)iûi^:'
L^-t.'/-^
L'ENSEIGNEMENT
MATHÉMATIQUE
L'Enseignement mathém., 19» année ; 1917.
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/lenseignementmat19inte
y^
L'ENSEIGlNEMENT
MATHÉMATIQUE
MBTHODOI.OdE KT OItG AN'ISAI ION DE I. ENSKICXEMENI'
PHILOSOPHIE ET HlSlOlltE DES M A IHÉM ATIQL'KS
C H II O M Q U E S C I E N •J I r I Q i; E MÉLANGES R I II 1. I O C l( A P H I K
REVUE INTERNATIONALE
PA haïssant tous les dklx mois
DIRIGRK PAR
C.-A. LAISANT
Docteur es sciences.
ancien Kxaininatear d'admission à l'Kcole
polytechnique de Pans.
H. FEHR
Uoctear es sciences
Professeur à rUniveriilé
de. (leitéve.
AVEC I.A COLI.ABOItATIO.N I>K
A. BUHL
Docteur éi sciences
Professeur à la Faculté des Sciences d» Toulouse.
Organe officiel de la Commission internationale de l Enseignement mathématique.
TOME D I X - N E U \' l E M E
1917
txV^b-
PARIS
GAUTHIEK-VILLAHS, ÉDIIKI'H
GEJ^ÈVE
GKOKG & G'«, ÉDITECHS
1917
aA
IMPRIMERIE AI.BEKT KUNDIG
GENÈVE (suisse)
HENRI POINGARE
Œuvres publiées par M. G. Darboux
Tome second '
PAK
A. BuHL (Toulouse).
L'Enseignement mathématique se fait un devoir de signaler
cette publication impatiemment attendue et qui, commençant
par le Tome second, nous livre Tœuvre magistrale de la jeu-
nesse de Poincaré, {;elle qui a trait aux fonctions fuchsiennes.
Je me fais un plaisir d'écrire ici, non un article bibliographi-
que, car toute publicité de caractère bibliographique serait
ridiculement superflue, mais une sorte d'avertissement que
je dédie à des camarades, à des élèves même, qui m'ont sou-
vent demandé « s'ils pourraient lire Poincaré ». Personnel-
lement, je fus parfois fort embarrassé à cause de la disper-
sion des ^Mémoires. De plus, les études faites jadis, à la
Sorbonne, ne nous donnaient pas assez l'impression de pou-
voir approcher les travaux tlu Maitre.
Nous entendions parler de choses admirables et nous
aurions voulu les admirer alors que nous possédions à peine
le programme de la Licence. L'enfance a toutes les audaces !
D'autres maîtres également vénérés, MM. Gaston Darboux,
Paul Appell, Emile Picard, semblaient plus près de nous, alors
que Poincaré s'en éloignait encore en ne professant guère,
à l'époque dont je parle, (jue dans la chaire de mécanique
1 Un magnifique volume in-'i» de i.x\vil-f.28 pages, 19 (igiires et un porliait. Paris,
Oauthier-Villais, 1916. Prix: 35 Ir.
6 A. RUHL
céleste. Je n'ai point dédaigné cette dernière science mais,
en général, elle avait peu d'adeptes. Quelques-uns de ceux
qui entendirent les grands cours de M. Picard, sur les fonc-
tions abéliennes, lïichsiennes, hvperabéliennes, hyperfuch-
siennes, furent peut-être trop rapidement dispersés par les
nécessités de la vie et quand, profitant de quelque halte
salutaire, ils voulaient regarder encore les sommets de la
science, ils constataient avec chagrin que leur isolement ne
leur en laissait plus les moyens matériels; ils manquaient
de l'appui d'un livre, d'un texte imprimé trouvable et ma-
niable partout.
Ceux-là rendront grâce à M. Darboux, ainsi qu'à ses colla-
borateurs, M. N.-E. Nôrlund, M. E. Lebon, pour la publica-
tion de ces Œuvres où tant de merveilles vont être habile-
ment réunies. J'imagine aussi que bien des jeunes géomètres
à l'esprit créateur verront maintenant une vaste mine,
d'exploitation commode, là oii des gisements d'une égale
richesse totale, avaient cependant le grave défaut d'être
séparés et de ne pouvoir être véritablement réunis que par
qui avait déjà quelque connaissance de leur structure.
Cet ensemble de travaux sur les fonctions automorphes
renferme, à coup sur, des passages de difficultés très inégales.
Tout le monde ne poussera pas la lecture au même degré
d'avancement, mais je n'hésite pas à affirmer que tout esprit
mathématique de puissance moyenne peut saisir les pre-
mières lignes du chef-d'œuvre et voir l'art simple et fécond
qui engendre tous les détails, cet esprit ne poursuivrait-il
point ceux-ci en toute leur complexité.
Avant de passer à des descriptions mathématiques, il serait
injuste de ne point mentionner un Kloge liistorique d'Henri
Poincaré qui s'ajoute, comme un nouveau joyau, aux Eloges
académiques et Discours de M. G. Darboux. Cet Éloge histo-
rique, lu en Séance publique annuelle du 15 décembre 1913,
et déjà imprimé dans les publications de l'Institut, constitue
une magnifique préface au volume d'aujourd'hui. Les articles
HEyRf POlNCARf: 7
suscités par la mort de Poincaré ont été fort nombreux; plu-
sieurs sont dus à ses confrères de l'Académie des Sciences.
Celui de M. Darboux a, au plus haut degré, le charme de
Tintimité ; il nous laisse pénétrer dans la vie enfantine de qui
devait devenir un prodigieux géomètre; il abonde en anec-
dotes délicates et imprévues. 11 nous montre non seulement
le savant, mais l'enfant au foyer paternel, l'homme au foyer
familial, puis le citoyen et enfin le grand patriote qui, dans
les heures tragiques que nous vivons, élève toujours, malgré
la tombe, l'éclatant flambeau de la Science française.
Je ne conseille point l'abord des fonctions fuchsiennes à
qui ne connaîtrait point les fondements de la théorie des
fonctions elliptiques. Au point de vue logique (*e n'est cepen-
dant pas essentiel ; les secondes fonctions sont des cas par-
ticuliers des premières et l'étude d'un cas général peut
permettre de descendre ensuite au cas particulier. Mais, à
ce compte-là, on pourrait ignorer aussi la trigonométrie
élémentaire dont toutes les formules sont des dégénéres-
cences de formules elliptiques. Le défi ainsi porté au sens
commun serait peut-être trop violent. D'ailleurs, Henri Poin-
caré, lui-même, nous a rappelé qu'en matière d'acquisition
de connaissances nouvelles, il nous fallait généralement
repasser par où ont passé nos pères « rapidement, mais sans
briller d'étapes » [Science et Méthode, p. 135).
^lais il faut reconnaître que l'ensemble des traités relatifs
aux fonctions elliptiques — pour ne parler que des traités —
forme un monument oîi le fil d'Ariane risque souvent
d'échapper des mains du néophyte. Je prends sur moi de
n'en indiquer qu'un, celui de P. Appell et E. Lacour (Gau-
thier-Villars, 1897) qui me semble merveilleusement adapté
au but. En étudiant une vingtaine de pages de cet Ouvrage,
en trois ou quatre endroits diff'érents, on sera suffisamment
armé pour aborder la lecture du Tome II des Œuvres de
Poincaré.
H A. fin//,
La première chose à faire est de se familiariser avec la
ilouble périodicité traduite par Texistence du champ com-
plexe divisé en parallélogrammes. C'est immédiat.
On observera ensuite que les fonctions doublement pério-
diques ne naissent pas dans ce champ de manière absolument
directe. La plus simple de toutes, la fonction ^ « de Weier-
strass, est la dérivée du quotient de (t'u par au. La fonction
(TU elle-même n'est pas doublement périodique ; quand on
ajoute des périodes à son argument //, elle se reproduit
mullipliée par un facteur exponentiel.
Voyons maintenant les constructions de Jacobi Appell et
Lacour, chap. W j. Elles aussi reposent essentiellement sur
la construction préliminaire de fonctions 0 et H remarqua-
bles surtout par de beaux et faciles développements en
séries ; mais ce ne sont que certains quotients, formés avec
ces fonctions, qui donnent sn, en, dn, fonctions jouissant alors
d'une double périodicité proprement dite.
Venons à l'œuvre de Poincaré.
I7ne œuvre géniale n'est pas quelque nouvel enchevêtre-
ment, tellement complexe que personne, jusque-là. n'avait
pu réussir à bâtir quelque chose d'aussi compliqué.
C'est, au contraire, la claire perception d'une harmonie
très simple que les yeux grossiers des contemporains ne
voient point; c'est l'esquisse rapide de l'artiste, imprévue mais
cependant lumineuse et frappante dès qu'elle existe. Ceci
est vrai dans tous les domaines de la pensée et plus particu-
lièrement encore dans le domaine mathématique.
Combien simple est l'égalité où l'on peut toujours avoir
ad — bc = 1)
az + h
' — ,^7 • (Il
cz -\- a
Cependant l'esprit reste confondu quand on songe à l'iné-
puisable champ de merveilles qu'elle engendre. Elle trans-
forme la variable complexe z en z' et z\ à son tour, peut
<lonner une transformée
(flf'+ cct'\z -f hc' + dd' '^*
HENRI POiyCARÉ
qui ne dilFère de z' que par un changement de coefficients.
L'ensemlile des transl'orniations 1), à coeHicients divers,
l'orme \\n gioupe. Mais que de variété dans celui-ci.
Ainsi, considérons toutes les rotations qui permettent de
faire coïncider un polyèdre régulier avec lui-même, par de
simples échanges de sommets. Une projection stéréographi-
que de ces sommets fera correspondre aux l'otations sphéri-
ques des transformations planes du type (ij. Il y a déjà là
quelque chose d'énorme ; dans les groupes linéaires du
type (1) nous venons d'apercevoir les groupes polyédriques.
A ceux-(ù correspondent des formes algébriques invariantes
par les transformations des dits groupes ; ce sont les fonc-
tions polyédriques qu'il faut sans doute mentionner d'abord
au point de vue logique. Elles ont été considérées avant
Poincaré et jouent notamment un rôle considérable dans les
travaux de Klein. C'est, si l'on veut, une généralisation dans
l'espace, de la théorie des polygones réguliers et de l'équa-
tion binôme. Je dirais même que de tels points relèvent
plutôt de l'algèbre que de l'analyse infinitésimale, en me
hâtant toutefois d'ajouter que je ne crois point aux cloisons
étanches, justement dans \\n domaine oîi rarithméti(|ue, lal-
gèbre et l'analyse ont des rencontres admirables.
Un autre groupe Ibrmé de substitutions (i est le groupe
modulaire ; il correspond au cas où «, 6, c, d sont entiers.
Les fonctions invariantes jiar ce groupe sont dites fondions
modulaires, car elles naissent de la relation qui existe entre
le rapport des périodes d'une l'onction elliptifjue et son
module, constante arbitraire figurant naturellement dans la
fonction, de même que l'excentricité de l'ellipse figure
naturellement dans l'arc, de même c|u'un angle d'é(^art initial
est élément arbitraire dans un mouvement pendulaire.
Sans autre prépai'ation que celle indiquée, on pourra
facilement lire, à ce sujet, le chapitre Xlll du Traité de
MM. .\ppell et Lacour.
H y a déjà, en ceci, f|uelf|ue chose d'extrêmement frappant.
On veut construire des fondions doublement périodiques;
dès qu'on y a réussi, elles en livrent d'autres qui manifestent
des propriétés particulières mais indéniables d'automor-
10 A. BUHL
phisnie, cest-à-dire des propriétés d'invariance quant aux
transformations d'un certain groupe linéaire formé de sub-
stitutions du type (1).
Henri Poincaré s'est peu servi de ces préliminaires. 11
laisse les groupes et les fonctions polyédriques se développer
en Allemagne et il ne jette guère que des coups d'œil rétro-
spectifs sur les fonctions modulaires. Notons cependant que
la réalité des coeflicienls du groupe modulaire entraîne qu'a
un z réel correspond un z' réel. En d'autres termes, l'axe
réel est invariant par toutes les transformations du groupe.
Les groupes fuchsiens ont, en général, un cercle, dit cercle
fondamental, pour ligne invariante analogue.
C'est ici qu'il convient de quitter les études préliminaires,
plus ou moins d'accord avec ce que je viens d'indiquer, pour
étudier directement le texte du Maître disparu. Dans le
Tome II (jui vient d'être publié, je n'hésite pas à distinguer,
comme absolument fondamentaux, les deux Mémoires inti-
tulés: Théorie des groupes fuchsiens :pp. 108-168) et Sur les
fondions fuchsiennes (pp. 169-257). Avant la page 108 du
Volume, on trouve dix-huit Notes ou petits Mémoires en
lesquels Poincaré fait des esquisses sommaires des résultats
obtenus mais en ne démontrant que peu de choses. Je crois
qu'il vaut mieux lire d'abord les Mémoires développés : on
reviendra ensuite sur les dix-huit Notes en question, qui
pourront alors aider à fixer dans l'esprit les points les plus
saillants des théories complètes.
Dans la Théorie des groupes fuchsiens, nous voyons d'abord
que ces groupes sont formés de substitutions du type L, les
coeflicients a, b, c, d étant réels (mais non entiers, car alors
le groupe fuchsien dégénérerait en groupe modulaire). Le
cercle fondamental, dans ces conditions est encore l'axe
réel, mais on peut montrer tout de suite que ce jieut être un
<;ercle fjuelconque, ce c|ui est établi dans un jiaragraphe
spécial terminant le travail p. 164).
Soit la substitution a coetlicients réels
(=■ m
(3)
HE y RI POIXCARÉ 11
Faisons-lui correspondre la suhstitiilion
*= + '? T" + ^
-f I'
OÙ a, /3, y, (î sont des constantes complexes fixes. Si ^/, b, c, (^/
varient, avec la seule conditioner/ — èc = 1, il est clair que
les substitutions (4) forment un groupe. Pour (3) la ligne
invariante est Taxe réel, dont l'équation est
pjirtie imagiiiaife de ; ^ 0 .
Pour (4) la ligne invariante est, de même, le cercle
a: + fj I -
partie imaginaire de ;- = 0 .
^ ^ Yz + S
C'est, comme je l'ai déjà dit, le cercle fon dam entai.
Evidemment, le raisonnement ne serait pas valable si a, b.
c, ci devenaient imaginaires aussi; ce serait le cas des grou-
pes kleinéens. qui n'ont point de cercle invariant.
Revenons aux substitutions réelles. Henri Poincaré dit
qu'elles transforment une figure quelconque du champ com-
plexe en une figure congruente (p. 112). Ces figures con-
gruentes sont analogues aux figures égales de la géométrie
élémentaire, où elles sont déduites les unes des autres par
des déplacements qui, eux aussi, forment un groupe. La
géométrie des figures congruentes est analogue à celle de
Lobatschewsky, à celle d'Euclide sans le fameux postulat.
C'est le cas de reparler de ces êtres non-euclidiens que
Poincaré ne dessina que plus tard, qui vivraient dans un
monde où les déplacements seraient des substitutions linéai-
res plus générales ; leur géométrie serait non-euclidienne,
leur trigonométrie pourrait faire usage des fonctions fuch-
siennes, ce qui n'est peut-être pas très aisé à se représenter
au point de vue des calculs pratiques, mais, ayant évolué
dans un univers plus complexe, ils pourraient, par adaptation,
être plus intelligents que nous. Depuis la mort de Poincaré,
ces êtres s'endorment, .le demande (ju'on les fasse revivre,
12 A . li U II r.
qu'on les réveille! Sont-ils si fictifs!' Ils le sont à coup sur
beaucoup moins f|ue les pygmées, les géants, les Lilliputiens
des voyages de Gulliver, toutes fictions qu'il serait grand
dommage de rayer de la liltératui-e.
Dans les êtres fictifs de Poincaré, je vois une des plus
belles conquêtes de l'esprit. Ij humanité ne peut se passer
de mythes et certains ont dit (jue la science balayait im[)i-
tovablement ceux-ci. Quelle erreur ! Elle en crée de bien
plus beaux que ceux d'une imagination arbitraire!
Revenons à la forme mathématique des congruences entre
figures. L'idée du déplacement sans déformation nous paraît,
bien à tort, présenter des privilèges spéciaux quant à la
conservation des lojigueurs et des aires. Pour les substitu-
tions du lype (2), l'intégrale
/
mod dz
étendue à un arc de courbe, reste invariante quand cet arc
est transformé en un arc congruent. Il en est de même pour
l'intégrale double
ff^
étendue à une aire et à l'aire congruente. En (juoi ces inté-
grales sont-elles Logiquement difïerentes de celles qui ne
contiennent point les dénominateurs y et ij- et que nous
appelons longueur et aire ?
Les groupes fuchsiens sont discontinus. Ils possèdent
une région fondamentale ?»„ limitée par des arcs de cercle
qui, prolongés quand il y a lieu, sont normaux au cercle
fondamental. Les transformations du groupe changent R^ eu
des régions congruenles et l'ensemble de ces régions forme
un domaine que l'on étend de proche en proche de même
que, dans la théorie des fonctions elliptiques, on passe d'un
parallélogramme des périodes à des parallélogrammes voi-
sins aussi nombreux qu'il est nécessaire; l'un de ces paral-
lélogrammes est une région fondamentale R„. Dans les deux
cas, un point de R„ ne reste jamais tlans W^ j)ar une substitu-
HENRI POINCARÉ V.\
lion du groupe ; c'est en ceci que consiste la disconlinuité.
Dans les deux cas également, il y a une infinité de région^
congruentes à R^,, ce qui revient à dire qu'il y a une infinité
de substitutions dans le groupe. Henri Poincaré nous rap-
pelle ici p. 117 qu'il y a cependant des transformations du
type (1) qui ne comprennent qu'un nombre fini de substitu-
tions, allusion manifeste aux groupes polyédriques.
Mais, comme je l'ai dit, c'est là un intermédiaire sur lequel
il ne s'appuiera pas. Quant à examiner comment la région
Rq doit être choisie, c'est une chose que je ne pourrais indi-
quer qu'en recopiant la plus grande partie du texte du Maî-
tre. Il y a là une étude d'attention absolument inévitable et
que l'avenir ne simplifiera peut-être pas beaucoup car, si
elle n'est pas difficile, elle est, du moins, assez étendue à
cause des nombreux cas particuliers qu'elle comprend. La
R^ d'un groupe fuchsien est un être essentiellement plus
subtil que le parallélogramme des fonctions doublement
périodiques. C'est le dressoir d'orfèvrerie, aux sculptures
fines et délicates, à côté de la rustique table carrée.
Voici cependant une propriété merveilleuse de cette R^.
propriété facile à décrire.
On sait qu'une fonction algébri(|ue quelconque est uni-
forme sur une surface (dite sitiface de Rieiuann^ formée de
plans superposés et de lignes de [)assage permettant de
|)asser d'un feuillet à un autre. Une telle surface présente
une connexion spéciale; elle est comparable à un tore, à
une sphère transpercée de part en part par des puits, toutes
surfaces cpii ne se morcellent pas forcément quand on y lait,
avec des ciseaux, une coupure (|ui est cependant une courbe
lermée. Ainsi on ne morcelle pas un tore en le coupant le
long d'un seul méridien. Le genre d'une surface de Riemann
est un nombre qui caractérise la surface au point de vue du
nombre des coupures nécessaires pour la rendre simplement
connexe, c'est-à-dire morcelable par toute nouvelle coupure.
Or il se trouve que la R,, d'un groupe fuchsien est limitée
par des côtés se correspondant deux à ileux et qu'on peut
rouler, déformer cette région jus(|u'à souder les côtés cor-
respondants et obtenir ainsi une surface identique à une
14 J. HUIIL
surface de Riemann. D'où la notion àe genre pour un groupe
iuchsien. Rien que cette notion sufïit à montrer quelles difFé-
rences profondes peuvent exister entre ces groupes et, dans
ce premier grand Mémoire, Henri Poincaré ne cherche guère
à montrer autre chose, mais il y a là le germe de lidée de
runiformisation des fonctions algébri(|ues (juelconques au
moyen des fonctions invariantes par le groupe fuchsien, ce
dernier, avec sa R^, jouant un rôle qui correspond complète-
ment au rôle primitivement joué par la surface riemannienne.
J'ai hâte de parler du Mémoire suivant, mais il me semble
toujours qu'on ne saurait trop s'arrêter sur la Théorie des
groupes fuchsiens ; elle est le terrain fondamental qu'il faut
analyser scrupuleusement avant d'en vouloir tirer une mois-
son ; qui le connaîtra bien moissonnera aisément.
La première révélation du Mémoire Sur les fonctions fuch-
siennes est l'extrême facilité avec laquelle ces fonctions se
construisent au point de vue formel.
Soit H une fonction rationnelle et considérons la série
(-)(
=2'''' + ''''
T.= f 5/
OÙ, à toutes les valeurs de l'indice /, correspondent toutes
les substitutions d'un groupe fuchsien.
Remplaçons, dans cette égalité, z par
Alors t) [z) se compose d'abord du facteur iy.z-\-§)'"' que l'on
peut éiwire en avant du sigma puisqu'il ne dépend pas de /.
Quant aux facteurs cjui restent sous le sigma, on voit sans
peine, par le calcul immédiat qui ilonne (2) en partant de
deux substitutions (Ij, qu'ils sont les mêmes que ceux qui
figurent dans 0 [z)\ ils ont simplement changé de place.
Donc
HENRI POINCARÉ 15
Soit (:), une autre fonction formée comme (d. c'est-à-dire
telle que
^^{z.\ = {'.;jz + o.r"'0,(ci .
Si nous divisons nos deux dernières égalités membre à
memijre, nous aurons une fonction F(r.) telle c|ue
F(:;_^.)=: V {z) .
C est la fonction fucJisienne. Elle est le quotient de fonc-
tions t) dites thélafuchsieiines^ de même que les fonctions
elliptiques de Jacobi sont des quotients de fonction 0 à mul-
tiplicateurs destinés aussi à disparaître par division.
Il est extraordinaire, je dirais presque incompréhensible,
que des légendes redoutables se soient créées autour de
choses aussi simples. Des gens à érudition mathématique
notable, des agrégés par exemple, m'ont parlé des fonctions
fuchsiennes en termes véritablement superstitieux : « Nous
avons essayé, mais nous n'v pouvons rien comprendre ! » Ce
serait un problème psychologique intéressant que de cher-
cher à déterminer la cause de telles opinions. Je le laisse de
côté. .Je puis pronostiquer maintenant fjue, si les sujets que
je viens d'indiquer sont bien compris, tout le reste du Volume
pourra être travaillé. Par «bien compris » j'entends surtout
la compréhension formelle des choses. Je ne vois aucun
inconvénient à ce que, dans une première lecture, on laisse
de côté des démonstrations telles que celle concernant la
convergence des séries thêlafuchsiennes.
Je vais, quant à la suite, être bref. Feuilletant rapidement
ces admirables pages, j indiquerai simplement, d'une touche
ultra-légère, les merveilles qu'on y rencontre.
Les fonctions thétafuchsiennes ont des zéros et des infinis
(jui s'étudient élégamment par l'application des théorèmes
généraux de Cauchy. Le plus grand intérêt est du côté de leurs
points singuliers essentiels qui se rangent sur le cercle fon-
damental. Tantôt on peut passer entre eux pour prolonger
analytiquement la fonction, tantôt ils se pressent sur ce cercle
jusqu'à en faire une ligne singulière infranchissable par les
procédés tayloriens. Des travaux ultérieurs ont montré que.
16 A. BUHL
pour les fomlions analytiques les plus générales, de tels cas
étaient plutôt normaux que singuliers; les fonctions thèta-
f'uchsiennes les ont éclairés d'une vive lumière.
Toutes Les fonctions fuchsiennes de même groupe sont fonc-
tions rationnelles de deux d'entre elles, x et y.
Soient t'i et v^ des fonctions de ,r, telles que
Alors
* dx ' dx ^dx
1 d^ s; 1 d^
dx' v„ dx
f = f{x, y}
<ar on voit facilement que les deux premiers membres de
cette double égalité jouissent de Tautomorphisme fuchsien.
Ainsi
fdx Idx
sont les deux intégrales de l'équation
d^,
ax-
oii (j) est fonction rationnelle du point analytique (.r, y).
C'est là une conséquence capitale, claire, lumineuse du
premier théorème souligné.
La classification des fondions fuchsiennes repose surtout
sur celle des groupes l'uchsiens correspondants. C'est une
des raisons pour lesquelles, plus haut, je préconisais sur-
tout l'élude des groupes. Les rapports avec la théorie des
équations dillerentielles linéaires, à coellicients algébriques,
percent avec les premières constructions fonctionnelles; nous
allons y revenir avec les écrits plus parliculièrement consa-
<rés à ces équations.
Dans l'intervalle mentionnons le Mémoire Sur les groupes
kleinéens (pp. 258-299).
D'un mot j'ai déjà silué ces groupes par rapport aux grou-
pes fuchsiens ; il faut cependant ajouter (|ue de notables
dillerences de méthodes appaiaissent ici. Les transforma-
tions (|ui transj)ortent sur la sphèie les réseaux j)olygonaux
HENRI POINCARÉ 17
plans entraînent des considérations spatiales ; des sphères
divisent l'espace en le rapportant tout entier à une certaine
région fondamentale. Ces résultats lurent d'ailleurs confir-
més par des méthodes dillerentes dues à M. E. Picard.
Arrivons au travail Sur les groupes des équations linéaires
(pp. 300-401). Il a d'abord une importance historique, car
il s'appuie surtout sur les recherches de Fuchs ; c'est vrai-
semblablement en ce domaine que se dessinèrent les pre-
miers résultats de Poincaré, d'oii l'idée de qualifier de
fuclisiennes les nouvelles transcendantes y découvertes.
Klein ne sembla pas le comprendre tout d'abord. A la suite
d'un court Mémoire Sur les fondions uniformes qui se repro-
duisent par des substitutions linéaires^ publié aux Matliema-
tiscJie Annalen et qu'on trouvera dans le présent Volume
(pp. 92-105;, le géomètre allemand félicite Poincaré mais
<;ritique ses dénominations. Henri Poincaré répond douce-
ment mais fermement que ces dénominations n'ont pas été
choisies au hasard ; c'est bien à Fuchs qu'il entend rattacher
le point de départ de ses recherches.
Fuchs, en effet, ouvrit un nouveau et vaste champ de
recherches en appliquant les méthodes de Cauchv à l'étude
des intégrales des équations linéaires. Des intégrales dis-
tinctes
ne peuvent se muer en d'autres et devenir ainsi j)lus nom-
breuses quand la variable tourne autour de points singu-
liers. Tonte intégrale d'apparence nouvelle n'est qu'une
fonction linéaire des/* précédentes. A toutes les singularités
possibles correspond un ensemble de substitutions linéaires
formant un groupe et. quelles que soient les substitutions
constructrices, certaines fonctions de leurs coefiicients sont
toujours les mêmes : ces fonctions sont des i/ivarianfs.
Je mo borne à dire (jue le mode de correspondance entre
ces invariants et les coefiicients de l'équation est précisément
exprimable par les fonctions fuchsiennes. En particulier, des
intégrales qui se reproduisent multipliées par(.r— «)'', quand
.V tourne autour de a, et qui, à ce titre, sont indéniablement
L'Enseignement nialhém.. 19« annoc, 1917. 2
i8 A. BUHL
multiformes, donnent des (|notients où le facteur singulier
disparaît, tout (;omme disparaissait, lors de la formation des
fonctions fuchsiennes, le facteur des fonctions thètafuch-
siennes. On voit qu'il y a une certaine méthode de quotients
qui joue, en Analyse, un rôle primordial, même dans des
questions d'origines fort diverses.
La conclusion essentielle est que les intégrales (5) peuvent
èlre des fonctions uniformes d'un z qui est le rapport des
intégrales d'une équation du second ordre à coefficients
rationnels en x et y (si x et y sont liés algébriquement).
Alors X est une fonction fuchsienne (ou kleinéenne) en z.
Quant aux p expressions (5) des v à l'aide de z ce sont les
fonctions zétafuchsiennes pour lesquelles un Mémoire spécial
(pp. 402-462) termine la série des précédents. Je ne ferai
guère que le mentijnner. Comme je le montrais quelques
lignes [)lus haut, on arrive aisément à comprendre que
l'équation c" = v cp (.r, y) soit intégrée par les fonctions fuch-
siennes. Mais n'y a-t-il pas un abîme pour passer de là à
l'équation linéaire d'ordre quelconque ? Non. C'est un peu
— que l'on me passe ici beaucoup d'imagination simplifica-
tive — comme si' l'on constatait d'abord que l'équation
linéaire, du second ordre, à coefficients constants, s'intègre
par les transcendantes élémentaires; on n'aurait aucune
peine à se convaincre, ensuite, que ce résultat est valable
pour l'équation d'ordre quelconque. Eh bien, les fonctions
fuchsiennes jouent précisément, par rapport aux équations
linéaires quelconques, à coefficients algébriques, le rôle
des fonctions élémentaires qui suffisent à l'intégration dans
le cas des coefficients constants.
Je viens de parler, en somme, des cinq grands Mémoires
relatifs aux groupes fuchsiens, aux fon(;tions fuchsiennes,
aux groupes kleinéens, aux groupes des équations linéaires,
aux fonctions zétafuchsiennes, Mémoires publiés de manière
«•ontinue, dans les Acla mathematica et qui suffiraient à eux
seuls à l'immortelle renommée de leur auteur.
Les fonctions fuchsiennes et l'Arithmétique pp. 463-511)
n'ont pas un rapport absolument direct avec ce qui précède.
Je disais incidemment, en une page précédente, que des
HENRI POiyCARE 19
êtres non-euclidiens pourraient se servir des fonctions f'uch-
siennes, comme nous nous servons des fonctions trigono-
niétriques, mais qu'on a peine cependant à imaginer ce que
seraient leurs calculs pratiques. Les diflicullés que je me
représente sont surtout situées dans le domaine de l'arith-
métique. Ces fameux êtres non-euclidiens seraient sans
doute bien embarrassés s ils n'avaient que celle que nous
connaissons, mais nul doute qu'ils n'en aient une autre, aux
moyens beaucoup plus puissants et dont les progrès auraient
marché de pair avec ceux de leur analyse.
Les fondions fuchsiennes et l'équation ^ii = e" (pp. 512-591)
forment un exposé où à coup sûr, il faut reconnaître quelque
complication. Si des transcendantes, de nature fuchsienne,
permettent d'intégrer cette équation, elle peut aussi l'être
autrement, notamment par des méthodes d'approximation
étudiées par M. E. Picard. On conçoit la possibilité d'éclairer
les deux choses l'une par l'autre.
Fondions modulaires et fondions fucJisiennes (pp. 592-618)
terminent le Volume. Henri Poincaré écrivit ces lignes au
seuil de la mort. Il envoya le manuscrit aux Annales de la
Faculté des Sciences de Toulouse, le 7 juillet 1912, veille du
jour où il entra à la clinique oii il devait succomber. Et.
chose bien singulière, il effectua un rapprochement qui,
dans les grands travaux de sa jeunesse, ne semble l'avoir
tenté que médiocrement. Se j)énétrer des fonctions modu-
laires pour passer ensuite au cas plus général des fonctions
fuchsiennes, ce n'est pas une mauvaise idée, à condition de
ne pas se laisser absorber trop longtemps par les premières.
Mais vraiment Henii Poincaré dédaigna cet échelon sur
lequel, à la fin, il parait cependant vouloir descendre. Au
dessous, il n'y avait plus que la nuit du tombeau mais, au
dessus, quelle éblouissante auréole de gloire !
Note. — Cet article a été écrit avant la mort de M. Darboux
survenue le 23 février. La malheureuse nouvelle n'y devait rien
changer. Disons seulement, avec tant d'autres voix, l'aflliction de
la Science française ainsi frappée de coups répétés en la personne
de ses plus illustres représentants. .A. B.
DEUX CONFÉRENCES SUR LA NOMOGRAPHIE
données tes 28 et 'J9 juillet 191'i à l Université d'Edinilxnirg '
l'AK
Maurice d'OcAGNK. Prof, à l'Ecole Polytechnique de Paris.
H. — APPLICATION DES NOMOGRAMMES A ALIGNEMENT
AUX DIFFÉRENTS CAS DE RÉSOLUTION
DES TRIANGLES SPHÉRIQUES
Préliminaires.
1. — Si Ton désigne, dans un triangle sphérique, les côtés
par rt, b, c et les angles opposés par A, B, C, ces six élé-
ments étant exprimés en fractions (degrés ou grades) de la
circonférence, les problèmes concernant la résolution des
triangles sphériques, tels qu'ils se présentent en astronomie,
géodésie et navigation, sont tous renfermés dans l'énoncé
général que voici :
Etant donnés trois des six éléments a, b, c. A, B,C, trouver
PuN des autres.
Il convient de noter que, contrairement à ce qui se ren-
contre dans les traités classiques, cet énoncé propose la
recherche cViin seul des éléments inconnus, et non des trois.
Cette distinction est essentielle au point de vue de la solu-
tion par les méthodes nomographiques. Ainsi qu'on le verra
par la suite, le premier énoncé exige pour sa solution trois
nomogrammes distincts, tandis (|ue. pour le second, un seul
suflit.
' Au cours du CoUoquiuni tenu à l'occHsion du tricentenaire do lioNontiou dos logarithmes.
Pour \a première partie, voir l'Enseig. niathcm. du 15 nov. 1916.
NOMOGRAPUIE 21
2. — S'il ne s'agit d'obtenir qu'un seul des trois éléments
inconnus, comme cela a lieu dans les importantes applica-
tions à l'astronomie, il y a lieu de considérer la disposition
du système de quatre éléments, constitué par les trois élé-
ments donnés et celui qui est inconnu.
Cette disposition peut être l'une des trois suivantes :
P Deux couples d'éléments contigus séparés l'un de l'autre
par deux éléments non intervenants, tels que A, b et B, a.
Une semblable disposition sera désignée par le symbole (2, 2).
2° Trois éléments contigus et le quatrième isolé de ce
groupe, par conséquent opposé à celui des éléments qui se
trouve au milieu du groupe, par exemple 6, A, c et a. Une
telle disposition sera désignée par le symbole (3, 1).
3" Quatre éléments contigus comme C, «. B, c. \]nQ telle
disposition sera désignée par le symbole (4).
A ces trois dispositions correspondent respectivement les
formules
sin A sin b ::r sin a sin B , (1)
cos a z=z cos }) cos c + sin h sin c cos A , (2)
cos a cos B = sin a cotg c — sin B cotg G , (3)
dans chacune desquelles Tun quelconque des quatre élé-
ments peut être pris comme inconnue. Dans le cas (3,1s si
l'élément isolé est un angle au lieu d'un côté, comme cela a
lieu pour la formule 2), il est nécessaire d'appliquer la for-
mule au triangle supplémentaire en remplaçant a, b, c, A par
par t: — A, r — B. - — C, - — a.
Il est aisé de voir que, si l'on se donne trois quelconques
des six éléments d'un triangle, on peut toujours leur asso-
cier l'un des trois auti-es, de façon à obtenir une disposition
(3, 1). Une fois ce premier élément déterminé par l'applica-
tion de la formule (2), on peut encore constituer une disposi-
tion (3, 1) pour chacun des deux éléments restants en l'asso-
ciant convenablement à trois autres pris parmi les quatre
déjà connus, il en résulte i\nau moijcii de la seule formule
(2) on peut obtenir la résolution complète du triangle.
Mais il est avantageux, dans certaines applications de
l'astronomie, de déterminer directement un seul des trois
22 M. D OCAGNE
éléments inconnus, sans avoir à passer par l'interniédiaire
d'un des autres, ef cela nécessite l'application de la formule
particulière qui correspond à la disposition des éléments
auxquels on a affaire. Donc, pour la résolution nomogra-
phique directe, dans tous les cas possibles, trois nomo-
grammes sont nécessaires, correspondant aux trois for-
mules fondamentales ci-dessus données.
3. — Avant de passer à la construction de ces trois nomo-
grammes, il convient de faire une remarque spéciale relative
aux formules applicables au triangle rectangle. Supposons
(\\\e deux des éléments (autres que l'angle droit) d'un tel
triangle soient donnés. Pour en déduire un troisième, nous
n'avons qu'à considérer la disposition formée par ces trois
éléments et l'angle droit et à appliquer la formule appropriée.
Par exemple, si nous voulons connaître la relation entre
l'hypoténuse a, l'un des côtés b et l'angle compris C, nous
reconnaissons que la disposition formée par ces trois élé-
ments et l'angle droit A est de celles désignées par (4 . Une
permutation circulaire de (3) donne
cos h cos C r= sin h cotg a — sin C cotg A ,
qui, lorsqu'on tient compte de A = | . devient
cos h cos C 1= sin h colg a ,
OU
tg /^ = tg a cos C ,
formule classique, et de même pour les autres cas.
Il est ainsi démontré (|ue les trois nomogrammes appj'o-
priés aux formules (1), (2), (3) fournissent la solution com-
plète de tous les problèmes en question. Il est vrai que
d'autres formules, telles que les analogies de Neper, sont
employées pour les calculs ordinaires. Cela a pour but de
permettre de recourir au calcul logarithmi(|ue ; mais une
telle considération n'intervient pas lorsque l'on lait usage
des méthodes nomographiques.
NOMOGRAPIUE
23
Nom o gramme de la foi- mu le (1).
4. — Pour obtenir un nomograninie de la formule (ly il
suffit de l'écrire sous la l'orme
sin a sin A
siu h siii B
(1)
La conslruclion est alors immédiatement évidente par la
géométrie la plus élémentaire.
Si, sur deux droites parallèles, on porte les segments A^^A
et A„« proportionnels à sin A et sin a, B^B et B^ô propor-
Fig. i:<.
tionnelsà sin B et sin b respectivement, Téqualion précédente
exprime que les droites AB et ab coupent la droite A^B^ au
même point P (fig. 13) ^
Cela suggère l'idée de construire deux échelles de sinus
' Cette ligure et les suivantes sont faites à une trop petite échelle pour pouvoir se prêter
à un usage courant et ne doivent être regardées que comme servant à illustrer les explica-
tions données dans le texte.
24 M. D'OC A G NE
identiques, sur deux axes parallèles, avec les zéros en A^ et
IL et des graduations de sens contraires en vue de l'aire en
sorte que ce point P tombe entre A^ et H^. Les deux droites
AB el ab coupent alors Aj^Bq en un nn'/ne point P.
Supposons, par exemple, que A, B, a soient donnés et è à
trouver. L'opération est la suivante: Les points dont les cotes
sont A el B sur les deux échelles sont Joints par une droite
qui coupe A^B^ en un point P,; la droite Joignant ce point P
au point coté a sur la première échelle coupe la seconde en
un point dont la cote est b.
Nous avons eu recours à la géométrie élémentaire pour
exposer le principe de ce nomooramme parce cjue c est la
méthode la plus naturelle ; mais il est clair que, si on le veut,
on peut établir ce principe suivant la théorie générale: il
suffît de procéder comme suit:
Appelant Ha commune valeur des deux rapports ci-dessus,
on a
sin rt = < sin b ,
et, si Ion pose '
sin a ^ u , sin i> =z — v ,
il vient pour l'équation du point (/),
(/ + »■/ = 0 .
Celle-ci représente les points de Taxe A^B^, des origines,
et de même pour le second rapport.
Noniogramnie de la formule (2).
5. — Récrivant cette formule sous la forme
cos a — sin h sin c cos A = cos b cos c ,
nous voyons que. pour obtenir sa représentation par un nomo-
gramme à alignement, il suffît de poser
H ^ COS rt , t' = ^ COS A . (4)
' Ici, comme dans la suite, il est fait usage de coordonnées parallèles h et »• pour la cons-
truction des nomogramnies (I, 5), el l'on désigne par Aj et B^ les origines des axes coor-
donnés afin de réserver la notation A et B pour les angles des triangles sphériques.
NOMOGRAPHIE 25
Ces équations définissent les graduations des axes A^u et
BqP et donnent pour le réseau des points (è, c) l'équation
Il -\- t' siii I) siu c := cos h cos c . (5)
La symétrie de cette écjuation en b ei c montre que les
courbes \b) et les courbes [c) sont les mêmes. Ce sont les
courbes de cette famille unique qui, en se recoupant elles-
mêmes, engendrent le réseau des points [b, c .
Proposons-nous d'abord de former Téquation des courbes
du système obtenu par la variation de c. Nous avons à déter-
miner le lieu du point d'équation (5) lorsque c y est regardé
comme variable. L'équation en u et c de ce lieu résulte de
l'élimination de ce paramètre c entre l'équation (5 et sa
dérivée prise par rapport à c, c'est-à-dire
V sin h cos c ■=: — cos h sin c , (6|
Faisant la somme des équations (5) et (6) après avoir multi-
plié, d'une part, la première par sin c et la seconde pas cos c,
et, d'autre part, la première par cos c et la seconde par sin c,
on a les équations
Il sin c = — t' sin h , u cos c = cos h .
qui, élevées au carré et additionnées, donnent
«- = i>- sin- h -\- cos- 0 , (7)
qu'on peut écrire
u^ — l = sin- b[i'^- — 1) . (7')
Sous la forme (7), l'équation montre que les courbes l)i) sont
(les ellipses dont un axe est dirigé suivant la droite k^^^ joi-
gnant les origines des axes A^u et B^v^ Sous la forme (7')
l'équation fait apparaître que ces ellipses appartiennent à un
faisceau tangentiel comprenant les coniques dégénérées
u* — 1 = 0, v* — 1^0 qui consistent chacune en un couple
de points réels (u = ± 1 , v :r= ih 1).
En d'autres termes, les ellipses ih) sont toutes inscrites dans
' Voir, pour une théorie complète des coniques en coordonnées parallèles, la brochure de
r.iuteur : Coordonnées paraltcUs el axiales {Paris ; Gauthier-Villars ; I885i.
26
M. D'OCAGNE
le quadrilatère formé par les quatre droites joignant chacun
des points u = zb 1 à chacun des points \ z=±\..
Si, comme c'est le cas sur la fig. 14, nous prenons comme
module de chacune des échelles des cosinus, la moitié de la
distance entre les axes \qU et B^c, ces axes étant perpendi-
culaires à AqB^, les points w=:±l, c^;=ztl forment un
^^'(A)
Fig. 14.
carré dont deux des côtés sont parallèles à AoB^. Ces deux
côtés et les deux diagonales du carré constituent les quatre
tangentes communes à toutes les ellipses (Z>\
6. — Pour le tracé de ces ellipses, point par point, nous
aurons recours aux coordonnées cartésiennes rapportées aux
axes O.r et Oy pour lesquels l'origine 0 est le milieu A<,Bj,
NOMOGRAFHIE 27
le sens positif de O.r confoiuiu avec OBo. Taxe i)y parallèle
aux axes A^u et B^v et de même sens.
Avec ces axes, les coordonnées du point (6, c) sont
1 — sin h sin c cos b cos c
(8)
1 + sin b sin c ' 1 + sin b sin c
Notons que, si b et c sont compris entre O et tt,
- l< r < 0
et que
0 < > < 1 ou — 1 < > < 0
suivant que b el c sont tous deux du même côté ou de côtés
différents par rapport à ^ .
Cette dernière remarque est importante en ce qu'elle
donne le moyen d'éviter toute ambiguïté dans la correspon-
dance entre les couples de valeurs de Z* et c et les points du
réseau [b, c). L'équation (7 montre que l'ellipse [b. ou (c) est
la même pour deux valeurs supplémentaires de l'angle cor-
respondant ; en outre, les ellipses [b) et (c) ont deux points
communs symétriques par rapporta Oj? dans la partie utilisée
du réseau; mais la remarque ci-dessus établit clairement que
l'on doit prendre le point au-dessus ou au-dessous de Or-
suivant que b et c sont du même côté ou de côtés différents
par rapport à ^ .
Supposons maintenant que 6 et c soient égaux ou supplé-
mentaires, de telle sorte que les ellipses correspondantes
coïncident. Par passage à la limite, on voit que l'on doit
prendre pour point {b, c) sur le nomogramme le point de
contact de l'ellipse unique avec l'une des tangentes com-
munes issues de O, soit au-dessus, soit au-dessous de Or.
Dans chaque cas, en vertu de ce qui précède, il n'y a pas la
moindre hésitation à avoir dans le choix de ce point 6, c),
non plus que dans la détermination de la valeur d'un de ces
angles lorsqu'un tel point et la valeur de l'autre angle sont
connus.
L'équation cartésienne de l'ellipse (/>), dont (7) fait connaître
28 M. D'OCAGNE
l'équation en coordonnées parallèles, est facile à former. Des
éc|iiations (8) on tire sans difllcullé
cos h cos c
d'où, par élimination de c.
■' + ^'' + ^ = .1-.,=
sin- b cos- h
ou
( l + •*'") t-"OS- h -\- 'ty- sin- /; = ( 1 — xp siii- h cos- // . (9)
De cette équation on tire immédiatement que, pour
.f; = — 1, on a ?/ = rfc cos ^ , c'est-à-dire que l'ellipse \b)
coupe l'échelle a portée sur Aq« aux points cotés 6 et t: — b .
Il convient aussi de remai'quer que si, dans (7), on fait
f = o, on a « = ± cos Z>, ce qui signifie que la droite joi-
gnant les points cotés b el r. — b àe Téchelle («) au point
Bq sont tangentes à l'ellipse {b) en ces points.
7. — Au moyen soit des formules (8), soit de l'équation
(9), nous pouvons consti-uire les ellipses [b) [avec lesquelles,
ainsi que nous l'avons précédemment observé, coïncident
les ellipses [c)] par les procédés ordinaires de la géométrie
analytique. Mais un mode de construction plus simple et
plus expéditif est fourni par la considération de l'équation
(2). En fait, d'après ce que nous avons vu, cette équation
exprime l'alignement des points ia) de A^//, (A) de B^i' et
b^ c). Deux tels alignements obtenus pour [b^ ci par le calcul
de deux couples simples de valeurs de a et A déterminent
la position de ce point {b, c).
Or, la formule (2) montre que, pour A = o, nous avons
a = b — 6", et, pour A = t: , a =^ b -\- c. Ces deux couples
de valeurs de a et A déterminent des droites dont le point
d'intersection coïncide avec le point [b, c).
De là, la construction suivante du système des ellipses [b)
ou {c) : Les axes A„u et B^v portant les échelles fa) et (A) défi-
nies par les formules (4i, ou joint cltacun des points A^o et
A := t: r/ tous les points de l'échelle (a) et l'on obtient ainsi deux
faisceaux de droites dont les mutuelles intersections se trou-
NO MO GRAPHIE 29
vent sur les ellipses {b). Pour que deux droites de ces faisceaux
se coupent en un point de l'ellipse (b) il est nécessaire et suffi-
sant que (a somme ou la différence des angles correspondant
à ces deux droites soit égale à 2b,
C'est par ce moyen qu'a été construit le nomogramme de
la fig. 14. Son mode d'emploi résulte dans tous les cas de
l'énoncé suivant :
Le point b, c) étant celui des points d'intersection des
ellipses (b) et fc) qui est au-dessus ou au-dessous de AqB^ sui-
vant que h et c sont ou non du même côté par rapport à '-^ , les
points cotés (a), (A) et (b, c sont en ligne droite.
Nomogramme de la formule (3).
8. — Récrivons celte Ibnnule ainsi
cotg c sin a — '"Olg C sin B zz: cos a cos B (3)
et posons
Il =r cotgc . V =1 — cotgC . (10 1
Ces formules définissent les échelles portées sur les axes
AqU et Bot' et donnent pour le réseau de points («, B) l'équa-
tion
u sin a -\- s> sin B = cos a cos B . (11)
Pour avoir l'équation en u et v de la courbe [a] résultant
de la variation de B, il faut éliminer B entre cette équation et
sa dérivée prise par rapport à B, c'est-à-dire
»' cos B = — cos a sin B . (I2i
Si l'on fait la somme de ces é(|uations après les avoir mul-
tipliées respectivement d'abord par cos B et — sin B, puis
par sin B et cos B, on obtient
u sin u cos B z= cos a , u sin a sin B = — r ,
é(|uations qui, élevées au carré et additionnées, donnent
30 M. no CAO NE
l'équation cherchée
li- siii- a :rz S'- 4" cos- a , (13)
OU
(m- 4- 1) siii-« = V- + l . (13')
Sous la forme (12), réquation montre que les courbes ''a)
sont des hyperboles dont un des axes est situé sur A^B^, et,
d'après la forme (13'), il est évident que ces hyperboles for-
ment un faisceau tangenliel comprenant les coniques dégé-
nérées u^ -|- 1 = 0, V- + 1 = 0 , qui consistent chacune en
un couple de points imaginaires (u ::= ± i et v = ± i).
En d'autres termes, les hyperboles (a) sont toutes inscrites
dans le quadrilatère formé par les quatre droites joignant
chacun des points u ^ ± i à chacun des points v ^ ± i •
Par rapport aux axes cartésiens que nous associons de
façon permanente aux axes parallèles A^u et B(,t', ces droites
ont pour équations
y = ±i , :)• = ± ix .
Les dernières sont les droites isotropes issues de l'origine
0, ce qui prouve que CorigineO est un foyer commun à toutes
les hyperboles du faisceau ^.
Si nous permutons a avec B, et u avec f, cela ne change
rien à l'équation (llj, de sorte que nous avons immédiate-
ment pour l'équation des courbes (B
H- + 1 = [V- + 1) sin- B , (14)
qui définit un faisceau d'hyperboles, algébriquement iden-
tique au précédent. Seulement, les hyperboles (rt), qui ont
un foyer commun en O, ont leur concavité tournée du côté
de Aq, tandis que les hyperboles (B) qui ont aussi un foyer
commun en O ont leur concavité tournée du côté Bq . Ces
deux faisceaux («) et (B) sont symétriques l'un de l'autre par
rapport à Oy (fig. 15) ^
' Il est à noter que ces hyperboles n'ont en commun qu'un seul foyer et non deux, attendu
que les deux autres côtés du quadrilatère dans lequel elles sont inscrites sont des paral-
lèles imaginaires à Ox et non des droites isotropes.
'Ce nomogramme a été eirectivement construit en vue de son application particulière à la
détermination particulière de l'azimut, pour le point à la mer, par le M. lieutenant de vaisseau
Perret (Association française pour l'avancement des sciences. Congrès de Cherbourg, 19051.
NOMOGRAPH lE
31
9. — Comme dans le cas précédent, nous allons passer
aux coordonnées cartésiennes, par rapport aux mêmes axes
que ci-dessus, en vue de la construction des hyperboles
point par point.
J3S'
Fig. 16.
Les coordonnées du point («, B) sont
sin B — sin a cos a cos B
sin B -\- sin a
y
sin a -\- sin B
|15)
Notons que si <7 et B sont compris 0 et r, nous avons tou-
jours
et que
- 1 < » < 1 .
j)- > 0 ou > < 0 .
32 M. I) OCAGNE
suivant que a et B sont ou non du même côté par rapport à
^ . Cela donne le mo3^en de faire disparaître toute ambiguïté
dans la détermination, sur la partie utile du nomooramme,
du point correspondant à un couple de valeurs données de
a et B.
Pour avoir récjuation cartésienne des hyperboles \a)., nous
n'avons qu'à tirer de (15)
sin B == sin a , cos B = - — '- {sa ,
1 — X 1 — X *
et nous obtenons ainsi
Il -\- x)- sin'-' n -\- 4r- ig- a =z \\ — x)-
ou
(1 — X)- cos- a — iy- sin- rt =: (1 -f- x)- siii-'rt cos- « . (IG)
Grâce à la remarque précédente concernant la permuta-
tion des axes A^ii et Bocdont les é((uations cartésiennes sont
respectivement r + 1 :=^ 0 et .v — 1 ==0, nous déduisons
immédiatement de là l'équation des hyperboles (B)
(1 + .ri- cos- B — 4r' sin- B =z ( 1 — x)- sin- B cos- B . (17)
De la comparaison de ces équations (16) et (17) avec l'équa-
tion (9) il ressort immédiatement que les deux faisceaux
d'ellipses et d'hyperboles, ci-dessus rencontrés, se déduisent
l'un de l'autre au moyen de la transformation homogra-
phique
.r' =z Ifl .r , 1 ' = yi ,
qui fait correspondre aux droites issues de l'origine et incli-
nées à 45'^ sur A,,B(j les droites isotropes semblablement
issues de G.
Pour.r:^ — 1, l'équation (16) donne îy:=±cotgrt, ce qui
montre que l'hyperbole (a) rencontre l'axe A^ii aux points
cotés « et t: — a de l'échelle (c). De même, si l'on fait r — 1
dans l'équation (17), on voit que l'hyperbole (B) coupe l'axe
BqV aux points cotés B et tt — B de l'échelle (c).
D'ailleurs, si l'on fait v ^~r o dans l'équation (13), ou // := 0
NO MO GRAPHIE 33
dans léquation 14;, on constate que les tangentes aux hyper-
boles [ci] en leurs points d'intersection avec X^ii passent par
Bq et que les tangentes aux hyperboles (B) en leurs points
d'intersection avec B^i' passent par A^,.
Contrairement à ce qui avait lieu pour le précédent nonio-
gramme, dont la partie utile — lorsque les variables restent
comprises entre o etz — est enfermée dans une aire limitée,
ce nouveau nomogramme, pour les mêmes limites attribuées
aux variables, s'étend de — oo à -j- x dans la direction de
Oy. Pratiquement, donc, il n'est possible de construire
qu'une partie restreinte de ce nomogramme. Pour atteindre
des valeurs des variables en dehors de ce domaine, il est
nécessaire de recourir à des transformations homologiques
comme celles qui ont été envisagées dans la première con-
férence (I, 7 et note additionnelle .
Nomograiiimes divers relatifs à la résolution
des triangles sphêriques.
10. — Si l'on ne stipule pas, comme nous l'avons fait
ci-dessus, que Ton veut obtenir un élément inconnu d'un
triangle sphérique dont trois éléments sont donnés, r/ l'aide
d'une seule lecture, on peut arriver à ce résultat au moven de
plusieurs lectures successives faites sur un nomogramme
unique. Au point de vue de la construction, ce nomogramme
est beaucoup plus simple que les précédents et constitue ce
qu'on peut appeler une grille trigonométrique.
Cette grille se construit de la manière suivante : à un cercle
gradué en degrés on circonscrit un carré dont les côtés
sont parallèles et perpendiculaires au diamètre 0° — 180°.
A l'intérieur de ce carré on trace les droites joignant les
points de division du cercle qui sont symétriques soit par
rapport au diamètre 0^ — 180°, soit au diamètre 90° — 270°.
Chacune de ces droites est associée aux graduations des
deux points du cercle divisé qu'elle relie.
Il a été établi que, grâce à l'introduction, en certains cas,
d'angles auxiliaires, cette grille permet d'obtenir la résolu-
I. 'Enseignement mathi'in., 19* année: 1917 3
3i M. D'OCAGNE
lion complète de tout triangle sphérique ^ Mais une telle
solution, comme on s'en rend aisément compte, oH're surtout
un intérêt théorique. En pratique, il y a un sérieux avantage
à obtenir le résultat cherché au moyen d'une seule lecture
et c'est là ce qui confère leur importance aux nomogrammes
que nous venons de décrire ci-dessus.
Dans certaines applications, Tun des quatre éléments eu
question peut être regardé comme constant, et il devient
avantageux, en un tel cas, de construire un nomogramme
parti('ulier à trois variables se déduisant d'un des précédents
nomogrammes par fixation, sur l'un des quatre systèmes
cotés, d'un élément unique correspondant à la valeur cons-
tante donnée.
Supposons, par exemple, que le problème consiste à
représenter la relation entre les trois côtés «, 6, c d'un
triangle sphérique rectangle en A. La relation en question^
qui peut se déduire de (2) lorsqu'on y fait A = ^ , est
cos a =z cos b cos c . (18)
Le nomogramme correspondant est celui de la fig. 14 sur
lequel on supprime la graduation (A) de l'axe .B^c, tous les
alignements étant alors pris sur le point B^, .
Une telle solution présente l'intérêt théorique d'être con-
tenue dans le cas général. Mais il est clair (ju'on peut lui
substituer une solution beaucoup plus simple qui s'offre
immédiatement à l'esprit. Posant
Il :z= cos a , ^' = — cos b ,
on a, pour c, l'échelle
u -f- *' cos c ^ 0 ,
portée sur l'axe A^Bp.
Les échelles {a) et (b) sont obtenues par remplacement, sur
la fig. 13, des angles inscrits le long de AqU et de B^c par
leurs compléments, et l'échelle [c) n'est autre que la projec-
' On voudra bien se reporter nu ni(5nioirc publié par Tauteur sur ce sujet iBiilUtin de la
Société mathé/natiquc de France, T. 32, 190'i, p. 196).
NOMOGRA PHIE
35
tion de [a] sur A^Bq à partir du point 6 = 0, puisque, pour
celte valeur de b, la formule (18) donne a = c.
Pour prendre un autre exemple, proposons-nous de repré-
senter la relation entre Tangle horaire AH, la déclinaison O^
12 heures
11
7 <L
5
. 4
(M)
0 heure
6" (5)
Fig. 16.
et la distance zénithale z d'un astre quelconque pour une
latitude constante ip. Cette relation est fournie par la formule
(2) où l'on fait
A = ^ - ? .
= f-cO.
A = AH
36 M. D OCAGNE
Ici, 9 est supposé constant. Il est dès lors sufïisant de
marquer sur Tellipse {b) correspondant à cette valeur de (j),
les points répondant aux diverses valeurs de cP, c'est-à-dire
les points où les diverses ellipses fc) rencontrent cette ellipse
(^)(fig. 16j.
D'ailleurs, AH variant de 0° à 180° tandis que ; varie seu-
lement de 0° à 90°, on peut prendre pour cette seconde
échelle un module double de celui de la première, de façon
à donner à ces échelles des longueurs égales. Gela revient à
efTectuer une certaine transformation homographique sur la
partie qui vient d'être particularisée du nomogramme
général de la formule (2). C'est ainsi qu'a été construit le
nomogramme représenté par la fig. 16^ en vue de la prépa-
ration des observations à Téquatorial de l'Observatoire de
Paris »(? = 48°50'li").
1 Au sujet de la construction de ce nomogramme, le lecteur peut consulter une note de
l'auteur dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, T. 135, p. 728 (1902).
LES ANTINOMIES DE RL SSELL ET DE BURALI-KORTI
ET LE
PROBLÈME FONDAMENTAL
DE LA THÉORIE DES ENSEMBLES
PAR
D. MiRiMANOFF (Genève).
Introduction.
Aucune théorie mathématique n'a fourni, comme on le
sait, autant de faits paradoxaux et d'antinomies, au moins
apparentes, que la fameuse théorie des ensembles de Cantor.
Les plus connues et les plus importantes de ces antinomies
sont celles de Russell et de Burali-Forti ; mais combien
d'autres faits bizarres ont été révélés, depuis la publication
des premiers travaux de Cantor sur la théorie des ensembles,
par Borel, Peano, Richard et Cantor lui-même.
Les antinomies (.antoriennes, qui déconcertent et dérou-
tent presque toujours au premier abord, ont fait le désespoir
de quelques géomètres logiciens. C'est là sans doute (ju'il
faut voir la cause de la défiance exagérée que les idées et les
théories cantoriennes les mieux établies inspirent à des
esprits particulièrement défiants.
Est-il besoin de dire (pie rien ne justifie, au fond, ni cette
défiance ni ce désespoir ? N'avons-nous pas eu des surprises
comparables dans la théorie des fonctions et en géométrie?
Qu'on se rappelle, par exemple, la découverte par Riemann
et Weierstrass de fonctions continues non dérivables et
de courbes sans tangentes, dont une étude approfondie n'a
38 D. MIRIMAyOFF
justement pu être faite depuis qu'à Taide de la théorie des
ensembles^; on pourrait citer également la propriété si
curieuse des séries semi-convergentes, révélée par Lejeune
Dirichlet, d'avoir une somme dépendant de l'ordre des
termes.
Dans tous ces cas, il y a une contradiction manifeste entre
les faits nouveaux et les propriétés que nous croyions tou-
jours vraies et qui nous semblaient évidentes, mais (jui repo-
saient en réalité sur une expérience ou une intuition incom-
plètes, et n'étaient vraies que sous certaines conditions.
C'est ainsi que, dans le cas des séries semi-convergentes,
le fait nouveau signalé par Dirichlet semble incompatible
avec la propriété fondamentale de l'addition algébrique, qui
est d'être une opération commutative. Cette propriété est
toujours vraie dans un domaine fini, mais les exemples de
Dirichlet prouvent qu'elle peut cesser d'être vraie lorsque
les substitutions par lesquelles on passe à Tordre nouveau
portent sur un nombre infini d'addendes. Le sentiment d'évi-
dence repose ici sur une intuition incomplète.
Or les antinomies cantoriennes et, en particulier, celles
de Russell et de Burali-Forti sont comparables aux exem-
ples que nous venons de rappeler. On croyait, et il semblait
évident, que l'existence des individus devait entraîner néces-
sairement celle de leur ensemble ; mais Burali-Forti et
Russell ont montré, par des exemples différents, qu'un
ensemble d'individus peut ne pas exister, bien que ces indi-
vidus existent. Comme nous ne pouvons pas ne pas accepter
ce fait nouveau, nous sommes obligés d'en conclure que la
proposition qui nous semblait évidente et que nous croyions
toujours vraie est inexacte, ou plutôt qu'elle n'est vraie que
sous certaines conditions- . Et alors le problème suivant se
pose, que l'on peut regarder comme le problème fonda-
mental de la théorie des ensembles :
Quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour
qu'un ensemble d'individus existe?
Certes, l'étude de ce problème est moins avancée que celle
'Cf. M""* Grâce Chisholm VouNo : Sur les courbes sans tangente [Eus. math., année 1915. p- 348).
Cf. J. KoNic : Neue Grundlagen der f.ogik, Arithmetik iind Mengenlehre, chap. II.
THÉORIE DES ENSEMBLES 39
des séries semi-convergentes, mais le premier pas est fait,
ffràce surtout aux recherches de Russell\ H. Poincaré - et
J, Konig^. Dans les derniers paragraphes de ce travail, je
donne une solution du problème fondamental pour le cas
particulier des ensembles que j'appelle ensembles ordinaires.
Mes déductions s'appuient sur trois postulats, qu'on applique
couramment dans l'étude des problèmes de la théorie des
■ensembles.
D'autre part, les exemples mêmes de Russell et de Burali-
Forti auraient besoin d'être examinés de plus près. Je ferai
voir qu'il est facile de donner une forme plus précise à
l'exemple de Russell en le débarrassant de difficultés para-
sites qui n'ont rien à faire avec l'antinomie de Russell pro-
prement dite. Je transformerai de même l'exemple de Burali-
Forti, ce qui va me permettre de faire un rapprochement
nouveau entre les deux antinomies.
Je ferai abstraction, dans ce travail, des distinctions nou-
velles introduites par J. Kônig [loc. cit.) dans la théorie des
ensembles quelconques, et en particulier dans celle des en-
sembles bien ordonnés. Deux ensembles contenant les mêmes
éléments ne seront jamais regardés comme différents, à
moins qu'on ne tienne compte des relations d'ordre; et à
tout ensemble bien ordonné, s'il existe, correspondra, par
définition, un type d'ordre déterminé. Je donnerai dans un
autre travail les raisons qui m'ont déterminé à ne pas ratta-
cher cette étude à la théorie de J. Konig.
Je commencerai par l'antinomie de Russell.
Anlinoniie de Russell.
1. On sait que Russell distingue deux sortes d'ensembles :
Un ensemble E est de première sorte s'il diffère de chacun
de ses éléments.
1 RussRi.i. : The Principles of Mathematics.
* H. Poincaré : Science et Méthode. Dernières pensées.
' J. K()Mo : Coc. cit., chap. II et IX. On trouvera des indicitions bibliographiques et des
remarques intéressantes dans le livre de G. Hessenburci : GriindbegrifJ'e der .Hengenlehre ;
-dans le t. II de l'ouvrage de K. Schoem-lirs : Die Entwicklung der Lehre von der Piinkt-
/nannigfaltigkeiten -, et dans les mémoires de Zkrmelo.
40 n. MIRIMAMJFF
Un ensemble E est de seconde sorte s'il contient un élé-
ment (jLii ne diffère pas de E.
Il résulte de cette définition qu'un ensemble de deuxième
sorte contient toujours parmi ses éléments un ensemble de
deuxième sorte. D'où ce lemme :
Un ensemble d'ensembles de première sorle est également
un ensemble Ae première sorle.
Envisaofeons maintenant, avec Russell, l'ensemble R de
tous les ensembles de première sorle.
11 est facile de montrer que cet ensemble n'existe pas. En
effet, s'il existait, il devrait être, en vertu du lemme précé-
dent, de première sorte, c'est-à-dire différent de chacun de
ses éléments ; d'autre part, l'ensemble R doit contenir tous
les ensembles de première sorte, donc, en particulier, l'en-
semble R lui-même, — résultat absurde.
Par conséquent, les conditions exprimées par les mots
première sorle et loiis sont incompatibles, et l'ensemble R
n'existe pas.
Tel est l'exemple remarquable donné par Russell, et il
prouve bien, comme je l'ai rappelé dans l'introduction, qu'un
ensemble d'individus peut ne |)as exister bien que ces indi-
vidus existent \
2. — Nous allons maintenant donner à l'exemple de Rus-
sell une forme légfèrement dilTérenle.
Faisons remarquer d'abord que la seule propriété des
éléments qui intervienne dans cet exemple est leur compo-
sition. Un élément est-il un ensemble ou non (par défini-
tion ? et s'il l'est, de quelle manière se compose-t-il ? Ses
éléments sont-ils à leur tour décomposables ou non?... et
ainsi de suite. Voilà ce qui est seul important de savoir.
Pour préciser, j'introduirai une notion (|ui nous sera très
utile dans la suite.
Soient deux ensembles E et E'. Je dirai qu'ils sont isomor-
phes si les conditions suivantes sont satisfaites :
a) Les ensembles E et E' sont équivalents ; en d'autres
' On sait que rexeinple de Burali-Korti. que nous iillons examiner plus loin, a été donné
avant celui de lUissell.
THÉORIE DES ENSEMBLES 41
termes, une correspondance parfaite peut être établie entre
les éléments de E et ceux de E'.
bj Cette correspondance peut être établie de telle manière
qu'à tout élément indécomposable e de E corresponde un
élément indécomposable e' de E', et réciproquement ; et
qu'à tout élément-ensemble F de E corresponde un élément-
ensemble équivalent F' de E', la correspondance parfaite
entre les éléinents de F et F' pouvant être à son tour établie
de telle manière qu'à tout élément indécomposable de F
corresponde un élément indécomposable de F', et à tout élé-
ment-ensemble de F un élément-ensemble é(|uivalent de
F', — et ainsi de suite.
Si donc deux ensembles sont isomorphes, les éléments
correspondants le sont aussi, et réciproquement.
Sont isomorj)hes, par exemple, les deux ensembles
(«1 , e.,,..., e,n, F), (e'i , e'.-,, e'„, F'!\ où lèse et les e' sont
des éléments indécomposables, et les F, F' des ensembles
contenant chacun un même nombre d'éléments indécompo-
sables.
Nous dirons qu'un ensemble E est de première sorte s'il
n'est isomorphe a aucun de ses éléments ; nous dirons qu'il
est de deuxième sorte s'il est isomorphe à l'un au moins de
ses éléments. Est, par exemple, de deuxième sorte l'ensemble
E = (e, E'), où E' = (e',E"), E" = (e", E'"), et en général
e'"* =: (e'"', E'""^^*) pour tout/;, lèse désignant des éléments
indécomposables.
La définition (|ue nous venons de donner n'est pas identi-
que à celle du paragraphe précédent, mais les propriétés
essentielles des ensembles de première et de deuxième sorte
subsistent, et le lemme reste vrai.
Revenons maintenant à l'antinomie de Russell. Envisageons
l'ensemble R' de tous les ensembles de première sorte, au
sens nouveau. On démontre comme dans le paragraphe pré-
cédent, que cet ensemble n'existe pas. En effet, s'il existait.
' Dans ce traviiil, je désigne un ensemble dont les (■lémentà sont a. b. t.... par la, b, c,...),
et cela quels que soient ces éU'nnents ; par exemple, une parenthèse île la lorme ( K, K >, où
E, F sont des ensembles, représente l'ensemble dont les éléments sont E et F, et non
rensemble-somme formé par la réunion des ensembles E et F.
42 n. MIRIMANOFF
il serait, en vertu de notre lemme, de première sorte, et,
d'autre part, il devrait être isomorphe à l'un de ses éléments,
résultat absurde.
La forme nouvelle sous laquelle nous venons de mettre
l'exemple de Russell ne se prête pas bien, comme nous le
verrons dans la suite, à un rapprochement avec l'exemple de
Burali-Forti. Pour y arriver, une transformation nouvelle est
nécessaire. Je vais la donner dans le paragraphe suivant.
3. — Je commencerai par introduire une notion dont nous
nous servirons souvent.
Soient E un ensemble, E' un de ses éléments, E" un élé-
ment quelconque de E', et ainsi de suite. J'appelle descente
la suite des passages de E à E', de E' à E", etc. Cette descente
prend fin lorsqu'on tombe sur un élément indécomposable.
Dans ce cas elle est finie, mais elle peut ne pas l'être, ce qui
arrive par exemple pour tout ensemble de deuxième sorte
E, lorsqu'on passe de cet ensemble E à l'élément E' qui lui
est isomorphe, de E' à son isomorphe E", et ainsi de suite.
Je dirai qu'un ensemble est ordinaire lorsqu'il ne donne
lieu qu'à des descentes finies ; je dirai qu'il est extraordi-
naire lorsque parmi ses descentes il y en a qui sont infinies.
Tout ensemble de deuxième sorte est donc; un ensemble
extraordinaire, mais ces deux notions (d'ensemble de
deuxième sorte et d'ensemble extraordinaire) ne sont pas
équivalentes, puisqu'une descente infinie peut se présenter
aussi dans un ensemble de première sorte.
Soit, par exemple, l'ensemble E = (e,, E'), où E' est un
ensemble de la forme (e, , e„, E"), E" = (e, , <?.> , e^. E"'j,
et, en général, E*'"=:(e„4.i, e, , e^, E" ) pour tout n.
L'ensemble E ainsi défini est de première sorte, bien que la
descente E, E', . . . E*"'. . . soit infinie.
Appelons longueur d'une descente (dans un ensemble
ordinaire) le nombre des passages qui la constituent. A toule
descente correspond ainsi un nombre entier // déterminé,
mais cette correspondance n'est pas biunivoque en général,
et les nombres // bien que finis, ne sont pas nécessairement
bornés dans leur ensemble.
Les propriétés des ensembles de première sorte dont nous
THÉORIE DES ENSEMBLES 43
avons fait usage dans le paragraphe précédent subsistent
pour les ensembles ordinaires ; notre lemrne reste vrai et
s'énonce de la manière suivante :
Un ensemble d'ensembles ordinaires est un ensemble
ordinaire.
Envisao-eons maintenant l'ensemble Y de tous les ensem-
blés ordinaires existants. On démontre, comme dans les
paragraphes 1 et 2, que l'ensemble V ne saurait exister.
Introduisons à présent une restriction.
Soit E un ensemble ordinaire. Par définition, toutes les
descentes de E sont finies et aboutissent à des éléments
indécomposables qui, bien entendu, ne sont pas en général
des éléments de E. Pour éviter la confusion, je les appellerai
noyaux de E.
Envisaoeons les ensembles ordinaires dont les novaux
€, /", g,-., font partie d'un ensemble existant donné
^z=i{e,f\ jg", ...). Soit V l'ensemble de tous ces ensembles.
On démontre immédiatement que cet ensemble, qui est un
sous-ensemble de V n'existe pas non plus.
En particulier, l'ensemble de tous les ensembles ordi-
naires à un seul noyau e n'existe pas. Dans le paragraphe 7
nous serons amené à définir des ensembles à un noyau
d'une forme particulière.
En partant des ensembles déjà introduits, on peut définir
des ensembles non-existants d'une nature diflerente.
Soit, par exemple, E un ensemble de première sorte au
sens nouveau, et d^ l'ensemble de tous les ensembles isomor-
phes à E. A tout E correspond un <g, et si un ensemble E'
est non-isomorphe à E, l'ensemble correspondant tJçVest diffé-
rent de &. Prenons dans chacun des ensembles & un repré-
sentant quelconque Eq. L'ensemble de tous ces E», (|ui est
un sous-ensemble de IV, n'existe pas. Des sous-ensembles
analogues peuvent être définis en partant des ensembles
V et V.
Dans les paragraphes suivants, j'aurai à m'ajjpuyer sur une
propriété des ensembles existants (|ui est loin d'être évi-
dente, mais(|ueje regarderai comme vraie, du moins pour
les ensembles que j'envisage dans ce travail.
4» ]) . MIRIMANOFF
Propriété I. — L'existence d'un ensemble entraîne celle
de tons ses sons-ensembles^.
En veitu de cette pi'opriété, il suffît de montrer que V
n'existe j)as pour en conclure immédiatement f|u'il doit en
être de même des ensembles V, R' et R.
Aiitinoinie de BuraU-Forti.
4. — Burali-Forti arrive, comme on le sait, à l'antinomie
qui porte son nom ^ par la considération des types d'ordre
d'ensembles bien ordonnés (nombres ordinaux de Cantor).
Je rappelle que ces nombres se succèdent suivant une loi
déterminée, et forment une sorte de chaîne dont les pre-
miers chaînons sont les suites finies de 1 (suite ou ensemble
impropre), 2, . . . «, . . . éléments, puis la suite w, et les types
d'ordre &) + ' i w + ^ . • • • o + «, etc.
Les jn-opi'iétés des ensembles bien ordonnés sont très
bien connues. Je nie bornerai à en rappeler les deux sui-
vantes (jui nous seront particulièrement utiles :
a) Tout ensemble bien ordonné infini est semblable à
l'ensemble de tous ses segments. Cette propriété est encore
vraie pour les ensembles finis et, par conséquent, pour tous
les ensembles bien ordonnés, si l'on adjoint à l'ensemble
des segments un segment fictif dont le type d'ordre est 0,
par définition. Je le désignerai par la letti-e e. Il en résulte
que tout nombre ordinal tt est le type d'ordre de l'ensemble
des nombres ordinaux a <^ tt. v compris 0.
b) Lin ensemble bien ordonné n'est semblable à aucun de
ses segments.
Ceci rappelé, envisageons avec Burali-Forli l'ensemble W
de tous les nombres ordinaux de Cantor.
L'ensemble W ainsi défini n'existe pas. Ln effet, si W
existait, il serait bien ordonné et aurait un type d'ordre r.
(cf. introduction) ; or, tout nombre tt est un élément de ^^',
et l'ensemble des nombres ordinaux « <; t: est un segment
' Cf. J. KoNio : loc. cit., cliiip. VI, « l(i.
^ BuKAi.i-Koirri : Vna questionc siii tiiiineri Iraiisfinili, lleiidiciiitli dcl Circolo Malcmatico
lii l'alerino. vol. Il il81»71, p. 154.
THEORIE DES ENSEMBLES '*5
de \V. L'ensemble de Burali-Forti seiait donc, en vertu de
[a), semblable à l'un de ses segments ; conclusion absurde,
en vertu de {b).
Telle est Tantinomie de Burali-Foiti, la plus ancienne et
peut-être la plus importante des antinomies cantoriennes
<tonnues.
Il semblerait à première vue qu'on s'appuie implicitement,
dans l'antinomie de Burali-Forli. sur le postulat suivant :
tous les nombres ordinaux de Cantor existent. En réalité,
l'antinomie signalée par Burali-Forti est indépendante de ce
postulat; pour s en assurer, il suffit d'envisager l'ensemble
de tous les nombi'es ordinaux existants. En efl'et, si un nom-
])re ordinal r. existe, il en est de même, en vertu de la
propriété I, de tous les nombres ordinaux a ■< ît. et, par
conséquent, tout nombre existant t. est le type d'ordre de
l'ensemble des nombres ordinaux existants inférieurs à tt.
Le raisonnement de Burali-Forti s'applique sans modifica-
tion, et l'on retombe sur la même antinomie qu'auparavant.
Nous désignerons par W l'ensemble de tous les nombres
ordinaux existants.
Je ferai remarquer que l'antinomie de Burali-Forti ne
dépend que des relations d'ordre de W. Or les relations
d'ordre d'un ensemble sont transmises à tout ensemble
équivalent. D'oii cette propriété.
Propriété II. — Un ensemble n'existe pas, s'il est équiva-
lent à l'ensemble W de Burali-Forti.
Et, d'une manière plus générale (en vertu de la pro-
priété I) : Un ensemble n'existe pas s'il contient un sous-
ensemble équivalent à W.
Je vais maintenant donner une forme un peu différente à
l'exemple de Burali-Forti que je viens de rappeler.
5. — Soit E un ensemble bien ordonné quelconque, et E'
l'ensemble de tous ses segments, y compris le segment e
(voir le paragraphe précédent). En vertu de la propriété («),
E' est semblable à E. Remplaçons les segments dont se
compose E' par les ensembles des segments de ces segments,
et appliquons une transformation analogue aux segments
introduits de cette manière, et ainsi de suite. A chaque
46 D.' MIRIMANOFF
ensemble bien ordonné E correspond ainsi un ensemble
d'une forme parliculière que j'appellerai ensemble S (lettre
initiale du mot segment, pour rappeler le rôle joué par les
segments dans eelte transformation!.
Le segment fictif e subsiste seul après cette transforma-
tion. On voit (|u'un même ensemble S correspond à tous les
ensembles bien ordonnés du même type d'ordre «. Je le
désignerai par a., et je dirai que le nombre ordinal a est le
rang de l'ensemble a^.
Par exemple les ensembles S qui dérivent des ensembles
bien ordonnés des types 1, 2 et 3 s'écrivent
(e); [e, (e)); (e, (e), (e, [e])).
L'élément e sera considéré comme indécomposable.
Il résulte de la définition précédente que les éléments
d'un ensemble S sont également des ensembles S.
Je dis maintenant que tout ensemble S est un ensemble
ordinaire à un seul noyau e. En effet, dans les descentes
auxquelles donne lieu un ensemble S, on parcourt une suite
de segments s'emboîlant les uns dans les autres, et l'on sait
que les suites de ce genre sont toujours finies.
Toute descente prend nécessairement fin et aboutit à l'élé-
ment e.
Les ensembles S sont donc bien des ensembles ordinaires.
Il en résulte entre autres qu'un ensemble S ne saurait être
isomorphe à l'un de ses éléments.
Soient maintenant deux ensembles bien ordonnés quelcon-
ques, E et F, et soient E., F^ les ensembles S correspondants.
Deux cas sont possibles : ou bien les ensembles E et E sont
semblables, ou bien l'un d'eux (par exemple E) est semblable
à un segment de l'autre (ensemble F).
Xous avons vu que dans le premier cas E^ = F^ ; dans le
deuxième cas, E^ est isomorphe et même égal à un élément F .
Ceci établi, revenons à l'antinomie de Burali-Forti. Soit
W l'ensemble de tous les «. existants. Je dis que l'ensemble
W' n'existe pas.
Première Jiypotlièse : A tout nombre existant y. correspond
THÉORIE DES ENSEMBLES 47
tin ensemble existant «.. L'ensemble W est alors équivalent
à W ; il n'existe pas, en vertu de la propriété II.
Deuxième hypothèse : L'existence d'un nombre « n'entraîne
pas nécessairement celle de l'ensemble a^. Soit alors tt le
plus petit nombre tel que 77^. n'existe pas. Aucun a. n'existe
pour a >. -, car l'existence d'un ensemble «. pour a >■ 7:
entraînerait celle de ::., qui est un élément de a.; par consé-
quent. West l'ensemble des a^de rangs inférieurs à::; donc
W = 7:^.. W n'existe pas, puisque -n^ n'existe pas.
Il est facile maintenant de rapprocher l'exemple de Burali-
Forti de celui de Russell. En effet, l'ensemble R est relié à
W par l'intermédiaire des ensembles R', V, V et W. Or
l'ensemble R' est un sous-ensemble de R ; l'ensemble V, un
sous-ensemble de R' ; tout ensemble V, un sous-ensemble
de \'; et, enfin, l'ensemble W, un sous-ensemble d'un V.
Les ensembles R, R',... W forment donc une suite d'en-
sembles s'emboîtant les uns dans les autres. Il en résulte
qu'il suffit de montrer que l'ensemble de Burali-Forti n'existe
pas pour en conclure qu'il doit en être de même de chacun
des ensembles R, R',... W. Cela est vrai, comme nous
l'avons vu, de l'ensemble W, et, en vertu de la propriété I,
cela est vrai encore de chacun des ensembles R, R', V et V.
Il n'est donc pas nécessaire d'appliquer à ces ensembles le
raisonnement de Russell ; chacun des résultats partiels que
nous avons obtenus d'une manière directe peut être consi-
déré comme une conséquence de l'antinomie de Burali-Forti.
6. — Je ferai remarquer encore qu'on peut définir les
ensembles S sans passer par l'intermédiaire des ensembles
bien ordonnés. Soit E un ensemble S. Nous avons vu que :
1. L'ensemble E est un ensemble ordinaire à un noyau
(le noyau e).
2. Si .c et?/ sont deux éléments quelconques de E, l'un
d eux est un élément de l'autre.
En outre :
3. Si X est un élément de E, tout élément de .r est un
élément de E.
Ces propriétés sont caractéristiques des ensembles S, et
peuvent servir à les définir. On démontre immédiatement
<iS D. MIRIMANOFF
c|ue les ensembles E ainsi définis sont bien les ensem})les S
du paragraphe précédent. A tout ensemble E correspond un
type d'ordre déterminé, et l'ensemble de tous les ensembles
E ne (lifFère pas de l'ensemble, W.
Solution du. problème fondamental dans le cas
d'ensembles ordinaires.
1. — L'étude des différentes antinomies que nous avons
rencontrées jusqu'ici a mis en évidence les faits suivants :
dans chacun de nos exemples, il est possible de Ibrmer des
ensembles de plus en plus vastes, mais l'ensemble de tous
les individus n'existe pas : quel que soil l'ensemble qu'on
envisage (pourvu qu'il existe), des individus noiiveaux sur-
gissent, et un ensemble plus vaste apparaît nécessairement;
on est bien en présence d'une extension indéfinie (|ui ne
comporte pas d'ari'èt ou borne. En traitant le problème fon-
damental, je serai amené à [)réciser cette notion un peu
vague de borne et d'absence de borne.
Rappelons à ce propos qu'on trouve dans les ouvrages
cités au commencement de ce travail une analyse logique et
psychologique approfondie des antinomies cantoriennes et
de la notion d'ensemble ; je n'en aurai pas besoin pour le
but que j'ai en vue.
Nous supposerons que les ensembles ordinaires E que nous
aurons à envisager dans l'étude du problème fondamental
vérifient les deux conditions suivantes :
Condition (a). — Les éléments de E sont distincts; il en
est de même des éléments de chacun de ces éléments, et
ainsi de suite. Par cette condition je n'écarte pas les ensem-
bles E qui ont des éléments isomorphes ni ceux dont les
éléments-ensembles contiennent des éléments isomorphes,
etc. L'identité seule est exclue.
Condition (b). — Les noyaux e, f, g, . . . de tout ensemble
E font partie d'un ensemble 'N -.= [e, /, g,...) que nous consi-
dérerons comme donné ou connu ci*, paragraphe 3).
Nous avons donc à résoudre le problème suivant :
Quelles sont les conditions nécessaires et suftisantes pour
THÉORIE DES ENSEMBLES 49
qu'un ensemble d'ensembles ordinaires distincts, vérifiant
les conditions a) et J) , existe ?
Je partirai des trois postulats suivants :
Postulat 1. — Si un ensemble d'ensembles ordinaires
existe, il en est de même de l'ensemble de tous ses sous-
ensembles distincts (Potenzmenge,.
Postulat ?. — Si un ensemble (E, F,...), oii les éléments
E, F,... sont des ensembles ordinaires, existe, il en est de
même de la somme des ensembles E, F,... (Vereiniouno-s-
menge)^
Postulat 3. — Si un ensemble {a. b, c, . . .} existe, il en est
de même de tout ensemble équivalent (E, F, G,...), où
E, F,... sont des ensembles ordinaires existants.
Commençons l'étude du problème fondamental par le cas
particulièrement simple d'ensembles S.
Nous avons appelé /r//?^ d'un ensemble x, son type d'ordre
a. Je dis qu'en vertu du postulat 3, à tout nombre ordinal
existant a correspond un ensemble existant «,; la deuxième
hypothèse du paragraphe 5 doit donc être rejetée. En effet,
un «^ est l'ensemble de tous les ensembles S de rangs infé-
rieurs à y.. Soit TT le plus petit nombre existant tel que
TT. n'existe pas ; tous les éléments de :: existent ; d'autre
part, TT. est équivalent à un ensemble bien ordonné existant;
il devrait donc exister, en vertu du postulat 3, contrairement
à notre supposition.
Il en résulte que l'ensemble W de tous les «. est équiva-
lent à l'ensemble W de Burali-Forti.
Je dirai que les ensembles S ou leurs rangs ont une borne
cantorienne s'il existe un nombre ordinal supérieur au rang
de (diacun de ses ensembles. Dans le cas contraire, les
ensembles S envisagés n'ont pas de borne cantorienne. On
a alors le critère suivant : pour qu'un ensemble d'ensembles
S non-isomorphes existe, il faut et il suilit que ces ensem-
bles aient une borne cantorienne.
Supposons d'abord que les ensembles S envisagés n'aient
pas de borne cantorienne. Je dis que l'ensemble de ces
' J. KoMG : loc. cit. chap. VI, par. 16.
L'Enseignement mathém., \'i' année: 191'<
50 D. MIRIMANOFF
ensembles, que je désignerai par & ne saurait exister. Sup-
posons le contraire, et soit t:^ l'un des ensembles S envisagés.
J'appelle A -) l'ensemble des éléments de <g; dont les rangs
sont inférieurs à tt, et par B i tt) l'ensemble des ensembles S
dont les rangs sont supérieurs à ceux des éléments de A,
mais ne dépassent pas t.. L'ensemble B (tt) qui ne contient
qu'un seul élément de (g (l'ensemble ttJ est un sous-ensemble
de (tt + 1).; il existe donc, en vertu de la propriété I.
A tout élément TTç de (^T correspond un ensemble déterminé
B (tt).
Si l'ensemble & existait, il en serait de même, en vertu
des postulats 3 et 2, de la somme des ensembles B (tt)
étendue à tous les éléments ::. de ii->\ mais ce dernier ensem-
ble n'est autre que l'ensemble W', et nous savons que W
n'existe pas ; donc l'ensemble & n'existe pas non plus.
La première partie de notre critère est établie.
Supposons maintenant que les ensembles S envisagés
ont une borne cantorienne. Je dis que l'ensemble ^^ de tous
ces ensembles existe. Soit, en effet, n un ensemble S dont
le rang soit supérieur aux rangs de nos ensembles ; l'en-
semble (^1 est un sous-ensemble de tt. ; il existe tlonc. en vertu
de la propriété I.
Notre critère est établi.
Avant de passer à l'étude du cas général, je ferai quelques
remarques pour préciser le problème.
8. — Faisons remarquer d'abord que le critère du paragra-
phe précédent reste vrai si, au lieu des ensembles S, on envi-
sage les nombres ordinaux de Cantor,
Soit maintenant £t= fEjj, Eo ,...) un ensemble quelconque
équivalent à un ensemble de nombres ordinaux a. /S.... Si
les nombres a, ,5,... n'ont [)as de borne cantorienne, l'en-
semble (a., /3^, . . .) n'existe pas. Par conséquent. »^'^ ne saurait
exister, en vertu du postulat 3, car son existence entraînerait
celle de (a . ^ ,...); d'où ce lemme :
Lemme. — Un ensemble (E^^, Er,....) n'existe pas, si les
nombres «, /3,... n'ont pas de borne cantorienne. 11 en est
de même, en vertu de la propriété 1. de tout ensemble qui
contient un sous-ensemble de cette nature.
THEORIE DES ENSEMBLES 51
Nous pouvons maintenant étendre la notion de rang au cas
d'un ensemble ordinaire quelconque (existant).
Définition (r . — Le rang d'un ensemble ordinaire est le
plus petit nombre ordinal supérieur aux rangs de ses élé-
ments. Le rang d'un noyau est zéro.
Cette définition fournit un rang déterminé à tout ensemble
ordinaire E. Supposons en effet que chacun des éléments de
E ait un rang déterminé, en vertu de (/) ; je dis qu'il devra
en être de même de l'ensemble E, puisque les rangs des
éléments de E ont une borne cantorienne, en vertu du der-
nier lemme. Si donc E n'avait pas de rang déterminé, il
existerait au moins un élément E' de E ayant la même pro-
priété ; de même E' contiendrait au moins un élément
E" n'ayant pas de rang déterminé, et ainsi de suite, — résultat
absurde, puisque toute descente telle que E, E', E", . . .
aboutit à un noyau dont le rang est zéro. Tout ensemble E a
donc un rang déterminé, en vertu de (/•).
9. — On a alors le critère suivant :
Pour qu'un ensemble d'ensembles ordinaires distincts
vérifiant les conditions [à] et [b) existe, il faut et il suffit que
les rangs de ces ensembles aient une borne cantorienne.
Je vais d'abord démontrer un lemme.
Lemme. — L'ensemble O^ de tous les ensembles ordi-
naires distincts de rang y. vérifiant les conditions a et {b)
existe, quel que soit le nombre ordinal y..
Pour démontrer ce lemme, je me servirai d'un raisonne-
ment que j ai déjà employé dans le paragraphe précédent, et
qui n'est qu'un transformé du principe d'induction complète.
Supposons que le lemme soit vrai pour tous les a. infé-
rieurs à un nombre ;:. Je dis qu'il sera vrai pour ?:.
Soit, en effet, 2 la somme des ensembles O^^, pour tous les
«■<::. Cet ensemble existe, en vertu des postulats 3 et 2.
Or. l'ensemble 0_, est un ensemble de sous-ensembles deZ;
il existe donc, eu vertu du postulat i.
Le lemme s'en déduit immédiatement. En effet, si un
ensemble O,^ n'existait [)as, il en serait de même d'une suite
d'ensembles O,' . O," oii 3< >> a' > a". . . , résultat absurde,
cette suite devant aboutir à l'ensemble 0{,, c'est-à-dire à
52 D. MI RI M AN OF F
l'ensemble N qui existe par hypothèse. Donc 0,^ existe, quel
que soit a, C. Q. F. D.
Revenons maintenant à notre critère, et soit & l'ensemble
des ensembles ordinaires envisagés E.
Supposons d'abord que les rangs des ensembles E n'aient
pas de borne canlorienne. Dans ce cas, l'ensemble & n'existe
pas, en vertu du lemme du paragraphe 8.
Supposons maintenant que les rangs des ensembles E ont
une borne cantorienne, et soit t: un nombre ordinal supérieur
à tous ces rangs. Envisageons l'ensemble 2, somme des
Ojj relatifs à tous les a<;7T. Cet ensemble existe, en vertu
du dernier lemme et des postulats 3 et 2. Mais l'ensemble &
est un sous-ensemble de 1. Il existe donc en vertu de la
propriété I.
Notre critère est démontré.
Tels sont les principaux résultats que je voulais établir
dans ce travail.
En résumé, dans les paragraphes consacrés aux antino-
mies de Russell et de Burali-Forti, je me suis attaché sur-
tout à décrire et à coordonner d'une manière nouvelle des
faits en partie connus. .J'ai passé ensuite au problème fon-
damental dont j'ai donné une solution dans le cas d'ensem-
bles ordinaires, en m'appuyant d'une part sur l'antinomie de
Burali-Forti et, d'autre part, sur plusieurs postulats. Bien
que ces postulats soient fréquemment employés dans l'étude
des problèmes de la théorie des ensembles, ils sont loin
d'être évidents, et auraient besoin d'être examinés de près
et discutés.
J'aurai l'occasion de revenir sur ces questions dans un
autre travail que je consacrerai aux antinomies cantoriennes
et à la théorie de J. Kônis ^
Genève, mai-septembre 1916.
' Il m'a été impossible, à mon grand rogret, de prendre oonnaiss.Tnce des piihlicatioDS
parues depuis le commencement de la guerre.
MODULE D UNE SOMME
Michel Petrovitch (Belgrade, Serbie)
La p.roposition élémentaire et intuitive, d'après laquelle le
module d'une somme 2//^. est au plus égal à la somme de mo-
dules des w^., est fréquemment utilisée dans des démonstra-
tions et dans des calculs approchés. Les propositions aussi
intuitives qui suivent, fournissant à la fois des limites infé-
rieures et supérieures du module d'une somme, pourraient
également rendre de pareils services.
1. — Soient
«j = a, -)- /A, , «2 = (''> + ''^2 • "s ^^ "?. ~l~ ''^i • • • •
plusieurs quantités complexes. On a
mod ÏM^. = j/p-' _|_ Q2
OÙ P et Q désignent les valeurs absolues de 1«^. etZ^^,.
L'inégalité et l'identité
1
P-' + Q-' 1 1 /p _ QY-'
font voir que
;p + Q)=^ 2 + 2VP + Q
1 ^ P- 4- Q-
2 (P + Q)2
1
Donc : le module d'une somme lu^ a pour valeur 0^ + Q),
ail P désigne la valeur absolue de la somme de parties réelles
des u^, Q désigne la valeur absolue de la somme de coeffi-
54 M. PETROVITCII
cients de i des ii^ el 9 désigne un fadeur dont la valeur est
1
toujours comprise entre -j^et 1.
La limite -7=6^*^ effectivement atteinte lorsque P=^Q et la
limite 1 lorsque les u^^ sont tous réels, ou bien tous imagi-
naires.
On voit, par e.\em[)le, aussi que
log mod i]H^. = log (P -\- Q) — 0 ,
oii (î est une quantité positive plus petite que -^ log 2. Si le
logarithme est vulgaire, à est compris entre 0 et 0,15051 ... ;
s'il est naturel, ^ est compris entre 0 et 0,34657...
Rappelons que lorsque P et Q sont des mêmes signes, la
somme P -j- Q coïncide avec la valeur absolue du coefficient
de i de l'expression (1 4-^)2?/^, et que, si P et Q sont des
signes contraires, cette somme coïncide avec la valeur ab-
solue de la partie réelle de la même expression, comme il
résulte de la formule
(1 -f i]^u^ = (P — Qi + HP + Ql •
II. — Ce qui précède n'assujettit les qualités z<^ à aucune
restriction. Supposons maintenant que toutes leurs parties
réelles a^, aient un même signe, aussi que tous les coefficients
6^. de i, les deux signes pouvant d'ailleurs être quelconques.
En désignant par a,, la valeur absolue de r/^. et par /3^. la
valeur absolue de ô^ on aura
+ i^
et par suite, en vertu de ce qui précède
j7i^(«A- + .\-)^ mod», ^ a, 4-?, .
Faisons /i: ^=: 1, 2, 3, . . . et ajoutons membre à membre les
équations ainsi obtenues. En remarquant que les a^ étant tous
de même signe, ainsi c|ue les ^,, on aura
Sa, = val. abs. de iZrt, = P . ïlfj, = val. abs. de S/^, = Q ;
MODULE D UNE SOMME 55
on obtient ainsi
—^ |P + Ql ^^ mod II. ^ P -4- Q ,
j/ 2 *
OU encore
i: mod 11^ = •/. iP + Q) , (1)
avec
V 2
1
Le facteur X atteindra sa valeur -7-^= limite lorsqu'on a à
la fois
ffj = />! a^ = b^ a^ = b^ , ...
et la limite 1 lorsque dans chaque paire de quantités (a^,, bj)
l'une ou l'autre d'elles est nulle.
En comparant l'équation (1) avec l'équation
mod S«^. = 61 P + Q) , -i= ^0^1
y 2
résultant de ce qui précède, on tire
mod }l,u,. := _ i; mod 11,
Le rapport — atteindra sa plus petite valeur possible lors-
.1
qu'on a à la fois 9 = -^ et X = 1 ; pour qu'il en soit ainsi il
faut et il suflit qu'on ait P = Q et que, de plus, dans chaque
paire de quantités («^., bj) l'une ou l'autre soit nulle. Le
rapport - a alors la valeur -7^.
La plus grande valeur du même rapport est d'ailleurs
manifestement 1, car on a toujours
mod S//^. — H mod m^, ;
cette limite 1 est effectivement atteinte lorsque ou bien tous
les cik à la fois, ou bien tous les bk à la fois sont nuls (et l'on
a alors à la fois 9 ^ 1 , X ^ 1).
56 M. PETROVITCII
On arrive ainsi à la proposition suivante:
Lorsque dans une somme 2ii^ les parties réelles des u^ sont
d'un même signe et qu'en même temps les coefficients de
i dans les u^ ont tous un même signe, on a
mod ^H^. = aS mod u,
oh fj. est un fadeur dont la valeur est comprise entre -j^ et 1.
La limite a = -7-?= est effectivement atteinte lorsque cha-
cun des termes «^. est réel ou purement imaginaire, et que,
de plus, la somme de termes u^^ réels et la somme de coefli-
cients de «des u^. purement imaginaires sont égales en valeurs
absolues. La limite u. ^=^ i est atteinte lorsque les termes
//^ sont à la fois tous réels ou bien tous purement imaginaires.
Remarquons que dans le cas considéré (les «^. et les Z>^. des
mêmes signes respectifs; la différence entre le logarithme du
module d'une somme et le logarithme de la somme de modules
est toujours négative et plus petite en valeur absolue que
- loo- 2.
Genève, janvier 1917.
UNE QUESTION DE CAYLEY
RELATIVE AU PROBLÈME DES TRIADES DE STEINER
Severin Bays Fribourof)
1. — Le problème des triples ou triades de Steixer est bien
connu :
Pour quel nombre d'éléments \ peut-on trouver un système de
triples (combinaisons 3 à 3) contenant une fois et lxe seule fois
chaque couple de ces éléments ? Pour un N donné, combien // a-t-il
de systèmes différents, c'est-à-dire de systèmes ne pouvant
provenir V un de l'autre par une permutation quelconque des \
éléments ?
On trouve immédiatement que les formes nécessaires pour X
sont 6/î + 1 et()/7 + 3. Reiss, Moore, Fitting ont établi' que ces
deux formes sont suffisantes, c'est-à-dire qu'il existe des systèmes
de triples pour chaque N de la forme 6/? -j- 1 ou 6// + 3- Netto,
Hefftek, Whue. et dautres ont donné ^ des constructions parti-
culières, et les groupes de substitutions de nombre de ces sys-
tèmes ; mais le problème général de la détermination du nombre
de systèmes différents pour chaque ^ = G/« + 1 ou 0/j -j- 3 est
encore à Theure actuelle loin d'être résolu.
A part le cas trivial X = 3, où le système est formé d'un seul
triple 123, les deux cas immédiats sont N=:7 et N^9. Le nombre
des triples du système pour contenir une fois exactement chaque
, , . , N (x\ — 1)
couple doit être ^ ; un élément quelconque pour être ac-
' Hkiss. Journal f. Mathein., 56(185'Jip 326. — MoORi:. Mathein. Ann., 43 (18931, p. 271.
FiTTi.vG. yiemv Archief. voor iviskuiide Mitgcgwen door. hel Wiskundig Oenootschap te
Amsterdam (21, !» (1911), p. 359.
* Nktto. Lehrbuch der Comhinatorik, 1901, p. 202. — Hekptkr. Mathem. Ann., i9 (18971,
p. 101. — Whitk. Transactions of the American Mathem. Society, vol. 14 (1), 1913, p. 7;
vol. 16 (11, 1915, p. 13. Proceedings of the .\'ational Academ;/ of Sciences, vol. I (1-81. 1915. —
L.-D. CuMMiNOS. Transactions of the American Math. Society, vol. 15 (3), 1914. p. 311.
58 S. BA YS
couplé à chacun des N — 1 autres éléments, doit entrer dans
N — 1 .
— 2 — " triples, et les trois éléments d'un même triple ne doivent
plus se retrouver ensemble. Pour les sept éléments 1, 2,3, 4, 5, 6, 7,
on voit ainsi que les seuls systèmes possibles commençant par le
triple 123, sont les six suivants :
123
145
167
246
257
347
356
123
145
167
247
256
346
357
123
146
157
247
256
345
367
J23
146
157
245
267
347
356
123
147
156
245
267
346
357
123
147
156
246
257
345
367
De la même manière on construit les seuls six systèmes possi-
bles commençant par le triple 124 ; ils viennent d'ailleurs des
précédents en permutant les éléments 3 et 4 :
124
135
167
236
257
437
456
124
135
167
237
256
436
457
124
136
157
237
256
435
467
124
136
157
235
267
437
456
124
137
156
235
267
436
457
124
137
156
236
257
435
467
Les systèmes de triples de sept éléments ne peuvent commencer
que par les triples 123, 124, 125, 126, 127 ; ce qui donne unique-
ment 30 systèmes possibles, provenant d'ailleurs tous les uns des
autres par des permutations d'éléments, par conséquent un seul
système avec un groupe de substitutions qui le transforme en lui-
7 !
même d'ordre ;rx= 168.
2. — Dans ses Mathematical Papers I (page 481, ISÔO , Cayley.
à qui Jacob Steineu a dû poser le problème avant d'en donner
l'énoncé général deux ans plus tard dans le Journal of Math.
(1853, p. 181', fait d'abord la remarque qu'il est impossible de
répartir les 35 triples de sept éléments en cinq systèmes de
Steiner. En efl'et, dans les douze systèmes plus haut, on en trouve
aisément deux dillerents par tous leurs triples, mais dans chaque
cas il est déjà impossible d'en trouver un troisième commençant
par 125 et n'ayant aucun triple commun avec ces deux premiers ^ .
Puis Cayley revient à la même question à la fin de son article et
donne pour 15 éléments une démonstration simple et intéressante.
' Nktto, Combiiiatorik. p. 228.
UXE QUESTION DE CAYLEY 59
surtout par lidée avec laquelle il conclut; je me permets de rap-
porter cette démonstration avec ses propres termes:
« Supposons que les 455 triades de 15 lettres puissent être dis-
posées en 13 systèmes de 35 triades chacun, contenant chacun
chaque dyade possible; il paraît naturel de se demander si ces 13
systèmes ne peuvent pas s'obtenir de l'un quelconque d'entre eux
par une permutation cyclique de 13 de ces lettres. Je pense que
cela est impossible. Soient «, b,c,. . . , l, m, les 13 lettres soumises
à la permutation cyclique. Considérons à part les triades qui
contiennent Tune ou l'autre des deux dernières lettres n et o qui
restent inchangées; aucune de ces triades ne contient la lettre,
quelle qu'elle soit, qui forme une triade avec la dyade no. En y
barrant ces lettres n et o, il reste ainsi dans chaque système deux
séries de 6 dyades chacune et composées des mêmes 12 lettres.
Et chacune de ces deux séries de dyades doit, par la transforma-
tion cyclique en question, reproduire le système complet des 78
dyades de 13 lettres. Si on arrange les dyades de 13 lettres de la
manière suivante :
uh
hc
cd
de
ef
fg
gh
hi
'7
jl'
kl
Ini
mu
ac
bd
ce
df
eg
fh
gi
l'i
ik
n
km
la ,
mb
ad
he
cf
dg
eh
fi
g.i
hk
il
jm
ka
Ib
me
ae
l'f
'r
dh
ei
f
g''-
ht
iin
y«
kb
le
ind
af
l'g
cl,
di
«,/
ft<
gi
h m
ia
ii>
ko
Id
me
«g
bh
ci
dj
ek
f
gin
ha
ib
F
kd
le
mf.
il résulte que les 6 dyades de chaque série doivent être situées
une dyade dans chaque ligne. Supposons les deux séries de
dyades formées des 12 lettres a, b, c, /; on ne trouve point
dans l'arrangement écrit d'autre série de 6 dyades de ces 12 lettres,
ayant une dyade dans chaque ligne, que la seule suivante : al, bk\
c/\ di, eh, fg; et comme il en est de même pour toute autre com-
binaison de 12 lettres tirées des 13 lettres a, i, <:•,... l, m, la déri-
vation des 13 systèmes de 35 triades au moyen d'une permutation
cyclique de 13 lettres, est impossible. »
« Et il ne paraît pas y avoir aucune règle pour faire dériver les
13 systèmes de l'un d'eux; il n'y a même pas de raisons pour croire
que les 13 systèmes existent réellement, car on a déjà démontré
que de tels systèmes n'existent pas pour le cas de 7 éléments. »
3. — Cependant déjà pour 9 éléments, la question de Cayley,
impossible pour 7 éléments, a une solution aflirmative et même
deux solutions diiïérenlcs. Avant de donner ces solutions, la pro-
priété suivante nous fournit d'une manière simple et nouvelle tout
ce qu'il est nécessaire de rappeler sur le système de Steiner de
60 .S. BA Y S
9 éléments' et permet surtout d'obtenir immédiatement des solu-
tions à la question de Cayley '-.
Théorème. — Si le triple abc n'entre pas dans un sijstenie de
Steiner de 0 éléments, le triple ce ^ y des trois éléments associés
dans le système aux couples bc, ac, ab :
lic'x, cap, ali-f
n'y entre pas non pins. En effet, dans le cas contraire le sy*<tème
comprend déjà les 4 triples bca, ca^. ah)\ a^y. et nen garde plus
que 8 disponibles. Les 3 éléments restants a', fi', y' doivent entrer
chacun dans 4 triples ; ou bien ils forment le triple a'^'y',et alors
ils ne peuvent plus entrer ensemble et il faudrait encore 3x3 = 9
triples disponibles en plus du triple a'^'y' ; ou bien ils forment
les 3 couples ^'y' . y'a\ a'^\ et alors chacun doit encore entrer
2 fois séparément, et il faudrait encore 3X2 = 6 triples disponi-
bles, ce qui nest pas non plus. Le triple a^y n'est donc pas un
triple du système ; par la même raison le triple u'^'y' des 3 élé-
ments associés aux couples fiy, ya, a^, ne le sera pas non plus. On
voit ainsi que le système de Steiner est complètement déterminé
par larrangement a fi y pris dans les 6 éléments restant après
a, b, c, et la permutation a'^'y' des 3 derniers éléments et qu'il ne
peut avoir que la forme suivante :
hc.x ca.'^ ab.'(
.Sy.a' Y^'-P' ^^-r ç
,; V .rt 'f OL .b a p .c
aaa' h[iy cyy'
La place des a, b, c dans la troisième ligne est en effet déter-
minée par l'arrangement a^y et la permutation a' ^' y' ; a. ^. y ne
Nktto, Coinbinatorik, p. 219 et 230.
* Je n'ai pu trouver aucune allusion h cette question de Cnylev dans les travaux parus
jusqu'ici sur le problème des triades de Steiner. Netto est le seul, dans sa Comhinatnrik,
)>. 228, à rappeler cette question ; il ne parle d'ailleurs que du cas de 7 éléments pour mon-
trer que dans ce cas la question est insoluble. Je croyais être le premier à avoir obtenu une
solution pour 9 éléments, lorsque j'ai trouvé dans les Récréations inalhénatiques de Lucas»
t. II, 1883, p. 193. un problème de M. Walkoki qui établit précisément une solutioa
pareille. M. Walecki représente un système de Steiner de 9 éléments par le schéma :
a b I
d Q
f S I
où les triples sont formes par les six lignes et colonnes, et les 6 diagonales complétées en
écrivant une seconde fois le schéma .i côté du premier : et en permutant oycliquement
(ab(defg), il montre qu'il obtient ainsi les S4 triples dos 9 élément.» léparlis en 7 tableaux,
tels que l'on rencontre dans chaque tableau chacune des 9 lettres une fois et une seule fois
avec les 8 autres. .\I. Walecki se borne d'ailleurs à ét.iblir cette répartition et ne fait aucune
allusion à la question de CayUy.
UNE QUESTION DE CAYLEY 61
peuvent entrer clans la troisième ligne; la première et la deuxième
ligne montrent que « n'est plus à lier qu'avec a et a . (i avec b et
^\ Y avec c et y'. Il nous faut donc encore les triples aaa' , b^^\
cyy' . qui exigent que la troisième ligne laisse disponibles les cou-
ples aa\ b^' , <y' , et qu'elle soit donc ^'y'a , y'a'b. n'^'c.
Le nombre des systèmes de 9 éléments dans lesquels n'entre
pas le triple abc est ainsi, puisque ce ^ y peut être tous les arran-
gements de 6 éléments 3 à 3 et chaque fois a' ^' •/ toutes les per-
mutations de 3 éléments :
« rz: G . 5 . 4 . 6 = 720 systèmes
Les 720 systèmes contiennent les triples abd, abe, .. . abi\ le triple
(ibc appartient donc aussi à 120 systèmes pareils et le nombre
total des systèmes de 9 éléments est 720 + 120 = 840 systèmes.
D'autre part, par la manière même de les construire, tous ces
systèmes proviennent les uns des autres par des permutations
d'éléments ; ils ne représentent donc qu'un seul système de
Steiner de 9 éléments avec un groupe de substitutions qui le
9 '
transforme en lui-même d'ordre 7^7^ = 432.
840
Avec cela le système S peut s'écrire relativement au triple abc,
d'une manière symbolique mais très courte, et qui le détermine
complètement :
a [j Y ; a' [';' y'
et sous cette forme ce n'est plus qu'un jeu d'écrire maintenant
6 systèmes pareils ne contenant pas le triple abc et différents
entre eux par tous les triples. Ainsi par exemple les 6 systèmes :
ou cette vaiiante
Les six systèmes absorbent ainsi 72 triples, contenant chacjue
couple exactement () fois : les J2 triples restants doivent encore
contenir une fois chaque couple, et forment aussi d'eux-mêmes
un système de Steiner. On a ainsi autant de solutions h la ques-
tion de Cayley : Répartir les 84 tiiples de 9 éléments en 7 systèmes
de 12 triples, chaque système contenant une fois chaque couple.
a ,3 y
. a ^ y
.3 y a .
. ;'«'?'
ï « ^ •
y y' a'
a' y y' .
;: y a
y t' *' ■
, a iS y
y' a' [,' .
, y a fi
62
S. BA Y S
4. — Reprenons les éléments 1, 2. 8, 4, 5, (3, 7, 8. 9. Une pre-
mière solution à la question de Cayley est :
123 l'i7 158 169 248 259 267 3i9 357 368 456 789
12'i 136 157 189 239 256 278 347 358 468 459 679
125 137 149 168 238 246 279 345 369 478 567 589
126 139 145 178
146 159
127 138
1 28 I 34
129 135
156
148
235 247 289 348 367
234 258 269 379 356
179 236 249 257 359 378
469
457
458
568 579 (I)
489 678
467 689
167 237 245 268 346 389 479 569 578
Par commodité désignons chaque système par son premier
triple. Les 3 couples d'un même triple du système 123 sont séparés
dans les 6 autres systèmes, et les 3 éléments qui leur sont asso-
ciés dans chaque système constituent un triple. Ecrivons au-
dessous de chaque triple du système 123 les 0 triples qui ainsi lui
correspondent, mais en les plaçant chacun dans la ligne du sys-
tème de Steiner auquel il appartient. On obtient le tableau suivant :
3
123
/47
lis
169
2i8
209
2o:
3!i9
351
368 i56 189
i
4
468
1
2561239-347
1
347
1 1
459-189
278
157
1
189-239 136
5
478
369
246
168
589-3'.5
168-125
279
1
137
125-345
6 469-579 235
348
367 17
469-289 1451289-178 126
7
258
379-269
234
379-159
146
,.»
678 146-269 457
1
8
689
467
378-257 359-156
378
134
1
257-1561 128 249
1
9
578-569
389
245-578
167
346
148 129
237
245-346
Une substitution quclconciue du groupe symétrique des 9 élé-
ments transforme le système total I en système 1' équivalent, le
système 123 en un système 12.r équivalent, et ce tableau, dont la
construction naturellement subsiste telle quelle, en le tableau
équivalent correspondant au système 12.J' dans le système 1'. Une
substitution (jui transforme à la fois le système I en lui-même et
UNE QUESTION DE CAYLEY 63
le système 123 en lui-même, doit transformer le tableau en lui-
même, une ligne horizontale en une ligne horizontale, une colonne
verticale en une colonne verticale. Ces dernières substitutions for-
ment évidemment un groupe; c'est ce groupe que nous voulons
obtenir.
Les colonnes 147, 259, 368, qui doivent permuter entre elles,
n'ont pas la même constitution :
Dans les colonnes : i47 '259 '^68
25 3 fois 34 \ 29 3 fois
les couples 39 j ^^ 1 1
entrent : 69 ' 2 fois 16 f ^ f^i^ ^^ 2 fois
89 \ 18 [ 75 )
et 9 autres couples '" \ et 9 autres couples
1 fois chacun. '' ' 1 fois chacun,
et 6 autres couples
1 fois chacun.
Ainsi rélément 2 peut seulement devenir 2, 5, ou 9. Pour 2 := 2
on a les cas :
2 = 2 5z=5 9 = 9 2 = 2 5 = 9 9 = 5
1 peut devenir 1, 4, 7 1 peut devenir 3, 6, 8
Dans chaque cas les couples associés dans le système 123
à 2| 13 48 67 perm. entre eux 13 48 67 perni. entre eux.
à 5i 18 37 46 » » » 18 37 46 1 une ligne perniu-
à 9l 16 34 78 « » » 16 34 78 \ te avec l'autre.
On obtient immédiatement les 6 premières puissances de la sub-
stitution :
s = I 59) (164378)
Les cas 2 = 5 et 2 :^ 9 ne donnent rien ; le sous-groupe cherché
est donc le groupe |s' ' d'ordre 6. Enprenantensuite avec le tableau
du système 123 le même tableau correspondant au système 124,
on trouve la substitution :
(T = (1673824)
qui transforme le système I en lui-même en cliangeant le sys-
tème 123 dans le système 124, et dont les .") autres puissances
Notation de Nette, Gnippun n. Substitiilioncnthcorie, 1904, p. 34.
64 S. BA Y S
différentes de l'identilé changent le système 123 en les 5 autres
systèmes 125,..., 129. Le groupe total qui transforme la solution
I en elle-même est donc le groupe \^,*^\ d'ordre 42.
5. — Une seconde solution à la question de Cayley est la
suivante :
123
147
158
169
248
259
267
349
357
368
456
789
124
139
157
168
236
258
279
345
378
467
489
569
12Ô
136
149
178
237
246
289
348
359
457
568
679
126
137
148
159
239
245
278
346
358
479
567
689
127
135
146
189
238
249
256
347
369
458
579
678
128
134
156
179
235
247
269
367
389
459
468
578
129
138
145
167
234
257
268
356
379
'.69
478
589
En effet le tableau correspondant au système 12.3 (je donne les
systèmes I et II représentant les deux solutions avec le même
système 123) dénote à première vue un groupe d'ordre plus élevé :
...
i'û
mu
\>'iS
■>r,9
■VÔ7
3(i<s
4.:6-
789
4
489
236
258
157
467
168
279
139
345
5
679
568
348
359
178
149
125
237
246
6
567
239
358
159
346
148
479
278
126
7
458
256
347
369
678
249
127
189
135
8
578
389
247
257
367
134
269
459
128
156
9
469
589
167
138
268
145
379
234
158
267
349
I 267 349 I 349 158 | 158 267 | appart. au système 12c
Mais ici le système 123 est le seul dont le tableau ait cette
forme. l>e tableau pour les six autres systèmes prend une forme
UNE QUESTION DE CAYLEY 65
différente, et il n'y a ainsi aucune substitution qui transforme la
solution II en elle-même en chani^eantle système 123 en un autre.
Dans ce tableau du système 123, les colonnes 158, 267, 349, doivent
permuter entre elles ; il ne reste qu'à piendre successivement
1 = 1,5, 8, 2, 0, 7, 3, 4, 9. Ainsi pour 1 = 1 on a les deux possi-
bilités :
1=:1 5 = 5 8 = 8 1 = 1 5=8 8 = 5
Les couples associés à ces éléments dans le système 123 :
23 47 69 permutent entre eux. 23 47 69 permutent entre eux.
29 37 46 » » » 29 37 46 ^ une ligue permuteavec
zt
36 79 » » » 24 36 79 S l'autre.
et par un essai sur le tableau on contrôle si la substitution obtenue
est à prendre ou à rejeter. On trouve 54 substitutions; c'est-à-dire
la moitié des substitutions qui transforment le système 123 en lui-
même en permutant les triples 158, 267, 349, entre eux, transfor-
ment le tableau en lui-même. 34 de ces substitutions sont les
puissances de substitutions de la forme :
5 = (58) (2463791
et les 20 autres sont de la forme :
a = (158) (267| 3'i9) , ,'i = (123) (456) (798), etc.
î.,es subslituti<)ns « et jS sont permutables et donnent un groupe G
d'ordre 9. La substitution s est permutable avec ce groupe G
et la plus petite puissance de s égale à une substitution de G est
s** =: 1. Le groupe qui transforme le système II en lui-même est
donc le groupe \ a, ^, s l d'ordre ôk.
On arrive plus vite au résultat avec le tableau du système 124 ;
il donne immédiatenjent un sous-groupe d'ordre 9 de la forme de
G, et le groupe cherché est ainsi d'ordre 6X9 = 54.
. 9 ! 9 1
Les deux solutions données représentent ainsi -^ -\- -;ri-= 15360
' 4 2 ' 0 4
répartitions possibles des 84 triples de 9 élémenls en 7 systèmes
de Steiner. Or, le tiavail n'est pas démesurément long, si on écrit
les 840 systèmes de 9 éléments, on trouve que pour l'un des sys-
tèmes 123, par exemple pour le système :
123 l'i7 158 169 2'i8 259 267 3'i9 357 368 456 789
il y a 32 systèmes 124 qui en diffèrent par tous les triples, et que
chacun de ces systèmes 124 accouplé au système 123 donne, avec
les systèmes 125,..., 129, n'ayant aucun triple commun avec eux,
L'Enseignement mathéni., 19" année: litl7. ^
66 S. fiJYS
exactement 4 solutions cherchées; ce qui fait 32 X 4x 120= 15360
solutions. Les systèmes I et II donnés sont donc les seules solu-
tions différentes à la question de Cayley pour!) éléments.
6. — Supposons que les r r — 1 w — 2) /6 triples de )■ éléments
1, 2,... V soient répartis en v — 2 systèmes de Steiner Ay. Il y a
un procédé donné par Reiss et généralisé depuis pour construire
un système de triples A^v + i au moyen d'un système de triples Ay.
On prend comme première partie du système t^-i't-\-\ le système
donné Av ; on répartit les (»' + 1) i'/2 couples des v ■\- 1 nouveaux
éléments en v colonnes de i' -|- 1) /2 couples, mais de telle sorte
que chaque colonne contienne les v -\- 1 éléments, et on écrit
respectivement devant les couples de chaque colonne les anciens
éléments 1, 2, 3, . . . v. On se rend compte immédiatement que
Tensemble des :
y (.y — 1) Iv + l)y _ (2y + l)2v
6 + 2 6
triples ainsi obtenus contient en effet chaque couple des 2v + 1
éléments en question. Heiss fait la répartition des l'-f- l)»'/2 cou-
ples des nouveaux éléments delà manière suivante; pour fixer les
idées nous prenons le cas des 19 éléments 1, 2, ... , 9 ; 0, 1', 2', ... , 9' ;
il est facile de comprendre cette disposition des 45 couples des
éléments 0, 1', 2',.,., 9', et de l'appliiiuer au cas général:
(A)
Nous écrivons une première fois devant les couples de chaque
colonne celui des éléments 1, 2,..., v correspondant au rang de
la colonne; puis nous permutons cycliquement les éléments
1,2,...»', jusqu'à ce que chacun ait été placé devant chaque
colonne; les r ensembles de j' -f- l! i'/2 triples ainsi obtenus n'au-
ront nulle part 2 triples communs. Si nous complétons v — 2 de
ces ensembles par les Av donnés au début, nous aurons ainsi v — 2
systèmes de Steiner Aov-i- 1 différents par tous les triples. En for-
mant ensuite le tableau précédent avec les éléments 0, 1,2.... i =9,
et plaçant devant les colonnes les éléments 1', 2', 3' r' , avec
les J' — 2 systèmes A-/ pareils aux systèmes Av nous aurons de
même v — 2 systèmes A^v + i différents partons les triples. Il est
facile de voir maintenant qu'avec les y — 2 pi-emiers systèmes
Aoy + 1 trouvés, il est possible d'en associer exactement 2 des der-
0 1'
0 2'
0 3'
0 4'
0 5'
0 6'
0 7'
0 8'
0 9'
2'8'
l'9'
l'2'
l'3'
l'4'
r5'
l'6'
l'7'
l'8'
?,'-/
3'8'
4'8'
2'9'
2'3'
2'4'
2'5'
2'6'
2'7'
\%'
4'7'
5'7'
5'8'
6'8'
3 '9'
3'4'
3'5'
3'6'
5'9'
5'6'
6'9'
6':'
7'9'
7'8'
8'9'
4'9'
4'5'
USE QUEs,ri()y de CAYI.EY 6?
niers obtenus à moins que r — 2 = 1, c'est-à-dire v = 3 et
2i'-|- 1 =r 7. et c'est la seule exception 'i sans avoir encore un seul
triple commun, et réciproquement. Ainsi pour 19 éléments, en
écrivant seulement, pour la seconde partie de chaque système, le
premier triple de chaque colonne :
101'
2 02'
3 03'
4 04'
5 05'
6 06'
7 07'
8 08'
9 09'
2 01'
3 02'
4 03'
5 04'.
6 05'
7 06'
8 07'
9 08'
109'
3 01'
4 02'
5 03'
6 04'
7 05'
8 06'
9 07'
1 08'
2 09'
401'
5 02'
6 03'
704'
8 05'
9 06'
107'
2 08'
3 09'
5 01'
6 02'
7 03'
8 04'
9 05'
1 06'
2 07'
3 08'
4 09'
6 01'
7 02'
8 03'
9 04'
105'
2 06'
3 07'
4 08'
5 09'
7 01'
8 02'
9 03'
1 04'
2 05'
3 06'
4 07'
5 08'
6 09'
2'01
3'02
4'03
5'04
6'05
7'06
8'07
9'08
l'09
3'0I
4'02
5'03
6'04
7'05
8'06
9'07
l'08
2 '09
Les deux derniers systèmes terminent exactement la permuta-
tion cyclique de manière qu'il y a là tous les triples possibles
avec Télément 0, un élément simple et un élément prime : dans les
7 premiers systèmes les autres triples de chaque colonne contien-
nent 2 éléments primes, dans les deux derniers les mêmes triples
contiennent 2 éléments simples. Nous obtenons ainsi 9 =: v sys-
tèmes de Steiner de 2v + 1 éléments différents pat- tons les tri-
ples ; il est dailleurs impossible par le même procédé, même en
modifiant le tableau A, den obtenir davantage. Si les v — 2 sys-
tèmes Av existent pour v éléments, pour 2r + 1 éléments, il existe
donc en tout cas v systèmes de Steiner n'ayant aucun triple
commun, c'est-à-dire un nombre supérieur à la moitié du nombre
2v -f- 1) — 2 = 2»' — 1. Probablement la construction correspon-
dante de Reiss ou une autre donnerait, au moyen toujours des
V — 2 systèmes Av, un résultat pareil pour 2v — 5 éléments ; pour
13 éléments j'ai obtenu 7 systèmes sur 11, pour 15 éléments S sys-
tèmes sur 13 et pour 31 éléments IG systèmes sur 29 différents
I)ar tous les triples. Presque certainement il existe donc pour
chaque N = 6/« -f 1 ou 0/î -\- 3, en tout cas un nombre de sys-
tèmes différents par tous les triples supérieur à la demie du
nombre N — 2, excepté pour 7 éléments, et cela me parait une
raison de croire que 7 éléments est le seul cas pour lequel la ques-
tion de Cayley manque de solution.
Fribourg Suisse), septembre 1916.
' Pour V = 3 la repartition en v — i systèmes Aj existe, puisqu'elle se réduit au seul triple
123, mais précisément parce qu'elle se réduit n itti système Aj. avec les dispositions ;
0 1' 0 2' 0 :i' , . OJ iVl (13
'-' 2'3' l'3' VI' - 23 13 12
on ne peut former que deux systèmes A7 n'ayant aucun triple commun, et non trois.
DU ROLE QUE PEUT JOUER L'ENSEIGNEMENT
DES MATHÉMATIQUES DANS
L'ÉDUCATION INTELLECTUELLE DES ÉCOLIERS'
H. RooiîDA V. E. (Lausanne.
Une commission composée de vingt professeurs de l'Ecole poly-
technique fédérale a présenté, il y a quelques mois, au Conseil
supérieur de cette Ecole, un rapport que vous avez sans doute lu
et dans lequel elle devait indiquer quelques moyens propres a
améliorer la culture générale et V éducation nationale des étudiants
suisses, de ceux, en particulier, qui font des études scientifiques.
Dans une de leurs conclusions, les signataires de ce rapport
pi'oposent « d'alléger les programmes des écoles moyennes par
réduction de la part réservée aux sciences exactes spéciales au
profit de la langue maternelle, des langues nationales, de l'his-
toire et de la géographie. »
La Commission propose aussi de prendre eu considération la
pétition de la Société suisse des Maîtres de géographie « tendant
au renforcement de l'enseignement de la géographie ; et de join-
dre dans ce but la géographie à l'histoire comme matière d'exa-
men pour l'admission à l'Ecole polytechnique fédérale ».
Il est dit, enfin, que les mathématiques et les sciences natu-
relles absorbent le temps des élèves de nos écoles secondaires
scientifiques au point de leur faire négliger leur culture générale.
C'est ce rapport. Messieurs (que je n'ai pas la prétention de
résumer), qui a suggéré à l'un des membres de votre (Comité
ridée de vous pioposer aujourd'hui, comme sujet de discussion,
le rôle que peut jouer l'enseignement des niathématiques dans la
formation de l'esprit de l'écolier.
Avant d'aborder cette (juestion, je suis obligé de rappeler l'un
des caractères essentiels de nos écoles secondaires et, surtout, de
• Rapport pri'senté le 8 octobre 1916. à Baden, à la réunion anniiello tlo la Société suisse
des professeurs de mathématiques.
DU ROf.E DES MATHÉMATIQUES 69
préciser le sens de cette expression si fréquemment employée :
la culture générale.
Bien que les écoles secondaires s'offrent à un public plus res-
treint que les écoles primaires, les maîtres qui y enseignent
s'adressent à des élèves devant exercer par la suite les professions
les plus diverses. Par exemple, dans les gymnases classiques, en
dépit des triages antérieurs, les mêmes leçons se donnent à de
futurs médecins, à de futurs pasteurs, à de futurs avocats, à de
futurs ingénieurs, à de futurs pédagogues, à de futurs chimistes ;
et ma liste n'est pas complète. Il faut donc que l'enseignement
ait une valeur très générale si l'on veut que tous ceux qui le
reçoivent puissent en retirer un réel profit. Il semble qu'on l'a
bien compris, puisque c'est une « culture générale » qu'on déclare
vouloir donner aux élèves de nos collèges et de nos gymnases.
En quoi consiste cette culture? Toute la question est là.
J'ai cherché le mot cultiver dans mon Larousse, et j'ai trouvé
cette définition : Faire les trai>au.v propres à rendre la terre fertile.
Par analogie, on peut dire que cultiver un esprit, c'est le sou-
mettre à un régime qui fera fructifier ses richesses naturelles. Et
il est possible, en effet, de développer par le moyen d'une gym-
nastique régulière les aptitudes précieuses que les enfants possè-
dent tous. Ce qui varie beaucoup de l'un à l'autre c'est la mesure
des progrès réalisables.
Les écoliers bénéficieront donc d'une culture générale si, en se
livrant aux divers modes d'activité qu'on leur propose, ils aug-
mentent leurs forces physiques, morales et intellectuelles et amé-
liorent ainsi ce que la nature leur a donné de bon.
En réalité, la « culture générale » que l'Ecole s'efforce de donner
à tous ses élèves est une culture beaucoup plus superficielle. C'est
autre chose. Elle consiste en un ensemble de notions morales,
philosophiques, littéraires, historiques et scientifiques qui peu-
vent être à peu près les mêmes chez des personnes différant très
sensiblement les unes des autres par les qualités de l'esprit.
Je sais fort bien. Messieurs, que je me tromperais ridiculement
si, entre ces deux manières d'entendre la culture générale, je
voulais voir une oj)position absolue. Entre ces deux termes extrê-
mes on peut imaginer des termes intermédiaires. Et puis, il est
probable qu'en s'appliquant à orner les esprits on finit par en
modifiei" un peu la (jualité. .Mais j'ai raison dédire qu'en général,
par la force des choses, le maître s'applique davantage à commu-
niquer à ses élèves ses propres connaissances et sa propre habi-
leté qu'à améliorer tout ce qu'il y a de perfectible en eux.
Je ne crois pas m'être écarté de mon sujet en faisant ces lemar-
ques préliminaires. Car si nous voulons donner aux écoliers cette
culture générale qui résulte à la longue de la gymnastique forti-
fiante dont j'ai dit deux mots, nous comprendions que la manière
70 H. HOORDA
d'enseigner importe plus que la matière d'enseionement. Il est
certain qu'à propos de ses travaux manuels, par exemple, on peut
inculquer à un enfant des idées générales, nettes et justes sur les
conditions anciennes ou actuelles de l'activité humaine à la sur-
face du globe. Et, par contre, un maître de latin, d'histoire ou de
géographie rendra ses leçons arides, ennuyeuses et inutiles s'il
étale indiscrètement son érudition ou s'il ne sait pas choisir les
faits significatifs et intéressants.
Jugées du point de vue où je me place, les meilleures leçons
sont celles où l'élève est vivement intéressé, celles où son esprit
est actif. Or, me semble-t-il, nous devons nous placer à ce point
de vue-là. En efîet, notre responsabilité vis-à-vis de l'enfant est
grande ; car l'école le prive de sa liberté durant des années et,
cela, certains jours, du matin jusqu'au soir. Nous devons donc lui
fournir l'occasion d'accroître par l'exercice ses aptitudes natu-
relles. En ne le faisant pas, nous nous exposons à lui prendre
plus que nous ne lui donnons. Eh bien, puisqu'il s'agit avant
tout de former son jugement et de discipliner sa logique, dac-
croître sa vigueur intellectuelle et d'affiner son esprit, nous ne
pouvons pas faire des branches d'enseignement deux catégories :
celles qui donnent à l'élève studieux une culture générale et celles
qui n'ont pas cette vertu. La distinction que certains maîtres se
hâtent de faii'e à leur profit entre les unes et les autres n'est pas
fondée. N'est-il pas évident, par exemple, que Ion pourra dire
autant de bien, à tous les points de vue, des sciences naturelles
que de la géographie ?
De tout cela il résulte que les mathématiques dont je vais parler
tout à l'heure, auront ou n'auront pas une valeur éducative géné-
rale, qu'elles seront fortifiantes pour l'intelligence de l'écolier ou
qu'elles ne le seront pas, suivant qu'on les enseignera de telle
manière ou de telle autre.
Mais voici, d'autre part, une raison qui doit nous empêcher
d'accorder à toutes les matières d'enseignement dos places égale-
ment importantes dans les programmes scolaires.
Il y a des enseignements qui, avant tout, ont pour but de déve-
lopper chez l'écolier une certaine habileté. Par exemple, on voudra
qu'il devienne habile dans l'emploi de sa langue maternelle, ou
dans le maniement d'une langue étrangère. De même, il reçoit
des leçons où l'on s'applitjue \\ faire de lui un habile calculateur,
un habile dessinateur ou un habile gymnaste. Cette habileté ne
s'acquiert (ju'à la longue, grâce à un entraînement régulier. 11 im-
porte donc que ces leçons où, à défaut de virtuosité, l'élève doit
acquérir de l'aisance et de l'adresse soient fréquentes. 11 vaudrait
même mieux qu'elles fussent quotidiennes et de courte durée que
longues et espacées.
Il y a, d'autre part, des leçons dont on no pont [)as dire tout à
DU ROLE DES MATHÉMATIQUES 71
fait la même chose. Si, par exemple, on enseigne l'histoire aux
enfants ce n'est pas pour qu'à seize ans les plus studieux d'entre
eux soient d'habiles historiens. A seize ans, on ne sait pas encore
ce qu'est la vie d'un hom me; on ne sait pas, par expérience, ce qui rend
difficile la lut te pour l'existence; et l'on ne peut porter sur la conduite
des peuples ou des individus que des jugements naïfs. Si son
activité intellectuelle ne s'arrête pas, les idées générales qu'un
écolier peut avoir en matière d'histoire se transformeront profon-
dément. Par contre, il peut avoir en grammaire ou en mathéma-
tiques élémentaires des notions essentielles, justes et définitives.
Les leçons d'histoire qu'on donne à nos élèves ne peuvent pas
être exclusivement scientifiques. Dans ces leçons, le maître a fré-
quemment des préoccupations d'ordre moral. Il veut faire réflé-
chir ses élèves sur la conduite humaine; et, pour cela, il ne craint
pas de les émouvoir et de frapper leur imagination.
De même, les maîtres de géographie ne s'efforcent pas seule-
ment d'accroître l'érudition de l'écolier. Ils nous ont dit que leur
enseignement peut avoir un caractère moral et philosophique
assez accentué pour éclairer et améliorer le civisme des futurs
citoyens. Or ce n'est évidemment pas par le moyen des monogra-
phies nombreuses et monotones et par les longues listes de noms
géographiques qu'ils essaient d'atteindre leur but. Ce sont les
faits typiques et saisissants qui font réfléchir. Une seule histoire
émouvante qui se fixe d'une manière inoubliable dans la mémoire
de l'enfant a plus d'importance pour son développement intellec-
tuel et moral que des centaines de faits qu'il apprend avec rési-
gnation. Bref, puisque dans les leçons d'histoire et de géographie,
par exemple, il ne s'agit pas d'une technique indispensable à
acquérir, c'est la qualité de ces leçons, beaucoup plus que leur
grand nombre, qui en fait la valeur et qui les rend efficaces.
Comptant sur votre indulgence. Messieurs, j'ose ajouter un
dernier mot à cette introduction, qui est déjà longue mais qui me
permettiade parler plus clairement de l'enseignement des mathé-
niati(iues.
Pour justifier la distinction que je viens de faire entre deux
genres de leçons, je pourrais dire aussi que, dans les unes, les
lacunes qu'on laisse dans le savoir de l'écolier sont plus graves
que dans les autres ; c'est-à-dire que, pour le maître, il importe
beaucoup moins dans celles-ci que dans celles-lii d'être complet.
Il serait bien facile de montrer par des exemples qu'en matière
de littérature, d'histoire, de géographie, de sciences naturelles,
et de mathématiques aussi, il y a des lacunes qui ne gênent pas
les études ultérieures, des lacunes que l'on peut d'ailleurs com-
bler, n'importe cjuand, en cinq minutes, et dont on a beaucoup
exagéré la gravité. Mais, si un jeune homme s'exprime difficile-
ment, ou s'il a une mauvaise orthographe, ou s'il ne sait pas cal-
72 //. ROORDA
culer correctement, ou s'il est incapable d'exécuter un croquis
tant soit peu exact, ou si la vigueur de ses bras est tout à fait
insuffisante, il nacquerra ces aptitudes qui lui manquent ni en
quelques heures, ni en quelques jouis.
Les monographies trop nombreuses, les nomenclatures trop
complètes, les listes de noms trop longues : voilà ce qui dans
l'enseignement exige un temps considérable, temps perdu pour
la culture générale de l'écolier.
Et, maintenant, parlons des mathématiques. Je vais en dire
beaucoup de bien. Mais il est entendu que je considérerai seule-
ment le cas où elles sont étudiées dans de bonnes conditions ;
car le fait est que certains écoliers suivent pendant deux ou trois
ans, avec ennui et dégoût, des cours d'algèbre ou de géométrie
dont ils ne retirent aucun profit. De plus, nous avons rencontré
des adultes qui, en parlant des mathématiques, avouent sans
embarras qu'ils n'y ont jamais compris grand'chose. Et ce sont
parfois des personnes très intelligentes. Comment concilier ce
fait avec la grande simplicité des mathématiques élémentaires,
simplicité dont je parlerai tout à l'heure ?
1.,'illustre niathématicien Biaise Pascal nous a fait sans le vou-
loir beaucoup de mal le jour où il a opposé Vesprit géométrique à
Vesprit de finesse. Des gens qui ont entendu parler de cette dis-
tinction classique simaginent qu'ils ont un esprit fin parce qu'ils
ne comprennent rien à la géométrie. Cette manière dinteipréter
les textes est très critiquable, (^es logiciens audacieux oublient le
cas où l'on ne possède ni l'esprit de la géométrie, ni l'autre, — un
cas assez fréquent. A vrai dire, un géomètre de talent a nécessai-
rement de la finesse dans l'esprit ; et d'autre part on ne peut pas
être un esprit fin, si l'on est réellement incapable de comprendre
la géométrie.
Le raisonnement occupe dans la vie de notre esprit une place
beaucoup plus gratide qu'on ne le croit. En effet, c'est un raison-
nement très rapide, dont nous avons à peine conscience, qui pré-
cède le plus souvent le jugement que nous portons sur les êtres
ou sur les choses. Eh ! bien, les mathématiques habituent à
voir clair dans les raisonnements que Ion fait. (Quelle que
soit la nature des (juestions que nous abordons, celles-ci diffè-
rent davantage pour nous par leur degré de complexité que
par les facultés de notre esprit quelles vont mettre en œuvre ;
et ce qui varie aussi, d'un cas à l'autre, c'est le degré de la
conviction avec lacjuclle nous formulons la réponse. A l'ordi-
naire, en mathématiques, on résout des pi'oblèmes où le
nombre des données est suffisant et où l'on sait de quelle
manière l'inconnue dépend de chaque donnée. Ce cas favo-
rable ne se présente pas souvent dans les questions de la biologie
DU ROLE DES MATHÉMATIQUES 73
et presque jamais lorsqu'il s'agit de prévoir la conduite des indi-
vidus ou des foules. Un homme intelligent, qu'il soit géomètre ou
non, sait donc si ce qu'il affirme est certain, ou bien très probable,
ou seulement probable, ou possible, on improbable ; et il com-
prendra aussi, dans certains cas, qu'il est devant un problème
absolument indéterminé.
Voici, d'ailleurs, ce qui souvent peut faire croire à une diffé-
rence essentielle entre l'esprit de finesse et l'esprit géométrique.
Pour exposer ou pour résoudre une question quelconque d'une
manière intelligente, il faut d'abord avoir l'occasion et la volonté
de s'en occuper; il faut commencer par s'y intéresser. Un mon-
dain, par exemple, qui a passé des milliers d'heures dans les
salons, parlera des manifestations de la coquetterie féminine plus
finement, sans doute, qu'un mathématicien de génie qui a presque
toujours vécu dans le monde des équations. Mais cela ne prouve
pas qu'il possède à un plus haut degré que cet austère savant
l'esprit de finesse. Pour prévoir la manière d'agir de telle coquette
dans telles circonstances précises, l'un de ces deux hommes qui
fait depuis longtemps des observations sur les femmes, a des
données qui manquent à l'autre. D'autre paît, quand il le voudra
réellement, notre mathématicien pourra constater, dans l'attitude
ou dans le langage de celles qu'il observe, la fré({uence plus ou
moins grande de certains gestes, de certains sourires, de certaines
expressions et de certains mots. Dans ce domaine nouveau, de
simples nombres pourront être pour lui des indices psychologi-
ques d'une réelle valeur. Car un grand savant n'est pas nécessai-
rement un imbécile.
Enfin, ce qui peut faire croire parfois à la finesse plus grande
de ceux qui ont préféré les études littéraires aux études mathé-
matiques, c'est que quelques-uns d'entre eux possèdent une remar-
quable virtuosité dans l'emploi du vocabulaire. Mais avant de leur
attribuer un esprit très fin, il faut être bien sûr f[u'il ne disent
pas, avec des mots étincelants, des choses absurdes ou banales.
Ces remarques très incomplètes ne suffisent pas pour prouver
que l'esprit de finesse et l'esprit géométrique sont absolument de
la même nature. Je me contente de dénoncer l'exagération des
autres. Mais ne croyez pas. Messieurs, que j'ai voulu, sournoise-
ment allonger encore mon introduction. Je suis en plein dans
mon sujet. Car s'il était vrai que pour étudier avec profit les pro-
blèmes de la littérature, de l'histoire, de la politique et de la
morale on doit posséder ces mêmes facultés intellectuelles fonda-
mentales qu'on peut développer en soi en étudiant les mathéma-
tiques, nous pourrions en conclure (jue les (juestions de l'algèbre
et de la géométrie ne se distinguent des autres f|ue par une sim-
plicité plus grande et que ces (piestions sont donc particulière-
ment propres à exercer l'intelligence de l'enfant. Kn d autres
74 H. HOORDA
termes, nous pourrions dire que l'esprit géométrique n'est pas
autre cliose que l'esprit de finesse appliqué aux questions que
Ton peut trancher avec ceititude.
Un dernier mot à ce sujet. Si l'on parle avec un peu de dédain
de l'esprit géométrique, c'est, quelquefois, parce qu'on a rencon-
tré des géomètres qui traitent certaines questions complexes
comme si elles étaient simples. On pouvait en conclure que ces
géomètres ne sont pas très intelligents. Mais ils le sont autant que
ces personnes cultivées qui croient avoir nn esprit fin et qui res-
tent embarrassées devant les problèmes élémentaires de l'arith-
métique comme si ces problèmes étaient réellement difTiciles.
Quant à moi, je trouve inquiétante laudace de ces gens qui, inca-
pables de se faire une idée claire de l'addition de deux fractions
ou de l'extraction d'une racine carrée, tranchent avec assurance
les questions sociales ou morales les plus compliquées.
J'ai parlé de la grande simplicité des mathématiques. Cette sim-
plicité est-elle réelle ? C'est ce que je vais essayer de prouver. Si
tant de personnes sont tentées dafïîrmer le contraire, cela tient à
des raisons que j'indiquerai à la fin de ce rapport.
En étudiant les mathématiques on ne s'occupe que des gran-
deurs géométriques et des nombres. Et quels que soient les nom-
bres dont on s'occupe, tout se ramène à la considération des
nombre entie/s. Or une rangée de points marqués sur une feuille
de papier constitue une image absolument nette d'un nombre
entier. Il suffît de grouper ou de subdiviser quelques-unes de ces
rangées de points pour découvrir toutes les propriétés de l'addi-
tion, de la soustraction, de la multiplication et de la division. On
acquerra par le même moyen facile des idées justes sur la racine
carrée. Et chaque règle nouvelle sera l'expression de ce fait qu'en
changeant le mode de groupement des j)oints qu'on a sous les
yeux on ne fait pas varier leur nombre. Enfin, le tableau de points
qui représente, par exemple, le produit cinq fois huit, est absolu-
ment analogue à celui qui représente le produit de deux autres
nombres entiers. Je veux dire que dans le domaine de l'arithmé-
tique un cas particulier ressemble tellement à un autre cas parti-
culier qu'il suflit d'en considérer un attentivement pour pouvoir
énoncer avec {-onviction une règle qui s'applique à tous. Il n'y a
pas d'autre domaine où la généralisation des résultats observés
se fasse avec autant de sécurité et autant d'aisance.
Quant aux notions fondamentales de la géométrie, nous les pos-
sédons déjà instinctivement, tl'une manière confuse, avant d avoir
reç.'U aucune leyon proprement dite. C est comme une science qui
dort dans notre esprit et que quelques mots du maître éveilleront.
Les mouvements et la symétrie de son propre corps ont vraisembla-
blement suggéré à l'homme ces idées simples qui en se coordon-
nant ont constitué la iiéométrie élémentaire.
DU ROLE DES MATHEMATIQUES 75
Je pourrais citer des faits nombreux qui confirment cette hypo-
thèse ; mais pour vous, Messieurs, ils seraient superflus.
Enfin, un enfant imaginera lui-même quelques-unes des iden-
tités fondamentales de l'algèbre élémentaire en essayant de rendre
plus facile le calcul mental qu'on lui a proposé.
Du fait que le mathématicien ne s'occupe que d'abstractions.
des naïfs en concluent que l'étude des mathématiques est difficile.
Or, l'abstraction est une opération automatique et spontanée de
1 esprit qui se fait dans les cerveaux les plus grossiers comme
dans les autres. Des philosophes ont prétendu que des cercles
imparfaits, les seuls que nous puissions observer autour de nous,
ne pouvaient pas donner à l'homme l'idée du cercle parfait. Ils se
trompent, car nous n'avons pas des yeux assez bons pour aperce-
voir les petites irrégularités que présente tel cercle que nous
regardons, le disque de la pleine lune, par exemple ; et, ainsi,
quand nous apercevons ce cercle imparfait, c'est l'idée du cercle
parfait qui se présente la première à notre esprit. Je veux dire
que c'est l'imperfection de nos sens cpii, constamment, nous fait
faire abstraction de la plupart des caractères de la réalité. Et il
nous faut des années pour corriger et compléter les idées trop
simples, trop abstraites de notre enfance.
Je parlerai plus loin, je le répète, de ce qui à l'ordinaiie rend
difficile l'étude des mathématiques. Le fait est cjue l'écolier qui
étudie les mathématiques élémentaires s'occupe de choses très
simples, assez simples pour qu'il puisse, si rien ne vient le troubler
ou le distraire, s'en faire une idée absolument claire. Et, comme
je vais le montrer, cela peut avoir une importance fondamentale
au point de vue de son éducation.
Un débutant peut étudier l'algèbre et la géométiie. plusieurs
années de suite, de manière à ne rencontier que des vérités évi-
dentes, ou à peu près évidentes. Je sais bien que nos élèves n'ont
pas ce bonheur; mais, pour le moment, la question n'est pas là.
Ce caractère d'évidence des relations que nous découvrons entre
les nombres ou entre les figures géométriques donne à notre con-
viction toute sa force et nous permet d'être affiimatifs avec une
assurance parfaite. Nous nous sentons capables de convaincre le
contradictcui- qui se présentera. Or, soif dit en passant, il est bon
que l'enfant, qui a besoin d'optimisme et île confiance, saciie qu'il
y a des questions sur lesquelles l'accoid de toutes les intelli-
gences peut se faire facilement.
Je dis qu'il n'y a pas de domaine où la distinction entre le i'rai
et \e f'ati.v soit aussi facile à faire <iu'eu mathématiques. Les affir-
mations du mathématicien sont aisément contrôlables. Aussi
doit-il, pour travailler avec succès, avoir une parfaite probité
intellectuelle. S'il manque d'allention ou de scrupules, il s'expose
constamment à des démentis décisifs.
76 //. ROORDA
A ce point de vue le mathématicien est un privilégié. Vous
savez fort bien, Messieurs, (jue tous les géographes ne peuvent
pas toujours se mettre d'accord ; ni les historiens ; ni les philo-
sophes ; ni les moralistes. On a vu parfois des penseurs, désireux
démontrer leur ingéniosité ou leur génie, apporter à des pro-
blèmes très complexes des sohitions fantaisistes, dépourvues de
toute valeur scientifique. Et il leur arrive de donner leur nom à
une loi naturelle dont la fragilité n'apparaîtra qu'après vingt ou
trente ans d'observations patientes. En mathématiques, il est
moins facile d'être original.
Autre chose. En mathématiques, on sent plus vivement qu'ail-
leurs la nécessité d'être très attentif à ce qu'on lit et à ce qu'on
écrit. Quand on résout des équations, par exemple, un moment
d'inattention d'une demi-seconde suffît pour qu'on aboutisse à un
résultat absolument faux et pour que le travail, peut-être très
long, qu'on a achevé soit sans aucune valeur. Or, on ne peut cer-
tainement pas dire la même chose d'une composition littéraire,
dans laquelle, d'ailleurs, l'erreur commise étourdiment sera beau-
coup plus vite corrigée.
Effectuer des transformations arithmétiques ou algébriques,
pendant cinquante ou soixante minutes, avec une attention sou-
tenue, cela exige un sérieux effort. Mais, dans bien des cas,
l'accomplissement de cet effort prolongé constituera une condition
suffisante pour que le travail exécuté soit tout à fait bon. Les
exercices dont je parle ici auront donc une intluence moralisante
sur l'écolier, puisqu'en les faisant celui-ci comprend que le succès
de son entreprise dépend uniquement de sa persévérance, de sa
volonté. Il y a beaucoup de domaines où la récompense du tra-
vailleur opiniâtre est moins certaine.
Il y a des leçons où l'écolier en est réduit à répéter ce qu'on lui
a appris, sans pouvoir contrôler l'exactitude des propositions qu'il
énonce. Mais en mathématiques on peut l'habituer h. se demander
constament: «Ai-je le droit d'affîrmer cela?» Et ce serait pour lui
une bonne habitude à prendre.
J'ai dit qu'en étudiant la science des nombres l'enfant rencontre
des questions qui peuvent devenir pour lui absolument claires,
ce ({ui lui permet, quand il les résout, d'être affirmatif avec fermeté.
Mais, précisément parce qu'il aura examiné beaucoup de cas où
l'on peut affirmer avec certitude, il sera capable de reconnaître
les cas où cela n'est plus possible. Xe rencontrant plus dans des
problèmes d'un autre ordre la netteté et la clarté aux(|uelles il a
été habitué, il sentira mieux que personne la nécessité de sus-
pendre son jugement. Mieux qu'à un autre on pourra lui faire
comprendre que telle question admet des solutions différentes
suivant qu'on accorde plus ou moins d'importance à ces don-
nées-ci ou à celles-là. Ea diversité des opinions dans le domaine
DU ROLE DES MATHEMATIQUES 77
de la morale, de la philosophie et de la politique ne l'étonnera
pas et il sera enclin à la tolérance. Je sais bien que dans la vie,
devant les problèmes indéterminés, on ne peut pas suspendre son
jugement indéfiniment ; il faut savoir opter, et prendre parti.
Mais on peut le faire sans aveuglement. Il est bon que les ques-
tions que nous simplifions volontairement pour des raisons
d'ordre pratique ou sentimental conservent pour noire intelli-
gence toute leur complexité.
Il existe évidemment des géomètres peu intelligents qui affir-
ment à tort et à travers, de même qu'il existe des moralistes
ineptes et des historiens sans clairvoyance. Mais ce n'est pas
l'étude de la géométrie qui développe en nous la tendance à
affirmer sans précaution. Au contraire, on a constamment l'occa-
sion, en mathématiques, de mesurer avec soin le degré de géné-
ralité de la vérité et, souvent, l'obligation d'iïitroduire une res-
triction dans l'énoncé d'un théorème.
A ce propos je dois faire remarquer que le maître de mathéma-
tiques peut être un auxiliaire précieux pour son collègue qui
apprend aux écoliers à se servir de leur langue maternelle.
Supposons, en effet, que l'on demande à un élève de définir une
figure simple tracée sur le tableau noir, par exemple : deux angles
opposés par le sommet, ou bien un polygone d'une espèce parti-
culière. Si sa définition est incorrecte, on pourra tracer sur le
tableau la figure qu'il a définie sans le vouloir, et lui faire com-
prendre ainsi qu'il s'est trompé. L'impropriété des termes qu'il a
employés lui apparaît tout de suite. 11 va sans dire que dans
n'importe quel domaine une vérité qu'on formule avec des mots
mal choisis peut devenir une erreur. Mais dans le domaine des
mathématiques, mieux que dans tous les autres l'écolier sent
immédiatement et clairement la nécessité d'employer un langage
précis. Et même, dans bien des cas, il sentira cette nécessité
sans que le maître intervienne.
Cela m'amène à parler de l'entière liberté d'esprit avec laquelle
l'écolier peut étudier les mathématiques. Je veux dire qu'on peut
les lui enseigner sans lui demander la moindre docilité intellec-
tuelle. Si, en géométrie, on lui indiquait les noms des figures
élémentaires, et, en algèbre, les signes abréviatifs universellement
employés, on pourrait, pendant des années, le faire progresser
rapidement en ne lui fournissant que les énoncés de problèmes
nombreux, gradués avec beaucoup de soin. Il est clair (|u en
grammaire, en histoire, en géographie et en sciences naturelles
on ne pourrait pas procéder de la sorte. Rn particuliei", dans les
leçons où on lui parle de choses qui sont lointaines dans le temps
ou dans l'espace, l'enfant en est léduit à croire ce qu'on lui dit.
Mais, dans les leçons de mathématiques, on p<»urrait constam-
ment lui donner l'occasion de reconnaître (]u'il dispose de moyens
78 H. ROORDA
naturels pour découvrir la vérité sans l'aide de personne. Dans
ces leçons-là, il pourrait être plus actif que dans beaucoup d'au-
tres. Et il serait toujours facile, en lui posant de temps en temps
des questions embarrassantes, de maintenir dans de sages limites
la salutaire confiance quil aurait dans ce pouvoir qui est en lui,
d'observer attentivement, de persévérer, de raisonner et de véri-
fier. Si l'un des buts essentiels de l'éducation est de former des
hommes sachant se passer de maîtres, l'étude des mathématiques
peut être éducative autant que toute autre.
Voici encore une raison pour laquelle il faut faire faire cette étude
aux enfants. Sans que j insiste sur ce point, vous me croirez.
Messieurs, si je dis que les cas où le langage mathématique est
préférable à l'autre sont innombrables. Dans bien des domaines il
y a des choses qu'on peut caractériser au moyen d'un ou de plu-
sieurs nombres bien mieux qu avec des mots. Les nombres et les
signes de l'algèbre se rencontrent dans des livres de toutes sortes.
De simples nombres peuvent nous renseigner sur la situation d'un
point, sur la forme dune figure, sur la pente d'une route, sur la
composition d'un mélange ou d'un alliage, sur la hauteur d'un
son. surla puissance d'une machine, sur l'état pathologique d'un
malade, sur la situation économique d'un pays, sur les habitudes
d'un peuple et sur bien d'autres choses encore. Et, par exemple,
ne pourrait-on pas caractériser un peu le style d'un écrivain en
indiquant la fréquence plus ou moins grande, dans ses écrits,
des mots de telle espèce et de telle autre?
Il est à peine besoin de le dire: les mathématiques constituent
un instrument dont se servent les ingénieurs, les physiciens, les
astronomes, les hommes d'affaires, les économistes, les statisti-
ciens, les géographes et bien d'autres gens encore. Et que ferait
un philosophe qui voudrait étudier le mécanisme du raisonnement
s'il n'avait pas à sa disposition les exemples que peuvent fournir
l'algèbre et la géométrie? On sait d'ailleurs quelle place a été
accordée aux mathématiques par les penseurs qui se sont occupés
de la classification des sciences.
Le nombre se retrouve partout. Eh bien, nous avons tous pu le
constater, lorsqu'un adulte cultivé juge utile de diminuer son
ignorance en matliématiques, il rencontre à l'ordinaire, dans
l'étude qu'il entreprend, des difficultés sérieuses et. parfois, dé-
courageantes. En tous cas, il progresse moins vite qu'il ne le vou-
drait. Il lui manque non seulement le temps dont disposent les
écoliers, mais aussi certaines habitudes d'esprit qui sont plus
nécessaires quand on se sert du langage algébrique (jue lorsqu'on
parle la langue de tout le momie. ()r, j'affirme qu'un mathéma-
ticien se guérira plus lapidement. avec moins d'efforts, au
moyen de livres attrayants, de son ignorance en littérature,
en histoire, en géographie ou en sciences naturelles. J'ose en
DU ROLE DES MATHEMATIQUES 79
conclure que l'étude des mathématiques n'est pas de celles
qu'on peut le plus facilement remettre à plus tard. Plus tard
l'écolier pourra compléter son érudition ; mais c'est pendant
que l'être humain est jeune qu'il faut l'aider à perfectionner l'ins-
trutnent de travail que sera pour lui son cerveau.
Enfin, Messieurs, je ne vous étonnerai pas en disant qu'on doit
aussi essayer de faire aimer les mathématiques pour leur beauté.
Dans la géométrie analytique," par exemple, il existe une si par-
faite correspondance entre les expressions alorébiiques et les
grandeurs géométriques que les caractères les moins apparents
d'une courbe se révèlent dans les particularités de son équation.
Et, pour finir, je citerai encore ce fait qu'un raisonnement simple
et bref peut donner au mathématicien une certitude à laquelle on
n'aboutirait pas par des observations patientes, poursuivies pen-
dant des siècles. Par exemple, ce n'est pas l'expérience qui pour-
rait nous apprendre que la suite des nombres premiers est illi-
mitée. Je me hâte d'ailleurs d'ajouter, puisque personne ne nous
entend, que des théorèmes de ce genre ne permettent pas à
l'humanité d'améliorer sensiblement les conditions de son exis-
tence à la surface du globe.
J'ai indiqué. Messieurs, quelques-unes des raisons pour les-
quelles, selon moi, il faut enseigner les mathématiques, réguliè-
rement, plusieurs années de suite, aux êtres jeunes dont on veut
discipliner l'intelligence. Mais, comme je l'ai dit, donné d'une
façon maladroite et dans de mauvaises conditions, cet enseigne-
ment peut être dépourvu de toute valeur éducative.
Il y a, bien entendu, plusieurs manières de bien enseigner et je
n'ai pas la ridicule prétention de donner des conseils à mes col-
lègues. C'est dans mes propres leçons que j'ai constaté la dispro-
portion inquiétante qu'il y a entre les efforts que fait le maître et
les résultats qu'il obtient. Mais j'ai des raisons de croire que nous
avons tous eu l'occasion, plus ou moins souvent, de soulfrir sin-
cèrement de notre insuccès partiel. Si je ne parviens pas à en
découvrir les vraies causes, vous voudrez bien m'éclairer sur ce
point.
Il ne suffit pas à un maître, pour avoir l'esprit tranquille, de
mettre dans ses leçons beaucoup de s(»in, d'ardeur et de patience.
Par malheur, il est pressé. Il a des élèves, parfois nouibrenx,
auxquels il doit inculquer, dans un temps donné, la somme de
connaissances prévue par le Programme. Ses élèves diffèrent
beaucoup les uns des autres par leur zèle et par la qualité
de leur intelligence. Or, il ne doit pas seulement leui- faire
faire à tous des progrès continus : c'est la même dose de
science (ju'il doit enseigner à ceux qui progressent vite et à
ceux (pii progressent lentement. La nature ne se soucie pas
80 //. ROORDA
des exigences de l'Ecole; et quand nous sommes paivenus à
enseigner les mêmes formules à un élève borné et à un élève
intelligent, nous ne devons pas croire que nous avons mis la
même clarté dans l'esprit de l'un et dans lesprit de l'autre. S'ils
pouvaient être profondément sincères, ces deux écoliers n'em-
ploieraient pas les mêmes mots pour dire ce qu'ils ont appris et
compris. En exigeant trop vite d'un débutant qu'il emploie les
expressions correctes et classiques'du maître, on n'est plus ca-
pable d apprécier le degré exact de ses connaissances.
.le veux dire qu'on se hâte beaucoup trop denseigner aux débu-
tants des procédés expéditifs, des raisonnements d une forme im-
peccable et des formules générales. Les questions mathématiques
seraient beaucoup plus faciles, beaucoup plus claires pour l'enfant
s'il avait le droit, pour commencer, de les résoudre à sa manière
en employant les moyens très imparfaits qu'il est capable dima-
giner lui-même. Voyons! est-il naturel qu'un écolier très jeune
procède comme quelqu'un qui connaît d'avance les résultats aux-
quels il doit aboutir ou bien comme quelqu'un qui cherche, qui
ne sait pas encore ? Qu'on soit intelligent ou non, lorsqu'on aborde
une question nouvelle on commence par hésiter et tâtonner, on
fait des hypothèses, des vérifications, on reconnaît ses erreurs et
l'on recommence. On dit aux écoliers comment ils doivent ré-
pondre, mais on ne leur appi^end pas à chercher. Tracer des
figures, observer, tâtonner, vérifier: voilà ce que nos élèves de-
vraient faire pour commencer. C'est à la longue, et tout naturel-
lement, que leur langage et leur raisonnement s'amélioreront.
Pour cela, bien entendu, on les aidera ; mais on devrait attendre
leurs progrès avec moins d'impatience.
Je viens de parler de figures. 11 est bon que les écoliers très
jeunes s'en servent souvent. Il suffit dans bien des cas de repré-
senter l'inconnue d'un problème par un segment rectiligne ou par
la surface d'un rectangle pour que ce problème devienne facile.
Tout ce qu'on peut diie du produit de deux nombres ou de deux
binômes devient évident si l'on a sous les yeux le rectangle dont
les deux côtés sont mesurés par les deux facteurs de ce produit.
Voici une expérience que j'ai faite souvent, qui a toujours réussi
et qui me paraît significative. Je propose à mes élèves nouveaux
qui abordent l'étude de lalgèbre et de la géométrie et qui ont
déjà étudié la règle de trois, un problème dans le genre du suivant :
Si l'on augmentait, de 5 centimètres le côté d'un carré, sa surface
augmenterait de 865 centimètres carrés. De combien augmenterait
la surface si le coté augmentait de ^' centimètres ?
La plupart de ces écoliei's lésolvent rapidement le problème par
la règle de trois et, bien entendu, majiportcnt une réponse
inexacte. Au moyen d'une (iguie très simple ils auraient reconnu
que l'accroissement de la surface n'est pas proportionnel à l'ac-
DU ROLE DE S M A T II É MA T 1 Q LE S 81
croissement du coté et que la règle de trois ne doit pas intervenir
dans la question. Or ils n'auraient pas été trompés par la forme
de l'énoncé si on les avait davantage habitués à observer et si l'on
s'était moins hâté de leur enseigner des procédés expéditits. Les
règles n'ont de la valeur que si Ton sait reconnaître les cas oii
elles sont applicables; et elles nont un sens tout à fait clair que
pour le chercheur dont elles résument les expériences et les obser-
vations nombreuses.
Bien souvent l'écolier s'occupe de mathématiques sans savoir
ce qu'il fait. Parce que le maître est pressé, parce qu'il doit hâter
l'instruction de ses élèves, il leur fournit des moyens perfectionnés
avant qu'ils se soient fait une idée claire du but à atteindre. Or,
ce but, ils l'atteindraient beaucoup plus sûrement si on leur indi-
quait la direction dans laquelle il faut marcher sans leur fournir
le moyen de locomotion qui permet d'avancer très vite. Ne pas
trouver tout de suite le procédé qui permettrait de résoudre le
problème qu'on s'est proposé, cela arrive aux personnes les plus
intelligentes. Mais ne pas savoir ce qu'on veut, c'est être incapable
de faire un effort utile.
En classe, les maîtres traitent habituellement avec beaucoup
de soin les questions de détail ; mais beaucoup d'entre eux, sem-
ble-t-il, insistent trop peu sur la signification des questions très
générales. Or, en mathématiques, ce sont les idées générales qui
pour un débutant sont les plus faciles à saisir. Et cela se com-
prend. Les préoccupations fondamentales de ceux qui ont élaboré
l'arithmétique, l'algèbre et la géométrie ont un caractère essen-
tiellement humain et traduisent des besoins profonds de l'esprit
que n'importe qui peut éprouver. Si ce caractère en quelque sorte
naturel des mathématiques n'apparaît pas nettement à l'écolier,
c'est qu'il est gêné par les termes techniques spéciaux, les signes
nouveaux et les artifices dont on abuse. Il pourra être embarrassé
par la mise en évidence d'un facteur commun aux dill'érents ter-
mes d'un polynôme. Mais on peut lui faire comprendre tout de
suite et très clairement le problème général cpie servent à résoudre
toutes les règles du calcul algébrique. Quelle que soit l'identité
que nous avons sous les yeux, elle nous apprend toujours que
telle série d'opérations et telle autre conduisent à deux résultats
égaux lorsqu'on les effectue sur les mêmes nombres. Or, si l'on
propose à un enfant un calcul facile, exigeant beaucoup de temps,
mais susceptible d'être simplifié, il essaiera lui-même d'imaginer
un calcul équivalent et plus rapide. Et deux ou trois exemples du
même genre lui feront comprendre ce qu'on entend par expres-
sions équivalentes. Eh bien, il est certain que beaucoup d'écoliers
appliquent les règles du calcul algébrique sans se faire une idée
claire de leur rôle.
L'Enseignement tnalhém.. 19* .innée, 1917. "
82 H. ROORDA
Et, de même, beaucoup d'écoliers qui apprennent docilement
des démonstrations dans leurs manuel de géométrie, sont inca-
pables de distinguer les démonstrations qui sont rigoureuses et
convaincantes de celles qui ne le sont pas. Les démonstrations
qu'un élève débite n'exercent une action éducative sur son intel-
ligence que s'il les fait avec une ferme conviction. Débiter des
démonstrations de la solidité desquelles on n'est pas sûr, c'est
vouloir convaincre les autres avant d'être convaincu soi-même.
Je le répète : si le maître était moins pressé il pourrait faire
comprendre clairement à l'enfant le sens de ces mots qui revien-
nent sans cesse dans les leçons : théorème, réciproque^ démons-
tration, etc. Et, en passant, il lui ferait faire de la bonne psycho-
logie en lui montrant comment, en mathématiques, on peut
parvenir à faire partager son opinion à un contradicteur. Il lui
expliquerait aussi pourquoi, dans certains domaines, c'est beau-
coup moins facile.
Si certains maîtres ne veulent traiter dans une leçon qu'un ou
deux petits sujets bien limités, c'est qu'ils pourront ainsi proposer
à leurs élèves, pour la prochaine fois, une tâche bien définie et
reconnaître alors aisément ceux qui méritent une bonne note et
ceux qui en méritent une mauvaise. Mais en procédant de la sorte
ils tracent des frontières dans des domaines où il ne devrait pas
y en avoir. En classant et en subdivisant les choses pour des rai-
sons de commodité, l'école supprime les relations qu'il y a entre
les questions et entre les phénomènes et elle enlève à ceux-ci une
grande partie de leur intérêt et leur vraie signification.
Sans insister sur ce point j'ajouterai que l'étude des mathéma-
tiques pourrait être rendue beaucoup plus attrayante. Elle le se-
rait davantage pour l'écolier si celui-ci était moins souvent obligé
d'écouler et plus souvent occupé à chercher. Il y a trop de mo-
ments où il est inactif et où il s'ennuie. Or, comme je l'ai dit, dans
les leçons dont je parle, le rôle du maître et celui du livre pour-
raient être beaucoup plus effacés que dans la plupart des autres ;
car les moyens naturels dont l'élève dispose le mettent en mesure
de travailler seul si les problèmes qu'il a à résoudre ont été con-
venablement choisis et gradués.
Enfin, à propos de problèmes, je dirai encore qu'il n'y a pas
assez de variété dans ceux qu'on propose aux écoliers. Sans doute,
ce n'est qu'au moyen d'exercices répétés qu'on devient un bon
calculateur. Mais, d'autre part, il importe absolument que l'élève
soit fréquemment intéressé par sa besogne. Et ceci n'est pas in-
compatible avec cela.
Je me contenterai d'un seul exemple. Le chapitre des oirange-
menls, des permutations et des combinaisons n'est enseigné, à
l'ordinaire, qu'aux élèves des gymnases, âgés de IG ou 17 ans. Or,
on pourrait déjà le rendre facilement intelligible pour des écoliers
DU ROLE DES MATHEMATIQUES 83
beaucoup plus jeunes, au moyen de problèmes pittoresques que
chaque maître imaginera sans peine.
Il ne faut pas que Tordre mis par l'école dans les matières d'en-
seignement ralentisse la vie intellectuelle de Técolier. La nature
aussi a mis de l'ordre dans ses créations; et dans l'esprit des êtres
jeunes les idées ne se succèdent pas comme dans les programmes
scolaires. En somme nous ne pouvons rien faire de mieux que de
fournir à nos élèves des occasions continuelles de réfléchir, de
s'enthousiasmer et d'exercer leurs forces.
Encore deux mots, Messieurs, et j'aurai fini.
On ne peut pas parler de l'enseignement des mathématiques
sans songer aux conditions générales dans lesquelles les écoliers
s'instruisent. Cet enseignement, comme tous les autres, soufTre
des défauts de notre pédagogie traditionnelle. Je vais indiquer
brièvement quelques-uns de ces défauts, ceux qui me paraissent
les plus graves.
On traite trop souvent l'écolier comme un prévenu dont on
soupçonne l'inattention ou la paresse ; et les interrogatoires fré-
quents qu'on lui fait subir lui font comprendre qu'il a intérêt à
cacher son ignorance. L'effet de ce régime est de diminuer sensi-
blement la liberté d'esprit de l'enfant, son insouciance, son en-
thousiasme et sa sincérité.
L'intérêt et la valeur éducative des leçons sont diminués par le
lait que le maître, habituellement, doit considérer comme des
sujets d examen et non pas comme des sujets de conversation les
choses dont il parle à ses élèves. Je veux dire qu'en séparant et
en divisant les questions, il empêche l'écolier de comprendre
l'interdépendance des phénomènes.
En particulier, la répartition des matières d'enseignement en
branches tout à fait distinctes, attribuées à autant de maîtres
spéciaux, offre des inconvénients très graves.
D'abord, elle augmente la monotonie des leçons. Nous avons
tous pu constater que nos élèves nous écoutent beaucoup plus
attentivement lorsqu'il nous arrive de parler de choses qui sont
en dehors de notre spécialité.
D'autre part, quand un même écolier a des maîtres trop nom-
breux, il peut arriver que liniluence des uns soit en paitie neu-
tralisée par l'influence des autres. Et puis, cet enfant aura parfois
à satisfaire des exigences trop nombreuses.
Celte habitude de faire suivre à nos élèves des cours tout à fait
distincts, dans chacun desquels toutes les questions traitées sont
du même ordre, a une conséquence baroque. Un cours auquel on
ne consacre qu'une heure par semaine se compose d'une quaran-
taine de leçons environ, car, le plus souvent, la durée d'un cours
est d'une année au moins. Or, on se décide de loin en loin, — et
84 H . ROORDA
cela peut être pour d'excellentes raisons, — à traiter devant les
écoliers des questions d'un genre nouveau. On en conclut absur-
dement qu'il faut ajouter un cours de plus à ceux que mentionne
déjà le Programme ; et, ainsi, le nombre des leçons auxquelles
l'enfant doit assister dans le courant de l'année augmente néces-
sairement de quarante, ou d'un multiple de quarante, ■ — alors
qu'une demi-douzaine de leçons, dans certains cas, pourrait
suffire, une demi-douzaine de leçons qu'on pourrait incorporer
dans un cours déjà existant sans en augmenter la durée.
En enseignant plusieurs sciences à la fois, le maître pourrait
mieux faire comprendre à ses élèves la signification de chacune
d'elles. Par exemple, une expression algébrique a un sens plus
clair lorsqu'on peut voir en elle une manière commode d'exprim'er
le résultat de quelques expériences de physique ou de mécanique.
De même, l'étroite dépendance qu'il y a entre les problèmes de
mécanique et de géométrie est évidente. ¥^n passant, je me per-
mets d'ajouter qu'un professeur de littérature retirerait un réel
avantage du fait qu'il enseignerait aussi l'histoire et la géogra-
phie. Car il ne s'agit pas de faire de nos élèves de précoces spé-
cialistes, filnfin, puisque j'ai osé me lancer dans l'utopie, je
remarquerai encore que dans les leçons où Ion ne fait pas autre
chose que d'enseigner à l'enfant sa langue maternelle, on le fait
parler à des moments où il n'a aucun sentiment, aucune idée à
exprimer; bref, à des moments oii il n'a rien à dire, et seulement
pour lui donner l'occasion d'appliquer une règle nouvellement
apprise. L'idéal serait que l'enseignement de la langue maternelle
fût donné en même temps que tous les autres, c'est-à-dire dans
tous les cas où l'enfant emploie spontanément sa langue mater-
nelle pour formuler sa pensée. On me fera remarquer que dans
l'enseignement, comme ailleuis, la division du travail est néces-
saire, .le demanderai alors si elle est nécessaire dès le début.
Je n'insisterai pas sur le fait que les écoliers sont trop longtemps
enfermés et assis, et que leur santé en souffre. Ce sujet a déjà été
traité bien souvent.
Je n'ai plus qu'un reproche à faire à IRcolc avant de résumer.
Ce reproche, le voici.
L'Ecole s'applique à donner aux enfants des connaissances
aussi étendues que possible; mais elle ne se soucie pas d'amé-
liorer tout ce qu'il y a en eux de précieux et de perfectible. 11 y a
des aptitudes fondamentales de l'être humain dont le pédagogue
se désintéresse. L'écolier ne se sert habituellement de ses yeux
que pour lire ou pour suivre ce (|u'il écrit : il ne s'en sert presque
jamais, en classe, pour observer. Ses mains lui servent à tenir une
plume, \\n crayon, un livre ou un cahier: elles ne lui servent
presque jamais à façonner ou à construire des objets. Enfin ses
pieds lui permettent uniquement, pendant les leçons, de faire du
DU ROLE DES MATHÉMATIQUES 85
bruit sous la table ou de caresser le dos du camarade qui est assis
devant lui. Et l'éducation physique de l'enfant est en grande
partie sacrifiée. Mieux exercés, ses yeux, ses mains et ses pieds
pourraient avoir pour lui une valeur beaucoup plus grande. Je
me contenterai de remarquer que nos sensations pourraient, dans
des occasions bien choisies, nous suggérer des idées justes en
mécanique, qui nous permettraient de mieux comprendre ces
formules dans lesquelles tant décoliers ne voient rien de plus
que les lettres m, v, t, 1, g et f.
En somme, en dépit de la richesse apparente des programmes,
l'enfant, à l'école, fait presque tout le temps la même chose.
Dans la plupart de ses leçons c'est la même attitude qu'on exige
de lui. Et la conséquence de cette monotonie est que souvent il
s'ennuie.
Je m'arrête, car j'ai déjà abusé de votre patience.
En résumé, pour les raisons que j'ai dites, les leçons de mathé-
matiques données dans de bonnes conditions peuvent coopérer
d'une manière particulièrement efficace à l'éducation intellectuelle
de l'écolier. Et puisque dans ces leçons il s'agit davantage de lui
inculquer une ou deux bonnes habitudes d'esprit et de développer
en lui une certaine habileté que d'accroître son savoir proprement
dit (savoir dont les lacunes pourront être comblées plus tard , il
importe qu'elles soient suffisamment nombreuses.
L'étude des mathématiques favorise aussi le développement
moral de l'enfant, parce qu'elle le rend attentif et scrupuleux dans
ses alfirmations, et parce quelle lui montre sans cesse des cas où,
par la réflexion, la persévérance et la probité intellectuelle on par-
vient tout seul à distinguer l'erreur de la vérité. Il acquiert ainsi
une légitime confiance dans ce que le cerveau humain a de bon.
Et puisqu'on parle beaucoup depuis quatre ou cinq ans d'édu-
cation nationale, j'ajouterai qu'en dépit de son caractère essen-
tiellement international, l'enseignement des mathématiques,
mieux que tout autre enseignement, peut développerchez l'écolier
une ou deux qualités fondamentales sans lesquelles on est un
homme médiocre et un citoyen peu utile. Il importe autant dans
la vie publique que dans les laboratoires de savoir raisonner
juste et de ne pas se payer de mots.
Mais je dois le rappeler en terminant: toutes les leçons que
l'écolier reçoit pourraient être améliorées et toutes pourraient
exercer sur son développement une action beaucoup plus favo-
rable. Chaque maître, et cela pourrait facilement s'expliquer, est
porté à exagérer l'importance de son propre enseignement. Cha-
cun est dans une certaine mesuic un spécialiste dont le travail est
en général indé])endant de celui de ses c(>ll«'gues. Il en est résulté
cette surcharge des programmes dont nos élèves souffrent depuis
86 //. liOORDA
longtemps. J'ai de la peine à comprendre la naïveté de certains
réformateurs qui s'imaginent qu'on réaliserait un progrès sensible
si l'on consacrait deux heures de plus par semaine à tel enseigne-
ment et deux heures de moins à tel autre. Ce qu'il faut modifier
profondément, c'est le régime scolaire auquel les enfants sont
soumis; c'est l'esprit de l'enseignement et c'est, du même coup,
l'état d'esprit de l'écolier.
La question fondamentale qu'il faudra absolument se poser un
jour est la suivante :
« Quel but voulons-nous assigner à l'Ecole? Que voulons-nous
par-dessus tout ? «
Quand nous nous ferons une idée nette des aptitudes qu'il
importe avant tout de développer chez les enfants, nous compren-
drons ce que doivent être nos programmes et nos méthodes d'en-
seignement.
Thèses de M. Roorda.
1. La distinction que l'on fait entre les branches d'enseignement
susceptibles de donner à l'écolier une culture générale et celles
auxquelles on refuse cette vertu n'est pas fondée.
2. Les leçons où il s'agit d'enseigner à l'élève une certaine
technique, de développer en lui une certaine habileté, doivent
être plus nombreuses que les autres.
3. L'esprit géométrique n'est pas autre chose que l'esprit de
finesse appliqué aux questions qu'on peut trancher avec certitude.
4. L'étude des mathématiques habitue à être affîrmatif dans les
cas où l'on doit l'être et à suspendre son jugementdansles autres.
5. Il n'y a pas de domaine où la distinction entre le vroi et le
faux soit aussi facile à faire qu'en mathématiques; pas de do-
maine, donc, où la nécessité d'être scrupuleux dans ses allirma-
tions se fasse aussi fortement sentir.
6. Eu mathématiques, l'élève apprend à découvrir la vérité sans
le secours du maître.
7. En étudiant les matliématiques, on apprend à faire des rai-
sonnements rigoureux. L'homme qui raisonne mal manque de
probité intellectuelle.
8. En mathématiques, l'enfant étudie des questions sui- lesquelles
l'accord de toutes les intelligences peut se faire.
9. Si les mathéuîatiques n'ont pas pour l'écolier toute la valeur
éducative adirméc dans les thèses précédentes, cela tient essen-
tiellement à la manière dont on les enseigne et aux caractères
généraux de notre régime scolaire.
A. Trop pressé, le maître enseigne souvent dos moyens expé-
CHRONIQUE 87
ditifs à ses élèves avant que ceux-ci se fassent une idée claire du
but à atteindre.
B. En classe, l'enfant apprend moins à observer et à cherchei-
qu'à répondre à des questions prévues.
C. Plaire débiter à un élève une démonstration dont il ne sent
pas la rigueur, c'est lui demander de convaincre les autres avant
qu'il soit convaincu lui-même.
D. On se hâte beaucoup trop de mettre l'écolier en mesure de
montrer qu'il sait quelque chose.
E. On lui enlève sa liberté d'esprit en le traitant comme un
prévenu qui, à chaque instant, peut être pris en flagrant délit
d'ignorance.
F. Parles frontières trop nombreuses quelle trace tout de suite
entre les matières de l'enseignement, l'Ecole supprime les rela-
tions qu'il y a entre les phénomènes et compromet l'éducation
intellectuelle de ses élèves.
G. La somme des connaissances qu'un écolier doit acquérir
dans un temps donné ne dépend ni de ses goûts, ni de ses apti-
tudes.
CHRONIQUE
Gaston Darboux.
La science mathématique vient de faire une perte cruelle en la
personne de lun des plus éminents géomètres de notre époque.
M. Gaston Darboux, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences pour les sciences mathématiques, doyen honoraire de
la Faculté des Sciences de Paris, fondateur et rédacteur du Bul-
letin des Sciences nidthéniatiqties et astrofioniiqiies, décédé à Paris
le 23 février 1917.
Né à Nîmes le 13 août 1842, Jean-Gaston Darboux fut reçu pre-
mier, en 18()1, à la fois à l'Ecole Normale supérieure et à l'Ecolo
Polytechnique. Il opta pour la première; il y fut admis à l'agré-
gation en 1804 et docteur es sciences en 1806 sur la présentation
de sa thèse sur les surfaces orthogonales.
D'après la Notice que M. Ern. Lebon consacre à Darboux dans
sa belle collection des Savants du Joiir^ et à laquelle nous ren-
voyons nos lecteurs, Darboux débuta dans l'enseignement comme
professeur suppléant de mathématiques spéciales, à Paris, au
Lycée Saint-Louis (1804-18()5 , puis au Lycée Louis-le-Grand
(professeur de 1808 à 1872 . En 1872 il devient niaîtie de confé-
* Gaston Darboux. Biographie, Bibliographie anali/tiquc des écrits, par Ern. Lkiion. —
Gauthicr-Villars, Paris, 191(i.
88 CHRONIQUE
rences à l'Ecole Normale supérieure. 11 supplée Joseph Bertrand
dans sa chaire de Physique mathématique au Collège de France
et Chasles pour son cours de Géométrie supérieuie à la Faculté
des Sciences, puis, en 1881, il succéda à ce dernier comme pro-
fesseur titulaire. Depuis cette même année il remplit aussi les
fonctions de maître de conférences à l'Ecole Normale d'enseigne-
ment secondaire pour les jeunes filles, à Sèvres. Il fut doyen de
la Faculté des Sciences de 1889 à 190.3. Admis à l'Académie des
Sciences en 1884, en remplacement de Puiseux, il devint secré-
taire perpétuel en 1900 comme successeur de Joseph Bertrand.
Ce que fut Darboux comme professeur et comme savant, les
savants les plus compétents l'ont dit, en 1912, à l'occasion de son
jubilé scientifique'. M. P. Appei.i. a rappelé « l'influence décisive
sur le développement des mathématiques en France « exercée par
Darboux et l'a signalé comme «le véiitable initiateur de l'enseigne-
m.ent de la Mécanique rationnelle et de la Mécanique analytique,
si élevé et si solide, qui se donne aujourd'hui dans toutes les uni-
versités françaises ». En parlant de Darboux comme successeur
de Chasles, M. Appell s'est exprimé en ces termes: « Vous déve-
loppez alors l'enseignement dans une voie nouvelle, où Bonnet
l'avait déjà engagée, la voie de la géométrie générale, considérée
comme application de l'analyse dont les fondateurs furent Euler,
Monge et Gauss; c'est dans cette chaire, où vous professez depuis
trente-trois ans, que vous avez fondé cette brillante école de géo-
métrie, dont les disciples sont maintenant répandus dans tous les
pays, et que vous avez développé les méthodes et les résultats (jui
font de vous un créateur et qui préserveront votre nom de l'oubli. »
A côté de ses remarquables travaux en Géométrie supérieure,
dont nous nous bornerons à rappeler ici ses magistrales Leçons
sur la théorie générale des surfaces et les applications géométriques
du Calcul infinitésimal et ses Leçons sur les systèmes orthogonaux
et les coordonnées curvilignes, Darboux laisse des recherches fon-
damentales en Analyse mathématique, en Algèbre, en Mécanique
analytique et en Physique mathématique.
Par ses fonctions de membre du Conseil supérieur de llnstruc-
tion publique (depuis 1888), Darboux a exercé une grande in-
fUience sur le développement de l'enseignement scientifique en
France. C'est en qualité de vice-président de ce Conseil, repré-
sentant le ministre de l'Instruction publique, qu'il présida, le
2 avril 1914, la séance générale d'ouverture de la Conférence
internationale organisée par la Commission internationale de
renseignement mathématique^. H. F.
' Les discours et les .ndresses ont été reproduits en appendice dans le volume publié par
le Comité du Jubilé sous lo titre Gaston Darlnm.v. Elogfs académiques et discours. Librairie
Hormann iS: fils. Paris. 1912.
* Voir le discours d'ouverture dans VEnscign. niathcin. du 15 mai !91i.
CHRONIQUE
89
Société mathématique suisse.
Schuls. 6' août l'Jlt].
La Société mathématique suisse a tenu sa septième réunion
ordinaire à Schuls (Basse-Engadine), le 8 août 1916, sous la prési-
dence de M. le prof. Marcel Gkoï,smann (Zurich), à l'occasion delà
réunion annuelle de la Société helvétique des Sciences naturelles.
Quatorze communications ont été présentées à la Section mathé-
matique ; en voici les résumés :
1. — M. le prof. K. Merz iCoire . — Note historique sur la sur-
face de Sleiner. — Steixer n'a rien publié sur la surface qui porte
son nom ; la méthode qu'il a employée pour l'engendrer m'a été
communiquée par M. le prof. Geiser. Schroter simplifie cette
méthode en remplaçant la gerbe de quadriques, utilisée par
Steiner, par un réseau de coniques. On doit à Kummer la première
étude analytique. Voici un tableau ' résumant l'historique de la
surface :
Steiuer (Rome 1843)
Schroter. 18631
1863
Cremoua
Reye . .
Sturm .
1864
1867
1871
Berner
Reye .
Stahl .
Reye .
Kummer 1863 — \Veierstrass
1864 Cayk^
1867 Clebsch .
Laguerre.
Gerbaldi .
188.5
1896
Lacoui
Timerding 18981
1864|
1867J
1872 Berlini . .
1881'
jRohn . . .
1896 Ber/.olari.
1872
1890
1892
Beltrami. 1879
Les travaux synthétiques sont mentionnés dans la première
colonne ; les travaux analytiques basés sur une représentation
plane, dans la troisième; ceux qui emploient une transformation
quadratique ont été intercalés dans la deuxième colonne ; enfin,
les quatiième et cinquième colonnes renferment les travaux qui
conduisent à la théorie de certaines formes biquadratiques en
rapport avec cette surface.
Le développement historique montre comment le problème,
' Voir les indications bibliographiqtipg complètes dans : K. Mkhz. Parallelfliiohen ii. Cen-
tralfliiche eines besonderen Ellipsoïdes u. die Steinerschc Kliiche. Ueispiel einer qiiadra-
tischcn Transformation. — Aux indications données dans co dernier travail, il tant ajouter
les suivantes : Lacilukiik, OEuvres II, pages 281, et Bklthami, Opère, 111, p. 16R. — Voir
aussi : Vcrhandlungen der schw. naturforsch. Gesellschaft, 1914, II, p. 102.
90 CHRONIQUE
aperçu à la suite d'une vision géométrique géniale, se transforme
peu à peu en un problème purement algébrique. La connaissance
géométrique de la surface apparaît comme l'intuition qui guide à
travers le dédale des relations arithmétiques et conduit à des
résultats nouveaux et féconds.
2. — iNl. le prof. L. Crelier Berne-Bien ne . — Puissance d'une
droite par rapport à an cercle.
I. — Puissance. — Théorème : Etant donné tons les couples de
tangentes à un cercle que l'on peut mener par les diveis points
dune droite quelconque du plan de ce cercle, le produit des tangentes
des demi-angles de la première tangente et du prolongement de la
seconde tangente de chaque couple avec la droite donnée est cons-
tant.
Cette constante s'appellera la puissance de la droite par rapport
au cercle et nous aurons :
« = angle de la première tangente avec la droite
«' = » » deuxième » » »
/• = rayon
p = distance du centre à la droite.
II. — Faisceaux. — Nous appellerons faisceaux de cercle F3 ou
F. l'ensemble des cercles admettant un même premier centre de
similitude extérieur ou intérieur par rapport à tous les cercles.
Nous aurons :
a Etant donné deux faisceau.t F„'^ et ¥[^ de même centre radical
principal S, les points de coupe des tangentes extérieures communes
de deux cercles quelconques des faisceaux, pris l'un dans F^''' et
l'autre dans F^' sont tous sur une même droite appelée l'axe radical
principal des faisceaux. Les points de coupe des tangentes inté-
rieures communes des mêmes cercles sont tous sur une autre droite
appelée l'axe radical secondaire des deux faisceaux.
Soient C.^ un cercle de F^'^etCj un cercle de Ff'. Leurs tan-
gentes extérieures communes se coupent en A. La droite SA est
de mêmes puissances relatives par rapport à tous les cercles
de Fj' et par rapport à tous ceux de Fj^^ Elle est encore de mêmes
puissances relatives par rapport à Cj et C, . Les puissances rela-
tives par rapport aux cercles de F^'^ sont ainsi les mêmes que celles
par rapport aux cercles de F''^^, puisqu'elles sont déterminées par
c, etc;.
La droite SA est de mêmes puissances relatives par rapport à
deux cercles quelconques pris, l'un dans Fj'^et l'autre dans F^" \
CHROMQUE 91
Elle passe par les premiers centres de similitude correspondants,
autrement dit les points de coupe des tangentes extérieures com-
munes aux deux cercles sus-indiqués sont tous sur SA.
Le même raisonnement subsiste avec les tangentes intérieures
et donne une nouvelle droite SD.
SA ou a^ devient Yaxe radical principal des deux faisceaux SD ou
a.-. Vase radical secondaire. Si nous désignons par F^'"*' et F^'' les
faisceaux compris dans les angles opposés des précédents, «,
est aussi l'axe radical principal pour Fl"' et Fj'^' et Taxe radical
secondaire pour Fj'^ et F3"'. Il en est de même pour a^.
b) Etant donné deux faisceaux F^'' et F^"\ les points de coupe
des tangentes extérieures communes à deux cercles pris, un dans
F^'^ et l'autre dans F^'\ sont tous sur une même droite, l'axe radical
principal des deux faisceaux. Les points de coupe des tangentes
extérieures communes à deux autres cercles pris, l'un dans ¥ ^ et
l'autre dans F!*' ou l'un dans F^/^' et le second dans F,'\ sont ê^nle-
ment tous sur une même droite, l'axe radical secondaire des deux
faisceaux.
III. — Involutions. — Nous considérerons maintenant un point
quelconque P du plan d'un faisceau F^ ou F ^ complété par le
faisceau conjugué F.^ ou F^, et par ce point nous mènerons deux
tangentes à chaque cercle du faisceau. Soient t^ et /., les deux tan-
gentes à l'un quelconque des cercles. La puissance absolue de la
droite PS = a sera la même par rapport à tous les cercles du
faisceau, F, et la même par rapport à tous les cercles du faisceau
complémentaire F'
Si nous posons : angle [l^ a) =1 a ei angle [t^a^. =^ a' , nous
aurons
r, ■ 1 * - — a'
ruissance de a ^^ ^g ^, ■ ^g s •
Avec les deux tangentes d'un autre quelconque des cercles du
faisceau nous aurons également
ruissance de a z=z Ig — . ig ^ tg — . Ig
HT constante.
Les bissectrices des angles compris entre a et /, ou a et le pro-
longement de /, donnent lieu à un produit de tangentes trigono-
métriques constant; ces bissectrices forment une involution dont
l'axe principal en PS = a.
Thkoiu^me. — .4 tout point P du plan d'un faisceau F, ou F^ de
centre radical principal S correspond une involution de rayons.
Les rai/ons conjugués sont les bissectrices des angles compris entre
92 CHRONIQUE
l'axe PS ^ di et la première tangente menée de 1* à chaque cercle
du faisceau ; puis entre a et le prolongement de la deuxième tan-
gente menée de P au même cercle. Les rayons doubles sont toujours
réels dans le plan d'un faisceau V ^ et dans l'angle intérieur du
plan d'un faisceau F,. Dans son angle extérieur ils sont imagi-
naires. Les rayons doubles réels sont les bissectrices des angles
compris entre l'axe a et les tangentes des deux cercles du faisceau
passant par le point considéré.
3. — M. le prof. 0. Spiess (Bàle). — Problèmes de fermeture
dans les courbes coni>exes. — Soit C une courbe fermée quelcon-
que ; soit k une construction qui fasse correspondre chaque
point A de la courbe à un autre point A, ; admettons en outre que
1° A et A, se déterminent l'un l'autre de façon réciproque et
univoque.
2° Si A décrit la courbe dans un certain sens, A, la décrit en
sens contraire.
La construction K «ferme» quand A, = A (points fixes) ; elle
« ferme « si on l'exécute deux fois, quand A., = A, c'est-à-dire
quand A et A, se correspondent mutuellement Ipoints mutuels).
Le problème de fermeture consiste à déterminer les points fixes et
les points mutuels. On reconnaît ce qui suit :
I. — Il y a toujours exactement deux points fixes ; ils séparent
chaque paire de points correspondants A et A,.
II. — Le nombre des points mutuels peut être fini ou infini.
III. — Si A est un point quelconque de C (ni point fixe, ni point
mutuel), les points A, A,, A^, A3 , obtenus par la répétition
de K, sont tous différents et tendent alternativement vers les
points limites
lim A,^. =z a , lim A.,, , . = a, .
k=:x k=x
Si «, p^ « , a et a, sont des points mutuels ; si a, := a , a est un
point fixe.
Dans la pratique ces points peuvent donc être déterminés par
une répétition finie de /c. La série de points .\, A_ j , A_., , A_3
obtenue par la construction inverse K~' conduit à la même con-
clusion.
Lorsque C est convexe, on peut indiquer un giand nombre de
ces constructions A*. Soit les n points P,, Pg , P3 • . . P,, dont un
nombre impair sont à l'extérieur de C; on mène AP, jusqu'à son
deuxième point de coupe \^^^ avec C, — A ,|P., jusqu'à A^^p etc. ;
le point A'"* = A, possède avec A les relations exiijées.
On obtient ainsi par exemple, le théorème: « Dans chaque
courbe convexe (sans angle) on peut inscrire deux polygones
CHRONIQUE 93
impairs dont les côtés ont des directions données (en particulier,
par exemple, une infinité de paires de triangles réguliers'.
Les points P peuvent être remplacés par des courbes convexes
T auxquelles on pourra mener des tangentes. De plus ces cons-
tructions sont soumises à la transformation dualistique.
4. — M. le prof. C. Caillf.» Genèvei. — Sur la Géométrie réglée
imaginaire. — Dans ma communication de Genève, j'ai entretenu
la section mathématique de la géométrie des corps solides. De
nouvelles recherches dont j'expose les résultats, avec tous les
détails nécessaires, dans un mémoire actuellement en cours de
publication dans les Archives (S.e Gen'exe, mont amené récemment
à développer, sui- l'ensemble du sujet, un point de vue inédit. Je
désire en dire un mot aujourd'hui.
D'après cette nouvelle théorie, la géométrie des corps solides
se confond avec la stéréométrie ordinaire, quand on prolonge
celle-ci dans le domaine complexe. La première géométrie est
simplement l'aspect réel de la géométrie ponctuelle imaginaire.
Le corps solide est le pendant réel du point imaginaire.
Le pendant réel du plan imaginaire est la figure qu'on obtient
en faisant chavirer un corps solide fixe autour de toutes les
droites de l'espace ; j'appelle vrilloïde l'ensemble ainsi engendré.
Enfin si on fait tourner et glisser un corps solide le long d'un
axe fixe, on définit une vrille \ c'est l'apparence réelle de la droite
imaginaire.
Les propriétés manifestées par le corps solide, le vrilloïde, et la
vrille sont identiques à celles du point, du plan et de la droite de
l'espace ordinaire, sauf en ceci que, dans les relations métriques,
des quantités complexes se substituent aux quantités réelles. La
place me manque pour justifier ici cette assertion. Je veux seule-
ment entrer dans quelques détails touchant la Géométrie des
vrilles, laquelle représente pour la nouvelle théorie, ce qu'est la
géométrie réglée par rapport à l'espace ordinaire.
L'espace réglé est de la f[uatrième dimension, l'espace vrillé de
la huitième. Pour transformel' les unes dans les autres toutes les
vrilles de l'espace il faut disposer des x '"mouvements complexes
de l'espace imaginaire; les mouvements réels ne transforment une
vrille donnée qu'en oc'' vrilles nouvelles seulement.
Toute droite possède six coordonnées pliickériennes /, m, n, p,
q, r, liées entre elles par la relation
Ip -}- ""7 ■+■ ""' =: 0 .
Toute vrille possède de même 12 coordonnées pliickériennes
94 CHRONIQUE
l' , l", m', m", n' , n", p', p" , q' , q" , /', /", qui satisfont trois relations
homogènes
/'/" + ,„',„" Ar r'r" = 0
l'p' — l"p" -j- in'q' — m"q" + /('»' — «"/■" = 0
l'p" + l"p' + m'q" + m"q' -f- n'r" + n"r' = 0
lesquelles restent invariantes dans les x '- mouvements complexes.
La forme fondamentale, en Géométrie réglée, est le complexe
linéaire de Plûcker et Chasles, dont l'équation dépend linéaire-
ment des coordonnées /, m, n, p, g, r.
De même dans l'espace vrillé, la forme fondamentale, qui fait
symétrie au complexe, est une heptasérie, d'équation
a"i' + a'I" -\- b" m' -{- h'm" -\- c"n' -(- c'n" + d" p'
+ d'p" + e"q' + e'q" -{- f'r' + f'r" = 0 .
L'interprétation géométrique de cette condition est analogue à
celle du complexe en Géométrie réglée. Elle est seulement plus
compliquée. Au lieu de la distance et de l'angle qui définissent
ensemble Vinteri>alle de deux droites quelconques, une nouvelle
notion s'y rencontre : celle des den.v distances conjuguées qui
expriment de même l'intervalle entre deux vrilles.
J'ajoute que si on cherche à déterminer dans Iheptasérie les
vrilles qui renferment un corps donné à volonté, les axes de ces
vrilles décrivent un complexe linéaire F. lequel est ainsi associé
d'une part à Iheptasérie, de l'autre au corps donné.
Il existe seulement ce* complexes F de cette espèce, la consti-
tution de cette famille de complexes, de second ordre, permet de
définir géométriquement toutes les vrilles qui forment l'hepta-
série linéaire fondamentale.
5. — M. le prof. F. Rudio (Zurich), donne un aperçu général de
l'état actuel de la publication des œuvres complètes d'Euler.
6. — M. le prof.-D' M. Grossmann (Zurich). — Remarque con-
cernant la théorie générale de la relativité. — M. Albert Einstein ,
qui a établi avec MM. Lorentz et Minkowski la théorie de la rela-
tivité, vient de mener à bien, d'une manière absolument satisfai-
sante, la généralisation complète de cette théorie.
Il en résulte maintenant la covariance générale des équations
décrivant la marche des phénomènes physiques ainsi que celle
des équations dilTérentielles (\\\\ déterminent le domaine de la
gravitation. Les coordonnées de l'espace et du temps perdent
ainsi le dernier reste de leur signification intuitive; elles se
réduisent entièrement à des paramètres servant à la détermination
CHRONIQUE 95
du point dans l'espace à quatre dimensions dont la géométrie
différentielle représente les phénomènes physiques. Le résultat
devient encore plus éclatant lorsqu'on le compare aux idées que
Riemann développait en 1854 dans son discours inaugural. Voir
l'exposé détaillé de la théorie dans : A. Einstein. Die Criindlage
der allgemeinen Helathntatstheorie ; chez Joli. Amb. Barth.)
7. — M. le prof.-D"^ H. Weyl (Zurich). — he problème de l'Ana-
lysis situs. — L'Analysis situs étudie les propriétés dont jouissent
les variétés continues indépendamment de toute considération
de mesure. On y distingue actuellement deux manières de voir,
Tune se rattache à la Théorie des ensembles 'voir les travaux de
BrouwerJ, l'autre à V Analyse combinatoire (voir l'article Dehn et
Heegard dans l'Encyclopédie). Pour illustrer le sens de ces deux
méthodes et leurs relations mutuelles, l'orateur reprend le pro-
blème spécial de lAnalysis situs qui joue un rôle décisif dans la
théorie de Riemann des fonctions algébriques : la détermination
du nombre de connexion de variétés fermées à deux dimensions.
Par la décomposition d'une telle variété en un nombre fini de
surfaces élémentaires surgit un polyèdre Mobius ; on décompose
encore, pour plus de simplicité, chaque polygone en triangles ;
après en avoir désigné chaque sommet par des symboles quelcon-
C{ues, par exemple par des lettres, on peut disposer tous les trian-
gles dont se compose la surface en un tableau où chaque triangle
est caractérisé par la donnée de ses trois sommets. On obtient
ainsi le « schéma » combinatoire de la surface. Deux schémas pro-
viennent de la même surface par des triangulations différentes
s'ils sont « homéomorphes », c est-à-dire si on peut les ramener
tous deux à un même troisième schéma en décomposant encore
les deux surfaces. L'homéomorphie est une relation purement
combinatoire entre les deux surfaces, l^e principal invariant de
ces schémas au sens de l'homéomorphie est le nombre de con-
nexion z=z k — e — d -\- '6 [k =^ nombre d'arêtes, e = nombre de
sommets, d ^^ nombre de triangles); pour des surfaces sans anse,
ce nombre est 1 (Théorème d'Euler sur les polyèdres).
Mais pour établir rigoureusement que le nombre de connexion
ainsi obtenu est un invariant au sens de l'Analysis situs de la
variété à deux dimensions primitivement obtenue, il faut recourir
à des considérations d'un genre tout différent, basées sur les
principes de la Théorie des ensembles. Il faut d'abord fixer exac-
tement la notion de variété à deux dimensions ; ensuite, pour
obtenir une définition du nombre de connexion indépendante de
chaque triangulation, on peut suivre un chemin qui est, dans
l'Analysis situs, l'analogue de ce qu'est dans la théorie des fonc-
tions la démonstration utilisée par Weierstrass dans la théorie
des intégrales abéliennes : déduire la nature et les relations des
96 CHRONIQUE
chemins d'intégration de la manière dont les intégrales se com-
portent.
C'est ce qui fut effectué en détail dans cette communication.
8. — M. le prof. L.-G. Du Pasquier (Neuchàtel . — Sur larith-
méliq ne généralisée. — Soit une infinité de complexes à n coor-
données tels que [a^, c/,,..., an, oii <^/p, c^,,..., 0,1 représentent des
nombres réels. On érige une arithmétique et une algèbre généra-
lisées portant sur ces éléments en définissant, sur ces complexes.
Végalité et deux opérations qu'on appellera addition et multiplica-
i/o/2,par analogie avec l'arithmétique ordinaire. Ces trois définitions
initiales sont arbitraires, ce qui n'empêche pas les opérations qui
en résultent d'être soumises à certaines lois fondamentales. L'ora-
teur cite les dix lois fondamentales qui caractérisent l'arithméti-
que et l'algèbre classiques et rappelle le théorème établissant
qu'une nouvelle extension du domaine des nombres, au delà des
nombres complexes ordinaires, n'est possible qu'au prix de
l'abandon d'une ou de plusieurs de ces lois fondamentales. Le
développement pris jusqu'ici par l'analyse mathématique montre
que les lois dassociativité et de distributivité sont les plus impor-
tantes. En maintenant ces lois et laissant tomber seulement la
commutativité de la multiplication et l'exclusion des diviseurs de
zéro, on arrive aux systèmes des polytettarions. Posant entre les
coordonnées des tettarions certaines relations appropriées, on
obtient d'autres systèmes de nombres hypercomplexes, par
exemple les quaternions, comme cas particuliers de certaines
classes de polytettarions. Les tettarions comprennent, comme
sous-systèmes, tous les systèmes possibles de nombres hypercom-
plexes à multiplication associatii>e et distributive.
Parmi les connexions remarqual)les entre certaines lois fonda-
mentales régissant les opérations de l'algèbre généralisée, et les
propriétés arithmétiques des domaines où ces lois sont valables,
citons cette curieuse relation: soit un domaine de nombres hyper-
complexes entiers, comprenant des complexes irréductibles, ou
premiers, et a un complexe entier non irréductible de ce domaine.
On pourra mettre a sous forme d'un produit de facteurs irréduc-
tibles, en imposant h ces derniers de se suivre dans un ordre tel
que leurs normes suivent un ordre fixé arbitrairement pour les
facteurs premiers de la norme N(a) du complexe entier donné a.
Cette décomposition de « en facteurs premiers et plurivoque ou
unique, suivant que la multiplication, dans le système envisagé,
est commutative ou ne l'est pas.
9. — AL G. PoLYA Zurich). — Lnpendant du théorème d'appro-
.vimation de Liouville dans la théorie des équations différentielles.
— Soit « un nombre irrationnel et soit r,i celui des nombres
CHRONIQUE 97
rationnels de dénominateur ne dépassant pas n qui est le plus
voisin de «; d'après le théorème de Liouville la suite conver-
gente pour toute valeur de a
ne peut pas converoer avec une rapidité arbitraire si a satisfait
à une équation algébrique à coefficients rationnels.
De même qu'au nombre a correspond la suite [1], on peut faire
correspondre à toute fonction entière /'.r la série de Taylor qui
converge vers elle. Si f[.r] satisfait à une équation différentielle
algébrique à coefficients rationnels, la série de Taylor de /*(.rj ne
peut pas converger avec une rapidité arbitraire. Comme la série
de Taylor, pour des fonctions entières, converge d'autant plus
vite que la valeur absolue de la fonction augmente plus lentement,
on peut énoncer aussi le théorème comme suit : Si une fonction
entière satisfait à une équation différentielle algébrique, sa valeur
absolue ne peut pas croître aussi lentement qu'on voudra.
Le conférencier présume ce théorème, il en pose la démonstra-
tion comme problème, toutefois la démonstration est déjà établie
sur plusieurs points importants.
En s'appuyant sur des travaux de MINI. Ilurwitz et Perron, le
conférencier a obtenu certains résultats, par exemple :
La fonction entière de .r
2 q"\v"
11=0
la moitié d'une série Thêta) ne satisfait à aucune équation diffé-
rentielle algébrique si q est rationnel.
L'équation différentielle
jin iiii — 1 j
est irréductible, en ce sens qu'aucune intégrale de cette équation
ne satisfait à une équation différentielle linéaire à coeilicien'
rationnel dont le degré soit inférieur à /n.
10. — M. le D' H Berline» (Berne). — Deux Géoniétries projec-
tives natuielles. — Les deux géoniétries projectives résultant des
systèmes dabcisses et d'ordonnées angulaires cfr. Berliner, Actes
de la Société helvétique des Se. nat. 1915, Il p. 109, ou L'Eus,
math., 1915, p. 354; conduisent à deux géoniétries naturelles. Si
nous définissons en effet la longueur d'un arc d'une courbe comme
la limite vers laquelle tend la longueur (au sens de ces géomé-
L'Easeignenient mathëm., 19" année; 1917. 7
98 CHRONIQUE
tries métriques d'un polygone inscrit dans l'arc de courbe^
lorsque ses côtés tendent vers 0, Vnbscisse, de même que Vordon-
née angulaire d'un point de la courbe, sera une fonction de la lon-
gueur de l'arc. La connaissance de cette fonction sullit pour
déterminer la forme (au sens de ces géométries) de la courbe,
mais pas sa position dans le plan. En effet, si l'on pose
A(BCQP) r= (QP)2 : 1QPI3, B(CAQP)
= (QP)3 : (QPlj, CiABQP) = (QPl^ : (QPl. ,
on aura
IQPI, = IQP,),- PiPa». <P„-i P„'.- (P« P). PO"»- ' = ». 2, 3;
en outre (QPjj = " ^ où x et y désignent les abscisses de Q, P,
dans le système que Ion fait correspondre à QP. Ainsi soitT = 9' [s]
une fonction continue donnée; menons par un point P,, la dioite
P(,P, l'abscisse soit 9> («o) dans le système de Po; ensuite parP, la
droite P, Pj dont l'abscisse soit (f i.s,) dans le système de P, , si la
distance P^, P, = .v, — «„ (donc si v (*o + .v, — s^ est l'ordonnée
de P, dans le système de P„P,); etc , enfin par P,,_, la droite
P ,P dont l'abscisse soit f/) (s ,) dans le système de P„ ,, on aura
|PoPJ.= iPoP,'.- ■■ IP»_.P„^-
? («ol -I- *i — *o — 'i ? '•'•■«-1 1 + •''■/i — •••■«-1 — -i
?(so) — -j ?(*/i-i)
i="-l
= n('+»:^"^'
Faisons tendre tous les Js-, vers 0 en même temps que leur
nombre tend vers x , de sorte que 2Js\ = a- — *„; on aura
(P/ ,— lim \\(\ H ^ -"l^lim /" * '= e'o (i)
CHRONIQUE 99
or e"^ ^ 1 + X ^ e^""^' pour .r << \/'l — 1 (notamment
e^-^' = 1 + .r - 4r [2 — (1 — af e*^^"-"^'], où 0<e< li, donc
Ai- ^- / As- \2 s / A A- \2
Les sommets d'un polygone ainsi construit, dont les côtés
dendent vers 0 remplissent une courbe passant par P^, l'abscisse
de chacun de ses points P^ est donnée par t ^= ^ [s] ; (ainsi s — s„
donne la longueur du polygone et par là, comme on peut voir
facilement la longueur de l'arc de P^ à P, i, et tout arc quelconque
peut être construit grâce à i). Si t = y (s) ne donne pas l'abscisse
mais l'ordonnée angulaire du point de la courbe, on trouve d'une
manière analogue 2)
/
ds
cos- Œ(s)[tgœ(s) — tg:.J
lPyP,U= e'o j = l,2,3).
Aussi bien dans la géométrie des abscisses que dans la géométrie
des ordonnées angulaires T = (pls) est une équation naturelle de
la courbe.
li. — M"" Grace-C^hisholm Yolng Lausanne L — L'année passée,
à l'occasion de la conférence de M'"" Young sur les courbes sans
tangentes, M. Raoul Pictet a raconté que M. Cellérier lui avait
parlé vers 1860 d'une courbe sans tangente que celui-ci avait
construite. Un mémoire de Cellérier existe à ce sujet, et a paru
après la mort de l'auteur dans le Bulletin de M. Darboux (1890).
Il reste incertain si la courbe de Cellérier est antérieure à celle de
Weierstrass ou {'iie iersa. En tout cas les deux semblent être
indépendantes. Après avoir parcouru le mémoire de Cellérier,
M""" Young constate avec le plus grand intérêt que la courbe de
Cellérier est une courbe sans tangentes dans le sens le plus large.
Elle n'a pas de tangentes, ni ordinaires ni singulières.
La méthode de démonstration de Ollêrier est tout à fait oi-igi-
nale et d'une exactitude irréprochable. Comme Weierstrass il
n'envisage pas la (piestion du point de vue géométrique, et la
question de tangentes singulières n'entre pas dans les recherches
100 CHRONIQUE
ni de lun ni de l'autre. Mais la méthode de Weierstrass est
moins profonde que celle de Cellérier ; cette dernière suffît sans
recherches ultérieures à trancher la question proposée.
12. — M. W. H. YouxG et M'"" Young (Lausanne). — La struc-
ture des fonctions à plusieurs variables. — Le sujet de cette confé-
rence est une généralisation pour plusieurs variables du remar-
quable théorème donné par M. Young à la séance de la British
Association, à Leicester en 1907, d'après lequel les limites supé-
rieures et inférieures d'indétermination y [x] et \\) [x] de f[x -\- h),
où h est positif et s'approche de zéro, sont les mêmes que celles
de f{x — h), sauf dans un ensemble dénombrable de points. On
exprime brièvement ce résultat en disant, qu'/7 y a symétrie à
droite et à gauche, sauf dans un ensemble dénombrable de points.
Dans le plan, et dans n dimensions, nous trouvons aussi en
général qu'une fonction quelconque possède une structure, pour
ainsi dire cristalline, en vertu du tliéorème suivant :
Si {(x, Y) est une fonction quelconque de (x, y), il y a symétrie
complète autour du point (x, y) par rapport aux limites supérieures
(y + +, <P + -^ 9- + ' SP ) ^^ inférieures [f^^, V + _. «/'_ + , n> )
d'indétermination de f (x ± h, y rb k) sauf pour des points tout à
fait e.vceptionnels. Ces points gisent sur un ensemble dénombrable
de courbes monotones, et forment en conséquence un ensemble sim-
ple de mesure nulle.
Pour une fonction de n variables l'ensemble exceptionnel est
toujours de mesure nulle, et git sur un ensemble dénombrable de
variétés de (n — 1) dimensions.
Ce théorème gagne en intérêt lorsqu'on le précise davantage.
Si les (p s par exemple, ne sont pas tous égaux, on peut distinguer
les cas suivants:
I) Un des (p's est plus grand que chacun des autres (ensemble
dénombrable) ;
II) Deux des (p's sont égaux et plus grands que chacun des autres
(dénombrable) ;
III) Deux des y's sont égaux et les deux autres sont égaux ;
a) il y a symétrie latérale
(?++ = ?_+. 9 + _= r_ + |ou( = ^^=ç^_. 9_+ = r__t;
b) // y a manque complet de symétrie latérale
'? + + = ?—• ? + -=?-+' =
IV) Trois des y's sont égaux et plus petits que le dernier.
Les cas lllb et I\ correspondent au cas général de notre théo-
Clin ON /QUE 101
rème. Le cas IIL/ est particulièrement intéressant et caractéristi-
que pour notre système de coordonnées :
Les points on il y a symétrie à droite et à gauche gisent sur un
ensemble dènombrable de lignes horizontales, et ceux oii il xj a
symétrie au-dessus et au-dessous sur un ensemble dènombrable de
lignes verticales.
On voit clairement à présent les divers cas dans l'espace à n
dimensions. La méthode de démonstration dépend du fait que cha-
que fois qu'on a deux (f's différant par une quantité plus grande que
c, où f est fixe, le point m'est pas un point limite de points du même
genre dans le quadrant correspondant au plus petit des deux tp's.
Attaché au point r on aura donc un petit «drapeau» dans l'inté-
rieur duquel, au sens étroit, il n'y aura pas de points de l'ensem-
ble. Il s'agit de démontrer que les ensembles de points avec un,
deux ou trois '(drapeaux» par point, ont certaines propriétés. En
■pdt.Y\.\cw\\ev les ensembles à trois <.>. drapeaux y> sont dénombrables.
13. — AL le prof. D' W.-II. Youxc;, F. R. S. ^Lausanne). — Les
intégrales multiples et les séries de Fourier. — f^e conférencier
présente d'abord quelques remarques préliminaires sur sa mé-
thode de développer la théorie de l'intégration simple ^
1. La méthode s applique également (juand l intégration est ordinaire, ou
par rapport à une fonction à i'ariation bornée, soit continue .soit discontinue.
2. Elle s applique éi^alement quand l'intégration est multiple: ici un
remarquera que 1 inh'gration peut être par rapport à une fonction g {x,y,...)
à variation bornée, continue ou discontinue, et que l'intégration ordinaire
en est un cas spécial, la fonction par rapport à laquelle l'intégration se fait
étant par exemple .r> , quand il s'agit d'intégiation double ordinaire.
3. Dans cet exposé de la théorie il n est pas nécessaire de recourir à une
perspective illimitée de suites monotones, refoulant de cette manière — comme
on pourrait prétendre — les vraies difficultés, sans les surmonter. Il s'agit
seulement de définir exactement les intégrales des fonctions semi-continues
de M. Baire, qui sont précisément les intégrales par excès et par défaut de
M. Darboux — et d'appliquer ensuite le théorème suivant :
L intégrale d'une fonction ï {x) est en même temps la borne supérieure des
intégrales des fonctions semi-continues supérieurement plus petites que f(x|,
et la borne inférieure des intégrales des fonctions semi-continues inférieure-
ment plus grandes que f (x) -,
I. La méthode n e.rige pas une connaissance préalable de la théorie des
ensembles et en particulier de la théorie de la mesure ;
Le conférencier définit la mesure en second lieu, comme un genre spécial
d intégrale. L avantage du point de vue logique, même quand l'intégration
est ordinaire, est que le traitement est uniforme, lin effet, pour traiter les
ensembles de points en général, sans rester seulement parmi les ensembles
' Voir daDS VKns. math, les comptes rendus des sc.Tnces tenues à Genève (19151 et à
Kraiienfcld (19161.
' Paris, Comptes rendus, t. Ilii, p. 909, séance du 1.3 juin 19ir..
102 CHRONIQUE
élémentaires, dénombrables, ou fermés, il faut précisément procéder par la
méthode des suites monotones. La définition de la mesure en général n'est
pas justifiée sans l'emploi d'un raisonnement identique à celui que le confé-
rencier adopte dans sa théorie de l'intégration. Dans le traitement de cette
dernière théorie fondé sur la mesure, au contraire, on suppose toutes les
difficultés concernant la mesure surmontées, et on recommence par une
définition toute différente de lintégrale. Par ce fait le manque de logique est
en quelque sorte voilé.
Mais quand l'intégration n'est pas ordinaire, l'avantage de la nouvelle
méthode saute aux yeu.x. Une définition préalable de la mesure d'un ensemble
de points par rapport à une fonction à variation bornée serait artificielle et
privée de toute signification géométrique.
D'un autre point de vue, on se demande pourquoi définir d'abord, et d'une
manière géométrique, les intégrales des fonctions à deux valeurs — c'est-à-
dire la mesure — pour en déduire les intégrales des fonctions générales .'
Les fonctions à deux valeurs ne sont pas plus élémentaires que les autres.
La complexité d'une fonction ne dépend pas des nombres de valeurs qu elle
prend. Les fonctions les plus employées prennent en effet toutes les valeurs
entre leurs bornes supérieures et inférieures. C est le nombre des limites
nécessaires pour définir et exprimer une fonction qui eu détermine la place
dans 1 armée des fonctions, et ceci ne dépend guère du nombre des valeurs
qu'elle prend.
Après ces remarques préliminaires le conférencier passe à la
considération de lintéorale multiple
S f[.r , y , z, ...\cig\.r , r . -, ...) .
Il rappelle la définition de Stieltjes, étendue, comme elle peut
évidemment être, à plusieurs variables. Dans le plan, par exemple,
nous divisons le rectangle (0, 0 ; <7, b) en plusieurs petits rectangles
ix, 1/; .T -\- h, y -\- k). Par rapport à chacun de ceux-ci, nous for-
mons le terme /'['§, tj] g[x, y), où
r Ir + /,. .V + k
= g{.r + // , y + /.■) — A'(.r , .)■ + k] — g\.r + h . r) 4- gi.r , y) .
Nous faisons la somme de ces termes; c'est la somme approxi-
mative de l'inlégrale ; puis nous passons à la limite de la manière
habituelle dans la définition de l'intégrale,
//■(.»• . y)d{,'\.r, r) = lim :i:/'i;, r,]lg[.r. y] .
Ici f{x,i/) est continue. Si elle est semi-continue supérieure-
ment, elle est la limite d'une suite monotone non-croissante de
fonctions continues, dont les intégrales, ainsi définies, ont pour
CHRONIQUE 103
limite rintégrale de /", par définition. Si nous préférons, nous
pouvons donner une autre définition, qui cependant revient au
même. On remplace/*!^, 7' dans la somme approximative par la
borne supérieure de /'dans le petit rectangle. La limite obtenue
sera donc l'intégrale par excès de M. Darboux, et sera, selon le
conférencier, l'intégrale de la fonction semi-continue supérieure-
ment f{x, y].
Dans la formule il faut supposer les périmètres des rectangles
construits de manière à ne pas passer par aucun point de discon-
tinuité de la fonction g. Ceci est possible en vertu du théorème
que ces points de discontinuité gisent sur un ensemble dènonibrable
de parnlVeles aux ares. Si I on préfère ne pas éviter ces points, on
peut modifier légèrement la formule approximative comme dans
le cas d'une variable.
On définit d'une manière analogue l'intégrale d'une fonction
semi-continue inférieurement. Enfin l'intégrale d'une fonction /
générale est la borne supérieure des intégrales des fonctions
semi-continues supérieurement plus petites que /*, et en même
temps la borne inférieure des intégrales des fonctions semi-
continues inférieurement plus grandes que/". Ces bornes coïnci-
dent en efi'et pour chaque fonction /"bornée, définie par n'importe
quel procédé mathématique, et pour chaque fonction non-bornée
ayant par rapport à g une intégrale qui est absolument conver-
i^ente.
Par moyen de la table suivante le conférencier donne des for-
mules cjui permettent d'exprimer les intégrales doubles d'une
manière plus familière, en employant des intégrales répétées.
Dans le domaine de l'intégiation ordinaire les deux notions
d'intégrale multiple et d'intégrale répétée sont identiques. Klles le
sont toutes les fois que la fonction ^est le produit d'une fonction
de X par une fonction de//. Mais quand ^ n'est pas de cette nature,
les théorèmes donnés ont une importance capitale.
Si
g = f o{.f, r)dl.rr), j J f'{.r. y)dg{.r, y) = J f\.r,r\o{.r,r}d{.ry).
s; = f :i{x,y)dst.r,r), j J f{x,r]dg{x,r) = J /[.i\y)a{x. y) ds {x,y
-^d^ '^ \ f n-r,y)d,ix,y^ = Jdr J fd \p^.
«st une fonction mo-
notone non-décrois-
®'"^'^" \ une lonclion nionolone.
, . d^
notone non-décrois- / ou —, un des nombies dérivés de ^M«'. >). est
10 i
F =: ^ f\x, y\ dx
\'z=f fix,)}clx
,1. — r' ■'
~J f{x,r\dix.y
0, 0
CHRONIQUE
/a. b
?[x,y)dg{x,y) :
0,0
^=0 I -la;=0
fax S ^^^.dgix^y).
{ J F{x,r)dG{x,r:=J \V—\ dy.
) 0,0 y=o L <' J^=,
<lJ(.r,v)</^M%.r)= \fA .
0,0 L Jo, 0
.T=n L -"1/="
rf /»^, .y /'.'/ . ^„ )
Zr ./ /"(•*•. V) dg (.r, ,vi = J f^x. y)d]-^[.
0.0 0 ' " '
Théorème de 1 intégralioii par par[ies ; —
J gi.r,y)df{x,y)= \fg\ -J \fdg
-J \/'ds\ +J fdg.
0 L Jr=0 0,0
Si g (.r, r ) et tous
ses incréments sont
^ 0,
Théorème de la moyenne, type Ossiaii Bonnet.
ro, b,
fd\xy )
0,0,... 0 X. Y
ovi (X, Y...) est un certain point dn « rectangle»
(0, 0 ; a, b, ).
/ta, b,
J fgdixy )=ig(a,b,
Quant aux applications à la théorie des séries de Fourier, le
conférencier se borne à citer ses nouveaux résultats dans le cas
d'une variable et fait remarquer qu'il n'en a trouvé aucun qui ne
puisse être étendu à n variables. On peut citer les cas suivants :
I. La série de Fourier de f (x) conçerge an point x, si
- f I d\u{f{x + u] + /■(.»•—«))) I
est bornée.
II. La série alliée de la série de Fourier de ï\\\ converge an
point X, si
- f I d\u[f\x -I-//I - f\x — u)\) I
CHRONIQUE 105
est bornée, et
ll^o J 'A-^' + " — /l*" — "M col ^ a du
existe.
111. sa + O'etf— 0^ existent,
1
lim «rt,, = 0 , lim //A„ = -!/'(+ 0) — /'( — 0| )
quand la limite est prise à la manière de Cesàro, index l + k . 0 <C^''-
14. — 0. Bloch Berne . — Sur la géométrie dans le plan d'une
variable complexe. — Des problèmes électrotechniques ont conduit
l'auteur à la considération de fonctions rationnelles de la forme
A 4- Bt' + Cv2 + . . . . + M*''
D 4- Er + Vy- + + .\v
dans lesquelles c désigne un paramètre réel, A, B, (], etc., des
constantes quelconques, complexes ou réelles. V est ainsi une
complexe variable dont la représentation géométrique dans le
plan de Gauss est une courbe unicursale.
L'auteur développe quelques-uns des résultats de ses recher-
, , . ,. . ,. A + Br + ca-
ches, entre autres les suivants : 1 expression V =^ t— -- — 1^^,
^ u -\- [lv -\- rv-
représente quand les six coeiricients sont complexes, une quar-
tique bi-circulaire dans une position quelconque; quand les trois
coefficients du numérateur sont seuls réels, on obtient une de ces
quartiques avec un point double à l'origine. Si, dans l'un des
deux cas précédents, F =0, la quartique se change en une cubique
circulaire. Quand A, B, C sont complexes, D, É, F réels, léqua-
quation précédente représente une conique générale; si C=0, la
conique passe par l'origine. On obtient facilement les équations
des limaçons de Pascal et les équations focales des coniques. La
discussion des équations conduit à des modes nouveaux de géné-
ration de courbes connues et aussi à des courbes nouvelles.
Les différentes courbes unicursales représentées sont difleren-
ciées par le nombre plus ou moins grand des termes au numéra-
teur et au dénominateur de V et par la nature (complexe ou réelle)
des coeflicients. Les expressions \ avec quatre termes au numéra-
teur et au dénominateur donnent déjà 2.")."» combinaisons diffé-
rentes. Chacune d'elles représente un gi-oupe de courbes renfer-
106 CHRONIQUE
mant un plus ou moins grand nombre de cas particuliers. Ainsi
1 expression N = . _ , ou A et L sont complexes,
est l'équation de la strophoïde droite en position quelconque ;
celle-ci se présente comme un cas particulier d'une cubique circu-
laire. Il peut aussi arriver que des expressions différentes donnent
la même courbe.
I/auteur renvoie pour plus de détails et, en particulier, pour le
traitement des problèmes fondamentaux de la géométrie analy-
tique (problèmes d'intersection, de tangentes, etc.), concernant
ces courbes, à un travail paru dans la Schweiz. Bauzeitnng LXVIII,
n"* 21 et 22j et ii une publication qui paraîtra prochainement sous
le titre Ortskiirven der graphischen Wechselstrointechnik, chez
Rascher & C", à Zurich.
Nouvelles diverses. — Nominations.
Etats-Unis. — Les mathématiciens américains se sont réunis
à New-York du 27 au M) décembre 1916. Les deux premières jour-
nées ont été réservées à la 23* réunion annuelle de la Société
mathématique américaine (American mathematical Societi/), pré-
sidée par M. E. W. Bitowx. Plus de 130 membres, sur 732 que
compte la Société, ont pris part aux séances. M. L. E. Dicksox
a été appelé à la présidence pour 1917.
Les deux journées suivantes ont été consacrées à la 2'' réunion
annuelle de la Mathematical Association of America, qui s'occupe
plus particulièrement des questions de l'enseignement des mathé-
matiques. M. FI. Cajori a été élu président pour 1917.
Erance. — Académie des Sciences. M. Emile Picard a été élu
secrétaire perpétuel, pour les sciences mathématiques et phy-
siques, en remplacement de Gaston Darboux. Né à Paris le
24 juillet 1851), M. Picard fait partie de IWcadémie des Sciences
depuis le 11 novembre 1889 où il a succédé à Halphen.
Suisse. — M. A. Speiser a élé nommé professeur de mathé-
matiques à l'Université de Zurich.
Nécrologie.
Nous avons le regret d'apprendre la mort du général Bassot,
membre de l'Académie des Sciences de Paris et du Bureau des
longitudes, décédé à l'âge de soixante-treize ans.
H. Dlm'lmieiî. — La lîevae de Mi'laphifsique et de Morale n'' de
janvier 1917 annonce la mort de son jeune collaborateur, le capi-
taine Henri Dui-umier, tombé au clianip d honneui'. « CVest une
.V o T E S i: T n o c u m i: is ts lo:
perte irréparable pour la philosophie française. Depuis la mort
déplorable de notre cher Couturat, nous avions reporté sur lui
nos plus légitimes espérances. Henri Dufumier était déjà un
maître de cette science difïicile de la lo<risti(|iie qui suppose elle-
même la connaissance approfondie des mathémati(jues, puisque,
selon sa propre théorie, elle doit en sortir inductivement. » U
avait pris une part active au l'^'" Congrès de philosophie mathé-
matique, tenu à Paris du (i au <S avril 1914.
NOTES ET DOCUMENTS
Commission internationale de l'Enseignement mathématique.
Compte rendu fies tra\'(iux des Sous-coiumissioiis /utlionales.
|25^ article I
SUISSE
Mathématiques et Enseignement secondaire suisse
d iiprès le rapport de M. K. Hkam)I'Nber(;f.k '.
Peu de questions sont aussi importantes dans les pays civilisés que celles
de renseignement secondaii-e. Sa tâche n'est pas facile à définir, mais étant
destiné dans chaque nation à former pour la plus grande part la généra-
tion cultivée du lendemain, il ne peut que manquer son but s il narrive à dé-
velopper, à côté d'un amour ardent du vrai, un enthousiasme sincère pour
le beau et le bien.
La pleine possession de soi-même, qu'on voudrait rencontrer chez fout
adolescent, ne s acquiert que lentement. Pour que lécole puisse y conduire,
il faut qu'elle inculque à l'enfant, en même temps qu'une vive affection pour
le milieu auquel il appartient, le sentiment non moins net, de ce qu'il est.
et doit être en tant que membre de l'humanilé entière. Le jeune homme
doit donc être amené, par l'instruction qu'il reçoit, à gagner en individualité,
comme aussi à devenir chaque jour plus conscient de son nnivei-salité.
L'école cherche à atteindre le premier de ces buis par l'étude de la lan-
gue, de la littérature, de l'histoire et de la géogi-aphie du pays auquel elle
appartient. Il s'agit ici de ceque l'on peut appeler l'éducation nationale. Elle
poursuit le second en mettant le plus possible la jeunesse eu relation avec
ce qui n'est plus l'apanage exclusif de personne, avec les langues mortes, par
exemple, les sciences en général ou les maihémaliques.
C'est en se plongeant dans ces grandes manifeslalions que l'esprit se met
' D' K. BRANr)K.\Bi:nr.t?ii, Der matheinalische dilerrichc an deii schweizerischen Gi/mna-
sien u. neatschiilen, 1 vol. in-8», 167 p., Ir. :1.30 ; CreorH \; C", BMe et Genève irasricule i
des Rapports de la sous-commission suisse, publiés sous la direction de H. Fkhri.
108 NOTES ET DOCUMENTS
le mieux eu contact avec linfiui. Il semble cependant que rien n établit,
autant que les mathématiques et d'une manière aussi péremptoire. luniver-
salilé de notre entendement. «
La Société suisse des Professeurs de mathématiques, réunie à Baden en
octobre 1916, avait à se prononcer sur l'importance réciproque de l'éduca-
tion nationale et de l'éducation qui a sa base dans l'étude un peu appro-
fondie des sciences mathématiques '. Le débat qui n'est pas clos, figure
encore à l'ordre du jour de la prochaine assemblée. Il serait donc préma-
turé de vouloir déjà prendre parti. Ce que nous voudrions souligner, c'est
l'importance qu'il y a pour quiconque s'intéresse à la cause, à reprendre en
mains 1 admirable rapport de M. Brandenberger sur les mathématiques dans
l'enseignement secondaire suisse. Il semble vraiment diflicile, sans l'étude
préalable de ce beau travail, de se prononcer avec quelque compétence sur
la question soulevée.
Nous allons, pour cette raison, en donner une analyse succincte, d'autant
plus volontiers, d'ailleurs, que ce document remarquable n'a pas encore été
présenté aux lecteurs de ce journal.
Dans cette étude, qui remonte à 1911 déjà, mais dont l'actualité est en-
core entière, M. Brandenberger a réuni, en un seul tout, l'ensemble des ré-
sultats d'une enquête organisée par la sous-commission suisse d'enseigne-
ment mathématique. Les indications recueillies proviennent de la Suisse
entière et sont aussi complètes que possible, car l'auteur, pendant l'élabo-
ration de son œuvre, n'a jamais craint de demander de tous côtés les ren-
seignements qu'il jugeait encore nécessaires. L'ouvrage débute par des
considérations sur l'influence exercée par la Confédération sur les établis-
sements secondaires de son territoire. Cette influence a sa source dans les
conditions qu'elle impose, 1° aux futurs étudiants en médecine, 2° aux jeunes
gens qui, se préparant à la carrière d'ingénieur, se proposent de passer par
1 Ecole polytechnique. Tous les établissements suisses, ou du moins la plus
grande partie d'entre eux, se trouvent dans la nécessité d'organiser leur
programme en tenant compte de ces deux facteurs. Leur diversité n en est
pas moins grande. On le constate immédiatement si l'on prend la peine
d'examiner les tableaux constitués par M. Brandenberger. Chacun d'eux in-
dique exactement, mais d'une manière schématique, en même temps que
1 âge de l'écolier, le nombre correspondant de leçons de mathématiques
qu'il reçoit par semaine dans chaque discipline. Ces tableaux très con-
densés permettent de faciles comparaisons. Ils sont au nombre de soixante,
répartis sur douze pages. M. Brandenberger les discute avec soin, de sorte
qu'on se trouve bien vite au courant de leurs moindres particularités.
Le second chapitre est consacré à la valeur éducative de l'enseignement
mathématique, tel qu'on le comprend en Suisse, ainsi qu à sa portée prati-
que. Pour le caractériser M. Brandenberger donne une liste de problèmes
composés dans les différentes écoles à l'occasion des examens de maturité.
A chaque école correspond un groupe spécial ; il n'y a donc qu'à considérer
chacun d eux pour avoir une idée de la matière enseignée dans rétablis-
sement.
M. Brandenberger parle au troisième chapitre des programmes d'ensei-
gnement. Ceux-ci sont aussi variés que possible, autant au point de vue de
^ Voir VEns. Math., t. WIII, aniu'e 1910, p. 441. — (Voir aussi dans le présent fiisciciile.
l.i l'onlérencc do M. Hooroa. Hcd.)
NOTES ET DOCUMENTS 109
la forme qu'à celui du fond. Leur variété n'a d égale que celle de lorgaui-
sation des écoles. Pour faciliter les comparaisons, deux tableaux sont pré-
sentés ; l'un pour les gymnases proprement dits, l'autre pour les écoles
scienliliques. Ils indiquent d'une manière simple ce qui se fait respecti-
vement en plus et en moins des exigences fédérales. Au premier coup
d'œil on s'aperçoit que les écoles ont plutôt la tendance à dépasser
de beaucoup ces dernières et que leur enseignement, pour certains chapitres
spéciaux, est souvent beaucoup trop complet. D'une manière générale, elles
s'efforcent aussi d initier les élèves à des applications pratiques. D'un autre
côté, la notion de fonction paraît jouer de plus en plus un rôle essen-
tiel. Il serait toutefois désirable que toute modilicalion heureuse dans un
plan d études comportât en même temps la disparition des chapitres devenus
inutiles. Ce fait est trop rare, malheureusement.
Il est enfin impossible d'expliquer d'une manière plausible la grande di-
versité des programmes, si ce n est en remarquant que les écoles secondai-
res sont cantonales et quelquefois même municipales ou communales. Ceci
A son bon et son mauvais côté. Cependant on peut se demander si cette
grande indépendance à l'égard de la Confédération n'est pas plutôt avauta-
ji^euse. Elle facilite, et de beaucoup, l'introduction des réformes reconnues
nécessaires par le personnel enseignant.
Une des parties les plus intéressantes du volume est le quatrième chapitre,
■où M. Brandenberger traite des méthodes d enseignement. Ce chapitre, le
plus développé de tous, comprend trois divisions. Dans les deux premières,
qui se rapportent I une à l'arithmétique, l'algèbre et lanalyse, l'autre à la
géométrie, les vues de chacun de ses correspondants occasionnels sont expo-
sées avec clarté et netteté. On y verra, pour prendre un exemple au hasard,
parmi les très nombreuses questions examinées, la façon dont on envisage,
<lans les différentes écoles secondaires suisses, l'analyse combinatoire et les
sujets qui s'y rattachent jusqu'à la théorie des assurances, en passant par
la formule du binône, les déterminants et le calcul des probabilités.
Après avoir ainsi donné l'opinion de chacun, M. Brandenberger émet aussi
la sienne. C'est ainsi qu'il traite tous les chapitres spéciaux, qu il s'agisse,
pour ne citer que les extrêmes, d'arithmétique élémentaire ou de calcul dif-
férentiel et intégral, de planimétrie ou de dessin de machines.
La troisième division du même chapitre se rapporte à l'enseignement
mathématique considéré à un point de vue tout à fait général. Au ^ oO, l'au-
teur montre ce qu'un élève normal doit être susceptible d en retirer. Au
^ 31, il insiste sur la méthode à suivre dans l'exposition et I utilité d une
bonne préparation pédagogique du futur maître. Il reconnaît volontiers que
<juelques-uns d'entre eux possèdent un don inné d enseignement, mais
pour ceux-là aussi, il pense qu'une initiation à la pédagogie, loin d'être su-
perflue, ne peut présenter au contraire que de très sérieux avantages.
Le ii 32 se rapporte à la manière dont l'enseignement des disciplines ma-
thématiques doit être coordonné. M. Brandenberger signale à ce propos bon
nombre d'objets de leçons sur lesquels les maîtres feraient beaucoup mieux
<le ne pas appuyer '.
* Bien des propositions de M. Brandenberger ont fait du chemin depuis la publication
de son rapport. C'est ainsi que dans sa séance d'octolirc 1015, à Baden, la Société de»
Professeurs secondaires de mat)iématiques a examine avec M. Otli, comme rapporteur,
quels chapitres on pourrait actuellement supprimer des programmes d'enseignement. Voir
\Eiis. Math., t. .XVIII, année 1910, p. 136.
110 NOTES ET DOCUMENTS
Relativement à l'aïialyse combinatoire, mentionnée plus haut, il reniiirque
expressément qu il est partailement iuutile de s eu occuper en détail. Il
voudrait dautre part que 1 ou tendit toujours plus à concentrer l'enseifçne
ment mathématique autour d nue seule et unique notion, celle de fonction
ou. comme on peut dire aussi, celle de dépendance fonctionnelle. En arith-
métique, en algèbre, comme en géométrie, le maître peut très bien parvenir
à ce que, peu à peu, cette notion finisse par prendre une place prépondé-
rante dans toutes les considérations. « L instruction et l'éducation, dit
-M. Brandenberger, ont comme but ultime la formation de la volonté. Mais
la volonté n existe que quand il n'y a dans le savoir ni contradiction, ni
manque d'unité. Pour qu'il puisse en être ainsi, il est donc indispensable
que la communication de nouvelles connaissances se fasse en observan
aussi strictement que possible un seul et unique principe, celui de la con-
centration. »
Ce principe de concentration ne doit pas être appliqué aux mathématiques
seules. Il est nécessaire qu bu s en souvienne aussi pour la coordination de
1 ensemble des cours d'un même établissement. M. Brandenberger le dit en
passant, mais sans s'arrêter sur cette questioiî si importante qui l'aurait
entraîné loin du cadre qu'il s'était imposé.
Dans sa belle conférence *, sur l'adaptation de renseignement secondaire
aux progrès de la science, faite en avril 1914, ;i Paris, à l'occasion de la
réunion internationale de l'Enseignement mathématique, M. Borel a parlé de
ce sujet si digne d'attention. Nous y renvoyons le lecteur.
La question des examens est traitée dans le cinquième chapitre de l'ou-
vrage que nous analysons, tandis que celle de la formation effective des
professeurs au point de vue pédagogique- est examinée dans le sixième et
dernier.
Ce qui frappe dans renseignement suisse à tous les degrés et quelles que
soient les disciplines scientifiques ou littéraires que l'on considère, c'est
sou immense diversité. D'un endroit à un autre, 1 organisation des écoles,
les matières professées appartenant à un même domaine, les exigences
relatives aux membres du corps enseignant varient pour ainsi dire du tout
au tout. Il n'y a pas là de grands inconvénients pour la formation générale
des esprits, puisque partout renseignement est compris de la façon la plus
digne, et que c est en toute conscience que les maîtres suisses se dévouent
à leurs délicates fonctions. Ou peut même prétendre qu'il n'en résulte rien
de fâcheux non plus pour la formation de 1 intelligence mathématique pro-
prement dite. La science mathématique, en elTet, pas plus qu une autre, n a
besoin, pour être acquise, de chemins tracés à l'avance et fondés sur des
pi'incipes immuables, fruits eux-mêmes d'expérience plusieurs fois sécu-
laires. Le sentiment du contraire est comme un reste de scolasticjue qui ira
toujours en s'alfaiblissant.
Comme le faisait remarquer .M. Roorda à Baden ^, en octobre 1916, il n y
a pas entre l'esprit géométrique et 1 esprit de finesse, une oppositiou aus^i
» Voir ÏKiis. Math., t. XVI. annoe l'.U'», p. 198.
- .^ ce point de vue, les idées (-inisos par M. Brandenberger n'ont cessé de porter des
(Viiils. Voir, par exemple, dans 17;'/i.<. Math. t. XVI, année 1914, p. 138, les vœux exprimés
en 1913 par la Société suisse des professeurs de l'ensoignement secondaire. On sait aussi
<|ue l'Kcole polytechnique a institué depuis plusieurs années des cours de méthodologie et
(\o didactique mathématique, cours dont M. Brandenberger a la direction.
' Voir sa conlérence dans le présent fascicule.
NOTES ET DOCUMENTS 111
radicale que se l'imaginait peut-être Pascal. Les faits semblent réfuter
chaque jour davantage les adîrraations à ce propos du si célèbre mathéma-
ticien. 0 La représentation que l'on se fait souvent de la science mathéma-
tique, comme une série linéaire ou un petit nombre de séries linéaires, dans
chacune desquelles l'ordre rigoureu.K des antécédents et des conséquents ne
peut pas être moditlé'). est erronée. «Les véritables éléments des mathé-
matiques, dont on ne peut pas se passer pour aller plus loin, se réduisent
à très peu de chose ; aux notions d'arithmétique et de géométrie néces-
saires pour comprendre et appliquer le système métrique, il sufht de joindre
les principes de la notation algébrique pour avoir une base solide à partir
de laquelle on peut étudier les mathématiques dans des directions variées,
sans qu un ordre de matières particulier soit imposé autrement que par la
tradition et les usages-.»
Si donc quelle que soit l'organisation de chaque école, et plus spécia-
lement celle de son enseignement mathématique, on s'en tient autant qu'on
le peut à une concentration de l'enseignement, la formation des intelligences
ne souffrira pas.
Mais il y aura d autres inconvénients. Si les écoles de tous les degrés se
tiennent trop isolées les unes des autres, et ne cherchent pas à resserrer
plus fortement les liens qui les unissent, bien des progrès désirables eu
matière de solidarité nationale, ne pourront se faire.
Les programmes de tous nos établissements d enseignement doivent être
coordonnés atin de permettre aux élèves suisses de fréquenter indifféremment
ces établissements, car cette fréquentation ne pourra que nous rapprochei-
plus encore, malgré nos dilférences ethniques. Ceci permettra également de
mieux utiliser nos nombreuses richesses intellectuelles. On ne peut donc
que s'associer au vœu formulé par M. Brandenberger à la page 64 de son
bel exposé, vœu qui, par les travaux de la Société des Professeurs de ma-
thématiques, se trouve déjà en voie de réalisation, et demander avec lui
l'élaboration en commun des programmes concernant notre enseignement
secondaire. Il est à désirer aussi qu'on fasse de même pour l'enseignement
universitaire. La Société mathématique suisse y contribuera sans doute. De
toutes façons, il semble possible de parvenir un jour à l'unité sans tomber,
pour cela, dans l'uniformité.
Mars 1917. Gustave Du.mas (Lausanne).
* BoRKL, Inc. cit., p. 2(i6.
* BoREL, loc. cit., p. 207.
BIBLIOGHAPIIIE
Annuaire poar l'an 1917, publié par le Bureau des Longitudes. — 1 vol.
in-16 de près de 700 p., avec 11 fig., 5 cartes en couleurs et 2 portraits:
2 fr. ; Gauthier-Villars & C'' , Paris.
L'Annuaire du Bureau des Longitudes pour l'année 1917, si précieux par
le nombre des documents qu il contient, vient de paraître. Cet excellent
Recueil renferme cette anuée, après les documents astronomiques, des
Tableaux relatifs à la Métrologie et à la Météorologie.
Cet Ouvrage ne se trouvera pas seulement sur la table du technicien, du
physicien, du mathématicien; chacun voudra le consulter pour avoir sous
les yeux la liste des constantes usuelles, et aussi pour lire les intéressantes
Notices de cette année : l,e calendrier babylonien, par G. Bigourdan ;
L avance de l'heure légale pendant l'été de l'année 1916, par J. Renaud ; La
détermination du Mètre en longueurs d'ondes lumineuses, par M. Hamy.
Df B. Gonggrijp. — Logarithmische en Goniometrische Tafels en Bijtafels.
— 1 vol. in-8o de 230 pages; 1 fl, 70; P. Noordhoff, Groningen, 1916.
Ces nouvelles tables sont divisées en plusieurs parties. La première
donne, avec cinq décimales, les logarithmes des nombres ordinaires jusqu à
10,800. Pour les 800 derniers nombres les logarithmes ont même six déci-
males. Les nombres sont présentés par groupes de 10 dont on a les loga-
rithmes sur une même ligne horizontale. Par exemple on lit
012 3456789
491 69 108 117 126 135 144 152 161 170 179 188
ce qui indique que le logarithme de 4910 a 69108 pour mantisse. Pour 4911,
4912,... les mantisses sont respectivement 69117, 69126,...
Cette disposition est appuyée d'une très grande clarté matérielle, d'une
très grande correction typographique. Il n'y a ainsi que 1080 lignes a
manier. Les différences se lisent très clairement dans le sens horizontal
comme on peut d'ailleurs s'en convaincre sur la ligne ici transcrite.
La seconde partie est consacrée à la trigonométrie. Elle donne les loga-
rithmes des sinus, tangentes, cotangentes, cosinus de tous les arcs pris de
minute en minute.
Les procodés d'interpolation sont variés. Pour les deux premiers degrés
nous retrouvons celui employé dans les tables françaises de J. Houël. On
réduit le petit arc en secondes; on cherche, dans la premièic partie, le
logarithme de ce nombre de secondes et on y ajoute le logarithme du rap-
BIBLIOGRAPHIE 113
port du sinus ou de la tangente à l'arc ainsi évalué. Ce logarithme de
rapport est donné en bas de page.
Pour les trois degrés suivants, les interpolations peuvent se faire sans
procédé spécial mais comme elles sont assez laborieuses, des tableaux
d'interpolation forment des pages spéciales respectivement situées à gauche
des six pages consacrées aux six demi-degrés considérés.
Les « Bijtafels » sont des tables auxiliaires extrêmement pratiques. La
première, A, est une table très condensée d antilogarithmes. B donne les
carrés, cubes, racines et inverses pour les nombres de 1 à 100. C est d'une
disposition très ingénieuse pour donner les longueurs d'arcs de cercle com-
posés de degrés, minutes, secondes. D donne les logarithmes de 1 -|- r pour
les calculs financiers. E se rapporte aux constantes usuelles. F et G conver-
tissent les logarithmes ordinaires en logarithmes népériens et réciproque-
ment. H donne les valeurs de
2 sin — , l tang — ,
les arcs a étant situés dans les deux premiers quadrants et exprimés en
degrés.
Enfin des tables donnent les valeurs naturelles des sinus, tangentes,
cotangentes, cosinus pour tous les arcs du premier quadrant pris de minute
en minute. Pour les arcs inférieurs à 6 degrés, un appendice assure toujours
cinq chiffres significatifs.
L'ensemble de tout ceci constitue un beau recueil d'une perfection maté-
rielle au-dessus de tout éloge. A. Buhl (Toulouse).
P. WiJDEXEs. — Logarithmen en Rentetafels. — 1 vol. in-S» de 64 pages,
0 fl. 50 ; Grouingeu, P. IVoordhoff, Groningen 1916.
Ces tables constituent un complément de celles du D"" B. Gonggrijp, com-
plément adapté aux problèmes financiers. On retrouve d'abord la table de
logarithmes pour les entiers de 1 à 10.800.
Viennent ensuite les puissances de (!-[-;•)" où;- varie par demi-centièmes
de 0,02 à 0,06 alors que n varie, par valeurs entières, de 1 à 35. Puis viennent
des résultats analogues pour n négatif. Les tables suivantes sont consacrées à
2(1 -f r)" = (1 + r) -l-'l -h m2+ .... -f (1 + r,"
puis à des sommes analogues, où n est négatif, et aux inverses de ces som-
mes, pour les valeurs de r et de n déjà indiquées. Signalons encore un
petit tableau pour les racines douzièmes des puissances de 1 -|- r et nous
aurons évidemment tout ce qui est nécessaire pour le calcul rapide des
intérêts composés, annuités et quantités connexes. L œuvre est de même
facture que celle de M. B. Gonggrijp. A. Buhl (Toulouse|.
Aug. FôppL. — Vorlesungen ùber technische Mechanik. In sechs Biinden.
Erster Band : Einfiilirnug in die .Mechanik. 5. Auflage. — 1 vol. in-S" ;
431 p., 104 fig. ; relié, 10 M. ; B. G. Teubuer, Leipzig.
Il nous suffira évidemment de signaler brièvement cette nouvelle édition
du tome I du traité de mécanique technique de M. Fôppl. Sauf de légères
modifications de détails elle est conforme à la 4"'» édition,
L'Enseignement mathém., 19» année, 1917. 8
114 BIBLIOGRAPHIE
Ce premier volume a pour objet l'introduction à la mécanique technique.
Il contient tout ce qui dans une première étude est indispensable aux élèves-
ingénieurs :
I. Mécanique du point matériel. — II. Mécanique du corps solide. —
III. Théorie du centre de gravité. — IV. Transformation de l'énergie. —
Y. Le frottement. — VI. Elasticité et résistance. — VII. Le choc. — VIII.
Mécanique des corps fluides.
L'Ouvrage correspond aux leçons que professe lauleur à 1 Ecole tech-
nique supérieure de Munich. C'est sans doute le traité de mécanique tech-
nique le plus répandu à l'heure actuelle dans les pays de langue allemande.
J. Hada.makd. — Fours Lectures on Mathematics. A course of lectures
delivered at Golumbia University in 1911. [Publications of the Ernest
Kempton Adams Fund for physical research. Nr. 5] — 1 fasc. iu-4" 53 p,
$ 0,75; New-York, Columbia University Press, 1915.
Ce livre contient la série des quatre leçons en langue anglaise que
M. Hadamard a données en 1911 à lUniversité Columbia (New- York). En
voici les titres :
I. La définition des solutions d'une équatiou aux dérivées partielles par
des conditions à la frontière.
IL Recherches contemporaines sur les équations différentielles, les équa-
tions intégrales et intégro-différentielles.
III. L'analysis situs en relation avec les correspondances et les équations
différentielles.
IV. Solutions élémentaires des équations aux dérivées partielles et fonc-
tions de Green.
La lecture de ces leçons sera des plus suggestives pour le lecteur quelque
peu familiarisé avec ces théories. Il y trouvera non point un exposé systé-
matique, mais une série de remarques de caractère général appuyées sur
des exemples particuliers heureusement choisis.
M. Pla.ncherkl iFribourg).
J. Grialou. — Cours d'Hydraulique, professé à l'Ecole centrale de Lyon.
— 1 vol. in-8o de VI-550 pages et 240 figures; 20 fr. ; Gauthier-Villars,
Paris, 1916.
Ce cours d'Hydraulique se présente sous un aspect véritablement original.
Il est aussi scientifique que possible et, même dans le cas où il a fallu des-
cendre des équations analytiques vers les résultats empiriques, la transition
conserve le caractère d'une application qui pourra guider les progrès futurs
de la théorie. Nombreuses sont les questions traitées. Contentons-nous
d'indiquer les plus saillantes, surtout au point de vue malhématique.
L'Hydrostatique est devenue une science élémentaire à laquelle on peut
donner une allure purement géométrique. Les centres de pression, le prin-
cipe de Pascal donnent d'élégants et faciles calculs. Du liquide en rotation
jiarabolique autour diui axe vertical, nous passons à la rotation circulaire
autour d un axe horizontal : c est un cas traité moins souvent. Ce sont le
principe d'Archimède et les corps flottants qui donnent la note géométrique.
La formule barométrique donne celle des calculs pratiques.
BIBLIOGRAPHIE 115
Les équations générales de l'hydrodynamique sont établies avec soin.
L une de leurs conclusious immédiates est le théorème de BernouUi
z -f — H = H = const.
Pour le cas de fluides élastiques, à température variable ou non, il admet
des variantes qui lui sont immédiatement rattachées. Il est aussi d'une
signification géométrique vérifiable par des expériences piézométriques très
simples. On peut déjà en tirer une théorie de lécoulement des liquides par
les orifices. L'auteur s'élève ici contre des idées fausses, attribuant au.v
veines issues d'orifices en mince paroi des formes non tangenlielles à la
paroi ; il est curieux qu il faille redresser de telles erreurs car on ne voit
pas, au simple point de vue de la continuité, comment une molécule, voisine
de la paroi et se disposant à sortir, pourrait présenter tout à coup un point
anguleux dans sa trajectoire. Les sections variables d une même veine, à des
distances diverses de l'orifice, forment aussi un sujet d'étude des plus sur-
prenants. Le théorème de BernouUi, combiné avec certains résultats expé-
rimentaux de Borda, donne différentes formes de celui de Bélanger pour
l'écoulement s effectuant d'une conduite à une autre conduite de section
différente. La variation de charge peut cependant donner lieu à une véri-
table analyse poussée assez loin moyennant des équations linéaires dont
l'une est intégrable, non sans élégance, par les fonctions de Bessel.
Les ajutages et déversoirs ont des théories plutôt empiriques, mais, pour
le déversoir en mince paroi, nous voyons cependant les conséquences très
nettes dune hypothèse concernant le maximum du débit.
Les tuyaux de conduite sont naturellement traités dans un très important
chapitre; le frottement est ici impossible à négliger et malheureusement on
est encore réduit à des hypothèses expérimentales. Les rôles de l'élasticité
des parois, des poches d'air, donnent cependant lieu à des calculs et à des
schêmes d une fort intéressante variété et, contrairement à ce que l'on pour-
rait croire, il reste encore beaucoup d'intérêt pour le cas où le fluide en
circulation est un gaz. La fin du chapitre nous révèle une analyse fort
élémentaire pour l'obtention d'une formule, due à M. Haton de la Goupillière,
et concernant le temps de remplissage d'un réservoir communiquant avec
un autre de capacité indéfinie.
L'écoulement dans les canaux et rivières, si l'on y considère, comme fonc-
tion à étudier, la vitesse en un certain point d'une section transversale,
conduit à des équations aux dérivées partielles analogues à celles qui se
rencontrent dans des régions assez diverses de la Physique mathématique.
On peut y satisfaire par des solutions trigonométriques et exponentielles.
La théorie du remous provoqué par un barrage dépend d'une équation dif-
férentielle qui, au moins dans le cas du canal rectangulaire, donne lieu à
de simples intégrations de fractions rationnelles.
La résistance des fluides au mouvement des solides n'est point riche en
formules mathématiques, du moins dans des cas tant soit peu généraux,
mais les hélices aquatiques et aériennes, les parties planantes des avions
ont exigé des résultats dont l'intérêt pratique existe forcément.
Les mouvements ondulatoires des liquides (lioulc, clapotis,..! se prêtent
à une analyse élégante due à Cauchy. Les ondes simples, correspondant aux
solutions trigonométriques des équations aux dérivées partielles, y jouent
116 RIBUO GRAPHIE
un rôle capital. Se raltacheut à celte question les oscillations pendulaires
dans les tubes en U, complètement ramenées, pour les petites oscillations,
aux équations différentielles habituelles possédant ou non un terme amor-
tissant suivant qu on veut ou non tenir compte du frottement.
Les récepteurs hydrauliques sont des roues ou des turbines ; un profane
pourrait voir dans les roues des appareils primitifs et grossiers, ce en quoi
il se tromperait fort. Pour prendre l'eau sans choc et la rendre sans vitesse,
tout en la conservant entre les aubes entre les deux instants, des disposi-
tifs fort ingénieux ont été réalisés. Pour les turbines l'esprit géométrique
semble les avoir conçues bien avant d'y être poussé par les nécessités indus-
trielles. Les turbines dites parallèles, parce que les filets fluides qui les
traversent restent à une distance constante de Taxe, sont dues, en principe,
à Euler ! Elles sont encore plus variées que les roues ; elles peuvent être
réversibles c'est-à-dire employées à refouler l'eau (pompes centrifuges).
Pour les roues et turbines la question capitale est celle du rendement et
c'est surtout le théorème des forces vives qui revient sous des aspects
variés. Beaucoup d'élégance, beaucoup de figures^ claires et suggestives.
Les machines à élévation sont d'abord les pompes plus ou moins antiques ;
leur théorie est très élémentaire. Mais il faut leur adjoindre les béliers
hydrauliques ti caractère presque paradoxal ; ils utilisent le bref instant
d'un coup de bélier pour élever une colonne d'eau dont le poids ferme
ensuite une soupape l'empêchant de redescendre. La première idée des
appareils de ce genre est due à Montgolfier.
L'ouvrage va maintenant se terminer par quelques chapitres d'un carac-
tère plus analytique mais d une irréprochable symétrie. La symétrie maté-
rielle des roues, turbines, etc., doit naturellement appeler souvent un
emploi de coordonnées polaires, c est-à-dire, dans l'espace, de coordonnées
semi-polaires ou cylindriques. Les équations fondamentales admettent alors
des transformations remarquables propres à mettre en évidence des résul-
tats qui n'apparaîtraient que plus difficilement en coordonnées ordinaires.
Pour les cloisons directrices des turbines j'aperçois ainsi tantôt des spirales
logarithmiques, tantôt des courbes paraboliques très simples.
Dans une étude sur le mouvement des liquides parfaits nous revenons sur
les équations générales parmi lesquelles, dans le cas d'un potentiel des
vitesses, se trouve l'équation de Laplace. On peut satisfaire à ces équations
au moyen de solutions à la Cauchy ; ce résultat bien connu a été réappliqué
ici, de manière systématique, à divers problèmes d écoulement. Je signale
surtout l'écoulement eu vase circulaire à niveau constant par orifice circu-
laire situé à la base ; l'emploi des coordonnées cylindriques est particuliè-
rement approprié car il suffit de savoii" ce qui se passe dans une tranclie
méridienne.
Enfin, pour les liquides visqueux, l'auteur écrit les équations générales,
les réduit pour le cas de la seule pesanteur, examine le mouvement perma-
nent et aboutit aux équations d'IleUuholtz. Il essaie des solutions élémen-
taires dans la théorie du remous, dans celle du déversoir en mince paroi,
où il arrive notamment, pour les lignes de courant, à une équation diffé-
rentielle ordinaire facilement infégrable. Il exprime ensuite le débit par
deux intégrales différentes dont il établit 1 équivalence.
Il termine par le mouvement noyé d une plaque mince rectangulaire : là
encore je remarque une équation différentielle facilement intégrable pour
l'obtention des ligues de courant.
BIBLIOGRAPHIE 117
Bien d autres choses seraient à citer dans cet excellent ouvrage de facture
liautemeut scientifîijue. L'Hydraulique n y apparaît pas comme un recueil
de formules empiriques. Euler et MontgoHier ont été séduits par ses attraits
et M. J. Grialou nous montre que ceux-ci n'ont pu qu augmenter à la clarté
des méthodes de la science moderne. A. Blhl (Toulouse).
G. A. MiLLEK, H. F. BucHFELDT et L. E. DicKso.N. — Theory and Applica-
tions of finite Croups. — 1 vol. iu-So, relié, 390 p. ; 4 doll. ; John Wiley
& Sons, i\'ew-York.
Cet Ouvrage est dédié à l'auteur du Traité des substitutions et des équa-
tions algébriques (Paris, 1870), M. Camille Jordan, dont les recherches fon-
damentales sur la théorie et les applications des groupes finis ont jeté les
bases d'une nouvelle brandie des mathématiques. Il a pour but de donner
un exposé d'ensemble de la théorie des groupes finis et de leurs principales
applications. Il comprend trois parties rédigées par MM. Miller, Blichfeldt
et Dickson, bien connus par leurs nombreuses contributions à la théorie
des groupes.
Dans la Première Partie, M. G. A. Miller (Uuiversity of Illinois) expose
les notions fondamentales de la théorie des substitutions et des groupes
abstraits. Dès les premières définitions l'auteur fait appel à des exemples
empruntés à la Géométrie, la rotation, autour de leur centre, d'un triangle
équilatéral ou d un carre, permettant d'illustrer d'une façon très claire les
notions de groupe et de sous-groupe.
Les fondements de la théorie sont caractérisés, comme on sait, par les
théorèmes de Sylow, de Lagrange et de Cayley, par les groupes abélieus et
par la théorie de i'isomorphisme. Ils sont présentés avec le soin et la pré-
cision indispensables dans une première initiation.
La Seconde Partie, rédigée par M. H. F. Blichfeldt (Stanford Univer-
sity, Cal.), contient l'élude des groupes finis de transformations linéaires
et homogènes, dont les transformations de coordonnées fournissent les
exemples les plus simples. L'auteur étudie les principaux cas suivant les
conditions auxquelles on soumet les éléments du tableau formé par les
coefficients.
Dans la Troisième Partie, M. L. E. Dickson (University of Chicago) a
réuni les principales applications des groupes finis, en Algèbre, en Géo-
métrie et en Analyse. Les plus importantes sont relatives à la résolution
des équations algébriques : domaine de la rationalité, résolvantes de Galois,
conditions suffisantes pour qu'une équation algébrique soit résoluble par
radicaux; conditions suffisantes pour que cela soit possible, application aux
constructions à laide de la règleet du compas. Passant au domaine de la Géo-
métrie, M. Dickson examine les applications fournies par la recherche des
points d inflexion d'une cubique plane et par les 27 droites d'une surface du
3« ordre et les 28 tangentes doubles d'une quadrique. En Analyse, ce sont
les applications des groupes de monodromie à la théorie des équations dif-
férentielles linéaires.
Bien que cet Ouvrage soit dû à la collaboration de trois auleurs, l'unité
de l'exposé n'en souffre pas. Le traité de MM. Miller, Blichfeldt et Dickson
constitue une excellente introduction à la théorie des groupes finis. En raison
de l'importance que la notion de groupe joue dans les fondements de plu-
sieurs branches mathématiques, il est appelé à rendre de grands services
dans l'enseignement universitaire. H. F.
118 fil HLIOGHAP lUE
Salmon-Fiedlek. — Analytische Géométrie der Kegelschnitte von George
Salmo.n. Nacli der freien Bearbeitung von Wilh. Fiedler. Neu herausge-
geben von Fried. Dingeldey. Achte Auflage. Erster Teil. — 1 vol. in-S",
xxx-452 p. ; relié, 12 M. ; B. G. Teubner, Leipzig.
La première édition allemande du Treatise on conic sections (Dublin,
1848) de Salmon remonte à 1860. W. Fiedler, professeur à l'Ecole polytech-
nique de Zurich, publia les sept premières éditions, en apportant chaque
fois des remaniements et des compléments. A la suite du décès du savant
géomètre, c est M. Dingeldey qui s est chargé de la publication do ce traité
qui, depuis la cinquième édition, paraît en deux volumes. A son tour il
introduit quelques modifications afin de tenir compte des besoins et de l'état
actuel de l'enseignement scientifique.
Il est inutile de rappeler ici le contenu de ce traité classique consacré à
la géométrie analytique à deux dimensions. Cette première partie comprend
l'étude des coordonnées, de la droite, des formes projectives, du cercle, de
lellipse, de l'hyperbole et de la parabole.
F. Gonies Teixeika. — Sur les problèmes célèbres de la Géométrie élé-
mentaire non résolubles avec la règle et le compas. — 1 vol. grand in-8<',
132 p. ; Imprimerie de l'Université, Coïmbre, 1915.
Dans ce volume, le savant géomètre portugais, M. F. G. Teixeira, a
groupé les principales solutions qui ont été proposées pour la résolution
des problèmes célèbres de la Géométrie élémentaire non résolubles à l'aide
de la règle et du compas. Ces problèmes sont, comme on sait, la duplica-
tion du cube, la trisection de l'angle et la quadrature du cercle. Ces trois
problèmes font l'objet des troix premiers chapitres dans lesquels l'auteur
e.xpose, dans leur ordi-e chronologique, les solutions les plus remarquables
en ayant soin de rappeler les sources historiques.
I. Le problème de la duplication du cuhe, désigné souvent sous le nom
de problème de Délos, a pour but de déterminer un cube dont le volume
soit le double de celui d U7i cube donné. Hippocrate de Chio a réduit ce
problème à celui de la détermination de deux moyennes proportionnelles
entre deux segments a et h, c'est-à-dire à celui de la détermination de deux
segments x et y vérifiant les équations
a X y . s "i
— = — = V ' ou XY = ao , x-' = a- h .
X \ b
Le problème de la duplication du cube correspond au cas b :=. la.
M. Teixeira expose les solutions dues aux géomètres grecs Platon, Ar-
chitas, Eudoxe, Menechme, Héron, Phylo-Bizantinus, Apollonius, Eratos-
thène, Nicomède, Dioclès, puis celles qui ont été données après la Renais-
sance par Viète, Yillapandus, Gruenbergerius, Descartes, Fermât. Sluse,
Newton, Viviani, Hughens, Clairaut et Monlucci.
II. La plus ancienne des méthodes connues pour résoudre le problème
de la division de l angle en trois parties égales est due à Hippias, qui fait
usage d une courbe qu il a inventée et qui a été nommée plus tard quadra-
trice de Dinoslratc. Viennent ensuite les méthodes d Archimède, de IS'ico-
mède, de Pappus, puis, après la Renaissance, celle d'Etienne Pascal, de
Descartes, de Fermât, de Kinner. de T. Ceva. de Maclaurin, de Delanges,
de Chasles, de Lucas, de Catalan, de Longchamps, de Kempe.
BIBLIOGRAPHIE 119
III. Le chapitre consacré à la quadrature du cercle débute par une
Notice sur les premiers documents concernant ce célèbre problème. Le
document le plus ancien rencontré jusqu'à présent est le Papirus Rhind.
Parmi les géomètres de l'ancienne Grèce qui se sont occupés de cette ques-
tion on trouve les noms d'Anaxagore, d'Hippocrate de Chio, d'.\ntiphon, de
Bryson et d'Archimède. Les méthodes graphiques proposées reposent sur
remploi de courbes qu'ils ont nommées qiiadratrices. L'auteur signale
ensuite les méthodes qui ont été données plus tard pour le calcul ou pour
la construction de -, par Viète, Adriane Romanus, L. van Ceulen, Snellius,
Huygens, James Gregory, Descartes, Euler, Legendre, Wallis, etc.
IV. Dans un dernier chapitre M. Tei.xeira examine l'impossibilité de la
résolution, à l'aide de la règle et du compas, des trois problèmes qu'on
vient de rappeler. Abordée par Descartes, l'impossibilité d'une telle solu-
tion n'a été définitivement établie qu'au XIX* siècle, grâce aux travaux de
Gauss, d'Abel, de Petersen, d Hermite, de Lindemann, de Gordan et d'autres.
Pour ce qui concerne plus particulièrement l'impossibilité de la quadrature
du cercle, l'auteur adopte la démonstration de Gordan, exposée dune ma-
nière très claire et élémentaire par M. Klein dans ses « Vortrage ùbcr
ausgewahlte Fragen der Elementargeometrie » ; il y apporte quelques sim-
plifications et remplace 1 analyse symbolique qu'on y emploie, par une ana-
lyse ordinaire. H. F.
Ch. de la v.^llée-Poissin. — Intégrales de Lebesgue. Fonctions d'en-
semble. Classes de Baire. — Leçons professées au Collège de France. —
1 vol. in-8" de viii-154 pages ; 7 fr. ; Gauthier-Yillars, Paris, 1916.
Les effroj'ables malheurs de la Belgique ont amené M. de la Vallée-
Poussin à rUniversité de Harward et au Collège de France. Ce n'est pas une
compensation et il aurait pu y venir sans cela ; c'est cependant une réper-
cussion fort heureuse en soi et qui nous vaut un élégant volume relatif à
des questions présentées parfois sous une apparence sévère.
La théorie des ensembles, qui n'est guère qu'une sorte de classification
quand il s agit des ensembles dénombrables, présente immédiatement une
richesse surprenante dès qu'on aborde le continu et les ensembles de même
puissance. L antique et instinctive notion de mesure du continu s'étend
alors d'une manière prodigieuse. Dans les ensembles mesurables, si bien
étudiés pai- M. Borel, la notion d'intégrale est immédiatement généralisable
et devient celle de M. Lebesgue.
Un antre point de vue se superpose à ceux-ci.
Considérons la fonction caractéristique d'un ensemble, définie comme
étant égale à 1 sur tous les points de l'ensemble et à zéro partout ailleurs:
en général, ce sera une fonction discontinue. Or il se trouve que toutes les
fonctions discontinues que I on peut avoir à considérer ainsi ont été irré-
prochablement classées et définies par M. Baire.
En fait les travaux de MM. Borel, Lebesgue et Baire se trouvent s'équi-
valoir, à condition peut-être de faire quelques arrangements de détail néces-
saires pour bien comparer les résultats obtenus isolément ; o est justement
là un point dont s'occupe M. de la Vallée-Poussiu et, pour les travaux en
question, ce n'est pas une mince preuve de valeur que de pouvoir se super-
poser après avoir été conçus sous trois aspects divers. Et maintenant l'élé-
gante perfection des théories mathématiques définitives est un fait absolu-
ment acquis dans ces domaines.
120 BIBLIOGRAPHIE
Ces généralités emplissent une première partie de l'ouvrage.
La seconde partie est consacrée aux fonctions F(E) d un ensemble E. On
trouve ici, d une manière fort curieuse, des généralisations du calcul difTé-
rentiel élémentaire. Si Ion prend dans E un domaine rectangulaire oj, dont
la mesure peut tendre vers zéro, le rapport de F (w) à cette mesure peut
avoir différentes limites appelées dérivées, La symétrie attribuée d'abord
au domaine fo n'est pas chose essentielle mais, pour approfondir commodé-
ment la question, l'auteur étudie les ensembles au moyen de réseaux et
grillages. Ce sont, si l'on veut, des perfectionnements de l'appareil rudi-
mentaire avec lequel on divisait un segment en un nombre indéfiniment
croissant de parties égales. Pour en revenir à la dérivation générale, il faut
observer qu'elle nécessite beaucoup plus de précautions que lintégration
générale ; c'est une chose remarquée depuis longtemps mais qui réapparaît
ici avec une facile et heureuse rigueur.
La troisième partie, consacrée aux classes de Baire, revient surtout sur
l'existence réelle des fonctions dans les dites classes. Je rappelle que
M. R. Baire range les fonctions continues dans la classe zéro, les fonctions
limites de fonctions continues (quand ces fonctions limites ne sont pas de
classe zéro) dans la classe 1, les fonctions limites de fonctions de classe 1
(quand ces fonctions limites ne sont pas de classe zéro ou 1) dans la classe
2, etc. On était habitué aux fonctions de classe zéro et 1 ; au delà commen-
yaient de redoutables difficultés aplanies aujourd'hui par la considération
des caractéristiques d'ensembles qui, par certains « théorèmes de structure »,
sont classés, eux aussi, de proche en proche.
Il m est difficile de faire un croquis plus précis de ces excellentes leçons
car il me faudrait, pour cela, reproduire nombre de définitions ingénieuse-
ment maniées par .NL de la Yallée-t'oussin, mais je crois en avoir assez dit
pour marquer tout l'intérêt qui s'attache à lœuvre. Il faut surtout consi-
dérer que celle-ci n'est pas issue directement de la célèbre trinité Baire-
Borel-Lebesgue.
Elle est l'œuvre d'un mathématicien très au courant de ces théories fonc-
tionnelles, très apte à les juger et qui, le cas échéant, aurait pu faire des
critiques d un grand poids.
Or il ne critique absolument rien et, fondant tout dans une exposition
simple et harmonieuse, donne ainsi une remarquable confirmation de la
simplicité et de Iharmouie des théories générales en question.
A. BuHL (Toulouse).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1 . Publications périodiques :
ÂCta Mathematica, dirigé par G. Mittag-Leffler, Stockholm. — Tome
40, n"^ 3 et 4. — M. Riksz : Sur l'hypothèse de Riemanii. — N.-E. Nôrlu.nd :
Sur les équations linéaires aux différences finies à coefficients rationnels. —
P. KoEBE : Abliandlungen zur Théorie der kontormen Abbildung. II. Die
Fundamentalabbildung beliebiger melirfach zusammenhangender schlichter
Bereiche nebst einer Anwendung auf die Beslimmung algebraischer Funk-
tionen zu gegebener Riemannscher Fliiche. — Mittag-Leffler : Remercie-
ment. — Id. : Testament 16/3 1916. — P. Appell : Essai sur les fonctions 0
du quatrième degré. — G. Pôlya. : Ueber den Zusammenhang zwischen dem
Ma.Kimalbetrage einer analytischen Fuuktion und dem grôssten Gliede der
zugehôrigen Taylorschen Reihe. — P. Bout : Ueber die hinsichtiich der
unabhàugigen und abhangigen Variabeln periodische DifTerenlialgleichung
erster Ordnung. — M. Riesz : Ueber einen Satz der Herrn Serge Bernstein.
— Id. : Eiu Konvergenzsatz fiir Diricliletsche Reihen.
Ânnals of Mathematics })ublished under ihe auspices of the Princeton
University. N. J. 2™' série, Vol. 18, n»* 1 et 2. — T. Hayashi : On the Sur-
face of Lowest Degree passing through a given curve in space. — H. T.
Bl'rcess : A practical Melhod of determining elementary Divisors. — L. P.
EiSENHART : Conjugale Systems with Equal Point Invariants. — J. F. Ritt :
On the Derivatives of a Functionat a Point. — A. A. Bennett : An Existence
Theorem for the Solution of a Type of Real Mixed DifTerence Equation. —
J. R. Kline : Double Elliptic Geomelry in Terms of Point and Order Aloue.
A. E.vicH : An Application of a Group of Order 16 to a Conliguraliou of an
Elliptic Cubic. — T. A. Pierce : The Numerical Factors of the Arithmctic
Forms 0(1 ± a"), (t = 1, .-. «)• — T. H. Gronwall : A Problem in Geo-
metry connecled with the Analytic Continuation of a Power Séries. — T. H.
Gkonwall : Ou the Power Séries for Log (1 -j- z), — T. H. Gro.nwai.l : Ou
the Convergence of Binet's Factorial Séries for Log Fis) and 'Ils). — J. L.
VValsh : Note on Cauchys Intégral Formula. — Olive C. Hazlktt : On the
Rational, Intégral Invariante of Nulpotent Algebras. — W. Le Roy Hart :
On Trigonométrie Séries.
Bulletin de la Société mathématique de France. Tome XLIV, fasc. 1-3.
— E. R. Hedrick et W. D. A. Westkall : Sur 1 existence des fonctions im-
plicites. — E. Goursat : Sur quelques remarques relatives au problème de
Pfaff. — Barké : Sur quelques surfaces réglées à directrice rectiligne. —
122 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
G. Valiron : Sur la croissance du module maximum des séries entières. —
E. Cartan : La déformation des hypersurfaces dans lespace euclidien réel
à n dimensions. — I. Priwaloff ; Sur les fonctions conjuguées. — G. Vali-
ron : Sur l'interpolation des fonctions entières. — M. Folché : Sur la trans-
formation doublement quadratique, les polygones de Poncelet et l'involii-
tion multiple.
Bulletin of the American Mathematical Society. Volume XXII, nos g, 9,
10. — C. H. SiSAM : On a Configuration on Certain Surfaces. — W. A. Wilson :
On Separated Sets. — W. V. Lovitt : Singular Points of Transformations
and Two-Parameter Faniilies of Curves. — Duuham Jackson : An Elemen-
tary Boundary Value Problem. — W. F. Osgood : Note on Functions of
Several Complex Variables. — A. L. Nklson : Quasi-Periodicity of Asymp-
totic Plane Nets. — K. P. Williams : Concerning Hills Dérivation of the
Lagrange Equations of Motion. — B. A. Bernsteij»; : A Simplification of
tiie Whitehead-Huntington Set of Postulâtes for Boolean Algebras. —
G. C. Evans: Application of an Equation in Variable Différences to Intégral
Equations. — V. C. Poor : Operators in Vector Analysis.
Jahrbuch ûber die Fortschritte der Mathematik, lierausgegeben von
E. Lampe. — Band 44. Jalirgang 1913, Heft 1. Reimer, Berlin, 1917.
Mathematische Annalen, Band 77, Heft 3. — H. Weyl . Ueber die Gleich-
verteilung von Zahlen mod. Eins. — M. Bauer : Zur Théorie der algebr.
Zahlkôrper. — Bauer : Ueber zusammengesetzle Zahlkôrper. — Bernh. von
LuDwiG : Ueber eindeutige Umkehrbarkeit Abelscher Intégrale. — O. Blu-
MENTiiAL : Einige Miniraums-Siitze ûber trigonometrische u. rationale Poly-
nôme. — O. MuEHLE.NDYCK : Ueber die regularen eindimensionalen analy-
tischen Somenmannigfaltigkeiten. — J. v. S. Nagy : Ueber die reeilen Zûge
ebener u. Raura-Kurven. — F. Hausdorfk : Die Machtigkeit der Borelschen
Mengeu. — K. Knopp : Bemerkungen zur Struktur einer linearen perfekten
nirgends dichten Punktmenge.
Heft. 4. — p. KoNiG : Ueber Graphen u. ihre Anwendung auf Determinan-
lentheorie u. Mengenlehre. — M. Dehn : Ueber die Starrheit konvexer Po-
lyeder. — W. Kûstermann : Funktioncn von beschriinktei" Schwankung in
zwei reeilen Veranderlichen. — O. Szasz : Ueber die Approximation stctiger
Funktionen durch lineare Agregate von Potenzen. — ■ G. Pôlya : Ueber Po-
tenzreihen mit ganzzahligen KoefTizienten. — E. Hilb : Zur Théorie der
linearen Integrodifferentialgleichungen. — Emmy Noether : Die Funktional-
gleichung der isomorphen Abbildung. — A. Speiser : Gruppendeterminante
u. Kôrperdiskriminante. — G. Vochera : Ein direkter Beweis fur die Nor-
ranlform der komplexen Zahiensysleme,
Nouvelles Annales de Mathématiques, dirigées par C.-A. Laisant et
R. Bricard. 4« série. Gauthier-\ illars, Paris. Tome XVI, janvier-juin 1916.
— R. GooRMAGHTiGii : Sur les familles de cercles. — A. Pellet : Sur les
systèmes orthogonaux. — Lucien Godeaux : Etude élémentaire sur l'homo-
graphie plane de période trois te sur une surface cubique. — A. Gf.rardin :
Distances, en nombres entiers, de trois points et de leur centre isogone
à 120°. — F. Balitrand : Construction du centre de courbure de Ihyperbo-
lisme et de l'affine d une courbe donnée. — G. Fonte.né : Points d intersec-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 123
tion d une surface du quatrième ordre avec les arèles d'uïi létraèdre. —
L. Fomey: Démonstration algébrique du théorème de d Aleinbert. — R. Gook-
MAGHTiGH et Y. Théballt : Sur une question de Maunheim et ses applica-
tions à la géométrie du triangle. — R. Bouvaist : Sur la détermination des
itxes de l'indicatrice et des rayons de courbure en un point d une surface du
second ordre. — F. Gomes Teixeira ; Sur une propriété générale des cu-
biques circulaires unicursales. — T. Hayashi : Sur quelques équations cu-
biques trinômes indéterminées. — J. Jofkkoy : Solution du problème de
Pappus généralisé. — R. Bricakd : Au sujet d une Note de M. Fontené. —
G. FoNTKNÉ : Somme des cubes de n nombres en progression arithmétique.
— I.-J. ScHWATT : Note sur la sommation d'une série. — V. Thébault : Sur
le cercle de ïaylor relatif au triangle. — M. -F. Egan : Note sur les quarti-
ques gauches unicursales. — F. Balitrand : Construction du centre de
courbure de la spirale hyperbolique. — E.-N. Barisien : Egalité entre deux
arcs d'une ellipse et d'un limaçon de Pascal. — R. Bouvaist : Détermination
du rayon de courbure en uu point de certaines courbes planes. — R. Goor-
MAGHTiGH : Sur un rapprochement remarquable entre l'hypocycloïde à trois
rebroussements, le folium de Descartes et la cardioïde. — R. Bricard :
Mouvement d'une figure plane liée à deux courbes roulant sur des rouleaux.
— M. Weill : Propriété de certaines formes quadratiques. — R. Bouvaist :
Sur la détermination de la tangente en un point de certaines courbes planes.
Juillet-décembre 1916. — V. Thébault : Sur une curieuse figure relative
au triangle. — Auric : Sur le barycentre des triangles pseudopodaires. —
M. Weill : Sur le produit des nombres dont chacun est une somme de deux
carrés. — Ed. Maillet : Sur un théorème de M. Axel Thue. — R. Bouvaist :
Sur la détermination du centre de courbure en un point d une conique. —
M. Weill : Sur quelques équations quadratiques. — M. Weill : Sur des
identités remarquables. — J. B. Pomey : Nouvelle démonstration d'un théo-
rème d Abel sur les séries. — J.-B. Pomey : Généralisation du théorème de
Rolle et application à la Physique. — F. Gonseth : Une extension d'un théo-
rème de Poncelet. — R. Geormaghtigh : Sur certains systèmes d'équations
indéterminées du second degré. — V . Gomes Teixeira : Sur une manière de
construire les cubiques circulaires. — E.-N Barisie.n : Sur la parabole tan-
gente à quatre droites. — F. Balitra.nd : Construction du rayon de courbure
de la polaire réciproque d'une courbe par rapport à un cercle. — H. Le-
besgue : Sur deux théorèmes de Miquel et de Clifford. — V. Thébault :
Sur deux théorèmes de M. P'onlené relatifs à l'orthopôle. — J. B. Po.mey :
Généralisation des quantités imaginaires. — B. Globa-Mikhaïlenko : Sur
une nouvelle ligure d'équilibre d'une masse fluide en rotation.
La Revue de l'Enseignement des Sciences. — Librairie Alcau, Paris.
Janvier-Avril 1916. — Ch. Bioche : Sur iin problème de minimum. —
L. Gemllon : Les petits problèmes du photographe. — Ch. Michel : Pro-
blèmes d'algèbre pour la classe de mathématiques spéciales. — H. Lebes-
cue : Sur les angles polyèdres. — J. Juhel-Ré.noy : Sur deux problèmes de
géométrie descriptive. — Ch, Bioche : Constructions et formules appro-
chées. — A. Vieillefond : Sur le problème d'Olinde Rodrigues. —
G. FoNTE.NÉ : Sur les signes des cordes dans un cercle. — F. Braciiet : Sur
certaines équations du deuxième degré. — R. Békard : Sur 1 équation dif-
férentielle d'Euler. — Ch. Michel : Sur l'équation différentielle linéaire du
second ordre. — G. Fonte.né : L'objet et sa mesure. — J. Pioncho.n : Dé-
124 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
nrionstralion élémentaire d un théorème relatif à l'induction mutuelle de
deux circuits. — H. de Lapirkre : Sur les angles polyèdres. — J. Juhel-
Rénoy : Mener par deux points un cercle tangent à un cercle.
Revue générale des Sciences pures et appliquées. — Libr;iirie Doin,
Paris. Année 1916. N" 12, Paul Janet : Du rôle des Universités dans
renseignement technique supérieur. — N" 13, L. Zoretti : Les nécessités
de l'Enseignement technique supérieur. — N° 14, P. Puiseux : Revue an-
nuelle d astronomie. — N»» 17-18, G. Milhaud : Les premiers essais scien-
tifiques de Descaries. — N° 19, M. d'OcAO.NE : L'œuvre mécanique de Leo-
nardo Torres y Quevedo.
Revue de Métaphysique et de Morale. — Année 1916, nos 3 à 6. —
A. -IV. NVhiteuead : La théorie relalionniste de lespace. — R. Hubert : La
théorie cartésienne de l'énumération. — H. Dufumiek : La logique des
classes et la théorie des ensembles. — B. Varisco : Quelques réflexions sur
lapplication des mathématiques à la physique. — A. Rey.mo.nd : L infini géo-
métrique et l'intuition. — L. Rolgiek : La démonstration géométrique et le
raisonnement déductif. — L. Couturat : De l'abus de l'intuition dans l'en-
seignement mathématique.
Zeitschrift fiir mathematischen u. naturw. Unterricht. Band 47, n»** 1 à
8. — \\ . Brlnner : Die Versuche mit der Atwoodschen Fallmaschine zum
Xachweis der Erddrehung. — B. Kerst : Uber Polyeder, deren Xetze durch
konvexe Polygone gebildrt werden. — E. Haentzchel : Eine artilleristische
Aufgabe. — Pyrkosch : Die mathematischen Relormbestrebungen. — \V. B.
Hoffmann : Venus 1916. — Max Brùes : .Mittelpunktswinkel, Umfangswinkel,
Sehne und Kreisviereck in allgemeinster Behandlung. — Léman : Uber
halbregulare Korper. — H. Weinreich : Artilleristische Problème im Schul-
unterricht- — F. Bre.mek : Uber physikalische Schùlerùbungen uud deren
Yerwcrlung im Unterricht. — Karl Rosenberg: Gedanken und Erfahrungen
zur praktischcn Ausbildung der Lehraratskandidalen iùr Physik. — K. Rie-
der : Zui- Einfûhrung des Logarilhmus im Kleiiischen Sinne. — VV. Brun-
NKR : Ein Beilrag zur Erkliirung der Mondphasen. — Oskar Lesser : Zur
Behandlung der Kegeischnitte. — Oskar Herrmann : Einige Gruppen von
geometrischen Aufgaben, die aul unbestimmte Ausdrûcke fùhren. — P.
Riesling : Uber die Kurve der Schattenenden des Gnomons, — Georg Wolef :
Linearzeichenunterricht und Kunsterziehung. — Emil Zeissig : Bildung und
Bedeutung geometrischer Ausdrûcke. — J. Ruska : Zur Geschichte der
Schachbrettaulgabe. — P. Bràuer : Uber quantitative Schiileriibungen. —
W. Hillers : Schulversuche iiber Mineralverwitteruugen durch COj. —
\Vilhelm Lorey : Die Herrschaft iiber die Zahl. — H. \N'oi.ff : Wie weit
sollen die Lehramtskandidaten der Mathematik bei ihrem Studium die Geo-
diisie beriicksichtigen ? — E. Bottcher : Dreiflachkorpei- — Dieieckskorper.
— Id. : Aufsteigende Polyederliste. — E. Petzold : Dor Physikunlerricht
an technischen Mitteischulen. — VVilhelm Hillers : Einige Schauversuche
im Unterricht iiber die Slabililat eiiies schwimmenden Wûrfels. — K. Qlen-
SEN : Konstruktion der komplexen VVurzeIn von Gleichungcn zweiten und
dritten Grades. — N. Genmmatas : .Methodische Bemerkungen zur ebenen
Trigonométrie. — v. Sanden ; Yoklorcnrcchnung und analytische Géomé-
trie. — L. Bloch : Graphische Darstcliung der NN'irkungsweise vou Linsen
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 125
und optischen Inslrumenten. — Kleiue Milteilungen. — Aufgaben. — Re-
pertorium. — Berichte. — Bûcheibesprechungeu.
Proceedings of the London Mathematical Society. Séries 2. Vol. 15. Part.,
1-6. — G. H. Hardv : On Diiiciilet's Diviser Problem. — \V. Blrnside :
Ou Periodic Irralional Waves at ihe Surface of Deep Water. — J. C. Fields :
Proof of ihe Complementary Theorem. — \V. H. You.ng : On Intégrais and
Dérivâtes with respect to a Functioii. — G. R. Goldsbrough : ïlie Effect on
the Tides of Variation in the Depth of the Sea. — G. H. Hardy : The Se-
cond Theorem of Consistency for Summabie Séries. — F. B. Pidduck : The
Kinetic Theory of the Motion of Ions in Gases. — M. Kuniyeda : A Theorem
ou Séries of Orthogonal Functions. — H. Jeffreys : On the Vibrations of a
Spécial Type of Dissipative System. — T. L. Wren : Some Applications of
the Two-three Biralional Space Transformation. — J. Hodgkinson : The
Conformai Représentation of the Various Triangles bounded by the Arcs of
three Intersecting Circles. — J. Larmor : The Transition from Vapour to
Liquid when the Range of the Molecular Attraction is Sensible. — G. H.
Hardy: The Average Order of the Arithmetical Funclious P (.r) and A(j").
— T. W. Chavndy and A. E. Joi.liffe : The Lniform Convergence of a cer-
tain Glass of TrigononieUical Séries. — E. B. Stouffer : On Seminvariants
of Liuear Homogeueous DilTerential Equations. — G. N. Watson : A Pro-
blem of Analysis Situs. — C. R. Dînes : Functions of Positive Type and
Related Topics in General Analysis. — H. F. Baker : Note on Mr. W^ren's
Paper on « Some Applications of the Two-Three Biralional Space Trans-
formation ». — H. ^^'. TuR.NBULL : Some Singularilies of Surfaces and Their
Differential Geomeiry. — W. P. Milne : The Construction of Co-Apolar
Triads on a Cubic Curve. — Major P. A. Macmahon : Two Applications of
General Theorem in Combinatory Analysis. — S. Chapman : On the Unifor-
mity of Gascons Density, according to the Kinetic Theory. — S. Pollard :
On the déduction of criteria for the convergence of Fourier's séries from
Fejer's Theorem concerning their Summability. — E. K. Wakeford : Mi-
quel's Theorem and the Double Si.\. — J. IIodgkinson : The Xodal Points
of a Plane Sextic. — W. H. Young : Note on Functions of Upper and Lower
Type. — Grâce Chisholm Young : On the Derivatives of a Function. — Hilda
P. Hldso.n : The Cremona Transformations of a certain Plane Sextic. —
Bro.mwich : Normal Coordinates in dynamicai Systems. — Tables du Tome 15.
Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo. Tome XLI. — A. Ver-
GEKio : SuUe ecjuazioni integrali del tipo Fredholm. — G. H. Hardy and
{J. E.) LiTTLEwoon : Theorems concerning the Summability of Séries by
Borel's exponential Melhod. — V. Strazzeri : Sulla liuea dei puuti parabo-
lici di una superficie. — O. Chisim : Sui fasci di cubiche a modulo costante,
— L. Pf EiSENiiART : Surfaces generated by ihe Moliou of an invariabbe
Curve whose Points describe straight Lines. — L. Galvi.m : SuUe funzioni
convesse di una o due variabili defitiite in un aggregalo qualunque. — (î.
FuBiM : Applicabilità projetliva di due superficie. — E. Daniele : Sulla de-
foi"mazione di una trave appogiata orizzontalmenle. soggeta ad un carico
mobile concentralo. — G. Marletta : Délie superficie algebriche, dordine
6, o 7, con un fascio di cubiche ellitiche. — W. Sierpinski . Sur une série
potentielle qui, étant convergente en tout point de son cercle de conver-
gence, représente sur ce cercle une fonction discontinue. — E. P. Cantelli :
126 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
La tendenza ad un limite nel senso del calcolo délie probabilità. — I. Pri-
WALOFF : Sur la dérivation des séries de Fourier. — A. Sig.nokim : Sul-
l'inizio delT efflusso dei liquidi. — A. L. iS'ELSON : Plane Nets with equal
Invariants. — G. Scorza : Intorno alla teoria générale délie noatrici di Rie-
mann e ad alcune sue applicazioni.
Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie derWissenschaften inWien.
— Band 12i. — C. Blrsti.n . Die Spaltung des Kontinuuins in /. , iiberall
dichte Mengen. — E. Dolezal ; Das Rùckwartseinschneiden auf der Sphare,
gelôst auf photogrammetrischeu ^^ ege II. — Id. : Das Pantograph-Plani-
meter. — W. Gkoss : Zur Poisson'schen Suminierung. — G. Kowalewski :
Neuer Existenzbeweis fur implizite Funktionen. — Id. : Bunteste Reihen
und Ringe von Elementgruppen. Ein neues Problem der Kombinatorik. —
E, Landau : Ueber eine Aufgabe aus der Théorie der quadratischen Formen.
— Id. : Neue Untersuchen ûber die Pfeiffer sche Méthode zur Abschâtzung
von Gitterpunktanzalilen. — A. Lechner : Ueber die Richtkraft eines rotier-
enden, gefiihrteu Kreisels. — Id. : Zur Mechanik der Zykeln. — R. Weitzen-
BocK : Ueber Bewegungsinvarianten. VIII.
Zeitschrift fur das Realschulwesen, Wien. — XLI Jahrgang. — W.
Peïerle : E^nfache Beispiele von Regelflachen 3. Ordnung und von einigen
ebenen Schnitten dorselben. — A. Lanner : Veranschaulichung der unendlich
ausgedehnten Ebene im Bereich eines gegeben Kreises. — A. Pleskot :
Ueber eine Art der Erzeugung der Kegelschnitte durch Kreisbiischel. —
O. Bachrach : Neuer geonietrischer Beweis zweier Siitze ùber die ebenen
Schuitte der bifokalen Rotalionsflachen II. Gr. — K. VVolletz : Einiges
ùber die Bewegung der Korper im lufterfùllten Raume. — F. Schicht : Dé-
finition und Berechnung der raechanischen Arbeit. — G. Bozicevic : Eine
neue Konstruktion der Kegelschnitte. — Manque le i\° 2, non parvenu à la
rédaction).
Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris, 2n>e semestre 1916
(suite). — l'i novembre. — C. Guichard : Sur les systèmes triple-orthogo-
naux, tels qu'un système de courbes de Lamé soit formé de lignes sphéri-
ques, le lieu des centres des sphères qui les contienne étant une sphère
ou un paraboloïde de révolution. — L. Hart.man.n : Variation systématique
de la valeur de la force vive dans le choc élastique des corps. — E. Belot ;
Précisions nouvelles sur la loi exponentielle des distances des planètes et
satellites. — 20 nov. — E. Borel : Sur l'approximation des nombres incom-
mensurables par les nombres rationnels. — E. Kogbetliantz : Sur les séries
de fonctions ultrasphériques. — - G. Koemgs : Sur les propriétés du second
ordre des mouvements plans à deux paramètres. — H. Vérone : Sur une
méthode de calcul des perturbations d'un mouvement connu. — G. Julia :
Sur quelques propriétés du groupe fuchsien formé des substitutions modu-
laires qui n'allèrent pas une forme d'Hermite indélinie. — L. Roy : Le pro-
blème du mur en électrodyuamique. — 'Jl nov. — C. Glichard : Sur les
réseaux K d une quadrique de révolution. — E. Picard ; Sur les intégrales
de différentielles totales relatives aux surfaces algébriques régulières. —
G. KoENiGs : Sur la forme géométrique générale des propriétés du second
ordre des mouvements plans à deux paramètres. — M. Mesnager : Formule
de la plaque mince encastrée sur un contour rectangulaire plan. — 4 décem.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 127
bre. — W. SiEKPiNSKi : Sur le rôle de l'axiome de Zeimelo dans l'analyse
moderne. — Gaston Julia : Snr les formes de Diiiclilet et sur les substitu-
tions loxodromiques du groupe de Picard. — M. Brillouin : Solution fon-
damentale (sources) dans un liquide pesant à surface libre. — Baticle : Sur
le calcul des voûtes épaisses soumises à une pression uniforme. — P. Gl.
.MiKHAiLENKO : Sur une nouvelle figure d'équilibre d'une masse fluide en
rotation. — Il déc. — E. Aries : Sur la détermination de 1 énergie libre par
l'équation d état de Clausius. — 26 déc. — S. Ma.ngeot : Sur une construc-
tion de la sphère osculalrice et du rayon de torsion en un point de la courbe
d'intersection de deux surfaces données. — W. H. Young : Sur les conditions
de convergence des séries de Fourier. — Baticle : Sur l'application de la
théorie des équations intégrales à certains calculs relatifs à la stabilité des
constructions (problème à une dimension). — De Sparre : Au sujet des coups
de béliers dans une conduite forcée, formée de deux sections de diamètres
différents. — E. Akies : Sur une forme de la fonction de la température dans
1 équation d'état de Clausius.
/«'■ semestre 1917. — 6 janvier. — M. Petkovitch : Limite d'extensibilité
d'une courbe d'allure variable. — Maur. Ha.mi : Sur la valeur approchée
d une intégrale définie. — W. H. Yol.ng ; Sur une nouvelle suite de condi-
tions pour la convergence des séries de Fourier. — S. Souslin : Sur une
définition des ensembles mesurables B sans nombre transfinis. — M. Lusin :
Sur la classification de M. Baire. — L. Hartma.nn : Variation systématique
de la valeur de la force vive dans le choc élastique. — P Appeî.l : Sur une
extension des équations de la théorie des tourbillons et des équations de
Weber. — de Sparre : Calcul du coup de bélier dans une conduite forcée
formée de deux sections de diamètres différents. — E. Esclangon : Sur la
réflexion et la réfraction d'ondes isolées à la surface de séparation de deux
fluides en repos ou en mouvement. — 15 janv.. — A. Khintchixe : Sur la
dérivation asymptotique. — Q2 janv. — Bertrand Gambier : Sur l'identité de
Bézout. — Michel Petrovitch : Valeur de Faction le long de diverses trajec-
toires. — Mes.nager : Formule en série simple de la plaque uniformément
chargée, encastrée sur un contour rectangulaire plan. — E. Escla.ngo.n : Sur
la réflexion totale d ondes isolées à la surface de séparation de deux fluides
en mouvement ou en repos. — Maur. Salgek : Sur l'énergie possédée par
la terre du fait de sa rotation sur elle-même. — 5 février. — R. Garniek :
Sur les singularités irrégulières des équations différentielles linéaires. —
W. H. You.NG : Sur la théorie de la convergence des séries de P'ourier. —
E. Delassus : Sur la notion générale de mouvement pour les systèmes holo-
nomes et non holonomes. — E. Jouguet : Sur la stabilité séculaire. —
H. ViLLAT : Sur un calcul de résistance dans un courant fluide limité. —
26 fév. — Gaston Juma : Sur les formes binaires à coefficients et indéter-
minées complexes, de degré quelconque. — ô mars. — G. Giraud : Sur les
fonctions hyperfuchsiennes et sur les systèmes d'équations aux différen-
tielles totales. — E. Cotton- : Nombre caractéristique et rayon de conver-
gence. — 12 mars. — R. de .Mo.ntesscs de Ballore : Sur les courbes gauches
algébriques. — 19 mars. — E. Lebon : Sur une nouvelle table de diviseurs
des nombres. — G. Julia : Sur la réduction des formes binaires d'un degré
quelconque à coefficients et à indéterminées réels ou complexes. — .M. Ha.my :
Valeurs approchées de quelques intégiales indéfinies. — G. Girald : Sur
les fonctions hyperfuchsiennes. — A. Buhl : Sur les sommes abéliennes de
volumes coniques. Cas des cyclides. — L. Hart.man.n : Variation systéma-
128 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
tique de la valeur force vive dans le choc élastique des corps. — 25 mars.
— E. BoMPiANi : Les hypersurfaces déformables dans un espace euclidien
réel à ii O 3) dimensions. — E. Kogbf.lliantz : Sur la sommation des séries
ultrasphériques.
2, Livres nouveaux :
M. BôcHER. — Leçons sur les méthodes de Sturm dans la théorie des
équations dilFérentielles linéiiires et leurs développements modernes, pro-
fessées à la Sorbonne en 1913-14, recueillies et rédigées par G. Jvlia (Col-
lection Borel). — 1 vol. gr. in-S", 118 p., 5 fr. : Gauthier-Villars & C'^, Paris.
E. Désortiaux. — La réforme rationnelle de l'heure. — Son importance
au point de vue économique et social. — 1 brocli. p. in-S», 14 p. : Gauthier-
Villars & C'«, Paris.
Aug. Fôi-PL. — Vorlesungen ûber technische Mechanik, in sechs Banden,
Erster Baud : Einfùhrung in die Mechanik, 5'<^ Auflage. — 1 vol. in-S», xvi-
431 p., relié, 10 M. ; B. G. Teubnei-, Leipzig.
Rud. FuETEK. — Synthetische Zahlentheorie. — 1 vol. in-S», vm-271 p.,
relié; G. J. Gôschen, Leipzig.
M. Gross.mann. — Elemente der darstellenden Géométrie (Teubners Leii-
faden fur den mathem. u. techn. Hochschulunterrichl). — 1 vol. p. in-8o,
84 p., 2 M.; B. G. Teubner, Leipzig.
Rud. Meh.mke. — Leitfaden zum grapbischen Rechnen |Sammlung ma-
them.-physik. Lehrbûcher, herausg. von E. Jahuke). — l vol. relié, 152 p.,
5 M. 40; B. G. Teubner, Leipzig.
R. de MoNTEssus de Ballore. — Leçons sur les fonctions elliptiques en
vue de leurs applications. Cours libre professé à la Faculté des Sciences de
Paris. — 1 vol. gr. in-S", x-268 p., 12 fr. : Gauthier-Villars & C'^. Paris.
A. Pringshei.m. — Vorlesungen ûber Zahlen- u. Funktionenlehre. Erster
Band, zweite Abteilung : Unendliclie Reiheu mit reellen Gliedern. — 1 vol.
gr. in-8o, 222 p., 10 M. 80: B. G. Teubner, Leipzig.
J. Rey Pastor. — Introducciôn a la Matemàtica superior. Estado actual.
Métodos y Problemas iManuales Coroua). — 1 vol. in-16, cart., 202 p ,
3 P. 50; Biblioleca Corona, Madrid.
J. Rey Pasïor. — Fundamentos de la Geometrîa Proyectiva superior. —
1 vol. gr. in-8o, xxn-444 p. ; Madrid.
L. Sel.me. — Principe de Carnot contre Formule empirique de Clausius.
Essai sur la Thermodynamique. — 1 vol. p. in-8o, 150 p.. 4 fr. 50; Uunod
6 Pinad, Paris.
Annuaire pour l'An 1917 publié par le Bureau des Longitudes, avec No-
tices scieniKique.s. — 1 vol. in-16 de près de 700 p. avec 11 fig., 5 cartes et
2 portraits: 2 fr. : Ganlliioi'- Villars & C'e, Paris.
Berichte u. Mitteilungen, veranlasst durch die internationale inalhema-
tische L'nterrichtskommission, herausg. von W. Liktz.ma.nn'. Erste Folge,
XII : A. GuTZMER, Die Tatigkeit des dcutschen Uuterausschusses. — 1 fasc.
gr. in-8'J, 31 p., 1 M.: B. G. Teubnei-, Leipzig.
Poradnik dla SamoukÔW, Wskazôwki Metodyczne dia Studjujacych Pos-
zczegôlne Nanki. i Guide pour les autodidactes, vol. I, Mathématiques, ré-
digé par SiEKPiNSKi, Zare.mba et de nombreux collaborateurs.) — 1 vol. gr.
in-8o, xL-620 p., 2 R. 40 ; Michalski & Hefflich, Varsovie.
SUR
QUELQUES REPRÉSENTATIONS ARITHMÉTIQUES
DES FONCTIONS ANALYTIQUES
A. KiENAST (Kùsnacht-Zurich).
D'après Weierstrass la fonction analytique est définie par
la série
P(,r|ai = 'S i-F'''''(rt)|.r — fl)'^ (1)
et par son prolongement analytique. La fonction est parfai-
tement déterminée par la suite infinie de quantités
F(«) .
F [a]
F' l«) ,
si elle est choisie telle que la limite supérieure des valeurs
limites des modules
n/^
,(H-I
soit un nombre fini, par exemple — . On désigne en général
par F(,r) la fonction qui, dans sa totalité, est définie par les
éléments (2).
Si K est un continu formé du ne seule pièce qui ne se
recouvre nulle part elle-même, renfermant le point a, et tel
que la branche de la fonction F(.r), formée par P{.v\a) et son
prolongement analvtique à l'intérieur de K, reste uniforme
et régulière, M. Mittag-Lefi-leh désigne cette branche par
L'Ensi-ifjnenient mathéin., 19'^^ année; 1017. •'
130 A. K/ENAS/'
¥K{x). En désignant le cercle de convergence de la série (1)
par C, l'expression
donne la représentation analytique de FC{.c). Cette expres-
sion est composée des éléments (2) et des nombres ration-
1 .
nels — 7 indépendants du choix des dits éléments.
[A I •
Le proI)lènie dont je vais m'occuper consiste à construire
des expressions arithmétif|ues formées au moyen des cons-
tantes (2) valables dans une étoile de convergence K de
centre a et circonscrite au cercle C. MM. Mittag-Leffler et
BoREL en ont publié des solutions des plus importantes,
M. Mittag-Leiïler demandant une représentation valable et
gardant sa forme dans tout le domaine de la branc^he uni-
forme d'une fonction monogène.
Laissant de coté de telles conditions supplémentaires, les
considérations suivantes contiennent la démonstration dans
le cas le plus spécial^ d'une méthode qui permet d'obtenir
une infinité de formules à l'aide desquelles on peut trans-
former une expression limite- dans une autre. Le reste de
la note sera consacré aux applications.
L'intégrale générale de l'équation différentielle linéaire
.1- -rz — -^'P <^)J' = ■*"*? (x) , (3)
.r«<p(.r) = ]2 D,„-t-"'+'' >
* La démonstration pour tous les cas aujourd'hui accessibles est développée dans un
mémoire : " L"eber einc Integralformel und die Elgenschaften der darin vorkomntenden
Kunktionen «, Vierteljahrsschrift der natitrforschenden Cesellschaft in Ziirich, 61. Jahrgang
191(1, drilles und viertes Helt.
* G. Mittao-Li:fki.i:h, Sur la représentation, etc., Acta Math., t. 24, p. 184, la note.
FONCTIONS ANALYTIQUES 131
OÙ p{x) et (p(.r) sont supposés des séries de Taylor à rayon
de convergence non nul. se compose dune intégrale parli-
culière V(j;) de (3) et de l'intégrale générale
X
r,(x) = e" =z^E[k)x'' (4)
de l'équation sans second membre
x>^U) — xp[.r)y\{x] := 0 , (5)
c'est-à-dire
y[x) =y,[x] + V(x) .
On peut arriver à la représentation d'une intégrale parti-
culière de deux manières.
La ditTérentiation de (3) donne
y" — p[x)y' — p'[x)y = x^~- [x . ç' {x) + (a — l)?(.r|] = x^~'- . Çj (a:) ,
d'où
x'-. çlx) v" — [xp{x\z{x\ 4- 5j(.r)]j">' — x[xp'{x)z{x) — p(x)o^{x)]y = 0 . (6)
L'équation déterminante de cette équation difïerentielle
ç^OiYly— •) — ?, (0)T = T-rtO)[Y — 1 — (« — 1>] = 0
possède comme racine 0 et a. Par conséquent (6) admet un
système fondamental d'intégrales r, 2o dont on connaît la
forme analytique dans le voisinage de x = 0.
Chaque intégrale de (3) doit être intégrale de (6); mais la
réciproque n'est pas vraie. Donc il est toujours possible de
déterminer les constantes D telles qu'on ait
v,(x| = D, 3,(x) + DjSjU-) , (7)
\ix)=zD[z,{x)-\-J)[z,ix) . (8)
Il faut distinguer l/'ois cas:
Premier cas: Supposons que « ne soit pas un entier. Le
système fondamental de (f)) est de la lorme
H=0 n=ii
132 ^ KIENAST
De Téquation (7) résulte à cause des expressions pour
3/,, Sj, 2-2 valables dans le voisinage de .r = 0
D, = 0 et r, (.r) = D, z, (x) .
Par suite l'équation (8) s'é(M*it
d;
V(.r) = yr-y.ir) -f- T)^z^{x) ,
mais si V est intégrale particulière de (3)
en est une autre. Donc on est conduit au
Théorème : L'équation difTérentielle (3] admet une inté-
grale complètement déterminée par la propriété d'être, dans
le voisinage de .r ^= 0, développable en la série conver-
gente
V(,r) = 2^"'^""^^ • \^^ ■
Inversement :
Théorème : Si la fonction y est donnée par la série con-
vergente
l'expression (3)
P(r) ^ ^-j 3cp{.r)y
est égale à la série convergente
2 '^„ •»■'""'■* ' I>o ^ 0 .
Second cas : Soit a un entier positif", l'n système fonda-
mental pour (6) est
=■ = 2 ^"•'■""^°' • -.! = ;â ^'n + ^n log.v].r" .
FO.\C 11 O NS A NA L Y I/O UE S 133
et, certaines ronditions étant remplies, la seconde intégrale
^2 ne contient pas de logarithme.
Si dans le développement de z.-. le terme logarithmique ne
manquait pas, on concluerait de l'équation (7; D, = 0, et
puisque l'égalité entre les deux membres restant est impos-
sible, le développement de ;., ne renferme pas de logarithme
z,{x)= ^C„x"
n=0
Par suite l'équation (8)
vui = d;. ^ A„x''+» 4- rv ^ C„.r"
/i=0 n=0
conduit au
Théorème : L'équation différentielle (3) admet une inté-
grale complètement déterminée par la propriété d'être, dans
le voisinage de .r = 0, développable en la série convergente
\\x) — ]2 B^..r*" ; B^ 9^ 0 ,
et inversement.
Maintenant l'équation (7) pour la valeur .v = 0 montre que
le coefficient de z.2 ne peut pas disparaître. Introduisant
1 D,
^2 ^2
dans (8) on aura
Dt d[ D, — D, D't
V,a-, = -v.(.r, + -^^^^ z,(x),
et l'on est amené au même théorème trouvé dans le premier
cas. Cette substitution est seulement impossible si (8) ne
renferme pas z.,: mais dans ce cas (8 prouve le théorème.
Troisième cas: Supposons a nul ou entier négatif. Le sys-
tème fondamental de (6) est
--. = i A,.x" , ., = 2 t^« + C„ logx]x" ,
n=0 71=0
et de (8) on tire le
Theorfi.mk : L'é(juation différentielle (3) admet une inté-
134 A. KIENAST
grale représentée par la série convergente
Les considérations faites se rapportent an cas le plus spé-
cial du problème suivant : Déterminer le développement en
série d'une intégrale particulière de ré(|uation différentielle
n m
oc
PM) — 2 '\k'*^'^ '
valable dans le voisinage du point singulier j- = 0 pour
lequel les inlégrales de P(i/) z= 0 sont toutes régulières. On
trouvera les résultats pour le cas général dans le mémoire
cité plus haut.
De la même manière j'arrive dans ce mémoire à l'expres-
sion en série représentant asymptotiquement une intégrale
particulière de l'équation différentielle
j=o L -^ J
p.{x) = rt. + -■ + -^ + ... ; a^O.
'■XX- "
quand .r grandit indéfiniment en étant positif.
II
On connaît plusieurs moyens pour former une intégrale
définie représentant une solution particulière de (3). A ce
but conduisent la méthode de la variation des constantes et
un théorème de Cauchv, voir Comptes Rendus, T. Il, p. 2
(1840). Soit
/
VVI.r , t)dt
FONCTIOIVS A NA I. YTIQ UES
135
celte intégrale définie cherchée, il doit être possible de déter-
miner la constante C telle (|ue ré(juation subsiste
Cii(x) + \{x) = fwix , l\dt
Or dans le cas présent il est plus simple de la tirer des écpia-
tions
xy' — xp(x)y = a* .^[x] ,
xy — xp(x)y^ n: 0 ,
qui donnent
•^D'i y' — ?' •?'[] = •*"* -Ti • ?(-^t
ou
\{x)
?\{^)
Vyl _ x^-K<f{x]
0^0 ~ '' Ji'
r)
dx
(9)
car on a
y{x)
)\ (^)
Cr,(x) + \{x)
Ji(^)
V(x) k
Ji \^)Ua
C'est la formule principale et, comme récpiation différen-
tielle (3y joue un rôle Ibndamental, je l'appelle équation dif-
férentielle de liaison.
Dans le mémoire plusieurs lois cité je fais la démonstra-
tion d'une formule analogue pour le cas général d'une équa-
tion différentielle de liaison de n''""' ordre.
Connaissant la forme analytique des fonctions V, ?/, , ip il
s'ensuit :
Théorème : Les deux membres de (9) convergent pour
limXo = 0, si R(a) > 0, R(a) désignant la partie réelle de la
quantité a.
136 A. KIENAST
III
Les applications de (9) qui suivent résultent de l'introduc-
tion d'un paramètre. Je commeni^e par le cas le plus simple :
/ — ay — .r*~'.e(j-) , (10)
X
Ici V(.r) est représenté par la série
si a n'est ni nul ni entier négatif, et si en outre R'a) > 0,
on a
X
e-"^.\(x\ =fe~"".t''-^.f(t}dt . (12)
0
La condition de convergence étant remplie pour a = l,
on obtient pour
11=0
la formule
X
e-"^.V(^-) - Y(/))=y*e-"'.?(/|rf< . (13)
0
La relation entre V(.r) et œ(.r) se calcule en employant
dans (10) :
ce qui donne :
x*-'.«p(.r) = ;V I)„.,."+=' = X [,,/ + alA„ - oA^^_^].r"+^-' .
n=0 n= I
OU
D„= («+ a)A„-rtA„_, .
FONCTION S A NA I. Y T I Q UE S
137
Pour introduire le paramètre mentionné je pose main-
tenant
ce (jiii entraîne que les r/,,^ et c doivent être choisis confor-
mément à la coiulitioii que la série N D,i.i;" soit convergente.
En faisant usage du tableau suivant :
a ■.
X =
0
1
2
3
« = 0
«00
«01
«02
•
1
0
««01
««02
«4-1
*
2
0
0
«'«02
.
la
+
l)(a + 2)
3
*
*
*
*
on trouve
Ao = S «c
.1
X=i.
A.. =
— y,«ox^ '
" (a + lHa + 2) ... (a+ n) ^^^
D„ = a . A^ ,
D_ =
" la + l)ia -I- 2) ... (a -}- « — 1) •
et la formule (12; devient
e-"-^ .\a..
"=it ' ' ' LA=n J
\X=o / (I
0 ( "=" )
(14)
138 A. KIENAST
Elle est valable pour tontes les valeurs des f/o„ et z telle que
E'^«'" = «Sv='^--S
«„„(azx)
(a + l||a + 2) ... la + n)
(15)
soit par rapport à .r une série convergente. Par suite 2 ^oX^^"
est nécessairement une série à rayon de convergence non
nul et z une valeur pour laquelle elle converge. Donc
-Cl «o„(-^)" ...
Zjr^i — I ^^v ^st une série touiours convergente. Pourtant
je distingue deux cas :
Premier cas. — Soit 2^oà^'' *'iî^ série à rayon de con-
X=o
vergence non nul et z une valeur fixe pour laquelle elle con-
verge. A chaque quantité positive t si petite qu'on veut, il
est possible de déterminer l'indice v tel qu'on a pour « > v
X=/i
<s
Il est facile d'obtenir la formule
' Zjr(a + rt + 1|- I^la) ;/ 1^1 _,_ J_Y-«
axj
(-1)"
« a— 1 oo
(«•r)"
par exemple en calculant (12) pour cft.r) = 1. Donc le pre-
mier membre de (14) peut s'écrire
' Zjr(a + « + l) .2j"oK
' ,à,n« + «4-i)+ r(a) ./ u_^±y-
= L
F OyC TIO iV .s A N A F. Y T I Q U E S 139
Cette forme conduit aisément à la valeur limite :
llm L
L'équation (14) est valable pour chaque valeur r. . pour
ac
lac|uelle 2^'t'X~'" est convergente et pour cha(|ue valeur .r
qui n'est pas point singulier de l'équation diflerentielle (10),
c'est-à dire pour chaque valeur finie x, x = x étant le seul
point singulier. Donc, le point x ^ ce étant atteint tel que
R(«.r) >> 0, on conclut de
1- r -at a) ^ "(iniazl)' ( , ,
le Théorî-ime : L'éçralité
2".>='-=/>'V''°|£i-,°+°;+iih''''^ K,„>o ,16,
subsiste pour cliaque valeur z pour la(|uelle ^^o/^' ^^^^
>=t»
convery-ente. L'inlégrale définie dans le second membre
converge au moins pour les mêmes valeurs de z.
Dans son mémoire « Sur la représentation analytique d'une
branche uniforme d'une fonction monogène », Acta Math.,
T. 29, M. G. Mittag-Lefller a démontré trois théorèmes (A,
B, C du § 1) se rapportant à des intégrales de la forme de
l'intégrale définie dans (16). Il est facile d'étendre en suivant
le même ordre d'idée les autres résultats des §§ 1 et 4 du
mémoire de M. Mittag-Lefller à cette nouvelle intégrale. On
est ainsi conduit au
140 A. KIENAST
Théorème : L'intégrale
0 ■ '
possède par rapport à z une étoile de convergence B'.
L'égalité
a lien partout à 1 intérieur de B^' .
Cette étoile de convergence que M. Mittag-Lefïler, dans le
Tome 29 des Acta Math., désigne par B*^'' est identique au
polygone de sommabilité de M. E. Borel.
Par le même procédé on obtient pour a = 1 les formules
(14) et (16) en partant de (13). Une intégration par parties
conduit alors à la formule (16) dans laquelle on a fait « == 0.
C'est la formule célèbre de Laplace-Abel-Borel.
Second cas. — Soit 2 f^o\~\ ^ine série qui représente une
fonction f[z) asymptotiquement. C'est une série divergente
pour chaque valeur finie z. Les considérations faites dans le
premier cas seront en défaut, mais c'est M. Borel qui a
remarqué que l'intégrale Laplace-Abel peut pourtant être
convergente. M. Borel ^ introduit par définition la valeur de
cette intégrale définie comme somme de la série divergente.
Et M. G. H. Hardy ^ a formulé à cet égard son « principle » :
« If tvvo limiting processes performed in a definite order on
a l'unction of two variables lead to a definite value X, but
when performed in reverse order lead to a meaningless
expression Y, we may agrée to interpret Y as meaning X. »
Il est curieux* que personne ne semble avoir remarqué la
possibilité d'une démonstration exacte. Dans le cas présent
il n'est pas nécessaire d'avoir recours à une nouvelle défi-
nition ou à un nouveau principe. Mais les séries conver-
• V'oir p. ex. ses Leçons sur tes séries divergentes, GHiithier-Villars, 1901.
'■' Trans. Camhr. Phil. Soc, 19, p. ^97, I90'i.
2 Compare/ la critique sévère de M. G. MiTi ac-Lkkklkh, <i Sur la représentation arith-
métique des fonctions analytiques générales d'une variable complexe », Congrès intern. des
mathématiciens, Rome, 1908, Alti, 1, et Bull. Americ. Math. Soc, sér. 2. vol. XIV (1908).
F ONCTIO iV 5 A \ ALYTIQL'E S
VA
gentes et les séries asymplotiqiies dans le sens de Poincaré
sont jusqu'à ("e jour les seules qui ont un sens arithmétique
défini. La supposition l'aile signifie, d'après la définition
introduite par Poincaré : il subsiste pour chaque entier m
l'équation
1
) =0 ;*
= 0
Donc on écrit l'équalion (14) de la manière suivante :
.m —ax t s^
„=„ ri' + n + i)
/— ' ■ Il
fi--
ria) .
fe-''' . /"-' dt + fe-"' . l"
», "On'
.«+1
- r(a + « + l)
dt
ce qui est une équation exacte. En passant à la limite a'^ + x ,
on trouve pour R'a >> 0 et pour chaque valeur finie de z,
excepté z = 0,
0 =z — z'
fi-
ni j -|
f[z] + fe-"'(atf
at
-oï^<« + « + l'
d{at) ( .
Or il subsiste pour chaque entier ;;? réf(uation
lim z"')f^z) — fe-'"{ot)'^
V
at
d{at)( = 0
et c'est l'expression en Ibrinule du ("ait (jue l'intégrale
(17)
K = fo~^'\at\'^
at
„^„I^(a+;i +1)
d\at]
(18)
142 A. KIENAST
représente asymptotiqnement la fonction f{z) de même que
^ 1
la série "^ ^<fo>-^ de laquelle on est parti.
Mais il est possible ((ue oelte intégrale K converge et
représente une fonction analytique ls.[Zj dans le sens ordi-
naire. Donc on conclut
f(z) = Kici + E ,
oîi E est une fonction représentée asymptotiquement par un
développement identiquement nul. Et parce que dans les
calculs faits on n'a pas introduit des parties étrangères à /'(s),
léqnation
/■(:) = Kui (19)
sera exacte dans un grand nombre de cas.
La fonction f\z) est représentée asymploliquenient par la
^1 ' . .
série 2 ^oi ^ lorsciue r. = /".e'^ croit indéfiniment suivant
un ravon déterminé. Pour les séries asymptoliques dont on
fait usage dans la théorie des équations différentielles, une
telle égalité asyniptolique
=^ 1
f[z.) ^2 «0^3
/• tendant vers lintini, est unique pour tous les arguments ^|*
compris dans un certain angle
Donc l'équation ;^17) aura lieu dans le même angle.
La série sous le signe d'intégration
"n\T /at\
^ 1-. V^-^-— =^(— ) (20)
est convergente ou représente une fonction i,'(-r ) asympto-
tiquement.
Je sup|)Ose, i'aisant _- =. n z= p . e , (|ue la série
FONC TIONS A y A L YTIQ LE S 143
soit convergente et que la ibiiction g[u) rjirelle représente
soit holomorphe dans l'angle
0 < p ^ X , (N nombre posilif arbitiii ire meut grand)
?, < r < ?..
Ainsi a ^=- :c est, pour !p, < 9 < 9., le seul point singulier
possible.
En outre, je suppose que, u = :c étant singulier, g{u) soit
tel que Tintégrale (18; converge pour
ri *C sru'u <^ On ,
OU, t ayant Targunienl 0,
ri < ai-g a — arg r. < Çj .
arg« — =., < arg r < arg « — ?, .
Il résulte que l'intégrale (18 converge si z =^ r . e''^ est
une valeur quelconcpie clans l'angle
a i-g a — o., <^ i <^ a rg rt — s, ,
c < /• < X {|uel(|ue petit (|ue soit le nombre [lositit e. Dans
cet angle l'intégrale (18) représente une fonction analyli(|ue
holomorphe.
Dans le cas le plus simple et très important g{u) est l'onc-
tion rationnelle, holomorphe pour « = x . Sous cette condi-
tion rintégrale (18 est (convergente dans tout le plan de la
variable z sauf peut-être sur quelques rayons limitant un
nombre fini d'angles. Les fonctions qu'elle représente, holo-
morphes pour tout point z intérieur à ces diflérents angles
sont en général des fonctions analytiques diflerentes.
L'exemple suivant montre le grand avantage que présen-
tent les formules Ui et (19;.
On sait par la méthode Poincaré-Horn, (jue l'écpiation
diflerentielle
x'-y -j- xj' + {X- — n-jY = 0
admet un système fondamental qui, pour toutes les valeurs
144
A. MENA S T
finies de n réelles ou complexes, est représenté asymptoti-
quement par les séries
r(x + . + i)r(>.-„ + l) j
V..r|,,^('„ + Mr(_ „ + l)l-|;. + 1, <2.>|'
y.,(.r) =
r(). + . + i)r(>.-. + |) ,
V--x^or(„ + l)r(-« + |)r,>. + i. (-2-)^ '
lorsque /• = |.r| augmente indéfiniment, si
pour la fonction r^i-r) : — - -\- o <^ arg .r < 2- — o ,
» » 12 '-^l • + ^ *C ai'g-*' <C •^~ — ^ .
le nombre positif $ étant aussi petit qu'on le veut.
Je pose rt = 1, a = n — ô^ ^l à cause de la formule
r X-n +
/=o r(-« + -)r(À + i)
u}'^- = (1 + u" 2
(16) donne
rJ.ri =
— (— l)=.tx (-ii-iLj » 1 I 1 _(_ (_ 1)
V^
1^ fe-^.t 2
0 r
|£ = 1, 2)
dt ,
d'oii
^)V2.e-^
(«—Il
r., l-r) ==
r(„.l) f
(î)".v.. -
e-^«|I 4- „2| ^ (/„ ,
,^ — V("— ')
r " +
^e-»-''!! -^ „2," 2rf„
+i
Ici le chemin dinléoralion doit atteindre l'infini tel que
R(.r«)>0.
FONCTIONS ANALYTIQUES
Enfin les relations
145
v/i
2 —i-
. e
2 '
(r) = H'" IX) ,
uix) = H'
montrent qu'on est arrivé à la représentation par intégrales
définies des fonctions cylindriques de troisième espèce^
(Hankel).
On voit que la formule (16) et d'autres qu'on obtient par le
même procédé fournissent un moyen indispensable pour des
calculs effectifs, notamment pour les séries dérivant des
équations différentielles linéaires du type hypergéométrique.
IV
Je reprends les considérations du commencement de III,
en disposant des constantes a„) comme il suit
'n\
K = 0
71 = 0
0
0
0
0 .
1
«00
a+1
0
0
0 .
2
«•«00
«•«01
0
0 .
(a
+ Dia + 2|
(a
+ Du 4-2)
3
«' • «00
«- • «01
«'•«02
n
(a + lHa + 2)U + 3) (a + l)(a+ 2)(a + 3) (a + l):a + 2)(a + 3)
Il en résulte
A„ = 0 .
n—\
A.. =
(a + Du + 2) ... la + «, '
Do = 0 .
D.. =
la + iMa + 2) ... |a + n)
* N. NiKLSBN. Handbuch der Théorie der Cylinderfunktionen.
L'Enseignement mathém., 19" année, 1917.
10
146 A. KIENAST
et la formule (12) devient
[axY
_n=0 J
= fe-'^Uat)
«01 («=')^
K^oTloc+X + l)
diat]
(21)
Cette équation est démontrée pour R (a) >• 0, mais on voit
aisément qu'elle reste valable pour « = 0. En outre on a par
rapport aux «„-â et ^ à remplir la condition que
« oe a„, (azx)*'
^ D r" z=z X V 'lÀl ,
soit une série convergente. Elle est satisfaite si ^ «o^z^ est
une série convergente; elle peut Têtre encore pour une infi-
nité de séries asymptotiques. 11 est permis de donner dans
(21) à .r une valeur finie quelconque, si 2 ^^^^l^'^ est conver-
gente, mais si c'est une série asymptotique il y a des res-
trictions spéciales pour chaque choix des constantes «o> •
De la définition de la notion limite on conclut que pour
lim .r = + 00 les deux membres de (21) convergent pour
les mêmes valeurs de z.
L'intég^rale du second membre a été considérée dans III.
Cette formule (21) dans le cas « =:i 1, « = 0, lim .r = + go
est la découverte de M. E. Borel ' et M. G. Mittag-Lefiler en
parle à plusieurs occasions^.
Il me semble du plus haut intérêt qu'il ne subsiste pas
seulement pour lim j: :=^ + x mais z étant fixé pour chaque
valeur .f qui est point régulier de la fonction analytique dé-
fini par la série de Taylor 2* ftt— V^— r—n à rayon d(
gence fini plus grand que zéro.
le conver-
' Voir : Leçons sur les séries divergentes, Paris, IflOI.
' Par exemple, Sur la représentation, etc., Acta Math., T. 26 (1902), p. 37 'i.
FONCTIONS ANALYTIQUES
147
V.
Comme dernière application de la méthode exposée je
reviens à l'équation (3) pour « =r 1 .
dx
xp \x\y ■= X . <D{x)
vp{x\y =
/M-)= :s K-^" .
ç(.r) = 2 I>,,
(22)
p{x) et ç(.r) étant des séries de Taylor à rayon de conver-
gence non nul. L'intégrale de Féquation sans second membre
est
//'(Çirf;
jj.r) = e" =2 E(«):c" , (4)
et il reste à calculer les différentes parties de la formule (9)
pour le cas présent.
Jl 1-^)
Le théorème du second cas dans I montre qu'on aura
et l'on obtient
Il=z0
Je dispose des .\„ = ^ ^'n\^'^ de la manière suivante :
"'^
X
= 0
1
2
3
« = 0
0
0
0
0 .
1
E(l|flo
0
0
0 .
2
E(2)a,
E
'21a,
0
0 .
3
E(3)fl,
E
|3|fl,
E
(3|flj
0 .
148 A. KIENASr
d'où
A„ = Et«)"2 a^z" ,
et par suite
D„ = („ + i)E(n + i) 2 «.='■ - 2 ^<->EP^) 2 ''r-A
r=0 À=0
n—\ r n-\-r "j
= (« + l)E(« + l)a„=" + 2 «r=1 (« + l)E(n + l)- ^ V^^""!^*
r=0 L f*=0 J
r=0
Donc on est arrivé à l'équation
2E(n)a:"
= r! 2^"K,0«o + ^,,t«x^+- + ^n,.«„="]|/^ • (23)
Pour le moment je considère cette formule seulement en
supposant yi{x) = 2 E(w)j7" fonction entière transcendante.
Dans ce cas M. Mittag-Lefller ^ donne pour l'expression à
gauche dans (23) la valeur
24)
OU
;=0
Le contour S doit être la limite d'une surface simplement
* Voir: Sur la représentation, etc., Acta Math., T. 20, p. 170.
FONCTIONS ANALYTIQUES 149
connexe pour laquelle la fonction ¥[z.y) reste régulière; il
doit être parcouru dans le sens direct et embrasser les deux
points y ^ 0, 1/ ^= l.
En discutant l'intégrale curviligne M. G. Mittag-Lefller
a démontré que
' =FA(=) (25)
n=0
est uniformément convergente pour tout domaine intérieur
à Tétoile principale A et représente la branche fonctionnelle
FA(s) partout à l'intérieur de cette étoile, si la fonction entière
i/i{x) = N E /i).r" est choisie telle que :
X.U X
fp[^M'z—fp['i]d'i
,. yxix.in ..(10 n
lim — :=z lim e = U
a;=ao .Ti (•'") X:=X
d'une manière uniforme tant que u appartient à un domaine
fini situé en dehors de la partie de Taxe réel positif compris
entre .r = 1 et Tinfini. Cette condition est satisfaite par toute
fonction entière
X
fp\'z)d^ = 'ï{x) (26)
0
possédant la propriété :
lim T(r.e'''| = 0
uniformément pour
.- < 9 < 27: - £ ,
£ étant un nombre positif arbitrairement petit,
lim T|r . e'' I = oc pour s = 0 .
r-=aB
En outre M. Mittag-Leffler démontre que la série
150 A. KIENAST
esl pour toute valeur de z une série toujours convergente
par rapport à x. Elle est, x étant fixé, uniformément con-
vergente pour un domaine quelconque de la variable z.
p[x) = T' {x) est fonction entière transcendante, donc
(j)(j") =rr V'(^) — p{x).y{x) est une série de x et de z qui
partage avec V(.r) les deux propriétés exposées il y a un
moment. La fonction entière transcendante yi(.r) = e '^* ne
s'annule pour aucune valeur finie x et par suite l'intégrale
dans (23) a un sens pour chaque valeur finie x.
En passant à la limite on est conduit à cause de (25) à la
formule
f ] 2 '" ^^n, 0 ^0 + ^„, 1 «.= +••• + ^„, „ «„ ="] \ ~ = FA (.) .
(27)
L'intégrale converge uniformément pour tout domaine
intérieur à l'étoile principale A. C'est une généralisation de
l'intégrale Laplace-Abel, de l'intégrale de M. Mittag-Lefïler
et une formule analogue à la troisième des formules (125)
p. 177 démontrées par M. Mittag-Lefiler [Acta Math. t. 29).
Je termine par la remarque que les applications de la mé-
thode exposée peuvent être augmentées considérablement,
car elle contient trois éléments arbitraires: 1. l'équation
différentielle de liaison d'ordre quelconque; 2. le point .r^,
qui peut être point singulier de celte équation différentielle
en lequel toutes ses intégrales sont régulières ou point sin-
gulier en lequel les intégrales sont irrégulières; 3. le che-
min d'intégration.
D'autres résultats que j'ai obtenus paraîtront dans la
Vierteljahrsschrift der naturforschenden Gesellschaft in
Zurich •.
Kùsnacht (Ziirich), octobre 1916.
' t Neue Entwicklungen ùber die Abel'sche IntegralumkehriiDgslbrmel. » Jahrgang 02
(1917).
SUR
CERTAINES FONCTIONS ANALYTIQUES UNIFORMES
OBTENUES
COMME LIMITES DE FONCTIONS MULTIFORMES
PAR
D, PoMPEiu (Bucarest).
1. — On connaît le procédé, aujourd'hui classique, pour
définir sur un segment recliligne un ensemble de points :
parfait et partout non dense.
On enlève du segment donné («, b) les points intérieurs
appartenant à une suite dénombrable d'intervalles [a^.. ^^.), ces
intervalles étant assujettis aux deux conditions suivantes :
1** Deux quelconques de ces intervalles n'empiètent ja-
mais l'un sur l'autre et n'ont aucune extrémité commune ;
2'' Dans toute portion de («, b) il y a des points apparte-
nant à des segments [a^, b^).
Il est clair que
Hl/;,. — rt.l ^ h — a .
'k — "k'
Dans le cas de l'égalité l'ensemble obtenu est de longueur
nulle ; dans l'autre cas il est de longueur finie.
2. — Parallèlement à cette opération qui donne l'ensemble
parfait partout non dense, considérons une fonction non
uniforme F {z) admettant les points a et b comme points cri-
tiques et supposons qu'il soit possible de trouver une autre
fonction F, (2) admettant ^, et ^, comme points critiques, et
telle que la différence
152 D. POMPLIU
n'admette plus {a^b^) comme coupure, $,(2) ayant deux cou-
pures aa^ et bb^ .
Supposons maintenant que Ton puisse trouver ¥^[z) de
façon que retranchant ¥^[z) de ^^{z) la fonction
soit uniforme le long de ct^b,^^ les points a„ et b.^ étant des
points critiques pour ¥z{z). — Et ainsi de suite.
On serait ainsi conduit à une série
^{z)= V{z) -^¥^{z)
définissant une fonction analytique uniforme possédant des
points singuliers formant un ensemble parfait non dense.
Dans ce qui suit nous nous proposons de développer ces
indications générales et de préciser la méthode qui en dé-
coule.
3. — Soit F (s) une fonction analytique possédant deux
points critiques a et b. Nous écrirons
¥{z, a, b)
pour mettre en évidence les points critiques ; il est clair qu'en
dehors des points d'une coupure («, b) (qu'on peut supposer
recliligne) une quelconque des déterminations de F est uni-
forme : autrement le point à l'infini serait lui-même critique,
ce qui n'est pas dans nos hypothèses.
Cela posé, soit
G(: , a, . />,)
une autre fonction analytique non uniforme, possédant les
points critiques a^ et b^ ; je suppose, pour simplifier l'expo-
sition, que «, et b^ sont deux points situés sur le segment
ab, de façon que
l''! -M <l«- ^1 •
Cela précisé, je suppose que la fonction
H = F — G
(ou, d'une façon plus claire, toute détermination de celte
FONCTIONS ANALYTIQUES 153
fonction) est uniforme en dehors des segtnents rectilignes
aa^ et bb^ .
En d'autres termes nous admettons que : en retranchant
de F (qui possède la coupure ab) la fonction G (qui possède
la coupure r?,^,) on neutralise la portion a^b^ de la coupure
ab. Nous nous proposons, en prenant ce fait analytique
comme prémisse, de chercher la forme générale des fonc-
tions F et G.
4. — Pour cela partons d'un point Ç, situé sur ab, avec
une certaine détermination ¥q de F et tournons autour du
point critique «, dans le sens direct, pour revenir au même
point ^ : nous arriverons avec une autre détermination
F, de F :
La différence
F, o-F^ (:) = /•(:) (1)
n'est pas nulle, en général, lorsque Ç décrit le segment «^ :
c'est d'ailleurs une fonction analytique qui peut être pro-
longée en dehors du segment ab.
Un raisonnement analogue nous conduit à une fonction
G,(r)-G,(;:) = „-(^) (2)
définie sur le segment ab et qui est aussi analytique et pro-
longeable en dehors de ab.
Il est clair que le fait analytique qui constitue notre hypo-
thèse se traduit par la condition
^1^1 = /"(Ç) (à une condition uniforme près) . (3)
Je dis que cette condition entraîne la conclusion suivante :
f(z) est nécessairement une fonction uniforme.
En effet, envisageons la relation 1) par laquelle est dé-
finie f{z).
Si cette fonction est non uniforme elle ne peut admettre
d'autres points critiques que a et è, d'après nos hypothèses
relatives à F.
De la même manière raisonnant sur la relation (2) nous
voyons que g[z) ne peut admettre d'autres points critiques
que rt, et b^ .
154 D. POMPEIU
Mais dans ces conditions, on le voit clairement, la relation
(3) ne peut subsister que si fiz) ^ g[z) est une fonction uni-
forme.
C'est la conclusion à laquelle nous voulions arriver. Mais
cette conclusion nous conduit au problème général suivant :
Soit F (c) une fonction non uniforme ayant deux points
critiques a q\. b : elle est, par suite, uniforme le long de tout
contour fermé contenant a et b dans son intérieur (autrement
le point à Tinfini serait aussi critique).
Joignons a ei b par un segment recliligne ab. Lorsque
l'on part d'un point Ç, situé sur ab avec une certaine déter-
mination ¥q[z) de F(z) et que l'on tourne autour du point a
on revient en Ç avec une valeur ¥^{iÇ) différente de la valeur
initiale F^fÇ) : c'est en quoi consiste la non-uniformité autour
de a.
Si maintenant on considère la différence
/•(r) = F,(ç)-F„(ri
pour tous les points Ç du segment ab on définit ainsi une
fonction /^(Ç) qui est régulière en tout point Ç autre que a et b,
et par suite prolongeable en dehors du segment ab.
Maintenant deux cas peuvent se présenter :
1" f[z) est une fonction uniforme ;
2" /(z) est une fonction non uniforme.
Nous ne nous occuperons que du premier cas et nous nous
proposons de trouver la forme générale de F[z).
5. — Prenons, pour cela, la fonction
G(.,=J^/-(.)Iogi^
et considérons la différence
u{z] = V{z) —G{z) .
Partons du point Ç avec la valeur
»„(:) = F„(3) - G„(=)
FONCTIONS ANALYTIQUES 155
Qq'z) étant une. quelconque, des déterminations de G(s) : on
voit qu'en tournant autour de a on revient au point de dé-
part avec la même valeur ii^. Donc ii{z] est une fonction
uniforme.
Ainsi
2-i'
qui est la forme générale de F(z).
6. — Maintenant, pour simplifier et considérer un cas pré-
cis, supposons
u{z) = 0 , /•(=) = ! .
alors
1 . z — a
2-1 ^ z — h '
que nous écrivons aussi sous la forme ¥{z, a, b) pour mettre
en évidence les points critiques.
Soit maintenant ¥ [z , «, , b^) une fonction de même forme
mais dont les points critiques sont <?, et Z>, situés dans l'in-
térieur du segment ab. Si je forme la différence
j'observe que cette fonction est uniforme en dehors des cou-
pures aa^ et bb^. Donc la soustraction de ¥{z, a^, b^ a eu
comme effet de neutraliser la portion a^b^ de la coupure pri-
mitive.
Cette propriété peut être utilisée pour obtenir une fonc-
tion uniforme intéressante comme somme d'une série de
fonctions non uniformes.
7. — En effet, sur un intervalle («, b) découpons une suite
dénombrable, d'intervalles («„ , bn) de manière à définir sur
ab un ensemble parfait, partout non dense.
Cela fait, considérons la série
— l>.
z — h '^^ z — h
9{Z) = log — — ^^ log ^;—
qui est convergente en dehors de ab, comme on peut facile-
ment l'établir.
156 n. POMPE lU
On démontre aisément que tous les points fl„ et bn sont
des points singuliers pour 9(2).
En effet, la série étant absolument et uniformément con-
vergente dans tout domaine terme ne contenant aucun des
points a„ ou Z»„ , on peut dériver terme à terme et repré-
senter (j)'(z) par la série
z — h
i) 2i\z-b,^ =-«J
Or, pour cette série tous les points «„ et bn sont singu-
liers, comme on le voit tout de suite. Donc il en est de même
pour la fonction primitive (f[z).
Ainsi la fonction ^(s) est uniforme et admet un ensemble
parfait et non dense de points singuliers, cette fonction étant
obtenue comme somme d'une série de fonctions non uni-
formes.
8. — Reprenons la série qui définit r^[z) et cherchons une
limite supérieure des modules des termes de cette série pour
une valeur donnée de la variable z.
Prenons la fonction
^( = 1 = log
on a
et l'on peut supposer
16,-0,1 <:: ,
\ ; — fl., = r., e -/
si Ton prend la détermination de k[z) qui s'annule à l'infini.
En écrivant k{z) sous la forme
k{z) = \og{z — aj — log(r. — «,)
et appliquant le théorème des accroissements finis on arrive à
|A-(.)|-l^^^-i (4)
$ étant la distance du point z au segment rectiligne nb.
L'inégalité ci-dessus pouvant d'ailleurs s'établir aussi en
FONCTIONS ANALYTIQUES 157
écrivant k[z) sous la forme d'une intégrale définie où z entre
comme paramètre.
9. — La relation (4) va nous permettre d'établir un résultat
intéressant, relatif à la fonction ç r) du n° 7.
Soit ab l'intervalle primitif et a^b^ le premier intervalle
d'uniformité obtenu en retranchant F(:;, r/, , Z>,) de Ffc, «, b).
On a
¥{z, a, b) — V[z, a^ . fc,) = log ^ ~ ^' — log \ ~ ''' .
Mais le second membre peut s'écrire aussi
ç, (c) = log_ _ J + ^^S:rzz~ô '
et sous cette forme en appliquant la relation (4) nous trouvons
a ,j
a et /S étant les nombres qui remplacent ici J.
Mais on peut prendre au lieu de a et /3 la distance de z au
segment («, b) c'est-à-dire la plus petite valeur de jZ — ;; [
lorsque Z parcourt l'intervalle («, b : nous désignerons cette
valeur par §.
On aura alors en orénéral
;?,.(^M <\^\"n-f'n\
Gela nous fait voir que: si l'ensemble des points Ç qu'on
veut conserver sur («, b) comme points singuliers est de lar-
geur nulle la fonction ©(z) est identiquement nulle.
En d'autres termes : On ne peut pas former, avec le pro-
cédé que nous avons employé ici, une fonction analytique
uniforme et possédant des points singuliers formant un en-
semble de longueur nulle.
Ce résultat négatif ne tient nullement à une particularité
de la méthode employée pour construire ©(r) : il peut être
expliqué d'une manière générale et rattaché à une propriété
des fonctions uniformes, relative à la manière de se com-
porter de ces fonctions autour des points singuliers.
158 D. POMPE lU
Si le degré dinfinitude de la fonction dans le voisinage
d'un point singulier est inférieur à Tunité, ou encore si la
fonction est bornée dans le voisinage des points singuliers,
alors ces points ne peuvent pas former un ensemble de lon-
gueur nulle.
Mais il n'est pas possible d'insister ici sur cette propriété
fondamentale des points singuliers.
10. — J'indiquerai, en terminant, une recherche qui géné-
ralise celle que nous avons développée ici.
Au lieu de considérer des fonctions multiformes dont les
points singuliers sont tous situés sur un segment rectiligne,
on peut considérer des fonctions multiformes dont les points
critiques sont distribués dans le plan, et, reliant ces points
par des lignes (segments rectilignesj, obtenir une région R
en dehors de laquelle la fonction considérée soit uniforme.
Ensuite on peut se proposer de retrancher de la fonction
F, premièrement définie, une autre fonction F,, de même
nature, et telle que, faisant la différence
la fonction obtenue continue à être uniforme en dehors
de R, mais qui soit aussi uniforme en certaines régions
R, , Rg, ... , R„ intérieures à R, qu'on peut appeler régions
neutralisées par la soustraction de F,. En continuant à re-
trancher de F — F, une autre fonction Fo on obtiendrait
d'autres régions neutralisées dans l'intérieur de R et, à la
fin, on obtiendrait comme somme d'une série une fonction
<î> uniforme possédant un ensemble parfait et non dense de
points singuliers (si, bien entendu, les régions neutralisées
ont été introduites de façon convenable).
J'ai pu obtenir par cette méthode la fonction uniforme que
j'ai donnée dans les Comptes Rendus (28 novembre 1904)
comme exemple d'une fonction analytique partout continue,
donc continue aussi sur l'ensemble des points singuliers.
Dans les Comptes Rendus la fonction en (juestion est dé-
finie par une intégrale double. D'ailleurs aussi la fonction
du n° 7, qui est désignée par ©(:;), peut être définie par une
intégrale ; mais l'intérêt de la recherche qui précède nous
ARITHMOGEOMETRIE 159
paraît résider clans le fait que le problème général posé au
n° 2 conduit à la forme générale de la fonction F (2) donnée
au n" 5.
Une recherche analogue et présentant même intérêt peut
être faite pour le problème généralisé que nous venons d'in-
diquer.
Jassy, décembre 1916.
NOTIONS D'ARITHMOGEOMETRIE
(3e article) >
PAK
Emile Turrière (Montpellier).
Les quartiques gauches.
43. — MÉTHODE DU PLAN oscuLATEUR. — De même que, sur
une cubique plane dont l'équation a ses coefiicients ration-
nels, l'existence de deux arithmopoints quelconques entraîne
par alignement celle d'un troisième arithmopoint, sur une
quartique gauche d'équations rationnelles l'existence de trois
arithmopoints particuliers quelcon(|ues entraîne celle d'un
quatrième arithmopoint, trace de la courbe gauche sur l'arith-
moplan défini par les trois arithmopoints connus.
Le plan défini par une tangente en un arithmopoint d'une
quartique gauche et par un autre arithmopoint rencontre la
courbe en un nouvel arithmopoint.
Enfin, le plan osculateur en un arithmopoint rencontre à
nouveau la quartique gauche en un nouvel arithmopoint.
' Voir L'Enseignement mathématique, 18« année, 15 mars l'Jliî, pp. 8t-110, et 15 novembre
1916, pp. 397-428.
160 E. TLRRIERE
Cette remarque donne naissance à une méthode analogue à
celle du point tangentiel pour les cubiques planes et permet-
tant de rattacher par une voie itérative une suite d'arithmo-
points à tout arithmopoint d'une quartique gauche. Cette
méthode du plan oscillateur consistera à partir d'un arith-
mopoint connu a priori Mj ; le plan osculateur à la quartique
gauche en M, rencontrera la courbe gauche en un second
point Mj ; le plan osculateur en M., donnera un autre arith-
mopoint M3 ... et ainsi de suite: de Tarithmopoint Ma—i se
déduira un arithmopoint M^ qui sera la trace de la quartique
sur le plan osculateur de Ma_i.
44. — Les équations des nombres congruents. — J'ai déjà'
donné un exemple de l'application de la méthode du plan
osculateur à l'occasion des équations indéterminées simul-
tanées
J"- + rt = y- , x^ -\- h =:. z- .
Pour r/ + «^ = 0 elles ne sont autres que les équations
des nombres congruents qui ont donné lieu à des travaux
remarquables de Léonard de Pise, Edouard Lucas, A. Ge-
NoccHi et Mathew Collins. Impossibles pour «=1,2, 3, 10,
11, 17, 19, ... , elles sont possibles pour <7 = 5, « = 6, par
exemple.
Pour « = 5, Z> := — 5 ce sont les équations du problème
proposé par Jean de Palerme à Léonard de Pise, qui en a
donné la solution
1 1 41
•^ = ^ + 1+6 = 12 •
Pour « =r 6, Z> = — 6, on se trouve en présence d'un sys-
tème d'équations étudié par Ed. Lucas =. Partant de la solu-
tion simple :
5 7 1
^ = 2 • •^' = 2 • = = T ■
' Lt problème de Jean de l'alerine et de Léonard de Pise, L'Enseignement mathématique,
XVII" année, septembre-novembre 1915 (p. 315-324).
' Edouard Llcas, Sur la résolution des systèmes d'équations x' — (iv" =: u*, x' + dv' := v*,
Nouvelles Annales de Mathématiques [2], t. XV, 1876, p. 466-469.
ARIT H MO GEOMETRIE 161
Ed. LccAS forme les nouvelles solutions moins évidentes :
1201
1249
1151
^' - 140
2-639-802
• •'-- 140 '
10 113 607
•^' ~ 7 -776 -485 '
*» "~ 140 '
4-319-999
*^» "" 7 -776 -485 '
"> ~~ 7 ■776- 485
les formules de récurrence qu'il indique ne sont d'ailleurs
pas distinctes de celles que j'ai trouvées en application de la
méthode du point tangentiel sur une cubique plane :
ab — x^ x^y- -f- az- x'-z- -\- by-
Des propositions générales sur l'impossibilité des équa-
tions des nombres congruents ont été données par A. Ge-
>'0CCHi ^ par exemple lorsque a est un nombre premier de
la forme 8 m + 3 ou le double d'un nombre premier de la
forme 8 m + 5) ; le même auteur s'est occupé d'ailleurs dans
le même travail du cas « + Z> ^ 0. Elles ont aussi été con-
sidérées par Ed. Lucas ^ dans ses recherches sur les travaux
de Léonard de Pise.
45. — Les équations simultanées homogènes
X- -\- ay- = z- ,
ax- -\- y- = t- ,
ont été traitées de même-^; pour a =^ 1 , elles admettent une
solution simple
a- = 3, r = l. c = 4, < = 8.
^ A. Gknocchi, Sur l'impossibilité de quelques équations doubles, Comptes Rendus de l'Aca-
démie des Sciences de Paris, 1874, t. 78, p. 433-435.
* Ed. Lucas, Recherches sur plusieurs ouvrages de Léonard de Pise et sur diverses questions
d'arithmétique supérieure, Bollcttino di bibliografia (du prince Bonrompagni), 1877. Lucas
cite Léonard de Pisk. Lucas P.xcioli, L. Euler, Mathew Coi.lins et A. Gknocchi.
Au sujet des mêmes équiitions des nombres congruents, voir aussi la question n» 4472 de
Y Intermédiaire des mathématiciens (19J5, p. 52, et p. 231) par M. A. Gkuabdin: on y trouve
des listes étendues de valeurs de a pour lesquelles les équations sont possibles ou impos-
sibles.
' L'Intermédiaire des mathématiciens, 1916, p. 63. L'auteur de la solution indique précisé-
ment la méthode du plan osculateur, ainsi que celle d'une quadrique ayant avec la courbe
sept intersections confondues au point initial ; le huitième point d'intersection est une nou-
velle solution. Il traite ensuite la question au moyen des fonctions elliptiques d'un même
paramétre u et signale toute une série de solutions de paramétres — 3h , — lu, — llu ...
déduites d'une solution initiale de paramétre u.
L'Enseignenient mathém., 19» année ; 1917. II
162 E. TU RR IL RE
dont il est possible de déduire la solution
X = — 447 , V r= 1121 , = = 300i , t = — 1688 .
M. A. Gér\rdin^ a d'ailleurs signalé un cas particulier
de possibilité de cette équation. C'est celui pour lequel le
nombre a est de la forme suivante :
a = À- + •2X -f 4 .
Dans ce cas, on peut prendre :
X = 1 , V = À + 2 , z = A- ^ 3À + 4 , / = "/.-' _f_ X _j_ 2 .
Le cas de a carré a été traité par L. Ei ler en 1780'.
46. — Comme autre exemple, je signalerai encore celui du
problème de la détermination de deux parallélépipèdes rec-
tangles à arêtes rationnelles, équivalents et isodiagonaux.
On impose une des arêtes de l'un des volumes et deux arêtes
de l'autre.
Soient .r, y, c les arêtes de l'un des parallélépipèdes; c
est connu et j:*, 7/ sont deux inconnues. Les arêtes du second
volume seront de même «', b\ z' ; a\ h' sont donnés et z' est
inconnu. 11 s'agit alors d'étudier le système suivant d'équa-
tions entre .r. y et z' :
i xyc r= a'h'z' ,
( X' -\- y- -\- c- = a"- + //- + z'- :
elles représentent, par rapport à des axes coordonnés,
(0.r, Oî/, Os') une biquadratique gauche intersection d'un
j)araboloïde hyperbolique avec un hyperboloïde de révolu-
lion. Par la transformation définie au moyen des formules
X = 4p (r + v) .
a I)
a b
1 Loi-, cil , p. 6i.
' C. f. Commentatioiies arithincticie, IS49, t. Il, pp. 425-137.
AlilT II MOGEOM ETRIE 163
et par conséquent constituée par une affinité et une rotation
autour de Oc', les équations de la biquadratique gauche de-
viennent :
X- = (Z + 1)2 — K , Y-' = (Z — 1)2 — K .
K est une constante égale à^ j^tt^ • Cette valeur
particulière de K assure à la biquadratique transformée
l'existence d'un arithmopoint particulier
_ c{a + //) _ c [a' — //) _ _c2_
« — «7/ • ^ — a'b' ' « ~ a'// '
correspondant à la solution banale constituée par deux pa-
rallélépipèdes égaux.
La méthode du plan osculateur pourra être appliquée à
tout arithmopoint (r^, i/q, z^y) de la biquadratique d'équa-
tions :
X- + A- = iZ + 1)2 , y 2 _)_ A- = (Z — 1)2 ,
le plan osculateur au point {.x'^, ?/„, Zq ayant pour équation
'— j-'X + i'Y + 21:.* + 1 — KlZ = — 6;„(:* + 1 — K) .
Je n'insiste pas sur ce problème qui peut être traité d'une
autre manière et rattaché à des cubiques planes remarqua-
bles signalées par Edouard Lucas. Voir§§ 61, 62 et 63.)
Je pense que ces divers exemples, étudiés par une méthode
très élémentaire, suffisent amplement pour justifier l'intro-
duction de ces considérations d'arithmogéométrie. Ils prou-
vent d'ailleurs qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser des résul-
tats de la théorie des fonctions elliptiques pour aborder
systématiquement l'étude de ces questions de théorie des
nombres.
47. — Mkthode de la qladrique passant par sept points.
— Une méthode analogue à celle du plan osculateur découle
du fait bien connu que toutes les (juadriques passant par
sept points communs passent par un huitième point fixe.
Supposons qu'on connaisse sept arithmopoints particuliers
d'une biquadiatique gauche définie comme intersection de
164 E. TURRIERE
deux quadriqiies Q, := 0 et Q.^ = 0- On formera alors l'équa-
tion d'une quadrique passant par ces sept arithmopoints mais
n'appartenant pas au faisceau ponctuel défini par les quadri-
ques Q, = 0 et Qg = 0^ . Soit Q3 = 0 une telle quadrique. Les
équations simultanées
Q, = 0 , Q, = 0 . (),, = 0 ,
auront pour solutions les coordonnées d'un système de huit
points, auxquels appartiendront les sept points connus a
priori. De sorte que, de ces sept arithmopoints, ce procédé
permettra de déduire un huitième arithmopoint.
Les sept arithmopoints initiaux peuvent être confondus
en un seul arithmopoint : on possède donc une nouvelle mé-
thode de récurrence entre arithmopoints d'une biquadratique
gauche, absolument analogue à celle du plan osculateur.
48. — RÉUUCTIBILITK DE l'ÉTUDE ARITHMOGÉOMÉïRIQUE d'uNE
QUAHTIQUE GAUCHE A CELLE d'uNE CUBIQUE PLANE. — Une autrC
voie est ouverte dans l'étude arithmogéométrique d'une quar-
tique gauche représentée par des équations à coeflicients
rationnels et douée d'un arithmopoint particulier connu a
priori.
Cette étude n'est pas distincte, en eftet, de celle d'une
cubique plane, qui a fait l'objet des ï^!^ 40, 41 et 42. La cubique
plane associée à la quartique gauche n'est autre que la pers-
pective de celle-ci, le point de vue se trouvant à l'arithmo-
point connu a priori.
Pratiquement, on projettera la quartique gauche en pre-
nant pour centre de projection l'arithmopoint connu a priori
sur un plan de projection dont le choix sera effectué, dans
chaque cas particulier, par des considérations de symétrie,
d'élégance ou de simplicité des équations.
La cubique plane perspective de la (juartique de l'espace
admet pour arithmopoint particulier la trace sur le plan de
projection de l'arithmodroite tangente à la quartique au point
de vue.
C'est ainsi que les équations des nombres congruenls
x- -\- a z=i y- , X- -\- h = z-
ARITII MOGEOME TRIE 165
ont pu de diverses manières être ramenées à une équation
représentant une cubique plane douée d'arithmo|)oints '.
49. — Phoblème de Fermât : Arithmotriangles pythago-
RIQUES DONT I.'hYPOTÉNUSE ET LA SOMME OU LA DIFFERENCE DES
CATHÈTES SONT DES NOMBRES CARRES PARFAITS. L'étude deS
triangles pythagoriques à cotés rationnels dont riiypoténuse
est mesurée par un carré et dont la somme xles cathètes est
un carré a été faite par Leibniz^, Fermât, Eller^ et La-
GRANGE. La plus petite solution de ce problème est constituée
par le triangle dont les cathètes ont pour mesures :
1061-652-293-520 .
4 -565 -486 -027 -761 .
La somme des cathètes est le carré du nombre 2-372159;
l'hypoténuse est égale à (2-165017/.
Je vais appliquer les considérations qui précèdent au pro-
blème beaucoup plus général des arithmotriangles pythago-
riques dont rhypoténuse et la somme ou la différence des
cathètes sont mesurées par des nombres carrés parfaits.
Soient jr, y deux nombres rationnels algébriques dont les
valeurs absolues sont par convention les rapports des ca-
thètes à l'hypoténuse d'un triangle de cette espèce. Il s'agit
ainsi de procéder à l'étude du système des deux équations
X- + _v- = 1 , X + y = :■- ,
admettant les solutions banales (.r = 1 , ?/ r^ 0, r: = 1)
(.r = 0, 2/ = i , z = 1). Ces équations représentent respec-
tivement un cylindre de révolution et un cylindre parabo-
lique, de sorte que leur ensemble représente une biquadra-
lique gauche douée d'un arithmopoint particulier, dont il est
possible par symétries de déduire trois autres arithmopoints.
* Cf. L'Eiiseigneinent mathématique. XVIl' année, 1915, p. ,117 et 321.
' Je cite Leib.niz d'après Eur.Bn : « Hoc problema a Lnibni/.io olitn propositum » (Coni-
nientationcs arithinelic;»', t. II. p. 44-52, Miscellanea analytica, 15 novembre 177.3, § 4, p. 47-48].
' L. Eui.KR a consacri'î deux mémoires à ce problème ;
al De tribus pluribusvc numeris inveniendis, quorum summa sit quadratum, quadralorum
vero summa biquadratum, 18 mai 1780; Commentationes aritlimeticae, édition de 18'i9, t. II,
p. 397-402. La solution particulière rapportée dans le texte ci-dessus est indiquée dans cette
pièce.
b) Solutio problematis Fermatiani de duobus numeris, quorum summa sit quadratum
quadratorum vero summa liquadratum, ad nientem 111. Lagrange adornata, 5 juin 1780;
Commentationes arithnietica-, ibid., pp. 403-405.
166 E. TV nu 1ERE
La distinction entre les solutions des deux problèmes
distincts qui se traduisent par ces mêmes équations se fait
aisément. Les nombres {x^ y) peuvent, en effet, être soit tous
deux positifs, soit de signes contraires. Dans le premier cas,
on se trouve en présence du problème de Fermât propre-
ment dit ; pour x ei y àe signes contraires, c'est la différence
des cathètes qui est mesurée par un carré parfait. D'ailleurs,
le seul examen de z permet d'effectuer autrement la même
distinction ; il résulte, en eifet, de l'équation
que les solutions du problème de Fermât proprement dit
correspondent aux arcs de la biquadratique extérieurs à l'es-
pace limité aux deux plans parallèles c = ih 1. Les arithmo-
points de la biquadratique situés entre ces deux plans paral-
lèles sont au contraire associés à des arithmotriangles pytha-
goriques pour lesquels la différence des cathètes est un carré
parfait.
Le cône du troisième degré admettant la biquadratique
considérée pour courbe directrice, le sommet étant Farith-
mopoint [x = 1, y = 0, c = 1), a pour équation par rapport
à des axes issus de son sommet et parallèles aux axes pri-
mitifs :
(X-' + Y2)|X + Y — 2Z, + 2XZ2 = 0 ; .
de sorte que la cubique d'équation
,X2 + Y2),X -^ Y-2i + 2X=:0
estune perspective de la biquadratique gauche. La corres-
pondance entre les nombres .r, ?/, z) et (.r, y) s'effectue par
les formules
\- — X-' 2XY
X..:^:^', Y= '
— I c — 1
La séparation entre les arcs associés aux deux problèmes
considérés se fait au point à l'infini île cette cubique circu-
ARITHMOGEOMETRIE 167
laire, an pointa distance finie d'intersection avec Tasymptote
X + Y = 2, à l'origine 0 des coordonnées et au point autre
que O, situé à distance finie, d'intersection avec la parallèle
menée par O à cette asymptote. Les deux arcs compris entre
ces deux droites parallèles (X + Y = 0, X -f- Y = 2) cor-
respondent à la différence des cathètes, tandis que les deux
autres arcs extérieurs à ces deux droites parallèles corres-
pondent au problème de Fermât. Deux arithmopoints alignés
avec le point O correspondent toujours au même problème.
Une des solutions remarquables de la question, ainsi trou-
vée au moyen des alignements sur cette cubique, est celle qui
correspond au triangle rectangle de côtés 119, 120 et 169.
La méthode du plan osculateur peut aussi être appliquée
avec intérêt à la biquadratique étudiée. Pour simplifier les
calculs, il est avantageux d'introduire une variable auxiliaire
è définie par la relation
X — 1- = 2 y 0 ;
de sorte que Ton doit poser :
.• = !-+ v^ .
-J = 2 — 40 .
Avec ces notations, l'équation du plan osculateur de la biqua-
dratique au point de coordonnées Xq, t/^, z^ et du {)ara-
mètre d^ est :
(2t., 5„ + :J)x -I- (2ro5o + ^Ô' >' " ^^o" = ^^<> " ' ■
Ce plan osculateur rencontre à nouveau la courbe gauche en
un point de cote c, dont l'expression peut être donnée en
fonction de z seul,
— 12 •■}- 12;-> + z^
'■ ~ ^' 4 + 123* — 3z« '
ou, plus simplement, en fonction de c et de tî :
_ 1 — 4o 4- 5-
^« - =• 1 _ 38^ •
168 E. TURRIERE
Les paramètres à et ^, sont liés entre eux par la relation
-v/|-
54 _|_ 1253 — 18o2 + 12o — 3
(352— 1)2
On observera enfin que la condition z^ — 1 > 0, caractéris-
tique des solutions du problème primitivement étudié par
1
Ferm.vt se traduit ici par l'inéquation $ <^~ .
La solution banale .c = 1, 3/ =^ 0, 2 = 1 correspond préci-
sèment au cas limite $ =.y-\ elle appartient d'ailleurs indiffé-
remment aux deux problèmes. La formule de récurrence ci-
dessus écrite, entre ^, et ^, donne alors pour ^:= — la valeur
suivante de 0^ :
57 121
' ~ 114-244
qui, supérieure à — , correspond au second problème ; elle
conduit à la solution
_ 119 _ 120 __ 1
■^1 ~ " Î69 ' ^ ' ~ Ï69 • "' ~ I3 '
déjà signalée à propos de la cubique perspective de la biqua-
dratique gauche.
Généralisation des équations de Brahmagupta-Fermat.
50. — L'étude des équations A.r* + B.r^ = fi-^i^) dans les-
quelles /\.ri/] est un polynôme quelconque du second degré
des deux variables a: et 3/ se ramène immédiatement à l'étude
arithmogéométrique d'une biquadratique gauche par l'intro-
duction d'une nouvelle variable auxiliaire. Une telle équation
\.r' + B.r-^ = f{.v , v)
peut, en effet, être considérée comme représentant dans le
plan O.ri/ une courbe du quatrième degré, projection d'une
ARITHMOGEOM ETIilE 169
biquadratique de l'espace. Cette courbe gauche est iinter-
section d'un cylindre parabolique
avec une quadrique d'équation :
Ac^' + B.rc = f{x . y) .
51. — Equations ue Brahmaglpta-Fermat généralisées. —
Une première extension toute naturelle des équations de
Brahmagupta-Fermat
Ax- + B.r + C = ; -
est l'équation
A.>- 4. B.i- + C.v + D — y- ;
son étude se rattache immédiatement à celle d'une cubique
plane. (Voir .^ 42).
Il en est de même des équations plus générales :
A.r^ + Bx^ + Cx- + D.r + E = v-' .
Pour traiter arithmogéométriquement une équation de cette
espèce, il suffît de poser. r-= z de sorte qu'elle représente
une quartique plane projection sur le plan O.ri/ de la biqua-
dratique gauche d'équations :
^ A:"- + B.r: 4 C= + D.r + E = y ,
Les cas où A ou E seront carrés parfaits permettront de
trouver immédiatement une série de solutions.
Parmi les équations de Brahmagupta-Fermat généralisées
au sens qui précède, il convient de mentionner d'une ma-
nière toute spéciale celles qui admettent pour premier
membre un trinôme bicarré en .r et plus particulièrement
encore les équations
.r^ 4- A.r2 + 32 = □ .
En posant
B
.r + - = \ .
170 E. TURRIÈRE
cette équation devient
X- + A — 2B = □ ;
de sorte que toute équation du type
x^ + Ar- + B2 = □ ,
est équivalente au système
X2 + a = n X2 -f /. = □
des équations des nombres congruents. Les constantes A, B,
a^ b qui figurent dans ces diverses équations sont liées entre
elles par les conditions
« = A — 2B , /> = — 4B .
L. EuLER affirma Timpossibilité pour k = 1, 3, 5, 6, — 14,
etc., ... de
x' + kx'' + 1 = n •
L'équivalence précédente fut indiquée par A. Genocchi
dans le mémoire cité au § 44.
L'équation
X* _ 4x2 + 1 = □
fut enfin traitée par Ed. Lucas [Recherches sur l'analyse
indéterminée. Moulins, 1873, p. 67; Recherches sur plusieurs
ouvrages de Léonard de Pise, p. 120].
52. — Problème des arithmodistances pour une hyper-
bole ÉQUILATERE OU UNE LKMMSCATE UE BeRNOULLI. — Il
arrive très fréquemment que ce genre d'équations de Brah-
magupta-Fermat intervienne dans les problèmes des arithmo-
distances pour certaines courbes. C'est ainsi que le problème
des arithmodistances pour l'hyperbole équilatère et son cen-
tre de symétrie ou encore pour la lemniscate de BernouUi
et son point double (transformée de l'hyperbole équilatère
par inversion) se traduit analytiquement par l'équation
f = 1 + X* .
Celle-ci est impossible et n'admet que la solution banale
x = 0. Cette impossibilité résulte du théorème négatif de
ARirHMOG ÉOMETIilE 171
Fermât sur l'équation .r* -)- ^* = z' ou encore du théorème
dû à Frénicle de non-existence d'arithmotriangle pythago-
rique dont l'aire soit double d'un carré. (Voir à ce sujet § 6
de ma note sur Le problème de Jean de Païenne et de Léonard
de PJse],
Cette impossibilité est encore équivalente à celle de
tangG = y^, tang— étant rationnel. En d'autres termes il
n'existe pas d'arithmotriangle pythagorique dont le rapport
des cathètes soit un carré parfait.
53. — Problème des .\rithmodista>ces pour une arithmo-
CONIQUE — Plus généralement, étant donnée une conique
douée d'arithmopoints et, par suite, représentable par des
équations
„ _ 4 1 — ?i
A, • • A, '
dans lesquelles f.,, g,^ et h„ sont des polynômes du second
degré d'une même variable /, le problème des arithmodis-
tances pour cette arithmoconique et pour un arithmopoint
du plan, — qui peut sans restriction de généralité être pris
pour origine des coordonnées, — se traduit par l'équation
= carre partait ;
ou encore /' + g' = Y-. De sorte qu'en explicitant la variable
/ on est ramené à une équation de la forme
A.r^ + B.r-' + Cx- -^ D.r + E = ; - .
Ce résultat s'étend d'ailleurs au cas d'une arithmoconique
de l'espace. On a alors
_f., _g. _ ^
■^ "" ^, ' ' ~t,' '^ ~ K '
on est par suite amené à une équation
/•» _L. o« + /« = Y- ,
172 E. TLRHIERE
qui, après développement, donne encore une équation de
Brahmagupta-Fermat du quatrième ordre.
La réciproque n'est pas exacte. Toute équation
ne serait susceptible d'être rattachée à un problème d'arith-
modistance pour une arilhmoconique de l'espace, ni a fortiori
pour une arithmoconique de l'espace. Les équations pour
lesquelles A et E ne sont pas sommes de deux ou trois carrés
ne sont pas susceptibles d'une telle interprétation géomé-
trique : par exemple aucune des équations
;-2 — X* — 1 , y^ z=i x^ + 1 ,
ne peut être associée à une arithmoconique de l'espace ou
du plan au titre de courbe représentative de l'équation du
problème des arithmodistances.
Le problème de Bhaskara et les équations
9{x , y) ==. Il- , 'lix , y) ■=. V- .
54. — Le problèmk de Bhaskara. — Le système des deux
équations indéterminées
x--{-y- — 1 -=2 II- ,
X- —y- — 1 = V- ,
à quatre inconnues .r, y, z/, c, dont Bhaskara' a donné les
trois solutions particulières suivantes dépendant d'un para-
mètre rationnel arbitraire
X = 8"/.- + 1 , y = 8X2
.r = >> + ^ • r = l .
_ (8X2 — 1)2 _ 8X2 — 1
'''' ~ 8X2 - y — 2)r~ '
' Le LiLavati. section IV, règle 59-60. Cf. Nouvelles Annales de Mathématiques, question
206, [2|, t. Vni, 1849, p. 107; E. Clkrk en donna une solution incomplète, t. IX, 1850, pp.
116-118.
ARITHMOGEOMETRIE 173
et dont la solution générale a été obtenue par A. Genocchi -,
pourrait de diverses manières être rattaché aux considéra-
tions qui précèdent, en supposant que l'une des inconnues
prend une valeur précisée, ou encore que a et p, par exemple,
sont deux fonctions linéaires d'une variable z à coefficients
rationnels et connus. On pourrait aussi songer à des consi-
dérations d'hypergéométrie.
Je me bornerai à signaler que le système des deux équa-
tions de Bhaskara est équivalent au système suivant :
2(.r- — 1) = u- 4- V- . 2r- = ir — c" ;
il suffit de poser
y Y
pour réduire toute la question à l'étude arithmogéométrique
d'une surface unicursale du quatrième degré d'équation
\- — \- z= il- + ^_
en coordonnées cartésiennes (X, Y, X). En posant alors
X + V = i^ii* , X _ Y = |ï .
A[l. A
il vient ainsi :
il* + 14- </'
X =■
4/.^ + 1 _ U.2 • ^' 4À^ + 1 — ;jL-'
Telle est la solution générale dépendant de deux paramè-
tres rationnels arbitraires, 1 et a, des deux équations de
Bhaskara.
55. — Les équations, analogues aux précédentes,
y^ + r-' -t- 1 = H-' ,
X- -(- r- — 1 = v- ,
* Angeio GiîNOcr.Hl, Solution de la question 206, nouvelles Annales de Mathématiques, [2],
t. X, 1851, p. 80-85.
174 E. TUIiRIERE
se traitent de la même manière. Elles sont équivalentes aux
équations
2 = u- ~ V- ,
2(.r-+j-) = «- + i- ;
en posant donc
1 - 1
l'étude de ces équations est ramenée à celle d'une surface
unicursale du quatrième degré représentée par l'équation
(en coordonnées cartésiennes .r, ?/, >.) :
Cette surface peut être envisagée comme engendrée par
un arithmocercle passant par l'arithmopoint (.r = X, y ^— j,
de sorte que les expressions rationnelles des coordonnées
d'un point quelconque de la surface s'obtiennent en posant
0
tang - = ^ et
,r :^ A cos 8 + — SI 11 0 ,
y = À sin 0 — -— cos 9 .
La solution générale du système des deux équations
j .r2 + j2 _^ 1 _ ,,2 _
i .r2 + ^.2 _ 1 = ,2 .
est ainsi
t _ 1 — <2
1{1 — <2| _)_ _ 2ll
_ X _ 2X
"" - HfT^ • ^' - r+1^ •
56. — Le système formé parles deux équations simulta-
nées, encore analogues aux équations de Bhaskara :
■'•- + y' - 1 = «- ,
X- — _)■- 4- 1 = v' ■
ARITHMOGÉOM ÉTIilE 175
peut être traité par un procédé semblable, à la seule difTé-
rence que la surface uniciirsale qui se présente ici est du
troisième degré. De l'équation
2.r- = ;/- + V-
et des résultats du § 5, il résulte qu'il faut poser actuellement
Il =: .r(cos 9 -f- siu 6| ,
i'z=:x(cos9 — sin 0) ,
tang -^ ^ i étant un nombre rationnel arbitraire. En portant
ensuite ces expressions de u et de v dans l'équation
«2— ^.2 — 2|j2— 1) ,
il vient
4x-
de sorte que l'étude des équations proposées est réductible
à celle d'une surface cubique unicursale d'équation
Z ( 1 — Z^i = X2 _ Y2 .
Les expressions générales des solutions {x, ?/), en fonction
de deux paramètres, obtenues par ce procédé, sont les sui-
vantes :
_ 2À(1 + /2) _ 2X2<(1 4- /2) + 1
^ ~ 2X2f (1 -I- /2) — 1 • ^' ~ 2X2((1 -f <2) _ 1 •
57. — Théorème fondamental sur les équations slmul-
TANÉES
f{x, y) = ir , '^{x , y) = v'- .
Les équations de Bhaskara et autres équations analogues
qui viennent d'être résolues dans les trois paragraphes pré-
cédents appartiennent à la classe très générale d'équations
du type (pU:,2j) = tt^ '^[•^•,y) = v^^ ou 9 et t^ sont deux poly-
nômes à coefficients rationnels en x et y, et qui sont douées
d'une solution particulière manifestement connue a priori :
les équations de Bhaskara sont ainsi douées de la solution
176 E. T Lit m ERE
(.r = 1, ?/ =: 0 ; les équations du § 56 sont douées de la solu-
tion (j" = 0, ?/ = 1). Quant aux équations du § 55, il est facile
d'obtenir une solution telle que .r = ^ , ?/ = 1.
Il est important d'observer que le problème actuel de deux
équations à quatre indéterminées, qui semblerait se ratta-
cher à des considérations d'arithmogéométrie pour un hyper-
espace à quatre dimensions est réductible à une étude arith-
mogéométrique d'une surface de l'espace ordinaire.
D'une manière précise et en se bornant, pour fixer les
idées, au cas de deux équations quadratiques simultanées,
il y a lieu d'énoncer le théorème fondamental suivant :
Le système formé par deux équations simultanées quadra-
tiques à quatre inconnues
^(x , y) =z II- , '^(.r, y) =: v- ,
n'admet pas de solution en général. La connaissance d'une
solution particulière entraîne la réductihilité de la question
à l'étude arithmogéométrique d'une surface cubique.
Soit, en effet, [jCq, y^, Uq, ('(,) la solution connue a priori.
Je pose alors
X = x^ -\- %t . y = 1 0 + ? ^ , « = "„ + T ' . ^' = 'o + ^ ' .
a, /3. y. 0, t étant cinq indéterminées. Chacune des équations
quadratiques données admet la solution / =: 0 et peut être
résolue par rapport à t, de sorte que l'on obtient ainsi deux
expressions différentes de t
(I>. M",
sous formes de fractions rationnelles dont les numérateurs
sont des formes linéaires en {a. /3. y. à) tandis que les déno-
minateurs sont des formes quadratiques par rapport aux
mêmes variables. Il résulte de cette remarque que toute la
question est réduite à l'étude arithmogéométrique de la sur-
face du troisième degré dont l'équation est
<1>, M\, — ^\ «l», = 0
dans le système de coordonnées homogènes ,oijSyè .
./ R I THM O G É O MÉ TU lE 177
La réductibilité à rétude arithmogéométrique d'une sur-
face de l'espace ordinaire n'est évidemment pas particulière
aux systèmes d'équations quadratiques. Lorsquen effet les
équations © = ii^ et t^ = v- à étudier sont de degrés plus
élevés, la méthode précédente conduit à deux équations algé-
briques en /; l'élimination de t permet alors de se ramener
à l'étude d'une relation unique entre «. (3. y. ;?. homogène
par rapport à ces mêmes variables.
La réductibilité à l'étude d'une surface cubique de l'es-
pace ordinaire du système des deux équations quadratiques
(p(.r, y) = u^ et ^[x,y] = v- étant acquise, il faut maintenant
observer que les conclusions du § 36 peuvent en outre être
appliquées à la nouvelle équation cubique. La sur/ace cubi-
que obtenue est précisément douée de trois arithmopoints non-
singuliers. Ce sont les arithmopoints de coordonnées respec-
tives
a = 0 ,
fi = 0 .
Y = 0 ,
Ô 3é 0
a = 0 ,
> = "J .
Y ^ 0 ,
0 = 0
a = 0 ,
3 = û ,
" = "n .
0 =: v
c'est-à-dire deux des sommets du tétraèdre de référence et
un troisième point de l'aréle qui les joint. La connaissance
d'un seul de ces arithmopoints suffit pour assurer et diriger
parle procédé du § 36 la représentation rationnelle de la sur-
face cubique au moyen de deux paramètres indépendants.
Dans ces conditions, la connaissance d'une solution parti-
culière du système d'équations quadratiques généralisées de
Bliaskara entraine la résolubilité du système ; la solution dé-
pend de deux paramètres. Si la représentation trouvée de la
surface cubique est propre, cette solution est la solution géné-
rale.
Arithmogéométrie autour des cubiques de Lucas.
58. — Pour un nombre assez considérable d'équations
indéterminées ayant été l'objet de recherches spéciales, le
groupement .r- -j- y^ -f z' intervient dans la structure de ces
équations. Il semble donc qu'il y ait intérêt — et effective-
L'Enseignemcnt mathi-m.. 19* année: 1917. I*
178 E- TUHRIERE
ment il y a très souvent un réel intérêt — de rattacher une
équation de celte espèce à Tétude d'une arithmosphère.
C'est ainsi que, pour une courbe sphérique, tracée sur une
sphère de rayon pris pour unité, les coordonnées d'un point
quelconque et leurs dérivées des deux premiers ordres par
rapport au paramètre qui repère le point courant de cette
courbe sphérique sont liées par une identité due à E. Ca-
talan :
(x'2 + /2 + c'2)[(.rr" — r.r"|2 + ( vc" — zy" f + \zx" - xz"s-\
— (^V' + j'y + -■'="!- + {x\y'-J'—z'y"\ + j(r.V- .rV) + c.(.r'v" - vV'i]^ .
Cette identité donne une infinité de solutions de l'équation
indéterminée
(P2 + Q2 _|_ R2,(p'2 + Q'2 4. R'-2, ^ ^^ + V^ ;
on en conclut, par exemple \
^242 + 7- + 152) (30- ^ 362 _^ 23-) = 375- + 1475- .
Mais en pareil cas il convient de ne pas se laisser fasciner
par la présence du groupement j::^ + ^^ + -"; il pewty avoir
au contraire avantage à chercher des solutions arithmogéo-
métriques n'ayant absolument aucun rapport avec Tarithmo-
sphère.
59. — L'kquation .r^ + if -f s^ = .r'^ + ?/'2 + -'2. Cette
équation quadratique homogène à six indéterminées se rat-
tache manifestement à l'arithmosphère. Si l'on se donne, en
effet, arbitrairement les trois indéterminées .r', ?/', r', la dé-
termination de .r, ?/, z n'est autre que la recherche d'un arilh-
mopoint quelconque sur l'arithmosphère de centre 0 qui
passe par l'arithmopoint de coordonnées .r', ?/', r'. L'équa-
tion (considérée peut donc être résolue par une des méthodes
indicjuées au § 8 (représentation géographique, ou mieux :
projection stéréographique).
La même équation peut être étudiée arilhmogéométrique-
ment d'une manière toute dillerente. J'observerai dans ce
but que cette éqiiation est susceptible d'une interprétation
' Question n» 1124 des Nouvelles Annales de Mathématiques.
A n I TIIM O G E O MÉ TH I E 179
géométrique remarquable. Etant considéré un triangle de
référence ABC, si Ton prend sur les côtés des points A' sur
BC, B' sur CA et C sur AB, déterminant sur ces mêmes côtés
six segments
BA' = .»• , A'C = .»•' ,
CB' = V , B'A = r' ,
AC = z , C'B z= ;' ,
la condition nécessaire et suiiisante de concours des perpen-
diculaires aux côtés en ces points A' B' C est précisément
la relation
a,-2 + V-' + -J = x'-' + v'^' + z'- .
Cette remarque élémentaire faite, je supposerai que les
sommes r + x\ i/ ■{- i/' al z -\- :■' sont imposées; soient :
X -f- x' =z a , .V + v' = /> , z -\- z' = c .
Je suppose en outre que les nombres a, b, c peuvent être
considérés comme étant les mesures des côlés d'un arithmo-
triangle héronien.
La solution générale de Téquation indéterminée dépend
alors de «, b e\. c et de deux paramètres arbitraires. Pour
avoif celte solution générale, il suffira de se donner arbitrai-
rement un aiitlunopoint du plan de l'arithniotriangle héro-
nien et de le projeter sur les droites arithniodirigées qui por-
tent les trois côtés de ce triangle : les six segments déterminés
par ces trois projections constituent précisément la solution
générale désirée.
60. — L'équation .r'- -{- y- -\- z^ = x"^ + ?/'^ qui de son
côté a fait aussi l'objet d'assez nombreuses remarques* se
rattache à la précédente au titre de cas particulier. Les for-
mules déduites de l'étude arilhmogéométrique d'une arith-
mosphère de centre O et qui passe par l'arithmopoint des
coordonnées {x\ ij et 0) se simplifient du fait que l'arithmo-
point connu a priori a sa cote nulle.
' Cette équation indéterminée x' + i,^ + ;* = x'* + ly" + ~* a été fréquemment considérée
(question n» 3621 de V Intermédiaire des Mathématiciens). Je pense toutefois que la solution
géométrique ci-dessus doit être nouvelle.
' Question 4383 de l'Intermédiaire des Mathématiciens.
180 E. TURRIERi:
Cette équation comme la précédente est susceptible d'une
solution dépendant de la considération de Tarithmotriangle
héronien général. Ici toutefois la solution générale dépend
des côtés de Tarithmotriangle héronien et d'un seul para-
mètre. Cette solution générale s'obtient, en effet, en suppo-
sant que l'arithmopoint que Ton projette sur les côtés du
triangle n'est plus arbitraire dans le plan mais appartient à
une autre droite arilhmodirigée spéciale du plan perpendi-
culaire en B à l'arithmodirigée AB).
61. — Le problème des parallélépipèdes rectangles
ÉQUIVALENTS ET ISODIAGONAUX. — Le problème du § 46 peut
être étudié sous un nouveau point de vue et rattaché à l'élude
arithmogéométrique de l'une ou l'autre de deux cubiques
remarquables du plan d'un triangle. Ces cubiques ayant été
l'objet de deux questions très précises posées par Ed. Lucas,
il m'a paru justifié de proposer de leur donner le nom de
l'illustre géomètre, puisqu'il s'agit ici d'une application
arithmologique que Lucas aurait parfaitement pu suggérer,
s'il ne l'a pas fait d'ailleurs dans des notes aujourd'hui
perdues.
L'énoncé du problème des parallélépipèdes rectangles
équivalents et isodiagonaux, au sujet desquels toutes mes
recherches bibliographiques sont restées infructueuses, est
le suivant :
Etudier les couples de parallélépipèdes rectangles à arêtes
rationnelles dont les diagonales sont égales, sans être néces-
sairement rationnelles, et dont les volumes sont équivalents.
Soient (.r, ?/, z) et [x\ y\ z') les arêtes respectives des deux
parallélépipèdes que l'on désire associer ainsi. Les équations
du problème sont alors les suivantes :
j a- + r- ^ z- = .r" + r'- + ='- .
( .r.y. z = x' ./ .z' .
La question se traduisant ainsi par deux équations homo-
gènes respectivement des second et troisième degrés à six
inconnues, il convient de se donner arbitrairement trois con-
ditions supplémentaires. Pour chaque choix de ces condi-
tions supplémentaires, on aura à résoudre un problème du
ARITIIMOGi:OMETRIE 181
genre de celui traité au ,^ 44, où j'avais imposé une arête
d'un des volumes et deux de l'autre.
Le problème des parallélépipèdes équivalents et isodiago-
naux se rattache à des considérations particulièrement élé-
gantes d'arilhmogéométrie lorsqu'on impose les trois sommes
formées avec une arête de cha(;un des deux parallélépipèdes.
Soient, en effet, (i, h. c les sommes
.*• -|- x' = a , V + _v' = /> , z. -]- z' z=i c .
Pour simplifier, je supposerai que ces longueurs «, b, c
sont les côtés d'un triangle ; celte hypothèse nécessaire pour
pouvoir introduire des considérations d'arithmogéomélrie
conduit à des formules qui sont plus généralement valables
pour («, b, C] absolument quelconques.
Si donc ABC est un triangle de côtés (<7, 6, c) et si
(.r, x\ y, y\ z, z) sont les mesures de six segments consécu-
tifs, dans l'ordre même de ces lettres, pris sur les côtés
BC, CA, AB du triangle, les équations ci-dessus écrites expri-
ment des propriétés géométriques remarquables.
La relation de J. Géva,
exprime le concours des trois droites AA', BB', CC Quant
à la seconde relation
■ ■'•' + r- -f r.- = .r'-' + r'-' + ='2 ,
elle exprime que les perpendiculaires en A'B'C aux côtés
BC, CA, AB du triangle sont trois droites concourantes (§59).
Dans ces conditions, une solution particulière apparaît
manifestement; elle est tellement remarquable qu'elle mérite
d'être signalée avant de pousser plus loin l'étude générale
du système d'équations ci-dessus. En se bornant au cas d'un
triangle acutangle, les parallélépipèdes rectangles admettant
respectivement pour arêtes les segments d'ordre pair et d'ordre
impair déterminés sur les côtés d'un triangle quelconque par
les Jiauteurs du triangle sont des solutions particulières du
problème.
Si «, b, c désignent les mesures rationnelles des côtés du
2a
ir- + c^ -
a-
2 h
c- -\- a- —
ir-
a-
— h-
+
c2
2a
/,-•
— c-
+
a-
21,
c
- «2
+
h^
182 li . TURRIERE
triangle figuratif ABC, les expressions correspondantes des
arêtes des deux parallélépipèdes associés sont :
«2 4. /,2 _ c-
X =
2e 2c
C'est ainsi que le triangle de côtés f4, 5, 6) donne, après
multiplication par 8, les deux parallélépipèdes rectangles
d'arêtes respectives
.r z= 2: , r = 4 . c = 30 ,
x' = h , y' = 36 , z' =. 18 .
62. — La. première cubique d'Edouard Lucas. — C'est aux
cubiques qui font l'objet de la question suivante que se rat-
tache l'étude générale du problème des parallélépipèdes
rectangles équivalents et isodiagonaux. « On joint les trois
sommets d'un triangle ABC à un point P et l'on prend les
« intersections A'B'C des lignes de jonction avec les côtés
« opposés. Trouver le lieu des points P de telle sorte que les
« perpendiculaires élevées sur les côtés aux points A'B'C
« se rencontrent en un même point Q. Ce lieu est une cubi-
« que dont il est facile de déterminer seize points et trois
« tangentes. Déterminer les asymptotes et, aussi, trouver le
« lieu du point Q.' 0
Soient X, Y, Z les coordonnées barycentriques du point
courant P de la première cubique de Lucas, le triangle ABC
étant pris pour triangle de référence. La droite AP a pour
équation
* Ed. Luc.v.s, yotivelUs Annales de Mathématiques, 2« série, t. XV, 1876, question n« 1207,
p. 240. Solution p. 550-5.).^ iDkwui.k).
Enoncé analogue par Ed. Lucas, Nouvelle correspondance mathématique, t. II, 1876, ques-
tion n» 8:t, p. 94. Solutions : 1'- partie, 1880, p. .56-6.1 et 2« partie, 1878. pp. 261-272 par
H. van AUBKL.
Cf. aussi un article de H. van AunKL, Nouvelle correspondance mathématique, t. V,
1879, p. 87, Sur un lieu géométrique (trouver le lieu des points (J tels que les perpendicu-
laires QA', QB', QC abaissées sur les trois côtés d'un triangle ABC déterminent sur ces
côtés des segments en involution.
ARl THMOGÉOMÉTRI E 183
et, par suite, les segments BA' = .i' et A'C =: ,r' déterminés
sur le côté | =: 0 sont entre eux dans le rapport — =z — . Les
valeurs des six segments BA', A'C, CB', B'A, AC et C'B
sont donc
Z , Y
Y + Z • • - Y + Z
X , Z
= b • r, TT , r ^ b . -
■ Z + X ' • ■ Z + X •
X
- X + Y •
la relation .r^ + 3/^ + -^ -= ■<^''' + y'^ + -'^ donne alors l'équa-
tion de la première cubique de Lucas en ce système de coor-
données barycentriques :
,Y — Z ,^z — X ,X— Y
Celte cubique se transforme en elle-même dans la trans-
formation quadratique définie par les formules
XXj = YYj = ZZj
et qui est analogue à la transformation isogonale. Cette in-
variance de la cubique correspond à l'échange entre eux des
deux parallélépipèdes associés.
En revenant au problème des parallélépipèdes rectangles
équivalents et isodiagonaux, il résulte des considérations qui
précèdent que sa solution générale s'exprime par les for-
mules suivantes où «, b, c sont des paramétres absolument
quelconques (qui ne sont pas de toute nécessité les mesures
des côtés d'un triangle ABC):
■ Y + Z • Y _|_ z '
X , z
— Y , _ X
184 E. TU R RI ÈRE
X, Y, Z sont les coordonnées homogènes d\in arithmopoint
quelconque de la cubique d'équation homogène
passant par les sommets du triangle de référence (qui n'est
plus nécessairement le triangle A, B, G).
Il est essentiel de remarquer que la première cubique
d'Edouard Lucas permet de résoudre le problème des paral-
lélépipèdes lorsque «, b, c sont les mesures des côtés d'un
triangle et que, si cette dernière condition n'est pas satis-
faite, les formules obtenues gardent un sens et, par conti-
nuité, donnent la solution générale du même problème.
La première cubique de Lucas [ou sa généralisation pour
le cas de «, b, c quelconques] est douée d'un certain nombre
de points remarquables: les sommets ABC du triangle de
référence, le centre de gravité, Torthocentre, les sommets
A, B, G, du triangle formé par les parallèles aux cotés de
ABG, etc D'où a priori un certain nombre d'arithmo-
points très simples
X=o, Y=0, Z—\,
X = 0 , Y = 1 , z = 0 ,
X = l, Y = 0, Z=:0,
X = 1 , Y = 1 , Z = 1 ,
X = 1 . Y = 1 , Z = — I ,
X = 1 , Y =r — 1 , Z = 1 ,
X^— 1. Y = l, Z = l,
X — l>^ + c- — a- , Y = c- + fi- — Ir , Z = a- + //- — c- ;
Ge dernier arithmopoint correspond, par exemple, au point
transformé de l'orthocentre dans la transformation quadra-
tique signalée précédemment.
î>s»ri 63. — La seconde cubique de Lucas. — Soient maintenant
X, Y, Z les coordonnées trilinéaires du point Q. Le théorème
des projections donne immédiatement les expressions des
ARITIIMOG EOM ETRIE 185
segments BA', A'C... déterminés sur les cotés du triangle
ABC par les projections de Q :
z
-1- X cos B
sin B
X
+ YcosC
^ "~
sin C
Y
-(- Z cos A
Y
+ X cos C
sin C
Z
+ Y cos A
sin A
X
-)- Z cos B
sin A sin B
Téquation de la seconde cubique de Lucas résulte du théo-
rème de J. Céva :
(Y 4- Z cos AjlZ + X cos BllX + Y cos C) = [Z + Y cos AmX + Z cos B)
I Y -|- X cos Cl.
Cette cubique est invariante dans la transformation isogo-
nale. Elle passe par les sommets A, B, G du triangle ABC,
par Torthocentre, par le centre du cercle circonscrit qui est
d'ailleurs le centre de cette cubique, par les centres des
quatre cercles tritangents aux côtés du triangle, par les
points à rinfini des trois médiatrices qui sont asymptotes de
la cubique
Revenons au problème des parallélépipèdes. 11 résulte
des considérations qui précèdent que Ton doit poser
2acZ + [a- + c- — h^\X , 2a/>Y + (a- + b- — c^lX
~ 4S 4S
S représentant la surface du triangle ABC; récjuation de la
seconde cubique de Lucas est alors:
n
2rtcZ + {a- + c- — ir-\\ _
Il est absolument indispensable de supposer actuellement
que a. 6, c sont les mesures d'un véritable triangle et en
outre que ce triangle est un arithmotriangle héronien. A la
différence des considérations du paragraphe précédent relatif
à la première cubique de Lucas, où aucune hypothèse res-
trictive n'était nécessaire sur la nature de a, b, c\ ce n'est
actuellement que moyennant cette double condition que le
186 E. TUHRIÈRE
problème des parallélépipèdes restangles équivalents et iso-
diagonaux étudié sera susceptible d'être rattaché à l'étude
des arithmopoinls de la seconde cubique de Lucas.
64. — Autre définition de la seconde cubique de Lucas. —
Je crois devoir indiquer ici une propriété importante^ qui
peut servir à définir la seconde cubique de Lucas.
La seconde cubique d'E. Lucas est Le lieu des points Q
du plan d'un triangle ABC tels que Les droites QA, QB et QG
soient normales en A, ^ et C à une même conique.
Si l'on représente, en effet, en coordonnées trilinéaires
par rapport au triangle de référence ABC, une droite issue
du sommet A par l'équation
Y = mZ ,
l'involution des droites orthogonales autour du point A, qui
comprend comme couples de droites associées d'une part les
deux bissectrices {m = 1, m' =■- — 1) et d'autre part la
hauteur AH (m = -\ et le parallèle au côté opposé BG
( m' = — -^—3 ) 1 6st définie par Téquation
mm' -}- l -\- {m -\- m') cos A =: 0 .
Si donc {x, 3/, z) sont les coordonnées trilinéaires du point
Q du lieu étudié, les perpendiculaires en A, B et G aux
droites QA, QB, QG ont pour équations respectives
Y = aZ , z =:[iX , X = yY ,
avec
c -|- .1' cos A X -\- z cos B y -\- r cos C
y -\- z cos A ' ' z -{- .r cos B ' ' •»' + y cos C
Il résulte, d'autre part, de l'équation générale d'une coni-
que circonscrite à ABG,
^ + '-5 + '^^ = o,
.»■ V :
que les coefficients jouant le rôle de coefficients angulaires
* A porter au compte d'un auteur dont je ne puis préciser le nom, n'ayant pu retrouver
la référence utile.
ARITHMOGÉOM ÉTRIE 187
des tangentes aux sommets A, B, G du triangle de référence
sont
* ~ ë ' ' "■ cX ' ' " 6h '
La condition nécessaire et suflisante pour que QA, QB, QC
soient normales à une même conique en A, B et G est donc
elle se traduit, par conséquent, par l'équation
[z -\- V COS A) IX + 3 cos Bllv -|- X cos C)
= ( r + z cos A) [z + ->■ cos B) [x -\- y cos C)
représentative de la seconde cubique d'E. Lucas.
Les arithmotriangles téléraétriques.
65. — Le problème télémétrique conduit à la considération
de triangles obtusangles particuliers ABG qui sont définis
par la relation ^
sin 2C + 2 sin 2B =: 0 , ( ^ > f
J'appellerai triangles télémélriques les triangles de cette
nature. Par exemple, les triangles d'angles
A = 30° , B = 105^ , C = 45°
qui peuvent être facilement construits à partir des triangles
équilatéraux sont des triangles télémétriques particuliers.
Soient maintenant A' B' G' les pieds des hauteurs d'un
triangle télémétrique. Le triangle pédal A' B' G' de ABG a
pour angles
A' = 2A , B' = 2B — r: . C = 2C .
Il en résulte que la relation de définition d'un triangle télé-
métrique quelconque se traduit par une condition très sim-
' J.-E. EsTiENNB. Note sur les télémètres, Revue d'artillerie, novembre 1904.
Jules Raibaud, Instruments d'optique, d'observation et de mesure. Encyclopédie scienti-
fique, Paris, 1910, p. 321-322.
188 E. rURRIERE
pie : L'un des côtés du triangle pédal d'un triangle télémé-
trique est double d'un autre côté :
A'B' = 2A'C' .
Cette relation très simple permet de résoudre graphique-
ment le problème télémétrique.
66. — Les arithmothiangles télpîmétriques hérgniens. —
Le problème qui consiste à rechercher les arithmotriangles
télémétriques, c'est-à-dire ceux de ces triangles télémétri-
ques qui sont à côtés rationnels se rattache à l'étude arithmo-
géométrique d'une quartique plane. La relation entre les
côtés «, b, c d'un triangle télémétrique général se déduit
immédiatement de la condition
sin 2C + 2sin 2B = 0 ;
c'est la relation homogène
[h- — C-) (c- — 2//^) + {c- + 2h-ja- = 0 .
En posant donc
on réduit ainsi l'étude des arithmotriangles télémétriques à
celle des arithmopoints de la quartique plane représentée
par l'équation
(x- — r-][.x- — 2v-| = .r- + 2_v- .
L'étude arithmogéométrique de cette quartique plane
échappe aux procédés qui ont été développés dans les pages
précédentes. Mais il est toutefois possible à l'occasion du
problème de la détermination de ceux de ces arithmotriangles
télémétriques qui sont aussi héroniens, d'établir la proposi-
tion négative suivante.
Le triangle pédal de tout arithmotriangle héronien est
lui-même un arithmotriangle héronien. De sorte que Varith-
motriangle télémétrique héronien le plus général a pour
sommets le centre du cercle inscrit 1 et deux des centres \^et\^
ARITII MOGEOMETRIE 189
des cercles e.vinscrits à l'arithmotriangle liéronien A'B'C le
plus général dont deux côtés soient entre eux dans le rapport .^ :
A'B' = 2A'C' .
Reste à déterminer ceux-ci.
67. — Il s'agit donc de déterminer l'arithmotriangle héro-
nien le plus général A'B'C tel que A'B' = 2 A'C. De tels
triangles se rencontrent à propos de l'équilibre sur un plan
incliné d'un cercle vertical, dont le centre de gravité est au
milieu d'un rayon ^
En application de la règle du paragraphe 10, pour repré-
senter un triangle héronien quelconque A'B'C, je dois poser
A' _ 1 — r- Ë-' — • cr^'
y ei z étant deux nombres rationnels assujettis à certaines
inégalités. La condition
A'B' = 2A'C'
se traduit ici par
siu C = 2sin B' ,
c'est-à-dire encore par l'équation
= 2
\ + -J 1 + j2
Par conséquent l'étude des arithmotriangles télémétriques
héroniens (ou encore celle des arithmotriangles héroniens
dont deux côtés sont dans le rapport;^] est équivalente à
l'élude arithnio géométrique d'une cubique plane douée de
quatre arilhmopoints (l'origine et les arithmopoints à l'infini)
mais ne possédant pas d'autre arithmopoint.
Cette propriété négative résulte de ce que l'équation du
' c. f. H. Brocard, Journal de .Spéciales, 1885, pp. 108-109. L'équation d'équilibre
sin (9 +, wl := 2sin w, où w est l'angle que fait le plan incliné avec l'horizon, a été rencon-
trée par le mcnic géomètre dans des rechorches bien dllFérentes concernant une question de
géométrie du triangle et un certain groupe de trois paraboles. Journal de Spéciales. 188.T,
pp. 77-80, et Mémoires de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, Propriétés d'un
groupe de trois paraboles, t. .XL, I88.i-I886, p. 51-58.
190 E. TUURIEHE
second degré en y ne peut admettre de racine rationnelle
que si la quantité
est un carré parfait. On est ainsi conduit à une équation
-j -\- -j ^\ = e
qui admet la seule solution banale :; :;= 0 et dont l'impossi-
bilité a été établie en 1777 par Eller ^ Il n'existe donc pas
d'arilhmotriangle télémétrique qui soit aussi un arithmo-
tria ngle hé/ o n ie n .
68. — D'une manière générale, il convient d'observer que
le problème qui consiste à déterminer l'arithmotriangle
héronien le plus général dont le rapport de deux côtés est
imposé a priori se traduit par Téquation d'une cubique plane
Considérée comme une équation du second degré en z elle
entraîne la condition
-J _|_ 2(1 — 2F) ;2 + 1 = /2 .
Le problème considéré est donc réductible à l'équation
étudiée par Euler dans les mémoires cités plus haut.
On peut encore poser
z _ .r _ J_
1 + -J ~ " 1 + f ~ 2X •
la question est alors réduite à l'étude d'une biquadratique
gauche représentée par le système d'équations :
obtenues en écrivant (jue les deux équations quadratiques
en z et en y
C-' _ 2À: +1 = 0.
y- — 2/.HV +1=0,
ont des racines rationnelles.
* L. EuLEHi Commentatinnes arithmeticT, édition de 1849, t. 2. De casibits. guibiis hanc
fonnulain \* + kx*.v' + y* ad quadratum reditcere licet [avril 1777 et mai 1782] (pp. 183-189
et pp. 492-500).
A. GiîNOCCiii, Sur l'impossibilité de quelques équations doubles, C. R., 1874, t. 78, pp. 433-435.
.4 h'IT H M 0 G E O M ÈTIUE 191
69. — Ici s'arrête l'article que je m'étais initialement pro-
posé d'écrire sur les notions d'arithmogéoinétrie, la suite
devant être consacrée à des compléments et à des considé-
rations d'un tout autre ordre. Le but poursuivi était d'in-
sister sur l'intérêt considérable qu'offrent les remarques
géométriques dans toutes ces questions d'arithmologie. L'ab-
sence de remar({ues de cette nature dans presque toutes les
études faites sur des problèmes spéciaux de la théorie des
nombres est une lacune que j'ai souvent jugée regrettable.
C'est pourquoi je me suis décidé à entreprendre cet examen,
certainement très incomplet encore, de toute une série de
questions arithmétiques susceptibles d'êti'e interprétées géo-
métriquement d'une manière intéressante.
Je me suis principalement efforcé de rester dans le domaine
le plus élémentaire. C'est ainsi que j'ai systématiquement
écarté les fonctions elliptiques, qui ne figurent point dans
nos programmes d'enseignement secondaire. Le lecteur dé-
sireux d'aller plus loin pourra d'ailleurs introduire la notion
de fonctions elliptiques à l'occasion des propriétés arithmo-
géométriqiies des cubiques et des biquadratiques gauches,
en suivant la voie tracée par J. Bertrand ^ par H. Léauté-,
par M. PicQLET^ et par H. Poincaré*.
La plus grande partie du présent travail a été effectuée
dans des conditions matérielles désastreuses, loin notam-
ment de toute bibliothèque. Je n'aurais certainement pas eu
la possibilité de le mener à bonne fin sans le concours pré-
cieux de MM. H. Brocard et A. Alrry, que j'ai souvent et
toujours très utilement consultés.
Je me permets donc, dès maintenant, de leur adresser ici
mes plus vifs remerciements.
{A suivre.)
> J. Bkkthanu. Traité de Calcul diflérentiel et intégral, t. II. p. 583.
H. Lkauté. Etude géométrique sur les fonctions elliptiques de première espèce, yournaf
de l'Ecole polytechnique, 46" cahier, 1873 it. XXVIII, p. 67-99.
' PiCQL'KT, Application de la représentation des courbes du 3» degré à raidc des fonctions
elliptiques. Journal de l'Ecole polytechnique, ô'i* année, 1884.
H. PoiNCARÉ, Sur les propriétés arithmétiques des courbes algébriques. Journal de ma-
thématiques pures et appliquées de Liouville, 5* série, t. Vll, 1901, pp. 161-233.
MELANGES ET CORRESPONDANCE
Récréation mathématique.
Le jeu de la Ziggiirat.
PAR
Pierre Bovet (Genève) et L.-G. Du I^asquier Xeiichâtel,
I. — La plupart des recueils de récréations mathématiques*
mentionnent sous des noms divers : La tour de Hanoï, l'anneau
du brahmine, etc., un jeu et un problème dûs, sauf erreur, à I^ucas.
Un certain nombre de disques, 7 ou 8, de s^randeurs différentes
sont enfilés dans une aiguille verticale. Le plus large est à la base,
puis les diamètres des disques vont en décroissant jusqu'au plus
petit, de telle sorte que l'ensemble a l'aspect d'un cône en étages
et le profil d'une ziggiirat assyrienne. Deux autres aiguilles verti-
cales, vierges de tout disque, sont fichées dans la même plan-
chette. Il s'agit de reconstruire la tour sur l'une d'elles en dépla-
çant un seul disque à la fois et sans jamais poser un disque sur
un autre plus étroit. On demande quel est le nombre minimum
de déplacements nécessaires pour un nombre n de disques.
Ce nombre est égal à 2'* — 1.
En effet, quel que soit le nombre des disques, on ne pourra
ôterdela première aiguille le disque de base qu'au moment où
lune des deux autres aiguilles appelons-la la seconde) sera entiè-
rement libre, et où, par conséquent, tous les disques sauf le der-
nier seront enfilés régulièrement sur la troisième aiguille.
Puis une fois le disque de base déplacé de la première à la
deuxième aiguille, il faudra rebâtir sur lui la pyramide telle
qu'elle a été édifiée sur la troisième aiguille.
Le minimum des déplacements nécessaires pour u disques est
ainsi représenté par une somme (appelons-la S/ qui se décom-
pose comme suit :
S„ - S„_, + 1 + S„_, = 2S„_, + I.
' Par ex., Lucas. Récréations mathématiques, 189S, 1. III, p. .'•Ô-57. — G.tstOD Tissandier.
Kécréatioiis scientifiques, p. 22:t. — \\'. Ahukns. Matheinatische SpieU.
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE 193
On vérifie aisément que la loi est générale par le passage de
n k n -\- i.
Partons maintenant de n = 2, nous aurons
S, = 2 S. + 1.
Mais déplacer une pyramide dun seul disque, c'est évidemment
l'affaire d'un seul coup : S, = 1 ; donc
S^= 2 + 1 = 3 = 2- — 1
S3 = (2 X 3) + 1 — 7 = 2 ( 2-' _ 1 , + 1 = 2-'' — 1
S, = (2 X 'I + I = 15 = 2 (2'' _ 1) 4- 1 = 2^ — 1, etc.
et d'une manière générale
S„ = 2" _ 1.
Le problème de Lucas amuse les écoliers. Comme celui des
grains de blé sur les cases de l'échiquier, il les familiarise avec
les valeurs numériques des puissances successives de 2. Ils décou-
vrent avec joie que pour transporter une tour de 30 disques, il faut
à raison dun coup par minute plus de 2500 ans.
Cas de quatre aiguilles. — Après avoir trouvé avec mes petits
mathématiciens, des garçons de 11 à 13 ans, la solution du pro-
blème de Lucas, nous nous en sommes posé un second que je
crois nouveau : « En combien de coups reconstruirait-on la tour,
suivant les mêmes règles, si la planchette portait non plus
3 aiguilles, mais 4 ? »
Ce nouveau problème offre des analogies évidentes avec le pre-
mier. Le nombre total des coups (appelons-le T cette fois) s'ob-
tient, comme c'était le cas pour S dans le problème précédent, par
trois opérations :
1** L'enlèvement des n — 1 disques supérieurs et leur empile-
ment provisoire de façon à laisser entièrement libre une aiguille
pour y transporter le disque de base ; — cette opération représente
V coups.
2° Le transfert du disque de base de laiguille de départ à
l'aiguille d'arrivée = 1 coup.
3'' La reconstruction définitive de la pyramide sur le disque de
base à l'aiguille d'arrivée, par le transfert de « — 1 disques. Cette
opération qui est l'inverse de la première nécessite le même nom-
bre de coups, soit v coups.
Quel que soit le nombre des disques, T est toujours un nombre
impair; car la solution du problème est représentée parla for-
mule r = 2 ^^ -f- 1.
La différence entre les deux problèmes consiste en ceci : La
L'Enseignement tnathém., 19° année, 1917. 13
194 MELANGES ET CORRESPONDANCE
première opération partielle, celle qui doit dégager le disque de
base et qui consiste en un empilement provisoire de aï — 1 disques,
se fait non plus en itne pyramide sur une seule aiguille, mais sur
deux aiguilles en deux pyramides A et B, composées l'une (K),
celle qui se construit d'abord, des a disques les plus petits, l'autre
(B) des b disques les plus grands \a -\- b =z n — 1].
Ces deux tas A, B ont été construits dans des conditions très
différentes. On a d'abord bâti A, celui des petits disques, en dis-
posant librement des deux aiguilles auxiliaires que comporte
notre jeu de 4 aiguilles. Puis on a commencé de bâtir B,le tas des
disques les plus grands, mais on n'avait plus en ce moment à sa
disposition qnune seule aiguille auxiliaire comme dans le pro-
blème de Lucas, l'autre étant immobilisée par la pyramide A.
La troisième opération, reconstruction de la pyramide finale,
s'effectue dans des conditions identiques à la première. Il s'agit
en effet de transporter une seconde fois la pyramide B sur le
disque de base déplacé) avec l'aide d'une seule aiguille auxiliaire
(la pyramide A immobilisant la seconde), puis la pyramide A (sur
le sommet de B) avec l'aide des deux aiguilles.
Le problème final se ramène donc à celui-ci : « Quelle est au
moment où l'on va déplacer le disque de base, la répartition la
plus avantageuse des a — 1 autres disques entre les deux pyra-
mides A et B ? »
On sera tenté de déclarer qu'il faut faire la pyramide A aussi
haute que possible, pour disposer aussi longtemps que possible
des deux aiguilles, mais un examen plus attentif montre que le
problème est plus complexe.
(Continuons d'appeler S^^ le nombre de coups nécessaires pour
transporter n disques dans le jeu des 3 aiguilles et T„ le nombre
de coups nécessaires pour résoudre le même problème dans le jeu
des 4 aiguilles). Pour /i = 1 et n = 2. S est égal à T, car le trans-
port s'effectue de la première à la troisième aiguille, sans que la
quatrième soit mise à contribution. Mais pour n = .3, il n'en est
plus de même : au moment de déplacer le disque de base, les deux
aiguilles auxiliaires portent chacune une pyramide réduite de
part et d'autre à un seul disque. Il a fallu 2 fois 1 coup pour les
constituer, il en faudra autant pour les transporter. Donc, si
T = 2 (' + L on aura pour <> = 2
T, = (2 X 2) + 1 =r 5,
alors que, comme nous savons, S^ ^ 2^ — 1 = 7. Cette première
divergence entre T et S détermine toutes les autres. Pour n = 4,
nous aurons, au moment de transporter le disque de base, n — 1
soit trois disques répartis en deux pyramides, soit nécessairement
deux d'un côté et un de l'autre. Les deux répartitions possibles :
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE 195
2 sur A et 1 sur B, ou 2 sur B et 1 sur A, se valent, car d'une part
2 sur A représente Sg ^ 3 coups,
1 sur B )) Tj ■= 1 coup,
d'où pour p = ^1, T^ ^ 9 et d'autre part
1 sur A donne Sj rr: 1 coup,
2 sur B » T„ = 3 coups,
soit encore v = 4, T^ = 9.
Pour n = 5, nous pourrons avoir 3 empilements :
1. 1 sur A et 3 sur B, représentant S, =^=1, Tg ^ 5, w = 6,
T, = 13.
2. 3 sur A et 1 sur B, représentant S3 = 7, T^ ^= 1, ^^ = 8,
T. = 17.
3. 2 sur A et 2 sur B, représentant S., =: 3, ^„=^3, (^ := 6,
T. =: 13. Si nous entendons par Tj, comme il était convenu, le
minimum des coups nécessaires pour résoudre le problème,
T. = 13.
Nous ne continuerons pas l'examen détaillé des diverses solu-
tions possibles pour les valeurs successives de n. Ce que nous
avons trouvé suffit à nous orienter sur la façon de trouver toute la
suite des valeurs de T.
Nous avons déjà dit ce que nous entendons par n, par S,^ et par
T^j. Considérons leurs valeurs successives dans ce tableau :
-,)
n
s„
'S,-S„_,)
'i;.
IT-T,,
1
1
1
1
1
2
3
2
3
2
3
7
4
5
2
4
15
8
9
4
5
31
16
13
4
6
63
32
17
4
7
127
64
25
8
8
255
128
33
8
9
511
256
41
8
10
1023
512
49
8
11
2047
1024
65
16
12
4095
2048
81
16
13
8191
4096
97
16
14
16383
8192
113
16
15
33767
16384
129
16
16
67535
33768
161
32
196 MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
Dans la répartition des n — 1 disques entre les pyramides A et
B, on n'accorde pas une préférence exclusive à A, pour deux rai-
sons: 1'^ parce que pour les pyramides de 1 et 2 disques, il n'y a
pas de différence entre S et T . Il n'y aura ainsi jamais aucun
inconvénient à ce que B compte 2 disques. C'est ce que nous
venons de voir pour/i = 3, n :=4, « := 5 (cas 3). 1° Avec l'accrois-
sement du nombre des disques en A arrive un moment où l'ad-
jonction d'un disque à la pyramide A représente une plus grande
différence que l'adjonction d'un troisième disque à l'autre pyra-
mide B.
C'est ce qui arrive déjà pour /j = 10. En effet : 7 disques en B et
2 en A représentent un plus grand nombre de coups que 0 en B et
3 en A.
T- = 25, S, = 3, V =z 28, Tj„ = 57.
'i;= 17, S, = :,. = 24, T,, = 49.
Ceci nous amène à la loi de la série T^^ telle qu'elle se dégage
de la cinquième colonne de notre tableau. Cette cinquième
colonne renferme les mêmes nombres que la troisième ; chacun y
figure autant de fois que le précédent plus une fois. Il y a un 1,
deux 2, trois 4, quatre 8 et ainsi de suite. Ce que nous venons
de voir de la façon dont s'établit la valeur minimum de i> (par
l'addition d'un S et d'un T) et par conséquent celle de T (car
T^j= 2 (> + 1) nous explique cette particularité.
Les mathématiciens ont sans doute une façon succincte de noter
la loi de formation de la série T et de calculer la valeur T,,. S'ils
peuvent m'en signaler une qui soit à la portée de mes petits
élèves, je leur en serai reconnaissant. Pour le moment, nous
procédons comme suit :
Soit à trouver T.,^. Le nombre triangulaire* inférieur à 24 qui
en est le plus rapproché est 21, et de 21 à 24, il y a 3. Nous tirons
de là que T,^ = 1 + 2.2* + 3 . 2^ + 4 . 2-^ + 5 . 2^ + G . 2"-
+ 3 . 2" ;= 513, qui s'obtiendrait indifféremment par l'un ou
l'autre des empilements suivants
T,^ = 225 , S, = 31 , .• = 256 .
T,. = 193 . Sg = 63 , (■ = 256 .
.l'ai fait représenter graphiquement à mes élèves la série des
valeurs de T. Cela nous a permis d'entrevoir la solution du pro-
blème des 5 aiguilles et de tous les suivants. Pour un nombre
' Mes jeunes mathématiciens connaissent celte laoon pythapforicienne d'appeler les nombres,
de la forme n , résultant de l'addition des n premiers nombres entiers.
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
197
infini d'aiguilles, la série T se confondrait avec celle des nombres
impairs.
J'ai conseillé h mes jeunes gens de fabriquer pour leurs amis
le jeu des 4 aiguilles avec quelque 15 à 20 disques. Dans la prati-
que, ce jeu donnera matière à beaucoup plus d'hésitations que le
jeu classique de la tour dlïanoï. C'est dire qu'il a chance de n'être
pas moins amusant. Ils l'introduiront par un petit conte assyrien
et l'ont baptisé déjà : \e jeu delà Ziggiirat.
Mon vieil ami L.-G. Du Pasquier, professeur à l'Université de
Neuchàtel, auquel j'ai communiqué les pages ci-dessus a bien
voulu répondre déjà au vœu que j'y exprime d'obtenir des mathé-
maticiens nne formule facile permettant de calculer T^. Il m'a
permis de joindre à ma communication le complément qui suit.
Pierre Bovet (Genève).
II. — Désignons par ;)_i le P^'éme nombre triangulaire; d'après
cela, /q = 1, /, r=z 3, t„ = 6, /, = 10, f^ = 13, en général :
t- = -L [X -\- i) :X-\-'I). Soit n un nombre positif d'ailleurs quelcon-
que ; représentons par Egi/?) le plus grand nombre triangulaire
contenu dans n; par exemple E^{2) = l; E^Iti] =z 3; E^[\)}= 6\
Ej(10, 33) = 10 ; etc. (Cette notation est une généralisation du
symbole de Legendre : E (n) = plus grand nombre entier contenu
dans « ; nous posons donc par définition : F,^'J:) =zE{.c) ; Ej^[d')=^\e
plus grand nombre triangulaire contenu dans ./ ; E3(.r) = le plus
grand nombre carré contenu dans .r ; EJ.r) = le plus grand nombre
pentagonal contenu dans x; et ainsi de suite).
Cela posé, tout nombre positif /i peut se représenter, et d'une
seule manière, sous forme d'une somme de deux termes
n = />. + ;• (a)
où t\ = ^2{^) ^^t le plus grand nombre triangulaire contenu dans
n, et /• un nombre non négatif. Si, en particulier, n représente un
nombre entier, par exemple le nombre des disques dans le jeu en
question, on aura les décompositions suivantes :
n = 1
2
3
4
5
6
/
8
9
10
11
12
13
14
15
16...
0,= 1
1
3
3
3
6
6
6
6
10
10
10
10
10
15
15 ...
r = 0
1
0
1
2
0
1
2
3
0
1
2
3
4
0
1 ...
X = 0
0
1
1
1
2
2
2
2
3
3
3
3
3
4
4 ...
198 MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
La série T est alors représentée par la formule
T„ = 1 -H (X + D . 2>^+»
La sommation de la série
1 + 2 . 21 + 3 . 22 + 4 . 2-' + 5 . 2^ + ... +{n -f 1) . 2" = J] <'"+!) • 2^^-
/.
qui intervient dans la formation des nombres T^^, peut être trouvée,
grâce aux indications qui suivent, même par des garçons d'une
douzaine d'années, pourvu qu'ils connaissent la formule de som-
mation des progressions géométriques. On a tout d'abord
D'une part,
0 ..Il
2 2^ = 1 + 2 + 'i + 8 -t- . . . + 2" = 2"+' — 1 .
X
0...H
D'autre part, on peut représenter V X . 2'' de la manière que voici:
0.../I
V X . 2''- = 0 + 1 . 2 + 2 . 22 + 3 . 2-'« 4- 4 . 2^ + 5 . 2^ + . . . + n . 2"
+
22 +
2-^ +
2^ +
2^4-...+ 2"
+
2^4-
2^4-
2* +
2--' + . . . + 2"
+
23 +
2^4-
2^4-...+ 2"
+
2^4-
+ •
2^ 4- ... + 2"
_i_ 2"~' + 2"
+ 2"
Faisant la sommation de chaque ligne horizontale séparément,
puis additionnant ces sommes partielles, il vient
0...n
2 À . 2'= (2"+' -11- 1
X
4- (2"+' - 11 — it 4-2)
+ (2"+* _ 1) — ,1 + 2 4- 4)
^ (2»+' _ 1)_ Il 4- 2 + 22 + 2»)
+
+ (2"+' _ 1) _ (1 + 2 + 22 + 2^' 4- ... 4- 2"—- + 2"-').
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE 199
Tout ce problème est ainsi ramené à la sommation de progres-
sions géométriques.
0 . «
On trouve facilement V A . 2'^ = 2 + f« — 1) . 2"+'.
On en déduit immédiatement ^ {X + 1 . 2'' = 1 + /? . 2""''V
À
et ce résultat, combiné avec la décomposition a du nombre n des
disques, conduit à la formule cherchée
T„ = 1 + (X + ri . •2>-+'
L.-G. Du Pasquieh iXeuchàtel).
Remarques sur le problème de Jean de Palerme
et de Léonard de Pise (Fibonacci),
à propos d'un article de M. E. Tiirrière.
Il est intéressant de rapprocher les recherches publiées récem-
ment par MM. HfenTzscheP et Turrière'^ sur le problème de Jean
de Palerme et de Léonard de Pise. Tandis que INI. Turrière ne
fait usage que de moyens élémentaires, M. Hoentzschel montre
comment l'emploi des fonctions J) de Weierstrass facilite l'étude
approfondie de ces problèmes arithmo-géométriques.
D'après le 1" exemple du 3" livre de l'Arithmétique de Dio-
phante, il s'agit de trouver trois nombres en progression arith-
métique (a — d, a, n -\- d] et tels que la somme de deux des
nombres soit chaque fois un carré parfait.
Diophante cherche d'abord trois nombres carrés qui sont en
progression arithmétique
2a — d = r- , 2a = i- . 2a -{- d — ..' ;
il trouve
'.1- — 720 = 31- . 412 . 412 ^ 720 = 49^ .
' Jahresbericht der I). M.-V., 24« année, 1915, p. 'i67-471, Lusiing einer Aufgabe ans der
Arithmetik des Diophnnte, 25' année, 1916, p. 139-145, Ueber eine Aufgabe aus der Arith-
motik des Diophante.
• L'Enseign. inathém., 17« année, 1915, p. 315-324, Le problème de Jean de Palerme et de
Léonard de Pise.
200
MELANGES ET CORRESPONDANCE
Mais c'est la première question de Jean de Païenne à Léonard
de Pise (Fibonacci) qui a donné la solution
41\2
Ï2,
1-2 +-^^V12
9\2
Il est clair que
H- +rY
+
^)'
d OU 11 suit que — ^ — , — ^ — et t sont des nombres rationnels
de Pythagore.
M. H.Tentzschel a démontré [/. c, 24" année, p. 468, (5) et p. 469,
(7)-(ll)] que l'expression générale de la série est :
2a — d = V\u\ — e.— -rj-o^^^- — '^^ + 11" = '" ••
2a = V[u\ = --(2/2— 2k + \Y- = e-
2a + d = piH) — c, = TT2I2F — 1)2 — .,.-' ;
d =: e., = - e^ = -(2A-2 — 3/; + 1| .
où f[ii) est la fonction elliptique de Weierstrass. C'est la solution
primitive selon Fermât. Voici la solution complète du problème
de Jean de Palerme [Jahresbericht, 25"* année, p. 142 , où è est une
valeur spéciale de la différence d.
f(u\ — 0 , ]Mu) . f(u) + 0 ;
P(2«) — 5 . J)(2m) , p(2«| -f o ;
p(3«) - 0 , p(3«) , P(3m) + 5 :
Pl'H'l
P(««| -|- 0
Pf2«l
_ «"[12^ — 2X- + II" + 16F(2y;g— U + D"]^
~ l6k-{2/,- — 1,"-(2P _ 2X- + ir-(2A-2 — 4X 4- 1)« '
yinu\- = ip(nM||p2(nu) — d-] ;
P'(«).P'(2«)
p(3<o =pi«) +
ip(2«)-P(M))-
(/. c. p. 470, 471. 1431.
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
201
Exemples. A. A=5; « = — ; doù suit 2(i = ( — j ; d=ô = .
(Léonai'd de Pise.)
«y
i>)
3 3i4 161-
12,
113 2792
24-'.31-'. 41-'. 49-
/ 3 344 161 Y^
^24. 31. 41. 49/
242.312.412.492 ■
728 001
/ 3 344 161 Y^
\24.31.41.49J
+ 5-.-77
24.31.41.49
etc.
B. A- = — 1, /i =: — 2 ; d'où il suit '2a =z 20; d := ô ^
[Jahresbeiicht, 2h'' année, 1916, p. 142-145;.
.5- — 2't = 1- ;
l>)
c)
1201\-'
70
115^2 /1201\-^
"7Ô"j ■' VTÔ
52 + 24 =
120l\2
70
7 776 485\-
1 319 901
776 485\2
4 319 999\-!
■i- 2Ï
7 776 485\2
1249
70
1 551.851/ ■ M 319 901
10 113 607\2
/; 776 485Y"' _/10113607\
(^1319 901/ + ^ — \ 1 551.851 /
elc.
1319 901/ ' \ 1551.851
Dans le travail de M. Tuirière on aurait
x' = P(3h| , voir p. 316, (3) et j| = J)(2») , voir p. 320, 1 10).
(D'après une lettre de M. H.entzschkl. La Rèd.)
CHRONIQUE
Société mathématique suisse.
Réunion de Zurich, 30 mai 1917.
Les mathématiciens suisses ont tenu leur réunion de printemps
à Zurich, le mercredi 30 mai 1917, sous la présidence de M.
Marcel Giiossmann, professeur à l'Ecole polytechnique fédérale.
La séance était consacrée à une conférence de M. Jacques Hada-
MAno. membre de l'Institut, professeur au Collège de France et à
l'Ecole polytechnique de Paris. Répondant à l'invitation qui lui a
été adressée par le Comité de la Société mathématique suisse, le
savant mathématicien a bien voulu, malgré les temps difliciles, se
rendre à Zurich pour y exposer quelques résultats sur ses pro-
fondes recherches concernant « la notion de fonction analytique
et les équations aux dérivées partielles». La conférence eut lieu
devant un nombreux auditoire composé de mathématiciens et
d'étudiants en mathématiques de l'Ecole polytechnique et de
l'Université de Zurich. Avec une remarquable clarté, le savant
conférencier a su mettre en lumière les problèmes à la fois difli-
ciles et délicats que présentent l'emploi et le rôle des fonctions
analytiques.
Après les paroles de remerciements du président, M. le Prof.
J. FiiAXEL a rappelé la place que prennent les tiavaux de M. Ha-
damard dans le développement des différentes branches mathé-
matiques depuis près de vingt-cinq ans. Grâce à la tournure phi-
losophique de son esprit, il a fourni d'importantes contributions
à la connaissance approfondie des premiers principes de la
science.
Société mathématique de Londres. — Médaille De Morgan.
La London MathemaLical Society a conféré la Médaille De Mor-
gan à M. le Prof. W. H. Youxg, ¥ . R. S., pour l'ensemble de ses
travaux. Cette distinction, qui est décernée tous les trois ans, a
été attribuée autrefois à Cayley, Sylvester et Rayleigh. Les trois
derniers lauréats ont été signalés dans cette Revue : Glaisher
(1908), Lamb (1911), Larmor (1914).
BIBLIOGRAPHIE
Maxime Bôchek. — Leçons sur les Méthodes de Sturm dans la théorie des
équations différentielles linéaires et leurs développements modernes,
protessées à la Sorbonne en 1913-1914, recueillies et rédigées par Gaston
JunA. — 1 vol. gr. in-8o de vi-118 p. et 8 £ig. ; 5 fr. ; Gauthier-Villars,
Paris, 1917.
Ces Leçons, publiées dans la Collection de Monographies de M. Emile
Borel, provienneut encore de l'euseignement donné en Sorbonne par un pro-
fesseur étranger, américain cette fois, et appartenant plus particulièrement
à la brillante Université Harward. La France s'est toujours félicitée de tels
concours et de telles amitiés et point à tort semble-t-il ; ce pays, qu on ac-
cuse volontiers de légèreté et d imprévoyance, n'a tout de même pas mal
placé sa confiance en l'accordant à l'Angleterre et à l'Amérique.
Il est aussi fort intéressant de voir nos amis étrangers remettre en lu-
mière le nom et les méthodes de Slurm alors qu'avec une modestie exagérée
nous les aurions peut-être laissés s'effacer derrière les constructions plus
modernes relatives aux équations intégrales.
Il me semble pouvoir situer, en bloc, les Leçons aujourd'hui publiées en
y voyant surtout un développement des questions Iraitées par M. Emile
Picard dans les chapitres V et VI du tome III de son Traité d Analyse
(seconde édition, pp. 88-128i.
Partant de I équation
a" -{- pu' -\- qu = ;• ,
où p, (j. r sont des fonctions quelconques de x, M. Bôcher montre, dans un
premier chapitre, qu'il n'y a, en général, qu une courbe intégrale passant
par un point donné avec une pente donnée. 11 étend la question au sens ana-
lytique, le plus général, du mot courbe. Il étudie notamment la constitution
fonctionnelle de u par rapport à p, q, r et aux constantes y et y', introduites
par l'intégration précitée.
Le chapitre II reprend l'élude de l'équation linéaire d'ordre quelconque,
de 1 équation adjointe de Lagrange et de la formule de Green les réunis-
sant. Mais cet exposé classique est complété au jour d'une symétrie mise en
parallèle avec celle de systèmes de formes algébriques bilinéaires.
Le chapitre III reprend l'équation du second ordre et cherche à préciser
la position des zéros de ses solutions réelles. C'est le problème de M. E.
Picard déjà mentionné. C'est également ici que réapparaissent les théo-
rèmes de Slurm proprement dits sur la manière dont les solutions indé-
pendantes séparent respectivement leurs zéros. Des théorèmes de ce genre
peuvent s'étendre entre certaines combinaisons linéaires en u et «'. Ou peut
étudier aussi la manière dont oscillent les solutions u connaissant les bornes
des coeflicients de l'équation.
204 BIBLIOGRAPHIE
Le chapitre IV étend ces théorèmes d'oscillation au cas des équations
d ordre quelconque.
Le chapitre V a trait aux fonctions de Green. Il fait surtout ressortir
pour ces fonctions, ordinairement définies sous forme d'intégrales, un mode
de symétrie analogue à celui étudié, au chapitre II, pour des combinaisons
de formes différentielles.
Et c est une chose fort curieuse que de voir les procédés algébriques de
Sturra, concernant les séparations de racines, s'étendre ainsi dans la théorie
des équations différentielles et remonter enfin jusqu'aux symétries des ex-
pressions fonctionnelles introduites dans la Science par la théorie des
équations intégrales.
Ce livre contient de très nombreuses références bibliographiques ; si sa
remarquable originalité de conception honore grandement son auteur, la
rédaction n'honore pas moins M. Gaston Julia qui s est acquitté d'une telle
tâche avec un soin digne de tous éloges. A. Buhl (Toulouse).
R. C. Fawdry. — Dynamics, Part I. — 1 vol. cari, in-16, 187 p.; 3 sh ;
G. Bell and Sons, Londres.
Ce manuel fait partie de la collection « Bell's Mathematical Séries for
School and Collèges ». Faisant suite à la Statique, du même auteur, il fournit
une première introduction à la Dynamique limitée aux notions essentielles
que 1 on enseigne généralement dans les écoles secondaires. Ces premiers
éléments sont répartis comme suit :
Cinématique. — Chute des corps. — Les lois du mouvement. — Travail,
puissance et énergie. — Le choc. — Composition des vitesses, des accélé-
rations et des forces. — Vitesse relative. — Mouvement circulaire.
Par les nombreux exercices numériques qui accompagnent chaque cha-
pitre, ce petit manuel constitue en même temps un excellent recueil de
problèmes élémentaires de Dynamique. H. F.
R. Meh.mke. — Leitfaden zum graphischen Rechnen. (Sammlung mathem.-
physik. Lehrbûcher.) — 1 vol. cart. in-16, 152 p., 4 M. 80; B. G. Teubner,
Leipzig.
Ce Précis de calcul graphique est un résumé des leçons professées
l'Ecole technique supérieure de Stutigard. L auteur se borne au calcul
graphique proprement dit sans aborder les méthodes graphiques de la
Nomographie. Il divise son exposé en deux parties. Dans la première il
étudie le calcul ordinaire et la résolution graphique des équations, en ayant
recours : a) aux échelles usuelles, h) aux échelles logarithmiques. Cette
méthode logarithmique, due à M. Mehmke, sera étudiée avec beaucoup
d'intérêt par tous ceux qui désirent suivre les progrès des procédés gra-
phiques.
La seconde partie est consacrée à l'intégration et à la différentiation :
Construction des courbes intégrales. Résolution des équations différenlielles
du ler ordre ou d'ordre supérieur. Emploi d échelles usuelles ou d'échelles
logarithmiques.
Il n'est guère besoin d'ajouter que l'on retrouve dans cet opuscule les
qualités de précision et de clarté qui caractérisent les travaux de M. Mehmke.
H. F.
BIBLIOGRAPHIE 205
R. DE MoNTEssLs DE Ballore. — LeçoDS suF Ics foDctions elliptiques en
vue de leurs applications. Cours libre professé à la Faculté des Sciences
de Paris. — 1 vol. gr. in-8^ de .\-268 p. et 23 fig. ; 12 fr. ; Paris, Gauthier-
Villars, 1917.
On peut dire, d une manière générale, que ces Leçons représentent une
heureuse tentative de construction des fonctions elliptiques fondée surtout
sur l'emploi du calcul algébrique. Le premier grand calcul fondamental est
l'intégration de l'équation d'Euler d'où 1 on peut tirer la formule d'addition
pour sn. D une manière plus précise, 1 auteur en déduit les propriétés de
sn{u + iv\ et notamment la double périodicité par comparaison avec des
périodes respectives de snu et sniy. La Première Partie de l'Ouvrage ren-
ferme aussi tout ce qui concerne la réduction des intégrales elliptiques, ce
à quoi la transformation de Landen parait naturellement rattachée. On sait
que cette transformation rend possible l'étude d intégrales elliptiques au
moyen d'autres de même forme mais de modules dilférents : elle ne repose
que sur un calcul très simple d'ailleurs présenté par J. Bertrand sous une
élégante forme géométrique. Il est dans lesprit du Livre non seulement de
ne point dédaigner mais encoie de rechercher de telles choses.
Avec une Seconde Partie nous abordons les fonctions de Weierstrass. Ici
les intégrales elliptiques contiennent des radicaux portant sur le fameu.x
polynôme 4x^ — g.,.r — g.^ : des différences notables, portant tout au moins
sur le maniement des fonctions inverses, s'observent suivant le signe du
discriminant A = f'^ — '^' ^ ■ C'est ce que M. de Montessus fait ressortir
par d'originales méthodes ; la formule d addition de pu est tirée de celle de
sn quand A est positif, de celle de en quand A est négatif.
Une Troisième Partie fait appel aux généralités de la théorie des fonctions.
Il est certain que ce sont ces généralités qui donnent encore les vues les
plus claires sur l'inversion, surtout quand les singularités des intégrales
sont situées de manière quelconque dans le champ complexe. De plus, les
propriétés générales des fonctions entières et méromorphes trouvent, dans
le domaine elliptique, de belles applications particulières. Un coup d'œil
rapide en ces deux voies fondamentales s est traduit ici par une exposition
réduite et originale.
Enfin, dans une Quatrième Partie, n(>us venons aux fonctions 0, facilement
présentées au moyen de celles de leurs propriétés qui permettent d immé-
diats développements en séries. Il paraît ensuite naturel de revenir, par
1 intermédiaire de ces fonctions 0, aux (onctions elliptiques déjà étudiées,
notamment à sn, en, dn.
Là encore, lauteur a fait beaucoup de calculs ; 1 ouvrage ne contient pas
d applications à proprement parler, mais il est éminemment propre à aboutir
à celles-ci, s efforçant de ne rien laisser dans lombre, même en ce qui con-
cerne les difficultés arithmétiques. Il n'y a point là quelque promesse plus
ou moins vaine. Rappelons que M. de Montessus est aussi l'auteur des
Exereices et Leçons de Mécanique analytique publiés en 1915 et analysés,
d'ailleurs, dans L'Enseignement Mathématique |1916, pp. l'»0-142M. Ces
Exereices ont été terminés par une exposition de la théorie des fonctions
elliptiques particulièrement adaptée à la résolution des problèmes du Re-
' Je profite de ce rappel pour corriger une coquille assez agaçanti-. Dans l'article biblio-
graphique cite, p. l'«I. ligne H'., au lieu de prismes elliptiques, il l'aiil lire formes elliptiques.
.\. B.
206 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
cueil. A beaucoup d'égards les Leçons d'aujourd'hui développent cet appen-
dice ; l'auteur de celui-ci ne pouvait oublier noaintenant ce qu'il avait si bien
vu sous l'empire des nécessités d'ordre mécanique. Lui-même renvoie mo-
destement, pour de telles applications, au Livre bien connu de P. Appell et
E. Lacour. A coup svir un tel renvoi ne saurait être méconnu, mais pour
moi, qui ne suis point tenu à de telles considérations de modestie, je ren-
verrai également aux Exercices de Mécanique de M. de Monlessus quant à
l'élégante et précieuse intervention des fonctions elliptiques dans la science
analytique du mouvement et de la géométrie des masses.
A. B'-HL iToulouse).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1 . Publications périodiques :
American Journal of Mathematics. — Vol. XXXVIII, X» 4. — H. Taber :
Conditions for the Complète Reductibility of Groups of Linear Substitu-
tions. — C.-H. SisAM : On Sextic Surfaces having a Nodal Curve of Order
8. — W.-D. Mac.millan : A theorem connected with Irrational Numbers. —
W.-B. FoKD : On the Représentation of Arbitrary Functions by Definite In-
tégrais. — H.-R. Kingston : Metric Properlies of Nets of Plane Curves. —
H.-C. GossARD : On a spécial EUiptic Ruled Surface of the Xinth Order.
Vol. XXXTX, n° 1. — T. Fort : Linear Différence and Differential Equa-
tions. — VV.-V. LoviTT ; Some Singularities of a Contact Transformation.
— D. BucHANAN : Oscillations near an Isosceles-Triangle Solution of the
Problem of Three Bodies as the Finile Masses Become Unequal. — L.-C.
Cox : ïhe Finite Groups of Birational Transformations of a Net of Cubics.
— A.-E. YouNG : On the Détermination of a Certain Glass of Surfaces. —
H. Hilton and Miss R.-E. Colomb : On Orthoptie and Isoptic Loci. —
L.-B. RoBiNsoN : A New Canonical Form for Systems of Partial Differential
Equations.
Archiv der Mathematik und Physik, Leipzig. — Band 25. — M. Pasch :
Zusammenliange in der Lehre von don Kegelschnitten. — F. E.mdf : Schwin-
gungen und Vektoren. — W. Weber : Zur Géométrie des einfachen Vie-
recks. — G. Jau.mann : l eber Dyaden und Dyadenrechnung. — E. Lampe :
Aufgaben iiber die ans den Gliedern einer ganzzahligen arithmetischen Pro-
gression gebildelen symmetrischen Grundfunklionen und iiber die Summen
gleich hoher Polenzen dieser Glieder. — L. Berwald : Ueber einige Mini-
mums-Satze der Dreiecks- und Tetraedergeometrie. — P. Riebesell : Ueber
die Intégration der ballislischen Hauptgleichung bei Anwendung des Som-
mcrfeldschen Luftwiderslandsgesetzes. — O. Danzer : Eine Abbildung
allgemeiner Konchoiden auf Rogelfliichen. — E. Bidde : Ueber Nablapro-
dukte. — M. Baler : Zur Théorie der arithmetischen Progression. — G.
PicK : Zur nichteuklidischen Géométrie. — J. Hokn : Ueber nichtiineare
Dilferenzengleichuugen. — A. Horn : Ueber die Anwendung der Méthode
der sukzessivcn Niiherungen zur Lôsung von lincaren Inlegralgleichungen
mit unsymmetrischen Kernen. — E. Landau : Neuer Beweis eines Hardys-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 207
chen Satzes. — L. Lichtexstein : Zur konformen Abbildung einfach zusam-
menhàngender schlichter Gebiele. — ï. Yahlen : Beitrage zur Ballistik. —
M. Pasch : Zerlegbare Kegelschnittsgleichungen. — A. Kempnek : Ueber ir-
reduzible Gleichungen, die iinter ihren Wurzeln auch solche mit ralionalem
reelletn Teil oder mit ralionalem absolutera Betrag zulassen. — Id. : Be-
merkung zu einem zahlentheoretischen Satz von Herrn Lind. — J.-A.
ScHOUTEN : Ueber eine neue Théorie der Système direkter Rechnung und
ilire Bedeutnng fiir die mathematische Physik. — L. Gie.mpel : Fliissig-
keitsoberflachen unter dem Einflnss der Kohasion u. Adhiision. — K. Kom-
MERELL : Elementare Berechnung der Zabi - u. der trigonometrischen
Funktionen. — Eug. Jahnke ; Zur Einfûhrung in die Dyadenrechnung.
Atti délia Reale Accademia deiLincei. Vol. XXV, 2me semestre 1916. — G.
Andkeoli : Siiil iternazione délie tunzioui di variabili reali. — Id. : Sui nuclei
periodici di Evans e la composizione di seconda specie. — Id. : Sulla riso-
luzione di certe equazioni di composizione di seconda specie. — Id. : Sulla
soluzione générale di una classe di equazioni di composizione. — L. Berzo-
LARi ; Sopra una classe di coniigurazioni di retle e di piani. — Id. : Proprielà
caratterisliche délia configurazione formata dalle rette e dai piani Iritangenti
di una superficie del terzo ordine. — Id. : Sulla varietà cubica con dieci punti
doppi dello spazio a quattro dimension!, e sulla configurazione di quindici
cerchi dello spazio ordinario sludiata dallo Slefanos. — L. Bianchi : Sopra
un'interpretazione geometrica dei sistemi commutativi di numeri a piùunità.
— C. Burali-Forti : Sugli operatori difFereuziali omograllci. — Id. : Ancora
sulla definizione di coppie terne, ecc. — P. Blrgatti : Salle discontinuità
délie funzioni scalari e vettoriali e délie loro derivate nel passaggio attra-
verso una superficie. — Id. : SuUe discontinuità délie funzioni e délie loro deri-
vate attraverso una superficie. — E. Daniele : SuUe equazioni differenziali e le
equazioni integro-differeuziali corrélative. — A. Del Re : Hamiltoniani e gra-
dienti di forraazioni estensive nell'analisi générale di Grassmann. — Id. : Pro-
prietà generali degli hamiltoniani e dei gradient! nell'analisi ad n dimensioni di
Grassmann. — Id. : Gli hamiltoniani ed i gradienti del prodotto di due fun-
zioni estensive. — M. A. Moli.nari : Derivazioni ad indice qualunque. —
J. PÉRÈS : Sur la composition de première espèce, — Id. : Les fonctions
d ordre quelconque et leur composition. — G. Sa.nma : Deduzione geome-
trica dei metodi di approssimazione délie radici reali di una equazione. —
F. Trico.mi : Sull iterazione délie funzioni di una variabile complessa. — A.
Vergerio : Sulla derivazione per série. — E. Al.mansi : La teoria délie distor-
sioni e le deformazioni finite dei solidi elastici. — Id. : Sulla teoria degli
impulsi. — Id. : Sulla teoria délie distorsion!. — U. Crudeli : Sul moto tras-
latorio di un solido sferico in un liquido viscoso. — C. Del Lungo : Dimo-
strazione termodinamica délia legge di Avogrado. — C. So.migliana : Sulla
teoria délie distorsion!. Al prof. C. Almansi. — G. Ar.mf.lli.ni : Sopra la forma
dello sferoide lunare. — G. Ak.mellim : Osservazion! sopra una récente
teoria délia luce zodiacale. — Id. : Ricerche sopra le perturbazion! del satel-
lite d! Nettuno.
Bulletin of the American Mathematical Society, New- York. Vol. XXIII,
N"« 1-6. E. B. van Vleck : Currciil tendencies of .Mathematical Research. —
G. A. Miller : Graphical Method of finding the possible Sets of Independent
Generators of an Abelian Group. — C. N. Moore : On the Developments in
BesseTs Functions. — \V. E. Mil.ne : Second Note on Removable Singula-
208 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
rities. — V. Sntder : The Cambridge CoUoquium. — C. A. Fischek : Note
ou the Order of Contiiiuity of Futictions of Lines. — II. W. Richmond : The
Equation of a plane Ralional Curve delined by Parametric Equations. — L.
E. Dickson : An Extension oF the Theoi-y ol Numbers by Means of Cor-
respondences between Fields. — H. S. Vandiver : Note on the Distribution
of Quadratic Residues. — M. Morsf. : Proof of a General Theorem on the
Linear Dependence of Analytie Functions of a Single Variable. — G. A.
Pfeifffr : Note on the Linear Dependence of Analytie Functions. — G. M.
Gruen ; On the Linear Dependence of P'unctions of One Variable. — O. E.
Glenn : Translation Surfaces Associated with Line Congruences. — J. H.
Weaver : Pappus introductory Paper. — Virgil V. Snyder : Mathematics ai
an Italian Technical School. — F. N. Cole : The October Meeting of the
American Mathematical Society. — M. W. Haskell : The Maximum Num-
ber of Cusps of an Algebraie Plane Curve, and Enumeration of Self-Dual
Curves. — W. E. Milne : Note on Asymptotic Expressions in the Theory
of Linear Differential Equations. — E. B. Wii.sox : On Notational Equiva-
lence. — M. Frechet : Ou Pierpont's Intégral. — J. Pierpont : A Reply
to a Reply. — E. W. Brown : The Relations of Mathematics to the Natural
Sciences. — A. Emch : A Theorem on the Curves Describes by a Spherical
Pendulum. — R. L. Moore : A. Theorem Concerning Continuons Curves. —
F. R. Rider : A Note in Discontinuons Solutions in the Calculus of Varia-
tions. — F. N. CoLE : The Twenty-Third Annual Meeting of the American
Mathematical Society. — E. V. Huntington : Complète Existential Theory of
the Postulâtes for Sériai Order. — E. V. Huntington : Complet Theory of
the Postulâtes for Well Ordered Sets. — G. A. Miller : Groups Generated
by Two Operators of the Same Prime Order Such that the Conjugates of
One under then Powers of the Other are Commutative. — R. L. Borger :
A. Theorem in the Analysis of Real Variables. — J. R. Kline : Concerning
the Complément of a Countable Infînity of Point Sets of a Certain Type. —
A. L. Miller : An Analogue to Pascal's Theorem.
2» Livres nouveaux :
H. -F. Blichfeldt. — Finite Collineation Goups, with an Introduction to
the Theory of Groups of Operators and Substitution Groups. (The Univer-
sity of Chicago Science Série). — 1 vol. in-16, 194 p., relié, 1 D. ; The
University of Chicago Press, III.
G. Darboux. — Principes de Géométrie analytique. Cours de géométrie
de la Faculté des Sciences de Paris. — 1 vol. gr. in-8», 520 p., avec 27 fig.,
20 fr. ; Gauthier-Villars & Cie, Paris.
K. Merz. — Zur Erkenntnisstheorie ûber Raum und Zahl, ans Histo-
rischem der Steinerschen Fliiche. — 1 fasc. in-H'J. 'i8 p., 1 fr. ; Librairie
Schuler, Coire.
P. PopovATz. — Critique des propulseurs. — 1 vol.. p. in-8'>, 131 p. :
Gauthiers-Villars & C'«, Paris.
J. Rey-Pastor. — Teoria de la Representacio conforme. (Publicacions
de l'Institut de Ciencias). — 1 vol. in-8, 115 p.. Institut d'Estndis Cata-
lans, Barceloua.
A.-N. Whitehead. — The Organisation of Thought, Educaiional and
Scientific. — 1 vol. in-8o, 228 p., G sh., Williams and Norgate, Londres.
REMARQUES SUR LA THEORIE DES ENSEMBLES
ET LES ANTLXOxMlES GANTORIENNES. — L
D. MiHiMANOFF (Genève)
Iiitroduclion. Dans un travail récent, publié ici même^ j'ai
essayé de faire un rapprochement nouveau entre les antino-
mies cantoriennes les plus connues, celle de Russell et celle
de Burali-Forli. Cette étude m'a amené à m'occuper d'un
problème important, que j'ai appelé problème fondamental
de la théorie des ensembles, et (|ui consiste à trouver les
conditions nécessaires et suffisantes pour qu'un ensemble
d'éléments existe. Ce n'est qu'en m'appuyant sur plusieurs
postulats que j'ai réussi à obtenir un critère pour une caté-
gorie d'ensembles que j'ai appelés ensembles ordinaires.
Gomme je l'ai fait remarquer à la fin de mon travail, ces
postulats auraient besoin d'être examinés de près et discutés.
Je compte le faire prochainement, mais cette discussion exigv
à son tour une étude préparatoire. Pour se rendre compte
de la portée des postulats, il est utile de préciser et d'appro-
i'oiulir les notions en partie nouvelles que j'ai été amené à
introduire dans mou travail. C'est ce que je vais essayer de
l'aire dans ces premières remar(|ues.
1. — Convenons de représenter un ensemble E dont les
éléments sont a, b, c, ... par [a, b, c, ...). Il y a deux choses
à distinguer dans un ensemble : les éléments a, b, c, ... et
' Eus. math., année: 1917, p. 37 .i 52.
L'Enseignement ninthém., I',)" année; 1!'17.
210 D. MIIîr.MANOFF
Topération de réunion ou d'association figurée par la paren-
thèse.
Dans ses Neiie Grundlageii der Logik, Aiillimelik and Meii-
genlehre, J. Kônig dislingue plusieurs sortes d'opérations
d'association qu'on pourrait évidemment figurer par des
parenthèses de formes différentes. J'ai fait abstraction de
ces distinctions dans mon travail sur les antinomies.
Nous dirons donc qu'un ensemble E ne diflPère pas d'un
ensemble F, lorsque tout élément de E est un élément de F
et réciproquement.
Soit a un élément d'un ensemble E. Deux cas peuvent se
présenter : ou bien, par définition, l'élément a n'est pas un
ensemble; je dirai alors qu'il est indécomposable et je le
désignerai par une minuscule ; ou bien l'élément a est à son
tour un ensemble; dans ce cas je le désignerai par une ma-
juscule. Par exemple l'ensemble E = fe, E' contient un élé-
ment indécomposable e et un élément-ensemble E'.
Si l'élément-ensemble E' contient deux éléments indécom-
posables f, g, et un élément-ensemble E", on pourra écrire
E' = ^f\ gi E"), d'oùE= [e, f\g, E") ; de même E" pourrait
être représenté par une nouvelle parenthèse, et ainsi de
suite. Pour mettre en évidence la composition des éléments
d'un ensemble, on est conduit, comme on le voit, à introduire
des parenthèses intérieures s'emboitant les unes dans les
autres.
En supprimant les parenthèses intérieures relatives à un
ensemble E on obtient un ensemble nouveau qui ne doit pas
être confondu avec l'ensemble E. Supposons par exemple
que l'ensemble E contienne deux éléments F et G, tels que
F = (/i^ /s) ; G = {gi ' é's- g^)^ les f., g. étant des indécompo-
sables. On pourra écrire E = (F, G) = ({/",, ^), {g^. g.,, i^avO-
En supprimant les parenthèses intérieures, on obtient
l'ensemble f/,, /.,, g\. g.2. gs), que j'appellerai 6'- Or aucun
des éléments de 3 n'est un élément de E, et réciproquement :
du reste les ensembles E et S diffèrent entre eux non seule-
ment par leurs éléments, mais pai" le nombre de ces élé-
ments, puisque E n'en contient (|ue deux tandis que «^; en
contient cinq.
THEORIE DES ENSEMBLES 211
Gomme l'ensemble i^-^ est la somme des ensembles F et G,
supprimer les parenthèses revient ici à remplacer l'ensemble
primitif E dont les éléments sont F et G par la somme des
ensembles F et G.
2. — Deux notions m'ont été particulièrement utiles dans
mon travail sur les antinomies ; (;elle de descente et celle
d'ensembles isomorphes.
En partant d'un ensemble E, parcourons une suite quel-
conque E, E', E" où E' est un élément de E, E" un élé-
ment de E'. etc. Gette opération, que j'ai appelée descente,
prend fin lorsqu'on tombe sur un terme indécomposable,
l'elles sont par exemple les descentes E, e ; E, E', /"dans
l'exemple donné au commencement du n° précédent. J'appelle
noyaux d'un ensemble E les termes indécomposables aux-
quels aboutissent les descentes finies de E. Un noyau de E
n'est pas nécessairement un élément de E. Par exemple dans
le cas de l'ensemble E = (F, G), que j'ai défini à la fin du
n® précédent, aucun des nojaux /, ^ ne figure parmi les élé-
ments de E. Je désigne par N l'ensemble (e, /, ...) de tous
les noyaux distincts. Le nombre de ces noyaux peut être
égal à 1. Tel est par exemple l'ensemble (e, («?)} dont l'un des
éléments est l'ensemble singulier (e).
Lorsque toutes les descentes d'un ensemble E sont finies,
je dis que E est un ensemble ordinaire.
Je passe maintenant à la notion d'isomorphisme. Cette
notion peut être définie par réi'urrence. Je dirai que deux
ensembles E et F sont isomorphes, s'il est possible d'établir
entre les éléments de E et ceux de F une correspondance
parfaite, telle qu'à un élément indécomposable de E corres-
ponde un élément indécomposable de F, et à un élément
ensemble E' de E, un élément ensemble isomorphe F' de F,
et réciproquement. Deux ensembles isomorphes différents
ne diffèrent que par les noyaux et non par les opérations
d'association ou de réunion figurées par les parenthèses.
Ce qui est commun par conséquent aux ensembles isomor-
phes c'est leur structure ou le mode de leur composition. Si
l'on fait abstraction des propriétés particulières qui distin-
guent un ensemble de ses isomorphes, si l'on ne retient que
212 D. MiniMANOFF
les particularités de sa structure, on arrive à un concept
nouveau qu'on pourrait appeler type de structure de cet
ensemble, concept étroitement lié aux notions de puissance,
et de nombres ordinaux de Cantor ; il se confond en effet
avec la notion de puissance, ou de nombre cardinal, lorsqu'on
fait abstraction de la structure des éléments de l'ensemble,
ce qiii revient à regarder ces éléments comme des indécom-
posables ; et d'autre part les types d'ordre des ensembles
bien ordonnés, ou les nombres ordinaux de Cantor, dérivent
directement des types de structure de certains ensembles
particuliers que j'ai appelés ensembles S.
3. — Ensembles de i" et S"*® sorte. Conformément à Rus-
sell, je dis qu'un ensemble E est de l"^" sorte, s'il diffère de
chacun de ses éléments; il est au contraire de 2* sorte, s'il
contient un élément au moins qui ne diffère pas de E. En
modifiant légèrement cette définition, nous dirons qu'un
ensemble est de 1""® sorte au sens nouveau, s'il n'est iso-
morphe à aucun de ses éléments, et nous dirons qu'il est
de 2" sorte au sens nouveau, s'il est isomorphe à l'un au
moins de ses éléments (cf. le n° 2 de mon travail cité). Il
résulte de cette définition qu'un ensemble ordinaire est
toujours de 1'"'' sorte.
Je rappelle l'exemple d'un ensemble de 2*^ sorte au sens
nouveau que j'ai donné dans mon travail (p. 41). Supposons
qu'un ensemble E contienne deux éléments: un élément
indécomposable e et un élément-ensemble E' de la forme {e\
), OU E =^ (e , E ;, et en gênerai E — (e , E j pour
tout n. On voit immédiatement que l'ensemble E est iso-
morphe à E'; il est donc bien de 2* sorte au sens nouveau.
Si en particulier aucun des noyaux e'. e", ... e'" , ... n'était
différent de e, l'ensemble E pourrait être regardé comme
un ensemble de 2" sorte au sens de Russell.
Autre exemple d'un ensemble de 2® sorte au sens nouveau.
Je me rappelle avoir vu il y a quelques années un livre pour
enfants dont la couverture était ornée d'une grande image
en couleurs. Cette image que j'appellerai J représentait deux
enfants admirant le livre même dont je parle ou plutôt son
image, c'est-à-dire l'image J' de l'image J. Sur cette image
THÉORIE DES ENSEMBLES 213
J' on apercevait, on devinait plutôt, les deux enfants en petit
et l'image du livre déformés par la perspective. Tout cela
devait théoriquement continuer à l'infini. Or, l'image primi-
tive J peut être considérée comme un ensemble dont les
éléments sont les enfants e^, e„, l'entourage / et l'image J'
de J. se décomposant à son tour en e\, ('\' f et .J". elc. Si
donc l'on convient de regarder les éléments e, , c^, f et
leurs transformés comme des indécomposables, Tisomor-
phisme de J et de J' est manifeste, et l'image J possède bien,
au point de vue où je me place, les propriétés caractéris-
tiques d'un ensemble de 2'' sorte au sens nouveau.
Ensembles bien ordonnés et ensembles S.
4. — J'ai fait voir dans le n" 5 de mon travail sur les anti-
nomies qu'en partant d'un nombre ordinal quelconque a de
Cantor on pouvait former un ensemble ordinaire c^ à un
noyau dont la structure dérive directement des relations
d'ordre définissant le nombre y. et (|ue j'ai appelé ensemble
S. Une correspondance parfaite peut être établie de cette
manière entre les nombres ordinaux de Cantor et les
ensembles S ainsi formés. Soient a et /5 deux nombres ordi-
naux de Cantor; si a est inférieur à ;5. l'ensemble «^ est un
élément de l'ensemble ^3^.
Je crois utile de compléter maintenant les indications que
j'ai données au n" 5.
Rappelons d'abord que les nombres ordinaux de Cantor
sont les types d'ordre d'ensembles bien ordonnés.
Soit E = (rt, b, c, ...), un ensemble bien ordonné dont le
premier élément est ci, le second b, le troisième c, etc.
En remplaçant rt , b,c,... par des éléments nouveaux c|uel-
conques a', b\ c', ... on obtient un ensemble E' qui diffère de
E, mais dont le type d'ordre est le même, pourvu (|ue les
relations d'ordre n'aient pas changé, c'est-à-dire par exemple
que a', b\ c\ ... soient respectivement le premier, le second,
le troisième élément de E', etc. Je rappelle que l'ensemble
E' est dit semblable à E. Pour arriver à la notion du type
d'ordre, ou nombre ordinal «. correspondant à E, nous
devons faire abstraction des propriétés particulières des
éléments « , b, c\ ... et ne tenir compte que des relations
214 D. MIRIMAiNOFF
d'ordre telles que «« précède b ». « Z> précède c», etc. Peu
importe par conséquent que les éléments r/, b, c, ... soient
des points, des corps, des symboles... Supposons en f)arti-
culier que ces éléments soient des ensembles A, B, C, ...
Cherchons à définir ces ensembles de telle manière que leur
structure dérive directement des relations d'ordre des élé-
ments correspondants a, b, c, ... Il sufiit pour cela de rem-
placer les mots « précède » ou « est précédé de » par les
mots « est un élément de » et « contient ».
Quelle sera alors par exemple la structure de A? L'élément
correspondant a n'étant « précédé » d'aucun autre élément,
A ne doit «contenir» aucun élément; c'est donc un indé-
composable ou un noyau, que je désignerai par e. De môme
l'élément b n'étant précédé que de l'élément «, B est un
ensemble qui ne contient qu'un seul élément: le noyau e.
Donc B =:r (e). On verra de même que C doit être de la forme
(e, (e)), etc.
On pourra définir ainsi de proche en proche les éléments
suivants D, F, ... de l'ensemble nouveau, qui n'est autre que
l'ensemble S correspondant à E.
Par cette transformation les propriétés particulières des
éléments de l'ensemble initial E ont été éliminées; seules
les relations d'ordre apparaissent dans la structure de l'en-
semble transformé.
A tous les ensembles bien ordonnés du type y. correspond
un ensemble S (ou plus exactement un type de structure aj
déterminé, car je suppose qu'on fait abstraction des propriétés
[)articulières du noyau e. Et réciproquement, à tout ensemble
S (son type de structure correspond un nombre ordinal a
déterminé.
5. — Comme je 1 ai fait remarquer dans le n" G de mon
travail, on peut édifier la théorie des ensembles S en s'ap-
piivant uniquement sur les propriétés suivantes, qu'il faut
alors regarder comme une définition de ces ensembles.
1. Un ensemble S est un ensemble ordinaire à un noyau
(le noyau e).
2. Si v et 3/ sont deux éléments d'un ensemble S, 1 un deux
est un élément de l'autre.
THÉORIE DES ENSEMBLES 215
3. Si E est lin ensemble S, et si x est un élément de E.
tout élément de x est un élément de E.
Indiquons les propriétés les plus importantes des ensem-
bles S qui découlent de cette définition:
a) Si X e\ y sont deux éléments d'un ensemble S, on ne
saurait avoir à la fois « x est un élément de y » et « y est un
élément de x ».
En effet, tout ensemble E dont les éléments .r, y sont liés
par des relations ce celte forme, possède la descente E, x,
?/, .r, ..., dans laquelle les termes .r, y . se succèdent pério-
diquement. Cette descente étant infinie, l'ensemble E ne
saurait être un ensemble S.
b) Soit E, E', ... E"", e une descente quelconque de E. Je
dis que tous les termes de cette descente sont des éléments
de E. En effet, en vertu de la propriété 3, cela est vrai de E"
et par suite, en vertu de la même propriété, de E^^^ E*\ etc.
En particulier le noyau e est un élément de E.
11 en résulte que tout ensemble S contient un élément
indécomposable, le noyau e.
c) Tout élément E' de E est un ensemble S.
Il est évident d'abord que E' est un ensemble ordinaire à
un seul noyau (le noyau e).
Soient maintenant x\ y' deux éléments de E'. En vertu de
la propriété 3, .r', y' sont des éléments de E; donc, en vertu
de 2, l'un d'eux (.r' par exemple) est un élément de l'autre
(de y'). Par conséquent E' possède les propriétés 1 et 2.
Soit maintenant x" un élément de x . En vertu de la pro-
priété b)^ x^' est un élément de E. Donc, en vertu de 2, x"
est un élément de E', à moins que E' ne soit un élément de
de x'\ mais celte dernière hypothèse est à rejeter, car elle
entraînerait une descente infinie. Donc .r" est un élément de
E' et par consécjuent E' possède les trois propriétés caracté-
ristiques des ensembles S.
d) Soité^ un sous-ensemble de E. Il est évident que & pos-
sède les propriétés 1 et 2.
Supposons de plus que l'ensemble & possède aussi la
propriété 3 et qu'il diifère de E. Je dis que & figure alors
parmi les éléments de E.
216 n. MIRIMANOFF
En effet soit E' un élément de E qui n'appartient pas à S^\
en vertu de 2 et 3, tous les éléments de & sont contenus dans
E'. Par conséquent é^ est un sous-ensemble de E'. Si & diffère
de E', on conclura de même que l'ensemble ^^ est un sous-
ensemble d'un élément E" de E', etc. Comme la descente E,
E', E", ... est finie, on tombera finalement sur un terme E*"'
égal à &. Or, en vertu de la propriété b] E*"' est un élé-
ment de E.
Donc «^T est un élément de E, si & diffère de E.
On en déduit la propriété suivante que j'ai déjà énoncée
dans le paragraphe précédent:
Théorème. Etant donnés deux ensembles S de même
noyau e, ou bien ils sont égaux, ou bien l'un est un élément
de l'autre.
Soient E et F deux ensembles S de même noyau e, et sup-
posons que E diffère de F. Je dis que l'un de ces ensembles
est un élément de l'autre.
Désignons par <g l'ensemble de tous les éléments communs
à E et F. Soit d'autre part x un élément quelconque de & et
x un élément quelconque de x. En vertu de 3, x est à la fois
un élément de E et un élément de F. Par conséquent x est
un élément de t^'^. Il en résulte que l'ensemble i?> possède la
propriété 3.
Donc, en vertu de d), ^^ est un élément de E, si S diffère
de E et pour la même raison ^-, est un élément de F, si (5^ dii-
lere de F.
D'ailleurs 3 ne peut pas être à la fois élément de E et de
F, puisque, par définition, «^i est l'ensemble de tous les élé-
ments communs à E et F. Par conséquent (^^ se confond avec
l'un des ensembles E, F, par exemple avec E, et alors E est
un élément de F ; c. q. f. d.
L'analogie entre les ensembles S et les ensembles bien
ordonnés est manifeste ; ce qui était à prévoir.
En particulier, le théorème que nous venons de démontrer
est l'analogue du théorème suivant de Cantor: Etant donnés
deux ensembles bien ordonnés, ou bien ils sont semblables
ou bien l'un est semblable à un segment de l'autre.
Du reste, il résulte immédiatement des propriétés 1, 2, 3
THEORIE DES ENSEMBLES 217
(|ii'à tout ensemble S correspond un nombre ordinal déter-
miné ; en effet tout ensemble S peut être bien ordonné ; il
suffît pour cela de traduire les relations « j? est un élément
de y », où r et y sont deux éléments quelconques de l'en-
semble, par les relations d'ordre a.r précède yyy. On obtient
ainsi un type d'ordre déterminé que dans mon travail sur
les antinomies j'ai appelé rang de l'ensemble S. En po-
sant le rang du noyau e égal à zéro, on voit immédiatement
que le rang d'un ensemble S est le plus petit nombre ordinal
supérieur aux rangs de ses éléments.
L'analogie que je viens de souligner permet de ramener la
théorie des ensembles bien ordonnés à celle des ensembles
S. Je ne sais si cette méthode détournée présente des avan-
tages réels. En tout cas la théorie classique de Cantor appa-
rait ainsi sous un aspect nouveau. L'essentiel pour nous c'est
que les relations d'ordre, au lieu d'être des étiquettes artifi-
cielles, se trouvent en quelque sorte incorporées aux éléments
de l'ensemble, puisque le rang de chacun d'eux est déterminé
par la structure de l'élément. Aux nombres ordinaux de
(>antor correspondent dans cette théorie les types de struc-
ture des ensembles S.
Dans l'étude suivante, je m'occuperai plus particulièrement
des antinomies cantoriennes.
DECOMPOSITION DES SEGMENTS DE DROITE
EN PARTIES ÉGALES 1
PAK
Emile Dumont (Bruxelles).
i. — DÉriMTioNS. — On appelle suite croissante de segments
une succession de segments tels, que chacun à partir du
second est supérieur ou égal au précédent. Considérée dans
Tordre inverse, la suite est dite décroissante.
Lorsqu'à partir d'un certain rang tous les segments d'une
suite sont égaux, la suite est dite finie ; le segment à partir
duquel l'égalité est définitive est dit le dernier de la suite.
Une suite de segments est dite infinie si après chacun
d'eux il y a au moins un segment plus grand ou plus petit
que lui, c'est-à-dire si aucun segment ne peut être dit « le
dernier » .
Une suite de segments
est déterminée si l'on peut connaître le //'*■"" segment G„
quand on connaît l'entier /? , quel que soit celui-ci.
2. — Limites. — On dit, d'une suite infinie de segments,
qu'elle croit sans limite lorsqu'à partir d'un certain rang, ces
segments sont définitivement plus grands fju'un segment A
choisi arbitrairement grand.
3. — On dit d'une suite de segments qu'elle a pour limite
zéro lorsf|u'à partir d'un certain rang ces segments sont
' La théorie quo l'on va liro suppose ponniio la tht'orie des nombros entiers. Elle se place
logiquement en tète de la théorie des fonctions, dans un cours d'Arithmétique métrique
(voir Scientia, n» 35).
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 219
définitivement moindres qu'un segment « choisi arbitraire-
ment petit.
4. — On dit d'une suite de segments qu'elle a pour limite
un segment déterminé L lorsque la suite des différences entre
L et ces segments a pour limite zéro.
Pour qu'il en soit ainsi il faut et il suffit évidemment que,
choisissant un segment y. arbitrairement petit, on ait défini-
tivement, à partir d'un certain rang,
L-a<G,, <L + a.
5. — Segment variable. — Considérons, sur une demi-droite
Od, des segments
OAi = G, , OA, = G., , ... , 0A„ = G„ , ...
Imaginons un point mobile M parcourant successivement les
segments
A,A,, A,A3. ... . A„_,A„, ...
Le segment OM, dont l'origine O est fixe et l'extrémité M
mobile, est appelé un segment variable. On peut d'ailleurs
se libérer du point 0, et imaginer un segment variable G,
constamment égal à OM.
Les segments de la suite
G, . G, . G3 (i„ ....
peuvent être considérés comme des états particuliers succes-
sifs que prend le segment variable G au cours de sa varia-
lion, et l'on peut simplifier le langage en raisonnant sur
ce segment variable plutôt que sur les segments de la suite
considérée.
Ainsi l'on dira respectivement, dans les trois cas décrits
aux n"' 2, .3, 4, que le segment variable G croît sans limite,
a pour limite zéro, ou a [)our limite le segment L.
On écrira
G -♦ 30 ,
G - 0 , ou lini (i = 0 ,
G -> L , 011 liin Ci = L .
Un segment (jue Ion ne fait pas varier est dit «constant».
220 E. DU MONT
6. — Théorème. — Un segment variable ne peut simulta-
nément
1° Admettre pour limites deux segments différents ;
2° Admettre pour limites un segment déteiminé et zéro ;
3° Admettre pour limite un segment déterminé et croître
sans limite ;
4° Avoir pour limite zéro et croître sans limite.
fr K -'-->
O P' A P Q B Q'
Fig. 1.
Soit G un segment variable. Supposons qu'il puisse avoir
simultanément pour limites deux segments différents H et K.
Sur une demi-droite Od prenons
OA = H , OB = K , et OM = G .
Décomposons AB en deux parties dont a soit la plus petite ;
on aura
AB > 2a .
D'où, prenant
OP = OA + a et OQ = OB — a ,
OP'i=OA — a et OQ'=OB + a,
on aura
AB = A? + PQ + QB .
Si notre hypothèse de deux limites différentes pour G était
admissible, G devrait pouvoir satisfaire simultanément aux
conditions
H — a<G<H+a, et K — a<G<K + a,
OU
OF' < OM < OP ti OQ < OM < OQ' .
Or, par le choix (jue nous avons fait de a, nous avons
OP < OQ .
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 221
On ne peut donc pas avoir simultanément
OM < OP < OQ < OM .
Un raisonnement analogue montrera rincompatibilité des
hypothèses énoncées aux 2"^, 3° et 4" du théorème.
7. — Remarque. — Quand un segment variable est crois-
sant :
i" ou bien il n'existe pas de segment qu'il ne puisse sur-
passer définitivement ; dans ce cas on sait que le segment
variable croît sans limite (n° 5) ;
2° ou bien il existe au moins un segment H qu'il ne peut
surpasser; on va démontrer que dans ce cas il existe un
segment déterminé, limite du segment croissant considéré.
8. Théorème, — Si un segment variable G est croissant à
partir d'un état initial Gq , sans pouvoir surpasser un seg-
ment donnée, il admet une limite L, inférieure ou égale à H.
Considérons sur une demi-droite Od des serments
01 = Go . OB = H , OM = G .
Désignons, d'une façon générale, par A tout point que le
point mobile M peut atteindre et par conséquent dépasser
sur le segment IB. [Remarquons qu'il n'y a évidemment pas
de point A plus éloigné de O que tous les autres, j)uisque, le
segment OM étant croissant, le point M peut dépasser tout
point A]. A cause de l'hypothèse le point B ne peut pas être
dépassé parle point M ; il ne peut donc pas non plus être
atteint par ce point mobile.
Deux cas sont maintenant à examiner :
Premier cas. — S'il n'y a entre 1 et B aucun point que M
ne puisse atteindre, tout point compris entre 1 et B est un
point A. Alors, quelque petit que Ton choisisse un segment
a. en prenant
OA = H - a
on pourra prendre définitivement
OA < OM < OB ou H — a < G < H
et par consécjuent
H — G < a d'où H = lim G .
222
E. DUMONT
Second cas. — S'il y a entre I et B au moins un point N
que M ne peut atteindre, alors tout point du segment NB est
dans le même cas. Désignons d'une façon générale par .\
tout point du segment IB que M ne peut atteindre. On
observera que tout point de IB doit être évidemment soit un
point A (comme 1), soit un point N (comme B) ; et aucun point
A ne peut se trouver à droite d'un point N.
-H-
fe G
-> — ^>
O
I
A M
Fis
B
Il en résulte que le segment IB se trouve partagé en deux
parties: le lieu géométrique des points IV et le lieu géomé-
trique des points A; parties qui, d'une part ne chevauchent
pas, et d'autre part englobent tous les points de IB.
Le partage de IB en deux parties répondant à ces deux
(conditions ne peut se faire qu'au moyen d'un point C^
Tout point compris entre G et I est un point A, et tout
point compris entre G et B est un point N ; quant au
point G lui-même, s'il était un point A, il y aurait des points
A entre G et B ce qui n'est pas; le point G est donc un point
N ; et il joue donc dans ce deuxième cas le même rôle que
le point B jouait dans le premier cas. Par conséquent on peut
lui appliquer la conclusion obtenue dans ce cas et posant
OG = L, on aura
OC = lim OM
L = lim G < Il .
' Le lecteur qui ne considérerait pas l'existence du point C comme démontrée par mon rai-
sonnement est prié de l'admettre à titre de postulat, à l'exemple de plusieurs autours.
Ainsi, Dkdkkind énonce les deux postulats suivants :
l» Entre deux points d'une ligne il y a toujours au moins un point intermédiaire;
J" Si une ligne est divisée on deux parties (classes de points) de telle façon que :
a) chaque point de la ligne appartienne à l'une ou à l'autre de ces parties ;
h) chaque point de la première partie précède idans un sens donné de la ligne) chaque
point de la seconde ;
il existe alors un point de séparation qui ne suit aucun point de la première partie et
que ne précède aucun point de la seconde.
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 223
9. — Remarque. — Quand un segment variable est décrois-
sant: l'^ou bien il n'existe pas de segment tel que le segment
variable ne puisse devenir (définitivement) moindre que bii.
On sait que dans ce cas on dit que le segment variable a
pour limite zéro.
2° Ou bien il existe au moins un segment tel que le seg-
ment variable ne puisse pas devenir moindre que lui.
On démontre par le même raisonnement qu'au n" 8 que
dans ce cas il existe un segment déterminé, limite du seg-
ment décroissant considéré.
10. — Théorème. — Lorsqu'un segment variable est cons-
tamment compris entre deux autres variables qui ont une
même limite, le segment intermédiaire a la même limite.
Considérons les trois segments variables G, H et K, véri-
fiant constamment les conditions :
H < G < K
et soit
L ^ lim H = liui K .
Je dis qu'on a aussi
L = lim G .
Il sufiit de prouver que, choisissant un segment a arbitrai-
rement petit, on peut amener G à satisfaire définitivement
aux conditions L — a < G < i. + a.
Or on peut amener H et K à satisfaire définitivement et
simultanément à ces conditions ; et quand on a simultané-
ment et définitivement
!, — a<H<L4-a, L— a<K<L4-7. , et I1<G<K,
on en déduit
L — a < H < G < K < L + a C Q. I- . D.
11. — • Corollaire. — Lorsqu'un segment variable est cons-
tamment compris entre un autre segment variable et un seg-
ment constant, limite de celui-ci, il a la même limite.
12. — TnÉORiiME. — Si deux segments variables ont simul-
tanément chacun une limite, leur somme et leur différence ont
224 E. DU MONT
des limites respectivement égales à la somme et à la différence
des limites des variables.
Soient G et H deux segments variables ayant respective-
ment pour limites K et L.
1° Je dis que G + Il a une limite égale à K + L.
Soit a un segment aussi petit que nous voulons. Décom-
posons a en deux parties /S et y.
Je puis amener G et H à satisfaire simultanément et défini-
tivement aux conditions
K-,3<G<K + .f;, L_y<H<L+Y.
D'où en même temps et définitivement
(K + L) _a<G + H<|K + L) + a.
Donc on a
K + L = lim (G + H) = lim G + lini H .
2" Je dis que la différence entre G et H a une limite égale
à K — L (en supposant K > L).
Choisissons un segment « aussi petit que nous voulons,
et moindre que K — L. Décomposons-le en deux parties /S et y.
Nous aurons
;j + y < K — L d'où L + V <; K — ,3 .
Nous pouvons amener G et H à satisfaire simultanément
et définitivement aux conditions
L-y<H<L + Y<K — fî<G<K + ^ .
d'où
(K — L) - (,^ + y)< G - H < (K — L) + (,3 + V) .
OU
(K _ L) — a < G — H < (K — L) + a .
Donc on a
K — L = lim iG — H) = lim G — lim 11 .
l.'i. — Corollaire. — Si G est un segment variable admet-
tant une limite^ et si n est un nombre entier déterminé, on a
« lim G = lim («G| .
14. — Théorème. — Si un segment variable G a pour limite
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 225
zéro, et sin est un nombre entier déterminé, le segment nG a
aussi pour limite zéro.
En effet, soit a un segment aussi petit que nous voulons;
décomposons-le en n parties quelconques, dont la plus petite
soit/3.
On a donc n (S <^ ce.
Nous pouvons par hypothèse amener G à satisfaire défini-
tivement a la condition
G < .'i ,
d'où, définitivement aussi,
nG <^ «|i ■<^ a ,
OU
lim («G| = 0 .
G-+0
15. — Théorème. — Les multiples successifs
A , 2A , :JA , ... «A , ...
d'un segment constant A, forment une suite infinie croissant
sans limite, quelque petit que soit A ^
En effet, la suite considérée est évidemment croissante.
Si elle ne croissait pas sans limite, nous savons qu'elle aurait
une limite L supérieure à tous les segments de la suite ; donc,
choisissant un segment arbitrairement petit, par exemple A
lui-même, on pourrait piendre n assez grand pour que Ton
ait définitivement n A compris entre L et L — A :
L — A < «A < L d'où I. < (« 4- llA .
Don(! le segment n + 1) A ainsi que tous les suivants
seraient supérieurs à L et non tous moindres que L.
Cette conclusion étant incompatible avec l'hypothèse que
L soit supérieur à tous les segments de la suite considérée,
celle-ci n'a donc |)as de limite, et par consécjuenl elle croît
sans limite (7).
• Ce théorème n'est autre que la proposition admise souvent sans démonstration sous le
nom de Postulai d'Aichimcde.
L'Enseignement matliém., 19« année; 1917. 15
226 E. DU M ONT
16. — Théorème. — Si l'on considère une suite infinie de
^0. \. A,, A3, ...
satisfaisant à la condition générale
dans laquelle n est un nombre entier déterminé, la suite
infinie considérée a pour limite zéro.
Choisissons un segment a arbitrairement petit, et moindre
que A(j . Le théorème revient à démontrer qu'il existe dans la
suite décroissante
\, \, \, ...
un segment moindre que «, quelque petit que soit celui-ci
Les conditions
Al > n\ .
\n-^ > '^\n ■
donnent
A„ > « A, > n'\, > ,.='A3 > . . > «"'A,„ .
d'où
Ao > n'" A'" .
relation qui est vérifiée quel que soit m.
Quelque petit que soit le segmenta, nous savons que la
suite infinie
a , 2a , 3a , . . , m , . . . , n^a. , . . . , n"'a , . . .
croît sans limite ; il en est donc de même a fortiori de la
suite
HT. , n'^a. , n^a. n'" a. ....
Les termes de cette dernière suite arrivent donc à sur-
passer Aj,; soit par exemple
«^a> A„
en même temps que
A„>"''A^ .
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 227
Comparant ces deux relations, on en déduit
nPa.:>nP\p ou \<^ C.Q.F.D.
17. — Théorème. — Tout segment est décomposable en un
nombre arbitraire de parties égales.
Considérons un segment arbitraire G et un nombre entier
n; je dis qu'il existe un segment H tel que Ton ait
G r= «H .
Prenons sur une demi-droite Od
OA = G .
Décomposons OA en n parties quelconques, et soient
0B[ et OBj deux segments respectivement égaux à la plus
petite et à la plus grande de ces n parties. Soient
n.OB' = OA' . /(OB" = AO" .
■>
a
O b; B" A', A A';
Fig. 3.
on aura évidemment
Oa| < o.a < OA^" .
Posons
a;a = A, ,
et décomposons \ en n parties quelconques dont la plus
petite soit A, ; on a alors
\>n\ .
Comparons Aq ou A] A aux multiples successifs de /?A, . Nous
savons (n" 15} qu'il existe un premier multiple de //A, plus
grand que A|A ; soit
(m+ \][n\]
228 E. DU MONT
ce segment, m désignant un certain nombre entier supérieur
ou égal à 1.
Le multiple précédent, c'est-à-dire m («Ai , peut ou bien
être égal à A] A, ou bien être moindre oue lui on sait que
/?Ai est moindre que A'Aj.
Dans \e premier cas, on aura
On a vu qu'on a aussi
Oa' = iiOB :
1 1
ajoutant membre à membre on obtient
OA = /;(OB^ + HiA.i , ou G = nU
en posant
on[ + m\ = H .
Dans le second cas on aura
m{nl^] < AJA < im 4- l)(/i A,) :
d'où ajoutant
OAJ = nOB[
on obtient
/;[0B; + m A,] < OA < n[OB[ + [m + 1)A,]
inégalités d'où l'on déduit
OA — «[OBJ + m\] < n\ .
Posant
ob; + ,»A, = ob;> ob;
et
ii\OB' + /«A,l = «OB' = oa' > //OB' = OA'
et remarquant que, des inégalités
OA^ < OA < 0A[' d'où tiOi\ < nOB'
on déduit
ob; < ob;' .
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS
ces relations deviennent
229
et
OA] < OA^ < OA , avec OA — OA^ = A^A < h A,
ob; < ob; < ob; .
- G
0 b; Bg L
A.
Fis. 4.
Ag A
A"
Considérons maintenant le plus petit des deux segments
A, et AA
et décomposons-le en ii parties arbitraires dont la plus
petite soit ^A, ; on a alors simultanément
A, > ni., et A^A > n \.-, .
Comparons le segment A[ A aux multiples successifs de
«Ao , comme nous avons comparé A^A aux multiples de /?A, .
Nous obtiendrons, ou bien
oa = «[ob; + pA,]
ou bien
OA' < OA' < OA' < OA et OB' < OB' < OB' < OB"
avec les conditions
OB^ = OB^ + P\ , OA^ = «OB^ , et A^A < «A., :
et ainsi de suite.
Procédant toujours d'après la même loi, deux circonstances
pourront se présenter à la longue :
1** Ou bien il arrivera que Ton obtienne
OA = ;»[0B|.+ .sA,.] ou G = /(H
et le théorème est démontré dans ce cas.
230 E. DU MONT
2** Ou bien la circonstance examinée au l** ne se présentera
jamais, quelque loin que l'on pousse les opérations.
Dans ce cas on aura créé une loi de formation de trois
suites infinies de segments :
la suite croissante OA , OA , OA .... (1)
1 J 8 '
la suite croissante Ol'/ , OB^ , OB' .... (2)
la suite décroissante A,, , A, , A., , Aj , . . . (3)
La première a tous ses termes moindres que OA, donc
(n" 8) elle a une limite ^ OA.
La seconde suite est liée à la première par la relation
générale
OA^ = «OB',. :
de plus elle a tous ses ternies moindres que OB"^, donc elle a
une limite r^ OB'] .
La troisième suite vérifie la condition générale
donc (n° 16) elle a pour limite zéro ; il en est donc de même
(n° 14) de la suite
/(A, , « Ao , /( A., , . . . (4)
Or, si l'on considère la suite infinie des différences entre
OA et les termes de la suite (1), c'est-à-dire
A;a , a;a , A^A , ... (5)
on sait que les suites (4) et (5) sont liées par la condition
générale
a',. A < nA,._, ;
il en résulte que si la suite (4) a pour limite zéro, il en sera
de même a fortiori de la suite 5) puisque celle-ci a ses termes
respectivement moindres que ceux de celle-là. On conclut
de là, par définition des limites, que la suite (1) a pour limite
OA, ce que nous écrirons
OA = iim OA' .
DÉCOMPOSITION DES SEGMENTS 231
Considérons à nouveau la suite (2). Nous avons vu qu'elle a
une limite ^ OB^ ; désignons cette limite par H, et soit
OB = H = lim OB' ;
je dis qu'on a
En effet, on a
OA = nOB
OA = lim OA^ — lim [nOB^]
et en vertu du théorème du n° 13
lim («OB^I =: n lim OB^ = «OB
d'où
OA = «OB ou G = «H .
Le théorème est donc démontré dans tous les cas.
18. — Remarque. — Quel que soit le procédé géométrique
adopté pour décomposer un segment G en n parties égales,
on obtient toujours le môme résultat ; c'est-à-dire qu'il
n'existe pas deux segments différents H et K tels que l'on ait
simultanément
G = «H et G = «K .
En effet, si l'on suppose par exemple K > H on aura
K = H + (K — H) d'où «K = «H + n\\\ — H| > «H .
19. — DÉFINITIONS. — Chacun des segments égaux obtenus
par la décomposition d'un segment G en n parties égales
s'appelle la n^^'"^ partie de G, et se représente par le symbole
G
n
On a donc
G „
— . H r= G .
n
ç
On dit que le segment - est contenu n fois dans G. On appelle
partie aliquote d'un segment G tout segment contenu un
nombre entier quelconque de fois dans G.
232 E. DU M ONT
20. — Théorème. — : Les parties aliquotes d'un segment G
constituent une suite infinie décroissante
G G G G
2"' ^' T'--' «'■■•
ayant pour limite zéro.
Choisissons un segment « arbitrairement petit; le théo-
rème revient à démontrer qu'il existe dans la suite considérée
un segment moindre que a. Or, la suite
a , 2a , 3a , 4a , . . .
croit sans limite ; donc on peut prendre n de façon à vérifier
la condition
^ G G
Aia ^ G , ou na. ^ n— ou encore a ^ — .
n n
D'ailleurs, la suite considérée est décroissante, car si Ion
suppose par exemple p ^ «, on aura
^GG G^G G^G
G=zii— = p~, et n— <' p— ou p—<^p~,
n ^ p n ' n ' p ' n
d'où l'on tire
La condition
5<5
P «
G
-<a
est donc vérifiée définitivement.
21. — Remarque, — La théorie qui précède est applicable
non seulement aux segments de droite, mais aussi aux arcs
de circonférence d'un même rayon et aux arcs d'hélice de
même pas sur un même cylindre circulaire droit, et par con-
séquent aux angles et à toutes les grandeurs géométriques
directement mesurables.
Front belge de TYser, avril 1917.
NOTIONS D'ARITHMOGÉOMETRIE
PAR
Emile Turrière (Montpellier).
(4e article) •
L'arithraotrigonométrie.
70. — C est dans une pièce en date du P' mai 1780, De
casibus quibusdam maxime memorabilibiis in analysi inde-
terminata, ubi imprimis insignis usiis calculi aiigiilorum in
analysi Diophonlea ostenditiir^, que L. Euler a introduit
l'usage des nombres trigonométriques pour l'étude de cer-
taines équations de l'analyse diophantine.
Ce mémoire traite de deux problèmes; chacun d'eux est
résolu d'abord par la méthode algébrique; Eller montre
ensuite combien est avantageux l'usage des rapports trigo-
nométriques de certains angles auxiliaires pour la résolution
de chacun de ces deux problèmes.
Le premier problème est relatif à la résolution de l'équa-
tion du quatrième degré à quatre variables :
.»■-' + v-" + -■• + vJ - 2(a-2_v2 + _r-'r.2 + z'-.r-) + •2>'-|.r- + y^- + c^l — 0 ,
admettant entre autres solutions entières les trois systèmes
qui suivent :
.r = 20 , y = i: , r. = i: , i- = 12 ;
.•{9 , 2.') . 20 , 12 ;
78 , (iô , 2'.) . 2'» .
* Voir VKnseiffnenient inatkéniatique. 18» annOe, 15 mars 191(1, pp. 81-11(1, et 15 novembre
1916, pp. 397-'i28 ; 19» année, 15 mai 1917, pp. 1.59-191.
• Coinmenlationes arithmetiar. tomiis posterior, pp. .3G6-.379.
234 E. TURRIÈRE
En posant
EuLER montre que toute la question revient à déterminer
deux arcs a et /3 dont les nombres trigonométriques sont
rationnels et qui sont en outre tels que le produit de sin a
et de sin /S soit un carré.
Le second problème, qui consiste de même à résoudre
l'équation
douée de solutions telles que
X -
- 14 ,
y
= 8 ,
z= 5 ,
»■ = 3
72 ,
35 ,
33 .
14
165 .
99 ,
56 ,
32
se traite d'une manière analogue, en posant
xy xz
-^ = cotane: a , — = cotangr 3 .
vz ^ yy ^ '
et en déterminant des angles a et /3, à rapports trigonomé-
triques rationnels, tels que
cotang a . cotang |i =r □ .
A la même date, c'est-à-dire encore le 1®"" mai 1780, nous
trouvons une autre pièce d'Euler consacrée aux angles d'un
quadrilatère tels que leurs sinus soient proportionnels à des
nombres rationnels donnés: Iiivestigatio quadrilateri in quo
singuloriim angiilorum sinus datam inter se teneant ratio-
nem ; ubi arlificia prorsus singularia in analysi Diophantea
occurrunt ^
Si, par exemple, les nombres donnés sont 15, 14, 11 et 6,
les angles demandés sont:
A = 92" 23' 16" ,
B = 111° 10' 06" ,
C — 132° 53' 14" .
D = 23° 33' 24" ,
* Commentalinnes arithmetica', t. II. pp. 380-.'!)l.
ARITHMOG EOMETRIE 235
dont la somme est bien 360° et dont les nombres trigono-
métriqiies sont :
sin A = :^ 1/23 . cos A = — — ,
2db 2^
sin B = -— \/23 , cos B ^ ,
36 36
11 ,— i9
sin C = ~ y 23 , cos C := — — ,
1 — 11
sin Jy = - V23 . cos 1) = — — .
La solution de ce problème peut être obtenue d'une ma-
nière très rapide en introduisant le rapport commun de
sin A, sin B, sin C et sin D aux nombres donnés «, b^ c et d.
Si, en effet, on pose
siu A = ci.r , sin B = ^x , sin C =: c.r , sin D = ^.r ,
la condition A + B + C + D = 2;: se traduit par une équa-
tion du premier degré en .x^; d'une manière générale, les
expressions des quatre sinus sont irrationnelles, les nombres
a, b, c, d étant multipliés par la racine carrée d'un même
nombre rationneP : c'est ce cjui se produit pour les trois
exemples numériques traités complètement par Eller.
71. — Cette introduction des rapports trigonométriques
de certains angles dans des recherches arithmétiques, cette
confrontation de la trigonométrie plane fet peut-être aussi
de la trigonométrie sphérique) et de l'analyse diophantine
semblent devoir présenter un intérêt comparable à celui de
l'arithmogéométrie, dont le fondement n'est autre que la
confrontation des grandeurs de la géométrie et des nombres
rationnels.
Indépendamment des considérations d'EuLKR sur l'avan-
tage que peut présenter l'introduction des angles dans l'étude
de certains problèmes diophantins, j'avais rencontré — dans
les derniers paragraphes de mon examen du Problème de
Jean de Palerme et de Léonard de Pise — des équations tri-
* M serait intoressant de rechercher, .i ce propos, si, pour un choix convenable des données
a, b, c, d, les quatre sinus peuvent être rationnels.
236 E. TURRIERE
gonométriques particulières ^ Les théorèmes de F'ermat et de
Frénicle relatifs à l'inexistence d'arithmotriaiigles pylhago-
riqiies, dont Taire soit un carré parfait ou le double d'un tel
cai'ré, se traduisent par des équations
sin 26 = □ ,
2sin 20 r= □ ,
impossibles si tang— doit être un nombre rationnel.
Ces exemples simples suflisent pour permettre d'intro-
duire avec clarté et précision la notion à' équation arilJimo-
trigonoméliique. Par définition, une lelie équation est une
équation à coefficients rationnels dans laquelle un certain
nombre d'inconnues x,, x., , ... , Xn sont engagées par leurs
seuls rapports trigononiétriques et dont les solutions sont
telles (lue tanof-^, lano-^, ... Vawç^'^ soient des nombres ra-
j no ^2 ^^2
tionnels. En d'autres termes, ces angles .i, , ... , .r„ dont
la présence dans l'équation trigonométrique, au sens liabi-
* Lorsque j"écriv;iis, en septembre 1915, les remarques sur le problème de Léonard de Pise
et de Jean de Païenne, ou même les premières pages des Notions d'arithmogé.omélrie, y me
Ironvjiis d;ins liibsoliie iuipossibilité de ftiire l.i uuiindre recherche bibliographique. C/était
donc de ni«-inoire que je citais Fi:hmat .t l'occasion de l'impossibilité de certaines équations.
Voici maintenant les renseignements historiques nécessaires. C'est à propos du problème
20 de Hachkt [trouver un ariLhmol riangle pythagorique dont Taire soit égale à un nombre
donné], qui se rattache bii-mème à la ati" question du Vh livre de X'Arithmètiqne de Dioi'H a.ntk-
que Kkiimat observa que L'aire d'un triangle rectangle en nombres ne peut l'tie un carre.
Cette même proposition négative se trouve aussi dans la lettre de Fkr.mat à Caroavi,
d'août 1G59, dont une copie; par Huvoi'Ns nous a été iransuiise (œuvres de Fermât, t. 2, p. 431|.
Frkmci.k [Traité des triangles rectangles en nombres, dans lequel plusieurs belles pro-
priétés sont démontrées par de nouveaux principes, Paris, 1671)) donne ce même théorème
à la page 100.
A noter aussi une pièce du 2!) décembre IIÎTS. Invenirc triangulnm in nunicris cujus area
sit qundratus il.eihnizens matnematische Schriflen, Gerhardt. III. p. 120-125i dans laquelle
Leihm/. retrouve cette même impossibilité.
Leibniz établit aussi l'impossibilité de chacune des équations
la première est équivalente k
.X* - ,1* = a :
2 tang 0 = D .
La seconde a été considérée par Fkrmat (Observations sur Diophante, VI, 26).
En ce qui ccmcerne d'autre part l'inexistence d'arithmotriangles pythagoriqnes dont l'aire
soit le double d'un nombre carre, c'est à la page 101 du Traite de Fhk.m<:i.k qu'elle est énoncée
et établie. Plus loin d'ailleurs (p. llli, Krk.mcle indique l'impossibilité de l'équation ïi^hj-
valente :
.'* + .V* = D
que Fkrmat a de son côté mentionnée comme impossible dans son observation VI, i'U.
ARITH MOGEOMETHIE 237
tuel de cette expression, en l'ait une équation arithmotrigo-
nométriqiie, sont des angles d'une espèce toute particulière
que nous connaissons bien déjà : ce sont les angles des
arithmotriangles pythagoriques. Dans ces conditions, V Arith-
?notrigoRométrie, c'est à-dire l'ensemble des propi-iétés de
toutes les équations aritlimotrigonoinélriques, n'offre aucune
originalité, mais c'est une nouvelle forme avantageuse d'ex-
position des faits qui constituent la a Géométrie des triangles
rectangles en nombres» telle que la concevaient Diophante,
Fermât ou Frénicle.
L'arithmotrigonométrie mérite d'être étudiée ici. Ce qui
fait, en effet, le plus défaut dans la théorie des nombres, ce
n'est pas une théorie générale; ce n'est pas non plus une
base métaphysique solide; ce qui fait défaut, dis-je, c'est
une méthode de résolution des équations en nombres ration-
nels ou entiers. Toute considération qui peut conduire à des
moyens pratiques de détermination des solutions est la bien-
venue dans le monde mystérieux des nombres. C'est ce qui
me décida à consacrer tant de pages aux présentes notions
trarithmogéométrie, dès que je reconnus que l'intuition
géométri(|ue pouvait apporter (juelques perfectionnements à
l'analvse diophantine. C'est encore pour une raison iden-
tique que je crois devoir donner un tel développement à ces
principes d'arithmotrigonon)élrie.
72. — Les équations qui viennent d'être rappelées ci-
dessus et qui sont étroitement liées aux deux théorèmes de
Fermât et de Frénicle sur l'aire d'un arithmotriangle pytha-
gorique sont évidemment équivalentes aux équations
langO = □ et 2taijgO = □ ;
celles-ci sont don(; impossibles du point de vue arithmo-
trigonométri(jue. Cette impossibilité des é(juations arilhmo-
trigonométri(jues
laiigO = □ . 2langO = □ ,
et des éf|uations (|ui en dérivent manifestement, telles que
les équations arithmotrigonométriques
sin20 = n , 2siii20 = Q •
238 E. TURRIERE
OU encore des équations algébriques remarquables qui leur
sont équivalentes, présente une grande importance dans la
théorie des nombres et dans l'histoire de son développement.
Nombreuses sont, en effet, les propositions trouvées et
retrouvées sur ces différentes équations ou sur les figures
géométriques (les arithmotriangles pythagoriques notam-
ment) qui leur sont liées. En réalité, il s'agit d'une unique
propriété de la théorie des nombres. Tout d'abord, il faut
observer que les équations
tang 6 = □ . 2 sin 29 = □ ,
sont identiques entre elles et qu'il en est de même des équa7
tions :
2 tang 6 = Q . sin 26 = Q •
Reste à prouver que les équations sin 29 =\^ et 2sin 2^ ^ □
sont équivalentes par changement de variable. Il suffit de
remarquer que l'équation impossible
considérée par Euler^ devient
2XY(X'» — Y") = □ ,
au moyen de la transformation affine définie par les équations
^' + y = ^ ' -ï — j = Y .
En posant alors
6
y = xtang-
dans l'une et l'autre des deux équations impossibles équi-
valentes :
xy(x* - /) = n . 2xj(x'» — /) = n .
il vient :
sin 26 = [J et 2 sin 26 = Q •
L'impossibilité de l'une des équations entraîne donc celle
de l'autre. Et, par suite, il y a équivalence entre les deux-
propositions négatives de Fermât et de Frénicle relatives à
' Investigatio binorum namerorurn formée xyix* — v*l> quorum prnductnm, sive quntus sit
quadratuin (14, aoiit 1780). Commentationes urithmetics-, toniiis posterior, pp. 4.'<8-Vi6.
ARITHMOGEOMETRIE 239
l'inexistence d'arithniotriangles pythagoriqnes dont l'aire
soit un carré ou le double d'un carré.
73. — Impossibilité de sin© = D et de cos^ ^= D^ de
2sin^=n ET DE 2cos^ = □•
Je viens de dire que les équations arithmolrigonomé-
triques
tangO = Q et 2tang6 = [3
étaient séparément impossibles, comme attachées aux pro-
blèmes des arithmotriangles pythagoriques dont Taire est
un carré parfait ou le double d'un carré.
Les quatre équations suivantes
sin 6 = □ , 2sin 0 = □ ,
cos6 = □ . 2cos 0 = □ .
sont de même séparément impossibles, pour les raisons qui
vont être données. H y a lieu d'exposer tout d'abord que les
deux équations de la seconde ligne, c'est-à dire les équations
en cosinus, sont respectivement équivalentes aux deux équa-
tions en sinus de la première ligne.
Des deux équations irréductibles l'une à l'autre qu'il con-
vient de considérer maintenant. Tune d'elles cos^ = Q est
équivalente à l'équation
X* — v" = □
reconnue impossible par Fermât à l'occasion du 26® pro-
blème du VP livre de Diophante. De même, de l'impossi-
bilité de l'équation
2(X* — Y^i = □ .
établie par Euler, ou encore de celle de l'équation
considérée par Leibniz \ il résulte que les équations, équi-
* Exercitiiim ad promovendiini scientiam numerorum, Leibnizens mathematische Schriften
Gerhnrdt, [2], UI, 1863, p. iri-119.
Dans cette pièce, Lkibniz s'occupe de l'équation
J- + - = D •
X
qui peut être rattachée à l'étude arithmogéométrique d'une cubique, la cubique harmonique
d'équation :
y' = x* + «ï-f •
240 E. TURRIÈRE
valentes par changement de variable 9,
2cos6 = G et 2sinO = Q.
sont elles aussi impossibles.
74. — Les théorèmes qui précèdent présentent, en plus
de leur intérêt historique, celui d'être fondamentaux dans
l'étude d'un nombre respectable d'équations impossibles
déjà connues. Il semble, en outre, que cette source féconde
de propositions négatives soit enclore loin d'être tarie.
Voici quelques nouveaux exemples de leur utilité incon-
testable.
Soit, en premier lieu, l'équation arithmotrigonométrique à
deux indéterminées :
sin u -\- sin v = 1 ;
elle peut être transformée en l'équation équivalente :
■> "'
sin II = 2cos- — ,
c'est-à-dire :
2 sin M = □ .
// est donc impossible de satisfaire à l'équation
sin a -f- sin »■ = 1 ,
avec des angles tels que tang— e/ \.?ii\g^ soient deux nombres
rationnels.
Soit, en second lieu, à résoudre le problème de la déter-
mination de quatre carrés en progression arithmétique.
M. E. H.ENTSCHEL vient de rappeler que ce problème avait
été considéré, dans le cas de trois carrés, par Diophante et
que le Problème de Jean de Palerme et de Léonard de Pise
en était un cas particulier (voir paragraphe 76). J'ajouterai
que ce même problème de trois carrés en progression arith-
métique a été considéré aussi par Fermât^ et par Frémcle *
et que sa solution générale au moyen d'une représentation
> Œuvres, t. II, p. ti5 et 23'i.
' Traité des triangles rectangles en nombres..., p. 27-28. Frkniclk donne la solution
simple 49, 16!i, 289.
ARITHMOGEOMETRIE ^41
aritlimotrigonométrique a été donnée plus haut (paragraphe 6:
arithmotriangles automédiaiis .
Le problème de quatre carrés en progression arithmé-
tique se traduit par les équations
qui deviennent
X- -h :- = -ly- , y- + t- = 2c- .
Conformément aux conclusions du paragraphe 6, je poserai
don(-
X =^ j(cos a — sin a| ,
z =. v(cos a -|- sin a) ,
r = r(cos T; -)- sin |î| ,
t rr :;(cos |i — sin J3) ;
d'où il résulte que les angles « et /3 doivent satisfaire à l'équa-
tion arithmotrigonométrique
|oos a -f- sin a) (cos 3 -\- sin ^i) = 1 ,
OU encore
cos (a — li) + sin (st + ?' = 1 •
Celle-ci est impossible d'après le résultat qui vient d'être
obtenu à l'instant. // est donc impossible de déterminer quatre
carrés en progression arithmétique.
Sur certains arithmotriangles pythagoriques.
75. — L'examen du plus célèbre des arithmotriangles
pythagoriques. celui des harpedonaptes égyptiens, donne
l'idée de former des équations arithmotrigonométri(|ues fort
simples que je vais étudier. Les sinus et cosinus des angles
aigus de ce triangle sont :
et
' + {
L'Enseignement mnlhém., l'J» année; 1917. !•
242 E. TURRIERE
Quels sont d'une manière générale les arithmotriangles
pythagoriques tels que
1
sin 6 =
1 + j' ■
La solution générale de cette équation arithmotrigonomé-
trique s'obtient aisément par considération d'une arithmo-
cubique unicursale ; on doit poser
tan g — = 2â^
et, par suite :
sin G =
De même l'équation
qui n'est d'ailleurs pas essentiellement distincte de la pré-
cédente, se laisse résoudre en toute généralité en posant :
0 21' — 1
**"^ 2 = 2>7+T •
11 convient de noter que cette question fouinit des solu-
tions particulières des deux équations
sin 0 = □ 4- n .
cos 0 = n + D -
(jui seront étudiées quelques pages plus loin (paragraphe 80).
76. — Le théorèîme de Fermât sur le nombre 7. — Pour le
3
même arilhmotriangle pythagoriqne (3, 4, 5), on a tang © = —
= 1 — (— j ; cette dernière relation donne naissance à une
question intéressante en elle-même, qui se rattache à une
fort belle proposition de Fermât :
Quelle est la solution générale de l'équation
tang 0 — 1 — X-
en nomijres rationnels .. et a .
ARITH MOGÉOMETRIE 243
Celte équation se transforme immédiatement en la sui-
vante :
1 - r- ^ 1 _ ^2
représentative d'une cubique plane. Considérée comme une
équation du second degré en y, cette équation dépend du
point de vue arithmogéomélrique d'une équation
.,.4 _ 2.,-2 + 2 = n
de Brahmagupta-Fermat généralisée. A cette même équa-
tion, ou d'une manière plus précise à l'équation équiva-
lente
2.r* - - -Ix- + I = □ ,
se ramène d'ailleurs le problème des arithmodistances pour
l'origine et l'hyperbole équilatère y = - — — .
Mais ce qui est encore plus digne de retenir notre atten-
tion c'est que la question envisagée n'est point distincte
d'un problème qui a son histoire : l'étude d'une propriété
caractéristique du nombre entier 7. Fermât^, en effet, a re-
marqué le premier que, seul dans la suite des irnliers, le
nombre 7 jouit de la propriété d'être, ainsi que son carré, de
la forme 2u^ — 1 ; en d'autres termes, les équations simul-
tanées
2 1 - — l = x ,
2z- — 1 = X- ,
n'admettent, en nombres entiers, que l'unique solution :
X =1 , J = 2, :;=5.
Je n'insisterai guère sur ce problème de Fermât, qui se
rattache encore à la théorie des arithmopoints d'une biqua-
dratique gauche ; je me bornerai à mettre en lumière sa
' Sur i!e problème de Fbkmat, cf. t. 2 des Œuvres de Fermât, pp. 434-446 et d'autre part :
Cm. Hknry, Kecherches sur les manuscrits de Fermât, p. 176.
T. Pkpi.n, Sur un théorème de Fermât (Alti deW Accademia pontificia dei nuovi Lincei, t.
36, 1883, p. 23-33.
A. Gknocchi, Démonstration d'un théorème de Fermât, Nouvelles Annales de Mathéma-
tiques, 3» série, t. 2, 1883, p. 3(i6-3I0.
244 E. TURRIERE
liaison avec l'équation précédente ; cette liaison résultant de
l'équation
z' = 2^* - -ly- + 1 ,
de lune des projections de la biquadratique de l'espace,
(^.omme nouvelle solution simple de cette équation, j'ai
trouvé :
31 3 41 9 4 ,40
La solution primitive de Fermât correspond précisément à
l'angle de Taritlimotriangle pythagorique de côtés 3, 4 et 5.
Celle que j'en ai déduite met en évidence deux nombres,
31 41
49 ^^ 49 '
qui ont une grande signification, si l'on se reporte à mon
article sur le problème de Jean de Païenne et de Léonard de
Pise^ ou à la lettre de M. Haentzchel' sur ce même travail :
la solution de Diophante, pour le problème des trois nombres
carrés en progression arithmétique,
41- — 720 = 31" , 4Ï' et 4Î- -f 720 = 49" ,
et la solution équivalente de Léonakd de Pise
f'A\- , /49\-' /41\- , /31
(ï2 J + ^ = (l2 j • (iTJ - ^ = (12
pour le problème qui constituait la première des trois ques-
tions de Jean de Palekme, mettent précisément en évidence
les trois nombres 31, 41 et 49. Simple coïncidence, mais
coïncidence bien curieuse !
77. — Dans les paragraphes précédents, les relations
4 3
cos 0 = — , tang 0 :^ — ,
' L'Enseignement Mathématique. 17« année 1915, pp. 31Ô-324.
» tbid., 19» année, 1917, pp. 199-201.
A RITHMO GEOMETRIE 245
m'ont amené à étudier séparément les deux équations arith-
motrigonomélriques
cos 6 = —, , taniï =1 — \~\ •
1 + n
Il y a lieu maintenant de rechercher ceux des arithmotri-
angles pythagoriques qui, comme celui dont les côtés sont
3, 4 et 5, satisfait simiilUuiémenl à ces deux équations.
Partant de la première des équations,
cos 0 ■:=.
1 + n '
dont la solution générale est donnée par les l'ormules
6 2 — à2 _ 'rr-
taner — = ^ rr, , cos 0 =
2 + X- ' ^ >-^ + 4 •
il iaut égaler à une quantité indéterminée i — u} l'expres-
sion
Une 0
d'où l'équation
elle s'écrit encore
= 1
\* + 4À2 _ ', — (2;j.X|- .
Le problème étudié se ramène donc à l'équation
>-■* + V/.- - i = □ ,
qui admet pour solution À = x . / =: 1 arilhmotriangle 3, 4,
5), À ;= ^ ; à cette dernière solution correspond un arithmo-
triangle pythagorique de côtés 400, 5G1 et 689, pour lequel
I 400
cos 0 =:
.+(r '"'
^ '.00 \ 20
246 E. TUIiRIËRE
(;'est donc actuellement le supplément cVwn des angles aigus
de Tarithmotriangle dont la tangente trigonométrique est de
la forme spécifiée dans l'énoncé du problème.
En posant alors
À^ + 4X- — 4 = ( À" — 2.r + -
le problème est ramené à Tétude d'une fonction ^ de
Weierstrass d'invariants
8 80
a pt a
»2 — q ^' es — -7- ■
Arithraotriangles pythagoriques dont les trois côtés
sont sommes de deux carrés.
78. — Le théorème de Fermât. — L'importance des nom-
bres sommes de deux carrés^ est assez grande; elle est
surtout due aux belles recherches qui ont été faites autour
d'un théorème célèbre de Fermât'^. C'est à l'occasion du pro-
blème de la détermination du moindre nombre qui soit
autant de fois qu'on voudra et non plus la somme de deux
carrés, problème proposé par Frénicle, dans une lettre
adressée le 6 septembre 1641 à Fermât, que ce dernier
énonça le théorème suivant : Si un nombre p compris dans
la forme 4/î + 1 ^st premier ou composé de facteurs premiers
de celte forme, p est la somme de deux carrés. En remar-
quant que les facteurs puissances de 2 n'altèrent point cette
propriété, en vertu de l'idenlité
2(/;2 + c^-) = \b + c)- + \b — (•)■-' .
il est possible de présenter ce théorème de Fermât sous la
forme générale et précise (|ui suit :
1 iDitialement considérés par Diophantic (H, 8, 9 et 10), puis par Viktk (Zeteticorum libri,
IV, 2, :{).
' Œin-res de Fermât, t. I . p. 2!t3 ; t. II. p. 213, 221, 'i03 et 432 ; t. MI. p. 243, 3lô. — S. RiLm.is :
Scolies pour un théorème de Fermât, Moiifelles Annales de Maihé/natiques (3), t. 4, 188.5. p.
367-372. — Le théorème de Fkumat a été démontré par Elm.iîr [yoiuxaux commentaires de
l'ètcrsbourg, t. IV, p. 3 et t. V, p. 3), Lkoknuiib et Smith. Edouard Lucas en a donné une
très curieuse démonstration géométrique par les satins carrés.
ARITHMOGÉOMÉTRIE 247
Si un nombre entier n'a que des facteurs 2° ou premiers de
la forme 4k + 1, il est la somme de deux carrés.
Le théorème s'étend imtuéiliateiuent aux nombres ration-
nels ; en remarquant avec Euler que les diviseurs d'un
nombre somme de deux carrés jouissent de la même pro-
priété, et en remplaçant l'équation
^ = D + D .
par ré(|uation équivalente
AB = D + D .
on obtient le théorème général suivant :
La condition nécessaire et suffisante pour qu'un nombre
entier ou fractionnaire soit somme de deux carrés est que cet
entier ou les deux termes entiers de la fraction n'aient que
des facteurs des formes 2° et 4k + 1.
79. — Le problème des arithmotriangles pvthagoriques a
COTÉS SOMMES DE DEUX CARRES. — Les équatioDS arithmotri-
gonojuétriques
sin 6 = Q , cos 0 = □ , tang 0 = H .
étant toutes trois séparément impossibles, il n'existe aucun
arithmotriangle pytliagorique ayant plus d'un côté carré par-
fait. Comme, parmi les nombres non carrés, les plus simples
sous le point de vue de la constitution par sommes de carrés,
sont les sommes de deux carrés, je me suis naturellement
posé la question suivante : Existe-t-il des arithmotriangles
pytliagoriques dont les trois côtés sont simultanément sommes
de deux carrés ?
La réponse à cette question est alfirmalive : il existe une
infinité de solutions, telles que celle (|ui correspond aux trois
côtés
9 = 3- ,
40 = 2-' + (>- .
41 = 4- + 5- .
Dans cet exemple, la plus petite des cathètes est mesurée
par le nombre 9. D'une manière générale, puiscjne l'hypo-
248 E. TVHR1ERE
ténuse d'un arithmotriangle pythagorique ne peut jamais
être mesurée par un nombre multiple de 3, puisque, au con-
traire, Tun des côtés est toujours mesuré par un multiple
de 3^, et puisque, enfin, ce nombre 3 ne saurait être somme
de deux carrés, comme étant de la forme kk — 1, une pre-
mière proj)riété des arithmotriangles pythagoricjues spécia-
lement étudiés ici est que :
Dans tout arilhmoLriaugle pythagorique dont les trois
côtés sont siinidtanément sommes de deux carrés^ l'une des
deux calhèles est mesurée par un nombre divisible par 9 (ou
par une puissance paire de 3i. Il en est de même des me-
sures de la hauteur relative a l'hypoténuse et de l'aire du
triangle.
D'autre part, comme conséquences de la propriété d'in-
variance par multiplication entre eux des nombres sommes
de deux carrés, il est évident que :
L'aire (qui ne peut jamais être un carré pariait) et la hau-
teur relative à l'hypoténuse d'un arithmotriangle pytJiago-
rique dont les côtés sont tous trois sommes de deux carrés
sont aussi mesurées par des nombres de cette nature.
Ces propriétés générales établies, j'aborde la recherclie
même de ces triangles.
80. — L'ÉQUATION cos ^ =r □ + □. Soit taug-^ = x\ puis-
que le dénominateur i + x^ de la fraction rationnelle expri-
mant cos^, en fonction de x., est une somme de deux carrés,
il faut et il suffit qu'il en soit de même du numérateur 1 — x^.
Posant
1 - .1- = V-' + -J ,
on ramène le problème à l'élude de l'arithmosphère d'équa-
tion
■»■- +y- + -~-=^ :
si .r, y ei z sont alors les coordonnées d'un aritlimopoint
(juelconque de cette arithmosphère, l'expression de cos 0 est :
* Ces dfiix thf'orcnics sont dus à FuÉMCi.ii {loi: cit., p. 77 et T6 rospectivenient).
ARJTHMOGEOMETRIE 249
Telle est l'élégante solution du problème. Il suffît alors
d'exprimer, conformément au paragraphe 8, les trois coor-
données .r, ?/ et 3 en fonction de deux paramètres pour avoir
une expression de cos^.
L'équation sin ^ = D + D n'est pas différente de la pré-
cédente. Pour la résoudre directement, il suffit d'observer
que la solution générale consiste à poser :
^ang 2" = a- + ,i- •
a el ,3 étant deux nombres rationnels quelconques.
81. — Pour revenir au problème posé, il suffit d'observer
que, par similitude, on peut rendre l'hypoténuse carré par-
fait ou somme de deux carrés parfaits. Le problème se tra-
duit donc par les deux équations simultanées :
siu ') = □+□ et cos 6 = n + n •
La première de ces équations est résolue par
t = tang 2" = *" + 1^' :
la seconde équation donne alors la condition
1 - /^ = G + n .
ou
1 = la-' + «jL- ^ ,.2 ^ ,^2 ,
Nous devons ainsi considérer l'arithmosphère de rayon
rationnel et choisir parmi son infinité double d'arithmopoints
ceux qui ont une coordonnée somme de deux carrés. Les
formules de représentation ini[)r()j)re étant
(1 — /riji _»,2, 1 _ „2 2h
(1 + H-] (1 -f- V-) ' ■ ■ (1 + ''-! il -f >-'| • 1 _}_ „2 •
un choix est tout indic|ué. en raison de la grande simplicité
de l'expression de c ; il suffira de prendre pour u une somme
de deux carrés. D'où le théorème définitif:
Une famille d'r/rithnwlriangles pythagofiqiies dont les (rois
250 E. TURRIERE
côtés sont simultanément sommes de deux carrés est caracté-
risée et définie pai- l'équation
0 2i"a- + <i?\ .
qui exprime la tangente Irigonométrique de l'un des angles
aigus en fonction de deux nombres rationnels arbitraires À
et UL.
,.04
Pour X = 1. a = K on obtient tang-^ = — et, par suite,
. , ^0 /32\-^ , /24
9 /12\^ /I5
^°^^ = 4T = iTT; + V41
cette solution correspond précisément au triangle dont les
côtés ont été initialement donnés à titre d'exemple.
Pour \ = 1, a ^= 2, il vient de même tg ^ = fy ^ sin 9 .= ^ ,
cosO = ^ , tsc9 = —'. rarithmotrianglp pvthagorique corres-
pondant a pour côtés
65 = 1- + 82 ,
72 = C- + 6- ,
97 = 42 + 9- .
Une autre famille étendue de solutions particulières est
donnée par l'expression de l'ordonnée y
r = 2v'
(1 + «2)(1 _|_ ^,2, '
il suffit manifestement de poser
f(l — H^l =: À- + a-
pour obtenir (en remplaçant // j)ar v pour raison d'élégance
dans l'aspect de la formule)
0 2 (X2 + U.2)
:'-'{- (^)']
ARITHMO GEOMETRIE 251
û
iine expression de taiig— en fonction de trois indéterminées
rationnelles \, a et v.
Pour V = 0 cette famille se réduit à la précédente. Xous
aurons donc obtenu une solution particulière triplement
indéterminée.
Dans ces conditions, Tétude du problème dans toute sa
ofénéralité est abordable. Pour obtenir la solution e-énérale,
il est inilispensalile d'avoir recours aux iormules
_ 2g _ 2r, _ P + r,^ - 1
"" ~ r + V + 1 ■ ■ ~ ^' + v+ l ■ -- r- + rr-^l '
de la représentation propre de Tai-ithmosphère de ravon
rationnel; la question se traduit par une équation
(.r- + r-l (p + r]-) + .»- + /- — P — r,- + 1 = 0
du quatrième deoré en .r, y, \ et yj. Pour éviter Tintroduc-
tion de notions dhypergéométrie, il suffît de prendre Tune
de ces indéterminées yj pour paramètre et les trois autres
pour coordonnées dans Tespace à trois dimensions (.r, ?/, |);
le problème se rattache donc à l'étude arithmotrigonomé-
trique d'un faisceau de surfaces du quatrième degré.
Il est aussi avantageux de ramener cette même question à
l'étude d'une O)- de quarlicpies planes^. Si y et yj sont pris
' Cette derniero considération peut être présentée sous une autre forme. La question est
équivalente à la recherche de deux des arithinopoints d'une arithmohyperbole équilatérc,
représentée par l'équation
xy = X \ y -\- \ ,
qui ont des coordonnées simultanément sommes de deux carrés telles que les suivantes :
X =
9 ,
.V = Y
X =
1" ,
9
X =
129 ,
65
4 '
L'arithmogéométrie apparaît do plus en plus comme capable de provoquer des recherches
sur des questions originales ressortissant de la théorie des nombres. Ici, par exemple, se
pose une question, que je n'ai pas étudiée mais qui, de prime abord, semble avoir quelque
intérêt: Etant donnée une équation t'(x,, ... x^) = 0 à deux ou plusieurs indéterminées,
rechercher celles de ses solutions qui sont formées par des nombres x, ... X[j tous sommes de
deux carrés. C'est une sorte d'extension do l'équation
Xx* + Ba:« + C = y* ,
qui traduit le problème de la détermination des arithmopoints d'une parabole y = Ax'
+ Bj; + g à coordonnées exprimées par deux carrés parl'aits, et d'une manière générale
des équations f\x^, x^ , ... x' l = 0.
252 E. TURRIERE
pour paramètres, et si x et | sont pris pour coordonnées
dans un certain plan, cette quarlique est la projection d'une
biquadratique gauche, intersection du paraboloïde, repré-
senté dans un espace {x. |, 'Q par l'équation
et d'une quadrifjue rapportée à ses axes :
(r,2 + \)x-' + [f — iye + V-=: rr' — V" - 1 - J-V .
82. — L'ÉQUATION tang^ = D + D- Avant de passer à une
nouvelle que;-tion. quelques lignes s'imj)Osent au sujet de
l'équation tang ^ --= □ -f G^ ^^^ ^'e l'équation équivalente
cotang» = D + D-
Cette équation arithmotrigonoinétrique se traduit algébri-
quement sous la forme
■^ = n + n.
c'est-à-dire encore :
X- — 1 = x\y- + :-) ;
celte dernière équation représente, dans l'espace ordinaire,
une surface du troisième degré (voir paragraphe 36) sur
laquelle existent tous les arithmopoints qui correspondent
aux solutions des équations siinullanées siii ^ ^= D + D ^t
cos ^ ^^ Q + G • ^6 sorte que la solution de ré(|uation
tang#=:G + Q dépend de celle du problème qui vient
d'être traité dans les paragraphes précédents.
L'arithmotrigonométrie et les arithmotriangles héroniens.
83. — Application de la notion n'ARiTHMonisTANCE. J'ai
souvent utilisé dans les considérations antérieures la notion
d'arithmodistance et introduit le problème des arilhmodis-
tances, soit pour créer de nouveaux types d'équations indé-
terminées, soit pour rattacher à une idée générale certaines
équations particulières.
En se bornant au cas de l'arilhinocourbe plane (\ . dont
ARI THMOGEOMÉTR] E 253
i'arithmopoint M est repéré par ses coordonnées x et y et
d'un arithmopoint fixe A de coordonnées a, b, le problème
des arithmodistances pour cet arithmopoint A et Tarithmo-
courbe (G) est résolu par l'équation générale (paragraphe 17)
(x — ar- -\- (V - /^|-- = n .
Pour les développements qui vont suivre et qui ont tou-
jours pour objet la constitution de rarithmotrigonométrie, il
est avantageux d'observer que cette même équation est entiè-
rement é(|uivalente à une équation arithmotrigonométrique
d'une espèce spéciale, que l'on peut mettre sous la forme
dans laquelle 9 est un azimut tel que tang— est un nombre
rationnel. Cette même éc|uation a d'ailleurs une signification
précise, piiisqu'elle se présente tout naturellement lorsque
le pi'oblème des arithmodistances est posé sous la forme
suivante.
Soient un arithmopoint connu A et une arithmocourbe (G)
dont I'arithmopoint courant M est repère' par un paramètre
rationnel t. Quels sont ceux des arithmopoint s M de V arith-
mocourbe imposée (G) qui définissent avec I'arithmopoint
donné A des droites arithmodirigées ?
Cette remarque est féconde en ce sens qu'un grand nombre
de cas spéciaux du problème des arithmodistances se laissent
traduire par des é(|uations arithmoli'igonométriques souvent
simples et, souvent aussi, de formes remarquables. 11 en est
notamment ainsi lorsque la courbe imposée (C) est paramé-
triquement représentée par l'inlermédiaire de fonctions tri-
gonométriques, comme pour l'ellipse.
Pour l'elli[)se. dis-je, dans le cas de la représentation au
moyen des demi-axes a et /3 supposés rationnels et de l'ano-
malie excentrique ^. supposée telle (|ue tang-^ soit un para-
mètre rationnel, il résulte des expressions des coordonnées
.r := a cos ç , j z:: |3 sin s .
254 E. lUHRIERE
que le problème des arithmodistances pour cette arithmo-
ellipse et un arithmopoint général de son plan se traduit par
l'équation
S sin m — b
-i- i = tang 6 ;
a cos ç — a
trois paramètres arbitraires, les rapports des quatre nombres
rationnels «, è, « et /S, assurent à cette équation arithmo-
trigononiélrique une assez grande généralité. Elle contient
en effet comme cas particulier deux de ceux qui vont faire
l'objet de considérations spéciales (paragraphe 86) et aux-
quelles conduit la détermination de certaines espèces d'arith-
motriangles héroniens :
sin ©
=
const.
tang 6
tangç
consl.
tang 6
84. — Le problème des triangles télémétriques m'a tout
naturellement amené aux paragraphes 67 et 68 à rechercher
s'il existait ou non des arithmotriangles héroniens dont deux
côtés soient dans un rapport donné a priori.
Proposons-nous d'une manière générale de rechercher
tous les arithmotriangles héroniens dont les côtés a, b, c
satisfont à une condition donnée :
fia , l> , c) = 0 .
D'après les formules du paragraphe 10, il faut donc déter-
miner trois nombres rationnel^ R, .v, et 3/, satisfaisant aux
inégalités
1
R>0. >,>o, Vi f ='- :>.v>= .
V 3
et reliés entre eux par la relation :
'L (» +.v2)(i + "I 1 + r 1 + =-J
Cette dernière équation représente, dans un système de
coordonnées ?/, s et R, une certaine surface. D'où il résulte
ARITHMOGÉOMETRIE 255
que le problème considéré de détermination d'arithmotri-
angles héroniens est équivalent à l'étude arithmogéométrique
d'une surface de l'espace ordinaire.
11 n'est ouère possible de s'étendre davantage sur un pro-
blème aussi général; pour aller plus loin, il est nécessaire
de le particulariser.
Parmi les cas particuliers remarquables, il <*onvient de
signaler en première ligne celui d'une condition homogène.
Lorsque la relation imposée
f[a . h . c\ = Q
est homogène, le problème général, susceptible d'être asso-
cié à l'étude d'une surface, dégénère en un problème d'arilh-
mogéomélrie autour d'une courbe plane. Les coordonnées
d'un certain plan étant r et 2, celte courbe est celle que
représente l'équation
/•[Ir + :)(1 —yz] . v(l ^ -J] , z\\ + y\] = 0 .
85. — Dans ce même cas d une relation homogène entre
les cotés de Tarithmotriangle héronien, cette relation im-
posée peut être écrite sous la forme :
/"(siu A , sin B , siu C) = 0 :
des cas particuliers intéressants s'obtiennent en se bornant
à des équations entre sin B et sin C, par exemple.
C'est ainsi que, si la condition imposée est une relation
homographique entre sin B et sin G, soit
a sin B . sin C + i,!; sin B + 2y sin C + 4o = 0 .
cette condition se traduit par l'équation
av= + [n{l -f ==^) + yc(l + V-) + 511 +r)(l + z2, _ 0 ,
représentative d'une qiiartique plane. Cette courbe est la
projection sur le plan Oi/z de la biquadratique gauche, inter-
section du paraboloïde hyperbolique d'équation
r: — X = 0 ,
avec une quadrique d'équation :
oU-2 + y^ + z^-) + .rivv + [u] + xr + ,'Jv + y; + 0 = 0 .
256
TURRIERE
Le cas (« = 0, (î =1= Oj , c'est-à-dire celui de léqualion
arithmoti'igonométric|ue
sin C
sin o
est précisément celui qui a fait Tobjet des considérations du
paragraphe 68. Le problème dépend de Téquation
r-* + iky'- 4- I = D •
étudiée par L. Euler, A. Genocchi et Ed. Lucas (cf. § 51).
86. — Soit une équation du type précédent
r* + 2/v^' + 1 = □ ;
elle peut être mise sous les deux formes suivantes :
(j2+ i|2 + 2a--i)r2 = n .
dans le cas oii 1[k — 1) est un carré parfait, soit
2(X- — 1) = 4'o2 ,
l'expression
2wr
1+r
peut être égalée à la tangente d'un arc 0 tel que tang— soit
rationnel. Si donc on pose
y = la"J
0
2 '
on a
sin (-) z= tang 0 :
réciproquement, l'équation précédente dans laquelle &) est
0
un nombre rationnel et 0 et fi» deux arcs tels que tang- et
tangy soient rationnels est réductible à une équation
r-' + 2/;v- + 1 = □ .
Si d'autre part 2 1 — /r est un carré, soit Aor. l'expression
^ , .2 peut être égalée a un sinus d un arc ft : on est ainsi
ARITHMOGÉOMÉTRIE 257
conduit à une équation
fo . sin (-) =z sin G ;
<''est précisément ce qui se produit au paragraphe 68.
Considérons de même ré(|uatiou
(_v2_ 4)2 ^ 2(/(- + \]y- = □ .
Lorsque 2{k -\- 1) est de la l'orme — 46.^, l'expression ^'^-^ g,
c'est-à-dire w tang 0 est égale à un sinus et Ton retombe sur
une équation
o) tang (-) zr sin 0
déjà traitée.
Enfin lorsque 2{k + 1) est un carré 4w^, l'équation n'est
autre que
'jj tang 0 =: tang 0 .
Celle-ci n'est d'ailleurs pas essentiellement distincte de
l'équation
oj sin (-) = sin 6 ;
cette dernière équation devient, en effet,
di' tang {-y = tang 0' ,
en posant
e' = §^, 0' «-'
2 ' 2 • 1 + w ■
En résumé, les équations (irilJinwirigonoinélriques
sin H
sin 0
sin 0
tang 0
tang 0
^ = « -
tang 'i
dans lesquelles n, tang- <?/ lang-^ sont trois nombres ration-
nels dont le premier est imposé, sont respectivement équiva-
lentes à trois équations eulériennes du type
a:* -f 2A.r- + 1 = Q •
L"Enseigneinpnt niathoin.. !'.)• .inni-e; 1917. 17
258 E. TURRIÈRE
87. — Parmi les éqiialions de cette espèce se trouve l'équa-
tion
oc' + l'».r- + 1 = D
qui mérite une mention spéciale, car elle intervient dans
Fétude du problème des arilhmolriangles télémétriques.
Reprenons, en effet, l'équation trouvée au paragraphe 67
de la quarlique plane dont l'étude arithmotrigononiétrique
est équivalente à l'étude des arithmotriangles télémétriques
généraux :
(.r- — y-) (x2 — 2r-) = .1- + 2r- .
La condition de rationali.té en x^ de cette équation bicarrée
en X est précisément exprimée par l'équation
/ + 14r- + 1 = D :
en l'écrivant sous la forme
(j2_. 1)2 _^ ('n-|- = n .
et en posant y = tang^, elle équivaut à l'équation arithmo-
trigononiétrique
laug6 = 2lang W .
L'équation considérée admet des solutions banales évi-
dentes : ?/ = 0, 1 et l'oD ; elle n'admet pas d'autre solution
rationnelle. L'impossibilité de celte é(|uation particulière a
été primitivement établie par L. Euler en 1780 ^ Par suite,
// n'existe aucun, triangle Icléinétrique dont les trois côtés
soient rationnels.
88. — Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour indi-
quer une transformation intéressante de ce type d'équation.
L. EuLEU considère l'équation particulière
X* + 14.r- + 1 = □ ,
* Cette impossibilité de ré<piation
x* + l'.a;!' -f- 1 = □
est établie à la fin de la pièce De binis forinuUs speciei x' + niv" et x* + iiy* iiiter se con~
cordibus et discordibus, datée de 1780 [Comnieiitationes arithinetic:i\ t. 2. pp. 406-413] et
rappelée (p. 492) au début de colles des deux pièces du uiOnie titre : De casibtts quibiis hanc
formulam x* + kx*v*-|- \* ad qiiadratuni rediicerc licet qui est datée de 1782 (t. 2, p. 492).
L'impossibilité de cette équation i>arliculière est rappelée dans le travail déjà cité de
.•V. Genocchi (C. « , t. 78, p. 435).
AHIT H MO GÉOMÉTRIE 259
en même temps c|iie l'équation également impossible
J.4 _ .,.2 + 1 ^ □ ;
toutes deux se présentent, en effet, suivant Tordre que Ton
adopte dans Tétude du système des deux équations
.r- + r- = □ .,- + 'n- = Q .
EuLEK établit l'impossibilité de toutes ces équations ainsi
(|ue de celles qui ])euvent en être déduites par transforma-
tion : « Denique etiam formulge biquadraticas, quae se obtu-
« lerunt, sunt impossibiles. Ita ciim ex theoremate sit
« /;* — p'^q'^ + ^* = n impossibilis, impossibilis quoque
« erit haec forma />* + i^p^q- + <i* = □, bincque etiam
« plures alla? formulse, qua? per transformationem hinc for-
et mari possunt. » Il ne semble point qu'il ait aperçu la pos-
sibilité de translormer Tune en Tau Ire par une transforma-
tion simple ces deux équations
.,.■• + l'».r2 + 1 = □ . .r" - .r' +1=0-
Cette transformation n'est autre que la transformation
homographique
_ 1 — x'
Soit généralement, en effet, une équation
.,.4 ^ 2Lr- + 1 :zr n ;
la transformation ci-dessus lui lait correspondre l'équation
x4 4- 2X'.r2 + 1 = n .
et la correspondance est réciproque. Entre les nombres k
et k' existe la correspondance involutive
\k + li(A-' + I) qi 'i = 0 ;
tout particulièrement pour k =r= -^ 7, on obtient /»' = — -^ .
89. — Arithmotriangles héroniens dont la somme des
CARRÉS DE DEUX COTES EST UN CARRE. — 11 s'agit de recher-
cher tous les arithmotriangles héroniens, généralisant les
260 E. rUHRIERE
arithmotriangles pythagoriques, tels que la somme des car
rés de deux côtés, b ei c par exemple, soit un carré :
h^- + c'- = U ■
On a donc
sin-B -f sin^C = □ .
c'est-à-dire encore
Cette dernière équation a été rencontrée par L. Eller ^ qui
en a donné, en 1773, la solution
4< 3/2 + 1
i{t- + 3) '
en fonction d'un paramètre rationnel / quelconque.
90. — (^u'il me soit permis, à ce sujet, de placer ici quel-
ques observations sur les Commentaliones arithmeticsg.
Déjà en maintes occasions, j'ai mentionné le nom d'EuLER
parmi ceux des géomètres qui ont étudié certaines figures
simples sous le point de vue arithmogéométrique. Les ques-
tions d'analyse indéterminée traitées dans les admirables
Coinmentationes aiitJuuclicœ, dont la lectui-e est facile et cap-
tivante, sont tle deux espèces. Les unes sont de nature géo-
métrique : triangles héroniens. triangles à médianes ration-
nelles, triangles rectangles dont Ihypoténuse est un carré
parfait ainsi que la somme des cathètes, parallélépipèdes
rectangles dont les arêtes et les diagonales des faces sont
commensurables, etc.
A côté de ces questions essentiellement arithmogéomé-
tricjues, rébolues totalement ou jiartiellenient par des consi-
dérations purement arithmétiques, se placent des q^iestions
de pure analyse indéterminée, telles que l'étude de l'équa-
tion
X* + k.i' + 1 = n .
dont il a été c|uestion ci-dessus aux paragraphes 51 et 71 no-
tamment). Rien dans l'œuvre d'EiLER ne j)ermet de détermi-
' Gomniontationcs arithineticn'. Miscellanea an.ilylicn. 15 novembre 1773, tonuis posterior.
Petropoli, 18^9, pp. 4'«-62. Le problème ci-dcssns considéré est traita aux pp. 46-47.
ARITHMOGÉOMÉTRIE 261
ner l'origine de ces questions : les a-t-il considérées comme
de simples générnlisalions de réquation de Brahmagupta-
Fermat
ax- -\- h.v -}- t- = ^ .
OU les a-t-il rencontrées à Toccasion d'études relatives à des
problèmes géométriques du genre précédent, problèmes
auxquels il n'a pas cru devoir faire allusion dans sa rédaction
définitive ? 11 semble dillicile de solutionner celte question
d'origine, car il insiste IVéquemment sur le caractère ana-
lytique de ces recherches qui constituent un prolongement
de l'analyse diojyhanline.
Il semble pourtant difficile datli'ibuer une origine de ce
genre à des éfiuations telles que celle,
de la pièce du 15 novembre 1773. Elle est peut-être née de
l'étude d'une figure géométrique dont il ne reste pas trace
dans le mémoire d'EuLKH. 11 est fort possible que la généra-
lisation des triangles pythagoriques dont je viens de ratta-
cher l'étude à cette curieuse é(juation ait été envisagée par
le même géomètre (jui consacrait plusieurs mémoires aux
équations
/'- + '•= - ^«- = n
des arilhmolriangles à médianes rationnelles (voir >^ 98) et
aux é(|uations
h- -\- c- — «- = □ , elc.
voir S 100 dont la liaison avec les précédentes est évidente.
Il en est de même des é(|uations du système
•»•- + f = D .
dont il vient dèlre (jueslion à [)ropos tics arithmotriangles
télémétriques voir ,^ 88; et qui sont manifestement celles f|ui
traduisent analyliquement le problème tics arithmoti-iangles
pythagoriques h (bnix nuMlianes l'alitmnelles (voir »j 99i.
262 E. TURRIKRE
Le problème des arithmodistances
pour un arithmotriangle donné.
91. — Les côtés d'un triangle étant mesurés rationnelle-
ment, s'il existe dans le plan du triangle un seul point dont
les trois distances aux côtés soient rationnelles, ce triangle
est de toute nécessité un arithmotriangle héronien.
Si, conformément aux conclusions du paragraphe 20,
l'arithmotriangle héronien est défini par trois arithniodiri-
gées quelconques du plan, tout arithmopoint du plan est
alors à des dislances rationnelles des côtés du triangle.
Voilà ilonc un problème d'arithmogéomélrie simplement
et complètement résolu. 11 y a lieu de se poser d'une ma-
nière analogue le problème suivant que j'appellerai par la
suite problème des aritliiuodisUinces pour un aritliniolri-
augle :
Etant donné un aritJimotriangle (jueLconque, cest-à-dire un
triangle à côtés comniensurables, déterminer les points de
son plan qui sont situés à des distances rationnelles de ses
trois sommets.
92. — Le quadrilatère rationnel. — Ce problème impor-
tant doit être rattaché au problème du quadrilatère rationnel,
c'est-à-dire du quadrilatère à côtés et à diagonales commen-
surables. Dans le cas actuel, trois sommets du quadrilatère
rationnel sont imposés.
Le premier quadrilatère rationnel consitléré fut celui de
Brahmagupta (paragi-aphe .30) : ce f|uadrilatère rationnel est
inscriptible dans un cercle.
L'étude du (|uadrilatère rationnel le plus général semble
avoir été faite pour la premièj'e fois en 1848, par E.-E. Kum-
MER^ qui a démontré que :
Dans tout quadrilatère à côtés et à diagonales rationnels
les diagonales se coupent en parties rationnelles.
Ce résultat essentiel pour la théorie des quadrilatères ra-
' E.-E. KuM.MËR. Uel>er die Viorocke dercn Seiton iind Piagonalen r.ilionnl siiid. Jour-
nal fiir die reine iind angewandte Mathematik (Crelic), 37« H., lS'i8, S. 1-20.
ARITIIMOGE OMET RIE
263
tionnels avait d'ailleurs été déjà signalé parL.-N.-M. Carnot^
dès 1803 ; le géomètre français forme les expressions des
segments des diagonales et il insiste sur le fait (|ue chacun
des quatre segments des diagonales s'obtient par une équa-
tion du premier degré. 11 en est de même, ajoute Carnot, des
segments formés sur les côtés par les prolongements
d'autres côtés.
La théorie des quadrilatères rationnels, fondée sur le
théorème précédent, a été ramenée ])ar Klmmeh à l'étude
d'une équation
[a.r- — 2c|a + V, .,■ _ a/.-j"4- 'tk-fx'- = □ ,
dans laquelle a, y, c, k sont des constantes, et |)ar suite aux
fonctions elliptiques, comme application d'un mémoire de
Jacobi 2 sur les équations
a + f'TC + c.r'' + d.f^ -\- e.r"* == □ .
93. — Ces résultats relatifs aux quadrilatères rationnels
rappelés, je reprends l'étude du problème des arithmodis-
tances aux sommets d'un quadrilatère et vais réduire ce pro-
blème aux fonctions elliptiques par une voie plus géomé-
trique. '
Si <7, b et c sont les côtés de Tarithmotriangle ARC et si
.r, ij et z sont les distances aux trois sommets respectifs A,
B et C d'un point M quelconque du plan, ces six longueurs
sont liées par la relation
= 0
ou encore après développement du déterminant :
rt2(.,2 _ ,2, (^2 _ .2) _^ /,2(_^.2 _ .2, (^^2 _ .^.2, _}_ ^-'(c^ - .r^l ( C"' — V^)
-f a-{a~ — b- — c-).r- + h^{h- — t-- — n-)y- -\- c-{c'- — a- — l>-) z-
+ (,-h'-c- = 0 .
0
1
l
1
1
0
f-
/>-'
1
C'
0
rt2
1
ir-
a-
0
1
.r-
y-
;2
i Géométrie de position, Paris, 1803. p. 3'.H-H'.I3 (non citée par Klmmi;h|.
' Jacohi. De usii theoriae integraliimi ollipt>coriim et abelianonim in Analysi Diopinntea,
Journal fiir die reine iind ange^vandte Mathenialik, 13" B, 1835, S. 353-355.
264 E. TU RR 1ERE
Celte condition, nécessaire et suflisante pour que quatre
points dont les distances mutuelles sont données, soient
situés dans un même plan ', montre que le problème posé
est équivalent à l'étude aritlunogéométiique d'une surface du
quaivicme degré.
Avant de [)ousser plus loin Tétude du problème dans toute
sa généralité, il convient de mettre en évidence les solutions
particulières dont la connaissance sera ensuite précieuse,
puisqu'elle assurera aux bic|uadraliques gauches génératrices
de cette surface l'existence d'aritlimopoinls particuliers.
94. — Le problème des arilhmodistances pour un arithmo-
triangle quelconque admet une infinité de solutions parti-
culières qu'il est possible de déterminer simplement. Ce
problème est, en effet, résoluble dans le cas le plus général
sur le périmètre du triangle.
Soient «, ^, c les côtés du ti-iangle .ABC et un point M de
l'un des côtés, BG par exemple, situé à des distances ration-
nelles
CM = 1 — a .
des sommets; X étant un nombre algébrique quelconque,
tous les cas possibles de figure correspondent à ces for-
mules. Le point M sera une solution particulière du pro-
blème des arithmodistances si sa distance au point A est
rationnelle; celle-ci est fournie par la relation de Stewart :
£.2. MC + b'~. BM — a . AM' = a . BM . CM
qui se traduit algébriquement par l'équation
/>-}, + c-\a — À) — filia — X] = a . AM' ,
c'est-à-dire une équation de Hrahmagupta-Fermat (Ju second
degi'é :
> Cotte relation doit être connue depuis Ibrl longtoni|>s. Elle est formel' dans la Géométrie
de position de Cah.not (18(13. p ItKT-SSOl, rappoli-e par I''ohsti;m ann ( Indii'hi iing dos Ptolo-
miiischen Sal/.es, Journal de CrelU, V.^' ton»c, 18;i5, p. 2:!3-23f.| d'après l'édition allemande
de Sciii'MAnKiîii de l'ouvrage procodent ot iornu-e enoore par Sai.mon [Traité de Géométrie
analytique à trois dimensions, 1882, p. 50-511.
ARITHMOGÉOMÉTRIE 265
Elle admet trois solutions X = x , A = 0 (point \\), a = a
''point C) connues a priori; elle est donc résoluble et sa
solution générale en lonclion d'un paramètre est :
6-2 — /2
- + -^-^^2.
95. — Le problème des arilliinodistances poui' un (irillinio-
Iriangle quelconque est de même toujours résoluble sur la
circonférence du cercle circonscrit au triangle.
Soient, en effet, .r, y el z les distances d'un point ]M de
cette circonférence aux sommets ABC de l'arithmolriangle.
Les deux théorèmes de Plolémée relatifs au quadrilatère
inscriptible ABCM se traduisent par les relations
cz z= ox -\- b\ ,
c hx -\- ay
z xy -f- ah
par multiplication membre à membre de (^es deux relations,
on obtient
., (ax + /',rl (/'■!" + ay)
c'est-à-dire
ou encore
xy -\- ab
„ a- -\- b'~ — c~
X- H xy -I-
ah
X- -f- 2cos A . j- j -|- r- = c-
Si .r et ;/ sont regardées comme des coordonnées ordi-
naires, cette dernière étjuation est celle d'une ellipse pas-
sant par un certain nomljre d'arithmo[)oints simples :
(.r = zfc c , y ^ 0 . .r ^^ 0, ij = ^tz c), (.r = zh a , i/ = zp b),
(.r = dz b, ?/ ^ =p «). Il en résulte que cette ellipse est une
arithmoconique et que, par suite, .r et y peuvent être expri-
més rationnellement en fonction d'un paramètre rationnel
arbitraire ; la formule
cz =: ax + ^>-
donne ensuite la troisième distance. Telle est la solution
simple et complète du problème sur la circonférence cir-
conscrite.
266 E. TURRIÈRE
96. — Les résultats qui précèdent sont d'ailleurs liés entre
eux d'une manière très simple. Soit tout d'abord une solu-
tion D du problème des arithmodistances sur la circonfé-
rence circonscrite au triangle ABC. Les segments AB, BC],
CA, AD, BD, CD sont, par définition, mesurés par des
nombres rationnels. Si E est alors le point de concours des
diagonales, AD et BG pour fixer les idées, du (juadrilatère
inscriptible ABGD, les divers triangles semblables de la
figure fournissent des relations qui permettent d'évaluer
très simplement les segments de diagonales et de vérifier,
pour ce quadrilatère inscriptilile, le théorème de Carnot-
Kummer. De toute solution du problème des arithmodis-
tances sur la circonférence inscrite au triangle, les aligne-
ments avec les sommets A, B et C permettent donc de déduire
trois nouvelles solutions situées sur le périmètre du triangle.
Béciproquement d'ailleurs, les mômes relations simples
prouvent que, d'une solution E située sur le périmètre du
triangle, il est possible, par alignement avec l'un des som-
mets, d'en déduire une autre solution D située sur la cir-
conférence circonscrite.
97. — A quels points de la surface du f|uatrième degré
correspondent les solutions particulières dont il vient d'être
question ?
Soit tout d'abord une solution sur le coté BG. Les coor-
données .r. ?/, z satisfont alors à l'une des écpiations
± y ± zz= a ,
correspondant aux trois segments formés par les points B
et G sur la droite illimitée qui porte le coté FîG et à l'équa-
tion (|ui traduit le théorème de SteNvart ; cette dernière est
du sec;ond degré en .r, y et z. Il en résulte qu'aux côtés
du triangle correspondent trois coniques de la surface du
quatrième ordre et les coniques symétriques de celles-ci
par rapport aux plans coordonnés.
Ce sont des arithmoconiques d'après le résultat du para-
graphe 95. Il en est de même des courbes qui corresjïondent
aux trois arcs AB, BC et CA de la circonférence circonscrite,
d'après les relations (|ui traduisent les deux théorèmes de
Ptolémée.
ARTTHMOGEOMETRIE 267
La solution tlu problème général des arithmodistances aux
sominets d'un arilhmotriang-je résulte alors des considérations
qui préièdent. Soit, en efTet, une tlroite issue d'un sommet,
A par exemple, et contenant les deux solutions particulières
mais dépendant d'un paramèlre arbitraire. D sur le cercle
circonscrit et E sur le côté BC. Sur cette droite ADE le pro-
blème des arithmodistances s'exprime par les deux équa-
tions :
1" = h- -\- .»- — 'Ihx COS 3 ,
r- = c'- -|- .r"- — 'Ic.r cos v ,
/S et y étant les angles de la droite ADE avec les deux côtés
partant du sonjmet A ; les cosinus de ces angles sont ration-
nels puisque les côtés des triangles ABE et ACE sont ration-
nels. Les deux équations qui précèdent représentent deux
cylindres du second ordre et, par suite, sur la droite consi-
dérée ADE, le problème des arithmodistances aux sommets
de ABC se rattache à l'étude d'une bicpiadratifpie gauche.
Cette bi(|uadratique gauche engendre évidemment la surface
du quatrième degré, lorsque ADE pivote autour de A.
Sur la surface du quatrième degré attachée au problème
des arithmodistances aux sommets d'un triangle, il existe
donc une triple infinité d un paramètre) de hiquadratiques
gauches. Chacune de ces hiquadratiques gauches admet des
arithmopoints connus, situés sur les arithmoconiques de la
surface.
Arithmotriangles à médianes rationnelles.
98. — Arithmotri.vxgi.es a médianes iiATioxxELrEs. D'une
manière générale, le centre de gravité de l'aire d'un arith-
motriangle n'est pas une solution particulière du problème
des arithmodistances attaché à ce triangle, car les médianes
ne sont pas généralement mesurées rationnellement. Le dif-
licile problème qui consiste à déterminer les triangles dont
les côtés et les médianes sont ralionnellement mesurés a
été l'objet de toute une si-rie de Mémoires de L. Ellkh :
a) Solutio problemalis de invenietido triangulo in quo reclœ
ex singulis angulis latera opposila bisecantes sint rationales
268 E. TURRIERE
(1772), [Leonhardi Euleri Commeutationes arithmetic;r col-
lectae, toinus prior, Petropoli, J849, pp. 507-515].
b) Investigalio Irianguli, iii qiio dislanliœ anguloriiin ah
ejus centro gravitalis rationalilev exprimantur 1778) ibid.,
tomus posterior, Petropoli, 1849, pp. 294-301].
c) Solalio facilior problemalis Diopliaiitei circci Irinngii-
Itn/i, in quo rcclœ ex niigulis lalera opposila bisecaiiles ralio-
naliler exprimatilar (1779) [ibid., tomiis posterior. pp. 302-
365].
d) Problème de géométi-ie, résolu par l'analyse de iJio-
phante (1782) [ii)id., toinus posterior, pp. 488 491].
Comme solutions simples, Eu 1er donne dans ces divers
mémoires les suivantes ;
a r= 68
b =
= 87
c = 85
'«« = 15«
m,^ =127
m^ = 131
159
325
314
619
377
404
477
277
446
569
861
640
a,b^ c étant les côtés et /?/„, /;?i, m, les médianes des tri-
ano'les considérés.
o
e) Il faut en outre mentionner un l'ragment relatif à ces
mêmes triangles : Fragmenta commentationis cujiisdam ma-
Joris, de invenienda relatione Inter lalera Iriangulorum quo-
rum area ralionalller exprimi possil (ibid., tonius posterior,
pp. 048-651). La pièce débute par (|uelr{ues considérations
sur les triangles que nous nommons actuellement les arith-
motriangles liéroniens ipp. 648-649); puis Euler étudie, au
titre de problème analogue, celui des arithmotriangles à
médianes rationnelles (pp. 649-650) : u cjuod autem illo difïî-
« cilius est judicanduni quoniam non generaliter solvi pati-
« tur ».
Ce problème consiste donc à résoudre le système suivant
de trois équations
•l[h- -\- C-) — a- = □ .
2i//-' + /'-^ — '•-' = n .
J'observerai (|ue le problènn» (|ui consiste à détorniincr un
arilhmotriangle (rt , b, c) ailin(>ltant une méiliane rationnelle
A RIT H M OGEOM lîTRIE
269
{sans se préoccuper de la nature des deux autres) est réso-
luble de la manière suivante. L'équation du problème
2(/>- + C-) - a- = n
mise sous la forme
2i//- + c-\ = «-' + □ ,
est susceptible d'être mise sous la nouvelle l'orme
[h -\- C|2 4- (7; — f)2 1= «2 + n :
il résulte de la théoi-ie de l'arithmocercle que cette dernière
équation admet pour solution générale
rt =: |i -j- f| cos 1 -{- [h — cl sin a :
b ei c restent arbitraires, a est déterminé par cette équation,
dans laquelle a est un arc tel que tang^ est rationnel (je ne
discute pas les conditions d'existence du triangle).
Il résulte de la remarque qui précède que, dans tout arith-
motriangle à médianes rationnelles, les trois côtés «, b, c
sont liés entre eux par trois relations linéaires et bomogènes
a = (/> + c) cos CL -\- [}> — c) sin a ,
/y = (c + a] cos '^ -\- [c — a) sin l'i ,
c = fa + h\ cos V -|- \a — b) sin y ,
dans lesquelles lang — , tang^, tang^ sont trois nombres
rationnels algébriques
tang
ta"g 17 = y
& 2
ces trois nombres sont assujettis à vérifier certaines inéga-
lités assurant l'existence effective du triangle et une relation
de comj)atibililé que je retiendrai seule :
— 1 cos X -\- sin a cos a — sin a i
j
cos |5 — sin |; — 1 cos f: \- sin [i | = 0 .
cos y -)- sin y cos y — sin v — I |
270 . E. TIRUIÈRE
En posant, pour abréger récriture
2X = j2 — 1 , 2Y -- V- — 1 , 2Z = c^ — 1 ,
celte condition prend la l'orme :
X -f 1 X — X X + X
Y + y Y + 1 V — r = 0 ;
L — z Z -\- z Z + 1
[)ar développement du déterminant, cette équation se réduit
finalement à celle
•6xyz[x + y + :) + .l'I.r- - =-) + v|r.- — x-] + zix- — y'^)
+ x- -f- _v- -\- z^ — v: — cj- — xy = 1 ,
d'une surface algébrique du quatrième ordre dépourvue de
ligne double.
Il y a, d'après ce qui précède, équivalence entre le pro-
blème d'EuLER et l'étude arilhmogéométrique de la surface
précédente. A tout arithmotriangle à médianes simultané-
ment rationnelles correspondent des arithmopoints de la
surface, puisque les équations en a, ,5, y sont du second degré
en X, en y et en z. Inversement à tout arilhmopoint de la
surface correspond une solution a, b, ci définie à un même
facteur près, dont l'existence correspond à une similitude
arbitraire des triangles solutions.
Quant à l'étude arithmogéométrique de la surface mise en
évidence, elle est immédiate, si l'on observe que c'est une
surface du quatrième degré, admettant d'ailleurs quatre
séries de sections planes simples (.r=const., ^ = const.,
z = const., .r -\- 1/ -\- z = const.) qui sont des cubiques
planes. De tout arilhmopoint connu a priori ou par un pro-
cédé quelconque, se déduisent donc immédiatement quatre
cubiques non complanes douées d'arithmopoinls.
99. — Il est intéressant de noter en passant que dans tout
arithmotriangle pythagoriquc la médiane relative à l'hypo-
ténuse est seule rationnelle. Celte question n'est point traitée
A /{ I I II M O G É O M É TRIE 271
clans les Coiuinentationes arillimeticœ, mais elle conduit à
rélude des équations simidtauées
X- + :- = □,
.r^ + 4v2 = □ ,
entre les cathètes d'un triangle, ces équations exprimant
respectivement que le triangle est rectangle et que Tune des
médianes relatives à Tune des cathèles est rationnelle. Ce
système impossible a été considéré par Eulek, dans le sup-
plément de la pièce du 5 juin 1780, citée au paragraphe 87,
à l'occasion de l'inexistence d'arithmotriangles lélémétriques.
100. — Le problème traité par Euleu dans son Mémoire
qui a pour titre RecJierches sur le problème de trois nombres
carrés tels que la somme de deux quelconques, moins le troi-
sième, fasse un nombre carré (Leonhardi Euleri, Commenta-
tiones arithmeitcae coUectae, tomus posterior, Petropoli,
1849, pp. 603-616) se rattache inanilestement par analogie au
problème des arithmotriangles à médianes rationnelles. Les
équations sont ici
h- -y c- — fl- :^= □ = /?- ,
f- + «2 _ /,2 _ [-] — (^-2 ^
a^- _)- tr- — c- = □ = r2 ;
Euler en signale toute une série de solutions particulières,
telles que
I
II
III
IV
V
a z= 2U
397
'i25
595
493
l> = 269
593
373
769
797
c = 1 i9
707
205
965
937
auxquelles correspondent respectivement les nombres
p = 191
833
23
J081
1127
7 = 89
553
289
833
697
r = 329
97
527
119
289 .
272 E. TURRIÈRE
Ici encore, en posant
a ^ h cos a + c sin a ,
h ^=. c cos l'i -|- « siii [j ,
c = rt cos Y + ^ sin y ,
avec tang-K- = 'J^, ^''^^g^^^^' t^'^g^^^-" ^^ problème se
ramène à rétude arithmogéométrique d'une surface dont le
premier membre de Téquation est le développement du
déterminant exprimant la compatibilité entre les relations
qui précèdent :
cos a
s m a
— 1
cos |j
sin V
— 1
cos y
cette surface est représentée par l'équation du sixième degré :
x'-y-zr -j- .v\z\x -f- y + "' — ».>;i-: — (.r — r)(i" — =) i= — x\
+ a-2 4- V- + zP- — X — r — 3 = 0 .
Quoique le degré de cette surface soit aussi élevé, il se
trouve qu'en raison de la nature de sa courbe à l'infini, une
grande simplification se produit ici. Les sections par les
plans parallèles à l'un quelconque des plans coordonnés sont,
en effet, des quartiques planes. En outre, une telle (|uar-
tique se présente manifestement comme étant la projection
d'une biquadratique gauche. Si l'on considère, en efîet. la
quartique située dans le plan de cote z^ et si l'on pose
la (|uartique considérée n est autre (|ue la projection de la
biquadrati(|ue gauche, intersection du paraboloïde hyper-
bolique représenté par cette dernière équation en .r, ^ et i
par une autre quadrique dont l'équation est moins simple.
De la connaissance d'une solution particulièi-e ilu jiroblème
il est donc possible de déduire une infinité de nouvelles
solutions, comme application de la théorie des fonctions
elliptiques.
(A suivre
NOTE SUR LA GEOMETRIE DU TRIANGLE
ET DU TÉTRAÈDRE
PAR
M.-Fr. Daniels (Eriboiirg, Suisse).
Nous développons dans cette noie quelques théorèmes
bien simples, échappés à ce qu'il paraît à Tattention des géo-
mètres qui se sont occupés de la géométrie du triangle et
du tétraèdre.
1. — Lorsque aux droites sphériques ou grands cercles
p.(i =. 1, 2, 3) qui relient un point quelconque Piïgl de la sur-
face sphérique aux sommets Aj(ï.) d'.un triangle sphérique on
élève en P même des normales qj , ces nouvelles droites sphé-
riques coupent les côtés coi'i'espondants du triangle en trois
points Qj (pii sont collinéaires.
■^^Ai
On peut remplacer la surface sphérique par un plan (fîg. 1),
et les normales q. par des droites conjuguées aux p^ par rap-
port à une conique C sphérique ou plane (fig. 2).
Ce théorème est une conséquence immédiate de l'identité
vectorielle :
VI, r. r, LU + H,, r. x- 1,1, + Vf,, r. r. f,I,
L'Enseij^nnnicnt malhéni., 19": année; 1917.
18
274 M.-F. DANIELS
OÙ, pour plus de simplicité, les virgules remplacent encore
des V, signes de la multiplication vectorielle ou externe. En
effet, nous trouvons, si les P^. sont les vecteurs des côtés du
triangle, successivement pour le premier sommet A^ , pour
la droite p^ , pour la normale ^, passant par P, et pour son
point d'intersection Qi avec le premier côté les vecteurs sui-
vants * :
Q, = Vf,.r.r,U, .
Ce dernier point ''^ donnant avec les deux autres cjui s'en
déduisent par permutation cyclique des indices une somme
qui est idenlif|uement nulle, les trois points 0^. sont bien col-
linéaires, c. q. r. d.
2. — Lorsque aux droites pj qui relient un point quelconque
de l'espace P aux sommets A^ d'un triangle plan, on cons-
truit au point P même des plans normaux -., ces nouveaux
plans coupent les côtés correspondants du triangle en trois
points Qj qui sont coliinéaires.
On peut remplac'er les plans normaux r.^ par des plans con-
jugués aux droites/;^, par rapport à une quadriqne.
Pour démontrer ce théorème on peut se servir avec avan-
tage des méthodes de Grassmann. En effet, on a successi-
vement pour la droite/fj. pour la di'oite conjuguée />', jiour
le plan ttj passant par cette dernière droite et le point P,
enfin pour l'intersection Qj de ce plan avec le premier côté
du triangle
P, =[A,P] , />;=|[A,P] , ::, = [P | A,?]
Q, = [A^A.. P I AjP] = (A3P I A,P)A„ — |A,P | A,P)A, .
Or ce dernier point, donnant avec les deux autres, qu'on
en déduit par permutation cyclique une somme qui est iden-
' Voir l'Enseignemenl Mathématique, Vil, n» 3 : [.es coordonnées projectiles sur la sphère
ou F.ssai de gcoinèlric sphèrique, Fribourg 19(17.
* En dévolopp.int on trouve
Vr, LU = {t-ts)^ - 't. (.Ifs ; Vr, r. U, = (ri,! Vrt, - ir- t,>VrC,
V(, , r. r, Ll, = [(rfsKf, f.i — (r-fjif.-raijr + ifi-tMlo-nts — (T, mCa-r^r,. •
GÉOMÉTRIE DU TRIANGLE 275
liqiieinent nulle, les trois points Q^. sont bien coUinéaires.
G. q.l". d.
On arrive à une autre démonsti-alion de ce théorème, dont
le premier constitue, au moins pour le plan, un cas spécial,
en prenant le [)oint P comme centre d une sphère et en con-
sidérant avec le triangle sphérique produit |)ar les droites
PA^. le trialatère polaire produit parle? plans tt^.. Nous nous
proposons de revenir dans une note ultérieure sur certains
théorèmes similaires, où le point est remplacé par une droite
((uelconque ou un plan quelconque.
3. — Loisqu'aux droites p. qui relient un point quelconque
P aux sommets Aj(i ^= 1, 2, 3, 4) d'un tétraèdre, on construit
au point P même les plans normaux -k.^^ ces nouveaux plans
coupent les faces correspondantes du tétraèdre selon quatre
droites qj, généiatrices d'un hyperboloïde.
Au lieu des plans normaux ti^ on peut prendre des plans
conjugués aux droites p. par lapport à une quadrique.
Ici encore les méthodes de Cirassmann fournissent une dé-
monstration bien simple. On trouve, en effet, successive-
ment pour la droite />, , pour la droite conjuguée //, pour le
plan TTi et pour son intersection q^ avec la première face du
tétraèdre :
,/., = [A,P] , p[=\ [A,P] , t:, = [P|A,P]
<u = [^,^,^, p |a,pi .
Or {;etle droite et les trois autres qui s'en déduisent par
permutation cyclique des indices peuvent s'écrire :
,A,P i A,P)[A,AJ + (A,P I A3P1|A,A,1 + (A, P | A,P|[A2A3]
-(A,P I A3P)[A,AJ - (A^P I A,P)[A,AJ -(A,P | A^PpjAJ
(A^P I A,P)[A,A,] + (A3P I k^V)[K_h,] + 1A3P I A2P)[A,AJ
- (A,P I A.P)[A,A3] - (A,P I A,P)[A3AJ - (A,P | A3P)[A, AJ .
Leur somme est nulle ; les quatre droites sont donc des
génératrices d'un hyperboloïde.
Fribourg, le 30 septembre 1917.
SUR UXE GÉNÉRALISATION DU THEOREME
DE STEINER-HABICH
CONCERNANT LES ROULETTES ET LES PODAIRES
APPLIQUÉE AUX ORBIFORMES D'EULER
PAR
L. Bralde (Bierstadt).
i. — On connaît le théorème du géomètre suisse Steiner '
sur les roulettes à base rectiligne (R^ et les podaires II. théo-
rème demandant Légalité des arcs correspondants de ces
deux courbes dérivées d'une courbe plane (F). Nous avons
généralisé ce théorème dans notre thèse - en faisant rouler
une courbe F dont l'équation intrinsèque est
IT) K =fis) , (1)
sur la courbe à cou/ bure proportionnelle :
(F,) R' = ;j../-|.s| (2)
a étant constant. Lare de la podaire de F ou de la roulette
à base rectiligne étant^
a = f^ds , (3)
celui de la l'ouletle de F sur F, :
on reconnaît bien facilement cette oénéralisation.
(4)
' J. SriîiNHR, Journal de Crelle, 21, 1840, p. Idl, Voir .iiissi H. Wit:i.kitm;k. Spe:. ebeiie
Kiirvcn, Coll. Schubert, p. 3(18.
" L. Hrauih:, Ucber cinigc Verallgcineiiicrungcii des Begriff's der Mannheimschen Kurvc,
Hcidelberg, lOtl, p. 38.
2 H. WiKLEiTNi:n, /oc. cit.^. 182; voir nussi notre petit opuscule: Les coordonnées intrin-
sèques, théorie et application, coll. Scientia, Gauthier-Vilbirs, Paris 19H, p. 82.
LES ROULETTES ET LES PODAIRES 211
2. D'après Habich^oii peut faire rouler la roulette à base
recliligne (O) sur la podaire (II) de (F) de sorte que la base
passe toujoui-s par le pôle de W ; par inversion du roulement,
le pôle de n parcourt la base droite de ($ ; enfin, en faisant
rouler II ou \^. sur une courbe (juelconque F,), la roulette
du pôle de (II) est identique à lenveloppe de la base de ($).
Nous V mentionnons encore la variation de ce théorème, en
regardant (^) et (Q) comme courbe de Mannheim ou comme
radiale d'une autre courbe (C,) ; cette variation fut trouvée
presque en même temps par M. G.-B. Santa^gelo- et par
moi.
A. — Dans un article"^ donné aux Mouatsh. d. M. ii. Ph..,
nous avons généralisé le théorème de Habich, en faisant
rouler une courbe (F sur un nombre quelconque de courbes
planes (B,), (Bg), ... (B,,), pour avoir comme roulette d'un
point P fixe sur le plan de F les courbes ($,), («Pa , ... 4>„).
De même, on peut engendrer celte famille de courbes (Oa.)
comme enveloppes d'une courbe ^') fixe sur le plan de^F):
la courbe M' touche son envelopj^e toujours aux points, dont
la normale passe par le centre de courbure de (F), corres-
pondant au point de contact P de (F) et de (B^). De là il
résulte que les coordonnées de ces points au système (tan-
gente, normale) de (Ba) sont toujours les mêmes, indépen-
dants de la courbe (B^ elle-même; enfin nous trouvons
notre généralisation :
Quand on fait rouler les courbes Bu sur une courbe quel-
conque C, on aura toujours la niênie enveloppe
E[C; B^jT, I^)]
de la courbe «Pa-.
Exemples : a . La roulette du centre d'une circonférence
roulant sur la courbe (B) est une courbe parallèle ; de là il
résulte : Quand on fait rouler une courbe (B) sur une courbe
(Cl, l'enveloppe d'une courbe parallèle au profil générateur
' Voir WiEi.i'.iTNER, loc. cit., p. 310 ; L. Bralde, loc. cit., note 3, |j. 8'.'-01.
' l'r. B. Santangelo, SuUa curva di Mannheim, etc. Hend. Cire. Mat. Palermo XXIX, 1910;
voir de même notre thèse, p. 4'».
' i'eber eine Verallgeineineriing des Steiner-llabichschen .Satzcs iiher llnll iiiid russpunkl-
kiirven, Monatslicfte d. Math. u. Phvs. 1918.
278 L. BRAUDE
est une courbe parallèle à la base ; de ce théorème, on
connaît bien les cas où (B) est une droite ou un point' ,
b) De même, on trouve® : Quand on fait rouler une courbe
(B) sur une courbe (C), l'enveloppe cV une développante de /^B)
est une développante de (C).
c) La roulette du pôle d'une spirale logarithmique
R = s tg a
est la développoïde (a) d'une développante de la base curvi-
ligne^; de là, il résulte : Quand on fait rouler une courbe (B)
sur la courbe (C), l'enveloppe d'une développoide (a) d'une
développante (B') de (B) est la développoïde (a), d'une déve-
loppante de (C).
d) Entre la courbe de Mannheim, la radiale et Tarcuide, il
y a la contenance suivante^ : Quand on fait rouler la radiale
sur la courbe de Mannheim de sorte que la roulette du pôle
est la base rectiligne [axe des x), on aura comme enveloppe
d'une droite fixe menée par le pôle de la radiale une arcuïde ;
la variation de la droite correspond à une transformation
traitée d'une manière approfondie par M. E. Kœstlin*. Mais
quand on fait rouler la radiale de (F) sur la développée in-
termédiaire d'une courbe à courbure proportionnelle (Fi)
rectifiable par les mêmes arcs, on aura^ comme enveloppe
d'une droite menée par le pôle une causticoïde de F' ; de
là il résulte : Quand on fait rouler sur la développée inter-
médiaire de (Fj la courbe de Mannheim d'une courbe à cour-
bure proportionnelle , l'enveloppe d'une arcuide est une caus-
tico'ide de la courbe 'T). Par exemple, on peut faire rouler la
spii-ale logarithmique, représentant la base curviligne de
l'arcuïde dont récpiation intrinsèque® est
R = (•/"? COS//Ç (C) , (5)
1 H. WiKLiuTNiJiî, loc. cit. p. 186.
'^ Pour la base circulaire, voir H. Wii:i.niTNi;ii, p. 322; pour la base gonérale voir notre
tlicse, p. 'lO ; L. BllAliDK. /oc. «■/. 3, p. 112.
3 L. Braudh, Enseign. Math., XVl, 1914, p. 360; loc. cit. 3, p. 97.
* H. WiKLKiTNKM, loc. cit., p. 384 et suiv.
<> L. Hraui>i!, loc. cit. 3, )). 40 (I2|. L. Braldk. Sur quelque.') {^l'iicralisalion.i d'une trans-
formation ds M. E. Kwstlin, .\nui\\es \ei\A. Porto. IX. IDl'i. toc. cit. 'A. p. 17.
" L. Bkaiidi:, .9«r quelques gcnèrali.iation.'! d'une transformation de M. E. Kœstlin, Ann.
Acad. Porto. l.\, l'.M'i; loc cit. 3, p. 17.
LES ROULETTES ET LES PO D AIRE S 279
sur une autre spirale, pour engendrer une courbe du même
type oomme enveloppe de (C).
4. — Appliquons ce théorème aux orbiformes d'EuLER,
courbes définies par le grand géomètre à Taide des deux
propriétés que chaque normale est en même temps binor-
maie, de sorte que la corde comprise entre ces deux points
soit toujours constante, propriétés supposées d'abord comme
caractéristique pour la circonférence seule. On aura par
exemple une telle courbe en faisant rouler une cardioïde à
l'extérieur d'une hypocycloïde à un nombre impair de re-
broussemenfs réels. En supposant comme base l'hypocy-
cloïde tricuspidale (de Steiner) :
R = « cos 3ç , (6)
l'équation intrinsèque de l'orbiforme est
R = |(l + cos3çl . (7)
Quand on fait rouler une telle orbiforme sur une courbe
quelconque (T), l'enveloppe de l'orbiforme est une courbe
parallèle à iT). Soit F par exemple la développante d'une
circonférence ; alors l'enveloppe est une courbe parallèle,
c'est-à-dire congruente à la base.
Faisons maintenant rouler une orbiforme sur une autre
orbiforme ; alors l'enveloppe est toujours une orbiforme si
les deux courbes roulent à courbure opposée ; quand elles
roulent en même courbure on aura des orbiformes seule-
ment en évitant l'intervalle pourvu de rebroussements.
Supposons enfin les deux orbiformes congruentes entre
elles ; alors on aura, au cas du même sens de courbure, la
base elle-même comme enveloppe. La position initiale est
sans aucune influence sur la nature de Fenveloppe ; natu-
rellement, au dernier cas il faut éviter que les deux courbes
se touchent complètement, autrement il n'y a aucun roule-
ment. L'une des deux orbiformes peut être une circonfé-
rence ; mais quand on a deux circonférences congruentes
en même sens de courbure, on peut les faire glisser l'une
sur l'autre, ce (|ui est impossible aux autres orbiformes.
NOTE SUR LES PERMUTATIONS
(Définilions, classifications et transformations}
PAR
A. AuBRY (Dijon).
1. — Peut-on déterminer une permutation par la connaissance
des positions, les unes par rapport aux autres, des diverses lettres,
toutes différentes, qui la composent ?
1" Indiquons par la cliiade cb le fait que, dans la permutation,
la lettre e est placée à gauche de b. La première lettre de la duade
est la prime, la seconde V ultime.
Si les deux lettres c et è se suivent immédiatement dans la per-
mutation, la duade est dite immédiate. Elle est médiate dans le
cas contraire.
2° Si une même lettre est plus dune fois prime ou ultime, les
duades ne sont pas toutes immédiates. Ainsi ab et ac ne peuvent
être toutes deux immédiates ; en outre on ne sait si on a bc ou cb :
les relations ab , ac ne peuvent donner que des renseignements
redondants ou incomplets.
3" L'existence des duades ab . bc ^ cd ... ef. /^entraîne celle de
la duade ag.
Une duade médiate est la résultante de plusieurs duades mé-
diates ou immédiates. Une duade immédiate ne peut se remplacer
par d'autres duades.
4° Appelons chaîne une suite de duades dont la prime de cha-
cune est identique à l'ultime de la précédente. La chaîne ab , bc , cd
s'écrira par abréviation : chaîne abcd.
Les deux couples ab, ba ne peuvent coexister ; en général, une
chaîne ne peut commencer et finir par la même lettre. Outre ab
et ba, on citera les chaînes absurdes
ac , he , ca . dl> : chaîne nca ,
ce , df . bc , ah , ea : chaîne abcea .
5° Si une chaîne de n — 1 duades contient /i lettres, ces duades
Sl'B I. E S VER M U TA TIO i\ S 28 1
sont iinmédiates. Soit la chaîne abc ... de et a, ^, ... y, ... ô, le
nombre des lettres existant entre a et b , entre b et r, ... entre
(/ et 6" : on a :
1 + (a -f ,: -I- ... + o) + (Il — 2i + 1 = « , d'où a + ... + o = 0 ;
ce dernier résultat ne peut avoir lieu que si a = ^= ... ô = 0.
Ainsi la permutation corresjjoudante n est autre que abc ... de.
6" Ainsi une permutation de n lettres est nécessairement et suf-
fisamment déterminée par n — 1 duades dont toutes les primes
sont différentes et se retrouvent sauf une, dans les ultimes, les-
quelles par suite contiennent une lettre qui ne se retrouve pas
dans les primes. Par exemple les duades de, af\ cb , ea, bd déter-
minent la cliaine cbdeaf.
~'^ Si ces conditions ne sont pas toutes remplies, la permutation
ne peut généralement pas être déterminée, .\insi les duades ae,
ba , de, df\ (?/' fournissent la chaîne baef, doù, <à cause de df, les
quatre formules possibles
dliaef . hclaef , badef . Iiaedf .
dans lesquelles c doit se placer en respectant la condition de. ce
qui donne 5 + ^ + 3 + 2 = 14 solutions.
2. — Cette définition de la permutation en suggère une autre
demandant également n — 1 conditions et consistant dans l'indi-
cation des nombres de lettres contenues entre les termes des di-
verses duades données.
I. Ainsi les duades ab , ed , ef, avec cette indication (pie les
deux premières encadrent'^ respectivement quatre et deux lettres,
déterminent la permutation acefdb .
II. r>es duades ab . cd. e/" encadrant respectivement une. deux
et trois lettres, déterminent-elles une permutation .' On pourrait
employer 1 analyse indéterminée, comme au n" 1, 7v'. Mais la re-
cherche directe est plus courte. On a les dispositions
a ^ I) , c ** d , e *** f ,
les astérisques désignant des letties inconnues. On verra aisément
qu'il ne peut y avoir que les deux solutions eaebfd , eeadhf.
III. Plus généralement on peut se demander quelles condi-
tions doivent remplir les nombres a, ^ , ... à pour que la formule
a^b^.^c ... d^-e représente une permutation des lettres abc ... de
a, ^, ... ô désignent les nombres de lettres existant entre aet^,
etc. .
' On veut dire par l.i qu'il y a quatre lettres entre a et 6 et deux entre c et rf.
282 A. AUBRY
Considérons le groupe o.jh'-,c ; il y a entre « et c :
a + [î + 1 lettres si a et 3 sont positifs, ou si a est positif et |b négatif avec x + |5 << 0 ,
a -(- fj — 1 » » » négatifs, » » » » a -|- [î > 0 . -
On peut tirer de là successivement toutes les lettres de la per-
mutation.
I\ . iMais on arrivera bien plus aisément au but en mettant la
formule sous une autre forme, où chaque lettre est surmontée
d'un nombre indiquant sa distance à la lettre a. La formule ebdgafc,
qui s'écrirait a_2biC_^d_^e^f_^g , s"éciirait ainsi
0—32—241—1
a b c d e f g
Cette expression montre immédiatement que la première lettre
est a et la dernière e ; que toutes les places sont occupées et qu'il
n'y a pas de lettres doublées ; que les voisines de d, par exemple,
sont b et g, etc. On arrivera de la manière qui suit à la transfor-
mation indiquée :
0—3 0 5-32 0—42—2
a_., h = a h , h^ c ^=i h c z=z h c , c_^ d ■=. c d ^=: c d , ...
3. — La question suivante proposée dans le t. IV de la Aoiiç.
Corresp. Math, et à laquelle il ne semble pas avoir été répondu,
pose une nouvelle définition des permutations.
Déterminer une permutation des n premiers entiers, sachant
combien il y a avant 1 de nombres plus grands que lui, combien
avant 2 plus grands que lui, etc. (Brun.;
Représentons la permutation 65L3274 par la formule [2323100],
indiquant qu'il y a deux chiffres avant 1 et plus grands que lui,
etc. Les permutations 1234567 et 7654321 s'écriront ainsi [0000000]
[et 6543210.]
Appelons en général a, ^ , y -, •■■ f^- '' les nombres des termes
précédant 1, 2, 3, ... n et qui leur sont supérieurs, a peut recevoir
toutes les valeurs entières de 0 à « — 1 ; /S, toutes celles de 0 à
n — 2; y , toutes celles de 0 k n — 3 ; ... /*, les deux valeurs 0 et 1 ;
V, la valeur unique 0. De la sorte, les n valeurs de a associées aux
n — 1 valeurs do jS, ... aux deux valeurs de fi et à l'unique valeur
de r, donnent bien ni formules de forme ^a ... r\ en nombre égal
à celui des permutations des nombres l, 2, ... n. Toutes ces asso-
ciations sont évidemment distinctes, de même que les permuta-
tions des n premiers entiers ; et comme elles sont en même nom-
bre (le part et d'autre, elles se correspondent de manière à se
* Ouant an cas a b c, il est évideniiULMit impossible.
01 — a '
.s UR LES PEU M U TA TKJ N S 283
définir nuituellement. Cette propriété a été démontrée autrement
par J. B()ur(;et .V. .1. 1871.
Les conditions nécessaires et suffisantes pour (junne formule
[«(S ... \\ représente une permutation sont ainsi :
0 ^ a ^ /j — 1 . 0 ^ ,'j ^ « — 2. . .. 0 -^ ;j. ^ 1 . 0 = V .
Le rang de 1 est a -\- i \
celui (le 2 est j + 1 si a > :; , et ,3 + 2 si a ^ ,; :
3 ... Y + 1 si a>Y et [5 > y ; [3 + 2 si a^y ou .3^';';
Y + 3 si X ^ Y et '^ — '( '.
Soit la formule [012343210] ; on l'assimilera à la formule géné-
rale [a^yôs^fiOt]. Le rang de 1 est a4-l = ^+i = i;le rang
de 2 est ^ + 2 = l-|-2=3, puisque a << 3 ; ... le rang de G est
l! + ,3 = 3 + .5 = 8, puisque les quatre nombres a, (S, y, J sont
^Ç et que f > 5 ; le rang de 7 est /J,-\-f^^2-\-^^6, puisque
a, /3, Y sont ^ ,a ; le rang de 8 est ^-f"3 = l-f-3^4. puisque a et
jS sont :^ 2 ; le rang de 9 est t -|- 2 = 0 + 2 , puisque a ^ i . On
trouve ainsi la permutation 19283746.5.
4. — ]'ois/naoes. Les questions de ce genre se voient pour la
première fois chez Fiiemcle [Abr. des Comb. 1693), qui se propose
de trouver le nombre de permutations des huit premières lettres,
telles que b, c, d ne soient jamais ensemble, et celles où deux
lettres données ne se trouvent ni au commencement ni à la fin.
Les problèmes qui suivent donneront une idée de cette théorie.
L II n'est pas possible de déterminer une liste de permutations
de 2 n lettres telles que chacune soit à côté de toutes les autres et
une fois seulement. Il y a, en effet, C„ o voisinages à réaliser, et
comme chaque permutation donne n — 1 voisinages, il faut envi-
sager— permutations, ce qui montre d abord que n doit être pair:
mais les voisinages de a par exemple sont au nombre de n — 1 et
demandent par conséquent n — i permutations, — Ed. Lucas
[Récr. II, 175) indique à tort ce problème comme possible,
IL Le nombre de manières d'assembler n majuscules et n mi-
nuscules de manière quil n'y ait pas deux majuscules ou deux
minuscules consécutives est 2 [n 1' lEd. Licas .
III. Trouver le nombre de manières dont n hommes et leurs
femmes peuvent se placer sur une ligne, de manière qu'aucun
homme ne soit auprès de sa femme fLd. Lucas . Ce problème n'a
pas encore été résolu.
284 A. AUBRY
5. — Rappel de diverses propriétés des permutations. 1. Toute
permutation de n lettres ab ... kl a sa retournée Ik ... ba. Elle
donne naissance à /« — 1 permutations tournantes.
II. Le nombre des permutations de n lettres est égal à n !
III. Le plus souvent, les lettres représentent des nombres ; dans
ce cas, une permutation quelconque «è ... / a sa complémentaire
[s — a)\s — b) ... (.s — l , s désignant la somme a -{- b -\- ... -\- l .
Ainsi la somme de tous les nombres de neuf chiffres s'obtient
1
en multipliant par^O! la somme des deux noinbres 123456789 et
987(354321. Ce problème est d'origine indienne.
IV. Une permutation symétrique est celle où deux lettres symé-
triquement placées dans l'ordre naturel, le sont également dans
cette permutation. Pour In ou 2n -)- 1 lettres, le nombre de ces
permutations est /i!2" lEd. Lccas;.
Y. Figuration des permutations. M. Laisaxt a remarqué qu on
peut représenter les permutations par les trajets d'un point A à
un point \, en passant par un point B réuni à A par une ligne,
un point C réuni à B par deux lignes, etc.
Ed. Llcas les figure sur des échiquiers par des jetons dont les
emplacements sont définis au moyen de coordonnées cartésiennes:
la permutation 3142, par exemple, étant figurée par des jetons
placés aux points 1 — 3,2 — 1,3 — 4,4 — 2. Il examine ces
figurations suivant diverses conditions de symétrie.
La recherche du nombre des permutations où il n'y a quune
lettre dans chaque rangée, dans chaque colonne et dans chaque
parallèle aux diagonales de l'échiquier, constitue le célèbre pro-
blème des reines, résolu seulement pour les onze premiers échi-
quiers. (Voir Ed. I^ucas, l.cit., Rouse-Ball, /^t'r/-. et Ahrexs, J/c/M.
Unt. u. Spiel. 1910.
VI. Abaques. On appelle ainsi un échiquier dont les //- cases
contiennent n fois la série des n premiers entiers. On en a un
exemple dans les carrés latins ', où chaque rangée, comme chaque
colonne, contient une permutation de ces n nombres.
On en a un encore plus remarquable dans le carré d'Euler*
formé de «^ jetons de n couleurs et de ii valeurs différentes et tel-
lement placés que chaque couleur et chaque valeur se trouvent
représentées dans les n rangées et les n colonnes. Bachet avait
déjà donné celui de 4'' jetons ; Euler a commencé l'élude générale
de ces carrés et a soupçonné l'impossibilité de celui de 0^, ce qui
• Ainsi nommés par Ellkr dans son célèbre mémoire de Vlissingen, mais connus avant
lui. G. Taruy les appelle perniiitations carrées : il en prévoyait la généralisalion en permu-
tations cubiques, quartiqucs. etc. On a aussi appilo permutations des 2""», :'■»"■. ... ordres.
les nombres i/i !i ! , i i/i !i ! i ! , etc. ainsi que les suivants /i ! ! = 1 ! 2 1 ... n ! , n ! 1 ! := 1 1 ! 2 ! 1 ...
'■' Appelés carrés symhoUques par M. Bahhuttk. On les appelle aussi carrés des n* offi-
ciers (de 71 armes dilTércntes et de n grades ditTérents. Euli:r, loc. cit.).
SUR LES PERMUTATIONS 285
a été vérifié par G. Tarry. JNl. Barbette a poussé très loin rétude
de ces carrés. [Carrés magiques, Liège, 1912. i
Le carré ci-dessous est dû à Eli.er ; il donne en outre dans cha-
cune des diagonales complètes^ la collection des cinq couleurs et
des cinq valeurs.
•^4
^3
0,
'l.l
\
Ij
9
~4
1.
0
-3
3,
'-.
^1
4.
^4
I3
5,
L
2,
3,
On peut d'ailleurs, parla méthode des constellatioiis àe G. Tarry,
trouver une foule de collections semblables : supposons le carré
indéfiniment reproduit à droite et au-dessous et découpons dans
un carton cinq ouvertures correspondant aux termes 2.,, 03 , 3^ , J.,
et 4, , par exemple, qui renferment la collection; dans chacune
des positions sur le carré indéfini, on verra une collection sem-
blable. ■
D'un carré d'EcLER on déduit aisément un carré maoique en
considérant les termes du premier comme étant écrits dans la
base ?i .
A signaler encore la /ah/e de dii'ision îmod. /i] où le terme [x , y]
est = x{x , y) et la table de multiplication niod. n) définie par la
relation (.r, y) = xy . (Voir les Fonc. arith. de G. Arnoux.^
VIL Permutations réciproques. Jacobi a appelé ainsi les permu-
tations telles que le a''™* terme de la première étant fi, le /S*""" de la
seconde est «. Cette considération est due à Euler II. cit.).
Le nombre des permutations qui sont leurs propres réciproques
est donné par la récurrence
», = 1 . »., = -1 . t,^, z= tif._^ + lA- - Uiif._., .
\ IIL Le tiombie total des manières dont on peut effectuer le
jiroduit de /i nombres dillerents est
(2n — 3) ! 2"-' ,^ , , ,
. . Caliilaiil.
2.4.6 ... (2« — 4i
IX. On appelle inversion le cas dune duade qui nest pas écrite
dans l'ordre naturel : ainsi la permutation bdac comporte les trois
inversions Z»(7 , <j^r7 , rfc. Une permutation est de première ou de
seconde classe selon qu'elle présente un nombre pair ou un nom-
bre impair d'inversions. Les deux théorèmes suivants sont le fon-
dement de la théorie des déterminants.
^ Telle que 05. 5j. 84, 2i , ]%.
286 A. AUBRY
Une permutation quelconque change de classe si on échange
deux lettres. Les deux classes renferment un même nombre de
permutations. (Bezolt.)
X. Déterminer les permutations telles que, pour f el g quel-
conques, la différence de la Z'™" et de la g'""" ne soit pas égale à
f — g, en valeur absolue. Question identique au problème des
reines (V).
XI. Rangeons les permutations de n lettres dans l'ordre où on
les trouve successivement. Quelle est la k^""' ? Quel est le rang
d'une permutation donnée ? iJ. Bolrget, /. cit.]
XII. Pernidtalions discordantes. Le nombre des permutations
oii aucune lettre n'est à sa place est donné par la formule sui-
vante, due à Laplace, mais entrevue par Euleh :
"•-c,,,(«- I): + c„ .,(,;- 2):-...
XIII. Les 2"+^ premiers entiers — de même que les 2" (2/- + 1)
— peuvent se partager en deux suites donnant une égalité au
^^ème degré. G. Ta nu y.;
XI \'. Le nombre des permutations de n lettres présentant k
inversions est égal au coeflicient de .r^ dans le produit
il -f- x\[l -\- .»• -\- x-\\\ + X -\- X- -\- ir\ ... (O. Rodrigiies.)
XV. Trouver le nombre des dispositions rectilignes d'un jeu
de domino rangé suivant les règles du jeu (Reiss.) Aux doubles
près, cette question revient à la recherche du nombre de manières
de tracer d'un seul trait un heptagone et ses diagonales (Laisaxt).
(Voir Ed. Llcas. op. cit. II et IV.)
XVI. Problème de Kirkman. Voir dans les Hècr. d"Ed. Lucas et
de House-Ball la solution de divers cas simples de ce problème,
qui dans toute sa généralité consiste à disposer mn lettres en
groupes de n, de manière que chaque lettre ne soit qu'une seule
lois en présence de chacune des autres. A oir aussi Encycl. des
se. math. I, 1, p. 79.)
XVII. Problème du cavalier. Il s'agit de faire parcourir au ca-
valier toutes les cases de l'échiquier, en suivant la règle du jeu.
(Voir Ed. Lucas, Rouse-Ball et Ahuexs, op. cit.)
6. — Trnnsforniatioiis des permutations. Echanges. La transfor-
mation la plus simple consiste dans ïécka/ige de deux lettres don-
nées ; on représente cette opération par la notation //, b) laquelle
indique que a prend la place de b el b, celle de a.
Par exemple dgefubc se transforme en abcdefg par les échanges
(a, d], [b,g], [c, e), [d,f),[e,f) et [f, g, <pie pour abréger on
désignera en disant qu'on fait subir à dgefabc Vopèration \a , d)
[b,g]{c,e][d,f]{e,f][f,g].
Cinq hommes et leurs femmes sont disposes dans 1 ordre
SUR LES PEU MUTAT/ ON S 287
ABCDEabcde \ leur faire échanger leurs places de manière que
chaque mari soit à côté de sa femme. On trouvera les solutions
par l'analyse indéterminée; l'une d'elles s'indique par l'opération
{a,B [c, D [d ,K)[d , b). On voit que ûf change deux fois ; on remar-
quera aussi que Tordre des échanges (a , B) et ic , D; est indifférent,
ce qui tient à ce qu'ils n'ont pas de lettres communes ; mais il
n'en est pas de même des deux autres qui donnent des résultats
différents si on exécute d'abord (d , b .
11 faut ainsi toujours effectuer les échanges dans l'ordre indicjué.
A remarquer également que lopération [a,b] est la même que
{b,a) et que l'opération a^b faite deux fois laisse la permutation
inchangée.
7. — Déplacements. Pour faire venir a entre h et â? dans hdgefabc,
on peut effectuer l'opération [a, f){a , e)[a, g){a, d) , ce qui re-
vient à retirer a et repousser d'un rang l'ensemble des lettres d ,
g, e , f, et metti.e a à l'endroit laissé libre. On appellera dépla-
cement cette opération ; la formule qui la représente sera donnée
plus loin.
Etant donné la permutation kBÇ^abca^)', la transformer par dé-
placements sur deux lettres à la fois, en une autre où les A soient
ensemble, de même que les B et les C. On exécute les déplace-
ments sur BC<7, sur bca. sur BCa, bc^ et C^b, toujours vers la
gauche : on a alors AaaBb^Ccy .
8. — Tiansformations diverses. Le nombre des permutations
de n lettres étant limité, si par une certaine transformation la
permutation Pq devient P^ , puis si, par une transformation iden-
tique, celle-ci devient P^. et ainsi de suite, il arrivera qu'on re-
tombera sur une transformée Pa: identique à une permutation déjà
trouvée Pa . On aura ainsi :
Ainsi la permutation proposée fournit un certain nombre k — h
de transformées revenant périodiquement. Il est commode d'écrire
ces k — h permutations les unes sous les autres en un tableau
synoptique.
I. Transformons, à l'aide de la formule x = 2A + 3 (mod. 7),
les termes de la permutation A* ^ 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 7 ; puis, de la
même manière, ceux de la transformée y = 2.r -|- 3 = 2"''A -f- 6 + 3,
puis z = 2// + 3 = 2'^A- -{- V2 -\- () -\- 3, et ainsi de suite; on aura :
/ = 1 2 ;j 'i .T 6 7
.r = .5 7 2 'i 6 J 3
1 =r 6 :{ 7 'i I 5 2
; = 1 2 3 4 .5 6 7
288 A. AUBHY
La période comprend trois permutations.
II. La transformation d'EuLER indiquée au n"5, ^ II, donne une
période de deux permutations.
III. D'un paquet de jetons 1, 2, 3, ... n, on met le premier sous
le dernier, on élimine le deuxième, on met le troisième sous le
paquet, puis le quatrième sur celui qui a déjà été retiré, et ainsi
de suite. Quelle sera la permutation obtenue par les éliminations
successivement effectuées ? (Ribi.)
Soit n = 10. Après dix opérations, on aura éliminé 2 , 4, 6, 8, 10
et il restera 1, 3, 5,7,9; après quatre opérations sur ces der-
niers on éliminera 3, 7, et il restera 9, 1, 5; après deux opéra-
tions sur ces derniers on élimine 1 et il reste 5, 9 ; on élimine 9 et
il reste 5, qu'on élimine. On a ainsi la permutation 2, 4,6, 8, 10,
3,7,1,9,5. (Voir Barbette, Piles merv., 1912.)
IV. Sextines. Mettons la dernière lettre d'une permutation avant
la première ; l'avant-dernière immédiatement avant la deuxième,
l'antépénultième immédiatement avant la troisième, et ainsi de
suite; nous aurons la sextine de cette permutation. Agissons de
même sur cette sextine, puis sur ce second résultat et ainsi de
suite ; nous retrouverons la proposée après un nombre k d'opéra-
tions dépendant du nombre n des lettres. Voici la valeur de k
pour les seize premières valeurs de ti :
H = 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 t5 16
A- = 1 2 3 3 5 6 4 4 9 6 11 10 9 14 5 15
(Prompt.)
V. Battements de Monge^. Soit un paquet de n cartes; mettons
la deuxième sur la première, la quatrième sur la deuxième, la
sixième sur la quatrième et ainsi de suite; on aura une transfor-
mation qu'on pourra représenter par
n , n — 2 , n — 4 , . . . 4 , 2 , 1 , 3 , 5 , . . . /* — 3 , n — 1 ,
ou
„ _ 1 , „ _ 3. ... 4, 2, 1, 3, ... « — 1, » ,
selon que n est pair ou impair.
Selon que h est pair ou impair, la //*""' carte devient, si n est
pair,
fn + 2 — /A^^"'" , //J + 1 -f- /A^""^ ,
la y-^.y j o" 'a ( 2 j • '"'^
Pour n impair, on ajoutera n — — aux nombres [a] .
* En réalité cetto manière de battre les cartes se voit déj.i chez. B.\(-.iiht.
SUR LES PERMUTATIONS 289
Opérons de la même manière sur cette transformée, puis sur la
deuxième transformée, et ainsi de suite ; nous retrouverons la
proposée api'ès un nombre k d'opérations qui sera
pour « = 2 4 6 S 10 12 14 16 18 20 50 52 2^
X- — - 2 3 6 4 6 10 14 5 18 20 50 12 /+ 1 .
Sans écrire les diverses permutations, on calculera aisément
les emplacements successivement occupés par une même carte.
Ainsi, à l'aide des formules (a), on verra que, pour n =^ 8, la pre-
mière carte devient la cinquième, la septième, la huitième et la
première ; — que, si n est de la forme (xv -|- 4, la (2.^' -|- 2)*""* occu-
pera constamment le même rang; — que si n est de la forme
10.r + 2, les {2.v + l)^"* et [6x -\- 2)*""' échangent leurs places alter-
nativement.
9. Siibstitations. Cauchy a édifié une vaste et importante théorie,
dont les préliminaires, qu'on traitera d'après lui, appartiennent
au sujet du présent article, et où le giand analyste envisage les
transformations des permutations en général comme un nouveau
calcul ayant ses règles et ses notations propres. f>a figuration
d'une telle transformation s'appelle une substitution. La transfor-
mation de ahcdefghi en cdifehhga , par exemple, se représentera
ainsi :
Cette dernière notation est la généralisation de celle des échan-
ges : elle indique que a se change en r, c en /, / en a; b en d, d
en f, f en b ; h en g, g en h ; e ne changeant pas de place. La pre-
mière notation ace désavantage de ne présenter qu'implicitement
la substitution, objet de l'étude, et d'en présenter explicitement,
au contraire, une simple application arbitraire; aussi elle n'est
guère utilisée que pour faciliter l'écriture de la seconde. Ainsi
( , ) fait voir immédiatementquela substitution [n,f](b,e){c,d)
change abcdef en sa velournée fedcba , et ( . , ^ ) , que {a , b, c , d,
e , f) change la même permutation en sa première tournante
bcdefa .
Dans le premier exemple, la substitution se compose de quatre
cycles^ ou si l'on veut, de trois, le cycle {e\ pouvant en efi"et être
supprimé de la formule, comme inutile. Quand, comme dans le
second exemple, il y a plusieurs cycles contenant chacun un même
nombre de lettres, la substitution est dite régulière. Quand il n'y
a qu'un cycle, comme dans le troisième exemple, elle est dite
circulaire.
L'Enseignement mathém., 19» anm-c : l'J17. 19
290 A. AUBRY
Autres exemples: La substitution \a^b,c) appliquée à cdba
change celle-ci en adcb. La substitution permettant de passer de
dbeac à adbec, ou de ceadfb à cbeafd e^i \d, a, e, b)(c){fj, ou
simplement [a, e, b, d .
Une substitution ne peut se décomposer en cycles que d'une
seule manière; et une même lettre ne peut se trouver dans deux
cycles. D'ailleurs les cycles peuvent s'écrire dans un ordre quel-
conque, et dans un cycle donné on peut mettre la première une
lettre quelconque.
I 1 • • fcdifebh"a\ , . , ,, „ ,, ., , , ,
La substitution ( ' J j = («, i, c) (è, /, a) (A, g]{e], qui trans-
forme cdifebhga en abcde/ghi est dite Yiin'erse de la substitution (a),
parce qu'elle permet de passer de la transformée cdi ... a a l'aide
de (a) à la permutation primitive abc ... i. L inverse de [a] s'écrit
en /en^ersant les lettres dans les cycles de [a].
10. — On appelle application de la substitution S à la permu-
tation P, ce que celle-ci devient quand on fait subir aux lettres
({ui la forment les modifications indiquées par S : ainsi l'applica-
tion de {a. b] (e, d) à abcd est badc.
On appelle produit àe. deux substitutions S = («, b, c, d , S' =
[a, c, b, d] , et on note
SS' = |a , h , c . d\ . [a , c , h , d) ^
la substitution a, d, c qui, appliquée à une permutation déter-
minée, donnerait la même transformée qu'en y appliquant d'abord
la substitution S, puis au résultat la substitution S'. Ainsi le pro-
duit SS' = [a, d, c est la substitution qu'on trouve en changeant
a en b d'^ substitutiou), puis h en d i2"ie substitution)
d en a » » rt en c »
c ea d » » d en a »
h en c » » c en b » '
Delà, la notion du produit SS'S" ... de plusieurs substitutions;
— de la puissance S^ d'une substitution S; — de la puissance
S" = 1, ou sabstitution-iinité, qui laisse sans changement la per-
mutation et pourrait s'écrire [a)[b]'C) ... La substitution inverse
S~' est ainsi celle qui, multipliée par S donne la substitution-
unité : par exemple, comme on a :
[a , c , d , h , e).{a, e , b , d , c) = [a] (c) { d) [h) = S« ,
' Le point, indice de muUiplic.ition, n'est pas indispensable: on ne peut confondre un
produit de deux substitutions circulaires avec un« substitution formée de deux cycles, car,
dMDS ce dernier cas, les deux cycles n'ont pas de lettres communes.
SUE LES PERMUTA TIOXS 291
les deux facteurs du premier membre sont les inverses l'un de
l'autre.
Si S permet de passer de la permutation P à la permutation Q,
on pourra la représenter par ( ,, ) , de sorte que son inverse '^^
\v/
/(V
sera représentée par y
11. — On donnera ici, d'après Cauchv, les périodes des puis-
sances de diverses substitutions :
[a , />) , [a]{h\ = 1 ' . [a , h . c] . [a , c , l>) , {(t){h]u) =^ 1 .
in , h . c , d] , (fl , c){h , d] . ia , d . c , h) , 1 .
I rt . h . c . d , e\ . [a , c , e , h , d] , {a , d , h , e , c) , {o , e . d , c , l>) , l .
[a , h , c , d . e , /■) , (rt , c , e)\b , d . f] , (a , d){h , e){c , /') ,
{a, e , c){b . d , f) . (a , /', e , d , c , h) , 1 .
|« , h , c]id . e) , (rt , c . b]td , e) , [a , b , c] , \a , c , b]\d , e) , 1 .
(rt, b, c, d\{e, f), (rt, cm'', d) . [a , d , c , b)\e , f),l.
Les puissances dune substitution sont visiblement périodiques,
puisque le nombre des formes quelles peuvent avoir est limité ;
il est même aisé de voir que la période d'une substitution circu-
laire comprend un nombre de termes égal à celui des lettres, ce
qu'on vérifiera en remarquant que, pour cinq lettres, par exemple,
les puissances sont :
(ibcde\ /abcde\ /abcde\ /(ibcde\ /abcde\ i'abcde\
abcdej ' \bcdea) ' \cdeabj ' \deabc) ' \eabcdj ' \abcdej'
Si une substitution circulaire a n lettres, on a ainsi S" = 1, doîi
S""' S = 1; donc S"~ est l'inverse de S. En général S"~ est lin-
verse de S^ : la deuxième partie de la période se déduit donc de
la première en renversant les termes des substitutions de celles-ci.
A remarquer en outre, d'une part, que toute substitution régu-
lière est une puissance d'une certaine substitution circulaire, par
exemple :
rt. />, ... l\(a', //, ... /')(«". //', ... /"i = (rt, rt'. rt", b, //, //', ... /, /', /")•■' ;
ensuite quune puissance de substitution circulaire n'est elle-
même circulaire que si l'exposant est premier avec le nombre des
lettres, en particulier si ce dernier est premier.
• La substitution ta, b) est sa propre inverse. c'est-,i-dire que (a, 6)'= I , ce qu'on a vu
dijà au n» 6
On remarquera que la puissance d'une substitution non circulaire est le produit des puis-
sances de ses difTérents cycles.
292 A . AUBR Y
12. — Sans changer le résultat, on peut, dans un produit de
substitutions, SS'S" ... effectuer les multiplications à mesure
quelles se présentent ou les grouper comme ci-dessous :
SS'S"S"' ... = S(S'S")S"' ... = SS'(S"S"') ...
Mais, et c'est en quoi cette opération diffère de la multiplication
ordinaire, on ne peut, dans le calcul, changer Tordre des opéra-
tions^. Les substitutions SS' et S'S sont en général différentes ;
dans le cas tout à fait exceptionnel où les deux produits sont
identiques, les substitutions sont dites échangeables ; on en a des
exemples simples : dans le cas où aucune lettre de S ne se retrouve
pas dans S' et réciproquement, par exemple :
{a , h) .{c, d) = (c, d].{a, b) .
et, dans le produit de puissances d'une même substitution, comme
5253 = ss(SSS) = (SSSMSSi = 5332 .
Voici encore un exemple de Cauchy : soient
?> = [a , h, c , d){e , f, g, h) , S' = (a , c , e , g\{b , f, d , h) ,
on aura :
SS' = S'S = (a, f}ib, g)ic, h){d, e) .
Ainsi étant donné deux expressions équivalentes d'une substi-
tution, R = S, on peut multiplier les deux membres par une
même substitution T, mais, dans les deux cas, à droite ou à gau-
che. Ainsi on aura :
TR = TS et RT = ST ,
mais non
TR = ST ui RT = -T-S .
13. — De RS =: T et RS' = T, on tire, en multipliant à gauche
parR-',
S = r-'t = S' .
Donc les produits dune substitution par deux autres sont dis-
tincts et les produits d'une substitution par <;elles d'un même
nombre de lettres les reproduisent toutes.
En outre le nombre de substitutions de n lettres est n ! puisque
c'est celui des substitutions (pii peuvent clianger une permutation
en toutes les autres.
' On (lit, dans ce cas, que la multiplication n'est pas commiitative.
SUR LES PERMUTATIONS 293
14. — I. Si les substitutions S et T sont échangeables avec R ,
il en est de même de leur produit. En effet des relations SR=RS
et TR = RT, on tire
^ST)K = S(TR) = SiRTi = (SRlT = (RS)T = RiSTi .
II. Si en outre Ull --= RU, ou a iSTUjR = R(STU). Et ainsi de
suite.
III. Soient les relations RS =: T , SR = U , on aura :
TR = RU . T-K = RSHSR = RU-, ... T*^ R = RU^" ;
donc Tune des relations T^ = 1. U^ =:^ 1 entraine l'autre.
15. — Les produits TS = L' et SX ^=: V donnent des substitu-
tions semblables. Considérons une permutation quelconque P,
des lettres a, b, c, ... en nombre au moins égal à celui des lettres
de U, et appelons Q la permutation qui s'en déduit quand on lui
fait subir cette substitution. On a : U = ( „
Supposons que a' , b' , c' , ... représentent ces mêmes lettres dans
un ordre différent, et soient P' et Q' ce que deviennent P et Q
quand on y accentue les lettres; la substitution (,^,) sera évidem-
ment semblable à U. Or la substitution qui change P en P' change
aussi Q en Q' : appelons-là T ; on aura :
p') = Q' --• = « = a
On tire de là
©=(r)Q(<'^r=-'-='-'-'-— ■
Cette substitution V est donc semblable à U - .
' On veut dire par là que la substitution I j revient à substituer la permutation P à l" .
puis Q à P, enfin Q' à Q.
' Cette ingénieuse démonstration de Cauchv peut être présentét; ainsi d'après M. Jorhan.
Eliminons S; il vient V = T~' UT ; soit (o, h, r, ...] un des cycles de U; si l'applic^ition
de T il la permutation abc ... la transforme en a'b'c' ... , celle de T~ change aib'c' ... en abc ...
et par conséquent celle de V à a'b'c' ... la transforme successivement en abc .... en bc.a
et b'c' ... a' : on peut donc poser :
v = ff;'-'-;)=,a',6',cs...).
\ b c ... a' )
V est donc le résultat de l'applicatisn de T .i U .
294 A. AUBRY
Exemples : pour
S =L {a, h) , 'V ^=. {h . c) . on a : U = |a , c . ^' , \ = (« . /y . fl ;
S =z [a . b , c . d\ , 'V =z ui , c \ . ou a : V. ^ [a , h] {c , J) , \ ^ \a . d\\h , c\ ;
S ^ irt , A , c , (/| , T = (rt , />! , on a : U = I /y , c . t/i . V = irt , f , c/i ;
S 1= I rt , l> , c , d , e , /") , T = ( /; , c , (/ , e] , on a : U = ( « , c , e , /") ( ^ , </) ,
V = (a , //, d, /'Ile, e) .
Coi\ I. La substitution 'l'^'UT, semblable à U, s'obtient en
effectuant la substitution T dans les cycles de U. En effet, cette
opération ' équivaut à l'accentuation des lettres dont il est parlé
plus haut.
II. Si TU = UT, on a : U := r~^UT. Ainsi, pour que T et U
soient échangeables, il faut et il suffît que U ne change pas quand
on lui applique T.
III. Si la substitution V est semblable à U = ( j , il existe une
substitution T telle que TU r= VT, et par suite toute substitution
/P'\
semblable à U est de la forme 1 'UT . En effet l'expression iç.,)
représente toute substitution semblable à U : on peut donc la
supposer égale à V.
(A suivre.)
* Cette translormatioQ d'une substitution est analogue à l'applioation d'une substitution
à une permutation, — et par suite on peut la désigner sous le nom d'application de la
substitution T à la substitution L' .
L'ÉQUATION DE FERMAT
«^~' = ph'p{a) + 1 .
PAR
H. E. Hansen (Copenhague).
Fermât a donné cette équation, d'où il résulte que, si pour p
on choisit un nombre premier et pour a un nombre entier non
divisible par/?, on aura toujours un nombre entier comme valeur
de kp[a). Jusqu'ici on n'a pas su déterminer ce nombre comme
fonction entière et rationnelle de a et de /?'.
C'est d'une telle détermination qu'il s'agit ici.
Pour a'^ p, on peut poser a =: pn -\- .i\ en admettant n ^= 1,
2, 3 ..., :v—. 1, 2, 3 ... (p — 11.
Alors on a
A-^,«, =
xP-^ — i
+ -y- ■ '^*
Le premier terme du second membre de cette équation sera
entier et la valeur ainsi que la forme en sont déterminées pour
les données p, n et .i-; il s'ensuit que seulement il importe de dé-
terminer le second terme, c'est-à-dire d'examiner de plus près
l'équation
pour a ^ \, 2. 3 ... (/? — 1).
' Ceci n'est pas tout à fait exact : Pi.ana {Mém. de l'Ac. des Se. de Turin, 18591 a donné la
formule suivante, où i„ est mis pour l" -f- 2" + 3" -|- . . + la — 1)" ,
,/'-'
— 1 J^
pa
= ;^'*>+ Vl>2'» + Vl.3^3 +
en outre, LAonANGic, dans son calcul des développements de (x + 1 1 (x -f- 21 ... (x + « — t) ;
et Jacobi, dans sa recherche des valeurs de p qui donnent a — 1 S 0 (niod p* , se sont
occupés de sujets analogues. N. D. L. R.
296 H. E. H ANS EN
Quand p est un nombie premier — et seulement dans ce cas*
— de r//'""' =- pk + 1, par une division p — 1 fois réitérée avec a,
on peut former les équations :
aP-^ = pk., + r^
aP-'^-- = pk,^^^ + z-^^,
1 =/>A-^_, + 1
où l'on a k^ égal à ok^,^ plus un nombre w, déterminé par le plus
petit multiple o)p qui. additionné à r^, , donne une somme qui — à
son tour — divisée par a, donne le quotient entier /\_^i.
Il est ainsi évident que si dans
aP-^-^ = pk^ + r^
on met A'^^ = ^'/«"a+i + ^'' <^" aura
ou, après division par a.
"P + '■« _
"' <+i T" '«+1
'^ " ' = pk -f ^ = /'A« , , + '•«+, ■
Dans tout cela nous n'avons encore rien dit sur les valeurs des
A", ... A'at, A-jj, , ... A _j; celles-ci pourraient bien être des fractions,
et au surplus négatives, et telles seraient justement leurs valeurs,
si, dans la dernière équation de la précédente suite, on ne trou-
vait pas /• , = 1 .
Comme cela se trouvera toujours, on peut exprimer ce fait dans
une: loi pour les nombres premiers — comme suit :
Parlant de V unité et d'un nombre premier, p, on peut, en aj'ou-
> Même observation. Ainsi o^T.îS-i ^ j ^jj^j 37 73) Voir Ed. Llcas {Th. des n, p. 422).
N. D. L. R.
L'EQUATIOX DE FERMAT 297
tant à 1 un multiple de p ff)p , obtenir un nombre dii'isible par
a <C p. An quotient ainsi produit, il faut additionner un nouveau
multiple de p(«,p), — <»j éventuellement étant 0 — , puis diviser la
somme par sl pour avoir un nouveau quotient. Avec celui-ci, on agit
comme avec le précédent, etc. Ayant ainsi fait p — 1 divisions, le
dernier quotient obtenu sera toujours 1.
La dernière équation de la suite donnée plus haut ayant ainsi
la forme décrite, il est aisé de voir qu'il faut quon ait A- _j =r 0 ;
et, à l'aide de nos substitutions, pour A:,, on trouvera successi-
vement les valeurs de A- .,, A* ^ ... et enfin celle de ko : A- {a))
comme fonctions entières et rationnelles de a.
A proprement dire, le problème posé ainsi peut être regardé
comme résolu, mais nous ne manquerons pas de donner plusieurs
exemples afin d illustrer ce que nous avons dit.
Premièrement nous allons montrer en détail le traitement du
cas /> = 7, <7 =r 3. Les résultats peuvent être rangés en quatre co-
lonnes, dont ^I) indique les p — i divisions par a, récemment dé-
crite ; (II) la suite des équations qui, pour le cas spécial, corres-
pond avec la suite commune donnée au commencement; Illi in-
dique les substitutions pour A-, A-j ... k _,, de même adaptées au
cas spécial; et IVn enfin, de bas en haut, successivement les va-
leurs trouvées pour Ag, Av ... A'^ , la dernière donnant finalement
A:(o:A:,(3)).
(1) III) <Illl (IV)
1 + 2.7
3
5+ 1.7
= 0 35 = 7A-J + .5 /. = 3/J-, + 2 /.• =r 3M -(- 32.2 + 3 + 2
= 4 3-" = 7 A-., + 4 /j = 'Sk, + 1 A-, = 3M + 3.2 + I
4-1-2 7
-— ^-^ = 6 33 = 7/3 + G /., = 3A-3 -f 2 /.-,_ = 3-.i
6 + 0. 7_, .
7 A-, + 2 A, = 3A-, /^ = 3.1
3
2-1-1.7
- ^I- = 3 3 = 7A. + 3 A, = 3A. -^ 1 A, = 1
3 -t- 0.7
—h, =1 I = 7A- + 1 A. = 3A, A. = 0
(donc Ag = 0| .
Cependant, comme ce n'est que l'expression pour A- A- ai i qu'on
cherche, le i-ésullat peut être trouvé bien plus simplement en
U98
H. E. H ANS EN
cherchant seulemetit les nombres qui dans {{) paraissent comme
l'acteurs de 7 et dans (III) comme les quantités qu'il faut addi-
tionnera "ik^iak^.. En fin de compte, on peut garder la désigna-
tion a pour 3. La détermination de k. .3 alors peut être réglée
ainsi :
1.7
On commence pai- écrire 1 en tète de la ligne supérieure, puis
on cherche le plus petit multiple de 7 qui, additionné à 1, donne
une somme divisible par 3. On écrit ce multiple sous 1, dans la
seconde ligne, pendant que le quotient trouvé, 5, sera écrit à
droite de 1 dans la première ligne. Maintenant on se comporte
avec 5 comme auparavant avec 1, etc. — Le petit trait horizontal
à la fin de la seconde ligne fait rappeler qu'on a A- _, ^ 0.
A l'aide des facteurs de 7, de la seconde ligne, qui — comme il
a été dit — seraient additionnés au produit a X le A* précédent,
on a successivement :
/■, = rt . 0 4- 0 = 0 , / .j = rt . 0 + 1 — 1 , A-g = a . i -I- 0 = a ,
K = a.u-\-'l, /, =z «3 _[_ 2a + 1 , /• = a* + 2«- -|- « + 2 .
Nous donnerons encore les résultats pour toutes les équations
« =/'k [rij -{- 1 correspondant aux nombres premiers 5, 7, 1
et 13, [n << p).
a =2 ,
p = 0 .
13 4 2 1
1.5 1 1.5 0.5 0.5 —
A-, = 0 , /, = 0 . A-, = I , k = k^ici) = a + i
« = ô ,
2 4 3 1
2.5 1.5 0.5 —
A-,, = 0 , A. = i . A, = fl + 2 , k = k^[a] = a- + 2« + 1
a = 4 ,
3.5
4 1 4 1
0.5 3.5 0.5 —
A3 = 0 , A,_, ^ 3 , k^ := 'Su , A = k {a\ z= ôa- -j- 3
L'EQUATION DE FERMAT
299
Le trait au-dessus de 4 et 1 désigne une période des quotients
obtenus.
P —
a = 2 ,
1.7
4 2 14 2 1
0.7 0.7 1.7 0.7 0.7 —
/■^ = Oj , X^ = 0 . /s = 1 . /o = rt , A-, = a- , k — A- (rt) = «3 -f. 1
fl = 3
5 4 6 2 3 1
1.7 2.7 0.7 1.7 0.7 —
;t. =0 , h^ = \ , k^z=.a . k., = a~ + -2 . /:^ = a^ + '2a -\- l
k^{a) = a^+ ■la- + a + 2 .
a = 4 ,
112 4 1 2 il
1.7 I 2.7 0.7 1.7 2.7 0.7 —
/■^ I « ) = 2a* + «3 + 2.^+1 .
3 2 (i 4 5 11
1.7 4.7 2 7 3.7 0.7 — |
k^[a] = 'Sa* + 2u^ -f- 4rt- -f- rt -f 2
a = 6
1 6 16 1
5.7 0.7 5.7 0 7 —
k^(a\ z= ôrt-* 4- 5rt- + 5
Par avance il était à présumer que les facteurs premiers de ^ — 1
allaient jouer un rùle considérable à l'égard de la forme des fonc-
tions k [n]. En effet, il en est ainsi, car, de ce qui précède, on
voit que de la solution de p — 1 se déduit l'apparition des périodes
qui, à leur tour, donnent leur empreinte particulière à la forme
du k 'a). Ainsi on voit, par exemple, dans ce qui précède, que
pour p — 1 = 0 on peut avoir 2 périodes à 3 quotients ou 3 périodes
à 2 quotients. Mais, d'un autre côté, on voit que la solubilité de
p — 1 n'a aucune importance réelle. Ainsi pour p — l = (') les
valeurs 3 et 5 pour n nadmettent pas de périodes.
300
H. E. HANSEN
a = 9
a = 10
Pour p ^ il et 13 nous donnerons seulement les expressions
pour k^^a] :
p=n .
a = 2 , kp{a) = ri» 4- a* + «'* + ^(- + 1 ,
a = 3 , » = '2^' + rt" + fl^ + 2rt- + « + 1 ,
« -- 4 , « = «■* -]-"' + ^<^'* + '^'^ + "' + «" + 3rt + 1 ,
rt L^ 5 , » =: 2rt'' + rt^ + a" -(- ^"* + 2a^ -{- a- -\- a -\- i ,
rt = 6 , » r:: Srt** + a- + 3rt8 + irt^ + 5rt-» + 2^^ + 'ki- + 2a + 1 ,
a = : , » = 4rt« + 3a' + «" + «^ + 6rt^ + 2«5 _)_ 3^2 -i- 5 « -|- 5 ,
rt = 8 , » = 5a* -f 6a' + 4a'» + 2a* + 7a* + 2a3 + «-' + 3^ -|_ 5 ,
« = 7a» + 3a" + 2a« -|- 4a* + 7»=' + 3a2 -j- 2a + 4 ,
» = da*' + 9a« 4- 9a^ -L 9a- + 9 .
p = 13 .
k [a\ =z a'* -f a* + a* + «^ + a -f 1 ,
» = 2a'' + 2a« + 2a3 + 2 ,
» = a'" + 3a» + 2a' + 3a*' + a* + 3a- + 2a + 3 ,
» =z a'" + 4a» + 3a'* + a" + 4a* + 3a^ + a- + 4a + 3 ,
» = 2a" + 4a* + 3a» + 4a ' + 5a* + 3a* + a^ + 2a- + a + 5 ,
« = 3u"' + 5a« + 2a» + 'la' + 5a« + 6a* + 3a* + a^ + 4a-
+ 2a + 1 .
). = 4aio + :a^ + 3a» + 4a« + 7a* + 3a-» + 4a2 + 7a + 3 ,
). = 6a" + 2a« + 6a' + 2a« + 6rt* + 2a'' + 6a + 2 ,
» = :rtJo+6a« + 9a»+2a' + 3a«+7a* + 6a-'-t-9a-H-2a + 3 ,
>, = 9ai" + 3a^ + 4a» + 2a' + 5a« + 10a* + a* + 'u^ + 6a2
+ 8a + 5 ,
« = lla"J+ lla»+ lla^^- lla*+ lla-+ 11 .
En fin de compte, il faut donner une couple d'exemples corres-
pondant au cas a^p. Nous choisissons p^ô, «:=:5.1 -f-S,
5.2 + 3 et 5. 34" 3. Dans la précédente équation (A^ nous aurons
.r ^ 3, /> = 5 et n égal à 1, 2 ou 3, ce qui nous donne :
/•j(8) = 5'' -j- 4. 5-. 3 + 6.5.3- + 4.3^ -f 3"- + 2.3 + I ,
k^[\3) = 53.2* + 4.52.23.3 + 6. 5. 2-'. 3- + 4.2.33 _^ 3-. _,_ 2.3 + 1 ,
A^llSl = 53.3-» + 4. 5-'. 3* + 6.5.3* + 4.3* + 3- + 2.3 + 1 .
a :i= 6
a = »
a z= 9
a =10
a = 11
a = 12
Pour peu qu'on ait pensé trouver ({uelciue relation entre le pro-
blème traité ici et celui d'Ahel, il sera à supposer que le précé-
dent renseignement exclura cette idée.
Finalement, il faut observer qu'en ce qui précède on ne trou-
vera pas le problème résolu généralement, cest-à-dire pour des
TRANSFORMATION PROJECTIVE 301
valeurs quelconques de p et a. Aussi n'avons-nous pas démontré
par induction que ce qui a lieu pour quelques valeurs de yo et ^
serait aussi le cas pour des valeurs plus considérables.
A mon avis le cas traité est exceptionnel, et ne permet pas ces
preuves ordinaires. En vérité, il me semble suffire que nous soyons
à même déprouver l'exactitude de la loi que nous venons d'énoncer
pour autant de nombres premiers que nous voulons, et de savoir
que, dans autant de cas, notre exposition sera juste.
Copenhague, le 1" juillet 191G.
SUR UNE TRANSFORMATION PROJECTIVE
CONDUISANT A QUELQUES PROPRIÉTÉS MÉTRIQUES
PAR
F. GoNSETH (Zurich).
I
1. — Dans un plan non-euclidien, nous allons supposer que la
conique absolue soit réciproque de celle du plan euclidien, c'est-
à-dire quelle se réduise à deux droites. Nous examinerons ensuite
la métrique de ce plan avec un œil euclidien.
Aux notions d'angle de deux droites, de distance d'un point à
une droite, et de distance de deux points vont correspondre les
notions au sens non-euclidien de distance de deux points, de dis-
tance d'une droite à un point, et d'angle de deux droites.
2. — Supposons que la conique absolue de ce plan soit formée
des deux droites isotropes de l'origine
X- -I- y- = 0 .
Pour passer des premières notions précitées aux secondes, il
suffît de remplacer dans les foruiules usuelles les coordonnées
[x , ij] d'un point, par celles (//, v] d'une droite; et l'équation des
points cycliques
U' + i'2 = 0
par celle des droites isotropes de l'origine
X- + y'- = 0 .
302 F. GONSETH
3. — Le plan non-euclidien à étudier se déduit du plan eucli-
dien par une ^\m\i\Q polarité suivant le cercle imaginaire
^,2 _|_ ^2 _^ 1 _ 0
OU par une antipolarité suivant le cercle de rayon unité. Recentre
de ce cercle sera dit aussi centre de la transformation.
4. — La distance non-euclidienne de deux points P^ , P., est évi-
demment égale à l'angle des rayons OP^ et OP2.
La distance D d'une droite d, de coordonnées [u, v) à un point
P(.r .?/) est donnée par la formule suivante :
ux ^ vy + 1 _ ux + vy + 1 («' + f")'^'
Cette distance est donc égale au quotient de la distance eucli-
dienne J de P à t/, par le produit des distances euclidiennes /• de
0 à P, et y» de 0 à d.
r.p
L'angle (P de deux droites d^, d^, de coordonnées («^ , //g) et
(^1 j ^2) (poi'i'espondant à la distance de deux points du plan eucli-
dien) s'obtient comme suit :
Soit R le point d'intersection de d^ et d^; une perpendiculaire
en O sur OR les coupe en M^ et M,.
Or: _^
ÔÎT ^ VK^ '-21' + l"l - "2I' ^
U, f„ — u„ S'.
lu- OK.M, = î-^ î-^
D'où il résulte
/( + f — un V (
1 1
O.M, OM2
II
5. — Nous appliquons tout d'abord cette transformation au cas
le plus simple possible; les propriétés les plus connues des co-
niques vont se trouver être les transformées de propriétés immé-
diates du cercle.
Un cercle, C, passe par les points cycliques; sa courbe correspon-
dante sera donc une conique y touchant les isotropes du point 0;
une conique dont 0 est par conséquent un foyer. O ayant été
TRANSFORMATION PROJECTIVE 303
choisi arbitrairement dans le plan du cercle, sa directrice sera la
correspondante du centre de C ; le second foyer de y sera le trans-
formé de Voxe radical de C et du cercle-point 0.
6. — Nous écrivons maintenant, en face l'un de l'autre, quelques
énoncés correspondants, dont l'identité est démontrée par ce qui
précède :
aj Les droites projetant deux a' } Les droites piojetant de-
points fixes d'un cercle depuis puis le foyer d'une conique les
un point variable de ce dernier, points où deux tangentes fixes
forment un angle constant. de celle-ci sont coupées par une
tangente mobile, forment un
angle constant.
b) Les tangentes d'un cercle b' i Le rapport des distances
sont également éloignées du d'un point d'une conique à un
centre. foyer et à la directrice corres-
pondante est un nombre cons-
tant.
6-y Les points d'un cercle sont c' i D étant le point où une
également éloignés du centre. tangente à une conique coupe
une directrice, 0 le foyer cor-
respondant; et la perpendicu-
laire en O sur OD coupant la
tangente en M,, et la directrice
en M., :
1 _1_
est une constante.
di 0 est un point arbitraire: d' ) Le produit des dislances
M un point mobile sur un cercle des foyers d'une conique à une
c\ et P le pied de la perpendi- tangente variable est une cons-
culaire abaissée de P sur l'axe tante,
radical de c et du cercle point 0;
-— -— z= constante .
.M l'
7. — La transformation que nous étudions fait correspondre à
la géométrie des cercles, celle des coniques ayant un foyer com-
mun. Tous les énoncés de la première se transporteront dans la
seconde, aussit(U qu'auront été donnés les équivalents de Vanille
de deux cercles ; et de la puissance d'un point par rapporta un
cercle.
Deux coniques (jui ont un foyer commun possèdent encore deux
tangentes comuuities. Soient T, et '\\\ T/ et T.^' les points de con-
304 F. GONSETH
tact sur chacune d'elles : les angles 'ï ^iyï ^ et T/OT,' sont égaux
et correspondent à l'angle de deux cercles.
Soit a une droite arbitraire, et P un point de cette droite ; ayant
mené les tangentes de P à une conique y, dont 0 est un foyer;
ayant enfin mené en O la perpendiculaire à OP, qui coupe a en M,
et les tangentes en M^ et M,; l'expression
1 1 V ^ _ ^
ÔM ~" ÔWJ \ÔM ~ (m
est constante quel que soit P sur a, et correspond à la puissance
d'un point par rapport à un cercle.
Transformons par exemple le théorème suivant dû à M. Faube^ :
Les cercles harinoniquement circonscrits à une conique en coupent
orthogonalement le cercle orthoptique.
Soit 0 un point arbitraire, qui sera comme plus haut le centre
de la transformation ; et y une conique quelconque. Soit c la trans-
formée dey; les droites qui la coupent en deux points R, et R,
tels que l'angle RjOR^ soit droit enveloppent une courbe qui est
évidemment la correspondante du cercle orthoptique de y. C'est
une conique dont 0 est un foyer, et suivant laquelle 0 a la même
polaire que suivant c. Convenons de la nommer la conique orthop-
tique de c, pai- rapport à 0. Convenons de plus de dire que deux
coniques de même foyer 0 sont orthogonales lorsque l'angle
T^OTj. dont il est question plus haut, est droit. L'énoncé de
Faure devient alors le suivant :
Toutes les coniques dont 0 est un foyer et qui sont harmoniqne-
ment inscrites à une conique c, sont orthogonales à la conique
orthoptique de c, par rapport à O.
8. — Un faisceau de coniques honiofocales est transformé dans
le faisceau ponctuel déterminé par une conique arbitraire et par
le cercle-point 0.
Dans ce faisceau se trouvent, en plus du cercle-point 0, deux
paires de droites ; l'une est réelle; les deux droites qui la com-
posent seront dites les directrices du point O.
Les propriétés suivantes sont la traduction de propriétés cor-
respondantes des coniques honiofocales.
Une droite d est coupée par les courbes de ce faisceau en des
couples de points qui forment une ini>olution; les points doubles de
celle-ci sont les points de contact des deux courbes du faisceau qui
touchent d ; cette im'olufion est projetée depuis O par les rai/ons
d'une involution si/métrique.
L'énoncé a' j devient :
* Faurb, NouveUes AnnaU.t, t. XIX, p. 234.
TRA XSFORMATIOy PROJECTIVE 305
Ayant choisi deux points fixes sur une conique, et les ayant pro-
jetés depuis un point mobile, soient N, et X._, . les points oii les rayons
projetants coupent l'une et l'autre directrices du point O ; l'angle
Nj 0\, est constant,
et l'énoncé d' i par exemple :
Le produit -~ . -V- (oii g est la distance d'un point arbitraire de
la courbe au point () ; d, et d., les distances au.v directrices de 0),
est une constante.
Si 0 est un foyer, ses directrices coïncident; et l'on retrouve
l'énoncé b' ).
\). — Plus généralement, transformons l'ensemble des courbes
de n'*""' classe ayant les mêmes foyers qu'une courbe donnée F,,.
Les courbes transformées sont du n'™" ordre et forment un sys-
tème linéaire ponctuel. Parmi elles se trouve une courbe compre-
nant n droites réelles. Ces n droites seront les n directrices réelles
du point O, suivant C», la transformée de Fn.
Et les deux énoncés suivants de Laguerre :
Les n .tangentes menées à F,i depuis un point c/uelcongue ont
même orientation que le groupe des n droites allant au.v foyers
réels de F,, ; et
Les mn tangentes communes à deux courbes F,,, et F„ ont même
orientation que le groupe des mn droites joignant tous les foyers
réels de F,n à tous les foyers réels de Fn
prennent la forme suivante :
Les n points d'intersection d'une droite arbitraire avec une
courbe Cn d'une part, et les n directrices d'un point quelconque O
d'autre part sont projetées depuis O par deux groupes de rayons
ayant même orientation.
Les mn points d'intersection de deux courbes Cm et Cn sont pro-
jetées depuis un point arbitraire 0 suivant mn droites ayant même
orientation que le groupe des mn droites projetant les mn intersec-
tions de toutes les directrices du point 0 suivant d, avec toutes les
directrices du même point suivant Cn •
On pourrait aisément multiplier les exemples. En règle géné-
rale toute propriété métrique se transforme en une nouvelle, d'es-
sence plus générale, si le centre de la transformation ne prend
pas quelque position spéciale.
m
10. — Ou peut opérer une transformation scmblalilc dans l'es-
pace. 1/espace transformé peut être considéré comme non-eucli-
dien, avec la quadrique absolue
•» - + V- + =- ^-- 0 •
L'Ensf i{!rn<""cnt iiiatliém.. 19" nnnre. 1917. • 2*
306 F. G ON SET H
On le déduit de l'espace euclidien t^-av polarité suivant la sphère
imaginaire
X- + f +,2+1=0,
OU par antipolarité suivant une sphère de rayon unité.
11. — On vérifiera que les notions habituelles sont à remplacer
comme suit :
L'angle de deux plans par l'angle des rayons projetant les points
transformés depuis le centre 0 de la transformation.
La distance D d'un point à un plan par le quotient de la dis-
tance ô du plan transformé n au point transformé P par le pro-
duit de la distance ç de O à P, et de la distance /> de O à n
D = ^ .
La distance de deii.v points par l'expression
1 1
ÔM^ ~ ÔÂT, '
où les points M, et M^ sont définis comme suit: Soient ?f, et n.-^
les deux plans transformés, et/* leur droite d'intersection ; la per-
pendiculaire en O sur le plan (O, r] coupe n ^ en M, et n^ en M^.
La plus courte distance de deux droites par
1 1
où les points N^ et X.^ sont les intersections des droites transfor-
mées avec leur transversale commune passant par 0.
L'angle de deux droites, enfin, par l'angle des plans projetant
les transformées depuis 0.
12. — Transformons, par exemple, un faisceau de quadriques
homofocales. Ceci nous conduira à décrire une quadrique, telle
qu'on la i>oit depuis un point arbitraire, O. Mettons encore en
regard les propriétés en question et celles auxquelles elles corres-
pondent :
Le lieu des sommets des cônes Les plans qui coupent une
de révolution tangents à une quadrique 0 suivant des coni-
quadrique F se compose de trois ques telles quelles soient pro-
coniques, les focales de la qua- jetées depuis un point 0 par
drique. des cônes de révolution enve-
loppent trois cônes que nous
nommerons les cônes focaux du
point 0.
Deux de ces focales sont tou- Deux de ces cônes sont tou-
TRA y s FOR M ATI ON P R O J E C T I V E 307
jours réelles, la troisième est jours réels, le troisième est ima-
imaginaire. ginaire.
Les plans de ces coniques Le point O est le sommet d'un
sont les plans principaux de la trièdre. trirectan^Ie conjugué à
qyadrique F. la quadrique (V. Les sommets
de ces cônes sont à l'intersec-
tion des arêtes de ce trièdre
avec le plan polaire de 0.
Les focales réelles d'un clUp- Si le point O est à l'extérieur
solde ou d un hyperboloïde sont ou à lintérieur de (T», il se trouve
une ellipse et une hyperbole. à l'intérieur de l'un et à l'exté-
rieur de l'autre cône réel.
Les focales réelles d'un para- Si O est sur <P, les deux cônes
boloïde sont deux paraboles. passent par ce point.
Une section circulaire de F est transformée en un cône tangent
à (p dont un axe passe par O. Par conséquent le lieu des sommets
de pareils cônes se compose de six droites passant par O, dont il
serait facile de préciser la position et les conditions de réalité.
En particulier, les plans tangents à <î> aux points où ces droites
coupent cette quadrique seiont les plans ombilicaux du point O.
On a encore
Toutes les quadriques ayant Toutes les quadriques suivant
mêmes focales forment un fais- lesquelles les cônes focaux du
ceau homofocal. point O sont les mêmes que
suivant </>, forment un faisceau
ponctuel, défini par la quadri-
que (t>, et par la sphère point O.
Les focales sont aussi le lieu Les cônes focaux de O sont
des ombilics des quadriques aussi l'enveloppe des plans om-
homofocales. bilicaux du même point pour
les quadriques du faisceau qui
vient d'être défini.
Jusqu'ici ne sont guère intervenues que des relations d'angles
(à côté de propriétés polaires qu'on retrouverait par une trans-
formation du même système homofocal par polarité suivant une
sphère arbitraire de centre O. Pour introduire d'autres grandeurs,
partons des énoncés suivants dus à Rêve', en même temps qu à
d'autres auteurs '^.
Un ensemble de points pesants de masses positives ou néga-
tives) étant donné, les plans pour lescjuels le moment «[uadratique
d'inertie de cet ensemble est une constante donnée, enveloppent
Rkvk, Journal fur Mathem , 72 il87()i.
Par exemple Hinet, Journal de l'Hcole poli/t., IG.
308 F. GONSETII
une qiiadriqiie : loisqiie la constante varie, la qnadrique dérrit un
faisceau iionioCocal. Soit F, en particulier, la quadrique corres-
pondant à la valeur (). On peut remplacer tout le système pesant
par quatre masses disposées aux sommets d'un télraèdre polaire
arbitraire de F.
Si la masse quon veut disposer en un de ces sommets est donn'ée
d'avance, ce dernier peut être choisi arbitrairement sur une qua-
drique F', ayant même cône asymptotique que F.
Il suffira de remplacer partout la distance d'un point du système
pesant à un plan arbitraire par l'expression — '— . où les lettres
ont la signification donnée au n" 11.
Par commodité nommons moment relatif nn point O, d'un point
pesant à un plan, ou d'un plan massif à un point, l'expression
ainsi transformée des moments habituels. Les p sont d'ailleurs
dans ce cas des constantes. Les énoncés cités deviennent alors :
Un ensemble de plans massifs étant donné (de masses positives
ou négatives), le lieu des points pour lesquels le moment, quadra-
tique et relatif au point 0, du système est une constante, est une
quadrique (I>. Lorsque la constante varie, la quadrique décrit un
faisceau ponctuel, contenant la sphère point 0. On peut remplacer
le système de plans massifs par quatre plans massifs, formant un
tétraèdre polaire, d'ailleurs arbitraire, de (J>.
Si la masse d'un de ces quatre plans est donnée d'avance, il
peut être choisi quelconque, parmi les plans tangents à une cer-
taine quadrique qui touche (P en tous les points de contact de ses
tangentes menées de 0.
13. — Comme dernière application enfin, considérons deux sur-
faces, l'une de «'*""' ordre F„, l'autre de /?'^™^ classe «J,,, qui soient
apolaires. Nous définirons, avec Reyi-: ^ la surface <f>,, comme suit :
Elle est l'enveloppe des plans pour lesquels la somme des mo-
ments du «'^™<' ordre d'un système de points pesants est nulle; cet
ensemble de points est un système définissant de (fin- F„ sera déter-
minée, semblablement, par un système de plans massifs. Ft main-
tenant l'énoncé suivant' est juste :
Fn et (fin sont apolaires quand le moment mixte de tout système
définissant Fn , par rapport à tout système définissant «J,,. est nul.
(Le moment mixte d'un point P de masse m et d'un plan n de
masse fi, d étant la distance P à tt, vaut naturellement m fi ô" .
Ces définitions et ce dernier énoncé valent encore lorsque ô est
partout remplacé par , c'est-à-dire lorsque les moments habi-
tuels sont remplacés par les moments relatifs à un point arbitraire.
' rtiîYi:, Jniini. fur Mathein., 78 il87'i).
'^ Cet énoncé ne se trouve pas dans le travail citi- de Ileyc. Il en est une conséquence assez,
naturelle.
SUB LA FONCTIOy RÉSiSTAyCE 309
14. — Remarque. Xoiis avons supposé la conique absolue de
notre plan non-euclidien formée des deux droites isotropes du
point O; et dans l'espace la quadrique absolue était le cône iso-
trope de ce même point. On aurait pu naturellement faire toute
autre supposition : par exemple la conique se composera de deux
droites rectangulaires par O. Au lieu de trouver les propriétés
des foyers des coniques, on en trouvera d'autres qui vaudront
pour tout point des coniques orthoptiques de ces dernières. Et
dans l'espace la sphère orthoptique d'une quadrique s'introduira,
si l'absolu est un cône équilatère.
Les propriétés trouvées sont moins simples que celles qui sont
décrites plus haut et d'ailleurs faciles à établir.
SUR LA FONCTION RESISTANCE ¥{v)
DE LA BALISTIQUE
PAK
G. TiEucY (Genève).
1. — On sait que le problème physique, qui consiste à chercher
la trajectoire d'un projectile pesant dans l'atmosphère terrestre,
est hérissé de difficultés; si on le considère tel qu'il se présente,
dans toute sa complexité, il est inabordable dans l'état actuel de
la science.
.Même en le simplifiant par l'abandon des termes secondaires
des perturbations dues à l'atmosphère ou au projectile lui-même,
c'est-à-dire même en ne considéiant que le problème balisticpie
principal', on se heurte d'emblée à une difficulté considérable
provenant de l'ignorance c()m))lète, où l'on se trouve, de la forme
analytique de la fonction « résistance » de l'air.
L'étude théorique des lois de cette résistance est extrêmement
en relard, comparée à leur étude expéiimentale ; cette dernière a
été poussée très loin par les artilleurs, cai- il leur était nécessaire
de connaître les valeurs numériques de la résistance atmosphé-
rique ; leurs expériences ont lévélé les trois lois suivantes :
* .Mouvement dans un milieu résistant, honiof>i'ne, immobile, d'un iioint matériel pesant
soumis a l'aclion : 1" de la <;ravitc, force toujours constante et parallèle, '!" de la résistance
de l'air, force toujours tangenliclle.
HIO G. TIERCY
I. La résistance de lair est proportionnelle à la densité de l'air ;
II. Elle est proportionnelle à la section droite du projectile;
III. Pour des projectiles de même section et de formes peu dif-
férentes, elle peut être représentée par la formule AF <' , oii k est
un coefficient constant.
On pourra donc écrire la force « résistance », en kilogrammes,
comme suit :
Résist. = 0 . -^-;— . iV[v) ,
où Ton a :
0 =: poids du in^ d'air eu kilogrammes (co nombre est proportionnel à
la densité) ;
D = diamètre du projectile |en mèlresl ;
i z=z indice cacactérislique du projectile.
(3u bien, en supposant que le facteur (a'S^) entre dans Fiy, on
écrira pour l'accélération due à la résistance :
Y =r cF {v) ,
avec
[ p ^ mg =: poids du projectile en kgr.
c est le coefficient balistique du projectile.
Actuellement, pour établir la solution du problème, on laisse à
la résistance la forme générale F(i>i dans les équations différen-
tielles du mouvement; et on conserve cette indétermination de la
fonction FiVi jusqu'aux formules finales. On considère que la solu-
tion doit pouvoir s'appliquer à toute fonction résistance; il suffît
alors, pour l'application, d'utiliser les données de l'expérience.
Remarquons que c'est aux colonels italiens Saint Robert et Siacci
que revient le mérite d'avoir montré cette voie aux balisticiens.
2.' — Lorsqu'il s'agit d'enseignement et qu'on veut présenter à
des élèves le problème du projectile dans l'air, il est de coutume
de leur imposer une loi simple de résistance (At'"-, }ii>^, etc.^ ; on
leur dit qu'elle est assez satisfaisante, mais on ne leur indique
pas pourquoi. Il me paraît opportun d'éviter cette lacune; et c'est
si simple, si l'on veut bien se référer à l'ensemble des résultats
expérimentaux obtenus ces dernières années! Non pas que je pré-
tende faire résoudre, par des étudiants débutants, le problème
analytique contenant la l'onction F indéterminée; ce problème est
trop compliqué pour eux; il s'agit bien plutôt de leur apprendre
à résoudre les équations du mouvement d'un corps dans des cas
simples; et c'est pourquoi l'on choisit les résistances F = A»''*,
s m LA FONCTION BÉ SIS TANCE
311
F = Bp^ etc. ; mais je prétends qu'il importe de leur montrer très
nettement, en se basant sur les expériences actuelles, dans quelles
limites ces hypothèses simples sont acceptables, et pourquoi les
diverses fonctions « résistance » tour à tour adoptées dans Ihis-
toire de la balistique ont pu l'être d'une manière satisfaisante. Il
est nécessaire que ces débutants, à qui l'on présente un problème
si actuel et si capital, aient compris la portée des hypothèses dont
ils se servent dans leurs calculs.
3. — Il serait fort malcommode d'étudier graphiquement la
fonction F» elle-même, car elle augmente très rapidement avec
la vitesse «'. On est donc amené à étudier le rapport de FiVi à une
fonction simple (par exemple: c, ç'\ i'^, etc. . Le plus souvent, on
étudie le rapport :
f\^) = —5- •
V-
Cette fonction fiç) est inconnue analytiquement, comme F(»') ;
mais on a pu, grâce à des milliers d'expériences, dessiner sa
forme projectiles ogivaux .
~CC lOC i(.OQ SaO éûO fCC i<l!Q J
00 UCO
312 G. riERCY
■ C'est en examinant cette courbe qu'on saisira la portée des
liypothèses faites autrefois sur Fit' ; on comprendra Tordre d'ap-
parition de ces hypothèses successives, et les raisons de leur
abandon.
a) Lorsque les vitesses des projectiles i'bombes étaient très
faibles, variant de 75 à 250 m. environ, on avait adopté, en se
basant sur les travaux de Newton, la loi carrée :
F (v| = Av- ,
où A était une constante convenablement choisie. On en déduit :
m = A .
C'est sur cette loi quEuler a établi la première théorie balis-
tic[ue. On constatera sur le dessin que, dans les limites indiquées
(75 à 250 m.), cette « loi d'Euler » s'éloigne peu de la vraie courbe
fly). La loi quadratique pour Fft») était donc satisfaisante (fin du
XVIII'-" siècle .
bj Plus tard, vers 1850, on utilisa des vitesses plus grandes,
variant de 100 à 350 m. Le général Didion constata que la loi qua-
dratique de Fifi ne correspondait plus aux résultats expérimen-
taux, la résistance augmentant plus vite que ne l'indiquait cette
loi. Il adopta la formule :
Fir^ = a^- + />v3
(voir son Traité de balistique, 1860 . On en tire :
f\v] = a + by .
On voit sur le dessin que cette droite, inclinée sur l'axe des (',
s'éloigne peu de la courbe vraie fly] dans le domaine s'étendant
de p = 100 à <' ^^ 350. La formule de Didion était donc satisfai-
sante à l'époque indiquée.
cj Mais, l'artillerie se perfectionnant, les vitesses atteignirent
bientôt des valeurs de 400 à 500 m. (vers 1870). La loi de Didion
devint insuffisante; de v =^ 350 à <> = 500, elle s'éloigne trop des
résultats de l'expérience. Le balisticien Bashford [Treatise on the
motion of projectiles, 1873) choisit alors la loi cubique :
F (»■) = /j.'S ;
elle donne :
f(v) = hv .
On vciit que cette droite passe par loiigine des axes du dessin;
de i> =^ 100 m. à r := 500 m., elle remplace d'une manière satis-
iaisante la courbe/ c.
di Plus tard encore, dans le dernier (juarl du XIX' siècle. Piton-
s LU LA FONCTION BÉ SIS Tjy CE 313
Blessant remplaça la lt)i de Bashfoid par la loi biqiiadratiqiie :
Fir) = L-^ ;
(Piton-Bressant, .Mélanges, 1892;. Cette formule suit de plus près
laugmentation très rapide de la résistance entre p = 250 m. et
\> = 450 m.
On constatera sur le graphique que cette loi de Fie), qui donne :
/•|v) = A»- ,
remplaçant ainsi la vraie courbe f{\^] par une parabole d'axe ver-
ticale et de sommet O. s'éloigne fort peu des données expérimen-
tales pour {> comprise entre 200 et 450 m.
D'ailleurs, il se trouve que cette loi biquadratique de F(Vs
adoptée dans les équations du problème, permet une intégration
assez simple.
e) Actuellement, les vitesses sont beaucoup plus considérables;
aucune des lois approchées indiquées ci-dessus pour F ^') n'est
valable pour ç supérieure à 500 m. Le graphique le montre très
nettement. On comprend dès lors pourqut)i ces formes simples
ont dû être abandonnées dès qu'il sest agi de canons donnant
des vitesses initiales de 600, 700, 800 m. ou plus. On peut, il est
vrai, pour les grandes vitesses, adopter pour F {i>) une forme
linéaire :
F (fl = rt — bs' :
elle correspond à une forme hyperbolique de f\y) :
a — fn'
loi relativement satisfaisante pour les grandes valeurs de f.
4. — 11 résulte des considérations précédentes que, si l'on veut
absolument utiliser une représentation simple de loi « lésistance »,
on sera conduit à une décomposition de la loi en « tranches » ; et
les formules qu'on obtiendra ne seront valables qu'entre certaines
limites; l^ théorie obtenue n'aura aucune généralité, et l'appli-
cation en sera parfois fort malaisée. C est pourquoi les balisticiens
actuels, suivant les traces de « de Saint-Robert » el de « Siacci »,
conservent la fonction F «' , sous forme indéterminée, jusque dans
les formules dapplication.
Remarquons en tej-minant que les lois simples de résistance
(résistance monômesi ne sont pas complètement abandonnées; on
les utilise encore dans certains cas; par exemple dans le tir des
mortiers, oii les vitesses restent faibles.
Pour des renseignements plus complets sur les facteurs numé-
riques du problème, nous renvoyons le lecteur au remarquable
traité de Cranz.
MELANGHIS F/F CORRESPONDANCE
Sur la définition géométrique de la « Fenêtre de Viviani ».
Dans les cours de g'éométrie, on présente généralement la courbe
de Viviani comme intersection de deux surfaces de révolution :
une sphère de rayon /•, et un cylindre de rayon I ^^ ) tangent inté-
rieurement à la sphère; c'est la définition géométrique la plus
simple.
Remarquons que la courbe peut être dessinée sur une infinité
de surfaces de révolution du deuxième degré, issues d'une com-
binaison linéaire de la sphère et du cylindre primitifs.
Soit [s] la sphère, dont le centre est à l'origine :
.1- + v=^ + r.- - /2 = 0 ; (s)
et soit {(■) le cylindre tangent intérieurement, de rayon (^), et
d'axe parallèle à l'axe des :; :
x- + V- — /•.*■ = 0 . (c)
Les coordonnées d'un point quelconque de la courbe satisferont
à toute équation résultant de la combinaison suivante :
(n + (.s).|/-|.r, V, r..] = 0 ,
OÙ /'{jc, 7/, -.) est une fonction quelconque, finie tout le long de
la courbe.
Un cas particulièrement intéressant est celui oii la fonction
f{:v , 2/ , c) se réduit à une constante k :
[r] + X(.s) = 0 . (1)
On obtient l'éciualion :
.,-' + y-' _ ,..,. + A-,.,-' _(- ,-• 4- :-' _ r-) = 0 , (2)
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE 315
qu'on peut écrire sous la forme :
j i I :: . = 1
r 2ii + X) I _
■ rm + 2X)T ^ [rii -h 2^) Y ' r>(i + 2/1 y
[2(l-f/)J L2(1 + A)J L2(1 + /)J-
Sauf dans les cas où le discriminant de cette équation est nul,
cette quadrique (3; est visiblement une surface de révolution,
dont le centre est sur l'axe des x, à. une distance de l'origine
éfifale à :
2(1 + k]
Donc : Tontes les quadriqnes à discriminant non nul qui con-
tiennent la courbe de Viçiani sont des quadriqnes de révolution,
issues de la combinaison jli. Les demi-axes sont les valeurs :
_ r(l + 2/) ^ ^r[[ + 2k] /T+T^ r(l + 2^)
>-2(l + A-)- '^-2(l+A-)V ^- ~2V/-(1 + /■) '
On en tire
\-\k + 1) = kk- .
et portant cette valeur de k dans l'expression de A,, on obtient :
r[\\ + XI) =2k^kl ; (4)
c'est là la condition que doivent vérifier les axes d'une quadrique
de révolution, dont l'axe de rotation est celui des z, pour que
cette quadrique contienne la courbe envisaoée. On voit immédia-
tement, daprès (4), qu'il faut écarter les hyperboloïdes à deux
nappes.
On remarquera d'ailleuis que les trois valeurs de /.qui annulent
le discriminant sont :
k = — \ , X- = — 1 , X = 0 ;
2
elles correspondent respectivement à un cylindre parabolique, à
un cône de révolution dont l'axe est la génératrice du cylindre [c)
tangente à la sphère (s), et au cylindre ,c\ lui-même.
316 MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
On établira aisément le tableau suivant :
Ax(j Al dans
le plan x\j
Axe As de
rotation
oc < A < - 1
k — — \
- 1 < /.
1
2
- ^ < /■ < 0
k = 0
0 < /.• < oc
/.■ = + 'X
ce
^>Ai>0
0
"2
»• < Ag < =0
oc
imaginaire
0
imaginaii'e
oc
00 > A, > r
Sphère lequalion s).
Ellipsoïde aplati (A,, <^ Aj).
Cylindre parabolique
-2 j^ rx — r^ = 0 .
Hyperboloïde à 1 nappe.
Cône de révolulion.
Hyperboloïde à 1 nappe.
Cylindre (équation c).
Ellipsoïde allongé \A„ > Aj)
Splière 6\
Et l'on voit que, clans cette famille de quadriques contenant la
courbe en question, le cas de [k = — Ij seul ne correspond pas k
une surface de révolution.
G. TiERCY (Genève).
Sur l'équation .v'- — Xif- = l.
L'étude de l'équation
Ar- = + 1
(1)
a déjà passionné plus de trois cents auteurs, et Ion connaît les
Tables de Legendre, Bickmore et Whitford ! '
La recherche pratique de la solution minima était faite juscpià
présent sur les fractions continues, ce qui demande en j^énéral
beaucoup de soins et de temps.
.l'ai maintenant complètement établi une méthode nouvelle,
donnant à l'aide de mes procédés mécaniques et même parfois
à simple vue une valeur très petite pour une inconnue auxiliaire.
1 Ce dernier volume a été annoncé dan;- VE. M. en 1912 par M. A. Aubry.
MÉLANGES ET C O R R E S P O N D A X C E 317
qui, dans les cas les plus défavorables, est toujours inférieure à
la racine carrée de l'inconnue classique.
J'utilise simplement les équations
=- -- A/- = ± 4. ±2. — 1 (2|
en égalant, suivant les cas, A et t à des formes a^ -\- b-, p- -j- 2^"-,
2r- — s^-, m^ — ii-.
Ayant la solution minima d'une des équations i2 , on sait faci-
lement passer à fi .
J'obtiens ainsi dans chaque cas des équations doubles à solu-
tions entières.
Avec mon inconnue, égale à V unité, j'obtiens par exemple :
fil- — ri9,5"- = — 4
2132 _ 157 172 _ _ 4
45-' — 2029. 1-' = — 4
11352 _ 941 372 — _ 4
232- — 2153. 02 — — 1
Ainsi pour 941 — 29- + 10-, j'ai
312 _ 941 12 — -|. 2.10 .
1842 _ 941 62 _ _ 2 10 ^
d'où 6'^ -f- 1^ = 37, et la solution précédente.
Voici certaines de mes équations de conditions simultanées
1° z^ — Xt- = — \ , A = m- + «- . t = ^- + V
(ma — o|î)- — A3- zi= + w .
|m|i 4- n^)~ — Aa^ ^: ip /h ,
m impaif, n pair
2o ;2 _ ^,2 _ ^ 2 , k — a- —-Ib' , \t\ = -L- — -If .
\1h\ — fla)'- — p-L- = ±: ih .
Ainsi pour A =151, j'ai ^=1.
I.e cas de — 2 est semblable.
3° z- — At- = — \ ■ A = fi- + h- . / = :- + /-'
{hz — at)- — A/2 = ±-2l> .
[bt -\- az\'- — Ac2 = ip 2// .
318 CHRONIQUE
Pour A = 1429, j'obtiens ^= 1.
En terminant ces brèves notes, je signale une erreur de Le-
gendre.
Pour 397, jai, avec une inconnue égale à deux
doù
ce qui donne
W- — 397.22 = + 2.6 ,
2592 — 397.13-' =: — 2.6 ,
3447- — 397 . IlS^ + T^f = — 4 ,
et pour léquation 1)
r =42 094 239 791 738 433 660 .
.l'ai beaucoup de résultats inédits et j'espère pousser les tables
actuelles jusqu'à 3000.
Aux Armées de France. A. Gérardix.
9 juin 1917.
CHRONIQUE
Commission internationale de l'enseignement
mathématique.
Bien que la guerre ait suspendu les travaux de la Commission
internationale, plusieurs des sous-commissions nationales qui
n'avaient pas encore achevé leurs rapports ont continué, dans la
mesure du possible, l'élaboration des mémoires projetés. Vingt
fascicules nouveaux ont été distribués depuis le l'"' avril 1914 ; ils
se répartissent comme suit :
Comité central 2, Allemagne 11. Australie J, Belgique 1, Ktats-
Unis 4, Russie 1. On en trouvera la liste détaillée dans les Notes
et Documents (voir plus loinl.
Parmi ces rapports, les uns se rattachent directement au plan
général des travaux élaborés par le Comité central, d'autres pré-
CHRONIQUE 319
sentent un caractère nouveau. Ainsi deux des fascicules publiés
par la sous-commission allemande sont consacrés à renseigne-
ment mathématique en Danemark ^rapport de M. Rohrbeiîg^ et en
Angleterre (rapport de M. Woli-k). La sous-commission allemande
s'était proposée d'examiner renseignement mathématique dans
les principaux pays en prenant comme point de comparaison les
plans d'études, les manuels et les méthodes en usage dans les
établissements allemands. Ces rapports devaient être basés non
seulement sur les documents réunis par les sous-commissions na-
tionales, mais encore, autant que possible, sur des voyages
d'études. C'est ce qui a été fait pour le Danemark et l'Angleterre.
La sous-commission se bornera à ces deux pays.
De son côté, la sous-cominission des Etats-Unis a entrepris
une deuxième série de rapports dans lesquels elle groupera, par
type denseignement, les documents publiés par les sous-commis-
sions nationales. Les trois rapports publiés jusqu'à ce jour sont
consacrés aux objets suivants :
1" Les matières inscrites dans les programmes mathématiques
des différents pays pour renseignement élémentaire et moyen
depuis làge de 6 ans à 18 ans.
2" Les mathématiques dans renseignement commercial et in-
dustriel moyen.
3" Les mathématiques dans les écoles normales primaires ou
établissements similaires.
Quant aux rapports consacrés à la préparation des maîtres, il
en a été publié trois : Allemagne, Belgique, Etats-Unis. D'autres
foscicules sont encore en préparation.
Si l'on s'en tient aux publications qui se rattachent directement
au Rapport préliminaire et dont la liste avait été annoncée en
1912, elles sont achevées depuis cinq ans dans les pays suivants :
Suède, Hollande, France, Suisse, Autriche, Japon, Etats-Unis,
Iles britanniques, Danemark. A cette liste viennent s'ajouter
l'Australie ^1916) et l'Allemagne (1917t.
Des rapports sont encore en préparation ou, tout au moins,
avaient été projetés avant la guerre, dans les pays suivants : Bel-
gique, Brésil, Espagne, Hongrie, Italie, Norvège, Portugal, Ré-
publique Argentine, Roumanie et Russie.
H. Fehr.
Académie des Sciences de Paris. — Prix décernés.
L'Académie a décerné les récompenses suivantes :
Mathématiques. — Prix Francœnr [1000 fr.). — M. Henri Vaii.
LAT, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Montpel
lier, pour ses travaux dhydrodynainique.
.320 CHRONIQUE
Prix Bnrdin ^3000 fr.j. — L'Académie avait mis au concours la
question suivante : « Perfectionner en quelque point important
la théorie arithmétique des formes non quadratiques. » — I>e prix
est décerné à M. Gaston Julia, ancien élève de l'Ecole Normale su-
périeure, sous-lieutenant au 34""' régiment d'infanterie, pour son
mémoire intitulé : Etude des formes binaires non quadratiques à
indéterminées réelles, ou complexes, ou à indéterminées conjuguées.
Mécanique. — Prix Monti/oii (700 fr.). — M. lieiié de Saisslri;.
de Genève, pour ses travaux sur la théorie géométrique du mou-
vement des corps solides.
Prix Poncelet (2000 fr.U — M. Jules Axdrade, professeur à la
Faculté des Sciences de Besançon, pour ses travaux de mécanique
appliquée et notamment pour ceux qui concernent la chrono-
métrie.
Statistique. — Prix Mont//on. — Le prix de la valeur de 1000
francs est décerné, conjointement à MM. Abraham, professeur à
la Faculté des Sciences de Paris, et Sacerdote, pour leur Recueil
des constajites physiques.
Prix généraux — Prix Petit d'Ormoy des sciences mathéma-
tiques (10,000 fr.). F^e Prix est décerné à feu Pierre Duhem, profes-
seur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, membre non résident
de l'Académie, pour l'ensemble de son œuvre et en particulier pour
son ouvrage intitulé : Le système du monde.
Prix de Parville (ouvrages de sciences;. — Un prixde la valeur de
2000 fr. est décerné à M. Ch. de la Vallée Poussin, professeur à
l'Université de Louvain, correspondant de l'Académie, pour son
Cours d' Analyse infinitésimale et ses Leçons sur les intégrales de
L^ehesgue et les fonctions d'ensemble.
Astronomie. — Prix Lalande (1000 fr. . — M. Robert Jonckeere,
pour son cataloque d'étoiles doubles. — Prix Valz 4G0fr.i. — M.
Alex. ScHAUMAssE, aide-astronome à l'Observatoire de Nice, dé-
couverte de la comète 1917 b.
Histoire et Philosophie des Sciences. — PrixBinoux 2000 fr.). —
M. F. Gomes Teixeira, recteur de l'Université de Porto, pour ses
« Obras sobre Mathematica ».
Prix généraux. — Prix Saintour (3000 fr.). — M. H. Lebesgue,
maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris, pour ses
travaux sui- les principes du calcul inlinitésimal.
Navigation. — Un prix de 2000 francs est décerné à M. G. Nucot.
ingénieur de l'artillerie navale, pour ses travaux de balistique
théorique et pratique.
Pri.t Plumey. — Un prix de 2000 francs est décerné à MM. Sen-
SEVER, aviateur, ot L. Ballif, ingénieur de l'artillerie navale, pour
les recheiches d'aérodynamique publiées dans leur ouvrage inti-
tulé « le Combat aérien ».
CHRONIQUE 321
Société mathématique suisse.
Zurich, Il seplenihre 1917.
La Société mathématique suisse a tenu sa liuitième réunion
ordinaire à Zurich, le 11 septembre 1917, sous la présidence de
M. le Prof. Marcel Ghoss.mann Zurich , à l'occasion de la réunion
annuelle de la Société helvétique des Sciences naturelles.
Voici les résumés des communications, au nombre de quinze,
présentées à la séance ou dont les mémoires ont simplement été
annoncés, en l'absence de leur auteur.
1. — M. le Prof. A. Emch (Urbana, E.-U. . — Sur les courbes
planes qui ont pour foyers réels, dans le plan complexe, les racines
jjièmeg ^g l'unité. — I. Soit
<I)(if , V , w] = 0 . (1)
l'équation d'une courbe de «'^•"'' classe en coordonnées homogènes
et
ul -|_ ^.r, 4- »■:: = 0
l'équation d'une droite.
Les coordonnées cartésiennes correspondantes sont définies par
dans ce cas
— ? - if, + {X + nir = 0 (2)
est l'équation d'une droite qui passe par le point (.r, y) et par un
des points cycliques du plan, f^es coordonnées homogènes de la
ligne (2) sont
SM =:r — 1 , ?'■' ^^ — ' . p"' = •^' -\- h' ■
Si donc, Jc et y sont déterminées de telle sorte que
«ï)(— 1 , — i , X ^ ni = 0 (3)
soit satisfaite par .r et ?/, la tangente à (1 définie par (2) passera
par ie point réel [x , y] et un des points cycliques. En conséquence,
(.r, yj est un foyer réel de la courbe (1). Il résulte de (S) qu'il y a,
en général n foyers réels de ce genre; on les obtient en mettant
(3; sous la forme
f{x , y) + igix , y) = 0 (4)
et en cherchant les solutions communes à
f{x , r) = 0 el g{x , y) = 0 .
L'Enseignement inatht-in.. 19' année. 1917. 31
322 CHROMQUË
Xoiis obtenons ainsi les n foyers réels et les n n — 1 foyers
imaginaires de la courbe 1 .
Après avoir rappelé ces faits connus, nous allons déterminer
celles des courbes (1) qui possèdent pour foyers, dans le plan
complexe, les racines n'*"*'* de l'unité.
L'équation (.3) prend alors la forme
— i + (X + n," = 0 (5)
et ij devient
Dans cette égalité les coefficients doivent être choisis de telle
sorte que
aj- 1)" + «ji— l)"-'(- i) + i,,j—\]"--[—if-^ ...
+ «„(-"" + 1=0
soit identiquement nul. ce qui peut être réalisé dune infinité de
manières ; par suite, chaque n fournit une classe infinie de sem-
blables courbes.
L'équation cartésienne s'obtient par le procédé d'élimination
habituel. Parmi les nombreuses classes de courbes ainsi obtenues,
signalons le cas dans lequel i6; prend la forme
a. = u"--''.,-'' - .." = 0 . (7)
où k est pair ou impair en même temps que /i.
Une tiansformation facile, un peu longue toutefois, donne
l'équation de la courbe 7 en coordonnées cartésiennes
^n-U^n^ (-1)"--^ •^^^''
n"{n — 2k f
C'est une hyperbole d'ordre n. Les foyers de cette courbe sont
réels ; ils sont aux sommets du polygone régulier de n cùtés ins-
crits dans le cercle de rayon I, le point 1, Oi étant un des sommets.
Lorsqu'on a
— 1 + i.r + iy)- = 0 ,
on obtient naturellement un système d'hyperboles et d'ellipses
homofocales.
La courbe (7; est lationnelle; ses équations paramétriques se
CHh UNIQUE 328
déterminent facilement. Les points à Tinlini de l'axe des a et de
Taxe des y constituent respectivement
(n — 1 M 2i — 1 1 (n — 1 H n — 2/ — 1 )
et .
soit ensemble ^ points doubles.
2. — M. le D"" G. PoLYA (Zurich). — Sur les propriétés arithmé-
tiques des séries entières, qui représentent des fonctions ration-
nelles. — I. L'intégrale d une fonction rationnelle ne peut pas être
développée en série entière à coefficients entiers, excepté le cas
où elle est elle-même rationnelle.
IL — En développant une fonction rationnelle en série de Mac-
Laurin à coefficients rationnels, les dénominateurs de ceux-ci
seront composés dun nombre fini de facteurs premiers (cas trivial
d'un théorème dEisenstein). Quand arrive-t-il, que les numéra-
teurs aient la même propriété ?
Voici la réponse, qu'on obtient en combinant les éléments de
la théorie des idéaux avec certaines considéiations sur les séries
entières : toutes les séries en question peuvent être déduites de la
seule série
1 + .r-H x' + x' + ... =— 1—
1 — .r
par l'application répétée (un nombre fini de fois; des opérations
suivantes :
1. Addition d'un polynôme.
2. Multiplication de la séiie par a.v' .
8. Changement de variable .f\a.r.
4. Changement de variable .r|.r"'.
5. Addition des deux séries telles que le coefficient de .v" soit
= 0 dans une des deux au moins, pour n =^ 0, 1, 2, o, ...
3. — M. le D' A. OsTiiowsKi Marburg a. d. L.j et M. le D-"
G. PoLYA (Zurich;. — Sur les pohjnônies à valeurs entières dans
un corps algébrique. — Xous dirons d'un polynôme P(.f) qu'il est
à valeurs entières dans un corps algébrique K, si Pi$ est un entier
algébrique appartenant à K pour tous les entiers $ de K. Un poly-
nôme à valeurs entières de degré m est nécessairement de la forme
ax'" +-lî.r"'-' + ... + X
«. ^. ... X étant des entiers appartenant à K.
32?
CHRONIQUE
Envisageons l'ensemble de tous les entiers a tels ciiie — ;.c'" soit
^ m .
le terme le plus élevé d'un polynôme à valeurs entières de degré m.
Cet ensemble d'entiers est un certain idéal dans K, que nous dési-
gnerons par a,n. Le résultat principal de notre analyse est le cal-
cul explicite de a,„. Désignons par p, . p^, ... p^ les idéaux premiers
divisant ni ! , par N, , Ng, ... X^ leurs normes, et posons
On a
/•.■ = —
m
+
m
4-
m
^„,pf'pf^ ••?'■' = ''»■')
+
(I)
Les polynômes à valeurs entières dans le corps des nombres
rationnels sont, comme on sait, de la forme
X , x{x — 1) , x[x — 1) ... (x — m A- 1)
"„ + «1 T + "-2 S— S \- ■■■ + a,.
1 .2
1.2 ... m
/7q, rtj , ^2, ... </,„ étant des entiers rationnels. Les polynômes
x{x — 1) x{x — 1] ... [x — m + 1)
X ,
1.2
1.2... m
forment donc une espèce de « base » des polynômes à valeurs en-
tières. La condition nécessaire et suffisante de l'existence dune base
analogue dans un corps algébrique K quelconque est la suivante :
Il faut que tous les idéaux a^, ûj , a,, ... a,„, ... soient des idéaux
principaux (Hauptideale). Cette condition se transforme facile-
ment à l'aide de fl) : En formant le produit de tous les idéaux
premiers de même degré, qui divisent un nombre rationnel p, il
faut que ce produit soit un idéal principal pour p quelconque.
Ainsi, dans un corps de Galois (Normaikorper l'existence de la
base ne dépend que des diviseurs du discriuiinant (Grundzahli.
Par exemple, la base existe dans tous les corps engendrés par une
racine primitive de l'unité de degré premier.
On peut résoudre la question de l'existence dune base aussi
dans le cas des polynômes à valeurs entières qui dépendent de
plusieurs variables. La condition est la même.
4. — M. le D' Perd. Gonseth (Zurich). — Un théorème relatif à
deux ellipsoïdes confocau.v. — l.,e théorème dont il s'agit est une
extension à l'espace du théorème bien connu de Graves :
Si un fil passé autour d'une ellipse est tendu par une j^ointe,
celle-ci peut décrire une ellipse confocale à la première.
CHRONIQUE 325
L'analogue de l'espace s'énonce comme suit :
TnÉoiiÈME : Si d'un point P on mené le cône tangent à un ellip-
soïde, et qu'on calcule l'intégrale de l<i courbure moyenne étendue
à la surface fermée, convexe, formée par le cône arrêté aux points
de contact et par la portion de l'ellipsoïde qui lui fait suite, cette
intégrale reste constante si P décrit un ellipsoïde confocal au pre-
mier.
La méthode de démonstration est exposée d'abord pour le théo-
rème de Gi-aves. L'intégrale ffdpdcp étendue au domaine (9), p]
d'un ensemble de droites x cos y) -\- 1/ sin cp — p=0 est, d'après
Croftox, la mesure de cet ensemble. En particulier la mesure des
droites qui rencontrent une courbe convexe fermée est égale à
l'intégrale de sa largeur, c'est-à-dire — fait connu — à son péri-
mètre.
D'autre part, les mêmes droites étant //.v -\- r// + 1=0, on
reconnaîtra que la mesure est égale à la surface non-euclidienne
de l'ensemble des points de coordonnées rectangulaires
X z= u , y =z V , (1)
dans un plan dont la conique absolue est .r^ + ij-=zQ.
Soient maintenant e^ et e^ deux ellipses confocales; un point P
de fj, avec sa tangente t, d'oii l'on mène les tangentes a et b, k e.-,.
Cette figure est transformée par la transformation définie par les
formules (1). On obtient deux coniques 6\ et «'., ; une tangente />
à f', , avec son point de contact T, coupe e'., en A et B.
Le théorème de Graves sera exact si l'aire non-euclidienne au
sens défini plus haut) de la portion de plan située à l'extérieur de
la courbe fermée convexe formée par le segment AB et une portion
de l'ellipse f'.^ est constante lorsque p varie. On mènera une tan-
gente voisine, et il suffira de prouver l'égalité de deux triangles
infiniment petits. Cette égalité résulte du fait que T est au milieu
(non-euclidien) de AB, puisque t est la bissecliice de a et b.
Dans l'espace, on définit semblablement la mesure d'un en-
semble de plans
X cos a 4" J cos [j + c cos y — ^ =r 0 ,
OU bien
ux -\- l'v -|- ii'c -f- 1 = 0 ;
on la reconnaîtra égale au volume non-euclidien de l'ensemble des
points de coordonnées rectangulaiies x = a, 1/ = v , z = w, dans
un espace dont la quadrique absolue est x- -\- if -\- c' = 0.
En particulier la mesure des plans qui coupent une surface
fermée convexe vaut l'intégrale de la largeur, et d'après une for-
mule de M. HumviTz, l'intégrale de la courbure moijenne de cette
sur l'a ce.
Le reste de la démonstration se calcinera sur la précédente.
326 CHRONIQUE
5. — M. le Piof. D"" L. Kollros (Zurich^. — Propriétés métriques
des courbes algébriques. Toute propriété métrique peut être con-
sidérée comme projective si l'on fait intervenir les éléments abso-
lus : la dioite à rinfini et les points cycliques pour la géométrie
euclidienne plane L On peut donc transformer les propriétés mé-
triques par une coUinéation ou une réciprocité, et Ion arrive à des
rapprochements entre des théorèmes qui paraissent très diffé-
rents. Ainsi, le théorème de Carnot sur les couibes algébriques
planes coupées par un triangle devient — par une réciprocité dans
laquelle les points cycliques correspondent à deux côtés du tri-
angle— le théorème suivant de Lagnerre : Si par un point on
mène les n tangentes à une courbe algébrique plane de classe n
et si l'on joint ce point aux u foyers réels de la courbe, les deux
faisceaux de droites ainsi obtenues ont même orientation '.
Dans les deux théorèmes, le produit de n rapports anharmo-
niques (TjOAB) est constant, 0, A, B étant fixes et les T^ variables.
Dans le théorème de Laguerre, les points T^, O, A, B sont tous à
l'infini; A et B sont les points cycliques; 0 est le point à l'infini
de l'axe-origine des angles.
Si B tend vers A, cette condition devient : ^, ,y^^ = const. :
i=\ '*
elle exprime que le pôle harmonique P de A par rapport au sys-
tème des 11 points variables Tj est fixe. Si A est à l'infini, F est le
centre de gravité des points T^-. D'autre part, un foyer, point d'in-
tersection de deux tangentes isotropes, doit être remplacé par le
point de contact d'une tangente menée de A cà la courbe. Une réci-
procité telle que le point A devienne la droite à linfini remplace
les points de contact des tangentes à la courbe issues de A par les
asymptotes de la courbe transformée. Ainsi, à un théorème oii tin
système de droites variables n une orientation constante, corres-
pond un théorème oii un système de points variables a un centre
de gravité fixe. Déplus, à un foyer de la première figure corres-
pond une asymptote de la seconde.
Exemples : 1. Au théorème de Laguerre. cité plus haut, corres-
pond le suivant : Le centre de gravité des points de rencontre
d'une droite avec une courbe du n'*""' ordre est le mênie que celui
des points d'intei'section de la droite avec les asymptotes de la
courbe.
2. Les systèmes de lai)!J(Miles me- Les centres de gravité des deux
nées d'un point à deux courbes de systèmes de points de rencontre de
mémo cLisse ont même orientation deux courbes algébriques de même
si le point est foyer d'une des courbes ordre par une asymptote d'une courbe
1 Doux svslémes do n droites ont iuCmho oricntatiun lorsque la soiiimo dos anjïles que font
les n droites avec un axe fixe est. la inôiiu- pour les deux svstoinos à un nuiUiple de 77 près.).
CHRONIQUE 327
du faisceau tangentiel déterminé pai- du faisceau ponctuel déterminé par
les deux premières iHumbert). les deux premières, coïncident.
3. L'orientation du système des Le centi-e de gravité des points de
/Jira tangentes communes à deux cour- rencontre de deux courbes algébri-
bes algébriques ne varie pas quand ques ne varie pas quand on remplace
on remplace l'une des deux par une lune des deux par une autre qui a les
conrbe qui lui est homofocale (La- mêmes asymptotes,
sruerre).
6. — M. le Prof. D"" O. Spiess (Bàle . — Un théorème relatif aux
fonctions rationnelles. — Lie a émis la supposition qu'on doit
pouvoir obtenir toute fonction analytique /"a; par itération d'une
substitution infinitésimale .v -\- g{x]dt\ que fx est par consé-
quent un élément d'un oroupe continu de transformations. On
n"a pas réussi jusqu'ici à démontrer ce théorème, même pour la
classe très spéciale des fonctions algébriques. Je démontrerai ici
que la supposition de Lie est exacte au moins pour les fonctions
rationnelles.
Le problème peut se réduire à déterminer, pour chaque f[.t)
donné, une fonction */> (jui satisfasse à l'équation
•I)(/-(.r)) = p.*(.r) . (1)
La transformation infinitésimale originelle est alors déterminée
par
Or ]\DL Kœmc;s, Griîvy et Léau ont démontré depuis longtemps
cpi'il existe des solutions de (1) dans le voisinage de certains
points fixes de f[x). Si, en particulier, f[x) est rationnelle, ces
méthodes fournissent toujours une solution analytique excepté le
seul cas où l'on a, pour tout point fixe a^.
c^. = f'\%f.] = e-^'^'k (h,, est irrationnelle). (2)
Et encore dans ce cas on connaît une solution si f[.r\ est linéaire :
(l> x] =x.
La supposition de Lie sera donc démontrée pour une fonction
rationnelle, si nous faisons voir que :
7'Aéo/è/«é> ; Une fonction rationnelle dont tous les points fixes
ont la propriété (2) est nécessairement linéaire.
r [x]
Démonstration : Les points fixes a., ... u,^ de f[x] =r —— (nous
s \X}
328 CHRONIQUE
pouvons les supposer tous dans le fini sont racines de l'équation :
xp ^ xs — /• = 0. Il en suit immédiatement :
Les nombres :
h = n
"7- =
i-^A- 'V{H)
sont au même titre que les f^. ^ 0, 1, x en vertu de 2)'l ; par con-
séquent on aura d'après Lagrange :
et de là :
i"'=[f]='
ou bien |3)
"'i + •■■ + «',
Or, en vertu de (2), les points f^. sont sur le cercle unité de
centre 0; et par conséquent les points d'^. sur la perpendiculaire
à l'axe réel par o^- =r — . Mais comme, en vertu de 3 , le centre de
gravité des w^. est .i=— , il faut que n = 2, cest-à-dire que f{x)
soit linéaire. C. q. f. d.
7. — M. le Prof. D'' A. Hurwitz (Zurich). — Gènéialisation du
théorème de Pohike. (Extrait d'une lettre à M. Kollros.) — Etant
donnés deux tétraèdres, on peut toujours, en remplaçant l'un d'eux
par un tétraèdre semblable, les amener dans une position telle que
les droites Joignant les sommets correspondants soient parallèles
entre elles.
En effet, si ABCD et A'B'C'D' sont les tétraèdres donnés, laf-
fînité ( »/R/p/n') transforme la sphère K circonscrite à ABCD en
un ellipsoïde K' circonscrit au tétraèdre A'B'C'D'. Déterminons
une section circulaire r' de rcUipsoïde K'; à ce cercle <■' corres-
pond, par l'affinité considérée, un cercle c sur la sphère K. Dila-
tons le tétraèdre ABCD, avec la sphère K et le cercle c, à une
échelle choisie pour que le cercle c devienne un cercle c, égal au
cercle c' . Le tétraèdre dilaté A,B,C,D,, semblable au tétraèdre
ABCD, peut dès lors être mis dans une position telle (|ue le cercle t-,
CHRONIQUE . 329
coïncide point par point avec le cercle c' ; ainsi les deux espaces
en affinité deviennent perspectifs et les droites AA', BB', CC, DD'
sont parallèles.
Le problème admet deux solutions essentiellement différentes,
correspondant chacune à l'un des deux systèmes de sections cir-
culaires de l'ellipsoïde K'.
Si ABCD sont quatre points d'un plan et si A'B'C'D' est formé
de trois arêtes d'un cube passant par un même sommet, on trouve,
comme cas particulier, le théorème de Pohlke.
8. — M. le Piof. D'" C. CAnATHÉoDonv (Gœttingue). — Sur le
traitement géométrique des e.rtré/nas des intégrales doubles. —
A côté des problèmes aux frontières auxquels le calcul des varia-
tions doit son existence et à côté du calcul des variations de
Lagrange, dont l'importance grandit toujours plus dans tous les
domaines, la théorie de Hamilton-Jacobi, issue il y a bientôt
cent ans de l'optique et de la mécanique, joue un rôle tout aussi
important.
Un essai d'extension de cette théorie aux intégrales doubles a
été fait il y a quelques années '. Je veux, ici, esquisser les moyens
très simples par lesquels on peut obtenir l'essentiel des résultats
de Jacobi et Ilamilton, lorsqu'aucunc condition aux frontières
n'est prescrite d avance pour la solution cherchée et qu'on évite
ainsi les diflicultés particulières aux problèmes aux frontières.
Soit
J= f ffir,y, z; z^, Zy)dxdy (1)
l'intégrale double à étudier. Considérons une famille ii deux para-
mètres
S(.r, r, :;) = X , T(.r, r, :) = \x (2)
formée de courbes (juelconques, traversant l'espace et envisa-
geons-la comme une gerbe de tubes infiniment minces. Sur une
surface quelconque z = Ci.r, //) chacun de ces tubes découpe un
élément de surface pour lequel nous pouvons calculer comme
suit la valeur de l'intégrale (1).
Posons
S(x , r) = S(.r , y , z{x , y)) , T|.r . ri = T(.r , y , z{x , v) | |3)
' G. PRANOK, Die llaniitton-Jacnhischc Théorie fiir Doppclintcstalv, Inaiig.-Dibs . Gôl-
tingen, 1915.
330 CIinONIOLE
et formons le déterminant fonctionnel
_ _ M"S . T| _ ; ^x + ^c • =.T • ^y + ^c ■ =3/
^ '' ' I x^^ z X ' >/ '^ z y
Il rcsnlte alors de (1), il], (3)
et la valeur cherchée de J pour l'élément de surface découpé est
^ci'/.du. . (4)
Cette valeur, qui dépend de Zx et z,j, c'est-à-dire de la position
du plan tanoent à la surface donnée z = z\x, y , est la plus
petite possible, lorsque les relations
A./-. —/".A, =0, A./'. —/".A, =0 (5j
~x "x ~;/ ~t/
sont vérifiées et que de plus le minimum de f: A comme fonction
de Zx, z^ est effectivement assuré par les valeurs tirées de 'ô^
(conditions de Legendre ou de Weierstrassi.
Nous appelons section du tube au point d'intersection du tube
avec la surface z = z{.v, //) le minimum de l'expression (4).
Nous exigeons maintenant de la famille de courbes 2 , qu'elle
ne contienne que des tubes de section constante. Cette condition
nous donne la relation
dans laquelle i/zA. ,u est d'abord une fonction arbitraire. Si nous
remarquons cependant que l'on peut toujours, par une transfor-
mation convenable des paramètres l el fi prendre i/^7.. |U = 1,
nous obtiendrons finalement le système d'équations
f=S . f, =S. . /•. =A. , (6)
-X ~x ~ij ~y
duquel tout le calcul des variations des intégrales doubles se
déduit sans effort.
\). — M. le Prof. D. niijî;:RT (Gœttingue'i. — Le raisonnement
a.viomalique. — Vax (groupant les faits d'un certain domaine scien-
tifique, nous remarquons qu'ils sont susceptibles d'être ordonnés.
Cet ordre se fait à l'aide d'un partage des notions, tel qu'au fait
simple du domaine, correspond une notion de ce partage, et à
CHRONIQUE 331
chaque ensemble de faits correspond une relation logique entre
les notions. Le partajj^e des notions s'appelle la théorie axionia-
tique du domaine scientifique envisagé. Ce partage est basé en
outre sur un nombre restreint de principes fondamentaux carac-
téristiques du domaine qui suffisent entièrement à édifier les no-
tions d'après les règles de la logique. Au premier coup d'œil, ces
principes fondamentaux doivent être regardés comme les axiomes
du domaine scientifique en question. Tout effort d'explication
des axiomes conduit en général à un nouveau système d'axiomes,
c'est-à-dire à une couche plus piofonde d'axiomes. Ce procédé
l'evient donc à reculer plus profondément les bases du domaine
scientifique.
La théorie d'un domaine scientifique, c'est-à-dire le partage des
notions par lesquelles il est représenté, a pour but de l'orienter
et de l'ordonner. Pour arriver à ce but notre partage doit remplir
deux conditions : premièrement, il doit donner un aper^-u sur la
dépendance des éléments, secondement, il doit assurei' la non-
contradiction des axiomes de la théorie. Ce second point est
essentiel, car toute contradiction mettrait en cloute la théorie
entière. La démonstration de cette non-contradiction réussit en
général pour les théories de la géométrie et de la physique en
léduisant le problème à la non-contradiction des axiomes de
l'arithmétique.
Pour larithmétique, la léduction à un autre domaine scienti-
fique plus spécial n'est plus possible, parce que, en dehors de la
logique, il n'existe plus aucune autre discipline à laquelle l'esprit
humain doit se soumettre. Il semble donc nécessaire de pousser
la recherche des axiomes de la logicjue dans ses dernières limites.
Ce chemin a été préparé depuis longtemps; les recherches du
logicien Russell ont été particulièrement couronnées de succès.
Cette analyse des axiomes de la logique est rattachée à une
série de questions spécialement mathématiques. Klle constitue
dans tous les cas le problème le plus important et le plus difficile
de la théorie de la connaissance.
10. — M. le Prof. A. Speiskh ^Zurich). — Eqiinlio?is du cinquième
degré. — On sait que le groupe alternant de cinq variables est
isomorphe aux 00 rotations de l'icosaèdre. Elle admet par consé-
quent une représentation par substitutions linéaires ternaires :
« = I>-.a) kV-^'^ S = E . A, B ...
ainsi que par substitutions linéaires fractionnaires
332 CHRONIQUE
Si ft) est un nombre générateur d'un corps avec ce groupe, et si
ft) ^ o)j , Mj^ Wg sont les nombres conjugués, les trois nombres
A, = ^«„"Js . A„ = S.s-,2W , A3 = Ssi3'o
s s s
subissent des substitutions ternaires par le passage aux conju-
gués et
-A,±t/Â;-'.A,A3
• = a;
subit par là les substitutions linéaires fractionnaires.
Par là, le problème de l'équation du 5*^ degré est ramené, de la
manière la plus générale, à un problème à un paramètre.
il. — M. le D'' S. Bays (Fribonrgi. — Siii- les systèmes de triples
de 13 éléments. — La preuve que pour 13 éléments le système
cyclique de Netto, et le système donné par Kirkmann, Reiss,
de Vries, sont les deux seuls systèmes de triples de Steiner diffé-
rents possibles, peut être faite, sans l'aide d'aucune notion parti-
culière et d'une manière assez simple, en construisant directement
les systèmes de triples de 13 éléments qui ne contiennent pas un
triple fixé abc.
Un système de triples de Steiner qui ne contient pas le triple
abc contient les trois triples :
bca. ca{i ab^( (a , |i , y :^ « , A , c et entre eux) ,
OÙ a, /5, Y peuvent être tous les arrangements de dix éléments
trois à trois. Pour un arrangement a, j5, y fixé, il n'y a que deux
possibilités qui donnent, pour la construction du systènie, les
seules dispositions suivantes qui s'écrivent aisément :
P"" cas. Le triple afiy est contenu dans le système.
aOLT.'
a . .
a{t'.
aY.
OL . .
*.-''•
ay'.
a'.jY
byç.'
h y.' m
b ..
'-(' ■
?a>
r-.
■V-
|40)
cyy'
ca'/i
cy .
c . .
ya'y
Ti^'-
T ••
II*" cas. Le triple ajiy n'est pas contenu dans le système.
aa'. a. . "■'t^''^
i." b{i. ha'. />.r. bf. [j|j'. |j.. (8)
TT'- T--
«;
,:ya
ya^i
aoLiii
a y.' Il
a^p
rty'ry
h[u
boi' .
b^'.
bY.
cy.
ccl' .
c-y ,
cy'.
rtaa'
a . .
ay .
rty' .
bim
h%'ii
hVn
h-;'(l
a (1 y
Pli'. |î.. a',
cy'. yy'. y.. ,8)
CHRONIQUE 3 33
S
rtaa
« . .
rt,i Y
a . .
a . .
a. .
a |5 /?!
21
CL œ
1°
/>.i.
hoi'p
^^^'.
I>i-
^¥-
a'y'/i
cy.
ca'q
c[i'.
n ■
tt'-
T--
(12 1
axni
acn'n
a^p
afq
aa'.
a . .
?Y.
2o
b;^.
b ..
b^ix'
h'.
r'i-' •
p..
a' . .
V
cy.
c . .
cr.
c^'cl'
tt'-
T--
(24) pour acLti
(20) pour bo.'n
ou ta'«
Dans chacune de ces dispositions, les éléments a', /?', y', diffé-
rents entre eux et des éléments a , b , c , a, ^, y, peuvent être tous
les arrangements des sept éléments restants trois à trois; pour
chaque arrangement a', ^', y'; m, n, p, q peuvent être toutes les
permutations des quatre derniers éléments. Pour un arrangement
a' , jS', y' et une permutation m ^ n •, p -, (J fixés, chacune des dispo-
sitions se complète par les éléments m, n, p, q (et cela sans y
mettre beaucoup de temps du nombre de manières que j'ai indi-
qué à droite, c'est-à-dire donne ce nombre de systèmes. En tenant
compte des dispositions où les deux éléments ^' et y' ont à prendre
le même rôle que a', nous obtenons donc :
A^^. A^. P^.(40 + 8 + 3.8 + 3.12 + 3.(24 + 2.20)) = 10! 300
systèmes de triples, ne contenant pas le triple abc, et par suite
10 ! 300. 11
— — := 10 ! 330 systèmes de tiiples de 13 éléments, qui dif-
fèrent entre eux au moins par un de leurs triples. Or, les ordres des
groupes qui transforment en eux-mêmes le système cyclique de
13 ' 13 '
Xetto et celui deKirkmann sont 39 et 6; -rr^r -{ — -^ = 10! 330. Par
conséquent, le système cyclique de Netto et le système de Kirk-
mann sont les deux seuls systèmes de triples de Steincr différents
pour i'.i éléments.
12. — M. le Prof. L.-G. Du Pasquier (Neuchàtel). — Sur un
point de la théorie des nombres hi/percomple.ves. — Dans un sys-
tème de nombres hypercomplexes à n unités lelatives, constitué
pour une infinité d'éléments tels que
•r = -roPo + :r,e, + ... + x^é-,, , où les .r, . x, x^
sont des nombres réels quelconques dits « coordonnées du nombre
hypercomplcxe .r», et les e^, e^, ..., e„ des symboles dits unités
334 CHRONIQUE
relatwes, supposons définies légalité et deux opérations de calcul r
1 addition et la multiplication. Il en résulte l'existence de deux
opérations inverses qu'on appellera soustraction et division. En-
visageons le corps de nombres |R| formé par l'ensemble des
nombres hypercomplexes à coordonnées x-^ toutes rationnelles.
Pour faire l'arithnomie de 1 R I , commençons par définir le nombre
bypercomplexe «entier». Selon la définition lipschitzienne, un
nombre bypercomplexe rationnel r est nombre entier, quand
toutes ses n coordonnées x-^ sont des nombres entiers ordinaires,
tandis que .v est réputé « non entier», dès que l'une de ses coor-
données .v-^ est un nombre fractionnaire. On sait depuis Galss
que cette définition, appliquée aux nombres complexes ordinaires
■^0 ~l~ -^i^f "^^ ^^ ^^ — 1' donne une aritbnomie parfaitement régu-
lière, analogue en tout point à l'arithmétique classique. L'exemple
le plus simple montiant combien cette définition lipschitzienne
si simple est cependant peu appropriée e?i général comme base
d'une arithmétique généralisée, est fourni par les « nombres com-
plexes de seconde espèce» .r = j;^ + .^,/, où y est un symbole
défini par l'égalitéy'"^ -= 1.
En adoptant la définition lipschitzienne, on voit que dans ce
système particulier, un produit peut être divisible par un
nombre entier sans qu'aucun des facteurs ne le soit; exemple:
(3 -\- j) (5 — 3/i = 12 — 4/ qui est divisible par 2. On peut faire
tomber cette irrégularité, et d'autres encore, en remplaçant la
définition lipschitzienne par la définition hurwitzienne d'après
laquelle un nombre hypercomplexe .x est réputé « entier» s'il est
contenu dans le domaine holoïde maximal [M] du corps dénombres
en question, « non entier » s'il ne fait pas partie de ce domaine
holoïde maximal [M]. En vertu de cette définition nouvelle, un
complexe rationnel x peut fort bien être entier quoiqu'ayant des
coordonnées .i\ fractionnaires. Dans le cas particulier cité, on
appellera entier tout nombre complexe de seconde espèce repré-
sentable par la formule <i -\- -^ -[- -^j , oîi a et b sont des nombres
3 7 5 3 •
entiers ordinaires d'ailleurs quelconques. Ainsi, -^ -|- -^7 , ^ — -rj
sont maintenant des complexes « entiers » et il n'est dès lors plus
surprenant que .'} +./) (5 — 3/') soit divisible par 4.
La définition hurwitzienne postule dans le corps de nombres
envisagé l'existence d'un domaine holoïde maximal. On appelle
ainsi tout ensemble [M] contenant une infinité do nombres, parmi
lesquels le nombre i el le nombre 0, jouissant des propriétés sui-
vantes : 1) la somme, la différence el le produit de tleux nombres
(|uelcon({ues de l'ensemble apj)artient toujours au même ensemble ;
2) il possède une base finie; 3) il n'existe pas dans le corps de
CHRONIQUE 335
nombres en question un autre domaine holoïde contenant tous
les éléments de '.M] plus encore d'autres non contenus dans [M\
Dans le cas des nombres complexes de Gauss, l'ensemble de
tous les /?, + /?,./, lorsque n^ et /?., parcourent, indépendamment
l'un de l'autre, la série des nombres entiers de — oc à + ce, cons-
titue un domaine lioloïde maximal dans jH(, en sorte que défi-
nition lipschitzienne et définition hurwitzienne se confondent.
Tel n est pas le cas des nombres complexes de seconde espèce :
l'ensemble [H] de tous les n^ -)- /*.,/, c'est-à-dire des complexes à
coordonnées entières, constitue bien un domaine holoïde, mais
qui n'est pas maximal dans |H[, puisque l'ensemble [M] de tous
les "i + -| + -^j contient les éléments de [H] et, en plus, dautres
ne faisant pas partie de [H].
Il existe des systèmes de nombres hypercompiexes où le corps
]R| des complexes rationnels ne possède pas de domaine holoïde
maximal. Dans ce cas, il n est pas possible de définir le nombre
hypercoraplexe «entier» de manière à obtenir une arithnomie
régulière. L'exemple le plus simple d'un tel système est fourni
par les « nombres complexes de 3*^ espèce » y = i/o -\- i/^i' oîi les
coordonnées //q, //^ sont de nouveau des nombres réels et i' un
symbole défini par ;'- = 0, le calcul sur ces nombres se faisant
d'après les règles ordinaires de l'algèbre.
Pour caractériser les systèmes de nombres hypercompiexes
sans domaine holoïde maximal, envisageons la suite .r, x'-^ , .r^ ... ,
X", .r^H-', ... où X représente un nombre hypercomplexe à n unités
relatives. Si l'une de ses puissances est identiquement nulle,
.r'" = 0, le nombre r est dit « nilpotent » ou « pseudonul ». ou
encore « racine r'^™" de zéro. Ainsi, dans le système des nombres
complexes de 3*^ espèce, i' est une racine cariée de zéro, puisque,
par définition, i"^ =r ().
Une condition nécessaire pour que le corps \ R | des nombres
hypercompiexes rationnels soit dépoarK'u de domaine holoïde maxi-
mal est que le système en question contienne des racines de zéro.
Si le nombre des unités relatives dépasse 3, cette condition néces-
saire n'est pas toujours suffisante. Mais quand un système de
nombres contenant des racines de zéro n'est pas dépourvu com-
plètement de domaine holoïde maximal, il possède une infinité
de domaines iioloïdcs maximaux dilfcrents entre eux. La défini-
lion du complexe » entier » est alors j)lurivoque.
13. — M. le Prof. L.-G. Dl Pasqiikii Xeuchàtel . — Une non -
\'elle formule d'interpolation dans la théorie mathématique de la
population. — Pour étudier les variations AP que subit un groupe
dépopulation P(/) avec le temps t, on suppose que l'elfeclif P (7)
336 CHRONIQUE
est une fonction continue du temps et Ton définit l'intensité de
variation à l'instant t par
, . , AP \ d? ?'
F. \tj ?.dt~ ^
On définit de même des intensités spéciales, notamment l'inten-
sité de natalité v[i] ; l'intensité de mortalité fjii ; l'intensité d'immi-
gration tft -, l'intensité d'émigratian f t). Pour les facteurs qui
tendent à diminuer TefTectif, on arrive à la même notion en par-
tant de la théorie des probabilités mathématiques. On définit par
exemple le taux instantané de mortalité par
Lim I I ,
«-►0 V n /
en désignant par n'^ t la probabilité pour une personne d'âge t de
décéder au cours des n premières années, et Ton démontre que ce
taux est égal à Fintensité de mortalité fi t . En vertu d'une pro-
priété fondamentale des « fonctions d intensité » ou « taux ins-
tantanés », on peut écrire
ain = Vf/) — ul(/) + '.{t] — e'O ,
la natalité, la mortalité, l'immigration et l'émigration étant les
quatre facteurs dont la variation de l'effectif P7 dépend direc-
tement.
En faisant des hypothèses appropriées sur le taux instantané
de variation, on retrouve les théories formelles de la population
émises jusqu'ici. Ainsi, cr7)r=0 donne la théorie de la population
stationnaire E. Halley) ; g t) =. const. conduit à la théorie eulé-
rienne de la population variant en progression géométrique; C[t)
inversement proportionnel à l'efTectif, g t =:z — ^ donne la théorie
de la population variant en progression arithmétique 'deMoivRE);
1 hypothèse
<3{t) = c{m — P) ,
où C et m désignent des constantes positives, donne la théorie de
F. -P. Vehhulst qui suppose que la population, partant de l'ef-
fectif initial P(,, augmente constamment, mais de plus en plus
lentement et finit par atteindre nn état stationnaiie caractérisé
par l'effectif /« (abstraction faite des écarts accidentelsi ; formule:
P it) = P^ . -^
P„.e"-' + m-P„
CHROXIQUE 337
On peut développer une théorie nouvelle en supposant qu'avec
le temps surgissent des facteurs qui influencent l'intensité de
variation. Une formule relativement simple se déduit entre autres
de l'hypothèse
P
où c, b, /;/ désignent des constantes : elle conduit par intégration à
P" — '"
P(/) = m +
f(Po — ">)ii- - -2I>I) + I
Parti de l'effectif initial Pq, la population passe après un temps b)
■ 1 -, 1 . ,
par un maximum égala m -\- ^,. puis tend vers un état sta-
' ^ 1 — cl)- ^
tionnaire caractérisé par l'effectif constant m.
En terminant, l'auteur indique les bases d'une théorie future
de la population, théorie formelle mieux adaptée k la réalité que
celles émises jusqu'ici.
14. — M. le D"" II. Berlixer (Berne). — Sur une loi de la plu-
ralité infinie permettant d'interpréter chaque théorème de la géo-
métrie projective d'une infinité de manières. — I.a recherche des
coordonnées homogènes projectives d'un point du plan est basée
sur les propriétés suivantes : chaque point détermine trois trans-
versales parles sommets du triangle fondamental AjAjA, du sys-
tème des coordonnées. Chaque point et le point fondamental dé-
terminent d'une manière univoque trois rapports doubles, dont
le produit est constant pour tous les points. Inversement trois
rapports déterminent un point du plan. Au lieu des points on
peut admettre les courbes symétriques triangulaires D,„ avec
l'indice m qui est un entier quelconque comme élément de la
recherche des coordonnées homogènes et projectives. La repré-
sentation paramétrique de ces couibes est de la forme
pxj^ = r. («. f + /y^)'" (À = 1, 2. 3)
(on a choisi les c. pour pouvoir considérer aussi les points comme
courbes). Les points communs d'une courbe D„, et des côtés de
A, A, A3 sont trois points de tangente ou trois sommets isuivant
que m est positif ou négatif'. Par chacun de ces derniers il n'existe
qu'une seule tangente. Les I)„, déterminent ainsi trois transver-
sales des sommets A^D^^^ (A =: 1, 2, 3i, c'est-à-dire passant par les
points de tangence de D,;, avec les côlés opposés ou les tangentes
de D,„ en A, . A,, A3. Avec une telle courbe D„, et l'élément fon-
I.'Knseigncment in;illii-in., 10«ann<'e: 1917 23
338 CHRONIQUE
damental (ce dernier peut être une courbe triangulaire symétrique
fixe quelconque d'un indice k entier). On détermine trois rapports
anharmoniques dont le produit a la valeur ( — 1) ' . Inversement
trois rapports anharmoniques déterminent d'une manière uni-
voque une courbe D,„. On peut admettre les D,„ comme éléments
fondamentaux et les coordonnées Dm homogènes sont j:|'"'.r2"''x^'"'.
Elles sont données par les équations
m—k X- , J"'!
(-1, A^,A.^,A,^,D,1)J =.^±^; ,1)
—k V'"'
(-1)'" A).(A. + ,A-+,D„,r3,)=^ (II)
m—k^ ( — h'" x'-^j^^
(-1) [A-(A^+,A-^,D,D,j] =_AJi ,„„
(X = 1, 2, 3) .
Les coordonnées homogènes projectives linéaires et ponctuelles
ne sont que les coordonnées D^ et D, d'après la disposition III .
Lorsqu'une courbe est donnée en forme paramétrique à laide
des coordonnées D,„ : ç.rjj^"* =/"^(^), donc comme lieu des D,„,
l'enveloppe de toutes les courbes D,« est représentée paramétri-
quement par les équations suivantes :
GX. = [/■ (M]'"^' [l'i+y^t] ll+-M - /■).+-, (7) />+i (')]'" . (I)
«( + 1 — 11'" ' "I
ou : 0 >| = [f^ [l\-\ [/j^^ ,1/1 /-j^^, ( 0 — /^^, ( / ) /-^^i ( 0 ] (III)
\K — 1, 2, 3) .
si l'on a utilisé la définition I, II ou III pour les coordonnées
D,„. Particulièrement lorsque les D„, sont les éléments fondamen-
taux, l'enveloppe précédente est une courbe D,„ resp. D,«_i ou
D , ,/». Pour la définition III seulement, les éléments fonda-
mentaux et les formations fondamentales sont réciproques. En
prenant les bases piécédentes comme nouveaux éléments fonda-
mentaux, les bases des nouvelles formations fondamentales seront
les anciens éléments fondamentaux. La condition dincidence
d'une D,„ et d'une D,„-i-i est pour les cas I et II :
'— -I ' 1 ^ — := 0
tj "*a 3
CHRONIQUE 339
pour le cas III :
OÙ les j;''"' et .i""+" sont les coordonnées D,„ et D,„+i . On suppose
encore que les coordonnées D„, et D„,+i admeltent la même courbe
Da- comme élément fondamental.
Nous pouvons donc interpréter chaque théorème de la géomé-
trie projective d'une infinité de manières. On remplace les points
par les D,„ m est un entier quelconque comme éléments fonda-
mentaux. Quand les D,„ sont déjà choisis le théorème a encore
deux interprétations. En prenant une fois les D,„ d'après I, une
autre fois un D,„_i d'après II comme bases relatives aux forma-
tions élémentaires. Ce principe est le principe on la loi de la plu-
ralité infinie. La dualité en est un cas spécial pour lequel on ne
regarde que les points et les droites, donc les Dj, et D, comme
éléments fondamentaux. Chaque théorème projectif se démontre
à l'aide des coordonnées homogènes projectives; dans cette dé-
monstration on peut remplacer les coordonnées points par les
coordonnées D,„ quelconques.
Dans lespace, cette même loi de la pluralité infinie subsiste.
On peut admettre comme éléments des coordonnées projectives
fondamentales de l'espace les surfaces symétriques tétraédrales
d'un indice entier quelconque. La dualité dans l'espace est un
cas spécial de la loi généi-ale. Chaque théorème projectif de la
géométrie réglée s'interprète d'une infinité de manières. Les
courbes symétriques tétraédrales d'un indice entiei- quelconque
sont les courbes d'intersection de deux surfaces symétriques
tétraédrales du même indice ni.
Pour finir, nous remarquons encore que sous des conditions
déterminées, on peut traiter aussi les courbes symétriques trian-
gulaires et les surfaces symétriques tétraédiales d'un indice com-
jilexe comme éléments fondamentaux du plan ou de l'espace.
15. — M. le D"" K. Mehz Coire . — Transformation quadratique
d'une collinéalion ; une métrique qui s'i/ rapporte. — Par les for-
mules
;- = x- : (r- — X- — ^-| ; t,- =: y- : (r- — .r"' — v-|
le plan indéfini des ^, rj est transformé dans l'intérieur du cercle
'^^ + U^ = ''^ \ 1^ droite à l'infini correspondant au périmètre de
ce dernier. Aux droites parallèles à "S. correspondent des ellipses
dont le grand axe est le diamètre du cercle, sur x. Pour r]^=\, on
trouve le demi petit axe sur /y /• : y'i . Si ce segment est choisi
comme unité pour les t], et si l'on fait coïncider les axes des coor-
données "^t] avec xy , les points sur .x'- -\- y- = — se correspondent
340 CHRONIQUE
à eux-mêmes. A un segment de droite AB à l'intérieur du cercle,
qui, prolongé, couperait le cercle en U et V, correspond un arc
A'B' d'une hyperbole dont les asymptotes sont OU et OV.
Si Ion opère, consécutivement à cette transformation, la nou-
velle transformation, quadratique, J- = S' ; )?"" = fj' ; -r"^ = t' ;
?/'^ := .y' ; on obtient la collinéation centrale, de centre 0,- d'axe
■^'' + ^ == 17 » avec la droite limite x' -\- y' = r^. On peut déduire
de cette collinéation des propriétés de la précédente transforma-
tion du plan Ï7 dans le cercle /•.
Pour obtenir une métrique^ à l'intérieur du cercle /■, il faut
mesurer le segment k{x^y^ ^[x^y^ par une fonction F(.r, y\ qui
prenne une valeur infinie lorsque A ou B viennent en U ou V. Pour
cela la mesure choisie sera l'arc d'hyperbole A'B'. Les coordon-
nées X et y d'un point P, dans r, seront alors mesurées par les
arcs d'hyperboles appartenant à P', n et i^, qui correspondent aux
segments x et y. Ces coordonnées curvilignes sont représentées
par des intégrales elliptiques :
1 VI/-2 — ar2 — r')5 I
y (,.2 — x^— j2)3 f y|^2 _ _r2 _ ^.2|3
Ces arcs n et i> se coupent en P' sous un angle (f. Pour que l'élé-
ment linéaire donné par ds- =z dx- -\- dy^ soit mesuré par son
correspondant d/r -\- dv'^ — 2dad^> cos y, on représentera l'angle
droit, formé par dx et dy , par
" ° xy[2r^ — X- — y^] '
La fonction mesurante F'.r//i est alors à déterminer à laide de
Dans cette métrique, les lignes géodésiques ne sont pas des
segments AB, mais des arcs d'ellipses, qui correspondent, dans la
transformation à la corde de l'arc d'hyperbole A'B'. Dans le voi-
sinage de 0, ces arcs et les segments AB se confondent de plus
en plus, et Ion obtient une métrique enrîidienne.
IG. — Séance adininhtr olive. — La Société prend connaissance
et approuve le rapport du trésorier, M. le Prof. Ckf.mi-h. Elle pro-
cède ensuite au renouvellement de son Comité pour 1918 et 1919.
M. Michel PLAxcHEnEL (Fribourg) est nommé président, M. L.
Chelier (Bienne-Berne), vice-président, cl M. Cs. Spiess (Bàle),
secrétaire-trésorier.
La prochaine réunion annuelle auia lieu, sauf imprévu , // Lngano.
' (^cci t'sl lin oxompli' )uiiir les coiisidi'rations };riHTiiles de gôoiurtric non-eiiolidienno
qu'on peut trouver diins K. >[Hnz, Ziir Erkcnntnislhcorii,' von Hiuini iind Zalil ans Histo-
rischein der Stcincrschen Kliichc (S. lO'i), Jahnsbericht der ?iatiirf. ficseltschaft, tiraubuiidens,
CAuiv. i:M7.
CHRONIQUE 341
Nouvelles diverses. — Nominations et distinctions.
Allemagne. — M. A. Beck a été nommé professeur extraor-
dinaire à rUniversité de Bonn.
M. M. DisTELi, professeur à l'Ecole technique supérieure de
Carlsruhe, prend sa retraite pour raison de santé.
M. H. MoHiîMANN, professeur à l'Ecole des Mines de Clausthal,
a été nommé professeur à l'Ecole technique supérieure de Carls-
ruhe.
M. II. Hahx, professeur extraordinaire, est nommé professeur
ordinaire à l'Université de Bonn.
M. Erhard Schmidt, professeur à IL'niversité de Breslau, a été
nommé professeur ordinaire à l'Université de Berlin.
Angleterre. — Ue Prix Adams (250 livres) de l'Université de
Cambridge, a été attribué à M. J. H. Jeans, du Trinity Collège,
pour son mémoire intitulé « Some problèmes of cosmogony and
stellar dynamics ».
M. A. X. WniTEHEAD a été élu président de la British mathema-
tical Association.
Autriehe. — L'Académie des Sciences de Vienne a décerné
le Pii.v Baiinignrtner 3000 cour.: à M. le Professeur A. Einsteix,
membre de l'Académie des Sciences de Berlin.
L'Ecole technique supérieure de Vienne a conféré le grade de
docteur honoraire à M^l. R. Mehmke. professeur à l'Ecole techni-
que supérieuie de Stuttgart, et S. FixsTEiiAVALDEii, professeur à
l'Ecole technique supérieure de Munich.
Etats-Unis. — M. le Professeur Edw. Kasxeii, professeur à
l'Université Columbia, à New-York, a été nommé membre de la
National Academy of Sciences.
France. — Académie des Sciences. M. Paul Paixlevé, vice-
président, est nommé président de l'Académie des Sciences pour
1918.
M. V. ^'oLTl•l!ltA, professeur à l'Université de Rome, membre
correspondant depuis 1004, a été élu membre associé étrangei'.
Italie. — -MM. U. Cisoin et A. Vitei!Bi, professeurs à l'Uni-
versité de Pavie. ont été nonitnés membres correspondants du
Reale Istituto Lombardo.
MM. U. CisoTTi, de l'Université de Pavie, et E. Damkle. de
l'Université de Catane, professeurs extraordinaires de physique
mathématique, ont été nommés professeurs ordinaires.
M. V. Strazzkrt a été admis comme privat-docent de géométrie
analytique et projective à l'Université de Palerme.
342 CHRONIQUE
^orvèg"e. — Sous la dénomination de Fonds Christoffer Han-
nevig à la mémoire de Niels Henrik Abel, M. Chr. Hannevig, Nor-
végien, vient de créer une fondation destinée à développer les
recherches mathématiques en Norvège. Ce nouveau fonds, pour
lequel il a versé 100.000 couronnes, vient déjà de recevoir un don
de 50.000 couronnes de M. Chr. Hannevig, senior. On compte
pouvoir le porter à 250.000 couronnes.
Suisse. — M. L. Crelier, professeur extraordinaire, a été
nommé professeur ordinaire à lUniversiré de Berne.
Nécrologie.
A. Benteli ; E. Ott. — L'Université de Berne vient de perdre, à
huit jours d'intervalle, deux de ses professeurs de mathématiques,
décédés tous deux dans leur 70'"" année. Le Professeur A. Bexteli,
qui enseignait la Géométrie descriptive et la Géométrie pratique,
est mort le 10 novembre 1917, tandis que son collègue, le Profes-
seur E. Ott, chargé plus spécialement des cours mathématiques
destinés aux candidats à l'enseignement secondaire, est décédé le
17 novembre 1917.
G. Frobexil's. — M. G. Frobenius, membre de l'Académie des
Sciences de Berlin, est décédé le 3 août 1917, à l'âge de 67 ans.
Professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, Frobenius
avait été appelé à l'Université de Berlin en 1892.
F. R. Helmert. — M. F. R. Helmert, membre de l'Académie des
Sciences de Berlin, est décédé le 15 juin 1917, à l'âge de 73 ans.
Professeur de Géodésie à l'Université de Berlin, Helmert était en
même temps directeur de l'Institut royal de Géodésie et du Bu-
reau international de Géodésie. Il était membre de la plupart des
grandes Académies.
D. KiKucHi. — La Science japonaise a perdu l'un de ses repré-
sentants les plus illustres, le baron Dairoku Kikuchi, ancien rec-
teur de l'Université de Tokio, ancien ministre de l'instruction
publique, décédé le 19 août 1917. Né à Tokio le 17 mars 1855,
Kikuchi fit une partie de ses études en Angleterre, à l'LIniversité
de Cambridge. Son retour, en 1877, marque le point de départ
d'une période de réforme de l'enseignement mathématique et de
lorganisation scolaire en général*. Nommé professeur de mathé-
matiques à l'Université de Tokio qui venait d'être réorganisée, il
ne tarda pas à exercer une heureuse influence sur le développe-
ment de l'enseignement scienlifujue au .lapon. Son gouvernement
lui confia souvent des missions scientifiques à létranger; il lui
conféra le titre de baron en 1902. Kikuchi représenta le Japon à
l'Association internationale des Académies.
* Voir FuJiSAWA, Summan/ Report on the Teaching of Matheinatiis in Japan, Tokio, IiM2.
NOTES ET DOCUMENTS 343
Ses travaux scientifiques appartiennent plus particulièrement
à l'Histoire des mathématiques de l'ancienne école japonaise. On
lui doit aussi d'excellents manuels de Géométrie élémentaire et
de Géométrie analytique.
Fr. LoxDox. — Le 17 février 1917 est décédé à Bonn, à l'âge de
54 ans, M. F. Franz London, professeur ordinaire à l'Université
et doyen de la Faculté des sciences philosophiques. Ses travaux
appartiennent principalement au domaine de la Géométrie pro-
jective. En souvenir du savant professeur, son beau-frère, M. Alf.
Hamburceh, a fait don à l'Université de Bonn d'une somme de
30.000 marks pour la création d'un fonds dont les intérêts servi-
ront à favoriser et à récompenser les recherches de mathémati-
ques F'ranz London-Sti(tung fïir niathematische Forschungi,
G. Veroxese. — M. Guiseppe \ eronese, professeur de Géomé-
trie analytique et supérieure à l'Université de Padoue, est décédé
subitement dans cette ville, le 17 juillet 1917, à l'âge de 63 ans.
Ancien élève du professeur Fiedler à l'Ecole polytechnique de
Zurich (1873-18771, puis de Cremona à Rome (18771, dont il fut
aussi l'assistant, Veronese fut nommé professeur titulaire à l'Uni-
versité de Padoue en 1883. Ses remarquables recherches sur la
Géométrie projective des hyperespaces et son œuvre magistrale
sur les fondements de la Géométrie resteront classiques. Il était
sénateur du Royaume d'Italie et appartenait à l'Académie des
Lincei, à la Société italienne des Sciences (dite des XL) et à de
nombreuses sociétés savantes italiennes et étrançrères.
NOTES ET DOCUMENTS
Commission internationale de l'Enseignement mathématique.
Liste des puhlications du Comité Central et des
Sous-Commissions nationales , parues depuis le i*"" avril 191i.
PUBLICATIONS DU COMITÉ CENTRAL
2ine Série, Fasc. 3. Compte rendu de ta Conférence internationale de
l'enseignement mathématique tenue à Paris du l»"" au 4 avril 1914, par H. Fehr.
1 fasc, 172 p., extrait de lEns. Math., 1914.
La préparation théorique et pratique des professeurs de mathématiques
de l'enseignement secondaire dans les divers pays. Travaux préparatoires :
Questionnaire, textes français, allemand, anglais, italien. Par H. Fehk.
Genève, 34 p., extrait de VEns. Math., 1915.
344 NOTES ET DOCUMENTS
PUBLICATIONS DES SOUS-COMMISSIONS NATIONALES
ALLEMAGNE
Berichte und Mittleilungen.
1. Folge (li'e série) : Heft X. Wei.nkeich, H. Die Fortschritte der mathe-
inatischen Unterrichtsrefoiin in Deutschland seit 1010. — Lietzmann, W.
Der Pariser Kongress der Internatioiialen Matliematisrhen Unterrichtskoin-
mission vom 1.-4. April 1914 (S. 219-310|, 1915. .M. 3.
XI. LIE■rzMA^N, W. Die Aaslnldung der Malliematildehrer an den hoheren
Schulen Deutschlands. Beaiilwortiing eines Fragebogens des Hauplaus-
scluisses der Inleruationalen Malheiiialischen Unteriichlskommissiou. (S. 311-
328), 1915. M. 0,60.
XII. GuTZMEK, A. Die Tàtigkeit des Deutschen Unterausschusses der
Internationalen Matheniatischen Unterrichtskonimission 1908-1916, Bericht
anlasslich der Ferligslellung der « Abhaudiungen ». (S. 329-356), 1916. M. 1.
2. Folge (2'ne série) : I. Rohuberg, A. Der nialhematische Unterricht in
Danemark, 1915. M. 2. 40.
II. WoLFF, G. Der Mathematische Unterricht in Englnnd (YI. u. 205 S.),
1915. M. 5.
III. Titel und Inhaltsiibersicht zur ersten und zweilen P^olge der Berichte
uud Mitteiluiigen. — Kôkisek, E. und K. Gesanttregister der Schriften des
Deutschen Unterausschusses der Inleruationalen Matheniatischen Unler-
richtskommission. — Vorbeinerkungen — Inhallsverzeichnis des Gesamt-
registers. — Inhalt der einzelnen Hefte. zum Teil in Tabellen. — Alpha-
betisches Sachregister. — Lietzmams, \V. Zusamnieuslellung der bis Ostern
1917 auf Veranlassung der Iniuk im Ausiande verôirentlichlen Arbeiteu. —
Klein, F. und Lietzmann, W. Zum Abschlnss der Berichte und Mitteilungen
(xvi u. 99 S.), 1917. M. 4. ; Verlag B. G. Teubner, Leipzig.
Abhandlungen.
Band III. Keft 9. Lokey, W. Dus Studium der Mathematik an den deut-
schen Unii'ersilaten seit Anfangdes 19. Jahrhnnderts. Mit eiuem Schlusswort
zu Band III von F. Klei.n. Mit 13 Abbildungen im Text und aul" 4 Tateln.
(XVI u. 440 S.), 1916. Geh. M. 12, Geb. M. 14.
Band IV. Heft 3. Girndt, M. Die deutschen bautechnischen Fachschulen
und der mathematische Unterricht. Mit 3 Tafeln und 54 Abbildungen (vi u.
232 S.). 1916. M. 7.20.
Heft 9. Stackel, P. Die mathematische Aushildung der Architekien, Che-
miker und fngenieure an den deutschen techfiischen Ilochschulen. Mit eineni
Schiusswort zu Band IV von P. Stackel (xvi u. 1915 S.), 1915. M. 6.80.
Band V. Heft 5. Umlauf, K. Der mathematische Unterricht an den Semi-
naren und Vulkschulen der Hansestadte. (va u 165 S.), 1915. M. 4.80.
Heft 7. Kôu^EH, K. Die ^Mathematik im Preussischen Lehrerhildungs-
«l'cse/i. Mit einem Schiusswort xn Bd. V von F. Klein. Mit 10 Figuren und
1 Tafel (viii u. 136 S.). 1916. M. 4 ; Verlag B. G. Teubner. Leipzig.
AUSTRALIE
The Teaching of Mathemalics in Australia, report presontcd to the Inler-
national Commission on the Teaching of Mathemalics, by H. S. Carslaw
NOTES ET DOCUMENTS 345
Un fascicule in-8o, 79 pages, Angus et Koberlsoii Ltd, Sydned. Tlie Oxfoid
Uuiversity Press, Amen Corner, Londres.
BELGIQUE
La préparation théorique et pratique des professeurs de niatliéiiiatiques
de renseignement secondaire en Belgique, p;ir J. Rose (Charleroil. — 1 fasc.
iu-8o, de 18 p. (Extrait de l'Euseigueinent mathématique, u» 5, 1916, Georg
& C'«, Genève).
ETATS-UNIS
Curricula in Malhematics. A Comparison of Courses in ihe Counlries
represenled in llie International Commission ot' Teaching of .Malliematics,
by J. C. Bkown, with the Edilorial Coopération of D. E. SiMiTH, \V. V.
OsGOOD, J. W. A. You.NG, members of the Commission from United Stades.
1 fasc. in-8o, 91 p. ; United States Bureau of Education, Wasliiuglon 1915.
Mathematics in the Lovcer and Middle Commercial and Industrial Sckools
of varions counti-ies represented in tiie Inleruationai Commission on the
Teaching of Mathematics, by E. H. Taylok, Instruclor in Mathematics
Eastern Illinois State normal School. With the Edilionai Coopération of
David Eugène S.mith, William F. Osgood, J. W. A. Yolng, members of the
Commission from the United Slates. Washington Government Printing Of-
fice, 1915. — 1 fascicule in-8o, 96 pages.
The Training of Elenientary-school Teachers in Mathematics in the coun-
lries represenled in ihe International Commission on the Teacliing of Mathe-
matics, by I. L. Ka.ndkl, associate in Educatioual Administration, Teachers
Collège, Columbia University, and Specialist iu Education, Carnegie Foun-
dation for the Advancement of Teaching. With the Editorial Coopération of
Davy Eugène Smith, William F. Osgood, J. W. A. Young, members of tlie
Commission from ihe United States Washington Government Printing
Office, 1915. — 1 fascicule in-8o, 56 pages.
27ie Training of Teachers of Mathematics in the Uniled Stades of Ame-
rica. — I, the Theorelic Side, by J. W. A. Youkg. — II, the Practieal Side,
by D. E. Smith. — 1 fasc. in-S» de 11 p. (Extrait de l'Enseignement mathé-
matique, 11° 6, 1916, Georg & C'», Genève).
KUSSIE
L'Enseignement mathématique aux cours supérieurs de femmes à Moscou,
par B. .Mlodzievsky. — 1 tasc. iu-8'^ de 20 p., Pélrograd, 1915.
H. F.
Plan d'études mathématiques de l'enseignement normal primaire
en Bolivie
par Constant Lukqvin (Sucre, Bolivie).
I. — Nous envisageons l'enseignement normal piiinaire au point de vue
mathémali(|ue et nous exposons dans ce petit travail quelques considéiations
générales relatives au programme pour cet enseignement.
346 NOTES ET DOCUMENTS
Comment doit être organisé 1 enseignement mathém.ntique dans une école
normale ?
Le cours de mathématiques pour une école où l'on forme des instituteurs
primaires doit comprendre trois parties :
1) L'enseignement théorique. — 2| L'enseignement pratique. — 3) L'en-
seignement méthodologique.
La ihéorie et la pratique doivent êti-e étroitement liées. Les notions théo-
riques, les démonstrations, les formules seront enseignées par la méthode
intuitive. L'abstraction viendra ensuite très facilement. Le but n'est pas
d'entasser dans le cerveau des élèves instituteurs une grande quantité de
théorèmes, mais bien d'insister sur les méthodes d'investigation et la nature
du raisonnement mathématique.
Après l'étude de chaque théorie vient son application pratique : exennples
numériques, exercices et problèmes de récapitulation, interrogation sur la
partie théorique.
Cet enseignement pratique' a une importance capitale, car il permet au
professeur de s'assurer si l'élève a compris les leçons de théorie.
Dans un cours de mathématiques pour élèves instituteurs, il y a lieu de
considérer tout particulièrement l'enseignement méthodologique. C'est la
partie professionnelle qui comprend :
1. La méthodologie de l'enseignement du calcul, du système métrique et
des formes géométriques à 1 école primaire.
2. L'étude spéciale et détaillée du programme de mathématiques de lécole
primaire.
3. Des exercices didactiques à lécole d'application consistant en leçons
suivies d'une critique raisonnée.
Cette partie méthodologique du cours de mathématiques est traitée dans
les deux dernières années d'études de l'école normale.
II. — Disons tout d'abord un mot de l'examen d'entrée à l'école normale
primaire, au point de vue mathématique. Pour l'admission à l'Ecole normale
de Sucre, nous avons adopté le programme suivant :
1. Arithmétique. — Nombres entiers: Numération parlée et écrite. Les
quatre opérations : règles pratiques. Tables de multiplication. Problèmes
sur les nombres entiers. Calcul mental sur les quatre opérations.
Fractions ordinaires : Numération. Simplification. Réduction à un même
dénominateur. Opér-ations. Problèmes.
Nombres décimaux : Numération orale et écrite. Opérations. Exercices.
Problèmes.
Système métrique décimal: Mesures de longueur, surface, volume, poids,
capacité. Monnaies.
Arithmétique pratique : Règle de trois par la méthode de réduction à
l'unité. Intérêt simple. Escompte commercial.
2. Géométrie. — Notions intuitives sur les lignes, les angles, les espèces
de triangle, les quadrilatères, les polygones, le cercle. Mesure des surfaces.
Notions élémentaires sur le prisme, le cube, le parallélépipède, la pyra-
mide, le cylindre, le cône et la sphèi-e. Mesure des surfaces et des volumes.
^ Dans la classo dfi mathc'inatiqiics de l'Ecole normale de Sucre, le long des îniirs sont
disposes 2.> tableaux noirs pernictlant à tous les élèves d'un mémo cours de travailler
ensemble. C'est le travail collectif avec l'aide du professeur. Il y a chaque semaine une leçon
entière consacrée uniquement aux applications <le la théorie, aux solutions de problèmes et
aux interrogations.
NOTES ET DOCUMENTS 347
Ce programme est celui de l'enseignement primaire élémentaire. Nous
croyons que la connaissance de ce programme doit constituer la base des
études normales primaires proprement dites.
III. — Nous faisons connaître maintenant, en résumé, les plans d'études
que nous avons suivis pour l'enseignement de l'arillimétique, de la géométrie
et de l'algèbre.
Akithmétiqle
1. Théorie. — 1. Nombres entiers: Numération. Les quatre opérations
fondamentales. Divisibilité : théorèmes généraux et caractères de divisibi-
lité. Nombres premiers. Plus grand commun diviseur. Plus petit commun
multiple.
2. Fractions ordinaires : Numération. Simplification. Réduction à un
dénominateur commun. Opérations fondamentales.
3. Nombres décimaux : Numération. Opérations. Conversion de fractions
ordinaires en nombres décimaux. Fractions décimales périodiques.
4. Système métrique : Origine. Longueurs. Surfaces. Volumes. Poids.
Capacité. Monnaies. Applications.
5. Puissances et racines : Théorèmes généraux. Extraction de la racine
carrée et de la racine cubique.
6. Rapports, proportions et séries de rapports égaux.
IL Pratique. — 1. Problèmes : Règles de trois. Intérêt simple. Escompte.
Tant pour cent. Rentes. Grandeurs proportionnelles. Partage proportionnel.
Règle de société. Mélanges et alliages.
2. Calcul mental : Exercices gradués de calcul mental sur les nombres
entiers et décimaux, les fractions ordinaires et les mesures du système
métrique. Procédés de calcul rapide.
m. Méthodologie. — 1. Méthodologie de l'enseignement du calcul et du
système métrique à l'école primaire.
2. Elude détaillée du programme de l'école primaire.
3. Exercices didactiques à l'école d'application : leçons de calcul et de
système métrique données par les élèves instituteurs.
Géométrie
Au point de vue méthodologique, une innovation de grande importance
caractérise renseignement moderne de la géométrie élémentaire. Il s'agit
d'une réforme de méthode qui substitue à la géométrie classique d Euclide
«ine géométrie concrète basée essentiellement sur les mouvements élémen-
taires '. On sait que ce changement si radical dans l'enseignement de la géo-
métrie a été très discuté et est encore combattu. Néanmoins la nouvelle
géométrie cinématique présente de sérieux avantages-. D'autre part, elle
est liée intimement avec le dessin géomélral qui la complète, peut-on dire.
I. Théorie. — A. Géométrie plane.
1. Déplacements et figures élémentaires. — Ligne droite et plan. Rotation
• Voir programmes officiels français du 27 juillet 1905 et les instructions qui les accom-
pagnent.
' Nous l'avons enseignée avec grand profit dans nos cours à l'Ecole normale de Sucre.
Nous reconnaissons qu'au début l'élève a quelques difficultés à trouver les conséquences
qui résultent d'un mouvement de figures. Mais celte difficulté est rapidement vaincue par
<le nombreux exercices graphiques.
348 NOTES ET DOCUMENTS
autoui- d'un point : angles. — Symétrie par rapport à un point. — Cas
d'égalité des triangles. — Syniélric par rappoit à une droite. Triangles
isocèles. — Distances. Perpendiculaires et obliques. — (]as d'égalité
des triangles rectangles. — Translation i-ecliligne : lignes parallèles. —
Somme des angles d'un triangle, d'un polygone. — Quadrilatères : parallé-
logramme ; rectangle ; losange ; carré. — Cercle, circonféieuce, diamètre,
arcs et cordes, sécautes et tangentes. — Positions relatives de deux circon-
férences. — Mesure des angles dans le cercle. — Construction d'angles, de
triangles, de quadrilatères. — Tracé de perpendiculaires et d'obliques —
Construction de cercles et de tangentes. Lieux géométriques simples.
2. Similitude. — Ugnes proportionnelles. Problèmes graphiques. — Tri-
angles semblables. Cas de similitude. Polygones semblables. — Homothélie.
Figures homolhétiques. - Polygones réguliers. .Mesure de la circontérence
du cercle.
'3. Aires. — Mesure de la surlace du rectangle, du parallélogr;imme, du
tiiangle, du trapèze, des polygones. — Aire des polygones réguliers. Aire
du cercle. — Comparaison des aires de deux polygones semblables. — Pro-
blèmes graphiques. Exercices numériques.
B. Géométrie de l'espace.
1. Déplacements élémentaires. — Le plan et la droite dans l'espace. —
Détermination et intersection de droites et de plans. — Translation : droites
et plans parallèles. — Rotation : angles dièdres, plans et droites perpendi-
culaires. — Angles polyèdres.
2. Projections. — Distances. Projections orthogonales. — Projection d'un
polygone et d'un cercle.
3. Polyèdres. — Prisme. Pyramide. — Aiie et volume du prisme et de la
pyramide. — Polyèdres semblables. Exercices numériques. Problèmes.
4. Corps ronds. — Surlace de révolution. Cylindre. Cône. — Sphère;
sections planes; pôles; plan tangent. — Aire et volume du cylindre et du
cône de révolution. Aire et volume de la sphère.
IL Akpeïnïagk. — Instruments. Exercices sur le terrain. Levé de plans.
Nivellement.
III. Méthodologie. — 1. Etude du [)rogramme de lortnes géométriques
de l'école primaire.
2. Exercices didactiques : leçons de formes géométriques et de dessin
géométral à lécole d application.
Algèhke
L'enseignement do l'algèbre ne doit pas être faite d'une manière absliaile.
Il importe que la théorie soit présentée intuitivement et il est essentiel de
mettre en évidence, le plus possible, la relation intime entre les formules
de l'algèbre et les réalités concrètes. IVous insistons particulièrement sui*
les nombres' positifs et négatifs, ainsi que sur la représentation graphique
des fonctions élémentaires.
1. Notions préliminaires : cocflicienl, exposant, termes semblables: valeur
numérique. — 2. Nombi-es positifs et négatifs : opérations, applications
concrètes. — 3. Calcul algébrique : opérations ; produits remarquables, dé-
composition algébrique. — 4. Equations du premier degré. — 5. Problèmes
dn premier degré. — 6 Etude et représentation gi-aphique des variations
de la fonction linéaiie. — - 7. Equations du second degré. — 8. Ttrinôme du
NOTES ET DOCUMENTS 349
second deçré. — 9. Problèmes du second degré. — 10. Etude et représen-
tation graphique des variations de la fonction hoinographique. — 11. Pro-
gressions. Logarithmes. Intérêts composés. — 12. Notions sur les dérivées.
IV. — La trigonométrie ne figure pas au programme de mathématiques
de l'enseio-nement normal primaire. Cependant nous avons fait, avec grand
profit pour les élèves, l'élude de cette branche imporlante des mathéma-
tiques en dernière année de l'école normale Nous croyons que cet ensei-
gnement peut se donner pour les deux raisons suivantes : la trigonométrie
n'est pas d'un ordre plus élevé que l'arithmétique, lalgèbre ou la géomé-
trie ; la question dépend seulement d'en faire l'enseignement d'une manière
véritablement élémentaire et pratique. Voici le résumé de notre programme
normal primaire de trigonométrie :
1. Notions préliminaires : arcs et angles. — 2. Définition des fonctions
circulaires d'un même arc. — 3. Relations entre les fonctions circulaires
d'un même arc. — 4. Relations entre les fonctions circulaires d'arcs dont la
somme ou la différence est un multiple d un quadrant. — 5. Analyse trigo-
nométrique : addition, soustraction, multiplication et division des arcs. —
6. Représentation graphique des fonctions circulaires. — 7. Usage des
tables trigonométriques. — 8. Résolution des triangles rectangles. — 9.
Relations entre les côtés et les angles d'un triangle quelconque. — 10. Ré-
solution des triangles quelconques.
Cours universitaires.
Année 1917-1918.
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
Columbia University (Ne^v-Yurk). — T. S. Fiske : Differential équations,
4 hours. — Prot. F. N. Cole : Theory of groups, 3; Invariants and higher
plane curves, 3, first half-vear. — Prof. .lames .Maclay : Theory of géomé-
trie constructions, 3, fîrst half-year; Elliptic functions, 3, first half-year.
— prof. C. J. Keyser : Modem théories in geometry, 4 ; Mathematics, 3,
second half-year. — Prof. D. E S.mith : History of mathematics, 2. —
Prof. Edward Kasnkk : Seminar in differential geometry, 2 (wilh D"" C A.
Fischer! ; Theory of fiinctionals and intégral équations, 3, first half-year.
Prof. ^^'. B. FiTE : Differential équations, 3, second half-year. — Prof.
H. E. IIawkks : Differential geometry of rurves. 3, second half-year.
Cornell University f//ArtCrtj. — Prof. .1. McMahon- : Theory of probabi-
lilies, 3; Introduction lo acluaiial science. 3. — Prof. V. Snyi>ek : Projec-
tive geometry, 3. — Prof. F. R. Suakpe : A'ector aualysis wilh applications
to physics, 3, first terni. — Prof. VV. B. Carveh : Elementary theory of
groups. 3, second term ; Synopsis of higher mathematics, 3 (with D'' Sil-
verman). — Prof. A. Ranum : Differential Geometry, 3, first term. — Prof.
D. C. GiLLESPiE : Advanced calcuhis, 3. — Prof. W. A. Hurwitz : Diffeiential
équations of physics, 3. — Prof. F. C. Craig : Fourier séries and ihe poten-
lial funclion, 3 : Teacher» course in mathematics, 3. — Prof. F. \\'. Owens :
' Mathemalical physics, 3. — D' L. L. Silver.man : Infinité séries, 3. —
350 NOTES ET DOCUMENTS
D"" J. V. McKelv£V : Algebraic curves, 3. — M. H. Betz : Elemenlary difîe-
rential équations, 3. — D"" M. G. Gaba : Theory of équations, 3, first term.
— D"" R. E. GiLMAN : Advanced analytic geometry, 3.
Harvard XinVfQVSily {Cambridge. Mass.). — Prof. \V. F. Osgood : Ad-
vanced calculus, part II, second teirn, 3 ; Infinité seiies and products, 3,
first term; Theory of functions, second course, 3. — Prof. M. Bôchek : In-
troduction to modem geometry and modem algebra, 3; Algebra, 3, second
term. — Prof. C. L. Bouto.n : Elementary differential équations, 3, second
term ; Differential Equations and Lies theory, 3. — Prof. J. L. Coolidgf. :
Subjetc matter of elementary mathematics, 3, first term ; Probability, 3,
second term ; Algebraic plane curves, 3. — Prof. E. V. Huntington : Fun-
damental conceps of mathematics, 2, first term. — Prof. H. N. Davis : Dy-
namics. 3. — Prof. G. D. BiRKHOFF : Vector analysis, 3, first term ; Theory
of beat and elastic vibrations, 3, second term ; Integra! équations, 3, first
term. — Prof. D. Jackson : Advanced calculus, part I, 3, first term ; Intro-
duction to potential functions and Laplace's équations, first term ; Deve-
lopments in séries, 3, second term. — D"" G. .M. Green : Theory of func-
tions, 3. — D""» G. M. Gree.\ and W. LeR. Hakt : Differential Geometry, 3.
— D"" W. LeR. Hart : Introduction to celestial niechanics, 3, second term.
— D"". T. A. Piekce : Theory of numbers, 3. first term ; Algebraic numbers,
3, second term.
Professor Birkhoff will conduct a fortnightly seminary in analysis.
Courses of research ai'e also offered by Professor Osgood in the theory
of functions, by Professor Bôcher in the real solutions of linear differential
équations, by Professor Bouton in the theory of point transformations, by
Professor Coolidge in geometry, by Professor Birkhoff in the theory of dif-
ferential équations, by Professor Jackson in the theory of functions of a
real variable and by D"" Green in differential geometry.
University of Illinois fUrbana, III.). — Ail courses are three hours for
the year e.xcept as olherwise indicated. — - Prof. E. J. Towxsend : Functions
of a complex variable ; Differential équations and advauced calculus. —
Prof. G. A. MiLLEK : Elemenlary theory of groups ; Theory of équations
and déterminants (first semester). — Prof. H. L. Rietz : Theory of statistics.
— Prof. J. B. Shaw : General algebra. — Prof. C. H. Sisam : Algebraic sur-
faces ; Solid analytic geometry (second semester). — Prof. A. E.mch : Pro-
jective geometry; Constructive geometry (second semester). — Prof. R. D.
Carmichaei. : Theory of linear différence équations. — Prof. A. R. Crat-
HORNE : Theory of mathematical instruments (second semester). — D"" E. B.
Lytle : Teacher s course (two hours, first semester) ; History of mathema-
tics |t\vo hours, second semester). — D"" A. J. Ke.mpner : .Modem algebra.
Johns Hopkins University ( Baltimore l. — Prof. F. .Mori.ey : Higher Geo-
metry, 2 ; Theory of functions, 2. Prof. A. B. Coble ; Modular functions,
2. — Prof. A. CouEN ; Differential geometry, 2 ; Theory of real functions, 2.
— D'' H. Bate.man : Differenlial équations of physics, 2.
University of Pennsylvania. — Prof. E. S. CrawlivY : Higher plane curves,
2. — Prof. G. E. FisHER ; Functions of a complex variable, 2. — Prof.
I. J. ScnwATT : Infinité séries and products, 2. — Prof. G. H. Hai.lett :
Finite groups, 2. — Prof. F. H. Safford : Partial differential équations, 2.
— Prof. M. J. Babb : Theory of numbers, 2. — Prof. G. G. Cha.mbers :
Synthelic projeclive geometry, 2. — Prof. O. E. Glen> ; Calculus of varia-
yoTES ET DOCUMENTS 351
lions, 2, second semester. — Prof. H. H. Mitchell : Algebraic nuiubers, 2.
— Prof. R. L. MooRE : P'undations of matliematics, 2. — D"" F. W. Beal :
Differenlial geometry, 2.
Princeton University — Prof. H. B. Fi.ne : Thcory of functious of il com-
plexe variable, 3. — Prof. L. P. Eisenhart ; Projective geometry, 3; Cal-
culiis of variations, 3, first terni. — Prof. O. Veblen : Seminar. 3. — Prof.
E. P. Adams : Analylic mechanics, 3. — D"" J. W. Alexander : Algebraic
functions, 3. — D"" G. A. Pfeiffer : Theory of funclions of real variables, 3.
Yale University (A'ew Hav'en. Conn.). — Prof. E. W. Bkow.n : Advanced
calculus, 3; Advanced dynamics, 2. — Prof. J. Piekpont: Theory of func-
lions of a complex variable, 2; Elliptic functions. 2. — Prof. P. F. Smith:
DiÉferenliai équations, 2. — Prof. W. R. Longley : Intégral équations, 2.
second term ; Potential theory and harmonie analysis, tirst lerm. — Prof.
E. J. Miles : Calculus of variations, 2. — Prof. J. I. Tracy : Modem ana-
lylic geometry, 2. — D"" D. F. Barrow : Advanced algebra, 2. — M. W. L.
Crum : Statics and dynamics, 2. — M, J. K. Whitte.moke : Dilfercntial geo-
metry, 2.
FRANCE
Paris; Collège de France. — Hu.mbekt : Questions diverses concernant
les formes quadratiques. — Hada.mard : Les équations linéaires aux déri-
vées partielles du second ordre. — Brillouin : Variations de latitude. Con-
séquences relatives à la constitution et aux mouvements généraux du globe.
Problèmes dynamiques qui s'y rattachent. — LA^•GEVI^ : Principe de relati-
vité et les théories de la gravitation.
ITALIE^
Bologna ; Univeisità. — Burgatti : Teoria malematic;i dei fluidi, 3. —
DoiNATi ; Termodinamica e lermocinelica, teoria délia radiazione. 3. —
E.NRiQUEs : Teoria geometrica délie C(]uazioiii e délie fiinzioui algebriche, 3.
— PiNCHERLE : Teoria delle funzioni analiliche ; I vari punti di vista nella
teoria delle equazioni differenziali iineari, 3.
Catania ; L'nn-ersit/i. — CiPOLi.A : Teoria dei nuuieri iicl corpo razionale
e in un corpo quadratico qualunquc ; Qucstioni classiche di aritmetica asin-
totica. — Damele : Moti vibratori ; Applicazioni all'oltica, 4. — Scorza :
Geomelria sopra una curva algebrica e inlegrali abeliani con particolare
riguardo al caso degli inlegrali riducibili, 3. — Severim : Teoria delle
equazioni inlegrali, 4.
Genova ; Uni\'ersità. — Levi : ...-. — Loria : Geometria a n dimeusioiii,
3. — Tedo.ne : Ouica : fenomeni di inlcrferenza e fenonieni di ditIVazionc, 3.
Napoli ; Utm'ersilà. — A.modeo : Storia delle matemaliclie : Xewlou e
Leibniz. 3. — Dkl Rk : Analisi ad n dimensioni di Grassmanu con applica-
zioui ; eil in particolare : analisi veltoriale ad n dimensioni, 4 '/,. — Marco-
' Les cours fondamentaux lanalyse algél)ri([iie et infinitésimale, gi-ométrie analvlique.
projective et descriptive, mécanique rationnelle), existant dans toute université, ne Ggiirent
pas dans la liste.
' II se trouve au front et n'a pas annoncé son cours.
352 NOTE ^ ET DOCUMENTS
LONGO : IdrocUnamica, 3. — Momtesano : La tooria délie trasformazioni bira-
zionali dello spazio ; Le Irasformazioiii di Kantor; Le superficie razionali
di 40 e 5° oïdiiie, 3. — Pascal : Capitoli scelti di analisi, 3. — Del Pezzo :
Délie trasformazioni cremoiiiaiie Ira piani, o tra spazi, con applicazioni allo
studio délie singolarilà délie curve e délie superficie ed alla rappresenla-
zioue piana délie superficie, 3. — Pinto : Elettroslatica e maçrnetismo con
parlicolare riguardo alla teoria délie immagini elettriclie ed alla leoria dei
dieletlrici, 3.
Padova ; Universilh. — d'Akcais : Funzioni armoniclie e poliarmoniche :
Questioni varie concerneuli la teor-ia délie equazioni a derivate parziaii, 4. —
CoMEssATTi : Introduzione alla geometria algebrica. 3. — Levi-Civita :
Idrodinamica, 4. — Ricci : Calcolo differenziale assoluto con applicazioni
alla teoria dell' elasticità, 4. — Severi : Geometria difTereuziale, 4. —
To.NOLO : Equazioni aile derivate parziaii del 2" ordine, 3.
Palermo ; InUersità. — Bagnera : Equazioni difTerenziali di primo ordine
e calcolo délie variazioni, 3. — De Franchis : Geometria non-enclidea e
generalità di geometria difTereuziale, 3. — Gebbia : Teoria dell' elettricilà e
del magnetisnio (2» parle), 4 '/«. — Sig.norim : Teoria dell' elasticità, 4.
Pavia ; Uni\'ersità. — Bkhzolaki : Geometria iperspaziaie, 3. — Cisotti :
Elellrodinamica, 3. — Gerbaldi : Funzioni di variabile complessa e teoria
délie funzioni elliuiclie, 3. — Vivanti : Teoria délie equazioni inlegrali, 3.
Pisa ; UnU'ersitn. — Bertini : Geometria proietliva degli iperspazi, 3. —
BiANCHi : I| Teoremi di esisfenza nella teoria délie equazioni difTerenziali e
a derivate parziaii; II) Applicazione alla geometria infinitésimale délie curve
e délie superficie, ^ '/,. — Dini : Studi sulle série con parlicolare riguardo
aile série divergent! e ai vari concetti che si «ono introdotti nelia somma di
queste série, 4 */o — Maggi : Argomenti vari attinenti alla dinamica dei
sistemi continui, 4 '/« — Pizzetti : Generalità di astronomia sferica ; Deter-
niinazione di uu'orhila ellittica : Interpolazione ; Melodo délia variazione
délie costanti arbitrarie e teoria délie perlurbazioni, 4 ".,.
Roma ; Unii-ersità . — Bisconcini : Applicazioni geonietiiche e cinematiche
del calcolo infinitésimale, 3. — Castf.i.nuovo : Curve algebriche piane e
sghembe, 3. — Crudeli : Teoria aiitmetica délie forme algebiiche binarie
e lernari'e. 3. — Silla : Equazioni difTerenziali délia dinamica. 3. — Vol-
terra : Teoria délia rotazione dei corpi dotati di moti poiiciclici inierni. e
il problema délia variazione délie latitndini, 3; Termodinamica e applica-
zioni dclla termodinamica ; Teoria dcgli esplosivi. 3.
Torino ; l'nii-ersità . — Boggio : Lezioni sull' idrodinamica. 3. — Fibim:
Funzioni abeliane, eilitliche, modnlari, 3. — Segre : Applicazioni degli inle-
grali abeliani alla geometria, 3. — Somkm.iana : Elasticità ed ottica, 3.
SUISSE
Semestre dhiver hti:-|9l8.
Bàle, L'nii'ersité. — E. Hkcke : DidVrential- und Integralredinnng I, 4 ;
Uebgn., 1; Zalilentlieorie. 4; Seminar mit Prof. Spiess, 1. — O. Spiess :
Analylische Géométrie (fiir Anfanger), 3; GrnndbegrilTe der ^L^lhemafik
(fiir Yorgerûckte), 4; Gescliiclile i\cv .Matlieniatik, l; Malbeni. Seminar, mit
^U^ cJit
NOTES ET DOCUMENTS 363
Prof. Hecke, 1. — R. Flatt : Padag-, Semiiiar, nialh.-naturwiss. Abteilung I,
3; Projektive Géométrie, 2. — M. Kkapp : Aslrophysik, 2; Allg. Chro-
nologie, 1: Populare Astroiioiiiie ; Monde, 1; Astronomisclie Uebgn., fur
Anfangei-, 2 ; fur Vorgeriicktere, U. — ^^^ MATTHits : Matliematisch-phy-
sikalisches Seminar, 2.
Berne, l'ni\'ersilé. — Graf : Kugelfunklioneu, mit Rcpel. I, 4; Bessel-
sclie Fiinktionen mit Repet. II, 4; Integralrerhnung mit Repet., 3; Funk-
tionenlheorie I, 2 ; Di(Terentialgleichangcn II, 2 ; Renlen- uiid Versicherungs-
rechnung I, 2 , Math, Seminar, mit Prof, Huber, 1 '/q. — G. Huber :
Mechanik des Himmels, 2; Alg. Fliichen, 3; Fourier sche Reilien mit An-
wendungen, 2; Math. Seminar (geoni. Richtung) mit Prof. Graf, 1. — Ott :
Algebrîiisclie Analysis 11,2; Sphiirische Trigonométrie mit Anwendungen, 2 ;
Inlegralrechnung, 1 ; Analytische Géométrie II, 2. — Bentki.i : Darsleilende
Géométrie, Kurveu, Strahlenflâchen, reguliire Polyeder, 2; Darsleilende
Géométrie, Uebgn, und Repet., 2; Praktische Géométrie I. 1, — Mauderli :
Unterrichtsfragen ans dem Gebiete der Astronomie der mathem. Géogra-
phie, 1 7-) '' Astron. und topogr. Ortsbestimmung fur Geologen und For-
schungsreisende, 1 ; Der Bau des Universums im Lichte neuester For-
schuug, 1 '/2- — P*^- ^'i- HuBEK : IS'atûrliche Géométrie, 1 ; Ebene Kurven
3, Ordnung, 1. ■ — Prof. Ckk.i.ier : Synthetische Géométrie, III; il Dimen-
sionale Géométrie. — Pd. B^rliner : Hôhere Algebra ( Fortsetzung), 1 '/g.
— Prof. MosEK : Mathem, Untersuchungen betrelfend Wilwen- und Waiseu-
kassen. Ausgew. versicherungswissenschaftliche Kapitel, 1 'A, : Mathema-
tisch-versicherungswissenschaftiiehes Seminar, 1 ^j.-,. — Pd. Bohren : Poli-
tische Arithmetik, 2 ; Méthode der kleinsten Quadrale, 2.
Fribourg, Université. — Plancherel : Calcul différentiel et intégral, 4;
Exercices, 1 ; Algèbre supérieure, 3. — Damëls : Analyt. Géométrie, 1, 4 ;
Uebgn., \ ; Mécanique analylicjue, 4; Théorie des fonctions, 3.
Genève, Uni^-ersité. — C. Cailler : Calcul diff. et intégr., 3 ; Exercices, 2;
Mécanique rationnelle, 3; Exercices, 2; Conférences d'analj'se : Théorie des
fonctions analytiques, 2. — H. Fehr : Eléments de mathématiques supé-
rieures, 3; Compléments d algèbre et de géométrie, 1 ; E.xercices, 2; Géo-
métrie projective, 1 ; Conférences de géométrie supérieure, 2 ; Séminaire de
mathématiques élémentaires. Chapitres choisis de méthodologie et de didac-
tique mathématiques, 1. — R. Galtiek : Astronomie mathématique géné-
rale, 2 ; Climatologie, 2. — G. Tiercy : Balistique extérieure.
Privat-docents : Alph. Beknoud : Les méthodes graphiques dans les
sciences (courbes et abaques), 1. — G. Tiercy : Théorie des réseaux ortho-
gonaux, 1.
Lausanne, Universilé et Ecole d'ingénieurs. — A.mstein : Théorie des
fonctions, 3 ; Complément de calcul intégral, 2. — G. Du.mas : Calcul diff. et
intégrai, I, 6; Exercices, I, 2; Exercices pour étudiants avancés, 2; Sémi-
naire mathématique, 1. — M. Laco.mbe : Géométrie desci-iptive, 4 ; Epures,
4; Géométrie an.ilytique, 2; Géométrie de position avec exercices, 3. —
M. Mayor : Mécanique rationnelle, I. 4; Exercices, I ; Physique mathéma-
tique, 2. — M. Maillard : Calcul infinitésimal, avec applications aux
sciences, 4; Astronomie sphérique, 3; Mécanique rationnelle, 2. — S. Du-
mas : Calcul des probabilités, II, 3.
Prival-docents : Ch. Jaccottet : Chapitres choisis de la théorie des fonc-
tions, 2. — M. Paschoud : Introduction à la physique matiiématique, 2.
L'Enseignement ninthém., 19* annexe; 1917. 23
364 NOTES ET DOCUMENTS
Neuchàtel, Université. — L.-G. Du Pasquif.r : Calcul diff. et intégral, 3;
Equations ditrérenlielles ; Théorie des groupes de transformation, II, 2
Exercices de mathématiques, 2; Introduction à la science actuarielle. 1. —
L. Gabiîrel : Géométrie analytique. 2; Théorie des fonctions analytiques, 2.
— E. Le Grand Roy : Astronomie sphérique, 2 ; Exercices, 1 ; Météoro-
logie, 1; Astronomie (cours sup.) : Chapitres choisis, 1. A. Jaquerod ;
Mécanique rationnelle, 2.
Privat-docenis : 11. Strœle : Méthode des moindres carrés et théorie des
erreurs, 1. — L. Arndt : Introduction à l'astrophysique, 1.
Zurich, Université. — Prof. Fueter : Einfùhrung in die mathem. Behand-
lung der Nalurwissenschaften, 3; Uebgn., 1 ; Funktionenlheorie, 3; Mathem.
Seminar mit Prof. Speiser. 1. — Prof. Speiser : Differenlial- und Integral-
rechnung I, 4; Uebgn., 1; Synfhetische Géométrie. 3; Integralbegriff, 1. —
Privatdoz. Beknays : Théorie der trigonom. Keihen, 3. — Prof. Wolfer :
Einleitnng in die Astronomie, 2; Uebgn., 2; Théorie der Fiusternisse, 2.
Zurich, Ecole polytechnique fédérale; section normale. — Hirsch : Hôh.
Mathemalilc I, 6 ; Repet., 1, Uebgn., 2 ; III. 3 ; Uebgn., 1. — Franel : Mathé-
matiques supérieures I, 6; Répét., l ; Exercices, 2; III, 3; Exercices, 1. —
Grossmann : Darstell. Géométrie, 4; Repet., 1, Uebgn., 4; Projekt. Géo-
métrie, 4. — Weyl : Analyt. Géométrie, 2; Uebgn., 1. — Kollros : Géo-
métrie descriptive, 4; Répét., 1; Exerc, 4; Géométrie de position, 3;
Exerc, 1. — Meissner : Mechanik II, 4; Repet., 1 ; Uebgn., 2. — Hurwitz :
Alg. Gleichungen, 4. — Hurwitz und Weyl : Math. Seminar, 2. — Weyl :
Ausgew. Kapitel der Géométrie, 4 ; Logische Grundlagen der Malhemalik,
1. — Meissner : Ausgew. Kapitel der Mechanik, 2. — B^schlin : Vermes-
sungskunde ; Hôh. Geodiisie, 3; Repet., I. — Wolfer: Einleitung in die
Astronomie, 3; Uebgn., 2; Théorie der Fiusternisse, 2. — A.mberg : Math,
der Pensionsversicherung, 2. — Brandenberger : Einfùhrung in den math,
naturw. Unterricht I, 2. — Pôlya : Wahrscheinlichkeit u. Ausgleichungs-
rechnung, 2.
Cours libres. — Amberg : Mathem Problème der Sozialversicherung, 1.
— Beyel : Rechenschieber mit Uebungen, 1 ; Darstellende Géométrie, 2 :
Projektive Géométrie, 1. — Gonseth : Birationale Transformationen, 2 ;
Calcul graphique, II, 2. — J. Keller : Ebene und riiumliche collineare Sys-
tème mit Anwendung auf Kurven und Flachen II. Grades, 2. — Kienast :
Besselsche Funktioneu, 2. — Kraft : Die Grundkràfle der Welt, 1 ; Geo-
raetrische Analysis, 3 ; Mechanik der deformierbaren Système mittelst der
geomelrischen Analysis, 3. — Pôlya : Mathemalische Spiele. 1.
BIBLIOGRAPHIE
Index du Répertoire bibliographique des Sciences mathématiques. 3« édi-
tion. — 1 vol. in-8", 115 p., H. G. Delsmaii, Amsterdam ; Gauthier-Vil-
lars & Oe, Paris, 1916.
La Société mathéaiatique d'Amsterdam a fait paraître une troisième édi-
tion de r« Index du Répertoire bibliographique des Sciences mathéma-
tiques ». Cette nouvelle édition contient des améliorations destinées à faci-
liter toujours plus la classification des mémoires. La Rédaction et les nom-
breux collaborateurs de la Revue semestrielle des publications mathéma-
tiques rencontraient eu effet souvent de sérieuses difficultés, notamment
pour les mémoires se rattachant à la théorie des fonctions (classe D).
La consultation de l'Index et de la Revue semestrielle est largement faci-
litée par la Table alphabétique très détaillée qui termine l'Index. Il faut
savoir gré à la Société mathématique d'Amsterdam du soin qu'elle ne cesse
d apporter à ces publications. H. F.
Mathematische Bibliothek. Gemeinverstandliche Darstellungen ans der
Elemeutar-Mathematik lûr Schule u. Leben. Unler Mitwirkung von Fach-
geuossen herausgegeben von D"" W. Lietz.mann u. D'' A. Witti.ng. N^^ 3 et
10, 2^ édition; n"s 25 et 26. — Petits volumes cartonnés de 50 à 70 p ;
M. 0,80 le volume ; B. G. Teubner, Leipzig.
Cette collection de monographies a déjà été signalée à nos lecteurs. Elle
a pour but de vulgariser les mathématiques dans le public des gens cul-
tivés n'ayant pas poursuivi leurs études mathématiques. Elle s'adresse aussi
aux élèves de l'enseignement moyen et à tous ceux qui enseignent les élé-
ments de malhématicjues.
Deux des monographies viennent de paraître en '2« édition, revue et com-
plétée. Ce sont les suivantes :
N» 3. LiETZMANN, Der Pythagorische Lehrsatz. — Le théorème de Pytha-
gore, sa démonstration, les nombres de Pythagore, le problème de Fermât,
bibliographie concernant les objets mentionnés ci-dessus.
N» 10. LiETZ.MAN.N u. Trier. Wo stcckt der Fehler ? — Où est l'erreur ? Il
s agit des erreurs de raisonnement ou de calcul que commettent souvent les
élèves en Arithmétique, en Algèbre et en Géométrie.
La collection vient de s'augmenter de deux nouveaux volumes :
No 25. LiETZMANN. Riescti u. Zwerge im Zahlenreich. — Nombres très
grands et nombres très petits. Exemples et curiosités empruntés aux do-
maines les plus divers.
No 26. B. Kekst. Methoden zur Lûsung geometrischer Aufgaben. — Ex-
posé de méthodes, nombreuses et variées, en usage dans la résolution des
problèmes de Géométrie élémentaire.
366 BIBLIOGRAPHIE
H. F. Blichfkldt. — Finite CoUineation Groups, wilh an Introduction le
the Theory of Groups of Operalors and Substitution Groups. (ïhe Uni-
versity of Chicago Science Série). — 1 vol. in-16, 19'i p., relié, 1 D. ; The
Universify of Chicago Press, 111.
L Ens. math, a déjà signalé l'ouvrage intitulé Theory and Applications of
Finite Groups, publié par MM. Miller. BlichCelHt et Dickson. Dans ce vo-
lume, M. BlifhCeldt s'est proposé d'établir d'une façon indépendante la
théorie des groupes linéaires, hes propriétés qui eu forment aujourd'hui la
base sont dispersées dans un grand nombre de travaux dont les premiers
remontent à l'année 1876 (mémoire de Klein). Le nouvel exposé ne fait pas
double emploi avec celui que M. Blichfeldt a consacré à la théorie des
gi'oupes linéaires dans l'ouvrage rappelé ci-dessus. Tout en le complé-
tant en de nombreux points, il peut être abordé directement sans connais-
sance préalable de la technique de la théorie des groupes. Il fournil en
même temps une bonne introduction à la théorie des groupes d'opérations
et des groupes de substitutions.
La marche suivie ressort de 1 énumération des chapitres, au nombre de
huit :
Propriétés élémentaires des groupes linéaires. — Groupes d'opérations
et groupes de substitutions. — Groupes linéaires à deux variables. —
Théorie des groupes linéaires. — Groupes linéaires à trois variables. —
Caractéristiques. — Groupes linéaires à quatre variables. — Historique et
applications des groupes linéaires.
E. BucHEKER. — Grundzûge der mathematischen Géographie. — 1 broch.
in-8o, 40 p.; G. Krebs, Bàle, 1917.
H. Stohler. — Mathematische Géographie u. sphàr. Trigonométrie. Als
ein einheitlicher Lehrgang ausgearbeitet. — 1 vol. In-S», 96 p., relié, avec
46 fig. et 2 planches; Basler Druck u. Verlags-Anstalt, Bàle. 1916.
En Suisse la Cosmographie ne fait pas toujours lobjet d un enseignement
spécial dans les établissements secondaires supérieurs. Ce n'est guère le cas
que dans les écoles de la Suisse romande et dans le Tessiu. Ailleurs les
différentes parties de la Cosmographie se trouvent réparties entre la Géo-
graphie, la Physique et la Trigonométrie sphérifjue, à laquelle on rattache
quelques chapitres de Géographie mathématique. En suivant cette voie, le
professeur dispose d'une source précieuse de problèmes très variés dont il
augmente encore l'intérêt en les rattachant à quelques observations faites
en plein air ou dans un observatoire.
C'est ainsi que l'on procède à Bàle, au Gymnase classique et à l'Ecole
réale supérieure iGymnase scientifique). La première brochure, celle du
professeur Bucherei-, est un résumé des leçons de Géographie mathéma-
tique faites au Gymnase classique. Elle a été rédigée pour les élèves dans
le but d éviter la dictée d'un cours. Il sufllt que les élèves aient sous une
forme concise les notions les plus indispensables. La brochure ne contient
aucun dessin, les figures devant être faites pendant les leçons, sous la di-
rection du maître.
Cet abrégé comprend quatre parties : Les phénomèties célestes. — Les
systèmes du monde. — Le système solaire. — Les étoiles fixes.
Le livre de M. Stohler correspond à l'enseignement donné au Gymnase
BIBLIOGRAPHIE 367
scientifique. C'est plus qu'un abrégé : c'est un manuel accompagné de
figures, de cartes célestes et de tableaux numériques. Il traite des objets
suivants :
Détermination d un point sur la sphère céleste; problèmes et construc-
tions. — Description du ciel ; orientation. — Trigonométrie sphérique. —
Mesure des temps. — Problèmes empruntés à 1 Astronomie sphérique. —
Le système du monde. — Tables.
Comme on le voit, c'est une fusion complète, dans un même enseignement,
des éléments de Trigonométrie sphérique et des notions de Cosmographie
limitées aux méthodes de mesures et d'observations qui peuvent être mises
à la portée des élèves d'un gymnase scientifique. S il est vrai que ce pro-
gramme dépasse sensiblement celui que Ion rencontre généralement dans
l'enseignement secondaire, il présente, par sa méthode d'exposition, le grand
avantage de vivifier les leçons et de montrer la portée des mathématiques
dans un champ très vaste d'applications utiles, non seulement à l'astronome,
mais encore aux marins et aux aéronautes.
Ajoutons qu'à Bàle on procède d'une manière analogue pour la Trigono-
métrie plane avec ses applications élémentaires au levé des plans basées
sur des mesures prises efFectivement sur le terrain.
Ce court aperçu montre que dans la patrie d Euler et des Bernoulli on est
loin des méthodes livresques et des problèmes au millième de seconde qui
ne sont encore que trop répandus dans l'enseignement secondaire.
H. F.
H. S. Carslaw. — The Eléments of non-euclidean Plane Geometry and
Trigonometry. (Longmans' Modem Mathematical Séries.) — 1 vol. in-16,
17y p. ; relié, 5 sh. ; Longmans, Green and C'\ Londres.
Il est indispensable que les maîtres de l'enseignement moyen se rendent
bien compte de la portée du postulat d'Euclide et de ce que devient la Géo-
métrie si l'on renonce à ce postulat. C'est à ce point de vue que s'est placé
l'auteur. Son ouvrage s'adresse aux professeurs de géométrie élémentaire,
aux candidats à l'enseignement moyen et aux étudiants. Après avoir exposé
brièvement les travaux les plus importants de Saccheri. Legendre, Gauss,
Bolyai, Lobatschewsky et Riemann sur le postulat des parallèles, il exa-
mine les éléments de la Géométrie plane et de la Trigonométrie lobat-
schewskiennes (ou hyperbolique), de la Géométrie plane et de la Trigo-
nométrie riemannienne (elliptique).
Suivant le but qu'il s'est proposé, l'auteur s'est borné aux notions fonda-
mentales. Présentées avec clarté et précision, ces notions constituent une
excellente introduction à l'étude des travaux classiques sur la théorie des
parallèles et les géométries non-euclidiennes. H. F.
Duilio Gir.i.i. professoie al R. Liceo di Pavia. — Lezioni di Aritmetica e
di Algebra elementare, ad uso délie scuole secoudarie superiori. — 1 vol.
p. in-8", .Mattei & C", Pavie.
Dans la première partie de cet ouvrage, publié en juin 1914, l'auteur
traite des cinq premières opérations de l'arithmétique, des progressions,
de la numération décimale, des proportions et des fractions décimales pé-
riodiques. Voulant éviter l'écueil de présenter l'arithmétique comme un jeu
de signes, il base ses déductions sur des propositions concoruanl des col-
368 BIBLIOGRAPHIE
lections d'objets ; l'étude des proportions est précédée de copieuses consi-
dérations sur les grandeurs continues ; le nombre 0 est l'objet d un soin
particulier.
Tout eu rendant hommage à l'effort de pensée de M. le prof. Gigli, nous
avouerons que la concision n'est pas toujours la qualité maîtresse de ses
explications et démonstrations ; cela tient peut-être au point de vue auquel
il a voulu se placer. Son ouvrage sera lu avec intérêt par les maîtres de
mathématiques ou les instituteurs déjà au courant de l'arithmétique générale.
Lucien Baatard (Genève).
M. Grossmann. — Elemente der darstellende Géométrie (Teubners Leii-
faden fur den mathem. u. techn. Hochschulunterricht). — 1 vol. p. in-S".
84 p., 2 M.; B. G. Teubner, Leipzig.
Ces Eléments de Géométrie descriptive font partie de la Collection des
Abrégés Teuhner destinés aux étudiants de l'enseignement supérieur univer-
sitaire et technique. Ils forment une introduction à l'ouvrage publié par le
professeur de Zurich dans la même collection sous le titre de Géométrie
descriptive.
Ces éléments comprennent :
\. La projection orthogonale sur un plan. — II. La projection orthogo-
nale sur deux plans rectangulaires. — III. Les prismes et les pyramides,
avec les problèmes sur les intersections de polyèdres. — IV. Les corps
ronds.
Conformément au but de la collection, l'auteur s'est borné aux notions
fondamentales ; il les présente sous une forme claire et concise. Ses deux
petits manuels constituent un excellent guide dans une première étude de
Géométrie descriptive.
Maurice Lecat. — Bibliographie du Calcul des variations I. Depuis l'ori-
gine jusqu'à 1850 ; 92 p., 4 fr. 50. — II. De 1850 à 1913 ; 113 p., 4 fr. —
2 fasc. in-8o, Ad. Hoste, Gand ; A. Hermann &: lils, Paris.
A la suite du développement considérable qu a pris le calcul des varia-
tions depuis une vingtaine d'années, il a paru utile de faire une bibliogra-
phie aussi complète que possible des travaux parus. Les listes élablies par
M. Lecat comprennent les travaux qui utilisent le calcul des variations et
ceux qui s'y rattachent. Chacun des deux fascicules comprend deux listes :
l'une par ordre alphabétique des noms d'auteurs avec les titres (accompa-
gnés, s'il y a lieu, de la traduction française) des mémoires ou des ouvrages ;
l'autre, où les indications sont abrégées, est rédigée suivant un classement
à peu près chronologique.
Le fascicule 1 donne en outre, dans l'ordre alphabétique, les titres de
recueils cités, avec l'indication des tomes, accompagnée elle-même des nu-
méros d'ordre des articles qui y sont contenus.
L'auteur a établi une statistique des numéros cités. On constate, pour la
période qui précède 1850. qu'il y a trois fois plus de mémoires écrits en
langue française qu'en allcniand.
Ce travail bibliographi(jue sera bJL'u accueilli du public nialhématique. 11
est appelé à rendre de grands services à tous ceux qui soccnpeiil du calcul
des variations.
BIBLIOGRAPHIE 369
Ch. Michel. — Cours d'Algèbre et d'Analyse. — 1 vol. gr. in-S» de x-860 p.
et 91 fig., avec 3i5 exercices et problèmes proposés. 18 fr. ; F. Alcau,
Paris, 1916.
Voici un ouvrage dense et volumineux qui fait, à coup sûr, grand honneur
à l'érudition de son auteur. Le plan adopté est déjà, à lui seul, uue chose
tort remarquable, et je m'expliquerai mieux à ce sujet en reproduisant
d'abord, comme suit, les titres des chapitres.
I. Nombres irrationnels, limites, continuité. — II. Fonctions puissance,
exponentielle et logarithmique. — 111. Fonctions circulaires. — IV. Poly-
nômes. Fractions rationnelles. Développements limités. — V. Analyse com-
binatoire. Binôme de Newton. Fonctions symétriques rationnelles. — VI.
Déterminants. Equations linéaires. F'ormes linéaires. — Vil. Nombres ima-
ginaires. — VIll. Dérivées et différentielles. — IX. Applications de la
théorie des dérivées à l'étude des équations et des fonctions. — X. Equa-
tions entières. — XI. Calcul intégral. — XII. Applications géométriques du
Calcul intégral. — XIll. Séries numériques. — XIV. Séries entières. —
XV. Equations différentielles.
Le premier chapitre semble s inspirer notablement de la Théorie des
nombres irrationnels, des limites et de la continuité publiée par M. René
Baire en 1905 (Vuibert & Nony, Paris).
Le second étudie x" , soit comme fonction de x soit comme fonction de n,
ce qui explique pourquoi lexponentielle apparaît ici avant ces assemblages
de termes en x" que sont les polynômes. Quant aux fonctions circulaires,
sans présager en rien de leur nature analytique, on peut cependant voir, ne
serait-ce que parleurs formules d addition, qu'elles sont suffisamment appa-
rentées à la fonction exponentielle pour être étudiées immédiatement à la
suite de celle-ci.
Avec l'étude des polynômes, il faut signaler celle des développements
limités tels que
«0 + «I + «2-^' + ••• + «„•»■" + -•*"" :
l'idée se présente de manière intéressante comme amorce propre à unir les
polynômes aux séries entières.
Les fonctions symétriques rationnelles sont étudiées naturellement au
moyen des fonctions symétriques élémentaires, mais celles-ci sont consi-
dérées indépendamment de la théorie des équations algébriques.
La notion de dérivée est élégamment présentée avec interprétation géo-
métrique à l'appui; elle est immédiatement suivie de l'élude de la dérivée
partielle. Les théorèmes de Rolie et des accroissements finis sont aussi
appuyés géométriquement et le dernier, convenablement généralisé, conduit
à la formule de Taylor avec son reste.
Les applications des dérivées sont aussi de nature nettement géomé-
trique : beaucoup de courbes. La méthode d'approximation de Newton se
place ici de manière élégante et ceci est excellent ; on ne lui fait pas le toi't
de la représenter comme un pis aller rejeté après l'impossibilité de la réso-
lution par radicaux, laquelle, mênie quand elle est possible, exige des
extractions de racines, c'est-à-dire des opérations ayant même nature arith-
métique que la méthode newtonienne.
Le chapitre des équations entières est encore un de ceux où les considéra-
tions scientifiques modernes sont, avec une très heureuse habileté, mises
370 BIBLIOGRAPHIE
au niveau du proi^ramnie à développer. Les lransform;iUons des équations,
notamment leurs di^'erses transformations homograpliiques, y sont étudiées
avec nombre d'exemples. La décomposition des fractions rationnelles, si
intimement liée à celle des polynômes, est présentée avec inti'oduction de la
notion de pôle et de résidu ; à un pôle donné correspond le fait de retran-
cher de la fraction considérée un développement relatif à ce pôle ; c est le
procédé de décomposition des fonctions méromorplies.
Lorsqu'on aborde l'intégration, celle des fractions rationnelles lie immé-
diatement le sujet nouveau au sujet précédent. Très nombreux exemples
d'intégrales indéfinies et définies, intéressantes formules récurrentes à un
et deux indices. Elégantes applications géométriques complétant d'ailleurs
la géométrie des masses.
Ce n'est qu ensuite que nous abordons les séries. Si 1 on observe ce qui a
déjà été dit sur les développements limités, sur la formule de Taylor tou-
jours pounue d'un veste, on voit que l'auteur a soigneusement tenu à bien
distinguer ces questions de celles, très délicates, qui concernent les séries
indéfinies.
Placées après le calcul intégral, on peut d ailleurs les comparer avec les
intégrales définies et aborder les séries entières avec leurs théorèmes fon-
damentaux d intégration et de dérivation.
Il y a là, dans l'ensemble, un ouvrage rédigé avec une conscience extrême ;
outre ce que je disais au début, il fait aussi honneur aux qualités de logicien
de l'auteur qui, d ailleurs, doit être un excellent professeur. J ai toutefois
l'envie de critiquer le programme qui se reflète dans un tel livre ; il m'est
pénible de |)enser qu un adolescent peut avoir une première vue de la science
sous un aspect si souvent hérissé de difficultés subtiles et pointilleuses,
dont l'analyse délicate ne joue cependant aucun rôle dans les œuvres d'un
Hermite ou d'un Poincaré. Faut-il admettre, comme je 1 ai souvent eulendu
dire, que si la préparation aux grandes écoles ne roulait que sur une science
esthétique et intuitive, les élèves comprendraient trop bien et répondraient
trop facilement aux examinateurs qui ne sauraient qui éliminer. Espérons
encore que ceci n'est pas une bonne raison. Espérons aussi que les élèves
qui prendront ce livre pour guide pourront le lire d'abord sans trop insister
sur ses parties rigoristes et revenir ensuite sur celles-ci ; il ue leur restera
plus alors aucun doute sur la possibilité de tout disséquer.
A. BuHL (Toulouse).
J. Rey Pastok. — Introduccion a la Matemâtica superior. Esiado aciual,
Métodos y Problemas (Manueles Corona). — 1 vol. in-16, cart., 202 p.,
3 P. 50; Biblioteca Corona, Madrid, 19I(k
J. Rey Pastor. — Teorîa de la Representacid conforme. iPublicacions de
l'Institut de Ciencies.i — 1 vol. iii-.S". llô p., In.-ilitnt dl']sludis Catalans,
Barceloua, 1915.
J. Rey Pastor. — Fundamentos de la Geometria Proyectiva superior. —
1 vol. gr. in-8", xxii-''ii't p. i.Iunla para ampliaciôn de estudios e inves-
tigaciones cientificas). Madrid, 1916.
Voici trois ouvrages rédigés par un jeune géomètre espagnol — M. Roy
Pastor n'a que viugt-neuf ans — (]ui semble appelé à prendre une part
active aux progrès de l'enseignement scientifique de son pays. Le premier
est dédié à son maître, le professeur Z. G. de Galdeauo, bien connu dans
BIBLIOGRAPHIE 371
le monde des malhématiciens. Avec une ardeur infatigable, le géomètre de
Saragosse s elTorcc, depuis plus de vingt ans, à vulgariser les mathéma-
tiques en Espagne, à les faire connaître et apprécier dans les difTorents
milieux scientifiques, afin de montrer le rôle utile qu'elles doivent jouer
dans l'enseignement scientifique élémentaire, secondaire et supérieur. Son
brillant élève M. Rey Pastor poursuit cette belle tâche.
Sous le titre à' Introduction aux malhéinatiques supérieures I auteur a fait
une série de conférences destinées à donner dos vues d'ensemble des mé-
thodes et des problèmes qui caractérisent les mathématiques modernes. Le
présent ouvrage est la reproduction de ces conférences dont voici les prin-
cipaux objets :
I. Fondements de l'Arithmétique et de l'Analyse. — II. Fondements delà
Géométrie. — III. Fonctions d'une variable réelle. — IV. Méthode du pas-
sage à la limite dans la théorie des fonctions. — V. Fonctions d'une variable
complexe. — VI. Systématisation des mathématiques par la théorie des
groupes.
Le second volume a été publié sous les auspices de 1 « Institut d'Estudis
catalans ». C'est la reproduction d une série de huit conférences sur la
théorie de la représentation conforme. Elles sont destinées à initier les
étudiants aux problèmes fondamentaux de celte théorie, tels qu ils résultent
des travaux récents de Poincaré, Kiebe, Caratheodory, Bieberbach, etc.
Ces deux séries de conférences sont rédigées avec une grande clarté ;
l'auteur a su choisir les faits essentiels et les ordonner avec soin.
Ces mêmes qualités se retrouvent dans le troisième ouvrage, le plus im-
portant des trois. Rédigé au retour d'un séjour en Allemagne, ce volume
n'a pas la prétention d'être un traité systématique de Géométrie projective;
c'est plutôt un exposé des principes fondamentaux et des méthodes qui sont
propres à cette branche de la Géométrie. Il comprend trois parties.
Dans la première partie, intitulée « Systématisation de la Géométrie »,
l'auteur présente d'abord les notions essentielles de la théorie des groupes
de transformation, puis il montre quels sont les caractères fondamentaux
des différents types de géométries, depuis la géométrie métrique jusqu'aux
géométries transcendantes.
La seconde partie est consacrée aux fondements de la Géométrie projec-
tive réelle. Elle comprend l'étude des axiomes, leur indépendance et leur
compatibilité, l étude de la projectivité et du calcul vectoriel projectif.
Dans la troisième partie l'auteur présente les fondements de la Géomé-
trie projective complexe. Après avoir défini les éléments imaginaires de
l'espace R^ , il expose les méthodes de Segré, Klein, Amodeo, Gauss, Staudt,
Riemann, etc., puis il examine les propriétés projectives des figures algé-
briques.
En entreprenant cette étude des fondements de la Géométrie projective
supérieure, le jeune professeur de Madrid s'est attaqué à des questions
fort délicates. Sa connaissance approfondie du sujet lui a permis de sur-
monter les difficultés. Son Ouvrage est appelé à rendre de grands services
dans les universités de langue espagnole. H. F.
José A. Sancmez Pekez. — Compendio de Algebra de Abenbéder. Texio
arabe, traduccion y estudio. |Junta para ani|)liaci6n de estudios e investi-
gaciones cientificas. Centro de Estudios historicos). — 1 vol. in-8", 200 p.,
6 pesetas; secrétariat de la Société, Moreto, 1, Madrid, 1916.
372 BIBLIOGRAPHIE
Cette traduction espagnole de l'Algèbre d'Abenbéder apporte une contri-
bution intéressante à l'Histoire des mathématiciens hispano-arabes. Il s'agit
d'un ouvrage didactique qui semble avoir été assez répandu chez les Arabes
de l'Occident. Le manuscrit arabe qui a servi de base à ce travail est daté
de 1343 ; il est conservé à la Bibliothèque de l'Escurial à Madrid.
Dans sa préface, d'envii-on 50 pages, M. Sanchez Ferez fournit d'abord
un court aperçu de l'histoire des mathématiques en Espagne en s'arrètant
plus particulièrement sur la période à laquelle appartient le manuscrit
d'Abenbéder. Il présente ensuite la traduction du manuscrit avec des anno-
tations permettant de suivre pins facilement les calculs du mathématicien
arabe, puis il donne le texte même du Traité d'Abenbéder.
Les sujets mathématiques abordés dans ce traité ne modifient en rien nos
connaissances sur les mathématiques chez les Arabes de 1 Occident. Ils
comprennent, dans la partie théorique, la résolution des équations du pre-
mier et du second degré, le calcul des racines carrées, la multiplication des
polynômes. Une seconde partie du Traité est consacrée à des problèmes
nombreux et variés, parmi lesquels on trouve aussi des problèmes indéter-
minés du premier et du second degré.
O. Stolz und J. A. Gmeinek. — Theoretische Arithmetik. — Il : Die Lehren
von den reellen und von den komple.\en Zahlen. 2 Auflage. — 1 vol. in-S»,
viii-369 p. ; broché 12 M.; B. G. Teubner, Leipzig, 1915.
Les traités publiés par Stolz sous le titre d'Arithmétique générale et par
Stolz et Gmeiner sous celui d'Arithmétique théorique sont devenus clas-
siques. Il nous suffira donc de rappeler ici très brièvement le contenu de
cette 2e édition du Tome II de 1 Arithmétique théorique, qui était en quelque
sorte une 2* édition, entièrement revue, de l'Arithmétique générale de Stolz.
Les auteurs ayant conservé le terme d Arithmétique dans le sens de l'an-
cienne Arithmetica universalis, il s'agit en réalité d'un traité d'Algèbre
limité au.v opérations fondamentales. Le présent volume fournit une étude
approfondie des nombres réels (chap. V à YIIl), des nombres complexes
(chap. X à XII), y compris les puissances, les racines et les logarithmes de
ces nombres. Il contient en outre une première étude des séries de nombres
réels (chap. I.Y) et des séries de nombres complexes (chap. XIII).
Les nombres irrationnels sont étudiés d'après les théories arithmétiques
établies par G. Cantor et Ch. Méray.
Parmi les modifications et additions apportées à celte édition, nous nous
bornons à signaler les paragraphes relatifs à la représentation géométrique
des quaternions.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. Publications périodiques:
American Mathematical Monthly iThel, OfTicial Journal of Ihe Mathema-
tical Association of America, devoted to the Interesls of Collégiale Mathe-
matics, edited by H. E. Slaught, W. H. Bussey, R. D. Carmichael. — Vo-
lume XXIV^ 1917. Lancasler and Chicago.
Annales de l'Université de Grenoble, tome XXIX, 1917. — Gauthier-
Villars, Paris ; Allier frères, Grenoble.
Bollettino di Bibliografia e Storia délie Scienze matematiche, pubblicato
per cura di Gino Lokia. Auno XIX, 1917. — Rosenberg & Sellier, Torino.
Bollettino di Matematica. Giornale scientifico didattico per l'incremento
degli Studi niatematici nelie scuole medie. Diretto dal Doit. Alb. Conti.
Anno XV, 1916-17, Roma.
Contribucion al Estudio de las Ciencias fisicas y matematicas. — Série
Matematico-fisica, Vol. 1, 1916. — Série Tccnica, Vol. I, 1916. La Plata.
Giornale di Matematiche di Battaglini, direiia da Ernesio Pascal. — Vol.
LV (8o délia 3^ Sériel. — Pellerano, Xaples.
Intermédiaire des Mathématiciens, dirigé par C.-A. Laisant, Ed. >rAiL-
LET, A. Mallski, a. Boulanger. — Tome XXIV, 1917. — Gautliier-Viliars,
Paris.
Journal de Mathématiques élémentaires, publié par H. Vlibkrt, 4'^ an-
née, 1916-1917. — Librairie Vuiberl, Paris.
Nieuw Archief VOOr Wiskunde, publié sous les auspices de la Société des
Sciences d Amsterdam, |)ar J.-C. Klltver, D.-J. Korteveg et F. Schuh,
2e série, tome XII. — Delsman en Nollhenius, Amsterdam.
Nyt Tidsskrift for Matematik. Revue dirigée par p. Heegaard, série a,
28e année ; série B, 28^ année; 1917. — Jul. Gjellerup, Copenhague.
Periodico di Matematica per l'insegnamento secondario. Diretto dal Prof.
G. Lazzeki. St'rie 15, vol. XIV. — RafCaele Giusti, Livorno.
Revista de la Sociedad Matematica Espaiiola. Revue mensuelle. 6"= année,
1916-1917. — Ed. Arias, Madrid.
Revue scientifique. Directeur: Ch. MouREU. — 55c année, 1917. — 41 bis,
rue de Chàteaudun, Paris.
374 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Revue semestrielle des publications mathématiques, rédigée sous les
auspices de la Société rnatliéinaliqiie d Amsterdam, par H. de Vries, J. Car-
DKNAAL, \V. Kapteyn, J. C. KLuyvER et J. WoLiK. — Tome XXV. Première
partie : avril-octobre 1916. — Deismau en Xollheuius, Amsterdam.
School Science and Mathematics. A Journal for Science and Mathemalics
Teachers in secondary Scliools, vol. XV, 1917. — Smith ând Turton,
Chicago.
Unterrichtsblàtter fur Mathematik und Naturwissenschaften, heraus-
gegeben von K. Schwab luid A .Malkek. — X.KIll Jahrgang. 1917. Otto Salle,
Berlin.
Wiskundige Opgaven met de Oplossingen. Tome XII, Delsman en Nol-
theniumiis, Amsterdam.
Annals of Mathematics published under ihe auspices of the Princeton
Universily N. J. — 2"i'' série. Vol. 18, r\°^ 3 et 4. — H. S. N'andiver : Sym-
melric Funclions formed by Systems of Eléments of a P'iuile Algebra and
their Connection with Fermât s Quotient and Bernoulli s Xurnbers. —
H. S. Vandiver : The Generalized Lagrange Inlederminate Congi-uence for
a Composite Idéal Modulus. — Howard H. Mitchell: On the Congruence
c.r'- -|- 1 =z d\^ in a Galois Field. — \^'. C. Graustei.n : On the Geodesics
and Géodésie Circles on a Deveiopable Surface. — Dunham Jackson : Note
on représentations of the Partial Sum of a Fourier's Séries. — Frank Irwix :
Acknowledgraent. — Henry Bllmberc : Certain General Properties of Func-
tious. — L. E. Dickson: Fermat's Last Theorem and the Origin and Nature
of the Theory of Algebraic Numbers. — A. J. Pell and R. L Cordon : The
Modified Remainders Obtained in Finding the Highest Common Factor of
Two Polynomials. — L. I. Hewes : Nomograms of Adjustmeut. — Albert
A. Bennett : Closed Algebraic Correspondences. — J. L. Coolidge : The
Intersections of a Straight Line and Hyperqnadric — William Benjamin
Fixe : The Relation betweeu the Zéros of a Solution ol a Linear Homoge-
neous Differential Equation aud Those of its Derivatives. — Luther Pfahler
Eisenhakt: Conjugate Planar Nets with Equal Invariants.
Annali di Matematica pura ed applicata, Milano. — Série 111, T. XXVI,
fasc. 1-2. — CuESTEK : Surfaces characlerized by certain spécial proprielies
of their direclrix congruences. — Caldo.nazzo : Sulla confluenza di vene
libère.
Fasc. 2-3. — Lusi.N : Sur la notion de l'intégrale. — Sierpinski : E arc
simple comme un ensemble de points dans l'espace à m dimensions. —
Calapso : Intorno agi inviluppi di sfore, sulle cui superlicie focali si coi-ris-
pondono le liuee di curvatura. — Darbi : Proprietà délie equazioni Abeliane
a gruppo ciclico. — Biancui : Sullc superficie le cui noi-uiali si distribus-
couo in una série x ' di iperboloidi rotondi.
Atti délia Reale Accademia dei Lincei. Vol. XXVI. 1«^' semestre 1917.
— G.Andreoli : Sovra cerle equazioni di composizione di seconda specie. —
Id : Equazioni integrali singolari con nuclei analoghi a quelli di Evans. —
Id : Sovra una particolare classe di equazioni integrali singolari. — E. Bek-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 375
zoLARi : Sulla viirielà cubica con dieci punti doppi dello spazio a quattro di-
mensioni. e nella confîgurazioue di quindici arclii dello spazio ordinario stu-
diata dallo Stephanos. — L. Bianchi : Rappresentazioni normali unifortni e
sistemi di Weingasten. — Id : Sopra una prorpietà caratterislica délie su-
perficie della classe K ^ — \[s{a] + •y(/')]^. — E. Bompiani : Affinità e su-
perficie applicabili. — C. Bukaliiorti: Sopra i:na nuova definizione di terne,
ecc. — Id ; I moti relativi nel calcolo assoluto. — F. P. Cantelli : Sulla
probabilità corne limite della f'requenza. — Id : Su due applicazioni di un
teorema di G. Boole alla stalislica matematica. — S. Cherubino : Sulle
omografie riemanniane di una matrice di Rieraann. — O. Chisini ; Sulla
riducibilità dell' equazione tangenziale di una superficie dotata di curva
doppia — E. Danielo : Sulle equazioni difTerenziali e le equazioni integro-
difTerenziali corrélative. — F. Enkiques : Sui rami délie curve algebriche
gobbo nell intorno di un punio singolare. — Id : Sulla teoria délie omogra-
fie iperspaziali. — G. Lebon : Solution d'un problème remarquable relatif
à la nouvelle Table de diviseurs des nombres. — S. Lefschetz : Sur cer-
tains cycles à deux dimensions des surfaces algébriques. — G. A. Maggi :
Sopra una formula coinmutativa e alcune sue applicazioni. Id : Posizione e
soluzione di alcune questioni attinenti alla teoria délie distorsioni elastiche.
— J. Pérès: Sur la composition de 1ère espèce: les fonctions d'ordre
quelconque et leur composition. — G. Sanma : Su! melodo di Borel per la som-
mazione délie série. — Id : Generalizzazione del metodo di Borel per la
sommazione della série. — C. Segre : Sui complessi lineari di schiere rigate
o regoli. — O. Tedoke : Sui principio di Huygens in un campo elettromag-
netico. — G. Togliatti : Untipo semplice di reti di reciprocità degeneri di
la specie tra spazî ad n dimensioni. — A. Vergerio : Un' applicazione del
metodo di sommazione délie série alla risoluzione délie equazioni integrali.
E. Almansi : Sulla forma dello sferoide terrestre dedotta dalle misure di
gravita. — O. Lazzarino : SuH' estendibilità del teorema di reciprocità del
prof. V. Yolterra ad un conduttore elletrico a tre dimensioni. non omogeneo,
anisotropo e sottoposto ail' azione di un campo magnelico qualunque. —
T. Levi-Civita : Statica einsteiniana. — Id : Sulla espressione analitica spet-
lante al tensore gravitaziouale nella teoria di l]inslein. — P. Pizzetti :
A proposilo di uua récente IVota del prof. Almansi.
G. Armeli.im : Sopra le distanze planetarie del sole. — B. Petromevics :
Sur les nombres infinis de Fontenelle.
Bulletin de la Société Physico-Mathématique de Kasan, 2"ie série. Tome
XX : I. — IzNOsKOFF : Sur les carrés magiques. — Th. Banahewitsch : A pro-
pos de la théorie d erreur de fermeture annuelle dans le cas de la détermina-
tion de latitude géographique. — N. Agrono.moff : Sur un type d'équations
indéterminées x'"''^ + -r'^" -f ... + ■»'^."''''' = 0 dont les solutions sont
des nombres entiers. — D. Doukiago : Sir Robert Bail (Nécrologie). —
G. Fichtenholz : Sur la dérivation des intégrales définies. — O. Gito.mihski :
Sur la courbure des polyèdres. — M. A. Gratschfff : Contribution à la
théorie des erreurs de fermeture dans la question des changements de la la-
titude géographique. — M. Parfe.ntieff : Quelques remarques au sujet des
carrés magiques. — N. Agronomoff : Sur une classe des équations indéter-
minées de la forme .i -|- .r^ + ... -|- .»•" = 0 résolubles en nombres entiers.
376 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
M. Gratscheff : Sur la valeur de la constante d aberration. — G. Rabino-
viTSCH : Sur la propriété du maximum du cercle.
Tome XXI. — N. Pakfentieff : N. Sonine (revue de ses travaux scienti-
fiques). — D. GoLDHAMMEK : Nouvellc théorie des pliénomènes électromagné-
tiques dans les milieux mouvants. — J. Socoloff : A la mémoii'e des profes-
seurs I. Borgman et N. OumofT. — D. Goldhammer : Nouvelle théorie des
phénomènes électromagnétiques dans les milieux mouvants, (suite). — J. Ma-
xiMOFF : Théorie des congruences binômes et des racines primitives. —
N. Pakfentieff : Evaluation d'une intégrale définie. — Bolotoff : Sur le
principe de Gauss. — Th. Banachevicz : Détermination graphique de la dis-
tance d'une comète dans la méthode de Olbers. — J. OuspeiNsky : Surla pos-
sibilité de la représentation des nombres par certaines formes quadratiques.
— J. Ouspensky : Règle pour déterminer le signe de la congruence 1, 2, 3,
... — — -T — = ih 1 (mod. p.]. — N. Agknoomoff ; sur un système remarquable
des triangles. — N. Agkonomoff : Quelques généralisations et corollaires du
théorème relatif aux moyennes géométrique et arithmétique. — F. Sirvinte :
Sur l'uniformisation des fonctions analytiques.
Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par G. Darboux et E. Picard ;
secrétaire de la Rédaction, E. Lebon. Tome XL, juillet-décembre 1916. —
P. Appell : Sur des lignes polygonales et sur des surfaces polyédrales géné-
ralisant les polygones de Poncelet. — M. D'Ocagne : A propos d une Note
de M. Malteo Bottasso sur une enveloppe de droites. — F. Bollad : Sur la
détermination du centre de courbure des trajectoires orthogonales d'une
famille quelconque de courbes planes. — G. Darboux : Remarques sur la
Note de M. Farid Boulad. — M. Soubbotine : Sur les points singuliers de
certaines équations différentielles.
Tome XLI, 1917, janvier-juin. — P. Appell : Sur un théorème de Joseph
Bertrand relatif à la Cinématique des milieux continus. — T. Dantzig : Dé-
monstration directe du dernier théorème de Henri Poincaré. — B. Jekhowsky :
Sur la fonction génératrice des fonctions de Bessel à plusieurs variables. —
E. Picard: Sur la relation entre les périodes d'une fonction uniforme qua-
druplement périodique de deux variables. — G. Kœnigs : Recherches sur
les mouvements plans à deux paramètres.
Bulletin of the American Mathematical Society, New-York. Vol. XXIII,
n°» 7-10. - J. E. RowE ; The Equation of a Ralioual Plane Curve Derived
from its Parametric Equations, II. — Edward Kasner : Equilong Invariants
and Convergence Proofs. — Samuel Beatty : The Inversion of an Analytic
Function. — T. S. Fiske: Emory Me Clinlock. — Dr. J. II. Weaver : On
Foci of Conics. — Jekuthial Ginsburg : New Light on Our Numerals, with
Introductory Note by Professer D. E. Smith. — W. F. Osgood : Singular
Points of Analytic Transformations. — J. E. Rowe : The Projection of a Line
Section upon che Rational Plane Cubic Curve. — D. Cak.michael : Examples
of a Rcmarkable Class of Séries. — P. J. Daniell : The Modular Différence
of Classes. — G. E. Wahlin : On the Principal Unils of an Algebraic Do-
main k (p, a).
Compte rendus de l'Académie des Sciences de Paris. — 1'='^ semestre 1917.
— 10 avril. — (ï. JiiiA : Sur les réductions des formes indéterminées con-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 377
juguées non quadratiques. — 16 avril. — Riquier : Sur une propriétés des
fonctions analytiques d'un nombre quelconque de variables imaginaires. —
Mesnager : Sur la représentation des charges concentrées par des séries
trogonométriques. — 30 avril. — Guichard : Sur les réseaux 0 de Monge
dans un espace d'ordre quelconque. — J. Boussinesq : Hypothèse fondamen-
tale de la mécanique des masses pulvérulentes. — 7 mai. — M. Petrovitch :
Sur quelques expressions numériques remarquables. — B. Jekhowski : Sur
le développement en série de diverses expressions algébriques au moyen
des fonctions de Bessel à plusieurs variables. — i4 mai. — E. Kogueliantz :
Sur la sommation des séries ultrasphériques. — M. Petrovitch : Théories
arithmétiques sur l'intégrale de Cauchy. — '^l mai. — P. Fatou : Sur les
substitutions rationnelles. — i juin. — P. Montel : Sur la représentation
conforme. — \V. Sierpienski : Sur quelques problèmes qui impliquent des
fonctions non mesurables. — li juin. — G. Jllia : Sur les formes biquadra-
tiques à indéterminées conjuguées et à coefficients entiers. — 18 juin. —
C. Guichard : Sur les surfaces telles que l'équation de Laplace du réseau
formé par les lignes de courbure soit intégrable. — G. D. Birkhoi f : Sur
une généralisation de la série de Taylor. — H. Duport : La loi de 1 attrac-
tion universelle. — 25 juin. — G. Julia : Sur les formes binaires à indéter-
minées conjuguées qui restent invariantes par une substitution linéaire. —
W. SiERpiNSKi : Sur une extension de la notion de densité des ensembles. —
E. Jablonski : Contribution à l'étude du cas le plus général du choc dans un
système de points matériels soumis à la loi de ÎVewton.
Jahresbericht der Deutschen Mathematiker Vereinigung, Leipzig. —
Jahrgang 1916, Juii-fJezember — E. .Mùller : Die achsiale Inversion. —
E. J. Gi;.MBRL : Eine Darstellung statistischer Reihen durch Euler. — Her-
raann Weyl : Strenge Begrùndung der Charakleristikenlheorie auf zwei-
seitigen Flachen. — A. Rosenthal u. O. Szasz : Eine Extremaleigenschaft
der Kurven konstanter Breite. — P. Riebensell : E. Busche. — E. HiENTZ-
scHEL : Ueber die Kongruenz 2'"^- = 1, mod. 1093^. — Julius v. Sz. Nagy :
Ueber die algebraische Darstellung der verknoteten und verketteten alge-
braischen Raumkurven. — Michael Bauer : Zur Bestimmung der reellen
VVurzeln einer algebraischen Gleichung durch Itération. — J. Horn : Verall-
gemeinerte Laplacesche Intégrale als Losungen linearer und nichtlinearer
Differeiitialgleichungen. — Emil Lampe : Zur mechanischen Quadratur. —
E. H.ï.NTZscHFi. : Théorie der Dreiecke rail rationalen Masszahlen der Seiten
und der drei Seitenhalbierenden. — A. Korselt : Ueber eine Diophantische
Aufgabe. — P. v. Sch-ewen : Bemerkungen zu den Abhandlungen des Herrn
Hœntzschel im 24. Bande, S. 467 (T. und im 25 Bande. S. 139 (f. —
E. H.ïntzschel : Bemerkung zu der vorstehenden Notiz des Herrn v. Schœwon.
— Hans Hah.n : Ueber Fejérs Summierung der Fourierschcn Reihe. —
Heinrich Liebmann : Die Transformation von Varialionsproblemen. — Adolf
Kneser : Eine durch elliptische Funktionen darstellbare Transformations-
gruppe. — Léo Kœ.mgsberger : Weierstrass' erste Vorlesung ûber die
Théorie der elliplischen l'unktionen.
Journal fur die reine und angewandte Mathematik. — Band 147. —
K. Hensei. : Allgemeine Théorie der Konkrnenzklassengrnppen und ihrer
Invarianlen in algebraischen Korpern. — T. H. Gronwall : Ueber einige
Summalionsmcthoden und ihre Anweudung auf die Fouricrsche Reihe. —
378 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
O. Pekron : Ueber Système vou linearen Uilferenzengleichunj^eii erster Ord-
nung. — A. Knksek : Transfoi-mationsgiuppeii uiid Yarialionsrechuiing. —
O. Kœbe : Abhandlungen zur Théorie der koiiformen Abbilduiig. III. Der
allgemeine Fundamentalsalz der konformen Abbildiuig nebst einer Anwen-
dung auf die konforme Abbildung der Obcrfliiche einer korperliclien Ecke.
— L. KosciHMiEDER 1 Konjugicrte Punkte und Enveloppen bei speziellen Ya-
rialionsproblemen. — O. Szasz : Ueber die Erhaltung der Konvergenz un-
endlicher Ketleubrùche bei indepcndenter Veriinderlichkeit aller ihrer Ele-
nienle. — F. Schottky : Problemalische Punkle und die eleinenlaren Siilze,
die zum Beweise des Picardschen Theoreras dienen. — U. Fletek : Die
Klassenzahl zykiischcr Kôrper vom Primzahigrad, deren Diskriminante nur
eine Primzahl enthiilt. — M. Pasch : Grundf'ragen der Géométrie. — A. Ost-
ROwsKi : Ueber sogenannte perfekte Korper. — J. Schur : Ueber Polenzrei-
hen, die im Innern des Einheitskreises beschrankt sind. — K. Hensel : Die
Verallgemeinerung des Legendreschen Symboles fur allgemeine algebraische
Kôrper. — M. Pasch: Sechs Punkte einer Ebene.
The Mathematics Teacher. A Magazine devoted to the inlerests of Tea-
chers of Miitliemalics. Published Quarterly by the Association of Teachers
of Mathematics in the middle siates and Maryland. Editor: W. H. Metzlek.
Syracuse Univer sity, Syracuse, N. Y. — Yolume IX : Ediforial. — C. G.
Grove : Mathematics and Psychology. — Dnnliam Jackso.n : Yariables and
Limils. — Amelia C. Wright: Collège préparation : What is its Effect on
YVhat you Teach and How You Teach It. — Harry English : Collège Pré-
paration : What is its effect on What You Teach and How You Teach It. —
Report of the Geomelry Commiltee. — The Association of Teachers of Ma-
thematics of New England : F"inal Report of the Committee on the Mathe-
matics of the Pre-High School Grade. — George W. Evans : Mathematics
for the Junior High School. — D. E. Smith : \Miat is to Be the Oulcome?
— J. H. MiNMCK : Our Critics and their Viewpoints. — Agnes L. Rogeks :
The Established Results of the New Psychology as it Bears upon the Tea-
ching of Mathematics. Récent Criticisms of Mathematics Teaching and their
Resulls. — R. H. Henderson : Récent Advances in the Teaching of Mathe-
malics. — J. L. Patterson : To Plot a.r' -\- hx -|- c = 0. — S. S. Keller :
Entrance Requirements Again. — G. A. Miller: The Use of the Radical
Symbol. — Katharine F. Ball : Mathematics Applied to Domestic Arts. —
Leonhard Folix Flld : Civil Service Questions in Mathematics. — E. H.
KocH, Jr : Mathematics Contests. — C. C. Grove : Kelurus to the Questio-
ner. — J. K. Lamond, C- C. Grove, Roos \\'. Marhiott : The Order of Tea-
ching ihe Parts of the Calculus. — Frank H. Scobey, A. L, Clapp, Ruth
Mukhall: Should Arithmetic be Taught to ail Pupils in ihe High School?
When ? How Much Time Shouldbe Givcn to it. — Louisa M. Webster : Ma-
thematics Clubs. — F. W. Gentle.man : The Content of a Mathematical
Course for the Junior High School. — New Books. — Notes and News.
Mathematische Ânnalen, Band 78, n»» 1 et 2. — Alfied Lcewy : Ueber
Malrizen- und Din'erentialkomplexe. — Rudolf Schavffler : Ueber wieder-
holle Funklionen. — Robert Kœmg ; Grundziige^iner Théorie der Riemann-
schen Fuuktionenpaare. — Alexauder Ostrowski : Ueber die Existenz einer
endlichen Basis bei gewissen Funklioncnsystemen. — A. Haar : Reihenent-
wicklungen nach Legendreschen Polynomen. — E. Hilb : Znr Théorie der
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 379
lineareu funktioiialen Dillerenlialgleichungen. — H. Mohrmann : Ueber al-
gebraische und nichtalgebraische gewundene Kurven n-ter Ordnung vom
Maximalindex. — R. B^r : Ueber Greensche Randwertaufgaben bei der
Schwingungsgleichung. — G. Hessenberc : Vektorielle Begrûndung der
Differenlialgeometrie. — J. A. Schocten : Zur Klassitizierung der assozia-
tiven Zahlensysteme.
Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo. Tome XLII. P'asc. 1. —
Strazzeri : Sulle superlioie che ammetlouo per sezioui piane una semplice
iiiHnità di curve prefissate. — V. Amato : Sulla risoluzione apiristica, in un
eorpo quadralico, délie concuenze binomie seconde un idéale primo. —
P. S'alli : Sulla sommabilità délie série, con particolare riguardo aile série
di Dirichlet. — O. Nicoletti : Su una classe di iterazione per l'approssima-
zione degli irrazionali quadratici. — G. Grimaldi : Délie superficie alge-
briche d'ordine 7 con un fascio ellitlico di coniche. — G. Segre : Su una
generazione dei complessi quadratici di rette del Baltaglini. — U. Amaldi :
Sulle derivate successive dellc funzioni composte di quante si vogliono va-
riabili. — G. Marletta : Délie superfuie aigebriche d ordine 6 con un fas-
cio di cubiche ellittichc.
Dans une cinilaire datée de Païenne, du 8 juillet 1917, M. De Franchis,
Directeur des Rendiconti, annonce que par suite des difficultés provenant de
la guerre, le comité se voit dans l'obligation de suspendre provisoirement la
publication de la Revue.
Revue de l'Enseignement des Sciences (La). — Librairie Alcan, Paris. —
Mai-Décembre 1916. — B. Xiewenglowski : Sur le problème dOlinde Rod-
rigues. — J. Pioncho.n : Petite enquête sur le degré d'aptitude de nos ba-
cheliers à lutilisation de leur savoir en mécanique. — A. Viellefond : Le
nombre cousidéré comme un opérateur. — R. Bérard : Détermination des
tangentes et des centres de courbure. — J. Le.maire : Sur le centre de cour-
bure des coniques. — A. Decerf : Quelques questions de mécanique ou de
théorie des vecteurs. — F. Brachet . Sur une modification de l'emploi du
temps en seconde G et D. — J. Juhel-Rexoy : Surle second degré. — A. \iel-
I.EF0ND : A propos du problème d'Olinde Rodrigues et des quaternions. —
H. Lebesgue : Sur les angles polyèdres. — P. Mo.ntel : Sur la règle de trois.
— G. Fo.NTE.NÉ : Sur la règle de trois. — Id : Concentration des donnés en
géométrie. — H. Pariselle : Note sar le champ des lunettes astronomiques.
— P. Lugol : A propos de la loi de la chule des ecorps. — R. Bérard .
Mouvement d'une figure plane de forme invariable. — Ch. Michel : Pro-
priétés liomographiques des coniques. — R. Paucot : Quelques réflexions
au sujet de Ihistoire des sciences.
Revue générale des Sciences pures et appliquées. — 28mc année. —
No 2. — E. JouGUET : L'œuvre scientifique de Pierre DtJHEM. — N" 5. —
H. Parisklle : La télémétrie. — No 7. — Ch. Glignard : Gaston Darboux.
— No 9. — A.-E.-H. Love : La recherche mathématique, — N" 10. — Melle
J. Joteyko : Les méthodes belges d'Education technique. — N" 11. —
G. Milhaud: La querelle de Descartes et de Fermai au sujet des tangentes.
— M. P. PuisEux : Revue annuelle d'Astronomie (1916). — N"" 15-16. —
G. Milhaud: Descartes et l'analyse infinitésimale.
L'Enseignement mathém., 19' année; 1917. 24
380 BULf.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Scientia (Revista di Scienza) Revue internationale de synthèse scienti-
fique, Milan. — Année 1917 : Nos 1 à 8. — pi,. £. B. Jourdain : The func-
tion of symbolism iu mathematical iogic. — H. von Zeipel : Etoiles et mo-
lécules. — G. LoRiA : L'enigma dei numeri immaginari attraverso i secoli.
— P. Zkeman : L'hypothèse de l'éther immobile. — J.-R. Carkacido : Les
fondements de la biochimie. — G. Milhaud : Descartes et Bacon. — M.
Cantone : Sull'odierno indirizo degli studi fisici. — Carra de Yavx : Sur
1 origine des chiffres. — F. Iniguez : Les spectres stellaires. — B. Cabrera :
Les propriétés niagnéliques et la structure de l'atome. — F. W. Dyson :
The détermination of stellar distances. — M. Betti : Il problema délia tras-
formazione délia muteria, dai tempi antichi ad oggi. — G. Loria : Lo spettro
dell immaginario in geometria. — C.-Y.-L. Charlier : Conceptions monis-
tique et dualistique de l'univers stellaire. — E. Riganano : I.,es diverses
mentalités logiques.
ZeitSChrift fur Matbematik U. Physik, Organ fur angewandte Mathe-
metik. — Tome 64, fasc. 3-4. — R. v. Mises : Graphische Statik raumlicher
Kraftsysteme. — F. Willheim u. A. Léon : Ueber das elaslische Gleich-
gewicht von zylindrischen Ringen u. die Spannungsverteilung in einem
gelochten Zugstabe von endlicher Breite. — A. Ritter : Spannung in einein
auf mehreren Stûtzen gelagerten Hohlzylinder unter der Wirkung von in
der Richtung der Zylinderachse gleichmiissig verteillen Belastungen. —
H. Leitz : Berechnung der eingespannlen rechleckigen Platte. — F'r.
Schilling : Neue Methoden der Ortsbeslimmung eines Fremdkôrpers, ins-
bessndere eines Geschosses, im menschlichen Kôrper durch Rôntgenauf-
nahmen, ein einfaches Bespiel der Photogrammelrie.
ZeitSChrift fûr mathem. u. naturw. Unterricht. Leipzig. — Band 47, N»**
9-12. — W. LiETZMANN : Kriegslehren fur den mathematischen Unterricht
an hôhereu Knabenschulen. — H. Wieleitner : Zur Erfindung der analyli-
schen Géométrie. — H. Scheffler : Ueber Peripheriewinkel und Zentriwin-
kel der Ellipse. — E. Grunholz : Aus der Pra.vis der physikalischen Schii-
lerùbungen. — Alois Lan.ner : Der didaktische Wert der Arnebergschen
Kegeikonstruktionen. — W. Rollwagen : Die Voraussetzungen der zweiten
Schallzone. — F. R. Sciierrer : Die Struktur der Heronischen Dreiecke. —
H. Beck : Die Hessesche Normalform. — Heinrich Ruff : Das Logarithmie-
ren von Ungleichungen. — W. Brunner : Anwendung des Fliichensatzes zum
Nachweis der Erddrehung.
Band 48, N^^ 1-5. — P. Luckey : Kriegsnomogramme. — R. Bôger :
Pappus-Fiinfeck-Steiner. — A. Gutzmer : Die Tatigkeit des Deutschen
Unlerausschusses der Internationalen Mathematischen Unlerrichtskommis-
sion 1908-1916. — R. Ullrich : Ueber das Gleiten und Rollen eines Kor-
pers entlang einer schiefen Ebene. — F. Pugehl : Die Behandlung der
Yiereckslehre. — P. Lvckey : Kriegsnùinogramme. — A. Peter : Das sta-
bile Schwimmen malhematischer Korper. — AL Koppe: Bestimmung der
Sùdrichtung aus dem Stande der Sonne. — F. Pigehl : Die Behandlung dei'
Yiereckslehre. — A. Carl : Zur Zinseszinsformel — P. Zuhlke : Eine ana-
lytisch-geomelrische Lôsung des Systems zweier allgemciner quadratischer
Gleichungen mit zwei Unbekannleu durch eine kubische Glciciuing. —
K. GiEBEL : Das Stangenpiauimeler. — Ph. Sciiwarz : Ueber die Beobach-
lung als Quelle eines Satzes der « Natùrlichen Géométrie ». — O. Herrmann ;
Zur I.ehre von der Ivrùmmung ebener Kurven.
BULLETiy BIBLIOGRAPHIQUE 381
S. I-.ivres nouveaux :
Emil BucHEREK. — Grundzûge der mathematischen Géographie. — 1 vol.
in-8°, 39 p.; G. Krebs, Bàle.
^^'. LiETz.MAN,\. — Der Pythagorische Lehrsatz. — 1 vol. in-16, 64 p.,
M. 0,80 (Mathematisch-Pliysikalisclio Bibliothek, N» 3), 2<= édition, B. G.
Teubner. Leipzig.
W. LiETZMANN uud V. Tkiek. — Wo steckt der Fehler? — 1 vol. in-16,
53 p. (.Mathemalisch-Physikalisclie Bibliothek, Xo 10|, 2« édition; B. G.
Teubner, Leipzig.
R. Nelendorff. — Praktische Mathematik, 1. Teil. — 1 vol. in-16, 106 p.;
M. 1,50 |Aus Xatuf u. Geisteswelt i, 2>= édition ; B. G. Teubner, Leipzig.
E. Pjcard. — Les Mathématiques en France depuis un demi-siècle. —
1 brooh. gr. in-8", 24 p.: Gautliier-Villars & C'«, Paris.
Serret-Scheffers. — Lehrbuch der Differential- und Integralrechnung,
Ursprûnglich Uebersetzung des Lelirbuches von J. A. Skkret. Seil der
dritten Aiiflage giinzlich neu bearbeitet vou G. Scheffeks, Sechste und sie-
bente Auflage, Ersier Band : Differential Rechnung. mit 70 Figuren im Text.
— 1 vol. in-8o, 670 p. ; M. 13; B. G. Teubner. Leipzig.
Hans Stohler. — Mathematische Géographie und sphârische Trigono-
métrie. — 1 vol. in-8o. 96 p.; Basler Driick u. Verlags-Anstalt, Bàle.
Giolio VivANTi, — Nuovi esercizi di Analisi Infinitésimale. Traiii dalle
.Matematiche A(>plicale. — 1 vol. in-8",517p. ; Mattei (S; C'*^, Editori, Pavia.
Nomenclature des Journaux, Revues, Périodiques français paraissant en
France et en langue Irancaise à l'étranger, par l'Argus de In Presse. —
1 vol. p. in-8o. 271 p. Edité par les Bureaux de lArgus, 37, rue Bergère,
Paris (1X«), 1917.
TABLE DES MATrÈRES
ARTICLES GÉNÉRAUX
Méthodologie et Notes diverses.
Pages
Deux couférences sur la iS'omographie, 11. Application des mono-
grammes à l'alignement aux différenis cas de résolution des triangles
sphériques (avec 4 figures). Par M. d'OcAGNE iParis) 20
Modules d'une somme. Par M. Petkovitch (Belgrade-Genève) ... 53
Une question de Cayley relative au problème des triades de Steiner.
Par S. Bays (Fribourg, Suisse) 57
Sur quelques représentations arithmétiques des fonctions analytiques.
Par A. KiENAST (Kùsnacht-Zurich) 129
Sur certaines fonctions analytiques uniformes obtenues comme limites
de fonctions multiformes. Par D. Pompéiu (Bucarest-Jassyi . 151
Notions d'arithmogéométrie {S'"^ et 4'"« articles). Par E. Tukhière
(Montpellier) 159, 233
Décomposition des segments de droites en parties égales (avec 4
figures). Par Emile Du.mont (Bruxelles) 218
Note sur la géométrie du triangle et du tétraèdre |avec 2 ligures).
Par M. Fr. Da.mëls (Fribourg, Suisse) 273
Sur une généralisation du théorème de Steiner-llabich concernant les
roulettes et les podaires appliquée aux orbiformes d'Euler. Par
L. Bkaude (Bierstadt) 276
Note sur les permutations (Définitions, classifications et tiansfor-
mations, I). Par A. Aubry (Dijon) 280
L équation de Fermât rt''~ :=z pk \(i) -\- 1. Par H. E. Hanse.n- (Copen-
hague) 295
Sur une transformation projcctive conduisant à quelques propriétés
métriques. Par F. Goxseth (Zurich) 301
Sur la Ibnction résistance Fu) de la balislique (avec 1 figure). Par
G. TiERcy (Genève) 309
Organisation de l'enseignement.
Du rôle que peut jouer renseignement des mathématiques dans l'édu-
cation intellectuelle des écoliers. Par H. Roorda, v. E. (Lausanne) . 68
Thèses de M. Roorda 86
TABLE DES MATIERES
383
Histoire et Philosophie.
Pages
Henri Poincaré, œuvres publiées par M. G. Darboux. Tome second.
Par A. BuHL (Toulouse) ^
Les antinomies de Russell et de Burali-Forti et le problème fonda-
mental de la théorie des ensembles. Par D. Miri.manoff (Genève) . 37
Remarques sur la théorie des ensembles et les antinomies cantoriennes,
I. Par D. iSIiRi.MANOFF (Genève) 209
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
Récréations mathématiques. Le jeu de la Ziggurat. Par Pierre Bovet
(Genève) et L. G. Du Pasquier (Neuchàlel) 192
Remarques sur le problème de Jean de Palerme et de Léonard de Pise.
A propos d'un article de M. E. Turrière. D'après une lettre de
E. Haentzschel 199
Sur la définition géométrique de la « Fenêtre de Viviani. » Par
G. TiEKCY (Genève) 314
L'équation x'' — Ar- =: 1. Par A. Gérardin (Nancy) 317
CHRONIQUE
Articles divers.
Commission internationale de l'enseignement mathématique (H. Fehri. 318
Allemagne ; Nominations 3-tl
Une fondation à la mémoire de Fr. London 3i3,
Angleterre: Nominations o^l
Société mathémathique de Londres. Médaille De Morgan. . . . 202
Prix Adams 341
Autriche : Nominations et distinctions 341
Etats-Unis : Nominations 341
Société mathématique américaine 106
Association mathématique américaine 106
Fra.nce : Académie des Sciences 106, 341
Académie des Sciences ; prix décernés 319
Italie : Nominations 341
Norvège : Une fondation à la mémoire d'Abel 342
Suisse : Nominations ... 106, 342
Société mathématique suisse, réunion de Schuls, 8 août 1916 . . 89
Société mathématique suisse, réunion de Zurich, 30 mai 1917 . . 202
Société mathématique suisse, réunion de Zurich, 11 septembre 1917 321
Nécrologie.
A. Bentèli 342
Général Bassot 106
Gaston Darboux |H. F.) . 87
Henri Dufumier 106
G. Frobenius 342
F. R. Helmert 3'f2
D. Kikuchi 342
F. London 343
E. Oit 342
G. Veronese 343
384 TABLE DES MATIERES
NOTES ET DOCUMENTS
Pages
Commission internationale de l'enseignement mathématique. Liste des
publications du Comité central et des Sous-commissions nationales,
parues depuis le l"'" avril 1914 (H. F.) 3j3
Commission internationale de renseignement mathémati(|ue. Compte
rendu des travaux des sous-commissions nationales (25« article) :
Suisse : Mathématiques et enseignement secondaire suisse, d'après
le rapport de M. K. Brandenberger. Par G. Dlmas l Lausanne) . 107
Plans d'études mathématiques de l'enseignement normal primai le en
Bolivie. Par Constant Lurqlin 345
Cours universitaires.
Etats-Unis 349
France 351
Italie 351
Suisse 352
BIBLIOGRAPHIE
Annuaire pour l'an 1917, publié par le Bureau des Longitudes. . 112
Bi.iDHFELDT (H. F.). — Finile collineation Groups 366
BôcHER (M.). — Leçons sur les méthodes de Sturm dans la théorie
des équations différentielles linéaires et leur développement moderne
(A Buhl) 203
BucHERER (E.). — Grundzûge der mathcmatischen Géographie (H. F.) 366
Carslaw (H. S.). — The éléments of non-euclidean plane Geometry
and Trigonometry (H. F.) 367
Fawdry (R. C). — Dynamics. Part. 1 (H. F.) 204
FÔPPL (A.). — Vorlesungen iiber technische Mechanik, I, 5. Aufl. . . 113
GiGLi (D.j. — Lezioni di Aritmetica e di Aigebra elementare ftîic. -Saa-
tard) 367
Gmeinek (voir Stolz u. Gmeiner) 367
GoNGGRijp (B.). — Logarithmische en gouiometrische Tafels en Bijtafels
(A. Buhl) 112
Grialou (J.). — Cours d'hydraulique {A. Buhl) 114
Grossmann (Marcel). — Elemente der darstellenden Géométrie . . 368
Hadamard (J.). — Four Lectures on Mathemalics (M. Plaiicherel) . . 114
Index du Répertoire bibliographique des Sciences mathématiques
(ff. F.) 365
Lecat (M.). — Bibliographie du Calcul des variations 368
Mathematische Bibliothek, herausgcgebeu von ^^'. Lielzmann u. A.
Witting, Nos 3, 10, 25 et 26 365
.Meh.mke (R.). — Leilfaden zum graphischen Rechnen I H. F. I . . . 203
Michel (Ch.). — Cours d'Algèbre et d'Analyse (A. Buhl) .... 369
Miller (G. A.). Blichfeldt (H. F.) et Dickson (L. E.). — Theory and
Applications of liuite Groups (II. F.) 117
Montessus (R. de) de Ballore. — Leçons sur les fonctious elliptiques
en vue de leurs applications (A. Buhl.) 205
Rey Pastor (J.). — Introduciôn a la Matemâtica superior {H. F.) . . 370
TABLE DES MATIERES 385
Pages
Rey Pastor |J.). — ïeoria de la Representaciô conforme {H. F.) . . 370
|Id.). — Fundarnentos de la Geometria Proyectiva superior {H. F.j . 370
Salmon-Fiedler-Dingeldey. — Analytische Géométrie der Kegel-
schuilte, I . 118
Sanchez Ferez (J. A.|. — Compendio de Algebra de Abenbeder . . 371
Stohler iH.I. — Mathemalische Géographie u. sphiirische Trigono-
métrie {H. F.) 366
Stolz u. Gmei.\er. — Theoretische Arithmetik, II (2>= édition) . . . 372
Teixeira (F. Gomes). — Sur les problèmes célèbres de la géométrie
élémentaire (H. F.) 118
A'allée-Poussin (Ch. de la). — Intégrales de Lebesgue. Fonctions
d ensemble. Classes de Baire (A. Buhl) 119
^YIJDE^'ES (P). — Logarithmen en Rentetafels (A. Buhll 113
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. Sommaire ou annonce des principaux périodiques.
Acta Mathematica (Mittag-Leffler, Stockholm) 121
American Journal of Mathematics f Baltimore) 206
American mathematica! Monthly { Springfîeld ) 373
Annales de lUniversité de Grenoble 373
Annali di matematica pura ed applicata (Bianchi, Dim, Jung, Segre,
Milan] 374
Annals of mathematics (Princeton University) 121, 374
Archiv der Mathematik und Physik (La.mpe, ^^^ Meyer, Jahnke,
Leipzig) 206
Alti délia R. Accademia dei Lincei {Rome) 207, 374
Bollettino di Bibliografia e Storia délie Scienze matem. (G. Loria,
Turin] 373
Bollettino di .Matematica (Conti, Rome] 373
Bulletin de la Société mathématique de France (Paris i l'.M
Bulletin de la Société physico-mathématique de Kasan 375
Bulletin des Sciences mathématiques (Darbou.x, Picard, Paris). . . 376
Bulletin of the American Mathematical Socieiy { New- York) . 122, 207, 376
Comptes rendus de l'Académie des Sciences {Paris} .... 126, 376
Conlribucion al Estudio de las Ciencas fisicas y matematicas (Univer-
sidad de la Plata) 373
Giornale di .Matematiche di Batlaglini (Naples) 373
Intermédiaire des mathématiciens) Laisant, Maillet, Maluski, Bou-
LA.NGER, Paris] 373
Jahrbuch iiber die Fortschritte der Mathematik |E. Lampe, Berlin) . 122
Jahresbericht der Deutschen Malhematikcr-Yereinigung (Gutz.mer,
Leipzig] 377
Journal de mathématiques élémentaires (Paris) 373
Journal fiir die reine und angewandte Maliiemalik (Henskl, Berlin] . 377
Mathemalische Annalen /^Ze/p:/"'/ . 122, 378
Mathematics Teacher, The (VV. H. Metzler, Syracuse, N. Y.) . . . 378
Nieuw Archief voor Yiskunde (Klcyver, Kokteweg, Schuh, Amsterdam] 373
Nouvelles Annales de Mathématiques (Laisant et Bkicard, Paris) . . 122
386 TABLE DES MATIERES
Pages
Nyt Tiddskrift for Matematik (Heegard, Copenhague) 373
Periodico di Matematica (Lazzeri, lAvourne] 373
Proceedings of the London JVIalhematical Society 125
Rendiconti del Circolo raatematico di Palermo 125, 379
Revista de la Sociedad Matematica Espanola (Madrid) 373
Revue de l'Enseignement des Sciences (Paris) 123, 379
Revue de Métaphysique et de Morale (X. Léon, Paris) 124
Revue générale des sciences pures et appliquées (Paris). . . 124, 379
Revue scientifique (Paris) 373
Revue semestrielle des publications mathématiques ( Amsterdam I 365, 374
School Sciences and Malhematics (G. W. Myeks, Chicago) .... 374
Scientia, Rivista di Scienza (Rignano, Bologna) 380
Sitziingsberichte der K. Akademie der Wissenschaflen (Vienne) . . 126
Unterrichtsblatter fur Malhematik und Naturwissenschaflen (Berlin) 374
Wiskundige Ofgaven I Amsterdam) 374
Zeitschritt fur das Realschulwesen (Czuber, Bechtel, Walle.ntin,
Vienne) 126
Zeitschrift fur Mathematik und Physik (Mehmke, Runge, Leipzig) . . 380
Zeitschrift fur mathematischen und naturwissenschaftlichen Unterricht
ScHOTTEN, LiETZMANN, Leipzig) 124, 380
2. Publications non périodiques.
Livres nouveaux • . . .128,208, 381
TABLE DE NOMS D'AUTEURS
Cette table comprend les auteurs d'articles généraux ou d'articles de chronique, de lettres
ou notes insérées dans la correspondance ou de comptes rendus bibliographiques.
Les numéros qui suivent chaque nom renvoient aux pages du volume.
Pages
AuBRY (A.) 280
Baatard (L.) 368
Bays (B.) 57
BovET(P.) 192
Braude (L.) 276
BuHL (A.) 4, 112, 113, ll'i, 119, 203
205, 370
Daniels (M. Fr.) . . . . 273
Dumas (G.) 107
DuMONT (K.) 218
Du Pasquier (L.-G.) ... 192
Fehr (H.). ... 87, 117, 118
204, 319. 3'i5, 365, 366, 367, 371
Gérardin (A.) 316
Pages
301
199
295
129
Gonseth (F.)
H.ï:ntzschëi. (E.).
Hansen (H. E. ) .
KlENAST (A.)
LuRQuiN (G.) 345
MiRIMANOFF (D.| . . . 37, 209
d'Ocagne(M.) 20
Petrovitch (M) 53
Plancherel (M) 113
POMPÉIU (D.) 151
RooRDA (H.) . . . . 68, 86
Tiercy(G.) .... 309. 314
TuRRiÈRE (E.). . . . 159, 233
L ENSEIGNEMENT
MATHÉMATIQUE
L'Knsoign(!ment ni.itlK'm.. 2li'" .-inncc'; 1918.
L'ENSEIGNEMENT
MATHÉMATIQUE
MBTHODOI.OCIE RI' OHG ANI SAI 1 ON DK I, ENSEICNRM ENT
PHM.OSOl'HIE ET HlSIOlIti: DIÎS M A I H KMAIIQU ES
C H It <) M Q U E S C I E N l' 1 F I Q U E M É (. A N C E S R I lU. I () (; Il A P H I R
REVUE INTERNATIONALE
p A U A 1 s s A N T T () U S T, K S I) K U X MOI S
DIRIGER PAR
C.-A. LAISANT
Docteur es sciences.
ancien Kxaininateui' d'admission à l'Kcole
polytBohniqiiP de Pans.
H. FEHR
Docteur es sciences
Professeur à l'Universilé
de fienève.
AVKC I.A i;OI.I.AbORATION UE
A. BUHL
Docteur es sciences
Professeur à la Faculté des Sciences de 'l'oulou.se.
Organe officiel de la Commission internatiuiiale de l' /-enseignement mathématique.
\ I X G r I E M E A N N E E
1918
PARIS
GAl'THIKM Vll,L.\n8 &(>, ÉDITKUnS
GENEVE
(îliOnr, & C'«, ÉDITEUKS
J918
GENEVE
IMPRIMERIE ALBERT KUNDIG
L'APPROXIMATION DES FONCTIONS
D^UNE VARIABLE RÉELLE ^
G. de la Vallée Poussin
Professeur à 1 Université de Louvain.
1. — Le problème de l'approximation.
L'approximation des fonctions de vai-iables réelles a fait
l'objet de recherches récentes (1898-1913). J'en ai suivi les
dernières avec d'autant plus d'intérêt que j'avais contribué
dans une certaine mesure à les provoquer. Je me propose
de donner ici une idée sommaire de cette nouvelle théorie.
J'espère qu'elle suiïira pour faire saisir les problèmes les
plus caractéristiques (|ui se posent et la nature des procédés
mis en œuvre pour les résoudre. Je me guiderai dans mon
exposé sur Tordre histori(jue des découvertes; mais je me
bornerai aux fonctions d'une seule variable, iaute de temps.
On se gardera d'en conclure que la théorie des fonctions de
plusieurs variables manque actuellement d'intérêt ou de
l'ésultats.
Je définis d'abord la c|uestion c|ui va nous occuper.
Il s'agit (rex[)rimer une fonction sous, forme finie avec
|)lus ou moins d'a|»proximalion. Mais les recherches actuelles
ne portent que sur deux modes de représentation appro-
chée : La représeiilation par polynômes et alors la représen-
tation se fait dans un intervalle («, h), oii l'on suppose la
' Coniei-encu laite à la séanci! de la Sociélc nialhéniatiquc suisse, tciiiio à Fribourg le
2'i lévrier l'JIH.
Les numéros dans le texte renvoient .i l'index bibliographique à la lin de l'article.
6 C. DE LA VALLEE POUSSIN
foiKttion continue; la représentation trigonométrique, auquel
cas la fonction est supposée continue et périodique de pé-
riode 2tz, la représentation s'étend alors à toutes les valeurs
réelles de r.
Cette représentation trigonométrique est donnée par une
expression d'un certain ordre fini ;? , c'est-à-dire par une
suite limitée de la forme
^'o + ^'] ^^^^ •^' + ^^-^ ^^^ 2,r -|- ... + a^j cos nx
-f- h^ sin x -\- h.^ sin 'Ix -\- ... + ^„ sin nx ,
OU, ce qui est la même chose, par un pol3'nôme de degré 7i
en sin.r et cos.r. Il y a lieu d'observer que si l'expression
est paire, elle se réduit, les sinus disparaissant, à un poly-
nôme de degré n en cos.r.
Soient f{,v) une fonction continue dans un intervalle [a, b)
et P„(.r) un polynôme de degré /* d'ailleurs quelconque. Ce
polynôme doit être considéré comme une expression appro-
chée de f{x). Le maximum dans [a, b) de la différence ab-
solue
I /•(*■) -M
est l'approximation fournie j)ar P„ . Ce polynôme est d'autant
meilleur comme expression approchée qu'il fournit une aj)-
proximation plus petite. Si l'on considérait une fonction
{)ériodique et sa représentation trigonométrique, l'approxi-
mation se définirait de la même manière.
Le problème de V approximation consiste à former une
expression de l'un ou de l'autre de ces deux types dont
l'approximation soit aussi petite qu'on le veut. Le problème
est possible dans les deux cas. Il y a là tleux théorèmes
d'existence, tous deux dus à Weierstrass (1885), et qui ont
été le point de départ de la théorie (|ui nous occupe. Il y a
lieu de nous y arrêter quelques instants.
2. — Les deux théorèmes d'existence de Weierstrass.
Weierstrass a démontré les deux théorèmes suivants (1) :
I. Toute fonction continue dans un intervalle (a, b) peut
FONCTIONS D UNE VARIABLE RÉELLE 7
être développée en série unifornicment convergente de poly-
nômes dans cet intervalle.
II. Toute fonction continue de période Iv: peut être déve-
loppée en série uniformément convergente d'expressions Iri-
gonométriques finies.
Il est à peine besoin de faire observer que le problème du
développement en série est le même que celui de l'approxi-
mation indéfinie. Par exemple, si Ton a un développement
v.w série uniformément convergente de polynômes
f(X] = P^ + P, + . . . P^^ + . . . ,
ou en déduit un polynôme aussi approché qu'on le veut en
sommant un nombre sufïlsant de termes de la série. Réci-
[)rof|uement, si Ton sait former un polynôme P„ aussi ap-
proché qu'on le veut, le développement en série s'obtient
par la formule
f{.r} = P, + (P^ _ Pj + (P3 _ pj + . . .
Les théorèmes I et II se ramènent réciproquement l'un à
laulre. J'y insisterai dans le paragraphe suivant. Mais, depuis
A\'eierstrass, on les a prouvés directement l'un et l'autre de
bien des manières. Je vais signaler quelques-unes de ces
démonstrations et faire quelques observations d'un ordre
général.
La plus simple peut-être des démonslrations du théorème
Il est celle de M. Volterra (2): On peut approcher autant
(|u'on veut d'une courbe continue à l'aide d'une ligne poly-
gonale. Une telle ligne représente une fonction qui, n'ayant
qu'un nombre limité de maxima et de minima, peut, d'après
Dirichlet, être développée en série de Fourier uniformément
convergente. On sommera un nombre suffisant de termes
lie cette série et l'on obtiendra l'approximation demandée.
Les autres démonslrations du théorème II se rattachent,
comme celle-ci, à la série de Fourier. Elles utilTsent l'un ou
l'autre des divers procédés de sommation de cette série qui
assurent la convergence, soit le procédé de sommation de
Poisson comme celle que M. Picard a donnée dans son Traité
8 C. DE LA VALLEE POUSSIN
crAnalyse, soit le procédé de la moyenne arithmétique, ce
(|iii est préférable, car ce procédé, qui est celui de M. Fèjer,
donne, du premier coup, une somme trigonométrique finie.
Enfin j'ai indiqué moi-même (3) en 1908 un troisième pi'o-
cédé qui présente le même avantage que celui-ci.
Passons au théorème I. Weierstrass le démonlre jiar l;i
considération de l'intégrale
- / f{t]e dt
qui, pour n assez grand, s'approche autant qu'on veut de fix)
dans l'intervalle («, b). Mais il vaut mieux, comme M. Landau
Ta fait le premier (4), définir directement un j)olynàme ap-
proché par la formule
P«'-^) =y f f\t\[\-it-x)rdt .
0
où l'on a posé -»
0
Nous reviendrons plus loin sur ce polynôme P„, que nous
appellerons /?oZ^«ô/;^e de Landau.
Ces démonstrations font appel au calcul intégral et oui
une allure synthétique. On doit à M. Lehesgue une démons-
tration, (jui ne va pas au delà du théorème de Weierstrass.
mais qui est très instructive par son caractère strictement
analyticpie. Elle réduit le problème à ses éléments irréduc-
tibles, ce (|ui permet de le résoudre avec un minimum de
movens. Elle a été publiée (5) en 1898, dans une courte Xotc
la première qui ait été écrite par l'illustre mathématicien
français. Dans cette Note, intéressante à plusieurs litres.
M. Lebesfifue ramène la démonstration du théorème 1 pour
une fonction continue f[uelcon(|ue, à la démonstration dutiit
théorème pour la seule fonction particulière |.r|.
M. Lebesgue emprunte d'abord à M. Volterra la réduction
FONCTIONS D' UNE VAR lA BLE R E E l.l.E 9
de Tapproxiination d'une foiiclion continue ((uelcoiK|iie à
celle d'une ligne polygonale. \'oici maintenant comment il
ramène l'approximation d'une telle ligne à celle de \x\.
Soient [.i\, y^^ (.r.,, y^^ ... (.r„, y,,) les sommets de la ligne
polygonale dont il faut représenter approximativement l'or-
donnée entre les abscisses .r, et a',,. Remarquons cjue la fonc-
tion
Of.ix) =r I X — X/^ I -f- [X — X/^\
est nulle pour .r < ,r^. et égale à 2'.v — .r^j pour .r > .r^ ,
Posons
F {x] = n„ +
'A-YA'
OÙ r/o, r/^ . ... rt,;_i sont n constantes à déterminer. Cette fonc-
tion varie linéairement entre deux abscisses consécutives
.r. et .r . Donc, pour l'identifier à la ligne polygonale, il
suffît d'amener la coïncidence des sommets. Faisons .r=z.r.^
nous obtenons ainsi la condition
yi = s + ^2"'^-''''' ^•'''^■' •
Ceci constitue, pour i ^^ i, 2, ... // , un système récurrent,
qui détermine de proche en proche Oq, «j , ... <7„_i . Ainsi
l'approximation de l'ordonnée F(.r) de la ligne polygonale
est ramenée à celle de 9^.(.^) ou de |.r — .r^. | et, en définitive,
a celle de |.c| .
.5. — Réduction des deux modes d'approximation l'un à l'autre.
Les deux modes d'approximation se ramènent l'un à l'autre,
l'approximation par polynômes à une approximation tiigono-
métrique et, inversement, l'approximation trigonométric|ue
à une approximation [)ar polynômes.
Les deux problèmes ont été résolus dès le début, mais le
problème direct, (|ui a pour objet de déduire l'approximation
|)ar polynômes d'une approximation trigononiéti'ique, est le
10 C. DE LA V ALLÉE POUSSIN
plus simple. On en trouve déjà une solution très naturelle
clans le Traité d'Analyse de M. E. Picard. Elle consiste à
remplacer, dans le développement trigonométrique suffi-
samment approché, chacune des lignes trigonométriques
par un polynôme suffisamment approché tiré de la formule
de Taylor. Mais, malgré sa simplicité, ce procédé n'est pas
le meilleur. 11 en existe un autre, bien plus parfait, qui fait
rentrer Tapproximation par poh'nômes comme simple cas
particulier dans l'approximation trigonométrique. Il est
même étonnant (jue ce procédé n'ait été utilisé que si tardi-
vement. C'est M. Bernstein qui en a montré les avantages
dans son Mémoire couronné de 1912 (6j.
Soit à représenter une fonction continue /"(.r) par des
polynômes dans l'intervalle ( — 1, + 1). Tout autre intervalle
se ramènerait à celui-là par une substitution linéaire. Posons,
avec M. Bernstein,
ce qui transforme /(.r) en /'(cos tp), qui est une fonction paire
et périodique de (p. Je dis cpie l'appro.riiualion de{[\) par des
polynômes en x et celle de f((;os tp) par des expressions frigo-
nométriques en ç), sont deux problèmes complètement équi-
valents.
Supjiosons, en effet, que nous aj^ons, avec une certaine
approximation, la représentation trigonométrique
/■(cos o) = a^ + «j cos Y + • • + ^'„ cos n y ;
et remarquons que cos A(j> est un polynôme, Tyi(cos(p), de
degré k en coS(j9. i\ous aurons, avec la même approximation,
la représentation ])ar polynômes que nous cherchons
/■(.ri = a, + û,Tj.r) + ... + ^„T„(.r) .
Les polynômes T, (.r), T.,(.r), ... sont ce que M. Bernstein
appelle des polynômes trigonométriques. Ils ont été consi-
dérés, bien avant lui, par le grand mathématicien russe
TchebychefT (7) (1859), qui en a signalé des propriétés de la
plus haute importance pour notre objet. M. Bernstein en
a tiré le j)lus heureux parti. En j)arti(ulier. il a montré, ilans
FONCTIONS D'UNE VARIABLE REELLE 11
son Mémoire cité, les avantages inattendus (jiie présente
le développement de f(x) en série de polynômes trigonomé-
triques, et il appelle ainsi la série de polynojnes qui se déduit
de la série de Fourier de /(cos 9) par la transformation précé-
dente. C'est ainsi, entre autres, qu'il a efTectué le dévelop-
pement de \x\ en série de polynômes et il a obtenu, pour
celte fonction, la meilleure représentation connue jusqu'à lui.
La substitution de M. Bernstein possède, au point de vue
de notre étude, un avantage sur Timportance duquel il faut
insister : elle n'altère pas les propriétés différentielles. La
fonction x = cos o est continue ainsi que toutes ses dérivées,
de sorte que si les dérivées d'un certain ordre de /"(.i) sont
continues par rapport à .i\ elles le sont encore par rapport
à (f. Grâce à cette continuité, la substitution de Bernstein ne
jette aucun trouble dans Télude combinée de l'approximation
et des propriétés différentielles de /"(.r). Aussi bien, plus
tard, quand nous ferons cette étude, il nous suflira de parler
de l'approximation trigonométrique. Tous les résultats peu-
vent se traduire dans l'autre mode par la substitution pré-
cédente .
Le pioblème inverse ne présente pas les mêmes lacilités.
Il a pour objet de ramener l'approximation trigonométrique
à une approximation par polynômes, il a d'abord été traité
par M. Lebesgue dans son premier Mémoire de 1898 (5).
Il se résout naturellement par la substitution // = cos.c,
inverse de ('elle de F^ernstein, et que nous appellerons la
substitution de Lebesgue. Mais celle-ci se heurle immédiate-
ment à deux oljjections.
La première, c'est c|ue x et, par suite, /"(.r) ne sont pas des
fonctions uniformes de c.osx=u\ la seconde vient de la
discontinuité des dérivées de .r = arc cos ?^ par rapport à u
aux deux limites ± 1, ce qui change les propi'iétés dilleren-
lielles de la fonction.
M. Lebesgue a résolu la première dillicullé dans son
Mémoire de 1898. La seconde ne se posait j^as encore à cette
époque. Elle a été résolue, au moins partiellement, par
M. I). Jackson dans sa dissertation inaugurale de 1911 (81.
M. Jackson précise pour cela la méthode de M. Lebesgue,
12 C. DE LA VALLEE POUSSIN
iiKiis il se l)orne à la considéi-atioii tl\in iiombi-e limité de
dérivées successives.
Je n'exposerai [)as ces dénionslialions telles f|uelles. Je
v.iis les remplacer par deux autres, (|ui s inspirent au lond
des mêmes idées, mais qui me paraissent plus simples.
Voici d'abord commenl je modifierais la démonstration de
M. Lebesgue, en vue de tourner la première difficulté seu-
lement.
Soit /'(.r) une fonclion conlinuc de période 2-r\ les deux
fonctions
f[x) + A-.r) , [/•(.r)-/-(-.r)]si„.r ,
sont des fonctions paires de période 2Tr, doni! des fonctions
uniformes de cos .r = « . que nous pouvons désigner par
©(«) et tp(?/) et la multiplicité des valeurs de arc cos .r n'inter-
vient pas. Je dis (|ue l'approximation trigonomélrif|uc de
/"(.r) revient à l'approximation par polynômes de 9(w), de 'h u)
et de deux autres fonctions analogues.
Soient, en elïel, P„ (//) et Qn{ii) des |)olynômes de degré n
tels qu'on ait approximativement
ç(«) = PJ«) , 6ii,) = QJ„) ■
on aura, avec la même apj)roximalion,
\f{-^) + /'( — ■*■'] si'i"-r = P,, (cos.n siii-*- ,
[/"(■*') — /'( — •» )] siii-.»' =: Q^^ icos .'/■) sia .r ,
d'où la relation approchée
2/'(.r) siii- .r zr: P^Jcos .r) sin^ .»• -j- O^^ (cos .r) siii .r . (1)
Remplaçons, tlans le calcul précédent, la fonction /(.r) par
la fonclion f'(.v + ^j; il viendra approximativement, R„ «1 et
S„(m) étant de nouveaux polynômes,
-/(■*■ + ^jsiu-.r=r lî^Jcos .»•) sii>-.r + S^^ (cos .» i sin .r
et, en (diangeant .v en .r — -^ ,
2/(.>) cos-.r = R^jlsin.») cos-.r — S^^lsin.») cos j- . (2)
FOA'CTIONS D'UNE VARIABLE REELLE 13
Il suffit d'ajouter ineiiibre à membre les deux relations
approchées (1) et (2) et l'on obtient l'expression trigonomé-
trique approchée de /(.r).
Il n'est pas difficile de modifier celle démonstration de
manière à écarter la seconde difficullé, dans la mesure même
où elle a été surmontée par M. D. Jackson. Voici la manière
de procéder :
Supposons que f\.r) et ses dérivées soient conlinues jus-
qu'à Tordre /'. Il s'agit de ramener l'approximation trigono-
métrique de f[.v) à Tapproximalion par polynômes de cer-
taines fonctions de u ayant des dérivées en a continues
jusqu'à l'ordre /•. Toute la difficulté provient de la présence
de sin.r qui s'annule au dénominateur de la (ormule de déri-
vation :
d _ d _ \ d
du d oos X siii ,ï' dx
Il suffit, pour la faire disparaître, d'introduire sin'".r en
facteur dans la définition des fonctions (p(«) et ^[a) qui pré-
cèdent. Cela permet, en effet, de faire disparaître, comme
facteur commun aux deux termes de la fraction, celte expres-
sion sin.r qui provoque la difficulté.
Posons donc
<?(«) = [/■(.r) + (-l)'Y(--»')]^in'-^ .
.}(«) = \f[x) — (- \)''f{— ,*•)] siu'"+',r .
.Soient P,t(w) et Q,,(«) des polynômes approchés de y(«) et
de (p{u)\ on aura, comme dans le cas précédent,
2f{x) siu'^"'" X = P^(cos.r) sin a:- -|- Q^j(cos j^-) ;
ensuite, toujours comme précédemment,
2/'(j) cos'^"'" X =z I^^Jsinx) cos .r -\- S^j(sin.r) .
Or on peut toujours déterminer deux polynômes A et B
en sin.r et cos.p vérifiant l'idenlité
A sin''+'.r + B cos'+'.r = 1 .
On ajoute les deux relations précédentes multipliées res-
14 C. DE LA VALLEE POUSSIN
pectivement par A et B, on obtient la représentation trigo-
nométrie] ne cherchée.
Ce procédé ne résout pas la difïiculté, si Ton considère
des fonctions indéfiniment dérivables. Gela fait, entre les
deux problèmes inverses que nous venons de traiter, une
difFérence qui reste profonde. La solution du premier est
j)lus radicale que celle du second.
4. — Dérivabilité de la représentation.
Ordre de l'approximation.
Ces deux questions sont liées par d'étroites relations, qui
n'ont été éclaircies que récemment et que nous approfondi-
rons dans un autre paragraphe (6). Cependant, sans que leur
dépendance ait été aperçue dès le début, elles ont été traitées
dans les mêmes Mémoires et, plus tard, on en a fait l'étude
combinée. Il est impossible de les séparer.
Nous allons donc les étudier ensemble, mais en nous bor-
nant pour le moment à la seule approximation par polynômes.
La question de représenter f{x) par une série dérivable de
polynômes a été posée par M. Painlevé dès 1898. M. Painlevé
a montré que si la fonction fix) a des dérivées continues,
elle est exprimable en série uniformément convergente de
pol^^nômes, telle que les séries dérivées convergent aussi
uniformément vers les dérivées de f[x). M. E. Borel est
revenu sur cette question dans sa Thèse et dans ses Leçons
de 1905 sur les fonctions de variables réelles.
La question de l'ordre de l'approximation est plus récente.
Elle a été posée en 1908 par M. Lebesgue (lOi, à l'occasion
du polynôme de Landau,
I
P„ = y f fM)[i-[t-x)rdt ,
([ui, pour II infini, converge uniformément vers f[x) dans
loiit intervalle («, b) intérieur à (0, 1).
Le maximum de \f — P„ | , ou rap[)roximation p^^^ tend
vers 0 avec —, mais quel est l'ordre de grandeur de o ?
FONCTIONS D'UNE VARIABLE REELLE 15
Telle est la question de Tordre de rapproximation (|ue
M. Lebesgiie s'est posée, mais n'a traitée que très sommai-
rement dans ce premier article.
Je m'étais posé la même question, avant la publi(;ation de
la Note de ^I. Lebesgue, et mes résultats ont paru, |)eu
après, dans un Mémoire étendu (3) de l'Académie royale de
Belgique (1908). Les deux questions, dérivabilité et ordre
de l'approximation, reçoivent ici des solutions plus précises
que dans les travaux précédents. Je prouve, en particulier,
que le problème de la dérivabilité est entièrement résolu
par le polynôme de Landau. En etYet, une dérivée d'ordre
quelconque de Pn converge vers la dérivée du même ordre de
f(x) au point x, sous la seule condition que celte dérivée
existe en ce point. C'est là la supériorité du [)olynôme de
Landau : La continuité de la dérivée n'est pas requise. Les
autres procédés que nous allons étudier seront, sans doule,
beaucoup plus parfaits au point de vue de rapproximation,
mais ils perdent cet avantage : les conditions de leur déri-
vabilité exigent la continuité.
C'est encore dans mon Mémoire cité de 1908 que se trouvent
les premiers résultats définitifs sur l'ordre de l'approxima-
tion. Je prouve que si la fonction f(x) est lipschitzienne, l'ap-
proximation obtenue par le polynôme de Landau est de
l'ordre de — = au plus.
V"
Cette approximation n'est pas la meilleure qu'on puisse
obtenir dans cette hypothèse générale. M. Lebesgue, en 1910
(11), a obtenu l'ordre ^^^ et enfin, en 1911, M, D. Jackson (8)
a obtenu l'ordre , qui ne peut plus être abaissé. Je vais 3'^
revenir. Cependant j'ai donné moi-même le premier exemple
d'une meilleure approximation dans un autre Mémoire (12),
présenté à l'Académie royale de Belgique la même année
1908 et publié le mois suivant. Prenant cette fois mon point
de départ dans l'intégrale
I r sin n[t — x] ,
16 C. DE LA VALLÉE POUSSIN
(|iii jouit de propriélés analogues à celles de Dirichlet, j'ai
montré que toute fonction dont La déiwée est à variation
bornée peut être représentée par un polynôme de degré n avec
1
une approximation de l'ordre de — . C'était, je pense, le pre-
mier exemple d'un ordre qui ne peut plus être abaissé.
Toutefois, comme je viens de le dire, on peut assigner une
approximation du même ordre dans l'hypothèse, bien plus
générale, où hi fonction fi.v) est lipschitzienne. Mais ceci n'a
été démontré que trois ans plus tard et c'est un cas particu-
lier d'un théorème plus général que M. D. Jackson (8) a énoncé
dans sa dissertation inaugurale de 1911. M. D. Jackson con-
sacre un chapitre entier de cette dissertation à l'approxima-
tion simultanée de f[x) et de ses k — 1 premières dérivées
dans l'hypothèse où la dernière est lipschitzienne. Il raisonne
pour cela sur une combinaison ingénieuse d'intégrales abso-
lument convergentes du type
/
\ k
I sm nt \ ,
f(X + Kt){ ) dt ,
OÙ X et k sont des entiers, ce dernier suffisamment grand.
Il construit un polvnôme qui fournit une approximation de
l'ordre de -7. et dont la dérivée d'ordre /• < k fournit, poui-
f'''\:i:), une approximation de l'ordre de — ^^. En particuliei",
on obtient le résultat énoncé plus haut si k =- i : l'appro-
1
ximalion de /"(.r) lipschitzienne est de l'ordre de .
Ces théorèmes de M. D. Jackson sont définitifs, mais pour
les fonctions seulement qui n'admettent (|u'un nombre limité
de dérivées successives. Ils n'ont plus rien de commun avec
la meilleure approximation quand toutes les dérivées existent.
Si la fonction /"(.r) est indéfiniment dérivable, la méthode
du développement en série de polynômes trigonométriques,
que M. Bernstein (6) a utilisée dans son Mémoire couronné
(1912), est plus simple et bien préférable. Ce développement
(jui, comme nous l'avons vu, se déduit de celui de /(coS(p)
en série de Fourier, donne la meilleui'e solution connue de
FONCTIONS D UNE VARIABLE REELLE 17
la représentation indéfininient dérivable. Dans cette hypo-
thèse, lapproximation de chaque dérivée est indéfiniment
1
petite d'ordre supérieur à toute puissance de — . Récipro-
<|uement, Texistence d'un tel degré d'approximation assure
<'elle de toutes les dérivées. Nous en reparlerons plus loin.
5. — Approximation minimum.
Soit f'.v une fonction continue dans un intervalle (<7, b).
Parmi les polynômes de degré donné n, il en existe un, P„ ,
qui donne la meilleure approximation, tel donc que l'appro-
ximation soit minimum. Nous appellerons cette meilleure
approximation approximation inininuim, et le polynôme qui
la donne est le polynôme d'approximation (ou d'approxima-
tion minimum).
La considération de ce j)olynôme remonte à une époque
déjà ancienne, elle est due à TchebychefF (7) (1859j. Le grand
géomètre russe a consacré une partie importante de son
œuvre à l'étude de Tapproximalion par des fonctions ration-
nelles entières ou fractionnaires). Mais l'importance des
découvertes de Tchebycheff pour notre objet actuel n'est
apparue qu'après le Mémoire de M. S. Bernstein (1912), Tant
pour la valeur des matériaux réunis que par le mérite de
l'invention, la place qui revient à Tchebycheff dans la théorie
c|ui nous occupe est encore la première.
TchebychelT, comme cela était naturel de son temps, ad-
mettait sans démonstration l'existence du polynôme d'appro-
ximation minimum. Cette démonstration a été donnée par
M. Borel dans ses Leçons sur les fonctions de i^ariables
réelles et les séries de polynômes (1905) (13). M. Borel a
montré (jue le polynôme d'approximation minimum dans un
intervalle [a, b) est unique et qu'il est caractérisé par la pro-
priété suivante : la différence /f.r) — P„ acquiert sa valeur
absolue minimum avec des signes alternés en // + 2 points
consécutifs de l'intervalle f«, b]. Ce maximum absolu est
Vapproximation minimum o,, . Il suit de cette propriété que
le polynôme d'apjjroximation est un polynôme de Lagrange
L'Kiiseijjnoinenl niiithi'in.. 20' année, l'-MS. . 2
18 C. DE LA VALLEE POUSSIN
qui coïncide avec /(.x) en n -\- i points faii moins) de linter-
valle («, b). J'ai donné en 1910 (14; à ces points de coïnci-
dence le nom de nœuds et le polynôme de Lagrange est
défini par ses nœuds.
Le calcul exact du polynôme d'approximation minimum
n'est possible que dans des cas très exceptionnels. Mais il
existe divers procédés de calcul qui permettent d'en appro-
cher autant qu'on veut. Ces procédés sont dus à M. Horel (13),
à moi-même (14) et à M. Bernstein 6). Ces procédés reviennent
tous à former successivement des polynômes de Lagrange
de plus en plus avantageux en améliorant progressivement
le choix des nœuds.
Dans l'état actuel de la théorie, c'est lapproximalion mini-
mun qu'il importe surtout de connaître plutôt que le jiolynôme
d'approximation lui-même. Faute d'un calcul exact, il convient
donc d'avoir des règles précises pour enfermer l'ajiproxima-
tion minimum entre des limites suffisamment resserrées. Ce
sont ces règles qui méritent de fixer maintenant notre
attention.
La détermination d'une borne supérieure est chose immé-
diate. Tout polynôme donné Q„ de degré // en Cournit une, à
savoir le maximum de |/ — Q^l'
La détermination d'une borne inférieure demande un peu
[)lus de réflexion. Mais j'ai donné dans mon ^lémoire
de 1910 (14) une règle, qui m'a paru intéressante, en vertu
de laquelle un polynôme de Lagrange de degré // fournit
généralement une telle borne.
Voici d'abord cette règle :
Soit Qn un polynôme de degré n ; si la différence i"(x) — Q,„
prend, en n + 2 points consécutifs et avec des signes alternés,
des valeurs absolues < p, alors p est une borne inférieure de
l'approximation minimum .
En particulier, si Q„ est un jioiynôme de Lagrange à // + 1
nœuds, ces n -{- i nœuds partagent (r/, b) en // + 2 intervalles,
où /' — Q„ est (sauf exception) de signe alterné. Dans chaque
intervalle, / — Q„ passe par un maximum absolu et le plus
petit p de ces maxima absolus est une borne inférieure de
l'approximation minimum.
FONCTIONS D'UNE VARIABLE REELLE 19
La démonstration de notre règle est presque immédiate.
Soit P„ le polynôme d'approximation et p,i l'approximation
minimum ; si l'on avait p„ <^ p. le polynôme de degré //,
n •'Il I ^11 I II'
changerait de signe // + - 'o'S au moins dans l'intervalle
(rt, b) et aurait, par conséquent, n -\- 1 racines au moins, ce
qui est impossible.
M. Bernsteina généralisé notre théorème dans son Mémoire
(ronronné de 1912 (6). Il l'a étendu au cas où les polynômes
sont formés avec des puissances de .r dont les exposants
iont partie d'une suite de nombres positifs (entiers ou non)
(|ui sont assignés d'avance. Il s'est servi de ce théorème
généralisé pour trouver une borne inférieure de la meilleure
approximation de |.r|.
La règle précédente présente le grand avantage d avoii-
une efficacité illimitée. En effet, en essayant de nouveaux
polynômes Q„, on peut, théoriquement du moins, approcher
autant qu'on veut de la valeur exacte de l'approximation..
Il existe d'autres règles qui ont un caractère plus particulier
et qui épuisent leur efficacité dès la première application,
mais qui n'en sont pas moins très utiles, parce qu'elles sont
dans bien des cas d'une application plus facile que la précé-
dente. Je vais en signaler deux, qui s'appliquent directement
a l'approximation trigonométriquo et indirectement aux
polynômes, grâce à la substitution de Bernstein. Il est à
peine besoin de dire (|-ue les considérations précédentes sur
la meilleure approximation par polynômes s'étendent imitatis
inutandis à la meilleure ap[)roximation trigonométrique.
Considérons, avec ^L Bernstein (1912), le développement
de /(.r) en série de polynômes trigonométriques ou, ce (|ui
est exactement la même chose, le développement de /"(cosç
en série de Fourier
/"icos ç) r= r/p -f- a^ cos ç -\- a., cos '23+ • • •
Soit S„ la somme des // + 1 premiers terjnes, on sait que
20 C. DE LA VALLEE POUSSIN
les valeurs r/o, «, , ... (in des constantes de Foiirier sont celles
qui miniment l'intégrale
i / [/-(cosç) — SJ-^9
Soit donc T„ la suite trigonométrique d'ordre // qui donne
l'approximation minimum, on aura
■1- in
en vertu du théorème de la moyenne p^^ étant la valeur maxi-
mum absolue de /' — T„;. Mais la première intégrale a pour
valeur
l /'•
- [«,,+ 1 cos !« + lis 4- «,,_^.^ cos (« 4- 2)9 + . . .]-rf=
«,'
II
= «1+, + %+■> + ... .
De là, la règle de ]M. Bernstein :
Si l'on désigne par ao, aj, a.,, ... /e^ constantes de Fonrier
de f(cos :p) /« meilleure approximation p^ de f(xj f/««5 l'inter-
valle { — 1, + i) satisfait à la condition^
Il est claii- trnilleurs que l'on a, d'autre part,
puisque celle apj)roximation est donnée par la série de poly-
nômes trigonométriques.
La seconde règle, qui est plus importante et cjui est anté-
rieure (1910 , a été donnée par M. Lebesgue dans son Mé-
moire Sur les intégrales singulières (15). ^'oi(•i la règle de
M. Lebesaue :
' Nous avons iijoulû sous lo imiIIimI le l'iicliMir (pii maïuiue ditns le texte île M. Hernsteiii.
FONCTIONS D'UNE V A R I A B I. K REELLE 21
Si la somme d'ordre n de la série de Foi/ rie r de la fonction
périodique f(x) donne une approximation (f n), l'approxima-
tion trigonométrique minimum p^ satisfait à la condition
' " ^ log n
oii k est une constante numérique assignable a priori.
La démonstration repose sur les propriétés de l'intégrale
de Dirichlet, mais, si simple qu'elle soit, elle ne peut trouver
place ici.
Si l'on applique, par exemple, les deux règles précédentes
à la fonction |.r|, la règle de M. Bernstein prouve que ^o„
n'est pas d'ordre supérieur à ^ et celle de M. Lebesgue
que pn n'est pas d'ordre supérieur a—; . Dans ce cas,
' ' ' ' /( log II
c'est la règle de Lebesgue qui l'emporte, mais il n'en est pas
toujours ainsi.
G. — Relations entre l'ordre de grandeur de la meilleure
approximation et les propriétés différentielles.
La meilleure approximation p^^ d'une fonction continue
f x) par un polynôme de degré /i tend vers zéro quand n tend
vers l'infini. C'est le théorème même de Weierstrass. .l'ai
posé en 1908 (12) la question de déterminer l'ordre de gran-
deur de p^^ pour n infini et M. Bernstein a posé en 1912 (6)
celle d'en déterminer la valeur asvmptotique quand elle
existe.
Aujourd'hui des résultats définitifs sont acquis et répon-
dent à ces deux questions. Ils sont dus à M. Dunham
Jackson (1911) et surtout à M. Bernstein (1912).
Un premier résultat essentiel est qu'il existe une dépen-
dance étroite entre l'ordre de la meilleure approximation el
l'existence des dérivées jusqu'à un ordre plus ou moins élevé.
L'existence d'une dérivée bornée d'un certain ordre assure
une approximation dun ordre correspondant et c'est M. Dun-
ham Jackson (8) qui a trouvé les théorèmes les plus précis
•22 C.DEI.AVALLEE POUSSIN
SOUS ce rapport. Nous les avons exposés dans un article
antérieur. Mais M. Jackson n'énonce aucun théorème réci-
proque et Ton ne sait pas si ces énoncés s'appliquent h
l'approximation minimum. Seul M. Bernstein (6) est arrivé à
des résultats positifs en ce sens et a su remonter de Tordre
de l'approximation obtenue aux propriétés différentielles de
la fonction.
M. Bernstein n'y a d'ailleurs réussi qu'en s'inspirant des
travaux de Tchebycheff et nous allons exposer de quelle
manière. Nous donnerons d'ailleurs une idée suflisante de
la question en nous bornant à l'approximation trigonomé-
trique et en simplifiant un peu les données du problème.
Faire l'approximation trigonométrique de /'(.r) revient a
effectuer un développement en série
f(.r] = P, + P, + . . . P,^ f . . .
dont les termes sont des expressions trigonométriques
d'ordres croissants et nous supposons, pour simplifier, P„
d'ordre //. Admettons que les termes de cette série soient,
en valeur absolue, inférieurs à ceux de la série positive con-
vergente
^^+ h+ ■■■ + 'n +
La rapidité de l'approximation correspond à la conver-
gence plus ou moins rapide de la série. D'autre part, l'exis-
tence des dérivées de fipc) découle de la possibilité de dériver
la série. Or cette dérivation est légitime tant que les séries
dérivées sont absolument et uniformément convergentes.
Tout revient donc à avoir une règle pour conclure de l'ordre
de grandeur de P,, à l'ordre de grandeur de ses dérivées.
C'est cette règle que M. Bernstein a trouvée, en complétant
certaines recherches de Tchebychelf, et cette règle est d'une
simplicité et d'une précision inattendues. La voici :
Si une expression trigonométrique d'ordre n est de module
<'h et que l'expression soit formée de sinus seuls ou de
cosinus seuls, ses dérivées successives d'ordres 1, 2, 3, ... sont
respectivement de modules < nL, < n-L, < n^L, ... fl su/fit
de double/- ces bornes si l'expression trigonométrique est de
la forme générale.
FONCTIONS I) UNE VARIABLE REELLE 23
On voit d'après cela que, si la décroissance des quantités
e,i est suffisamment rapide pour assurer la convergence de
la série
1^, + 2^, + ... /^„ + ....
elle assure aussi Texistence de la dérivée d'ordre p de /"(.r\
Tel est réduit à ce qu'il a de plus essentiel le raisonnement
de M. Bernstein.
Pour mettre en lumière la nettelé des conclusions aux-
quelles conduisent les méthodes de M. Bernstein, donnons
d'abord, avec cet habile géomètre, la définition suivante :
Nous dirons qu'une fonction continue (^[.x) vérifie une con-
dition de Lipschitz d'ordre a(0 < « ^ l), s'il existe une cons-
tante M telle qu'on ait, quel que soit è positif,
- |9|.r + 0) — ç(.rl| < Mo'' .
Considérons maintenant une fonction f{.r) de période 2jz et
son approximation trigonométrique d'ordre n. Nous avons
le théorème suivant :
Si f (x) admet une dérivée continue d'ordre p, laquelle satis-
fait à une condition de Lipschitz d'ordre a(0 < a <| 1), alors
on peut assigner une constante Mj telle que l' approximation
trigonométrique minimum, p^, satisfasse, quel que soit n, à
la condition
Réciproquement, si p satisfait à une condition de cette
forme oii 0 <^ « <:^ l [limites e.rclues], la fonction f (x) admet
une dérivée d'ordre p qui satisfait à une condition de Lipschitz
d'ordre a.
A vrai dire, ce théorème est énoncé ici pour la première
fois sous cette forme stricte, et nous en publierons ailleurs
la démonstration, mais il est dû, dans sa grande partie, à
M. Bernstein. Ainsi (|ue M. Bernstein l'a déjà remarqué,
l'exclusion du cas limite a = l est essentielle et ne fient pas
«i une imperfection de l'énoncé.
Si toutes les dérivées existent, le théorème perd de la pré-
24 C. DE LA VALLÉE POUSSIX
rision qui en fait le principal intérêt. Il prouve que l'approxi-
mation décroît plus vite que toute puissance négative de u,
mais il n'en fixe plus Tordre. Il y a donc lieu de faire alors
de nouvelles hypothèses sur la nature de la fonction. La
première qui se présente à l'esprit est celle à\inalycilé.
7. — Relations entre l'ordre de grandeur de la meilleure
approximation et les propriétés analytiques.
Lorsque la fonction /"(.r) est analytique et holomorphe sur
l'axe réel et qu'il s'agit de sa représentation approchée sur
cet axe seulement, l'ordre de la meilleure approximation est
liée aux propriétés analytiques de la fonction et dépend
avant tout de la situation de ses points critiques s'il en existe.
C'est encore M. Bernstein qui a étudié le premier cette
dépendance dans son Mémoire couronné par l'Académie de
Belgique (1912). Mais il est revenu sur la question et il a
publié des résultats isolés, mais d'une singulière précision
et du plus grand intérêt, dans un second iSIémoire présenté,
peu après, à la même Académie (1913) (16).
M. Bernstein s'est occupé de l'approximation par polynômes.
Mais ses résultats prennent une forme plus simple si on les
traduit dans le mode de représentation trigonométrique, par
la substitution habituelle x = co^u. Les parallèles à l'axe
réel du plan u jouent un rôle prépondérant dans l'approxi-
tion trigonométrique; il y a lieu d'observer que la substitu-
tion .r = cos « leur fait correspondre des ellipses homofo-
cales, de foyers zt 1, dans le plan .r. Ce sont ces ellipses
qui jouent le rôle prépondérant dans l'approximation par
polynômes et, par suite, dans les énoncés de M. Bernstein.
Mais nous n'en parlerons pas; il nous suffira d'énoncer les
résultats essentiels de la théorie dans la seule hypothèse de
la représentation trigonométrique.
Soit donc à étudier la meilleure approximation trigonomé-
trique de la fonction (p '//) de période 27i sur l'axe réel. Cette
fonction est analytique et holomorphe sur cet axe. Suppo-
sons d'abord qu'elle admette un ou plusieurs points critiques
FONCTIONS D'UNE VARIABLE REELLE 25
imaginaires. Alors, en première analyse, la meilleure approxi-
mation dépend de la distance de Taxe réel au point critique
le plus rapproché.
On peut, en effet, formuler le théorème suivant, dont la
première partie est due à M. Bernstein, mais que je complète
par renoncé d'une seconde partie dont la démonstration n'a
pas encore été publiée.
Si une fonction ©(u) de période 2- est holomorphe sur l'axe
réel et possède son point critique le plus rapproché de cet axe
sur l'une des deux droites y = ± h (h > <>), on suppose
u = X + yi? alors, quelque petit que soit s positif, la meil-
leure approximation trigonométrique, o^^ , de (p(u) sur l'axe
réel vérifiera constamment l'inégalité
—mh—B)
?n < ^
à partir d'une valeur suffisamment grande de n, tandis qu'elle
ne vérifiera jamais définitivement l'inégalité
quelque grand que soit n.
La connaissance de l'ordre de la meilleure approximation
se précise davantage si Ton suppose que (p(i/) n'ait d'autres
points critiques que des pôles sur les deux droites y ■=!-+- b
du théorème précédent. Je suis, en effet, en mesure de
démontrer le théorème suivant, mais qui, je le pense, pour-
rait être beaucoup précisé :
Si la fonction ©(u) de u = x -f- yi a ses points critiques les
plus rapproches de l'axe réel sur les droites y =^ ± b (b > 0
et que le point critique de l'ordre le plus élevé parmi ceux-ci
soit un pôle d'ordre k, alors on aura constamment^ à partir
d'une valeur suffisamment grande de n
tandis que l'on n'a jamais définitivement
26 C. DE I.A VALLEE POUSSIN
Mais en particularisant beaucoup plus la nature du point
critique, on peut aller beaucoup plus loin et déterminer la
valeur asymptoti(|ue même de p^^. C'est ce qui a été fait par
M. Bernstein dans son dernier Mémoire de 1913 et le point
de départ de cet habile mathématicien se trouve encore une
fois dans les travaux de Tchebycheff.
En effet, en utilisant une formule de l'illustre mathémati-
cien russe, M. Bernstein a réussi à former le polynôme d'ap-
proximation d'ordre ii de
dans l'intervalle ( — 1, + 1), a étant réel et > 1.
Par conséquent, il a obtenu en même temps la valeur
exacte de l'approximation minimum. C'est là un résultat
extrêmement important malgré son caractère particulier.
Mais nous allons traduire ce résultat dans le mode de repré-
sentation trigonométrique, pour le rapprocher des précé-
dents. On va voir qu'il prend alors une forme singulièrement
instructive, bien plus simple et plus élégante que sous la
forme considérée par M. Bernstein.
Par la transformation de Bernstein et en posant a =; Ch b
ou b est réel et positif, la fraction 1 : (.r — a) se transforme,
à un iacteur constant près, dans l'expression trigonométrique
cos u — cil h
qui, aux multiples près de la période, n'a qu'un seul pôle
IL = bi sur chacune des droites ?/ = ± />, pôle dont le résidu
a poiir module l'unité. La meilleure approximation trigono-
métrique de cette fonction sur l'axe réel se réduit alors à la
valeur, exacte et toute simple.
Plus généralement, soit (fia) une fonction paire et de
période 2t:. Supposons que ses points critiques lesplus voi-
sins de l'axe réel soient sur les droites y =- zh b. Admettons
encore qu'aux multiples près de la période, ces points cri-
FONCTIONS n UNE VARIABLE REELLE 27
tiques se réduisent sur chacune de ces droites, au seul pôle
simple a ^ zb hi, avec un résidu de module a. Alors, par
comparaison avec le résultat précédent, on obtient immédia-
tement la valeur asymptotiqiie de la meilleure approximation
trigonométrique de o{u). Ce sera nécessairement
Si au lieu de cela, le pôle était d'ordre h\ les autres condi-
tions restant les mêmes, on aurait la formule asymptotique
où UL est une constante qui ne dépend que de la fonction.
Voilà assurément des indications bien précieuses sur la
manière dont il faut essayer de préciser les résultats plus
vagues obtenus tout à l'heure dans des hypothèses plus
ofénérales.
Pour terminer, je dirai encore un mot du cas oîi la fonc-
tion à représenter est hoiomorphe dans tout le plan. Ce cas
ne parait pas avoir été étudié jusqu'ici. Mais, dans cette
nouvelle hypothèse, la question de la meilleure approxima-
tion présente une analogie plus étroite avec celle de la con-
vergence de la formule de Taylor. C'est le mode de crois-
sance de la fonction qui devient le facteur principal dont
dépend la meilleure approximation. ,Je vais me borner encore
à la représentation trigonométrique. Les conclusions prin-
cipales auxquelles je suis parvenu peuvent alors se formuler
dans le théorème suivant :
Soit f(z) une fonction hoiomorphe de z = x + yi et de pé-
riode 2t.. Soit, ensuite qj'y) la plus petite fonction non décrois-
sante de y positif qui satisfait, quel que soit y, à la condition
l/i.r±v/||^/''^^';
soit •y.n) la fonction inverse de gj, c'est-à-dire la plus petite
solution de çfy) = n. Alors, quelque petit que soit e positif
la meilleure approximation trigonome't/ique de f(x) sur l'a.re
réel satisfait à la condition
, 11— slH'L(« "')
28 C. DE LA VALLEE POUSSIN
à partir d'une valeur suffisamment grande de n, tandis
(ju'elle ne satisfait jamais définitivement à La condition
Dans cette trop longue analyse, je n'ai fait qu'eflleiirer les
sujets que j'ai traités, j'en ai passé beaucoup d'autres sous
silence. Je n'ai rien voulu de plus que ramener l'attention
sur une question que les événements actuels ont fait oublier,
mais qui paraissait pleine de promesses. Elle ouvre encore
de nombreuses voies qui ne paraissent pas trop difficiles à
explorer. Je souhaite que de jeunes mathématiciens s'y en-
gagent et y fassent une ample moisson de découvertes.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (articles cités).
1. Weierstrass. JJeher die anahjtische DarsteUharkeit soge-
nannter willkiirlicher Functionen einer reelleii Verànderlichen.
Sitzungsberichteder Kg). Preuss. Akad. der Wiss. 1885. p. 633-639,
789-805. Ueber die analytische DarsteUharkeit sogenannter will-
kiirlicher Functionen reeller Argumente. Werke, Bd. III (1903),
p. 1-37.
RuNGE a démontré le premier théorème presque en même temps
que Weierstrass. Ueber die Darstellnng willkurlicher Functionen.
Acta Mathematica, t. YII, 1885, p. 387-392; Zur Théorie der
eindeutigen analytischen Functionen. Acta Mathematica, t. VI,
1885, p. 229-244. '
2. VoLTERRA. Siil principio di Diiichlet. Rendiconti del circolo
matematico di Palermo, t. XI.
3. DE LA Vallée Poussin. Sur V approximation des fonctions
d'une variable réelle et de leurs dérivées par des poli/nômes et des
suites limitées de Fourier. Bull, de l'Acad. loyale de Belffiqne
(classe des sciences), n° 3 (mars) 1908.
4. Landau. Ueber die Approximation einer stetigen Function
dtirch eine ganze rationale Function. Rendiconti del circolo mate-
matico di Palermo, t. XXV, 1908.
5. H. Lebescue. Sur l'appro.iiniation des fonctions. Bulletin des
sciences math. 2'"' série, t. XXII: novembre 1898.
6. S. Bernstein. Sur Vordre de la meilleure appro.ximation des
fonctions continues par des polynômes de degré donné. Mémoires
publiés par la classe des sciences de TAcadémie royale de Bol-
gi(iue. Collection in-4", 2'"'" série, t. IV, 1912. Ce Mémoire présente
FONCTIONS D UNE VARIABLE REELLE 29
on réponse à une question de concours posée par la classe, sur
ma proposition, en 1910, a été couronné clans la séance du
15 décembre 1911.
7. TcHEBYCHEKi-. Sur les questions de miniina qui se rattachent à
la représentation approxiniati^>e des fonctions. Mémoires de l'Acad.
impériale des sciences de St-Pétersbourg, sciences math, et phys.
sér. 6, t. VII, 1859. Œluvres, t. I.
8. DuNHAM Jacksox. Ueber die Genaiiigkeit der Anniiherung
stetiger Fiinclionen durch ganze rationale Fiinctionen gegebenen
(j rades iind trigonometrische Sumnien gegebener Ordnung. Inau-
gural-Dissertation. Gôttingen, 1911. Ce mémoire a été couronné
par la Faculté des sciences de Gottingue, h laquelle il était pré-
-senté en réponse à une question de concours. La Faculté deman-
dait, en particulier, de trouver la meilleure approximation d'une
ligne polygonale, question que j'avais formulée dans le Mémoire (12
ci-dessous. (Note de la p. 403'.
9. Paixlevé. Comptes rendus de l'Ac. des sciences de Paris,
7 fév. 1898.
10. H. Lebesgle. Sur la représentation approchée des fonctions.
Rend, del Circolo matematico di Palermo, t. XXVII, 1908,
p. 325-328.
11. H. Lebesc.ue. Sur la représentation trigononiétriqne appro-
chée des fonctions satisfaisant à une condition de Lipschitz. Bull,
de la Soc. Math, de France, t. XXXVIII, 1910.
12. DE LA Vallée Poussin. Sur la com'ergence des formules
d'interpolation entre ordonnées équidistantes. Bulletins de l'Aca-
démie royale de Belgique (classe des sciences], n° 4 (avril), 1908.
Le Mémoire se termine par une Noie sur V cippro.xiniation par un
polynôme d'une fonction dont la dérivée est à variation bornée.
13. E. BoitEL. Leçons sur les fonctions de variables réelles et les
développements en séries de polynômes. Paris, -1905.
14. DE la Vallée Poussin. Sur les polynômes d'appro.vimation et
la représentation approchée d'un angle. Bull, de l'Académie
royale de Belgique classe des sciences), n° 12 (décembre , 1910.'
15. H. Leijescue. Sur les intégrales singulières. Annales de la
Faculté de Toulouse, sér. 3, t. I, 1910.
I(i. S. Bernstkin. Sur la valeur asymptotique de la meilleure
iippro.iimation des fonctions analytiques admettant des singula-
rités données. Bull, de l'Académie royale de Belgique classe des
sciences), n" 2 (février), 1913. — Cf. Comptes rendus, 20 nov. 1912.
DEUX RECENTS OUVRAGES DE GEOMETRIE
A. BuHL (Toulouse)
C'est uniquement à propos de deux récents Ouvrages, dus,
l'un à Gaston Darbolx', l'autre à M. Maurice d'OcAGNE ^,
que ces quelques pages sont écrites, il ne s'agit pas de l'aire,
(le manière originale, une nouvelle apologie ties vues géné-
rales que des savants français ont eues sur la Géométrie pro-
prement dite, mais il semble excellent de signaler avec quelle
facilité chacun pourra s'y initier ou se les remémorer rien
(|u'en prenant pour guides les deux Ouvrages en question.
Susceptibles d'être éloquemment rapprochés quant à la
manière dont ils peuvent se compléter l'un l'autre, une coïn-
cidence lortuite les a fait paraître la même année, en 1917.
Représentant l'un un enseignement de la Sorbonne, l'autre
un enseignement de l'Ecole polytechnique, établissements
opposés parfois l'un à l'autre dans un esprit de rivalité où
l'on ne peut voir heureusement que de l'émulation, ils ré-
sument deux courants issus des sources les plus hautes et
sont manifestement appelés à donner une orientation nou-
velle aux cours des h^u'ultés et des classes de Mathéma-
tiques spéciales.
Beaucoup de choses tendent ;i réunir les deux livres. Si
nous ouvrons d'abord celui de M. G. Darboux, nous lisons,
sous le titre du premier chapitre, que k le but de ces Leçons
est l'exposé des principes sur lescjuels reposent les décou-
' l'riiicipcs de (icoinétrie aiiali/lii/ue, 1 vol. iii-S» di' vi-ôlid p. et 27 fijj. Paris. Gaulhier-
VlUars. Prix : 20 fr.
" ('ours de Géométrie pure et appliquée de l't'.coU polytechnique. Tome I. Vol. in-8» d<'
xit-;tTô p. et 133 (ig. Paris, Gaulhier-Villars. Prix : 16 Ir.
D E UX RÉCENT S O U VU A G E S D E G E O M E TR I E 31
vertes qu'on doit à Monge et à son école». Mais si Monge,
dans un ouvrage magnifique, a merveilleusement appliqué
l'Analyse à la Géométrie, il est aussi le créateur de la (Géo-
métrie descriptive; sa synthèse, son intuition des tracés ne
lurent inférieurs en rien aux productions de son analyse. 11
est aussi grand maître en Géométrie analytique et en Géo-
métrie pure a[)pliquée ou non. Si G. Darboux se réclame de
Monge, comment imaginer que le patronage d'un des Ibn-
daleurs de l'Ecole polytechnique ne soit acce[)té, par M.
d'Ocagne, avec le même et fécond enthousiasme !
La clarté exige, en général, qu'on ne parle point de deux
livres à la fois en les entremêlant page à page. Mais, en ce
qui concerne les débuts de ceux-(d. c'est plutôt la séparation
qui serait maladroite tant ils s'inspirent, avec un même bon-
heur, des mêmes idées générales f|ui, appliquées a des
exemples différents, se renforcent singulièrement du fait de
ces deux expositions dont chacune est également originale.
L'idée fondamentale est celle de transformation; la trans-
formation la plus simple ne fait appel qu'aux formules du
premier degré; elle est Iioniograpliique. Elle change les
droites en droites en conservant le rapport anharmonique
de quatre points alignés. Voilà, dira-t-on, ([ui est banal et
fixé dej)uis fort longtemps! Eh bien, il y a peut-être déjà
beaucoup à dire, beaucoup à approfondir, beaucouj) à liei-
avec les régions les plus modernes de la Science.
Quelle est l'origine intime du rapport anharmonique ? Le
fait de juger cette notion par son extraordinaire fécondité
ne masque-t-il pas la genèse (|ue M. Darboux tient à révéler
tout d'abord ?
A quatre points alignés. A, ii. M, M', attribuons les coor-
données homogènes
.'"
\
z
/
|A|
x'
v'
z'
/'
|B)
X + /..t.' .
r + >.v' .
z + >.r/ .
/ + >.<' ,
(M)
X -\- '/.'.l' ,
y + '-'}' ■
:. + Â'c' .
/ + >.'/' .
iM'l
:{2 A. RUHL
On aura
MA _ _ . l' M'A _ .,/'
AÏB "~ ~ '' 7 ' \Pb — ~ '' 7 •
On voit que de tels rapports, même s'ils sont géométri-
([Liement invariables de par la fixité des points A, B, M, M',
varient de par le choix des notations; il n'en sera plus de
même pour Le quotient de ces rapports, quotient qui ne dé-
pend plus du multiplicateur t' : t.
Et ce qui vient de naître sous les traits d'une telle inva-
riance, c'est précisément le rapport anharmonique ! Peut-être
y a-t-il là l'exemple le plus élémentaire d'une genèse qui se
présente dans les parties les plus élevées des Mathématiques.
Des fonctions elliptiques, fuchsiennes, etc., révèlent préci-
sément leurs si remarquables propriétés exactes comme quo-
tients de fonctions 0 à multiplicateurs se détruisant dans la
division.
Mais ne nous éloignons pas du rapport anharmonique qui,
tléfini à l'aide de segments réels, va faire un bond merveil-
leux dans le domaine imaginaire.
Un angle AOB = o), ayant son sommet joint aux ombilics
I et J de son plan donne ainsi un faisceau O . ABU de rapport
anharmonique e-'". C'est là une remarque faite par Laguerre
alors qu'il n'était que candidat à l'Ecole polytechnique; il ne
fallait qu'y penser tant la démonstration est simple, élé-
mentaire, immédiate. C'est la possibilité d'étendre aux
angles les transformations et démonstrations projectives
tant travaillées par Chasles et Poncelet. C'est la porte ou-
verte sur les géométries non euclidiennes qui naîtront dès
que l'on remplacera l'ensemble des points I et J {)ar une
conique quelconque. Et cependant, au jioiut de vue didac-
tique, cette si remar(|uable définition de l'angle n'avait été
accueillie jusqu'ici qu'avec une réserve véritablement injuste.
E. Duporcq lui avait donné sa véritable place dans ses Pre-
miers principes de Géométrie moderne, mais, parmi les col-
lègues immédiats du jeune géomètre si prématurément dis-
paru, personne n'en avait fait une des bases fondamentales
d'un ouvrage pédagogique. C'est chose faite maintenant et.
DEUX RECENTS OUVRAGES DE GEOMETRIE 33
quant à celle inlroduction dans renseignement, G. Darboux
et M. d'Ocagne sont admirablement d'accord.
Enormément de choses resteraient à dire quant au déve-
loppement immédiat de tels préliminaires. Forcé d'être très
bref, je signalerai seulement les cooi'données tétraéuriques
maniées par Pliicker et Mobius sans adjonction essentielle à
ce qu'on peut tirer de l'homographie générale. La dégéné-
rescence de l'homographie en homologies, les transforma-
tions dualistiques, sont ici et resteront toujours les plus
vivants exemples de ces transformations qui relèvent autant
de l'Analyse que de la Géométrie, puisque pour en saisir
complètement toute la puissance et toute la profondeur, il a
fallu poursuivre dans le champ imaginaire tous les concepts
nés d'aljord dans le domaine réel.
Séparons maintenant deux Ouvrages qui, d'accord sur les
points de départ, ont envisagé des problèmes diflérents.
X'oyons d'abord celui de Gaston Darboux.
La Seconde Partie est intitulée: Définitions métriques.
Un concept des plus ingénieux consiste, étant donnés deux
points quelconques, A et B, à considérer le quadrilatère
ABU ou I et J sont toujours les points cycliques du plan ;
en tant (|ue (|uadrilatère complet, celui-ci -a deux autres
sommets A' et \V.
Avec ces segments associés xAB et A'B', la définition de
l'angle due à Laguerre et de faciles calculs d'exponentielles
imaginaires, on reconnaît que les deux propriétés du cercle,
comme lieu tlun point d'oîi l'on voit une corde sous un
angle donné et (tomme lieu d'un point dont les distances à
deux points fixes sont en rapport constant, sont associables
d'une manière telle (|u'on peut découvrir des courbes, de
lous les degrés, où ces propriétés sont considérablement
généralisées.
De telles considérations sont aisées à transporter dix {)lan
a la sphère. Si, sur cette dernière surface, on met en é\ i-
L"Enseignenient mallii-in., 20» nnnt-c ; 1918. • 3
34 ^ BUHL
dence les génératrices rectilignes imaginaires, au moyen
des formules bien connues
1 — a3 . 1 -f a:; a + [5
tout déplacement de la sphère sur elle-même revient à une
même substitution linéaire effectuée sur a et /S, soit, par
exemple,
ma -\- n ^^ m|3 + n
='. = p^^q ' '^1 - pp + q ■
De ce théorème, dû à Cayley, on peut encore s'élancer
dans les plus hautes régions de l'Analyse. Des substitutions
linéaires en litige on s'élève aux groupes et aux fonctions
polyédriques, proches parents des groupes et fonctions mo-
dulaires, des groupes fuchsiens et des fonctions fuchsiennes
de Poincaré. Et comme des substitutions linéaires de même
structure définissent l'homographie rectiligne avec toutes
ses belles conséquences intuitives et construrtives qu'on
considère d'ordinaire comme appartenant à la Géométrie
absolument pure, on est saisi d'une admiration sans bornes
en constatant que ces diverses régions des Mathématiques
se lient et se déroulent derrière les substitutions du type si
simple
mz + n
Les points associés, signalés tout à l'heure dans le plan,
se retrouvent aisément sur la sphère, car deux génératrices
imaginaires passant par A et deux autres, passant par B,
forment un (juadrilatère. De cette méthode des points asso-
ciés on conclut aussi, sur la sphère, des courbes analogues
aux courbes algébriques planes qui présentaient une géné-
ralisation des deux propriétés fondamentales du cercle indi-
quées plus haut.
La Troisième Partie de l'œuvre de G. Darboux est consa-
crée aux théorèmes de Poncelet sur les polygones inscrits
et circonscrits aux coniques. C'est un sujet intimement lié
aux précédents, car les génératrices rectilignes, réelles ou
DEUX RECENTS OUVRAGES DE GÉOMÉTRIE 85
imaginaires, d'une quadrique donnent, par perspective, des
tangentes à une conique. Toulefois, cette remarque faite, il
semble préférable d'étudier les choses, dans le plan même
de la conique, au moyen d'un système de coordonnées (|ui
permet d'étendre certains théorèmes à la Poncelet aux cu-
biques et même à des courbes algébriques de degré quel-
conque.
De ces préliminaires on passe à l'équation d'Euler et aux
théorèmes, tels que ceux de Graves et de Chasles, où inter-
viennent des arcs d'ellipse, mais ce qu'il faut bien remarquer,
c'est que tout ceci peut contribuer à la théorie des fonctions
elliptiques, sans en être issu. Ce point de vue est celui avec
lequel Halphen commençait déjà son Traité; nous le retrou-
verons encore, tout à l'heure, dans le Cours de M. Maurice
d'Ocagne.
Gaston Darboux, dans une Quatrième Partie, traite de la
Géométrie cayleyenne. \
Nous avons déjà vu comment Laguerre considérait l'angle
qui, en Géométrie ordinaire, reste cependant séparé de la
notion de distance. Il n'en est pas de même en Géométrie
sphérique, les distances sphériques étant aussi des angles.
Or une perspective, centrée comme la sphère, permet de
définir, dans le plan, des dislances analogues aux dislances
sphériques. On imagine alors aisément une quadrique quel-
conque, dite absolue, qu'une droite AB coupe en M et N et
qui permet de définir la distance AB par le logarithme du rap-
port anharmonique des points A, B, M, N. De même l'angle
de deux plans F et Q, d'intersection A, si l'on mène par A
deux plans tangents U et V à l'absolu, est défini par le loga-
rithme du rapport anharmonique des plans F, Q, U, V.
La Géométrie cayleyenne ainsi constituée permet aisément
de descendre aux Géométries non-euclidiennes. Elle admet
des déplacements et une Trigonométrie générale revenant
aussi à des combinaisons simples de substitutions linéaires;
elle a ses aires et ses volumes correspondant à l'invariance
d'intégrales doubles ou triples.
L'œuvre se termine avec une Cinquième Partie consacrée
à l'inversion.
36 A. BUIIL
Un des points jiréliniinaires et fontlanientaux est relalil'a
la définition des foetales d'une surface, laquelle généialise
la définition de Pliicker concernant les loyers des courbes
planes. Les locales sont les lignes doubles d'une dévelop-
pable cir(;onscrite a la fois à la surface et au cercle imagi-
naire de l'infini. La notion de développable isotrope joue
également un rôle puissant et curieux, mais ce sont les mer-
veilleuses coordonnées pentasphériques (|ui constituent, à
coup sur, le meilleur moven d'investigation analytique à
associer h l'inversion. Les coordonnées tétraédriques se
peuvent facilement interpréter en associant à un point ses
distances à quatre plans; tle même les coordonnées penta-
sphériques font intervenir les puissances d'un point par rap-
port à cinq sphères; elles donnent entre sphères quelconc|ues
des formules analogues à celles de la Géométrie analylitpie
ordinaire entre plans.
G est ici qu'apparaissent des surfaces de (piatrième degré
aux propriétés extrêmement nombreuses: les cyclides. Etu-
diées, au point de vue analytique, par Gaston Darboux, au
point de vue géométrique par G. Humbcrt, on peut très sim-
plement les considérer comme enveloppes de sphères: ce
sont peut-être les seules surfaces du quatrième degré, de
quel(|ue généralité, que Ton puisse étudier profondément en
coordonnées cartésiennes. En coordonnées peiitasphéricpies
elles sont du second degré et se laissent alors si complète-
ment manier comme des quadriques, qu'on peut construire
un système triplement orthogonal formé de cyclides tout
comme on construit le système élémentaire formé de (|ua-
dri(|ues véritables.
G'est tout particulièrement dans celte dernière Partie que
l'on retrouvei-a prescpie tout ce (|ue G. Darboux avait déjà
publié, en 1872. dans un Ouvrage Sur une dusse reiuar-
quahle de courbes et de surfaces algébriques et sur la Théorie
des imaginaires. Ouvrage déjà si remarcpiabie qu'il en était
devenu rarissime malgré une i-éimpression elfecluée en 189G.
n E VX U É C E N T S OU VHAGE S D E G É O M É TRIE 37
Revenons inainteiiaiit au livre de M. Maurice dOcagiie.
Il faut une gi-ande origiiialilé d'esprit pour occuper digne-
ment la chaire de Géomélrie de l'Ecole polytechnique. Les
besoins pratiques sont impérieux quant à tout ce c|ui se
traite sur épure, mais beaucoup de mathématiciens consi-
dèrent cela comme un domaine géométrique monotone où la
découverte soudaine et sensationnelle d'un brillant théorème
ne semble pas pouvoir être espérée. La conce|)tion. nous le
verrons plus loin, est peut-être étroite mais, (|uoi (|u'il en
soit, les professeurs de l'Ecole ont élargi le champ. Amédée
Mannheim, par exemple, s'illustra avec la Géométrie ciné-
matique. Est-il besoin de rappeler (|ue M. d'Ocagne est un
créaleur en matière de Nomograpliie ? Les développements
nomographiques sont surtout réservés à un Tome 11, mais
déjà le Tome 1, aujourd'hui publié, contient de nombreuses
amorces à ce sujet; les j)i"éliminaires relatifs aux transfor-
mations en témoignent.
Quant aux transformations praticpies, il fallait naturelle-
ment faire une grande place à la |)erspective. 11 est clair que
le trait de perspective doit pouvoir résoudre toutes les ques-
tions susceptibles d'être rattachées au trait de descriptive,
mais c'est surtout là une remarcpie théorique: la perspec-
tive a ses méthodes qui demandent (|uelque élude pour elles-
mêmes. Et il semble (|u'en rattachant à la [)erspective des
questions plus ordinairement traitées en descriptive, l'auteur
a lait montre d'une première originalité.
Il montre l'importance de la perspective axonométrique
en laquelle l'objet à représenter est lié à trois axes rectan-
gulaires qu'on projette avec lui. Puis, par des positions plus
particulières de ces trois axes, la perspective devient isomé-
trique et enfin cavalière. J'imagine (|ue des lecteurs n'ayant
point la patience de faire des épures, peuvent cependant
être grandement intéressés par l'élégance avec lacjuelle de
telles vues procèdent du général au particulier.
Parmi les questions les plus ingénieusement traitées, je
signalerai le contour apparent de la sj)hère (p. 61), la mise en
perspective du cône circulaire fp. 71), l'image d'un point
dans un miroir quelconque (p. 81, l'ombre intérieure à un
38 A. BUHL
cylindre circulaire (p. 85). Le problème de la restitution
comprend comme cas particulier mais d'une importance pra-
tique capitale, la Métrophotographie du Colonel Laussedat.
La Première Partie de TOuvrage ayant été consacrée aux
Transformations géométriques, notons que tout ce qui con-
cerne la Perspective et forme une Seconde Partie, n'occupe
que 78 pages; c'est d'une condensation fort heureuse, qui
conserve l'entière beauté des méthodes sans les disperser
sur une multiplicité d'exemples empruntés à la pratique.
Une Troisième Partie est consacrée à la Géométrie infini-
tésimale.
Dans la transformation infinitésimale des figures planes,
l'un des résidtats les plus importants est dû au Colonel
Mannheim; il lie les six normales aux trajectoires des som-
mets et aux enveloppes des côtés d'un triangle variable de
position et de Ibrme. Avec fjuelqnes brefs développements
sur la variation de longueur d'un segment, on peut aborder
la courbure des coniqjies et des tractrices, les théorèmes de
Graves et de Chasles sur les arcs d'ellipse, la courbure des
caustiques et des podaires. A cette Géométrie différentielle,
on peut adjoindre sans peine certains résultats concernant
les aires, par exemple l'aire de la couronne détachée dans
une courbe fermée par un point mar(|ué sur une corde de
longueur constante.
Reaucouj) d'éléments dilférentiels obtenus jiar les mé-
thodes précédentes peuvent s'annuler de manière simple ou
symétrique, d'où de très élégants théorèmes de maximum
ou de minimum.
Dans l'étude des surfaces développables, M. d'Ocagne
arrive au développement en suivant attentivement la défor-
mation de l'arête de rebroussement.
L'étude de la courbure d'une surface autour d'un de ses
points com[)orte des résultats d'une simplicité étonnante et
cependant peu connus. Ainsi Mannheim et l'auteur lui-même
ont donné une formule liant la courbure d'un contour appa-
rent et la courbure d'une surface en l'un des points de con-
tact avec le cylindre projetant.
Très élégante démonstration géoinétricjue pour le théo-
DEUX RECENTS OUVRAGES DE GEOMETRIE 39
l'ème de Mains et de Dupin sur les faisceaux de rayons qui,
avant et après réfraction sur une surface quelconque, ad-
mettent des surfaces qui leur sont orthogonales. Puis digres-
sion des plus utiles sur la notion même de courbure super-
ficielle ; sur une surlace, l'idée de courbure a quel(|ue chose
d'arbitraire, et différentes définitions semblent généraliser
dans des voies diverses la notion qui est si simple pour une
courbe plane. C'est ce que montre, par exemple, la courbure
moyenne quadratique de Casorati, aisée à adjoindre et à
comparer aux courbures moyenne et totale d'aspects beau-
coup plus classiques.
Les lignes tracées sur les surfaces nous conduisent aux
lignes de courbure dans les systèmes triplement orthogo-
naux, aux asymptotiques et à leur courbure régie par le
théorème de Beltrami, surtout à ces admirables géodésiques
qui permettent de généraliser la Géométrie plane sur une
surface quelconf|ue. Les lignes de courbure de l'ellipsoïde,
si simplement déterminées déjà en faisant entrer cette sur-
face dans le système triple orthogonal bien connu, sont aussi
facilement déterminées comme coniques géodésiques à foyers
aux ombilics de la quadrique.
Soyons brefs pour la théorie des surfaces gauches en nous
bornant à signaler une représentation géométrique du para-
mètre de distribution due encore à Mannheim.
Le conoïde de Pliicker ou cylindroïde, étudié par MM.
Appell, Bricard, d'Ocagne, est un exemple sans rival pos-
sible.
Après les surfaces réglées il était naturel de placer ces
multiplicités rectilignes plus vastes que constituent com-
plexes et congruences. D'oîi une Quatrième Partie consacrée
à la Géométrie réglée. Le compbïxe linéaire y tient naturel-
ment la place principale avec ses propriétés de polarité qui
olfrent une curieuse analogie avec les propriétés de polarité
des quadriques; il s'aperçoit aisément, en bloc, comme
formé par l'ensemble des binormales d'un ensemble d'hé-
lices circulaires de même axe et de même pas.
La Cin(|uième et dernière Partie du volume concerne la
Géométrie cinématique.
40 A. BU /IL
Cette science si captivante entrevue par Cauchy, précisée
par Chasles avec la notion du centre instantané, doit encore
ses plus admirables développements au Colonel A. Mann-
heim.
Les Principes et développements de Géométrie cinématique
constituent l'un des plus beaux Ouvrages dont puissent se
glorifier la Science française et l'Ecole polytechnique.
M. d'Ocagne a réussi une exposition fort originale et
esthétique; ainsi il est banal d'étudier les trajectoires ellip-
ti(jues des points d'un segment dont les extrémités glissent
sur deux droites rectangulaires, mais on voit, avec un vif
intérêt, qu'on peut rattacher à cette question la construction
d'une conique déjà rencontrée en Perspective.
Quant au mouvement plan le plus général, il aboutit sur-
tout au théorème de Savary qui lie la courbure d'une trajec-
toire aux courbures de la courbe roulante et de la courbe
rail. Ce théorème est ensuite appliqué et mis en valeur dans
le cas des épicycloïdes ; pour ces courbes, le lieu des centres
de courbure des éléments de trajectoire correspondant aux
différents points du cercle roulant est lui-même un cercle,
et les développées sont aussi des épicycloïdes. L'auteur a
d'ailleurs publié des recherches originales sur ces théorèmes
et d'autres de même genre dans une FAude géométrique
toute récente [Nouvelles Annales de Mathématiques, 1915,
p. 533).
L'exposition est encore d'une clarté particulièrement sai-
sissante dans le déplacement d'un solide par roulement et
glissement d'une surface réglée mobile sur une surface
réglée fixe. Dans le déplacement instantané, dans la viration,
toutes les normales possibles aux trajectoires de la figure en
mouvement forment un complexe linéaire attaché à un en-
semble instantané d'hélices, complexe cjui est précisément
celui signalé plus haut et étudié dans la Géométrie réglée.
Les Géométries cinématique et réglée sont ainsi vivement
éclairées l'une par l'autre et à propos d'une question fonda-
]nentale. On s'élève de là a des complexes non linéaires
formés par les tangentes aux trajectoires et par les caracté-
ristiques des plans en mouvement, mais ils se confondent
DEUX RECENTS OUVRAGES DE GEOMETRIE 41
avec le complexe des droites telles que leurs conjuguées,
par rapport au complexe linéaire précédent, leur soient rec-
tangulaires.
Aux mouvements à deux degrés de liberté correspondent
des surfaces trajectoires dont Tensemble des normales est
une congruence linéaire commune aux complexes linéaii-es
correspondant respectivement à deux virations particulières.
On en conclut immédiatement que ces normales, pour cha(|ue
position de la figure, rencontrent deux droites ; c'est le théo-
rème de Schônemann et Mannheim.
Diverses surfaces hélicoïdales illustrent la théorie des
mouvements spatiaux; vient ensuite la surface de Tonde non
sans des préliminaires très généraux sur la cinématique des
surfaces apsidales.
Diverses Notes terminent l'ouvrage.
Dans des Notions complémentaires sur les transformations
géométriques, sont adjointes aux transformations linéaires
et à l'inversion étudiées dans le corps du volume des trans-
formations analytiques plus générales, notamment des trans-
formations quadratiques. Pour des quadriques quelconques
les représentations planes sont aisées; pour les surlaces
cubiques la chose ne saurait être sans droites existant sur la
surface, et c'est en approfondissant cette remarque qu'on
peut arriver à mettre en évidence toutes ces droites (|ui, on
le sait, sont au nombre de 27.
Avec la Note Sur un procédé de mise en perspective sans
lignes de construction, il y a vraiment de quoi s'étonner et
s'émerveiller. Sur une épure, des faisceaux homographiques,
par certains rayons imaginaires, révèlent des rotations cpii
résolvent alors immédiatement un problème de perspective!
C'est d'une synthèse admirable et cpii montre bien (ju'il n'y
a plus lieu de distinguer la Géométrie prati(|ue et monotone
des atlas, de la Géométi-ie analyli(|ue la plus abstraite; tout
cela est la Géométrie ! Et soyons reconnaissants à M. d'Ocagne
(jui a poussé loin l'art de nous le faire comprendre.
On pourrait d'ailleurs en dire autant quant à une troisième
Note Su/- un procédé de restitution perspective fondé sur l'ho-
niologie; ici, dans un problème carlogra|)hique, des points
42 A. BUIIL
éminemment réels sont maniés comme intersections de
droites isotropes.
Pour Gaston Darboiix, Timaginaire doit jouer, en Géo-
métrie comme en Analyse, un rôle explicatif fondamental.
M. d'Ocagne nous montre, en outre, que dans des problèmes
géométriques, indéniablement tenus d'avoir des solutions
réelles, les notions imaginaires peuvent jouer un rôle inter-
médiaire des plus pratiques. Une telle assertion serait banale
en Analyse mais combien elle est plus neuve dans le domaine
des épures !
Des Exercices complémentaires relatifs à la Géométrie
infinitésimale des courbes planes exposent les élégantes
recherches de M. d'Ocagne sur les adjointes infinitésimales
à une courbe donnée. Ces adjointes sont telles que la con-
naissance d'infiniment petits du [n — 1)'°^ ordre y relatifs
définit les infiniment petits du «""^ ordre relatifs à la courbe
primitive. C'est ainsi qu'on peut avoir des propriétés de
courbure relatives à une certaine courbe connaissant des
propriétés des tangentes ou des normales de la courbe ad-
jointe.
Une cinquième et dernière Note Sur l'attraction d'une
couche ellipsoïdale, montre encore le secours que les re-
marques géométriques peuvent apporter quant à l'évaluation
de certaines iiitéofrales.
Après de telles citations il serait superflu de faire un effort
(.le style pour écrire quelque conclusion grandiose. Félicitons-
nous, très simplement, d'avoir vu paraître ensemble deux
Ouvrages oii apparaît si clairement le génie propre à celte
science géométrique dont les plus beaux développements
sont dus à des oéomètres français.
REMARQUES
SUR LA CONSTRUCTION DES COURBES GAUCHES
AVEC APPLICATION A LA PARABOLE CUBIQUE
PAK
Gino LoRiA (Gênes).
Pour se former une idée exacte de la forme qu'a une ligne
à double courbure, dont on connaît la génération et par
suite la représentation analytique, on a en général recours
aux méthodes de la Géométrie descriptive. Toutefois, pour
bien comprendre les épures que cette science apprend à
construire, il est nécessaire, et pas toujours suffisant, une
habitude considérable; par conséquent on peut penser que
le but en question peut être atteint d'une manière plus
rapide et plus sûre en traçant réellement dans l'espace les
lignes dont on veut se procurer une image précise. Mais
comme les physiciens et les chimistes jusqu'à présent ne
nous ont appris aucun procédé pour «dessiner dans l'es-
pace », les mathématiciens doivent chercher un expédient
dans l'ensemble de leurs outils; et- que cette recherche ne
soit pas stérile, est prouvée par les lignes suivantes.
Considérons la courbe F qui, à l'aide de coordonnées car-
tésiennes orthogonales, a celte représentation paramétrique:
Soient Tx, Fy, F; ses projections orthogonales sur les
plans 2/z, zx, xy. F;, par exemple, est la base d'un des
cylindres (jui projettent la courbe; si nous développons ce
cylindre sur un plan, la courbe F subira une déformation et
deviendra une courbe [F] parfaitement déterminée. Pour
44 G. LORIA
définii- cette courbe, nous la rapporterons à un système car-
tésien orthogonal avant pour axe des abscisses de ligne Tz
rectifiée et pour origine un, Q., de ces points choisis arbi-
trairement. Alors la première coordonnée du point [P] trans-
formée d'un point quelconque P de la courbe F sera donnée
par la ("onction
t
fi = f V^'-O -+■ ■V^\t\àl = '.)(/! , (2)
rintégrale étant prise de manière que s soit := 0 au point Ù\
tandis que la seconde coordonnée sera égale |'/). Par suite
la courbe [F] rapportée à un système cartésien peut se repré-
senter par les éciuations :
? — (o(n , ri = ■/_{!) . (3) •
A l'aide de ces formules la courbe [F] pourra être tracée
sur le plan. Si, cette opération finie, on replace le cylindre
projetant dans sa position originaire, la ligne T] redeviendra
F et la f|uestion que nous avons énoncée au début sera ré-
solue. Dans la pratique, il est bon de tracer la courbe F; sur
une table de bois comme un sillon qui la traverse complè-
tement et de dessiner la courbe [F] sur une lame de métal
très mince et très flexible; alors l'opérolion de rej)lacement
dont nous avons parlé n'offrira d'obstacles insurmontables.
Mais il y a une autre espèce de difîiculté qui empêche
bien souvent d'appli(|uer la méthode dont il s'agit; c'est la
détermination de la fonction &)(/), car en général elle n'ap-
partient à aucune classe connue et. même dans les cas où
cela arrive, c'est une fonction si compliquée, qu'il est pai"-
fois impossible de tracer avec la précision nécessaire la
courbe [F].
Entre les cas où cette didiculté |)eut être vaincue il y en a
un qui me jiaraît digne de remar(|ue, car il se rapporte à la
plus simple des courbes gauches algébri(|ues et car il oflre
une application de la plus ancienne des courbes planes algé-
briques rectifiables à l'aide d'expressions aussi algébriques :
je parle de la cubique gauche osculatrice du plan à l'infini
(ou parabole cubique) et de la parabole de Neil.
CONSTRUCTIOy DES COURBES GAUCHES 45
Pour démontrer tout cela, il est nécessaire de se rappeler
que la plus simple des paraboles cubiques peut se repré-
senter, si on la rapporte à un système cartésien orthogonal,
par les é(|uations suivantes :
a- = /3 , V = <= , z = t . (4)
Par suite, ses projections sur les trois plans de repère
sont les courbes :
or on sait que les deux dernières ne peuvent être rectifiées
algébriquement, tandis que, au contraire, cela est possible
par rapport à la première.
En efi'et, on j^eut encore la représenter par les équations
X =1 l^ . y = i^ ;
par suite on a
ds = / V9?T^ dl :
changeons de variable, en posant
yy/' + 4 = 3«
et nous aurons-
ds = 'Su^chi
et
•v = 11^ -{- coiist. r= ( /- -j- — ) -\- consl.
vSi nous sujiposons (pTon ait s=zO pour / = 0, la const.
doit être := — — , et alors
- = ( '^ + 9
Tout cela prouve (|ue la courbé [F] transformée par déve-
loppement de la parabole cubicpie F est représentable par
les formules
? = ('^ + ^)-.:. .-'
46 G. LOB/A
par suite elle a Téquation suivante :
^+2-
V +
(5)
C'est donc une courbe du 6* ordre qui passe par l'origine
des coordonnées. Si on change un des axes en se servant
des formules
? +^. -
— p'
■ri = n
on a, au lieu de Téqualion (5), la suivante :
cette équation prouve que la courbe [T] est symétrique par
rapport aux nouveaux axes ; à toute valeur réelle de •/}' il cor-
respond un couple de valeurs réelles de Ç', d'où il suit que
le point à l'infini de Q.'^' est un point quadruple (les corres-
pondantes tangentes coïncident avec la droite de l'infini du
plan) ; et à toute valeur réelle de |', satisfaisant à la relation
I ^' I > 2^, on a deux valeurs réelles de n' . La courbe (comme
le montre la fig. 1) a donc à peu près l'apparence d'un couple
de paraboles tournant leurs convexités Tune à l'autre et sy-
métriques entre elles par rapport à Q.'yj' .
/-o. il'
/
n{
\
Fig. 1.
l'io. -2
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE 47
Remarquons d'ailleurs que la parabole semicubique .r* = ^^
est une courbe de troisième ordre, toute située au-dessus de
l'axe O.r, symétrique par rapport à Oy et dojit l'origine est un
point d'arrêt (voir fig. 2) ; on a de la sorte tous les éléments
pour se former une idée de la forme qu'a la parabole cubique :
cette courbe s'obtiendra en plaçant le plan ^0/) normalement
au plan xOy de manière que Q. tombe en 0 et la droite û|
se superpose à la parabole semicubique.
Un procédé parfaitement semblable peut s'appliquer à
toute courbe gauche dont la projection orthogonale sur un
plan convenablement choisi soit rectifiable par des fonctions
simples.
Gènes, octobre 1917.
THEORIE ÉLÉMENTAIRE
DE LA TOUPIE GYROSCOPIQUE
M. Zack (Odessa).
Parmi les théories de la Mécanique, il y en a peu qui aient
conduit à un plus grand nombre d'applications directes que
la théorie du mouvement gyroscopique. En balistique, en
aéronautique, dans la construction des machines et des
navires il a été possible, grâce au développement de cette
théorie, d'introduire des perfectionnements qui ont eu une
influence quelquefois décisive sur l'évolution de ces diverses
branches de l'art de l'ingénieur. Pourtant, la plupart des
théories soi-disant élémentaires.du phénomène gyroscopique
sont ou fausses ou, au moins, inexactes. Quelques-unes seu-
lement permettent d'obtenir des résultats |)urement quali-
tatifs.
48 M. ZACK
Le but de cet article est de montrer qu'il est facile d'étu-
dier d'assez près le mouvement d'une toupie gyroscopique
par des méthodes élémenlaires.
Les formules ainsi oljtenues peuvent être directement
appliquées aux dilTérents cas qui se présentent avec une
approximation dont le degré peut être rapidement déterminé
dans chaque cas particulier.
Les résultats sont applicables surtout lorsque le mouve-
ment de la touj)ie autour de son axe est entretenu, par
exemple électriquement on de toute autre manière, indé-
pendamment du mouvement de l'axe lui-même, comme cela
a lieu dans la plupart des applications.
§ 1. — Considérons un solide de révolution ou plutôt un
solide dont l'ellipsoïde d'inertie est de révolution autour
de Os. Soit O.ri/z un système d'axes trirectangulaires mobile
autour du point O, fixe dans Tespace. Supposons le solide
en rotation autour de Taxe Os avec une vitesse angulaire
relative constante.
Soit &) la rotation instantanée absolue du système Oxyz au
temps t et soient/», q^ r les projections de w sur les axes
Ox.Oy.Oz.
Les équations d'Euler dans ce cas s'écriront
A^+ (C- Au/r = L ,
A^^ + |A— C)pr=z M .
C -r- =r N , puisque B = A .
On peut élutlier le mouvement [M'opre du svstème O.ii/z
en faisant abstraction du mouvement relatif du corps par
rapport à Oxi/z, c'est-à-dire en regardant le corps comme
immobile autour de Os, à condition d'introduire la force
d'inertie relative et la force d'inertie complémentaire ^
ll^:^^\RQUE. — Si la vitesse angulaire relative tlu solide
autour de Os n'est pas constante dans le système /-éel d'en-
V. M. .ASTIKR, Etude sur le phénomène gyroscopique. R. de M., 1909. 8.
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE '.9
traînement, on peut toujours imaginer un système fictif O.ri/z
d'entraînement dans lequel la vitesse angulaire relative du
solide serait constante.
En effet, supposons que la rotation relative du solide autour
de O:; soit a = ft -\- y où /S est constant et y variable.
Soit /', la rotation d'entraînement réel; la rotation d'en-
traînement fictif sera /• = /•, + y et la rotation relative — /3.
On peut immédiatement (aire une application de cette
remarque au calcul du couple autour de Oz des forces
d'inertie provenant du mouvement varié relatif autour de Oz.
On aura
+^-ri=».
puisque dans le mouvement absolu il n'y a pas de forces
appliquées; d'autre part
^ di ~ ^'^ •
puisque nous considérons le solide comme immobile autour
de Oz ^ en introduisant le couple X,^ des forces d'inertie.
De ces deux relations on tire
' dl dt
Revenons aux équations d'Euler.
Soit M un point pris dans le corps et soient r. y, z ses coor-
données au temps t, dans le système O.ii/z. Les projections
de la vitesse relative sur les axes O.r, Oij , Oz sont
d.r dy dz
-T- = — av , -^ = a.r . -r- =z 0 . 2)
dt • dt dt '
Soit w la^masse du point M. Les projections de la force
d'inertie complémentaire sur les axes Or. O/y. Oz sont
--'"Vfjt - 'ij) ■ --'"['■•dj-Pd-t) ■ --"YTt-''it) ' '•^'
' Nous séparons toujours le mouvement propre Hu corps autour de Oz du mouvement
provenant du système 0j:.i/-; c'est ce premier mouvement qui est supposé nul.
L'Enseignement nialhém., •2( • année; 1918. i
50 M. ZACK
OU, en remplaçant dx^ dy ^ dz par leurs expressions '2),
— 'Inip'xx — 'IiiKjy.y .
Les projections sur les mêmes axes de la force d'inertie
sont
}u a-.r , m %-y . 0 . i i
En faisant la somme des moments de ces forces d'inertie
par rapport aux axes Ox, Oi/ et O:; et en remarquant que ces
axes sont les axes principaux d'inertie, nous voyons que les
moments des forces d'inertie relative ont des sommes nulles
et que les sommes des moments des forces d'inertie com-
plémentaires se réduisent respectivement à
— (jolC , -\- p7.C , 0.
En ajoutant à L, M et X ces moments, nous pourrons
écrire les équations d'Euler sous la forme suivante :
A^+ (C - A)r//=L -ryaC ,
A^ + (A — C)«r = M + paC . (5l
at
Ces équations nous permettront d'étudier le mouvement
du système Ojcyz autour de 0 en faisant abstraction de la
rotation propre du corps.
^2. — Supposons d'abord que l'axe instantané dentraine-
nient est constamment situé sur un cône de révolution autour
de O2 et de plus N — 0.
Des équations (5) on tire
(. -r = <• . d ou ;• = ;• .
dl
L'axe d'entraînement fait avec 0^ l'angle cos \ -- et
puisque le cône est de révolution " =; C'*, c'est-à-dire o» = (^."'.
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE 51
On peut donc écrire p'^ + q^ = iV^. En différentiant cette
expression nous obtenons (6) p-j- + q^^-j = 0.
En multipliant la première des équations (5) par p et la
seconde par q, en ajoutant et en tenant compte de (6). nous
obtenons
Lp + M(/ = U . (7l
Cette dernière relation conduit à la proposition suivante :
Si t'axe instantané d" entraînement est constamment situé
sur un cône de révolution autour de Oz et est constant en
grandeur^, l'axe du couple des forces extérieures est perpen-
diculaire au plan passant par l'axe de rotation propre du
corps et l'axe instantané d'entraînement.
Cette proposition a été énoncée pour la première fois,
croyons-nous, par M. Clauzel-, qui Ta démontrée par une
méthode géométrique très élégante, sans préciser d'ailleurs
les conditions de son application.
Supposons maintenant Lp -\- ^\q :=: 0 et de plus N = 0.
En remplaçant L et M par leurs valeurs tirées des équa-
tions (5) et en faisant les réductions nécessaires, nous obte-
nons l'expression
P 'di + '^^ = "^ '''°'' l'' + '/' = -""■■ • '^*
La troisième des équations (5) nous donne /•=:/(,. Nous
arrivons ainsi à la proposition suivante :
Si l'axe du couple des forces extérieures est nul ou est
constamment perpendiculaire au plan passant par l'axe de
rotation propre du corps et l'axe instantané d entraînement,
l'axe instantané d'entraînement est situé sur un cône de réi'o-
lution autour de Oz et est constant en grandeur.
Cette proposition peut être regardée comme l'inverse de
la proposition de M. Clauzel.
§ 3. — Nous étudierons deux cas [)articuliers du mouve-
ment d une toupie gyroscopique sous l'influence de la pesan-
teur. Une toupie gyroscopique est généralement constituée
' \m seconde condition peut èlru renipl.icoc par la condition N ^ 0, ce qui revient ;iu
nn-nie.
* 11. Cl.AUZlîL. EU'cts syroscopiqiies, etc. R. d. M., 19li.
52 M. ZACK
par un disque assez lourd monté sur un axe auquel on im-
prime un mouvement de rotation rapide et qui repose par
un de ses points sur un support fixe. Les deux cas que nous
analyserons seront: 1° le cas où Taxe de la toupie forme
avec riiorizontaie un angle voisin de ^, c'est-à-dire est
presque vertical et 2° le cas où Taxe de la toupie forme avec
rhorizontale un angle voisin de 0, c'est-à-dire est presque
horizontal.
Xous introduirons les angles ^ et ^ qui déterminent la
position de la toupie a chaque instant. L'angle 9 détermine
la position de l'axe 0:; par rapport à l'horizontale et j sera
la vitesse angulaire de nutation ; Tangle © détermine l'azi-
muth de l'axe 0:; et -7^ sera la vitesse angulaire de préces-
sion. Ces deux angles définiront complètement la position
de la toupie puisque nous la considérons (fictivement) comme
immobile autour de son axe, à condition d'introduire les
forces d'inertie.
Les seules forces réelles qui agissent sur la toupie sont la
réaction au point O dont le moment est nul et le poids ap-
pliqué h une distance a de O et dont les projections sur les
axes O.r, Oy et Or. sont
L = 0
M
Va LOS 0
à
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE 53
Les projections de la rotation instantanée d'entraînement o
sur les axes O.r, Oy et Oz sont
p := V- cos 'J , fi =^ -— , ;• = — -^ sin 0 . (8)
1° Supposons d'abord l'angle 9 voisin de -^ pendant tout
le mouvement. L'expression hp + M^ se réduit ici à Mry =
— P« cos 9 -7- . Or, puisque 9 est voisin de ^ , cos 9 est voi-
sin de 0; d'autre part quand 9 s'écarte le plus de ^, -5- est
nul puisque 9 est alors minimum ou maximum. Nous pou-
vons donc admettre que pendant tout le mouvement M(/ est
approximativement nul et applicpier les résultats du précé-
dent paragraphe.
Nous pouvons écrire p- -\- q" -\- r^ =^ w' avec /■ = i^ oii o),,
et i'q sont les valeurs initiales de la rotation instantanée
d'entraînement et de sa projection sur Oz.
En remplaçant p, q et r par leurs valeurs en l'onction de 9
et y nous obtenons
-r I + -r = '■' et -7^ sin 0 = /•„ . (9|
ill) \dLj 0 dt "
La dernière relation peut encore s'écrire
dt sin f)
(10)
On voit donc que la vitesse angulaire de précession -jj
augmente quand sin ^ diminue, c'est-à-dire quand l'axe de
la toupie s'écarte de la verticale.
Choisissons comme position initiale la position dans la-
quelle 9 = ~, et comme instant initial le moment quand la
vitesse angulaire autour de l'axe Oi/ est négative : (— ) < 0.
... di . , ," ■ d<)
9 ira en diminuant et -7^ augmentera jusqu au moment ou j-
dont la valeur absolue ira en même temps en diminuant
(équation (9)) deviendra nul, à cet instant -jj sera égal à c-iq
5'i M. ZACK
et sin^, , sera égal à /•(,. y\près cela 9 augmentera de noii-
veau jusqu a -^ pendant que ~ diminuera jusqu a /q, j étant
positif, 9 continuera à augmenter jusqu'à une valeur sin#,
= ^ et j^ augmentera jusqu a m^.
On voit ainsi que la vitesse angulaire de précession ne
devient jamais nulle et oscille entre les valeurs /^ et cj^, que
l'angle 9 varie entre deux valeurs symétriques par rapport à
Oz définies par arcsin-- et que la vitesse angulaire de nuta-
tion varie entre 0 et zt (/ w' — /'. Du reste /,j diffère peu de
wo puisque 9 s'écarte peu de ~.
Nous avons supposé au début que -r- s'annule rapidement
quand 9 s'écarte de ^. Cherchons les conditions pour qu'il
en soit ainsi.
La deuxième des équations (5) prendra dans le cas qui nous
occupe la forme suivante :
. d-^^ . ^, „cosO . ^ cos 6
dl- 0 siii 0 ' "^ sin 0
Cette équation s'obtient en remplaçant p et q par leurs
d^
Ti
expressions (8), /■ par /„ et -^ par son expression (10)
Multiplions cette équation par -r- et intégrons.
On obtient :
~( y j = — IV/siiiO + Car,, LogsinO + (C — A|r* l,ogsiu6 + D ,
où 1) est déterminé par l'équation suivante :
^(^4),^.. = - ''" + '^ • ^^^'■'■''-^ " = ''" + 1(^)!
On obtient ainsi pour (^j l'expression suivante:
/di)\-_ 2iP«(l - sii.6) + [Cai-Q + (G — A)/-;]rogsinO /,/oy
\dt) - A + [dl)„
11)
(12)
LA TOUPIE GYROSCO>IQUE 55
L'équation (12) nous montre 1" que si a et /•, sont nuls,
-T- ne s'annule jamais .et augmente lorsque 9 augmente ou
diminue et 2'' que plus a est grand ^ moins 9 s'écarte de ^,
Jû
puisque -j- s'annule d'autant plus rapidement '.
On voit donc que la supposition que nous avons faite au
début est justifiée par un disque tournant rapidement autour
de son axe. Cherchons maintenant la période d'oscillation
de la toupie autour de l'axe vertical. On y arrive facilement
en faisant quelques approximations.
L'équation f5') peut être écrite de la façon suivante :
fjiij (A — C)/-'cos 0 4- P« pos 0 siii 0 — Ca/- cos 0
sin 0 -., - H ? = 0 . (5")
d- 1 A ^
Puisque sin0, pendant tout le mouvement, est voisin de 1,
remplaçons Prtsin^ par Prt et posons cos9 = a.
On aura
cos 0 = » ,
. , </9 du
— sin iJ -;- = -- ,
dt dt
. , d-l) , /^0\- d-'ii
— siu 'i -r-5 — cos 9 -^ =: — —, .
dl- \dlj dt-
Remarquons que cos6>(-7-j , pendant tout le mouvement,
est voisin de zéro, négligeons-le et écrivons
. ^ d^H d-ii
dt- dt-
L'équation (5 ") deviendra alors
d-u ., ^ , Car,, — Va + |C — A)rJ
—-^ -+- III- Il :=. 0 où nr = ; (13)
dl- - A
la dernière expression pour « assez grand est positive.
L'équation '13) nous permet de calculer la période T d'une
• Nous oe parions pas de r^^ puisque (C — Al peut rtre négatil'.
' lop; «in 0 est nul ou négatif puisque sin 9^1.
56 M. ZACK
oscillation simple de la toupie autour de l'axe vertical. On
trouve T = — . On voit que T diminue 1" lorsque a auff-
mente et 2" lorsque Y'a diminue.
2° Passons maintenant à l'autre cas où 9 est voisin de zéro.
Les équations (5) peuvent s'écrire en remplaçant/;, q et/'
par leurs expressions (8) de la façon suivante :
-^cos& - A^^- 4- IC - A);. ^ = - L.j^
A-i-r + (A — C)r„ -- cos fi = — Pa cos 6 + Ca V cos 0 (14»
dt- " dt ' dt
d<D
j- sin 0 =: Tq puisque N := 0 .
Remarquons que r^ est voisin de 0 puisque 0 en diffère
très peu. Pour la même raison nous pouvons, au lieu de
cos^, écrire 1 dans les équations (14), c'est-à-dire écrire
A^+ [C(a+ r„)-2ArJ^^ = 0 .
(14')
A-^-[Cu + U) - A'-<J^+ Pa = 0
Posons
_ C(a KrJ-2A/-„ , _ C(a + ,-,| - Ar„
- A ei « _ ^^
m^ et n^ sont positifs si a est supposé grand. Posons d'autre
d<D
part -TT = u. Les équations (14') s'écriront
du ,^6
^ ^ m-— = 0 ,
<i/ ' dt
(15)
</-0 , Pa ,
De la première de ces équations nous pouvons tirer :
:r; = '. j7 ; portons ceci dans la seconde équation, nous
dt jn- dt ^ T
obtenons :
d'- u , , ., F'«
7-., + iiriru — w — zz: 0 . (loi
dl- A ^
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE 57
Posons
P« 1 .
Xir m- If
—^t
L'équation (16) pourra alors s'écrire
1 ., . -u . -tt ., P« ., Prt
-^j-v?-A,,e ■ 4- A,,e " -\-ih-— m- -— =: U , (Ib )
m- ir " A A
d'où nous tirons
Ç- -(- /«-«- := 0 , d'où ïj =r iHi/i cl ?î = — """ •
Nous avons donc
Pa
« :=z i -|- A, cos mut -\- A., siu mut . (17)
A/i-
En nous servant des relations posées plus haut, nous obte-
nons successivement :
rf9 1 du II . . " .
-r- :=. — —.^-r ^= — A siii mut A, cos mnt ,
a t m- dt m m
Ô = s A, cos mut — — :, A., s^iu ini,t -\- K' ,
m^ m- -
P« 1 . • 1 .
c := 5/ + A, sin mnt A., cos mut + Iv
Air mil mil -
En nous donnant les quatre valeurs initiales (pour / =; 0^
de ^' ?' j7 6l ;77' soit 6>g \ (p^, ^'^ et w^, nous pourrons écrire
quatre équations pour déterminer les quatre constantes A,,
A^, K' et K".
Nous aurons
% = - Ia, + K' . 0;= --A_
?o = A., + K" , //„ = — - 4- A,
' nui ■ Air
1I8)
On en tire
m ,' , Va
A., =; 'J , A, = //,, ;, ,
/i- o ///- Ain- II'
(18')
' 6. doit être voisin de 0.
58 M. ZACK
Considérons le cas particulier où Oq = ^o = "o ^= ^o =^ ^^•
(3n aura :
A«- A/rw-
^ et cp s'écriront alors
u = 5 — ;, cosnint — - — ^ — ^ = - — rail - - vo» mut] ,
An- ni- A//-/H-
On voit que Taxe de la toupie décrit une cycloïde ^
Remarquons encore que si a est très grand on peut négliger
/'o devant a et écrire /»- = /r = -.- , 9 el y deviennent alors
P« .
8 = T ( 1 — cos m-t} ,
A/;r
P« o . ,
o = -7 — j- (/»-/ — sin in-l) .
' Am*
Plus a augmente, plus m augmente et plus la cycloïde
s'aplatit et la période d'oscillation de l'axe de la toupie
2-
autour de l'horizontale ^ diminue.
m-
Nous avons supposé au début que 9 s'écarte peu de 0.
Cherchons les conditions pour qu'il en soit ainsi. Il est évi-
dent qu'il faut d'abord que 9^ soit ou nul ou très peu différent
de zéro.
Ecrivons l'expression générale de 9. On aura
,, //,, Vfi 1 . // Prt
'i = ., (OS ninl -f- - — ~ — - cos mnt -\- — sin innt -\- --, 7, — ^ 4- 0,,
ni- An- m- mn nr An- ni-
f",, P« 1r 1 ' .
=: — T, , — ï — 77 1 1 1 — cos /«/;/] -1- — 0 sin mnt -\- 0„ .
L;/i- An^m-y -* mn » "
On voit tout de suite que pour que 9 s'écarte peu de 9^,
(qui lui-même est nul ou très petit), il faut que m et // soient
très grands, c'est-à-dire « très grand.
?i '». — Cherchons les conditions d'une précession simple
' Au lion (lo 0 et c il laiit considérer les coordonnées — //lO et «C.
LA TOUPIE GYROSCOPIQUE 59
(sans nutation) et uniforme, c'est-à-dire les conditions pour
que pendant tout le mouvement ^ = ©^ et 7^= Uq où ^^ et ^l^^
sont déterminés par les conditions initiales.
La deuxième équation (14) pour ^ = ^0 prendra la forme
cos OFAr, — Cia + /■il -/ + P« cos 0 = 0. (19)
Cette équation admet comme première solution cos e = 0
ou /y = i9o = ^, j prend alors la valeur constante u^ = /(, .
L'axe de la toupie étant au début vertical, reste vertical et
la toupie tourne autour de son axe avec une vitesse angulaire
constante (x + f'o)- ^«ous avons vu plus haut que la toupie
amenée dans une position légèrement différente de la ver-
ticale oscille autour de cette position si a est suffisamment
grand. C'est donc une position stable.
Passons maintenant à la seconde solution. L'équation (19)
peut être transcrite de la façon suivante
[Ar„ - Cia + ,0] ~J + P« = 0 . (19')
OU en remarquant que /•„ = -jjswxo
[(A — C) II- sin (I = Cxii — I'« . (19")
.de
OÙ -Tj a étéremplacé par u. On obtient pour sin 6» l'expression
suivante
. , C7.11 — Prt
sin 0 = ---^ . (20)
(A — L}ir
Supposons pour plus de généralité que l'axe de la toupie
est articulé sur son support. On aura alors les conditions
suivantes — 1 ^^ sin h -^X, ce qui revient à
— (A — Ci«-' ^ Ca» — Va ^ (A — C)«- . (2tl
Supposons A^zfrC. Les conditions (21) peuvent «"tre écrites
sous la forme d'inégalités suivantes :
lA — Cw/-' - K'.xa + Va ^ 0 , (I)
(A — Cl «2 _^ Cx« — r<7 ^ 0 . (H)
60 M. ZACK
Les racines de (I) égalé à zéro sont
— C» ± Vc-«' — 4Pa(A — Cl
"— 2(A — C)
Les racines de (II) égalé à zéro sont
— Ca ± VC-a2 _^ iPrtiA — Cl
2iA
Nous ne considérerons que les ras où a est suffisamment
grand pour que les racines ne soient pas imaginaires. Soit
A > G^ On voit tout de suite que les rnrines de (I) sont
toutes deux positives, et puisque pour u = 0, (I) est positif,
u doit être situé en dehors de l'intervalle des racines. De
même, les racines de (II) sont Tune positive et l'autre néga-
tive, et puisque pour // = 0 (II) est négatif, u doit être situé
en deJiors de Tintervalle des racines. Il est facile de s'en
convaincre graphiquement.
Soit maintenant A < C. On voit tout de suite que les
racines de (I) sont l'une positive et l'autre négative, et puisque
pour M = 0, (I) est positif, u doit être situé dans l'intervalle
des racines. De même, les racines de (II) sont toutes deux
positives, et puisque pour «^0, (II) est négatif, u doit être
situé dans l'intervalle des racines. Il est facile de s'en con-
vaincre graphiquement.
On voit donc que pour qu'il y ail précession simple et
uniforme dans les cas où A ^ C, u doit prendre une valeur
satisfaisant aux conditions trouvées plus haut.
Soit encore A = C. L'équation (19 ") s'écrira
CaH — P« = 0 .
d'où
« = TT- . (22 I
Ca
On voit tout de suite que sin« peut prendre une valeur
(juelcon(jue tandis que u est déterminé par 22).
-^ 5. — Etudions maintenant la stabilité du mouvement de
précession simple et uniforme. Ce mouvement est déterminé
' C'est ce qui arrive le plus souvent.
LA TOUPIE G m ose 0 PIQUE 61
par «9(, et u^ , qui sont des constantes satisfaisant aux équations
(14). Supposons qu'on amène Taxe de la toupie dans une
position s = e^-^ + r et qu'on fasse varier sa vitesse de pré-
cession d une quantité -j- , de sorte que -^ = a^ -\- -j- . Nous
supposons que x et -j- sont des infiniment petits. Cherchons
s'ils sont des fonctions périodiques du temps. Si cela avait
lieu, le mouvement serait évidemment stable.
En développant cos« et sin -9 suivant les puissances de .r
et en négligeant les infiniment petits du second ordre, on
obtient :
cos 0 =z cos 0,1 — X sin 0,^ , (23)
siii 0 = sin 0|, -|- .r cos 6,, . (24)
D'autre part, puisque e^ et ?/o sont des constantes, on peut
écrire :
dH d.r d-() d-.r d-z d-y
;^ __ ■_ !_ (2'ïl
dt dl ■ cil- ~ dl- ' dt- ~ dl- ' ' ■
Remplaçons dans les équations (14) î\ par -j^smfi et por-
tons ensuite dans les équations obtenues les valeurs (23),
(24) et (25).
En négligeant les infiniment petits de second ordre et en
remarquant que ii^^ et «„ sont des solutions de ces équations,
on obtiendra
A -^ ros % - A,/, sin 0, ^J" + (C - Ai »„ si;/ 0, -^" + C a ^^ = 0 ,
4 d'^x dy dr |26i
A ^ + I A — L)2ii^ ;y7 ®'" ""^o ^^^ ^o — ^^'■^' «'" <i^ — C tl -r- cos 1)^ ^
+ C OLUi^x sin 6,, =: 0 .
Posons maintenant
X = F sin le / 4- /■) et v r= G cos iol + f\ .
On aura :
dx ,, d-x
— z= 0 1- cos (0/ + /) . -jjr = - .' '■" ^'" '.^' + /'i
dr d-y
-J-l = — c"^' S'" (P' + n ' 'dt^ = ~ .'^^' ''°® ''-' + ^'
(27)
62 M. ZACK
En portant ces expressions clans (26i et en divisant la pre-
mière équation par cos Ipt + /"j et la seconde par sin fo / +/
on obtient
— A p^G cos %— hu^sin%r^F + (C — A | «^ sin % o F -l C ao F = 0
- - A c- F — I A — C ) 2i(„ sin 6^, cos % s G — Pa sin % F , IS i
-f C a cos 6y G G -f- C a h^ sin 0^ F r= 0 .
De la première de ces équations on tire
F — G 0 cos 0 — — — .
" C a + (C — A) 11^ sin 0^, — Am„ sin 6^,
Portons cette expression de F dans la deuxième des équa-
tions de (28) et divisons par Gocos^^^,, nous aurons
A-ç,- + [Ca + (G — Ai»,^si.i ()„ — Au,, sin f)J[(A — Cr2u^ sin 0^ — CaJ
+ APrt sin 0„ — ACa«„ sin 0„ = 0 .
d'où
2 _ [l A — Cl «0 sin 6„ + A»ç, sin % — Ca][.|A — Cii»,, sin % — C a]
^ — -- ^,
, i29i
Fa sin 6„ Ca«^sinOg
Pour que p soit réel, c'est-à-dire p^ positif, il faut que y.
soit suffisamment grand ; .r et -r; seront alors périodiques et
le mouvement u^, o^ sera stable. Plus y. est grand, plus p est
grand aussi et plus la période de x et j est petite, cette pé-
•1—
riode étant égale à -. =^ -- •
Si « est assez grand on peut écrire :
C-a- Ca»„sinO„ Pa sin 0„
A- ' A A
Il y a intérêt à ce que Va soit petit, le mouvement est alors
plus stable. - étant plus petit.
Pour ^y = 0, (29) devient p'^ -^ rf et on retrouve le ré-
sultat du !^ 3. En effet, la période est définie pour e^ = i)
par - =z— où 0 ^= — - et dans le ïJ 3 par t -= ^^. ce que pour
•>- (" a .
«„ = U devient ^^ oii mil = ' puisciue .'o = i^-
" mu .\ ' ' "
Zurich, 1917.
CHRONIQUE
Société suisse des professeurs de mathématiques.
Réunion de Baden. li octobre 1917. '
Cette société a tenu son assemblée annuelle à Baden, le 6 octo-
bre 1917. Une quarantaine de personnes étaient présentes. Le pré-
sident, M. K. Matteh, professeur à Aarau, rappela, dans son rap-
port annuel, le débat de lan dernier, relatif à la réforme de
renseignement moyen ; les thèses établies alors par les trois rap-
porteurs ont été unifiées, puis transmises au Département fédéral
de l'Intérieur.
L'objet principal, soumis aux délibérations de l'assemblée, était
la préparation des futurs professeurs de mathématiques. La « So-
ciété suisse des professeurs du corps enseignant secondaire »
Gymasiallehrerverein) avait mis à l'ordre du jour de sa séance du
lendemain la formation du personnel enseignant secondaire. 11
s'agissait d'informer les Universités et écoles supérieures suisses
des réformes, désirées par les maîtres secondaires actuels, rela-
tives à la préparation de leurs futurs collègues. Dans ce but, les
maîtres enseignant la même branche avaient été invités à foimu-
1er leurs désirs ; ceux-ci devaient être discutés dans la séance,
pour être ensuite adressés, après unification, aux établissements
d'instruction supérieure.
Dans le but de préparer la réponse de la Société des professeurs
de mathématiques, son président avait fait une enquête auprès
des membres et condensé les réponses obtenues en un projet de
vœux qu'il demandait à l'assemblée d'examiner; celle-ci a adopté
ce projet, après l'avoir un peu modéré. Nous faisons suivre ce
compte-rendu d'une version française du texte adopté et nous
bornons à quelques observations.
Rn 1012 déjà, la société avait demande aux universités lititro-
duction d'une préparation pédagogique prali(iue des candidats a
l'enseignement des mathématiques. L'Lcole polytechnique fédé-
rale, les universités de Bàle et Zurich répondirent favorablement
64 CHRONIQUE
en instituant un cours de méthodologie mathématique; les uni-
versités de Berne, Genève et Lausanne firent aussi quelques pas,
plus ou moins timides, dans cette voie. Un premier groupe de
vœux réclame des établissements d'instruction supérieure toute
l'attention que la question mérite, ainsi que la considération des
résultats déjà obtenus et des expériences faites. Plus que tout
autre enseignement, celui des mathématiques peut avoir sur le
développement de l'esprit de lenfant une influence heureuse ou
néfaste suivant qu'il est bien ou mal compris. Le jeune maître
doit donc être averti de ses responsabilités, des difficultés qui
l'attendent, des expériences faites par ses aînés, qui lui en épar-
gneront de pénibles pour lui et ses élèves; il doit aussi être exac-
tement informé du but à poursuivre et mis au courant d'une ou
ou deux des méthodes les meilleures, divergentes si possible, em-
ployées pour atteindre le but. L'assemblée était unanime à consi-
dérer une telle initiation comme indispensable.
L'enseignement universitaire actuel donne aux futurs maîtres
une préparation scientifique reconnue comme parfaitement suffi-
sante, en général. Cependant, il laisse un peu trop de côté la re-
vision des principes. Les étudiants ont rarement l'occasion de re-
voir les questions d'arithmétique, d'algèbre ou de géométrie
élémentaires. Or, l'enseignement de ces matières à l'école moyenne
exige que le maître les domine complètement. Il est donc urgent
que nos universités organisent, à l'usage des candidats à l'ensei-
gnement, des cours de mathématiques élémentaires envisagés
d'un point de vue supérieur et destinés, dune part, à donner une
vue d'ensemble sur le domaine des mathématiques dites élémen-
taires, d'autre part, à en approfondir les chapitres les plus im-
portants, de façon à pénétrer jusqu'aux principes fondamentaux
des mathématiques et du raisonnement logique, et à faire entre-
voir les rapports de ces principes avec la théorie de la connais-
sance.
Les applications des mathématiques tendent à jouer dans l'en-
seignement un rôle de plus en plus important. Imitant leurs col-
lègues primaires dans les leçons d'arithmétique, les professeuis
de mathématiques cherchent aujourd'hui à établir le contact entre
leur enseignement et la vie de tous les jours ; leur but est de tenir
en éveil l'intérêt des élèves en leur montrant le rôle, de plus en
plus grand, que jouent les mathématiques dans les diverses bran-
ches de l'activité humaine. En conséquence, l'enseignement uni-
versitaire doit viser à donner aux futurs maîtres une vue d'en-
semble des applications des mathématiques ot les initier aux
méthodes des mathématiques dites « appliquées ».
Les maîtres actuels réclament donc la création de cours et
d'exercices nouveaux destinés à combler les lacunes qui viennent
d'être signalées. En revanche, ils demandent la suppression de
CHRONIQUE 65
toutes les matières du programme jusqu'ici oblioatoires, qui ne
contribuent que peu à la préparation scientifique ou profession-
nelle des candidats.
Enfin, et c'est là le vœu qui a été le plus discuté et modéré par
l'assemblée, il a paru à beaucoup que certains enseignements
universitaires devaient être réformés dans le sens d'une plus
grande activité des étudiants. Celle-ci, dans les cours-conférences
est plutôt réceptive, alors qu'une active collaboration de l'élève
serait plus féconde. Il est désirable que les leçons d'exercices, les
séminaires, les discussions de questions d'actualité ou de principe
soient rendues plus nombreuses et prennent peu à peu la place
de beaucoup des leçons dans lesquelles le professeur « expose »
son cours.
Dans la seconde partie de la séance, M. Schuepp, professeur à
Zurich, présenta un intéressant rapport' sur « les séries infinies,
objet d'enseignement à l'école moyenne ». L'auteur développa cette
idée que les applications de la théorie des séries, soit au calcul des
logarithmes et des fonctions circulaires, soit aux sciences natu-
lelles ou techniques, n'offrent pas une récompense suffisante des
efforts qu'exige l'étude de ce sujet sidilTicile; seul le but d'établir
sur des bases solides la notion de limite en serait une justifica-
tion. Mais alors, l'enseignement dépasserait le niveau moyen des
élèves. Ceux-ci ne pourraient plus être actifs et la valeur de cet
enseignement en serait considérablement diminuée. Le mieux est
de bannir ce sujet du programme. Le rapporteur proposa de de-
mander à l'Ecole polytechnique fédérale de radier de son pro-
gramme d'admission le sujet « notions sur les séries ».
Précisément une lettre de M. Grossmann, professeur à l'Ecole
polytechnique de Zurich, vint annoncer que cet établissement
allait reviser ses règlements, en particulier son programme d'ad-
mission. L assemblée, en présence de l'importance de cette ques-
tion pour l'avenir des écoles moyennes, chargea son comité de
faire les éludes et démarches nécessaires afin que notre société
puisse faire entendre sa voix.
La discussion du travail de M. Schi'ieppfut renvoyée à une pro-
chaine séance, tandis que M. Miîtîz, professeur à Coire, pi-ésenla
une étude très goûtée sur le sujet Ziir Erkenntnislheorie iiber
Hciiim itnd Zahl. (L'espace et le nombre dans la théorie de la con-
naissance. Nous ne pouvons résumer ici cette intéressante con-
férence, le texte en sera, du reste, envoyé aux membres de la So-
ciété.
(]. .Iaccottet (Lausanne).
' Hupi-odiiit dans le 'iGtes Jahrbiuh des Verciiis schweizerischer fh/miiasiaUchrer, Vorlag
Siiuerliindcr & Cie, Aarau.
I.'F.nscijiiK'incnt mathi'iu.. 2()« anni-e: 1918 5
66 CHRONIQUE
Propositions reldlives à la préparation professionnelle des futurs
professeurs de mathématiques,
à présenter aux établissements suisses d'instruction supérieure
de la part de la Société suisse
des professeurs de mathématiques.
i. I,a plupart des universités suisses ne donnent pas à la piépa-
ration pédagogique pratique des futurs maîtres de mathématiques
la considération qui lui revient; cette préparation est indispensa-
ble à une bonne formation du personnel enseignant secondaiie.
C'est pourquoi la S. S. P. M. renouvelle aux établissements
suisses d'instruction supérieure l'appel pressant, qu ils veuillent
bien vouer toute leur attention au vœu déjà ancien des profes-
seurs enseignant actuellement les mathématiques dans les écoles
moyennes, savoir : les candidats à l'enseignement doi^'ent être ini-
tiés à leur tâche future par des maîtres capables, expérimentés^
en actii'ité dans les écoles moi/ennes.
2. La S. S. P. M. désire que, dans l'organisation de cet ensei-
gnement, les expériences faites dans les deux établissements zu-
richois soient mises à profit; ces expériences ont fait l'objet d'un
travail de M. Brandenberger, publié dans les numéros l'.], 14 et 10
de la Schweizerische Lehrerzeitung, année 1!)17. Nous en transcri-
vons ici les points principaux :
a) La préparation pédagogique pratique doit coïncider avec la
seconde partie de la préparation scientifique.
b) Cette préparation se fait par le moyen de cours, deux heures
hebdomadaires pendant deux semestres; le cours du premier se-
mestre est consacré à la didactique générale et peut être suivi par
tous les candidats à l'enseignement des sciences; celui du second
semestre est réservé à la didactique spéciale de l'enseignement ma-
thématique. Le but visé par cet enseignement doit toujours èlie
la préparation pratique des candidats.
.">. La fréquentation de ces cours doit èti'e rendue obligatoire
pour les candidats à l'enseignement.
4. Les établissements d'instruction supérieure ne donnent aux
futurs professeurs que peu d'occasions d'approfondir les matières
qu'ils auront à enseigner et, parla, d'arriver à une compréhension
parfaitement claire de ces matières ; il manque le plus souvent :i
ces candidats à la fois une vue d'ensemble et une pénétration qui
aille jusqu'aux idées fondamentales, en petit nombre d'ailleurs.
Avant toute autre chose, il est donc nécessaire d'organiser un-
« Cours, avec exercices, d^ mathématiques élémentaires envisagées
d'un point de vue supérieur « cours qui devrait comprendre aussi,
des notions d'histoire des mathematitiucs.
CHROyiQUE 67
I,a pi'éparation relative aux applicalions nuilhèinatiqiies est
aussi insuffisante. Pour satisfaire aux exigences de l'enseigne-
ment, tel quil est actuellement conçu, il est désirable que les
universités et écoles techniques supérieures de notre pays organi-
sent un ou plusieurs cours spéciaux destinés à initier les futurs
maîtres aux applications des mathématiques.
Nous pensons en première ligne aux observations astronomiques avec des
moyens rudimentaires, à la connaissance des méthodes et des instruments
astronomicjues les plus importants, aux exercices de topographie en vue de
l'école, et, surtout, aux exercices de travaux manuels, alin que les futurs
professeurs puissent, plus tard, guider leurs élèves daus la confection de
modèles divers, etc. Ici se place le désir, maintes fois exprimé, que le fu-
tur professeur de mathématiques soit, par luniversité, mis au courant des
questions économiques et politiques en rapport avec sa branche (comptabi-
lité, affaires de bourse et de banque, questions d'assurances) de façon qu il
puisse collaborer à l'instruction civique des élèves. Enfin, il faut relever le
fait, que dans plusieurs universités, la piéparation en géométrie, spéciale-
ment en géométrie descriptive, laisse à désirer en ce que les étudiants ne
sont pas suQisamment astreints à la constructieu d épures exactes, sur la
planche à dessin.
5. La s. s. p. M. se rend parfaitement compte que la réalisa-
tion de ses vœux n'est possible que si le programme des études
est allégé dans d'antres domaines. Il adresse aux établissements
d'instruction supérieure la requête qu'on veuille bien décharger
les candidats a renseignement des mathématiques des cours qui
n'ont de valeur ni pour leur culture scientilique mathématique, ni
pour leur vocation future, cela en vue de la réalisation des propo-
sitions qui viennent d'être faites. En tout cas, seules les sciences
mathématiques et les sciences exactes voisines devraient faire
partie du programme d'étude.
6. La S. S. P. M. recommande aux professeurs universitaires
d'accorder plus de temps que cela n'a été coutume jusqu'ici aux
leçons d'exercices, et moins, aux leçons d'exposition, dans le but
d'introduire les étudiants à l'étude directe des traités existants et
des mémoires originaux. L'enseignement supérieur devrait consi-
dérer comme lâches principales : l'établissement solide des no-
tions fondamentales et l'examen des problèmes à la lumière de
la théorie de la connaissance et de l'histoire.
Nouvelles diverses. — Nominations et distinctions.
Daiicuiurk. — M. P. 11i:i-(;.vai!d, professeur à riniversilé de
Copenhague, est nommé professeur à l'Université de Christiania.
M. T. BoxxF.sKN est nommé professeur de géométrie descriptive
.1 l'Ecole polytechnique de Copenhague.
(i8 CHRONIQUE
France. — Avadèniie des Sciences. — M. G. Kœmcs est
nommé membre de la section de mécanique, en remplacement
de M. H. Lkauté, décédé.
Italie. — Acndéinie royale dei Lincei. — M. G. Castelnuovo,
professeur à l'Université de Rome, a été nommé associé national.
— MM. BoREL, GoiRSAT, Hadamaiîd (Paris) et Lamb (Manchester!
ont été nommés associés étrangers.
Académie des Sciences de Turin. — Ont été nommés membres
correspondants, dans la section des mathématiques pures, MM.
Berzolaiu, (Pavie), Maiicoloncjo (Naples), Pixcherle (Bologne,
Iiicci et SiîVERi (Padoue) ; dans la section des mathématiques
appliquées et sciences techniques : MM. Albenca, Coi.onnetti et
Maggi (Pise), Reina (Rome).
Prii>al-docents. — Ont été admis en qualité de privat-docents
M. E.-G. ToGLTATTi, pour la géométrie projective et descriptive.
à l'Université de Turin ; M. A. Veugeiuo, pour l'analyse infinité-
simale, à l'Université de Bologne.
Periodico di Matenialica. — La direction du Periodico di Mate-
matica et du Siippleniento annonce qu'en raison de la guerre, elle
se voit obligée de suspendre temporairement la publication de
ses deux périodiques.
Suisse. — M. E. Hecke, professeur à l'Université de Bàle, est
nommé professeur à l'Université de Gœttingue.
M. H. Wevl, professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de
Zurich, est nommé professeur à l'Université de Breslau.
Société ninthéniati([iie suisse. — La prochaine assemblée an-
nuelle aura lieu à Lugano le 10 septembre J918.
Nécrologie.
Georges Cantor. — On annonce la mort, survenue le 6 janvier
1918, de M. Georges Cantor, professeur à l'Université de Malle.
Fils d'un négociant danois établi à Pétrograd, Georges Cantor
naquit dans cette ville le 3 mars 1845. Il fit ses études à l'Ecole
p()lytcchni(|uc de Zurich et aux universités de Gœttingue et de
IJcrlin. Admis en qualité de privat-docent à l'Université de Halle
en 18t>9, il fut nommé professeur extraordinaire en 1872, profes-
seur ordinaire en 1879.
Doué (\\\\\ esprit inventif d une grande originalité, G. Cantor
ouvrit des voies nouvelles aux sciences mathématiques. Son nom
restei'a indissolublement lié à la théorie des ensembles dont il fut
le véritable créateur. On sait qu'il resta d'abord ^sceptique au
sujet de la portée de sa théorie et qu'il hésita pendant près de
dix ans à la faire connaître. Il ne la lit paraître que lorsqu'il fut
j
CHRONIQUE r>9
persuadé que l'emploi delà notion d'ensemble devenait indispen-
sable en Analyse. Il publia ses recherches dans les Mathcin. An-
iKilen, à partir de 1879. Une traduction française de .ses premiers
travaux parut dans les Acta Malhematica iTome II, 1883 .
M. E.-E. Levi. professeur d'analyse infinitésimale h l'Université
de Gènes, capitaine du génie, est tombé le 28 octobre 1917 à Tàge
de 34 ans. Il comptait déjà parmi les meilleurs mathématiciens
italiens. Ses recherches pénétrantes sur les équations aux déri-
vées partielles du type parabolique et sur les fonctions analy-
tiques de plusieurs variables ont apporté des contributions de
tout premier ordre.
E.-K. Neovius. — Le 26 septembre 1917 est décédé à Copen-
liague le mathématicien finlandais Edvard Rudolf Xeovius. Xé le
14 novembre 1851, à Frederikshamn en Finlande, il fit ses études
aux Ecoles polytechniques de Zurich et de Dresde. En 1876 il fut
nommé professeur de mathématiques à l'Ecole polytechnique de
Flelsingfors, puis en 1883 à l'Université. Il porta surtout son atten-
tion sur la théorie des surfaces minima et sur les problèmes de
statistique.
Membre du parti des anciens, Neovius devint ministre des
finances en 1900. Après les changements politiques survenus en
1905, il se relira à Copenhague dans le pays d'origine de sa femme.
M. Max Simon, professeur honoraire de l'Université de Stras-
bourg, est décédé en janvier 1918, dans sa 74'' année. Il prit une
large part au développement de l'enseignement mathématique en
Allemagne. On lui doit aussi d'intéressantes contributions à l'His-
toire des mathématiques.
M. A. ViTERBi, professeur de géodésie à l'Université de Pavie,
est tombé le 18 novembre 1917 sur les bords de la Piave, pendant
qu'il y organisait la résistance en qualité de capitaine du génie.
Il était né à Mantoue le 27 septembre 1873. Ses nombreux travaux
scientifiques se rapportent non seulement à la géodésie, mais
encore à l'analyse et à la mécanique.
BIBLIOGRAPFUE
Annuaire du Bureau des Longitudes pour l'année 1918. — 1 vol. in-I6 de
x-870 p. avec 33 lig-, 5 cartes célestes, 3 planches magnétiques et 1 poi"-
trail ; 2 fr. net, franco 2 fr. 35; Gauthier-Yillars & G», Paris.
Cet e.vcelieut Recueil renferme celle année, après les documents astrono-
miques, des tableaux relatifs à la métrologie, aux monnaies, aux heures
légales, à la météorologie, à la réfraction astronomique, au magnétisme
terrestre, aux données physiques et chimiques.
Cet Ouvrage ne se trouvera pas seulement sur la table du technicien, du
physicien, du'mathématicien ; chacun voudra le consulter pour avoir sons
les yeux la liste des constantes usuelles, et aussi pour lire les intéressantes
Notices de cette année : Les cadrans solaires, par G. BtcouKD.^x ; Le calen-
drier égyptien, par G. Bigourdan ; L'heure en mer, par J. Renaud ; Le Soleil
et le magnétisme terrestre, par M. Hamy ; La vie et l'œuvre de Gaston Dar-
houx, par Emile Picard. Le Supplément qui donne le Calendrier pour Van-
née I9U> sera vivement apprécié également de nombre de lecteurs.
R. FiETEK. — Synthetische Zahlentheorie. — I vol. iu-Sc, viii-271 p.;
G. J. Gôschen, Leipzig, 1917.
La théorie des nombres est peut-être de toutes les disciplines mathéma-
tiques, celle dans laquelle les traités à l'usage des étudiants ont le moins
été renouvelés par les progrès de la théorie. Un véritable fossé y existe
entre la plupart des traités dits élémentaires et les ouvrages qui traitent des
parties élevées de la théorie. Aussi, beaucoup d'étudiants, de mathématiciens
même, n'apei'cevant dans les parties élémentaires qu'un agglomérat de
théorèmes non sans beauté, il est vrai, croient la théorie des nombres inor-
ganique, sans méthodes ou notions générales et de ce fait n'en abordent
guère les parties supérieures.
Montrer que la théorie des nombres est un tout organique, que sa lâche
est de construire des doniaines de nombres algébriques (corps, modules,
idéaux, layons, etc.), de les relier entre eux par le calcul, d'en étudier les
relations et les actions réciproques est le but de la théorie synthétique de
iM. Fueter. Synthétique ne s'oppose donc pas ici à analytique, mais veut
exprimer la tendance du livre à montrer l'unité de la théorie des nombres
<lans toutes ses parties, élémentaire et supérieure, liln vertu de celte concep-
tion, M. F'ucter introduit déjà les domaines do nombres dans le corps des
nombres rationnels et il développe les éléments de telle manière que les
mêmes conce|)ts et les mêmes méthodes se retrouvent dans tout le livre.
Limité par les conditions de la rt)lleclion dans laquelle parait ce livre.
Hl h l.l OGliAl'lIlE 71
M. Fueter a cm préférable de renoncer à exposer la théorie générale des
corps algébiiqnes, mais d'exposer par contre, le plus complètement possi-
ble la théorie des corps des racines /"*«* de l'unité. Ces corps sont eu
effet ceux dont la nature est la plus simple et c'est en eux qu'éclate le mieiix
i harmonie et la belle oi'donnance de la théorie.
Voici d'ailleurs la table des matières.
Introduction, p. 1-3. — Chapitre I. Domaines de nombres rationnels, p.
4-34. Les opérations fondamentales. Le module. Multiplication et division
des modules et des idéaux. Décomposition uni%oque des idéaux. Idéaux
premiers. Le rayon. Répartition en classes d'idéaux. Les congruences. —
Chapitre II. Le guide d'un idéal premier, p. 35-67. Nombre des classes.
Notions fondamentales sur la théorie des groupes. Le groupe des classes
d idéaux, théorème de Fermât. Nombres primitifs, calcul des indices. Restes
quadratiques. — Chapitre III. Les racines /'"«s ^q l'unité, p. 68-96. La
fonction exponentielle. Les racines de l'unilé. Représentalion géométrique
et théorie algébrique des racines de l'unité. Le corps des racines /•"** de
l'unité. La base et le nombre entier. — Chapitre IV. La théorie des corps
de racines /">«* de l'unité, p. 97-132. Le module. L idéal. Décomposition
univoque des idéaux, idéaux premiers. Rayon, cougruence, classe. — Cha-
pitre V. La recherche des idéaux premiers, p. 133-162. Généralités. Les
nombres prehiiers p ^ l. Recherche des idéaux premiers de p ^ l. Le
nombre premier/ — Chapitre VI. Les unités, p. 163-186. Théorèmes sur
les unités. Unités indépendantes. Le système des unités indépendantes,
[.■es unités fondamentales. — Chapitre VIL Le calcul du nombre des clas-
ses, p 187-209. La fonction T. La fonction X généralisée. La racine
(/ — 11"»* de l'unité. Le calcul de Çk(ï"1- Simplification et transformation. Le
nombre des classes. — Chapitre VIII. Les lois de réciprocité, p. 223-257.
Position du problème. Sous-groupe et sous-corps, qui appartiennent à /.
Le calcul de Kj i/j) et de Kg (/j). Lies lois de décomposition dans K2 (/j), loi
tie réciprocité quadratique. Les lois de décomposition dans K^ (/j). Loi de
réciprocité cubique.
Je ne puis m'étendre ici sur l'ordonnance du livre et le soin apporté à
rendre claires et précises les notions fondamentales de la théorie des nom-
bres, à illustrei' le livre de remarques historiques intéressantes. Le livre de
.M. Fueler se lit aisément, le texte en est clair, concis saqs obscurité, la
disposition typographique excellente. II est de plus facile à consulter grâce
aux nombreuses tables qui le précèdent et le suivent. Nos étudiants trouve-
ront en lui un guide qui leur fera voir 1 harmonie et l'ordre qui régnent dans
la théorie des nombres. M. PtAiXcniiKEL (Fribourgi.
.l.-G. Galk. — Matemàticas Financieras, primera parte-, Intereses y anna-
lidades ciertas. — 1 vol. iii-8" do 231 p. ; A. G. Sanlos. Buenos-Aires,
1916.
Ce lrail('' de mathématiques financières est en queUpie sorte le premier
volume d une nouvelle édition de « l'Algèbre (inaiicicrc « du même auteur,
parue en 1910. Celle nouvelle édition est notablement augmentée et déve-
loppée afin de satisfaite aux exigences actuelles. Il se trouve eu effet que
grâce à la création d une Faculté des Sciences économiques, cette élude a
pris, dans la République Argentine, un nouvel essor.
Ce volume est consacré aux notions générales relatives ;i I iniérêl. à l'es-
72 h l H LIOGRAP 11 1 E
compte et aux annuités certaines. Les questions concernant plus spéciale-
ment les calculs dépendant d'événements aléatoires, tels que l'assurance sur
la vie humaine, feront ultérieurement lobjet d'une seconde partie. L'auteur
a suivi, dans cet ouvrage, le plan assez généralement adopté pour ce genre
d'études. Premièrement l'intérêt simple et composé et 1 escompte. Deuxiè-
mement les annuités certaines, soit les annuités de placement, commence-
ment ou fin de périodes, avec intérêt simple et composé et comparaison des
deux méthodes; les amortissements, les annuités temporaires, différées et
anticipées; les rentes perpétuelles; les annuités variables; enfin les em-
prunts par obligations à lots et sans lots. Un appendice d'une quinzaine de
pages donne aussi les premiers éléments du calcul des probabilités et des
notions sommaires de calcul des difféieuces finies.
Les notations employées sont celles des actuaires anglais. Ce livre est
appelé à rendre service tout spécialement aux débutants, car les sujets y
sont présentés avec clarté et simplicité, mais sans grands développements.
Ils n exigent pas du lecteur des connaissances mathématiques très étendues
et de plus sont accompagnés d'applications numériques propres à les con-
crétiser. R. .Masson (Faris).
Alfred Pkingsheim. — Vorlesungen ûber Zahlen- und Funktionenlehre
(Réelle und komplexe Zahlen, unendliche Algorilhmcn). Erster Band.
Zweite Abteilung; Unendliche Reihen mit reellen Gliedern. — 1 vol. gr.
in-8o, 222 p.; 12 M. 40; B. G. Teubner, Leipzig.
Le fascicule II des Leçons de M. Pringsheim est entièrement consacré à
la théorie des séries à termes réels dont il fournit une étude très appro-
fondie. Après avoir examiné avec soin les conditions nécessaires et sufli-
sautes pour la convergence et la divergence des séries et de l'extension aux
séries de la notion de limite d'après Canchy, l'auteur étudie d'abord les
séries à termes positifs d après le principe de la comparaison des séries. Il
passe ensuite en revue les différents critères de convergence qu'il établit
sur des principes tout à fait généraux. Puis viennent les séries à termes
positifs et négatifs, leur convergence absolue, les séries semi-convergentes,
le calcul numérique et la transformation des séries. Un dernier chapitre
traite des séries à double entrée et de leur application à la multiplication
lies séries.
Cet ouvrage constitue une excellente introduction à la théorie des fonctions
d'une variable réelle. H. F.
L. Sel.me. — Principe de Carnot contre formule empirique de Clausius.
— 1 vol. p. in-8o, 148 p., 4 fr. 50; H. Dunod et K. Pinat. Paris, 1917.
Pour tout système physique, quelle que soit sa constitution, il existe une
fonction de létat du système, appelée entropie, dont la valeur, si le système
est isolé, c'est-à-diie complètement séparé du reste de l'univers, ne peut
être diminuée d aucune façon. Voici le contenu simple et clair de la formule
empirique de Clausius. Il n'y a pas lieu de l'opposer au principe de
(Carnot dont elle interprète admirablement bien la signification mathéma-
tique. Nous ne pouvons donc approuver le titre choisi par M. Selme pour
son essai sur la thermodynamique. Les deux principes en question sont
absolument équivalents en ce qui concerne les phénomènes observables.
Quanta la signification profonde et hypothétique du principe de Carnot. il
BIH I.IOGH A P H I E 73
esl impossible de le ramener aux équations de la mécanique, si l'on admet
l'existence réelle des transformations irréversibles. Citons à ce propos
l'opinion émise par H. Poincaré à la (in de son traité de thermodynamique :
« Toutes les tentatives de cette nature doivent être abandonnées; les
seules qui aient quelque chance de succès sont celles qui sont fondées sur
l'intervention des lois statistiques, comme, par exemple, la théorie cinétique
des gaz. »
M. Selme tend à tourner la difficulté en niant la réalité des phénomènes
irréversibles. Cette manière de voir étant en contradiction manifeste avec
l'expérience journalière et immédiate, l'artifice ne donne aucune satisfaction.
Ou ne peut en effet se contenter, dans celte question, des raisonnements
généraux mais on doit demander des preuves ou, à défaut de preuves,
des modèles mécaniques impossibles à fournir, comme nous avons vu plus
haut.
Malgré ces objections de forme et de fond, nous avons lu avec beaucoup
d intérêt 1 ouvrage de M. Selme, et nous y avons trouvé à côté d'erreurs ma-
nifestes, beaucoup de vues justes et d'idées saisissantes. L'auteur, en se
proposant d'amener de la clarté sur certaines questions, simples en appa-
rence, qu'on traite généralement d'une façon fort embrouillée, y a réussi
dans beaucoup de cas. C'est dire que son livre mérite d'être lu et qu'il sera
lu avec proiit. A. Schidlof (Genève).
G. YivANTi. — Nuovi Eserclzi di Analisi infinitésimale tratti dalle Matema-
tiche applicate. — 1 vol. gr. in-S", 520 p.; 20 lires; Mattei & C», Pavie.
Nous avons déjà eu l'occasion de signaler les Lezioni di Analisi inpnite-
simale et les Esercizi di Analisi publiés par M. Vivant!. Ce nouveau recueil
<i Exercices vient compléter ces ouvrages en tenant plus spécialement compte
des besoins de l'enseignement technique supérieur et des cours de matlu'-
maliques générales destinés aux physiciens et aux chimistes. Il est donc
appelé à rendre de grands services à une catégorie toujours plus nombreuse
d'étudiants, et il sera tout particulièrement bien accueilli par ceux qui sont
chargés de renseignement pratique des mathématiques supérieures.
Les problèmes, au nombre de 300, appartiennent aux domaines les plus
variés. L auteur les a groupés par branches dans 1 ordre suivant :
Cinématique. — Statique. — Théorie du potentiel. — Dynamique. —
Hydromécanique et Hydraulique. — Physique. — Chimie physique et ther-
modynamique. — Technique. — Astronomie et Géodésie. — Calcul des pro-
babilités, économie et statistique. — Problèmes divers.
Un indice systématique donne un groupement des problèmes suivant les
propriétés mathématiques sur lesquelles s'appuie leur résolution.
Un indice des termes techniques familiarise l'étudiant avec les principaux
termes qui interviennent dans les problèmes de ce recueil. H. t.
A. N. Whitehead. — The Organisation of Thougt. — 1 vol. cari, in-8";
vii-228 p.; 6 £; Williams and IVorgate, Londres, 1917.
An premier abord ce volume semble être d un contenu disparate. Les
chapitres qui le composent, à lexceplion du dernier, ne sont pas autre chose
que des discoui's, présidentiels pour la plu|)art, dont le sujet est adapté à
des circonstances spéciales et dont voici les titres :
74 B I H I.IOGRA l>II I E
I. Buis de l'éducation: un plan de réforme. — II. Education technique:
ses rapports avec la science et la littérature. — III. Une école polytechni-
que pendant la guerre. — IV. Le cycle des études mathématiques. — V. Les
principes des mathématiques; leurs rapports avec l'enseignement élémen-
taire. — VI. L'oiganisation de la pensée. — VII. Analyse de quelques idées
scientifiques. — VIII. Espace, temps et relativité.
A les lire cependant, ces études si riches donnent malgré leur diver-
sité une impression une et forte qui tient à la personnalité de leur auteur.
.M. \^'hilehead est non seulement un savant distingué dont les travaux sur
la logique sont universellement connus et appréciés; mais c'est un homme à
l'esprit et au cœur largement ouverts, (]ui comprend dune façon remar-
quable les besoins à la fois simples et complexes de l'âme enfantine.
Aussi le petit volume que nous analysons est-il rempli de réflexions
générales du pins haut intérêt et dont la valeur pédagogique est incon-
testable.
Le maître doit adapter sou enseignement aux besoins de lenfant et non
.l'inverse. « Un maître d'école est en fait un missionnaire; les sauvages ce
sont ;< les idées qui régnent dans l'esprit de l'enfant ; le missionnaire man-
querait à sa tâche principale s'il craignait d'exposer son corps aux attaques
des cannibales » (p 102|.
Dans cette lutte du maître avec 1 élève, deux commandements essentiels
doivent être observés : « Ne pas enseigner trop de choses et ce que l'on
enseigne, l'enseigner à fond » (p. 3). Il faut en outre proscrire impitoyable-
ment les idées inertes, c'est-à-dire les idées qui sont reçues d'une manière
passive par l'âme de 1 enfant, sans pouvoir être utilisées, ou prouvées, ou
introduites dans de nouvelles combinaisons » (p. 4).
Le travail enfin doit être une joie pour le maître comme pour lélève; sans
joie, pas de travail véi-ilable ni d'invention féconde. Le proverbe selon lequel
<( la nécessité est la mère de l'invention » est faux, car la découverte scienti-
fique a toujours sa source dans lexercice joyeux de la curiosité scienti-
fique (p. 32).
Quant àTinslructiou |)ropremenl dite, on peut la concevoir sous trois types
différents : littéraire, scienlilique, technique. Chacun d eux a sa place mar-
qnée dans le développement de la civilisation, à condition de ne pas être
exclusif. En particulier l'éducation technique bien comprise a pour le déve-
loppement de l'esprit une importance plus grande qu ou ne le croit généra-
lement. Il y a Tine coordination incessante entre la pensée et la sensation :
leur activité mutuelle se conditionne constamment. Dans rajustement de
la pensée au réel la main joue un rôle de premier ordre et c est une ques-
tion de savoir si la main de 1 homme a créé son cerneau, ou bien lin- J
verse (p. 42). -^
Ce qui précède suffit à montrer dans quel esprit M. Whilehcad aborde le
grave problème concernant 1 éducation mathématique.
11 faut eu soumettre la matière à une rigoureuse sélection toujours
adaptée au but poursuivi (p. 72) ; il faut pour cela s'en tenir aux lois prin-
cipales et aux théorèmes essentiels.
L enseignement des mathématiques a poui- proniicr but d apprendre aux
enfants par la pratique le maniement des idées abstraites et le pouvoir de
déduction logique. Mais c'est à 1 expérience de fixer dans cliaque cas donné
le degi'é d abstraction et de déduction dont l'esprit de l'élève est capable.
Par suite, il faut souvent renoncer à prouver tout ce qui logiquement pour-
BIBLIOGRAPHIE 75
liiit l'être: il faut se boiner à taire comprendre par des exercices appro-
priés des propositions dont la démonsti-ation trop délicate surcliarijerait inu-
tilement le cerveau de 1 enfant.
En géométrie par exemple, l'on insistera sur l'idée de congruence en
montrant qu'elle se ramène aune corrélation point par point: on insistera
également sur lidée de .similarité comme étant une extension de la première.
L'on passera ensuite à l'élude de la liigonométrie qui permet d'introduire
l'idée de périodicité (p. 84 et sq).
C est dans le même esprit que l'on traitera la géométrie analytique, l'al-
gèbre et et les éléments du calcul différentiel et intégral. Nous ne pouvons
analyser ici le programme à la fois rigoureux et clair que .\I. \\'liitel)ead
trace de renseignement de ces branches, ni mentionner les conseils judi-
cieu.x et expérimentés qu il donne à ce propos.
Les pages consacrées aux rapports de la logique et des mathématiques
nous paraissent toutefois mériter une mention spéciale, tant elles sont sug-
gestives et originales.
Dans lélude de ces rapports on peut, nous dit M. Whitehead, distinguer
quatre sections : Arithmétique, algébrique, fonctions générales, analytique
(p. 116 et sq).
La l'e section eu clfet traite du rapport des propositions entre elles exac-
tement comme V arilhmétiffue irahe des nombres définis. Soit un agrégat de
propositions données, p. q, r. s, etc., dont quelques-uues sont posées comme
vraies ou fausses : le problème consiste à établir par le moyen de ces der-
nières la vérité et la fausseté de toutes les auties.
La 2'»e section ou section algébrique comprend des opérations qui offrent
avec \ algèbre une analogie frappante. Comme ou le sait, 1 algèbre remplace
les nombres par des lettres (variables ou paramètres) et s'attache surtout
à l'étude des formes. La fonction propositionnelle introduite en logique par
M. Russell tend au même but. Par exemple « la chaleur spécifique de x est
de 0,033 » est une fonction propositionnelle à une seule variable. Parmi les
valeurs que Ion peut substituer à .r les unes transforment la fonction pro-
positionnelle en des propositions dépourvues de sens, telles que: «la cha-
leur spécifique de la vertu est de 0.033 ». Mais il en est d'autres qui abou-
tissent à des propositions vraies ou fausses. Leur ensemble constitue le
type de largument .r. Enfin la série de valeurs |et celle-là seulement I pour
lesquelles f |.r) devient une proposition vi-aie se nomme une classe. Par
exemple, la classe des corps tels que le mercui'e dont la chaleur spécifique
est 0,033.
Les mêmes i-aisonuements s appliquent aux fonctions propositionuelles à
2, 3, etc., variables.
La troisième section de la logique est constituée jjar la théorie des fonc-
tions générales. Elle s occupe du passage de l'inlensivité à l'extension ainsi
que du problème de la dénotation, et voici comment. Il peut arriver que la
même série de valeurs satisfasse à deux et même plusieurs fonctions pro-
portionnelles à une variable. Ces valeurs, comme nous l'avons vu, cousti-
liluent une classe. Il est donc nécessaire de caractériser celle dernière pour
elle-même et indépendamment des circoustauccs particulières par lesquelles
elle peut être obtenue.
Dune fa^on analogue, mais plus compliquée, certains problèmes concer-
nant les l'ouclions propositionuelles à 2 variables impliquent la notion de
« lorrélalion » exactement comme les fonctions d un argument impliquent
:<•) BULLETIN m B Ll OCUAP II lOUE
des classes. Lorsqu il y a trois variables, la corréialion est triangulaire et
ainsi de suite.
Les idées mises en lumière dans cette troisième section logique sont
essentielles à la construction des fonctions logiques « dénotantes » qui ren»
ferment comme cas spécial les fonctions mathématiques élémentaires (sinus,
logarithme, etc.) et c'est pourquoi celte section est appelée théorie de
fonctions.
Y,A seciion analjlKjue en{\a i-echerche les pi'opriétés des constructious logi-
ques spéciales, c'est-à-dire, des classes et des corrélations d'un genre spé-
cial. L'ensemble des mathématiques, ni plus ni moins, y est renfermé,
mais en en tant qu il comporte des idées qui jusqu'alors n y avaient pas
été rattachées. Il est impossible d expliquer même brièvement comment les
mathématiques se développent par construction au moyen des concepts de
classe, de corrélation simple et multiple qui ont été établies dans la troi-
sième section.
Il est d'autres sujets non moins délicats que M. ^^ hitehead aborde et qu'il
éclaire d'un jour nouveau, en particulier les problèmes relatifs au temps,
à l'espace et à la relativité. Nous ne pouvons que rappeler la maîtrise et la
perspicacité avec lesquelles M. Whitehead les traite.
Il serait en tout cas à désirer que son ouvrage fût traduit en langue
française. Par sa concision, par la clarté et la largeur de ses vues, par
la variété même des questions qu'il aborde, il rendrait des services im-
portants à tous ceux que préoccupe le problème d une éducation qui, sans
rien sacrifier aux exigences d'une pensée rigoureuse, serait cependant
adaptée à l'âme de l'enfant et aux besoins si multiples de la vie moderne.
Arnold Rey.mond, Université de Neuchàtel |Suisse|.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. Publication»!! périodiqueiB« :
Acta mathematica, rédigé par G. Mittag-Leiflek, Stockliolm. — T. il,
lasc. 1 et 2. — A. Wiman : Ueber deu Zusammenhang z\vischen dem Maxi-
malbetrage einer analytisrhcn Funklion und dem grosslen Betrage bei gcge-
benem Argumente der Fuuktion. — Jean Chazy : Sur la limitation du degré
des coefficients des équations différentielles algébriques à points critiques
fixes. — Fr. Riksz: Ueber lineare Funktionalgleichungen. — G. Poi.ya ;
Ueber die Polen/.reihen, deren Konvergen/.kreis nalùrliche Gren/.e isl. —
G. H. HAKDY-,and J. E. Littlkwood : Gontributions to the theory of the Kie-
nianu Zcta-fuuctiou and the theory of the distribution of primes.
American Journal of Mathematics. N'olnme X.\XI.\, N°8 3 et 4. —
'I'. Goni N : A (^oniitaut Gurvc ui the Plane Quartic. — \V. C. Gkainstein :
On Iwo Related Transformations of Space Gurves. — P. R. Rioek: The
Space Problem of the Galculus of Variations in Terms of Angle. — S.
BULLETIN li I H L lOGIiAPIIl QUE 77
Beatty: Dérivation of ihe Compleiuentat y Tlieorem from ihe Riemann-
Hoch Theorem. — E. \V. ('hittenden : On the Equivalence of Relations
K^ , .., • — E. Kirchek: Some Proiierties of (>erlain Finite Algebras. —
\V. A. Mannixg : The Primitive Groiips of Ciass 15. — B. H. Camp; Mul-
tiple Intégrais Over Infinité Fields and the F'ourier Multiple Intégral. —
G. Greenhill: ïhe polential of a Lens. and Allied Physical Problem.s. —
R. D. Carmichael : On the Asyraptotic Characler of Functions Defîned bv
séries ofthe Foriu ^c^^gix + n). — G. A. Miller: Possible Characteristic
Operalors of a Group. — William L. Hart ; Linear DifTerential Equations
in Inliuitely Mauy Variables. — Howard H. Mitchell : On the Asymptotic
Value of Sunis of Power Residues. — .T. A. Blllaud : On the Sliucture of
Finite Conlinous Groups.
Annales de la Faculté des sciences de Toulouse. 3« série, tome VI,
année 1914. — S. LattivS : Sur une forme canonique nouvelle des substitutions
linéaires. — A. Buhl : Sur les transformations et extensions de la formule de
Stokes. — Ch. RiQuiER : Sur les systèmes partiels linéaiies composés
d équations en nombre égal .i celui de leurs fonctions inconnues. — P. Duhem:
Sur les oscillations électriques. — A. Buhl : Sur les transformations et
extensions de la formule de Stokes.
Archiv der Mathematik und Physik. 26. Band. — G. Caratheodory und
H. Radi:.machi;k : Ueber die Eindeutigkeit im Kleinen und im Grossen
stetiger Abbildungen von Gebieten. — E. .Magin : Die stereographische Pro-
jektion der Kegelschnitle. — K. Popoff : Sur la notion de l'aire d'une sur-
face. — E. Jahnke : Zur Théorie der vierdimensionalen Vektorcn und Dya-
den. — H. Du Bois: Gewisse ebene Blattkurven und dereu elektromagnetische
Bedeutung — L. Braude : Ueber die Einhùllenden gewisser Kreis- und
Kugelscharen. — E. Muller . Kreise als Loxodromen. Fr. A. Willers :
Graphische Intégration einiger gewôhnlicheu DifPerentialgleichungen erster
Ordnung mitlels Slrahikurven. — K. K.nopp: Einheitliche Erzeugung und
Darstellung derKurven von Peano, Osgood und v. Koch. — W. Blaschke :
Ueber eiue EUipseneigenschaft und ùber gewisse konvexe Kurven. —
Th. VVahlen : Beilrage zur Ballistik. — O. Szasz : Ueber arithmetische
Eigenschaften gewisser unendlicher Zahlenfolgen und zugehoriger Potenz-
reihen. — J. IIorn : Analytische Losungen von Summéngleichungen
Rezensioncii.
Atti délia Reale Accademia dei Lincei. Roma 2^ semestre, 1917. —
I/. BiANcui : SuUe superllcie secondarie nei sistemi tripli ortogonali pseu-
dosferici. — Id. : Ricerche sulle congruenze di sfere e sul rotolamento di
superficie applicabili. — Id.: Sul teorema générale di permutabilità per le
trasformazioui di Ribaucour dei sistemi N-pli ortogonali. — M. Bottasso :
Sulle trasformazioui asintotiche délie curve. — O. Chisini : Osservazioni
sui punti singolari délie curve multiple di una superficie algebrica. —
A. Del Re : Hamiltoniani e gradienti di hamiltoniani e di gradienti, laplas-
siani, parametri differenziali. — F. Enkiques: SuU'analisi délie singolarilà
puntuali délie superficie algebriche mediante divisioui di polinomi. —
R. GioRDA?io : Ricerche in analisi estensiva. — Itl. : Proprietà invarianlive
degli hamiltoniani e dei gradienti nell" analisi générale di Grassmann. —
G. A. .Maggi : Nuove applicazioni di una formola commulaliva. — R. Marco-
LONGo : Su alcuni operatori suporficiali. — A. M. Molinari : Sulla dériva-
78 BULLETIN R 1 H L I O ('. H A P H K) Il E
zione ad indice qualunqiie. — (i. Sanma : Le série di hiiizioni sommale col
inelodo di Borel generalizzato. — F. Scalizzi : Soliizioiie di alcuiie equa-
zioni del tipo di Abel. — G. Scorza : Il rniigo di iina matrice di Riemann.
E. Alma.nsi : L'ordinaria teoria dell elasticità et la teoria délie deforma-
zioni iinite. — A. A.nïoniazzi : Sopra il movimeiilo di rotazione diurna délia
Jerra. — G. Colonnetti : Su certi stali di coazioiie elaslica che non depen-
dono da azioni esterne. — O. Lazzarino : Rappresentazione ciuemalica délia
rotazione di un corpo nel quale sussistono dei nioli interni stazionari. —
Id. : Assi pormanenti nel moto di rotazione di un corpo nel quale sussistono
dei moli imtei'ni stazionari. — Snlla rotazione di un corpo di rivoluzione
nel quale sussistono dei nioti inlerni variabili. — T. Levi-Civita : ds eins-
leiniani in campi newtoniani. — Id. : Generalità et prima approssimazione.
— G. Armeli.i.m : Ricerche sopra le perlurbazioni de! satellite di Nettuno.
Bulletin des Sciences Mathématiques, rédigé par E. Picard et P. Appelé;
secrétaire de la Rédaction. F,. Lkbon. l'orne XL, juillet-décembre 1917. —
E. GouRSAT : Sur les transformations ponctuelles qui conservent les volumes.
— P. Drouin : Sur l'impossibilité d une certaine généralisation des trans-
formations de contact. — E. Picard : Les Sciences mathématiques en
France depuis un demi-siècle. — E. Delassus : Sur la notion générale de
mouvement des systèmes soumis à des liaisons d'ordre quelconque. — Siek-
piNSKi : Un théorème sur les ensembles fermés. — N. Kryloff : Sur quelques
Ibrniules de l'interpolation généi'alisée. — H. Vekg.ne : Sur les équations
générales de la Mécanique analytique. — A. Blul : Sur les sommes abé-
lienues de volumes cyclidoconiques.
Bulletin de la Société Mathématique de France. — Tome XLIV, fasc. 4.
— Heeoaard : Sur l'Analysis silus.
Tome XLV, fasc. 1 et 2. — M. Frecuet : Le théorème de Borel dans la
théorie des ensembles abstraits. — F. Tlrkièke ; Sur la détermination des
surfaces par une relation entre des segments de normales. — Globa .Mik-
hailenko : Sur le mouvement d'une bille de billard. — Maillet: Sur léqua-
tion indéterminée «'" -|- B'" ■=. c'" en nombres entiers différents de zéro,
quand m est fractionnaire et sur une équation analogue plus générale. —
M. FoucHÉ : Sur la transformation de Lie.— Ch. de la Vallée Poussin : Sur
les expressions qui s'écartent le moins de zéro dans un intervalle. —
E. Cartan : La déformation des hypersurfaces dans l'espace conforme réel à
/i ^ 5 dimensions.
Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris. 2"!*= semestre 1917.
— 'J juillet. — -M. Aki.moii : rriinsceiulaiiles tle Fuurier-Bessel à plusieurs
vai'iables. — .'/ juillet. — A. Thibalt : Sur les courbes tautochrones. —
16 juillet. — J. Priwaloee : Sur la convergence des séries Irigonométriques
conjuguées. — E. Vessiot : Sur les équations canoniques et sur les déve-
loppements en séries de la Mécanique céleste. — Amslek ; Sur le dévelop-
pement en fraction continue d'une irrationnelle quadralitjue. — 'Jo juillet.
— Leau : Sur la mesure des ensembles linéaires. — 6' août. — G. Hu.mbert:
Sur la fraction continue de Stephan Smith. — i3 août. — G. Humuert :
Sur la réduction (mod. 2) des formes quadratiques binaires. — E. Cauen :
Sur la suite de meilleure spproximation absolue pour un nombre. —
'J~ août. — G. HuMBERT : Quelques propriétés de formes quadratiques
binaires indédnics. — 3 .septembre. — G. Re.moundos : Sur la dassiiication
B U I.LKTl y BIBLIOGRAPHIQUE 79
des points transcendants des inverses des fonctions entières ou niéromor-
phes. — G. HuMBERT : Quelques propriétés des formes quadratiques binaires
indéiînies. — 10 septembre. — H. Dupokt : Sur les systèmes orthogonaux.
— P. HuMBEKT : Sur les ombilics de la surface piriforme. — M. Frecuet :
Sur la notion de voisinage dans les ensembles abstraits. — Il septemhie.
— M. Petkovitch : Un nouveau procédé d'évaluation numérique des coeHi-
cienls de séries. — 7«r octobre. — Axgklesco : Sur un procédé de somma-
lion des séries trigonométriques. — \\'. Siekpinski et N. I.,usin : Sur une
décomposition d'un intervalle en une intinité non dénombrable d ensembles
non mesurables. — S octobre. — W.-II. Younc. : Sur la théorie des séries
trigonométriques. — 15 octobre. — G. Scorz.\ : Les fonctions abélienoes
non singulières à mniliplicalion complexe. — >s'. IjUsi.n et \V. Siekpinski:
Sur une propriété du continu. — 'J'2 octobre. — Sur linlégration de
certains systèmes d'équations dillérentielles. — S. Bays : Sur les systèmes
cycliques de Steiner. — H. Lakose : Sur le inouveinenl uniforme d un lil
dans un milieu résistant. — M. Erflouik : Champ électromagnétique d'un
élément de courant constant dans un milieu anisoirope biaxe. — J novembre.
— VV. DE Tanne.nbeko : Sur une équation fonctionnelle et les courbes unicur-
sales sphériques. — /? novembre. — Maurice Fkechet : Les fonctions pro-
longeables. — !'.> novembre. — W.-H. Yoi.ng : Sur les séries des polynômes
de Legendre. — G. Hi.mbert: Sur le développement, en fraction continue
de Stephen Smith, des irrationnelles quadratiques. — Pierre Humbert :
Réduction de l'équation des jacobiens critiques. — Paul Appici.l : Expériences
de M. Carrière sur le mouvement aérien de balles sphériques légères, tour-
nant autour d un axe perpendiculaire au plan de la trajectoire. — C. Gui-
CHARU : Sur les léseaux C tels que 1 équation de Laplace t(ui y correspond
soit intégrale. — Pierre Humbert : Expression de la fonction de Legendre
de seconde espèce. — C. Humbert : Sur le développement en fraction continue
de Stephan Smith, des irrationnelles quadratiques. — '26 novembre. —
Félix Ventre: Théorème sur les charges i-oulantes. — Emile Picard: Sur
une équation fonctionnelle se présentant dans la théorie de la distribution d<*
l'électricité avec la loi de Neumann. — W. de Tannenberg : Sur une ques-
tion d'analyse indéterminée. — 3 décembre. — J. Bosler : Les météorites et
l'excentricité terrestre. — 10 décembre. — Séance annuelle. — // décembre.
P. Fajot : Sur les substitutions rationnelles. — E. Baticle : Sur la déter-
mination des dimensions les plus avantageuses des fjrincipaux éléments
d'une installation de force hydraulique. — Mes.nager : Sur la démonstration
des formules rigoureuses des poutres et des plaques. — '2'i décembre. —
Hardy et Littlewood: Sur la convergence des séries do Fourior et des
séries de Taylor. — Guili.et: Mesure de l'intensité du champ de la pesan-
teur: Pendulede Galilée et tube de Newton. — Ul décembre. — Hi.mbkrt:
Sur une communication de G. Julia intitulée « Sur les substitutions ration-
nelles». — G. Julia: Sur les substitutions rationnelles. — Akimoii :
Transcendantes de Fourrier-Bessel à plusieurs variables.
tî, Liivfcs nouveaux :
Annuaire pour l'an 1918 piiblié par le Bureau dos Longiludes. Avec tics
notices srienlifiquss de M XL Bigourdan, Renaud et Hamv. — I vol. in-l<),
676 p. ; 2 ir. ; Gauthier-Villars, Paris.
80 BULLETIN lit B 1. I () C H A P H IQ l: !■:
\.. BiF.BKRBACH. — Differciitial- uod Integralrechnung. I — 1 vol. iii-2;
M. 8 (Teiibnor's Lcilladen) ; B. G. Teiibnci-, Leipzig.
E. BoREi,. — Leçons sur les fonctions monogènes uniformes d'une
variable complexe, rédigé par G. Julia. — 1 vol. in-S», 166 p. ; 7 fr. 50 ;
Galilhier-Villars, Paris.
C. Cauatiieodory. — Vorlesungen liber réelle Fnnktionen. — 1 vol. g^r.
iu-8", 704 p. ; 28 M. ; B. G. Tenbiier, Leipzig.
E. Flamakd. — Calcul des systèmes élastiques de la Construction. —
1 vol. iiiSo, 197 p. ; 12 fr. ; Gaiitliier-Villars, Paris.
ZoEL G. DE Galdeano. — Tratado General de Matemâticas comprendiendo
en la inlroducciôn las lecciones il a la 20 del cuito de extension universi-
taria de 1915 a 1916 (Extension Universitaria). — 1 vol. in-8o, 112 p.;
2,50 plas. ; G. Casanal, Zaragoza.
ZoEL G. DE Galdeano. — Correlacioues matemâtica-fisico-quimicas.
lecciones explicadas por el profesor en los cursos especialcs y de ampiiacion
organizados per la junta de la Facultad de Ciencias de Zaragoza eu el curso
de 1915-1916 (Extension Uuivarsitaria). — l.voi. in-8o, 88 p. ; 2 plas. ;
C. Casanal, Zaragoza.
ZoEL G. DE Galdeano. — Mls Ultlmos programas de Elementos de Câl-
Culo infinitésimal y ComplementOS con nociones de las teorias correspon-
(lientes. — 1 vol. in-8", 116 p. ; 4 ptas. ; G. Casanal, Zaragoza.
L. KoLLRos. — Géométrie descriptive. — 1 vol. cari. in-8o, 154 p., 170 lig,;
5 fr.; Orell Fûssli, Zurich.
Edm. La.m)au. — Einfûhrung in die elementare u. analytische Théorie
der algebraischen Zahlen u. der Idéale. — 1 vol. in-8", l'io p. : 6 M. ; B. G.
Teabner, Leipzig.
L. Lecorinu. — Cours de Mécanique professé à l'Ecole polytechnique,
tome 111. — 1 vol. in-8o, 668 p.; 25 fr. ; Gauthier-Villars, Paris.
W. LiETZMANN. — Was ist Geld ? (Mathem. Bibliothck. Band 30.) — 1 vol.
111-8°, 55 p. ; 1 M.; B. G. Teubner, Leipzig.
M. d'OcAGNE. — Cours de Géométrie pure et appliquée de l'Ecole poly-
technique. Tome II; Cinématique appliquée. Slér-éométrie. Statique gra-
phique. Calcul graphique. Calcul grapho-mécanique. Nomographie. — 1 vol.
in-S», iv-364 p., avec 170 fig. ; 18 fr. ; Gauthier-Villars, Paris.
E. Picard. — Œuvres de Charles Hermite publiées sous les auspices de
l'Académie des Sciences. Tome lY. — 1 vol. in-S», 596 p.; 25 fr. ; Gauthier-
Villars; Paris.
L. ZoRETTi. - Tables numériques usuelles à l'usage des ingénieurs, des
étudiants des Facultés, des élèves dos Lycées et des Ecole primaires supé-
rieures, etc. — 1 vol. in-8o, 52 p.; 3 fr. ; Gauthier-Villars, Paris.
SUR LES CONGRUENGES LINEAIRES
DE GUBIQUES GAUGHES
DOUÉES D'UNE SEULE GOURBE SINGULIÈRE
Lucien Godealx (Armée belge).
Dans un travail publié il y a quelcjues années, j'avais abordé
le problème de la détermination des congruences linéaires
de coniques douées d'une seule courbe singulière'. J'avais
ensuite pu étendre ma méthode au cas de congruences li-
néaires de courbes planes, sans points singuliers, dotées
<rune ou deux courbes singulières (l'une de ces dernières
n'étant pas une droite"-;.
A la fin de mon premier travail, j'avais émis l'idée que la
même méthode pourrait être utilisée dans la recherche des
congruences linéaires de cubiques gauches. G'est dans cet
ordre d'idées qu'est écrit le travail suivant. J'ai abordé l'étude
<les congruences linéaires de cubiques gauches dotées d'une
seule (tourbe singulière. Le résultat auquel je suis arrivé est
malheureusement négatif, en ce sens que j'établis que :
Il n'existe aucune congruence linéaire de cubiques gauches
douée cl une seule courbe singulière.
J'ajouterai que la même méthode peut être appli(|uée à la
recherche des complexes linéaires de cubiques gauches.
' Hecherchts sur tes systèmes de coniques de l'espace (Thèse prosentt'O à TUniversilé de
Liège). Mémoires de ta Soc. H. des Se. de Liège, 1911.
Je rappello a cette oc< Hsioa que, p<ir une autre iiK-tliode, M. Montksaso avait auparavant
xléterniiaé toutes les congruences linéaires «le coniques [lUiid. II. Accad. di .\apoli. 189ÔI.
' Salle congruence lineari di curve piane dotale di una sola curi-a singotare illend. (ire.
<ii Palermo, 1912). — . Sur les congruences linéaires de courbes planes [Bull, de t'Acad. des
Sciences de Cracovie, 1912).
L'Enseignement mathéin., 20« année; 1918. 6
8 2 L. a ODE AUX
dans un espace linéaire à quatre dimensions, comme j'es-
père le montrer dans un prochain travail.
La méthode employée ici ne fait appel qu'à des propriétés
élémentaires de Géométrie; elle est presque entièrement
basée sur cette remarque que dans une congruence linéaire
de courbes, une courbe de la congruence ne peut rencontrer
une surface engendrée par oo* courbes de la congruence,
qu'en des points singuliers.
1. — Soit 1 une congruence linéaire, irréductible, de cu-
biques gauches, dotée d'une seule courbe singulière C,
d'ordre h. Supposons que les courbes de i ne touchent, le
lono- de (], aucune surlace circonscrite à cette courbe.
Désignons par m le nombre de courbes de 2l s'appuyant
sur deux droites gauches, ne rencontrant ni l'une, ni l'autre
G, par |u le nombre de ces courbes passant par m point de G
et s'appuyant sur une droite ne rencontrant pas G.
Les cubiques de 2, s'appuyant sur une droite d, forment
donc, en général, une surface F^ d'ordre m, passant a fois
par G.
Une cubique de 2, n'appartenant pas à F^, rencontre cette
surface en des points situés sur G, sans quoi 2 ne serait pas
linéaire. De plus, ces points sont en général distincts, sans
quoi les courbes de 2 toucheraient, le long de G, une sur-
face passant par cette courbe. On sait que les cubiques
gauches d'une congruence linéaire ont dix points singuliers.
On a donc.
::!hi = 10 a ,
c'est-à-dire, e. étant un entier positif,
m = I0£ , a = 3c .
Deux surfaces F^, F^/ ont en commun la courbe G, les
in courbes de 2 s'appuyant sur les droites (Z, d' et les courbes
exceptionnelles éventuelles tle 2. De plus, Va et F^' ne se
touchent pas, en général, le long de G ; on a donc pour l'in-
tersection de ces deux surfaces, une expression de la forme
m'- := '<hn -\- h ■i' -\- i ,
CUBIQUES GAUCHES 83
^ ^ 0 provenant de l'existence éventuelle de courbes excep-
tionnelles.
Par suite,
On a donc
= (100 — 9A)£.2 - m-c
,100 — 9A|£ ^ 30 ,
d'où /i ^ il.
D'autre part, si la courbe G appartenait à une surface
cubique, les courbes de 2l rencontreraient celle-ci en dix
points et seraient entièrement sur cette surface, ce qui est
absurde. Une courbe d'ordre inférieur à sept se trouvant
toujours sur une surface cubique, on a donc h > 6. Nous
parvenons donc à ce premier résultat que :
La courbe singulière de 1 a l'ordre 7, 8, 9, 10 ou il.
2. — Les courbes exceptionnelles de 2 peuvent se ranger
en deux catégories; celles de la première catégorie sont des
droites qui, comptées chacune trois fois, forment des cu-
biques de 2,. De telles droites ne font pas, en général, partie
des surfaces F^; elles s'appuyent en dix points sur C et ne
peuvent par suite exister que si // = il.
Les courbes exceptionnelles de la deuxième catégorie
sont des droites ou des coni(jues qui, avec x^ courbes (co-
niques ou droites) forment des cubiques de 1. Soit /• une
telle courbe. Désignons par R la surface lieu des courbes
(|ui, avec /■, forment des courbes de 2i!.
Il ne peut exister une cubif|ue de i, non dégénérée, s'ap-
puyant sur r en un point non situé également sur C, car une
telle cubique appartiendrait à toutes les surfaces Fd, ce qui
est absurde. La surface lieu des cubiques de 2 s'appuyant
sur /■ se scinde donc en la surface R et les surfaces lieux des
courbes de i passant par les points communs à G et à /•
(surfaces d'ordre // = 3è). Il convient d'examiner en détail
les différents cas (|ui peuvent se présenter.
<7 ' Supposons que /• soit une droite qui, avec gc^ coniques,
forme des courbes de 2. Une de ces coniques ne peut ren-
contrer une surface Va en dehors de G et de /•, par suite, si
a désigne le nombre de ses points d'appui sur G, /• est mul-
tiple d'ordre 2m — «u, c'est-à-dire d'ordre 20s — 3aî |)Our
8'i
!.. GO DE AUX
Frf. D'antre part, ces coniques étant en nombre x', doivent
satisfaire à sept conditions dont Tune est la condition de
rencontrer /• et les autres des conditions d'appui sur C. On
a donc a ^ 6, d'où a = 6. Il en résulte que /' s'appuie en
quatre points distincts ou non sur C. Soit /S le nombre de
ces points d'appui distincts. La surface F/', relative à /•, se
scinde en la surface R, d'ordre 20e — 3a£ = 2c et /5 surfaces
d'ordre fx = 3î, lieu des cubiques de 2 passant par les points
d'appui de /• sur C. On a dont;
10a = il + r^i .
équation impossible en nombres entiers. Il n'existe donc pas
de droite exceptionnelle de l'espèce étudiée ici.
b) Supposons que /■ soit une conique qui, avec x' droites,
forme des courbes de 2.
On trouve, en raisonnant comme plus haut, que la conique
/• s'appuie en huit points distincts ou non sur C et est mul-
tiple d'ordre 4e pour les surfaces F,^. On doit donc avoir,
les cubiques de 2 s'appuyant sur /• formant une surface
d'ordre 2m = 20-,
2m = 4; + ;3a ,
/3 étant le nombre d'appuis distincts de /■ sur C. On en con-
I fi
dut /3 = — , ce qui est absurde.
c/ Supposons enfin que /' soit une droite (|ui, comptée
deux fois, forme avec x' droites, engendrant une surface R,
x^ courbes de 1. On trouve cette fois que ces x^ droites
s'appuyent en deux ou en trois points sur C.
V Les x' droites s'appuyent eu deux points sur C. Alors
/• est multiple d'ordre 4e pour les surfaces F^ et s'appuie
en huit points distincts ou non, sur C. Si /S est le nombre
d'appuis distincts de /■ sur G, on doit avoir
m z=r '* £ + [Ju. ,
ou /3 = 2. La courbe C a son ordre au moins égal h 10.
2" Les x' tlroites s'appuyent en trois |)oints sur G. Alors
/■ est multiple d'indice e pour F^ et s'appuie en sept points
CUBIQUES GAUCHES 85
sur C. Si ,3 a la même signification que tantôt, on doit avoir
d'où 6 = 3. C a l'ordre au moins égal à 10.
3. — Soient, pour fixer les idées, j\ le nomljre de droites
exceptionnelles multiples d'ordre 4ê pour F^, .v., celui des
droites exceptionnelles multiples d'ordre s pour ces surfaces.
On a
0 ^ (16.rj 4- .r,)£-' ,
le signe > n'étant valable que s'il y a contact entre les sur-
faces Frf le long des droites exceptionnelles.
On en déduit
(100 — 9A — 16.r, - .r^]î ^ 30 .
Si Ji = 7, .r, = x\ ^0, p --=0 et on a £ ^ —, ce qui est
absurde.
Si h = 8, .r, ^^ x^ -- 0, ^ = 0 et e ^ — , (;e qui est im-
possible.
Si h =^ 9, .r, = j^._, ;:=: 0, p =^ 0, £ := — , ce qui est impos-
sible.
Lorsque h = 10, on a
(10 — 16r, — .rj; ^ 30 ,
d'où .r, = 0.
Remarquons d'ailleurs que x.^ ne peut être supérieur à 2,
car si .r., = 3, la quadrique passant par les trois droites ex-
ceptionnelles rencontre G en 21 points et contient donc
cette courbe et par suite, toutes les cubiques de ^, ce qui
est absurde.
Lorsque h =^ 11, on a
(1 _ 16.,, — .r.^)t ^ 30 ,
d'où .r-, = .r.2 = 0, ^ = 0, e = 30.
Nous aurons donc quatre cas à examiner.
1" h = 10, .r, = 0, ^ = 0.
2° h= 10, .r2= 1.
3» h= 10, X. = 2,
4" /i= 11, p = 0.
86 /. . G ODE AUX
4. — Lorsque la courbe C est d'ordre 10 et que .r^ = 0,
2 ne possède aucune courbe exceptionnelle. On a nécessai-
rement ^ =1 0, £ = 3. Les surfaces F^ sont d'ordre 30 et
passent neuf ibis par C.
La courbe C possède certainement des Irisécantes, car
autrement, en la projetant d'un de ses points sur un plan,
on verrait que son genre est égal à 28 ; mais alors, elle appar-
tiendrait à une infinité de quadriques, ce qui est absurde.
Considérons la surface F^? lorsque cl est une trisécante
de G. Frf se scinde en quatre surfaces dont trois sont les
surlaces d'ordre 9, lieux des cubiques de 2 passant par les
points d'appui de cl sur C. La quatrième est par suite une
surface cubicjue. Nous avons déjà vu que C ne peut se trouver
sur une surface cubique, donc les cubiques de 1 s'appuyant
sur une trisécante de C, forment une surface cubique et
s'appuyent sur C en des points fixes. La surface F^ passant
neuf fois par G, il en résulte qu'une surface, lieu des courbes
de 2 passant par un point de G, passe trois fois par cette
courbe. Mais une courbe de 2, n'appartenant pas à une telle
surface, ne peut la rencontrer en dehors de G. Or on trouve
qu'elle la rencontre, sur G en 10x3 = 30 points, ce cpii
est impossible. On est conduit à une absurdité et on ne
peut donc avoir cl = 10, .r^ = 0.
.5. — - Nous traiterons simultanément les cas où l'on a
h ^ 10, j\ ^ 1 ou .r.2 = 2. Nous avons vu c|u'une droite
exceptionnelle /■ est multiple d'ordre c pour une surface F^.
Les plans tangents à cette surface et passant par /• sont les
plans comptant les e droites qui, avec /•, forment des courbes
de 2, qui s'appuyent sur d. Ils sont donc variables avec cl
et on a, par suite,
0 = .r,£- , c esl-a-dire s = 7— .
' - 10 — X,
Or, ni pour x.^ — - 1, ni pour .r., = 2. s n'est entier. On no
peut donc avoir h = 10, .n > 0.
On en conclut que si 1 existe, sa courl)e singulière G est
d'ordre 11.
CUBIQUES GAUCHES 87
6. — Si /i = 11, on a /5 ^ 0 et, par conséciiient, £ = 30.
Les surfaces F^ sont d'ordre 300 et passent 90 fois par C.
Considérons un point P non situé sur C. Par ce point il
j)asse une droite s'appuyant en deux points sur chaque cu-
bique de 1. l^e lieu de ces points d'appui est une surface (l)i, .
Soit II la classe de 1. c'est-à-dire le nombre de cubiques
de 2 ayant pour bisécante une droite arbitraire. La surface tl>i.
est rencontrée par une droite passant par P, et en dehors de
ce point, en 2ii points. D'autre part, tl>,. contient la cubique
de 2 passant par P et les droites projetant celte cubique de
P sont tangentes à t]>p en P. Le point P est donc double pour
<Pi. et cette surface est d'ordre 2{n + !)•
Les cubiques de }l passant par un point de C forment une
surface d'ordre 90 passant 27 fois par C, car une cubique
quelconque de la congruence ne peut rencontrer cette sur-
face en dehors de C. On peut encore dire que pour deux
points de G passent 27 cubiques de 2. Si v est la multiplicité
de C pour la surface <I>i. , cela signifie que la droite joignant
P à un point P' de G est la corde de v courbes de ]£ passant
par P'. Il en résulte que la droite PP' rencontre la surface
lieu des cubiques de 2 passant par P' en v points en dehors
de P', ou encore que P' est multiple d'ordre 90 — v pour
('ette dernière surface.
Considérons une courbe de 1 et soit Q un point où cette
courbe rencontre (pp, en dehors de G. La droite PQ ren-
contre <]>p en dehors de P et de Q en 2.'i — 1 points dont l'un,
d'après la définition de «Iv, est nécessairement situé sur la
courbe de 2 envisagée. Gomme il n'y a qu'une corde de celte
courbe passant par P, cette courbe doit rencontrer <î),. en
deux seuls points extérieurs à G. On a donc
6(« + 1) = 10 V + 2 , ou o// -f 2 = 5v .
Considérons maintenant la surface F^ relative à une droite
f/ trisécante de G. Elle se scinde en trois surfaces lieux des
courbes de 2 passant par les points d'appui et en une sur-
face Frf lieu des courbes de 2 s'appuyant sur d en dehors
de C, si toutefois la trisécante d ne fait pas partie d'une
courbe dégénérée de 1. Laissons ce cas de côté pour lins-
88 L. G ODE AUX
tanl. La surface F^ est d'ordre 300 — 3 X 90 =: 30 et passe
9 ibis par C, car une cubique de 2 ne p*ut la rencontrer en
dehors de G sans lui appartenir. Un plan passant par d,
rencontre encore la surface ¥d en une courbe d'ordre 29,
passant 8 fois par les points d'appui de d sur C. 11 y a donc
cin(| points de rencontre de d avec celte courbe en dehors
de C. Ces points peuvent provenir de (tourbes de 2l s'ap-
puyant en deux points sur d, ou de cubiques de 1 passant
par un des points d'appui de d sur G et rencontrant encore
r/, ou enfin de courbes de i touchant le plan choisi sur d.
Dans tous les cas, comme il y a 27 courbes de 1 passant par
deux des points d'appui de d sur G, on peut écrire que la
classe de la congruence est n = 3 X 27 + .r, x étant positif
et au plus égal à 5, ou nul. Portons celte valeur de n dans la
formule trouvée plus haut. On trouve
V = 49 + - .
d'où X =: 0 ou .r =: 5, V :^ 52.
D'après (;e que nous avons vu ci-dessus, il en résulte que
le point P' de G est multiple d'ordre 90 — y ^ 38 pour la
surface lieu des cubiques de 2l passant par P'. Mais alors une
trisécante de G passant par P' rencontre cette surface,
d'ordre 90, en 2 x 27 = 54 points sur G en dehors de P' et
en au moins 38 points en P', elle fait donc partie de celte sur-
lace. Mais cela ne peut se faire que si la trisécante en ques-
tion fait partie dune courbe dégénérée de 1, hypothèse que
nous avions exclue. Donc, si la courbe G possède des tri-
sécantes, celles-ci sont des parties de courbes dégénérées
de ::£.
Si une trisécante fait partie d'une courbe dégénérée de 2,
elle ne peut rencontrer une surface F^ arbitraire en dehors
de C ; or elle rencontre une telle surface en 300 — 3x90 = 30
j)oints en dehors de G. Nous parvenons donc à cette con-
clusion que la courbe singulière G de 2l ne peut posséder
de Irisécantes.
7. — Il est facile de prouver qu'il n'existe pas de courbe
gauche d'ordre 11 ne possédant pas de trisécantes pouvant
CUBIQUES GAUCHES 89
nous convenir. Supposons que la courbe C possètle un point
Pi multiple d'ordre .Ti , un point P.^ multiple d'ordre .r„, ...
un point Pj multiple d'ordre Xi.
Projetons la courbe d'un de ses points simples. On doit
avoir
i= 1
Projetons la courbe de P, . La courbe étant rationnelle,
on a
i
i(10 - .r,)(9 - .r,) - l^-'''^-'' - 1> = 0 '
d'où, par soustraction,
x\ — lU.r, -f 9 = 0 .
Evidemment .r, > 1, d'où .r, =9 et / =: 1. Mais alors, la
courbe G est sur un cône quadratique et ce cône contien-
drait toutes les courbes de 2, ce qui est absurde.
Ainsi est établi le théorème énoncé dans le préambule de
notre article.
Front belo'e, 29 novembre 1917.
SUR LA GERBE DE CUBIQUES GAUCHES
PASSANT PAR CINQ POINTS
PAR
F. GoNSETH (Zurich).
1. — On trouve dans les Memorie di Geometria de Caporali
(p. 49-51), une suile d'énoncés concernant la congruence des
triangles conjugués à la fois à une conique c,, et à une
cubi(|ue plane Cg (et par conséquent à toute autre cubique
passant par les points d'intersection de c^ et de c^. Je relève
en particulier les suivants :
a) Chaque triangle est en général déterminé par un sommet.
b) Font exception dix points A^, dont chacun est le sommet
d'une simple infinité de triangles ayant le côté opposé com-
mun, ciik. Les énoncés suivants montrent, en résumé, que
la configuration des points A,a et des droites ciik est sem-
blable à celle qu'on obtient en coupant par un plan les dix
droites et les dix plans c|ui passent par cinq points de l'es-
pace. En fait, je veux démontrer que :
La congruence (T) des triangles en question peut être obte-
nue en coupant par un plan 7:, arbitraire, la gerbe des cu-
biques gauches qui passent par cinq points de l'espace,
M,, ... iNIs. lien résultera naturellement que les points A,a
et les droites an, sont effectivement les intersections, par tt,
des droites et des plans passant par les points M,, ... M^ .
2. — Je nomme A,a le point d'intersection de 7: et de la
droite MjMa; «a la droite d'intersection de r. et du plan
joignant les trois points restants. On sait^ que les dix points
' Skrrkt, (icoinèlrie de situation.
CVBIQ CE S G A U C HE S 91
i\ik sont les pôles des droites aïk suivant une conique F [la
conique conjuguée au pentagone gauche M,, ... M^). Celte
conique est aussi Tintersection par r. de la quadrique dont
M, ... jNI^ est un tétraèdre conjugué, et suivant laquelle M.
et TT sont pôle et plan polaire. Reye ^ a de plus remarqué que
toute cubique gauche passant par les ciiu] points ^U perce z
aux trois sommets d'un triangle conjugué à T ; en particulier
en chaque point de F une cubi(jue touche, et en si.v points,
Bi, oscule, le plan tt.
On déduit facilement de ce qui précède (|ue :
Si les quatre points M, ... M^ restent fixes, à chaque posi-
tion de M5 correspond une conique F, et réciproquement
(F sera la correspondante de M5) ; si M^, prend toutes les posi-
tions possibles, les F correspondantes forment un système
linéaire, ponctuel, de dimension 3; si M5 décrit une cubique
gauche S contenant les quatre premiers points, la corres-
pondante décrit un faisceau ponctuel. Enfin S devant percer
- aux sommets d'un triangle conjugué à la correspondante
de chacun de ses points, on arrive à l'énoncé suivant, dont
la démonstration à faire découlera :
La congruence (T) est formée des triangles conjugués à la
fois à une conique fixe, c^ et à une conique K'ciriable dans
un réseau (R). R ne doit d'ailleurs pas comprendre c^.
3. — Un triangle est conjugué à une courbe plane de
3* ordre, C3, lorsque ses trois sommets forment une courbe
de 3" classe (dégénérée), apolaire à ^3. D'autre part un
triangle conjugué à une conique c, l'est aussi à toute cubique
formée de t'o et d'une droite-. Par conséquent les groupes
de sommets des triangles de la congruence (T) sont compris
comme courbes dégénérées parmi les courbes de 3'' classe
apolaires à la fois à c^ et à une conique variable du réseau R.
Je m'en vais d'abord faire voir cpie ces courbes forment un
système linéaire, de dimension 5. Elles sont, en effet, com-
prises premièrement dans le système linéaire, de dimen-
sion 6, des apolaires à c., . S'il était en outre vrai que le sys-
' FtK.YK, Ccometrie dcr t.age, II, ch.ip. 26.
* ('.A POU ALI, ÎUetiiorie di Ceometria, p. Iô:i.
92 F. (.ON SE TU
tème (linéaire) des apolaires de 3'' classe à c.^ et à une conique
à^'^ arbitraii'e de R, el le syslèjiie semblable déduit de c„ et
d'une seconde conique é"^^ de R, eussent un faisceau de
courbes en commun, un raisonnement très facile en dédui-
rait le résultat désiré. Il faudrait donc montrer que les
courbes de 3" classe a[)olaires à la fois à r„, é^^ et 6'^^^ Ibrment
un faisceau. Or une courbe de 3" classe est en général apo-
Jaire à un réseau de coniques. D'autre part, il y a x* réseaux
de coniques'possiblos, et il existe cc*^ courbes de 3® classe.
Donc :
Les triangles de (T) sont compris clans un système linéaire
L, de dimension 5, de courbes de 5" classe.
4. — Les six points Bi d'osculation, dont il est question
au paragraphe 2, sont des courbes spéciales de ce système
réduites à un point triple; ces courbes sont naturellement
apolaires à c^ et à toutes les cubiques qui les contiennent.
Elles forment d'autre part une base sufîisante du système L;
et comme la relation d'apolarité est linéaire, il en résulte
que : Tous les groupes de trois sommets ties triangles de (T)
forment des courbes de 3® classe apolaires à Cj et à toute
cubique qui passe par les B/; ou encore :
Les triangles de (T) sont conjugués à Cj et à toute cubique
((ui passe par les six Bi.
5. — M5 est maintenu fixe, de même f|ue c, . Soit <1) une
quadrique passant par r.i, et pour laquelle M5 et - sont pôle
et plan polaire. A chaque tétraèdre polaire de (I) correspon-
dra une congruence de triangles (T). Pour f|ue les con-
gruences correspondant à deux de ces tétraèdres coïnci-
tlassent, il faudrait que ces derniers fussent homologiques,
puisque les sommets en devraient être alignés deux à deux
sur Mj.; et les plans se couper deux à deux sur le plan ::. 11
faudrait aussi, par conséquent, que la quadri(jue 4> fût trans-
(brmée en elle-même par la même homologie, de centre M-,,
et de plan axial -.
Or, parmi les homologies admettant même centre et même
plan axial, il en est une et une seule qui réalise ce dernier
fait : c'est l'homologie harmoni(|ue. .\u tétraèdre primitif
M,M2M3M^ correspond dans cette dernièie un second té-
TRAJECTOIRES I) U N MOBILE 93
traèdre polaire à *!>. qui définit réellement la même con-
gnience (T) que le premier.
Il existe une sextuple infinité de tétraèdres polaires à <I> ;
et par conséquent une sextuple infinité de groupes B, peuvent
être définis de la sorte.
H n'y a donc aucune relation entre les points Bi .
SUR LES TRAJECTOIRES D'UN MOBILE
SOUMIS A UNE FORGE CENTRALE ET A UNE
RÉSISTANCE DE MILIEU
PAR
C. Cailler (Genève).
Je ne sais si une propriété mécanique, extrêmement simple,
de la spirale logarithmique a été signalée jusqu'ici. La voici :
Une force attractive étant donnée, fonction quelconque de
la dislance au centre, il est toujours possible de lui adjoindre
une résistance fonction de la vitesse, de telle manière que
parmi les différentes trajectoires décrites par le mobile soumis
aux deux forces figure une spirale loga/ithtnique.
Soient /// la masse du corps, wR(/") la force attractive, nn'G{i')
la résistance; R et G désignent ainsi deux fonctions des va-
riables /• et (' respectivement, toutes deux positives.
Choisissons pour variables le rayon r et l'angle /(|ue forme
la vitesse i' avec le rayon vecteur prolongé, de manière que
ccos/ = -7-. Ecrivons les équations des aires et des forces
vives.
Le moment*, relatif au centre, des deux forces agissantes
est égal à
— ;Hf(i/' sin / ;
' I.n nionii'nt est conipti^ positif dans le sens où tourne le ravon vecteur.
94 C. CAILLER
on a donc d'abord
d[vr sin i) z= — vGr sin idt = — G tg irdr ;
c'est réqiiation des aires.
En second lieu, le travail des deux forces réunies est
égal à
— niRdr
- m (Kdr + »'G
y-Gdt ,
d
OU encore
par suite, débarrassée du facteur /«, réfjuation des forces
vives sera
\ cos//
En résumé, les équations cherchées sont
d . .
'M
+ }\ = -
Grtgi ,
vG
(Il
elles sont du premier ordre par rapport aux inconnues v et /,
la variable indépendante étant /'. Une fois intégré le système
(1), le problème du mouvement peut être considéré comme
résolu : en effet, 9 étant Tangle polaire du rayon vecteur,
nous aurons encore
d^
igi— , di
(2)
Ces forjnules déterminent la trajectoire, et le temps, en
fonction de la variable /•.
Récrivons le système (1) sous la forme
/</»• G \ /. .di .
\dr c'os//
l3)
et supposons que la trajectoire soit une spirale logarith-
mique. Dans ce cas, l est constant, et (3) devient
G
ds- G ,
T + — ^^ H- '• = ^' -
\ar cos/,
TRAJECTOIRES D'UN MOBILE 95
OU bien
r dr
Si raltraction R est donnée en /■, la première formule
définit la vitesse ie long de la trajectoire spirale, la seconde
détermine en fonction de /', ou de f , la résistance G capable
dé produire le mouvement dont il s'agit. Enfin le temps
sera donné par Téquation (2), qui est devenue
di = ~= . (5)
cos i yrR
Par exemple, dans le cas de l'attraction newtonienne, com-
ment faut-il choisir la loi de résistance pour que la spirale
logarithmique soit Tune des trajectoires possibles ?
Nous avons ici R ^ -;, donc
/■'
/.2 A-2 k^
et de là, d'après la seconde formule (4)
cosi
Et comme, sauf le facteur m, la résistance est égale, à
vG{i>), cette force est donc
cos i
elle varie comme la 4" puissance de la vitesse.
Nous devons avoir F > 0, ainsi le mouvement n'est pos-
sible que si cos i <^ 0; autrement dit, le mobile décrit la spi-
rale en s'approchant de son pôle. Le temps de chute est fini,
car on a
0
dl = ^ -, : V7c//- , < = -t- -, . f ]/Vdr =
a: cos I A cos i J
3 X- cos i
Il importe de remarquer que dans le cas où la résistance
F = Iv* est donnée a priori, la spirale est complètement
connue, à l'orientation près ; on doit avoir
— '21k'
96
C. CAILLER
et ainsi, pour la possibilité du mouvement en question, il
faut que les coefficients des deux forces vérifient la condition
Le calcul précédent se généralise à l'instant. Faisons
D'après la première équation (4), la force R ne saurait
jamais être répulsive, il faut donc, pour la possibilité d'une
solution, que a soit positif.
On trouve alors tout de suite qu'on doit avoir
1 1+p
(l —
2p
p + ^
1 l+y
V = y a r
(6)
Mais q doit être positif pour que la force F croisse avec; la
vitesse, par conséquent/; ne peut pas être compris entre 0 et
— 1. Alors, suivant que/; est s? — 3, la quantité cos i est
^ 0, et le mobile, quand il sera placé dans les conditions
initiales voulues, s'approchera du centre attractif ou s'en
écartera en suivant l'arc de spirale logarithmique. L'angle i
que forme cette spirale avec ses rayons vecteurs est déter-
miné par la seconde formule (6); il faut donc, pour fju'il 3'
ait une solution, que les paramètres a el b des forces R et F
vérifient encore l'inégalité
2 h
1
<i' .
Ces différentes conditions nécessaires pour la description
de la spirale sont assez limitatives. Quand elles ne sont pas
remplies, le problème exige l'intégration du 53^stème (3); il
est facile de voir que dans le cas qui vient d'être examiné
R ^ ai-P ,
F = /m'P+'
ce système peut être réduit à une seule équation du premier
ordre.
' En ten.int coinpt'; des dimi'nsions des qUftntitcs a et h, on constate aispiiienl l'honio-
'énéitc de cette condition.
SUR CERTAINES IDENTITES VECTORIELLES
ET LEUR INTERPRÉTATION
DANS LA GÉOMÉTRIE SPHÉRIQUE ET PLANE
PAR
M.-Fr. Damëls (Fribovirof, Suisse).
Nous nous proposons de démontrer dans cet article qu'on
trouve, en utilisant certaines identités vectorielles, non seu-
lement des démonstrations simples et élégantes de théo-
rèmes connus, mais que ces identités, lorsqu'on interprète
différemment les vecteurs qu'elles contiennent, conduisent
facilement encore à des théorèmes nouveaux.
Dans un second article nous traiterons de la même ma-
nière certaines identités grassmanniennes.
1. — Il suffira de se rappeler :
a) qu'un vecteur (OR) = t, le
centre de la sphère étant 0,
<létermine sur la surface sphé-
rique un point et qu'un mul-
tiple positif de ce vecteur-unité
détermine le même point.
b) qu'une droite sphérique
ou grand cercle, parcouru dans
le sens indiqué par la llèche,
est déterminé par le vecteur
(OL)) = i normal à son plan et
que tout multiple positif de ce
vecteur -unité détermine la
même droite, parcourue dans le même sens.
c) que le vecteur de la droite passant par les points r et x^
L'Enseignement mnlhém., 20« année; 1918.
98 M.-Fli. DANIELS
est le produit vectoriel ou externe A'r,r, vecteur dont la
grandeur est sin«, lorsque a est la distance sphérique mi-
nima des points en question.
d) que le vecteur du point d'intersection des droites [ et
f, est de même \.(,(, la grandeur de ce vecteui* étant sin a
lorsque a est l'angle des deux droites.
e) que le vecteur aX — a,ï| appartient à un point P situé
sur la droite déterminée par x et ï, et tel que sin (PR) :
sin(PRJ = (RR,P) = «, : a.
f) que le vecteur (îi — fi^iy ap|)artienl à une droite/? pas-
sant par l'intersection des droites l {)_ et /^ f,) et telle que
sin [pi) : sin [pl^] ^ {ll\p) = ft\ '• Q-
g) que trois points sont collinéaires et que trois droites
sont concourantes lorsque les trois vecteurs correspondants
multipliés par certains facteurs donnent une somme nulle.
h) qu'une droite de vecteur i ne passe par un point de
vecteur x que lorsque le produit scalaire ou interne de leurs
vecteurs est nul.
i) que la droite dont le vecteur est ^ ï( passe par le point x
tout en étant normale à la droite dont le vecteur est (.
I
2. — Considérons maintenant les identités vectorielles :
Si les vecteurs des côtés et ceux des sommets opposés
d'un triangle sphérique sont U et Xi, la première nous ap-
prend que trois transversales angulaires, pour lesquelles le
produit des rapports est un sont concourantes (1, g). Il res-
sort de la seconde que trois points appartenant aux trois
côtés, pour lesquels le produit des rapports est un, sont col-
linéaires.
D'après (1, d) le point d'intersection dans le premier cas
est déterminé par le produit vectoriel
, . ,, . , , sin A, sin A„ sin A.,
Vl.3,t, - <-^,U][%^ - ,3,f,) ou -^r. + -i^t, + -^U
ri i^2 f*3
IDENTITES VEC T01UELI.es 99
lorsque les angles extérieurs du triangle sphérique sont Ai.
Les coordonnées barycentriqiies du point d'intersection sont
par conséquent sinAj//3i.
De même on trouve dans le second cas pour la droite des
trois points le vecteur
lors(|ue les cii sont les côtés du triangle sphérique. Les coor-
données barycentriques de cette droite sont l/a^. Dans le
cas-limite du triangle plan, les sin Aj et sin <7j peuvent être
remplacés par les cotés cii eux-mêmes.
3. — a) La première médiane, dont le vecteur a la forme
/3ot> — ,63(3 passe par le milieu du côté opposé f., -f t^- Le
produit interne de ces deux vecteurs étant par conséquent
(1, 1}) nul, il s'ensuit :
jî, sin /i., — (j.j sin //, = 0 ou Jîj sin A., — ,3, sin A., = 0
lorsque les hi sont les hauteurs du triangle sphérique. Les
trois médianes
sin A„f., — sin A„(^ , sin A.,f; — ■ sin Ajf^ , sin Aj I, — sin A.,f.,
sont donc concourantes; de même les trois symédianes
sin A., sin Aj ' sin A^ sin A, ' sin Aj sin A,
Les premières passent d'après le paragraphe précédent
par le point, dont les coordonnées barycentriques sont
(1, 1, 1); les secondes passent par le point de Lemoine ou
Gricbe (sin-V/,, sin-<7.,, sin^f/a) qui, dans le cas-limite du
triangle plan, devient [a\^ a\, a\ .
h) La droite dont le vecteur t.-, — ^3 appartient au premier
côté du triangle est par là même normale à ce côté; elle
passe par le milieu de ce côté x.j, + X^^ vu que le produit sca-
laire des deux vecteurs en question est nul (1, /i). Le point
d'intersection des normales concourantes
100 M . - FR . I) A NIE I. S
est déterminé (1, cl) par le produit externe de deux de ces
vecteurs
Vrar. + V'r.r, + Vr, r. •
C'est le centre du cercle circonscrit.
4. — Posons maintenant dans notre identité du para-
graphe 2
a, = t, .(3 = cos rt, a, = t■^ -fi ^= cos «^ 7.0 ^ t, -to = cos «., .
Elle prendra alors la forme ^
Vr.Vrot, + Vr.Vr.t, + Vr,Vt,r, = 0 (II)
ou encore
Vti , t., t. + Vro , t, r, + Vr^ , ti to = 0
lorsque pour éviter une accumulation de V, on n'écrit que
le dernier en remplaçant les autres par des virgules. Or,
Ytit-s est le premier côté et Vï, , tit^ d'après (1, i) la normale
abaissée sur cette droite du sommet opposé ï, ; l'identité
nous apprend donc que dans un triangle sphérique les trois
hauteurs sont concourantes. L'orthocentre .Vi étant sur la
première hauteur, nous avons, en écrivant par abréviation
Si et Sj, Ci et Ci pour sinr/j, sinAj, cosûi et cosAj d'après
(1, h)
(.r,r, + ^2 1., + .Tjtil .Vfj . t,t. = •'■a^'t-.t; ■^'t.t, — -i^^'ht-i -Vrit-j
= -r^ ••>, 5o C.^ — .r, .Sj A., Cj = 0
.Tj : X.2 : x^ :=: tangA, : lang Aj : lang A^ .
5. — En multipliant l'identité du paragraphe précédent sca-
lairement par le vecteur t^ , nous obtenons la nouvelle iden-
tité:
Vr,r4.Vrot3 + Vr,, tj . Vr, r, + ^'t^ti .Vr,r.> = 0 . (ili>
Elle nous apprend d'abord : si dans un quadrangle com-
plet (t:,t;.^t::,t:4) sphérique ou plan non seulement les côtés (ï.ïj)
et (t:,ï^) sont perpendiculaires ou conjugués par rapport à
une conique sphérique ou plane, mais encore les côtés (ï-^r^)
' On a en effet t;!, t... — t, .t. tj =^ ^fi^ t,X,
IDENTITES VECTORIELLES 101
et (faïi), il en sera de même des côtés iX^X^) et (^,^5), vu que
la disparition des deux premiers produits scalaires entraîne
celle du dernier.
On peut évidemment écrire notre identité :
M, f, . AL (3 + A f, U ■ ^ r. f. + ^'f:. h ■ Vf, r, = 0
et considérer les vecteurs comme appartenant aux cjualre
côtés d'un quadrilatère sphérique complet. Dans ce cas les
six produits vectoriels déterminent les sommets (j, ci), et
l'identité nous apprend : si les distances des sommets Vi!,i!4
et Xliti et des sommets XtiU et Vt^ti sont des quadrants, ou
bien si ces sommets sont conjugués deux à deux par rapport
à une conique il en est de même pour les sommets ^'^.^, et
6. — Reprenons encore l'identité I et posons-y :
Xj — Xt, t . \lt. = u Al, fts = ta . Vf , fr.,
y., = \x, f . Mt, = t, . Vt , k, = t, . Vf , fr,
X, = Vr, f . Vfr, = r, . Vf , ft, = r, . Vf . fr, .
Nous rappelant ((ue
t-i-x t., — r,, * tj
est le produit externe des vecteurs
X et Yr2r,
nous voyons sans peine qu'un des trois termes de notre
identité avec un changement de signe devient le produit
externe des vecteurs :
Vt.tj et Vf, fr,
ou encore * de
f. et Vf, f. Lt, .
L'identité toute entière prend par conséquent la l'orme :
Vf, , f . f , U, + Vf, . f , f , fj-, + Vf, , f , f , f,t, = 0 . (IV)
' St- rappeler que Vt.tj = ^i" (', f, et Vf, f , rz: sin A, r, • On iiiiilliplir
donc en réalilé par le module du triant^Ic sphérique des rj. c'est-à-dire par
sin A, : sin a, .
102 M.-Fli. DANIELS
L'interprétation géométrique de cette identité est bien
simple. En effet, si les ii sont les côtés d'un trilatère sphé-
rique et si ( est le vecteur d'une droite quelcoïKjue Z, on a
successivement pour le premier sommet Aj , pour la nor-
male p^ abaissée sur la droite Z, pour son intersection P^
avec l, et pour la normale q^ du point Pj sur le premier côté
du triangle, en appliquant alternativement (1, d) et (1, i)
Aj = Yt,L, /^, = Vt,t,f, . P, = Vf.t.t,r. V, = Vf, , t. f. CJ, .
Nous obtenons deux droites analogues q«q^ en partant des
deux autres sommets du trilatère. L'identité nous apprend
que les trois droites sphériques qi sont concourantes. Leur
point commun est l'orlJiopôlede la droite spJiériqtie^. D'après
l'extension connue donnée au produit externe de deux vec-
teurs, l'identité IV peut encore s'interpréter de la manière
suivante :
Si l'on mène par les sommets Ai des droites pt, conju-
guées à une droite quelconque L par rapport à une conique
donnée, les points d'intersection étant P^, les droites qt, qui
passant par les Pj sont conjuguées aux côtés cii du triangle
sphérique passent par un point.
7. — On trouve les coordonnées barycentriques Xi de l'or-
thopôle correspondant à la droite sphérique Ui en formant
(1, d) le produit externe de
c'est-à-dire qu'on a d'une manière générale
ce qui, multij)lié successivement par
* M. J. Nkubekg a énoncé ce ili('orènic en 1875 dans la Nouvelle Corres-
pondance mathématique (démonslr;uion p;ir H. van Aubel, X. C. M., t. II,
|). 316, el par E. I.kmoink, J. M. K.. I88i, p. 50). Il a élndié la correspon-
dance entre l'orlhopolaire et 1 orthopôle dans la ;V. C. M.. 1878, p. 3'y,
(Voir Mathesis, t, IV. avril 1914. p, 92.)
IDENTITÉS VECTORIELLES 103
donne pour les coordonnées de Torthopôle
a\ : .T., : x^
= *2«S--U + ''.■i='l--l2 + ^1=<2--1S
'. otrt et., Çl .> — |— et. y. L-o- ~!~ ^ 3^.1 "
si Ton pose par al)réviation pour les coefticients des produits
a, Cf. s
O^.^. = sin a. siu a,^ cos A.^. = Q^. .
II suffira maintenant de se rappeler que A étant [f, f^Cs],
nous avons :
a, = Vr.I.Vfr., = I.f., t.r-i — t.-t; tl = -^'"2":) — «^os a^Oi\uu] .
La première coordonnée .x\ de Torthopôle devient alors la
somme de
a,a,Q,., = [A^ «j </.j J/j — l-{c^ii.^it^ + c,»2"il~("") + c.^r, Q- (//")! .ï,-fjC,
ot, aqU,„ ^ [A^//^//, '/., — A-(c, »/,,«, + f., w.j»,'-- l""t + c, '"q --"("" 'Ia'i •'f; Co
8. — Lorsqu'on passe au cas-limite du plan, les termes
qui contiennent la quatrième puissance de
A = sin A^- sin A^. sin a-f^
deviennent infiniment petits par rapport aux autres. II ne
reste, lorscju'on pose
lim A = lim sin Aj sin A^. sin rtj-^. = sin Aj- sin A^. . rt^. = A et limcosrt=r 1
qu'une première partie qui devient à la limite
— l.a^[\a^C^ + ^/., C, ) f/., f/^ + Irt, + "■.■S^-^) ":>,"i + (''i + ''2Q'i'"i"2l
OU
A. rt, [rt, II., //j + fl, cos A3 , //j //, + (1^ cos A, . H, //„]
et d'une seconde partie du même ordre
il{iiii)\<:,c^[l — f') + c, r._, (Cjf, — c^] -{- c^(:^{c\c„ — c.,)] =
ii(«//)(Cj Cj — ^3'(''i'^:i — '■'o^ = --i"M|siu'rt, sin fl, sin ^3 cos A.j cos A^
104 M.-FR. DANIË LS
qui devient à la limite a\a. ^a.^ co^ \.2Cos A ^.Qiiiu) . Si enfin
nous introduisons au lieu des coordonnées iii de la droite
ses distances pi aux sommets du triangle en posant^
à.iii^VQ.[uu).pi, nous obtenons comme première coor-
donnée barycentrique de Torthopôle
"i l"i «2 ^':! Co C3 + «i/»2/^3 + "3^-2 Pi P". + ('i^?.PiP:i] •
Les deux autres s'en déduisent par permutation cyclique
des indices.
9. — Lorsqu'il s'agit inversement de trouver la droite
sphérique t{ui), son orthopôle Xq étant donné, il suffira d'ex-
primer que Xq est situé sur les droites (y^, ce qui fournit les
équations
roVf, ,r,rr, ^[froIJLr, + [r.r.tjl.f :- 0
r„Vf3 , r. fr, = [ttolAl.t, + [l,toh]l.l = 0
du second degré par rapport aux lu. Lorsqu'une droite lu
satisfait à deux de ces équations, elle suffira à cause de
l'identité (IV) également à la troisième. Il y a donc sur la
sphère quatre orthopolaires correspondant au point ï^ comme
orlhopôle ; ce sont les tangentes communes aux courbes de
seconde classe.
Il est facile de trouver les six foyers des trois coniques
sphériques^. En effet, £.( = ilun) --^ 0 étant l'équation de la
courbe absolue, le premier terme dans chacune de ces équa-
tions égalé à zéro, donne l'équation de deux foyers, de sorte
(jue les six foyers en cjuestion sont :
r, , Vr„r, ; r, . Vr„t, ; r3 - ^tol^ ■
Trois de ces foyei's coïncident avec les sommets; les trois
autres sont situés sur les côtés du triangle à des distances
77/2 du point Xo- Lors(|u'on passe au plan, les trois derniers
' Soit : siu Aj .;/,(, + s\n A.,.u.,l2 + ^'"■^:i-"3fa =^ "4^ = V'î'-(""lf- Ï-"
niultipliiuit par jj nous .-nirons siii Aj siii /*, «j = ii^s'inn^ ou A. m, :=.
]/il{nu) sin p^ et A.f/, := \^LÎ[iiu} .p^ .
- « Essai (le géoiiiéU'ie spliériquc m, p. 250-251.
IDENTITÉS VECTORIELLES 105
loyers s'éloignent à l'infini; dans le plan les t'onicjues sont
par conséquent des paraboles ayant leurs loyers aux som-
mets du triangle et leurs axes parallèles aux côtés opposés.
iO. — Si dans l'identité IV on prend, au lieu des quatre
droites, quatre points, c'est-à-dire au lieu du trilatère It et
de la droite I, le triangle Xt et le point t, on obtient
Vt, , r . r . t-r, + Vt, . r . r . tir, -4- Vt, . t , t ■ r, to = 0 ,
identité (|ui exprime simplement le théorème réciprocpie;
nous n'en parlons pas.
il. — Nous arrivons à un autre théorème (|u'on pourrait
appeler le théorème semi-réciproque , en gardant dans notre
identité les côtés du trilatère t, mais en remplaçant la droite
quelconque i par un point quelcon(|ue X- Dans sa nouvelle
l'orme :
Vf, . r . r . t,I, + VC, . r . r . tj, + Vf, , r . r . f,!., = 0 , (V)
l'identité nous apprend : Lorsque par un point quelconque
P(ï! d'un tricingle.spliérique ou plan A, on fait passer des
droites (|i normales ou conjuguées aux droites pi ^ AiP, leurs
points d'intersection Qi avec les côtés correspondants sont
collinéaires ^.
En effet, on a successivement pour le sommet A,, |)our la
4roite p^, pour la normale y, et pour son point d'intersec-
tion Q, avec le premier côté tlu triangle
A, = VC,r, , p, = Vr. t,r,
V, = Vt, r, lÂ, . Q, = Vf,, t, t. t,t^ .
L'identité \ nous montre que le point Q, et les deux autres
Qs et Q3 cju'on obtient en partant des sommets Aj et A ^ sont
bien collinéaires. {|. e. d.
' Voir encore ma « Noie sur la géoméU'ie du triangle et du tétraèdre m
dans \'Ens. Math., 1917, pp. 273-275, à propos de laquelle .M. A. Kiefkk
m'a fait reni;>rquer que pour le cas spécial où P est le centre du cercle ins-
crit, le théorème se trouve chez Steiiier parmi les « Vermischle Salze und
Aufgaben » {Ges. fVerl;e, Bd. 2, S. 673) et chez A. KitiEK. « Ueber eine
Dreiccksaufgabe und beziigliche Siilze « [Arcliiv der Mathematili und Pliysili,
III, Rcihe XII, Hell I, S. 30).
106 M.-FR. DANIELS
12. — Si les coordonnées Xi du point X sont données, il
est facile d'exprimer les coordonnées iii de la droite corres-
pondante en fonction des.r,. Nous devons en effet chercher
la droite sphérique qui relie les points
Q, = 7..,ro — x.r3 ; Qo = «3^3 — «iti
lorsque les coefficients a^ sont déterminés par les équations :
Nous trouvons son vecteur en formant le produit vectoriel
ou externe. Ceci nous permet de conclure (2), que les coor-
données Ui de la droite cherchée satisfont à
», : ii„ : 11^ = a, x^ : a, aj : aj 7., .
Quant aux coefficients a^, on voit donc sans peine que
Œj = Vtor -^'r X-. = r.r2 xx. — cos^, r.r = o){x2)io{x^) — cosa^io{xx\
pourvu que ^^(.r,) et &)(.r3i soient les demi-dérivées partielles
par rapport à .r., et .r-^ de la forme quadratique
X.X= m{xx) = x^ -\- xl -\- .i' -|- 2cos a^x^x., -\- 2cos a^x^x^ -{- 2cos 0^x^X2
^ \Xj -\- x.^ + ^'3)" — '*■*■., j-3 sin- — i — . . . ^ /^ — '*•*:>■*":; sin--j^ — ...
13. — Dans le cas-limite du plan la valeur trouvée pour «,
( 'x — •^•*"i ''*'"" -9^ — ^.r, sin- -^ 1 ( /^ — 2.J-.T sin- — ' — 2j-, sin-— * 1
f^ o ■ " "A //2 / • " '''1 ' • •' "" \
— Il — 2sin- -r- j I /^ — iXoX^ sin- — i — ^•*'3''i ^'"' "ô^ — * • • )
devient
etc. Nous pouvons cependant donner aux «,. donc aux Hi de
la droite, une forme plus simple. Nous avons en etîet :
a, = Vt., t -^X ti = — sin PA., sin PA.5.cos<l>,
si nous appelons ^I», l'angle formé parles droites PA., et PA^.
IDENTITÉS VECTORIEJ.r.ES 107
De celte manière nous trouvons pour le cas de la sphère
sin PA, sin PA., sin PA„
u. : IL, : II, = -^ : z^ : ;7-^
' - -^ cos <t>j cos <1>., cos q>.;
et dans le cas d'un triangle plan
PA, PA., PA„
u, : 11^ : II., = ~ : ±- : j- .
cos <Pj cos <P, cos <J),
14. — Reprenons l'identité (V et multiplions-la scalaire-
ment par le vecteur quelconque C4. Dans sa nouvelle i'orme^
Vr . L l, . \t .IA, + Vf . r, l, . \t ■ l, U + \t , t, i, . \t ■ t,, l, = 0 (VI I
l'identité nous fournit une démonstration très simple du
théorème, généralisé pour la sj)hère, de Bodenmiller^ :
Le lien géométrique du point P tel que les droites sphé-
riques qui le relient à deux points donnés de la surface sphé-
rique sont normales ou conjuguées est une conique; les trois
coniques qui correspondent aux trois couples de sommets
d'un quadrilatère appartiennent à un même faisceau.
En effet, lorsque les côtés du quadrilatère sont ii (i= 1,
2, 3, 4), nous aurons en XLtj et Vf, T^ deux sommets opposés.
Les droites qui le relient au point t sont Vï , £0(3 et ^'ï , t, f, .
et ces droites sont normales (ou conjuguées) lorsque t satis-
fait à l'équation de la conique
vt. r,f, .Vr, r,r, = 0 .
Nous obtenons d'autres coniques en partant des deux
autres couples de sommets opposés; l'identité nous montre
que les points communs aux deux premières satisfont égale-
ment à la troisième, ou bien que les trois coni(|ues appar-
tiennent à un même faisceau.
' Il csl cil ell'et
f^ . vr, . r . r . r,r = Vr , r . LC, . vf.f, = - Vr . r.,f, . Vr , r,r,
- C. Gi:df.kmann Griindriss (ter analy:isc/ien Sptidritc. 1830, S. 138.
108 M.-FR. DANIELS
il
15. — Les identités étudiées dans le chapiti'e précédent
sont toutes des conséquences de Tidentité (I . Nous arrivons
maintenant à une relation identique entre six vecteurs qui
ne peut pas être ramenée à la même source. Supposons en
effet que nous ayons quatre vecteurs quelconques ïo- ïi • ïai ^3-
Le vecteur composé
est nul, vu que ses projections sur les trois vecteurs non-
coplanaires
sont nulles. Dès lors sa projection sur tout autre vecteur
VÏ4Ï3 disparaît également, et nous aurons l'identité :
[ti t, rj [r„ t4 ts J — [r. r, toi [f 1 f^r J
+ [tit„t,'\\x.,Xit-2 — [r„r,r,,][r:;t4rj = 0 (VII)
qui constitue une relation entre les « sinus » de huit parmi
les «angles trièdres » qu'on obtient en reliant six points de
la surface spliérique au centre. Lorsqu'on remplace chacun
des produits pseudoscalaires par le déterminant correspon-
dant, on retrouve l'identité bien connue entre huit détermi-
nants de Cayle.y .
16. — Dans le cas spécial où deux des six points en ques-
tion, ïo el t; par exemple, coïncident, l'identité devient
[rot,t4][r,r,r:j + [r„t,rj[r„r,r,] + [r„r,rj[r„r,r,] = 0 . iVIlI)
Elle établit une relation entre les sinus de six parmi les
angles trièdres formés, lorscjue les sommets d'un pentagone
sphérique sont reliés au centre de la sphère. Or, un produit
pseudoscalaire comme \XxX.:X^ étant égal à sin<7,r, .ï, ou
sin rt, sin /i, devient dans le cas-limite du plan j)roj)ortionneI
à l'aire du triangle plan correspondant. L identité (VllT nous
fournit alors la relation bien connue entre les triangles d'un
pentagone plan de Môbius'\
' A. F. MoBiis. (Jesammclte Werke, Bd. I, S. 202.
IDENTITES VECTORIELLES 109
17. — Nous allons voir maintenant que notre dernière
identité admet une interprétation toute difl'érente. En efTet,
soient ï, , t., , X-i les sommets, T, , L. 1^3 les côtés du triangle
de référence sphérique et
B,r, + B,ro + B,r, = jB sinA,/.,t, + sinA^i/J., + sinA^A^f, = 6
sinAjî/,f, + sinAjî/jt, + sin A3;/3r3 = I x^t^ + ■■*\_X.j, + -r^t-^ = t
si nous posons comme toujours le produit pseudoscalaire
{liUW\ = A, la multiplication interne des vecteurs superposés
nous permet décrire :
de sorte que l'équation d'une courbe sphérique de classe ou
d'ordre «, avec la convention bibjbk ... = bij^k...^ etc., peut
s'écrire
(^.I)" = 0 (6. t." = 0 .
La droite sphérique qui relie les poinis x' et x' coupera
la conique sphérique (0.t-=:O en un point X -\- Ix" pourvu
que / satisfasse à
(6.t'+ /-r"!- = (B.r'r H- 2Ài6.r')i6.r") + À-ifi.t")- = 0 .
Les points X et x" sont conjugués par rapport à la conique
lorsque
(6.t')(6.r"i = 0 .
18. — Revenons maintenant à l'identité (Vlli), que nous
écrivons
mi^lhU-A + [hLU]m,l,^ + [6tJJ[6I,f.J = 0 .
Dans celte forme elle nous donne le théorème connu : Si
dans un quadrilatère complet de sommets Vr,r^, Vr,t, , etc.,
deux couples de sommets opposés sont conjugués par rap-
port à une conique sphérique ou plane (6.ï-=^0, il en est
de jnème pour le troisième. Il est évident f|u'on obtient le
théorème réciproque, lorsqu'on remplace les (, , {,,, I,. f . , 6
par ï, . r, . r, . ï, et '^.
19. — On peut arriver à ce résultat, c|ui d'ailleurs a déjà
été obtenu nu paragraphe 5, d'une autre manière (Micore. En
110 M. -Fit. DANIELS
effet, si f , , ^2, Ï3 sont les points diagonaux d'un quadrilatère
complet, les sommets seront
et, si 5 est toujours le vecteur symbolique du paragraphe 17,
l'identité
6 .{\ r, + \ tj 6 . (>-2t, — \. ta ) + 6 . (À., ts + >-, r, ) 6 . (>.., t. — À, r, )
+ 6.(X,r, + X,x'i\ 5.(>-,r, — Àotz) = 0
nous apprend que les sommets /,ï, zhXiïo sont conjugués
par rapport à certaine conique, lorsque les points ^^t., + l^t-^
et les points >.3i:3zhXiïi le sont.
20. — Remarquons encore en passant que les équations
(Y6f)-' = 0 et (V^r)' — 0
aussi ont une signification géométrique bien simple, lorsque
5 et '^ sont les vecteurs symboliques du paragraphe 17. En
effet nous trouvons
= s\ s; s» [( h., u, — b^^ »2 ) r, 4- ( />3 "i — l'x "z t r., + ( i>^ w, — ''-2 "i ' ta]'
ou encore, si nous remplaçons ï/ïa, c'est-à-dire ùj,^. par w^w^.,
pour la première équation
Wi,(/^2":! — '^3 "2'' 4- • • • + 2Wjo(/^"3 ■ - f>.^u^){b^ii^ ''i^sl + • ■ •
— [''^'''2"3 '^3 "2) + "'2(''3"^ ^'l"h^ + "^3('-'l'"2 '^2'^'^l)]" =^ ^ •
Cette équation est celle du lieu géométrique des cordes
de longueur ^ dans la conique sphérique ^.ï*=^0. De
même on trouve
(V^r|2 = [i\[B,x, — ^.^x.^ + a(B^,.r, — B.xj) + QgfB.x., — K,x,)Y = 0
comme équation du lieu géométrique des points où les tan-
gentes menées à la courbe sphérique "^.(- = 0 sont nor-
males '.
21. — L'identité (VIII) entre cinq vecteurs conduit à un
autre ihéorciue connu sur les quadrangles complets, lors-
' Géométrie sphérique en coordonnées projectiles, p. 217.
IDENTITÉS VECTORI i: LLES 1H
qu'on y remplace t^ par V^f. En tenant compte de ce que
nous trouvons en effet qu'elle prend la forme
[6. Vf, r,rJ[6.Vt, t,t,] + [6. Vf, r,rJ[6.Vf, t.t,]
+ [6 -Vf, r.rJLô.Vf. r.r.,] = 0 .
Or, si l est une droite spliérique quelconque, le point
d'intersection de cette droite avec le côté \XiXk) du quadrangle
complet des te [i = 1, 2, 3, 4), point que nous voulons ap-
peler Pja, sera Vf, tiXk- L'identité nous apprend la propriété
connue de l'involution des six points
P P • P P ■ P P
pourvu que D soil toujours le vecteur symbolique du pai-a-
graphe 17 correspondant a certaine conique.
III
22. — Nous arrivons maintenant à une identité nouvelle,
qui admet plusieurs interprétations et qui, peut-être plus
que les précédentes, montre tout le profit qu'on peut tirer
de ces relations vectorielles, non seulement pour démontrer
facilement et pour relier entre eux des théorèmes assez dif-
férents connus, mais encore pour en trouver des nouveaux.
C'est l'identité
[Vrta'\'66'Vcc'] + [Vftc'Vca'Vûfi'j + [Vc6'Vac'V6a'] = 0 . (IX)
La démonstration en est simple, quand on remarque que
le second et le troisième terme se déduisent du premier par
permutation circulaire positive des vecteurs tt, 6, C et par
permutation circulaire négative des ve(;teurs a\ 6', c' • Nous
obtenons ainsi en développant les trois produits pseudo-
scalaires
[aa'c'][6'6c] — [a'ac]|66'c'J
L6c'6'][a'cal - [c'6û] [cû'6']
[c6'a'] [c'afi] - [6'c6][ac'a'|
dont la somme est identiquement nulle.
112 M.-FIi. DANTE/. S
23. — Applications. — l. Si les vecteurs abc déter-
minent les sommets Ai diin premier, o'. b . C les sommets B,
d'un second triangle sphéricjue ou plan, les produits vecto-
riels du premier et du second terme désignent les trois droites
AjBj resp. Aj 8/4.1, etc. L'identité tout entière nous apprend
que les triangles sont triplement perspectifs, lorsqu'ils sont
doublement perspectifs, autrement dit : lorscpie les droites
(Ai-, Bj) et les droites ''AiB,+i) sont concourantes, il en est de
même des droites :Aj, Bj_i), car la disparition des deux pre-
miers termes de l'identilé entraine celle du dernier.
2. Si les vecteurs (ï. b. C déterminent les sommets A, d'un
premier, û', 0'. C' les côtés a', d'un second triangle sphérique
ou plan, les produits vectoriels du premier terme désignent
les normales abaissées des sommets A» sur les côtés r/., etc.,
et la même identité nous apprend que deux triangles sphé-
riques ou plans sont triplement oi-tliologiques lorsqu'ils sont
doublement o.rthologiques, autrement dit : lorsque les nor-
males abaissées des sommets A,- sur les cotés a', et les nor-
maies abaissées des sommets Aj sur les côtés a'. sont con-
courantes; il en est de même des normales abaissées des
sommets Ai sur les côtés a'._^.
3. Supposons en troisième lieu que nous ayons deux tri-
angles sphéri(|ues ou plans, dont les sommets sont A., A[. et
les côtés a., a'.. Supposons en outre que les vecteurs ù. b. C
déterminent les sommets du premier, û' b c les n milieux
extérieurs ^^^ du second triangle. Dans ce cas les produits
externes du premier terme de notre identité sont trois droites
par les A,- et « parallèles» aux «[., de même ceux du second
terme désignent trois droites passant par les Aj et « paral-
lèles» aux a'. , ceux à\\ troisième terme enfin correspondent
aux droites qui, passant par les Aj sont « parallèles » aux a\_^ .
On dit que deux triangles sont simplement métaparallèles.
lorsque les trois premières droites sont concourantes, dou-
l)lement lorsque les trois droites suivantes sont également
' IS'oiis Piitendous par «milieu extérieur» du côté (f., , r,) <i" triangle
spliôiicjue le point t., — t^ n"i est ;i une dislance r.j'l du « milieu intérieur »
t., + t:; •
IDENTITES VECTORIELLES 113
concourantes, triplement enfin lorsque les trois dernières
le sont aussi. Or, notre identité nous apprend : lorsque deux
triangles sphériques ou plans sont doublement métaparal-
lèles, ils sont aussi triplement méiaparallèles^.
4. Une application toute différente de notre identité nous
est fournie par la théorie des coniques. Soient
û c' 5 û' c 6' 01
t> x[ to r^ r, r, ir...i
les vecteurs des côtés et des sommets d'un hexagone inscrit
dans une conique sphérique ou plane. Dans ce cas les points
d'intersection
Voa' , V60' , Ycc'
sont coUinéaires d'après le théorème de Pascal, et notre
identité (IX) nous donne
[V6c' Vco' Vor] + [Vc6' Vac' Vfta'; = 0 .
Or, si nous remarquons 1° que chaque terme de cette équa-
tion contient les six vecteurs une seule fois, 2° que 0, C', etc.,
sont, abstraction faite de certains coefficients scalaires,
Vt;t3 , \x.t[ , Vr;t, , Vr.,r; . Vr;t,, , \'r,r; .
3° que par conséquent les six produits vectoriels qui se
trouvent dans la dernière équation peuvent être remplacés
par
\t[toX3\x\ . [tit;t3]t; , [t,t2r;]r;
— [tlt'X^tt . — \X[X.,X'^]X2 . — [«ïslt:,
nous voyons sans peine que la dernière équation donne pour
la sphère comme pour le plan le théorème de Pappus, d'après
lequel pour six points Xi et t. d'une conique
\t[x.,x^][xXxMx,x.X][x\x'X] = [t,t;t;][t;r,r;][r;t;f3][t,r-t3] •
Il est évident que nous obtenons un autre hexagone ins-
' Pour deux triangles plans voir J. Neuberc, Mathesis, 1883, i). 216, 1886,
p. 13'», 191i, p. 92.
L'Enseignement inatliém., 20» .-innée ; 1918. 8
114 M.-FR. DANIELS
crit dans la même conique en soiimeltant les ï, . r^,, ïg seuls
à une permutation circulaire; dans ce cas nous trouvons :
[t\tzXA[x.Xx^][uX:^[][x\t.t'^] = [r2r;t;][r;t;.t;][r;r;r,l[r,r,t3] •
La division des deux dernières équations conduit pour six
points d'une conique sphérique à la relation
[x'.XnXs] [r,r;tj [r, r.r;] [t, x'^] [x[x.,x'^][x[x'X]
[x[x,x,][x.XXi][x.x,x'^] ~~ [r2r;r;j[t;t3r:][r;i:;r,]
qui n'est autre chose que le ihéorènie bien connu de Carnol.
Nous interrompons ici les applications de l'identité pour y
revenir au paragraphe 30.
IV
24. — Les identités entre six vecteurs des paragraphes
précédents ne sont pas les seules possibles. Il y en a d'autres ;
ainsi on démontre sans peine que
± Lu 6 c ] [\b' + \\c' \c' -T \\Ci' \n' + v'y]
est identiquement nul, pourvu cjue l'expression scalaire
\ \ \ -\- i^, 1^, ;j.3
ne change pas en valeur absolue, lorsque les tt, 6, c sont
remplacés par les û'ft'c' et inversement.
25. — On satisfait déjà à la condition imposée aux 1. et //^
en prenant
À, = c û' >o = û 6' ''-3 = bc'
h = — fiû' u.„ = — cb' [x^ = — ac
et c'est ainsi qu'on arrive à l'identité
[a'6'c'][Va'. 6c V6', ta \('. ab] + [a6c][Vû. bc' ve. c'a' \c a'b'] = 0 (Xy
Applications. — i. Supposons que les sommets et les côtés
de deux triangles sphériques ayent les vecteurs
Ai = a b ( a|. = \b'c' ; \'c'a' . \a'6'
a- = \bc : yca . ^ûb o\ = a' . b' c
/nE.\TITES VECrOIilELLES 115
Dans ce cas, les droites qui relient les sommets corres-
pondants (A^., A|.) et les points d'intersection des côtés cor-
respondants (rtp cQ seront
(A,. Al) = Vu. 6'c' (rti, «i) = ^'a' . 5c
etc., et l'identité (IX) nous apprend :
Lorsque les droites (Aj, A|) sont concourantes, les points
d'intersection ;a., a!) sont collinéaires et inversement. C'est là
le théorème bien connu de Desai-gues.
2. Lorsque par contre les sommets et les côtés de deux
triangles sphériques A^. et A', sont
A. = a b c Aj = o'; b' c'
fl, = V&c : Vca . Va6 a- = \b'c' ; Vc'a' : Va'6'
la même identité nous fournit un théorème de Steiner'^ :
Lorsque les normciles abaissées des A^ sur les a! sont con-
courantes, il en est de même des normales abaissées des A!
sur les a.^.
On le voit sans peine en remarquant que ^■(t, 6'c', etc.,
sont dans ce cas les normales abaissées des sommets Aj du
premier triangle sur les côtés a. du second. Leur produit
pseudo-scalaire est nul lorsque ces trois normales sont con-
courantes.
3. En troisième lieu considérons ensemble les identités :
ra6c][Va,6V Vftc'o' Vc, û'a'] + [tt'6'c'][Va', 6c ^b'.an Vc'. a6] = o
[tt6c][Va. c'b' V6, 6'û' Vc. aV] + [o'c'6'][Va'. cb \b'. ba W. ac] = 0 .
La seconde s'obtient de la première, lorsqu'on y change
6' et c' en c' et 6'. Or, la disparition des premiers termes
dans les deux identités entraîne celle des seconds termes,
ce qui, en supposant que les tt. 0. C sont les sommets d'un
premier et û', 6', c' ceux d'un second triangle sphérique
signifie :
• Gesammelte IFerke, B<\. I, S. 155-162.
- Voir par. 23, 2.
116 M.-FR. DANIELS
Lorsque sont concourantes les normales abaissées de A^,
Aj, A3 sur les côtés a\, a\. a\ et sur les côtés a\^ a\. a\, il
en est de même des normales abaissées de Aï, Ai. A^ sur les
côtés r/, , r/.,, a^ et r/, , r/3, r/.^, en d'autres mots :
Lors(iue les deux triangles sphériques A. et A.\ sont cli-
ortliologiques en A^^ ils le sont encore en i\\.
26. — Nous pouvons encore dans l'expression Ibndamen-
lale
[rt'6V][À,6 4- ;j.,c ...] ± [aac][X;5' + 'y.[c' ••.]
remplacer les vecteurs arbitraires a, a'. 6, ... par les vecteurs
également arbitraires VÔC, V0'c', Vc<ï. ... et ensuite, pour
satisfaire à la condition imposée aux /^., a. ... , prendre
Àj = a'. 6 Ào = 6' c À.^ ^ c' .a
jj-i = a', c [j-j = 6'. û [K = c'. 6 •
Dans ce cas nous avons évidemment
\^c<i + iA,Vû& = Va . tt'. 5c
etc., de sorte que nous arrivons à l'identité
[tt'6'c'J-[Vû . 0'. 6c Vft.B'ca Vc.c'.ûft]
— [û6c]-[Vtt'. a . 6'c' V6', 6 . c'û' Vc'. c . 0'6'J = 0 . (XIi
27. — Nous allons faire de cette identité deii.r applications.
— 1. D'abord elle nous servira à démontrer un théorème de
M. R. Bricard ^ :
Soient A^. et A^. deux triangles sphériques.
Lorsque les points d'intersection (1 des droites (A., A!) = Pj
avec les côtés aj du premier triangle sont collinéaires, les
droites de jonction qj des points (aj, a!) = P. avec les sommets
A! du second triamile sont concoui'antes et inversement.
' Nomellcs Aniidles de Matliéiii(ili(/iu's. 1906, p. 96.
IDENTITÉS VECTORIELLES 117
En efFet, si les vecteurs des sommets et côtés des deux
triangles sont :
Aj = V5c ; Vcû : Vo6 A^. = û' ; 6' : c'
a-~ a . 6 ; c a- = Vft'c' ; Vc'tt' ; Vo'6'
nous trouvons pour les vecteurs de la droite/;,, du point Q, ,
du point P, et de la droite q^
/?, = Vu', &c Pj = Va. 6'c'
Q, = Va a', 6c </, = Va', a . 6V •
Lorsque les points Q^. sont collinéaires, le premier terme
de notre identité s'annule; le second terme disparaissant
alors également, les droites q. sont concourantes et inverse-
ment, q. e. d.
2. On peut tirer de notre identité encore la généralisation
pour la sphère d'un théorème dû à M. Constaiitiiifscu^
Soient A^. et A', deux triangles sphériques. Lorsque les
normales qj abaissées des Aj sur les côtés a! du second tri-
angle coupent les côtés aj du premier triangle en trois points
collinéaires O. , les normales q' abaissées des A! sur les a.
coupent les côtés a! du second triangle également en ti'ois
points collinéaires Q!.
En effet, lorsque les côtés et les sommets des deux triangles
sphériques sont
A. = V6c ; Vco : VaD A^. = Vfi'c' : Vc'a' : Vo'6'
a- = a h c «j. = a' ; 6' : c'
nous aurons successivement pour les normales y, et q[ et
pour leurs intersei'lions Q, et Q., avec les côtés a^ et a\
7, = Va'. 6c (j\ = Va, 6'c'
Q, = Va a'. 6c q1 = Va' a 6'c' ■
Lorsque les points Q^. sont collinéaires, le premier terme
tle Tidenlité s'annule, ce qui entraîne la disparition du se-
.Vathesis. 1913, p. 69.
118 M.-FIi. DANIEL S
cond. Il s'ensuit que dans ce cas les Qj. aussi sont colli-
néaires. q. e. d.
VI
28. — Si l'on pose dans l'expression fondamentale du par.
24 pour satisfaire à la condition imposée aux 1., p.. ...
>-, = [ca'r] >-2 = [û6't] >-:j = [6c 'r]
[j-, = [û'6r] v-2 = [6'ft] ;j-a = [c'or]
on trouve évidemment
\ b + [j-i c = vvfic ^'ttt'
etc., mais si comme au par. 26 on remplace les vecteurs
arbitraires (ï, d:', ,.. par Vfic. VB'c', ... , cette dernière expres-
sion devient, abstraction faite d'un facteur scalaire, facile à
déterminer
Vu . t . b'c'
de sorte qu'on aboutit à l'identité entre sept vecteurs quel-
conques :
[(»6c][Va r . b'c' \b v . c'a' Vc , t • a'b']
(XIIi
— [a'0'c'][Vû', r. bc V6'. t. ca Vc'. t. ab] = o
Cette identité nous servira d'abord à démontrer pour la
sphère un théorème de Môbius ^ :
Soient Aj et A! cleu.r triangles sphé/iqaes et 1 une droite
spJiérique quelconque.
Lorsque les droites Pj qui relient les points Pj = (1 . a.) au.r
sommets Aj du second triangle sont concourantes, il en est de
même des droites p! qui relient les points V. ^ (I, a!) au.r
sommets A. du premier triangle.
Car, si le vecteur de la droite sphérique / est X et si les
vecteurs des sommets A^. et A[. sont a, 0, C et a', 0'. C nous
aurons successivement pour les points P., P'. et les droites
Pr Pi ■
P, = Vr , 6c P; = Vr , b'c'
/j, = Vu', r . bc p[ = Va . r . b'c' ■
' Crelles .loitnud. Bd. :i, 1828. — Werke I, S. Vi'i
IDENTITÉS VECTORIELLES 119
L'identité nous montre que les/»^ sont concourantes lorsque
les p. le sont. q. e. d.
2. Nous pouvons cependant tirer de notre identité un théo-
rème tout différent en interprétant le vecteur t non pas comme
correspondant à une droite sphérique, mais comme appar-
tenant à \\n point P. Le théorème en question est le suivant :
Par un point quelconque de la surface sphérique P(ï) on
mène des normales pj et p! aux côtés aj et a! de deur triangles
sphériques et ensuite par les sommets A! et Aj des droites
sphériques q^ et q! normales aux pj et p|. Lorsque les (\.^ sont
concourantes, il en est de même des q!.
En effet on trouve dans ce cas pour les vecteurs des droites
y^i, p[ et ^, , q\ immédiatement
fi = Vt , 6c />j = Vf , 6'c'
Vi = Va', r , 6c fi[ = Va . r , 6'c' •
Lorsque les q. sont concourantes, le produit pseudo-sca-
laire du premier terme de notre identité s'annule; la dispa-
rition du second terme qui en est la conséquence montre
que dans ce cas les q'. aussi sont concourantes et inverse-
ment, q. e. d.
3. Dans le cas-limite du plan nous aurons, quel que soit
le point P, la droite /?, normale à a^ et q^ de nouveau nor-
male à /?, , c'est-à-dire ^, parallèle au coté a^ du premier
triangle. Le théorème qui, pour le plan, est dû à M. /• Neu-
berg^, peut être formulé :
Etant donnés deux triangles plans Aj et A! et les droites
qj et q'. menées par les sommets \'. et A. parallèles aux côtés
a. et aj ; lorsque les droites q. sont concourantes, il en est de
même des droites (\.-.
29. — Nous arrivons à une autre identité entre sept vec-
teurs en remplaçant di, rt', ... par V6c, \ 6'c', ... , en posant
ensuite
A, = [6ra'] \ = [ctb'l \ = [ûtc']
;j-, = [cra'] ;a, = |ar6'] [^^ = \btc'] ■
' Mathesis. 1882, p. 144, 1883, p. 86, 1914, p. 91.
" Voir par 2.3, 3.
120 M.-FR. DANIELS
Dans ce cas nous avons
''^^i<x + ;jiV(j6 = Va , ^■ta'V6c
etc., de sorte que nous arrivons à l'identité
[a'6'c']-[Va, Vra'vec V6,Vr6'Vca Vc, Vtc'Voft]
+ [a6c]'[Va'. VtrtVfi'c' V6', VtftXc'û' Vc', VrcVa'6'] = 0 .
Nous n'en donnons qu'une seule application. Soit P(t) un
point quelconque de la surface sphérique; soient
A. = (ï, 6, c a|. = û', 5'. c'
a^^y\i(i,\l<X,^<!i.h rt- = V6'c', Vc'o'. Va'6'
les sommets et côtés de deux triangles sphériques. Les
droites sphériques qui relient le point P aux sommets du
second (premier) triangle, coupent les côtés du premier (se-
cond) triangle en
Q, = VVra'Vk Qi = VVroVa'c'
etc., et l'identité nous apprend : lorsque les droites (Aj, Qj)
sont concourantes, les droites (A^, Q|.) le sont également.
On arrive à un autre théorème en considérant X comme le
vecteur d'une droite.
YII
30. — Nous revenons à l'identité vectorielle du para-
graphe 22 :
[Vaû' V66' Vcc'J + [Vfic' ^ca' Varj + [Vc6' \ac vfia] = »
qui j)eut nous fournir une démonstration très simple du
théorème suivant :
Soient A,, Aj, A3 les sommets d'un triangle sphérique,
P un point qnelconiiue de la surface sphérique, p,, p», p^ les
normales abaissées de ce point sur les côtés du triangle et
coupant ces côtés dans les neuf points
P P P • P P P • P P P •
IDENTITES VECTORIELLES
121
soient c|,, q.,, cjg les droites qui relient le même point P aux
sommets du triangle et
'Ju ' <lvi ' Vn ■• 721 • 722 - 723 : 731 • 732 • 7:«
les neuf normales qui, des trois sommets, peuvent être abais-
sées sur les droites q, , q,, qg.
Il y a en général sur la sphère trois points P tels que sont
collinéaires les points de chacun des systèmes :
P P PP ppp p P
• 11 • ' -JS ' ' :!:î • ' 12 • ' 23 • ' 31 • ' 13 • ' 21 ■ 32
et que sont concourantes les droites de chacun des systèmes :
7n • 722 ' 733 : 7i2 ■ 723 • 73i = 7i3 • 72i • 7:!2 •
Dans le plan il n'y a qu'un point qui possède toutes ces
propriétés, c'est le point de Tarry du triangle N (fig. 2 et 3).
J-.^%
31. — D'ailleurs ce théorème se trouve comme cas spécial
d'un théorème plus général encore, qui peut s'énoncer de la
manière suivante :
Soient AjAoA., et A^A^A, les sommets de deux triangles
sphériques, P un point quelconque de la surface sphéricjue,
P\PiP-^ les droites qui relient le point aux sommets du pre-
mier et p\p\p\ les droites qui le relient aux sommets du
second triangle. Les droites /?, , /?2. Px rencontrent les cotés
du second triangle en neuf points
P„ . I',, , P,3 ; 1^21 • P22 . I'23 ; P:„ . \\, , P3, .
122 B. HUBERT
De même les droites p\, p\. p\ rencontrent les côtés du
premier triangle en neuf points
P p' p' p' p' p' p' p' p'
' 11 ' ' 12 ' ' n ' ' l'I • ' 22 ' ' 23 • ' 31 ■ ' 32 ' 'SS-
II y a pour tout couple de triangles sphériques ou plans
en général trois points P tels que sont collinéaires les points
de chacun des six systèmes :
P P P • P P P • P P p
' Il • ' 22 ' ' 33 ' ' 12 • ' 23 ' ' 31 ' ' 13 ' ' 21 ' "^32
P p' p' p' P' p' p' P' p'
' 11 • • 22 ' ^•i•^ ' ' 12 • '23 ' ' 31 • ' 13 ■ '21 ' '32 "
Nous revenons sur la démonstration de ces deux théo-
rèmes dans un article ultérieur.
PENSÉE AXIOMATIQUE»
PAK
David HiLBERT (Gôttingue).
Dans la vie des sociétés la prospérité des peuples dépend de
celle de tous ses voisins ; les Etats, de même, ont un intérêt
vital à ce que Tordre non seulement règne à l'intérieur de
chacun d'eux, mais existe aussi dans leurs relations mutuelles.
Il n'en va pas autrement dans la vie des sciences. Preuve en
soit le vif intérêt que les représentants les plus remarquables
de la pensée mathématic|ue ont toujours témoigné à la struc-
ture et aux lois des autres sciences que la leur ; ils «l'ont cessé
avant tout d'étudier les mathématiques (et pour le plus grand
bien de ces dernières) dans leurs rapports avec les vastes
1 Axiomatisches Denken, conférence faite ;i I.t rennion annuelle de la Société mathéma-
tique suisse, tenue à Zurich, le 11 septembre l'.MT. — Traduction de M. Arnold HKVMONn.
professeur à l'Université de NeuchAtel.
PENShE A XI O MA TIQUE 123
domaines de la physique et de la théorie de la connaissance
qui les côtoient de plus près. La nature de ces relotions et
leur foncière lecondité seront, je crois, nettement indiquées
si je désigne sous le nom de méthode a.riomalique la mé-
thode générale d'investigation qui les caractérise et (jui dans
les mathématiques modernes prend une importance de plus
en plus grande.
Si nous groupons les faits d'un domaine scientifique dé-
terminé, plus ou moins étendu, nous remarquons bientôt
(ju'ils sont susceptibles d'être ordonnés. Cet ordre s'eflectue
constamment par le moyen d'un certain édifice de concepts tel
qu'un concept et un seul corresponde à tout objet du do-
maine scientifique et qu'à l'intérieur de ce dernier un état de
faits ait pour équivalent une relation logique entre concepts.
L'édifice des concepts n'est pas autre chose que la théorie
du domaine scientifique envisagé.
C'est ainsi que les faits géométriques s'ordonnent en une
géométrie, les faits arithmétiques en une théorie des nom-
bres, les faits statiques, mécaniques, électrodynamiques en
théories de la statique, de la mécanique, de l'électrodyna-
mique, ou c'est encore ainsi que les faits de la physique
des gaz se groupent en une théorie des gaz. Il en est de
même en ce qui concerne les domaines scientifiques de la
thermodynamique, de l'optique géométrique, de la théorie
du rayonnement, de la conduction de la chaleur ou encore
du calcul des probabilités et de la théorie des ensembles.
La même remarque s'impose enfin, rpi'il s'agisse de mathé-
matiques pures (théorie des surfaces, théorie de Galois
concernant les écjuations, théorie des nombres premiers) ou
de sciences sans ra{)port direct avec les mathématiques pures
telles c|ue la théorie de la monnaie ou certains chapitres de
la psychophysique.
Si maintenant nous considérons de plus près une théorie
déterminée, nous constatons invai-iablement que l'édifice
des concepts doit avoir pour base dans le domaine scientifi-
que un nombre restreint de propositions exceptionnelles qui
suffisent à elles seules à construire tout l'édifice d'après des
principes logiques.
124 D. IIII.BERT
En géométrie, par exemple, il siiflit d'en appeler unique-
ment à la proposilioii qui concerne la linéarité de Téquation
du plan et la transformation orthogonale des coordonnées
ponctuelles pour construire ensuite, et parle seul moyen de
l'analyse, la science cependant si vaste de la géométrie eu-
clidienne dans l'espace. De même la théorie des nombres
s'édifie entièrement d'après les règles et les lois de calcul
(jui sont valables pour les nombres entiers. C'est encore un
rôle analogue que jouent en statique, le principe du parallé-
logramme des forces, en mécanique les équations difTéren-
tielles de Lagrange sur le mouvement et en électrodynami-
(jue les équations de Maxwell, à condition toutefois d'adjoindre
à ces dernières un postulat relatif à la rigidité et à la charge
de l'électron. Semblablement la thermodynamique se laisse
en entier construire sur le concept de la fonction énergé-
tique et sur les définitions de température et de pression
qui en sont tirées au moyen des variables (entropie et volume).
Nous trouvons de même au centre de la théorie du rayon-
nement la loi de KirchhofFqui règle les rapports entre l'émis-
sion et l'absorption, dans le calcul des probabilités la loi des
erreurs de Gauss, dans la théorie des gaz le principe de
l'entropie conçu comme le logarithme négatif de la probabi-
lité d'un état donné, dans la théorie des surfaces la repré-
sentation d'un élément curviligne par une forme quadratique
différentielle, dans la théorie des équations le théorème con-
cernant l'existence des racines, dans la théorie des nombres
premiers le principe relatif à la réalité et à la fréquence des
zéros dans la fonction riemanienne Ç(/).
Tous ces principes fondamentaux peuvent, à un premier
point de vue, être envisagés comme \e?, axiomes de domaines
scientifiques spéciaux dont l'extension progressive s'achève
ensuite d'une iaçon purement logique à l'intérieur de l'édi-
fice conceptuel déjà exécuté. C'est surtout dans les mathé-
matiques pures que ce point de vue s'affirme avec netteté, et
c'est aux travaux qui s'en sont inspirés que nous devons le
développement prodigieux de la géométrie, de l'arithméti-
(|ue, de la théorie des fonctions et de toute l'analyse.
Cela étant, et pour les cas dont nous avons j)arlé, le j)ro-
PENSEE AXIOMATIQUE 125
blême relatif aux fondements d'un domaine scientifique spé-
cial semblait avoir trouvé une solution ; mais celle-ci ne
pouvait être que provisoire. En fait et dans chaque domaine le
besoin se faisait sentir de fonder jusqu'aux propositions spé-
cifiées plus haut, bien qu'elles fussent considérées comme
des axiomes fondamentaux. C'est ainsi que l'on s'efforça
de prouver soit la linéarité de l'équation du plan et l'orthogo-
nalité de la transformation qui exprime un mouvement, soit
les lois du calcul arithmétique, soit le parallélogramme des
forces ou encore les équations du mouvement de Lagrange
et la loi de Kirchhoffsur l'émission et l'absorption, soit enfin
le principe de l'entropie et la proposition relative à l'exis-
tence des racines d'une équation.
Mais l'examen critique de ces « preuves » fit reconnaître
qu'en soi elles n'en sont pas; en réalité elles ne font que
rendre possible le retour à certaines propositions plus fonda-
mentales encore (jui elles-mêmes apparaissent comme de
nouveaux axiomes en lieu et place des lois à démontrer.
C'est de celte façon qu'ont pris naissance les axiomes ainsi
dénommés à juste titre aujourd'hui, de la géométrie, de
l'arithmétique, de la statistique, de la mécanique, de la théo-
rie du rayonnement ou de la thermodvnamique. Ces axiomes
forment une couche sous-jacente plus profonde en opposi-
tion à la couche axiomatique superficielle, caractérisée par
les principes fondamentaux posés en premier lieu et que
nous avons énoncés pour chaque domaine scientifique spé-
cial. Le procédé de la méthode axiomatique, tel que nous
venons de le décrire, revient donc à poser plus profondément
les fondations qui soutiennent chacun des domaines scienti-
fiques spéciaux, travail analogue à celui qui est nécessaire
pour rehausser un bâtiment sans en compromettre la sécu-
rité.
Pour qu'une théorie scientifique représentée par un édi-
fice de concepts remplisse son but, deux exigences sont
avant tout requises ; la première concerne la dépendance ei
respectivement l'indépendance des propositions de cette
théorie, la deuxième l'absence de conlradiclion dont ces
propositions prises dans leur ensemble doivent témoigner.
126 D. niLBERT
Occupons-nous tout (rabord de la dépendance et de l'in-
dépendance des axiomes.
L'exemple classique dont on se sert pour prouver l'indé-
pendance d'un axiome est fourni en géométrie par le postulat
des parallèles qu'Euclide, remarquons-le, rangeait déjà
parmi les axiomes. Par là, il écartait la question de savoir si
cette proposition n'était pas elle-même conditionnée par les
autres axiomes. Aussi, la méthode de recherche préconisée
par Euclide est-elle restée typique de toute recherche axio-
matique, et depuis ce grand savant la géométrie est-elle
devenue l'exemple modèle de la science axiomati(|ue.
La mécanique classique nous offre un autre exemple d'in-
vestigation concernant l'indépendance des axiomes. Comme
nous l'avons fait remarquer, les équations de Lagrange sur
le mouvement pouvaient être envisagées provisoirement
comme les axiomes de la mécanique, car elles suflisent com-
plètement à fonder les formules générales relatives à des
forces f[uelconques et aux conditions quelconques qui les
accompagnent. Mais une recherche plus approfondie montre
qu'il est inutile pour l'édification de la mécanique, de postu-
ler à la fois des forces et des conditions quelconques, et que
par là le système des postulats peut être diminué. Cette
constatation conduit d'un côté au système d'axiomes posés
par Boltzmann, qui ne suppose que des forces, spécialement
centrales il est vrai, mais qui n'exige aucune condition addi-
tionnelle, de l'autre au système d'axiomes défini par Hertz,
lequel rejette les forces pour faire appel à des conditions,
plus spécialement à des liaisons rigides. Ces deux systèmes
d'axiomes constituent ainsi une couche plus profonde dans
l'axiomatisation progressive de la mécanique.
Si nous considérons maintenant dans la théorie de Galois
relative aux équations l'existence des racines d'une équation
comme un axiome fomlamental, celui-ci n'en reste pas moins
un axiome dépendant; car il peut, en tant que proposition
existentielle, être dérivé des axiomes de l'arithmétique,
comme Gauss l'a montré le premier.
11 en va de même si dans la théorie des nombres premiers
nous considérons comme axiomatique la proposition concer-
PENSEE A XI O M ATI QUE 127
nant la réalité des zéros de la fonction riemanienne Ç 7) : pour
creuser plus à fond la couche des axiomes purement arith-
métiques la preuve de cette affirmation de réalité serait né-
cessaire, car c'est cette preuve qui seule garantirait la certf-
tude des importantes conséquences que nous avons pu, en la
postulant, établir pour la théorie des nombres premiers.
Il faut signaler comme étant d'un intérêt tout particulier
pour un processus axiomatique la question relative à l'indé-
pendance des principes d'un domaine scientifique par rap-
port à l'axiome de continuité.
Dans la théorie des nombres réels, on montre par exemple
que l'axiome dit d'Archimède sur la mesure est indépendant
de tous les autres axiomes arithmétiques. Cette constatation
est, comme on le sait, d'une importance capitale pour la géo-
métrie ; mais elle me paraît avoir aussi pour la phvsique un
intérêt majeur, car elle nous conduit au résultat suivant :
d'une part nous pouvons, en juxtaposant des longueurs ter-
restres, calculer les dimensions et les distances des corps
dans l'espace, c'est-à-dire mesurer les grandeurs célestes par
une mesure terrestre; d'autre part les mesures métriques
permettent d'exprimer les distances jusque dans l'intérieur
des atomes. Ces faits toutefois ne sont en aucune façon une
conséquence logique des principes concernant la congruence
des triangles et la configuration géométrique, mais unique-
ment le résultat d'une recherche empirique. Dans le monde
physique, la validité de l'axiome archimèdien a donc be-
soin selon le sens indiqué d'une confirmation expérimentale
directe à peu près comme la proposition relative h la somme
des angles d'un triangle au sens connu.
D'une façon générale je pourrais formuler comme suit
l'axiome de continuité en ph^'sique : « Lorsqu'un degré quel-
conque de précision est assigné d'avance à la validité d'une
formule physique, il existe de petits domaines à l'intérieur
desquels les hypothèses faites pour la formule peuvent va-
rier librement sans que l'écart d'avec cette dernière dépasse
le degré de précision prescrit. » Cet axiome ne fait au fond
qu'exprimer ce qu'il y a d'immédiat dans la nature de l'expé-
rience ; il est toujours implicitement supposé par les physi-
128 D. HILBEIÎT
ciens, sans avoir été jusqu'à maintenant formulé d'une façon
particulière.
Si, par exemple, de l'axiome concernant l'impossibilité
d'un « perpeiiiiim mobile » de deuxième espèce on fait avec
Planck dériver le second principe de la Thermodynamique
on utilise nécessairement cet axiome de continuité.
Ce dernier est également indispensable pour fonder la sta-
tique en utilisant l'axiome du parallélogramme des forces,
ou du moins en choisissant certains autres axiomes qui s'en
l'approchent beaucoup. C'est ce que Hamel a montré d'une
manière très intéressante par l'emploi du principe relatif à la
possibilité pour le continuum d'être bien ordonné.
On peut de même déplacer en profondeur les axiomes de
la mécani([ue classique, si en vertu de l'axiome de continuité,
on se l'eprésente le mouvement continu comme décomposé
par le moyen d'impulsions en des mouvements rectilignes et
uniformes qui se suivent un à un avec rapidité ; il faut alors
utiliser comme un axiome mécanique essentiel le principe
du travail maximum de Bertrand conformément auquel
après chaque choc le mouvement qui en réalité se produit
est toujours celui pour lequel l'énergie cinétique du système
est un maximum en face de tous les mouvements compatibles
avec le principe de la conservation de l'énergie.
Quant aux plus récentes tentatives de fonder la physique
et spécialement l'électrodynamique, elles reposent complè-
tement sur des théories du continuum et par suite elles impli-
quent dans la plus large mesure l'idée de continuité; je ne
les examinerai cependant pas ici, parce que ces recherches
n'ont pas atteint un degré de perfection sullisant.
Passons maintenant à l'examen du deuxième problème
dont nous avons parlé plus haut, à savoir la question concer-
nant l'absence de contradiction des axiomes. Cette question
est de la plus haute importance, car la présence d'une con-
tradiction dans une théorie en compromettrait toute la stabi-
lité.
Or il peut arriver que la notion de non-contradiction
interne ne se concilie que dilHcilement avec des théories de-
puis longtemps acceptées et (|ui ont fait leurs preuves. Je
PENSÉE AXIOMATIQUE 129
rappelle, par exemple, dans la théorie cinétique des gaz les
dilïiciiltés relatives à la réversibilité périodi(iiie.
Souvent aussi il arrive (jue la non-contradiolion interne
d'une théorie est considérée comme allant de soi, alors qu'en
réalité de profonds développements malhématicpies seraient
nécessaires pour la prouver. Pour illustrer ce l'ait, considé-
rons le problème suivant tiré de la théorie de la conduction
de la chaleur : distribution de la température à l'intérieur
d'un corps homogène dont la surface est maintenue à une
température déterminée qui varie suivant les régions. Cela
étant, le postulat relatif au maintien de l'équilibre de tempé-
lature ne renferme en fait aucune contradiction interne. Mais
en théorie il est nécessaire de prouver que le problème bien
connu concernant les valeurs-limites de la fonction poten-
tielle est toujours résoluble, car seule la solution de ce pro-
blème montre qu'une distribution de la température satisfai-
sant à l'équation de la conduction calorifique est en principe
possible.
Mais en physique surtout il ne suffît pas de prouver que
les principes d'une théorie s'accordent entre eux ; il faut en-
core montrer que ceux-ci ne contredisent pas les principes
d'un domaine scientificiue voisin.
Par exemple et comme je l'ai récemment fait voir, l'axiome
de la théorie du rayonnement comporte, outre la loi fonda-
mentale de Kirchhoffsur l'émission et l'absorption, une pro-
position spéciale sur la réflexion et la réfraction de rayons
lumineux isolés que l'on peut énoncer en ces termes : soit
deux rayons de lumière naturelle et de même énergie; ils
tombent chacun d'un côté sur une surface qui sépare deux mi-
lieux et cela suivant des directions telles (|ue, le premier
après son passage, le second après sa réflexion suivent la
même direction. Dans ces circonstances, le rayon qui naît
de leur union est de nouveau un rayon de lumière natu-
relle et de même énergie. Cette proposition, comme on le
constate en fait, n'est en aucune manière en contradiction
avec l'optique ; mais en sus elle peut être dérivée comme
une conséquence de la théorie éleclromagnéli(|ue de la lu-
jnière.
L'Enseifçneinent niiithéin., "20' année, 1918. '
130 n. m LUE UT
Comme on le sait les résultats de la théorie cinélique des
gaz sont en accord parfait avec la tlieimodynainique.
De la même façon Vinertie éleclroniagnéLiqae et la gravila-
lion d'Einstein sont compatibles avec les concepts corres-
|)ondants de la théorie classicpie en tant f|iie ceux-ci sont
envisagés comme les cas-limites des concepts plus généraux
{|ui sont à la hase des nouvelles théories.
Au contraire la théorie moderne des quanta et la connais-
sance progressive de la structure interne des atomes ont
conduit à des lois qui contredisent tlirectement Télectrody-
namique édifiée jusqu'à présent sur les équations de Max-
well. C'est pourcpioi à l'heure actuelle l'éleclrodynamique,
ainsi (jue chacun le reconnaît, a impérieusement besoin d'une
nouvelle base et d'une radicale transformation.
Comme on le voit par lout ce qui précède, la réfutation des
contradictions qui surgissent doit toujours s'effectuer par un
changement dans le choix des axiomes; la difficulté consiste
alors à découvrir un choix tel que toutes les lois physiques
constatées découlent logiquement des axiomes choisis.
Il en va autrement lorsque les contradictions se dressent
dans les sciences théoriques pures. Comme exemple classi-
que d'un pareil événement on peut citer la théorie des en-
sembles et le paradoxe de l'ensemble de tous les ensembles
dont l'origine remonte déjà à Cantor. Ce paradoxe est si pe-
sant c|ue des mathématiciens hors ligne comme Kronecker
et Poincaré ont, à cause de lui, refusé le droit d'existence
à toute la théorie des ensembles, qui est cependant l'un des
rameaux les plus riches et les plus vigoureux des malhéma-
li(|ues.
La méthode axiomatiqtie vint heureusement remédier à
cet état de choses précaire. Par la mise au jour d'axiomes
ap|iropriés Zerinelo, d'un côté, restreignit l'arbitraire des
définitions concernant les ensembles, et de l'autre, limita
avec j)récision les énoncés admissibles en les reportant sur
les éléments des ensembles. De cette manière il réussit à
développer la théorie des ensembles do façon à en faire
tomber les contradictions verbales tout en lui laissant, mal-
gré les restrictions imposées, la même élentlue et la même
capacité d'application.
PENSEE AXIOMATIQUE 131
Dans tous les cas envisagés jusqu'ici, il s'est agi de con-
tradictions qui avaient surgi au cours du développement d'une
théorie et dont la disparition nécessitait la refonte d'un sys-
tème d'axiomes. Mais il ne suffit pas d'éviter les contradic-
tions qui peuvent se présenter, si l'on veut rendre aux ma-
thématiques par elles compromises leur réputation d'être le
modèle de la science la plus rigoureuse. Par son essence
même la méthode axiomati(|ue a des exigences beaucoup
plus étendues; elle doit en particulier prouver que, dans
chaque cas et sur la base du système d'axionies posés, les
contradictions sont absolument impossibles à l'intérieur d'un
domaine scientifique.
Conformément à celte exigence, j'ai démontré dans les
Fondements de la géométrie la non-contradiction des axiomes
posés en faisant voir cjue toute contradiction qui décoidait
logiquement d'axiomes géométriques devait nécessairement
se manifester aussi dans l'arithmétique du système des nom-
bres réels.
Pour les théories physiques elles-mêmes, il sufiit non moins
évidemment de ramener le problème de la non-contradiction
interne à la non-contradiction des axiomes arithmétiques.
C'est ainsi que j'ai montré la non-contradiction des axiomes
indispensables à la théorie du rayonnement en construisant
pour elle un système d'axiomes composés d'éléments analy-
tiques indépendants, ce qui suppose la non-conlradiction de
l'Analyse.
L'on peut et l'on doit, cas échéant, procéder d'une façon
semblable dans l'édification d'une théorie mathémati(|ue.
Considérons par exemple comme des axiomes la proposition
qui dans le développement de la théorie des groupes de Ga-
lois est relative à Ve.ristence des racines et le principe qui
dans la théorie des nombres premiers définit la réalité des
zéros de la fonction riemanienne Ç (/) ; il faut alors dans cha-
cun de ces cas prouver la non-contradiction du système
d'axiomes envisagé, et pour cela démontrer par le moyen de
l'Analyse la proposition concernant l'existence des racines,
comme aussi le principe riemannien relatif à la fonction Ç(/),
car c'est seulement de cette manière. que l'achèvement de la
théorie est assuré.
132 D. UII.BEHT
De même le problème de la iion-contradiclion diin sys-
tème d'axiomes pour les nombres réels se laisse ramener à
un problème qui regarde les nombres entiers. C'est le mé-
rite de Weierslrass et de Dédekind de l'avoir montré par
leur théorie des nombres irrationnels.
L'axiome des nombres entiers et les bases de la théorie des
ensembles constituent toutefois des cas uniques d'excej)tion.
Le chemin qui conduirait à un domaine scientifique plus spé-
cial encore que le leur paraît inaccessible, car en dehors de
la logique il n'existe plus aucune discipline à laquelle un
dernier recours serait encore possible.
Cependant comme le devoir d'établir la non-contradiction
est inéluctable il est nécessaire, semble-t-il, d'axiomatiser la
logique elle-même et de prouver que la théorie des nombres
comme celle des ensembles ne sont cjue des parties de la
logique.
Cette voie a été depuis longtemps préparée, surtout par
les profondes recherches de Frege ; mais elle a été finale-
ment ouverte avec succès par Russell, aussi profond logi-
('ien (|ue mathématicien j)énétrant. Dans Tachèvement de la
tâche grandiose que ce dernier a entreprise pour a.rio/nati-
ser la logique on pourrait à bon droit voir le couronnement
de l'œuvre même d'axiomatisation.
Cet achèvement toutefois nécessite encore un travail nou-
veau et multiple. Une réflexion plus approfondie montre en
effet bien vite que le problème de la non-contradiction dans
les ensembles et les nombres entiers ne se sullît pas à lui-
même, mais qu'il se rattache à un vaste domaine de questions
très difficiles qui relèvent de la théorie de la connaissance
tout en ayant une couleur nettement mathématique. Pour
caractériser brièvement cet ensemble de questions, je me
bornerai à une simple énumération. Un problème mathé-
matique comporle-t-il toujours une solution ? Question capi-
tale à la(|uelle se rattache subsidiairement la suivante : le
résultat d'une recherche mathématique est-il toujours con-
ti'ôlable ? Dans le même ordre d'idées, tprentendre par le
critérium de simplicité j-elatif aux preuves mathémati{(ues ?
Comment définir dans les mathématiques et la logique le
PEAS ÉE AXIOMATI Q UE 133
rapport entre le contenu et la foi- me ? En quoi consiste enfin
la détermination d'un problème mathématique par un nom-
bre fini d'opérations ?
L'axiomatisation de la logique ne |)ourra nous satisfaire
entièrement que le jour où toutes les questions de celte na-
ture seront résolues et éclairées dans leur rapport.
La dernière surtout concernant la détermination par un
nombre fini d'opérations est la plus connue et la plus fré-
quemment discutée, parce qu'elle regarde au plus haut point
l'essence de la pensée mathéniati(|ue.
Je voudrais augmenfer l'intérêt qu'on lui porte en m'atta-
chant à quelques problèmes mathématiques spéciaux dans
lesquels elle joue certainement un rôle.
Gomme on le sait, la théorie des invariants alg(''l)riques
renferme un théorème fondamental d'après lequel il existe
toujours un nombre fini d'invariants tout à fait rationnels,
grâce aux(|uels tous les autres invarianis semblables peuvent
être représentés d'une façon complètement l'ationnelle. La
première preuve générale de ce fait a été donnée par moi;
elle satisfait pleinement, je crois, notre besoin de simplicité
et de clarté; il est impossible toutefois de la transformer de
façon à pouvoir, j)ar son moyen, assigner des limites au nom-
bre cependant fini des invariants qui composent tout le sys-
tème ou d'établir réellement ces derniers. Des réflexions
tout autrement conduites et des principes nouveaux ont été
nécessaires pour constater que la détermination du système
total des invariants exige uniquement des opérations dont le
nombre est fini et se trouve renfermé dans des limites qui
peuvent être assignées à l'avance.
La théorie des surfaces nous offre un autre exemple de ce
fait. En eflet la géométrie des surfaces du quatrième ordre
soulève une question fondamentale, à savoir : de combien de
nappes, séparées les unes des autres, une surlace de cette
espèce peut-elle tout au plus se com[)oser?
Pour r(''poiulre à cette question la première tâche qui s im-
pose est de prouver (|ue le nombre de ces nappes doit être
fini. Il semble- facile iWn donner la preuve en s'engageanl
comme suit dans la théorie des fonctions. On suppose l'exis-
134 D. IIILBEIir
tence de nappes infiniment nombreuses et l'on choisit un
point, et un seul à l'intérieur de chaque portion d'espace
limitée par une nappe. Mais le lieu oii se condensent ces
|)oints qui par leur choix sont infiniment nombreux serait
un point d'une singularité telle qu'il faut l'exclure pour une
surface algébrique.
La voie indiquée par la théorie des fonctions ne nous per-
njet donc en aucune façon d'assigner au nombre des nappes
de la surface une limite supérieure. C'est pourquoi il vaut
mieux avoir recours à des considérations basées sur le nom-
bre des points d'intersection; ces derniers nous enseignent
finalement que le nombre des régions recherchées ne peut
être supérieur à 12.
Bien que cette deuxième méthode soit si différente de la
première, nous ne pouvons cependant ni la réduire ni la
transformer au point de décider s'il existe réellement une
surface du 4"" ordre à 12 nappes.
JNIais puisqu'une forme quaternaire du 4""^ ordre possède
35 coefficients homogènes, nous pouvons nous représenter
intuitivement une surface déterminée du 4'"^ ordre par un
point situé dans un espace à 34 dimensions. Le discrimi-
nant de la forme quaternaire du 4'"" ordre est, dans les cœlli-
cients qu'elle possède, du degré 108; égalé à zéro il repré-
sente dans l'espace à 34 dimensions une surface du 108'""
ordre. Comme d'autre part les cœfiicients du discriminant
lui-même sont des nombres entiers déterminés, le caractère
topologique de la surface discriminantielle se laisse fixer
avec précision d'après les lois qui nous sont familières dans
l'espace à deux ou trois dimensions. De cette façon nous
pouvons être renseignés exactement sur la nature et la signi-
fication des territoires particuliers {|ue la sui-face discrimi-
nantielle découpe dans l'espace à 34 dimensions. Représen-
tées alors par les points de chaque territoire ainsi défini, les
surfaces du 4""' ordre possèdent toutes sûrement le même
nombre de nappes. Cela étant, il est possible par un dénom-
brement fini, bien que très fatigant et de longue haleine,
de confirmer si une surface du 4'"" ordre existe ou non avec
des nappes en nombre n ^ 12.
PENSEE AXIOMATIQUE 135
Les considérations géométriques que nous venons de dé-
velopper constituent la troisième voie à suivre pour répon-
dre à la question posée. Elles permettent de le faire par un
nombre fini d'opérations. En piincipe donc, notre problème
est largement épuisé : il se trouve ramené à un problème
d'un ordre à peu près analogue à la tâche de découvrir le
chiffre de rang 10 que l'on obtient en dévelo[)panl - sous
forme de fraction décimale. Ce problème peut être manifes-
tement résolu bien que la solution en reste inconnue.
En fin de compte il vaut mieux utiliser les recherches pro-
fondes et difficiles que Rohn a faites au moven de l'algèbre
et de la géoméirie. Ces recherches en effet* nous font voir
qu'une surface du 4'"° ordre ne peut pas comporter il nappes:
en réalité il n'en peut exister que 10. Cette quatrième mé-
thode est donc la seule qui apporte la solution comj)lète du
problème posé.
Ces développements spéciaux indiquent comment diverses
méthodes de démonstration sont applicables au même pro-
blème ; ils permettent d'étudier de plus près, comme il le faut,
la nature en soi de la preuve mathématique, si l'on veut
éclaircir avec succès des questions analogues à celle de la
détermination d'un problème par un nombre très grand, mais
fini, d'opérations.
Tous les problèmes essentiels que je viens de caractériser,
et parmi lesquels celui relatif au nombre des opérations n'est
que le dernier traité et mentionné, me paraissent un champ
important dont la découverte est toute récente. Pour con-
quérir ce champ nous devons, c'est là ma conviction, consi-
dérer comme l'objet d'une recherche à part le concept de la
démonstration spécifiquement mathématif|ue, exactement
comme l'astronome doit prendre en considération le mou-
vement de la station oii il se tiouve et le physicien la théo-
rie de ses appareils, ou encore exactement comme le philo-
sophe est tenu de critif|uer la raison elle-même.
La réalisation de ce programme constitue une tâche fjui
pour le moment est certes loin d'être achevée.
' Un exposé sommaire en a été fait par F. Klein dans ses n Conférences sur les mallK-mali-
qiius » Paris, Hcrmann. p. 29. (Note du traducteur.)
136 CHRONIQUE
Pour conclure je voudrais en quelques mots résumer ma
conception générale sur la nature de la métliode axiomalique.
Selon moi tout ce qui peut être objet de pensée scientifi-
que est acquis, sitôt f|ue la l'orme en est mûre pour une théo-
rie, à la méthode axiomatique et par là indirectement aux
mathématiques. Plus nous pénétrons dans les couches tou-
jours plus profondes des axiomes au sens indiqué précé-
demment, plus nous acquérons sur la nature de la pensée
scientifique des vues toujours plus profondes; plus aussi
nous devenons conscients de l'unité de notre savoir. Dans
l'édifice des sciences enfin, dessiné par la méthode axioma-
tique, les mathémalif|ues paraissent appeler à jouer un rôle
directeur.
CHRONIQUE
Albert Gauthier-Villars.
C'est avec un profond regret que nous avons appris la mort de
M. Albert Gauthier-Villars, l'un des éditeurs de L Knsei^^^nement
mathématique. Ancien élève de l'Ecole polytechnique ipromotion
1881), Albert Gauthier-Villars avait renoncé à la carrière militaire
pour continuer, suivant les traditions familiales, la direction de
la célèbre maison d'éditions scientifiques. Engagé volontaire
depuis le début de la guerre, il a succombé à son poste, en qua-
lité de capitaine d'artillerie lourde, le 14 juillet, à l'âge de 57 ans.
En annonçant à l'Académie des sciences la mort du savant et
sympathique éditeur des Comptes rendus, M. Emile Picard, Secré-
taire perpétuel, a rappelé la haute compétence et la grande amé-
nité de ce savant qui ne comptait que des amis dans le monde
scientifique français et qui emporte les regrets de tous ceux qui
l'ont connu.
La mort prématurée d'Albert Gauthier-Villars laissera un grand
vide dans la maison d'éditions qu'il dirigeait avec tant de distinc-
tion. Que tous ses collaborateurs reçoivent l'assurance de notre
vive sympathie.
CHRONIQUE 137
Nous réitérons ici à la faiiiillc Texpression respectueuse de nos
sentiments de regrets, qui, nous en sommes certains, seront par-
tagés par tous les lecteurs de L' Enseignement mathématique.
La Kédactiox.
Académie des Sciences de Paris. — Prix décernés.
Mathématiques. — Prix Poncelet ; 2000 francs : Sir Joseph
Lau.moii, membre de la Société Royale de Londres, professeur de
mathématiques à l'Université de Cambridge, pour l'ensemble de
ses travaux.
Prix Francœur ; 1000 francs : M. Paul Montel, maître de con-
férences à la Faculté des Sciences de Paris, pour ses travaux sur
les suites de fonctions analytiques.
AsTKOxo.MiE. — Prix Lalnnde ; 540 francs : M. A. Belopsi.kij,
directeur de l'Observatoire de Poulkovo, pour l'ensemble de ses
travaux d'analyse spectrale appliquée à l'astronomie.
Prix Valz; 400 francs: M. Fr. Sy, astronome à l'CJbservatoire
d'Alger, pour l'ensemble de ses travaux.
Prix Janssen; médaille : le père Stanislas Ghevalieii, directeur
de l'Observatoire de Zô-Së, près Shanghaï, en Chine, pour ses
travaux d'astronomie physique.
Nouvelles diverses. — Nominations.
Espaj»"iie. — El Progroso cienti/i<-o. Nous venons de recevoir
le premier fascicule d'un nouveau périodique scientifique fondé
par M. Z.-G. de Galdeaxo, professeur à l'Université de Saragosse.
Cette revue semestrielle qui sera consacrée aux sciences mathé-
matiques, physiques et chimiques, contiendra des travaux de doc-
trines, de critiques et de méthodologie scientifique, ainsi que des
articles bibliographiques et des notices sur l'organisation de ren-
seignement des sciences.
Etats-Unis. — M. J. L. Cooi.id<;e, professeur adjoint, est
nommé professeur titulaire à l'Université Harvard.
Le liiireau of Education AVashington D. C. vient de publier un
catalogue des périodiques mathématiques avec l'indication des
bibliothèques américaines où il peuvent être consultés. Elaboré
par .M. Dav.-Eug. S.Mrni et M""' Caroline iùistis Sealv, ce recueil
est appelé à lendre de grands services aux chercheurs.
Fi-am-e. — M. Dhach est chargé du cours de mécanique ra-
tionnelle à la Faculté des Sciences de Paris.
138 CHRONIQUE
Italie. — MM. G. Colowetti, professeur à l'Université de
Pise, E. I^AURA, professeur à lUniversité de Pavie, et R. Marco-
Loxr.o, professeur à l'Université de Xaples, ont été nommés
membres correspondants du R. Istituto Lombardo.
Suisse. — L'Ecole polytechnique fédérale a conféré le titre
de professeur à M. le D"" C. BiiAXDiîNBERr.Eit, chargé du cours de
méthodologie à la section normale.
Nécrologie.
M. J.-H. GiiAF, professeur de mathématiques à l'Université de
Berne, membre de la Commission internationale de l'enseigne-
ment mathématique, est décédé à l'âge de G(i ans.
S. Lattes. — INI. Samuel Lattes est décédé le 5 juillet à Page de
43 ans. Depuis plusieurs années il enseignait le Calcul infinité-
simal à la Faculté des Sciences de l'Université de Toulouse. Il
laisse de nombreux travaux ayant trait aux équations fonction-
nelles et aux transformations géométriques associées à de telles
équations, travaux liés d'une façon remarquable avec les recher-
ches de l'école italienne.
On peut ajouter qu'il vient de succomber brusquement à une
courte maladie, alors qu'il était en pleine activité scientifique; il
laisse, en effet, des travaux inédits, actuellement soumis à des
jugements académiques et que la Faculté des Sciences de Tou-
louse se propose de publier. Aussi aurons-nous vraisemblable-
ment à y revenir, dès que les manuscrits en question auront été
l^lus complètement examinés.
Samuel Lattes laisse d'unanimes regrets; il était d'une nature
douce, timide et affectueuse, d'un esprit subtil et parfois finement
ironique. Il laisse une jeune femme tiès sufTisamment mathéma-
ticienne pour comprendre la valeur des travaux de son mari et
une fillette d'un âge beaucoup trop tendre pour se rendre compte
du deuil qui la fi-appe. A. B.
M. P. PiAZETTr, professeur de géodésie et de mécanique céleste
à l'Université de Pise, est décédé dans cette ville le 14 avril 1918,
à l'âge de 58 ans. Il est l'auteur dun traité très apprécié de géo-
désie et d'un volume sur la forme des corps célestes. On lui doit
en outre des recherches remarquables sur la forme des surfaces
de niveau proches du géoïde, sur la théorie des moyennes et des
erreurs d'observation, et sur les corps d'attraction nulle. 11 appar-
tenait à l'Académie dei Lincei et à beaucoup d'autres institutions
scientifiques.
NOTES ET DOCUMENTS 139
M. C. Stéphanos, professeur de mathématiques à l'Université
d'Athènes, membre de la Commission internationale de l'ensei-
gnement mathématique, est décédé à l'âge de 60 ans.
Ch. WoLF. — Xous apprenons avec regret la mort de M. Charles-
Joseph-Ktienne NVolf, doyen de la section d'astronomie de l'Aca-
démie des Sciences de Paris, décédé à Saint-Seivan dans sa Di'
année. .Vppelé en 1803 à l'Observatoire de Paris, il devint le col-
laborateur de Le Verrier. Il occupa pendant de nombreuses années
la chaire d'astronomie de la Faculté des Sciences de Paris. Il fut
élu membre de l'Institut en 1883 en remplacement de Uouville.
NOTES ET DOCUMENTS
Cours universitaires.
Année 1918-1919.
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
Columbia University I New-Yorkj. — T. S. Fiskk : Theory of fïmclious, 4.
— !•". X. CoLE : Alj^ebiii; 4. — James Maclay : DifTereiitial geomelry of sur-
faces, 4, first half-year ; Applications of tlie eiliptic funclions, 3, second
half-year. — I). E. S.MtTii : Historyof malhematics, 2; Praclicum in the his-
lory of nialhemalics, 4. — C. J. Keysek : Pliilosophy of niatliemalics. 4. —
Edward Kas.nek : Ballistics, 2, second lialf-year; Seminar in differential
geometry, 2. — \V. B. Fite : DifTerenlial équations, 3. — Dr. C. A. Fischer :
(lalculus of variations, 3, second half-year.
Cornell University lllhaca). — J. McMahon : Theory of probabililies, 3,
Inlroduclion to acturial science, 3. — J. H. Tan.neu : Introduction to the ma-
lhematics of finance. 2. — V. Snydek : Descriptive geometry, 3 (lirst leimi :
Anaiylic geometry of space, 3 (second term). — F. R. Shakpe : Hydrodyna-
niics, 3 (first term); Elasticity, 3 (second terni). — ^V. B. Cakvek : Projec-
tive geometry. 3. — A. Ramjm : Line geometry, 3 (second term). — D. C
GiLi.EPsiE : Diflerenlial Equations, 3. — \\'. A. Hukwitz : DifTercnlial équa-
tions of malhematical physics, 3. — C. I". Ckaig : Funclions of a complex
variable, 3. — F. VV. Owens : Advanced calculus, 3. — Dr. .M. G. Gàba ;
Probicms in mathcmatics, 3.
Johns Hopkins University i /iollimore). — V. Mouley : Higher geomelry,
3 (lirst lermi ; 'iieory of funclions, 3 (second term) ; Dynamics and hydro-
140 NOTES ET DOCUMENTS
dynaniics, 2 (spcond lerm). — A. B. Coble : Tlieoiy of coi-respoiidences, 2.
— A. CoHiiN : Elemciilary iheory of fnnclions, 2 ; Apijlied maUieinalics, 2
I second terni).
University of Chicago. Autumn quailer. — E. H. Moore : Matrices ii)
gênerai aiialysis, 3. — L. E. Dickso.n : Tlieory ornunibers, 3. — E. J. Wil-
czY.NSKi : Projective differential geometry, o. — H. E. SLAtcnr : Differcn-
tial équations, 3. — A. C. Lu.nn : Heat and nioleculnr pliysics, 3; Electron
tlieory, 3. — Winter qitarler. — E. II. Moouk : Fniiclions of infinilely many
variables, 3. — L. E. Dickso.n : Algebraic iiumbers, 3. — G. A. Bliss :
Delinile intégrais, 3 ; Dilferential équations, 3. — E. J. Wilczy.nski :
Projective dilferential geometry, II, 3. — ■ A. C. Lu.nn : Thermodynamics, 3 ;
Tlieory of sound, 3. — Spring qtiarter. — E. H. Moore : Functious of inli-
nitely many variables, II, 3; Limils and séries, 3. — L. E. Dickso.n : Linear
algebra, 3; Solid analytics. 3. — G. A. Bliss : Fimctions of Unes, 3; Partial
differential équations, 3; Function of a complex variable, 3. — A. C. Lunn :
Géométrie optics, 3.
University of Illinois iUvhana, III.). — E. J. Townsend : F'unclions of a
complex variable, 3 ; Difl'erential équations and advanced calculus, 3. —
G. A. Miller : Continuous groups, 3 (second terni) ; Theory of équations,
3 (lîrst terni). — H. L. Rietz : Actuarial theory, 3. — J. Stebbins : Least
squares, 2 (lirst term). — J. B. Shaw : Fundamental functious, 3 (lirst
terni); Funclional transformations, 3 (second term). — C. H. Sisa.m : Inva-
riants and liiglier plane curves, 3; Solid aiialytic geometry, 3 (second term).
— R. D. Cahmich.vel : Elliptic functious, 3. — A. E.mch : Projective geo-
metry, 3. — A. R. Ckathor.ne : Calculus of variations, 3. — Dr. E. B. Lytle :
History of mathematics, 2 (second term). — Dr. G. A. Wahlin : Tlieory of
nunibers, 3.
ITALIE^
Bologna ; Università . — BuRGAiTi: Foudamenti iiella Meccanica Céleste,
3. — DoNAii: Eleltrodinamica ; Elettrootlica ; Teorie relativistiche, 3. —
ExKiQUEs : Principi délie Matematiclie [I, Storia crilica dei concelti : Geo-
metria. Analisi inlinilesimale, Meccanica e Cosmologia nell' anlica Grecia.
II, Moderna crilica dei principi], 3. — Pi.ncherle : Calcolo funzionale secondo
Volterra et Fréchet ; Teoremi di esistenza per le equazioni diffei-enziali ;
Equazioni integrali, 3.
Catania ; Univers i ta. — Cipolla : Série di Fourier ; Problema di Diriclilel ;
Funzioui sferiche e cilindriche ; Funzioui di variabile complessa ; Funzioni
ellitticlie ; Applicazioni diverse, 4. — Damfle : E(|uazioni dilferenziali délia
tisica matemalica ; Applicazioni, 4. — Scokza : La geomelria iperspaziale e
alcune délie sue applicazioni, 4. — Sevekim : Calcolo délie variazioni, 4 '/,.
Genova ; UnU-ersUà. — Loria : Geometria infinitésimale délie curve e
délie superficie, 3. — Tedone : li!quazioni a derivale parziali con due varia-
bili indipendenti c loro applicazione alla risoluzione di problemi di llsica, 3.
— N. N. : Analisi superiore, 3.
' I.es cours iondnincntaux, tels que .Analyse .il^ébriiiue cl indriitésiiiinle. (icoinélric anii-
lytiqtie, deseriptivc, projective, Mor,iniquc rationnelle, existant dans toute université, ne
liguronl pas dans la liste.
N U TE S ET DO C UME N TS 141
Messina ; Unh'ersitù. — Bottasso : Analisi veltoriale ; Potenziitle newlo-
niano e problemi al contorno : Teoria dell' elaslicilà, o. — Gai.apso : Fun-
zioni elliltiche, 3. — Gia.mbelui : Geoinetria analilica degli iperspazi ; Teoria
geomolrica dell' eliniinazione algebrica, 3.
Napoli ; l'niversità. — A.modko : Sloria délie Malemaliciie [lîvo antico
<dalle prime epoche al 1200i], 3. — Dkl Re : Analisi estensiva ad n dimeii-
sioui con applicazioni alla Geoinetria differeuziale ed alla Mcccanica, 4 '/.,.
— Maucolongo : Série di Fourier ; Funzioni sferiche, cilindriche, di I.anié ;
Applicazioni varie, 3. — Montrsano : La teoria délie trasformazioni bira-
zionali dello spazio ; Le trasformazioni birazionali involutorie, 3. — Pascal :
Capitoli scelli di analisi malemalica, 3. — Pinto : Ollica geomelrica, 3.
Padova ; Universilà . — d'AiicAis ; Funzioni di variabile complessa ; Equa-
zioni iutegrali, 4. — Gazzamga : Teoria dei numeri, 3. — Lrvi-Civita :
Campi elettroraagnetici, 4. — Ricci : Calcolo dirPerenziale nssolnlo con appli-
cazioni, 4. — Severi : Geoinetria dilïerenziale, 4.
Palermo ; Uni\'etsità. — Bagneka : Funzioni analiliche gênerai i ; Funzioni
iiitcre : Equazioni difTerenziali lineari, 3. — Dt Franchis ; Geometria délie
superlicie algebriclie, 3. — Gebbia : Meccanica dei sistemi conlinui ; Polen-
ziale newtoniano e logaritmico ; Idroslalica et idrodinamica, 4 '/-i- — Signo-
itiNi : Complementi di meccanica razionale con particolare riguardo alla
teoria délia elaslicilà, 3.
Pavia ; Unii-ersità. — Bekzoi.aki : Curve e superficie algebriclie, 3. — Ci-
sOTTi : Idromeccanica, 3. — Gehbaldi : l'^unzioiii di variabile complessa e
hiuzioni elliltiche, 3. — Vivanti : Teoria dello funzioni di variabili reali, 3.
Pisa ; Unn-ersità. — Bektim : Geometria sopra una curva algebrica, 3. —
BiANCHi : Teoria dei gruppi conlinui di trasformazioni, 4 '/., — Dini : Degli
sviluppi in série di Fourier e degli ail ri più gencrali sulla rappresenlazione
analilica délie funzioni di uiia variabile reale data arbitrariamente in un
cerlo inlervailo, 4 '/o — Maggi : Teoria dei campo elettromaguetico fisso e
mobile, 4 */.,. — N. N. : Meccanica superiore, 3.
Roma ; Uni\'ersità. — Bisco.ncim : Applicazioni geomotriclie dei calcolo, 3.
— Bompiam : Trasformazioni di conlallo nello spazio e loro gruppi conlinui,
3. — Castelnvovo : Fquazioni algebriclie e gruppi di sostiluzioni, 3. —
('kudeli : Teoria dei gruppi conlinui di Irasformazioni, 3 — Su. la : I"]qna-
zioni differenziali délia diuamica, 3. — Voi.ti;rka : Teoria générale délie
onde, 3; Idrodinamica, 3.
Torino ; Uni\ersitii. — BoGGio : Forme d ocjuilibrio délie masse (luide
vuotanli, 3. — Fuuim : Funzioni modulari, aiitomorfe, fiichsiane : Fqiiazioni
differenziali ordinarie a coefficienli razioiiali, 3. — Segre : Complessi alge-
brici di retle, 3. — So.migliana : Termodinamica ; Teoria dei gas ; Propaga-
zione dei calore, 3.
SUISSE
Semestre d'hiver (octobre 1918 à mars 1919).
Bàle ; Unii-ersité. — W. Mattiiies : Malh.-phys. Seminar, 2. — X. : Ana-
lylisc-he Geomelrie, 4; Ueber ein Kapilel der hcilicrcn Malh., 4 ; Uebgn. 1 :
142 NOTES ET DOCUMENTS
Math. Seminar, 1. — O. Spiess : Differ.u. Intcgralrechiiung I. Teil, 4; Dif-
erentialgleichungen, besonders die der Pliysik, 3 ; Math. Prosemiiiar, 1 ;
Math. Semiuar, gemcinsam mil dem Oïdinarius des P'aches, 1. — R. Flatt :
Piidagogisehes Seminar; math.-naturwiss. Abteilung, I. Teil, 3; Projec-
tive Géométrie, 2 — M. Knapp : Prazessioii und Nutalion, fur Vorgerùk-
tere, 2; Spharische Astronomie, fur Anfanger, 2; Populare Astronomie I, 1:
Lektùre von Plolmaus : Almagest, als KoUoquium, 1 ; Praktikum auf der
Slernwarte, 5.
Berne; Université. — G. Hubkr : Tiieorie der hoheren ebenen Kurveu, 3;
Elliptische und Thetafiinklionen, 2 ; Math. Seminar, 1. — Crelier : Integral-
rechnung, 1; Anaiytische Géométrie der Kegeischnilte, 2; Darstellende
Géométrie, 2; Aigebraische Analysis, 2; Anaiytische Géométrie, 2; Dar-
stellende Géométrie. 1 ; Nichteuklidische Géométrie, 2. — Mauderli : Ein-
fuiirung in die astronomisehe Beobachtungpraxis , 2 ; Wiss. Rechnen mit
besonderer Berùcksichtiguug der Bediirfnisse der Astronomie I : Beniitzung
und Herstellung malh.-aslr. Tafeln, 2 ; Die chron. GrundbegrifFe, Oster-
rechnung, Kalender, 1 , Astronomisches KoUoquium. — Berli.ner : Hohere
Algebra, 2; Anal. Zahlcntheorie, 1; Addilive Zahlenlheorie, 1. — Huber :
Synthetische Géométrie II, 1 ; DifFerejitialgeometrie : Raumkurven uud Flà-
chen, 1. — Moser : Math. Grundlagen des Alters-und Invalidenversicherung,
2; Ausgewahlle versicherungswiss. Kapilel ; Math -versicherungswiss. Se-
minar, 2. — Bohren : Die Technik der Uufallversicherung und die schweiz.
Unfallversicheaungsanslîilt, 2; Méthode der kleinsten Quadrate, 1.
Fribour^ ; Université. — Plancherel : Géométrie analytique, 3 ; Equa-
tions dilTérentielles, 3 ; Exercices de géométrie analytique, 1 ; Séminaire
mathématique, 2. — Daniëi.s : DifTerentialgleichung, I. Teil, 4; Uebungen
zu Differentialreclmung, 1 ; Thermodynamique, 1''^ partie, 3 ; Calcul des
probabilités, 2 ; Die Grassman'sche Ausdehnungslehre, 1.
Genève; Université. — C. Cailler: Calcul diff. et intégr., 3; Exercices,
2; Mécanique rationnelle, 3; Exercices, 2; Compléments de calcul diff. et
intégr., 1; Conférences d analyse math.. Equations intégrales, 2. — Fehr :
Eléments de math, snp., 3; Conférence d'algèbre et de géométrie analy-
tique, 1 ; Exercices pi-atiques sur les éléments de math, sup., 2 ; Géométrie
projeclive, 1; Séminaire de math, sup., Chap. choisis d'algèbre, 2; Sémi-
naire de math, élémentaire, Méthodologie mathém., 1. — Gautier : Astro-
nomie physique, 2.
Privat-docenls : Mirimanoif : Calcul des probabilités, 2. — Tikrcy : Mé-
canique physique, Théorie des déformations, 1.
Lausanne ; Université et Ecole d'insénieurs. — A.msteix : Théorie des
fonctions, 3; Complément de calcul intégral, 2. — G. Du.mas : Calcul dilf". et
intégral, 5: Exeicices, II, 2; Questions d'analyse, 2; Séminaire mathéma-
tique, 1. — Lacombe : Géométrie descriptive, 4 ; Epures, 4 : Géométrie
analytique, 2 ; Géométrie tle position avec exercices, 3. — Mayor : Mé-
canique rationnelle, I, 4 ; Exercices, 1 ; Physique mathématique, 2. —
L. Maillard : Calcul infinitésimal, avec applications aux sciences, 4; Astro-
nomie sphérique, 3 ; Mécanique rationnelle, 2. — S. Du.mas : Calcul des
probabilités, II, 3.
Privat-docents : Ch. Jaccottet : Fonctions d une variable réelle, 2. —
M. Paschoui) : latroduclion à la physique mathématiqu^e, 2.
BIBLIOGRAPHIE 143
Zurich ; Uni\'Cisité. — F'uictkk : Einfuliiiing in die nialhem. Behandluug
der Aatarwissensclialiou, 3 ; Uebgn., 1; Tlieorie der aulomoipheii Kiiuk-
lioneii, 4 : Matiicm. Semiiiar mil Prof. Speiser, 1. — Speiser : Differenlial-
uiid Intogralrechiuing, I, 4 ; Galois'sche Théorie der algebraischen Glei-
chungen, 3; Uebgn., 1. — Wolfer : Eiiileitung ia der Aslrononiio, 3;
Uebgu., 2; Bahnbeslimm. v. Planeleu u. Koiiieteu, 2.
Prh'at-docerits : Gonseth : Aiigew. Mallieinalik, 4. — Bernavs : Mengen-
lehre, 3.
Zurich; Ecole polyleclinique fédérale, sectiun normale. — Hirsch : Hôh.
Malheraalik I, 6 ; Repet., 1, Uebgn., 2 : 111,3; Uebgu., 1. — Frakel : Mathé-
mati({iies supérieures, I. 6 ; Répét., 1 ; Exercices, 2 ; III, 3 ; E.\ercices, 1. —
Gros.^.man.n : Darstell. Géométrie, 4; Repet., 1, Uebgn., 4; Projekt. Géo-
métrie, 4. — W'eyl : Analyt. Géométrie, 2; Uebgn., 1. — Kollkos : Géo-
métrie descriptive, 4; Répét., 1 ; Exerc, 4. — Meiss.ner : Mechanik II, 4 ;
Repet.. 1; Uebgn., 2. — Hurwitz : Ellipt. Funklionen, 4; Hôiiere Zahlen-
tbeorie, 2. — HuRwnz u. Koli.ros : Math. Seminar, 2. — Weyl : Théorie
des elektromagn. Feldes. 4 ; Integraigieichungen, 2. — .Meiss.\er : Schwing-
uugs- u, Weilenbewegungen, 2. — B^schlin : Vermessuugskunde ; Hôh.
Geodiisie, 3; Repet., 1. — ^^'oLFER : Einleilung in die Astronomie, 3;
Uebgn., 2; Bahnbestimmungen von Planeten u. Kometen, 2. — A.mbekg :
Matii. der Pensionsversicherung, 2. — Brandenbergek : Eiufûhrung in deu
math, naturw. Unterricht I, 2. — Pôlya : Einf. in die Analy.sis reeller Grôs-
seu, 2. — KiENAST : Analyt. Mechanik, 2.
Cours libres. — A.mberg : .Matheni. der Pensionsversiclierung. 2. — Beyel :
Rechenschieber mit Uebgn., 1; Darstelleiide Géométrie, 2; Kegelschnittc,
1. — BuENTANO : Elektronentiieorie auf optischem u. elektrischcm Gebiet, 2.
Gonseïh : Questions choisies de mathématiques appliquées, 2 ; Die Flaclie
3. Grades, 1. — J. Keller : Ausgewiihlte Kapilel der darslelienden Géo-
métrie, 2 — Kraft : Die Grundkrafte der Welt, 1 ; Geometrische Analysis.
3 ; Kinetik, Bewegung materiellei" Système uuter der Wirkung von Kralteii,
3. — Pôlya : Geometrische Anweadiniiren der Funktionentheorio, 2.
BIBLIOGRAPHIE
Emile BoKii . — LeçoDs sur les fonctions monogènes uniformes d'une
variable complexe, rédigées pai- Gaston Jiilia. iColleclion E. Borel.l —
1 vol. gr. in-8o de xii-164 p. ; Prix : 7 l'r. 50. Gaulhier-Villai-s, Paris, 1917.
On peut, dans ce nouveau volume, distinguer au moins deux grandes
idées. La première consiste en ce qu'il est possible de trouver, à partir des
séries entières et en liaison étroite avec celles-ci, des représentations d'une
fonction nionogène qui ignorent les frontières infranchissables pour les
séries entières elles-mêmes. La seconde consiste en la possibilité de cons-
truire des fonctions monogèues non analYtiffues, c'est-à-dire des fonctions
Ii4 BIBLIOGRAPHIE
d une variable complexe dont l'existence n est appuyée, en aucune région du
champ complexe, sur l'existence d'un développement taylorien, cette exis-
tence même étant une impossibilité à cause du caractère partout dense de
l'ensemble des singularités de la fonction.
Combien de telles thèses auraient semblé audacieuses il y a seulement une
dizaine d'années ! Elles dépassent d'une manière étonnante le point de vue
de Weierstrass, pour lequel il n'y avait pas de fonction analytique sans
série entière convergeant quelque part dans un cercle, m;iis elle ne dépasse
nullement celui de Cauchy. sinon par de nouveaux développements et de
nouvelles précisions, dont les intégrales définies, prises suivant les contours
tracés dans le champ complexe, s accomodent parfaitement. >
M. Borel a d'abord dû perfectionner la théorie des ensembles de mesure
nulle, ensembles qui ont la puissance du continu et se construisent à partir
de points fondamenlanx formant un ensemble dénombrable. Ainsi l'ensemble
(les points à coordonnées rationnelles est dénombrable et d ailleurs dense
dans tout le plan. Mais, en parlant un langage sommaire et i-apide, je puis
dire qu'autour de tout point rationnel il y a une infinité continue de points
irratioflnels.
On conçoit maintenant que. à une variable z, puisse, dans de tels ensem-
bles, correspondre une fonction f[z] ayant pour points singuliers les points
fondamentaux dont la densité empêchera ! existence de tout développement
taylorien.
De même — et c est le sujet ti-aité en premier lieu par M. Borel — on peut
imaginer que des séries de polynômes, valables dans tout le champ d'exis-
tence d'une fonction monogène à points singuliers en nombre infini et d abord
isolés (telle une fonction méromorphel, soient encore valables quand ces
points, sans cesser de former un ensemble dénombrable, viennent se ranger
on ensemble dense sur une certaine ligne singulière, qui de ce fait ne cons-
titue en rien un empêchement au prolongement appuyé sur la série de poly-
nômes considérée.
Et les séries de polynômes ainsi invoquées sont généralement construc-
tibles par polynômes extraits d'une seule et môme série entièi'e. On voit
donc que Weierstrass, tout en ne disant que des choses dont l'existence ne
saurait être contestée, montrait qu'il les voyait d'une manière rigoureuse
mais étroite ou tout au moins spéciale. La série entière a une souplesse que
le géomètre allemand n'a pas complètement mise en évidence ; ce qui est
obstacle pour elle, quand on veut ne la voir que sous une forme intangible,
cessera de l'èlre si l'on groupe ses termes, suivant des lois nouvelles, de
manière à en faire de certaines séries de polynômes.
Je crois en avoir assez dit pour montrer le 1res grand intérêt de ces
Leçons, fort bien rédigées d'ailleurs par M. Gaston Julia. Félicitons-nous
aussi de ce que MM. Borel et Julia, en prenant tous deux une part active à
la guerre, aient cependant pu trouver le temps de mettre au jour celte nou-
velle publication si propre à montrer la fécondité des conceptions de l'école
française créée par Cauchy. A. Buhl (Toulouse).
Ernest Fi.amakd. — Calcul des systèmes élastiques de la coustruction
(Encyclopédie industrielle fondée par C. Lechalas). — 1 vol. gr. in-8°,
de vii-200p., avec 171 fîg. ; 12 fr. ; Gauthier-Villars et Cie, Paris, 1917.
L'auteur établit le calcul des systèmes élastiques de Ja constriiolion en
BIBLIOGRAPHIE 145
partaut de Ja notion de travail de déformation. Dans le /,/V;e premier, il
donne l'étude des théorèmes fondamentaux relatifs aux dérivées et au
minimum de travail de déformation. Il en tire ensuite des règles pratiques
pour la résolution des problèmes d'application concernant les poutres droites,
les poutres courbes et les systèmes articulés, qui font l'objet des livres II,
m et IV.
M. Flamard a résumé dans la Préface le point fie vue auquel il se place
pour établir ces principes fondamentaux. En voici le principal passage :
« Les principes fondamenlaux, théorèmes des dérivées du travail et du
travail minimum de déformation sont dus au célèbre ingénieur italien Alberto
Castigliano. Nous avons établi ces principes généraux d'après le mode d'ex-
position adopté au cours de noire Thèse sur les Méthodes runn-elles de la
statique des constructions, nous inspirant par ailleurs des beaux résultais
théoriques mis en évidence par M. Bertrand de F'ontviollant dans son remar-
quable Mémoire sur les Déformations élastiques des pièces et systènies de
pièces à fibres moyennes planes ou gauches. »
« L'application systématique des principes généraux dont il s'agit, à la
recherche des déplacements élastiques absolus et à celle des efforts de
liaisons surabondanles, met en jeu les seules dérivées premières du travail
de déformation et conduit à des calculs basés sur la simple notion d'inté-
grale définie, susceptible dévaluation à la fois graphique et analytique.
La méthode du travail de déformation est ainsi caractérisée par la généra-
lité, la précision et la sûreté de son emploi dans l'étude complète et rigou-
reuse des systèmes élastiques de la construction. Dès lors, au moins
équivalente aux procédés ordinaires de calculs fondés sur la géométrie des
déformations, relativement aux questions usuelles, la méthode préconisée
leur est nettement supérieure dans l'examen et la résolution des nom-
breux problèmes complexes qu'envisage la théorie de la résistance des
matériaux. »
Cet ouvrage apporte une intéressante contribution à l'étude théorique et
pratique de la résistance des matériaux.
Œuvres de Charles Hermite, publiées sous les auspices de l'Académie des
Sciences, par ICmile Picakd. Tome IV. — 1 vol. gr. in-8o, de 596 p. ;
avec 2 planches, reproduction de la médaille du Jubilé d'Hermite et un
fac-similé de lettre ; 25 ir. Librairie Gauthier-Villars et Cie, Paris, 1917.
Ce volume forme le quatrième et dernier des Œuvres de Charles Hermite.
Les mathématiciens sauront gré à M. Picard, Secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des Sciences, d avoir pu terminer celte publication, malgré les difli-
cullés de toutes sortes, dues aux circonstances actuelles
Le Tome IV contient les travaux publiés de 1880 à 1901, année de la mort
d'Hermite. Ils sont consacrés, pour la plupart, à la théorie des fondions
elliptiques et à leurs applications. Mais on y trouve aussi des mémoires
fondanientaux sur les fonctions eulériennes, la théorie des nombres, les
polynômes de Legendre, les fractions continues, les fondions analyti-
ques, etc.
Ce volume renferme en outre des notices biographiques et des discours
prononcés par Hermile dans diverses occasions. « Plusieurs de ces pages,
dit M. Picard dans l'Avertissement, sont d un haut intérêt, non seulemenl
ivu point de vue scientiliqne, mais parce qu elles jettent quelque jour sur l»
L'ICnsfignement niathc'in., 20« ,-innée, l'JlS. 10
146 R I H l.l OGRA P II 1 E
jjersonnalilé si oiiginale d'Hermile. Elles sont à rapprocher des lettres
d'Hermile à Stielljes publiées anlérieiireiDeut, où, à côté du géomètre,
apparaît souvent l'iioranie. On doit d'ailleui's considérer que cette correspon-
dance*, remarquable à tant de titres, fait partie des Œuvres complètes
d'Hermite, comme les quatre Volumes dont nous terminons aujourd'hui la
publication. »
L œuvre du savant géomètre se trouvait dispersée dans un grand nombre
fie périodiques français et étrangers. Réunie avec beaucoup de soin par
M. Picard, elle grandit singulièrement, et forme maintenant un précieux
instrument de travail pour les mathématiciens. Ainsi que le remarque la
Préface du Tome I, les mémoires d'Hermite sont courts, à peu d'e.x<eptions
près. 0 La marche générale des idées y est toujours mise avec évidence ;
mais, surtout dans la première partie de la carrière d Hermite, la rédaction
se présente sous une forme synthétique, et le soin d'établir de nombreuses
propositions intermédiaires, dont 1 énoncé seul est indiqué, est laissé à la
charge du lecteur. Quel fructueux exercice que la lecture d'un de ces
Mémoires fondamentaux pour l'étudiant bien doué qui cherche à en rétablir
tous les détails. » H. F.
L. KoLLRos. — Géométrie descriptive. — 1 vol. p. in-S» do vin-154 p., avec
170 lig. ; relié 5 fr. ; Orell Fûssli, Zurich, 1918.
Ce Précis donne un exposé clair et concis des principes fondamentaux de
la Géométrie descriptive, depuis les premiers éléments jusqu'à la photo-
grammétrie et à la résolution graphique des équations linéaires. C'est un
résumé du cours professé par l'auteur à l'Ecole poly'echnique fédérale
tle Zurich, où il est complété par de nombreux exercices théoriques et
pratiques.
Nous pouvons nous borner à donner un tableau des matières contenues
dans ce volume qui est appelé à rendre de grands services aux étudiants. Il
comprend quatorze chapitres :
I. Projection cotée. — II. Affinité. — III. .Méthode de Monge. — IV. Axono-
mélrie. — V. Homologie. Coniques. — VI. Cônes et cylindres. — Vil.
Sphère. — VIII. Surfaces de révolution. — IX. Surfaces réglées. — X. Sur-
faces développables. — XI. Hélices et hélico'ides. — XII. Projection cen-
trale. — XIII. Cartes géographiques. — XIV. Géométrie descriptive an
dimensions.
Ajoutons que l'auteur utilise la notation, généralement en usage en Suisse,
et qui consiste à représenter les points par des lettres majuscules^. A, B,
G, ..., les droites par des petites lettres a, h, c, ... et les projections par
les mêmes lettres affectées d'un indice, A, , A.,, A^ ; B, , ... C, ; a,, a^. a^ :
/>,,... t-3,... " H." F."
Edm. I.A.Nn.vi . — Einfiihrung in die elementare und analytische Théorie
der algebraischen Zahlen und der Idéale. — 1 vol. in-8". 14:; p.: r. .M. .
B. G. Teubner, Leipzig.
Ce petit livre de 143 pages est formé de deux parties bien dinTérenles.
La première constitue une introduction à la théorie des nombres algé-
' (".orres|K,U(liinco d'Ht-riiiito ot de Slioltjos, i volumes, Paris, 1905 [lied.).
Bl H I.IOG R A P H lE 147
briques. I> autour s'y propose essenliellenienl de démontrer parle plus court
chemin le théorème fondamental de Dedekind sur la décomposition univoque
d'un idéal en idéaux premiers. Pour lire les 50 pages qu'elle contient, il
sudlt de connaître qu'un nombre ordinaire est décomposable d'une seule
manière en nombres premiers, qu'une équation algébrique de degré n a n
racines et qu une fonction rationnelle symétrique s'exprime comme fonction
rationnelle des fonctions symétriques élémentaires, toutes connaissances
qu un étudiant acquiert dans sa première année d'études universitaires. La
seconde partie se propose défaire connaître aux mathématiciens les résultats
les plus importants de la théorie analytique des idéaux, en particulier le
théorème que dans tous les corps algébriques il y a asymptotiquemenf le
même nombre d'idéaux premiers. L'auteur avait déjà exposé cette théorie
jadis dans son Handbuch der Lehre von der Verteiliing der Primzahlen.
Depuis lors, la découverte importante «le Hecke que la fonction T (s) relative
à un corps algébrique K quelconque est prolongeable analytiquement dans
tout le plan et satisfait à une équation fonctionnelle simple permet de
retrouver d'une manière différente les anciens résultats de la théorie et
d'obtenir de nouveaux résultats. Aussi le commencement de la deuxième
partie est-il consacré à la démonstration du théorème de Hecke. La lecture
de la seconde partie ne suppose aucune autre connaissance préalable que
celle de la première partie et celle des éléments de la théorie des fonctions
analytiques.
On retrouve dans cet ouvrage toutes les qualités de rigueur, de clarté et
de pi-écision qui distinguent les travaux antérieurs de M. Landau. En parti-
culier, il ne semble guère possible de ramener à plus de concision la pre-
mière partie du livre. Rien ne s'y trouve démontré, qui ne soit nécessaire
pour la suite et tout ce qui n'est pas nécessaire est élagué. Ce souci de sim-
plification est peut-cire poussé trop loin à quelques endroits et risque alors
de rendre plus difficile une vue d'ensemble de la théorie.
A noter la composition typographique très soignée ; aucune table d'errata
n'accompagne le livre et je n'ai rencontré, à la lecture, aucune faute typo-
graphique. .M, Pi-.^NCHEKKi. (Fribourg).
L. Lkcok.nu. — Cours de Mécanique, professé à l'Ecole Polytechni(|ue.
Tome IIL — I vol. gr. in-S» de lV-670 pages ; 25 fr. ; Gauthier-Villars et
C'«, Paris, 1918.
Le troisième volume du Cours de M. Léon Lecornu traite de la Mécanique
appliquée. Le savant auteur, dans une courte piéface, n'ose se flatter d avoir
su passer, sans heurt, de la Mécanique rationnelle des deux volumes précé-
dents, aux applications appuyées sur des formules empiriques. Cependant il
sudit de parcourir la premièie partie du présent livre, consacrée à la résis-
tance des matériaux, pour être complètement rassuré sur la solidité et
l'élégance de la transition. Après avoir rappelé la statique rationnelle, par-
ticulièrement sous la forme graphique qui relève aussi du Cours de Géomé-
trie de l'Ecole, il entre dans le vif du sujet en étudiant les relations entre
efforts et déformations relatifs aux solides. Il sépare soigneusement les
résultats empruntés à la théorie de l'élasticité des résultats pratiques venant
les simplifier. Dans le même ordre d'idées il n'y a pas que la théorie élas-
tique qui donne qxielqtie chose ; le simple théorème du travail virtuel a été
148 RI B f. 10 GRAPHIE
remarquablement combiné, par M. Bertrand de Fontviolant, avec les principes
de la résistance des matériaux.
D'ailleurs, si l'on examine quelques problèmes particuliers (poutres encas-
trées, posées sur appuis, elc.) on est frappé de la simplicité avec laquelle,
par liutermédiaire d'équations linéaires, on retrouve la plupart des théo-
ries de Saint-Venant. Je conseillerai presque d'éludicr d'abord ces ques-
tions simplifiées à qui voudrait s occuper ensuite d'élasticité rationnelle; et
le conseil serait vi-aisemblablement d'accord avec l'ordre historique. Les
équilibres élastiques de l'anneau, des ressorts en lames, en spirales, en
liélices, sont des questions à propriétés géométriques. L'équilibre d'une
plaque est beaucoup plus difllcile mais devient cependant relativement abor-
dable, par des moyens élémentaires, de par une certaine manière approchée
de tenir compte des conditions au pourtour. Le flamhement ne va pas sans
(les considérations de courbure d'où proviennent encore des équations li-
néaires très simples quand le phénomène tend à se produire après de petites
défoi'malions.
Les systèmes hyperslalUjues, c'est-à-dire surabondamment équilibrés, ont
une théorie véritablement grandiose. Le principe du travail minimum est,
pour eux, ce que le principe du travail virtuel est pour les systèmes de la
statique rationnelle. Les systèmes réticulaires, les poutres à plus de deux
appuis illustrent facilement le pi-incipe général.
L'équilibre des massifs de terre a été surtout étudié par M. Boussinesq
qui (Comptes rendus, 1918| poursuit toujours une telle étude. Il l'appuya dès
l'abord sur un potentiel logarithmique spécial. On y rencontre d'intéres-
santes familles de courbes le long desquelles, par exemple, l'éboulement
tend à se produire et, dans les cas les plus simples, les murs de soutène-
ment se peuvent étudiei" par des lois analogues à celles s'appliqnant aux
dignes.
Enfin, à ces c(uestions statiques s'adjoignent, dans des circonstances géné-
ralement peu souhaitées mais qu'il faut justement savoir piévoir, certains
faits dynamiques. Un système destiné à I équilibre peut être ébranlé par un
choc ; les vibrations des barres nous ramènent notamment aux équations
aux dérivées partielles ainsi qu'aux fonctions aibitraires et aux séries de
solutions simples qui y satisfont. Une très forte pression, qu'on peut se
représenter de manière statique, peut entraîner (effet dynamique) l'écrase-
ment d'un cruslier ; on mesure ainsi la force d'expansion d'un explosif et
voilà la résistance des matériaux rattachée à des questions de balistique
intérieure. L'étendue n'y manque pas plus que l'originalité.
L'Hydraulique, image simplifiée de 1 Hydrodynamique, a des équations et
des explications approchées qui ne vont pas non plus sans quelque élégance.
C'est ce que Ion pouriail dire du mouvement régularisé par vitesses
moyennes, du ihéoi-ème de Bcrnoulli complété pour le cas d'un fluide
visqueux et surtout d'tui cas simple, d'abord ti'aité par M. Boussinesq. où
l'on explique l'apparition des tourbillons par la discussion de l'intégrale
d une simple équation différentielle linéaire. Les premiers problèmes paiti-
culiers ont trait aux écoulements par des orifices de formes diverses puis
par les déversoirs. Viennent ensuite les pertes de charge par modification
brusque du diamètre ou de la direction d'une conduite, les perles lentes
dans les longs tuyaux et le phénomène si curieux et parfois si désastreux du
coup de hélier. Celui-ci dépend d'une équation aux dérivées partielles du
type hyperbolique, tout à fait analogue à l'équation des cordes vibrantes et
BIBLIOGRAPHIE 149
s'inlégi'anl, au premier abord, de la niénie manière; mais les circonstances
accessoiies sont nombreuses et compliquées. La présence de poclies d'air
dans*la conduite, loin d'amortir le phénomène, ne lait souvent que l'exciter.
Dans un canal, des phénomènes plus ou moins comparables peuvent être
observés ; ce sont le ressaut, d'abord immobile mais transformable en ondes
de translation, puis l'onde solitaire dont le profil a encoi'e d'intéressantes
propriétés géométriques. Quant aux ondes d'oscillation, qui ne sont jamais
isolées, leur élude se ramène assez aisément à celle des mouvements oscilla-
toires les plus simples c'est-à-dire aux mouvements harmoniques.
La Pneumatique reprend, pour les gaz, les questions déjà examinées pour
les liquides ; les écoulements gazeux ne diffèrent des écoulements liquides
que par la présence d intégrales prêtes à disparaître, en s'explicitant, pour
le cas où l'on reviendrait à l'incompressibilité. A signaler ici de curieuses et
simples formules, dues, je crois, à Haton de la Goupillère, pour le temps
nécessaire ^u remplissage d'un récipient mis en communication avec un
autre où la pression est maintenue cousianle. Notons encore l'étude des
conditions thermiques dans lesquelles une colonne gazeuse pourrait présen-
ter des ondes permanentes analogues à 1 onde solitaire liquide puis les
ondes coniques qui suivent un bateau à marche suffisamment rapide ou un.
projectile marchant plus vite que le son ; ce sont des ondes singulières,
enveloppes de familles d'ondes, qui produisent le claquement perçu le long
de la trajectoire d'une balle.
La résistance de l'air, d'une élude si nécessaire poui- la balistique et
l'aviation, présente d'étranges paradoxes. L'n cylindre cii-culaire, tournant
rapidement autour de son axe et placé dans un courant d'air, a un déplace-
ment possédant une composante perpendiculaire an courant. Certaines
plaques pouvant tourner autour d'une noi'male fixe ont leur rotation entre-
tenue par un courant d'air également normal, ce qui semble invraisemblable
par raison de symétrie. L'esprit scientifique simplement curieux peut, à
coup sûr', se passionner autant que le technicien pour de semblables
questions.
Une remarque tout à fait analogue à cette dernière peut être faite au début
de la Thermodynamique. M. Lecornu nous avertit qu'il va être brel et q>i il
n'a en vue ({ue ce qui est nécessaire pour la théorie des moteurs ther-
miques, mais, heui'cusement, il ne lient pas sa promesse de manière étroite.
Je relève des paragraphes d'un extrême intérêt sur les parties quasi-philo-
sophiques de la Thermodynamique. On sait que, dans les transformations
réversibles, l'inverse de la température est un facteur" intégrant pour la
variation infinitésimale de la quantité de chaleur d où, par intégration alors
possible, la fonction entropie. Cela peut-il s'expliquer de manière purement
mécanique .' M. Lecornu s'en rapporte ici, très élégamment et très briève-
ment, à Helmholtz, à Lord Kelvin et à Henri Poincaré ([ui a recherché la
nature des mouvements tourbillonnaires n'altérant pas l'existence d une
entropie.
Dans les cycles relatifs aux fluides homogènes on rencontre d'abord ceux
dont l'aire mesure le travail ; l'idée de conserver celle représentation
entraine la constitution de diagrammes cnlropiques pour lesquels on re-
trouve, sous sa forme générale, le problème bien connu de la conservation
des aires planes. D'ailleurs, ces équivalences de mailles constiUienl une clef
intuitive quant aux formules subséquenles.
L'équalion caractéristique des gaz parfaits peut ètie rallachée à la théorie
150 Hini.IO GRAPHIE
du viiiel ; cette équation et les formules relatives aux diverses trjinsforma-
tions de ces giiz subissent des modificfitions qui, auliint que possible, con-
servent leur aspect quand on passe aux gaz réels. C'est une question de
termes complémentaires sur lesquels les physiciens n'ont pas toujours été
d'accord ; l'approximation la meilleure est généralement du côté des for-
mules simples.
L'étude des vapeurs saturées est riche en résultats géométriques asymplo-
tiques à ceux concernant les gaz parfaits ; Joseph Bertrand a même étudié
ainsi les propriétés qui subsislent dans le voisinage de la saturation. Les
écoulements des fluides élasti([ues sont maintenant repris en tenant compte
des phénomènes thermiques ; la relation entre la vitesse d'écoulement d'une
vapeur et la température correspond encore à un certain cycle dont l'aire
ligure la variation de force vive. Signalons, à ce sujet, les si curieux
compteurs de vapeur basés sur l'écoulement de celle-ci au travers de cei'-
tains ajutages. La propagation d'une onde plane demande aussi à être com-
plétée au point de vue thermique; le complément prend naturellement une
importance toute particulière quand il s'agit de la propagation des flammes,
des ondes de déflagration et d'explosion ; là encore les schèmes géométriques
gardent leur curieuse simplicité inluitive.
Dans les généralités relatives aux machines, de nombreuses pages sont
consacrées à deux organes essentiels : le volant et le régulateur. On connaît,
à coup sûr, leurs rôles distincts, mais que de choses intéressantes à noter
quant aux différents cas ou aux différents dispositifs imaginés par des
techniciens ou constructeurs ingénieux. Il y a des volants élastiques avec
masses portées par des ressorts, d'où, pour l'ensemble, un moment d'inertie
variable ; il y a les hélices des avions, pour lesquelles le couple résistant
est fonction nou d'un déplacement angulaire mais d'une vitesse angulaire.
Pour les régulateurs la diversité est plus grande encore ; ils ont une théorie
géométrique en tant que systèmes articulés, ils utilisent la pesanteur ou des
ressorts, ils deviennoit isochrones quand ils tendent à ramener une machine
à une vitesse angulaire toujours la même et peuvent alors être réalisés par
une des plus simples propriétés de la parabole à axe vertical, lis ont aussi
une théorie statique et dynamique indépendante de leur forme et susceptible
d'une interprétation graphique ; tantôt le régulateur tend à modifier les
régimes d'une manière asymptotique inlerpi'élable par le parcours d'une
sorte de spirale, tantôt il détermine un régime cyclicjue traduisible sur des
courbes fermées ou cycles. Il y a aussi des régulateurs d'inertie, des régu-
lateurs-volants, curieux petits monstres qui semblent vouloir vivre de la vie
de deux organes que la théorie s'attache généralement à bien séparer.
Les freins peuvent être envisagés aussi à des points de vue fort divers.
Tantôt ils absorbent de l'énergie qu'il s'agit de détruire, tantôt de l'énergie
(|u'il s'agit de mosuier (frein de Prony) ; ils reposent sur des frottements
généralement solides, parfois liquides, comme dans les pièces d'arlillerie
dont il faut amortir le recul, parfois aériens dans les moulinels dynamo-
métriques.
Enfin la question des elforts intérieurs, dans une machine, ne peut évi-
demment être tranchée par le seul théorème des forces vives suffisant, pour
lensemble du mouvement considéré du point de vue de la dynamique ration-
nelle. Il y a ici une question analogue à celle des systèmes liypeislaliques
avec celle complication qu'il s'agit de forces appliquées à des corps en
mouvement ; M. Lecoruu s'attache à traiter des cas dont l'élégance est d au-
BIBLIOGRAPHIE 151
tant moins contestable qn'on peut, toujours et encore, l'appnyer sur de
remarquables constructions géométriques.
Je ne ferai que signaler les moteurs hydrauliques roues et turbines, rap-
pelant que la turbine est peut-être due à Euler et présente aussi sa curieuse
géométrie. Le bélier hydraulique, utilisant la surpression du coup de bélier,
est vraiment un appareil étonnant et même de première apparence para-
doxal ; M. Lecornu lui consacre un schème très simple.
Quant aux moteurs thermiques je serai également bref, signalant surtout
le cas de la combustion interne qui nous a valu l'aulomobilc, le sons-marin
{moteur Diesel) et l'avion. Et justement des notions d'aviation terminent ce
bel et grand ouvrage ; j'y relève la question de la stabilité automatique
dédaignée par les pilotes mais non par les techniciens justement excités par
la difficulté du problème.
Peu importe quelques citations de plus ; le troisième volume de M. Lecornu
termine magnifiquement un Cours de Mécanique qui doit pouvoir atteindre
à toutes les applications et qui y atteint effectivement par la combinaison la
plus sûre des formules rationnelles et des ti-acés expérimentaux, non sans
l'intuition profonde, et toujours exprimée avec le maximum d élégance, de
la géométrie et de la physique des faits.
Encore un beau guide pour les jeunes qui demain reconstruiront la France.
A. Blhi, (Toulouse)
Maurice d'OcAONi-. — Cours de Géométrie pure et appliquée de l'Ecole
Polytechnique. — Tome II : Cinématique appliquée. Stéréotomie. Slati(|ue
graphique. Calcul graphique. Calcul grapho-mécanique Xomographie. —
1 vol. gr. in-8o de 364 pages ; 18 fr. ; Paris, Gauthier-Yillars, 1918.
L'Enseignement mathématique, dans le présent volume (p. 301. a consacré
un article de fond à deux grands traités de géométrie, publiés à la même
époque et destinés à faire grande sensation dans l'enseignement; 1 un était
dû à Gaston Darbonx, l'autre à M. d Ocagne, dont l'œuvre s'achève aujourdhui
eu un second volume complétant surtout le premier au point de vue des
applications.
Ce tome II débute parla Cinématique appliquée ; le souci d'être méthodique
et moderne s y révèle de prime abord, ne serait-ce qu'en ne traitant des divers
transformateurs de mouvement qu après un rappel d'une classification géné-
rale des mécanismes due à M. G. Kœnigs. Je me permets de passer sur les
diveis types d'engrenages, mais je note les élégances propies aux trains épi-
cyclo'/daux susceptibles notamment d'associer des rotations très différentes
sans que la cause de celte différence soit immédiatement apparente (paradoxe
de Kergusson). Les transformateurs de rotations à vitesses variables nous
font retrouver des coui-bes roulantes quelconques, mais avec constructions
intermédiaires particulières au sujet ; on construit les profils roulants en
partant de courbes dont les abscisses doivent s'enrouler sur des circonfé-
rences, ce qui est l'occasion de faire usage d'une consiruction approchée
concernant la quadrature du cercle.
Toutefois le plus grand intérêt apparaît avec les tiansformaleurs géomé-
triques. Les plus simples sont des quadrilatères, dont un côté est inva-
riable, ou trois-harres ; on peut leur rattacher le transformateur de Walt
donnant la courbe à longue inflexion, c'est-à-dire la solution approchée de
1.1 transformation sans guidage du mouvement circulaire en mouvement
152 BIRLIOGRAPIIJ E
recliligne. II esl forl intéress.ml de constater que cette approximation peut
être perfectionnée par divers et même par une infinité de dispositifs jusqu'à
ce que 1 ou aboutisse à la solution rigoureuse du problème, donnée par les
inverseurs. Et comme un point d'un segment glissant, par ses extrémités,
sur deux dioiles décrit une ellipse, le fait de savoir passer du mouvement
circulaire au mouvement recliligne entraîne que l'on sait passer aussi au
mouvement elliptique de l'ellipsogiaphe de Hait. Les systèmes articulés
gauches ont pour application des plus remarquables la description du plan,
ceci par la combinaison de résultats dus à G. Darboux et à M. G. Kœnigs.
La cinéinaliqtte graphique de .M. d Ocagne, qui codifie divers procédés de
l'ingénieur Mai-bee et des professeurs Perry et Smith, ressemble, en effet,
étonnamment à la statique graphique. Les vitesses de différents points d'un
même transformateur s'assemblent en équipollences d'une simplicité inat-
tendue; ou a ainsi des cinêines dits du premier ordre quant aux vitesses et
du second ordre quant aux accélérations. Et l'on peut se convaincre de la
simplicité de ces constructions en les appliquant aux transformateurs précé-
demment rencontrés, notamment à l'inverseur Peauccllier.
Je serai bref eu parlant de la Stéréotomie, faute de compétence suffisante.
J'y aperçois toutefois de jolies épures représentant généralement des voùtts
dont certaines sont de remarquables surfaces réglées sous lesquelles un géo-
mètre aurait grand tort de passer sans lever la tète. Même le fait de ne pas
s'occuper elfeclivement d architecture n excuse pas l'indifférence vis-à-vis de
surfaces si parfaitement matérialisées et notamment d'arrière-voussures
non moins intéressantes pour l'analyste que pour l'architecte. D'ailleurs, le
cours effectivement professé par M. d'Ocague ne comprend que deux leçons
de Stéréotomie ; c est seulement pour laisser le champ libre au choix de
beaux cxem[)les (renouvelés, d'une année à l'autre, à l'amphithéàlre) qu il a
donné à ces leçons nn développement relativement considérable.
La Statique graphique est une géométrie des contours polygonaux ; deux
contours principaux, le dynamique et le funiculaire, que je n'ai point à défi-
nir ici, ont des aspects ou des positions diverses de par le choix arbitraire
d'un pôle ; mais, au travers de ces diversités, il est aisé de reconnaître de
curieuses propriétés d'invariance interprétables d'ailleurs au moyen de con-
sidérations spatiales dépendant d'un complexe linéaire. C'est un nouveau
rapprochement des plus intéressants entre la statique et la géométrie ciné-
matique qui, comme ou l'a vu dans le tome I, est vivement éclairée par l'in-
troduction de tels complexes.
Une des principales applications de la Statique graphique consiste en
l'étude de l'équilibre des systèmes réticulaires, qui sont, en somme, des
systèmes polygonaux matérialisés. Et l'on conçoit aisément tout ce qu'il
peut y avoir de relations directes ou réciproques entre les segments maté-
riels qui composent de tels systèmes et les segments, plus fictifs, qui repré-
sentent les forces ou les momenls des forces y appliqués. C'est ce que
montre ^L d'Ocague, toujours avec les ressources générales de la géométrie
des ensembles de droites.
Le calcul graphique procède de l'idée de construction géométrique ; appli-
qué d'abord aux équations algébriques, il donne aussi une géométrie des
contours polygonaux qui, pour les équations uniques de degré quelconque,
sont notamment des orthogones qu'où peut Iracer sur un transparent à orien-
ter sur un quadrillage fixe. L'intégration graphique rappelle, à l'inverse, les
adjointes infinitésimales dont M. d'Ocague nous a cntrelenus dans une Note
BI H LIOGRAPIIIE 153
terminant sou premier volume ; dans les deux c<ts on associe, par exemple,
les tangentes d'une courbe C, aux ordonnées d une C^ et, s il sagit d'inlé-
gralion, il faut évidemment passer de C^ à C,. Les diirérenles constructions
des Cj, en partant des C^ ampliUent, de manière très méthodique, diverses
formules de quadrature connues depuis fort longtemps mais introduites dans
l'Analyse de façons assez disparates. Les Cj correspondent à une C,, unique
par le choix arbitraire d'un pôle ; ces Cj sont alors liées comme les poly-
gones funiculaires qui dépendent d'un choix arbitraire absolument analogue ;
on voit, à nouveau, les remarquables analogies qui s'élablissent entre des
sujets qui jusqu'ici ont été plutôt traités en des ouvrages séparés, mais
qu'un géomètre habile devait réunir dès qu'il lui était permis de s affranchir
des soucis immédiats de telle ou telle spécialisation. Ajoutons qu'après les
quadratures proprement dites, on peut étendre la notion d'intégration gra-
phique aux équations difTérenticlles et que certaines méthodes peuvent être
considérées comme la traduction du procédé d'approximations successives
dû à M. Emile Picard. iS'ouvel aperçu synthétique qui n est pas à dédaigner
pour arriver, par une voie géométrique, à la théorie analytique de ces
approximations.
Le calcul grapho-mécanique, comme son nom l'indique, mécanise le calcul
grapiiique. Son but principal est llutégratioii et plus pai'liculièrement l'éva-
luation d aires ou do moments attachés à de certains contours fermés ; ses
instruments principaux sont les planimètres. lin général, les mécanismes de
ces appareils sont élounammcnt simples et peuvent aboutir au planimètre-
hachelte qui n'a pas de mécanisme du tout ; c'est un compas invaiiable poi-
tanl un petit fer de hachette qui. appuyé sur le papier, décrit un arc pendant
que l'autre pointe décrit le contour d'une aire à évaluer. Viennent ensuite les
analyseurs harmoniques qui calculent les coefiicienls d'une série de Fourier.
Les inté graphes tracent les courbes Cj de la section précédente et peuvent
aussi intégrer les écjnalions ditTérentielIes même lorsqu'elles ne rentrent
pas, comme l'équation générale de Hiccati, dans les types élémentairement
intégrables. On peut en dire autant pour l'équation du mouvement des pro-
jectiles dans l'air et ^mènie pour les très modernes-équations intégrales dont
^L d Ocagne traite un cas emprunté au type de Volterra. Notons encore les
intégraphes polaires avantageux pour les intégrales renfermant des fonctions
trigonométriques et notamment pour l'intégrale elliptique de première
espèce mise sous la forme normale de Legendre.
Passons maintenant à la Nomographie, qui, représentée dans le passé par
quelques abaques isolés, doit .^ou développement systématique à M. d Ocagne
lui-même. Il semble qu ici 1 auteur se soit plutôt astreint à comprimer sa
pensée pour ne pas donner à ses propres travaux une plus grande place
qu aux précédentes disciplines géométriques ; c'est sans s éloigner des géné-
ralités géométriques qu'il nous présente la science des nomogrammes. Un
nomogramme est un tableau graphique où on lit des résultats provenant de
données variables ; il est au calcul graphique ce que la table numérique est
à lopération arithmétique isolée. Tout calcul suppose au moins deux nom-
bi'cs et un résultat; le nomogiamme le plus sim[)le suppose trois systèmes
de lignes dont on recherche les entrecroisements ponctuels, généralement
interpolables à vue. Il importe évidemment beaucoup que ces lignes ne soient
pas absolument quelconques ; on peut même espérer se tirer d'affaire, dans
beaucoup de cas, rien qu'avec des droites ou des cercles ; de là l'importante
noliou de la transformation ou anamorphose des nomogrammes. Mais le
154 BIBLIOGRAI'IIIE
nomogr.'imme à PiitrecroiseiDent peut avoir divei-s inconvénients résultant do
sa trop grande densité en certaines régions ; une transformation dualistique
le transformera alors en nomogramme à alignement sur lequel on sei-a ra-
mené à la reclierche de points alignés, et cette transformation présentera,
en outre, le très grand intérêt de permettre de constituer des monogi-ammes
à plus de trois entrées, ce qui est un fait capital pour les applications. Il y
a là quelques idées immédiatement séduisantes par leur généralité et leur
simplicité; je craindrais de les gâter en essayant de plus longues descrip-
tions ; elles intéressent d'ailleurs le géomètre pur autant que le praticien.
M. d'Ocagne les applique à la résolution des triangles sphériques en
s'astreignant d'ailleurs à traiter des cas couramment imposés pai* l'astrono-
mie ; c'est vraiment la table graphique à la disposition de la science qui
utilise le plus de tables; celles qui en utilisent moins pourront a fortiori
songer aux nomogrammes qui leur seraient le plus avantageux. L'Ouvrage
se termine par un nouvel appendice qui ajoute quatre notes du plus haut
intérêt aux cinq déjà publiées à la fin du tome premier.
La Description mécanique des courbes algébriques quelconques, décou-
verte par le géomètre anglais Kempe, a été étendue aux surfaces algébriques
par M. G. Kœnigs ; on envisage ainsi, évidemment, la généralité maximum
des systèmes articulés.
La Statique graphique des systèmes de l'espace repose sur l'existence du
complexe linéaire formé de droites de moment nul. C'est une certaine repré-
sentation plane de tels complexes, imaginée par M. Mayor, de Lausanne,
qui permet maintenant de traiter sur épui-es des problèmes statiques spa-
tiaux absolument quelconques.
L'intégration grapho-mécanique de l'équation de liiccati au moyen du pla-
nimètre-hachetle donne une importance nouvelle à cet appareil d'une simpli-
cité si singulière. On peut trouver, par quadratures, le contour à faire
décrire à la pointe de l'appareil pour que la hachette décrive la courbe inté-
grale désirée. Si l'on réfléchit au rôle immense de l'équation de Riccati en
géométrie, lequel se confond d'ailleurs avec celui de léquation linéaire du
second ordre, il faut convenir qu il y a là un résultat de première importance.
Quant aux Applications de la nomographie à l'intégration graphique, elles
s'ajoutent naturellement au précédent sujet et atteignent jusqu'à 1 intégration
de diverses écpiations différentielles du second ordre.
L'impression donnée par le premier volume de l'Ouvi-age se maintient
intégralement dans le second. Il s'agit bien d'un Cours de Géométrie où
l'on voit toujours la technique des hauteurs de la science pure. J'ai cru rele-
ver que ce passage se faisait aussi conformément aux grandes tiadilions de
l'Ecole Polytechnique ; j'ai vu que des aperçus inattendus, esthétiques et
profonds, étaient souvent dus à des ingénieurs, qui faisaient ainsi de la
science appliquée par des moyens que le savant à l'esprit le plus abstrait ne
pourrait désavouer. Bel exemple pour la jeune génération qui, hélas ! n'aura
que trop à travailler dans le domaine matériel, mais à qui un tel ouvrage
peut montrer que la chose est possible sans perdre de vue les lumineux
sommets de la science pure. A. Biiii. (Toulouse).
A. -S. Ra.msey. — Elementary geometrical optics. — 1 vol. in S>, xi-173 p..
cart., 6sh., G. Bell cl Sons, London, l'il'i.
La partie de la physique qu'on appelle « optique géométrique » n'a rieiw
perdu de son intérêt, même de nos jours, quoique la notion de rayon lumi-
BIBLIOGRAPHIE 155
lieux ne soit pas loul ;i fait claire dans les théories acluellemenl admises.
Les lois expérimentales de l'optique et leurs conséquences géométriques
restent toujours vraies, quel que soit la manière de les interpréter. Il est
d ailleurs utile, pour les raisons didactiques, entre autres, de traiter à part
i étude des rayons.
(^'est à ce point de vue qu a été écrit le livi-e de M. A. -S. Ramsey. Sous
une Forme très condensée (173 pages, dont 40 environ sont consacrée aux
exemples cl problèmes) l'auteur nous expose les phénomènes de réflexion,
de rétraction, de dispersion, étudie les miroirs, les lentilles (minces et
épaisses, ainsi que leurs systèmes), les télescopes, les microscopes et l'œil
humain, ce dernier dans la mesure de ce qu il faut pour comprendre le fonc-
tionnement des instruments optiques. Parfois même on peut reprocher à
1 auteur de trop condenser son exposé. C'est ainsi que nous aimerions voir
la théorie des aberrations traitées plus en détail. Il est à regretter de même
que l'auteur ne sest pas consaci-é assez de place à la théorie du microscope,
dont l'exposé n'occupe qu'une page et demie.
Les démonstrations de tous les théorèmes sont rigoureuses et ne deman-
dent que la connaissance des éléments des mathématiques supérieures. Il
est encore à noter, à l'avantage du livre, que lauleur ne se couteute pas
d énoncer les lois expérimentales qui servent de base pour l'établissement
des théorèmes de 1 optique géométrique, mais qu'il donne encore les des-
criptions des expériences, toujours bien choisies, permeltant de vérifier ces
lois. Par contre, en décrivant certains phénomènes optiques, l'auteur évite
quelquefois de mentionner leur côté physique, qui est pourtant de toute
première importance. Pour ne citer qu'un exemple, 1 auteur, en définissant
l'indice de réfraction, nous dit que celui-ci dépend « on the nature of tlic
média and the kind of liglit ». Ne serait-il pas plus simple de dire explici-
tement que l'indice de réfraction dépend de la couleur, d'autant plus que
quelques pages plus loin l'auteur établit cette dépendance.
En résumé, le livre de M. Ramsey contient, malgré son petit volume,
beaucoup de problèmes bien choisis et bien exposés et illustrés par de
nombreuses figures, et il mérite d être recommandé aux étudiants qui com-
meucent la physique et qui voudraient approfondir leurs connaissances en
optique géométrique. A. Tc.hekniavsky (Genève|.
L. ZoRi-TTi. — Tables numériques usuelles. — 1 vol. in-8o de 52 p. ; 3 fr. ;
Gaulhier-Villars, Paris, 1917.
Ce petit volume contient deux tables principales dont I usage est facilité
par un système d'onglets.
La Table I contient, dans les colonnes intitulées 1, 2, 3, ..., 9, les pro-
duits par ces nombres de ceux qui sont inscrits dans la colonne 1. La coloime
intitulée — contient les inverses des mêmes nombres, ou plutôt les (lualre
n
premiers chiffi-es significatifs de ces inverses. Le symbole 10 "* ou 10 placé
en tète signifie (lu'il faut, pour avoir la valeur de — , placer la virgule au
' n
cinquième ou au sixième rang à partir de la droite. La valeur inscrite pour
1
— est exacte à une demi-unité près de l'ordre du dernier chiffre décimal
156 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
La colonne n^ contient le carré de n, ou ce carré divisé par 10 ou pjirlOO,
ce qui est indiqué par le multiplicateur 10 ou 100 placé en tête. On n'a ins-
crit que les quatre premiers chiffres significatifs de ce carré. Le nombre
inscrit est donc simplement approché avec une erreur en plus ou moins
égale à une demi-unité de l'ordre du dernier chiffre inscrit.
La colonne log n contient les quatre premières décimales du logarithme
de n (ou du produit de n par une puissance de 10). L erreur est toujours
d'une demi-uuité du dernier ordre.
La Table II donne les valeurs des qnalre lignes Irigonométrique des arcs
de 15' en 15', avec trois ou quatre chiffres significatifs, ainsi que les valeurs
de ces arcs en grades à un demi-centigrade près, et leurs valeurs en radiaus
avec quatre ou trois chiffres décimaux exacts. Toutes les valeuis inscrites
sont approchées à moins d'une demi-unité du dernier ordre.
Quand le dernier chiffre insciil est un 5, on a indiqué par un chiffre spé-
cial (5*) le 5 fort, c'est-à-dire obtenu en forçant un 4 dans le cas où le pre-
mier chill're négligé est égal ou siipérieur à 5.
L'interpolation appliquée aux trois dernières colonues de la Table I per-
met de calculei*, à une unité du dernier ordre près, le nombre qui correspond
à un nombre non inscrit.
La multiplication se fait au moyen des neuf premières colonnes.
La dis'ision se fait en multipliant par l'inverse du diviseur ; on trouve cet
inverse dans la colonne — .
Il
Uélévation au carré et Vexlractioii des racines carrées se font au moyen
de la colonne n-.
Les racines ou puissances quelconques, les exponentielles se calculent au
moyen de la colonne log n.
Ces quelques citations suffisent à montrer que ces tables peuvent en résu-
mer beaucoup d autres qui seraient peut-être plus complètes ; mais ici 1 au-
teur n a justement voulu conserver et présenter sous forme maniable que ce
qui répondait au besoin immédiat de la pratique courante.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. l*ul>lieatioiiS!i périodiques :
Giornale di Matematiche di Battaglini. — 3me série-vol. 45. — Janvier-
août 1917. — V. Segke : Sul moto di una correnle liquida in un canale a
ciclo in parte scoperto. — R. Occhipinti : Alcune semplici quistioni sullo
superficie evolute. — Vr. Thico.mi : Sull' iterazione délie funzioui di linee. —
Pio ScATizzi : Nuovo integrafo per equazioni di Abel e di Riccali. —
A. Ckespi ; Forme di spezzamento délie quaitiche gobbe di 1* e 2" specic.
— M. Pannelu : Sulla Jacobiana di una rcte di superficie aigebriclie. —
BULLETIN BIR LIOGRAPH LOUE 157
Kilippo SiBiKAM : Sopra la collineazione fra piani e fra spazi so vrapposti.
— Giuseppe Usai: Una questione di aiialisi combiiialoria. — G. Usai: Una
qiiestione di analisi combinatoria. — S. W. Reaves : Melrie properties ol
flecnodes on ruied surfaces. — V. Gai.lico : SiiUe condizioni iniziali che
delerminano gli inlegrali délie equazioiii diflerenziali oïdiiiarie.
Jahresbericht der Deutschen Mathematiker-Vereinigung. — 26 Band.
1917. — R. Meh.mke: Dyadeii iind Koiilrajcklivilal. — F. Ju.ng : Eine ein-
fache DarstcUung- des Scliwung- und Draiigmomenlos beim slarren Korper.
— F. KôLMEL : Ueber biialionale diialislisclie ïranstormalionen und Grass-
niannscbe Erzeugung von ebenen Kurven dritter Ordnung. — \^'. Gaedecke :
Beitragc znr Théorie der Kissoide. — O. Bi.u.mexthal : Karl Schwarzschild.
— F, Dingeldey: Zur Erinuerung an Sigmund GundeKinger. — A. Loewy :
Eine algebrische BehanpUing von Gauss: — J. v. Szé Nagy : Uebcr eine
rauniliche Darsiellung Riemannscher Fliiclien vom Gesclilcchle ^ mil ^; -)- 1
Symmeirielinien, — ■ L. I'ejer- Ueber Kreisgebiete, in denen eine Wurzel
einer algebraischen Gleicluing Hegt. — F. London : Die Erzengniig der
Flachen zweiter Ordnnng durch Correlalionen. — E. Study : Franz London.
— Tli. ScH.MiD : Gedenkblalt fur E. Janisch. — Fr. Schilling: Die bildende
Kunst und die Geomolrie. — H. Mohkma.nn : Tangenlenquadrupel einer
gewundenen Kurve 3. Ordnung. — \V. Blaschke n. G. Hessenberg : Lehr-
salze iiber konvexe Kôrper. — W. Blaschke : Ailes und neues von Ellipse
und Eliipsoid. — J. Horn : Ueber eine iiichllincare DifTerenzengleichung. —
Robert KoMG : Die Charaklerisierung der Riemannschen Transzendenten
und andere Théorème. — Fr. Riesz : Ueber Intégration unendlicher F'olgen.
— K. Knopp ; Einfaches Beispiel einer* sleligen, nirgends dilferenzierbaren
Funktion. — H. Hahn : Ueber stetige Funktionen ohue Ableilung. —
\V. Weinkeich : Die Fadenzeichuung der Hyperbei mit Bemerkungcn iiber
die Gartnerkonstrukliou der Ellipse. — W. Gross : Ueber die inipliziten
Funktionen. — G. Kowalewski : Eisifache Herleitung der Eulerschen Sinus-
formel. — Alfred Loewy ; Ein Ausalz von Gauss znr jiidisclien Clironologie
ans seinem Nachlass. — \V. Sternbekg : Entwicklur.g w.illkiirlichern Funk-
tionen nach linearen, homogenen Aggregaten ortliogonaler. — G. Klein :
Zur Eulerschen Losuug des isoperimetrischen Problems. — M. Bauer :
Eine algebraische Behauplnng von .Gauss. — St. Jolles : Die helikoidische
Iiivarianz des linearen Strahlenkomplexes und eine nene Définition seines
Paramelers.
Mathematîsche Annalen. Band 78, Heft 3 u. 4, — E. Noether : Gleiehun-
gen mit vorgeschriebener Gruppe. — F. SE!DEL.MA^^• : Die Gesamlheit dei-
kubischen und biquadralischen Gleichuiigen mit AfTekt bei beiiebigoin
Ratioiialiliilsbereicl). — H: Falckenberg : Zur Tlieorie der Kreisbogen-
polygone II. — G. Ha.mel : l^ine charaktcrislische Eigenschaft beschrankter
analytischer Funktionen. — G. Pick; Ueber die Beschriinkungen analytischer
Funktionen durch vorgegebene Funklionswerle. — R. Jentzs.ch : Ueber
Poteiizreihen mit endlich vielen verschiedenon Koellizienten. — G. Pôlya :
Leber Potenzreihen mit endlich vielen verschiedcnen Koedizienlcn. —
A. Haar ; Die Minkowskische Géométrie und die Annaherung an slelige
Funktionen. — L. Bieukkbach : Ueber die Einordnung des Ilaiiptsaizes der
Uiiiformisierung in die NVeierslrassische Fuiiklioncnlheorie. — \N'. Gross :
Zur Théorie der Dilferentialgleicliungcn mit feslen krilischcn Punklen. —
158 BULLETIN fil B L I O C R A P III Q U E
A. LoEWY : Uebei- Matiizen- nnd Differenli;ilkomplexe II u III. — S. Stkas-
ZEWicz : Ueber den BcgrifF des einf;iclien Kurvenbogens. — O. Perron:
Ein neuer Exislenzbeweis fur die Inlegr;ile eiiies iystems gewohnlicher
Differeiitiiilgleichungen. — J. Nielsex : Die Isomoi'phismen der allgemeiuen.
iineudlichen Gruppe mit zwei Erzeugeiiden. — E. Hecke : Ueber ortliogonal-
iiivariante Integralgleichuugen. — D. Hilbert : Axiomatisches Denken. —
F. Klein: Bericlit iiber dea Stand der Herausgabe von Gaiiss-\\'erken.
Nouvelles Annales de Mathématiques, dirigées par C.-A. Laisant et R.
Bkicakd : 4n'<= série. Gaulhier-Villars, Paris. TomeXYII, 1917. — Picardat :
La courbe orthoptiqne de deux coniques. — R. Gookmaghtigh : Sur les
seize sphères tangentes à une sphère et à trois plans donnés. — A. Auric :
Note sur la Géométi-ie du triangle. — M. Weill : Sur quelques équations
homogènes iudélermiuées du troisième degré. — Hada.makd ; Sur l'élimina-
tion entre équations différentielles. — R. Gookmaghtigh : Sur les centres de
courbure des courbes adlnes d'une courbe donnée. — M. d'OcACNE : Sur le
mouvement de la manivelle et de la tige guidée. — F. Gonseth : Quelques
propriétés métriques des foyers, des tangentes, etc. — J. Lemaire : Sur le
problème de Pappus généralisé. — J. Haag : Sur le calcul approché des
quadratures. — G. Fontené : Sur la quantité (DA) (BC) -f (DB| |CA) -f-
(DC) (AB) envisagée dans l'espace. — J. Joffroy : Seconde Note sur le pro-
blème de Pappus généralisé. — K. Bkicard : Le principe de relativité.
— Anciennes questions non résolues: 1689, 1690, 1691, 1692, 1693, 1694,
1695, 1705.1710. 1715, 1721, 1731, 1738, 1747,1751, 1754, 1761, 1762,1763,
1776, 1777. — F. Gomes Teixeika : Sur une manière d'engendrer les cubi-
ques uniciirsales et une classe de quartiques, et sur une relation entre
deux transformations. — ■ L. Crelier : Faisceaux de cercles relatifs à la
puissance d'une droite. — F. Gonsetu : Sur l'orientation d'un gi'oupe de
droites. — M. Chalaux : Tout nombre' premier de la forme 4/i -\- i est une
somme de deux carrés. — F. BAtriKAND : Remarques sur un article de M.
Goormagliligh. — R. Bouvaist : Sur deux propositions de Laguerre. —
Farid Boulud : Recherches géométriques sur le centre de courbure des
trajectoires d une famille quelconque de courbes planes — L. Ckelikr :
Puissance d'une droite par rapport à son cercle. — P. Delens : Note sur
1 extraction rapide de certaines racines exactes d'indice impair. — Cit.
Michel : Mouvements plans dans lesquels la tangente a une vitesse angu-
laire constante. — E.-N. Bakisien : Sur les paraboles qui passent par les
pieds des normales issues d'un point donné à une ellipse. — M. -F. Egan :
[L-] Foyers et asymptotes des coniques el quadriques. — A. Myller : Sur
les surfaces d'égale pente. — F. Gonseth : Sur le centre des moyennes
distances d un groupe de points en ligne droite. — Adrien Favre : Sur les
fonctions homogènes. — J.-B. Pomey : Sur une propriété de la fraction
rationnelle du second degré. — Ch. Michel: Développantes et développées
aréolaires. — G. Fontené: Identités à démontrer. — E. Cahen : Remarques
sur un article de M. Mathieu Weill.
La Revue de TEnseignement des Sciences, Librairie Alcan, Paris,
iï'"^ année, 1917, — P. Lugol : Phénomènes sonores dus au déplacement
très rapide d'un corps dans l'air. — G. Lapointe : Sur la suite de terme
généial sin nx. — J. Jumel-Renoy : Sur les moments linéaii-es. — F. Bra-
chet : Sur la projection d un angle droit. — \\. Beuakd : Construction dn
BULLETiy li 1 h I.IOG RAPIIIQUE 159
centre de courbure. — B. Niewenclowski : Algèbre et géométrie. —
G. FoNTE.NF. : Sur les tbéorèmes de l'angle extérieur. Sur le théorème du seg-
ment capable. — l*. MoNTEL : Sur les suites récurrentes. — - R. Bkrakd :
Mouvement sur une sphère dune figure de forme invariable. — J. Lemaike :
Sur la droite de Simson généralisée. — Ch. Michel : Sur la représentation
paramétrique des coniques. Sur les transformations centrales. — J. Jlhei.-
Renoy : Sur la géométrie descriptive. — L. Clé.mkmt : Propriétés corréla-
tives des coniques démontrés pà''allèlement. — X... : Sur la réduction d'un
angle à l'horizon. — G. Fomene : Relations métriques dans le Triangle. —
P. Montel : Sur les limites de fonctione périodiques. — M. d'Ocagne : Quel-
ques réflexions au sujet de renseignement élémentaire de la géométrie
desciiptive. — A. Thesse : Problèmes graphiques relatifs aux surfaces de
second degré. — A. Yieili.eion : Application du calcul vectoriel au déplace-
ment d un corps solide. — L. Clé.me.nt : Note sur les permutations. —
G. BovLiGAND et R. Bekakd : L'inversion conserve les ligues de courbure. —
J. Jliiel-Re.noy : Moyenne et extrême raison. Sur 1 emploi en descriptive du
second plan bissecteur comme plan auxiliaire.
Revue de Métaphysique et de Morale. Librairie Colin, Paris. Année 1917.
— L. CouTUKAT : Sur les rapports logiques des concepts et des propositions.
— A. Reymond : L éducation et la pédagogie expérimtmtales. — Henri Du u-
MiER (Xécrologie). — V . Enkiques : Sur quelques questions soulevées par
l'iuiini mathématique. — L. Rouciek : I^a symétrie des phénomènes phy-
siques et le principe de raison suffisante. — F. Le Dantec : Encore la
dégradation de lénergie. — F. Couturat : La logique algorithmique et le
calcul des probabilités. — A. Paooa : Des conséquences d'un changcmcnl
d idées primitives dans une théorie déduclive quelconque. — L. Sel.me :
Dynamique généralisée et dégradation de 1 énergie. — G. Belot : Enquête
sur l'orientation de l'enseignement secondaire. — L. Rougier : De la néces-
sité de la réforme dans l'enseignement de la logique. — E. Cramaussel :
Pour un enseignement philosophique nouveau. — A. Rev.mon» : Les ordi-
naux ti-ansfinis de Cantor et loir définition logique.
Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der 'Wissenschaften in
Wiea. — Batid 125, 1916. — K. Federiiofer : Ueber die Stabilitiit der flachen
Kugolschale. — R. Fuerth : Ueber die Lage der \\'indungspunkle bei kon-
former Abbilduug einer Kreisscheibe auf eine einfache iiberdeckle Kreis-
scheibe. — A. Kli.ngatsch : Ueber eiu Vierhôheu problem. — Id. : Ueber die
gegenseilige Orieulierung zweier Figuren. — G. Koh.n: Ueber kontrajeklive
Figuren. — F. Kottlek : Beschleuuigungsrelative Bewegungen und die kon-
forme Gruppe der Minkowski'schen Welt. — E. Krvppa : Rekonsli'uktion
einer Schraubenliuie ans einem Schragriss. — E. Mui.lek : Schraubflachen
und Slrahlgewiude. — F. Paiîi.is : ICrgiinznngen und Beispiele zui" Mecliaiiik
von Hertz. — A. Pla.mitzek : Erzcngnisse projekiivcr Involutionen hidieren
Grades, deren Triiger unikursale Gcbilde sind. — R. Schu.ma.n.n: Bestimninng
einer Geraden durch Ausgleichung der beobachteten Koordinalen ihi-er
Punkte nach der .Méthode der kleinslen Quadrate. — E. W.ei.scu : Quater-
nioneu und biniire Formen zu den Minkowski'schen Gruudglcicliungen der
Elektrodynamik. (IFI. u. IV). — Id. : Binaranalyse dei" vierdimensioualcu
Vektori'aumes. — K. Woi.r ■ l.'eber dan Einfluss der l-]inspannung ant die
Torsionsbeanspruchung eines Kreiszyliuders.
160 hULLETiy m B I.IOG RAPIIIQ U E
Zeitschrift fur das Realschulwesen, Wicn. — XLII Jahrgang. —
O. Danzek : L6sunt< von Aiifgabea ùber ebeiie Kiirven mit Hilfe riiumlicher
Beliacfilungen. — l'raiiz Hkul : Bemeikungen zui- Konstruklion def Ellipse
und der Hyperbel aus koiijugrerlen Durclimesseru, — Kiaiilz Ratiischlixek:
Ueber eine besoiidore Schweipiinklslage an ebenen Flacheii. — Joh. Sciits-
TEK : Eiuige Bemerkungeii iiber das Tetraeder. — Q. Vettek : Einfûhrung
der Siitze von Pascal iind Brianchon in die Mitlelschule. — P. v. Schaewen :
Ueber pylhagoreische Dreiecke. — P. v. Schaewen : Quadràzahlen zu
ermitleln, dei-en Somme einem Biquadralc gleich ist. — Prof. W'anka-
Bkau.nau : Kiiimmungsradien in elemeularer Bchandliing. — O. Danzer :
Ermilllung der Scheiteiki ûmmengskreise von KegelschniUcn mit Hilfe
raumicher Belrachtungen. — E. Czuber : Zur Yoilendung eines gfossen
Werkes. — P. v. Schaewen : <ix- -\- bxy -\- cy- = z* in rationalen Zahlen zu
lôsen. — • F. Schiff.nek : Ein Beitrag zu den praklischen geomeliischen
Scliûlei'ûbnngen der Unterstufe. — A. Haltmeyer ; Zur Behandiung des
Kraftepaares im Unterrichle. — L. Baumgartner : Kennzeiclien fiir die
Teilbarkeit dekadischer Zahlcii durch 7 und 13.
2» Livres nouveaux :
W. Ahrens=. — Altes und Neues aus der Unterhaltungsmathematik. —
1 vol. in-8o, 206 p.: 5 .M. 60: Julitis Springer. Berlin.
G. Candido. — La Risultante di due quadratiche. — 1 fasc. in-4o, 26 p.;
Rafl'aello Giusti, Livorne.
E. CoHN. — Physikalische ùber Raum und Zeit. .":!. Auflage. — 1 t'asc. in-
8o, 31 p; 1 M. 20; B. G. Tcubncr. Leipzig.
Z. G. de Galdeano. — Nociones de critica matemàtica. — 1 fasc. in-S»,
76 p. ; 2 pesetas ; G. Casanai, Zaï-ago/.a.
Z. G. de Galdeano. — Las construciones matemâticas adaptadas al com-
plementO de anâlisis infinitésimal. — 1 tasc. in-8'\ 76 p. ; 2 pesetas ; G. Ca-
sanai, Zaragoza.
L. KiEi'ERT. — Grundriss der Differential und Integralrechnung, II, H.
vermehrle Auflage. — 1 vol. in-S", 932 p.; Helwingsctie Veilagsbnclihand-
lung. Hannover.
M. Li.NDow. — Differentialrechnurig, 2. Auflage. — 1 vol. in-S», 96 p. ;
1 M. 50; [Ans Natur u. Geistest\elt. i\'' 387i, B. G. Tenbner, Leipzig.
H. E. Ti.MERDiNG. — Der mathematische Unterricht an den hoheren
Knabenschulen nach dem Kriege. — 1 tasc. in-8'>, 22 p.; 0,80 M.; B. G.
Tenbner, Leipzig.
Mathematisch-physikalische Bibliothek, — Volumes in-16. de 50 à 60 p.;
1 .M. 30, B. G. Tenbner, Leipzig . Bd. 2. H. ^\■IEI.E1T^ER. — Der Begriff der
Zabi. 2. Aufl. — Bd. 13. p. M;Ers.\ciii;.\. — Geheimnisse der Rechenkûnstler.
2. Aufl. — Bd. 28. P. LucKEY. — Einfùhrung in die Nomograpbie. L Tcil :
Die Funkiionsleiter. — Bd. 29. A. Barlch. — Die Grundlagen unserôr
Zeitreihnung. — Bd. 30. W. LIET/MA^.^•. — Was ist Geld?
NOTIONS D'ARITHMOGEOMETRIE
PAR
Emile Turrière (Montpellier).
i5<= et dernier article) '
L'arithmogéométrie sur les courbes et les surfaces trans-
cendantes. Généralisation de l'arithmogéométrie.
101. — L'étude des arilhmopoints des courbes ou des sur-
faces transcendantes est assez naturelle après les considéra-
tions qui précèdent, mais les principes qui permettent de
rechercher certaines solutions des équations ordinaires de
l'analyse indéterminée, tels que ceux qui sont à la base des
travaux de Fi:tmAT ou d'EuLEu, par exemple, ne sont plus
d'aucune utilité dans le domaine des équations transcen-
dantes. Ici, plus de fil directeur, plus de généralités pos-
sibles sur les relations entre les solutions. Seules quelques
équations très spéciales de l'analyse transcendante ont pu
jusqu'ici être soumises à des recherches arithmotrigono-
mëtriques.
De ces très rares équations indéterminées transcendantes
douées de solutions rationnelles, que nous connaissons pré-
sentement, les deux plus anciennes semblent encore avoir
' Voir \'i:iiseiffiieintnt mattiématiquc. 18« année, !."> mars 191C, pp. 81-11(1, et IJ novcnilirc
r.>16, pp. 397-'«28; 19>= année, 15 mai l',U7, pp. 159-191 et jiiillet-septembrc-novenibre 1917,
pp. 233-272.
Voir aussi Le prohlciiie de Léonard de Pise et de Jean de Païenne, dans L'Enseignement
Mathématique, 17" année, septembre-novembre 1915, pp. 315-324; et une "Sole Au sujet d'un
article de M. A. Gérardin, dans les ynuvelles Annales de Mathématiques, ['i«]. t. XVI II, fé-
vrier 1918. pp. 43-49.
L'ne erreur s'est glissée dans mon précédent article, à l'occasion de la démonstration do
l'impossibilité de l'équation arithmotrigonométrique sin u -j- sin t- = I ; le résultat est exact.
J'aurai très prochainement l'occasion de revenir sur cette question.
L'Enseignement mathém., 2ii' année: 1918. • Il
162 E. T un n 1ERE
été primitivement envisagées par L. Elleh; mais il ne s'agit
nullement ici de spéculations du genre de celles qui font
Tobjet des mémoires dont la réunion a constitué les admi-
rables Commentationes arilhnieticœ ; il ne s'agit plus, dis-je,
de questions arithmétiques et c'est dans de tout autres cir-
constances que ces deux équations ont été mentionnées par
EULER.
L'une des deux équations auxquelles je fais allusion est la
suivante :
arc tang .r -\- arctangi' = -^ ;
-*
1 1 .
elle admet la solution .r = ^ et ?/ = — , d'après la relation
d'EuLER :
1 1 ::
arc tang — -|- arc tang — =: — .
L'autre, beaucoup plus importante, est l'équation :
elle représente une courbe transcendante douée d'une infi-
nité d'arithmopoints, au sujet desquels L. Euler s'étend
assez longuement, dans un passage qui mérite d'être cité
presque intégralement :
« Telle est la courbe comprise dans l'équation :
« on voit bien sur-le-champ que l'appliquée y est constam-
« ment égale à l'abscisse .r, de sorte que la ligne droite
« inclinée à l'axe sous un angle demi-droit satisfait à l'équa-
« tion. Il est cependant visible que l'équation proposée a
« une signification plus étendue que celle de la ligne droite
« y = jo, et que par conséquent celle-ci ne peut exprimer
« tout ce que contient l'autre .r'"' = z/*^; car on peut satisfaire
« aussi à cette dernière sans que .r soit égal à ;/. Par exemple,
u si .r = 2, y peut être égal à 4 ; ... nous aurons :
1 t
.r=zt^' ,- = /'^ . . .
AlilTHMO GÉOMÉTRIE 163
« II y a donc une infinité de nombres x et y qui, pris deux
« à deux, peuvent satisfaire à Téquation .r;-' = ?/^ ; tels sont
« les nombres suivants, en s'en prenant à ceux qui sont
« iritionnels :
X =
0
_ 9
:>■
6i 256
'■ = 27 • y=JÏ '
625 3125
•"=256 ■ ■^■ = 1024 '''■ •••
« Quoi qu'il y ait, dans ces courbes et dans les autres
« semblables, une infinité de points qui peuvent être dimi-
« nues algébriquement, elles ne peuvent cependant être
« mises au nombre des courbes algébriques, parce qu'elles
« renferment une infinité d'autres points qu'il est impossible
(( d'aligner d'une manière semblable ^ »
102. — La propriété de la courbe d'équation .x^ = y^ d'ad-
mettre les arithmopoints semble avoir été l'origine de deux
questions concernant la courbe transcendante représentée
par l'équation^
[X. + l)2' = .r''+' + 1 .
douée des arithmopoints de coordonnées (.r := 1 , y^=^\.)^
■ .r=^2, y ^=.2) et de tous les arithmopoints de Taxe Oy
(.r = 0, y quelconque), ainsi que la courbe ^ d'équation
x" = v"-" + 1 ,
c|ui est douée elle aussi des arithmopoints de coordonnées
(x :=-. 2, y =^ 2), [x = 3, y = 2) et de tous les arithmopoints
de l'axe Or.
D'autre part, la relation d'EuLER :
1 1 -
arclang-;^ + nrclan<r— :=: — ,
' Introduction à l'Analyse infinitésimale, par Léonard Eui.liH, trad. J.-H. Lauky, t. M, im-
priiné en IT'JT, p. -297-298.
' Snuvelles Aniialcx de Mathématiques, [2), t. XV, 1876, p. l't'i ot i>. 5'i5-547.
' Ibid., [2], t. XIV, 1875, p. 288, et [2], t. XV, 1876, p. 'i'i-46.
164 E. TU nui EUE
et celles analogues de Vég\ et de Machin :
1 1 -
2;n'f tang—- -f- aie laiig— = — ,
(Véga
1 1 -
.arc tang . arc tang 23g = 4 •
(Macliin
ont donné lieu à divers tra.vaux.
Une question posée, au sujet de ces relations d'EuLER, de
VÉGA. et de ]\Iâchin dans Y Intermédiaire des Mathématiciens ^
a provoqué la publication de toute une série de Mémoires
importants de M. Cari Stôrmer^, concernant des équations
de cette nature.
M. C. Stormer a notamment démontré que, en outre des
solutions d'EuLER, de Véga et de Machin, l'équation
1 1 , -
m arc tang \- n arc tang — =. k — ,
n'admet en nombres entiers qu'une seule solution nouvelle :
1 1 -
iarc tang— — arc tang— = — .
M. E.-B. EscoTT^ a d'autre part rappelé l'existence des
recherches de Gauss dans cet ordre d'idées et il a en outre
1 Question n» 377 (8. tiravé), t. I, I89'j, p. 228.
' Cari SriiRMiîR, Solution complète en nombres entiers m, n, x. y, et k de l'équation
1 1 7T
m arc taiiK - + n arc tansr — ^ k — .
X ^ .'/ 4
(Christiania Vidensskabsselskabschrifter, 1895.)
Sur les solutions entières K ... x^ ... y. ... /„ , k, de l'cquàtion :
1 , 1 ' 1 TT
a-j arc tang — + ''2 •"''^ '"'"S — + ••■ + -J^/i ■'>''<^ t'>ns — = *' — •
'1 "2 'n
(C. n., t. CXXIl, 27 janvier 189C, p. 175-177.)
( » » et 3 lévrier 1896, p. 225-227. |
Sur l'application de la théorie des nombres entiers complexes à la solution en nombres ra-
tionnels de l'équation
TT
Tj arc tang .r^ -\- ... -f <■„ arc tang x„ — k— .
(Archiv for Mathematik og Naturvidenskab, t-hristiania, 1896.)
Solution complète en nombres entiers de l'ci/uation :
m arc tang -f- n arc tang - = k — .
(Bulletin de la Société niathcniatiqiio de France, t. X.WII, 1899. p. 160-170.)
s L'Intermédiaire des Mathématiciens, 1896. t. 3, p. 276.
J n ITHMOGÉO M É TR lE 165
indiqué une ibrmule intéressanle :
- 1 1,1 1
— ^^ 22arc lautî^r^ + 2arc taiie -— -;r — oarc lano- -—-- — 10 aie laue:— — -r— .
i '^ 28 ' ^445 " ISyy ^ 11018
Il convient enlin de signaler ici Texistence d'ai-itliniopoints
sur la courbe logistique : cette proposition négative, con-
cernant Timpossibilité en noml)res rationnels de l'écjualion
a été établie en 1882 par F. Li>df,mann \ Elle a donné lieu
tout récemment à un très intéressant travail de ^IM. G. N.
Bauer et H. L. Slobin « Some transccndenlal Curves and
Nmnbers » -.
11 est vraisemblable que la liste précédente des travaux
où se trouvent des résultats susceptibles d'être rattachés à
rarithmogéoniétrie des courbes et des surfaces transcen-
dantes est loin d'être complète; en tous cas, leur nombre
est certainement encore restreint.
103. GÉNÉRALISATION DE LARITHMOGÉOM ÉTRI E . — La
même remarque s'applique aussi aux recherches faites au-
tour d'une généralisation importante et naturelle de l'arith-
mogéométrie dont la première manifestation se trouve dans
des travaux de Ang. Genocchi.
G. Lamé^ avait, en 1840, publié un remarquable mémoire
sur un cas particulier du dernier théorème de Fermât ; il
avait établi l'impossibilité en nombres entiers de l'équation
indéterminée :
■x'- + j' = =' ;
A. Cauchy*. m. Lebesgue^ et le P. Pépin*'' avaient à cette
' L'ebcr die '/.ahl TZ, Mathematische Annalen, XX, 1882, S. 213-2i5.
- Rcndiconti del Circolo mateniatico di Palemio, XXXVI, 1913, p. 327-337.
^ (V. La.mè. Mémoire d'Analyse indctermiiice démontrant que l'équation X' + y" = 7.' est
impossible en nombres entiers, Journal de Mathématiques pures et appliquées (de Liouville»,
[l], t. V, 18.0, pp. 19.V211.
* A. Cauciiv. Rapport sur le Mémoire précédent (ibid.). p. 211-21Ô; cf. aussi C. li., t. IX,
m septembre 1839, p. 359-363.
* M. LicBKSQLK. Démonstration de l'impossibilité de résoudre l'équation x' -f- y' + 7.' = 0 en
nombres entiers (Journal de Mathématiiiues pures et appli<iuées (de Liouville), fl], t. V, 1840.
p. 27S-279.
« Le P. Fi;pi.N. Impossibilité de l'rquation x' + y' -)- /.' = 0. C. R., t. LXXXII, 187(;, p. 67fi-
<«79 et 743-747. Cette impossibilité est ici rattachée à celle d'une équation x* -|- ''y* = Q
appartenant à une famille plus étendue d'équations étudiées par Edouard Lucas.
166 E. TVRHIEHE
occasion présenté quelques remarques et simplifié la démons-
tration de G. Lamk.
Poussant plus loin l'analyse de cette équation particulière
de Fermât, A. Genocchi établit que, non seulement, elle est
impossible en nombres entiers, mais aussi en prenant pour
X, y, z les racines d'une même équation du troisième degré a
coefficients rationnels ; celte impossibilité est rattachée à
celle de Téquation
1
x^ 4- 6.J- _ - = □ ,
en nombres rationnels \
104. — La propriété négative de l'équation .?' + ?/' + r' = 0.
de ne point posséder non seulement des arithmopoints, mais
encore des points dont les coordonnées homogènes .r, ?/ et c
soient exprimables par les racines d'une même équation
cubique rationnelle, doit être considérée cqmme le premier
théorème d'une généralisation de l'arithmogéométrie : cette
nouvelle branche de l'étude géométrique d'une équation
indéterminée de l'analyse diophantine aurait pour objet la
recherche de ceux des points particuliers d'une courbe
donnée, représentée au moyen d'une équation rationnelle,
par chacun desquels puisse passer une courbe de même
nature, mais d'un degré moindre imposé a priori : les points
situés sur une arithmodroite seraient précisément les arith-
mopoints de la courbe donnée; les points situés sur une
conique constitueraient une seconde famille; la troisième
famille serait celle des points situés sur une cubique d'équa-
tion rationnelle.
En d'autres tenues, celte généralisation de l'arithmogéo-
métrie consisterait à substituer à l'ensemble des nombres
rationnels celui des nombres quadratiques, puis celui des
nombres cubiques ou plus généralement celui des nombres
appartenant à un certain domaine imposé de rationalité. Le
programme d'une; telle étude a été tracé dans un mémoire
' A. Gr.socciii. !\ur Viinpossibiliti de quelques équations doubles, C. H., t. LXXVUI, 9 février
1874, p. 'i33-'iJ5. — Généralisation du thêorime de l.amé sur l'impossibilité de l'équation
x; + y' + y.: = 0, C. R.. t. LXXXU, I87t;, p. 910-01:1.
ARITHMOGEOMETRIE 167
ile H. PoiNCARÉ : Sur les propriétés arifhmélifjues des courbes
algébriques^.
Généralisation par voie complexe.
105. — Dans les derniers paragraphes ci-dessus, j'ai rap-
pelé quelques rares essais d'extension de Tarithmogéométrie,
qui se rattachent tous à l'étude bien difficile des arithmo-
points de courbes ou de surfaces transcendantes spéciales,
ou encore à celle de ceux des points des (tourbes ou surfaces
algébriques dont les coordonnées sont exprimables non plus
rationnellement mais au moyen de nombres appartenant à
un certain domaine imposé de rationalité.
Ce sont là deux directions bien distinctes vers lesquelles
Tarithmogéométrie semble devoir s'orienter. Le grand inté-
rêt qui est actuellement attaché au célèbre théorème de
Fermât ne peut que provoquer des recherches arithmogéo-
métriques autour des courbes spéciales d'ordre élevé, ou
même d'ordre indéterminé, plus ou moins analogues aux
laméennes. Les belles recherches de M. C. Stôrmer sont
d'autre part de nature à faire naître le désir d'entreprendre
des études semblables pour d'autres types d'équations trans-
cendantes.
Ce sont là, je le répète, des questions qui seront certai-
nement étudiées dans un avenir plus ou moirts éloigné de
nous.
A côté de ces deux extensions naturelles de l'arithmo-
géométrie, je crois devoir signaler enfin une troisième géné-
ralisation essentiellement différente des précédentes, car
elle consiste en une prolongation de l'arithmogéométrie
dans le domaine des grandeurs et des nombres imaginaires.
De même, en effet, que la considération de ceux des élé-
ments de certaines figures géométriques, qui sont repérés
par des nombres rationnels, a pu présenter un certain intérêt,
de même Vétucle des éléments réels des figures complexes
peut parfois conduire à des résultats qui, s'ils ne semblent
' Journal de Malhiinaiiques pures et appliquées (de Lioiivillc), 5« série, t. 7, l'.Kil, p. lt;i-233.
168 E. TURRlElîE
offrir aiioune utilité immédiate, sont néanmoins suffisamment
curieux pour mériter de ce fait détre mentionnés ici.
Le sujet de cette étude des éléments réels de figures ima-
ginaires est évidemment immense, en raison même du nombre
illimité des figures imaginaires de la géométrie plane et de
la géométrie spatiale. 11 y a donc lieu de limiter les dé»'e-'
loppements qui vont suivre à ceux des résultats qui paraissent
tout spécialement les plus curieux.
106. — Dans tout ce qui va suivre, les figures complexes
considérées seront définies par des points dont les coor-
données seront des nombres imaginaires de la forme x + iy-
L'n point imaginaire du plan dépend ainsi de c|uatre nombres
réels; un point de l'espace dépend de six nombres réels.
Le principe, qui est à la base des remarques suivantes, est
que, sur toute droite imaginaire du plan représentée par une
équation
(a + ia')\ -t- (h + ///,Y + (c + ic') = 0 .
il existe un point réel. Corrélativement, parmi toutes les
droites pivotant autour d'un même point imaginaire, il existe
une droite réelle, en géométrie plane bien entendu.
Lorsque la droite imaginaire varie dans le plan [en enten-
dant par variation de la droite imaginaire celle des quatre
paramètres réels qui figurent dans son équation après divi-
sion par c -\- ic\ par exemple], le point réel se déplace dans
ces conditions et son déplacement est parfaitement déter-
miné par la loi de variation des coefficients de la droite ima-
ginaire. Toutefois le déplacement du point réel ne précise
nullement celui de la droite, puisque la représentation ana-
lytique d'une droite de celte nature s'effectue au moyen de
fjuatre paramètres réels.
107. — DÉFINITIOX DES COURBKS ORTHOPTIQUES. La loi la
plus simple de variation d'une droite imaginaire, dans le
plan, consiste à faire dépendre les quatre coefficients réels de
l'équation de cette droite d'un paramètre réel unique.
Les deux droites réelles, représentées par les équations
respectives
a\ + AY + c = 0 el a'X -\- h'Y + c' = 0 ,
ARITII.MOGEOM ETHIE 169
qui déterminent par leur intersection le point réel de la
droite imaginaire, enveloppent alors deux courbes réelles du
plan; le point réel considéré décrit un certain lieu géomé-
trique, réel lui aussi.
Plus particulièrement, supposons cpie ré(|uation de la
droite imaginaire soit Téquation canonique
X cos ç -f- ^ ^i" r ■ — ^ 05 =1 0 :
3 est ici un azimut complexe :
z = t -\- i'V :
de même la distance fo de l'origine des coordonnées à celte
droite imao-inaire est un nombre imaoinaire:
vo =: p -{- iP :
t est supposé variable et pris pour paramètre destiné à repé-
rer la droite imaginaire ;.T, /?, P sont, en d'autres termes,
quatre fonctions données de la variable réelle t.
Si maintenant ce paramètre t prend un accroissement réel,
tout se passe comme pour le cas d'une x^ de droites réelles;
le point d'intersection de deux droites voisines de paramètres
/ et ^ + <:// a une limite lorsque dl tend vers zéro et par suite
les droites imaginaires considérées enveloppent une courbe
imaginaire représentée par les fondions précédentes T, p
et P.
Cela étant, la tangente imaginaire considérée est douée
d'un point réel, défini comme intersection des deux droites
réelles représentées respectivement par les équations:
•
p
.»• cos t 4- >■ sin / = , „, ,
en 1
P
— xsinf + yKOst = , „, ;
sli 1
celles-ci sont évidemment deux droites rectangulaires, qui
enveloppent deux courbes réelles c, et c. simplement défi-
nies par les équations polaires tangentielles qui précèdent.
Ainsi donc :
170 E. rURRIKHE
La courbe réelle, lieu des points réels situés sur les tan-
gentes d'une courbe imaginaire, peut toujours être simplement
définie comme l'ortlioptique de deux courbes réelles.
Celte proposilion rattache donc la notion de courbe orthop-
tique d'une courbe réelle à celle de la courl^e réelle d'une
certaine figure iniaoinairc.
108. — Droites imaginaihes de l'espace ayant un point
HÉEL. — Alors que, sur toute droite imaginaire du j)lan, il
existe toujours un point réel, il n'en est j)as de même en
géométrie spatiale.
Soit une droite imaginaire générale de l'espace. Elle part
du point imaginaire y. de coordonnées
E = .*'i + '■*•,. . i-, = Vi + iy.i , r = r, + iz.^ :
sa direction est définie par des coefficients
les coordonnées d'un point quelconque de la droite sont :
Z = ? + Àa , II z= r, + Àf:; , Z = Z + Ày ,
le paramètre 1 étant rimaginaire /, + ih- Pour que ce point
courant de la droite puisse être réel, il faut et il suffit que
les parties purement imaginaires des expressions des trois
coordonnées E, H, Z soient simultanément nulles :
X, + l^o, + /,.,, = 0 ,
.r, + /j h., + /,, /', = 0 ,
--., + l,c., + /..r, =0 ;
t
il en résulte la condition suivante d'existence d'un point réel
sur la droite imaginaire considérée :
x»
T.,
«1
/',
<l.^
/'.,
= 0
/, et /, s'obtiennent alors par le système linéaire ci-dessus
ARITHMOGEOMKTRIE 171
écrit et les coordonnées du point réel M sont alors les sui-
vantes :
X = .Ij + a,/j «2 /., ,
Yz=.,- + /.,/, - bj.^ .
109. DÉFINITION DE LA DÉVELOPPANTE u'UNE COURBE PLANE
RÉELLE. — Parmi les courbes imaginaires de l'espace ordi-
naire, les plus remarquables sont certainement les lignes de
longueur nulle. Leurs équations au moyen d'un paramètre
réel / et d'une fonction F(/i de cette variable réelle sont :
? = /(l — 1-) V"'dt = {l — r-} F" + 2lh" — 2F ,
r, = ij\l + t'-\F"'dt = i\{[ + Ih F" — 2/F' + 11' ,
r = ■IftV'dt = 2/F" — 2F' ;
F', F" et F'" désignent les dérivées première, seconde et
troisième de cette Ibnction générale F(/). Dans le cas actuel
on a donc
' .»•, = Il — t'\ V" + 2/F' — 2F , .»•„ - 0 ,
.V, = 0 , r. = Il + /-|F" — 2/F' + 2F ,
;, = 2/F" — 2F' , z., = 0 ;
les coefiicients de direction de la tanoente imaoinaire à cette
courbe imaginaire sont :
rt, = Il — /2|F"' , (,., — 0 .
/', = 0 , /.,, = Il + /-IF'" ,
,-j = 2/F'" , c, = 0 .
La condition d'existence d'un point réel sur cette droite
imaginaire est manifestement satisfaite (juelle que soit la
fonction Fi/); les valeurs de /, et de /. sont ici
/, = — r"' . /., = û ,
et les coordonnées du point réel sont par suite :
, /F' - F
1 + t'
y = 0 ,
_ „ Il — «-H'' + 2iF
'--'■ 1+12- •
172 E. TURBIERi:
Ce point décrit une courbe réelle située clans le même plan
que la courbe (c,) décrite par le point réel de coordonnées .r^ ,
y,, r.j . Gomme les diverses coordonnées introduites sont
liées par la relation d.t\ + dz\ = dyi, y.^ n'est autre que l'ab-
scisse curviligne .v, de cette courbe réelle (c,) et puisque /, est
éo-al à — 7^^=^ — ■^' , les coordonnées du point réel M de-
Viennent
1 , , d.r,
X = ^^\>\y., - .v,.r,i = .r, — ^\j^
V = 0 .
1 , , dz
7 '-1^2 — r2"l
ds.
ces dernières équations prouvent que ce point (.r, ?/, z) dé-
crit une développante par le fil de la courbe réelle (c, .
En résumé : fou/es les iaiigentes d'une courbe rnininia de
r espace sont douces d'un point réel. La courbe lieu de ces
points réels n'es^ autre qu'une développante de la courbe
réelle plane (c,).
Comme la courbe plane (c,), dont la ligne de longueur
nulle peut être déduite au titre d'hélice particulière du cy-
lindre de section droite (c^), est absolument générale, cette
proposition définit d'une jnanière inattendue la développante
d'une couulje plane.
110. — Plus généralement, supposons que la, droite ima-
ginaire de l'espace appartienne à une x' développable : les
douze paramètres (.r, , .... r ._, . V/, , ... , r., sont des fonctions
réelles de la seule variable réelle t liées par les relations :
d.v,
dt ■
^ = %■
'. = ^
dt '
'==^r
■•. = ^
la condition d'existence dun point réel sur une telle tan-
A R I T II M 0 G E O M É T H I E
173
;-ente imaginaire à une courbe imaginaire est alors
oc.,
dx..
dx.
dt
dt
dy.
d?\
dt
dt
dz..
dz
dt
dt
= 0 .
On se donnera, pour y satisfaire, la courbe gauclie réelle
(Cj) lieu du point M, de coordonnées .i\, ?/.,, z.,. P et Q étant
deux fonctions de la variable réelle /. on posera :
</.«^ = Prf(Q.r,i .
rfv, =z PrfiQiv .
dz, = Pc?|Q-,i :
la courbe (c^) lieu du point (.r, , ^/i • -J est alors définie, à
une translation arbitraire j)rès, par trois quadratures :
.r, = ?Qx., — fQx..dV ,
r, = Pg.v, — J'QrjdP ,
:, = PQ--, -- fQz.,dP :
si, par exception, la courbe (c./) est un axe de coordonnées,
l'axe Oz par exemple, la condition est satisfaite quelle que
soit la courbe (Ci), puiscjue .r,, y^^ -^''i et y'., sont nuls; /„ est
nul et Z, prend la valeur - — —, de sorte que les coordon-
nées du point réel M sont alors :
'- dz„
"- dz..
dz,
dz.
la courbe (Cf) reste indéterminée; le point M est un point de
la tangente en M, à cette courbe réelle (c,), à une dislance
dz
M,M =r i^j-^l'- du point M, de contact de la tangente. En pre-
dz.
174 E. TU uni ERE
liant plus particulièrement z^_ proportionnel à l'abscisse cur-
viligne .ç, de la courbe (c^), z^ -- /r^, . la courbe lieu de M est
une développante par le fil de la courbe fc^i. Ce résultat cons-
titue par suite une généralisation de celui qui a été indiqué
au paragraphe précédent, à propos des courbes de longueur
nulle (A' est alors égal à Tunité et z^ est nul, aux notations
près).
111. — Je n'insiste pas sur cette question qui ne présente
qu'un intérêt de curiosité. Il me suffira de dire que les
remarques qui précèdent ne sont pas les seules qu'il est pos-
sible de faire dans la considération des éléments de cer-
taines figures imaginaires du plan ou de Tespace. C'est ainsi
que des transformations rationnelles bien connues peuvent
être rattachées à ces mêmes considérations et que l'étude
des droites de l'espace qui sont douées d'un point réel met
en évidence certains systèmes rectilignes, congruences ou
complexes, bien connus par ailleurs.
Paris, le l*'' février 1918.
SUR LA «VARIETE MOYENNE»
DE DETX VARIÉTÉS CONVEXES
PAR
Georges Tieugy (Genève).
.^ 1.
On connaît la définition de « corps moyen » de deux corps
convexes donnés : soient G, et C.2 ces corps donnés; enjoint
un point A, de C, à un point A., de C, ; on prend le point
milieu M du segment (Aj Ag)'; le lieu des points M est le corps
moyen de G, et G,-
Les propriétés de ces « corps moyens « peuvent être éta-
blies analytiquement ; il sullirait pour cela d'utiliser la
« théorie des corps convexes » de MinUowski^
Les démonstrations deviennent extrêmement simples, si
Ion procède par voie géométrique. Je me suis d'ailleurs
placé d'emblée dans l'espace à n dimensions; en cours de
route, nous examinerons des cas de l'espace ordinaire.
Gomme cas particulier, nous envisagerons celui où toutes
les droites servant à la construction de la variété moyenne
ont une direction constante.
§ 2.
Soient donc deux variétés convexes. G, et G.j ; la variété
moyenne, que nous désignerons par (G), est aussi une variété
convexe. Soit // le nombre des dimensions de ces variélés.
' MiNKOWsKi. Cesammeltt AbhaïuUungen. H, p. i;!l-2»'i0.
176
riEIiC Y
Pour conslruire la variété moyenne, procédons de la manière
suivante :
Situons l'espace à n dimensions dans l'espace immédiate-
ment supérieur à (/* + 1) dimensions; concevons que la va-
riété C, soit située dans le (/? — plan) défini par l'équation :
tandis que la variété C, serait située dans le in — plan) défini
par l'équation :
^,,+1 = -^ •
Considérons alors la plus petite variété convexe contenant
les deux variétés proposées; et coupons cette variété à
{n + 1) dimensions par le n — plan) défini par l'expression :
L'intersection donne une variété à n dimensions; c'est la
« variété moyenne » de C, et C^.
Prenons d'abord quelques exemples.
a) Premier exemple. Soit le cas de («^=1); les deux
variétés données sont donc deux segments de droite, portés
sur une droite indéfinie représentant l'espace à une dimen-
sion. Situons cette droite dans un plan, l'axe auxiliaire étant
perpendiculaire à la droite; la variété C, sera portée par
Taxe des x lui-même, tandis que la variété C.^ sera située sur
la droite définie par :
V = 2 . (avec a rr li
VARIETE MOYENNE
177
La plus petite variété convexe à [ii -\- 1) dimensions conte-
nant les segments C, et Cj est le trapèze (A, 8,82 A.^. Cou-
pons ce trapèze par la droite :
j = 1 ;
■on obtient le segment (A8); c'est la variété moyenne des
deux segments proposés. 11 n'y a plus qu'à revenir à l'espace
à une dimension, par une simple translation du segment (A8)
parallèlement à l'axe des y.
On aurait obtenu le même résultat en suivant la définition
initiale : prendre le milieu de toute droite unissant un point
•d'une des variétés proposées à un point de l'autre variété.
On constatera (fig. 2) pour ce premier exemple
que les points extrêmes A et 8 sont les milieux des droites
joignant, dans l'espace donné, les points extrêmes des va-
riétés Cl et Co ; et cela d'une seule manière.
0
X
B^
-4 ^--~~,n
1
/ C,
E7\
A,
7 U7
! A B.
^■L3
En outre, remarquons que la valeur du segment (C) est égale
à la moyenne arithmétique des valeurs des segments C, et Cj.
bi Autre exemple. Prenons le cas de (« = 2); et consi-
I. 'Enseignement nialhcMn., 20" année; 191S
178
TIERC Y
dérons deux polygones plans, chacun ayant une orientation
bien déterminée par rapport aux axes de référence.
Plaçons cet espace a deux dimensions dans l'espace à trois
dimensions; Taxe auxiliaire étant perpendiculaire au plan
des polygones donnés; la variété C, restera dans le plan :
; = 0 ;
la variété C^ sera située dans le plan :
mais elle gardera son orientation par rapport aux axes des x
et des y.
Le plus petit volume convexe limité par les bases C, et C,
est un prismatoïde ; ses faces latérales sont des trapèzes ou
des triangles; on aura un trapèze lorsque les polygones C,
et C.2 présenteront deux côtés parallèles; par exemple, les
côtés (A,B,) et (AgBj) fournissent un trapèze, de même que
les côtés (D, G|) et (DjGg) ; quant aux triangles, on les obtien-
dra en étudiant Torienlalion des différents côtés des variétés
proposées par rapport à Tun des axes de référence; on
prendra successivement comme bases des triangles latéraux^
les côlés indiqués [)ar la «rose d'orientation» (fig. 4) ; on
comprend ici rim[)orlance de la conservation de l'orienlalion^
respective des variétés C, et Cj.
VA RIÉT É MOYENNE
Coupons ce prismaloïde par le plan :
179
3=1;
on obtient un polygone (ABB'GDD'E) ; c'est la variété
moyenne des deux variélés proposées.
On revient alors à l'espace h deux dimensions par une
translation du polygone obtenu parallèlement à Taxe des z.
La construction est facile; il suffit de la faire en perspective
cavalière exacte.
En opérant directement sur la figure (3) à deux dimensions,
d'après la définition initiale (qui consiste à prendre le milieu
de toute droite unissant un point de C, à un point de G,,
dans l'espace oii ces figures sont placées), le lecteur obtiendra
le même résultat; c'est évident, car cela revient à ne consi-
dérer que la j)rojection orthogonale de la figure (4 sur le
plan xy.
On voit immédiatement que : 1" les points extrêmes de la
variété solution, ou sommets, sont les milieux de tlroites
joignant des points extrêmes des figures données; il ne
saurait en être autrement;
2° la longueur du pourtour du polygone [C] est la moyenne
arithméti(|ue des longueurs des pourtours de C, et Cj .
c) Rkmarque 1. Gomme cas particulier de ce deuxième
exemple, considérons celui où les polygones G, et G^ se
réduisent à deux segments rectilignes, concourants ou non.
La variété moyenne est alors un parallélogramme, dont lun
des angles est égal à l'angle formé par les directions de C^ et C.,.
On a les dessins suivants dans l'espace E.^ :
iSeO/. Ytony
C-cmxoa'
ta'vvC6
180 G. TIERCY
Si Ton utilise l'espace à trois dimensions, la variété
moyenne cherchée sera l'intersection, par le plan [z = 1),
d'un tétraèdre, dont l'arête C, sei-a dans le plan primitif
(s = 0) et dont l'arête C^ sera dans le plan :; = 2) ; on sait
que celte section est un parallélogramme, dont les côtés ont
pour valeurs respectives i-~\ et ( ^"' ) •
Remarque H. Ce qui précède s'étend immédiatement au
cas où les variétés C, et C^ sont des surfaces planes con-
vexes quelconques. La variété moyenne sera une surl'ace
plane convexe; et le pourtour de cette variété aura pour
valeur la moyenne arithmétique des longueurs des pourtours
de C, et Cj.
Revenons au cas général de deux variétés convexes C, et
C^ à // dimensions. La i-eprésentation graphique n'est plus
possible; peu importe; le processus géométri(|ue indiqué
permet d'établir les propriétés fondamentales de la variété
moyenne.
On a donc situé les variétés Ci et C.^ dans l'espace immé-
diatement supérieur, à (n + i) dimensions : la variété C,
dans le [n — plan) défini par :
^„+. = 0 ,
et la variété C^ dans le (// — plan)
en conservant leur orientation respective. On a alors consi-
déré la plus petite variété convexe à [ii + J) dimensions con-
tenant C, et Co ; et l'on a coupé cette variété par le (// — plan)
•'■«+1 = ^^ ■
L'intersection donne la variété movenne cherchée, variété
convexe k n dimensions.
On établit alors aisément les remarques suivantes :
VARIE TE M 0 YEN NE 181
a) A tout couple de points. A, de C, et A., de C.,, corres-
pond un point de la variélé moyenne (C). Si les deux points
A, et Aa sont des points intérieurs de C, et Co, le point
milieu A de (A,Ao) est un point intérieur de la variélé (C).
Inversement, à chaque point intérieur A de (C) corres-
pond au moins un couple de points, A, de C, et Aj de C, .
b) Supposons que A, soit un point intérieur de G,, et que
Aj soit un point frontière de C^ ; le point A ne saurait alors
être qu'un point intérieur de (C;. En effet, imaginons, tracée
autour du point A, , une petite // — variété) convexe V entiè-
rement comprise dans l'intérieur de C, ; et considérons, dans
l'espace à [ii -\- 1) dimensions, un cône de sommet A., et
dont la base serait cette variété V. L'intersection de ce
[{n -\- 1) — cône] par le [n — plan)
appartient tout entière à la variété (C), et contient le point A
dans son intérieur.
c) (Chaque point F de la frontière de la variété (C) corres-
pond au moins à un couple de points F, et Fj des variétés C,
et Co, F, étant sur la fi'ontière de C, et F^ sur la frontière de
Co. En effet, tl'après la remarque 6 , aucun des points F, et
Fj ne saurait être un point intérieur.
d Si un point E de (G) est un point extrême de la variété
moyenne, les points E, et Eo. (|ui lui correspondent, sont,
non seulement des points « frontière », mais encore des
points extrêmes de Gj et G.j ; en outre, au point E ne cor-
respond qu'un seul couple de points E, et E., . Gette remarque
résulte immédiatement de la définition des « points ex-
trêmes ».
GoROLLAiRE. Si l'ou relie un point frontière F, quelconque
de (], à un point frontière F., quelconque de G.^, le point mi-
lieu de la droite (F^ F») n'est pas forcément sur la frontière
de (G). Par exemple, dans le cas de [n = 2), si l'on prend un
point de G, situé sur (E, .A,) et un point de G... situé sur (B^Gj),
le milieu de la droite qui joint ces deux points est à l'inté-
rieur du polygone (G). (Voir fig. 3 et 4.)
182
G. TIERCY
l 3.
Considérations relatives au cas de in =. 2) et au cas
DE [a ^ 3). Considérons deux courbes convexes, planes,
orthogonalemeiit symétriques Tune de l'autre par rapport à
un axe (XY) ; traçons toutes les (;ordes (M^N, N^M^) perpen-
diculaires à Taxe (XY) ; et marquons (fig. 6) les points mi-
lieux INI et N des segments
(MiNj) et (NiMg). On construit
ainsi une courbe (C) convexe,
f|u'on peut appeler : courbe
moyenne de C, et C^ relative
à la direction (XY).
Celte courbe (C) n'est pas
identi(jue à la courbe
moyenne générale (C), défi-
nie précédemment; son pour-
tour est plus petit que celui
de (C), et elle est entièrement
siluée à Tinté rieur de (C) ;
nous démontrerons ce détail dans la remarque I.
D'autre part, d'après ce que nous avons établi, la courbe
(C) a le même pourtour que chacune des courbes symé-
triques G, et Cj ; en eflet, le poui'tour de (C) est égal à la
moyenne arithmétique des pourtours de C, et C.,, et ces
deux derniers ont la même longueur.
Si donc on appelle p la valeur du pourtour de chacune des
courbes données, ^î le pourtour de la courbe moyenne (C)
relative à la direction (XY), et P le pourtour de la courbe
moyenne générale (C), on à les relations :
'7 ^ P
P =
'X ^ p
On a donc établi ((ue le périmètre de la courbe (C) est
plus petit que celui des courbes proposées, ou lui est au
plus égal.
Or, reinar(|uons (|ue la courbe (C) n'est pas autre chose
VARIETE MOYENNE
183
<jue la « Iransforinée de Steiner de la courbe Ci relativement
i» une direction perpendiculaire sur (XY; ^ » ; on Toblient en
portant sur toutes les cordes (M,Ni) prolongées, de part et
•d'autre de l'axe (XY), la moitié de la longueur (M,N,). On
•démontre ainsi que la u transformée de Steiner relative à la
■direction (^M,N,)» a en général un pourtour plus petit que
•celui de la courbe primitive C, .
Pour que le pourtour de (C) soit égal à celui de C,, on
Yoit immédiatement la condition : il faudrait que la courbe
■C, ait un axe de symétrie parallèle à (XY).
Remarquons d'ailleurs que l'aire de la courbe est conser-
A'ée, quelle que soit la courbe convexe C, .
Remarque 1. Nous avons dit que le pourtour de la courbe
'(C) est plus petit f|ue celui de la courbe (C), et par consé-
quent plus petit que celui de chacune des courbes symé-
triques données. Etablissons ce théorème, géométriquement
-et par le calcul.
Prenons la droite (XY) comme axe des .r, et une des tan-
gentes communes comme axe des y (fig. 6').
Géométri(jueînenl : Cela résulte de la construction même
des courbes (C) et (C'j. Prenons en effet deux petits arcs cor-
» Steinkk. Œin'ies, M, p. 2r.'(-267.
184
TIERC Y
respondants A,B, et A2B2 (fig. 6'). Si on les assimile à des
segments de droites {{\g. 6"s et qiron cherche les variétés
(C) et (C) déduites de ces segments, on a :
ÂB < ÂJl + M B .
On étend immédiatement à la courbe entière.
Par le calcul : Soient
y=y,(x} et r = Y^ (.r)
les équations des deux branches SjTj de la courbe C, , la
fonction Y,(.r) se rapportant à Tare extérieur. Les équations
de la courbe Cj seront :
^ r = Yjx) = — yi(x) .
j y= rJx)=-Y,{x) ,
Y^{x) se rapportant à lare intérieur S/F.,.
On a alors, en désignant toujours par /> le pourtour de C,
et de C2, et par P celui de la courbe moyenne générale (C) :
( v = p =iyi + ^yx ^jyv^y^dx
l = f\/\ + y;v.,- 4- f\/\T^ldx .
VARIÉ TE M O YE NNE
185
Quant à la courbe moyenne (C) relative à la direction (0.x'),
courbe dont le pourtour est désigné par 'T, il vient :
A)-
AY, + AY,
(fig. 6")
Y + Y
\fv
1 +
Y. + ^',
dx
On vérifie immédiatement qu'on a :
'•? ^ P .
Pour qu'il y ait égalité (5? := P), on voit qu'il faudrait :
Y'(.r) = Y'(.r) ,
c'est-à-dire :
Y, (XI = Y,(.r) + K„
K étant une constante. Autrement dit : les courbes C, et C.^
devraient présenter un axe de symétrie parallèle à [Ox).
C'est également c^e qu'indique le raisonnement géométrique
basé sur les fîg. 6' et 6".
Remarque II. Plus généralement, toutes les fois que deux
courbes convexes C, et Cj sont comprises entre deux tan-
gentes parallèles (fig. 7j, on peut considérer la courbe
X
y
moyenne (C) relative à la direction (XY) perpendiculaire à
celle des tangentes.
186
G. TIERCY
Dans ce cas, la courbe G') n'a pas d'axe de symétrie orlho-
gonale.
Application de cette remarque : Considérons le cas où les
courbes Gj et G^ se réduisent à deux segments de droites
concourants (fig. 8). Joignons les extrémités A, et Aj. et
cherchons la variété moyenne (G') de G, et Gg relative a la
direction (XY) perpendicu-
laire à la droile (A,AJ. Les
variétés proposées ne sont
symétriques Tune de l'au-
tre par rapport à aucun
axe (symétrie orthogonale).
La variété moyenne (G')
obtenue n'est alors autre
chose que la médiane (OA'j
du triangle (OAj Aj).
Considérons maintenant,
dans l'espace E3, deux
cor[)S convexes quelcon-
f|iie3 G, et G2. symélrif|ues
l'un de l'autre par rapport au ])lan tt (la fig. 6 peut encore
servir; il sufUt de poser que le plan -k est représenté par sa
trace XY sur le plan du dessin). En opérant comme dans le
cas de [n = 2), on construit un volume convexe (G'i, qu'on
peut appeler : « Gorps moyen de G, et C.^ relativement au
plan 7: ».
Ce corps (G') est tout entier contenu dans le corps moyen
général (G) précédemment défini ; cela résulte des définitions
mêmes de (G) et (G). D'ailleurs, on vérifie aisément que la
surface de (G'j est plus j)etite que celle de G, ; soient en eflet
(fig. 6') :
= Z,(j-. 1-1
:, '■»• . .1 )
les équations des deux portions S,T, de la surface de G,, la
fonction Z,(.r, y) donnant la portion extérieure. Soient en-
core :
( : = Z„ (.r . 1) = — r, |.r . y) .
; - zjx. y) = — Z, (X, r) .
VA RIÉ TE M () YEN NE
187
les écjiiations des deux perlions S2T2 de la surface de C„, la
fonction Z,(.r, y) se rapportant à la portion intérieure.
Désignons par s la surface de Cj ou de C, ; et c> celle de la
variété (C;. Posons ensuile :
\
= P,
(^ = Q.
^1
i = p
' = '7
i>Z
- = Qo
il vient
. = /* /'[(/l + p; + q; + p/i 4- ^2 + .,2 J^^^,.
=,/;/'[K'' + ï'; + q; + /h-p; + q;j^-<v
Puis, pour la variété (C) :
.' _ Q, + Qo
cS
ir.rv/RH^'
+ ,M-^) .'.<r
Or, ce corps (C) n'est pas autre chose que le « transformé
de Steiner de la variété C, relativement à une direction per-
pendiculaire au plan n » i^voir Œuvres de Steiner, il, p. 302);
on l'obtient en portant sur toutes les cordes (M,Nj) prolon-
gées, et (le part et d'autre du plan 7-, la moitié de la longueur
du segment fM,N,). Il en résulte que le «transformé de
Steiner de la variété C, relativement à une direction (MiNj)
d'ailleurs quelconque » a en général une surface plus petite
<jue celle des variétés symétriques proposées.
Pour que la surface soit la même, il faudrait :
«'est-à-dire :
P, = V., ot Q, = Q. :
Z,(.r. v) = Zj.r, y) + K ,
^vec K := constante ; il faudrait donc (|ue le corps C, pré-
sente un plan de symétrie parallèle au plan 7:; l'opération de
Steiner reviendrait alors à déplacer le corps C, en Iransla-
4ion, |)erpendiculairement à son plan de symétrie.
188 G. TIERCY
Remarque 1. On verrait facilement que la variété (C) a le
même volume que C, ou C^.
Remahqle II. Pour pouvoir appliquer l'opération (C), il
n'est point nécessaire (|ue les corps C, et Cj soient symé-
triques l'un de l'autre par ra[)port à un certain plan tt ; il
suffit qu'ils soient convexes et inscrits dans un même cy-
lindre. Mais alors, le corps moyen (C'j, relatif au plan tt nor-
mal aux génératrices du cylindre, ne présente plus de plaj>
de symétrie orthogonale.
Remarque III. On pourra de même, dans l'espace E„ à n
dimensions, construire une variété (C) correspondant aux
deux variétés C, et C^, lorsque ces dernières seront ortho-
gonalement symétriques l'une de l'autre par rapport à un
certain [n — plan) ;:.
§ 4.
GOMRINAISON SOMMATOIRE GÉOMÉTRIQUE DE DEUX VARIÉTÉS
C^ ET Cj DANS l'espace E„ .
Considérons la variété moyenne (C) générale de Cj et Co.
Et construisons une variété semblable (V) avec un rapport
de proportionnalité égal à 2. Cette variété (V) présente toutes
les arêtes de C, et toutes celles de Cs, en grandeur et orien-
tation ; de même, on y trouve toutes les faces de C, et celles
de C2 en vraie grandeur (il y a, en plus, d'autres faces « de
liaison »).
On obtiendrait le même résultat si l'on cherchait à cons-
truire directement la plus petite variété convexe possible
présentant toutes les arêtes de C, et toutes celles de C, en
grandeur et en orientation, et seidement ces arêtes (elles
peuvent d'ailleurs figurer plusieurs fois).
Nous pouvons appeler cette variété (V) la « somme géomé-
trique de C, et C^ ; ou plutôt, afin d'éviter toute confusion
avec la terminologie employée dans la théorie des vecteurs,
nous dirons : « Combinaison sommatoire géométrique » des
variétés Cj et C, .
Exemple: Si on a deux sphères de rayons R, et R,, la
variété (V), qui leur correspond, est une sphère de rayon
(R, + R.).
VA B lE TE M O YE NNE
189
Il est évident que cette variété (V) possède, relativement
aux variétés primitives C, et C., , les mêmes propriétés que la
variété moyenne générale (C).
On pourra construire de même une « combinaison soni-
matoire (V) relative à un certain {n — plan) 7:» chaque fois
que les variétés C, et C, seront inscrites dans un cylindre
dont les génératrices seront normales à k ; cette variété (V)
sera semblable à la variété (C), le rapport de proportionna-
lité étant 2,
Exemple (avec n = 2) conduisant à la résultante de deux
vecteurs :
Soient Ci et C.-, deux
segments de droites con-
courants (fig. 9) ; et cons-
truisons la variété
moyenne (C) relative à
la direction (XY) ; on ob-
tient la médiane (OD) du
triangle (OA^ A,^,.
Si on la double, on ob-
tient la diagonale (OE) du )( z-^; Y
parallélogramme cons - ' "
truit sur OA,j et (OAJ.
D'oii l'énoncé : La résultante de deux vecteurs (OA,) et
(OA2), ou somme géométrique ordinaire de ces deux vec-
teurs, n'est autre chose que la « combinaison sommatoire
géométrique (V), relativement à la direction (XY), des deux
segments (CAJ et (OAj) ».
Genève, juillet 1915.
CONTRIBUTION
A LA CONSTRUCTION DES ÉLÉMENTS DOUBLES
D'UNE INVOLUTION HYPERBOLIQUE
HAR
Fr. Redl (Zell s/Ybbs).
Une involution, de sommet S, est déterminée par les paires
de rayons ST, ST' et SA, SA' de la fig. 1 ; un rayon en est
représenté par H\ de trait plus marqué. D'après une pro-
priété connue, les six sommets d'un quadrilatère complet
(dans la figure: TT'AA'21') peuvent être placés sur trois paires
de droites correspondantes d'une involution. Dans notre cas,
deu.K sommets viennent sur le ravon double 11'.
Fig. 2.
La conique qui louche ST en T = (1 .2) ; ST' en T'= (4.5)
et qui passe par A = 3 contient aussi A' = 6, car 11' est la
droite de Pascal de l'hexagone numéroté. Maintenons T, T'
et A fixes, tandis rpie nous Taisons tourner la droite de Pascal
autour de S; le point d'intersection de !iT' et l'V décrit la
conique en question, et vient par conséquent aussi en A",
IN V O L U no -Y // YP E RBO I.IQ LE
191
secoiule intersection de SA'. La droite de Pascal représente
alors le second rayon double de l'involution.
Réciproqiienienl si, au lieu d'un rayon double, on donnait
la conicjue qui louche une paire de linvolution en T et T',
et coupe Tautre en A' et A" (respectivement A et A, , on
trouverait les rayons doubles en construisant les points 2 i')
et v^ = ATxA"T' (X, = AT' X A"T), le point A, conve-
nant au même tiegré (pie A. La fig. 2 imlique la construc-
tion. La droite TA est coupée par T'A' et T'A" en 2, resp. 2), ;
Si et S2, sont les rayons cherchés. Comme les points T et T'
sont arbitraires, on peut admeti re (pie la conique est un cei'cle.
On obtient facilement une autre construction des rayons
doubles (lig. 2) avec l'aide des points R et R, sur la polaire
TT' du point S. R et R, sont choisis conjugués suivant le
Fig.
cercle, et divisent harmoniquemenl le segment TT' ; d'autre
part comme points diagonaux du quadrilatère complet
AA,A'A", ils sont aussi divisés harmoni(piement par les
côtés opposés SA et SA', etc. Nous avons ainsi une cons-
truction des éléments doubles pour le cas où l'une des paires
embrasse 1 autre : par la paire extérieure (TT'j on décrit un
192 F. REDL
cercle arbitraire, et Ton déterniiiie le pôle (S), par rapport à
ce cercle, du support de rinvoliition. On joint ce dernier
aux points intérieurs par des droites dont les interseclions
avec le cercle (A'A " et AA,) sont à joindre entre elles, ce qui
conduit aux points doubles R, R, .
On obtiendrait linaleinent une troisième construction des
rayons doubles en se servant (dans la fig. 2, du théorème sui-
vant lecjuel deux points diagonaux du quadrilatère complet
AAjA'A" doivent toujours se trouver sur une diagonale du
quadrilatère des tangentes aux points précités.
En généralisant par projection la dépendance entre les
rayons doubles indiquée dans la fig. 2, on peut, selon, les
circonstances, 1 utiliser pour construire un rayon double,
lorsque l'autre est donné. Dans ce but on se sert habituelle-
ment des pi'opriétés harmoniques du quadrilatère complet,
comme d'ailleurs ou s'en rend compte dans la fig. 2, en rela-
tion avec; les points R et R, . Mais comme on peut aussi arriver
au point R en parlant de 2,, ceci nous conduit, en combi-
naison avec la méthode que nous venons de rappeler, au
procédé suivant. Si l'on mène par un point arbitraire du
rayon double intérieur (extérieur) deux droites dont chacune
coupe les cjuatre rayons de l'involulion; si ensuite on consi-
dère comme correspondants les points d'intersection de la
première droite auxiliaire, et ceux de la seconde, par les
rayons conjugués de l'involution, les droites de jonction des
quatre paires de points correspondants passent [)ar un même
point du rayon double extérieur intérieur).
Inversement, si nous partons de R(R,) pour gagner 2,(2),
nous trouvons encore une seconde solution de notre pro-
blème : Si l'on mène, pai" un point arbitraire du rayon double
intérieur (extérieur) deux droites, dont chacune coupe une
paire différente de rayons de l'involution. les droites de jonc-
tion des quatre points d'intersections, convenablement appai-'
rées, se coupent sur le rayon double extérieur (intérieur).
Pour compléter la fig. 2, nous ajoutons la remarque sui-
vante : Si la tangente A'(A") coupe la droite AA, en P(P'), et
la tangente A (A,) la droite A'A" en Q(Q'), PQ(P'Q') passe
par R, . De même |)our le point R. Si, par exemple, les tan-
INVOLUTION HYPERBOLIQUE
193
gentes A' et A, coupent les tangentes T et T' en V et V,
W et W, les droites VW et WV passent par R.
Des constructions dualistiqiies à celles de la fig. 2, nous
ne relevons que la seconde, et nous l'etlectuons dans la fig. 3
qui montre comment on trouve de façon très commode les
points doubles d'une involution donnée par deux paires de
points. On mène par une des paires — AA' dans la figure —
un cercle quelconque et on lui mène depuis les points B et
B' de la seconde paire, les quatre tangentes possibles, etc.
Les points N et N' conjugués suivant le cercle, divisent har-
moniquement la diagonale BB' du quadrilatère des tangentes,
et sont les points cherchés.
Si deux tangentes forment un angle très obtus, leur point
d'intersection c|ui, de plus, peut se trouver pi-ès du support,
ne peut naturellement pas être employé dans une construc-
lion de quehjue exactitude. Si l'un au moins des points
doubles est obtenu avec sécurité, on construit l'autre en se
servant des propriétés harmoniques du quadrilatère, ou du
pôle du support suivant le cercle. Mais les remarques faites
à propos de la fig. 2, prises dualistiquement, donnent aussi
le moyen d'éviter des points d'intersection peu favorables
de tangentes. X étant un point convenablement choisi de la
droite SS', XA coupe BS(BS') en P(P'); XA' coupe B'S(B'S')
en Q'Q')- r'Q(Jl^'Q') détermine alors sur le support de l'invo-
lution le second point double N.
Traduction de M. F. Gonseth (Zurich).
L"Enseignenipnt inalhéni.. 20» année; 1918.
EXTRACTION DE LA RACINE /i'^"'"
D'UN NOMBRE RÉEL
PAR APPROXIMATIONS SUCCESSIVES
PAR
Mladen T. Béritch (Belgrade, Serbie).
Pour extraire la n'^'^^ racine d'un nombre réel, il y a différents
procédés par approximations successives. Pour obtenir les valeurs
approchées par défaut et par excès, on emploie ou deux fonctions
ou une fonction dans laquelle on fait deux substitutions.- Dans les
deux cas, on est obligé d'exécuter deux opérations.
J'indique dans la présente Note un procédé qui fournit à la fois,
par le même calcul, les deux valeurs approchées (l'une par défaut,
l'autre par excès). De plus il fournit le moyen de savoir d'avance
le nombre de chiffres communs à la racine cherchée et à deux
valeurs approchées.
Ce procédé pourra être généralisé et appliqué au calcul des
racines réelles d'une équation, ou des solutions d'un système des
équations algébriques ou transcendantes, ce qui fera l'objet de
Notes ultérieures.
Il,—
i. — Désignons par a la valeur arithmétique de la racine V \
et considérons la fonction
— ['4('-^)-"-fr'('-,^)l-
La fonction (p t est toujours croissante lorsque / varie de 0 à
-j- 00 (y' étant le carré). Pour ^ = 0 on a (p{0) = — x; «juand C
croit de / := 0 jusqu'à la valeur /"r^ar^i/-,-, la fonction (p[t)
croît en restant plus petite ({uc /; pour t z= a on a y «) = a;
quand t croit de a jusqu'à a , la fonction tp t) croit en restant plus
grande que /; pour ^ = a on a ^io) = a ; quand t croît de a jus-
qu'à + X ; la fonction (p[t) croit en restant plus petite que /: pour
APPROXIMATIONS SUCCESSIVES 195
t =1 -\- -j: on a 9'x) = X . Dans l'intervalle (a, a) celte fonction
satisfait à rinégaiité
i ^ çU) ^ rt (les égalités ayant lieu pour t=z oi ei t =i a] , (1)
et dans lintervalle 'a, + x; la même fonction satisfait à Tin-
égalité
t ^ çl^l ^ rt (les égalités ayant lieu pour t ■=. u] . (2)
Donc dans lintervalle « -]- f , +x l'égalité t^=^tj n'existe
que pour / = (i.
Donnons à t une valeur positive t = g, plus petite que a et plus
grande que a; cette valeur i satisfait à l'inégalité
^<g"<A , . (3)
en vertu de (1) ou encore
g<o{g)<a (1')
n
de sorte que, g étant une valeur approchée par défaut de \/ A ,
(p g] en sera aussi une valeur approchée par défaut, mais plus
rapprochée de la valeur exacte a que g. En posant y)lg] = g^,
(p g^^ =é'2' ••• ' ^^ suite : g, g^, gç^, ••■ fournira donc des valeurs
Il
de plus en plus approchées par défaut de \/ A et convergeant
uniformément vers cette limite.
De même donnant à t une valeur positive t = h, plus grande
que a (qui satisfait à l'inégalité A" >> A , en vertu de (2) on aura
a <=(//) <A , (2')
Il
de sorte que, h étant une valeur approchée par excès de \/ \ ,
<p h] en sera aussi une valeur approchée par excès, mais plus rap-
prochée de la valeur exacte a que h. En posant ^[h] = A,,
(p h^) =- h.-,, ... , la suite h, A,, A.^, ... fournira donc des valeurs de
Il
plus en plus approchées par excès de y X et convergeant unifor-
mément vers cette limite.
On a ainsi deux suites de valeurs, obtenues à l'aide d'une valeur
arbitraire l ^= g qui satisfait à l'inégalité (3)) et d'une valeur
t = h h" > A) ; elles se rapprochent de plus en plus de la valeur
exacte a de la racine et finissent par en différer aussi peu qu'on
voudra.
2. — Si l'on remplace g^ (resp. Ji^] par une valeur approchée g^
(resp. h.\ plus grande que gj^ (resp. plus petite que hj} et plus com-
196 M. -T. BÉRITCH
mode pour le calcul à cfTectuer, deux cas pourront se présenter :
?'^V > g. (resp. si//.) < h'.) [a)
les deux valeurs approchées g^ et g^^ (resp. A^ et A,) sont toutes les
deux par défaut (resp. par excès),
ç(g'.) < g. Ii-fsp. <pl//.) > h'.] (b)
la valeur g] (resp. h^) n'est plus la valeur approchée par défaut
(resp. par excès) mais la valeur approchée par excès (resp. par
défaut) puisqu'elle satisfait à l'inégalité (2) (resp. (1)) et non à
l'inégalité (2)). Donc il faudra écrire g^ = h (resp. A,- = g).
Dans la pratique on pourra procéder de la manière suivante :
Donnons à t une valeur arbitraire h plus grande que \/ \ (c'est-à-
dire telle que A" > A) ; on calcule y^'h], on pose (p h] = h^, on
choisit un nombre h^ plus petit que h^ et plus commode pour le
calcul de y (A) ; on trouve y^{h-) plus grand ou plus petit que h'^.
Dans le deuxième cas h^ est la valeur approchée par excès, dans
le premier cas, h^ est la valeur approchée par défaut, donc h^ est
une valeur désignée par^.
Si l'on a ^{h^) <^ h^ on pose (pi/i-) = h^ et on continue de la
même manière.
Si l'on a 5p(/ij) > h- on posera h^ = g, (p{g) = g^, on choisit une
valeur o-j- plus grande que ^o-^ et plus commode pour le calcul; on
calcule (p{gi) qui peut être plus grand ou plus petit que g^^ qui est
d'après cela une valeur approchée par défaut ou par excès.
On continue en choisissant toujours : une valeur plus grande,
si la valeur trouvée était la valeur approchée par défaut; ou une
valeur plus petite, si la valeur trouvée était la valeur approchée
par excès. De cette manière on se lapprochera de la racine n des
deux côtés, la valeur exacte de la racine restant toujours comprise
entre la plus grande des valeurs de g. et la plus petite des valeurs
de h.. En poussant suffisamment les calculs, on resserre cet inter-
valle autant qu'on veut.
3. — En supprimant le troisième terme du crochet, la fonction
^[t] devient la fonction
--'['-H'-^)]
Cette fonction ^){t) est infinie pour ^ ^ 0 ; quand t croît de / :^ 0
jusqu'à t ^= a , \p[t) décroit ; pour t = a, on a i/;;^i = a ; quand /
APPROXIMATIONS SUCCESSIVES 197
croît de t ^= a jusqu'à +^5 ^f{t] croît; pour ^ =: -(- x ou
i^(oc) = + X . La fonction i//(/) satisfait à l'inégalité
|UI ^ < (si / > 0)
l'égalité n'ayant lieu que pour t=za.
Si t^g, c'est-à-dire si t est une valeur approchée par défaut
de rt, ^)\g] l'est aussi, tandis que \p[g) est une valeur approchée
par excès. On aura l'inégalité
^< r(^l < « < '\^S\ -
donc la racine cherchée a sera comprise entre deux valeurs <p[g)
etxpg].
En connaissant le premier chiffre décimal (ou les deux chiffres)
différent de zéro, de l'expression 1 y, on connaîtra approxi-
mativement la valeur du terme supprimé
"^ (!-?!■
Le nombre des zéros cjui suivent la partie entière de la valeur
numérique de ce terme est le nombre de chiffres communs à deux
valeurs approchées, appartenant en même temps à la valeur exacte
de la racine cherchée.
En effet les deux fonctions qui donnent les deux valeurs appro-
chées l'une par défaut (la fonction y) et l'autre par excès (la fonc-
tion rp] ne diffèrent que par le produit de (4) et de t; les deux cro-
chets ne diffèrent que par le terme (4). Donc les deux crochets
auront les mêmes chiffres quand le terme (4) contient des zéros
qui suivent la partie entière de la valeur numérique de ce terme.
La valeur exacte a aura des chiffres qui sont communs aux deux
fonctions /"et y; donc on connaîtra le nombre de chiffres exacts
qu'on peut obtenir de l'opération envisagée.
Les valeurs approchées peuvent être calculées avec autant de
chiffres qu'on veut, mais il suffit de calculer un ou deux chiffres
qui suivent les chiffres communs.
Premier exemple. Calculer \/ 1000; on a ici n =^2, A = 1000.
Posons t='S2 = h 32'^ > 1000), on trouve (pih] = 31,025 = /l^ ;
choisissons un nombre plus petit que h^, plus commode pour le
calcul h[ = 31,02 = g (31,02^ < 1000). Le terme (4) est ici
-g 0,0001 7^ = 0,000000004, la valeur exacte a aura huit chinVes
communs aux deux valeurs approchées, on calculera ces valeurs
198 M. -T. RÉRITCH
approchées avec neuf ou dix chiffres, on aura
ç(^) = 31,62277657 = -, , <p(?)^= 31,62277670 .
Choisissons un nombre plus grand que gt = ^i^j et plus petit
que ipig] avec lequel il est plus commode à calculer y, c'est
^j = 31,6227766 ig^ <iiOOO); le terme (4 a ici la valeur à peu
près :w;21, la valeur exacte a aura 20 ou 21 chiffres exacts, com-
muns aux deux valeurs approchées y et xp, que nous calculerons
avec 21 ou 22 chiffres; on trouve ainsi (en calculant 22 chiffres)
o{g[] = 31.62-2 776 601 683 793 3 1998
^(^;i = 31,622 776 601 683 793 3 2001
(on n'a ici que 18 chiffres de la valeur exacte, les deux valeurs
diffèrent en quatre chiffres, mais la vraie différence nest que
0,0003 du dernier chiffre commun'.
5
Deuxième exemple. Calculer \/lOOO ; on a ici « = 5, A = 1000.
Posons t=^k = h (4^ > lOOOj ; le terme (4) est 0,00004 et il faut
calculer avec cinq ou six décimales; on trouve (p • t) i= 3,98108 = ^, .
Choisissons maintenant h^ plus petit et plus commode pour le
calcul, par exemple K^ = 3,98. Posons t = h[ ^ 3,98 = g,
(j^< 1000) la valeur du terme (4) étant 0,000 000 15, calculons avec
huit chiffres, nous trouvons
çit] = 3,9810717 = g^ . 6{t) = 3,9810723 .
Nous avons trouvé six chiffres de la valeur exacte a =3,98107...
(On pourrait prendre aussi g^ = 3,981072, etc.)
NOTE SUR LES PERMUTATIONS ^
A. AuBRY (Dijon)
II. — Exercices.
1. — I. [>es cluades ab , cd, e/'apparteiiant à une certaine per-
mutation des sept premières lettres, la déterminent si on sait en
outre que ces duades encadrent respectivement une, trois et cinq
lettres. (Voir E. M., 1917, p. 281.)
II. Les duades ac, bd, ce, dfei e^ déterminent une permutation
des mêmes lettres, si on sait que la première, la troisième et la
cinquième encadrent chacune une lettre.
III. [.es duades dg. ad, hf, ae , c-o' déterminent une permutation
des mêmes lettres si les deux premières encadrent chacune deux
lettres et les deux dernières, chacune trois.
2. — Quatre hommes A, B, C, D et leurs femmes a, è, c, d sont
sur une même ligne; chaque mari est à gauche de sa femme et de
plus il y a une personne entre A et a , deux entre B et Z>, trois
entre C et c et quatre entre D et d. Comment ces huit personnes
sont-elles disposées ?
La combinaison de C.,,c' et de D.,,.c^ ne peut donner que lu ne
des formules
combinant avec B..i, elles en donnent six, dont deux seulement
permettent l'introduction de k^a : on a ainsi les deux solutions
BCDbAcad et DXCoBdcb.
Pour cinq ménages, on n'a aucune solution.
3. — I. Déterminer les permutations des dix premières lettres
telles que les duades ab, ef, bc , fg, cd encadrent un même nombre
de lettres, ainsi que af, ei , fj, id.
' Voir I.F.nseign. Mathèrn., Tonit XIX. p. 280-294, 19i:
200 A. AU Bli Y
Des deux formules a^b,e^f et Uyf on tire 2:v -\- z -\- 2 = ij , et
des deux suivantes ay.b.eyiyd et a^b^c^d , a; -]- z -^ 2y -\- 3
:= 3.r + 2 ; d oii, en éliminaut :; , y ■:=! se -\ — .
I>a valeur x = 0 donne i/=:0, solution illusoire.
Pour .r = 2, on a ^==3; et pour .r = 5, y = l, résultat inaccep-
table.
[.a solution unique .r ^ 2, ?/ = 3 conduit à la permutation
aehbf'icgjd.
II. Même question pour les douze premières lettres, les deux
groupes de duades étant
cj , ge , kb , al , if , lid et ke , il> , gj , ad , hf .
Soit gfe, hid^ f<H^-, (^u^'^ ""^ même permutation ne peut don-
ner les chaînes kge et had, car il s'ensuivrait dune part t<^ii et
d'autre part t^ u. On a donc, ou bien
kge , ikh , gcj , ahd , liif , d'où ajij^k^g^c^j ,
ou
gke , kib , cgi , had , t'/i/' , d'où Cyg^^k^^i^h^a.d .
V et /y ne peuvent être que 0 ou 1, sans quoi la permutation
aurait plus de douze lettres. De là, après treize essais, les trois
solutions,
ahikgcldfhe] , alhdifkbgecj , cgkihajebfdl .
4. — De combien de manières peut-on disposer sur une ligne n
animaux, dont un chien a et un chat b, de manière que le chat
ne soit pas à côté du chien ? Associant les deux éléments ab et ba
aux n — 2 autres lettres, on aura les 2{n — 2)! [n — 1) permuta-
tions où a et è sont voisins. De la, la réponse.
5. — Permutations telles qu'aucune lettre ne soit à côté de sa
voisine naturelle.
C'est impossible pour trois lettres. Pour quatre, on a codb et
bdac. Pour cinq, on ajoutera e, à toutes les places possibles et on
effectuera les permutations tournantes. D'où vingt-deux permu-
tations. On continuera de même.
Ainsi on ne saurait placer sur une ligne deux choux, deux
chèvres et deux loups, de manière qu'un loup (une chèvre) ne soit
pas à côté d'une chèvre (dun chou). Mais on peut placer deux
choux, deux chèvres, deux loups et deux chasseurs, de façon
qu'aucun chasseur (aucun loup, aucune chèvre) ne soit à côté d'un
loup (d'une chèvre, d'un chou). On peut ajouter deux gendarmes,
qu'on s'interdira de placer auprès des chasseurs, etc.
6. — I. Combien peut-on construire de tétraèdres avec six
droites égales ou avec six triangles équilatéraux égaux? (Ferriot.)
SUR LES PERMUTATIONS
201
II. Combien de cubes avec douze droites égales ou six carrés
égaux? (Mac-Mahon.)
III. Mêmes questions avec des droites ou des carrés de deux
couleurs, deux droites ou deux carrés de même couleur ne pou-
vant se toucher.
IV. De combien de manières peut-on exprimer le cube klàC\)dcbcû
V. Combien de trajets ininterrompus peut-on réaliser avec les
douze arêtes et les quatre grandes diagonales d'un cube? Ou bien
avec les arêtes et quatre des petites diagonales ?
7. — Les permutations de ?i lettres fournissent ensemble
1
■H-C;j,2«! inversions. (Stern.)
8. — 1. Une permutation de ii lettres et ses tournantes d'ordre
impair sont de mêmes ou de différentes classes selon que n est
impair ou pair. Elle est toujours de même classe que ses tour-
nantes d'ordre pair. Par exemple hcdea provient de abcde par le
renversement des quatre duades ab , ac , ad, ae : elle est donc de
la même classe que abcde.
II. Les permutations de ii lettres ab ... cd et de ... ba sont de la
même classe si n est de l'une des foimes 4, 4 -f- 1, et de classes
différentes dans les autres cas, car les nombres d'inversions dif-
fèrent de
III. Il en est de même pour les permutations de 2/i lettres
ah ... dAB ... D et a.KhB ... dD .
IV. Les permutations de2n lettres ab ..,dA.B...D et AB ... Dab ...'d
sont ou ne sont pas de la même classe suivant que n est pair ou
impair, car les n'^ duades «A, aB, ... b.\, ... changent de sens.
0
W\.
u
Fig. 2.
9. — Les habitants des maisons m, n ((ig. 1) veulent changer
de logement avec ceux des maisons M, N, en se servant de la mai-
202 • A. AUBRY
son actuellement vacante 0 et d'après cette règle que chaque fois
qu'une maison sera vide, elle sera réoccupée par l'un de ses voi-
sins, jusqu'à exécution complète du programme.
1° Désignant par a, Z>, B, A, les habitants actuels des maisons
771, n, N, M, le changement demandé s'opérera comme l'indique
la formule
/yrtABflfcAB«^BA , (a)
laquelle veut dire que h commencera en allant en O, puis a en
allant en /i, puis A en m, etc.
L'étude de ces mouvements se fait facilement à laide de jetons
ou de simples morceaux de carton portant les indications a, b,
B, A.
2° On peut considérer la maison vide comme un jeton 0, qu'on
échange successivement avec ses voisins. Dans ce cas, la formule (a)
indique que l'opération
(O. h)(0, «iiO, A)(0, B){0, fl)(0, h)[0, AiiO, BmO, ahO. I>]{0. BiiO. A)
appliquée à la permutation Oa^BA, la transforme en OABèrt,
3° Toute autre disposition est possible, soit en faisant mouvoir
les jetons sur le petit triangle puis sur le grand, soit inversement
en opérant sur le grand et ensuite sur le petit. Les plus compli-
quées de ces opérations demandent 19 mouvements; la plus
courte, .3 seulement.
4" Opérons de même avec les carrés Om, OM (fig. 2). On a à
considérer la permulation rticCBA de six jetons placés aux points
/, m, n, N, M, L. Tout mouvement se ramène à une combinaison
de trajets sur les périmètres des deux carrés; celui des jetons du
petit carré change abcCBX en cahCBX, et sur le grand carré en
ciCBArt. Dans les deux cas, la parité du nombie des inversions
ne change pas ; donc si deux permutations sont de deux classes
différentes, il est impossible de passer de l'une à l'autre : telles
sont abcCBA et ABCcba.
Ainsi on ne peut échanger à la fois les jetons de mêmes lettres';
de même pour deux hexagones ayant un angle commun, pour
deux octogones, etc. ; tandis qu'on le peut pour les pentagones,
ce qui demande 48 mouvements; pour les heptagones, ce qui en
demande 96 ; etc. '^
10. — Appelons nœud du n^ ordre une courbe unicursale à n
points doubles, feiniée ou non et figurant un fil passant, tantôt
sur lui-même, tantôt au-dessous. Parcourant le fil dans un sens
' Maïs on peut changer A avec U, c'est-à-dire transformer ntrCBA en hacCAB ; il faut
28 mouvements.
* Voir Ed. Lucas et Housb-Uall, op. cit., plusieurs jeux basés sur des règles analogues.
SUR LES PEU MUTATIONS 203
déterminé, on notera chaque croisement, en le désignant par une
lettre accentuée ou non, selon qu'en ce point le fil passe dessus
ou dessous. Le nœud se notera par une permutation de n lettres
accentuées et des mêmes lettres non accentuées : ainsi, pour trois
croisements, on écrira par exemple ab'c'a'bc. Un cas très remar-
quable est celui où le fil passe alternativement sur et sous lui-
même ' : dans ce cas, le nœud est indènoiiable.
Le premier problème de cette théorie est de définir, si c'est
possible, un nœud d'après une permutation donnée. Avec un ou
deux croisements, on a les boucles dénouables aa' , ab'ba', aa'bb'\
— avec trois croisements, le nœud simple abcabc, cjui a pour
pseudo-axe la niédicnie de ne (c'est-à-dire qu'il peut être dessiné
symétriquement par rapport à la perpendiculaire au milieu de
la distance ac) ; — avec quatre, 1" la permutation obedbadc
donne le nœud double ayant le milieu de bd comme pseudo-
centre, 2° deux de ses tournantes donnent deux autres nœuds
ayant ab pour pseudo-axe; — avec cinq, on a: 1° la permutation
abcdeabcde ^ qui a pour pseudo-axes, ae et sa médiane, 2" la per-
mutation abedeadcbe et deux de ses tournantes ayant pour pseudo-
axes, bcd, dbc , eca ou ace (cinq formes différentes ; — avec six,
1" la permutation abcdefdabcfe (trois formes ayant bd ^tonv pseudo-
axes et ses tournantes, 2" deux autres permutations données à
l'exercice suivant. — On ne tient pas compte des courbes présen-
tant des boucles, ce qui a lieu quand deux mêmes lettres se suivent
immédiatement dans la permutation.
Voici quelques autres nœuds d'ordres plus élevés, obtenus gra-
phiquement :
alndefgchadgfe (axe, méd. de ade] , ahcdeahfdghefcgh (axe. ce) ,
ahcdef'hgdlifûgche laxe. ef] , ahcdefgahghijhfcdeij |axe. df) .
11. — 1. Peut-on concevoir un canal passant alternativement
sur et sous lui-même à l'aide de ponts de mêmes hauteurs, c'est-
à-dire tels qu'il y ait même différence de niveau entre l'eau supé-
rieure et l'eau inférieure ? Soient les lettres a , b , c ... l, en nombre
impair; on a la solution unique abc ... labc ... /. il n'y a pas de
solution pour un nombre pair de lettres.
H. Peut-on imaginer un chemin de fer qui se croise six fois lui-
même, successivement par-dessus, par-dessous et à niveau ? On
a le tracé abcdefbafedc ^qui peut prendre quatre formes diffé-
rentes, avec comme axes, ab ^ dcfe , cfed ou cdef) et ses tournantes.
' L.T ])ossil>ilili' d'iiiie telle altern.-ince est déiiionliée .V. Œ. (siippl. de juin 1913) et otcndiii"
aux courbes iiiullicurSHics.
Les conditions que <loit présenter une permutation pour qu'elle figure un nœud, pour que
celui-ci soit susceptible de symétrie, qu'il soit cntiércmeut denouable i tel que ab'c'a'bc)^ etc.,
posent des questions d'anidysis silus sur lesquelles on pourra revenir.
204 A. AUBRY
III. Tracer tine route se croisant six fois elle-même en deux
hameaux, deux villages et deux villes, de manière à rencontrer
deux fois de suite un hameau, un village et une ville. On a le
tracé abcabdefdefc (qui peut prendre six formes, susceptibles de
symétrie par rapport à ae ou la médiane de ae) et ses tournantes*.
12. — Numérotons, sur un quadrillage indéfini, les horizontales-
1, 2, 3, ... et les verticales 1', 2', 3', ... Considérons la formule
symétrique
62'34'51':3'65'.56'37'15'43'26' .
qu'on interprétera ainsi : suivre l'horizontale 6 jusqu'à la verti-
cale 2', qu'on descendra jusqu'à l'horizontale 3, laquelle on suivra
jusqu'à 4', et ainsi de suite. On arrivera à un angle d'encadrement^
qu'on peut représenter simplement par la formule
6234517365 .
En voici d'autres plus ou moins heureux :
365124 . 6531724 . 624367154 , 54824371632 . 63825487143
537245876132 , 437258761321678 .
On peut ainsi figurer de nombreux motifs de grecques et autres
ornements d'architecture, fermés ou non, unicursaux ou non.
13. — I. Généraliser le problème du n° 6, et résoudre le pro-
blème inverse.
II. Quatre hommes. A, B, C, D, leurs femmes a, b, 'c, d, et
leurs enfants a, /?, ;', 8 sont placés dans cet ordre sur une ligne.
Comment arriver, par un minimum d'échanges, à ce que chaque
enfant soit entre ses deux parents ?
14. — I. L'opération [a, b) change la duade ab en ba. Elle ne
change rien aux duades ac et bc , mais change le sens des duades
ac et cb.
II. L'opération (a, c) [b, d) ne change rien aux duades ab, cd ou
ad, cb et change le sens des duades ab , de ou ad, bc.
III. L'opération [a, b]{a , c) [b , c) effectuée dans l'ordre indiqué,
laisse b inchangé; de même {a , b] [a , c) [a , d) (a, e) [b , c) (b, d)
[b, e) (c, d) (c, e] [d, e) laisse c inchangé; etc. (Voir exercice 37.)
IV. Quel que soit l'ordre dans lequel on applique à une permu-
tation les deux opérations a, b)[c, d) et [a, c) [b , d), le résultat
est le même que si on lui appliquait [a, d)[b, c).
15. — I. Une certaine permutation des six premières lettres pré-
' Autre ([iicstion du iiièiiie genre. Selon que le non\bie des fucus d'un prisme est pair ou
impair, on peut ou cm ne peut marquer les arêtes, des lettres a. b. e, de manière que
deux arêtes de iiième lettre ne se touchent pas et qu'on puisse tracer sur la surface une
ligne unicursalc rencontrant les arêtes dans l'ordre a, b, c, a, b, c ...
SUB LES PERMUTATIONS 205
sente les duades be , efei, après avoir effectué l'échange (è, f], les
duades bd, fc. Quelle est-elle ?
On a, dans la transformée, les duades fe, eb , bd , fc , d'où, sauf a,
les quatre formes
fcehd , fechd , fehcd , fchdc ,
et mettant a à toutes les places, 24 formules possibles.
II. Une permutation contient les duades ab , ne, cd, cf\ on y
fait les échanges [a, d)[b, c){e,/'), après quoi on a la nouvelle
duade ef. Quelle est cette permutation ?
La transformée est définie par les duades ae, ba , de, df, ef, ce
qui ramène au problème du n" 1, 7". [E. M., 1017, p. 281.)
16. — I. Une permutation de quatre lettres peut subir, de 96 ma-
nières différentes, les six échanges de toutes ses lettres, sans que
finalement elle se trouve modifiée. Ainsi on a :
(A, h){B. Cl) {A. B){(t, h\[l). Biirt. A) = 1 .
Cette solution peut se figurer par un quadrille dont chaque per-
sonnage change de place avec tous les autres et seulement une
fois, en ramenant la situation primitive :
Aa AB ak Xa
bQ Art \M, hB
II. Soient n entiers 1, 2, ... n, disposés en cercle, et k premier
avec n.
1° Echangeons 1 et A: -f- 1, puis 1 et 'Ik -\- 1, puis 1 et 3/i; + 1,
et ainsi de suite. Après n opérations, on retrouvera la disposition
primitive, sauf que chaque lettre aura tourné de k rangs.
2° On trouve le même résultat en échangeant les nombres 1 et
k -\- 1, puis celui-ci et 2k -\- 1, ensuite ce dernier et 3A- -j- 1, et
ainsi de suite.
3" Si on échange les nombres occupant actuellement les points
1 et A- -j- 1, puis ceux des points 2 et A" -f- 2, puis ceux des points
3 et A + 3, et ainsi de suite, on obtiendra encore le même résultat,
mais après k(n — A) opérations.
17. — I. Un ouvrage en n volumes est rangé dans un certain
ordre. Le ranger dans l'ordre naturel, avec le moins de déplace-
ments possible.
IL Le même ouvrage est rangé de droite à gauche. Le ranger
de gauche à droite, en déplaçant deux volumes à la fois.
18. — On a une pile de cahiers numérotés de 1 à n et dont le
n" a renvoie au n" b, celui-ci au n** c, celui-ci au n" d, etc., les lettres
a, b, c, d, ... désignant les nombres 1, 2, 3, ... n, dans un certain
206 A. AUBRY
ordre. On tire, pour le consulter, le cahier n° h qu'on replace sur
la pile, puis celui auquel il se réfère et qu'on replace de même
sur la pile, et ainsi de suite. P'inalement les cahiers sont placés,
en partant du bas, et quel que soit leur ordre primitif, dans l'ordre
indiqué par la tournante de abc ... commençant par h.
19. — Un quartier de la ville que j'habite possède deux phar-
maciens, un autre trois, un autre quatre, un autre cinq et enfin
un dernier six. Ils s'entendent entre eux pour fermer certaines
pharmacies le dimanche, de manière qu'il en reste toujours au
moins une d'ouverte dans chaque quartier et que chacun d'eux ait
eu, après un certain temps, le même nombre de repos hebdoma-
daires. Comment se fera le roulement ?
Il faudra 120 dimanches et on aura :
!«>■ qiiiii-tiei- 60 fois 1,2;
2e ). 20 » 12. 23. 31 . 1 , 2 , 3 ;
3« ). 15 » 123, 234, 341, 412, 1,2.3.4;
4e » 12 « 1234 . 2345 . . . 5123 ,1,2,3,4,5;'
Se ). 10 « 12345, 23456. ... 61234. 1 , 2, 3. 4, 5, 6 .
20. — A l'aide de déplacements de ses termes par-dessus deux
autres, on peut toujours ou on ne peut jamais ramener une per-
mutation donnée à la permutation naturelle, selon qu'elle est de
la première ou de la seconde classe. Ed. Lucas a énoncé ce théo-
rème sans démonstration.
1" Si les trois termes successifs f, g, h sont changés, en h, /, g y
la duade fgne change pas, mais les deux autres fh el gh deviennent
hf et hg. Ainsi si h est le plus petit des trois, il y a deux inver-
sions de moins.
Si les quatre termes /", g, h, i sont changés en /, g, f, h, les
deux duades fh,gh ne sont pas changées, mais les autres^,/?,
gi, Ai deviennent ^Z", if, ig, ih; de sorte que si i est le plus petit
terme, il y a quatre ou deux inversions de moins, selon que f^g.
2° Si i est à un rang impair, par déplacements successifs, on
l'amènera à sa place; s'il est à un rang pair, on l'amènera à la
deuxième place et on déplacera de deux rangs à droite le nombre
qui occupe la première place.
Si 2 esta un rang pair, on l'amènera à sa place; s'il est à un
rang impair, on l'amènera à la troisième place et on déplacera de
deux rangs à droite le nombre qui occupe la deuxième place.
Va ainsi de suite.
3" Le nombre des inversions diminuant, sans changer de parité,
si primitivement il était pair, il finira par s'annuler, c'est-à-dire
* On a inissi pour ce quartier, la solution
123, 234, ... 512, 12, 23, 3'i, 4.5, 51
SUR LES PERMUTATIONS 207
qu'on aura la permutation naturelle; s'il était d'abord impair, il
arrivera à la valeur 1 et on aura la permutation 123... [n — 2)n[n—\),
qui est irréductible à 123 ... n.
Par exemple, on peut assurer que 7365124 ne peut, parle moyen
indiqué, se transformer en 1234507.
21. — Deux permutations réciproques (n° 5, VII) sont de même
classe iXetto). Conséquence de ce que l'introduction du nombre
71 + 1 entre le k'^ et le \k -\- if termes d'une permutation des /? pre-
miers entiers la change ou ne la change pas de classe selon que
[n — kl est pair ou impair.
22. — I. Dans une permutation de 2n — 1 lettres, on intercale
les n — 2 premières entre les [n — 1) dernières. Les transformées
successives commencent par la /i^ lettre, la (/i'^)*, la (/i"')*, ...: le
nombre k des transformées est ainsi donné par la relation «^ = 1
(mod 'In — 1;.
Les cycles de la substitution conduisant d'une transformée à
l'autre sont de la forme [a, an, an^, an'^, ...).
II. Le f^ terme d'une permutation étant A, on remplace le chiffre
h parle chiffre/". La l'''^ transformée commence par le 2*^ chiffre,
la 2'' par le 4", la 3" par le 8% ... de sorte que le nombre k des trans-
formées est donné par la relation 2=1.
Les cycles de la substitution sont de la forme [d, b, c, d, ...),
b désignant la a*^ lettre, c la b", d la c", ...
III. Les cycles de la substitution permettant de passer d'une
permutation à sa réciproque, sont de la forme {a, b, c,d, ...),
a désignant la h*^ lettre et h la b", b la A*' et k la c", ...
Les permutations qui sont leurs propres réciproques, — c'est-
à-dire celles qui restent inchangées par la transformation d'Euler,
— se trouvent en appliquant à la permutation naturelle des
échanges différents et contenant toutes les lettres : telle est la
permutation 4761<S325, obtenue en appliquant à 12345(378 la subs-
titution 1, 4) 2, 7j (3, 6) ^5, 8).
23. — I. Considérons la permutation P formée par les restes de
la division des p — 1 premiers multiples de n par le nombre pre-
mier/?; a est résidu ou non résidu de p selon que P est de pre-
mière ou de seconde classe (Zolotaref). Conséquence de l'exercice
8 I et de ce qui suit.
Soit i{ une racine primitive de /> et posons g'^ = «, fi'^ ^ n '•
substituer la permutation O'^i^'i, ^^''+', g''+'-, ... à P'= 1, g, g^, ••■
revient à substituer P = r/ , 2a, 3a, ... à Q = 1, 2, 3, ... , car,
dans les deux cas, on remplace, par exemple, n par an ; or Q' est
la /V tournante de P' et d'autre part, si h = 2/\ ou a gJ^^:a.
IL On remar([uera f[ue les cycles de la substitution ( j sont
de la forme [k, ka , ka', ...j; si a est une racine piiiuilive, la subs-
titution est (1, a, a-, ... a^~ ).
208 A. AUBRY
III. Soient Q la permutation 1,2, 3, ... p — 1 et P celle des
valeurs (niod p) des puissances de la racine primitive g; si ,4''* = h,
on a : ( ) =: (1, A, A', .... Le cycle du deuxième membre con-
tient [p — 1) termes, si h est elle-même une racine primitive.
De même, a désignant une racine non primitive fournissant une
période de /"termes, si on considère la substitution S = (i, a, a^,
... a^) et qu'on pose a' = b, la substitution S = il, b, b, ... b')
aura également /"termes.
Ainsi soient p = 11, o-zzr 2. k = (3; il viendra P = 1, 2, 4, 8, 5,
10, 9, 7, .3, 6; et pour /f = 4, P = J. 4, 5, 9, 3, 1, 4, 5, 9, 3.
Soit a =3, la période de S est 1, 3, 9, 5, 4 et on a, pour celles
de S^ S^ S\
1,9,4.3.5. 1.5,3,4,9, 1,4,5,9,3.
24. — On place douze jetons numérotés de 1 à 12 sur les numé-
ros du tableau ci-contre. On relève ces jetons colonne pa/- colonne,
1 2 3
4 5 6
7 8 9
10 11 12
dans Tordre 1, 4, 7, 10, 2, 5, ... et on recommence de même, en
plaçant les jetons par rangées et les relevant par colonnes. Après
cinq opérations de ce genre, on retrouve la disposition primitive.
Voici du reste les transformations :
1
4
r
1
10
S
1
6
11
1
5
9
1
2
3
10
2
5
6
4
2
5
10
4
2
6
10
4
5
6
8
11
3
11
9
7
9
3
8
3
7
11
7
8
9
6
9
12
5
3
12
2
7
12
4
8
12
10
11
12
Les jetons extrêmes ne changent pas de place; les autres se
déplacent suivant l'un des cycles (2, 5, 6, 10, 4) ou (3, 9, 11, 8, 7) :
le jeton 3 par exemple, couvre successivement les n°^ 3, 9, 11, 8,
7, 3, ... du tableau; inversement, le n'' 3 du tableau est successi-
vement recouvert par les jetons 3, 7, 8, 11, 9, 3, ...
Agissant de même sur le tableau disposé comme ci-contre, on
trouvera également une période de cinq permutations dont les
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
cycles sont inverses des précédents.
s m LES PERMUTATIONS 209
Ces résultats se vérifient ainsi en général: soit ab — 1 = /? et
t le gaussien de a, cest-à-dire la plus petite valeur de a; qui donne
«^^ i ; t est aussi le gaussien de b , puisque ab = 1. Après k opé-
rations, le jeton placé c^abord sur le n" n du tableau, recouvrira
le n° déterminé par la formule 1 + " — 1 a^"; si A- = t, ce n" est
égal à n : donc la période des transformées en contient t.
Réciproquement, le jeton X recouvrant après k opérations le
n" n, sera déterminé par la formule
« = 1 + iN — llrt^" , d'où N«^' = {n — 1} + a^" ,
et, en multipliant par a'—''' et se rappelant que a^ = 1,
„ = 1 + (N — i\a'-'' .
Substituer le deuxième tableau revient donc à échanger a et b;
les deux formules deviennent ainsi :
1 4- ,,i _ 1)//- = 1 -^ ,,( — l)a'~'' , /! = 1 + (N — l)rt*' .
Pour rt = 4, b ="A, p = 11, les numéros recouverts par les
jetons placés d'abord sur 5, par exemple, seront les valeurs de
1 + 4.4^ pour A- = 0, 1, 2, 3, 4, 5, c'est-à-dire 5, 6, 10, 4, 2, 5.
De même, pour les tableaux
3x2 4x2 5x2 6x2 4x3 5x3 6x3 5x4 6x4 6x5
il faudra
4 3 6 10 5 6 16 9 11 14
opérations.
Le cas de <? = /^ = 4 rappelle un tour de cartes connu.
25. — Aux exemples de Cauchy donnés au n° 9, ajouter les
puissances des substitutions circulaires des 7,8, 9 et 10 premières
lettres.
26. — I. On a, en partant de la permutation quelconque abcde
et lui appliquant successivement les trois substitutions indiquées
au premier hiembre :
, , , , I , , , fabcde\ /hcade\ fdhcae\
(a. /., c,.,«. cl., d)Aa, cub, ^} =[,,,,,)[,,,,,)[,,„,,)
f;'')=ia,h.d,c) .
haucej
De là, un autre moyen de trouver le produit de plusieurs subs-
titutions.
L Enseignement mathém., 2(i« année : l'.MS. li
210 A. AUBRY
II. On a les relations suivantes, de Caiichy :
(a , b)[h , c) (c, d) .. . [k , l) = (l , k . .. c , h , à)
[a, l>)(a, c|(rt. d) . . . \a , l) ■= {a , h , c . . . l] ,
permettant de transformer un cycle de ii lettres en substitutions
de n — 1 échanges, et qui appliquées à la permutation ... abc ...kl ...
ont pour effet de déplacer (n" 7i / immédiatement avant n ., ou a
immédiatement après l.
III. L'inverse du produit RTU...V est V-'... L'-'T-'R-' Cau-
chy L
27. — I. Effectuer les produits [a, ù, Cj . a, c, b), etc. ;
{a , b) . [a , b , c) . [a , b , c , d) , etc. ; [a , b , c] . [b , c , d] , etc.
II. Faire le produit de [a, b, c , d, e) par chacun des cycles
{h , c , d\ , \h , c , d , e , f] , ih , d) , {a , c , e) , [a , c , e , b , d}-,
et de '//, b, c, d, e, f] par chacun de ceux-ci
{h, c, d, e, /', g) , {a , c , e] , {h , d , f) , (a , c , e , h , d , f] .
Donner les formules générales.
28. — 1" Il y a toujours une substitution X qui, multipliée par
la substitution donnée H, en reproduit une autre, donnée égale-
ment, S. Ce quotient est X = SR~'.
2° On peut aussi trouver aisément la ou les substitutions cpii,
appliquées à S, produisent une substitution semblable donnée T,
ainsi que la ou les racine.'^ n^"^"^ d'une substitution donnée. Par
exemple, les 4 ! substitutions qui, appliquées à {a, b){c, d, e\ f,g, h,i],
donnent (a, b , c , d] [e, f, g]\[h, i) ; ainsi que les [n — 1 ! /c""' ra-
cines /i*"'"de la substitution formée de n cycles de A' lettres chacun.
De là, la solution de nombreuses équations, telles que
XKX = S ; RXS = SXR ; RSX = XRS ;
RX = S Y , RS = YX ; RX = SY , RY = XS : RX = SY , XR = YS ;
2" Au reste, certaines é(piations n'ont que des solutions iniugi-
naires. Par exemple, pour R ^ [a, b, r, d), ni X^ = R. ni par
suite pour X ^ RY , YRY = 1, n'ont aucune solution ; tandis que
XRX = R en a une et RXK =^ X, quatre. — Plus généralement,
soient ?i^ z= 1, T = 1 ; si X est une racine de SXT ■=^ X, ou de
SX=rXT, il y en a au moins ab , lesquelles sont de la foime
29. — I. Si l'application de R à T donne le même résultai ((u<"
celle de S à T, le produit SH~ est échangeable avec T.
II. Si R appliquée à S donne T, R~' appliquée ;i T donne S.
^^ U R I. E S P E R M UT AT 10 N S 21 1
III. Si R appliquée ^à S et T donne S' et T', appliquée à (ST),
elle donne ^S'T'j.
30. — Soient deux substitutions circulaires R, S, d'un même
nombre de lettres. Pour k quelconque, le A*' terme de R étant/",
le k' terme de S étant/,'-, et celui qui suit .^ dans R, le même que
celui qui suit /"dans S; l'application de R à S donne le même
résultat que celle de S à R. P]xemple : R ;= (« , è, r, c?, e, /"),
S ^ \c , f\ e , h , a , d] .
Si la lettre suivant ,«• dans R est la même que celle précédant/"
dans S, on a : RSR = SRS. Donner des exemples.
31. — Le produit des substitutions ((7, ^) et S a un cycle de plus
ou de moins que S selon que a et b appartiennent ou _non à des
cycles différents de S. Ainsi les produits de [a. If, c)[d, e, /", g)
par [a, d] et par (e, /') sont respectivement («, b, c, d, e , f, g) et
[a, b, c){d, f, g)(e).
Il suit de là que deux permutations sont ou ne sont pas de la
même classe selon que la substitution qui les lie contient un
nombre pair ou un nombre impair de cycles ayant un nombre
pair de lettres. Cela tient à ce que les substitutions
{a, fj , . . . c , d , e , . . . Il) et {a , h . . . c) {d , e , . . . h)
appliquées à la permutation ab ... cde ... //, en fournissent deux
autres qui n'en diffèrent que par l'échange de a et de d. C'est
aussi une conséquence de 26, II.
Ce théorème, dû à Cauchy, permet de déterminer la classe
d'une permutation, bien plus aisément que ])ar le dénombrement
des inversions.
32. — Vérifier analytiquement l'assertion de l'exercice 9, 2". Le
produit des échanges indiqués est en effet égal à [b , B) («, A).
De même, la formule analogue à (a) et fournissant l'échange de
A et de B est
aXBhaXBhanixiBAhnBAh ;
il s'ensuit (jue la substitution (O, r/) (O, A)(0,B) ... ^O, b) appli-
quée à la permutation {OdbBA], la transforme en OabAB, et en
effet le produit de ces 19 échanges est (A, B).
La disposition primitive OnbBAa devient ObBA.a en exécutant
les opérations représentées par la formule bBXab; la substitution
(O, h){0, B)(0, A)(0, rt|(0, A) = [h, B, A. a)
change donc la permutation OubBX en ObBXa. On voit comment
on pourrait résoudre graphiquement certaines questions de subs-
titution.
33. — Un objet susceptible d'une définition précise F{a, b, c, ... l)
subit une opération qui change sa définition en (p b , l, c, ... a).
212 A. Auimy
Pour que les lettres de la nouvelle définition soient dans Tordre
naturel, on modifiera celles de la première suivant la substitution
ahc ... t^
IjIc ... rt^
Appliquer cette remarque au problème suivant. Un carré est divisé
en 4" carrés égaux par des parallèles aux (-(^tés; inscrire dans
chacun de ces carrés un numéro tel que, repliant le inrand carré
n fois dans un sens et n fois dans 1 autre, on obtienne une bro-
chure qui, coupée, présente ses 4" pages exactement numérotées.
34. — Un cube étant désigné par la formule ABCDcUibc, où
ABCD est la face supéiieure, et DCcd la face antérieure; si on lui
fait faire une rotation de 90° autour de lune des aiêtes bc , ba ,
ad, de, il faudra faire subir ;i cette formule l'une des substitutions
{A. (I , h, B\{C, B , d , c) , \\, B , d . ai(B, C, c, h) , )
(a)
(A, B, h , a]{C, c, d , \y) , [A . a , d , B) \B , h , c , C) . )
Si on fait tourner le cube de 90°, de 180° ou de 270" autour de
Art, les substitutions seront
<.i)
{A. B, C, 'D)(a, b, c, d) . (A, C)la, c)(B, Djii», d\ ,
(A, D, C, B)(rt, d , c, In .
La première substitution a répétée donne
(A, a, h, B)2(C, B, d, cf = [A, b\\B , a]{C. d]{B, c\ ,
ce- qui représente par conséquent la position du cube ayant tourné
de 180° autour de hc ,, c'est-à-dire le cube /></r/<;CBAD : répétée
encore deux fois, elle devient = 1, ce qui est évident, puisque le
cube a tourné de 360° autour de bc.
Le produit des deux premières substitutions a est V7,B,D b,C,d
et représente la substitution qui aurait pour elFet de faire tourner
le cube, d'abord de 90^ autour de bc , puis de 90° autour de A*?.
On peut ainsi définir sans figures divers mouvements de la
droite et du cube, ainsi que du tétraèdre.
35. — 1° Soient les n égalités RT = B'T' = ... = R"T"' = S,
R et T étant échangeables, ainsi que R' et T', ... ; on a :
KR' ... R"'ST"' ... T'T = S"+' . la)
2° Soient les deux substitutions échangeables
R = (A, D|(B, C)|rt, h){c, d\ , T = (A, Bi(C, D)(fl, </)(/>. ci ;
posons
IVr = (A, (:)(B, I))(rt, c){h, d) = S ;
s un LES PERMUTATIONS 213
une relation entre cHIFérentes substitutions étant indépendante
des lettres qui la composent, cette relation a encore lieu si celles-
ci subissent une substitution quelconque. Par suite, appliquons
lA, b, C, d à R, T et S : il vient R'T' = S. en écrivant
R' = (A. Cl iB, JhC. fl)(D, b) , T' = |A , a){B , Ij)\C, c)(D, d\ .
De même, si on applique à R' et T' la substitution (A, B) (C, D),
il viendra R"T" := S, en écrivant
R" = lA, d)\B, c)(C, /»(D, a) , ï" = lA, hj{B, a) {C , rf)(D. c) .
On a ainsi d'après 1"^ :
RR'R"ST"T'T = S" = 1 ; (.S)
donc on peut, de plusieurs nianferes, transformer une permutation
de huit lettres, par échani^es successifs, de manière que chacune
d'elles change de place une seule fois ai'ec toutes les autres et que
finalement on retro/(i>e la disposition primitii'e. Comme à lexer-
cice 16, I, on figurera cette solution par un quadrille comme ci-
A B
a h
d c
D C
contre: les sept groupes de tnonvements simultanés jS sont symé-
triques.
3" Le tliéorème a lieu pour 4/? lettres abcdefgli ... On pose, par
exemple :
R = {a, f)\b, d)[e. g)(f\ h] ... T = i« , d){h. c){e, h) if, g\ . . .
R' = ifl, e){b, f)(g, c){h, d\ ... * T' = {a, f)ib. e}\g. d)ih. c) . . .
R" = \a , gWb. h]\e, c) {f , d' ... T" = {a. h\\b, g)[e , d]{f. <■) ...
S = (rt , l>]\c , d}[i-, f)\g. II] ...
do il '
RR' ... S ... 1 "r = 1 .
4*' Ce théorème a encore lieu pour une \hn -\- ly lelt'e./, ce
(pion voit en remplaçant n des échanges n'ayant pas de lettres
communes, (a, b), [c, d], ... par {a,J) (a, b)(b, /i, [c,j]{c, d\{d,j], ...
' UT ^ S, U' 1' := s, ... puisque yav oxeniplo i«. < . /;. d) . ui. <l\ i/i. ri =: \a. /i\ ic, rf) .
214 J . A U BR Y
En remplaçant de même [n , b\, ... par les substitutions équiva-
lentes
[a,j){a, /Krt, l){n, m][n, h)\h, m)(h, l)[h, f,][h,j\ , ...
et ajoutant la substitution 'J, k l, /n (J, l)(/c,m){f, in)[k, /), on
passera d'une formule de kn lettres ii une de fkn-\- 4) lettres, ce
qui donne une nouvelle démonstration du théorème 3".
5° Mais il n"a pas lieu pour ikn -\- 2] ou '4/i + 3i lettres, car
alors la permutation aurait à subir un nombre impair d'échanges,
ce qui ne peut donner qu'une permutation de classe dilTérente.
6° On remarquera que 3 peut se remplacer par la relation
S|RT|(R'T'MR"T"| = ^* — i ,
et que toute subsfitution-unité formée d'échanges seulement,
peut être écrite en commençant par l'un quelconque des échanges.
De là, de nouvelles solutions du problème de 2", qu'on multi-
pliera encore en remarquant que si l'une d'elles est désignée par
9 A, B, ...), y A, b-... , par exemple, en est une également.
36. — I. Soient deux groupes, d'un même nombre de lettres,
A, B, C, ... rt , Z» , c, ... et soit efg^ ... une des tournantes de celui-ci.
Posons
R =z (A, rt)(B, b) ... . R' = (A, h){B, c)
T = i\. e\ IB , f) ... , T' = {A, f){B, g)
La substitution \ = a, b, c, ...), qui, appliquée à R et T les
change en R' et T', change aussi (RT) en R'T' ; en outre, à cause
de la symétrie de la construction de RTi, toutes les lettres s'y
trouvent et les rangs des lettres, dans chacun des cycles de ce
produit, sont en progression arithmétique de même raison, ce qui
fait qu'ils ont même nombre de lettres : donc l'application de V
à RT ; ne fait qu'y changer les cycles les uns dans les autres.
Ainsi on a: RÏ = R'T'=z ...
II. Soit un groupe de n hommes et n femmes; faire changer
de place chaque homme avec chaque femme, une seule fois, de
façon que la disposition primitive se retrouve. — Il y a n'- échanges,
donc /t ne peut être impair. Soit n = 2i>: avec les notations de I,
si e désigne la ('"' femme, on aura
RR'Il" ... T"T'T = R'-r
ce qui donne une solution, si c est pair.
III. De là, aisément, une troisième démonstration du théorème
de l'exercice 35, '.i'\
37. — Le président dune société, vouhuit assurer son maintien
à la présidence, fiiit èdicter un règlement d'après lequel chaque
UECTIFICATIOX APPROCHEE 215
sociétaire changera annuellement de place avec tous les autres.
Comment s'y prendra-t-il pour être seul à garder sa place .'
Pour n impair quelconque, les solutions sont fournies par
l'exercice 14, III; d'autre part, toute formule relative à (2/j — 1)
lettres a, b, c, d ...g en donne une pour une lettre de plus /« , en
remplaçant \n — 1 échanges n'ayant pas de lettres communes,
comme //, b^, (c, d ., ... par [a, h) a, b][b, h , ic, h) [c , dld, h], ...
et ajoutant à la fin [g, h).
38. — Dans un groupe de n hommes, n femmes et n enfants,
peut-on permuter chaque enfant avec chacune des '2n grandes
personnes et une fois seulement, de manière à retrouver la dis-
position primitive .'
Soit n = 3; remarquons que ;A, a, a = (a. A) a, a), et posons
R = (A, «, ailB, ^, IîmC, c-, v) , S = (A, f, [;)(B, a, y)(C, h , a] ,
T = (A, />, yhB, c, a)|C, a, f;i ;
on aura :
RT = S~' , d'où SR'r = RTS = TSK = 1 .
On sinspirera de ce procédé pour les autres valeuis de n mul-
tiples de 3.
SUR LA RECTIFICATION APPROCHEE
D'UN ARC DE CERCLE
PAK
Ant. Pleskot (Pilsen).
Dans cette Note nous présentons une construction générale de
la rectification approchée d'un arc de cercle: qiiehjues construc-
tions connues en forment un cas particulier.
Soit (fig. 1 un cercle K de centre O et de rayon /et AH l'axe
correspondant à un angle au centre y.
On décrit d'un point S pris sur la droite AO le cercle K,. tan-
gent au cercle K en .\ ; soit a le rayon de ce cercle, c'est-;i-dire
r
AS = rt = y , {k coiislaiilel.
216
A. PLESKOT
Sur la droite \0 nous prenons encore le point K, dont la dis-
tance au point 0 est donnée par l'expression
OR = d =
i-lar — 3/-2 — 8fl2
3i-2 — 4a2
12/c — 3k- — S
3A2 — 4
(1)
La droite RB coupe le cercle K, en C. La longiieiii- AC est
approxiinaliveinent égale à l'arc AB.
/^e.//
A/^ /f /
Par le calcul un peu long, mais simple, on trouve
AC = rç + rz'-'\y.^ + a, ç + ...) ;
l'erreur A = /y — AC est proportionnelle au rayon et approxi-
mativement à la 5"'* puissance de l'angle ff.
Suivant le choix de A*, nous obtenons différentes constructions.
Elles seront simples pour k <i i.
Construction I. — Nous laissons le point R coïncider avec le
centre 0 ; c? = 0; la quantité k est donnée par l'équation (1) :
U-
d'où Ton tire
O — 2 V3
el
\2k + 8=0,
■ =^(3+ Va;
A-
La longueur a peut être facilement construite.
La rectification approchée est donc la suivante ^(îg. 2) : De S
comme centre on décrit le cercle K, de rayon AS ^ 7-(o + K 3)-
Le côté ()B coupe le cercle K, en C et la longueur AC est approxi-
RECTIFICATION APPROCHEE
217
mativement égale à celle de lare AB. La longueur AC est donnée
par les équations
AC= 2 ^'"2 •
2 V 3 — 3 .
<in t = sni z>
De ces équations on peut calculer les erreurs d'approximation ;
celles-ci sont inférieures à celles que 1 on obtient par la construc-
tion de Cusanus.
Construction II. — Le résultat est encore meilleur si l'on piend
R au point diamétralement opposé à A, c'est-à-dire ?,\ d .= r.
Pour la quantité k on a maintenant l'équation
12A-
3/-
Sk- — 4
d'où l'on tire
k =
3 - V^
a = j =
= 1 ,
3+ V3"
3 ' k 2
La construction est la suivante ifig. 3) :
rF,ajJ
(^>g ^y
Si OJ = — , la perpendiculaire menée du point .1 à la droite ()A
coupe le cercle donné en K. On fait JS^JK; puis le cercle Kj
décrit du centre S avec un rayon SA, coupe la droit(; RI3 au point
C et la longueur AC est très approximativement égale ;i l'arc AB.
On peut se servir de cette construction pour les angles de 0 à 00°.
I^a longueur AC est donnée par les équations :
AC = |3 + V3 ) sin
2 V3 — 3 . o
sin^
De ces équations on peut évaluer les erieuis A d'approxima-
218 A. Pl.i:SKOT
tion ; on trouve, pour (y? i= 00°, /\ =: 0-0003/-, pour (jp^90°,
A = 0-00021/-.
Cette construction résulte de la première si l'on rectifie après
la première construction l'arc d'angle ~r et de rayon 2r.
Constrttclion III. — On obtient une construction très simple
si l'on fait coïncider le point R avec le point S, c'est-à-dire, si
l'on pose
. d ^
r 4- a z= a , dou 1-1-— = — ;
/• k
l'équation (1) devient
12/- fi
1 + —^. ^ = T ■ o" (3^- - 2)^ = 0
d'où
12X — 8 — U- 1
ou
(3
-|. -
a =
3
2'
La construction est la suivante (fîg. 4) : Prenons OR = — .
Du point R on décrit le cercle K, de rayon RA. La droite RB
coupe ce cercle en C. La longueur AC est approximativement
égale à l'arc AB, Elle est donnée par les équations
, r^ , ■ ^ . 2sin o
AL = .)/■ sin
2 y5 -|- 4 cos ç
La valeur approchée est identique à celle qu'on obtient par la
construction donnée par M. d'Ocagne.
Knfîn nous posons k = 0; d'où a = x et c^ = 2/-: le cercle K,
est remplacé par la tangente au cercle K et nous trouvons la cons-
truction de Cusanus.
Les constructions ci-dessus permettent aussi de résoudre le
problème inverse: porter sur une circonférence, à partir d'un
point donné, un arc de longueur donnée.
MELANGI^:S KT CORRESPONDANCE
A propos d'un problème de Lagrange
sur la construction des cartes géographiques.
Lagrange a posé dans le Tome IV de ses Q:]uvres complètes le
problème suivant, qu'il a rencontré à propos de la construction
des cartes géographiques :
Etant donné trois points R, R', R", déterminei- deux points A
^ , , RA R'A R"A . , ,
et B tels ciue les rapports ^-^ , T^nr , ttjtb soient entre eux dans
* * ' Ko K h) K rJ
des rapports donnés, et que les diflerenccs des angles ARB, AR'B,
AR"B soient également données.
Dans V Enseignement Mathèniatique du 1.") janvier 1914, nous
avons donné un procédé approximatif pour résoudre ce problème,
qui avait l'avantage d'indiquer une méthode assez générale pour
trouver la solution de diflercnts problèmes de géométrie plane,
et qui consistait en principe à remplacer le problème proposé par
un problème de géométrie dans l'espace plus simple.
Au contraire, la solution suivante est rigoureuse et non appro-
ximative. Comme nous lavons déjà fait remarquer dans la pre-
mière solution, il suffit de construire une figure semblable à la
proposée ; on peut donc se donner arbitrairement AB en grandeur
et en position et chercher à construire le triangle RR'R" à la
condition qu'il soit semblable au triangle formé par les trois
points donnés R, R', R" . Le problème se présente alors sous la
forme suivante :
Considérons le faisceau des cercles C qui passent par les points
A et B ; si l'un d'eux est considéré comme lieu du point R, le lieu
du point R' sera un autre cercle tel que l'angle de ces deux
cercles soit égal à la différence ARC — AR'B ; de même le lieu de
R" s.era un troisième cercle de ce faisceau. Considérons d'autre part
le faisceau de cercles C, orthogonal au jjremiei, constitué par les
cercles lieux des points dont le rapport des distances aux points
A et ii est constant, si l'un d'eux est considéré comme lieu du
point R, le lieu du point R' sera un autre cercle du faisceau et de
220 MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
même pour R", ces deux derniers cercles étant déterminés dès
que le premier est donné.
Les intersections de ces trois couples de cercles deux à deux
fournissent un triangle RK'll", mais il faut que ce triangle KK'K"
soit semblable ii un triangle donné. Comment s'arranger pour
arriver à remplir cette dernièie condition. Transformons la figure
par inversion, le pôle d'inversion étant le point A et la puissance
d'inversion étant AB'.
Le faisceau de cercles C va se transformer en un faisceau de
droites C^ passant par B. L'ensemble des trois cercles de ce fais-
ceau dont nous avons parlé se transformera en un ensemble de
trois droites C, passant par B et faisant entre elles des angles
donnés.
D'autre part, le faisceau des cercles C va se transformer en un
faisceau de cercles concentriques C\ ayant pour centre le point B.
Comme un calcul simple le montre aisément, le cercle lieu des
points pour lesquels TriT=^ ^ se transformera en un cercle de rayon
ç = ^— ; ceci nous montre immédiatement que l'ensemble des
trois cercles de ce faisceau se transforme en un ensemble de trois
cercles concentriques dont les rapports des rayons sont donnés.
Il en résulte immédiatement que le triangle RjB', R", dont les
sommets sont les inverses des points R, R', R" et toujours sem-
blable à lui-même, indépendamment de l'orientation du faisceau
des droites C^ ; nous pouvons donc nous donner arbitrairement
l'ensemble de trois droites C, , ainsi que l'ensemble de trois
cercles C.,. Nous avons ainsi un certain triangle i\f\i'\ par l'in-
tersection des droites et cercles correspondants de ces deux en-
sembles. Il faut maintenant détei-miner le centre d'inversion a
tel que l'inverse par rapport à ce centre du tiiangle >\i\y\ soit
semblable au triangle RR'R".
Si les longueurs des côtés du triaiigle RR'R" sont leprésen-
tées par «, (5, y, il faut que Ton ait (d'après la formule qui donne
la longueur du segment limité par les inverses de deux points
donnés)
Ces égalités monlient immédiatement que les rapports
CHRONIQUE 221
sont connus, el égaux à
Donc le point a se détermine par l'interseclion des cercles lieux
des points dont le rapport des distances à /•, , /', , r'\ est connu.
Mais si Ion connaît un de ces points d, relatifà un certain ensemble
de trois cercles C,, tous les autres points «, relatifs à tous les
ensembles de trois cercles C„ seront sur la droite Br/ par raison
d'homolhétie. Il suiFit donc de porter sur cette droite un segment,
égal à BA, pour obtenir le point Aj, ce qui détermine en défini-
tive l'orientation du faisceau des trois droites C, par rapport à BA,
cest-à-dire justement la quantité que nous nous élions donnée
arbitrairement.
Le problème est donc résolu.
L. Bai. I. Il" ' Lorientl.
CHRONIQUE
Académie des Sciences de Paris.
Pli IX DlicEHNÉS.
Dans sa séance annuelle du 2 décembre 1018, après un éloquent
discours du Président M. Paul Paixlevé, l'Académie a décerné les
prix proposés pour 1918. Nous avons déjà mentionné les prix attri-
bués à Sir Joseph Lah-mok, à MM. Paul Moxtel, k. BEi.oi>sLKi.r,
Fr. Sy et au père Stanislas (^hevalieh. Parmi les prix concernant
les sciences mathématiques, le palmarès publié dans les Comptes
Bcndus du 2 décembre 1918 contient en outre les noms suivants :
Mathématiques. Prix fondé par l'Etat: (i ranci prix des sciences
malhématigues (3000 fr.). — L'Académie avait mis au concours
l'étude de Yilêration d'une substitution en rappelant que le point
de vue local avait été seul considéré jusqu'alors et en invitant les
concurrents à se placer au point de \ug général. Trois Mémoires
ont été déposés au sccrélariat. Le prix a été attribué ;i M. Gaston
.lii.iA, ancien élève de ILcole normale supérieure, lieutenant din-
fanterie, lauréat du prix Bordin en 1917. Une mention très hono-
rable a été décernée à feu Samuel Latiès, professeur à la Faculté
des Sciences de Toulouse.
222 C II H0.\ lO LE
MÉCAMOfK, Pii.v Henri de Paiville 1500 fV.). — I>e prix est at-
tribué à M. Emile Bklot, pour ses mérites scientifiques et indus-
triels.
Fonds de hechf.uciiks sciicm m-iolks. — Fondation (jegner. —
Un prix de la valeur de 2000 fr. est décerné à feu Samuel I-attks,
professeur à la Faculté des Sciences de loulouse, pour ses tra-
vaux d'analyse mathématique.
Fondation Jérôme Ponti. — Un prix de la valeui' de 2000 fr. est
attiibué à M. Paul Bai!I!ai(i\, professeur au Lycée Saint-Louis,
pour ses travaux sur la i^éométric non-euclidienne. — Un prix de
la valeur de 1500 fr. est décerné à M. Louis FAiiitv, astronome ad-
joint à l'Observatoire de Marseille, pour ses travaux sur les éphé-
mérides des petites planètes.
Fondation Henri Becquerel. — Un prix de la valeur de 2000 fr.
est décerné à M. Camille Guttox, professeur à la Faculté des
Sciences de Nancy, pour ses travaux de physique, notamment
ceux qui ont trait à la défense nationale. — Un prix de la valeur
de 2000 fr. est attribué à M. Pierre Fatou, astronome adjoint à
l'Observatoire de Paris, pour ses travaux sur la théorie des séries
et litération des fonctions rationnelles.
Questions mises au concours.
Grand prix des sciences mathématiques (3000 fr. . — Question
posée pour 1920: Perfectionner la théorie des fonctions d'une va-
riable, qui sont susceptibles de représentations par des séries tri-
gonométriques de plusieurs arguments fonctions linéaires de cette
variable.
Prix Bordin (3000 fr.). — Question posée pour 1921: Perfec-
tionner les théories sur XanaUjsis situs, développée par Poincaré
dans des mémoires célèbres. On cherchera à rattacher, au moins
dans des cas particuliers étendus, les questions de géométrie de
situation, concernant une multiplicité donnée, à l'étude d'expres-
sions analytiques convenablement choisies.
Astronomie. Prix Damoiseau. Prix triennal (2000 fr.l. — Ques-
tion posée pour J917 et reportée en 1920, aucun mémoire n'ayant
été déposé : Calculer plus exactement, en tenant compte des résul-
tats des expéditions récentes, l'attraction de la Lune sur le bour-
relet formé à la surface de la Tcri-e parles marées. Examiner l'elfet
de cette attraction sur la vitesse angulaire de rotation de la Terre.
Question proposée pour 1920: Perfectionner en quelques points
importants les travaux de Poincaré et de M. Liapounoff sur les
figures d'équilibre relatif d'une masse (luide en rotation, soumise
à l'attraction newtonienne. L'Acadéniie appelle particulièrement
l'attention sur la question de stabilité et l'étude des oscillations
infiniment petites autour d'une figure stable.
CHRONIQUE 223
Les conditions générales des concours sont reproduites dans les
Comptes Kendiis du 2 décembre 1918, p. 922.
Médailles de la Société Royale de Londres.
Dans sa séance du 30 novembre 1918, la Société Royale de
Londres a décerné les Médailles suivantes :
Médaille Copie?/: M. le Prof. H. A. Lofiiî.ntz, de l'Université de
Leyde, pour ses belles recherches de Physique mathématique.
Médaille Riiniford : MM. Ch. Fabiîy et A. Pkkot, pour leurs con-
tributions à l'avancement de l'Optique efîecluéesen collaboration.
Médaille Hughes: M. L Laxcj.muifî, l'éminent physicien améri-
cain, pour ses travaux de Physique moléculaire.
Académie Royale de Belgique.
La classe des Sciences de l'Académie royale de Belgique a sus-
pendu, pendant l'occupation, ses réunions olTicielles et ses publi-
cations. Des membres des trois classes de l'Académie résidant à
Bruxelles, Liège ou Gand, ont tenu des réunions privées dans ces
trois villes. L'armée d'occupation a installé un lazaret dans les
locaux de l'Académie de Bruxelles; il en est résulté que des pic-
ces faisant partie des collections de l'Académie ont dispaiu et que
des manuscrits destinés à ses publications seront probablement
perdus.
Etats-Unis. — Thèses de doctorat.
Pendant l'année universitaire 1917-1018. les universités améri-
caines ont décerné les doctorats suivants thins le domaine des
sciences mathématicjues :
Unis'ersili/ of California Berkeley. — Frank W. Monins : Clas-
sification of involutory cubic space transformations. — Mary
Helen Szxytkiî : The hypersurface of the second dcgree in four-
dimensional space. — James S. Taylor : A Set of (ive postulâtes
foi- Boolean algebras in terms of the opération « exception ».
Catholiv Universily of America (Washington!. — Otto .1. RAMncit :
Threecuisped hypocycloids fuHilling cei-tain assigned conditions.
L'nii'ersili/ of Chicago. — Israël A. BAiiXKrr : Differential équa-
tions with a continuons infini tudc of variables. — .lacol) M. KixNEY :
The gênerai theory of congruences without any prcliniinary inté-
grations. — Lrnest P. Laxe : Conjugale Systems with indetermi-
nate axis of curves. — James E. McAtef. : Modular invariants of a
quadratic form for a prime power modulus. — William P. Ott :
224 CHRONIQUE
The gênerai problem of the type of the biachistochrone with
variable end points. — Levi S. Siiively : A new basi's for the
nietric theory of congruenees. — AVebster G. Simon : On the solu-
tion of certain types of linear difi'erential équations in infinitely
niany variables.
CoUiinhin Unii'eisiti/ i}\e\v-\ovk\ — Glenn James: Sonie theo-
renis on the sumination of divergent séries.
Cornoll Um\'eisity Ithaca, X.-Y. . — H. II. Dai.akeh : On the
otomorphic functions of the groiip. — Anna M. IIowk : The clas-
sification of plane involiitions of ordre tree.
Universitij of Illinois (Urbanai. — Raymond Franklin Boiidex :
On the I^aplace-Poisson niixed équation. — Ilobart Dickinson
Fraby : The Green's function for a plane contour. — Merlin Grant
Smith : On the zéros of functions defined by honiogeueous linear
differential équations containing a parameter.
Unii'ersity of Ppiisylvania Philadelphia . — George II. IIallett:
Linear order in three dimensional Euclidean and double elliptic
space. — Harry M. Shœmakeiî : A generalized équation for vibra-
ting membranes.
Syracuse Lniveisity i\e\v-Yorkl. — Mrs. Edward Drake Roe :
Interfunctional expressibility problems of syminetric functions.
J.-H. Graf.
11852-1918)
Le Professeur J.-H. Graf a occupé une place trop importante
dans la vie mathématique suisse pour que V Enseignement mathé-
matique ne lui consacre pas quelques paroles de sympathie et de
reconnaissance au moment où sa mort laisse un grand vide que
nous aurons de la peine à combler.
i\é le 10 août 18r)2 à Tciss, près de Winterthour, il fréquenta
les écoles primaires de son village, puis les écoles secondaires de
Zurich. En 1868, il entra à l'école normale privée de Muristalden,
près de Berne, et, en 1871, à l'Ecole polytechnique fédérale de
Zurich. Il obtint successivement les diplômes de maître primaire
bernois et zurichois et de maître secondaire zurichois.
Il fonctionnna (jiielque temps comme maître dans une des
écoles secondaires de Zurich et, en 1874, il fut nommé maître de
mathématiques et de physique au Gymnase libre de Berne.
A Berne, il profita de ses loisirs pour suivre les cours de l'il-
lustre mathématicien Schlafli, qui enseignait à cette époque à l'Uni-
versité. Graf présenta sa thèse de doctorat en 1878 et en 1879 il se
faisait agi'éer comme privat-docenl.
Professeur extraordinaire en 18l)U, il était nommé professeur
ordinaire en 1892, au moment où Schlalli quittait l'enseignement.
CIIRONrOUE 225
Doué d'une puissance de travail prodiijieuse et d'un sens pratique
merveilleux, Graf fit une carrière brillante. Professeur très écoute
et très aimé de ses élèves, il sut donner un relief" particulier à la
section mathématique de TLiiiversité de Berne. Sous son in-
fluence et avec des collègues émérites, il est vrai, cette section
devint rapidement l'une des plus importantes de la Suisse.
Graf fut deux fois Doyen de la Faculté de philosophie et Recteur
de l'Université en 1905-00. Il était également membre de la déléga-
tion suisse dans la Commission internationale de l'enseignement
mathématique; il faisait partie de la Société mathématique suisse
et de la Société suisse des professeurs de mathématiciues.
Très connu dans les milieux scientifiques pour ses divers tra-
vaux sur les fonctions besséliennes. eulériennes et sphériques, il
s'était également fait une grande réputation comme organisateur
des caisses d'assurances pour les veuves et les orphelins, pour les
employés des services publics, etc. Il fonda des caisses de ce
genre à l'Université de Berne, dans le corps enseignant primaire
et secondaire bernois, il collabora à la création de telles fonda-
tions pour la ville de Berne et pour les C. F. F.
La mort vint le frapper en pleine activité, le 17 juin 1918, au
milieu de la sympathie de tous ceux qui avaient travaillé avec lui.
Graf laisse une œuvre scientifique et économique considérable.
La liste de ses diverses publications comporte 122 numéros', dont
un très grand nombre traite de questions d'assurances. Plusieurs
de ses travaux sont aussi consacrés à l'histoire de la cartographie
suisse et d'autres à l'alpinisme dont il fut toujours un adepte fer-
vent. La partie la plus importante de son œuvre, en dehors de l'étude
des fonctions spéciales dont nous avons déjà parlé, se rapporte à
l'histoire des mathématiques en pays bernois. Il rend là un écla-
tant hommage aux Kiinig, Crouzat, du Crest, Tralles. lluber, Wolf.
vSchlàfli, Steiner, etc., qui ont illustré la science et le nom ber-
nois dans notre pays ou à l'étranger.
Nous avons également retrouvé les titres de 36 dissertations de
doctorat* faites sous sa direction depuis 1893 à 1918. Le plus
grand nombre des sujets sont tirés également des fonctions spé-
ciales sus-indi(iuées.
En s'attachant à cette partie de la théorie des fonctions, Graf
ne faisait pas autre chose que de continuer l'œuvre dans laquelle
son ancien maître Schlàfli s'était illustré.
L'Université de Berne en particulier et la science suisse en
i^énéral perdent avec le professeur Graf un homme qui les a hau-
tement honorés et dont l'activité fi'conde et bienfaisante a rendu
de grands seivices à la science mathémati(iue.
L. Citin.iKit Berne").
' Voir les iDmptcs rendus de la Société heh'étiqiie des sciences iiat., 191S.
L'Enseignement malhéni., 20« annj-e ; I!US.
226 Cil ROM QUE
Nécrologie.
M. Maxime Bùcheh, l^ofesseiir de matliéniatiqiies à l'Université
Maivard (Etats-Unis , est décédé le 12 septembre l'J18, à l'âge de
51 ans. Les mathématiciens américains perdent en lui l'un de
leurs meilleurs représentants. On lui doit une intéressante étude'
réunissant, à l'usage des physiciens, les propriétés des dévelop-
pements en séries employés dans la théorie du potentiel. Depuis
une vingtaine d'années il s'était attaclié à l'étude des équations
différentielles linéaires. Rappelons ici la belle conférence- qu'il
fit à l'une des séances générales du Congrès international des
mathématiciens, tenu à Cambridge en 1912, et dans laquelle il
exposa les progrès réalisés dans les problèmes des limites qui
interviennent dans la résolution des équations dillerentielles
linéaires assujetties à des conditions linéaires. Pendant l'hiver
1913-14 M. Bûcher fît un cours à la Faculté des Sciences de Paris
sur les méthodes de Sliirin dans la théorie des équations différen-
tielles linéaires et leurs développements modernes^. Ces leçons,
recueillies et rédigées par M. Gaston Julia, ont été publiées dans
la collection des Monographies de M. Emile Borel.
M. François Daxiëls, de Xymwegen (Hollande , Professeur de
mathématiques à l'Université de Fribourg Suisse . est décédé le
16 novembre 1918, à l âge de 58 ans. Ses nombreux travaux sur
la géométrie veclorielle et sur la géométrie sphériqne, sont bien
connus des lecteurs de L' enseignement mathématique.
M. Marcel Depiœz, professeur d'Electricité industrielle au Con-
servatoire National des Arts et Métiers de Paris, est décédé le 10
octobre 1918, après une longue maladie, à l'âge de 75 ans. Le sa-
vant physicien faisait partie de la Section de mécanique de l'Aca-
démie des Sciences depuis 1886.
Gaston Milhaud. — Nous apprenons avec regret la mort du ma-
thématicien et philosophe français, M. Gaston Milhaud, décédé
le 1"' octobre 1918, à 1 âge de 60 ans. Ancien élève de l'Ecole nor-
male supérieure, agrégé de mathématiques (en 1881), Gaston Mi-
lhaud a enseigné d'abord les mathématiques dans plusieurs lycées
tout en consacrant ses moments de loisir plus particulièrement
•A l'histoire et à la philosophie des sciences. On connaît ses
belles études sur Yorigine de la science grecque., sur \ histoire de
la pensée scientifique ei snr Descartes savant. Chargé d'une sup-
pléance dans la chaire de philosophie de l'L niversité de Mont-
* L'ebcr die Heihencntwickliingen der Potcntiallhcorie. 258 p., B. (?i. Teubncr. Leipzig, 1834.
* Boundari/ Problcms in oiic Dimension, Proceedinf^s, vol. I, p. 163-196
' 1 vol. in-8o, 118 p., Gaiithier-Villars. Paris, i!M7. (Analysé par A. BuHL dans l'Enseigne-
ment mathcmatique. Tome XIX, N» 3, ji. 2(»3-i(l'<. 1!M7.)
NOTES ET DOCUMENTS 227
pellier, il y était devenu titulaire en 1900. Hn lltOO il fut appelé à
la Soi'bonne où la Faculté des Lettres venait de créer pour lui une
chaire d'« histoire de la philosophie dans ses rapports avec les
sciences ».
L. Sylow. — Nous avons le regret d'apprendre la mort de M.
Ludwig Sylow, Professeur à l'Université de Christiania, décédé
dans cette ville, le 7 septembre 1918, à l'âge de 85 ans. Ses belles
recherches sur la théorie des groupes sont devenues classiques.
On lui doit la publication de la 2*^ édition des Œuvres com-
plètes de N.-H. Abel, éditée en 1891, à Christiania, avec la colla-
boration de S. Lie. Rappelons aussi sa belle Notice sur Les éludes
cV Ahel et ses découvertes, publiée en 1902 dans le Mémorial con-
sacré au Centenaire d'Abel.
NOTES ET DOCUMENTS
Cours universitaires.
FRANCE
Collège de France {Paris). — Année scolaire 1918-19, à partir du 2 dé-
cembre. — Malhémaliqnes. M. Humbebt : Théorie des nombres quadra-
tiques (2 h.). — Mécanique analytique. M. Hadamakd : Influence de la forme
du domaine dans les problèmes de physique mathématique (2 h.). — Phy-
sique générale et mathématique. M. Bhillouin : Les théories des géodésiens
anglais et américains sur la stabililé gravilalionuelle du globe terrestre et
les faits (2 h.). — Physique générale et expérimentale. M. Langevin : Le
principe de relativité et les théories de la gravitation (2 h ). — Philosophie
moderne. M. Le Roy, suppléant M. Bergso.n : L état présent de la philoso-
phie mathéinatique et ses rapports avec la philosophie de l'intuition (2 h.|.
BIBLIOGRAPHIE
L. BiEBF.KBAcii. — Differential- und Integralrechnung, lu. II iTeulmers
technische Leitfàdeni, — 2 vol. iii-16; loU et lii p. 2 .M. 80 et 3 M . 40 ;
B. G. Teubiier, Leipzig.
Ce petit traité de calcul didéientiel et intégral fait partie de la collection
des manuels Teubner, destinés au.\ étudiants de renseignement supérieur
technique et universitaire. Il fournit, sous une forme à la fois claire et pré-
cise, les notions essentielles indispensables dans ime première élude.
La première partie, consacrée au Calcul différentiel, comprend les cha|)ilre6
suivants : 1° La notion de fonction. — 2» La notion de nombre : nombres
irrationnels. — 3° Les séries. — 4» Fonctions continues. — 5° Calcul dif-
férentiel. — 6° Applications géométriques simples. — 7" La formule de
Taylor. — 8° Formes indéterminées. — 9*^ Exemple d'une fonction continue
ue possédant pas de déi"ivées.
La seconde partie, intitulée Calcul intégral, traite des objets suivants :
1° Les pioblèmes du calcul intégrai. — 2° Théorie de l'intégrale indéfinie. —
3" Intégrales définies. — 4° Sur le calcul numérique d'intégiales définies. —
5" Longueur d'arcs et courbure. — 6° Représentation de fonctions par des
séries et des intégrales définies. — 7» Intégrales doubles. — 8"^ Usage des
nombres complexes ; fonctions analytiques.
L auteur attache avec raison une grande importance à ce que les notions
et les propriétés fondamentales soient formulées et démontrées d'une niauière
e.\acte. Il cherche à réagir contre la façon vague et souvent très incohérente
avec laquelle on présente pai-l'ois les premiers éléments du Calcul infini-
tésimal. H. F.
A. R. FoKSYTH. — Solutions of the Examples in a Treatise on Differential
Equations. — 1 vol. in-8», 249 p., relié, 10 sh. ; Macmillan & Cie, Lon-
dres, 1918.
Comme l'indique son titre, co recueil i-onlienl les solutions des exercices,
au nombre de cent, proposés par M. P'orsyth à la {{n des différents chapitres
de son traité sur les équations différentielles. Entièrement développés, ces
exercices ont été préparés avec beaucoup de soin par 1 auteur dont les
ouvrages sont tous caractérisés par une gi-ande simplicité et par une remar-
quable clarté. Ils se rapportent à la quatrième édition du Traité 1914. Ce
Traité, qu'il ne faut pas confondre avec l'ouvrage plus complet publié par
le même auteur sous le titre Theory un Differential Equations, s'adresse
aux étudiants des universités et des écoles polytechniques. Il se borne aux
méthodes classiques ([ue 1 on présente généralement dans une première
Hl H I.IOG RAPHIE 229
étude. Pour les posséder en vue des applications ultérieures il est indis-
pensable que l'étudiant s'astreigne à taire de nombreux exercices d'inté-
gration. Ce recueil de solutions est donc appelé à lui rendre de grands
services.
Fr. GrRBxi.Di e Gino Lokia. — Scritti Matematici offert! ad Enrico
D'Ovidio in occasione del suo LXXV genctliaco. Il a^oslo 1918. — 1 vol.
gr. in-8o, xv-386 p., 30 lires; Fratelli Bocca, Turin.
Le Professeur Enrico D'Ovidio compte, comme on sait, au nombre des
premiers mathématiciens italiens de l'époque actuelle. Par ses remarquables
travaux dans les domaines de l'Algèbre et de la Géométrie, ainsi que par
son bel enseignement à lUniversilé de Turin (depuis 1872), il a pris une
part active au développement des sciences mathématiques en Italie. Ses
disciples et ses amis n ont pas voulu laisser passer le 75" anniversaire de
leur vénéré maître, sans lui offrir un témoignage durable de leur recon-
naissance, de leur admiration et de leur sympathie. Ils le présentent sous
la forme d'un bel ouvrage où se trouvent réunis un grand nombre de mé-
moires appartenant aux domaines les plus divers des sciences mathémati-
ques. La liste ci-après des Mémoires donne une idée de l'inlérèt scientifique
du volume publié par les soins de M.M. F. Gerbaldi et Gino Loria.
Corrado Segre. — Su alcune classi particol;ui di sislemi continu! di
quadriche, e sui rispeltivi inviluppi.
Francesco Gerbaldi. — Le frazioni continue di Halphen.
Gino Loria. — Le cubiche gobbe aventi ciascuna ail ii.finilo fre punti
réali e dislinli.
Eugenio G. Togliatti. — Inlorno ad un tipo nolevole di sistcmi lineari
di leciprocità degeneri tra spazî ad n dimcnsioni.
Alessandro Terraci.m. — Snilc congruenze W di cui una falda focale è
una quadiica.
Guido FuBiM. — Alcune osservazioni relative ai problemi secondarii délia
balistica eslerna.
Guido Castf.lnuovo. — Sulle curve che posseggono una infinità continua
di corrispondenze algebi'ichc.
Luigi Lo.MBARDi. — Le oscillazioni armoniche nellc antenne radiotelegra-
phiche diretlamenle cccitate.
Francesco Severi. — Sugli integrali scmplici di prima specie apparlenenti
ad una supci-(icie algebrica.
Eniilio Al.mansi. — Sopra alcune applicazioni délia teoria dell urto.
Angelo Pe.nsa. — Generalizzazione di una trasformaziono di d'Ocagne.
Guslavo Sanma. — Estensione e studio di un melodo di sommazione
gcnerico di Borel.
Ernesto Laura. — Sopra la propagazione di onde in un mezzo indefînilo.
Matlco BoTTAsso. — Problemi sulla dcterminazione délie linee sghembe.
Beppo Levi. — Riflcssioiii sopra alcuni principii délia teoria degli
aggregati e délie funzioni.
Giuseppe Beknardi — Nuovo melodo p< r la lisoluzione dirella dell'
equazione ax -\- Or =^ c in numcri intcri e posiiivi, quando i ire numeri noti
a, h, c, sono interi e positivi.
Nicodcmo Jadanza. — Un intoressanlc |jroblema di Goodesia pratica.
Giuseppe Pea.no. — Resto nelie formule di interpolazione.
230 BUt.LETIN H 1 R L I O G R A P H I Q U E
F"iliberlo Castellano. — Queslioiii elemenlaii di massitno e minimo.
Gino F'ano. — Sulle varietà algebriche a tre dimensioiii a superficie-
sezioni razîonali.
Giovanni Giambeli.i. — Introdiizione alla teoiia délie forme in piii série
di variabili.
On trouve, en tèle du volume, un excellent portrait du Professeur
D Ovidio, ainsi que la liste des publications du savant géomètre. H. V .
L. KiEPERT. — Grundriss der Diflerential-u. Intégral -Rechnung. Zweiter
Teil : Integral-liecltniuig, El fie vermelirte AuHage des gleichnamigcn
Leitfadens von M. Stegemann. Mit 186 Figurcn. — 1 vol. gr. in-8o, xxiv-
1020 p., Heiwingsche Verlagsbuchhandluug, Hanovre, 1918.
Nous avons déjà signalé, à plusieurs reprises, les éditions de ce traite de
Calcul différentiel et intégral qui est très répandu dans les Ecoles techni-
ques supérieures de langue allemande. Il nous suffira donc de mentionner
cette onzième édition, revue et complétée une fois de plus par M. Kie|)crt.
Les additions portent principalement sur la tbéoiie des équations difïéren-
tielles. Rappelons que le volume contient, en Appendice, une table de près
de 80 pages comprenant les principales formules du Calcul intégral.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. Pu]>licatious périodiques :
Acta Mathematica : Journal rédigé par G. Mittac-Leffler, T. 41, fasc.
3 et 4. — S. Wigert : Sur la série de Lambert et sou application à la théorie
des nombres. — H. Jentszch : Untersuchungen zur Théorie der Folgen ana-
lytischer Funktionen. — R. Jentzsch : Forlgesetzle Untersuchungen ùber
die Abschnilte von Potenzreihen. — A. Ostrowski : Ueber einige Losungeu
der Funktionalgleichung o(a) . ç(r) = oixy]. — P. Appeli. : Essai sur les
fonctions 0 du quatrième degré, II. — P. Koebe : Abhandlungen zur Théorie
der konformcn Abbildung, lY ; Abbildung mehrfach zusammenhiingender
schlichter Bereiche aiif Schlitzbereiche. — R. J. Backlu.nd : Ueber die Null-
stellen der Riemannscheii Zelafuuklion. — T. Cakle.man : Ueber die Fourier-
koefi'izienten einer sleligen Fuiiktion.
Ânnals of Mathematics published under iho auspices of ihe Princeton
University N. J. — 2">e série. Vol. 19, N" 1. — J. K. White.more : Minimal
Surfaces Applicable to Surfaces of Révolution. — W. D. MacMilla.n : A
Réduction of Certains Differential 1-quations oftlie First Order. — Id. : The
Function VV = L (r) Dellned as the Inverse of the Funclion /• = \V — log W,
— H. T. BuRGEss : Solution of the Matrix Equation X~' AX = N. — (>. A.
Fischer : Linear Funclionals of N-Sprcads. — G. A. Miller: Subslilion
Groups and Possible Arrangements of the Players at Card Tournameuts. —
B U L LETI .V H I H L I O C, H A P H I O C E 231
I. A. Bakxett : Problems oF llic Calculas of Vaiiitlions Invariant under a
Continuons Group. — H.R. Brah\.\\ : A Proof ot" Petcrsen s Tlieoreni. —
H. R. Taylok : Complète Existential Theory ot'Bernslein s Set of Four Pos-
tulâtes For Booloan Algebras. — H. B. Fine : Ratio, Propoi-tion and Measn-
rement in tlie Eléments of Fuclid.
N" 2. — W. OsGOOD : Fac(orizalion of Analylic Fnurtions of Several Va-
riables. — D. Bafkow : An Application of Fonrier's Séries to Probability-
— J. M. Stetso.n : Conjugale Systems of Curves on a Surface Bolli of W'hose
Laplace Transforms ai'e Lines of Gurvature. — A. J. Kempneu : A Tbeorem
on Lattice-Points. — H. L. Smith : On Continnous Représentations of a
Square Upon Itself. — I). Jackso.n : Roots and Singular Points of Semi-
Analytic Functions. — F. Irwin and H. N. Wkight : Some Properties of
Polynomial Curves.
N" 3. — R. D. Carmichaf.l : Comparison Theorems for Homogeneous Li-
near DilTereulial Equations of General Orcler. — H. B. Fine : Note on a
substitute for Duhamels Theorein. — J. H. Weaver : Some Properties of a
Straigiit Line and Circle and Tlieir Associated Parabolas. — C. L. E. Moore :
Motions in Hyperspace. — J. R. Kline : A Définition af Sensé on Closed
Curves in IS'on-Metrical Plane Analysis Silus. — O. E. Gleen : Covariant
E.xpausion of a Modniar Form. — G. M. Green : The Intersections of a
Straight Line and Hyperquadric. — E. T. Bell : Xumerical Functions. —
L. P. EiSEMiART : Surfaces wliich eau be Generaled in more lliau onc way
by llie Motion of an Invariable Curve.
N» 4. — To.\iLi.\soN Fort: A Class of Developmenls in Orlliogonal Func-
tions. — Webster G. Simon : A Fornàula of Polynomial Interpolation. —
Gabriel M. Green : Plane Nets wilh Equal Invariants. — D. R. Curtiss :
Récent Extensions of Descartes'Rule of Signs. — P. J. Daniell : A General
Form of Intégral. — T. H. Gronwall : Elastic Stresses in an Inlinite Soiid
willi a Spherical Cavity.
Bollettino di Bibliografia e Storia délie Scienze matematiche, pubblicato
per cura di Gino Loria. — Anno XX, Série II, Vol. 1. — Libreria scienti-
lica O. Capozzi. — Avec Tannée 1918, le bulletin dirige par M. G. Loria,
professeur à l'Université de Gênes, commence une nouvelle série et sera
édité par la librairie scientifique Capozzi, à Palerme.
Le premier fascicule de celle nouvelle série contient, dans la première
partie, une notice historique sur la Faculté des Sciences mathématiques de
1 Université de Modena, rédigée par le professeur E. Bortolotti. La se-
conde partie renferme, comme à l'ordinaire, une série d'analyses bibliogra-
phiques.
Bulletin de la Société mathématique de France; publié par les secré-
taires. Tome .\LV. — P'ascicule IV. — E. Cartan : La déformation des hy-
persurfaces dans l'espace à 5 dimensions (suite et fin). — E. Cotton : Sur
l'abscisse de convergence des séries de Dirichlet. — A\'. Sierpinski : Dé-
monstration élémentaire d'un théorème de M. Borel sur les nombres abso-
lument normaux et détermination elfeclive d un tel nombre. — H. Lekescue :
Sur certaines démonstrations d'existence. — T. Lalesco : Les classes de
noyaux symélrisables — P. Appell : Sur les polynômes se rattachant à-
l'équation différentielle y" = 6v- -|- .r. — G. Valiron : Sur les chemins de
délerminalioii des fonctions entières.
232 nui. LE TI y lilHLIOCliAPIIIOUE
Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris. — 1^'' semestre 1918.
— 7 janvier. — G. Gikaud : Siii-K'S Ibnclions liypci-aliolieiines. — S. Lattes:
Sur l'itéralion des substilulioiis i-ationiiflles et les (bnclions de Poincaré. —
J. Chokbate : Sur quelques propriélés des polynômes de Tchebitchelf. —
A. Denjoy : Sur une propriété tjjénéi-ale des fondions analytiques. — P. Ap-
PELL : Moutenienls aérions gauches et splières pesantes légères. — 74 jan-
vier. — G. .IuLi.v : Sur l'itération des fractions ralionnelles. — M. d Ocagnf. :
Sur les surfaces ganclies circonscrites à une svirfacc donnée le long d'une
couibe donnée. — R. Soreau : Sur l'origine et le sens du mot « abaque «. —
21 janvier. — R. Gakmeu : Sur les singularités irréguliéres des équations
différentielles linéaires. — I-. Bloch : Sui les théories de la gravitation. —
28 janvier. — A. Buni, : Sur certaines sommes abéliennes d'intégrales dou-
bles. — S. Lattîcs : Sur l'itération des substitutions rationnelles à deux
variables. — G. Julia : Sur des problèmes concernant l'itéralion des frac-
lions rationnelles. — F. Iveksen : Sur les valeurs asymptotiquos des fonc-
tions méromorphes et les singularités transcendantes de leurs inverses. —
4 février. — P. Bakbarin : Sur le dilemme de J. Bolyai. — P. P'atou : Sur
les équations fonctionnelles et les propriétés de certaines frontières. —
O. PoMPEiu : Sur une définition des fonctions holomorphes. — A. Denjot :
Sur les courbes de M. Jordan. — R. de Montessus de Balloke : Sur les
quartiqnes gauches de première espèce. — 11 février. — T. Lalesco : Les
classes de noyau.K symétrisables. — 18 février. — P. E. Gau : Sur l'intégra-
tion des équations aux dérivées partielles du second ordre. — Mladex T.
Beritch : Extension du théorème de RoUe au cas de plusieurs variables. —
■2.5 février. — B. Jekuowsky : Généralisation du théorème de Cauchy. relatif
aux développements en séries. — R. de Mo>'tessus de Balloke : Sur les
quartiqnes gauches de première espèce. — E. Vessiot : Sur la propagation
par ondes et sur la théorie de la relativité générale. — 4 mars. — J. F. Ritt :
Sur l'itération des fonctions ralionnelles. — Yaliko.n : Démonstration de
l'existence, pour les fonctions entières, de chemins de détermination infinie.
— C. GuiCHARD : Sur une classe particulière de courbes plusieurs fois iso-
tropes. — 11 mars. — Tr. Lalesco ; Sur un point de la théorie des noyaux
Symétrisables. — 18 mars. — Mladen T. Beritch : Sur la convergence et la
divergence des séries à termes réels et positifs. — A. Buhl : Sur l'interven-
tion de la géométrie des masses dans certains théorèmes concernant les
surfaces algébriques. L. Schlussel : Sur la mesure des actions dynami-
ques rapides et irrégulièrement vai'iables. — B. de Fo.ntviola.nt : Théorie
nouvelle relative aux effets du vent sur les ponts en poutres droites. —
25 mars. — S. Lattes : Sur l'itération des fractions ii-ralionuelies. —
de PucciGNY : Sur quelques valeurs de la quadrature approchée du <"orcle.
15 avril. — G. Jui.ia : Sur les subslitniions rationnelles. — R. Gakmer : Sur
les singularités irrégulières des équations linéaires. — Valibon : Sur le
maximum du module des fonctions entières. — de Pullig : Quelques remar-
ques sur la quadrature approchée du cercle. — G. Humbert : Sur les repré-
sentations d'un entier par certaines foiMues quadratiques indéfinies. —
2'J avril. -. — L. Lecornu : Sur le signe des rotations. — A. Véronnet : Con-
traction et évolution du soleil. — 'JH avril. — L. Roy : Sur le problème de
la réflexion et de la réfraction par ondes planes péi-iodiques. — J. Haag :
Sur uue application de la loi do Ganss à la syphilis. — 6" mai. — J. PÉRi;s :
Sur certains développements en séries. — T. Lalesco : Sur l'application des
équations intégrales à la théorie des équations différentielles linéaires. —
BU I.LKTI y ru fi LIOGIiAPIUQV E 233
M. T. Beritch : Un procédé intuitif pour la recli(M-che des maxima et minima
ordinaiies. — J. Andrade : Sur quelques transformations ponctuelles, et sur le
cercle de similitude de deux cycles. — R. Bricard : Sur le mouvement à deux
paramètres autour d'un point fixe. — 13 mai. — G. Julia : Valeurs limites de
l'intégiale de Poisson relative à la sphère en un point de discontinuité des
données. — G. Hu.mbekt : Sur les foimes quadratiques indélinios d'Hermite.
— E. Bklot : Le rôle des forces dominant l'attraction dans l'architecture de la
Terre et des Mondes : modèle mécanique de la formation du système so-
laire. — '21 niiti. — J. Pérès : Quelques i-emarques. sur certains développe-
ments en série. - A. Bukl : Sur les séries de polynômes tayloriens fran-
chissant les domaines W. — G. de la Vallée Poussin : Sur la meilleure
approximation des fonctions d une variable réelle, par des expressions d or-
dre donné. — 27 mai. — G. de la Vallée Poussi.n : Sur le maximum du
module de la dérivée d une expression trigonométrique d'ordre et de module
borné. — 3 juin. — G. Giuald : Sur une équation aux dérivées partielles,
non linéaire, du second ordre, se rattachant à la théorie des fonctions
hyperfnchsicnnes. — A. Buhl : Sur les volumes engendiés par la rotation
d'un contoiii- sphérique. — G. Hv.mbekt : Sur le nombre des classes de for-
mes à indétern)inées conjuguées, indéfinies, de délerminant donné. — 10 juin.
— J Pérès: Sur certaines transformations fonctionnelles. — de Pulligny :
Sur la quadrature approchée du cercle. — G. Hu.mbekt : Sur les leprésen-
tations d'un entier par les formes quadratiques ternaires, indéfinies. —
.M. Brilloui.n : .Milieux biaxcs. Recherches des sources. Les amplitudes.
— 17 juin. — H. ViLLAT : Sur certaines équations de Fredholm singulières
de première espèce. — Philippe E. B. Jourdain : Démonstration du théo-
rème d'après lequel tout ensemble peut être bien ordonné. — E. Cahe.\ :
Sur les séries de Dii'ichlet.
Journal fur die reine und angewandte Mathematik — Band 148. —
E. FiscuEK : Ueber die Did'ereuliationspro/.esse der Algcbra. — H. Laudikn :
Entwicklung willkiirlicher Funkliouen bei einem thermoelaslischen Problem.
— C. KosTKA : Schlussformel zur Hauptaufgabe der symmelrischen Funk-
liouen. — Stackel : Arilhmetische Eigenschaflen ganzer Funklionen. —
J. KuRSCHAK : Ueber spezielle Funktionenreihen. — M. Pasch : Ueber qna-
lerniire L'uienkoordinale. — J. ScnuK : Ueber Potenzreihen, die im Innern
des Einheitskreises beschriinkt sind (Fortselzung). — R. Komg : Riemann-
sche Funktiouen- und DilTerential-Syslenie in der Ebene. Arithmetischer
Teil. — O. SzAsz : Ueber die Approximation stetiger Funkliouen durch Ber-
lioullisrhe Polynôme.
Proceedings of the London Mathematical Society. — Séries 2, Vol. 16.
Lakmoh ; .\(i-ir(-ss by liic Reliring l'residcul. — The Fourier Harmonie
Analysis : Ils Fralical Scope, vvith Oplical Illustralion. ^ J. W. Gampbell :
Periodic Solutions of the Problem of Three Bodies in Three Dimensions.
^— H. S. Carslaw : The Grecn's Funclion for the Ivquation V"« + k'H = 0 (H).
-- F". J. W. WiiiPPLE : Diffraction by a Wedgo and Kindred Problems. —
C. H. Hardv and S. Ra.mamjjan : Asymplotic Formulae for ihe Distribution
of Litcgers of Varions Types. — G. B. .Ieii eky : The Relations betwecn
Spherical, Cylindrical, and Splicroidal Harmonies. — J. G. Leathe.m : Theo-
rems on (Conformai Repi'esenlation. — C. N. W'atso.n : Bcsscl Funclious
and Kapleyn Séries. — W. H. Younc; : On Non-absoluly Convergent, net
234 H U I. LETI X H I li L I O C II A l' Il l Q V E
necessarily Conlinuous, Inlegials. — M. J. M. Hii.l : On ihe Classificalion
of tlie Intégrais oF Linear Partial DifTerential Equations of ihe First Order.
W. H. YouNG : On Multiple Intégration by Pai-ls and ihe Second Theorem of
the Mean. — H.T. J. Norton: A Problem in Dioplianline Appioxinialion. —
F. J. \V. \A'hipple : A Symmelrical Relation belween Legendrc's Funclions
with Parnmeters, cosh a and coth a. — L. J. Rogkks : On Iwo Tlieorems of
Combinatory Analysis and some Allied Identilics. — W. H. Youxo and
G. C. YouNG : On tlic Internai Structure ol a Set ol Points in Space of any
Number of Dimensions. — P. A. Macmahon : Small Contribution to Combi-
natory Analysis.
Archiv der Mathematik und Physik, 27. Band. B. G. Tenbner, Leipzig. —
R. Stukm : Das System der kubischen Raumkurven mit drei gegebenen Tangen-
ten und seine Ausarlungen. — E. Egervauy : Ueber die chai'akteristischen
geomelrischen Eigenschaften der Legendreschen und Tschebyscheffschen
Polynôme. — A. Kienast: Elementare Ableilung des Zusammenlianges
zwischen den durch konvergierende und durcli asymplotische Reilien darge-
stelllen Fundamentalsystemen der Besseischen Differeutialgleichung. —
L. LiCHTENSTEiN : Ueber die Greensche Inlegralforniel der Polentialtheorie. —
G. Hamel : Ueber einen limitarperiodischen Kettenbruch. — H. Mohkmann :
Modiflkation Ca3'leyscher Formein fiir gewundene Kurven anf einem Kegcl
2. Ordnung. — A. Willeks : Graphisclie Intégration gewohnlicher Differen-
tialgleichungen 1. Ordnung, deren Slrahlkurven Kegelschnitte sind. —
A. KoHN : Ueber die Anwendung der Méthode der snkzessiven ÎN'alierungen
zur Lôsung von linearen Integraigleichungen mit unsymmetrischcn Kernen. —
O. SzAsz : Determinanlendarstellung einiger Zahlentheorctischer Funktio-
nen. — I. Schur : Ueber die Koëflizientensummen einer Potenzreihe mit posi-
tivem reeiiem Teil. — G. Polya : Zahlenlheoretisclies und Wahrscheinlich-
keitstlieorelisches ûber die Sichtweile im Walde. — H. Pkufer : Xeuer Be-
weis eines Satzes tiber Permutalionen. — E. Landau: Ueber die Wigerlsche
asymlolische Funklionalgleichung fur die Lamberlsche Reihe.
Atti délia Reale Accademia dei Lincei. Vol, XXVII, !«' semestre 1918. —
G. Akmelmni : Sopra lintegrazione approssimata della equazioni differen-
ziali. — R. GiORDANO : Enti geomelrici coordinati a certi covarianti simul-
tanei estensivi. — G. Loria : Fasci di quadriche rotonde e curvc carlesiane. —
U. CisoTTi : Una formola per le detcrminazione di dislivelli dei corsi d acqua
raediante niisure di velocità. — L. Bianchi : Sulla inlegrazione dell'equazione
rt — 4- -\- c (p^ -\- (f-)- = 0. — Id. : Sopra certe forme particolari dell' ele»
menlo lineare sferico. — E. Bompiani : Nuovi criteri per lisonietria di due-
superficie o varietà. — fd. : Le transformazioni punluali di una varietà che
conservano le superficie a curvalnra uulla. — C. Blrai.li-Fokti : DifTeren-
ziali esatti. — Id. : Alcuuc iinee e superficie collegalc con una linca gobba. —
Id. : Sulla superficie i-igale. — U. Cisotti : Derivazipnc inlrinseca uel calcolo
differenziale assoluto. — G. Darbi : Proprietà cai'atteristiche délie equazioni
di grado primo p risolubili per radicali. — E. de Cristofaro : Problemi
dinamici a due variabili che ammettono un intégrale razionale lineare e fratto
rispetto aile compouenti della voiocità. — A. del Re : Haniilloniani e gradienli
di hamilloniani e di gradienli la})lasiani paramelri differenziali. — T. Lalesco r
Les équations différenliclles linéaires d'ordre infini et l'équation de Fred-
holm. — E. Laura: Sopra una classe di nuclei seiui-dellnili positivi. —
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ^ -l'iù
G. Maklf.tta; Di una classa di forma dell Si, ogiuuia rappreseatabile nello
coppie di un'iiivolnzione dell'Ss. — D. Montesano : Sulla leoiia générale dello
corrispondenze birazionali dello spa=io. — A. Pensa: Una espressioue difFe-
renziaîe vcttorialc alteniata. — J. Péhès : Quelques propriétés des t'onctions
<le Bessel. — G. Ricci : Sulle varietà a Ire dimensioui dotale di lenie princi-
pali di congrnenze geodetiche. — G. Scorza : Sulle curve eliilliclie siugolari. —
(i. Sanma : Siille série di potenze di una variabile soniinate col melodo di
lîorel generalizzato. — V. Vksix : Proprietii del ])rodolto graduale. —
A. A.NTOMAZzi : Sopra il movimenlo di rotazio ne diuriia délia Terra. —
U. CisoTTi : Forma intrinseca délia equazioiii gravitazionali nella relatività
générale. — T. Levi-civita : d s^ einsteiniaui in campi newioniani, II. Con-
<lizioni di iutegrabilità e compoilamenlo geometrico spaziale. — R. Serini :
Euclideilà dello spazio completamente vuoto nella relatività générale di
Einstein. — G. Akmellim : Ricerche sopra la previsione dell'urto iiel problema
<lei tre corpi. — O. Tedone : Sulle ovali di Cartesio coine curve aplanetiche
di rifrazione. — Id. : Sulla maniera di stabilire le formole fondamental! dellor-
dinaria teoria délia diffrazione.
Bulletin of the Américain Mathematical Society, Volume XXIV. —
G. A. Bi.iss : Intégrais of Lebesguc. — F. IS'. Coue ; The Twenty-Fourth
Summer Meeting of ihe American Mathematical Society. — F. H. Safford:
Irralional Transformations of the General EUiptic Elément. — Dunham
.Jackson: Note on the Parametric Représentation of an Arbilrary Conlinuous
Curve. — D. E. S.mith : John \\'ailis as a Crypfograplier. — T. H. Hildebraad :
On Intégrais Related to and Extensions of the LeBesgne Intégrais. — C. N,
Mooke : A Continuons Fuiution Whose Development in Bessel s Functions is
Xon-Summable of Certain Orders. — G. M. Greex : Xote on Conjugate Nets
with Eqnal Point Invariants. — J. F. Ritt : On the Dilferontiability ol
Asymplotic Séries. — R. I). Car.michael : Elementary Inequalites for the
Roots of an Algebraic Equation — H. Bateman : The Solution of ihe Wave
Equation by Meaus of Definite Intégrais. — C. J. Keyser: The Rôle of the
Concept of Inllnily in the Work of Eucretius. — A. E.mch : On the Invariant
Net ef Cubics in the Steiuerian Transformation. — T. For-^: Some Theorems
of Comparison and Oscillation. — L. Hart : Note on Infinité Systems of
T^inear Equations. — L. D. Cummings: An Undervalued Kirkman Paper. —
F. Cajori : Pierre Laurent Wanlzel. — E. T. Bell : Some Remarkable Déter-
minants of Integers. — H. Bi.lmbekg : ATheorem of Senii-Continuons Func-
lions. — F. H. Safford : Surface of Révolution in the Theory of Lamé s Pro-
ducts. — C. .1. Keyser: Note Concerning the Number of Possible Interpré-
tations of any System of Postulâtes. — P. R. Rider : A Theorem of the Varia-
tion of a Function. — C. H. Forsyth: Tangeutial Interpolation of Ordinates
among Areas. — W. C. Gkaustein : Note on Isogenous Complex, Fonctions
of Curves. — A. A. Bennet : An l"]lementary Dérivation of the Probabilily
Function. — G. H. Light : The Intrinsic Equation for Euler's Résistance
Intégral. — J. Pierpont : Ilerniites NN'orks. — H. Ha.ncock : Hc marks on Elliptic
Intégrais.
Revue générale des Sciences pures et appliquées. — 28" année. N" 23,
<lécembie 1917. M. L. Blocm : Relativité et (iravilal ion. —29* année. No 3,
lévrier 1918. P. Oti.et: L avenir du catalogue international de la Littérature
scientifique. — N» 'i et 5. .M. H. Varcollie r : Les Déplacements dans les
236 BULLETIN B I B L I O G 1{ A P II I O U E
champs de vecleurs et la Tliéoiie de la relativilé. — M. H. Pakishlle : Ju-
melles et Télémètres sléiéoscopiques. — Id. : Le langage scieiitilique moderne
et la rédaction des mémoires scientifiques français.
2. I^ivres nouveaux :
W. Ahrkns — Mathematische Unterhaltungen und Spiele. Band II, 2.
Anflage. — 1 vol. in-S"-', 'j'iô p., 15 M. : B. G. renhiicr. \.v\\)/.\^.
L. BiEBERBAcii. — Differential- und Integralrechnung. II Integralrech-
nung. (Teuhners techiiisclie Leit/ac/aii ). — 1 vol. in-IG, l'j'i p., 3. 40 M.;
B. G. Teubner, Lei|)zis;.
W. Bloch. — Einfûhrung in die Relativitâtstheorie jSammlung aus
Natur u. Geisteswell. Xo. GIS). — 1 vol. iii-16, 100 p, relié, 1 M. 50;
B. G. Teubner, Leipzig;.
E. BoREL. — Die Elemente der Mathematik vom Verfasscr genehmigie
deutsche Ausgabe besorgl von Paul Stackkl. Ersler Band : Arillimetik und
Algebra, ncbsl den Elemenlen der Diflérential-Recluuing, 2"^ Auflage mit
56 Textliguren u. 3 Tafeln. — 1 vol. in-S», xvi-404 p., 12 .M. ; B. G. Teubner,
Leipzig.
A. Brili.. — Das Relativitâtsprinzip. EIik^ Einfiilirnnt( in die Tb oric.
Dritte Auflage. - — I vol. in -S", 48 p., 2 M. ; B. G. Teiibnci-. Leipzig.
P. Ckantz. — Arithmetik und Algebra zum Selbstunterricht. I et II.
5. u. 4. Anflage: ( Sainnilung Aus Nalur und Geisteswelt, N"* 120 et 205). —
2 vol in-16, 114 et 110 p., relié 1. 50 M. ; B. G. Teubner, Leipzig.
W. DiECK. — Nichteuklidische Géométrie in der Kugelebene. — (Samm-
lung Matheinatiscli-pliysikalifichc /iihliolltek, >''^ 31 1. — 1 vol in-16, 51 p..
broché 1 M. ; B. G. Tcnhiifr, Leipzig.
W. DiECK. — Stoffwahl und Lehrkunst im mathematischen Unterrichte
der Unler- und Miltelslufe hôlierer Lehranslallcn. — 1 vol. in-8", 261 p.,
5 M. ; B. G. Teubner, Leipzig.
A.-K. Forsyth. — Solutions of the Examples in a Treatise on Differential
Equations. — 1 vol. in-H«, 249 p., 10 sh : .Macmilian and C"..Ll(l. Londres.
R. FiiicKE. — Lehrbuch der Differential- und Integralrechnung und
ihrer Anwendungen, 1 et II. — 2 vol. in-8", 399 el 413 p., relié, 15 .M. le vo-
lume ; B. G. Teubner, Leipzig.
F. Gerbaldi el Gino Loria. — Scritti Matematici offertî ad Enrico D'Ovidio.
— 1 vol. in-8", 386 p., avec nu porliait de 1) Ovidio ; 30 1. ; Fratilli Bocca.
Turin.
Ph. Lœtzbeyer. — Vierstellige Tafeln zum Logarithmischen und Zahlen-
rechnen fiir Schule und Leben. — l vol. iu-8", 28 p.. 1 .M. 40 ; B. G. Teub-
ner, Leipzig.
A. Lœvy. — Lehrbuch der Algebra. Ersler Teil : Grundlagen der Arith-
metik. — 1 vol. in-8'>, 398 p. ; 12 .\1. ; Veil & C'e, Leipzig.
IL lil. TiMERDiNG. — Der goldene Schnitt (.Mathematisch-physikalische
Ijibliolhek, Band 32i. — 1 vol. in-Ki, 57 |)., 1 .\I.; B. G. Teubner, lieipzig.
International Catalogue of Scientific Literature ; fourteeuib annual issue.
A. MathematiCS — l vol. in-8", 163 p., 15 sh. ; Gaulhier-Villars, Paris, 1917.
LES NOMS ET LES CHOSES
Remarques sur la nomenclature malhémalique
PAR
Gino LoRiA (Gènes).
Malitm est qiiocunique defectu.
(Axiome logique).
Les progrès continuels d'une science, créant sans cesse de
nouvelles conceptions et de nouvelles méthodes, ont comme
conséquence inévitable le besoin d'étendre et quelquefois
de changer la nomenclature en usage, en introduisant des
mots nouveaux ou en étendant la signification des anciens.
Si ce besoin fut ressenti même par la plus jeune des sciences
naturelles — la chimie — qui, sacrifiant la brièveté à la clarté,
a fini par adopter un s\'stème désormais classique, à plus
forte raison fut-il ressenti par la mathémathique qui, tant
au point de vue de l'antiquité (jue par sa tendance cons-
tante à s'accroître sans cesse, peut bien être appelée la pre-
mière de nos sciences. 11 est, nous semble-l-il, intéressant
et instructif d'examiner de quelle manière elle à jusqu'ici
pourvu à cette nécessité, et de nous rendre compte si les
procédés employés jusqu'à présent doivent être estimés
satisfaisants, ou si, au contraire, ils ont besoin de change-
ments plus ou moins profonds.
Si on fait une revue d'ensemble de la nomenclature en
usage, on reconnaîtra sans peine (|ue ceux qui cultivent les
sciences exactes ont en général montré une remar(juable
répugnance à introduire des termes nouveaux et une ten-
dance très prononcée à utiliser les anciens dans des accep-
L'Enseigneinent niathéin., 20» année ; 1918. 16
238
J.OIilA
lions nouvelles. C'est un système sans doute commode,
mais qui présente une menace continuelle pour la clarté
et la précision du style, et qui est en pleine opposition avec
cette condition d'« univocité» de la correspondance entre les
noms et les choses à laquelle ne peut se soustraire un lan-
gage qui veut être scientifique.
Les coryphées des mathémati(jues anglaises pendant la
première moitié du XIX" siècle — Cayley, Sylvester, Sal-
MON — résistèrent pourtant à cette tendance générale, car ils
lurent des créateurs heureux et féconds de termes nou-
veaux. Cette précieuse qualité s'est montrée dans tout son
jour dans la théorie des déterminants et dans celle des
Tonnes algébriques, où les appellations proposées par ces
savants furent en général adoptées sans délai et définitive-
ment.
Parmi les termes techniques dont on fait depuis longtemps
un véritable abus, ceux qui méritent la première place sont
les suivants: «ordre», «classe», «genre», « espèce >. On
parle indifféremment d'« ordre» d'une courbe ou d'une sur-
face algébrique, d'« ordre » d'une équation différentielle et
d'w ordre » d'un groupe, évidemment en des significations
tout à fait différentes. Une courbe ou une surface algébrique
ont chacune une «classe» de même qu'une transformation
plane univoque, ou une forme quadratique. Une courbe algé-
brique a un «genre» déterminé, aussi bien qu'une forme
quadratique et, dans certains cas bien connus, une fonction
transcendante entière ; or ces trois significations du mot
« genre », ont entre elles des analogies très douteuses. Enfin
on parle, en géométrie, de quartiques gauches de « 1"^'' ou
2™" espèce», de droites imaginaires de 1""* ou 2'"" espèce»,
de formes géométriques de « 1'", 2'"" ou 3'"* espèce », en
employant évidemment le mot dans des acceptions bien dif-
férentes. Et je ne prétends pas être complet.
Or, s'il paraît naturel que ces vocables empruntés à la
logique aient été choisis chaque fois qu'il s'agissait de
dénombrer les éléments d'une même catégorie, il fautrecon-
naîlie que les mathématiciens les employèrent parfois, faute
LES NOMS ET LES CHOSES 239
de mieux, dans des cas où cette considération n'a aucune
valeur. Ainsi, les deux courbes gauches du quatrième ordre,
s'appellent d'ordinaire, l'une de 1'^, l'autre de 2'"" espèce,
uni(|uement parce que la première a été découverte avant
l'autre. Or, les considérations historiques n'ont pas le droit
d'exercer une influence stable sur la nomenclature, car elles
n'ont aucune signification pour les élèves, qui ne connaissent
pas les détails des découvertes. C'est sans doute pour ces rai-
sons que Cayley, toujours bien inspiré, proposa de donner à
ces courbes des noms qui rappelassent leur génération et de
baptiser « Quadriquadric » celle qui appartient à une infinité
de courbes du second ordre, et « Excuboquartic » celle qui se
trouve sur une seule. Je pourrais allonger la liste de ces
emplois abusifs ; je m'en tiens à cet exemple.
Un autre mot dont les mathématiciens ont usé et abusé,
c'est celui de « module » ; on le rencontre dans la théorie des
logarithmes, à propos du changement de base; ensuite dans
la théorie des nombres complexes; plus tard, dans la théorie
des fonctions elliptiques. Cela ne suffisait pas: on l'emploie
aujourd'hui dans la théorie des formes algébriques, dans une
signification aussi éloignée des précédentes que celles-ci le
sont entre elles.
En continuant notre rapide revue de la littérature mathé-
matique, nous rencontrons dans la géométrie analytique les
coordonnées «polaires», dans l'étude des courbes et des
surfaces du second degré des droites et des plans « polai-
res », et dans la théorie des fonctions analytiques des dis-
continuités «polaires»: trois cas oi^i l'adjectif « polaire » est
pris dans des sens bien différents.
Si je voulais faire ici une exposition complète de ces mots
à sens multiples, je citerais le terme d'« involulion » que les
Anglais emploient dans le sens d'élévation à une puissance,
tandis que dans le reste de l'Europe son emploi est restreint
au sens géométrique que lui a donné Desargues; le mot
« axe», auquel on a déjà donné une demi-douzaine de signi-
fications ; le mot «forme» qui, désignant d'abord une des
conceptions fondamentales de la géométrie, a passé dans la
240 G. LOIilA
théorie des nombres, puis dans ralgèbre supérieure. On ne
s'en est pas tenu là ; loul récemment on Ta mis à contribu-
tion dans certains chapitres de la géométrie supérieure.
Sans avoir la prétention d'épuiser mon sujet, je crois bon
de faire encore mention de trois autres termes techniques,
auxquels on a voulu faire rendre plus qu'ils ne peuvent.
D'abord le terme de « foyer». Il avait une signification bien
claire dans la théorie des sections coniques, lorsque, il y a
un siècle, on eut la malheureuse idée de lui faire désigner
le point qui correspond à un plan donné par rapport à un
complexe linéaire. Plus tard on Ta affecté à un élément im-
portant dans la théorie des systèmes de rayons. Comme ces
nouvelles significations se trouvent chez des auteurs consi-
dérés avec raison comme classiques, il est naturellement
impossible d'en demander désormais le bannissement.
Le second mot auquel je fais allusion, c'est «réciprocité».
Dans la théorie des nombres (formes quadratiques et cubi-
ques) il a depuis longtemps un sens bien déterminé; mais les
géomètres voulurent s'en emparer, en le transformant en un
synonyme du terme «corrélation». Ce double emploi eut la
conséquence fâcheuse que, dans une liste de publications
relatives à une théorie fondamentale de la géométrie mo-
derne, se faufilèrent des travaux relatifs à la loi de récipro-
cité des restes quadratiques.
Enfin le terme «congruence» a un sens bien connu dans la
théorie des nombres. En Géométrie, il en a deux autres
tout différents ; d'une part il désigne la relation d'égalité par
la forme et par la grandeur de deux figures; d'antre part on
s'en est servi, à partir de Tannée 1868, pour désigner la tota-
lité des droites communes à deux complexes.
Ces exemples, que chacun pourra aisément multiplier en
puisant dans ses souvenirs, prouvent avec évidence que le
système consistant à accumuler des idées différentes sur un
même mot, a élé déjà la cause de déplorables désordres dans
le pacifique royaume des mathématiques, mais cjue, s'il reste
en honneur, il aura comme conséquence l'impossibilité de
se comprendre entre mathématiciens appartenant à des
LES NOMS ET LES CHOSES 241
églises difFérentes ; danger extrêmement grave qu'il faut
avoir continuellement sous les yeux.
C'est peut-être cette perspective chaque jour plus mena-
çante qui poussa les mathématiciens à imaginer et em-
ployer un autre procédé chaque fois qu'ils se trouvaient dans
la nécessité de doter d'un état-civil un nouveau personnage;
je parle de Thabitude d'unir à des conceptions nouvelles les
noms de leurs créateurs. C'est un système inspiré par un
sentiment de reconnaissance et de respect, dont il est impos-
sible de nier les qualités, au moins à certains points de vue;
toutefois, dans son application, il n'échappe pas à certains
inconvénients sur lesquels on me permettra de m'arrôter un
instant.
Le premier et le plus grave provient des difficultés, quel-
quefois insurmontables qu'on éprouve à « unicuique suum
tribuere». Si, par exemple, on doit estimer tout à fait justi-
fiées les dénominations «théorème de Pythagore », «surface
de Kummer», « problème de Plateau », « équation de Ric-
cati », «transformations de Cremona », peut-on approuver le
nom de «théorème de d'Alembert», donné trop souvent au
théorème fondamental de la théorie des équations algébri-
ques? En effet, qu'on se rappelle que la propriété de toute
équation algébrique d'avoir une racine réelle ou complexe
est un fait auquel on parvint par des expériences répétées,
à l'aide d'une généralisation hàlive, et sur la vérité duquel
personne, pendant longtemps, n'éleva aucun doute. En con-
séquence, c'est un mérite incontestable de d'Alembert d'avoir
reconnu qu'il s'agissait, non d'un axiome, mais d'un véri-
table théorème qui exige une démonstration « in formis », et
d'avoir même essavé d'en foroer une; malheureusement le
raisonnement qu'il a proposé n'est pas conclusif ; et on doit
dire la même chose de ceux qu'ont imaginés plusieurs ma-
thématiciens postérieurs jus(|u'à Gauss. Or, si on admet
qu'une proposition mérite le nom de théorème seulement
le jour où on en a une démonstration à couvert de toute
objection, il est évident que le nom du célèbre encyclopé-
diste i'rançais ne saurait être attaché à cette proposition.
Encore plus étrange et moins acceptable est la dénomina-
242 G. r.ORIA
tion de «théorème de Thaïes» qu'on applique en Italie à ce
théorème qui affirme la similitude des deux séries de points
déterminés sur deux droites qui se coupent par un faisceau
de droites parallèles. Thaïes, le premier des sages de la
Grèce, le fondateur de l'Ecole des physiciens ioniens, n'a
pas laissé une seule ligne qui nous soit parvenue. Les ren-
seignements sur ses (;onnaissances scientifiques doivent donc
se puiser dans des sources indirectes. Or, toutes les auto-
rités les plus dignes de foi font apparaître Thaïes, au point
de vue mathématique, comme un élève des prêtres égyp-
tiens et comme un vulgarisateur des propositions les plus
élémentaires de la géométrie. Pour ce qui a trait à la simili-
tude, tous les historiens s'accordent aujourd'hui à dire qu'il
n'en connaissait absolument rien, de manière que l'on
considère comme une simple légende la tradition suivant
laquelle il aurait mesuré la hauteur d'une pyramide par
l'ombre portée, en se servant d'un couple de triangles sem-
blables. Partant de ces considérations, j'ai été amené, depuis
une trentaine d'années, à rechercher longuement les motifs
de la dénomination «théorème de Thaïes» et je n'en ai pas
découvert de satisfaisant.
Autre exemple : Ceux qui ont lu la Géométrie de Descartes
ne sauraient trouver justifiée la dénomination de « coordon-
nées cartésiennes », car ce précieux instrument n'a pas été
employé par l'auteur du Discours sur la Méthode '.
J'ai également fait depuis longtemps des recherches dili-
gentes et opiniâtres pour découvrir pourquoi Elgé (c'est-à-
dire feu G. de Longchamps) donna le nom de «courbe de
RoUe» à une certaine courbe du troisième degré; malgré
l'aide que m'a donné un savant tel que M. F. Cajori ^ elles
n'aboutirent à aucun résultat.
Ce qui est absolument injuste, et même immoral, c'est
d'appeler « formule de Cardan » la formule de jésolulion des
équations cubiques, que le fameux médecin milanais a volée
à Tartaglia. On peut dire la même chose du prétendu «théo-
* Voir ma conununicatinn Pour une histoire de la géométrie analytique (Vcrhandl. des
III. Matheinatikcr Kongresscs, Lelp/ig, 19(15, p. 562-57ïK
. ' Voir la Note « Wliat is tlie Origin of the Nanie ItolU-'s Curvo? ", The American Monthly,
Septembcr 1918.
LES NOMS ET LES CHOSES 243
rème de Guldin», qui se trouve dans la Collection mathéma-
tique de Pappus, circonstance qui n'était pas ignorée par
Guldin lui-même. Enfin, les derniers résultats de la recherche
historique donnent tort à la coutume régnante d'appeler
« Ibrmule de Tarlaglia » l'expression de la surface d'un
triangle plan en fonction des côtés, car on la trouve dans
les œuvres de Héron d'Alexandrie, établie par un admirable
raisonnement qui serait digne d'Euclide *.
Ajoutons que l'habitude de donner une certaine paternité
à un résultat sans des motifs suffisamment sérieux, a eu pour
conséquence de fâcheux désaccords et de déplorables mal-
entendus. Ainsi, dans la géométrie infinitésimale des courbes
gauches, on trouve un groupe de formules, d'un emploi con-
tinuel, qui ont été découvertes presque en même temps par
J. A. Serret et par Frenet, En conséquence quelques auteurs
les appellent « formules de Serret», tandis que d'autres pré-
fèrent les nommer «formules de Frenet»; enfin, dans ces
derniers temps on a introduit le nom de « formules de Serret-
Frenet». Des raisons tout à fait analogues ont fait donner le
nom de «théorème de Descartes-Euler » à celui qui forme
la base de la théorie des polyèdres. Mais des compromis de
ce genre ne furent pas toujours possibles, d'où des confu-
sions très regrettables. Par exemple, plusieurs figures
qu'on rencontre dans la géométrie du triangle portent sou-
vent le nom de géomètres français qui les découvrirent ; la
recherche historique ayant par la suite mis à jour de nou-
velles sources, quelques savants remarquèrent ces mêmes
éléments dans de vieilles revues anglaises ou dans des publi-
cations allemandes qui avaient sombré dans l'oubli; par
suite ils adoptèrent une nouvelle nomenclature, (|ui toute-
fois ne réussit pas à détrôner l'ancienne. Une seule figure
géométrique se trouve ainsi porter deux ou même trois
noms différents!
Une autre imperfection bien grave du système que nous
examinons, provient du fait que le nom de certains grands
' D'aprps 1111 niileiir arnbe, cette formule aur.nit été découverte par Archimode. (Voir
SuTBK, Biblintheca mathein., III» série, T. XI, 191(t-ll, p. 17.)
244 G. J.ORIA
mathémaliciens est uni à une nuillitude de théorèmes, de
ibrniules, de fi^fures. Pour se faire une idée de la confu-
sien qui en résulte, il suffit de se rappeler à combien de
proposilions, d'équations, de lignes est rattaché le nom
d'Eulerl Remarquons d'ailleurs que, tandis que certains
grands géomètres, par un caprice du sort, n'ont laissé dans la
terminologie mathématique aucune trace de leur passage,
des investiofaleurs médiocres se virent décerner cet hon-
neur : en conséquence leur nom, au lieu de subir le nau-
frage redouté (et peut-être mérité) dans l'océan de l'oubli,
restera dans la mémoire des générations futures « per om-
nia ssecula saeculorum ».
Ces remarques — qui, je l'espère, ne seront pas considérées
comme l'expression d'une tendance maladive à « chercher la
petite bête», — pourraient être multipliées. ^ Mais je m'ar-
rête, en me rappelant le mot de Voltaire: «Le secret d'en-
nuver est celui de tout dire». Qu'il me suffise de déclarer,
en finissant cet article, que ce n'est pas l'espérance de deve-
nir un nouveau Luther en prêchant la réforme, qui m'a
poussé à l'écrire. Pour jouer un tel rôle il me faudrait une
foi qui me manque tout à fait, car je sais bien qu'il est plus
facilede faire accepter une théorie scientifique complètement
nouvelle, que de déraciner la nomenclature généralement
admise. Le seul but que je me suis proposé, c'est de mon-
trer que les critères employés par les mathématiciens dans
leur choix de noms nouveaux sont en général défectueux,
comme le prouvent plusieurs des applications qu'on en a
faites, et qu'en continuant sur cette voie, nous marchons vers
la Tour de Babel. Notre science se flatte avec raison, au
point de vue des méthodes et des résultats acquis, de ne le
céder en rien, et peut-être d'en remontrer à toutes les autres.
N'est-il pas légitime qu'elle cherche à soutenir avec honneur
toutes sortes de comparaisons, même se rapportant à l'appa-
rence extérieure?
Gênes, décembre 1018.
' Par exempln je n'ai pas parlé des l'aiiUs qu'on a commises en dérivant de nouveaux
noms du grec ; voir N. J. Hatz.idakis, Sur quelques points de terminologie mathématique
(Bibliolheca niathcui, III« tjcrie, romc 2, 1901. p. 1139-40).
LES ORIGINES D'UN PROBLEME INEDIT
DE E. TORRICELLI
PAR
Emile Turrière (Monlpellier).
1. — M. Gino LoRiA vient tout récemment d'appeler Tat-
tenlion des lecteurs de V Intermédiaire des Mathématiciens^
sur un problème d'analyse diophantine, dont l'énoncé, dû à
Evangelista Torricelli, est resté inédit. La question sou-
levée par l'éminent professeur de la R. Université de Gênes
est du plus grand intérêt, surtout sous le point de vue de
l'histoire de la théorie des nombres au XYIl*^ siècle : elle est
intimement liée, en effet, à un difficile problème de Fermât,
auquel sont en outre attachés les noms de Billy, de Leibniz (?),
de Lagrange et d'EuLER.
Le problème d'Evangelista Torricelli et le problème de Fermât.
2. — C'est dans les ternies qui suivent que M. Gino Loria
a posé la question et fait connaître l'énoncé du problème
inédit de E. Torricelli :
« Dans un groupe de problèmes énoncés par E. Torricelli
« et qui verront le jour dans l'édition actuellement sous
u presse des Œuvres complètes de ce savant, je trouve le
« suivant :
Trouve/- un triangle rectangle en nombres entiers satisfai-
' L'Intermédiaire des Mathématiciens, t. XXIV, 1917, pp. 97-98 (Question n» 4755).
246 E. TU uni ERE
sanl aux trois concluions snivtintes que : 1° son hypoténuse
soit un nombre carre ; 2° la somme des deux autres côtés soit
carrée; 3" la somme du plus grand côté et du côté moyen soit
aussi un carré.
« Je désire savoir si celte question a élé posée par quelque
« autre savant et si elle a été résolue. »
3. — En ce qui concerne tout d'abord le côté historique
de la question posée par M. Gino Loria, il y a notamment
beaucoup à dire au sujet de ce problème de Tohricelli.
Dans les deux premières, en effet, des trois conditions
simultanées qui constituent ce problème, on reconnaît de
suite un célèbre problème de Fermât, qui offre cette parti-
cularité que sa solution la plus simple est formée par les
côtés d'un triangle rectançrle dont les mesures sont des
nombres entiers de treize chiffres chacun ! L'énoncé se
trouve dans une des Observations sur Diophante :
« Invenire triangulum rectangulum numéro, cujus hypote-
« nusa sit quadratus et pariter summa laterum circa rectum.
« Triangulum qugesitum représentant très numeri se-
« qu entes :
4 687 298 610 289 ,
4 565 486 027 761 .
1 061 652 293 520 .
« Formatur autem a duobus numeris sequentibusM
2 150 905 , 246 792 . »
La lettre de Mersenne à Torricelli.
4. — Nous tenons de Fermât lui-même que l'énoncé de
son problème fut communiqué par lui aux plus grands géo-
mètres de ré[)oque. C'est ce qui résulte nettement de la
lettre à Mersenne d'août 1043, dont j'extrais le passage sui-
vant ^ :
* Œuvres de Fermât, t. I, 1891, p. 336 [observations sur Diophante, observation XLIV],
t. 111, 18'.»6, p. 270.
* Leitre de Fermât à Mersenne, ? aoiH 1C'<3, Œuvres de Fermât, t. II, 1894, p. 2t>l.
PROBLEME DETORRICELI.I 247
« Et, afin que je ne vous tienne pas plus longuement en
« suspens, j'ai résolu toutes les questions que j'ai proposées
« à ces messieurs, dont je ne vous citerai maintenant qu'un
« exemple, pour leur ôter seulement la mauvaise impression
« qu'ils avaient conçue contre moi comme leur ayant proposé
« un amusement et un travail inutile. Je choisirai pour mon
« exemple une des plus belles propositions que je leur ai
« faites : Trouver un triangle duquel le plus grand côté soit
« quarré, et la somme des deux autres soit aussi quarrée.
« Voici le triangle :
4 687 298 610 289
4 565 486 027 761
I 061 652 293 520 . »
Nous avons aussi à ce sujet le témoignage de Billy; l'au-
teur de V Inventum novum, qui s'est personnellement occupé
d'ailleurs de la questions afTirme que Fermât proposa son
problème aux plus doctes d'entre les mathématiciens^ :
« Invenire duos numéros quorum sunima faciat quadra-
« tum et quorum quadrata simuljuncta faciant quadrato-
« quadratum. Istud problema idem plane est superiori quo
« quœrebatur triangulum rectangulum cujus hypotenusa et
« summa laterum sit quadratus, aliasque fuit propositum
« plerisque doctissimis mathematicis a Fermatio nostro sine
« solutione... »
5. — Ma première pensée, dès la lecture de la question
soulevée par M. Gino Loria, fut (jue Torricelli devait avoir
eu connaissance directement ou indirectement du problème
de Fermât. Ce problème n'est pas, en effet, par sa solution
ni même par son énoncé d'une simplicité telle qu'il ait pu
se présenter séparément à deux géomètres contemporains.
J'ai trouvé ultérieurement l'explication désirée dans un
passage d'une lettre de Mersenne à Torricelli en date du
25 décembre 1G43, d'où il résulte que Fermât fit proposer
son problème à Torricelli par l'intermédiaire de Mersenne.
1 Doctrine analyticsn inventum iiovitm, l, 22, 25, 45 et MI, 32.
' Doctrinse analyticsc inventum novum, I, 45.
248 E. rURRIERE
Voici ce passage de la lettre de j\Ii:rse>ne à Torricelli ' :
« Clarissimus geometra, Senator Tholosanus Fermalius,
« libi (perme), sequens problema solvendiim proponit, quod
« tuo de conoideo acuto infinito anjuivaleat. Invenire trian-
« guluni rectangnhim in numeiis, cujiis latus majus sit (jua-
« dratiim, summaqiie duorum alionim laterum etiam sit
« quadratum, denique summa majoris et medii lateris sit
« etiam quadratum.
« Exempli gratia : in triangulo 5, 4, 3 opportet 5 esse
« numerum quadratum; deinde summa 4 et 3, hoc est 7,
« foret quadratus numerus, denique summa 5 et 4, hoc est 9,
« esset quadrata. »
Il est ainsi parfaitement établi que, dès le début de Tannée
1644, l'attention de Torricelli avait été, au moins par l'in-
termédiaire de Mersenne, appelée sur le problème de Fermât.
Leibniz s'est-il occupé du problème de Fermai?
6. — Avant de pousser plus loin l'examen de cette ques-
tion tout spécialement intéressante, je désire ouvrir une
parenthèse sur un autre point de l'histoire de ce même pro-
blème et précisément encore sur la transmission de son
énoncé aux contemporains de Fermât.
L. EuLER, à qui l'on doit plusieurs mémoires sur la ques-
tion et qui a le second (après Billy) publié une démonstra-
tion précise du résultat simplement énoncé par Fermât,
attribue ce problème à Leibniz, dans une première pièce
datée du 15 novembre 1775^: « Hoc problema, a Leibnizio
« olim propositum, eo magis est notatu dignum, quod mi-
ce nimi numeri sint vehementer grandi, siquidem posilivi
« desiderentur... »
Puis, dans une seconde pièce du 18 mai 1780', il l'attribue
* DiscepuU di Galileo, t. XLI, f» 9, recto.
Œuvres de Fermât, t. IV, Paris, 1912, p. 82-83.
Voir aussi la lettre de Torriciîli.i à Carcavi du 8 juillet 16'«6 [Œuvres de Fermât, t. IV, p. 88K
' Misccllanca aiialytica [Commentatioucs arithmctica-, t. M éd. 18^9, pp. 44-52], et Opus-
ciila anali/tica, Pclropoli, t. 1. 1783, p. 335.
3 Ue tribus pluribusvc numeris iuvonicodis, quorum summa sit quadratum, quadratorum
vero suuiina biquadratum (18 mai 1780). Coinmcntationes arithmctica', édition de 1849, t. 2,
p. 397-402.
PROBLEME DE TORRICE LIA 249
à Fermât : « Célèbre est et niiper ab illiistri Lagrange sin-
« gulari studio pertractuni problema a Fermatio olim pro-
« positum... » Une autre pièce de la même époque* attribue
eiK'ore et très nettement ce problème à Fermât.
7. — En raison de l'intérêt tout spécial qui s'attache à tout
ce qui se rapporte à d'aussi grands noms, j'ai recherché des
traces d'une pareille étude dans l'œuvre immense de Leihniz.
La question de priorité entre Leibniz et le géomètre de
Toulouse ne se pose nullement, puisque l'énoncé du pro-
blème fut rendu public dès 1643, c'est-à-dire trois ans avant
la naissance de Leibniz. 11 est même douteux (|ue Leibniz,
qui n'avait pas atteint sa vingtième année à la mort de
Fermât — (naissance de Leibniz: 1646; mort de Fermât:
1665) — ait pu s'occuper de la question du vivant de celui-ci.
8. — Il s'agit seulement de savoir si Leibniz, à une date
quelconque de son existence, a pu apporter une contribu-
tion plus ou moins importante à la résolution de ce problème.
Reprenons la solution du problème de Fermât. A un fac-
teur carré près, l'arithmotriangle pjthagoric[ue peut être
représenté par les équations
1 — i"- 2/
rt = 1 .
dans laquelle f désigne un nombre rationnel; ce nombre est
assujetti à vérifier tout d'abord la double inégalité,
0< /< 1 ,
* Soltitio probleinatis Ferniatiani de duobus Dumeris, quorum sumina sit quadratuni, quo-
dratorum vero sutnma biquadratum, ad mentem III. Lagrange adornata (5 juin 1780). Coin-
mentationes arithmeticx, édition de 1849, pp. 403-405.
A ces références d'EuLER, il convient d'ajouter une courte note des Opéra postiinia (Petro-
poli, t. I, 1862, p. 221) dans laquelle Eulkk établit l'équivalence des équations :
^.x<-y*=U, *'/'* + <?- = □•
Ces équations ne sont autres que celles que forme Laguangk dans son étude du pro-
blème de Fermât. (Sur quelques problèmes de l'Analyse de Diophante citée plus loin.) Voir
aussi au sujet de ces équations :
M. Lkbksgue. Résolution des équations biquadratiqucs
z* = X* ± 2"'V , c« = 2"'a< — ,v* , 2c» — X* ± i* ;
Journal de Mathématiques pures et appliquées (Ab Liouvilli'l, [I], t. XVIll, 1853, p. 73-86.
Edouard Llcas a étudié les équations de cette forme dans ses Recherches sur l'analyse
indéterminée et l'arithmétique de Diophante.
Le problème de Fermât est résdlu dans cet ouvrage de Ed. Lucas.
250 E. TURRIERE
assurant les signes positifs des mesures des calhètes et à
satisfaire d'autre part à léqualion qui traduit la condition
imposée Z> + c = □ . Celte équation est une équation de
Bhaiimagupta-Fermat du quatrième ordre :
(1 + f-)\\ + 2< — th = □ .
Si le second membre est pris égal au carré de l'expression
1 H- '- y'' •
dans laquelle 1 est une indéterminée rationnelle, cette équa-
tion devient
(>.2 + 4)/2 _ 4 ("a + 2m — 4(}. — 1) = 0 ,
et la condition de rationalité de t est alors :
>.3 + 8X =r G •
Telle est la forme canonicjue à laquelle peut être réduite
l'équation indéterminée dont dépend le problème de Fermât.
Le problème de Fermât esl donc réductible à l'étude aritli-
mogéométrique d'une cubique harmonique dont les invariants
sont :
1
F2 = — 2 *^* Fs = ^ ■
Les conditions d'inégalité imposées à t entraînent la condi-
tion suivante pourX: ce nombre rationnel doit être ou bien
compris dans l'intervalle 0 < X < 1 ou bien supérieur à 8.
Sinon, c'est-à-dire si 1 est compris entre l'unité et huit, car
il ne saurait être négatif en vertu même de l'équation
>.3 + 8À = n .
la solution de celle-ci correspond non plus au problème de
Fermât, mais au problème pour lequel la diilérence et non
la somme des cathètes est un nombre carré. C'est ce qui se
I • ^ . ^ '«y 1
[)roduit pour / ^= l ou encore pour / == — , cas auxquels
12
correspond un véritable Irianole t =■ ^ de côtés 169, 120
et 119.
PROBLEME DE TOIIRICELLI 251
9. — Ainsi donc, le problème de Fermât dépend analyti-
quement d'une équation indéterminée qui peut aussi être
mise sous la forme :
>, + ! = □.
Or il se trouve que Leibniz a rencontré ce genre d'équations,
OÙ figure un nombre rationnel a (sans rapport avec l'hypo-
ténuse de l'arithmotriangle pylhagorique considéré plus
haut); il reste trace de ces recherches de Leibmz dans les
deux pièces suivantes:
a) Iiivenire iriangulum rectangidum in numeris ciijus area
sit quadraius (29 décembre 1678j, Leibiiizens mathemalische
Schriften, Gerhardt, [2], III, 1863, p. 120-125.
b) Exercilium ad ^romovendam scieiitiam numeroi'um,
ibid., [2], III, 1863, p. 114-119.
Dans la première de ces pièces, il est question de l'équa-
tion particulière :
1 ^
X = n ;
X
tandis que dans la seconde il s'agit de l'équation générale :
C'est la seule trace d'un travail de Leibniz sur ce sujet
que j'aie pu jusqu'ici retrouver. La question reste donc posée.
L'origine probable du problème de Torricelli.
10. — Revenons à Toriucelli et à son problème retrouvé
par M. Gino Loria.
La solution donnée par Fermât lui-même, retrouvée par
BiLLY et j)ar Ellkr
a z= \ 087 298 610 289 ,
/y = 4 565 486 027 761 .
c =\ 061 652 293 520 ,
252 E. TURRIÈRE
est la plus simple de ioules les solutions en nombre illimité
de ce problème, qui peut être ralta('hé à rétude arilhino-
géométriqiie d'une cubique plane ou d'une biquadratique
gauche ^ Celte propriété est l'orniellenient énoncée dans le
passage ci-dessus rapporté de la pièce, en date du 15 no-
vembre 1775, des Miscellanea Analytica d'EtLER. Ce point
fut d'ailleurs à nouveau établi par l'analyse remarquable de
Lagrange^, en 1777.
La somme a ■\- b des valeurs pré(;édentes de l'hypoténuse
a et de la cathète moyenne b est un nombre (terminé par 50)
qui ne saurait être cari'é parfait. Cette solution la plus simple
ne satisfait donc pas à la troisième condition de Torricelli;
d'où il résulte cjue le problème de Torricelli, s'il est
possible en nombres entiers positifs, n'admet pas de solu-
tions de moins de treize chiffres. La condition supplémen-
taire imposée par le disciple de Galilée ne fait donc que
compliquer un problème déjà dénué de solution simple.
11. — Il se peut pourtant c|ue Torricelli ait voulu poser
un problème qui n'est guère différent de celui de Fermât,
qui lui est intimement lié et qui admet une solution simple.
L'étude du problème de Fermât, lorsqu'il est soumis à
certaines méthodes de résolution, le rend, en eflet, absolu-
ment inséparable du problème pour lequel la somme des
cathètes est remplacée par leur différence. C'est ce qui se
produit notamment dans l'analyse géométrique, au moyen
d'une cubique plane ou d'une biquadratique gauche ; la
somme des cathètes n'est pas alors nécessairement la somme
de leurs valeurs arithmétiques.
Billy a parfaitement rendu compte, dans son analyse,
de cette circonstance; il a le premier signalé l'existence
d'un arithmotriangle j)ythagorique remarquable dont les
côtés sont des nombres bien simples :
a = 169 , /> = 120 . c — 119 ;
* Voir à ce sujet mes «Notions d'arillimogoonu'li'ii- » iliins L'Enseignement niathcntatiqiie,
XIX» année, mai 1917, p. l(i7-lC8.
* Sur quelques problèmes de l'analyse do Diopliante, Nouveau Mémoire de l'Académie
royale des Sciences et Helles-Lellrcs de Berlin, 1777; Œuvres de Lagrange, t. IV, Paris,
18C9, pp. 377-3U8.
PROBLÈME DE TOURIC E I.I.l 253
ces nombres satisfont aux rontlitions siniiillanées :
rt = □ , /> — f = n •
Pour cet arithmol ricin gle pythagoiiqiie la troisième condi-
tion de ToiuucELLi est satisfaite, que l'on considère la somme
ou la différence de l'hypoténuse et de la cathète moyenne,
puisque les nombres j)i-éoéclents vérifient les deux conditions
rt + /» z= 289 = n .
rt — fc = 49 = □ ;
il convient de remarf|uer que ces deux contlitions simultanées
se réduisent à une seule, puisc|ue le produit [a + l>)[(i — ^)
est égal au carré de la cathète c.
La véritable signification et l'origine du problème de Tor-
RiCELLi se rattachent elles aux remarcjues (|ui viennent d'être
faites ? C'est possible, mais peu vraisemblable,
12. — L'origine plus probable du problème de Torricelli
me semble résider dans la remarque que, si la somme des
côtés a -\- b n'est pas un carré, dans l'exemple donné par
Fermât, par contre la somme de l'hypoténuse et du plus petit
côté est un carré :
a + c = 5- 748- 950- 903- 809 = (2- 397 697)^ .
Indépendamment de ce fait particulier et d'une manière plus
générale, un triangle en nombres (selon l'expression des géo-
mètres du XVII* siècle) étant représenté par les nombres
entiers p el q , les côtés sont exprimables par les formules
a = {p- -{- q-) .X , h = {p-—q-).A, c = 2pq.l,
dans lesquelles 1 est un paramètre entier de similitude : ce
sont les formules de Brahmagupta. Les trois conditions
a = n . rt + c = n . /> + r = n ,
deviennent dans ce mode de représentation :
I,'F.nsoij;n<Mnent m:ith(-in., 20* année : 1918 17
25'i E. TURRIÈRE
la seconde n'est antre que X := Q î ^^ triangle à côtés pre-
miers entre eux semblable à un triangle de cette espèce,
triangle qui s'oblient en prenant / :^ 1 et /> et ^ premiers
entre eux, remplit ipso facto cette condition. Abstraction
faite d'une similitude assez banale, il y a donc lieu de se
borner à ce cas des triangles à côtés premiers entre eux,
.triangles que Frénicle a nommés triangles primitifs.
De ce qui précède, il résulte donc que dans tout triangle
primitif la somme de Vhypoténuse et d'une des deux cathètes
est toujours un nombre carré. Celte propriété bien simple
ne pouvait pas être inconnue de Tohricklli.
Tout s'explique donc. Dans l'exemple de Fermât, le tri-
angle primitif dont les nombres sont
/) = 2 150 905 ,
q = 246 792 ,
c'est la somme de Fh^^poténuse et de la plus petite cathète
qui se trouve être un carré parfait. Cette circonstance se
produit toutes les fois que l'inégalité
p- — ff > '^pq .
est vérifiée, c'est-à-dire lorsque le rapport — des nombres
du triangle [p étant le plus grand des deux nombres) est
supérieur à \/2 + i. Dans le cas actuel, cette condition est
manifestement remplie, — étant de Tordre de 8.
Le problème de Torricelli consiste précisément à recher-
cher un triangle primitif, appartenant à cette famille des
solutions du problème de Fermât, mais pour lequel le rap-
port — des deux nombres du triangle soit inférieur à la limite
précédente v'I + 1. El nous devons conclure que la condi-
tion supplémentaire de Torricelli est une simple condition
d'inégalitéy le problème de Torricelli étant analytiquement
identique ci celui de Fermât.
PROBLEME DE rORRICELLI 255
Remarque sur les deux dernières conditions
du théorème de Torricelli.
13. — Laissant de côté la condilion que Thypoténuse soit
mesurée par un carré, prenons Tensemble des deux condi-
tions :
Il n'est pas possible d'ailleurs de leur adjoindre la condition
analogue :
si dans un arithmolriangle pythagorique les trois sommes
de côtés pris deux à deux étaient, en effet, trois nombres
carrés parfaits, les nombres de ce triangle satisferaient aux
trois équations :
et A serait simultanément un carré et le double d'un carré.
Reste donc à étudier le système des deux conditions:
h + c = u > rt + c = n ;
la seconde permet de limiter le problème aux triangles pri-
mitifs (X = 1) pour lesquels elle est d'ailleurs ipso facto rem-
plie. Le problème est ainsi réductible à une seule équation
de Brahmagupta-Fermat du second ordre
p- -{- -Ipq — q^ = [2 ,
dont la solution générale est
1 — 2 ^ ~ ^'
p 1 + -t- '
en fonction d'un paramètre rationnel quelconque x.
On peut encore prendre pour un de ces arithmotriangles
256 E. TVRRIERE
pythagoriques, qui ne sont définis ciu'à un facteur carré près,
celui dont les côtés sont :
a =. — -\- 1 , t> = -, 1, avec c = ^ ,
X restant un paramètre arliitraire.
Ce problème est donc de ceux qui se résolvent complète-
ment et dont la solution générale peut être Ibrmulée en fonc-
tion de deux paramètres.
14. — De la solution générale qui précède de cette ques-
tion bien simple, résulte immédiatement Téquation dont
dépend le problème de Torhicelli. Il suffit de poser, à un
facteur près sans importance,
p = i + .i- , 7 = 2(1 — .r) ;
et de résoudre le problème des arithmodistances pour Tarith-
moparabole que représentent, dans le système de coordon-
nées rectangulaires p et q^ ces deux équations paramé-
triques; l'équation obtenue,
(^2^ 1)2 + 4(^_ rf = [j ,
est une équation de Brahmagupta-Fermat du quatrième ordre :
X* + 6x- — 8.r + 5 = □ .
Les solutions acceptables doivent satisfaire en outre à des
inégalités qui assurent les signes positifs des cathètes des
arithmotriangles pythagoriques correspondants, ainsi que
l'ordre de grandeur c > Z> ; il faut donc que g soit positif et
que le rapport ^ soit compris entre l'unité et \/2 + 1. Des
trois inégalités
.,• < 1 < / + ^^ < y 2~ + 1 ,
^ ^ 2(1 — a:) ^ ' ^
il résulte que le nombre rationnel .r doit être compris soit
dans l'intervalle
- (V2"+l) - 2\/\/2"+l <.r<-(V2'+ 1) .
PROBLÈME DE TORRICELLI 257
soit dans l'intervalle :
V2"— I < ^ < - - ( V2"+ Il + 2V/ V^+ 1 •
En posant
X* + 6x2 _ 8j- + 5 = (.1-2 + 1 — 2;j.)2 .
cette équation indéterminée devient
(a + \]x- — 2.r + 1 + a — ;j.2 = 0 ,
et la condition de rationalité de .r fournit la forme canonique
suivante de Téquation du problème :
-j.--* — 2a = □ .
Le problème de Torricelli est ainsi rattaché à l'étude d'une
cubique harmonique d'invariants ga = 8, gs = 0.
Cette équation u^ — ^f/ :^ □ dérive de Téquation déjà
formée V^ + 8>. = □ par la substitution :
, _ 2
De la décomposition de certaines équations
de Brahmagupta-Fermat.
15. — Soit tout d'abord une équation cubique de Brahma-
gupta-Fermat, telle que le polynôme entier cubique de son
premier membre soit doué au moins d'un zéro rationnel; si
Xq est le zéro rationnel du polynôme cubique f{x)^ par une
transformation x =^ Xq + />?/, celui-ci se change en un poly-
nôme y-giy)-, produit par la nouvelle indéterminée ?/ d'un
trinôme g{y) du second degré.
L'équation de Fehmat f{x) = □ devient ainsi y .g{y) = Q,
ou en explicitant les coefficients :
j(Aj2 + B,. + ci = n ■■
A, B, C pouvant toujours être considérés comme étant des
entiers qui ne sont pas nécessairement premiers entre eux,
258 E. TURRIÈRE
mais dont le plus grand diviseur commun n'a que des fac-
teurs premiers à la première puissance.
P
L'indéterminée y est un nombre rationnel; soit j- la frac-
tion irréductible qui lui est égale. L'équation précédente
peut alors être écrite :
PQ(AP2 + BPQ + ÇQ2) = n •
Sous cette forme, on voit que tout facteur premier de P, qui
n'entre pas sous une puissance paire, dans la composition
factorielle de ce nombre P doit être un facteur premier,
sous une puissance impaire, du coeflicient C. De même, tout
facteur premier de Q, qui ne figure pas sous une puissance
paire dans la décomposition de Q, doit aussi être un facteur
premier, sous une puissance impaire, du coeflicient A.
Soit donc a un diviseur quelconcjue, à facteurs premiers
simples, du coefficient A et y un diviseur quelconque, de
même nature, du coefficient C; soient A' et C les quotients
de A par a et de C par y :
A = aA' , C =. yC ;
en se bornant aux couples a et y de diviseurs qui sont pre-
miers entre eux, il y aura lieu de faire les essais de nombres
P et Q des formes suivantes :
P = Yp2 ^ Q = ± y-q- ■'
dans ces formules, p et q sont deux entiers qui doivent satis-
faire à une nouvelle équation de Bhahmagupta-Fehm.vt :
± {A'yp* + Bp^-q^- + C'a 7*) = D :
cette équation est bicarrée. Par suite :
La connaissance d'an zéro rationnel du polynôme f(x) du
premier membre d'une équation cubique de Bhahmagupta-
¥eï{U kl permet de décomposer l'étude de celle-ci en celles
d'un nombre limité d'équations niCARRÉEs DE Brahmagupta-
Fermat.
L'intérêt de cette proposition réside dans l'importance con-
sidérable des équations bicarrées de Brahmagupta-Fermat,
PROBLÈME DE TORRICELLI 259
qui ont fait l'objet d'un très grand nombre de travaux géné-
raux ou spéciaux.
16. — Un cas particulier très important est celui pour
lequel les coefïicients A, G du trinôme du second degré se
réduisent tous deux aux nombres + 1 ou — 1. Les quatre
cas correspondants se réduisent effectivement à deux par
un simple changement de signe de l'indéterminée y. Ce
sont les deux cas :
L'équation correspondante
PQ(P2-|- BPQ + £Q2) = n (£ = ±1)
ne peut être vérifiée qu'en prenant pour P et Q des nombres
rationnels dont les valeurs absolues sont des carrés parfaits ;
il y aura lieu de poser
V —p-' , Q--,'q^- il' = ± 1)
et par suite de rechercher les solutions de l'équation bi-
carrée
^'{p* + t'^p'-q- + iq') = n ■
Gomme le signe de s est déterminé par l'énoncé même de la
question, il suffira de considérer successivement les deux
équations
p* + Bp'-q'- + ^^q* = \J ,
-/ + Bp-'q-'--.q*z=a .
Soit, pour fixer les idées *, l'équation arithmotrigonomé-
trique sm u -\- sin (^ = 1; elle peut être mise sous la forme
équivalente
sin X — cos Y =: 1 ;
par définition même des équations arithmotrigonométriques,
il s'agit de rechercher les solutions rationnelles .r =^ tang^ et
y = tang 2^ de l'équation
2x 2
1 + x' 1 + r'
■■ Voir les .\otioiis d'arithmogéomctrie, paragraphe 74 : I,' Enseignement mathématique,
1917, p. 240.
260 E. TUIiRIÈRE
OU encore les arilhmopoints de la cubi(|iie d'équation :
r^ = .r -I 1 ;
X
cette équation
.r(a;2-.r + 1) = D
rentre dans la catégorie précédente. Elle ne peut être satis-
faite que si x est au signe près un carré parlait. Mais comme
lo trinôme x- — x -\- 1 est dénué de zéros réels et garde
toujours le signe positif, pour toutes les variations de .r, il
suffit de borner les essais au seul cas x^=^z^\ l'équation bi-
carrée obtenue ainsi,
-' - -■' 4- 1 = n .
a été rencontrée par L. Euler^ qui en a établi l'impossibilité,
sauf pour les valeurs ^ = 0, ±1, ± oo . Par suite :
L'équation arilhmotii'gonomé trique
sin II -\- sin v z=. 1
est impossible et n'admet que des solutions banales.
17. — Considérons maintenant et d'une manière analogue,
une équation de Bhahmagupta-Fermat du quatrième ordre
f(x) = □, dans laquelle le polynôme f{x) du quatrième degré
est ou peut être décomposé en un produit de deux polynômes
quadratiques à coefficients rationnels. Prenons :
f(x) = {Ax- + B.r + C){\'x" 4- B'x + C) ;
les coefficients A, B, G, A', B', C peuvent toujours être sup-
posés entiers; le plus grand commun diviseur de (A, B, C)
et celui de (A', B', C) peuvent tous deux être supposés
dépourvus de facteurs aftectés d'un exposant autre q\ie
l'unité. Ces deux plus grands communs diviseurs peuvent
en outre être supposés premiers entre eux.
P
En explicitant la valeur —, supposée fraction irréductible,
du nombre rationnel .r, l'équation devient
(AP= + BPQ + CQ2)|A'P2 + B'PQ + C'Q^ = Q •
' Id., paragraplie 88, p. 259.
PROBLÈME DE TORRICELLI 261
Tout facteur premier de la valeur numérique de l'un des
trinômes, AP^ + BPQ + CQ^ par exemple, qui se trouve
engagé sous une puissance impaire dans la composition fac-
torielle de ce nombre, doit se retrouver, et sous une puis-
sance impaire, dans la composition factorielle de la valeur
numérique de A'P^ + B'PQ + Cq\
Cette remarque peut surtout être utilisée avec profit. Sup-
posons, par exemple, que Péquation à étudier soit
{x^- + 1)|3 — .r-) = □ ,
OU encore
(p- + Q-)(3P^-Q-) = n •
Un diviseur premier commun à P^ + Q^ et SP'' — Q^ devrait
diviser 4P2, c'est-à-dire 2P; ce facteur ne peut être un fac-
teur de P, car il devrait diviser Q qui est premier avec P;
ce facteur ne peut donc être que le nombre deux ou Punité
au signe près. Mais, le premier facteur P^ + Q^ étant essen-
tiellement positif, la question de signe disparait; il ne reste
que deux alternatives ; ou bien
P2 + Q- = D avec 3P2 — Q2 = □ ,
ou bien
P2 -j- Q2 = 2G avec 3P- — Q^ = 2^ .
Le premier système contient une équation impossible,
3P2 — Q2__[— ]^ puisque le nombre trois ne saurait être
somme de deux carrés (théorème de Fermât); il reste donc
le seul cas du système :
P2 + Q2 = 2n , 3P2 — Q2 = 2n •
En posant alors
P = a + ,3 , Q = a — fi ,
ce système devient le suivant, beaucoup plus symétrique :
«2 + ;j2 ^ n . »■' + ■**? + r^' = n •
Ce dernier système se transforme par la substitution dé-
finie par la relation
2t 1 — /-
262 E. TVRRIERE
en une nouvelle équation unique de Brahmagupta-Fermat :
[e -\- 1)2 + 8/(1 -/2) = n •
Ainsi donc Téquation primilivement considérée a été trans-
formée en une équation du môme degré; en réalité, la ques-
tion a fait un grand pas vers sa solution, car alors que l'équa-
tion donnée, c'est-à-dire l'équation
3 + 2x- — .r^ = n .
n'appartient pas à l'un des types connus de résolubilité, à la
nouvelle équation
<4 _ 8/3 ^ 2/2 4- 8< + 1 = □ ,
au contraire, il est possible d'appliquer les méthodes de
Fermât et cette application des méthodes générales peut
être effectuée pour l'une ou l'autre des deux termes extrêmes
de l'équation.
Le mieux est d'égaler le polynôme du premier membre
au carré du trinôme /^ + ^zl + 1 ; l'équation restante, du
second degré en ^,
(s + l)/2 -f 2^2/ + C — 1 = 0 ,
ne saurait avoir de racine rationnelle puisque l'équation
^^ _ Z2 + 1 = □
est impossible.
Ce dernier résultat tient au fait que l'équation
(■r^+ l)(3-:r2) = n
est transformée en l'équation
X^ _ (2X + 2)2 = □
par la substitution homographique
... = ... |;
l'équation transformée peut être traitée par la méthode de
Fermât, en posant :
X^ _ ', (X + 1|2 = (.\2 _ 2X)2 ;
PROBLEME DE TORRICELLl 263
X doit satisfaire à l'équation du paragraphe précédent :
X3 _ X2 + À = D •
L'impossibilité de l'équation considérée, ou encore celle du
système des équations simultanées :
X^ + 2X + 2 = □ , X2 — 2X — 2 = □ ,
est équivalente à celle de l'équation sin a + sin f = 1.
Application des considérations précédentes
au problème de Torricelli.
18. — Au paragraphe 8, la solution du problème de Fermât
a été rattachée par une voie toute naturelle à l'étude des solu-
tions rationnelles de l'équation de Brahmagupt.v-Fermat :
[\ J^f-)a^2t — t') = U '
Cette équation est du type qui vient d'être considéré à l'ins-
tant : le polynôme du quatrième degré du premier membre
est décomposé en un produit de facteurs quadratiques à
coefficients rationnels.
La traduction analytique de l'énoncé du problème de
Fermât pouvait fort bien se présenter à Torricelli sous une
forme équivalente, à la seule condition d'utiliser les for-
mules de DioPHANTE et non les formules de Brahmagupta,
dans la représentation de l'arithmotriangle pythagorique.
Ces formules de Diophantr,
p2 _ Q2 _ 2PQ
P- + Q- ' - P2 + Q2
ramènent la recherche des ai ithmotriangles pythagoriques,
jouissant des deux propriétés énoncées «^Q et h -\- c = □,
à l'étude des solutions entières de l'équation indéterminée :
(P2+ Q2)^p2 + 2PQ- Q=^) = D •
Tout fac^teur premier de l'un des deux polynômes quadra-
tiques doit être un facteur j>remier de l'autre, et dans les
264 E. TURRIERE
deux cas sous des puissances impaii'es; or tout diviseur
commun des deux polynômes quadratiques appartient aussi
à leur somme et à leur différence :
2P(P + Q) , 2Q(P — Q) ;
P et Q étant premiers entre eux, par définition, ce facteur
commun ne peut être que le nombre deux.
Comme d'autre part, en raison de la présence de P^ + Q*i
aucun doute n'est possible sur les signes, l'équation se
décompose soit en le système :
P2 + Q2 = n. P^ + 2PQ-Q2 = G,
soit en le sy'stème :
P2 -f Q2 = 2Q , P2 + 2PQ — Q2 = 2n ;
le second système se ramène d'ailleurs au premier par la
substitution P + Q = 2Pj, P — Q = 2Q, ; en d'autres termes,
à toute solution t^ correspond une nouvelle solution t=. _, / ,
ce qui résulte de la symétrie qui existe dans les rôles des
deux cathètes.
L'équation
(P- + Q')(P- + 2PQ — Q^) = n .
du problème de Fermât se décompose ainsi en deux équations
simultanées
P2 + Q2 = D . P2 + 2PQ — Q2 ::= □ ,
dont le système lui est équivalent.
iNous avons alors :
nous retrouvons ainsi que la somme de l'hypoténuse et de
l'une des deux cathètes est un nombre carré j)arfait.
La solution générale de réc|ualion P^ -|- 2PQ — Q^ =z= Q
étant donnée par la formule
5= 2 ^ - ''
P ' 1 + X- '
PROBLEME DETORRICELLI 265
nous sommes, par celte méthode et en utilisant l'équation
p2 _j_ Q2 __ j— ]^ ramenés à récjiuilion,
(•»•- + ii' + '^(x — if^u ;
du paragraphe 14.
19. — Pour terminer, il convient de remarquer que les
considérations générales du paragraphe 15 s'appliquent pré-
cisément aux équations
À--' + 8X z= n el -x3 — 2a = □
des paragraphes 8 et 14. J'ai déjà signalé que la seconde
n'est qu'une conséquence de la première par la transforma-
tion
, _ 2
qiii implique d'ailleurs que 1 soit un carré parlait.
L'équation
X3 4- 8À = □ ou \\X- + 8) = □
est bien de l'espèce considérée au paragraphe 15. En posant
P
X = TT, elle devient
PQ(P2-f- 8Q2) = n ;
Q ne peut avoir de fa»;teur premier à une puissance impaire :
^ c'est nécessairement au signe près un carré parfait. Quant
à P, il est de même de l'une des formes ±z p^ ou + 2p^. Le
produit PQ devant être j)ositif, la question de signe ne se
pose pas et il suffît de prendre:
P = 2p' ou p- et (^ •= q- .
La première hypothèse, P = 2/?*, Q = q^ donne :
2{p' + iq*) = n ;
le nombre entier/? doit donc être pair; soit/j = 2/>' ; l'équa-
tion devient
Y* + 7* = D ;
et la solution correspondante est A' = 8^ . Ouant à la se-
1 fji ^
266 E. TURhlÈRE
conde hypothèse, elle donne la même équation :
mais avec X ^ —,. Entre les deux solutions X et )/, ciui cor-
respondent ainsi à une même solution de Téquation
existe la relation //' r= 8, laissant invariante l'équation
X3 + 8À = n ■
En résumé: Les solutions de celte dernière équation sont
des nombres rationnels carrés ou doubles de carrés, et elles
se transforment en l'équation :
to" + 8 =:= □ .
Nous retombons ainsi sur l'analyse de Lagraage (pages 386
et 387 du mémoire cité); les plus simples solutions sont
(d'après Lagrakge) :
7 239
20. — L'équation
fx^ - 2a = D
se laisse traiter d'une manière analogue; ^j. est au signe près
un carré ou le double d'un carré et, suivant les cas, cette-
équation se transforme en l'une ou l'autre des équations :
2,r^ - r^ = D . •*•' - 2j^ = D •
Lagrange (pages 378-379 de son remarquable Mémoire) a
bien remarqué qu'alors que les équations .r*-f-^*^=n^
X*' d= 4?/* = D' ^(-^^ ± ?/*) = n^ •^*' + -i/* = n sont im-
possibles, d'après Diophante, Fermât ou Euler, il n'en est
pas de même de l'une et de l'autre des deux équations
Ir^ — r^
r-" = n - •«•' - 2v^ = n ;
PROBLEME DE TORRICELLI 267
la première admet les solutions :
»
X = 1 > = 1
X — 13 1- = 1
X — 1525 y — 1343
x = 2-165-017 r = 2-372-159 ... ;
la seconde admet les solutions^ :
.r = 3 .r = 2 I
X = 113 r = 84
X = 57-123 r = 6 214 ...
Plus loin (p. 386 et 387), Lagr.\nge a mis en évidence
l'équivalence de chacune de ces deux équations avec l'équa-
tion s* -{- 8l* = \^ du paragraphe précédent. J'ai noté au pa-
ragraphe 6 qu'une pièce des Opéra postiima de L. Euler con-
cernait également l'équivalence des équalione s^ + 8^* = □
et 2x'—2j'=U-
Si d'ailleurs on applique à la cubique d'équation
x^ — 2x =z y^
la méthode de dérivation des arilhmopoints au moyen de la
tangente, on trouve que les coordonnées (.rj, 3/2) du nouveau
point d'intersection de la cubique avec la tangente au point
(.r, , ?/i) sont fournies par les formules:
.r, = X, + 2j. p , j, = j, + (3.r- — 2)p ,
avec
_ 16,r^ — 3/ _ 4 4- 12.rZ — 3x*
^ ~ ^^f ~ 8p '
la loi de succession des abscisses est notamment la suivante :
'x\ + 2'
* Une erreur s'est glissée dans rédition des Œuvres de Laorangb (p. 378), où le nombre y
de la troisième solution particulière de l'équation x* — 2;/* = □ est égal à 2'614 ; alors
que la véritable valeur de ce nombre est celle ci-dessus indiquée (6*214).
268 M. PET RO VIT eu
la cubique admet une série d'ai-ilhmopoinls d'abscisses
qui sont toutes des nombres rationnels carrés parfaits.
L'application au [)roblème de Fermât des principes géné-
raux relatifs aux équations de Bra.hmagupta-Fekmat, soit
cubiques à zéro rationnel, soit du quatrième degré à pre-
mier membre décomposable en un produit de facteurs ration-
nels du second degré, permet, en résumé, d'expliquer
l'origine du problème de Torhicelli; elle ramène métho-
diquement, en outre, la discussion de l'équation de ce pro-
blème de Fermât et d'Ev. Torricelli à l'anal^-se de Lagrange
et d'EuLER.
Paris, le 5 février 1918. •
REMARQUE SUR L'INTÉGRALE juvdx
M. Michel Petrovitch (Belerade)
Il est manifeste qu'il n'existe aucune fonction u de la
variable x telle que l'intégrale définie
<x
I = Çuvdx (1)
0
ait une valeur finie, déterminée et différente de zéro quel
que soit le polynôme v en x.
Un fait curieux est, cependant, à signaler: il existe des
fonctions u de x pour lesquelles l'intégrale (1) a une valeur
finie, déterminée et différente de zéro quel que soit le poly-
nôme V en x à coefficients nombres algébriques (entiers, corn-
SU/i UNE INTÉGRA LE 269
mensurcihles ou irralionnels algébriques, réels ou imagi-
naires, posilils ou négalils).
Tel est, par exemple, le cas de la (onction
(2)
^'x
la racine carrée \/.v ayant sa détermination positive,
En effet, la formule connue
4«
•îii-\
B.„^ = —^IA dz (= = 1.2.3,...) (3)
('2-\' ô e"—^
où B.,, B4, Bg, ... désignent les nombres de Bernoulli, par
le chançrement Z' = x se transforme en
d'où Ton tire
fXJ±_ ^ x,r?^n+^) _ ^„ ^ 0, 1, 2, ...) (5)
ou
0 /"-l
>V,-2^"+"^'. >-„ = 2B., = i (6)
Si donc
V{X] = ^0 + ^'l-^ + "'2-'" + •■■ + «;,
est un polynôme en x arbitraire, on aura
/ ,- dx = -Q(-2
oii Q(x) désigne le polynôme
Q{x] = «„/.„ + «,).,.»• -f a^Kx- + ... + »p''p-i'' '
Lorsque les a^ sont des nombres algébriques, les a^l^. le
sont également. L'écpiation algébrique Q(.x) =^ 0 ne pouvant
L'Enseignement malhrm., 20« année; 1918. 18
270 M. PETROVITCH
avoir comme racine le nombre t:^, l'intégrale (7) est finie,
déterminée et essentiellement différente de zéro.
On peut, à l'aide de la fonction (2), former une multitude
de fonctions u pour lesquelles l'intégrale (1) jouira de la
propriété précédente. Il suffit, par exemple, de se rappeler
Texistence de fonctions u de x telles que l'intégrale (1) est
identiquement nulle quel que soit le polynôme v en x. Telles
seraient les fonctions signalées par Stieltjes
-Vx ■ \i— 1 V^x *,_
U =z e sin yx , u rr — ^^ e cos a/j^
y'x ^
ainsi qu'une foule d'autres, pour lesquelles on a
00
r ux" dx = 0 pour « = 0,1,2,...
En désignant une pareille fonction (ou une combinaison
linéaire homogène de ces fonctions) par U et en prenant
+ u ,
e*^^ - 1
l'intégrale (1) sera finie, déterminée et différente de zéro quel
que soit le polynôme v à coefiicients nombres algébriques.
COMBINAISONS DETERMINANTES
Jean Helmis (Athènes).
Considérons un tableau de jtt.v objets, ordonnés en v lignes et
en fi colonnes :
*11 *12 *13 ••• *lfA
'21 *22 *23 •■• *2I*
J'appelle combinaisons déterminantes de ces fi . v objets r à v les
différents groupes que l'on peut former avec ces fju.v objets en
prenant un objet de la première ligne, un autre de la deuxième et
ainsi de suite, et enfin un autre encore de la v'*"^, cest-à-dire les
différents groupes de la forme
a - a .... a - (1)
OÙ x^x.^ ... x,^ représentent une permutation des indices des lignes
1, 2, .3 ... V et AjA^ ... A,^, V quelconques des indices des colonnes
1, 2, .3 ... ^. Dans ces groupes on n'a pas égard à la disposition
des objets, par exemple les groupes :
*11 *2I *3l ■•• *Vi ^^ *21 '11 *31 ••• *vj
seront les mêmes, ou bien on ne considère pas les groupes de la
seconde forme.
Pour plus grande clarté je donne aux indices x^x„ ... x,^ de la
forme générale (1 , la série canonique 1.2.3 ... v lorsque la forme
générale des termes devient
a . a,, ... a . (2)
OÙ AjAj ... A,^ représentent v quelconques des nombres 1.2.3 ... fi.
272
HELMIS
,'J. . V
Je désignerai en général par' 02; le nombre des combinai-
sons déterminantes de ^i.v objets v à v, et je chercherai à les
trouver.
Soit, au commencement, |U.=:3 et v = 2, savoir soit
le tableau des objets donnés; il est évident que, pour trouver les
combinaisons déterminantes de ces objets 2 à 2, il suffit de com-
biner chaque objet de la première ligne à chacun de la seconde.
Je trouve ainsi les groupes :
«11*21 "^11*22 *11*23
*12 *21 *12 =^22 «12 «23
a,, a.,,
a.io
qui sont au nombre de 9, savoir 3'^ et par conséquent
OS'- = 3-
De même façon je traite le cas où j'aurai /a = 3 et i';=3, c'est-
à-dire lorsque le tableau des objets donnés est le suivant :
-^11 -^12 "^IS
«51 «-25 «2.1
savoir, je compose au commencement les combinaisons détermi-
nantes de deux premières lignes 2 à 2 et ensuite j'ajoute à la fin
de chacune d'elles l'objet «gj , ensuite l'objet «,, et enfin l'objet «33 ;
ainsi j'aurai 9 -)- 9 + 9 groupes, c'est-à-dire 3^.
Je dis que ces groupes sont dillérents, ceux qui résultent de
même combinaison déterminante, difTérant par le dernier objet,
et ceux qui résultent de dilTércntes combinaisons déterminantes,
différant par eux-mêmes. Ces groupes sont toutes les combinai-
sons déterminantes de 3.3 objets 3 à 3, car si l'on imagine une
manquante et si l'on retranche d'elle le dernier objet, ou aura
une combinaison déterminante de 3.2 objets 2 à 2. Mais elles sont
toutes examinées, celle aussi (jui peut-être manquait. Par suite
on a
QV3-3 _ 3. _
' Oi^, c'est-à-dire 'Ooîî^ovt:? iIuvS!aa[j.ot.
COMBINAISONS DÉTERMINANTES 273
Considérons maintenant le cas où/w = 4 et v = 2, c'est-à-dire
soit :
«n «12 ^\3 *14
«21 «22 *23 <^24
le tableau donné.
On voit comment nous pouvons trouver les combinaisons déter-
minantes de ces objets 2 à 2 ; il suffît de combiner chaque objet
de la première ligne à chacun de la seconde ; nous trouverons alors
les groupes suivants :
«jl «21 «11 «22 «11 «23 «11 «24
«10 «oi «lo «OO «10 «-53 «lO «o^
«13 «21 «13 «22 «13 «2s «13 «24
*14*2I *14*22 =^14*23 «14*24
qui sont k -^ k -\- k -\- ^t, c'est-à-dire 4-, d'où O-^^^ := 4^. De là je
conclus la formule générale
Pour démontrer cette formule générale, je démontrerai que si
elle est vraie pour une valeur quelconque de v, elle sera aussi
vraie pour cette valeur augmentée de l'unité. Et pour fi aussi.
Soit donc la formule ayant lieu pour la valeur v — 1, c'est-à-dire
soit que
Si j'ajoute au tableau des objets donnés
a,,
'v— 1, t ^v— 1,2 ••• ^v— l,a
une ligne encore, pour trouver les combinaisons déterminantes v
à V du nouveau tableau, il suffît à la fin de chacun des 02'^^' '
d'ajouter le premier objet de la nouvelle ligne, après le second
et ainsi de suite jusqu'au /u,''"""; ainsi j'aurai /tt.it/" , savoir |U
groupes.
Ces groupes sont l'ensemble des combinaisons déterminantes des
objets du nouveau tableau v à v, car chacun d'eux renferme v des
objets du tableau, un de chaque ligne; ils dilTèrent les uns des
274 /. HELMIS
autres, car ceux qui résultent du même 0^\^_^^ diffèrent par le
dernier objet, et ceux qui résultent de différents, diffèrent par
eux-mêmes; enfin ces groupes sont tous les 02'^'\ car si l'on
s'imagine une manquante, et si l'on letranche d'elle le dernier
objet, on aura une de 02i'_^^ , mais toutes sont examinées et à la
fin de chacune sont portés successivement tous les objets de la
nouvelle ligne. Ainsi celle qui, peut-être, manquait est considérée.
Par suite
osi;" = i-^ •
J'établirai maintenant que, si la formule considérée est vraie
pour une valeur quelconque de ^, elle sera aussi vraie pour cette
valeur augmentée de l'unité.
Soit donc la formule ayant lieu pour la valeur fx — 1, c'est-à-
dire soit
OS' =([X— Il .
Si j'ajoute au tableau des objets donnés une colonne encore,
j'aurai :
«n
«12
«13 •
• *l.;j.— 1
«la
*21
«oo
«23 •
• *-'.;j^-i
«2 a
«VI
a,,2
«V3 •
■ ^V/J.—\
«va
Je cherche à trouver l'ensemble de combinaisons déterminantes
de ce nouveau tableau r à v; pour cela j'opère comme il suit:
Je retranche la v'^°"' ligne du tableau donné et je considère dans
le tableau mineur l'ensenîble de combinaisons déterminantes
V — 1 à V — 1
à la fin de chacun de ces groupes j'ajoute l'objet a,^,j^, j'aurai ainsi
[fi — !)''" résultats. De la même manière j'opère pour les autres
éléments de la nouvelle colonne; c'est-à-dire je retranche la
(v — Iji*»" ligne du tableau donné et je considère du nouveau
tableau mipeur l'ensemble de combinaisons déterminantes »• — 1
à î' — 1 et à la fin de chacun de ces groupes j'ajoute l'objet «,;_) .j^.
J'aurai ainsi (/* — 1)^~' nouveaux résultats, et ainsi de suite de
tous les éléments de la nouvelle colonne; comme ils sont r,
j'aurai V[fjt — 1)"'~' résultats.
COMBINAISONS DETERMINANTES 275
Je considèi'e maintenant les diverses combinaisons de la nou-
velle colonne, qui sont — 7-^ — ' ^^ je retranche deux lignes du
tableau donné, et je trouve l'ensemble des combinaisons déter-
minantes V — 2 à V — 2 du nouveau tableau mineur de la seconde
classe, qui sont [fi — l)'"'; à chacun de ces groupes faux places
convenables) j'ajoute les deux éléments correspondants de la nou-
velle colonne. Ainsi je trouverai — [fi — 1)''~^ résultats, et
ainsi de suite. Enfin, si je considère les éléments de la nouvelle
colonne seulement, j'aurai encore une combinaison déterminante :
^Ifi '^■i\t. *3U ■•■ ^)'f* •
Donc l'ensemble des combinaisons déterminantes du nouveau ta-
bleau [fiv] consistera en l'ensemble des combinaisons détermi-
nantes du tableau donné ^i — i\''~^ et en les quantités
•■'- «''-^ "''' - i-i.a - 1,''-^ , -'-'-/>':- ^>(. - ir^ 1 .
y> 1.2 '' 1.2.3
Donc l'ensemble des combinaisons déterminantes du nouveau
tableau sera :
+ i!iz_!Hi^„ _!,.-' + ... + .
ou
[(^ _ 1) -I- 1]"' , savoir 02;-'"' = a"'
Je dis que ces groupes sont l'ensemble des combinaisons détermi-
nantes V à V du nouveau tableau, car chacun d'eux contient v des
objets du tableau et un de chaque ligne ; ils dill'èrent aussi les uns
des autres, car ceux qui résultent de la même expression
^^(,^_,|(v-A) ,^.^1, 2. 3 ...v-1)
diffèrent par les autres k objets, et ceux qui résultent de difFé-
rentes 02^'_i^ ^' difierent par eux-mêmes. Enfin ces groupes
sont toutes les combinaisons déterminantes de jji.v objets va v,
car si l'on imagine une manquante et si l'on retranche d'elle les
objets de la nouvelle colonne (de la /*'*"'), qu'elle contient, on aura
un groupe de
276 M. ZACK
mais toiiles sont examinées et complétées convenablement par les
objets de la nouvelle colonne, ainsi que celle qui peul-èlie man-
quait (celle qui peut-être manquait ne peut être la «jp^a^p ... a^^,
car celle-ci est en évidence). Nous auions donc, en général
Et puisque cette formule est vraie pour les valeurs /i = 3, v=.2
et que si elle est vraie pour une valeur de fi et v, elle sera aussi
vraie pour cette valeur augmentée de l'unité, il suit qu'elle est
générale,
Athènes, 1915.
SUR LA DÉTERMINATION ET QUELQUES PROPRIÉTÉS
DES LIGNES ÉLASTIQUES
PAR
M. Zack (Zurich).
L'emploi des coordonnées que M. Cesàro a introduites
en Géométrie, dans l'étude des questions se rapportant à la
résistance des matériaux présenterait, à mon avis, un grand
avantage. Cependant, cette tentative, à ce que je sache, n'a
jamais été faite jusqu'ici. Je me propose donc dans les lignes
qui suivent de montrer sur un exemple particulier, celui des
lames élastiques, comment l'emploi de ces coordonnées sim-
plifie l'étude de ce cas et permet d'obtenir des solutions
aussi élégantes qu'utiles dans la pratique.
Pour déterminer un point P d Une courbe C' correspon-
dant d'après une relation quelconque à un point A d'une
courbe C, M. Cesàro se sert d'un sjjstème rectangulaire
mobile, Taxe des x étant la tangente et l'axe des y étant la
normale de C en A. Soient x et ?/, coordonnées de P, des
fonctions de l'arc s de C, A' le point de G infiniment voisin
de A, P' le point de C' correspondant à A', .r + àx et y -\- $ y
LIGNES ELASTIOUES
111
les coordonnées de P' dans le système de A, x + dx et
y -\- dy les coordonnées de P' dans le système de A', et,
enfin, A.r et A^y les coordonnées de A' dans le système A.
On aura (fig. 1)
0.- -|- 5a- =z Ax + (x + dx) cos As — [y + dy) sin As ,
y -\- oy = Ar -\- \x -\- dx) sin Aç + (.v + c?.>) cos A9 ,
Y <^
Fig. 1.
d'où, en divisant ces expressions par dsi^ \s), en remar-
A.r
Av
et lim ^ = 0 et en négliofeant les in-
A.V » "
quant que linix-; = 1
finiment petits d'ordre supérieur on obtient les formules
fondamentales de M. Cesàro,
ô.r dx y
T.. — ~TZ ^ I ^
ov dy
ds ds
(1)
OÙ p est le rayon de courbure de C en A.
Rappelons encore brièvement (|uelques propriétés des
vecteurs parallèles. Considérons un système de vecteurs
parallèles, positifs ou négatifs, mais généralement non nuls,
distribués le long d'une courbe plane OA suivant une cer-
278 M. ZACK
laine loi et dirigés norinalemeiil à ce plan. Soit d'autre part
|U^ un coefficient attaché au vecteur relatif au point k et
déterminant sa grandeur et son sens. Pour toute portion de
la courbe OA telle que OM l'ensemble des vecteurs peut être
remplacé par un vecteur unique appliqué au centre de gra-
vité de L'ensemble des masses y.^ correspondant à la portion
considérée.
On sait que la variation de l'angle de courbure en A* de la
fibre neutre est donnée par l'expression Ar/&) = prj-c<^5, où Ma
est le moment de flexion et I^ le moment d'inertie de la sec-
tion A'. Or, Af/ft) est en même temps la rotation de l'élément
considéré par rapport à l'élément qui
le précède, et peut être représenté par
un vecteur normal au plan de OA et de
grandeur py-rf5 = |Lf.^.<:/6'. Pour avoir le
Fis. 2. . . , , . 1 • 1 n r
siège de la rotation relative de M par
rapport à O, il suflîra de composer tous
les vecteurs ^ids correspondant à l'arc OM, c'est-à-dire
trouver le centre de gravité de l'arc OM de densité |tx et y
appliquer le vecteur résultant de grandeur (j = l[j.f.ds ou à
S
la limite o" = / ^ids. On obtient ainsi pour chaque point M
un vecteur résultant de grandeur a appliqué au centre de
gravité de lare OM de densité ^ ou de masse a. xA.insi, à la
courbe OA correspond point par point une courbe (G), lieu
des centres de gravité des arcs OM de masse a. La connais-
sance de cette courbe (G) permet en même temps d'obtenir la
ligne élastique de la lame OA, le déplacement d'un point M
par rapport à O étant une rotation a autour de G. Le point M
décrit donc un arc de cercle de centre G et de longueur o-.GM.
Or, si on prend pour axes de coordonnées le axes de
M. CesTvro, c'est-à-dire la tangente et la normale de OA
en M, les équations qui déterminent la courbe (G) s'écriront
d>3.f ay (irjy ax
ds çj ' ds p '
LIGNES ÉLASTIQUES
279
OÙ X e{ y sont les coordonnées de (G) par rapport aux axes
choisis et 0 — le rayon de courbure de OA en M '.
Supposons que la rotation est très petite (ce qui arrive
généralement), de sorte que son carré est négligeable devant
or. On peut alors confondre l'arc o-.GM avec sa tangente et
les équations de la ligne élastique s'obtiendront en posant
dans (2) ay ^\ et qx = — yj, | et vj étant les coordonnées
du point de la ligne élastique correspondant h M, dans le
système d'axes choisi. On aura
Si (7 et 5 sjnt données en fonction de <j), les écjuations (3)
s'écriront
rfr) __ rfs _ j. 4 _
do do ' ' d'f
(3')
Dans le cas particulier où OA est un arc de cercle, s = acf,
les équations (3') deviennent
djri
do
Tzi 'ja — ç
dl
= f\
(3")
Remarquons qu'il suflit de connaître une courbe (E) (/iiel-
conqiie satisfaisant aux équations (3) et un seul point de la
ligne élastique correspondant à un point déterminé de la
• Les équations (2i s'obtiennent de la faoon suivante : Les formules (1) deviennent dans
le cas de la figure 3 :
Pour que u et v définissent un point et un seul
quel que soit s-i, il faut que Ou et ôi' soient nuls,
c'est-à-dire
ù^i
Posons
(b)
iJX =: I tj.Hrf.ç, et <ji/ = l'H'dSf . (l
Fijî. .».
En multipliant [b] par arf.<., , en intégrant et en tenant compte de (c), on obtient les
équations (2i. Le raisonnement subsiste si s se confond avec .<',.
280 M. ZACK
courbe (E) pour pouvoir construire immédiatement la ligne
élastique, car le segment de droite reliant deux points corres-
pondants de deux courbes (E) est constant en grandeur et
fixe en direction. On le vérifie facilement en posant li = ^^
+ Picos^ et ïjj = y;., -|- R sin ^; des équations (3) il vient
R ^ const. et ^ = , ce qui démontre la proposition.
Les équations (3) permettent de résoudre différents pro-
blèmes relatifs à la ligne élastique. On peut, par exemple,
s'imposer certaines conditions pour le déplacement (|, yj) du
point M et déterminer 1 en fonction de s ou de ©, pour une
forme donnée de la fibre neutre s =zï[p) ou s = f(^) et un
moment de flexion M :^ !^(s) ou M=(|;((p donné, de façon
que ces conditions soient satisfaites. Inversement, on peut
déterminer la forme de la fibre neutre pour un I et un M
donnés de façon que le déplacement d'un point M satisfasse
à une certaine condition. On peut, enfin, pour une forme
donnée de la fibre neutre et un 1 et un M donnés, trouver le
déplacement d'un point M.
Considérons, par exemple, le cas d'une lame droite. Les
équations (3) deviennent dans ce cas :
^' = a , -' = 0
ds ' ds
et la première de ces équations n'est autre que l'équation
d^y M
bien connue -t4 = ttt • Si le point O de la lame est fixe,
I ^ 0 et le déplacement est normal à la fibre neutre.
Appliquons à | et 73 les formules (1). On obtient en tenant
compte de (3)
/ = 1 , T=^ ^^" -J = -^ ■ '♦)
ds ds ûç
Les tangentes à la fibre neutre et à ta ligne élastique se
coupent sous un angle a. tel que tga = a ou, puisque a est
supposé très petit, a=^(j. On [)ourra donc, une fois la ligne
élastique construite, trouver sur elle le point qui correspond
à un point M de la fibre neutre par le procédé suivant. On
mène une tangente en M à le libre neutre et on la coupe par
LIGNES ELASTIQUES
281
une droite arbitraire sons un angle c ; la tangente à la ligne
élastic|ue parallèle à cette droite la touchera au point chepché.
De (4) on tire encore en posant ds' = vàc,^ + à-n^
ou
ds' = Kds où K ^ \'l -|- 3-
a' — fKds .
En négligeant c-^ devant 1 on obtient
(5)
(5')
Pour avoir le rayon de coiirbiire p' de la ligne élastique
on remarquera que
0% ds di.
a -f- '■-'« = " + «3^ + a? d où — = j^ -{- —
ds
ds
OU enfin
?~T '^ Ts
(6)
En négligeant cr^ devant 1 on oljtient
1 _ 1 </j
c ' 0 ds
M
o' p ^ Et '
(6')
relation bien connue.
En éliminant s entre (5) et (6) ou entre (5') et (6'), on obtient
l'équation intrinsè(|ue de la ligne élastique.
Les équations (3) permettent encore de résoudre le pro-
blème, très important, suivant :
Supposons qu'on ait construit la ligne élastique pour une
forme donnée de la fibre neutre s, =i f^(p,) ou s^ = f^((f^) et
un moment de flexion M et un moment ifinertie I donnés,
c'est-à-dire un a, donné, a, ='^^ -Ç,^ ou (u, = ^|',(<p,)- Trouver
pour une forme de la fibre neutre .s\^=:fjp^) ou S2 = f^{(p,), le
moment d'inertie I, c'est-à-dire un (7j^^//,(^.) ou a^=^^i(fi),
telle que la nouvelle ligne élastique se confonde avec la
première.
282 M. ZACK
Les équations (3) s'écriront pour les deux cas :
— =cr— -î- ) J^ — ^_1 j
" y (7) et t. (8)
Les équations (8) peuvent encore s'écrire :
)
dr^ ds^
? ^^«^2
Jç r, ds.
ds^ ~ '2 ds,
Po '/■S
ds, &o </«,
d'où en comparant (7) et (8') on obtient
ou encore
ou, finalement,
1 d.i„ ds,,
±- J ^^ <J ^
p, ds, ' ^ ^ ds.
1 1 ds,
d'., = do, ^2 = <^1J^ (9')
^Ipl
P2
(9")
OÙ (po est l'angle que forment entre elles les normales aux
deux fibres neutres à l'origine. On voit que les points cor-
respondants sont situés sur des normales qui forment un
angle y^ entre elles. La seconde des relations (9") permet, par
un choix approprié de o-j qui dépend de Mg et de !«, de trouver
les conditions pour qu'une forme donnée s.-, soit tautoélas-
lique à une autre forme s^. La forme qu'on prendra de pré-
férence comme forme fondamentale sera un arc de cercle
s^ = a^(p^ ou p^ = «, avec un 1, constant. Ou aura alors pour
les différentes formes choisies, comme conditions de tauto-
élasticité les relations suivantes :
Pour la développante de cercle
p. ^=- ^a„s„ ou o„ =z fl„c., , a, = ' — ,
pour la tractrice
p,= o,y e". -1
c, z=: a„ ter o, , a» = '
LIGNES ELASTIQUES
pour la chaînette
G, =r fl„ 4- — ou ?o = — , '
pour la chaînette d'égale résistance
P2 = --Ve"» + e">; ou p, = ^,
' ^ ■' ^ ' ' " prie T.
283
a, fl, COS2I?, — ?o)
a, rt, COS (Oj 0(j)
pour la parabole
<f
v^
ou Oo =
cos' cpa
a, a, cos'lçj
Par un choix approprié de (p^ et de r/o on pourra toujours
faire passer l'arc de la courbe en question par les deux points
O et A.
Dans tout ce qui précède" nous avons supposé qu'on con-
naissait ^ pour chaque point de la lame OA. Généralement,
il n'en est pas ainsi; cependant la méthode est toujours
applicable. Considérons, par exemple, le cas de la figure 4.
Supposons d'abord que
le bout A de la lame
puisse se déplacer le
long de la droite OA et
que la lame soit arti-
culée en O. Si P est la
résultante des forces
verticales appliquées,
on pourra déterminer
V, et \\ et par conséquent p. et a. On pourra donc construire
la courbe élasticjue correspondante. Supposons maintenant
que la lame est également articulée en A ; deux forces égales
et opposées M s'introduiront alors. Il est évident (|ue ces
forces H doivent être telles que le déplacement du point A
Fig. 4.
284 M. ZACK
correspondant soit égal et opposé an déplacement corres-
pondant aux forces Y, , Vo et P. On aura donc
OÙ (ç , >î ) est le déplacement de A dû aux forces V,. Y, et P
et (I , yj ) le déplacement de A dû aux forces H. On aura
alors, en remarquant que
r -H ' 'H r ~i ' '1 '
oïl (11, /ji) est le déplacement dû aux forces 1 parallèles et
de même sens que H,
„=^^" + ""
/e; + ,;
De même, si la lame est en outre encastrée en A, il s'in-
troduira un moment d'encastrement M^ et il faudra que
(^j provenant de V, , Yo, P et H soit égal et opposé au
r^ j * provenant de M^i. On obtient donc pour M^, en remar-
quant que
'J~ Jk
s — OA
^ I El *
d'où M. =
où (7 est dû aux forces Y,, Y,, P et H.
Dans le cas oii a" n'est pas négligeable devant o-, les équa-
tions (3) ne représentent plus la ligne élastique et il faut
revenir aux é(|uations (2) et à la courbe (G). Remarquons
encore qu'il sudit de connaître une courbe quelconque (F)
satisfaisant aux équations (2) et un point G de la courbe (G)
correspondant à un point T de la courbe (F) pour pouvoir
LIGNE S E L A ST/Q UE S 285
construire la courbe (G elle-même, car, comme il est facile
de le vérifier, on a :
dfi 1
jR = consl. et -p =
as p
c'est-à-dire le segment de droite qui relie deux points corres-
pondants de (G) et de (Fj est inversement proportionnel à la
rotation a et fixe en direction. D'autre part, la droite GM
qui relie un point de la courbe (G) au point correspondant
de la fibre neutre, est tangente à la courbe (G), car ^ = — ,
comme il est facile de s'en convaincre en remplaçant dans (1)
-f- ^i j- par leurs valeurs tirées de (2). Ceci permet, une
fois la courbe construite, de trouver immédiatement le point
G qui correspond à un point M donné de la fibre neutre.
Le cas où a a une valeur telle qu'on ne puisse plus négliger
<t' devant a ne se présentant généralement pas en pratique,
nous ne nous arrêterons pas à son étude. En résumé, je
crois avoir montré par l'exposé qui précède que l'emploi des
coordonnées de M. Cksaro permet de résoudre facilement
diverses questions se rapportant à la ligne élastique des
lames de diverses formes, questions qui seraient plus diflici-
lement abordables par une autre méthode.
L'Enspigrnement mathOni , '20' année, 1918.
SUR LES ÉQUATIONS TRANSCENDANTES
QUI SE PRÉSENTENT
DANS LA THÉORIE DES TIGES ÉLASTIQUES
PAK
M. Paschoud (Lausanne).
1. — Dans leurs Funklionentafeln mit Fonneln iind Kiiiveii
(Teubner, 1909), ^DL Jahnke et Emde donnent (p. 2 et 3) les
racines de diverses équations transcendantes, parmi les-
quelles se trouvent les suivantes :
cos X ch .r = zb 1 et tg x colh o" = — 1 ,
OÙ
, e -\- e , e -{- e
cil X = , el colh X = .
Il semble intéressant de remarcjuer (|ue les rac-ines de
l'équation tg.r coth.r := — 1 se déduisent immédiatement de
celles de l'équation cos.rch.r = l, fait qui paraît avoir
échappé à MM. Jahkke et Emde.
Plus généralement, il est i'acile de montrer que des racines
des équations cos.r ch.r = ziz 1, on déduit celles des équa-
tions
tg X colh x zr: ib 1 . et tg .r th r = it" 1 •
2. — Les é(|uations transcendantes incli(|uées ci-dessus se
présentent dans la tliéoi'ie du mouvement vibratoire des
tiges élastiques.
On sait (jtie réf|ualion du mouvement vibratoire d'une telle
tige est
EQUATIONS TRANSCENDANTES 287
?/ est l'ordonnée d'un point d'abscisse x ., t est le temps, /r-
le moment d'inertie de la section de la barre, b^ = E/^y., où
E est le module d'élasticité et a la masse de la tige par unité
de longueur.
Pour intégrer (11, on pose
y ::= u cos I -p, m-t
Il étant l'onction d'x seul ; l. est la longueur de la tige, ni un
nombre à déterminer. En portant cette expression de ?/
dans (1), il vient pour n l'équation
^^ = -F " • *'
Si T est la période de vibration, on a
2-/2
T =
kb,
Pour déterminer complètement u, i! faut encore indiquer
les conditions aux extrémités de la tige, qui sont :
pour un bout libre :
pour un bout appuyé:
u = 0 , ^: r= 0 ;
dx^
pour un bout encastré:
(tu
u = 0 , -!- = 0 .
dx
L'intégrale de (2) s'écrit, sous forme symétrique,
. / iiix , i)ix\ ,, / lux , mx\ ^[ . mx , , mx\
« =: A I cos — 1- ch — — I -|- B I cos — cli —j- 1 + C I sin — 1- sh — r- I
^ / . mx , mx\
+ D( sui— slï— r .
A, B, G, D soni les constantes d'intégration qui se détei
minent par les condilions aux extréjnités de la tige.
288 M. PA se 110 un
Ces conditions aux exirémilés donnent :
pour une tige libre à ses deux bouts :
cos m cil m z=. \ ,
pour nne tige encastrée à ses deux bouts :
cos m ch m :rr 1 ,
pour une tige appuyée à ses deux bouts :
sin /« :^ 0 ,
pour une tige libre à un bout, encastrée à l'autre :
cos m ch m =z — 1 ,
pour une tige libre à un bout, appuyée à l'autre :
tg m colh m z=i \ ,
pour une tige encastrée à un bout, appuyée à l'autre:
cos m ch ;/t = 1 .
On reconnaît parmi ces équations transcendantes celles
dont nous avons parlé.
3. — Les deux plus importantes de ces équations,
cos m ch.ni ^=: + 1 ont été étudiées par Poisson {Mécanique,
2" éd., t. II, p. 389 et suivantes).
Pour
cos m ch m :=. \ , (3)
Poisson remarque que lorsque m est grand, ch /;? est très
grand et positif. Donc pour que (3) soit satisfaite, il faut que
cos 7W soit très petit et positif, c'est-à-dire que m soit à peu
près de la forme (2/i -f 1)^-
Pour m pair, la racine m,, correspondante est
m„<(2«-hl)|-
et pour n impair,
"'„>(2« + ll|.
ÉQUATIONS TRANSCENDANTES 289
Poisson pose alors
OÙ /3„ est petit et positif et il calcule /3„ par approximations
successives. Mais les valeurs qu'il donne pour les plus petites
racines de cos m ch m = 1 et de cos ni ch m =^ — i ne sont
pas exactes.
Lord Rayleigh {The Theory of Sound, 2^ édit., t. I, p. 277
et suivantes) a repris le calcul des racines des deux équa-
tions cos m ch m = ± 1 et, par approximations successives,
il calcule les valeurs exactes de ces racines. Ce sont, pour
cos m ch m = i :
m, = 0 /Hj = 4.7300408
^3 = 7,8532046 vi^ = 10,9956078
m, = 14,1371655 m. = 17,2787596 .
Au-delà, avec sept décimales exactes,
m
Pour l'équation
i(2« + l)- .
cos m cil m := — 1 , (■*)
Lord Rayleigh trouve
m, =r 1,875104 m, = 4,694098
/»., = 7,854757 m^ = 10,995541
m, == 14,137168 ni^ — 17,278759 .
1
Au-delà, JUn = -^(2« — l);:, avec six décimales exactes.
4. — Des calculs analogues à ceux de Lord Rayleigh per-
mettraient de trouver les racines des équations
tg m coth m := ^ l et tg m th m = + 1 •
Nous allons les déduire de celles de (3) et de (4).
5. — Parlons de
cos 2/;j ch 2/« =r 1 ; (5)
290 M. P ASCII OU n
cette équation s'écrit
1 1
(2 coswn — l)(2ch2m — 1) =: 1 ou ^ 1- -p^— = 2
cos^ m ch^ m
OU enfin
1 + tg2 m = 1 -f th^^ m ,
c'est-à-dire tg ni coth /;? = Hh 1.
Les racines de {h) se décomposent donc en deux groupes
qui sont formés respectivement par les doubles des racines
de tg m colh m ^ 1 et de tg m coth m = — 1.
On a ainsi, pour les racines de tg ;« coth m = 1
7.8532046 onaar^^o
«jj = 0 , /»3 =z rr .5,926602.1
et, au-delà.
14.1371655
= 7,0685825 .
'2,.+, = (2« + l)|
Les racines de Iq-ju coth /?? = — 1 sont
4.7300408 „ , 10.9956078
■ = 2,3650204 , m, = = 5,4878039
^ 17.2787596 ^ 3^3.^^
et, au-delà,
.., = (2«-i)î.
Cette dernière équation ig m coth;?? = — la été rencon-
trée par j\L FÔPPL dans un problème concernant les vibra-
tions propres d'un navire [TecIiniscJie MechaniJî, 4' édit.,
t. IV, p. 268). M. FoppL trouve ses racines, par tâtonnements,
en se servant de tables de fonctions hyperboliques et de
fonctions circulaires.
6. — La décomposition des racines de cos 2//? ch /?? = i
en deux groupes pouvait être prévue. On sait en elVet qu'une
tige élastique, de longueur /, libre à ses deux l)outs et (|ui
ÉQUATIONS TRANSCENDANTES 291
vibre de façon à avoir un nœud en son milieu, se partage en
deux tiofes, de long-ueur— , dont chacune vibre comme si
elle avait une extrémité libre et l'autre appuyée.
Pour la barre entière, vibrant de la façon indiquée, il faut
donner à m les valeurs des racines /??^, ni^, /;?. ... de Téqua-
tion cosm ch /« = l.
La période T correspondant à ce mode de vibration est
Pour chacune des deux demi-barres, libres h un bout et
appuyées à l'autre, en lesquelles la barre totale se divise,
la période de la vibration est la même. Puisque la longueur
de ces barres est ^, pour que T ne change pas, il faut que
m prenne les valeurs -^ -, -i ^ tt ' ••• ^^ ^"'^^ valeurs seront
des racines de l'équation \.gnico\\\m = i, qui doit être véri-
fiée dans le cas d'une barre libre à un bout et appuyée à
l'autre (n" 2).
7. — Gomme au n° 5, on voit que l'équation
cos 2m ch 2m = — 1 (6)
peut s'écrire
le m tli ;» z= -(- 1 .
Les racines de (-6) se décomposent donc aussi en deux
groupes qui sont formés respectivement par les doubles des
racines de tg m th m = 1 et tg m th /;? = — 1.
On a donc, pour les racines de tg /;z th /y? ■=: 1
14,137168 - .^o-Q'
= /,068o8»
et, au-delà,
'»,„+, = (2« + iU
292 MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
Les racines de tg m ih m = — 1 sont
4.69^098 „„,..,o 10,995541 .,û7-7a
= 2,34;049 , ^l>^ = = 5,497;70
2
et, au-delà,
''■^'.''^°^= 8,639379
--ï)l
8. — Si, pour plus de symétrie, on prend pour origine
des coordonnées le milieu de la barre, on voit que pour une
barre libre à ses deux extrémités, m doit satisfaire soit à
l'équation tg m coth /« = 1, soit à tg m coth m = — 1.
Pour une barre libre à un bout et encastrée à l'autre, on
trouve de même que ju doit être solution soit de
tg m ih m = 1 , soit de tg m tli m = — 1 .
Ceci montre bien encore les relations qu'il y a entre les
racines des six équations transcendantes considérées.
MELANGES ET CORRESPONDANCE
A propos d'un article sur la rectification approchée
des arcs de cercle.
Apres avoir indique, dans son étude sur la rectification appro-
chée des arcs de cercle (/i. M., tome XX, p. 215), une dernière
variante de la construction à laquelle il a été conduit, M. E. Plkskot
ajoute (p. 218 : >< La valeur approchée est identique à celle quon
obtient par la construction donnée par M. d"Oca<;ne. » C'est qu'en
effet les deux constructions sont elles-mêmes identiques. Il sulFit,
pour s'en convaincre, de compléter la lig. 4 de la page 217 en
appelant P le point de rencontre de la droite A(!! et du cercle K,
MELANGES ET C O li H E S P 0 N D A N C E 293
M celui des droites AB et OP. Les trianirles OAP et RAC étant
isocèles, les droites OP et RC sont parallèles et l'on a
AM _ AO _ 2
AB" ~ ÂH "~ IT '
ce qui est bien conforme à la construction que j'ai donnée naguère
[jSoin'elles Annales de Mathém., 1907, p. 1).
Paris, 21 janvier 1919. M. d'OcAGXE.
A propos d'un article de M. C. de La Vallée Poussin
sur l'approximation des fonctions d'une variable réelle.
[E. M., tome XX, p. 5-29, 1918.)
m
J'estime qu'il serait de grande utilité de rappeler un exposé du
ème sujet par M. S. Bernstein dans le volume I, 191.3 du Con-
grès de Cambridge de 1912 (p. 246-266) : Sur les recherches récentes
relatives à la meilleure approximation des fonctions continues par
des poh/nônies ; avec références bibliographiques dont plusieurs
ne se trouvent pas au catalogue récemment donné ici i^tome XX,
p. 28-29].
Bar-le-Duc. 26 février 1919. H. Bkocahd.
A propos d'une Note sur les permutations.
Dans sa Note sur les permutations [E. M., tome XIX, 1917),
M. A. AiiBUY rapporte, au N° 3, p. 282, une question N" .344 pro-
posée par M. Bhl'n dans la Nouvelle (Correspondance mathématique
(tome IV) et dans \ Algèbre de Laisant (p. 181. Demeurée long-
temps sans réponse, elle en a obtenu une dans Malhesis (1911,
p. 187-188) par M. Léon Auhhy, avec une remarque de M. Paul
Mansion. La question 344 avait été proposée par M. Brux, alors
capitaine d'artillerie, devenu Ministre de la guerre, décédé le
23 février 1911.
Bar-le-Duc, 14 mars 1919. IL Biiocaud.
CHRONIQUE
La collaboration scientifique internationale.
Déclaration et Résolutions votées par la Conférence interalmék
DES Académies scientifiques.
Plusieurs Académies et Sociétés savantes se sont préoccupées
des conditions auxquelles il y aura lieu de soumettre la collabo-
ration scientifique internationale d'après-oiierre. f>es conditions
relatives aux Institutions internationales d'un caractère officiel
ont été examinées par la Conférence interalliée des Académies
scientifiques dans ses séances de Londres^ (9-11 octobre 1918)
et de Paris (26-29 novembre 1918). Les résolutions adoptées par la
Conférence de Londres ont été présentées à l'Académie des
Sciences de Paris '^, dans sa séance du 21 octobre, accompagnées
de la Note suivante de MM. Kmile Picard et Alfred Lacroix.
La Conférence interalliée des Académies scietitifiques à Londres.
Aole de MM. Emile Picard et Alfred I^acroix.
La question des relations scientifiques internationales d'après-
guerre appelle depuis longtemps l'attention des savants. La Com-
mission géodésique française, la délégation française près l'an-
cienne Association géodésique internationale, le Bureau des
Longitudes s'en sont occupés. A deux reprises, l'Académie des
Sciences a émis des vœux à ce sujet, d'abord au mois de novembre
dernier, et tout récemment dans la séance du 30 septembre. Llle
a été unanime à déclarer que les relations personnelles sont pour
longtemps impossibles entre les savants des pays alliés et ceux
' Hoyal Socioty, mai et oclohro 1918.
* Comptes Kcndus do l'Académie des Sciences, t. UiT, N» 1"
CHRONIQUE 295
des empires centraux, et elle a pris diverses résolutions relatives
à la reconstitution des Associations scientifiques internationales.
La même question fut étudiée dans d'autres pays, et la Société
Royale de Londres proposa, il y a quelques mois, une réunion
interalliée des Académies scientifiques. Cette Conférence s'est
tenue à Londres les 9, 10 et 11 octobre dernier. Des représentants
de l'Angleterre, des Etats-Unis, de l'Italie, de la France, de la
Belgique, de la Serbie, du Brésil y assistaient; les délégués de
l'Académie étaient MM. Emile Picard, A. Lacroix, Ilallei-, Bigour-
dan, Baillaud, Lallemand, Moureu. Des décisions importantes
ont été prises, et libellées sous forme de vœux à envoyer aux gou-
vernements et aux sociétés savantes des pays alliés.
Quelques considérations générales servent d'introduction aux
résolutions finales adoptées à l'unanimité. Elles insistent forte-
ment sur ce point que les guerres antérieures n'avaient pas détruit
la mutuelle estime des savants des pays belligérants les uns pour
les autres; la paix avait pu effacer, après peu d'années, la trace
des luttes passées. Aujourd'hui les conditions sont tout autres.
Des crimes sans nom vont laisser dans l'histoire des nations cou-
pables une tache que des signatures au bas d'un traité de paix ne
sauraient laver. Aussi devrons-nous abandonner les anciennes
Associations internationales et en créer de nouvelles entre alliés
avec le concours éventuel des neutres.
D'autres mesures, tendant à resserrer les liens entre les pays
alliés, ont été discutées; elles ont pour but d'établir entre eux
une collaboration intime dans la recherche scientifique.
Une Commission nommée par la Conférence se réunira pro-
chainement à Paris pour faire une étude plus approfondie des
futures organisations internationales. Elle aura aussi à examiner
des propositions faites par deux délégués. Ce sont des vœux for-
mulés par M. Massart, de l'Académie Royale de Belgique, sur les
échanges internationaux et la création de recueils bibliogra-
phiques, puis un vœu de notre confrère M. Bigourdan sur l'unifi-
cation des notations bibliographiques relatives à tout l'ensemble
de nos connaissances.
Nous donnons ici les textes de la déclaration et des résolutions
prises par la Conférence de Londres :
Déclaration votée à l'unanimité par la Conférence
pour servir de préface à ses résolutions.
I^orsque, il y a quatre ans, la guerre-éclata, divisant l'Flurope
en camps ennemis, les hommes de science pouvaient encore
espérer que la conclusion de la paix renouerait les liens rompus,
et que les ennemis de la veille pourraient de nouveau se rcncon-
296 cnnoMQUE
tier dans des conférences amicales et unir leurs elTorts pour le
progrès de la science. De tous temps, depuis la renaissance des
études scientifiques au moyen âge, la recherche du vrai a formé
une chaîne assez solide pour résister à Teflort des antagonismes
nationaux. Et ce lien s'est encore fortifié vers la fin du dernier
siècle, lorsque le développement de certaines branches de la
science a requis, pour leur étude, la collaboration de toutes les
nations civilisées. Associations et Conférences se sont rapidement
multipliées et des relations amicales de plus en plus intimes se
sont établies entre les savants des différents pays, en dépit
des divergences politiques, volontairement laissées dans l'ombre.
La guerre, jadis, a fréquemment-arrêté la coopération des indi-
vidus, sans détruire leur mutuelle estime, basée sur le sentiment
de la valeur de la science ; la paix venait bientôt effacer les traces
des luttes passées.
Si, aujourd'hui, les délégués des Associations scientifiques des
nations alliées et des Rtats-Unis d'Amérique se voient dans l'im-
possibilité de reprendre des relations personnelles, même en ma-
tière de science, avec les savants des empires centraux, tant que
ceux-ci n'auront pas été admis de nouveau dans le concert des
nations civilisées, ils le font en pleine conscience de leur respon-
sabilité, et ils ont pour devoir de rappeler les motifs qui les ont
amenés à cette décision.
La civilisation a imposé des règles de conduite aux nations qui
entendent servir les intérêts de Ihumanité, et qui ont, à un haut
degré, le souci de leur honneur. Telles sont la reconnaissance du
caractère sacré des traités (spécialement de ceux concernant l'état
de guerre] et la suppression d'inutiles cruautés envers les popu-
lations civiles... .V ces deux points de vue, les puissances centrales
ont enfreint les lois de la civilisation, dédaignant toutes les con-
ventions et déchaînant dans lame humaine les pires passions
engendrées par la férocité de la lutte. La guerre est fatalement
pleine de cruautés, et des actes individuels de barbarie ne sau-
raient être évités; il faut en prendre son parti. Ce ne sont pas ces
actes que nous visons, ce sont les horreurs organisées, encoura-
gées et itnaginées, dès l'origine, dans le seul but de terroriser les
populations inofl'ensives. La destiuction d'innombrables pro-
priétés privées, les violences et les massacres sur terre et sur mer,
le torpillage des navires-hôpitaux, les insultes et les tortures
infligées aux prisonniers de guerre, laisseront, dans Ihistoire des
nations coupables, une tache que ne saurait laver Ta simple répa-
ration des dommages matériels. Pour restaurer la confiance,
sans laquelle toute collaboration fructueuse seiait itnpossible, les
empires centraux devront désavouer les méthodes politiques dont
l'application a engendré les atrocités (pii ont indigné le monde
civilisé.
CHRONIQUE 297
Résolutions relati\'e.s au.r organisations scientifiques internationales
votées à r unanimité par la Conférence.
1. — Aussitôt que les circonstances le permettront, les conven-
tions relatives aux associations scientiliques internationales se-
ront, conformément aux statuts ou règlements propres à chacune
d'elles, dénoncées par les groupements compétents des nations
en guerre avec les empires centraux.
Les nouvelles associations reconnues utiles au progrès des
sciences et de leurs applications seront établies, dès maintenant,
par les nations en guerre avec les empires centraux, avec le con-
cours éventuel des neutres.
2. — Certaines associations résultant de conventions diploma-
tiques, telle la Convention du mètre; devront faire l'objet dun
examen spécial lors des négociations de paix.
3. — Les mesures visées ci-dessus laissent de côté les accords
concernant exclusivement les relations administratives indispen-
sables entre des seivices publics, comme celles réglementant la
navigation, les dépêches météoi'ologiques, les chemins de fer, les
postes et télégraphes, etc.
4. — Il est constitué, dans le sein de la Conférence, une Com-
mission d'études, à laquelle pourront s'adjoindre des délégués
désignés par les Académies des pays en guerre avec les puissances
centrales. Cette Commission dressera un plan général d'organi-
sations internationales, pour satisfaire aux besoins des diverses
branches des recherches scientifiques et industrielles, y compris
celles relatives à la Défense nationale. Sa Commission se réunira
à Paris, cette année même, dans la deuxième quinzaine de no-
vembre.
5. — Chacune des Académies représentées à la Conférence sera
invitée à piovoquer la ci'éation d'un Conseil national, ayant pour
objet l'avancement des recherches mentionnées au paragraphe
précédent.
6. — Un Conseil international seia constitué par la fédéiation
des Conseils nationaux.
7. — La Conférence, estimant que tous les progrès iiulusliiels,
agricoles, médicaux, reposent sur les découvertes de la Science
pure, appelle l'attention des Gouvernements sur rimi^oitance des
recherches théoriques et désintéressées, dont les budgets, après
la guerre, devront être dotés le plus laigement possible.
Elle insiste également sur la création de grands laboratoires,
privés et nationaux, de sciences expérimentales.
298 CHRONIQUE
La deuxième session de la Conférence interalliée
des Aeadèniies scientifiques.
Paris, novembre 1918.
La Conférence interalliée des Académies scientifiques a tenu sa
seconde session à Paris, du 2G au 29 novembre. Elle a réuni des
délégués de Beloique i3 , du Brésil (1), des Etats-Unis {(»], de
Fiance (13), du Royaume-Uni (9J, d'Italie (5J, du Japon (2), de
Pologne fl), du Portugal (1), de Roumanie (4) et de Serbie (2). Elle
a d'abord décidé de remplir provisoirement le rôle du Conseil
international de recherches, dont la création a été votée à la
léunion de Londres. Puis, elle a institué un Comité exécutif de
cinq membres, MM. Hale, Lkcoimk, E. Picaijd, Schcsteh et
X'oLTERRA, chargé d'étudier dans leurs détails les questions sou-
levées à la Conférence avec le concours des organismes ou per-
sonnes les mieux qualifiés. Le Comité exécutif a choisi M. Emile
Picard comme président, M. Schi:sti;r comme secrétaire, et décidé
que le siège du Bureau administratif sera, jusqu'à nouvel avis, à
Londres.
Les associations internationales, rattachées au Conseil inter-
national de recherches, sont fondées avec les pays en guerre avec
l'Allemagne, et l'on a fixé les conditions sous lesquelles les neutres
pourront être admis dans ces associations une fois constituées.
La Conférence s'est ensuite occupée particulièrement des associa-
tions fermées, ayant pour objet la réalisation dœuvres nécessitant
une coopération. Telles sont, par exemple, l'Union astronomique»
s'occupant de toutes les questions relatives à l'astronomie, et l'As-
sociation géophysique, qui embrassera la géodésie, la sismologie
et la météorologie avec le magnétisme terrestre et la vulcanologie.
De nombreuses propositions ont été prises en considération, et
renvoyées, pour une étude plus approfondie, au Comité exécutif.
Elles concernent la création de diverses associations internatio-
nales, la bibliographie, la nomination d'attachés techniques, les
laboratoires internationaux, les questions de brevets, les échanges
internationaux.
On trouvera dans les (^)mples rendus de l'Académie des
Sciences (séance du 9 décembre 1918), la liste des délégués et le
texte des résolutions votées par la Conférence de Paris.
Société suisse des professeurs de mathématiques.
Jti'iinioit de Hùte, le 'i octobre 1018.
1. — (Le fut la XXL" assemblée de celte société. Sur la proposi-
tion du président, M. K. Matter, professeur à Aarau, l'assemblée
CHRONIQUE 299
nomma membre honoraire M. C. Biîandenbeiu:!- li, professeur à
lEcole industrielle de Zurich et à l'Ecole polytechnique fédérale.
Cette marque de reconnaissance et d'affection fut téléi^raphiée à
l'élu, avec un message de sympathie et des vœux ardents pour
le rétablissement de sa santé. Aucune distinction ne fut mieux
méritée, et le décès récent de M. Brandenberger laisse dans la
Société un vide immense. Promoteur et fondateur de la Société
suisse des professeurs de mathématiques, il en fut l'âme dès
sa fondation. Les lecteurs de cette revue connaissent son très
remarquable rapport sur l'enseignement des mathématiques dans
les écoles moyennes de la Suisse'. La préparation de ce mémoire
conduisit l'auteur à établir, pour la Société, un plan de travail,
dont le but est l'élaboration d'un programme normal de l'ensei-
gnement des mathématiques dans les écoles moyennes suisses.
Il travailla lui-même avec ardeur à la réalisation de ce plan et
suggéra plusieurs travaux destinés à avancer la solution de cette
question dillicile. Par son activité au sein de notre Société, pai-
son enseignement pédagogique à l'Ecole polytechnique, comme
aussi par l'exemple qu'il nous laisse d'un maître consciencieux,
distingué et doué d'nn sens pédagogique exceptionnel, C. Bran-
denberger a exercé et exerce encore sur l'enseignement des ma-
thématiques dans notre pays une action heureuse et profonde.
2. — Après l'approbation des comptes, l'assemblée procède à
l'élection du nouveau comité : MM. C. Jaccottet (Lausanne), pré-
sident; P. MicitciKR (Genève), secrétaire; H. Stohler iBàlei, cais-
sier. Elle discuta ensuite une proposition tendant à astreindre
tous les membres de la Société à faire partie de la Société suisse
des professeurs de l'enseignement secondaire (Gymnasiallehrer-
vereini, société à laquelle la Société suisse des professeurs de
mathématiques est affîliée. Elle prit connaissance d'une proposi-
tion de la Société suisse des professeurs de sciences naturelles
nous demandant de faire paraître, avec elle, un journal bi-men-
suel destiné à nous communiquer nos expériences d'enseigne-
ment. La réalisation de ces projets, intéressants et d'une utilité
incontestable, aurait malheureusement pour effet d'augmenter,
dans une forte pi-oportion, les charges financières des membres,
par suite, d'en diminuer le nombre; aussi l'assemblée renvoya-t-
elle cette réalisation à des temps meilleurs.
■3. — Les conclusions du rapport sur renseii^nement des séries
in/inies, que M. Schlepp, professeur à Zurich, avait présenté à
Baden l'an passé, sont mises en discussion. Celle-ci fut intioduite
par fiuelques remarques du rapporteur, dont voici la substance.
L'école moyenne s'occupe d'analyse dans le but de préparer le
* Voir le compte rendu de M. G. Dumas dans VEnscigneinent mathcntatique, 19* année,
p. 107-111, 1917.
300 CHRONIQUE
cours uiiiversitaiie ; le point de départ de cet enseignement est
l'étude de propriétés particulières de fonctions paiticulières.
Tandis que l'étude des séries ne prend toute sa sig-nification que
dans la théorie générale des fonctions. L'école moyenne est dans
l'impossibilité de donner à ses élèves une vue claire de l'impor-
tance qu'ont, pour la science, les séries infinies; les applications
que l'on peut en faire (calculs numéiiques de valeurs particulières
de fonctions, applications aux sciences natuielles et techniques)
ne suffisent pas non plus à obtenir ce résultat (conclusions 1 et 2).
I/étude des éléments de la théorie des séries ne peut être con-
servée que si elle répond à d'autres buts, par exemple, celui de
rendre plus claires certaines notions importantes. Or cette étude
est. en en"et, en mesure de jeter un jour particulier sur la notion
de limite et, c'est là le but qui doit être proposé à cet enseigne-
ment Iconcliision 3). De plus, la méthode doit être adaptée au but :
Si l'on veut rendre claire la notion de limite, il est inadmissible
d'utiliser des démonstrations peu rigoureuses, qui laissent de
côté certaines considérations de limites trop ditriciles. Aussi,
dans le développement des fonctions élémentaires en séries de
puissances, les méthodes c{ui supposent, sans l'établir, la possi-
bilité du développement, doivent être abandonnées; elles sont
d'autant moins indiquées qu'il existe des procédés élémentaires à
l'abri de tout reproche, tels ceux employés par Cauchv dans son
Cours d'analyse, ou par Briot et Bouquet dans leur Traité de
trigonométrie (conclusion U).
Les quatre premières conclusions furent admises à l'unanimité.
Une cinquième proposait de demander à l'Ecole polytechnique de
supprimer de son programme d'admission le sujet « Notions sur
les séries infinies ». (>e programme étant en revision et la Société,
appelée à donner son avis, le président, d'accord avec le rappor-
teur, proposa de dire simplement que la Société désire voir dis-
paraître ce sujet des plans d'études des écoles moyennes. Après
que M. Schiiepp eut insisté sur le fait que, pour lui, l'essentiel
n'était pas que la théorie des séries lut ou non enseignée, mais
que, si elle l'était, elle le fût avec un but convenable et des mé-
thodes appropriées, l'assemblée accepta cette proposition par
20 voix contre 9 et 9 abstentions.
Voici le texte des conclusions du rapport de M. Schiiepp adop-
tées par l'assemblée :
L — L'élude des séries infinies, dont le seul but serait de per-
mettre te calcul de n, des lof^arithnies et des valeurs des fonctions
circulaires, n'est pas indiquée à l'école moyenne.
IL — Par rapport aux autres parties des mathématiques, les
séries infinies jouent un rôle secondaire dans les applications aux
sciences techniques et naturelles ; ce rôle ne suffît pas à justifier la
présence de cet enseignement à l'école moyenne.
CIIIiOyiQUE 301
III. — Si les séries doii>ent cire enseignées, le but de cet ensei-
(fnement doit être de donner à L'èles>e une vision claire et une com-
préhension complète de la notion de limite.
IV. — Les méthodes de déveloj>pemenl en séries de puissances
des fonctions élémentaires, dans lesquelles des parties essentielles
de la démonstration sont laissées de côté, ainsi la possibilité de
déi'eloppement, sont à écarter.
V. — L'enseignement des séries infinies ne donnant au.v élét'es
que peu d'occasions d'actii^ité personnelle et, pour cette raison, le
résultat obtenu n étant pas en rapport ai>ec le tenips nécessaire au
traitement consciencieux du sujet, la Société suisse des professeurs
de mathématiques désire voir supprimer du programme de mathé-
matiques de ï école moyenne le chapitre des séries infinies.
4. — L'influence énorme que peut avoir, sur le développement
de nos écoles moyennes, une modification dans les conditions
d'admission à l'Ecole polytechnique fédérale, saute aux yeux. \a\
Société ayant été appelée à collaborera l'établissement d'un nou-
veau règlement, notre président avait préparé un projet de pro-
positions à adresser aux autorités de cette Ecole. Ce pi-ojet se
compose de deux parties : vues générales et matières d'examen.
La première partie seule fut discutée h. fond et les propositions
de M. Matter admises. L'examen de la seconde partie fut renvoyé
à l'assemblée de 1919, l'accord n'ayant pu se faire sur divers points
importants.
Le projet Matter vise à remplacer les examens d'admission par
l'institution d'une << maturité fédérale », dont le diplôme donnerait
droit d'entrée à l'Ecole polytechnique et dans les universités
suisses. Trois formes d'examens seraient instituées, correspon-
dant aux trois formes de gymnases réclamées par la Société des
professeurs secondaires: forme classique (pure et réale), forme
scientifique — ces deux formes étant celles existant actuellement
dans nos gymnases — puis une forme nouvelle, qui correspon-
drait au gymnase langues modernes dont on demande la création.
Les certificats de maturité délivrés seraient équivalents quant aux
droits accordés, les porteurs seraient admis à faire des études
dans n'importe laquelle des facultés de nos établissements supé-
rieurs d'instruction. Cela revient «à poser en principe que la matu-
rité nécessaire à de l)onnes études supérieui-es réside moins dans
la somme des connaissances acfjuises que dans la faculté de savoir
travailler avec fruit dans un domaine particulier, quel fju'il soit
d'ailleurs. Les examens seraient organisés de façon à apprécier
surtout la puissance de travail, les qualités de l'intelligence, la
maturité de l'esprit, c'est-à-dire la faculté d'utiliser les connais-
sances acquises.
Dans la discussion, des craintes furent émises, que l'admission
à l'Ecole polytechnique d'élèves insulTisaniment piéparés en ma-
L'Enseigiicmont niiithc-ni.. iil-^ ;intiée, 191S. 20
302 CIIRONIOUE
thémaliqiies et en sciences ne fasse baisser le niveau scientifique
de riicole. Il fut répondu que les candidats — tels les bacheliers
es lettres — qui entreraient insuffisamment outillés, bien qu'in-
tellectuellenient capables d'entreprendre ces études — le feraient
sous leur responsabilité et avec l'oblii^ation de se mettre rapide-
ment au niVeau de leurs camarades. Le raccordement nécessaire
entre les éludes classiques secondaires et techni(iues supérieures
pourrait être fait soit par les écoles moyennes elles-mêmes, dans
le dernier semestre d'études, soit laissé au soin de l'établissement
supérieur; celui-ci devrait alors établir les cours nécessaires.
.5. — Après que M. Ciielieh, professeur à l'Université de Berne,
eût remercié le président sortant de charge, M. Matter, de son
dévouement et l'eut félicité de la distinction avec laquelle il avait
dirigé la Société pendant ces trois dernières années, la séance de
l'après-midi fut levée.
6. — Le soir, une nouvelle séance nous réunissait avec nos col-
lègues des sciences naturelles. M. Hi.m)ei!.manx Bàle) y présenta
son « orbitoscope ». Cet ingénieux appareil permet la démonstra-
tion des particularités du mouvement apparent des planètes; il
est appelé à rendre de grands services à l'enseignement de l'as-
tronomie dans nos écoles moyennes. M. Schips Schwytz] fit une
intéressante conlérence sur l'emploi des mathématiques dans les
sciences naturelles. Cette première prise de contact entre profes-
seurs naturalistes et mathématiciens sera, nous lespérons bien,
suivie d'autres tentatives du même genre : elles sont destinées h
élargir l'horizon des uns et des autres.
C. Jaccottet Lausanne).
Nouvelles diverses. — Nominations et distinctions.
Alleiiiag"ne. — Le Prix Ackeriiiann-Teuhner a élé attribué à
M. L. PitANDTL, professeur à l'Université de Gœtlingue.
La Société inalhéinatiqne alleinande a désigné couime président
INl. le Prof. IL v. Man(;()ldt, pour l'exercice 1918-19. Elle a décidé
de conférer la présidence d'honneur, pendant cette même période,
à M. le Prof. F. Kleix, à l'occasion de son 70" anniversaire et de
son 50*^ jubilé de doctorat.
AL C. CAiiATHÉoDoiîv, professeur à l'Université de G(eltingue. est
nommé pi'ofesseur à l'Univeisilé de Berlin.
jNI. s. Fixsi EitwALDEK, profcsscu r à 1" Kcole technique supérieure
de Munich, a été nommé professeur de Géodésie à l'Université de
Berlin et directeur à l'Institut géodésique de Potsdam.
M. G. FiiEcE, professeur à l'Univeisilé deléna, prend sa retraite.
M. G. Hamei. est nommé professeur à l'Université de Tubingue,
en remplacemeiil de M. le Prof. A. v. Biull, qui prend sa retraite.
CIIROMQUE 303
M. E. Jacohsthai-, privat-docent, a éfé nommé professeur de
Mathématiques à l'Ecole technique supérieure de Berlin.
M. M. Nœtheu, professeur à lUniversité d'Erlangen, prend sa
retraite.
Angleterre. — La Britisli Association for the acU>anceincnt
of Science tiendra sa réunion de 1919 kBournenioath, au début de
septembre, sous la présidence de Sir Charles Pahsons.
Le Prix Adanis pour l'JlS a été attribué à M. le Prof. J. L. Ni-
CHOLsox, du Kino's Collège, à Londres.
Belg'ic|ue. — La Classe des Sciences de V Académie de Bel-
gique vient d'arrêter le règlement d'une nouvelle et importante
fondation lAi^alhon De Potier) destinée à favoriser le progrès des
sciences mathématiques, physiques et naturelles, par voie de sub-
sides, prix, etc.
Société Roi/ale des Sciences de Liège. — M. IL Fehr, professeur
à l'Université de Genève, a été nommé membre correspondant
étranger de la Section des sciences mathématiques et physiques.
l>aneuiark. — A partir de 1919 la Nyt Tidsskrift for Mate-
matik est ijubliée par la Société mathématique de Copenhague et
prend le nom de Mateniatisii Tidsskrift. La série A [Mathéma-
tiques élémentaires) est dirigée par MM. I. L. W. Jessex et
(). A. SMrrH, la série B (Mathématiques supérieures) par MM.
llarald BoHit et T. Bonxesex.
Etats-f iiis d'Amérique. — Au L'" janvier 1910 la Société
mathématique américaine {American Malheniatical Society ) comp-
tait 723 membres. Pendant les séances tenues en 1918 il a été pré-
senté 137 mémoires. M. le Prof. Frank Morley (Johns Hopkins
Universily, Baltimore) a été élu président pour 1919.
De son côté, l'Association mathématique (Tl^e Mathematical
Association of America), qui poursuit plus particulièrement le
progrès des mathématiques dans les collèges, a appelé à la prési-
dence M. H. E. StAUGHr (University of Chicago). Le Bulletin pu-
blié par l'Association sous le titre The Mathematical Monthlij
(20" année) sera dirigé par MM. R. C. Auchibald, W. A. Ilunwnz
et IL E. Si.ALciiT.
France. — Académie des Sciences de Paris. — M. Edouaid
Goi USAT, i^iofesseur à la Faculté des Sciences de Paris, a été élu
membre titulaire de la section de Géométrie, en remplacement de
M. Emile PicAHo, élu secrétaire perpétuel.
Société mathématique de France. — M. Lebesgle a été élu pré-
sident de la Société pour 1919.
M. Chazv est nommé professeur de mathématiques générales à
l'Université de Lille, en remplacement de M. Clairin. décédé.
M. FnÉcHET, professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers,
304 Cil HO NI QUE
et M. lise LA x(; ON, maître de conférences ii rUniversilé de Fîor-
dcaux, sont détaches près lUnivei-silé de Strasbonrif.
M. GuicHAiii), professeur de Mathémaliqiies générales à la Fa-
culté des Sciences de lUniversilé de Paris, est nommé, sur sa
demande, professeur de Géomélrie supérieure à la dite Faculté.
M. P. Hu.MBEitT, docteur es sciences, est délégué, jusqu'à la fin
de l'année scolaire 1918-10, dans les fonctions de maître de con-
férences de mathématiques à l'Université de Montpellier, pendant
l'absence de M. Denjoy, détaché prés lUniversité d Utrecht.
M. LKiiESGui-, docteur es sciences, maître de conférences d'ana-
lyse mathématique à la Faculté des Sciences de l'Université de
Paris, est nommé à la dite Faculté, professeur d'application de
l'analyse à la géométrie (chaire vacante.
M. Roy est nommé professeur de mécanique rationnelle à l'Uni-
versité de Toulouse, en remplacement de M. Lattes, décédé.
Italie. — M. U. Amaldi, professeur à lUniversité de Modène,
est nommé professeur de Géométrie descriptive à l'Université de
Padoue.
jM. I^evi-Civita, professeur à l'Université de Padoue, est nommé
professeur d'Analyse supérieure à l'Université de Rome.
I\l. G. Seveium, professeur à l'Université de Catane. est nommé
professeur d'Analyse infinitésimale à l'Université de Gènes.
Privat-docents. — Ont été admis en qualité de privat-docents :
M"" Elena Freda, pour la Physique mathématique, à l'Université
de Rome; M. 0. Lazzarixo, pour la Mécanique rationnelle, à
l'Université de Turin ; M. L. A'olta, pour l'Astronomie sphérique,
à l'Université de Gènes.
Prix de innlhè ma tiques. — La Société italienne des Sciences
(dite des XL) a décerné sa médaille pour 1916-1917 à M. U. Amaldi,
professeur à l'Université de Modène (actuellement à Padoue), pour
l'ensemble de ses recherches sur la théorie des groupes continus
de transformations.
Académie Roijale dei Lincei. — M. F. Pascal, professeur à l'Uni-
versité de Naples, et M. F. Almansi, professeur à l'Université de
Rome, ont été nommés membres nationaux. M. G. Fano, profes-
seur à l'Université de Turin, a été nommé membre correspondant.
Circolo Matematico di Palermo. — Le Comité a décidé de
repiendre la publication des Rcndiconti suspendue pendant la
guerre. La seconde partie du Tome XLII vient de paraître; elle
sera suivie sous peu du Tome XLllI.
iVorvèg'C. — Sociélé mallièmdliqne. — Le 2 novembre 1918 il
a été fondé à Christiania une Société mathémati(|ue noivégienne.
Son comité est composé de MM. St(>rme«, président, Rirkeland,
vice-président, Palmstrom, secrétaire, et Solberc, caissier. La
Société publiera un bulletin dont la rédaction a été confiée à
CHRONIQUE 305
MM. Ai.EXANDER et HEEt;AARD. Gi'àce au conconis financier d'une
société d'assurances, le prix de rabonnenient annuel ne sera que
de cinq couronnes.
Suisse. — M. A. Mohrmanx a été nommé professeur ordinaire
de mathématiques à l'Université de Bàle.
Nécrologie.
Cr. Alasia de Quesada. — Nous eniegistrons avec regret la
mort de l'un de nos anciens collaborateurs, M. Cr. Alasia, pro-
fesseur au Gymnase d'Alben<iO [Italie], décédé le 19 novembre
1918, à l'âge de 49 ans.
Léon Ballik. — Nous avons le regret d'apprendre la mort de
notre collaborateur Léon Ballif, qui, depuis plusieurs années,
apportait à la revue des travaux scientifiques. En quelques jours
il a été enlevé par la grippe. Ancien élève de LKcole Polytech-
nique de Paris, admis à l'Ecole Centrale des Arts et ÎNLinufactures
et à l'Ecole Normale supérieure, Léon Ballif servait comme ingé-
nieur d'artillerie navale à la Commission d'expériences de tir de
Gàvres, près Lorient. .Vprès avoir commandé au front comme
capitaine d artillerie, il était venu reprendre son poste d'études,
où il avait notamment piéparé les tables de tir des canons de 400
et de 520. Entre temps, il avait suivi les expériences d inventions
— dues à son initiative — d'attaque des torpilles automobiles par
des mitrailleuses à grenades, de stabilisation automatic|ue des
projectiles sur leur trajectoire, de mesure de la densité de l'air
par l'observation à des altitudes successives d'un ballonnet exten-
sible. Auteur d'un certain nombre de mémoires présentés à l'Aca-
démie des Sciences et à d'autres sociétés scientifiques, il avait
écrit avant la guerre un ouvrage le Combat aérien, étude cinéma-
tique, livre prophétique, qui lui avait mérité un prix de l'Aca-
démie des Sciences.
Léon Ballif disparaît au nioment où son intelligence scienti-
fi(jue était en plein rendement et donnait de brillantes espéiances.
Nous ne j)ouvons que joindre nos regrets à ceux de sa famille et
de ses nombreux amis.
M. Matteo Bottasso, chargé du cours de mécanique ration-
nelle à l'Université de Messine, est décédé à Turin, à la suite
d'une attaque d'influenza, le 3 octobre 1918, à l'îîge de 40 ans. Il
appli(pia avec beaucoup d'élégance le calcul vectoriel à plusieurs
questions de géométrie et de mécanique, en particulier à la sta-
ticjue, à laquelle il dédia un volume, le fiuatrième île la collection
«Analyse vectoiielle généiale » de MM. Buralli-l'Orli et Marco-
lonco.
306 CHRONIQUE
C. BiUNDENBERGER. — La Société suisse des professeurs de
mathématiques vient de perdre Tun de ses membres les plus actifs
et les plus dévoués, M. le D"" C. Brandenberger, membre fonda-
teur et ancien président, décédé à /.urich le 2 janvier 1910, dans
sa A6^ année, des suites d'une cruelle maladie. Possédant à un
degré très élevé les qualités d'esprit et de cœur qui caractérisent
le véritable éducateur, il s'était désigné de bonne heure à l'atten-
tion des autorités scolaires du canton de Zurich. Nommé profes-
seur de mathématiques à l'Ecole cantonale, en 1890, il fut, dans
toute la force du terme, un maître par le talent et par le dévoue-
ment. Il remplit les fonctions de prorecleur de 1008 à 1017.
Dès ses débuts dans la carrière de renseignement, il s'attacha
à l'étude des questions de didactique mathématique. En 1901, il
prit l'initiative, avec son ami Gubler, de la fondation de la Société
suisse des professeurs de mathématiques, qui ne tarda pas à
grouper la plupait des représentants de cette branche dans les
établissements secondaires et supérieurs. Eors de la création, en
1008, de la Commission internationale de l'enseignement mathé-
matique, la délégation suisse trouva dans ce milieu un excellent
groupe de collaborateurs, et c'est à Brandenberger quil confia la
tâche très ardue de rédiger le rapport su i- les mathématiques dans
l'enseignement moyen. On sait que son exposé compte parmi les
meilleurs, non seulement de la série des rapports suisses, mais
aussi dans l'ensemble des monographies de la Commission inter-
nationale.
Au nombre des questions soulevées par la Sous-commission
suisse et mises en discussion dans les séances de la Société des
professeurs de mathématiques figurait, entre autres, celle de la
préparation des candidats à l'enseignement. Brandenberger y atta-
cha une attention toute spéciale. Aussi, grâce à sa compétence
dans ce domaine, il fut chargé, en 1012, de l'enseignement théo-
ricjue et pratique de la méthodologie et de la didacticjue mathé-
matique à la section normale de TEcole polytechnique fédérale,
Cfui lui conféra le titre de professeur en 1918. Par ces nouvelles
fonctions il eut pu exercer une influence féconde sur les jeunes
générations de professeurs. Si son action directe n'a été que de
trop courte durée, l'impulsion nouvelle donnée par Brandenberger
aux progrès de l'enseignement scientifique persistera longtemps
encore.
L'admirable unité de vie de Brandenberger, l'ardeur désinté-
ressée avec laquelle il s'attachait à tout ce qui est utile ou géné-
reux, laissent entrevoir ce que fut Ihomme. Il fut serviable et
bon. Par son caractère bienveillant et droit, il inspirait une grande
confiance. Ses collègues et ses anciens élèves se lappelleront tou-
jours la cordialité et la franchise de son accueil. A tous il laisse
en exemple une vie féconde, toute tle travail et d'énergie. H. F.
CHRONIQUE 307
Ulisse Dixi. — Sa mort est survenue le 28 octobre J9i8 à Pise,
où il était né le 14 novembre 1845. Il y fit toutes ses études. Très
apprécié par Mossotti et de Betti, il obtint déjà à 19 ans le titre de
docteur en mathématiques. Il se rendit ensuite à Paris où il suivit
les cours d'Hermite et de Bertrand. Dès 1867 il enscii^na à Pise,
d'abord la géodésie et l'algèbre, puis, jusqu'à sa mort, l'analyse
infinitésimale et supérieure.
Ses premières recherches de géométrie dillerentielle lui as-
surent à elles seules une place très honorable parmi les mathé-
maticiens du XIX*^ siècle, mais son œuvre principale se rapporte
à l'analyse, qu'il a enrichie par ses études sur les équations difTé-
rentielles et sur les développements en série de fonctions don-
nées, et dont il a rebâti les fondements d'une manière systéma-
tique avec une généralité qui n'avait pas été obtenue par ses
devanciers. Mentionnons ses écrits classiques intitulés « Fonda-
menti per la teoria délie funzioni di variabile reale », « f^a série
di Fourier», ainsi que son traité en quatre volumes « Lezioni
d'analisi infinitésimale ».
Maître éminent, sénateur, président ou membre de nombreuses
commissions se rapportant à l'instruction publique, il exerça une
influence profonde sur la formation des mathématiciens et sur
l'organisation des mathématiques en Italie. Ses grands mérites
ont été d'ailleurs à juste titre universellement reconnus.
Emile Dimont. — Nous apprenons avec regret la mort de notre
distingué collaborateur, M. Emile Dumont, professeur à l'Institut
Michot-Montgenast à Bruxelles, tué à l'ennemi. M. Dumont est
l'auteur de plusieurs traités au nombre desquels nous mention-
nons ici son Arithmétique générale, dans laquelle il fait un exposé
méthodique et synthétique des principales propriétés des nombres
complexes, des ternions et des quatcrnions.
Emile Lampr. — Le 4 septembre 1018 est décédé ii Berlin, dans
sa 78*^ année, M. le Prof. D'' E. Lampe, directeur du JaJirbnch
iïher die. Fortschritic (1er Matheincitik. Par le dévouement et le soin
qu'il ne cessa d'apporter, pendant plus de '.\'.\ ans, à la direction
de cet important recueil bibliographique, il a rendu de grands
services aux sciences mathématiques. Il a su faire le sacrifice de
ses recherches personnelles dans l'intérêt général de la science.
Depuis 1900 il dirigeait, avec M. le Prof. E. .lalinke, \' ArclÛK' der
Mathenifitik niul Phijsik. 11 faisait aussi partie du (Comité de rédac-
tion du Journal de C relie. IL F.
A. -M. LiAi'OiNoi r. — La revue anglaise Nature, du 27 février
1919, annonce la mort de M. A. -M. Liapouiiolf. membre de l'Aca-
démie des Sciences de Pétrograde.
308 CHU ON [QUE
Paul Mansiox. — [.es malliérnalicieiis belges viennent de perdre
l'un de leurs représentanis les plus distingués, ^1. Paul Mansion,
professeur éinérile à l'Université de Gand, membre de l'Académie
lloyale de Belgique, décédé dans cette ville, le 18 avril 1U19, à
l'âge de 75 ans.
Ancien élève de lUniversité de Gand, le savant géomètre exerça
son professorat dès 1867; il remplit aussi dans celte haute école,
pendant de nombreuses années, les fonctions d'inspecteur des
études à l'Ecole préparatoire du Génie civil et des Arts et Manu-
factures, y annexée. Il fut nommé professeur émériteen 1910. Par
ses remarquables qualités de savant et de professeur, INI. P. Mansion
laisse l'exemple dune belle cairière scientitique.
Ses recherches appartiennent aux domaines les plus divers des
mathématicjues pures, notamment à l'Algèbre supérieure, jx la
Théorie des nombres, à l'Analyse, à l'Etude des fondements de la
Géométrie et à l'Histoire des mathématiques. Parmi ses ouvrages
didactiques, nous rappellerons ici ses Eléments de la théorie des
déterminants, ses Cours d'Algèb/e supérieure et d\A.noli/se infini-
tésimale, son Traité sur la théorie des équations au.r déri^'ées par-
tielles du i" ordre, ses Principes de Métagéoniétrie, etc. Plusieurs
de ces ouvrages ont été traduits en allemand et publiés par la
maison Teubner à Leipzig. En 1881 il fonda, avec M. J. Neuberg,
la revue MatJiesis, qu'il ne cessa de diriger jusqu'en 1915, avec
son collègue de l'Université de Liège.
Dès sa fondation, V Enseignement Matliématique a eu le privilège
de pouvoir compter M. Mansion au nombre des membres de son
comité de patronage. H. F.
H. G. Zelihen. — La Science mathématique vient de perdre
l'un de ses meilleurs historiens, M. II. G. Zeuthen, professeur
émérite à l'Université et à l'Ecole polytechnique de Copenhague.
Né le 15 février 1839. le savant mathématicien danois est décédé
le 15 février 1919. Ses travaux se rapportent principalement à la
Géométrie des courbes et à l'Histoire des mathématiques. Chacun
connaît son bel ouvrage sur V Histoire des matht'matiqiws dans
r Antiquité et le Moyen dge (édition française par .1. Mascart, Paris,
1902).
(Correspondant de llnslitut de France et de nombreuses sociétés
scientifiques, Zeuthen était l'un des vice-présidents du 4*^ Congrès
des mathématiciens (Rome, 1908); il faisait partie du Comité de
rédaction des Acta. Mathematica et. des Hendiconti di Palermo et
figurait au nombre des collaborateui's du liiilletin des sciences
niathématiqucs et de V E/tci/clopédie des scie/ices mathématiques.
Il avait été chargé, avec M. J. H. Ileiberg, de la ])ublicalion des
Mémoires scientifiques de Paul Tanneri/. H. F.
BIBLIOGRAPHIE
Annuaire pour l'An 1919 publié par le Bureau des Longitudes. — l vol.
ia-16 de près de 700 p. avec li lig-. 5 cai'les célestes en couleurs el 3
caries muguétiques. Broclié 3 Ir. Cîautliier-N'illars & C"^, 55, quai des
Grauds-Auguslins, Paris.
L'Aïuuiaire du Bureau des Longitudes pour 1919 groupe sous un petit
volume ua grand nombre de renseignements numériques qui sont épars
dans de volumineux traités. Il met réellement les données des sciences à la
portée de tous.
Il indique les positions relatives des asti-es (soleil, terre, luue. planètes,
étoiles) pour chaque jour de lanuée ; les concordances des calendriers de
tous pays; la déclinaison en divers lieux; les niesui-es légales; les données
statistiques concernant la population des villes de France.
Il contient des tables d'annuités, de survie, d'intérêt et d amortissement.
C'est donc un guide pour le clierclieur qui veut orienter le courant de ses
études. C'est, pour le travailleur un ensemble de documents précieux sans
cesse tenus au courant des dernières déterminations île la science.
Le volume comprend en outre deux notices. L'une, due à M. I'. Appki.l,
traite des Figures d'équilibre relatif d un liquide homogène en rotalion,
dont les éléments s'attirent suivant la loi de Newton. C'est un résumé liis-
torique et vulgrisateur d'une difficile question; on n'y trouve point de for-
mules compliquées, mais, au conti'aire, d'ingénieux graphiques d'une vue
très simple. Une bibliographie termine celle note si pleine d'originalité.
Dans la seconde notice, M. Maurice Hamy examine Za détermination inier-
férentielle des diamètres des astres, en reprenant aussi très simplement la
tiiéorie des interférences.
L'annuaire, dont certains ont niédil, prouve que son intérêt peut être per-
fectionné et considérablement augmenté.
P. Appf.i.l et S. Dauthkvili.f. — Précis de Mécanique rationnelle. Intro-
duction à l'étude de la Physique et de la .Mécanique applii(iiff, à 1 usage
des candidats aux certilicats de licence el des élèves des lù'oles lech-
niques supérieures. 2" édiliou. — 1 vol. gr. in-8" de viii-83<"> |). et 230 lig.;
30 Ir.; Gauthier-Villars &. Ci^ Paris, 1918.
La seconde édition de cet Ouvrage alllrme, une fois de plus, un succès
déjà établi pour maintes autres raisons. Il pouirait être représenté dans les
termes déjà employés ici (tome XIII, 1911, p. 72) lors de la publication de
la pren)ière édition; il peut èti'e distingué d'autres ouvrages pratiques en
ce qu'il observe surtout la grande symétrie et la grande généralité analy-
tiques mais avec des formes si simples qu'on peut immédiatement inséier
310 RIBLIOGUAPIIIE
les applications les plus variées que d'antres auteurs traitent laborieusement
sans toujours laisser transparaître la simplicité des principes et des « équa-
tions universelles ».
A propos des principes notons toujours qu'aucune définition obligatoire
de la « force » n'y ligure et que la composition des « forces » concourantes
n'est pas distinguée d'un principe. Il y a là des formes qui sont très vrai-
semblablement d une simplicité définitive bien que les principes de la Méca-
nique aient toujours un certain malaise qui vient probablement de 1 expé-
rience, celle-ci les serrant de plus près qu elle ne serre les principes de la
Géométrie.
Excellentes sont les discussions sur le choix des unités et Thomogénéité ;
quelle source de perpétuels scandales il y a là pour les élèves insuffisam-
ment avertis ?
[.a statique de la première édition s'est augmentée de statique graphique;
c'est une géométrie des contours polygonaux qui est excessivement élémen-
taire et qui, même lorsqu'elle nécessite nn complément c;ilculé, a le grand
avantage de diriger intuitivement le calcul.
La Résistance des matériaux vient également s'insérer, en un chapitre
nouveau, à la lîn de la Statique. Elle est débarrassée de toutes considéra-
tions relatives à une exposition préalable et laut soit peu élevée de la théorie
de l'élasticité. Et 1 on peut remarquer, une fois de plus, que, dans ces con-
ditions, on n'en arrive pas moins à nombre d élégantes formules (telle celle
du flambage, due à Euleri apparues d'ailleurs dans la Science bien avant les
profonds développements tirés de l'analyse des équations de l'élasticité.
C'est avec la dynamique des systèmes qu'apparaît surtout la simplicité
« universelle » déjà signalée. A. de St-Germain, dans son Recueil d'Exercices
disait déjà il y a fort longtemps : « Les méthodes de la Mécanique sont loin
« de présenter les difficultés que leur attribuent trop souvent les débu-
te tants; elles se ramènent à un très petit nombre de principes généraux et
« les problèmes de Mécanique sont peut-être ceux qu on peut aborder avec
« le moins d hésitation. » Ce qui semblait déjà tel pour A. de St-Germain
est devenu de plus en plus vrai ; les problèmes dynamiques holonomes uni-
formisés en méthode par les équations de Lagrange ne sont pas moins uni-
foimisables par les équations fondamentales et les théorèmes généraux :
c'est un des principaux mérites du présent volume que de montier la chose
sur les plus nombreux et élégants exemples.
Le principe de d'Alembert ainsi que les équations de Lagrange ne viennent
qu ensuite.
Rappelons aussi que le volume est parfaitement complet pour le niveau
auquel il est assigné ; il renferme les fondements de la théorie du potentiel
et les éléments de la mécanique des milieux continus.
Les 1res nombreux exercices qui l'accompagnent ont été rajeunis à 1 aide
des textes des récents examens et concours; le retentissement, tout utili-
taire, de la seconde édition, ne sera pas moins vif que celui de la première.
N'oublions pas de mentionner que ce nouveau livre est dédié à la mé-
moire du capitaine d'artillerie Albert Gauthier-Yillars, mort à son poste de
commandement le 14 juillet 1918 ; les auteurs ont. sans doute, voulu rendre
hommage au patriote, engagé dans la guerre dès la première heure, ainsi
qu à l'homme éclairé qui fit l'effort connu do tous pour porter l'impression
matérielle des malhémaliques au plus haut degré d art et de perfection.
A. Buiii. (Toulouse).
BIBLIOGRAPHIE 311
Gustave De Pasquier. — Introduction à la Science actuarielle. — 1 vol.
in-8", de 174 p. ; 5 fr. ; Delacliaiix ik Niestié, rs'eiicliàtel.
L auteur de cet ouvrage vise à combler une lacune pour les Jecleui's de
langue française en leur fournissant un traité élémentaire des principaux
problèmes relatifs aux assurances. Au reste, nous ne saurions mieux faire
que de reproduire les conditions qu il se propose de remplir telles qu'elles
sont énoncées dans sa Préface : « 1" être à la portée de lecteurs qui ne pos-
sèdent que les premiers éléments d'algèbre sans aucune connaissance spé-
ciale ; — 2*^ exposer les notations et les principes fondameutaux de la science
de l'actuaire; — 3" mettre le lecteur à même de calculer le prix de revient
d'un engagement viager, la prime d'une combinaison d'assurance, la réserve
mathématique d'une police prise à un moment donné de son cours, d'ana-
lyser la situation financière d'une institution de prévoyance basée sur la vie
humaine ; — i° atteindre ces buts par un minimum d'effort sans renvoyer
le lecteur à d'autres manuels. »
Le début de ce traité est consacré aux définitions et à une exposition îles
notations (internationales) de leur signification et de leur origine. Suit un
aperçu des bases financières de la science actuarielle, intérêt, valeur
escomptée, actuelle, acquise; puis des bases statistiques, facteurs, taux et
tables de mortalité. Enfin dans le chapitre IV 1 auteur aborde la question
des calculs de primes unique ou échelonnée des contrats usuels d assurance
par une méthode qu'il intitule méthode eulérienne. Le point de départ est
le même que celui des méthodes classiques, soit le principe de l'égalité des
valeurs actuelles des recettes et dépenses futures, au lieu d en déduire
seulement la prime unique et d'obtenir ultérieurement la prime échelonnée,
il l'applique d'emblée au cas plus général où l'assuré verse de suite une
somme P et à intervalles successifs égaux une somme a, ce qui lui donne
une équation générale de laquelle il tire comme cas particulier la piMnie
unique ou la prime échelonnée, selon qu'il suppose a ou P nuls.
La méthode qui consiste à établir une formule générale et à eu déduire
les solutions de presque tous les problèmes comme cas particuliers, est
sans contredit la meilleure an point de vue logique et esthétique. Quand
on se rappelle que l'auteur s'adresse plus particulièrement à ceux pui n'ont
pas une préparation mathématique très complète, on peut cependant se
demander s'il n'eût pas été préférable de présenter premièrement les mé-
thodes classiques de résolution, moius abstraites parce que moins géné-
rales, puis une fois le lecteur familiarisé avec les formules ainsi obtenues,
lui en montrer la synthèse dans la méthode eulérienne, qui ressort alors
avec tonte sa valeur. Mais M. Du Pasquier étant professeur de science
actuarielle, a sans nul doute eu l'occasion d'expéi-imenter les deux méthodes
et, dans le cas où il n'aurait trouvé aucun inconvénient d ordre pédagogique,
à appliquer exclusivement la méthode eulérienne, il tic nous reste qu'à en
admirer l'élégance.
Le traité se termine, outre quelques labiés nuinér-iques, par un bref cha-
pitre sur les réserves mathématiques, leur nécessité et très succinlement
leurs méthodes de calcul. Etant donné l'importance pratique du sujet, il
faut espérer que M. Du Pasquier y reviendra ultérieurement dans une suite
à cette introduction.
En attendant, ce manuel peut rendre de réels services tout spécialement
à ceux ayant eu l'occasion de se familiariser avec la routine des calculs
312 H I li I.IOG I:A P IIIE
acluariels uniqiiemeiil par la pratique, ont l'ambition de perfoclionner leurs
coniiaissances et de comprendre le pourquoi et le comment de leur travail.
R. Masscn (Paris).
R. FitK.Ki:. — Lehrbuch der Differential- und Integralrechnung und ihrer
Anwendungen. — 1 et II. — 2 vol. iii-8'J, 399 p. et ilo p. relié, J.j .M. le
volume ; B. G. Teubner, Leipzig.
Après une loiigu<i pratique de l'en-seiguemenl à l'Ecole techui(|ue supé-
lieure de Braunschweig, M. Fricke a entrepris la publication d un Traité
de Calcul diflereiiliel et intégral destiné aux étudiants de l'enseignement
supérieur universitaire ou technique. Sans rien sacrilier des pi-incipes im-
portants, et sans renoncer à une rigueur légitime et à une exactitude indis-
pensable, il a su donner un exposé à la fois simple et clair et renoncer à des
délails accessoires. Une bonne éducation malliématiqne exige des habitudes
de rigueur. On peut simplifier l'exposé lorsqu'on s adi-esse à des élèves-
ingénieurs, mais jusqu'à un certain degré seulement. L auteur n a pas dé-
passé ce degré-là.
C'est surtout dans les applications que l'auteur a tenu comple des besoins
des futurs physiciens, tics futurs ingénieurs électriciens ou mécaniciens. Ce
ne sont pas des exercices d'invention, mais des problèmes empruntés à la
géométi'ie, à la mécanique et à la physique. L'auteur insiste aussi, très fré-
quemment, sur les calculs numéric|ues, sur l'emploi des procédés graliiques
et mécaniques. C'est ainsi ([u'il initie l'étudiant à la pratique des plani-
mètres, des intégrateurs, des analysateurs.
Voici une rapide énuméraliou des chapitres dont se compose les deux
volumes de ce traité :
J'oine I. — Introduction : Nombres, variables et fonctions (97 p.). — L
Les bases du Calcul différentiel. — II. Les méthodes du Calcul des fonc-
tions ; théorème de Taylor ; séries. — III. Applications du Calcul dilféi-en-
tiel ; applications géométriques ; applications à l'étude du mouvement dans
le plan et dans l'espace.
Tome //. — IV. Les bases du Calcul inlégral ; intégrales indéfinies ;
intégrales définies, intégrales multiples. — V. Applications du Calcul inté-
gral. Applications géométi-iques. Applications en physique. Séries de Fou-
rier; analyse harmonique. — VI. Equations différentielles. — Appendice;
Nombres complexes et fonctions analyli(|ues.
Le temps consacré aux mathématiques dans les écoles techniques supé-
rieures ne permet pas an professeur de développer toutes les matières con-
tenues dans ce traité. Le cours oral ne doit d'ailleurs pas faire double em-
ploi avec un cours imprimé. Le livre permet de revoir les matières traitées,
de retrouver les définitions et les théorèmes énoncés avec jjrécision, de
compléter et d'approfondir certains chapili-es que le professeur n"a fait que
signaler dans son enseignement oral.
Ecrit pour ceux qui doivent savoir appliquer les mathématiques dans les
sciences physiques et techniques, le Traité de M. Fricke sera un excellent
guide non seulement pour les élèves ingénieurs, mais aussi pour les étu-
diants en mathématiques. H. F.
Rodolphe GuiMAKAiis. — Sur la vie et l'œuvre de Pedro Nunes. — Lue
brochure in-S» de 87 p. ; Coïmbre, Imprimerie de 1 Université, 1915.
L'Académie des Sciences de Lisbonne avait, mais sans résultat, proposé
RULLETiy ni BI.IOr.UAP II IQUE 313
comme sujet de concours, en 1875-1877-1880, une élude de 1 œuvre remar-
qu;)ble de Pedro Xunes, l'inveuleur du veriiier {noiùus).
Dans soii important ouvrage, Les Malliéinatiques en Poilugal, M. Ro-
dolphe Gnimaràes avait déjà donné une idée de celle œuvre et tracé les
principales lignes de la biographie de Pedro Xunes.
Les Annaes scienlifîcos da Acadeinia Polvtechnica do Porto (vol. IX et X|
ont récemment publié une étude plus développée du même auteur sur la vie
et lœuvi-e de Pedro Xunes. Les articles de M. R. Guimaràcs, réunis eu une
brochure de 87 p., constituent un travail déllnilif sur cette impoilanle ques-
tion d histoire scientifique. On y trouve la biographie de l'illustre savant
portugais, un excelleul aperçu de sou œuvre complète, ainsi que de pré-
cieuses indications bibliographiques. Emile 'rLiinikiiE.
E. GouKSAT. — Cours d'Analyse mathématique, Tome H : Théorie des fonc-
tions analytiques. Equations clillV rcMitieilcs. 3"= édition revue et augmen-
tée. — 1 vol. de iv-670 p., avec o9 lîg. ; oO fi-. : Gauthier-Villars & C'*,
Paris.
Xos lecteurs connaissent l'œuvre magistrale publiée par M. Goursat en
trois volumes sous le titre de Cours d Analyse mathématique. Cet excellent
ouvrage a eu un grand succès, et l'auteur a été obligé de donner une 3'= édi-
tion du Tome II, après avoir publié la 3*^ édition du Tome I. Il nous suiDra
évidemment de signaler celte nouvelle édition qui ne diffère de la précé-
dente que par quelques additions, dont la plus imporlanle est relative à une
proposilion célèbre de M. Picard. « Ce théorème, dit l'auteur, a fait l'objet
d'un gi-and nombre de travaux, qui ont conduit à une démonstration presque
élémenlaire, ne faisant appel qu à des inégalités classiques de la théorie
des séries entières. Il m'a semblé qu'une démonstration de celle nature
avait sa place marquée dans un Cours d'Analyse. » H. F.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
1. Publications périodiques :
Annales de l'Université de Grenoble, Tome XXX, Xo 2, 1918. — Gau :
Sur la déterminalion des caractéristiques des équations aux dérivées par-
tielles du second ordre à deux variables indépendantes.
Annali di Matematica, série III, Tomo XXVII. — Bokdiga : Sul modello
niinimo délia varietà délie /i-ple non ordinale dei puuli di nu piano. —
Pai.atim : Sulla meccanica délie verghe. — Segke : Sui complessi lineari di
piaui ncUo spazio a cinque dimensioni. — Toktokici : Nuovi sludi sulle
superficie rigale. — Segke : Snlla geomelria délie sciiiere rigale o rcgoli, e
in particolare sui complessi lineari di tali cuti. — Bia.nciii : Le Irasforma-
zioni di Ribaucour dei sistemi //p" orlogouali et il loorema générale di per-
mutabilità. — Nkncim : Sulla classilicazione arilujclica di Xolhcr dei sis-
Icmi lineari di curve algebriciie piane.
314 BULLETIN li I B L I O G R A P II J Q U E
Bulletin de la Société mathématique de France, Tome XLVF, fasc. 1 et 2.
— 1](1. Mailiki': Sur ccrlaiiis types fie fVaclions continues arilliniétiques.
— Amslkk : Sur le développenieul eu fi-aclions conlinucs d'une irrationnelle
quadratique. — P. Li';vv . Sur la variation de la distribution de l'électricité
sur un conducteur dont la surface se déforme.
Mathematiscbe ZeitSChrift, herausgegeben von L. Lichtensteix. Yerlag
J. Spriijger. Hcriin. — Le besoin d'un nouveau périodique mathématique
allemand s'était fait sentir depuis plusieurs années. La plupart des rédactions
étaient surchargées d articles. Les relards que subissait la publication des
mémoires ont engagé quelques savants à ci'éer une nouvelle i-evue intitulée :
« Mathematiscbe Zeitschrift », qui sera consacrée uniquement à des mémoires
originaux. Elle paraîtra sous la direction de M. le prof. L. Lichtenslein
avec la collaboration de MM. les prof. K. Knopp, E. Schmidt et 1. Schur. Le
Comité de rédaction est composé de MM. les prof. \V. Blaschke, L. P'éjer,
C. Herglotz, A. Kneser, E. Landau, O. Perron, F. Schur, E. Study et
H. Weyl.
Le pri.K du volume est de M. 24. Il paraîtra deu.\ volumes par an. Voici le
sommaire des tomes I et II ;
Band I. — R. Landau : Ueber einige altère Vernuilungen und Behauptun-
gen in der Primzahitheorie. — S. Jolles : Die Ermitthing hyperbolischer
und elliptischer linearer Strahlenkongruenzen ans zwei Paar reziproker
Polaren fur eine F"lache II. Ordnung. — O. Pekkon : Ueber das Verhalten der
Intégrale einer linearen Diirerenlialgleichung bei grossen Werten der unab-
hangig Variabeln. — G. Pick : Ueber positive harnionische Funktionen. —
\V. Blaschke : Eine isoperimelrische Eigenschafl des Kreises. — E. Hilb :
Zur Théorie der Entwicklungen wilikùrlicher Funktionen nach Eigen-
funktionen. — L. P'ejék : Ueber die Eindeutigkeit der Losung der linearen
partiellen Differenlialgleichung zweiter Ordnung — J. Horn : Zur Théorie
der nichtlinearen DilTerenzengleicIuingen. — H. Hah.n : Ueber des Intcr-
polationsproblem. — G. Pôlya : Zur arithmetischen Untersuchung der
Polynôme. — O. Szasz : Ueber harmonische Funktionen und L.-Formen. —
Id. : Ungleichungen fur die Koeffizienten einer Potenzreihe. — I. Sciiuk :
Ueber endliche Gruppen und Herinilesche Formen. — T. Caklema.\ : L^ebcr
ein Minimalproblem der mathematischen Physik. — E. La.ndau : Ueber
einige iillere Vermuluugoii und Beiiauptungen in der Primzahilheorie (Zweite
Abhandlung). — G. Hamel : L^eber das inllnitare Verhalten der Intégrale
einci- linearen Differentialgleichung zweiter Ordnung wenn die Charakleris-
tisciie Gleichung zwei gleiche Wurzeln hat. — L. Lichtenstein : Unler-
su<Oiungcn iiber die Gleichgewiclitsliguren rotierendcn Fliissigkeilen, deren
Teilchen einander nach dein Newtonschcn Gesetze anziehen ; I. Homogène
Fliissigkeilen. Allgcineine Existenzsiiize. — O. Bluaienthal : Ueber trigono-
metrische Polynôme mit einer Minimunseigenschaft. — S. Jolles : Eine
besondere metrische Konstruktion des linearen Slrahlenkomplexes. —
C. Caratheodory ; Ueber die Foui-ierschen KoelTizienten der nach Rieniann
integrierbaren Funktionen. — R. Courant : Beweis des Salzes, dass von
alleu homogenen Mombranen gegebenen Umfanges und gegebener Spannung
die kreisfiirmige den tiefsten Grundton besitzt. — A. NN'i.ntermtz : Ueber
dcn Jordanschen Kurvensatz und verwandte Siitze dei- Analysis silus. —
G. Szegoe : Ein Beilrag zur Théorie der Polynôme von Laguerre und Jacobi.
— E. Hecke : Eine iieue Art von Zetafunktionen und iiire Beziehungen zur
BULl.ETiy B l H l.lOGRAPIl I Q UE 315
Verleilung der Prinizahlen. — I. Schur : Ueber die \'erteiluiie; der Wurzcin
bei gewissen algebraischen Gleichungen mit ganzzahligen Koeflizienten. —
H. BoHR : Ceber Slreckentreue und konfoime Abbildung. — R. Sturm : liiii-
faclierei" Beweis fur die acht Schnitlpunkte dreier Flachen zweiter Ordnung.
— Id. : Die doppelte Bedingung fur eine Holalionsfliiclie zweilen Grades. —
O. SzAsz : Berichligiiiig.
Biind II. — L. BiKUEKBACH : Ueber einen Osgoodschen Satz ans der In(e-
gralrechuung. — Id. : Zwei Siitze iiber das Verhalten analytisclier Funk-
tionen in der Umgebung wesenllicli singularer Stellen. — Id. ; Zur Théorie
der komple.Nen Zahlen. — H. Cramer : Ueber die NuUslelieii der Zetafnnk-
tion. — P. Epstein : Ueber Mobiuskettenbriiche und Eleineularkellenbruclie.
— \N'. Gross : Zuni N'erlialten analylischer Fuiikliouen in der Umgebung
singnliirer Stellen. — K. Hiînsel : Eine neue Théorie der algebraischen
Zahlen. — S. Jolies : Der rolalorischc ciliplische Ivomplexbiischel und die
neue Konstruktion des linearen Strahlenkomple.xes. — Id. : Der Buschel
kubischer Raumkurven und seine autokonjugierte Kurve. — A. Kneser :
Kleinsle Wirknng und Galileische Relativitat. — P. Koebe : Abhandlungen
zur Tiieorie der konformen Abbildung V. Abbildung mehrfaeh zusammen-
hiingender schlichter Bereiche auf Schlitzbereiche (Fortsetzungi. — K Knopp :
Ein einfaches Verfahren zur Bildung stetiger nirgends differenzierbarer
Funktionen. — E. Landau : Ueber Idéale und Primideale in Idealklassen. —
Id. : Ein Satz ùber Riemaansche Intégrale. — F. Lukacs : Verscharfung des
ersten Mittelwertsatzes der Integralrechnung fiir ratiônale Polynôme. —
\V. Fr. Meyek : Ueber die Môbiussche Figur zweier einander ein-und
umbeschriebener Tetraeder, und die Figur einer «inem Tetraeder umbe-
schriebenen geradiinigen Fliiche zweiter Ordnung. — H. Mohk.man.n : Ueber
eine besondere Klasse von Linienkomplexen. — G. Pôlya : Ueber die Null-
slellen gewisser ganzer Funktionen. — H. Rade.macher : Zu dem Borelschen
Satz liber die asymptotische Verteilung der Ziffern in Dezimalbrûchen. —
F. RiEsz : Ueber die Fourier KoefTizienteu einer sleligen Funktion von
beschriuikler Schwankung. — G. Schrffers : Fliiclientreue Abbildungen in
der Ebene. — O. Toeputz : Das algebraische Amalogon zu einem Saize vou
Fejér. — H. Weyl : Heine Intinitesimalgeonietrie.
Revue de métaphysique et. de morale, .\nnée 1918, Xo I. — H. Bolrget :
Les rnesui-es et notre connaissance du inonde exjérieur. — N° 2. — L. Rou-
ciER : Encore la dégradation de l'énergie : l'entropie s'accroît-elle? — N» 3.
— E. Guillaume : La théorie de la relativité et le temps universel. — N" 4.
— C. D. Broad : Sur la dégradation de l'énergie.
Revue scientifique. 55, me de Chàteandun, Paris. Année 1918. — X" du
29 juin, 6, 13 juillet. R. Chevassus : Les papiers logarithmiques et leurs
diverses applications. — 31 août. C. Bigolrdan : La vie et les travaux de
l'astronome Ch. Wolf. — 20-27 octobre. Ch. .Moikhe: Les causes des varia-
lions du tau.x de l'intérêt.
2. I^ivi'cs iiouvcî»ux :
Annuaire pour l'an 1919 publié par le Bureau des Longitudes. Avec des
Notices scienti(iq".es. — 1 vol. in-16, 700 p.; 3 fr. ; Ganlhier-Villai's & C'"",
Paiis.
316 liV I.I.E ri N Hl H HOGUAPU IQUE
P. Ai'PKi.L oiS. Dautiievilli:. — Précis de Mécanique rationnelle. Iniro-
diiction à l'éliirle de la Physique el <lo la Méc:iiilqii(; aiipliquro. 2'' édition
revue et augmentée. — 1 vol. iii-8" do viii-73'i p. avec 230 (ig. ; 50 Ir. ; Gau-
thier-Villars & C'», Paiis.
R. C. Ahcmiuali). — The Training of Teachers of Mathematics ot ttie
Secondary Schools of tlie CouiUi-ies icprcsenled in liic internai ioiial Com-
mission on llie Teaching ol' Mathematics (Bulletin of the Bureau of Ivduca-
tion for 1917, N" 27). — 1 vol. in-S», 289 p. ; Bureau of Education. Was-
liington.
P. BouTRoiJx. — Les principes de l'analyse mathématique. Exposé his-
torique et critique, Tome socmid. — 1 vol. in-S'J, .512 |). ; 20 \r. ; A. Her-
mann & fils, Paiis.
M. Cashmoke. — Fermat'S Last Theorem. Thrce Proofs by Elemenlary
Algebra. — 1 vol. in-16. .55 p. •. 2 sh 6 d. ; G. B(dl c^ Sons, London.
Ch. Davison. — Differential Calculus for Collèges and Secondary Schools.
— 1 vol. in-16, 309 p. ; 6 sh.; G. Bell & Sons, London.
M. A. Trevor Dennis. — An Arithmetic for Preparatory Schools. —
1 vol. in-8«, 376 p. ; 4 sh. 6 d. ; G. Bell & Sons, London.
L.-G. Du Pasquikh. — Introduction à la Science actuarielle. — 1 vol.
.. *
in-8'', 17'i p. ; 5 fr. ; Delaclianx & IS'iestlé, Neuchàtel.
R. C. Fawdkv. — Dynamics, Part II. — 1 vol in-16, 176 p. ; 2 sh. 6 d. ;
G. Bell & Sons, London.
E. GoxjusAT. — Cours d'Analyse mathématique, Tome II : Théorie des
fonctions analytiques. Eqnalions différenlielles. 3" édition entièrement
refondue. — 1 vol. de iv-670 p. avec 39 fig. -, 30 fr. ; Gauthier-Villars & C'^,
Paris.
Œuvres de G. H. Halphen, publiées par les soins de C. Jordan, H. Poincaré,
E. Picard, avec la collaboration de E. Vf.ssiot. Tome II. — 1 vol. de vii-
5G0 p., avec 1 portrait : 'lO fr. : Ganthier-Villars & Ci"", Paris.
G. KowALEvvsKi. — Einfûhrung in die Infinitesimalrechnung. (Aus Natur
und Geisleswelt, no 197.), 3e édition. — 1 vol. in-J6, 100 p., avec 19 fig. ;
1 M. 60; B. G. Teubner, Leipzig.
.lolin Mii.NE. — The Analytical Geometry of the straight Line and the
Circle. — 1 vol. in-lfi, 243 p. ; 5 sh ; G. Bell (S: Sons. Lontlon.
W. P. MiLNE et G. ,1. B. Westcott. — A first Course in the Calculus.
Part I. Powers of .r. — 1 vol. in-16, 196 p.; 3 sh. 6 d ; G. Bell & Sons,
London.
A. Oi'PEHMANN. — Premiers éléments d'une théorie du quadrilatère
complet. — 1 vol. in-8'>, 76 p. avec 26 f!g., avec une planche hors texte;
4 fr. ; Ganlhier-Yillars & C"'', Paris.
L. Sii.BERSTEiN. — Projective Vector Algebra, an Algebra of Vectors
independent of the Axioms of Congruence and of Parallels. — 1 vol. in-8o.
78 p., avec 29 fig. ; 7 sh. 6 s. ; G. Bell & Sons. London.
D. E. Smitu. — Numbers Stories on Long Ago. — 1 vol. in-16, 136 p.,
illustré; 48 cents. Avec un su|ipl(''in('iil inlilulé : .Xninhor l'iizzles hefore the
Log Fire. being those given in the Number vSiories of Long.Vgo, 14 p. in-16.
Ginn & G», New-York.
Alb. TvRc. — Introduction élémentaiie à la Géométrie Lobatschews-
kienne. Ouvrage poslliuine pnl)li('' d après les notes de l'anlcni-. — 1 vol.
in-8o, 1743 p., 78 (ig. ; 3 \v. 50; Librairie scienlifiipic Kinulig, Genève; Li-
brairie IL Gaulon, Paris.
SUR UNE TRANSFORMATION ELEMENTAIRE
ET SUR QUELQUES INTÉGRALES DÉFINIES
ET INDÉFINIES
G. Gaillrr (Genève)
1. — La plupart des traités d'Algèbre élémentaire consa-
crent au moins (juelques pages à l'étude de la translbrmation
y = ^T^y , dans la(|nelle /'(.r) et^(,c) désignent deux polynômes
quelconques du second degré; elle offre un exemple d'une
détermination d'extremum sans l'intervention d'aucune idée
de continuité. En dehors de celte application classicjue, la
transformation précédente, qui constitue en Géométrie la
base de la théorie de Tinvolulion de 4 points, joue encore
un rôle essentiel dans nombre de problèmes d'Analyse :
parmi ceux-ci on peut citer l'intégration des irrationnelles
du second degré, la réduction des intégrales elliptiques à
la forme normale de Legendre, l'abaissement au type ellip-
tique de certaines catégories d'intégrales abéliennes, etc.
En dépit de ces multiples applications la plupart des
auteurs, en s'occupant de l'éciiiation // = -^-— ^ s'en tiennent
' 1 ■' g[x\
au cas où les deux [)olynômes /"et g sont réels de même que
les variables x et y. Or le cas général n'est ni moins simple
ni moins intéressant, et comme il est peu connu, on me
permettra de revenir ici sur la transformation dont il s'agit
envisagée dans toute son étendue. On va voir avec quelle
facilité la discussion peut être poussée à bout; elle s'appuie
sur la transformation circulaire de la Géométrie et permet
d'établir aisément la correspondance entre le plan simple
I/Enscigiienipnt iiiathéni.. 'M' anni-e; 1918. 21
318 C. CAILLER
de la variable x et le double feuillet de Riemann qui est le
lieu de la variable y.
A cette cjueslion d'ordre algébri(jue j'adjoindrai quelques-
unes des applications d'Analyse mentionnées plus haut,
formant du tout une espèce d'exercice d'Algèbre et de Calcul
intégral qui n'est pas peut-être dénué de tout intérêt ^
2. — Soient donc f ^\. g deux polynômes quelconques du
second degré; nous les supposons seulement premiers entre
eux. Posons
/■= ff.x- + fi, •*' + «o = «o i»' — =t I (.r — a,) ,
(1)
g = ''o-^" + /^ '^' + ^>i = ''o '•'^ — ?i) 1-^ — ?2' •
Pour la brièveté, nous ferons encore
•aucune de ces quantités n'est nulle.
Aux polynômes /" et g est associé un autre polynôme, éga-
lement du second degré,
hyx)=. g'' ^^[^^ g{x)fyx]-f[x)o\x) ,
<2)
aux racines yj, et yj^. On s'assure aisément que ces racines
sont toujours distinctes.
Il est aisé aussi de constater le caractère invariant de la
relation existant entre f, g el h, vis-à-vis des transformations
linéaires (.r, ^^ , ^,] de module yd' — y'ù égal à l'unité. Enfin
Vï-r + oy ' ' »
h{,x) est un combinant des polynômes fet g, c'est-à-dire que
ce polynôme se reproduit, sauf un facteur constant, toutes
les fois qu'on remplace fetg par deux nouveaux polynômes,.
F = /•/• + sg , G = r'f + s' g .
contenus l'un et l'autre dans leur faisceau.
Désignons encore par G(y^ le discriminant, relatif à .r^
du faisceau précédent écrit sous la forme f — i/g. G{y) est
* Le lecteur est prié de faire lui-incine les figures nécessaires à la compréhension du texte.
s un QUELQUES INTÉGRALES 319
quadratique en i/ , se réduit à /'^{oci) = f'^ix^) quand y = {);
si donc ses racines sont désignées par y, et t/o. nous aurons
G(j| = r(a.)(l-^)(^!-^^) . ,3)
Dans le cas de réalité, la signification des polynômes /i(,r)
et G(3/) est évidente; les racines du premier, r^ et •/?.,,
déterminent les positions des extremas du rapport — , les
s
racines du second définissent les valeurs mêmes de ces
extremas. Il est aisé de préciser davantage les relations exis-
tant, dans le cas général, entre ces éléments h{.v) et G{y).
Les définitions ci-dessus montrent en efFet tout de suite
que, sauf certains facteurs constants, les polynômes f — y, g
et /' — i/.^g sont égaux aux carrés (,r — y?,)^ et (.r — y?.,)^ : on
détermine les facteurs par une hypothèse particulière, par
exemple en faisant .r == a, , ou .c = «^ et Ton obtient ainsi
immédiatement
1^,1 — -rr _ (rij — x)-
t —?\g = —yi,
'Il
/•_V,o— _v<. (^12 - --^r- _ _ ,. _ (^2
/ J2r« /201 / „ ,2 .'21
(r,, — a,>2 •-^- (7)2 — aj2
De là, des formes équivalentes, 1res variées, pour la trans-
formation ?/ ^ ^-7^. En voici quelques-unes :
1
—
y
=
1
-
y
=
puis
par
d
ivision
1
1
—
y
yi
1
y
h hi — x)^ _ gj {-^i — xY'
g(f\i — ^x)^ ^ (iHi — «î'^
?i (^12 — x)- _ g^ (ria — xY
l'^2 — ='il" o t^2 — «2)
(5)
(6)
(7)
' On voit par là qu'en exécutant deux transformations linéaires convenables sur les va-
riablcs x et y, la transformation v =: peut toujours se réduire à la forme simple i/=zx^;
cette propriété est la source de tout ce qui suit.
A remarquer également que .1/. et 1/ sont toujours distincts, c'est une conséquence de la
même formule (7).
320 C. CAILLER
Cette dernière formule, la plus importante de toutes, se
généralise aisément. Désignons par y, et y.j les deux rac'ines
diin polynôme f — cg appartenant au faisceau (/', gj, nous
aurons
c '^'
1 - -1
'^i2 — Tl
, T., X
Récrivons les formules (5) et (6) sous la forme
.A .'• _ V^^.i — -»• .A y _ Vgi^.2 — ^
d'où, par multiplication.
mais, d'après la définition (2) de h{x)^ nous avons /ra/i
^= gif {<x^, par conséquent la dernière formule doit se lire
simplement
V^T7, = ^ . (10)
Comme d'autre part
11)
nous avons encore l'identité
dr dx
VG(v) ?^^)
cette dernière joue le plus grand rôle dans les problèmes
d'intégration dont j'ai parlé plus haut.
3. — Notre premier soin consiste naturellement à lever
les ambiguïtés de signe qui subsistent dans les lormules (8)
et se répercutent dans (9). Il faut, par une discussion préa-
lable, fixer la signification précise de la corrélation existant
entre x et ?/, ou ce qui est au fond la même chose, avoir une
idée claire de la corresj)ondance géométrique entre les plans
des variables complexes .v et y.
SUR QUELQUES INTEGRALES 321
Commençons par une remarque. D'après (5) et (6) nous
avons
(a, -
• =^1
)Vg,
yi.
-^
Vi,
(a, -
«r
>)Vc^
donc, en tenant compte du fait que y;, est différent de yj,,
formules où les signes de \/^, et \/^2 sont choisis arbitrai-
rement'. On a donc, explicitement,
r.., -a, = '''^~'''^^ , (13)
Reprenons la formule (12) et rappelons quelle est la signi-
fication géométrique d'un rapport tel (|ue ^~— — ^ : son mo-
dule est égal au quotient des distances r^i , r.ao, quant à l'ar-
gument^, il est égal à l'angle sous lequel le segment a^a., se
voit du point 3, angle positif ou négatif selon que z est à
droite ou à gauche du dit segment.
La difl'érence des arguments des deux membres, dans la
formule ,12), étant évidemment égale à tt, on conclut que
les quatre points «,, «._, et y;,. /;., appartiennent au même
cercle, et que les deux cordes Joignant les points de chaque
couple se rencontrent à l'intérieur du cercle.
Mais les quantités yj, et y^., restent les mêmes quand on
substitue au polynôme /", un autre polynôme du faisceau
/ — yg. Ainsi donc, d'une manière générale : si l'on consi-
dère les racines y, et y., d'un polynôme tel que f — cg, elles
forment avec celles ^rt^, y;., du polynôme h(x) un polygone ins-
' Le changement des signes des radicaux revient .i permuter les racines r,j et r^^
* Supposé compris entre — ;: et + tt.
322 C. CAILLER
criplible dans un cercle et Les deux cordes se croisent à l'in-
térieur du cercle.
Il y a plus. D'après (12), les modules des rapports -^^—^ — -
et -^^— — - sont éffaiix.
r,2 — a, "
Par suite, si Ton définit le rapport de section de trois points
yj, , cz, , /j, situés sur un même cercle comme égal au quotient
des cordes y.^-c^ et «^yja, on voit que les deux racines a. du
polynôme f, ou même plus généralement les deux racines y du
polynôme f — cg, sont conjuguées harmoniques sur le cercle
correspondant, ou divisent de la même manière le segment r,i-n.2.
La théorie de Tinvolution dépend essentiellement du poly-
nôme h(x) associé à f[x et g{x). Ainsi quand on envisage
cette théorie dans le domaine complexe à la lumière des
résultats précédents, on la voit se résumer dans la propo-
sition suivante.
Etant donnés dans un plan deux couples de points «, . a, et
(3^ , /3, , on peut toujours tracer deux cercles contenant respec-
tivement l'un et l'autre couple, de telle manière que les points
d'intersection de ces deux cercles soient réels et divisent
harmoniquement les arcs a, a., ^t !^\i^-2-
4. — D'après ce qui vient d'être dit il est clair qu'ayant
mené suivant y), et ■/}., un cercle quelconque C tout couple
y^. y.j. placé sur ce cercle de part et d'autre de la corde yj, yj^,
s'il vérifie d'ailleurs la proportion des distances ^^— ^ = -^^-^ ,
représente un polynôme du faisceau f — yg , ou une valeur
de y . Qu'on change le cercle C en D, et la racine y, en (î, ;
si, par exemple, (5, est à l'intérieur de G, la racine $^,
conjuguée à celle-ci, et qui fournit la même valeur ?/ , sera
nécessairement à l'extérieur de C, car ^, et d.. doivent se
trouver de part et d'autre de la corde yj, yj^.
Récapitulons. Soit C un cercle fixe mené suivant yj, y;,. A
toute valeur .r comprise à l'intérieur de C correspond une
valeur de y . Réciproquement à toute valeur ?/ correspondent
suivant l'équation quadraticiue // =^ -^ . deux valeurs de x.
SUB QUELQUES INTÉGRALES 323
l'une à Tintérieur du cercle C, l'autre à l'extérieure Si l'une
des valeurs de .r est sur le cercle même, l'auti-e s'y trouvera
pareillement; les deux seront séparées j)ar la corde yjj/;., ,
de telle manière que quand la variable x décrit l'arc /j, y;.,
situé à gauche de la corde, la variable y engendre dans son
plan une ligue F qui ne se coupe pas elle-même et réunit les
points y^ et ?/o. Cette même ligne F se reproduira en sens
inverse lorsque x reviendra de y;., en r^^ en suivant l'arc de
droite.
Tout l'intérieur du cercle C se transforme ainsi dans le
plan simple des ?/, et ce plan est muni de la coupure F deux
fois décrite entre y^ et y.,. La représentation est partout
conforme, sauf aux points yj, et y;,; les angles tracés dans .r,
autour de ces points, subissent dans la figure y, une dupli-
cation autour des points correspondants y^ et y.,.
De même, l'extérieur du cercle C engendre un second
feuillet du plan ?/ , muni de la même coupure F que le pre-
mier; les deux feuillets se traversent l'un l'autre le lono: de
F de la même manière que l'intérieur et l'extérieur du cercle
G communiquent entre eux au bord du cercle.
11 y a, comme toujours, une infinité de manières de cons-
truire la surface de Riemann. En changeant le cercle G, nous
n'altérons pas les caractères généraux de la représentation;
la coupure F, image du cercle C dans le plan y, variera
naturellement avec le cercle. \ oyons ce qui en est.
Soient, comme ci-dessus, f — cg le polynôme relatif au
cercle G, j^i et y.-, les racines correspondantes, D un nouveau
cercle le long duquel se déplace le point x. Suivant que ce
point est à droite ou à gauche de la corde y;, yj., , le quotient
" _ \ possède deux arguments, qui sont constants l'un et
l'autre, et d'ailleurs supplémentaires, 11 résulte dès lors de
la formule (7) que le rapport ' _• possède un seul argument
constant quand .r se déplace sur D.
* Il est aisé d'obtenir, sous des formes équivnlcntes. la relation existant enlre les deux
valeurs de x fournissant le même y. Une de ces formes est
^1 -«I ^î - *.
X — a„ a:, — a..
324 C. CAILLER
Ainsi tout cercle complet passant aux points •/:, et v}.j , te!
qu'est le cercle D, se reproduit clans le plan y sous la forme
d'un arc de cercle F limité aux points extrêmes ?/, et y.^. On
obtient de la sorte une idée très nette de la correspondance
existant entre les plans .r et ?/ : en voici l'essentiel .
Considérons, dans.r, la figure classique comprenant tous
les cerc^ies joignant yj^ etyjj, ainsi que les cercles C ortho-
gonaux aux précédents; cette double famille de cercles se
reproduira, dans le plan y, d'une manière exactement
pareille et nous aurons des cercles F passant tous en y^ et
?/2 ' et les orthogonaux F' des cercles précédents. Seulement
tandis que les C sont des cercles complets, les F seront des
arcs arrêtés en y^ et 7/.,; chacun de Ces arcs peut être consi-
déré comme une coupure d'une surface de Riemaiin particu-
lière. En outre, quand x décrit une seule fois un cercle C, la
variable y entoure deux fois de suite le cercle correspondant
F'; pour obtenir une seule description du cercle F', de
manière que pai-tant d'un des bords de la coupure F on
arrive au bord opposé sans l'avoir traversée, il faudrait
limiter le cercle C à la portion comprise, soit à l'intérieur,
soit à l'extérieur d'un certain cercle C.
f
5. — La transformation étant écrite sous la forme y .=z ^ ^
pour appliquer ce qui précède, on prendra le plus souvent
comme cercle fixe C, celui qui contient les racines «, . a., du
polynôme /'. Dans ce cas, l'arc F qui sert de coupure con-
tiendra l'origine du plan y. Si l'on clioisit pour C le
cercle contenant les racines ^, /S., du polynôme g, le cercle
F doit passer par les points de l'infini; il est donc devenu
rectiligne et se compose des deux prolongements de la
droite 3/, j/a • Dans l'une comme dans l'autre hypothèse la
coupure est connue à priori. Adoptons la j)remière.
Le cercle C contient ainsi à sa périphérie les racines «, et
a.,, de part et tlnulre de la corde 7;,/jo; en outre un des
pôles /3, du (juotient -^ se trouve à l'intérieur du cercle, l'autre
étant à l'extérieur. Joignons les points a, et a., jiar une
s un QUELQUES INTEGRALES 325
ligne ',^qiii ne se coupe pas elle-même et ne sorte pas du
cercle C.
Il résulte immédiatement de la conformation de la surface
de Riemann que quand v décrit la ligne C, la variable 1/
part de l'origine pour y revenir de Tautre côté de la coupure
r, après avoir décrit un lacet A. Et le point 1/. qu'enveloppe
le dit lacet correspond au point r,. qui, relativement à la
ligne C, est situé de l'autre côté (|ue le pôle /S,. Supposons
que c'est yj, .
Il est maintenant aisé de supprimer les ambiguïtés de
signe que contenaient les formules 8).
Désignons par Vg^ la valeur de la fonction \/g{x), pro-
longée suivant la ligne J?, à partir de la valeur initiale vgi
dont le signe sera choisi à volonté.
Les valeurs initiales des radicaux i/l — — eli/l — — sont
égales entre elles, toutes deux à l'unité. La valeur finale du
premier radical, ou ^~^- ^ doit être éoale à — 1, la
I i/o- r 1 ^
variable 7/ ayant circulé autour du point y,. Au contraire, le
point ^o est resté en dehors du circuit A, le radical \/ i — —
reprend donc sa valeur de départ et l'on a ^^ ~ = ^-7= •
"Ho '2 V P2
Ces résultats qui sont d'a(;cord formellement avec les
équations (12) en précisent la signification : si donc v g.-, est
le prolongement de vgx le long de la ligne i?, yj, et ^, seront
placés de part et d'autre de la ligne C. r,^_ et ,5, seront du
même côté.
La règle pré(!édente n'est pas changée dans l'hypothèse
qui peut très bien se rencontrer où les six points «. /3, -n
appartiendraient a un seul et même cercle. Ainsi que nous
savons, les points de chaque couple a,, a.^ et /5,, /5.^ sont de
côtés dilTérents par rapporta la corde /;,/;.>, et les proportions
hl}i — hl}i^ et h2ïi = h2}i^
«1 *l2 «2 ^2 ?I ^12 ?2 ^12
font voir (jue les cordes «,«2 et /3,/3.2 ne |)euvent pas se couper
326 C. CAILLER
à rinlérieur du cercle. D'où il suit que /S, et [5^ seront tou-
jours du même côté de la ligne )S, tous deux dans la région
opposée à y;, .
Le cas examiné à l'instant comprend en particulier celui
où les six (juantités a , /S . •/) , seraient toutes réelles.
Supposons les a et /5 réels; il résulte de ce qui vient
d'être dit que sfles segments rectilignes a, «a ©t /3,/3.2 empiè-
tent l'un sur l'autre les r, ne peuvent être réels.
Pour la réalité de •/;, et /^o, il faut donc, mais il suffit aussi,
que les dits segments, ou n'aient aucune partie (>ommune,
ou que l'un d'eux soit inclus dans l'autre; les deux cas n'en
font qu'un, car en reliant au besoin par l'infini les deux
points appartenant au même couple, on peut toujours se
figurer que les segments réels dont il s'agit ne possèdent
aucun élément commun. Et alors l'étude des extremas du
rapport réel
1', fi-^) _
{3C — a, 1 l.r — a,)
«0 g\^')
" [X— lî,)(a-- ?2l
montre à l'instant que chacun des segments a,ai. /3,/Si : décrits
comme il vient d'être dit, contient une racine -ni et yj, du
polynôme h(jr).
Dans ce cas de réalité, c'est l'axe des .r qui joue le rôle du
cercle G; les parties, intérieure ou extérieure, du même
cercle se confondent avec les demi-plans, positif ou négatif,
du plan complexe. Et l'on voit immédiatement que si a, et
«2 sont réunis par une ligne iT tracée sur un seul de ces
deux demi-plans, le lacet A correspondant, qui joint l'ori-
gine à elle-même dans le plan ;/, entoure le point jy, ^ ^-^ ,
où y;, est la racine de ]i{.v) appartenant au segment a,a., .
6. — Pour terminer, présentons quelques applications se
rattachant au calcul intégral. Considérons d'abord l'intégrale
ffi-r)
J . '"+1
m—l
dx , (15)
SUR QUELQUES INTÉGRALES 327
nous avons idenliquement
-f
a, ) (-ï^ — «.>) ,
ll6)
.r — a,) IX — a, I .
— a.»
Mais, à cause de la formule (11),
dx dy dy
'n+l
gw Vg(v) . //i _ i\/i _ jX ^''"t*
la première des intégrales du second membre de (16) s'écrit
encore
rx — a^ Hx — a,l|.r — apH"'"' ^.r _ rx — a^y'"-^ dy
J v^)L ^^■''^ J gi^-)~J VÏI^) V^îi)
et, de même, la seconde,
/x — x, fix — a,)(.r — 0,11"'" rfx _ /^x — oi^ r"'~^ dy
D'autre part, les formules (8) nous donnent évidemment
avec certains coefficients constants A,, B,, A,, B,
Vg{x) 'V V, 'V r,
Vg\x) '\ V: -V
Par suite, en transportant ces valeurs dans (16), (17), (18),
nous obtenons un résultat tel que le suivant
où P et Q désignent de nouvelles constantes.
19)
328 C. C AI Ll.ER
1
Par exemple, si Ton fait m =: — , on trouve immédiatement
le résultat suivant (|ui est bien connu.
Soit X = f{x)g{x) un polynôme quelconque du 4'' degré,
la transformation z* = —, ramène l'intégrale abélienne
^3" à deux intégrales elliptiques appartenant chacune au
z .
Vl — rt-"
7. — Il est aisé de généraliser, de différentes manières,
la formule (19); on a, par exemple, quel que soit l'exposant A\
|20|
+ Q
1
Par suite, si k = j)i =-= ^, on voit qu'une intégrale hyper-
elliptique de la forme
dx
f
^/fgiag + hf)
(21)
est réductible a deux intégrales elliptiques de la première
espèce.
Revenons au type (19), et faisant
aj zzi 0 , ot, =: 1 , ou fix) ::= .r( 1 — x) ,
proposons-nous de déterminer l'intégrale définie
/
(22)
gix) 2
où le chemin d'intégration est rectiligne, tandis que 1 expo-
sant m est supposé supérieur à l'unité pour la .convergence.
En ce qui concerne g{.v), nous admettons qu'il ne possède
*■ UR Q UE L Q UE S INTÉGRALE S 329
aucune racine réelle entre 0 et 1, et nous posons go^=^g[^)
Faisons y =^ - — r, l'intéofrale devient
J VgTT) Vi^
Mais les formules (8) nous donnent ici
V .>i Vo. V :!^. V g
puis
^ = — vk__ (J7^- - J'V^-) .
V^- K-^,lVn%^V n V yj
soit, en vertu de (12),
(23)
Il convient de rappeler que \/ g^ est la valeur finale, obte-
nue par continuité, de la fonction \^ g[pc) ; le signe de la valeur
initiale v g^ est choisi à volonté. De la même façon ?/'" est
la valeur finale, au point 77,, de la fonction (•^7—) , dont la
valeur près de Torigine est supposée parfaitement déter-
minée. Et quant à yj, , il représente celle des racines du poly-
nôme h{.T) qui est à droite du segment 01 lorsque ce seg-
A /" ( r)
ment laisse à sa grauche le seul pôle de -V-^ contenu à Tinté-
^ ' g{.r}
rieur de C et inversement.
Soit A la coupure qui correspond au chemin d'intégration,
nous avons
1
2]/T A"'(l -■>■)'"- V.r^ f r"'-'dy f y'"-' dy
J «I+-- J /, V .' /, r
330 C . CAI LLER
Mais le lacet A «ntoure le seul point?/,, par suite
1 'A
- /V'(l -x)"'-'dx _ f y"'-'dy
J /«+i J I . y
et en i-ésiime
1
I X (1 — .r| dx 2 ml {m — 1)' ,„ „,,
/ i = T7= — ^ïzrTi y, ■ (24)
1 4/~ I '2/711'
Changeons dans l'intégrale la variable x contre la variable
1 — jc; il suffit de remarquer que ?/, est le même pour les
deux polynômes g{.jc) et ^(1 — .x) pour trouver
/■-
■rdx 2-'" m!(m-l)!^,„ _ ^^Si
et enfin, en additionnant les deux résultats précédents,
"■":.-'" . (26,
Le degré d'homogénéité de l'élément intégré est ici égal
à — 2. Nous avons donc affaire à une intégi-ale du type hyper-
géométrique ; pour en obtenir explicitement la signification»
calculons y^ en fonction^des coefficients du polynôme
On a
puis
Mais
X] = ax- + bx -\- c .
c , g^ ~ a -\- h -{ c
., = ^
/»"o + /^i
SUR QUELQUES INTEGRALES 331
d'où
l/lT l/tr o- a
y r^i K no oi PO
• ' "" (t + 2fl, ^/^ + /V^ ~ l« + ^M/' + 2c + 2[/^[/^) '
La forme définitive de (24) est donc
/-
1 — cl'"-'
dz
0 |ac.2+ bz +c)""*"5 ,27i
2-"'/«!(/M — 1)
_L A + 2c-2t/oyg,Y
(2/H) ! ^]
ou encore, moyennant une généralisation évidente,
0 ^az^^bz + c) ^2 ,28)
|/H 1
.'(m — 1)! 1 //,x + 2c — 2l/-y
|2m): l/^(
/bx + 2c-2^gy^\'
\ b^ — iac J
Comme toutes les précédentes, cette l'ormule est valable
pour un exposant m quelconque : la seule condition qui soit
imposée à ce coefficient est d'être positif.
Si, en particulier, nous le faisons entier, on peut dériver
m fois, et alors en posant
2oi = bx + 2c — 2\/7 \/JûF) , (29)
nous aurons
d
(^7^)=l-'^--=^-'2m- l,(^--«rj -^. 130)
C'est là une identité remarquable relative à un polynôme
quelconque du second degré gLr). Il est intéressant de la
retrouver par une voie moins détournée, et strictement
algébrique. C'est par là que je terminerai.
332 C. C AILLE H
8. — Avec quelques auteurs représentons par le symbole
(.r'") un développement ordonné suivant les puissances crois-
santes de X lorsque le premier terme est du degré m\ le
nombre m peut d'ailleurs être quelconque positif ou négatif.
De la même manière ( -r: ) désisfnera une série ordonnée sui-
vant les puissances descendantes de .r lorsque le terme
initial est d'ordre m par rapport à — .
Soit m un entier positif, /T.r) une fonction du t^'pe (-)
c'est-à-dire
/•(.n = a,„.r"' + ^„_,.r'"-' + ... + c, + ^' + .. .
Si le développement est sans lacunes, le degré des diverses
dérivées /'(.r), /"(.r), .. va diminuant d'une unité à chaque
rang. 11 y a toutefois exception pour la (//? + 1)'"^ dérivée
dont l'ordre s'abaisse brusquement de m unités. Au lieu
d'être du type ( — ) . cette [m + l)""' dérivée est évidemment
du type (~j : telle est la simple remarque qui me sert de
point de départ.
Soit maintenant g[x) un polynôme quadratique non carré,
g\X) = aX- -\- h.l -j- C , h- — 'irtf ::=: 0
et /?,«(.r) un polynôme quelconque du 7;?'"* degré, de sorte
que ~1 est du type (.r"'~'). Alors, comme on vient de voir.
d'" / Piii\ /l \"'+'
la quantité — ( —L ) sera du tvpe (—1 . D'autre part, en
' dx"\\'gJ '' \.rj '
opérant la difierentiation, on trouve directement
j'" / I)
dx'" \^g J „,„+i
f -
équation où figure un nouveau polynôme P,„. Au lieu d'être
du degré 'lui comme il le semblerait d'abord, ce polynôme
P„, , suivant la remar(|ue ci-dessus, est du degré m.
.s- UR Q UE LQUES I X TKGRALES 333
D'autre part, si p,n parcourt l'ensemble x '"+' des poly-
nômes du wi'"® degré, P,„ décrira aussi le même ensemble
dans sa totalité. Dans le cas contraire, deux polynômes diffé-
rents p^^ et /?'„ ramèneraient le même numérateur P„^, et
nous aurions Téo^alité absurde
d'
dx'" \ \/]
= 0
Ainsi, à tout polynôme p,„ correspond selon l'égalité (31)
un autre polynôme P,„ et inversement. Et voici la consé-
quence qui se déduit de là ; g(x) étant un polynôme du second
degré, F un polynôme quelconque du m'"" degré, la différen-
P
tielle f sera toujours intégrable algébriquement m fois
de suite.
9. — Pour opérer l'intégration il est intéressant d'exprimer
l'un par l'autre les deux polynômes />,„ et P,„.
A cet effet, prenons un cas particulier, et posons, a. ei (3
étant les deux racines de g'(.r),
- p{x) = {X-— a)'"(.r — jj)'^ • •
avec la condition ), + u ^ /« , de sorte que p{.r) ait le degré
voulu. Je dis que, dans ce cas, P(.r) est divisible par p{.r).
En effet, puisque g{:r) =^ a[x — a)[x — /S), la quantité -7=
développée selon les puissances de ix — a.) est du type
1
((x — a.)')' - , ainsi le premier membre de (31) sera de la forme
((.r — a); - . La comparaison avec le second membre
indique le degré de P, qui est 1.
Autrement dit, P est divisible par (.r — a/^, et pour la
même raison il le sera aussi pour (.r — /S)-"^. En particulier
si la somme des indices 1 -\- u. est égale à m, le polynôme P,
du degré /« , se confond avec [x — oLf{x — /3j'^, sauf un
facteur constant A.
I/Ënsi'ignenient mathoni., id-^^ année; l'JI'.l. . 22
334 Ç. CAILLER
On obtient sans difTiciilté ce facteur en partant de Tiden-
tité (31) qui s'écrit maintenant
1 _i -_ _L ■ _ _i
dx"' \/a ^ ^^,,,+ 1 • ^ ^
en comparant dans les deux membres les plus petites puis-
sances de {x — ot), ou de {x — /S), nous avons
2 / V '2
1\ / 3
valeurs égales à cause de la relation 1 -\- y.=zm. Au reste^
il est intéressant de remarquer que l'identité (31"") ci-dessus,
obtenue pour des valeurs entières de X et jtz, demeure vraie,
ainsi qu'on voit sans peine, quels que soient ces paramètres,
sous réserve de la condition X + a = m relative aux indices.
La formule (31), récrite sous la forme
dx"' \/g^x) ^ '^ m+\
g{x) 2
comprend en réalité [m + 1) cas distincts obtenus en faisant
parcourir à X la série X ^ 0, 1, ... m\ la combinaison de ces
cas particuliers redonne le cas général. Et voici, si on veut^
le résultat explicite.
Posons, pour abréger, f, ■=r. [x — a) (.r — /3;!^, et mettons
p„i sous la forme
Pm = ^'o/o + '•l/i + «^2/2 + ••• + '-'nJm '
on a alors
P,„ = c,AJ, + c,AJ, + c,AJ, + ... c,„A„,/„, .
Toute la question se réduit à développer dans la forme
indiquée un polynôme quelconque, ou même le monôme .r",
avec II ^ m. On posera
.r — 3
r z= m — n , t = .
SUR QUELQUES INTÉGRALES 335
et
(3 _ al'«.r" = (,3(.r — a) - a (.r — |j))" [u _ a) — i.r — ,i|J'" ,
Si donc
d,t' .
le coeflicient de f,n^k dans le développement de .c" se trouve
égal à la quantité
d,. .
Par là se trouve résolu, d'une manière complète, le pro-
blème de la correspondance existant entre les deux poly-
nômes p,„ et P,„ qui figurent dans (31). Mais cette solution,
assez compliquée, est susceptible de simplification dans un
cas particulier.
10. — Soit .^o une constante quelconque. Par l'extraction
de la racine carrée vgi on peut toujours définir un polynôme
du V^ degré p^ et une constante ^p, de manière que la diffé-
rence vs =z p^ — ({nV g soit d'ordre 2 par rapport à x — a\, ou
^=P.- %\/J= {{^ - •^■o))' • (32)
Elevons ttr à la ;«™^ puissance, nous obtenons
W" = p„,-- q,„_, V/7 = (i^ - -roi)"" . (33)
équation où les deux polynômes p,n et q,„—i ont un degré
égal à leur indice.
Par suite, en dérivant m fois,
d"' / P,n \ d'" / œ
d-r-^W J dx'"\x/-
8 '
et comme, d'après (32), ce résultat doit être de la forme
((.r — •^o))"' ^^ polynôme P„, , du degré m, sera égal à
336 C. CAILLER
(x — Xo)'" sauf un facteur constant c. On a donc
rf'" / P.n \ d'" / m'" \ ^ ^(x-.r,r ,33,,
dx'"\\/J d.r'"\\/J „'"+
Il est clair que les polynômes p,,, et g„,-i, introduits à l'ins-
tant, dépendent de la conversion en fraction continue de la
l
fonction — :=-. En effet, la relation (33), écrite sous la forme,
y 8
= ((.r — .rjj , (34)
\/7 ''
montre que la fraction rationnelle^"^, du degré /;? . repré-
P m
sente Tirrationnelle — ^:_ aux termes près de l'ordre
\/ g
{.X — -^0' '"' c'est la caractéristique d'une réduite.
Si on multiplie (33) par la quantité conjuguée p,„ + q,n-\\/ g ■>
laquelle est d'ordre zéro, on voit que y/^ — &y!„-i ^'^^ aussi
d'ordre 2ni en x — .r^, et comme ce polynôme est du degré
2m, nous avons l'équation de Pell
^ " 4 1 \2"i ,0-1
La constante A, de même que cqui figure dans (33""), dépend
évidemment du paramètre laissé arbitraire dans la définition
de Pi et ^0 •
Et il importe de remarquer que l'équation ci-dessus carac-
térise aussi les polynômes /;„i et q,„—\. premiers entre eux. En
effet, si (35) a lieu, une seule des quantités p,„ — ci„i-\\/ g
et p„, -\- q,„^\\/ g doit être d'ordre 2/;?. la j)remière, par
exemple. On aura donc
ce qui suffit à établir que p„, coïncide avec le polynôme étu-
dié précédemment.
Dans l'équation (32), />, est un polynôme arbitraire du pre-
s un QUELQUES INTÉGRALES 337
mier degré. Dès qu'il est choisi, le binôme x — x^, selon les
puissances duquel on effectue les développements, est déter-
miné, car on a
Ce binôme ne diffère donc que par un coefficient constant
du suivant
1 ,
t = p^g — 2S Pi ■
Pour trouver le coefficient c de la formule (33"'*), il suffit
de faire r voisin de Tune des racines de gi-v), en comparant
entre elles les parties principales des deux membres. On
obtient immédiatement de la sorte
J'" / n \ l"l / rs"> \ /■'"
' ^ — ' * = 1 . o . 5 ... |2m — 1
^-'"Vv/7/ ^-'"Vv/7/ ■ ■■ „'"4
C'est, sous une forme légèrement plus générale, l'équa-
tion (30) qu'il s'agissait de vérifier. Pour obtenir cette der-
nière, on fera
g{x\ = «,r-' + hx + c : VgU) = V^ <-• M + 2^^- H ^, -»■' + •••j
p^(x} = c + — , .»•„ = 0 .
De là
et
^=(.-
SUR L'INTÉGRALE 'i -J ^\'_\'' dh ,
0
PAR
Félix Vaney et Maurice Paschoud (Lausanne).
l. — Dans un mémoire inséré au Bulletin de la Société
mathématique de France, Laguerre [Œuvres, t. I, p. 415)
considère l'intégrale
fz"e-t-^'''dz
et il en déduit les propriétés fondamentales des polynômes
U(.r) d'HERMITE.
En partant de l'intégrale
n
, fh"e~
h.r
-r- dit ,
on peut, par un calcul analogue à celui de Laguerre, établir
les propriétés essentielles des polynômes P„ qu'il a obtenus
dans un autre mémoire du même Bulletin {Œuvres, t. I,
p. 434), et qu'il définit [Œuvres, t. 1, p. 436) par la relation :
hx
eî^ h h- II"
Tzr = Po + P.n + P22l+--- + p«;r: + -- '^^
où P„ a comme expression générale :
^ . , r. n{n — l) , ri(n - - Wtn — 2) , , 1 ,„
s m UNE INTEGRALE 339
Laguerhe indique les propriétés suivantes des poly-
nômes P„.
0
re^P,„(j-)P„(.r)</x = 0 pour m ^ n ,
X
0
ainsi que les relations
P„+, = (v + 2« + ]|P^_»^P,,_, ,
On voit de plus que
dx
hx
e i^
II. — Posons pour abréger = T
On a
d
dh
[hP[ l_ /j,2T] = phP-^T — {X -\- 2p + X^hP'ï + \p + \]hP+^'Y .
En multipliant les 2 membres par dh et intégrant de 0 à /i,
il vient :
h h h
(^_|_ll fhP+^Tdh = hf{l — hf-T + {.r + 2p + \\fhPTdh — pfhP-^Tdli .
(I (I 0
Si Ton pose
h
n 1 .'
il vient entre 3 intégrales définies consécutives la formule
de récurrence
ip+^ = p'.hP{\ -fr-rï + (x + 2p + []i^-p-^i^_^ . (3)
On voit de suite que
I, = (1 - A,2T + (.r 4- 1)I„_ I .
340 F. VANEY ET M. PASCHOUD
et, en tenant compte de cette dernière relation, (3) donne
successivement :
pour p = 1 : 1, =z (A + .»■ + 3)(1 — hfV + (X- + 4.r +- '1)1^— (x + 3) ,
pour p =: 2 : I^ = \2h- + \x + 5) /» + .r- + 8x -f 11] il — h)-'ï
+ (.*•' + 9.f- + I8x -t- 6)Io — [X- + 8x + 11) .
D'une laçon générale
I„ = fÔjA, x)](l - Ar'T + P„I„ - V„(.r) . (4)
OÙ 9n{li, .^) est un polynôme de degré \n — 1) en h et en x,
.P„(jc) est un polynôme de degré n en x et V„(.r) un polynôme
de degré [n — 1) en x .
On a en outre V„(.r) = ^„i^0, .r).
D'après les calculs précédents :
ej// . x\ = 1 ; ej/i , x) = h + X + 'à :
OglA , X) = 2h- ■\- \x + h\h -\- x'^ -|- 8.r + 11 .
V, \x\ = 1 ; \\{x) = ,r + 3 ; \^{x) = x- + 8.r -f 11 .
P, (x) — X + 1 ; P, (x) = X- + 4.r + 2 ; P, (.r) = x^ + 9x- -f ISx + 6 .
De plus
En dérivant chaque membre de l'identité
^ Jix^ 1
par rapport h x, on trouve
Cette relation donne pour /? = 0
' "~ <yj- dx
et, en tenant compte de 1, = (1 — h]^T + {.v +1)10"" ^'
on obtient
^ = 1(1 - /OT -I- I„-i . (6)
expression qui sera utilisée dans la suite.
SUN UNE INTÉGRALE 341
III. — Il existe des relations de récurrence pour les poly-
nômes 9, V. P. Partons de la relation (3) en y remplaçant
\n par son expression (4), il vient :
[0„+i.<l-/H^T+P„^,I„-V„^,l-,.r + 2,, + l,[0„.,l-^i^r+P„r„-VJ
d'où les relations cherchées
9„+, - ,»• + -^n + 1 1 0„ + //=^0„_ , = /. : h" . (7)
V„+i - (X + 2/, + i,V„ + ,r'V„_, = 0 . |8,
P„+l-(^-+2« + l)P„+,r'P„_^=:rO . ,9)
La formule (9, montre que les P„ sont bien les polynômes
de Laguerre, car P, = .r + I et P^ = -r^ + 4.r + -•
La formule (8) se déduit de (7) en y faisant h = 0\ elle est
identique à (9), mais les polynômes V„ sont différents des
polynômes P„, car V, =; 1 et V.^ = x -\- 3.
IV. — Dérivons les deux membres de (4) par rapport à .r ;
il vient, en remplaçant -j-* par sa valeur (6) et en tenant
compte de (5) :
(10)
p„+l-(« + l)p„
f/V , , fi\ p , , — in + liP„
d.f
" + !' -t:^+PJ ''2,
La relation (11) s'obtiendrait de (lOj en y faisant h = 0.
De (12 on déduit le développement suivant de P^^ :
p;, = "p„_, + "1// — iip„_o + ■•• + " ! Po • 11-^»
342 F. VA NE Y ET M. PASCHOUD
De (9) et (12) on tire sans peine la relation indiquée par
Laguerre
^•p1 = «P. -«'P„_i (14)
et Téquation différentielle
^K + (^ + 1)PL -«P„ = 0 . (15)
X
V. — Posons 9„ = eî^. H„ .
En utilisant la relation (14) et en substituant cette valeur
de 9n dans la relation (10), on obtient :
X
( dVi\ </H ,, ~\^h P' , ,
\ " dx J dx 1 — /j n 4- 1 ^
La relation de récurrence entre les H„ est
X
H„+i - (x + In + 1)H„ + «2H„_, = n\h"e~'^h . (17)
De (16) et (17) on déduit finalement Téquation différentielle :
+ (.r + 1)--^_,,H
dx"^ ' dx
= î^'i'L^^-2(' -Mp;, -"ir+'i . (18)
qui ne diffère de celle des polynômes de Laguerre que par
la présence du second membre.
Pour /i = 0, H„(0, .r) = e~^Y„ et (18) donne l'équation
différentielle à laquelle satisfont les polynômes V„
hx
e 1 h
VI. — La fonction y— -y, considérée par Abel^ (Œ'Mcre^,
t. Il, p. 284), donne naissance à des polynômes Q„ si on la
développe suivant les puissances croissantes de h
hx
= Q« + Qi^! + ^-^21 + •• + ^",7^ + -
(20l
' Voir aussi Nijlanu, Over een bijsondere soort van geheele functiù'n. Utrechl, 1896. (Thèse).
SUR UNE INTÉGRALE 343
OÙ Q„ a comme expression générale :
^ , , T. , "(" — 1) 2 n{n — \){n — 2) "l
Q„(^) = « ! Il — «.r + -^T722— •*■ 12 22.32 -^ + ■••] • '21)
Abel indique en outre les propriétés suivantes de ces
polynômes
/ e~^Q„(.r| Çl^^^{x]dx = 0 , pour m zéz n
0
X
n
En partant de la fonction génératrice, il est facile d'obtenir
la relation de récurrence des polynômes Q„
Q„+i - '2« + 1 - x,Q„ + ,r'Q„_^ = 0 .
ainsi que l'équation différentielle
•rQ;; + (1 --riQ;, + «q„ = o .
Q„ s'exprime encore sous forme de dérivée n^^
Vil. — Le développement des Q„ en fonction des P„ peut
s'obtenir au moyen de l'équation différentielle :
P„ - T 2P,,- + \,ï ' 2=P„-2 -■■■
<- ir"''"-';;^;^^"-- + "'rP_ - ... I- 11"" i 2' p.] .
Comme les polynômes Q„ se déduisent des P„ en y rem-
plaçant X par — X et réciproquement, il est possible d'écrire
P,. = (- ■ I" [q„ - ^'2Q,_. + ^^'^ ^.Q,,,, _ . . .
< - "^"''" ~ i'2;3'."..~ " ^ ''''^'^-r - ■■ I- ''""'^'Q.] ■
344 F. VA NE Y ET M. PASCHOUD
Ces développements sont, à l'alternance des signes près
et aux puissances de 2 près dans les coefficients, analogues
à l'expression générale (21) de Q„ ou à celle (2j de P„.
Remplaçons maintenant dans le développement 20) h
par j et multiplions chaque membre par e-^ on obtient
hx
\ — h ~ (22)
Ih \\ h^ 2\ h^ {n-il\k" ni li"+^ J '
Ce second membre représente le développement suivant
les puissances décroissantes de h de la fonction génératrice
des polynômes de Laguerre.
De la même manière, on tire de (1) le développement sui-
vant les puissances décroissantes de h de la fonction -r
hx
h '
hx
l — h
^ ("Pp II]: Po 1 P„-i 1 P„ _1_ 1
Multiplions chaque membre de cette dernière relation par
n \h"dh et intégrons de 0 à h, il vient :
h
J l — Il L " i « — 1 2 ! ^ //
Po h "-■-
2 3
-^'laZl^ , P»-i h 1 123)
,j_3 4! -t- ■'■ -t , („_!,; -t- •••J •
VIII. — En utilisant une méthode indiquée par Hermite
h
/h" fik
(Œuvres, t. IV, p. 169),
0
on voit que les polynômes 9„ et \'„ peuvent s'exprimer au
moyen des P„ et des Q„.
SUR UNE INTÉGRALE 345
Si Ton écrit (4) de la manière suivante :
hx hx hx
g\— h p 1 — h g 1 — h
ÎZTTï '„ = '^„ \i' ■ •'•> + Y=^, ^\, 'o - î:3â ^'n .
on remarque que 9n\h, x) l'orme la partie entière du produit
hx
développé suivant les puissances décroissantes de h.
Si Ton remplace les deux facteurs par leur développement
respectif (22) et (23) et si Ton multiplie membre à membre,
on obtient le développement de 9n{h, .r) suivant les puis-
sances décroissantes de Ii
" |_ /( \ n n — 1/
-^Xn.-r. "^u/-l,.i:i: ^ (n--2) .2\.\) ^24,
A. /PqQ^ , P.Q2 , P-2Q. , P3Q0 \fn-'. ,
"^ \/i.3: "^ («-li.l!2: ^ In — 2)..2!1! ^ (n — 3i.3l/ ^ '"
« — 1 1.1 !(/ — !) !
^ (// — 2).2!|/ — 2i!^ ^ i« — ji./ I/" J
Le développement de V„ est formé de tous les termes ne
contenant pas li
(25)
1: " - ' 2:
Un autre développement de ^^, , ayani la forme:
V, = ^',P„_,+... + ^.P„_, + ... + «„ Po .
s'obtient au moyen de l'équation diflerentielle (19) et du
développement (13)
V„ = P„_, 4- -l^n — liP„_, -f [n — 2ri3,/ — '*lP„_3
+ •r-\„ — 2r-(/( — 3)t»„_,, + (/) — 31 (H — '.m5«- — 25» -f 32|P„_-^ -f- ...
346 F. VA NE Y ET M. PASCHOUD
chaque coefficient s'obtenant au moyen du précédent par la
formule de récurrence
2n — r -\- \
['"-' ^- •''"'- + (^J
IX. — Eli prenant h = 1, comme limite supérieure dans
l'intégrale I„ et son expression (4), il vient :
1 j Aa:
an
1 — h.
0 0
ou encore
1
n Ih" _ ^i- .. ^p 1-/1
dh
/> nlh — -— re 1— 'î
J 1 _ A « ^ "./ 1 — h
t 0
1 ^
/» n I h" ^ rp 1— '^
Posons z = _ ; on a, après substitution,
X " 0
Le premier membre peut se mettre sous forme d'intégrale
multiple d'ordre n de la fonction — 7-t\ ces intégrales mul-
tiples donnent donc naissance aux polynômes P„.
La formule (26) est celle obtenue par Laguerre [ŒuvreSy
t. I, p. 432), qui en déduit que P„ est le dénominateur de la
réduite d'ordre n du développement en fraction continue de
la fonction e^ j — dx, le polynôme V„ étant le numérateur
X
de celte réduite.
Enfin on remarcjue que l'intégrale 1„ se transforme par le
changement de x en — x, en une nouvelle intégrale J„ qui
donne naissance aux polynômes Q„ d'AsEL
hx
h hx \~h
^•n =fYz~h ^^ ""' = L""''' • •'■>]<^ - '"'r^TT, + Q«^o - ^^^'<-^> '
0
où
Û„(A,x) = 6j/j, -.,) .
Q,.W = P„(--r) .
^V„^r)= V„(-.-) .
EXTENSION DE LA NOTION DE JACOBIEN
M. Stlyvaert (Gand).
1. — On connaît pour n fonctions à n variables, le théorème
de J.Bertrand relatif au déterminant fonctionnel ou Jacobien
J de ces fonctions \
J = j d,fd.^o
d„ X d„ y
les lignes du dernier déterminant ci-dessus étant n systèmes
d'accroissements des variables x, y et les lignes du pre-
mier déterminant étant les différentielles totales correspon-
dantes des fonctions f\ 9,...
L'égalité ci-dessus résulte immédiatement de la règle de
multiplication des déterminants, et peut s'écrire en notation
abrégée,
J ^ !>(/;• /•2. •••/„>
D(j-i, j-j, ... J-,,1
Le Jacobien joue, à l'égard des fonctions de plusieurs
variables, un rôle analogue à celui de la dérivée d'une fonc-
tion d'une variable. Ainsi la notation précédente conduit
immédiatement à ces deux corollaires :
1" Pour les fonctions inverses.
X
= 1
2" Pour les changements de variables i^ou, ce qui revient au
• Voir p. ex. Nikwengi.owski, Algèbre, t. II, p. 176.
348 M. STUYVAERT
même, pour les fonctions de fonctions), si .r.=.c^.(y^. ?/,
on a
3/„)'
D(.r,- vj
•Jj
D(.r,
.../■) Du- ,
• Il '1
X
•••^„> I^IJi. Ta, ... r„)
en particulier si la siibsliUition qj est linéaire, le second rap-
port est le module de la substitution et Ton voit que le
Jacobien d'un système de formes algébriques est un co-
variant.
Enfin on sait que si le Jacobien est identique à zéro, il
existe une relation identique entre les fonctions, ou bien
l'une d'elles est constante.
2. — La première extension de la notion de Jacobien est
relative à m fonctions de n variables [m ^ //), mais en prenant
toujours les dérivées partielles du premier ordre.
Le cas de 772 = // ± 1 a déjà été rencontré, au moins pour
les formes algébriques, par L. Cremoxa et par nous, dans
nos Cinq Etudes de Géométrie analytique'^, pour quatre
variables homogènes et trois ou cinq surfaces algébriques.
On peut évidemment considérer aussi deux ou quatre
courbes algébriques dans un plan : dans le premier cas on
a la matrice
^f
^f
^f
Ox,
^^2
Ô.r3
i^X,
iiX-
qui s'annule pour des points du plan en nombre générale-
ment fini; si /'est de degré // el g de degré //, ce nombre
est
(// — 1 + /(' — 1|- — {n — 1 M// — 1) = //- + ////' + //'-— o\n + n') + 3 .
Ce sont les points qui ont même droite polaire relativement
aux deux courbes. Dans le cas de deux coniques, ce sont les
sommets du triangle conjugué commun.
Si l'on a (|ualre courbes planes f\. /j , /à, /^ d'ordres
• Gand, Van (îoothoiii, lOOS, p. .W et siiiv.
LA NOTION DE JACOB/EN
349
//j, //., , 11^, //,. la matrice Jacobienne représente des points
isolés en nombre
(H, — 1 + n, -- 1 + », — 1 1 (//, — 1 + «., — 1 + «^ — 1)
— (/(, — 1 -|- «2 — Ir -(- (/;, — Il !«., — Il
=: — //j»„ — oil// -(- (j .
Ces points sont ceux dont les droites polaires, pour les
quatre courbes, passent par un même point. Parmi ces points
figurent les points communs aux quatre courbes, s'il y en a
(mais non pas les points doubles des courbes données).
Pour étendre à Tespace ordinaire, on pourra prendre deux
ou six surfaces, et les matrices ayant alors deux colonnes
de plus que de lignes, s'annulent pour des points isolés dont
l'étude est analogue à ce qui précède. Et de même pour
l'hyperespace.
3. — La matrice jacobienne étudiée à l'instant a un sens
pour toutes les fonctions possédant des dérivées partielles
et non seulement pour les polynômes homogènes. Son éva-
nouissement identique correspond encore, si aucune des
fonctions n'est constante, à une r&lation identique entre les
fonctions.
Le théorème de J. Bertrand est applicable et donne (pour
fixer les idées)
î>.r„
! X
d^
•'•.
d,r.
rfg.r,
^^.r,
dr
•*2
d,.i\
d.^.r..
d,.r.
d.
X,
d,.r.
^3 •*'.-!
d^x^
dj d,f dj dj
d ^ o d.^ ç (/^ 3 d^o
la multiplication est à droite et lignes par colonnes, suivant
l'usage de la théorie abstraite des matrices. Ecrivons ceci
en abrégé
J X M = 1) .
d'où
.1 = D X .vr' .
L'Enseignement iii.ilhom., "2()« ann^-e; 1919.
350 M. STUYVAERT
CoROLLAiHE poiii' les fonctioiis inverses
"^7 "ôô
X
jl ./,/• ^,/- ^,/- dj
j] c/, ç (Vg? '^•':jr ^^4?
O'j >'j ^o.*i ^^S'^'l ^i"''\
cL X,
d, .r.>
en abrégé
par suite
K X O = M . d où K = M X D'
J X K = D X M~' X M X D~' = 1
Corollaire pour le changement de variables : si les x sonJ
fonctions, par exemple de ^,, ^.2, y^. ?/,,, y^, on a
l)XJ
5
diï.
4
^.•
dj2
X
^iJ^
=
b.r3
1
d0\
1
rf,.r,
d,x.
<s*i
d,.r.
C?j ^2
d^.r^
^3^-2
di-^z
d^X^
^•r*3
^s-'S
di-^s
en abrégé
L X X = M ou L = M X N'
M ayant le sens de plus haut. D'autre part,
dû\
i
;>/■
5
dû2
^^r,•
dJ
X
di?z
—
i><p
dû-.
d.o
^-
•^ i
1
de?:
1
en abrégé
J' X N = 1)
LA NOTION DE JACOBIEN
351
N et D ayant le sens de plus haut. Or on a aussi J x M = D,
d'où
j X -M = J' X N
ou enfin
J X M X N~' = J'
J X L = J' .
4. — Pour les fonctions u^ v, ... quelconques (algébriques
ou non) de ûo, y, ... , on peut encore généraliser la notion du
jacobien en faisant intervenir des dérivées partielles d'ordre
supérieur au premier. Prenons le cas de deux fonctions et
deux variables, pour fixer les idées et posons
&-«
^2„
ô2«
Ù.r2
(>,r dy
^y'
^2»'
ô-t-
fs^v
r>x-
5x^1-
iM-2
Cette matrice est identiquement nulle si l'une des foue-
ts (/
tions n, V est linéaire en œ et ?/, ou si — est une fonction
arbitraire de F —, et'— une fonction G de — , arbitraire aussi
sauf la restriction que la dérivée de G par rapport à .r soit
identique à la dérivée de F par rapport a y. Nous laissons au
lecteur le soin de vérifier cette propriété et de la généraliser.
L'extension du théorème de J. Bertrand s'effectue en
multipliant (à droite et lignes par colonnes) la Jacobienne
ci-dessus par la matrice carrée
{d,xY
d^ xdn X
(rf..>-)'
M =
2d^.rd^j
(/, xd^ y -j- c/o
rd
iX
'IdoXdoy
id^yr
d^yd-iy
id.yr
ce qui donne
•
D =
d u d II d^ Il
d^v d vd^i>
Puisque
J X M = D ,
on en conclut
J = D X M"'
352 M. STUYVAERT
Le corollaire pour les fonctions inverses ne semble rien
donner d'intéressant.
Voici un corollaire pour les changements de variables.
Soient X, Y les nouvelles variables, J' la Jacobienne pour
ces nouvelles variables et N la matrice carrée analogue à M
pour X, Y; alors
J' = D X N~' ,
d'où facilement
J' = J X M X N~'
et de même
J — J' X X X M~' .
Cas particulier de la substitution linéaire,
X =r Àj X + |J., Y
y = /.,_, X + ;i^ Y ,
alors
{d.xf- = À^U-Z^-Xl^ + 2À,;j.,^.Xo?.Y + [^lid.^f- u = 1, 2) ,
d.xdir=\\td.Xr- + (\ix, + K-,iJ.^)d.Xd.^- + a,;j^irf^.Y)2 .
d^ xd., X =z ( Àj t/j X + ;a., d^'\\\ \ d^X -^ a, d^ Y )
= xVjXrfoX + ).ja,(rf,X(7,Y + d.^XdJ) + [J^d^d^Y ,
</j xd.^y + d.^xd^y
= {\d^X + a,(/jY||>., (/gX + 'x.dA'\ + (\d^_X + ;j.j </,Y) (/..«/j X + [J^ rfjY)
= 2Wd^Xd,X + (X, [A, + À^aJIf^jXfl'.Y + d,Xd^\') + 2 a^ «j,, ^, Y*/, Y ,
etc.
Donc jNI est le produit (à droite) de
par
K
'■1 l-^i
l\
2\\
l
1 1-^2 + ''•■> :'i
^^,;^. '
ou A
K
'■2 \^2
^ i
1
(d,xr-
d^Xd.,X
id,xr-
2d^Xd^\
^,
Xd„\ + </._,
X^,Y 2
d.,Xd.,\
{<
^Y),
d^\d.,\
(d,Y)^
LA NOTION DE JACOBIEN 353
cette dernière est N, finalement
J' = J X A X N X N"' = J X A
et la matrice carrée A ne contient que les éléments de la
substitution; on sait que le déterminant A vaut le cube du
module QiUo — X^u,^ de la substitution.
5. — Si la matrice proposée est
1^2 «
î^^v
Krhy
dx fiy
i^hi
i)^V
by^-
t\r-
le théorème de J. Bertrand est encore applicable, mais avec
multiplication à gauche,
donne
d^xd.^x d^.rd^y + d^xd^y d^yd^y
(d.-,x)' 2d^.rd.,y (<^oV)-
di u di v
d^ itd., Il f/, vd^v
3 2
da II ' dzV
X K
De même pour le changement de variables et la substitu-
tion linéaire, mais avec multiplication à gauche.
Un cas particulier de ce qui précède (et qui correspond
au Hessien dans la théorie du Jacobien) est celui où u, f , ...
sont elles-mêmes déjà des dérivées partielles d'une fonc-
tion f.
Exemple
H =
i\x*
f>x'^ày
dx^dy àx-ày^ ôxôj*
Le théorème de J. Bertrand ne semble pas avoir ici d'ana-
354
M. STUYVAERT
logue simple, mais bien le corollaire de la substitution li-
néaire : le dernier résultat ci-dessus conduit à
ô /ô^FN ô / 5'^F \ & / ^^V \ ô /ô^F\
ôY\ôX3/ ôX \f>X2ôY/ i>XVôXôYV ôX \ôY7
ô A^='F\ J^/ ô^F \ ô / O^F \ _ô_/ô^\
ôYl^ôX^y ôTVSx^ôYy ^VôXôYV ivrl^ôY^y
i>3F \ ^/ô»F\
XôY^y s^ Vf>Y^/
à /ô^F
Ô^F
i>.r\ôX7 ô.r\ôX2 5Yy b.rVôX(
^A>3F\ ô / b^F \ ô / i>^F \ 5 /d^F\
où F désigne la transformée de /', c'est-à-dire
f{\X + ÀjY , ;ji,X -1- |j^Y) ;
et la dernière matrice ci-dessus est à son tour le produit de
la matrice initiale par
Al Al A2 Al A2 Aj
3Ai;Xi 2AiA2a, -|- ÀiJJ^ 2aiA, ;j.2 -|- ij-iAj -iAjIJl,
3),iai 1J.1À2 -|- 2Ài!i.ia2 Ài;j.j + 2;j.i;a2Àj 3/.j;x,
l^-i HafAj ;j-ii4 [h
Dans cet exemple donc, la transformée s'obtient en multi-
pliant la matrice initiale à droite et à gauche par des tableaux
carrés ne contenant que les éléments de la substitution.
Pour le cas particulier du pol3'nôme de degré 4 (ou en géné-
ral /i), les dérivées partielles sont, à un facteur constant près,
les coefïicients et Ton obtient une propriété de matrices
invariantes signalées par nous dans Y Enseignement mathé-
matique (1910).
SUR LA REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE
EN MATIÈRE ÉLECTORALE
PAR
G, PôLYA (Zurich).
Dans plusieurs périodiques non mathématiques', j'ai
essayé de mettre en contact ranal3'se mathématique avec
l'énorme diversité des opinions émises sur la question de la
représentation proportionnelle en matière électorale. La
partie la plus intéressante de la recherche est, me semble-t-
il : trouver, dans une littérature de controverse qui s'éloigne
beaucoup de l'exposition et des sujets mathématiques habi-
tuels, des principes tangibles, des faits susceptibles d'une
explication exacte et les « mettre en équation ». Dans les
travaux cités j'ai énoncé plusieurs résultats mathématiques.
Je les ai vérifiés expérimentalement par des exemples, j'ai
tâché de les rapprocher du bon sens sans l'aide des formules,
mais j'ai dû omettre les démonstrations. Dans les lignes
suivantes je donnerai l'analyse exacte, une analyse très élé-
mentaire d'ailleurs, mais qui ne sera peut-être pas dépourvue
d'un certain intérêt pour quelques lecteurs.
1. — Notations. Soient A, B, G.... L les nombres de suf-
frages obtenus par les listes en présence. Soit S la somme
totale des suffrages exprimés
A + B-fC-f... + L = S. (1)
Soit s le nombre des sièges à répartir. En partageant s unités
' Schweiz. Zentralblatt fiir Staats- und Gemeindever^Kaltung. 19111, N» 1 : Journal de statis-
tique suisse. 1918, N» 4; Wissen und Leben, N<" de janvier et février 1919. Zeitschrift fiir
die gesamte Staatswissenschaft (sous presse).
356 G. POL Y A
arbitrairement divisibles proportionnellement aux nombres
A, B, G,... L, on obtient les « parts exactes »
As B.S _ [,.s-
a=- , 1. = -^ , ... l=- .
On a
a + h + c + ... + l = s . (2)
Les parts exactes «, b, c, ... l ne sont pas en général des
nombres entiers. Donc si l'on décerne aux diverses listes
respectivement a, /3, y, ... 1 sièges, on commet inévitable-
ment des erreurs. Les erreurs commises sont respective-
ment a — «. /S — b....l — /pour les différentes listes et
— T — , ^^-5 — , ... ^—, — pour les électeurs des différentes listes.
S il y a des erreurs, il y en a toujours des positives et des
négatives, la somme de toutes les erreurs étant
a — r< 4- ;; — /y -f . . . 4- À — /
On a proposé un très grand nombre et appliqué effective-
ment un nombre considérable de systèmes différents pour
effectuer la répartition des sièges, c'est-à-dire pour déter-
miner les nombres entiers a. /S. y, ... a en connaissant
A, B, C, ... L. On peut poser, à priori, certaines conditions
très plausibles, que tout système doit remplir pour être
admissible. Premièrement, si l'on a
chaque sj'^stème raisonnable doit donner
a ^ > ^ y ^ . . . ^ À .
Remarquons, en second lieu, que chaque règle doit devenir
indéterminée en certains cas particuliers, par exemple si le
nombre s est impair et s'il n'y a que deux listes en présence,
les deux ayant obtenu le même nombre de suffrages. Pour
qu'un système de répartition soit admissible, il faut que ces
cas d'indétermination soient exceptionnels. Cette condition
sera précisée plus loin. Enfin les entiers a. /S. y, ...X doi-
vent « s'approcher » autant que possible des parts exactes
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE 357
a, Z>, c\ ... / OU plutôt les erreurs commises doivent être
« les plus petites possible ». Cette condition peut être pré-
risée de manières très diverses.
2. — Traitement égal des partis. Considérons d'abord les
erreurs commises pour chaque parti. Quelle est la réparti-
tion les rendant les plus petites possible ? Le problème est
indéterminé. En effet, si des erreurs d'observation étaient
en question, nous aurions, après tant de recherches théo-
riques et expérimentales, sinon des arguments absolument
décisifs, du moins quelques bonnes raisons d'appliquer la
méthode des moindres carrés. Il s'agit, dans notre cas,
d'erreurs d'ordre juridique, et à ma connaissance on n'a
proposé jusqu'ici que des raisons de sentiment qui parlent
plutôt en laveur de la méthode des moindres carrés qu'en
celle d'une autre méthode quelconque. Xous allons essayer
plusieurs méthodes à la fois.
Problème. — Soit (f{\) une fonction figurée par une courbe
convexe, ©(0) = 0, a)(xi > 0 pour x ^ 0. Etant donné les
nombres positifs a. b, c, ... I. satisfaisant à (2), trouver des
entiers non-négatifs a. /S, y, ... À satisfaisant à (3) tels que
la somme (^[a — a) + (jd /3 — b + ... + ^(X — 1) soit la plus
petite possible.
En posant, par exemple, 33 '.r = -.rj*. a > i, on cherche la
solution de notre problème de répartition d'après la méthode
« des moindres puissances a~""^* ». On écrit la somme en
question comme suit :
ï I a — rt I + ç I ,: — i) + . . . + ç (X — /)
= çi— a) + ç(— h) -\- . . G( ^ /)
+ ((cp(l — a) — çl— «)) + (ç(2 — a) — z\\ — «l)
+ ... + (r(5t - a) _5,a- I — a])
+ Cçll — /^) — ç(— //i) + (çl2 — /m — 91I - In) Cl)
+ ... + (çi,3 — /y, _ 5(^3 — 1 - In)
4- (ç(l -h- ?|- l\) + (?(2 - /( - ?ll - /l)
+ ... + (?|X — /) - ç(X — 1 - /l) .
358 G. POLYA
Désignons le nombre des partis concurrents par p. Le
second membre de l'égalité (4j comprend p -\- 1 lignes. La
Q-me ligQe se compose de p termes, indépendants du choix
de a, /S, y, ... /, c'est la longueur des /? lignes suivantes qui
en dépend. La première ligne ^ correspondant au premier
parti, comprend « termes, la seconde ligne /3 termes et ainsi
de suite chaque ligne comprend autant de termes qu'il y a
de sièges attribués au parti correspondant.
Quelle est la grandeur relative de ces termes dans les
p dernières lignes ? L'hypothèse que la courbe y = (^[x) est
convexe (vue d'en bas) entraîne^ que la fonction ç, .r+1) — <f[^)
augmente constamment avec x. Donc la réponse à la ques-
tion : quel est le plus grand des deux termes donnés? est
(l'hypothèse en question remplie) indépendante de «p et ne
dépend que des arguments. On voit facilement que le pro-
blème, rendre minimum le premier membre (ou le second)
de (4) revient à ceci : choisir dans le tableau suivant, à p lignes
et à une infinité de colonnes,
1 — a , 2 — a . 3 — a, . . . [ci] — a , [a] -{- l
1 — b; 2 — h . 3 — h, ...
1 — /, 2 — /, 3 — /. ...
(5)
a nombres de la première ligne, (3 de la seconde, ... ^ de la
/?"®, de manière que les a + /3 + y + ... + À nombres choisis
soient les s plus petits nombres de tout le tableau.
Dans la première ligne il y a [a] (c'est-à-dire partie entière
de a) nombres négatifs, voir 1 — a, 2 — a, ...[a] — ff, le
suivant [a] -\- i — a est ^ 1 et les suivants sont > l. On
constate que dans tout le tableau (5) il y a
[«1 + [I'] +{c] + ...+ [l\^ s ,
* Cette ligne, comme les suivantes, a été partagée en deux à cause des difficultés d'im-
pression.
' Pour les notions analytiques utilisées, voir Jknsiîn, Acla Mathematica, t. 30 (1906),
p. 175-193,
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE 359
nombres non-positifs et p nombres compris entre 0 et i.
C'est entre ces [a] + [b] + [cj 4 •• • + [i] + P nombres que
nous devons chercher les s plus petits du tableau (5), parce
que, évidemment,
■V < [«I + l ^ [/>] 4 1 + . . . + [/] + 1 .
En résumé, pour rendre minimum la somme
çla — a] + ?(,'':i — /m + . . . + ç(À — I]
on a la règle suivante : attribuer d'abord aux partis respec-
tivement [a], [b], [c], ... [1] sièges; s il reste encore des sièges
disponibles (ce qui sera généralement le cas), attribuer le
complément aux plus grandes des fractions a — [a], b — [b],
c — [c], ... 1 — [I]. C'est la règle des plus grands restes,
comme on dit couramment. La règle des plus grands restes
ne peut être indéterminée que dans le cas oîi deux des
nombres a — [a], b — [b], ... l — [l] deviennent égaux.
Le résultat est qu'une infinité des méthodes, par exemple
celle des moindres carrés, celle des moindres bicarrés, etc.,
appliquées aux erreurs relatives aux listes préconisent la
même répartition des sièges. Ce résultat peut être généralisé
encore, en élargissant les conditions auxquelles la fonction
^(.ri est assujettie.
Je ne veux pas formuler les conditions les plus générales ;
on voit par exemple que la démonstration s'applique presque
sans changements à la fonction (pi^.r) = [.rj, ce qui n'est pas
sans intérêt.
Le problème de répartir les sièges de telle manière que
le maximum des écarts |a — «|, |/3 — ^|,..,|À — l\ soit
aussi petit que possible, conduit aussi à la règle des plus
grands restes. J'omets la démonstration, parce qu'elle est
facile et bien connue.
3. — Traitement égal des électeurs. D'après la nature de
la question, ce ne sont pas les erreurs relatives aux partis,
mais celles relatives aux élec'teurs qui importent. En
essayant d'appliquer à ces erreurs-là les différentes mé-
360 G. POLYA
thodes imaginables, on est amené à rendre minimum l'ex-
pression
par le choix convenable des entiers a, /5, y. ... ). de la somme
donnée s. En remplaçant S9(^] par ^ .r), on peut aussi en-
visager l'expression suivante
C'est cette dernière que je rendrai minimum en admettant que
la fonction (p remplisse les conditions énoncées auparavant.
On a l'identité analogue à (4)
«ç(--l)+/>?(^-l +... +/? y- '
= rto(— 1) + /vç(— J| + ... + /œl— Il
+ .,(.(i-i)-,i-i,) + »(=(|-i)-,(i-i
+ «(o(— — 1)— ç( 1
+ M?(l-i)-?(-i)) + /'(?(i-i) -?(j- '
(6t
+ ... + Mç(-^-i)-ç('^^-i
+ /U --.-,(- l)+/U^-._ ç(^--.
+ - + '(?(7-i)-?(^^-*
REPRESENTATION PROPORTIONNELLE 361
La 0™^ ligne du membre droit donne 5(p( — 1). Les lignes sui-
vantes ^ sont puisées du tableau
,(l-l)_„.-„ o(f-l)-.(^-l)
1 ' 1 '
a a
<1-.:)-.-.
Kl-') -a-)
1
1
T
1
77
--■)
^(j— l) - ?l- 1)
Kt-O-Kt-)
1
T
1
T
1 A
•^[i '; -(, /
)
1
(')
où on posera /z = 1, 2, 3, ... La courbe y = ©(.rj étant con-
vexe, on a, par de simples considérations géométriques,
h < -h < H '^'
pourvu qu'on ait / < T, 0 < // < M. La première des inéga-
lités (8) montre que dans chaque ligne du tableau (7) les quan-
tités sont rangées par ordre de leur valeur algébrique crois-
sante. On rend donc minimum l'expression (6) en choisissant
dans le tableau (7) les s quantités les plus petites en valeur
' Sont partagées à cause de l'impression.
362 G. POL Y A
algébrique, et en attribuant à chaque parti autant de sièges
qu'il y a de quantités parmi ces s prises dans la li^ne cor-
respondante du tableau (7).
En appliquant cette règle à la fonction ç(j;) = |.r| à la-
quelle la démonstration s'applique aussi, avec de légers
changements, on retrouve la règle des plus grands restes.
Ce qui est évident d'ailleurs d'après l'identité
+ ... + /Î^Lii = |a-«| + \'^-h\ + ...
a — a
, ."i — ^
a
+ ' U
l
+ |X-/| .
Le lecteur est prié d'appliquer aussi la règle à la fonction
(j)(.r) z= r^. 11 retrouvera ainsi la règle des moindres carrés
donnée par M. Sainte-Laguë dans un travail^ qui constitue
un réel progrès de la théorie de la représentation propor-
tionnelle, autant que cette théorie est mathématique. C'est
la méthode de M. Sainte-Laguë que nous avons généralisée
dans l'analyse précédente. En appliquant la règle à d'autres
fonctions, par exemple à (p(,r) =-- |.rP, .r*, |.r|^, ... l'on trou-
vera toujours d'autres méthodes de répartition de sièges^.
On peut faire voir que les méthodes ainsi trouvées sont
réellement différentes en recherchant leurs cas d'indéter-
mination. Si notre règle ne peut pas décider à qui attribuer
un siège, au premier parti ou au second, une relation de la
forme
««^-)-K-^-0)-«l-0-K^^-0)'
9^
doit avoir lieu. Considérons les entiers a, /3 comme donnés
et les quantités «, b comme variables. D'après (8) le membre
erauche est une fonction croissante de —, donc une fonction
décroissante de a. Une remarque analogue a lieu concernant
le membre droit. Il s'en suit que la courbe représentative
1 Yo\r Annales de L'Ecole Normale, 3« série, tome 27 (1910), p. .i29.542.
^ Ces différentes méthodes pour mesurer la petitesse des erreurs peuvent être envisagées
aussi à propos d'autres questions. Par exemple le polynôme qui s'écarte le moins possible
du zéro a une signification qui varie avec la notion de Técart. On obtient différents poly-
nômes d'un degré donné.
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE 363
de la relation (9; clans le plan a , b ne peut rencontrer qu'une
fois une droite parallèle à l'axe des « ou à l'axe des b. Cette
courbe sera différente quand on remplace <p(,r) par les fonc-
tions différentes j.r|, .ï-^, \.x:\^, .V*, etc.
Voici encore une remarque qui me parait importante. Sup-
posons qu'on ait
A ^ B ^ C ^ ... ^ L
OU ce qui revient au même,
rt ^ /> ^ c > . . . ^ / .
Il suit de ces inégalités, en vertu de (8), qu'en parcourant
de haut en bas une colonne quelconque du tableau (7), on
rencontre des quantités toujours plus grandes. Si donc, sur
les s quantités plus petites contenues dans le tableau (7) il
y a a appartenant h la i'*', /3 appartenant à la 2™'', ... X appar-
tenant à /?""^ ligne, on a nécessairement
Donc toutes les méthodes de répartition considérées rem-
plissent une condition évidente, qu'on a posée à priori.
On peut évidemment choisir entre une infinité de méthodes
pour mesurer la petitesse des erreurs et Ton peut se poser
une infinité de problèmes de minimum. ^lais le choix n'est
pas tout à fait arbitraire. Les problèmes doivent être réso-
lubles et les solutions doivent remplir certaines conditions.
C'est ce que nous avons montré pour les problèmes traités.
On verra plus loin que d'autres problèmes de minimum,
mentionnés toutefois par plusieurs auteurs, ne remplissent
pas les conditions posées ci-dessus. Il est intéressant de
constater que différentes méthodes, donnant des résultats
divergents quand on les applique aux erreurs relatives aux
électeurs, convergent au même point quand on les applique
à celles relatives aux partis.
4. Rapprocliement des deux points de vue. Nous avons vu
que contrairement à certaines assertions un peu hâtivement
émises, la règle des plus grands restes traite également
tout aussi bien les électeurs que les partis, en mesurant la
364 G. PO I. VA
petitesse des erreurs par une mesure simple : la somme de
leur valeur absolue. Est-ce que ce système est le seul qui
rapproche ces deux points de vue? Nous allons démontrer
qu'il en est ainsi, sous des conditions très larges. Nous sup-
poserons seulement que la petitesse des erreurs relatives
aux partis soit mesurée par une expression de la forme
çia — a] + 9(^; _/>, + ... + çC/. _ /) (10)
où (p désigne une fonction continue, ç) 0 ^=. 0. ^(.r > 0 pour
.r ^ 0. Soit r un nombre rationnel, différent de zéro et n
un entier positif. On choisira successivement deux entiers
positifs, a et /3 satisfaisant aux inégalités
puis deux entiers positifs, A et B satisfaisant à l'égalité
11% — ;• n
« a + [5 ~ B • (11)
C'est seulement le quotient B : A qui est déterminé par (11).
C'est avantageux de se figurer k et B grands par rapport à
a et iS.
Supposons deux élections. A la première, il y a /? + 1
partis concurrents qui ont obtenu respectivement
A, A, A, ... A, B
suffrages et auxquels une loi quelconque attribue respecti-
vement
a , a , a , . . a , [3
sièges. A la seconde il y a deux partis obtenant respective-
ment n\ et B suffrages et /?a et /S sièges. Les erreurs com-
mises au détriment ou au profit des électeurs sont absolument
les mêmes dans les deux cas. En calculant à l'aide de (11) les
erreurs commises pour chaque parti, on voit que l'expres-
sion (10) se réduit à
(^) + K^-^tI«)
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE 365
dans le premier cas et à
dans le second cas. Si révaluation des erreurs doit être la
même en envisageant les erreurs relatives aux partis et
celles relatives aux électeurs, les deux dernières expressions
doivent être égales, ce qui donne
) • (12)
En vertu de ce qui a été dit, le nombre rationnel /• et
l'entier positif n peuvent être quelconques. L'é(|uation (12)
valable dans cette étendue entraîne, suivant des raisonne-
ments classiques, (jue (p;.r) est égal à une fonction linéaire et
homogène pour les valeurs positives de x. Une conséquence
analogue a lieu pour .r <^ 0. On a donc
çi.i) rr: Cj j .»' I pour- .r > 0
ç(.>) =rr r, \.r\ pour .r <^ 0 .
<?i et C2 étant deux constantes positives. On peut réunir les
deux formules en une seule en écrivant
La somme (10) se réduit à
'-^-^ ( I a-rt 1 + . . . + I À — / 1 I + ^-^' ,a_ rt + . . . + X - /)
c +c (1^)
= -*-^(|a-fl| + ... + lÀ-/||
en vertu de (3). Comme nous avons vu, c'est la règle de^
plus grands restes qui rend minimum le membre droit de (13)
c. q. f. d.
5. — Aspect géométrique de la question. Je suppose qu'il
y a trois listes en présence, dont les parties exactes sont
.r, y. z et qu'il y a s sièges à distribuer. On a
X + V + c =3 .s- , .r > 0, V > 0 , r. > 0 . (l'i)
Si l'on abaisse d'un point intérieur d'un triangle équila-
L'Enscifrnement m.Tthéni., 20'" annoe; 1919. ■ -4
366 G. PO I. Y A
téral de haiileur .v trois perpendiculaires sur les trois côtés
de longueur x^ y, z respectivement, les nombres x, 3/, z
satisfont aux relations (14). (Pour démontrer on joint le point
en question aux trois sommets du triangle et on considère
l'aire totale des trois triangles partiels obtenus.) On peut
donc représenter toutes les répartitions de suffrage essen-
tiellement différentes entre 3 partis par l'ensemble des points
à coordonnées rationnelles .r, y, z à. l'intérieur d'un triangle
de référence équilatéral. Les nombres des suffrages obtenus
sont les coordonnées homogènes du point représentatif.
Les répartitions des suffrages entre deux partis concurrents
peuvent être représentées sur un segment de droite, celles
entre 4 partis par les points à l'intérieur d'un tétraèdre
régulier, celles entre p partis dans l'espace h p — 1 dimen-
sions. J'envisagerai ici de préférence le cas p = 3.
Les différentes répartitions de sièges sont représentées
par des points, dont toutes les trois coordonnées r, 3/, z sont
des nombres entiers. Ils sont les sommets d'un réseau de
triangles équilatéraux. Par exemple un sommet du triangle
de référence correspond à l'attribution de tous les s sièges
en question à un des partis.
Comment interpréter géométriquement les diverses règles
de répartition ? Une règle quelconque fait correspondre à
chaque point, représentant une répartition déterminée des
suffrages, un point, différent en général du premier, repré-
sentant la distribution coordonnée des sièges. Il y a une
infinité de répartitions de suffrages qui mènent à la même
distribution de sièges. Leurs points représentatifs remplis-
sent une aire, entourant le point représentatif de la distri-
bution correspondante de sièges.
Prenons par exemple la règle des plus grands restes qui
est la plus simple. Soient x, y, z les coordonnées d'un point.
Ce point représente le résultat dun scrutin, où les forces
numériques des électeurs de 3 listes en [)résence étaient
dans le rapport .r : ?/ : z. Si les partis obtiennent a. /3, y sièges,
ces trois entiers non-négatifs doivent rendre minimum l'ex-
pression
(a-.rp4- (fi_j)2+ ly_c)3 (151
REPRÉSEN TA IIOX PROPOR T ION NE LLE
367
d'après lin ihëorème général précédemment démontré. (Le
cas particulier qui nous intéresse momentanément fut déjà
donné par M. Sainte-Laguë, l.c). Or le carré de la distance des
deux points .r, y, z et a.. (6. y est précisément les deux tiers
de la somme (15), comme on le démontre facilement. Par
conséquent, la régie des plus grands restes fait correspondre
à un résultat de scrutin .r, y, z le sommet le plus rapproché
du réseau considéré ci-dessus. Les différents résultats de
scrutin qui amènent la même distribution de sièges, sont
représentés par des points plus rapprochés d'un certain som-
met a. /3, y du réseau qu'ils ne sont à aucun autre et remplis-
sent l'aire d'un hexagone régulier, dont le centre est «, /3, y.
Les cas où la règle des plus grands restes devient illusoire
sont situés sur les périphéries des hexagones et forment des
lignes d'indétermination séparant les cellules qui entourent
les points du réseau (voir fig. 1).
Fig. 1. Fig. 2.
La règle des plus grands restes est la plus simple et la
plus naturelle au point de vue géométrique comme elle l'est
aussi au point de vue arithmétique. Les autres règles engen-
drent d'autres divisions du triangle de référence. Je ne peux
ici que mentionner certaines propriétés. La règle bien
connue d'HoxDT est figurée par un amas de cellules qui ont
toutes la même étendue. Entre les règles de répartition
considérées jusqu'ici, il n'y en a que trois qui donnent nais-
sance à des cellules à limites rectilignes : ce sont celles des
368 G. PO L VA
plus granils restes, do cI'Hondt et de Sainte-Laglk. Les
cellules hexagonales de ces deux dernières méthodes ne sont
pas régulières. Les différentes méthodes que nous avons
mises en relation avec le traitement égal des électeurs ont
des lignes courbes d'indétermination (voir formule (9) et les
explications qui sV rattachent). La plupart des méthodes en
usage pratique ne peuvent invoquer aucune raison théorique
en leur faveur, mais elles dépendent toutes des opérations
linéaires et les cellules de leur représentation graphique
sont, par conséquent, limitées par des segments de
droites,
M. Macquart — dont les mérites pratiques pour la cause
de la R. P. ne peuvent nullement être diminués par cette
remarque — adresse à la règle des plus grands restes le
reproche suivant ' : en adoptant cette règle de répartition,
il peut arriver qu'un parti A luttant deux fois de suite contre
des adversaires B et G obtienne à la seconde élection une
plus faible partie de sièges, quoique ayant une plus forte
partie de suffrages. Il aurait pu adresser ce reproche à tous
les sj'stèmes imaginables de répartition proportionnelle.
C'est impossible que toutes les lignes d'indétermination
soient parallèles à un des côtés du triangle. On peut donc
bien dépasser quelques-unes de ces lignes en se mouvant
parallèlement à un des côtés du triangle ou même passer
d'une cellule à une cellule voisine, appartenant à un sommet
moins élevé du réseau en suivant une direction légèrement
ascendante.
•Notre représentation gra])liique peut élucitler une quantité
de paradoxes et réduire à leur juste valeur une foule d'objec-
tions semblables. Arrivons à des services plus importants
([u'elle peut rendre.
6. — Cas d'indétermination erceplionnels et non-excep-
tionnels. Quand les points d'indétermination sont situés sur
un nombre fini d'arcs simples (c'est-à-dire qui ne rencontrent
qu'une fois une droite parallèle à un des côtés du triangle).
• Voir Hevue scientifique (l'JOô), H.
REPRESENTATIOX P ROP O R T l ONN E I. I.E
369
on pourra dire à bon droit que les cas d'indétermination
sont exceptionnels. C'est dans ce sens qu'on peut aflirmer
que les méthodes de répartition examinées jusqu'ici ne don-
nent lieu qu'exceptionnellement à des indécisions. Tandis
que si tous les points (rationnels; remplissant une surl'ace
sont des points d'indétermination, l'indécision n'est plus
exceptionnelle et la règle doit être rejetée.
En admettant ce postulat, on doit rejeter la règle suivante :
distribuer les sièges de manière que l'erreur relative à un
électeur, la plus grande en valeur absolue soit la plus petite
possible. Je dis, en effet, que cette règle sera indéterminée
toutes les fois que s sièges étant à répartir, 5^6, les parts
exactes des trois partis en concurrence satisfont aux inéga-
lités
^ < ô r > ô
>3'
(16)
c'est-à-dire quand les points représentatifs se trouvent à
l'intérieur d un certain quadrilatère. Au lieu des erreurs
commises pour chaque électeur, je considérerai comme
auparavant les grandeurs
ï
qui leur sont
proportionnelles et je les nommerai simplement « les
erreurs ». La première des inégalités 16) entraîne
- 1 > I pu.
1, 2. 3.
En attribuant au parti avant la j)art exacte .v 0 sièges, on
est sur d'avoir atteint la limite inlerieure de l'erreur maxi-
male
Le nombre des sièges étant assez grand, on pourra trouver
de plusieurs manières deux entiers /5 . y satisfaisant aux
relations
? + " = -^
': <
<
;i7)
En attribuant /3 sièges au parti ;i part exacte y, l'erreur
370 G. POrYA
commise pour chaque électeur est en vertu de (16) (17)
2 s 5
— 1 < '■ — ■- < = I .
V .s-
On trouvera de même
T —
<1 .
C'est donc de plusieurs manièi'es que Terreur la plus
grande en valeur absolue peut atteindre sa limite inférieure,
c. q. f. d.
M. Equer^ a proposé de réduire à un minimum la diffé-
rence entre l'électeur le plus et le moins favorisé. Cette
diff'érence est d'ailleurs égale à la somme des valeurs abso-
lues de l'erreur positive et de l'erreur négative extrêmes.
Malheureusement cette règle si plausible ne remplit pas non
plus le postulat relatif aux exceptions, au moins quand il
s'agit de quatre listes ou davantage. Représentons les diff'é-
rents rapports possibles entre les forces numériques de
quatre partis par les points à l'intérieur d'un tétraèdre régu-
lier. S'il y a 20 sièges à distribuer, la hauteur du tétraèdre
sera de 20 unités de longueur. Considérons le point dont les
distances aux 4 faces du tétraèdre sont respectivement
.r=1.8 1=2,2 : = 7,6 < = 8,4 .
Ce point représente un scrutin où les forces des partis
sont dans le rapport 18 : 22 : 76 : 84. On peut s'assurer par
une discussion numérique que j'omets, qu'en donnant aux
listes
2 2 7 9
OU bien
2 2 8 8
sièges respectivement, la différence dont M. Equer parle
sera la plus petite possible. En j)oursuivant la discussion,
on pourra montrer que la règle de M. Equer sera en défaut
' Voir Saimk-Laouk, 1. c, p. 535.
REPRÉSENTATION P R OP 0 HT f ON N E !. LE 371
non seulement pour le point considéré, mais aussi pour tous
les points à rintérieur d'une sphère de rayon assez petit,
décrite autour du point en f|uestion. D'après le sens du pos-
tulat énoncé, les points formant un ensemble de même
dimension que la totalité des cas possibles, ne peuvent plus
être considérés comme non-exceptionnels.
On pourrait aussi considérer le principe : rendre minimum
l'erreur négative extrême relative à un électeur. Cette règle
est impuissante de choisir entre les répartitions différentes
tant qu'on a 5 <C p et engendre la méthode dite des «plus
fortes fractions » (|uan(l 5^/> {s le nombre de sièges, p le
nombre des partis comme auparavant) ^
Il n'y a cpTune règle de cette sorte qui pour chaque combi-
naison de 5 et de p ne devient indéterminé qu'exceptionnel-
lement. C'est la règle d'HoNDT, qui tend à rendre minimum
VerrexxY positive extrême^. Ce que nous avons dit sert à
justifier dans une certaine mesure le système d'Hondt et
montre que bien (|u'il y ait une infinité de principes de
minimum possibles, on ne saurait en choisir un tout à fait
au hasard,
7. Le rôle des probabilités. Les élections sont un jeu de
hasard, comme on l'a dit souvent. Est-ce que les chances du
jeu sont égales pour tous les partis ?
Je montrerai par un exemple simple comment on peut
trouver ces chances. Envisageons le problème suivant :
Dans une circonscription il y a cinq sièges à distribuer,
3 partis qui se les disputent et la répartition se fait d'après
les plus grands restes. Quelle est l'espérance mathématique
d'une erreur en faveur du parti le plus fort, du parti moyen
et du plus faible ?
Soient les parts exactes des partis en question x, y, z
x>y > z . (18)
Les inégalités (18) délimitent la sixième partie du triangle
de référence, un triangle rectangle aux angles de 90°, GO^ et
30° (voir fig. l). Il y a autant de cas possibles que de points
' Voir SAiNTK-LAGui;, 1. c, p. 535
" Voir Saim i;-LAOui:, 1. c, p. 53'i.
372 G. PO L Y A
rationnels dans le dit triangle rectangle. Je suppose que la
probabilité de révénement qu'un point choisi au hasard
tombe dans un certain domaine est proportionnel à Taire de
celui-ci. Cette supposition est la plus simple, je Tai justifiée
en comparant ses conséquences à des données statistiques et
elle peut en outre être fondée théoriquement'. Calculons
par exemple la probabilité pour que le parti le plus fort et
le parti moyen obtiennent chacun 2 sièges et que le plus
faible en obtienne i. C'est la probabilité pour ({u'un point
du triangle délimité par les inégalités (18) tombe dans la
moitié supérieure de la cellule entourant le point Q (voir
fig. ij. Elle est égale au quotient des aires de ces deux
domaines, c'est-à-dire à -r^r , comme on vérifie facilement.
Des probabilités analogues sont réunies dans le tableau
suivant :
us fort
moyen
le
plus
faible
Probabilité
5
0
0
1
25
4
1
0
6
25
3
2
0
6
25
3
1
1
6
25
2
2
1
6
25
Les trois partis obtiendront donc en moyenne respecti-
vement
1.5 + ti.'t+fi.3 + 6.3 + 6.2 77
25
1
. 0
+
6
1
+
G. 2
+
fi .
1
+
6
2
25
1
.0
+
6.
0
+
6 .0
+
6
. 1
+
6,
1
36
25"
_^ . _ \Q_
25 ~ "25"
1 Voir PoiNCAnÉ, Calcul de prohabilités, 2™« édition, p. l23-ri6. Lu supposition adoptée par
SAiNTK-LAOL'ii, 1. c, p. ôil-5'i2, est, à mon avis, incorrecte et en tous cas ditlérente de celle
adoptée ici. En admettant que les parties d'égale longueur du segment de droite qui repré-
sente les différents rapports de la force numérique des deux partis sont d'égale probabilité,
le problème traité 1. c. donne le résultat - . Voir pour une interprétation de l'hypothèse faite
ici, mou travail cité de Zentralblatt.
REPRÉSENTATIOy P RO P O H TIOXN E L LE 373
sièges. La proportion moyenne des suffrages qu'ils oblien-
dront est donnée par les coordonnées du centre de gravité
du triangle rectangle (18), c'est-à-dire par les nombres
1/5 5 5\ 55 1 /-T , ô , ^\ 25 I /5 , ,, , .\ 10
^U + T + TJ^rS 3 (3 + 2 + '; = 1-8 3(3+^ + ^j = r8
les ti'ois sommets du triangle (18) ayant respectivement les
coordonnées
^, -, ^; ^ . -. 0 ; A. 0.0 .
3 ' 3 ' 3 2 2 1
L'espérance mathématique d'une erreur en laveur d'un des
partis est la différence de sa jiart moyenne en sièges et en
suffrages. Les espérances mathémati(|ues cherchées sont
donc respectivement
^ - ^ = 4- 0.024 . ^ _ p = + 0,051 . 1; _ 1^ = - 0,075 .
25 IS 25 1.S ^ 25 18
C'est-à-dire la règle des plus grands restes avantage, au
moins quand il s'agit de 5 sièges, les deux partis les plus
forts au détriment du troisième, mais l'avantage est assez
médiocre. Sur 100 élections ayant lieu dans des conditions
analogues, la perte moyenne du parti le plus faible serait de
7 à 8 sièges. Les élections ordinaires ne sauraient déceler
un effet si faible.
Ce n'est pas inutile de mentionner une interprétation géo-
métrique des trois nombi-es calculés. Chacun d'eux est la
moyenne d'autant de distances que le triangle (18) est partagé
en parties différentes parles lignes d'indétermination. Consi-
dérons dans chaque cellule ou portion de cellule comprise
dans le triangle (18) lé centre de gravité de l'aire et un axe
parallèle à la base du triangle de référence, passant par le
sommet du réseau auquel la cellule ou la portion de cellule
en question est rattachée. Nous compterons la distancée du
centre de gravité à cet axe positivement, si le centre de gra-
vité est au-dessous et néofativement s'il est au-dessus de
l'axe. C'est de ces distances que l'espérance mathématique
du plus grand parti est la moyenne, mais pas une moyenne
arithméticjue simple, parce que chaf|ue distance a un « poids»
374 G. PO J. Y A
proportionnel à l'aire correspondante. Les espérances mathé-
matiques (les deux autres partis sont les moyennes des
distances analogues, les axes en question devant être tracés
parallèlement à un des deux autres côtés du triangle de
référence. Dans le cas représenté par la fîg. 1 (5 = 5) le
triangle rectangle (18) ne comprend que des portions de
cellules. Au contraire, quand le nombre des sièges est grand
ce sont les cellules entières qui sont en grande majorité.
Mais le centre de gravité d'un hexagone régulier est préci-
sément le sommet du réseau auquel Thexagone est rattaché
et la distance en question est par conséquent zéro. Ainsi
pour s = (jj l'espérance mathématique d'une erreur, commise
en faveur de qui que ce soit, tend vers zéro. C'est-à-dire
quand les circonscriptions sont assez grandes, le système
des plus grands restes n'avantage aucun des partis concur-
rents d'une manièi'e syslématique. \'oilà une conclusion
d'une certaine valeur pratique et qui peut être soumise au
contrôle de l'expérience électoi'ale.
Voici encore un problème de celte nature :
Dans une circonsc;ription il y avait originalement 3 partis
qui se disputaient les .s- sièges à pourvoir; 2 de ces partis se
décident de présenter une liste commune. Quelle est l'espé-
rance mathématique d'un gain ensuite de cette réunion si le
système des plus grands restes est en vigueur?
La situation originale des partis peut être figurée par un
point (rationnel) quelconque '"? du triangle de référence.
Soient « ?/ » et «s» les deux partis qui se réunissent. La
force nuniéric|ue du troisième parti restant invariable,
menons par le point ^7 une parallèle à la base du triangle de
référence. Cette parallèle rencontrera un des deux autres
côtés, par exemple celui de droite, en un point ^'. Envisa-
geons les sommets du réseau Q et Q' qui sont les plus rap-
prochés des points 'V et 'T' respectivement. Q' se trouve
nécessairement sur le pourloui- du triangle de référence. Je
distingue 3 cas.
1. Q et Q' sont à la même distance de la base. Il n'y a ni
gain ni perte occasionnés par la réunion.
2. Q' est plus rapproché de la base que Q. La diflerence
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE 375
des distances ne peut être que d'une unité. Le parti « x » a
perdu un siège ensuite de la réunion de ses deux adver-
saires.
3. Q' est plus éloigné de la base que Q. L'éloignement
est d'une unité et signifie un siège perdu pour les deux
alliés.
Les régions remplies par les points 'î pour lesquelles le
cas (2) se présente, sont désignées par le signe + dans la
figure 2 (oii s = 3), les régions correspondantes au cas (3)
par le signe — , Désignons l'aire totale des premières par
Jl+, celle des secondes par <.'!_, l'aire du triangle de réfé-
rence par 45^à. En considérant les aires qui jouent un rôle
analogue par rapport à y et z que les aires dv+ et 0\_ par
rapport à .r, on trouve facilement
L'espérance mathématique d'un gain par l'alliance est
1 . Ûl^ — 1 . dl„ + 0 (4«2A — ol^ — Ol_) 1
4a-2A ~ 12.S
C'est-à-dire le système des plus grands restes, contraire-
ment à certaines affirmations légèrement émises, favorise
les alliances, mais dans une mesure si faible qui ne compte
pas dans la pratique. Je remarque en passant que le résultat
serait identique pour le système Sainte-Laguë.
Je renvoie pour de plus amples résultats numériques et
pour des vérifications expérimentales à mon article paru
dans le Journal de statistique suisse. C'est, à mon avis,
l'étude des chances des différents systèmes qui constitue
une véritable théorie mathématique de la représentation
proportionnelle, une théorie qui peut rendre compte de cer-
tains faits observés et en prévoir d'autres. Je crois avoir
suffisamment élucidé les |)rincipes de cette théorie par les
calculs précédents. Sapienlisal. Le lecteur désireux d'appro-
fondir cette théorie pourra envisager des distributions non-
uniformes de probabilité ou des problèmes oii interviennent
376 G. POLYA
4 OU plusieurs partis. Il sera amené à généraliser pour des
domaines « télraédriques » à plusieurs dimensions la formule
des trapèzes qui sert au cahuil approché des intégrales et
à étudier certaines divisions « semirégulières » de ces
domaines. Il rencontrera une foule de jolis problèmes que
je n'ai pas le loisir d'exposer ici. J'ai hâte d'arriver à un
résultat {|ui me semble d'intérêt principal.
8. Influence minimale de la division du pays en circons-
criptions électorales sur le résultat total. Je me permets
d'extraire le passage suivant du travail plusieurs fois cité de
M. Sainte-Laglë : « La répartition des sièges dans (chaque
circonscription peut sembler d'autant meilleure que les
résultats globaux auxquels elle conduit sont plus voisins de
ceux qu'aurait donnés la répartition directe des sièges faite
aux listes globales obtenues en prenant^les totaux des suf-
frages pour tout le pays.
<i;e critérium semble difficile à appliquer, comme le montre
l'exemple suivant :
Supposons qu'on ait seulement deux listes en présence
A et B et que les deux listes réunissent à peu près le même
nombre de suffrages dans tout le pays; la règle la meilleure
sera alors celle qui partagera par moitié dans chaque cir-
conscription les sièges entre les deux listes A et B et cela
pour aussi disproportionnés que soient les nombres des
suffrages recueillis dans la circonscription considérée. »
Contrairement à ce que semble en penser M. Sainte-Laguc,
je trouve que le dit (critérium est, bien interprété, parfaite-
ment clair, qu'il touche le point essentiel de la question et
qu'il mène à un résultat déterminé. Pour le bien interpréter
il ne faut pas oublier que c'est d'une cjuestion de probabilité
qu'il s'agit. Voici d'ailleurs mon analyse qui est un peu
abstraite mais très simple au fond.
Admettons f|u'il s'agit do la répartition de s sièges
entre p partis, dont les parts exactes sont désignées par
.r, . .To, .Tg Vp. On a
•*•, + ■*■■> + •»:, + ••• + ■••/, = * • *'9>
REPRÉSENTATION P R O P O R T / 0.^ NE L LE 377
Considérons une règle quelcon{|iie de répartition. Cette
règle lera corres|)ondre an résultat du scrutin, exprimé par
le rapport des nombres .i, , x.,, .r, Vp un certain entier |j ,
fonction de ces nombres,
en désignant par ^, le nom])re des sièges attribués par la
règle en t|uestion au parti dont la part exacte est
,r, = s — .r., — .Tg — ... — .ïp. La fonction /'est une fonction
symétrique de ses /; — 1 variables et elle caractérise parfai-
tement la règle considérée, en tant qu'il ne s'agit que de
p partis et de s sièges. En eftet on attribuera respectivement
?2 =/"i.r, . .1-3, .r^. ... .ry
"^p= /"i»-,- -^-o' -^3' ■■-'^'p-x^
sièges aux autres partis en présence. On a par conséquent
?, + ?, + ?3 + ... + ?^ = ^ . (20)
La fonction /' n'a que des valeurs entières non-négatives.
Si la règle satisfait à un desideratum expliqué plus haut, les
points de discontinuité de la fonction / seront situés sur
certaines variétés p — 2-dimensionales.
Admettons que les parts exactes .c, , .r.,, .r^ Vp varient
conformément à une loi de probabilité quelconque qui n'est
assujettie qu'à cette unique conditioij : elle doit être la même
pour tous les partis en question. Nous avons considéré
précédemment la loi la plus simple de cette nature. Je dési-
gnerai par €(iy) l'espérance mathématique d'une fonction
quelconque (j> des variables .r,, .r„ Vp liées par la rela-
tion (19j. Si la loi de probabilité envisagée est continue,
<Ê (j) s'exprime par une intégrale définie p — 2-tuple. On a
par raison de symétrie
(£(;, — .>•,! = <£il, — .r,) ... = (£(;
1
P
'P I
378 G. PÔLYA
en vertu de (19) et (20). On a de même
(£(,?, - ,-/) = (£(iÇ, - ^v^j = . . . = €((?^ - ay^)
= j^ €((î, - .r,)^ + (?2 - .rj^ + . . . + (?^ - x/) = h
en désignant par b une constante [)Ositive, dépendant du
système de répartition et de la loi de probabilité qu'on
envisage.
Envisageons un grand nombre ii de circonscriptions, dans
chacune desquelles il y a le même nombre de votants et le
même nombre s de sièges à répartir. Le scrutin donne
pour le premier des partis concurrents les parts exactes
.r', x'\ x'\ . . . j^<"' dans les différentes circonscriptions et la
1111 I
règle en question lui attribue 4', |". |"', .. . |"" sièges. Le cri-
térium, formulé et contesté par M. Sainte-Laguë, exige
évidemment que la différence
?,f ?,+... + ?:"'-.»• -.r, -...-<"' 121.
soit la plus petite possible en général. D'après un théorème
de Laplace ^ la probabilité pour que l'écart (21) dépasse en
valeur absolue une certaine limite Ji est
dx
h
Vthti
Cette probabilité décroît évidemment avec b. Le principe
en question exige donc que b soit le plus petit possible.
Mais puisque
>o^.
.r,)2 + |?, -.r,|2 4- ... +,ï^_.,-^,2)
Pi
\2
c'est la (juantité ^, — x^^ -\- |., — .i\j^ + • • • + (1/^ — •*
dépendant de la règle de répartition adoptée qui doit devenir
minimum. Ainsi le postulat que le système de répartition
appliqué dans les diverses circonscriptions doit donner des
résultats concordant autant que possible à la force numé-
rique des partis dans tout le pays, préfère un certain pro-
* Voir Théorie analytique des probabilités, Livre II, N» 39.
REPRÉSENTATIOX P R O P 0 RT I OX NE L L E 379
blême de ininimiuîT aux autres, considérés auparavant. C'est
le problème : rendre minimum la somme des carrés des
erreurs relatives aux partis dont la solution est donnée par
la règle des plus grands restes. C'est, à ce qu'il me paraît, la
meilleure justifuation théorique de cette règle si simple et
naturelle.
Zurich, avril 1919.
MELANGES ET CORRESPONDANCE
A propos d'un problème inédit de E. Torricelli.
Au sujet de la publication de mon article sur Les origines d'un
probVenie inédit de E. Torricelli [L'Enseignement mathématique,
XX" année, 1918 et 1919, p. 245-2G8I, je dois signaler que M. Michèle
CiPOLLA, professeur à l'Université de Catane, vient de faire paraître
une importante étude sur le même problème.
Michèle Cipolla. — I triangoli di Fermât e un problema di
Torricelli, Atti delV Accadeniia Gioenia di scienze naturali in
Catania, série S'"*, vol. XI, memoria XI.
Je n'ai eu connaissance de l'existence de ce mémoire qu'après
la correction des épreuves de mise en pages de mon propre travail.
2 août 1919. Emile Tlrrœiîe.
A propos d'une note de M. Paschoud.
Sur les équations transcendantes qui se présentent dans la
théorie des tiges élastiques. [L'Tùiseignement mathématique, 20,
N« 4, 286, 1919).
J'ai lu avec intérêt la note de M. Paschoud qui fait remarquer
que les racines de l'équation tgo; cth .r = — 1 se déduisent immé-
diatement de celles de l'équation cos a; ch.f ^=. — 1. Ce fait, il est
vrai, avait échappé à M. Emde et à moi. Mais, déjà en 1909, nous
avons saisi l'occasion de signaler l'équivalence de lécpialion
cos .z- ch X = 1 à l'équation tg -^ cth y = ± 1 . dans \Archi<>> der
Mathematik nnd Physik (3), 15, 372, à la suite d'une communica-
tion de M. Gkeenhill.
Berlin, 24 juillet 1919. E. Jaiinke.
CHRONIQUE
Académie des Sciences de Paris. — Prix décernés.
Mathématiques. — Prix Fraucœttr (1000 francs) : M. Georges
GiRAUD, docteur es sciences, pour ses travaux sur les fonctions
automorphes.
MiicAMQUK. — Prix Poncelet (2000 francs) : Général Prosper
Chaiîboxxier, inspecteur général de l'artillerie navale, pour ses
travaux de balistique.
Astronomie. — Prix Benjamin Valz (460 francs) : M. Félix
BoQUET, astronome à l'Observatoire de Paris, pour l'ensemble de
ses travaux.
Prix G. de Pontécoulant (700 francs) : M. Arthur Stanley
Eddington, professeur à l'Université de Cambridge, pour ses tra-
vaux de mécanique céleste.
Prix Petit d'Ormoy,' Sciences mathématiques : 10,000 fr., M.
M. Henri Lebesgue, professeur à la Faculté des Sciences de Paris,
pour l'ensemble de ses travaux de mathématiques.
Fonds de Recherches scientifiques. — Fondation (îegner
(4000 fr.), M. René Baire, professeur à la Faculté des Sciences de
Dijon, en récompense de ses travaux sur la théorie générale des
fonctions.
Nouvelles diverses. — Nominations et distinctions.
Alleuiag'iie. — JNl. R. Baldus a été nommé professeur oi'di-
naire de Géométrie descriptive à TRcole technique supérieure de
Calsruhe.
M. Battermann, Directeur de l'Observatoire de Konigsberg, a
pris sa retraite.
M. J. Bausciiincer a été nommé professeur ordinaire d'Astro-
nomie à l'Université de Konigsberg.
M. V. Bi,^,ss a été nommé professeur extraordinaire de Méca-
nique à l'Ecole technique supérieure de Darmstadt.
M. W. Blaschke a été nommé professeur de Mathématiques à la
nouvelle Université de Hambourg.
M. P. E. B(>HMKR a été nommé professeur ordinaire poui- les
Mathématiques des assurances à l'Ecole technique supérieure de
Dresde.
CHRONIQUE 381
M. K. Heckk a été nommé professiMii' ordinaire de Mathéma-
tiques à l'Université de Hambourg.
M. G. Hesskxbekg a été nommé professeur ordinaiie de Mathé-
matiques à l'Université de Tubingue.
M. W . Kii.i.i.Ni;. professeur à l'Université de Munich, a pris sa
retraite.
M. K. Kxopp a été nommé professeur ordinaire de Mathéma-
tiques à l'Université de Kônigsberg.
M. Krause, professeur à l'Kcole technique supérieure de Dresde,
prendra sa retraite.
M. A. LcEwv a été nommé |)rofesseur oïdinaire de Mathéma-
ticjues à l'Université de Fiibourg eii-Br.
M. R. V. Mises a été nommé professeur ordinaire pour la Késis-
tance des matériaux, l'Hydraulique et l'Aérodynamique à IKcole
technique supérieure de Dresde.
M. J. RAf)ON a été nommé professeur extraordinaire de Mathé-
matiques à l'Université de Hambourg.
M. R. ScHonn a été nommé professeur ordinaire d'Astronomie
à l'Université de Hambourg.
M. F. ScHuii a été nommé professeur oïdinaire à l'Université de
Breslau.
M. I,. S I icKF.i.iji:iu;i:it, professeur à lUiiiversité de Kribourg-en-
Br., a pris sa retraite.
M. H. Tietze a été nommé professeur ordinaire de Mathéma-
tiques à l'Université d'Erlangen.
Privat-docents. — Ont été admis en qualité de privat-docents :
M. P. Barxays, pour la théorie des nombres, à l'Université de
Gœttingue ; M. P. Epsteix, pour les Mathématiques pures, à l'Uni-
versité de Francfort-s-M. ; M. F. Levi, pour l'Algèbre supérieure,
à l'Université de Leipzig; M"*^ K. Xœtheh et M. Scn.MEiDi.Eii, à
l'Université de Gcettingue.
Angleterre. — M. W. H. Young, F. R. S., a été appelé à la
chaire de mathématiques pures de l'Université de ^Yales, à Abe-
rystwyth.
Autriche. — M. K. Cziher, professeur ordinaire de Mallié-
matiques à l'Ecole technique supérieure de Vienne, a pris sa
retraite.
Belgique. — Le prix décennal de malhémafi(|ues pures
(1904-H»l.i a été décerné à M. Alphonse Démoli. i\ pour ses tra-
vaux sur la géométrie infinitésimale.
La Classe des sciences de l'Académie de Belgique a décerné le
Prix F. Deiuyts à M. Lucien Gooeaux.
M. J. Faikon a été nommé professeur ordinaire à l'Université de
Liège.
l.'EnseigneiniMil iiiiithùni., ïlt" aniice ; l'.M'.l. - 23
382 CHRONIQUE
MM. Meki.in et Styuvaert ont été nommés professeurs ordinaires
à l'Université de Gand.
Danemark* — M. X. 1'^. Xorllnd, professeur à IL nivei-sité
de laind iSuède), a été appelé à l'Université de Copenhague, dans
son pays d'origine.
La nouvelle de la mort de M. Zeuthen, que nous avions repro-
duite d'après le Bull, of the Amer. Math. Soc, est, heureusement,
erronée. Le savant géomètre danois a fêté son 80'"" anniversaire
le 15 février dernier et nous sommes heureux d'apprendre que sa
santé continue à être excellente.
France. — Académie des Sciences. — M. Henri Axdoyer a
été nommé membre de la section d'astronomie en remplacement
de M. Wolf décédé.
M. BoussiNESQ, professeur de calcul des probabilités et de phy-
sique mathématique, admis sur sa demande à la retraite, est
nommé professeur honoraire de la Faculté des Sciences de Paris.
M. Chapelox est nommé maître de conférences à l'Université de
Lille.
M. Gau, professeur adjoint, est nommé à la chaire d'analyse
infinitésimale de la Faculté des Sciences de Grenoble, en rempla-
cement de M. Collet, admis à la retraite.
M. GoT, professeur au Lycée de INlarseille, est chargé d'un cours
de mathématiques à l'Université de Nancy.
M. Janet, agrégé de mathématiques, est nommé maître de con-
férences à l'Université de Grenoble.
M. Kampé de Fériet est nommé maître de conférences à l'Uni-
versité de Lille.
M. Leau, professeur au Lycée St-Louis, est chargé de cours à
l'Université de Nancy Calcul différentiel et intégral).
M. Emile Tlrriîîre a été nommé maître de conférences à l'Uni-
versité de Montpellier, en remplacement de M. Villat, appelé à
Strasbourg dans la chaire de mécanique rationnelle.
M. Vessiot est nommé professeur de mathématiques générales
à la Faculté des Sciences de Paris, en remplacement de M. Gui-
chard.
IJniveisité de Strasbourg. — L'Université de Strasbourg, qui a
été réouverte le 15 janvier de cette année, est en voie de réorga-
nisation. A la renti'ée prochaine, elle sera en plein fonctionne-
ment. Au point de vue mathématique, grâce à ses cinq professeurs
titulaires et à ses trois maîtres de conférences, ce sera, après
Paris, le centre mathématique le plus important de France.
L'Institut de mathématiques y offrira un grand nombre de cours
et de conférences. On trouvera la liste dans ce même fascicule
(p. 386).
CHRONIQUE 383
Italie. — Le H. Istituto Veneto a décerne en mai dei-nier le
pri.v Qiterini Stdinpalin (échéance 31 décembre 1917, 3000 Irancs;
à M. G. D. BiRKHOFF, piofesseiir à l'Université Hai-vard de Cam-
bridge, Mass.. pour ses deux mémoires : « The restricted problem
of the three bodies », Rend del Circolo Mat. di Falermo, t. XXXIX,
1915; « Dynamical Systems witli two degrees offreedom », Trans.
of the American Math. Society, vol. XVIII, 1917.
M, S. PixcHEBLE, professeur à l'Université de Bologne, a été
nommé membre correspondant du K. Istituto Veneto.
MM. G. Casïelnuovo et T. Levi-Civita, professeurs à l'Univer-
sité de Rome, ont été nommés membres correspondants de l'Aca-
démie de Bologne.
M. E. Laura, professeur extraordinaire de mécanique rationnelle
à l'Université de Pavie, a été nommé professeur ordinaire.
Nécrologie.
Antoine Gob. — Les mathématiques belges viennent d'éprouver
une perte sensible en la personne de M. Antoine Gob, professeur
à l'Athénée royal de Liège, membre de la Société royale des
Sciences de Liège, décédé en cette ville à l'âge de 51 ans. ^
Ancien élève de l'Ecole normale des Sciences de Gand, M. \. Gob
a publié de belles recherches de géométrie dans Matliesis, les
Bulletins de C Académie de Belgique et de V Association française
pour l'avancement des Sciences. Son sujet de prédilection était
l'hypocycloïde à 3 rebroussements. Il a aussi donné des soins
efficaces aux dernières éditions du Manuel de Géométrie analy-
tique de Falisse.
M. E. BorTCHEB, professeur à l'Université de Leipzig, est mort
accidentellement, le 5 août 1919, à l'âge de 72 ans.
M. 0. Daxzer, privat-docent à l'Ecole technique supérieure de
Vienne, est mort en suite d'un accident, le 26 mars 1919.
.M. O. DzioBEK, professeur à l'Ecole technique supérieure de
Charlottenbourg, est décédé à l'âge de ()3 ans.
M. F. Gn.EFE, professeur à l'Ecole technique supérieure de
Charlottenbourg, est mort le 2 décembre 1918, à l'âge de (33 ans.
M. E. Netto, professeur à l'Université de Giessen, est moi't à
l'âge de 72 ans.
M. K. Th. Rêve, précédemment professeur à IL'nivcrsité de
Strasbourg, est mort à l'âge de 81 ans.
M. R. Stlu.m, professeur à l'Université de Breslau, est décédé à
l'âge de 77 ans.
M. J. Wellstein, précédemment professeur à l'Université de
Strasbouig, est mort le 24 juin 1919, à \Velzlar, dans sa SO^année.
NOTES ET DOCUMENTS
Cours universitaires.
Année 1919-1920.
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
Columbia University (Nc^-Yurk). — T. S. F"iskf. : Diff. Equations, 4. —
F. N. CoLE : Invariants and higher Plane Cuives, 3; Tlieory of Groups, 3.
— J. Maci.ay : Theory of Functions, 4. — D E. Smith : Histoiy of Math., 2;
Pracliciim in the History of Math., 4. — G. J. Keyskk : Modem Théories in
Geonietry, 4. — E. Kasner : Seminar in Difl'. Geometry, 2. — W. B. Fite :
DifTeienlial E(|iiations, 3. — J. F. Ritt : 'l'ranscendental Functions, 3.
Cornell University l Ithacai. — J. Me Maho.n : Matli. of Insurance and
Probabililies ; Actuarial Science. — J. H. Tanner : Matli. of Finance. —
V. S.NTDER : Birational Transformations ; Theory of Equations. — F. R. Sharpe :
Fourier Séries and the Potenlial Fuuclion. — A. Rani.m : Non-Euclidean
Geonietry ; Theory of Numbers. — \V. B. Carver : Projeclive Geometry. —
D. G. GiLLESPiE : Elenienlary DifF. Equations ; Calculas of Variations. —
W. A. HuRwiTz : Theory of Groups : Vector Analysis. — C. F. Ckaig :
Theory of DifTerenlial Equations ; Math, for Teacheis. — F. \\ . Owens •
Advanced Calculus; Mechaiiics. — H. B. Owens : Advanced Analylic Geo-
flietry. (Chaque cours de 3 iieures par semaine).
Harvard University iCambridoe, Massi. — W. F. Osgood : Diff. and
Integra! Calculus . Iiiliiiile Séries and Products ; Galois's Theory of Equa-
tions. — G. E. Bouton- The Elementary Theory of DiO. Equations; Diff.
Equations; with an Introduction to Lies Theory of Continuons Groups. —
J. L. CooLiDGE : Introduction to Modem Gcomelry and Modem Algebra ;
Projeclive Geometry ; Non-Eudidcan Geometry. — Huntington : The funda-
mental Concepts of Mathematics. — O. I). Kellogg ; Introduction to the
Theory ol Polential Functions and Laplace s Equation ; Vectoi- Analysis. —
G. D. BiRKHOFF : Differential and Intégral Calcnlus. — Tiie analylical Tlieory
of beat and Problems in clastic vibrations ; The partial differential Inéquations
of mathematical Physics. — X : The Theory of Functions ; Developmeuts in
séries; Dynamics. — \^^ C. Graustkin : DifTerenlial Gcometiy of Curves
and Surfaces. — H. C. M. Morse : Elliptic Functions: Avitomorphic Fudc-
tions. — I. A. Barnett : Intégral Equations; l'unctions of Lines.
Professer Kellogg will conducl a forlnightly seminar in analysis Courses
of research are also offered by Professoi' Osgood in the Theory of Functions,
by Professer Bouton in liie Theory of Point Transformations, by Professer
.V O T li S ET DO C U MENTS 385
CooLiDGK in Geometiy, by Piofessor Kellogg in Analysis. by Professor
BiRKHOFF in ihe Theoiy o»' Differcnlial Equatious. ;uid by Professor Gkal-
STEiiN in Geomelry.
Johns Hopkins Dniversity iBallimorej. — Prof. Frank MoRLEY : Higher
Geoinetiy. 3 (fiist terni) ; Theory of Functions, 3 (second terni); Seminar, 2.
— Prof. L. S HuLBLRT : Projeclive Geomelry and higher plane Curves, 3.
— Prof. A. Cohen : Elementary Theory of Functions. 2: Diff. Equations and
Mechanics. 3. — Dr. F. D. Mlk.naghan : Electricity and Magnelisni, 3 (Hrst
termi; Dynamics of a rigid Body, 3 (second term).
Princeton University. — H. B. Fine : F"unctions of a complexe variable.
— L. V. EisENHART : Differcntial Geomelry. — O. Veblen : Seminar in
analysis sittis. — P. Boltrov.v : Linear Differenlial Equations. — J. H. .M.
Wedui:kbvr.n : Higher Algebra.
University of California (Berkeley). — Prof. M. W. Haskeli. : Higher
plane Curves, 3 (firsl term); Advanced analylic Geomelry, 3 (second leim).
— Prof. C. A. Noble : Functions of a complex Variable, 3; Elementary Ma-
themalics for advanced Sttidenls. 3 (Hrsl term). — Prof. D. N. Lehmer :
Theory of IS'unibers. 3 (firsl term): Algebraic Surfaces, 3 (second term|. —
Prof. Florian Cajoki : Hislory of Mathemalics, 2; Hislory of Physics, 2
(second terni) ; Sentinar, 2 : Teaching of .Malhemalics, 3 ((irsl term). — Prof.
T. .M. PuTNAM ; Solid analylic Geomelry, 3 ((irst term) ; Theory of algebraic
Equations, 3 (second terml. — Prof. Frank Irwin : Advanced Calculus, 3. —
Prof. B. A. Beknstein : Algebra of Logic, 3 Ifîrst term) ; Theory of Probabi-
lity, 3 (second term) ; Logic of .Malhematics. 2. — Prof. J. H. McDonald :
Analylic Mechanics, 3; Partial differenlial l-lquations, 3 (lirst term).
University of Chicago. Autumn Quarler. — E. H. Moore : Seminar in
gênerai Analysis. 2 ; Matrices in gênerai Analysis, 4. — G. A. Bliss :
Theorv of Functions of a rcal variable, 4 : Calculus, 5. — L. E. Dickson ;
Continuons Groujjs, 4; Elementary Theory of Equations. 4. — A. C. Lunn :
Veclor Analysis, 4; Applied Mathemalics, 5. — Winter Quarler. — E. H.
MooRE : Seminar in gênerai .\ualysis, 2; Theory of Functions of infuiitely
many variables in gênerai Analysis, 4. — G A. Hliss : Calculus of Varia-
tions, 5; Calculus, 5. — L. E. Dickson : Theory of algebraic Invariants, 4;
Solid Analylics, 4. — H. E. Slaught : Theory of definilc Intégrais, 4. —
E. J. WiLcziNSKi : Projeclive Geomelry, 4. — A. C. Lunn : Applications ol
veclor Analysis in the Theory of Eleclromagnelism, 4 ; Applied .Mathemalics,
5. — Spring Quarler. — E. H. Moore : Seminar in gênerai Analysis, 2;
Theory of Functions of infinilely many vai-iables in gênerai Analysis, 4. —
E. J. VViLcziNSKi : Higher Geomelry, 4; Projeclive Geomelry, 4. — A. C.
Lunn : Tlie Theory of Relalivity, 4; Applied .Malhemalics, 5. — J. \\ . A.
YoL'Nc; : Liuiils and Séries, 4 ; Calculus, 5.
University of Illinois fUrbana). — E. J. Townsend : Differeutial Equations
and advanced Calculus; Functions of real Variables — (i. A. .Mii.lkk :
Theory of Equations; Theory of Groups. — J. B. Shaw : Fundamenlal
Functions; Fnnclional Transformations. — A. B. Coblk : Aulomorphic
Functions ; Solid Analylic Geomelry. — R. D. Car.michael ; r.,inear différence
Equations. — A. E.mch : Algebraic Surfaces. — A. J. Ke.mpnek : .Modem
Algebra. — \. R. Crathorne : Acluarial Theory. — E. B. Lythe : Hislory
of .Mathemalics, 2. — H. Bi.imberg : Projeclive Geomelry.
386 NOTES ET DOCUMENTS
University of Pensylvania iPhiladelpIna). — G. H. Hallrtt : Higher
Calculus, 5. — H. H. Mitchki.l : Malliemalical Theory of Probabilily, 5. —
R. L. MooRE : Introduction to the Theory of Functions of a complex Vari-
able, 5.
Yale University fiVeii'-^aten, Com.j. — J. Pierpont : Elliplic Functions.
— P. F. Smith : Foundalions of Geometry. — E. W. Brown ; Hydrodynamics
with Applications to aeronaulics. — W. R. Loncley : Theory of Differential
Equations. — J. I. Tracey : Modem Geometry; including diffeiential Geo-
metry. — J. K. Whittemore : Differential Geometry. — J. R. Kline :
Advanced Algebra.
FRANCE
Université de Strasbourg, Faculté des Sciences. — \" semestre. —
Mathématiques préparatoires et mathématiques générales. X..., professeur
(3 cours par semaine); Dar.viois , maître de conférences (2 conférences par
semaine). — Calcul différentiel et intégral. Valiron, professeur (3j ; Antoine,
maître de conférenceè (2). — Mécanique rationnelle. Villat, professeur (3| ;
Véronnet, ciiargé de conférences (2). — Astronomie. Esclangon, professeur
(2). — Analyse supérieure* . Fréchet, professeur : Calcul fonctionnel (2);
Fonctions d'approximations (1).
2me semestre. — Mathématiques générales. X... (1) ; Dar.mois (2). — Calcul
différentiel et intégral. Valiron (1); Antoine (2). — Mécanique rationnelle.
Villat (1); Véronnet (2). — Astronomie. Esclango.n. professeur (2) ; Danjon,
astronome adjoint : Travaux pratiques à l'observatoire. — Analyse supé-
rieure*. Fkéchet : Calcul fonctionnel (3). — Géométrie supérieure. X... (2).
— Théorie des fonctions* . Valiko.\ : Fonctions entières (2) ; Fonctions ellip-
tiques avec applications à la physique mathématique (2).
1er gt 2'"e semestre. Préparation à l'enseignement, sous la direction de
M. Villat, professeur. — Mathématiques spéciales. Villat, professeur (1).
— Mathématiques élémentaires. M. N. (1). — Calcul différentiel et inté-
gral. Anioine (1). — Mécanique rationnelle. Dar.mois (1).
Travaux pratiques de mathématiques. X..., directeur du laboratoire de
mathématiques; N., préparateur de mathématiques.
Institut de mathématiques. Fréchet, directeur. — L horaire des colloques
mathématiques (destinés à encourager les recherches originales) sera établi
ultérieurement suivant le nombre des chercheurs inscrits.
ITALIE'
Bologna ; Université. — Buhgatti: Meccanica dei corpi deformabili con
applicazioui ai solidi elastici, ai fluidi peifctti e vischiosi. 3. — Donati :
Teoria del calore (conduzione e radiazione ; lermodinamica e atomistica);
Priiicipio di relatività e sue ripercussioni nei vari campi délia fîsica
* Les cours dont les titres sont suivis d'une astérisque portent sur des sujets variables
chaque année et s'adressent aux étudiants avances.
* Les cours fondann'ntaux, tels que Analyse algébrique cl innnitésininle. (léométrie ana-
lytique, descriptive, projeclive, Mécanique rationnelle, existant dans toute université, ne
figurent pas dans la liste.
NOTES ET DOCUMENTS 387
moderna, 3. — Enkiques : Inlegrali abeliaui. 3. — Pi.nchickle : Teoria degli
aggiegati di punti ; Funzioni di variabile reale e loro inlegrali ; leoremi di
esistcuza per le equazioni difrereuziali ordinaiie, 3.
Catania ; Unii-ersità. — CiPOLLA : Teoria délie (iiuzioni ellilliolie e sue appli-
cazioni, 4. — Da.mkle : Teoria matenialica délie vibrazioni, 4. — Picoxe :
Equazioni inlegrali : Polenziale ; Applicazioni, con spéciale riguardo aile
equazioni totalnienle elliltiche délia lisica raalemalicii, 5. — Scokza : La
geometria sopra una cnrva dai punie di visla algebrico-arllmetico di Dede-
kind e W'eber, 3.
Genova ; InU'ersità. — Loria : Geomelria degli spazi a più diniensioni, 3.
— Si;vEKi^ii : Calcolo délie variazioni, 3. — Tedone : Fenonieni otlici d or-
dine superiore : assorbinienio e dispersione délia luce, 3.
Messina ; Università. — Calapso : Teoria délie funzioni di variabile com-
plessa e délie funzioni ellitliclie, 4. — Giambelli : 'J'eoria differenziale délie
singolarità délie curve piaue algebriche secondo il inetodo dellEnriques ;
Inlroduzione alla geomelria proieltiva degli iperspa'zi ; Teoria dei nioduli
ncgli iperspazi, 4. — Lazzarino : I fondamenti délia elellroslalica, 4.
Napoli ; Università. — A.modeo : Sloria délie Scienze inatemaliche nell' evo
medio (1200-1600), 3. — Del Re : Analisi eslensiva ad n dimensioni con
applicazioni alla geomelria dilTerenziale ed alla meccanica, 4*/o. — Marco-
LONGO : Teoria délia relalivilà, 3. — Montesano : Le superficie razionali ;
Le corrispondenze birazionali fra i punti dello spazio, 3. — Pascal : Le
funzioni monogene, 3. — Pcnto : Ollica geomelrica con la leoiùa degli
slrumenli ollici, 3.
Padova; Univ'ersità. — A.maldi : Litroduzione aile leorie di inlegrazione
di Lie, 4. — D'Arcais : Funzioui armonicbo ; Fondamenli délia teoria délie
funzioni di variabile complessa : Série di Fourier, 4. — Gazzamga : Teoria
dei numeri, 3. — Ricci: Calcolo differenziale assolulo : Principi e teorie
fondamenlali délia elaslicità, 4. — Severi : Geomelria algebrica e in parli-
colare délie superficie razionali, 4. — To^OLO ; Teoremi di esisteuza ; Sislem
jacobiani, 4.
Palermo ; Università. — Bagxkra : Calcolo délie variazioni per le funzioni
di una sola variabile indipendenle ; Equazioni inlegrali, 3. — De Franchis :
Geomelria suUe curve algebriche, 3. — Gebbia : Elettromagnelismo con
spéciale riguardo aile oscillazioni elellriche, 4 '/„. — Signokini : Idrodina-
mica, 3.
Pavia ; Università. — Berzolari : Geometria suUa cui-va algebrica, 3. —
CisoTTi : Elaslicità: dislorsioni e deformazioui linite, 3. — Gekbaldi : Teoria
délie funzioui di variabile complessa e délie funzioui eililliche. 3. — Vivanti :
Teoria délie equazioni algebriche, 3.
Pisa ; Università. — Bertini : Trasformazioni cremoniane nel piano c nello
spazio, 3. — BiANCHi : Geometria differenziale, 3. — Maggi : Odica fisica
solto il doppio aspetto délia teoria elastica e délia teoria elettromagnelica,
4 '/j. — N. IV. : Meccanica superiore, 3.
Roma ; Università. — Bisco.ncini : Applicazioni geomeiriche dei calcolo, 3.
— BoMiMAM : Geomelria dell' applicabiiilà délie superficie e delle varielà, 3.
— Cantelli : Calcolo delle probabilità con applicazioni. 3. — Casielnlovo :
Geomelria non euclidea con interprélazioni fisiche, 3. — Ckl'dei.i.i : liitro-
388 NOTES ET DOC UM E N TS
duzione agli sUidi superioii di elellrieitii c <ii niagnelismo, 3. — Levi-
CivuA : Curvc definile da equazioni diderenziali-soliizioni periodicbe, 3. —
Perna : Teorie elemeiilari dcU'aiialisi nialemalica, 3. — Sii.kiikstein : Prin-
cipio di relalività, 3. — Silla : E(|uazioiiî dideienziali délia dinainira, 3. —
VoLTHKRA : l"]qiiazioiii délia Hsica riiatomalica, 3. — Relalività, 3.
Torino ; Università. — Bogcio : iVleccanica analilica, 3. — Skgki: : Gnippi
d'ordiiie liiiito. 3. — Somicliana : Teoria dell' elettriciln e del magnetismo,
3. — N. N. : Analisi superiore, 3.
SUISSE
Seineslre d'Iiiver (octobre 1918 à mars 1919).
Bàle; Unh'ersité. — VV. Matthies : Mechanik, 4; Uebiingeii, 1; Elastizi-
tiitsllieorie, 2; Matli.-Phys. Seminar. 2. — H. Mohrmann : Di(f.-und Integral-
rechnung, 4 ; Uebungeii. I ; Kurven und Flachtn, 4 ; Malliem. Seminar.
gemeiusam mit Prof. Spiess, 1. — O. Spiess : Iiilegralrechnnng, III. Teil
(Anwenduugen), 3; Fiuiklioiientheoi-ie . II. Teil (Elliplische Funktioiieii,
lineare Differenzialgleichungen etc.), 3; Gescliichte der Mathematik im
17. Jahrhunderi, 1 ; Malhem. Seminar, gemein mit Prof. Mobrmanii. I. —
R. Flatt : Piidagogisches Seminar. malh.-naturvviss. Abteilung. 4 : Hepeti-
torium der Géométrie. 2. — M. Knapp : Asironomie in Babylon, 2 ; Popnliiie
Astronomie. 1 ; Leklùre der Werke Joh. Kepplers, 1.
Berne; Université. — G. Huber : Théorie der algebr. Fliichen, 3; Foii-
rie sche Reihen u. Intégrale mit Anwendungen auf die Pliysik, 2; Di-ter-
minantentlieorie, 1; Mechanik des Himmeis, 2; Mathem. Seminai-, 1. —
N. N. : Hohere Analysis. — Ckelier : Algebr. Analysis, 2 ; Sphar Trigo-
nométrie. 2; Integralrechnnng, 2; Analyt. Géométrie, 2; Darsl. G«'oaietrie,
II, 2; IV. 2; Synth. Géométrie, 2. — Bkrlinek : Zahlentheorie, 2. — .Mau-
DERLi : Astron. Phanomenologie. II. 2 ; Geogr.-astr. Ortsbeslimmnng, 2 ;
Einfûhrung in die Physik des Himmeis, î. — Moser : Math. Grnndiagen
der Krankenversicherung. 2 ; die Makeham sche Funktion, 2 ; Einfiihrung in
die Lebensversicherungsrechnnng ; .Matli.-Versichèi'ungswissenschaftliches
Seminai-. 1-2. — Bohken : Die SoziaKersicherung und ihre Grnndiagen, 2.
— Grunek : Vektor-Analysis \\. Polenlialtheorie, 2; Mechanik deformier-
baier Korper, 2. — Kœstler : Einfiihrung in die theorilisclie Mechanik. 1-2.
Genève; Université. — C. Cailler : Calcul dilf. et inlegr.. 3; Exercices, 2;
Mécanique rationnelle, 3; Exercices, 2; Conférence d analyse (Fonctions
elli[)ti(|nes), 2; Compléments de Mécanique i-alionnelle, 1. — H. Fehr :
Eléments de mathématiques sup., 3 ; Conférence d Algèbre et de Géométrie,
2; Exercices pratiques sur les éléments de mathématiques sup , 2; Confé-
rence de Géométrie sup. 2, Séminaire de niathéni. éiémenlairts ; .Métho-
dologie math., 1. — R. Gautier : Astronomie math, générale, 2.
Privat-docenls : A. Beknoud : Histoire des Sciences : La science Hellène,
1. — D. MiRiMArsoEF : Eléments de la théorie des ensembles, 1. — G. Tiekcy :
Théorie des diflérents modes de perspective, 1.
Lausanne; Université. — M. Amstein : Théorie des fonctions, 3 : Complé-
ment de calcul intc-gral, 2. — G. Dumas : Calcul dilf. el iiilégr., 6 ; Exercices,
2; Questions div. d'analyse, 2; Séminaire math.. 1. — Laco.mbe : Géoméirie
NOTE >• ET no C V M ENTS 389
descriptive, 4; Epures. 4: Géoméirio aiialyl-, 2; Géoméirie de position
avec exercices, 3. — Mayok : Mécanique rationnelle. 4 . Exercices. 1 ; Phy-
sique niatliém, 2. — Maili.aku : Calcul infuiilésimal, avec application aux
sciences, 4 ; Aslrouoniie sphérique, 3 ; Mécanique rationnelle, 2. — S Dumas :
Calcul des probabilités, 2"^^ paitie, 3.
Privat-docents : Jaci;ottkt : Potentiel et l-lijuation de l.aplace, 2. —
Paschoud : Introduction à la Pliysiquc niatli., 2.
Neuchàtel ; ['niiersité. — L.-G. Du Pasquiek : Théorie des surfaces, 2;
Calcul diir. et intégr., 3: Exercices, 2; Algèbre sup., 1; Equations dilF. , 1;
Science actuarielle : Calcul des piobabilités. I ; Développement de la notion
d'espace : Quatrième dimension et principe de relativité, 1 : Séminaire de
math.. 1. — L. Gabekel : Fonctions analytiques, 2 ; Géométrie descriptive,
2. — E. Legrandroy : Astronomie, 2, Astronomie icours sup.l, 1; Exer-
cices, 1. — A. Jaqukkod : Mécanique rationnelle, 2. — A. Reymond : Philo-
sophie des sciences, 1.
Privat-docents : H. Strœle : Méthode des moindres carrés. 1. — L. Auxdt :
Le principe de relativité, 1.
Zurich; (.'nhersilé. — R FuETKR : Einfùhrung in die math. Behandlung
der Xaturwiss., 4; Uebgu , I ; Funktionenlheorie, 3 ; Math. Seminar, 1. —
Si'EisER : DifF.-und Integralrechuung I, 4 : Uebgn., 1 ; DifTerenlialgleichungeu
der Himmeismechanik, 3; Uebgn. zur Yariationsrechnuiig, 1. — \\ oi fkr :
Einleilnng i. d. Astronomie, 3 ; Uebgn., 2 ; Bahnbestimmung von Plaiielen
u. Koinelen, 2. — Pr.-Doc. : Gonseth : Angewandte Malli., 4.
Zurich; Ecole pulylechni(ftie fédérale, section normale. — Hiksch : Hoh.
Mathematik I. 6; Repet.,1: Uebgn., 2; 111,3; Uebgn, 1, — Fraxei. : Mathé-
matiques supérieures, I, 6: Répét., 1 ; Exercices, 2; III, 3: Exercices, I. —
Gross.ma.nn : Darstell. Géométrie, 4; Repet., 1 ; Uebgn., 4: Ebeue alg.
Kurven, 2. — Weyl : Analyt. Géométrie, 2 ; Uebgn., 1 ; Diff. Gleichuugen, 4.
— KoLKOSs : Géométrie descriptive. 4; Répét., 1; Exerc, 4. — .Mk'ss.ner :
Mechanik II, 4; Repet., 1; Uebgn.. 2. — Hurwitz : Alg. Gleichuugen. 4;
Math. Seminar. 2. — B.eschlin : Vermessungskunde : Hôh. Geodiisie, 3:
Repet., 1. — WoLFEK : Einleilung in die Astronomie. 3; Uebgu , 2; Bahn-
beslimmungen von Planeten u. Kouieten, 2. — Ambkkg : Math. Problème der
Sozialveisicherung, 2. — N. N. : Einfiihrung in den math, natuiw. Unter-
richt.
Cours libres. — Beyel : Rechenschieber mil Uebgn., I ; Darst. Géométrie,
2; Achsouometrie u. Perspektive, 2. — Gonseth : Calcul «les variations. 1.
— Equations aux dérivées partielles. 2. — Kikkast : Elastizilatstheorie, 2.
— Kraft : Die Grundkràfte der Welt, 1 : Geometrische Analysis. 3 ; Analy-
tische Mechanik, 3. — Pôlva : Analytische Mechanik, 2: Einlnhrung in die
Analysis reeller Grossen, I, 2.
BIBLIOGRAPHIE
G. BouLiGAND, professeur de niiithématiques spéciales au lycée de Rennes.
— Cours de Géométrie analytique. — 1 vol in-8o, Vll-i'»^! pages ; préface
de M. le professeur Cartan ; librairie Vuibert, Paris, 1919.
On pourrait s'étonner de la publication d'un nouveau volume sur la Géo-
métrie analytique, à l'époque où nous sommes et après tant d'ouvrages
édités, si l'on oubliait que l'enseignement scientifique ne saurait être confiné
dans une formule étroite et rigide, mais qu'il évolue, se transforme, pro-
gresse, qu'il doit au contraire présenler tous les caractères de la vie.
C'est la pensée qui a évidemment inspiré lauteur, chez lequel on aper-
çoit aisément la sollicitude constante qu'il apporle au développement des
intelligences qui lui sont confiées. C'est également ce que met en pleine
lumière M. Cartan, dans sa remarquable préface, à laquelle je me permets
de faire quelques empi-unls.
« Il semble possible, dit-il, tout eu restant dans les limites du programme,
« de dégager pour les élèves l'essentiel de ce qui, dans le courant des
« idées géométriques modernes, peut être mis à leur portée. Plus franche-
« ment cela se fera, plus ils en tireront prolit, moins grand sera l'effort de
« mémoire nécessaire pour assimiler les matières du cours...
« Le but qu'a poursuivi l'auteur est de former 1 esprit de lélève et de se
« servir des matières à enseigner pour l'aider à acquérir une culture mathé-
« matique proprement dite...
« Un autie caractère du présent livie est l'appui que s y prêtent muluelle-
« ment le raisonnement géométrique et le calcul. L auteur considère avec
0 juste raison que la Géométrie pure et la Géométrie analytique ne sont
« pas deux sciences rivales dont chacune interdit à l'aulre d'empiéter sur
« son domaine ; elles gagnent au contraire h s'éclairer 1 une par l'autre...
« L'auteur demande beaucoup à la collaboration de 1 élève. Cette manière
« de faire préseule des avantages certains pour les bons élèves, mais elle
« en présente aussi pour les élèves moyens qui seraient guidés par le pro-
« fesseur; l'idéal à réaliser est d ailleui-s la collaboration simultanée de
« l'élève, du livre et du professeur. «
Ces observations très justes suffisent à caractériser l'œuvre de M. Bouli-
gand, à en montrer la grande utilité et le caractère spécial. Il y a là un
effort nouveau, et très intéressant, qui doit être féi'ond en heureux résul-
tats.
Une autre qualité de l'ouvrage, ot qui n est pas à dédaigner, c est sa
brièveté relative. Faire tenir autant de matières en un seul volume, dont
l'étendue n'est pas excessive, et cela sans nuire jamais à la clarté, n'était
pas une tâche facile.
BIBLIOGRAPHIE 391
Pour qu'on puisse s'en faire une idée, nous reproduisons ici les titres des
chapitres composant l'ouvrag-e.
Introduction. Rappel de notions fondamentales relatives aux \-ect('urs,
aux segments, aux angles, aux projections.
Ch. I. Coordonnées. Représentation analytique des lignes et des surfaces.
— II. La droite et le plan. — III. Eléments de l Infini. Eléments imagi-
naires. — l\. Propriétés générales des lignes et des surfaces de la Géo-
métrie réelle. — V. Courbes et surfaces algéhric/ues. — VI. Des lieux
géométriques. — VU. Etude sommaire de quelques transformations. Notions
sur l'homographie. — VIII. Corrélations. Tangentes. Enveloppes. — IX. Lon-
gueur d un arc. Courbure — X. Les courbes du second ordre. — XI. 4S«r-
faces du second ordre ou quadriques. — XII. Intersection de deu.v qua-
driques. — XIII. Courbure des lignes tracées sur une surface.
Co.MPLFMiîNTs. Application des déterminants ; coniques et quadriques.
Détermination des figures: notions générales. Détermination des coniques
et des quadriques. Invariants.
Nous avons le ferme espoir que 1 ouvrage de M. Bouligand obtiendra le
succès qu'il mérite. Il rendra de grands services au.x professeurs aussi bien
qu'au.v élèves, et sera un nouvel instrument de progrès pour la science et
pour l'enseignement. C.-A. Laisant.
P. BouTRoux. — Les Principes de l'analyse mathématique. E.xposé histo-
rique et critique. Tome fl (l.a Géométrie algébrique. Extensious de
l'Algèbre et constructions logiques. Développements en séries. La Méthode
analytique. Analyse infinitésitnale. Analyse des principes. Analyse de la
notion de fonction). — 1 vol. gr. in-8" de 512 p. et 109 fîg. ; 20 fr. ;
A. Hermann, Paris, 1919.
La guerre a beaucoup retardé la publication de ce second volume dont
I esprit philosophique et scientifique devrait être analysé comme il a déjà
été fait ici lors de la publication du tome premier (t. XVI, 1914, p. 151).
On juge encore mieux de l'œuvre maintenant qu'on l'a sous les yeux
absolument au complet. Dans son ensemble, elle est essentiellement initia-
trice et contient un cours très complet de mathématiques générales, tout en
contenant d'ailleurs beaucoup plus avec ses pénétrantes remarques histo-
riques, philosophiques et même littéraires. Et, par delà ce premier pro-
gramme, elle conduit le lecteur jusqu au seuil de la moderne théorie des
fonctions, jusqu'aux points où le continu a été disséqué par la théorie des
ensembles de manière à laisser apercevoir son squelette arithmétique d'une
manière aussi simple que possible.
Bien remarquables sont les pages consacrées à la construction logique
des mathématiques. Tout en signalant les dilllcultés probablement insur-
montables de la question, l'auteur, en ayant recours à la notion de classe,
montre qu'on peut, avec elle, concevoir une genèse commune aux principes
de larithmétique et à ceux de la géométrie ; il a ainsi une occasion simple
de parler des groupes et de la géométrie uon-euclidienne.
L'idée de construction logique conduit aussi à quelques pages fort inté-
ressantes sur les logiques mathématiques dues à Peano, Russell,... logiques
qui sont malheureusemcnl d'un mécanisme plus intéi'essant que fécond.
Après le calcul intégral, les limites, bref après toute I étude du continu
analytique, M. Boutroux place la géométrie dllférentielle, où l'on s élève
392 RI HLIOGRA P H I E
aux propi'iétés géométriques finies en partant «les propriétés infinitésimales,
et il y joint, tout naturellement, la raécanicpie did'érentielle qui, en somme,
se définit tout comme la géométrie ainsi qualifiée
Et quant à l'analystî des principes conduisant aux extensions mathéma-
tiques modernes, analyse déjà mentionnée tout à l'heure, elle nous fait
pressentir toutes les singularités plus ou moins bizarres qui naissent, d'une
part, sur les notions mêmes de continuité et d'analyticité, d autre part, dans
les fonctions analytiques elles-mêmes.
Pour celles-ci nous relr-ouvons les séries fondamentales l'I'aylor, Laurent,...)
et des exemples très explicites empruntés aux fonctions elliptiques.
La conclusion est que la science redevient hellène et le savant contem-
platif. Les Grecs avaient raison quant à leur idée mystique et extérieure de
la science ; celle-ci n'est pas absolument notre œuvre puisque chaque grande
construction scientifique humaine nous révèle des choses que nous n'avons
pas su y mettre
Beaux thèmes de discussion pour philosophes assez mathématiciens pour
parler vraiment des mathématiques en connaissance de cause; l'œuvre de
M. Pierre Boutroux, tout en étant utile à de nombreuses catégories d'élèves,
augmentera certainement le nombre de ces philosophes-là
A. BuHL (Toulouse).
F.-C. Clapikk, professeur au Lycée Gassendi (Digne). — Sur les SUrfaces
minima ou élassoïdes, thèse présentée à la Faculté des sciences de Paris
pour obtenir le grade de docteur es sciences mathématiques, mai 1919. —
Une brochure in-4" de 63 pages; Ganthier-Villars & Cie. Paris.
Le Iravail de M. F.-C. Ci.apier a pour objet (l'apporter une contribution
à I élude des surfaces minima on élassoïdes. [^'auteur s'est spécialement
placé sous le point de vue de A. Ribalcour. Un premier chapitre est
consacré à des généralités Sur la géométrie de ces surfaces remarquables et
à l'application des foiinules de A. Ribaucolk Dans les trois chapitres sui-
vants, les surfaces minima sont étudiées dans leurs relations avec leur
représentation sphériquc Enlie autres applications intéressantes, il va lieu
de relever celle de la délermination des surfaces iiiiiiima admeltaiil pour
leprésentat'um spliériffiie de leurs lignes de courbure le réseau isotherme
qui correspond aux lignes de courbure d'une quadricfue.
iM. Ci.APii£K montre, en outie, comment diverses méthodes géométriques
permettent d'obtenir I intégration de certaines équations aux dérivées par-
tielles.
Dans un cinquième chapilie, consacré aux trajectoires orthogonales de
certains systèmes de surfaces minima, l'auteur revient sur une question
qu'il avait précédemment étudiée et qui parait être le point de dépari de
ses recherches : Sur la recherche des surfaces minima, dans les A'o(n-elles
Annales de Mathématiques \\), t. XIV, août 191'!, p. 359-363.
La méthode indiquée est une application de la formule
_1_ _1_ _ _ /^- ^
R, ^ R, ~ l .\>- "^ 77 "•" c>
0'
exprimant la courbure moyenne d'une surface générale en fonction de la
divergence d'un vecteur unitaire (c, c' , c") porté par la normale. La surface
H I h I.IO a II A P // / E 393
minimii de Schekk est inuiiéiliiitemeiil (léleriniiu'e par application de celle
formult".
Celle formule remarquable (ainsi qu'une formule analogue également
retrouvée par M. Clapier, pour 1 expression générale de la courbure totale
d une surface) a d ailleurs été donnée depuis déjà longtemps par Bokchakdt :
C.-W. BoRCHARDT : Sur la quadrature définie des surfaces courbes, Journal
de Mathématiques pures et appliquées (de Liovvili.e), t. XIX, 1854, p. 369-
39i.
Deux théorèmes de M. Bokchardt sur les fonctions symétriques dune
équation algébrique et sur les rayons de courbure principaux des surlaces.
Nouvelles Annales de Mathématiques, t. XIV, 1855, p. 26-27.
Cette formule peimettrail de rattaciier le pioblème des surfaces ininima
à un problème de la théorie des tourbillons
Emile Tikrikre i Montpellier).
G. -H. Halphe.n. — Œuvres publiées par les soins de C. Jordan, H. Poi.ncaré,
E. Picard, avec la collaboration de E. Vessiot. Tome II. — 1 vol. gr.
in-8» de viii-560 p.: 40 fr. ; Gaulhier-Villars, Paris, 1918.
Ce second volume s ajoute, après un temps fort court, eu égard aux cir-
constances actuelles, à celui déjà analysé dans cette Revue (1916, p. 365). Il
ue semble ni moins riche ni moins intéressant que le premier et contient
tout d'abord les deux ultimes Mémoires Sur les caractéristiques des sys-
tèmes de coniques; cette question, rappelée et située dans la précédente
analyse, considérée comme si décevante p:ir Chasies et toujours emplie d un
malaise de non rigueur que de Jonqnières ne lit qu'augmenter, reçut, comme
on sait, une solution irréprochable de l'irréprochable algébrisie qu'était
Halphen. La publication du Tome II de ces OEuvres. complète et rassemble
ainsi tous les efTorts faits pour résoudre un problème, qui mérite une célé-
brité fort comparable à celle des plus fameuses énigmes édaircies à la fin
du dix-neuvième siècle.
En ne citant que les principaux écrits, nous en trouvons ensuite deux
autres beaucoup plus courts mais presque aussi réputés que les précédents.
Ils étudient le mouvement d'un poini sur une conique et montrent que la loi
de Newton est indépendante de considérations focales. Il importe de remar-
quer qu'il ne s'agit pas là de quelque fantaisie analytique, mais bien d un
problème de Mécanique céleste introduit par Tisserand dans son grand
Traité el qui pourrait coriespondre, par exemple, à la justification de la loi
hewtonnienne pour des systèmes stellaires doubles, dont 1 observation serait
insulFisante à déceler des propriétés locales.
Voici maintenant la profonde proposition d algèbre sui- la possibilité de
mettre un polynôme à deux variables sous la forme As -j- B'| où ç et •} sont
donnés. C'est l'un des pivots de la moderne théorie des surfaces algébriques,
comme on peut s'en convaincre en ouvrant le tome II des Fonctions de deux
variables de .M. Emile Picard.
Quel mathématicien actuel, choisi parmi les plus savants, pourrait dire,
à brûle pourpoint, ce qu'est la « suite de F"arey » ;' C'est l'ensemble des
fractions réduites dont le dénominateur ne surpasse pas un entier donné.
Elle a d élégantes pro|)riétés qu'Halphen généralise et elle aura, de plus,
pour beaucoup, ! attrait de la nouveauté.
Abordons les si importantes rec-herches d'Halphen sur les points singu-
394 Hl RLl O GRAPHIE
liers des courbes gauches et les lignes singulières des surfaces algébriques.
La notion de cycle, déjà bien connue poui- les courbes planes et dont l'im-
portauce n'a fait qu'augmenter par la suite, est étendue avec une grande
habileté. Il faut encoie remarquer l'emploi du théorème égalant le nombre
des zéros et des infinis d'une fonction rationnelle des coordonnées d'une
courbe algébrique ; il intervient avec une facilité inattendue dans les rela-
tions liant les ordres, les classes, les rangs relatifs à une courbe gauche.
Les covarlants différentiels des courbes gauches naissent en cherchant les
points de celte courbe où une certaine équation différentielle est satisfaite;
j'ai déjà signalé le problème correspondant pour les courbes planes en ana-
lysant le volume précédent.
Sur les surfaces, les cycles proviennent, en général, de nappes et non de
branches ; les cycles de nappes ont des propriétés dualistiques très simples
notamment quant aux contacts. Les lignes asymptoliques jouent ici le rôle
de lignes singulières à rôle simplificateur et toutes les belles propriétés
ainsi obtenues sont finalement vérifiées sur les surfaces de révolution et les
surfaces réglées.
Aux covariants différentiels s ajoutent les imariants difl'érentiels ; c'est
d'ailleurs une idée, chère à Halphen, qui reparait sous des formes multiples.
Cette idée a d ailleurs été quelque peu transformée par la théorie des
groupes, mais je crois bien que c'est encore à Halphen qu il faudra remonter
si l'on veut i-etrouver toute l'élégance géométrique du sujet primitif. L'in-
variant qui fut d'abord nouveau pour l'auteur provient d une cubique ayant
avec une courbe plane, en M, huit points communs confondus d'où un neu-
vième point N fixe sur la cubique et qui correspond de manière univoque
à M. Les correspondances dues à de telles surosculations s'étendent même
aux courbes gauches et donnent des théorèmes d'intégrabilité pour les équa-
tions différentielles.
Les fonctions elliptiques apparaissent, en nombre de pages, pour nous
donner sans doute quelque idée de ce que la mort n'a pas permis à Halphen
de mettre en son grand Traité.
La relation bien connue, dite « équation à trois termes » pour la fonction rs,
s'écrit aussi bien pour la fonction H. Elle peut se vérifier aussi pour des
polynômes, ce qui entraîne lintégration algébrique de
dr _ 3j(r -f 1) — 4.r
dx ~ .r(8j — 1)
H.
Certaines extensions aux équations aux dérivées partielles sont possibles.
Pour en revenir aux invariants différentiels des courbes gauches il faut
évidemment citer, en tout premier lieu, le travail d'une centaine de pages
publié, en 1880, au Journal de l'Ecule polytechnique. On y trouve les résul-
tats les plus divers appuyés sur des considérations d'apparence élémentaire
telles la recherche des lignes invariantes par transformation homographique ;
il y a aussi des transformations qui changent un invariant de courbe plane
en un invariant de coui'be gauche ; par surcroît, on ijitègre cliemin faisant
de nombreuses équations différentielles...
Le dernier tiers du volume renferme de nombreux petits Mémoires qui
rappellent beaucoup ceux d'Hermite. Il y a là des polynômes à propi'iétés
curieuses, des équations difTérentitlIes élégamment intégrables, des inté-
grales définies et, tout particulièrement, des études concernant, pour des
BIBLIO (', RAPHIE 395
séries abélieiiiies, des questions de validité qui ne furent point traitées par
Abel.
Je n ai cité que les points les plus saillants. Beaucoup de théorèmes
d'arithmétique s'imbriquent sur tout l'ensemble. A tous les points de vue.
ce second tome peut èlre un magnificjue et puissant instrument de travail.
Des faits récents viennent à l'appui de cette manière de voir ; les surfaces
et surtout les courbes gauches algébriques attirent à nouveau l'attention
des géomètres. Ces sujets sont actuellement repris, développés, prolongés
ainsi que peut en faire foi la Théorie des courbes gauches algébriques pro-
fessée en Sorbonne et récemment publiée par M. R. de Montessus (Paris,
Croville-Morant, 1918). Nous aurons l'occasion de revenir prochainement
sur cette nouvelle publication qui, en elFet, et comme l'indique 1 auteur lui-
même, s'appuie tout particulièrement sur lœuvre d Halphen.
A. BvHL (Toulouse).
A. Lœwy. — Lehrbuch der Algebra. Ersler Teil : Grundlagen der Arith-
metik. — 1 vol. in-8o, 398 p., 12 M. ; Veit & C'e, Leipzig.
Ce volume, qui a pour objet les principes de l'arithmétique théorique,
forme le tome I d un Traité d'Algèbre destiné aux étudiants des Univei'sités.
Après s'être familiarisés dans renseignement secondaire avec la pratique
des opérations arithmétiques et algébriques, il est indispensable que les
étudiants eu mathématiques fassent une étude approfondie des principes
modei-nes de l'arithmétique théorique et de l'algèbre. Ils doivent avoir des
connaissances précises sur les théories fondamentales concernant les notions
des nombres rationnels, nombres irrationnels, les fractions continues, les
puissances, les racines, les logarithmes, les limites, les séries, le dévelop-
pement du binôme, les produits infinis. Tous ces objets, limités au domaine
réel, sont étudiés dans ce volume dans leur enchaînement logique avec la
précision et la rigueur nécessaires. Lauteur a tenu compte des progrès
récents réalisés grâce à rintroduction des notions de groupes et de corps.
Son Ouvrage sera consulté avec fruit non seulement par les étudiants mais
aussi par les professeurs. H. F.
R. DE Montessus ue Ballore. — Introduction à la Théorie des Courbes
gauches algébriques. Cours libre professé à la Faculté des Sciences de
Paris, recueilli et rédigé par M. Vogt. — 1 vol. aulographié, gr. in-4»
de 112 p., avec figures, 12 fr. ; Croville-Morant, Paris, 1918.
C'est presque une stupéfaction que de parcourir ces pages si intéressantes.
Quoi, il y a tant de choseé dans les intersections de quadriques dont ne
parlent point les traités qui s'étendent tant sur les quadriques elles-mêmes!
Vraiment la lacune était regrettable !
Le point de départ de l'auteur est général. Une courbe gauche algébrique
est l'intersection de deux surfaces algébriques ; si, entre les équations de
celle-ci, on élimine z puis toutes les puissances de ; sauf z, la courbe a
pour équations
, _ 4- 1-»' • y)
(x , j) = 0 ,
■/.(•^' y\
et son étude est celle d'une fraction rationnelle sur la courbe ç = 0. C'est
le point de vue utilisé par Cayley et Halphen. Il suffirait à imposer la géo-
396 m HI.IOGUAl'HI E
raélrie sur une courbe algébrique qui iulervienl dans les plus hautes parties
de la théorie des fouctions, comme il ressoi't des li-avaux de M. Emile Picard
et de ceux de l'école italienne.
Mais M. de Montessus n a voulu faire qu une introduction élémentaire; il
manie d'abord les courbes gauches les plus simples, cubiques el quartiques.
Les cubiques gauches sont unicursales el ou peut aisément les considérer
comme situées sur des cônes du second degré, d'où une foule d'analogies
avec les coniques. La perspective plane de la cubique est une unicursale du
troisième ordre, d'où des propriétés d osculation qui correspondent aux
propriétés inflexionnelles des cubiques planes. Il y a aussi des propriétés
de polarité permettant de définir des tétraèdres conjugués par rapport à
une cubique gauche.
L'étude générale de l'intersection de deux quadriques, S el T, f|u'elle
donne une cubique ou une quarlique, repose sur léquation en X qui ex-
prime qu'une quadrique du faisceau S -|- AT ■=. 0 est un cône. Il y a sept
cas à distinguer, dont les deux der-niers seuls, coi-respondent aux cubiques,
mais, d'une manière générale, l'examen détaillé de cette équation en À cons-
titue un magnifique exercice d algèbre.
Les quartiques gauches sont de première espèce quand elles sont des
intersections de quadriques, de seconde espèce dans le cas contraire.
Parmi les quartiques de première espèce, les plus simples sont unicur-
sales, mais les autres ne sont pas moins intéressantes comme se prêtant à
une élude paramétrique uniforme de par l'emploi des fonctions elliptiques;
il est entendu que. c'est un résultat bien connu, en bloc, mais M. de Mon-
tessus l'a détaillé avec beaucoup d art pour montrer élémentairement que,
de même que l'étude de la fonction ^ de Weierstrass revient à létude
d'une cubique plane, l'élude des fonctions sn, en, du de Jacobi revient à
l'étude d'une quartique gauche. Et l'analogie se poursuit avec la géométrie
de la quarli([ue, avec, par exemple, quatre points dans un menu- plan, les
plans bitangents, leur l'apport auharmonique. les plans osculateurs ou sur-
osculaleurs, les polygones gauches inscrits qui, loi'squ'ils se ferment , géné-
ralisent manifestement les théorèmes de Poncelet.
Parmi les quartiques de première espèce, citons les ellipses, hyperboles
et paraboles logarithmiques, i ellipse sphérique et plus généralement les
cycliques, iuler.>eclions d'une sphère et d'une quadrique, intimement liées
à de merveilleuses surfaces du quatrième ordre : les cyclides.
Les quartiques gauches de seconde espèce sont des courbes unicursales.
Un court chapitre détermine le degré minimum de la surface contenant
la courbe gauche la plus générale de degré d et nous reprenons alors les
généralités qui préoccupèrent tant Cayley et Halphen.
lies formules de Cayley sont, pour les singularités des courbes gauches,
ce que sont les formules de Plûcker pour les singularités des courbes planes.
Quant à l'étude générale de ces points singuliers, elle s'appuie sur la
représentation de la courbe au moyen des surfaces z/ [x , \\ ■=. ij\x , \\ dont
il a été question au début, c'est-à-diie des surfaces monoïdes de Cayley.
l]'est ici noiammeul que M. de .Moulessus a fail une exposition fort ori-
ginale et novatrice. L obtention des monoïdes repose sur une élimination
dont le résultat peut dépendre d'un polynôme arbitraire, d'où diverses
formes possibles pour la surface mono'ide. F. a question d'algèbi"e a été pré-
cisée à nouveau par un théorème élégant el t lès général qui appartient à
l'auteur.
BIBLIOGRAPHIE 397
Le rédacteur termine par une courte note où il montre que certaines
quarliques unicursales se divisent en deux sous-groupes qui s'accoraodent
symétriquement de la représentation paramétrique, l'un par les fonctions
circulaires, l'autre par les fonctions hyperboliques.
C'est ici l'occasion d attirer l'attention sur ce jeune rédacteur qui montrait
une vive intelligence mathématique, à qui l'on avait confié la classe de Ma-
thématiques spéciales du Lycée de Montpellier vers le début de 1919 et qui,
hélas, devait mourir peu après. Il était fils du professeur bien connu attaché
à la Faculté des Sciences de Nancy. Le fait d'avoir contribué à publier
l'œuvre si remarquable de M. de Montessus lui assurera au moins un de ces
souvenirs que la Science accorde aux travailleurs désintéressés.
A. BuHL (Toulouse).
Sir J.-J. Tho.mson. — La théorie atomique. Traduction de Ch. MouREu. —
1 petit vol. in-r2o de vi-58 p., 4 fr. 80; Gauthier-Villars, Paris, 1919.
Le titre de ces pages passionnantes aurait pu donner à penser, il y a
quelques dizaines d'années, qu'elles ne s adressaient point aux mathémati-
ciens. Il en est tout autrement aujourd hui. II s'agit des théories relatives
à la structure corpusculaire de 1 atome et l'on sait que l'étude de la dyna-
mique de tels systèmes corpusculaires force à réexaminer tous les principes
de la mécanique et à concevoir, de manière nouvelle, la dynamique ordi-
naire.
L'atome apparaît comme un système planétaire avec des électrons satel-
lites sur lesquels il est extrêmement difficile d'expérimenter ; pour arracher
ces corpuscules si ténus à leurs orbites, il faut, en général, des forces
immenses. Heureusement on peut demander ces forces aux atomes qui se
désagrègent d eux-mêmes dans les substances radio-actives, aux bombarde-
ments cathodiques,... bref aux agents de désagrégation qui, paraît-il,
existent daus tous les milieux et qui. convenablement excités, entraînent à
la dissolution les congénères du caractère le plus stable.
Sir J.-J. Thomson est très optimiste quant à sa manière d envisager
l'avenir dç la question. Il ne nous annonce pas encore une méthode générale
de transformation de l'atome qui serait la transmutation d'un élément
quelconque en un autre. Peut-être finira-t-on ainsi, mais il n'est pas indiqué
de chercher .î commencer par là.
Soyons heureux, pour le moment, de constater que nous savons déjà
beaucoup de choses sur l'atome, sur ses couches les plus superficielles et
qu'il est fort naturel de connaître d abord celles-ci.
Nous connaissons aussi beaucoup de choses sur les mouvements corpus-
culaires et, merveille, ceux-ci ont pu être rendus visibles dans une atmos-
phère sursaturée de vapeur d'eau, car, lorsque des électrons se produisent
dans une telle atmosphère, l'eau se condense exclusivement sur eux. Et l'on
a de légers semis de perles qu'on peut étudier à loisir I
Comme le dit M. Charles Moureu, l'éniinent traducteur, on ne peut lire
quelques lignes sur de tels sujets sans dévorer le volume du coup.
Félicitons-nous donc de cette traduction si forcément compréhensive et
exacte de par la personnalité de celui qui l'a entreprise.
Ajoutons qu un problème moral a été poursuivi parallèlement à l'œuvre
de propagande scientifique. Sir J.-J. Thomson voulait laisser le bénéfice
matériel produit par la vente de l'œuvre, à la Croix-Rouge française,
I.'F.nsoifîiicment mathéiii., 20" anni-e : 19ts - 26
398 KV I.I.ETIN fi I B f. I O C R A P H I Q U E
M. Charles Moiireu voulait l'offrir à la Croix-Rouge anglaise; on ne put
jamais s'entendre jusqu';iu moment où l'on convint subitement, de part et
d'autre, que ces bénrfices iraient à la Croix-Rouge belge.
Notre Revue, justement parce qu'elle est placée en pays neutre, peut,
plus que toute autre, faire des vœux ardents pour que le profil en question
soit aussi grand que possible. A. Blhl (Toulouse).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE^
1. Publications périodiques :
American Journal of Mathematics, Volume XL. — J. Eiesland : Flat-
Sphere Geometry. — J. Vital De Porte : Irrational Involutions on Algebraic
Curves. — J. R. Musselman : The Set of Eight Self-Associated Points in
Space. — J. K. Whittemoke : Associate Minimal Surfaces. — F. W. Reed :
On Intégral Invariants. — H. F. Price : Fundamentals Régions for Certain
Finite Groups in S. — R. D. Car.michael : On the Représentation of Func-
tions in Séries ofthe Form Sc^^g'l.r -(- n). — L. P. Eisenhart : Transforma-
tion of Planar Nets. — O. D. Kellogg: Orthogonal Function Sets Arising
from Intégral Equations. — Ch. H. Rawlins : Complète Systems of Conco-
mitants of the Three-Point and the Four-Point in Elementary Geometry. —
A. L. Miller : Systems of Pencils of Lines in Ordinary Space. — T. Dantzig :
Some Contributions to the Geometry of Plane Transformations. — P. Spehry :
Properties of a Certain Projectively Detined Two-Parameter Family of
Curves on a General Surface. — O. D. Kellogg : Interpolation Properties
of Orthogonal Sets of Solutions of Differential Equations. — H. B. Philii-ps :
Directed Intégration. — Lkpi>e Hall Rice : P-way Déterminants, with an
Application to Transveclants. — W. Hakold Wilson : On a Certain General
Class of Functional Equations. — R. G. D. Richardson : Contributions to
the Sludy of Oscillation Properties of tiie Solutions of Linear DilTerential
Equation of the Second Order. — A. B. Coble : Thêta Modular Groups
Determined by Point Sets. — W. Van N. Garretso.n : On the Asymptotic
Solution of the Non-Homogeueous Linear DifTerential Equation of the «-th
Order. — C. C. Bramble : A CoUineation Group Isomorphic with the Group
of the Double Tangents ofthe Plane Qnartic. — A. E.mch : Proof of Pohlke s
Theorem and ils Generalizations by Atlinity. — D. N. Li hmer : Arithmelical
Theory of Certain Hurwitzian Conlinued Fractions.
American Mathematical Montly (The), Lancaster, P. A. and Urbana. Ili.
— Volume XXV. — E. V. IIuntington ; Bibliographical Notes on the use of
the Word « Mass » in current Texl Books. — D. E. S.mitii and J. Ginsrurg:
Rabbi Ben Ezra and the Hindu-Arabic Problem. — A. Johnson : The'Theory
of similar Figures. — W. H. Metzler : Note on a certain Class of Déter-
minants. — VV. H. Rœver : Descriptive Geometry and ils Merits as a Col-
légiale as well as an Engineering Subject. — E. B. Stovffer : Geometry
BULLETIN RI RI.IOGRAl' mqUE 399
for Juniors and Seniors. — F. Cajoki : Origiu on tlie Name « Mathematical
Induction ». — N. Altshiller : On the I-Centers of a Triangle. — K. P.
Williams : IS'ole on conlinuous Funclions. — E. W. Chittenden : Note on
Functions which Approach a Limit at every Point of an Intervai. — H. N.
\N'kight : The Nine-Point Circle Obtained by Methods of Projective Geo-
metry. — G. A. Miller : Définition of the Discriminant of a rational Inté-
gral Function of one Variable. — F. Cajori : What is the Origine of the
Name o Rolle's Curve »? — E. B. Wilson : The Matliematics of Aero-
dynamics. — W. H. Bussey : Fermât s Method of Infinité Descent. —
J. Nyberg : The Exponential and Logarithmic Functions. — Th. Muir :
Note on Lagrange s Like-Producing Quadrinomial. — G. A. Miller : Ma-
thematical Encyclopédie Dictionary. — E. L. Dodd : Fundamentals in the
Matheniatics of Investraent. — E. J. Mollton : The Content of a Second
Course in Calculus. — G. N. Baler and H. L. Slobiin : A System of Alge-
braic and Transcendenlal Equations. — H. T. Bukgess : Practical Solution
of Linear Equations.
Bulletin of the American Mathematical Society. — Volume XXV, 1918-
19, N»* 1 à 5. — W. B. Ford : A Conspectus of the Modem Theory of
Divergent Séries. — G. A. Bliss : Solutions of Differenlial Equations as
Funclions of the Constants of Intégration. — R. M. \Vinger : Involulions
on the Rational Cubic. — J. E. Rowe : Related Invariants of two Rational
Se.vtics. — E. R. Hedrick : In Memoriam : Elleiy William Davis. — E. W^.
Chitten'de^ : On the Heine-Borel Property in the Theory of Abstract Sels.
— P. J. Daniell : Intégrais around General Boundaries. — G. A. Miller :
Déterminant Groups. — C. L. E. Mooke : Translations Surfaces in Hyper-
space. — J. H. Weawer : Some Algebraic Curves. — M. F. Curtis : On the
Rectifiability of Twisted Cubic. — R. D. Car.michael : General Aspects of
the Theory of Summable Séries. — Tsuruichi Hayashi : On the Problem of
the Résistance Intégral — R. C. Archibald : Note on Editions of von-Staudt's
Géométrie der Lage. — H. Hancock : On the Evaluation of the Elliptic
Transcendants tj, and r/ . — A. E.mch : On Plane Algebraic Curves with
Given Systeai of Foci. — D. M. Y. So.m.merville : Quadratic Systems of
Circles in Non-Euclidean Geomelry. — R. L. Moore : Continuons Sets that
have no Continuons Sets of Condensation. — M. B. Porter : Derivatlivcless
Conlinuous Funclions. — G. D. Birkhoff : The Scientific Work of Maxime
Bôcher. — W. F. Osgood : On a Theorem of Oscillation. — Mr. H. S. Van-
DivER : Proof of a Property of the Norm of a Cyclolomic Integer. — J. K.
\N'hitte.more : Trajectories and Fiat Points on Ruied Surfaces.
Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, — 2^ semestre
1918. — jer iuillet. — J. A.NDRADK : Sur une famille de déplacements et sur
une généralisation du dièdre. — P. Hu.mbert : Sur deux polynômes associés
aux polynômes de l.egendre. — 8 juillet. — A. Bigoirdan : La vie et les
travaux de Ch Wolf. — G Hu.mbert : Sur les représentations d'uu entier
par des formes quadratiques ternaires, indéfinies. — 16 juillet. — E.Vessiot :
Sur les développements trigouométriques de la mécanique céleste. —
29 juillet. — G. Hlmbert : Sur les formes quadratiques ternaires indéfinies.
— 19 août. — R. de .Montessls de Ballore : Sur les courbes algébriques
planes ayant des points multiples communs. — 'JO août. — P. Appell : Sur
l'intégration des équations différentielles simultanées que vérifie le poly-
400 RULLETJN li I li 1. 1 O G R A P H I Q UE
nome U^^ ^^ d'Hermite. — M. Pla^chekel : Sur l'unicité du développement
d'une fonction en série de polynômes de Legendre. — 2 septembre. —
E. Cartan : Sur les variétés à trois dimensions. — 9 sept. — A. Denjov :
Démonstration de la propriété fondamentale des courbes de M. Jordan. —
16 sept. — Emile Picard : Quelques remarques sur la décomposition des
facteurs et le prolongement des fonctions analytiques. — Paul Appell : Sur
des équations linéaires simultanées aux dérivées partielles et sur des cas de
réduction des fonctions liypergéométriques de deux variables. — E. Caktan :
Sur les variétés développables à trois dimensions. — Pierre Hlmbekt : Les
fonctions électrosphériques sous forme de déterminants. — 2.5 sept. —
J. ScoRZA : Sur les fonctions abéliennes à trois variables indépendantes. —
E. Cartan : Sur les variétés de Beltrami à trois dimensions. — P. Appell :
Sur une équation différentielle ordinaire liée à certains systèmes d'équations
linéaires et homogènes aux dérivées partielles. — 7 octobre. — J. Kampe de
Feriet : Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles vérifiées par
les polynômes hypersphériques. — P. Humbert : Sur les équations aux déri-
vées partielles vérifiées par les polynômes d'Hermite, déduits d'une expo-
nentielle. — i4 oct. — E. GouRSAT : Sur le problème de Backlund. —
E. Cartan : Sur les variétés de Riemann à trois dimensions. — 21 oct. —
P. Appell : Addition à la note : « Sur une équation difTérenlielle ordinaire
liée à certains systèmes linéaires et homogènes aux dérivées partielles m. —
28 oct. — G. GiRAUD : Sur le rattachement à la théorie des fonctions hyper-
abéliennes d'une certaine équation aux dérivées partielles du second ordre,
avec généralisation à un nombre quelconque de variables. — A. Angelesco :
Sur l'approximation simultanée de plusieurs intégrales définies. — Riquier :
Sur une propriété des fonctions analytiques d'un nombre quelconque de
variables imaginaires. — k novembre. — E. Gau : Sur les caractéristiques
des équations aux dérivées partielles du second ordre. — 18 nov. — J. Drach :
Sur les groupes complexes de rationalité et sur l'intégration par quadra-
tures. — T. Lalesco : Sur les fonctions polygonales périodiques. —
R. Garniek : Solution élémentaire du problème de l'inversion des fonctions
elliptiques. — R. Goormaghtigh : Généralisation des théorèmes de Jamet
sur la courbure des courbes triangulaires, des courbes et des surfaces
tétraédrales symétriques. — 25 nov. — M. Petrovitch : Détermination
spectrale des fonctions. — P. Humbert : Sur les surfaces de Poincaré
d'ordre 6. — 9 décembre. — J. Drach : Intégration d'une équation aux déri-
vées partielles de la dynamique des fluides. — A. Buhl : Sur l'extension
aux intégrales multiples, du théorème concernant l'échange de l'amplitude
et des paramètres dans les intégrales hyperelliptiques. — A. La.mbert : Sur
certains polynômes se rattachant aux coefficients de Laplace. — Q3 déc. —
C. GuicHARD : Sur une série de surfaces à courbure totale constante telles
que leurs lignes de courbure forment un réseau du type ^A' — çB'. —
P. Fatou : Sur les suites de fonctions analytiques. — G. Julia : Sur les sur-
faces définies par une propriété cinématique. — 30 déc. — E. Vessiot : Sur
un invariant intégral de l'hydrodynannque et son application à la tiiéorie
de la relativité généi'ale.
Jahresbericht derDeutschen Mathematiker-Vereinigung. 27. Band, 1918.
L. Heffter : Analyse und Synthèse in der Géométrie. — E. Kruppa : Ver-
allgemeinerungen des Pohlkeschen Satzes. — J. v. Sz. Nag\ : Ueber alge-
braische Gleichungen mit lauter reellon NN'ur/.cln. — Id. ; l'ebcr geometrische
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 401
Relalionen zwischea den Wurzeln einer algebraischen Gleichung uud ihrer
Derivierten. — J. Horn : Ueber nichtiineare Integralglei(diiingen von Yolter-
raschenTypus. — G. Kow\tEwsKi : Ein funktionentheoietischer Satz Jacobis.
— A. HuRwiTZ : Zu Grassrnaniis Note : « Lôsung der Gleichung x* -|-1* -|- s'
-[-«^ = 0 in ganzen Zahlen». — Fr. IVÎeyer : Ein grundlegender Satz von
Poncelet iiber die Brennpunkte von Kegelschnitten und seine Ausdehnung
auf kubische Rauinkurven. — R. v. Mises : Ueber Kiirven gieichniassigster
Krûmmung. — L. v. Bortkiewicz : Dei" mittlere Fehler des zum Quadrat
erhobenen Divergenzkoefllzienlen. — Robert K()mg : Neue Beilriige zur
Charakterisierung dei" Riemannschen Transzendenten. — P. Stackel : Grenz-
ûbergange in der Krûmmungslehre. — \V. Blaschke : Mittclwerlsatze der
Potentialtheorie. — G. Kowalewski : Bemerkiing zu nieinem Aufsatz iiber
einen funktionentheoretischen Satz Jacobis. — C. Kostka : Delerminanteu
und symmelrische Fuuktionen. — R. Sturm Ausgezeiclinete Elemente
projektiver Gebilde. die ineinander liegen, und Folgeruugcn fur die Homo-
logien. — Id. : Herstellung von Polaren. — M. Pasch : Die Mehrdeuligkeit
von Integraleii. — Id. : Ueber die Bedingung der Integrierbarkeil. —
L. V. ScHRCTKA : Ueber die Anordniing von vier Punkten einer Geraden. —
H. Hahx : Ueber die Vertanschbarkeit der DifTerentiationstolge. — A. Loewy :
Inwieweit kann Vandernionde als Vorganger von Gauss beziiglich der alge-
braischen AuFlôsung der Kreisteiluugsgleichungen x" =1 augesehen werden?
— A. Voss : Gaston Darboux. — F. Kleix : Festrede zum 20. Stiflungstage
der Gôttinger Yereiniguug zur Fôrderung der Augewaudten Physik und
Mathematik. — M. Pasch : Die Fôrderung der Entscheidbarkcit. — Id. :
Ueber die Erweilerung des Grenzbegrilfs. — VViihelm Blaschke : Ueber
Kurven gieichniassigster Kriiniinung. — R. v. Mises : Benierkungzu ; Ueber
Kurven gieichniassigster Kriiminung. — Angelegenheilen der Deutschen
Mathematiker-Vereinigung. — Mitteilungen und Nachrichlen. — Litera-
risches.
Mathematics Teacher (The). Published Quarterly by the Association of
Teachers of Mathematics in ihe middle States and Maryland. Editor : W. H.
Metzler, Syracuse University, Syracuse, N. Y. — Yolnme X : Editorial. —
E. C MooRE ; Does the Study of Mathematics Train ihe Miud Specilically or
Universally ? — Percey F. S.mith : Collégiale Mathematics in Relation to the
Changed Proposed in the Secondary School Course. — Elizabeth B. Cowley :
Comprehensive Ex:iminations. — J. Malc.olm Bird : The Mathematics of
Warfare. — W. Betz : The Teaching of Mathematics in the Junior High-
School. — C. B. \Yalsh : A Tentative Program of Junior High-School Mathe-
matics. — H. E. VVebb : Conditions \Yhich Hâve Led lo the Establishment
of Junior High-Schools. — L. Northwood : Junior High-School Mathematics
im Trenton. — E. G. White : A Connection Between Algebra and Life.
Suggestions by the Commissioner of Education. — J. H. Shipley : How Can
We Minimize the Effect of Examinations on Secondary Education ? — R. E.
Bruce : Graphs of Explicit Functions. Are Your Teaciiers Aids or Hindrances
to School Progress ? — Robert R. Goff : An Outline of Plane Gcometry as
Used in the Durfee High-School. — G G. Chambers : Some Applications of
Mathematics to Educationa! Statistics. — W. Wiener : The Place of Arith-
melic in the High-School (^urriculum. — D. E. S.mith : Vocational Courses
in Mathematics for Secondary Schools. — \Y. H. Dooley ; Practical Mathe-
matics for High Schools. — E. F. Johnso.n : Is the Présent Eutraïue Requi-
402 BULLETIN hlHHOGRAPHIQUE
reineul in Algcbra Excessive in Amount ? Does il Expecl loo Greal Malurily
of the Sludent ? — D. C. McMurtkie: The Duty of the Employer in ihe Re-
construcliou of the Ciippled Soldier. — L. M. Webstek : Malhematics o»
Financial Problems.
Nouvelles Annales de Mathématiques. Quatrième série, tome XVIII.
1918. — (i. Ko.NTENÉ : Nouvelles identités. — R. Alezais : Sur le système
de n équations du second degré. — Aurh: : Contribution à la résolution
géométrique de 1 équation du troisième degré. — G. Fo.ntené : Conditions
de fermeture d une suite de cercles. — Id. : Sur les cercles de Pappus.
Formule de Pappus, Formule de Schubert généralisée. — P. B. Pomey :
Intégration de l'équation différentielle linéaire à coefficients constants. —
L. G. Du Pasquier : Sur les nombres complexes de deuxième et de troisième
espèce. — E. Jablonski : Sur la distribution des nombres premiers absolus.
— E. TuRRiÈRE : Au sujet d'un article de M. A. Gérardin. — T. Hayashi :
Le produit de cinq nombres entiers consécutifs n'est pas le carré d'un
nombre entier. — E. Maillet : Sur une catégorie d'équations indéterminées
n'ayant en nombres entiers qu'un nombre Hui de solutions. — J. Bouchaky t
Analogies entre le triangle et le quadrilatère. — R. Goormaghtigh : Sur
rortho|)ôie et certains limaçons de Pascal associés au triangle. — Id. : Sur
deux points d un triangle et sur une généralisation des points de Brocard. —
Y. Thebault : Deux théorèmes de MM. Lemoyne et Fonlené sur l'orthopôle.
— Id. : Noie sur les triangles isologiqnes. — N. Agro.nomof : Extension
d'un théorème de M. S Oùe. — F. Balitrand : Sur la condition pour que les
tangentes aux pieds des normales issues d'un point à une ellipse touchent
un cercle. — J. Le.maire : Démonstration géométrique dune propriété des
coniques. — J. Bolchary : Sur les cercles bilangents à la parabole. —
P. Appell : Groupes de points sur Ihyperbole équilatère ; exercice proposé.
— R. Goormaghtigh : Sur un problème concernant des groupes de points
sur l'hyperbole équilatère. — M. Weill : Propriétés des coniques et des
quadriqiies. — R. GooRiMaghtigh : Sur les faisceaux de coniques. —
R. Bricard : Sur une propriété caractéristique des coniques homofocales.
— Id. : Sur les systèmes linéaires tangentiels de coniques. — H. Lebe.sgue :
Sur deux théorèmes de Maiinheim et de M. R. Bricard concernant les
lignes de courbure el le^ lignes géodésiques des qnadriques. — R. Bou-
vAiST : Sur les courbes algébriques planes. — C. H. Sisam : Sur l'ordie
des surfaces engendrées par courbes d un ordre donné. — M. Weill :
Théorèmes généraux sur des systèmes de courbes el de points. — R. Goor-
maghtigh : Sur les troisième et (|uatrième centres de courbure des courbes
de Cesaro. — J. Juiiel-Re.noy : Sur les foyers des courbes planes. —
P. Appell : Sur les foyers rationnels d'une courbe algébrique plane ou
gauche. — J. Le.maire : Sur l'hypocycloïde à trois rebroussemenls. —
F. Balitrakd : Note sur les cubiques circulaires. — A. Myli.er : Surfaces
parallèles aux surfaces cyclides. — R. Bouvaist : Note de géométrie
inlinilésimale. — M. Weill : Quelques applications géométriques de la
théorie des inliniinent petits. — R. Bouvaist : Sur deux propositions de
Ribaucour (questions 858, 859). — R. Goor.maghtich : Sur raflînilé imagi-
naire. — F. Balitrand : Relations entre les rayons de courbure de deux
courbes affines. — J. Arnovlievitch : Sur les théorèmes des projections et
des moments des quantités de mouvement. — Questions d'examens et de
concours. — Correspondance. — Nécrologie. — Bibliographie. — Questions
proposées. — Solutions de questions proposées.
RULLETIIS BI H LIOGRAP H [QUE 403
La Revue de l'enseignement des sciences, 12'' année. Janvier-Oriobre 1918.
— H. [-KBF.sGUE : Sui- iiiio question de niiniiiium. — N. B. : Sur le tronc de
pyramide triangulaire. — G. Fomrné : Sur un problème de la division des
arcs par 2. — C. Lapointe : Ligne des points doubles de la projecliou de
1 intersection de deux quadri(|ues. — M. Juuel-Renot : Sui* les polyèdres
réguliers. — R. Massard : Des différents systèmes de numération. Pro-
priétés des nombres dans ces divers systèmes. — B. Niewekglowski : Note
sur la géométrie du compas. — G. Fontené : Questions de langage. —
M. D'ocAGXE : Sur les éléments fondamentaux de la géométrie descriptive. —
J. Lemaire : Sur le mouvement d une droite. — Ch. Michel : Sur les séries
de Bertrand. — J. Juhel-Re.\oy Sur la projection d un vecteur. —
B. NiEWEKGLOwsKi : Classement des racines de deux équations du second
degré. — Ch. Meinrath : Une nouvelle identité générale. — A. Decerf :
L'épreuve écrite de mathématiques à la première partie du baccalauréat. —
J. Juhel-Renoy : Sur la géométrie descriptive. — J. Lemaire : Projection
orthogonale d'un cercle. — F. Meyer : Sur une transformation de contact.
— R. Bérakd : Sur la construction du centre de coui'bure de certaines
courbes. — C A. Laisant : Fractions arithmétiques et triangles héroniens.
— J. Lemaire : Sur le mouvement des aiguilles d'une montre. — Ch. Michel :
Sur la fonction e^ . — J. Jlhel-Renot : Composition des vecteurs parallèles. —
G. Bolligand : Le cas singulier des fonctions implicites et les enveloppes
dans le plan. — Ch. Bioche : Sur le dessin géométrique. — G. Lapoi.nte :
Sur le deuxième principe fondamental de la méthode infinitésimale. —
Ch. Michhl : Notes de géométrie analytique.
Zeitschrift fur Mathematischen und Naturwissenschaftlichen Unterricht
aller Schulgattungen, 49. Jahrgang. — C. Andriks.skn ; Der Taylorsche
Lehrsatz im Unterricht. — VV. Bruiner : Zum Nachweis der ZentrifugaK-
kraft der Erddrehuug. — \V. Dieck : Die Entwicklung des Satzes vom voU-
standigen Vierseit und Viereck zu einem Grundpfeiler des natùrlichen Sys-
tems der Géométrie. — K. Dof.hle.man.n : Nochmals die Hessesche Normal-
form. — H. DôRRiE : Eine Erganzung der Archirjedischen Kreismessung. —
VV. FiNKE : Ueber Rechenmaschiuen und Rechenunterricht (Ein Beitrag zu
«iner Reform der Methodik und Schematik auf kinematischer Grundiage). —
E. Haentzschei. : Bemerkungen zu den vorstehenden Zusiitzen des Herrn E.
Lampe (siehe Lampe). — Id. : Das Bilden von kubisciien Gleichungen mit
vorgeschriebenen Eigenschaften. — C. Ibrugger : Ueber den Zusamnicnhang
der Heronischen Inhaltsformel mil einigen Gleiciiungen der Kegcischnilte.
— O. Knopf : Das « Petersburger Problem » der Wahischeinlichkeitsrech-
nung. — K. Kom.merell : Elementargeometrische Behandiung der Dupinschen
Zykiide. — E. Lampe : Ergaiizende Zusalze zu der Arbeit von Herrn
Haentzschel « Eine von Newton gestellte Aufgabe ùber Sehnenvierecke ». —
R. Loh.nstein : Die Siebenzehn-Teilung des Kreises in elementargeome-
trischer Herleitung. — \V. Lorey : Ueber isoperimetrische Problème in der
Schule und in der Forschung. — P. Llckey Schulnomogramme. —
R. Meh.mke : Ueber Kriimmungen verschiedener Ordnung. — H. Pfaif :
Ueber harmonische Kegelschnilte. — F. Redl : Eine fur Ellipse und Hyper-
bel gleichlautende Achsenkonstruktion. — C. Schoy : Elementare Théorie
der ebenen Sonncnuhren uebst einigen speziellen Bemerkungen zur Gnonio-
nik der Araber. — H. Schi. mâcher : Vermessungskunde im Trigonometrie-
«interricht. — E. Staiger geb. Ki.ei.n : Ueber die Aiiwendung beweglicher
404 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Figuren im geomelrisclien Unterricht. — R. Sturm : Ueber die Flachen-
winkel einer dreiseitigen Ecke. — W. Weber : Zur sleligen Teilung und
zum Fûnfeck. — H. VVieleitner : Die Aiifange der analytischcu Raum-
geomelrie. — A. \A'itti.\g : Zur Ortsbestimmung eines Fesselballons. —
K. WoLLETZ : Berechnung der Einmal-Pramie fur eine « unterjahrige » Leib-
rente. — H. Wolff : Ueber eiae algebraische Behandlungsweise des regu-
laren Siebzehnecks.
S. Livres nouveaux : •
w. Ahrens. — Mathematische Spiele. (Aus IS'atur und Geisteswclt). —
1 vol. in-16, cari.. 121 p.; 1 M. 60, B.-G. Teubner, Leipzig.
G. Bounr.AND. — Cours de Géométrie analytique. — 1 vol. in-8", 421 p. ;
10 fr. ; Vuibert, Paris.
C. BuRALi-FoRTi. — Logica Matematica. (Manuali Hœpli). — 1 vol. in-16,
483 p. ; 9 L. 50; Hœpli, Milan.
M. F.-C. Clapier. — Sur les surfaces minima ou élassoïdes. (Thèse
présentée à la Faculté des Sciences de Paris.) — 1 fasc. in-4°, 62 p. ; Gau-
thier-Villars & C'«, Paris.
K. Dœhle.mann. — Grundzùge der Perspektive nebst Anwendungen. (Aus
Natur und Geisteswelt). — 1 vol. in-16, cart., 105 p.; 1 M. 60; B.-G.
Teubner, Leipzig.
De Calembirt. — Nouvelles méthodes de résolution des Equations du
3^ degré. (Compléments d'Algèbre). — 1 vol. p. in-8°, 22 p. : Vuibert, Paris.
G. Karpinski. — Four-Place Logarithmic and Trigonométrie Tables,
together vvith Interest Tables. — 1 fasc. in-16, 30 p. ; 30 cent. ; G. Wahr,
Ann Arbor, Michigan.
E. LoiFLER. — Ziffern und Ziffernsysteme. L Teil : Die Zahlzeichen der
alten Kulturviilker. II. Teil : Die Zahlzeichen iin Mitlelalter und in der
Neuzeit. — 2 vol. in-16, 52 et 59 p., cart.; 1 M. 60 le volume; B.-G.
Teubner, Leipzig.
O. Mautz. — Zur Basisbestimmung der Napierschen und Bûrgischen
Logarithmen. — 1 fasc in-S», 49 p. ; Kreis & Co., Bàle.
Miciiel Petrovitch. — Les spectres numériques, avec une préface de
M. Emile Borel. — 1 vol. iu-S", 107 p.; Gaulhier-Villars 6: C'«, Paris.
A. N. Whitehead. — The Principles of natural Knowledge. — 1 vol.
in-8o, XII-200 p.; 12 sh. 6; Cambridge Universily Press. C. F. Clay,
Londres.
ERRATA
Tome XX. No 3. P. 190, 2nie ligne, lire : un rayon double.
P. 191, 5'n« ligne, omettre (respectivement A et A).
No 4. P. 308, supprimer la notice relative à AL Zeutheu. (Voir
Chronique, p. ).
SUR L'ÉLIMINATION ALGÉBRIQUE
Ch. RiQuiKH iCaen).
Le présent travail a pour objet la recherche des conditions
nécessaires et siifïisantes pour que n équations algébriques,
à l'inconnue r, admettent quelque racine commune : dans la
première partie, on étudie le cas fondamental de deux formes
algébriques binaires, et on rappelle à ce sujet la méthode
indiquée par Euler; on y ramène ensuite, dans la deuxième
partie, le cas général, en exprimant que l'une des n équa-
tions données présente quelque racine commune avec toute
combinaison linéaire des équations restantes.
Première Partie.
Condition pour que deux formes algébriques binaires
admettent quelque racine commune.
1. — On donne le nom de forme algébrique à un polynôme
entier et homogène dépendant d'un nombre quelconque de
variables; le cas d'une seule variable, n'étant d'aucune
utilité, est systématiquement exclu, et la forme est dite
L'Enseignement niathéni.. 20'= année; 1019. 27
406 CH. lilQUIER
binaire, ternaire, quaternaire, ..., suivant (iiTelle dépend de
2, 3, 4, ... variables.
L'adoption, pour les équations algébriques entières à une
inconnue, de l'écriture homogène, dont nous ferons cons-
tamment usage dans cette première partie, repose sur
l'observation suivante :
Nous plaçant, comme l'exige essentiellement le sujet de
notre étude, dans le monde des cjuantités imaginaires, consi-
dérons tous les couples de valeurs non simultanénient nulles
(|u"il est possible d'attribuer aux deux indéterminées x, y :
ces divers couples peuvent manifestement se partager (sans
omission ni répétition) en une infinité de groupes, compre-
nant chacun une infinité de couples, et tels que deux couples
(juelconques pris dans un même groupe forment un déter-
minant nul, tandis que deux couples respectivement pris
dans deux groupes différents forment un déterminant diffé-
rent de zéro. Dans un même groupe, l'expression générale
des couples, si l'on désigne par (.r', y') l'un quelconque
d'entre eux et par a un facteur arbitraire assujetti à la seule
restriction de n'être pas nul, est donnée par les formules
X = OLx' , y = a y' ^ ;
en substituant ces valeurs dans une forme binaire de degré
m, F(.r, 3/), on a la relation
F(ax', a/) = a'"F(:r',/) ,
en sorte que, si quelqu'un des couples faisant partie du
groupe considéré est une solution de l'équation V [.t\, y) = 0,
tous les autres couples du même groupe jouissent de la
même propriété : le groupe dont il s'agit est alors un groupe-
racine de l'équation V [x , y) = 0, ou, plus simplement, une
racine de cette équation, ou bien encore une racine de la
forme binaire F(.r, y).
Une forme de degré nul se réduit à une simple constante.
' Le groupe se désigne d'habitude, abstraction faite du faolour arbitiairc qui figure dans
son expression générale, par l'un quolcon(|uc des couples .lont il se compose.
ÉI.IMiyATION ALGÉBRIQUE 'i07
Si l'on convient de ne pas considérer comme distinctes
deux formes ne différant que par un facteur constant non
nul, une forme binaire de degré m dont les coefficients ne
sont pas tous nuls est déconiposahle, et d'une seule manière,
en un produit de m formes binaires du premier degré dont
aucune n'a ses deux coefficients nuls à la fois; les racines
de ces dernières fournissent évidemment celles de la forme
proposée.
Etant donnée une forme binaire F(x, y], on dit quelle
admet la racine {x\ y') au degré p de multiplicité, ou bien
encore qu'elle admet p fois la racine [.r\ y'). lorsqu'elle est
algébriquement divisible par
X y
x'y'
sans lêtre par
X y
r' v'
i/'+l
Il résulte du théorème précédent i\\\une forme binaire de
degré m dont les coefficients ne sont pas tous nuls admet un
nombre limité de racines, et que la somme des degrés de
multiplicité de ces racines est exactement égale « m ; ce qu'on
exprime souvent en disant <:\\\elle admet exactement m raci-
nes, distinctes ou non.
En conséquence, si une forme binaire de degré m admet
plus de m racines distinctes, elle a nécessairement tous ses
coefficients nuls.
Lorsqu'une forme binaire prentl la valeur zéro pour toutes
valeurs attribuées à ses deux variables .r, y, on dit c|u'elle
est identiquement nulle. Cela étant :
1° Pour qu'une forme binaire soit identiquement nulle, il
faut et il suffit que ses coefficients soient tous nuls.
La condition posée est évidemment suHisante, et sa néces-
sité résulte de la remarque formulée en dernier lieu.
2° Pour qu'un produit déformes binaires soit identiquement
nul, il faut et il suffit (pie quelqu'un des facteurs le soit.
La condition posée, évidemment sullisante, est d'ailleurs
nécessaire.
En cfTet, si le produit est identi(|uenient nid, il s'annule
pour une infinité de couples de valeurs de x, y formant
408 en. lilQllIin
deux à deux des déterininanls différents île zéro, d'où résulte,
puisfjue le nombre des facteurs est limité, (jue quelqu'un
d'entre eux jouit de la même propriété : le facteur en ques-
tion, admettant, d'après cela, plus de ra('ines distinctes qu'il
n'y a d'unités dans son degré, ne peut manquer d'avoir tous
ses coeffi(rients nuls, et. par suite, d'être identiquement nul.
Nous terminerons ce bref rappel de propriétés connues
par l'observation suivante :
Lorsqu'une forme binaire de degré m a tousses coellicients
nuls, elle est algébrif|uement divisible par une puissance
aussi élevée qu'on le voudra de toute forme binaire du pre-
mier degré n'ayant pas ses deux coefficients nuls à la lois;
on peut donc dire, en pareil cas, qu'elle admet telle racine
que l'on voudra à un degré de multiplicité infini, ou bien
encore cruelle admet une infinité de fois telle racine que l'on
voudra.
2. — Soient
A(.r, ri = A„,r« + A,x«-\v + h^x^-'f- + ... + A„_,.rv«-' + A^ / . i
(1)
B {x. y] = B^.r" + B, .r*"' r + B, x*"" v- + ... + B^_j .*/-' + B^ v* . S
deux formes binaires, dont les degrés respectifs, «, Z>, sont
tous deux supérieurs à zéro, et dont aucune n'est identique-
ment nulle : on observera que, dans les notations adoptées
pour ces formes, l'indice dont se trouve affecté le coefficient
de chaque terme est égal à l'exposant de la variable y dans
le terme considéré; cette convention, à laquelle nous nous
(conformerons constamment dans l'exposé de la première
partie, permet de formuler commodément une importante
propriété qui sera établie plus loin (N" 4),
Proposons-nous actuellement de déterminer deux formes
inconnues, de degrés respectifs a — l, b — 1,
F^ (.r . V) = a„.r«-' + «. .»"--.v + ... + a„_, v»"' . )
F3|.r. V, = 3,,/-' + ^y-'y + ... + ^,_, v''-' , )
par la double condition de n'être pas toutes deu.v identique-
E 1. 1 M I y. iTIO N A L r. K H H I O UE 409
ment nulles, et de rendre identiquement nulle la forme
composée
A (x , r) F3 u , v) + B(x, y) F^ {x , y) , (3)
de degré a -\- b — 1.
Gela étant, pour que les formes (1) admettent quelque racine
commune, il faut et il suffit que le problème posé sur l'expres-
sion (3) soit possible.
I. La condition posée est nécessaire.
Effectivement, si les formes 1) admettent quelque facteur
linéaire commun, elles satisfont aux identités
AU, j) = (H,.r + H, vlQj^r, ,r) ,
B(.r, r) = (H„.r + H.v)Q„(x. ri ,
oîi Ho, H, désignent deux constantes non à la l'ois nulles,
et Qa(.«7. y)> Qb(ï-, y) deux formes de degrés respectifs
a — 1, b — 1, dont aucune n'est identiquement nulle. L'iden-
tité (|u'il s'agit de vérifier prend donc la forme
(H,.r + H,.v|Q^(.r, r)F„(.r, r| + (H„x + H,.v|Q„(.r, y\\\{x , y) = 0 ,
et l'on y satisfera évidemment en prenant
F^ ix , y] = g^ (x . j) . F^ (.r . y) = —Q^ix, y) .
II. La condition posée est suffisante.
Tout d'aboril, au(?une des deux formes (2), non à la fois
identiquement nulles, qui, en raison de la possibilité sup-
posée du problème, rendent l'expression (3) identiquement
nulle, ne peut, si on l'envisage séparément, être identique-
ment nulle : car si Fa (t", 3/). par exemple. Tétait, le [)roduit
A(.r, 3/)FB(i^, y) le serait aussi, et par suite (N" l), puisque
A(.r, y) ne l'est pas, Fit(.r, y). Cela étant, l'identité
A(x, jlFglj-, _vi = — \Ux, y)f-\{x, y)
montre que A .r, y) divise le produit lif.r, y)FA(.^, y \ il en
résulte, puisque A(.r, y) est d'un degré supérieur à FA(r, y),
qu'il a quelque facteur linéaire commun avec B'.r, y).
410 (If. RI QUI EU
3. — En écrivant les relations auxquelles doivent satisfaire
les a ■\- b coefficients inconnus
«0 • «1 *a-l •
Po • l-"! • • • • ' Vh—\
pour que l'expression (3), de degré a ^ h — 1, soit iden-
tiquement nulle, on est conduit à poser, entre ces a -\- b
inconnues, un système, 2, de « -j- 6 équations linéaires et
homogènes. Ainsi qu'il est facile de le constater, le déter-
minant, d'ordre a -\- b ^ qui a pour éléments les coefficients
de ce système ne contient, dans a de ses colonnes, que des
coefîicients B et des zéros, et. dans les b colonnes restantes,
que des coefficients A et des zéros; il est donc homogène et
de degré a par rapport aux B, homogène et de degré b par
rapport aux A, et par suite, si Ton suppose « > 0, ^ > 0,
homogène et de degré supérieur à zéro par rapport aux
coefficients de l'une quelconque des deux formes (1) : on lui
a donné le nom de résultant.
Cela étant, et en supposant qu'aucune des deux formes (1)
ne soit de degré zéro, il faut et il suffît, pou/' que ces deux
formes admettent quelque racine conunune, que leur résultant
soit nul.
I. Supposons d'abord qu'aucune des deux formes (1 ne
soit identiquement nulle.
Pour qu'elles admettent quelf|ue racine commune, il est,
en pareil cas, nécessaire et suffisant que le problème posé
plus haut (N" 2) sur l'expression (3) soit possible, c'est-à-dire
que le système 2i admette quelque solution où ses inconnues
ne soient pas toutes nulles : il est donc nécessaire et sufîi-
sant que le résultant des deux formes (1) soit nul.
II. Affranchissons-nous maintenant de toute restriction
relative à la nullité identique éventuelle des formes (1).
Pour qu'elles admettent quelque racine commune, il est
évidemment nécessaire et su (lisant :
Ou bien que l'une au moins d'entre elles soit identif|uc-
ment nulle ;
Ou bien que, aucune d'elles ne l'étant, leur résultant soit
nul.
ÉLIMINATION ALGÉRIUQUE 411
Or, ce résultant, élant, d'après une observation faite au
début, homogène et de degré supérieur à zéro tant par rap-
port aux A que par rapport aux B, ne peut manquer de
s'évanouir si quelqu'une des Ibrines il' est identi(|uement
nulle.
La condition nécessaire et suffisante pour l'existence de
quelque racine commune est donc bien celle que formule
notre énoncé.
4. — Le résultant des deux formes (1), homogène et de
degré b par rapport aux A, homogène et de degré a par
rapport aux B, jouit en outre, par rapport à l'ensemble des
coefficients A et et B, d'une intéressante propriété que nous
allons établir : l'énoncé, ci-après formulé, de cette propriété
suppose que l'on ait adopté, pour l'écriture des deux formes,
la convention spécifiée au N° 2, c'est-à-dire que l'indice dont
se trouve affecté le coefficient de chaque terme soit égal à
l'exposant de la variable y dans le terme dont il s'agit.
Considérons, dans le développement du résultant, un
terme quelconque
63 X a"o a"> a"^ . . . a;;» X b"o b'i b') . . . b;*
("o + "i + U. + ... + u^ = b , *■„ + »., 4- r, 4- . . . + i-
abstraction y étant faite du facteur numérique 'o, nous nom-
merons poids de ce terme l'entier
(0 . «, + 1 ..«, + 2 .», + ... + rt . «„) + lO . ,■„ + 1 . ,.^ + 2 ..•., + ... + A . r^) .
obtenu en effectuant, pour chacun des facteurs A, B qui
concourent à sa formation, le produit de l'indice par l'expo-
sant, et ajoutant ces divers produits.
Gela étant, la propriété annoncée consiste en ce que tous
les termes du résultant ont le même poids; on l'exprime en
disant que le résultant des deux formes (1) est isobare par
rapport à l'ensemble de leurs coefficients.
I. Le système 2, dont la considération conduit au résultant
des deux formes (1), s'obtient, comme nous l'avons vu (N" 3),
412 Cil. RI QUI EH
en écrivant que l'expression (3),
A(.r, r)F„(a-, r) + B(.r , r) F^(x, j) .
est identiquement nulle. Or, le développement et l'ordina-
tion des deux produits
K[x,r)V\[x,y]= (A.x" + k^x^-'y + A^.r^-V + ...
B{x,y)Vj^(x, y) = {\\xb + B,.r*-'j + B^ .r*" V + ...
+ B,_j.r/-' + B,r*,
X («0»""' + *,-^"~-r + ... + a„_,r°~') .
de degré a -]- b — 1, donne respectivement
+ .r«+*-V(A,?, + A„?, )
+ .,.a+*-3.r2(A,p„ + A,[i, + A„p2 )
+ -'^'~'r" (A„?o + A,_,?, + A„_,^, + .
+ ./'
*-2,.a+l
A„ ?, +A„_,?, +
a+é— 1
Kh-x)
et
+ x''+"--y (B,o<„+ B„a,
+ x''+''-^=^(B,a, + B,a, + B„<
Ba«, + B,,_,o(, + ...
+ .r"-^''+'
+ /+«-' (
'/.^a-1'
(4)
ELIMINATION ALGEBRIQUE AÏS
on en déduit respectivement les deux tableaux de coeffi-
cients
Ao \
A, A„
A„ A. A
2 "I '0
A„ A_, ..
(5)
et
B„ B, B„
^b ^b-l ^b-2
^b ^b-i
(6)
OÙ les zéros n'ont pas été mis en évidence, et dont la simple
juxtaposition {l'un à droite, Tautre à gauche) donne le résul-
tant. Chacun des tableaux (5), (6; contient a -\- b lignes,
puisque les produits (4) sont de degré a -{- b — 1 ; le pre-
mier, celui des A, contient 6 colonnes, puisque les indéter-
minées (3 sont en nombre b; le second, celui des B, contient
«colonnes, puisque les indéterminées « sont en nombre «.
Si Ton considère l'un d'eux, par exemple le tableau des A,
à b colonnes, on voit immédiatement que, dans une colonne
quelconque, deux éléments A ne contiennent entre eux
au(uin zéro, et que, lorsqu'on parcourt la colonne de haut en
bas, le poids ou indice de ces éléments augmente progressi-
mement de 1, d'une ligne à la suivante ; puis, de même, que,
dans une ligne quelcon(|ue, deux éléments A ne contiennent
entre eux aucun zéro, et que, lorsqu'on parcourt la ligne de
gauche à droite, le poids ou indice de ces éléments décroît
414 CH. lUOl'IEH
Tindice des éléments A aille en croissant, au lieu de décroître,
quand on suit, sur une ligne quelconque, le sens habituel de
l'écriture, nous conviendrons désormais de renverser Tordre
des colonnes en (*onservant Tordre des lignes. Nous convien-
drons en outre, ce qui ne changera évidemment en rien les
poids respectifs des divers termes du résultant, d'afTecter
chaque zéro d'un indice positif ou négatif choisi de telle
sorte que, dans toute colonne parcourue de haut en bas sans
\ faire abstraction des zéros, Tindice des éléments successifs
augmente progressivement de 1, d'une ligne à la suivante,
et que, dans toute ligne parcourue de gauche à droite sans
y faire non plus abstraction des zéros, la même propriété ait
lieu, d'une colonne à la suivante. Ces diverses conventions
étant adoptées et appliquées, si Ton remplace ensuite chaque
élément du tableau par son indice, le tableau d'entiers algé-
briques qui en résulte,
— /> + 1
- /> + 2
. — J
0
-h + 2
— /> + 3
0
1
— /^ + 3
— /> + 4
l
2
— h -\- a
+
1
— h -f- a
+
2
. . a — 1
a
— h -\- a
+
2
— h -\- a
+
3 .
. . a
« + 1
a « + 1 . . . a -\- h — l a -{- h — \ ,
présente une structure telle, que, dans toute colonne par-
courue de haut en bas, comme aussi dans toute ligne
paVcourue de gauche à droite, les entiers croissent progres-
sivement de 1. Et il va sans dire que si aux divers éléments
entiers qui le constituent on ajoute, comme nous allons être
conduit à le faire, un même entier algébrique, cette pro-
priété subsistera.
Tout ce qui vient d'être dit au sujet du tableau des A
[tableau (5)] est d'ailleurs entièrement applicable au tableau
des B [tableau (6)].
II. Pour faire apparaître la nature isobare du résultant,
lecjuel s'obtient, comme nous l'avons fait observer, par la
É LIMITATION ALGÉBRIQUE 415
juxtaposition, schémaliqiiement figurée ci-dessous, des deux
tableaux partiels (5) et (6),
a colonnes b colonnes
a -\- h lignes
Tableau
Tiibloaii
d'éléments B
d'éléments A
(et de zéros)
(et de zéros 1
(7)
substituons respectivement aux deux tableaux partiels de (7)
ceux que forment les indices de leurs éléments : nous aurons
ainsi (I)
— « -f- 1 — rt 4- 2 . . . 0
_rt + 2 _rt + :j... 1
— hJ^\ _ A 4- 2 . . . 0
h h-ir \ . . . l> + a—\
a rt + 1 . . . rt + />— 1
(81
En augmentant alors de b unités chacun des entiers du
tableau partiel de droite extrait de (8), nous aurons le nou-
veau tableau
— rt + l — rt + 2... 0
— rt-f2 — rt-j-3... I
/, + 1 ... h-\-a — \
/' + !
u + h rt -f A -f 1 . . . a -\- ih — 1
416 CH. RIQUIER
progressivement de 1, d'une colonne à la suivante : afin que
ce dernier, dans son ensemble, présente la structure spé-
ciale que présentait séparément chacun des deux tableaux
partiels de (8), c'est-à-dire que, dans toute colonne parcourue
de haut en bas, comme aussi dans toute ligne parcourue de
gauche à droite, les entiers augmentent progressivement
de 1. Il jouit donc manifestement de la propriété que a -\- b
de ses éléments, arbitrairement choisis sous la seule condi-
tion d'appartenir à « -f è lignes distinctes en même temps
qu'à a -^ b colonnes distinctes, ont pour somme
[a + l>\[ — rt + 1|
+ 0 + 1 + 2 + ... + (a + /. — 1)
+ 0 -K I + 2 + ... + l« + f;-l) . .
OU
{a -\- b]{— a + W + \a + b] (a + /,_!),
ou enfin
h{a -{- b) ;
il en résulte que, dans le tableau (8i, la somme àe a -\- b élé-
ments arbitrairement choisis sous la même condition a pour
valeur b{a -\- b) — b^, ou ab. En conséquence, dans le résul-
tant (7), le poids de chacjue terme a pour valeur ab : ce
résultant est donc bien, comme nous voulions l'établir, iso-
bare par rapport à l'ensemble des coefîicients A et B.
5. — L'énoncé de la propriété isobarique, qui fait l'objet
du numéro précédent, suppose, comme nous l'avons dit,
que l'on ait adopté, pour l'écriture des deux formes (1\ la
convention spécifiée au iN° 2, c'est-à-dire que l'indice dont
se trouve affecté le coefficient de chaque terme soit égal à
l'exposant de y dans le terme dont il s'agit; il va sans dire
toutefois que cette propriété peut se formuler de la même
façon si ion augmente d'un même entier (algébrique) p les
indices respectifs des divers coefficients A, et d'un même entier
(algébrique) q les indices respectifs des divers coefficients B :
car le poids de chaque terme du résultant se trouve alois
augmenté de l'entier constant bp + aq.
ÉLIMINATION ALGÉBRIQUE
417
6. — Exemples de la formation du résultant de deux formes
binaires.
[. Résultant des deux formes
Ao-r + A,v , j
B,x'- + B,.rr + B^r- . î
En écrivant que l'expression
(A,.r + AjVK.î^.r + \y] + (B^^^ + B, .rv + B^rl^o
est identiquement nulle, on a les relations
\h + Bo a^ = 0 .
A,?o + A,,:^, + B.a, = 0 ,
ce qui donne, pour le résultant,
Ao 0 B„
A.A.B^
0 A, B,
OU
b,a:
A.(A„B.
B,A,)
II. Résultant des deux formes
Ag-r- + A,.rv -f- Aj v- ,
B^x- + B,.rv + B.,.v2 .
En écrivant que l'expression
(k^x- + A,JT -t- A^v'-llX-r + fJ,r)
+ |B„a-^ 4- B,rv + B2r')|a,.r + a,.>|
est identiquement nulle, on a les relations
Ao?o +B„a„ =0,
A, 1^0 + Ao?, + B,ao+ B,a, =0 .
A,|io + A,.^, + B,a, + B, a, = û .
A, .3, + B, a, = 0 .
(9)
418 CH. RIQl'IER
ce qui donne, pour le résultant,
A„ 0 B, 0
A, A, B^B,
0 A^ 0 Bj
On peut, comme il est facile de s'en assurer en effectuant
les calculs, le mettre sous les deux formes suivantes, très
fréquemment usitées :
(A,B, -B,A2)--(A„B, -B,A,)(A,B, - BjA^I , (10)
et
[2(A,B, + B„A,) - A,B/J2 - (A^ - 4A„A,) (Bj - 4B,B2) ' . (M)
111. Résultant des deux formes
B„>-> + 3Bj.r2i- + SB^rr^ + B^y^ . \
* L'une et l'autre se retrouvent très aisément à l'aide des calculs mnémotechniques que
nous allons indiquer.
Calcul mnémotechnique de la formule flO).
Posant
Ag-r- + Aj.T)- + A, 1-2 = A(.r, y) ,
B,x'- + Bj.rv + B,f- = B{x,r) ,
on remplace le système des deux équations
A{x, y) = 0 , Bix, y] z= 0
par le système des deux équations
A,r,r)=0, B,A,...r)-A,B(.r.r)^^;
y
dont la deuxième, linéaire en a; et y, peut s'écrire
(A,B, — B„A;)x + (A^Bj — B.Aolr = 0 .
ou
•»• y
A„B3_B„A, -- |A„B, -B,A,) '
en remplaçant, dans la première, x et y par les quantités proportionnelles que fournit la
seconde, il vient, comme premier membre,
AJA,B,-B,A2p-A,(A„B3-B,A,)(A„B,-B„A,i + A,(A,B,-B„AJ=> ,
AjA,B,-B,A,)2-(A„B,-B,A,i[A,(A,B,-BoA,;-A,iA,B, -B,A,|] .
ou
A,|A,B, - B, A^):^- (A„B, _ B„A,) A,(A, B, - B, AJ ,
ou enfin, après suppression du facteur Ao
(A„B, - B^A^I^^ - (A, B, - B„ A,)(A, B, - B, A,) .
Calcul mnémotechnique de la formule (11).
On résout chacune des équations quadratiques
A,.r2 + A,.rj+ A,)" = 0 ,
B„x2 + B, .»•)•+ B,y"- = 0
É 1. 1 M INA TION Al.GÉ B U I Q UK
En écrivant que Texpression
+ (B^.r3 + 3B,.r2v -f SB^xv^ + B^v^ia^
est identiquement nulle, on a les relations
AoT^o + B,a„ = 0 .
An% + A,,:., + 3B^a„ = 0 .
A.?, + A„:i, + 3B,a,, = 0 .
ce qui donne, pour le résultant,
A„ 0 0 B,>
419
ou
0 0 Aj B3
3A„A^(A,B. - A„B,) + A'^B, - A^B„
par la i'ormule élémentnii-e connue, on égale entre elles les deux expressions irrationnelles
qui en résultent pour le rapport — , ot on rend la relation rationnelle.
Si l'on pose £ = ±1, £' = ±1, cette suite d'opérations donnera d'abord (sans corres-
pondance de signes)
- A, - ^v/a;- 4â;â; ^ - ^1 -^ ^^v^^î - ^^0^
A,) ^0
puis, en isolant la partie irrationnelle,
A,B, - B„A, = sB„\/a:-4A„A, + h'A„V/bÎ - 4B, B, .
puis, en élevant au carré,
(A„B, - B.A,,^' = W^[\\ - 4A„A3| + A^^B^- 4B„B.J
+ 2e='A,B„\/a:-4A,A,V/b;-',B,B, ,
puis, en isolant de nouveau la partie irrationnelle, et réduisant,
2A„BJ2(A„B, + B„A2)-A,B,|=:2ec'A„B,\/aÎ-4A„A,\/b;-4B,B, ,
puis, après suppression du facteur 2AoBo,
2(A„B, + B.Ajl - A,B, = £e'V/AÎ-4A„A,V/B;-4B„B, .
puis enfin, par une nouvelle élévation au carré,
[2(A„B, + B,A,) - A,B,]2 - (A; - 4A,A,)(B; - 4B„B,| = 0 ,
relation dont le premier membre est précisément l'expression (II).
(12)
420 eu. niQl'lEH
IV. Résultant des deux formes
k^x^ + 2A,a_)- -|- Aj}' .
B^T^ + 3B,.r2r ^ ^^^xf + B,.r- .
En écrivant que l'expression
(A, -r-' + 2A, .rr + A^ r^) (,%.r2 + [i, xy -f fi^r^)
+ iB^x' + 3B,.rn- + SBjXi- + BgV'') (a„x + a,,r)
est identiquement nulle, on a les relations
Aofîo + B„a, = 0 ,
2A,.^o+ A„[i. +3B,a„+ B,a, =0 ,
A,.% + 2A,[J, + A, ,3, + 3B,«„ + 3B,a, = 0 ,
A,f3, + 2A,[J, + B,a„ + 3B,a, =0 ,
AJî^ + Bga, = 0 ,
ce qui donne, pour le résultant, R, des deux formes (12),
A,, 0 0 Bq 0
2A, A, 0 3B, B„
A, 2A, A„ SB, 3B,
0 A2 2Aj B3 3B,
0 0 Aj 0 B3
Le produit «^R peut, comme on le vérifiera en effectuant
les calculs, se mettre sous la forme suivante, avantageuse
dans certaines questions :
[A^Bg + A^ISA.B, - 2B„AJ - A,(3A„B, - B.A,)]^
- (AÎ- A,A,)[(3A„B,-B„A,)2-4A„B3(3A,B,-2B,A,)] '
(131
* Calcul, mnémotechnique de la formule (13).
Posant
A„.r2 + 2A,.rv + A^.v- = A(.r, r) .
B„.r3 + 3B,.r-.v + Vè.xy"- + B,^^ = B(.r."r) ,
on roinpliice le svstéme des deux équations
A(x, y\ — 0 , B(.r._r) = 0
par le système des deux équations
A(.r.r) = 0. A^(^--'l-'^o-^A(a-.r) ^^
A„.t2 + 2A,.n + Aj.r- — 0 .
(3A„B, - 2B,AJ,r2 + |3A,B, - b'^AJ^jt + A^Bg.v^ - 0 .
Si, pour former le résultant des premiers membres de ces deux équations quadratiques,
on applique la formule (11), on tombe immédlalement sur l'expression |13).
LE VllîlEl. DE FORCES 421
gbis. — La première paitie de notre travail, dont nous
venons d'achever l'exposé, avait pour l)ut tl'élablir la
condition nécessaire et suffisante pour f|ue deux l'onnes
algébri(jues binaires, aux indéterminées .r, y, admettent,
conformément à la définition posée au n° 1, quel(jue i-acine
commune : dans la deuxième |)artie, (pii suivra prochaine-
ment, nous établirons, en nous appuyant sur ce résultat
fondamental, les conditions nécessaires et suffisantes pour
que, Il équations algébriques entières, à Tinconnue x, étant
données, il existe quehpie valeur de cette inconnue les
vérifiant toutes.
NOUVEAUX Tf^ÉOREMES SUR LE VIRIEL DE FORCES
ET LEURS APPLICATIONS GÉOMÉTRIQUES
ET MÉCANIQUES
PAR
Farid Bollad au Caire).
e :
es
xes
s
Clausil's a appelé viriel de forces, l'expression suivanti
V = X.r + Y^ + Zc dans laquelle X. Y, Z désignent 1
[)rojections d'une force AP liée ^ à un point A sur trois axc»
O.ryz rectangulaires en un point 0 dit pôle, et .r, y , z les
coordonnées du point d'ap[)lication de cette force par rap-
port à ces axes.
D'après cette expression, le viriel dune force liée AP rela-
tivement à un pôle O, n'est autre que le travail effectué par
cette force agissant toujours parallèlement à elle-même, si
so
ca
son point d'origine était déplacé du pôle O au point d'appli-
cation A de celte force.
Cette même expression a été utilisée d'abord j)ar Ci.alsius
• M. AiM-Ki.i. a donne le nom d'une force liée « /(/) point, a une force W appliquée à un
l)oint A dd-terniiné de l'espace. Nous adopterons celte dénomination dans tout ce qui snil.
L'Enseignement lualliém.. 2(i« anni'-e : l'JI'.t.
422 FAIUD nOUf.AD
et Yvon Villahceau dans leurs théorèmes sur la force vive
(.Vun svslème malériel, et ensdile introduite sous une autre
forme par M. V . Lucas, dans la ihéoiie du mouvement vibra-
toire d'un système élasli(|ue.
A noire connaissance, on n'a encore étendu la notion du
viriel ni à l'étude des conditions d'équilibre des forces, ni à
celle tlu travail virtuel du système malériel.
Mais des rec^herches sur celte question, qui nous a tout
|)arliculièr(Mnent intéressé, nous ont conduit à de nouveaux
lliéorèmes sur le viriel, dans le genre de ceux (jui onl trait
aux moments des forces |)ar rapport à un point. Nous avons
cru utile de les exposer dans celle noie ave(' des applications
oéométrif|ues ^ et mécaniques (jui montreront que la notion
du viriel jouit de [)ropriétés remar(|uables.
Ces propriétés résidtent d'ailleurs des points suivants :
Le vii-iel d'un couple lié a une valeur constante quelle que
soit la position du pôle correspondant. Le travail virtuel
effectué par un système quelconque de forces et de couples
liés pour des déplacements virtuels (|uelconques imprimés
à leurs points d'application, est égal à la variation corres-
pondante ou à la différentielle de ce système par rapport à
tin pôle quelconque. En outre, le travail virtuel d'un système
quelcon(|ue de forces (F) appliquées à un point A, pour un
déplacement virtuel (juelconque AA' donné à ce point, se
ramène également au viriel du système de cou[)les liés formé
par l'ensemble des deux systèmes suivants de forces : Du
système de forces (F) déplacé en A', paialièlement à lui-
même et de celui (|u'on obtient en changeant le sens de
toutes les forces primitives (F) appli(|uées en A. Enfin voici,
en résumé, les principaux résultats des susdites applica-
tions :
1° Une nouvelle propriété métri(|ue des polygones réci-
proques quelconciues de Chkmoxa qui s'énonce comme suit :
Dans deux polygones récipi'otjucs, la sonmic algébrique des
produils qu'on obtient en multipliant chaque côté de l'une de
' Qu'il nous soit permis de remercier ici M. irOcAoNK d'avoir bien voulu nous donner des
renseignements sur les applications fféoniétriques exposées dans celte note. Nous devons
à son (iblijçeance l'ctnde de ces appli''ations.
LE VIRIKI. DE FORCES 423
ces deux figures pur son lioinologue dans L'autre figure, est
égale à zéro.
Le signe des tei'ines de celte somme sera défini j)liis loin
dans la démonstralion de lette |)ro|)riélé. Nous montrerons
également c|iie cette propriété générale olFre l'utilité de
s'appliquer, |)af une simple diflerentiation, au calcul des
tensions dans les barres d'un s\slème articulé staticjuement
indéterminé. En particulier, si les deux polygones ci-dessus
sont ileux (piadrilatères récipro(|ues, on a le théorème
suivant : La soniiue des produits, eu valeur absolue, qu'on
obtient en multipliant cJiaque diagonale par son homologue,
est égale à la sonime des produits de chaque côté par son
homologue.
2" Le viriel peut servir à la démonstralion d'un grand
nombre de ihéoi-èmes géométriques et à établir des rela-
tions Irigonométriques. Nous nous boinerons, traprès le
conseil de M. d'OcAGNE, à démontrer, à titre d'exemple,
les deux théorèmes suivants :
Thkorp:me de (Iarnot. — Dans tout tétraèdre la somme des
carrés des deux arêtes opposées égale la somme des cairés
des deux autres ai êtes opposées, plus deux fois le produit
des arêtes restantes par le cosinus de leur angle.
Théorème de ALvschehom. — Dans tout polygone plan ou
gauche, le carré d'un côté égale la somme des carrés de tous
les autres côtés augmentée de deux fois la somme de tous les
produits qu'on obtient en multipliant de toutes les manières
possibles deux côtés par le cosinus de l'angle qu'ils compren-
nent.
La démonslralion (|iie nous donnerons [)lus loin pour ces
théorèmes montrera {|ue le viriel offre l'interprétation méca-
nique énoncée ci-après des relations algébriques du second
degré entre les éléments linéaires des figures polygonales
ou polyédriques.
Toute relation algébrique du second degré entre les lon-
gueurs et directions des côtés ou arêtes de ces figures, est la
somme algébrique des K'iriels d'un système de couples liés
formé par l'ensemble d'un certain nombre de systèmes de
424 FAliH) no CI. AD
forces en équilibre appliquées aux soiumets de ces figures et
ayant mêmes directions et valeurs que celles des côtés ou
arêtes de ces figures.
3" La valeur du travail virtuel total des forces extérieures
et intérieures dans un système de points matériels assujettis
à des liaisons sans frottement, [)eut être lourni au moyen
du viriel de la manière suivante : On ramène les forces à des
couples en considérant l'ensemble des deux systèmes sui-
vants de forces : 1*^ Le système de Ibrces obtenu en chan-
geant le sens de toutes les forces extérieures et intérieures
appliquées aux divers points du système matériel avant la
déformation virtuelle. 2° Le même système primitif de forces
appliqué parallèlement à lui-même en ces mêmes points
dans leurs nouvelles positions après la déformation. 11 en
résulte que le viriel total du système de couples liés formés
ainsi par l'ensemble de ces deux derniers systèmes de forces,
est égal au travail virtuel effectué par les fon-es extérieures
et intérieures du système matériel ci-dessus.
4" Le viriel permet d'établir aussi directement l'expres-
sion ayant pour différentielle, le travail virtuel total ci-dessus
des forces dans un système matériel.
Avant d'exposer les théorèmes annoncés ci-dessus, rappe-
lons d'abord en (|uelques mots les expressions usuelles du
viriel des Ibrces de ces couples.
Définition et convention du viriel des forces et des couples liés.
Désignons j)ar F' la valeur absolue d'une force liée AP et
par 9 l'angle (jue forme cette force avec le |)rolongement du
rayon polaire 0.\ joignant son point d'application A au pôle
O. Le viriel de celte forcre, délini ci-dessus, i-elalivement à
ce pôle, a pour expression :
V = X.r -f Yv + Zc = I' . OA cos 0 . (1)
Ce viriel sera consiiléré + <^^" — selon (jue l'angle 9 est
^u ou obtus.
De même, considérons dans l'espace un couple formé par
LE VIHIEI. DE FORCES 425
deux forces AP et BQ égales, parallèles et de sens contraire,
liées à deux points A et B.
Désignons par P la valeur commune de ces deux iorces,
par r,i l'angle cjue forme lune ((uelconque de ces deux forces
avec le prolongement de la distance AB de leurs points
d'application, et par / la projection de cette dislance AB sur
la direction de ces forces. Appelons longueiw de liaison de
ce couple, la longueur représentant la distance AB estimée
suivant la direction de ces forces.
Relativement à un [)ole f|uelconc|ue, le viriel de ce couple
lié est constant. Il a pour valeur
V = P.AB eos'o — ± p/ . |2)
Il est + ou — selon que Tangle o) est aigu ou obtus.
Si (,) = 0 ou 2/7. le couple lié sera formé par deux forces
directement opposées. Dans ce cas particulier, il sera dit
rectiligne. Son viriel est égal à P.AB en considérant P
comme + ou — selon (]ue les deux forces se repoussent ou
s'attirent.
Enoncé des nouveaux théorèmes sur le viriel.
Théokéme I. — Relativement à un /nênie pôle O, le viriel
de la projection d'une force liée AP sur un plan quelconque
passant par le rayon polaire OA, est égal au viriel de cette
même force AP.
Soit AP' la projection de cette force sur le plan considéré
passant par OA, et soit R la projection commune des exti'é-
milés P et P' sur le rayon OA, les viriels de ces deux forces
AP et Al^' par rapport à O, ont la même valeur Vr=: + O.V . OR .
Thkohemk II. — Le viriel d'une force liée AP relativement
à un pôle O est égal au viriel de cette même force relativement
à la projection de ce pôle sur un plan quelconque passant
par cette force.
Ce dernier théorème resuite de ce (pie le viriel est symé-
tri(|ue par rapport au pôle i) et à lextrémité P.
426 FARII) non. AD
Théohkmk III. — Pour qu'un si/stcme quelconque de forces
liées dans l'espace ait une résultante nulle, il faut et il suffit
que le viriel total de ces forces relativement à un pôle 0 soit
constant quelle que soit la position du pôle.
En ellet, soient .r, y, z les (^ooi'données du pôle considéré
C par lapporl à liois axes rectangulaires Oxyz fixes dans
l'espace, (ti^^ b/^, Ck celles du point d'application d'une quel-
conque de ces forces et X/i , Ya , Za la projection de cette
force sur ces trois axes.
Si \'c et V() représentent respectivement les viriels totaux
de ce système de forces par rapport aux pôles C et (), on a :
quel que soit le pôle G, cette relation donne V,. = V^. Mais
comme V^ est constant, il faut (|ue Vc le soit aussi. S'il en
est ainsi, la relation ci-dessus donne, quel que soit G, la
condition suivante :
GoROLi.AiHE I. — Si les points d'application d'un système
quelconque de forces liées de résultante nulle, sont les pieds
des perpendiculaires abaissées d'un point M de l'espace sur
ces forces, le viriel total de ces forces est nul, quel que soit
le pôle considéré, et réciproquement pour un système de forces
liées dont les points d'application sont définis comme ci-
dessus.
Remarque. — Dans le cas particulier où les points d'appli-
cation de ces forces se confondent avec le |)oint M, on
obtient le théorème suivant bien connu et son réciprO((ue.
La somme algébrique des viriels d'un nombre quelconque de
forces concourantes de résultante nulle, est nulle.
Théorème W . — Si un syslènw de points libres, dont chacun
est sollicité par un nombre quelconque de forces en équilibre,
est tel que Vensemble de toutes les forces tant e.vtérieures
qu'intérieures (suivant la direction des lignes de jonction de
ces points) appliquées au.v divei-s points de ce système, for-
ment un système de couples liés, la so/nme algéb/i</ue des
LE VlIilEL DE l'OIiCES 427
viiiels de ces divers couples est nulle quelle que soit le pôle
considéré.
Ce théorème se démontre an moyen du précédent.
Thkohème V. — Lorsqu'on imprime des déplacements vir-
tuels quelconques aux points d'application d'un nombre
quelconque de forces liées et à ceux des forces d'un système
quelconque de couples liés dans l'espace, le travail virtuel
total effectué par ces forces et ces couples poui ces déplace-
ments virtuels, est égal à la valiation correspondante ou à
la différentielle du viiiel total de ces foi-ces et couples liés
relativement à un pôle quelconque fixe.
En effet, désignons respectivement par \? et V, le travail
virtuel total et le viriel total de ces forces et couples; par
àx, ^>j^ àz les projections du déplacement virtuel donné au
point d'application d'une des iorces sur trois axes reclanou-
laires Oxyz, par P la valeur algéhrique commune des iorces
d'un de ces couples et par c^/, la variation de la projection
{longueur de liaison j de la distance des deux points d'appli-
cation des forces de ce couple sur la direction commune.
Les deux relations (1) et (2) donnent par différenlialion
Téquation suivante :
dans laquelle l sera + ou — selon cpie l'angle w du couple
correspondant à P est aigu ou obtus.
Applications.
1. — Aux figures réciproques planes ou gauches de Che-
MONA. On sait, d'après une propriété statique de ces figures^,
que, si rt et ^ sont les longueurs des deux côtés homologues
de deux (igures polygonales récipro(jues Cremona (A) et (B),
et si, aux extrémités d'un côté a de la première (.\), on
applifjue deux forces égales et directement q|)[)Osées i couple
lié /■ectiligne) ayant pour valeur commune la longueur b et
pour sens celui du polygone fermé dans la figure (B) corres-
' ('i>iir.< de ('•éométrie de l'Ecole poli/techniqiie, par M. (lt)(:AOM:, t. Il, \>. 159.
428 FABin nour.AD
pondant à l'une des deux exlrémités du côté «, rha(|ue
nœud de la figure fA sera sollicité par un système de forces
en é(|uilibre tel (|ue Tensemble de toutes les forces appli-
quées aux divers nctnids de celle figure forme un système
de couples liés.
D'où, en écrivant en vertu du ihéorème I\^ que le viriel
total de ces deux couples est nul, on a la relation suivante :
i:i± ah) = 0 ,
dans laquelle le signe de chacun de ses termes sera celui
des deux forces opposées appliquées aux extrémités de l'un
quelconque des deux côtés a^ b figurés dans le terme consi-
déré.
Application de celle propriélé au calcul cVun syslème arli-
culé inlérieuremenl hyperstatique. Considérons un système
articulé extérieurement isostatique à lignes surabondantes;
concevons qu'on supprime toutes les barres surabondantes
de ce système et qu'on applique aux extrémités A et B d'une
de ces barres supprimées deux forces répulsives égales de
valeur commune F. Désignons par (S) ce système articulé
sans lignes surabondantes librement dilatable, par /"la lon-
gueur de la barre AB et par f^ celle d'une barre quelconque
du syslème (S). Soit T;i la tension produite dans la barre tk
sous l'action des iorces répulsives F.
Cela étant, comme on sait que le polygone des forces de
Cremona c;orrespondant aux forces F et aux tensions Ta est
un polygone réciproque de la partie du système articulé (S)
seul influencé par les forces F, on a, en vertu de la propriété
ci-dessus,
A présent, si l'on fait subir aux longueurs /"et /^ des varia-
tions ou dilatations virtuelles ^/'et J/a, on obtient, pai- une
diflei-entiation de la relation ci-dessus, la formule suivante :
Tô/-- vt,5/a = ^»
<|u'on applifjue fiécjuemment au calcul du système articulé
hyperstati(jue ci-dessus.
LE VIRIEL DE FORCES
i29
2. — Démonslration mécanique des iJiéorèmes géométriques
de Carnot et de Maschekoni. Soit un tétraèdre quelconque
SABC (fig. 1); désignons les arêtes du trièdre S par a, h, c
F.g.1
e1 les arêtes qui leur sont respectivement opposées par
a , b\ c\ et par la notation (c, c) l'angle formé par les arêtes
c et c'. Démontrons au moyen du viriel la relation suivante
de Carnot :
a- -f- d'
b^-
//- — 2cc cos (f, c') = 0 .
En efTet, il est aisé de voir que celte relation n'est autre
que celle qu'on obtient en égalant à zéro, d'après le théo-
rème IV, la somme algébrique des viriels de divers couples
liés formés par l'ensemble du système de trois forces con-
courantes en équilibre, appliquées dans la figure aux som-
mets de ce tétraèdre et ayant pour sens celui indiqué par des
flèches sur la figure, et pour valeurs et directions les mêmes
que celles des arêtes désignées par les mêmes lettres que
ces forces.
On vérifie que les trois forces appliquées à chaque sommet
sont en équilibre, en remarquant que les arêtes désignées
par les mêmes lettres que ces trois forces forment dans la
figure un triangle fermé (considéré comme polygone des
forces) ayant pour sens celui des forces.
Il convient de rappeler (|ue les forces d'un cou[)le lié rec-
430
FAR m HOUr.AI)
tiligne sont + ou — selon qu'elles se repoussent ou elles
s'attirent.
A présent, passons à la démonstration de la relation sui-
vante de Maschehom
a^ — h- — f- — d' — ... — Ibc cos [h , c) — ïbd cos {h, d)
— Ihe cos (A, e) — ... == 0 ,
dans laquelle a, b, c, d, e, ... désignent respectivement les
côtés AB, BC, CD, ... (fig. 2) d'un polygone quelconque
c/^ 'e
r/ci.2
ABCD. En effet, appliquons au.x sommets de ce polygone
les systèmes de forces en équilibre suivants : Au sommet A
le svstème de forces a, b, c, (/ , ... ayant pour polygone
fermé de forces le polygone ABCD. Au sommet B, même
système de forces changé de sens. Quant à chacun des som-
mets C, D, E, ... , nous appliquerons un même système de
forces formé par l'ensemble de couples de deux forces
égales et directement opposées ayant mêmes directions et
valeurs que celles de tous les côtés de ce polygone, sauf le
côté a.
En remarquant (jue le système de forces appliquées à
chaque sommet est en équilibre et que leur ensemble forme
un système de couples liés, il suflit d'écrire, en vertu du
LE VIRTEL DE FORCES 431
théorème IV, ((ue la somme algébrique des viriels de ce
couple est nulle, pour avoir la relaliou ci-dessus.
Remarque. Un angle quelconcpie, |)ar exemple tel que
(6, rf , figurant dans la relaliou ci-dessus, est l'angle formé
par le côté d avec le prolongement de b.
3. — Détermination directe du travail virtuel total des
forces extérieures et intérieures dans un système de points
matériels.
Considérons un système quelconque de points matériels
A, B, C, ... M, N, ... [Wq. 3) assujettis à des liaisons sans
frottement et dont chacun est en équilibre sous l'action des
forces extérieures et intérieures qui les sollicitent.
-F
M^ X«^
Désignons par F la valeur de la force extérieure appliquée
à un point quelconque A de ce système et par S la valeur
commune des deux forces intérieui-es (actions mutuelles)
égales et directement opposées qui se développent [)ar deux
points quelconques M et N de ce système (S sera considéré
+ ou — selon qu'il s'agit des forces répulsives ou attrac-
tives) et par 5 la valeur absolue de la distance MN entre ces
deux points.
Faisons subir aux points de ce système des déplacements
virtuels quelconques. Soient AA', MM', NN' les déplace-
ments imprimés aux points A, M, N. Supposons que toutes
les forces F et S se soient déplacées en même temps que
leurs points d'applications aux nouveaux points A', M', N'.
Enfin, appliquons à tous les jioints primitifs A, M, N, les
forces primitives F et S changées de sens.
'•32 FAian BOULAD
Il en résulte que rensemljJe de toutes les forces ainsi
obtenues (— F en Ai, F en A'j, (— S en M et N) et {S en M'
et N') forment les trois systèmes de couples liés suivants :
F(A, A'), — S(M, N) et + S(M', N'). Le premier de ces
couples a pour viriel :
-|- F . AA' cos ro =r Xô.r + Yo_>- -|- Zoc ,
et les deux autres couples ont aussi pour viriels
— Ss et + S (s -\- os) .
En totalisant ces viriels et en égalant à zéro leur somme,
on aura :
T = SXox + SYo.v + SZor + ZSos = 0 . (3)
4. — Etablissement de Vexpression ayant pour différen-
tielle totale celle du travail virtuel. Considérons le même
système ci-dessus de points matériels. Gomme toutes les
forces concourantes extérieures et intérieures appliquées à
chacun de ces points sont en équilibre, leur viriel total est
nul, en vertu de la remarfjue du corollaire I, d'où l'expres-
sion suivante cherchée du viriel :
V = SX.r + XYv + i:Z: + i:s.s- = 0
ayant pour difFérentielle totale l'écpiation i'^) du li'avail vir-
tuel.
SUR LES
FOYERS RATIONNELS D'UNE COURBE ALGEBRIQUE
PAK
Emile 'J'ihhikke (Montpellier).
Dans une lettre adressée à M. C.-A. Laisant el publiée
dans les Nouvelles Annales de Mathématiques'^^ M. P. Appell
a récemment appelé l'attention sur une question qui se rat-
tache à mes recherches d'arithmooéométrie : h certaines
courbes algébriques du plan ou de l'espace, peuvent être
associés des points qui jouissent d'une propriété locale des
coniques; la distance d'un point quelconque d'une telle
courbe à un tel point est une fonction rationnelle des coor-
données cartésiennes du point courant de la courbe.
C'est précisément l'objet du paragraphe 19 de mon premier
article sur les Notions d'arithmogéométrie de mars 191G-.
Etant donnée, par exemple, une courbe plane dont le
point courant M a pour coordonnées cartésiennes .r et y, le
problème des arithmodistances pour cette courbe et pour un
point fixe F de coordonnées x^, et y,^ consiste à déterminer
ceux des points de la courbe tels cjue la distance MF soit un
nombre rationnel. Jai indiqué la solution
X =z .ïVj H- (1 — t-if{l] , y = vo 4- 2lf{t] ,
dépendant dune fonction rationnelle arbitraire f\t du para-
* p. Ai'pELL. — Sur les fovers rationnels d'une courbe algébrique plane ou gauche, yoii-
vetles Annales de Mathématiques [i], t. XVUI, novembre 1918. p. 401-402.
* Notions d'arithmogéométrie, L'Enseignement mathématique, 18* année : 15 mars I9ir>,
p. 81-110, et 15 novembre 1916, p. 397-428; 19' année : l-i mai 191", p. 159-191, et juillet-
septombre-novenibre r,ll7. p. 233-272 : 2(i" année : janvier 1919, p l('il-174.
434 E. TVnniEIiE
mètre t. Ces deux éf(iiations paramétriques représentent une
arithmocourbe plane jouissant de la propriété indi()uée :
{X — x^f- + ir - y,f = [d + t-\f{l)]- .
L'éc|iialion polaire de (;ette courbe, lorsque le point F
imposé est pris pour pôle, est :
.=/■(.... 1).
/'étant une fonction rationnelle arbitraire de tang^^ .
Dans cette t-atégorie de courbes planes, rentrent comme
courbes particulières les conicjues rapportées à un loyer, la
strophoïde...
De même pour les courbes gauches, il suffit de prendre
X = .r„ + «/"(/) , V = j, ■\- hf(l\ , z = :„ + cf{t) ,
«, b, c étant les coordonnées d'un arithmopoint de Taritlimo-
sphère d'équation :
a- + h- 4- c- = 1 .
Ces coordonnées «, b, c sont des fonctions rationnelles de
deux paramètres 1 et u. :
" — Y2 + a-' _|_ 1 ' '' — X2 + jj.'2 _,_ 1 • ^ — >.2 _|_ jj,2 ^ 1 '
il suffît de supposer que ces paramètres / et u sont deux
fonctions arbitraires d'un même troisième paramètre /.
Les coniques sphériques sont un des cas particuliers les
plus remar(|uables.
Une observation analogue peut être présentée au sujet des
surfaces que représentent les équations paramétriques
"^ = ■'■0+ u^^!^+if^"' *'' •
u- -t- f- — 1 .
= = --0+ „^th-~t/'"'''' •
avec une fonction rationnelle arbitraire /(n, f) des deux
paramètres a et c de la représentation.
FOYEIiS RATIONNE LS 435
Celle nolioii de loyers rationnels est susceptible de
diverses généralisations.
Le foyer rationnel peut être, par exemple, remplacé par
une courbe de direction quelconque.
Soit t le paramètre de représentation de la courbe de
direction; si, sur la tangente au point M correspondant de
cette courbe, on porte un vecteur M u. dont la mesure est une
fonction rationnelle (|uelcon(|ue du paramètre /, Textrémité
y. du vecteur déci-it une courbe pour la(|uelle la courbe de
direi'tion joue un rôle analogue à celui d'un foyer rationnel.
Une autre extension de cette même notion de foyer
rationnel est fournie par la considération d'une des plus
importantes congrnences de droites : la congruence de
MiNDiNG, formée par les normales d'une famille de cyclides.
Cette congruence, cpii est la seule congruence de nor-
males dont les nappes focales dégénèrent en deux courbes,
a été primitivement étudiée par F. Minding en i83."S, dans
d'importantes recherches de statique^. Elle joue un rôle
tout spécial dans l'étude générale des systèmes de rayons
lumineux. Elle a été l'objet de recherches de J.-C.
Maxwell-.
Soient
|E) .rj = a cos s , ), = h siii s , Cj =z 0 ,
(H) x„ ^ c cil fo , v, =:: 0 , r, = // cli <<> ,
les équations paramétriques d'une ellipse (E) et d'une hyper-
bole ^H; focales.
La congruence des rayons joignant un point quelconque
de paramètre (j> sur l'ellipse et un point quelconque de para-
mètre oj sur l'hyperbole est précisément la congruence de
MiNDING.
F. MiNDiNO. — Untersuchung betreflend die Knigt- nath einein Mittelptinkte nicbt
parnllelcr Kriifte ; Journal fiir die reine und angeuandte Malhematik (Joiirn.Tl de (Irellk),
B-l XIV, 1835, S. 289-315.
Ueber den Ort siimtlichcn Resultanten eines der Dreliiin{j uiit<>r\vorf«'ncn Systcnies von
Kriiflen, ebenda, B-" XV, 1836, S. 27-38.
Einige Siil/.e iiber die Veiiiiidei'ungcn, wclchc ein System von Kriiften diirch Drehung
derselbcn erleidel ; nebst eiiior Aiiwondung aul" das Seilpolvgon, ebenda, b'' XV. 1836,
S. 313-316.
* J.-C. Maxwell. — On thc cyclido, The quartcl^ Journal of pure and applied mathema-
tics, vol. L\, 18f,8, p. MI-1-J8: ColUclcd papei.<. t. II, p. Tii-lô».
^i36 CHRONIQUE
La dislance des deux points focaux de chaf|ue rayon de la
oonoruence est
a (Il l'i — c cos c = — .»■., X. ;
c - a
celte dislance esl donc une fonclion ralionnelle des coor-
données de ces points locaux.
Si, d'autre part, / reprcsente la distance comptée à partir
de l'un des points locaux, le point de l'ellipse E par
exemple, jusqu'à lune des cyclides orthogonales aux droites
de la congrtience, cette distance À est égale à
c
A = — C COS ç -f- oonst = Xj -|- coiist ;
elle est donc une fonction rationnelle des coordonnées de
l'un ou l'autre des deux points focaux.
CHRONIQUE
Société mathématique suisse.
lAi^ano, S septeinhre IVl'J.
La Société mathématique suisse a tenu sa neuvième réunion
ordinaire à Lugano, le 8 septembre 1919, sous la présidence de
M. le Prof. Michel FLAxcHEitEL Fribourgl, à l'occasion de la cen-
tième assemblée annuelle de la Société helvétique des sciences
naturelles. Le programme de la partie scientifique comprenait
onze communications ; en voici les résumés :
1. — D' Ed. Guillaume (Bernei. — Un nouvel aîiiorithine : les
« dérivées honiogénes » et une nouvelle opération spatiale
de la Physique, qui a toujours été l'inspiratrice de la Mathéma-
tique.
Il faut en chercher la raison dans le fait que la Théorie faisait
intervenir la notion fondamentale île temps tl'une façon fort
étrange, découcerlant complètement linluilion. Nous avons
L' II HO NI OLE 437
montré ailleurs* qu'il était possible dintroduire un paramètre
vinifjue / pour représenter le temps dans la Théorie de la Kelati-
"V'ité. Voici, très brièvement, les résultats auxquels on parvient,
résultats qui introduisent des notions mathématiques nouvelles :
Dans la Théorie de la Relativité, on rapporte tous les déplace-
ments à des systèmes de référence qui sont des trirectangles
«Miclidiens S (x, y, zi. Mais un changement de système se fait :t
laide de la tiiinsforniation de Lorentz qui contient, outre les
3 coordonnées habituelles .v, y, z de tout point P, un certain
paramètre // . Pour deux systèmes S, et S.^, animés dune certaine
translation relative, que nous préciserons plus loin, cette trans-
formation est la suivante :
où jS- = 1 : 1 — «-) est une constante. Or, les 4 quantités .r, y, z,
Il ne peuvent être considérées comme les coordonnées homogènes
d'un point P; nous voulons dire que si on leur attribuait arbitrai-
rement cette signification, on ne serait nullement conduit aux
résultats de la Théorie de la Helalivilé. Si, par contre, on consi-
dère ces quantités comme des fonctions du temps t. on tombe
immédiatement sur la célèbre règle d'addition des vitesses
d'Einstein, qui est à la base de la Théorie, en formant les
^juotients :
■T.,
Il;
OÙ les dérivées par rapport à / : .r, //, r sont les composantes -des
vitesses de P. La dérivée // est alors le scalaire d'une vitesse
<;aractérislique de S, qui n'est autre que la vitesse de la lumière
dans ce système. Nous nous trouvons donc en présence d'un
nouvel algorithme qu'on peut appeler « vitesses » ou « dérivées
Àoniogè/ies >■.
Pour en voir la signification spatiale, nous nous placei'ons
<lans le cas très simple où les deux systèmes S, et S, se réduisent
aux axes O, .r, et 0.-,:v^, glissant l'un contre l'autre avec la
vitesse a; P est un point en mouvement sur ces axes, et nous le
supposerons — ce qu'on peut toujours faire — lié à un troisième
axe Og.rj glissant également relativement aux premiers. On a
^lors, puisque y^ = //, = c, = -^ = 0 :
1 -h a r-'
' Voir Arihù'es des sciences phi/s. et nat.. Oenevp, dt-ci-nibre 191S et juin 1!>I9.
I, Kns»'i(;nenient malhéni., i»- année : 191'.». 39
438
C lIRoy KJ U K
expression (lui ne dépend plus que des rapports ^ , ce ([ui noujv
permet, en chan^eanf déchelle, de les prendre pour vitesses.
Posons
nous obtenons
+ '!
l +
(2)
Comparons cette expression à celle que donne la Cinématique
classique pour 3 droites glissant les unes par rapport aux autres-
avec des vitesses relatives Vjo- \23, Vis :
Tandis que cette dernière relation conduit, à tout instant /, à
une configuration unique pour lensemble des trois droites, la
relation (2) donne, à chaque valeur de f, trois figures distinctes
selon le système où Ton se place pour envisager les deux autres.
Si, par exemple, on se met sur S,, Sg et S3 sembleront avoir les
positions apparentes S,., et Sg.^ (voir la figure . Nous dirons
qu'il y a « aèe/vv/f/o/i »." Cette désignation se justifie par le fait
que l'expression (2) contient en particulier laberration astro-
nomique.
&
5.^
5,,'
t^
\^
■'3,;^
^2.,3
fe
La Théorie ne faisant connaître tiuo les positions apparentes,
on se demandera quelles sont les positions ^'laies. Dans toutes
les Géométries, euclidiennes ou non-euclidiennes, la composition
des vecteurs s'effectue suivant un polygone fermé. La règle (2^,
CHRONIQUE 439
par contre, conduit à une figiire ouverte, ce qui pioduit
r« aberration ». Pour connaître les vitesses vraies, il faudrait
trouver des fonctions des vitesses apparentes, qui s'additionnent
suivant une fi(.;ure fermée. Il y a deux possibilités : 1° privilégier
un système et lui attribuer le repos absolu ; 2° prendre pour
vitesses vraies les arguments des tangentes hyperboliques repré-
sentant les vitesses apparentes. Les trajectoires vraies seraient
alors les géodésiques de surfaces à courbure négative. La vitesse
vraie de la lumière aurait uîie valeur limite infinie.
En terminant, disons que lintroduction d'un paramètre unique
t pour repiésenter le temps dans la Théorie de la Relativité,
permet d'éliminer immédiatement la célèbre « contraction » de
Lorentz. qui apparaît ainsi comme une entité purement fictive.
2. — D"" Giov. pEiiiu (Lugano). — Sur la courbe des points
brillants de sphères concentriques. — Soit A le point lumineux, A,
le point de vue, O le centre des sphères, M un point brillant par
réflexion , situé dans le plan AA,0. Prenons un système d'axes
rectangulaires, 0 comme origine et l'axe O.r passant par le milieu
de AA,. Soient alors /; . q ; p^, — q ; v , y les coordonnées respec-
tives de A, A, et ^L Les coefficients angulaires des droites AM,
A, M et OM sont alors respectivement a = ' -• a, = ^. —
Le coefïicient angulaire de la bissectrice de l'angle AMA, égalé à
celui de OM donne
a\/l-\-a\— «j \/ 1 + a- ..
Remplaçons n et r/, par leurs valeurs, nous obtenons pour le
lieu des points de réflexion sur les sphères de centre O
(/) +/Jil(r=' + r-iv— \p — p^Wx- — y-iq — ■2{(f- -\- pp^\xy = 0 . (!)
Ce lieu passe par A et par A, , il a un point double en O. Il y a
pour toute valeur de .r 3 valeui's de // ; Lune d'elles est toujours
réelle et positive. Pour .r = + x , on a asymptotiquement
y = ^r^- q parallèle à O.v. Pour foute valeur de y il y a deux
•^ p + p,
valeurs de. <■ qui ne sont reelfes que lorsque t/ ^ i ■
Lorsque A et A, sont écpiidistants de O, p z= p^ et l'équation se
réduit à
[pix' -\-f-) — ip- + r)x]y = 0 .
Le lieu est alors formé de Taxe des .r et de la circonférence
.t'^ 4- w^ — — -— o: =;: 0 dont le centre est sur Taxe des x et qui
440 CHRONIQUE
passe par 0. Quand A est à l'infini : p = y^ , l'équation du lieu se
réduit à (?/ — g) .r'-' — '^Pfi'l/ + Ç + UJI/^ = 0, qui sl jj = q comme
asymptote.
l.a construcLion graphique de la courbe peut se faire point par
point au moyen des tangentes menées par A et A, aux circonfé-
rences de centre 0. On obtient pour chaque circonférence deux
couples de tangentes ayant 4 points d'intersection qui sont des
points de la courbe.
Les points brillants: d'une sphère s'obtiennent par l'intersection
du lieu des points brillants avec le grand cercle situé dans le
plan AA, 0, donc par résolution du système simultané formé par
(i) et par x^ -\- y'^ =z r'^. On obtient pour déterminer x et i/ deux
équations du 4* degré, par conséquent 4 points qui peuvent être
tous réels ou dont 2 peuvent être imaginaires. Notons cependant
que dans chaque cas deux points seulement sont des points de
réflexion de rayons physiques, l'un sur la partie convexe, l'autre
sur la partie concave de la sphère. Les 2 autres points répondent
seulement à la condition géométrique de la bisection de l'angle
supplémentaire des 2 droites passant par A et A^ .
3. — D"" K. Merz (Coire). — Métrique dans les ovales des
courbes algébriques. — Considérons 1 intérieur d'un ovale comme
l'image du plan illimité dans une transformation quadratique.
Admettons dans ce plan la métrique euclidienne et faisons
correspondre aux segments et aux angles de ce plan leurs images
dans l'ovale en les affectant des mêmes nombres comme mesure.
Nous définissons de cette manière à l'intérieur de l'ovale une
métrique générale non euclidienne, ayant sa réalisation dans le
plan.
i*''" exemple'-, f = {x"^ — a^iix — bj — t/'- = 0 possède
lorsque a <i h un ovale compris dans — a ^ x ^ -\- a. La trans-
formation J"^ = -jr , if=:.'— fait correspondre aux points P^r, ij) de
l'intérieur de l'ovale les points P\^, //) du plan illimité. Aux
coordonnées .r, ?/ de P envisagées comme distances aux axes
correspondent dans le plan ($, rj] un arc // dune courbe du S"""
ordre et un arc d'hyperbole i' donnés par
• Voir l'exemple des Verhandtiingen il. Schweiz. Naturforsch. (ieseU., l'.MT, II, p. 135
CHRONIQUE 441
où /■ = — , /", = '— . L'élément d'arc est donné par ds- ==. dii'^ +
d.^ - Idud. cos, et to-, = 2/[.y,Tr/^-\^+jV./i • ''"' ^"^^^
désiqnes à l'intérieur de lovaie sont des arcs de comités dn
3'"" ordre.
„'"'"' exemple. /'= i.v'- — a-) ix- — b'^i — //- = 0 ; a <^ b . On ne
considère que les valeurs de .r, // qui sont à l'intérieur de l'ovale
— a <i X- <^ -\- a. On obtient
/ /{a^h- — x^ — j^l- + x^^2a:' — g- — //-)- ^^.
" J V [(x^ - «') (-'^^^ - l") - ff
, ^ r. /.ry + (a:2-fl2,2(.^:2_/,2)■2^^
./ V [(•*;- — «^)(^-^ — b^) — v']' '
[(x* — a») (x2 — A») — y^\(a^h- — x*)
l^o — = ■ '■ —
xr[x-* + y- — a- h- -\- [x- — a-){x- — h-)i2x- — a- — l>-\
Les géodésiques de l'ovale sont ici les arcs de courbes du 4'""
ordre, images des droites a^ -\- (if^ z^ y . La distance dans l'ovale
se détermine par des arcs de courbes du 4"" oidre.
4. — Prof. D' W.-ll. YouNG, F. H. S. Lausanne et Aberytstwyth).
— Sur la notion de Uaire. — Plusieurs mathématiciens de notre
temps ont essayé de préciser la notion de l'aire d'une snrface
courbe, mais avec peu de succès. L'auteur aconsti'uit une théorie
qui s'applique, non seulement aux surfaces, mais aux variétés de
n'importe quelles dimensions. La théorie est fondée sur l'idée
de Wnre d'une courbe gauche. L'aire d'un polygone est la somme
des moments de forces, représentées par les côtés du polygone.
Inscrivons dans une courbe un polygone ayant tous ses côtés
inférieurs en longueur à J : si, en faisant tendre S vers zéro,
l'aire du polygone tend vers une limite unique, celle-ci est Vaire
de la courbe. Avec cette définition, par exemple, chaque courbe
rectifiable plane possède une aire donnée par la formule
A — - I ).»■(») r/v(«) — yii<)dx{ii)\ .
Si la courbe est limage du périmètre du rectangle Iti, b; a', b' )
dans une correspondance continue
X = x[u, v) , V = z{u, v) , \a ^ X ^ a' ) , h ^ y ^ l>'\ .
le problème se pose de transformer l'expression obtenue dans
l'intéi^rale double bien connue
a b
442 CHRONIQUE
Prenons maintenant une correspondance continue et biuni-
voque
et divisons le rectangle fondamental en rectangles partiels, dont
les côtés, parallèles à // = 0, ('^=0, ne dépassent pas (î en lon-
gueur. Ayant formé la somme S g des aires des courbes images de
ces rectangles partiels, nous faisons tendre o vers zéro. Si X^ a
une limite unique S, celle-ci est Taire de la partie de la surface,
image biunivoque du rectangle fondamental. Le théorème
principal est le suivant: Si x(u,v), y(u,v), z(u,v) sont des
intégrales par rapport à u , ayant des dérivées partielles par
rapport a u, qui sont, sauf pour un ensemble de valeurs de u de
mesure nulle, toutes inférieures à une fonction sommahle de \x, et
si la même chose est vraie quand nous changeons u en v, et v en u ,
la surface image du rectangle fondamental a une aire A donnée
par la formule
a h
Sous certaines conditions l'auteur arrive au même but par une
méthode de triangulation. Il faut cependant introduire explici-
tement Tordre double de la surface, de même que, dans l'approxi-
mation de la longueur d'une courbe, il est nécessaire de tenir
compte du sens de cette courbe. La triangulation est obtenue en
joignant convenablement par des lignes droites les points de la
surface, images des sommets des rectangles partiels de longueur
^ A et de hauteur ;^ ^ dans le plan des [u , v\. Pour calculer
Taire nous laissons d'abord k et puis h tendre vers zéro, et nous
obtiendrons le résultat voulu dans certains cas intéressants. Sans
donner les conditions les plus générales, nous remarquons que,
si xlu, v), ylii, vl et z(u, v) sont des inténrales doubles, cette
méthode est valable, d'autant plus que la limite obtenue est dans
ce cas indépendante de la manière avec laquelle /.• et h tendent
vers zéro.
5. — i^rof. D'' L. -Gustave Du Pasquieh Neuchàtel). — Su/- un
problème de cinématique. — Une barre rigide AB de longueur /,
peut tourner librement, avec la vitesse «', , autour de son extré-
mité A supposée fixe. Une seconde barre BC également rigide,
mais de longueur /., ^zf /^ , peut tournei-, avec la vitesse Cj. libre-
ment autour de Textrémilé B de la première. Dans ces circons-
tances, le point C, extrémité libre de la seconde barre, décrit
une « courbe gp » dont la forme et les propriétés dépendent :
CHRONIQUE 443
1° des lonorneurs /, et /„ ;
2" du rapport des vitesses r, et c, ;
S** du sens des rotations autour de A et de B, en particulier
lorsqu'elles s'efTectuent dans un même plan:, si elles ont lieu
dans le même sens, ou non.
Il est remarquable que ces mêmes courbes gp puissent être
engendrées cinématiquement d'une manière simple parles dispo-
sitifs suivants: Un point mobile P est animé d'un mouvement
donné sur un segment XY d'une droite d. En même temps, d
tourne autour de l'un de ses points, F, supposé fixe en dehors du
dit segment. La trajectoire du mobile P est encore une courbe
gp . — Un point mobile P parcourt une certaine ellipse, avec la
vitesse i>^ (mouvement de circulation ; simultanément, cette
ellipse tourne avec la vitesse v„ autour d'un pôle fixe, F, qui
coïncide ;i chaque instant avec l'un de ses foyers. La trajectoire .s
qui résulte pour P de la combinaison de ce mouvement de rota-
tion avec celui de circulation est de nouveau une courbe ^■/>. —
Le conférencier déduit les équations de ces courbes dans le cas
où elles sont planes, en coordonnées cartésiennes et polaires,
puis en énumère une série de propriétés et indique une généra-
lisation du problème à l'espace.
La communication se termine par d'intéressantes applications
des courbes gp à quelques mécanismes, à l'astronomie et à la
mécanique de la relativité.
(5. — Prof. D' A. SpHisKit i/urich . — Siii- les lignes géodési-
^ues des surfaces convexes. — Considérons les lignes géodésiques
d'une surface convexe fermée, issues d'un point p. à partir de p
jusqu'au premier foyer. Elles engendrent une surface recouvrant
la surface convexe partout au moins une fois. La continua-
tion de ces lignes à partir du premier foyer jusqu'au deuxième
engendre de nouveau une surface de recouvrement qui, quand
certaines conditions sont remplies, couvre toute la surface
convexe. Par chaque point P il passe donc au moins une géodé-
sique qui, après avoir louché l'enveloppe une seule fois rentre au
point p. On démontre que la plus courte est une géodésiquc
fermée, ce qui donne une démonstration nouvelle d'un théorème
de Poincaré (American transactions, t. (>, p. 2M , à savoir que sur
■chaque surface convexe fermée il existe au nutins une gèodésique
fermée.
7. — Prof. D' M. Pi.ANCHEiiKL (Fribourgl. — Sar la méthode
d'intégration de Hayleigh-Ritz. — Le procédé de Rayleigh-Hitz
(Rayleigh : Phil. Xlag. (5 , 47 (1809, p. 566-72 et (6i, 22 ^1911),
p. 22:)-229: Hitz : Gôtt. Nachr., 1908, p. 236-40. J. reine angew.
.Math., 1.35 (19081, p. 1-61. Ann. d. Phys. 'i>, 28 1909, p. 7.37-786.
444 Clin UNIQUE
Œuvres, p. 192-316) poui rinlégration des équations linéaires aux
dérivées partielles du type elliptique qui résultent d'un problème
du calcul des variations prenons pour fixer les idées l'équation
J Jii — P.// z= 0 exprime la solution sous forme d'une série
Il = ^Sj^ifi procédant suivant un système de fonctions données y,-
que nous supposerons orthogonal, fermé et norme et calcule les
coefficients x\ comme solutions, au sens de la méthode des-
réduites, d'un système
- "a-'^A- — ^•■^■i = // (1)
k
d'une infinité d'équations linéaires à une infinité d'inconnues.
La méthode de Ritz ne démontre la légitimité du procédé que
dans le cas où Â ^ 0. En supposant connues l'existence et les pro-
priétés des fonctions fondamentales de J Ju — A» ^ 0, il est
cependant possible de prouver que le procédé de Ritz est appli-
cable pour toute valeur de À qui n'est pas une valeur fondamentale
et qu'il permet de calculer valeurs et fonctions fondamentales par
la résolution, au sens de la méthode des réduites, du système
homogène correspondant à (1). La démonstration se base sur
l'étude de la forme quadratique (non bornée) 2aii^Xi.i\. et sur le
fait que cette forme possède cependant une résolvante unique
K 7* ; .v) qui, elle, est une forme bornée sauf pour les valeurs de jU
qui sont les inverses des valeurs fondamentales. Ainsi se tiouve
justifiée l'application qu'a faite Ritz de son procédé au calcul des-
vibrations fondamentales d'une plaque élastique à bords libres
(figures de Chladni).
8. — D'' G. PoLYA (Zurich). — Quelques problèmes de probabi-
lité se rapportant à la u pro/nenade au hasard ». — Imaginons ui>
réseau régulier de points dans l'espace à rf dimensions; relions-
tous ces points nœuds) par des droites parallèles aux axes de
coordonnées. Un promeneur errant sur les droites de ce réseau
se décide au hasard, en chaque nœud, pour une des '2d directions-
... 1
possibles, le choix de chaque direction ayant la probabilité 5-; .
Pour c? = 1, nous avons simplement une droite indéfinie divisée
en segments égaux et le problème est une représentation géomé-
trique du jeu de « pile ou face ». Pour ûf =: 2, le problème repré-
sente la promenade au hasard d'un piéton dans un léseau de rues-
et pour flf =: 3 le chemin d'une molécule d'un gaz en dilïusion à
travers un cristal du système régulier.
Les applications principales du calcul des probabilités peuvent
être rattachées au schéma de la promenade au hasard ou à des-
modilîcations de ce schéma, ([ui s'introduisent delles-mèmes,
Des problèmes nouveaux et curieux se rapportant à la promenade
CIIROMQUË Wh
au hasard, nous ne citerons ici qu'un seul. Deux promeneurs
errant dans le réseau, partant d'un même nœud, allant toujours
avec la même vitesse, prennent leuis décisions aléatoires à cha(|ue
nœud, indépendamment l'un de l'autre. La piohabilité pour cpi'ils
se rencontrent pendant une durée t déterminée croît avec /. dette
probabilité tend-elle vers l'unité lorsque t tend vers l'inlini .' Otii,
s'\ d = 1, '1 : non, si d = 3, 4, 5, . . . .
9. — Prof. D'' l\. FuETEit (Zurich) — Snr quelques théorèmes de la
théorie des idéaux et sur leur dénionstralion. — Soit K un corps de
Galois quelconque. Hilbert à étudié la décomposition dans K de
chaque nombre premier en idéaux premiers. On peut comj)léler
ses recherches en considérant l'ensemble des nombres premiers
au lieu de les considérer isolément. En ell'et, K est cyclique rela-
tivement au corps de décomposition des nombres premiers qui
n'ont pas de diviseur commun avec son discriminant : on peut,
pai- suite, utiliser la théorie que j ai donnée des é([ualioiis abé-
liennes dans un domaine fondamental. Les résultats suivants
entrent en considération. Soit k un corps fondamental, K le coi'ps
supérieur cyclique relatif; soit /'un idéal de A" contenant tout idéal
premier du discriminant relatif de K par rapporta A', à la première
puissance quand il est premier avec le dei,n'é relatif, à une certaine
puissance lorscpi'il est contenu dans le de<;ié relatif. Formons le
rayon de k ayant /'comme guide. On a alors les théorèmes :
I. Tous les idéa/i.t premiers d'u/ie classe de rayons niod. f de
k se décomposent de la même manière dans K. Deux idéaux de k
sont dits équivalents fmod, /') lorsque leur quotient , multiplié
convenablement par des unités de A, est égal à un nombre a
totalement positif eV véi'ifiant la congruence a = 1 niod. /' .
II. Tous les idéaux de la classe principale de rai/o/is imod. f j de
k se décomposent dans K en un nombre d'idéaux premiers é<>al au
degré relatif.
Considérons tous les nombres premieis du corps de Galois
donné K et formons avec eux, comme plus haut, le guide /'. Le
corps d'inertie de tous les idéaux premiers non contenus dans f
est encore le coips K. Ce dernier est cyclique de degré n lelative-
ment au corps de décomposition d'un idéal premier Ji (c'est-à-
dire sa norme est/^",. Soit I, c, r-. ... , c"~' le groupe (relatif I
de décomposition. Parmi les consé([uences des théorèmes l el II
je noterai les suivantes :
Le groupe de déc(»mposition I,r,c'-, ... r"~* est un sous-groupe
du groupe de décomposition de tout idéal premier du coips de
décomposition, lors((ue cet idéal est éf|uivalenl niod. /') dans ce
ooips à l'idéal premier]). Si J, z, :•* , ... , :"~' n'est pas sous-
4'i6 CHRONIQUE
groupe d'un sous-groupe cyclique du groupe de Galois, tous les
idéaux premiers du corps de décomposition, qui sont équivalents
à p (mod. /■), ont ce corps comme corps de décomposition. Si
/i> l,p n'est jamais un idéal jîrincipal (mod. /'; dans le corps
de décomposition.
Si donc, inversement, on prend un sous-groupe quelconque
\,z, z'^, ... , 3"~* du groupe de Galois du corps, et si ce sous-
groupe est « le plus grand », c'est-à-dire s'il n'est pas sous-groupe
d'un autre sous-grouj^e cyclique, formons le sous-corps 1; appar-
tenant à 1 , 3 , s"-^ , . . . , z"~^ ; alors, tous les idéaux piemiers de k
qui ne sont pas du premier degré se décomposent dans K en n
idéaux premiers. Tons les idéaux premiers de la même classe de
rayons [mod. t) de k ont le même corps de décomposition.
Les démonstrations des théoi-èmes I et II n'ont, jusqu'il présent,
pas été entièrement publiées. Trois méthodes peuvent conduire
au but : celle de Furtwangler basée sur les lois de réciprocité,
ma méthode des classes de layons et de la répartition en genres,
enfin la méthode analytique de Hecke basée sur son équation
fonctionnelle.
10. — D' S. Bavs (Pribourgi. — Une question de Cayley rela-
tive (III problème des triples de Steiner^. — Cayley a soulevé,
lelalivement au problème des triples ou triades de Steiner, une
question intéressante et diflicile, jusqu'ici neuve encore de toute
ie(;herche : Est-il possible de répartir les — ^ j, triples
de X éléments en N — 2 systèmes de Steiner ?
Pour 7 éléments, (;ette répartition n'est pas possible ; on peut
écrire deux systèmes de Steiner de 7 éléments, n'ayant pas de
ti'iples communs, mais pas davantage. Cayley s'est demandé si par
exemple les ^i.55 tiiples de 15 éléments pourraient être disposés en
13 systèmes de Steiner. Il a cru donner une démonstration très
simple que, si les 13 systèmes existent let Cayley dit en termi-
nant qu'il ne le pense pas), ils ne peuvent pas se déduire de l'un
d'entre eux par une peiinutation cyclique de 13 de ces éléments.
Mais sa démonstration repose sur une j)rétcntion qui se trouve
être entièrement fausse. Cayley prétend que dans le rectangle des
couples des 13 éléments 0, 1, 2, ... , *.), ()'. 1', 2', disposés de la
manière suivante :
• Cavluv. Mathcm. Papcrs, I. p. 481, on l'iiilosoph. Miiga/.ine, 37 (I8.î(i), p. 50. — Voir
iiiissi NiiTTn. Combinalorik, 1901, j>. 20"2 à 2.15 l'I piirticulieroinont p. 228. — Ûiins L'Ensei-
gnement ntathêmatique (N" 1-2), l'.MT, j'ai clabli que pour « «Ii inents le problème du Caylev
est possible et qu'il a 2 solutious dillorenlcs. Ji' donnais en ronimon(;aiit la démonstration
do Cayley relative au cas de 15 clém 'nts, parce que intéri'Sr-ante et siniiile. sans songer à
douter de la prétention sur laquelle elle repose.
01
12
2:î
3'i
45
56
67
02
lo
24
35
46
57
68
o.s
14
25
36
47
58
69
04
15
26
37
48
5^
60'
05
16
27
38
49
50'
61'
0(i
17
28
39
40'
51'
62'
CHliONIOVE 447
78 89 90' (t'r l'2' 2'0
79 80' 91' 0'2'
70' 81' 92' O'O
ni 81 92 0':
l'O
2'l
\'2
2'3
I'3
2' 4
l'4
2'5
il n'existe quun seul système de G couples, ayant un couple clans
chaque ligne et renfermant les 12 éléments 1, 2, ... , 1', 2', à
savoir le système suivant : 07, 2'i. 58, l'2, 49, O'.'i. Or il en existe
144 autres, remplissant les mêmes conditions; ces systèmes vont
par couples de systèmes cjue j'appellerai con/iigiuKs, déductibles
l'un de l'autre parla substitution r, N — .r . Le système 1, N . 1 ;
2, X . 2 : ... ; — ^ — • — 9 — ' donné par Cayley. est le seul iden-
tique à son conjugué ou self-conjugué. Poiu- (Ui -j- 'A éléments,
lorsque (in -\- 1 est un nombre premier (cas de 15 éléments de la
démonstration de Cayley , et pour 6/? -|- 1 éléments, lorsque
()/? — 1 est un nombre premier de la forme 4.r — 1, je peux
donner un système général de couples, remplissant les conditions
demandées par Cayley, différent de son conjugué et donc autre
que le système self-conjugué, au moyen d'une racine primitive a
de ()/? + 1? resp. de 6/i — P. Pour 9 éléments, ce système avec
son conjugué et son self-conjugué, permettent de construiie
immédiatement le système de Steiner suivant :
780 713 726 745 815 823 846 016 025 034 124 356
que la substitution cyclique Or2.'J45t) transforme successivement
en (i autres systèmes de Steiner différents par tous les triples, et
renfermant donc avec le premier les 84 triples de 9 éléments.
f>e manque de place ne me permet pas de développer davan-
tage la question : mais le problème de Cayley : licparlir les
'sl'S 1)(X — 2)
^ — triples de \ éléments en N — 2 si/ s te mes de
Steiner. ou en d'auties termes : troiwer X — 2 si/stemes de Steiner
de X éléments différents par tous les triples, me parait se poser
au contraire d'une manière positive, pour X = 6n -f- 1 et poui'
X = (in -\- n éléments, X ::= 7 étant j^robablement le seid cas poui'
lequel il manque de solutions.
' Ces deux systèmes sont respectivement :
Pour 6» -I- 3 : a" a", a' a" + ' a"-' a""-' . x-" r'" . a2"+l 3:'" + !
Pour 6» + 1 : 'x''x\ a- x'' , ... , a''"""' a'"'~'' , en enleniliint n.aurellemi^nt p.ir
l'élément T.-'- . le plus petit reste jiositit' de ce nombre ltii>d. »>« + 1 n-sp. (Ui — I).
'i'i8 Cil HO y I QUE
11. — l^rof. D' I-. Cuiii-iKit. — Interprétation géométrique ration-
nelle des quantités imaginaires. — I. Toutes les opérations de la
«réométrie aiialyti([ue à deux dimensions supposent que nous
travaillons sur l'endroit du plan fondamental.
Si nous introduisons le concept de l envers du plan, nous
aurons, avec un axe commun, celui des x par exemple, de nouvelles
ordonnées qui correspondent aux valeurs -f- y — \ et — y — 1
ou -\- i (i\ — /.
II. Considérons maintenant une équation algébrique, par
exemple ./"^ + //- ;= 16. A toutes les valeurs de x correspondent
des valeurs de y; entre — 4 et -|- 4 elles viennent sur lendroit et
forment un cercle; entre — ^o et — 4, puis entre + ^ et -f- oo
elles viennent sur l'envers et forment une hyperbole équiiatère
également comprise dans la formule.
III. Recherchons les points de coupe de la droite .f = 5 avec la
courbe x'^ -\- if^=^ 16. Nous trouvons 5, + -^0 ^^ (5, — 3/). Comme
la droite est également représentable sur l'envers, les points de
coupe sont sur l'envers, sur l'hyperbole.
IV. Passons aux points de coupe de la même courbe avec la
droite y ^= 2x — 16. Nous trouvons
X = ^V 4 Vu i et V = - ^ ± 4 l/Fl , .
.■) o ■ 0 0
Pour trouver les images de ces points, nous avons deux moyens:
a\ Nous prenons comme nouvel axe des x le diamètre perpen-
diculaire à la droite; Téquation de la courbe ne change pas ; celle
I fi —
de la droite devient .v -=: -r vô. D'après le raisonnement précé-
dent nous trouvons les deux points de coupe sui' l'envers du plan
et sur l'hyperbole correspondante.
b] Oti bien nous déplaçons les axes jusqu'en ( -r , — "f ) comme
nouvelle origine et sur l'envers, à cause du déplacement des
2 axes, nous avons les coordonnées -+- -^ yiii et H- -^ yiii ou
les points^ V/TÏ/, ^ \/li/j et (— t \/rï/, — | \/Tîij .
\ . On peut opérer de la même manière avec une conique (juel-
conque et nous arrivons aux conclusions suivantes :
a) Les points de coupe d'une conique avec une droite extérieure
sont les intersections de la droite sur l'envers du plan avec la
conique associée qui admet la direction de la droite comme dia-
mètre conjugué secondaire. Le diamètre principal sert d'a.ve réel
commun aux deux faces du plan.
CHRONIQUE 449
b'' Les i'alenrs anabitiqties x =. a zt bi e^ y :^ c ± di t/oin'èes
comme solutions, correspondent aux mêmes points; n et c sont les
coordonnées de la noncelle origine, sur le centre du segment de
droite entre les points de coupe ; b et — b sont les abscisses, tandis
que c et — c sont les ordonnées de ces points sur Venvers du plan
fondamental.
12. — Dans sa séance administratii'e, la Société a procédé au
renouvellement de son comité pour 1920 et 1921. M. le prof.
L. Crelier (Berne) a été élu président, M. le prof. 0. Spiess
(Bàle), vice-président, et M. le prof. Gustave Dumas (l.ausanne)
secrétaire-trésorier.
La prochaine réunion ordinaire aura lieu à Neuchdtel.
Nouvelles diverses. — Nominations et distinctions.
Angleterre. — M. G. H. Hardy, F.R.S., du Trinity Collège
de (Cambridge, a été nommé professeur de mathématiques pures
à l'Université d'Oxford.
Belgique. — La Classe des Sciences de l'Académie royale de
Belgique a élu, membre titulaire, M. Cl. Servais (Gand), et membre
correspondant M. Th. Dedonder (Bruxelles).
Questions mises au concours. — La Classe des Sciences de
l'Académie royale de Belgique a mis au concours les questions
suivantes (séance du 7 mars 1914) :
On demande une contribution importante à la géomètiie infini-
tésimale des surfaces courbes. — (Prix : huit cents francs.)
Résumer les tra^>au:v sur les si/stémes de coniques dans l'espace
et faire de nouvelles recherches sur ces systèmes. — (Prix: huit
cents francs.)
Le délai, fixé primitivement au l" août 1913, a été prorogé au
1"^ août 1920.
France. — Collège de France. Cours publics du 1"" semestre
à partir du 1" décembre 1919. — Nous relevons les cours suivants
concernant les sciences mathématiques et physiques :
M. HuMBERT : Quelques applications des fonctions elliptiques.
— M. Hadamard : L'œuvre de Poincaré : théorie des fonctions. —
M. Brii.i.ouin : Propriétés générales des couches superficielles;
en particulier des couches moléculaires liquides et solides. —
M. I-ax(;kvix : Les aspects successifs et les confirmations expéri-
mentales du principe de relativité.
Académie des Sciences. — L'Académie a décerné le Prix Bordin
à M. S. Lefschetz, ingénieur des Arts et Manufactures, professeur
à l'Université de Kansas.
450 CimoNlOi'E
Italie. — M. \j. Bicitzoï.Aiii, prol'esseur à l'L'niveisilé de l'avie,
et M. le colonel A. Ciiocco, de llnstitnt aéronautique de Rome,
ont été nommés menihies coirespondants de l'Académie Royale
dei Lincei.
M. E. Damklk, professeur de mécanique rationnelle à l'Univer-
sité de Catane, a été nommé à la même chaire de ILniversilé de
Modène.
Youg-oslavic — f.e Gouvernement du Royaume des Serbes,
Croates et Slovènes vient de créer l'université de Lioubliana
(anciennement Laibachi, qui comprendra aussi une faculté tech-
nique.
M. J. Pi.EMEL.r, professeur ordinaire à lUniversité de Czernowitz
Roumanie), a été nommé professeur ordinaire de Mathématiques
à l'Université de Lioubliana.
M. R. Zoupantchitch', docent honoraire de l'Ecole polytech-
nique de Vienne (Autriche), a été nommé piofesseur ordinaire de
Mathématiques à l'Université de Lioubliana.
Nécrologie.
Gustave De.mahtrks (l.S mai 1848- 11 juillet 1919). — La Faculté
des Sciences de Lille a ses pertes de guerre". Jean Claiiun, pro-
fesseur de mathématiciues générales, a été tué le 26 août 1914 à
Thun-Lévéque (Nord), comme adjudant au 26"'" régiment d'infan-
terie territoriale, après une carrière universitaire courte et féconde.
Gustave DEMAirrnEs, professeur de calcul différentiel et intégral,
est décédé a Lille le 11 juillet 1919, des suites des souffrances
physiques et morales qu'il endura pendant l'occupation allemande.
Demartres était, à proprement parler, le fils de ses œuvres :
professeur de collège, déplacé d'un bout de la France à l'autre,
seul et sans autre maître que les livres, il est reçu à la licence de
mathématiques. 11 demande un congé, vient suivre à Paris les
cours de la Sorhonne, où il a comme condisciples Paul Appell et
Emile Picard. Les cours de Daiboux développent chez Demartres
le goût de la géométrie; une fois reçu à l'agrégation, professeur
au lycée de Rennes et chargé de conférences à la Faculté des
' M. H. Suppantsehilch nous prie île mettre désormais l'orthographe française de son
nom en iiccord avec les habitudes de ses collègues serbes et de l'écrire : Zoupantchitch.
' Parmi les professeurs non mathématiciens, la Faculté des Sciences de Lille a perdu
aussi pendant la guerre : (lossi'i.in , doven honoraire, professeur honoraire de géologie et de
minéralogie, membre de l'Académie des i^ciences «le Paris, décédé à Lille le 20 mars 1916 :
LiiMoui.T, professeur de chimie générale, tué le !••■ mai 19U'> dans l'explosion de la poudrerie
de La Pallice (Charente-Inférieure): Bkutkand, professeur de botanique, décédé à Lille le
l'I août 1917: BuisiNK, professeur de chimie appliquée, décédé le 19 mars 1918 .i Milyganv
(Russie), oii il avait été enunené comme otage.
CHRONIQUE 't51
Sciences, il fait une tlièse remarquée de géoinélrie inlinitésiniale.
Il est un an chargé du cours de mécanique rationnelle à la Faculté
des Sciences de Montpellier, et le 1'='' novembre 1880 arrive à la
Faculté des Sciences de Lille comme chargé du cours de calcul
(litTérentiel et intégral. Il remplaça M. Boussinesq dans la chaire
de calcul différentiel et intégral le l*'" mars 1888 : il vient d'y
mourir, après avoir enseigné presque jusqu'à son dernier jour.
Par son labeur solitaire et acharné, il avait acquis une profonde
érudition, il Ta entretenue constamment: il mettait une certaine
coquetterie à se tenir au courant des publications les plus récentes,
des nouvelles richesses du domaine mathématique, dont il aug-
mentait lui-même le patiimoine. Il apportait à ses études et à ses
travaux un esprit fin et délicat, un souci continuel de la beauté et
de lélégance. qu'il recherchait toujours dans l'expression de ses
pensées, amoureux des belles phrases et du bon français.
Professeur éminent. « il a formé des élèves nombreux et enthou-
siastes », a dit M. Appell. Son érudition, sa remarquable mémoire
lui permettaient de faire des leçons sans notes, dans une langue
châtiée et harmonieuse. A sa suite, ses auditeurs apprenaient à
admirer et à aimer les mathématiques. Il avait écrit pour eux un
« Cours d'analyse» qui resta un temps le seul cours complet de
cet ordre, et fut répandu dans toute la France parmi les étudiants
de la licence mathématique. On n'en trouve plus maintenant de
polycopies : par excès de modestie, il n'avait pas voulu le laisser
imprimer. Puis, pendant de longues années, il avait apporté tous
ses soins à écrire avec amour, à retoucher jusqu'au dernier
moment son « Cours de Géométrie infinitésimale », qui a paru
([uelque temps avant la guerre, et dont le succès est déjà grand.
Demartres avait l'amour et la fierté de son métier. H fut quel-
ques années doyen de la Faculté des Sciences de Lille. Mêlé
intimement à la vie de notre Université, il a contribué pour Ijeau-
coup à son développement. Il a été en France l'un des partisans
les plus ardents et l'un des créateurs des cours de Mathémati({ues
générales, dont l'utilité n'est plus à démontrer maintenant. Il
payait de sa personne sans compter : resté à ■ Lille pendant
l'occupation, soumis à des vexations continuelles, torturé dans
son patriotisme et dans son amour familial, il abandonne à
soixante-huit ans son enseignement habituel, qui aurait rendu
service à trop peu d'étudiants. Il organise un cours de Mathéma-
tiques générales et de Mathématiques spéciales. Kn permettant
ainsi aux jeunes reclus d'aborder, après la délivrance, la carrière
rêvée, il leur a donné un niagnifi([ue exemple de dévouemonl qu'ils
ne pourront jamais oublier.
Quant à son patiiotisme, l'ardeur en demeurera légendaire.
Pendant l'occupation de Lille, sa foi dans la victoire française
n'admettait nulle réserve. La fortune (les armes, avec ses inévila-
'i52 (11 no NI QUE
blés vicissitudes, n'exerça jamais» la plus léj^ère influence sur sa
conviction. La victoire du droit se déduisait pour lui de considé-
lalions inébranlables. Elle lui apparaissait — et il aimait à
employer ce mol — comme une cei'tifude mathématique. Cette
magnifirpie confiance rayonnait de sa parole, gagnait autour de
lui tous les cœurs et prévenait les défaillances. En dépit d'un
deuil cruel et glorieux, il aura eu du moins la suprême joie de
connaître le triomphe de cette patrie qu'il a si profondément
aimée. Ses coUegnes.
A. Iluiiwiiz. — M. Adolf Hurwitz, né à llildesheim en IS.jO.
professeur à l'Ecole polytechnique fédérale depuis 1892, vient dt'
s'éteindre après une longue et cruelle maladie supportée avec le
courage d un stoïcien.
Précoce comme tous les mathématiciens de génie, il s'imposa à
l'attention de ses confrères par la publication de sa thèse sur les
fondements d'une théorie indépendante des fonctions modulaires
elliptiques qui restera un de ses plus beaux titres de gloire. Ses
nombreux travaux sur la théorie des nombres, l'algèbre et la
théorie des fonctions ont tous un cachet de suprême distinction.
Le souci de l'élégance et de la perfection y est poussé à un degié
qu'on peut rêver d'égaler mais non de surpasser.
Ses recherches sur les séries de Fourier et l'application qu il
en a faite au problème des isopérimètres sont, en particulier, un
véritable joyau dans l'écrin des vérités mathématiques.
Ces qualités de llurwitz n'étaient dans l'ordre scientifique que
le reflet du caractère de l'homme, fait de droiture et durbanité.
dun sentiment très élevé du devoir et dun amour ardent de l'har-
monie sous toutes ses formes.
Ses nombreux élèves et ses collègues garderont de leur cher
maître et ami un souvenir ému et reconnaissant.
Zui'ich, novembre 1919. .1. Fhani-i..
H. -G. Zeuthen. — Le savant mathématicien danois M. II. -G.
/enlhen. professeur émérite à l'Université et à l'Ecole polytech-
nique de Copenhague, est décédé subitement le (> janvier 1920.
dans sa 81""" année. A ceux qui, par suite d'une erreur, avaient
annoncé sa mort au printemps 1919, il réj)ondit par l'envoi de sa
récente Note sm- l'origine de l' Algèbre, publiée par la Société
loyale danoise des Sciences (1919, fasc. de 70 pages . 'Voir YEns.
mnth., t. XX, p. .308 et 382.)
BIBLIOGHAPIIIK
C. Cakatheodorv. — Vorlesungen ùber réelle Funktionen. — 1 vol. de
704 pages; prix : Marks 30: Leipzig et Berlin. B. G. Teubner, 1918.
Alors que les compatriotes de Georges Cantor étaient attirés par les
études sur le trausfini, sur la suite des aleplis et sur les questions relatives
aux ensembles ordonnés ou bien ordonnés, Borel montrait le parti que 1 on
pouvait tirer de la théorie des ensembles dans létude des fonctions de
variables réelles, Lebesgue créait l'intégrale qui porte son nom et par ses
recherches, auxquelles il faut adjoindre celles de W. H. Young et de Ch.
de la Vallée Poussin, il donnait un essor inattendu à la théorie des fonctions
de variables réelles et à celle des développements en séries trigonométriques.
Aussi s'explique-t-on, dans une certaine mesure, que jusqu à présent aucun
livre ne traite, en langue allemande, de la théorie moderne des fonctions de
variables réelles. Le livre de M. Caratheodory comble cette lacune. 11
contient dans ses 704 pages un exposé didactique et systématique complet
de la théorie; plusieurs chapitres intéresseront aussi le lecteur déjà fami-
lier avec la théorie de Lebesgue (chapitres V et X en particulier). L ou-
vrage ne contient pas les applications de la théorie aux développements
en séries trigonométriques ; il se contente d'exposer, avec une grande
clarté, la théorie proprement dite des fonctions de variables réelles ; il
rendra de grands services aux étudiants qui voudront s'initier à cette théorie.
Table des matières. Introduction (1-18). — 1. Ensembles de points (19-71).
— 2. La notion de limite ( 71-120). — H. Fonctions ( 120-191). — 4. Dis-
tance et connexion (191-229). — 5. Aire et mesure (229-307). — 6. .Multi-
plicités linéaires (307-369i. — 7. Fonctions mesurables (369-413). — 8
L intégrale définie (414-469). — 9. L'intégrale indéfinie et les fonctions
<1 ensembles, additives et absolument continues (469-510). — 10. Fonctions
d'une variable (510-620). — 11. Fonctions de plusieurs variables (621-688).
— Bibliographie (689-692). — Table des exemples (693-694). — Index
(695-704|. M. Pi-ANCHEREL (Fribourg).
K. W. Woou. — Researches in Physical Optics. — Part II. Résonance
Radiation and Résonance Spectra. (Publication ÎS'umber Eight of thi-
Ernest Kempton Adanis Fiind for Physical Research.) — 1 fasc. in-4o,
184 pages, 10 planches; Colunibia l'niversity Press. >ievv-York, 1919.
Ce nouveau recueil de mémoires désormais classiques du célèbre physi-
cien n'aura certainement pas moins de succès que la première partie de ses
recherches sur 1 optique physique formant le N" 6, actuellement épuisé, de
la même collection. Le physicien y trouvera les méthodes les plus récentes
de 1 optique expérimentale moderne et le théoricien étudiera avec intérêt
les résultais de ces belles recherches qui ont contribué à élargir nos
connaissances sur la structure des atomes. Les sujets traités appartiennent
sans exception au domaine de la spectroscopie et se rapportent plus spé-
I,'F.nspi|Tnenienl niathém., 20' année ; 1913, 30
454 Hl H Ll Oi.RAP H I E
cialemenl à lélude des phénomènes de la résonance optique, de la fluo-
rescence, de l'absorption et des efïels magnéto-optiques. Un certain nombre
de chapitres sont consacrés à la description des appareils perfectionnés el
aux procédés techniques ingénieux qui ont permis d obtenir un si grand
nombre de résultats remarquables.
Il est impossible de donner en quelques lignes un a[)erçu «le 1 étendue el
de limportance de ces travaux, effectués en partie avec le concours de
collaborateurs distingués tels que MM. Kimura. Speas, Ribaud, Hemsalech,
C. F. Meyer, L. Dunoyer et Mohler.
Le texte est accompagné d'un grand nombre de figures explicatives, et les-
merveilleuses planches jointes à l'ouvrage, contenant des reproductions
extrêmement réussies de clichés speclrographiques, forment des documents
d une valeur inestirn;ible. ' A. Schidlof (Genève).
Universitatum & eminentium scholarum, Index generalis : Annuaire géné-
ral des Universités, The Yearbook ot the Uuiversilies. publié sous !;►
direction de R. de Montessus de Ballore. — 1 vol. in-16 de 768 p. ; relié
fr. 21, majoration temporaire 50 "/o ^ Gauthier-Viilars & C'*=, Paris.
Cet Annuaire général des Universités est destiné à remplacer le recueil
publié jusqu en 1914 par les Allemands sous le nom de Minerva. En entre-
prenant cette publication, M. R. de Montessus de Ballore et la Librairie
Gaulhier-Yillars & C'^ se sont imposés une lâche considérable. Leurs efforts
ne manquei'ont pas d être couronnés de succès. Nombreux sont en elTet ceux
qui auront recours à cet annuaire ; autorités scolaires et sociétés savantes,
professeurs et étudiants, éditeurs et libraires, y trouveront des renseigne-
ments ufiles concernant les Universités.
Ce nouveau recueil présente une innovation très heureuse. Tandis que
dans Minerva les renseignements étaient classés par ordre alphabétique de
noms de villes, VIndex Generalis groupe en seul chapitre les Hautes Ecoles
d un même pays. On y trouve, pour chaque établissement, la liste des
chaires et de leurs titulaires. Pour les grands pays, ces indications sont
précédées d'une Introduction consacrée à un aperçu de l'organisation scolaire
(conditions d'immatriculation, liste des grades et des diplômes délivrés,
droits à acquitter, etc.).
Signalons encore une autre innovation, la liste d échanges, où peuvent se
faire inscrire gracieusement les savants, professeurs ou non, qui désirent
échanger avec leurs confrères les Mémoires originau.x qu ils ont publiés. La
désignation des sujets qui les intéresse précède leurs noms ; linscriplioi»
est limitée pour chacun à trois catégories. Cotte liste qui s'allongera chaque
année, fait de l'annuaire une œuvre vivante; elle ne manquera pas de con-
tribuer au développement des relations scientifiques internationales entre
les savants qui poursuivent des recherches dans un même domaine.
11. F.
BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQLM^
1. Publications périodiques :
Académie Royale de Belgique, Bullelin de la Classe des Sciences. 1919.
rs'"^ 1 à 7. — Hayez, Biuxellcs.
Annales de l'Université de Grenoble, tntne XXX. 1918 — Gautliier-
Villars, Paiis ; Allier frères, Grenoble.
Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto, direcieur
I'". Gouies Teixkika, — Vol. 12. iiii[jit'iisa «la L'niversidade, Coimbra.
Bollettino di Matematica. Giornale scienti(ico-didaltico per l'incremento
degli Sliidi maleinatici nelle sciiolo medie. Direlto dal IJotl. Alb. Co.nti.
Anno XVI. 1919. Roma.
Contribucion al Estudio de las Ciencias fisicas y matematicas. — Série
.MateiiKitico-lisica. \ol. 11, .\"^ o el i, 191b. — Série Tecuica, Vol. I. No 6,
1918, La Plata.
Intermédiaire des Mathématiciens, dirigé par C.-A. Laisa.nt, Ed. Maillet,
A. Mallsky, a. BouLA.Nc.Kit. — Tuiiie XXVI, 1919. — Gaulhier- Villars 6: C'^,
Paris.
Isis, Revue Internationale consacrée à i'Hisloire de la Science et de la
Civilisation, publiée par G. Sakto.n. — N" 6, lonie II (l'asc. 2 et dernier..
Bruxelles. — G. R. Kaye : liidian .Mathenialics.
Jahrbuch ùber die FÔrtschritte der Mathematik, Rand 4f, Jahrgang 191^
(in 3 Helleni, Hefl o. — G. Ri-i.mkr, Berlin.
Journal de Mathématiques élémentaires, publié par H. Vubert, i4'"e
année, 1919-1920. — Librairie Vuiberl, Paris.
Mathesis, Qualrième série, lonie IV, septembre-décembre 191 t. — Hosle,
Gand, Gaulliiei--\'illars & C'*^, Paris.
Mathematical Gazette (The), publié par (i. Grke.nstkeet. Vol. IX, 1919.
— G. Bell iS: Sons, Londres.
Nieuw Archief voor Wiskunde, publié sous les auspices de la Société des
Sciences d Amsterdam, par J.-C. Kluyvek, D.-J. Kokteveg et K. Si:HiH,
2'»e série, tome XIII, No 1. _ Delsman en Nolthenius. Amsterdam, 1919.
Nyt Tidsskrift for Matematik. Revue dirigée par P. Hkegaakd. série A,
29"'e ann('e ; série B, 29""- anni'e ; 1918. — Copenhague.
Rendiconti del Circolo matematico di Palermo. lome XLIL lasc. II et
m. — G. .Mamietta : Delle superlicie algebriclie d'ordiue 6 con un fascio di
«ubiche ellitiche. — G. Prasau : On tlie Newlouian potential due to a sur-
'456 BULf.ETiy B I H I.IOa HA P II IQUE
face dislribution having a discoiiliiiuily of tlie second kind. — E. J. Wil-
czYiNSKi : Intégral invariants in projcclive Geometry. — Bkusotti : Curve
generatrici e curve aggregate nella costruzioue di curve piane d'ordine
assegnato dotate del massimo numéro di circuiti. — Eisenhakt : Certain
surfaces of Voss and surfaces associated with tliem. — N. Lusin et W. Siek-
piNSKi : Démonstration élémentaire du théorème fondamental sur la densité
des ensembles. — T. Lf.vi-Civita : ?sozione di parallelismo in una varielà
qualunque e conseguente specificazione geometrica délia curvatura rieman-
niana. — P. Xalli : Sopra una relazione fra la teoria délia composizione di
prima specie et lo studio délie série divergenli. — F. Sfvfri : Sulla curva-
tura délie superficie et varietà. — J. L. Coolidge : The characteristic
numbers of a real algebraic plane curve. — G. Valikon : Remai-ques sur la
sommation des séries divergentes par les méthodes de M. Borel. — A. Veu-
<;erio : Sulle equazioni intégrale di prima specie a nucleo non simmetrico.
— G. Sanma : Nuovo metodo di sommazione délie série : estensione del
raetodo di Borel. — E. Ciam : Sopra alcuno gruppi notevoli di trasforma-
zioni quadratiche pinne. — V. A.mato : Sulla risoluzione apiristica. in un
corpo quadratico. délia congrueuza binomia quadratica e di una classe di
congruenze binomie il cui modulo è un idéale primo '2° grado.
Revista Matematica Hispano-Americana, dirigée par J. Rey-Pastok.
Tome I. — Madrid, 1919.
Revue scientifique. Directeur : Ch. MouREu. — 57m<^ année. 1919. — 55,
lue «le Chàteaudiui. Paris.
Revue semestrielle des Publications mathématiques. Tome XXYII,
l'e partie, 1918. avril-octobre. — 2"'e partie, octobre 1918-avril 1919. —
Delsman en Nolthenius, Amsterdam.
School Science and Mathematics. — A Journal for ail Science and Mathe-
niatics Teachers. Vol. X^I1I. 1918. — Smith and Turton. Chicago.
Unterrichtsblàtter fur Mathematik und Naturwissenschaften, heraus-
gegebeu von K. Schwab und A. Mavrek. — XXV. Jahrgang, 1919. Otto Salle.
Berlin.
Wiskundige Opgaven met de Oplossingen. Tome XllI, Delsman en Xol-
tlienius, Amsterdam.
Zeitschrift fur das Realschulwesen, Wien. XLlll Jahrgang. — J. Rada-
KOviTs : Bestinimung des Restes bei der Teilung eiuer Zabi dui-ch 7. —
A. Haltmeyer : Eine einfache Ableitung der Zentralkraflsformel. — F. Dik-
TRicH : Ueber Cartesische Kurven. — E. Vogel : Die Probe zur « nicht auf-
gehenden Divisions. — F. Dietrich : Cartesische Kurven als Normalrisso
von Raumkurven. — E. Czuber : Sterblichkeit, Tontine und Lebensversicho-
rung. — A. Lechner : Ueber die Einfùhrung von Triigheitsfaktoren in die
Mechanik. — R. Seelig : Ueber doppelt beriihronde Kegelschnilte. —
J. Opl Darstellung der Parabel ans ihren Bestimmungsstùcken. —
\V. HoF.MANN : Kleiner Beitrag zur Behaudiung der Glcichungen in den
Oberklassen der Mittelschulen. — J. Pollak : Geometrische Ableilung und
Erweiterung der Newtonsrhen Njiherungsniethode fiir die Bestinimung irra-
tionaler Wurzeln einer Gleichung hôheren Gi-ades. — H. Beran . Zur Teil-
barkeit der Zahlen. — W. Boc;k : Ueber die Erzeutfune von Fljichen 2.
ti U L I. E I ly H l H l.l O G 11 A P II I Q LE 'i57
Grades durcii Druliuiii^ voii Geradeo imd Ketfelschiiitten. — J. Radakovits :
Uiis Umkehruiigs- oder Keversionspendel. — M. Zdeiar : Ueber die Be-
stimmuui^ der Scliiiittliuie zweier Ebenen, deren S|)iirenschi»illpunkle imzu-
giiuglich sind. — F. Rf.dl ; Eiue iieiie Achseukoiislruktiou fur die Ellipse. —
J. Opl : Kin funtter meikwiirdigei- Puukt des Dieieckes. — Poi'Per-Lynkkls :
Erweiterung eines Dreiecksatzes. — P. v. Schaewen : Ueber pythagoreische
Dreiecke.
AnnalS Of MathematiCS publlshed under ihe auspices of the Princelon Uiii-
versity N. J. — 2'ne série, vol. 20. — G. P. Hokto.x : Funclious of liinited
\ arialion and Lebesgue Intégrais. — X. Altshii.i.er : On the Tei.veira
Construction of the L'nicursal Cubic. — G. A. Pfeiffek : The Funclional
l'[f\x)\ =: g{x\. — M. F. CuKTis : The E.xistence of the F'unctions of the
eiliptic Cylinder. — T. H. Gkonwall : The Gamma Fnuction in the Integra!
Calculus. — O. E. Glee.n : Invariants which ai'e Fuuclions of Parameters of
the Transformation. — H. Blimbeko : A Theorem on Exhauslible Sets
Connected with Developments of Positive Real Numbers. — A. Pell : Solu-
tion of the DifTereiitial Equation d.r- -\- dy" -\- dz^ ■=^ ds- and its Application
to some Geometrical Problems. — L. L. S.mail : A General Method of Sum-
mation of Divergent Séries. — L. E. Dickso.n : On Quaternions and their
Generalizatiou and the History of the Eight Square Theorem. — C. E.
Seely : Xon-Symmetric Kernels of Positive Type. — H. E. Bkay : Elemen-
tary Properlies of the Stieltjes Intégral, — J. K. VVhittemore : A Kinema-
tical Property of Ruied Surfaces. — L. L. Di.nes : Systems of Linear
Inequalities. — T. H. Gko.nwall : On the Shorlest Line Betwcen Iwo Points
in Aon Euclidean Geomeiry. — E. L. Post : The Generalized Gamma Fnnr-
tions. — R. L. MooRE and J. R. Kline : On the .Most General Plane Closed
Point-Set through which il is Possible to pass a Simple Continuons Ai-c. —
D. C. Gilles-Pie: Repeateti Intégrais. — G. -A. .Miller : Relations between
Absti-act Group Properlies and Substitution Groups. — G. ^V. Clawson :
The Complète Quadrilatéral. — L. P. Eise>hart ; Tiiply Conjugate Systems
with Equiil Point Invariants. — T. H. Gro.nwall : On a System of Linear
Partial Differential Equations of the Hyperbolic Type. — J. H. Weawek :
Some Properlies of Circles and Reiated Conics. — P. J. Da.mei.l : Intégrais
in au Infinité Number of Dimensions. — J. F. Ritt : On the Diderentiabilily
of the Solution of a Dilferential Equation with Respect to a Paranietei-. —
T. H. Gronwali. : Note on the Derivatives with Respect to a Paramater of
ihe Solutions of a System of DifTereiitial Equations. — L. E. Dickson : On
Quaternions and their Generalizatiou and tiie History of the Eight-Si|uare
Theorem. Addenda.
Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par .M.\l. i:. Picard et
P. Appell. 2'>'e série, tome XLII. Paris 1918. — Bertrand de F'ontviola.nt :
Les méthodes modernes de la résistance des matériaux. — G. D. Birkhoi f :
Sur la démonstration directe du dei-nier théorème de Henri Poiucaré, par
M. Danlzig. — M. Bottasso : Quelques remarques sur le système vectoriel
de .M.M. Burali-Forti et .Vlarcolongo. — M. Bkilloiin : Sources électro-
raaguctiques dans les milieux uniaxes. — A. Buhi. : Sur les sommes abé-
liennes de volume cyliudroconiques. — .M. Fréciiet : Sur la notion de voisi-
nage dans les ensembles abstraits. — F. Gonseth : Un théorème relatif à
deux ellipsoïdes confocaux. — G. Ji lia : Sur les valeurs limites de linté-
grale de Poisson relative à la sphère en un point de discontinuité des
458 BULLETIN B I B L I O (. H A P H I Q U E
données. — Th. Lauesco : Sur l'addition des noy:uix non-orthogonau.\. —
M. Petbovitch : L aire des surfaces de révolution. — H. Vergne : Théorie
élémentaire du mouvement de précession et de la déviation des projectiles.
— H. ViLLAT : Quelques récents progrès des théories hydrodynamiques. —
C. DE Waard : Un écrit de Beaugrand sur la méthode des tangentes de
Fermai à propos de celles de Descartes.
Bulletin of the American Mathematical Society. — Volume XXV, >'<">
6-10. — C. N. MooKE ; Applications ol the Theory of Summability to Deve-
lopments in Orthogonal F"unctions. — L. E. Dickson : Mathematics in War
Perspective Presidenlial Address. — E. T. Bell : A Partial Isomorph of
Trigonomelry. — L, D. Cummi?<gs : The Trains for the 36 Groiipless Triad
Systems on 15 Eléments. — Hayasui : A Theoreni on Areas. — G. H. Hal-
LETT : Concerning the Defîuition of a Simple Conlinuous Ai-c. — J. E.
Me Atee : The Transformation of a Regular Group into its Conjoint. —
W. F. OsGOOD : The Life and Sei'vices of Maxime Bôcher. — H. Blumberg :
A Theorem on Linear Point Sets. -- P. J. Damell : A General Form of
Green's Theorem. — H. Bateman : Rotaliug Cylinders and Rectilinear
Vortices. — A. Emch : On a Certain Génération of Rational Circular and
Isotropic Curves. — LE. Wear : The Self-Dual Plane Rational Quintic. —
G. A. Miller : Groups Containing a Relatively Large Number of Operators
of Order Two. — P. J. Daniell : The Derivative of a Functional. — H. F.
Blichfeldt : Report on the Theory of the Geometry of Number». — L. ¥..
Dickson : Applications of the Geometry of Numbers to Algebraic Numbers.
— A. A. Bennett : Product of Skew-SymmelriG Matrices. — H. S. Yandiver .
On the First Factor of the Class Number of a Cyclotoniic Field.
Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris. — 1" semestre
1919. — 6 janvier. — C. Guichakd : Sur une série de surfaces à courbure
totale constante telles que leurs lignes de courbure forment un réseau du
type ^A' — (p T- 1)B'. — J. Drach : Détermination des cas de réduction de
l'équation difFérenlielle d^r/dx-=z [oix) -\- /i]y. — H. Diport : Sur les
équations aux dérivées partielles. — 13 jamier. — J. Chazy : Remarque sur
les problèmes des deux corps et de trois corps. — H. Bolr<:et : Dévelop-
pement algébrique de la partie principale de la fonction perturbatrice sui-
vant la méthode de Cauchy. — '20 janvier. — R. Garmer : Sur les singula-
rités irrégulières des équations différentielles linéaires. — Riquiek : Sur le
prolongement .malytique des intégrales de certains systèmes d'équations
aux dérivées partielles linéaires. — G. Jllta : Sur quelques problèmes
relatifs à l'itération des fractions rationnelles. — P. Levy : Sur les fondions
de lignes implicites. — A. Gui.dbkrg : Sur les eireurs de situation d'un
point. — 27 janvier. — C. Glichard : Sur la déformation des quadriques. —
J. Drach : Sur les solutions algébriques des équations différentielles du
premier ordre. — P. Mo.ntkt : Sur les polynômes d'approximation et l'exis-
tence des dérivées. — E. Maillkt : Détermination des points entiers des
courbes algébriques unicursales à coedicients entiers. — 3 février. —
A. Angelesco : Sur les deux extensions des fractions continues algébriques.
— Edm. Maillet : Sur le mouvement graduellement vai ié et la pro|)agation
(les crues. — 11 février, — J. Dkach ; Sur lintègralion par cjuadralure de
1 équation d^yjdx-r^z F'I.r. y). — ?i février. — Arm. De.njov : Sur une pro-
jjriété des fonctions do variable complexe. — .")' mars. — H. Garmer : Sur
BULLETiy BI B I.IOGRAPH K,) CE i59
les siugularités irrégulières des équations différentielles linéaires. — il) mars.
— P. Fatou : Sur les lignes singulières des fonctions analytiques. —
G. JuLiA : Une propriété générale des fonctions entières liée au théorème
de M. Picard. — A. Buhl : Sur l'échange du paramètre et de 1 argument ;
analogie avec la réduction des intégrales doubles de seconde espèce. —
L. Lecorxu : Sur l'écoulement des fluides. — M. Hamy : Sur létude des
perturbations de l'axe optique d Tine méridienne en direction. — 11 mars.
— R. Gambier : Surfaces applicables l'une sur l'autre. — J. Hada.makd :
Remarque sur l'intégrale résiduelle. — Harald Ckamer : Sui" les zéros de la
fonction ~(a). — M. Petrovitch : Fonctions entières se rattachant aux nom-
bres premiers. — V. Bku.n : Le crible d Eratosthène et le théorème de
<joldbach. — Emile Cottox : Sur la formule de Bernoulli. — G. Raveau :
Gomment Garnot a calculé l'équivalent mécanique de la chaleur. Un docu-
ment inédit. — 24 mars. — G. Julia : Quelques propriétés générales des
fonctions entières liées au théorème de M. Picard. — A. Petot : Sur la
théorie analytique des turbines hydrauliques. — 31 mars. — S. Lefschetz :
Sur lanalyse situs des variétés algébriques. — B. Ga.mbier : Surfaces appli-
■cables sui- le paraboloïde de révolution. — L. E. J. Bkouwer : Enumération
des surfaces de Riemann régulières de genre un. — 7 avril. — G. Julia :
■Quelques propriétés des fonctions méromorphes générales. — IV. Kkyloff :
Sur quelques formules d approximation, fondées sur la généralisation des
quadratures, dites mécaniques. — li avril. — P. Levy : Sur la généralisa-
lion de l'équation de Laplace dans le domaine fonctionnel. — E. Bo.mpiani :
Sur les courbes quasi-asymptotiques des surfaces dans un espace quel-
conque. — S. Lefschetz : Sur les variétés abélieunes. — 22 avril. — G.
Julia : Quelques propriétés des fonctions entières ou méromorphes. —
A. Guldberg : Sur la loi des erreurs de Bravais. — 28 avril. — Carle.ma.n :
Sur la représentation conforme des domaines multiplement connexes. —
A . Denjoy. — Sur la vraie valeur des intégrales définies. — L. E. J. Bkouwek :
Enumération des groupes finis de transformations topologiques du tore. —
J) mai. — Defourneaux : Sur quelques propriétés des polynômes électro-sphé-
riques. — G. Julia : Sur les fonctions uniformes à point singulier essentiel
isolé. — l'J mai. — G. Humbert : Sur la mesure des classes de formes (jua-
drati(|ues, ternaires et positives. — L. Lecorku : Sur les tourbillons d'une
veine fluide. — E. Belot : Sur les orbites spirales à gravitation équilibrée.
— 19 mai. — G. Julia : Sur les fonctions entières ou méromorphes. —
E. Kogbeti.iaxtz : Sur les développements de Jacobi. — C. Guichard : Sur
un mode de génération des surfaces isothermiques à lignes de courbure
planes dans un système. — G. Humbert : Sur la mesure des classes de
formes quadratiques, ternaires et positives, de déterminant donné. — 96 mai.
— L. E. J. Brouvvek : Sur les points invariants des transformations topolo-
^iques des surfaces — 2 juiti. — G. Julia : Les fonctions eniièi-es et la
•croissance. — E. Kogbetlia.ntz : Sur la sommation des séries divergentes.
— 10 juin. — E. BoRKL : La théorie des ensembles et les nombres décimaux.
— P. BouTROux : Sur un mode de définition d une classe de fonctions multi-
formes dans tout le domaine d existence de ces fonctions. — H. Gka.mek ;
Sur la distribution des nombres premiers. — 16 juin. — C. Guichard ; Sur
les surfaces isotheimiques. — E. KogbktliajiTZ : Sur les séries Irigouomé-
triques. — 2-5 juin. — A. Egnell : Champs vectoriels à directions asymp-
totiques indéterminées. — G. Re.moundos : Les singularités des équations
différentielles et les séries somniables. — G. Humbkrt : Sur les formes
/i60 HU Ll.ETlN H I li I. I U (, H A P II I Q U E
(juadVatiques positives d'Herniite. — 30 juin. — Pierre Bouikoux : Sur une
famille de fonctions multiformes, intégrales d'une équation difTérenti<'lle du
pi'emier ordre.
Mathematische Annalen, Band 79. B. G. Teubner, Leipzig. — s. BER^-
sTEiN : Quehjues remarques sur l'interpolation. — H. Beki,inek : Ueber zwei
neue pi'ojektive naturliclie Geometrien. — H. Dinglek : L'eber wohlgeord-
nete Mengen. — W. Schmeidlek : Zur Théorie der primaren Punktmoduln.
— R. KoNiG : Die Reduktions- und Reziprozitiitstheoreme bei den Riemann-
schen Transzendenten. — H. Bohk : Zur Théorie der allgemeinen Dirich-
ietschen Reihen. — F. Hausdorft : Dimension und ausseres Mass. — H.
jMohkmann : Ueberdie Grassmannschen Doppelverhallnisse von vier geraden
Linien im Raum. — Th. Reye : Die Symmetrieachsen des Nullraums und
seines linearen Stiahlenkomple.xes. — W. Gross : Eiue ganze Funktion, fur
die jede komplexe Zahl Konvergenzwert ist. — J. Brouwer : Ueber die
Jîrweiterung des Delinitionsbereichs einer stetigen Funktion. — (lo.) :
Lebesguesches Mass und Analysis Situs. — L. Lowenheim : Gebietsdeler-
rainanten. — F. CARI.so.^ : Ueber Potenzreihen mit endiich vielen vorsrhie-
denen Koellizienten — E. Trefftz : Eine neue Méthode zur Ivôsung der
Randwertaufgabe partieller DiCFerentialgleichungen. — Félix Bernstei.n :
Ueber das Fourier intégral I e~^ cos tx . — J. Nielsen : Ueber die Iso-
morphismen unendiicher Gruppen ohne Relation. — V. Gkilen : Beitrag
zur Kloinschen Théorie der Ikosaeders. — O. Haupt : Ueber lineare homo-
gène Dill'erentialgleiehungen 2. Ordnung mit periodischen Koeffizienten. —
A. OsTROwsKi : Neuer Beweis des Hcildersclien Satzes, dass die Gamma-
funktion keiner algebraischen DilTerentialgleichung geniigt. — H. Ver.meii. :
Bestimniuug einer quadratischen Dill'erentialform aus der Riemannschen
und den Christofl'elschen DifTerential in varianten mit Hilte von Xormal-
koordinatPu. — A. HuRwnz : Ueber die algebraische Dai-stellung der Norm-
gebilde. — M. Bauer : Bemerkungen ûber die Différente des algebraischen
Zahikôrpers. — G. Szego : Ueber trigonometrische und harmoiiische Poly-
nôme. — H. Rademacher : Ueber partielle und totale DifTercnzierbarkett
von Funktionen mehrerer Variabeln und ûber die Transformation der
Doppelintegrale. — A. Ostrowski : Ueber eine neue Eigenschaft der Dis-
kriminanten und Resultanten binarer Formen. — E. Landau : Ueber die
VVurzeln der Zetaf'unktion eines algebraischen Zahikôrpers. — C. Gara-
theodory : Ueber die Studysche Rundungschranke. — L. E. Bkouwek :
Nachtriiglichp Bemerkung ûber die Erweiterung des Delinitionsbereichs
einer stetigen Funktion.
The Mathematics Teacher. Volume XI, 1918-1919. — F. F. Decker :
The New-York State Régents Syllabus in Intermediate Algebra. — E. D.
RoE : A Géométrie Représentation. — G. W. Evans : The Reconstruction
of the Mathematical Requirement. — C. E. Stromquist : A Géométrie Illus-
tration of [..imils. — J. L. Green : (^haracter-Building Content of Arith-
metic. — H. A. Merrill : W hy Stndents Fail in Mathematics. — R. C. Col-
WELL : A Solution of l-lquations by Standard Curves. — W. E. Brec.kenridge :
War Problems in Mathematics. — J. H. .Mi.nmck : Ai'ithmetical Eri'ors
made by High School Pupils. — W. H. Metzler : Some Relations Connec-
ting the Sums of tho Coaxial Minors of a Circulant. — 1). E. S.mith : Intro-
hUI.I.ETiy m H I.IOGHAI' lIKjU E ',61
diiclory Course in Matliematics. — R. R. Gon ; Fiist-Ycar Ali^ebra, as
Developed in the Académie High School. New-Britaiii, Coiin — M. O. Tkipp :
liidelerminate P'orms in Trigoiiomelty. — Pli. A. Boykk : The Conrtis Tesls
in Arithinetin. — Report of the Comniittee lo Recommeiid a Suitable Pro-
t;ram in Matliematics for the Junior High School. — Test cl' Maihematical
Ability. — Their Seope aud Signilicance. — Some Suggestions lor Courses
in Malhematics for Non-College Preparalory Students. — N. L. Ingels :
.\ Statisfical Study in Corrélation of Efficiency in Sccondary Malhematics
aiid l'^fliciency in Other High School Branches. — A Malliematical Récréa-
tion. — A. L. BoOTH : Some Angles of the Right Triangle. — W. P. Webber :
A Psychological Basis for a System of Education with Applications to
.Matliematics. — F. A. Forakek : Philosophy and Xon-Euclidean Geometry.
— J. H. .Mimmi:k : Matheinatical Tests ; Their Relalioii to the .Malhematics
Teacher.
Proceedings of the London Mathematical Society. — Séries 2, vol. 17,
1918. — \V. H. aud Grâce Ch. Yol.m; : Ou the Inherently Crystalline Struc-
ture of a F'unction of any Number of Variables. — J. Hodgkinson : An
Application of Conformai Représentation of certain Hypergeometric Séries.
— P. A. Mac Mahon : Combinations derived fiom m identical Sets of n
diflerent Lelters and their Conne.xion willi (ieneral .Magic Squares. — W.
BuKNsiDE : On the Efficiency ol a Surface of Pressure Discontinuitv regai'ded
as a Propeller. — D. Bichana.n : Orbits asymptolic lo an Isosceles-Triangle
Solution of the Problera of Three Bodies. — G. H. Hardy and S. Rama.nljan :
Asymplotic Formule in Combiiiatory Analysis. — G. N. W'aiso.n : The
Harmonie Fuuclions associaled with ihe Parabolic Cylinder. — M. J. M.
HiLL : On the Singular Solutions of Ordinary Dillerential E(|uations of ihe
First Orderwith Transceiidenlal Coefficients. — A. E. Joi.liffe : A Propertv
of the Pencil formed by the Tangents froni any Points to a Nodal Cubic,
and some Properties of the Quadrangle formed by their Points of Contact.
— W. H. You.NG : Ou the Convergence of the Derived Séries of Fourier
Séries. — W. P. Milne : A Symmetrical Condition for Co-Apolar Triads
on a Cubic Curve. — G. N. Watso.n : The Intégral Formula for Generalized
Legendre Funetions. — J. H. Gkace : The Classification of Ralional Appro.Ki-
niations. — Id. : Tetrahedra in relation to Sphères and Quadrics. — Ha.nu-
.MA.NTA Rao : On ihe Cui-ves wliich lie on the Quarlic Surface in Space of
four Dimensions and the corresponding Curves on the (^nbic Surface and
the Quartic with a Double Conic. — E. B. Elliott : E.vamples of ihe Formai
Analysis of Solutions of Dillerential E(|uations of certain Classes. — J. H.
Grâce : Note on Diophantine Approximation. — J. M. Hii.i. : On the Conti-
nuation of the HypiMgeometric Séries. — Iv. A.na.ndakau ; A Xole on a
Theorem of Mr. Hai-dy s. — \\. B. Stouffkk : On Invariants and Covariants
of Linear Honiogeneous Equations. — VV. H. Yoi ng : On Resiricled Foiiiier
Séries and the Convergence of Power Séries. — Index of Proceeilings.
2. I^îvres nouveaux :
Universitatum & eminentium scholarum, Index generalis ; Annuaire
général des L'niversih's. The Yearbook ol ihc l iiiverMties. publié sous la
direction de R. de Mo.ntessis oe Bai.i.okk. — 1 vol. in-16 double couronne
de 768 p. ; relié fr. 21, majoration temporaire 50"/^: Gauthier-Villars «.^ C'*".
Paris.
162 BULLETIN H l B 1. 1 O G li A P H I Q U E
P. Bachmann. — Das Fermatproblem in seinei- bisherigen Enlwickluni^. —
1 vol. in-8». 160 p. ; broché 12 Marks; Yereinigung wissenschaftlicher Vei-
leger, Walter de Gruyier & C», Berlin.
R. BoNOLA. — Die nichteuklidische Géométrie. Hisiorisch-kriiische Dar-
stellung ihrer EnUvickliing. Deuisclii- Ausgabe von Liebmann ; 2. Aufl. (Wis-
seuschafl xi. Hypothèse. Band IVi — 1 vol. in-8", 207 p., ; broché 6 M. 40;
B. G. Teubner. Leipzig.
H. Brocard et T. Le.moy.ne. — Courbes géométriques remarquables.
Tome I. — 1 vol. gr. in-S" de vii-452 p. : 18 Ir. ; Vuibert. Paris
G Ci;ki. — Sur les transformations des équations aux dérivées par-
tielles d'ordre quelconque à deux variables indépendantes; ihtsc présentée
à la Faculté des Sciences de Paris. — 1 vol. in-4°, 104 p. ; Gauthier-Villars
& C'«, Paris.
A.MBAL SciPiAo GoMEz de Cakvalho. — A Teoria das Tangentes antes da
luvençâo do Calculo Diferencial (thèse). — 1 vol. in-8'J. 98 p». : Imprensa da
Universidade, Coimbra.
Karpinski. Benedict and Calhoun. — Unified Mathematics. — 1 vol. iu-8',
522 p.: sh. 10/6; George G. Harrap & C", Londres, \V. C.
W. LiETz.MAN.-s. — Riesen und Zwerge im Zahlenreich, 2. Aufl. iMathe-
matisch-Physikalische Bibliolhek, Band 25. — 1 vol. in-16, 58 p. ; cari.
1 M. ; B. G. Teubner, Leipzig.
P. Llckey. — Einfûhrung in die Nomographie, 2. Teil : Die Zeiclmung
als Rechenmaschine (Mathematisch-Physikalische Bibliothek, Band 37). —
1 vol. iu-16, 63 p.; cari. 1 M. 40; B. G. Teubner, Leipzig.
A. RûHKBFRG. — Théorie und Praxis des logarithmischen Rechen-
SChiebers, 2. Aufl. (Malhematisch-Pliysikalisciie Bibliolhek. Band 23i. —
1 vol. in-16, 51 p. ; cari. 1 M. 40: B G. Teubner, Leipzig.
C. RuNGE. — Graphische Methoden, 2. Aufl. iSammIung math.-phys.
Lehrbùcher, 18|. — 1 vol. in-S", 130 p.; cart. 4 M. 80: B. G. Teubner,
Leipzig.
Th. ScHMiD — Darstellende Géométrie (Sammlung Schubert LXV),
2. Auflage. — 1 vol. in-8^ 278 p.: relié 15 M. 40; Yereinigung wissen-
schaftlicher Verleger, Waller de Gruyter & C", Berlin.
A. SouREK. — Cours de Géométrie descriptive (en bulgarei. — 1 vol.
gr. in-8o, relié. XXIV-r)16 p.: Solia, 191 i.
Opère di Evangelista Torricelli, édite in occasione del 111 centenario délia
nascila col C(jncorso del Conuiue di Faenza. da G. Loria et G. Vassira. —
3 vol. in-4o ; fr. 60. — Volume 1, 1 : Geometria, 407 p., 373 fig. — Volume
1, 2 : Geometria, 482 p., 567 (ig.. 2 tables lithogr. — Volume 11 : Lezioni
Accademiche : Meccauica : Scritti vari, 320 p.. 250 (ig., 4 tables lithogr. —
Volume 111: Racconto d'alcuni prohlemi , Carteggio scientifico , 521 p.,
260 fig., quelques fac-similé et autographes. — Amministrazione degli
Istiluli Rinnili l^ducativi, Faenza.
G. VivANTi — Lezioni di Ânalisi infinitésimale, seconda edizioue, riveduia
ed ampliata. — 1 vol. in-8'J, 32(1 p. : L. 50: S. Lattes & C". Turin.
H. G. Zeuthen. — Sur l'origine de l'Algèbre. — 1 fasc. in-8", 70 p :
Fr. Host & Son, Copenhague.
Nomenclature des Journaux, Revues. Périodiques français paraissant en
France et en langue française à l'étranger, publiée ])ar V Argus de la Presse.
1 vol. in-8o, 329 p. ; Argus, 37, rue Bergère, Paris.
TABLE DES MATIÈRES
ARTICLES GENERAUX
Méthodologie et Notes diverses.
Pages
L'approximation des fonctions d une vaii;ible réelle. Par C. de l\
Vallée- Poussi.N ■^
Deux récents ouvrages de Géométrie. Par A. Buhl 30
Remarques sur la construction des courbes gauches avec application
à la parabole cubique (avec 2 figures). Par G. Loria ^-i
Théorie élémentaire de la toupie gyroscopique lavec 1 figure |. Par
M. Zack ... 47
Sur les cougruences linéaires de cubiques gauches douées d'une seule
courbe singulière. Par L. Godealx 81
Sur la gerbe de cubiques gauches passant par cinq points. Par t.
GONSETH "'-'
Sur les trajectoires d'un mobile soumis à une force centrale et à une
résistance du milieu. Par C. Cailler .93
Sur certaines identités vectorielles et leur interprétation dans la géo-
métrie sphérique et plane (avec 3 figures). Par M. Kr. Damëls . . 97
Notions d'Arithmogéométrie (5™e et dernier article). Par E. Tukriéke. 161
Sur la « variété moyenne » de deux variétés convexes (avec 9 figures).
Par G. TiEUCY l/.o
Contribution à la construction des éléments doubles dune involulion
hyperbolique (avec 3 figures). Par F. Redl 190
Extraction de la racine n"'^ d'un nombre réel par approximations suc-
cessives. Par M. T. Bekitch '"*
Note sur les permutations (avec 2 figuresi. Par A. Aibky .... 199
Sur la rectification ap])rochée d'un arc de cercle (avec 4 figures). Par
A. Pleskot -1'
Les noms et les choses. Remarques sur la nomenclature malhôma-
tique. Par G. Loria '^•^'
Remarques sur 1 intégrale fu\cl.r. Par .\I . Petkovitch 268
Combinaisons déterminantes. Par J. Hel.mis 2/1
Sur la détermination et quelques propriétés des lignes élastiques (avec
4 figures). Par M. Zack '^'^
Sur les équations transcendantes qui se présentent dans la théorie des
tiges élastiques. Par M. Pascuoud '-8"
464 TABLE T) E S M A T I E R E S
l'Hges
Sur une traiisformalioii élémentaire et sur quelques intégrales définies
et indéfinies. Par C. Caillkr 317
Sur une intégrale. Par F. V'^anf.y et M. Pascholu o38
l'xlension de la notion de Jacobien. Par M. Stutvaekï ■iil
Sur la représentation proportionnelle en matière électorale (avec 2
figures). Par G. Pôi.ya 355
Sur l'éliniinalion algébrique : première partie. Par Ch. Riquier . . 'i05
Noviveaux théorèmes sur le viriel de forces et leurs applications géo-
métriques et mécaniques (avec 3 figures). Par Farid Bollad . . 'i21
Sur les loyers rationnels d'une courbe algébrique. Par Emile Tl-kkii rk 433
Histoire et Philosophie.
Pensée axiomatique. Par D. Hilbert 122
Les origines d'un problème inédit de E. Toricelli. Pai* E. Tlrrif.re . 245
MÉLANGES ET CORRESPONDANCE
A propos d un problème de Lagiange sur la cousli-uction des cartes
géographiques. Par L. Ballif 219
A propos d'un article sur la rectification approchée des arcs de cercle.
Par M. d'OcAG^E 292
A propos d'un article de M. C. de la Vallée-Poussin sur 1 approxima-
tion des fondions d'une variable réelle. Par H. Brocard .... 293
A propos d'une Noie sur les permutations. Par H. Brocard . . . 293
A propos d'un problème inédit de E. Toricelli. Par E. Turrière . . 379
A propos d'une Note de M. Paschoud. Par E. Jah.nke 379
CHRONIQUE
Articles divers.
La collaboration scientifique internationale. Déclaration et résolutions
votées par la Conférence interalliée des Académies scientifiques . 294
Allemagne : Nominations et distinctions 302, 380
Société Mathématique allemande 302
Angleterre : Médailles de la Société Royale de Londres .... 223
British Association for the advancement of Science 303
Nominations et distinctions 381, 449
Prix Adams .... 303
Autriche. — Nominations et distinctions 381
Belgique : Académie Royale de Belgique 223. 303, 449
Nominations et distinctions 381
Société Royale des Sciences de Liège ... 303
Danemark : Nominations et distinctions 67, 382
.Matematisk Tidsskrift 303
l']sPAGNE : Nominations et distinctions — El Proirresso scientifico . . 371
TA RLE DES M A TIERE S
465
I'Ztats-Uxis : dominations et distinctions 137
Catalogue des périodiques ... 137
Thèses de doctorat. 1917-1918 223
Americau .Mathematical Society. — Mathematical Association of
America 303
France: Académie des Sciences de Paris ; piùx décernés 137, 221, 380, 449
Académie des Sciences de Paris ; questions mises au concours . . 222
Nominations et distinctions 68, 137, 303, 382
Société Mathématique de France 303
Université de Strasbourg 382
Italie : Nominations et distinctions 68, 138, 304, 383, 450
Periodico di .Matematica .... 68
Circolo Matematico di Palermo 304
Norvège : Nominations et distinctions. — Société mathématique . . 304
Suisse : Société mathématique suisse ; réunion de Lugano, septembre
1919 .... 68, 436
Société suisse des professeurs de mathématiques : réunion de Baden,
octobre 1917 63
Id.: réunion de Bàle, octobre 1918 298
Nominations 68, 305, 138
Yovco-Slavie : Nominations 450
Nécrologie.
Cr. Alasia de Quesada
Léon Ballif
Maxime Bôcher
Matteo Bottasso ....
E. Bôttcher . ....
C. Brandenberger \H. F.l.
G. Cantor
François Daniels ....
O. Daiizer
G. Demartres
Marcel Deprez
Ulisse Dini
Emile Dumout
O. Dziobek . . ...
Albert Gauthier-Yillars I l.a
Réd }
F. Gra>fe
.1. H. Graf (L. CreliekI 138,
Antoine Gob
305
305
226
305
383
306
68
226
383
450
226
307
307
383
136
383
224
383
A. Hurwitz (J. Fkan
S. Lattes (A. B
E. E. Levi .
Emile Lampe (H. F
A. M. Liapounoff
Gaston Miihaud .
Paul Mansion (H.
E. R. Neovius .
E. Netto .
P. Piazetti
K. Th. Reye
Ma.x Simon
C. Stephanos
R. Sturm
L. Sylow.
A. Viterbi
Ch. Wolf
J. NN'ellstein
HA. Zeuthen(H.F
308, 382
452
138
69
307
307
226
308
69
383
138
383
69
139
383
227
69
139
383
452
NOTES ET DOCr.MI'.NTS
Cours universitaires.
lùtats-Unis.
France .
. 139, 384
227, 386. 4i9
Italie l'iO, 386
Suisse 1 '• 1 . 388
466 TABLE DE S MA 11 ER E S
BIBLIOGRAPHIE
Pagps
Annuaire pour l'an 1918, i)ublié p;ir le Bureau des Longitudes . 70
Annuaire général des Universités, Index generalis, publié sons l;i
direction de R. de Mo.ntessus de Ballore. Ilf. F.) 45»
Appell et Dauthevii,le (P. et S). — Précis de Mécanique rationnelle.
(A. Buhl) 309
BiEREKBACH |L.|. — Ui lièrent ia 1- und Integralrechnung. IH. F.j . 228
BoKEL (E.). — Leçons sur les fonctions monogènes unifoimes d une
variable complexe. lA. Biikl.) 14o
BouLiGAND (G.). — Cours de Géométrie analytique. (C.-A. Luisant I . 390
BoiTkOLX (P.). — Les principes de 1 analyse mathématique. (A. Buhh o91
Caratheodoky (C.|. — Yorlesungen iiber réelle Funktionen. iM. Plan-
cherel) 453
Clapier (F.-C). — Sur les surfaces minima ou élassoïdes. (E. Titr-
rière) 392
Du Pasquier (G.). — Introduction à la science actuarielle. iR. Masson) 311
Flamard (E.). — Calcul des systèmes élastiques de la construction.
(Encyclopédie industrielle) 144
Forsyth (A. R.|. — Solutions of the Examples in a Treatise on Diiï'e-
reutial Equations 22S
Fueter (R.). — Synlhetische Zahlentheorie. (M. Plancheielj ... 70
Fricke (R.). — Lehrbuch der Differential- und Integralrechnung und
ihrer Anweudungen. (H. F.i 312
Gale (J.-G.). — Matematicas Financieras. iR. Masson) . . . . 71
Gerbaldi et LoRiA (Fr. et G.). — Scritti Malemalici offerti ad Enrico
d'Ovidio. (H. F.j 229
GouRSAT (E.|. — Cours d'analyse mathématique. (H. F.) .... 313
Gii.MAREs (R.). — Sur la vie et l'œuvre do Pedro Niines. E. Ticnière) 312
Halphen (G. H.|. — Œuvres, t. II. I A. Buhl) 393
Hkr.mite (Ch.). — Œuvres, t. IV. ^//. F. i . . 145
KoLLROs |L.). - — Géométrie descriptive. {H. F.) 146
Kiepert(L.). — Grundriss der Differential- und Integral-Rechnuug . 230
Landau (E). — Einfûhrung in die elementare und analytische Théorie
der algebraischen Zahlen und der Idéale. IM. Plancherel ! . . 147
Lecormj (L.!. — Cours de Mécanique. (A. Buhl) 149
Lœwy (A.). — Lehrbuch der Algebra. (II. F. l 395
MoNTEssLs DE Ballore (R. de). — Introduction à la Théorie des courbes
gauches algébriques. lA. Buhl) 395
D'OcAC.NE (M.l. — Cours de Géométrie pure et appli<[uée de lEcole
Polytechnique. (A. Buhl) 151
Pringshei.m (A.|. — Yorlesungen iibcr Zahlen- und Fnnktionenlehre
IH.F.) '. 72
Ra.msey (A. S.). — Elementary geomelricai optics 154
Selme (L.) — Principe de Carnot contre formule cm pi li que do Clausius.
(A. Schidlof.) 72
Tho.mson (J. J.|. — La théorie atomique. (A. Jiuhl) 397
N'ivANTi (G.). — rs'uovi Esercizi di Analisi infinitésimale, l II. F.) . . 73
VVhitehead (A. N.). — The Organisation of Thoughl. V-i. Reyinond) . 73
WooD (R. W.). — Researches in Pliysical Optics. fA. Srhidlofi . 453
ZoRETTi (L.|. — Tables numériques usuelles 155
TA RLE DES MA T 1ERE S 467
BLLLI-TIN BIBLIOGRAPHIQLl'
1. Publications périodiques.
Pages
Acla matluMiiatica uMittag-Lkflf.k, Stockholm) 76, 230
American Journal of Matlieinalies ( ^rt//(/Hore/ 76, 3^8
American matliematicai Montlily i l.ancaster et Urhanai 398
Annaes scientifîcos da Academia Polyleclinica do Porto (Teixeikai. 455
Annales de la Faculté des Sciences de l'Université de Toulouse . . 77
Annales de l'Université de Grenoble 313. 45o
Annali di mateniatica pura ed applicala (Bianchc. Dini, Jung, Segkk.
Milam 313
Annals of Malheuialics ( Harvard University, Cambridge, .Mass.) 230. 457
Archiv der Matliemalik nnd Physik (\V. Meyek, Jah.nki;, Leipzig) 77, 234
Alli délia R. Accademia dei Lincei {Rome) 77. 234
Bolletlino di Bibliographia et Storia délie Science malem. (G. Lokia,
Turin) ... 231
Bolletlino di Mateniatica iCo.mi, Rome) 455
Bulletin de la Société mathématique de France {Pans) . 78, 231, 314
Bulletin des Sciences malliématiques (Appell, Picakd, Paris) . 78, 457
iiulletin of the American .Matliematicai Society i Xew-Yorkt . 235, 399, 458
Bulletin de l'Académie royale de Belgique 455
«Comptes rendus des séances de I .Académie des Sciences (Paris) 79, 232
399. 458
Contribucion al Estudio de las Ciencias ( A« Plata) 455
-Matliemalische Zeitschiift | Lichïe.nstei.n, Berlin) 314
Intermédiaire des Mathématiciens iLaisant, Maillet, .Mallski, Bou-
LA.NGER, Paris] 455
Giornale di .Matemaliche di Battaglini (Nnplesi 156
Isis (G. Saktok, Bruxelles) . »55
Jahrbuch ùber die Fortschritte der Mathcmatik ^^e;/i«/ 455
Jahresbericht der Deutscheu Mathematiker-Vereinigung ^ Ae/^zj^; 157, 400
.tournai de Mathématiques élémentaires (H. Vlibert. Paris) . 455
Journal fur die reine und angewandte Mathematik (Hensel, Berlin) . 233
.Malhematical Gazette, The (Greknstreet, London) 455
.Mathesis (Ma.>sio.\ et Neuberg, Gand) -455
.Mathematics Teacher, The (W . H. Metzlkr, Syracuse, N. Y.| . 40l, 460
.Mathematische Annalen (Leipzig) 157, 460
Nieuw Aichief voor ^Viskunde I Amsterdam j 455
Nouvelles Annales de Mathématiques i Uaisan r et Bricakd, L^aris) 158, 402
Nyt Tiddskrift for .Mathematik (Copenhague) 455
Proceediugs of the London .Malhematical Society 233, 461
Rendiconli del Circolo malemalico di Palermo I Palerme ) . . 455
Revisla de la Sociedad .Mateniatica l"]spanola (Madrid) '»5t)
Revue de -Métaphysique et de .Morale (X. Léon, Paris) . . . 159. 313
Kevue de l Enseignement des Sciences ( Paris I 158, 40."{
Revue générale des Sciences pures et appliquées {Paris) .... 235
Revue scienliliqne f Paris i 315, 456
Revue semestrielle des Publications mathématiques { Amsterdami . 456
School Science and Mathematics (G. \N'. Mveks, Chicago) .... 456
'468 TABLE DES MATIERES
Pages
Silzungsberichlf der K. Akademie dcr Wisserischaften ( H'ien ) . . 159
Uuterriclitsblatler fiir Malhemalik iiiid Nalurwissenschaften (Berlin! . 45f>
\Viskuiidi<^e Ofgaven I Amsterdam j . . 456
Zeilsclirift fiir das Realscliuhvesen (O.ubkr, Bkchteu. Gloser. H'/en) 160, 'i56
Zeitschritt fiir matliematisrheii und nalurwissenschafllichen Unterriclit
(Leipzig) 'i03
2. Puhlications non périodiques.
Livres nouveaux 79. 160, 236. 'A\h, 404, 461
TABLE DE NOMS D'AUTEURS
Cette table comprend les auteurs d'articles généraux ou d'articles de chronique, de lettres
ou notes insérées dans la correspondance ou de comptes rendus bibliographiques.
Les numéros qui suivent chaque nom renvoient aux pages du volume.
Pages
AuBRY (A.) 199
BallifjL.) 219
Beritch (M. T.l 194
Boui.AD (Faridl 421
Brocard (H.) 293
BuHL |A.) 30. 138, 143, 147, 151
309, 391, 393, 395, 397
Cailler (C.) 93, 317
Crelier |L. ) 224
Daniels |M. Fr.) 97
Fehr (H.| . 72, 73, 145, 228, 229
307, 312, 313, 395, 454
Fkanll (J. ) 452
GODEALX (L.) . . . . 81, 146
Go.NSETH (F.) I 90
Jaccottet iC.i . . . . 63, 298
HiLBERT (D.) 122
Helmis (J.) 271
Jahnke (E.) 379
Lais.\.\t iC.-A.I 390
Page
LoRiA (G.) 43, 237
Masson (R.) 71. 311
D'OcAGNE (M.) 292
Paschoud (M.) .... 286, 338
Pi:tro%itcii (M.) . . . . . 268
Plancherel (M.) . . 70, 146, 453
Pleskot (A.) 215
PÔLTA (G.) 355
Reymond (a.) 73
Redl (F.| 190
RiQuiER (Ch.) 405
ScHiDLOF (A.| . . . . 72. 454
Stl'yvaert (M.) 347
TiERCY (G.j 175
TuRRiÈRE (E.) . 161, 245, 312, 37^
392. 433
De la Vallée Poussin (C.) . . 5
Vaney (F.) 338
Zack (M.) 47, 276
ERRATA
Tome X.\. X" 3. P. 190, 2'»'' ligue, lire : uu rayon double.
P. 191, 5"'* ligne, omettre (respectivement A et A).
Supplément au N" 6 du Tome XX (1918-1919)
Spécimen de langue internationale Espérantide (conciliation de l'Espéranto
et de rido), offert par l'auteur en hommage aux lecteurs de L' Enseignement
Mathématique. '
SPACO
DA
René de Saussure (Bern, Swislando).
I. La sep fundamentan figuron.
En spaco existas sep, kay nur sep, figuron, kiun estas nur pozician,
t. e., kiun entenas nenia grando. Lu estas (fig. 1):
\. La punkto (P). Irg ni punkto estas nura pozicio kay havas
neni amplexo ; punkto povas rotaci omnimanere sur si self, ne cestante
esti la sama punkto.
2. La reglo (R), or rekta senfina linio, konsiderata kom spacelemento,
kom nedivizibla tuto (kay ne kom serio de punkton). Irg ni reglo estas
nura pozicio kay enhavas nenia grando ; reglo povas gliti or rotaci sur
si self, ne cestante esti la sama reglo.
3. La edro (E), or senlima piano, konsiderata kom spacelemento,
kom nedivizibla tuto (kay ne kom surfaco de punkton). Irg ni edro
estas nura pozicio kay enhavas nenia grando; edro povas gliti omni-
manere sur si self, ne cestante esti la sama edro.
4. La sago, or figuro PR, konsistanta el un punkto P, ligita al
sur un reglo R. Punkto P estas la origino, kay reglo R la stango, de
la sago; ti stango posesas senso plusa (indikata per sagpinto sur fig. 1)
kay senso minusa. Irg ni sago estas nura pozicio kay enhavas nenia
grando; sago povas rotaci cirker sia stango ne cestante esti la sama sago.
5. La shildo, or figuro PE, konsistanta el punkto P ligita al sur
un edro E. Punkto P estas la origino, kay edro E \a folio, de la shildo;
ti folio havas supro (indikata per signo -}") ^^Y '"fro (indikata per
signo — ). La ye edro E, en P starigita, ortanto estas la axo de la
shildo. Irg ni shildo estas nura pozicio kay enhavas nenia grando;
shildo povas rotaci cirker sia axo, ne cestante esti la sama shildo.
6. La flago, or figuro RE, konsistanta el un reglo R ligita al sur
un edro E (tio signifas, ke reglo R estas rekta linio markita en la piano
de la edro E). Reglo R estas la stango de la flago ; ti stango havas senso
plusa (indikata per sagpinto) kay senso minusa. Edro E estas la folio
de la flago ; ti folio posesas supro k. infro. Irg ni flago estas nura
pozicio kay enhavas nenia grando; flago povas gliti paralele al sia stango,
ne cestante esti la sama flago.
' Pour tous renseignements concernant la langue internationale Espérantide s'adresser au
Centra Oficeyo. 10 Hôteigasse, Berne.
7. La folyeto, or figuro PRE, konsistanta el un punkto P, ligita al
sur un reglo R, siavice ligita al sur un edro E. Punkto P estas la origino,
reglo R la stango, kay edro E la folio,
de la folyeto ; la stango havas antro
(indikata per sagpinto) kay postro, kay
la folio havas supro kay infro (indikatan
per la signon -f- kay — ). Irg ni
folyeto estas nura pozicio kay enhavas
nenia grando ; folyeto ne povas gliti
sur si self ; el tio seqas, ke se al folyeto
PRE oni ligas irg nia rigida korpo K,
la pozicio de ti folyeto plene konigos
tiu de la korpo K.
La sistemon de rigidan korpon
(korparon) estas do reduktiblan al sis-
temon de folyeton (folyetaron) ; or, se
oui préféras, folyeto estas nenio alia,
ol, kio restas, kiam de ni rigida korpo
oni forprenas la formo k. la grando.
Résume, el la sep fundamentan Foii'eho
pozici-figuron tri estas figuron Unele- Fig. l. - La sep fundamentan figuron
mentan (punkto, reglo, edro), tri estas
duelementan (sago, shildo, flago), kay un estas trielementa (folyeto).
II. DiFINON.
Poliserio estas plurople infinita serio de figuron identan, or almeyne
samspecan ; seqe:
unopla serio, enhavanta oo^ elementan figuron, nomivos monoserio
duopla „ „ cxD- „ „ „ biserio
triopla „ „ oo^ „ » » triserio
qaropla „ „ oo* „ „ . tetraserio
&c. &c.
Exemple, punktlinio estas monoserio de punkton (or punktara mono-
serio), punktsurfaco estas biserio de punkton, reglosurfaco estas mono-
serio de région (or reglara monoserio), komplexo estas reglara triserio, &c.
Du figuron estas inversan, kiam lu estas simetrian una ye la alia
relate al ni pun'<to
Du figuron estas kontran, kiam lu estas simetrian una ye la alia
relate al ni reglo.
Du figuron estas reflektan, kiam lu estas simetrian una ye la alia
relate al ni edro.
Du figuron estas reciprokan, kiai! lu estas inter su ligatan tiamanere,
ke una el la du figuron naskas lineara poliserio relate al la alia.
Omni speco de geometrio estas fondata sur la reciprokrelato, kiu
existas inter du figuron. Kiam tin figuron estas identan, la koresp nda
geometrio nomivos geometrio iinsexa; kiam lu estas malsaman, ji nom-
ivos dusexa.
III. La TRIDIMENSIA SPACO.
La tridimensia spaco havas strukturo duala, or, se oni préféras,
dusexa, kar omnitempe k. omniloke oni bezonas du fundamentan
— 3 —
grandon por mezuri spaco : la longo k. la angiilo. Tin grandon estas
nereduktiblan una ye laalia; lu estas geandran grandon kay oni povas
diri, almeyne figure, ke la unma estas vira, dur ke la duma estas virina.
Al la longo korespondas la punkto, kar longo estas la grando
kustianta inter du punkton (dupunkta longo). Al la angulo korespondas
la edro, kar angulo estas la grando kushanta inter du edron (duedra
angulo).
La figuro formita da du punkton P, P' , nomivas diipunkto, or
punktparo. La figuro formita da du punkton P, P', kay da la rektopeco
PP' nomivas diipiinktlongo, or segmento. Fine la longo PP' , kushanta
inter du punkton P k. P' , nomivas punktlongo, or disto de tin punkton.
La figuro formita da du edron, E k. E', nomivas duedro, or
edroparo. La figuro formita da du edron E, E', kay da la faskopeco EE'
nomivas duedrangulo. Fine la angulo E E' , kushanta inter du edron E
k. E', nomivas edrangulo (t. e. angulo formita da edron).
PU jenerale, la figuro, formita da pluran edron, nomivas pluredro ;
exemple : triedro, qaredro, qinedro, &c.
La fundamenta geometrio de l'tridimensia spaco estas dusexa, kar
ji estas fondita sur la reciprokrelato inter la du geandran spacelementon:
punkto k. edro.
Punkto P k. edro E estas reciprokan, kiain lu plenumas la kondito:
d = 0,
en kiu d signas la interspaco, or disto, inter punkto P k. edro E.
Efekte, nu supozu, ke edro E estas fixa; tiam, por plenumi la
ci-sura kondito, punkto P devas movivi en la piano de edro E; ji
do naskas lineara punktaro (biserio de punkton). Reciproke, se punkto
P estas fixa, edro E povas movivi nur cirker ti fixa punkto ; ji do ulsor
naskas lineara edraro (biserio de edron, nomita garbo de edron).
La punktedrara geometrio estas triparametra, kar la pozicio de un
punkto, or de un edro, en la tridimensia spaco, dipendas de tri para-
metron (koordinaton).
Kar du punkton sufitas por difini lineara monoserio de punkton
(punktara rekto), kay tri punkton por difini lineara biserio (punktara
piano), kay reciproke: kar du edron sufitas por difini lineara monoserio
de edron (edrara rekto), kay tri edron por difini lineara biserio (edrara
punkto), oni konstatas, ke la punktedrara geometrio estas lineara slo-
karaktere.
Ulter la punktedrara geometrio existas, en tridimensia spaco, alla
fundamenta geometrio, nome : la reglara geometrio. Ti geometrio estas
unsexa, kar la figuro geandra ye reglo ulsor estas reglo, La reglara
geometrio estas fondita sur la reciprokrelato inter du région (geandran
figuron) :
Se oni elektas konstanta grando c, nomita ^indico" , du région
R, R', estas reciprokan pcre de indico c, kiani lu plenumas la kondito:
h tang (I) = c,
en kiu h signas la pley kurta disto. kav o la angulo, inter la région
R k. R'.
Efekte, se una el la du région, exemple reglo R, estas fixa, la alla
reglo R' naskos, konforme al la ci supra kondito, lineara triserio de
région (lineara komplexo).
Kar tri région estas necesan por difini la lineara monoserio (reglara
hiperboloido), qar région por difini la lineara biserio (lineara kongriienco),
kay qin région por difini la lineara triserio (lineara komplexo), on!
konstatas, ke la reglara geometrio estas qadratika slokaraktere. Tio
ulsor rezultas de la fakto, ke la reciprokrelato inter du région enhavas
arbitera konstanto c.
Kiam indico c estas nula, la région R k. R' plenumas la kondito:
h tang o) = 0 (t. e. : /z = 0, or (» = 0), kay la koresponda lineara
komplexo farivas speciala. Oni tiam diras, ke la du région estas „reci-
prokan père de indico nul", or pli simple, ke lu estas «reciprokan",
sen mencii ni indico; kay tio signifas, ke la région R k. R' t su
renkontas.
La reglara geometrio estas qarparametra, kar la pozicio de omni
reglo, en tridimensia spaco, dipendas de qar parametron, or koor-
dinaton.
Omnin geometrion de la tridimensia spaco estas sinteziblan en un
sola geometrio, kies spacelemento estas la folyeto PRE ; la geometrio
de folyeton, or folyetara geometrio, estas la pley jenerala el omtiun,
kar folyeto estas la sintezo de la tri fundamentan elementon (punkto P,
reglo R, k. edro E). Ti geometrio estas sisparametra, kar la pozicio
de irg ni folyeto dipendas de sis parametron, or koordinaton; ji estas
unsexa, kar la îiguro geandra ye folyeto ulsor estas folyeto ; fine, ji estas
qadratika slokaraktere, kar:
lineara monoserio de folyeton estas difinata per S folyeton,
biserio „ „ » „ „ 4 „
„ triserio „ „ „ „ „ 5 „
„ tetraserio „ „ „ „ „ 6 „
pentaserio „ „ „ « „ 7 „
kay reciproke :
2 linearan pentaserion e su sekcas slo lineara tetraserio,
3 „ „ „ n „ .. triserio,
4 „ „ „ „ „ « biserio,
5 „ «'«„„« monoserio,
6 „ „ „ „ ,. dufolyeto (folyetparo).
Cetere la qadratika karaktero de l'folyetara geometrio estas qik
rekonibla pro la fakto, ke la fundamenta reciprokrelato inter du folyeton
(geandran figuron) entenas arbitera konstanto c. Efekte :
Du folyeton PRE k. P' R' E' estas reciprokan, père de indico c,
kiam lu plenurnas la kondito:
h tang — — =-- c,
en kiu h estas la glitlongo kay <o la angulo de la helicmovo, per kiu
la folyeto povas migri de la pozicio PRE al la pozicio P' R' E', or
reciproke.'
• Ti remarkabla foriiio de la reciprokrelato inter ilii folyeton estis unniafoye siigestita al mi da
nua bone konafa sainideano Prof. R. Bricard, el Parizo.
— 5 —
Se una el la du folyeton, exemple PRE, estas fixa, la alia folyeto
P' R' E', konforme al la ci-sura kondito, naskas lineara pentaserio.
kiu ludas, en folyetara geometrio, la sania rolo, kie la lineara komplexo
en reglara geometrio.
Kiam indico c estas nila, folyeton PRE k. P' R' E' plenunias
la kondito : h tang — ^ = 0 (t. e. : h = 0, or (o = 0), kay la ko-
responda lineara pentaserio estas speciala. Oni tiam diras, ke folyeton
PRE k. P' R' E' estas „reciprokan père de indico nul", or pli simple,
ke lu estas „reciprokan", sen mencii ni indico; kay tio signifas, ke
la folyeto povas migri de la pozicio PRE al la pozicio P' R' E' per
nura rotaco (sen glitmovo), or reciproke.
Remarko. — La folyetara geometrio estas identa al la korpara
geometrio, t. e. al la geometrio de rigidan korpon en spaco, kar nu yam
konstatis, ke folyeto estas figuro eqalvalora al un pozicio de irg nia
tigida korpo.^
IV. La dudimensian spacon.
Existas du specon de spaco dudimensia : la plana spaco, or piano,
kay la cirkcrpiinkta spaco, or angiila spaco. Omdu tin spacon havas
strukturo duala, or dusexa.
L — La plana spaco or Plano. — Existas en piano du funda-
mentan grandon : la longo k. la angulo. Al la longo korespondas
la punkto, kar longo estas la grando kushanta inter du punkton (punkt-
longo). Al la angulo korespondas la reglo, or latro, kar angulo estas
la grando kushanta inter du latron (latrangiilo).
Kie en la tridimensia spaco, la figuro, formita da du punkton P
k. P', nomivas dupunkto or punktoparo ; la figuro formita da du
punkton P, P', kay da la rektopeco PP', nomivas dupiinktlongo, or
segmento ; kay la longo kushanta inter P k. P' nomivas punktlongo,
or simple longo PP'.
La figuro formita da du région, or latron, R, R', nomivas diilatro,
or latro p aro ; la figuro formita da du latron R, R', kay da la fasko-
peco RR' nomivas dnlatrangalo ; fine, la angulo kushanta inter la latron
R k. R', nomivas latrangulo, or simple angulo RR'.
Pli jenerale, la figuro, formita da pluran latron, nomivas plur-
latro, or plurangulo ; exemple: trilatro or triangulo, qarlatro or qar-
angulo, qinlatro or qinangulo, &.c.
La fundamenta geometrio de 1' plana spaco estas dusexa, kar ji
estas fondita sur la reciprokrelato, kiu existas en ti spaco inter punkto
k. latro (geandran figuron) :
Punkto P k. latro R estas rcciprokan, kiam lu plcnumas la
kondito :
d -=^ 0,
en kiu d signas la interspaco, or disto, inter punkto P k. latro R;
alivorte, P k. R estas reciprokan, kiam P situas sur la rekto koinci-
danta kun latro R.
' For pluan detalon koncerne la folyetara geometrio vidu divcrsan artikion, puhlikigltan en
la Archives des sciences physiques et naturelles, Genevo (1898- 1919), kay en la aC'"» tomo de
la Mémoires de la Société' de Physique, Genevo. Ulsor en la Intemacia Scienca Revuo, 1909.
— 6 —
So, se latro R estas fixa, punkto P naskas lineara monoserio
(punktara rekto). Reciproke, se punkto P estas fixa, latro R ulsor naskas
lineara monoserio (reglara fasko) cirker punkto P.
Kar du punkton sufitas por difini rekto, kay reciproke kar du région
sufitas por difini fasko, oni Constatas, ke la punktoreglara geometrio (en
plana spaco) estas lineara slokaraktere ; ji estas duparametra, kar la
pozicio de omni punkto, or reglo, dipendas de du parametron (koor-
dinaton).
Ulter ti geometrio existas en la plana spaco la geometrio de sagon,
or sagara geometrio, kiu estas la pley jenerala, kar jia spacelemento
estas la sago PR, recevita per sintezo de la du fundamentan elementon
(punkto P k. latro R) de ti spaco. La sagara geometrio estas tripara-
metra, kar la pozicio de omni sago en la piano dipendas de tri para-
metron; ji estas unsexa, kar la geandra figuro de sago ulsor estas sago;
fine, ji estas lineara slokaraktere, kar:
2 sagon difinas sagkrono (lineara monoserio de sagon) (fig. 2),
3 „ „ sagkronoido ( „ biserio ,, „ ) (fig. 3) ;
kay reciproke :
2 sagkronoidon e su sekcas slo sagkrono
3 „ „ „ „ un sago.
La fundamenta formo de la sagara geo-
metrio en piano estas do la kronoido , or
lineara biserio ; ti biserio posesas un, kay
nur un, sago PR che omni punkto P de la
plana spaco, kie e ji montras figuro 3"ia (j[
figuro prezentas la flulinion de la kronoido).
La sagkronoido estas difinata per la
cia reciprokrelato, kiu existas inter du sagon (geandran figuron) :
Du sagon PR k. P'R' estas reciprokan, kiam lu estas „kontran",
t. e. simetrian una de la alia relate al ni reglo de la plana spaco (fig. 3).
E ti kondito oni povas expresi per la relato :
Fig. 2. — Sagkrono.
co
co ,
en kiu co signas la angulo kushanta
inter reglo R k. rekto PP', kay
(o' la angulo kushanta inter reglo R'
k. rekto P'P.
Remarko. — La sagara geo-
metrio estas identa al la geometrio
de rigidan korpon en la plana spaco
(korpara plangeometrio), kar en ti
spaco, sago PR estas figuro eqal-
valora al un pozicio de irg nia rigida
korpo.
2. — La cirkerpunkta spaco
or Spaco angula. — Existas en
la cirkerpunkta spaco du funda-
mentan grandon, kiun, spit ke omdu angulan, estas apartigendan : la
reglangulo k. la edrangulo.
Al la reglangulo korespondas la reglo, kay al la edrangulo ko-
respondas la edro.
Fig. 3. — Sagkronoido difinita per sian
flulinion.
La figuro formita da du région R, R', nomivas dureglo (regloparo),
kie en la plana spaco. La ligiiro formita da du région R, R', kay da
la faskopeco RR', nomivas dureglangulo. La angulo kushanta inter du
région nomivas reglangulo, or simple angulo, kie en la plana spaco.
La figuro formita da du edron E, E', nomivas duedro (edroparo).
La figuro formita da du edron E, E', kay da la faskopeco EE', nomivas
duedrangulo. Fine, la angulo situanta inter du edron nomivas edrangulo,
kie en tridimensia spaco.
Pli jenerale, la figuro formita da pluran edron (en la angula spaco)
nom'was pluredrangulo ; exemple: triedrangulo, qaredrangulo, qinedr-
angulo, &c.
Oni do vidas, ke :
en la tridimensia spaco la geometrian Itorpoii nomivas pluredron,
„ „ diidimensia spaco plana „ „ » « pliirlairon or
plitrangulon,
„ „ dudimensia spaco angula „ „ „ „ pluredrangulon.
La fundamenta geometrio de 1' spaco angula estas la regledrara
geometrio ; ji estas dusexa, kar ji estas fondita sur la reciprokrelato,
kiu existas, en ti spaco, inter reglo k. edro (geandran figuron) :
Reglo R k. edro E estas reciprokan, kiam lu plenumas la kondito:
ô = 0
en kiu ô signas la angula interspaco inter reglo R k. edro E ; alivorte,
reglo k. edro estas reciprokan, kiam la reglo kushas en la piano de
la edro.
Efekte, se edro E estas fixa, reglo R naskos lineara monoserio
de région (reglofasko). Reciproke, se reglo R estas fixa, edro E naskos
lineara monoserio de edron (edrofasko) cirker ti reglo.
Kar du région sufitas por difini reglofasko, en la spaco angula,
kay reciproke kar du edron sufitas por difini edrofasko, oni konstatas,
ke la regledrara geometrio cirkerpunkta estas lineara slokaraktere; ji
estas duparametra, kar la pozicio de irg ni reglo, or edro, dipendas
de du parametron (koordinaton) en ti spaco.
Ulter ti geometrio existas en la angula spaco la geometrio de
flagon, or flagara geometrio, kiu estas la pley jenerala, kar jia spac-
elemento estas la flago RE, recevita per sintezo de la du fundamentan
elementon (reglo R k. edro E) de ti spaco. La flagara geometrio estas
triparametra, kar la pozicio de irg ni flago en la angula spaco dipendas
de tri parametron ; ji estas unsexa, kar la geandra figuro de flago ulsor
estas flago; fine, ji estas lineara slokaraktere, kar:
2 flagon difinas flagkrono (lineara monoserio de flagon),
3 „ „ flagkronoido ( „ biserio „ .. ) ;
kay reciproke :
2 flagkronoidon esu sekcas slo flagkrono,
3 „ „ „ „ un flago.
La fundamenta formo de la flagara geometrio
en angula spaco, estas do la kronoido, or lineara
biserio; ti biserio posesas un, kay nur un, flago RE
sur omni reglo R de la angula spaco, kie e ji montras
figuro 4 «"a (Ti figuro prezentas la flukonuson de la
kronoido). La intersekco de flagkronoido kun kun-
centra sfero formas sfera sagkronoido, prezentita sur ^ oldo diHnlta'pe"
figuro 5 "la. sian flukonuson.
La flagkronoido estas difinita per la cia reciprokrelato, kiu existas
inter du flagon (geandran figuron) :
Du f lagon RE k. R' E' estas reciprokan, kiam lu estas ^reflektan" ,
t. e. simetrian una de la alia relate al ni
edro de la angula spaco (fig. 4). E ti
kondito oni povas expresi per la relato:
iO = O),
en kiu w signas la edrangulo kushanta
inter edro E k. piano RR', kay co la
edrangulo kushanta inter edro E' k.
piano R' R.
Remarko. — La flagara geometrio
estas identa al la geometrio de rigidan
korpon en la angula spaco, t. e. cirker
fixa punkto (korpara geometrio cirker-
punkta), kar flago estas figuro eqalvalora
Fig. 5.- sfera sagkronoido, or g] jg pozicio de irg nia rigida korpo, kiu
intersekco de flagkronoido kun ^ .. ^ i
kuncentra sfero. pOSCSaS UH tixa punktO.
V. La undimensia spaco.
La undimensia spaco konsistas: l™e el omnin punkton P lokantan
sur fixa rektlinia axo S ; 2"ie el omnin edron E strekiblan cirker ti axo.
Existas do, en la undimensia spaco S, du fundamentan grandon : la
longo (punktlongo), or interspaco inter du punkton P k. P' , kay la
edrangulo, or angula interspaco inter du edron E k. E'.
Kie en tridimensia spaco, la figuro formita da du punkton P, P' ,
nomivas dupunkto (punktparo), kay la figuro formita da du edron E, E',
nomivas duedro (edroparo).
Se ji existus, la fundamenta geometrio de la undimensia spaco 5
estus dusexa, kar, en ti spaco, punkto P k. edro E estas figuron
geandran ; sed ti geometrio fakte ne povas existi, kar jia fundamenta
formo devus esti fondata sur la reciprokrelato d = 0, en kiu d signus
la interspaco, ôr la disto, inter punkto P k. la reciproka edro E, kay
oni facile konstatas, ke irg ni punkto P estas reciproka de irg ni
edro E de la undimensia spaco, tial ke omni punkto P situas en
omni edro E.
Sed existas en la undimensia spaco S, alia fundamenta geometrio,
nome la geometrio de shildon, or shildara geometrio; ti geometrio estas
la pley jenerala en la spaco S, kar jia elemento estas la shildo PE,
formita per sintezo de la du fundamentan elementon: punkto P k.
edro E. La shildo PE truvivas self en la undimensia spaco S, kar omdu
jian elementon, P k. E, situas en ti spaco.
La shildara geometrio en spaco vS estas duparametra, kar la pozicio
de omni shildo, en ti spaco, dipendas de du parametron (kar, se P E
estas ni fixa shildo kay P'E' ni moviva shildo, la pozicio de PE relate
al P'E' estas difinata per la longo h ^= P P' kay per la edrangulo
oj =^ EE'). La shildara geometrio estas unsexa, kar la geandra figuro
de shildo ulsor estas shildo; fine, ti geometrio estas qadratika slokaraktere,
kar jia fundamenta formo (shildara monoserio) estas difinata per la cia
reciprokrelato inter du shildon (geandran figuron) :
— 9 —
Du shildon PE k. P' E' estas reciprokan perc de indico c, kiam
lu plenumas la kondito :
h tang -^ = c.
en kiu h signas la longo P P' , kay co la edrangulo EE'. La cheesto de
arbitera konstanto c en la fundamenta reciprokrelato montras, ke la
shildara geonietrio, en spaco S, estas qadratika; seqe, ke 3 shildon estas
necesan por difini la lineara monoserio (lineara shildaro) reprezentata da
la ci-sura relato ; seqas anke, ke 2 linearan shildaron e su sekcas slo
dushildo (shildoparo).
Kiam indico c estas nula, shildon PE k. P' E' plenumas la kondito
h tang ^r^ = 0 (t. e. : h = 0, or o) = 0), kay la koresponda
lineara monoserio farivas speciala. Oni tiam diras, ke la du shildon estas
«reciprokan père de indico nul", or pli simple, ke lu estas „reciprokan",
sen mencii ni indico ; kay tio signifas, ke la shildo povas migri de
la pozicio PE al la pozicio P' E' per nura rotaco, sen glito, or per nura
glito, sen rotaco; alivorte, tio signifas, ke la shildon PEV.. P' E' havas
komuna origino P (kay malsaman folion E k. E'), or, ke lu havas
komuna folio E (kay malsaman originon P k. P').
Remarko. — - La shildara geometrio en undimensia spaco vS estas
identa al la geometrio de rigidan korpon (korpara geometrio) cirker fixa
axo S, kar, en ti spaco, shildo estas figuro eqalvalora al pozicio de irg
nia rigida korpo, ligita al axo vS.
Oni savas, ke, en la tridimensia spaco, al du irg nin pozicion, K
k. A", de rigida korpo korespondas un, kay nur un, axo 5 tia, ke la
korpo povas migri de pozicio K al pozicio K' per nuran rotaco k. glito
ye la axo ^\ seqe per movo tute entenata en la undimensia spaco 5.
Oni povas do vortigi la cia teoremo : same ke, inter du irg nin
punkton oni povas streki un, kay nur un, rekto, same : inter du irg
nin pozicion, K k. K' , de rigida korpo en tridimensia spaco ont povas
streki un, kay nur un, undimensia spaco S.
VL La spacgrandon.
l. — En la undimensia spaco ^S la fundamentan grandon
estas: !« la longo (punktlongo), or nombro de punkton lokantan inter
du punkton P k. P' de la rekto S; 2^ la angulo (edrangulo), or
nombro de edron lokantan inter du edron E k. E' de la sama rekto .S\
2a. -- En la dudimensia spaco plana la fundamentan grandon
undimensian estas: l'"e la longo (punktlongo), or nombro de punkton
lokantan inter du punkton P k. P' de irg ni rekto; 2^6 |a angulo (regl-
angulo), or nombro de région kushantan inter du irg nin région R k. R'.
Ulter tin undimensian grandon existas, en piano, un dudimensia
grando, nomita areo, kiu estas la nombro de punkton lokantan intre de
klozita kurvo C, or la nombro de région sekcantan ti kurvo, kar irg
ni plana kurvo estas konceptibla, cor koni punktaro, cor kom reglaro
(aro de la ye kurvo C tanjantan région).
2''. — En la dudimensia spaco angula, or cirkerpunkta,
la fundamentan grandon undimensian estas: 1'"^ la reglangulo, or nombro
de région kushantan inter du région R k. R' de irg tri reglofasko ; 2"ie ]a
edrangulo, or nombro de edron lokantan inter du irg nin edron E k. E'.
— 10
Ulter tin undimensian grandon existas un grando dudimensia, nome
la konusa solidangulo, or simple konusangulo, kiu estas la limo, al kiu
kuras la pluredrangulo, kiam la nombro de lies edron kreskas senfine.
La konusangulo estas la nombro de région R kushantan intre de ni
klozita konuso, or la nombro de edron t sekcantan ti konuso, kar
konuso estas konceptibla, cor kom reglaro, cor kom edraro (formita da
la tanjantan edron).
Konusangulon estas mezuratan per la areo, e kiu lu eltranchas el
sfera surfaco kuncentre strekita per radiuslongo 1, kar la punkton lok-
antan sur ti areo estas évidente samnombran, ol la région kushantan
intre de la konuso.
3. — En la tridimensia spaco la fundamentan grandon un-
dimensian estas: \^^ la longo (punktlongo), or nombro de punkton
lokantan inter du punkton P k. F de irg ni rekto ; 2^^ la angulo (edr-
angulo), or nombro de edron situantan inter du irg nin edron £ k. £"' ;
3"ie la tordiva angulo (reglangulo), or nombro de région kushantan
inter du irg nin région R k. R\ or pli precize, inter du région R k. R'
de irg ni orta konoido, kies axo estas la rekto / montrita sur liguro 6 "^a.
La tordiva angulo RR' estas
komplexa grando (reglara), kar
la dureglangulo RR' estas formata
da la radiantan région kushantan
en la planangulo RR" f= d) kay
da la paralelan région kushantan
inter la région R" k. R'. Se nu
nomas L la pley kurta distance
ab de la région R k. R\ la
valoro de la tordiva angulo RR'
estos :
;. = {) -(- / L,
en ki valoro la Utero / signas la imaginara uno ( V^^) uzata en algebro.
Kie en la kutima reprezento de komplexan qantiton, la pure kom-
plexa parto (i L) staras orte ye la reala parto ê, kar la piano R"R' staras
orte ye la piano RR"\ kay la valoro de la komplexa qantito (û -\- i L)
estas sendipenda de la voyo seqita por migrigi la reglo de la pozicio
R al la pozicio R', kar ti qantito restas la sama, irg nia estu la formo
de la orta konoido kuniganta la région R k. R, kondite nur, ke la
konoidaxo estu la komunortanto /.
Kar la du membron de la eqaluro / = »9 -j- / Z. devas esti homo-
genan (or samspecan), kay kar la grandon ?. k. i^ omdu estas grandon
reglaran, la grando / L ulsor devas esti reglara (efekte. ji konsistas el
la paralelan région, kushantan inter R" k. R'J ; alilatre la grando L estas
punktara grando (pley kurta disto ab inter R k. R') : oni do konstatas,
ke faktoro / transformas punktara grando en samvalora reglara grando,
or, se oni préféras, faktoro / transformas punkto en reglo. ^
La nombro n = i L :d estos nomata picho de la tordiva angulo RR .
Fig. 6. — La tordiva reglangulo.
' Por pluan detalon koncerne reglaran grandon en spaco vidu artiklo aperinta en .Revue
Scientifique" (23'>"' Septembra 1905), Parizo. — Ulsor, pri la korespondo inter reglara spaco k.
punktara sfersurfaco imaginara, vidu artiklo titulita Calcul ge'omi'trique réglé en ,The American
Journal of Mathematics" (1895), Baltimore, Md., U. S. A. En ti korespondo la imaginara uno / ne
plu estas difinata per la eqaluro /' = — /, sed per la eqaluron / r= o kay i' — o, kie e tic montris
Prof. C. Cailler, el la Geneva Universitato.
— ii —
Fig. 7.
La dudimensian grandon en tridimensia spaco estas unme la oreo,
t. e. la nombro de punkton lokantan sur ni kurva surfaco intre de ni
klozita kuryo C, strekita sur la surfaco, or la nombro de edron, kiun
tuchas la surfaco en punkto intre de kurvo C. Areo estas do grando
punktedrara.
La dua fundamenta grando dudimensia de la tridimensia spaco
estas la tordiva solidangiilo (reglara grando), or nombro de région
entenatan en difinita parto de reglara
biserio (kongruenco).
Nu konsideru, exemple, la kon-
gruenco formata da omnin région,
kiun e si apogas sur du irg nin
kurvon, C k. C (fig. 7). Oni sa-
vas, ke tin kurvon estas la fokusan
kurvon de la kongruenco.^ Por limigi
difinita parto de la kongruenco, su-
fitas limigi difinita parto de la foku-
san kurvon. Nu unme supozu, ke la
fokusan kurvon estas du rekton A
k. A (fig. 8), kay nu marku sur tin
rekton du segmenton mn (= dL)
kay m'iï f= dL') ; la figuro m n m' tï estas qaredro tia, ke omnin
région R, e si apogantan sur la seg-
/^ menton dL k. dL\ kushas intre
de la qaredro. La région R formas
tordiva solidangulo. kies fokusan
segmenton estas mn k. m'n. La
valoro de ti solidangulo estas :
dL dL
ûf 2" = sin co sin oi sm rp,
r^
en ki formulo eu signas la angulo
AR, ùi la angulo A'R, rp la edr-
angulo inter la planon AR k. A'R.
Ti formulo estas nenio alla, ol
la Gauss'a formulo, kun la sola
difero, ke Gauss ne parolas pri
tordivan solidangulon, sed nur pri
konusan solidangulon; efekte la tordiva angulo (mn, m'n') estas eqala
ye la konusa angulo, naskita per un punkto m, kiu migras dey m til /;
kay regardas la segmento m' n' , or per fixa punkto m, kiu regardas seg-
mento m'n', migranta ye disto dL en direkto de mn.
Seqe, se P, Q, estas du irg nin punkton, markitan sur la fokusa
kurvo C, kay P' , Q', du irg nin punkton, markitan sur la fokusa kurvo
C, la koresponda tordiva solidangulo de la kongruenco estos:
Q Q'
^ .^ r dL dL' . . , .
2. = I I i — sin o) sm o sm cp,
Fig. 8.
' jMi elektis kongruenco posesanta fokusan kurvon, kar la kompreno estis pli facile en ti
kazo, ol en la kazo de fokusan surfacon. Tamor, la aqerotan rezulton valoras ulsor por omnin
kazon.
— 12 —
kay la sumita solidangulo de la kongruenco estos recevata per integralado
cirker la klozan kurvon C k. C :
r TdL dL' . . , .
Z =^ \ I sin co sin o) sin rp = 4 kn,
c c
en kiu k signas la nombre de foyon, ye kiu kurvon C k. C e su
krucas, kie chenunon de cheno.
Ti formulo estas aplikibla al la teorio de elektromagnetismo por
kalkuli la interago inter du elektran fluon C k. C.
Fine, la fundamenta tridimensia grando en tridimensia spaco estas
la volumo, t. e. la nombre de punkton lokantan intre de klozita surface
6", or la nombre de edron sekcantan ti surface. Volume estas do
punktedrara grande.
Remarko pri la simbolo /. — Nu diris ci-sure, ke faktore /
(:= y — l) transfermas punkto P en règle R; aliverte la produto de /
kay de irg ni punktlengo L estas homogena kun reglangulo ê, or /.
Simile, faktore / transformas règle R en edre E, aliverte la produto
de / kay de irg ni reglangulo d, or X, estas homogena kun edrangulo /.
Oni de havas :
(iL) == (A) kay (iX) ==: (l),
seqe:
(l) = (ik) = (PL) = (-L);
kay tie signifas, ke : edrangulo = minus longo, ' or : edro ■= minus
punkto. Exemple, se n estas la nombre, kiu mezuras la disto inter
du punkton P k. P', kay se (L) estas la lenguno, la longe PP'
(nombre de punkton lokantan inter P k. P') estes : nfL) ; se oni strekas
du région R k. R', paralelan inter su ye disto PP', la nombre de
paralelan région kushantan inter R k. R' estes n (kar ti nombre estas
la sama, el la nombre de punkton inter P k. P'), sed la reglara grando
formata da tin paralelan région ne plu estes n(L), sed n(iL); fine, se
oni strekas du edron E k. £", paralelan inter su ye sama disto PP',
la nombre de paralelan edron lokantan inter E k. E' ulsor estes n, sed
la edrara grande formata da tin paralelan edron ne plu estes n (L), sed
n (i'^ L), t. e. : n ( — L), sle la homogena vidpunkto.
Oni do ritruvas ci tiey la dusexece de spaco, kar punkto aperas
naw, kom plusa (-|- 1), or vira, spacelemento, dur ke edre aperas, kom
minusa ( — 1), or virina, spacelemento; fine, la règle aperas kom
hermafredita elemento (db /), kar irg ni règle estas konceptibla, kom
rekte, cor punktara cor edrara.
' Oni ne mixu minus longo kun longo minusa.
w
11
E65
t. 19-20
Pliysicaj &
A^lj^d Sci.
Sériais^
Math
L'Enseignement mathématique
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY