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Full text of "Le Progrès Medical. Paraissant le samedi"

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BOSTON 
MEDICAL LIBRARY 




IN THE 



Francis ACountway 
Library of Medicine 



BOSTON 



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Le Progr^ Médical 



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l" ANNhiE — 



le Progrès Hédical 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE & DE PHARMACIE 




Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



PREMIÈIIE ANNÉE 
TOJVdtE I^rtEJVtlEI^. — 18T3 



CE TOLUME RENFERME DEC MÉMOIRES, DES LEÇONS OU DES REVUES 



1 BMty («.), Béhicr, BontcilUer (G.), Bndia (P.), Carias, dn'Castel, Charcot (J.-M.), Chon^pe (H.), CoUgaon (J.), Cor- 
ail (V.), Deb»ve, Dransart (H.-N.), Dn^lay (S.), Dupoy (L.-E.), Duret (H.), Bxeliaqnet, Cioasellii, «romler (Fnuits), IIa>' 
aot (V.)t Htrne (6.), JolTroy (A..), Kelsnh, I^anilonsjr, Le Bload, LiouvIIIe (H.), lioagaet, Halherbe. (A.), Hareauao (G.), 
■areé, Pasturand, Peltler (6.), Petit (Ch.-H.), Pltr«Si Kaavier, Kayniond (P.J, Hedos (filys«e), Beelos (P.j, Heaant (J.)« 
Blehet, Kobla (Alk.), Hoqiie (F.)> Kosapelly, Seveatre (A.), Seavre, Stra«a« (1.), Tebttarier (B.), Thaoa, V^meaU, Webcr. 



l 




PARIS 

AUX BUREAUX DU JOURNAL 

6, RUE DES ÉCOLES, 6 



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•' «toi > t^03Q ^ ) 



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\ l'^ ANNÉE — N^ t BUREAUX : ROB DES ÉCOLES, 6 (Librairie E. Duval). 14 JUIN 1873 




PRIX DE L'ABONNEMENT 

Un an «• ff- 

Six mois * • 



JOURNAL DE MÊDECfM, OffiUJfflllïîlIfiÏÏ E3) JIE PHAMACIB 
Rédacteur enN^tlf c ]|^^6nE VELUE 



( 1 page.... 800 fr. 
( 1/4 page.... 60 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 



L© Prix d'ubonnemeiii doit être envoyé en mandats-poste ou en traites skr Paris. — L'abonnement part du 1«' de chaque mois. 
On n'abonne hors de frarN dans les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non çiflrauchies sont refusées. 

SOMMAIRE. — CuNtQun k^oicaus : De U panplégie douloureuse dans le mal ver- 
tébral cancéreux, leçon de M. Charcot, rccuelUie par BoumcTille. — Patholooib 

nrrsBNB : De la pneumonie aiguë lobaire, leçon de M. ComU. recueiUie par 

F. Budin. — Cukique OBSTérwcaLB : Urémie ; opération césarienne, par Marcé. — 

BuLLBnN DU PROGBàs MéoiCAL ! Composition du Conseil supérieur de l'instruction 

publique. — Sociéris bavantes. — Société de biologie : Choréc, par Landouay ; 
• — Injections d'urine dans le tissu cellulaire sous-cutané, par Muron; — S ueurs 

locales, parOllivier; — Herpès traumatique, par Onimus et Charcot; — Effets du 

protoxyde d'txote, par Blanche et Jolyet; —Du ckloropkyle, par Jolyet; — Em- 

p^iiOMMment par le Mercure, par Cb. So^abard; — Intoxication saturnine, albu- 
minurie, goutte,' paV Charcot; — Œdème' aigu à la suite d'une thoracentèse, par 
'-• Bébier et U^vlUe ; -^ ÉLettfons. — Académie de médecine. •— Société matomique : 

HêmorAB#e êà\pUibité9- consécutive k une bémorrbagie interstiUeUe du ventri- 

câl»~Millii*/'t(bt,'ppr DMBanrt; -^ Tuberculose des poonons et des organes génito- 

at^rtroi, par Cazall«. '-^"BsvtTE' cBiRt&GiCALB: De l'extirpation du rein, par 

■• Dnret. — Rbviés db ,VRéB*FBin-iQUB : Chlorhydrate de trimétbylamine, par Du- 

jardin-BeauMCz ; -^ 'fl^raiules' de préparations de triméthylamine, par A. Petit; 

— InjeciioDS sen-entanées, par 0. Paul. (An. F. Boque) — Bibliooraphib 

PaVUM aj^ pi jw uiu J ««« I «■■■ i ^ Tni ■ ! ri a rirritaflnti nninaift . p a r Al 

(an. Sevestre.) — Ch»owiqub du hôpitaux. — No 



N0UVBLLB8. — 



BIBUDGBaCWirà» -- 



^. 



De 



HOSPiCaS DE ^ SALPÉTRIÈRB. — M. CHASCHT. 

la oo m preselon lente de la moelle 

Leçons recueillies par Bournevillb. 



(1). 



DE LA PARAPLÉGIE DOULOUREUSE DANS LE MAL VERTÉBRAL 
CANCÉREUX. 

Messieurs, 

Il s'agit actuellement de faire connaître les symptômes 
sur lesquels j'ai voulu appeler tout particulièrement votre 
attention. Ces symptômes, j'ai proposé de les réunir sous 
e nom de paraplégie ioulaureuse des ca^icéreux (2). Cette 
désignation de ;?artitip^^'^ dùuloureuse^ je l'ai empruntée à 
M. Cruveilhier qui a bien reconnu ce genre de symptômes 
sans en entrevoir, toutefois, l'interprétation (3). Elle s'ap- 
plique avec exactitude seulement aux cas où la région ver- 
tébrale lombaire est atteinte dans une certaine étendue. 
Cest là, du reste, le cas le plus habituel. 

Mais de fait, plusieurs autres combinaisons sont possibles. 
En premier lieu, les vertèbres étant affaissées, surtout d'un 
côté, il peut n'y avoir, en conséquence, qu'une hémi-pa- 
raplégie douloureuse ; ou bien encore les douleurs et les 



i 



(1) Les premières leçons sur la Compression lente de la moelle ont été pu- 
bliées dans le Jfouvement médical. 

(2) Sur la paraplégie douloureuse qui survient dans certains cas d$ eancer,-~ 
Boci^t^ médicale des kôpitaua^ 22 mars 1865 et Union médicakt 1865. 

(3) CruYeilhier. '^ Atlas ^ ^ livraison,p. •• 



phénoaiènes concomitants pourront occuper le plexus 
brachial ou le plexus cervical, lorsque la lésion portera 
sur la région vertébrale cervicale. 

D'autrefois enfin, les douleurs se montreront exclusive- 
ment circonscrites à la distribution de tel ou tel tronc 
nerveux. U importe d'ailleurs de remarquer que, quel que 
soit le lieu où elle se -montre et que^uë circonscrite 
qu'elle soie la doutëar, ^ana les cAs 3S ce geâre, se pré* 
sente 4Miament avec léser odémes fcarâotërei^^e dans la 
parapUfeie douloureuse prôprémeni ditél ■ ' l \ 

Sifpposolis qu'il d'argisié d'une ^Itération des vertèbres 
lombaires -- ce ecte ^rëpond, tous le savez, au type le plui 
"commun —et que celles-ci aleht ét^ envahies par te cancer 
dans lear fatalité, aussi bien du noté droit que du côté 
gaÉcheyCêiilllàons qui se trouveht,dt^ reste, reproduites thet 
xv^à dès' wiiades qge Je vais vous prlienter dans uir ihslattt; 
eh^&^iL jr a lieu dejtfiwr^ iili filÉiH uai, lee ivttiptétaM 
suivants » 

Des douieurs vives existent, les unes étreignant la partie 
inférieure de l'abdomen à la manière d'une ceinture, les 
autres se répandant le long du trajet des nerfs cruraux et 
des nerfs- sciatiques, depuis leur origine spinale jusqu*à 
leurs extrémités périphériques. 

Il y a fiyperesthésie des téguments, sur les points ré- 
pondant à la distribution des nerfs douloureux. Cette 
hyperesthésie, le plus souvent, est telle, que le moindre 
attouchement se montre des plus pénibles. 

Les douleurs en question sont permanentes ou à peu près; 
mais elles s'exaspèrent par crises qui se montrent surtout 
intenses pendant la nuit et revêtent quelquefois un ca- 
ractère périodique. Les mouvements dans le lit, qu'ils soient 
d'ailleurs actifs ou passifs, provoquent l'apparition de ces 
douleurs ou les exaspèrent. Il en est de même, à plus forte 
raison, de la station et de la marche qui deviennent bientôt 
tout à fait impossibles. Il résulte de là une sorte d'impo- 
tence qui ne relève point d'un amoindrissement de la force 
musculaire, car, au lit, dans le temps où les douleurs ne sont 
pas trop vives, les mouvements des membres inférieurs 
s'exécutent, si le malade n'est pas très-affaibli, comme 
dans les conditions normales. 

Lors des paroxysmes, les douleurs sont véritablement 
atroces. Les malades les comparent à celles que produi- 
raient l'écrasement des os, une morsure des parties pro^ 
fondes faites par un gros animal, etc. On ne parvient, et 



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LS PBOOSJ» MÉDICAL 



c'est là un trait qui mérite d'être signalé, que très-difflcile- 
àent à les calmer par Itemplol des émm. élevées de sub- 
Ancet^HirMI||ueB^. II 7 a limu deflOlwnimarquer méb 
<pe, sMi9«sMisQap9iiécM>ll^ lise yrsMblBis ces doukans 
te ^WÊBmimieiÊb 90]*tiÉs». etéoÉb kunison phyaMo» 

A ces phénomènes peuvent s'adjoindre, surtout dans les 
périodes plus avancées de l'affection un certain nombre 
d'accidents parmi lesquels je signalerai plus &pédâllement, 
les éruptions de siona qui se produisent sur te tmjBt 4« 
nerfs particulièrement douloureux, iiaeaneslbâsie cutanée 
circonscrite sous forme de plaques et qui se développe 
malgré la persistance des douleurs le long du trajet ner- 
veux (anesthesia dolorosa), Yatrophie plus ou moins pro- 
irçmcée des masses musculaires, et enfin la cwdracttxre 
jsmrvenant dans un certain nombre de muscles . ^i 

Je lérai remarquer enfin qu'une déformation Daîautat dé- 
erire à la colonne vertébrale une courbure à grand rayon, 
fu'une douleur Jocale vertébrale que provoque ou qu'exas- 
père très-nettement la presden, oa la percussiûn^. sont 
des symptômes concomitants, qAi'dl xie faut pas négliger de 
rechercher avec soin parcequ*ils peuvent éclairer la si- 
tuation et que, d^ailleors., ils s'observent fréquemment. 

Ces divers symptômes, Messieurs, peuvent être, pendant 
de longs mois, la seule révélation du mal vertébral cancé- 
reux; mais les symptômes de la paralysie par compression 
de la moelle pourront venir s'y surajouter. 

Quoi qu!il en soit, lorsque les phénomènes de paraplégie 
dooiloureuse se montreront avec les caractères qui viennent 
d'être décrits, il y aura lieu de rechercher su n'exlBitj pa^ 
«guelquepart dans l'organisme, quelque autre manifestation 
Ab la diathèse cancéreuse ; car, vous ne Tignorez pas, le 
oancer vertébral est habituellement secondaire,^ deutéro- 
pathique. Or, dand ceile recherche, on pec^t^ trwver en 
présence^de plus d'une difficulté de nature à égarer le 
diagnostic. Je me bornerai, pour le moment, à signaler à 
votre attention la circoûstance suivante dont j'ai été té- 
anoin récemment. Il peut se faire que des malades portent 
au sein certains cancers atrophiques, indolents, auxquels 
elles ne prêtent pas la moindre attention. J'ai été consulté 
ces jours-ci par une dame qui souffrait depuis plusieurs 
mois d'une névralgie cervico-brachiale — c'était en.réalité, 
vous allez le voir, une pseudo-névralgie— extraordinaire- 
ment pénible, et qui avait résisté absolument à tous les 
moyens d'amendement mis en œuvre. Frappé du caractère 
spécial que présentait la douleur, et me remettant en mé- 
moire les faits observés à la Salpétrière, je demandai s'il 
n'existait pas quelque lésion mammaire. On me répondit 
jpar la négative ; mais je crus devoir insister et examiner 
aes choses par moiTmôme. Je découvris, au grand étonne- 
ment de la malade, que l'un des seins était déformé sur un 
j[)oint, très-circonscrit d'ailleurs, par le fait d'une Vétrac- 
,tion consécutive au froncement déterminé par un squirrhe 
€^ophique. Tout récemment un médecin anglais, dont le 
nom m'échappe a publié un cas du môme genre d^ns un 
des derniers volumes de la Société pathologique de Londres. 
Ces faits suffisent je l'espère, Messieurs, pour faire ressortir 
à vosyeux jusqu'à quel point il faut en pareille circonstance 
se montrer attentif et circonspect ' dans l'examen des 
jtialades. 

D'uaautre côté,U ne faudrait pas aller jusqu'à croire que 



les douleurs dumal vertébral cancéreux, alors même qu'ellai 
âe présentent avec tous les alÉAflti qui viennent d'«te 
mis tmmXîÊt^mietÉ. àhmÊÊimmà egicifiques ei; »roprep à 
cMd^fli, anMiaiaisaB, jkl etaiwstic. Loii * Jà, te 
dMc uUËs i|ii«i itgqrvenii;.mais ■■ général, i<nf m sirtt 
m ii ^ B wmM i M ilea>ParniLl»s aOidlfens qui,eft imiasK Ai 
douleurs dot «Iles s'accompagnent, pourraient induire en 
erreur, j'ai déjà mentionné les anévrysmes aortiqiceset les 
kystes hydxxtiques, lorsque ces tumeurs sont disposées de 
iiçsm<àtOfiiqp rimer et à irriter les nerfs spinaux. Je sigma- 
lecai actuellen^eatro»tëQmalacie,la pachyméningitehyper- 
trophique cervicale, et enfin une névrose, l'irritation 
spinale. 

Vostéonialacie sénile, aussi bien que celle des adultes, 
rappelle parfois, par le caractère des douleurs dont elle 
s'accompagne, la symptomatologie du mal vertébral des 
cancéreux. La pachyméningUe cervicale hypertraphigue 
dans la première période, s'accompagne» elle ifussi, de 
douleurs assez analogues ; on peut en dire autant de cette 
affeotion bizarre, singuMère, qu'on désigae qfLei<|]iief9is 
sous le nom dHrritation spinale, et que quelques médecins 
ont voulu, bien à tort, bannir des cadres nosologiques ; 
mais je vemx me borner, pour le moment, à appeler votre 
attention sur ces difficultés de diagnostic. C'est un sujet 
sur lequel je me propose de revenir dans une aatre 
occasion. ^ {A suivre.) 

■fc»JK«<i 

PAmOLOGIE INTERNE 

COUBB GOMPLÉlOOfTAïas BR T. A vikOrtmi. - M» COWOmj 

Anatomie pathologiq[ae du poumon. — Ausoultation 

Leçons recueillies par P. Bvm^i 

PNEUMONIE AIOUB LOBAmB. 

Messieurs, 

La pneumonie aiguë, fibrineuse ou lobaire, est caracté- 
risée par la présence d'un exsudât composé de fibrine et de 
globules de pus qui remplit la cavité des alvéoles pulmo- 
naires. 

Depuis Laennec, on reconnaît dans la pneumonie lo- 
baire trois stades ou degrés : 1° L'engouement; 2» l'hépaii- 
sation rouge; 3*» l'infiltration purulente ou hépatisation 
gri^e. Ce dernier est loin d'être constant; il n'apparaît que 
dans les cas où la résolution n'a pas succédé à l'hépatisa- 
tion rouge. 

Engoûment au congestion. — Dans cette première pé- 
riode, les vaisseaux sont gorgés de sang, ils laissent transu^ 
der du sérum à travers leurs parois; des globules blancs et 
rouges tombent dans l'intérieur des cavités alvéolaire»; 
les cellules épithéliales pavimenteuses deviennent rondes! 
granuleuses et présentent quelquefois plusieurs noyaux 
dans leur intérieur. Souvent, dans des parties qui sont 
simplement congestionnées, on trouve dans l'inténeur des 
alvéoles un réseau très-fin et peu serré de fibrilles de fi- 
brine qui enserrent les éléments précédeots. 

Des coagulations fibrineuses analogues se rencontrent, 
indépendamment de la pneumonie aiguë, dans beaucoup 
de cas de congestion et même d'oedème dur, quelle que soit 
la cause de ces lésions. Il en résulte que le mot de pneu- 
monie fibrineuee est loin d'être absolument bon, puisque 
la fibrine se trouve coagulée dans les alvéoles sans qu'il y 
ait de pneumonie aiguë. 

Hépatisation rouge. — Le tissu hépatisé est plus volu- 
mineux que le tissu pulmonaire normal ; il est solide et 
homogène, ne crépite plus et tombe au fond de l'eau. De 
plus, il est friable, et.lorsqu'on le presse entre les doigt?,' 
il se laisse aisément déchirer, ce qui est dû à ce que les 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



parois des alvéoles étant distendues par Texsudat ne peu- 
Tent plus, comme à l'état normal, céder sous le doigt, et 
elles se rompent. Sur une coupe, on ne voit aucune bulle 
d*ajr s'échapper sur Ja surface de section qui est irrégu- 
lière, rouge et finement granitée. Cet aspect est dû à Tac- 
cumulation d*un coagulom solide qui remplit les infundi- 
bula. Après lavage, le tissu devient gris jaunâtre, car 
l'eau dissout les globules rouges, et la coloration de la 
fibrine persiste seule. L'exsudat se rencontre également, 
sous forme de filaments, dans les canaux bronchiques qui 
paraissent larges et dilatés : il est constitué par un li- 
quide visqueux comprenant dans son intérieur des élé- 
ments solides. Expulsé, il produit ces crachats gélaniteux 
quelquefois incolores et transparents, plus souvent jau- 
nâtres ou d'un rouge brique qui adhèrent si intimement au 
fond du vase dans lequel ils ont été rejetés. 

Lorsque, après les avoir fait durcir, on examine au mi- 
croscope ces portions du poumon, on trouve, accumulés en 
assez grande quantité dans les infundibula, des globules 
rouges du sang, des globules blancs et des cellules épithé- 
liales qui se sont détachées de la surface. Le plasma qui a 
transsu^é à travers les parois des vaisseaux contenant 
une certaine quantité de fibrine dissoute, cette fibrine s'est 
coagulée en englobant les éléments , et le tout forme 
un coagolum dense qui distend les groupes d'alvéoles pul- 
monaires et les extrémités bronchiques. 

Lorsqu'on racle la surface de la coupe, on enlève des 
parties qui, vues à un faible grossissement, sont tout à fait 
opaques et présentent par leur forme le moule exact d'un 
Infundibulum. Lorsqu'on les traite par l'acide acétique ou 
qu'on les dissocie, on y reconnaît les éléments que nous 
venons de signaler plus haut. 

Ce sont les mômes parties, des globules rouges, des glo- 
bules blancs ht des cellules épithéliales volumineuses en- 
veloppées de fi brine c oagulée qu'on retrouve dans les cra- 
chats de la pn emnunl e . LuJ Ji^u^oiA oMa M aino eo » ora e bftt a . 



après les avoir étalés sur une plaque de verre, on y recon- 
naît des filaments opaques, fibrineux et minces, souvent 
divisés dichotomiquement et qui proviennent des petites 
bronches; maison n'y trouve pas le moule d'une infundibu- 
lum entier et des alvéoles qui s'y ouvrent. Le diamètre du 
moule tout entier d'un infundibulum, serait en effet, plus 
considérable que celui de l'extrémité bronchique qui com- 
munique avec l'infundibulum. 

Arrivée à ce point, la pneumonie peut guérir : la fibrine 
devient alors granuleuse, les éléments cellulaires qu'elle 
englobait sont libres et subissent aussi la dégénérescence 
granulo-graisseuse ; il en résulte une espèce d'émulsion 
dont une partie est résorbée par les lymphatiques et les 
vaisseaux sanguins, dont l'autre est rejetée par l'expecto- 
ration avec les mucosités des bronches. 

Dans d'autres cas, la pneumonie se termine par le troi- 
sième degré , Thépatisation grise. On trouve alors les 
alvéoles remplis par une grande quantité de globules de 
pus : le tissu malade offre une coloration gris jaunâtre ; 
il cède facilement sous la pression du doigt, et il en ré- 
sulte des anfractuosités qu'on pourrait aisément prendre 
pour des abcès. 

Ces différents stades de la pneumonie sont de peu de du- 
rée : c'est généralement après une semaine, quelquefois 
après trois ou quatre jours seulement, que commence la 
résolution qui est cependant beaucoup plus lente chez les 
vieillards et chez les personnes affaiblies. 

Des phénomènes analogues à ceux qui s'accomplissent 
dans l'intérieur des alvéoles se passent aussi à la surface 
de la plèvre, lorsque l'inflammation siège à la périphérie 
du poumon. Sous l'influence de la même cause, les vais- 
seaux sanguins sont congestionnés, distendus, ils font sail- 
lie à la surface de la séreuse; les globules rouges et les 
globules blancs sortent des canaux, les cellules épithéliales 
se gonflent, deviennent granuleuses et présentait un ou 
plusieurs noyaux ; de la fibrine exsudée englobe tous ces 
éléments et constitue ainsi une première couche qui 
recouvre la séreuse. Bientôt une seconde, puis une troi- 



sième couche se succèdent, et de leur superposition résulte 
une fausse membrane qui peut atteindre jusqu'à un ou 
deux millimètres d'épaisseur dans l'espace de vingt-quatre 
ou de quarante-huit heures . 

Telles^ sont, en résumé, les lésions anatomiques de la 
pneumonie aiguë, lobaire pu fibrineuse. Elles montrent de 
quelle nature est l'obstacle qui s'oppose à la pénétration 
de l'air dans les alvéoles ; elles permettent en outre de 
comprendre quel est le mode de production des bruits qui 
sont perçus à l'auscultation. 

Dans la première période, ou période d'engoûment, il 
n'existe, en général, comme dans la congestion pulmo- 
naire^ rien de bien caractérisé. « Quelques faits, dit Grisolle,, 
dans lesquels j'ai pu ausculter le malade dès les premières 
heures du début, me portent à penser que dans la majo- 
rité des cas, sinon dans tous, la crépitation est précédée 
elle-même d'un affaiblissement du murmure respiratoire. » 
Quelquefois aussi, d'après Stokes, il existe une respiration 
puérile. 

Cette première période dans laquelle on trouve peu de 
symptômes à Tauscultation est en général très-courte : on 
constate qu'elle dure de quelques heures à un jour lorsque 
la pneumonie étant superficielle, peut être facilement ob- 
servée dans sa marche. (A suivre.) 



CLINIQUE OBSTÉTRICALE 

Urémie. — Opération oésarienne. 
Par H. MARCÉ, interne des hôpitaux. 



Urémie iclamptique chez une femme enceinte. -^ Coma. — Mort. 
^ f0p\ft \xiï é 9H oif â ^piena u. — Extrf^ion d'un enfant vivant. 



L'éclampsie puerpérale ne se montre pas très-fréquemment 
chez les multipares. Aussi croyons-nous intéressant de rap- 
porter l'observation suivante, où il s'agit d'une femme arrivée 
à sa huitième grossesse, Bans que jamais aucun accident de 
nature convulsive ait existé pendant les sept premières. 

Ce cas offre encore un autre point à noter. On a pratiqué 
avec succès chez cette femme l'opération césarienne poet 
mortem ; c^est donc une preuve de plus que cette opération 
peut réussir chez les éclamptiques, lorsqu'elle est faite dans de 
bonnes conditions, c'est-à-dire aussi rapidement que possi- 
ble. 

La femme qui fait le sujet de cette observation a succombé 
deux heures après son entrée à l'hôpital, et c'est à l'obligeance 
de M. le docteur Bramberger, appelé en ville auprès de la ma- 
lade, que nous devons les renseignements suivants sur les 
antécédents et sur le début de la maladie. 

Obsbrtation. — La femme Fredes Héloîse, Agée de 35 ans, habitait 
un rez-de^^haussée humide et mal aéré. £Ue a été réglée à l'Age de li ans, 
et à 14 ans elle a eu de violentes attaques d'hystérie. Elle s'est mariée à 
17 ans et est à sa huitième grossesse. Ses couches ont toujours été très- 
bonnes ; en 1870, pendant le siège, elle accoucha à 7 mois 11? d'un enfant 
qui mourut au bout de six semaines. Jamais elle n'a été malade, et en ce 
moment cinq de ses enfants sont Tivants. 

Depuis une quinzaine de jours, elle avait de Tcsdème des jambee at depuis 
quelques Jours de la bouffissure de la face. Elle se plaignait aussi, depuis 
quinze jours environ, de chaleurs à la tête et de céphalalgie. "— Elle a eu 
de légères épistaxis. Elle s'attendait à accoucher d'un jour à l'autre, et 
croyait même avoir dépassé le terme de sa grossesse. 

Le l^** avril elle s'occupe dans la matinée des soins de son ménage, comme 
d*habitude, lorsqu'à dix heures du matin, eUe est prise de vertige et s'af- 
faisse en perdant connaissance. Transportée sur son lit, elle b^aie quel- 
ques mota imintelligibles ; puis elle a des vomioêmenti alimentaires et bi- 
lieux. 

Quelques instants après, les mâchoires sont s ér i é e s , la face vuHueuse; la 
malade est prise de convulsions épilepUformes et il y a émission d'urine. 

Sept à huit attaques convulsives se succèdent à environ un quart d'heure 
d'intervalle. A 1 heure de Taprès midi, la malade est plongée dans le 



M. Bramberger la voit à 1 heure 11) la trouve dans la résolution la 
plus complète ; sa respiration est stertoreuse ; il y a de l'écume à la bouche 



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IiE PBOaRËS MéDlOAL 



le.ppulB (est petit et irrégnli^ '< ^ ^'j & pa« àe conunçncemexit de trevaiL 

Le mari est en^ii^^ à faire transporter sa femme à ITiiQpîtal de la Pîûé ; 
elle y' arrive à 5 heves du soit, et entre salle 'Notre-Dame, dans le service 
de M.liORÀB^. ' ' 

SUe .a eu une petite attaque convulsive, ati moment oiême 4e son «rivée 
cfens ki'saflè. ■ < 

> (Elle est âaas 'l'état sniifvnt : Pefle cdmpifite de oonnaissanoe, état coma- 
tmx, tespinitàmx .fitedoreusi^ résolution absolue ; de temps en temps quel- 
ques petita «lopvemBnts dans les dent membres supérieurs. 

L'utérus efet coopplétemeot développé pconune k terme ; le toucher vaginal 
aénbte qu'il n*y a pas encore ae travail de commencé. On sentie col en 
«•rière et à ^uche»; très^ramolli, mais pas minore complètement ^aoé. On 
constate facilement que <c^ôt nneprésônfation de la tôte. 

On etjteo'dtrès-fcietï leè bnri.tâ du rxBvtr du fortus, bruits qui ont lafur maxi- 
mum un peu au-dedson^-et ù gndie de rembilie. La température vaginaka à 
eeniTment e^tSft^ 4. IL'tittMiieiiréeipar le ettûiéiérisme est assez abondante; 
^le estcliiireetoentieiitune gmode qfâantjité'd^albiimine. 
. A 6 heures, 1« malade a e« aine nçainoUe attaque convulsive. M. Lorain 
la voit quelques instants apc^s. La nespiration est encore plus stertoreuse ; il 
;^ a de Técume u la bouche et des râles trachéaux. 

Une saignée esi faite ; mais bien que la veine sdît largement ouverte, fl 
ne s'écoule que fort peu de sang, très-noir. La température " vaginale 
est 36', 6. 

• L'issue funeste n'est pas douteuse ; il n*y e plus à senger -qu'à une setle 
dhose, c'est à faire ropÂratiom césaiiemie au moment de la mort. A£n d'évi- 
ter toiit'i«tard et toute entrave, les précautions administratives sont prises à 
Tavance ; |jde^us,.'lasc8ur surveille la mourante, afin de nous prévenir à 
temps. 

A 7 heures, la (emme e«t«gonisante. Neus nous rendons, mes collègues 
et moi, auprès d'elle et nous attendons le dernier soupir. On entend, à ce 
moment, très-distinctement les bruits du cœur du fœtus qui sont réguliers. 
Mais, à mesure qtie la mort approche, les battements du cœur fœtal sont 
entendus d'une manière moins nette. 

Enfin, un dernier soupir a lieu : les pupilles sont dilatées ; le pouls n'est 
plus perceptibla ; en -a'entexid plus aucun bruit à la régiom précordiale ; 
alors, la mort ne nous p€uraissant pas douteuse, il est procédé sur le champ . 
à l'opération. 

Elle est faite le plus rapidement possible, sans aucune difficulté ; ca^ 

l'utérus se présente de lui-môme api^ l'incision des parois abdominales. 

L'ui4nis est incisé sur la ligne médiane dans une assez grande étendue ; 

la poche des eaux', ouverte en bat, laisse écouler le liquide ammottqu» et 

renfantse ftnâsenle à TonvertuTe par le dos et l'épaule gaucàe. 

L'opéreltiou n'a pas duré plus de une à deux minutes ; elle a été commen* 
cée presque imoïédiatement après la mort de la mère, si bien que l'enfant 
est extrait trois minutes environ après le dernier soupir. 

n est rapidement retiré de Tutérus ; le cordon est coupé et lié. L'enfant 
n'est pais cyanose, mais il ne respire pas tout d'abord. Ce n'est qu'en lui 
tftiUant la boudm. cl ea le frappant av«G é^& li ugcs mcmînés qu''on lui fait 
faKi^ au bout d'une minute environ une première inspiratioii ; puis, cfoelques 
ÎDBtaots après, une seconde, et enfin, il fait des inspîratiGOis mnltiplef 
et se met à crier. C'est un enfant à terme, assez gros, et du sexe 
féminin. 

Aujourd'hui, c'est-à-dire cinq jours après sa naissance, il va très-biea 
et part en nourrice. 

M. YvoN, interne en pharmacie du service, a fait avec son apparefl dont 
oA connaît la précision, l'analyse de l'urine et du sang de la malade. 
Il a obtenu les résultats suivants : 

L'urinB renfermait par litre 8 gr. OT d'albumine et î gr. 18 d'ux^e. 
Le sang renfermait par Htro gr. 271 d'urée. 

On voit combien est minime la quantité d'urée contenue dans l'urine, car 
le chiffre normal est par jour environ 30 gr. d'urée pour 1,500 gr. d'urine. 
11 y avait donc chez notre malade tbsence presque complète de réliminalion 
de l'urée. D'un autre côté, le sang ne renferme pas tout à fait le double de 
la proportion d'urée normale. 

ÎS autopsie n'a pu être faîte complètement, mais on a pu se procurer les 
reins par l'incision laite pour l'opération césarienne. Ils présentent tous les 
caractères d'une néphrite parenehymateuse déjà assez avancée, et occupant 
les deux reins dans toute leur étendue. La décorlication est très-facîle, la 
surface est lisse, la substance corticale est pâle et jaunâtre, an émi($e les 
pyramides au cdntraire sont hypérémiées e l se distinguent facilement. Les 
reins sont un peu plus gros que normalement. 

Ainsi néphrite parenehymateuse au second degré occupant les deux reins 
dans toute leur étendue. C'est plutôt la générahsation de la lésion que son 
degré qui nous explique comment l'urémie a pu se produire. 

Dans robserration qua nous veDons de rapporter, il y avait 
urémie et abaissement de la température. C'est en nous ap- 
puyant sur les travaux de M. Bounieviile, q[ue nous lui don- 
nons le nom ^"urémie éelafffpUgue.cav dansTéclampsie puerpé- 
rale-type il y a élévatvon de la température. Mais nous venions 
voir seulement, q[uels enseignements ce cas peut nous fournir 
au point de vue de l'opération césarienne. 

Il est facile de remarquer combien de précautions avaient 



été prises avant la mort de la malade pour s'assurer d'une 
exécution aussi rapide que possible. Tout avait été préparé 
et on a assisté à l'agonie. C'est là, je crois» un point impor- 
tant. — SU n'existe pa?, en effet, de signe absolument cer- 
tain de la mort, il n'en est pas moins vrai que le médecin, 
qui a vu disparaître un à un tous les symptômes de la vie ; 
qui, l'oreille sur le cœur, la main sur le pouls, a épié le der- 
nier soupir, est bien plus sûr de lui. Il sait mieux le moment 
où tout est fini que s'il n'arrive qu'après le fait accompli ; et 
dans ces conditions il peut pratiquer rapidement l'opération 
côsarienae. Nous croyons, en effet, qu'il faut, surtout dans ces 
cas d'éclampsieavec urémie, opérer très- vite pour avoir chance 
de succès ; car la circulation se fait mal» et le san^ est chargé 
d'un excès d'urée. 

Il y a tout intérêt à extraire rapidement l'enfant, et, nous 
le répétons, lorsque les précautions pnt été prises, lorsque 
plusieurs personnes compétentes ont assisté à Tagonie et sont 
d'avis que la mort vient d'avoir lieu, je crois qu'on peut ne 
pas attendre, et arriver à extraire l'enfant de la cavité utérine 
au bout de quelques minutes sans avoir rien a redouter ni 
pour la mère, ni pour soi-même. 

Bn nous appuyant sur notre (Nervation, nous croyons dooic 
pouvoir formuler les conclusions suivantes : 

l^' Il faut opérer vite — (l'enfaiit, enetfbt, avait au m(Niien!b 
de la mort, les bruits du cœur moins nets*; et il a faUu le sti- 
muler pour le faire respirer ; on peut donc supposer à juste 
titre que si l'on avait attendu, sa vie eût été gravement com- 
promise). 

2° Pour opérer vite, il faut non-seulement tout préparer d'a- 
vance; mais il faut assister soi-même à l'agonie, et voir mou- 
rir la femme. 



BULLETIN pu PROGRÈS MÉDICAL 

Gomposltioii du Conseil sHpérieui' de FinstraetHMi 
puMi^e. 

Lors de la discussion de la loi du 19 mars 1873 bien des 
remarques ont ^të faites sur la composition du Conseil 
supérieur de l'instruction publique, en particulier par la 
presse médicale. Selon nous, les perfectionnements appor- 
tés à i'aociea état de choses sont tout à fait secondaires 
devant le maintittii de l'association hjbride de la science 
et de la toi, ainsi qu'on peut en juger par la liste sni- 
vante : 

M. le ministre de riastmctiea puUifue; — MU. Dmnu, membre de 

l'Institut, vice-président ; — Patin, doyen de la Faculté des lettres de Paris, 
vice-président j — Bavaisson, inspecteur général de Tinstructioa publit|ue, 
secrétaire ; — de Montesquieu, conseiller dlBXat ; — de Gaillard, conseillée 
d'Etat ; — le général d'Oulrelàine ; — amiral de Cornulier-Lucinière ; — 
Tarchevêque de Paris ; — le cardinal archevêque de Rouen ; — Tévêque 
d'Orléans ; — l'évêqrîe d'Angers ; — SertStieur, deyen de la Faculté de 
théologie protestante de Mentauban ; -*- Pallot, pasteux de L'élise de la 
confession d'Augsbourg ; — Isidor, grand rahbin de France ; — Devienne, 
premier président de la Cour de cassation ; — Renouardy procureur général 
près la Cour de caesaiion^ — Giraud, meiahre de l'Institut ; <- Ëgger, 
membre de Tlnstitui ; — Beulé, membre de llnstitut ; — Laboulaje, admi- 
nistrateur du Gollé;gé de France ; — Wurtz, doyen de la Faculté de méde- 
cine de Paris ; — Milne-Edwards, doyen de la Faculté des scisnces ; — 
Barth, membre de TAcadémie cle médecine ; — Feray, membre du Conseil 
supérieur de l'industrie, du coramertse, €*c. ; — Ghilos, membre du Coneeîl 
supérieur dm commerce, de Tindustrie, etc. .; — BCaitel, membre du Conseil 
supérieur de ragrienlture, du oommeree, etc. ; -*- Faye, inspecteur géoéml 
de l'instruction publique ; — Balard, idem ; — Valette, professeur à la 
Faculté de droi^ dis Paris ; — Bouisson, doyen de la Faculté de médecino 
de Montpellier'; — Wallon, professeur à la Faculté des lettres de Paris ;— . 
Chevreul, directeur du Muséum d'histoire naturelle. 

Quatre membres de renseignement libre à élire par le ConséfL — Deux 
doubles élections ayant eu lieu et ayant été survies d'option, H sera procédé 
dans le délai légal au choix d*un membre de riosiitut et d'un m(*mbre d'une 
Faculté de droiU 

Des membres de ce Conseil, il en est trois, MM. Barth, 



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CRTSOSRËS HâinCAL 



Booiason et Witrtz, que BOtis deyona savfm d'ime Haçon 
pios spéciale. Les denx. êemîers par tes fooctiWES même 
qxills occupent, ont été obligés d'étudier tout au moins 
certaines questions d'enseigioement Quant au pcemier, 
a*il est Uei^ couitt par ses poklications. ctascâguea woar Tans- 
onltatieiiy il ^st loin d*a;foir jamais indiqué qu'JA se soit 
occupé d^ guestioBS relatives & renseignement médical et, 
certes, TAcadémie aurait pu trouver un licpime connaissant 
miaux Torganisation de renseignement et chez nous et 
àanfr les pays étrangers. P'ailleurs» peu importent les 
betttties s'ils font tous leurs efforts pour amener la réali- 
sation des réformes médîcales^réclamées depuis une dizaine 
d^années.. 

La lifite, qw nous &yo»a re|»*oduite, n-est ptts «oieore 
complète. Restent à étire les quatre membres de rensei- 
gnement libre. Otv pour cette électicm, H exfete une ano- 
malie bizarre. En effet, tandis que le Conseil supérieur de 
rindostria,, du commerce et de l'agrixsultare, par ex^nple, 
élit lu>-mêsie ses ireprésentants au Gectseil supérieur de 
l'mstruetîon publique^ les membres de Ven9$ignemeni libre 
n'ont pas le même drort. Ce sont les délégués des corpora- 
tions officielles qui sont chargés de ce soin. Là encore, on 
le voit, il y a mieux à faire. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGISi 
jSéanceiuZl mai. — phésidëkcs de M. Cl» BERNÂnn 



remarque aucun mouvement involontaire ou incoordonné 
dans la panrtie supérieure du corps; àpeipeun léger tic facial 
et une parole un peu saccadée. Mais, les membres inférieurs 
sont le siège des mouvements involontaires qui caractérisent 
la chorée. Le malade n*éprouve point de douleurs ; il a eu 
tm rhumatisme, il y a quatre ans, mais sans manifestation 
cardiaque. 

M. CttARCOT fait remarquer que ces cas ne sont pas Irès-rares 
et qu'il en a déjà observé xm certain nombre à la Salpé- 
tiîère. 

M. MuRON a répété queïques-unes des expériences qu'il 
avait déjà faites, et publiées dans sa thèse chirurgicale au sujet 
ÙQS infections étvfrtne dans le tissu cellulaire sous-cutané. Il 
a expérimenté tantôt avec des urines riches en sel, tantôt sur 
des animaux sains, tantôt sur des animaux affaiblis. Mms il a 
préféré aux lapins les chiens dont la résistance vitale est 
plus grande. 

Toutes les fois qu'il injecte dans le tissu cellulaire d*un 
chien vigoureux une urine riche en urée, 6& à 80 pour 1000, il 
a toujours provoqué la formation d'un abcès. Mais si, d'autre 
part il dilue cette urine en mélangeant une part, un tiers, un 
demi, trois quarts d'eau à 20 grammes de cette urine primiti- 
vement riche en urée, la tendance è la suppuration va en pro- 
gression décroissante et dès la deuxième dilution la résorption 
se fait presque toujours sans accidents inflamnratoires. Si le? 
chiens ont été affaiblis, soit par le jeûne prolongé, soit par 
une forte saignée non-seulement Turine riche en urée, en sels, 
mais Vurine diluée provoquent, lorsqu'elles ont été injectées, 
des suppurations étendues, souvent accompagnées de gan- 
grènes. 

M. Oluvier appelle Fattention de la Société sur quelques 
faits de Sneurs locales. On en connailun très-grand nombre de 
cas, mais ce que Ton parait ignorer c'est que aussi parfois ils 
peuvent se transmettre par hérédité. Il a connu un jeune 
homme de 21 ans dont la partie des téguments delà face inner- 
vée parla branche moyenne du trijumeau,était toujours le siège 
d'une active transpltation. On y constatait sans cesse de la 
moiteur et la moindre émotion, le moindre travail musculaire 



disait perier des gouttes desueur. Du reste à ce ndveau aucun* 
ailéraÉion appréoiaMe, à peine uflw vaaeukRisatioQ plus grand» 
lorsque la sécrétion s'exagérait. Le- malade n'âmdt ni névialgiv 
ni maux de états. Mais, chose curieuse^ un fbémamèoe en 
tout sembtadile avait été (d)aervé sur son gnmé père et jo»* 
qu'à sa mort survemie à 9è ans ; sa mève m'«vaâ( pas été eV> 
teinte de cette petite inûrndté ; auds sa soHir ei mn des treia 
enfants de sa sœur arvaient aussi une hypersécséCiea îles 
glanàestsudorjpanre&et lecaliaée dans la mêinetégiott. 

M. OxncDS rappeUe que daas une précédente séamee M. V»* 
neuîl, en pariant des herpès traumatiques 1«8 avait (Mvisés en 
herpès précoce et en berpès icmlif». L'berpds piécoee se produit 
immédiatement, sous llnflibence de rtrrislatkmdunerltrherpèa 
tardif ne peut surrenir que lorsque le nerf est végéaiéré. M. Osor- 
Mus a observé récemment un de ces cas- dliierpès tavdif. Il s'agR' 
d'un homme qui, à la suite d'une chute, eut le nerf seiatique 
aitteint, et bientôt on a pu oonstater un atropbie museuhàre 
considérable; les téguments étaient à peu pvès insensibles. 
Mais peu à peu reparurent et la motriollé et rexeftabâiié ; la 
peau était de nouveau sensible ; c^est alara qu'on vil se diéw* 
lopper deuix vésicules d'herpès. Il est doue évident que l'herpès 
traumatlquen'apparait que kyrsqueles nerfs sensîlAes peuvent 
devenir le siège d'ivradjatimus douloureoses. 

M. CnuLBCor. •*- On sait que l'herpès traumatiquene se déve» 
loppe pas à la suite des secéions nettes des nerfi», mais bien 
lorsqu'ils ont été contns, déchirés ou à demincoupés; et 
dans ces cas on peat constater des irradiations douloureusca. 
Pour expliquer ces fasts on a supposa une néirrite. fine est en 
effet probable, mais eQie n'est pas démontrée. M. Gharcot ne 
connaît qu'un cas suivi d'examen nécropsique et ce cas lui est 
perscxmei. U s'agissait 4*ttn malade atteint de cancer des vep<- 
tti^res du cou. Les corps veriébranx s éta::;A affaissés en rétré- 
cissant ronvertore des trous de conjugaiisons, ce qui provo» 
quait des irradiatioiis denzlourbuses dans les régions inner* 
vées par le plexus cervical superficie. H survint une éruption 
d'herpès dans ces m êmes régions. Le malade mourut : A 
ittuiopsiô, on examina comparativement les aerfi^dueèté saiai 
et les nerfs du côté où Therpès avait apparu. Les prennenr 
avaient leur coloration normale, les seconds^ au oontraire, 
étaient rouges, hypérémîés, gonflés ; à leur niveau, la eirc»- 
lati<m avait été évldemmânt plus active. Au mievoseope, en 
crut neoonnattre dans les gaines une augmentation denoyaor; 
mais à ce si^fet, M. Charcot ne voudrsit rien afûrmw, car 
l'observation remonte à une époque où r^caïaan des bsk^ 
était knn d'avoir la précision actuelle. P. B. 

SéaTice du samedi 1 ^tf îa.— pnésiDENCfi de M. Claude Bernard 

' M. JoLTET vient exposer les résultats de cpielquies expé- 
riences qu'il a faites, avec le concours de M. Blanche, sur les 
effets ûvLprotoxyde d^ azote. — On sait que le protoxyde d'azote 
entretient la combustion ; une allumette plongée dans ce gaz 
s'y rallume ; un charbon y brille d'un vif éclat. Il était inté- 
ressant de savoir s'il pouvait suffire aux besoins de la respi* 
ration des végétaux et des animaux. Les expérimentateurs 
ont placé des graines de cresson sur un papier humide recou- 
vert d'une cloche remplie de protoxyde d'azote. Au bout de 
quinze jours la germination n'avait pas commencé. Mais lors- 
qu'on soulevait un peu la cloche pour laisser pénétrer une 
certaine quantité d'air, dès le 2« ou le 3« jour, les graijies 
éclataient et l'on voyait apparaître la tigellc. Le résultat est 
toujours le même; il est donc évident que, dans les expé- 
riences contradictoires, le protoxyde d^azote n'était pas pur 
et que lorscpie la germination a eu lieu, le gaz contenu dans 
la docfae était mélangé avec de l'air. 

Si, d'autre part, on plonge des animaux, oiseaux ou gre- 
nouilles dans le protoxyde, l'asphyxie est rapide; au bout de 
quelques secondes, quelques minutes au plus, on volt surve- 
nir la mort. Mais dans toutes les expériences qui ont été faites» 
la sensibilité persistait jusqu'à la fin. A l'autopsie, le sang du 
cœur et des artères était noir. 

Lorsque l'on fait un mélange de protoxyte d'azote et d'oxy- 
gène (80 de protoxyde d'azote pour 20 d^oxygène)on ne cons- 
tate point d'asphyxie^ mais la sensibilité persiste, et sur des 
chiens plongés dans ce mélange depuis quinze à vingt mi- 



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6 



LB PROGRES MÉDICAL 



nutes, il n'y a pas trace d'anesthésie. Cependant l'analyse du 
sang démontre dans cent volumes l'existence de 30 centimètres 
cubes de protoxyde d'azote. 

De ces expériences, on peut conclure que le protoxyde ^ azote 
n'entretient laeomHstionni des végétaux, ni des animaux ; qu'il 
ne produit Panesthésie que par suite de Vasphyçpie lorsque Vani- 
mal est en danger de mort imminente. 

M. Charcot. Je n'ai vu employer qu'une fois le protoxyde 
d'azote. Il s'agissait de l'extraction d'une dent. Le tableau est 
véritablement effrayant. Lorsque l'intoxication commence; le 
regard devient fixe, la face pâle, livide même, de manière à 
présenter l'image de la mort la plus imminente ou encore 
de certaines formes de l'épllepsie. Je dois dire que l'opération 
fut faite sans douleur et que le réveil a été prompt, sans au- 
cun accident consécutif. 

M. BLOTa eu le même spectacle et, comme M. Charcot, il en 
a été effrayé; du reste il existe vm certain nombre de cas de 
mort et il est probable que tous n'ont pas été publiés. 

M. Laborde a vu employer le protoxyde d'azote dans un 
accouchement ; ce gaz ne mérite guère le nom d'hiUariant qui 
lui a été donné, car la personne à laquelle il avait été admi- 
nistré versa de véritables torrents de larmes. 

M. Cl. Bernard rappelle à M. Jolyet l'expérience de Bous- 
singault : Iqs feuilles vertes mises sous une cloche avec de 
l'acide carbonique pur ne décomposent pas cet acide carbo- 
nique. Mais dès qu'on a fait pénétrer une certaine quantité 
d'oxygène, les phénomènes ordinaires ont lieu. 

M. JoLTET fait une seconde communication : on sait que le 
chlorophyle décompose, sous l'influence de la radiation solaire, 
l'acide carbonique de l'atmosphère ; elle fixe le carbone et 
exhale l'oxygène. Mais M. Boussingault avait vu que les va- 
peurs mercurielles faisaient disparaître cette propriété, et les 
feuilles empoisonnéefs par ces vapeurs ne décomposent plus 
l'acide carbonique; mais ce qu'il n'a pas vu, c'est que la feuille 
agit encore tout comme dans la respiration nocturne : elle ab- 
sorbe de l'oxygène et émet de Taeide carbonique. Cette pçfpé- 
rience n'est-elle pas une confirmation des idées de Oafreatç qui 
distingue dam la plante la respiration et la digestion. Par la 
respiration la plante, comme tous les êtres vivants^ absorbe de 
Voxygène et rejette de Vacide carbonique ; par la digestion, elle 
décompose Vacide carbonique, fixe le carbone et met l'oxygène à 
Vétat de liberté. Les vapeurs mercurielles utilisent les fonc- 
tions digestives en laissant subsister les fonctions respiratoires. 

M. Cl. Bernard insiste sur l'intérêt de cette communication. 
Elle est une des meilleures preuves que l'on puisse invoquer 
en faveur des idées de Garreau, si remarquables en ce qu'elles 
font rentrer les végétaux dans la loi commune des êtres qui 
respirent, au lieu de les placer en antagonistes. C'est par la 
connaissance de cette double fonction respiratoire et diges- 
tive qu'on peut s'expliquer l'expérience citée de Boussingault. 
Si les feuilles plongées dans de l'acide carbonique Rur ne 
décomposent* pas ce gaz, tandis qu'elles le décomposent dès 
qu'on ajoute de l'oxygène, c'est que dans le premier cas les 
feuilles sont asphyxiées et perdent leur fonction, tandis que 
dans le second elles absorbent de l'oxygène, par conséquent 
respirent ; elles accomplissent alors leurs fonctions digestives 
et décomposent l'acide carbonique. 

M. Bouchard communique un cas 6.' empoisonnement par le 
mercure. Il s'agit d'un malade couvert d'une éruption syphi- 
litique papulô-squameuse. Seules les* parties internes des 
cuisses n'étaient pas atteintes. C'est à ce point que le malade 
s'est fait pendant sept jours des frictions immodérées d'on- 
guent mercuriel ; dès le cinquième jour, on pouvait constater 
une stomatite mercurielle des plus intenses. La sécrétion 
urtnaire a présenté des troubles remarquables : d'abord la 
quantité était moindre; à peine 150 grammes en 24 heures; 
elle contenait de l'albumine. On ne trouvait dans les 150 
grammes que 54 centigrammes d'urine, ce qui fesait à peine 
350 grammes, pour un litre. Au contraire, les matières ex- 
tractices étaient très-abondantes/ 4 grammes environ, ce qui 
faisait 23 grammes pour un litre. Les phosphates et les chlo- 
rures étaient moins abondants qu'à l'état normal. 

M. Charcot. A propos de V albuminurie constatée dans cet 
empoisonnement, je ferai remarquer que dans Vintoxication 



saturnine, la goutte est chose fréquente : les reins des intoxi- 
qués paraissent ne pouvoir plus séparer l'acide urique qui 
s'accumule dans le sang. J'en puis citer plusieurs observa- 
tions concluantes. A Me... on trouve deux fabriques de 
blanc de céruse ; des deux patrons, l'un a succombé à 35 ans. 
Né de parents non goutteux, 'il fut pris à 25 ans de coliques 
saturnines, de paralysie des extenseurs : puis survint la 
goutte, mais de marche chronique, comme c'est l'habitude 
en pareil cas ; goutte des plus nettes civec des dépôts tophacés 
uratiques considérables. Il y a trois mois, le patron du second 
établissement est venu me consulter ; chez lui, mêmes, pro- 
cessus : coliques saturnines, pas d'antécédents de goutte 
dans sa famille et cependant goutte chronique avec tophus 
uratiques volumineux. Enfin, il y a quatre ou cinq jours, un 
ancien peintre en bâtiments est venu me consulter. Lui aussi, 
après avoir été intoxiqué par le plomb avait eu plusieurs 
accès de goutte et présente aujourd'hui des déformations ca- 
ractéristiques de la goutte, avec dépôts tophacés sur les 
oreilles. M. Garrod a depuis longtemps appelé l'attention sur 
cette relation qui a été vérifiée par d'autres observateurs. 
M. Garrod a remarqué, en outre, que dans Tintoxication sa- 
turnine professionnelle, la proportion d'acide urique des 
24 heures diminue dans les urines, en même temps que le 
taux de cet acide augmente dans le sang. Il a fait voir, de 
plus, que l'administration de Vacétate de plomb, à doses mé- 
dicamenteuses, continuée pendant plusieurs jours, suffit pour 
amener la diminution de l'excrétion de l'acide urique par les 
urines. 

M. LiouviLLE fait en son nom et au nom de M.Béhier, une 
communication sur un cas de mort par œdème aigu à la suite 
d'une thoracentèse. 

Il s'agit d'un homme de 38 ans atteint de pleurésie du côté 
gauche ; du côté droit, on constate des signes de broncho- 
pneumonie. La ponction fut faite et on retira 2,500 grammes ! 
de liquide ; l'opération ne présenta rien de particulier ; le ma- 
lade ne cracha point de sang. Mais trois heures après Vopéra- i 
lion, 11 tui pns ae ayspnee; les accidents qu'il éprouvait n'a- 
vaient rien de la syncope signalée parfois dans un pareil cas, 
c'était bien de l'asphyxie ; le malade cherchait de l'air, faisait 
des efl*orts pour cracher, mais il n'y avait pas d'expectoration, 
quatre heures après l'opération, il était mort. 

A l'autopsie, on constatait que le lobe inférieur du pou- 
mon gauche était distendu par une très-grande quantité de 
sérosité spumeuse, analogue à celle que l'on trouvait dans les 
grosses ramifications bronchiques. Cette sérosité remplissait 
le lobe et s'écoulait en abondance lorsqu'on fesait une inci- 
sion. 

M. Liouville insiste sur la mort par asphyxie. Ce n'est pas 
la première fois qu'il l'a observée dans des circonstances sem- 
blables : il a vu trois fois les choses se passer ainsi. On ne 
peut pas invoquer ici la piqurexdu poumon, il n'y a pas eu de 
crachements (le sang. Ce cas doit être évidemment rapproché 
de ceux qui ont été signalés dans ces derniers temps et ras. i 
semblés dans la thèse de M. Terrillon. Il doit en être rapproché ' 
malgré l'absence d'expectoration albumineuse. Il est possible 
que si cette expectoration avait pu se faire, la mort ne serait 
pas survenue. Enfin, au point de vue pratique, ne pourrait-on 
■ dire qu'une évacuation trop prompte est parfois dangereuse; ' 
qu'elle doit être soigneusement évitée lorsque l'autre poumon 
est atteint ; que l'hématose y est compromise ? 

M. Dumont-Pallisr a observé, il y a peu de temps, un cas ! 
tout-à-fait semblable à l'hôpital Saint-Antoine, après une ponc- 
tion avec le trocart à hydrôcèle. La ponction fut faite le matin. 
Vers 9 heures du soir, les accidents débutaient et à minuit le 
malade mourait. Le poumon fut trouvé distendu par de la sé- 
rosité. Depuis ce jour, M. Dumont-Pallier n'évacue que la 
moitié du liquide et applique des révulsifs cutanés. 

M.Carvills sedemande quelles peuvent ôîre les causes qui 
provoquent cet œdème aigu. Lorsqu'il était interne de M. Hé- 
rard, ce médecin insistait souvent sur le danger qull y avait 
dans ces évacuations rapides du liquide pleurétique. L'air 
pénètre en abondance dans les alvéoles ; le sang affiue dans 
les capillaires, les distend, et uneceriaine quantité de sérosité 
peut passer au travers de leurs parois. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



membre adjoint. Deux tours de scrutin ont eu lieu. Au pre^ 
mier tour, 27 membres ont pris part au yote. Les voix se répar- 
tissent ainsi : MM. Hallopeau, 11 voix; Malassez, 9;Hénoc- 
que, 5 ; Renant (J.), 2 ; — Gbatin, 1 . — Deuxième tour de scru- 
tin, M. Hallopeau obtient 18 voix; M. Malassez9; M. Hallo- 
peau est élu. ^ . P. R. 



ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 3 juin 1373.— Présidence de M. Depaul. 

Le Ministre de la guerre demande Tavis de l'Académie sur 
l'organisation du service de santé de Tarmêe ; c'est surtout au 
point de vue des rapports entre les médecins et les pharma- 
ciens. Il y a eu souvent des plaintes des médecins et on 
demande s'il ne faudrait pas supprimer les pharknaciens ou 
leur donner un grade inférieur. 

M. Chauveau maintient ses conclusions relatives à la 
transmission des tubercules par les voies digestives et dit que 
M. Colin a mal compté ses expériences. M. Boulet rapporte 
quelques faits de M. Saint-Gyr, confirmant ceux de 
M. Chauveau. D'un autre côté, MM. Raynal et Colin nient 
ce genre de transmission. 

Suite de là discussion sur le iyphusexanthématigueM,¥AVYKh 
fait rhistoir^ des deux épidémies, 1860 et1863. Jl cherche à 
démontrer que le typhus s'est développé dans des conditions 
toujours les mômes, comme dans toutes les épidémies. En- 
combrement (1860. les Tartares) (1873, les Circassiens), la 
misère, la famine ; le scorbut et la diarrhée avaient, comme 
d'habitude, précédé l'invasion du typhus. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 2 mai. — Présidence de M. Charcot. 

Héinonrliagie da péricarde côiigg ^mKé a ané héittAwmigiè ' 
Interstitielle dn Tentrienle ^aehe ^ Oblitération de J'artère 
eoronalre postérieure par un caillot f Mort sabite» par 

Dransart, interne des Hôpitaux. 

Le 28 février 1873, M"« B..., âgée de 70 ans, pensionnaire à 
Sainte-Périne, mourut subitement. Le jour même de sa mort 
M"*« B... jouissait d'une bonne santé; elle s'était du reste tou- 
jours très-bien portée et possédait un embonpoint assez 
marqué. 

Autopsie. — Lq péricarde est considérablement distendu et 
présente un aspect bleuâtre. L'ouverture de cette membrane 
donna issue à du. sang liquide qui remplissait complètement 
la cavité péricardique. Les gros vaisseaux paraissaient sains à 
Textérieur, et l'attention fut immédiatement attirée par Pexis- 
tence d'une ecchymose siégeant sut la paroi postérieure du cœur 
au niveau du ventricule^ gauche, plus rapprochée du bord 
gauche du cœur que du sillon inlerventriculaire. Cette ecchy- 
mose, d'une teinte rouge foncée, présentait une hauteur d'en- 
viron 35 àlO millimètres et une largeur variant entre 7 et 10 
millimètres. Vers la partie moyenne de cette ecchymose, on 
constatait l'existence d'un orifice très-petit, sous forme de 
fente admettant l'extrémité d'une sonde cannelée. La sonde 
cannelée s'enfonçait dans un cul de sac dirigé obliquement 
<iàns l'épaisseur de la paroi ventriculaire et limitant l'intro- 
duction de l'instrument à une longueur de 4 à 5 millimètres. 

On ouvrit les cavités cardiaques; il n'y avait aucune altéi'a- 
ration au niveau des gros vaisseaux. La cavité du ventri- 
cule gauche ne présentait pas la moindre communication 
avec là poche péricardique, des recherches minutieuses ne 
purent faire découvrir la plus petite fente dans l'interstice des 
muscles papillaires. Quelques incisions faites dans l'épaisseur 
de la paroi ventriculaire au niveau de l'ecchymose prouvèrent 
que l'infiltration sanguine occupait une grande épaisseur de 
la paroi ventriculaire ; mais on put s'assurer par ime coupe 
faite obliquement à la face interne des ventricules, près de la 
base des muscles papillaires, qu'une certaine épaisseur du 
muscle ventriculaire attenant à l'endocarde, était exempte 
d'infiltration sanguine. Cette dernière donnée venait expli- 



quer l'absence d'otifice de communication au niveau de l'en- 
docarde. Il est bon de faire observer que le muscle cardiaque 
à l'œil nu était parfaitement sain. Le cœur avait un volume 
normal et les x)aroi s des cavités présentaient une épaisseur 
qui éloignait loute idée de travail atrophique à leurs dépens. 

Il est vrai qu'il y avait une surcharge graisseuse au niveau 
des sillons cardiaques, mais cette surcharge graisseuse n'était 
pas spéciale à l'organe central de la circulation, attendu que 
le tissu adipeux chez notre sujet était fortement développé 
dans tous les organes. 

La dissection des artères coronaires faite deux mois après 
l'autopsie (le cœur ayant été conservé dans l'alcool) donna les 
résultats les plus remarquables ; 

i^ U artère coronaire postérieure esiixès-dliéTéQ] ses parois 
sont dures et épaissies; sa face interne présente une coloration 
rougeâtre très-prononcée. Après un trajet de quelques centi- 
mètres dans le sillon inter-auriculo-ventriculaire le calibre, 
de l'artère cesse d'être perméable ; il est occupé par un caillot 
rougeâtre qui seprolonge jusque dans les deux branches de 
bifurcation de la coronaire pcstérieure-inter-auriculo-ventri- 
culaire et artère inter-auriculaire postérieure. 

De Tartère inter-auriculo-ventriculaire part une collatérale 
qui, descendant de la face postérieure du ventricule gauche, se 
rend au foyer hémorrhagique que nous avons décrit. Cette 
artère est blanchâtre, exsangue et c'est à ses dépens, selon 
toute probabilité, que s'est faite l'hémorrhagie qui a occa- 
sionné la mort. Il y a eu rupture d'une artériole altérée lors 
du rétablissement de la circulation collatérale qui a dûs'eifec- 
tuer à la suite de l'oblitération de l'artère coronaire posté- 
rieure. 

2^ la artère coronaire antérieure est également altérée, ses 
parois sont épaissies^ sa face interne est rougeâtre, mais son 
calibre est perméable. Cette pièce nous parait intéressante en 
ce qu'elle démontre la possibilité d'une hémprrhagie péricar- 
dique mortelle spontanée,' indépendante d'une rupture du 
^fiQj^jniJies-fi:ros vaisseaux et Ûée k des lésions dans les 
artères coronaires. ; 

Il est facile de se convaincre encore par l'examen de cette 
pièce que si une hémorrhagie moins abondante dans le péri- 
carde avait permis à la malade de vivre quelque temps, la rup- 
ture de la paroi ventriculaire se fut complétée et dans les 
cas de ce genre, la rupture du cœur doit être considérée 
comme un phénomène secondaire et non primitif. 
. M. Chabgot rappelle qu'un de ses internes ^ M. Soulier, a publié (l) une 
observation qui est le complément de celle de M. Dransart. Il s'agissait 
d'une femme à peu près du môme âge et qui fut amenée à Tinûrmerie de 
la Salpétrière pour une syncbpe. Elle était algide ; la température était à 
35° on 36^. Cette femme s'est remise de cette première syncope, puis elle 
eût deux ou trois lypotbjmies et enfin, elle succomba subitement. A Tau- 
topsie^ nous avons trouvé des caillots récents et des* caillots anciens. Il j 
avait eu d'abord une bémorrbagie superficielle qui n'avait pas tué la ma- 
lade, mais avait donné lieu à une première syncope. Plus tard, il se fit une 
rupture complète qui occasiobna la mort. Je dois ajouter que, en pareille 
circonstance, il est bon d'examiner le système artériel général. 

Tubereolose des ponmons et des organes génito-arlimlres, 

par J. CÀZALis, interne des bôpitaux. 

Arthur M..,, gardien de la paix, âgé de 30 ans, entre le 
18 avril 1873, dans le service de M. Moissenet, salle Sainte- 
Jeanne, n<> 76. U est malade depuis 6 ans; il eut au début une 
succession de maladies de poitrine qui furent appelées bron- 
chites et pleurésies* Gepeiklant, il put faire la campagne de 
Metz, et fut envoyé prisonnier à Mayence, où il eut un abcès 
dans la gorge et un rhumatisme, articulaire aigu. Il y a un 
an que ses testicules devinrent volumineux à la suite d'une 
blennorrhagiè, et peu après deux .fistules s'établirent au 
scrotum. 

À l'entrée dans Thôpital, on constate im état cachectique 
fort avancé, de la dyspnée, de la toux, des crachats purulents 
au milieu des crachats visqueux, blanchâtres et filants. On 
trouve au sommet droit en arrière, de la matité, du souffle et 
du gargouillement; au-dessous, des raies souS'Crépitants. A 

(l) Soulier. — Sur un cas de rupture du cœur. In Comptee-rendui $t 
mémoires de la Société de hiologie, année 1862. 



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LE FIK>6BÈS MÉDICAL 



ganehe, en entend un soafËe sec au sommet, et une respira- 
tfèn rnde et puérile àems le reste d^ poummi. Au scrotum, 
Bue cicatrice fistulaire et deux fistules ceniespendeni à la 
qtiefte de r@pld!4ynie, da côté droft. A gauche, une fistule 
cemBpond à l'épîdid^me de ce côté. Les testicules sont un 
lietzmoue et dœilouireux; on sent que les épidiéymes sont 
presque aussi' TolmDvneax qu'yeux, doulouneux, adhérents à 
iB peau. Les cerdoitt^sont doulovreux, engorgés, mais celui 
êà drefle Test plus que Toppesé. Depuis quelques jours, le 
malade ressent une ardeur très-yîve quand il urine, et en 
pressant sur rurètbre, on fait sourdre du pus. On trowne éga- 
lement un peu de pus dans l'urine, mais pas d'albumine. On a 
examiné au microscope le pii3 (iRe la verge et des fistules, et on 
n'y a trewé aifcun i^ermotezeide. 

Depuis que les êstifles se sont élaMles, le malade a des 
désm vénâriens, âes érections, maïs pee (Téjfleulation. C'epen- 
dËEUt, pendanU teuf£ le temps de son séjour à ThôpiUal, on a 
remarqué dies habitudes de masturhafioB continuelle. LaiTi^ 
dé ce homme est morte poitrinaire ; la pkthisie paraft arcfir 
régné dans celte ftimMe. Le malade est tombé peu è peu 
dans un marasme de plus en plus complet, et a passé ses trots 
derniers jeuis dans le coma, entrecoupé de délire tranquille ; 
Û est mort le 29 avril. 

AUTOPSIE, 4« mai fS73. — Le potemon fffxwke présente au 
sommet um épaissfesemenf dte la plèvre yiscéraîe qui tient 
Ibrtement à l'autre feuillet de la membrane par d!es adhérences 
fibreuses et résfetanles. Au sommet du loie supérieur se' 
trouve une caverne du volume d'une petite prune, entourée 
d'une zone de tissu induré, noirâtre; peu étendte, et de quatre 
ou cinq petites cavernulés du volume d'un pois. Dans le lobe 
supérieur et la moitié supérieure du ](Ae inférieur, granula- 
tions tuberculeuses opaques eu transparentes,, réunies en 
amas, pkttdt que dis9éniiQée&. Le poumon, du reste, est fbrt 
pev coBgesCieiEmé. 

Le p&umon droit est entfoai^ de fausses membranes phis 
^l»aisses, avec des adhérences plus norabreasesT «t pio* ooKrVen 
que du côté opposé. Il n'y a pas de granulations sur les plè- 
vres. On trouve dans le poumon, au sommet, une seule petite 
caverne, mais le» lebee renfermant une plus grande quantité 
de granulations ; tou:! ee poumon est le sîége d'une conges- 
tîen intense. 

Le périearie visei^l présente de petites plaques laiteuses 
en avant ^ -en- -arrière : le cœur a son volume normal, le 
AusGie eardinque est un peu pftte, les vatvules sont légèrç- 
menrt épaissies; Te ventricule gauche renferme des caillots 
fEbrineux etcruoriques d'agonie. 

Le piritûîné ne présente aucun signe dlofiammation, ni 
ascite, ni Crusses membranes. — Le /où, de volume normal, 
semble pôle. — La 9td€ est normale. — Les inUiUm n'ont pas 
été ouverts; à rexbénietic, on n'observe a«icane trace de Lé<- 
sions: le rectum ouvert, jusqu'à Ts iliaque, est sain. 

Le semirUtesi volumineux; il mesure 15 cent, de lon- 
gueur; sa coloration est d'un brun foncé, il se décortique 
facilement, et on observe à la surface une injection capillaire 
fort accentuée. Sur une étendue de quelques centimètres 
carrés, la coloration est d'un blanc jaunâtre. A la coupe, on 
trouve que cette coloration superficielle répond à des neyaux 
p!us profonds, au nombre de trois, du volume d'une grosse 
noisette à un gros pois: ces noyaux se composent de matière 
jaune, easéeuse, ramollie an centre; è la circenfërence se 
trouve une zone qui semibile fibreuse, phrs grise que le tissu 
sein du rein^ translucide, zone dans laqudle on voit de petits 
iioyaux caséeux millaires. Le tissu? de l'organe est kHiement 
cengestfonné . Les tui^rcules se sont développés indifférem- 
ment dans les deux substances. Sur la muqueuse du bassinet 
on trouve quelques granulations saillantes, translucides, évi- 
demment tuberculeuses. 

'Le rein gawe^est de même volume que le droit ; sa caj^ule 
se décortique aisément, meis la coloration générale est d'un: 
gris rougeëtre ; une grande partie de la surface est jaune ou 
bianche, et cette coloration se présente par points isolés, ou 
par points rapprochés formant des plaques plus ou moins 
étendues^ A la coupe, on trouve six ou sept foyers de volume 
d'une aveline environ, d'une £orme arrondie, ou ovalaire dans 



le sens des pyramides. Les uns sont formés d^on tissu je 
caséeux, ramofll au centre; plusieurs sont remplis d^ma 
bouillie jaune qui coule conune du pus, et leurs parois setiâes 
présentent une couche de matière easéeuse solide. Dms IB 
tissu intermédiaire à ces gros tubercules, qui est rosé, jm»^ 
nâtre, en quelques endroits, on trouve un grand nombre #n 
points miliaires, jaunâtres, non saillants, isolés, ou bien 
réunis en amas, quoique souvent encore séparés les \ms des 
autres par un peu de tissu rosé. On n'observe plus que trois 
pyramides à peu près saines, pressées par les foyers tubercu- 
leux ; le reste de l'organe est formé par de la substance corticale 
pûle, n»flée, d'un aspect translucide. 

La snqueuse du btusimt et dee mlk» est semée d\met 
énaraoe quantité de petites granulations maïaîres, opaques 
et jaimfttres qui forment par leur réunion de petites plaques 
très-voMnes les nnes ées autres. L'srvf^r» est parsemé ds 
plaques et de granulations smiblaâïtes : les tsniques son* 
épaisses» le dianiètre dm eansi égale eelm cPnn crayen, sa 
eaneistance est dure; M tanière est Mbie, ma» rélrécie. dans 
tonte la loogewr de Foi^ime^ 

La fo^me est ds volume normal ; ses parois sont d'épaissean 
evdinaire, aa muqueuse esi arberisée, de teinte ardoisée €• 
quelques places ; mais autour du col, on treurve quelque» pe^ 
tifees granulations transparenlas et opaques. 

Le aenal de Vwrètkn ne présente rien de particulier, saaf 
au niveau delà pr§stmie; en ce pwint, en effet, le canal s'owfte 
par un large orifice dans unie carrité creusée au centre de la 
glande; cette caviAé,. dn volnnie d'une grosse noisette, tel 
remplie d'vat pus crésMux qui sert au monesl où on owfs 
l'urèthre, et de grumeaux dont on ne pewt faire sortijr 
qu'une partie; les parois sont inégales, rugueuses, cou- 
vertes d'une couche de matière easéeuse : ce n'est que sur 
les côtés de la prostate que le tissu d* Is glande se retrouve 
encore. 

Le amal êéfirmU du côté droit est volumineux; ses parois 

sont dnriw?^ 4pais«2ioç^ grisée; la mn<in<Q¥iaf> cat couverte d un 

enduit purulent à aspect caséeux qui ne s'en va qu'à l'aide 
d'un raclage énergique : 6n voit alors, au-dessous de cette 
couche, et dans la muqueuse, des granulations opaques^ 
d'un blanc jaunâtre. Ce canal s'ouvre par un orifice évasé 
dans la cavité centrale de la prostate. La vésicule séminale du 
même côté, petite, offre des parois fort épaisses, du p^s 
caséeux dans une cavité centrale qu'on a peine à trouver, ei 
son canal s?ouvre dans la cavité centrale de la prostate. Le 
canal déférent du côté gauche présente des lésions analogues 
à celles de Topposé, seulement au niveau de la vésicule sémi- 
nale : mais alors les parois deviennent énormes, le calibre 
est inégal, le cylimtre tout entier a le velume du bout du 
petit doigt; l'orifice évasé aboutit à la caverne 'de la prostate. 
La vésicule présente les mêmes lésions que l'opposée, maisses^ 
parois sont plus épaisses. 

Les testicules sont tous deux de petit volume, pâles, blancs 
avec une légère teinte jaune; dans les cloisons du testicule 
droit, on trouve deux ou trois granulations miliaires, dures,, 
transparentes. Les deux épididymes sont presque aussi volu- 
mineux que les testictiles; chacun renferme plusieurs foyers 
caséeux secs, auxquels aboutissent les fistules observées pen- 
dant la vie de chaque côté du scrotum. 

L'encéphale n'a pu être examiné. (A suivréj. 

REVUE GHffiUUGICALK 

De reztixiiaiioiL da ir^. 

L'extirpation du rein est une opération si grave, qu'il a 
fallu toute la hardiesse des chirurgiens allemands ou amérî^ 
cains pour en concevoir la possibilité et, surtout, pour l'exé" 
enter une première fois. La quantité et Timportance des pro- 
duits excrétés par l&s reins, les accidents presque constanir 
ment nK)rtels causés par la rétention des matières excrémen- 
titielles, de l'urée en particulier, devaient tout d'abord faire 
rejeter une semblable opération. Ajoutez à cela les difficultés 
d'agir à une si grande profondeur, au voisinage immédiat du 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



9 



péritoine, la péritouito, lliémorrhçgle difficile à arrêter et la 
fiérie des accidents consécutifs à une si vaste plaie^ 

Cependant, si Ton cox^dère que l<e rein est situé en dehors 
de la cavité péritonéale, qu'il peut être atteint isolém^t à la 
région lomibaire; si Ton se rappelle encore que 1^ faits patho- 
logiques ont démontré que souve^ un seul rein pouvait suffire 
à iQ sécrétion urinaire^eCqueles accidents graves survenaient 
âUiTtQut quand la suppression de la fonction se faisait brus- 
quement» il semble possible alors de tenter Topération. Toute- 
fois, le D' Sûnon, le célèbre chirurgien de l'Université d'ilei- 
delberg, qui Texécuta le premier, voulut trouver un nouveau 
point d*appui dans rexpérimentation : il lia les uretères chez 
des chiens et enleva un des reins ; or, les accidents graves, 
l'inloxication urémique surtout, ne se mam£egièren(pas. Mais 
fil l/opération était justifiée^ quelles en étaient les indications? 
Le diagnostic des lésions d'un organe situé aussi profondé- 
ment que le rein n'est pas chose facile , c'est ce que prouve 
l'erreur complète commise par deux opérateurs : on arriva 
sur un rein entièrement sain. Nous x)ensons cependant que 
lorsqu'il s'agit de certaines tumeurs du rein, d'une pyélite 
calculeuse avec accidents urinaires ou septicémiques^ ou en- 
«ore> comme dans le cas du D^ Simon, dune fistule urinaire 
rénale impossible à guérir, il peut être indiqué d'opérer. Il 
faudra toujours être absolument certain auparavant de l'état 
du rein du côté opposé. L'examen des urines donnera dans 
«B cas d*utiles renseignements. 

Nous connaissons déjà quatre cas d'extirpation du' rein: 
le premier est c^ui du D^ Simon. Il s'agissait, avons-nous 
dit, d'une fistule urioaire intarissable. L'opération fût suivie 
de succès. Le second est dû au D^ Liser : le i«in fut enlevé 
à cause ^^s désordres survenus à la suite d'une blessure de 
guerre : la mort survint rapidement, -r- Le D^ Durhaxn praliqua 
la troisième extirpation : il commit une erreur de dlagoostic 
et perdit sa malade après 25 jours. Le çuatriême oa dernier est 
«ussi le plus intéressant en raison dfiâ difficultés du diagnostic, 
et aussi des conséquences physio logiques. Nous le rapporte- 
rons en entier tel qu'il est dans lè iVHUf-l UTâ MJmiÂU juw rm(. 
Chose remarquable 1 J)ansaMC»n de cescaa, il ne surviiU Sa6- 
^dente urémiques, — Nous aUims maintenant résumer briève- 
ment les observations. 

I. — Le D*^ G. Simon, dans «on onmge intitolë Chirurf^ der N^rm 
(Cbârurgie des reins), dont la première partie vient de paraître, fait amc 
détails le réoit de k première opération . de néphrotomie fui int été prati- 
quée cbee rfafnniae. 

La malade, ftgée de 36 ans, avait, 18 mois auparavant, sul)i une opéra- 
tion d'ovariotomie : on avait enlevé le cerps de Tutérus et les deux ovaires. 
Pendant Vopération, Turetère du côté gauche fut lésé, et; après laguérison, 
l'nrine s^écoulait par une fistule de la paroi abdominale quand la malade était 
^ebcut; si, au contraire, elle était couchée, le liquide passait parce qui res- 
tait da tx>l utérin et par le vagin. Un stylet pouvait pénétrer parr la fistaîle 
abdominale dans le vagin. La vie derint insupportable à la malade qm ré- 
clama une opération. 

M. Simon se proposa tout d'abord de fermer la fistule abdomiaide, puis 
d'établir une fistule vésico-vaginale, durant laquelle il ferait la suture du 
vagin. Il réussit à fermer la fistule abdominale, mais l'urine ne ooula plus 
dans le col utérin ; la plaie se rouvrit et laissa passer l'urine comme aupa- 
ravant. Il essaya alors d'oblitérer l'uretère avec le nitrate d'argent, dans 
l'espérance que Tatrophie du rein correspondant en serait le résultat ; mais 
la santé générale de la malade en fat tellement troublée, qu'il fut obiigé de 
renoncer à ce procédé, après l'avoir essayé trois fois. H n'y aurait plus 
^'une ressoiH» : Textirpation d.u rein. Mois on avant à lodouter l'intood- 
cation urémiqua ei la pânitonite. M. SimoQ, oertaÎA, par aes espérieiioes, 
qu'il ne survenait pas de symptômes d'urémie «ox diiens auxquels on en- 
levait un seul rein, et sachant, d'un autre côté* que la péritonita n'était pas 
absolument inévitable, puisque chez rhonmte., le rein est situé en dehors de 
la cavité périlonéale, se résolut à faire l'opération . Il pratiqua une incision 
longue de Ai 19 centimètres au nivean du bord extecne <b la wamm wro- 
lonibaire, et allant du bord inférieur de la dixième côte à la partie moyenne 
de la crête iliaque. Pendant les 24 beures qui suivirent l'opération, la 
malade excréta 460 cent, cnbes d'arioe, contenant 4 7o d'urée. Pas de 
symptômes d'urémie; pas de pénitonite. La convalescence fut cependant 
très-longue. La malade garda le lit seulement pendant 38 jouis, mais ô mois 
s'écoulèrent avant ^ue sa santé ne fût compléteoent rétablie II aa survint 
pas d'hypertrophie du ventncule gauche du cœur* 

Le D"" Simon tira do ce succès remarquable la conclusion 
suivante : l'ablation d'*un rein sain n^a pas une înâuence dé- 
favorable sur la santé de TindîvidUj parce quft, dit-ril, il existe 



une grande tolérance pourTaccumulation en certaine quantité 
des produits de sécrétion des reins; d'ailleurs, Tautre rein 
augmente de volume et sécrète davantage* 

n. — La seconde opération d'ablation du rein fui pratiquée, 
en 1870, par le jy Liser, à la suite de lésions graves produi- 
tes par. une blessure d'arme à feu- (In Wwtemèer^ Carrespoih' 
denzUatt, n^ 61 . 1 870.) Bn voici les points les plus intéressants : 

La bleesupe fut faite en décembre. Par la plaie qui siégeait au côté 
droit de la colonne lombaire, il s'écoula du safig et de Veau, Au mois 
de Jauger suivant, la suppuration s'établit. On place des tubes à drainage 
en mars. On trouve alors des cylindres dans l'urine, et de petits calculs 
rugueux sortirent par la blessure. A la mdBM époqui», de la doialear, des 
symptômes d'inflammation violente se déclarèrent du^iôté darein non blestâ. 
L'urino, provenant de la vessie^ renfermait du pus, des globales sanguins 
et des tubes. Après quelques jours^ ces accidents aigus disparurent et To* 
pératiôh fut pratiquée le 23 mars 1871. La blessure fut élargie en haut e^en 
bas de la douzième côte à l'os iliaque. On trouva le rein transformé en 
une espèce de kyste énorme. En raison du volume de cétorgane^ l'opérateur fut 
obligé d'enlever un pouce de ia douzième côte et d'élargir la plaie lalérar- 
lement. On arrêta par la pression l'hémorrhagie de l'artère intercostale. 
Pendant deux beures, le malade fiit pris d'accidents chloroformiques dan- 
gereux. Une bémorrbagie survint et l'affaibUt encoro. Il mounai «dix fafuwp 
api es l'opération. 

Autopaie, — Il n'y avait pas de lésion du péritoine. Le mn enle^ 
communiquait par deux ouvertures iistuleuses avec la plaie. Le rein droit 
était malade ; il renfermait plusieurs petits abcès. L'altération profonde du 
rein droit fut considérée comme la cause de la mort. Ce qui parut intéres- 
sant au point de vue physiologique, c'est l'abondante sécrétion du rein 
gauche et raffection concomitante du rein qui n'avait pas été blessé. Les 
deux uretères étaient pennéahles. 

m. — The British MedicalJournal du 18 mai 1872 renferme 
un troisième cas d'ablation du rein. Le Dr Durham enleva le 
rein droit d'une femme dans les circonstances suivantes : 

La malade^ âgée de 43 ans, d'une bonne santé générale, se plaignait depuis 
nombre d'années, d'une violente douleur dans la région du rein droit. Elle 
éprouvait tous les symptômes des calculs rénaux, y compris l'hémalurie. 
On n'avait jamais trouvé de calculs ni dans l'urine ni dans la vessie. Sur 
iiM * ■ t ii fl iiii — i n l i ii B ii u ■■ , M. le Ht Durbomt fit l'opération suivante : Uae inci-«- 
sion parallèle an bord exiarne du carré des lombes, le ooïkdiiisît jusque sur 
le rein ; il l'examina le mieux possible, sans le changer da place, mais n y 
trouvant rien d anormal, U se décida à refermer la plaie, sans pousser plus 
loin l'opération. Pendant quelque temps, la malade ne souffrit plus de son 
roin droit, mais bientôt la douleur revint plus violente que jamais : elle 
devenait très- vive, surtout quand on pressait sur la cicatrice. En mai 1872 , 
le Dr Durham résolut d^ recommencer l'opération et d'enlever le rein. Une 
BouveQe incision &t faite aumeme point; ondéeelia le rein des tissus ambiants 
en comprit son pëdicnle dans une ferle ligatore ; on coupa et on l'enleva 
tout entier. Le rein, ix^sé par la moitié, fut tMu-vé perfaitementsaiiu Viû^- 
cinq jours après la malade mourrait. 

n eût été intéressant dansée dernier cas de connaître d'une 
façon précise la cause de la mort : malheureusement, le jour- 
nal que nous avons entre les mains n'en fait pas mention, il 
s'agit, en efifet, de Tablation d'un rein cwnpîi&ement sain. Il 
est possible que cette suppression brusque d'une glande 
aussi volumineuse soit suivie de désordres beaucoup plus 
graves que, lorsqu'on enlève ua m^uàa déjà altéré, qui n'ap- 
porte plus à la sécrétion urinaire qu'un concours restreint, et 
qui est souvent, au contraire, devenu la source de troubles 
graves pour l'économie. (A Suivre.) 

H. DUKET. 



REVUE DE THÉRAPEUTIQUE 



I. Ho CMoi* |i <rMe ^e triméCliylapiilne ûmmmim tnrficnaent 4« 

ahmmmêk^mm^ abUcmMiw a|i^» par DvjJURDos-BsâDUETK. 

La question du traitement de rhumatisme articulaire aigu 
par la trimélbylamine est loin d'être résolue ; s'il y a beau- 
coup de faits positifs, les faits opposés ne font pas défaut* 
Dans un hôpital on réussit, dans un autre on n'obtient aucune 
amélioration. On a démontré, et principalement M. Frédéric 
Wurtz, que la trimétbylamine n'était point un composé fixe 
et stable ; est-ce donc parce que Ton se servirait de médica- 
ments différents, que Ton aurait des résultats également dif- 
férents. 

Aussi dans une nouvelle étude, M. Dujardin-Beaumetz, 



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.10 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



recommande d'employer le chlorhydrate de trimélhylamine, 
qui est fixe, quelle que soit sa provonance^ et parait avoir tou- 
jours une action physiologique et une action thérapeutique 
identiques : cette suhstance se donne à la dose de 10 centigr. 
à 4 gram. dans une potion, en 24 heures. M. Dujardln-Beau- 
metz, joint à cette étude, de nouveaux exemples rapides de 
guérison. (Bulletin de ihérap, n* 9, 1873). 

n. Fomnles sw les prépamtioiiB de trimétliYlaiiiUiey 

par A. Pbtit. 

A côté du mémoire de M. Dujardin-Beavunetz, le bulletin de 
thérapeutique donne une note intéressante de M. A. Petit, phar- 
macien. Il est indispensahle, dit-il, que le médecin qui or- 
donne la triméthylamine ajoute le mot vrat^ à sa prescription 
ou plutôt prescrive la solution au dixième. 

Exemple : 

Solution de trimétjlamine au dixième 5 gram. 

Potion gommeuse 150 gram. 

(cette potion contiendra 50 centigr. de triméthylamine waie). 

Le pharmacien saura ainsi ce que le médecin demande, sans 
cela on donnerait,comme triméthylamine vraie,les solutions de 
concentration très-variahles qui sont dans le commerce. Pour 
Tadministration du chlorhydrate de tryméthilamine, M. Petit 
propose la formule suivante : 

Chlorhydrate de triméthylamine 10 gram. 

• Teinture de zeste d'oranges 20 • 

Sirop simple 970 • 

On obtient ainsi im sirop agréable au goût et contenant 
20 centigr. de sel par 20 gram. (c'est-à-dire par chaque cuille- 
rée à bouche). 

m. InJeeUomi sona^utanées, par M. Constantin Paul. 

Après avoir fait ressortir les inconvénients des solutions 
au moyen de l'eau, de Talcool, M. C. Paul recommande la 
.glycérine, comme dissolvant ; c'est un liquide neutre, d'une 
conservation facile, et de plus, c'est de tous les liquides celui 
qui, par«sa nature, est le plus rapproché de la compoeitiûn 'du 
tissu cellulaire, sous*cutané. La glycérine est, en effet, 
pour le tissu cellulo-graisseux, une substance presque nor- 
male. 

M. G. Paul donne ensuite un moyen simple d*injecter une 
quantité précise de substance. Il consiste à peser la seringue 
pleine de glycérine, puis à la peser vide ; par différence, on a 
la contenance de la seringue, en poids : &oit 1 gr. 30, par exem- 
ple ; on compte ensuite le nombre de demi-tours, qu'il faut 
faire au piston pour vider la seringue, soit vingt et un. Sup- 
posons maintenant qu'on veuille donner, par exemple un 
milligr. de chlorydrate de morphine, on fera le calcul suivant : 
En faisant 24 demi-tours, le piston chasse 1 gr. 30 de glycé- 
rine, si on met'21 millig, de chlorhydrate de morphine dans 
1 gr. 30 de glycérine, chaque demi-tour donnera un milligr. 
{Hépert. de phar, et Jùwmal des connaissances méd. n<* 6, /873). 

F.R. 

.BIBLIOGRAPHIE 

Da point apophysalre ûmmn les névralgies et de l'irritation 
spinale, par M. le docteur Arkainoaud, Paris. Delahaye. In- 8*^ de 
65 pa^s. 

Le mémoire de M. Armaingaud se compose de trois parties. 
Dans la première, Tauteur rapporte des observations de né- 
vralgie dans lesquelles il a constaté Texistence d'un point 
apopàffsaire. On sait en quoi consiste ce phénomène indiqué 
par Trousseau comme constant, a Je l'ai toujours recherché 
depuis que mon attention a été attirée sur ce point, dit le 
professeur de THôtel-Dieu (1) et jamais encore une fois je n'ai 
manqué de le trouver. Pour en constater Texistence, il suffît 
de presser successiveme;it les apophyses épineuses des ver- 
tèbres, en conunençant par les deux premières, immédiate- 
ment au-dessus de Foccipital, et descendant jusqu'aux lom- 
bes. On arrive ainsi à un point dont la pression fait brusque- 
ment redresser le malade qui cherchç à se dérober au contact 

(\)Ttoubswi,'-C Unique médicale de V Hôtel-Dieu. i"" éd.,t. II,p.31 « 



et parfois pousse un cri : vous avez touché le point doulou- 
reux. On peut constater en môme temps que la pression des 
vertèbres situés au-dessus et au-dessousne fait éprouver au- 
cune souffrance. » 

D'après M. Armaingaud, l'existence du point apophysaire 
serait moins constante et se rencontrerait seulement dans un 
tiers des cas environ (il fois sur 30J. Dans une des observa- 
tions relatives à un cas de migraine avec pâleur de la face et 
copgestion oculaire, la pression sur l'apophyse épineuse de la 
première vertèbre dorsale détermina : c une augmentation 
d'intensité de la doukur hémicrânienne (à gauche), et en 
même temps une diminution progressive de la pâleur de la 
face qui reprit au bout de 5 à 6 minutes sa coloration normale 
à l'exception de l'œil dont le gonflement persista et dont la 
conjonctive resta fortement injectée. » Dix minutes après, la 
face était redevenue pâle. L'auteur en conclut que le siège de 
la migraine doit être placé dans la moelle et en particulier 
dans la région cilio-spinale. 

La localisation dans la moelle des névralgies (sm moins pour 
certaines d'entre elles), conduit à appliquer des révulsifs (vé- 
sicatoires, teinture d'iode, etc.), dans la région spinale et, en 
effet, dans plusieurs cas de ce genre, M. Armaingaud a pu 
triompher par ce moyen de névralgies rebelles. Aussi atta- 
che-t-il à la recherche des points apophysaires une grande im- 
portance. ^ 

Sous le nom d'irritation spinale, les auteurs anglais et avec 
eux Ollivier et Axenfeld ont décrit une maladie caractérisée 
par une douleur vive que détermine la pression sur les apo- 
physes épineuses, accompagnées d'irradiations douloureuses, 
souvent de véritables névralgies, de congestions locales et de 
divers phénomènes vaso-moteurs, maladie guérissant pres- 
que constamment par un traitement local appliqué sur la co- 
lonne vei:tébrale. 

Cette affection, encore assez mal définie, a même été niée 
par im bon nombre d'observateurs et Ton a rapporté soit à 
l'hystérie, soit à la névralgie intercostale (YallinA Jes phéno^ 
uieues qtit ta caractensent* 

M. Armaingaud discute ces opinions, mais sans apporter en 
faveur de l'irritation spinale aucune preuve nouvelle autre 
que des vues théoriques et s'appuyant sur l'existence du point 
apophysaire dans les névralgies, il conclut ainsi ; c II devient 
donc difficile de ne pas admettre que la névralgie avec point 
apophysaire et Tirritation spinale ne sont que des degrés dif- 
férents d'un même état morbide. On aperçoit alors, entre la 
névralgie localisée dans une seule branche nerveuse et l'irri- 
tation spinale avec névralgies multiples une série d'échelons 
qui conduisent de l'une àTautre et servent de transition.... » 

Ces échelons sont constitués par les périodes vaso-motrices 
parmi lesquelles M. Armaingaud étudie plus particulièremeiit 
la fièvre intermittente dont il place le siège dans la moelle et le 
ffoîire exophthalmique. — Gomme corollaire, il conseille dans le 
traitement de ces maladies les applications locales (saignées, 
vésicatoires, etc.), sur la région de la moelle. 

Plusieurs des vues émises par M. Armaingaud auraient be- 
soin d'être confirmées par des observations précises; mais, en 
attendant, ce qu'il faut retenir de son travail, c'est qu'il existe 
deux classes de névralgies, les unes siégeant à la périphérie et 
les autres ayant leur siège dans la moelle. C'est par l'absence 
ou la constatation du point douloureux apophysaire que l'on 
fera le diagnostic et que sera posée ensuite l'indication théra- 
peutique. Les observateurs auront maintenant à rechercher 
la valeur de cette distinction, et, si elle est démontrée, la fré- 
quence de chaque variété. A, Sevbstre. 



Chronique des hôpitaux 

Hôpital de la Chanté^ service de M. le piofesseur Oossbun. — Clini- 
ques les mardis, jeudis, samedis. — Salle des femmes : n^ 3, cardcome 
ulcéreux du sein droit, œdème du membre supérieur, fracture et ostéosar— 
corne du fémur droit; — 16, ankylose xle Tépaule consécutive à une arthrite 
suppurée ; -* 19, épithélio-sarcome repoussant dans le reste d^une grosse 
loupe épithélio-sébaoée opérée en 1872 ; — 21 , métrite catarrhale et hémorrha- 
gique sans pelvi-péritonite avec douleur très-vive au moindre ballottement, 
vaginite et catarrhe utérin, érosion du col. — Salle des hommes : n® 4, 
anthrax de la paroi abdominale avec un rétrécissement cicatriciel de la 



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LE PBOGRSS MSSMCÂL 



n 



portion spongiewe de TurèUne et des j^énonèiies gastalgiques en rapport 
' avec la diminution de la sécrétion urinaire ; 6, calcul vésical constaté par 
l« toudker leetal; 34, plaie de ranrant-braB avec du pes de pUegmem diffus ; 
4341, hydarthroses ; 15-50, aboèe de la marge de l'anus. 

Servioe de M. le docteur BsuRura. — Sxamen au spéculum pour les ma- 
lades du service et du dehors tons les samedis. — Salle des femmes : n^ VU, 
«oite de couches, accouchée il y a 6 ans, pélvi-périUmite chronique, acci- 
dents aigus deptns six semâmes, tumeur dure dans le cul-de^ac latéral 
gauche séparée partm ôllon du edl de rateras ; t3, phlegmon du lîgamedt 
iarge gauche ayeitt gagné 4a foese iliaque. IndunAien; 24, STip|)te8aiea des 
«^lea depuis le mois 4e iSvrier 1871, ches une jeune fiÛeâD 17 ans. JtepoÎBy 
vomissements Ucoteoibles rebelles à tout traitement. Espoir de léuasite par 
i^électricité actuellement employé^. . 

Hôpital Beaujon, service de 'hï. Leport. — Hommes : 17, paralysie et 
^itrophie dn hras gaudhe ; 22, tremblement hémiplégique ; 28» tuÉiacn corn- 
nùnutive avec plaie de l'arUculation du coude. — Femmes : 2» gomme du 
^tarnum; 7, périostite phlegmoneuse et nécrose de la claviculei lésectixm 
complète ; 13, ahcës multiples de la jambe, suite d^érysipèle. 

Service de M". Duja.rdik-Beaumetz. Salle Beaujon • 0, létrécissement 
aortique; 8, rétrécissement mitral; 11, rhumatisme articulaire vertébral. — 
Salle Monique : 13, chorée, insuffisance mitrale, manie; 3, névralgie faciale; 
10, esthiomôM inguiaaL — Servioe de M. LacoacHi. — Salle Saint- Jean : 
1, pneumothorax; %, tuberculose pérltonéale; 7, anasarque siems albumi- 
nurie, ni affection cardiaque; 11, chorée intense des membres inférieurs. — 
Salle Sainte-Paule : 9, sclérose des cordons antéro-latéraux droits ; 10, phleg- 
mon péri-utérin ; 18, rhumatisme articulaire subaigu : double pleurésie, en- 
docardite mitrale. 

Hôpital des dinigues. Service de M. Bhoga. — Hommes : n* 9. timieur 
du pli de l'aine; n** 25, hernie de J»-L. Petit. — Femmes : n* W, tmévrysme 
«de la Bons-clavière (?) ; n'^ 24, anévxysme drsdlde. — Leçons cUsîques et 
aérations les lundi et vendredi, à 10 heures et dosie. 

Hôpital des cliniques ^ service d'accouchement de M. le professeur Bbpaul. 
— • Cliniques les mardis, jeudis, samedis : st^ 20, rétrécissement du bassin 
(6 cent, 1/2 sans déduction), pemièce gtoasesee en 186S, oéphalotiipsie. — r 
Actuellonent seconde grossesse de huit mois ; 4'accouchemeot sera provoqué; 
sa, rétiéoiseament du hassin (10 centim. sans déduction). -—Application du 
ibrcepa après 48 heures de travail, enfant vivant, dépression considérable de 
la bosse frontale droite. En 1868, première grossesse, accouchement au for- 
ceps, enfant actuellement vivant, portant aussi à la naissance une dépression 

^e la bosse frontale droite duo A-te nuniHM Am Tn wq ln n i i ««i « i wtrtlrn] II. pin 

sieurs fausses couches dans Vintervalle des deux grossesses ; W, manie 
puerpérale chez une femme primipare encduta de 6 à 7 mois. 

Hôpital de la Pitié. Service de M.|le professct» YaWCEUiL. Cliniques les 
lundis, mercredis, vendredis. — SaUe des feamies : 9, tumeur- naso-pharyn- 
ffienne avec tumeur secondaire des ganglions du cou ; 25, tumeur cirsoïde de 
la région de la nuque; 27, rétrécissement du larynx, cause syphilitique. 

Salle -des hommes : 31, rétrécissement syphiliUque du rectum sypfailide de 

Ja région temporale droite, éryàpèle avec ulcérations ; 35, chancre phagédé- 
nique du fourreau de la verge, bubon, chancre inguinal, traitement par l'hy- 
drate de chloral ; 51, épulis sarcomateuse de la mèchoire inférieure. 

Hôpital Coehin. (Service de M. Bdcquoy.) 'Leçons à l'amphithéâtre le 
mardi et le vendredi, à » heures et demie. — Vendredi, 13 juin, la confé- 
rence sera faite par M. Byasson, pharmacien en chef de l'hospice du Midi, 
'cmi traitera de VSxamen des urines,' 

Salle Saint-Jean (Hommes) : N*» 2, cancer de l'estomac; — 3, pneumo- 
^çjaj. . — 4, mal de Pott cervical ; — 7, dilatation aortique; — 9, pachy- 
méninjrite cervicale; — 11, péritonite chronique^ ■— !«, QStéaoBhalaoLe ; — 
19, pseudo-pellagre alcooUque; — 20, tumeur ahBnm i inAv . ifltt» Mâttonir 
«ue; 21, hépatite chronique hypertrophique. 

Salle Saint-PhiUppe (Femmes) : N« 2, phthiae «g*,; — % Wiaatwâfl© 
xatro-utérine; — 6, méningite spinale; — 8. rétiémasMMnt SKpldUtiçue de 
la trachée ; — 10. aphasie ; — 19. diabète. 

Salle Sainte-Marie (Femmes) : N° 1, ramolUssemsnt .oésébiaL; -—.5, puiu 
pura ; -— 7. entérite chronique ; — 8, tuberculose aigué (puhnonaire et pé- 
litonéala); — 9, péritonite chronique. 

Hôpital des enfants malades. — M. le docteur Roger. Clinique le sa- 
medi — M. le docteur de Saint-Gbrmain. Clinifue le jeudi' — M. le 
4oct^ur BouCHUT, Cliniquele mardi. Safle Sainte-Catherine : W> 6, rhu- 
matisme articulaire aigu, endocardite ; — N« 7, contracture partielle du 
bras et de la jambe du côté droit; — N» 20, fièvre typhoïde, contracture 
des extrémités ; — N« 26, albuminurie- 

Èôpital Loureine, — Maladies syphilitiques . M. Alfred Fournœr fait 
des leçons cliniques tous les jeudis, à 9 heures. MM. les étudiants doivent 
ae munir d'une carte spéciale au secrétariat de la fa<:ulté. 

AfiiLB Sainte- Anne. — Cours cliniques et pratiques sur les maladies 
.mentales et nerveuses. Ce cours est fait successivement par MM. Dagonnet, 
P. Lucas, Magnan et Bouchereau. — Avant chaque leçon, examen direct 
par les élèves. — 15 jnin,' M- Bouchereau: Délire consécutif aux mala- 
ôdieç.aiguôs. 

Hôpital /5«Mf<-Xoffw. — Maladies de lapea». — M. Hakdy ; Leçoas le 



vendredi, à 9 heures. — M TjATT.t.eb z Levons, le samedi, .à 8 heures et 
demie. — M. Hillairbt : Leçons, le mercredi, à 9 hsure0 'et demie. -*- 
M. GuiBOUT : Conférences, les lundis et mardis^ à 8 heures et demie. 

Hôpital St^Amtoieu. — Service de M. le Dr Doplay. — Xeçons de dlî« 
nique chirurgicale tous les nwrdis à 9 heures. 

SaUe Ste-Marthe (femmes] ^ n^ 8, ankyloae ancienne dee deux artica- 
latioas hnméro*c.nhitales ; réeectîoa d'an côté .; a* jyo» gommai multiples de 
la face ; s? 16, cataracte secondaire, discimon. 

Salle Stp-Barkxahé (hornsDuos) ; n^ 2, arthrite blennocrhagîque .du tarse ; 0^ 
X résection ancienne de l'ipaule ; n^ ^ Ostéite et caôe des condyles dn 
iibia ; a^ 10, ostéitqs toberouleuees : aUation de deux doigts de la main et 
dn gros osieil ; a^ 12, luxation du caudean arrière i n"^ 10 et 32, cataractes 
opérées récenunent par le procédé de la graisse ; n^ 20, ôritis syphilîtique ; 
n^ 22, kérato conjonctive scrofuleuse ; n** 2fi, oommotiondela moelle, suite 
de chute sur la région lombaiie ;a^ é2. ahoès iboid «t nécrose du cartilage 
thyroïde situé sur la ligne médiane ^ n*^ 46, Nécrose syphilitique du tibia ; 
n*^ 50, tumeur syphilitique de la gaîne des péronniers latéraux; b9 56, hyper- 
trophie considérable de la prostate ; néphrite concomitaixte 

M. Peter : Leçons de -clinique médicale tous les vendre^ à 9 h. lîS, 

EnsedgnemeBt libre 

Conférences pour le 1^^ emamm dé fin d'anwi* : 20 francs par mov. '— 
Manipulations et travauœ chimiques : 25 francs par mois. — On sanscrit au 
laboratoire, tous les jours, de 2 a 5 heures, rue Gay-Lussac, 10 (entréet ^Q<- 
passe Royer-CoUard, 3). 



NOCTEUJÏS 

Mortalité a Paris. — Du 31 mai au 6 juin : 772 décès ; en moins sur la 
semaine piéeédente, 45. — <- Rougeole, 14-; — fièivse typhelde, 8 ; ~- érysi- 
pèle, 10; <«- bronohHe aignS, 1!5; — pneumonie, SI ; -^yeeenterie. 8 ; — - 
diarrhée cholériforme des jeunes enfanta, 8; — •agÎMooaeoneuBe, 6 ; — - 
croup. .16 ; — affections puerpérale^ 7 dont 6 en ville; -— autres affections 
aiguës, 230. 

Lyon. — 328 décès du 19 mai au l**" juin : rougeole. 11 ; — fièvres contî- 
aues 4 ; — érysipèle, 6 ; — bronchite aigué» 18 ; — pneamonie, 1« ; — 
affections puerpérales, 16 ; ** affections cérébrales, 54. 

LÔNDRÉi. Population 5 a,80e«078 habitants. — Du^S au 31 -mai, 1,*«8 dé- 
cès. Rougeole, 29 ; — scarlatine, 8; — fièvre typhoïde, 17 ; — érysipèle, 7 ; 
— - bronchite, 125 ; — pneumonie, 77; — dTarrhée, 16; — diphthérite, 5 ; — 
croup, 12 ; — coqueluche, 43. 

ECOLB PRâPARATOIRB DE «ÉDBCINB DB LYON. — Ont été OOmmés (aTfôté 

.mhmtériel du 24 mai) : Professeur titulaire de pathologie externe et de 
m^ecine opératoire, M. Berna,. eb templaoemeot de M. Pétréquin, adnus 
à iaire valoir ses droits à la retraite et noçuaé professeur honoraire : -^ 
professeur adjoint de physiologie, M. Létiévant, suppléant, en remplace- 
ment de M. Chauvin, décédé; — professeur adjoint de pharmacie, M. 
Crolas, suppléant de. chimie et de pharmaaie, ea lanplaaemeBt de M. Da- 
voUon, adniis à faire valoir see droi^ à la retnile, -«^ M. Gayet, sup- 
pléant de la chaire d'anatomie et de physiologie, est nommé professeur 
suppléant des chaires de chirurgie, en rampkcement de M. fierne. [Lyon 
médical. ) 

Il est vivement à souhaiter qu'un gouvernement libéral 
laisse la yiile de Lyon créer une faculté de médecine, car elle 
psaède itmt Jas éiémenls néceasaûres. 

«-*• .Un(QQncowaf»our une place de pi'ofeseeur anpplétint de thérapeutique 
et de matière médioale aura lieu le 11 août. On s'inscrit jusqu'au 1'^'' août 
(aeorétariat de rSoole préparatoire, à Lyon). Epreuves : 1® Appréciation 
des titres et .travaux antérieurs ; 2^ détermination d'un certain nombre de 
suhstanoes médicinales fraîches ou sèches ; 3° dissertation orale sur Tune des 
substances; 4* lefon omle d'une heure, après 24 heures de préparation. 

IbniBORia&jiozi. — K. Bacaiane-fara une hflfibffdaationie 15 juin dans lia 
forêt de Saint-Germain. Hendez-vous sur la terrasse à l'arrivée du toKbi* 
Défflstde Buis à 9 hem -91 (sa»e*^aint-Luzare). 

.^FACfCLTÉ PB MâDBOIÏTB BE MONTPELLIER . — Un COUCOUrS poUT )1|ne 

place de chef de cUnique médicale aura lieu lo 30 juin; on s'inscrit jusqu'au 
26 juin. -^ Un concours pour une place de chef dP clinique chirurgicale aura 
lieu lieu le 14 juillet; on s inscrit jusqu'au 10 juillet. 

Faculté de médecine de Paris. — M. Strauss est nommé chef de cB- 
nique médicale en remplacement de M* Liouville, nommé chef de laboratoire 
de l'Hôtel-Dieu. 

Le nouveau chef de clinique avait été nommé pttr concours 
chef de clinique adjoint, il serait important de savoir quelle 
est la durée de ses fonctions, si elles doivent finir ou non avec 
la duFée fixée par les règlements du concours à ses fonctions 
de chef de clinique adjoint. 

Concours. — - Le concours pour trois places de médecia du Bureau central 



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12 



LE PROGRÈS MEDICAL 



des hôpitaux de Paris» vient de se terminer par la nomination de MM. Rigal, 
Audhoui et Duguet. 

Concours d'agréga.tion pour l'enseignement supérieur. — En vertu 
d'un arrêt ministériel du 26 avril, pris en exécution du statut du 19 août !857. 
il sera ouvert à Paris, le 19 novembre 1873, un concours pour quatre places 
d^agrégés près TEcole supérieure de pharmacie, savoir : deux places dans la 
section des sciences physi<{ues (chimie générale et toxicologie) ; deux places 
dans la section de^ scienc^^ naturelles (botanique et pharmacie cHiiadqué). 
Les candillats' devront se' faire inscrire au seciïtarïat des diverses acadé- 
mies où ils résident, deux mois avant l'ouverture du concours. Ils produi- 
ront : 1^ une copie légalisée de leur acte de naissance; '2^ leur diplôme de 
' docteur ès^sciences physiques ou naturelles, et celui de pharmacien de pre- 
' mièrç classe. — A ces pièces, ils joindront llndication de leurs services et 
de leurs travaux, et un exemplaire de chacun des ouvrages ou mémoires 
^ qu'ils auront publiés. Les registres d'inscription seront clos irrévocablement 
le 19 septembre 1873, à 4 heures de l'aprèç-midi. 

Vacances médicales. — Clientèle à céder à une heure de Paris* — r 
Rapport : 11,S00 francs. S'adresser pour renseignements, à M. Toly, 1, 
. rue Antoine-Dubois Paris. 

Société de Thérapeutique expérimentale. -» Siège : rue des Poite- 
yins, 2. — Séance du 16 juin : De Vorigine, de la provenance et de Vent' 
'pUn thérapeutique de Voliban, parL. Marchand. 

' Nécrologie. — M. le docteur F. Bricb^teau, ancien secrétaire de la 
Société anatomique, ancien chef de clinique àe la Faculté de médecine de 
Paris, rédacteur en chef du Bulletin de Thérapeutique , vient de mourrir à 
Tours. l!iou8 associons nos regrets à ceux des amis de M. Brioheteau. 

Faculté de médecine de Nancy. — M. A. Netter est nommé bibliothé- 
caire conservateur des collections à ladite Faculté, en remplacement de 
M. Bouchard appelé à d'autres fonctions. 

Ecole de PHARMAcm db Nancy. — M. Strolh, ancien agrégé de l'Eeole 
supérieure de pharmacie de Strasbourg, est réintégré dans les mêmes fonc- 
tions à l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy, 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 

Avis A MM. LES ÉDiTBURS. — Tout ouvraçe dont d&ua> exem- 
plaires seront envoyés au Proorâs Médical, sera annonôé et 
analysé. — Tout ouvrage dont il n'awra été dépose quun tamn- 
plaire, sera simplement annoncé. 

IJUiralrie F. HXW, me Haatefenllle, n^ M. • 

Dragendorf. Manuel de toxicologie, traduit avec de nom- 
breuses additions et augmenté d'un précis des autred Ques- 
tions de chimie légale, par M. Ritter. In-S* de 708 pages af^éc 
47 figures dans 16 texte, 7 ft. 50. . ; :^ i 

Librairie J. B. BiULLUÈRE, rue BMiCefeiilUe; 19. 

GuTON (F). Éléments de chirurgie clinique comprenant le 
diagnostic chirurgical, les opérations en général, les méthodes 
opératoires, rhygiène, le traitement desb]essés et des opérés. 
In-8* de 672 pages avec 63 figures intercalées dans le texte. 
ISfir. 



LlbnUrle G. MASSOrV, plare de l'Écoie de Hédeelne. 

Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, pu- 
blié sous la direction de M. A. Deghambre. 2^ série, tome yii«, 
l** partie (mer-mét). Ce fascicule contient entre autres les ar- 
ticles suivants : Mer, par Rochas ; — Mercure, par Gobley, 
Fonssagrines, Orfila, E. Beaugrand; Maladief merctirielleSy par 
Rollét; — Mésentère^ par Besnier; — Mesmérisme, par Be- 
chambre ; — Mésoloçie, par Bertillon ; — Bruits métalliques^ 
par Barth et Çoger ; — Métastase, par Blachez ; — MétéorôUh- 
gie, par Renou et Chéreau ; — Méthode, par Hecht 

DiDAT (P.) Examen médical des miracles de Lourdes. Iii-24 
de 150 pages. 

DiEULAFOT (G.) Traité de l'aspiration des liquides morbides. 
Méthode médico -chirurgicale de diagnostic et de traitement 
kystes et abcès du foie, hernie élranjglée, rétention d'urine, pé- 
ricardite, pleurésie, hydarthrose, etc.) In-8» de 484 pages. 

Librairie A DELAHAYE, place de, l'Ecole de Védcclne. 

Arthus (A.) Traitement, des maladies nerveuses et des aff«c- 
tions rhumatismales par Télectricité statique. In- 4 S de 164 
pçiges, 2 fr. 

Charcot (J. m.) Leçons sur les maladies du système ner- 
veux, faites à la Salpétrière, recueillies et publiées par Boua- 
NEViLLE. 1«' fasicule : Des troubles trophiques consécutifs aux 
maladies du cerveau et de la moelle épiniére. In-8<> de 96 pages 
avec figures, 3 fr. — 2* fascicule : Paralysie agitante anatomiê 
pathologique de la sclérose en plaquet ,lùr%^ de 96 pages avec 
4 planches en chromp^lilhographie et figures dans le texte, 
3 fr. — Z^ fascicule iSpmptomatologie, formfs, périodes, traité^ 
ment de la sclérose en plaques. In-8<» de 64 pages avec figures. 

GoTTARD (AlbO De la valeur de la thrimélhylamine daus le 
traitement du rhumatisme articulaire; In-S^ de 88 pages, 2 fr. 

Penis (E. D.). Etudes sur la nature et le traitement de cer- 
taines formes d'iridochoroïdUes. Iû-8* de 80 pages, 2 fr. 

Dbmandre (Abel). Des tumeurs de Vnmoplate ci de leur àm^ 
gnostlc, de leur traitement et des résectioûs qu'elles nécessi- 
tent. In-8* de 58 pages, 2 fr. 

Desmazes (Ch.) Les aliénés ; étude sur la loi du 30 juin 
i838; le pi:ojet Qàmbetia et le drame à'Evesse. In-8o de 
84 pages, 2 fr. 

Librairie LOUIS LBGLEBC, i4, wmm de l'Ecole de aiédeeiAe 

Franca y Mazorra. Etude sur remploi de Thydrate de 
chlorai. In-8« de 90 pages. 2 fr. â<. 



Le rédacteur-gérant : Bournevillb. 



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musculaire et osseux est indiscutd)Ie. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux | 
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TûUL co qui concerne la Rédaciioii et rAdministration doit être adressé aux bureaux du Jourual. 

* Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 

L.e Prix d'abonnenit-nt doit être envoyé en mandats -poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du l®»" de chaque mois. 
On s'abonne hors de P«rLs danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 

SOMMAIRE. — Ci-iNiQt:K Miiî)ir\LE: F.tude de *iuelqu«^s pointa de l'urcmie, leçon 
de M. Béhier. recueillie par Liouville ei Straus. — fATUOLOOiB extkrne : Anato. 
mie et physiologie pathologiques des tumeurs urineuses et des abcès urineux, par 
M. Dransart. — Phtsiologib : Influence de l'aspiration thoracique et des mouve- 
ments respiratoires sur la circulation, par Ko^apelly. — Bullktin du Proorks 
MÉDICAL : Des rapports entre le sommeil et la nutrition des centres nerveux- — 
Société de Tempérance. — Sociétés savantes. — Société th biologie : — Palho- 
génie des accidents éclamptiques, par Bouchard ; — Température dans le tétanos, 
par Muroo, diacussion par Charcot, Laborde, Liouvil e, Carville ; — Tempéra- 
ture dans les attaques convulsives, par Cornii, discussion par Charcot. — Académie 
de médecines — Société anatomique : Cancei du mésentère, squirrhe atrophique> 
étranglement interp^^.paT Seuvre; — Eléphantiasis du clitoris, par Ziembicki; — 
Tumeur du sein, ^arv,Cri^veilhier. — Revue d'obstefriqur : Etat du foie chez les 
femmes en lactation, *pa*r Sinéty ; —Diagnostic des kystes de l'ovaire, par billot; — 
'Rhumatisme dans l'état puerpéral, pur Quinquaud; — Procidences des membres dans 
les pré•éntat^>n8 de l'extrémité céphalique, par Kubé ; — Tumeurs de Tovaire et 
accouchement/ par Treille (an. Budin). —Revue chirurgicale: De l'extirpation 
du rein, pfir H. Daret. —Chronique des Hôpitaux. — Nouvbllbs. —Bulletin 

BIBXJOGBAPHIQn? . 



CLINIQUE MÉDICALE 

HOTEL-DIEU..— M. LE PROFESSEUR BÉHIER. 

Éti)id»d«jittelqu6«|KrfUttsderUré«nto . 

Théories. — Expériences.) 

Leçons recueillies par H. Liouville, chef du laboratoire et 
I. Straus, chef de clinique adjoint (1). 



Messieurs, 

Vous avez pu voir dans nos salles, et nous avons étufliô 
ensemble dans nos dernières leçons trois cas différents 
d'albuminurie. Rien à mon sens n'est aussi utile et aussi 
instructif que de réunir plusieurs exemples d'un môme 
symptôme et d'examiner les conditions spéciales qui prési- 
dent à son développement et en modifient souveiit la valeur 
et la signification. Le premier malade dont je vous ai entre- 
tenu et qui était couché au lit n° 23 de la salle Ste-Jeanne 
a présenté la forme bénigne, facilement curable delà mala- 
die. Cet homme, vous vous le rappelez, s'étant refroidi à 
la suite d'une libation, fut pris de frisson, de malaise, d'a- 
nasarque et d'albuminurie. Au bout de 10 jours, à la Suite 
de l'administration de bains de vapeur et de pilules de tan- 
nin, l'œdème se dissipa, l'albumine disparut des urines et 
le malade quitta nos salles complètement guéri. Nous 
avons eu affaire là à une albuminurie aiguë bénigne, tran-- 
sitoire, correspondant à une lésion Superficielle et facile- 
ment réparable des reins, à u^e néphrite catarrhale 
simple. L'examen microscopique des urines nous a auto- 
risé avec presque autant de certitude que si nous avions 
eu les pièces anatomi^ues sous les yeux, à affirmer que 
cette lésion consistait en une simple desquammation ca- 

(l) Ces leçons ont été faites le 12 et le U mars 1873 à l'Hôtel-Dicu. 



tarrhale des tubuli du rein. Cette chute de l'épithélium a 
permis la transsudation d'une certaine quantité de l'albu- 
mine du sérum sanguin ; en outre, un plus ou moins 
(içrand nombre de tubes, obstrués d'abord par les produits 
de cette prolifération cellulaire, n'ont pu sécréter l'urine 
qu'imparfaitement ; de là la diminution de ce liquide. Bien- 
tôt, les canalicules se sont désobstrués, Tépithélium de 
revêtement s'est restauré, la sécrétion et la circulation uri- 
naires se sont rétablies. 

Au lit n*^ 9 de la salle St-Antoine, vous avez pu observer 
une forme analogue mais qui établit en quelque sorte une 
transition avec les formes les plus graves, avec 1? maladie 
de Bright véritable. La marche de l'affection était plus 
lente et plus traînante ; l'urine contenait non-seulement 
d es cellules d'épithélium granuleux et des tubes également 
^jiwuuieuA, comme dans le cas précédent, mais en outre 
quelques cylindres fibrineux et quelques tubes graisseux 
ainsi que des globules rouges du sang, indices d'une phleg- 
masie plus profonde et pouvant par conséquent être plus 
durable; enfin les symptômes eux-mêmes étaient i plus 

Saves, la dyspnée était forte et des vomissements répétés 
Jiquaient une menace de la complication, dont je' veux 
' siSfrtoàt vous entretenir aujourd'hui, complication . qui a 
reçulenomd'wr^mi^. .»•..... _ .a^iii. 

Enfin, pour franchir un degré de plus, la malade quT" 
était couchée au lit n° 26 de la salle St-Antoine est un 
exemple type de néphrite parenchymateuse profonde, de 
maladie.de Bright parvenue à son terme et qui nous offrira 
tous les aspects variés que peut offrir cette redoutable 
affection. Vous vous rappelez sans doute les symptômes 
si caractéristiques offerts par cette malade; le début de son 
hydropisie remontait à deux ans; elle s'était manifestée à 
la suite d'une atteinte de scarlatine ; l'œdème considérable 
et généralisé, avait envahi les deux poumons ; la vue était 
troublée et obtuse, les urines rares, chargées d'albumine, 
pauvres en urée et en sels ; elles contenaient des tubes 
hyalins et des cylindres graisseux. La malade vomissait 
incessamment et les matières rendues, analysées à diver- 
ses reprises par M. Ernest Hardy, contenaient une forte 
proportion d'urée. La température a toujours été basse, ' 
au-dessous de la normale (35*^, 36«, 37*> au plus). Cette tf^m- 
pérature contrastait avec la grande accélération du pouls 
et elle s'est maintenue abaissée malgré l'existence d'une 
pneumonie ultime J'ai aussi appelé votre attention sur la 
tendance invincible au sommeil que présentait cette ma- 
lade, somnolence interrompue quelquefois par des accès 
d'agitation et de vive céphalalgie. La malade a fini par 
succomber dans le coma après avoir passé par toutes les 
phatses de l'empoisonnement urémique. Vous vous rappelez 
les lésions profondes et complexes que l'examen micros- 
copique des reins de cette malade nous a révélées. Les 
tubes urinifères étaient remplis de moules hyalins et de 
cellules de revêtement en voie de régression graisseuse. 
Les glomérules de Malpighi, graisseux aussi et tellemen 




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14 



LE PROGRFS .MEDICAL 



ratatinés que leur volume était considérablement diminué. 
LatiMssu connectif interstftiel était hyperplafiié et envahi 
' pan une sclérose véritable. De plus, TatropIûeÈet Taltération 
r^esaife idas élénimitB^€é&réteiu:s,,itÉlBQB««t glomériâes 
étpientHtiddeMe&etiâétenniûée&A^afâastiiptr un travail 
pi|p[pre{.i)aneKh|iaiiaÉeux^t par la oa^^petalion qu^eser- 
çlfct la^iMiérwe înterstfltelle. "^Msàs ssu^msamÊons surtaut 
appelé votre attention sur une troisième' lésion que nous 
avons constatée avec M. H. Liouville et qui est encore 
venue aider à la conversion stéateuse si visible sur le 
rein de cette femme ; je veux parler d'une modification 
pariétale des vaisseaux poussée quelquefois très-loin et que 
vous constaterez comme nous, d'une façon irrécusable sur 
les préparations qui vous seront expliquées au laboratoire. 
Cette altération frappe surtout les artérioles : leur volurap 
est conservé, mais la lumière est effacée et ne permet plus 
l'abord du sang; bref, ces vaisseaux présentent ainsi une 
véritable endabtéeite OBUTiRANTE, fait anatomique cu- 
rieux et que Johnson a signalé aussi mais sur lequel on 
n'insiste pas assez, selon moi, dans l'histoire de la lésion 
brightique. Il ne me paraît pas douteux que cette alté- 
ration vascuiaire et l'ischémie qu'elle entraine à sa suite 
n'-entrent, pour une part considérable, dans la production 
de la stéatose qui est le fait anatomique dominant dans 
cette forme de la maladie. 

Mon intention, aujourd'hui, n'est pas d'insister unique- 
ment sur ces particularités anatomiques, quelqu'intéres- 
santés qu'elles soient ; j'ai tenu cependant à vous les raj)- 
peler car elles nous serviront à l'interprétation de certains 
symptômes graves, qui ont pu être relevés chez cette der- 
nière malade et que l'on désigne en clinique sous le nom 
d'accidents urémiques. 

Deux conditions fondamentales peuvent donner nais- 
sance à cet empoisonnement particulier que faute d'un 
mot plus précis Ton appelle urémie : 1« l'absence de sécré- 
tion par cessation des fonctions spéciales du rein ; 2«» l'ab- 
sence d'excrétion de l'urine déjà formée i>ap olM»t»âiaA&oji 
cours. On a voulu, comme nous le verrons tout à l'heure, 
établir des différences symptomatiques et cliniques entre 
ees deux groupes de faits et les distinguer non-seulement 
quant à la cause, mais aussi quant à la forme des accidents, 
dont les uns rentreraient proprement dans Vuréme^ les 
autres dans ce qu'on a appelle Viirinémie, Plus tard nous 
verrons ce qull £aut penser à ce sujet. 

On range habituellement le rein j.armi les glandes et 
Ton parle de sécrétion rénale ; il importe, messieurs, de 
bien s'entendre à cet égard, et de bien apprécier la fonction 
physiologique du rein. Or, tout semble montrer qu'il ne 
constitue, pas, à proprement parler, une glande. Par c(3 
mot on désigne un organe puisant dans le sang certains 
éléments, les modifiant, les élaborant d'une façon spé- 
ciale et donnant ainsi naissance à un produit nouveau, 
qui ne préexistait pas dans le liquide sanguin et qui e.Sb 
doué d'activités particulières ; c'est là ce qui constitue la 
sécrétion. Ainsi, la bile n'est pas préformée dans le sang : 
elle résulte de l'activité spéciale de certaines cellules du 
parenchyme hépatique qui seules peuvent donner nais- 
sance à ce produit, et seules peuvent sécréter de la bile. 
Que Ton enlève le foie chez un .animal, on pourra consta- 
ter l'accumulation dans le sang de matériaux de toules 
■ sortes, mais jamais on n'a pu y retrouver la ' présence de 
l'élément caractéristique de la bile, des acides biliaires. 

L'urée, au contraire, préexiste dans le sang ; elle ne se 
forme pas dans les reins, mais bien partout où se passent 
des combustions organiques, c'est-à-dire dans la profon- 
deur de tous ks tissus. Le rein ne la forme point, ne la 
secrète point, dans l'acception rigoureuse et physiologique 
du mot ; il la sépare du sang, non pas en vertu d'une éla- 
boration spéciale, mais par une sorte de travail de fil- 
tration. 

Tout trouble apporté au fonctionnement rénal a donc 
pour résultat, non pas la suppression d'une sécrétion mais 
celle d'une élimination émonctoire et la rétention dans le 
sang de principes destinés à être rejetés de l'économie. 



(i'est cette rétention, cette accumulation par laquelle le 
sang est vicié, qui est le fait esseaëel et le fond même ém 
ce qu'on a appelé l'urémie. Toutarcôaconstance qui amèae 
ia^'iliaifiiAtiQiiv(»i la'>«iippneBÉk)aiâéHactivité réJÉde, abom- 
3tlt'.fat»lamett à' cette rétention étotanatériaux doAt l'éft- 
.jniaation<'.estisi ;.néceMaire à l'inMgrité de Téconamie. 
iXonme ie falit ianèsy^ian observer .Biucke, rétandaelfejJiL 
lésion rénaleeest souvent à ce point de vue pltts imTjtrr- 
tante que sa parofondeur .L'altération anatomique a beau être 
très-superficielle, facilement réparable, si en même temps 
elle est très-étendue, si elle intéresse une notable partie des 
tubes de l'un et l'autre rein, la filtration de l'urhie sera in- 
complète, l'émonction insuffisante, et les phénomènes gra- 
ves que nous étudions ici éclateront. Inversement une partie 
considérable ou la totalité même d'un rein peuvent être le 
siège de lésions profondes et irréparables, pourvu que la 
partie restée saine ou que le rein non altéré continuent à 
fonctionner, ces parties suppléeront au fonctionnement de 
celles qui sont altérées et assureront une dépuration suffi- 
sante du sang. On s'explique ainsi pourquoi certaines sup- 
purations rénales, certains cancers d'un de ces organes 
peuvent être parfaitement tolérés, sans jamais provoquer 
d'accidents dits urémiques, qui au contraire éclateront 
avec violence à la suite d'une simple néphrite catarrhale 
alors qu'elle occupera la surface totale des deux reins. 
L'urine, dans la plupart de ces cas, est diminuée de quan- 
tité ; néanmoins il peut se faire que cette quantité atteigne 
presque le chiffre normal, qui est de 1,200 à 1,400 gram- 
mes dans les 24 heures. Mais, dans ces cas, on constate des 
modifications dans la composition des urines, me difix:ations 
qui seules sonf importantes et décisives. Au lieu d-e 30 à 
32 grammes d'urée, les urines des 24 heures n'en contien- 
dront que 20, 10, 7 même. Les chlorures baissent dans la 
même proportion et, fait qui se retrouve dans les inflam- 
mations, le chiffre de ces chlorures tombe de 11 grammes 
à 2 oui gramme; il en est de môme des phosphates. En 
iv.vanclio, aoian Sdiottin ot Gkairei, 11 y aurait une aug- 
mentation notable des matières dites extractives. Dans la 
grande majorité des cas, l'urine contient de l'albumine, 
dans la proportion de 5 à 25 grammes (Frerichs). 

La densité de cette urine est diminuée ; de 1,025 qui est 
le chiffre normal, elle tombe à 1,015, à 1,008. Cette donnée 
densimétrique, si commode à obtenir au lit du malade, est 
' sans doTiteJ'insisto sur ce point, d'une grande utilité clini- 
que ; seulement il ne faut pas s'en tenir exclusivement à 
cette constatation pure et simple, mais toujours recou- 
rir à une analyse chimique rigoureuse, qui seule four- 
nit une donnée scientifique. 

L'acidité des urines est généralement affaiblio, excepté 
au début de la maladie. Notons aussi que si la présence 
de l'albumine. dans l'urémie, est un fait habituel, ce n'est 
pas un fait constant et qu'elle peut faire défaut. Je ne vous 
redirai pas ici comment la présence de l'albumine peut 
être constatée. Je vous ai déjà enseigné les divers procé- 
dés en usage et M. E. Hardy, au laboratoire, vous a savam- 
ment exposé ce côté chimique et expérimental de la 
question. 

Etudions maintenant Jes phénomènes qui caractérisent 
l'épuration incomplète du sang par arrêt des fonctions 
rénales. 

Sans chercher en ce moment k interpréter les faits, et 
abstraction faite de toute opinion sur ce qui se passe alors, 
nous allons avant tout étudier la marche et les caractères 
des symptômes qui résultent de cette absence d'épuration 
du sang. La forme en est aiguë ou chronique. 

Dans la forme aiguë, les accidents surviennent le plus 
souvent sans prodromes, d'une façon soudaine. Lorsque 
des pi^odrômes existent, ils consistent en une céphalalgie 
souvent opiniâtre, tantôt frontale, tantôt occipitalf?; on a 
voulu faire de cette dernière variéfé de céphalalgie Ta- 
vant-coureur spécial des accidents à forme convùlsive ; 
c'est là une opinion que rien ne justifie, et la céphalalgie 
frontale tout aussi bien que la céphalalgie occipitale peut 
être suivie d'accidents à forme convulsive. On constate en 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



15 



même temps de l'insomnie, de Tagitation noctu"rne qui 
contraste avec l'apathie habituelle du malade, dont le corps 
aussi bien gue l'intelligence sont somnolents et engourdis : 
la pensée et les mouvements sont paresseux, la mémoire 
lenie, l'ouïe obtuse. 

Quelquefois la scène s'ouvre par un phénomène brusque, 
Isi perte subite de la vue. Il importe de ne pas confondre ^ 
cette cécité brusque avec l'amaurose qui accompagne sou- | 
vent la maladie de Bright chronique, laquelle développée ' 
lentement se dissipe lentement aussi et est liée à des lésions 
rétiniennes faciles à reconnaître à l'ophthalmoscope. Ici, 
au contraire, on ne trouve pas de lésion appréciable de la 
rétine ; l'amaurose survient et disparaît inopinément. Vous , 
avez vu que ce fait s'était produit chez un de* nos malades 
couché au n° 31 dans une attaque éprouvée il y a 7 ans et 
dont il donne le récit le plus clair et le plus exact. 

Souvent les prodromes consistent en des vo'missements 
répétés, qui ne s'expliquent par aucune lésion de Testomac 
et qui sont en même temps un mode de dépuration pour l'é- 
conomie. D'autres fois, au contraire, on constate la sup- 
pression brusque d'une diarrhée ou de vomissements habi- 
tuels; ilimportç beaucoup, messieurs, de se méfier de la 
cessation de ces actes d'émonction supplémentaire que 
nous retrouverons tout à l'heure et dont nous établirons 
l'importance et la signification ; cet arrêt des symptômes 
gastro-intestinaux est, en effet, souvent l'indice de l'im- 
' minence des accidents. 

D'autres fois ce sont quelques convulsions locales qui 
constituent les seuls avant-coureurs. 

Les prodromes, vous le voyez, sont asseiz variables. 

On s'est posé une question particulière et on" s'est de- 
mandé s'il existait quelque rapport entre la marche de l'hy- 
dropisie et le développement des accidents nerveux que 
nous examinons en ce moment. Ce serait en effet une 
remarque précieuse pour i^ Hioff^ncfiA qn^ ro-giofonr^o f^^^^p 



rapport bien établi entre ces deux ordres de symptômes. 
Quelques auteurs ont avancé que la dimijiution de l'ans^ 
sarque était le signal du développement des accidents ner- 
veux. Il s'en faut que cela soit bien établi. Ce qui ressort 
de l'étude de ce point de pathologie c'est que la marche 
de l'hydropisie généralisée est sans effet sur la production 
des accidents dits urémiques ; ils sont en effet observés 
avec ou sans diminution de Tanasarque. (A suivre.) 



PATHOLOGIE EXTERNE. 

Contribution à l'anatomie et à la _ 
logiques des tumeurs urineuses et' des 
neux. 

Par Henri DHANSART, interne des hôpitaux de Paris. 

Préambule. — Nous voulons présenter en commençant 
la substance de ce mémoire résumé en quelques proposi- 
tions. Sachant ce que nous voulons prouver, le lecteur nous 
suivra plus facilement dans le cours de ce travail : 

1« La blennorrhagie chronique produit la sclérose, la 
cirrhose du tissu spongieux du canal de Furèthre. 

2^ La sclérose du tissu spongieux a pour résultat la dis- 
parition des vacuoles et la formation d'une vascularisation 
nouvelle comme cela se voit dans la cirrhose du foie et du 
poumon ; les vaisseaux sont peu nombreux, à calibre pe- 
tit, à parois faibles jeunes. 

3*» Il se fait dans l'épaisseur du tissu sous-muqueux des 
hémorrhagies dont le mécanisme est donné par la fonc- 
tion de l'organe (coït et autres actes) d'une part, et la na- 
ture dos vaisseaux de formation nouvelle qui nourrissent 
le tissu fibreux d'autre part. 

4^ Ces hémorrhagies sont l'origine de la grande, partie 
des tumeurs et des abcès urineux que Ton constate dans 
le cours des rétrécissements. On conçoit également que 
ces hémorrhagies puissent être très-petites et occasionner 
alors simplement quelques phénomènes d'engorgement 
dans l'épaisseur du tissu sous-muqueux de l'urèthre. 



Nore mémoire se trouve tout entier dans ces trois pro- 
positions. Il renferme quelques donn(^es nouvelles sur 
l'aiatomie et la physiologie pathologiques du canal de l'u- 
rètire ; mais cependant il ne faut pas s'en exagérer l'im- 
pcrtance, car à notre avis tous les éléments pour résoudre 
la question existaient dans la science et il n'y avait pour 
ainsi dire qu'à conclure. 

Il suffit d'ouvrir Chopart et l'on verra qu'il connaissait 
tî^s-bien la cirrhose du tissu spongieux de l'urèthre qu'il 
désigne sous le nom de dégénérescence squirrheuse, le 
nom seul diffère. Les auteurs modernes ont également dé- 
crit cette dégénérescence fibreuse du tissu spongieux, 
ssns toutefois lui donner le nom qui lui convient, cirrhose 
01 sclérose. 

M. Voillemierde son côté, a signalé l'hémorrhagie dans 
l'épaisseur de ce tissu nouveau, comme nous le verrons 
plus loin ; seulement il n'a pas cherché à s'expliquer leur 
mécanisme. Il l'eût trouvé certainement si son attention 
eût été éveillée sur la nature des nouveaux vaisseaux qui 
viennent remplacer dans ce tissu fibreux l'appareil vascu- 
laire primitif (artères hélicines, etc.) Nous croyons que l'in- 
duction par analogie devrait conduire à examiner ce point. 
En effet, le développement de nouvelles branches des, 
artères bronchiques et hépatiques dans la cirrhose du foie 
et des poumons entre aujourd'hui dans les notions les 
• plus vulgaires danatomie pathologique. Cette dernière 
science nous a également appris que les vaisseaux de 
nouvelle formation sont toujours à parois faibles. Ces na- 
tions étant connues et appliquées à l'urèthre dont on con- 
naît les fonctions spéciales, l'hémorrhagie ne devait-elle 
pas en être déduite comme une conséquence fatale, qui 
de plus devait se répéter souvent ? C'est ce que nous avons 
lait. , 

Nous commençons par le récit de l'observation qui est la 
Jiasfi-jda-oûtre travail ; nous l'avons recueillie dans le ser- 



vice de M. Desprès à l'hôpital Cochin. 



Observation, — Le nommé Bellon Robert, entré le 21 juillet 1872 à 
l'hôpital Cochin, baraque N** 2, N^ 89, âgé de 35 ans, pour rétention d'u- 
rine presque absolue. On constate un rétrécissement de l'urèthre (impossi- 
bilité de passer une bougie) et en même temps un abcès urineux au périné 
au niveau du bulbe. 

Date du début des accidents, il y a six mois; blennorrhagie ancienne. — 
Le 22 juillet, incision de l'abcès. 

Les jours suivants, apparition au dos de la verge au niveau du ligament 
suspenseur d'une petite tumeur indurée, qui semble 6tre intimement unie au 
corps caverneux au point de simuler une pénitis. 

SO juillet. — La petite tumeur ramollie donne issue à du pus a travers 
la peau perforée ; il ne sort pas d^urine par l'ouverture de ce petit 
abcès. 

54 juillet. — Cathétérisme avec bougie fine en baleine» La bougie fran- 
chit un premier rétrécissement et est arrêtée par un second à la partie an- 
térieure de la partie membraneuse. Frisson dans la journée et fièvre. 
Lurme ne -coule que goutte à goutte par l'ouverture de rabcès uri- 
neux. 

Z®' août. — M. Desprès fait Turéthrotomie externe sans conducteur. 
L'opération fut rapidement conduite à terme et avec un rare bonheur. Une 
sonde de femme fut introduite par le canal de Turèthre dans la vessie et 
laissée à demeure, (^omme particularité on constata une douleur très-vive 
au toucher rectal ce qui inspira des craintes au sujet de la prostate. Un 
lavement émoUient fut prescrit. 

2 août. — On fit une injection d'eau tiède dans la vAssie. Pas de 
fièvre. 

3 août. — M. Desprès ouvre l'abcès de la prostate avec son ongle en 
introduisant le doigt dans le rectum. Mort le soir. 

AUTOPSIfc. — Péritonite généralisée ; liquide jaune< citrin ; adhérences 
des anses intestinales, fausses membranes. Dans le cul de sac péritonéal 
recto- vesical, on constate une ouverture ronde large de deux milli- 
mèlTw's par laquelle on fait sourdre du pus venant de la prostate. L'examen 
du rectum ne laisse apercevoir, chose étrange, aucune ouverture commu- 
niquant «vee l'abcès , 

ha. prostate n'existe plus, il n'y a plus qu'une vaste poche purulente. 
Hyper throphie considérable de la vessie qui est un véritable utérus, mu- 
queuse injectée, plaques rouges et noires. 

JStat de Vuritkre. — Le tissu de rurèthre est détruit au niveau de la 
prostate et du périnée. On ouvre le canal de l'urèthre par une incision faite 
sur la paroi supérieure d'arrière en avant. Ce canal est manifestement re^ 



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16 



LE PRMRÉS MEDICAL 



tréci dans les trois quarts prostérieurs de la portion spongieuse, le qujt 
antérieur semble avoir conservé un calibre presque normal. 
^'' La muçueuse urétkraU est partout d'une très-grande pâleur se détachait 
trbs-difficilement des parties profondes surtout en arrière; et présentant ça ^t 
là quelques plis transversaux plus on moins obliques . 

On fait une seconde coupe de toute l'ép&isseur des parois du canal; cete^ 
coupe dirigée d'arrière en avant met en évidence l'état du tissu spongieiK 
dans toute son étendue : en avant au niveau du gland et un peu en arrière cb 
cette partie, le tissu spongieux a conservé son épaisseur et son aspert 
normal; les vacuoles sont grandes, elles contienneut un sang roso qui pect 
y circuler facilement (de A à B.) 

Dans toute la partie du canal située en arrière, le tissu spongieux ai 
complètement disparu (de B à D] et est remplacé par un tissu nouveaa 
Ce tissu sous muqueux nouveau se présente sous deux aspects d fférenls ea 
avant de B à C, et en arrière de G à D. 




Fig. 1. (1). 

En avant c'est une couche blanchâtre, peu épaisse, dure, résistante, 
criant sous le scalpel présentant tous les attributs du tissu fibreux. La 
texture de son tissu est partout uniforme ; des coupes transversales laissent 
voir l*orifice de quelques artérioles très- rares qui traversent ce tissu dans 
toute son étendue. L'orifice de ces artérioles est très-petit et ne mesure 
guère plus qu'un cinquième de millimètre de diamètre. 

En arrière de C à D on trouve une couche sous-muqueuse d'un aspect 
tout différent. Elle frappe tout d'abord par sa coloration noirâtre qui tranche 
tout à fait avec la coloration blanc nacré de la partie que nous venons 
de décrire. Cette coloration ressemble tout à fait à celle des foyers apo- 
plectiques assez anciens du poumon lorsque l'hémorrhagie a été intersti- 
tielle. Ace niveau la couche sous-muqueuse a considérablement augmenté 
d'épaisseur. Elle forme saillie tumeur comme la figure cLjmnto la ropro- 
sente do C à D. Le tissu qui forme cette saillie a toufes les' mêmes qualités 
physiques, à part la coloration, que celui que nous venons de décrire de 
B à C. Seulement à la périphérie, dans une zone étendue de K à L et in- 
diquée sur k figure par une teinte plus foncée, ce tissu qui forme la saillie 
est oomplètement modifié. Il offre une teinte . grisâtre, sa consistance est 
très-faible, la paroi qui forme sa limite externe est irrégulière, «nfrac- 
tueuse et baignée par du pus. Son aspect est tout à fait compavable au tissu 
qui forme les parois de certaines cavernes en travail d'agrandissement. Au 
niveau de cette couche, la tunique qui fonne la gaine de la couche sous- 
muqueuse autrefois, corps spongieux a complètement disparue. Entre cette 
couche mortifiée d'une part, la peau et le fascia pemis d'antre part, existe 
ime cavité reo^plie de pus. Cette cavité offrait à droite un petit prolonge- 
ment qui contournant les corps caverneux obliquement de bas e^i haut et 
d*avant en arrière 'venait communiquer avec Taboès que nous avons signalé 
sur le dos du corps caverneux droit au niveau du ligament auspenseur. 

Les corps caverneux sont tout à fait sains. La tumeur qui s'était déve- 
loppée à la racine de la verge et qui semblait Stre intimement unie, au 
corps cavesneux droit, était complètement indépendante de cet organe, le 
pus qui La fbrmaÂt siégeait entre .le fascia pénis et la gaîne du corps ca- 
vemeux. 

En résumé, dans cette observation considérée au point 
de vue du sujet que noas voulons traiter, nous a^ons à 
relever les données suivantes : 

P Un abcès siégeant au périnée incisé le 22 juillet et 

(l) Fig. 1. Coupe antéro postérieure du canal de lurèthra, intéressant sur- 
tout la paroi inférieure dont la coupe seule est ici représentée. — La paroi 
supérieure n'est ici figurée qu'incomplètement au niveau du gland et un peu 
en arrière. 

(l et 2) Muqueuse uréthrale (coupe de]« 

v3) Gaine du corps spongieux de l'urèthre. 

(4) Fascia pénis. 

(5) Peau. 

(6) Paroi interne du canal de l'urètlire. 

(7) Corps spongieux de l'urèthre divisé en 3 parties : 
1*"* partie de A à B. Tissu spongieux" normal ; 

2° partie de B à C. Tissu fibreux remplaçant le tissu spongieux ; 

3® partie de C à D. Le tissu fibreux remplaçant le tissu spongieux normal 
est le siège d'une hémorrhagie interstitielle, la partie périphérique du ibyer 
hémorrhagiques représentée par une coloration plus foncée, est anfiractueuse 
et ramollie (gangiène), elle limite «ne cavité contenant du pus dont la paroi 
est formée, d'autre *part, par le fascia jjenis. La gaine du tissu spongieux est 
détruite à ce niveau. 



donnant consécutivement à l'incision passage à l'urine 
(abcès urineux). 

2^ Nodosité asaez volumineuse siégeant à la partie pos- 
térieure de la région spongieuse de l'urèthre commençant 
à s'abcéder sans qu'on se soit aperçu de ce travail sur le 
vivant. {Twruitr ivrinaire). 

3° Etat spécial du tissu spongieux de l'urèthre. 

A. Etat normal au niveau du gland et un peu en arrière 
de cette partie. 

B. Altération complète dans toute la portion du canal 
de l'urèthre qui vient après. Le tissu spongieux y est rem- 
placé par un tissu nouveau plein, dur, résistant, criant 
sous le scalpel (tissu fibreux). En avant ce tissu est blan- 
châtre^ nacré, peu épais. En arrière, ce tissu a changé de 
coloration et d'épaisseur : il est noirâtre et forme saillie. 
Ses mailles ont été le siège d'une infiltration sanguine et 
nous avons comparé son aspect à celui que donne le pou- 
mon et d'-autres tissus au niveau des foyers apoplectiques 
non-récents par hémorrhagie interstitielle. 

Nous avons aussi fait remarquer la faible vascularîsa- 
tion de ce tissu ; artérioles peu nombreuses et à calibre 
faible. C'est ce que des coupes successives dans la portion 
antérieure, blanche de ce tissu, nous ont permis de cons- 
tater. Dans laportionjpostérieure noirâtre, cette pénurie de 
vascularisation allait jusqu'à Tinaufilsance et se s traduisait 
parle symptôme caractéristique, mortification, gangrène. 

Enfin avec ce travail de mortification, de gangrène, 
existait comme corollaire un -teavail de suppuration et 
l'abcèis urineux allait remplacer la tumeur urineuse si 
la mort n'avait mis obstacle à la perfection de ce.travail. 
Voilà ce que nous avons vu. 

Di«ons-le de suite : si nous connaissions la transforma- 
tion du tissu spongieux en tissu fibreux consécutive aux 
rétrécissements blennorrhagiques (pour cela il suffit d'ou- 
vrir l'excellent livre de M. VoillemierK nous n'avions ja«- 
nujAn nm jittne -pan la oescrîption des lésions que nous 
Gonstations.au niveau de la tumeur dite urinaire. Aussi 
est-ce avec le plus grand soin que nous avons pris note 
de ce que nous avions la chaace de reacontrer. (1) 

U suivrai 

PHYSIOLOGIE 

Influence de raspiration thoracique et des mouve- 
ments respiratoires sur ladrcidation 
Par ROSAPKLLT. 
§ I. CoiLBeldence de cerCains phénonaèaes eireulatolres avec 
les BiAUveaieiits de Jar jreepJjMtian. 

DéccmcfrU de Barty. — Llûfluenoe ëes raowraoïonte: respi- 
ratoires sur la circulation, n'a véritablement pris place dans 
le domaine 9ci«fnftifique que depuis la pnbltcation du mémoire 
de Barry {Recherches sur les catcses du mouvement du sang dans 
les veines. Paris 1825.) 

Longtemps avant lui, Vaisalvà et Morgagni avaient remar- 
qué que la veine jug\ilaire, mise à nu sur le chien vivant, s'af- 
faisse à chaque inspiration. 

Haller, se fondant sur cette observation et sur ses propres 
expériences, enseignait que pendant l'inspiration toutes les 
veines deviennent pâles, s'applatissent et se vident du sang 
qu'elles contenaient; que pendant Texpiration, elles se goti- 
flent, deviennent bleues, cylindriques, et que plus les deux 
temps de la respiration sont marqués, plus ces. phéîic|mènes 
deviennent apparents. 

Enfin Magendie avait montré que Tiniluence respiratoire se 
fait sentir dans la circulation veineuse en rendant le vis a 
ter go plus pu moins énergique: En liant les jugulaires d'un 
chien et en pratiquant au-dessus de la ligature une ouver- 
ture dans l'une de ces veines qui sont alors gonûées parle 
sang, il, avait vu le jet fourni par la veine triplé ou quadru- 
plé de longueur dans les grands efforts d'expiration. 

Tous ces faits montraient bien que les mouvements respi- 

(1) OUe partie du trayailde M. Dransart a paru dans le n® 23 du 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



17 



raloires avaient une influence sur les phénoïnènes de la cir- 
culation: on trouve même exprimée dans plusieurs auteurs 
Vhypothèse d*un appel du sang veineux par la dilatation de 
la poitrine au moment de Tinspiration; mais à l'exemple de 
Haller, on pensait qne cette action devait être négligée, et ne 
'pas être rangée parmi les causes qui favorisent le cours du 
sang dans la veine. 

Barry en démontrant à. la fois dans Taspiration thoracîque 
tin agent réel de la circulation veineuse, et une force indé- 
pendante du ventricule, introduisit donc dans la science sinon 
une notion tout à fait nouvelle, du moins la connaissance 
exacte d\in fait qui, confirmé par rexpérimentation, allait 
bientôt devenir la base de toute une nouvelle série de re- 
cherches. 

Parmi les auteurs de ces travaux nous devons citer Barry 
(1), Bérard (2), Foiseuilîe (3;, Mageudie (4», Ludwig (5), Don- 
ders (6), Weber (7), Ghauveau et Marey (8). 

Kous allons, en nous appuyant sur ces travaux, étudier le 
phénomène de Taspiration thoracique et établir les conditions 
générales sur lesquelles il repose. 

Nous discuterons ensuite les applications qu'on en a faites 
aux variations de la pression sanguine intra^thoracique et 
au mécanisme de la circulation. 

§ n.' DAiiHHMlvatloB de l'asplntlmi thonwlqiie. 

La première et la plus connue des expériences de Barry 
consiste à introduire dans la veine jugulaire du cheval un 
tube de verre dont une des extrémités est poussée jusque 
dans la veine cave, tandis que l'autre extrémité recourbée, 
plonge dans un liquide coloré. 

Dans cette expérience, qu'il a faite un grand nombre de 
fois sur le cheval et sur le chien, Barry a toujours vu le 
liquide coloré s'élever dans le tube et couler rapidemeot vers 
le cœur pendant l'inspiration, s'arrêter- ou refluer un peu 
vers le vase extérieur pendant l'expiration. 

Jamais, d'ailleurs, le re flux du Ui^uidLi pomiau t r e mjiioUon 
ne compensait l'appel qui lui avait été imprimé pendant la 
période inspiratoire, si bien qu'en peu de temps, ce liquide 
se trouvait entièrement vidé dans la poitrine. En répétant la 
môme expérience pour la cavité pleurale et pour le péricarde, 
Parry constata également l'aspiration du liquide dans ces deux 
cavités. 

De ces faits il tira ces conclusions : «Les cavités des grandes 
veines thoraciques et toutes les cavités thoraciques aspirent 
les liquides mis en communication avec elles. » 

Le soin avec lequel Barrj^ a exposé le détail de ses expé- 
riences permet de s'assurer de l'exactitude de son interpré- 
tation, son appareil se composait de quatre parties : 

1® Une sonde introduite toute entière dans la veine; 

S® Un tube de verre communiquant avec la sonde et roulé 
en spirale de manière à suivre plus longtemps le trajçt du 
liquide ; 

30 Un tube de verre dj'oit faisant suite au précédent et re- 
courbé de manière à prendre la direction verticale ; 

4® Un vase contenant le liquide coloré et dans lequel venait 
plonger l'extrémité de ce tube vertical. 

La portion verticale du tube de verre n^esurait H centi- 
mètres de longueur; ce détail a une grande importance car 
il ajoutait une colonne d'eau de il centimètres qvii s oppo- 
sait à l'introduction du liquide dans la poitrine et tendait au 

(1) Bany^. '^lUcÂêrr.kes sur ht etuiseê du mounemetit dtt mM(I dattt^leê «0»- 
nes. Paris, 1825. — BUêerUUio% sur le passage du san^ à ùiao&rs ia cour» 
Thèse. Paris, I827. 

(ï) Bérard. — Cours de physiologie, t. iv, et Mémoire dans /c* Aj^cK. génér. 
de mifdec.y 1835. 

(3) Poiseuille. — Journal hehd., Î8îf.« 

(4) Msgeodie. — Leçons sur les phénomènes physiques de la vie, 1837. 

(5) LudvTîg. — Dif(frenet des mouvemmts respiratoires sur le cours du sang 
dans raorta, Muliers Arek,, 1847. 

(6) Donders. — ConUib, à laphjsiol. de' la reep, et de la cire, la. ^eitsskrift 
fur rat Med,, 1853 el 1850. 

(7) Veber, — ÂrrHvolont, de Ut cireuU àarnsBerihi ueher dieYârhandluu- 
gen. Leipzig, 1850 et dans Arch gt(n. de mcd, 1853. 

(8) Marey. — Piysioî, médicale de la circuL Paris, 186T.' 



contraire en faisant roffice du siphon à vider au deihors 
le sang contemx dans la veine cave. Malgré cet obstacle, 
l'appel- du liquide s'exerçait d'une manière constante pendant 
rinspiration, el c'est là une preuve convaincante de la réalité 
de Taspiration thoracique. 

BULLETIN BU PROGRÈS MÉDICAL 

Des rapports entre le sommeil et la xiiitrition des cen- 
tres SLervenx. 

Sous ce titre, il va* dans la thèse de M. Langlet (1), un 
chapitre intéressant au point de vue clinique et nous de- 
vons le signaler à l'attention de nos lecteurs. Après avoir ' 
fait remarqaer, avec le plus grand nombre des auteurs, 
qve la période du somnïeil est la période de réparation de 
toute réconomie, et, en particulier du système nerveiix, 
Mi Langlet étudie l'importance, dans la période de conva- 
losoence des maladies graves, d'une circulation cérébrale 
abondante produisant un sommeil normal, qni permet aux 
échanges nutritifs de se faire avec facilité, «je veax, dit- 
il, essayer de démontrer d'après des observations prises 
pendant la convalescence de la fièvre typhoïde (l'une des 
maladies qui s'accompagnent d'une dénutrition considéra- 
ble), que le sommeil a une grande importance pour dimi- 
nuer la fréquence et le danger de certains symptômes dus, 
selon moi^ à une altération du système nerTeox, je veux 
parler de Tintermittence du pouls. » 

Cette intermittence du pouls pendant les convalescences 

des maladies graves avait été signalée par de nombreux 

_aiitanEa^-mais jusqu'ici, personne n'avait fait ressortir le 



rapport entre ce symptôme et le sommeiL Or, dans des ob- 
servations bien suivies (avec tracés sphygmographiques, in- 
dication de la tempfl ature^de la respiration) M. Langlet nous 
moBTtre que les trouble» de rinnervation cardiaque sont 
manifestement influencés par la veille et pan le sommeil ; 
augmentant lorsque la veille est longue,, ûttigajite; dimi- 
nuant de fréquence et d'intens>tés lorsquie le sommeil est 
calme et prolongé. 

La mort subite, pendant la convalescence, n'est pas rare; 
d'après l'analyse des faits publiés et d'après des faits per- 
sannels à l'auteur elle serait souvent due à une syncope, 
conséquence ultime des intermittences cardiaques. Il est 
inutile d'insister sur l'importance d'une telle considération: 
quand un convalescent, une personne profondément anémi- 
que, aura un pouls intermittent, il faudra redouter une 
syncope, par conséquent éviter les mouvements rapides, les 
cbangemMits de position (qui peuvent aussi augmenter 
l'anémie cérébrale, devenant à son tour cause efficiente) 
et rechercher le sommeil qui amènera la régularisàticn de 
rinnervation cardiaque. Il est à désirer, pour la thérapeu- 
tique,, que ces étude» soient continuées. 



0ooléM dS'tempéraiioei 

Plusieuin mëdectns et des éoonfomistes se sont mis à la 
tête d'une société de tempérance et dimanche dernier on 
a distribué des récompenses pour différentes brochures, 
ayant pour but de faire ressortir les dangers de l'alcoolis- 
me : Mais il ne s'agît point de déclamations et autres moyens 



(l) Siule critique sur quelques points de la j^hysiologie du sommeil 

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18 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



oratoires, il faut des institutions qui relèvent Thomme, il 
faut propagerl'instruction, créer desbibliothèques. 

M. Baillarger, ancien médecin de la Salpétrière, propose 
d'établir, dans les campagnes, des sociétés coopératives de 
consommation, qui pourraient fournir aux ouvriers, du 
vin. du sucre et autres denrées, avec une économie de 
30 à 40 pour cent ; il voudrait surtout qu'on essayât de 
remplacer Teau-de-vie par le café. Ces sociétés paraiseeat 
pouvoir être établies facilement dans les campagnes ; 
quelle contrée commencera^ 

Généralement quand on parle de l'alcoolisme, on semble 
n'avoir en vue que la classe ouvrière, mais M. Lasègue a 
émis dans ses leçons à la Faculté, des idées opposées et 
pleines d'originalité. Avec pièces à l'appui il a montré que 
l'alcoolisme chronique était surtout fréquent dans la classe 
des petits commerçants, des boutiquiers, chez ceux qu'on 
appelle les « petits bourgeois, » c'est ce qu'il a nommé 
Valcoolisnie rangé, qui rentre seul au logis ; quant à l'i- 
vrogne proprement dit, celui qui' bat les murs, celui-là 
cuve son vin, tout est dit ; l'autre va dans les asiles d'a- 
liénés. Cette énumération n'est pas complète et bon nom- 
bre de « fils de familles » se livrent chaque jour à des 
excès. 

Il était de Yiotre devoir, au point de vue de l'hygiène 
générale, de signaler ces entatives généreuses, et particu- 
lièrement la proposition de M. Baillarger. Le nombre de 
crimes commis par les alcooliques devrait seul nous en- 
courager à arrêter ce vice. , 



'w*:t€>fV»^^rx- 



SOCIÉTÉS SAVANTS 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (1) 
Séance du U Juin. —• présidence de M.'Cl. Bernard. 

M. Bouchard revient sur la communication qu'il a faite 
dans la précédente séance. ÇVoiv Proç,, méd, 14 juin, page 6.) 
Il ne voudrait pas affirmer que son malade a succombé 
aux accidents dus à l'intoxication mercurielle il était saturnin ; 
. Tautopsie dévoila de profondes altérations des reins bien qu'il 
n'y eut pas eu d'albuminurie. Les altérations consistaient en 
co»icrétions dures, résistantes, rappelant les sels calcaires et 
siégeant au|niveau des glomérulesde Malpighi ; lei r composition 
chimique n'a pu èlre déterminée. — Le mercure et le plomb 
ont été recherchés dans les divers viscères ; on a trouvé des 
traces de ces deux métaux dans le cerveau et dans les reins. 

Gomment se sont produits les accident^ éclamptiques ? Sont- 
ils déterminés par l'anurie? L'urée, l'acide uriqne n'ont-ils 
pas été séparés du sang ? Mais les reins paraissaient per- 
méables, les matières extractives ont été excrétées avec une 
abondance relativement très-grande. On peut se demander 
plutôt s'il n'y avait pas absence dans le sang de l'urée, de 
l'acide urique, des sels qui faisaient défaut dans l'urine, en 
un mot s'il n'y a pas lieu de croire là à un arrêt dans la dénu- 
trition. Ce qu'il y a de bien certain c'est que l'acide urique a 
éié cherché dans la sérosité d'un vésicatoire et qu'il n'a pas 
été trouvé, 

M. Rabuteau insiste sur la diminution simultanée de l'urée 
et de l'acide urique. Dans plusieurs expériences il a toujours 
remarqué que < la diminution dans la quantité d'urée s'ac- 
compagnait d*une diminution dans la quantité d'acide urique. 

(l) Plusieurs fautes d'impression se sont glissées dans notre dernier 
compte-rendU) en particulier pour la chlorophylle; en outre le commence- 
ment d'une phrase a été omis en tdte de la première cobnne de la page 7 : 
il faut lire : a La Société procède ensuite à l'élection d'un membre 
adjoint. * 



Ce fait, d'après lui, semblerait démontrer qu'on a eu tort 
de considérer Turée comme de Tacide urique à un degré supé- 
rieur d'oxydation. 

M. Bouchard cite un certain nombre de cas dans lesquels 
cette loi que voudrait poser M. Rabuteau n'a pas été vérifiée 
et où par exemp'.e l'urée augmentait considérablement tandis 
que l'excrétion .d'acide urique restait normale. 

M. MuRON a entrepris quelques expériences pour détermi- 
ner les causes de l'élévation de température dans le tétanos. 

Et d'abord y a-t-il augmentation de température ? Certaines 
observations produites à la Société de chirurgie sembleraient 
prouver qu'elle n'existe pas en certains cas. Mais en parcou- 
rant ces observations on peut remarquer que la température 
a été prise dans l'aisselle : et il ne faut pas oublier que dans le 
tétanos la transpiration est active et la sueur qui se forme 
dans le creux de l'aisselle peut parfaitement être invoquée pour 
expli<ïuer l'abaissement de la colonne mercurielle. 

Maintenaat il s'agit de démontrer par quel mécanisme se pro- 
duira l'élévation de" la température. Dans ses expériences l'au- 
teura eu recours au chlorhydratede strychnine qui, on lésait, 
jouit de la propriété de provoquer des convulsions semblables 
à celles des tétaniques — Dans toutes ces expériences la tem- 
pérature a été prise dans les artères et toujours on a constaté 
une élévation de température de 1<» à 2 <» ir2. 

1® L'élévation de la température est-elle due à l'excitation des 
centres nerveux. — car le chlorhydrate de strychnine va se 
fixer dans les centres nerveux — et l'on sait que certains au- 
teurs ont voulu faire jouer un rôle à cette excitation dans la 
production ds la chaleur. Il n'en est rien,- car si, chez un 
chien, on amène cette excitation par une injection de 
strychnine, tout en ayant soin de paralyser l'action musculaire 
par le curare, on note un léger abaissement de la tempéra- 
ture. 

2° Serait-elle produite par l'asphyxie ? mais ici nous nous 
trouvons en présence d expériences faites par M. Cl, Bernard. 
Ce physiologiste a vu que dans la strangulation on observait 
bitm une augmentation de la température mais que cette 
augmentation ferait place à un abaissement lorsque par le 
curare on empêchait les convulsions concomlttantes. 

M.Muron a répété ces expériences non avec le curare, mais 
avec le chloroforme : elles ont été Aoutes confirmatives. Donc 
en ce point encore on peut conclure que là n'est pas la cause 
de l'élévation de température dans le tétanos. 

Une reste donc plus que les convulsions pour expliquer 
.l'ascension de la colonne mercucielle — et cette conclusion 
était facile à prévoir depuis les travaux de Béclard et de Hel- 
moltz. ^ 

Il y aurait une deuxième question à se poser : quels sont 
les agents de cette élévation de température ? Est-elle due aux 
ccmbustions intimes rendues plus actives par les contractions 
musculaires? L'expérimentateur a fait l'analyse du sang 
avant et après les convulsions et il n'a pas» dans ce dernier 
cas, constaté un accroissement dans la quantité de l'urée. 

M. Chargot. L'expérimentateur ne veut point, sans doute, 
établir une similitude parfaite entre la maladie connue sous 
le nom de tétanos et Tempoisonnement par le strychnine ? 
Ces deux états ne sont pas les mêmes et. da6s le tétanos, 
Wunderlich a établi qu'il pouvait y avoir des cas où la températu- 
re s'élève, descas où elle reste à peu près stationnaire. Du reste 
il ne faudrait pas aller trop loin dans cette affirmation que 
toute convulsion s'accompagne d'élévation de température cen-* 
traie. Et encore ne s'agit-il pas de convulsions toniques— car 
les contractions cloçiques ont une bien moindre puissance. — 
Dans certains cas d'épilepsie, dans l'urémie, dans certaines 
hémorrhagies cérébrales avec pénétration du sang dans les 
ventricules, le thermomètre reste stationnaire ou môme on voit 
s'abaisser la colonne mercurielle. 

M. Laborde. Certainement, il n'y a pas identité entre le té- 
tanos et l'empoisonnement par le strychnine; mais il y a, dans 
ces affections deux symptômes absolument comparables, 
c'est la convulsion. Eh bien! il est démontré, il reste acquis 
que toute convulsion produit une élévation de température. 
Mais il faut bien remarquer que cette élévation se fait dans le 
muscle, qu'il faut la rechercher dans les muscles et qu'elle 



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> 



LE PROGRES MEDICAL 



19 



est sensible dans le muscle lorsqu'elle ne pourrait être notée 
encore dans le vagin ou le rectum. 

M. Chahcot. Il me semble utile de revenir au point de 
départ de cette discussion. Je crois, avec Wunderlich, et je ne 
connais que ses anciennes observations à ce sujel ; que cer- 
tains cas de téianos se rencontrent sans élévation très-pronon- 
cée de la température. Je me demande en outre si la contrac- 
tion musculaire suffit à elle seule pour expliquer ces élévations 
cons d îrables qui peuvent aller jusqu'à 43<>. 

M. Bouchard a fait à ce sujet des expériences avec M. Ghar- 
cot. Ils ont produit sur des animaux des convulsions par la 
strychnine, la fève dé Golabar, la faradisation et ont constaté 
une élévation de la température dans les convulsions Ioniques, 
un état stationnaire dans les convulsions cloniques. 

M. LiouviLLE fait remarquer qu'il ne faudrait point oublier, ' 
dans ce débat, certaines substances qui, tout en produisant 
des convulsions, s'accompagnent d'un abaissement constant 
de la température, le chlorhydrate d'ammoniaque parexemple. 

M. MuRON répond, et M. Cl. Bernard appuie son affirma- 
tion, qu'ilyaunfait incontestable, c'est que dans une contrac- 
tion musculaire, quelle qu'elle soit, qu'il y ait une simple 
secousse ou bien que les secousses par leur multiplicité et par 
leur rapidité produisent l'état tétanique, la convulsion toni- 
que, toujours il y a une élévation de la température. 

M. Garville. Evidemment les cas sur lesquels nous dis- 
cutons sont complexes et à côté des causes qui produisent 
l'élévation de la température, il en est d'autres qui peuvent 
contrebalancer cette élévation et l'annihiler. G'est ainsi que, il 
y a peu, j'ai donné à un chien deux grammes d'opium ; il est 
tombé dans un sommeil profond, puis j'ai vu survenir des 
phénomènes convulsifs or. à ce moment, i^n thermomètre mis 
dans le rectum donnait un abaissement de température très- 
net, incontestable. Donc, dans ce cas, l'action de l'opium con- 
trebalançait les contractions musculaires et l'élévation de 
température qui, en général, les accompagne, n'était pas 
assez forte pour lutter contre les cause s de refroidissement 
dues à l'opium. 

M. GoRNiL eroit qu'on devrait, en semblable nv^tière, réserr 
ver bien des conclusions et se tenir sur une sage réserve. Des 
travaux récents, lu thèse de M. Bourneville, indiquent toujours 
dans l'urémie un abaissement de la température, or il vient 
d'obseryer un fait discordant. Il s'agit d'un infirmier de la 
Charité, albuminurique et qui autrefois avait eu des coliques 
de plomb. Il était très-afîaibli, très-fatigué, lorsqu'un matin, à 
8 heures, il fut pris d'une attaque éclamptique avec perte de 
connaissance, respiration laborieuse, coma. On avait affaire 
aune forme dyspénique très-caractérisée de l'urémie. De 
temps en temps survenaient des tremblements, des convul- 
sions toniques durant près de 2 minutes : la température fut 
prise et s'éleva à 39« 2[i0. Le malade mourut à 11 heures ; — 3 
heures après le début des accidents. L'autopsie n'a pas pu, mal- 
heureusement, être faite. , 

M. Gh ARGOT. Les circonstances qui se sont opposées à 
l'autopsie, rendent cette observation trop incomplète pour 
qu'elle puisse infirmer les conclusions de M, Bourneville. 
Sans autopsie, peut-on assurer qu'il n'y avait pas, pour expli- 
quer l'élévation de température, une phegmasie viscérale ? Le 
malade était saturnin,* n'était-ce pas un état encéphalopa- 
thique et non de l'urémie ? On ne peut rien affirmer. 

M. CoRNiL. — Je reconnais que mon observation est incom- 
plète, mais si je la produis c'est pour tenir l'attention en éveil 
pour qu'on ne^croie pas trop tôt à un résultat absolu. Je ferai 
remarquer en outre que, dans ce cas, l'encéphalopathie satur- 
nine est bien peu probable. Depuis deux ans le malade était 
soustrait aux émanations des préparations de plomb ; depuis 
deux ans il n'avait aucune espèce d'accidents saturnins (1). 
P. R. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du ^bjuin 1873. — présidence de M. Depaul. 
M. Colin appelle l'attention sur de nouvelles expériences 

(1) Il est à regretter aussi que l'on n'ait pas. tout au moins, fait l'analyse 
chimique de VutHne et du satiff» (B.) 



qu'il a faites, pour démontrer que la tuberculose n'est pas 
inoculable ; la matière tuberculeuse n'est pas absorbée par 
le derme et les muqueuses dénudés. Quant aux prétendus 
faits d'inoculation de M. Villemin, M. Colin dit avoir démon- 
tré que les accidents consécutifs sont des foyers métastiques 
formés par la matière injectée dans le tissu cellulaire. La 
viande des animaux tuberculeux n'est donc point dange- 
reuse. 

Discussion sur le typlms exanthéThatique, Dans son discours, 
M. Fauvel se rallie à l'opinion que M. Bouchardat a émise 
depuis longtemps sur l'étiologie de cette maladie : la famine 
et VencombremenL Tousles peuples y sont sujets, contraire- 
ment aux idées de M. Chauffard ; le typhus naît sur place, il 
n'est pas transporté, mais une fois développé, il acquiert cha- 
que jour une gravité nouvelle. En résumé, le typhus serait 
causé par un principe miasmatique, qui se formerait dans les 
grandes réunions d'hommes mal nourris et atteints de scorbut, 
diarrhée, etc. 

M. Leblanc donne lecture d'une étude nouvelle sur la 
ra{je. 

Nomination : M. Heryieux a été nommé membre de l'Aca- 
démie, dans la section dAccoucheîjients. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE ' 

Séance du 2 mai. — présidence de M. CHARcpT. 

Cancer da mésentère i Squtrrhe atrophlque, étrangleaieiit 
interne, par M. Seuvrb, interne des hôpitaux. 

Gaillau...,, âgé de 62 ans est arrivé le 23 avril 1873 à 
l'hôpital Cochin (service de M. Després) en se plaignant d'avoir 
de la peine à miner depuis déjà quelque temps. L'examen des 
voies urinaires fut négatif, et en fait ce malade urinait à peu 

ÎT^?>ifi n : "^a^g ^^ tiX Aii le ventre douloureux, quoique peu bal- 
onné,G... était constipé et il vomissait depuis deux moisplu- 
sieurs fois par jour. Ses vomissements étaient jaunâtres, désa- 
gréables au goût et se produisaient subitement sans qu'il en 
fût averti par des nausées. 

'Ces symptômes ûrent penser à un étranglementhemiaireymQls 
le malade n'avait qu'une petite hernie gauche parfaitement 
réductible elles autres anneaux herniaires étalent sains. Après 
avoir songé un instant à un cancer de l'estomac, on se rejeta 
sur ridée d'un étranglement interne surtout en voyant tous les 
symptômes précédents s'exagérer, sauf le ballonnement qui 
restait très-léger ; l'absence de selles persistai^ au contraire 
franchement. 

Vu ce très-léger ballonnement du ventre ; on pensa que 
l'obstacle au cours des matières devait être tout près du 
duodénum.— 'Tous les signes d'étranglement allant en s'aggra- 
vant.le malade succomba le 27 avril1873. 

Autopsie le 29 avril. — Vintesiin est couvert de petites 
tumMrs grisâtres, dures, résistantes, de la grosseur d'un petit 
pois ; de ces petites masses arrondies partent des cordons 
lymphatiques qui se renden t dans les ganglions mésentériques 
et qui brident l'intestin. Ce sont ces cordons lymphatiques qui 
en fixant l'intestin à la colonne vertébrale, ont empêché le 
météorisme de se produire dans le cas actuel où le siège de 
l'étranglement interne était à la fin de l'iléon. Au niveau de 
\di valvule iléo-cœcale Tintestin se trouve englobé dans une 
masse dure, grisâtre, qui le comprime et qui permet àpeineau 
petit doigt de passer. — Le gros intestin était réduit à un très- 
petit volume. 

L'aspect extérieur de ces masses indurées fit penser de 
suite qu'il s'agissait là d'un squirrhe atrophique de Tintestin 
et le microscope vint confirmer ce diagnostic. 

Dans une première préparation faite par M. Pitres, interne 
de l'hôpital, sur les noyaux disséminés à la surface de Tin* 
testin , on vit ime quantité de cellules embryonnaires 
infiltrées entre les glandes de Lieberktihn et les fibres muscu- 
laires .Une seconde préparation faite sur la masse qui compri- 
mait la fin de l'iléon montra une série de faisceaux fibreux 
séparés par des cellules embryonnaires peu nombreuses. 



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LE PROQiaÈS MEDICÂ.L 



4b mmpn^ÊÊmiÊk étk CUtoviSi par M. Zibkbickz. 

M. 2^EMBiCKi présente une tumeur, développée aux dépens 
du capuchon du diioris. — Tenant par xin gros pédicule au 
capuchon, elle tombait au-devant de la vulve et descendait 
presque au niveau de Tànus. La longueur mesurait à l'état 
frais 12 centimètres, à la circonférence moyenne 5. — La tu- 
meur était composée par des saillies, de la grosseur d'une ce- 
rise, sphériques, émanant cl'.un axe principal commun, par un 
pédicule généralement court. — La peau qui recouvrait ces 
végétations secondaires était blanche, à consistance élastiq^ie 
et sensibilité un peu obtuse. 

L'opération faite avec le galvano-cautère a donné îieu à une 
abondante hémorrhagie; car le pédicule de la tumeur conte- 
nait des vaisseaux d'un calibre considérable, mais qui ne se 
ramifiaient que peu dans le polyp^u 

Voici les résultats principaux de Téxamen microscopique, 
ffidt par M. GoRNiL. Le tissu qui constitue les végétations est 
unjissu çonjonciif- Les papilles qui le limitent du côté de Té- 
piderme sont espacées et ont un volume normal. L'hyperthro- 
phie porte donc sur le derme seul. 

L'es fibrilles qui constituent ce tissu conjonctif, sont très- 
fines et très-nombreuses. Elles -interceptent des espaces 
où Ton voit des grandes cellules plates du tissu con- 
jonctif, avec leur noyau ovoide volumineux. — Dans beau- 
coup de ces espaces agrandis, plusieurs cellules plates sont 
réunies entre elles par un coagulum fibrillaire. Tous les vais- 
seaux ont des parois embryonnaires, mais on n'a pas «ncore 
déterminé le rapport des vaisseaux lymphatiques et sanguins. 

En semme. on a pffaire à une tumein* constituée anatomi- 
quement par une hyperthrophie du derme et connue en clini- 
que sous le nom d'esthiomène. d'élép/ianfiasis de la région j^é- 
Tiné(hanale. 

En eflFet. chez la malade qui présentait cet éléphantiasis po- 
]ypiforme du capuchon clitoridien, le processus morbide 
s'est étendu aux parties voisines, grandes et petites lèvres, 
vagin, etc. — Des noyaux hyperthrophiquWeo sont sub^fltiif^s 
aux éléments contractiles de l'urèthre et de l'anus, et ont dé- 
terminé- des incontinences incurables. 

DôsoBS, en finissant, que les commémora tifs sont insigni- 
fiants. — La femme, d'origine française a 45 ans, et la maladie 
aiiébuté-il y a 19 ans, quelque temps après une couche. 



par \*. Cbcvisii.uisr^ chiinrgiea de 

^ Guillot Cîotilde; 59 ans, cantinière, née à Joigny (Tonne), 
esn entrée^e 29 avril 1873, salle Saint Marthe, lit n*» 39. 

Oette malade a eu le sein toujours très-volumineux. Elle 
n'a pas nourri le seul enfanl dont elle soit accouchée. Dès 
rage de 18 ans, elle porte, dit-elle, «.des glandes» dans les 
deux seins qui ne l'ont jamais incommodée. 

Ce n'est que depuis un mois que le sein gauche est devenu 
douloureux. Elle y éprouve des élancements. 

Btat actuel, — Dans le sein droit elle présante de chaque 
côté du mamelon les tumeurs dures, irrégulières, grosses 
comme la moitié du poing et qui paraissent être des adénoïdes. 

Dau'S le sein gaucie la peau est tendue, de couleur brune; On 
y» remarque trois bosselures au-dessus et au-dessous du ma- 
melon; L^uned^elles est violacée et très-fluctuante. 

Lea deux tiers internes de la mamelle sont occupés par une 
tumeur extrêmement dure du volume d'une tôte de fœtus. 
Hébilé^dans le sens vertical elle l'fest beaucoup moins dans le 
s€(ns transversal. On ne sent aucun ganglion dans l'aisselle. La 
santé générale est bonne. 

2 mai. — M. Cruveilhier pratique l'ablation de la tumeur 
qw'il circonscrit pïrr une incision elliptique. Il s'écoule un peu 
de sang par le mamelon. Vers le. bord gauche du sternum, il 
y a adhérence de la tumeur au périoste par deux prolongements 
dont l'un se-cfirigfren haut et en dedans. Tout le tissu mor- 
bide ne peut pas être enlevé et l'emploi d'un caustique sera 
nécessaire. 

Dans ces prolongementôet dans le reste de la tumeur exis- 
tent des kystes sanguins dont quelques-uns sont ouverts pen- 
dant ropératfon et laissent échapper environ la valeur d'un 
verre de sang coagulé. 



Vexwmn de la tumeur permet de constater l'existence 
1» des ;fcy^^ déjà mentionnés et dans la peau desquels le mi- 
croscope fait voir de la. matière colloïde \%'' mm masse dure, 
comme fibreuse, blanchâtre, formant la plus grande portion de 
la tumeur; 3« wnQ partie calcifiée et dure comme de la pierre 
rappelant la forme de la tôte de fémur, «t enkystée dans la 
masse fibreuse; 



REVUE D'OBSTÉTRIQUE 

I. DeFEUitdafole ehes les ftsmnes en lactation, par le 
docteur L. db Sinbct (l). — U. Dca difllealtés dn Diagnoatte 
dana qnelqaea eaa de kyatea de ToTaire, par le docteur 
Billot. — lU. Noie anr lea manift«tatlona rhumatcuidea de 
rétat pnerpénaproprenent dit et du Rhnmatlsme InfectIevK 
par M. QunuioAUD. {Gazette médicale 187t). — iv.ik»Pï^ 
eldeneea de nembrea eoaune compUeatlon des Présentationa 
de l'extrémité eéphallque par le docteur L. Rubâ (2). — V. Les 
Tamenra de l'ovaire eonsidérées dana lenra rapporta avee 
Tobatétrlque, par TbeILLE. 

I. — A l'autopsie de femmes mortes dans l'état puerpérai 
M. Tamier avait presque constamment trouvé de la graisse 
dans le tissu hépatique (3). 

M. de Sinéty a repris au laboratoire du Collège de France 
l'étude de cette question. Il est parvenu en outre à montrer à 
raide de recherches principalement fait^ sur des animaux 
que le siège de la graisse est différent suivant qu'on étudi-^le 
foie d'animaux morts pendant la lactation ou celui d'animaux 
morts empoisonnés par le phosphore ou sacrifiés après avoir 
été engraissés. 

En effet, dans ces derniers cas, les granulations et les gout- 
telettes graisseuses occupent principalement leseellulessituées 
à la périphérie des lobules hépatiques: pendant la lacUtion aat 
contraire, ce sont les cellules situéesTprès delà veine centrale 
du lobule gui contiennent de la ffraisse. 

M. Tamier admettait que cet état graisseux n'était proba- 
Wablement ^'un état physiologique dépendant de la gros- 
sesse.- M. de Sinéty croit au contraire que la gestation est 
sans influence sur la quantité de graisse contenue dana-le 
foie. Pour lui, cet état du foie ne se montre qu'au moment où 
le lait apparaît dans les mamelles, et il cesse avec la lactation. 
La graisse fournie par le foie serait donc destinée à la sécrétioai 
mammaire. 

M. de Sinéty va plus loin encore : il considère comme très- 
probable rhypothèse que la glycogène et la graisse peuvent se 
transformer l'un en l'autre ; que c'est aux dépens de la glyco- 
gène et par des actions chimiques ignorées jusqu'à ce jour 
que le foie élabore la graisse destinée à la sécrétion lactée. H 
espère pouvoir, à l'aide de nouvelles expériences, donner plus 
lard la preuve de cette hypothèse. 

II* — Une femme présentant une tumeur abdominale volu- 
mineuse qu'on croyait être un kyste de l'ovaire succomba 
rapidementà la Charité aux accident s d'une péritonite suraiguë. 
A l'autopsie, on trouva un kyste du rein gauche. Cette 
observation présentée à la Société anatomique a été le point de 
départ delà thèse de M. Billot sur les difficultés du diagnostic 
dans quelques cas de Kystes de Vovaire. Il a recueilli plusieurs 
faits analogues, il a ensuite recherché s'il existait un 
symptôme ou un groupe de symptômes qui, réunis, pussent 
permettre de diagnotiquer sûrement la présence d''un kyste 
de l'ovaire. Le seul moyen, selon l'auteur, d'éviter les 
erreurs si funestes aux malades serait de pratiquer dans 
tous les cas de tumeur liquide de l'abdomen la ponction 
exploratrice avec aspiration. Ce procédé, déjà mis en pratique 
par Spencer Wells, devrait être universellement adopté, et la 
ponction exploratrice devrait être, tout au moins, le premier 
temps de l'ovariotomie. 

Notons cependant que depuis la publication de ce travail 



(1) Br. in-8® de 38 p., avec planches, chez Adrien Delahnye, 1873. 

(2) Broch., 8* p. —Paris, lib. J .-B. Baillière, 1873. 

(3) S. Tanier. SocÙt^ de Biologie, 1856. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



21 



M. le professeur Simon (d*Heidelberg) a donné le résultat de 
ses recherches spéciales. Il croit que, en pratiquant la dilatation 
forcée de Tauus en introduisant le main dans le rectum et 
môme dans TS Iliaque, il est possible.d'étahlir aisément le dia- 
gnostic entre les kystes de l'ovaire et les tumeurs 4u sein. 

III. — On voit quelquefois survenir chez les femnxes soit 
pendant la grossesse, soit immédiatement après Taccouche- 
ment, soit un certain temps après la parturition et pendant 
rallaitement,des inflammations articulaires. — Ces inflamma- 
tions qui présentent dans certains cas des symptômes spéciaux 
Tiennent d'être étudiées par M. Quinquaud dans un fort bon 
mémoire publié par la (7a;;«/^m^<2tcafo. Nous allons en résumer 
les principaux points. 

Les articulations pendant la grossesse après Taccouchement 
et pendant TaUaitement peuvent être le siège d'inflammations 
qui sont de trois sortes : Varthrite purulenUj consécutive à la 
phlébite utérine de l'infection purulente ; — le Rhumatisme 
articulaire aigu simple ; — les ma?iifestations rhumaioïdes, non 
rhumatismales, « c'est-à-dire présentant une certaine analogie 
avec celles du rhumatisme, mais qui en difl'érent par leur 
nature. » 

Ces manifestations rhumatoïdes sont assez peu fré(iuentes : 
six observations détaillées et personnelles forment la base du 
mémoire de M. Quinquaud qui distingue deux formes : 

— L'une, qui a beaucoup d'analogie avec le rhumatisme 
articulaire aigu, débute par les petites jointures et envahit 
ensuite les autres arlicles.Gette forme pourrait être discutée : 
en tous cas, elle présente des caractères beaucoup moins 
nettement tranchés que la suivante. 

La seconde forme, la plus habituelle, débute en général 
d'une manière insidieuse; quelques phénomènes fébriles 
persistent pendant les jours qui suivent l'accouchement, puis 
apparaft la phlegmasie articulaire. — Plusieurs articulations 
peuvent être prises, le plus souvent une seule est envahie et 
c'est presque constamment le genou. Non-seulement le liquide 
s'épanche dans la cavité ar iicuidifo umij mjwmu duuu luu 
galnes^ synoviales des .tendons ; le tissu oeUulo^adipeux péri- 
phérique s'épaissit et s'indure ; l^afiection resle localisée,.* 
ûxe, tenace, elle marche lentement, quelque rationnel que 
puisse être le traitement employé ; elle n'est presque jamais 
accompagnée de sueurs profuses, elle n'est presque jamais 
compliquée de lésions cardiaques, mais elle persiste pendant 
/les semaines tet môme pendant des mois. Le plus souvent 
ûUe guérit, mais elle peut laisser ^près elle soit des raideurs 
articulaires, soit une ankyloee. 

Des diiTérences très^^Mïasidérables, ou le voit, séparent ces 
manifestations rhumAtoMes du rhumatisme artieulair^aigu. 
£n général, elles surviennent chez des malades dans les 
antécédents desquelles on ne peut relever aucune affeclion 
rhumatismale. Leur ténacité. leur fixité, dans une seule 
iffticulalion sont en opposition avec la mobilité, l'irrégularité 
et la variabiliié du rhumatisme articulaire aigu. L'absence de 
£ueurs et de eomplieftlions eardiaqufis, la durée de la maladie 
Tient s'ajouter aux caractères précédents. Enfin, une fois 
guéries, les malades ne sont pas exposées à de nouvelles 
manifestations; tandis que les attaques multiplçs et succes- 
sives sontfjréquemment observées chez les rhumatisants. 

On pourrait do^^c ainsi que l'a d^à fait M. Hervieux, com- 
parer, et à plus d!un titre, ces iirthritds aux arthrites 
Ûeanorrhagiquea. 

Signalons enfin deux iiionographÂe&. fort eomplètes:. l'une 
qui a pour titre : desprocidences comme ^complioaiions de pré- 
9WtaiUms de rtxtrémiié oéplaliqfee, est due à M. Rubé ; l'autre 
tvr les tumeurs de V ovaire considérées dans leurs rapports avec 
Tobstétrique est l'œuvre de M. Treille (d'Juàusson), Ces deu^ 
thèses par cela même qu'elles sont fort complètes et fort 
^détaillées échappent en partie à Tana^yse mais elles seront 
«QBsultées avec irait ]^r le médecin. 

lA^ Lachapelleenteadaitparprocideoee.lB. ehùte intempes- 
tive d'une xmrtie quelconque du tolus qui ne peut constituer 
une position particulière, mais qui peut compliquer la pré- 
sentation d'une région plus étendue. M. Hubé divise les proci- 
dences en ; A.procUences simple, lorsque un ou deux membres 
SQitrSupériâUfs» soit inférieurs,. 6(mtisolément prolabés, et.en 



B procidences complexes lorsque des membres supérieurs et 
inférieurs accompagnent simultanément la tête enfin les 
procidences peuvent être compliquées de procidences du 
cordon et de rétrécissement du bassin. 

Les causes sont longuement étudiées, elles peuvent :<<>. ou 
bien dépendre du fœtus, 2« ou bien dépendre de la mère, 3® ou 
bien dépendre de l'aceoucheur. Les deux causes les plus 
importantes sont la rupture subite des membranes et le 
rétrécissement du bassin. 

Les procidences des membres en ralentissant la marche de 
l'accouchement et quelquefois^! empochant qa'il s'accom- 
plisse seul peuvent avoir une infloenfie. funeste sur le fœtus 
ou sur la mère. 

A l'étude du diagnostic et du pronostic succède celle fort 
importante du traitement. ^ Tant que les memhranes seront 
intactes, on devra attendre et surveiller la femme. — Si les 
eaux se sont écoulées, on a^ira différemment suivant que 
répoq[ue de la rupture des membranes sera plus ou moins 
ancienne. La rupture est-elle récente, on devra réduire le 
membre prolabé. La rupture est-ellè plus ancienne, on devra 
tenter la réduction. : si Ton ne peut parvenir à refouler la tôte, 
certains aecoucheuvset des plus autorisés (Caaeaux, Tarnier) 
ont conseillé de praticfuer la Tersion sdriomt lorsqu'une 
ceriaine quantité de liquide persistait dans Ihitériis. M. Rubé 
dans ces cas préfère le forceps, dût-il môme l'appliquer au 
détroit supérieur. Le forceps, suivant lui, donne des résultats 
infininiment supérieurs à la version. À fortiori devrart-on 
appliquer les forceps dans les cas de rupture ancienne de la 
poche des eaux et de rétréfiisseagaent du bassin. Siavecle forceps 
lui-même on ne peut terminer l'aoeouchement, on aura, ea 
dernière ressource, recours a la oéphalotripsie. 

M. Treille a étudié les tumeurs de l'ovaire dans leurs 
rapports avec l'obstétrique, c'est-à-dire au point de vue de la 
conception, de la grossesse, de l'accouchement et de la 
puerpéralité.G'estsur unxkombre considérable d'observations 
ywMiuu Janjitfj auteur s français et étrangers qu'il a établi les 
conclusions de son travail. Voilà las principaleB que nous 
croyons de vodr citer. 

A. — Au point devue -de la ooneeption, on reneoDtie fré- 
quemment la stérilité ohez les femmes tfèeetées detumenro 
ovariennes : il en faut chercher la cause dans les changements 
de position et de structure que ces tumeurs infligent à l'utérus 
et plus specialement.au col de cet organe. 

B. — Au point de vue de la grossesse, de l'accouchement et 
de la puerpéralité les tumeurs de l'ovaire ont une dangeteuse 
influence ; il suifit pour le prouver de rappeler les accidente 
qui ont 'été observés ; rupture, infiammetions de la tumeur, 
étranglement de son pédicule, avoriemeQt, délation utérine, 
ruptures de l'utérus, travail assez laborieux pour nécessiter 
toute la série des opérations obstétricales, depuis le refoule- 
ment et lasin^ple.ponction,jusqu'àrembryotomie et l'opéralion 
césarienne, 

G. — Quand la tumeur .fait obstacle pendant l'aocouehe- 
ment, l'auteur donne les indications suivantes : 

4<» la refouler hors de l'excavation, s'il est possible. 

^ Vider les tumeurs à contenu liquide si elles peuvent ètfe 
repoussées : se bien garder d'ouvrir les tumeurs solides. 

30 En face d'une tumeur solide et non déductible se conduire 
comme dans les cas de rétrécissement osseux et dimimier 
le vodome de renfant par le&.mço^eus usiU&s touten ménageant 
la tiu&eur dont la blessure ou même la contusion exposent 
à des eomplioatioBsiDEiortéUes. 

40 S'il est impossible de faire passer le fœtns mutilé dns 
l'espaee du bassin laissé libre par la imneur : pratiquer la 
gastrotomie. 

D. — On pourra pratiquer Tacconchement prématnrt 
artifijcâeldans les cas de tumeur soUde assez adhérente pour 
ne pouvoir être repousste, et lassez peUie rpour permettre, 
sans risquer d'être l^sée, le passade d'un fœtus viable. 

E. —.Les observations d'ovariolomie pratiquées pendant la 
grossesse autorisent à la oonseillereudélmtde to gestation 
lorsq[t^ini très^grave danger, provenant -de le tumeur, menace 
les jours de la n^re. P. Budin, 



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22 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



REVUE CHIRURGICALE 

De TExtirpation du Rein. (Suite) 

Enfin le New-Torck Médical, n<> de novembre 4872, con- 
tient un quatrième cas d'ablation du rein. Quoique l'observa- 
tion en soit longue, il nous a paru intéressant de la reproduire 
en entier. Elle a été prise avec grand soin et renferme des 
faits utiles au point de vue physiologique et opératoire. 

M. William S. B. habitant le Minesota, avocat, âgé de 36 ans, marié, 
■fut admis à Thôpital de Saint-Lucke, le 1®*" avril 1872. Rien d'héréditaire 
dans sa famille. Il avait toujours joui d'une bonne santé. En octobre 1870, 
après uae course do 3(i milles à cheval dans les prairies, sous une pluie 
battante, il fut pris des troubles urinaires suivants : dans la nuit, besoins 
Iréq^uénts d'uriner; excrétion sans aucune douleur d'une grande quantité 
d'urine, limpide, couleur paille. Pendant quinze jours, même état, il était 
obligé d'uriner toutes ]es heures, et souvent le besoin était si impérieux que 
l'urine s'échoppait d'elle-même. Au bou^t de ce temps l'urine devint épaisse, 
filante, laissa un dépôt briqueté et adhérant au vase . C'est à ce moment 
qu'il commença à ressentir une douleur qui s'étendait du col de la vessie au 
méat urinaire. A ce moment encore, il éprouva une douleur lancinante 
dans la région du rein droit, douleur qui augmentait par les mouvements du 
bassin, et s'accompagnait d'une sensation de pesanteur dans le flanc droit. 

Cet état s'était un peu amélioré lorsqu'on juin 1871^ après une nouvelle 
course à cheval dans les mêmes conditions, le testicule droit enfla, devint 
rouge et très -douloureux, l'inflammation occupa aussi les cordons sperma- 
tiques. Après six semaines, le mal disparut sous l'influence d'un suspensoir 
et d'applications d'eau froide. 

Pendant l'hiver 1871-72, William S. B. recommença à souffrir comme 
l'année précédente, La quantité d'urine excrétée ét^it moindre, mais les 
besoins devenaient plus fréquents, la miction était douloureuse et le dépôt 
muco-puruleut augmenta. Il remarqua aussi des filaments de sang dans 
l'urine. La douleur dans la région urinaire était violente et intermittente : 
elle durait un ou deux jours pour disparaître pendant trois ou quatre. Il se 
réveillait souvent en poussant des cris de douleur, et ne pouvait se coucher 
sur l'un ou l'autre côté. Il fut alors traité par différents médecins, tantôt 
pour un calcul vésical, tantôt pour une cjstite ou un rétrécissement : il perdit 
alors tout son embonpoint et sa vigueur et il garda le Ut pendant un nmiof 
pendant lequel on lui passait chaque jour une sonde. Un jour, après le 
passage d'une sonde, il ressentit une douleur violente dans la région vési- 
•cale, il s'écoula immédiatement un verre à vin d'un pus bien lié non mé- 
langé à l'urine. A partir de ce moment à chaque miction environ un drachme 
de pus jaunâtre. 

Au moment de son admission en avril 1872, William S. B. est dans un 
état général assez satisfaisant. Il urine toutes les heures, mais éprouve un 
peu de douleur avant et après la miction. Il expulse environ un verre à vin 
d'urine, chaque fois et immédiatement après, il chasse avec effort environ 
un drachme de pus. En trente-quatre heures il passe environ trois litres 
d'urine dans lesquels il y avait quatre onces de pus. Il y a beaucoup 
d'albumine dons l'urine, mais on n'y trouve jamais de cylindres. Il se 
plaint d'un sentiment de lourdeur dans la région lombaire du côté droit, 
avec accès de douleur s'irradiant dans le bas-ventre et l'extrémité de la 
verge. Sueurs profuses pendant la nuit : elles sont acides. — Aucune trace 
d'une lésion récente des poumons.. 

Une sonde en métal n*^ 13 pénétra sans difSculté dans la vessie où on ne 
trouva aucun point qui fut le siège d'une sensibilité anormale. 

Dans la région rénale du côté droit il existe une tumeur, qu'on suppose 
venir du rein lui-même. Elle s'étend du bord inférieur de la dernière côte 
à l'os iliaque : s'avance jusqu'à quatre pouces de la ligne médiane en avant, 
reste éloignée d'un pouce et demi des apophyses épineuses en arrière, et 
mesure quatre pouces transversalement. On pense que c'est le bassinet du 
lein énormément dilaté qui donne lieu à cette tumeur : on perçoit du reste, 
très-distinctement en ce point une fluctuation profonde. Par le toucher 
rectal on reconnaît que la vésicule séminale du même côté est dure et tuméfiée. 
Le testicule droit est gonflé, dur et bosselé : l'induration a envahi aussi 
l'épididyme et la partie inférieure du cordon. Un petit trajet fîstuleux, qui, 
quand on le presse, laisse suinter un liquide séreux et filant conduit sur la 
tdte de l'épididyme. 

48 avril, — L'état général du malade s'est amélioré depuis son entrée; 
il avait généralement des sueurs abondantes la nuit. On lui fait prendre un 
peu d'exercice hors l'hôpital. Les urines restent dans le môme état. 

7 mai. — En présence du D** Van Buren et de plusieurs de mes collègues 
de l'hôpital, nous éthérisons le malade. On plonge Taiguille exploratrice 
(n^ Tl) de l'appareil Dieulafoy, dans la tumeur, à peu près à égale distarnce 
de la dernière côte et de la crôte iliaque, à trois pouces des apophyses 
épineuses. 

Environ trois onces d'un pus séreux avaient été recueillies dans le vas^, 
quand le jet cessa subitement, on sonde en vain la canule, on est oblige de 
la retirer et on trouve ses yeux bouchés par de petits amas de matièr® 
granuleuse, qu'on regarda comme des fragments de calculs. La ponction ne 
causa d'abord aucun trouble. 



Eu présence des symplCnci suivants : douleur dans la région de^ 
reins; pus et sang dans les lU'ines; augmentation du volume du rein pair la 
palpatiou, et enfin, grains de calculs retirés par l'exploration directe, nous 
portâmes après mûre délibération le diagnostic de calcul du bassinet ; la 
néphrotomie, avec / ablation du rein, si le degré d'altération était suffisant, 
fut considérée comme indiquée. 

4B mai. — Opération. Le malade est endormi avec l'éther. Une incision 
longue de six pouces trois quarts, est faite de la douzième côte à la crête 
iliaque :elld est parallèle à l'épine, et à trois pouces de celle-ci. Le bord externe 
du muscle carré des lombes fut ainsi mis à découvert ; on enlève la graisse 
subjacente et on tombe sur la capsule rénale. Nous fîmes' alors de 
longues et pénibles recherches pour trouver le bassinet, Tatlirer sous les 
yeux, afin de louvrir et d'en extraire la pierre si elle y était. Nous recon- 
nûmes bientôt que cela était impossible, parce que le bassinet n'était nulle- 
ment distendu et qu'il était à une grande profondeur, où il avait contracté 
des adhérences très-résistantes. 

On découvrit alors à la surface du tein plusieurs points fluctuants : l'on 
d'eux fût perforé avec un trocart, il s'en écoula une quantité considérable de 
pus, mais on n y trouva pas de pierre. Une sonde d'argent fût alors substi- 
tuée* au trocart, mais sans plus' de succès. On retira la sonde et à sa place 
on introduisit la plus petite sonde de métal pour l'urèthre qu'il fut possible 
de trouver : celle ci nous conduisit dans une cavité de deux pouces et 
demi, mais pas de pierre encore. On élargit alors la ponction en faisant une 
incision capable de laisser pénétrer, le doigt, et on explore toute la cavité 
mais sans plus de succès. Considérant que le rein était trop altéré pour 
qu'il put rendre aucun service physiologique, nous pensâmes qu'il valait 
mieux l'enlever tout à fait. On brise avec les doigts les adhérences périphé- 
riques ; on étreint fortement dans une puissante ligature avec un fil de soie, 
les vaisseaux du rein et l'artère et on coupe entre la ligature e| le rein. La 
surface de section était dure, épaissie, presque cartila'gineuse. Quelques 
petites artères musculaires nécessitèrent la ligature dans les derniers temps 
de l'opération. Cinq ligatures furent laissées dans la plaie dont on rapprocha 
les bords avec six points de suture profonde. Pansement avec de la charpie 
(toile de Un) compresses et un bandage de corps. ; 

L'opération avait duré deux heures et demie. 

Le malade très-déprimé par l'anesthésique fut immédiatement porté dans 
son lit et on ordonna un bain d'air chaud. De Teau-de-vie fut aussi admi- 
nistrée par la bouche et le rectum. Dans la soirée on lui fit une injection 
hypodermique de sulfate de morphine. 

Vers sept heures du soir on cessa le bain chaud : il ne faisait pas bien. 
A -wiMM'tieureBt quatre onces d'eau-de-vie et de lait mélangés furent admi** 
nistrés par la bouche et par le rectum. Le malade avait parlé pour la première 
fois vers sept heures du soir et il garda sa connaissance jusqu'à une heure 
du matin. 

/7 mai. — Le malade s'est peu à peu releté, le pouls est bon. On sup- 
prime l'eau-de-vie, qu'on remplace par du vin blanc A trois heures du 
soir, il avait rendu environ quatre onces d'une urine purulente^ et contenant 
de la matière caséeuse semblable à celle que nous avions vue dans le rein, 
et aussi im peu de sang. Le professeur A. Flint, examina l'urine et 
trouva : Pus l/5; poids spécifique 1018; réaction acide , albumine en grande 
quantité; urée, 2 gr.683 par once de liquide. 

A cinq heures du soir, le malade redevint froid : oti lo plaça dails im 
bain d'air chaud qui amena une transpiration abondante. Il prit comme nour- 
riture : du'lait, de l'eau-de-vie et du vin blanc. 

A minuit, il avait rendu deux onces d'urine plus claire qu'auparavant. Il 
était calme d'esprit et ne souQ'rait pas. 

A quatre heures du matin, six drachmes d'urine plus limpide encore ; 
esprit calme, sommeil intermittent avec une respiration bruyante et sterto- 
reuse. 

48 mai. — Le malade a uriné toutes les heures et demie environ et a 
rendu cinq drachmes d'urine chaque fois. — A 7 heures 30 du matin : une 
injection sous-cutanée de morphine. La plaie a bon aspect. 

De six heures du matin le 17 mai à sept heures du soir le 18, le malade 
avait rendu 16 onces d'urine: poids spécifique^ 1020. Les quatre dernières 
onces furent examinées par le professeur Flint avec les résultats suivants : 
couleur jaune de paille un peu trouble ; odeur fortement urineuse ; réaction 
acide;. poids spécifique 1019 ; albumine, une trace due à la présence du pus,* 
pas de sucre ; dépôt blanchâtre et en petite quantité; urée 5gr. 5779 par once 
de liquide. Au microscope : pas de cristaux, quelques globules de pus, pas 
de tubes épithéliaux ou autres. 

A deux heures du soir : vomissements et éructations fréquentes de bile 
et de mucus. Aucun aliment, aucun stimulant ne passe ; il peut prendre 
seulement un peu d'eau gazeuse et du carbonate d'ammoniacpie en petites doses. 
A 5 heures 30: nouvelle injection de morphine. Pouls carotidien : 128., 
Surface cutanée^ très-froide. 

49 mai, — 2 heures 30 du matin. Durant la nuit il n'a pu prendre que de 
l'eau gazeuse et du carbonate d'ammoniaque. Les lavements sont immédia- 
tement rendus. — 4 heures, il décline peu i peu. — 6 heures, il n'a pas 
vomi depuis A heures ,* pouls très-faible ; il est complètement affaissé. — 
8 heures, il se plaint de sa plaie ; on le panse de nouveau ; il en coule un 
peu de sérum sanguinolent ; il est très-affaissé. 

49 mai. — - 10 heures 15 du matin. Le malade meurt doucement et sans 
secousses, soixante-cinq heures après Topération. Depuis la veille au soir, 
il avait encore rendu deux onces et demie d'urine de la meilleure apparence. 



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LE PIKtaRËS MÉDICAL 



23 



Autopsie. — Elle fut faite 6 heures après la mort sous la 
direction du D' François Delapied. Le corps était assez émacié, 
la peau décolorée, la roideur cadavérique trè6-maffq[uée. Le 
crân& ne fut pas examiné. Les poumons étaient décolorés et 
•contenaient moins de pigment que de coutume. Le poumon 
droit était fixé à la paroi thoracique par de vieilles adhérences 
dont quelques-unes étaient infiltrées de pus. Le poumon 
droit était très-oadémateux, les bronches oongestioiiBées, 
"vascularisées et renfermaient du muco-pus. Le poumon gau- 
che ne présentait aucune lésion. — Le caur était de volume 
moyen : les deux ventricules étaient distendus par des caillots 
en partie décolorés; les valvules étaient normales, excepté la 
lèvre antérieure de la valvule qui était très-àthéromateuse. Le 
/oie et la rate étaient de volume et d'apparence normaux. — Le 
g^roslnteslin était distendu par du gaz. La surface du petit in tels- 
tin était vascularisée par places, avait perdu sonaspectjbrillant 
et poli, mais il n'y avait pas traces d'une inflammation récente 

Le péritoine au niveau du rein droit, et le long de Turetère 
du même côté était épaissi, mais n'offait pas traces d*ime in- 
- flammation algue. L'uretère était du reste, à ce niveau, 
entouré d'une masse de tissu induré. 

Vuretère du côté droit était dilaté, épaissi, sa memGk'ane 
muqueuse était infiltrée de matière caséeuse. Par suite du 
déplacement du rein, il' se terminait à gauche de la ligne 
médiane. C'est de ce^côié aussi, qu'on retrouva l'artère et la 
-^^eine rénales coupées avec les ligatures encore en place. 
L'artère contenait un thrombus dur et coloré qui se prolon- 
geait jusque dans l'aorte. La veine renfermait un caillot 
sanguin moins altéré. L'artère avait été liée à trois pouces de 
sa naissance dans l'aorte; et la veine, à un demi-pouce de la 
Teine cave. 

Le rein gauehe était un peu plus volumineux que de cou- 
tume, mais il n'était pas congestionné ; son parenchyme et 
ses vaisseaux étaient dans un état normal. — La tessie était 
rétractée et vide. Elle était petite, mais ses parois étaient à peu 
près saines ; on y ûhâûrvait seule ment quelques pa pilles 
hypertrophiées surtout au voisinage au coi. 

La vésicule séminale droite ^éioXl épaissie et sa muqueuse 
infiltrée de matière caséeuse. Uépididyme droit avait été le 
&iége d'une inflammation avec perforation du scrotum. Le rein 
droit avait 5 pouces 3/4 de long et 3 pouces de large. Il pesait 
2 onces 1/i. Sa capsule était épaissie et adhérente. La portion 
corticale était épaissie, molle, de couleur grisâtre, parsemée 
de taches rouges. Les pyramides étaient en grande partie 
détruites. A leur place on trouvait de grandes cavités, avec 
des parois ulcérées, envahies par la matière caséeuse qui 
s'étendait parfois jusque dans la substance corticale. Ni le 
bassinet, ni les calices n'étaient dilatés, mais leur muqueuse 
était épaissie. Il y avait peu d'altération dans les tubuli qui 
n'avaient pa^ été détruits; quelques-uns étaient dilatés, d'au- 
tres disparaissaient en partie sous l'accroissement du tissu 
interstitiel. Les corpuscules de Malpiglii était dilatés et l'épi- 
thélium intra-capsulaire épaissi. La piincipalo lésion con- 
sistait dans la formation d'un tissu filiPBax et depetitos cel- 
lules rondes entre les tubuli. La néo-fonnûtiaoi cellulaire était 
surtout abondante au voisinage des cavernes.. Au niveau des 
parois de celle-ci tous les tissus, vieiix etjBnnss^ étalent 
convertis en matière granuleuse, caséeuse. 

Il est évident que c'est le même processasqui a '«n-wriiile 
-•ein, l'uretère, la vésicule séminale et l'épididyme du côté 
droit; il s'agissait, en un mot, d'une inflammation chronique 
aboutissant à la formation d'un tissu fibreux et de cellules 
lymphoïdes, avec tendance à la dégénérescence caséeuse. C'est 
ce que les auteurs décrivent sous le nom de tubercule infiltré 
des organes génito-urinaires. Il est difficile de dire si dans 
beaucoup des cas cités par les auteurs, il y avait eu produc- 
tion de tubercules; mais ce qu'on peut affirmer, c'est que 
dans le cas présent, il a été impossible de trouver rien qui 
resBcmblât à du tubercule. 

Vextirpation d^ rein, est une opération nouvelle, et tant soit 
peu hardie. Cependant, comme ces quatre observations, que 
• nous venons de publier, démontrent que la réussite n'est pas 
impossible, si d'autres faits se produisent, nous les communi- 
querons à nos lecteurs. H. Duret. 



Chronique des hôpitaux 

Eôpital Larihoiaièrê, -^ Serviee 4e M. le dootamr 'Vfcuuxz. — SaUe 
Saint-Lândiy (Hommes) : N° 6, rétrécissement aorlîqae (tngine de poi- 
trine), — n^ 8 pneamonie du soomiet (côté droit); — n^ 20, aDérrjsme 
de la crosse de Taorte; — n*^ 25, aphasie datant de deux mois; — n^ 31, 
pleurésie à droite; — n® 34, insuffisance mitrale. 

Sainte- Mathilde (Femmes) i N^ 4, rhumatisme articulaire aigu; -»- 
n" 8, cirrhôsa du foie; — n<> 14, pleurésie à gauche; — n® 29, ataxie loco- 
motrice ; n® 34, herpès toster des derniers nerfs intercostaux à droite. 

Hôpital de la Charité. — Service de M. le professeur GoseBLts. CHnî- 
ques les mardis, jeudis, samedis. — SeMe des femmes : N^ 3, contusion 
du genou gauche areo épanchemeot sangiâoy «irajontée à uon faiblesse et 
à une paralysie aiguë du côté droit ; — 8, fracture du péroné et de la mal-> 
léole interne du cdté droit, sans déviation du pied ; -* 10^ épitbéliume vé- 
gétant, gros comme une petite noisette, au cdté gauche de la racine du 
nez, au-dessous de l'angle interne de l'oeil ; — 23. tumeur présimiée gom- 
meuse, héréditaire et entourée d'un ulcère superficiel presque annulaire 
avec cicatrices attribuées à des gommes ulcérées, siégeant à la partie anté- 
rieure du thorax. (Cas très-curieux, recommandé.) 

Salle des hommes : 1, £ry thème phlegmoneux autour d'une petite plaie 
contuse du genou droit, qui ne parait pas atteindre la synoviale; — 15, os- 
téite hypertrophiante du fémur gauche, actuellement état aigu. Quelque 
apparence d'ostéo-sarcome ; — 28, brûlure du second degré et de peu d'é- 
tendue à la face antérieure de l'avant-bras gauche; — 4t, abcès et fistule 
presque complète de la marge de l'anus, surajoutée à une chloroanémie sa- 
turnine. 

Hôpital Saint^Louis. — Ssrvice de M. Hardy. — Salle Saint- Jean : 
N°* 3, zona du bras droit; — 11, syphilide squammeuse cii-cinée; \^, mol- 
luscum généralisé; — 25. chancres indurés multiples de la verge avec in- 
fection; — 42, acné hypertrophique du nez; — 61, ecthyma cachectique 
(rupia). 

Salle Sainte-Marie : N° 9, lèpre tuberculeuse (éléphantiasis des Grecs). 

Service de M. Bbsnibr . — Salle Saint- Léon : 86, psoriasis gyrata ; -^ 
37, sciatique chez un saturnin. 

Salle Saint-Thomas : 45, paralysie faeiale sypliilitique précoce. 

Service de L. VidAl. — Salle Saint-Thomas : 21, adénie; — 23, lupus 
erythémateux. 

Service de M. Hillairbt. — Salle Saint-Louis ; 2, plaques muqueuses 
de la peau ; — 7, hydroa buUeux , — 8, syphilides pustuio-crustacées, pé- 
rJnnfnnntf r"-^*T^^" 

Service de M. Crgvbilhier. Salle Ste-Marthe (Hommes) : n. 4; — 
anévrisme de la crosse aorlique; — 15, fracture du bassin, déchirure de 
l'urèthre; — 18, rétrécissement traumatique de Turèlhre; — 37, polype 
utérin ; — 49, grenouillette ; — 46, sarcome de la base du crâne. 

Service de M. Péan. — SaUe Ste-Augustine : n. U, — plaie de 
l'abdomen, hernie épiploîque; — 15, morbus coxœsenilis; — 34,exo5tose de 
l'os malaire. 

Salle Ste-Marthe : n. 61 , rétention des règles ; — 50. résection du coude ; 
•^ 67, tumeur de l'aisselle. 

Hôpital Cochin, — Service de M. Desprjês. — Hommes. — Bar. I : 
vP^ 16. Nécrose du liiaxillaire inférieur ; — 19, Gommes du péricrane (scro- 
fule et tuberculose; pas de syphilis antérieure). — Bar. II : u9* 30. Retfé- 
cissemetit intestinal consécutif à une fièvre typhoide; — 34, Abcès de la 
fosse iliaque; — 35, Ankylose de la mâchoire (unilatérola). — Bar. III : 
n®* 15 Périostile du cubitus chez un malade atteint de blennorrhagie ; — 
20, Vaginalite chronique : hémotocèle spontanée. 

Salle Cochin : n®' 9, hernie étranglée : opération ; Epiploïte phlegmo- 
neuse ; — 10 abeès de la prostate ; — 19, firacture de la colonne vertébrale ; 
— 20, plaie pénétrante de poitrine et de l'abdomen : Issue de l'épiploon. 

Salle Saint Jacques (femmes) : n"» 2, Adénite cervicale chronique : trai- 
tonent par ies injections d^odurede potassium; — 16, fracture Je jambe 
oompliquée de plaie ; — 17 kyste hydatique du foie : ouTerture par les caus- 
tiques ; — 19, Papillome de l'utérus; — 21, corps fibreux sous-périlonéai 

Hôpital Lomreime, — MaUdiet typhilitifuei. M. Alfred Fouhnibr fait 
des leçons cîiuiqTtes tous les jeudis, à' 9 hrorra. MM. les étudiants dowent 
se munir d'une carte-spéciale au secrétariat de la faculté. 

Abi^b Sainte -tANSG . — C^arg cliniques et pratiques sur les maladies 
mentale» «f «erwMW. Ce cours «t fait successivement par MM. Dagonnet, 
P. Lucas, Magnan et Bouohercau. — Avant chaque leçon, examen direct 
par les élèves. — 22 juin, M. Prosper Lucas. Etiologie des maladies men- 
tales et examen parallèle des causes de la la folie et de la criminalité. 

Hôpital Saint-Louis. — Maladies de la peau. — M. Hardy : Leçons le 
vendredi, à 9 heures. — M. Laillkr : Leçons, le samedi, à 8 heures et 
demie. — M. HIllairet : Leçons, le mercredi, à 9 heures et demie. — 
M GuiBOUT ; Conférences, les lundis et mardis, à 8 heures et demie. 

Hôpital Saint 'Antoine. — Service de M. le Dr Dlplay. — Leçons de 
cliniques chirurgicale tous les manlis à 9 heures. 



NOUVELLES 

Faealtéde médecine. —Un arrêté administratif de la faculté 



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24 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



libellé d'une façon incoraplète nous a fait demander dans notre 
dernier numéro à quelle époque expiraient les fouctioùs du 
chef de clinique adjoint nommé à l'Hôtel-Dieu, en remplace- 
ment d'un des chefs de clinique appelé aux fonctions de chef 
de Laboratoire. 

Nous apprenons de source certaine que cette suppléance 
régulière a toujours dû cesser naturellement avec le temps qui 
restait au titulaire, c'est-à-dire à la rentrée, lorsque le con- 
cours de chef de clinique, qui va s'ouvrir très-prochainement, 
aura pourvu au remplacement, des deux chefs de clinique de 
la Charité et de l'Hôtel-Dieu, nommés à l'avant dernier con- 
cours. 

Du reste nous tenions à constater qu'aucune insinuation 
personnelle quelle qu'elle soit n'était entrée dans la pensée de 
là rédaction surtout alors qu'il s'agissait d'une question de 
principes et de délicatesse. 

^Herborisations — M. Bâillon; 22 juin. Rendei-vous à la gare Mont- 
parnasse 8 heures — pour Bellevue. 

M. Chatin : 22 juin. Rendez-vous à Clamart, par le train parlant de 
Paris à 11 heures. 

Ecole de médecine d'Arras. — M. Lestocquoy, professeur-adjoint dp 
clinique externe à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie d'Arras, 
est nommé professeur titulaire de ladite chaire. — M. Germe, suppU^nt 
pour les chaires de médecine et chef des travaux anatomiques à TEcole de 
médecine et de pharmacie d'Arras, est nommé professeur-adjoint d'accou- 
chements, maladies des femmes et des enfants, à ladite école, en remplace- 
ment de M. Dupuich, décédé. 

Ecole de médecine de Poitiers. — M. Guitteau, licencié ès-sciences 
physiques, pharmacien de !'• classe, préparateur de chimie et d'histoire na- 
turelle à la Faculté des sciences de Poitiers; est nommé professeur-adjoint 
à TEcole préparatoire de médecine et de pharmacie de la même ville, charfré 
en cette qualité de l'enseignement de l'histoire naturelle. -^ M. Alhan de la 
Garde, suppléant à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de 
Poitiers, es^ chargé provisoirement de l'enseignement de la thérapeutique à 
ladite Ecole. 

Ecole de médecine de Tours. — M. Thomas, suppléant à l'Ecole pré- 
paratoire de médecine et de pharmacie de Tours, est ohorgd, ù Utro gmtnir 
d'un cours complémentaire d'ophlhalmie à ladite école, — M. Millet, prc/fes- 
seur d'histoire et de thérapeutique à l'Ecole préparatoire de médecine et de 
pharmacie de Tours, est nommé professeur d'accouchements, maladies des 
femmes et des enfants, à ladite école, en remplacement de M. Crozat, admis, 
sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite. — M. Bodin, sup- 
pléant à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Tours, est nommé profcï^seur 
d'hygiène et de thérapeutique à ladite école. — M. le docteur Guéroult est 
nommé suppléant à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Tours, en rem- 
placement de M. Bodin. 

Ecole préparatoire supérieure a Rouen. — M. Ballay, docteur en 
médecine, est nommé préparateur d'histoire naturelle k l'Ecole prépara loiiî 
à l'enseignement supérieur des sciences et des lettres àc Rouen en rempla- 
cement de M. Pennetier, démissionnaire. 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 

Avis A MM. .LES ÉDITEURS. — Tout ouvraçe dont deux exem- 
plaires seront envoyés au Progrès Médical, sera annoncé et 
analysé, — Tout ouvrage, dont il n'aura été déposé qu'un exeni- 
plaire, sera simplement annoncé. 

Librairie J. B. BAILLIÉRE, roe HauterealUç, f •. 

Ambulances (les) de la presse, annexes du Ministère de la 
guerre pendant le sié.îje et sous la Commune. In 8« de 374 pages, 
avec fig., intercalées dans le texte, 6 fr. 

GuYON (F). Éléments de chirurgie clinique comprenant le 
diagnostic chirurgical, les opérations en général, les méthodes 
opératoires, l'hygiène, le traitement des blessés et des opérés. 
In-8* de'G72 pages avec 63 figures intercalées dans le texte, 
42 fr. 

Librairie G. MASSOIV, plaee de TÉr olc de Médecine. 

Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, pu- 
blié sous la direction de M. A. Dechambre. i** série, tome vii«, 
1»^ partie (mer-mét). Ce fascicule contient entre autres les ar- 
ticles suivants : Mer, par Rochas ; — Mercure, par Gobley, 
Fonssagrives, Orfila, E. Beaugraud; Maladies mercurielles, par^ 
RoUet; — Mésentère, par Besnier ; — Mesmérisme, par De- 
chambre ; — Mésologie, par Bertillon ; — Bruits métalliques^ 
par Barth et Roger ; — Métastase^ par Blachez ; — Météorolo- 
gie, par Renou et Chéreau ;.— Méthode, par Hecht. 

DiDAY (P.) Examen médical des miracles de Lourdes. In-24 
de 150 pages. 

DoYON (A..'. Le lymphatisme étudié spécialement à la période 
d'imminenc3 et à la période d'action. Hygiène préventive et 
traitement cura tif par les eaux minérales d'Uriage (Isère). In-8 
de 64 pages. 

Librairie A. DELAHAYE, place de TEcole de Médecine. 

BoéCHAT (A.). Recherches sur la stmcrure normale des corps 
ttiyroides. In-S^ de 48 pages avec une planche. 1 fr. 75. 

BoiLLET, Malades et médecins. lu-IG de 92 pages, 1 fr. 50. 

BouRDiN (G. E.) Du choix du vaccin et du procédé à mettre 
en usage pour éviter dans l'opération de la vaccine Tinnocula- 
tion des germes des maladies virulentes. In-8<» de <6 page^, 
50 cent. 

Bourneville et Voulet. De la contracture hystérique per- 
manente, ou appréciation scientifique des miracles de saint 
Louis et de saint Médard. In-8° compacte de 108 pages. 2 fr. 50 



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les plus efficaces, puisqu'il est main- 
nant prouvé que le fer, pour être assi- 
milé, doit être transformé en protochlo- 
nire dans l'estomac, ne produisent pas 
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personnes les plus délicates. 

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I plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence utile sur le développement des systèmes 
musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux 

I mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant l'allaitement. Elle est préférable pour elles à toute autre boisson. 

I Elle est très-utile aux convalescents. 

I • Les soins minutieux apportés dans le choix des substances et dans la fabrication de la bière Fanta, et les succès ob- 
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|28 JUIN 1873 




Progrès Hédical 



PRIX DE L*1B0NNEMENT 

Un an if fr. 

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JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURfilE ET DE PHARMACIE 
J>ara<«««m< Me Smiuteai 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



1 pdge.... 200 f^. 

ANNONCES.] 1(2 pige.... IgO - 

1/4 page.... 60 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et r Administration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à k heures du soir. 



i: K.;->rjrr^ts.CTr.ng'ai^;4"ai^^^^^^ 



AVxS. — Le prix de l'abonnement d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE. — Histologie normale : Du système lymphatique, leçon de M. 
Ranvier, recueillie par "Wcber. — Clinique médicale : Etude de quelques points 
de l'urémie, leçon de M. Béhier, recueillie par LiouviUe et Straus (Suite). — Bul- 
LBnN DU PEOGBès MéoiCAL : Des facultés dn médecine provinciales, par Baume- 
ville. — SociérÉs SAVANTES : Société de Biologie : Section des nerfs du rein, par 
Vulpian;.— Section du nerf de la 5» paire, par le même ; — Expérience sur la di- 

*'gitaline ; Cause d'erreur, par C. Carvjlle ; — Digitaline et Albuminurie, par Bou- 
chard ; — Action de la Valériane, par le même. — Académie de Médecine. — So- 
ciété anatomique : Gomma du cerveau, aphasie, par Bourceret et Coussy; — Sacro- 
coxalgie, etc., par Stoicesco. — Maladies des voies urinaires : Mômoire sur le 
paraphimosis, par Ch. Mauriac {An. A. Malherbe). — Paarmacologib : Du podo- 
phyllin contre la constipation ; — Traitement du coryxa aigu ; — Préparation du 
proto-iodure de mercure ; — Lacto-phosphate de chaux (An. H-). — Bibliographie : 
Leçons sur les msladies des femmes, par Gallard (An. Le Blond) ; — Phthisie dia- 
bétique, par BerUil (An. G. P.) ; - Traitement de la coqueluche, par Armand /An. 
G. Peltier); — ' Tuberculose ilb^ia- pc«Tr,- y i !> ■ ■■■■■■■ t ^ w n > » riiBnvinrB nF'i 
HÔPITAUX. '— Nouvelles. — Bulletin bibliographiquf. 



HISTOLOGIE NORMALE 

Collège de frange. — M. raivvieil 

Du système lymphatique. 

Leçons recueillies par le D»" Webbr. 

Les vaisseaux Ixmpbatlqves. 

Messieurs, 

L'histoire des vaisseaux lymphatiques n'est encore faite 
que d'une façon très-insuffisante; si Ton prend par exem- 
ple l'article de Recklinghausen dans le "Manuel de Stricker, 
article qui peut être considéré comme donnant l'état actuel 
de la science, on verra que nous ne possédons sur la structure 
des lymphatiques que des renseignements très-incomplets. 
D'aprèslui leur structure est analogue à celledesveines,tout 
en se rapprochant de celle des artères par l'existence 
d'une tunique musculaire à fibres circulaires. 

Ce qui explique le peu de données que nous avons sur ce 
point, c'est la difficulté que présente l'étude des lymphati- 
ques, et qui tient d'une part à la minceur des parois et à 
la transparence du contenu, de l'autre à la difficulté de 
l'isolation, car les lymphatiques adhèrent intimement au 
tissu conjonctif dans lequel ils sont plongés. Dès qu'un lym- 
. phatique est isolé, il revient sur lui-môme dans sa largeur 
et se plisse, et, quelque procédé de coloration que l'on em- 
ploie ensuite, il ne présente plus sous le microscope qu'une 
série de stries longitudinales, de disposition très-irrégu- 
lière.La première question est donc de trouver de bonnes 
méthodes pour vaincre ces difficultés, et nous allons indi- 
quer celles que nous avons employées. Elles varient sui- 
vant les différentes parties du système lymphatique, et nous 
aurons à exposer successivement les procédés à mettre en 



usage pour le canal thoracique, pour les vaisseaux lympha- 
tiques, pour les capillaires lymphatiques ; enfin, dans une 
quatrième partie, nous indiquerons les moyens connus 
jusqu'ici pour étudier le problème encore discuté de l'ori- 
gine des capillaires lymphatiques et des voies lymphatiques 
en général. 

1 . Etude du canal thoracique. 

Pour étudier le canal thoracique, on emploie la môme 
méthode que pour les veines ; on fait des coupes après des- 
sication ou bien des imprégnations d'argent, suivies de 
dessication. ^ . x- ^ 

Nous avons fait par le procédé de la dessication des 

coupes longitudinales et transversales chez l'homme et 

chez le chien. Elles ne donnent pas le môme résultat dans 

les deux qas. Chez l'homme, la coupe longitudinale du ca- 

- ndi Uiora(5ique présente à sa surface interne- un réseau 



élastique très-fin ; au-dessous, l'on aperçoit des noyaux 
de cellules musculaires coupés en long ou le corps môme 
de^ ces cellules musculaires ; plus loin, lé tissu conjonctif et 
de nouvelles fibres musculaires ôôupées soit en long, soit 
en travers, soit obliquement, enfin, à l'extérieur, du tissu 
conjonctif qui se confond avec celui du milieu ambiant. 
Tel est l'aspect que présente la coupe, et on ne saurait y 
reconnaître les tuniques interne, moyenne et externe que 
les auteurs y décrivent par analogie avec les grosses 
artères. 

Chez le chien, le canal thoracique a une structure beau- 
coup plus simple. Sur une coupe transversale, on aperçoit 
à la surface interne, l'épi thélium dont les noyaux font 
saillie sur cette surface. (L'épithélium est resté ici, parce 
que le canal thoracique a pu être recueilli immédiatement 
après la mort, tandis que chez l'homme il est toujours tombé 
après les 24 ou 36 heures qui s'écoulent depuis la mort jus- 
qu'à l'autopsie). Au-dessous de cet épithélium, on aperçoit 
des fibres musculaires, puis des fibres élastiques mêlées à 
I de nouvelles fibres musculaires,, enfin le tissu conjonctif" 
environnant. La musculature de ce canal est, comme on le 
ivoit, beaucoup plus complexe et plus résistante chez 
l'homme : cela pourrait bien être en rapport avec la diffé- 
rence d'attitude; chez le chien, le canal thoracique est. 
horizontal, et la lymphe, pour cheminer, n'a pas besoin 
d'une grande impulsion, tandis que chez l'homme, elle a 
toujours à surmonter la résistance de son propre poids. 
L'imprégnation d'argent peut se faire, soit par injection,, 
soit par immersion. L'injection ne réussit guère, même sur 
les petits animauir qui servent habituellement à nos expé- 
riences , mieux vaut avoir recours à l'autre procédé. On 
ouvre l'animal, et après avoir écarté les poumons, on dé- 
couvre dans le médiastin postérieur, derrière l'aorte, le 
canal thoracique que l'on isole en le disséquant avec le 
manche d'un scalpel; on jette ensuite une ligature à sa 
partie supérieure, et on voit le canal se remplir de lymphi'^^ 
puis on jette une secoiide ligature uii peu plus bas , et on. 



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26 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



eniève la portion intermédiaire distendue par la lymphe 
qu'elle contient. On le plonge dans Teaa distiUée, et on l'y 
agilB po«r nettoyer «a ftee interne, pote on la plonge daus 
une solifioa l^araent à liSOO. Fo«r fue T^thélium aoit 
Imprégtté, il suffit d*an 8éioiird*iiiie ninnleà une minute 
et deiBift <lans le baia d'argeat; easuiie, on lave le canal 
thoracîfM ^ans Vena. distillée, on rMate sur une lame de 
verre, la surface épithéliale en dessus, et on l'examine soit 
dans la glycérine, soit (après Tavoir déshydraté) dans le 
baume du Canada.L'épithélium du canal thoracique ressem* 
ble beaucoup à celui des veines ; il est aussi allongé dans 
le ^ens de Taxe, mais il présente en plus des dentdures sur 
les bords des cellules. 

Si Pon veut que l'imprégnation atteigne, outre T^pithé- 
lium, les fibres musculaires et le tissu conjonctif, il faut 
laisserla pièce dans le bain d'argent pendant 25 i 30 mi- 
nutes. 

On obtient de cette façon des préparations très-ins- 
tructives: On y remarque comme dans la tunique interne 
des artères, des figures rares, étoilées, qui se détachent en 
blanc sur un fond brun, et qui sont, comme nous Tavons 
démontré en d'antres occasions, des cellules de tissu 
conjonctif; puis on voit des lignes à peu près droites,noire$, 
qui limitaient les fibres musculaires, et qui ont une 
direction généralement transversale; n^nmoins, elles se 
croisent dans tous les sens, et il y en a un grand nombre 
qui prennent des directions plus ou moins obliques, de 
manière que Ton a un lacis de lignes noires dirigées dans 
différents sens, et limitant les cellules musculaires. 

2. Htude des troncs lymphatiques. 

Pour les troncs lymphatiques, l'extrême minceur de leurs 
parois devient un adjuvant; on peut employer pour les 
examiner trois méthodes: Finjection directe, Tinjectioupar 
les artères et l'immersion. 

L'injection directe réussit fort bien avec du pîcro-car- 
minateà lilOO. Au moyen d'une canule fine. aJnst^iA HirBc- 
tement sur la sernigue, ou reliée indirectement à la serin- 
gue par un tube en caoutchouc, on pique dans un ganglion, 
. par exemple dans le ganglion cervical profond chez le 
lapin ; on pbusse l'injection, on voit le ganglion se gonfler 
et les vaisseaux lymphatiques qui en sortent se colorer 
en rouge en se remplissant de picro-carminate ; on. réussit 
surtout bien si l'on * a mis auparavant une ligature à la 
partie inférieure du cou. 

Ainsi gonfiés et rendus bien visibles, les vaisseaux tran- 
chent par leur couleur sur le blanc légèrement rosé des 
tissus environnants, et on peut facilement les isoler et les 
étendre sur une lame de verre. On peut aussi, au lieu de 
pousser Tinjection dans un ganglion, piquer avec la canule 
sous la séreuse de l'intestin et emplir de cette façon \eâ 
chylifères, ou bien encore faire pénétrer le picro-carminâte 
dans le tissu cellulaire qui entoure les tendons. On obtient 
toujours de cette façon des lymphatiques plus ou moins 
gros, très-distincts et plus faciles à examiner. Ce qui frappe 
d'abord, quand on les étudie, c'est un double réseau élas- 
tique longitudinal, coloré en jaune par le réactif. 

Par le bout du tube vasculaire, on voit souvent s'échap- 
per des cellules épithéliales, irrégulièrement polygonales 
quand elles se présentent de face, fusiformes avec un gros 
noyau sphérique fortement saillant à leur milieu quand on 
les voit de profil. Cette disposition des cellules endothé- 
liales, que Ion considérait commes caractéristique de Ten- 
dothélium des reins et de la rate, existe donc dans les lym- 
phatiques, et nous pouvons dire qu'elle appartient à tout 
le système. 

Lorsque la préparation vient d'être faite, on ne distingue 
pas nettement les autres éléments de la paroi du lympha- 
tique ; mais si, après que la coloration est produite, on 
remplace le picro-carminate par la glycérine additionnée 
d'acide fonnique (l/lOO»), en faisant cette substitution sous 
la lamelle de verre, des fibres musculaires placées entre 
lès deux réseaux élastiques dont il a été question plus 
hftuti se montrent assez nettement. On les voit former, non 



pas comme dans les artères, une couche régulière à direc- 
tion transversale, mais une soria de natte dans laqueOn 
eUes Qifct des directions obliques en diyers sens. 

L'iidection peot être fatte avec le nitrate d'argent comms 
«nec le picno-carminate ; il faut employer la wlulioa à 
1/500O, mais l'iaconféoient de ce procédé, c'est qa^ila» 
(bme SMur beaucoup de poiiplsdes coa£;ulations de lymplie 
fortement colorées par l'argent et qui salissent la prépara- 
tion. Il vaut mieux faire avec l'argent des injections indi- 
rectes par les artères. La méthode d'injection par les ar- 
tères pour les matières colorées en général, dans le but 
d'injecter les lymphatiques, est attribuée par les Allemands 
à Brùcke, mais elle est indiquée déjà par Bichat, qui la fait 
remonter à Meckel (1). 

On peut faire ces injections, soit sur la grenouille^ soit sur 
des mammifères. Pour les grenouilles, voici conunent on 
procède : 

Sur une grenouille vivante, on découvre le cœur en fai- 
sant une incision au sternum comme nous l'avons indiqué 
déjà, à propos de la technique du système vasculaire san- 
guin. On incise le bulbe aortique et Ton y fixe une canule 
par laquelle on ii^cte du nitrate d'argent au 1/500*, en 
assez grande quantité, de manière à remplir tout le sys- 
tème vasculaire. On ouvre ensuite le ventricule en coupant 
la pointe du cœur avec .des ciseaux ; le sang, et ensuite le 
nitrate d'argent reviennent et s'écoulent par cette ouver- 
ture ; on continue à injecter du nitrate d'argent jusqu'à ce 
qu'il coule à peu près hors du ventricule. Le mésentère de 
la grenouille, étalé alors sur une lame de verre dans de la 
glycérine, ou moulé dans du baume du Canada, après déshy- 
dratation, montre d'une manière très-nette les gaines iyia- 
phati ques péri-vasculaires. — Rusconi, qui a le premier 
indiqué ces gaines péri-vasculaires {Annales des sciences 
naturelles^ 1841, p. 349), ne savait pas si les vais<3eaux 
sanguins sont simplement immergés dans la lymphe ou 
s'ils sont enveloppés par un vaisseau lymphatique replié 
sur eux à la manière du péritoine snr VintosUa. 

En eiuaiani cçs gaines on remarque qu'elles existent 
aussi bien autour des artères que des veines; lorsqu'une 
artère et une veine sont l'une à côté de l'autre, elles ont 
une gaîne commune. Là où un vaisseau se bifurque, la 
gaine est encore sur un certain espace commune aux deux 
branches de bifurcation, puis elle se sépare aussi en deux. 
En examinant attentivement le'bord du vaisseau renfermé 
dans la gaîne, on remarque qu'il a un double contour, ou 
plutôt que son bord est dédoublé d'une seconde ligne plus 
claire; l'intervalle entre cette ligne et le contour du vaisseau 
laisse voir, quand on fait varier la distance de l'objectif, des 
lignes noires qui limitent des cellules polygonales ; ces 
lignes se continuent par dessus le vaisseau et y forment un 
réseau épithélial. Ce réseau est difiërent de celui de la 
gaîne péri-vasculaire ; il se voit nettement par une autre 
position de l'objectjf, et sur la face de l'artère elle-même 
au-dessus du tracé transversal des fibres musculaires ces 
deux réseaux polygonaux s'aperçoivent nettement; i'un, 
le supérieur, le plus rapproché de l'œil se continuant avec 
celui de la gaine ; l'autre, l'inférieur, se continuant avec 
les lignes noires qui se trouvent entre le double rebord de 
l'artère. D y a donc autour de l'artère un double épithé- 
lium, l'un immédiatement sur la paroi, l'autre un peu plus 
loin ; en d'autres termes, la gaîne lymphatique de l'artère 
est une véritable séreuse, et le vaisseau y est contenu 
comme l'intestin dans le péritoine, ou comme le cœur dans 
le péricarde.Rusconi, qui a bien étudié ces gaînes,décritles 
filaments qui relient la gaîne au vaisseau; mais il n'avait 
pas compris la disposition que nous venons d'indiquer 
Milne-Edwards discute fort bien la question dans son Traité 
de physiologie, et il est enclin à penser qu'il doit y avoir 

(î) Les absorbants naissent-ils du système capillaire? Si on en juge par 
les injections, il semble que oui, car plusieurs anatomisles distingués m 
poussant une injection fine par les artères, ont rempli les absorbants* du 
voisinage, je n'ai jamais vn rien de fiemMuble, cependant, je suis loin do 
nier unfatt attesté par Meckd.— (Bichat,— Aimm%$sMraU, 1812. T. H 
p. Ml.) ^ ' 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



N, 



une double gaine. Avec des imprégnations d'argent bien 
réussies, il ne saurait y avoir aucun doute à conserver à 
ce sujet. 

La troisième méthode pour étudier les lymphatiques est 
l'immersion directe dans le nitrate d'argent. Il faut prendre 
pour cela une membrane qui en contienne, afin que les 
vaisseaux se trouvent dans un milieu transparent, et le 
mésentère qui est si riche en vaisseaux lymphatiques, cons- 
titue un bon objet d'étude. 

Il faut choisir de préférence de petits animaux, et il est 
bon qu'ils ne soient pas trop gras, parce que la graisse 
masquerait tellement les objets à observer. Le mésentère 
da chat, par exemple, se trouve généralement dans de 
bonnes conditions; en le tendant, on remarque les rayons 
vasculaires qui vont en divergeant vers l'intestin, on choi- 
sit un point où les vaisseaux chylifères s'écartent de ces 
rayons, et on coupe avec des ciseaux un morceau de la 
membrane pris entre deux rayons vasculaires; on le saisit 
avec une pince, et on le lave en ragitant dans un peu d'eau 
distillée, puis, on le plonge dans une solution de nitrate 
d'argent au li500, et on l'y laisse pendant une heure ; en- 
suite on le met à macérer pendant 15 heures dans de l'eau 
distillée ; au bout de ce temps, l'épithélium du mésentère 
se détache facilement lorsqu'on secoue la préparation dans 
l'eau, ou qu'on la lave avec le pinceau, on tend alors la 
membrane sur une lame de verre, (on y arrive le mieux en 
appuyant sur les bords de la membrane avec les doigts, de 
manière à écarter ces bords l'un de l'autre) et l'on examine 
dans la glycérine ou dans le baume du Canada. Les lym- 
phatiques se voient très-nettement; non-seulement leur 
épithéliumse trouve imprégné, mais on distingue très-bien 
les fibres musculaires limitées par des bords noirs à peu 
près rectilignes, et.dont la plupart ont une direction trans- 
versale; de distance en distance, au niveau des valvules, 
on aperçoit des renflements sur lesquels les fibres muscu- 
laires Tiennent S'entrftcroiser Rnivanf Hp» Hirpp.frinng nlna 

ou moins obliques, en s'entrelaçant dans différents sens à 
la manière des fibres musculaires du cœur. Au lieu delà 
solution d'argent, on peut aussi employer le chlorure d'or 
àlilOOO; on procède de la même façon, on laisse agir le 
chlorure d'or pendant environ 10 minutes, puis on retire la 
'pièce et on la plonge dans une solution très-faible d'acide 
acétique (une goutte pour 50 grammes d'eau) en exposant le 
flacon à la lumière solaire. On obtient de cette façon un 
très-beau réseau lymphatique où l'on distingue en particu- 
lier très nettement la disposition des valvules. Les vais- 
seaux sont comme divisés en une série de segments qui 
paraissent entrer les uns dans les autres comme des tubes 
de drainage ; au niveau de chaque renflement, le bout pé- 
riphérique du vaisseau s'amincit et se termine en un bec de 
flûte qui entre dans le renflement que présente le bout 
central; ce bec de flûte formé par deux valvules adossées 
empêche le retour de la lymphe en arrière. (A suivre). 



4 f€j*»%sunp i s 



.GLINIQUE_MEDICALE 

HOTBL-DIBU. — M. LE PROFESSEUR BÉHIER. 

Étude de quelques points de l'Urémie (Clinique;— 
Théories; —Expériences.) 

Leçons recueillies par H. Liouville, chef du laboratoire et 
I. Straus, chef de clinique adyoint (1). 

Messieurs, 

Au lieu d'être précédée de prodromes comme nous ve- 
nons de l'indiquer, quelquefois la maladie éclate d'emblée, 
ce qui expose à des erreurs fâcheuses d'interprétation et 
de diagnostic. Quel que soit le mode de début, elle présente 
des allures très- variées et qu'on peut ranger sous trois for* 
mes principales : 1® la forme commlsive; 2f la forme coma- 
teuse ; 3* une forme mixte ; enfin, M. Foumier a proposé 
de comprendre dans une 4« classe les formes rares. 

En résumé, grande mobilité et combinaisons multiples 

(1) Voir le n^' 2 du Fro^tH Médical, 



des symptômes entre eux, mais toutes ces formes révé- 
lant un trouble cérébral plus ou moins profond, telle est 
la caractéristique de la maladie ; nous aurons du reste 
occasion de revenir sur cette variabilité d'expression, 
alors que 'nous essayerons de nous rendre compte de la 
signification du processus. 

1® Forme coyivulsive. Elle se présente avec trois varié- 
tés ; la première est la variété éclamptique qui est caracté- 
risée par une perte brusque de connaissance, avec convul- 
sions toniques d'abord, puis cloniques, suivies de somno- 
lence, de coma et de respiration stertoreuse, bref un 
syndrome rappelant tout-à-fait l'attaque épileptique 
franche. Cependant une analyse plus fine permet de saisir 
certaines diflërences. 

Par exemple, le cri initial de l'épilepsie, ce cri terrible 
et qui impressionne si profondément, fait défaut dans l'uré- 
mie convulsive; la pâleur de 'la face, au début de l'accès, ne 
semble pas aussi grande que dans le mal comitial quoique 
cependant un certain nombre d'auteurs aient insisté sur 
la présence de ce symptôme dans les accès éclamptiques 
de la maladie de Bright. 

Un signe distinctif plus important et plus constant, c'est 
l'absence de la prédominance unilatérale des convulsions ; 
eT» outre, dans l'attaque brightique, le pouce n'est pas en 
pronation forcée dans la paume de la main. Dans l'épilep- 
sie la sensibilité réflexe des muqueuses persiste ; elle est 
abolie dans l'éclampsie urémique ; dans celle-ci la perte 
de connaissance est, en général, moins longue, moins pro- 
fonde et peut môme manquer absolument, l'attaque se bor- 
nant alors à des convulsions, cloniques. L'écume de la 
bouche et la morsure de la langue manquent habituelle- 
ment dans l'accès urémique ; néanmoins ces symptômes 
peuvent s'observer quelquefois (Cas de Kien. — Gaz. Méd. 
de Strasbourg, 1865, n^ 1» p. 12). 

Habituellement, les convulsions cloniques sont généra^ 
j£s^ ndanmoin g les couvulsions locales ne sont pas aussi 



rares que le pensent MM, Lasègue et Sée, et pour ma part 
J'ai vu de véritables accès d'éclampsie consistant en sim- 
ples convulsions locales, comme dans certaines variétés 
du petit mal épileptique. 

D'autres fois ce sont de vraies attaques de tétanos, avec 
opisthotonoset trismus; c'est là une variété très-rare,mais 
qui a été observée. 

En résumé, la forme convulsive comprend trois variétés 
qui sont les formes éclamptiques, la forme convulsive lo- 
cale et la forme tétanique. 

On a dit que dans l'urémie ces attaques ne se produi- 
èaient qu'une ou deux fois dans les 24 heures, tandis qu'el- 
les seraient plus multipliées dans l'éclampsie puerpérale. 
Cette règle est vraie généralement, mais elle comporte des 
exceptions. 

Ainsi M. Lasègue a vu des accès urémiques très-fré- 
quents et presque subintrants dans un ,cas où la guérison 
a été obtenue ; des accès multiples dans les 24 heures sont 
• pareillement notés dans l'observation de M.Cornillon,citée 
dans le remarquable travail de M. Boumeville (Etudes cli" 
7iiques et thennom.sur les m/iladies du système nerveux). 

Moi-môme, j'ai été témoin de faits analogues à l'hôpital 
des enfants, dans des cas d'éclampsie urémique survenus à 
la suite de scarlatine. 

Quand les attaques sont ainsi répétées, le coma consécu- 
tif ne se dissipe point entre les attaques, il en remplit les 
intervalles. Ce sont là véritablement des formes mixtes, 
montrant en quelque sorte le lien qui unit la forme convul- 
sive avec la forme comateuse. 

Forme comateuse. Le coma, qui est l'aboutissant habi- 
tuel de la forme convulsive peut être primitif et se montrer 
d'une façon très-brusque ; il est incomplet^ consistant en 
Nune simple somnolence, ou complet ; c'est dans ce dernier 
cas surtout qu'il est subit et qu'il a une signiflcation très- 
grave ; la face est pâle, l'insensibilité absolue ; les pupilles 
tantôt normales, tantôt dilatées et paresseuses dans leurs 
mouvements sous l'influence de la lumière. Le malade est 
plongé dans le stertor, il ronfle ; Addisson insiste pour 



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28 



LE PROGIŒS MÉDIOAL 



montrer que ce ronflement ne se produit pas de la même 
façon que dans Tépilepsie et dans Fapoplexie cérébrale ; 
dans ce cas, selon son observation, les malades ronflent 
du nez et de la gorge; dans Turémiel le bruit est produit 
plus saperflciellement, si Ton peut ainsi dire, et seulement 
par la projection des lèvres. 

Autre caractère distinctif : L'insensibilité*et la résolution 
musculaire du coma sont générales dans l'accès urémique 
et non pas hémiphégiques, comme dans l'apoplexie et géné- 
ralement dans répilepsie. 

Du reste, le coma urémique est très-insidieux dans sa 
marche. Il est des cas où il s'établit avec une brusquerie 
extrême laquelle est tout-à-fait propre à dérouter le diag- 
nostic. Romberg, Gairdner (d'Edimbourg), citent des cas 
de coma d'emblée suivis de mort. en moins de 2 ou 3 heu- 
res, John Moor,dansle London Médical Gazette ^1845, re- 
late l'observatioa d'un ouvrier qui, se sentant pris de 
diarrhée, entra chez un pharmacien qui lui administra de 
la teinture de rhubarbe. A peine arrivé chez lui, il tomba 
dans le coma, en sortit pendant quelques heures, pour y 
retomber et mourir. Dans ce cas on crut à un empoisonne- 
ment par erreur de médicament, mais l'autopsie révéla 
les altérations d'une albuminurie très-avancée t reins 
brightiques, atrophiés^ albumine dans les urines, urée 
dans le cerveau. 

Remarquez en passant. Messieurs, combien ces faits sont 
instructifs au point de vue de la médecine légale. 

Wieger (thèse de Picard : De la présence de l'urée dans 
le sang et de sa diflfusion dans l'organisme ; faculté de 
Strasbourg 1856), cite l'histoire d'une femme qui ne pré- 
sentait que des troubles gastriques légers, sans œdème, 
quand, d'une manière soudaine, elle fut prise de coma et 
succomba le lendemain. A l'ouverture, on trouva les reins 
atrophiés, les uretères du volume de l'intestin, la vessie 
hypertrophiée, le trigone épaissi. Le coma brusquement 
mortel résultait d'un trouble de l'excrétion urinaire. 

La forme, dite mixte, ofi"re les deux types mêlés, et c'est" 
tantôt la forme convulsive, tantôt la forme comateuse qui 
prédomine. 

Parmi les types rares, deux surtout sont intéressants. 
C'est d'abord le type délirant. Nous avons vu chez notre 
femme de la salle St-Antoine le délire venir compliquer 
le coma à titre de phénomène ultime' ; quelquefois il com- 
plique aussi les convulsions. Mais il peut exister seul jus- 
qu'à la fin et constituer une forme particulière, quoique 
rare, la forme délirante. Dans ces cas, tantôt le délire dé- 
bute brusquement.tantôt il est précédé des prodromes ha- 
bituels de l'accès urémique, de céphalalgie, de troubles de 
la vue, de paresse de l'intelligence, de lenteur dans les 
mouvements. 

Ce délire se présente habituellement sous la forme de 
délire monotone, excellente qualification due àt'rerichs et 
que j'adopte volontiers, car elle indique bien la chasse per- 
pétuelle aux idées et le marmottement incessant qu'offrent 
les malades. 

Chez notre femme, le délire revêtait une forme lypéma- 
ûiaque ; elle était poursuivie de conceptions tristes, appe- 
lant sans cesse au secours. Lasègue et Wunderiich ont 
décrit des formes franchement m/zniaques. 

La deuxième forme rare est la forme dyspnélque. Les 
uns la donnent comme très-rare, les autres comme assez 
commune. 

Il importe tout d'abord de. ne pas la confondre avec la 
dyspnée habituelle de la maladie de Bright, laquelle tient 
ordinairement à un œdème pulmonaire assez notable et 
plus rarement à l'œdème des replis aryténo-épiglottiques, 
à de l'endocardite ou de la péricardite. Cette dernière dys- 
pnée est lente, progressive, plus ou moins intense selon 
Fintensité et les localisations de l'œdème brightique. 

II en est tout autrement dans la forme dyspnéique vraie 
de l'accès urémique. Là, la dyspnée survient brusquement, 
brutalement ; elle aboutit rapidement au coma terminal et 
elle peut tuer le malade en trois ou quatre heures. (Dans sa 
thèse, Paris, 1861,Pihan-DufeiUay relate une attaque mor- 



telle en 4 heures). On a pensé que le coma qui termine 
presque toujours la scène tenait à l'insuffisance de Théma- 
tose ; je suis porté à l'attribuer à un autre ordre d'influenr 
ce sur lequel j'insisterai tout-à-l'heure. Mais je tiens à vous 
dire dès maintenant que dans l'interprétation de ces faîte 
on a trop perdu de vue le trouble apporté dans le fonction- 
nement des centres nerve,ux respiratoires. Ainsi, j'ai été 
le témoin direct d'un fait de ce genre, qui, pour plus d'une 
raison, a fait une grande impression sur mon esprit. Le 
malade a été subitement saisi d'un accès de dyspnée terri- 
ble avec pressentiments funestes, anxiété extrême, ijrainte 
de mort imminente. 

Or, à côté de ces signes fonctionnels si graves, c'est & 
peine s'il présentait un peu de toux et quelques râles disse* 
minés dans le poumon gauche. Point de céphalalgie, point 
de phénomènes convulsifs. Il y a donc, dans ces cas, une 
disproportion énorme entre les signes physiques thoraci- 
ques et les phénomènes . de la dyspnée qui est purement 
nerveuse. 

Ces dyspnées peuvent du reste se dissiper aussi rapîde- 
^nt qu'elles s'établissent et si, dans le cas spécial, les lé- 
sions anatomiques du poumon avaient été en rapport avec 
les troubles fonctionnels subis par cet organe, à coup ^ sûr, 
celui qui vous parle ne serait plus là pour vous faire ce 
récit. 

Ces cas constituent donc de véritables dyspnées nerveu- 
ses. Il existe des observations où cette dyspnée extrême- 
ment intense s'accompagnait d'une inspiration sifflante et 
d'une voix rauque, absolument comme dans l'œdème de la 
glotte. 

Dans ces circonstances, Christison a vu deux fois prati- 
quer la trachéotomie, et dans, les deux cas il n'j avait au- 
cune trace d'œdème de la glotte. 

Enfin, M. Jaccoud a décrit une forme dite articulaire^ 
où les grandes^rticulations sont douloureuses comme dans 
le rhumatisme. Cette variété est extrêmement; rare. 

Tottteis ^e» forœeiï que nous Tenons de passer en revue 
présentent une marche aiguô. Toutefois il en existe qui 
sont franchement chroniques et d'autres qui offrent une 
allure chronique interrompue par des accidents aigus. Cet 
état peut durer pendant deux ou trois mois, en alternajrt 
avec des rémissions et des retours vers la santé presque 
complète. 

Les vomissements et la diarrhée peuvent être les seuls 
symptômes appréciables de rurémie ; ils ont une grande 
valeur clinique moins comme signe de l'eiaapoisonnement 
urémique qu'à titre d'éruonction supplémentaire préserva- 
trice. J'aurai à revenir sur ce point ainsi que sur la valeur 
de l'haleine et de la sueur dites ammoniacales. 

Il est un signe diagnostique de la plus haute importance, 
un signe dirimant entre l'éclampsie albufliinurique d'une 
part, l'accès épileptique et hystérique de l'autre; c'est 
l'état de la température. Je fais allusion ici aux belles re- 
cherches de MM. Bournevjlle et Charcot, sur lesquelles je 
me plais à revenir et qui ont rendu singulièrement précis 
les termes de la question. Il résulte en effet de leurs ob- 
servations et de celles moins complètes mais antérieures, 
de W. Roberts, de M. Hirtz et de Hutchinson, que l'accès 
urémique s'accompagne d'un abaissement notable de la 
température centrale; taodie que au contraire, dans l'accès 
épileptique et hystérique on note de l'élévation de la tem* 
pérature ; cette élévation, chose curieuse est la même dans 
l'éclampsie puerpérale, même quand elle s'accompagne de 
néphrite et d'albuminurie : constamment alors on observe 
une éléva4.ion delà température qui va croissant jusqu'à la 
mort. 

Le thermooniètre dm reste sert alors non-J9eulement au 
diagnostic des formes convulsives, mais aussi à celui de la 
forme comateuse. Dans le coma consécatif à une hémor- 
rhagie cérébrale, 2es observations des services de la Salpé- 
trière ©mt montré que la température, après un abaisse- 
ment momentané, s'élève au-dessus de la normale jusqu'au 
moment de la mort ; cette même élévation thermique se 
rencontre dans le coma consécutif à un ramollissement cé- 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



29 



rébraU avec cette seule différence qu'elle n'est pas dans ce 
cas précédée d'une chute primitive et passagère de la tem- 
pérature. 

Dans le coma urémique au contraire, rabaissement de la 
température est un signe constant et permanent jusqu'à la 
mort. 

La cause et la véritable explication de ces différences 
BOUS échappent encore, mais cela ne retranche rien à leur 
valeur diagnostique» qui est consiâérable, comme voua le 
¥C(yez. 

L'abaissement de la températwre est donc un signe cons- 
tant et qui ne fait jamais défaut chaque fois qu'il y a réten- 
tion dans le sang des produits urinaires. A quoi tient alors 
la variabilité extrême des autres symptômes de l'urémie, 
qui tantôt consistent en accidents convalsiCs» tantôt en phé- 
nomènes comateux, ici en du délire, ailleurs du tétanos ; 
à quoi rapporter, en un mot, la symptomatologie protéîforme 
de la maladie, qui cependant ne reconnaît qu'une seule et 
même cause, l'insuffisance de l'élimination urineuse I 

Cette variété dans l'expression symptomatique tient sans 
aucun doute, selon moi, ainsi que M. Hirtz l'a indiqué 
dans une leçon publiée par M. Kien [Qaz. Méd. de Stras- 
bourg 1865, n« 1, p. 15), à des localisations diverses du 
poison qui porte son action sur telle ou telle partie des cen- 
tres encéphalo-rachidiena. 

^ Ainsi, les formes convul&ives résultent évide^kment de 
rirritation des diverses portions excito-motriee» de Taxe 
cérébro-spinal- L'éclampsie traduit l'excitation de la moelle 
allongée ; l'aceôa tétaniformc celle de la moelle cervicale ; 
les convulsions partielles, celle des origine» des nerfs qui 
animent les parties convulsées, les troubles de l'intelli- 
gence, le délire témoignent d'une irritation portant sur la 
aurface des hémisphères. Dans la forme dyspnéique c'est 
l'origine despneumo-gastriquesqui serait atteinte et quand, 
comme dans les cas curieux que nous avons cités, la res- 
piration est sifflante et ht yoîk ^^i^^»» n'^^i ^^^^ i»QiMya«r^|^ 



intéresse les nerf!» laryngés et produit la paralysie ou la 
contraction des muscles du larynx, comme cela se cons- 
tate dans les anévrysmes de l'aorte qui excitent ou com- 
priment les nerfs récurrents. Enfin, le coma qui termine 
habituellement la scène tient à cet épuisement qui succède 
à l'irritation, loi générale et qui trouve toujours principa- 
lement son application dans la pathologie cérébrale. Que si 
le coma s établit d'emblée, c'est une preuve que l'excita- 
tion est trop énergique et qu'elle épuise tout d'abord et abo- 
lit primitivement Tactivité des centres nerveux. 

Telles sont les hypothèses très^légitimes que Ton peut 
fiormuler sur les diverses localisatioDS anatomiques du poi- 
son urémique. (A suivre.) 
*-" ' ' ' ■ ■ — 

BULLETIN BU PROGRÈS MÉDICAL 

Des facilités de médecine provinciales 
Il y a en tous pays, dit un publiciste contempcHrain, des 
communautés locales, des groupes naturels qui existent par 
la force des choses et qui ont des intérêts et des droits par- 
ticuliers. Ces groupes ce sont les Communes. Parmi les 
droits qui nous paraissent leur appartenir est celui de per- 
fectionner, dans la mesure de leurs forces, tout ce qui a 
trait à l'enseignement. L*Etat doit veiller à ce que l'ensei- 
gnement ne tombe pas au-dessous d'un certain degré et en- 
courager toutes les tentatives qui auront pour but d'accroî- 
tre les éléments déjà existants. 

Tirantl'argent de leurs poches, les communes sont mieux 
que qui que ce soit à même de juger ce dont elles sont ca- 
pables. Or, dans ces derniers temps, plusieurs de nos villes 
les plus importantes Lyon, Bordeaux, Nantes^ Lille, Tou- 
louse, Marseille, Besançon, Limoges et Remaes, ont de- 
mandé à TAssemblée l'autorisation de créer, à leurs frais, 
des facultés de médecine. 



En conséquence, l'Assemblée a nommé une commission 
chargée d'examiner les propositions relatives à la création 
de nouvelles facultés. Cette conunission est composée de 
MM. Besson, Arago, Lallié, Thomas, Michal-Ladichère, 
Roussel, Naquet, de Mahy, Paris, Ducarre, Bert, Bouisson, 
de Salvandy et Berthauld. Le courant décentralisateur 
qui semble exister actuellement parmi nos l^islaleurs, 
nous fait espérer que bientôt ces projets seront réalisés. 

Nous trouvons encore dans divers journaux de nouveaux 
renseignements sur la question, renseignements qui pa- 
raissent indiquer qu'une partie au moins des autarisaliKttis 
sera accordée. 

Le conseil supérieur de rinstniction publique s'est réuni jeadi dernier pour 
discuter rimportante question de la création des Facultés de médecine en 
province. Au nom de la commission d'enseignement supérieur, M. Wurts, 
doyen der la Faculté de médecine de Paris, a présenté à ce sujet un rapport 
dont les conclusions sont les suivantes : 

n y a lieu de créer, dans quelques grandes Tilles de FVance, des centres 
de hautes études. Les Paenltés de médeciner sont nécessaireMeiit comprises 
dans le groupe de ces établissements â'enaeignemsnt sspéffleor. U eonvient 
d'en augmenter le nombre. On n'en compte que trois en ce miHBent; on pour- 
rait en placer trois ou quatre autres dans les viUea convcsiableiiieDt dioisies 
au point de vue des ressources qu'elles pourraient offrir à I*instniction mé- 
dicale. Neuf villes ont fait des offres à cet égard : Lyon, Bordeaux, Nantes, 
Lille, Toulouse, Marseille, Besançon, Limoges et Rennes. La G)mmissîon 
est d'avis que les demandes de ces trois dernières doivent être écartées, ces 
villes ne paraissant pas offrir ÔM garanties suffisantes «u point de vue des 
besoins des noardles FScoltés. 

Elle pense que les offres de Toolonss et MaraeiOs doivent Mrs i<e)Ctée8, 
par la raison que ces villes se trouvent placées dans le rayon de la circoasi- 
cription de Montpellier. Il^convient de proodre en considération les demandes 
de Lyon» Bordeaux, Nantes et Lille. Toutefois, comme il ne paraît ni pru- 
dent, ni m6me possible de créer en mSme temps quatre Facultés nouvelles, 
il est nécessaire de procéder graduellement et d6 fiedre un choix. La seconde 
ville de France est incontestablement celle qui présente les meilleures oondi- 
TlSns pourTétabliis^nent d'une Faculté de médecine; Lyon doitdone obtenir 
la préférence. Les demandes des trois autres villes pourront être acooetllies 
ultérieurement. 

Malgré la réserve faite au détriment de certaines TîHea, 
réserve qui, à la rigueur, pourrait ôtre écartée puisque 
les municipalités offrent de faire les dépenses néoessairesip 
nous ne pouvons qu'approuver les projets en délibéntion. 
Nous avons le plus grand intérêt à voir se muMipHer nos cen- 
tres d'enseignement au point de vue médical. Uémulation 
qui ne manquera pas de se produire entre les diverses 
écoles tournera tout au profit de la science médicale et 
partant de la société. 



SOCIETES SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Sêxme ^ 21 juin. -^ présidence de M. Cl. Berkard. 

M. YuLPiAN montre à la Société des pièces qui, bien qœ 
n'ayant donné qu'un résultat négatif, n'en présentent pas 
moins un certain intérêt. U s'agit des reins d'un chien, sur 
lesquels 9 jours auparavant il avait» avec le plus grand soin, 
pratiqué la section des nerfs. L'animal a survécu à ropôration 
ei se poortait bien lorsqu'il a été sacrifié pour une nouvelle 
expérience. L'examen des reins a pu être fait et l'(m n'a rien 
trouvé de spécial; pas d'altération notable dans cet organe. 
Cependant, si l'on doit s'en rapporter aux descriptioms de Mo- 
reau, le rein, déjà, eût dû être à peu près détruit 

M, Yulpian présente encore l'œil d'un lapin sur lequel on 
avait pratiqué la section de la Se paire. On constate, sur la 
cornée, les troubles nutriiife habituels : elle est nettement 
opaque. Pois ranimai est mort presque subitement. On n'a 
pas troruvé d'altération dans le cerveau; à peine existaàt-il 
quelques ecchymoses sur la muqueuse de l'estomac et qne 
infiOLUratioA purulente en un point du poumon. 



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30 



LE PROGRÈS MEDICAL 



M. Gaktillb appelle l'attention de la Soeiété^sur une cause 
d»erreur expérimentale qu'il est bon de bien connaître. Vou- 
lant répéter une expérience sur les effets de la digitaline chez 
les animaux empoisonnés par le sulfate d'atropine, il avait 
donné à un chien, intoxiqué par ce dernier sel, 60 milligram- 
mes de digitaline de Nativelle. — C'est alors que, pour se 
rendre compte des mouvements du cœur, il avait planté une 
longue aiguille dans cet organe. Malgré la dose énorme de 
digitaline, les battements du cœur étaient très-énergiques et 
très-précipités; loin de s'abaisser, la température montait 
jusqu'à 40<>, i — lorsque l'animal mourut tout-à-coup. Cet 
accident aurait été certainement attribué à la digiltallne si 
Tautopsie, n'était venue démontrer que l'aiguille, fortement 
fixée par les côtes et les muscles de la paroi, avait labouré le 
• cœur en tout sens et provoqué une hémorrhagie, cause évi- 
dente de la mort. 

M, Zaborde fait temarqu^ que cette cause d'erreur est 
encore assez fréquente et qu'elle s'est présentée il y a peu ' 
dans un cas analogue. 

M. Reqnard présente à la Société un appareil basé sur le 
môme principe que celui 4» M. Esbach, mais simplifié et 
donnant des résultats plus rapides. 

Jf. Bouchard, après avoir fait quelques critiques de détails 
et quelques légères réserves sur l'entière exactitude des 
résultats, pense que cet appareil est appelé à rendre de très- 
grands services. 

M. Bouchard appelle rattention de la Société sur les acci- 
dents qui peuvent ôtre provoqués par l'emploi de la digitaline 
dans l'albuminurie. Ce médicament devient très-promptement 
toxique et les doses ordinaires sont parfois nocives. Il vient 
de constater chez un malade atteint de. maladie de Bright, des 
phénomènes très-graves qui ont duré plus de cinq jours. Il ne 
faut pas oublier, en efl'et, que dans l'albuminurie les reins 
deviennent en quelque sorte imperméables ; les poisons ne 
sont plus éliminés au fur et à mesure qu'ils pénètrent dans 
le torrent circulatoire; ils s'y accumulent; «ko lè t<» m»9i 
dents. 

\\ M. Cl, Bernard. C'est par ce mécanisme que j'ai expliqué, IV 
y a longtemps, l'innocuité des ingestions de curare dans 
Testomac, tandis que les accidents sont si rapides lorsque le 
poison a été déposé dans le tissu cellulaire sous-cutané. En 
«ffet, dans ce c^, l'absorption est prompte et le curare pénètre 
£n assez grande quantité pour provoquer les phénomènes de 
Tempoisonnement. — Mais dans les injections stomacales il 
n'en est pas ainsi : l'absorption est lente et le poison peut 
s'éliminer par les reins au fur et à mesure qu'il pénètre dans 
le sang. Du reste, qu'on rende l'élimination impossible, qu'on 
lie les reins ; le curare s'accumulera dans le liquide nourri- 
cier et la mort sera prompte. 

M. Charcot. M. Bouchard a raison, et chez les albuminuri- 
ques, non seulement la digitaline, mais l'opium, peuvent pro- 
voquer, à doses modérées, de graves accidents. Les auteurs 
anglais ont Insisté, à juste titre, sur ce point ; ils avaient 
remarqué ce fait que beaucoup ont constaté après -eux, que 
les reins albuminuriques sont imperméables, entr'autres, aux^ 
substances odorantes ; l'ingestion, par exemple, des asperges 
ou de la térébenthine ne s'accompagne pas de l'odeur caracté-^. 
ristique qui, dans ce cas, distingue les urines. 

M. Comil regrette de ne point avoir des planches qu'il se 
propose, d'ailleurs, de montrer dans la prochaine séance. Il 
donnera la preuve anatomique de l'imperméabilité que M. Bou- 
chard invoque dans l'albuminurie; les veines s'oblitèrent, la 
parotides artères s'épaissit et les lésions envahissent les glo- 
mérules de Malpighi. 

M. Bouchard présente quelques remarques sur le mode 
d'action de la valériane. Dans le diabète insipide, il a employé 
la valériane à haute dose. Le médicament n'a pas paru agir sur 
la polyurie, — mais son action sur Tazoturie a été des plus 
nette. L'excrétion de lurée s'est beaucoup amoindrie, et de 
40, 49 grammes en 24 heures, il l'a vue descendre à 10 gram- 
mes. Cet efiet a été constant. Il en a été de môme dans le 
diabète sucré : lorsqu'à la glycosurie s'ajoutait de l'azoturie, 
votgours, sous l'influence du médicament, l'urée diminuait. — 
^ans quelques cas, il a vu survenir une excrétion moindre 



d'eau et de sucre; la polyurie, la glycosurie paraissaient en dé- 
croissance, mais ces eiOfets sont trop incertains pour faire fond 
sur eux. Un seul fait reste immuable dans l'emploi de la valé- 
riane, c'est la diminution dans la production de Furée. — Par 
quel mécanisme survient cette diminution d'urée I II croit 
que la valériane empêche la dénutrition et pourrait ôtre placée 
à côté des médicaments d'épargne. 

Ne pourrait -on pas rapprocher ce fait de certaines pratiques 
communes à quelques peuplades indiennes? Ciiaque année, 
l'élite de la tribu va faire de périlleuses excursions sur les 
territoires ennemis ; les fatigues sont grandes et parfois les 
privations rudes. Eh bien ! un mois avant le départ, ces cou- 
reurs d'aventures se gorgent de valériane; ils s'en frottent le 
corps, ils en prennent des bains, ils en mêlent à leurs ali- 
ments de telle sorte que chacun de leurs éléments anatomi- 
ques se renouvelle pour ainsi dire au contact de la valériane. 
Ils peuvent alors affronter les privations , résister à la faim et 
à la fatigue. 

M. Bouchard ne voudrait pas dire que celte prQpriété soit 
spéciale à la valériane; elle est propre, et à un aussi haut 
degré, aux préparations d'arsenic, au bromure de potassium. 
L'iodure de potassium agirait d'une façon toute contraire. 
L'auteur a employé ce médicament dans le diabète et il a vu 
augmenter à la fois la polyurie et l'azoturie. Il croit, du reste, 
que c'est par son énergique dénutrition qu'agit i'iodure de 
potassium et par la rapidité avec laquelle se détruisent, sous 
son influence, et se reconstituent les éléments anatomiques. 

M. Rabuteau, Il y a longtemps que j'ai prouvé que le bro- 
mure de potassium diminue la production d'urée, mais je 
croyais avoir donné la môme preuve pour l'iodure de potas- 
sium. Evidemment, l'un de nous deux se trompe; ce sont des 
expériences à recommencer. 

M. Bouchard insiste : ses observations sont des plus nettes 
et ne prêtent point à l'équivoque, la quantité d'urée a tou- 
jours été augmentée. 

M c.\. PvRKAELD aunonoo k 1* 0ooiétéi|ue M. Raymond de- 
mande à résigner ses fonctions de trésorier. 11 propose de 
nommer M. Garvillo à sa place. — M. Carville est nommé. — 
Par un nouveau vote, la société proclame M. Hardy, archi- 
viste, en remplacement de M. Carville. P. R. 

ACADÉMIE DE MËDEGINB 
Séance du M juin 1873. -- pr^idence de M. Dbpaul. 

Après la lectiu'e de la correspondance et différentes com- 
munications, le président annonce une vacance dans la sec- 
tion d'anatomie pathologique, puis Tordre du jour appelle la 
suite de la discussion sur le typhus exanthématique. 

M. Chauffard vient soutenir et développer son opinion. 
Pour lui le typhus ne nait pas sur place et sous l'influence de 
certaines conditions, il est toujours importé. La famine ^i Y en- 
combrement ne font que favoriser son développement. L'orateur 
passeenrevue les différentes épidémies signalées par MM. Bou- 
chardat et Fauvel; dans toutes, il trou;^e des traces d'impor- 
tation. En Algérie, par exemple, le typhus fut importé à la 
suite de la guerre de Crimée; longtemps il resta en Kabylie et 
ce n'est qu'à l'époque de la famine en 1868 et sous son influence 
qu'il se propagea. Quant aux causes qui font que la maladie 
est endémique en certains pays, elles doivent tenir, ou à l'air, 
ou au climat ou à d^autres conditions qui stmt encore à trouver. 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 2 mai. — Présidence db M. Charcot. 

pâtre les communications que nous avons reproduites textuellement, 
nods citerons : !<> un cas de tuberculose des organes génitcurinaireSy par 
Cazalis ; — 2» un cas de sarcome de Vacant-bras, chez un homme de 
22 ans, observé par Lemaistre; — 3® un exemple d'abcès de la paroi abdf^ 
minale consécutif à une jpéritonite enkystée: causée elle-même par des 
calculs de la véJsicule biliaire (VioUet). 

Séance du 9 mai. — présidencb de M. Charcot. 
GoDUBe da eerveftni Aphasie i par Bourcbrbt et Cousbt. 
Bécé Jean-Marie, 43 ans, cordonnier, entré Ie13janTier 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



31 



1373, à Bicôtre (service de M. Descroizillbs), mort le 5 mai 
1873. 

Le malade a joui d'une bonne sanlé jusqu'au commence- 
ment de 1862. Il n'avoue pas d'antécédents syphilitiques. Sa 
famille ne nous donne aucun renseignement. Il y a un an, au 
commencement de 1872,. il est pris d'embarras de la parole 
(aphasie). En même temps apparaissent dans le c\iir chevelu 
de petites tumeurs qui disparaissent après un certain temps. 
L'aphasie diminue mais ne disparait pas. 

Quelques mois après, paralysie du bras droit qui s'efface 
rapidement. Six semaines après cette deuxième atlaque en 
survient une troisième dans laquelle les troubles de la 
parole s'accentuent. 

Çnfin le 12 janvier, quatrième attaque, aphasie presque 
complète, paralysie faciale droite, engourdissement dans les 
membres du côté droit. 

14 i<im. 73. On constate à la visite une paralysie faciale 
droite^ incomplète ; la langue est fortement déviée ; mais 
Tengourdissement des membres a disparu. Le malade ne peut 
dire que oui ou non ; il ne compte que 1 et 2 ; il comprend 
assez bien nos questions, cependant il y a un affaiblissement 
notable de l'intelUgence. Le malade a de la céphalalgie. Pas de 
fièvre . 

Pas de traces de syphilis sur le corps. On porte le diagnos- 
tic: tumeur cérébrale, siégeant dans la corne frontale gauche 
peut être syphilitique malgré les négations du malade ; irai" 
tevMnt, iodure de potassium, séton à la nuque. 

6 fév. Le malade dit quelques mots et peut compter jus- 
qu'à 10. 

24 fév. Attaques épileptiformes. 

25 fév. Affaissement considérable, la paralysie faciale est 
plus marquée ; 126 pulsations. Le 26, amélioration. 

38/2f9. Le malade est beaucoup mieux, t^endant le mois de 
mars^ le malade va assez bien, mais Taphasie et la paralysie 
faciale persistent. 

i avril. Attaques Y^i'^r'^f"*""^ ^ffinf"*»^'^^'^* *^h.^-^^^^..A 



Une nouvelle amélioration survient dans la première quin- 
zaine d'avril. 

28 avril. Nouvelles (Utaque$ épileptiformes. Céphalalgie pro- 
fonde. 

2 mai. Attaques répétées, incontinente d'urine, coma, jfort 
le 5. mai. 

Autopsie, l3 6 mal 1873. — Rien dans les os du crâne. — 
Cerveau. — Les cirvonlutions^ cérébrales paraissent compri- 
mées, tassées, — Les ventricules sont dilatés. 

Au niveau de la partie postérieure de la face externe de la 
corne frontale gauche , épaississemeut et adhérences intimes 
des méninges à la substance cérébrale ; à la coupe on trouve 
une tumeur qui occupe la partie postérieure des 2« et 3« cir- 
convolutions frontales gauches et une partie delà circonvo- 
lution pariétale adjacente. Cette tumeur est à peu près sphé- 
ilque ; elle a environ 3 cenlim. de diamètre. Elle est assez 
molle, grisâtre, et présente vers la surface du cerveau 3 
Boyaux blancs, durs, distincts les uns des autres. On ne peut 
penser, dans ce cas, qu'à une gomme ou à un gliome. L'exa- 
xnen microscopique sera fait et communiqué. Rien d^ parti- 
culier dans les autres organes. 

SAcro-eoxalgle gaoehe ; — Carie do sacram ; -» Mort % — 
Autopsie, par Stoicssgo, intern» des hôpitaux de Paris. 

Labo.. Louise, âgée de 35 ans, entre au commencement de 
février, cette année, dans le service de M. L. Labbé, à la Pitié, 
salle SaintrJeann<» 6. Elle est d'une constitution lymphatique, 
petite de taille, réglée pour la première fois vers Tâge de 17 
ans, depuis cette époque menstrues très-irrégulières ; dans 
son enfance elle eut plusieurs fois des opbthalmies et des 
ganglions suppures, dont on voyait encore la trace sur les 
parties latérales du cou, au-dessous des angles de la mâchoire 
inférieure. Elle a trois enfants qui se portent assez bien ; les 
deux premières couches se sont bien passées, à la suite de la 
dernière, il y a dix ans, elle éprouva de violentes douleurs 
dans la région du petit bassin. Jamais de rhumatismest ja- 
mais de syphilis. 
D y a environ un an, étant en traitement pour une bron- 

hile, la malade ressentit, sans cause apparente, des douleurs 



profondes, assez vives, au niveau de fépine iliaque postéro- 
supérieure, douleurs qui se répétaient à des intervalles plus 
ou moins rapprochées, et surtout pendant la marche et la 
position debout ou assise. De temps en temps genou correspon- 
dant était douloureux. La démarche était incertaine, hési- 
tante, de sorte que la malade craignait de s'appuyer sur la 
jambe. Au bout de deux mois, elle s^aperçoit, pour la pre- 
mière fois que la fesse gauche grossit rapidement ; les douleurs 
prennent un caractère plus aigu ; bientôt elle conmience à 
boiter. Inquiétée par les progrès de sa maladie, cette femme 
se décide enfin à entrer à l'hôpital. 

A son admission nous sommes frappés de l'état de faiblesse 
extrême dans lequel elle se trouve ; un bruit de souffle très- 
manifeste siège à la base du cœur et au premier temps ; les 
muqueuses sont complètement décolorées ; rien du coté des 
poumons. Une tumeur grosse à peu près comme une tète de 
fœtus à terme, fluctuante, sans aucun changement de couleur 
à la peau, occupait la région supérieure de la cuisse, juste au- 
dessous du pli fessier disparu ; la malade est dans le décubi- 
tus dorsal, la seule position supportable; la marche, de même 
que la position assise est très-doulouseuse, la jambe fléchie 
sur la cuisse et la cuisse sur le bassin, à cause de la position 
du foyer; tous les mouvemehts de l'articulation coxo-fémo- 
raie se faisaient librement et sans douleur, avec leur 
amplitude presque normale. Une mensuration régulière ne 
révèle aucune différence de longueur. La pression sur le grand 
trochanter correspondant était indolente, mais en embrassant 
le bassin, de chaque côté, avec les mains et en cherchant à 
rapprocher l'un de l'autre les deux os iliaques, on réveillait 
une douleur vive, profonde, au niveau de Tamphiarthrose 
sacro-illiaque gauche, de plus, la malade étant couchée sur 
le ventre, et en pressant tout le long de la colonne vertébrale, 
on provoquait une douleur très-sensible au jiiveau^du sacrum. 
On ne remarque ni déviation, ni exagération de courbure sur 
la colonne. La sensibilité du membre inférieur gauche est 
Mi^ptu umuuBbtie , de temps en temps la malade ressent des 
fourmillements dans toute la longueur du membre. On pres- 
crit un jtridtement tonique : vin quinquina, sirop dlodure de 
fer, huile de foie de morue. 

Quinze jours après l'entrée de la malade, M. Labbé prati- 
qua une ponction aspiratrice suivie d'injection de teinture d^iode 
au tiers^ bandage compressif. On a retiré plus de BOO grammes 
de pua de mauvaise nature, très- peu fétide, mêlé de gra« 
meaux. Après cinq ou six jours, la tumeur reprenant les mêmes 
dimensions, on fait une nouvelle ponction suivie d'une in* 
jection de teinture diode. 

Très-peu de temps après le foyer se remplit de nouveau et 
en même temps une autre .collection se forme vers la région 
supérieure et interne de la cuisse, qui paraît communiquer 
manifestement avec le foyer principal ; l'état général est plus 
grave ; depuis une vingtaine de jours, tout le membre gau- 
che devient œdémateux, la fièvre hectique prend des carac- 
tères plus prononcés, et ainsi la malade succombe le U 
avril. 

Autopsie faite trenie-six heures après sa mort. On trouve que 
les muscles fessiers et pelvitrochantériens grisâtres, ramollis et 
infiltrés de pus sont, pour ainsi dire, englobés dans la collec- 
tion purulente, que Ton peut suivre facilement jusques dans 
l'intérieur du bassin, où elle pénètre par la- grande échan- 
crure ischiatique ; un second trajet met en communication le 
foyer x)Oslérieur avec le foyer superficiel situé à la partie 
interne de 1^ cuisse ; d'autres foyers, commtmiquant avec 
l'intérieur de l'articulation sacro-iliaque gauche, remplie elle- 
même de pus, se concentraient non-seulement en arrière, 
mais encore en avant du sacrum ; les nerfs sacrés, la partie 
inférieure de la moelle, les vaisseaux iliaques et le grand nerf 
sciatique étaient baignés de pus ; les vaisseaux, de même que 
les nerfs, paraissent intacts. 

L'altération principale, et d'après nous primitive, on la 
trouve sur le sacrum \ cet oâ, complètement carié dans toute 
son étendue, devenu blanc .mat, présente tout-à-fait l'aspect 
d'une éponge ; la carie s'arrête au niveau de ses articulations» 
supérieure et inférieure, à droite au point d'iasertion du liga- 
ment sacro-iUaqueantéiieur. 



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32 



LE PROGRÈS M^ICÂL 



Lus ligamenU sacro^iliaque antérieur ^ postérieur, et interos* 
seux, de môme que la ^noviale et les cartilages d'eacroute- 
meiit deVamphiartliTose gauclie sont entièrement détrafts, 
on n'aperçoit que quelques vestiges, convertis en une sorte 
de gelée, du ligament postérieur, au point de son attache sur 
l'os iliaque. Le ligament iUolomiaire^ les articulations sacro- 
vertébrales, sacro-coccygienn/e^ coxo'fémrale et saorê-iliAgm 
droite ne présentent aucune altération ; Tos iliaque a l'aspect 
normal, son périoste, un peu épaissi, se décolle facilement 
dans une petite étendue près de son articulation avec le sa- 
crum. Aucune trace de perforation soit dans le vagin, soit 
dans le rectum. Pas de tubercules dans les poumons, quelques 
calculs dans les reins. 



MALADIES DES VOIES URINAIRES 

Mémoire aar le f«mpiiUn««is, par le dootew GHAMBa MAHas^G 
médedn de YïA^lal âa Midi. -— Paris« Ad. Delahâye. 

Celte brochure, fert intéressante, est une étude faite avec 
beaucoup de aoin et de délails de la marehe du paraphimosis 
et du traitement qu'il convient de lui appliquer. 

Les causes du paraphimosis» le processus pathologique, la 
8aiigrèDe,.ruleération du bourrelet, les complications diverses 
4e chancres simples ou infectants sont étudiés minutieuse* 
ment, et les fttits allégués par M. Mauriac ont d*antant plus 
d*imp<Mrtanee qu'ils sont le résultat d'une observation d^à 
longue à l'hôpital du Midi où le paraphimosis se rencontre trop 
souvent. 

Burnonehnoias à signaler le mérite de la partie pathologique 
du travail, et pour ne pas dépasser les limites que doit avoir 
ce compte*rendu, arrô4oQ»-nous seulement sur deux points 
du traitement dont le seoond surtout a de rimportanee, car il 
eonstitue une innovation, croyons-Dous, dans la thérapeuti(pie 
du paraphimosis. 

A propos de la réductiom, M. Mauriac deniifr p e ur s I rmu e »w 
t«in que la réduction est praticable, la possibilité d'engager 
l'oncle sons Tanneau constricteur. Il cososeille très.justement 
de faire quelques mouchetures sur les parties œdématiées, et 
tf 0& chasser la sérosité par des malaxations répétées pendant 
un eertain tenqps. Nous ne voulons pas contester rass«rtion 
deM^Mauriaosur la possibilité de réduire le paraphimosis 
dena les cas qu'il indique ; mais nous pensons que la difficulté 
eA la douleur de l^)pération seraient notablement amoindris 
par un léger débridement« M. Mauriae nous semble trop resr- 
treindre les indications de ce procédé. On lira du reste avec 
Intérêt la discussion è laquelle il se livre sur ce point de pra- 
tique. La seconde question sur laqu^le nous désirons appeler 
Vattention du leclaur concerne la conduite à tenir lorsque le 
paraphimosis est irréductiMe et que des adhérences déjà 
solides unissent aux corps caverneux les bourrelets du pré- 
puce 

M. Mauriac indique le procédé de Malgaigne qui consiste à 
couper les adhérences en promenant horizontalement entre le 
prépuce et les corps caverneux la lame d'un bistouri étroit, 
d'un ténotome par exemple. Tout en approuvant en principe 
le procédé de Malgaigne, noire auteur est peu dispo^ié à l'em- 
ployer ; il craint que la mobilité du prépuce ne soit compro- 
mise et que plus tard la circoncision ne soit nécessaire. 

Que fait dcoftc M. Mauriac? Il laisse les choses dans l'état et 
se contente de mettre le sujet dans les meilleures conditions 
de repos, d'hygiène, pour que rinûammation tombe rapide* 
ment. L'ulcération et le sphacèle, s'il en est survenu sont 
bientôt réparés, et au bout de huit à quinze jours tout va bien, 
si ce n'est qu'il reste derrière le gland une sorte de turban ou 
da jabot formé par le prépuce toujours oBdéxnatié, on pourrait 
presque dire hypertrophié» car les rapports ot les communi- 
cations vasculaires qui existent à l'état normal se sont modi- 
fiées, et la tumeur n'a aucune tendance à diminuer de volume. 

M. Mauriac enlève cette tumeur de la manière suivante : 
Illa comprend entre deux incisions l'une située immédiaier* 
ment au-dessus du sillon glando-préputial. Vautre située uti 
peu plus haut. Ces deux incisions sont transversales et se rejoi- 
gnent par leurs extrémités de chaque c6tô du frein, demanil|.^ 



à circonscrire un lambeau en ellipse allongée. Ce lambeam 
étant disséqué, les bords de la plaie sont unis par des serre* 
fines et iMresque toujours la réunion se làlt par première 
intention et donne un excellent résultat 

L'objecUon principale que j'adresserai à cette méthode de 
traitement du perai^ùmosis irréductible, c*esi qu'elle exige 
un repos relativement très-long ; en effet avant que l'inflanh- 
mation ne soit tombée, les ulcérations ou leseschares guéries, 
il se passe un temps assez considérable pendant lequel le 
malade est condamné au repos ; tandis que si l'on opère soit 
par un débrldement, quand ce procédé est applicable, soitiiar 
rincision aou»-cutanée, et que l'on parvienne à réduire, l'inac- 
tion forcée du malade est réduite à un temps très-mifiime.. 
Quant à la dreoneision que l'on peut être forcé de fhire 
ensuite, elle n'est ni plus sérieuse ni plus long^e à guérir que 
l'ablation consécutive du bourrelet. 

M. Mauriac ne donne pa^ de chloroforme pour la réduction 
du paraphimosis. Il ne dit pas s'il en donne pour l'opératimi 
consécutive. Cette dissection doit-ètre assez douloureuse pour 
que Ton soit conduit trôs*légitimement à employer l'anesth^ 
sie. 

Nous bornerons ici ce compte-rendu sommaire et nous con- 
seillerons, en terminant, la lecture de l'excellent mémoire de 
M. Mauriac A. Malherbe 



PHARMACOLOGIE 

I. De remplot du podophyllin eonlre la eonstlpeUoa 
hiAbItnelle. (Gazette hebdomadaire^ i% muL 1873). 

Ce médicament employé depuis longtemps en Âmériq^ue^ 
fut introduit en France, il y a une dizaine d'années par Trous- 
seau; puis tombé dans l'oubli, son emploi est de nouveau 
préconisé et ses propriétés étudiées par le docteur Gonstantûi 
Paul. 

I.ei9ndf^hvlhm, ji^tai^^ Cvul^miMeaMU peaune ée maî}^ est 
une plante qui croit en abondance dans les prairies de TAmé* 
rique septentrionale. Son rhizome fournit un certain nom- 
bre de tiges se divisant en deux pédicules qui supportent une 
feuille profondément lobée. La fleur blanche éclot au prin- 
temps et est remplacée par un firuit, mur en automne; de la 
grosseur d'un limon, ayant la saveur et l'acidité du citron. 

Le rhizome se rencontre dans les pharmacies en fragments 
bruns à l'extérieur et blanchâtres à l'intérieur ; sa saveur est 
amère, acre et nauséeuse ; son odeur légèrement vireuse se 
rapproche de celle de l'ipéca ; elle contient un principe amer 
sans action purgative ; et deux résines distinctes, dans les- 
quelles semblent exclusivement résider les propriétés de la 
plante.— Aussi cet extrait résineux (le podophylUn ou la poda-^ 
phylUBi) est employé de préférence à la racine. — Il doèt 
être préparé, d'après M. Deschamps (d'Avallon), de la façon 
suivante : « On soumet le rhizome du podophyllin pulvérisé 
À la lixiviation avec de l'alcool concentré, puis on lait évapo- 
porer la solution alcoolique de façon à obtenir un extrait de 
consistance sirupeuse; on mélange cet extrait à trois fois soa 
poids d'eau froide et on laisse déposer la matière résineuse 
On lave de nouveau la résine après l'avoir filtrée^ et on la lait 
sécher. 

0,2 cent, suffisent pour produire une selle ; il fiaut porter la 
dose à 0,10 ou 0,10 cent, si l'on veut avoir une action purga- 
tive. Trousseau l'associait à la Belladone dans la formule sui- 
vante : 

PodophylUne .,, . ^ o,(» ctiit 

Extrait de Belladooe.* 0,<H -«- 

Racine de Belladane Q^ -*> 

Ponr 1 pilule à prendre, le soir en se couchant. 

La poudre du rhiaome s'emploie à la dose de 0»IIO cent a 
\ gr. Son emploie petite dose détermine une selle fecile^ sans 
irritation de la muqueuse intestinale, ni coliquee. Cest par cft 
mode d'acUon spédal qu'elle se reoommande dansla^constip»-* 
tion habituelle. 

n« Trellemeiil dn eeryn aigu* 

Dans une note adressée «a Oomntkr médical ($t mai 1873). 

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f 



LE FB0GRÈ8 MÉDICAL 



d3 



!9Le doctetir Smith (de Moscou) préconise un remède imagiité et 
mnsidéré comme infaillible pecr le docteur Hager, contre le 
coiyza aigu. 
VOlfMonm unHeatarrhoimm est ainsi composé : 

Acide carbonique par. 

Alcool rectifié 

Liqueur ammoniacale caustique 

Eau distillée 

Mêlez et enfermez dans un flacon bouché à l'émeri. 

On fait respirer quelques gouttes versées sur du papier bu- 
I vard, dans le coryza ; il en abrège le premier stade, préserve 
^ du second et en milige tous les symptômes. 

m. !iovTaia Mode de préparation dm p*«(oiod«re 
de 



5 grammes* 
W — 



On sait combien est variable la composition de ce sel fort 
«mployé dans la thérapeutique de la syphilis. Soit qu'on l'ob- 
tienne, en effet, par la combinaison directe de l'iode et du 
mercure ; ou mieux par la double décomposition d'un sel mer- 
cureux par un iodure alcalin ;.il y a toujours formation d'une 
certaine quantité de biodure et de mercure métallique. fLes 
sels mercureux n'étant solubl es dans Teau qu'à la faveur d'un" 
acide qui favprise cette formation). , 

M. Le fort est parvenu a obtenir un produit parfaitement 
pur et défini, en trouvant un dissolvant du sel mercureux. 
60 grammes de pyrophosphate de soude sont dissous dans 
300 grammes d'eau. On y ajoute 30 grammes d'acétate mercu- 
reux qui se dissout entièrement en quelques heures. 

Il se forme un sel double, très-sol uble dans l'eau, qui, traité 
par rioduro' de potassium, donne un précipité de protoiodure 
de mercure pur. Celui-ci peut cependant cou tenir des traces 
de biodure, si l'acétate mercureux n'était pas parfaitement 
pur ; on l'en débarrasse par des lavages à Tiodure de potas- 
sium. 

lY. LAeCo-phosphate de ebanx. 

îl n'y a aucune analogie, suivant M: fiir-Mi-mi^Tii (riMngnm^.. 
{Répertoire de pkarmacie. 23 janvier 1873), entre le lacto-phos- 
phatede chaux chimiquement pyr, et celui du commerce; le 
premier est soluble dans l'eau et dans l'alcool ; le second y est 
îfisoluble : il y a séparation de l'acide lactique et du phosphate 
et chaux. La préparation d'un bon sirop est donc impossible 
avec ce dernier sel. 

Aussi M. Ch. Ménière prépare le sirop de lacto-phosphate de 
chaux de la façon suivante : 



1 
h 

395 



gramme . 



Lactate de soude bien blanc et en plaques. 

Phosphate acide de cliaux soluble 

Sirop de Bucre bien blanc 

Essence de citron, quelques goutte,-. 

Il fait fondre ensemble les deux sels dans un peu d'eau dis- 
tillée, à une très-basse température, et ajoute la solution au 
sirop de sucre à froid ; et obtient ainsi une préparation d'une 
limpidité parfaite. 

Ce lacto-phosphate de chaux sodîque doit être préféré au 
produit vendu aux pharmaciens sous le nom de lacto-phos- 
phate de chaux et qui n'est qu'un simple mélange d'acide 
lactique et de phosphate de chaux bibasique. H. 



BIBLIOGRAPHIE 

I«ef ons ellaiqoes snr Ifes maladies des femmes, par T. Gallard 
médecin de la Pitié. Cbez J. B. Baillière. Paris. 1873. 

L'ouvrage que Tauteur vient de publier, est une série de 
TiBgt leçons faites, soit à l'hôpital Lariboisière, soit à la Pitié. 
Bans ce volume qui a près de 800 pages et qui comprend 94 
figures^ M. Gallard n'a point eu l'iatention de passer «n revue 
t(«te la pathologie féminine; il s'est borné à n'^û décrire que 
quelques points, ceux d'ailleurs qu'il importe la plus de oon- 
naître et en s appliquant à donner son opinion ^personnelle sur 
chacun d'eux. 

hos quatre premières leçons sont consacrées à quelques con- 
flVléFatiODS relatives & Tanatomie normaie ties oi^ganes géni^ 



taux de la femme, et à Texpesé des moyens phjsiquels d'ex- 
ploration de ces oi^anes. 

Nous trouvons décrit avec soin les caractères physiologi- 
ques des organes génitaux à l'état sain, ce <iue Tauteur ap- 
pelle c le diagnostic de V état sain.» 

Puis on passe en revue les moyens d'exploration physique 
tels que : !<> l'inspection de la paroi abdominale par la vue, la 
palpation, la percussion, Tauscultatii^, la mensuration : 2* le 
toucher vaginal ou rectal , 3® l'examen au spéculum ; 4° l'ex- 
ploration de la cavité utérine soit par le cathétérisme, soit à 
l'aide du doigt lorsque le col a été préalablement dilaté. 

L'auteur a aussi passé en revue les divers spéculums qui 
ont été employés. Il donne la préférence au spéculum bivalve 
de Ricord qu'il considère comme le meilleur au point de vue 
de l'exploration des organes génitaux. 

Quant à l'emploi du spéculum intra-utérin, il le considère 
comme utile. — Le cathétérisme utérin au contraire est mis 
au rang des moyens de diagnostic les plus importants. 

La cé»(^im6Ztff(m renferme l'étude de la métrite parenchyma- 
teuse aiguë. Mais dans cette étude l'auteur reconnaît la néces- 
sité de décrire séparément comme deux maladies parfaitement 
distinctes la métrite simple et la métrite puerpérale. Il ne pense 
pas que la métrite simple puisse jamais se terminer par supr 
puration. 

La métrite parenchymateuse indépendante de l'inflammation 
séreuse ou muqueuse est très-rare ; mais bien que rare, elle 
n'en existe pas moins. 

L'auteur passe ensuite en revue les symptômes de la mala- 
die et il admet que la métrorrhagie est rare, tendis que la 
dysménorrhée est fréquente. Il rejette les métriies partielles 
admises par Lisfranc et par Boivin et Dugès. 

La seule variété de métrite parenchymateuse aiguë qu'il soit 
possjble d'admettre est la métrite des filles vierges qui se dis- 
tingue de cefle des femmes par une cavité plus grande et qui 
survient à l'époque où s'établit la fonction menstruelle. 

Quant à la métrite qui survient après l'accouchement et 
crue G homel-a. appelée Post puerpérale, elle est caractérisée par 



une marche suhaiguë et pour ainsi dire chroniqu» d'emblée. 

Les sixième et septième leçons sont consacrées à la métrite 
interne ou muqueuse aiguë appelée aussi métrite hémorrha- 
gique. C'est seulement dans la forme aiguë que lamuqulsuse 
peut aiu'ii s'enflammer isolément, et l'inflammation peut 
siéger soit du côté de la cavité du corps soit du côté du col, 
cette dernière est rarement Indépendante do celle du paren- 
chyme. 

L'inflammation de la muqueuse du corps est aiguë ou chro- 
nique. 

Les lésions de la métrite interne aiguë consistent en une 
injection, un épaississement de la muqueuse 4|iii peut être 
soulevée par des ecchymoses ou plus rarement par l'infiltration 
purulente. L'épilhélium se détache et il peut en résulter des 
ulcérations, peu profondes. Les follicules muqueux sont en- 
flammés et leurs orifices dilatés renferment du sang ou du 
muco-pus. 

La forme chronique est caractérisée par" la production de 
végétations, de granulations, intra-utérines, de polypes mu- 
queux. 

La métrorrhagie est un des caractères essentiels de la mala- 
die d'où le nom de métrite hémorrhagique qui lui a été donné 
Chemin faisant, l'auteur nous avertit qu'il rejette complète- 
ment l'existence d« ia métrorrhagie essenUelle, des fluxions, 
des engorgements actifs, des leucorrhées essentielles. 

La métrite interne est une maladie de la période d'activité 
sexuelle de la femme qui peut survenir sous Tinfluence c|e 
causes diverses et surtout à la suite des accouchements et des 
avortements. 

Contre cette maladie l'auteur préconise les injections intwk- 
utériues de certains liquides caustiques, auxquelles il ne re- 
connaît pas les dangers que lui ont attribués beaucoup d'au- 
teurs. En revanche» il s'abstient du raclage de la cavité utérine 
ék l'aide de la curette de Récamier. 

Les leçons huitième, nemième, diwième, et onxéèms renferment 
l'étude de la métrite chronique. M. Gallard rejette les termes 
d'engorgement,d'hyperlrophie, d'induration de rutérus,puisil 



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^3i^ 



LE PROGRÈS MEDICAL 



étudie les lésions du parenchyme et ceUes de la muqueuse. Il 
reconnaît à la maladie deux degrés auxquels correspondent 
des lésions différentes : le 1«' degré est caractérisé par la tumé- 
faction, la vascularisaUon, Thypérémie du parenchyme, le 
2infi par lïnduration, l'anémie, Texubérance du tissu conjoncui, 
par une véritable sclérose de Vuténis. 

Les lésions de la muqueuse consistent en ulcérations ré- 
sultant de l'inflammation des follicules mucipares, et en po- 
lypes muqueux. 

Ces ulcérations n'ont qu'une importance très-restremte eu 
égard à celle du parenchyme. Quant aux diverses variétés 
d'ulcérations admises par les auteurs, M. Gallard ne les admet 
pas et il ne reconnaît du côté du col que les ulcérations 
inflammatoires, syphilitiques et cancéreuses. 

Dans la métrile chronique il existe des troubles de la 
menstruation assez opposés tels que métrorrhagies, amé- 
norrhée, dysménorrhée membraneuse, dont l'auteur nous 
fournit Texplication. -* Relativement à l'action delà grossesse 
sur la métrite chronique elle serait favorable, pourvu toute- 
fois quelle puisse arriver à terme. 

Dans la leçon qui est consacrée au traitement de la maladie, 
on trouvera des indications précieuses qui permettront au 
praticien d'instituer un traitement rationnel lorsqu'il se trou- 
vera en face d'une malade atteinte de métrite chronique. 

La douzième leçon est consacrée à Talloi^gement hypertro- 
phique de la portion sus-vaginale du col de l'utérus, qui a été 
confondu à tort avec la chute de la matrice. M. Gallard donne 
le dessin de pièces anatomiques qu'il a recueillies dans son 
service à l'hôpital et qui permettent de constater d'une façon 
manifeste cet allongement. 

Le traitement de rallongement hypertrophique doit con- 
sister dans l'amputation conoïde du col institué par Huguier, 
et non dans l'emploi de pessaires qui sont non-seulement 
inutiles mais même nuisibles. 

Les leçons douzième et suivantes jusqu'à la seizième inclusi- 
vement renferment l'étude des tumeurs fibreuses et du cancer 
de l'utérus. Dans ces leçons l'auteur s'est borné à exposer à 
ce sujet l'état actuel de la science. 

' Dans les dix-septième et dia>-huitième il étudie l'hématocèle 
péri-utérine. Sous ce nom, il désigne non toutes les collections 
sanguines qui peuvent se produire dans le petit bassin de la 
femme, mais exclusivement celles qui 'sont liées à un trouble 
ou à ime lésion des organes génitaux de la femme. La partie 
la plus originale de ces deux leçons est celle qu'il consacre à 
la pathogénie de cette maladie, et où il admet que l'héma- 
tocèle spontanée doit être considérée comme une ponte intra- 
utérine, l'ovule étant fécondé ou non. 

L'ovarite comprend les leçons dia^cuvième et vingtième. Cette 
maladie si obscure est étadiée avec le plus grand soin et nous 
voyons que, malgré des difficultés considérables de diagnostic, 
elle peut cependant être distinguée des autres maladies des 
organes génitaux. L'auteur dans ces leçons a voulu avant 
tout nous donner les résultats de son expérience personnelle 
il ne s'est point perdu en discussions plus ou moins subtiles 
et il a toujours eu soin de faire courber la théorie devant les 
faits. 

L'ouvrage que nous venons de lire sera consulté avec fruit 
par tous ceux qui s'intéressent aux maladies des femmes et 
sera pour eux un guide sûr. 

Nous terminerons en exprimant le regret de ne pas trouver 
dans ce volume une étude complète des maladies des femmes; 
mais nous nous consolons à la pensée que l'auteur viendra 
bientôt, commeil le promet d'ailleurs, combler cette lacune. 

D^*. A. Lb Blond. 



EInde sur là phlhisie diabétique, par le D' Bbrtail. ^ Br. mrS^ 
de 72 pages, Ad. Dblahayb libr* édit. 

Le diabète, atteignant à la fois un grand nombre d'organes, 
dans leur fonctionnement, provoque des troubles nombreux 
dont quelques-ims prennent ime importance telle qu'ils accé- 
lèrent la marche de la maladie et entraînent promptement la 
mort. C'est surtout le cas pour les lésions du poumon, et 
principalement pour la phthisie pulmonaire. Malgré les cas fré- 



quents qui ont été observés, nous ne connaissons pas d'éti] 
spéciale sur les rapports du diabète avec la phthisie puln«- 
naire, aussi croyons-nous que M. Bert^il a fait un travail utd 
en réunissant les faits épars dans les Uvres et dans les publ 
cations périodiques, pour les grouper et les contrôler les ud 
par les autres. . . * J 

Peut-on, à l'aide dès faits observés, donner une opmion,teii|j 
ter une théorie sur la pathogénie de la phthisie diabéUque? D t 
a encore là beaucoup d'obscurité; nous croyons toutefois <iul 
serait plus rationnel de rechercher avec M. Bouchardat I 
cause de la phthisie diabétique, non pas dans une action spe 
ciale, en quelque sorte spécifique, de la glycosurie sur les voft 
respiratoires mais plutôt dans Faction générale de cette mail 
die sur l'organisme. D en serait ici comme chez ces malhea 
reux épuisés par des suppurations intarissables ou des priva 
tions de toute sorte qui se tuberculisent lorsque les ressoui 
CCS de l'économie ont été entièrement consommées et que non 
voyons si fréquemment mourir de la phthisie pulmonaln 
— En un mot la fréquence de la phthisie pulmonaire dans 1 
cours du diabète s'explique par l'action dépressive si puissant 
que cette maladie possède sur l'organisme. — Telle est U 
principale conclusion que l'on peut tirer des faits groupés pal 
M. BertaU. ^' ^• 



G. P. I 

9 de eUoral a 

— Br.in-8^ 4 



Da traltemenl de la Coqueluche par l'hydrate 
le hrooiare de potastlom, par le D' P. Arkamd. 
kS pages, Delahaye, édit. 

Cette thèse renferme une série de vingt-trois observatioiil( 
de coqueluche traitées presque exclusivement par l'hydrata 
de chloral et par le bromure du potassium. C'est là le côté in- 
téressant de cette monographie dans laquelle cependant oq 
trouve un chapitre consacré à l'examen des différentes opi- 
nions émises par les auteurs sur la nature de la coqueluche. 
Rien, du reste, de nouveau dans cette première partie, sinon 
qu'elle permet peut-être de tirer quelques éclaircissements 
sur le mode d'action des médicaments dans cette maladie. 

T. PS f»if<3 en i vanta paroiaeecii ressortir de la lecture du tra- 
vail de M. Armand; nous les donnons sous forme de conclu- 
sions. 

1« La coqueluche est une affection à la fois catarrhale et spas- 
modique, mais à symptômes nerveux prédominants, quand elle 
est exempte de complications. Elle est de nature spéciâqae 
mais elle n'a pas une marche fixe et déterminée. L'art peut in- 
tervenir efficacement pour abréger sa durée et atténuer son 
intensité. 

2» Le bromure de potassium et l'hydrate de chloral parais- 
sent donner de bons résultats puisque sous leur influence le 
nombre et l'intensité, des quintes vont en diminuant, les vomis- 
sements cessent et la durée de la maladie est abrégée. 

3° Le bromure de potassium sera employé avec avantage au 
début de la période convulsive ; l'hydrate de chloral dans la 
période convulsive confirmée . 

4<^ Ces médicaments, mais surtout le chloral, sont contre» 
indiqués dans les coqueluches compliquées de bronchites 
internes ou de broncho-pneumonies. G. Pbltier. 



Sorla toberciilose de la pean, par le professeur Bizzozbro (de Tu- 
rin.) Traduit du Centralblatt, n» 19, 1873. 

Il s'agit d'un enfant de 15 ans qui depuis des années pré- 
sentait des accidents graves de scrofule. L'autopsie a donné 
les résultats suivants: Tumeur blanche de l'articulation tibio- 
tarsienne et de l'articulation phalangienne du pouce ; tuber- 
culose pulmonaire avec péribronchite ; tuberculosQ intesti- 
nale avec larges' ulcérations ; dégénérescence graisseuse et 
inflammation chronique interstitielle des reins ; infiltration 
graisseuse du foie ; abcès caséeux du volume d'une noisette 
sous la peau de l'avant-bras gauche ; nombreux ulcères cuta- 
nés particulièrement au coude, sur la moitié droite du visage» 
surTépaule gauche. 

Les ulcères sont de grandeur variable^ de 2 cent, et davan- 
tage; quelques-uns ont 1 àS millimètres de profondeur, d'au- 
tres sont des excoriations tout à fait superficielles. Les bords 
sont sinueux et irréguliers. La peau est, au voisinage, légère^ 



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LE PBOGRËS MÉDICAL 



35 



ment tuméfiée et pigmentée. Parfois on constate sous les ul- 
cères, dans l'épaisseur dutissu cellulaire sous-cutané de petits 

' nodules assez durs. 

U examen mcroscopigiuê a donné les résultats suivants : Les 

^ papilles, au voisinage de Tulcère, sont augmentées de volume, 
leurs vaisseaux dilatés, les cellules coi^jonctives très-pigmen- 
tées. De nombreuses cellules migratrices entourent les vais- 
seaux de la peau et les glomérules des glandes sudoripares. 
On observe une infiltration cellulaire plus considérable en- 
core sur les bords et au fond de l'ulcère ; ces couches super- 
ficielles de ce tissu infiltré sont ramollies et les éléments ré- 
duits en détritus granuleux. Aussi bien sur le fond de l'ulcère 
et sur les bords que sur la peau qui le limite, on trouve de 
nombreux tubercules isolés pour la plupart. Ils se composent 
d'une cellule géante entourée de nombreuses cellules épithé- 
lioîdes. En beaucoup d'endroits, ces tubercules cutanés sont 
superficiels et directement recouverts par l'épiderme. 

A l'examen microscopique, on a trouvé également des tu- 
bercules dans lés glandes lymphatiques inguinales, dans les 
poumons et l'intestin. 11 est probable que la tuberculose est 
souvent la cause des ulcères scrofuleux de la peau, (i) D. 



Gfaronique des hôpitaux 

Eâpital de la Charité, — Service de M. le professeur Gossslin. — Cli- 
nique les mardis, Jeudis, samedis. Salle des femmes : 15, tumeur ganglion- 
iiaire,probablement squirrheuse, de l'aisselle gauche ; 22, Écthjma et ulcères 
' des deux jambes, surtout à gauche ; 24, Grossesse presqu'à terme ; luxatioa 
: spontanée et ankylose à la suite d'uue coxalgie non suppurée ; 25, Eijthôme 
chronique avec ulcères variqueux. 

Salle des hommes : 22, kyste synovial à la partie interne du gf^nou droit, 
avec fistule externe superficielle ;29, rétrécissement de Turèthré, infranchis- 
sable avec la sonde ; rétention d'urine ; très-peu de miction par regorge- 
I ment ; 38, ulcères variqueux croûteux des deux jambes, avec mal perforant 
i aux deux pieds ; 41, sarcome ou tumeur fibro-plastique à la partie interne 
I de la cuisse gauche ; 43, hydarthrose aiguô très-volumineuse du genou droit. 

Hôpital Stâ-SuffAÊtê. — Service de M- Séb. — Salle Napoléon ; N<* 2. 
' Enfant âgé de 6 ans ; ostéo périostite phlegmoneuse, des 



_ os de la jambe 

droite et "de la jambe gauche. Début par les phénomènes généraux qui se 
sont trte-rapidement améliorés à la suite de Touverture des abcès ; — 
N** 8. Enfant âgé de 10 ans ; fracture du coudyle externe du fémur. Rup- 
ture du tendon d'insertion de la rotule à la tubérosité antérieure du tibia; 
forte saillie du coudyle interne ; épanchement sanguin considérable ; étio- 
logie chute de plaques de zinc sur la jainbe ; — N** 19 , Enfant âgé de 4 
«Qs ; calcul de la vessie. (Début des accidents il y a un an). Le diagnostic 
se fait également bien par le toucher rectal et par le cathétérisme ; — 
))<> 34. Fracture avec eofonoement des os du crâne à la réunion du frontal 
et du pcriétal droit ; — N® 15. Enfant âgé de 7 ans et demi ; hydrocèle 
enkvsté de l'épididyme -, — W tt. Enfant âgé de 12 ans ; amputation du 
globe de l'œil ; hémorrhagie intra-oculalre ; caillot sanguin considérable, 
occupant toutes les cavités de l'œil qui avaient été vidées, à la suite d'un 
choc sur lebois d'une chaise. La dureté considérable des caillots pouvant au 
premier abord, en imposer pour une tumeur solide. 

Salle Ste-Bugénie : N® 4. fVacture comminutive de Textrémité supé- 
rieure de l'humérus. 

Service de M. Bjlkthbz. — SaUe St-Benjamin : N^ 1. Mal de Pott, pa- 
nplé^e ; — N'* 5, 11, 12, 25. Group opéré ; — N<* 7. Scarlatine angine ; 

^o 15. Polyurie ; — N^ 16. Tuberculisation consécutive à la rougeole ; 

^o 20. Méningite tuberculeuse ; — N<^ 24. Péritonite tubercnleuse ; -^ 

N* 29. Tumeur cérébrale (hémiplégie gauche.) 

Salle Ste-Mathilde, filles : N** 1 . Péritonite tuberculeuse i — N*> 20. 
Mal de Pott, paraplégie ; — N^ 21. Méningite tobercolettM $ «*• N^ 24 «t 
t5. Pleurésie purulente empyème; — N* 5. Ghorée. 

EàpUal Beaujon, — Service de M. DolbIaO, ft*5; VfMturedela )«ttbt 



et des fidsceaux postérieurs des dedtoldes ; — S4s Paralysie labio>giosso-li* 
ryngée; — 33 fièvre tierce traitée sans succès par le tsnUate de cinchonii». 
Service de M. DuJAiu>nf-B&LUicSTz* -^ 8, 13, 15^ pUegmons du ligt« 
ment large ; — 2, 7, paralysie générale; —4, fièvre ùtermittente traitée ptr 
le picrate d'ammoniaque; -» 11, 20, 17, rhusutLsinea arliiottlvres traités pur 
Vamfflamme, 

Hôtel-Dieu, — Qiniqae médicale, M. B<hxsr. — Leçons les lundis et 
vendredis. — » Séance d'anatomie pathologique les marcirâdis. — CSUniqiie 
chirurgicale. M. Richet. — Leçons les mardis et samedis. 

Service de M. Fauvel, Salle St^ulien : n® 3, affection mitrale ( a* i^ 
insuffisance aortique ; n® 15, pleurésie purulente, opération de Tempyèmab 

Ste-Anne : n^ 18,Pyo-pneumolhorâx avec fistule pleuro-bronohique et pleura* 
cutanée (ouverture à la région lombaire) ; n*' 22, aJSection cardiaque; pleuré* 
sie ; n*' 24, rhumatisme noueux avec affection cardiaque chez une femme ds 
20 ans entrée au mois d'avril pour un ér3rthème marginé. 

Asile Saints- Aknb. — Covrs cliniques et pratiques éht leê maladies 
mentales et nerveuses. Ce cours est fait successivement par MM. Dagonnet» 
P. Lucas, Magnan et Bouchereau. — Avant chaque leçon, examen direct 
par les élèves. — 29 juin. M, Prosper Lucas. De Taction des milieux ou 
des lieux et des temps, sur les causes, les formes et la transmission sympa> 
thique du délire passionnel ou morbide. 

Hôpital Lourcine, -*- Maladies syphilitiques. M. Alfred Fommim fait 
des leçons cUniques tous les jeudis, à 9 heures. MM. les étudiants doi<v«Bl 
se munir d'une carte spéciale au secrétariat de la faculté. 

* Hôpital Saint-Louis, — Maladies de la peau. — M. Hardt : Leçons le 
vendredi, à 9 he«res. — M. Lailler : Leçons, le samedi, à 8 heures et 
demie. — M . HtLt AraBT î Leçons, le mercredi, à 9 heures et demie. — 
M. GtnBOtTT : Conférences, les lundis et mardis, à 8 heures et demie. 

Hôpital Saint 'Antoine, — Service de M. le Dr Dupjvat* — Leçons de 
cUniques chirurgicale tous les mardis à 9 heures. 



NOUVELLES 

Mortalité a Paris. — Du 7 au 13 juin, il y ô eu 742 décès du 14 au 
20 juin, 702 décès. Rougeole, 10 au lieu de 15 ; — fièvre typhoïde 3 au lieu 
de 14 ; — érysipèle 5 au lieu de 11; — bronchite, 22; — preumonie, 
32 ; — dyssenterie, 2 ; — diarrhée cholériforme des jeunes enfants, 3 ; 
Mc^luu tUUUUliUU>3U, T5 ; — croup, 14. 




crolde du voîle du palais ; — 31 , md sous-oocipital ; — 38, ulcère du gros 
orleil : gangrène trophique par lésion du nerf sciatique poplité externe ; — 

Femmes : — 2, gomme du dos du nez : nécrose des os propres ; -^ 18^ 
division congenitide de la voûte palatine et du voile du palais; — cystosar- 
cone de l'ovaire : ascite, péritonite chronique ; — 29, gomme ulcérée de la 
paioi postérieure du pharynx; -* 42, contracture hystérique des adduo- 
Isor? de la cuisse droite. 

Service de M, GmiLBiu -^ 1* paralysie saturnine dm membres sapérieors 

(l) Compares : Goyne. -*- Note sur un cas d'érysipèle tukereulocaséeues 
\ oWervé dans le eoum de la j^kUsie pulmona/im* Ia ArçiwH» de Physiologie 
1871. 



Lyon. Du 2 au 15 juin, 327 décès. Rougeole, 12; — fièvres contimies, lU 

— bronchite aigufi, 13; — pneumonie, 31 ; — dyssenterie, 3; — diarrhée et 
entérite, 8 ; -^ croup, 3; — Affections puerpérales, 7; — affections céré- 
brales, 56. 

Londres. — Du 8 au 15 juin, 1090 décès. Rougeole, 38 ; diphthérie U ; 

— croup, 8; coqueluche, 57 j dysseii tarie, 3 ; diarrhée, 18. 

Choléra. Stais-Vnis. — Une dépêche de New- York; en date du 18 juin 
annonce que t le choléra a édaté dans le Tennessee, Il y a eu trente- 
cinq morts à NashviUe. » — Le choléra fait des progrès dans le Kentucky; 
diaprés une dépêche de New- York, il y aurait eu le 20 juin, 73 morts à 
NashviUe. Le Président Grant a eu une forte attaque do choléra. 

Roum€lie, — ^ On mande de Torapia quelques cas de choléra ont été eofiS* 
tatés à Rustchuk et à Schoumla. Les passagers venant de ces localités 
sont soumis à une quarantaine de 10 jours à Varna. 

dH '^ Les avis de Rustchuk portent que le choléra ft é61at^ dans cette vîUe. 
(Dépêche de Constantinople, 21 juin). 

Prusse, ^-^ Un arrêté de la justice (Danetnareh) motivé par Tapparilion 
du choléra asiatique à Dantzig^ prescrit la mise en vigueur des mesuf«f 
légales destinées à prévenir l'invasion de l'épidémie cholérique pour tous lef 
navires venant de Dantzig. 

— A la date. du 21 juin, il y avait eu 42 cas de choléra à bord des flotteurs 
poloMJ» de la Weichsel. Sur ce wNilir^ il / «aiiit «i 18 dMs. Jusqu'au 
21 juin, on n'avait pas observé la inaladie à Dantzig. (Union méd,, 21 jui^« 

Entâim mnHhi. Sur k lii^port de M. Thulié, le Conseil munici|ltl 
de Paris npfkroote k d^atton dans le service des Enfants-Assistés de d«tt: 
sous^mpeotions, Tatie dans Tarrondissement de Tonnerre, Tautre dans Vwt^ 
rondimnnvDt de Nogent-i^Rotrott. (S$énti #ft HJtStin), 

Ajsibtange PVBLiQtm. — Sur le rapport dd SI. Combes, le Conseil li». 
nicipal émet uif avis favorable à l'acquisitipn par TAssistance publifVft 
dhine parcelle de terrain, rue de TurtiUe, au prix de cinq cents francs, it 
à Pexécution de divers travaux de l'hôpital de Lourcine [séance itk • 
J/ juin.) 

HraiÉrm ?iTBLiQt7B. Un bruit alarmant pour la santé publique s'était 
répandu. On disait qu'un certain nombre des porteurs de viande de la halle 
avaient été atteints par le charbon. Une enquête a relevé les laits suivants « 
Dans Tespace de 15 jours, cinq ouvriers employés à la halle à la vian<fe 
ont éprouvé à la suite d^écorchures insignifiantes, des accidents inflammatoiils 
graves. Il s'agit^ d'après le dire des inspecteurs^ 4'ime inocolation axialogob 



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ae 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



à celle dont les élèves du Muséum (?) sont souvent victimes, inoculation qui 
se produit d'autant plus facilement que la décomposition des chairs est 
plus avancée. Dans tous les cas, il ne s'agit pas du charbon ni de la pus- 
tule 'maligne. {La TribwM médicale) . 

— Il nous semble qu'en pareil c^s, Tenquêle devrait Ôlro faite par des 
personnes compétentes et comme il existe un conseil d'hvgiène publique et 
de salubrité, les enquêtes de ce genre devraient être faites par lui. 

Conseil supérieur de l'Instruction publique. Ce conseil a tenu le 
17 juin sa seconde séance. Il a été procédé sur les propositions de la Com- 
mission nommée à cet effet, à l'élection des k membres de V enseigne ment \ 
libre. Les membres élus sont : le frère Joseph, directeur de l'école com- 
merciale du faubourg Saint- Antoine ; M. de la Ruelle, directeur de l'école 
industrielle de Rouen ; M. l'abbé Bourgeois, directeur de l'école d'ensei- 
gnement secondaire libre de Pontievoy. M. Aubert, président de l'associa- 
tion des chefs d'institutions libres des départements de la Semé, de Seine-et- 
Marne et de Seine-et-Oise. — Cette liste, paraît-il, serait meilleure qu'on 
aurait pu l'espérer : En effet, le frère Joseph, a été élu contre le père Dulac 
de la société de Jésus qui lui était opposé, comme concurrent.. . 

Prix. La Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles met au 
concours les questions suivantes : 1<* Discuter l'état actuel des opinions rela- 
tives au rôle des microphytes dons la pathogénie des maladies. — 2** Faire 
Thistoire et rechercher la nature des paralysies diphthéritictues. — 3® Des 
modifications que peut présenter l'urine sous Vinfluence de l'état puerpéral. 
Une médaille d'or de la valeur de 200 fr. est affectée à chacune de ces ques- 
tions. 

4® Question laissée au choix des concurrents^ concernant un sujet quel- 
conque do la médecine, de la chirurgie et de la toxicologie. — 5® Question 
laissée au choix des concurrents, concernant un sujet quelconque des sciences 
chimiques, pharmaceutiques, ou de l'art vétérinaire. Pour chacune de ces 
questions, une médaille de la valeur de 100 fr. 

6^ (Prix Dicudonné), Apprécier la valeur comparative des agents chimi- 
ques diffusibles, employés à l'assainissement de l'air conûné ou vicié notam- 
ment dans les salles de chirurgie des hôpitaux. (Médaille d'or de la valeur 
de 300 (r.). 

7^ {Priw Seutin). Faire l'examen raisonné des méthodes et des moyens de 
déligation introduits dans la pratique chirurgicale, pendant ces dix deririèrcs 
années ; établir, en s'appuyant sur des faits, en quoi ils se rapprochent ou 
s^ éloignent de la méthode amovo-inamovible, et du briudage amidonné, dans 
le traitement àe^ affections chirurgicales et notamment dans celui des plaies, 
des fractures et des tumeurs blanches. Enfin, s'il y a ]i«»n, fi^iro rpc^ortir les 
avantages de cette dernière méthode, et les principes qui assurent sa supé- 
riorité. La Société a décidé qu'une somme de 1,000 fr. serait pour cette lois 
'^idEiKtée à oe prix. 

Les mémoires, écrits lisiblement en français, devrotrt «tro «jjçpearfc,. ceux 
en réponse aux six premières questions avant le 1'^'' juillet 1874; ceux pour 
le prix Seutin avant le l"*" juillet 1876, à M. le docteur Van àpn Corput, rue 
de la Loi, 24 (i>r#««# méd. bel^fê, n" 27)» 

La Société de médecine de Toulouse met au concours — pour 1875 — 

la question suivante [Priw J. Naudin) : De la conservation des membres dans 
les plaies pénétrantes des articulations. Le prix est de la valeur de 500 fr. et 
au-delà. Le lauréat recevra, en outre, 100 exemplaires de son mémoire, sans 
frais pour lui, jusqu'à concurrence de 100 pages d'impression in-8®. La limite 
de l'envoi des travaux est fixée au l®"" janvier 1875. {Revue méd. de Toulouse, 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 

Avis A MM. LES Éditeurs. —- Tout ouvrage dont deux exem- 
plaires seront envoyés au Progrès Médical, sera annoncé et i 
analysé. — Tout ouvrage, dont il n'awa été déposé qu'un cxein- I 
plaire, sera simplement annoncé. 

Librairie A. DEL4HATE, place de l'Ecole deMédeetne. 

Armand. (P). Du truilement de la coqueluche par Thydrale 
dechloral et par le bromure de polassium. Iii-S^' de 48 pages, 
1 fr. 50. 

Benoist (J.) Des purgatifs et du sulfovinàte de soude. In-S» 
de 16 pages. 

Chargot (J. M.) Leçons sur les maladies du système nerveux, 
faites à Thospice de la Salpélrlère, ref'ueillies et publiées par 
BouRNBviLLE. 1«'* fasiculo : Des troubles irophiques consécutifs 
aux maladies du cerveau et de la moelle épinière. In-8<» de 96 page« 
avec figures, ?. fr. — 2« fascicule : Paralysie agitante, analomt 
pathologique de la sclérose en plaques. In-8<> de 96 pages avec 
4 plauches en chromo-lilhographie et figures dans le texte» 
3 fr. — 3° fascicule : Symptomatologie, formes, périodes, traite- 
ment delà sclérose en plaques. In-S'^ de Qfk pages avec figures. 
DÉGLAT. Traitement des plaies au moyen de Tacidephéni- 
que et des résultais que la nouvelle méthode a donnés pen- 
dant le siège de Paris. In-12 de 118 pages, 2 fr. 

Du Castel. De la mort par accès de suffocation dans la co- 
queluche. In-8<> de /*8 paries, 1 fr. 50. 

FouRNiER. (AH.) Leçons sur la syphilis étudiée plus particu- 
lièrement chez la femme. Un fort vol. in-8<»de 108 pages. 

Garimond (Ein.) Traité théorique et pratique de Tavorle- 
ment considéré ,au point de vue médical, chirurgical et mé- 
dico-légal. In-8* de 476 nages. 7 fr. 50. 

Grasset (J.) Etude classique sur les aiTections chroniciues^ 
des voies respiratoires d'origine paludéenne. In-4«> de 132 pa- 
ges, 3 fr. 50. 

GuÉNiOT. Leçons d'obstétrique faites à Thôpital des Clini- 
ques, recueillies par le docteur Chan treuil. In-8*» de 64 page^, 
1 fr. 50. 

POTHEAU. Etude sur la valeur étiologique de la ménor- 
rhagie ou exagération du flux menstruel. In-8<> de 108 pages; 
2fr. , . 

Wasserzug. Etudes sur quelques formes compliquées de la 
fièvre intermittente et sur leur traitement par Teucalyptus 
globulus et par les eaux minérales de Lons-le-Saulnier. Exa- 
men critique de quelques préjugés médicaux. In-8«> de 96 pa- 
ges, 2 fr. 

Le rédacteur-gérant : Bourneville. 

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vKif aii.m:?<. — iMp> iml:i\ie cEwy et iils, II), ruk du plesbis. 



JLI8RAIB1E DUVAL 

S, Eue des Ecoles . • 

Thaon (L,) — Recherches sur Tana- 
tomie pathologique de la tuberculose. 
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en chromo-lithoer-aphie. ^ fr r>0. 



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;t les plus efficaces, puisqu^il est main- 
Itenant prouvé que le fer, pour être assi- 
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Ide constipation et sont tolérées par les 
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DRAGEES ET ELIXIR 



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DU Docteur RABUTEAU 



LAURÉAT DE L'INSTITUT 



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BIÈBE FANTA 

HYGIÉNIQU E ET NUTRITIVE 

Bureau des Commandes : Fsiis, 18| ))oulevard des Italiens. 

L'usage de la bière, si généralisé en Belgiqiie, en Angleterre et dans les pays d'outre-Rhin, tend A se développer de 
plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence utile sur le déTeloppement des systèmes 
musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux 
mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant Tallaitement. Elle est préférable pour elles à toute autre boisson. 
Elle est très-utile aux convalescents. 

• Les soins minutieux apportés dans le choix des substances et dans la fabrication de la bière Fanta, et les succès ob- 
tenus par son usage journalier, lui ont valu la préférence d*\m grand nombre de médecins français et étrangers. 



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5 JUILLET 1873 



Progrès Hêdical 




PRIX DE L'ilBONNEMENT 

Un an «• fr. 

Sncmois * » 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIIURGIE ET DE PHARMACIE 
Paraissant Me &a9meM 

Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



( 1 page.... 200 flr.' 
AKJWNGBS.J 1/2 Pige.... 100- 
( l/4we.... 50- 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministration doit ôlre adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouv^erts d« nidi a k heures du soir. 

L.e Prix d'abonnement doit èlre envoyé en mandats poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du !«' de chaque mois. 
On s'abonne bors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS. — Le prix de Vabonneinent d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 

SOMMAIRE. — Clinique MEDICALE : Des troubles de la motilité liés à la compres- 
pression spinale, leçon d« M. Charcot recueillie par Bourneville. — Patholooib 
INTERNE : De la pneumonie ai^uë lobairc, leçoo. de V. Cornil, recueillie par Ba- 
din. -^ Thérapeutique : Traitement par l'iodcforme de la gangrène de la vulue 
chez les petites filles, par Coyne. — Patmologib externe : Anatonrie et physiofo^ 
gic pathologiques de>: tumeurs urineuscs et des abcès urineux, f ar H. Dransart. -«- 
Bulletin Dtj Progrès médical : Du servicei des bains externes dans les .hôpi tau^ ; 
Le choléra, par Bourueviile. — Sociétés savantes. — Société de biologie: $«^- 
tion du tr jumeau, par Vulpian; — Effets de la valériane ejt des bromuies, par Ra- 
buteau ; — * Du développement des dent», par Legros et Magitot ; —■ Effets des 
hautes pressions, par Bert; — Scarlatine, par Oliivier. — Académie de médecine. ^ 
Société anatomique : Note sur un cas de luxation de l'atlas en arrière, etc., par 
Longuet. — Kevue d'anatomib et de physiologie, par F. Raymond. ~ Bibliq,- 
graphie : Précis de ohimie légale, par A. Naquet (An. E. T.). — Chronique dbb 
HOPrrAUX. — Enskioxkment libre.— Nouvelles : Choléra; «> Herborisations', 
etc. — Bulletin bibliographique. ■ ■- — 

r — — — ^■^^rm. 

CIJNIQUE MÉDICALE 

HOSPICE DE LA SALPÉTRIÈRE. — M. GHARCOT. 

De la compression lente de la moelle (1) 

Leçons recueillies par Bourneville. 
Nymptowes. — Des troubles de la motilité liés a la 

COMPEESSION spinale. 

Messieurs, 

Avant de poursuivre nos études .<?ur la compression lente 
de la moelle épinière, permettez-moi de faire passer sous 
vos yeux, des pièces anatomiques relatives à notre sujet, et 
que nous devons à l'obligeance de M. le D' Liouville. 

Dans la paraplégie par le mal de Pott, vous disais-je, la 
déformation du rachls n'est pas, en règle générale, Tagent 
de la compression que subit la moelle épinière ; la moelle 
peut, même en pareil cas, être comprimée sans que la 
colonne vertébrale présente la moindre trace de déforma- 
tion. La pièce de M. Liouville met la rcalité du fait dans 
toute son évidence. Le rachis, vous le voyez, n'était ici nul- 
lement déformé, bien que le corps de plusieurs vertèbres fut 
altéré profondément. Le ligament vertébral antérieur au 
niveau de la lésion osseuse, était comme dilacéré et la 
matière caséeuse, d'après le mécanisme indiqué par 
M. Michaud. était venue au contact de la dure-mère, qui en 
conséquence, sur les points Correspondants, présentait un 
épaississement remarquable (pachy méningite caséeuse ex- 
terne). C'est évidemment cet épaississement de la dure- 
mère qui avait déterminé la compression spinale. Celle-ci 

(1) Voir le n* 1 du Projfrè* médical. 



s'est traduite clinlquement par des symptômes de paralysie 
qui pendant plusieurs mois, comme c'est l'habitude, ont été 
précédés par des douleurs pseudo-névralgiques simulant 
une névralgie intercostale (1). 

Je reprends actuellement le cours de nos conférences. 

Il s'agit, vous le savez, de faire connaître les symptômes 
qui relèvent directement de la compression lente de la 
moelle épinière. Nous allons aborder, je ne dois pas vous le 
dissimuler, une voie longue à parcourir et hérissée de dif- 
ficultés de tout genre ; mais j'espère que, en établissant de 
bonnes étapes, nous arriverons au but sans trop de 
fatigue. 

_ I. Remettons-nous en mémoire les conditions anato- 
miques à propos desquelles j'ai dû entrer dans quelques 
développements. La moelle, vous ne l'avez pas oublié, se 
trouve ca«HM»mée, comité étranglée sur un point de son 
parcours. Or, si dans les premiers temps, il ue s'agit là 
que d un phénomène purement mécanique, bientôt, dans 
l'immense majorité des cas, les éléments qui composent le 
centre nerveux spinal réagissent à leur manière. Au niveau 
du point comprimé, se produisent les lésions de la myélite 
trayisverse par compression, tandis que au-dessus et au- 
dess«>us de ce point se développent,suivant les lois que nous 
avons exposées, les altérations de la sclérose fs^sciculée se- 
condaire, laquelle occupe, dans le premier cas, la partie 
médiane des cord(»ns postérieurs et, dans le second cas, la 
partie la plus postérieure des cordons latéraux. 

IL Envisageons donc les choses telles qu'elles se pré- 
sentent dans les conditions ordinaires; chemin faisan: nous 
relèverons les circonstances exceptionnelles et, pour plus 
de clarté, prenons coname exemple le cas le plus vulgaire, 
celui où la lésion siège sur un point quelconque de la région 
dorsale de la moelle épinière. 

Il y a dès maintenant une première distinction à établir. 

Tantôt, en effet, la compression affecte toute l'épaisseur de 
. > 

(l I Ces pièces provenaient d'un homme âgé de 50 ans environ ; elles ont 
été recueillies dans le service de M. Béhier. Avant o'filre pris de partplgie, 
ce malade avait éprouvé pendant plusieurs mois, dans les parois thoraciques, 
des douleurs localisées sur le trajet des nerfs intercostaux, ce qui un instant 
avait fait croire quHl s'agissait là d'une simple névralgie intercostale. Plus 
tard, en raison de la persistance et du caractère de ces doukurs on avait 
Topinion que la névralgie était sylnpomn tique, mais sans pouvoir encore 
toutefois, préciser la nati.re de la maladie primitive. Ensuite survint la pa- 
raplégie qui éclaira définitivement le diagnostic. Le r&chi^ jus:qu'à la tec- 
miuaisou fatale conserva sa conformation régulière. Encore ciaiis le^ servies 
de M. Béhier, M. Liouville a observé récemment un outre cas d 3 paraplégie 
par mal de Pott, également sans déformation d« la colonne veriébrale.^ ^ 



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38 



LE PROèRiS MEDICAL 



la moelle, en travers; tantôt elle ne porte que suf* une ieg 
mcAtiés latérales du cordon nerveux. Cest le premier 3â9 
—.de beaucoup le plus fréquent d'aillBurs^ — qui nous do 
ciiyera lout d'abord. 

m. Entrons bien dans la situation que nous devons eia- 
miner. Depuis quelques semaines, quelquefois depuis 
plus longtemps encore, les symptômes dits extrinsèques, et 
parmi eux les douleurs pseudo-névralgiques, occupent seiils 
la scène. Dans rbypothèse où nous nous sommes placés, il 
s'agit uniquement bien entendu de lésions organiques pri- 
mitivement situées en dehors de la moelle; ce centre 
nerveux n'a pas encore manifesté sa souffrance. Quels sont 
les symptômes qui vont inaugurer la série des accidents 
nouveaux ? Sont-ce les troubles moteurs ou les troubles 
sensitifs? Cet ordre de succession, Messieurs, est difficile 
à déterminer, dans l'état actuel des choses, faute d'obsei>- 
vations recueillies dans l'intention spéciale d'élucider ce fait 
particulier. C'est là d'ailleurs un point de détail assez se* 
ooadaire pour le côté pratique , mais qui toutefois pour le 
côté théorique n'est pas sans quelque intérêt. 

En etfet, l'existence, à titre de premier symptôme, de 
fourmillements, de picotements, de sensations de chaud et 
de froid, dans les membres inférieurs, indiquerait nécessai- 
rement, d'après la théorie, que, dès l'origine,, les conduc- 
teurs de la sensibilité, c'est-à-dire la substance grise, ont 
subi'une modification pathologique importante; car l'expé- 
rimentation n'existe que dans des conditions normales, la 
substance grise ne provoque, «ous l'influence des excita- 
tions, aucune espèce de sensations. En revanche, les 
troubles purement moleurs, la parésie ou la paralysieplus ' 
ou moins complète des membres inférieurs sont des phénof 
mènes qui peuvent se produire en dehors de toute modili- 
cation dans les propriétés des éléments de la moelle,,par le 
ftiit de la seule interception mécanique de la continuité des 
ûbves nerveuses. 

Quoi qu'il en soit. Messieurs, la réalité paraît être que 
tantôt les troubles moteurs (parésie des membres inférieurs), 
tantôt, au contraire, les troubles sensitife, en particulier les 
sensations rapportées à la périphérie et indiquant l'irrita- 
tion de la substance grise (picottements fourmillements, 
sentiment. de conslriction, douleurs articulaires, etc.), ou- 
vrent la marche, 

IV. Les troubles moteurs, en tout cas, ne tardent pas à 
prédominer, dans les premiers temps du- moins, sur les trou- 
bles sensitife. A part les quelques phénomèmes subjectifs 
que nous mentionnions tout à l'heure, la transmission des 
impressions sensitives s'efiTectue longtemps d'une manière 
physiologique alors que les mouvements sont profondé- 
ment altérés et il est même rare qu'elle soit jamais complè- 
tement interrompue ou même très-sérieusement intéressée, 
n semble que, placée au centre, la substance grise soit pro- 
.tégée coptre les causes d'irritation venues de la périphérie. 
C^àt là une particularité reconnue depuis longtemps par 
l'observation clinique et qui établit un contraste avec ce qui 
«ilieu dans les cas de myélites spontanées ou dé tumeurs 
Intra-spiuôles, cas dans lesquds ces lésions occupent pres- 
se constamment, dès leur apparition, les parties centrales 
AS la moelle. 
;Arrétoiffî-nons un instant am troubles de la motUîté. 
ii.ijAfli>4^eniifirjd«grë il s'agit d'une slay)Iei«zr^si^ jq^ 



celle-ci se transforme bientôt en une paralysie plus.xui 
moins absolue, avec flacdiditéôBs membres, en d'autres tar* 
mes sans rigidité musûulaire. 

Ce phénomène, en rapport avec l'interruption des cop- 
Uions blancs, et plus spécialement des cordons latémux, est 
conforme aux données de la pathologie expérimentale. 

B. Au bout de quelques jours, de quelques semaines,plus 
tard dans certains cas, plutôt dans d'autres, il se manifeste, 
dans les membres paralysés, des secousses, des crampes, 
une rigidité temporaire des masses musculaires, autant 
de symptômes qui relèvent encore de la lésion des cordons 
latéraux, mais qui indiquent déjà qu'une cause d'excitation 
a élu domicile dans ces faisceaux. Ce sont là , eu somme, 
les premiers symptômes qu'on puisse rapporter à là myélite 
descendante des cordons latéraux. 

C. Enfin siirvienl la contracture permanente des memr 
bres qui ne manque à peu près jamais d'exister à une cer- 
taine époque de la maladie et qui^paraît devoir être ratta- 
chée elle aussi à la lésion scléreuse que présentent les cor^ 
dons latéraux dans le segment inférieur de la moelle. Il est 
de règle que cette contracture impose d'abord pendant quel* 
que temps aux membres paralysés l'attitude de. l'exten- 
sion ; mais tôt ou tard, en général, survient, au contraire 
l'attitude de la flexion forcée. 

D. A cette phase de la maladie, sous l'action combinée 
,de la suppression de l'influence modératrice du cerveau et 
prubabiement aussi par le fait de l'irritation dont la sub- 
stance grise à son tour devient le siège, les propriétés ré- 
flexes s'exaltent dans le segment inférieur de la nioelle. 

^orîi.oayoit les membres paralysés se «ouiever et entrer 
en convulsion aux moindres attouchements ou encore quand 

1p iiialado \irine ou va à la aelle. 

Je n'insiste pas sur ces troubles de la motilité qui sont 
aujourd'hui de connaissance vulgaii-e. Je me bornerai à 
vous taire remarquer que l'intensité de la contraciure per- 
manente des membres, et surtout de la contracture avec 
flexion est en général plus prononcée dans la myélite par 
compression lente qu'elle ne l'est dans la myélite sponta- 
née. 

Il en est de même de l'exaltation des propriétés réflexes 
de la moelle. Il ne faudrait pas néanmoins chercher dans 
cette difl'érence un caractère diagnostique absolu. 

E. liest de règle aussi daus la myélite par compression 
que la vessie conserve en grande partie l'intégrité de ses 
fonctions pendant un laps de temps relativement considé- 
rable, mais des troubles cervicaux plus ou moins accentués 
peuvent enfin survenir. A ce sujet il y a une distinction & 
établir. 

Si la compression siège très-haut, vers le milieu de la ré- 
gion dorsale, par exemple, on observe en général, de la 
diâ!iculté dans l'émission des urines. Cette difilculté semble 
due à ce que les muscles qui jouent le rôle de sphincter» 
restent daus un état de spasme permanent. La volonté ne 
modifie pas aisément cette contraction permanente et l'é- 
mission involontaire des urines, qui se produit quelquefois, 
en pareil cas, s'opère par regorgement comme on dit. 

Au contraire,, si la lésion siège très-bas, vers la partie 
supérieure de la région lombaire, il peut arriver que les 
sphincters soient paralysés d'une maïuère continue .et Jm 
urines s'écouleiit alors involontairement. 

n est possible, dans une certaine mesure, de ^e rendra 



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LE PROGRES MEDICAL 



compte (le cette difiëreuce, au i)remior abord biiigulûVi'e si 
Von se reporte h la théorie, fondée sur rexpériinenlation 
♦»mise récfjument par M. Budge sur le mode d^actiou du 
système nerveux central sur les fonctions de la Tossio. 

En rtfalité, selon M. Budge, il n'existerait pas d'autix» 
sphincter de la vessie que les muscles uréthraux (oonsirâ- 
teur de lurèthre et bulbo-caverneux). Les nerfs qui font 
contracter la vessie viendraient des p(^donculos cérébraux. 
Passant par les corps restiformes, ils pourraient être suivis 
expérimentalement dans k\s cordons antérieurs de la moelle 
jusqu'à rip^ue des ^«•-S' paires sacrées. Les nerfs qui font 
^'contracter les muscles de rurèllin» suivent, toujours d'après 
AT. Budge, à p(iu prC^s le même trajet et ils offrent ceci de 
particulier qu'ils sont modiliés dans Ttjtat normal par une 
influence réflexe qui leur est comnmniquée par les nor(s 
centripètes provenant de la vessie. Il se produit là, en con- 
séquence, un acte réflexe qui a pour effet de déterminer la 
contraction permanente des muscles uréthraux, mais qui 
peut être modifié ou annihilé même par une sorte d'arrêt 
que ('ommande la volonté. 

D'après cela, toute lésion qui aura pour conséquence 
d'interrompre dans la moelle, jusqu'à la sortie des 3% 4" et 5^' 
paires sacrées, le cours d(\s nerfs qui se rendcmt soit à la 
vessio, soit à Turèthre, aui'ait également pour résultat d(? 
laisser subsister l'acte réflexe qui commande Tocdusion 
constante du sphincter ; c'est pourquoi les lésions de la 
moelle cervicale et dorsale prodidraient le spasme per- 
manent du sphincter vésical qu'on observe dans certains 
cas de compn^ssion spinale. 

Si, par contre, la Jéiiioa siège plus bas, les conditions de 
lacté réflexe dont il s'agit ne subsistent Y-h^s ';Te simrmrttfr* 
est paralysé d'une façon constante, et l'urine s'écoule alors 
incessamment goutte à goutte, l'action des muscles de la 
vessie ne rencontrant plus d'obstacles. ' 

Je n'ignore pas. Messieurs, que la théorie de M. Budge 
n'est jias, tant s'en faut, encore classique, et les faits expé- 
Fioientaux sur lesquels elle s'appuie demandent eux- 
mêmes à être vérifiés. J'ai cru devoir néanmoins l'exposer- 
brièvement parce que, à mon avis, elle explique, quanta 
présent, mieux que toutes autre, les faits révélés par l'obser- 
vation clinique. (.1 siàvre,] 



, PATHOLOGIE INTERNE 

COUl S COMl»LÉMENTAIRE DE L.V l'AClîMÉ. — M. CÙB^'Ii. 

Anatomie pathologique du poumon. — Auscultation ( I ) . 
Leçons recueillies par P. Budix. 



PNEUMONIE AIGUE LOBAIRB. 

Du rdle crépitant. — Avec le deuxième degré apparaît 
un symptôme caractéristique de la pneumonie, : le râle 
crépitant. On entend alors éclater sous Toreille une série 
de petits bruits secs et nombreux qui ont ét^i .îomparés au 
froissement des cheveux, au bruitd'expimsion d'une éponge 
humide qu'on cesse de comprimer, ou mieux encore à ce- 
lui qui est produit par le sel qu'on fait décrépiter dans uup 
bas;sjne. Spittal l'a aussi rapproché du bruit qu'on perçoit 
lorsqu'on approche son oreille d'un verre dans lequel on 
vient de verser do la bière mousseuse. 



<1) Voir le n* 1 du Progrès mHic^J, 



Ce raie crépitant lin survient i)ar bouffées, dans Tinspi- 
ration, quelquefois seulement à la fin de Tinspiraiion : 
jamais il n'est perçu dans l'expiration. Il est permanent, 
c'ost-à-dire qu'il persiste même après l'expectoration. 

Ce bruit qui est toujours eiitenrîu chez l'adalte l'est 
uoins souvent chez les enfants : nous essaierons bientôt 
(•n donner une explication de son absence. 

le rûle crépit mt n*est pas non plus constant chez les 
vieillards: ces rlorniers en effet respirent mal, et souvent 
ils sont emphysémateux ; le bruit p^iva est alors moins fin 
et moins net. 

Aucun raie no saurait être conionda avec le râle crépi- 
faut fin que nous étudions encemoment; mais le râle crépi- 
tant pneumonique est souvent plus gros, plus humide: 
nous'j reviendrons bientôt. Enfin des bruits bronchiques 
peuvent >:e rai)proôherdece dernier. Tels sont les raies mu- 
queux fins ou sous-crépitants qui se ]>assent dans les pe- 
tites bronches; ceux-ci sont plus humides que le crépitant 
fin, et ils peuvent s'entendre, ce qui est un signe capital, 
aux d^îux temps delà respiration. 

Les bruits de frottement jiroduits à la surface de la plèvre 
recouverte de fausses monibi'anes, peuvent, dans certains 
cas, être pris pour du nile crépitant. On entend alors dans 
lapleurés'e une cr/'pitation Une et stVîhe, moins pressée 
]jeut-étrc que (îans la pneumonie, bruit quiî Trousseau aj- 
pelaitle frottement îàle, ned'îcidant pai s'il s agissait d'un 
râle ou d'un frottement. La dillioulté du diagnostic et lana-. 
logio de ces bruits de pleuréi;ie et de pneumonie sont tels, 
que j'3 me s'iisdemanjié, pendant un temps, si les bruits . 
de la pneumonie n'étaiîmt pas tonjourslus à la pleurésie-. 
Remarquez -ie bien. ^Messieurs, cette hypothèse n'était 
pas ab:=iorument dénuée de fondement. Vous avez vu, fen 
effet, par l'anatomie iialhologique de la pnçunwn-îe, que 
les i)arties hépatisées sont imperméables à l'air, que 
If'S alvéoles sont plein?; d'un exsudât qui ne peut pas 
laisser passer une bulle d'air entre la paroi alvéolaire et 
son contenu. D'un autre cdté. le ràle^crépitant de la pneu- 
monie lU'St entendu que lorsque l'iu^patisation arrive à la 
surface du poumon et, à ce m()ment, la plèvre se recouvre 
elle-même au niveau du poumon hé[)atisé d'un exsHdat fl- 
brineux. Le râle crépitant de la pneumonie ne i^ouvant 
• avoir lieu dans les alvéoles hépatisés, et ne se percevant 
pas sans qu'il y ait en même t^Mnps des exsudats ideuraux, 
il était naturel de l'artribupp au frottement pleural. 

Mon hypothèse est tombée devant le fait d'apoplexie 
pulmonaire dont. je vous ai entretenus récemment. 

Là, en effet, on avait ent'.Midu pondant la vie du râle 
crépitant; l'auscultation du cadavre reproduisait le même 
idiénoni'^mî, et cei)eiidanf, il n'y avait qu'un noyau dur 
d'apoplexie sans exsudation pseudo-membraneuse à la 
surface de la plèvre. 

Pour en revenir n la comparaison quejp faisais entré le 
ri\!e crépitant et le frottement fin, des expériences nous ont 
montré qu'ils pouvai(Mit avoir tous les deux la tû^me origine 
dans la compression suivie d»"* dilatation des alvéoles super- 
ficielles du pimmoîi. C est ce que démontre, e\i particulier, 
rinjection de suif solidifié dans la plèvre dont je vous -ai 
parié dans notre première leçon. Nous y reviendrons à. 
propos de la pleurésie. 

Si la distinction est quelquefois difficile entre le râle 
pneumonique et le bruit pleuivtique, le doute dure peu. Le^ 
frottement- râle se transforme en efi'et, il peut donner une 
sensation de va-et-vient pfuidanl le mouvemgnt du poumon 
dans les deux temps de la respiration. Il a le plus souvent 
un timbre sec, craquant, il ressemble au bruit du cuir 
neuf, etc. 

Revenons maintenant au râle crépitant fin et à son 
mécanisme : 

De nombreuses opinions ont été émises pour l'expliquer. 
Laennec, dont le génie a créé d'un seul coup toute l'auscui- 
tatîon du poumon, pensait que le râlî crépitant n'était en- 
tendu que dans la première période de Ja pneumonie, et 
qu'il était produit par l'air traversant le liquide contenu 
dans les alvéoles pulmonaires. 



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46 



LE PROGRÈS MÉD1CA.L 



ilais, dans le premier stade ou stade de congestion, nous 
ravons vu, on n'entend rien ou presque rien ; c>st donc 
dans le second seulement qu'il est perçu, et, à cette époque, 
les alvéoles sont tellement remplis de coagula fibrineux 
que leur pénétration par Tair est absolument impos- 
lible. Si, du reste, on cherche sur le cadavre à y faire 
entrer de Tair, en se servant du soufflet, on ne peut y par- 
Teûir. Il faut donc renoncer à cette idée que le râle crépi- 
tant est produit par le tissu pulmonaire hépatisé. 

Barth et Roger, dans leur excellent livre d'auscultation, 
se sont contentés d'écrire : « On admet généralement que 
» le râle crépitant est produit par le passage de Tair "â 
» travers les liquides contenus dans les vésicules pulmo- 
» naires. Si l'on s'en rapporte, en effet, aux impressions 
» de l'ouïe, il semble que des matières liquides sont péné- 
9' trées par l'air inspiré et qu'il se forme alors des bulles 
» qui éclatent avec bruit : la petitesse, le nombre et l'éga- 
» lité de ces bulles paraiss^mt démontrer qu'elles se pro- 
» duisent dans des cavités petites, nombreuses, égales en 
» volume, telles que sont les cellules pulmonaires. » 

Ces auteurs semblent donc adopter l'opinion de Laennec, 
sans rien affirmer cependant, sans indiquer si c'est à la 
IMremière ou à la seconde période de là pneumonie qu'ap- 
paraissent ces râles. 

Pour Grisolle, ce n'est que 6, 12 ou 24 heures après le 
début que surviennent les râles crépitants ; ils seraient dûs 
«u rétrécissement des alvéoles et à l'épaississement de 
leurs parois. 

Beau invoquait l'état de sécheresse dans lequel se trouve 
le poumon enflammé et il attribuait la crépitation au dé- 
plissement et au frottement des vésicules pulmonaires ; 
nous avons déjà combattu cette manière de voir : lui-même 
n'y tenait pas beaucoup. 

Parrota parfaitement réfuté dans sa thèse (1), l'opinion 
de Laennec, qui attribuait le bruit de crépitation à l'éclate- 
ment de bulles d'air dans les alvéoles remplis de l'exsu- 
dat pneumonique. Pour que des bulles d'air produisent un 
bruit, pour qu'elles éclatent, il faut en effet qu'olios paq- 
«entd'un liquide dans une cavité contenantdtjl'airà moindre 
tension Or ces conditions ne sont nullement remplies ni 
dans la période de congestion ni dans celle d'hépatisation, 
^npiémeà supposer que les alvéoles soient des cavités sulll- 
«amment grandes pour qu'une bulle d'air y éclate. 

Pour ce qui est de la production du râle crépitant, Parrot 
a adopté rexpUcalion donnée antérieurement parWin- 
trich (2) et qui est la suivante: Pendant Tiuspiration, les 
vésicules pulmonaires sont aplaties et leurs parois adhè- 
rent, grâce à la couche humide de mucus visqueux iqui lu- 
bréfle leur surface; pendant l'inspiration, l'air en affluant 
redresse les vésicules et il se produit un bruit dû à la sépa- 
ration brusque des surfaces adhérentes. Wintrich ajoute 
que le môme phénomène a lieu en même temps dans les 
plus ânes bronches dont les parois ont en effet la môme 
structure que les alvéoles. 

Cette compréhension du râle crépitant nous paraît être, 
entre toutes les théories données par les auteurs, celle qui se 
rapproche le plus de la vérité. Cependant elle nous semble 
loin d'étrè complète. (A suivre.) 



THÉRAPEUTIQUE 

HOSPICE DES ENFANTS ASS£ST:^S. — M. le D^ PABROT. 

Ifote sur le traitement local par la poudre dlodoforme 

de la gangrène de la volve chez les petites filles. 

Par Paul COTAiE interne des hôpitaux. 

La gangrène de la vulve, par période, sévit encore dans les 
tervices d'enfants. Si Téiude du mécanisme par lequel se 
jproduit cette variété d'ulcération, n'a pas été faite assez com- 

d} Propositions de médecine* — Paris, 1857. 

(f) Handbuck der tpectellen Pathologie funtfe Band. — Erste liefernoR, 
18S4. 



plélement et laisse quelque chose à désirer, on connaît par-* 
faitement les différentes phases par lesquelles passe cette 
lésion à son début d'abord el ensuite pour prendre de l'exten- 
sion . 

Elle naît, en effet, par une vésico-pustnle opaq;ue, conte- 
nant de la sérosité trouble, apparaissant soit au fond des plis 
de la région ano-vulvaire, soit sur les faces des replis cutanés 
ou cutanéo-muqueux de la môme région. Dès le lendemain, la 
vésico-pustule est rompue, l'épiderme desquamé, et à sa place 
on trouve une petite ulcération de la grandeur d'une pièce de 
20 centimes environ. Cette solution de continuité du tégu- 
ment est arrondie ; le fond grisâtre et comme réticulé est 
rempli par un détritus d'appare nce diphthéritique. 

La lésion intéresse au début les couches superficielles du 
derme et se trouve soulevée par un tissu légèrement œdéma- 
teux. En trois ou quatre jours, elle atteint le tissu cellulaire 
sous-cuiané et peut présenter 2 à 3 centimètres de diamètre. 
Lorsqu'elles sont anivées à acquérir ces dimensions plusieurs 
ulcérations voisines se confondent par suite de la destruction 
des points cutanés qui les séparent, ce qui leur donne une 
apparence serpigineuse Leur tendance à s'étendre en profon- 
deur diminue. Vais le tond change d'aspect et le détritus qui 
les remplit devient noirâtre. 

Telle est la marche habituelle de cette lésion que des acci- 
dents généraux, à forme typhoïde, viennent le plus souvent 
terminer, lorsqu'elle a atteint une certaine étendue. 

M. Parrot. dans le cours des années précédentes, avait réussi 
assez souvent a arrêter la marche envahissante de ce travail 
deslrucleuij par des pansements fréquemment renouvelés au 
chlorate de potasse en solution concentrée ; et dans d'autres 
séries de cas par la cauté'isation au nitrate d'argent. Mais les 
résultats obtenus par ces moyens n'avaient pas eu une telle 
constance qu'il en fut complètement satisfait. 

Au commencement de celle année, les mômes moyens lo- 
caux auxqu Is on ajouta des pansements au vin aromatique ou 
à V alcool, ne parurent donner aucun résultat môme momen- 
tané, ni modifier l'aspect extérieur et la marche de ces ulcé- 
raHouB. JJiodofavtna »eui, e^sayô en dernier Ueu, a réussi ; il a 
paru arrêter eu deux à trois jours, en général, la marche 
envahissante de l'uîcère et faciliter très-rapidement l'appari- 
tion de bourgeons charnus au fond de la plaie. Ce résultai n»a 
d*ajlleurs rien d'étonnant lorsqu'on réfléchit que la poudre 
d'iodoforme est d'un usage vulgaire dans les services de véné- 
riens pour s'opposer à l'extension dbs bubons devenus chan-. 
creux. 

Plusieurs chirurgiens, M. Léon Labbé entre autres, l'em- 
ploient dans le traitement des ulcères fongueux de mauvaise 
nature, ou se rapprochant de la pourriture d'hôpital, et en ont 
obtenu de bons effets. 

Mais pour arriver au but désiré il ne faut pas ménager 
la poudre d'iodoforme. Après avoir abstergé avec précaà^ 
tion les ulcérations à traiter, on doit les remplir de cette 
poudre et ne laisser aucun point de la plaie qui n'en soit re- 
couvert. Lorsque le fond de l'ulcération est très humide, et 
que le détritus est abondant, il est utile les deux premiers 
jours de renouveler le pansement une seconde fols dans la 
journée. 

Par l'emploi de ce mode de pansement, nous avons toujours 
réussi à modifier très-rapidement l'aspect de ces ucérations 
et à les arrêter môme si complètement dans leur marche, 
qu'aucune de celles qui ont été traitées de la manière que 
nous avons indiquée, n'a dépassé en grandeur le diamètre 
d'une pièce de 50 cent. -— Il est à noter qu'à cet arrêt dans 
leur extension en largeur, correspond la disparition rapide de 
l'œdème de voisinage qui soulève les ulcérations et leur donne 
au début un aspect cupuhforjiie. 

Il existe assurément d'autres moyens aussi certains de 
mettre obstacle aux progrès de cette sorte de gangrène. Nous 
voulons parler de l'emploi du cautère actuel préconisé par M. 
Isnard. et du chlorure de zinc conseillé par MM. Rillet et Bat- 
thez. Mais ces moyens sont très-douloureux et nécessitent deS' 
luttes continuelles avec les enfants lorsqu'il s'agit deirenou- 
veler leur pansement. Ces inconvénients très-sérieux sont évi- 
tés d'une façon certaine par l'emploi de la poudre d'iodofo^e 



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LE PBOOBÈS MÉDICAL 



41 



dont Tapplicalion est absolument indolore et c*est là le motif 
principal qui nous a engagé à faire connaître le résultat de 
nos essais thérapeutiques. 



PATHOLOGIE EXTERNE. 

Gontrlbutioii à l'anatomie et à la physiologie patho- 
logiques des tumeurs urineases et des abcèf uri- 
neux. C) ^ 

Par Henri DBAKSART, interne des hôpitaux de Paris. 

Après de nouvelles recherches nous n'avons rien trouvé 
d'analogue Nos moyens ne nous permettent pas. il est 
vrai, de fouiller dans la littérature médicale étrangère, 
peut-être môme existe-t-il sur ce sujet quelque mémoire 
d'origine française qui nous a échappé. Bref, nous nous f»n 
rapportons complètement à plus ample informé. Toujours 
est-il que nous étions profondément étonné de cette lacune, 
quand l'étude du sujet vint elle-même nous donner la rai- 
son de ce fait, et nous intéresser davantage à l'observation 
que nous avions recueillie. 

De deux choses rune : ou bien la tumeur constituée par 
rinâltration sanguine disparaît par résorption du sanjç 
comme cela a lieu pour toutes les hémorrhagies, et alors il 
. ne reste plus d'autre trace delà tuméfaction d'origine san- 
guine qu'une coloration jaune d'ocre due à la présence de 
cristaux d'hématoïdine; ou bien la tumeurs'abcède, et toute 
trace des lésions primitives disparait. Dans notre cas si 
la mort n'avait été précipitée par la péritonite généralisée, 
nous n'aurions rencontré probablement qu'une poche pi- 
pulente en supposant que le malade fut mort quelque 
temps après. Or, il est assez rare de voir la mort survenir 
i la suite de l'abcès dit urineux simple. C'est ce qui nous 
explique pourquoi la lésion primordiale a pu échapper à 
l'attention des observateurs. Elle n'a pour ainsi dire pas 
le droit de paraître aux autopsies; car dans le cours na- 
turel des choses elle doit disparaîtra «ait {uu*. auj^puratian 
soit par résorption, et dans ce dernier cas seul elle peut 
laisser des traces, mais des traces tellement faibles qu'il 
feut avoir l'attention éveillée sur ce sujet pour en recoa ' 
naître l'origine. 

Ces traces cependant nous semblent avoir été signalées. 
M. Voillemier dans son traité indique l'aspect jaunâtre de 
la matière plastique qui occupe les mailles du tissu spon- 
gieux et dans un autre passage il trouve ce nouveau tissu 
formé de lymphe plastique dans laquelle se trouvent quel- 
ques globules sanguins.. L'auteur, du reste, ne cherche 
pas à attirer l'attention sur ce point. Nous trouvons aussi 
dans ce même ouvrage le passade suivant. 

« LaJlemand raconte qu'il trouve à la courbure sous- 
» pubienne un rétrécissement qui admettait à peine une 
» sonde cannelée. Le canal fendu dans toute sa longueur 

> présente dans le point rétréci un épaississement circu 

> laire de la membrane muqueuse commençant et flnis- 
» sant d'une manière insensible en sorte que la trancho 
» ressemblait de chaque côté à un fuseau. Il compare ce 

> cylindre à celui que forme Fossiâcatfon du périoste autour 
1 d'un os long fracturé. » ^ 

M. Voillemier ajoute qu'il ne sait comment s'expliquer 
cette saillie en dehors lorsqu'il a toujours vu une conca- 
vité en dedans. Il seraiten effet difficile de s'expliquer cette 
saillie si l'on ne faisait intervenir un autre facteur que le 
tissu fibreux dont la propriété essentielle est de se rétracter, - 
de revenir sur lur-môme. Pour nous ce facteur c'est lesang 
épanché, aussi regrettons-nous que Lallemand n'ait pas dé- 
crit l'aspect et la coloration du tissu. 

M. Civiale qui cite aussi ce fait de Lallem'and nous 
apprend que la coloration du tissu était blanc jani\âtre. 
Coflurae on le voit, il n'est guère permis d'être aflîrmatil 
avec de pareils documents. 

Cependant l'étude des ouvrages de Lallemand nous a 
fait découvrir quelques faits des plus intéressants pour no- 
tre styet. 

™ ; '■ ' ' ■' ■■■ ' ' " ' ■ !■■. . 

(i) Voir le B® 2 du P^grèt Médical. 



Je signalerai en particulier l'observation XI,2« partie, des 
naladies de Turèthre : — Il s'agissait d'un batelier qai 
entretenait une blennorrhagie chroniquepar desexcè». Cet 
iomme vit survenir une grosse tumeur au périnée, puis à. 
ce niveau une fistule par laquelle s'écoulait du pus et du 
àang. Cette tumeur qui était volumineuse et dure comme du 
cartilage disparut au bout de quelque temps. Mais aussi- 
t<3t guéri, le batelier reprit son ancienne vie et il eut un 
nouveau gonflement au périnée. Lallemand fait remarquer 
que du sang épanché s'était fait jour spontanément à tra^ 
vers la peau. 

Cet homme n'est pas mort et l'on n'a pu^voir les lésions; 
néanmoins il nous semble presque évident que Thémorrha- 
gie avait présidé à la formation de ces tumeurs. 

Lallemand après avoir cité ce fait ajoute quelques ré- 
flexions qui sont de nature à appuyer ce que nous soute- 
nons : il s'étonne qu'après autant de cautérisations (six 
ai)plica.tions de caustiques sur l'urèthre du batelier), il ne 
soit survenu ni gonflement, ni hémorrhagie, ni inflam- 
ôiation. 

Lallemand qui employait presque toujours la cautérisa- 
tion pour guérir les rétrécissements, ne cite pas de-gonfle<- 
ment sous-muqueux, consécutif aux cautérisations. Si ce 
gonflement purement inflammatoire ou, pour mieux dire, si 
Tengorgement simple existe^ c'est Lallemand qui aurait dû 
nous le faire connaître, lui qui a tant cautérisé l'urèthre. 
Lallemand n'en a pas vu, donc nous pouvons afllrmer qu'il 
est au moins très-rare, donc il faut aller chercher ailleurs 
la véritable origine des tumeurs ou des engorgements 
sous-muqueux de Turèthre. Cette origine diflérente, c'est 
l'hémorrhagie. 

Aussi, la tumeur, l'engorgement sous-muqueux que les 
cautérisations successives de l'urèthre n'avait pu produire, 
survenait chez le batelier de Lallemand alors que guéri il 
reprenait le cours de ses excès, ou autrement dit, alors 
qu'il accomplissait les actes qui étaient dénature à mettre 
^ enjeu le molimen hémorrhagique. 

Du reste. Chopart nous fournitégalementdes arguments: 
quand on lit ses observations on voit que c'est toujoursàla 
suite d*oxoès que sc produisent les engorgements sous-mi^ 
queux. Chopart désigne ici simplement de très-peliti 
engorgements sous-muqueux ne formant pas tumeur et ae 
traduisant surtout par une gêne delà miction; cette dis- 
tinction ne nous embarrasse pas : L'hémorrhagie en effet 
peut avoir tous les degrés, elle peut occuper un foyer mi- 
croscopique ou bien avoir des proportions énormes comme 
chez le batelier de Lallemand ou chez le colonel de Civiale. 
Mais nous ne voulons pas discuter ici, nous nous conten*^ 
tons seulement d'enregistrer lès faits tels que les auteurs 
les ont vus se produire. 

C?s faits nous montrent l'engorgement sous-muqueux 
tantôt considérable sous forme de grosse tumeur, tantiH 
moyen, tantôt petit, presque imperceptible succédant pres- 
que toujours à des excès. La seconde partie de ce travail 
nous rendra compte de ce phénomène. 

Nous trouvons dans Civiale lobservation d'un colonel qui 
est également intéressante (voir page 656) : 

Ce colonel eut une tumeur au périnée qui après ronver- 
ture donna issue à du pus, du sang et de l'urine. Les parois 
du canal, dures et considérablement épaissies, formaient 
au niveau de l'insertion du scrotum une masse qui, se con- 
fondant avec la tumeur urinaire consécutive, s'étendait de 
la partie postérieure du périnée jusqu'à l'anneau- inguinal 
du c6té droit. Ici encore nous croyons à une tumeur de na-> 
ture hématique. (Il y eut résorption de cette tumeur). 

Comme on le voit, certaines tumeurs urinaires observées 
sur le vivant ont présenté l'aspect et la marche des tumeurs 
hématiques ; néanmoins s'il y a des probabilités pour les 
considérer ainsi ,nous devons avouer que ces observations 
ne sont pas à même de donner la certitude scientitique. 

L'examen que nous avons fait des autopsies de Civiale 
nous a donné quelques résultats, bien que cet auteur fasse 
observer que le plus souvent il n'a pas trouvé le tissu sous- 
muqueux coloré. 

Qu'on y fasse bien attention, Civiale dit qjie le plus sock 



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42 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



vent il n a pas trouvé le tissu sous-muqueux coloré, il 
avoue par le fait qu'il lui est arrivé de rencontrer parfois 
une coloration anormale de ce tissu fibreux. 

En effet, dans une de ses autoiisies où les parois uré- 
thrales étaient indurées, épaissies, noueuses formant saillie 
en certains endroits, Ci viale a trouvé une coloration et un€ 
consistance diverses des inégalitésdu tissu sous-muqueux. 

Dans une autre observation (page iOl) le tissu iibroïde 
sous-muqueux, serré, deni>e, ne préspnte pas la coloration 
nabituellede ce tissu. Civiale ne nous dit pas quelle était 
cette coloration spéciale qui était venue changer Taspect du 
tissu fibreux ; mais pour nous, ici comme <lans les autres 
cas, c était le sang épanché ou bien les reliquats du sang 
que I absorption n'avait pas fait disparaître, qui modi- 
tlaient la coloration du tissu fibreux. 

Civiale nous apprend également que Lallemand a ren- 
contré un cas de rétrécissement cir.'ulaire situé au-devant 
de là prostate et qui était formé nar un flssu rougeâtre de 
consistance cornée. 

Ainsi donc il y a réellement signalées dans les ouvrages 
des traces de lésions hémorriiagiques siégeant dans l'épais- 
seur du tissu souî^-muqueux de Turèthre. 

Comme nous le verrons tout à l'heure (Jamain, Patholo- 
çie cxt^-2-6(\ït.),}.L Voillemier aurait rencontré dei tu- 
meurs sanguines dans i'épai.sseur du tissu sous muqueilx* 
mais nous n'avonspas tiouvé lobservation dans le traité de 
M. voillemier, au.^si ny .pouvons-nous pas la relater ici 
Aous le regrettons beaucoup, car nous v aurioii.^ 'ct;rtaiiie- 
ment trouvé un appoint très-consid^^rable. (A siUcrei 



nécessaires pour diminuer les mauvaises conditicMis hygié- 
niques, si favorables au développement des maladies épi- 
démiques. Or, aujourd'hui, les renseignements qui nous 
parviennent, indiquent que nous sommes menacés d'une 
nouvelle invasion du choléra. ïl règne depuis plusieurs 
mois en Hongrie, en Gallioie, en Bohème et môme en Au- 
triche ; il a gagné la Prusse ; il se montre en Turquie ; 
les journaux italiens signalent son apparition dans la pro- 
vince de Trévise ; enfin^ dans différentes villes de France, 
les maladies du tube digestif ont Une tendance à prédo- 
miner. Sans s'exagérer le danger, il est bon de prendre 
dos prérautions. 

11 y a là, nous le répétons, un ensemble de circonstan- 
ces qui doivent mettre les médecins et Tadministration 
sur leurs gardes. 



SOCIETES SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 



BULLETIN DU PROGRÈS' MÉDICAL 

Du service des bains externes dans les hôpitaux. — 

Le choléra. 

Parmi les questions d'hygiène publique qui méritent d'at- 
tirer l'attention du Conseil municipal et de M. le Préfet de 
la Seine, Tune des plus importantes — à la saison où nous^ 
sommes— est celle d*une bonno organisation des bains 
gratuits. Dans un certain nombre d hôpitaux déjà, l'admi- 
nistration de l'Assistance publique accorde des bains aux 
malades dii dehors. Cette mesure excellente devrait être 
étendue à tous les établissements hospitaliers. 

Il serait donc bon que l'administration periectionnât ses 
services de bains et ouvrit au public indigent les hôpitaux 
qui sont encore ferinés sous ce rapport. 

Il sprait aussi indispensable que l'administration utilisât 
plus largement le magnifique service de bains de l'hôpi- 
tal St-Louis. En effet, les d^ux salles de bains internes 
renferment environ 60 baignoires qui 'ne servent aux 
malades de l'hôpital que pendant une partie de la journée 
et, sans nuire au service de l'hôpital, il serait assurément 
possible de donner par jour plus de 150 bains à des malades 
-du dehors. 

En réalisant cette réforme, l'Ai^sistmce publique, nous 
en sommes convain-^^is, diminuerait par là môme le nom- 
bre des personnes qui, plus tard, seront obligées de recou- 
rir à elle. 

Les représentants naturels de la Cité ont le devoir 
d'examiner cette question. Quant à, ceux qui sont char- 
gés de l'exécution, s'ils oht à un égal degré l'ambition du 
pouvoir et Vamour du bien public, — et rien n'autorise à 
supposer le contraire — nous espérons que cette idée pas- 
sera promptement du domaine spéculatif dans la réalité 
pratique. 

Il y a d'ailleurs urgence. I^'état sanitaire général en Euro- 
pe, est assez grave pour que le Conseil municipal et ladmi- 
nistration s'en préoccupent et prennent toutes les mesures 



Séance i,u samedi 28 juin, — préside xce de m. laboulbè.nk 

' M. VuLPiAN rappelle, à l'occasion du procès-verbal, l'expé- 
rience dont il a entretenu la société dans la précédente séance: 
il s'agissait d'un lapin auquel il avait pi-aliqué la section inlra- 
crâuienne du trijumeau. Bientôt il élait survenu une opales- 
cence de la cornée parsemée de petites tâches opaques d*un 
blanc laiteux. L'examen histologique de cette cornée a été 
. fait et M. Vulpian a pu constater que les taches opaques 
étaient dues à des dépôts de carbonate de chaux; il en était 
de même de l'opalescence généralisée qui provenait, elle aussi 
de granulations de carbonate de chaux. 

. M. V.ULPT^\^rf»vifinl égal am en t^ggr Itss ecchymoses du pou- 
mon et de la muqueuse stomacale trouvées sur ce même 
Japin à la section iutra-crânienne du trijumeau. -On se rappelle 
, qu'il n'existait pas d'autres lésions encéphaliques. De nou- 
velles expériences ont été faites à ce sujet et de nouveau il 
s est produit des ecchymoses ; dans quelques cas où l'animal 
avait été sacrifié b ou 6 jours après la section du trijumeau 
on a conslaté que les ecchymoses étaient entourées d'une au- 
réole blanchâtre déjà atteinte d'ulcérations commençantes Les 
poumons très-hypérémiés présentent, en certains points des 
noyaux apoplectiformes, en d'autres des parties œdémaliées 
Les vaisseaux sont remplis de sang coagulé dans leur intérieur 
Crctte injecuon est constante et rappelle l'aspect des vaisseaux 
oblitérés par des poudres .inertes, par de petites embolies 
capUlaires. Aussi M. Vulpian se dcmande-t-il si en pareil ca<* 
on a affaire à des troubles vaso-moteurs seulement, comme, 
le prétendent MM. Scbiff et Brown-Séquard, ou bien si on 
nest pas en présence de véritables embolies capillaires.il 
existe en eff'et des altérations profondes, des désagrégations de 
1 encéphale, des os ne se pourrait-il^as que quelques par- 
celles entialnées par le courant sanguin ne viennent dans les 
petits vaisseaux pulmonaires et stomacaux ? 
r M. Charcot rappelle qu'il n'est pas rare de trouver des 
foyers apoplectiformes dans les poumons des personnes 
frappées d hémorrhagie cérébrale. 

M. Ollivikr a remarqué non-seulement des noyaux san- 
guins dans le poumon, mais il en a trouvé encore dans le tissu 
cellulaire sous cutané et même dans une articulation. 

M. Ghabcot. Il me semble utile à ce sujet d'établir une dis- 
tinction ; je ne nie pas ces épanchements articulaires, mais il 
faut bien segarder de les confondre avec certaines lésions du 
cartilage provoquées par le repos paralytique. Les cartilages 
diartbrodiaux sallèreut, des vaisseaux se forment qui peuvent 
se rompre et amener un épanchement de sang dans l'article 

M. Rabuteau désirerait ajouter quelques mots sur la com- 
mgnication faite par M. Bouchard dans la précédente séance. 
Cette communication avait trait aux effets de la valériane et 
M. Bouchard en éUit venu adiré que les iodures provoquaient 
une production durée beaucoup plus active au contraire des 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



43 



L bromures qui amènent une prompte diminution dan^ son excré- 
j lion. M. Râbuteau pens3 quil n'en est nullement ainsi et que 
' les iôdurcs comme les bromures s'opposent à la dénutrition. 
' Il serait donc utile de reprendre ce: te question, mais il fau- 
drait avoir grmd soin de noterraiimenlation et de maintenir 
un régime uiûforme. Il ne faut pjs oublier en effet qu'avec 
une nourriture végétale on voit descendre rapidement le cbif- 
fre de Turée qui peut n*étre que de 8 à 10 grammes dans les 
24 heures, tandis qu'il pourra monter jusqu'4î bO, 60, 80 gram- 
mes, môme si ra'iin3atatioa est fortement animalisée. 

M. Leguos vient exposer devant la société quelques-uns des 
résultais qu'il a obtenus dans une série de recherches entre- 
prises avec M. Maoitot au sujet du développement des dents. 
Il bornera sa communication à Tétudc des follicules de la 
2« dentition. - < 

Poqr compreu^re ce qui va suivre, il est bon cependant de 
connaître le développement des follicules de première, denti- 
tion. Lorsque l'embryon n'est encore que de 3 à 4 centimètres 
on voit apparaître sur le maxillaire des bourgeons épilhéliaux 
qui envahissent le bord alvéo^nire de Vos et y font une saillie 
superficielle, tandis que d'autre paît, par leur face profonde 
ils pénètrent dans le maxillaire. Bien lot survient un petit pro- 
longement latéral qui se développe sur un point de cette 
expansion profoniie : c'est la lame épiihéliale. Lorsque l'em- 
bryon atteint cibq centimètres environ celte lame épithôyale 
se renfle à son exlff^mité et prend la forme d'une massue; 
c'est l'organe de l'émail ; le fond de celte ampoule s'excave et 
dans cetLe dépression va naître lé bulbe demaire. C'est de ce 
point, au niveau de la base du h\i\hv. que sort la paroi du futur 
follicule. Elle enveloppe le bulbe, l'organe de l'énjail. Le folli- 
cule est constitué. C'est alors que se détruit le cordon latéral 
sur lequel s'est formé Torgane de l'émail ; du moins il se seg- 
mente et fait place à des bourgeons épilhéliaux. Colemann 
prétend que c'est à leurs dépens que va se développer le folli- 
cule de seconde dentition ; ces boar;;rons épilhéliaux .se ren- 
fleraient en massue et par iransfornwiiious successives .ûDUa-, 
laUrail le foliicule secondaire. Le nombre dp ces bourgeons 
épithéliaux expliqum-aii commpnfc peuvpnt. naître les dents 
surnuméraires. Celte théorie est fausse ; en effet MM. Legros 
et Magiiot ont vu que le follicule secondaire se formait tout 
autrement : lorsque le cordon qui provient delà lame épithé- 
liale n'est pas encore rompu il nait un diverticulum qui par 
transforma lions successives, deviendra le tbllicnle secondaire. 
Ce n est qu'alors qu'aura lieu la rupture du cordon. Colemann 
n'aura étudié le follicule qu'à celle période, c'est ce qui expli- 
que comTient cet auteur a cru qu'il provenait dès bourgeons 
épilhéliaux. 

M. Paul Bert coniinuc ses recherches sur les eiTels ob^ 
tenus par le^ hautes pressions. On sait que lorsqu'on 
décomprime brusquement un animal soumis à une haute 
pression il meurt rapidement par suile du dégagement des 
gaz dissous en très-grande abondance dans son sang. Pour les 
chiens la pression limite est 7 alhmosphères, 7 l/l ; à*? 1/2 la 
mort est invariable. Cependant M. Bert a vu n éprouver au- 
cun accident un chien malade, amaigri, comprimé à 8 atmos- 
phères, 8 1|2. quelque brusque que lût la décompression; l'ex- 
périence a été refaite plusieurs fois sur le môme animal et le 
résultat a toujours été semblable. Le sanj; était étudié aus- 
sitôt que l'animal sortait de la cloche ; on n'y trouvait pas de 
trace de gaz en dissolution. — Eh bien! ce même chien en- 
voyé quelque temps au Jardin des Plantes et revenu engraissé, 
vigoureux, a été rapidement tué lorsque la décompression 
brusque a suivi une pression de X atmosphères. Comment ex- 
pliquer sa première immunité 1 M. Bert n'en sait rien. Il sait 
seulement que la pression limité varie nou-seulement selon 
les espèces animales et selon les individus mais encore selon 
l'époque bù l'on examine les mêmes indivisius. 
M. Oluvier vieni d'observer un homme de C9. ans, entré 
. dans son service pour une bronchite et qui vient d'être atteint 
d'une scarlatine des plus nettes. La desquamaûon a été des 
plus énergiques et certaines régions de son corps, enlr'auir^ 
la région plantaire, se sont dépouillées et^ un seul coup. 

P. R. 



ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 2i /«^i» 1373. — Présidence de M. Barth. 

■ Pria de VAradétuie. — Question proposée : « De l'ictlirrv grave. • G^ 
prix étiit de la valeur de 1.000 fr. — Deux mémoires ont «oncouru. — 
L'Âcodïmie ne décerne pas de prix ; mais elle accorde : 1® Une récom- 
pense de GOO fr. à M. le Dr Louis Caradee^ médecin à Bresl.auteur du mé- 
moire n^ 1. 2** Un encouragement de 400 fr. ,à M. le Dr Marc Gfirard (de 
I3ordeoD\\ auteur du mémoire n** 2. 

Prixfoiidtf par le baron Portai, — Ce prix devait être décerné au meil-- • 
leur il:%iôire sur une question d'anatomie pathologique. Il était de la valeur 
de 2,000 fr. — L'Académie n'a reçu aucun mémoire pour ce concours. 

Prix fondé par Madame Bernard de Civricux. — L'Académie avait p?0' 
posé la question suivante: « Des diverses formes du délire alcoolique et à*» 
leur traitement. » Ge prix était de la valeur de 900 fr. — Deux mémoires 
ont été envoyés pour concourir. L'Académie décerne lo prix à M. lo Docteur 
3faffnai, médecin à l'Asile Ste-Anne, auteur du mémoire n° 2. Elle 'acconïei 
une moition très-honorable ù ^L \^iilliam Bourrjade, étudiant en médecine, 
chef de' clinique ù Clermonl-Fcrrand, auteur du mémoire inscrit sous ' le 

Prix fondé 'par M. h baron Barbier, — Ce prix, qui est aimuel. devait 
ôtre dérerné ù celui qui aurait découvert des moyens complets de guérison. 
pour des maladies reconnues le plus souvent incurables, comn^o la rojrc, le 
cancer, Tépilepsie, les scrofules, le typhus, le choléra morbus etc., (extrait 
du testament). Des eni ouragemcnls pouvaient 6tre accordés ù ceux qui. 
sans «Toir^atteint le but indiqué dans le programme, s'en seraient le plus 
rapprochés. Ce prix était de la valeur de 2,000 fr — Six mémoires ont été 
adres^ pour (■« concours. — L'Académie décerne le prix à M. le Dr Gus- 
tave CLautreuil de Paris, auteur du travail inscrit sous le n'^ S. 

Prix fondé par M. le Docteur Ernest Godard, — Ce prix devait 6lr(* 
accordé au meilleur travail sur la pathologie interne. 11 était de la valeur de 
1.000 fr. Treize ouvrages ou ménwires ont concouru. Aucun de ces travaux, 
n'a paru mériter le p|ix, mais rAcudcinic accorde : 1** Une récompi';it>e di; 
400 fr. à M. le Dr 0, Sai.u-Vel [de i^aris). pour son Traité dninah'Hes o''v 
régions iniertropieales. — 2® Une récompense de 300 fr. à" M. A, Pelletatt 
médecin principal de la marmc, en retraite à Paris, pour son ouvrage inti-. 
tulé : Contoninn du choléra démontrée pam Pépidémie de la Guadeloupe, 
'A^ Une récompense de :înofr. ù M. le Dr Htichard, et M. F. Labadie-Lagrate :. 
internes des hôpitaux îjour leur travail en collaboration ayant pour titre : 
C^ttirihutioii à l'étude de la Bysmvuo-rrhée me^ubraneme, — 4** Des men- 
tions honorables à M. Henri Lioutille pour son mémoire Sur la généralisa^ 

iinn. diUt naér3'4/jtmMt t«i7«V»««»* •*». -A \i Itï»grplpttj»i pour son Traité de Ut 

SciatifKe. • # 

Prix fondé par M. le docteur OrfUa, — Ce prix devait f Ire décerné ù 
l'auteur du meilleur travail sur un sujet appartenabt à l'une des brnnches de- 
là médecine Légale, la toxicologie exceptée. Il était de la valeur de 2 000 fr. 
— r Deux mémoires ont été envoyés pour ce concoi^rs. — L'Académie dé- 
cerne le prix à M. le DrE. 'Vincent, médecin à Gruéret, auteur du mémoiro 

, Prix fonde par M. le Docteur Zefèvre. La question posée par le testateur 
est ainsi conçue: «De la mélancolie.* L'Académie, se conformant au\ inten- 
tions du testateur, avait appelé l'attention des concurrents su; une forme parti- 
culière de la mélancolie, et avait mis au concours la question suivante : « De 
la Nostalgie. » C^ prix était de la valeur de 2,000 fr. — Trois mémoires ont 
concouru. L'Académie ne décerne pas le prix, mais elle accorde à titre 
d'encouragement: T Une somme de 1,500 fr. à M. le Dr Auguste ffaspel, 
médecin principal en retraite, auteur du mémoire inscrit sous le n** 1 ; 2° Une 
somme de ÎKK) fr. à M. le Dr Benoist de la Grandière (Auguste), auteur du 
travail portant le n'* 2. 

Prix fondé par M. le docteur Ruf& de Latison, — La question posée par 
le fondateur était ainsi conçue : « Etablir, par des faits sufùsammcnt 
nombreux, chez les hommes et chez les animaux qui pjssetat d'un climat 
dans un autre, les modifications, les altérations de fonctions et les lésions 
organiques qui peuveiit être attribuées à l'acclimatation. — Comme pour les 
autres prix que décerne l'Académie, les médecins français et étranger:*: étaient 
admis à concourir. Ce prix était do la valeur de 2,000 fr. L'Académie n'a 
reçu aucun mémoire pour ce concours. 

Prix fondé par M, le Docteur- Saint 'Lager, — Extrait de la lettre du fou- 
dateur : ■ Je propose à l'Académie impériale de médecine une somme de 
1,300 francs pour la fondation d'un prix de pareille somme, destiné à ré- 
compenser l'expérimentateur qui aura produit la tumeur thyroïdienne à la' 
suite de l'administration aux animaux, de substances extraites des eaux ou 
des terrains des pays à endémie goitreuse. > Le prix ne devait être donné 
<nie lorsque les expériences auraient été répétées avec succès par la Com- 
mission Académique. — Aucun concuiront ne s'est présenté. \A suivre^) ' 

Séance diù 'i^^ juillet 1873. — Présidence de M. Barth. 

La spcrélaire doune lecture du procès-verbal et de la cor- 
respondance après les communications, la suite de la discus- 
sion sur le typhus exanthématiqne est reprise. 

M. Briquet, daiis un long et très-intéressant mémoire cher- 
che à prouver qu'il y a deux sortes de typhus, Tun avec 



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44 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



lésions de rinteslin, l'autre sans lésions de cet organe. La 
première de ces maladies est identique à la fièvre typhoïde ; 
elles se sont toujours montrées ensemble et les symptômes et 
les lésions sont les mômes, fièvre, diarrhée, ulcérations de 
IHntesti^ et en particluier des plaques de Payer. M. Briquet 
appuie son opinion sur celle de Louis qui le premier à si bien 
décrit ces maladies et affirmé leur identité- Dans la pro- 
chaine séance Toraleur parlera du typhus sans lésions de l'in- 
testin. 

M. BouiLLAUD, rend hommage aux travaux de Louis, mais 
il tient à établir que les lésions de la fièvre typhoïde, av^aient 
été bien constatées avant lui, par plusieurs auteurs et eiilr'au- 
ires par M. Prost. 

M. WoiLLEz dit que dans des travaux postérieurs à ceux 
qu'a cités M. Briquet, Louis a reconnu qu'il n'y avait aucune 
relation entre le typhus et la fièvre typhoïde 

Selon M. Chauffard, M. Briqliet a déplacé la question. Le 
typhus exan thématique observé par lui après la guerre de 
Crimée, et décrit dans son mémoire est seul en cause, et sur 
ce sujet seulement il acceptera la discussion. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 9 mai. — Présidence de M. Chargot. 

Note sar on cas de Luxatien de l'atlas en arrière. — Com- 
pression de la moelle allongée par r<»doBtoide. — Hort 
sablte, par M. Lomoubt, interne des hôpitaux. 

Le 31 Mars 1873. entrait dans le service du professeur Ri- 
CHET à THôtel-Dieu, un homme de 29 ans, compositeur d'im- 
primerie, qui venait des salles de la clinique médicale. Cet 
homme était dans le service de M. le D*" Béhier depuis le 25 
janvier 1873 pour une affection pulmonaire tuberculeuse ar- 
rivée à la 3°^ périodQ^ dans le cours de laquelle étaient sur- 
venus une arthrite purulente de Tarticulation sterno-clavicu- 
laire gauche, et un abcès à la région sous-oceipitole d« «6i4 
droit, complications pour lesquelles ont le fit passer en chi- 
rurgie. 

A son entrée dans la salle Sainte-Marthe, le malade portait 
à la partie supérieure du cou, en arrière, sous les muscles 
trapèze, splénius et complexus, et plutôt môme dans l'épaisseur 
de ces muscles, une tumeur assez volumineuse, très- doulou- 
reuse, chaude à la main, fluctuente. De là, comme d*un cen- 
tre partaient des élancements douloureux qui suivaient le 
trajet du 'nerf occipital droit et qui avaient leur summum 
d'intensité au sommet du crâne. Les mouvements de latéra- 
lité du cou étaient fort gênés, mais ils pouvaient encore se 
faire. 

L'abcès fut ouvert le 4 avril et la poche traversée par un 
tube à drainage. L'évacuation du pus soulagea le malade pen- 
dant quelques jours, mais peu à peu les douleurs devinrent 
de plus en plus considérables, les mouvements se limitèrent 
de plus en plus, si bien que le 20 avril la tête dut être main- 
tenue par le malade lui-même dans une immobilité presque 
absolue pour éviter les souffrances atroces que le moindre 
ébranlement réveillait. En môme temps parut au pharynx une 
tuméfaction avec rougeur et douleur telles que la déglutition 
des moindres parcelles d'aliments solides devint impossible ; 
les liquides passaient même très-difficilement. 

Le malade était évidemment atteint de cette variété du mal 
de Pott à laquelle on donne le nom de mal sous-occipital ou 
tumeur blanche des articulations atloïdo axoïdo-occipitaies, 
complication très probableainsi que Tarthrite purulente sterno- 
claviculaire gauche de l'affection tuberculeuse pour laquelle 
il était entré à l'HOtel-Dieu. 

Le 25 avril, après quelques injections hypodermiques mor- 
phinées, le malade se trouvait mieux ; ses douleurs étalent 
calmées, son angine avait légèrement diminué d'intensité; il 
pouvait se mouvoir un peu plus facilement dans son lit, tout 
en ayant grand soin cependant de tenir sa tête complétemefnt 
immobile sur la colonne vertébrale, position pour ainsi dire 
instinctive que prennent tous les patients atteints du mal 
sous-occipital. 

Mais le 3 mai, une recrudescence arriva qui le mit dans \^n 



déplorable état ; il eut pendant la nuit de tels accès de sufifo 
caiion que l'interne de garde appelé dut penser à pratiquer la 
trachéotomie (opération qui cependant ne fut pas faite). 

Le 4. mieux prononcé. En apprenant l'accident qui était 
arrivé la nuit, M. Richet prit grand soin de faire remarq[uer 
aux élèves qvd suivent la visite que le malade était dans un 
état fort grave et sous le coup d'une des plus terribles compli- 
cations du mal sous-occipital, à savoir la luxation de l'atlas, 
amenant fatalement la mort par compression du bulbe par 
l'odontoïde. Pour parer à cette éventualité, il fit demander 
une minerve grâce à laquelle on pouvait espérer malnteuir la 
tête et éviter la luxation. L'appareil arriva trop tard, car le 
5 mai, à 10 heures du soir le malade succomba brusquement 
en se retournant dans son lit. 

L'autopsie faite le 7 mai, confirma en tout point le pronostic 
porté par M. Richet. 

La moiiié postérieure du crâne avec toute la colonne cervi- 
cale ayant été enlevée par le procédé d'amphithéâtre désigné 
habitu(4lemenl sous le nom de coupe du pharynx, la pièce 
put être disséquée plus minutieusement. Cette disseclion 
montra : 

Un abcès dans la masse musculaire sous-occipitale droite 
ayant pour point de départ une ostéite superficielle de la par- 
tie externe de Toccipital au-dessous de la ligne semi-circulaire 
postérieure et supérieure ; 

Un abcès «pharyngien double, à 2 poches, une de chaque 
côté des gouttières latérales, communiquant entr'elles par un 
trajet fistuleux situé sous les muscles antérieurs du cou, et 
communiquant aussi avec rarliculalion atloïdo-axoïdienne 
dont les différentes parties étaient dans un état d'altération 
très-avancé. 

La di-posilion des ligaments qui unissent les surfaces arti- 
culaires de l'atlas et de Taxis, de Taxis et de Toccipital, la dis- 
parition des cartilages articulaires, Térosion et la carie des os, 
toutes ces parties baignant dans un pus sanleux, filant, rem- 
pU de détriUM oi de débris des Ilganients non encore complè- 
tement détruits. 

Co cont bion là ica léaiuus qu'uii trouvo d'Ordinaire dans la 
dernière période des tumeurs blanches sous-occipitales. 

Les arcs vertébraux en arrière furent ensuite divisés avec 
beaucoup de précaution pour ne pas léser la moelle et un 
morceau de Toccipital enlevé en forme d'un coin dont le som- 
met tronqué sérail constitué par la partie postérieure du trou 
occipital; la moelle cervicale, le bulbe, le mésocéphale et le 
cervelet furent ainsi mis à découvert, 

La moelle présenta alors un véritable étranglement d'arrière 
en avant laissant persister une dépression semi- circulaire» 
puis une véri'able incurvation avec un peu de torsion et celaà 
2 centimètres au-dessous du bec de calamus scriptorîus. Puis 
après avoir enlevé toute la portion des centres nerveux ainsi 
mise à nu, ou peut voir la dure nîère antérieure déchirée cir- 
culairement eu forme de trou livrant passage à l'extrémité 
supérieure de Tap^^physe odontoïde. Cette éminence faisait 
une saillie de i centimètre dans le canal vertébral et il était 
manifeste qu'elle avait comprimé le collet du bulbe assez pour* 
déterminer uue mort subite. 

En examinant plus attentivement la position réciproqpie 
des deux premières vertèbres, on constata que les surfaces 
articulaires du côté gauche ne se correspondaient plus, la sur- 
face articulaire inférieure de Taxis était bien en avant de la 
surface correspo'idante de Tatlafs. Il y avait donc eu làévidem- 
ment une luxation unilatérale avec déchirure de la dure mère 
au niveau du ligament Iransverse, lequel avait cédé sous Tin- 
fluence des lésions de Tarthrite purulente : inflammation a 
détruit tous les ligaments odontoïdiens moins un très-petit 
faisceau du ligament latéral gauche qui cependant était de 
beaucoup trop faible pour retenir les surfaces articulaires en 
place. 

Les organes nerveux furent examinés avec beaucoup de 
soin par M. Liouville, chef du laboratoire de THÔtel-Dieu et 
voici un extrait de la note qu'il a bien voulu nous remeure. 

« Vue par sa face postérieure, la portion cervicale des cen- 
» très nerveux présente les particularités suivantes: épaissis- 
» sèment considérable de la dure mère, vascularisation de sa 



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LE PROOHES MEDICAL 



46 



» face externe, au niveau des trous de conjugaison surtout ; 
» mais c'est principalement entre Tatlas et Taxis qu'existent 
» les lésions les plus remarquables. Là, il y a une érosion de 

> là face externe, de la dure-mêre^ production de néo-me^- 
j BRANES ÉPAISSIES Cl purifomus qui constituent une pachy- 
» méningite externe avec masses abcédées. » Si Ton vient à 
ouvrir la dure-mère, on constate que Tépaississement anor- 
mal ne commence réellement que vers la 3° vertèbre cervicale, 
mais Tarachnoïdite que Ton constate très-nettement à l*état 
frais, se retrouve, elle, jusqu'à la 5® vertèbre cervicale au 
moins. « Au niveau de l'étranglement » — ^dont nous avons 
parlé plus haut) — « la moelle est pâle, quoique Ton distingue 
» très-nettement encore les vaisseaux qui la croisent et sont 
» remplis de sang. Elle garde sa pâleur anormale 6 centi- 
» mètres plus bas encore que son point de" torsion, mais là la 
» vascularisation parait comme interrompue. On voit encore 
B en ce point et surtout à gauche que les parties latérales des 
» méninges sont altérées ; et, en effet, non-seulement elles 
» sont épaissies et ont un aspect trouble^ mais de plus on voit 
» que dans im point elles sont baignées par une sanie rous- 
» sâtre, puriforme: et sil'w vient à soulever la moelle on voit 
» que c'est du pus qui baigne presqu'exclusivement la région 
» antérieure. Cet épanchement s'est fait lorsque l'odouloïde a 
» perforé la dure-mère et livre ainsi passage au liquide pu- 
» rulent contenu t^niTe les surfaces articulaires. Autour de 
» cette perforation, la dure-mère est épaissie, vascularisée, et 
» cette hyperémie s'étend en avant, en haut, en bas et sur 
» les parties latérales. 

» Une coupe faite à 1 centim. f/2 au dessous de l'étrangle- 
» ment montre une anémie des plus considérables de toutes 
* les parties de la moelle. On trouve cette anémie à 2 centim. 

> plus bas. et là, on distingue très-bien que le côté le plus 
» anémié est le côté gauche. A \ contim. au-dessus, l'anémie 
» est moins notable : il n'y a pas de dififluence du tissu mé- 
» dullaire. A ce niveau le canbl de l'épendyme qui parait vo- 
» lumineux semble tout-à-fait converti eu tissu scléreux. 

» Examen microscopique prati'iué à l'état frais. 

• A gauche- -r- Dans la coupe faite au-dessous de la distor- 
» sion médullaire : Myéline sortie des tubes nerveux, for- 
» mant des âmes libres, les tubes étant devenus variqueux, 
» blocs de myéline à réfringence spéciale Myéline se granu- 
» lisant. Amas nombreux de granulations grises. Désinlégra- 
» tion de la myéline portée déjà très-loin. Pas encore de 
» corps de Gluge De très-rares gouttelettes ressemblant à de 
» la graisse, mais non agglomérées. Quelques vaisseaux di- 
» latés mais pâles ; pas de globules rouges. Pas de leucocytes. 
» Pas de corps amyloïdes. 

9 A droite. — Dans la protubérance. — Nombreuses goutle- 
■» lettes graisseuses; myéline libre en nombreux blocs ;myé- 
» Une se desintégrant par zones ; pas de corps de Gliige ; 
j». vaisseaux très-dilatés et quelques-uns remplis de globules 
» rouges distendant énormément les parois ; dans quelques 
1 places, amas de globules rouges comme infiltrés dans le tis- 
» su nerveux (petites hémorrhagies). 

Le reste de Tautopsie montre l'existence des lésions suivantes : 

— Les poumo'îis sont le siège d'une tuberculisation mani- 
feste existant des deux cotés mais à des degrés différents. — 
Cavernes aux deux sommets, capables de loger une noix, 
quielques unes contenant un détritus sauro-puriforoie, d'autres 
un liquide tout-à-fait semblable à un pus verdâtre bien lié. 
Dans les cavernes les parois sont tapissées d'une sorte de mem- 
brane lisse, rouge et rugueuse — et cloisonnées. — Grande 
^congestion pulmonaire en quelques points. 

--1^ péricarde ne contient pas de liquide. —Pas, de traces 
de pém^éardUe ancienne. — Reins fortement congestionnés. 
Quelques gnanulaiions tuberculeuses en différents points du 
parenchyme. — Vessie distendue contenant une urine trouble. 
•^ Rate très-volumineuse (anciennement fièvre intermittente. 

— Foie très-volumineux, graisseux. — Intestins très-rélractés 
sur euxmèmes, vides de matières solides, liquides et gazeuses. 

— Varticulation stemo^laviculaire gauche offre les taèmes 
lésions que celles étudiées aux articulations altoïdo-axoïdien- 
nes et axoïdo-occipitales. {^ suivre,) 



REVUE D'MATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE 



I^ Traité de physiologie eompajrée des SBlauiaz, eonaidérée 
diuBS des rapports avee les seieneeK matarelles» la méde- 
cine, la zootechnie et l'économie rurale, par G. Coun» 

M. Colin, professeur à l'école d'Alfort, vient, il y a quelque 
temps, de faire paraître le deuxième volume de son Traité de 
physiologie comparée des animaux. Le savant est aujourd'hui 
bien connu du monde médical, et une analyse si étendue 
qu'elle puisse être, ne pourrait donner qu'une idée très-affaiblie 
de cette œuvre de longue haleine à laquelle l'auteur, comme il 
le dit lui-même, a consacré toute sa vie. 

Rappelons seulement que cette deuxième édition, impatiem- 
ment attendue, comprend des travaux de premier ordre, ainsi: 
« le degré de développement des centres nerveux dans ses 
rapports avec Tinteiligence; les propriétés des ganglions et 
des "filets du grand sympathique ; les fonctions du pancréas ; 
les caractères de la digestion gastrique sur diverses espèces ; 
la digestion des fourrages et des grains chez les solipèdes ; 
l'absorption par les chylifères et les lymphatiques ; Tabsorption 
à la ^surface de la peau et des muqueuses ; la constitution, 
les propriétés, la genèse du chyle et de la lymphe ; là glyco- 
génie; la chaleur animale ; les phénomènes de rhibernation ; 
l'action du cœur ; la circulation pulmonaire ; le pouls veineux 
les propriétés des artères viscérales ; la nutrition dans 
quelques tissus.; l'accroissement des jeunes animaux; les 
effets de rab>tinenc« ; la transpiration cutanée, etc. » 

Non pas que sur toutes ces questions l'auteur soit d'accord 
avec les grands physiologistes de l'époque; la contradiction 
parait du reste être inhérente aux talents de M. Colin ; dans 
tous les cas, quand un homme de sa valeur raconte le résultat 
d'expériences aussi nombreuses que variées, force est bien 
d'en tenir grand compte, et d'expérimenter à nouveau. 

II. Recherche snr la di|pestion des aliments amylacés chez les 

enfantSy Par le docteur P. Sonsino. L^Imparziale, (1^ fev. 73). 

bans sa communication à la société médicale de Florence 
12 mai 1872), l'auteur avait déjà montré, que dans les pre- 
mières années de la vie, l'enfaut présente une a dyspepsie 
physiologique » pour les aliments féculents. 

Dans ses nouvelles recherches, il a examiné avec le micros- 
cope et les réactifs, les matières alvines d'enfants nourris ex- 
clusivement avec des aliments amylacés. Le tableau suivaAt 
démontre que l'amidon a été trouvé presque toujours. 

âge nombre d'enfants 
9 à 5 mojs 4 Amidon 

10 mois 1 » en petite quantité 

12 à 16 mois 3 Pas d'amidon 

2 ans 1 Amidon 

3 ans 1 > en petite quantité 

III. Histologie et physiologie dn pénis, par Âlz. W. Stbin M.^ D 

{NerO'Tork ntédical, juin 4 SI M.) ' -. 

Histologie. — Le tissu ereclil du pénis consiste en cavités 
veineuses, ou cavernes qui communiquent librement les unes 
avec lesxautres : elles sont en rapport avec le système veineux 
général, et sont revêtues d'un épithélium pavimenleux Dans 
le corps spongieux les cavités sont très-larges à la surface, 
immédiatement sous la tunique albuginée: plus on se rap- 
proche de l'axe de l'urèthre, plus elles sont petites et étroites. 
Dans le bulbe elles sont plus grandes que partout ailleurs. 

Les cloisons de ces cavités sont formées de muscles lisses, 
qui leur forment une paroi contractile. On y trouve aussi du 
tissu conjonctif entre les faisceaux musculaires, des vaisseaux 
sanguins, des nerfs et des lymphatiques. 

La gaîne de tissu conjonctif, connue sous le nom de tunique 
albuginée dû corps spongieux, et qui immédiatement s'élève 
au-dessous du tissu conjonctif aréolaire sous-cutané, enveloppe 
le corps spongieux dans toute son étendue, est le point de 
départ de ces innombrables feisceaux de muscles organiques, 
qui pénètrent de toutes parts la substance spongieuse. C'est 
eux qui forment par leurs intrications dans tous les sens le 
tissu caverneux. 



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^« 



LE PkOGRÊS MEDICAL 



Sur 'une coupe transversale, les- faisceôux musculaires 
'semblent d'abord former une couche concenlrique à la face 
interne de fâlbuginée ; mais à un e!tame:i plus allentif on 
TeconnalL que le faisceau ne forme point un anneau complet, 
mais que celui-ci résulte plutôt d'une série de pelils faisceaux 
musculaires disposés horizonlal^îment à la suite les uns des 
autreà. 

Dans la même section on peut voir les artères profoîades du 
corps spongieux, situées à une égale dislance dy ki couche 
externe et du canal de Turèthre, dans chaque cavité du corps 
spongieux. De cette façon, les artères sont siluryis à peu près 
sur le même plan transyersal que le canal deFurèthre; cepen- 
dant on en rencontre parfois quelques-unes au-dessus, quel- 
ques autres au-dessous de ce plan : au niveau du bulbe, elles 
sont toutes au-dessous du canal, à cause de la plus grande 
épaisseur de sa paroi à ce niveau. 

Selon Minier il y a deux espèces d'artères dans le corps 
spongieux: les premières sont les artères nutritives des 
veines et dos cloisons du corps spongieux, elles s'anasto- 
mosent largement les unes atec les autres et se terminent 
par des capillaires. La seconde espèce est formée des artères 
hélicfties. Elles naissent aussi bien des gros troncs que des 
petites branches artérielles ; sur des coupes longitudiuoîes on 
les voit affecter une disposition, Iant6l arborescente, tantôt 
^toilée, «u se terminant par un reujlemcat qui Uotte libremeni 
4ians la cavité veineuse. Elles sont revêtues d'un épithélium 
pavimenteux. On les découvre plus facilement dans le corps 
caverneux que dans le corps spongieux, où elles sont cepen- 
dent plus nombreuses au niveau du bullic. 

L/^ur renûement terminal présente une fissure en V, 
■analogue à celle de la lentille cristalline de l'œil. Les plus 
ijeiites ont seulement une fissure transversale. Stilling pense 
que les lissures sont des ouvertures artérielles qui closes 
dans l'état ordinaire, s'ouvrent au moment de lérection pour 
V6rï«r le sang artériel dans les cavités veineuses. 

Ces artères sont accompagnées d'un système spécial de 
faisceaux musculaires, qui s'insèrent à dilférents poitivs d<i 
îa tuuique de ces faisceaux. Stilling, le premier je crois, a 
appelé Tattention sur cette disposition auaioniique. Ces 
"bandes musculaires sont renforcées ça et là par des faisceaux 
venus du voisinage. Elles sont plu.s fortes autour des plus 
grosses artères. Le renflement terminal de ces artères pos- 
sède (les faisce.'Hix musculaires disposés coueoulriquemeul, 
c'est sons doute le sphincter de leurs ouvertures. 

Un autre fait anatomique important également mentionné 
par Stilling, c'est les connections intimes de l'épithélium de 
l'urèlhre avec le tissu sous-muqueux du corps spongieux. 
Gertjines cellules épîthéliales possèdent des prolougements 
qui pénètrent dans les couchei* sous-jacentes. 

Slilliiig atlirme que les cellules épithéliales de Turèthre ont 
4e nombreuses connexious avec les fibres musculaires, les 
Berif^i et les autres (issus du corps spongieux. « Les cellules 
iwplus superficielles, dit -il, se terminent par un pédicule 
ou MfÊ prolongement filiforme, qui, souvent reste attaché a 
la membrane muqueuse quand le corps de la c(»llule sVàt 
desquammée. Une bonne coupe longitudinale monlrera 
souvent trois ou quatre celulles suspendues par h^urs fiueur-s 
«ommo des poires, le corps de la cellule dirigé vers la vessie 
la queue vers le méat urinaire. J( préciserai les iMjnne^iiolis 
préci^jes de ces celulles dans des recherches liitiu-es : je verrai 
si elles se continuent avec des fibres nerveuses ou des libres 
musculaires. » 

Je dis à présent, nous considérons d'une part rextrènie 
sensibilité de la couche épithéliale de la cornée à un corps 
étranger: (le contact le plus léger de la pointe d'une aiguille 
qui termine des mouvements reilexes) et après la destruction 
de la couche superficielle la pointe de l'aiguille devient exces- 
sivement douloureuse; le chirurgien qui est appelé a enlever 
des corps étrangers de la cornée, paillettes de fer, grains de 
sable etc., a été mille fois témoin de ce fait, nous som- 
mes portés à penser que les celulles superficielles ne sont 
autres que la terminaison des fibres nerveuses. Il en csl peuU 
éire de même pour le canal de Turèthre. 

Physiologie, — La cause et le mécanisme de Vérection dé- 



pendent de dont phénomènes qui se produisent simultané- 
ment. ï« Il se fait daiis les artères un afflux de sang qui est 
versé par les artères hélicines dans les aréoles du corps 
spongieux.' t^ Les veines qui remportent le sang du pénis 
sont comprimées à leur soriie, de manière à amener une sta- 
gnation du sang. Dans Véiai de flaccidité du pénis une égale 
quantité de sang artériel entre et sort de cet organe, mais 
pendant l'érection les artères sont activement distendues par 
la contraction des bandes musculaires que nous avons dé- 
crites plus haut. ^ 

Dans le premier cas encore la tonicité naturelle des fibres 
musculaires des cloisons du tissu spongieux suffit pour main- 
tenir, appliqués les parois des collul^s les unes contre les 
autres, et les sphinc:crs des ouveriures des arli>res hélici- 
nes suffiront pour empL^chor le sang de distondrç les cavités 
veineuses. Mais quand survient réroclion, ils cèdent à la 
pression du sang que les artères dlalcos activement par 
leurs bandes musculaires reçoivent en grande abondance. On 
sait que les faisceaux reçoivent leurs nerfs moteurs du nerf 
honteux interne, branche du plexus sacré, c'est ce que dé- 
montre sa section chez les animaux. 

Les racines des corps caverneux la veine dorsale de la verge 
et le bulbe de Turèthre sont d'autre part comprimés par les 
muscles buibu-cnverneux et ischio-caverneux , ce qui sus- 
pend le retour du sang veineux. Muller a démontré que le 
sang accumul.^ «ians le pénis pendant Térertion est soumis 
à une pression égale à une colonne d'eau d'3 six pieds d& 
haut. 

Le corps spongieux do l'urèthrc poîïsède une certaine fjrce- 
de contraolion qu'il doit à ses faisceaux de fibres lisses qui 
o'^cupent ifîs aréoles du tissu spongieux. Cette contraction est 
démonlréc par la résistance qu'éprouve parfc's la sonde chez 
certains individus, a une fdiblo distance du méat: elle est 
plus forte rtux points où le tissu aréolaire a des mailles très- 
fines; elle est plus faible au niveau du bulbe où il existe d© 
vastes cavités veineuses. 

JL ia4iii 4h^ la micirteu in tonlcliô d^s fibres lisses du corps 
spongieux est sultisaute pour appliquer les parois de Vurèthre 
l'unt» contre l'autre et expulser les dernières gouttes d'urine. 

R. F. 



BIBLIOGRAPHIE 

PrécU de cblnilc légale, par Alfred Naquet. — Savy. libr. édilear. 

L;) but de l'auteur, en écrivant ce résumé des connaissan- 
ceschimiques nécessaires à l'expert dont les tribunaux invo- 
quent le concours, est surtout d indiquer une méthode gén^ 
raie pouvant diriger le chimiste lorsqu'il ne possède aucune 
donnée capable de le guider, de l'éclairer dans ses recherches. 
— Sans admettre absolument l'assertion que cette méthode a 
fait complètement défaut jusqu'à ce jour, il faut reconuaitre 
qu'en général les traités de chimie légale ont le défaut de sup- 
poser l'expert en face d'un problème bien déterminé, tandis 
(lue souvent, il ne sait de quel côté diriger ses recherches. 

Quoiqu'il en soit, l'ouvrage de M. Naquet donne un fil con- 
ducteur qui permet de se reconnaitre dans ce dédale. Dans 
uu enipoisonueinenl supposé, il ne peut s'agir évidemment 
que de poison organique ou inorganique; et la méthode à 
suivre varie selon que l'on adopte telle ou telle suppusition. 
y., Naquet doi.ne les règles générales à suivre dans les deux 
cas, en indiquant les procédés les plus sûrs, avec une descrip- 
tion nette et complète de la manière d'opérer, ^ous lui repro- 
chons Cependant l'ordre qu'il a suivi, ce ;i'esl qu'au chapitre 
III qu'il traite de la méthode à suivre lorsqu'on n'a aucune 
donnée sur la nature du poison. A notre avis, ce sujet auruil 
dû faire la matière du cliauitre 1«^: la description des procé- 
dés spéciaux d'après les indications fournies par les expé- 
riences préliminaires ne devant venir qu'après. Reconnaissons 
d'ailleurs que ces descriptions sont complètes, non-seulement 
en elles-mêmes, mais encore quant à leur nt.mbre, au moins 
pour les poi.-;ons inorganiques. Quant aux poisons organiques 
si nombreux, la nomenclature en est moins complète, mais 
cela n'a guère d'importance, ceux qui manquent étant peu 
répandus et surtout peu connus. 



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r^ 



LE PBOORËS MÉDIGAX 



47 



La seconde partie dulivre de M. Naquet est moins purement 
chimique, bien qull s*agisse de faits où la chimie joue encore 
le rôle principal. Telles sont par exemple la délermlDation de la 
couleur et de la nature des poils, de l'examen des armes 
à feu, ou de Taltération des écritures par graissage ou la- 
vage, de celles des monnaies, des denrées alimentaires ou 
pharmaceutiques, enfin des taches de sang ou de sperme. Dans 
tous ces cas, M. Naquet a Indiqué les procédés les plus récents 
et les plus sûrs pour parvenir à la reconnaissance de la vé- 
rité, et, là encore, son livre pourra être d'une grande .utilité. 
Kon pas qu'à lui seul il suffise à faire de tous médecins ayant 
des connaissances cl^miques ordinaires, un expert d*une ha- 
bileté consommée, mais il pourra servir de mémento aux plus 
habiles, et quant aux autres, môme en tenant compte de cer- 
taines' lacunes qu'il faut s'attendre à trouver dans un précis 
il pourra les tirer souvent de grands embarras et en tout cas, 
leur faire éviter de grossières erreurs. E. T. 



Chronique des hOpltanz 

ÉâtêU'Dieu. — Le vendredi 4é juillet, à 9 h. 1/2, M. Gb^hant fera à 
Vamphithéâtre de la clinique médicale de lHôtel-Dieu, une démonslration de 
la méthode, et des appareils de doeage du gaz du sang et leurs applications 
aux recherches cliniques. 

Hôpital de la Charité, — SenFtce de M. le professeur Gosselin ; clini- 
ques les mardis, jeudis, samedis. — Salle des -hommes : •— 1. Gros abcès 
inguinal droit sous-cutané, consécutif à une adénite, partie d'un herpès prépu* 
^^l. — 9^ double orchite chronique syphilitique (?) avec induration suspecte 
à la base de la prostate. — Nécrose de la voûte palatine ; — 15, abcès fistu- 
leux à la partie postérieure de la cuisse gauche, entretenu par un corps 
^étranger morceau de 'bois long de it centimètres et large de deux environ), 
ayant séjourné dans la cuisse depuis dix ans et devenu le point de départ 
d^une myosite à la suite d'une nouvelle contusion survenue il y a six mois, 
accidents aigus depuis trois semaines seulement; — 20, brûlures multiples 
du premier et du second degré, par l'incandescence d'eau-de-vie camphrée 
«ur tout le corps et principalement à la partie latérale gauche ; — 47, cho- 
roldite chronique; — tô, Kérato-Gonjonctivite de l'œil droit; Blépharo-Con- 
tondivite de l'œil gauche. 

Service de M. BBRXUTZ. — ^ Consul^ition le jeudi. — Bsamen au «p^ 

«ulum pour les malades de la salle et du dehors le samedi. — Salle des 
hommes (St-Ferdinand) : — 4, ulcérations tuberculeuses de la voûte pala- 
tine et du TToile du palais; — 19, tumeur de la région épigastrique ^cancer du 
foie), prise d'abord pour un kyste hydalique; ponction ; — 27, hypertrophie 
considérable du foie ; cause à rechercher. — Salle des femmes (St-Joseph') ; 
— 14 tubercules. — hydro-pneumo- thorax de formation récente, facile à 
«onslaler (succussion hippocratique) ; — 15, hystérie consécutive a une 
peWi péritonite; analgésie de tout le côté gauche du corps; — 21 -*4, sup- 
tfession de règles; — vomissements incoercibles rebelles à tout traitement. 

Hôpital de la Pitié, — Service de M. Vbrnbuil : cliniques les lundis, 
mercredis et vendredis. — Salle desiemmes : N° 11, corps fibreux de l'uté- 
ras (jeune hlle de 16 ans). — Salle des hommes : n<> 16, Zona de la face, 
n** 44. gommes multiples de la main et de Tavant-bras droits. 

Service de M. Lasèguis. Cliniques les mardis, jeudis et samedis. — 
Salle des femmes : n** 4, rhumatisme noueux; n*> 13, pleurésie double, n*» 18, 
Itématocèle rétro-utérine.— Hommes ; u^ 3, encéphabpathie aatumine; n ®5, 
paialvBie générale ; a® 13, paraly»e agitans; n« 40, angine syphilitique. 

Service de M. Marottb. — Salle du Rosaire : n® il, cancer de l'épi- 
pbon. — Salle St ÂthaiiaBe : n® 20; cancer du foie ; — n« 21, péritonite 
Uiberêuleafle; — n» 31, méningite tuberculeuse. 

Hânital det Snfants malades. — M. de Saint-Gkrmain. — Clinique 
chixurKicale les jeudis. — M. Roger : — Clinique médicale les samedis. — 
Il qqxjqbut : — Qinique médicale les mardis. — fiftUe Bainte-Catherine : 
tfi 3 pneumonie du sommet droit ; n^ 6, rhumatisme articulaire 6igu.'Endo- 
««dite ; n*» 12, affection cardiaque; anasarque cenaidétable, .pas d'aUMuai- 
une ; n*** 5i 1^ et 25, endocardites andennes ; n® 24, pleurésie droite ; n^ 36, 
^ralysie essentielle. 

Hôpital des cliniques, —Service de M. Bhooa. — Lefonsolinûifues, lundi 
et vendredi. — Mercredi leçons au Ut des malades. — Salle des hommes : 
^ !<>, hydrocèle, varicocèle, double kyste du cordon; n** 11, tumeur carci* 
BODiateuse du testicule; n« 13, testicule syphiUtique; n® 14, hernie, hydro- 
gtte du sac et de la tunique vaginale ; m® 20, hjrârocèle ; n««-21 et 34, double 
I «ataitcta ; n* 23. kyste hydatique. — Salle des femmes: 15. anévrysme 
^.la.pous^da'riôreî 24, anévrysme crisoïde du «ttjr chevelu; 17; rétrécissement 
4il|tAmohée. 

^épiiMA 'MmtfLnàs* — Bervice de M. Vidal. — Salle St-Loûis : n<>* 19, 
Hbhilide tuberculo-ulcéreuse ; 27, pityriasis rubra de la face et du cou ; 28, 

>failitte'.MttfibfDef4itf cD(yahM;.32„479hilide ulcémoeeda ia.iaQa; r- â«Ua 
^Thomas : 4,ttm^flpitatto smliâiiraé »«, ^^yphUide oikaéreuaQ, rupia. 

l^dT Y^ de M. LàLUBB. -^ SalU Ste-Foy : n^ 3, syphilis yiscérale ; 17. 






lupus ; 46, ichthyose invétérée, — Salle St-Léon : n^" 5, lichen généralisé; 
36, ulcération de la langue. 

Service de M. Hardy. — Salle St-Jean : n** 66, hyperhydrose des mains 
et des pieds; (9, molluscum; 32, psoriasis; 37, syphilide ulcéreuse guérie 
par un érysipèle ; 53, cancroîde de la cuisse droite 

Service de M. Cruvbilhibr. — Salle Ste-Marthe : n^'21, testicule syphi- 
litique; 25, contusion ^e& jarrets suivie de paralysie îles deux jambes ; 51, 
abcès par congestion de la fosse sous-épineuse. — SaUe St- Augustin : .12» 
abcès de la rate. 

Hôpital Saint-Louis. — Maladies de la peau. — M. Hardt : Leçons le 
vendredi, à 9 heures. — M. Laillkr : Leçons, le samedi, à 8 heures et 
demie.' -«- M. Hillairet ■ Leçons, le mercredi, à 9 heures et demie. •* 
M GuiBOUT : Conférences, les lundis et mardis, à 8 heures et demie. 

Hôpital Cochin. — Service de M. Després. — Hommes. — Bar. L N* 5, 
mal de Pott au début; — n»2, Abcès urineux. — Bar. III, n*>» 1 et 2, mal 
de Pot'; — n® 7, abcès urinoux. Fistule: uréthrotomie externe;— n* 12, far- 
cin chronique. — Bar. II, n** 14, fistule de la bourse séreuse ischlatique; — 
n^ 22, phlegmon iliaque; — n** 33, cystite. 

Salle Cochin — N^ 6, ulcère de cicatrices; — n^ 9, épiploîte phlegmoneuse 
profonde ; — n® 10, abcès de la prostate ; — n® 15, iritis syphilitique dou- 
ble: œil gauche traité le 15® jour, synéchies ; œil droit traité de suite, pas 
de synichies ; — n" 23, fractures des côtes. — Déchirure du poumon. — 
Emphysème. 

Femmes. — S. Jacques. — N^ 7, abcès périvésical consécutif à une cys- 
tite cantharidienne ; — n® 15, iritis syphilitique ; — n® 23, Sarcome de la 
fosse iliaque. 

Hôpital Lariboisière, — Service du docteur Tillaux. — Opérations tous 
las mercriedis. — * Examen des malades par les élevée. — Salle St-Jeamne : 
i)^ 9, ozène causé par carie du nez ; — n^, amputation tibip-tarsienue pour 
un -sarcome de la région plantaire j— n^ 25, kyste du ereux poplité. 

Salle St-Louis: n® 2. sacro-coxalgie avec abcès par congestion ; — n® 20, 
rétrécissement de l'urèthre— infiltration d'urine: — phlegmon gangreneux du 
scrotum ; ^— n^ 24, plaie de l*éminence thénar avec section de la radio-pal- 
maire; hémorrhagies secondaires; — n® 27, amputation de l'index de la main 
gauche pour arthrite fongueuse, datant de 5 ans; — n'^ 32, ostéo-périostite de 
Textréiuité interne, de la clavicule, de nature syphilitique^- arthrifo de Var^ 
ticulalion etemo-elaviculaire. 

SaUe St'Auffustin: — n^ 13, ostéo-périostHe du tibia, suite de contusion; 
—24 nécrose phosphorée (?)du maxillaire inférieur; — n®31, plaie deUrar- 
diale daus la tabatière anatomique — hémorrhagie secondaire -*. ligatnra 
dàxv la plaie. 

AsiLB Sainte- Annb. — Cours cliniques et pratiques sur les mtUadieê^ 
mentaiês. st nerveuses. Ce cours est fait successivement par MM. Dagonnei, 
V. Lûc^; Magnan et BouchereaU. — ^ Avant chaque leçon, examen- direet 
par les élèves. — 6 juillet, M. ProsfbH Luoas. Application des lois dek 
génération, et particulièrement de l'hérédité des maladies mentales, et 
examen des questions médico-judiciaires qu'elles soulèvent. 

Hôpital Loureine. — Maladies syphilitiques. M. Alfred ^Fouhkibr fait 
des leçons cliniques tous les jeudis, à 9 heures. MM. les étudiants doivent 
se munir d'une carte spéciale au secrétariat de la faculté. 

Hôpital Saint-Antoine. — Service de M. le Dr Duplat. — Leçons de 
cliniques chirurgicale tous les mardis à 9 heures. 

Enaeignemcet médical libre. 

M. le docteur Pierre Bodland commencera jeudi, 10 juillet, à 1 h., rue 
Rossini n<* 20, des conférences cliniques sur les maladies chroniques de Vap^ 
pareil Içonnoteur (difformité du rachis et des membres), et les continuera les 
jeudis suivants, à la même heure. {Tribune méd.)m 



NOUVELLES 

MoATAUTé -Jl Pabis. — Du 21.au.27.juiQ, Z29.défiè8, J7.de plus que k 
semaine précédente. 'Rougeole, 14; ^-^ .fièvre Ijqifaoida, 7; -<-*'éryBtpàk, .% ; 
— bronchite aiguô, 24 ; — pneumonie, 36 ; — diarrhée cholérifbrme àm 
jeunes enfants, 9 ; ■— rholéHk nostta»', '4 ; — angine couenneuse, 4 ; -^ croup, 
12; •— affections puerpérales, 4* 

Loni RBS, — Du 15 au 21 juin, 1191 décès. Rougeole, 31 ; — diphthéiii, 
11 ; — : eronp, X%; - coquehiche, Z^i — fièvre typhoïde, 12; — érysipèle, 
9; dyssèntefie, 2 ; — diarrhée, '20; — rholera nostras, 1 ; — bronchibB, 
102; — pneumonie, 67. 

Bbrli^. -^ D*apièsiuae«aéfM»pnhfiée p^r on journal uiglais, lechoUbm 
sévirait à Berlin •?). 

Caoi.6RA; Jtalie. — ' La OoëettamedieaitalUma (Venete) du 27 juin d«aM 
lies ransôgnsments qui suivent relatifs à Tapparition du choléra dans la pio» 
vinsede Trévise. Le20« à Motta, 1 cas; — A Villsnova, 1 déeès, 3 Sttteti 
cas; —le 21, 1 cas à Casalaj —.le 22, 3.ças à Villwowa, I ga^gi, % amlM% 
— le23,âmMureattx casÀ Casala. — ï>u 23«a 28, A,sas:JS.aart9^^9ué4- 
sons. En zésuné,^il,y.«f«itâ8«Ml, 17.ii0rt4, 4gttéÉii0W^«t|lNHle7 AMh^ 
en traitement* 



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^ 



LE PROGRES MEDICAL 



Stats-Uiiis — Les dernières dépôches signalent une recrudescence du 
choléra à Nashmlîe et Cincinnati, 

• Hepborisations. — M. Bâillon fera son hcrborisalion le dimanche 6 juil- 
let sur les bords de la Marne. Rendez- vous à 10 heuroB, au pont d' AusterliU. 
M. Deeàisne fora son herborisation le dimanche C juillet sur les coteaux de 
Bouray et de Lardy. Rendez-vous à la gare du chemin de fer d'Orléans à 
6 h. 45. 

Concours. — Un concours pour 144 places d'interne en médecine et en 
chirurgie des hôpitaux et hospices civils de Lyon, aura lieu à Lyon le lundi 
13 octobre. — Le registre d'inscription sera clos 8 Jours avant l'ouverture 
du concours. On s'inscrit à T Hôtel-Dieu de Lyon. 

Concours pour les placer de chef des travaux anatomiques, de protecteur et 
d'aide-prosecteur d'anatomie. — Le concours pour la place de chef des tra- 
vaux anatomiques à l'Ecole de Médecine* de Lyon, aura lieu le mardi 4 no- 
vembre 1873 à onze heures. Le concours se compose des épreuves suivantes ; 
1" Une préparation anatomique extemporanée, suivie d'une dissertation orale 
sur cette préparation. — 2° Une leçi)n de trois quarts d'heure, après 24 h. 
de préparation libre sur un sujet d'anatomie donné par le jury. — 3 Appré- 
ciation des titres et travaux scientifiqi^es. — Les fonctions de chef des travaux 
anatomiques auront une durée de 3 ans à partir du 1°*' novembre 1873. — 
Un traitement de 1,000 fr. est attaché à ces fonctions. — L€ concours se 
compose des épreuves suivantes : 1® Présentation d'une pièce sèche d oua- 
tomie au choix des candidats. — 2" Préparation anatomique extemporanée, 
suivie d'une dissertation orale sur cette préparation. — 3® Mémoire écrit sur 
une question d'anatomie et de physiologie donnée par le jury. Le candidat 
placé au premier rang par le Jury sera nommé prosecteur ; le second aide- 
prosecteur. — Les fonctions de l'un et de l'autre auront une durée ce deux 
années à partir du t®** novembre 1873. « Lé traitement du prosecteur est de 
500 fr. ; celui de l'aide-prosecteur est de 250 fr. > {Lyon jnédical)* 

Monument aEustachb — L'Italie vient d'ouvrir une souscription natio- 
nale pour élever une statue au célèbre anatomiste Bartholomeo Kustachio, 
dans sa ville natale^ Sansevermo-Marche. 

Les prof. Baccelli et TomvasI Crudeli. — Des actes de violence ont 
été commis par le professeur Baccelli sur le professeur Crudeli, à l'Institut 
de Physiologie et de Pathologie de Rome, dont ce dernier est Directeur. — 
L'offensé, indigné suspendit ses leçons en c(éclarant, que la justice des au- 
torités seules, les lui feraient reprendre. Le Conseil supérieur ^e rnstruction 
publique, chargé par le Ministre, de décider la question, prononça à l'unani- 
mité, un acte d'accusation contre le prof. Baccelli, en lui accar4ant un mois 
pour préparer sa défense. M. Crudeli reprit immédiatement ses leçons. 

^JNM^MucBa xÂDifiMMMk -r- \jfii médecin habitant une cherm^oto propriété^ 
îLvec jardin et petit bois, située entre une belle lorBl et la «Ivittc. prè» 4 uno 
station de chemin de fer, à deux heures de Paris, prendrait yolonliera avec 
lui .un convalescent ou malade, traitement dans les meilleurs conditions 
hygiéniqu^es : s'adresser au bureau du Jourpal- (La Tnbnne médicale i. , 

École de médecine de Caen. — M. Auvray, professeur adjoint d'a- 
natomie et de physiologie à l'Ec-ole préparatoire de médecine et de pharmacie 
de Caen. est nommé professeur adjoint de clinique externe de ladite Ecole, 
en remplacement de M. Postel, décédé 

M. Wiart, suppléant pour les chaires d'anatomie et de physiolOjrie et 
chef des travaux anatomiques à ladite Kcole, est nommé professeur adjoint 
d'anatomie et de physiologie, en remplacement de M. Auvray. 

M. Lhirondel, docteur 'en médecine, fc^^t nommé ' sunnlt^ant vponr les 



de 



est 



chaires d'anatomie et de physiologie à 1 idite Ecole, en remplacement 
M. Wi-àrt. 

}^. Levéziel. suppléant pour les chaires de médecine à ladite Ecole, 
nommé chef de^ travaux anatomiques, en rem]jlacement de M. Wiart. 

Ecole de médecine de Nantes. — M. Hecquel, docteur en médecine, 
est nommé professeur supp^ant de la chaire d'histoire naturelle et de théra- 
peutique à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Nantes, en 
remplacement de M. Citerne, démissionnaire. 

Ecole de médecine de Lille. — M. Caslelain, docteur e.i médecine 
chef des travaux anatomiques à l'Ecole préparatoire de médecine et de. phar- 
macie de Lille, est nommé suppléant pour les chaires d'anatomie et à^ 
physiologie près ladite école. 

Création d'une chaire d'Histologie a. Madrid. — Par un décret de 
l'Assemblée nationale Espagnole, la faculté de médecine de Madrid possède 
une chaire d'histologie normale. Celle décision a excité la jalousie des pro- 
fesseurs de la faculté de Valence, qui protestent contre la préférence qui a él6 
donnée à la capitale, et demandent la création d'une autre chaire pour leur 
faculté. Les professeurs de Madrid ont invoqué dans la pétition qu'ils ont 
adressée à l'Assemblée leur ignorance en anatomie microscopique ; ceux de 
Valence, au contraire, se basent sur les efforts qu'ils ont faits dans l'ensei- 
gnement do l'histologie, pour motiver leur pétition. —Les journaux ont pris 
une part très-accentuée à cette polémique, et on n'a pas manqué de pro- 
poser l'autonomie des facultés lispa^noles. 

Err.\tum. — Dans la V' formule insérée à la 1~ co- 
lonne de la page 33 du Progrès, il faut lire « acide car- 
bolique (plié nique) » au lieu de « acide carbonique, » 



Librairie G. MASSO:V, place derÉcolc de Mèdeoinc. 

DiCTIONNAlRK ENCYCLOPÉDIQUE DES SCIENCES MEDICALES 

publié sous la direction de A. Dechambre. 3« série, tome I«^ 
!»•« partie (Q'ia-Rav). Ce volume, de 400 pages, contient entre 
autres les articles suivants : Quarantaines, par L. Coilin ; — 
Q^mw^ parGobley et Delioux de Saviguac;— Quinquina, 
par Planchou, Gobley et Delioux de Saviugac. —Races, par 
A. de Quatrefages; — 6 fr. le demi volume. 
Librairie A. DEL4H4YE, place de TEcole é» ■édecin e. 
"TThoussy (L). — Elude médicale sur l'eau de lu Bourboule^ 
première pacUe : les coudlUons daus lesquelles ou l'emploie; 
ses effbts physiologiques. In-s de 8«) pages. 

DÉBROUSSE- Latour Dos suèurs locales. In-8*> de 58 pagw, 

Librairie LAUWEREYNS, rue Casimir Delavigne, 1». 

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appliquée à Tempoisonuement. l*"" fascicule de 8i4 pages. Prix 
de Touvrage complet : 7 fr. 

Le rédacteur' gérant : Bourneville. 

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tomie palh(^ogfque de la tuberculose. 
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t les plus efficaces, puisqu^il est main- 
tenant prouvé que le fer, pour être assi- 
J nilé, doit être transformé en protocîilo- 
Irure dans Pestomac, ne produisent pas 
jde constipation et sont tolérées par les 

Jpersonnes les plus délicates. 

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DU Docteur RABUTEAU 



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BIERE FANTA 

HYGIÉNIQU E ET NUTRITIVE 

Bureau des Gommaiides : jT^riis, là, lumlevard des Italiens. 

L'usage de la bière» ai généralisé en Belgique, en Angleterre et dans les pays d*outre-Rbin, tend à se développer de 
plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence uliie sur le développement tx!&^ sysièmus 
musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux 

I mères pendant Ir grossesse, aux nourrices pendàat Tallaitement. Elle est préférable pour elles à toute autre boisson. 

I Bile est très-utile aux convalescents. 
• Les soins minutieux apportés dans le choix des substances et dans la fabrication de la bière Fante, et les succès olH 
tenus par son usage journalier, lui ont valu la préfi^ieBce d'un g[rand nombre de médecins français et étrangers. 



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l" ANNÉE — N» » BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6 (Librairie A. Duval). 12 JUILLET* 1873 




Progrès Hédical 



»BIX DE L'ABONNEMENT 

an ««fr- 

mois ,.•• • » 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CfflRURGIE ET DE PHARMACIE 
Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



.lui 

\ 1/4 



1 page ... 200 fr. 

ANNONCES.] Ijapage.... lOO — 

1/4 page.... 50 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

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.VIS. — Le prix de Vabonnemeni d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Etudiants. 



DMVAIRE. — CLiriiQUB chirurgicale : Considération» sur un caa de luzaUon de 
U tête du fé.our, leçon de M. Richet, recuettUe par Longuet . — Histologib mob- 
MALB : L«a Yaisaeaox lymphatiques, leçon de M. Ranvi-r, recueilllie par Weber. — 
Clinique mbdicalb : Etude de quelques point» de Turémie ^suiie), leçon de M. Bé 
hier, recueillie par LiouTïlIe et Strau». — Bulletin du Progrès médical : A nos 
confrère» de U" pre«»e ; — Cercle médicil de Pari». — Socibtbs savantb» ; 5o- 
cteï^ <fc ôiotoi^w : Hémorrhagie» dan» le» anfarojathie», par Cbarcot; — Muscles 
rouge» et muscle» blanc» ; leur» différence», par Ranvier ; — Condition» anatomi- 
que» de l'imperméabilité du r in, par Comil ; — Propriétés phlogogène» de l'u- 
rine, par Muron ; — Effet» purgittf» de» hyposulfate» de »oude et de magnésie, par 
Rabûtean. — Académie de médecine. — Société anatomiçue : Mér.ingite cérébro-ani- 
nftle tuberculeu»e, par Troleier; - De la conaervation dans le tralement des frac- 
tures, etc- p^r Pomiiot(An. H. Durct). — Bibliooraphib : Etude de U métho ea»- 
piratricc, par Castlaux (An. G. Peltier). - Chroniqub des hôpitaux. - Nou- 

VBLLRS. — BULL^ TM BlBLIOGB4PniQOE. _ _ ^^_ ^ 

CLINIQUE CHIRURGICALE. 

HOTEL-DIEU. — ». »c Profe«8cnr RICHET. 

I^axatlon de la tête dn fémnr gancbe à la partie fiupéri4>nre 
etpoHtérienre de la fosse iilaqoe eiLterce lnimé''latenient 

. au dessus d« l'érhancrurc selatiqnc — daitant de 3^ Jours. 
Réduction. — ttuérispn. 

L^ço.'îs faites le 31 mai cl le 3 juin 1873 — recneaiies par M. Lokoubt 
interne du service. 

Messieurs, 

J'ai à vous entretenir maintenant d'un cas très-rare et 
très-«-rave. d'un de ces ca« dont on peut à peine voir 1 ou 
2 exe^iiples par an, à Paris, et doiil je n'ai pu encore rn- 
cu^illir que 10 observations dans foute raa carrière cbirur- 
fficale, soit aux hôpitaux, soit en ville, — je veux parler 
d'une luxation de la hanche en arrière, la t4te du fémur 
étant dans la fosse iliaque postérieure et supérieure. 

Sur les 10 observations que je connais, 8 fois la luxation 
était récente^ 2 fois elle éuait ancienne : ici nous avons 
affaire à cette dernière espèce. 

Je dis que ce cas est rare, je dis aussi que cela est très- 
heureux et pour le malade et pour le chirurgien parce que 
la réduction d'une telleluxationestextrèmein^^ntdiffiv^ileet 
qu'il est toujours fort désagréable au malade de ne pas 
guérir, au chirurgien de subir un échec. Aussi ne laisserai 
je pas échapper l'occasion d'appeler toute votre attention 
sur ce sujet à deux points de vue surtout, le diagiiosâc, 
le traitement. C'est là un des côtés les plus difficiles de la 
chirurgie, pour la connaissance duquel il faut de l'expé- 
rieiice? et l'expérience est bien longue à venir étant donnée 
la rareté du fait. 

Voici ce que nous raconte le malade : 

C'est un homme bien portant, très-vigoureux, jouissant 
d'un embonpoint assez grand. Il allait voir un de ses 
enfants, malade à l'hôpital Ste-Eugénie. et suivait la rue 
St-Antoine portant sur son épaule un autre de ses enfants. 
Voiilant dépasser un groupe de personnes qui marchaient 



devant lui, il posait le pied droit sur la chaussée, le gauche 
restant sur le bord du trottoir, quand il fut renversé brus- 
quement par une voiture arrivant grand train derrière lui; 
il fut roulé; la jambe gauclie glissa et la roue du véhicule 
vint frapper d'arrière en avant la cuisse gauche alors pliée 
sur le bassin. Il se releva, essaya de marcher, mais en 
vain : on fut obligé de le porter chez lui. Un médecin fut 
appelé, qui examina le membrp. déclara au blessé qu'il 
avait une contusion de la hanche et ordonna le repos arr 
lit, des applications d'eau de guimauve alcoolisée, etc. 

L'accident arrivait le 27 Avril. 

Si le dire du malade est vrai, il serait atteint d'une luxa- 
Wofx directe, ce qui est extrêmement rare ; luxation directe 
déterminée par une percussion directe. Habituellement,, 
les luxations de la hanche arrivent par cause indirecte, 
écajrtement considérable des cuisses, chute sur les genoux 
ou le& pieds d'un lieu élevé, le membre inférieur étant dan» 
une certaine position d'adduction et de rotation sur son axe. 
Il ÇB\ facile de comprendre la force considérable qui doit 
étradéployée dans cette circonstance, quand on se rappelle 
les puissances qui maintiennent la tôte du fémur dans la 
cavité cotyloïde -^ excavation cotyloïdienne profonde : 
ligaments capsulaire et intra-articulaire, muscles nombreux 
et solides, pression atmosphérique. — Même sur le cadavre 
vous savez combien il est difficile de produire expérimen- 
talement une luxation. Ëh bien I chez notre malade, il 
semble qu'il n'ait eu à subir qu'une violence peu considé- 
rable, il aurait été frappé par jine voiture, par derrière, 
cette étiologie semble, insuffisante. Aussi le médecin qui 
déclara l'existence d'une simple contusion, afant dû 
accepter les renseignements qu'on lui donnait, avait-ii 
une excuse pour un(3 erreur de diagnostic. 

Quoi qu'il en soit, le malade fut laissé au lit et traité sim- 
plement pour une contusion. 

Le ^3 mai, le médecin examinant avec plus d'attention 
le membre ma lade fut frappé d'une déformation considérable 
de ce membre, comparé à celui du côté droit. II demanda 
une consultation et les deux confrères roconnurpnt l'exis- 
tence d'une luxation : ils firent une tentative deréhiction, 
m lis ii y eut impossibilité absolue. Ils engagèrent alors 1» 
milade à venir à l'Hôtel-Dieu et nous constatâmes alor» 
qa'il se trouvait dans l'état suivant. 

L^ malade étant couché — la première chose qui frappe,, 
c'est;la difformité considérable et caractéri;tq e dumembre 
inférieur gauche. La cuisse semble très-iaccourcie, tout 
le membre est porté dans une rotation en dedans fort ac- 
centuée ; le pied est relevé et son bord externe regarde" tout à 
faiten avant; le talon est abaissé, son extrémité postérieure 
est tournée en dehors ; l'extrémité antérieure du gros orteil 
touche la malléole interne du côté droit ; le genouest porté 
en dedans, si bien que la rotule est appuyéft tout con- 
tre le creux poplité droit. Le grand trochanter est situé 
beaucoup plus près de l'épine iliaque -^ il est très- remonté. 
Si on cherche la td!: j du fémur pour voir si elle remplit la 



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50 



LE PROGRÉS MÉDICAL 



catjté cotyloïde, on sent que le doigt p<*nètre facilement 
dans un creux et que la tête nVst plus à ta filace. A droite» 
il (»st facile dd setitir ta tête au'-ripssous de Tarcade crurale 
jsigiie qui doit êire toujours cherché ; sur les personnes 
ffABoes, ilest difflciie à saisir, mais cependant on peut 
toujours en saisissant la racine de la cuisse A pleine main 
et en injprinant à l'extrémité i.iférieure des mouvements 
de rotation, on peut toujours, dis-je, t<entir la tôto rouler 
sous le doigt. Ici nous ne le pouvons pas du côté gauche, 
tandis que nous le pouvons très-bi^Mi à droite. 

De répine iliaque ant(^rieure ot supi^ripiire ù la malli^'olo 
externe le membre gc'uche mesure 87 (Viîtliuètrt^s. in mem- 
bre droit 92. J'ai fait cette mensar;)ii«Ki au monuMil: de 
rentrée du malade dans nos salles; je l'ai ;'aite le lendemam, 
je l'ai encore pratiquée ce matin; le n.sultat n'a jamais 
varié. Le menibni gauche est donc bioa plus court q<ie le 
droit de 5 centimètres. 

Si on retourne le malade et qu'on l'examine par derriùro, 
on trouve que le grand trochanterse intMit avec la cuisse 
qasiul ou imprime des raouvonioiits à i:elle-ci. — L;* pfi 
fessier est |)resfiue effacé, et, dans la ib^i^e iliaque e^lomn 
et supérieure au dessus de réchaacriire •..■ia'Jqiie. on trouve 
une sailliearron<lie, dure, recouverte p.U" !•* fessier. Q T. st- 
oe qu<; cette saillie ? Les mouvements .laihluctioa cl d'ab- 
duction sont impossibles, mais les mouveintMits de fi^^xion 
et d'extension (quoique limités) peuvent se Taire; eh bien ! 
on S'^nt Cette saillie, cette tumeur, suivre tous ces mouve- 
menls. Evidemment c'est bien la tf^e du fémur. 

Sur ce bas- in que je vous présente, vous voyez 
fosse iliaque f xt<'rne est divisée en deux pari 
crête longitudinale partant du rebord cotyl(»ïdi(; 
avant (fosse iliaque externe et antéri^^urn) l'ai 
rière (fosse iliaque externe et postérieure). C'e.^ 
térieure que se loje la tét^; qu^uid la luxati) 
luxation iliaque externe; c'est dans la posi 
pa.^se la tête quand la luxation est <iite luxation 

Ici iious avons ai'faire à une luxation de c« tte 
Mais la tète ne se loge pas toujours dans le m^me poipt; 
elle [)eut être dans réchnnciure m(^me ou bien au-deçs^tis. 
C'est au-dessus de l'échancrure qu'^ la tète fémoralo' so 
trouve chez l'homme qui fait le suj.^t de c.ette cliniqjie. Je 
d's qu'elle (îst au-dessus, d'abord et surt»)ut. à cause de 
son rai)iiort avec lépine iliaque postéiàeure et supérieure, 
mais auîssi parce que le malade ne souffre pas, qu'il ne se 
plaint pas «Tengoui-dissemeut dans la jambe, qu'en un mot 
le nerfs "iatique n'est |)as touché ce qui arriverait infaili- 
blementsi la luxation élait fi-anchement sciatique. 

La tête fémorale est doifô positivement luxée et comme 
elle .^e if eut avec le grand truchanter, comme je n'ai ja- 
mais senti de crépitation, je dis qu'il n'y a point de fracture 
du col. 

La ligne qui sépare l'épine Wlaquo postthHeure et siipé- 
rlciire de la tête fémorale mesure 7 centimètres. 

Si nous examinons le malade debout. î>a difformitédevient 
peut-être encoiv plusapnarente Sont nu par des béquilles, 
il peut faire quelques pas et même poser la [jointe du pied 
à terre mais alors le talon est é.evé au-dessus du sol de 
5 centimètres, la pointe du pied est tournée en dedans, le 
genou est légêremeniflérhi, le nnuiibre entier est en rota- 
tion forcée. Quand on cherche à rediesser la cuisse, le ma- 
lade tourne le bassin tout entier et si la cuisse est lâchée 
brusquement, elle part comme un ressort et revient dans 
sa positu)n première, la rotation en dedans exagérée. 

Le bassin est très oblique, le côté gauch*», du côté de la 
luxation, est situé sur un plan bien postérieur au côté 
droit porté un peu en avant ce qui imprime à tout le tronc 
un mouvement de roiation dans le mô.nç sens, la ùsse 
paiait t ès-élargie et les masses musculaires de la cuisse 
semblent entraînées avec l'os dans la projection du fémur 
en arrière. 

Je résume donc mon diagnostic en ces mots : luxation 
de la cuisse ancienne, dans la fosse sciatique en arrière 
et en haut. 

Je disais tout à llieure qu'il y a dans ce fait un point 



difficile, qui est celui-ci : Comment la- luxation n'a-t-elle 
pa!< été reconnue? 

Messieurs, il y a urfe explication pour cette circonstance. 
C'est qu'elle a fort bien pu ne pas être une luxation pri- 
mitive. Il existe en eifet une certaine variété de luxations 
de la hanche qui s'accomi)agnent de fracture du bourr^-let 
cotylo'i'dien. Dans ces cas, la brèche faite au bord du pour- 
tour de la cavité cotylo'ide permet à la tête fémorale une 
issue facile et alors ce peut n être que consécutivement, 
que la tète sorte de sa pla.:e habituelle: dans ces cas 
aussi, on a d'abord les signes de la fractura, et plus tard 
les signes de la luxation 

J'ai [)ublié dans les Bulletins de la société de chirurgie 
un mt^moire sur les fractures du rebord cotylo'ilieu avec 
luxation de la tête du fémur, dont j'extrais la résumé des 
deux observations qui furent le point de départ de mon 
travail. 

La première est celle d'un petit jeune homme de 18 ans 
qui dans un bal public, voulant faire le beau, essayait de 
df'j)'oyer ses charmes en se fendant rievant sa danseuse. 

Dans un de ces mouvements violents d'expatision, il 
poussa un cri perçant et au lieu de se relever comm ? il' le 
Taisait auparavant, il resta dans la position singulière 
qu'il occupait. L-^s personnes qui l'entourai'.mt crurent à 
une plaisant(?rie, mais voyant sur ses traits rexpresslon 
d'une douleur qui ne pouvait pas être simulée, ei.es le 
relevèrent et le portèrent chez lui sur un brancard Nous 




fumes apijelés M. Demarquay et moi, nous constatâmes 
Jrp^Jk^s signes d'une fracture, crépitation, gonfl «m »nt, 
i , et nous ])lacàmes le membre dans un ap- 
le lendemain, nous trouvàm-s une luxation de 
vaut l'évidence des signes, n ms crûmes à une 
^ lunostic, et a'ors nous fîmes la réduc ion, le 
t dans la résolut on chloroiormique absolue, 
(icultés; la tête rentra ..i^icitemciit et un appa- 
^ fiitirrat placé. Huit jours après, la luxation était 

... uite; une nouvelle tentative de réduction eui lieu 

suivie d'un «uccês complet: 8 jours plus tard, la luxation 
était encore reprtxluite; une troisième réduction fut faite- 
mais inutilement, car le malade a conservé sa tète fémorale 
dans sa fosse i laque externe. 

Ce fait m'a\ait beaucoup préoccupé lorsque j'en eus 
à observer un deuxième exemple. Un concierge fumait 
tranquillement sa pipe appuyé contre le montant de sa 
porte lorsqu'un gros c^iiMide Terre-Neuve se précipita 
entre ses jambes d'arr.ère en avant, le tcans; o.la ainsi 
jusqu'au milieu de la chaussée et le j)i'écipita à tfrre. 
Le docteur Desruelles et moi, trouvâmes tous les si^'iies' 
d'une fracture du col fémoral: nous ai)pl;qnàmMr un 
a|)pareil à extension continue et je me souviens même 
d'avoir enfoncé un piton dans le hors du lit iiour atta- 
cher un iacs contr'extenseiu-. Le leildemain, nous trou- 
vâmes tous les signes d'une luxation — nous rédui- 
sîmes av(;c le chloroforme — mais la luxation se repro- 
duisit. Cette fois, je ne pris i)as le change et j'annon- 
çai qu(î nous avions affaiie à une Ir^^cture du suuicil 
cotyloïdien. Je m'efforçai alors de maint«'nir la cuisse en 
place |)endant très-longt.-mps et j'obtins un <lemi sucjès. 
Le meilleur proQédé pour maintenir ces luxations est d'at- 
tacher les deux jambes Tune à l'autre. 

Plus tard , vint mourir dans mon service un malade 
qui jadis avait eu une luxation sus-jmbienue nni réduc- 
t.ble et qui avait été le sujet d'une note de Béraud qui 
disait avoir été en présence d'une luxation de la cuisse avec 
fracture du fémur. Je trouvai les traces évidentes. d'une 
fracture du sourcil cotylo'i lien à sa partie supérieure. 

Il faut toujours, Messieurs, avoir ces faits présents à la 
mémoire dans les traumatismes des os Ionisant l'articu- 
lation coxo-fémorale. 1 1 je mç demande si nous ne serions 
pas en présence d'un tel cas ; ce qui pourra t parfaitement 
être la cause de l'erreur de diagnostic qui a éti commise à 
propos de notre malade. Alors voici ce qui se serait passé - 
il y aurait eu fracture du rebord colyloïdien en arrière et 
quelques jours après, luxation en arrière. Si cela était ce 



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LE PROGRES MEDICAL 



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serait presque heureux pour le malade, parce que la r(§- 
duction sera bien plus facile et ce serait heureux aussi 
pour le médecin qui a diagnostiqué une contusion, car 
avec des signes tellement prononcés Terreur eût été trop 
grave : et enfin le malade a été frappé directement, c'est 
une chance de plus en foveur de la fracture, la luxation 
directe étant, comme je Tai déjà dit, fort rare. 

Nous voici donc en présence d'un déplacement 'lu fémur 
dans la fosse iliaque externe et en haut de cette fosse. Eh 
bien! Messieurs, je vous répète que cette lésion est fort 
grave. Môme quand la luxation est récente on peut éprou- 
ver des difficultés insurmontables pouç la réduction et je 
me souviens toujours d'un malade que j'ai eu à la Pitié, il 
y a quelques années, auquel-nous avons essayé, M. Gosse- 
lin et moi, de réduire uneTluxïîtlon de la hanche récente. 
Nous fîmes les tentatives les plus énergiques sans aucun 
succès et après un dernier essai non moins infructueux, 
la résolution musculaire ayant été poussée à ses dernières 
* limites, le malade succomba sous l'influence du chloro- 
forme. Nous fîmes l'autopsie : la tête du fémur était dans 
l'échancrure sciatique, la capsula articulaire et les muscles 
qui s'insèrent à l'extrémité supérieure du grand trochanter. 
étaient enroulés de telle façon autour du coi que môme sur 
le cadavre, la réduction était impossible. 

Si nous avions déployé une forc»^ plus grande, nous au- 
rions fracturé le col, le fémur môme,comme cela est arrivé 
à Malgaigne dans un cas dont je fus .témoin et qu'il rapporte 
fort sommairement dans son traité des luxations. 

Si la réduction de ces luxations est difficile quand elles 
sont récentes, vous devez comprendre qu'elle le doit ôtre 
bien plus encore quand elles sont anciennes, car aux 
causes qui maintiennent la tôte à sa place anormale s'en 
joignent de nouvelles dont les principales sont : les adhé- 
rences qui se forment au pourtour de la tète et qui. la 
fixent d'autant plus solidement qu'elles sont plus anciennes 
et lobtui ation delà cavitô co yloLIe i>ar des produrts Inflam- 
matoires nt'oi>lasiques, lesquels produits comblent le creux 
articulaire à un point tel que la tôte ne peut plus rentrer. 

Nous allons avoir à lutter contre tous ces obstacles, car 
la luxation date de 33 jours : aussi allons-nous avoir â 
déployer toutes nos puissances. La première sera le chlo- 
roforme, donné avec ménagement mais pdussé très-loin,.' 
jusqu'à ce que nous ayons obtenu la résolution musculaire 
absolue.' Puis nous imprimerons au membr»» des mouve- 
ments d'adduction, d'abduction, de circumduction surtout, 
pour mobiliser la tôte fémorale, pour la dégager des adhé- 
rences qui constituent la pseudarihrose — employant ainsi 
la méthode dite de douceur. 

Lorsque la tôte sera mobilisée, nous aurons à la faire 
rentrer à sa place et pour cela nous essaierons de lui faire 
parcourir le chemin qu'elle a dû suivre pour se porter 
dans la position mauvaise qu'elle occupe. Peut ôtre réussi- 
rons-nous du premier coup; on a vu des réductions s'opé- 
l^r ainsi avec une facilité surprenante : s*il y a fracture 
du rebord cotyloïde, ce bonheur pourrait bien nous arriver. 
Mais, Messieurs, j'avoue que je n'y compte pas; je crois 
au contraire que nous aurons de la difficulté, beaucoup de 
difficulté môme. 

Alors j'appliquerai les mouflles. Grâce à l'intervention 
d'une puissance de traction qui'ne dépassera pas 120 kil. 
au dyamomètre, je ferai descendre la tôte jusqu'au niveau 
de la cavité cotyloïde et alors portant brusquement le 
fémur en dehors en lui imprimant un mouvement de rota- 
tion et d'abduction, je pousserai la tête dans la cavité. 

Il est fort possible que j'échoue, je dois le répéter en- 
core. — Nous ferons alors plusieurs tentatives non pas 
aujourd'hui, mais dans quelques jours; nous en ferons 
une, deux, môme trois, car il est des exemples de succès 
après des tentatives faites ainsi successivement. Dans tous 
les cas, on peut mettre la cuisse dans une position meil- 
leure ainsi que j'ai pu le faire chez un homme à l'hôpital 
Saint-Louis. Le malade dont je parle a pu marcher avec 
une bottine particulière. Je souhaite pouvoir rendre à 
notre homme on pareil service. (A suivre.) 



HISTOLOGIE^ NORMALE 

Li^BORATOIRE D'HISTOLOGIE DES HAUTES-ÉTUDES.— H. RANVIER. 

Du système Iymphatiq[ue. 

Leçons recueillies par le D^ Webbr. 

Les vaisseaux Ijiiiphatiqaes.(l) 

3. Etude des capillaires lymphatiques. Les capillaires 
lymphatiques diffèrent des vaisseaux plus gros par l'ab- 
sence de fibres musculaires et parce que leur épithélium 
est beaucoup plus dentelé que dans les vaisseaux plus vo«- 
lumineux. Il est très-important de savoir comment ces 
vaisseaux se présentent sur une coupe transversale pour 
pouvoir les reconnaître au milieu des tissus sains ou mor- 
bides que l'on a à examiner. Lorsqu'un lymphatique est 
coupé bien transversalement au milieu des faisceaux de 
tissu conjonctif qui l'accompagnent et dont on voit aussi 
la section transversale, il paraît au milieu d'eux comme 
une lacune, comme un espace où les faisceaux de tissu 
conjonctif s'écarteraient les uns des autres ; cetle lacune 
présente une fine bordure fibrillaire en dedans dé laquelle 
se trouvent de distance en distance de gros noyaux com- 
pris dans une membrane souple qui, dans l'intervalle entre 
deux noyaux, repose sur la bordure fibrillaire elle-même. 
Virchow qui considérait les espaces entre les faisceaux 
de tissu conjonctif comme des cellules plasmaliques, aurait 
pu à la rigueur trouver au point que nous décrivons une 
cellule plasmatique plus grande que les autres. 

Pour examiner les capillaires dans leur longueur, on 
peut avoir recours, soit à l'injection directe par piqûre, 
soit à l'injection par les artères. L'injection directe donne 
surtout de beaux résultats au point.de vue des réseaux. 
Elle doit ôtre faite avec du bleu de Prusse soluble ; pour les 
démonstrations histologiques , le mercure auquel on a 
recours dans l'anatomie descriptive, est loin de donner des 
résultats assez délicats, et d'injecter les réseaux les plus . 
fins: le bleu dé Prusse soluble remplit au contraire les. 
capillaires les plus ténus. Ainsi on n'a qu'à piquer n'im- 
porte où dans le testicule ; on remplit avwî une .injection 
de grands départements lymphatiques, et on trouve le bleu 
jusque dans le canal thoracique (Ludwig). Sur un animal 
fraîchement tué, on peut facilement injecter les -lympha- 
tiques en poussant une injection n'importe où dans la peau. 
On peut aussi injecter les capillaires lymphatiques 
par le moyen des artères, comme nous l'avons dit plus haut 
à propos des troncs lymphatiques. A cet effet, l'intestin 
de certains animaux, et surtout celui du lapin, à. cause de 
sa minceur, donnent de très-bons résultats. Une canule en 
verre est introduite dans une branche de l'artère mésen- 
térique, les autres branches par lesquelles l'injection pour- 
rait revenir sont liées ; on pousse alors par lat canule 
(soit avec une seringue en verre, soit avec une seringue 
métallique, la solution à injecter étant placée dans une 
boule de verre disposée convenablement entre la seringue 
pleine d'air et la canule remplie de la solution), une solu- 
tion de nitrate d'argent à IjôGO qui doit remplir tout le 
système capillaire, et revenir largement par la veine. Les 
parties dans lesquelles le nitrate d'argent a pénétré de- 
viennent d'un blanc mat, et l'on juge de la réussite de l'o- 
pération d'après l'étendue des parties atteintes;. celles-ci 
sont placées dans Teau distillée; l'épithélium des villosités 
se détache des glandes après une demi-heure de macération 
et toute la membrane intestinale est montée dans le baume 
du Canada suivant le procédé connu. L'endothélium des 
artères, des capillaires et des veines est imprégné par l'ar- 
gent et se reconnaît facilement à ses formes caractéristi- 
ques ; les fibres musculaires des artères et des veines sont, 
également délimitées par le dépôt d'argent ; les lymphati- 
ques se rencontrent sur ces préparations avec un endothé* 
lium bien caractérisé, tout à fait différent de celui des 
artères, des capillaires et des veines. Chaque cellule est 
limitée par une ligne noire régulièrement sinueuse qui 

(i ) Voir le n® 3 du Progrès médical. 



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s» 



IM PROORÈS MSîIGAlr 



forme des dessins semblables aux découpures des jeiiK de 
)mti0noê. 

Une autre méthode est celle de l'absorption directe que 
nous avons discutée tout au long à proiros des membranes. 
On la met tttf letnent en pratique^ par exemple, en versant 
dans la concavité du diaphragme un liquide coloré qui pénè-» 
tre dans les lymphatiques du centre phrénlque par suite des 
mMtement» alternatifs d'élévation et d'abaissement que 
Ton imprime %u diaphragme en pratiquant la reapimtion 
artîÉciWle <Ludwig et Sohweigger-Seidel) -. 

4. Oripine des misseatfx lymphatiqiies. Les opinions 
dilTèrent dans la science sur Torigine des capillaires lym- 
phatiques; la plus ancienne est celle d'après laquelle ils 
Ïnantient naisbanée dans des réseaux analogues à ceux 
es tsâptllaires sanguins; les injections au meroure aut-- 
^uete avaient recours les premiers obserYateUrs sem- 
UaietiCdonner raison à cette hypothèse. D'aprèâ Virohow, 
i\)rigin'e des capillaires est dans ce corps imaginaire 
qu'il appelait Une cellule plasma tique. Kollilier partage 
i^Qtte Opinion et la soutient encore aujourd'ui ; d'après 
lui» On volt sur ta queue des têtards les vaisseaux lym- 
phatiques se ft>rmer par l'anastomose df»s cellules ramifiées 
que IH)n y renr>ontre, et c'est surtout sur cette ob^er- 
vatton entaché^ d'erreur qu'il se fonde pour soutenir 
«on l>ypothèse4 D'après Ludwig et Brûcke, les capillaires 
l^mpliatiques communiqueraient avec des fentes du tissu 
GOD.ionctiti etc*est dans ces interstices que suerait à cher- 
cher leur vraie origine» La théorie de Beclelinghausen qui 
a'est beauo^up l^cqupé de cette i(uestion est 4 peu près un 
Compromis enire Thypothèse de Kôlliker et celle de 
Luriwlg. 

Pour cet autour, les capillaires lytnphatiques prennent 
tialfltfanoe dana ce qu'il appelle les canalicules du suc» sait 
tCanai^hen ^ correspondant aux celmles plasmatiques de 
Virchow, et qui sont une création tout aussi imaginaire q«cr 
•Côs dei*niôrea. Le» figures irrégulières, inoo'or^s que Ton 
obiientdaxi.s lo tissu conjonctit'parrimprt^gnation d'argent ne 
«ont en effet autre chose pour Reci^iingtiauscn que des 
ajiastouioaea de petits canayx, des sorte:) de carrefours oii 
4e» Cfiitànx lymphatiques prennent naissance et dans los-^ 
celles peuvent circuler les cellules migratricesi 11 est] 
aujourd'hui complèt<*ment inutile de discuter cette opi- 
«ioHi cur il est parfaitement dt^montré que les figures in- 
«coiorea. limitées par le dépôt d'argent correspondent le 
t>ltts srDuvent à des cellules plates qui ne possèdent aucune 
<Uivité .int/'rieure» et qui ont une toute autre signification 
^ue tea cellules plasmatiques de Vlrchow. 

Sans noua arrêter à ces hy[)othèses, nous allons simple- 
ment exposer les résultats obtenus jusqu'à ce jour par les 
ditlV^entea méthodes que nous allons décrire, et nous 
terrons que si l'on n'est pas encore cumpl* t*^ment au clair 
•ur cette question, c'est cependant l'opinion de Ludwig 
qui est le plus près de la vérité. 

06 sait que chez la grenouille, la pins grande partie du 
ifyeième lymphatique est constituée par de grands sacs, 
<*aoa iympàatiques, qui communiquent les uns avec les 
êUtrea* et avec le r(^seau sanguin; h lorigine de chaque 
itemblre^ se trouve un cœur lymphatique muni de valvules, 
-it qtii fliit reflu^*r la lymphe de la périphérie vers le centre. 
lA grande citerne lymphatique de la grenouille qui com- 
filttMique avec ces bacs, est séparée du péritoine par une 
ttiîml>raike trèB*mince. C'est sur cette membrane que nous 
allMa étudier des fait observés d'abord par Schv^eigger- 
Seidel et DogieL et qui jetteront quelque lumière sur l'ori- 
jrine d(» pipemières voies lymphatiques. Pour la préparer, 
ufàuld^aboid immobiliser la grenouille, soit avec le curare, 
iOit eit lui détruisant la moelle épinière avec une mince tige 
tte fer; puiàoh l'écorchôcomple^tement, ensuite, la paroi ab- 
tïominaio étant lai-gement ouverte, si c'est une gn-nouille 
«Aie» on lui enlève les testicules, en les coupant à leur bose; 
«1 d*est une femelle, on enlève les ovaires, et on a 
«n pM plu» de difficulté h lui extraire aussi les oviductes 
sans toucher à la membrane en question que l'on altére- 
rait facilement-; on détache ensuite les viscères de bas en 



haut jusqu'à ce que l'on atteigne au niveau dâ eœuri à eet 
endroit, on ooupe la grenouille en travers» et em floug» 4a 
partie postérieure que l'on tient par les pattes dans, un cris* 
tallisoir ou dans un vase rempli â*eau distillée pour la 
nettoyer» et pour enlever le aang; enaaite on la met dan» 
un bain de nitrate d'argent à ^ et on ry agite cou^ 
tamment pour qull ne s'y forme pas de dépiftts qui se colo- 
reraient en noir et altéreraient la Réparation. H ikW pas 
nécessaire d^opérer au soleil, mai» cependant une Inmière 
assez vive est une bonne condition de féusstte. Au b^at de 
deux à trois minutes d'immersion» on reUts la grenouille, 
et on la plonge dans un cristallisoir un peu grand pour 
pouvoir la disséquer eoua l'eau. On voit alors flottn- de 
chaque cdté du rein une membrane blanche dont répilhë- 
lium se trouve fixé par l'argent .et ne s'altère plusw Ce 
procédé a Tavantage d'imprégner à la foi» les deux eétés 
de la membrane, de telle sorte que Ton a 8«ir la ménae pré- 
paration répitbélium péritonéal et Tépitiftéiium ïvmpMti- 
que. Schweigger-Seidel et Dogiel (Ludwig,,Arbeiten, etc. 
Leipzig 1867) avaient détaché la membrane avant de Vim- 
prégner, c'est ce qui les a empêchés d** voir nettement les 
faits, car ils ne pouvaient imprégner qu'un des épithéliulns 
à la fois. On s<^pare sous l'eau une pCHrlion de la membrafte 
ainsi imprégnée, et on la fiait glisser »ur une^lame de verre, 
en s'assurant avec soin de la surface que 1 m place sur la 
lame, afin de ne pas confondre les deux épàthéliums* 

On colore avec du picro-carminaie et oa conserve dans 
la glycérine- 

Supposons la face péritonéale au-dessus, du côté de Tob- 
servat«>ur et examinons la préparaten avee un oUectif à. 
grand angle d ouverture, à un grossiss^^ment de 6 à 800 
diamètres: nous aurons, en abaissant l'objectf^ d'abord 
l'i^plthélium péritonéal nettement marqué; en le ra^pro- 
chant davantage, nous verrons le tissu ce/ijonctif de la 
m <>iï ib t' an e » prtte r^plthéltuha lymphatique trè»-net> tandis 
que l'autre aura disparu pour rœlL Sur l'épittiélium péri- 
ton»*al, on remarque une série de i»etites ouvertures irré- 
gulières autour desquelles se range&t de grandes cellules 
disposée» en rayons et qui présentent du côté de l'ouver- 
ture une extrémité arrondie près de lauuelle ae trouve on 
gros noyau ovalaire coloré en rose par le carmin ; louver- 
ture se trouve ainsi entourée d'une couronne de noyaux 
roses* Les cellules disposées ainsi sont plus allonKéf's que 
les autres cellules du revêtement péritonéal qui en diffèrent 
aussi en ce qu'elles ont l^ur noyau au centre ou pi es du 
centie. Les ouvertures elles-mêmes varient de diraensioit 
et de forme; elles peuvent se réduire à une simple fente. 

Si l'on abaisse un peu l'objectif, de manière à ne plus 
voir cet épithéllura qiie d'une façon indistincte» on voit 
apparaître le tissu conjonotif intermédiaire aux deux é|4- 
théliums, et on reconnaît qu'au niveau de chaque ouver- 
ture, il présente une lacune circulaire limitée par une cou- 
ronne de fibres. En abaii^sant encore Tolajectif, on fait 
apparaître répithélium lymphatique; il est formé par des 
cellulei* plus grandes et plus sinueuses que l'épithélium 
péritonéal; au niveau des ouvertures de ce dernier (et ce 
point se reconnaît facilement, bien qu'on ne voie plus 
l'autre épithélium, car le temps qui s'écoule entre les deux 
observations est assez court pour que Ion puisse bien fixer 
le point), il ne présente le plus souvent aucun orifice; on 
y voit généralement le point d'union de trois cellules con- 
tiffués; dans d'autres cas, à une ouverture péritonéale, on 
voit Correspondre du côté lymphatique, un cercle noir 
formé par l'argent., dans lequel viennent pour ainsi dire se 
rendre, à mesure que l'on abaisse l'ol^ectif, les bordures 
latérales noires des cellules péritonéales ; ce cercle noir 
est donc formé par la soudure des extrémités de toutes les 
cellules péritonéales sur l'orifice du côté lymphatique. Sur 
d'autres points, on voit un globule lymphatique (reconnais^ 
sable à sa couleur et à sa forme)^ fixé à iïnterstice de 
trois cellules du sac lymphatique, et limité par un corde 
noir. En résumé, Técârtement des oellulea du côté fyn>- 
phatique eet très-variable, depuia une simple fentey jjua^ 
qu'à une ouverture de dimension M^|rna^nsidéi»ile que- 



LE PROGRES iMÉDTCAL 



53 



celle du cot*^ p(^ritoDëal. Ces ouvertures sont donc moins 
de vrais orifices de communication que des esiièoes de 
soupapes par lesquelles les globules lyini^atiques peuvent 
passer de la cavité péritonéale dans les sacs lymphatiques. 

{A mitre]. 



CLINIQUE^IEDICALE 

HOTEL-DIEU. ^ M. LE PROFESSEUR BÉqiER. 

Étude de quelques points de TUrémie (Clinique;— 
Théories; — Expériences.) 

Leçons recueillies par II. Liouville, chef du laboratoire ei 
I. STRAUii, chef de cliuiçiue adjoint (i;. 

Messieurs, 

Un autre problème s'impose maintenant, plus intéres- 
sant encore ; mais il comporte une sérieuse discussion et 
la solution reste probk^matique et môme inconnue : nous 
voulons ]îarler de la nature %t "de la qualité de ce poison, 
cause première et point de départ des accidents que nous 
venons de passer en revue. C'est là. une dernière étape 
qui nous reste à parcourir, heureux si dans un sujet si 
obscur et si controversé nous arrivons, à l'aide de la cri- 
tique expérimentale et clinique, sinon ù élucider, du moins 
à nettement poser les termes de la question. 

Tout d'abord nous nous trouvons en présence de deux 
théories. La première est celle qui rattache les accidents 
urémiciues à des lésions cérébrales, anatomitjuement dé- 
montrables. C'est là, si vous voulez me permettre cette 
assimilation, la doctrine solidiste de Turémie. Ainsi, 
Cointlet et Odier ont admis Vhydrencéphalie comme point 
de départ de ces accidents. D'après eux Toedème albuminu- 
rique. ambulant de sa nature et qui, dans ses migrations 
n'obéit pas uniquement aux lois mécaniques de la i>esau- 
teur peut B.y3mB\ se porter sur les enveloppes du cerveau et 
dëterjniner les phénomènes nervetrx -m o^mploHoo d ft. 
Talbuminurie. Cette doctrine séduisante a joui d'une longue 
faveur et j'ai moi-m(^me longtemps essayé de la dél'en<ire 
contre la doctrine chimique dite de l'urémie; j'ai dû Ta- 
dandonner néanmoins, car je ne tardai pas à m'assurer 
qu'elle ne répondait pas à la «én^éralité des cas. En eflfet, 
r<*pancliement'1iydrencéphalique man(iue souvent à. Tau- 
tojjsie. On a bien dit qu'il se résorbait après la mort, mais 
c'est là un argument et non pas une preuve. Autre objec- 
tion : si l'hydrencéplialie rend compte d'une façon satis- 
faisante du coma, elle n'explique ni le délire, ni les con- 
vulsions. La théorie est donc admissible pour quelques cas, 
mais elle ne peut servir de formule générale. 

Osborne vint et admit une arachuitis; en eflfet, on a pu 
constater quelquefois des traces analomiques de celte 
affection, mais cela n'a été observé que très^xception- 
nellement, à l'état de fait isolé, constituant une véritable 
complication au même titie que la pneumonie et la pleu- 
résie. Sur quatre cent six cas, Frerichs et Rosenstein 
n'ont rencontré l'arachnitis que neuf fois. L'explication 
d'Osborne <loit donc être rejetée quoique l'hypothèse d'une 
•aTachnitis rende compte d'une laçon assea satisfaisante 
. des phénomènes cliniques, la période inflammatoire s'ac- 
compasrnant de convulsions et le coma pouvant ôlre ratta- 
ché à l'épan^chement consécutif. 

Traube émet une opinion qui se rapproche de celle de 
Coindet et Odier; pour lui, les accidents sont dus à un 
œd^iue du cerveau produisant par compression l'anériaie 
cérébrale. Cette modification de la théorie de l'hydrencé- 
phalie comporte les mômes objections : l'anémie céré- 
bw^le rend bien compte du coma, mais elle explique plus 
difficilement les convulsions et le délire. Elle non plus ne 
nous donne pas la formule générale que noua cherchons. 

Quand les nerfs vaso-moteurs ont apparu oomme dé- 
couverte physiologique, ils ont dû nécessairement être mis 
en jeu dans la question qui nous occupe. C'est encore 
Traube qui les fit intervenir et qui supposa une excita- 
tion vaso-motrice amenant la eontracture des vaisseaux 
.— 1 ■ i ' 

{\) Voir 1» n®* 3, S, du Progrèt Méditai, 



de l'encéphale et l'anémie de cet organe. Mon collègue et 
ami M. le professeur G. Sée a partagé cett9 maniôro diB 
voir. L'hypothèse est sans doute ingénieuse, niais ce n'^ist 
qu'une hypothèse et ^1 nous taut des t'aits; il ne suttit pas 
d'invoquer une action vaso-motrice, il faut la raontrei% eV, 
dans le cas spécial, c'est ce que personne n'a encore pu 
faire. 

Vous le voyez. Messieurs, aucune des tiiéorios analo- 
miques émises ne nous donne la clef des faits cliniques ; 
aussi n'a-t-ou pas taplé à chercher ailleurs; de ià \i^ 
théories chimiqites qu'il nous 'aut maintenant exposer et 
discuter. 

Bostock est le premier qui dans ce cas ait aignaîé com- 
me un fait imjiortant la présence d'un oxcôs d'iiréi 
dans le sang. Christison, en 1829, vérifia ce fait et Wil- 
son, en 18i33, {Loudon M(^(L Gaz, article sur la mon 
subite dans ses rapports avec la maladie de Brjght) créii 
le mot et Tentilé morbide d\ir&mie. Pour lui, l'exoè*^ 
d'urée dans le sang était la cause des phénomènes ner- 
veux que l'on constate dans lalbuminurie, et .qotto vu*- 
humorale fut acceptée par Addison, en 1^3^, et depuis 
par Rayer. 

Le terrain avait été préparé par les fameuses expérien- 
ces de Prévost et Dumas, qui, les premiers, établirent que 
l'urée préexiste dans le sang; qu'elle filtre simplement 
à travers le rein et (qu'elle s accumule dans le sang à la 
suite de la néphrotomie. 

Cl. Bernard et iiarreswill reprirent ces expériences Ht 
arrivèrent aux mômes conclusions; ils montrèrent en 
outre que cnez les animaux néphrotoniisés l'urée s'élimina 
par l'estomac et par l'inleslln sous forme do carbonatr 
d'ammoniaque. Dans une thèse très-remarquaMe, M,- Pi- 
card (de Strasbourg) prouva une nouvelle lois que te reiii 
est un simple filtre en ce qui concerne luiée; il raimtra 
.en effet que le sang de Tanère rénale contient 0,0*jO/o- 
'd^trrée, tandis que celui do la veine émulgante n'^n wa- 
. tient que 0,02 O/q. 

11 est vrai que dans ces derniers temps, Zaflesky et quel- 
ques autres élèves de Hoppe-Seyler ont essayé do déwojpi- 
tl^r que le rein servait non-seulement à la flltration. mais 
'atmf*i-à la ft)rtMatio«^ à la sécrétion de l'urée. Dana la 
In^me'directlen M. Murou dit avoir constaté ('l), dansas 
tubuli rénaux de certains animaux, la préseDcede.QoUolQs 
secrétoires. Ce fait histologique demande des recherche^ de 
contrôle; quant à l'assertion de Zalesky, les ex^iérirac^ 
si précises de AI. Gi éliant en ont démontré la fausseté. 

L'urée préexiste donc dans le sang ; le l'ait est vrai et 
nous devons l'accepter comme tel. L'urée peut augincAler 
dans le sang et s'y accumuler; mais racoumulation de 
cette substance est-elle la cause des accidents dpnt i\ 
s'agit, là e^t la question véritable, 
.W. Ilammond, en 1852 et de rechef en 1861, a soutenu 
cette manière de voir, et a cherché à l'étayer par ses ex- 
périences. Mais Stannius, Frerichs, Oppler, Ilopi)e et Pé- 
trotf ont montré nue cette substance pouvait être . in- 
jectée dans le sang sans efiet toxique. Ainsi que l'a fait 
voir Gallois, il en faut introduire jusqu'à 20 gramnae» 
dans l'estomac du lapin pour provoquer 'des accidents. 
Wieger, Sohottin, Bright, Christison, Nées put pareille- 
ment constaté que l'urée peut exister en quantité assox. 
forie dans le saijig sans causer la mort. 

Nous même, en commun avec notre chef de laboratoire, 
tf . H. Liouville, nous avons repris expérimentalement L^ 
question et voici ce que nous avons constaté : 

r« Expérience. « Le 5 mars, à 4 h. 40, nous injectons 
» dans la jugulaire droite d'un lapin 2 grammes d'une 
» solution de ^ grammes d'uix^e dans 35 grammes d'eau, 
» soit J. gr. 20 d'urée environ. L'animal resta bl<>tti. 
» inerte pendant quelque temps, puis tomba sur le Gôifi 
» droit ; à 7 h. 34, il éprouva une violente attaque tétar 
» nique, précédée et suivie de quelques convulsions clonî- 
i.flues; la mort avait lieu à 7 h. 30. Le poids de l'anima) 
» était de 2,800 grammes; son sang, évalua wx J/13* du 



(1) Govp^s-rendttç. 8oci^^ dt BiohçU, 187t. 



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51 



LE PROGRÈS MÉDIGAIi 



> poids total, était de 169 grammes. Ce sang renfermait 

> 1 gr. '20 d'urée, soit 1 O/q. > Or, la plus forte proportion 
qu'on ait Jamais trouvée chez Thomme a été de 8 pour 
mille. 

Donc les effets déterminés par cette dose massive d'urée 
Q*ont rien à voir avec ce qui peut exister chez l'homme 
malade. 

n y a mieux : « Le 9 mars, à 5 heures du soir, nous 

> avons iiyecté dans la jugulaire droite d'un lapin 10 gr. 
» de la m^me solution, soit (5 grammes d'urée, et nous 
» n'observâmes qu'un peu d'agitation ; le lendemain, 10 

> mars l'animal était très-vif et alerte quand il fut sacrifié 
n pour une autre expérience. > 

Ces feits prouvent que des doses d'urée, considérables, 
surtout par rapport à celles que l'on rencontre dans ces cas 
de maladie spéciale et mortelle chez Thomme, ne tuent 
point. 

Hammond a obtenu des résullats peut être différents 
pour les proportions et a insisté sur la présence des reins 
sains et permettant l'élimination de la substance injectée. 
Aussi avait-il soin de [)réalablement néphrotomiser les 
animaux. Mais c'est là une grave mutilation et qui com- 
plique singulièrement les conditions de l'expérience. Nous 
aussi, nous avons pratiqué cefte opération au laboratoire 
de l'Hôtel-Dieu sur deux lapins ; l'un est mort une heure 
après et si ou lui avait injecté de l'urée, on aurait pu, 
comme Hammond, rapporter la mort à l'empoisonnement 
mimique; le sorond a siKTomhf^ le lendeman. Le pro- 
blème devient, on le voit, très-coinpiexo apès de sem- 
blables traumatisme» et ne prouve plus rien pour Turée. 

Nos expériences établissent donc une nouvelle fois l'in- 
nocuité de la présence de doses même considérables, 
d'urée dans le sang. Ce sont des faits de ce genre qui ont 
amené Frerichs, en 1851, à formuler sa famouse tliéorie de 
Tempoisonnement par le cai'bonate d'ammoniaque. J'omets*- 
à dessein la théorie de Blence Jones qui invoquait la pré- 
sence dans le sang de l'acide oxalique, présence qui n'a été 
nullement démontrée et qui du reste a donné naissance à 
des symptômes différents. 

Pour Frerichs, l'urée retenue renconti^erait dans le sang 
un ferment si[)éciR\ qui la convertirait en carbonate d'am- 
moniaque. Personne, jusqu'ici, n'a pu voir ni montrer ce 
ferment et les preuves qu'invoque Frerichs, telles que la 
coloration violette du sang, la présence de carbonate d'am- 
moniaque dans les vomissements, dans les selles et dans 
l'air expiré, ces preuves sont discutables quant à leur 
valeur et à leur existence même. 

En 1860, Treitz et Iaksch ont modifié la théorie ; ce n'est 
pas dans le sang, mais dans l'intestin que l'urée se trans- 
formerait en carbonate d'ammoniaque, forme sous laquelle 
elle serait résorbée et rentrerait dans le sang.' Là aussi, 
rien de bien limpide. La présence de l'ammoniaque dans 
le sang, constamment invoquée, n'a pas grande valeur. 
En effet, Dumas, Picard, Cl. Bernard et surtout Richard- 
son ont démontré que ce corps existait normalement dans 
le sang, quoiqu'en très-faible quantité, et Rosenstein fait 
remarquer que dans les cas d'urémie, cette quantité dé- 
terminée à l'aide du réactif très-fidèle de Nessler, n'est pas 
sensiblemçnt augmentée. 

Ainsi que beaucoup d'observateurs, nous avons vaine- 
ment cherché à constater dans l'air expiré, la présence du 
carbonate d'ammoniaque, soit à l'aide de la baguette de 
verre mouillée d'acide clilorhydrique, soit à l'aide du papier 
d'hématoxyline que l'ammoniaque fait bleuir. Du reste, 
ces réactions quand elles se manifestent, peuvent parfai- 
tement tenir à des produits ammoniacaux provenant des 
dents et des follicules de la gorge. (A suivre), 

Statistxqitb des ifâDBciMS REÇUS ANNUELLEMENT. Durant rannée corn- 
meuçant à la Saint-Michel 1871 et finissant à la Saint-Michel 1872, les neuf 
universités prussiennes, plus rAcadémie de Munster ont promu 522 doctenrs, 
dont la majorité, 151, à Berlin. Vient ensuite Tuniversité deGœltingue, 92; 
halle, 73; Bone et Greinfswald, chacune 57; Breslau, 46; Marbourg, 24; 
Kiel, 13; Kœnisberg, 8; Munster, 6; — A Paris, la faculté de médecine 
pendant l'année 1872, a promu 501 docteurs {Lyanméd.) 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

A nos oonfirèreB de la Presse. 

Nous sommes heureux d'adresser nos remerciments les 
plus sincères é MM. les Rédacteurs des Ammles de la So- 
ciété médico-chirurgicale de Liège, dft V Abeille nnédkak, 
du Bordeaiuv médtcal, de la Gazette des Hôpitaux, du 
Lyon médical et du Scalpel de Liège, pour les bons témor 
gnages de bienvenue qu'ils ont donnés ^nF^rogrès médical. 

Cercle xÉèdioal de Paris. 

Créer un Cercle où les médecins de la ville pourront 
venir,après leurs occupations ordinaires, causer des choses 
du jour, s'édifier réciproquement sur les cas difficiles de 
la pratique, où les médecins de la province, de passage à 
Paris, trouveront Toccasion de renouer des relations in- 
terrompues, est une œuvre, à notre avis, excellente et que 
Ton ne saurait trop encourager. 

Tour à tour, reprise et abandonnée, cette idée, aujom^ 
d'hui plus que jamais, voit augmenter le nombre des mé- 
decins qui l'acceptent. Grâce à l'initiative de quelques- 
uns d'entre eux, il s'est formé un premier groupe dont les 
membres ont été convoqu<^s vendredi dernier dans le 
grand amphithéâtre de la Faculté de médecine à l'effet de 
s'entendre sur la marche qu'il faudra suivre pour arriver 
au but final. 

La réunion a choisi pour président M. Lorain. La pa- 
role a été donnée ensuite à M. Archambault, l'un des plus 
ardents promoteurs du Cercle, qui, dans un^ exposé très- 
clair et très-goùté des auditeurs, a indiqué les résultats 
dès maintenant obtenus : les adhérents sont au nombre de 
135, La moitié do 1a somme nécessaire pour l'installation 
est souscrite. 

Plusieurs membres de l'Assemblée, et en particidierM. 
Lorain, ont fait ressortir les avantages du Cercle et sur- 
tout celui de l'institution d'une bibliothèque où l'on trou- 
verait, dès leur apparition, les livres, les revues et les* 
journaux. 

Après une discussion à laquelle ont pris part MM. A^ 
chambault,- Brouardel, Gérm-Roze, Motet, Perrin, Tri- 
pier et Vidal, la réunion a voté la proposition suivante: 
i Adresser à MM. les Présidents des Sociétés médicales 
» de Paris une lettre leur annonçant la création du Cer- 
» cle, en les invitant à la communiquer à la société dont 
» ils dirigent les travaux. » 

En outre, tous les adhérents actuels se sont engagés à 
propager l'idée de la création du Cercle et à lui apporter 
de nouveaux adhérents. Enfin l'assemblée a ilommé un 
bureau provisoire composé de MM.' Lorain, Brouardel, 
Vidal et Charpentier (1). 

' Ces renseignements, que nous sommes heureux de porter 
à la connaissance de nos lecteurs, permettent d'espérer 
que, prochainement, le Ce9^cle médical de Paris sera fondé. 

Le succès nous semble d'autant plus probable que Ton a 
eu soin d'écarter tout ce qui pourrait en faii-e l'œuvre d'une 
coterie (2). 



SOCIETES SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du S juUleé, -- vntsiDKtic^ db M. Cl. Bernard. 

M. Chargot, après la lecture du procès-verbal, insiste sur ce 
fait que^dans les hémorrhagies intra-articulaires constatées chex 
des hémiplégiques, le sang provient de vaisseaux développés 
dans un tissu conjouctif de nouvelle formation. Ce tissu coq- 
jonctif recouvre le cartilage, — et ceci se rencontre surtout 

(1) Les communicationt doivent dtre adressées à M. Charpentier, 3, hm 
Papin. 

(l) La cotisation est de :00 fr. par an pour les docteurs; de 60 fr.fpour. 
les internes en médecine; de JIO fr. pour les médecins de la proYinoe. 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



55 



sujf la surface articulaire de la rotule ou du condyle du fémur. 
— Mais le cartilage lui-môme est peu altéré; à peine exisle-t- 
11 dans les cellules des granulations graisseuses eu plus grande 
abondance. 

M. Ranvier. On sait que chez certains animaux, en parti- 
culier chez les lapins, il existe à la fois deâ muscles rouges 
et des muscles blancs. C'est ainsi que chez eux, au milieu 
des masses musculaires blanches de la cuisse on trouve un 
muscle rouge, le demi-tendineux. Cette coloration plus vive 
ne tient pas à une plus grande vascularité, car si on lave 
avec soin le système vasculaire, si on en chasse tout le sang, la 
rougeur ne persiste pas moins. 

A cetie différence dans la coloration, s'ajoutent des dififérences 
dans la structure et dans les propriétés physiologiques. Dans 
les propriétés physiologiques, car le muscle rouge excité par 
un courant interrompu se contracte peu à peu, progressive- 
ment, sans secousses, tandis que le muscle blanc se contracte 
rapidement et, môme, quand le tétanos est établi, est agité de 
secousses, de mouvements rylhmirjues. — Et ce phénomène 
dépend bieiFdes muscles eux-mêmes et non des nerfs qui s'y 
rendent, car si on empoisonne ranimai par le curare et si on 
pratique la respiration artificielle, tout dans les contractions, 
se passe comme en premier lieu. 

Il existe, avons-nous dit, des différences dans la structure. 
En effet, si on examine au microscope les muscles rouges, 
on peut constater que chez eux la striation longitudinale est 
très-nette et beaucoup plus marquée que dans les muscles 
blancs où la striation transversale domine. On peut remarquer 
en outre, sur des coupes de faisceaux muscufaires que. dans les 
muscles rouges, les noyaux du sarcolemme sont de deux à 
trois fois plus nombreux, plus sphériques. plus globuleux et 
qu'ils paraissent se creuser une fossette dans Tépaisseur de 
la substance musculaire et non seulement sur le pourtour de 
la préparation, mais au milieu même du faisceau. 

M. CORNiL présente, à la Société, une série de planches qui 
démontrent nettement les condiiions auatomiques de l'imper- 
méabilité du rein dans certaines affections de cet organe, dans 
la maladie deBright par exemple. Les altérations peuvent exis- 
ter dans les glomérules, les tubes urinifères et les vaisseaux. 

Les dAiéraiions des glomérules sont très-remarquables et Ton 
constate des granulations calcaires qui les incrustent presque 
en entier. Leur capsule est épaissie, formée de couches con- 
centriques, tandis que le bouquet artériel lui-môme est petit, 
atrophié. Les dépôts de sel calcaire peuvent ôtre tels que le 
glomérule apparaît comme une masse dense, infiltrée dans 
toute son épaisseur. Dans d'autres cas on constate un état 
kystique des mêmes glomérules; au lieu de ces incrustations 
on trouve entre la capsule et les vaisseaux de la matière col- 
loïde, transparente, homogène. Ces kystes ne doivent pas être 
confondus avec ceux que Ton rencontre dans les tubes. 

Les tubes sont aussi le siège d'altérations. Il y a une dizaine 
d'années déjà que M. Ranvier y a décrit des kystes colloïdes 
environnant les coagulations qui constituent les tubes hyalins. 
Il n^est pas rare de voir ces kystes communiquer les uns avec 
les autres et former des cavités plus spacieuses. Mais ce qui 
domine Thistoire de leur développement, c'est leur formation 
très nette aux dépeiis des tubes urinifères. 

Les altéraiioDs des vaisseaux siègent aussi bien dans les 
artères que dans les veines et sont constituées par une en- 
dartérite et une endophlébite. Ils apparaissent comme des 
tubes rigides, la tunique de tissu conjonctif est épaissie, la 
couche élastique, froncée, revenue sur elle-même, incrustée, 
à sa surface interne, de granulations calcaires, à tel point que, 
dans certains cas, la lumière du vaisseau est oblitérée. Bt ces 
lésions sont généralisées et peut-être plus considérables encore 
dans les veines que dans les artères. 

Si, à ces altérations profondes qui attaquent à la fois les glo- 
mérules, les tubeâ urinifères, les artères et les veines, on 
ajoute des dégénérescences, des infiltrations graisseuses des 
capillaires, on aura lés raisons de Timperméabilité du rein qui 
peut rendre si redoutable remploi inconsidéré de certaines 
préparations médicamenteuses. 

M. Charcot. Certes, je ne crois pas que dans aucun travail 
on ait encore accumulé tant de détails sur cet intéressant 



sujet; mais cependant ces altérations étaient connues a^ 
moins en partie; c'est ainsi que les endartérites et les endo- 
phlébites ont été signalés par Georges Jonhson et toat récem- 
ment encore il a réclamé la priorité dans réludé de ces dégé- 
nérescences. 

M. CoRNiL. J'ai dû laisser de côté bien des points pour 
abréger ma communication et entr'autres rhistorique de cette 
question. Je dois ajouter que ces altérations dés vaisseaux ne 
se rencontrent pas seulement dans l'albuminurie, mais qu'on 
les trouve encore chez les vieillards. Aussi serait-il bon de 
surveiller attentivement les médicaments qu'on leur admi- 
nistre, il devrait en ôtre de même ppur les alcooliques et pour 
tous ceux qui sont atteints de dégénérescence alhéromateuse 
précoce. 

M. LiouviLLB rappelle que, cette année, dans une de ses 
leçons, M. Béhier a beaucoup insisté sur ces endartérites obli- . 
térauies. La malade qui faisait le sujet de cette leçon était une 
femme jeune, atteinte d'une affection de Bright consécutive 
à une scarlatine Les tuniques vasculaires étaient en dégéné- 
rej^cence graisseuse. 

M. MuRON continue la série de ses communications sur les 
propriétés phlogogènes de l'urine. L'urine codtient outre 
i'urée,d'autres substances exlractives ; l'inflammation est-elle 
provoquée par l'urée ou par ces substances ? Pour répondre • 
à cette question, M. Muron a injecté de l'urée pure dissoute 
dans de l'eau et voici le résultat de ses expériences. 

Lorsqu'il injecte, dans le tissu cellulaire sous-cutané d'un 
chien, 20 grammes d'une solution contenant 23 grammes 
d'urée pour 1,000 grammes d'eau, il y a toujours résorption; 
pas de phlegmon, et ii peut élever sa solution jusqu'à 80 
grammes d urée pour 1,000, sans que l'inflammation se ma- 
nifeste. Mais si, d'autre part, il injecte 20 grammes d'une 
solution à 100 pour 1,000 il constate bientôt un phelgmon et 
môme de la gangrène. 

Dans une autre série d'expériences il injecte non pas 20 
grammes, mais 2 à 3 grammes d'une solution à 100 pour 1000 
et malgré la petite quantité de liquide injecté il se forme un 
phlegmon, tout comme dans le premier cas. Si, inverse- 
pDieait il fait une injection de. 40 à 50 grammes d*une solution 
fi^ible, il n'y a pas suppuration si le tissu dans lequel on 
injecte est lâche et si la solution peut se diffuser dans un 
graud espace. Mais si le liquide injecté s'accumule sous les 
tissus, en un point circonscrit et limité, il y a phlegmon. 

M. Rabuteau fait une communication sur les etlets pur- 
gatifs des hyposulfales de soude et de magnésie. Ces effets 
purgatifs sont des plus nets. Mais il va sans dire qu'il ne 
conseille pas leur emploi à cause de leur saveur désagréable 
et de leur prix élevé. P. R. 

ACADÉMIE DE MÉDEaNE 
Séance du 24 juin (suite). 

MédaiUes accordées à MM, les médecins des épidémies, — L'Académie à 
proposé, et M. le mloistre de ragriculture et du commerce* a bien voulu ac- 
corder, pour le service des épidémies en 1871 : 1^ des médailles d'argent à 
M. Beaupoil, médecin à Ingrandes (Indre-et-Loire) ; M. Beltz, chirurgien 
militaire à Alger; M. Dourif, médecin à Clermont-Ferrand ;Puy-de-Ddme) ; 
M Izourd, médecin à Bstoublon (Basses Alpes) ; MM. Lombard père et fils, 
médecins à Chalabre (Aube); M. Noté (Léon), médecin à Muret (Haute- 
Garonne). — 2° des médailles de bronze à : .M. Barbrou, médecin à Rocbe- 
fort (Charente-Inférieure) ; M. Chollet, interne des hôpitaux de Kennes (llle- 
et-Villaiue) ; M. Duché, de Montluçon (Allier) ; M. Fourrier, médecin àCom- 
pi^ne'vOise^ ; M. le Galcher-Baron, médecine Saint-Pierre-Eglise (Manche); 
M. Maheut, médecin à Caen (Calvados); M. Martin Uucloux, médecin à 
Villefranche (Uaute-Garonne ; M. Perotte, médecin à Avranches (Manche); 
- 3** Rappel de. médailles à: M. Bocamy» docteur en médecine à Perpi- 
gnan ( Pyrénées-Orientales j ; M. Bouleiller, docteur en médecine à Rouen 
(Seine-Inférieure); M Debrou, docteur en médecine i Bordeaux (Gironde); 
M. Guipon, docteur en médecine à Laon (Aisne;; M. Lecadre, médecin dos 
épidémies au Havre (Seine- Inférieure)* 

ifédaUles accordas à MM Us médecins impecteun de» eauw minérales. — 
L'Acadé nie a proposé, et M. le ministre de l'agriculture et du commerce a 
bien voulu accorder pour le service des eaux minérales de la France pendant 
l'année 1870: 1* Une médaille d'or à : M. Armieux iBarèget) ; M. Qibasse, T 
'Bourbonne); M. Gubian iLamotte-les-Bains!^; M. Lespiau (Henri) (Bmélie- Lv^ 
les-Bains); M. Marbotin (SuAmand); M« Périer (Bourboa-Larchambaolt) ; _ ' 



56 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



M. Hougé-Hieutort (Rennes-les-Bains'^. 3" Rappels de médailles d'argent à: 
M. Auphan (d'Âx) (Ariège) ; M. Chabannes (VaH- A^ des médajiles de 
bronz) à : M. Bona (Evaux); M. Costa (Guagno) (Corse); M. Gouget (Boar- 
bocne-les-baiiis); M. Ticier (CapTerne). 

Pris ft m^daiUts aeeordtet à MM, let médeciiu wiceinateuri pùMr U ser- 
vice de la vac inetn 1870. - L'Académie a proposé et M. le œiiistra de l'a- 
griculture et du commerce a bien voulu aocorder: 1® Un prix de 15|00û Ir. 
partagé entre M. Pangaud, docteur en médecine à Montluçon C Allier); M. le 
Duc, docteur en médecine à Verbailles Sene-et-Oîs-e); Mme Château, saga- 
femme à Vierzon «Cher). 2® Des médailles d'or k: M. Bourdin, docteur en 
médecine à Choisy-le-Hoi (Seine); M. Chebrou, médecin à Niort (Deux- 
Sèvres)/ M. Petiteau, docteur en médecine aux Sable s-d'Olon nés ( Vetidée\- 
M. Piugault, médecin à Poitiers (Vienne). 3' Soixante médailles d'argent à 
àts docteurS) ofBiciers de santé ou sages^femmes qui se sont fait remarquer 
les uns par le grand nombre de vaccinations qu'ils ont pratiquées, les autres 
pour des observations et des mémoires qu'ils ont transmis à l'Académie. 

MédaiJlea aecordifts jour la coopération aux irarauw de la commission d*ky' 
çiène de V enfance. — JL» Académie a proposé et M. le ministre de l'intérieur 
« bien voulu accorder : 1* Une médaille d'or à: M. le docteur Mouot, mé- 
decin à MoTisaucho (Nièvre). 2° Des médailles d'aogentà : M. le docteur Cres- 
sant, médecin à Guéret (Creuse^- M. le docteur l/aymond, médecin àSainte- 
Florine (Haute-Loire). 3® Médailles de bronze : M. le docteur de Brye, mé- 
decin à Vienne (Isère) ; M. le docteur Bringuier, médecin à Montpellier 
Hérault). ' (Jl «Mt'vrtf). 

Séanct du 8 juilleL — Présidence de M. Depaul. 

M. Broca, rapporteur de la Comrnission nommée, lit soq 
travail ^ur rorganisation de la médeciue et de la pharmacie 
militaires. ^ M. Larkey loue le rapport et demaude la dis- 
cussiou immédiate. 

M. LE Président met aux voix la motion précédente. A une 
forte majorité l'Académie décide que le rapport sera imprimé 
^t la discussion remise à la séance prochaîLe. 

M. Chatin fait part " de ses recherches sur les propriétés 
diurétiques des di/férentes plantes qui naiï^sent et vivent sur les 
décombres, où ou trouve toujours, comme ou sait, une cer- 
taine quantité (de nitnite de potasse qu'e'les observent. Il fait 
sécher et brûîer ces plantes et a toujours conj^taté qu'elles 
crépitaient en se consumant. Les mousses qui naissent sur les 
rpchers, séchées et brûlées crépitent aussi. Pour ces dernières 
plantes lob-ervateur pense que le nitrate de potasse leuf est 
fourni par l'acide nitrique de raîi;. 

.M. GuBLBA demande si on a cunstalé lenilrate depdtlTfUré 
il^uJement eu brûlant les plantes et si on ne Ta pasd'Osé f*^^ 

Itf. Chatin s'occupe Je ce travail ; il a déjà doâé par le ^?o* 
cédé de Boussingault une centaine de plantes, dans quelques- 
unes il a trouvé 5 et 6 0/0 de nitre et même 7 dans la fume- 
terre. 

M. Co(.iN. Les poussières qui s'interposent entre les rochers 
^t les mousses ppurrraient être pour ces dernières une source 
de nitre. G. D. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du 2 mai, — présidence de* M. Charcot. 

HéningUe cérébro-x finale tuberruletice, ptr M. Troxsixr, intemt 
det h&pitauz. 

Le Dompié R. âgé de 48 ans, ancien comptable, entra dans le 
service de U- Vulpian, à la Pitié, le 24 mars t873. Cet homme 
préseuiait yn élat cachectique très avancé; il était dune 
D^aigreur extrême; la peau et les muqueuses étaient décolo- 
rées. Uexisiajtde larges ecchymoses spontanées (?) sur l'a- 
vaut-bras droit et sur les cuisses. Souffle anémique au 
i^f temps à la base du coâur. Le malade ne tousse pas ; lesa- 
pien de ja poitrine est tout-à-rfait négatif. — 1^ ventre n'est 
pas douloureux à la pression; pas de diarrhée. 

R. fait remonter sa maladie 4 l'époque de la guerre ; mais 
c'est surtout depuis le mois de décembre 1872 qu'il a senti ses 
for<^s diminuer et que r^meigrissement 9 t'ait de rapides 
progrès. 

Au bout do trois semaines de séjour à J'bôpital, il était sen* 
siblement amélioré, et il fut envoyé à l'asile de oouvaleseeH^^ 
de Viucenues. Il reutre dans le service leSOavrii. Il se pj^lnt 
d'éprouver uqe tr^-graude faiblesse et aiteuse de laâèvp^^tis 
)e§ sfoirq. n'y a rétention d'urine. L'examen de la poitr^w^ ^t 
de l'oMaweA m rtvèie rieii, Le miia4e rejie (tous le -^^ - 



état pendant quelques jours, étendu sur le lit, à demi som- 
nolent. Le 4 mai, il se plaint de douleurs dans la région 
dorso-lombaire ; on remarque, en le faisant asseoir, de la rai- 
deur du cou et du tronc; la tète est renversée, il est difficile 
de la ramener en avant. Les bras et les avant-bras sout, eux 
aussi légèrei/ieul contractés. La rétention d'urine persiste ; 
incontinence des fèces. — T. A. 38^ 4. 

Le 5 mai, au soir, le malade remue diffirilement les mem- 
bres inférieurs. Le6.il existe une paraplégie complète; les 
membres inférieurs sont flo^ques, complètement privés de 
mouvemenls; le contact n'e^t pas perçu; le pincement de la 
peau est senii à droite, et l'on peut déterminer de ce côté, par 
le chalouillement de la plante du pied, des mouvements ré- 
flexes peu éiendus d'extension des orteils et de flexion du 
pied. A. gauche, on ne peut pas déterminer de mouvement* 
réflexes, et il y a une diminution de la sensibilité à la douleur 
— Les mouvements des membres supérieurs sont conservés, 
ainsi que la sensibilité à la douleur; le contact simple, le frot- 
tement ne sont pas sentis. — Le malade n'a pas perdu con- 
naissance, mais il a Tair hébété, il a la figure sans ^?xpression, 
et paraît tout à fait étranger à ce qui se passe autour de lui. 
Pas de strabisme. — 11 mourut le 7 mai après midi. Au mo- 
ment de la visite du matin, on avait constaté de la contracture 
ries deux membres supérieurs, surtout du droit. L'urine ne 
contenait ni sucre, ni albumine. 

Autopsie, faite le 8 mai. Cavité crânienne, — Quantité con- 
sidérable de liquide céphalo-rachidien. Les méninçen qui re» 
couvrent Tencéphale sont très-épaissies ; celles de la base 
surtout. Les scissures de Sylvius, surtout celle du côté droit, 
la partie antérieure de la scissure inler-hémisphérique sont le 
siège d'amas de granulations grises, tuberculeuses. On en 
tro-tve aussi sur le reste de l'étendue des méninges, particu- 
lièrement au fond desanfractuosités, et même à la périphérie 
des circonvolutions; mais en ces points, elles sont disséminées 
et peu nombreuse*. En étalant les méninges, on voit que ces 
granulations siègent au voisinage des fines ramifications ar- 
térielles, et sur les parois vascuiaires elles-mêmes; ou eu voit 
également eu dehors des vaisseaux. — Les méninges du cer- 
velet sont très épdi^sies, mais ne contiennent pas beaucoup de 
tubei-cules. — Les artères de la base de l'encéphale ne sont pas 
scléreuses. Les méninges épaissies leur forment comme un 
manchon filamenteux. — Pas de lésion de l'encéphale (circon*» 
volutlons et centres). 

Cavité raekidenhe. Les ménin^^es de la face antérieure du bull>e 
rachidien sont très-épaissies. U n'y a pas d'épaississement 
notable de la pie-mère sur la face antérieure et sur les faces 
latérales de la moelle épinièrc; mais sur la face postérieure, 
surtout dans la région dorso-lombaire, on voit que la pie-mère 
et rarachnoïde sont très-épaissies, grisâtres, filamenteuses, et 
contiennent un as-^ez grand nombre de granulations tubercu- 
leuses On voit au microscope, outre ces granulations, uoe 
infiltration d'éléments dits tuberculeux. ~ Les vaisseaux qui 
rampent sur la face postérieure de la moelle sont gorgés de 
sang; ils ne sont oblitérés en aucun point. — La moelle épi* 
nière à l'état frais, parait saine (pas de portion ramollie). 

Cavité thoraciqi/ie. /^o»mo» gauche : dans la partie centrale 
4u lobe .supérieur, vers le sommet, on trouve des tubercule» 
disséminés dans une petite étendue. Œdème du lobe infé- 
rieur. Adhérence générale, ancienne, des deux feuiilets de la 
plèvre. 

Poumon droit : quelques granulations tuberculeuses sur la 
plèvre viscérale (lobe moyen). Le lobe supérieur est conges- 
tionné et œdémateux ; le lobe inférieur est le siège d'une coa- 
gestion apoplectiforme. 

Cœur : coloration feuille-morte du myocarde, pas de lésion 
valvulaire. Caillots fibrineux récents dans les ca viles. — .4ofl*^ 
saine. 

Cavité abdominaU. Le péritoine diaphragmât Ique et le liga- 
ment suspeuseur du foie sont recouverts de granulations tu- 
berculeuses conflueutes. On en trouve quelques-unes sur la 
face convexe du foie 11 n'y en a pas dans le reste de retendue 
du péritoine. — Quelque^ tubercules sur les eoupes du fQi4. 
Reins très-congestiounés. Rate ramQllîe. 
, y. Tr^Qi^ier f^it reo^arquer que Ut poussée tuberculeuse 8*eat 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



57 



-faite suTlout sur les méninges cérêbro-spîtiôles, et que les 
lésions pulmonaires étaient si peu avancées qu'elles lie d'ob-* 
&^ent lien à aucun signe lœa!. Il rappelle qûè la méningite 
lîérébro-âpiniile tuberculeuse s'observe assez souvent chei les 
adultes eft même chez les -vieillards, et que celte affection est 
aujourd'hui bien connue; mais il pense que les cas de ce genre 
sont assez rares^ c'est-à-dire ceux dans lesquels la tiïberculi-^ 
ilation des poumons Ml h peu près défaut. 

Dans cette séance M. Bourceret a présenté m «ob nom ei au non dé 
M« C088T uu exemple ô^.euncer du êanéU ekoUdoque . avec tirowibimide là 
teint porte f — M. Debove a montré un anétrysme du eeaur siégeant dens 
lé ventricule ^uche -eor la cloison toTérVentiiculaire. A propos de ce fait» 
M. lioUvil)^ a rappelé un tcÀ d'anévt^sttie partiel du cœur avec convounica-^ 
tlofc «Dtre les àeun 'VBntriciileft. *^** M. ^ture a rapporté une observation 
d'abeèe du larynx probablement consécutif à une périclK>iKlr)te syphihtique et 
M» HtaidUb un vàB iBtére66aat<«l^ cifàt^M MkUt à une petite fille de 4 ans* 

Séance 4u^6 mai \Z1%. — * pRésiDBNGfi i>r M. €hargot. 

Miteit «tes «ttg 1/t, jiar U. DtiàN6â.Rt- ibtènie des Hdpitatii. 

t^arsy Constant» âgé de 5 ans \\% entre à Thôpilal Sainte^ 
Eugénie (Service de M. Marc SéE), pouf uu calcul vésical 
dont il souffrait depuis longtemps* Le petit malade subit 
4 séances dé lithotrilie, le 6, 7, 8 et 15 avril. Il expulse a la 
suite de ces opérations une grande quantité de débris très-fins 
de calculs; sou urine est fortement chargée de mucus. L*élat 
général est aàsez bon. 

Le iO avril, le malade est pris de frisson assez intense, la 
fièvre est vive, la tempéralure monte jusqu'à 40® ; les frissons 
se répètent les jours sulvanls et ne cèdent pas au sulfate de 
^tiiuine et aux injections siiicatées dans la vdssie. Le 2 mai, 
dix cofifitale Uiie angine diphthérilique ; le 4 mai le malade 
était mort. L'affection diphlhéri tique s'était généralisée. 

AUTOPSIE. ^ Fausses membranes (^ans toutes les parties 
dès voies respiratoires. Vessie hypertrophiée, camenam les 
débris du calcul qui avait échappé à Técrasement. Les rHiu 
sont rouges, congestionnés» on constate à la surface de larges 
taches noires et çà et là un petit semis de tacbes jaunâtres. 
k la coupe, toute la substance du rein qui correspond aux 
taches noires de la surface présente le mèvA^e aspect. Lestera* 
nulations jaunâtres donnent issue à quelques gouttes de pus. 

A la partie moyenne du rein gai^^he le tissu présente une 
consistance très-molle, presque pultacée^ la coloration est 
rosée à Ce niveau. Aucune autre altération dens les autres 
organes. 

Cette observation nous montre que la néphrite suppurée 
complique également chez Tenfaut les opérations faites sûr la 
vessie. On peut aussi se demander à sou sujet, quel rôle a 
joué la diphthérie dans la produclion des hémorrhagies consi- 
dérables que nous avons constatées dans l'épaisseur du tissu 
rénal. Ces hëmorrhagks nous ont paru de date récente et 
nous pensons que la diphthérie n'a pas peu contribué à les 
produire. 



ÏIEVUE CHIRURGICALE 

«• A|p«^« hiatorlqtt« sur Ul coBMrvfttlon et r«iitp«tfttloB 
^«•0l« traUeneat^es IHMftvreft et^mpWemétm % %^ Dé la 
«OBtervattoA émnm le tHiUemeMt de» freetoMR «f«iai- 
pil^uéeii, par le Dr G. Poinsot, ancien irterne de Tbôpilal 
Saint-André et préparateur du cours de physiologie à Bor- 
deaux. — (Paris 187i. — Adrien Jkl%kapé, éditeur.) 

1. Dans une première période, la crainte des hémorrhagies 
^i accompagnent Tamputaiion la firent réserver aux cas où 
la mortification étant complète, les vaisseaux oblitéras ne 
laissent plus couler fe sang. C'est la Période ancienne. Hippo- 
èrate, Gnlien, Celse, Paul d'Egine, et plus tard les Arabee, 
Guy de Chauliac^ Fabrice de Hilden, furent les premiers au- 
teurs de la méthode conservatrice. 

Sous la Renaissance, les progrès de la médecine opératoire, 
en diminuant les difl^v*^6s de l'hémostase rendent les Ampu- 
tations plus fréquent! .'outefois les clunirgiens les i^us émi- 



nénts cteTépoque s^fforcènent d'ea Hmiierles indicattom •' 
témoin^ le grsud et honnête chirurgien Ambroise Paré^ qui 
d'étant Facturé la jambe à la partie inférieure, dit : a Mes os 
ainsi rompus et le pied contre-moaiv craignais grandement 
qu^il ne fallut couper la jambe; « témoin t)ionis^ qui plus 
tard, sous le règne de Louis XlV appeHe Tamputatioii, c une 
opération qui devrait |>lut6t être daite fdx un boueher que par 
un chirurgien. » 

M. le Dr Poinsot fait un l^stôriqlie très-complet de cette 
première période qu'il désigne s^us le nom de Période an- 
cienne. Il <îritique avec justesse les doctrines de l'ancienne 
Académie de chirurgie, qui en 1755-175^ mettait au concours 
la question suivante : « L'amputation étant absolument né. 
cessaire dans les plaies compliquées de fracas des os, et prin- 
cipalement dans celles qui dont faîtes par arnié^ à fetl, dé- 
termîaet les ttte où il feut fftire l'Opéraiiofa feut le champ, et 
leô <»s où fl convient de la iflifférer , et èm dottnef lés raisotié. » 
Le mémoire de Patire fût couronné, quoique Lecbnle et Btm- 
<ftier, ses rivaux, se fussent montrés plus conservateurs que 
lui. 

U tfeîrurgte i4u couteau peut encore à ce moment errttpter 
Pcrcîval Pott au nombre de ses adeptes les plu» fougueux. 

Mais déjà M. Desault et son i^lève Bichat, ébranlaient la 
méthode de Tamputalion sous les coups de leur scepUeisilie 
quand survinrent les guerres du premter empire. 

II. C'est ce que M. Poinsot appelle \a période intermédiaire. 
A ce moment : « le mot d'ordre est d'amputer. » John Bell 
ouvre le feu contre la conservaUon : « Les fbils de conserva- 
lion, dit Bell, réduits à leur juste valeur, ne nous montrent 
que les dangers d'un traitement long et environné d écueils, 
pendant lequel surviennent des aacès ée fièvre hectique, des 
diarrhées, des altérations diverses, de la supj.vraiion... Le» 
malades qui ont guéri n'ont conservé que des membres dif- 
formes et pluiôt nuisibles qu'utiles. » Boyer avec le bon sens, 
et la droiture qui le caractérisent se monlru plus prudent; il 
veut que Ton n'ampute qu^ a lorsque les os sont cassés en plu- 
sieurs fragments et dans une étendue considérable^ ^^^J* 
peau, les muscles, les t-^ndons sont tellemehl lacérés^ déchirés 
et détruits qu'ils rendent la gangrené une suite nécessaire et 
imjV^édiole de l'accident. » 

Gaultier est plein d'enthousiasme pour l'amputation : « Je 
n'hésite pas à croire, dit-il, que dans des circonstances fàvo^ 
râbles, l'amputation faite par Un chirurgien à la fois instruit 
et habile ne serait jamais morUile. 1 Biiot selauce dans la 
même voie. Enfin vient l'éminent chirurgien de lerapire, 
Larrey, qui, suivant l'opinioû de M. Poinsot, opinion à notre 
aûs, exagérée, • par son Immense talent et l'élévation de son 
caractère, exerce sur ses contemporains rinflueoce la plus in- 
contestable et si j'ose dire la plus désastreuse, au point de 
vue qui nous occupe. » 

Son fis, en effet, H. Larrey, précisait en ces quelques lignes 
les cas où son père considérait l'amputëtion comme nécessaire, 
t La grande expérience des champs de bataille et de révolution 
a bien démontré aux plus célèbres praticiens que les chances 
de succès sont infiniment rares, lorsque l'amputai ion n'est 
pas pratiquée immédiatemenii pour les fractures compliquées 
des lésions suivantes: 1« Bcrnsement ou br'^îemeut des os; 
«• Saillie forte et irréducUble des fragments é travers la plaie; 
3<* Enclavement forcé d'un corps étranger volumineux; i* Lé- 
sion de l'artère principale du membre; 5» Délacératiou profonde, 
ou étendue des parties molles; V Fracture comtninutive très- 
près de larticulation ; 8» Plaie d'une articulation. ,i» ^ 

]>upuy tren partage les opinions de Larrey : « Oiv accusait 
auti-efois. dit le chirurgien de rHélel-Dleu, les praticiens des 
armées d'être trop prompts à ramputaiion; rexpérience que 
jal acquise, principalement en Uu, U'5 et i9^ m'a prouvé 
combien le reproche était peu fondé». Roux ©t Ribes P»^^^ 
daientque, si certains chirurgiens natalent pas été conduite 
par le désir, bien louable saas doute, de cherehet le moyen de 
conserver le membre ils n'ttutaient pas perdu de temps tt 
auraient pratiqué plus d'opérations qu'ils ne l'ont fëil. 

Dans le camp opposé notts voyons luttant d'abord avec peioe 
coïitre leurs redoutables adversaires; Jusse d'AmienSi Bj^^*» ^ 
Breschet et Blandin, qaï espéraient ^rB^Jjff^fg^bVVTO^^ 



53 



LE PROGRES MEDICAL 



des irrigations cônlînuôs cju'^on venait dMnvehier un moyen 
• thérapeutique très-efficace «outre les fraôlurès compliquées. 
Gerdy repousse toute opération sanglante. « Les amputations 
des membres, dit^il, sont tellement graves à Paris, qa*On n'en 
guérit presque point ; aussi je n'ampute jamais qu*à la dernière 
extrémité. » Chose singulière ! Un des plus grands opérateurs de 
l'époque, îisfranc, écrit ces remarquables paroles : * Si la 
chirurgie est brillante quand elle opère, elle Vest encore bien 
davantage lorsque sans faire couler Je sang et sans muiilaiion 
elle obtient la guérison de$ malades. Les événements funestes 
qui suivent l'emploi des moyens destinés à conserver les mem- 
bres, sont infiniment plus rares que le.s insuccès des amputa- 
tiODs; car on sait qu'en les pratiquant, on perd, dans les liôpi- 
taux un quart au moins des blessés qu'on y a soumis, v 

III. Période contemporaine. De «848 jusqu'à nos jours. — 
Nous retrouvons dans cette période, des chirurgiens con- 
servateurs, et des chirurgiens opérateurs; mais, il semble, 
qu'en raison des succès incontestables que donnent de nou- 
velles méthodes thérapeutiques, on peache de plus en plus 
vers la croyance en \a supériorité de la méthode conservatrice. 

Malgaigne, qui pendant la guerre de Pologne avait perdu 
' tous ses amputés, opposait à cette époque aux partisans de 
l'opération, la statistique des hôpitaux de Paris : pendant dix 
années de 1836 à 1846 il y avait eu 117 morts sur «82 ampu- 
tations traumatiques, celles des membres inférieurs ou du 
bras ayant do iné 2(3 d'insuccès. A.u contraire, en employant 
la conservation il avait obtenu chez les blessés de 1848 15 
guérisons sur 28 cas. 

« Plus je vieillis, s'écriait Velpeau, et moins j'ampute.'j'am- 
putaisplus en 1830 qu'en 1848, et en juin moins qu'en février 
dernier. 

Un membre difforme vaut encore mieux qu!u,n membre ar- 
tificiei ; tart qu'il y a espoir de conserver un membre, ne le 
V^oupez pas : dans le cas contraire, amputez le plus tôt possi- 
ble. > 

Jobert tenait un langage analogue. 

A la môme époque, quelques chirurgiens militaires que 
l'expérience avait convaincus essayent de faire pénétrer leurs 
idées conservatrices chez leurs confrères. 

Cabasse, prisonnier des arabes, est frappé des résultats que 
ceux-ci obtiennent sans amputer dans les fractures par arme 
à feu les plus compliquées. L'expédition de Zaatcha fournit à 
M. Quesnay Toccasion de faire les mêmes remarques. 

Seutîn persuadé qu'un grand nombre des lésions qui ac- 
compagnent les fractures, dépendent ordinairement de ce que 
les fragments piquent et irritent le^hairs, invente l'appareil 
amovo-inamovible qui lui procure à Paris, une série de succès 
dans des fractures très-qompliquées et lui attire de grands 
éloges de l'académie de médecine de Belgique. 

Crocq, son élève, poursuit avec le même succès les idées du 
maître. 

Le mémoire de Broca sur la luxation de l'astragale avec 
plaie de l'articulation tlbio-tarsienne, concluant à la possibilité 
de conserver le membre, celui de Legouest sur la désarticula- 
tion coxo-fémorale, concluant à la temporisation ; les études 
de M. Gosselin sur la fracture en V du tibia et les discus- 
sions auxquelles elles donnèrent lieu firent encore avancer la 
question vers une solution conservatrice. 

Enfin, les recherches de Legouest démontrant que pendant 
la guerre de Crimée, les blessés traités pour fractures de cuisse 
par la conservation des membres avaient guéri dans une pro- 
portion cinq fois plus grande, que les hommes traités par 
Tampulation de la cuisse pour une fracture uu fémur ou une 
lésion quelconque du membre inférieur ; les statistitfues des 
guerres de Crimée et d'Italie, si bien établies par M. Chenu ; 
les succès que les chirurgiens américains, pendant la guerre 
d'Amérique, obtinrent à l'aide de résections (la réseclion est 
une méthode conservatrice.puisque le membre n'est pas sacri- 
fié);les deux mémoires de Lefort,sur la résection coxo-fémorale 
et sur celle du genou ; les travaux dOlli^r sur la régénération 
des os par le périoste; les cas de résection heureusement leriïii'' 
néspubliés par Vemeuil, Legouest et Langenbeck . pi écipii^-^nt 
le dénouement et en 1868, M. Gosselin put dire, sans coni^S' 
tation, en pleine Académie, qu« la méthode de consei^^S^ix 



dans les cas de fractures compliquées est généralement ad- 
mise aujourd'hui. 

Depuis, les résultats merveilleux du pansement ouaté pré- 
conisé par Alph. Guérin, et les nombreux exemples de succès 
dus à la méthode conservatrice pendant la guerre funeste de 
1870, sejnblent avoir porté le dernier coup à la chirurgie du 
couteau. 

Nous verrons plus loin combien M. Poinsot parait douter des 
succès si certains cependant, que fournit chaque jour, à Pa- 
ris, le pansement ouaté 

Cet aperçu historique, ayant précisé la question, il nous 
devient facile en quelques lignes d'indiquer le but et d'a- 
nalyser les résultats obtenus par le Dr G. Poinsot dans son 
remarquable et laborieux travail, qui n'a pas moins de 427 pa- 
ges d'un volume in-8*. * 

Dans un premier chapitre il publie l'exposé de 192 observa- 
tions qu'il a recueillies à l'hôpital Saint-André de Bordeaux. 
Estimant qu'une des conditions nécessaires d'une bonne sta- 
tistique, c'e-it que toutes les pbservations qu'on y fait entrer 
solentrecueilUes par le même observateur et qu'ellesaienl pour 
objet les œuvres d'un même chirurgien, il examine successi- 
vement, pour chaque membre, les résultats obtenus par M. 
Oré de Bordeaux dans la méthode conservatrice, et il y com- 
pare les faits d'amputaiion qu'il a pu recueillir, ça et là dans 
ces dernières années. Il fait ensuite un chapitre spécial pour 
les plaies par armes à feu ; il analyse les statistiques de MM. 
Sedillot, Feltz, Mac-Cormac, Bérenger-Féraud, Gross, Fœssal 
et Panas... Les résections articulaires à la suite des plaies de 
guerre sont encore l'objet d'une étude détaillée. 

C'est après avoir examiné les résultais obtenus par les deux 
meihodes et a\oir établi la victoire remportée daps ces der- 
nières années par la chirurgie conservatrice, que M. G. Poin- 
sot aborde la discussion et l'examen théorique des faits rela- 
tifs à la cause qu'il défend. 

Il ne semble pas voir, dans les cas considérés généra.lement 
comme nécessitant l'amputation, d'indications précises, abso- 
lues. Il intitule son chapitre II : Des indications j>r^/0m/tt^ de 
ramputation : 

\* Fracture avec division presque complète des parti» 
molles ; arrachement ou ablation d'un membre ou d'un seg- 
ment de membre. 

2* Broiement des os tel qu'il parait impossible de les réu- 
nir. 

3* Contusion et écrasement des parties molles paraissant 
rendre la gangrène inévitable . 

4* Lésion simulianée des^ros troncs vasculaires et nerveux. 

B» Large ouverture d'une grande articulation accompagnant 
là fracture. 

6® Emphysème spontané. 

Il fait ensuite l'étude des indications da l'amputation secon- 
daire : Infection purulente, gangrène, nécrose, hémorrhagie 
secondaire, tétanos 

Il nous semble que dans toute cette étude, M. G. Poinsot 
s'est trop attaché à réunir des faits extraordinaires pour faire 
triompher la conservation. Or, un chirurgien prudent peut-il 
s'appuyer, pour prendre une décision, sur l'exception? Il ne 
faut pas vouloir de la conservation à tout prix. Ce serait, en 
vérité, donner beau jeu à ses adversaires. 

Le dernier chapitre est relatif au traitement : !• Indications 
tirées des lésions du système osseux ; réduction, résection des 
esquilles, etc. 2* Indications tirées de la lésion des parties 
molles, irrigations continues, bains, pansements, etc. 

M. Poinsot est l'adversaire de Tirrigation continue ; il parait 
qu'à Bordeaux elle donne des résultats déplorables: je ne crois 
pas qu'à Paris tous les chirurgiens pensent de cette, façon au 
sujet du traiiement des plaies contuses. 

Exprimons encore un regret : M. Poinsot n'a pu recueillir 
les faits relatifs aux résultats obtenus récemment par le pan- 
sement ouaté; il nous semble, dès à présent certain, que ce 
pansement est destiné à rendre, au moins à Paris, des services 
considérables aux chirurgiens et aux blessés. 

Quoi qu'il en soit, le travail de M. G. Poinsot n'en reste 
pas moins l'œuvre d^un esprit consciencieux, et elle mérite 
en raison des faits nombreux qui ji*^nt relatés, une étude 

•^QUÎ' 



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LE PROGRÈS Ml&DICAL 



59 



approfondie. Si la méthode conservatrice pouvait devenir vic- 
torieuse partout, ne serait-ce pas un immense progrès pour 
la chirurgie contemporaine ? H. Duret. 

BIBLIOGRAPHIE 

Doemnenf* poor servir h l'étude de la néthode aspiraCriee. 

Par le docteur Castiaux uxl Tolume in -8 de 190 pages avec planches. 
— Ad. Delabaye^ libraire éditeur , 

"Voilà un livre dont toutes les pages respirent l'ardeur, la 
jeunesse. M. Gastiaux, inventeur d'un appareil aspirateur Irès- 
ingénieux, veut absolument l'employer dans tous les cas d é- 
panchement pleural. Pour lui, poiul d'inconvt^nient, tout avan- 
tage. — Moins que personne, je suis ennemi de la ihoracenlèse 
par les appareils asiûrateurs bu autres ; trop souvent, j'ai vu 
périr de malheureux malades qu'une p(»n«'lion pratiquée à 
temps eût peut-être arraché à la mort, et toutes les fois que je 
crois pouvoir diaprnostiquer un épunchement considérable» 
sans tendance à la résorption nu avec menace de sufFocation, 
je n'hésite pas à pratiquer la thoracenlèse. Mais de là à faire 
de la thoracenlèse le traitement unique de la pleurésie, il y a 
un grand pas que je ne puis franchir, sans preuves convain- 
quantes. Qui ne sait en effet, que souvent la pleurésie guérit 
seule, et qu'après une marche progresbiveraent ascendante 
elle s'arrête bientôt et se termine par la résolution? Pour- 
quoi alors faii e une opération tout au moins inhabile et non 
exemple de dangers? Je sais hien qu'à cela mon excellent 
ami et ancien collègue Gastiaux me r:$pond : la thoracentèse 
est tout a fait inofTeusive * t qu'il )>rend corps à corps espérant 
le terrasser, (y a-t-il réussi ?) M. Chassaij^uac qui devant TA- 
cailémie, s'est complu à noircir le tableau des ponctions Ihu- 
racij^ues. 

Jusqu'à nouvel ordre, je crois devoir résister à Tentraîne- 
ment de M. Gastiaux pour les ponctions aspiralices dans Us 
épancheraents pleuraux-, — amour paternel que je puis ne 
pas imiter complètement, mais que je comprends toutefois par- 
faitement. — Pour moi les règles tracées par mon excellent 
maitre M. Marrolle dans un rapport à la Société médicale des 
hôpitaux en H53. et celles plus récenies et plus complètes po- 
sées par M. Woillezdans son Traité des mata^fies aiguè's des'voics 
respiratoires (•)» restent encore mon guide que je ne puis 
abandonner malg'é le puissant appui que donne M. le profes- 
seur B "hier aux idées formulées par M. Gastiaux. 

Les n fl xions qui précèdent ne diminuent en rien l'admira- 
tion que je ressens pour le trava'ldeM. Gastiaux. évidemment 
sou expérience est grande sur ce sujet, il peut parler en maitre 
mais doit-on taxer de retardai airei ceux qui. moins hardis, 
n'avancent qu'à pas lenis et craignent d'è re obligés de rétro- 
grader après avoir fourni une course aventureuse? 

Plusieurs chapitres sur les appliealion- de la méthode as- 
pirât ric'3 dans les épanchements du pt^ricarde, dans les abcès 
ganglionnaires, dans las hernies étranu;lées, dans h*s collections 
liquides du foie, des rein-», dans la rétention d'urine, etc., ter- 
minent cet ouvrage volumineux, consciencieurjement écrit, et 
que nous recommandons à la médilaiion de nos lecteurs. 

G. PtLTIER. 

dironique des hôpitaux 

Hôpital Saint- Antoine, — Service de M. Duplay, suppléé par M. LtDflNTtr* 
^ ?alle Sainte-Marthe (femmes^ n*» 1, ryslo sarcome «lu sein (opéré* ; n®?, 
Icyste de l'uvaire; n^l3, périusiite syphililique ; n" 14, carie du calcanéum ; 
n^ 15, arthrite du tarse; u° 16, destruction de la voûte palatine et du voile 
par des gt-mmes syphilitiques ; u" 19, vaste alcès par congestion de latégion 
lombaire. 

Salle Saint-Bamabé (hommes): n* 2, Arthrite tarsienne blênnorrhagique ; 
&^ 3, larges plaques de rupia syphilitique chez un vieillard ; n^ 5, carie du 
tibia, évidcment;»® 8, fistules multiples de l'anus et du périnée; w^ 12, ar- 
Ibiifte du coude , n^ 18, papillome de Paine développé sur un noDvus vascu- 
laire; b*' 19, fracture de la base du crâne; n" 21, énorme hernie inguinale 
enflammée ; n^ 25, chute sur les reins, commotion méduilaiie, paréaie persis- 
tante : n" 20, fracture double de Tavant-bras à sa partie moyei^ea difhcultét 
de contention ; n^ 39, atthrite purulente primitive du genou 4 wP 40, ostéo-* 
périostile du tibia d^ nature syphilitique ; n" 90. tumeur syphilitique de la 

(l)PageSl7etattiTaate«. 



gaine des péroaniers ; n"' 41 et 52, Brûlures étendues ; n° 47, ulcères de 
la cuisse ; n*' .50, cryptorchidie chez un Jeune homme de 22 ans. 

Service de M. Gombault. — Sainte- Geneviève (femm-s»: 3, albuminurie; 
4, diabète ; 11 , chorée ; 14, hystérie, paralysie ; 18, contracture hystérique ; 
— Saint Eloi (hommes : 3, affection cardiaque', hémiplégie droite, aphasie ; 
1S pneumothc-ax ; 23, carcinome de Testoinac ; 26, pneumothorax du côté 
droit, pneumonie: 39, pleuré:iie gauche, thoracentèse ; 38, sona ; seiaiigue; 
47, syphilis tertiaire. 

Hôpital de la Charitf, — Service do M. le professeur Go^selin . — Cli- 
niques les mardis, jeudis, samedis. -^ Salle des femmes : 0. abcès phlegmo- 
neux de la partie ant(^rieure de la cuisse ; 19. ostéo-sarcome récidivant de la 
mâchoire inférieure, cOté gauche ; 20, névralgie utéro-ovarienne très-intense, 
hypochondrie. 

Salle des hommes : 2, phlegrnon et abcès interdigital de la main droite^ à 
la suite d'un durillon correspondant à l'annulaire; 13, demi» bourrelet hémor>> 
rhuldal procident et étranglé. Rétrécissement très-étroit de la portion men» 
braneuse de Turéthre ; 14, — large ulcère de la jambe gauche avec hyperoi- 
tosetibiale; — 21, érytheme variqueux, phlegmon ; 22, rétention complète 
d'urine causée par un excès de table, chez un homme porteur d'un rétréoisser 
ment très-peu étroit ; hypertrophie du lobe droit de la prostate ; 28, eothyma 
et ulcérations syphilitiques aux deux jambes ; 35, éléphautiasis du pieU f t de 
la jambe droite, poussée érythémateuse ; 39, orchite, érysipèle plegmoneux de 
la verge et du scrotum ; 41, hydrocéle vaginale bilatérale déjà opérée, réci- 
dive; 43. kérato-conjonciivite aiguë, très-vasculaire, de nature scrofuleuse, à 
gauche/ un peu d'opacité de la cornée à ilroite. 

Hôpital Bêaujon. — Chirurgie : service de M. Lbport. — 5, morsure 
de cheval, fracture directe du radius ; — 9, fracture du rocher ; para'ysie 
faciale, guérison ; —11, fracture compliquée du éoude; — 14, fracture sus- 
condylieuue du fémur ; — 35, exstrophie de la vessie : opération d auto- 
plastie ; — 29, Lit'iotritic paralysie de la vessie ; — 49, ophthahnie sympa- 
thique ; — 32, sarcome de la cuisse 

Femmes : 1, Nécrose totale de la clavicu'c : Résection ; — 15, Pustule 
maligne ; gangrène ; — 17, atrophie musculaire progressive. 

Service de M. Lbcorché. — 5. hydro^pneumo thorax ; — 6, pleurésie 
enkystée; — 13, Mal do Pott : paraplé^çie ; — 18, aiéjie; — 20 péritonite 
cancéreuse : guérison. 

Service d^ M. Moutarr-Mautin. — 21, cancer de l'estomac; — 2Z, 
attixie; — 1, Rétrécissement et insuflisance mitrele. 

Servie* de M. Dujahdin-Beaumbtz, — N°* 4 et 5 fièvres interm ttentes 
traitées par le picrate d'ammoniaque; — n°^ 3,10 et 11, rhumatismes traités 
par la trymétylamine. 

' Hôpital hariboisière. — Service de M . le docteur "Woillez : St-Landry 
(KMnmes^ : N® 4, pleurésie séreus? du cûlé gauche; — n®9 pneumonie 
.jtaiftease : — n® 10, alfsction mitrale, embolie, aphasie ; — n" 1 1 , fièvre 
typhoïde léçÇère; — n" 13, fièvre typho.'de, forme adynamique; — n" 25, 
mala lie de Bright, début récent. Anurie, urémie forme dyspnéique ; — 
n* 27 fièvre typhoï.le forme comileuse. 

Sainte-MathiWe (femme?») •. N° 10, paralysie hystérique; chlorose ; — 
a** «4, kyste hydatiquo du foie ; — n** !9 bis. zona traumalifue des dernières 
branches nerveuses intercostales ; — n® 22, Himjtocéle péri-utériue. 

Hlpital de la Pitié. — Service di M. Verxboil, — Cliniques les lun- 
dis, mercredis et vendre.iis. — Sall.i des feininos: n® 16, fracture d i fJmur 
gaucho chez une cancéreuse par dépôt secondaire dans les os ; n" 20, tumeur 
gomraeuse du pli de l'aine; n® 24, plaque* mujuouses de Tanus, si nulant 
des fissures anales. — Salle des hommes : n" 3, fracture par écrasement du 
calcanéum. 

Service de M. Desnos. — Salle des hommes : n* 11. rhumatisme arti- 
culaire ; u** 9, pleuréiie gauche ; u^ 15, oreillons ; n** 26, érytheme papu- 
leux. 

Service de M. Gi-LLard. — Salle des femmes'; n** 13, kyste do l'ovaire; 
n" 28, oblitération congénitale du vagin ^ femme de 23 ans). — Salle dea 
hommes : n° 29, cirrhose du foie ; n° 40. albuminurie aiguô. 



NOUVELLES 

Mortalité a Paris, — Du 28 juin au 4 juillet. 765 décès, soit 36 de 
plus que la semaine précédente. Rougeole 15 ; — Scarlatine, 4; — Diphthé- 
rie, 10; — Cfoitp^ 17; Fièvre tj^phoïde, 6; — Çrysipèle, 4; — Bronchite 
aiguë, <6; — Pneumonie, 40; — dyssenterie, 2; — diarrhée ekoléri forme 
des jeunes enfants, 14; choléra fwst ras, \\ — alfections puerpérales, 6. 

Lyon. — Du 10 au 29 juin, 3:16 décès. — Rougeole 12; — fièvres conti- 
nues. 10; — pneumonie, 11 ;.-^ êiarrht'e et entérite^ 24; — ckolérine, 5; — 
angine couenneuse et croup, 5 ; — alfections puerpérales, 7 ; — affections 
cérébrales, 55. 
Londres. — Populalioo, 3,3r^6,073 habitants.— î)u 2Î au 28 juin, 1,12^ 
âécès. — Rougeole, 28; scarlatine, 10; — diphthérie, 8; — croup. 6; -^ 
coqueluche, 57; — fièvre typhoïde, 14; — djsseiUerie: 2; — dtav^ké&, 22; 
— choléra nottras,^'^ éryàpèle, 6; — bronchite, 94; — pneumonie, 47. 

GeoLiRA. -^ BMm9, Du 14 an 20 joia, il 7 a eu décèt par k do- 

léra à Prag%9. 



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60 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



Hongrie — Du 46 au 21 juin. 21 décès par le choléra à Pêsth. — Autri- 
che. — D'après une dépôche insérée dans les journaux anglais il j aurait eu 
À Vienne, avant le 5 juillet, huit décès par le choléra, fournis par des voya- 
geurs. Depuis lors . nous ne possédons aucun renseignement. — Pologne, 
SiUsie, etc. Ou signale Fappari/ion du choléra dans les pays qui avoislnent 
la Vistule, à Cracovie, etc. , ainsi que dans la Houte-Silésie. — > Italie» Le 
choléra a fait ion apparition à Venise. 

Errata. — Dans le n* 2 du Progris, page 19, col. 2, au lieu de Seuvre^ 
Usez ViOLLBT. Même n° page 48, col. 1 , hsezçuatorte places au lieu de 144. 
Un actb db justice. — Le sénat italien vient d'adopter l'article du nou- 
veau code Lanitoire qui' accorde une pension aux familles des médecins suc- 
combant dans Taccom plissement de leurs devoirs professionnels durant une 
^idémie. 

Jurisprudence pharmaceutique. — Vente de VkuHe de foie de morne. 
La Cour d'appel de Douai n'a pas admis la jurisprudence de la Cour de 
Paris en matière de vente d^huile de foie do morue. Elle a décidé que cette 
huile n'est pas une substance médicamenteuse, et que les droguistas et 
épiciers qui la vendraient en déUdl ou au poids médicinal ne commettent 
aucune contravention à la loi du 21 germinal an XI. — En conséquence, le 
jugement du tribanal correctionnel de Lille, qui avait condamné dernière- 
ment un droguiste à 500 fr. d'amende a été reformé. — Cette décision admet 
la libre concurrence pour la vente de l'huile de foie de morue. (France mé" 
dicaie. n®50.) 

Concours pour deux places de chef de cliniques médicales. — Un con- 
cours pour deux places de chef de cliniques médicales sera ouvert à la fa- 
culté de médecine de Paris, le 21 juillet 1873 à 3 heures. Seront seul admis 
à concourir les docteurs en médecine âgés de moins de 34 ans le jour du 
concours. — Le registre d'mscription pour le concours sera ouvert au secré* 
tariat delà faculté jusqu'au 19 juillet. 

Concours pour une place de professeur suppléant de thérapetitiqus et matière 
médicale à l'Lcole préparatoire de médecine de Lyon. — Ce concours aura 
lieu le lundi 11 août 1873 à 9 h. Les docteurs en médecine seulement sont 
admis à concourir. On doit s'inscrire avant le l^** août. On fournira son 
acte de naissance, son diplôme, ses titres, ses travaux l^s épreuves con- 
sistent : 1^ en titres des travaux scientifiques ; 2® détermination de certaines 
substances fraîches ou sèches; 3* une dissertation orale qui sera la même 
pour tous les candidats ; on ne se servira d'aucun livre ; 4* une leçon orale 
après 24 heures de réflexion sur une question de Urérapeutique et matière 
médicale. La durée du professorat est de six ans. 

Hôpital Saint^ean de Bordeaux. — Concours pour une place de dn^Uma . 
élève eateme. — Ce concours sera ouvert le 20 septembre prochaia. Ne seront 
admis à concourir que les élèves en médecine ayant au moins quatre inscrip- 
tions validées. — Les inscriptions seront reçues jusqu'au 15 septembre in- 
clusivement à la mairie, liivision de la police adBiiii£iraLive — Le programme 
wmftmià : une épreuve orale sur l*iiiatomie des organes géaito-'U hi vai y g.^ 
une question élémeaUirfe ayant trait aux affections vénérionnes, el un© qJw-.) 
tion de petite chirurgie. — Le temps accordé pour l'ensemble de ces questious 
est de une heure y compris le temps de la réflexion. — L'élève nommé en- 
trera immédiatement en fonctions. Son traitement sera de 250 fr. 11 succèdlO'a 
de droit pour une année, au premier élève externe le 1^*" janvier 1875, et 
jouira dès lors, à ce titre; d'un traitement de 500 fr. (Bordeaux méd., n" 21). 

Procès Bacgelli. — Le conseil supérieur de l'InsHruction publique, ayant 
reconnu vrais les faits imputés au Prof. BaccelU (de Rome . lui a fdit sus- 
pendre ses fonctions pendant 3 jours. Nous dirons avec le • Mopiinento • de 



Naples, que la peine matérielle ne doit pas être appliquée à un homme qui 
a Testime de lui-même. Il sufllt de lui dire « vous avez mal agi, • pour Iv 
infliger une punition suflisante. Quelques journaux prétendent que M. Bac- 
celli aurait proposé sa démission. 

Statue de Morgagni. — Les Italiens attendent la fin du congrès de 
Vi une pour inailgurer la statue de Morgagni à Forli. Cette solennité aura 
lieu du 20 au 30 aeptembre. 

Herborisation. — M. Decaisne fera son herborisation dimanche prochain, 
13 juillet, dans la forfit de Sénast. Rendez- vous au chenùn de Lyon (station 
de Ris-Orangis), à l'arrivée du train partant de Paris à 9 h. 25 m. 

Vacancks médicales, a céder à 12 minutes de Paris une position mé- 
dicale. Rapport susceptible d'augmenUtion 8.000 fr., s'adresser à M. Lederc 
libraire place de l'École de Médecine, 14. 

NâcROLOGiE: « Joseph Vriès, dit le docteur n^ir, est mort le 21 juin, 
dans un hôtel de la rue Jean-Jacques^Rousseau, 45. Vriès avait loué, place 
Sainte- Opportune, un petit appartement dont les meubles avaient été saisis 
i la requête d un créancier. Dès qull se sentit atteint de la maladie qui devait 
l'emporter, il se ht transporter à l'hôtel ci-dessus désigné. M. Vriès est 
mort dans la dernière misère, il devait plus de 300 fr. au maître d'hôlel qui 
le gardait par commisération. Les frais de ses obsèques ont dû Ôtre faits par 
la ville. » Sic transit gloria mundi (Liberté), 

L'Annuaire des EIaux minérales, pour 1873 (l4® édition), est en vente 
a la librairie H. Rey. 14, rue Monsieur-le-Princo (bureau de la Bazette des 
Eaux) Ce volume, entièrement nouveau, contient la nomenclature des bains 
minéraux de France et de l'étranger, Allemagne exceptée. — Propriétés 
diverses de ces bains ; tableau des indications thérapeutiques des sources 
minérales, moyens de communication, services spéciaux des chemins de fer. 
Notices sur les principaux étabtissements, etc. Charmant volume in-18 de 
260 pages, très-portatif, imprimé sur papier satiné. Mémento indispesuble 
du médecin, du malade et du touriste Prix : 1 fr. 50, franco par la postei 



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Vacher (L.) De l'obésité et de son traitemenl avec une con- 
férence sur le traitement de l'obésité d'après le système Ban- 
ting par Nibmbybr. In-S de 6 > pages, 1873 1 fr. 50. 

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Dujardin-Beaumetz. Nouvelles recherches sur la trimethy- 
lapine et sur son usage thérapeutique dans le traitement du 
rhumatisme aniculaire aigu. In-8 de 48 p. 2 fr. 

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Ch^mpaokât. Action des eaux de Vicl^ sur le tuhe intes* , 
tinal. In-!2 de 86 pages. 50 c. ' 

Potheau. Elude sur là valeur sémiologique de la ménorrha- 
gio ou exagération du ûax menstruel. In-8 de 100 pages, î fr. 

RoGHARD (F.) Maladies des cheveux. Moven d'y remédier et 
d'en réparer la perle. In-12 de 36 pages, 50 c. 



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musculaire et osseux est indiscutable. C'est cetie raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux I 
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JODMAL DE MÉDECINE, DE CHffiUllGIE ET DE PHARMACIE 
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Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



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On s'abonne hors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 

SOaf MAIRE. — Clinique mÉdicalb : De U compression lente de la moelle ; troubles 
de U seDcibiJité, leçon de M. Charcot, recueillie par Boorneville. — Etude de quel- 
ques points de l'urémie, leçon de M. Béhier, recueillie par Liouville et Straus. — 
Pathologie interne : De la pueumonie aiguë lobaire, leçon de M. Comil, recueillie 
par P. Budin. — Bulletin du Frogrès Médical : Le service médical des prisons; 

— Des troubles trojrtiiques et vaso-moieurti observés chez les hémiplégiques, par 
Bourneville. — SociirrKS savantes. Société de biologie : Altération des humeurs 
dans l'intoxication saturnine, par Bouchard ; — Usage dea.intercostaux et du dia- 
phragme, oar Esbach j ^iLésions des membre^ et des viscères du côté paralysé 
chez les hémiplégiques, par Ollivier et Baréty. — Académie de médecine — So- 
ciérÉ ANATOMiQUË : Deux cas d'anévrysme de la crosse de l'aortct par Liou?flle ; 

— Discussions. — Revue de thérapeutique : Du protochlorure de fer et de 
l'emploi de ce médicament en thérapeutique. — Erection incomplète, etc ; chloral, 
par Parona. — Pharmacologie .* Du phosphate de chaux ; — Solution de chloral 
contre le^ ulcères. — mélanges : Bougie de cire retirée de la vessie d'une femme; 

— Corps étranger de l'œsophage ; — Anthropophagie pathologique. — Chronique 
DES HOPITAUX. — NOUVELLES : Marclic du choléra; — Prix, etc* — Bulletin bi- 
bliographique. 

» 



CLINIQUE MÉDICALE 

HOSPICE DB LA SALPÉTBlikRB. -^1 

De la compression lente de la moelle 

Leçons recueillies par Bourneville. 



(1) 



SYMPTÔMES. — DES TROUBLES DE LA SENSIBILITÉ. 

Messieurs, 

IV. Ainsi que je vous le disais tout à rbeure, dans la pa- 
ralysie par compression, la sensibilité ne se modifie que 
très-tard, d'une manière sérieuse, à moins qu'il ne s'agisse 
d'une lésion, qui, primitivement, avait occupa les parties 
centrales de la moelle. Quoi qu'il en soit, voici l'exposé de 
quelques particularités relatives aux troubles de la trans- 
mission des impressions sensitives, lesquelles se manifes- 
tent de préférence, mais non pas cependant d'une façon 
exclusive, dans les paralysies par compression ; elles ne 
s'observent, ainsi que vous l'avez dû pressentir d'après ce 
qui a été dit plus haut, que dans les cas où la compression 
est portée à un haut degré. 

En premier lieu, je signalerai le retard dans la trans- 
mission des sensations, phénomène curieux et qui, si je 
ne me trompe, a été pour la première fois relevé par M, Cru- 
veilhier : il peut, ainsi que je l'ai une fois constaté, se passer 
quelquefois jusqu'à trente secondes depuis le moment où 
l'impression a lieu jusqu'à celui où elle est perçue par le 
malade. 

Je dois mentionner ensuite une sorte d'hyperesthésie ou 

(1) Voir Us nO» 1 et 4 du Pro^fiê m^Uêl* 



mieux de dysesthésie par suite de laquelle les moindres* 
excitations, telles qu'un léger pincement, l'application d'un 
corps froid, donnent naissance à une sensation très pénible 
même ^elle que soit la nature de l'excitation et dans 
laquelle domine, d'après les récits des malades 'un senti- 
ment de vibration. Ces vibrations, toujours d'après ce que 
rapportant les malades, semblent remonter du coté de la 
racine du membre en môme temps qu'elles descendent vers 
son extrémité. Dans certains cas, ces sensations persistent 
pendanfplusieurs minutes, un quart d'heure et plus encore, 
après la cessation de la cause excitatrice qui l'a déterminée. 
En pareil cas, le malade éprouve toujours une grande diffi- 
culté à désigner exactement le heu où l'excitation a été 
produit^ • 

Enfin,, il n'est pas rare que i'excitation. portant sur un 
membre^ après avoir produit les phénomènes qui viennent 
d'être indiqués, soit suivie au bout de quelque temps d'une 
sensation analogue qui parait siéger symétriquement dans 
un point du membre opposé correspondant à la région pri- 
mitivement excitée. Cela rentre dahs l'histoire de ce qu'on, 
désigne sous le nom de sensatiœis associées. 

On a cherché, vous le savez, à se rendre compte ainsi 
qu'il suit de la production du phénomène en question : 

Lorsque la transmission des impressions sensitives dans 
la moelle est rendue difficile par l'interruption d'un certain 
nombre de tubes nerveux (centripètes) , ces impressions se- 
raient transmises par la voie des cellules ganglionnaires, 
liées entre eljes par leurs prolongements jusqu'à des fibres 
nerveuses restées saines ; ces impressions parvenues au 
centre de perception par cette voie anormale seraient con- 
sécutivement, suivant la règle commune, rapportées à la 
périphérie de ces dernières fibres nerveuses. 

J'ai cru. Messieurs, devoir rappeler ces particularités 
parce que, je le répète, elles s'observent plus communé- 
ment et à un plus haut degré, dans la paraplégie par com- 
pression que dans toute autre forme de paralysie des 
membres inférieurs. Mais il ne faudrait pas, cette fois en- 
core, chercher là un caractère distinctif, absolu. D'ailleurs 
ces synjptômes, et j'insiste sur cette réserve, ne s'obser- 
vent guère, dans la paraplégie déterminée par une compres- 
sion lente de la moelle épinière, que dans le cas où la lôsioa 
spinale est portée au plus haut point. 

V. A. moins de compUcations inattendues, la nutrition 
dans les parties paralysées, demeure normale. Ainsi le» 



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62 



LE PROGRES MEDICAL 



iViuscles conservent pendant de longs mois leur Tolume et 
leurs propriétés électriques. L'inactivité prolongée finit 
toutefois par amener Témaciation et l'amoindrissement de 
la contractilité feradique des muscles paral3^sés. De leur 
côté, le tégument externe, la vessie, les reins ne présentent, 
pendant longtemps, aucune modification nutritive appré- 
ciable. Mais la vitalité de ces organes paraît rapidement 
se modifier sous l'influence de certaines complications. 
Ainsi, par exemple, dans un cas que j*ai observé de para- 
plégie consécutive à un mal de Pott, roiiv. rhire suoite d'un 
abcès dans le canal rachidien, détermina une brusque irri- 
tation du segment inférieur de la mocilp bientôt suivie de 
Ja formation rapide des eschares sacn\s, d'une modifica- 
tion de la contractilité électrique dos masses musculaires 
qui, peu à peu, présentèrent une atropjiie remarquable. Les 
urines en môme temps deviennent puruhuites. Les accidents 
survenant dans de telles conditions sont en général promp- 
temeut mortels. Du reste, sans l'intervention a])i)arente 
d'une cause nouvelle, d une comi)]icatiou quelcouqu(% ces 
Blêmes accidents peuvent se maniiester à uu moment don- 
né dans lé cours des paraplégies par compi'cssion et déter- 
miner rissue fatale. 

VL Jusqu'ici, Messieurs, nous ne nous sommes occupés 
que des lésions organiques qui interceptent le com*s des 
fibres nerveuses dans la moelle, sur un point, dans toute 
son épaisseur. Je veux actuellement appeler votre atten- 
tion sur le cas où l'une des moitiés latérales de ce centre 
nerveux est seule lésée par le fait de la comi)ression. 

Il importe de bien spécifier tout' d'aberd l'étendue et le 
mode de répartition de l'altération que nous avons en vue. 

Nous supposons la moitié latérale de la moelle (^piniére 
lésée da'ïis toute son épaisseur; jusqu'à la ligne médiane. Lî^ 
lésion, doit avoir par conséquent interrompu le cours des 
fibres des cordons postérieurs et antéro-latéraux d'un 
coté et simultanément aussi les parties correspondantes do 
la substance grise jusqu'à la ligne médiane. Dans ces con- 
ditions spéciales et dans celles-là seulement la lésion dont 
nous étudions les effets se traduit cliniquement par un 
ensemble symptomatique fort remarquable et vraiment 
caractéristique. 

On peut désigner cet ensemble simplement sous le nom 
àliémiplégie spinale avec anesthésie c7^oisée quand la lé- 
sion dont il s'agit occupe un point de la région cervicale. 

Si c'est au contraire un point de la région dorsale ou 
lombaire qui est aflecté de cette façon, ce n'est plus Vhé- 
m\\)\^^\ey mois hiQiiVhémiparaplâ g le spinale avec ânes- 
ifiésie croisée qu'on observe. Vous allez reconnaître bien- 
tôt, Messieurs, la raison de ces dénominations. 

VII. Toute lésion hémilatérale de la moelle, qui ne rem- 
plirait pas les conditions expresses que je viens d'énu- 
mérer, ne produirait pas l'ensemble symptomatique sur 
lequel je veux attirer votre attention ounele produirait tout 
au moins que d'une manière imparfaite ; une fois au con- 
traire ces conditions remplies, le tableau symptomatique se 
présente nécessairement. La connaissance que nous en 
avons est de date toute moderne. C'est un des résultats les 
plus nets et IÇÂplus fructueux qu'aient fourni, dans ces der- 
niers temps, l'intervention de la physiologie expérimentale 
dans le domaine de la pathologie spinale, et je suis heu^ 
reux de dire jue cet important résultat est dû tout entier 



aux travaux de mon ami, M. le professeur Brown-Séquard. 

Ce n'est pas. toutefois, que l'hémiplégie et l'hémipant- 
plégie spinales aient passé inaperçues jusqu'à lui ; msds, 
jusqu'à M. Brown-Séquard, ce n'était là, pensait-on, qu'une 
réunion pour ainsi dire fortuite de phénomènes ëtnuiges, 
contradictoires, inexplicables au point de vue de la physio- 
logie régnante. Aujourd'hui grâce aux travaux de M. Brown- 
Séquard, nous connaissons, en grande partie du moins, 
la raison des phénomènes qu'il nous est possible de faire re- 
monter, avec précision, jusqu'à la lésion anatomique qui 
lour a donné naissance.' ^ 

Pendant longtemps, au point de vue clinique, l'intérêt a 
éKî surtout chirurgical, car la section hémiiatérale de la 
moelle capable de déterminer l'hémiparaplégie avec anes- 
thésie croisée, paraît être une conséquence fréqueate de^ 
lésions du centre spinal par un instrument tranchant. Ce- 
pendant le médecin est appelé à observer parfois cette 
forme symptomatique, et en-particulier lorsqu'il s'agit de la 
compression spinale occasionnée par une tumeur. 

{À suivre) 

HOTEL-DIEU. — M. LE PROFESSEUR BÉHIER. 

Étude de quelques pointa de l'Urémie (Clinique'— 
, Théories; — I^zpériences.) ' 

Leçons recueillies par H. Liouville, chef du laboratoire et 
I. Straus, chef de •Unique adjoint (1). 

L'expérimentation, elle non plus, sachez-le bien. Mes- 
sieurs, ne donne rien de décisii*. Frerichs a injecté chez 
le chien 1 et 2 grammes de carbonate d'ammoniaque et a 
obt(mu des convuhiions, mais cet» doses sont trop iortes et 
no prouvent rien pour riaterprétation pathologique que noui; 
poursuivons. 

Ici aussi, nous avons ou recours à des expériences de con- 
trôle. IJous avons injecté à des grenouilles, sous la peau 
25 milligrammes d'une solution de carbonate d'ammonia- 
que; peuafirès l'animal devient inquiet, il s'agite, présejile des 
convulsions cloniques, puis tétaniques et meurt au bout de 
20 à 30 minutes. Voici l'expérience que nous réj)étons sous 
vos yeux: vous. voyez cette grenouille en pleine raideur 
tétanique, si Men qu'on peut la soulever tout d une pièce 
par l'une de ses extrémités ; elle a reçu sous la peau une 
injection de 10 milligrammes de carbonate d'ammoniaque. 

Nous faisons la même tentative sur le cobaye; la dose 
du poison nf'cessaire pour obtenir des convulsions est de 

gr. 50 ; chez le lapin, pour déterminer les mêmes effets 
il faut aller jusqu'à 1 gr. 50 et 2 gr. ; ce sont là dos doses 
moyonnos, presque limites (2), Le poids et la résistance 
vitale différant chez cosaniinaux les font naturolloment un 
pou varier. 

Drf reste les phénomènes que vous présentent ces ani- 
maux ne sont pas la reproduction de tous les accidents 
urémiquos habituels; ce sont surtout des convulsions épi- 
leptiformes et tétaniformes avec un notable abaissement 
de la température, que nous avons toujours relevé avec 
M. Liouville, même immédiatement après les plus violentes 
secousses convulsives. Nous reviendrons du reste sur ce 
point spécial (3). Mais ici la dose du poison est énorme et 
beaucoup plus élevée en proportion de ce qui peut exister 
chez l'homme. En effet, M. Rosenstein remarque qu'en 
comparant le poids et le volume du corps de Thomme 
à ceux des animaux en expérience, c'est 20 à 30 grammes 
de carbonate d'ammoniaque qu'il faudrait injecter chez 

1 homme pour produire des accidents de cette sorte. Si de 
teUes quantités existaient dans le sang de nos malades 



(t) Voir les n»« 2, 3 et 5 du Procès médical, 

i!( ^j^^i^^P*^^9i^> ^«W. Communication de MM. Béhier et Liouvflte. 

(3) Voir SocUié d. biologie et 0mm^ méâmk [im). 4-iouvii». 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



63 



l'analyse chimique les révélerait avec la plus grande faci- 
lité; or, vous le savez, c'est à peine si elle décèle des 
traces d'ammoniaque dans le sang dje ceux qui succombent 
à ce qu'on appelle les accidents ûrémiques, 

Ainsi je me vois amené, à mon tour, à rejeter l'hypothèse 
de Frerichs qui attribue les symptômes produits à la con- 
version de l'urée en carbonate d'ammoniaque. Vous voyez 
en effet que les accidents provoqués par ce poison sont 
diflTérents (le coma fait défaut) ; les doses le sont encore 
davantage, de grandes quantités de carbonate d'ammo- 
niaque étant nécessaires pour la réussite de l'expérience, 
tandis qu'on n'en constate que des traces dans le sang des 
malades, et de plus faibles quantités encore dans l'air 
expiré (1). 

Un autre point nous reste à mentionner; je vous ai dit 
que les accidents de l'urémie ou mieux de l'empoisonne- 
ment urineux se manifestent quand l'élimination de l'urine 
ou son excrétion sont empochées. En 1860, Jaksch a établi 
à ce sujet une distinction importante. Il a montré que les 
troubles survenus dans la sécrétion ou filtratioil urinaire, 
ou urémie proprement dite, s'accompagnent d'autres 
symptômes que ceux que présente» la résorption de J'u- 
rine après 'transformation ammoniacale. C'est à ce der- 
nier ordre de faits qu'il a appliqué la dénomination d'œn- 
moniémie. Dans le parallèle qu'il établit entre l'am- 
moniémie et l'urémie proprement dite, il insiste surtout 
sur l'odeur ammoniacale dégagée par l'urine et par le 
malade dans le premier cas, odeur qui fait défaut dans 
l'urémie brightique ^ dans l'ammoniémie, il y a des frissons 
répétés, ils manquent dans l'urémie absolument ; les vo- 
missements sont constants dans l'ammoniémie; dans l'u- 
rémie, ils peuvent faire défaut. 

Ce tableau différentiel de Jaksch a été repiroduit, eii 
1868, par M. le professeur G. Sée ; seulement, mon hono- 
rable collègue conteste l'existence de la diarrhée et des 
vomissements dans Tammoniémie et attribue ces deux 
symptômes exclusivement à l'urémie. 

Quoiqu'il en soit de cette distinction, assez fondée en 
clinique, elle prouve une fois de plus l'insuffisance de la 
théorie de Frerichs, puisque, cliniquement comme expéri- 
mentalement, l'empoisonnement par les produits ammo- 
niacaux diffère de l'empoisonnement urémique. 

Enfin, il existe des faits, rares il est vrai, mais bien 
observés, où les phénomènes dits ûrémiques se sont 
développés chez des sujets dont l'urine des 24 heures con- 
tenait une quantité normale et môme exagérée d'urée. 
(27 gr. 3 dans le cas de Parkes, 26 gi\ 8 dans celui de 
Schottin, et môme 40 gr. 2 dans celui de Mossler). La ré- 
tention de lurée et sa transformation en produits ammo- 
niacaux ne pouvaient certes pas ôtre jnvoquées dans ces cas, 
comme cause des accidents observés, puisqu'elle était éli- 
minée librement et môme abondamment par les urines. 

Ce furent des faits de cette nature qui conduisirent 
Scherer, Hoppe et Oppler à attribuer les symptômes que 
nous étudions, non pas à la rétention de l'urée, mais à 
la présence de produits d'oxydations inférieurs, à la créa- 
tine, la créatinine, la leucine et aux matières encore indé- 
terminées et confondues sous le nom de matières extrac- 
tiv'es. Oppler a trouvé ces substances accumulées dans 
les liquides de l'organisme et jusque dans les muscles ; 
plus récemment, notre regretté Chalvet avait fait con- 
naître sur ce point des résultats encourageants. Il a cons- 
taté que dans ces états improprement appelés ûrémiques, 
la proportion d'urée dans le sang, loin d'ôtre augmentée, 
est abaissée notablement ; nouvelle preuve de la fausseté 

(l) On fait dissoudre deux grammes d'iodure de potassium dans cinq 
grammes d'eau distilée. A l'aide du réactif de Nessler. — On ajoute 
ensuite del'iodure de mercure Jusqu'à C3 que la solution iodurée ne veuille 
plus en dissoudre. On laisse en repos pendant 23 heures. Au bout de ce 
temps, on ajoute triante grammes de potasse caustique liquide et on filtre à 
Tahri d'émanations ammoniacales. On essaie alors le réactif arvec de l'acide 
sulfurique ne contenant aucune trace d'ammoniaque. S'il j a quelques traces 
d'ammoniaque, on a un précipité Jaune pâle ; si l'ammoniaque est en grande 
quantité OL a un précipité brun d'iodure ammonio-mereurique. 



de la théorie de Wilson etd'Hammond. Pierre Chalvet voyait 
dans la présence de ces matières extractives un indice 
de la diminution des combustions organiques, insuffisantes 
pour transformer les déchets en urée et donnant nais- 
sance à des produits intermédiaires. Cette donnée devient 
surtout intéressante si on la rapproche d'un autre fait 
clinique fort intéressante savoir, V abaissement corres" 
pondant de la température observée. 

Dans les expériences d'vijection d'urée ou de carbonate 
d'ammoniaque chez les animaux, faites à notre labora- 
toire, nous avons avec M. Liouville noté un abaissement 
de teiupérature provoqué constamment par cet empoi- 
sonnement. Nous opérions sur des lapins et sur des co- 
bayes. Nous n'avons pas répété ces expériences sur le 
chien. Ainsi, par exemple, chez un cobaye à qui nous 
fîmes une injection de gr. 50 de carbonate d'ammonia- 
que dans le tissu cellulaire du dos, le 2 mars à 6 h. JO, 
la température rectale, avant l'injection était de 39®, 2. 
Les convulsions commencèrent à 6 h. 22 et la mort avait 
lieu 6 h. 25 du soir. La température à ce moment était 
tombée à 36o,9, elle présentait, donc un abaissement de 2**,3. 

Chez un autre cobaye' observé avec grand soin et qui 
reçut une semblable injection de la môme dose le 8 mars, 
à io h. 26, la température rectale était avant l'expérience 
de 40^,4. A 10 h. 39, au moment de la mort survenue avec 
la môme forme d'accidents, elle était tombée à 38^,8 après 
avoir présenté .une ligne descendante continue. 

De môme, chez un lapin pesant 2,500 grammes, auquel 
le 13 mars on a injecté à 4 h. 40 du soir, 2 grammes de 
carbonate d'ammoniaque (1 O/o de la quantité totale"" du 
sang) la température rectale marquait 40« avant l'opération; 
à 4 h» 55, au moment de l'attaque tétanique, elle était de , 
39°^ 3 ; les convulsions persistant, elle descendit à 38®, 5, à 

5 h. 45 ranimai revenait à lui tout en continuant à pré- 
senter des convulsions et une température de 36', 8. Enfin, à 

6 h. 45, après une forte émission d'urine, la tefhipérature. 
rectale marquait 35^,8. A 8 heures, le lapin circulait avec 
assez d'ativité, se défendait bien et la température était 
remontée à 38®,6. 

Ces faits expérimentaux répondent donc parfaitement 
aux faits cliniques mis en lumière par MM. Bourneville 
et Charcot, et qu'avec un certain nombre de cliniciens 
nous avons déjà contrôlés à plusieurs reprises (1). • 

De plus, ces faits répondent à la manière 'de voir de • 
Chalvet. Il pensait que les substances injectées empo- 
chent les combustions organiques, mais, il faut bien le re- 
connaître, cette analogie ne sert pas encore à éclaircir 
la pathogénie des accidents ûrémiques. 

Hammond avait émis cette assertion que l'urine en nature 
constituait un poison énergique, plus violent que l'urée ou 
que le carbonate d'ammoniaque. Une expérience que nous 
avons instituée ne confirme point cette opinion. Le 10 
mars 1873, nous injectons à un lapin 5 centimètres cubes 
d'urine d'un lapin mort la veille. 11 supporta très-bien cette 
opération, et sans abaissement notable de la tempépature. 
Ce n'est là qu'une expérience isolée, qui prouve bien 
que IjBs eflTets toxiques ne sont pas aussi violents que le 
prétend Hammond. 

En résumé, il est constant que la non-filtration de l'u- 
rine (néphrite, maladie de Bright, etc.) produit certains 
accidents appelés ûrémiques ; ces mômes accidents, avec 
quelques variantes, entre autres l'absence de l'œdème, se 
retrouvent dans les troubles de l'excrétion et dans la ré- 
sorption de l'urine (cystite, rétrécissements de l'urèthre, 
etc). ,.; 

Mais, parmi les matériaux qui entrent dans la compo- 
sition de l'urine, quelle est la substance qu'il faut incri- 
miner ? c'est là ce qu'il est encore impossible de • déter- 
miner, non plus que la lésion anatomique que cet agent 
ou ces agents {s'ils sont multiples) provoquent dans les 
centres nerveux. 

Vous voyez. Messieurs, que la question est loin en- 



(t) Voir : Communication à la Société Ânatomtpte par MM. Bélîier et 
Liouyille, Bulletin 1873 ; et Mouvement Médical, {/873). 



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64 



LE PROGRÈS MÉDICilL 



comd'ôlfe épuisée, et, oe que j'ai surtout tenu à dégager 
âwaBt wons, c'est prédsémeut la complexité et l*obscu- 
idté de cette étude. Nous ne devons vous dissimuler ni 
l(0tt8 atténuer les difficultés de la science. Il est un certain 
ordre ,de questions qui ne comportent pas actuellement 
uneprécision absolue et ne sauraient Tacquérir qu'au détri- 
ment de la vérité et de la réalité des faits ; Turémie est 
de ce nombre. La notion d'un trouble apporté à la filtra- 
tion uriuiaîre suffit pqur la comprébension générale du 
IKTOcessuâ urémique et est définitivement acquise. Vouloir 
aller au-delà et préciser davantage, ce serait violenter 
las liaits, ce serait introduire dans le problème une clarté 
Illusoire et qui servirait plutôt à vous égarer qu'à vous 
giûâer. 

PATHOLOGIE INTERNE 

COURS COMPLÉMENTAIRE DE LA FACUT.TÉ. — M. CORA'IL 

Anatomie pothologlqaedapoainon.-— Auscultatioii(1]. 

Leçons recueillies par P. Budin. 

PNEUMONIE AIGUË LOBAIRE 

Messieurs, 

Si, en effet, il suffisait que les parois des alvéoles fussent 
gotfflées par la congestion de leurs vaisseaux et lubréliôes 
par un liquide muqueux, pour avoir du râle crépitant, ce 
symptôme devrait être observé dans la majorité des faits 
de congestion pulmonaire, par exemple dan? celle qui ac- 
compagne la plupart des fièvres, les bronchites avec con- 
gestion pulmonaire, etc. Or, tous les cliniciens vous, diront 
que le râle crépitant fin n'est pas commun en pareil cas, et 
je puis^Oouter que lorsqu'on l'observe, c'est qu'il existe alors 
des «noyaux d'iodaration dus à de la pneumonie lobulaire, 
à de l'apoplexie ou à toute autre cause. Par conséquent, les 
oonditions indiquées par Wintrich et parmon excellent col- 
lègue, M. Parrot, ne sont pas suffisantes. 

©e plus, dans les expériences qu'il a faites en insufflant 
6ten auscultant après la mort les poumons de malades 
^^il avait observés pendant leur vie, Parrot n'a pas tenu 
compte delà crépitation vésiculaîre que fait entendre tou- 
jours le poumon lorsqu'on l'insuffle après l'ouverture du 
tborax. Cette cause d'erreur dans l'auscultation posi-nior- 
tem n'avait échappé ni à Barth et Roger, ni à Wintrich. 

Pour nous, nous croyons que deux conditions sont indis- 
pensables pour que le râle crépitant apparaisse et reste 
permanent un certain temps pendant upe maladie de pou- 
mon : 

4* Qu'il existe une induration du tissu pulmonaire 
en un ipaiaat voisin de la plèvre ou située immédiatement 
«a-dessous de cette meipbrane ; 2° que les alvéoles voisins 
dte ce noyau d'induration puissent être pénétrés par 
lair. 

Voyons an effet ce qui se passe lorsque ces deux condi- 
tions sont remplies et faisons-en l'application au cas par- 
ticulier de la pneumonie. 

!lx>r8qa'iin noyau dur se trouve situé près de la surface 
An^ponamon, il occupe plus de place que les alvéofes nor- 
Bttnx panitant que^àure le retrait du poumon dans l'inspira- 
tion. Il oûmprime par oooaséquent et aplatit les alvéoles nor- 
BsauK ^mplemezkt congestionnés du voisinage, et ceux-ci 
ne contiennent plus leur air de réserve. Ces alvéoles se 
trouvent, à l'inspiration suivante, dans la même condition 
fnB^aaX'd'un pouniûB revenu sur lui-^mème après l'ouver- 
tore du thorax. Aiossi^ pendant cette inspiration entend* 
on le bruit 4e crépitation vésiculaire pur, c*<est-à-^dire ex- 
trêmement .fin ou légèrement modifié parl'étatdeiubréfac- 
tiofi^lesiparois al^olairesco'ngésti onuées . Le noyau d ur étant 
situé près de la surface pulmonaire, ce sont les vésicules de 
lasurûtoe quisontaltQrnativement aplaties et distendues par 
Tair-, de tdle sorte 4ae le bruit produit est Haeilemeiit trans- 

(1) Voir les n<»M âl4 ^ Pr^iyrH méiictd. 



mis à l'oreille par la panoi (Costale. Lorsque le noyau d^in- 
duratioii arrive immédiatement sous la plèvre, ce noyam, 
qui est l'agent delà compression, sert en miême temps à 
transmettre la crépitation qiil^ae passe à sob pourtour dans 
la profondeur du poumon, et de plus le môme phénomône 
de crépitation se produit autour de lui à la surface pul- 
monaire. 

Dans la pneumonie, pendant les premières heures où 
l'engoûment existe seul, on n'entend rien d'anormal ai ee 
n'est une faiblesse de la respiration ; Qiais aussitôt que les 
infandibula d'une partie plus ou moins étendue du pou- 
mon située près de la plèvre sont remplis d'un coagalom 
fibrineux et hépatisés, le râle crépitant fin se manifeste par 
ses boufi'ées caractéristiques. Si l'hépatis^tion était au dé- 
but et restait située profondément près de la racine du pou. 
mon. il ne viendrait pas de râle crépitant jusqu'à l'oreille. 

Les deux conditions de la crépitation, analogues à celles 
que nous avons réalisées en injectant du suif solidifiable 
dans le poumon, se rencontrent donc aussi dans la pneu*- 
monie. Seulement les alvéoles qui, dans cette maladie, en^ 
tourent le tissu hépatisé ne sont généralement pas normaux 
et presque constamment ils sont congestionnés. L'état de 
leurs parois qui servent de soutien à des vaisseaux dilatés 
par rafûux du sang, la quantité variable de liquide qu'ils 
contiennent alors doivent entrer pour une grande part, 
dans la production du phénomène, etnous devons en tenir 
compte dans son analyse. 

Le râle crépitant de la pneumonie reconnaît bien la 
môme cause que la crépitation vésiculaire obtenue après 
Tinjection de suif solidifié dans le poumon : il s'agit bien 
toujours dans les deux cas du redressement brusque, dans 
l'insiiiration des pairois alvéolaires, affaissées complète- 
ment par compression dans l'expiration ; mais ce brait 
doit être légèrement modifié par le gonflement des paruis 
celiulo-vasculaires et par la présence du liquide. 

Il oôt rare -en effet que le râle de la pneumonie, même 
observé à son début, donne un pétillement aussi fin, aussi 
sec que la crépitation vésiculaire du poumon sain, ausculté 
après l'ouverture du thorax. Telle a été la remarque faite 
par M. le professeur Sée, à qui nous îkisions entendre oe 
dernier bruit. Il n'y a pas de doute pour nous que l'état de 
.gonflement et d'humidité de la paroi des alvéoles conges- 
tionnés ne donne au râle crépitant de la pneumonie un 
sgn plus humide, moins tenu que celui ae la crépitation 
vésiculaire du poumon normal, 

Nous avons essayé, M. Grancher et moi, de modifier la 
crépitation vésiculaire en irgpctant dans le poumou, à trai^ 
vers les parois thoraciques conservées intactes, des sabs« 
tancGs visqueuses ou moins dures que le suif, de la géla- 
tine, par exemple, et des solutions gommeuses. 

La gélatine, injectée puis solidifiée dans le poumon» 
donne les mômes résultats que le suif ; on entend au niveau 
de rinduration, à travers les côtes conservées intactes, du 
râle crépitant fin. La gélatine non encore soUdifiée, et la 
gomme injectées dan» le poumon ne. nous ont rien donné 
lorsqu'on auscultait à travers les côtes. 

Si l'on £àit l'injection avec de la solution de gomme peu 
épaisse dans le poumon après avoir enlevé la paroi costale^ 
et que l'on malaxe le noyau injecté de manière à faire fu- 
ser le liquide dans une portion plus étendue du poumon, U 
en résulte une distension moUe du tissa. On se rapproche 
ainsi des conditions observées dans la congestion et dans 
l'œdème pulmonaire : les alvéoles pulmonaires sont incom*- 
plètement rempUes et les petites bronches contiennent du' 
liquide gommeux. En faisant l'insufflation avec le soufflet,, 
on entend alors, en outre des râles crépitants fins, des râ- 
les muqueux à petites bulles qui se passent aux deux temps 
delà respiration et qui ont les petites bronches pour 
siège. 

Cette expérience nous donne Texplication du râle humide 
à petites bulles et aux deux temps de la respiration qui 
vient se joindre aa crépitant pur oa le remplacer ; mais 
ce derniei' peut être modifié eB4Xire de plusieurs fa^^ûjus 
dans le cours de la poeamenie. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



65 



Bientôt, en effet, l'hépalisation sVitend à de grandes mas- 
ses du poumon et lorsque les infundibula d'une partie con- 
sidérable d'un lobe sont^remplis* par Texsudat soliile, le 
râle crépitant disparaît ou ne s'entend qu'à la périphérie de 
rhépatisation. Il est alors remplacé, dans le lieu primitive- 
ment affecté, par un bruit de souffle tùbaire s'efTectuant 
aux deux temps de la respiration, mais habituellement plus 
fort à Tinspiration qu'à l'expiration. 

Ce bruit de souffle n'est autre chose que le bruit bron- 
chique transmis à l'oreille par le tissu hépatisé, souffle qui 
n'est plus, comme à l'état normal, étouffé par l'air contenu 
dans les vésicules aériennes interposées entre la bronche 
et la paroi de. la poitrine. 

Mais assez souvent, soit au début de la période d'hépati- 
sation, soit à son déclin, un certain nombre des lobules 
pulmonaires situés dans la partie hépatisée reçoivent en- 
core de l'air et font entendre des bouffées de ràlêcrépita:nt^ 
bien que le souflle existe en môme temps. 

Le râle crépitant ne s'entend pas toujours en pareil cas 
dans les inspirations faibles, parce que la partie hépatisée 
est, par cela même, immobilisée, et que Fapi^l d air ne 
s'y fait qu'avec une grande dilflculté. Mais lorsqu'on fait 
tousser le malade, l'effort qui en résulte, l'expjiratiqn sacca- 
dée delà toux, et l'inspiratioiïqui la suit, font pénétrer ass3z 
d'air dans les lobules, restées perméables, pour que la dila- 
tation des alvéoles s'effectue en donnant naissance au râle 
crépitant. Il a lieu dans l'expiration môme de la toux, qui 
agit là comme une inspiration, et dans la grande inspira- 
tion qui suit la toux. 

S'il existe du souffle fen même temps que le râle crépi- 
tant se manifeste, le râle est modifié dans son timbre. 

La crépitation est alors plus intense, plus éclatante. Elle 
a quelque chose de déchirait, et Grisolle désignait cette 
variété du bruit pneumonique sous le nom de bruit de taffe- 
tas,parce qu'il ressemble à celui que -aitun morceau de taffe- 
tas neuf qu'on déchire^ Lu cause de ce bruit nous paraît 
bien simple à comprendre; c'est un phénomène de conson- 
nance ou mieux de résonnance : le son de la crépitation 
est renforcé par le souffle bronchique. (A suivf^e.) 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Le service médical des prisons. 

> Au commencement du mois de mars dernier, les jour- 
naux ont mentionné la création dans les dépendances de 
la prison de la Santé d'un hôpital spécial où les prison- 
niers sérieusement malades des divers établissements péni- 
tentiaires seraient envoyés. Les journaux ajoutaient que le 
service médical serait confié à un médecin et à deux in- 
ternes des hôpitaux, c'est-à-dire à des personnes qui de- 
VTaient leurs fonctions au concours. 

Or, si nos renseignemejnts sont exacts, cet hôpital-pri* 
son serait à peu près installé ; mais il paraîtrait que l'ad- 
ministration, renonçant à sa première idée sur le mode de 
nomination du service médical, aurait décidé de les choisir 
directement. Le médecin aurait 2,4û0 fr. par an, soit 900.fr. 
de plus que les anciens médecins des priions ; les internes 
auraient 1,000 fr. et ils seraient en outre, logés, chauffés et 
éclairés. On voit que, selon une pratique que l'on croyait à 
jamais disparue, les places données à la faveur sont mieux 
rétribuées que celles qui sont obtenues par le concours, 
c'est-à-dire par le travail. 

Le médecin du nouvel hôpital sera-t-il pris parmi les 
médecins actuels des prison^? Dèi^ Umts qu'on rejsette le con- 
cours, cela ne serait qu'équitable. Dans le cas contraire, il 
serait difficile» d'approuver la conduite de l'administration. 

Cette circonstance nous engage à revenir sur un point 



que nous avons di^jà maintes fois signalé : L'administration 
devrait avoir le soin de faire connaître à l'avance les places 
yacanteo dont elle dispose. Grâce à cette publicité, les mé- 
decins qai penseraient remplir les conditions exigées par la 
fonction auraient la possibilité de faire valoir leurs titres 
et, de son côté, l'administration pourrait faire un choi* 
plus judicieux. Ce ne serait pas là, du reste, une innova- • 
tion. En effet, iiLyon, on procède de la sorte pour certaines 
, vacances méd icales. 

Des troubles trophiqaes et vaso-moteurs observés 
chez les hémiplégiq[ue3. 

A la dernière séance de la Sociéiéde biologie (voy, p. 66), 
MM. Ollivier et Baréty, ont communiciué, chacun de leur 
côté, le résultat de ^eurs recherches sur les difi'érentes 
lésions qui surviennent, dans la moitié du corps para- 
lysée, chez les hémiplégiques. — Ces lésions, qui varient 
quelque peu selon que Ton a affaire à des cas anciens ou à, 
des cas récents, ont été, de la part de M. Charcot et de sesj 
élèves, l'objet de publications assez multipliées (1). 

Dans les cas récents, la peau* du côté paralysé présente* 
des plaquas érythémateuses, de» ecchymoses, que l'on 
retrouve à te face interne du péricràne, des bulles, des 
phlyctènes, etc. Sur la fesse correspondant à l'hémiplégie, ^ 
on voit se développer tous les phénomènes auxquels on a . 
donné le nom de décu'jltics aigu (2). On a signalé des. 
ecchy -iioses de la plèvre, de l'hypérémie de la muqueuse 
des bronches, des congestions, de l'œdème, de rhépatisation 
dans le poumon du côté paralysé. -Quant à l'apoplexie 
pulmonaire, bien quelle soit plus rare, elle n'a pas échappé 
aux observateurs (3). — Nous mentionnerons encore le« 
ecchymoses qui intéressent l'endocarde, la muqueuse de 
Teslomac, des intestins, de la vessie, etc. (4). 

L'œdème des membres paralysés, relevé par M. Ollivîer, 
se rencontre parfois, en effet, ckez les malades atteints ré- 
cemment d'hémiplégie, mais- il est plus commun dans les 
cas anciens (5). On peut voir actuellement dans le service 
de M. Charcot, une malade qui offre cette complication. 
Quant aux arthropathies des hémiplégiques, elles ont été 
soigneusement décrites par M. Charcot ; il est donc supeiV" 
flu d'insister sur ce sujet (6). Toutefois, nous citerons Ife^' 
fait suivant : chez une malade hémiplégique depuis plu- 
sieurs années, nous avons trouvé, dans plusieurs jointures 
du côté paralj'sé, des dépôts d'urate de soude : c'esiencoare 
là une lésion à joindre aux précédentes ("7). 

Il nous a semblé utile de rappeler ces différents travaux 
que les faits recueillis par MM. Ollivier et Baréty, viennent 
corroborer. Les communications de MM, Ollivier et Baréty 
auront assurément le mérite d'éveiller de nouveau l'atten- 
tion sur ces questions et engage^ont les observateurs à 
consigner avec soin toutes les particularités qu'ils verront 
apparaître du côté des membres paralysés chez les apopleo 
tiques. 

(1) Charcot. — ^ . Z^fona sht (es maladies d* système MSrv&msy 1®^ el 2? 
fascicules* — Société dt biologie, 1869 et 4870. 

(2) Cliarcot. — Loc. cit., p. 81. — Société de biologie. 

(3) Voyez : Rostan, Dictionn. en 30, tome xxvi; — Bouraevillc, Mouv. 
méd,, 18b8, n®* 25 et 26 ; — Études cliniques et tkeynt,y etc., preîîiifere partie, 

(4) Charcot. — Zcr. dt., leçon iv, etc. 

(5> Nous en avons communiqué un exempk & )â Btûiêtfammm. m^ ^ 
1868. — Vo^ awai BriMpelMC- : ÉtvOe mt gmIfÊm paùtts de-ia Hméi»* . 
tigm ês9 kémipléftea réoêiKtegf Mê6. 
. (6) Cb«rcal. — Lsc cif, p. IQOe 

(7) Charcot. — Loc cit., p. 103, en note, et Boumeville, loc. ctt,. p. 58. 



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66 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du 4 4 juilleL — présidence de "M. Laboulbène 

M. BouGH^ftD a étudié quelles pouvaienV être les altérations 
des humeurs dans certains cas d'intoxication saturnine pro- 
fessionnelle. Il passe successivement en revue ceux dont lu- 
line contient de Talbumine et ceux donM'urine n*en contient 
pas. I 

' Chez les intoxiqués actuels^ en ce moment en puissance de 
graves accidents, la quantité des urines est considérablement 
diminuée; non point par imperméabilité du rein, mais par 
absence d*abâorplion d'aliments liquides ou solides. Les malades 
ne boivent pas; aussi excrétent-ils à peine le iiî, le 1i3, le 1i6 
de la quantité normale d'urine. Cette urine est bien un peu 
plus dense, mais cette augmentation de densité est loin d'être 
proportionnelle à la diminution du Ifquide. D'qù Ton peut 
conclure que la quantité absolue des matières solides séparées 
, par les reins est beaucoup moindre. Cette diminution porte 
non-seulement sur l'urée^ mais encore sur Tacide urique, 
Tacide phosphorique, etc. Seules les matières colorantes aug- 
mentent et l'on peut en trouver de 10 à 20 fois plUs. Elles 
proviennent de la rapide destruction des globules, cause de la 
prom|)te anémie des saturnins. 

Lorsque les accidents s'apaisent, que les malades vomissent 
moins et ne rejettent pas toutes les boissons qu'ilsingurgitent, 
lesAirines augmentent et se rapprochent de l'excrétion nor- 
male. Cependant la quantité d'urée est encore bien moindre; 
on en trouve à peine la moitié et cela chez des individus man- 
geant comme avant Tintoxication. Les matières colorantes sont 
fort abondantes ; elles s'étaient accumulées dans le sang, et si 
elles n'ont pas été déjà séparées par le rein, c'est que la .quan- 
tité d'eau contenue dans le sang était trop peu considérable 
pour les entraîner avec elle. 

Lorsque le plomb cesse d'agir, que les accidents dispa- 
raissent , les urines paraissent normales, les matières .colo- 
rantes diminuent; mais il subsiste encore des troubles du 
côté de l'excrétion de Turée et de l'acide urique qui est à peine 
la moitié de ce qu'elle est d'ordinaire, en dehors de l'intoxica- 
tion. Donc les modifications de l'urine persistent longtemps, 
et ces mpdifications paraissent dues non à l'imperméabilité 
du rein, non à l'élimination par quelques voies supplémen- 
taires comme la muqueuse stomacale, par exemple, mais bien 
à une moindre désassimilation. Les éléments anatomiques 
s'oxydent moms et fournissent moins d'urée. 

M. Bouchard ne croit pas non plus que l'on doive accepter 
les idées de Garrod sur la pathogénie de la goutte : Dans la 
<;■ goutte, le rein n'est pas imperméable ; il n'est pas primitive- 
ment atteint, et si l'acide urique s'accumule dans le sang. Ce 
n'est pas qu'il ne puisse être séparé par le rein, mais c'est que 
sa production est beaucoup plus rapide. 

M. EsBACH a commencé une série de recherches sur les 
usages des intercostaux et du diaphragme. Voici les conclu- 
sions auxquelles 11 est arrivé : les intercostaux sont élévateurs 
dans leur portion chondro-sternale. Ils sont encore élévateurs 
par la moitié antérieure de leur fibres corto-costales et abais- 
seurs par la moitié postérieure des mômes fibres. 

M. Ollivier a déjà, dans une précédente séanœ^ entretenu 
la société des hémorrhagies qui peuvent survenir chez les 
hémiplégiques. Il les a observées plusieurs fois et non-seule- 
ment sous la peau, dans les articulations, mais encore dans 
les parenchymes pulmonaires et rénaux. Ces hémorrhagies 
siègent toujours du côté de l'hémiplégie, du côté opposé à la 
lésion encéphalique. Jusqu'alors ces faits étant restés inaper- 
çus et en consultant les recueils périodiques on en trouve à 
peine quelques cas notés ça et là. Mais si les pathologistes 
s'en étaient peu préoccupés, les physiologistes avaient appelé 
l'attention sur ce sujet. Et c'est môme une communication de 
If. Vulpian sur les lésions rénales, qui a donné à M. Ollivier 
^ lldée 'de hâter ses recherches et de dépouiller ses observations, 
car déjà il avait remarqué ces quelques particularités. 

Toutes les lésions cérébrales et quelque soit le siège qu'elles 
occupent, peuvent-elles produire ces hémorrhagies? Par ses 



\ 



recherches, M. Ollivier a reconnu que dans tous les cas, qu'il 
avait recueillis il y avait soit une rupture des ventricules laté- 
raux, soit unépanchementsous les méninges, soit même une 
hémorrhagie méningée. Peul-ètreles hémorrhagiescérébrales. 
dans ré])aisseur des hémisphères peyvent-elles aussi produire 
les altérations que nous signalons, mais alors tout à fait ex- 
ceptionnellement. Quant au mécanisme de ces hémorrhagies 
il s'explique facilement par des troubles moteurs. Lavaso- 
paralysie amène d|abord de l'hypérémie, puis l'hémorrhagie 
peut survenir. 

Outre les hémorrhagies. on peut encore trouver des hydro- 
pisies, des anasarques unilatérales, et toujours du côté opposé 
à la lésion. M. Ollivier vient d'observer un fait de ce genre : il 
s'agit d'une femme de 6t ans qui, à la suite d'une attaque 
apoplectique, a vu survenir un œdème considérable du 
membre supérieur, et du côté apposé à la lésion cérébrale. 

M. MUBON a, lui aussi, observé des hémorrhagies rénales 
dans des cas de lésions du cerveau. Il en a trois cas, très- 
présentç à la mémoire. Ici encore, il y avait croisement ; à 
l'autopsie on avait pu constater une altération de la substance 
corticale. 

M. BARRÉTY Vient lire ^n mémoire, précisément sur cette 
question des altérations cérébrales, et de leur retentissement 
sur l'économie, f ayant pour titre: De quel2ues modifications 
pathologiques dépendant d' hémorrhagies ou de ramollissements 
circonscrits du cerveau et siégeant du côté de la paralysie ou 
soit du côté opposé à V affection cérébrale. Il a recueilli 48 obser- 
vations en compulsant les auteurs, entr'autres l'atlas de 
M. Cruveilhier et le livre de Bennett. Il a trouvé, lui aussi, que 
les lésions hémorrhagiques que Ton peut rencontrer dans la 
peau, le tissu cellulaire sous-cutané, les 'articulations, le 
tissu sous-pleural, les divers parenchymes, — il a trouvé 
disons-nous^ que ces lésions siégeaient du côté de l'hémiplégie. 
D'après ces observations les altérations cérébrales ainsi com- 
pliquées, se rencontreraient surtout au niveau des corps striés. 

P. R. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 1 5 juillet. — Présidence de M. Depaul. 

Après le dépouillement de la correspondance, M. le Dr 
Tholozan, médecin du Shah de Perse, lit un travail , inti- 
tulé : Considérations sur le développement des grandes épidémies 
de choléra ; l'auteur s'attache à prouver que les Indes ne sont 
pas le foyer unique du fléau, mais qu'il prend aussi naissance 
dans d^autres pays tels que TAfganistan, le Turkestan. 

M. Fauvel ne partage nullement cette manière de voir. 

La discussion sur la réorganisation du corps de santé milU- 
taire est à Tordre du jour. Nous reproduisons tout d'abord 
les conclusions du rapport de M; Broca : 

« En conséquence, Messieurs, vos commissaires vous proposent à l'una- 
nimité de répondre à M. le Ministre, au sujet des réformes que va nécessiter 
la réorganisation do l'armée et au nombre desquelles figure celle du corps des 
officiers de sanîé militaire : — !<> le système de la fusion de la médecine 
et de la pharmacie militaire doit être rejeté, comme préjudiciable aux intérêts ' 
de l'armée ; — 2® L'organisation actuelle du service de santé militaire ne ré- 
pond pas aux besoins et aux intérêts de l'armép. Il est nécessaire que ce 
service soit placé sous la direction d'un chef compétent et pris dans son 
sein ; — 3*> L'autonomie du service de santé entraîne comme conséquence lo- 
gique la subordination de la pharmacie à la médecine dans l'armée. » 

M. BussY, membre démissionnaire de la commission ainsi 
que MM. Gobley et Poggiale^ monte à la tribune pour expli- 
quer sa conduite. Il n'a pas voulu mettre son nom au bas d'un 
rapport émanant d'une commission dont la majorité était 
évidemment défavorable à la pharmacie militaire. Au reste 
les réformes proposées sont loin de le satisfaire et il préfère de 
beaucoup l'état actuel des choses. 

M. PoGGiALE, dans un long discours dont dont il ne lit 
qu'une partie, vient aussi soutenir les droits des pharmaciens 
militaires, qui doivent avoir le môme rang et être les égaux 
des médecins et non leurs subordonnés. La régularité du ser* 
vice et le bien des malades exigent qu'il en soit ainsi. 

M. le Secrétaire perpétuel, rappelle que l'Assemblée natio- 
nale a commencé à examiner le projet de réorganisation de 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



6T 



l'armée, qu'il y a donc urgence pour TAcadémle à faire connaî- 
tre au plus vite son opinon sur le service de santé. 

^ M. Larrey fait observer qu'aucun des orateurs précédents 
n a répondu au rapport de M. Broca. Chez toutes les naUons 
étrangères la pharmacie militaire est subordonnée à la méde- 
cine, 

M, Chauffard demande que ceux qui prendront désormais 
la parole discutent seulement le rapport de M. Broca. 

M. Lbgouest, lit des passages d'un rapport d'un membre 
de la commission de réorganisation de l'armée, dans lesquels 
Il est dit que les pharmaciens militaires conserveront leurs 
positions actuelles. Il cite en outre des rapports officiels déjà 
anciens, d'après lesquels la subordination de la pharmacie 
militaire a la médecine était admise. 

M, Gaultier de Claubrt, demande que l'on discute uni- 
quement sur la lettre du ministre. Sur la demande de plu- 
sieurs membres, l'Académie décide qu'elle se réunira en 
Séance supplémentaire le jeudi, i7 juillet, pour continuer la 
discussion, G. d B 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du\^ mai. — présidence de m. charcot 

Anévrysiiie de la crosse de l'aorfe, par Liouville. 

M. I.IOUVILLE présente un anévrysme de la crosse dé l'aorte ' 
et donne les renseignemsnts suivants : Il s'agit d'un homme 
âgé de 48 ans, qui est entré à THô tel-Dieu (service de M. bé- 
HiER), avec une bronchite emphysémateuse. Quelque temps 
après son admission il fut pris tout à coup d'une hémoptysie : 
Pendant deux ou trois minutes, il rendit des flots de sang 
rouge ; puis, il fit une large inspiration et succomba après 

I quelques convulsions de la face. On pensa à une rupture 
vasculaire d'un conduit important effectué dans l'arbre 

I aérien. 

I A rautopsU, nous découvrîmes un anévrysme de la crosse 
de l'aorte, siégeant à 4 centimètres des valvules sigmoïdes. et 
offrant un diverticulum qui communiquait avec la bronche 
gauche par un orifice de la dimension d'une tète d'épingle. 
Cet orifice était mamelonné et à demi oblitéré par un caillot* 
C'est à cette perforation ^qu'était due l'hémoptysie si rapide- 
ment foudroyante. L'examen des ramifications bronchiques 
y fit voir des coagulations sanguines comme si l'on . avait 
affaire à une injection de ces divisions. Des parties de lobes 
pulmonaires offraient des noyaux durs, rouges, apoplectiques. 
Une des artères émergentes de l'anévrysme. la carotide pri- 
mitive gauche, était absolument oblitérée, dans une grande 
étendue, par un caillot d'apparence ancienne. L'artère était 
un quart moins grosse que l'artèrp correspondante du côté 
opposé qui, elle, paraissait môme avoir subi une certaine di- 
latation anormale dans toute sa longueur. La sous-^lœoière 
gauche était libre ainsi que \qs carotides ifUemes jet externes. Le 
cerveau ne présente rien d'anormal. 

M. OIRALDÈ8 rappelle qu'on a maintes fois si^alé ^es oblitérations arté- 
riels en pareil cas ; mais il ne saurait dire si c'est par le même mécanisme. 
quQ dans le fait actuel . 

M. CHARCOT. M. Liouville a insisté sur la formation de certains foyers 
héàiorrhagiques pulmonaires. J'ai vu. chez des vieillards succombant 
a des hémoptysies abondantes, l'autopsie demeurer négative. Y a-t-il alors 
des anétrysmes miliairti ? Je ne sais ; mais quelquefois on rencontre sur 
les divisions de l'artère pulmonaire des anévrysmes, gros comme igi pois, 
analogues à ceux qui existent à la base du cerveau » En pareille circons- 
tance, on observe des foyers eccbymotiques> semblables à ceux' qu'a men- 
tionnés M: Liouville. 

V. LiouTiLLB a noté tout récemment, dans un cas observé avec M. Bé- 
Mer qui en a fait l'objet d'une de ses cliniques, les mômes noyaux apoplec- 
^es pulmonaires, chez un tuberculeux, dgéde 42 ans, qui est mort d'une 
hémoptysie foudroyante ayant duré quelques minutes seulement. Le malade 
paraît aussi avoir fait une largQ inspiration, à la suite de laquelle il eut 
<ïuelques convulsions faciales, puis la mort. 

ABéYTysme gaépi de la crosse de. l'aorte, par Liouville. 

M. LIOUVILLE montre à la. Société un anévrysme de la crosse de 

VaorteiTouvé à Tautopsie d'un homme de 50 ans.Get anévrysme 

était guéri. En efifet, on voit actuellement une tumeur asse;^ 

dureayant les dimensions d'une gross&amande placée à la face 



antérieure de Taorte et simulant un volumineux ganglion- 
Une incision ayant été pratiquée.on trouva qu'il s'agissait d'une 
poche comme kystique, remplie d'une sanie semi-puriforme, 
granuleuse. A l'intérieur de l'aorte, on aperçut un petit ori- 
fice situé à deux centimètres au-dessus des valvules sigmoï- 
des, qui est froncé avec endartérile, et qui communiquait 
très-facilement avec la tumeur. Il y a donc eu, à une certaine 
époque, une large communicaUon entre l'aorte et la poche 
aujourd'hui modifiée. C'est là un mode de guérison fort inté- 
ressant à relever de quelques anévrysmes de l'aorte. 

Dans cette séance, M. Hanot a fait voir nn anévrysme du oéut. 

•■ -.««i^l l ^ Cl » » " -— '- • . 

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE 

Du protô-ehiorarederer,et de remploi de ee médicament ea 
thérapeatiqiie. 

Depuis quelques années la thérapeutique, est entrée dans 
une vçie nouvelle qui relèvera au rang des autres branches 
mieux développées de la médecine. 

« Nous ne pouvons plus nous contenter de savoir qu'un 
» médicament guérit, nous voulons savoir comment il opère, 
» car appuyés sur cette notioQ, et sur celle de l'état morbide 
» nous agissons en connaissance de cause. » (1) 

L'auteur dont nous rapportons ici les paroles et qui a étudié 
un grand nombre de médicaments a contribué par ses travaux 
à la propagation de la méthode nouvelle qui doit être définiti- 
vement adoptée pour les recherches sur les effets physiologi-' 
ques et thérapeutiques des substances médicamenteuses. 

Cette méthode rigoureuse et si féconde en résultats' a été 
suivie scrupuleusement dans l'étude du corps qui doit nous 
occuper ici, et c'est à elle sans contredit que M. Rabuteau est 
redevable de la découverte des propriétés toutes spéciales du 
proto-chlorure de fer,puisqu'elle la guidé dans ses expérimen- 
tations et l'a conduit à des résultats que la thérapeutique a 
grandement confirmés. Nous allons présenter au lecteur le ré- 
sumé de ces travaux qui ont été déjà publiés en partie (2). 

Après avoir constaté que le proto-chlorure de fer ne coagu- 
lait pas l'albumine, caractère qui le distingue essentiellement 
, du perchlorure, M. Rabuteau a pensé que ce sel ingéré dans 
.lés voies digestives devait être absorbé avec la plus grande fa- 
cilité, . et nous verrons que les faits ont démontré la justesse de 
ses prévisions. 

Chez des chiens il a introduit dans l'estomac une solution 
soit aqueuse soit alcoolique de proto-chlorure de fer à la dose 
de 20 à 50 centigrammes dans 40 grammes de véhicule. Trois 
heures après, ces chiens étaient sacrifiés et à ce moment, que 
les animaux fussent à jeun ou non, on retrouvait à peine des 
traces de sel ferreux dans l'estomac ou dans les intestins, U 
avait été absorbé presque complètement. 

Chez d'autres chiens M. Rabuteau retirait 40 à 50 grammes 
de sang normal et dosait [le fer qu'il contenait à l'aide du 
procédé Margueritte, procédé d'une sensibilité tellement exquise 
qu'il permet de reconnaître âuïïffôô de fer en solution aqueuse. 
Trois jours après lorsqu'il pensait que cette perte de sang in- 
signifiante du reste avait été réparée, M. Rabuteau faisait pren- 
dre à ces animaux une dose de proto-chlorure de fer. 

Trois heures après Testomac et les intestins ne contenaient 
plus que des traces du sel ferreux administré; le sang au con- 
traire en contenait un excès très-notable sur la quantité trouvée 
dans la première analyse. Par celte expérience se trouvait dé- 
montrée d'une manière rigoureuse combien l'absorption du 
proto-chlorure de fer était facile et rapide. 

M. Rabuteau est allé plus loin : il a fait voir que ce ferrugi- 
neux si éminemment absorbable, si méconnu jusqu'alors était 
le ferrugineux normal et que ce n*était que par sa formation 
secondaire dans ï'estc*mac, lorsqu'elle était possible, qu'agis- 
saient les autres préparations ferrugineuses souvent si incons- * 
tantes. 

Il fut un temps où il était admis par un certain nombre de 

- * - '■■■ 

(1) Rabuteau. — Éléments de thérapeutique et de pharmacologie, 

(2) Union médicale, mars 1 872. —Comp/M-reniiw des séances ds V Académie 
dis sciences, 487 i. 



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68 



LE PROGRÈS ^MÉDICAL 



physiologistes que Tacide normal du suc gastrique était l'acide 
lactique, mais cette opinion fut rapidement combattue par des 
physiologistes et des cliniciens du plus grand mérite, citons' 
Longet parmi les premiers, Trousseau parmi les seconds, tout 
le monde connaît le traitement de Trousseau, par l'acide chlor- 
hydrique étendu lorsqu'il ne trouvait pas dans le suc gastri- 
que rénergie nécessaire à la digestion. Aujourd'hui cette opi- 
nion est généralement admise, professée à la Faculté de mé- 
decine par soiî doyen M. Wurlz, par M. Béclard professeur de 
physiologie et démontrée par des expériences précises qui ont 
établi que le suc gastrique contient normalement environ 3 
millièmes d'acide chlorhydrique, conformément aux opinions 
dé Schmidt. Sans doute dans Téchelle animale la môme com- 
position se reproduit car il a été donné à MM. Rabuteau et Pa- 
pillon pendant leur dernière mission scientifique, et dans le 
cours de leurs travaux dans le laboratoire de M. Goste, établi 
en Bretagne sur les bords de l'Océan, de constater dans le suc 
gastrique de divef s poissons, entre autres des raies et des 
squales, la présence incontestable de Tacide chlorhydrique(l) 
et lorsque par hasard on rencontre l'acide lactique dans l'es- 
tomac ou dans l'intestin, il ne s'y trouve pas comme un pro- 
duit de sécrétion, mais bien comme le résultat d'altération ou 
da fermentation des matières amylacées. 

Ce point établi, il est évident que le proto -chlorure de fer 
est le sel dans lequel doivent se transformer en dernière ana- 
lyse les divers ferrugineux insolubles ou les ferrugineux à aci- 
de chimiquement faible, les seuls du reste ou à peu près qu'on 
puisse employer, et qui deviennent nécessairement infidèles si 
lesuc gastrique n'a plus sa composition normale comme dans 
certaines dyspepsies chlorotiques. Enfin M. Rabuteau ayant 
rçcueilli parfois jusqu'à A\t litre de suc gastrique provenant 
de chiens munis de fistule stomacale, et l'ayant traité par du 
carbonate de fer récemment précipité, il a pu constater la for- 
mation d'un sel ferreux, et c'était du proto-chlorure de fer. 

Une fois établi par l'expérimentation que le protochlorure 
de fer est le ferrugineux prototype dont la formation dans 
l'estomac est indispensable, et que son absorption est très- 
rapide, il restait à M: Rabuteau à confirmer cliniquement les 
résultats chimiques et physiologiques qu'il avait obtenus, 
mais avant" de s'adresser aux malades, il voulut expérimenter 
SUT lui-môme et sur des personnes bien portantes. ' ' •' 

'Le proto-chlorure de fer fut adminiatrô en solution dans de 
Peau sucrée simple on dans de l'eau sucrée et alcoolisée, soit 
à j^un, soit au moment du repas : jamais il ne se manifesta 
de troubles du côté des fonctions ligestives, jamais il n'ob- 
serva de constipation. Ce dernier point est d'une importance 
msgeure, car c'est l'écueil général de;5 préparations ferrugi- 
neuses, et sans nul doute, c'est aux raisons énoncées plus haut 
que le proto-chlorure de fer doit, de ne pas présenter ce grave 
inconvénient. • 

Dès lors M. Rabuteau commença ses expériences au lit du 
malade, et plusieurs services des hôpitaux furent mis à sa 
disposition par les médecins qui les dirigeaient. A la Charité, 
dans le service du professeur G. Sée; à la Pitié, dans celui de 
M. Lancereaux, il put prendre des observations dont phisieurs 
ont été publiées en 1871 . 

Peu après, MM. Potain et Laboulbène, Professeurs agrégés à 
la Faculté et naédecins des hôpitaux, expérimentèrent ce mé- 
dicament à rhôpital Necker; enfin un grand nombre d'autres 
médecins des hôpitaux ei des praticiens de la viUe^ MM. Th. 
Anger et Reliquet entre autres l'ont également expérimenté. 

Dans tous les cas il a été constaté que le proto-chlorure de' 
fer était parfaitement toléré, même par des sujets qui n'avaienlT 
jamais pu supporter d'autres préparations ferrugineuses et 
(tè!6 noDrseulement il ne produisait jpas dt cotutipation^ mais 
que souvent il la faisait disparaître, non pas en exerçant une 
aetien purgative, mais en guérissant Tétat pathologique qui 
ravalt déterminée. 

Les effets thérapeutiques ont été rapides et énergiques : chez 
des femmes diont les règles avaient cessé depuis un grand 
nombre de mois, l'amenorrhée'dispanit : chez d'autres atte^ 

(l] Comptes^endut des séances de VAcadé/nie des scienees, U juillet iAT^t 
comptes-vendus de la sociét€ de Biologie, 12 Juillet 1873. 



tes d'un état chloro-anémique persistant depuis longtemps et 
d'autant plus grave que les autres ferrugineux ^'étaient J»s 
supportés, le proto-chlorure de fer modifia rapidement léUt 
pathologique et ramena en peu de temps les fonctions diges- 
tives à leur état normal. Il devait en être ainsi, car cet^ pré- 
paration ferrugineuse n'a pas besoin de lintervention du suc 
gastrique pour être rendue assimilable, comme nous l'avons vu 
p^écédemme^t, et son absorption se fait rapidement. • 

Cette absorption facile et à peu près totale du proto-chloture 
de fer, fait que l'on pourrait presque déterminer d'avance et 
d'une manière pour ainsi dire mathématique le moment de 
l'amélioration et de la guérison de la maladie, en fondant ses 
calculs sur la quantité de fer que l'organisme aurait perdu. 
Supposons par exemple qu'un malade ait perdu le quart de 
ses globules, c'est-à-dire environ de 55 à 60 centigrammes de. 
fer, car on sait que le sang de l'homme contient environ 2 gr. 
267 de ce métal, en administrant chaque jour ^0 centigrammes 
de proto-chlorure de fer et c'est la doçe le plus favorable, U 
faudra en tenant compte de la perte possible environ de 15 à 
. 20 jours de traitement pour que la guérison soit à peu près 

complète. , . 

Ce résultat acquis par l'expérience est facile a comprendre 
puisque les globules rouges se régénèrent avec rapidité dans 
un milieu contenant les matériaux nécessaires a leur compo- 
sition. , j. j . . * .• 

Tîn0 difficulté se présentait, c'était le mode d administration 
du proto-chlorure de fer, extrêmement déliquescent et altéra- 
ble à lair d'un côté, et dfe l'autre ayant au maximum le 
goût styptique de sels de fer que tant de personnes ne peuvent 
supporter, ^ i^ 

La grande altérabilité de ce corps ne permettant pas ae le 
conserver pur pendant un long temps, il est tout à fait impos- 
sible d'en faire des préparations magistrales sérieuses; on M 
peut l'avoir pur et le conserver indéfiniment que par des pré- 
parations officinales. ^ , 

C'est dans ce but que M. Rabuteau a imaginB pour, répondre 
aux besoins de la pratique médicale, de le présenter de deux 
façons : la première sous forme de dragées qui masquent 
admirablement le goût <Ju sel de fer et sont faciles à prendra 
Chaque dragée contient 0,025 milligrammes de proto-chlorur» 
de fer, et deux, matin et soir, suffisent en général : ce n'est 
.qu'exceptionnellement qu'on est obligé de dépasser cette dose. 

Mais certaines personnes ne peuvent arriver à avaler.les 
dragées, il a fallu penser à une préparation agréable et facile 
à prendre même pour les enfants, c'est ce qu'a fait M. Rabu- 
teau pour la seconde préparation. "^ 

Il fait dissoudre le sel ferreux dans un sirop alcoolique et 
aromatisé, dit'élixir, dans <Je telles proportions qu ime cuille- 
rée d'élixir correspond à une dragée : de cette manière les 
dragées et l'élixir peuvent satisfaire au goût de tous les mala- 
des et permettre au proto^chlorure de fer, d'entrer sans diffi- 
culté dans la thérapeutique non-seulement des hôpitaux, 
mais encore de la ville où le médecin rencontre si souvent des 
obstacles insurmontables, dans la susceptibilité et la répu- 
gnance de ses clients. 

M. Rabuteau, guidé par sa méthode a fait connaître bon nom- 
bre de médicaments, et depuis l'apparition de son ouvraçe un 
certain nombre d'entre eux ont pris rang dans la thérapeuti- 
que; mais pas un d'eux n'a l'importance du sel ferreux dont 
nous venons de retracer l'histoire, et le plus grand service 
qu'il ait rendu à l'art de guérir, est incontestablement d'avoir 
fait connaître et d'avoir vulgarisé l'emploi du proto-chlorure 
de fer, 

V. BreetloB Ineomplète 4a péais, par variées de la veine dov- 
sale, gaérte pa» vmt lafeellMi de diloral. Par M. F. Pabona. 

(Giomaîe italiano deîle malattie Veneree e délie malatHe delUt 

pelle. — avril 1873.) 

Le sujet de tiette intéressante observation est nn jeu]}^ 
homme de 30 ans. Livré à la masturbation, quoique modéré*- 
raent, jusqu'à 18 ans, il lui fut impossible de mettre son pénis 
en érection, la première fois qu'il essaya le coït. Apre» pet 
échec, il renonça aux fenunes^ et contihua à se satisfaire lui» 



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LE PROGBS» MÉDICAL 



même. Trois ans après, à l'occasion d'une orgie, il tenta encore, 
'fi^t malgré l'insufiQsance de réreclion il put copuler ; mais il 
«ontractaune blennorrhagie qui dura 4 ou 5 mois. Le médecin 
<ivû fut consulté, attribua cet état à une lésion nervetise, et 
malgré les moyens employés, la maladie continua. 

Ce fut alors que M. Parona vit le malade. L'érection était 
incomplète, par défaut de turgescence du gland, et la reine 
<lorsale était variqueuse. Il y pratiqua une injection de chlo- 
xal.— 2 jours après l'érection devint complète, et même très- 
tdouioureuse; ce qui motiva remploi du bromure de potassium 
à l'intérieur. Une semaine après le malade put reprendre ses 
occupations. 

Gomme lé gland était insensible, l'auteur insiste sur le rap- 
port qui existe entre la sensibilité du gland et le phénomène 
<ie l'érection qui est expliqué tout au long dans la physiologie 
de Liégeois. 

Quant à l'usage du chloral. il avait déjà été employé par 
Porta, dans le traitement des varices des jambes. M. Parona a 
«u non-seulement le, mérite d'en trouver Tindication dans ce 
cas insolite, mais surtout d'arriver à un diagnostic, dont la 
difficulté a été rendue évidente par les erreurs qui avaiQpt été 
commises. G. M. 



PHARMACOLOGIE 

phosphate de cémivx. Modes «riadministrmtlon — ladfe»- 
tloBs iMrap^evtiqoes. 

*L.e phospbatede chaux n'a été employé pendant longtemps 
<iu'a titre d'absorbant. — Les inductions théoriques, parfaite- 
ment justifiées d'ailleurs, qui ressortaient des belles expé- 
riences de Chossat, l'avaient fait placer il est vrai au premier 
rang parmi les agents reconstituants de l'économie, mais les 
essais tentés dans ce sens n'ayant donné que de très-faibles 
résultats, il était rapidement tombé dans l'oubli. 

Depuis cinq ou dix ans cependant, les expériences ont re- 
commencé sur une large échelle, et aujourd'hui le phosphate 
4e chaux tend à se généraliser à Tégal du fer et du quinquina, 
^'il dépasse certainement d'ailleurs, par son efficacité et la 
multiplicité de ses indications. 

A. quoi peuvent tenir ces divers mouvements de l'opinion 
médicale? Peu de médecins sont au courant de la question 
<ioat on ne trouve nulle trace dans les liyres classiques, aussi 
naus a~t-il paru intéressant d'en dire quelques mots. 

On donnait autrefois le phosphate de chaux sous la forme 
découdre d'os pu de corne de cerf calcinée. Or, comme il était 
alors parfaitement insoluble et par conséquent inabsorbé, on 
nepotivait guère lui reconnaître d'autre action qu'une action lo- 
cale. Pour qu*il produisit un effet quelconque surrorganisme.il 
fallait le faire absorber, et pour cela le rendre soluble. Or, on 
n'y est parvenu en partie que dans la dernière. période dont 
nous vejQons de parler. Ce n'est donc qu'à dater de ce moment 
qu'on a pu se xendre compte de ses propriétés thérapeutiques 
et que l'expérimentation a pu recommencer avec fruit. 

On a essayé d'abord \b phosphate gélatineux puis \^ laeto- 
phosphate de chaux, le pihosphate acide, le phosphate extrait de la 
substance corticale du Ué^ et enfîa le ichlorhj/dro^phosphate de 
cka/ux. Un mot sut ces divers préparations. 

he phosphate çéiaiineux, est presque aussi insoluble que la 
tcFToi^ de cerf; il suffit donc de le mentionner. 

Il en est de môme dM phosphate de chaux du Mé, malgré la 
prétention des ffuteurs decette préparation qui nous parais- 
. sent méconnaître complètement les conditions de solubilisa- 
tioû du phosphate de chaux. Quelle que soit son origine, en 
effet, il ne porte point en lui de soi-disj'nt ferment capable de 
le dissoudre. Gè n'est que dans l'estomac, et au contact de 
l'acide chlorhydrique du suc gastrique qu'une très-faible par- 
tie peut se dissoudre. 

Le laoto^phètphate êe chaux peut être aâmini^é à un cer- 
tain degré de la sohibillsation, mais on éommet une grave , 
erreur, lorsqu'on croit, comme beaucoup de médecins, donner 
un phosphate solublè en se servant du lacto-phosphate de 
chaux que l'on trouve dans le commerce à l'état sec. Ce der- 
nier, simple mélange d'acide lactique et de phosphate de 
chaux, n'est pas plus soluble que le phosphate ordinaire des 



pharmacies. Ce n'est qu'à l'éOert d'hydratation, que le phos* 
phate de chaux peut se dissoudre en partieau coniactde i'^ 
cide lactique. 

Cette préparation d'ailleurs, quoiqae permettajit d'obtenir 
des résultats thérapeutiques incontestables, ne récuse nulii»- 
ment le procédé employé par l'organisme pour opérer la dis- 
soluiion du phosphate de chaux des ahments. De plus, l'acide 
lactique n'ayant qu'un pouvoir dissolvant relativement faible, 
il en faudrait une grande quantité pour obtenir un produit 
concentré ,et qui serait alors très-acide. 

Le phosphate acide de chaux. — C'est le seul phosphate de 
chaux qui soit naturellement soluble. Mais comme il ne rea-' 
ferme qu'un équivalent de chaux au lieu de trois, Torganisme 
dans lequel il n'existe que du phosphate tribasique, serait 
obligé, pour produire ce dernier, de se livjrer à une opération 
chimique fort douteuse. De plus, l'extrême acidité de ce phos- 
phate ne permettrait pas d'en administrer une quantité bien 
considérable sous un faible volume, et il pourrait y avoir de 
graves inconvénients à se servir de fortes doses, en raison de 
l'excès d'acide phosphorique. C'est donc une mauvaise prépa- 
ration, et on doit la rejeter absolument, malgré la facilité de 
sou exécution dans toutes les pharmacies. 

T^ous en disons autant, pour les mêmes motifs, du'lacto- 
phosphate de chaux préparé avec le phosphate acide et le lac- 
tate de soude, d'après la formule de M. Ch. Ménière d'Angers 
(Répertoire de pharmade, 2^ janvier 1873.) M. Ménière, trou^ 
vant ûVec raison que le lacto-phosphate de chaux du com- 
merce est insoluble, propose de mélanger < gramme de lac- 
tate de soude el 4 grammes de phosphate acide de chaux dis- 
sous dans im peu d'eau distillée avec 395 grammes de sirop. 
Mais que vient faire alors lelactate de soude? Il est parfaite-, 
ment inutile. M'. Ménière n'a pas compris pourquoi on avait 
fait intervenir l'acide lactique dans ces préparations. 

Et puis, n'est-ce point une dérision, que pour absorber 2 
grammes dç phosphate de chaux, dose minimum pour une 
journée, il faille avaler 200 grammes de sirop ! C'est toujours 
cette même difficulté que nous avons signalée à propos du 
lacto-phosphate et du phosphate acide; on ne peut obtenir.de 
préparation suffisamment coe centrée, et l'analyse des produits 
qui sont dans le commerce le démontre péremptoirement. 

Le chlorhydro-phosphate de chaux est le dernier venu, et le 
seul qui nous paraît réaliser d'une façon complète les diverses 
conditions que nous devons exiger pour la bonne administra- 
tion d'un médicament. C'est tout d'abord la préparation la plus 
rationnelle, la seule physiologique, puisqu'à Tétat naturel le 
phosphate de chaux ne se dissout qu^à la faveur de l'acide 
chlorhydrique du suc gastrique. C'est celle qui, sous un même 
volume contient le plus de médicament, l'acide chlorhydrique 
ayant sur le phosphate de chaux un pouvoir dissolvant consi- 
dérable. 

Seulement, qu'on ne croie pas arriver à ce résultat en pre- 
nant simplement du phosphate de chaux ordinaire et en ajour 
tant suffisante quantité d'eau et d'acide chlorhydrique. Il ne 
s'en dissoudrait qu'une minime quantité, môme en mettaiït 
beaucoup d'acide. Le seul moyen d'obtenir une dissolution 
complète tout en employant très-peu d'acide, c'est d'agir sur 
du phosphate de chaux tribasique à l'état naissant et à Tabri 
du contact de Tair. C'est donc, et à ce point de vue, il faut le 
regretter, un médicament qu'on ne peut préparer dans les 
pharmacies sur ordonnance magistrale et d'une façon extem- 
poranée. Mais cet inconvénient , partagé d'ailleurs par les 
autres préparations, est suffisamment compensé par les avan- 
tages. que nous venons d'énumérer, par le peu d'acidité qu'elle 
présente, et enfin par cette qualité que seule elle possède, de 
joindre à l'effet reconstituant du phosphate de chaux l'effeft 
eupepUque de l'acide chlorhydrique éminemment favorable à 
la digestion et à Tassimilation. 

Il nous resterait à étudier les diverses indications thérapeu* 
tiques du phosphate de chaux, mais ce sujet det«nt nous «»* 
traîner trop loin,, nous nous contentons aujourd'hui de les 
indiquer, nous réservant plus tard d'entrer dans de plus longs 
développements. 

Le phosphate de chaux (mettons le chlorTiydro-pîïOsphate 
de chaux, puisque c'est la seule préparation que Poa doî*^ 



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•ÏO 



LE PROGRES MEDICAL 



employer), relève tout d'abord Tappétit, point fort important 
dans les maladies chroniques. 

Il facilite la digestion et Tassimilation mieux que tout 
autre médicament» et agit par là merveilleusement dans les 
dyspepsies, 3urtout celles qui proviennent d'ime altération 
des glandes à pepsine, dai^s Tassimilation insuffisante/ les 
anémies et les cachexies quelle qu'en soit l'origine. 

Dans lu chlorose et dans le nervosisme. le fer et les toniques 
habituels sont si fréquemment insuffisants, le chlorhydro- 
phosphate de chaux gj\ favorisant d'une façon toute spéciale 
la nutrition du tissu nerveux, s'attaque efficacement à la cause 
la plus puissante d'entretien de ces maladies. 

Dans la scrofule, le rachitisme, les maladies des os, les frac- 
tures, il agit comme reconstituant général et comme modifica- 
tion spécial, comme l'ont démontré Mouriès, le professeur 
Piorry, le docteur Blache, etc. 

Dans la phthisie où nos ressources thérapeutiques sont si 
bornées, c'est incontestablement le médicament qui au point 
de vue général a le plus de valeur. — Par son action sur la 
nutrition et rassimilation, en /élevant l'appétit et les forces, 
il met le malade dans les conditions les )>lus favorables à la 
lutte qu'il doit soutenir. — Et dé plus, c'est le seul médica- 
ment* qui puisse favoriser sérieusement la transformation cré- 
tacée des tubercules. — De nombreuses expériences qui se 
poursuivent dans ce sens ont déjà donné d'excellents résul- 
tats, et si tous les médecins voulaient s'en occuper, peut-être 
obtiendrions-nous des succès qu'on ose à peine entrevoir au- 
jourd'hui. — N'oublions pas en effet que la phthisie est incon- 
nue chez les chiens, et que rien ne peut expliquer cette im-^ 
munité, si ce n'est la grande quantité de phosphate de chaux 
quils absorbent hal^ituellement et qu'ils sont beaucoup plus 
aptes que nous à digérer. 

Solalion de ehloml dans le iraitement des ulcères iiiTéCérés. 

Le docteur Francisco a employé avec succès la solution sui- 
vante dans le traitement de 69 cas d'ulcères invétérés : 

Hydrate de cliloral 5 grammes. . 

Eau distillée 20 — 

Parmi ces observations, MM. Beaumetz et Hirne, auxquels 
nous empruntons cette formule, disent qu'il y en avait 5 con- 
cernant des ulcères phagédéniques. 



MÉLANGES 

Bougie de cire blanclie retirée de la vessie d'anc femme. 

Le 23 juin dernier une femme nommée V. Julie se présenta à la consultation 
de M. Frémy. se plaignant de violentes douleurs de ventre. Admise dans 
la salle elle fut examinée par l'interne du service qui ayant pratiqué le tou- 
cher vaginal, remarqua que le canal de Turèthre anormalement dilaté per- 
mettait facilement Tintroduction du doigt dans la vessie oùj'on sentait un 
corps dur volumineux qui évidemment était la cause des douleurs ressenties 
par la malade. Celle-ci raconta qu'urinant difficilement elle s'était introduit 
dans Turèthre une bougie de cire blanche qu'elle avait laissé choir par mé- 
garde dans sa vessie. — On la fit alors passer dans le service de M. le Dr 
Cusco qui dut procéder à l'extraction de ce corps étranger si bizarremer.t 
placé. Après plusieurs tentatives facilitées par la largeur du canal qui ad- 
mettait sans diiBcultés le doigt et de longues pinces, le chirurgien saisit la 
bougie par la môche, parvint à l'engager dans l'urèthre dans le sens de la 
longueur, et à extraire ce singulier corps étranger, dont l'extrémité arrondie 
avec soin au moyen d'u^ instrument tranchant, s'était incrustée légèrement 
de sels calcaires pendant im séjour de cinq semaines dans la vessie de la 
malade. Celle-ci sortait de l'hôpital quelques jours après parfaitement guérie 
et n'ayant donné de son accident d autres explications qu'une diiBculté d'uri- 
ner bien invraisemblable en présence d'un urèthre aussi complaisant. Cette 
femme est âgée de 52 ans. 

Quelques semaines auparavant M. le professeur Richet avait dû prati- 
quer Turéthrotomie externe sur un homme, qui s'était introduit dans l'urè- 
Un une épingle à cheveux par la portion coudée, sans doute aussi pour xux 
cathétérisme mal compris. D. 

Co^ps étranger deVœHophaLge.{Bwpulsi07l spontanée.) 

Dans la séance du 11 mai, le docteur Baraffio communique 

à. la Société médicale de Florence un cas de corps étranger des 

▼oie» dlgestives, que nous nous bornons à résumer. — Il s*afii^ 

d'un soldat aliéné qui avala une cuiller de grandeur ordinaire. 



Le médecin appelé n'en put constater la présence dans aucune 
région accessible à la main. Quelque temps après survint une 
forte dyspnée, en môme temps qu'une tuméfaction se fondait 
au-dessus du sternum. Ceci fut suivi d'un peu de calme, et 
grâce à un violent voûiissement la cuiller fut expulsée. 

Voici rinterprétalion que l'auteur de la communication 
donne à ce fait : 

La cuiller parcourut lentement rœsophage en produisant 
la dyspnée par compression des bronches, et de là, en arrivant 
au cardia provoqua les mouvements réflexes du vomissement. 
Par conséquent, le corps étranger n'arriva pas à restomac. 

Anthropopliagie pathologique. 

A l'hôpital de Jermo (Etats du Pape) se trouve enfermé un 
épileptique de 42 ans qui après avoir éprouvé de véritables 
attaques de fureur, a été pris d'un désir violent de manger de la 
chair humaine. Un jour il arracha avec ses dents toute la joue 
à un enfant. 

Echappé de l'hôpital, il s'en alla chez lui. Là il trouva une 
jeune enfant de 2 ans qui dormait]; immédiatement il s'élance 
sur elle et lui mange les fesses, la poitrine et les cuisses ; la 
malheureuse mourut deux jours après. Le redoutable épilep- 
tique surpris par sa femme, s'en alla et gagna la campagte. 
Rentré chez lui il s'élance sur sa femme, celle-ei lui résiste 
avec énergie, mais le mari s'empara d'un enfant de 5 ans que 
sa mère portait sur ses bras Un violent combat s'engagea 
alors et l'enfant fut sauvé. Le malheureux père de famille fut 
saisi, attaché et conduit en prison, ; d'où il fut transporté à 
l'hôpital. ^^ 

Glironique des hôpitaux 

Hôpital de la Charité.— Service de M. le professeur Gosselin,, clinique 
les mardis, jeudis, samedis. — Salle des femmes : 6. ulcération crouteuse à 
la face antérieure de la lèvre supérieure droite ; noyau labial probablement 
gommeuz à gauche, aphonie; — 12, Bubon suppuré et syphilis constitu- 
tionnelle ; début de psoïte à droite avec douleur dans le geno^ ; — 13, grosse 
hernie sus-oiiibilicale ou de la ligne blanche, irréductible pour la portion épi- 
ploïque, réductible pour la portion intestinale. Inflammation; — 10, anky- 
lose angulaire presque complète du genou droit, consécutive à ime arthrite 
blennorrhagique/ — Kyste multiple de l'ovaire ponctionné quinze fois depuis 
cinq ans ; tumeur pelvienne concomittante probablement kystique. — Salle 
des hommes: — 2, tarsalgie au 3*^ et peut-être môme au 4* degré j — ' 
19, Anévrysme poplité droit, spontané et indolore; un peu d'œdème; — 
40> fracture du premier métatarsien — nécrose probablement syphili^ue 
d'un cartilage costal gauche et du sternum. 

Service de M. Bernutz. — Examen au spéculum pour les malades da 
la salle et du dehors le samedi. — Salle St-Ferdinand .' 13, homme de 
33 ans alcoolique ; diagnostic à faire. (DèUrium tremens, méningitei typhoïde}? 

Hôpital Lariboisière. Service de M. Woilez. — Salle Landry. Hommes: 
N°® 4, 5 et 13, pleurésie; — n®. 11. Contagion pulmonaire idiopathique ; — 
n® 17, Maladie de Bright. — Salle Ste-Mathilde (Femmes) : N° 2. Conges- 
tion pulmonaire idiopathique ; — n** 13 . Apoplexie pulmonaire ; — aflec* 
tion cardiaque ; — n" 18. Rougeole boutonneuse; — • n** 19. Pleurésie à 
gauche ; — n® 23. Corps fibreux de l'utérus ; — accidents de péritonite. 

Service de M. Tillaux. Opérations tous les mercredis. — Examen des 
malades par les élèves. — Salle St-Louis: N** 19. Hématocèle do la tuni- 
que vaginale ; — n** 23. hygroma suppuré des bourses prérotulianne et pré- 
tibiale; — n®31. Tumeur de la région parotidienne à gauche — avec hypé- 
resthésie -paralysie faciale — troid^les trophiques de ce coté de la face. Salle 
St-Augustin : K** 7. Brûlure de la jambe par l'acide sulfurique. Salle Ste- 
Jeanne : N® 16. Néorose syphilitique du frontal, élimination d'ime très-grande 
portion ^de cet os. 

Hôpital Beaujon. — Service de M. Th. Anoer. 21, Périostite phlçg- 
moneuse du maxillaire inférieur; 31, mal de Pott sons-ocdpial; 36, gangrène 
trophique par lésion du sciatique ; 48, perforation syphilitique de la voule 
palatine; 11, abcès ossifluent du sternUm ; 17, 18, division congénitale de 
la voûte palatine et de la luette; opération, guérison ; 29, gommes du pha- 
rynx. 

Service de M. Moutard-Mabtin. Hommes : 8, cancer du foie ; 15, mé- 
ningite aiguô. — Femmes : 4, hématocèle/ 7, phlegmatia alba dolens. 

Service de M. Firnbt* Hommes : 8, cirrhose ; 10, kyste hydatique du 
foie. — Femmes : 9, sclérose des cotdons antéro-lateraux ; 12, pelvi-péri- 
tonite. 

Hôpital de la Pitié, — ^J Service de M. Labbâ. Salle des femmes : 
3, Fibrome de la paroi abdominale ; 7, polype-utérin ; 13, allongement 
hyperlrophique du col utérin ; 21, corps fibreux de l'utérus. — Salle des 
hommes ; 7, kyste^sjrnovial du creux poplité ; 9, osteo-périostite chronique 
du tibia gauche et de l'humérus droit ; 44, polype naso-pharyngien. 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



71 



Service deM.MiRROTTE. — Salle des femmes : 11, érythème noueux; 
20, goitre exophtalmique; 22, hématocèle rétro utérine. — Salle des hommes : 
1, insuffisance aorlique; 3, gastrite a}coolique ayec accès de- gastralgie ; 
33, pleuro-pnenmonie. . 

Eâpilal Sainte-'Sugénie.. — Service de M. Marc Sée. Salle Napoléon 
(garçons) : n® 1, plaie du genou, rupture du tendon rotulien, épanchement 
articulaire ; — n^ 3, fracture spontanée du péroné à la suite de périostite ; 

— n* «, fracture de cuisse ; — n*^ 12, fracture de l'épitrochlée ; — n* 20, 
p^ofiiite pblogmoneuse du tibia droit ; n® 37, coxalgie droite ; — 39, hydar- 
thfOM double. ' 

Salle Sainte-Eugénie (filles) : n° 1 , mal de Potl ; abcès par congestion ; 

— n* 4, plaie de l'extrémité inférieure du bras, fracture de l'extrémité infé- 
rieure de Thumérus, saillie des fragments osseux à travers la plaie ; 

— résection ; appareil plâtré; — n® 6, plaie articulaire du coude, section de 
l'olécrâne ; — n" 5, Ozène, division de la voûte palatine ; résection tempo- 
raire du nez et raclage de la muqueuse. 

Service- de M. Barthez. — Salle Sainte-Mathilde (filles) : n** 2, scarla- 
tine; — D? 6, pleurésie avec expectoration albumineuse; 11 et 17, rougeole; 

— 21, stomatite ulcéro-membraneuse ; — 26, chorée ; — 28, angine scro- 
fuleuse. 

Salle Saint-Benjamin (garçons) : 7 et 18, scarlatine ; — 11, rougeole ; diph- 
thérite; — 19, rougeole; — 21, Ictère; — 24, chorée; — 26, phlegmon 
péri-vésical ; — 30^ albuminurie. 

Bôpital Saint' Louis. — Service de M. Hardy. Salle Saint-Jean : 
■37. chancre de la commissure labiale; Roséole; 43, psoriasis diffusa! 25, 
induration de la verge consécutive à un chancre ; roséole ; ulcération de la 
langue; 26, acné pustuleuse d'origine alcoolique; 39, urticaira précédé de 
symptômes gastro-intestinaux ; 64, syphilide squammeuse circinée. 

Service de M. Vidait. Salle Saiut-Thomas : 8, syphilide ulcéreuse ; 10, 
STphilidc papulo-squammeuse; 14, lupus vorax. — Salle Saint-Louis ; 32, 
^ithélioma de la r^'-gion temporale ; 23, gomme scrofuleuse ; 27, psoriasis 
plantaire ; 28, syphilide acnéîque. 

Service de M . Cruvbilhier. — Salle Sainte-Marthe : 8, tumeur gan- 
glionnaire du cou ; 19, mal* de Pott cervical. 

Service de M. Péan. — Salle SuAu^ustln : 64, orchite blennorrhagique ; 
I èl (bis'^, mal plantaire perforant ; 59 (bis), rhumatisme blennorrhagique du poi- 
' gnet gauche : 55, cancrolde ulcéré de la joue ; 51 , tubercule des testicules ; 
i 24, mal de Pott cervical; abcès multiples. — Tous les cours de l'hôpital Saint- 
i Louis sont terminés. 

Hôpital Coehin. — Service do M. Destpr*». — Salle Cochin :7, tumaur 
du grand pectoral, sarcome probable; — 10, Adënie; 11, Rétinite sym- 
pathique ; 24, al^cès du grand trochanter; - 26, amputation de cuisse, hé- 
morrhagies consécutives, en voie de guérison. — Salle St Jacques : 18, abcès 
profond de la région fessière. — Baraque : 35, plaie pénétrante, em- 
physème circonscrit. 

Maternité d* l* hôpital Cochin, — M. Polaillox. Visite tous les matins 
à neuf heures. — Examen des femmes en couches par les élèves. 



NOUVELLES 

Choléra. — Voicil es renseignements que nous avons pu 
recueillir sur la marche du choléra :' 

Allemagne. — Du 19 au 27 juin. 20 cas de choléra ont été signalés dans 
le cercle de Bromberg ; 17 de ces cas ont eu une issue mortelle. Dans le 
ceic'e de Breslau et dans celui d'Olilau, plusieurs cas se sont produilâ du 
20 au 25 juin. Dans le royaume de Saxe, il y a eu sept cas du 16 au 22 
juin ; sur ces 7 cas, 2 décès. — A Dresde m^me, il y aurait eu 4 cas depuis 
le juillet. — D'après d'autres renseignements, ce serait le district de 
Katisbonne qui aurait fourni, jusqu'ici, le plus grand nombre de cas. 

Italie, — Le choléra existe non-seulement dans la province de Trévise, 
nais encore à Venise, à Mesola et dans les provincee de Frioul et de Vé- 
rone. Jusqu'à présent, il n'y a eu heureusement qu'un noiabre peu consi- 
dérable de cas. . 

Autriche. — D'après les journaux de Vienne, il y aurait eu dma cette 
'ville, 66 cas de choléra du 4 au 9 juillet. 

Prix pour 1874. — Prix de T Académie. — L'Académie^ po«9 la question 
suivante: « Faire l'histoire de la résection des os dans leur continuité, à la 
suite de coups de feu (à Texception des résections articulaires). > Ce prix 
sera de la valeur de 1,000 fr. 

Pria! Portai. — La question suivante est de nouveau mise an concours: 
« de Tétat des os, notamment desTerAbres, dans le cancer des xfseèreS, » Ce 
pfixsera de la valeur de 1,000 fr. j ^ 

Pria Bernard dé Civrieux. — Question « des ^énauens mentales tran- 
sitoires qui surviennenldans le cours où la convalescence des maladies aiguës.* 
Prta Capuron . — Ce prix sera décerné au meilleur travail inifdît sur un su- 
jet quelconque de la science obstétricale. H sera de la valeur de ifiOO ir.' — 
iVûp Barkier, — Ce prix sera de la valeur de 3»000 fr. — Pria^ ÔMfardk. — 
Ce prix sera décerné au meilleur travail sur la patholo^e externe. Il sera 
èi la valeur de 1 ,000 fr. — Pria à mmstat , — Ce prix séra^^cerntf à 1*^1)6^ 
da mral oa des lechawliftilMifléw iMMltamémcil wf ri Bat o m ie et sur Tez- 



périmentation qui ont réalisé ou préparé le progrès le plus important dans la 
thérapeutique chirurgicale. Usera de la valeur de 1,000 fr. 

Prix fondé par M. U docteur Itard. — Ce prix, qui est triennal, sera ac- 
cordé à l'auteur du meilleur livre ou mémoire de médecine pratique ou de 
thérapeutique appliquée. Pour que les ouvrages puissent subir l'épreuve du 
temps, il est de condition rigoureuse qu'ils aient au moins deux ans de pu* 
bUcation. La valeur de ce prix sera de .2,000 fr. . 

Prix fondé par M. le marquis d'Ourches. — Entrait du testament : « Je 
veux qu'il soit prélevé sur les valeurs de ma succession, une somme de 
25,000 fr. destinée dans les conditions ci-après énoncées, k la fondation de 
deux prix savoir: 1^ Un prix de 20,000 fr. pour la découverte d'un moyen 
simple et vulgaire de reconnaître d'une manière certaine et indubitable les 
signes de la mort réelle ; la condition expresse de ce prix est que le moyen 
puisse 6tre mis en pratique, mômepar de pauvres villageois sans instruction. 
2<^ Un prix de 5,000 fr. pour la découverte d'un moyen do reconnaître d'une 
manière certaine et indubitable les signes de la mort réelle, à l'aide de l'é- 
lectricité, du galvanisme, ou de tout autre procédé exigeant, soit Tinterventioa 
d'un homme de l'art, soit l'application de connaissances, l'usage d'instruments 
ou l'emploi de' substances qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Les 
sommes destinées à ces prix feront retour à ma succession dans le cas odr^ 
pendant cinq ans, à dater du jour de l'acceptation^ l'un ou l'autre des prix 
n'aurait pu être décerné. • 

Nominations. -—M. le Dr L. Masbrenier, ancien interne dos asiles 
d'aliénés do Ville-Evrard et de Ste-Anne. vient d'ôtre nommé médecin ins- 
pecteur du service des aliénés dans le département de Seine-et-Marne. 

Vacances médicales. — A céder une clientèle de médecin à Mormant 
(Seine-et-Marne), station de chemin de fer ù quelques lieues de Paris. S'a- 
dresser pour les renseignements à M. Thévenet. pharmacien à Paris, avenue 
de Clichy, 96. 

Archives de physiologie normale et patholooique, publiées pa)- MM. 
Brown-S6quard, Charcot et Vulpian. — Le numéro de juillet, accompagné 
do 8 planches renferme les articles suivants .- Etudes physiologiques de l'ab- 
sorption des sels d'argent, par la professeur Charles Rouget ; — Nouvelles 
recherches sur leprotoxyde d'azote, par MM. Jolyetet Blanche; — Nouvelles 
expériences relatives aux fonctions gu^^tatives du nerf lingual (faites dans le 
laboratoire de physiologie de l'Académie de Genève, par le Dr J.L. Prévost, 
(suite et fin) ; — Note sur quelques expériences relatives à l'action de la 
quinine sur les vibrioniens et sur les mouvements amiboïdes, par M. Boche- 
iontaine ; — Contributions à 1 anatomie pathologique de la dys^enterie chro- 
nique par M. Kdsch; — Pierre de Tuiérus recueillie par Amussat en 1829 : 
examen histologique établissant qu'elle est constituée par un liomyome cal-* 
cifié, par le docteur Albert Hénocque ; — Observation pour servir à Thistoiri 
des tubercules de la moelle épinière, par Georges Hayem ; — Contribution 
à l'étude des hématomes du placenti, par le l3r £. Jacquet. Un an ^0 fr., 
chez G. Masson, éditeur, place de l'Ecole do médecine. 

-^LBMAdNE. — La quaraate-sixièmo réunion annuelle dos naturalistes et 
des médecins allemands aur& lieu cette année à Wiesbaden, du 18 au 24 sep- 
tembre. 

Femmes médecins. — La Gazette de Strasbourg annonce que les 
dames et demoiselles russes, auxquelles un récent ukase de l'Empereur 
de Russie a interdit de suivre à Zurich les cours publics de médecine, ont 
sollicité de l'Universiié de Strasbourg, l'autorisation do suivre lesdits 
cours. La faculté de médecine leur a répondu par un refus. 

Librairle G. MA9S0.\, place de TÉcolc de Médecine. 

Bennett (John Hup:hes). Leçoûs cliniques sur les principes 
et Ja pratique de la médecine* Édition française revue et con- 
sidérablement augmentée ; Irad lite sur la 5« édition anglaise 
et annotée par le D"" P. Lebrun. 2 vol. gr. in-8'' de plus de 600 
pages chacun, avec b87 fig. intercalées dans le texte. 2^) fr. 

Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales pu- 
blié sous la direction de A. Dbchambrb, 3<^ série, tome i^, 
i^ partie (Qua-Rac). Ce volume, de 400 pages, contient entre 
autres les articles suivants: Quarantaines, par L. Collin; — 
Quinine^ par Gobley et Delioux de Savignac; — Quinquina, par 
Planchon, Gobley et Delioux de Savignac. — Races, par A. de 
Quatrefages ; — 6 fr. le demi volum«. 

Haybm. Revue des sciences médicales en France et à l'étran- 
ger. Recueil trimestriel, analytique, critique et bibliographique 
1873, U II. n® 1 formant un volume de 500 pages, grand in-8. 
Un an : Paris. 30 fr.; départements, 38 fr. 

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BouBNEViLLE et VouLET. De 1? contracturo hystérique per- 
manente, ou apprt^ciation scientifique des miracles de saint 
Louis et de saint Médard. Ib-8^ compacte de 108 pages. S fr. 60. 

DuiARDiN B1SAUM15TZ et HiRNE. Des propriétés antifermen- 
tescibles et antiputrides des solutions dliydrate de chloral de 
leur application en thérapeutique. JnA 4e i2 pages. 



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72 



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en vue des affections ga*traJgiques, étyp^Uqucs, etc. 
et dnns le cas où la digestion est difficiie ou impossAk, 

Dose : une pilule atant et uueou deux après le repu. 

a* Ftl«il»« <è la Pepalne et au fer réduit parl'hj- 
drogènot en vue des maladies chroniques et des affec- 
tions qui en dépendent [pertes hUmcheSy pâles couleufs 
menstruation difficile) et de fortifier les tempénmesti 
débilites. 

Dose : de deux à quatre pilules par jour* 

S« Pilules à la Pepaine et au proto-iodura fer- 
reux inaltérable et en vue des maladies scrofuleuset, 
ij/ftphatiques, et syphilitiques, la phthisie, li eachexit 
chlorotique et les affections atoniques générales de l'éco- 
nomie.. 

Dosé : deux à quatre pilules par jour. 

« La Pepsine, par son union au fer et à l'iode, modi 
» fie ce que ces deux agents précieux avaient de trop 
> excitant sur l'estomac des personnes nerveuses ou i^ 
• ritables. » (Mémoire présenté à rAcadémie de méo»- 
cine de Paris.) 

On emploie la Pepsine Boudault dans ces trois prépa- 
rations. — HOGO, ph.-chimiste, rue Casliglione, 1 

et dans la plupart des pharmacies. 

En flacons triangulaires de 100 et 50 pilules. — EsToi 
franco parla poste. 






BIÈBE FANTA 

HYGIÉNIQU E ET NUTRITIVE 

Bureau des Gommandea : Pi^i^ls, 18, boulevard des Itallena. 

L'iisage de la bière, si généralisé en Belgi'que, en AiBgl«%el*^ f ?ei*iiM poutre-Rhin, tend à le dételopper 4* 

plus en plus en France. Il y a là un progrès lyrgiéni<me mai. aé. i^^b^^ •^ -^iceiSfte sur le développement des systèmes 
musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison c ' la fait c fe^^ ie t^r les médecins et les hygiénistes aux 
mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant FiÙai.wiBent* BUâi eiuÏEréférable pour elles à toute autre boisson. 
Bile est très-utile aux convalescents. ^ .^ 

• Les soins minutieux apportés dans le choix des substances et dans la fabrication de la bière Fanta, et les succès ob- 
tenus par son usage journalier, lui ont valu la prélérwi^ d*un grand nombre de médecins finegapais et étrangers. 




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1" ANNEE — N" r BUREAUX : RUE DES ECOLES, 6 (Wbrairie A. Duval). 26 JUILLET 187B 




Progrés 




PlIX DE L'ABONNEMENT 

Unin «Jfr- 

Six mois • • 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 
lParai99ani Me SmtêeM 

Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



AXXON'CES. i," !<• t' 



200 lu 
100- 
60- 



Tout ce qui concerne la Rédaciion et l'Administralion doit ôlrc adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 



Le Prix d'abonnement doit èlre envoyé en mandais poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement port du l*"" de chiique mois 
On s'abonne hors de Paris dau8 les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusf^e?. 



SOMMAIRE. — HiSTOLOGiK normale : Les vaisseaux lymphatiques, conférence de 
M Ranvier, recueillie par Weber. — Pathologie interne : Pneumonie aiguë lo- 
baire, leçon de M. Coroil, recueillie par P. Hudio. — Physiologih : Influence 
de l'aspiration Ihoraciquc et des mouvements respiratoires sur la circilation, par 
RoMipelly. — Clini^jue «uiri'Rc.icalk : Brûlure; infection purulente, etc , par 
M. Worràs. — Bulletin nu Progrès mccUcal : Le choléra. — Sociétés bwanies : 
Société de biologie : Lésions vaso-motriîesconsccutivi s aux lésions cérébrales, p.ir 
Liouvillc, Charcot, Ollivier et Vulpian; — Tubercules de» méninges spinale», par 
Liouville et Hayem; — Arrachement des nerfs; lésions des cellules nerveuses, par 
Hayem;— Lésions des cylinJres-axes dans la myélite traumatique, par Joffroy. — 
Acûdémie de médecine: Médecins c» phirmaciens miLtaircs. — Société anatomi- 
que: Hém^rrhagle de la protubérance, pir Debovt; Lésions tuberculeuses; mé- 
trite caséause, pnr le même. — R::vrK opiirHALMOLoïKiii:-: : Analyse de-» t-avaux 
de^lein, Meyer et Fana», par L. Thaon. — Chirurgie pratique : Opérations du 
phimosis', parDuplay;— L'électrolyse dans le traitement des tumeur» éreciiles. 
par Cardwill (An. H, Duret). — Bibliographie : Leçons de M. A If. Fournier 
(An A. CarUi], — Chronique des hôpitaux.— Nouvelles.— Bulletin biblio- 
graphique. 



HISTOLOGIE NORMALE 

' lABOïVàïOl RE D'HISTOLOOIÈ DBS HA.UTRS-ÉTUDES.— Mé RANVIER. 

Du système lymphatique. 

Leçons recueillies par le D*" Weber. 

Les vaisseanx lymphatiques (I). 

Si Ton se rappelle ce que nous avons dit plus haut sur les 
trous et kvs stomates du mésentère delà grenouille, et sur 
la facilité avec laquelle les globules peuvent passer du 
mésentère dans le péritoine en soulevant ces sortes de 
puits mobiles qui constituent les stomates, on n'aura pas 
de peine à trouver dans ce que nous venons de décrire 
une disposition correspondante, et on verra dans Tensem- 
Jbledeces deux, dispositions, des raisons de su|)iJOser que 
Te cours de la lymphe se fait à partir des vaisseaux par les 
stomates dans la cavité péritonéale, d'où il revient dans les 
sacs lymphatiques et par lesouverturesdont nousvenonsde 
faire rhistoire. Schweigger-Stâdel et Dogiel qui ont les 
premiers décrit ces orifices (1«67) avouent très -nettement. 
Qu'ils n'ont pas pu se rendre compte du rapport des deux 
èpithéliums l'un avec l'autre. 

Un second fait tout aussi net, pour le rapport des cavités 
si^reuses avec les vaisseaux lymphatiques, est la manière 
dont ces derniers se comportent dans le centre pliD^nique. 
Nous avons examiné ce tissu avec une attention particu- 
lière lors de l'étude que nous avons faite du tissu conjonc- 
tif; nous n'avons donc pas besoin de revenir ici sur tous 
les détails; il nous suffira, pour la compréhension de ce 
qui suit, de rappeler que le centre phrénique est compos^^'' 
de petits tendons rayonnes, unis entre eux par du tissu 
cellulaire lâche, et recouvert sur ses deux faces par un 
épithélium. Nous avons vu précédemment que l'épithélium 

(1) Voir 1«6 n9* 3 et 6 du Pro0rès Médical 



du côté péritonéal présente des orifices au niveau des fei;- 
tes qui se trouvent entre les tendons; nous avons vu 'uiy^i 
que ces orifices sont bordés de i>etites cellules rondes tout 
à lait analogues aux cellules lyinphati<{ues. 

Si Ton (irend le» centre f)hréniqiie d un lapin et qu'après 
l'avoir lavé, on le plonge dans une solution de nitrate d'ar- 
gent à 1[500 pendant une heure, et qu'on le laisse ensuite 
dan.s de l'eau distillée pendant 15,à 20 Jioures, l'épitiir'lium 
est devenu très-peu adhérent, et il suffit alors d'agiter la 
membrane dans l'eau et de la brooser avec un pinceau à 
poils très-doux pour en détacher complètement le revête- 
ment endothélial. La clef de de C3tte préparation est la 
macération prolongi^edans l'eau, qui favorise la dissolution 
des substances qui relient Tépilholium h Ja membrane* 
En examinant ensuite cette membrane, on voit, au niveau 
des fentes qui se trouvent entre les tendons et qui comme 
nous l'avons décrit phishaut, sonttraversées par deiines tra- 
vées de tissu conjonctif entrecroisé, de dislance en distance, 
des puits lyi|^ha tiques bordés par une ^" '^y muTthrlr pe- 
titf^sceUulflFrofides et en abaissant peu àjKu l'objectif, on 
reconnaît que ces rangées de cellules descendent plus ou 
moins obliquement dans l'intérieur de la membrane, et se 
continuent avec les fentes que l'on voil recouvertes d'un 
endothélium lymphatique. La surface des petits tendonsqur 
se trouvent entre les fentes et celles des travées qui les 
parcourent est, dans ces préparations, recouverte par des 
figures étoiléesplusoumoins irrégulières, ménagées en blanc 
sur un fond brun. Nous reviendrons tout à 1 heure sur ce 
point. 

En faisant une préparation analoguedu centre phrénique 
pour examiner la face pleurale, c est-à-dire, en laissant 
la membrane une heure et demie à deux heures dans la so- 
lution d'argent au li500où on Tagite de temps en temps 
(non par une baguette de fer; ce qui produirait des dépôts 
d'argent, mais avec une allumette ou un bâton de verre) et 
en faisant ensuite macérer pendant 24 heures au moins 
dans l'eau distillée, onarrive en l'agitant à enlever complè- 
tement l'endothélium de cette face. Si l'on examine alorsr 
cette i>réparation avec un grossissement de 50 diamètres 
on y voit se détacher sui* un fond brun des arborisations 
claires, des dernières ramifications desquelles partent des 
bandes clairesà peu près parrèlles entre elles; ces arborisa- 
tions corres[>ondent aux vaisseaux lymphatiques ; en effet 
en les observant avec un grossissement de 250 diamètres, oii 
voit s'y dessiner l'épithélium veineux, caractéristique de ces 
vaisseaux. Quant aux bandes claires qui possèdent comme 
les vaisseaux un revêtement endothélial caractéristique, il 
est facile de s'assurer qu'elles sont placées entre des tendons 
nliformes, analogues par leur structure à ceux que Ton 
trouve dans la queue des rats, et qui, à l'œil nu, forment les 
,;-*bres du centre phrénique. 

' Ces bandes parallèles ou bien se continuent avec les 
lymphatiques, ou bien forment des ilôts séparés; ceux-ci 
sont néanmoins en communication avec les vaisseaux lym-- 



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14 



LE PUO«^RÈS MÉDICAL 



phaliques; ils communiquent avec les lacunes situées sur un 

plan plus profond. .. ^ .. ,» , i. 

En combinantces deux obsprvations, faites 1 unesur la face 

p^ritonéale, Tautre sur la face pleurale du centre phrénique 
dépourvues toutes deux de leur épithéliura, on en arrive 
h conclure que les puits lymphatiqu'^asont l'ori^inf^ périto- 
nëale des voies lymphatiques du diaphraj^^me; les ft ntes ra- 
diJ^sdela face inférieuro communiquent par les lymphati- 
ques obUques(qui sedessinent surla facn .snp:'rirun' comme 
des ilôts) avec les fentes parallèu s ilo la fnc/* si!pr^ricui'»\ f»t 
c'est ainsi que prennent naissance I^sr-'^n-ix lyin])haLi- 
ques delà face plourile. Ajoutons, po.ir (Hrc rraipl -l. qno 
sur cette lace, h^s espace» qui se lro:n-:it entre k*^ lym- 
pliatiques présentent aussi des liguros ('î i '-sappariri .-.^J.il 
onclair sur fond brun. Usera que. Ii(^:i p'.: > loin de ccti ïv.-d- 
re.s et de loîir intnrjT.'^cîî'on. 
Los lait'^ que nuus vt^nons d'indi-iicr (^nt été ('tudi('.^ cl ::- 



: Li' appliqué le ni- 
... Cet observnîe :• 

:il un endoth.'iiuui 

c'ic plus tar'l (puî 

•rii.\.t;'^' (m^ lo.'^ ca- 

■ :.:l a-uii >;-:.:•' 41. ' 



luîid par Reclvlin,rtliausen qui a 1 . 
>r-ae d'ar^oiiî: à IVtndo de^ lymph :[i': 
-lov !; ({lie les lymphatiques seuls ava 
uni' .siiiipré^mait par Targent. Ce n".' 
llallier, Auerbach, Eberth, Aohy. ( 
(Mlhiires sanguins possèdent uù Ci'/w 

Ton peut manifester par le nH\.ie pi\. 

ies observations de Recklinghausenenoeqru concernt leciîii- 
(rp phréniquese rapportaient bien r 'ellement aux vaisseaux 
lymp'iatiques, car aujourd'hui, il est po>.^ilile, au m'-ins 
pour le centre p^n'Miiquo du lapin, d^» le.'onnaitre les lyiri- 
phat'ques fi leur «'ndcUliéiiimi, bien (ii''Vrr-ni de eelu: <i-s 
artérioles, des veinules et des capillaires, i.a fo;iii - •; /ul- 
raie du réseau lym;.liatique pré.^enie aussi des earaotc^ies 
tout à fait spéciaux. 

Ce sont surtoutles fjiits queRecklincchausenavaitobsprvés 
àraidederimprépnationd ar-rfutsur le centre |>bn'n que du 
lapin qui l'ont conduit à sa th orie sur Torigiiie des voies 
lymphatiques. Nous avons dit tout à Iheire, qu^entre les 
lymphatiques m'nagés par lan-reiit. la surface, de 
Va membrane colo#e en brun présente des ii.^urm t'toii«ios;. 
réservées en clair.* lorsque r mpré^uation a < t-^ un peu 
forte ces cellules sont étuiiées et comme munies de cornes 
ou de prolon^çements courts qui tantôt Reperdent djnis le 
tund brun, tantôt se continuent av( c les i rol.np m^Miis 
d'uii'^ cellule voisin^. Nous avons vu à propos fin tis<u con- 
jonctif que Ton trouve des fjirnres analouuos et uv^^ai) slus 
complûtes sur les :endons de la queu*^ de p.'îitsmamini:<V.'s 
(souris rats) et Ton peut en iiroiluirvMa'^me sur le ti-su 
conjonctii' hV-he. 11 suffit pour cela d'y faire un pli et l'oii 
inci -e u c portion avec des cisaaux et de l\'teudre sur une 
iamo de verre, de manière à en avoir un l'ra.fiinent '-n f(»rme 
d(î membrane. En l'imprégnnnt à rar.':eiit, on n aussi des (i- 
guresétoilées.Or.Reoklingliausen adniitque lontesleUig .res 
ale.sL limitées pa?r':rgent élr.lentdes esi-ac^escreux; 'es |)io- 
loULVoments de ces ligures éloilées é aientponijuidesean.-iux. 
et hstiguresétoi ('e.^elles-nièines des canaux «'iar.ris cVIait 
ïii, d'après lui. l'origine des vai>seaur. lym hatiques ; il 
e:4vrai qu'il n'avait j imais r.'ussi aies injecter en in- 
jectant b»s lymphatiques, mais il n'ei e>t i)as monn resté 
convaiii-^.u que cVst là b-ur véritable origine. (> qui nuit 
d'abord c\ la clarté d^ ce!:î: Ml'm>)n-iraIion. c'est l'irrégu- 
larité des figures; l'argvnt qui preduinies dessins si mMs 
pour les vaisseaux lymplialic^ues, ue donne i our cet obiet 
que des résultats médiocres. 

Schv;eigger-Seidel attaqua la th^^'orie de Recklinghausen 
et soutint que les cellules étoil es -lUi s«' trouvent .sur la l'ace 
plQurale du diaphragme sont (ont .•-implement des cellules 
enHothéliales. Pour le inmver, il prit une portion de la 
m mbrane imprégnée à l'argent, et rai)pliqua par sa l'ace 
pleurait^ sur une lame de \i^vv'\ Quand la nu^mbrane fut 
àriemi desst^chée, il l'enleva a\ec pn-ca-ition. Les cellules 
re.^tèi'ent adhérentes à la lame de\erie,et iicht^nt une pré- 
paration dans laquelle on ^oyaic des cellub'S de forme irré- 
guiièiQ. les unes claires, les autres foncées avec un centre 
clair; il en conclut que ces celiul»*s n'appartenaient pas au 
•tromadelamembraneniau ré&eaulymphatique mais étaient 



des cellules endothéliales imprégnées plus ou moins profon- 
d'Mnent. ScliweiggHT^-Seidel ne s'est pas trompé dans les 
faits au 'il a obv.ervés, mais l'interprvUation qu'il a donnée 
pour les figures observées par R^cklinghausen n'est pas 
exacte; les ligures existent dans la nif^mbrane même et sont 
imlé|)endantesderendothélium;en effet en suivant la métho- 
de indiquée plus haut, la macération dans l'eau distillée d'un 
'. î ntr ' phr.'4iiq'i *. imprégaé «l'abord par l'argent, ilestfacile 
de se débarrasser de toutes les cellules endothéliales, et de 
tî'ouvor le n'^seau lymphatique que nous avons décrit, etles 
ruures claires, qui ne correspondent pas,commo.Reckling- 
li 'U en It^ disait des canaux, mais à des cellules de tissu 
(V nivnctif plates, à Imrds irréguliers ou sinueux, qui recou- 
vriil des lames du f'ssu conjonctii ou des faisceaux tendi- 
m^iv Rien n'est plus irréguliei', du reste, que la forme des 
r:- -lluîes tellesqiudles se présentent alors à l'observateur, 
'. v • » (lu'elles peuvent être observées de face, de protil on 
.' ;:'ois quarts, et parce que leur form^3 est très va- 



rin:. 
de^ 



Kdquefois, elles se touchent ou se correspon lent par 
bords reeiilignes, si l'on en juge par le simple trait 
u 'r d.^ d ':^ ;t d'avii^at qui les sépare. Chacune de ces fi- 
f^ur '.. pi sente à son contre un noyau lorsqu'on emploie la 
(•'jo \it! 'i\ au carmin et l'acide oxalique. Cette observation 
.>u/iir.iit A elle seule pour renverser la conc(q)tion des ca- 
naux du suc, si l'ensemble des faits que nous avons expo- 
sé- jusqn'ici n(» v(^nait concourir au même but. Les réseaux 
]y!')i>lîati(iue-i ue nous présenlent donc pas d'autre termi- 
naison dans le eentn^ i/nrf'ni<iue qu(î k^s lentc^s qui se trou- 
vent entre les faisceaux tendineux et aiu-o^s ee^ fontes, les 
puits qui les font conmiuniquer avec la cavité' p(«ritonéale. 

(-4 suivre). 



PATIIOLOGIE INTERNE 

COUBS COMPLÉMENTAIRE DF. LA FACULTÉ. — H. CORXIL 

Anatomie pathologique du poumon. ~ Auscultation (1). 
Leçons recueillies p ir P. Budin. 

P.SEUMONlïï AIGUE LOBAmE 

~\Iessi urs, 

?\ons n'avons pas réussi, jusqu'à présent, à reproduire 
sur le ])onmon du cadnvre le bruit de souffle pnjmnienique 
p;uMÎ'M inJHctiens snldifinntes du poumon, parce que la 
matière injectée ix'nèlri; toujours dans les bronches do la 
pni'iii^ qui se renii»lit de suif; nous n'avons, par coiisé- 
(pinit, pas pu étudier, (^xpérirnfMitaleuient ce phénomène de 
re;.ror!'eînent du raie cn^pitant. 

Le souffle de la pn-ninionie î)eiit n'être qu'un retentis- 
s niWiil du hruit nui s-* p issc dans des bronches trè— Hoi- 
j-rn.-es d.- la suifac? (!a poumon. C'est ce qui arriv»* lorsque 
tout un lobe ou la plus grande partie des d^ux lobnsse 
trouNO lîéjiatisée, car en pareil cas, les alvj^o es «le la 
partie h' jiatis'o ne se dilatant p!us et ne ih snnt aucun 
tiiage d'air, ce fluide ne crcale pas dans les bronclies de 
la portion malade mais seul unent dans quoiques lameaux 
é.oign-'s et dans la grosse bronehe. 

•Si les bronches (ht tout ou de la plus grande parfe d'un 
j)Ounn)n étaient (d)iit<^i-ées ou inactives, on pourrait même 
n enten<lre ni souffle ni respiration dans la j)artie malade. 
CCstceciui arrive parfois dans la i>neunu)ni<» caséeuse, 
mais cela ne s'observe [)as dans la pneumonie aiguë fran- 
che, bien qu'i^ la rigueur on puisse en concevoir la possibi- 
bilité, [)arce (jue toul: un poumon n'est pas [)ris en même 
tem|is dans la [)nf'utnonie aiguë Vu lobo, j)ar' exemj)le, 
redevient [)ermé.'ible à l'air lors(|u'ane antre partie da 
[)()uuu)n est envahie par Thépalisation. Chez les malades 
qui n\spii'ent très-difrtcib^ment, le souffle peut ne s*en- 
temlre que dans les grandes inspirations consécutives à la 
toux. 



(1) Voir les nO* 1, 4 et 6 du Progrès médical 

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LE PROGRÈS MEDICAL 



•75 



"^ «à propos dtt' sôafïle pneumoniqu^, je tous signalerai 
aaflSJ, messleuri^, un fait qui peat faire croire à une pneu- 
monie dou ble tandis que la maladie n'existe que d'un 
seul côté, c'est la possibilité, du retentissement d'un bruit 
de souffle d'un côté à Tautre, Le poumon droit par 
exemple, étant hépatisé et le siège d'un souffle tubaire 
entendu en arrière au niveau de la racine du poumon, ce 
bruit pourra se transmettre à la faveur de la colonne ver- 
tébrale au côté gauche dans une région très-rapprochée 
de la colonne vertébrale. La propagation du souffle d'un 
côté à l'autre ne se fait pas en avant, parce que les condi- 
lions de ce retentissement font défaut. 

Après le souffle bronchique, lorsque ce dernier a seul 
occupé la scène, réapparaissent de nouveau les râles cré- 
pitants qu'on appolle râles crépitants de retour. Ils ont 
d'abord le caractère et le timbre éclatants du râle mêlé au 
souffle, mais bientôt ils deviennent plus humides et moins 
éclatants. Non-seulement on les entend par bouffées dans 
l'inspiration, mais encore on les perçoit, quoique beau- 
coup moins nombreux à l'expiration. Leur ensemble est 
constitué par des râles divers : les uns sont secs et fins 
comme les râles crépitants du début, d'autres paraissent 
plus gros et plus humides, ce sont de véritables râles mu- 
queux. Ce sont des râles crépitants dus à des restes d'hé- 
patisation et d'induration en contact avec des alvéoles 
redevenus perméables et se passant dans Tinspiration, ou 
bien ce sont des râles bronchiques. 

Parfois cependant, on n'observe pas du râle crépitant 
humide et gros, mais bien du râle crépitant extrêmement 
sec et fin, semblable à la crépitation vésiculaire observée 
chez le cadavre et produit seulement dans l'inspiration. 
On l'entend encore vers le 10°, le 15« et môme le 30" jour 
après le début. Ce fait qu'on peut rencontrer chez les vieil- 
lards et dans certains cas où la pneumonie devient caséeuse, 
* mdique simplement la persistance d'un ou de plusieurs 
petits noyaux d'induration. 

Par ce qui précède, messieurs, vous avez vu que le râle 
crépitant était loin d'être toujours identique à lui-môme 
dans la pneumonie, qu'il était difi'érent au début, pendant 
riiépatisation avec souffle, et pendant la période de décours 
de la maladie. 

Ce râle est aussi modifié par l'âge des sujets. Les vieil- 
lards, en efiet, chez qui les alvéoles pulmonaires sont tou- 
jours plus volumineux que chez l'adulte et si souvent em- 
physémateux, présentent des râles crépitants générale- 
ment un peu plus gros que ceux des adultes. Lorsque la 
pneumonie vient chez un sujet emphysémateux, l'hépatisa- 
tîon d'une partie du poumon se joint à l'emphysème de ce 
qui reste perméable à Tair pour rendre encore plus difficile 
la respiration. Il en résulte que les sujets respirant très- 
mal, l'air n'arrive pas toujours dans les alvéoles emphy- 
B imateuses qui entourent le noyau induré, et on n'observe 
pas le râle crépitant, ou bien on ne l'entend que dans les 
elforts de toux. 

Chez les enfants, où les vésicules sont plus petites que 
chez l'adulte, le râle crépitant paraîtrait, d'après Barth et 
Roger, d'une finesse extrême. M. Sée a observé des cas où 
le bruit de souffle existait dès le début de la pneumonie 
chez les enfants, et c'est là un fait assez important pour 
que nous cherchions à l'expliquer. Nous avons eu l'occa- 
sion de voir plusieurs fois des poumons d'enfant nouveau- 
nés atteints d'une hépatisation et d'une pneumonie catar- 
rhale ayant envahi tout un poumon ou même les deux pou- 
mons, de telle sorte qu'il était impossible qu'on y entendit 
rien au moins pendant les dernières heures de la vie. Mais 
pour que le souffle soit produit! il faut que l'un des pou- 
mons au moins soit perméable, et si l'on n'entend pas de 
râle crépitant, il faut que la pneumonie ait atteint très- 
rapidement le degré de l'hépatisation dans un poumon dont 
tous les points auscultables soient imperméables à l'air. Il 
est probable qu'il se fait alors en même temps qu'un exsudât 
pneumonique, un affaissement des alvéoles^ une atelectasie 
assez étendue et accompagnée de congestion qui empêchent 
lesalvéoles voisins de rhépatisation, d'être dilatés par Tair. 



Telle est du moins l'hypothèse que nous proposons pour 
expliquer de pareils cas. 

Tels sont, messieurs, les principaux faits d'auscultation 
de la pneumonie que nous voulions comparer à l'anatom^^ 
pathologique de cette maladie pour en donner l'exnii(jjrjti^n 
fa plus plausible. Nous avons laissé de ç^*J.^ comme vous Ia ""- 
voy»)Z et à de3§çjn^ bon nombre des symptômes même d'aus- 
cultation, pâi^ exemple rauscultation de la voix, parce 
qu'ils sont bien présentés dans les livres classiques que 
vous possédez et parce que nous n'apportons rien de nou- 
veau à leur compréhension. ' (A $iUv7^e.) 



PHYSIOLOGIE 

Influence de l'aspiration tlioracic[ae et des mouve- 
ments respiratoires sur la circulation {i) 

Par ROSAPELLY. 

§ 3. L'aspiration thoraHqae ne s'exerce pas exclasivenieat 
pendanl l'inspiration. 

Si l'idée fondamentale du mémoire de Barry se trouve justi-- 
fiée, 11 n'eu est pas de même de la seconde conclusion qu'il a 
ainsi formulée : « L'aspiration des fluides mis en communica- 
tion avec la cavité Ihoracique n'a jamais lieu que pendant l'ex- 
pansion dos parois du thorax ; c'est-à-dire pendant l'inspira-- 
tion. » 

Si nous nous reportons à ses expériences, nous voyons que 
cette conclusion est contraire à un certain nombre de faits ob- 
servés par Barry lui-môme qui n'a tenu compte ici que des 
résultats obtenus sur les veines. Ainsi, dans toute une série 
d'expériences entreprises à Alfort sur le péricarde du cheval, 
le liquide montait constamment dans le tube, mais bien plus 
fortement dans les instants de la dilatation des poumons. Une 
fois- môme, il a constaté l'entrée du liquide après la mort de 
l'animal. Ces faits ne peuvent pas se concilier avec l'interrup- 
tion de l'aspiration thoracique pendant l'expiration. Barry 
qui ne les avait observés qu'après la publication de son mé- 
moire les a simplement mentionnés dans un appendice sans re- 
chercher leur explication et sans modifier sa conclusion, de 
sorte que celle-ci est encore acceptée dans presque tous les 
traités de physiologie. 

Pour nous, ces faits ne4)euvent s'expliquer que par la con- 
tinuité de l'aspiration thoracique ; mais il nous est facile do 
comprendre l'erreur d'interprétation commise par Barry e* 
nous rappelant l'hypothèse même qui lui avait fait entrr 
prendre ses expériences : o II est, disait Barry, une loi con:5- 
tante d'hydraulique ; c'est que tout liquide en contact avec l'at- 
mosphère et en communication avec une cavité qui se di- 
late est nécessairement attiré vers elle, c'estr à-dire contraint 
d'y pénétrer par la pression atmosphérique. Il devenait en 
conséquence probable que le sang était attiré dans les veines 
caves ihoraciques pendant l'inspiration. » 

Avec un tel point de départ, les résultats obtenus sur le pé- 
ricarde devenaient inexplicables et étaient tellement inatten- 
dus qu'un certain nombre de faits analogues ont dû échapper 
à l'attention de Barry. Il semble, en efï'et, que ce soient les 
professeurs d'Alfort qui n'avaient pas la même idé^^ préconçue 
qui les lui aient fait remarquer; car dan? des expériences 
précédentes, faites dans les mômes conditions, il u«j ia signale 
pas. 

g 4. SEone d'action de l'aspiration tlioraeique. Rigidité des 
gaines ^ascalaires. 

Barry pensait que l'efiet de l'aspiration thoracique s'éten- 
dait jusqu'aux ramifications les plus éloignées du système vei- 
neux. Bérard montra que si Barry eut adapté son appareil à 
une veine éloignée du cosur, dans la continuité d'un membre, 
par exemple, l'action aspirante ne se fût pas transmise jusqu'au 
liquide ; la pression atmosphérique s'y fût opposée en apla- 
tissant la veine dans la partie intermédiaire au tube et à l'o- 
reillette. L'expérience eût manqué aussi dans ' le cas où le 

(1) Voir le n® 2 du ProgrU médical. 



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LE PROGRîs -fiimca 



TT 



tee^âù dèlftiné à WsBer pesser te liquida 4aus Voreilleiie eût 
HjStSSiibîô de se liisser affaisser par la pression de 

^tJneVau^iwjj^^^d^ae indispensable pour que l'aspiralion 
Inoracîque puisse s eÀ^.j.**, y'^gt que les veines soient mam- 
lenues béantes pendant son action, or, n^ftst une propriété des 
éanàiix veineux de se laisser aplatir lorsque la pression inté- 
rieure cesse de dilater leurs parois; mais cette propriété n'est 
pas générale ; depuis longtemps on connaissait déjà la rigidité 
des sinus de la dûre-mère et des paiois des veines sus-liépati- 
ques , Bérard démontra qu'une disposition analogue existait 
dans la plupart des veines voisines de la poitrine, el que celte 
disposition était liée au phénomène de raspiration thoraci- 
iquQ. 

Les deux, yeiaes sousrdavières, dit Bérard, la jonction de 
ces veines aux jugulaires, n'offrent p^s les caractères qu'on a 
assignés aux vaisseaux veineux; elles ne devienne:u flosques 
et plissf.es qu'autant qu'on les a séparés des lames fibreuses 
auxquelles elles adhèrent. Les lames apojiévi cliques du cou, 
remplissent à l'égard de plusieurs des veines do ceito rôgiou 
Une fonction qui n'avail point été soupcounéf^, fîtllf^. de les 
maintenir dans un ct^rtain degré de teiisiou, dediîaïa'ion. 

D*autre part, la veine-cave inférieure, dmis î-ow trajet à tra- 
vers le diaphragme, est entourée d'une loile fibreuse i[ui rat- 
tache au pourtour de l'ouverture aponévro'iquc qui lui donne 
passage. C'est immédiatement au-des::0us du di;iplirogmo 
que ceLlo veine reçoit les plus gros ironcs dos veices sus- 
hépatiques dont les parois sont arlh oreilles au tissu du loic 
en softo que ces veines restent béantes lorsqu'on les a divi- 



ïelle est la particularité anatomiquc, ajoute Bérard, (ii.e ju 
me proposais de faire connaître; el'e ne peut masuiuer cl exer- 
cer quelque influence sur le cours du tang veineux, do bc 
rattacher à quelque phénomène de mécanique animale. 

La lecture du mémoire de Barry ne laisse aucun doule à 
Bérard sur la part que prennent les mouveme.:ts du Ibon.x 
à l'abord du sang veineux dans l'oroilletle droite tl îe-; vei- 
nes caves, et il fait remarquer que c'est juste nv.M il ii. . 
lieu où s'opère le vide quo les vai^ir^eaux reçoivent le in^y, n 
de résister à la pression atmosphérique. De plus, au moment 
où le vide se tait avec le plus d énergie, c'esL-à-dire pendant 
rinspiration, les vaisseaux du cou acquièrent un &urcroit de 
résistance; car les aponévroses qui entounuL ces vjûsbeaux 
constituent par les adhérences qu'elles alfeclent avec les os 
de la région une sorte d appareil c oisonné cjui se irouve tin- 
du davantage dans le mouvement que la poitrine exécute pen- 
dant l'inspiration. 

Bérard fait donc mieux que d'établir les limiie^- dans îesq\ie'- 
les peut s'exercer directement l'appel du seng veineux; il i;ré- 
cise et confirme le rôle de raspirulion thoraeique par le lap- 
•prochement de cette disposilion spéciale des /aisseaux vcisins 
de la poitrine ; disposition qu'il a si bien décrite et dont il a su 
faire une si ingénieuse application. 

§6, L'aspiration tboraeique résîdo c^ansla clifi^fallou du nié. 

diaslia. 

Barry en recherchant la cause de l'nspiration thoracique 
l'avait attribuée à la dilatation qui s'opère à chaque ins[>iia- 
Ijon drtns la capacité du médiasiin. Voici coiniuent ii expli- 
que cette dilatation : Pendanl la période iuï^piratoire le dia- 
mètre vertical du médiastiri se trouve agrandi |)ar rabaisse- 
ment du diaphragme et il en est de môuio de sou diamèiro an- 
téro-postérieur en raison de la projeciion du siernum en 
avant; quant au diamètre transversal, le poumon, en se dila- 
tant, aurait pu le diminuer en comprimant chacune dos lames 
dit uiédiastin et compenser ainsi l'agrandissement dû à l'aug- 
mentation des deux autres diamètres; mais cela n'a pas lieu 
pour la raison suivante ; au moment do rinsi)iration, les deux 
lames du médiaslln se trouvent tirées, d'uno part, par l'a- 
Vabaissèment du diapliragme, d'autre paît par récartemont 
du siernum dd sorte qu'elles se trouvout a >iez rorlenivnt len- 
dues pour résister à la compression exercée sur elles par les 



poumons. 
I/nîrrandlsseni 



nt des deux dianèlres vertical cl ai.léro- 



poâUôrtéuT s*€»detfte Mi*H)at te iftécnddBe Èamqpé pir nt» 
ly ; mais il é'e^t trcnaDj^ M p^rmni («m la tdiUAitiotic^M» 
poumofls pendanit l'iinspiraviim pii«t«it tj^ttrle.toôtUwnitt 
suivant son diaiàëtre trwisvdnse; les i^oèta«x9, JWta deOMiptfi!^ 
mer les latnes du médiastin, 10s ©ntraiîïfeïit aa/sèèutJPBiiie »«i 
sens inverse Ttme de îtaunre'el agiissent d«ns.)« SttiB^âe 1^ 
grandissemeQt du médias«in ; o'^eat ce que BémflA CberdlM %, 
dômcmtrer en se fandant sur uo© des pro|«létés du tissu «fta 
poumon. l'élasUcité putmanaire. (àt mlDre:) 

CLINIQUE CHIRURGICALE. 

HOPITAL itOTHSCHlLD. — «e»vlee do H. é. 'WO«*** 

•rftlttrc do bras drott, oanertara de I'iartlci*mtta« *a eomâ^ 
InfectioM paraleafe^ ^^èrisnni. 

(Observation recueillie par M. Hirtkmamn, interne 
du service). 

Blo... Jules, âgé de 18 ans, bijoutier est entré à l'hôpital le t 
avril 1872— Ce jeune homme, résolu à s'asphyxier, s'enferma 
dans sa chambre et se coucha à côté d'un réchaud de charbon 
allumé. AU bout de quelque temps il fut pris de mouvement» 
eonvulsifs; en se débattant, il renversa le réchaud et se brûla 
gravement. On arriva sur les entrefaites et aussitôt qu'il fut 
revenu à lui on l'amena à l'hôpital. 

Le malade est grand, fort, robuste, quoiqu'il ait mené de- 
puis quelque temps une vie de débauche, il a déjà eu un 
chancre induré, il y a un an, et pour lequel il a suivi un 
iraiteîrteiit mercuriel pendant 3 mois; pour le présent, il a une 
blenunrrhagie à la période de déclin. 

Comme antécédent héréditaire, rien du côté du père ou de 
la uièie, mais il a un frère aliéné, et une sœur un peu « fan- 
tasque. » 

Il présente : 1« à la partie anléro-inférieure de la cuisse 
droite, ù 5 eeniimètres au dessus de la rotule, une brûlure au 
.0 do-lé, circulaire, de o centimètres de largeur n'intéressant 
l^ua les téguments. 

2« Au bras droit et en arrière se trouve la lésion principale ; 
c'est une va"st-3 brûlure, profonde, s'étendant depuis l'apo- 
physe olécranienne en bas Jusqu'au tiers supérieur du bras La 
largeur est de 7 àS ceniimèires du côté do la main on note 
uue insensibilité absolue du petit doigt et de la partie externe 
de l'annulaire, avec conservation partielle des- mouvements. 
liuit général satisfaisant ; rien de particulier. 

On applique immédiatement un 2^^^semc7it ouaté sur les 2t 
plaies (punsement par occlusion). 

Dans les onze premiers jours pendant lesquels le panse- 
nu'ut lut maintenu en place, il ne se produisit aucun phéno- 
nièiie remarquable ; à peine un peu de fièvre le 3® jour, la- 
quelle dispurul bientôt. L'appétit est bien conservé. TraiL : 
exl. de quinquina, 4 gr. — bagnols, 450; — vin, etc., et une . 
portion. 

le W^ jour le pansement est renouvelé. — L'eschare du bras 
n'est pas encore éliminée, mais dos bourgeons charnus de 
bel aspect existent sur toule la périphérie. La quantité d© 
pus formé a été très-faible, et arrive à peine à percer lô 
pansement. ■— Même état de la jambe droite. 

Le pansement est réappliqué dans les mêmes conditions, 
mais au bout de 3 jours, il offre uni odeur caractéristique des 
plus intenses que l'on peut à peine réprimer au moyen d'imbi- 
bitions, deux fois renouvelée par jour d'acide phénique étendu; 
de plus le malade un peu indocile, désireux de voir sa bles- 
sure, se plaint non-seulement de l'odeur, mais encore de quel» 
ques douleurs dans le bras, et surtout dans le petit doigt. 

Le 8® jour (IQ*' de la maladie), le pansement est enlevé 
simultanément sur les plaies. 

A la cuisse on trouve une large eschare noirâtre près de 
s'éliminer et entourée d'un cercle de bourgeons charnus d'un 
rouge vif. (Inutile de dire que le malade, malgré le bon état 
général, a jrardé constamment le lit). 

Au bras l'eschare est éliminée dans le 1i3 supérieur, en bas 
l'eschare est large, épaisse, bien limitée néanmoins par lès 
bourgeon? do bon aspect, elon y reconnaît aisément les fibres 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



du (viTfioa du triceps qui doit être complètement détruit ; rieu 
du côt ' de la miiu. A partir de ce jour, on fait un pansement 
journalier. 

Le li^ejour i'eschare e^t pres^u'enlièrement éliminée. le ten- 
don du triceps est coupé au ras du sommet di Tôle crâne, et 
on constate que tout le fond de la plaie est couvert de bour- 
geons charnus qui commençant à la combler, mais à la partie 
infifieure on di^tiague nettement l'exirémité inférieure de 
l'hummis, la cupule du radius et le crochtt olécranien qui 
sont complètement dénudés, sauf à la partie interne hur une 
étendue de 1(2 cent environ, où se trou/e logé le nerf cubllal 
que Ton voit aussi. Le bras est dans la demi-flexion et en 
pronation. 

L'état génf^ral S3 maintenant dans de bonnes conditions, on 
continue à faire le pansement simple à plat. 

Pendant plus de 3 somaiues, les bourgeons charnus avan- 
cent peu à peu et cotnblout la plaie. Mais le malade maigrit 
considvértiblemeut, Tuppétil diminue, et le soir on constate un 
peu de fièvre. — Rien aux sommets cependanl. 

En présence de ces mauvaises conditions, M. Gosselin, chi- 
rurgien de l'hôpital, d'accord avec M. Worms. considérant I3 
peu de ch luce que présente le malade: I* de résister aux suites 
d'une si longue maladie et dune suppuraiion abondante, 
2** drt conserver un membre sain dont il puisse plus tard se 
servir avec avantage, craignant en outre l'apparition de l'iu- 
fection purulente par une plaie articulaire ainsi exposée à l'air, 
les fibules consécutives etc., se décidée recourir»! l'ampu- 
tation du bras, qui est résolue pour le lendemain soir. 

Mîiis le jour même verso h «ures du soir, le malade est pris 
d'un frisson violent qui dure environ deux heures. P. — Uu — 
160 — Tp — 30,5. — Etat général très-grave. — Le sulfate de 
quinine est administré à 1 graaimo d'emblée. En présence do 
ces symptômes d'infection puruleute on renonce à l'opération. 

Le lendemain nouveau frisson d'une demi-heure, et à la 
même heure, il ne reparaît plus les jours suivants: on conti- 
nue le suPate de quinine pendant 8 jours. — La plaie continue 
à bourgeonner. — L'état général semble se relever mais 
faiblement — l'appétit est presque nul ; maigreur cou^idéra- 
l)le. 

Tr. — Une portion, œufs, poulet. V. quinquina. Baguols 
450 grammes. 

20 Mai — Au bout de 8 jours le sulfate de quinine est sup- 
primé ; le surlendemain sans qu'aucun phénomène général, 
frisson etc , ail apparu, on constate que dans une nuit, les 
deux piaies se sont couvertes d'une fdusse membrane jaunû- 
tre, très-tenace, dun railimètre d'épaisseur. El.e s'enlève par 
lambeaux linéaires assez étendus; la plaie est un peu blafarde, 
— Tr. — cautérisation rigoureuse au nitrate d argent — ap- 
plication de c )mpresses imbibées dt) perchlorure de fer. Le 2« 
jour la paie est encore pâle, saignant^e, avec quelq les iausses 
membranes disséminées — même traitement aiusi qu'à la 
jambe. 

b juin. — Au bout de 4 jours de ce traitement les plaies 
avaient repris leur aspect aniériHur quand un nouveau frisson 
d'une demi-heure, assez violent, apparut. L'état général «e 
maintient cependanl assez bien. — On rend de nouveau \ gr., 
de suifate de quinine pendant 8 jours consécutifs. 

A partir d« ce moment les plaies n'ont ce^sé de bourgeonner 
vigoureusement, et à la cuis&e la cicatiisation était complète 
le 1 5» jour. 

Au bras même rapidité, les os disparaissent bientôt sous les 
bourgeons, et chose remarquable à noter, sans ([u'aucune 
éliminaiioii osseuse ou cartilagineuse ait puèirc constatée, le 
malade reprend de la vigueur et de l'embonpoint, il se lève ; 
Tapp^Hit est complètement revenu. 

La cicatrisation est terminée au bout de 20 jours; dès ce mo- 
ment, on fait exercer au bras quelques manœuvres de fl xion 
et d'extensiou ; pea à peu on parvient à lui faire exécuter des 
mouvements assez éteudii^ pour que le malade puisse se ser- 
vir de son bras pour manger; les mouvements de prona ion et 
de supination sont presque nuls ; Tavant-bras est un peu 
amaigri aiuai que la main ; les mouvements des doigts sont 
conservés ; la beusibililé est toujours très-obtuse dans le petit 
doigt et la partie ei^terne de l'annulaire. En présence de cette 



sorte d'atrophie, on applique Télectricité dynamiquo' (appa- 
reil de Morin) pendant quelques jours, au bout desquels le 
malade demande à sortir le 8 septembre <l). 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Le choléra. 

Les renseignemonls qui nous parviennent à- ditK.'encs 
côtés, et que Ton trouvera plus loin, indiquent qu'il n'y a 
plus aucun doute à avoir sur la réalit'î d'3 rnp.>aritiv)ï) du 
choléra en Allemagne, eu Autriche et en Ira' le. Jus;iu'à co 
jora- répidémin no paraît avoir quuue iiiLerisit ; mod 'rc:o; 
c/est là, (lanij oc j circonstances malheur euscs, une condition 
qu'il iniporU) (K? savoir utillsf^r, car (Me donne le temps aux 
ad-niuish-alcrLir ; char je:-.' de la salubi-ité 2:('!^.^^ale et en :\ir- 
ticiilier do c;-li- dc^s graiides villes, de prendre tout ; les 
pi-.'^cautions n^^-cessaire.s pour laisser le moins de prl^e pos- 
sible à 1 epidcmie. Or, comme il su^'Arait do quekpios ir.odi- 
iications atniosphc'riques pour que le choira prit tout d'un 
coup une grar-do extension, il e^t nécesxairLî que les mé- 
decins liguaient au public les précautions qu il convient de 
prendre ; il est m^cessaire aussi que les persoruies chargées 
de "eiller à la salubrité publique redoublent d'activité. 
Parmi les mesures rendues indispensables par la con:j[itu- 
tion médicale régnante, nous nous permettons de citer k\ 
multiplicatio'.i des bains gratuits dan:i les liopitiux, l^a'rc- 
sage plus rr>gulier et plus iVéquent des rues, la d ^sinibcUon 
des urinoirs publics, des bouches d'égouts, désinfection plus 
négligée cette ann '*e que les années précédentes, etc. Déjà, 
les Anglais, plus i)rd\oya;ts que nous, soccupeut avec 
ardeur de toutes les mesures préventives. 



SOCIETES SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . 
Séance du 49 juillet. — présidence de M. Claude Bernard. 

M. LiouviLLE demande à recliûer quelques mots du proces- 
vcrbal. H uM i)as dit, à propos des communicaiionsde M.Ôllivier 
et de M. Buréiy que le />/rwf(?r M. Brown-S/^quard avait dé- 
inonlrô la re alioii qui existe entre les ecchymoses, les con- 
ge-^'io;is. 1rs œd>mos périphériques ou parciichymenleux et 
les lijinorrhagiescénbfalesiil ne sauraii résoudre cotte ques- 
tion de priorité. Ce qu'il a dit, c'est que M. Brown-Séquard 
avait exposé d^s faiis nombreux devant la société, qu'il avait 
insisté depuis lougiem.^s sur ce point qui depuis lors, et grâce 
à de nouvel ;os et f-quentes communications, paraissait être de 
conjiaissance vul^uiic. 

M. Chaugot. Je désirerais aus.^i ajouter quelques mots. M. 
Schitr aviiii noté dos ecchym >S3s sous-cutanées chez les ani- 
maux sur lejrquels il avait pratiqué des lésions euoé|»ha iques, 
mais je crois être le premier qui les aii signalées chez l'homme: 
cet oidre de faiis m'appar.ieiaeu propre. J'ai trouvé cesecchy. 
iMOses sur la plèvre, l'endocarde, la muqueuse de reslamac. 
M. Brown Séquard n'a publié ses faits que postérieure meut! 
Pour ma part j'ai parlé <je ces altérations soit dans mon cour» 
ù TEcule Prati-iue, t=olt dons mes leçonsàla Saipélrière ; jVn ai 
présenté des cas à la Sot iéic et mes élèves les out remarqués 
dans les autop:.ies faites sous ma direction. Je n'ajouterai 
qu'un mot, c'eisl que b s lésions qui nous occupent se rencon- 
trent non-seulement dans les cas d hémorragies cérébrales, 
mais encoie dans les ramollissements. 



([] Dans le conranl du iro/< de défmbrt, j'ai ram oe moVlo \ Vamôliora- 
Uon s'est conlinuéi leâ mouvements pvenueni càaque Jour.plm d'amptour^ 
lo bi«s est preeque rev«na à son éUi Bormal ; Talrophie a disparu; on p^ul 
doue coDsidi^rer la guérisou oomme complète . 



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.8 



LE PROGRÈS MÉDICAX 



M. Olliyier. Certes, je n'ai pas été le dernier à rendre jus- 
tice à M. Gharco.t. Je sais bien et j'ai dit qu'il avait appelé 
Tattention sur ces ecchymoses, et que les faits cilés par Gru- 
vôilhier et Bennelt étaient sans importance, car ces auteurs 
«l'avaient pas signalé la relation de cause à effet, je Tai dit ; 
mais si j'ni cru devoir faire ma précédente communication, 
c'est qu'on n'avail pas encore montré de véritables hémorragies 
pulmonaires, une apoplexie dans le sens classique du mot. 
M.Liouvilleeuavail bien cité un cas, mais je ne crois pas qu'il 
ait fait ressortir la liaison qui rattache l'altération pulmonaire 
àTaltération cérébrale, et dans la thèse de M. Duguet je n'en 
trouve pas trace. Ma première observation a été recueillie, il y 
a 6 ans et depuis j'en ai trouvé deux semblables. Il est donc 
bien entendu que je n'ai voulu insister que sur l'effet toujours 
croisé et sur la forme de l'épanchemeut i^anguin. Aux faits 
connus et si nettement élucidés par M. Gharcot j'ai voulu 
ajouter, comme contribution, des cas bien observés d'apo- 
plexie pulmonaire classique. 

Enfin, pour ce qui a rapport aux œdèmes, je ne sais pas, si 
ona'jamais signalé d'œdème aussi rapide et aussi considéra- 
ble que celui que j'ai cité : il s'agissait d'une femme dont 
l'anasarque survint 24 heures après Thémorrhagie cérébrale. 
Le membre avait plus que doublé de volume. G'est là, ce me 
semble, un exemple remarquable d'œdème aigu et rapide, qui 
«léritait d'être niontionné. 

fif. CiiARGOT. La discussion se précise maintenant; je recon- 
nais avec M. (/.livier (luejo u"avui-3 \ as elle de cas d'apoplexie 
pulmonaire. G'est un fait inléres^aut et qu'il était bon de re- 
cueillir. Il me parait établi, pour résumer ce qui précède, que 
M. Sciiiff avait le premier signalé les altérations qui nous 
occupent, chez l'animal; que le premier j'ai démontré leur 
existence chez l'homme et que, depuis, M. Brown-Séquard a 
publié des expériences nombreuses sur la quosliou. J'ajoute- 
rai que M. VuJpian en a vu de nombreux cas à la Salpétrière 
et nous avions déjà à cette époque essayé d'en expliquer le 
mécanisme par l'action des vaso-moteurs. Et ce que je viens de 
dire des ecchymoses, je pourrais le répéter pour les œdèiaies 
sur lesquels aussi nous avions appelé l'attention. 

M. VuLPiAN. Je ne puis que confirmer les faits avancés par 
M. Gharcot. Depuis qu'il nous avait montré les altérations 
consécutives aux hémorrhagies et aux ramollissements céré- 
braux, j'en avais observé de nombreux cas à la Salpétrière. 
Et je pourrais citer bon nombre d'observations d'hémorrhagics 
etd'œdèmes. Quant à la question du mécanisme, elle est bien 
loin d'être vidée, et je me demande si au lieu d invoquer des 
troubles vaso moteurs, il ne faudrait pas croire plutôt à des 
obstructions vasculaires, à un arrêt de la circulation, cause 
des stases, des hypérémies, des congestions et des œdèmes. 

M. Ollivier présente les pièces d'un malade âgé de 80 ans. 
11 était atteint de ramollissement cérébral. L'autopsie démon- 
trait l'altération totale de l'hémisphère droit; le gauche était 
légèrement atteint. Les artères étaient alhéronaleuses. Le 
poumon gauche et le rein gauche, situés par conséquent du 
côté opposé à la lésionenl était, gonflés, by pérémiés et à la pres- 
sion on en fesait sortir de la sérosité et du sang en abon-. 
dance. Le poumon droit et le rein droit avaient leur consis- 
tance et leur coloration normale. 

M. VuLPiAN demande qu'on sépare nettement les faits de 
congestion pulmonaire, des faits où l'on trouve une apoplexie. 
Il faut créer deux catégories distinctes. L'apoplexie pulmo- 
naire est très- fréquente chez le vieillard. Et il faudra que cette 
lésion coexiste dans de nombreuses autopsies avec une hé- 
morrhagie cérébrale pour que Ton ne puisse croire à une 
simple coîncidance. 

M. Ollivier. A mon observation j'ajouterai que j'ai tenu 
eompte die l'opinion de M. Vulpian sur la cause possible de ces 
hémorrhagies parenchymateuses. J'ai cherché les oblitérations 
vasculaires, mais je ne les ai point trouvées. 

M. LiouviLLB présente un cas de tubercules des méninges 

Sinales. Il n'existait pas de granulations dans le cerveau, et 
ï granulations paraissent avoir débuté par la face externe des 
méninges avant de gagner l'interne. Le sujet était atteint de 
mal de Pott et l'éruption interne semble de date plus récente 
que les lésions de la face externe. Il se serait passé quelque 



chose d'analogue à ce qu'on observe sur la plèvre au niveau 
d'un tubercule pulmonaire. 

. M. Hayem appuyé en cela par M. Gornil et par M. Magnan 
croit qu'il n'existe pas de relation entre la plus ou moins 
grande confluence des granulations miliaires et les accidents 
méningitiques. Il a vu un cas de méningite tuberculeuse de 
l'encéphale. L'inflammation s'était propagée dans les enveloppes 
rachidiennes et cependant l'examen le plus attentif ne per- 
mettait pas de constater la présence de la moindre granulation. 
M. Hayem ajoute que ses recherches lui paraissent démontrer 
qu'il existe deux variétés du mal de Pott. L'une due au tuber- 
cule, l'autre >crofuleuse. Il se fait dans les articulations verté- 
brales des altéi plions qui sont en tous points semblables à celles 
de la tumeur blanche. Gette dernière forme est plus lente, 
moins grave que la forme tuberculeuse. 

M. Hatem a étudié la moelle de lapins sur lesquels on avait 
arraché les nerfs sciatiques, depuis deux mois. L'expérience 
fut faite sur deux lapins. Sur l'un le nerf fut arraché à droite 
et sur l'autre à gauche. Il a trouvé, dans les deux cas, une 
asymétrie très-appréciable. Le côté correspondant à l'arrache- 
ment était atrophié dans ses parties blanches et giises. La 
corne postérieure surtout était atropiiiée et cela dans toute 
l'étendue de rarrachement. Les cellules des cornes antérieures 
étaient aussi altérées. Il semblerait qu'il existe une relation 
entre Les filets des racines postérieures qui pénètrent dans la 
substance grise et les altérations des cellules qui siègent dans 
les cornes antérieures. 

M. JoFFROY a éiuïïié. sur des chiens, les altérations déjà dé- 
crites dans les cylindres axes des moelles atteintes de myélite 
traumatique. Les observations ont porté sur trois moelles. Il 
a pu très-nettement retrouver le gonflement des cylindres. Ce 
gonflement n'existe qu en un certain point; il est suivi de res- 
serrements, ce qui donne au cylindraxe un aspect mon in- 
forme. Gelle altération ne se retrouve pas dans toute l'épais- 
seur du nerf, mais d'espace en espace et par groupes plus ou 
moins considérables. 

Dans ces recherches j'ai pu constater la présence des cel- 
lules-araignées signalées par Deiters â l'état normal. M. Ghar- 
cot les avait trouvées en grand nombre autour d'une lésion 
syphilitique de la moelle. Je les ai rencontrées dans les myé- 
lites expérimentales. 

M. Gharcot. Il est important de connaître ce's cellules- 
araignées, car. on tend à leur faire jouer un grand rôle dans 
la constituiion de la névroglie. La névroglie serait cons- 
tituée par des filaments intrigués, feutrés, qui ne seraient 
autres que les prolongements de ces cellules araignées. De 
môme la sclérose des-cordous postérieurs serait due à une aug- 
mentation en nombre de ces filaments entrecroisés dont le 
point de départ est une cellule de Deiters. 

• P. R. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 



Séance supplémentaire du M juillet. 
M. Depaul. 



Présidence de 



^. PoGOiALE, après la lecture du procès verbal, monte à la 
tribune pour terminer son discours. Il s'étonne que les mé- 
decins qui veulent se débarrasser de l'Intendance, veuillent à 
leur tour mettre les pharmaciens au-dessous d'eux. On abais- 
serait ainsi le personnel pharmaceutique qui est nécessaire et 
rend de grands services. L'orateur montre un certain nombre 
d'ordonnances, qui auraient amené la mort des malades, si 
elles avaient été exécutées telles que les médecins les avaient 
prescrites. Les médecins ne sont pas administrateurs, du 
reste ils n*ont pa*', besoin d'exercer l'administration pour être 
maîtres dans leur salle. Pourquoi les deux services, médecine 
et pharmacie, ne deviendraient-îls pas autonomes séparément 
comme ils le sont aujourd'hui sous la direction de l'inten- 
dance ? 

M. BouDET vient à son tour soutenir les pharmaciens ; ils 
font des études longues et pénibles, ils sont instruits et labo- 
rieux, en les subordonnant aux médecins; non-seulement on 
les. abaissera, mais on pourra rendre leur recrutement très- 
difficile. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



79 



M. Fauvel, demande à faire des observations sur le 
capport. 

M. Broca. veut répondre aux orateurs précédents, quoiqu'ils 
ne se soient guère occupés du rapport. On lui reproche sur- 

M.. . ^^"^^^^ introduire en France Forganisalion médicale 
militaire de la Prusse, mais il y. a longtemps que d'aulres 
pays, 1 Angleterre. TAulriche et ritjilie, l'ont adoptée. La 
Commission n'a point voulu abaisser les pharmaciens qui 
gardent leurs grades et leurs prérogatives, mais assurer le 
i)ien du service en établissant l'autonomie du corps de 
santé. 

M. Larrey rappelle en quelques mots combien le service 
médical en compagne a toujours été paralysé par l'Intendance 
môme bien intentionnée. Il croit l'Académie suffisamment 
éclairée et demande la clôture de la discussion, qui mise aux 
voix est rejetée par 13 voix contre 12. 

Séance du 'Z^Juilleê. — Présidence de M. Depaul. 

M. le Secrétaire annuel lit le proc?s-verbal de la dernière 
séance. 

M. Fauvel fait une réclamation : il est porté comme devant 
prendre la parole après M. Legouest, or ii croit que c'e?t à lui 
qu'appartient la priorité. Dans tous Ips cas il veut faire quel- 
ques, observations au rapport à cause de celait lui semble 
qu'il doit parler avant M. Legouest, qui est membre de la 
Commission. L'Académie consultée décide par 25 voix contre 
18, que les orateurs parleront d'après leur ordre d'inscrio- 
tion. ^ 

M. le SECBÉTAiRE PERPÉTUEL dépouiile la correspondance. 
L'Acadéiiiio a reçu le règlement du servi cc-tTS* santé militaire 
de plusieurs pays. En Suisse la pharmacie est rubordonnée à 
la médecine. M.Léon Lefort a écrit aux chefs des services de 
santé luilitaire de plusieurs pays uotamment d'Autriche, de 
Russie et de Suisse; les réponses qu'il en a reçues seront dépo- 
sées au Secrétariat à la disposition des membres de l'Aca- 
démie. 

M. Legouest lit un «xcoilcui discours qui nous a paru ré- 
sumer et juger la question. Il laisse de côté les récriminai ions 
parfois un peu vives des pharmaciens, à qui tous les grades 
seront conservés à Texception de celui de pharmacien inspec- 
teur général. 

Le parallélisme entre les médecins et les pharmaciens existe 
depuis longtemps, mais bien souvent depuis 1810, il a été 
question de subordonner la pharmacie à la médecine. N'en 
est-il pas un peu ainsi dans la pratique civile? L'orateur est le 
premier à reconnaître les mérites des pharmaciens- militaires, 
il se plait surtout à rendre hommage aux grands services ren- 
dus par M. Poggiale, aussi les médecins ne cheîsUient pas à 
s'élever en se subordonnant les pharmaciens, ils cherchent 
consciencieusement le bien. On a dit que le personnel phar- 
maceutique se recrutait difficilement? Il n'en est rien, les 
jeunes gens préféreront toujours les avantages que leur fait la 
pharmacie militaire, à l'ordre de chos.s qui dans la phar- 
macie civile les met à peine au-dessus des garçons de labo- 
ratoire. 

On a reproché aux médecins de n'être pas administrateurs, 
pourquoi? Il y aura du reste dans les hôpitaux un Conseil 
d'administration dont feront partie, les médecins, les phar- 
maciens et les officiers comptables. La pharmacie fait cause 
commune avec l'Intendance. On sait cependant combien le 
système actuel est préjudiciable aux malades, on Ta vu en 
Grimée, en Italie, et récemment encore. 

En Crimée les Anglais, dont les médecins étaient indépen- 
dants, firent des pertes dans la proportion ^e *A tj2 poumon ; 
les Français perdirent 22 pour 1 00. 

On a demandé l'autonomie des deux branches des corps de 
santé, le bien du service exige que la pharmacie soit -subor- 
donnée à la médecine, il en est ainsi dans tous les pays ; en 
France même, il en est ainsi dans la marine nationale, pour- 
quoi faire une diiTérence dans l'armée da terre ? 

M. Fauvel ne voulait pas prendre la parole, mais il trouve 
que le rapport n'a pas été discuté. Les fonctions qu'il a remplies 
longtemps le mettent à même de bien juger la question^ et il 
approuve Taulonomie du corps de santé. Toutefois il aurait 



voulu que le rapport prit un moyen terme et n'abaissât naa 
ainsi qu'il le fait les pharmaciens. ' ^ 

M. BÉiiiER trouve mal fondées les plaintes et les récrimi- 
nations des pharmaciens, et demande qu'on vote immédiate- 
ment les conclusions du rapport. 

M. LE Président fait observer qu'il y a encore neuf orateurs 
inscrits. v**»o 

M. Larrey pense que les orateurs futurs n'apporteront pas 
d arguments nouveaux et qu'après le discours deM. Legouoit 
lisferdienlbienoude se borner à dire quelques mots ou 
môme de renoncer à la parole. La suite de la discussion est 
renvoyée a la séance prochaine. g. d B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
SJmce du 23 mai. — présidence de m. ciiarcot. 
Héinorrhngle de la Protnbépance, Par Debovb. 
M. Debove présente un bel exemple d'hémorrhagie de la pro- 
tubérance. 11 s'agit d'une femme tombée subitement, dans une 
des cours de la Salpétrière et qui est morte une heure 1 '2 après 
l'attaque apoplectique. La rapidité avec laquelle la mort est 
survenue, n'a pas permis de savoir si Turine renfermait du 
sucre ou de l'albumine. A l'autopsie on a trouvé dans la pro- 
tubérance un foyer hémorrhagique, ayant le volume d'une 
noix. Il y avait une rupture du quatrième ventricule. Il exis- 
tait, en outre, un ancien foyer hémorrhagique dans l'insula 
de Reil et des anévrysmes miliaires. 

M. CnARcOT. Les hémorrhagies de la protubérance ne sont pas rares ; 
mais, il n'en est pas de même des luf^morrhagies à forme bulbaire. Dans le 
cas do M. Dobove, uno perforation a permis au sang de pénétrer dans le 
quatrième venlriciilc : de lï uno action secondaire sur le bulbe, ces çortcs 
d'hémorrhagics sont peu communes -, quant aux hémorrhagies mô »;e du 
bulbe, elles sont exceptionnelles. Il est à regretter que les circonstances 
n'aient pas permis de prendre la température. 

M. LiouviLLE, dans un cas d'hémorrhagie de la protubérance qui, tou- 
/•l»nnt 1*» i>U«^Kcr du qtiatrième ventricule, avait amené de la polvurie, de la 
glycosurie et de l'albumimurie, chez un ho*T»me de 59 ans (cas rappoitS 
avec détails à la Société de Biologie), ano'éune température de40O,4, vers 
a 4« et î>e heure après le début de l'attaque apoplectique. Le malade fut en- 
levé en 8 ou 9 heures. 

Lésions tnbereiileases des jointures des poumons ; 
luôf rite caséeuse, par M. Dkdove. 
M. Debove rapporte ensuite Thisloire d'une femme, âgée de 
65 ans, qu'il a observée daus le service de M. Gharcot. Cette 
femme avait aux poignets deux tumeurs Quetuantes, ayant 
la forme d'un bissac. Elle était, de plus, atteinte de phthisie 
pulmonî^ire. Une^ponction pratiquée dans les tumeurs donna 
issue à du pus caséeux. La malade est morte hier 22 mai. 

Autopsie. Les poumons étaient parsemés de masses caséeuses 
et offraient de petites cavernes. Il y avaitdes collections puru- 
lentes, sous le ligament annulaire du carpe, des deux côtés. 
Des oriûces établissaient une communication avec les os qui 
étaient dénudés. L'articulation élait envahie par de nom- 
breuses fongosiiés. En résumé, on avait affaire à une tumeur 
blanche parvenue à une période avancée. 

Les os présentaient tous les caractères de llnfiltration ca- 
séeuse. La- colonne vertébrale était prise elle-même et ces 
lésions avaient été le point de départ de coUeclions purulentes, 
siégeant dans le psoas. 

L'utérus avait le volume du poing, ses parois étaient amin- 
cies. Sa cavité contenait une grande quantité de pus caséeux. 
— Il y avait de petit corps fibreux. 

Les trompes étaient très-dilatées. Le pavillon était trans- 
formé en une véritable poche, pleine d'une matière analo- 
gue à du mastic. Les lésions de l'utérus sont celles de la mé- 
trite caséeuse, affection qui est assez rare. 



M. Paruot a trouvé, il y a 5 ans, des lésions analogues, chez une petite 
fille de 7 ou 8 ans. Les organes urinaires et les organes génitaux étaient «n- 
vahia par la tuberculose. On observait de petits godets rappelant ceux du 
favus. Le cas de M. Debove me paraît offrir des altérations plus avancées 
que celle du fait auquel Je viens de faire allusion. 

M. CsÂncoT. demande si M. Parrot a fait l'examen histologique des 
lésions qu'il a observées ; car, il est intéressant de savoir s'U y a des infil- 
trations caséeuses primitives, ou si elles sont précédées par d'autres lésions 



3gle 



80 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



iul'eiculeuse". Dans le cas de M. Debovc, il n'y a pas do traces apparentes 
de grannlalioQ tubercul<>use. 

M. Parbot ne 8^ rappelle plus s'il a pratiqué Texamen micro^'copique ; re 
qui lui a fuit supposer qu^il s'agissait do lésions tuberculeuses, c est la pré- 
sence dans les outres organes de la tuberculose* à tous les degrés ; sur Iq 
vagin et les ovaires, il y avait des granulations. 



REVUE OPHTHALMOLOGIQUE 

I. — De rinfluenen de Téc'^alragf* Kur racalté visadle, par le 

Dr. M. Ch. Klsin. — Paris, G. Masson éditeur 1873. 

Avec les tables de Snellen ou de Giraud-Teulon nous arri- 
vons à évaluer Irès-rapidemeQi l'acujlé visuelle. Celle acuité 
est soumise à uue foule de varialious qui lieuueiit aux indivi- 
dus, à l'âge, à la valeur réfringente des ,veux, au degré d*m- 
tensilé delà lumière M. Klein s'est proposé par des recherches 
patientes et rigoureuses de nous donner une mesure exncte de 
cette influence de l'éclairage. Les résultais de sesexptiiences 
sont représentés par des courbes, dans lesquelles les ordon- 
nées indi'iuent les distauces où so trouve p acé le lecteur, et 
les abscisses Tintensité lumineuse à laquelle correspondent 
ces distiuioes. — Mais pour pouvoir jug-r des effets variables 
de la lumière, il fallait pouvoir mesurer cet éclairrige lui- 
même et jusqu'ici on s'était indifféremment servi d'un bec 
de gaz, d'une bougie ordinaire, de la lumièro du soleil, sans 
connaître le rapport précis qui existe dans Tintensité de sour- 
ces lumineuses si diverses. Aussi M. Klein s'est-il mis d'abord 
en mesure d'avoir un appareil photométricjue irréprochable : 
cet appareil il Ta construit lui-même, après s'être adressé 
sans succès à tous ceux qui ont été proposés jusfju'à nos jours 
et qui 4>ont indiqués dans son travail, suivant l'ordre chrono- 
logique. A l'aide de son iuslrument, M. Klein examine l'influ- 
ence de la lumière sur l'acuité des yeux normaux, des yeux 
myopes, des astigmates, des strabiques affectés dam- 
blyopie. 

L auieur arrive ainsi à signaler plus d'un fait intéressant, et 
ilaurait pu facilement étendre ses conclusions qu'il résume 
modestement dans quelques propositions pratiques :' lo II e&t 
indispensable d'avoir un éclaiiagedéierminé; — 2" LTïnteiifeue 
de cet éclairage doit être indiquée en même temps que le 
degrtî d*acuité de l'individu examiné; — 3° L'éclairage qui 
semble le plus convenable serait de 26 à 100 bougies, type an- 
glais. 

II. — TraUé ppatlqoe des maladies des yeux, par le Dr. E. Meter 
avec 237 fig. intercalées dans le texte. — Paris H- Lauwercyns, 1873. 

Nous sommes de l'avis de l'auteur, lorsqu'il soutient dans la 
préface de son livre, qu'il raan'iue à notre litléraiure médicale 
un Manuel complet des maladies des yeux. Les traités étendus 
ne nous font pas défaut, nous avons môme des Manuels, mais 
ceux-ci font trop bon marché des notions désormais ac- 
quis, s sur les mabdies de la réfraction et sur les troubles 
muscuiaires de l'œil. — Le livre de M. iN.'eyer arrive donc en 
temps opporlun. — Dans ce livre on trouve neiiement for- 
mulées et développées les propo.<;i tiens ac(juises à la science. 
Parmi les procéd«^s opératoires, M. Meyer u'embariassepasson 
lecteur dans une foule de méthodes abandonnées» ii ne s'ariete 
qu'aux 0|)érations généralement adoptées et les expose avec 
une précision qui témoigne de qualités professionnelles soli- 
des. Les nombreuses figures qui enrichissent son ou\rage 
permeitent de se rendre compte en un coup d'œil des opéra- 
tions si complexes que Ton n appliquées à la cataracte, au 
strabisme, au syrabléphàron. àTtctropiou, etc. 

Ou pourrait peutéire se plaindre que les maladies externes 
de 1 œil, que les afTectious des voies lacrymales soient traitées 
d'une façon un peu sommaire. — Nous exprimerons encore un 
reprret, c'est que l'auteur n'ait pas ajouté un petit paragraphe 
bib'iographique à chacun de ses chapitres, au profit de ceux 
qui ne veulent pas s'arrêter à des affirmaiious mais deman- 
dentles pièces justificatives. 

lil. — Leçons sar le strablsaie, les paralysies oeDlsiros le 
■ystugiiias, leblé|ili«roHpaHine,professées par M. Panas, rédigées 
par G. LoRET. Parla, Adrien Delahaye 1873. 

M. Pauâs clergé du C3ur^ compléoientaire d^Opbtbalmologie 



près de la faculté de Paris, a réuni dans ce livre les leçons qu'il 
a professées è l'hôpital Saint-Louis en 1872. C'est par la |»artie 
la plus délicate de l'oplilalmologie que M. Panas a inauguré son 
nouvel enseignement, il a montré ainsi aux spécialistes mal- 
veillants que rophthalmoiogie n'est point iLa})ordal)le pour les 
chirurgiens. 

M. Panas commence par exposer l'anatomie et la physiolo- 
gie des muscles de Tœil, d'api es les travaux de Donders et 
Giraud-Teulon ; il y ajoute une description fort remarquable 
de la capsule de Tenon. Vient ensuite uue séiie de leçons sur 
le airabismr^ sur ses causes, sur ses variétés, sur sou Irailemenl 
orthopédique; néanmoins il regarde la ténotomie comme la 
pr?ncipale ressource, muis il ne croit pas que le do>agede la 
ténotomie soit susceptible de cette précision mathématique 
que de Giœfe a a-firmée. 

M Panas traiie « nsuitedes paralysies oculaires en général et 
des paralysies de chaque muscle en particulier, il termine ses 
leçons par l'étude du piosU, du vi/siagmus et du blépharoS' 
pasme. 

On ne peut qu'applaudir à la clarté et à la méthode qui 
rendent ce livre abordable même aux plus inexperts et il doit 
ôlre tenu compte à M. Lorcy du soin qu'il a mis à rédiger les 
leço s de son muiire. 

Nous n'avons qu'un regret à formuler, c'est que le profes- 
seur se soit astreint à d:;s leçons purement théoriqu s, qu'il 
n'ait pas [)référé la forme clinique, toujours plus a^rayaule, 
plus originale. L. Tiiaon. 



lleuuer 

in %m\ 

;c une! 



CHIRURGIE PRATIQUE 

Procédé simple et farilc pour l'oiiératinn du phlitiosii». 
(Circ«'ncisioii.} 

Unq des difficultés de l'opération du phimosis consiste en 
ce qu'on ne peut jamais sectionner du môme coup et au mê- 
me point la peau «L la mu [ueuso. Aussi a-t-on crôé pour celle 
petite opération tout un arsenal chirurgical, et les inventeurs 
ne se lassent pas! Le procédé suivant.enseigné par M DupUS) 
aans uut? de aoj oiiniques «i di^ sans doute à M. Voillemier 
dispense de toute in>trumentatiou spéciale : 

1° Prendre enre le pouce et les deux doigts de la mai 
che le prépuce, l'attirer légèrement en dehors, et, avec 
paire d excellents ciseaux, sectionner d'un seul coup tuut ce 
qui est en avant du gland. i 

2» La peau qui esi tiès-mobile se rétracte et laisse à décou- 
vert tout le g and jusqu'à sa base; mais la muqueuse reste 
sur le gland, et le recouvre souvent dans l'étendue de un cen- 
timètre en avant de la peau. Le second temps consiste douce 
melire deniveau la peauet la muqueuse. Assurez- vous d'abord 
en promenant la sonue cannelée au-dessous de la muqueusequ'il 
n't'Xiste pas d'adhért-nces avec le gland, comme ce. a se voit, 
souvent chez les enfants. Incisez alors la muqueuse vertica-l 
lemeni sur le dos du gland jusqu'au niveau de la peau rélrac-! 
tée, puis avec vos ciseaux, coupez circulairement tout ce qui' 
dépasse la peau. Au niveau du frein incisez obliquement de 
manière à le conserver tout entier. 

30 11 ne reste plus qu'd affronier exactement la peau et la 
muqueuse. Ce dernier temps est facile, mais exige de la patience 
de la part du malade et du chirurgien. On place circulaîrement| 
des terre- fines qui mainiiennent exactement le cou tact des 
bords de la plaie. On se sert d'une paire de pinces à murs très] 
fins qui permeueni d'en faire le rapprochement d'une manière' 
plus précise. Il faut commencer à placer ces serre-fines à 
partir du frein préputial, et avoir soin de faire refouler par uii| 
aide les lambeaux de tissu cellulaire qui pourraient se placer 
entre la peau et la muqueuse au moment où on les unit. Vous 
obtiendrez toujours pur ce procédé une réunion parfaite; à 
sera impossible de retrouver la trace de l'opération; et vous 
ne serez pas exposés à essuyer des reproches cruels delà part 
de ceux qui tiennent à la beauté de ces parties, (i/. Uuplap : 
Cliniques de l'Jiâpital Saint- Antoine,) H. D. 

l4*él€etrolyse dans le traitement des fnmeara ércellt^n. 

Dès l'année i8:i0, Veipeau aurait conseillé raeupooueiun 



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LE PROGRES MEDICAL 



81 



pM2r}eiraR«ai»Qt«!Mitttai«iimérB0liies Ite ipMH voIiiém: 

mst aigruRlestleâ liges dMvoire. 

mac-Vjliaîn etBusle lardaîeût la ltimenrav«ctl«s*ilgaïih,g2tm- 
ûes au feu el P. Guersanl se déeiàra partisan de celle méthode 
depuis ce temps, MM. Giraldès» Broca, Verneuil out tente avec 
les résultats divers, de guérir les tumeurs érectiles avec Té- 
eclrppuncîure. C'est ce procédé qui a donné aussi les meil- 
leures gixérisons à M. le d^ Cardwill, chirurgien anglais trôg* 
iisliDgrué. Après avoir exposé et apprécié les autres procédés^ 
Il s'exprime ainsi : « En résumé, le moyen pour guérir tes 
tumeurs érectiles que je veux rtcommander est Télectroîy^e, 
iont on use trop rarement à mon avis. Le procédé consiste à 
iitrotiuire aux d-eux extrémités de là tumeur un on deux fil« 
le platine qui la traversent totalement. Aux deux bouts du fil 
m applique les pôles d'un courant venaut d'uue batterie à 
plusieurs éléments et on fait rougir le fil. Ce moyen est com- 
ïlètement exempt de danger. L'hémorrhagie causée par l'in- 
troduction du fil s'arrête d'eile-môrae et as?ez rapidem-ent 
lussitôt que le fil a aiteiat une température suffisante pour 
sautériser: le malade souffre peu pendant le passage du cou- 
rant, et on n'observe rien de particulier quand on relire ces 
Ils. J ai obtenu par ce moyen les meilleurs résultats. Mon ami 
le docteur Singly, qui, en est aussi très-saU^fait, désirent 
faire à la peau, la plus petite lésion possible, iuiroduii seule- 
ment au-dessous de celle-ci la pointe d'une aiguille. Je pense 
ïu'ea donuautplus de temps à Topératiou, et eu agissant sui- 
vant le conseil du docteur Singly. la dilTormité est aussi j.>etjie 
ijue possible: c'est là une considéraiion importante, lors|ue 
la tumeur siège sur une partie du corps destinée à être dé- 
IDU verte chez la femme, ou sur la face chez l'homme. 

{TAe Zancei, juin 1873.) H. D. 



BIBLIOGRAPHIE 

Ic^iw sitr U ttyphlllv étudiée |i1a<« paMicnlIèrement «hes la 

fename^ par le docteur A. Fournirr. in-8 de IIOS pages. Paris, Delahaje. 

Chargé depuis plusieurs années ds l« direction d'un service 
Important d'affections vénériennes, M. Fouruiera eu l'oocaston 
ie publier déjà une série d'aperçus (Voir Qm, k'bdomadaire 
ff%U>n médieal^y SUT les modificalions paniculières que pré- 
ôeule la syphilis chez la femme. Au fond» lien de spécial dans 
les lois d'evoluiion de cette maladie gui constitue une sorte de 
drame en trois actes bien distincts, mais la nature particulière 
au sujet donne naissance à une série de nianifestalious toutes 
nouvelles ou qui ne figurent qu'à titre très -secondaire dans la 
pathologie syphilitique de l'homme. 

Les huit premières leçons sont consacrées à l'élude de la pé- 
riode primaire, chancre et bubon. Nous ne trouvons rien à 
sigualer de particulier, sauf l'étude du siège du chancre (chan- 
cre mammaire, chancre du col). Le chancre du col, qui passe 
pour une rareté pathologique, est au contraire assez fréquent 
îi fleure dans les stastistiques de M. Fournier en quatrième 
ligne, après le chancre des grandes et petites lèvres et delà 
fourchette. La cause de sa rareté appareîtte. tient à ce qu'il 
û'est pas visible, à ce qu'il ne donne lieu à aucun symptôme 
douloureux et n'éveille par conséquent pas l'attention de la 
femme; en second lieu, à ce qu'il se modifie spontanément et 
^avec une très-grande rapidité. Par contre, malgré les causes 
nombreuses qui paraîtraient devoir favoriser la contamination 
^u vagin, le chancre de cette région (vagin proprement dit) est 
excessivement rare. 

^ La période secondaire estla véritable période féminine, c'est- 
à-dire celle où vont se développer ces accidents multiples qui 
impriment à la syphilis de la femme un cachet spécial. En 
plus des phénomènes qu'on rencontre chez Thoinme. la femme 
présente plus marqués : l® les douleurs; i^ les troubles ner- 
veux; 3» les troubles généraux. 

Ces troubles généraux peuvent se ranger sous deux types 
principaux. La ciloro-anémie, forme que tout le monde admet 
, avec ses caraci ère» de décoloration des muqueuses, de laiblesse, 
dalanguissement, des palpitations, caractères auxquels cor- 
respondent les signes stéthoscoplques usités; et ïastàénie ou 



lanfiiear cQrphiliiiquQ, c'nsWJhdire une « iorte de dëpi^ssioà 
profonde de réconomif) dans le ùaiûs, sans les sigtfes de la dé« 
globulisaUoQ chtoro^snémique^ • Le tableau que trace M. Fotfr- 
roter <to cet étai particulier montre bien là un type eliiii^e» 
vrai et tout è^faR à part. « D'uoe part« ces mala'ies qUe je vaié 
▼eus d'écrire ne se présente nullenM^nt avec l'extérieur habi^ 
tuet dee femmes anémiques. Leur teint n'est que légèremeilt 
modifié, quelques-unes conservent môme un aspect assea sâ^ 
tîsfeisant, elles paient de mine, comme elles le disent elles^ 
mômes. D'autre part, l'auscultation ne révèle sur eli^ nuoutt 
seufûe du cœur ni dans les vaisseaux Rien n'iautofise donc, «ni 
rhabitus extérieur, ni les signes physiques à considérer ces 
femmes comme affectées danémie. » Ces deux états ne soût 
que temporaires; ils prennent fin avec une médication appre^ 
priée^mais si l'on n'intervient pas ou si Ton intervient trop iar^ 
divement^ Ils peuvent devenir graves par la débilitation qU'ito 
entretiennent et par Va susceptibilité à d'autres affections qu'eU^ 
geudre cette persistance de troubles fonctionnels. 

Dans les trois leçons suivantes (10« 11« et 12»; M. Fourhier 
étudie les syphilides cutanées qui différent peu d'un S:;xe à 
1 autre. Très-variées comme formes, ces manifestations peu- 
vent être selon lui réparties, ou huit groupes : Ery thémaieux, 
papuleux, squameux, vésîculeux, pustulo-crusiacé, bulleuXj 
macuieux et gommeux. 

L'alopécie et l'onyxis forment le sujet de la treizième Irçoû. 
L'alopécie syphilitiqu*^, loin d'être une manifestation tardive^ 
une suite éloignée des « péchés de jeunesse » est au contraire 
essentiellement secondaire. Les cheveux tombent sous l'in-*- 
fluence de syphilides disséminées du cuir chevelu ou sans couse 
apparente, parle fait piôme de la maladie. Du reste, l'alopécie 
n'alfecte pas que la tète, elle siège encore aux sourcils, aux cils 
au mont de Vénus et parfois môme aux aisselles. M. Kournierv 
s'élève avec vigueur contre les prétendus dangers du mercure 
qui serait la cause de la chute des poils ; loin de la favoriser en 
quoi que soit, l'administration dd cet agent pourra seul l'atté- 
nuer et l'arrêter. 

Les syphilides muqu*ïuses, communément dénommées 
plaques muqueuses tmot impropre puisqu'il s'applique indîf- 
féreinmout à des lésions différentes) sont chez la femme d'une 
fréquence, que je ne puis, dit l'auteur, qualifier autrement que 
d'excessive. Les syphilides génitales, de beaucoup les pluS 
ordinaires, se présentent sous les quatre formes suivantes . 
érosive, papulo-érosiv*», papulo-hypertrophiqueet ulcéreuse. 
Certaines de ces syphilides s'indurent à l'instar du chancre 
(indurations secondaires) c'est-à-dire se doubler.t d'un exsu- 
dât néoplasique à la hase, tellement ressemblant à celui dû 
chancre, qu'on croirait à la présence du chancre lui-môme. Le 
diagnostic en est des plus importants, cor, c'est surtout chez 
la femme qu'on rencontre ces indications secondaires. 

Les leçons consacrées à l'étude des afl'ect ions secondaires des 
yeux, (kératite, irilis.'Uévri te) et des os(périostoses, osléolgies' 
etc.,) n'offrent chez la femme rien a noter qui ne se retrouve 
identiquement chez l'homme. En revanche, les troubles ner- 
veux secondaires, sont cent l'ois plus fréquents, plus variés et 
plus intenses. « Chez la femme, nature plus impressionnable, 
la syphiliscrée un état de souffrance générale de ce système, 
elle détermine une perturbation profonde, parfois môme un 
désarroi véritable dans toutes les fonctions qui lui sont dévo- 
lues ; elle engendre, en un mot, d'une façon provisoire, une 
véritable diaihùse nerveuse, à manifestations multiples et va- 
riées : » Parmi les accidents les plus habituels, il faut noter 
là céphalée qui n'est provoquée ni par une lésion osseuse, ni 
par une névralgie et qui revôl deux types bien distincts : con- 
tinue avecexacerbation et intermittente; l'insomnie essentielle, 
l'asthénie nerveuse, les douleurs névralgiformes et les névral- 
gies, enOn les troubles de la sensiblité. Ces derniers phéno- 
mènes, presque ignorés, sont bien étudiés par M. Fournier, 
qui y distingue trois formes prédominantes : Analgésie sim- 
ple, analgésie et anesthésie simultanées, analgésie associée à 
la perte du sens de la tempéraiure. Cette analgésie affectede 
préférence les seins et le dos de la main. Au piemier abord, 
on est tenté de rapporter ces troubles nerveux à Ihystéfie/ 
mais leur étude attentive bur un grand nombre de sujets per- 
met de les classer comme raanifeslations propres à la syphilis. 



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n 



LE PROGRES MEDICAL 



Du reste leur fréquence, leur développement dans des condi- 
tions toujours Identiques, leur évolution, c'est-à dire, leur at- 
ténuation el leur disparition sous l'influence du traitement, 
ne 'peuvent laisser aucun doute sur leur nature. 
- Dans un groupe moins fréquent se rangent les paralysies se- 
condaires, rhémiplégie faciale, la plus commune et la plus pré- 
coce (on Ta vue se produire avec les premiers accidents secon- 
daires, coexister avec la roséole (1), la paraljTjie de la troisième 
et de la sixième paire. A côté de ces paralysies, viennent se 
placer différents troubles des sens (éblouissements, paralysie 
de l'accommodation, otalgie) et de Tintelligence (atonie ou tor- 
peur, môme perversion des facultés intellectuelles). 

Dans les 25» et 26» leçons M. Foumier aborde un sujet en- 
core peu étudié et comme il le dit, bien digne à tous égards 
de la plus sérieuse attention ; nous voulons parler de l'influen- 
ce qu'exerce la syphilis sur les grandes fonctions circulatoire, 
respiratoire et digestive en un mot de la syphilis viscérale se- 
condaire. La respiration est en général fort peu influencée ; du 
côté de la circulation, ce sont des palpitations, essentielle- 
ment nerveuses et ne dépendant en rien d'une lésion cardiaque. 
De tous,le système digestif est le plus troublé : diminuUon de 
1 appétit qui peut aller dans quelques cas rares à Tabolition 
complète, à une véritable répugnance pour les aliments, bou- 
limie, gastralgie.e te. Parmi les manifestations splanchniques, le 
système génital ofl^re comme telles, la leucorrhée, qu'on peut, il 
est vrai, considérer comme un effet de la chloro-anémie la né- 
vralgie utérine et les troubles menstruels. Au sujet de ces der- 
mers, M. Foumier est arrivé aux conclusions suivantes : 

bur le plus grand nombre de femmes, la syphilis ne trouble 
pas sensiblement les règles. 

Sur quelques malades, même dans les forœes communes, 
înLrF'î ^.^^o^^'?^ troubles (irrégularités, appauvrissement 
suppression). Ces troubles deviennent fréquents et intenses 
dans les cas ou la maladie prend une gravité supérieure. 
T no X^li^^^^f ^^ reproduction sont profondément influencées. 
1^ syphilis crée une prédisposition indéniable à l'avortement 
Vnipf :!''' '^i''' ^ Prédispose le plus est la période secondaire. 
rhi^^fJf f''?^''^ quelques chiffres extraits des registres de 
1 ûOpJtal de Lourcine. 

Sur 390 grossesses, 249 sont arrivées à terme; Ul ont abouti 
soit à 1 avortement, soit à l'accouchement prématuré:^- 
i.iî^I.^^fLf^'^^f?^^^^ arrivéesà terme, 1A enfants sont morts 
a ires-^ref délai et la plupart pour cause de faiblesse congénitale. 

M. Foumier, termine par l'exposé du diagnostic et du pro- 
nostic; dans ce dernier il faudra toujours tenir compte des 
éléments suivants : influences thérapeutiques, état de la santé 
générale, conditions d'hygiène. Relativement à la question de 
traitement. 1 auteur insiste sur une médication longtemps pro- 
longée en se servant d'une méthode mixie.celle des traitements 
successifs séparés par des intervalles de plus en plus prolon. 

^hlrinf/""- ""^^f^^}^ rés^^é de cet ouvrage dont nous avons 
vnn« nf r l'^''^^^' ^^^ P®"^"^^ ^®« Pl^s spéciales et nous pou- 
J^^JJa' l^^Pl^sj^o^^elles. En parcourant cette œuvre ma- 
ttn! ^''''\']^ '^^^'^^2^ précise et brillante met encore en 
r«nf. ' 'Î^'k ^ ^^ scientifiques, tout lecteur s'étonnera de voir 
Inn ^i^rî^''^ ^'^P modestement derrière l'insuffisance de 
son autorité. ^ Gartaz. 

Chronique des hôpitaux 

^àpUal de la Chanté, - Service de M. le professeur Gosselin - 
Clinique les mardis, jeudis, samedis. - Salle dL femmesT 8 réddive 
d ulcère variiiueux avec gomme suppurée à la cuisse droTte - 11 a^^^^^^ 
symptomauque probablement d'un sarcome péritonéal!! 13 irrcL éS 
boma fongueux dépendant ««lusivement du bo,^ bbre dl la^èTre^^^^^^^ 

iTir.".' ^"^ ^"'^^ ^' ^ ^'^ '^^^^^ à pic à la parUe inLVde 
la Jambe droite, sans adénite ; gomme , - 23, métLhagleTnévrag^^^^ 

" (l) Pondant mon internat dans les hÔnitaiiT <1p T v«« «u: i> . j, 
•bserrer un c« d.», le service AVm^T^t:^2Cxi?^'^^^^ 

u«utuée,- conséc«tivement.pp««,„tde. syphilidî^ Tta^ ^fo^^'^" 



lombaire, abcès circum-utérin ouvert dans le rectum.— Salle des 

' 4, épididjmite droit*) subaigué; écoulement blennorrbéique ; rétrédssonat 
uréthral; — 12, épididymite biennorrbagique gauche ; cystite; — 18, hé- 
morroïdes externes enflammées et gonflées avec un peu d'excoriation î 
gauche; — 22, Lipome de la région épigastrique ; — 34, grosse Inmem 
probablement lipomateuse de la partie supérieure de lliypocondre droit;» 
36, Leucoma avec atrophie et retour fréquent d'inflammation de rœil droi^ 
douleur sympathique à gauche; — 42, épithélioma au côté gauche de U but 
de la langue avec induration ganglionnaire de la région parotidienne. 

Hôpital de la Pitié, — Service de M. Vernkuil. (femmes) : nMl, 
squirre atrophique de la moelle ; — n° 26, abcès périnéphiétique. - 
Salle des hommes : N* 2, atrophie, du triceps fémora?, suite d'une arthrits 
du genou ; — n** 16, fracture compliquée du coude gauche j — n* 18, kyita 
hydatique du rein ; — n* 31, névralgie des deux branches opthabmques. 

Service de M. Gallard. — (Salie des femmes) : N* 12. corps fibico 
de Tutérus ; — n'» 18, phlegmon des ligaments larges ; — n* 29, rétréciw 
ment aortiqtM et insuffisance mitrale. — Salle des hommes : n* 10, insuffi- 
sance mitrale ; — n<* 13, myélite chronique et fracture de k cltYicule p« 
contraction musculaire. 

Service de M. Lassègue. — Clinique les mardis, Jeudis et vendredis- 
Salle des femmes : n* 13, pleurésie rhumatismale double; — n* 28, atuii 
lacomotrice. — Salle des hommes : N* 52, névrose du larynx. 

Hôtel-Dieu, — Service de M. Fauvbl. — Salle Saint Julien ; n* t lu, 
bronchite chronique, dilatation des bronches j n° 6, hypertrophie du fw, 
(fièvres intermittentes en Afrique) ; — n^ 7, maladie de Bright; — n"», 
iyfeningile tuberculeuse. 

Salle Sainte-Anne : N^'A bis, chorée; •— n* 8, rhumatisme chrooiqtt 
progressif ; — n® 1, scarlatine ; endocardite légère j — n* 18, rhumilisrt 
articulaire aigu généralisé, péricardite (1** altoque). 

Service de M. Duplat, suppléé par M. Ledentu. — Salle Seintr 
Marthe (femmes)': N® 5, arthrite mono-articulaire (genou) de nature rbt 
matismalc -, bruit de souffle à la pointe du cœur ; — n** 7, kyste de l'ovaiit 

— n® 11, rétrécissement simple du rectum situé très-haut ; — n' 15, abA 
périnéphrétique. 

Salle Saint-Barnabe. — Hommes ; N* 4, hydarthrose du genou; - 
n® 35, lymphadenom« du cou ; — n<> 43, goutte, néphrite, hyperlhrtptt 
prostatique ; — n^ 45, étranglement interne; anus artificiel selon le procJif 
de Nélaton ; — n® 53, tumeur de la glande thyroïde ; — n<* 59, fatal» 
urinaires multiples du périnée ; infiltration urineuse ; gangrène. 

Hôpital BeaujoH. — Service de M. Gubler. — Adénie de la glo* 

consécutif ù une angine simple ; — 22, paralysie labio-glosso-laryngée. I 

Service de M. Moutard-Martin. — 16, Aphasie; Hémiplégie gstk 

— 21, Atrophie musculaire généralisée chez un saturnin; — 27. pneai» 
thorax, — Femmes : — 4, Hématocèle péri-utérine ; — 15, fièvre typhoA 
adynamique . 

Service de M. BBAumiTz, eczéma traité par le chloral; — stomatite uké» 
membraneuse ; — paraplégie syphilitique. 

Service de M. Fe^net. — "9, insuffisance mitrale ; — congestiottdufi*! 

ascite ; — 11, kyste hydatique du foie ; aspiration. — 5 bk, insuffisBirt 
et rétrécissement mitral j — 15, Arthropathie droite; •— 17, rélrécissenaJ 
mitral; — hémiplégie gauche; — 22, fièvre heppétique. 

Service de M. Lbfort. — I, fracture directe de deux os de l'avanl-bw 

— 3, sarcome de la cuisse, amputation ; — 7, Périostite du fémur. 
Hôpital ^^«/owtf. — Service de M. Cadet de G. B icodrt. — St-La»«; 

4, affection cardiaque; — 8, péricardite et pleurésie rhumatismales; - 
11, néphrite traumalique ; — 25, tremblement mercuriel. 

Sle- Jeanne: — 2, cancer de Tépiploon ; — 3 et 4, pelviperilomte:- 
14, insuffisance et rétrécissement mitral ; — 19. gastralirie ; vomissements )► 
coercibles. 

Service de M. Gomdault. —Salle St-Geneviève (femmes). — 3, Ail»- 
minurie|^-~ 4, Diabète; chorée; — 13, affection cardiaque, symptômes d'n- 



gme de poitrine ; — U, hystérie ;— 17, paraplégie, hémorrhagie méningée?); 
— 18, contracture hystérique; — 21, kyste de l'ovaire. 

St-Eloi fhommes) : — 1 et 26, hydro pneumothorax ; — 3, affection car- 
diaque, hémiplégie, aphasie; —1», ictère, parotidite; — 23 et 31, cancer ds 
1 estomac; — 37 et 40, intoxic " 
tique. 



intoxication saturnine; — 38 et 39, névralgie scir 



Knseigaeiiieiit médical libre. 

Tumeure et maladies det yeux, ^ M. le D' Gillet de Grandmont co>- 
mencera. lundi 28 juillet, à 9 h. 112, rue Rossini, nO 20, des conférew» 
clmiques sur les affections cWnirgicales, et les continuerales meroredi, «a- 
dredi et lundi suivants à la même heure. 



NOUVELLES 

T vn^^^p """^ t '•T^^A - ^'^ ^^ J"^" *" " J^ilK il y a eu 347 à^ ^ 
i.yon. Rougeole, 4 ; fièvres continues, 8; bronchite aiguë, 9: pneumoni«,n 
^*«^m^ 3 ; diarrhée et entériU, 33 ; ehoUrine, 18 ; croup, 9; affecUon pu*- 
pérales, K ; affectaUons cérébrales. 58. Le Zyon ••*iff€a/ résume aisrilasi- 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



'"■lion : • Los diarrhées sont très fréquentes ; quelques-unes s'accompagnent 
d'accidents cholériformes , mais sans aller jusqu'au choléra sporadique. I^s 
diarrhées infantites sont nombreuses et se font remarquer par leur gravité 
hahituelTa. Quelques dyssenteries. Les embarras gastriques et les états 
saburraux des premières voies méritent aussi une mention spéciale. >. 

CnoLéRA. — AUemagne. Ça et là on signale quelques cas de choléra, 
en Saxe surtout. Une dépêche de Dresde en dat ^ du 5 juillet, annonce que 
ilepuis le 25 juin jusqu au 4 }ail et on a compté dans les villages Nieder- 
Gorbilz, Wœlfintz. Lœblau, etc , 29 nouveaux cas de choléra, dont t9 ca» 
de m6rt«'Le total des cas de. maladie qui se sont produits dans l'arrondisse- 
meut de Dresde est do j6^ dont 30 cas de mort. 

Italie. Lo préfet d'Ancône a interdit , pour des motifs sanitaires, le pèleri- 
nage à Notre-Dame dc-Lorette. Pour 'a mGm > raison les autres pèlerinages 
tout également interdits. 

Etats- Unis. D après une dépêche do New-Yor'c (2! juillet) le choléra 
exercerait beaucoup do ravages dans le Sud de l'Etat d'Iudiaoa. 

Autriche. — D'après la nouvelle pressa libre de Vienne, il y «uratt eu 
<lans celte ville du 19 au 21 juillet, onie nouveaux cas de choléra. 

HBRBOniftATiON. — M. Dec.xisne fait son hefhnr'satioîi dîmaïiche 27 juillet 
dans la forêt de f ontnincblebti. Itendez-vous à la gaire *è Fontaîftebleau k 
l'arrivée du train quittant Paris à 7 h. 50 m. 

Vacancb médicalb. — Par suite du décès de M Tailleur, la commune 
de Bony .Marne) est actuellement privée de médecin. Cette localité, située 
dans le périmètre du cump de Chàlons et au centre de plusieurs communes 
dont la population forma 'mi t* tal de prè> de 5.U0U h»bitant^, présente des 
garanties certaines de succès bu praticien qui viendra s'y établir. 

SocfÉTÉ XE THERAPEUTIQUE EXPéniMEîîTALB DE Francb — Ordre du 
jour de la s^aace du 4 août : 1" Suite de la dir^cussioa sur la fulsiGcation 
des nié licannents à bas priv; 2* Pré etitation d'up travail de MM. Léon 
Marchund et Corre sur la f.'éographio botanique; 3^ Présentation d'appareils 
par M. Corre. i2,rbe des Poitevins), 

HvoiàNB PUBLIQUE. — A la suitc d'une enquête faite par les soins de la 
préfecttire de police, il a été constaté que plusieurs boula ii ers de Paris 
faisaient entrer dans la composition du pain de la gélaliue de première qua- 
lité el de la fromme arabique dans la proportion d'un sixième euviron. Bien 
qut) cette composition nouvelle ne nuise pas directement à la santé publique, 
elle rend le pain lourd et pfltenx et constitue une fraude sur lu qualité de 
la marchandise vendue. Des procès- verbaux ont été dressés contre les dé- 
linqi.i.its. 

Ejolb de MÉDECJxk u'angeiis. — M. Vaslin (Louis), docteur en méde- 
cine, est nommé suppléant des chaires do chirurgie — M. Guichard <Am- 
briise^, docteur en mé.lecine. est nommé suppléant de la chaire d accou- 
chements. — M. Briant (Ernest), docteur en médecine, est nommé suppléant 
des chaires de médecine. 

FAC'JiTÉ DE MÉDECINE DE NANP.Y — M. Chrétien (Heuri-Marie-François^ 
docfeur ea mé'îecine, est nommé aiùe de physiologie expérimentale à la 
Fac illé do médecine de Nancy. 

PiiOTECTiON DE l'enpanck. — Lc rapport de M. de Melun sur la pro- 
position de notre confière Th. Rou^ïssl, relative à la î)rotecliion de l'enfance 
et surtout de ; nourrissons, conclut à la prise en cou idérali m. 

L« Snfi€*é pi'Otectricede Venfanre^ df Xyo».met au coacours la question sui- 
vanle:«Des moyens que pnivent empbyer les Soc étés protectrices d^l'u-iiance 
» pour a'ieindre le but '.qu'elles se proposent. Seraii-il passible d'or/oniser 
» partout une surveillance raélicale efiicace pour les nourris.sjns et les en- 

• f .nls-assistés, et par quels moyens prati.jues ce résultat pourrait-il ôt.e 

• obtenu î • 

Les candidats devront éîudier le mode, de ionctionneir ent des Sociétés 
prolectricos exi-tanlcs ; indiquer l^-s différen-es et es analogies que e.es So- 
ciétés prt^sentenl entre elles sous ce raî)port ; faire rcs'^ortir en que ciiaque 
mod" p'ul avoir d'avantageux et rechercher si ii'aatres moyens plus efiica- 
ces ne p «urruient pas être mis en usage ; examiner, enfin, si la surveillance 
des nourrissons porterait une atteiuli quelco.iquo à la liberté inUiviJuelle ou 
au droit des familles 

Un prix de la valeur de cinq cent^ francs sera décerné dans la séance de 
janvie- ou février 187.4, au meilleur mémoire sur ce sujet. Les mémoires de* 
vront *lre adress(?s, franco, avant le l'*" décembre p-ochain. à M. le docteur 
Fonleret secrétaire général, place des Célestins, 7. Ils porteront en tôle une 
é .igraphe qui sera répétée sous un pli cacheté reni'ermaut le nom et l'adresse 
de l'auteur. 

Les EADxHnNÉRALTîs ET T.'ARMéE. — Le rapport sur les propositions de 
M. Hervé de Saisy et ^o quelques autres euliègucs sur T» nvoi et le trai- 
tement gyatuit des militaires et de leurs assiniilês aux eaux minéralea vient 
de paraître. Voici les deux premiers articles du projet de loi 
•% Art. l''*". — Chaque année , à dater de Ta promulgation de la présente loi, 
les anciens militaires et n^^uiijg* ainsi (p:o1eçyrs assimilés de lu ^arde raohile, 
de la garde nationale et des auxilia're:^, do.tV les blessures ou les infirmités 
contractées au service nécessiteraient i emploi des eaux seront, après avoir 
obtenu l%uforisation du Ministre d^ la guerre sur l'avis de la commission 
spéciale instituée dans chaque département par l'instruction ministérielle du 



3 mai 1844, transportés et hospitalisés aux frais de l'Eut dans les localitéff 
déterminées par le Ministre de la gaerre. Ils seront porteurs d'uni feuille de 
route indiquant qu'ils sont envoyés aux eaux aux frais de VEtat. 

t Art 2 . — Les ofHciers des armées de terre et de mer et leurs assimilés en 
possession d une pension d<» retraite, admis à bénéficier les eaux, continueront 
à subir la retenue établie par les dispositions ministérielles. {&aT. hebd.) 

AfÉDBOiNs MiMTAmES. — Les étudiants en médecine qui justifieront de 
seize inscriptions valables pour le doctorat ; ceux munis de douze inscriptions 
valables pour le titre de pharmacien de première classe seront admis à pren- 
dre part au prochain concours pour les emplois d'élèves du Fervice de santé 
militaire, à la condition pour les premiers, de n'avoir pas dépassé l'Age de 
23 ans révolu> au 1*'^ janvier dernier, et, pour les seconds l'âge de 24 ans 
accomplis à la mSme date. 

NéCMOLOOiR. Romherg est mort le f juin à Berlm {G-a%. kehd ).^— CUr- 
mont (de Lyon^ est décédé, à l'âge de 63 ans, et Frxnon (de Tourmis), à 
18 ans (Lyonméd.). 

— Nous avons le regret d'annoncer la mort do M. le Dr Edouard Aube? 
décédé d ins sa 70^ ann-^e, k S(- Germai. i-^n-Laye oti il vivait retiré depuis 
plusieurs anT^es ; hoioré et chéri «le to is ceu^ qui le connaissaient , M. Au- 
bert a écr^t plusieurs ouvrages estimés do pliilosophie médicale et do patholo- 
gie. (Joum. de méd. et de chù\ prat.^ «* 7), 

EuPOisoNNBiCBnT PAR LA VANiLLB. — Le Boston Médical and Surgical 
Joftrnfil raconte que cinq individus de la m6me famille éprouvèrent des 
symptômes d'empoisonnement, après avoir mangé de la cr^mo à la vanille , 
deux a^itres, qni assistaient au même repds, n'en ayant pas mangé, ea furent 
nullement inquiétés. 

Société des science", des a'^ts r:T des lettres du IIainaut. — Con- 
C0UR<«DK 18'3. — Manuel pratique et populaire des premiers soins à donner 
en cas d'accidents ou de malalie. — L'auteur s'attacher i à ombat re des 
préjugé-s très-répandus. — Comparer les avant lies et le? inconvénients du 
traitement des mata les pauvres dann les hôpitaux de différents systèmes e^ 
à domicile. — In liquer et décrire les réactifs chimiques les moins coûteux et 
les manipulations les plus simples pour précipiter tous les corp^t dissous dans 
les eaux sortant des fabriques de sucre, de noir animal, des divers produits 
chimiq\ies et des teinturerie^^, de manière qu'il sufQse de filtrer les eaux ainsi 
trait(?e.^ pour les obtenir limpides et no cofitenant aucune matière organique 
ou inorganique en dissoLition. — Le prix pour chacun de ces sujets est 
nne métiaiUe d'or. — Les mémoires devront être remis franco, avant le 
31 décemltre 1873, chez M. le pr^mdent de la société, rus des Ci^mpagnons 
n**2l, à Mon s. 'Ann. de la son. de m'd. d' Anrers, mat) » 

CfoiMéîtrs pour deux places de f^feaseurs suppUanU des eh.iirrs de chirur 
gie et d'aeeourkements à l'Kro'e préparatoire de Bordeatus. I. Un concourt 
pour deux places d'î p-ofjssojrs suppléants des chaires de chirur.iie el 
d'accouchement, s'ouvrira le 25 novembro 1871 — • II Le^ candid its devront 
ôlrc français ou n turalisés frangiiset docteurs de Tune d^s facultés médicales 
françaises. Ils s'iuscriront et ' époseront au secrétariat de l'école leur acte de 
nttis-ance et letir diplôme, avant lo 5 novembre. — lll. Les épreuves con- 
sisteront e- : r* une composition écrite sur un sujet de ch-rurgie ; 2® une 
leçon d'accouchements; 3** une leçon de pathologie externe; 4^ une leçon 
de dîni )ue externe apr^s exame i de deux malades ; :i** une leçon d'anntomie 
chirurgicale et d'opération. — IV. Le temps accordé sera : 1® pour la com- 
position écrite, de six heures, sans livres ni notes ; 2® pour la deuxième 
épreuve, d'une heure, après u:i égal temps de réflexon ; 3" pour la tMisième 
épreuve, d'une heure, après vingt quatre h»»!iresdo préparalir»n; 4^ pour 
les quatrième et cinquièn.e épreuves d'une heure, fans préparation ni 
réil xion préalable ?. — V. Lo jury sera composé de cinq professeurs, qui 
nommeront cuire eux un prési.îeul et un seorét.iire. Kn cas d'enipjchement 
le juge ab-^ent sera remplacii pir u.i do ses collègue-? ; U nombre «!e trois 
Tneml)res au moin»? «era n^c'S^-nirfc pour que les opéra'ions aero Tiplies puis.^ent 
être déclarées valiibles. VI L-»- épreuves seront i 'entiques pour tous les 
cmdidats. à moins que le nomhre de ceux-ci n'ob'ige «le snn 1er quelques- 
unes des séances. Au comnienct»ment de chaque épreuve, l'orlre d'appel des 
candidats sera réglé par le sort ,^Gnz. méd de Bordeaus^ u" 13}. 



Librairie AD. DELAII4YE, place de rÉcole-dr-Médceine. 

BouLOUMié. Considérolions générales sur les dyspepsies la 
graveile el la poulie n propo.-* d'une nouvelle analys»^ de l'eau 
de la pra:idv3S0urcy de Viltel.par le professeur Jac(iueiuiu. la- 
8 de 4i) papos, ÎSI?. 

March.\nd (Erii ) Etude historique et nosoîojîique sur quel- 
ques épidémies et endémies du moyen âge. In-8 do 1 1 î puges» 
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^Iassot tJ.) De l'influence des traumatismes sur la grossesse. 
In-» :\ fr. DO. 

PASSAauAT (R). Tumeurs des amygdales. Iu-8 de 108 pages. 
2fr 

Petitfils (Alf.) Consid<^rations sur rairophie aiguë des cel- 
lules m:)trices 'paralysie infanlîle: paralysie spinale aiguë de 
radulie). In-8 de lOi pages. 2 fr. 60. 

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84 



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Rouge. Nouvelle méthode pour lelraitemeut chirurgical de 
rozène. In-8 de 32 pages. Lausanne, 1813 . 

Organisation du corps médical des hospices civils de 
Liège. Ta-8« de 12 pages. Uége. imp. du journal Le Scalpel. 

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Colin (L.) Etudes cliniques de médecine militaire, observa- 
lions et remarques recueillies à l'hôpital militaire du Val de 
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affections des voies respiratoires et digestives. ln-8 de 304 
pages. 

MoNOD (Ch.) Etude sur l'angiome simple sous-cutané ;cir- 
co iS'TJi (uœvus vasculaire sous-cutané, angiome lipomaleux, 
angiome lobule), suivie de quelques remarques sur les 
angiomes circonscrits de Torbite. In-8 de 86 p. avec 2 planches, 
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Le Progrès Hédical 



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Rédacteur en chef : BOIJRNEVILLE 



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Om n'abonne hors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non afifranchies sontrefu^^WM 



AVIS. — Lée prix de Vàbonnemmt d'un an est de dix- 
FRANCS potir MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE : Clinique chiruroicalb : Leçon de M. Richet sur un eu de luxation 
du fémar, recueillie par Longuet. — Puysiologib : Influence de l'upiration tho-, 
raciqae et des mouTementa respiratoirea sur la circulation, par Rosapelly. — Pa- 
TBOLOGiB BXTBRNB : DcB tumcun urlneuiei et dea abcès urineux, par H. Dransart. 
— BuLLBrm DU PncoBàs MéniCAL : De l'exercice de la médecine en France par 
les médecins étrangers. — Sociérés savantes. Société de biologie : Hydropisie du 
qtiathènne ventricule, par Hanot, Jottroj, Uayem, Magnanet Liouville ; — Influence 
de l'alimentation sur l'élimination de l'urée, par Rabuteau. (An. par P. Relcua). — 
Académie de médecine. — Société (tnatomique : Fracture du crâne; hémorrhagie 
méniogée; fausses membranes, etc., par Laudouzy ;— Discussion. — Haladies dbs 
FBMitfKS : Analyse des travaux de MM. Péan et Urdy, Huchard*et Labadie-Lagrave, 
par L. E. Duuuy. — Revus db tbbrapbutiqub. : Traitement du tremblement, par 
Eulenburg ; — Traitement dea ulcères chroniques des jambes. — Biblioqraphib. 

Analyse dea travaux de MM. Bébier et Dieulafoy, par A. Sevestre. — Clironi- 

«ine des hôpitaux. — Nouvbx«lb8 : Le choléra ; — Les cimetièrea de Paria, etc. •»• 
Bulletin biblioqrapuiqub. 

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an-dessnsderéelMiaernreseiatlqne — dalane de 3S Jours. 
Reduellon. — Gnérlson. 

Leçons faites le 3t mai et le 3 juin 1873 — recueillies par M. Longuet, 
interne de service (l) 

Messieurs, 

Je reviens aujourd'hui sur le cas que j'ai pris pour texte 
de notre entretien précédent, afin de vous faire part de ren- 
seignement que j'en ai tiré. Par le fait môme de la réduc- 
tion j'ai acquis, en eft'et, des notions précises sut- la marche 
que ' la tête fémorale a dû suivre pour aller se porter à la 
partie supérieure et postérieure de la fosse iliaque externe, 
au-dessus de Téchancrure sciatique et sur le chemin qu'elle 
a dû parcourir pour rentrer à sa place normale. Grâce au 
mode opératoire que nous avons appliqué, grâce aux ma- 
nœuvres que mes mains ont exercées, j'ai pu faire pour ainsi 
dire Vanatomie pathologique de cette luxation, tout aussi 
sûrement que je l'aurais faite sur un cadavre, le scalpel à 
la main : c'est ce que je tiens à vous faire voir. 

La cause de cette luxation a été si peu importante, vous 
disais-je samedi dernier, que je suis porté à croire à une 
fracture du sourcil coiyloïdien; et j'appuyais sur ce point 
parce que le diagnostic qui avait été émis primitivement me 
paraissait bien singulier. Je vous disais aussi que si le dia- 
gnostic € contusion » avait été porté, c'est que la luxation 
n'existait peut être pas. Eh bien. Messieurs, je dois dire au- 
jourd'hui que la réduction nous a démontré dune façon 
bien nette l'existence d'une luxation primitive. Pendant 

(I) Vpir k A® t da Prcitès méditai. 



affranchies sont refusées 

l'opération nous n'avons senti aucune espécede crépitation • 
. après la réduction, le fémur n'a subi aucune espèce de dô-^ 
placement , or vous vous rappelez que ce sont là les deux 
signes principaux que l'on trouve toujours dans les luxa^ 
^ tiens secondaires avec fracture du rebord de la cavité coty- 
t loïde. Il est donc certain pour moi que la luxation était pri- 
mitive et qu'elle était bien dans le lieu indiqué. 

Par quel mécanisme ce déplacement s'est-iî opéré? Il y 
a là un point délicat : je vous ai dit ce que le malade noiw 
racontait à cet égard ; je l'ai encore interrogé ee matin et 
il m'a répondu ce matin ce qu'il m'avait dit plusieurs foi» 
déjà. Si vous lisez ce que les auteurs ont écrit é propos de 
la manièœ dont se font ces luxations, vous verrez qu'ils 
sont presqu'unanimes pour indiquer la suivante ; au mo- 
de la chute, le membre gauche (je suppose que la luxation soit 
à gauche comme celle que nous avons eue sous les yeux) le 
membre gauche, dis-je, est porté en adduction forcée eu 
avant du membre droit, avec rotatioa du pied en dedans, 
îpuis la jambe s'est flé(^ sur la cuisse et là cuisse sur lé* 
fea»sia; la tête fémorale clans cette situation presse sur la 
partie postérieure et externe de la cavité cotyloïde Si le 
mouvement est exagéré, la capsule se détache à son inser- 
tion iliaque et la tète va se loger dans la fosse ischiati- 
que. 

Chez notre malade, la pression aurait été directe, le mé- 
canisme dont je viens de vous donner la description som- 
maire n'a donc pas pu être constaté : aussi dois-je rester 
dans une certaine indécision sur ce point d'étiologie. 

Quant aux symptômes, nous avons dit que le principal 
était la présence de la tète dans la fosse iliaque extenie 
au dessus de l'échancrure sciatique, et au lit du malade j'ai 
fait constater à beaucoup d'entre vous l'existence d'une tu- 
meur dure, mçbile avec le fém.r, au point indiqué. Etait-ce 
bien elle? On 'aurait pu en douter, on aurait pu croire au 
déplacement d une portion d'os, au lieu du grand trochan- 
ter. Dans son traité sur la mntière, Malgaigne prétend que 
jamais la tête ne peut venir se loger dans l'échancrure scia- 
tique, qu'elle reste au niveau de l'échancrure et qu'alors on 
a un raccourcissement très-faible sinon un allongement 
Ici, nous avions un raccourcissement de 6 centimètres et de 
plus, en mesurant l'espace qui séparait la tôte luxée 'de 
l'épine iliaque supérieure et postérieure, nous avons trouvé 
7 centimètres seulement. De toute évidence nous avions à 
faire à une luxation au dessus de l'échancrure sciatique. 
Malgré la négation de Malgaigne, cela est. 

Avant la réduction nous avions bien précisé la position 
anormale de la tôte, mais pendant l'opération cela nous a 
été bien plus facile encore. Tandis qu'à l'aide des mouffles 
la traction se faisait, je sentais avec mes doigts la tête mar- 
cher en bas ; à mesure qu'elle cheminait un vide se pro- 
duisait dans le point où quelques instante auparavant nous 
sentions manifestement sa présence : quand elle a été au 
bord de la cavité cotyloïde les moufiSes ont lâché leur puis- 
sance de traction, mais la tête a remonté; elle n*est pas 



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86 



LE PROGRÈS MÉDiCiLL 



rentrée d'emblée. Cètait donc bien ia tête que nous sen- 
tons, grâce à cette dissection sur le vis^mit, passez-moi 
rexpresaioa, si olaire et si nette. Donc la tête était bien à la 
partie supërteure de Téchancrur^e sciaticiutf. 

J'arrive maintenant au traitement que nous avons em- 
ployé ; c'est là le point capital et j'y appelle fortement votre 
attention. Je le diviserai en trois temps : 

!•'' Temps. — Après avoir anesthésié notre malade jus- 
qu'à la rc^solution musculaire complète, absolue, afin do 
n'avoir à ^'prouver aucune espèce de résistance de ia part 
des muscles, nous avons fait exécuter au membre infériour 
gauche des mouvements de flexion, de circumdaction. d'ad- 
duction et d'abduction, pour détacher les adhérences 
qu'avait pu contract r la tète avec les parties voisines. Vous 
comprenez qu'avec un levier aussi lon^ que le fémur, on 
déploie pour faire exécuter ces mouvements une force con- 
sidérable, aussi n'est-il pas besoin d'employer des machines 
pour arriver au résultat qu'on se propose : sous rinlhieuce 
de ces mo.iveiaânts,je sentis la tête céder peu à peu ; bien- 
tôt, elle jouitd'une mobilité notable; je lis alors des mouve- 
ments dé rotation en môme temps que je iirai;s la cuisse de 
toutes mes forces, efforts inutiles l la téie restait immua- 
ble. Des aides tirèrent aussi sur la jambe ; môme résultat 
négatif. Je dus alors appliquer les moufïles. 

2« Temps, — 11 est de règle. Messieurs, de ne jamais 
appliquer les mouffles sur le pied ou sur la jambe ; n'ou- 
blies jamais cela : c'est sur la partie inférieure de la cuisse, 
au-dessus du genou, que vous devez toujours prendre le 
point d'appui qui vous servira pour Tcxtension. C'est ce 
que vous m'avez vu faire. 

La contre-extension se faisait à l'aide d'une alèze passée 
dans le pli de l'aine gauche et maintenue solidement atta- 
chée à la table d'opérations. 

Alors, des aides ont tiré directement, dansl'axe du corps, 
jusq^u a ce que l'aiguille du dynamomètre marquât 100 kiL, 
chiffre que nous avons môme dépassé un peu. Mes deux 
mains placées à la racine de la cuisse suivaient tous les 
mouvements et -ell^s sentîûent directement et d'une façon 
très-nette que la tète cheminait lentement de haut en, 
bas. 

Qiiand j'ai cru que la tète fémorale était au niveau 4le la 
cavité ootyloïde, ja fi« l:àchor brusqneia^^nt la traction, pen- 
dant que je portais Ja cuisse en dedans. I.a manœuvre ne 
réussit pi s, car la tôte au lieu d'entrer dans la cavité çoty- 
'oide se [iorta au-dessous de cette cavitc^. Nous avions 
trnns braié la luxation scia tique en luxation sous-coly- 
loïdienne. 

3^ temps. — Après quelques mouvements de rotation, la 
tôte rentra dans la cavité, sans bruit, avec une légère se- 
cousse. : la luxation était réduite. 

Comparant alors les deux membres, portés dans une 
direction parallèle, nous constatâmes ave^ plaisir que tous 
les deux avaient une forme semblable. 

La jambe gauche semblait môme plus longue que la 
droite; nous trouvâmes, en effet, un allongement de l cen- 
timètre et demi en faveur du côté malade. L'explication de 
ce fait est facile à saisir; car la cavité cotyloïde pouvait 
^tre comblée en partie, soit par des produits de nouvelle 
formation, soit par des caillots, soit par des portions de 
.muscles, de ligaments, etc.. J'ai hâte de vous dire que 
cette élongation a disparu peu à peu, et qu'aujourd'hui, 
(c'est-à-dire trois jours après l'opéraiion) la jambe gauche 
a la môme longueur que la jambe droite. 

Pour compléter l'histoire de notre malade, je dirai que 
paur prévenir un déplacement possible, mais fort peu pro- 
bable, j'attachai les deux jambes l'une à l'autre et je dé- 
fendis au louent de faire des mouvements de flexion du 
tronc sur les cai;sses, 

Ma prescripfciiMi a été exécutée; et notre homme est ra- 
dicalement guéri à l'heure où je parle. 

Je vous demande la pernaission de jeter maintenant un 
caup-td'œil sur l'histoire des déplacements de la cuisse. 

Les luxations ooxo-fémorales. Messieurs, étaient connues 
dàs la pus iiatkte aBtiftuité. Déjà dans les livres hippocca- 



tiques, on trouve signalés quatre genres de luxations diit 
fuisse sur le bassin : en dehors et en arrière, en avant, en 
haut, en bas. Députe, on n*a rien changé, on iTa fait fue 
tourner autour de cette lUvision, on n'en a inventé aucune 
qui soit plus complète, on n'a fait que créer dessous-vari^éi. 

Oerdya présenté une bonne dénomination, qui! Imm 
•sur le lieu où se trouve la "tête. Voici le tableau qu'il donne 
dans son ouvrage : 

1" Quand la tète se trouve au niveau ou au-dessus de l'é- 
pine iliaque inférieure et antérieure, il dit que ia luxation 
est en haut et en dehors, luxation Uiaque\ 

2° Quand la tôte s'échappe en arrière de la cavité coty- 
loïde (c'est notre cas) et vient se mettre en rapport avec 
l'échancrure sciatique, ou le sacrum, il dit luxation sacra- 
sciaiiqtie dont il fait un assez grand nombre de variétés se- 
lon que la tète est plus ou moins en haut, ou plus ou moins 
en avant ou en arrière, etc. ; 

3^ Quand la tète passe en avant de l'échancrure, c'est la 
luxation stis-piMenne (luxation en avant de Malgaigne) ; 

4^ Quand la tôte se place au-dessous de la cavité, c'est la 
luxation sous-pubiemie, 

A ces quatre variétés, Gerdy ajoute une cinquième, très- 
rare, qu'il appelle luxation sous-ischiaiique : dans ce cas 
la tôte vient se jdacer tout à fait au-dessous de la tubérosité 
de l'ischion ; c'est une luxation toujours consécutive. 

Malgaigne n'a pas voulu adopter la dénomination de 
Gerdy ; il a fait un mélange de toutes celles exprimées avant 
lui et n'a réussi qu'à embrouiller la question en créant 
une foule de sous-variélés parfaitement inutiles. 11 a insisté 
sur un ou deux cas de luxations périnéales, il crée de^ 
luxations sus-cotyloïdiennes; ce ne sont vraiment plus là 
des luxations. 

Je m'en tiens, quanta moi, à la classification de Gerdy, 
et je vous conseille de l'accepter comme fort suffisante. 

(il suivi'e). 

PHYSIOLOGIE 

InfLuence de l'aspix*ation thoraoique et des mouv^* 
ments respiratoires sur la circulation (1) 
^3 Par BOSAPELLY, 

- § 6. L.*élaiBtieité pulmonaire est la con<«i4|oii piln€i|iale de 
la dilatation du ntédiastln. 

Le poumon, renfermé dans la poitrine, tend constamment à 
revenir sur lui-même ; et, môme dans l'expiraiiou forcée, soa 
élasticité n'est pas complètement satisfaite ; tout le monde 
sait que sur le cadavre, les poumons s'aiîaissent lorsqu'oa 
ouvre la cavité thoracique. 

Si vous disposez, dit Bérard, d'un cadavre dont les pou- 
mons soient sains, ouvrez la cavité abdominale et retirez-en 
les vitfcères sans intéresser le diaphragme ; vous verrez ce 
dernier muscle tendu, convexe du côté de la cavité thora- 
cique, et entraîné vers elle de manière à résister aux trac- 
tions par lesquelles vous tenteriez de Tentrainer vers l'abdo- 
men. C'est dans «et état qu'on le dissèque avec le plus de 
facilité et les étudiants ne l'ignorent pas. Les choses étant 
ainsi disposées, faites une ponction aux parois de la poitrine 
ou du diaphragme ; de suite, le muscle perd sa tension, il 
devient flasque et tombe dans la cavité abdominale; si vo'us 
observez en même temps le poumon, vous le verrez fuir len- 
tement et se réduire du tiers ou de la moitié de son volume 

La cause de ce phénomène est l'élasticité pulmonaire. * 

Ainsi, il existe dans chaque cavité pleurale un organe gui 
se trouve constamment dans un état d'extension forcée dans 
une tendance continuelle au resserrement. ' 

Si le poumon, au moment de la pdus grande expiration pos- 
sible, loin d'être comprimé, est encore plus vaste que 
ne lui permettraient ses propriétés de tissu, pendant 
rinspiralion, la tendance au resserrement deviendra de ^hàs 
en plus énergique et ses eifets d'autant plus marqués. Un 4a 
ces effets consiste à attirer du côté de ia cavité pleurale ieg 
parois qui l'enlaurent. Or, en enwsfligeant ces parois, il est 

(l) Voir lesn<>" 2 et 7 du Progrèê UêiM. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



87 



facile de voir que le c6té inférieur, constilué par le diaphragme 
et le côté extérieur composé de la portion osseuse et cardila- 
gaucheuse de la poitrine, loin de se laisser déprimer pendant 
l'inspiration, s'écartent au contraire, puisqu'ils sont les agents 
de la dilalaiion du poumon ; le côté supérieur s'affaisse légè- 
rement au niveau du creux sus-claviculoire ; reste le côté in- 
terne constitué par la lame correspondante du médiastin, mem- 
brane molle et mobile. Si, comme il est aisé de le comprendre, 
chacune de ces deux lames est entraînée vers la cavité pleu- 
rale correspondante, elîe s'éloignera de celle du côté opposé et 
agrandira ainsi le médiastin dans le sens transversal. 

Nous pouvons donc dire avec Bérard que, si pendant l'inspi- 
ration, le médiastin se trouve agrandi dans tous ses diamètres, 
c'est grâce à l'élasticilé pulmonaire. Qu'on ouvre la poitrine 
d'un animal, et aussitôt que les poumons sont affaissés, les 
plus grands efforts d'inspiration ne pourront plus produire 
ia dilaation du médiastin. 

Bérard» en découvrant l'influence de l'élasticité pulmonaire 
sur la dilatation du médiastin et par là sur l'aspiration thora- 
cique tenait donc la vraie solution des expériences dans les- 
I quelles Barry avait observé l'appel continu du liquide dans 
! la poitrine ; car si l'élasticité pulmonaire, propriété physique 
et constante, n'est pas entièrement satlsfaile, môme dans 
le cas le plus défavorab le, c'est-à-dire dans les expirations 
extrêmes, son effet d'attraction sur les lames du médiastin et 
et la tendance au vide dans l'intérieur de cette cavité devront 
être regardés comme des phénomènes constants, l'inspiration 
ne faisant que les rendre plus apparents. Cependant, Bérard 
s'en tint aux conclusions de Barry, et quoiqu'il se rendit 
très-bien compte des effets mécaniques de l'élasticité du 
poumon, il n'osa pas affirmer la continuité de TaspiralLon tho- 
racique. 

S V. Mesnre de l'élasticité palmoBalre. 

Nous pouvons regarder comme établi que l'élasticité pulmo- 
naire est la cause la plus importante de l'aspiration thoraci- 
que ; il convient donc de connaître exaclement sa puissance 
et ses modifications. 

Carson avait déjà fait des expériences pour évaluer la force 
élastique des poumons et trouvé qu'elle contrebalançait le 
poids d'une colonne d'eau d'un pied à dix-huit pouces de 
hauteur chez le veau, le mouton et le chien de haute 
Uille. 

Donders, qui a mesuré au moyen du manomètre les varia- 
tions de la puissance rétractile du poumon, a apporté dans 
l'étude de cette question toute la précision désirable. 

n a mesuré l'élasticité pulmonaire sur le cadavre, sur 
les poumons isolés de la poitrine, enfin chez l'animal 
vivant. 

Sur le cadavre, il met à nu la trachée, passe un fil entre ce 
conduit et l'œsophage, puis, coupant transversalement la tra- 
chée à sa partie supérieure, il y introduit un tube de verre 
muni d'un ]M)uchon sur lequel il fixe fortement les paroisdu 
conduit aérien en ramenant en avant les chefs du lien passé 
derrière elle et en les arrêtant par un double nœud. 

L'opérateur met alors le tube de verre en communication 
avec un manomètre au moyen d'un intermédiaire en caout- 
chouc également fixé avec soin à ses deux extrémités. De 
celte manière, l'air renfermé dans les poumons, la trachée et 
les tubes de l'appareil se trouve renfermé dans un espace clos 
quine peut s'agrandir ou se rétrécir qu'en faisant mouvoir le 
liquide du manomètre. Si l'on fait alors une ouverture à la 
paroi thoracique, les poumons reviennent sur eux-mêmes, 
compriment l'air qu'ils contiennent et l'amènent à une pres- 
sion que mesure la différence de niveau qui se produit dans 
le liquide du manomètre. Cette pression est la mesure de la 
force de rétractiUté du poumon, c'estr-à-dire de son élasticité 
lorsqu'on expérimente sur le cadavre. Dans ces conditions, 
Donders trouve que la pression varie entre 3 et 8 centim. 
d'eau. 

Donders a alors recherché quelles étaient les modifications 
de l'élasticité pulmonaire dans des poumons enlevés de la 
eavité thoracique et seumis à différents degrés de dilatation, 
n se serMît ^ur cela de l'appareil précédent auquel il jou- 



tait simplement un tube en T qui permettait à la fols la com- 
munication avec le manomètre et avec une pompe foulante* 

Au moyen de cette pompe il insufflait successivement dans 
l'intérieur du poumon des quantités égales d'air, de manière 
à placer l'organe à tous les degrés de dilalalion. La pression 
augmentait d'abord lentement pour une certaine quantité 
d'air insufflé ; mais lorsqu'on se rapprochait de la plus grande 
dilatation possible des poumons, l'élasticité augmentait bien 
plus rapidement et acquérait une grande puissance. 

La pression arrivait alors jusqu'à 24 cent, d'eau et pouvait 
même atteindre des chiffres encore plus considérables. 

Chez l'animal vivant, le volume du poumon diminue beau* 
coup plus que sur le cadavre lorsqu'on ouvre le thorax ; il 
existe donc dans ce cas une autre force qui agit dans le même 
sens que l'élasticité pulmonaire, c'est la tonicité des fibres 
lisses du poumon. 

Douders, en répétant ses expériences sur l'animal vivant a 
trouvé que la force musculaire moyenne des poumons pou- 
vait être évaluée à une pression de 2 cent, d'eau. 

Donders conclut de ces expériences que la rétractilité du 
poumon, résultat des deux conditions, la tonicité musculaire 
et l'élasticité, peut être évaluée à une pression de 7 mm , 5 
de mercure après l'expiration normale, à 9 mm. après l'ins- 
piration normale, enfin à 30 mm. et même à 50 mm. après une 
inspiration aussi profonde que possible et avec des poumons 
sains. 

Si nous appliquons ces données au mécanisme de la dilata- 
tion du médiastin, nous pouvons conclure comme Donders 
que les poumons en raison de leur rétractilité empêchent à la 
pression atmosphérique de s'exercer tout entière sur les or- 
ganes renfermés dans le médiastin ; que, par conséquent une 
pression négative s'exerce à la surface de ces organes ; enfin 
que cette pression, d*autant plus basse que les poumons se 
dilatent plus, a une influence plus marquée pendant l'inspi- 
ration que pendant l'expiration. 

Pour nous résumer, nous pouvons donc dire que dans les 
conditions habituelles de la respiration, et du fait de la ré- 
tractilité pulmonaire, une pression négative variant entre 
7 mm. 5 et 9 mm. de mercure tend continuellement à dilater 
le médiastin et les organes qui y sont contenus. 

f 8. Influence de la pression de Talr eontenn dnns le pounon 
•wr la dllaCaUoB dn médiastin. 

Lorsque nous avons mesuré la hauteur et les Tariations de 
la pression négative que la rétractilité pulmonaire maintient 
autour des organes du médiastin, nous avons supposé que 
l'air contenu dans l'intérieur du poumon était toujours à la 
pression atmosphérique c'est-à-dire au zéro manométrique ; 
or cette pression varie avec les deux temps de la respiration ; 
de plus ces variations augmentent avec la fréquence de la 
respiration et surtout avec la résistance que rencontre l'air 
pour traverser les conduits aériens. 

Barry avait déjà vu que les mouvements du liquide dans 
son appareil étaient plus étendus lorsqu'on apportait une 
gêne à l'entrée et à la sortie de Tair. 

Valentin et Hutchinson ont mesuré à l'aide du manomètre 
à mercure appliqué aux fosses nasales la tension élastique 
de l'air contenu dans la poitrine, et ils évaluent à 5 mm. de 
mercure l'abaissement de pression que cet air présente pé- 
dant une inspiration normale. 

Donders a étudié cette question avec beaucoup plus de dé- 
tails. Il a trouvé que pendant les mouvements respiratoires 
ordinaires, la différence entre la pression atmosphérique et 
celle de l'air contenu dans le poumon est de i mm. à 3 mm. 
de mercure. Il existe donc, d*après lui dans l'intérieurdu pou- 
mon, pendant tout le temps de Tinspiratioa, une pression né- 
gative de 1 mm. à 3 mm. et pendant tout le temps 4e l'eipi- 
ratioQ une pression positive de 1 mm. à 3 mm. de mercure. 
Cette différence de pression devient plus impertante quand 
les mouvements respiratoires deviennent plus rapides; elle 
devient encore bien plus forte si Ton ferme la bouche ou les 
narines de manière que la respiration ne puisse s'effectuer 
qu'avec de grands efforts. Par ce moyen, on atteint pendant 
l'inspiration une pression négative de 36 à 74 nun. et pen- 



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LE PROORtS MÉMCAli 



dajit rexpirftUou une pression poslUy.e de 82 mm. à 100 mm. 

^^ur mesurer la pression négative qui tend à dilater le mé- 
diastin et les organes qu'U conlieut, il faut donc faire la somme 
d^ ces deux conditions ; réiracUlité pulmonaire et pression de 
Talr intérieur du poumon. 

Peniant l'inspiration U pression négative d^ l air intérieur 
doit s'ajouter à la pression négative qui résulte de la ^^^^^^^ 
Uté pulmonaire; et il est facile de voir que c'est à la fin de 
Tinspiratiou, lorsque la rétractilité pulmonaire, est arrivée a 
son maximum que la somme des deux conditions est la plus 
'forte. En prenant les chiffres de Donders, nous obtenons 
comme mesure de la pression négative qui s'exerce sur le 
médiastin à la un de l'inspiration — i2 mm. 

Pendant l'expiration on doit au contraire retrancher la 
pression positive de l'air intérieur de la pression négative duc 
à rélasti-.ité pulmonaire; on trouve alors que la pression né- 
gative minima s'exerce sur le médiastin à la fin de l'expiration 
et qu'elle peut ôtre évaluée alors àT mm, o moins 3 mm. c'est 
à-dire à — 4 mm. 5. 

Nous verrons que c'est aussi à ces denx moments de la res- 
piration' que les tracés indiquent le maximum et le minimum 
de la pression du sang dans les vaisseaux. 

CONCLUSIONS. 

La cavité tboracique exerce une action spéciale sur la cir- 
culation du #aj>g. Cette action qu'on désigne sous le nom 
d'aspiraUou tboracique n'est qu'un dérivé du rôle mécanique 
plus général attribué à la poitrine dans la fonction de la 
respiration. Bile consiste à abaisser la pression dans tout le 
système yasculaire thoracique et à faciliter ainsi le cours du 
sang. 

La puigaance qui produit l'espiralion thoracique réside 
dans la résistance que la cage thoracique oppose au dehors 
à la pression atmospl^érique et en dedans à la rétractilité du 
.pQumon. ' ' 

. tCiôite puissance est transmise par rintermédiaire d^ ila 
rétractilité pulmonaire sur les deux parois latérales du mé- 
diastin qui se trouvent ainsi constamment attirées en sens 
inverse Tune de l'autre vers la cavité pleurale correspon- 
dante. Toutes le? autres parois du m(^diaslin étant incom- 
pressibles, cette cavité se trouve dans un état de tension 
permainente et les organes qui y sont contenus sont sollicités 
à raatar béants et dilatés tant qu'une condition plus puis^ 
•ante aa ^s foroeiMis à revenir sur euxmômes. 

La dlla^ftlion du médiastin ei par là l'aspiration thoracique 
varia aveo la puissûaoa de rétractilUé du poumon et en sens 
Inversa da la pression de l'air contenu dans cet organe. 
Elle augmenfle avec ^inspiration, diminue avec l'expiration 
et ces variations sq^nt d'autant plus grandes que les mouve- 
ments respiratoires sont plus amples, plus rapides et accom- 
pagnés d'un effort plus couaidérable dies muscles qui les pro- 
éuiseàt. Le» grands effiopto expiraitoires peuvent môme 
Tabolir complètement. 

' .'fitepiratioa Iboraciqiifte »'exerce directement dans toutes 
Mr^^iwiiesidn syatème vasoulaire contenues dans le médiastin 
4k suff les vaîsseaiix izMompressibles qui communiquent avec 

Elle s'étend par conséquent, païur le système veineux, jus^ 
tfiie Awt iB&camiacatioosdss veines sus-hépatiques, dans la 
•veinAH^aveL aMoainal» jusqu'au dessous du foie et dans la 
«KiM^iiave tlMraiii(|ue jttsq,u'à l'orlgina des vaisseaux brachio- 
népiioiiQUflB 

mUe ipemiy Buènta dana certains eas, par la tension des 
iBBttsotoaat desi aponévroses du c<kl, prolonger son action beau 
aeapplwliisuui et |)èu4->^«ra jusque dans les sinus du crâne. 

«iMtie sysLèmue ;afftéiiM,elle agit sur Taorte thoracique, 
yo9A^tn»àm wlÉBeadu bsasei de la tête. 

QuffBbb à son actton sur les vaisseaux de la petite circula* 
aén, x>mt»B t'a jaiMWi déterminée directeoMat, on peut seule* 
TBirt Mipiposeff 4|u*ekle aa s'exerce qiie sur l'origine des ar- 
ièveaaÉ des veine» puiiaoaaires contenues dans le médiastin. 
j«ii|u'à lacaeiae 4ea:paiiaioas. 

La partie de ces vaisseaux comprise dans le poumon étant 



soumise directement à la pression atmosphérique A Ira^wn 
la paroi des vésicules pulmonaires et des broncties ne doit 
subir que les variations de pression de Tahr contenu dans Je 
poumon et non celles de Félasticité pulmonaire. 



PATHOLOGIE EXTERNE. 

Contribution à l'anatomie et À la phymMoai^ 
logiques desitumeurs urineusaa et des '^ 
neux (1). 

Par Henri DSaKS.%BT, interne dM hèpiteuz de Paris. 

PHYSIOLOaiB PATHOLOaiQUB. — PATHOO^NIK- 

Qu'il nous soit permis d'exposer comment nous compre- 
nons la pathogénie de ces lésions. Cetbomme a eu la blen- 
norrha^^ie. Quelle en a été la durée? A quelle date remonte- 
telle? Il est à regretter que nous n'ayons pas pris cettB 
observation avec plus de soin afin de répondre à cez ques- 
tions. Mais peu importe, ces renseignements ne sont que 
secondaires pour le sujet que nous traitons. 

La blennorrhagie a laissé des traces d'une part sur la 
muqueuse, et d'autre part dans le tissu spongieux. 

Les lésions de la rauqueuss sont peu importantes : une 
grande pâleur, quelques plis transversaux très-lé^ew 
donnant lieu à la variété de rétrécissements que Uon a dé- 
signés sous le nom de rétrécissements valvulaires, telles 
sont les particularités qu'elle offre. II ftiut ajouter cepen- 
dant que sa largeur est diminuée dans la plus grande 
partie du canal.En effet, ce canal est notablement r<?tr**ci, 
et la muqueuse n'offre aucun pli d'arrière en avant, preuve 
évidente que le tissu de la muqueuse s'est modifié dans sa 
constitution intime. 

Les lésions les plus importantes et sur lesquelles nous 
voulons surtout attirer l'attention, sont celles que nous 
avons décrites dans l'épaisseur du tissu spongieux. Cona- 
ment expliquer de telles altérations? Comment se peut-il 
que le tiî^su spongieux, formé essentiellement de vacuoles 
arrive au point de se transformer en un tissu plein, dur et 
fibreux, blanchâtre ici, ailleurs noirâtre, épaissi, et subis- 
sant les métamorphoses de la nécrobiose? Pour nous, la 
question parait résolue. et la pathogénie de ces faits obser- 
vés au niveau du canal de l'urèthre, nous est fournie par 
des données d'anatomie pathologique générale, aujour- 
d'hui parfaitement établies. 

Cette donnée est la suivante: Toute inflammation chro- 
nique tend à l'hyperplasie du tissu fibreux, telle la pneu- 
monie chronique, la sclérose de la moelle, la cirrhose du 
foie, etc., etc.. Cette hyperplasie du tissu fibreux a pour 
effet de détruire le tissu normal (éléments constitutifs de 
ce tissu et vasularisation propre). En outre, il se fart en 
même temps une nouvelle vascularisation chargée de 
nourrir le nouveau tissu ; les vaisseaux en sont très-pca 
abondiants et peu résistants. 

Voilà ce que ait la physiologie pathologique générale; 
nous ajouterons que la fo-nction spéciale de l'organe, siège 
du travail morbide, nous donne la raison des transforma- 
tions ultérieures de ce tissu fibreux pathologittue. 

Ces transformations ultérieures forment une seconde 
phase dans le travail morbide, oa pourrait l'appeler sclé- 
rose ou cirrhose régressive, le mot cirrhose étant pris 
dans son acception générale. Cettie seconde phase appar- 
tient à certains tissus seulement. 

Elle ne se voit pas, par exemple, dans le foie, ni dans M 
moelle. On la rencontre dans le poumon, on la voit an^ 
dans les cicalrioee des ntembres inférieurs et tel est, soS 
dit en passant, le mécanisiftedo Tulcération au niveau des 
cicatrices, du meîns dans beaucoup de cas. 

C'est à cette seconde phase qu*appartienne«t les lésiom 
que nous avons décrites à la partie postérieure de la por- 
tion spoagieuse du caasd de l'urèthre. 

Nous rapprochons ici trèa-voioatiera, te(9 phénotttoai 
morbide» qui se passe&t dans le tisau pulbnoinairé et h 

(1) Voir les n»» 1, « et 4 du Pro^r^s Médical 

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LE PROGRÈS HÉOICAL 



tîtga iqpongleux de Tuï^thre. Il y a, en effiat, «ne graiule 
analogie de tissu: de part et d'autre, c« $OQt des alvéole» 
9111 Its constîtoent; seulement ici les alvéoles contiennent 
àe Tair, là du sang. Malgré cette différence le résultat du 
travail cirrbotique est le même, il aboutit des deux côtés 
à la dtspàridoft deip ahréolea. 

Nous venons de dire que dans ces deux tisaos Toii voyait 
«wvenir une seconde période que nous avons désignée, 
fcute dé mieux, sous le nom de cirrhose régressive (noua 
ne tenons pas a cette dénomination). 

La période réfp^ssive dont le poumon correapmid aux 
lésions produlfeB dans la pneumonie cbronique des aigui* 
aeurs; elle porte le nom, dans la science, de phthisie des 
aiguiseurs. 

Pour le canal de Turètlire cette période se manifeste par 
les lésionsque nous avons décrites à la partie postérieure 
de la portion spongieuse du canal ; elles correspondent se- 
lon nous à. ce que Ton a désigné sous le nom de tumeur 
urineuse, d^abcès urineux ; du moins à la grande partie de 
ces tumeurs et de ces abcès ; nous allons du reste envisa- 
ger plus loin ce dernier sujet avec plus de détails. 

On pourrait à la rigueur désigner ces diverses lésions 
aous le terme de phthisie du tissu spongieux de Turèthre, 
mais cette dénomination serait impropre et nous ne rem- 
ployons que pour pousser la comparaison plus loin. 

Dans la pneumonie cbro»*qne des aiguiseurs, la cause 
efïïciente de la période régressive est paîpable. Les parti- 
cules inorganiques logées dans Tépaisseur du tissu y for- 
ment épine, corps étranger ; il y a irritation et proliféra- 
tion des éléments de ce tissu péri-vasculaire ; ces éléments 
ne pouvant se nourrir subissent la dégénérescence grais- 
seuse, il y a nécrobiose et ulcération. L'explication est 
plausible ici, mais pour le canal de Turèthre la cause pro- 
ductrice n*apparait pas avec autant d'évidence. 

Pour saisir cette cause il faut d'une part se reporter à 
Ia vasculapisation du tissu cirrhotique : vaisseaux peu nom- 
breux et peu résistants ; et de Tautre, prendre en considé- 
ration les fonctions de Torgane malade, c'est le coït et tout 
acte qui comporte avec soi une congestion active du tissu 
spongieux de l'urèthre. 

Si maintenant nous rappelons l'état du tissu spongieux 
de l'urèthre chez notre malade nous nous convaincrons que 
la partie antérieure du tissu spongieux pouvait seule subir 
la dilatation dae à l'afflux sanguin dans les circonstances 
où ce phénomène devait se produire. Le reste du tissu était 
devenu imperméable; il donnait seulement passage à quel- 
ques artérioles de nouvelle formation par lesquelles l'afflux 
du «ang à la partie antérieure pouvait encore se faire. Or, 
lorsque cet afflux avait lieu, la colonne sanguine dont la 
tension était augmentée momentanément,au lieud'ôtre por- 
tée par des artères à tuniques résistantes et offrant une dis- 
position en hélice de manière à augmenter leur résistance, 
se trouvait contenue dans des vaisseaux de calibre insuffi- 
sant et à parois faibles. Ces parois cédaient sous la forte 
pression du sang et il se fatsait une hémorrhagie, hémor- 
rhagie qui pouvait se répéter dans des circonstances ana- 
logues. Les expériences de Muller donnent un grand appui 
£ notre théorie. Muller en effet a démonti*é que le sang ac- 
cumulé dans le pénis pendant l'érection est soumis à une 
pression égale à une colonne d'eau de six pieds de haut. 

Le l'ait important à signaler c'est la poî9ibi4ité d'une hé- 
morrhagie dans répaisseur de oe ti*8u fibreux. Notre cas 
en fait for. En outre la nécrobiose, la mortification des pâr- 
lies périnhériques de la zone infiltrée de sang attestaient 
rinsufflsattce de la circulation, et, par le fait, Tinsuifflsanieer 
de la nutrition à ce niveau. 

Le sang épanché avaiMl agî par simple compression ou 
bien, par les particules solides qui infiltraient les mailles 
du tissu fibreux avait-îl agi à l'instar des partictites orga- 
niques dans la^ pnevmonfe chronique des aiguiseurs? Nous 
croyons que l'unit l'autre de œs mécanismes» peuvent être 
invoqués. Dans ce cas, le travail se fait lentement d'une fa- 
fion chronique c'est alors qu'on pourrait dire qu'il y a 
ShtUsie uréttarale» La aaag joue donc pour Turètbre le 



r61e que jouent les particules inorgani^oea pour le paa«, 
mon,. 

Dans notre fait, Thémorrhagie a été Interstitielle: Lé àang 
ne pourraitril s*y réunir en foyer ? rien ne s'y oppose » 
nous semble, l'urèthre n'a pas le droit de fkira excepti» à 
une règle commune. La marche du foyer hémorrlw^ique 
doit forcément être la môme à ce niveau que dans les autres 
tissus : poumons, cerveau, etc., etc. Dès lors ou bien le 
sang épanché se résorbera complètement, ne laissant d'au- 
tres traces de son passage qu'une légère teinte jaunâtre; 
ou bien il produira presque aussitôt des phénomènes in- 
flammatoires et amènera la suppuration ; ou bien encore 
après un séjour prolongé .1 n'amènera que plus tard la 
formation du pus comme nous l'avons observé ; ou bien enfin 
la partie solide du sang sera résorbée, et il restera un kyste 
séreux hématique. 

Toutes ces notions sont de la plus haute importance pour 
1 étude des tumeurs et abcès urineux, sur laquelle elles Jet- 
tent un certain jour comme nous allons essayer de le dé- 
montrer dans le reste de ce mémoire. 

- (A suivre.) 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Ezeroice de la médecine en France par les médecfaia 
étranglera. 

Cette question intéressante a été examinée récemment 
par la-Sociéié de médeGi)%e du VIII° arrondissement. A la 

suite d'une discussion sérieuse, cette société a jugé utile 
d'adresser à l'Assemblée nationale une pétition dont voici 
les conclusions : 

1^ Que, sans porter atteinte i des droits lé§iêim9 w unt aeqiiîs, auett& vùé* 
decin étranger ne puisse dtre admis à pratiquer la médeaine en Frte€e 
sans aToir passé au jx^alable des examens probatoire» devant une- ft«iillé 
française ; 2° Que cette autorisation soit précédée d*ttn rapport la<vMfeUe 
adressé au minisire compétent par la faculté devant la(}u^le le postulonl 
a été admis à se pcéaenter; V Qu'aucun médecin œr juiisse ppuidr* Itf 
tftire de dooteur» à moins que le titre ne lui ait été. conféré par une faculté 
française. 

n est probable que l'envoi de cette pétitkm a été moitivé 
par la facilité quelque peu exagérée avec laïqaeile^ soas- 
l'empire, on accordait aux médecins étrangers ratrtorisatfon 
d'exercer la médecine en France. Ces réclamations mâri- 
tent l'examen. En effet» tant que l'EtatrEnseignant exigiara 
des citoyens français» qui veulent exercer la médecine» wn 
impôt sous le nom d'inscrii>tions ou de droits d'examen, 9 
est juste que les étrangers qui veulent jouir des mêmes 
prérogatives paient ce même impôt. 

D'un autre côté, tant que l'Etat» se posant en* gardtai de 
la santé publique» jugera nécessaire d'exiger âes^ garantDes 
de savoir des personnes qui se destinent à la pratique* mé- 
dicale» il est logique qu'il les réclame également des étran- 
gers. A la règle absolue peut-être y aurait-il lieu d'appor- 
ter des adoucissements» par exemple la diq;>enae des m»^ 
criptions et des examens de fin d'année, pour les médeoins 
étrangers qui auraient obtenu leur diplôme dans des pays 
possédant des univer^téa sérieusea, qui accepteraient la 
réciprocité dans dies conditions égales* 

Quant à la dernière conclusion de la pë^tioD^ éUo esCde 
moindre importance. Qu'un offlcier dfe santé se procure, i» 
façon ou d'autre» un diplôme de docteur ^ rétrdngfor, IF 
n'en doit pas moins rester» au point de V4ie ft*aQQaÂs, sian^. 
plement officier de santé. Mieux vaudrait^ croyonjamous, 
demander qu'il n'y ait qu'une espèce de\»édtecins>de'mêBi<a 
qu'il n'y a qa'uné espèce de malades. 

Cela aéra possible la j^ujr au qou9 poa^iMitrpiM, iç^ 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



d'un enseignement médical supérieiir sérieux, un véri- 
table enseignement médical professiormeL Mais ce sont- 
là des questions qui méritent une étude approfondie; 
aussi nous bornons-nous, aujourd'hui, à ces simples ré^ 
flexions. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOU)GIE 

Séance du 26 juillet, — présidence de M. Claude Bernaiu). 

M. Hanot communique à la société deux observations re- 
cueillies. Tune par M. Joffroy et Taulre par lui. Elles ont trait 
à uoe hydropisie du 4* ventricule, constatée chez des mala- 
des morts subitement. 

Dans le premier cas, il s'agit d'une femme observée dans le 
service de M. Gharcot. Tombée sans connaissance, elle fut 
transportée à riufirmerie. Elle eut de légères convulsions et 
mourut au bout d'une heure. A l'autopsie, on trouva outre 
une hypérémie de la pie-mère, une dilatation du quatrième 
ventricule, dont les parois étaient écartées par une grande 
quantité de liquide. L'épendyme qui les tapissait élait très- 
épaissie. Les ventricules latéraux présentaient aussi une lé- 
gère dilatation, mais à un degré bien moindre. 

La deuxième observation a été prise dans le service de 
M Bucquoy. Jeune fille de 17 ans, entrée avec des signes de 
méningite. Les accidents s'apaisent. Elle put quitter rhôpilaî. 
Elle y revient avec des signes analogues aux précédents ; ces 
signes s'apaiseut encore. Ils renaissent de nouveau, lorsque 
le io juillet, peu de temps après avoir tranquillement 
<)ausé avec ses voisines, on la trouva morte. A l'autopsie, hy- 
pérémie légère des méninges, dilatation du quatrième ventri- 
cule, hydropisie, épaississement de l'épendyme, compression 
de la protubérance et du bulbe. Sérosité plus abondante qu'à 
l'ordinaire, dans les ventricules latéraux. 

Ces deux observations peuvent être rapprochées. Dans les 
deux cas, môme lésion; dans les deux cas, mort rapide. Elje a 
sans doute été provoquée par la compression du bulbe, ce qu» 
sembleraient prouver la plus grande rapidité du pouls, la fré- 
quence de la respiration, sans élévation de la température. 
L'hydropisie en outre, et ceci expliquerait la rapidité delà 
mort, aurait pu être hâtée par Thypérémie des méninges, que 
l'autopsie a permis de constater. 

M. Hayem. Je désirerais savoir si les malades urinaientabon- 
damment. J'ai, pendant le sié^e, fait l'autopsie de deux polyu- 
riques, et dans les deux cas, j'ai rencontré une sclérose très- 
nette de l'épendyme qui tapisse le plancher du quatrième ven- 
tricule. Cette sclérose, d'aspect gélatiniforme , s'étendait du 
bec du calamus aux barbes du nerf auditif. 

M. Hanot répond que dans le cas qui lui est personnel, il 
existait plutôt de la dysurie. 

M. Maonan fait remarquer que dans les cas de sclérose épen- 
dymaire qui se rencontrent assez fréquemment sur le plancher 
du quatrième ventricule, chez les paralytiques généraux, on 
ne constate ni polyurie, ni glycosurie, ni albuminurie. 

M. LiouviLLE. Du reste, les lésions qui produisent la glyco- 
surie, se trouvent au-dessus des origines dn nerf auditif. J'en 
ai déjà observé deux cas. L'un des deux a été publié dans 
nos bulletins. 

M. Rabuteau. Ma communication a trait à une discussion ré- 
cente, que j'ai eue ici-môme, avec M. Bouchard; il s'agit de l'in- 
fluence de Talimentation sur l'élimination de l'urée. 

L'urée provient-elle de la désassimilalion de nos tissus ou 
bien des aliments brûlés dans le torrent circulatoire f La pre- 
mière opinion, encore généralement adoptée, ne me parait pas 
exacte. J'ai, avec soin, dosé mon urine pendant mon concours 
d'agrégation, alors, certes, que je travaillais sérieusement. 

Eh bien I j'ai toujours constaté que , tandis que 
taion urine recueillie après le repas contenait 4 à 5 grammes 
d'urée, celle du matin en possédait à peine 2 ou 3. 

Tai eu à examiner Turine d'une religieuse ; je fus tout « 
étonné de ne trouver que 8 grammes d'urée, mais j'eus l'ex* 



plication d'une telle pauvreté lorsqu'elle m'eut dit que la 
veille elle avait fait abstinence. 

Non I l'urée ne provient pas surtout de la désassimilation de 
nos tissus ; elle se forme dans le sang, aux dépens des maté- 
riaux alimentaires ; ainsi, des chiens nourris avec du pain en 
fourniront à peine, tandis que si on leur donne de la viande, 
la quantité excrétée sera beaucoup plus abondante. Bt voilà 
pourquoi la plupart des analyses pratiquées dans nos hôpi- 
taux, et je parle de dosages bien faits, sont-elles entachées 
d'erreur, caries médecins n'ont pas cru devoir tenir compte de 
l'alimentation. C'est une lacune telle, que pour ma part, elle 
frappe de nullité le résultat quel qu'il puissa être. 

Sur la proposition de M. CarûillCy la société à l'unanimité, 
se proroge du I" août au samedi, 4 octobre. P. R. 



ACADÉMIE DE MËDEaNE 
Séance du 22 juiUet, — Présidence de M. Depaul. 

Discussion sur la réorganisation du service de santé de 
armées. 

M. Dumas, absent, fait lire son discours par M. Buignet. 
L'orateur est d'accord avec la Commission pour retirer à l'in- 
tendance la direction du corps de santé, mais il ne croit pas 
qu'on doive pour cela subordonner la pharmacie à la méde- 
cine. Après un long éloge de la pharmacie et des pharmaciens, 
il arrive à la conclusion suivante que les deux branches du 
corps de santé doivent exister côte à côte avec leurs chefs 
respectifs dans un même ordre hiérarchique. 

M. Chauffard demande avec insistance la clôture et désire 
qu'on mette aux voix les conclusions du rapport. Cette motion 
est appuyée par plusieurs membres et notamment par 
M. Béhier. 

MM. Gautier de Glaubry et Pogoiale demandent à parler 
contre la clôture. 

M. BOULET, pour tout concilier, demande que la clôture soit 
prononcée à la fin de la séance seulement. 

M. Chassaignac demande à ce qu*on se rallie à la proposi- 
tion de M. Bouley. — La clôture est mise aux voix. 13 Mem- 
Wes votent pour ; 23 membres votent contre. Devant un te^ 
vote, le Président déclare que la discussion va continuer. 
L'ordre d'inscription donne la parole à M. Bonnafont qui 
soutient les droits et les prérogatives des pharmaciens. 

M. Sedillot démontre combien la direction du corps de 
santé par l'intendance est préjudiciable aux intérêts et au bien- 
être des malades et des blessés, il importe donc de s'en affran- 
chir au plus vite, et cela amène forcément la subordination 
de la pharmacie à la médecine. Quant aux mérites et aux ca- 
pacités lies pharmaciens militaires, personne n'a songé à les 
nier, l'orateur moins que tout autre. 

M. Gautier de Claubry monte à la tribune pour soutenir 
les pharmaciens, mais, sur quelques observations du Prési- 
dent, il renonce à la parole. MM. Chauffard et Giraldès font de 
même. 

M. PpGOiALE vient réfuter quelques assertions de M. Se- 
dillot. notamment que les pharmaciens militaires ne prépa- 
raient pas les médicaments et les recevaient tous préparés des 
pharmacies centrales. Les médecins veulent, disent-ils, la 
subordination des pharmaciens uniquement pour le bien du 
service et non pour satisfaire une vaine ambition. L'orateura 
bien de la peine à le croire. Quoi qu'il en soit, un tel état de 
choses amènerait la ruine de la pharmacie militaire. 
' Après de courtes répliques de MM. Legouest et Larrey, la 
clôture de la discussion, réclamée de nouveau, est mise aux 
voix et adoptée à la presque unanimité. G. de B« 



SOCIÉTÉ ÀNATOMIQUE 
Séance du 23 ^«ai. — Présidence de M. Chargot. 
Ivvesfie. — Fraelnre au erAae. — Hèmorrliagle mteingèe. — 
FaiMM ■Mmbrane'teplMwii la dure-mère. — par L. Lan- 
DOUZT. 

Dubut Nicolas, 74 ans^ sans profession, est trouvé sans 
connaissance dans son escalier et apporté, dans la soirée du 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



91 



«u mai 1873 a Beauion, service de M. Axenfeld suppléé par 
M. Lecorché. Le malade est en résolution complèle. Le pouls 
est petit, régulier, fréquent. Les radiales sont dures et si- 
nueuses. La respiraUon est stertoreuse. Les pupilles, égale- 
ment dilatées, sont insensibles; arc sénile Irès-accusé. Dia- 
gnostic : hémorrhagle cérébrale. 
• Le malade meurt dans la matinée du 21 . 

A rautOi>sie, on est surpris de trouver les fibres du muscle 
temporal gauche infiltrées de sang : on n'avait, durant la vie 
constaté aucune ecchymose ni du côlé de la tôle ni du côté 
des membres. 

Colle hémorrhagieintra-musculaire constatée,le cuir chevelu 
est examiné altenUvement et apparaît infiltré dans toute la 
région temporale gauche. 

Le crotaphite enlevé, on tombe sur une fêlure, intéressant 
toule l'épaisseur de Tes, commençant sur la portion écailleuse 
du temporal et se continuant sur le pariétal eu se portant 
un peu obliquement de bas en haut et en arrière jusqu'à 
deux centimèlres de la partie moyenne du bord postérieur du 
pariétal. 

La calotte crânienne enlevée par un trait de scie, on voit 
que la dure-mère n'est déchirée en aucua point et qu'il n'y a 
pas d'épanchement entre elle et les parois osseuses. 

Par décollement de la dure- m ère, on voit que la fêlure s'é- 
tend du côté de la base du crâne jusqu'à la grande aile du 
sphénoïde. 

Le lobe gauche du cerveau est fortement refoulé en dedans 
par un caillot du volume d'un gros œuf de poule. Ce caillot ^e 
continue vers la faux du cerveau et vers l'étage moyen du 
crâne avec une inôltration diffuse. Cet épanchement s'est 
manifestement fait dans la cavité arachnoïdienne, entre l'a- 
rachnoïde et la face interne de la dure mère.Cette face est tapis- 
sée dans toute son étendue par une fausse membrane rouge- 
brun, très-tenue, transparente, qu'on enlève, avec les pinces, 
par petits lambeaux. Cette fausse membrane qui forme un 
revêtement absolument complet à la dure-mère, qui Id tapis- 
se dans les portions qui correspondent à la convexitd du crâ- 
ne aussi bien que dans les portions correspondant à la base, 
cette fausse membrane est notablement plus épaisse dans 
tout le c5té gaucho de la dure-mère : de ce^cô'é, dans la' région 
comprise entre la faux du cerveau et la* base du crâne, on 
peut décoller tout d'une pièce une très-large fausse membrane 
épaisse d'un demi-millimètre dans laqi^ielle se voient de pe- 
tits vaisseaux . 

Cette fausse-membrane lisse, ecchyraosée en aucun point, 
assez résistante, paraissant formée d'une seule couche^ est 
semblable aux fausses membranes qu'on trouve dans la pleu- 
résie ou dans la péritonite récente. 

• Elle correspond, pur sa face externe à la dure-mère et par 
sa face interne au gros caillot cruorique qui refoule l'hémis- 
phère gauche. 

Sur celui-ci, la pie-mère et l'arachnoïde sont infiltrées : les 
vaisseaux delà pie- mère, fort injecté?, sont déchirés en quel- 
ques points sans que nous puissions diresi cette rupture est le 
fait même de la contusion ou le fait des tiraillements exercés 
sur les cailiols et les méninges pour metl,re à nu le cer- 
veau. 

' L'examen des lobes cérébraux ne décèle qu'une apoplexie 
capillaire {contusion) très-marquée de la substance grise et 
des parties les plus superficielles des régions supérieure et la 
térale de l'hémisphère gauche. 

Les artères, de la base athéromateuses, ne sont ni déchirées 
ni obstruées en aucun point. 

' CcBur : gras. La valvule mitrale . épaissie , paraît suffi- 
sante. Athéromes de la crosse aortique. Poumons : fortement 
congestionnés. L'appareil digestif n'a pu ôlré examiné. 
- Bn l'absence de tous renseignements , en présence des lé- 
sions irouvéés à l'autopsie, nous nous étions demandé si nous 
n'avions pas à faire à un crime ou, tout au moins, à un acci- 
dent : à une fracture directe du crâne par choc de la région 
temporo-pariétale. Cette fracture aurait entraîné une contu- 
sion du cerveau avec déchirure de quelques petits vaisseaux 
de la pie-mère, lesquels auraient fourni Thémorrhagie raé- 
Qingée. 



Dans celte hypothèse, les fausses-membranes auraient suc- 
cédé à rhémorrhagie et on s'expirquerait ainsi pourquoi le 
revêtement pseuclo-membraneux était notablement plus épais 
à gauche qu'à droite où n'existait pas de caillot. 

Peut- on admettre cette manière de voir (en <^iitradiciion, 
nous le savons, avec les données reçues généralement) ou sup- 
poser que nous nous trouvons en fcce d'une pachyméningite. 
laquelle auraitproduit une hémorrhagle; celle-ci, à son tour, 
aurait déterminé une perte de connaissance, par suite, la 
chute du malade et, consécutivement, causé la fracture ? 

Nous croyons ici rhésitaiion permise : l'état lisse du revô- 
tenicnl pseudo-membraneux, l'absence d'ecchymose, l'appa- 
reiice monolamelliforme ne rappHllent guère l'état tomenleux 
et aréolairc de la pachyméningite primitive dont nous avons 
récemment (1) rapporté une observation. , 

Il est vrai que les renseignements fournis sur le malade 
nous ont appris que nous avions à foire à un alcoolique de 
profession.Nous devons ajouter que jamais cet homme n'aurait 
été malade nimêmesouflrantauparavant.Le jourde l'accident, 
il aurait été vu ivre. 

Il nous semble rationnel d'admettre, que le malade, pris de 
vin, soit tombé dans son escaiier, non par le fait de rhémor- 
rhagie mais par le fait de Tataxie ébrieuse, que, dans sa chu- 
te, il se soit fait, en dépit du dieu des ivrognes, une fracture 
avec contusion du cerveau, celle-ci assez forte pour entraîner 
la rupture de quelques vaisseaux de la pie-mère (scléreux par 
lofait de l'âge et de l'alcoolisme) et, par suite, une hémorrha- 
gle méningôe. Celle-ci aurait été le point de départ de l'irrita- 
tion de la dure -mère ei de la formation de ce revêtement 
membraneux dont la paihogénie nous parait, dans l'espèce^ 
mériter discussion. 

M. LâpiNE. Les cas de fracture du crâne où il y a des fausses membra- 
nes sont assez communs. En pareille circonstance, les lésions du cerveau ont 
lieu du côté opposé a la chtite : elles se fout par coulre-coup. J'ai vu 
dans le service de M. S6e un cas qui pourrait êtro rapproché de 
celui de M. Landouzy. On crut d'abord avoir affaire a une apoplexie : le 
malade était dans la résolution, au moment de l'entrée ; le lendemain, il y 
avait uuo hémiplégie. La mort survint 28 ou 30 heures après Taccident. A' 
l'autopsie, on décoavrlt : 1® une fracture n'intéressant que la table externe et 
qui paraissait avoir été produite par un coup; 2° une méningite purulente. 

M. Landouzy. Chez mon malade les fibres du muscle temporal étaient 
Infiltrées de sang ; il y avait une ecchymose : ce sont là des lésions qui font 
|>énser à une fracture directe. 

M. LAPINE. La plaie des téguments, qui existait dans moji cas, ne laisse 
aucun doute sur la cause de la fracture . 

M. Lbdentu pense que, dans le fait de M. Landouzy, Thémorrhagie 
s'est opérée à la face interne de la dure-mère; eh bien, dans les fractures, eUe 
s^effectue, en général, entre la dure mère et les os. M . Lépiue me semble 
avoir été trop absolu en ce qui concerne le siège des lésions cérébrales. 
Souvent il y a une double lésion : 1^ du côté opposé à la fracture ; 2^ du 
côté de la chute. 

M* LilpiNB croit, d'une façon générale et pour les fractures des parties 
latérales du crâne en partie jUer, que les lésions encéphaliques occupent le 
côté opposé à la fracture . Parfois il y a mSme une lésion qui simule une 
section : elle est produite par la petite aile du sphénoïde. Un aUteur anglais 
a relaté un fait où cette particularité était évidente. * 

M. Ledentu. Autant que mes souvenirs peuvent me servir, j'ai des faits 
dans lesquels les lésions siégeaient du cjté môme de la fracture. 

M. CuARCOT. Il serait intéressant d'avoir une statistique précise sur ce 
point. M. Lépiae me paraît avoir les éléments nécessaires pour rétablir. 

M . Després fait remarquer que M. Lépine a omi's de parler des cas où 
Ton pratique la trépanation. Or, cette opération se fait du côté de la chCtte 
et lorsqu'elle est opérée, on trouve des lésions cérébrales. 

M. Landouzy. Dans le cas actuel, Tapoplexie capillaire était plus mai- 
qiiéêdu côté de la lésion. osseuse. 

' M- Maonan dit que très-souvent on trouve des fausses membranes chez 
les alcooliques et les paralytiques généraux. Ces fausses membranes se 
font vite. Il a eu Toccasion de présenter naguère à la Société des cas de frac« 
ture avec des fausses membranes entourant le sang. Ces fausses membranes 
s'étaient produites en 48 heures. 

M. LâPiNE. Dans le fait que je viens de signaler, il y avait une fausse 
membrane mince, molle qui s'était faite en 30 heures . 

M Landouzy. Sur la pièce que je présente, il y a des fausses membra- 
nes des deux côtés, mais celle qui correspond au côté de la fracture est plus 
épaisse. 

M. Magnan. Les néo-membranes qui donnent lieu à des hémorrhagies 
sont plus épaisses que celles que nous avons sous les yeux ; elles présentent 



(l) Société anatomlque, 1872. Volume 7. Page 520. 



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92 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



des foyers eanguins dans leur épaisseur. CSelIes tfoi environnéDi un foyer 
bémorrhagique sont au contraire minces. 

M. Charcot. On sait que les fausses membranes se font assez vite au- . 
tOor des foyers béinorrbagiques, mais encore faut-il environ 5 ou 6 jours. Ici 
la fausse membrane possède des Taisseaux assés Tolumineux qui meportint 
kmàn qv'eUë est antéHenre 4 la Aractnre. 

MALADIES DES FEMMES. 

f.'^'llyBCérofoiiiIe. De l'ablation parClelle on totale de rateras 
par lagastrotomle. Étude sor les tamenrs qalpenvent né- 
eessiter cette opération, par J. Péan et I». Urdy. Ad. Delahaye. 
Paris, 1873. 

Dans un mémoire communiqué récemment (1) àrAcadémie 
de médecine, M, Boinet formulait les conclusions suivantes : 
« 1® La gastrotomie appliquée à TexUfpatiôn dea tumeurs fi- 
liieuses ou fiJbro-c/stiques de Tutéruss ne doit point être faite 
pour enlever les lumeurs compatible* avec la vie; 2» rablation 
des tumeurs fibreuses ou fibro-cystique» volumineuses ayant 
contracté des adhérences avec les viscères intérieurs ou la 
oavité du bassin, néoessitant Fablation de Tutérus et des li- 
gaments larges, doit être rejetée à cau^e de sa gravité et de la 
mort presque fatale qui en est la conséquence parla spoliation 
ianguine considérable de toute Véconomie ou le choc insépa- 
lable de cette grave opération. -- Toutefois, vu la difficulté du 
diagnostic des tumeurs utérines et ovariques, lorsque le chi« 
Forgien fait la gastrotomie croyant avoir un kyste de Tovaire 
U faut achever Topération si la tumeur est pédi culée, ou si 
elle peut Tôtre. » 

11. Péan qui, de 1869 à 1872, a eu sept guérisons sur neuf 
cas de tumeurs fibreuses utérines enlevées par Thystérolomie, 
est loin de partager la foçon de voir de M. Boinet. Après avoir 
démontré par des statistiques trè&H»>mplèiesquerextlrpation 
des tumeurs fibreuses utérines par la gastrotomie n'était pas 
beaucoup plusdangereuse que celle des kystes adhérents de l'o- 
Taire, il insiste sur les accidents graves et rapidement mor*^ 
lels qui compliquent fatalement un grand nombre de tumeurs 
fibreuses ou â)ro-cy8tiques arrivées à un certain degré de 
développement. « Dans ces circonstances, disent MM. Péan et 
Urdy, le chirurgien a non-seulement le droit, mais encore le 
devoir de pratiquer la gastrotomie. »• Ceci étant adqiiâi les aiu^ 
teurs se livrent à une étude approitodte des tumeurs qui 
l^ettvent nécessiter cette opération, lîne première classe com- 
prend les tumeurs fibreuses qui elles-mêmes peuvent être divi»- 
Sées en tumeurs sous^péritonéales (péri-utérines de Eœberlé) 
et ifUerstitielles ou intra-utérines. — Les tumeurs fibro-cys- 
Uquesv formant la deuxième classe, peuvent aussi être 
(âUviséee en a groupes : h^ corps fibreux àçéodeide Gruveilhier) 
2* tumeurs fibro-cystiques proprement dites; Z^ hy&Ue deVùiéruê 
Implantés directement sur la matriôe ou développés aux 
dépens de son parenchyme. 

Un des points les plus intéressants de ce traité de lHysté- 
rotomie est sans contredit le chapitre consacré au Mxmuel 
opératoire, au traitement préparatoire des malades et aux 
soins conÂéeuti£9. -» Il est inutile d'insister sur Timportance 
«apitale que peuvent acquérir les détails, en apparence les plus 
futilesy dans ce genre d'opération« N»us regrettons de ne pou- 
toir les résumer complètement ici, mais nous devons nous 
Betnef à esquisser les points les plus saillants du manuel 
opératoire qui a valu à M. Péan de si légitimes succès. --- Et 
^bord ce chirurgien emploie une table d'opération fort 
commode qui lui permet d'opérer étant assis entre les cuisses 
(Ae la malade; pour unie opération qui peut se prolonger plu- 
sieurs heures» cette innoTattoa nous semble fort utile. 

Les tempe de Topération sont à peu près les mêmes que 
pour rovariatomie : \^^ temps : Section abdominale de Tov»* 
Jletomie. 2«* temps -. Réduction du diurne de 1« tumeur. 

Si la ponction ne suffit pas, M. Péan emploie sa méthode par 
zûorceltement, qui consiste à traverser la partie moyenne de la 
tumeur par plusieurs anses métalliques que Ton serre à Taide 
ùê serre-nœuds ordinaire», puis à exciser les parties situées 

i^ÀMi^imê ^ JMaMMr^teM» da.lS «tctaluM ISZS. {fU». du Eâpk- 
1872 p. 1013.) 



au-dessus de cette Hgature. — Z^ temps: Rupture dosadhé 
rences, extraction de la tumeur. — 4^ tempe : Fixation etli« 
gature du pédicule, excision de la tumeur. 

Ici plusieurs cas peuvent se présenter. 

a), La tumeur est adhérente à Tutérus par un mince péd^ 
cule; dans ce cas on se comporte comme s'il s'agiflsait â*uo 
kyste de l'ovaire. 

b). Le pédicule est volumineux et largement implanté sur 
l'utérus; ici, comme dans les cas où les rapports du néoplasme 
et de l'organe sont tels que Tamputation sus-vaginale esl 
seule possible, il faut recourir à cette amputation sua-Dapinalii 
celle-ci est pratiquée à Taide du ligateur serre-noeud de 
Bintral appliqué 0ur le col préalablement traversé par de» 
aiguilles. 

c). Le o(^ lui-même est le siège du néoplasme ; dans ce cas 
on enlève Tutérus en totalité. Comme il est impossible alors 
de constituer un pédicule, on laisse les serre-nœuds en place 
et on les dispose à Textrémité inférieure de Tindsion abdomi- 
nale qui doit être prolongée jusqu^aux pubis» 

u*^ temps : Toilette du péritoine et sutures superficielle et 
profonde delà plaie. 



n.— Contribution à Tétade d« la dysménorrhée i 

par MM, Hugbard et LiABADii-LA.aBA>YB, .internes des hôpitaux. As- 
selin, Paris, 1872. 

Cette forme curieuse de dysménorrhée est caractérisée par 
l'expulsion, à chaque époque menstruelle, de lambeaux mem-- 
braneux plus ou moins considérables, attribués soit à une 
exfoliation de la muqueuse utérine^ soit à la formation depre* 
duits inflammatoires. La nature de cette affection est fori 
obscure et a donné lieu à de nombreuses discussions; 
MM. Huchard et Labadie-Lagrave viennent d'y jeter un jour 
nouveau en publiant une série de faits inédits et bien ob- 
servés. 

Et d*abord,la dysménorrhée membraneuse existe-l-elle réelt 
lement?On sait que certains auatomo-pathologisies, ayant 
pour eux Taulorité de M. Charles Robin, la nient encore et 
la confondent avec Tavortement ovulaire* Les auteurs da ce 
mémoire ont tranché la question en la plaçant sur le terrain 
de la clinique ; plusieurs cas fort concluants de Courty et de 
Dubois» (de Neufchâtel), démontrent en efiet l'existence possir^ 
ble de celte alTection chez dea jeunes ûUes vierges et récem» 
ment menstruées. 

Pour MM. Huchard et Labadie-Lagrave, la dysménorrhée 
membraneuse ne saurait être considérée comme une maladie 
essentielle, ainsi que l'ont voulu certains gynécologistes ; elle 
n'est que Texpression symptômatique d'une métrite interne 
déterminant la formation de produits membraneux. L'expul* 
sion douloureuse de ceux-ci constitue la dysménorrhée spé- 
ciale que nous étudions. 

Bien plus, les diverses variétés d'inflammation de la mu- 
queuse utérine entraînent chacune une forme dysménor- 
rhique correspondante, caractérisée surtout parlanatuca des 
produits expulsés. Ces formes de dysménorrhée sont au nom* 
bre de trois et distinguées par les épithètes desquamativa^ 
pseudo-membraneuse et membraneuse. 

La dysmi^wri'hée desguamative , due à une endométrite ca^ 
tarrhale, s'accompagne de l'expulsion de produits muqu^ux 
(desquamative et exsudais muqueux) ; la dysménorrhée pseude^ 
membraneuse est liée à uue endométrite exsuda tive qui donae 
lieu à de véritables fausses membranes (exsudât Ûbrino-épi* 
thélialy desquamation ou exfoliation incomplète de la muqueu- 
se); eufin, dans la troisième forme, ou dysménorrhée membres 
neuse proprement dite, causée par une endométrite chronique 
interstitielle, on trouve les produits expulsés suivants: exsift^ 
dat interstitiel fîbrineux plastique, ou pr«Hi£érationikypefplas^ 
tique ; exfoliation partielle au totale de la muqueuse. La con- 
naissance de la véritable nature de la dysoïénorrbkée wembt» 
neuse n'a point un intérêt purement scientifique : au |NMot de 
vue de la pratique, elle a l'avantage incontestable de i^rmeir* 
tre d'instituer contre cette effin^tion un traitemeitt raiionnal 
Les divers détails dans lesquels noua venons d'entrer foM 
prévoir que les indicetians tWrapeutiques peuvent être divi* 
sées en indications eauialee, s'adressent à Taffection, 



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LE PRDCfRÈS «BDICAL 



« 



primitive de la djsménarrhée, et en itidicaiions symptoma- 
Hfues, Yisant pluA parlicalièremeDrt les douleurs atroces qui 
aocompagaent si souvent rexpulsion des produits membra- 
neux. Pour le traitement des diverses formes d'endométrites 
internes, lL.Xabadie-LagFave insiste sur remploi topique du 
tannin porté dans la cavité utérine, scit sous forme de crayons, 
soit en peudre introduite par insui!Qation ; ce moyen lui sem-' 
h\e préférable aux cautérisatious iutra-ulérines de nitrate 
d'argeot. Quant aux douleurs violentes auxquelles peut don- 
ner lieu la dysménorrhée membraneuse, ou les calmera par 
les anlipblogistiques et les narcotiques ; si ces moyens 
échouent à cause de l'atrésie de rorifice interne du' col, on 
dilatera progressivement le canal cervical avec la laminaire 
ou réponge préparée. 

En résumé, ce mémoire sur la dysménorrhée membraneuse 
est aussi iastructif pour le médecin qu'utile pour le malade ; 
il a dignement mérité la récompense qui vient de lui être 
accordée par l'Académie. L.-E. Dupuy. 



REVUE DE THÉRAPEUTIQUE 

*V. — Tmlteaieatdv IrcnUtunent, par le docteur Albert Eulenbtoo., 
{Beriin. WoeÂeHtekr,, IX. 46. 1872) 

Le tremblement, quels que soient les symptômes qui rac- 
compagnent, est, pour le docteur Bulenburg, le résultat d*uh 
état morbide uniforme de la mœlle, et ne peut dépendre que 
d'une excitabilité exagérée des nerfs moteurs, ou de leur 
excitation anormale par les nerfs sensitifs périphériques ou 
centraux. Aussi ce médecin employé -t-il dans le traitement 
du tremblement tantôt des moyens capables de diminuer 
rexcitabilité des nerfs moteurs, tautôt des moyens propres à 
affaiblir les excitations centripètes, De us le premier but, il 
8*est servi sans aucun résultat du curare; dans le second, il i| 
administré Tarsenic et le bromure de potassium. Ce dériver 
est resté aussi sans effet ; rarsénic au contraire, que le docteur . 
Bulenburg employait en se basant sur les expériences de 
Sklarck, a donné d'excellents résultats. 

Administré à Tintérieur ce médicament provoque rapidement 
des troubles digestifs, aussi eut-oa recours aux injections 
i^us-cutanées faites dans la région dorsale et à la nuque ; 
le liquide employé était une solution étendue de liqueur de 
•Powler(deux parties d'eau pour une partie de liqueur). On 
Injectait chaque fois ^/^ ou i/2 seringue renfermant 11 à 
17 centigrammes de liqueur de Fowler ;on/aisalt chaque jour 
^ine ou deux injections. Par ce procédé, il n'y avait pas 
d'action locale sur la peau et raction générale de rarsénic 
ii*était nullement amoindrie. 

Le nombre des malades soumis jusqu'à ce jour à ce mode 
4e traitement est de 7 ; chez quelques-uns le tremblement 
offrait les caractères de la paralysie agitante; chez d'autres il 
s'accompagnait de paralysies du mouvement ou du sen- 
timent. 

Une amélioration se produisit dans presque tous les cas ; 
les résultats furent très^favorables ; dans deux cas de para- 
lysies compliquées de tremblement, le traitement ne produisit 
-pas d'amélioratien. 

Bulenburg n*est pas le premier médecin qui ait employé 
rarsénic en injection sous-cutanées, mais c'est le premier qui 
ait appliqué cette méthode au traitement du tremblement, 
liowis Smith en avait obtenu de bons résultats dans le trai- 
tement de la QÏïOTée.{Sckmidf4f Jakregdefr, 1873. L p. 21). b. g. 

ir. — Note mir quelques points da tvaltemost méilieal et 
ehlvw^esl des alcères ehroniqaea des Jambes, par J. Kbnt 
. A. Spbvdu. {Tk$ Jjonut, voU I, p. 623. 1873). 

Dans soQ Mamuil of th$ Patkologf and TraUmeni ofuleers 
4md CutOMêOÊU JHua$e9 Vf ikê Lower Limés {èS9è)^ l'auteur a 
insisté 4^ur les deux pointe suivants: ^^ L'importance du 
{wnsemisat des uteères avec des eppUcaticns éçurltiestes .; 
8" Le peu de nécessité, sinon rinutilité, d'uii reposabsolù dos 
nembreB lorsque l^okcèrs eo traitement n'est pas enflammé. 

BL J. JLent Spesder appuie see remarques noiHseiileaiieat 
sur sa pratique mais encore sur celle de son père qui, il y a 



plus de 40 ans, emplqiyalt «n e^e^eat contenant une très^ 
grande quantité de craie préparée aûn de produire une croûte 
artificielle ^ac rulsère. M. i. Sent Spmder eenseitie «fie 
pommade ^vec: 

Craie » i •. • S partiSè. 

Azonge i «.»..... a partie». 

La meilleure manière de la fabriquer consiste à f^duîfe la 
craie en poudre très-ûne, à l'ajouter greduellement à 1 axong^ 
liquéfiée sur un feu léger et à remuer avec soin les deux 
substances jusqu'à ce qu'elleâ soient refroidies. 

Voici quels seraient les avantages de 6ette préparation : f* 
Bile détermine» en général, un grand soulagement; 2^ Lorsqpie 
l'axonge se liquéfie sous l'action de la chaleur du corps, la 
craie s'en dégage et se combine avec la sécrétion de l'ulcère. 
Cette sécrétion est souvent assez acre pour excorier la 
peau qui environne la plaie; mais lorsque la sécrétion est 
unie avec la craie, elle est convertie en un composé neutre, 
sans nocuité; 3® Une croûte se constitue, en premier lieu au- 
tour de l'ulcère, puis sur sesbords, même et enfin sur toute sa 
surface ; 4"^ Tout d'abord Tabondance de la sécrétion peut exi- 
ger le changement fréquent des pansements, mais ils devien- 
dront de moins en moins nécessaires et bientôt on n'aura plus 
qu'à maintenir intacte Tincrusiation crayeuse. L'onguent sera 
étendu sur un plumasseau de bonne charpie et on maintien- 
dra le pansement avec une bande de flanelle roulée autour du 
membre à partir des orteils. La flanelle a l^avantage de mieux 
se prêter au gonflement du membre sans exercer une corn* 
pression trop forte. 

Quand, en dépit de ce traitement, l'ulcère conserve un mau- 
vais aspect il convient de se servir d'une lotion ainsi com- 
posée : 

Nitrate d'argent • • . i . . » 1 gr. 39 

Bau distillée 30 gr. 

A chaque pansement on fait une lotion qui stimule la plaie 
et s'oppose à la gangrène. Si ce traitement est lui-^même in- 
suffisant, il est bon de remplir la cavité de l'ulcère avec ua 
plumesseau bien imbibé dans parties égales d'eau et de 
liqueur sodique chlorurée, puis de le recouvrir avec l'on- 
guent calcaire. L'auteur dit avoir obtenu d'excellents résultats 
avec ces moyens. 

Dans la seconde partie d^ sa note, M. J. Kent Spender. 
s'appuyant de l'autorité de Thomas Whately (1), Underwood. 
Ghapman, Hunt et Houghton, pense que si l'on prend la 
précaution de panser avec soin les uieères ordinaires de la 
jambe et d'appliquer un bon bandage, le repos n'est pas 
absolument indispensable. L'exeeroice même produirait une 
sorte de stimulus. 

Quant au traitement médical, il varie suivent la nature de 
l'ulcère. L'auteur rapporte qu'^, selon M. M^under (Si), les 
abcès qui sont situés au-dessus de la partie moyenne de la 
jambe ont une origine syphilitique et la plupart du temps 
sont multiples; tandis que les uleêrss taiHjfueuw siègent au- 
dessous de la partie moyenne et sont solitairs. La goutte et 
l'empoisonnement par le plomb peuvent aggraver et exas- 
pérer les ulcères les plus bénins; ralcoolisme chronique 
exerce aussi une action désorganisatrioe puissante sur les 
tissus. Enfin, M. Spender eonseille l'usage, chez les individus 
qui ont des ulcères chroniques non^nflammés^ du citrate de 
ier et de l'iodure de potassium. 

Prix ds L'AcuséiuB x>b ukonosn vs MiDraD. -^ l. £>i«ttagu«r ko di- 
Terses formeB (pie rai^;iiie exaudative offre datte la, pi aiique «l le traitement 
particulier qui leur convient. — IL Influenee de l'hérédité et de la eélectiiti 
Chez l'homme. ~ Pirico Aieala. I. Etude cUnico-pharmaceutlque des agents 
anestbésiquei. — 11. Cenvîent-il d'opter pour le rationalisme ou l'eïripirilMie 
en thérapeutique? — Un prix de 3,000 réaux, soit 1,500 fran<À ; nhé âédaïBe 
dW et le titre de correspondant avec M exemplaires du mén^oM tnipciiaé, 
eevoat la récompense des lauréat». Dee ccoeMHe seroai adsei «coovMi «^ec 
médaille d'argent et le titre de correspondant. Les mémoirSi écrite en 'espa- 
gnol^ ee latin ou «pfffraanfffe, doiyentdtre ytmmxd mx secrétariat de T Aca- 
démie, ra» des Ca4«)enB} i3, à Madrid, «veut toScefée a bfe 1874. iUnwi^ 
jdéd.) • ■.. ....^■ 

j" ■ u ■ I , , , 

<») Th* Whiééïy. — Prdétieat Ob^sriNiHoiii'oH tlà Cèrt 0f Wmféê ^md 

(2) Maunder. -^ Zeeifo* Hotfitsl Meports, vol. 

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;î'br«)ogIe _ 






LB PROGRÈS MEDICil£i 



BiBLIOGRAPfflE 



io Plewéfll«« à 49JiitB«l>«iii««te modérée'* TlioMM«atèM mee 
trocarte esplUalrea M asplmtioB. — Appareils divers. — 

Leçon faite à la clinique de l'Hôtel-Dieu le 15 avril 1872, par M. le pro- 
iesseur BteiBR- Br. iji-8® ; Paris, Aeselin. éditeur. 

îo Tffttifé de l'asplnuion des liquides Morbides. {Mitfioae 

médicthehimrçicaU de diagnostic et de traitement-' Kystes et 

aheès du foU.-- Hernie étranglée.^ Rétention d^urine.-^Pénear' 

dite.-^Pleurésie.^Htfdarthrose, etc.) par le docteur Dieulrfoy. Un Tol. 

Q-8^ de 480 p. chei Masson. Paris 1873. 

Dans la première partie de sa leçon, M. Béhier discute et 
pour le dire de suite, admet ropportunilé do la ihoracentèse 
môme dans le cas d*éj»anchemenls très-modérés ; il étudie dans 
la seconde partie Jes divers appareils opérateurs que Ton peut 
employer pour celte aspiration. — Le livre de M. Dieulafoy 
comme l'indique d'ailleurs le sous-titre, constitue* un traité 
complet de Taspiration dans lequel sont passées en revue 
toutes les applications possibles de cette méthode. 

Une aiguille creuse d*une extrême finesse, mise en com- 
munication avec un récipient dans lequel on a préalablement 
fait le vide: Tel est en somme, Taspirateur que M. Dieulafoy 
présenta à Tacadémie de médecine le 2 novembre 1869. L'ins- 
trument primitif a été modifié par l'auteur dans quelques- 
unes de ses parties ; d'autres aspirateurs ont été construits 
depuis cette époque, mais ils reposent au fond sur le 
même principe. 

M. Dieulafoy distingue deux variétés d'aspirateurs : les 
aspirateurs à vide invariable (instrument de l'auteur) et les 
aspirateurs variables ; parmi ces derniers il décrit seulement 
comme type l'aspirateur de M. Potain. Ces aspirateurs à vide 
variable ne pourraient, d'après lui, servir à pratiquer des in- 
jections. Cette assertion sera probablement contredite par 
M.Castiaux dont l'appareil contient deux pompes difi*érenles et 
destinées l'une à aspirer lesliquidesmorbides.l'autreà pousser 
des liquides médicamenteux. Mais c'est là un sujet de dis- 
cussion que je laisserai de côté. Je ne décrirai pas non plus 
les 47 aspirateurs plus ou moins brevetés inventés depuis 
3 ans ; M. le profe.sseur Béhier a décrit les principau;^ d entre 
eux exposant avec soin les avantages et les inconvénients 
qu'ils peuvent présenter. Cet exposé déjà instructif par ce 
fait, n'est pas moins intéressant à un autre point de vue. Le 
professeur de VHÔtel-Dieu a pris soin, en effet, d'indiquer les 
dates précises d'apparition des divers instruments, voulant 
ainsi prévenir toutes les réclamations de priorité; c car, dit-il. 
Je ne sache pas que notre profession ait jamais retiré aucun 
avantage des disputes de ce genre qui devraient à tout jamais 
. être bannies du seuil de la science. » 

Les applications de la méthode aspiratrice sont fort nom- 
breuses, au moins pour M. Dieulafoy. On en jugera par la 
liste suivante qui n'est en quelque sorte que la table du Traité 
de faspiration des liquides morbides: kystes hydatiqueset 
abcès du foie. >»- Rétention d'urine. — Cystite chronique et 
autres affections de la vessie. — Maladies de l'estomac et em- 
poisonnements. — Kystes de l'ovaire. — Hydrocéphalie 
spinabifida. — Hernie étranglée, occlusion intestinale et 
pneumatose intestinale. ^ Epanchements du péricarde. — 
Epanchements aigus et chroniques de la plèvre. — Hydarthrose 
et epanchements du genou. — Epanchements des bourses 
séreuses. — * Hydrocèle de la tunique vaginale. — * Ascite. — 
Epanchements séreux et sanguin du tissu celhilaire. Abcès 
X>ar congestion et abcès froids, abcès chauds. — Adénites et 
bubons suppures. — Tels sont les sujets que M. Dieulafoy 
passe successivement en revue et pour tous les cas la con- 
clusion est presque toujours la môme. C'est que la méthode 
aspiratrice est toujours innocente, presque toujours utile, 
souvent même indispensable, soit pour le diagnostic soit pour 
le traitement. 

Malheureusement les preuves données par M. Dieulafoy ne 
sont pas toujours absolument convaincantes ; quelques points 
sont certainements étudiés avec beaucoup de soin et par 
exemple on trouvera des renseignements très intéressants sur 
les résultais fournis par l'aspiration dans les hernies étranglées 



mais il est d'autres parties sur lesquelles nous aurions voulu 
voir l'auteur insister davantage. Ainsi pour ce qui concerne 
les kys(es hydatlques du foie, l'innocuité et même l'utilité de 
la méthode aspiratrice ont été dans ces derniers temps for- 
tement contestées. — M. Boinet, (Soe. de chir, février 187S> 
considère cette méthode comme dangereuse et insuffisante. — 
Pour M. Dujardiu-Baumetz {Bul. de thérap., février 4873) «cette 
opération ne s'accompagne pas le plus souvent de symptômes 
graves, mais peut cependant provoquer la suppuration de la 
poche et les accidents qui en sont la conséquence. » Au naois 
d'avril 1873, M. Dupuy rapnortalt dans le Mouvement médical 
deux observations du service de M. Demarquay qui lui 
semblent démontrer les dangers de la ponction dans les kystes 
hydatiques.Eofin, dans un mémoire qui vient de paraître dans 
la Gazette des hôpitaux i8 et iO juillet), l'un des internes de 
M. Demarquay considère le débat comme terminé et se propose 
seulement de rappeler l'attention sur la méthode de Récamier, 
Mais y a-t-il doue une méthode thérapeutique qui pour une 
maladie quelconque convienne à tous les cas sans exception ? 
Nous aurions voulu voir M. Dieulafoy discuter les indications 
de la méthode aspiratrice, tandis que son enthousiasme le porte 
à la proposer pour tous les cas de kystes hydatiques. Il est 
encore un autre point que Fauteur a complètement passé sous 
silence. Je veux parler des précautions que l'on doit prendre 
après la ponction. Or ces précautions exposées par M. Jaccoud 
dans ses Cliniques de Lariboisière avec un soin minuUeux, 
n'ont point été observées dans la plupart des cas malheureux 
rapportés par les adversaires de l'aspiration. M. Jaccoud qui 
parmi les suites possibles de l'opération redoute surtout la 
péritonite s'attache avant tout à la prévenir et en particulier 
il donne le conseil de vider le kyste aussi complètement que 
possible afin d'éviier que le liquide s'écoule ultérieurement 
dans la cavité abdominale. M. Dieulafoy au contraire recom- 
mande de ne retirer que de petites quantités de liquide ; en 
procédant ainsi a on ne s'expose pas à voir la poche entière 
envahie d'un seul coup par la suppuration. (?) » 

La suppuration possible du kyste après la ponction est en 
éfiet, Targument que fout valoir les adversaires de la méthode. 
Mais cette complication sera toujours facilement reconnue si 
l'on surveille avec soiu l'état général du malade dans les jours 
qui suivent la ponction et il sera temps alors de recourir à la 
méthode de Récamier. Daus le fait de M. Dujardin-Beaumetz, 
il est vrai, le kyste s'ouvrit par le poumon droit avant que 
l'eschare fut produite, mais il ne faut pas oublier que dans ce 
fait le liquide était déjà purulent lors de la première ponction 
qu'on en fit plusieurs autres avant de se décider à appliquer 
des caustiques. Dans la plupart des cas, au contraire, le li- 
quide une fois évacué, la poche ne suppure pas; quelquefois 
même elle ne se remp.it pas de nouveau. Cette année même, 
M. Fauvel retira par une ponction 800 grammes de liquide 
sanguinolent d'un kyste du foie. Malgré la nature du liquide, 
le malade sortait quelques jours après, sans avoir présenté le 
moindre accident. 

M. Dieulafoy nous semble aussi avoir glissé un peu rapide» 
ment sur le rôle de l'aspiration dans le traitement des epan- 
chements pleuraux. Il est convaincu de Tinnocuité et des 
avantages de l'aspiration ; cela est très-bien, mais tous les 
médecins n'en sont pas là et quelques-uns font même la re* 
marque assez décourageante que la pleurésie se termine plus 
souvent d*une manière fâcheuse, depuis que la thoracentèse 
est largement appliquée. La longueur de cette analyse nous 
empêche d'insister et nous ne pouvons (jne recommander la 
lecture de la leçon de M. le professeur Béhier, où se trouve 
discutée la question de l'opportunité de la thoracentèse dans 
le cas d'épanchements peu abondants. 
Avant de terminer cependant, un mot sur les Canules: 
M. Dieulafoy se sert ordinairement d'aiguilles tubulées, 
tranchantes à leur extrémité et n'emploie que très-exception- 
nellement les trocarts. Au contraire, M Potain et M.Castiaux se 
servent en général (sauf dans les cas de ponction exploratrice) 
de trocarts plus .ou moins fins. Certains médecins reprochent aux 
canules tranchantes plusieurs inconvénients; comme elles sont 
très-minces elles peuvent se briser au moment où on les fait 
pénétrer dans les tissus ; le fait a été observé. De plus, ï cause 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



8K 



de leur extrémité trandiaûte, elles'penvênt blesser les organes 
Toisins, par exemple le poumon dans l'opération de la thora 
cenlèse. M. Dieulafoy ne nie point le fait; loin de là ; mais 
cette piqûre du poumon est suivant lui, parfaitement inno- 
cente et môme quelquefois utile: « Quand, dit-ih on pique un 
poumon congestionné (comme dans la première période de la 
pneumonie), on peut en laissant Taiguille en place ; aspirer 
quelques grammes de sang, pratiquer une véritable saignée 
de Torgane, et cette saignée locale peut amener un véritable 
soulagement et diminuer le point de côté. » C'est là, du reste. 
une opinion persamt«Ue à Tauteur, et qui ne sera probable- 
ment pas généralement acceptée. Pourtant, dans certaines 
conditions^ les canules tranchaules sont peut-être préférables. 
Dans un cas de ponction capillaire pratiqué Tannée der- 
nière dans le service de M. Jaocoud pour un kyste hydatique 
du foie {2730 gr.) il est arrivé à différentes reprises que l'écou- 
lement diminuait et pendant quelques instants ne se faisait 
plus qu en très-petite quantité, puis tout d'un coup, le liquide 
reparaissait en abondance. La canuie n'avait pas été bouchée , 
car le liquide évacué ne renfermait que des fragments d'échi- 
nocoques beaucoup trop petits pour l'oblitérer. Ne pourrait- 
on pas expliquer le fait en disant que l'éruption du liquideen 
plus grau'ie abondance résultait de ce que l'une des poches 
secondaires du kyste était venue se piquer elle-même à Tex- 
irémité de la canule tranchante? 

Je ne donne cette explication que comme une hypothèse, 
mais si le fait était de nouveau observé dans des conditions 
analogues, il y aurait peut-être lieu d'employer pour les 
kystes hyda tiquas (en dehors de toute considération relative 
au Yolume de la canule) les aiguilles à pointe tranchante de 
préférence aux trocarts ordinaires. 

Je n'ai pu donner, dans cette analyse qu'une idée fort im- 
parfaite du Traité de V aspiration des liquides morèldes. J'espère 
cependant avoir montré deux choses : d'abord Tintérêt qui 
s'attache à cette publication, en raison de l'autorité de M. Dieu 
lafoy sur cette matière et du grand nombre des applications 
que comporte la méthode, et en second lie i, la nécessité de 
faire des réserves et de résister .à renlhousiasme, bien naturel 
mais un peu exagéré de l'auteur. A. Sevbstre. 



Chronique des hôpitaux 

Nous suspendons la Ckyoniqne des Hôpitaux à partir de ce numéro. 
Nous la reprendrons lorsque les vacances seront terminées. Quant à pré- 
sent, nous remercions bien vivement tous nos collaborateurs pour cette 
tâche quelque peu aride. 

Hôpital des enfants ntalades. Service de M. le D^ Bodchut, salle Sainte- 
Catherine. — Coufér3nces au lit des malades tous les mardis, — N* 7, 
anasacque esaeutioUe; '*-. n^*9 et lU,ffhuiA«twfBM8 ariioulfâres, Tunsulkaigu, 
le seoouU aigu,.trwtés p«c le«ératwm; — n" 43» fièyio typJwSde; -^ a*» I6i 
coquelache violente; — n9 19, eiicéphalopathie saturnitw, Cfai\ÉilesQBiiee ( -»* 
n<» 24,«ende«tfdftte,atf«|iclûte auAiittQiU. 

Bôpi^tsl S?^-il«*otf»c. -Service de M. LwDBîrrt?. — Sjt-Berndbé ! Plaie par 
instrument tranchant du poignet fsutnre des tendons du muscle cubital, et 
dufléchiseeur superficiel -dé Vannulaire et du petit doigt, suture du nerf cubital^ 
ligature du bout inférieur et du bout supérieur de Tarière cubitale.) 

NOUVELLES 

Mortalité a parts. — Du 19 au 23 juillet 1873, il y a eu 742 décès. 
Rougeole, \k ; — Scarlatine, 1 ,• — iih^t^ typWid©, 11 j — érysipàle, 10; — 
bronchite aiguë, 19 ; — pneumonie, 31 ; — dfjssenierie, 2 ; — diarrhée oko- 
Uri forme des enfants, 17; — angine couenneuse, 10; -— croup, 5; — aflfac- 
tions puerpérales, 2 ; — autres affections aiguôs, 216 ; — affections chroni- 
ques (dont 152 dues à la pfathiaie puimonaire), 321 ; — - affections chirui|[i^ 
gicales, 57 ; — causes accidentelles, 23. 

Choléra, — Italie. — C'est le 18 juillet qu'a été signalé le premier cas 
de choléra à Padoue, chez un soldat-fVie&aal.de CSâfitelfranco -«t ^«li avait ea 
auparavant de la diarrhée dont il était cruéri au moment où le choléra se dé- 
clara. Il ne donne aucune preuve rd'iniiection. — 2 cas ont été t-igualés à 
^r^erello de Pitre. — D'une «manière gêné aie, l'épidémie est caractérisée 
par la leuteurde l'iofvamon. {Q-azvtta mediea liaîiana. Venete, t9 juillet 1B73).' 
— Le chdléra 'ftîit toujours ^es progrès a ^fenise. — Les chiffrée de ces 
derniers Jours sont 19, U, 1S, 14. 32, Id, 22. Sa marche est lente, mais persifi^ 
iaote à ^»-^f>f.^ël(|iies«eBtt6lé8fte «ont présentés dans leFrioul. KPa- 
.goKtf^ on a observé4ea8 depQiB4B<t0.'(/M;,'26 juillet). 



Amérique, — D'âpre îhe laneet du 26 juillet, le choléra ferait des ra' 
vages dans le Missouri. 

Angleterre, — D'après le même journal, il n'y aurait eu jusqu'à présent 
ai à Londres ai dans les provinces, aucun cas de choléra. 

Autriche, — D'après une correspondance du Timet, il y aurait eu à Vieinat 
du 28 au 30 Juin, 15 cas de chcdéra avec 9 décès; du l^*" au 5 juillet, 26 cas, 
27 décès; du 6 au 10 juillet, 71 cas, 42 décès; du 11 au 14 juillet, 170 cas» 
79 décès. — D'après Wiener medizinische Wochensehrift^ du 26 juillet., il y 
aurait eu à Vienne : le 17 juillet, 20 cas, — le 18, 25 cas, — le 19, Il cas, — 
le 20, 25 cas, — le 21, 18, — le 22, 21, — et le 23, 18. 

NécROLOGis. — M. le docteur Coursserant, oculiste distingué, vient de 
mourir à Paris, à l'&ge de 61 ans. {Courrier méd.) 

•^ Le profes.2>tfiNaria(de Turin) vient de mourir 6gé de 60 ans. L'UniTSC- 
site regrette Témiuent médecin légiste, et la ville de Turin le vertueux dtoysn 
qu'elle avait chargé plusieurs fois de la dépulation. (VOssen»atore, 1^** juillet). 

"-«Nous apprenons la mort deM. Mériadec Laennec,docleur en médecins, 
ancien chef de clinique à la faculté de médecine de -Paris, ancien président 
du conseil général de la Loire-Inférieure, maire de la Chapelle-Bassd-Mer, 
déeédé~Ie 3 juillet 1873, à sa terre de la Maew*, commune de la Chapelles 
Basse -Mer, dans sa 76® année. (Unioh médic) 

— On annonce aussi, en Allemagne, la mort dudocteuifBrandis, météorov- 
logiste distinguée, et de Grustave Rose, bien connu par ses travaux sur la 
minéralogie. 

Lbs cimetières de paris. — La question des cimetières de Paris devient 
de plus en plus urgente et ne peut tarder de recevoir une solution. On pa* 
raît avoir repris le projet de la création d'un cimetière à Méry-sur-Ôise. Oa 
commencerait par n'accorder dans le cimetière que des concessions perpé* 
tuelles et des concessions temporaires de dix ans au moins. Pour les oonces* 
sions temporaires dé cinq ans et les inhumations gratuites, on créerait au 
sud de Paris, non loin des fortifications, un nouveau cimetière dont on s'oo- 
cupe actuellement d'acquérir remplacement. — Au point de vue administra^ 
tif ou économique, la création de ce second cimetière peut présenter des 
avantages, mais au point de vue hygiénique, il offre tout les inconvénisnts 
des cimetières actuels, par suite de l'extension, facile à prévoir, des localités 
formant la banlieue de Paris. Quoi qu'il en soit, les cimetières actuels se- 
ront féroces. Seules, les familles qui y ont des caveaux pourront y porter 
leurs morts jusqu'à ce que les caveaux soient remplis. La mesure sanitaire 
depuis longtemps réclamée recevra donc une prochaine exécution. — Nous 
ajouterons qu'il n*est plus question de créer un chemin de fer spécial de PaÂs 
À Méry : la ville de Paris passerait un traité avec la eoia^sgaie du Nord pear 
le s^ervXce des traias mortuaires. {Gazette méd.) 

SoCléTÉ DE THÉRAPEUTIQUE EXPéRMENTALE DE FRANCE. "Ofdre dtt jbtlr 

de la séance du 4 août : 1® suite de la discussion sur la falsification' des mé- 
dioiments à bas prix ; 2^ présentation d'un travail de MM. Léon Marchand 
et^Çoire^sur la géographie botanique. 

' — La Sêéiétéi royale <ks sciences médicales et naturelles de Bruxelles vient 
ds^, irei^ouveler son bureau pour l'annéo 1873 et 74. M. le professeur Pigeolot 
a .été' élu président, en remplacement de M. le professeur Thiry, qui, 
d'après le règlement, ne pouvait pas être -réélu. M. Louis Martin a étié 
nommé vice président, M. Van don Corput, secrétaire -général ; M. Leda- 
ganck, secrétaire-ad.oint, M. Sacré, trésorier, et M. Eugène Jaussens, bi- 
bliothécaire . Dans la mOme séance, M. le docteur Larondelle, dp Vervicns^ 
a été nommé membre correspondant [Presse médicale belge), 

* JBNCQas UK ixuBc» *-* P'apcès les joiruAUi: p(flîtiques. un duel SU $W$tol# 
jLurait eu ^aa À M«iaaii v^ardjOgo^ •eiilie %i. Mie« a.vscat, et M. lé 
D'' Qndtiwd, 

Yagamcs «c6oi.cuu:.k. -^ A .prendre immédiatement clientèle rurale, pn^ 
duit 10,000 Jr. justifié. S'adresser au docteur JJasson (Yonne) {Tribune méd,^ 

CoMQOOBf • -«^ Un concours sera ouvert, le luadi 10 novembio ptsdiaii^ 
à Técôle yét^Hnnaire d'Alfort. pour la nomlaalion à un emploi de chsf 
de serviee de -physique, chisaie et pharmacie, vaoairt à eetie éoola. 

Un concours s'ouvrira dans les écoles de médeeine navale de Bresl, 

■Rochefort et Toulon, le 15 septembre 1873, dans le but de pourvoir à trente 
emplois d'aide-médecin et à huit emplois d'aide-pharmacien. Il est établi 
au secrétariat du conseil de santé dé ces trois ports un registre pour l'ins- 
cription des candidats. Ce registre est clos vingt-quatre heures avant le 
concours. 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 

Librairie J. B. BAILLIÉRE, rae BautcfçaiSie» if, 

.Bbau (L.) Du traitomenL des plaies en général et en pafttdcOf- 
Ber d'un nouveau mode de pansemenl anlisepU(|ue ^r le 
cooliar^Ue charbon, suivi d'un uperçu eur la pourriture d*li4- 
pital çt §on traitement. In-8 de 436 p* 3 fr. 

CoLik. La variole au point de vue épidémiologlç[ae .èttpnn 
t)liylacftique. In-8<> de 160 pages arec "S figures. 



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96 



LîS J'ROGRES MEDICAL 



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Bayle (G.) — L'embaumement dans les temps anciens et 
modernes suivi de l'exposé d'une méthode nouvelle sans inci- 
sion. In-l2 dti 154 pages 2 fr. 

r BuGQUOY. Leçons cliniques sur les maladies du cœur, pro- 
fessées à l'Hôtel-Dieu de Paris, 3« édition. In-8* de 170 pageis 
avec fig. dans le texte : 4 fr. 

Le Piez (Ar.) Etude sur quelques cas de ruptures sponta- 
nées du cœur. In-S® de 124 pages : 2 fr. 5Q c. 



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Vacher. De l'obésité et de son traitement. Mémoire accom- 
pagné de la traduction d'une conférence sur le traitement de 
Tobésitë d'après le système de Banling, par Nimeïer. 
In-80 de 68 pages. 

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3t les plus efficaces, puisqu'il est main- 
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doivent être adressés à M. BBOALUEB. 19, me de |lar8âU«,Lyé&. ^^ 



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dies du système nerveux, faites à Thos- 
pice de la Salpétrière, recueilles et 
publiées par Bournbvillb. l^»- fascicule: 
Des troubles iropàigues consécutifs êUx 
maladies du ceroeau et de la moelle épi- 
niére In-8« de 96 pages avec figures, S fr. 
— 2* fascicule : Paralysie agitante, am- 
iomie pathologique de la sclérose en pla- 
ques, Iû-80 de 96 pages avec 4 planches 
eu chromo-lithographie et figures dans 
le texte, 3 fr. — 3- fascicule : SympUh 
matologie, formes, périodes, traitement de 
la sclérose en plaques. lu 8<> de 64 p. avec 
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Bureau des GSommandes : Parie» 18, boulevard des ZtaUeae. 

l*usage de la bière, si généralisé en Belgique, en Angleterre et dans les pays d'outre-Rhin, tend à se développer de 1 

plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence utile sur le développement des systèmes 

musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins el les hygiénistes aux 

mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant rtilaiie^l^nt. Bile est préférable pour elles à toute autre boisson. 

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Progrès Hédical 



FRixDBL»ABONNBiiBNT JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRUIIGIE ET DE PHARMACIE 

toïoii:::::::;:::::::: "î'' M^m^mi—mm ie smÊÊ%eai 



il 9»$B.... Mit. 



Rédactenr en chef : BOURNEVILLE 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdminislralion doit être adressé aux bureaux du JoumaK 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 

L« Prix d'aboMBOBicni doit ôlre envoyé en mandats poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du i*' (le chaque mois 
Oa s'aboDDe hors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affrauchi^'âont refusées 



AVIS. — Le prix de l'abonnement d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE.— CiNiQUB mkdicalb: De l'hémiplégie »pinale, leçon de M. Charcol, 
recaeitlUe par Bournevillc. — Histolooib normale : Développeinent des vais- 
Maux lymphatiques, leçon de M. Ranvier, recaeillle par Weber. — Clinique 
CHiBUBOicALB '. Considérations sur an cas de luxation de la tête du fémur, leçon 
de M. Kichet, recueillie par Longuet. ^ Pathologib interne : Exanthème de la 
muqueuse digestive, par Chouppe. — Bulletin du Progrés médical : Les bureau- 
crates de TËcole de médecine ; -^ Le choléra, par Bourneville. — Sociétés 
SAVANTES : Académie di médecine, — Société anatomique : Lésions de nutrition 
chez uo nouvean-né, par LiouTille; — Luxation tibio-taxsienne avec fractures, par 
Moot&rd-Martin ; — Fistules urlnaires, fausse route, pir E. Martin. — Maladies 
DBS VOIES UBIMAIRBS : Analyse du mémoire de M. Girard, par A. Malherbe. — . 
Rbvub de thérapeutique. — Revue chiburoicalb : Splénotomie; — Onyxla 
malin (an. par Marcano). — Bibliographie : Les ambulances de U presse (An. par 
Colignon). — Nouvelles. — Bulletin biblioqraphique. 



CLINIQUE MÉDICALE 

HOSPICE DE LA SALPÉTRIÈRE. — M. CHARCOT. 

De la compression leixte de la moelle (1) 

Leçous recueillies par Bourneville. 

SYMPTÔMES. — DBS TROUBLES DE LA SENSIBIUTÉ. 

Messieurs, 
' Prenons, le cas d'une tume^ir méningée, comprimant vers 
la partie moyenne de la région dorsale, une moitié latérale 
de la moelle épinière et supposons, pour nous mieux orien- 
ter, que la compression porte par exemple sur le côté droit 
du cordon nerveux. Voici les principaux phénomènes qu'il 
y aurait à relever en pareille circonstance. 

Le membre inférieur du côté droit serait paralysé, 
plus ou moins complètement, quant au mouvement, ainsi 
que les muscles abdominaux de ce môme côté. Les téguments 
sur les points correspondant aux parties atteintes de para- 
lysie motrice, présentent, relativement aux parties ho- 
mologues du côté opposé, une élévation plus ou moins pro- 
noncée de la température, conséquence de la paralysie vaso- 
motrice. La sensibilité, sur toute rétendue de ces mômes 
points, se rencontrerait normale ou môme notablement 
exaltée au niveau du siège de la compression spinale et, du 
môme côté, une exploration attentive ferait reconnaître 



(^1 Voir 1« n*» i, 4 «t « 4tt IPr^f^ médical. 



l'existence d'une zone cTanesthésie, dirigée tWi^sversaie- 
ment et formant par en haut la limite des partiei^apalysëes 
du mouvement et dont la sensibilité aui^i qu'ih a été dit 
serait exagérée ou normale. 

A gauche, c'est-à-dire du côté opposé à Id lésion spinale, 
le mouvement serait parfaitement conservé dans le membre 
inférieur et les muscles de l'abdomen ; mais, par contre, la 
seneibilité sur ces points serait obnubilée ou môme complè- 
tement éteinte dans tous ses modes. 11 s'agirait là d une vé- 
ritable hémianesthésie, limitée supérieurement au niveau 
de la lésion spinale, par une ligne horizontale bien tranchée 
et en dedans très-exactement par la ligne médiane. 

Vous comprenez aisément, d'après ce qui préoède, la raison 
de la dénomination hémiparaplégie spinale avec anes^ 
thésie croisée, proposée ponr désigner l'en^ieinble sympto- 
matique dont il vient d'être question. Si la compression 
hémilatérale au lieu de siéger à la région djorsale delà 
moelle, occupait une région plus élevée, la partie supérieure 
du renflement brachial, par exemple, ce aont les symptômes 
de Yhémiplégie spinale proprement dite qu'on aurait 
alors sous les yeux. Ici encore on observerait une hémia- 
nesthésie croisée c'est-à-dire occupant le côté du corps op- 
posé au siège de la lésion spinale, mais l'insensibilité ne 
resterait pas bornée au membre inférieur et à un côté de 
l'abdomen, elle s'étendrait de ce môme côté au membre su- 
périeur, au tronc, au cou môme, de telle soFte que la face 
serait, peut-ôtre, seule respectée. 

Du côté corespondant au siège de la lésion spinale, la 
paralysie motrice occuperait à la fois le membrp supérieur 
et le membre inférieur, lesquels présenteraient l'un et l'au- 
tre une élévation relative de la température. Le tronc et les 
•membres de ce côté auraient conservé leur sensibilité où se 
montreraient hyperesthésiés. La zone d'cUiesthèsie qui for- 
merait la limite supérieure de ces parties serait située très- 
haut, et occuperait, par exemple, la partie supérieure du 
thorax et de l'épaule et môme le cou. 

L'anesthésie, répandue comme il vient d'ôti'e dit, et li- 
mitée exactement, géométriquement pour ainsi dire à la 
ligne médiane, sur presque tout im oOté du corps, rap- 
pelle, à quelques égards, l'hémianesthésie 4ea hystériquer 
et celle qui s'observe, ainsi qiie nous Tavons fait remar- 
quer ailleurs, dans certaines lésions en foyer de Tencé* 
phale. Mais, maintes oirconstahces peuvent ôtre r^evées 
qui, en cas de besoin; serviraient à )a disUnction. h^m% 



Digitized by 



v^oogle 



^^f■ 



LE PROGRES MEDICAL 



dans rhjstérie, comipe dans le cas d'une lésion encépha- 
lique, la face participerait à peu près nécessairement à 
l'hémianeirthësie, ce qui n'aurait pas lieu dans Thémiplégie 
s|itnale. De plus, les troubles moteurs concomitants — paré- 
sia, pa^al^sie* ayec on sans coaitracture— se montreraient, 
dans ce dernier cas, du côté opposé à Tanesthésie taiidûs 
qu'ils occuperaient le môme côté que celle-ci chez les 
hystériques et chez les sujets atteints de lésions organiques 
(le.lî«ncéi>liai^,.4^ ne m'étendrai pas plus longuement au 
sujet d:é' '*C03 itraits distinctifs qu'où pourrait aisément 
multiplier. 

Je'ne m'arrêterai pas non plus à d.'velopper riuiorprc'- 
tation anatomiquë et physiologique qui a été donnée des 
symptômes de l'hémiplégie et de la paraplégie spiimlt^ït Je 
lie puis mieux faire à cet égard que de vous renvoyer aux 
divers écrits de M. Brown-Séquard et je me bornerai aux 
remarques suivantes. 

Oîi suppose que lee conducteurs des impressions sensiti- 
■ves, quels qu'ils soient, après avoir suivi dans chaque moi- 
tié latérale de la moelle épinière, un trajet dirigé de dehors 
en dedans et d'arrière en avant, sur un plan légèrement in- 
cliné de bas en haut, viennent s'entrecoiser sur la ligne mé- 
diane. Il y a lieu d'admettre en outre que les faisceaux qui, 
après rentrecroisement, remontent vers Tencéphale, ne s'é- 
loignent pas notablement du planmédian antéro-postérieur et 
qu'ils occupent la partie centrale delà substance grise au 
voisinage de la commissure. Voici maintenant les consé- 
quences qui résulteront d'une telle disposition. 

La lésion hém 'latérale de la moelle épinière—rqu'il s'agisse 
d'une plaie déterminée par un instrument tranchant, d'un 
foyer de myélite, ou d'une tumeur, peu importe, — aura pour 
effet de détruire un nombre d'autant plus grand de conduc^- 
teurs non encore entrecroisés, qu'elle sera plus étenduç 
en hauteur; aioBi se produit la zone d'anesthésie plus ou 
moins haute saivant les cas, à direction transversale, qui 
s'observe au uiveau de la lésion et du môme côté que 
celle-ci. 

Au-dessus de la lésion, les conducteurs venant de ce môme 
côté de la moelle suivront leur trajet jusqu'à la ligne mé- 
diane, et s'y entrecroiseront avec ceux du côté opposé, 
sans avoir subi d'interruption dans leur parcours. C'est 
pourquoi les parties situées au-dessous de la zone transverse 
d^anesthésie conservent la sensibilité normale. Elles se mon- 
trent très-souvent même notablement hyperesthésiés. 

ïl n'a pas encore été donné, que je sache de ce dernier 
jdiénomène , une explication qui soit satisfaisante. 

Pour ce qui est des conducteurs des impressions sensitives 
venues du côté de la moelle opposé à celui qu'occupe la 
lésion, ils ont tous à traverser après leur entrecroisement le 
fbyer d'altération, pourvu que celui-ci s'étende réellement 
jusqu'à la ligne médiane, et ils subissent tous par consé- 
quent, dans cette partie de leur trajet, une interruption plus 
ou moins complète. C'est ainsi que se produit l'hémianes- 
thésie croisée. 

Quant à la paralysie motrice qui s'observe au-dessous de 
la lésion hémilatérale de la moelle et du môme côté qu'elle, 
c'est une conséquence facile à prévoir de l'interruption 
subie par lé faisceau latéral correspondant, les fibres qui 
constituent ûefaiioeanne s'entrecroisant nulle part danis la 
moelle avec les fibres homologues du côté opposé. 

J'avais soin 'âe vous faireremarqaez: toNt^-l'heure Que les 



faisceaux— en supposant quecesoitréellementdes faisceaux 
— résultant de l'intfecroisement des conducteurs des im- 
pressions sensitives paraissent ne pass'éloigner ndtablement 
du plan médian antéro-postérieur, où ils occupent, de cha- 
que côté, la partie centrale de la substance grise. Il résoKe 
4» cette disposition qu'une lésion liémilatérale de la moelle, 
môme assez i^rononcée, mais qui,ne s'étendant pas rigoureu- 
sement jusqu'à la ligne médiane, épargnerait les faisceaux 
dont il s'agit, n'aurait pas pour effet de dëteraniner l'hémia- 
nesthénie croisée. Une telle lésion produirait, suivant le 
cas, l'hémiplégie ou l'hémiparaplégie, mais sans anesthésie 
croisée. Nous rencontrons dans la pratique d'assez nom- 
breux exemples de ce genre. 

J'ai voulu me restreindre, Messieurs, à vous indiquer 
d'une manière très-sommaire les traits les plus saillants 
de l'ensemble sjmptomatique que révèle l'existence des lé- 
sions hémilatérales de la moelle épinière. Je ne puis me 
dispenser cependant d'^outer à ce qui précède quelques 
détails complémentaires. Rarement les lésions dont il est 
question restent à jamais confinées dans leurs limites 
originelles. Tôt ou tard elles se propagent, soit par en 
haut, soit par en bas, soit dans les deux directions à la 
fois, à une certaine distance, en dehors du fojev primi- 
tif. Il est presque de règle, par exemple, qu'au-dessous de 
la lésion tranverse hémilatérale, et du môme côté que 
celle-ci le faisceau latéral, soit à un moment donné .at- 
teint dans toute son étendue en hauteur, suivant la lei 
du développement des scléroses fasciculées descendantes,En 
pareil cas, la contracture permanente ne tarderait pas à se 
surajouter à la paralysie déterminée dans les membres 
par la lésion spinale primitive; d'autres fois l'irritation 
semble se propager, en outre, également au-dessous de la 
lésion en foyer et du môme côté dans la corne antérieure 
de la substance grise. Les membres, paralysés déjà et con- 
tractures, offrent en plus, le cas échéant, une atrophie 
plus ou moins prononcée des masses musculaires. Enfin, 
vraisemblablement en rapport avec l'altération consécutive 
de divers points non encore déterminés de la substance 
grise, on peut voir les symptômes d'hémiplégie spinale se 
compliquer de la formation de divers autres troubles tro- 
phiques, tels que arthropathies, eschares fessières ou sa- 
crées, etc. 

C'en est assez, je l'espère. Messieurs, pour vous faire 
reconnaître l'intérêt qui, s'attache à l'étude de l'hémi- 
plégie spinale. Je ne saurais trop le répéter cet ensemble 
symptomatique ne se produit pas seulement, comme on 
a pu penser . pendant un temps, en conséquence, de 
lésions traumatiques de la moelle épinière. Je l'ai pour 
mon compte observée, sous la forme bien dessinée d 'hé- 
miparaplégie avec anesthésie croisée dans 5 cas. Dans 
trois de ces cas, il s'agissait d'une myélite scléreuse 
transverse; dans un quatrième d'une néoplasie intra-sni- 
nale; et dans le 5«* enfin une tumeur, primitivement 
développée à la face interne de la dure^mère avait 
à un moment donné, en s'étendant dans le sens antéro- 
postérieur, déterminé sur un point de la région doreaJp 
une compression exactement limitée à une moitié latéral! 
de la moelle épinière (0- ^ Ji^j) 

biologie, 1868. p. 2»l, planche V^JOU -4rc*»»«, ^ ^;jy, 

, Digitized by VnOOQ iC 



LE PB06RES MEDICAL 



99 



HISTOLOGIE NORMALE 

LiBORATOUUB D'HISTOLOOIBDKSHAOTBS-ÉTUDES.— M. RANVIER. 

Du «ystème lymphatique. 

Leçons recueillies par le D' Wbbbr. 

JLes valaaeftux lynptatlqucs (i). 

Dans le tissu cellulaire sous-cutané, il n'existe pas plus 
de canaux du suc que dans le centre phrénique. L'analogie 
semble indiquer que les derniers capillaires lymphatiques 
doivent prendre naissance dans la grande cavité qui forme 
ce tissu dans son ensemble; mais, on n'est pas encore ar- 
rivé sur ce point à une démonstration. Il faudrait pour cela 
trouver une méthode qui permit de voir directement la 
communication d'un capillaire lymphatique avec l'un des 
interstices que laissent entre eux les faisceaux. Jusque-là, 
nous sommes obligés de nous contenter des preuves plus 
ou moins indirectes que nous donnent l'injection par pi- 
qûre de ce tissu et le cheminement vital des matières co- 
lorées. 

Si, au moyen d'une âne canule de verre ou d'une canule 
métallique, on pique dans le tissu cellulaire d'un animal 
tout à fait frais, et que l'on y injecte une matière colorée, 
par exemple du bleu de Prusse en solution dans l'eau, on 
voit s'y former une boule d'œdèrae colorée, et quelquefois 
on voit partir immédiatement de la région où la piqûre a 
étë faite un ou deux lympathiques colorés en bleu; si Ton 
en voit pas partir, il suffit, si la boule est sur un plan ré- 
sistant, une aponévrose ou un os, par exemple, d'appuyer 
un peu sur cette boule avec le doigt après avoir enlevé la 
canule, pour en voir partir deux ou trois trajets lympha- 
tiques colorés. Il y a donc évidemment une communication 
entre les interstices du tissu conjonctif et les origines des 
lymphatiques; autrement, si les lymphatiques formaient un 
réseau fermé, il faudrait admettre qu'il s'est produit une 
rupture d'un lymphatique en un point, et dans ce cas, 
l'injection pénétrerait bien difûcilement dans ce lympha- 
tique dont la peau molle se replierait comme un tube de 
baudruche devant la pression du liquide et n'en permetr 
trait pas l'entrée. On pourrait être surpris que l'expérience 
ne réussisse pas chaque fois qu'on la tente, si en réalité 
les lymphatiques s'ouvrent si largement dans le tissu con- 
jonctif, mais, si l'on tient compte de la pression périphé- 
rique que le liquide injecté dans la boule exerqe autour des 
vaisseaux, on s'expliquera pourquoi, le plus souvent, on 
n'obtient l'injectioa des lymphatiques que par la pression 
du doigt sur la boule ; cette pression change les conditions 
dans lesquelles se trouvent quelques-uns des orifices vis-à- 
vis des faisceaux. 

Voici encore une expérience très-facile à réaliser qui 
sert à montrer la communication facile du tissu conjonctif 
avec le réseau lymphatique ; si l'on enfonce une canule au 
voisinage du nerf sciatique d'un rat ou d'une souris, et 
que, par son intermédiaire, on injecte avec une seringue, 
un à deux centimètres de bleu de Prusse liquide, le gan- 
glion lombaire du môme côté présente une injection 
bleue. 

On peut se servir aussi des phénomènes d'absorption vi- 
tale des lymphatiques pour faire pénétrer une substance 
pulvérulente du tissu conjonctif dans les ganglions lympha- 
tiques. A cet effet, sur un lapin, on fait une petite incision 
à la partie postérieure de la cuisse jusqu'au voisinage du 
nerf sciatique, et on y répand du vermillon de Chine en 
suspension dans l'eau ; au bout de 8 à 10 heures, l'animal 
sacrifié présente du vermillon dans le ganglion lombaire, 
et celui-ci, irrité par le corps étranger, a généralement un 
Yolame double de celui de son congénère. 

Ces différents faits nous suggèrent l'hypothèse que les 
vaisseaux lymphatiques prennent naissance dans l'espace 
laissé entre les faisceaux du tissu conjonctif, mais ce n'est 
encore, nous le répétons, qu'une hypothèse, car les injec- 

(4 Voir les n«* 3; 4 et 7 du Prop-ès médical. 



tions des Ivmphatiques, à la suite des piqûres ou des plaies 
du tissu conjonctif pourraient résulter d'une déchirure ac- 
cidentelle des vaisseaux; la communication dhrecte ne sera 
établie que lorsqu'on aura trouvé une méthode pour mon- 
trer cette ouverture. 

Développement dfes iralsseavx lynpliatlqvefli. 

Les seuls faits que nous connaisionsrelativementau déve- 
loppement des lymphatiques ont été observés par KôUifcer 
dans la queue des têtards. Sur des têtards vivants, étendus 
sur une lame de verre, on observe, avec des grossisse- 
ments de 250 à 600 diamètres, et dans ce dernier cas en se 
servant d'objectifs à immersion, sans interposition de 
lamelle, des canaux qui dilTèrent des vaisseaux sanguins 
par plusieurs caractères et que l'on considère comme les 
premiers vaicseaux lymphatiques. 

Ces canaux présentent des pointes nombreuses; ils ont 
les bouts irrégulièrement festonnés; ils ne contiennent pas 
de globules rouges de sang, mais, de distance en distance, 
on rencontre sur leurs parois des groupes de granulations ; 
ils pressentent aussi des noyaux ovalaires et aplatis, -con- 
tenus dans cette paroi. D'après Kôlliker ces réseaux de 
canaux sont formés par l'anastomose des cellules étoilées 
entre elles ; c'est même de cette donnée qu'il part pour 
admettre que ces cellules sont creuses. 

Nous avons souvent examiné soit des têtards vivants, soit 
des queues de têtards imprégnées au chlorure d'or à 1|200, 
dans le but de vérifier le dire de KôUifcer. Malgré des 
recherches attentives, nous n'avons pas encore pu décou- 
vrir une anastomose bien nette entre une cellule étoilée et 
un canal ; souvent on croit avoir découvert un de ses rap- 
ports, mais en employant un bon objectif à immersion, le 
10 de Hartnack, par exemi)le, on reconnaît que l'on a eu 
affaire à un simple entrecroisement. Nous ne voulons pas 
nier ces anastomoses absolument, nous constatons seule- 
ment que nous n'en avons point vu. Du reste, il faudrait 
môme démontrer que ces vaisseaux festonnés correspon- 
dent bien aux lymphatiques. (A suivre). 



'»i»W^ M »!■ 



CLINIQUE CHIRaRGICALE 

HOTEL-DIEU. — M. le Professeur RIGBBT. 

Lusuitlon de la tète du fèmar gaaehe à la paHie svpérleure 
et postèrleore de la foMe iliaque externe lauMédlateaieiit 
aa-des^w de Téchancrure sciatique — datant de*8S|onra, 
RédnetloB. — Guéri son* 

Leçons faites le 31 mai et le 3 Juin 1873 — recueillies par M. Lonoubt* 
interne de seryice (l) 

A quel genre avions-nous affaire? Je yous ai dit bien 
souvent déjà que la tête fémorale était dans la fosse iliaque 
externe postérieure et supérieure,au-dessus de Téchancrure 
sciatique. Nous avions donc affaire à une luxation iliaque 
sciatique, luxation ilio-sciatique — (luxation en arrière 
d'Hippocrate, luxation sacro-sciatique de Gerdy, luxation 
ilio-iscbatique de Malgaigne.) 

Les autopsies de ces sortes de luxations ne sont pas 
très-fréquentes, cependant on en a fait. On sait comment 
se produisent ces luxations; je vous ai dit le mécanisme 
par lequel s'est effectuée la nôtre ; je n'y reviendrai pas da- 
vantage. Un des exemples les plus complets de luxation ilio- 
sciatique a été observé chez un homme par Lisfranc : la 
luxation était récente; Lisfranc voulut réduire et n'y put 
parvenir malgré des tentatives répétées plusieurs jours de 
suite : les efforts avaient été si violents que la r^on tour- 
mentée suppura, ce qui causa la mort du malade au onzième 
jour. On trouva à l'autopsie la tête fémorale dans )a fosse 
sciatique un peu en haut, la capsule déchirée s'était en- 
roulée autour du col et retenait ainsi l'os déplacé airec une 
force invincible. 



(1) Voir les n^* t et 8 du Prùfriê méHe^. 

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100 



XE PROGRÈS MÉDICAL 



Iljra d'autres faits encore : Todd a trouvé aussi le col 
cravaté par la capsule : — enfin M. Gosselin et moi cTans 
le cas que je vous ai rapporté, nous avons vu que la réduc- 
tion était rendue impossible par une disposition semblable 
de la capsule et des muscles. Ainsi, il y a des cas dans 
lesquels les luxations en arrière sont accompagnées de par- 
ticularitës anatomiques telles que même sur le cadavre on 
ne peut les r('»duire. Donc, 3Ipssieurs, ne dîtes jamais au 
malade que l'opération sera facile; dites-lui toujours au 
<5onlrairo que vous craignez un insuccès, afin de ne pas 
vous exposer à un échec complet. 

J'ai encore à vous dire que la position de la tête dans les 
luxations en arrière Cbt très-variable : tantôt (sur le vivant 
ou sur le cadavi'e) on la trouve au bord de la cavité co- 
tyloïde, tantôt près de l'échancrure sciatique, tantôt dans 
réchaucrure sclatique comprimant alors'le nerf et donnant 
Ifeu à certains accidf^nts (out particuliers, tantôt en bas 
vèPii F^ine sciatique, tantôt enfin en haut, bien au-des- 
sus de réchancrure sciatique : c'est notre cas : Malgai- 
gne prf^tond vne la tête vient toujours dans l'échancrure 
et qu'elle no la dt'posso dans aucun cas; cela est pourtant 
malf?ré Maloraigne, les faits sont là qui le prouvent sura- 
bondartmenl:, ceux par exemple dans lesquels on trouve 
5 centimètres de raccourcissement. Car on ne pouvait 
avoir un tel déplacement sans une position de la tête au- 
dessus de l'échancrure. 

Dans tous les cas, on a trouvé la capsule dt'chirée, tan- 
tôt à son inserlion au pourtour de la cavité cotyloïde, tantôt 
à son insertion an col ou bien dans le sens de sa longueur 
nu bouloiHiièi'«\ Vous comprenez facilement que la façon 
dont la déchirure a lieu est importante car elle offre ou 
n'offre pas un obstacle à la réduction selon qu'elle est 
arraché? au cjl chirurgical ou au pourtour de la cavité 
ootyloîlle : jr* n ai pas besoin de vous dire pourquoi. 

Encore iiu n^ot, Messi(uirs, sur le traitement et le trai- 
lemmit (♦os luxations en arrière bien entendu. 

il y a deux tîvandes clafîs(»s de procédés employés pour 
la roducticn tics luxallcns ; les procédés de douceur, les 
procédt'S de force. 

Les procéd^'^s de douceur sont vieux; ils ont été em- 
[)Io3és depuis bien longtemps par les Arabes surtout, et ils 
ont été reujis plus particulièrement en honneur par Dela- 
couret Dupouy. Ou trouve dans les livres d'Albucasis des 
exemples de réduction opérée très-faciiement en tournant 
ijB .membre dans plusieurs directions. — Dans le siècle 
idôTûier, Dupouy signale ces procédés comme une opéra- 
tionrriffuliére et réglée. 

Les procédés de douceur sont variés. Tantôt on met le 
malade sur le dos et on procède de la façon suivante : le 
membre iniV'riéur est saisi par le chirurgien qui lui im- 
prime desmonvohients de relation en dedans tout en por- 
tait le col du f'''iHur de dehors en dedans directement, ou 
l^n il ttéchit la duisse petit o petit en essayant de rappro- 
4^r la tête, de la cavité cotyloïde en lui faisant subir des 
mouvements de circumductibn. Si la luxation est incom- 
plèite, la tête rentrera tout de suite, il n'y a qu'a souffler 
âoss^tts, passe^moi l'expression. Mais, Messieurs, il n'y a 
que Malgaignc qui croit à ces luxations incomplètes et vous 
^jf^wnv^i qu'il est difficile d'admettre comment une surface 
f^9(io, lrè3«unie, très-lisse comme la tète fémorale puisse 
aOT^ei^r en équilibre sur xme crête presque tranchante 
CQmwe le rebord du sourcil cotyloïdien : ou bien la tête 
gliaye on dedaDs et elle tombe directement dans la carité 
Q|i bien ^Ue passe en dehors et s'éloigne ainsi de la cavité. 

On a pourtant essayé de démontrer l'existence de ces 
libations incomplètes. 

-j)aiis .qitojques .^as, la capsule n'est pas tellement dé- 
chirée .qu'reitie ne puisseretenir le col du fémur et par con- 
stant la tète aon loin de. la cavité; alors la réduction est 
très-facile.; elle se fait par l'emploi de la manœuvre sui- 
-vaute: ^exio^ de la cuisse sur le ventre, abaissement de 
la tête, mouvements de circumduction et de rotation. 

D'autres auteurs OJit préposé de mettre le malade-flur te 
Tentro: on approche alors le bassiii sur le bord du tilt ou 



d'une table et on le fait saisir par des aides qui le .fixent. 
Le chirurgien met son genou dans le creux poplité du 
patient en faisant fléchir la jambe sur la cuisse et en 
maintenant le pied avec ses deux mains, puis il presse avec 
son genou pour abaisser l'extrémité supérieure du membre 
luxé : imprimant alors au pied des mouvements de l'ota- 
tion, il détermine la rentrée de la tête à sa place nor- 
male. 

Ces procédés de douceur réussissent parfois, et surtout 
dans les cas de luxations récentes; vous aurez donc tou- 
jours à les employer ou au moins à les essayer; mais .si 
vous voyez que vos efforts sont vains, il faudra. Messieurs, 
vous résoudre à employer les procédés dits de force. 

On a imaginé une foule d'appareils plus ou moins ingé- 
nieux,Jplus ou moins compliqués pour exercer sur le fémur 
une traction telle que la tête puisse quitter la place anor- 
male qu'elle occupe dans la fosse iliaque externe en 
arrière de la cavité cotyloide. De tous ces appareils, les 
mouffles sont les plus anciens, ils sont aussi les. plus coms 
modes et les plus sûrs depuis surtout qu'on peut mesurer la 
puissance de traction à l'aide d'un dynamomètre. 

Dans ma précédente clinique, je vous ai dit les règles 
d'application des mouffles et vous m'avez vu mettre ces 
règles à exécution, je n'y reviendrai pas aujourd'hui; mais 
je dois vous prévenir qu'on a indiqué plusieurs modes de 
tractions. Tantôt on tire directement en bas : c'est logique; 
mais si la tête est dans Téchancrure sciatiqpe on peut 
abaisser la tête mtis on ne peut pas la ramener en dedans. 
Alors on emploie le mode préconisé parPouteau etJ.-L. 
Petit, mode qui consiste à maintenir le bassin fortement 
fixé, à fléchir la cuisse et à tirer de bas en haut, le point 
d'appui des mouffles étant pris au plafond. Nélaton a adopté 
cette méthode; elle a du bon, elle est aussi fort logique, 
mais on ne peut pas l'appliquer dans tous les cas. 

Chez notre malade par exemple; nous n'aurioxks jamais 
réussi en appliquant les mouffles de cette façon car nous 
n'aurions pas abaissé la tête. 

Lorsque la luxation est réduite il faut la maintenir; il 
vous faut saTOir en effet que quand la luxation est ancienne 
'surtout, elle peut se reproduire. Malgaigne rapporte 
qu'ayant -n*du1t Une telîe luxation. Je malade la l'epro- 
duisit en s'asseyant. Verneuil rapporte aussi un fait du 
même genre. C'est pour cela que vous m'avez vu prendre 
la précaution de lier les deux jambes du malade de façon à 
ce qu'elles ne puissent s'écarter et que vous m'avez entoïkàtt 
lui recommander l'immobilité la plus complète, lui défeii- 
dant surtout d'aller à la garderobe. Le malade est resté 
très-tranquille et aujourd'hui, sa luxation ne s'étant pas 
reproduite ne se reproduira pas. 

Il est intéressant encore, Messieurs, de savoir jusqu'à 
quelle époque après l'accident on peut réduire une luxft- 
tion de la cuisse. 

Astley Cooper défend de toucher à une luxation après 
huit semaines : d'autres disent après quinze jours, Mes- 
sieurs, il faut toujours tenter de réduire à une luxation; 
il y a des exemples de réduction au 65ojour; Dupuytreai 
en a réduit une au 78*» jour. On cite l'exemple d'une luxa- 
tion datant de deux ans réduite spontanément dans une 
chute : ceries ce sont là des ac(}idents et des succès sur lea- 
puels il ne faut pas compter et le nombre des luxations 
anciennes réduites est assez limité, mais il faut toujours 
essayer. Cependant, je puis dire qu'après quinze jours, la 
réduction est toujours difficile. 

Chez notre malade, Taccident datait de 35 jours; la 
réduction s'est ftilte avec une facilité dont j'avoue a^oir 
été un peu surpris; j'en suis heureux surtout pour €et 
homme qui est guéri maintenant, tandis qu'U n'y compteit 
pas beaucoup. 



\ 



"NÉocROLOGiE.-^Le docteur 7ayMi^(G.) estmort a Gramat le lô ji:dkt, 
à'pMne ftgé de'55 ans (Union m€d.). — Le docteur Jean Martin, à ViUevr^ 
baime [Lyon tnéd.) . — Le docteur Jadtht est mort réçemaMCut k VotmIMm 
{B$9ue de th&ap.). 



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LE PBOGBdiS MEDICAL 



101 



PATHOLOGIE INTERNE 



Snr on cas d'exanthème de la muqueuse dlg^stlve, 

par V. CHOOPPl^t interne des hôpitaux. 

Les exanthèmes ai^s, ont, on le- sait, une grande ten-^ 
dance à envahir les muqueuses qui avoisinent les orifices 
naturels, témoins Tangine scarlatineuse, la laryngotra- 
chéite qui marque le début de la rougeole. Il n'en est pas 
de môme des affections cutanées chroniqies, qui, lors- 
qu'elles sont liées à une diatliëse, n^envahissent pas en 
général les muqueuses, pourvu que celles-ci soient un peu 
profondément situées. Il est toutefois, certaines formes de 
pemphigus que Ton peut regarder comme s'étendant aux 
muqueuses digestives profondes, puisqu'alors, l'éruption 
cutanée s'accompagne de troubles digestifs, ou alterne avec 
une diarrhée qui souvent ne disparaît qu'alors que les 
bulles ont reparu sur la peau. 

C'est de cette dernière affection que nous voulons rap- 
procher le fait suivant. Il ne s'agit pas, il est vrai, d'un 
pemphigus, ni môme d'une affection cutanée ; mais si l'on 
veut bien se donner la peine de le parcourir, l'on verra 
aisément combien, dans sa marche singulière, il a présenté 
d'analogie avec certaines formes d'herpès. 

Observation. — M..., âgé de 41 ans, journalier, entre o Thôpitaldola 
Pitié (service de M. le professeur Vulpiak), salle St-Raphaôi, lit 26, le 22 
avril 1870. — C'est un homme de haute taille, d'une constitution robuste qui 
n'a jamais fait aucune maladie grave. l\ fut pris il y a 8 mois d'une diar- 
rhée abondante qui lalTaiblit rapidement, et fut le point de départ d'un 
amaigrissement considérable, quoique l'appétit fût conservé ; il entra alors 
dans le service de M. Desnos, d'où il sortit incomplètement guéri, mais assez 
amélioré cependant pour reprendre ses travaux de terrassier. Au bout de 
15 jours, c'est-à-dire il j a un mois environ, il fut repris d'une diarrhée intense, 
présentant les mêmes caractères que précédemment : selles iréquentes, en 
général très-limpides, parfois sanguinolentes. Celte diarrhée ne s'accompa- 
gnait pas de colique 3. En même temps commença une toux pénible, quin- 
tanse, accompagnée de crachats abondants et spumeux ; jamais il n'eut d'hé- 
moptysie. 

État actuel. Voies^diçestives, Grande chaleur de la bouche, soif vive, 
appétit nul. La langue, aiuei que la muqueuse buccale, est rouge ettuméGée'; 
la langue est dépouillée à sa pointe et sur ses bords de sa couche épithé- 
Kale ; dans les mômes régions, elle est recouverte d'assez nombreuses p«tites 
vée^cules remplies d'une sérosité légèrement lactescente. La muqueuse pha- 
ryngienne présente tout à t'ait le môme aspect. Le malade qui a de la diffi- 
culté dans les deux premiers temps de la déglutition, éprouve au troisième 
temps la sensation d'un corps brûlant qui parcourt l'œsophage. Il a des 
nausées mais sans vomissements ; la diarrhée est moins fréquente et surtout . 
moins pénible depuis quelques jours. Au dire du malade cette amélioration 
aurait coïncidé avec l'apparition des troubles du côté des premières voies 
digestives. Système nerveux intact; il en est de môme des appareils respira- 
toires et génito-urinaire. 

Appareil respiratoire : toux fréquente, quinteuse ] expectoration spumeuse 
abondante, sans aucune trace d'hémoptysie. 

La percussion faite avec un soin minutieux ne rérèb aucune altération do 
la sonorité ihoracique en aucun point de la poitrine. A l'auscultation l'on 
entend des deux cOtés des râles de bronchite qui ne prédominent en aucune 
région, et sont plus abondants aux bases qu'au sommet. — Lavements lait- 
danii^ée ; — Gargarisme émolUeni. 

Pendant les jours suivants, TmAammation de la muqueuse buccale dîmi- 
Aue» la diarrhée augmente alors; puis, après une semaine environ, le malade 
jouit d'un état relativement bon ; l'appétit revient, il marche, se promène. 
L'amélioration a été indiquée par un oooès de fièvre- asses intense, d'une 
éarée de 24 heures à la suite duquel le malade a eu de l'herpès labialis. 

Mais cette amélioration n'est pas de longue durée, au bout de 10 jours 
environ, les accidents buccaux reparaissent les premiers, puis ils gagnent le 
pharynx, l'oesophage, et eu dernier lieu une nouvelle recrudescence^ de la 
diarrhée indique que la muqueuse intestinale est atteinte à son tour ; alors le 
malade souffre pendant quelques jours, puis tout rentre dans Tordre. Cepen- 
dant la bronchite a disparu peu a peu, et l'on ne trouve pas de trouHes 
notables de Tappareil respiratoire. 

Td estlatabieaa que nous retrouverons pendant tout le pretmer séjour 
do malade daM le service, jusqu'au 7 août 1872. 

Bu présence de cette marche singulière de Talleetion l'on eBsaie les traita 
méats les plus variés. Pendant une première période, le malade prend da 
Tiodure de potassium, jusqu'à k gr. dans les 24 heures; puis la liqueur de 
Powlèr à la dose de 10 gouttes. 

Enfin vers le 20 juillet Von revient à Topium qui semble encore avoir 
MMdÉit les memcors réaakâts, et l'on doase progressivvmêtfC 10, 1S, 34 et 
iM^^àM-'enttgdnmaa é^aatraU tbébiAïaai Soas l'ibOuancw dér cé^dMfti^ 



traitement raflection semble s'améliorer plus sérietisemeDt;0C*Ifi malade sort .su 
sa demande en assez bon étal. Mais, pas plus que précédemment^ raméUoralion 
n'est durable et le malade revient salie St-Raphaêl, lit 4, lé 19 août. . 

n rentre pour les mêmes accidents. L'opium est danaé' de nouveau à 
hautes doses sans produire de résultats. M. le D"* BooceiRD, qui remplace 
alors M. Vulpian lui donne successivement, dans l'espérance de substituer 
une inflammation franche, à l'exanthème qu^ainsi que M. Vulpian, il croit 
exister, d'abord la fleur de Bou£Fre, puis le sulfate de soude à ddse de 5 gr. 
chaque jour. Ces moyens restant sans effets, il soumet le malade ]^ux alca« 
lins, BU régime lacté sans obtenir de meilleurs résultats ; il en revient enfin 
aux préparations arsenicales, toujours sans en retirer plus d'avantages. 

M. Vulpian, en reprenant son service, teate ure révulsion énergique sur 
la peau. Baius sulfureux (3 par semaine), bains de vapeurs (3 par semaine), 
fiictions énergiques sur tout l'abdomen avec l'huile do croloii tiglium. Résul- 
tats nuls, et ja:?qu'au 29 décebibre, époqtie à laquelle le malade part pour 
Yiucennes dans un état général très-satisfaisaot, l'affection continue à évo- 
luer avec une régularité désespérante. 



Msurauus maintenant la marche de TafFection afin de 
mieux en saisir l'ensemble. Elle semble assez nettement 
composc^.e de deux périodes : une promiôre pt^riodede calme 
pendant laquelle la santé est excellente, et dont la durée ' 
est en général de 5 à 8 jours. Une seconde pendant laquelle 
la bouche, puis successivement le pharynx, l'œsophage, l'es-* 
tomac et le tube intestinal, sont successivemeiit enflammés 
et donnent lieu à des symptômes presque toujours identi- 
ques. Cette dernière période offre une durée assez variable,^ 
car si dans certains cas tous les symptômes se produisent 
en 3 ou 4 jours, dans la plupart des cas leur durée 
embrassé 1 ou 2 septénaires. La fin de cotte période est 
souvent marquée par un mouvement fébrile d'intensité'^ 
variable, et presque toujours suivi (\licrpvs lahialls. 

Nous disions en commençant que Ton pouvait croire i«^i 
à la production sur les muqueuses digestives d'une érup- . 
tion herpétique. Sur quelles raisons est-on autorisé à 
baser ce diagnostic? 

l^En premier lieul'analogie qui existait entre Therpès des 
muqueuses et l'éruption constatée de visu dans la bouche 
et le pharynx. 

2«> La succession des phénomènes d'herpès labialis et 
d'éruption des muqueuses peut autoriser à croire que Ton 
avait dans tous les cas à faire à une môme affection. 

3** Le mode de répétition môme des symptômes peut faire, 
penser qu'on avait sous les yeux une manifestation d'une' 
affection générale et non une inflammation primitive et* 
franche des voies digestives qui eut guéri complètement, oa^ 
bien, si elle se fut reproduite, n'eut pas reparu avec la régu- 
larité que nous avons signalée. 

4" L'analogie des symptômes dans ce cas, avec ceux du 
pemphigus successif (Hardy) permet do croire qu'il s'agit 
d'une affection analogue et que l'on peut rapporter l'érup- 
tion des muqueuses à l'éruption (5utanée que, seule, on a pu 
constater, c'est-à-dire à l'herpès. 

Quoi qu'il en soit, du reste,nous livrons le fait tel qu'il est 
à la critique, croyant qu'il est utile de le faire connaître, 
afin que de nouvelles observations viennent lever tous les 
doutes. 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

lies Bureaucrates de l'Ecole de Môdeoine: 

Conformément à une pratique, par malheur trop géné- 
rale dans no5^ administrations, les employés des bureau^ 
de la Faculté de médecine sont loin de se montrer toujours 
affables et complaisants, dans leurs rapports avec les étu- 
diants. Cette manière d'être désagréable, qui a dés jncon- 
vénlentfe de plus d'un genre, est surtout très-marquée vis à vl^ 
des étudiants de première année lesquels, au contraire:, 
auraient besoin d'être accueillis avec bienveillance et mis 
exactement an courant des us et coutumes de l*Ecole. 
KttÉ^tîard, lorsque lôs étudiants connaissent déjà le ter- 
tttte, iW iwtiveiit à l'occasion rappelter' M%f . )t?burenitii ' 



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t02 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



^ates à raoGomplissement de leur devoir et au respect des 
convenance?. 

Âi:û<>urd*hui,les choses en sont arrivées à tel point que 
ee sont MM. les employés qui font les séries pour les 
examens M pour les thèses. Selon que c'est tel ou tel im- 
primeur, le candidat passera sa thèse le jour qui lui con- 
vient eu sera reculé aux calendes grecques. 

A Tappui de ces assertions nous pourrions citer un 
grand nombre de faits, mais nous nous bornerons aux 
suivants qui suffisent amplement, croyons-nous, pour édi- 
fier nos lecteurs et pour éveiller Ta tantionde M. le Doyen. 

1* Il y a quelque temps un de nos amis est prévenu par 
un des professeurs chargés défaire la liste des séries pour 
les examens qu'il doit subir un examen tel jour de la 
semaine. Notre ami, se rend au secrétariat pour connaître 
fc nom de ses autres examinateurs. Grand fut son éton- 
uement lorsqu'on lui dit que son nom n'était pas sur la 
liste. Le professeur, sûr de ce qu'il avait fait et dit, fut 
obligé d'intervenir pour rétablir les choses dans leur 
ordre naturel: l'un des employés avait tout simplement 
mis le nom d'un de ses protégés à la place de celui de 
notre ami. 

2» Tout récemmoiit encore un étudiant avait fait signer 
sa thèse par un professeur de chirurgie. Celui-ci ayant 
pris un congé se trouva dans l'impossibilité de présider 
la thèse. Le candidat, dans l'embarras, s'en va trouver 
nos bureaucrates lesquels le renvoient à leur imprimeur 
favori qui, sans se gêner le moins du monde, changea le 
nom du Président de thèse. On juge de la surprise de ce 
dernier, professeui' de médecine, quand il se vit chargé 
d'examiner une thèse de chirurgie qu'il n'avait jamais eue 
sous les yeux et dont il ne connaissait pas l'auteur. 

Nous avons cru de notre devoir de signaler cos agisse* 
ments déplorables, convaincus que M. le Doyen fera tous 
ses efforts poar les faire disparaître. Dans le cas où notre 
e.spoir serait déçu nous nous proposons de reproduire tous 
les faits qui nous seront communiqués. 



Le choléra. 



Les renseignements que nous trouvons dans les Jour- 
naux de médecine des diverses partie.-» de l'Europe, nous 
indiquent d'une façon déplorablement précise que l'épidé- 
mie actuelle est en pleine évolution. En môme temps que le 
choléra continue à sévir dans la Pologne, Isl Hongrie, la 
Gallicie, la Bulgarie, etc., contrites où il semble avoir en 
quelque sorte élu domicile depuis quelques mois, il a en- 
vahi d'une part l'Autriche et le nord del'Italie, d'autre part 
le midi de la Suède. 

En Autriche, malgré la réserve des journaux, il n'est 
nullement douteux qu'il fasse quotidiennement des victi- 
mes. En Italie, il gagne chaque jour du terrain. 

Enfin, et c'^^st là, un nouveau motif pour prendre des 
précautions sérieuses, le choléra a fait son apparition : 1« à 
Londres, où en plus des cas nombreux de diarrhée et des 
cas de choléra nostras, on a constaté deux cas de choléra 
épidémique;2*àStrasbourgoù, le8août, on a>nregistré 
un décès par le choléra asiatique. 

Cette extension progressive et lente de l'épidémie permet 
aux médecins et aux administrateurs vigilants d'insister 
sur les moyens capables de s'opposer, autant que possible 



à l'invasion, ou tout au moins, de recommander les pré- 
cautions hygiéniques les plus propres à atténuer la gravité 
du maK 

Il nous parait donc urgent que la surveillance de 
l'hygiène publique devienne plus rigoureuse. Le balayage, 
la désinfeetion des urinoirs et des bouches d'égout , 
et surtout Tarrosagedes rues, doivent être faits avec le plus 
grand soin. On doit se montrer plus rigoureux que jamais 
dans la livraison aux consommateurs des substances ali- 
mentaires. Cette sWérilé est motivée d'ailleurs par les 
grandes chaleurs qui existent aujourd'hui. Enfin les ci- 
toyens doivent, de leur côté, veiller à leur hygiène privée, 
s'abslenir avec soin de tout excès et au moindre signe de 
danger, ne pas hésiter à faire appel à leur médecin. 



»»i m n m u mt 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 5 août, — Présidence de M. Depaul. 

M. LE PRÉSIDENT annouce qu'il va soumellre aux voles de 
l'Acadt^mie les conclusions du rapport sur la réorganisalion 
du service de sauté militaire. 

i^ Le système de la fusion de la médecine et de la pharmaeiê 
militains doit être rejeté, comme préjudiciaMe av.x intérêts de 
Varmée, Cette première proposition mise aux voix esl adoptée 
à une grande majorité, 

2° Vorganisaiion acttielie du sertice de santé militaire ne ré- 
pond pas aux besoins et aux intérêts de l'année. Il est nécessaire 
que ce service soit placé sous la direction d'un càef compétent et 
pris dans son sein. 

M. Leoouest demande que l'on paodifie ainsi qu'il suit la fin 
de la proposition précédente : « Il est nécessaire que ce ser- 
vice soit placé sous la direction d'un chef pris dans son sein 
et de la profession médicale. » 

M. PoGOiALE dépose ramcndement suivant: a II est néces- 
saire dans les intérêts du service que les deux branches du 
corps de santé, médecine et pharmacie, soient indépendantes 
l'une de Tautre. » 

M. Fauvel vient démontrer qu'il ne suffit pas que la direc- 
tion du service de santé appartienne à un médecin, mais il 
faut que ce directeur ait une autorité absolue sur tout ce qui 
regarde le service, en conséquence 11 propose que Tarlicle 2 
soit ainsi conçu: a 11 est nécessaire que le service de santé 
soit placé sous la direction d'un médecin qui aura toutes les 
attributions de sa compétence. • 

M. Larrey se rallie à la proposition de M. Legouest; M. Gi- 
raldès appuie celle de M. Fauvel. Ces différents amendements 
sont mis aux voix. Celui de M. Poggiale est repoussé à une 
grande majorité. Ceux deMM. Legouest et Fauvel sont adaptés. 

3" L'autoYiomie du service de santé entraîne comme conséquence 
logique la subordination de la pharynacie à la médecine dans 
l'armée, 

M. Gaultier de Claubry propose un amendement par le- 
quel « les mêmes grades, droits et prérogatives, sont accor- 
dés aux médecins et aux pharmaciens. » Personne n'appuie 
cet amendement qui par conséquent ne sera pas mis aux 
voix. 

M. WuRTz trouve que l'adoption des deux premières pro- 
positions du rapport rend la troisième inutile, il demande donc 
qu'elle soit supprimée et si elle est maintenue il votera contre. 

M. Chauffard demande le maintien de la proposition. 

M. Béhier se rallie à l'opinion de M.Wurtz.la suprématie de 
la médecine sur la pharmacie est suffisamment établie par le 
vote de Particle 2, l'orateur ne votera pas un paragraphe ou 
se trouve le mot subordination qui peut paraître blessant aux 
pharmaciens. — MM. Hérard, Fauvel, Giraldès sont de l'avis 
de M. Béhier. 

Tour à tour MM, Larret, Leoouest, Chauffard demandent 
le maintien de l'article et expliqu înt que le mot subordination 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



103 



s^applique à des militaires et que dans l'armée il a un sens 
beaucoup plus éleré que celui que les' pharmaciens afTectent 
de lui donner. 

M. Vbrnkuil pense qu'il est nécessaire de maintenir l'arti- 
cîe. La plupart des académiciens considèrent la subordi- 
nation des pharmaciens comme un fait nécessaire il faut 
•TDir le cou âge de l'ccrire afin qu'il n y ait plus de diffi- 
cultés à l'avenir. Mis aux voix, le maintien de l'article 3 est 
rejeté; 18 membres seulement votent pour. a. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 23 mai, — - Présidence de M. Charcot. 

léésions do nutrition chez an enfant noiivenu-né, 

Par H. LiouviLLB. 

M. LiouviLLE montre diverses pièces provenant de l'au- 
topsie d'un enfant de quatre jours qui fut présenté à la clini- 
que de M. RiCHET et qui mourut à la crèche de la salle Sainl- 
Antoine^ avec les signes d'une grande faiblesse. La peau, dès 
sa naissance, rappelait celle des enfants atteints d'iclhyose.On 
eut dit qu'elle avait été couverte dans toute son étendue, d'une 
couche de collodion, fendillée par place au niveau des plis de 
flexion (coude-pied, coude, région cervicale antérieure) de 
môme qu'aux commissures labiales où exislLient de véritables 
gerçures de formes allongées. Il y avait aussi quelques taches 
sur la peau, qui, d'une façon géuéraie, avait une coloration 
iclérique. 

Le foie préssntalt des zones blanchâtres. Le thymus offrait, 
des kystes à contenu puriforme; mais aucun organe ne mon- 
trait de tumeurs gommeuses (ou les a recherchées avec soin) 

On n'a pas noté non plus d'engorgement ganglionnaire 
spécial; mais sur laface interne du crâne on trouvait quel- 
ques taches jaunâtres, existant sur la dure-mère et sur quel- 
ques points des pertes de substances isolées ourappiochées 
plus ou moins accusées et quelques-unes môme complètes, 
quant à l'os, au moins, car il restait pour les plus avancées 
une membrane composée des deux périostes. Diverses coupes 
pratiquées sur les os longs (fémur et humérus) n'ont pas fait 
décDuvrir les lésions syphilitiques décrites par M. Parrol, 
dans ces derniers temps, avec détails. Il n'existait nulle trace 
de syphilis chez la m*ère, mais quelques renseignements 
(peut-être moins précis) pris sur le père n'étaient pas aussi 
favorables à Tidée de parents indemnes de syi)hilis. Or, dans 
ce doute, les lésions de la peau, l'ictère et les pertes de subs- 
tance du crâne, avec altération méningée, comme aussi la 
mort si rapide de Tenfant, ne doivent-elles pas appeler l'at- 
tention sur une afTeclion syphilitique possible. 

C'est à ce sujet, qui peut trouver son application en méde- 
cine légale dans des cas analogues que M. Liouville voudrait 
demander son avis à la société, et surtout à M. Parrot dont les 
études font autorité. 

M. Parrot. Il s'agit là d'un état cachectique congénital intra- 
utérin. Ce fait n'appartient pas à la syphilis congénitale: 
1® parce que les viscères sont sains ; 2<» parce que les lésions 
cutanées ne sont pas syphilitiques. Chez les enfants qui ont 
souffert pendant la gestation, la peau présente les altérations 
que nous voyons ici. On croirait, en effet, qu*on Ta couverte 
de collodion, ainsi que la fait remarquer M. Liouville. Mais il 
n'y a pas là indice de syphilis, les tissures cutanées sont la 
conséquence des lésions de l'épiderme. M. Liouville nous a 
montré de petites taches sur la plante des pied:^. On pourrait 
croire qu'elles senties restes d'un pemphigus. Ce serait à 
tort, car, si c'était réellement du pemphigus, il y aurait au* 
dessous de l'épiderme une collection puriforme. Quanta l'u- 
sure des tables interne et externe des os du crâne, elle est 
fréquente chez les enfants qui n'ont aucune trace de syphilis. 
J'ai des crânes qui offrent 5 ou G usures de ce genre. 

Quelquefois, le crâne n'a plus qu'un quart de millimètre 
d'épaisseur. Chez les enfants qui ont des lésions de cette 
espèce, il y a une perturbation nutritive. Or, en pareil cas, 
durant la vie intra-utérine, la perturbation nutritive porte 
promptement sûr les os. Enfin je dois dire que, selon moi, 
les os longs sont, en réalité, normaux. 



Luxation tlblo-Uirsi«nae en avant et «n dehors «onpllqaée 

de ftraetares Bialtiplea,par MouTAiiD.MA.nTiN. interne dw hdpitauz; 

Louise G..., 38 ans, fait en octobre «871 une chute dont lés 
suites l'ont amenée dans le service de M. Dêsormkàux oti 
elle vient de subir Topération qui nous a fourni la pièce dont 
il s'agit. iLa chute a eu lieu en montant un grenier à foiirrage 
au moyen d'une échelle. Un médecin, appelé le lendemain de 
l'accident, a constaté, dit la malade, la présence d'un os dans 
une pîaie fuite aux téguments, Des cataplasmes ont été appli- 
qués durant 7 à 8 semaines; puis ou a tenté d'applif^uer un 
appareil que la malade, excessivement craintive et sensible, 
n'a pu supporter. A ce moment, janvier 1872, les mouve- 
ments imprimés au pied faisaient encore saillir un os. 

Puis à partir de mars 1872, une ankylose s'est peu à peu 
formée. Depuis lors jusqu'en décembre 1872, époque à la- 
quelle Ta malade est entrée dans le service avec une ankylose 
complète, il est sorti des fragments d'os, et la suppuration 
n'a pas tari : il existait môme un orifice fistuleux à la partie 
antérieure de la malléole externe. Autour de cet orifice s'est 
développé un érysjpèle qui, devenu bientôt phlegmoueux, né- 
cessita plusieurs incisions, et dont la suppuration longtemps 
prolongée a retardé l'opération. L*ankylose était alors "com- 
plète, et l'attitude du pied, disposé en équin varus, rendait 
impossible l'usage de tout le membre. 

Une amputation sus-molléolaire a été pratiquée et la pièce 
présente les particularités suivantes: 

i* Luxation tibio-tarsieime en avant et en dehors; 2<» Luxa- 
tion incomplète du cuboïde sur le calcanéum; 3* Luxation in- 
complète du scaphoïde sur l'astragale: 4" Fracture des deux 
malléoles; 5° Ecrasement de l'astragale ; 6*> Ankylose de l'as- 
tragale écrasé avec le calcanéum, le scaphoïde, les deux os de 
la jambe luxés, et les deux malléoles fracturées ; 7* Pied bot 
équin varusi Nous avons constaté, en préparant la pièce, que 
tous les tendons étaient adhérents aux os, sauf celui du jambier 
postérieur. 

Quelqu 'incomplets que soient les renseignements fournis 
par la malade, il a fallu s'en coutenter, car il était impossible 
de les compléter, 1q médecin qui la soignait étant mort. 

1" Nous croyons avoir à faire à une luxation. 

Malgaigne décrit comme telles des cas compliqués de frac- 
tures multiples comme celui qui nous occupe, et notamment 
il parle d'une luxation compliquée de iracture de l'astragale, 
du calcanéum et du tibia avec issue des os par une plaie de» 
téguments. 

« Une luxation concomitante, une plaie de l'articulation sont 
» le plus souvent les phénomènes qui attirent particulière- 
t ment l'attention du médecin. — Dans la plupart des cas, 
» lorsque l'astragale est le siège de fracture, il existe en môme 
> temps des lésions de môme nature sur les os environnants, 
» et c'est à peine si la fracture c'e cet os peut ôtre considérée 
» comme le fait principal. » Ainsi s'exprime M. Labbé. 

2* Cette luxation appartient à la variété en avant et en de- 
hors. Un cas. celui de Bardy (Th. de Strasbourg, an XII), se 
rapproche beaucoup du mien : a La pointe du pied était en 
^ bas, mais tournée en môme temps en dedans, et le talon en 
» dehors. » Si la pointe était en bas, le talon devait, ce me 
semble, ôtre en haut, comme dans la pièce que je présente. 

« Melgaigne fait remarquer que cette rotation eu dedans 
» devrait se poiontrer au moins quelquefois dans une adduction 
» forcée que, cependant elle n'est accusée par aucun observa- 
» teur. tout au plus, pourrait-on l'induire de quelques mots 
» de Dupuylren. Quant à l'abaissement du pied» il semble 
» accuser tt9» certain degré de déplacement du tibia en avant qui 
« peut-être n'est pas tTêx-rare, » 

Ainsi dans un cas de Dupuytren, les os sortaient par une. 
plaie qu'ils avaient faite aux téguments en avant et en dehors.. 
Dans un cas d'Asiley Cooper, les os sortaient ters la mdlleole 
eateme, et un peu en avant. 

Et Malgaigne arrive à cette conclusion que « si les faits se 
» multipliaient, la luxation en avant et en dehors pourrait 
I peut ôtre réclamer une description spéciale. » 

Je ferai remarquer que, dans ma pièce, la luxation incom- 
plète du cuboïde sur le calcanéum, et la luxation également 
incomplète du scaphoïde sur l'astragale (luxation dont on 



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104 



LE PROGRÈS MEDICAL 



apprécie mal Télendue par suite du broyement de Taslragale) 
ont siogulièrement fàcililé la production du pied bot équin 
▼arus, et exagéré celte déviation. Peut-être en était- il de même 
dax)6 le cas de Bardy, elle plus baul. 

PIstiiles nrinAirea, fausse roat«, (albuailiiarie atguë), 

par E. Martin. 

Kif... Jean. 60 ans, est entré, à rbôpital Necker, le 29 janvier 
1873 et est mort le 17 avril. 

jénUeédenis. — Le malade u'a éprouvé de la difïiculté à uri- 
ner que depuis b mois. — Rétention d'urine il y a 4 mois. Un 
médecin le sonde avec une sonde en argent et détermine une 
liémorrhagie assez abondante. 

Entré à Tbôpital St-Antoine, on essaya en vain pendant 
quatre jours de le sonder avec une sonde en argent et on ne 
réussit que ]e cinquième jour. Il survient de la fièvre qui per- 
siste assez longtemps, puis une poche urineuse et un com- 
mencement d'infiltration. — On place une sonde à demeure 
puis on pratique 4 incisions au périnée. — Au bout de deux 
mois et 1 [2 le malade rentre chez lui avec une sonde à demeure 
mais deux fistules urinaires persistent et laissent écouler de 
Turine ; — Entré le 29 janvier à Necker. Examen local. — On 
constate au périnée la présence de plusieurs cicatrices et d'une 
ouverture de trajet fîstuleux à trois travers de doigt de Tanus 
sur la ligne médiane ; le stylet pénèlre obliquement dans le 
lr£jet d'arrière en avant en se dirigeant vers la symphise 
dans rétendue de4 f i^centimèlres.En arrière de cet orifice, un 
I>eu à gauche delà ligne médiane tout près deTanus, seconde 
ouverture communiquant facilement avec Torifice antérieur. 
Par cette fistule postérieure, on introduit le stylet dans toute 
sa longueur, on le sent profondément sur le côté gauche du 
scrotum. Il ne se passe pas de jour sans que Turine s'écoule 
par les fistules malgré la sonde à demeure. On enlève cette 
sonde ; le malade se sonde toutes les ifois qu'il a envie d'uri- 
ner. — Pas d'albumine dans les urines. 

1«' février. Le malade se sonde difficilement avec le n<> 22 fa- 
cilement avec le 18. 

U février. L'urine s'écoule encore par les fistules. • , \i 

^ février. Injection de teinture d'iode, on commence par la 
fistule la plus postérieure. 

11 février. Embarras gastrique, fièvre urineuse. 

42 février. Encore de la fièvre. Thé au rhum. Sulfate quinine 
1t( centigrammes. 

13 février. Encore de la fièvre, le malade ne se sondera 
plus. 

17 février. Les accès de fièvre ayant fait cesser le cathété- 
pisme le malade perd par les fistules 30 à 40 gr. d'urine cha- 
que fois qu'il urine; ce matin on replace une sonde à demeure, 
la fièvre a disparu. 

21 février. Il s'écoule fort peu d'urine par les fistules, nou- 
velle injection de teinture d'iode dans la fistule postérieure. 

27 février. Les fistules paraissent se cicatriser. 

10 mars. On change de sonde, il ne passe plus d'urine par la 
fistule postérieure. 

19 mars. Ouverture d'un abcès au niveau de la fistule anté- 
rieure dont l'orifice était fermé. 

34 mars. Le malade est pris de fièvre : râles secs d'oadème 
à la base droite. 

Bouffissure des paupières» pas de douleur rénale bien mar- 
quée. L'examen des urines- révèle la présence d'une quantité 
très-considérable d'albumine. Scammonée ; 50 c. sulfate qui- 
nine. 

2 avril. On enlève la sonde à demeure. Urine peu abondante 
couleur foncée. Toute Purine s'écoule par le canal. Constipa- 
tion. Scammonée. 

10 avril. L'œdème se généralise; la gène de la respiration 
augmente. Râles secs aux deux bases. Sinapismes, ventouses 
Sec lies. 

i^ avril. Gène oonsidérable de la respiration. Pouls faible 
ce matin ; l'œdème a gagné la presque totalité des deux pou- 
mons^^et est marqué surtaut aux deux bases. — Applications 
dte' marteau de Ifeyor. Potion à Tacétate d^ammoniaque 
gldcei 

i 



46 mars^ — La gène de la respiration persiste ; respiratioa 

haletante. Le malade meurt asphixié, le 17, à unô heure da 
l'après-midi. 

JUJTOPSIB. 40 heures après la mort. — C<ûM<r très-volumi. 
neux^ dilatation énorme des cavités droites, pas de léaicii 
des valvules. — Poumons. Gongestioin intense aux deuxibaaes». 
— Foie volumineux, fortement congestionné. 

Reins. — Capsule épaissie, fort adhérente à la couche cellu- 
laire environnante; la face interne de la capsule est sillonnée 
de vaisseaux. — Rein gaucJie. Surface mamelonnée présentant 
des portions violacées et déprimées à côté d'autres portions 
plus claires à piqueté jaunâtre faisant saillie. — RHn droit. 
La surface est moins foncée que celle de gauche; à la partie 
antérieure et supérieure on trouve un mamelon de couleur 
gris jaunâtre dur et présentant à la coupe une surface lisse et 
jaunâtre. 

A la coupe. — Dilatation des calices et du bassinet. On dis- 
tingue peu nettement la difi^érence entre les deux substances. 
La substance médullaire présente à peu près son aspect nor- 
mal. — La substance corticale présente une couleur gris jau- 
nâtre et une consistance plus ferme que normalement ; les 
pyramides de Berlin font une saillie marquée. 

A la coupe du rein gauche, il est impossible de distinguer 
la substance corticale de la substance médullaire. 

A la partie moyenne tissu dur et jaunâtre à piqueté rouge. 
A la partie supérieure de l'organe la distinction entre les 
deux substances est encore possible. Les deux reins sont 
notablement augmentés de volume. 

Coupe transversale, portion corticale. — L'examen microsco- 
pique démontre la présence de tubes urinifères doublés de 
diamètre au moins. — La substance conjonctive est épaissie. 
L'épithéliura qui tapisse l'intérieur des tubes est boursoufllé, 
gonflé. La lumière du tube a presque entièrement disparu. 
On constate la présence de tubes hyalins jeunes. — Pas dt 
pus. — En somme les lésions de la néphrite interstitielle 
chronique et d'une afi'ection de Bright aigûe et récente. 

Vessie, — Un peu de cystite chronique. Vessie volumi- 
neuse, épaissie. Hypertrophie peu marquée de la prostate; 
pas trace de rétrécissement, mais, au niveau du collet du 
bulbe il existe une dépression en cul de sac et une déchirure 
de la muqueuse uréthrale ; on constate à ce niveau, sur la 
parois inférieure de l'urèthre l'ouverture interne du trajet 
fistuleux qui vient s'ouvrir au périnée. Le trajet se divise en 
deux près de la peau, mais la partie postérieure est oblitérée 
dans une certaine étendue, et l'ouverture postérieure est en- 
tièrement cicatrisée. Quelques gouttes de liquide sortent par 
l'ouverture antérieure située à trois travers de doigt de 1 anus. 
Le trajet est incisé : il présente une direction oblique en Iws 
et en arrière mais sans sinuosités bien marquées. 

M. Charcot. — Il y avait, dans ce cas, une dilatation des 
uretères et des bassinets, lésions qui sont probablement la 
conséquence des lésions de l'urèthre et de la vessie. La ma- 
ladie de Bright — et c'est là un point intéressant — semble 
avoir eu son origine dans la maladie ancienne des uretères et 
des bassinets. 



MALADIES DES VOIES URINAIRES. 

Résorption urineuse «t uréniquèdans les maladios desveW 
urinaires etc. par le D' Julbs Girard, lotenie des hôpitaux de Vwt* 
Paris, Ad. Delfiiiaye. 

Nous avons lu ce travail très-bon et très-consciencieux avee 
un intérêt d'autant plus grand que nous môme avons abordé . 
le môme sujet, 1) et que nous sommes arrivés à des conclu- 
sions bien différentes decellesde M. Girard. La question est 
encore loin d'être épuisée, et nous demanderons au lectior 
de jeter un coup d'oeil avec nous sur les points les pkis inf^ 
ressauts de cette discussion. Résumons d'abord, dU' mi9S^ 
qu'il nous sera passible les opinions de notre excellent c^ 
lègue : * 

(i) De la fiètre dans les maladiet des wUt nrinafre$$ pa^ le IV A» ^' 
Iherbe. Paris, Ad. Delahaye*. 



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XE PROGRÈS MÉDICAL 



105 



M .'Girard .adwet qm la ftèvw titétîiro-vésicate, ou mieux 
riDtoxjcatian urineuse et l'urémie dépendenl de deux causes 
pnncipales: 

V La résarption de Turiiïe altéré&syyii par Turèthre, soit par 
la Tessie dépouillée de sonépithélium; 

2<> Les lésions rénales, dont le rôle pour 'être assez impor- 
tant, Test moins c(ue celui de la résorption urineuse. 

M. Girard accuse d'exclusivisme, et au premier abord on 
serait tenté de lui donnear raison, ceux qui rapportent tout 
.à l'absorption de l'urine altérée, et ceux qui mettent tout sur 
le compte de la lésion rénale. 

Il faut convenir en effet que la théorie de la résorption de 
l'urine altérée est très-séduisante ; mais concorde-t-elle avec 
tous les faits observés? Nous ne le pensons pas. Quant à faire 
une distinction clinique entre les faits d'intoxication qui 
seraient dus à la résorption et ceux qui dépendraient d'un 
trouble sécrétoire du rein, nous ne croyons pas que cela soit 
actuellement possible. 

La lecture des observations de M. Girard et des miennes 
montre que nous avons observé la môme maladie, et quant 
aux faits nous sommes parfaitement d'accord. Discutons un 
peu l'interprétation. 

La principale objection que l'on peut faire à la théorie delà 
résorption de l'urine, c'est que dans nombre de cas qui sem- 
blent plus favorables à cette résorption, on ne voit aucun ac- 
cident se produire; d'un autre côté, dans tous les faits que 
nous avons observés (cinq autopsies), les reins étaient 
malades. Dans plus de la moitié des autopsies consignées sur 
le registre de M. Guyon à l'hôpital Necker, on trouve la 
néphrite signalée. 

Presque tous les malades qui ont eu longtemps une af- 
fection des voies urinaires ont au moins une atrophie 
pariielle de l'un des reins. Quant au fait de la congestion et 
de l'inflammation des reins sous l'influence de l'état de la 
vessie ou des parties profondes de l'urèlhre, il est tout -à-fait 
comparable à l'épididy mile qui suit la blonnorrhagie, et sus- 
ceptible comme elle de deux explications, la propagation de 
rinllammalion par continuité de tissu, ou bien rinflammation 
d'origine sympathique ou réflexe. 

Quant aux faits contradictoires, c'est-à-dire aux observa- 
tions de fièvre sans lésion rénale, il ny on a qu'une d'inatta- 
quable ; elle est rapportée par M. de Saint-Germain, et nous 
l'avons reproduite. Nous le répétons nous n'avons trouvé que 
ce fait unique dans les nombreuses recherches que nous avons 
faites. 
En consultant les observations recueillies par M. Girard, 
i nous voyons d'abord un fait d'uréthrotomie externe à la suite 
duquel le malade succombe. On trouve la prostate changée en 
une poche de pus. Le .malade avait la face jaune, terreuse ; il 
avait eu des accès de fièvre qui n'avaient point cédé au sulfate 
de quinine. Les reins étaient parfeitement sains. Il est 
impossible de voir là un fait dlntexioation urineuse. Le ma- 
lade a succombé à sa prostatite suppurée, ce qui n'a rien 
d'étonnant, d'autant plus que l'influence nosocomiale est sou- 
vent presque aussi funeste à la Maison de santé que dans les 
hôpitaux ordinaires. 

î*armi les autres observations dues à notre collègue lui- 
môme celles qu'il rapporte jusqu'au no 10 ne sont pas sui- 
vies d'autopsies, soit que le malade ait guéri, ôoit que la né- 
cropsie n'ait pu être faite. Jusqu'au n« U, les observations 
empruntées à divers auteursne contiennent pas de nécropsie. 
• L'obs. XIV, due à M. Girard, est im cas de néphrite cal- 
culeuse et de néphrite interstitielle. Les accidents arémiqnïes 
ont débuté par un accès de fièvre avec frisson. Ici tout 
estdanslaTègle. 

■ Remarquons ici l'abaiesenftnt- de la température. Nous 
croyons avoir été le premier à signaler ce fait que les malades 
succombant à laûèvreurémique meurent avec un abaissement 
de température. Gela concorde avec ies recherches d^À an- 
ciennes de3ouFnevill6 sur Turémie non ehirurgtcate. 

Les autres observations de M. Giîard eimt des faits de lé- 
sions rénales. Pour ceux-là.nous sommes parfaitement d'ac- 
cord, Saolement noos croyons que notre collègue est dane 
l'orreur lorsqu'il rapporte les accès moins intenses à la ré- 



«o*plion urineuse. M. Girard sait comme nous que dans Içs 
infiltrations uîineuses très étendues qui se terminent par la 
môrl, on observe un état fébrile continu, et des symptômes 
dlnfection putride, mais sans accès de la fièvre dite uréthrale. 

Sonebservaiion XXïV est la preuve qu'il a vu de ces faits. 
De plus, môme avec la foi la plus robuste, on aura peine à 
croire que le simple passage d'une bougie enlève assez l'épi- 
thélium de la vessie, pour favoriser une absorption d'urine 
si rapide que dès le soir, et quelquefois immédiatement, il 
survient un accès de fièvre ? 

En faveur de quelle théorie plaideront les faits de mort ra- 
pide après la taille ou Turéthromie externe, quand le frisson 
débute dès la fin de l'opération et que le malade succombe avec 
suppression des urines ? 

Kous ne pourrions insister davantage sans abuser peut être 
de la patience du lecteur. Un mot encore cependant, à propos 
du traitement de la fièvre urémique. 

Dans un compte-rendu très-bienveillant de notre thèse, 
M. Paul liUcas Ghampionnière insiste sur la partie consacrée 
au traitement, et sur la proscription dont nous avons frappé 
le sulfate de quinine (Journal de méd, et de cher, pratiques 
févr. 1873). 

Nous répéterons à ce sujet que le sulfate do quinine peut 
être employé pour faire baisser la température, ou pour pré- 
venir lés accôs, mais que d'une part il est impossible d'affir- 
mer qu'il prévienne vraiment la fièvre, et que d'autre part nos 
traces nous ont fait voir que sôû influence curative était pres- 
que nulle. Nous le croyons sans danger, mais* nous pensonis 
qu'il serait peu sage de so borner à son emploi, alors que 
l'alcool parait avoir donné dos succès incontestables dans le 
service de M. Guyon. 

Les lecteurs qui désireraient approfondir la question de 
l'intoxication urineuse liront avec intérêt les ouvrages sui- 
vants : un chapitre de Civialc dans les Maladies des organes 
génito-urinalres ; un passage du Traité de la pierre dans la 
vessie (Paris 1860); l'introduction de M. Relique t {Opérations 
des voies nr inaires) ; enfin, notre thèse et celle que nous 
venons d'analyser. Ou y verra représentées toutes les opi- 
nions qui paraissent s'approcher de la vérité, et l'on pourra 
faire son choix faute d'une démonstratien irréfutable qui se 
fera peut-être longtemps attendre. D*" A. MiXHSRfiB. 



REVUE DE THÉRAPEUTIQUE 



VI. Opiat balsami^Hio <T«mmsmmiu). 



15 gt. 
50 id. 

S Id. 

9 M. 



Copahu. • . 

Cnbèbe pulvérisé < 

Tertrate Terrico -potassique • • 

Sirop de coing 

MtMez pour faire an opiat dont on donnera trois fois par 
jour un bol de (grosseur d'une noisette aux sujets atteints de 
blennorrhagie iBard:iaux médical). 

Pour tous renseignements relatifs au congrès de Lyon, on peut s'adresser 
à Tune des adresses suivantes : Lyon, M: le docteur Hortel, secrétaire du 
comité local, au palais Saint-Pierre ; Paris M. C. M. Gariel, secrétaire, 
76, rue de Renues. 

Vif. Fomiries eoiitre Tmathme. 

Le docteur Tborowgod préconise centre l'astiime Thypo- 
pbospbite de soude et les inhalations «uivantesdont la formirie 
est due au docteur Symond. 

R. Ether ^J* £• 

Acide beneolque . . , . • ^' 

Beaume de Êérou , . . • ^ « 8 "ia. 

Ou eneope suivant une autre Ibrmule. 

R. Ether • • • ^i^* 

Essence de thérftentine ....••.•• 15 «i. 

Acide beuioïque , . . • t5 id. 

BcnnedeTolu ....•• B id.. 

Placer le mélange dans un flacon à lar^e ouvertiure. rLa 
chaleur de la main suffit pour provoquer la volatilisation dea 

^ Digitizedby 



iisauuu U09 

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106 



LE PROGRÈS MEDICAL 



VIII. Du «nlfocaFboMt© de «lue dans I© pnrlt delavulve. 

M. J. Brown préconise dans le Mtd. Examiner du 45 août 
1872, contre le prurit invétéré de la vulve, une solution de deux 
grammes de sulfo-carbonate de zinc dans 30 grammes d*eau 
distillée. La vulve doit être d'abord soumise à un bain d'eau 
tiède, puis, deux fois par jour, elle est lotionnée avec le mélange 
précédent; chaque fois,on doit la laisser sécher sans ressuyer. 
Une dame souffrant depuis longtemps, d'un purit vulvaire. fut 
soumise à cette médication ; la guérison eut lieu au bout 
de trois semaines. (Médical Record et Ann. de Dermatologie.), 

REVUE CHIRURGICALE 

Splénotomle. 

Le docteur Urbinali (de Gesana) vient d'exécuter cette opé- 
• ration, le ÎO juin dernier. L'incision »ut faite sur la ligne mé- 
diane mesurant 18 centimètres, et en y comprenant la cica- 
trice ombilicale. Après avoir lié trois artères, et incisé le péri- 
.toine. la rate se présenta d'elle-même, libre d'adhérence, et 
son extirpation ne présenta point de difficultés. L'épiploon 
fut détaché en plaçant les ligatures. Une ligature métallique 
fut placée autour des gros vaisseaux et du tissu cellulairequi 
les entouraient. La toilette du péritoine faite, on procéda à la 
suture : cinq points profonds et sept superficiels. 

La rate pesait 1205 grammes. L'opération dura un peu plus 
d'une heure. Le résultat définitif n'est pas publié, mais nous 
en rendrons compte à nos lecteurs. 

K'oub'ions pas de dire, que le siège de la tumeur a été 
diagnostiqué par M. Urbinati, et qu'il a procédé à l'opération 
en connaissance de ceinse. iEaccofflitore medico, et Vosservatore^ 
^^^ juUlet \%1Z.) 

De Pomyxla Malin et de sa gnérIsoD, par M. Yamzetti. Mémoire lu 
à rinstitui vénitien des sciences, lettres et arts, le 24 avril 1871. — 
"Vol. XVI des Mémoires de Tlnstitut. 

L*onyxis malin a été confondu pendant longtemps avec 
Tongle incarné. Monteggia Ta décrit le premier (1802-1806) 
sous le nom de a carie humide des ongles ». Bernstein (^805) 
en parle comme d'une maladie propre aux Indes occîdèntàDeS. 
Wardiofs (1833» et Delpech (1823) s'en occupèrent plus tard. 
Malgré ces travaux importants, Dupuytren n'hésita pas à 
s'attribuer la découverte de l'onyxis malin, et il croit être le 
premier à établir la distinction entre l'ongle incamé et l'affec- 
tion de la matrice de l'ongle. Cette distinction a été souvent 
négligée depuis et dans plusieurs monographies plus récentes 
les deux maladies se trouvent confondues l'une avec l'autre. 
Parmi ceux qui les ont bien observées et distinguées on peut 
citer M. Gosselin (Th. d'Esmenard, 1861). Le niémoire de M. 
Vanzetti est une monographie très-complète, dont les conclu- 
sions sont d'une utilité pratique incontestable. 

La description des symptômes est très-soignée, et un ré- 
sumé montrera en quoi consiste le diagnostic différentiel. L'o- 
nyxis malin présente trois périodes : 1® Congestion et inflam- 
mation ; 2® Ulcération ; 3® Etat stalionnaire de l'ulcère formé' 
qui produit des douleurs et des souffrances atroces qu'on ne 
retrouve pas dans l'ongle incarné.L'ulcération se propage aux 
tissus environnants, et des altérations graves et multiples s'en 
suivent. L'ulcération est au début circum-unguéale. Quant à 
l'ongle, il peut toucht r en partie, et alors on aperçoit le lit 
ulcéré ; ou bien son accroissement continue. Si on vient à 
l'arracher, il se régénère, et cette persistance des fonctions 
reproductives de la matrice unguéale est un sujet d'étonnement 
pour le clinicien de Padoue. Ceci prouve, dit il, que là n'est 
pas le siège de l'altération. . . 

L'onyxis malin. peut-il guérir spontanément? Non. M. Van- 
zetti ne connaît qu'une exception. La ténacité est son prin- 
cipal caractère. Tous les traitements restent inefficaces (avul- 
sion de l'ongle, cautérisation) et le principal but de Vauteur 
dé ce mémoire est de préconiser un moyen de guérison dont 
l'efficacité est telle que son emploi Ta « réconcilié » avec cette 
maladie, qui lui était si ' « odieuse » auparaysint. Mœrloose 
/fSôi-ISGd) avait déjà constaté les bons effets du nitrate de 
plomb dans cette affection^ mais on semble avoir oublié ses 



résultats. Le travail de M. Vanzetti fera, nous l'espérons, ré- 
courir plus souvent à ce précieux médicament. Voici comment 
il l'emploie : on commence par couper l'ongle pour le mettre 
au niveau de l'ulcère, et on recouvre ce dernier de nitrate de 
plomb en poudre. Il ne tarde pas à s'y former une croûte qui 
tombe bientôt pour laisser une plaie de très-bel aspect ; l'on- 
gle repousse comme avant. 

M. VanzetU rapporte onze observations. Dans toutes racti<ra 
a été si rapide et le résultat tellement merveilleux, qu'en les 
lisant on éprouve d'abord un sentiment de méfiance, entraî- 
nant plus tard une conviction profonde quand on se rappelle 
l'esprit scientifique de M. Vanzetti et le respect qui s'attache 
à son nom. Siin initiative a été suivie, et depui5, 18 nouveaux 
cas de guérison ont été publiés par plusieurs chirurgiens itar 
Uens Makcano. 



BIBLIOGRAPfflE 

Les ambulances de la Presse. — Ia-8 de 374 pages, avec figures dans 

le texte. Paris, 1873. J. B. Baillxèrb. 

f Les ambulances de la Presse, tel est le titre du livre uUle 
que viennent de publier MM. Ricord et Demarquay. A tous 
ceux qui ont traversé les champs de bataille,pendant les jours 
néfastes du siège de Paris, l'ouvrage que nous signalons offre 
un intérêt particulier, mais pour ceux qui, de près ou de 
loin.ont concouru à donner des soins aux blessés,ce livre sera 
le « livre du souvenir. » 

Les ambulances de la Presse sont, comme chacun sait, nées 
d'une souscription ouverte au moment de la déclaration delà 
guerre franco-allemande. En quelques semaines, près d'un 
million fut réalisé et mis à la disposition d'un comité com- 
posé d'hommes spontanément réunis par un sentiment com- 
mun de patriotibme et d'humanité. A leur tète se trouvèrent, 
du premier jour à la dernière heure, M M. Ricord et Demarquay. 

Tout Paris a vu fonctionner les ambulances de \& Presse, 
mais nul. dans ces jours de fiévreuses angoisses, ne s'inquié- 
tait des moyens ni de Vorganisation si rapide, et cependant si 
complète de l'œuvre déjà populaire, alors qu'elle commençait 
à peine d'exister. 

C'est donc une chose iiltéressante et nouvelle que de suivre 
pas à pas et de retrouver dans tous les détails de leurs attri- 
butions diverses, les ambulances fixes, les ambulances vo- 
lantes, le fonctionnement des services chirurgicaux, médi- 
caux, etc., etc. 

Les félicitations, les témoignages de gratitude même, delà 
part des chefs militaires, ont suffisamment établi la popularité 
de la Presse dans Tannée. 

3$,000 hommes environ blessés ou malades ont trouvé des 
soins empressés dans les services de l'association dirigée par 
MM. Ricord et Demarquay, non-seulement pendant le siège de 
Paris, mais encore pendant la moins longue mais plus dou- 
loureuse période de la Commune. 

A cette dernière époque, des difficultés de toute nature, des 
dangers incessants rendaient la tâche pénible aux hommesles 
plus résolus, les plus éprouvés. 

Le récit des graves événements auxquels se trouva inèlée 
l'ambulance dite do Jjongchamps. est un drame émouvant 
simplement raconté par des gens qui pensent n'avoir fait que 
leur devoir et rien de plus. 

Passant de la partie historique et statisque à Texamen ma- 
tériel et scientifique de l'œuvre à laquelle il a si vaillamment 
coopéré, le Dr Demarquay initie le lecteur à tous les déiailSi 
depuis la construction des baraques jusqu'aux procédés d'by- 
giène appliqués à l'assainissement de ces hôpitaux impro- 
visés. 

Ensuite vient un travail très -intéressant du général Mono 
sur les moyens de ventilation adoptés en 1870-1871. 

Des gravures, dues à un artiste de talent, M. Auteroche, re- 
produisent dans leur ensemble le plan des constructions, quel- 
ques aspects et scènes d'intérieur d'ambulance, et enfin quel- 
ques appareils de pansements justement appréciés pai' ^^ 
chirurgiens de la Presse. Nous vouions parler des excellent 
appareils en paille de M. le Dr Bastion. . 

MM. Ricord et Demarquay ont en terminant payé unedelt^ 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



1)07 



d*affectueuse solidarité à leurs collègues ou associés plusjeu- 
iMB ou plus humblement placés dans la hiérarchie du dévoue- 
ment en inscrivant après les leurs, les noms de tous ceux qui 
lOB ont suivis et secondés ; — c^était justice. 

Ceux qui ont écrit le livre ont voulu léguer aux éventua- 
lité de Tavenir le résultat de leurs travaux : un plan tout fait 
pour des nécessités pareilles : en un mot ils ont tenté a d'être 
encore plus utiles plus tard. » Dr. J. GouaNON. 



NOUVELLES 

MoBTALiTi A Paris (1,851,792 hab.) — Du 26 juillet au l^' août, 702 dé- 
cès. Rougeole, 10 ; — fièvre typhoïde, 10 ; — éi^sipèîe, 6 ; — bronchite 
•igufi, 20 ; — pneumonie, 3*? ; — dysséntérie, 2 ; — diarrhfy ekolériforme des 
jeunes enfants, 16 ; — choléra nosiras, 4 ; angine couenneuse, 8 ; •»- croup, 
ê ; — Affections puerpérales, 2 ; — autres affections aiguës, 227. 

Lton. — Da U au 27 juillet, 414 décès. Rougeole, 7; — fièvres conti- 
BUM, 10; — bronchite aiguë, 7; — pneumonie, 14; — dysenterie, 46 ; — 
diarriéé M entérite^ 84 ; — eàoUrine, M ; — angine couenneuse, 2 ; — - 
•croup, 4 ; — affections puerpérales, 1 ; — affections cérébrales, 51 / — 
pbthisie, 54. — Ainsi que le fait remarquer le Lyon médical, les -diarrhées 
sont très-communes ; le nombre des cholérines ou des indigestions choléri- 
formes est aussi assez 'élevé, sans dépasser beaucoup celui que Tonobserye 
«haque année à pareille épo^e. 

-Londres (3,356,07a hah.^ — Du 20 au 26 juillet, 1,609 décès. Rougeole, 
31 ; scarlatine, 15; — diphthérie, 9\ — - croup, 15 ; — coqueluche, 62 ; — 
fièvre typhoïde, 26 ; — éirysipèle, 8 ; — dyutntérie, 1 ; — diarrhée, 305 ; — 
•choléra noitras^ 12 ; — bronchite, 88 ; — pneunonie, 51. 

Bruzbllbs (185,000 hab.). — Du 13 au 19 juillet, 86 décès. Bntértte ei 
diarrhée^ 19. — Du 20 au 26 juillet, 100 déeès. Cholénne, 1 ; •* entérite et 
diarrhée, 29. 

Ceoléra. Allemagne. D'après une correspondance adressée de Berlin a 
la Gfatette d'A»gsbourg, plusieurs cas de choléra ont été signalés dans la 
^pitale prussienne. Le choléra aurait fait son apparition à Munich à la fin 
4e juillet. 

— Le choléra s'est déclaré, dit la Gazette de la Croitty à Graudenz, où 
font concentrées, en ce moment, des troupes assez nombreuses, se livrant à 
îles exercices de siège. 

Pologne. Jusqu'au 24 juillet, il y aurait eu, à Varsovie, 549 personnes 
atteintes du choléra ; 189 en seraient mortes. 

Pologne. — Du 30 mai au 11 juillet on a compté 298 cas de oholéra 
dans la provîœe de Varsovie. 103 décès. 

Suide. — A Helsingbœrg il y a eu dans la dernière semaine de juillet 
30 cas de choléra et 15 décès. 

Danemarh. Un arrêté du ministre de la justice de Copenhague, en date 
du 28 juillet, prescrit la mise en vigueur des mesures nécessaires pour pré- 
venir rintroduction du choléra par les navires venant de Eœnîgsberg. 

Autriche. Le choléra ferait plus de victimes aux environs de Vienno* que 
dans la ville elle-même, et en particulier dans le voisinage du château de 
Lazenbourg où réside le shah. Du 28 au 29 juillet, il y aurait eu 19 cas 
nouveaux de choléra à Vienne. — D'après le Wiener meditinieche Wochen- 
àchri/i du 2 août, le choléra a suivi dans la ville de Vienne et dans les envi- 
rons la marche suivante durant la semaine dernière : 85 cas de choléra en 
dehors des hôpitaux et 92 dans les hôpitaux ; mais, comme 28 malades de 
la ville ont été transportés dans les hôpitaux, il n'y aurait eu, en défini- 
tive, que 181 cas. Dans les environs de la ville, on signale des cas isolés. 
L'épidémie prédomine surtout à Brunn et à Vmsendorfoh, du 23 au 27 juil- 
let, il s'est produit 22 nouveaux cas, dont dix se sont terminés par la 
morh 

Qallicie. — D'après VAllgemeine Zeitung il y a «u «du- f 5 nmt au 6 
juillet 51,577 cas de choléra et 19,007 décès (?}• 

Bulgarie. — A Shunila, le choléra a pris des proportions considérables : 
70 cas le 5 juillet, 50 le 6, 23 le 7. A Galatz^ il y a eu 22 décès p-r le cho- 
léra du 12 au 16 juillet inclusivement, (The Lancei, 1 août.] 

Hongrie. — Du l^*" au 8 juillet il y a eu, à Pasth, 70 cas de choléra, 40' 
décès : du 9 au 15 juillet 190 cas et 80 décès. 
{Illyrie. — Des cas de choléra se sont présentés àTrieste. 

Italie, — Nous empruntens Itscàiffres qui suivant à Vheparziale du 
l«r août. Le choléra continue à faire des victime dans la Ténétie. Durant 
U période de 12 jours qui finit au 29 juillet, on a enregistré 215 cas de 
choléra. Le maximum a été de 32 cas. X^ choléra sévit aussi, mais dans 
dfls proportions légères, dans les provinces de Trévise et de Frioul. — A Pa- 
doue, ily a m4efts aT«c2-déQèA. Du .25, aii 28, on a noté 10 cas à Pai9»e, 
tETSc 2 décès. Jusqa'à pvésMft,, la choléra i^'a pasy^BiuiàFloseQca, 

Augletorf^. -*- Thê> Lmcet du 2 ac(ûi sigiiale l'i^pari«iQ& du.'choUTa 4 
Londns. On a obseinré,d«m cas pamû cbi. .énigrMits veoattt de Elel ot 
Hambourg. *«• La semaine dernière il y s eu à Londres 350 décès par 

AUacê. ^.Oa 0îgt»lAnHL4Mi]i|r4éiebolte, k a a^tn, à SCrtf- 
i*rg. 



Fagulté ob icéDBCXNS. Le concours pour deux places de chef de clinique 
médicale vient de se terminer par la nomination de MM. GraHthif ^ 
Straus. 

Association oÂNéRALB dbb ifinsciNS db laSbinb. — La Commiatioa 
générale a proposé d'introduire dans ks statuts les modifications et additipns 
suivantes : ^ 

Rédaction actuelle. — Art. 17. — Chaque membre de TAssociatidn etft 
tenu de payer entre les mains du trésorier, avant le 1^*" avril de chaque an- 
née, une cotisation de 20 fr. ; sur cette somme, 8 fr . sont affectés à l'accroia* 
sèment du fonds de réserve. 

Art* 19, — Tous les fonds de la société sont partagés en deux parts : 
l'une appelée fonds de réserve ; l'autre fonds de dépenses annuelles et dis 
secours. 

Art. 20. — Le fonds de réserve se compose : 1^ Des rétributions d'ad- 
missions; 2^' Des dons; 3° De la portion des cotisations qui lui est affectée 
par l'article 17 ; 4® Du reliquat du fonds de dépenses annuelles et de secours 
dans les cas prévus par l'article 28. Les fonds sont placés en rente tnt 
l'Etat et gérés par la Commission de comptabilité, le président et le Xté» 

Art. 21. -—Le fonds de dépenser annuelles-^ de secours se compose du 
revenu du fonds de réserve et des cotisations annuelles, qui a été déter- 
miné par l'article 17. Il est affecté aux dépenses de la société et aux Sbconi* 
qu'elle distribue. 

Rédaction modifiée. — Art. 17. — Chaque membre de l'Association est 
tenu de payer entre les mains 'du trésorier, avant le 1** avril de chaqnt 
année, une cotisation de 20 fr. 

Art. 19. — Les fonds de la société sont partagés en quatfs ports : 
1^ Fonds de réserve ; 2^ Fonds de dépenses annuelles ^ et de secoors ; 
3^ Fonds de pensions viagères ; 4^ Fonds de retraite. 

Art. 20. — Le fonds de réserve se compose: 1* Des rétributions tfad- 
missions ; 2* Des dons ; 3® Du reliquat du fonds de dépenses annuelles et 
de secours dans les cas prévus par l'article 28. Ces fonds sont placés en 
rente sur l'Etat et gérés par la Commissipn de comptabilité, le président et 
le trésorier. Un dixième du revenu des fonds de réserve peut être employa 
au service de pensions viagères. 

Art. 21. — Le fonds de dépenses annuelles et de secours se compose da 
revenu du fonds de réserve et du produit des cotisations annuelles. Il est 
affecté aux dépenses de la société et aux secours qu'elle distribué* 

En outre, les dispositions des articles 26 et 28 des statuts sont «emplaeés 
par d'autres dispositions, inscrites dans quatre articles nouveaux. 

Artiéies nouveaux. — Art. 22. — Le fonds de pensions viagères se com- 
pose : 1^ Des intérêts, des dons et des l^s laits à la Soeiété avec affeota- 
tion spéciale; 2^ De la portion du revenu du fonds de réserve qui luieH 
attribuée par l'art. 20. 

Art. 23. — Le fonda de retrait se compose : 1® De la portion dn reliquat 
4eç fonds de dépenses annuelles et de secours qui pourra être affecté an 
service des pensions do retraite conformément À l'article 30 ; 2^ Des sub- 
ventions spéciales accordées par l'Etat ; 39 Des dons et legs faits à la So- 
ciété avec affectation spéciale. Ce fonds sera placé à la caisse des dépôts 
et consignations. 

Art. 28. — L'Association distribue : 1° Des sesours temporaires,qui peu* 
vent ôtre renouvelés, mais qui ne peuvent jamais engager l'exercice suivant; 
2^ Des pensions viagères ; 3* Des pensions de retraite . Les dispositions spé- 
ciales concernant les pensions viagères et les pensions de retraite seront 
inscrites au règlement d'administration intérieure, 

Art. 30. — Le reliquat du fonds de dépenses annuelles et de secours reSM 
sans emploi à la fin de Tannée est réparti entre le fonds de réserve et <U 
fonds de retraite dans les proportions fixées par la Commission. — Lm 
proposition relative à la constiitution d'un fonds de retraite n'a pas été 
accueillie par l'Assemblée. 

P^ojbt »b création d'un aquahiuu aux CHAMPS-^LTsiBS. — D^apsès 
une lettre adressée au Bappol cet établissement, destiné à rivaliser avaic 
œax d» Brighton, de Londres, de Manchester, de Hambourg, de Beilia, 
etc., comprendrait, outre la galerie des bacs d'eau douce et l'aquarium 
d'eau salée, une saile d'exposition pour les filets, engins de pêohe et appa- 
reils de pisciculture, un aquarium antédiluvien, où les animaux et monstres 
aquati^pies disparus seront artificiellement reproduits au milieu d'une déeo- 
ration appropriée a«x Ages où ils vécurent, enfin un laboratoire, une bibliir- 
thèque et une salle de conférences. La longueur de ces différentes enceinte! 
dépasserait cent mètres. Elles formeraient une suite de grottes de dimeo* 
sions inégales et d'ornementations diverses. Les Imcs seraient éclairés le soir 
à la lumière éleetnque. 

M. Nicole, auteur de la lettre adressée au Rappel, a signé à la fin dn 
mois, de novembre dernier un cahier des charges, à la suite de cela Taffaini 
a été transmise au Conseil municipal, et renvoyée devant la Commission 
présidée par M* E. Perrin. Il espère, à k piochaine session du oonstîl, 
pouvoir -aanoncer à la ccinuBission que son organisation finantière est termi- 
née, de sorte que l'aquarium des Champs-Elysées, à moins de cizconstanosv 
im|iiéfine^«ecait inauguré dans le cousant da mois de juin 1874, au plut 
tard. 

AsMvrnNi» -pvmaqin.Om vient d'iangwer i Lf/ntÏÊiMJPêtm oae'mtîflM 
âevafnge, fondé* pnîla ftmiUe^Grtffulie, p««r O0Ht ^toiUes foimw poi» 



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108 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



SooiÉTBMiDiQO-PSTcnoLOOiQUB. — Prix Auhantt, — La Société mé- 
dico-psychologique de Paris décerne, au mois d'avril 1873, le prix Aubanel, 
de la. valeur de 2,400 fr. à l'auteur du meilleur mémoire sur la question sui- 
Ttnte: 

• Des troubles de la sensibilité générale dans les diverses variétés du 
délire mélancolique, et plus spécialement dans le délire hypochondriaque e^ 
tlans le délire de persécutions. > 

' Les concurrents devront surtout rechercher Tinfluence que ces troubles 
peuvent exercer sur la genèse et sur la forme du délire . 

Les mémpires écrits en franç^s, porteront une épigraphe, reproduite 
dans un pli cacheté, renfermant le nom et Tadresse de leurs auteurs. Ils de- 
vront être adressés avant le 31 décembre 1874 (terme de rigueur) à M . le 
D'Afctet, secrétaire-général de la Société médico-psyc olpgique, ruo de 
Charonne, 181, à Paris. — {Annales médico-ptychoiogiquei ) 

Jurisprudence pharmàcbotique. — exercice illégal de la pharmacie. — 
Condamnation en [vertu de Védit royal de 1777. ^~ Un sieur Jacometty, con- 
fiseur à Rennes, fabriquait des pastilles dites êantoninei^ et dans lesquelles 
entraient des substances pharmaceutiques. Il fut condamné pour ce fait, il y 
A déjà quelque temps, à 500 /r. d'amende, et interjeta appel de ce jugement. 

Or, la tribunal correctionnel, condamnant Jacometty, avait visé Tart. 6 de 
Védit royal d*avril 1777, ainsi conçu : 

• Défendons aux épiciers et à toutes autres personnes de fabriquer, vendre 
et de livrer aucun sel, composition ou préparation entrant au corps humain 
en forme de médicaments, ni de faire aucune mixtion de drogues simples 
pour administrer en forme de médecine, sous peine de 500 livres d'amende^ 
0t de plus grande $'il y échoit. * 

Maifr les anciennes juridictions avafent un pouvoir que n'ont point les tri- 
bunaux actuels; elles pouvaient, devant un texte de loi formel, modérer la 
peine à appliquer. 

Dans l'espèce, il s'agissait de savoir si la cour pouvait user du môme pri- 
vilège que les parlements. La cour a résolu afUrmativement la question eu 



infirmant le premier jugement, et condanmé Jacometty à 25 fr. d'amende. 
(Cour d'appel de Rennes, Chambre correctionnelle), 

EcoLB DE MÉDECINE DE Grbnoblb. .-!- M. le D** Bi^h, sappléant pow 
les chaires d'anatomie cl de physiologie, est attaché, en la rnSme qualité, 
aux chaires de médecine proprement dites. 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 

Librairie JT. B. BAILUÉa£, roe HMitefcvUle, 19. 

XLEiN. Action de Teau minérale de Niederbronn dans quel- 
ques cas de péritonite chronique. In-S de 24 pages. 

Guillànd. — De Tefficacité des eaux minérales contre la 
syphilis. In-8 de 8 pages. 

Librairie AD. DLXAHAYE, plaee de TÉe ole-de-Médeelne. 

Ghàrcot. — Leçons sur les maladies du système nerveux 
faites à laSalpétrière.recueilUes et publiées par Bourkevillî, 
Quatrième et dernier fascicul; in-8* de 100 pages avec 7 fi- 
gures dans le texte et 4 plaûches en cromolithographie. — 
3 fr. 

Parigot (J.) des asiles d'aliénés et des Gheels au point de 
vue moral et économique. In-16 de 68 pages, i fr. 

Z€ rédacUur-gérant : Bourneville. 



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t les plus efficaces, puisqu^il est main- 
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obtenir les effets au plus haut degré, puisqu'il est démontré aujoiiVhui que cette substance 
ue se dissout dans Testomacqu'à la faveur de l'acide chlorhydrique du suc gastrique. .— Effets 
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lomie palhologiquc de la sclérose en pla- i 
2</e^.' Iii-S" de 9d pages avec 4 planches '■ 

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le texte, 3 fr. — 3« fascicule : SympUh 
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plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence utile sur le développemeut d^, ^s\èmes | 
musculaire et osseux est indisculable. C'est celle raison qui la fait conseiller par les médecins el l€|s')iyj|^enlsVè8b«~j 
mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant rallsHement. Elle est préférable pour elles à toute^ut^^^b^t^^' | 
Elle esl très-ulile aux convalescents. \ '^-r^ ^j 

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tenus par son usage journalier, lui ont valu la préférence d'un-grand nombre de médecins firançàis et étrangère. - 



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1" ANNÉE — N» lO BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6 (Librairie A. Doval). 16 AOUT 1873 




Progrés Hédical 



PRIX DE L'ABONNEMENT 

Un in !• rr. 

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JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 
Rédactenr en chef : BOURNE VILLE 



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Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdiniuislration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouveHs^de midi à 4 heures du soir. 



Le Prix d'abonDemeni doit èlre envoyé en mandats poste ou en traites sur Paris.- 
Ou s'abonne hors de Paris dan8 les bureaux des Messageries et chez les Libraires. • 



L'abonnement part du l»*" de chaque mois 
- Les lettres non affranchies sont refusées 



AVIS. — Le prix de Vàbonneme7it d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE. — Clinique CHIRURGICALE : Delà perforation des parois utérines par 
l'hyHtéromètre, par L. E. Dopuy — Clinique MéoicALE : De la paralysie bulbaire 
progressive, etc., par Kusmaul (Trad. Exchaquet). — Pathologie externe : 
Tumeurs urineuses et abcès urioeux, par DranFart. — Bulletin du Progrès médi' 
cal: La Faculté de médecine de Nancy, par L. E. Dupuy; — Le choléra* — 
SociÉTés SAVANTES. — Académie de médecine. — Société anatomique : Môle hy- 
datique, par Andral ; — Fibro-myome de la grande lèvre, par G Marcano; — 
Ulcération des valvules sigmoîdes, par Baymond ; — Endocardite ulcéreuse, par 
Hanot. — Revue médicale : Nouvelle théorie de la chlorose, par Lulon ; — Hémia- 
nesthésie d'origine encéphalique, par L. Tûrck. — Bibliographie : Physiologie éiL- 
logique et tnit^meat de Tanaphrodisie (An. G. du Basty). — Correspondance: 
Le choléra à Munich. — Nouvelles : Mortalité à Paris et à Londres ; — Le cbc< 
léraen Europe; — Vacances médicales, etc. 

CLINIQUE CHIRURGICALE 

De la perforation des parois utérines par rhystéro- 

mètre 
Par L.-E DUPUY, internft des hôpitaux. 

G}mme le toucher et le spéculum , VhjBtérométiie 
a des inconvénients et peut être suivie d'accidents 
qui diminueront de jour en jour à mesore qu'elle sera 
mieux connue et appliquée dans des circonstances 
opportunes. Huguier^ de l'ilystérométrie. 

Nous n'avons pas en vue dans cette étude la perforation des 
parois utérines par l'hystéromètre, imputable à la maladresse 
ou à l'inexpérience du chirurgien. — Daas certains cas, le 
parenchyme utérin a subi un tel degré de ramollissement et 
de friabilité que la sonde, arrivée au fond de l'organe, ne ren- 
conire pas de véritable obstacle et pénètre sans effort dans la 
cavité abdominale : on peut alors sentir le bouton de Tinstru- 
ment directement sous les téguments. Si cet accident est en 
réalité plus effrayant que grave — et ce fait sera prouvé par 
un chiffre d'observations assez significatif. — il est néamoins 
de notre devoir de signaler la témérité avec laquelle certains 
gynécologisles allemands ont perforé les parois utérines, plu- 
sieurs fois de suite, chez une môme malade, sans autre but 
qu'une inexplicable curiosité. Ainsi chez une femme dont 
l'histoire sera rapportée plus loin (voir obs. X). Eœning en- 
fonce la sonde utérine jusqu'à ce que la poignée de l'instru- 
meut soit arrêtée par les pariies génitales et qu'on en sente le 
bouton à 2 centimètres et 1i2 de l'ombilic. Le lendemain, il 
rcfpèie la môme manœuvre, et, trois jours après, il pré.^eute 
la-iualade aux élèves de sa clinique ; là, en plein amphithéâ- 
tre, le professeur fait constater aux assistants que la sonde 
mtà x^iiOD iti tond de l'utérus sans la moindre ^ifliculté dans les 
points qui n'out pas été perforés antérieurement, tandis qu il 
faut imprimer une certaine pression à l'iustrument, vaincre ' 
un véritabie obstacle dans la partie de la paroi perforée par 
les manœuvres antérieures et où existe sans doute un tissu 
cicatriciel en voie de formation. 



En vérité, nous nous demandons s'il est permis à un chi- 
rurgien honnête de jouer ainsi avec un organe aussi délicat et 
susceptible que l'utérus! Or l'exemple de Hœning n'est 
malheureusemmt pas le seul ; la lecture de plusieurs obser- 
vations, dont nous donnerons plus loin un r sumé isuccinct, 
démontrera qu'il est en quelque sorte entré dans la pratique 
journalière de certains gynécologisles d'introduire Thystéro- 
mètre dans l'abdomen aussi facilement que dans la cavité 
utérine! 

Signaler et discuter ces faits encore peu connus en France 
en y ajoutant quelques faits inédits qui nous ont été commu- 
niqués par noire bavant maître M. Demarquay, [tel est le 
but que nous nous proposons ici. 

I. Considérations historiques.— (1856). J/iar^/^^î^^îZ^wM^^a» (i) 
décrit trois cas dans lesquels, introduisant la sonde utérine, 
à travers l'orifice externe, et, la poussant à une très-grande 
profondeur, il s'imagine avoir pénétré dans l'abdomen à tra- 
vers une des trompes temporairement et pathologiquement 
dilatée. 

Cette hypothèse ne nous semble guère admissible et tout 
porte à croire qu'il s'agissait plutôt d'une perforation utérine. 

(I8îî^) Aran (2) est le premier gynécologiste qui ail parfaite- 
ment établi que. dans certaines conditions de la matrice, l'hys- 
téromètre peut perforer facilement les parois utérines ramol- 
lies. Son attention avait été éveillée sur ce point par les per- . 
foraiions produites par le raclage de la cavité utérine, au 
moyen de la curette de Récamier. D'autre part, il lui arrivti 
de perforer l'utérus, en pratiquant le cathétérisme utérin chez 
une femme récemment accouchée et à laquelle il ne survint 
ultérieurement aucun accident. 

(1it6b). Huguicr consacre un chapitre peu étendu de son 
remarquable Traité de i'hyslérométrie (3) à la perforation des 
parois de l'utérus. Songeant à l'épaisseur et à la contistanco 
du tissu propre de cet organe, il pense que l'on doit être ras- 
suré sur la fréquence d'un pareil accident. « Sur près d'un 
millier d'ulérus qui me sont passés entre les mains, dit-il^ je 
n'en ai rencontré qu'un seul qui fut assez ramolli pour qu'il 
eut pu être traversé sans effort par l'extrémité de la soude. » 
— Huguier admettait donc la possibilité d'un perforation lacile 
de l'utérus par rhysiéromètre et en avait parfaitement saisi 
la cause et le mécanisme. Nous nous demanderons seulement 
comment il a constaté ces perforations si rarement, étant 
données les causes nombreuses enlrainant la friabilité du 
parenchyme utéiin. Faut-il attribuer ce fait à son adresse et 
à son habileté tout à fait exceptionnelles à manier la soude 
utt'rine, ou savait-il éviter le cathétérisme dans les cas parti- 
culiers auxquels nous faisons allusion? Nous n'avons rien 



(1) Malhews Duncan. — On a hitherdo undescriàed disease of the utcius, 
namely. un natwral patenay of the inner entremit y ofFallopian tubz [Ed'.mb, 
med. journal, june 1856). 

(2) Aran. — Leçons cliniques sur les maladies de Vitt&nt, Par'S, 1858-lf. 

(3) Huguier. — De l'EysUrcmétrie, Parie 1805. 



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110 



LE HtOOTlÉS MÉDICAL 



trouvé dans son trailé-qui put nous wm*«gner exactement à 

(1868). ÉildeMtndt (\) aj^nt^itfodtiUmystéromètPe ^n* 
la CBVfté abdorfiinale slmagitia, comme DuHcan. y avoir péné- 
'tréparlà trompe de Fallope. A P^xëmplé de( TylerSmfUs[i), il 
"admet comme pos&ible le caihétértsme de ce conduit et le 
recommande pour certaines affections des annexes de rutérue. 
Nous reviendrons plus loin sur ces singulières théories. 

(1870). Hœning (3) cite un fiait qui lui est personnel, 'i*econ- 
naU la perforation utérine par la sonde et combat les théories 
de Tylef Smiiis et Eildehrandt. 

(1872). Rabl-Ruckard et Lehmus (4) rapportent cinq exem- 
ples de perforation utérine par la sonde chez des femmes 
ayant récemment accouché : ce cathétérisrae fut pratir 
qué plusieurs fois chez la môme malade sans quil survint 
aucun signe sérieux de réaction inflammatoire. 

Ce travail, présenté à la Société d'obstélrique de Berlin, fut 
Tobjet d'une discussion où quelque orateurs résumèrent les 
résultats de leur expérience personnelle. 

Louis Mayer cite un fait qui lui est commun avec Cari 
Mayer ; il survint, malgré la perforation utérine, si peu de 
réaction, inflammatoire qu'aussitôt après le cathétérisme, la 
•malade put, sans inconvénients, faire un long chemin pour 
regagner son -domicile. 

i/ar//A aurait perforé plusieurs fois l'utérus chez des femmes 
récemment accouchées, sans qu'il survint aucun accident 
ultérieur. 

Les auteurs précédents ayant mis en doute la possibilité 
d'introduire la sonde dans Tabdomen par les trompes de 
Fallope, Bischoff (5; cite un cas très-concluant, — mais aussi 
tout à fait exceptionnel — où Tautopsie démontra que Thys-. 
téromètre avait dû être introduit dans l'abdomen non par 
perforation des parois utérines qui étaient très-épaisseS et 
n'offraient point de lésions, mais par l'orifice utérin de la 
trompe gauche considérablement dilatée. 

Courty (6) signale comme contre-tindicatlon formelle du 
cathétérisme utérin le ramollissement bien constaté des tissus 
de l'utérus et l'état de la matrice dans les premières semaines 
qui suivent l'accouchement. Si, d'après lui. les perforations 
utériùes n*ont pas toujours élé suivies d'accidents graves, il 
faut songer qu'il existe des différences considérabic^s ^'eno 
femme à l'autre, eu égard à la susceptibilité de cet organe et 
au retentissement de ces traumatismes. 

Bnffn, M. Demarquay, dans le cours de sa vaste pratique 
chirurgicale, a observé quatre cas de perforation des parois 
utéiines par rhyistérpmètre ; chez aucune de ces femmes il ne 
survint d'accident ultérieur. — Nous avons eu l'occasion d'ob- 
server nous mêmes la dernière de ces malades, et nous en 
rapporterons plus loin l'observation détaillée. (Obs. V.) 

II. Des conimtions de la perforation de l'utérus. — Le 
ramollissement et la iriabililé du parenchyme utérin, — con- 
ditions évid'»mment les plus favorables à la perforation, — se 
rencontrent plus particulièrement dans un certain nombre 
d'Ôffectious que nous allons énumérer brièvement : 

10 Métrite, Nous n'avons pas à nous occuper ici de la mé- 
triteparenchyraateuse aiguë, car cette affection contre-indique 
formellement non-seul3raent le cathétérisme utérin, mais 
encore la simple introduction du spéculum dans le vagin. 

Dans certaines formes de métrite chronique, le tissu utérin 
peut arriver à un grand degré de friabilité, Ainsi, pendant la 
période divfiltraiion ou de ramollissement qui, d'après Scau- 
zoni , précède généralement la période d'induration , on 
trouve les altérations suivantes : le parenchyme de la matrice 



(l) Hildebrandt. — Ueber dos Soudiren der tuhen [Mùnathtchrifi far 
Geburts kundc und FrauenkranketUn, Bd. XXXI. p. 447. — 1868. 
(2)Can8t. Jahresber, 1840 IV p. 343. 

(3) Berl, Klin, Wochenachrift, 1870, n« 16. 

(4) Butrage ftlr gehurts hûlfe und gyntusthologie. Il Band. 1 Hcft. p. 12. 
Berlin 1872. 

(5) BischoiT. Urbor Tindringen der utérus sonde in cine tnbe. ifiorresp- 
Blatt fur seheifeiiter îierUe, 1**" octobre 1872). 

(6) Courty. — Traité pratique des maladies de Vutérus, 1872. 



est imbibé de sérosité. mou,Mlgf«irgé, friable; non-seulMent 
led >ûlnre«^^^««^ce4Éito sdnttâiwooiées et écartées les une»* des 
«eMreâ, ninds^ilvent (aie»(ont.Jttilrf la dégénrtrevtenceqE^is- 
"^euse; le'^ikBu 'TcelHilaire. .nterstiliel est égalemèBt infiltré 
^ d'une 'quH&tilé de ddllules graisseuses libres. %n «Diigoit aisé- 
ment 'avec: •quelle-facilité la pointe -de l'hystérometre-pourra 
traversende^rnissus ainsi altérés. 

Lorsque ces lésions ont envahi la totalité de l'organe — ce 
qui est le fait commun — il est possible, sinon de les diagnos- 
tiquer, du moins de les soupçonner et d'user du cathétérisme 
utérin en conséquence ; mais une portion limitée de l'orf ane 
vient-elle seule à subir ce ramollissement, il deviendra im- | 
possible de prévoir cet état pathologique et de se mettre à | 
l'abri des accidents. — Nous n'avons pu recueillir aucun fait i 
précis de perforation utérine pratiquée dans ces conditions, \ 
mais nous admetterons volontiers que certains cas de perfo- 
ration dont la cause nous échappe peuvent être attribués à un 
ramollissement partiel du fond de Putéru& Quelques auteurs, 
et notamment TiU (1 j, n'admettent point, faute de signes cli- 
niques capables de les caractériser, ces inflammations limitées 
à une portion restreinte de la matrice ; on ne peut cependant 
les nier au point de vue de Tanatomie pathologique pure et 
Scanzom^) a depuis longtemps attiré Tattention sur- ee fait, 
à savoir que, par la présence d'un infarctus chronique, les 
parois de la matrice ne sont i^as toujours si épaisses qu'il ne 
devienne possible de sentir le bec de la sonde à travers elles 
et la paroi abdominale. » De ce fait à la perfbration complète 
de l'utérus^il n'y a qu'un pas. Quoi qu'il en soit, on ne saurait 
trop approuver Tilt qui rejette fbrmeilemement la pratique 
recommandée par Routh pour diagnostiquer la métrite du fond 
de l'utérus ; on sait que ce gynécologiste prétendait recon- 
naître cette affection è une douleur spéciale* (|u'il déterminait 
en cherchant à -soulever la matrice avec rhystéromôtre. 

2» Atrophies de l'utérus. Nous n'insisterons point sur l'atro- 
phie concentrique de cet organe, bien que Courty ait signalé 
dans cette affection un amincissement des parois accompagné 
souvent, lorsqu'elle est généralisée, de ramollissement et de 
petits foyers apoplectiques. Dans l'atrophie excentrique^ nous 
trouvons une cause plus fréquente de perforation ; en effets 
dans la forme spéciale qui survient après les affections utéri- 
uu» puerpérales, Scanzoni{^) a noté,outrela diminution de vo- 
lume des parois, la dégénérescence graisseuse du tissu 
musculaire. 

Louis Mtvyer (4) a indiqué la facilité avec laquelle la matrice 
peui être perforée par l'hystéromètre dans ces atrophies, sur- 
tout dans certains cas de fibroïdes interstitiels, où la paroi 
recouvrant la tumeur, n'est guère plus grosse qu'une feuille 
de papier. 

30 Tuberculose des parois utérines. Le ramoliissement et la 
suppuration des tubercules développés dans le parenchyme 
utérin peuvent donner lieu à de véritables cavernes ; il existe 
même dans la science plusieurs cas de perforation spontanée 
du fond de l'utérus par dégénérescence tuberculeuse et ayant 
entraîné la mort (5). 

40 C(fncer de Vutérus. M. Demarquay nous a communiqué le 
(*as suivant où laperforation facile de Tutérus par l'hystéro- 
mètre est due évidemment à la dégénérescence cancéreuse du 
corps de la matrice. 

Obsbrvation I. Cancer du corps de l'utérus, Cathétérisme interne; per- 
foration de l'utérus par la sonde ; aucun accident, — (Observation de M. De- 
marquay). 

Il s'agit d'une femme de 60 ans qui avait des hémorrhagies passives de 
l'utérus, sans douleurs* Soupçonnant la présence d'une tumeur dans la 

■ ■ ■ ■ 

(1) Transactions of tke obstétrical Societg of Zondon; vol. XIII, 1871, 
p. 197. 

(2) Scanïoni. — Die Gebaermuttersonde. (Seitrâge tur Qefmrt and &gn, 
t954, p. 183. 

(3) Scanzoni. — Traité pratique des maladies des ^ganeêtetTStuls. 

(4) Bertraege f^r Gehurtstkûlfe und Gynoekologie, II i Band 4 1, p. SI. 

(5) Cooper. — - Galette médicale, 1870, p. 116. Tuhenmlose utéiintichef 
une femme grosse ; rupture de Tutérus. — - Guzzo, Arck, gén, dêmédêCÛM 
1848, p. 104. Rupture de Vutérus hors l'état puerpéral^ par r«iiioUiMenent' 
de la matière tuberculeuse. 



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LE PROGRES MEDICAL 



111^ 



«avîté utérine, M. Demarqaay se décide 4 pratiquer le cathétérisme utérin. 
L'hystéromètre s'enfonce très-profondément, traverse la paroi utérine sans 
que Topérateur sentit la moindre résistance, et Ton put constater que son 
Douton arrivait auHlessotts deTonibilic, et buttait contre la pan)i abdominale. 
«— M. Demarquay fut d'abord très-effrayé^ mais il ne survint heureusement 
«ucun accident. 

Quelques mois plus tard, cette femme succombait avec tous les signes 
d'un cancer du corps de Tutérus. 

L'hysléromètrie, on le sait, a été recommandée et souvent 
employée avec fruiUians le cancer de l'utérus, par Huguier, 
Nonat et B^^rnutz, non-seulemenl pour fixer le diagnostic dans 
les cas douteux, mais encore pour rétablir Tissuedes produits 
de décomposition et de la matière ichoreuse provenant d'ulcé- 
rations cancéreuses du fond de Torgane : le cours de ces liqui- 
des peut être effectivement empêché par un rétrécissement 
néoplasique de la partie cervicale. Notre observation ne prou- 
ve-t-elle point qu'il serait plus prudent, en pareil cas, de dila- 
ter la cavité oblitérée du col avec Téponge préparée? (il suivre) 



CLINIQUE J^ÉDIGALE. 

l>e la paralysie bulbaire progressive {paralysie glonso- 
labio-^laryngée), et de ses rapports avec l'atrophie 
masculaire progressive, 

Par. A. KUSHAUL (1). 

Messieurs, 

Dans son premier travail. Duchenne (1860) avait regardé la 
paralysie glosso-labio-laryngée comme de nature musculaire. 
Trousseau trouvant plusieurs fois dans ses autopsies l'hypo- 
glosse atrophié ainsi que les racines des nerfs moteurs d'ori- 
gine bulbaire en avait conclu : 1®que la paralysie glosso-labio- 
laryngée progressive était d'origioe nerveuse; 2<> qu'elle dépen- 
dait de Tatrophie des racines nerveuses motrices bulbaires et 
l'atrophie musculaire de Tatrophie des racines motrices spi- 
nales. — Le caractère central de cette affection avait échappé 
' à Trousseau. 

Il fut signalé à peu près en même temps par trois médecins 
allemands, Baervinckel à Leipsig (1860), Wachsrauth à Dorpat 
et Schulz à Vienne. Tous trois arrivèrent par le raisonnement 
à placer le siège de la paralysie de Duchenue dans la moelle 
allongée. Wachsmuth qui, dans son opuscule sur la paralysie 
bulbaire progressive, avait cherché à établir cette hypothèse 
annonça que la première autopsie faite avec le soin nécessaire 
ferait trouver dans la moelle allongée la cause de l'affection. 
— Cette prophétie s'est accomplie ; des recherches anatomi- 
^' ques précises ont justifié le nom de paralysie bulbaire pro- 
gressive en établissant que l'affection siège dans les parties 
grises motrices du bulbe. 

Depuis quatre ans la science a enregistré huit cas ter- 
minés par la mort où l'autopsie et les recherches anatomiques 
ont été faites avec le soin nécessaire pour fournir des résultats 
suffisamment précis sur les lésions anatomiques du bulbe et 
de la moelle. Deux de ces cas appartiennent à Leyden, deux 
autres où il existait en outre une atrophie musculaire pro- 
gressive ont été publiés Tun par Charcot etJoffroy, l'autre par 
Gombault, interne de Charcot, un cinquième appartient à 
Charcot, le sixième à Duchenne et Joffroy le septième à un 
américain, Hun, le huitième enfin, où les recherches anato- 
miques ont été faites par R. Maier, est celui de cette femme 
déjà plusieurs fois citée qui mourut dans mon service en juin 
1870. 

^ D'après ces huit observations il s'agit toujours d une affec- 
tion des noyaux moteurs du plancher du quatrième ventricule 
avec l'atrophie dégénératrice des cellules nerveuses de ces 
noyaux. Deux fois, dans les cas de Charcot et de Duchenne- 
Joffroy, le bulbe ne présentait aucune autre lésion, si ce n'est 
une certaine injection des vaisseaux de la substance grise ; 
dans tous les autres cas, il y avait en outre une myélite chro- 
nique scléreuse. Dans le cas de Gombaultles noyaux bulbaires 

(l) Sammlung KiUtiscker Vortrâge, publ. par Volkmann. -- Voir pour 
la 1^ partie : Mmw. méd^ n^» 10 et 21 . 



ne présentaient qu'une atrophie pigmentaire des cellules sans 
modification de la névroglie, mais les pyramides étaient sclé- 
reuses. Dans tous les autres cas, la sclérose atteignait les 
noyaux en même temps que d'autres régions motrices, le plus 
souvent les pyramides antérieures, exceptionnellement les oli-» 
ves, jamais jusqu'ici les corps resliformes et leur substance 
grise. L'atrophie des cellulesnerveuses. primitive dans les deux 
premiers cas, dépendant peut être dans les autres de la sclé- 
rose, doit être regardée comme l'élément essentiel de cette 
maladie puisque on Ta toujours constatée. 

La dégénération des cellules nerveuses se montre surtout 
avec le caractère de l'atrophie pigmentaire jaune. Descellulesse 
colorent, deviennent souvent d'un jaune intense ou jaune- 
brun, ou jaune-rougeâtre ; en même temps elles s'atrophient 
«l leurs prolongements deviennent indistincts ou disparais- 
sant. Les~matns malades ont encore un noyau distinct et un 
j)rotoplasme granuleux. Outre les granulations fines, on voit 
des amas de granulations très- distincts du noyau et des par- 
ties environnantes plus pâles. D'autres cellules sont remplies 
par ces granulations et le noyau disparaît; c'est ce qu*a vu 
Maier dans notre cas et, d'après Charcot, il ne reste en fin de 
compte de la cellule dégénérée que des granulations jaunes 
isolées ou réunies en amas. 

Les lésions de la myélite scléreuse constatées par Maier con- 
cordent parfaitement avec les données de Leyden. — A l'état 
frais on voyait dans la masse médullaire un grand nombre de 
granulations de graisse isolée ou en amas. Sur les prépara- 
tions durcies, laugmentation de la névroglie était révélée par 
l'agrandissement des espaces intermédiaires aux tubes ner- 
veux; la substance conjonctive paraissait tantôt granuleuse, 
tantôt formée de fibrilles fines ou épaissies. La paroi des 
vaisseaux était épaissie et entourée d'une épaisse gaine de 
lisâu conjonctif contenant souvent desgranulalions de graisse 
et de petits corps brilîants très-résistants aux agents chimi- 
ques. 

., Dans les points où le tissu cellulaire réticulé était conservé 
se trouvaient souvent des corps étoiles dont les prolongements 
distincts avaient un contenu granuleux et dont le corps con- 
tenait souvent d'autres éléments cellulaires. — Ses tubes 
nerveux, dont le nombre était considérablement diminué, 
étaient tantôt amincis, à contenu granuleux, le cylindre-axe 
épaissi ; d'autres fois les tubes étaient pâles, les cylindres- 
axes atrophiés ou complètement détruits. 

Des masses grises, toujours malades, qui correspondent aux 
cordons antérieurs , le noyau de l'hypoglosse était tou- 
jours compromis. Charcot et Joffroy ont constaté, dans le cas 
combiné avec l'atrophie musculaire, par la comparaison avec 
les préparations de Glarke du noyau de l'hypoglosse normal 
que le nombre des cellules nerveuses dans les noyaux atro- 
phiés avait été réduit au lilOouau li13 de la normale. — En 
outre les noyaux du spinal sont constamment atteints» 
ceux du facial le sont d'ordinaire. Du3hennea vu la portion 
motrice du trijumeau malade. Au contraire les noyaux plus 
externes, correspondant aux cordons postérieurs de la moelle, 
ceuxde Taudtifet de la portion sensitive du trijumeau et, 
d'après les observations de Charcot et Duchenne-Joffroy, l6 
noyau du glosso-pharyngien, paraissaient intacts. Charcot 
seul a trouvé un petit nombre de cellules dégénérées dans le 
noyau sensitif du trijumeau. Leyden etMaier ont constaté un 
amincissement des fibres intramédullaires de l'hypoglosse, du 
vague, du spinal et du facial; Gombault les a trouvées nor- 
males. 

Les olives auxquelles Wachsmuth avait attribué un rôle 
important dans cette affection d'après les hypothèses de Schrce- 
der-van-der-Kolk, ne paraissent dégénérées qu'exception- 
nellement. — Leyden dans son premier cas avait trouvé leur 
substance centrale dégénérée . Les observateurs français et 
Leyden dans son dernier cas les ont trouvées normales. Maier 
lésa trouvées très-malades — Les pyramides ont présenté 
les lésions de la sclérose dans les deux cas de Leyden dans 
celui de Maier et dans le cas de Gombault. 

Gomme vous l'avez vu,. messieurs, on voit toujours appa- 
raître dans le cours de la paralysie bulbaire des paralysies ei 
souvent Tatiophie de groupes d3 muscles innervés par les 



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11 



LE PROGRES MEDICAL 



nerfs spinaux. — Aussi n'y a t-îl rien d'étonnant à ee que 
dans tous les cas oii on a examiné la moelle, on y ait trouyé 
les mômes lésions que dans le bulbe. — Tanl6t on a constaté 
uniquement l'atrophie pigmentaire^ des cellules des cornes 
antérieures et la vascularisation exagérées de ces parties. 
(Gharcot, Duchenne-Joffroy); tantôt on a vu de plus une myé- 
lyte scléreuse des cornes antérieures et des cordons anté- 
rieurs et latéraux. (Leyden. Hun. Maier). — Les cornes et les 
cordons postérieurs ont jusqu'ici été trouvés intacts, cepen- 
dant, dans mon cas, Maier a trouvé dans la région cervicale 
quelques traces du mal jusque sur les limites latérales des 
cornes postérieures. Dans les cas où \\ y avait atrophie mus- 
culaire progressive, on a constaté la sclérose des cordons an- 
térieurs et latéraux avec atrophie pigmentaire des cellules 
nerveuses des cornes antérieures, et GombauH-a tu ces cel- 
lules réduites au cinciulème de leur nombre à la région cervi- 
cale, de la moitié à la région lombaire. 

J'ai déjà dit combien il était fréquent de voir l'atrophié 
dos racines motrices du bulbe appré?iable à l'œil nu. — Le 
plus souvent les racines de l'hypoglosse étaient amincies, 
parfois à peine visibles. On a constaté souvent aussi Tatro- 
phie des racines du vague, du spinal et du facial; dans un 
cas celle des glosso-pharyngiens (Leyden); dans un autre celle 
d'un des trijumeaux (Hun). Les mômes lésions existent dans 
les racines antérieures de la moelle cervicale parfois mômè 
jusque dans les régions inférieures. L'alrophie des tubes ner* 
veux peut être dissimulée à l'œil nu par Thyperplasie desélé-^ 
mentsconjonctifs. Dans le cas de Charcot, où il n'y avait 
qu'une atrophie pigmentaire des cellules nerveuses, cet ob- 
servateur ne put constater sur les tubes nerveux des racines 
qu'un ffn état granuleux. Lorsque les tubes nerveux sont at- 
teints d'atrophie graisseuse, celle-ci diminue vers la p ériphé- 
rie, ainsi elle est à peine marquée sur les ramifications fines 
de l'hypoglosse qui sont parfois complètement saines. 

Quant aux miiscles, on les voit tantôt à peine diminués dé 
volume proporlionnellement à l'amaigrissement général, tan- 
tôt atteints d'une atrophie manifeste. Mais il ne faut pas, 
corartie Duchenne, conclure de la conservation de volume à 
l'intégrité trophiquedes muscles. Celle-ci peut exister (Trous- 
seau, Duménil, Maier), mais elle peut aussi faire défaut, 
comme le prouve surtout l'observation de Charcot. ^ O^^i"- 
que dans son cas la langue ne parut pas atrophiée quelques 
jours seulement avant la mort, le tissu musculaire à la pointe 
était déjà en dégénérescence graisseuse, les fibres musculaires 
atrophiées, taudis que le sarcolemme était en proliféra* 
tipn . 

tin fait important, c'est que, chez le môme individu, des 
muscles et des groupes musculaires paralysés pendant la vie 
•sont trouvés à Texamen microscopique en partie intacts, en 
.;j)artie atrophiés, et dégénérés à des degrés et sur imeéten-^ 
<iue variables. L'observation de ma malade qui présentait une 
^ralysie. généralisée à la fois a presque tout le corps est 
très-intéressant à ce point de vue. Chez elle, la langue pat 
exemple était très-atro[»hiée, Torbiculaire des lèvres intact, les 
muscles superficiels du cou dégénérés et atrophiés, les muscles 
proîonds l'étant à peine, les muscles laryngés étaient très- 
atrophiés, les muscles pharyngiens très-peu, etc. — Charcot 
a fait les mômes observations dans son cas; sur plusieurs 
muscles les troubles trophiques étaient bornés à des faisceaux 
'«ta des fibres isolés, d'autres (épaule gauche) étaient très* 
atrophiés et jaunes, d'autres enfin aimplement amaigris. 

La véritable atrophie est rarement complète et n'atteint 
*(l'ar4inaire que quelques faisceaux isolés. Elle consiste tantôt 
en une simple diminution, tantôt en une dégénérescence sé- 
reuse ougraisseuse des fibres musculaires, les trois formes 
de dégénérescence peuvent se voir sur le môme muscle. Le 
tissu cellulaire interfibrillaire parait le plus souvent hyper- 
trophié mais ne Test cependant pas toujours. {A suivre.) 

.^Tr&d. BIEGHA.QUBT.) 



j^iA^AU^jAL 



s^s^sss^^^^a^àîiàé^ 



*' Mort parle chloroforme. — h^ Temps du 10 août annonce la mort, à l'âge 
' de 28 aïis d*un jeune peintre d'avenir, M. Georges t)rouin: atteint de vio- 
lenles^ douleurs dental^^s . il voulut s'endormir par le vhloroforme et s'ajapliquâ 
sur la figure un mouchoir qu'il en avait imbibé . 



Gontribntlon à ranatomle ^ à la physiologie .|>â*&]0- 
logique» dee tumeurs lurineases et dfis abcès usi- 
neuz (1). 

Par Henfi MlftmilUnr, iùlème d<é8 hftplttdn de Péa!â% 

MTïSlOLCieiR PATHOLOI&IQUH» *- tiLÏHOOnÔl^IB, (iSW<i^- 

p fummr uHfiaîre. — M. Voillemîer prétead tfaytAe 
partie des tuttieui*s tirinaities sotit constîtuîées par des 
nodosités sbtts-cùtanéés ^hérëntes à Turéthre mais en 
somme indépendantes dte cse condhiit. (Jamain. Manuel de 
pathologie chirurgicale, 2« édition). D'après cet énihi^nt 
chirurgien ces tumeurs aiïl^îeîntpcyar' origine une coltection 
sanguine ou purulente située dans le voisinage du cdiïal de 
rurèthre (Jamain, 2» édition).— (Nous n'avons pas trôtivé 
cette opinion émise dans son Traité des voies ttrinùires). 
Ainsi donc M. Voillemieradmetla collection sanguine conune 
pouvant donner lieu à la formation d'une variété de tu- 
meur urineuse. Datis le cas qu^il nous- a été donné de ren- 
contrer, la tumeur qui se trouvait à la partie postérieure de 
la portion spongwose était adiiérente à rurttifW?*lle^fte 
trouvait <lans l'épaisseur du tissu s»us*«iuq«ieTix et îa «lu- 
queuse du canal en était complét«l»eot4iïdépeiite«te. Qeant 
à la nature de cette tumeur elle était manifeste : c'était, 
sinon une collection sanguine, du moins une infiltration de 
sang dans les mailles du tissu fibreux qui avait remplacé le 
tissu spongieux normal. 

Infiltration ou collection, peu importe la forme, aufead 
c'est toujours la même chose et c'est le processus liéwrir- 
rhagique qu'il fout invoquer. Nous avons -éit inrécédemmenl 
par quel mécanisme Thémorrhagie se produisait; lane feU 
ce mécanisme mis enjeu, iïdoit donoer èiea le plus'SWi- 
vftnt à une infiltration sanguine à cause de *a nature du 
tissu au milieu duquel se fait répanchement sanguin, wds 
on conçoit très-bien la possibilité de la collection saugiâne. 
Du reste M. Voillemier aurait vu ce dernier fait. Nous noos 
rencontrons donc sur ce point avec cet émiaent obiarurgien 
et nous sommes heureux de pouvoir nous abriter aeus orne 
autoi4té aussi compétente, 

Nous ne soldons pas discuter ici toutes les origines, fos- 
sibl^s des tumeurs urineuses, nous voulons seulement bien 
établir ce foit, & bkvoïc qu'il existe le long d« canal de Tuitè- 
thre des tumeurs dites urineuses 4}ui tantôt solides, %sMX 
liquides, ont leur origine exclusive dans une ^émorrlii^e 
du tissu sous-muqueux. 

Nous sommes loin d'avoir la prétention de chasser ^if 
cadre nosologique les tumeurs urineuses proprement dîM, 
c'est-à-dire celles dont lo contenu serait de l'arâie; «tis 
nous ne pouvons nous empêcher de croire que bien des 
tumeurs groupées dans ce genre n'étaient autres ^^e 
collection sanguine ou bien un kyste séreux héaiatiftie. 

Le fait de la tumeur urineuse d'origine sanguioe peut 
donc être considéré ai^ourd'hui comme démontré. Quant à 
sa fréquence nous essaierons de la discuter plus loin , mais 
il faut le dire c'est une question qui aurait besoin d^oinar- 
vations nouvelles pour être jugée définitivement. 

2^ Abcès urineuœ, -^ Pour nous l'abcès urtneux peut 
succéder à l'infiltration ou à la collection sanguine telles 
que nous venons de les signaler soit peu de temps après leur 
formation soit plus tard. 

Au début, les phénomènes inflammatoires causés par la 
présence du sang seraient la cause de la purulence. -Plus 
tard, il y aurait un mécanisme difl'érent pour la collection 
et l'infiltration : ï)ans le premier cas ce serait ui^e ôa«se 
quelconque, un traumatisme qui oocaaimmerait de l'in- 
flammation aiîL niveau de la poche; da^s le seo<!>nd cas la 
purulence serait le fait de la nécrobiose ou potii' parterle 
langage que aous avons «aployé précédemment, ce serait 
de la cirrhose régressive, de la phthisie srëthrale. 

L'abcès urineux succède donc à la tumeur urineuse, soit 
qu'il arrive de suite se confondant^ poury.uinsi dire avec 

(l) Voir les n®» 1, 2, 4 et 8 du Progrès MédkaU 

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LE PROGRES MEDICAL 



113 



elldv soU que Tabcès si^ccëde à la tusogiu:. urifouse hi&a, .. 
longterops après son apparition. 

Du reste dans le cas que nous avons observé nous trou- 
vons d'abord un abcès urineux tout formé au périnée 
(inoision le 22 juillet); puis,. à l'autopsie, nous constatoos à 
la partie postérieure de la régioii spoogi^evuse de Torèthre 
un abcès qui commençait à se former aux dépens d'une 
tumeur urineuse (infiltration sanguine) par le mécanisme 
de la nécrobiose. C'était saisir la nature dans son processus 
pour passer de la tumeur proppwieat dite à l'aboèa. 

Ainsi donc la transformation de. la tumeur saogama.ou 
urineuse en tumeur, purulente ou abQès urineux est. un (ajlt 
définitivement acquis ; notre cas le prouve surabondam- 
ment. 

D'ailleurs, indépendamment de cette observation, étant 
donné le fait d'une hémorrhagie dans l'épaisseur du tissu 
sous-muqueux de l'urôthre, pourquoi le. foyer hémorrhar 
gique ne pourrait-il ici comme ailleurs se transfor er en 
foyer purulent? Le raisonnement pouvait donc ici devancer 
l'observation. 

Nous voulons avant de finir ce chapitre insister sur quel- 
ques particularités au sijyet de cette espèce d'abcès uriaeux 
que nous étudions : 

Dans l'abcès qui commençait à se former à la partie infé- 
rieure de la région spongieuse c'était aux dépens de la 
périphérie de la tumeur que le pus se formait. Les parties 
périphériques incapables de se nourrir avaient subi la trans- 
formation nécrobiotique ; c'est à la périphérie que siégeait 
le pus. La gaine du tissu spongieux avait été détruite; et 
le pus fusant dans le tissu cellulaire sous-cutané était venu 
former une tumeur jusque sous le corps caverneux au 
point de simuler unepénitis; Maisnous insisterions peu sur 
celile disposition partioulière , voulant seulement faire 
remarquer, la position superâcielle du pus dana ce cas. 
Aussi est-il probable que l'abcès se serait ouvert à la peau 
sans que sa cavité ne communiquât avec le canal de 
Vurèthre,'à moins toutefois que. toutes les parties delà 
tumeur urineuse aient subi la môme dégénérescence ce qui 
est encore possible. 

Si, au contraire, les parties profondes de la tumeur atte- 
nantj^â à la muqueuse subissent les premières le travail 
précité, il est presque certain que le pus se fera jour à tra- 
vers la muqueuse dans le canal, dej Turèthre, de môme qu'il 
est aussi possible qu'il s'ouvre également à la pçau.. Il, s'en- 
suit que Tabcès dit urineux et d'origijie hémàtique peut 
s'ouvrir tantôt à la peau, tantôt dans le canal de* l'urèthre, 
tantôt par les deux voies à la fois. Il ne faudra donc pas 
conclure qu'un abcès est? d'origine urineuse, lorsque. à le^ 
suite de son ouverture il y aura uneflstulQ urinQUse, comme 
cela s'est passé dans notre cas. 

Au contraire, nous sommes porté à croire qieô lorsqu'un 
abcès dit urineux s'ouvrira simplement par la peau, son 
origine ne doit pas être recherchée dans le :passage de 
l'uinne à travers la muqueuse fjraillée. A ce sujet nous dis- 
tinguerons deux cas : 

Dans le premier cas, nous rangerons les abo^s urineux à 
formation rapide qui ne peuvent être distinguas de la tu- 
maur urineuse à laquelle ils succèdent sans coup férir. Id 
nous crayons pouvoir affirmer que toutabqôss'ouvrant 
simplement par la p^au n'est pas un abcès urjneux proprer 
ment dit car dans œ cas la ftssuce qui a dohné passage à 
rnrîDe n'a pas pu se cicatriser ou du moins ddnnerune cica-i 
I triée asses solide pour s'opposer au passage çhi pus. 
' Dans le deuxième ca^, nous oomprenoné^' les abcès qui 
s'ai)oèâent longtemps après la formation <h0 la tumeur. Ici 
uQue serons moi^s afflr(natifâ car uàecicalrice solide a eu 
le temps de se faire et rautopsie seule pmpirrait juger la 
question. 

Comme on le voit, nous nous eflbrçonfiide rçstr^iuare le , 
p}u3 possible! le dmnaine des abcès uipi»mx. tput aute^t qi^ 
celui à/^ tumeurs ui^iueuses propmn^t ditea^ Toutefois, 
nouB \». i^pétons, nous souha^s^ loia# vonloii^ bat^eeu) 
bpèche coiup^tement cette origjne u»^|^se des teneurs- et. 



Nûus.disons tumeurs et abcès, uréthrau^c^r il est^biep 
évident que les noms de tumeurs, urineuses et d'abcès uri- 
neux sont des dénominations vicieuses en partie, qu'il con- 
viendrait peut-être de réformer; mais pour cela l'autorité 
nous manque et nous nous couteotons de préseiUe^ À 0^ 
suj.et cetteisimple observation. 

Il est bien entendu que cette théorie que nous venons de 
donner ne s'applique qu'aux tumeurs et abcès urinaires qui 
surviennent à la suite des blennorrhagies chroniques dans 
le coars des rétrécissements. (A suivre). 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
La Faculté de médecine de Nancy. 

- î^ nouyel.te faculté de Nancy vient de terminer sa pre- 
mière année scolaire. Dà^ maintenait il devient possible 
sinon de prévoir l'avenir qui lui est définitivement réservé, 
du moins de signaler les graves difficultés que lui a créées 
une organisation aussi arbitraire que défectueuse. Le mal 
est sérieux ; et — nous le disons avec peine — si on ne le 
combat point avec énergie, les débris de la faculté de Stras- 
bourg, jadis si brillante, sont menacés de s'éteindre dans 
l'obscurité de l'ancienne écolo de Nancy où ils ont été si 
malencontreusement importés. 

Mais où donc est le mal? — Il se trouve d'abord dans la 
mauvaise organisation des cliniques de la faculté et, pour 
être convaincu.de cette vérité, il suQit de jeter un coup 
d'œil rapide sur les hôpitaux de Nancy. En attribuant des 
établissements hospitaliers à cette ville nous commettons 
une erreur, car elle n'en possède point ! Les hôpitaux sont 
la propriété des religieicses de l'ordre de. Saint-Charles 
qui les loue à la mumcipalité. 

I^eplus import^ntd'entre eux est l'hôpital Saint-Charles 
où se triouvent installés les services de clinique chirurgicale 
et médicale. Il renferme 160 lits, généralement tout occu- 
pés. Cinquante-cinq lits sont consacrés à la clinique chirur- 
gicale, neuf à Tophthalmolpgie et soixante à la clinique mé- 
dicale, Nous avons eu l'occasion d'observer dans ces divers 
services beaucoup de faits intéressants. Celui de chirurgie 
notamment oflre un nombre considérable de fractures et de 
traumatismes, en rapport avec l'extension que prend cha- 
que jour l'industrie Nancéenne. Les affections des voies 
urinaires, de l'utérus, des articulations, et du tissu osseux, 
etc., n'y sont point rares et peuvent servir de base à un en- 
seignement clinique élémentaire. 

Cet état de choses est loin d'ôlre parfait, mais il est 
évidemment susceptible de le devenir; il suffirait, pour cela^, 
d'attirer de nouveaux malades par une installation plus 
convenable que celle qui existe actuellement. Nous ne. 
croyons pas, en effet, qu'on puisse trouver dans aucun de 
nos chefs-lieux de canton un établissement hospitalier plus 
misérablement installé que celui de Nancy. En parcourant 
ces salles basses, mal aérées, donnant sur des cours som- 
bres et humides, on songe involontairement aux premiers 
temps de l'ancien Hôtel-Dieu. Il n'existe pas de jardin ou ' 
rien qui puisse servir de lieu de promenades, et nous n'avons 
guère rencontré de ma'ades dans les cours, dont .l'air, du 
reste, est infecté par les émanations d'un égoiit. 

On nous a assuré q»je l'administration ^e mettaîti à hi^ 
disposition des chirurgiens aucun des instruments les plijs 
indispei^sabjes ; et, nous avons vu faire une injection dans 
un cas d'hydrocèle à l'aide d;une seringue qu'eût répudiée. 



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114 



LE PROGRES MEDICAL 



plus d'un apothicaire de village. — L'hôpital n'a point de 
pharmacien ; la préparation des médicaments est exclur 
sivement réservée aux religieuses Nous noufi demandons 
ce que doivent penser les anciens médeciis de l'hôpital 
civil de Strasbourg qui n'ont certes pas oublié les importants 
services rendus à la science par M. Hepp leur regretté 
pharmacien en chef. 

Quittons l'hôpital Saint-Charles pour entrer dans une 
seconde propriété des religieuses du môme ordre, c'est-à- 
dire à la < Maison de secours » où sont installées les clini- 
ques d'accouchements et des affections syphilitiques ou 
cutanées. Ici nous tombons de mal en pire. Femmes encein- 
tes, en travail, ou en couches, sages-femmes, éievBS'sages- 
femmes, prostituées atteintes de maladies vénériennes, tout 
ce monde est entassé péle-môle dans ce triste établissement 

De la salle des femmes en couches et du dortoir des élèves 
sages-femmes, on voit aisément tout ce qui se passe dans la 
partie réservée aux femmes syphilitiques! L'hygiène de 
cette Maternité est aussi détestable qne possible; les salles 
sont petites, les plafonds sont bas, les lits se touchent. Aussi 
la fièvre puerpérale y exerce-t-elle ses ravages. Dans le 
courant de l'année scolaire, une véritable épidémie a aniené 
une mortalité effrayante ! 

Le troisième hôpital de Nancy est consacré à la vieillesse 
et M. Démange y fait deux fois par semaine une leçon clini- 
que sur les maladies des vieillards. 

On comprend, après les détails que nous venons de 
donner, pourquoi l'enseignement clinique de la nouvelle 
Faculté est resté bien au-dessous de ce qu'il aurait dû être. 
Le nombre des élèves qui l'ont suivi, déjà insignifiant, di- 
minuera encore au lieu d'augmenter, si Ton ne fenncrapi- 
dement la plaie sur laquelle nous venons démettre le doigt. 
— Sans vouloir nous engager sur un terrain trop dange- 
reux, nous ajouterons que renseignement magistral ne s'é- 
lève point non plus toujours à un niveau suffisant. En écou- 
tant certaines leçons cliniques, on se demande si réellement 
on se trouve dans une Faculté ou si l'on ne se serait point 
égaré dans la plus obscure des écoles secondaires. Nous 
sommes bien loin, en tous cas, du brillant enseignement 
chirurgical de Sédiilot, Rigaud et Bœckel. 

C'est avec plaisir que nous passerons des hôpitaux dans 
les LABORATOIRES, car nous trouvons dans ces derniers un 
état de choses bien plus satisfaisant ; là des efi'orts sérieux 
ont été tentés et certainement couronnés de succès. * 

Le Laboratoire de chimie physiologique et pathologique 
est installé dans de bonnes conditions et admirablement di- 
rigé par M. Ritter. Les élèves y sont exercés aux manipu- 
lations plusieurs fois par semaine. Dans le cours du dernier 
semestre, M. Ritter a fait devant un auditoire, aussi nom- 
breux que possible, une série de leçons du plus hautintérôt 
«ur l'analyse des urines, les matières fécales et vomies, le 
fiangetlabile. 

Lb laboratoire d^histologie pathologique est moins par- 
fait; des microscopes en nombre suffisant sont, il est vrai, 
mis à la disposition des élèves, maU Téclairage de la salle 
ne se fait qu'insuffisamment, par une lucarne 1 M. Gross, 
agrégé, supplée le professeur Feltz dans la direction de ce 
laboratoire. A défaut d'installation convenable, il a voulu 
donner à ses élèves un enseignement oral suffisant. L'in- 
flammation, la grangrène, les tumeurs ont été successive- 
ment décrites par lui avec beaucoup de méthode et une 



grande clarté, qualité précieuse et assez rare chez les his- 
tologistes. Mentionnons enfin deux autres laboratoires : 
l'un de chimie pure et l'autre de physiologie expérimen- 
tale. Sous ce rapport, la faculté de Nancy est donc réelle- 
ment favorisée. 

Quant aux cours « officiels, » ils sont nombreux et géné- 
ralement bien faits, mais suivis par un nombre d'élèves 
très-minime. Les leçons deM. Granjean, professeur-adjoint, 
ayant trait « aux notions préliminaires de thérapeutique, » 
ont cassé faute d'auditeurs ; le cours de pathologie générale 
a eu le même sort. 

Certes, MM. les professeurs Michel, Stoltz, Rameau, 
Hergot et Hirtz habitués au vaste amphithéâtre de Stras- 
bourg qui regorgeait toujours d'auditeurs, doivent éprouver 
d'amers regrets aujourd'hui, lorsqu'ils font leur leçon de- 
vant dix élèves, dans une salle vide • 

Si les débuts de la nouvelle Faculté sont difficiles, il ne 
faut point cependant désespérer de son avenir. N'oublions 
pas que Nancy renferme un noyau solide de travailleurs 
infatigables, formés à l'école de Kuss, Stœber, Schutzenber- 
ger. Caillot et Stoltz. — L'élan de ces jeunes professeurs a 
été momentanément arrêté, mais cet arrêt, espérons-le, 
n'est pas encore un fait accompli, tant s'en faut. Que la 
municipalité de Nancy, débarrassée maintenant de l'occu- 
pation étrangère, leur donne le champ de travail qui leur 
manque, c'est-à-dire des hôpitaux sérieux, indépendants de 
toute immixtion religieuse, et nous verrons bientôt ce 
que valent les élèves des derniers maîtres de la Faculté 
française de Strasbourg- L. E. Dupuy. 

I<e Choléra. 

Nous publions plus lom (p. 119) les renseignements que 
nous avons pu recueillir sur le choléra, renseignements qui 
méritent d'attirer Tattention. Jusqu'à ce jour, nous croyons 
qu'aucun cas de choléra asiatique n'a été signalé dans les 
hôpitaux de Paris. D'après The Lancet, on aurait observé 
un cas à Rouen et quelques autres dans les environs de cette 
ville. Si ce fait est exact) nous serions donc nous-mêmes 
sous le coup de l'épidémie. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 41 août, — PriIsidbnck de M. Depaul. 

A la fin de la dernière séance l'académie s'était réunie en 
comité secret pour entendre la lecture du rapport de 
M. WoiLLKz sur les titres des candidats à la place vacante 
dans la section de pathologie médicale. Après la lecture du 
procès-verbal et les communications, on a procédé au vote 
auquel ont pris part 54 membres. Majorité absolue 28. Le 
dépouillement du scrutin donne le résultat suivant - 

M. Hirtz 30 voix, M. Villemin 19, M. Jàccoud 4, M, Peler I. 

En conséquence la nomination de M. Hirtz sera soumise à 
l'approbation du Président de la République. 

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion sur le 
typhus exanthématique. 

M. BRIQUET, monte à la tribune et développe la thèse qu'il a 
déjà soutenue. Bien sauvent on a cru observer des épidémies 
de typhus qui n'étdient autre chose que des fièvres typhoTdes, 
du reste ces deux maladies ont la plus grande aualo^ie et 
peuvent être confondues. Quant au typhus exanthématique 
on a cru avoir trouvé une maladie nouvelle et pas du tout on 
a eu affaire au typhus fever. 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



115 



M. CHAUFFARD ft écouté M. Bdquet avec la plus grande défé- 
rence; mais il faut que toute discussion ait une fin, aussi il ne 
répondra pas. D'ail.eurs la queclion a complètement changé. 

M. BOuiLLAUD. A plusicuFS reprises on a. dans le courant du 
débat invoqué Tautorité de Louis. L'orateur tient à prouver 
que jamais l'illustre observateur n'a confondu la fièvre ty- 
phoïde et le typhus. La première de ces maladies, quelles que 
soient ses différentes formes, est caractérisée par des lésions 
de l'intestin et spécialement des plaques de Peyer, à tel point 
que lorsqu'on ne trouve pas ces altérations.il faut nier l'affec- 
tion^ le typhus au contraire est une maladie générale. G. B. 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

SÉANCE DU 23 MAT. — PRÉSIDENCE DB M. CHARCOT. 
Hdld hjflatlqne, par Andral, interne des hôpitaux. 

X Adeline, âgée de 47 ans, est entrée le 19 avril 1873, à 

l'hôpital Saint-Antoine, salle Sainte- Agothe. n* H (Service de 
M. Pbtbr). — R4glée pour la première fois à 16 ans. Ayant 
pris à ce moment Un hain froid, la malade vit ses règles s'ar- 
rêter; elles ne reparurent qu'au hout d'un an et irrégulière- 
ment; cette Irrégularité dans l'apparition des règles coïncidait 
avec un état général peu satisfaisant. — Au hout de deux ans 
la santé de la malade se rétablit. Cependant les règles sont 
toujours irrégulières : elles n'ap[>aralsseut que toutes les six 
semaines, tous les deux mois. Mariée à 22 ans, elle devint en- 
ceinte dpr's trois mois de mariage. Elle a eu onze enfants, et 
elle a îail trois fausses conclues. Les trois premiers accouche- 
ments se sont faits régulièrement ; après la troisième couche 
le ventre serait resté gros et dur et des douleurs abdominales 
seraient survenues assez fréquemment. 

Quatrième accouchement 18 mois après le troisième. — 27 
mois après le quatrième, cinquième accouchement. 

Au moment de sa sixièmegrossesse, la malade a été obligée 
de S'aliter pendant t mois sans qu'on puisse découvrir la cause 
de ses souffrances. — Le sixième accouchement a été régulier 
ainsi que le septième et le huitième. Après le huitième accou- 
chement, avortement après 2 mois de grossesse. La malade 
s'est vite remise et 11 mois après elle mettait au monde un 
neuvième enfant. — Entre le neuvième et le dixième accou- 
chement, «nlre le dixième et le onzième, avortements dans les 
mômes conditions que le premier. 

Le onzième enfant est venu à terme il y a 4 ans et 3 mois ; 
depuis pas de nouvelle grossesse. Les régies sont bien revenues 
tous les mois mais elles ne duraient qu'un jour et demi. Les 
règles que la malade attendait vers le 25 décembre 1872 ne sont 
pas apparues, depuis cette époque elle a vu son ventre gros- 
sir peu à peu, en même temps les seins se sont gonflés et sont 
devenus douloureux, la malade a eu de temps en temps des 
nausées, et parfois même des vomissements. 

Ces symptômes lui firent croire qu'elle était enceinte. Le 18 
mars 1873 la malade a une métrorrhagie assez abondante ; le 
sang perdu était .ûuide, et ne renfermait que deux caillots 
dont le plus gros était du volume d'un œuf de pigeon. Ces 
métrorrhagies se sont renouvelées tous les jours, le sang 
perdu était limpide, sans caillots, malgré ces pertes continuel- 
les, le ventre augmentait de volume. Mais le gonflement et les 
picotements desseins ayant disparu, les pertes ne s'arrètant 
pas, la malade cesse bientôt de se croire enceinte. Cependant 
elle s'affaiblissait de jour en jour et le 19 avril elle demandait 
à entrer à l'hôpital. Le jour de son entrée, à ma visite du soir, 
j'ai trouvé une femme excessivement anémiée. Elle accusait 
une grande faiblesse, de la céphalalgie, des bourdonnements 
d'oreilles, symptômes expliqués parfaitement par les pertes de 
sang continuelles que faisait la malade. Elle se plaignait en 
outre de coliques. — Sur la chemise je n'ai trouvé que quel- 
f quea taches de sang. La malade en effet ne perdait que fort 
peu depuis quelques jours. — En palpant le ventre de la ma- 
lade je n'ai provoqué que très-peu de douleurs et constaté la 
présence dans la cavité abdominale d'un^ tumeur volumineuse, 
bosselée, ayant la forme de l'utérus gravide, et remontant 
jusqu'à trois travers de doigts au dessous de Tombilic. J'ai 
pratiqué le toucher vaginal, et j'ai trouvé un col de l'utérus 



dur, irrégulier et assez volumineux : on sentait, notamment du 
côté gauche, de petites tumeurs dures et bouclées. 

On crut à des tumeurs fibreuses de Tutérus et on prescrivit 
de l'ergot de seigle, de la limonade sulfurique et des cataplas- 
mes froids sur le ventre. Grâce à ce traitement la métrorrhagie 
cessa . 

L'étal général devint très-rapidement satisfaisant, mais la 
tumeur abdominale grossissait très-rapidement. Le jeudi 22 
mai en palpant l'abdomen on constatait que la tumeur re- 
montait à deux travers de doigts, au-dessus de l'ombilic, trois 
ou quatre Jours avant le 22 mai la malade avait beaucoup 
travaillé. 

Le 22 elle se donne beaucoup de mouvement, va à la messe, 
à vêpres, etc. C'est ce jour-là qu'elle a été prise de douleurs 
violentes analogues à celles dune femme en travail. A4 heures 
- i^2 du soir, la malade revient de l'église, se plaignant de fortes 
douleurs dans les reins. Elle rapporte dans sa chemise deux 
caillots assez volumineux qu'elle a perdus pendant l'office. 
A 5 heures du soir elle perdait du sang en assez grande quan* 
tité et des caillots. La malade étant très-affaiblie, je prescrivis 
une potion cordiale, et je fis retirer les oreillers du lit. à 10 
heures du soir les douleurs étaient à leur maximum, la ma- 
lade les comparait à celles qu'elle avait éprouvé lors de ses 
nombreux accouchements, ces douleurs se calmèrent très-ra- 
pidement à la suite de l'expulsion d'une tumeur qui me fut 
montrée le lendemain, vendredi 23 mai. tumeur que je recon- 
nus être uiiQmôle hydatiqm volumineuse pouvant poser envi- 
ron un kilogramme. La malade ayant eu le lendemain et le 
surlendemain de l'expulsion de la môle hydatique de forts ac- 
cès de fièvre a voulu quitter l'hôpital. Il parait qu'elle est au- 
jourd'hui rétablie, mais en quel état est son abdomen à l'heure 
actuelle? c'est ce que je ne puis dire. 

Le lendemain de l'expulsion de la môle il avait énormément 
diminué. En palpant l'abdomen on sentait encore l'utérus 
mais il ne dépassait la symphise pubienne que de deux tra- 
vers de doigts. Le col de l'utérus était ramolli et largement 
entrouvert comme celui d'une femme qui vient d'accoucher. 

Nous n'avons pu retrouver dans la tumeur traces du fœtus. 
Celte tumeur est constituée par des caillots sanguins et par 
dea yésicules nombreuses réunies en grappe et de volume 
différent. Les plus grosses, très-peu nombreuses, oiit le vo^ 
lume d'un œuf de pigeon ; les plus petites ont le volume 
d'un grain de chénevls. Le liquide renfermé dans les vésicules 
est transparent et l'acide acétique y révèle la présence de la 
mucine. 

Fibro-Biyome àe la e^nmde lè¥re, par G. Margano. 

X.., femme mariée âgéede25 ans, entre à laMaisonde Santé 
pour une tumeur de la grande lèvre gauche. Cette tumeur 
occupe la partie supérieure de la grande lèvre, et proémine à 
la partie inférieure de la fesse. Le toucher rectal montre 
qu'elle envoie un prolongement à sa partie supérieure, mais 
il est impossible d'en préciser l'étendue. 

Cette tumeur a débuté en 1869. — Sa marche fut très-lente 
au commencement, mais après la guerre elle suivit un déve- 
loppement très rapide. — Elle a le volume d'une grosse 
orange, dure, non adhérente à la peau, et mobile à sa partie 
inférieure. — Pas de symptômes loignés, ni généraux, ni 
d'infection gangliomiairé. 

S mai, opération — L'extirpation et Ténucléation sont assez 
faciles, mais une fois qu'on arrive à l'extrémité supérieure, la 
dissection devient laborieuse, car la tumeur s'enfonce entre 
le rectum et le vagin. On finit cependant par l'en séparer sans 
toucher à aucun de ces deux organes. 

21 mai. La malade sort de l'hôpital complètement guérie. 

Examen anaUnniqne, Tumeur de forme ovoïde, recouverte 
d'une enveloppe solide. La coupe présente un aspect changeant; 
ici des ilôts arrondis, incolores, comme transparents, ou bien 
gris ou d'un gris rougeâtre, correspondant à la coupe transver- 
sale des faisceaux fibreux ; là des portions étalées, irrégulières^ 
allongées, plus blanches, brillantes, presque nacrées, suivant 
la coupe longitudinale des faisceaux. 

Au microscope, on distingue trois sortes d'éléments' princi- 
paux : 1^ des faisceaux de fibres du tissu coi\jonctif dirigés en 



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116 



LE PROGRES MEDICAL 



iou» amSj faisant de BMttbvetiaessifiueeilés; on voit immédia- 
tement les unes à c6té des autres des eoapei» lon^tudinales et 
transversales de faisceaux ûbreux. 

2<» Des cellules plaies du tissu conjonctif appliquées contre 
les faisceaux de tissu fibreux, — Dans certains points ces cel- 
lules, accumulées en amas considérables indiquent une proli- 
fération abondante ; elles sont reconnaissables à leur contenu 
granuleux, etc., etc. 5*» desfibres-cellules ou fibres musculaires 
lisseg généralement isolées, non réunies en faisceaux propre- 
ment (Ots, mais rassemblées quelquefois en nombre considé- 
rable sur le môme point, à direction très-variée, parallèles ou 
perpendiculaires au trajet des faisceaux fibreux. 4» de nom- 
breux vaisseaux ayant une paroi à structure généralement 
veineuse. 

Les caractères précédents rangent cette tumeur dans la 
classe des fibro-myômes. 

Séafice du 30 nuH, — Présidbnce de M. Charcût. 



Hypertrophie dm 
liée valvalves 



•vec dllAtetloB lie Taortei «IcévattaB 

par F. RATicONDy interne dea hôpitaux. 



Bel.. 41 ans, tanneur, est entré le 20 mai à Thôpital de la Pi- 
tié (service de M. Marrûtte). 

Renseignements, Le malade, examiné le 20 mai, à 5 b du soir, 
raconte qu'il y a un mois, il a eu une fluxion de poitrine, 
pour laquelle on a appliqué un large vésicatoire : il entra en 
convalescence au bout d'une quinzaine de jours, et pour se 
guérir plus vile, confiant dans Tair de la campagne, il se ren- 
dit à Cbarenton cbez un de ses parents. 

Tout alla bien pendant quelque temps; au bout de qua- 
torze jours, il revint à Paris, reprendre son métier de tanneur; 
il put, quoique encore assez faible, travailler pendant 4 ou 5 
jours ; au bout de ce temps, fatigué par le moindre mouve- 
ment, sans force, il demanda son admission à Thôpital, afio 
disalt-il de se guérir complètement. 

Etat actuel. — Ce qui frappe au premier abord, dans l'état 
du malade, c'est une difficulté extrême de respirer ; la dysp- 
née est assez intense pour qu'il soit obligé de se tenir assis 
dans son lit. 

La face pâle exprime très-bien par le jeu des narines et le 
mouvement des muscles de la face l'angoisse de la respira- 
tion;, l'abattement est extrême, le malade répond lentement 
aux. questions qu'on lui adresse, mais il y répond très-nette- 
ment. La peau est chaude ; la température axillaire monte à 
39°, 4; le pouls, petit, bat 14U pulsations. 

Sans appétit depuis sa première maladie, notre malade a la 
bouche mauvaise, la langue sale, blanchâtre, épaisse suivant 
son langage; il est. constipé ; cependant le ventre est sou];^-et 
non douleureux. Il dort encore un peu la nuit, dans la posi- 
tion assise. 

L'auscultation de la poitrine révèle à gauche, dans le IjS in- 
férieur tlu poumon une diminution assez notable du murmure 
respiratoire; p(Hût de râles; submatité; légère résonnance 
de la voix ; è gauche, respiration normale ; de même en avant 
de la poilrine et des deux côtés. 

La palpation de la région précordîalcl dénote une-exagéra- 
tioû des battements du cœur au point de vue de l'intensité et 
de la rapidité. — La percussion donne une matité étendue de 
haut en bas et transversalement surtout en bas. 

Bn auscultant, on entend des souffles très-nets, à tous les 
orifices du cœur, aussi bien à la pointe qu'à la base ; ces souf- 
fles sont mobiles, changeants. Pourtant celui du premier 
temps et de la base se présente toujours avec son caractère de 
rudesse, et d'intensité. Le pouls est régulier, petit et rapide. 

De plus, à la base des gros vaisseaux, on entend très-nette- 
ment un bruit de frottement, indépendant des souffles et des 
mouvements de la respiration. En auscultant au-dessus du 
foyer aorlique, on perçoit un souffre, qui se prolonge dans les 
vaisseaux du cou ; ce souffle on le retrouve le long de la co- 
lonne vertébrale en arrière au niveau des 5«, 6', 7« dorsales. 

Lacirculation veineuse du cou est gênée; les veines jugu- 
laires sont turgescentes; elles le deviennent surtout a'u mo- 
ment dé Texplratioi;; point de pouls Toineux.— L'examendes 
autres orgsines ne révèle rien d'anormal. Point d'alcoolisme. 



Diagnostic : Endo-péricardite, avec aortite pcobable. 

Marche et traitement. — Le ti mai, vésicatoire à la régjloa . 
du cœur. 

22 mai. Même état que la veille ; potion de Todd, et 4 graiû- 
mes d'extrait mou de quinquina. 

2a îMLi. Un phénomène nouveau se déclare : lô malade a été* 
pris de diarrhée ; il est allé six fois & la garde-robe ; le ventre 
tendu, tympanisé, est douloureux à la pression ; nulle part, 
pas plus à la surface de l'abdomen, qu'eii d'autres. points du 
corps, on ne trouve de taches rosées, ni de pétéchies ; la prosr 
tration devient de plus oa plus, grande. — Home traitement 
tonique. ^ 

î4 »wi. La dyspnée est extrême; les veines du cou, tres^ 
volumineuses, peuvent à peine se décharger ; la diarrhée ^ 
augmente, ainsi que l'abatiemeat^ies focoe&. Cet état général 
fait penser à l'endocardite ulcéreuse. On augmente la dose 
das toniques. 

2b mai. Le matin, aggravation des symptômes précédents; 
le soir à 4 h. le malade meurt. 

Autopsie faite le 26 maù . 

Les organes de la cai^ité crânieme sont sains. — D sn esk.w 
même de ceux de la cavité abdominale moins le dernier iaèts<t 
de l'intestin grêle; la muqueuse de celte portion de l'organe 
est-vascularisée, on dirait une injection de capillwrea, et dane*. 
deux points, il existe une nodosité brune etrougeâtre, recou- 
verte d'un lacis vasculaire. Rien ùdxis tes paumons, — Tous ce» 
organes avaient déjà subi la putréfaction cadavérique en par- 
tie. — Aucune trace d'embolie, d'infarctus, etc. 

Le cœwr e^t considérablement augmenté de volume ; il en 
est de même de la crosse de l'aorte. — Son tissu p^e, ané- 
mié, se déchire avec la plus grande facilité* — Le jB^^flrrf*^ 
contient 30 grammes de liquide environ. — Les deux feiàilletfr 
sont épaissis ; l'épaississement est plus marqué sur le feuillet 
viscéral et à la base du cœur. Les surfaces épaisses, rougeft- 
tres,' sont tomenteuses; du reste les deux^feuillets sont reliée, 
entre eux par de nombreux traetus oelUilo^^cléreux; 

Le ventricule gauche, dilaté, a ses parois amincies; l'endorp 
carde est rouge-brunâtre, coloration qui ne s'eoJève pas par 
le lavage. — La valvule mit/raie est normale ; il. n'en est pas de 
même des sigmoïdes de Taorte ; sur celle qui- est adhérente au 
pourtour de Torifice auriculo-ventrictikcire, existe une végéta* 
tion grosse comme une noix ; sa surface est bourgeonnante^ 
sa consislance mollasse, sa coloration rougeètre. 

Sur la valvule opposée se trouve nue ulcération comme 
taillée à l'emporte-pièce, à reborde saillants, légèrement épais- 
sis.- — La crosse de V aorte dilatée, dans d'assez grandes pro- 
portions, a ses parois un peu plus épaisses que d'habitude;, 
çà et là quelques plaques athéromateuses ; la surface interne est 
colorée comme l'endocarde, et le lavage, non plus, n'enlèive 
pas cette coloration ; du reste cette surfoce dépolie, est vU- 
leuse, inégale jusqu'au niveau de la ligne dorsale. — - Lee 
vaisseaux qui partent de l'aorte et le ventricule droit n'of- 
frent rien à noter. 

M. Gh ARGOT, une particularité dans ce cas, mérite d?at tirer 
l'atteation d'une façon spéciale, c*e8t l'Inégalité du souffla, 
qu'explltiue la diversité des lésions. 



loaai4lto «to«re»84»^ par V. SU^asck iiMwne àm bôpUAipu. 

Demalin, 49 ans, puisatier, entré le td mai 1873, à l'hôpital 
Gochin (service de M. Bucquoy). Cet homme» qui eet d'une 
constitution très-robuste, dit n'avoir jamais fbit-aueune malei» 
die ; il avoue avoir toujours fait de grands excès . de^ 
boisson. 

Six semaines environ avant d^entrer è l'hôpital, il s'enrhume 
comme il dit; puis la toux alla croissant et s'accompagna.- 
bientôt de gêne de la respiration, et trois semaines aprèe, la. 
dyspnée était Intense ; de temps à autre. violentes i)alpitations ; 
les jambes commencèreut àenfler. Ces symptômes s^cusèreni 
de plus en plus. Le 22 mai il fût pria de fièvre violente, avec 
frissons. 

 son entrée à l'hôpital, on le trouve, antiélan^ letefnt 
subictérique. Crachats muqueux très-épais. 

Râles sous-crépitants nombreux, dans lee tienx poamone^ 
surtout en arrière et aux bases. En anrièFey à laf)aflie moireafl»- 



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LB PROGRÈS MEDICAL 



117 



tt ï$oUmon droit, râles sous-crépitants plus nombreux, phis 
fins.— Bronchophonid; matité à la base du cœur, au niveau de 
rorifice aorUque ; les deux bruits sont râpeux et soufflants; à 
la pointe, bruit de souffle au premier temps, avec dédouble- 
ment des bruits. Matité cardiaque, légèrement augmentée. 

Pouls régulier, beaucoup moins ample à la radiale droite 
<pi ala radiale gauche. 

Œdème des membres inférieurs. — Intelligence nette ; lan- 
gue un peu sèche/ T. 39», 8 ; P. 120 ; R. 40. 

27 mai. — La- dyspnée est encore plus intense. Expectora- 
tion abondante de crachats rouilles, peu visqueux. Môme état 
que la veiSe pour tout le reste. — Malin : T. 39°, 8 ; P. 1 J6 • R 
44. — Soir : T. 39^ 6 ; P. 124 ; R. 40. 

28 mai. Le malade est dans un véritable état d'asphy^e • 
ino^ ^®^^^^^®- — Matin T. 40^, 1 ; P. 130 ; R. 45. — Soir ;'T^ 
400, 2 . p J45 . j^ g2. «. u succombe dans la soirée, sans con- 
vulsions. 

Autopsie. — Le (xmr est très-volumineux, à parois très- 
nypertrophiées. Les cadtés sont remplies de caillots noi- 
râtres ; caillot grisâtre insinué entre les valves de la valvule 
aorlique. Sur le bord libre de deux des valvules sigmoïdes, 
petites masses blanchâtres crétacées, du volume d'un grain 
de chénevis; le reste des valvules ne présente aucune modi- 
fication morbide. 

Immédiatement ûu-dessous de la valvule sigmoïde, voisine 
^la valvule mitrale, l'endocardite présente une exulcération, 
légèrement fongueuse, ressemblant assez à une érosion chan- 
creuse, du diamètre de un centimètre et demi environ.— 
Les petites granulations rougeâtres de l'exulcéralion se pro- 
longent, en quelque sorte, par un mince tractus, jusqu'à la 
face venlriculaire de la valve voisine de la mitrale. On suit le 
tractus jusqu'au bord libre de la mitrale, et sur la moitié enr 
viron de sa longueur, ou il semble comme déchiqueté, de 
semblables bourgeons sont engagés entre les deux valves. Le 
reste delà valvule mitrale n'ofl're aucune altération. Péricarde 
à Télat sain. 

La face interne de Vaorte dans toute l'étendue de la crosse 
est profondément altérée par des plaques d'athérome et d'en- 
dartérite chronique. La face interne des gros vaisseaux du oom 
«t des bras ne présente presque aucune altération. 

Congestion intense des deux poumons, nombreux lobules 
emphysémateux. Sur les coupes, les bronches donnent issue 
À un li<]çuide muco-purulent; tout le côté moyen du poumon 
droit présente les lésions de la pneumonie catarrhale, on n*y 
trouve point d'infarctus. Plépré saine, — Foie graisseux, sans 
infarctus. Pas d'infarctus non plus ni dans la raie, ni dans les 
rems, d'ailleurs fortement congestionnés. 



REVUE MEDICALE 

I. — ' Nouvelle ihéorit^ de la citlerose, par M. Lurow. 

Après avoir Indiqué les dtrerses théories étnises smr la 
tiailure de la cWoroae (névrose, perturbation menstruelle, 
dys|yepsieetc..) M. Luton* rappelle que a ce qu'il y a de mieux 
établi dans lliistoire de la chlorose, c'est qu'elle est une ané- 
mie et qtie rabaissement dn chiffre des globules rouges est la 
^aie base anatomîqtïe de cett& maladie. » La chlorose a tous 
ïes caractères de l'auémio hémorrhagique, bien que, à part 
lé» côs de chlorose ménorrhagique, cette maladie s'accompa- 
gne plutôt d'aménorrhée ou de dysménorrhée. L'auteur se de- 
mande enstûle s'il n'y aurait pas « quelque point du corps 
par lequel se ferait un éoouleffîent latent <iu sang dont la con- 
tinuité entraînerait tous les accidents propres à la chloross. » 
Pour lui, la muqueuse gastrique semblerait devoir être le siège 
la plus babitmel de ce suintement sasguin. De là, lef»arattèle 
suivait q%'ll fait autre. la ehlorose ei l'ulcère siiD{He de Tes^ 
tomac. 

1^ L« chlorose et certaines formes d'ulcères de VœtDm&e (l*érosroii htoior- 
TlitgSqM) sont ptfl&cnA&ères à la femme. 

2^ Lee iéêotàres de la metMtraaiion sont communs aux deux eas ; en 
«ffet 'Bfimon sigaale la snp^irassion des règles comme une cause de VnUsèie 
simple chez les filles puhères : cette variété d'ulcère a -mtme i^tt le nom 
d'ulcère menstruel. 



3» Dans la chlorose, l*tBi6iofrhé»^a,.8on.oorrélaaf iiat«wl^daB»4es.ki" 
morrhagies auxiliaires se faisant par la muqueuse stomacale, antre autres" 

4® Les phénomènes gastralgiques, qui sont essentiels dans l'ulcère. simpTe» 
sont également fréquents dans le cours de la chlorose; mais seulemeàt à 
litre sympathique dit-on. 

5° L'hématémèse, se manifestant- quelquefois sans douleur, COrrespawl#«ft 
aux cas où la chlorose existe sans gastralgie. 

^ (P L'anémie, si caractéristique dans la chlorose, appartient é^lement à 
l-ulcère simple, qui crée à la longue un état cachectique donné, par Bnn«80, 
comme spécial. 

70 Eniin il n'est pas jusqu'à traitement qui ne confirme ce parallèle, en 
montrant que ie perchlorure de fer est un remède très-efficace contre les éro- 
sions de l'estomac et contre la chlorose elie-meine, vis-à-vis de laquelle 
aucune autre préparation ferrugineuse ne le vaut. 

M. LutoQ termine en disant que Tbémorrbagie qui engendre 
^ t;h)T»rose peut se produire en tout autre endroit que par la 
muqueuse gastrique et notamment par la muqueuse du duo- 
dénum, de l'intestin grôle, et du gros intestin. Aussi conseille- 
t-il, comme moyen de vériEer sa tbéorie, d'examiner avec 
soin les garde-robes: on les trouvera plus au moins colorées 
de sang et le microscope pourra y déceler la présence des 
globules sanguins. {Société médicale de Reims, n® 10). 

!!• '— Vte rhémianesthéftie d'origine entpéj^halhiiie, 

par L. TuRCK. 

Dans sa leçon sur Vhémianesthésie hystérique, M. Charcot, 
après avoir indiqué les caractères qui jusqu'alors semblaient 
permettre de la distinguer de Thémianesthésie d'origine en- 
céphalique, formulait ses réserves dans les termes suivants : 
« Quant à présent l'anesthésie delà sensibilité générale parait 
seule avoir été signalée, en conséquence d'une altération des 
hémisphères cérébraux de telle sorte que Vodnubilaiion des 
sens spéciaux resterait comme caractère distinctif de l'hémia- 
nesthésie des hystériques. Mais il est permis de douter que 
les organes des sens aient été attentivement explorés dans 
les faits d'hémianesthésie par lésion cérébrale, publiés jusqu'à 
ce jour ; les observations ne contiennent aucune mention à 
cet égard. Je suis porté à croire pour mon compte que la par- 
ticipation des sens spéciaux sera, en pareil cas, reconnue quel- 
, (ju^ jour, lorsqu'on aura pris soin de la rechercher... » (1) 

Depuis répoque où M. Gharcot formulait ainsi son opinior, 
il a pu se procurer, grâce à l'obligeance de M. Magnan le tra- 
vail de L. Tûrck sur Vhémiaiwsihéshe d'origine encéphalique et il 
a fait figurer en note, dans le fascicule de ses leçons qui vient 
de paraître, le résumé suivant qu'il nous semble ulite de re- 
produire. 

Cas I. — Pr. Amerso, 78 ans. En esoût 1858, hémiplégie gau- 
che. Bientôt la motilité reparait. — 12 nov. Les mouvements 
du membre supérieur gauche sont énergiques et rapides ; 
ceux du membre inférieur correspondant présentent une lé- 
gère parésie. Il existe une anesthésie très-intense duecèté 
gauche (membres, tronc, etc.). A la face, la sensibilité est, de 
ce côté seulement, diminuée. De temps en temps, fourmille- 
ments dans tout le côté gauche. Mort le 1®' mars 1859. 

Autopsie. -— Au pied de la couronne radiée de Thémisphère 
droit, immédiatement en dehors de la queue du corps strié, 
cm trouve une lacune de la dimension d'un pois (infiitraUon 
cellulaire). La paroi antérieure de cette lacune siège à deux 
lignes en arrière de Textrémité antérieure de la couche opti- 
que. A deux ou trois lignes plus loin, on voit une autre la- 
cune, moins grande, qui s'éteikl jusqu'à quatre ou cinq 
lignai en arrière de rextrémité. postérieure de la couche opti- 
que, de telle sorte que, comme la longueur habituelle de la 
coiuche optique est de dix* huit lignes, la portion de la eou* 
renne radiée qui avoisine immédiatement la queue du corps 
strié était perforée d'avant en arrière par l'ancien kfyende 
ramollissement dans une étendue de onze lignes. Un foyer 
semblable intéresse la partie externe de la iroisièaie partie du 
noyBU lenticulaire. Il commence à peu près à deux lignes'en 
arrière du bord antérieur de la oonche optique et finit à quatre 
lignes environ de l'extrémité postérieure de la cottche opti- 
que. Dans saa long tra(iet 4e un pouoe, oocupiriiti 1» 'pikus 
grandd longueur du côté intaroe de la troisiènae partie '4u 
noyau lenticulaire et une ptrtie de la capeule isàotuB. Bons 



(1) Leçont SHr les maladies du système nerveuay 1^ S( 

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;t:5ô''ogIe 



118 



LE PROGRES MEDICAL 



la moitié postérieure de leur parcours, ces deux foyers n'é- 
taient plus éloignés, en un point, que d'une ligne. Il en résul- 
tait que. à cet endroit, presque toute la couronne radiée était 
séparée de la capsule interne et de la couche optique. — 
Moelle épiniêre : Amas de corps granuleux, assez abondants 
dans le cordon latéral gauche, rares dans le cordon an- 
térieur. 

Cas II. — S. Jean, 55 ans. Attaque suivie d'hémiplégie, le 
25 octobre 1851. Deux mois plus lard, la paralysie des extré- 
mités disparait de telle sorte que le malade avait la possibilité 
d'étendre le bras, de serrer avec assez de vigueur et de mar- 
cher sans appui, mais en boitant — Octobre 1853. Depuis 
l'attaque, anesthésie des membres du côté gauche (face, troue 
également anesthésiés quoique à un moindre degré). La 
molilité est revenue ; toutefois, les membres du côté gauclie 
sont moins forts que ceux du côlé droit. Mort lé 31 oct. 18U8. 

Autopsie. Cicatrice ancienne, plate, ayant 5 lignes environ 
de largeur et 8 de longueur, située à la partie supérieure et 
externe de la couche optique droite. La cicatrice commence à 
quatre lignes et demi en arrière de Textrémité antérieure 
gauche de la couche optique et finit huit lignes plus loin. Pa- 
rallèlement à cette cicatrice, on en voit une autre, longue d-un 
pouce, occupant la troisième partie du noyau lenticulaire : 
elle commence à deux lignes en arrière de Textrémité anté- 
rieure de la couche optique et se termine à peu près trois li- 
gnes en avantde l'extrémité postérieure de la couche optique. 
(Fig. 2, 2 et 2'). Il y avait en outre une lacune dans le lobe 
inférieur droit, (fig. 2, 2"), une autre dans le lobe antérieur 




Fig. 2. — Coupe transversale du cerveau, — a, coucbe optique ; — h, corps 
strié, noyau lenticulaire ; — « , corps strié, noyau caudé ; — /*, indica- 
tion de la couronne rayonnante de Keil ; — 2, 2', 2*, foyers apoplecti- 
ques (obs. II du mémoire de M. Tûrck p. 279) ; — 3, indication du foyer 
apoplectique. [Obs. III du mémoire de M. Tûrck.) 

du môme côté, deux de la grosseur d'une tèle d'épingle dans la 
partie antérieure de la couche optique droite ; deux dans le 
pont de Varole: enfin une dans la portion droite et supérieure 
de rhémisphère gauche du cervelet. On n*a pas noté de dégé- 
nération secondaire de la moelle. 

Cas m. — Fr. Hasvelka. 22 ans. \*^nof>. 1852. Attaque apo- 
plectique, hémiplégie à droite avec anesthésie intense de la 
moitié correspondante du corps. Au bout de cinq semaines, 
la paralysie motrice diminua. — 3 fév. 1853. Les mouvements 
sont tout à fait libres à droite. Toute la moitié droite du corps 
est le siège d'une anesthésie très-prononcée (cuir chevelu, 
oreille.face et troncs L'anesthésie est tout aussi accusée aux 
paupières, à la narine, à la moitié droite des lèvres et cela non- 
seulement à l'extérieur, mais encore à l'intérieur. La con- 
jonctive oculaire droite est moins sensible que la gauche. Le 
chaiouillemeni est moins bien perçu dans la narine droite 
que dans l'autre. Même dififérence pour les conduits auditifs. 
Sur la moitié droite de la bouche (langue, palais, gencives, 
joue), la sensation de chaleur est moins vive que sur la moi- 
tié gauche. A la pointe de la langue, à droite et dans une 



longueur d'an pouce, le malade ne sent pas le goiU du sel. 
Même chose pour la partie droite du dos et de la racine de la 
langue. A droite encore, Vodorat est affaibli et la vision est 
moins nette. Lorsqu'on a fait rétrécir les pupilles en appro- 
chant une lumière des globes oculaires, la pupille droite se 
dilate ensuite plus que la gauche. L'om¥« est normale des deux 
côtés. — 26 fev, L'anesthésie a diminué ; les mouvements 
sont plus énergiques. — 15 mars. Amélioration temporaire de 
la vue : il n'y a pas de différence entre les deux yeux. — 
3 avril, L'anesthésie existe encore sur toute la moitié droite 
du corps (attouchement, pincement), l'affaiblissement de la 
vue a fait des progrès à droite. — Mort le 4 avril. 

Aatopsie. Dans la substance blanche du lobe supérieur gau- 
che, on découvrit un foyer de ramollissement de la longueur 
do deux pouces et de la largeur d un pouce: Il s'enfonçait 
dans les circonvolutions inférieures de l'opercule et gagnait 
la surface du cerveau. Son extrémité postérieure correspour^ 
dait à celle de la couche optique; sa partie antérieure dépas- 
sait de beaucoup celle de la couche optique. Dans sa portion 
la plus large, le foyer n'était séparé que de trois lignes de la 
quene du corps strié. Les circonvolutions cérébrales placées 
au dessus étaient, sur une étendue égale à celle d'un florin, 
jaunes, ramollies et déprimées. (Fig. :2, 3). Couche optique 
saine. Peut-être un petit fragment de la 3« partie du 
noyau lenticulaire a-t-il été louché. Le foyer avait détruit une 
longueur as.sez considérable de la substance blanche et les 
deux tiers externes du pied de la couronne radiée. — Moelle : 
légère agglomération de noyaux dans la partie la plus posté- 
rieure du cordon latéral. 

Cas IV. — Anne B., femme âgée, morte le 22 février. Elle 
avait, depuis plusieurs années, une hémiplégie du côté droit, 
avec une anesthésie intense dans la môme partie du corps. 
En outre, anesihésie sensorielle (vue, odorat, goût) du môme 
côté et fourmillements. 

Autopsie. Fo^'^er apoplectique ancien, pigmenté de brun, 
situé le long de la partie externe de la couche optique gau- 
che et tout près de la queue du corps strié. Il commence à six 
lignes en arrière de l'extrémité antérieure de la couche opti- 
que et s'étend jusqu'à deux ou trois lignes en avant de l'ex- 
trémité postérieure de la couche optique. En avant, il est à 
une demi ligne et en arrière à deux ou trois ligues au-dessus 
de la face supérieure de la couche optique qui est considéra- 
blement enfoncée à ce niveau. Long d'un pouce, profond de 
quatre à cinq lignes, le foyer touche une grande étendue de la 
partie postérieure du rayonnement du pédoncule cérébral,, 
une partie de la capsule interne et peut-ôtre aussi une por- 
tion du nucléole lenticulaire. — Moelle : accumulation de 
corps granuleux dans la partie postérieure du cordon latéral 
droit. 

En résumé, les foyers siégeaient à la périphérie externe des 
couches optiques, s'étendaient d'avant en arrière suivantl'axe 
longitudinal du cerveau sans atteindre le plus souvent les 
extrémités de la couche optique. Ils avaient de huit lignes à 
un pouce de longueur, atteignant dans la substance blanche 
jusqu'à deux pouces. Les régions lésées étaient: la partie su- 
périeure et externe de la couche optique ; la 3® partie du nu- 
cléole lenticulaire ; la partie postérieure de la capsule interne 
comprise entre la couche optique et le nucléole lenticulaire ; 
la portion correspondante de la substance blanche du lobe 
supérieur qui lui est opposée. Toujours plusieurs de ces ré- 
gions étaient affectées en môme temps. Les fibres qui vont de 
la subslance blanche de l'hémisphère dans la partie externe de 
la couche optique étaient constamment lésées ^1). 



■M^ n m II «» i 



BIBLIOGRAPHIE 

Physiologie étlolo|riqae et traltemciit de l'anapradlsle, par le 

D** Ch. Pbchbxbt. In-S de 78 pages. Paris, chez Delahaye. 
L'auteur, da ns un court avant-propos, définit son sujet et 

{\)TlXTck-Ueb€r die BetUehung gevmes Kranàeitskerde dss grossen Gekimei 
tur Anastkeste. Aus dem xxxvi Band S. 191 des Jahrganges 185J des 
SitzuDgsberichte der mathem. naturw. classe der Kais. Akademie der 
WisseDSchaften. 



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LE PBOGRËS MEDICAL 



-119 



riiablit la dffférenoe qu'il y a eatre Tanaphrodisie et Tagénésie. 
. fivdi^iseâdJimémûâFe.ea trois parUes-pxàQcipales.DaQs la pre- 
mière il réflumeilanatomieet la phyaiologie de l'appareil géni- 

* 4ah puis il décrit le mécanisme de rérection et passe en revue 
les différentes théories qui ont été données pour expliquer le 
phénomène qu'il attribue surtout aux causes extérieures et à 
IHmaginaUon. 

La -seconde partie-est consacrée à Tétude des causes de 
' l'anaphrodisie. Elles sont surtout de r[ualre espèces : 1<> Les 
altérations du sang ou troubles de nutrition, tels que la ca- 
chexie syphilitique, l'asphyxie par la vapeur de charbon, 
toutes les intoxications en général ; l'anémie résultant de 
fièvres intermittentes, le défaut d'alimentation. Dans ce groupe 
il faut encore ranger certaines maladies, la diabète, la goutte^ 
les maladies du rein, la diphthérie, les dyspepsies. 

2«> L'altération des centres nerveux ou troubles d'innervé- 
4ion qui comprennent les lésions matérielles du système ner- 
veux, toutes les névroses et surtout la paralysie agitante et la 
•apermatorrhée. — 3o Les perversions de l'imagination ou trou- 

• blés moraux ; — 4<> Les lésions accidentelles ou anomalies con- 
génitales des organes nécessaires à l'érection et, parmi ces 

. dernières, l'abseâfiede verge, la dimension extrême .du pénis, 
l'absence de te^^'îyle et le phimosis congénital. 

Certaines SffciMQces, qui ont la propriété d'exciter les nerfs 
vaso-moteurs, — et que Ton appelle anaphrodisiaques,— peu- 
yent aussi par leur ingestion amener des troubles agénési- 
ques. Au premier rang il faut citer le bromure de potassium 
qui agit en empêchant l'afflux sanguin dans les aréoles du 
Ussu éreclile ; la belladone et son alcaloïde, l'atropine, ont un 
effet à peu près semblable. 

La digitale, le café, que Linné appelait liqueur des chapons, 
le tabac ont aussi une grande influence sur l'inertie des orga- 
nes génitaux. Viennent ensuite le houblon, à cause du lupu- 
lin qu'il contient, le camphre, absorbé à l'état moléculaire, le 
haschish, la laitue, le nitrate de potasse, la dguë etc., etc. 

Le traitement fait l'objet de la 3« partie. L'auteur classe en 
â. groupes les différentes médications employées. 1° Agents 
médicamenteux, — Gantharide, phosphore, strychnine, opium 
et alcool à doses modérées, musc, castoréum, vanille, menthe, 
«te, etc.— t"^ j4 cents physiques. — Hydrothérapie, calorique, 
'électricité, magnétisme I — 3« Agents mécaniques, — Massage, 
flagellation* ventouses, sinapismes. 

Est-ce à dire que l'emploi de ces différents : agents suffira 
toujours pour amener la guérison ? non. Si la maladie est 
produite par des troubles de nutrition ou une altération du 
sang ; par l'anémie ou la syphilis, il faudra surtout instituer 
la médication propre à chacune de ces affections. 

Il est aussi bien évident que les traitements indiqués ne 
peuvent avoir aucune action, si la maladie^est produite par 
des lésions accidentelles des organes érecieurs ou des ano- 
malies congénitales. Enfin dans les cas de perversions de 
Timagination, c'est par l'influence morale que le médecia agira 
surtout. 

• Quelle que soit sa cause, l'anaphrodisie ç«lJrAl>îe.4ft4i?jgifts.é^ 
quences graves au point de vue«ocial ; aussi le médecin doit- 
il faire tous ses efforts pour la faire cesser : « mais, ajoute 
Fauteur, la science doit se détourner de ces vieillards débau- 
chés, de cpslibertins épuisés qui lui demandent un moment 
d'énergie factice pour s'enivrer dans une dernière orgie. » 

C'est là une raison juste et qu'aucun médecin ne devrait per- 
dre de vue. Pour cela, il importe que lui-môme, dans sa con- 
duite, ait toujours le respect de la science et de l'honnêteté. 

Gr. duBASIY. 



.CaRRBSEϔMNCE. 

Le Choléra à Honieli. 

Depuis 2 mois, quek|ueafC«s:dia^.!«bcl^i{a .spQr#diqu^ s%soiit 
déclarés à Munich, mais Àéeulcwgs iniLenvaUes eLdaHSdes 
quartiers éloignés les uns des- autres. Au commenoement de 
cette semaine, les choses ofti- changé d'aspect, et chaque jour 
compte maintenant une moyenne de 15 à 20 cas de choléra 



dont un assez grand, jiombra sont mortels. Ainsi, d^ns la 
journée du 8 au 9 août, il y a eu < 9 cas nouveau?: et 6 décès- 
Ges chiffres sont assez respectables, môme pour une ville 
de 170,000 habitants; aussi l'association des médecins de Munich 
s'est-elle récemment réunie dans le local habituel de ses séan- 
ces afin de décider les mesures qu'ils aurait à prendre. Dans 
cette séance, M. Lindwurm, professeur de clinique médicale et 
directeur de l'hôpital, a prié la Société de cesser pour le mo- 
ment la discussion sur l'étiologie du typhus, et de concentrer 
toute son attention sur l'épidémie qui commence à sepropager 
dans la ville. — Pour sa part, il a déjà observé à l'Hôpital, iO 
cas au moins de choléra dans l'espace de peu de jours. — Il 
conjure Fes collègues de veiller à ce que les déclarations^oient 
immédiatement faites à la police aussitôt qu'un cas de choléra 
e s t ooMar aaé. A ce aujet, il cite un fait dont il vient d'avoir 
connaissance : le corps d'un cholérique n'a été enterré 
qu'après le délai légal, et sans qu'on eût pris aucune pré- 
caution pour isoler le cadavre^ ni employé aucun agent dé- 
sinfectant. 

Or M. Li«^tt7wn» considère comme essentiel, si Ton veut ar- 
rêter les progrès de l'épidémie, d'employer immédiatement et 
avec la plus grande rigueur tous les agentsi désiAfectants 
(désinfection des d^ections, des vètemeuts, des saU§s,..etc.) Si 
cette méthode n'a pas toujours été couronnée de succès dans 
les grands centres^ oiides quartiers entiers continuaientà être 
décimés, malgré l'emploi des antiputrides, il pense que ceux- 
ci peuvent, au contraire, avoir une grande utilité dans les 
premiers temps d'une épidémie^ lorsque celle-ci est encore limi- 
tée à l'hôpital; grâce à remploi des désinfectants, la maladie ne 
s'est pas propagée soit dans d'autres salles, soit au dehors. 

La discussion s'engage ensuite sur le fait suivant : quels 
sont|les cas qu'il faut désigner, dans les statistiques, sou3 le nom 
de choléra? — On reconnaît combien il est difficile .parfois 
d'établir une limite précise entre le choléra vrai, et certains 
accidents choléri formes. La société»ne croit pas devoir donner 
d'instruction spéciale à cet égards et, elle laisse à l'apprécia- 
tion de chacun de ses membres de décider pour chaque cas 
particulier. -- La prochaine séance, qui aura lieu dans 8 jours, 
sera uniquement consacrée à la discussion sur le choléra. 

Ajoutons ^enfin que M. Petenkofer, professeur d'hygiène à 
rUniversité de Munich, vient de publier une brochure des- 
tinée surtout au public <s su^ les mojfjsns de se pr4server,d(Ucho^ 
léra. » D. 



NOUVELLES 

Mortalité l Pamis (1,851,792 habitants.) — Du 2 au 8 août, 722 décès. 
Rougeole, 18 ; — soarUtine, 5 ; — fièTi«.4^^îda, 14 ; —J^fyfi^^^, 5 ; — i 
bronchite aiguô, 15 ; — pneumonie, 26 i — dymntérif^ 2 ; — /difirrhéè 
cholériforme dt jeune* enfants, 40 ; — ehoUra noitras, / •— -.^yagi ne fk)uea- 
neuse, 5 ; — croup, 9 ; — affections . puçrpéralq^, 4 ; — , ^ujJres «{fectionB 
aiguës,. 216 ; «— affeetioDS chroniques, 310 dont 136 dues à la phlhisie pul- 
monaire ; — affections chirurgicales, 34 ; — acci^^iitejleç;, 19. 
iiJ»«IIVWS.(3i^aM^73.ihAbUft)U30i D.écès.d.u 21 juillet au. ^,^pû(, 1,^508. — 
Variole^ 1 i *t^ rovgeAl^j 28 ; -r- scarlatine, - 8 ; «^^ fièvre lyphtAde^^ ; ^ 
érysipèle, 3 ; — bronchite, 80 ; — pneumonie, 42 ; — dyssenterie^ 2 ; -^ 
diarrhée^ 375 ; — cKoUra no9iras, 23 ; — diphthérie, 3 ; — croup, 9 ; — 
coqueluche, 4l. 

Choléra.. — Allemagne. — Une dépêche de Berlin en date du 7 août 
annonce que, suivant les rapports ofGciels de la police métropolitaine, il 
semblerait que huit décès seulement causés par le choléra ont eu lieu à Berlin 
dans la dernière semaine de Juillet. L'épidémie a éclaté depuis lors avec 
une grande violence parmi les troupes qui ooi.upent les casernes de la place. 
— Qn annonce aussi que le choléra s'est déqlaré à^Hambourg avec une cer- 
^ine intensité. 

. La Gazette de la Croyp annonce que le choléra vient 'd'éclater 4 &rauB- 
l^g. Svir .seize malades traités .dans rasilf des pa^^es,^ huit soptyno^. 

. Oallicie* — D'après Wiener , J^editiniseke Woeàenschri/t, du b ao^ il y 
,piirait eu du l5Juiq au 15 Juillet, 3,751 nouveaux cas de choléra qui^ oints 
,au^ 83 eus encore en traitement,, fqnt.uA |:ptajl <i® .j*^H^*G&?t>q^i 9^ s^divi- 
.,çQpt iiiosi : 1,918 guérisons t 1,000 morts et 1,047 encore en traitement. 

Pongrie. — Du 15 Juillet eu 1*' août, on fait mention de 41>673 caaj, dont 

trM»te mille survenus dans la quin^^ina indiquée -il y .a dono oi^e ^ormo 

recrudescence de Tépidémie qui avait commencé à 'diminuer.- Des cas, signa* 

lés on donne 18,139 cas comme guéris et 15^855 décès. {Jif^iener Med, fToeh^ 

Dan* la mile de Bude et Pesth, il y a eu, durant U semains qni* fini la 



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120 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



} 



22 juillet, 315 cas de choléra «t ISO décès ; dans la semaine qui a fini le 29, 
358 cas et 160 décès. L'épidémie iait en augmentant. {Thj Latteet). 

Turquie. — Le choléra aurait fait son apparition eu Botnie où on a ob- 
servé 25 cas dont 8 ont eu une issue fatale. 

Moldavie. — Du 16 au 22 juillet, on a constaté 33 ras de choléra ù Galatt. 
(The Lancet). 

Ilhjrie . — Le choléra a iait deux victimes parmi les troupes de Trteste* 

Sut-de. — 20 cas de choléra et 12 décès à Hehingborg. Le premier cas a 
été signalé le 23 juiUet. « 

.. Jialie, — A Venise, le choléra se soutient sans diminuer. Le^. chif- 
fres de ces derniers jours ont été : 22, 24. 12, 19.24, 10, 15. — La province 
de Tt'évise est infectée, quoique la ville reste indemme. — A Pêd<m«^ après 
ia trêve que nous avons signalée, la maladie revient avec plus de vigueur, 
dans la ville et la province ; mais les villes les plus éprouvées sont : Pof- 
togruaro, Chioggia, Mettre et Piovre, 

Les médecins commencent à manquer, quoique les internes et assistants 
aient quitté les hôpitaux. Les progrès de l'épidémie eut suscité de la part 
des populations des méfiances, dos soupçons, en un mot^ une réaction contre 
les médecins et les mesures sanitaires. — Le journal qui nous fournit tous 
ces renseignements, termine en rappelant à nos collègues, la devise qu'ils ne 
doivent pas oublier dans cette terrible situation : « Sans peur et sans tache. ■ 
(Gazzetta Medica deîle provineievenete, 9 août 4873.) 

— Du 14 au 27 juillet, il y aurait eu à Pamte 17 cas et 10 décès; le 28, 
2 cas ; le 29, 3 cas et 3 décès ; le 30, 3 cas et 2 décès. 

Angleterre. — The Lancet assure qu'aucun cai de choléra n*a été signalé 
à Londres pendant la semaine qui a fini le 9 août. 

France. — D'après The Lancet, on aurait constaté, à Rouen, un cas de 
choléra fatal sur un navire anglais. Le même journal annonce que d'aatres 
cas se seraient présentés dans le voisinage de Rouen (?). 

M. N^LATON, est, assure-ton, dans une situation désespérée* 



=F 



Vacances uédicalos. — Un poste médical important est vacant, i 
Saint- Vàast d'Equique ville, arrondissement de Dieppe (Seine-Inférieure). 
S'adresser pônV les renseignemenls au maire de cette localité {Courritf 
méU,)\ ^A céder à des conditions très-avantageuses,une clientèle médicale, à 
Paris. Le titulaire est médecin de plusieurs' établissements publics ou pri> 
vé^, ainsi que de. sociétés professionnelles. Il"twiche en moyenne 1,500 fr, 
Eulréc en jouissance le 1^ avril *-874'.' S'adresser poiirpl^s amples renseigne- 
ments au bureau du journal (Journal de médecine et de chirurgie prat,) 

Vacance pharmaceutique. — ^ La place de pharmacien en chef à I1i9. 
pital civil de Bône est actuellement vacante, par suite du décès du titulaire. 
Les candidats à cet emploi devront adresjser leuc- dam'ande au Préfet du dé' 
partement de Constanline. et produire à l'appui : 1 ^ l^ur diplôme de phar- 
macien de l'*' classe ou de 2* dusse; 2* Un certificat de moralité délivrépar 
le maire de leur domicile. 11 leur sera tenu compte, en outre, de tous autres 
titres constatant leur aptitude ou les services qu'ils auraient rendus antériea- 
rement. 

Un traitement de 2,400 fr. par an est alloué au titulaire (Gatette m^ictiU 
de VAlgé.'ie). 

Société db thérapeutique bicpérimentale. — Ordre da jour de It 
séance du 18 août: 1^ Suite de la discussion sur la falsification des médi- 
caments à bas prix ; — 2** Rapport de M. le docteur Bédal sur le travail de 
M. le docteur Corre, concernant les appareils pour secours aux blessés; — 
Travail de M. le docteur Daupl'^y sur le Phellandrium aguaiieum. lAsoaèié 
siège rue des Poitevins, 2. 

Tardif (E.'. De la pustule maligae oh'^rvéeà Paris.— In-g* 
de 68 pages. Pans, 1b73. Derenne, rue ►^^^t-Severiu, 25. 



* 3îf^ 



Le rédacteur- gérari^,['^ 



: :i.LE. 



VSUeêflLLEB. -^ IMbKI^EniB CERF ET FILS, 59, RlfL^I/J PLK68IS. 



ilt-t»^^ 



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ques. Iu-80 de 9t) pages avec 4 pleuches 
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le texte, 3 fr. — 3* fascicule : Symplo- 
matologie, formes, périodes, traiteinm de 
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Tout ce qui concerne la Rédaction et TAdministratiau doiùèirc adressé aux bureaux du JourLai. 

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On s'abonuo hors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées 



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pelly. — Pathologib bxtbrns : Tumeurs urineuses et abcès urineuz. par Dran- 
•art. — Bulletin du Prof/rèê médical : Les écoles de médecine en proTioce \ — 
Le choléra en Europe, par Boumeville. — Sociiris savantes. — Académie de 
médeeùie, — Société anatomique : Hypertrophie du cœur^ par Debove; — Dent de 
sagesse extraite d'un kyste, par Remy ; — Cyanose, par Petit. -* Chimie méoidalb 
KT LEGALE : Caractères des taches du sang ; — Action du protOxyde d'azote ; — 
Analyse chimique du cerveau; — ^ Un nouveau réactif de- ralcool. (An. G. H.) — 
COBRESPONDAMCB .* Le choléra en Transylvanie, par Elisée Reslus. — Bibuoora- 
PHiB : De la thrombose cardiaque dans la diphthérie, par le docteur Beveriey 
(Analyse G. Peltier). — Nouvelles ; Mortalité à Paris ; — Choléra en Europe, en 
Amérique *, — Nécrologie ; — Association pour Tavancement des sciences, etc. — 
Bulletin bibliographique. 

CLINIQUE_MÉDIGALE 

HOSPICB DB LA SALPÉTRIÀRE. — H. CHABCOT. 

De la oompresfdoxi lente de la moelle (1) 

Leçons recueillies par Bournbyille. 

DE LA PARAPLÉGIE CERVICALE. 

Messieurs, 

Je terminerai cette série d'études relatives à la compres- 
sion spinale lente, en appelant votre attention sur certair 
nés particularités qui s'observent quelquefois dans les cas 
où la lésion qui détermine les phénomènes de compression 
affecte la région cervico-brachiale delà moelle épinière. 

I. Nous nous occuperons, en premier lieu, d'une forme 
singulière de paralysie qu'on peut rencontrer en pareil cas 
et que nous vous proposerons de désigner à l'exemple de 
M. Gull, sous la dénomination, assurément très pratique, de 
paraplégie cervicale (2). La paralysie occupe alors, soit un 
seul des membres supérieurs, soit les deux membres su- 
périeurs à la fois, exclusivement pu tout au moins d'une 
façon prédominante. — Les membres abdominaux sont 
souvent affectés à leur tour, par la suite, mais généralement 
à un degré relativement moindre. Il n'est pas très-rare de 
rencontrer cette forme de paralysie dans le mal de Pott 
cervical. 

a. Il peut arriver,et il arrive en effet assez fréquemment 
dans cette variété du mal de Pott, que les nerfs des extré- 
mités supérieures soient comprimés, tantôt au niveau des 
trous de conjugaison, tantôt dans leur passage à travers 



(1) Voir les n«» 1, 4, 6 et 9 du Progrès Médical 

(2) Cervical ParapUgia, In Guy's Bosp, RepçrU-, t. IV, 1858, p. 



207. 



la dure-mère épaissie par le fait de la pachyméningite ca- 
séeuse. Cette compression, portée à un certain degré, aura 
nécessairement tôt ou tard , pour résultat , une para- 
lysie portant, suivant le cas, soit simultanément sur les deux 
membres supérieurs, soit sur un seul de ces membres iso- 
lément; paralysie toute périphérique et qui se traduira à 
peu près. Messieurs, par l'ensemble des symptômes sui- 
vants : 

' A l'origine une douleur vive occuperait J© trajet des 
troncs nerveux comprimés et irrités ; il pourra s'y joindre 
une hyperesthésie plus ou moins prononcée des téguments, 
des troubles vaso-moteurs variés, diverses éruptions cuta- 
nées vésiculeuses etbuUeuses. etc., en un mot toutela série 
des phénomènes que nous avons naguère appris à connaître 
à propos des pseudo-névralgies et sur lesquels, par consé- 
QUAnty il n'est pas nécessaire de revenir." L'impuissance 
motrice ne tarderait pas a survenir, et les muscles des 

membres paralysés présenteraient bientôt une atrophie 
plus- ou moins accusée, accompagnée ordinairement d'une 
diminution plus ou moins accentuée de la contractilité fara- 
dique par les progrès du mal. L'hypéresthésie ferait place 
à une anesthésie souvent très-profonde. — Enfin il y aurait 
lieu de relever l'existence, dans les membres privés du mou- 
vement, d'un amoindrissement et môme la suppression to- 
tale des actes réflexes (1). 

&. La compression subie par les filets nerveux qui don- 
nent naissance au plexus brachial n'est pas, tant sans faut, 
la seule cause organique capable de produire la paraplégie 
cervicale ; celle-ci peut se montrer encore en conséquence 
de lésions qui portent leur action sur la moelle épinière 
elle-même. 

S'il est vrai qu'une compression très-accentuée, poussée 
au point, par exemple, de déterminer l'aplatissement de 
la moelle, a pour effet nécessaire, lorsqu'elle s'exerc-^ sur 
la région cervico-brachiale, de para'yser les quatre mem- 
bres, l'observation démontre, d'un autre côté, qu'une pres- 
sion moins forte, s'exerçant sur cette môme région, peut 
dans de certaines conditions, avoir pour résultât d'occa- 

(l) Sur la paraplégie cervicale par compression des troncs nerveua, cod- 
sullez : Brodie. — Injuries of ihe spinal cord. In Medibo chirurgical 
Transact. 1837, t- 20, p. 131. — MarshaU Hall, In Medic. chir. Transact, 
1839, t. 2i, p. 216; — Niemeyer. Speeiell. Pathol., t. II, p. 338; — 
M. Rosenthal.— Canstatfs Jaresb, 1866. 2« Bd., 1 abts, p. 45 et Nerven- 
krankh.; Benedikt. — Blectrotkerap, i II* p. 316; — J.-A. Michaud, iPifr (d 
méningite et sur la myélite dans le mal vertébral. Paris, 1871, i 

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. Michauu, ISt^r (d 

'yÇ^OOgle 



122 



liE PQOC^RÈS WÉMGkh 



sionner une paralysie motrice limitée, au moins pendant 
^Ique temps, aux d«x memtre» m^iflÊÊmirs ou môme 
èl'un jMiesHMmtaHis. 

IPoirtô»' i»<te apmile «rrilcaiicpiMilt et pliysiûft#^ 
9ieio«it«B«e ]phë«imkie,mu& m rifc ffp » robservMRtt 
ihiiliiGv#n^aVopMé dBMnelttw^wlBMMducteursiMr 
les incitations motrices volontaires des membres tlioraci- 
ques occupent, dans la moelle cervicale, un plan plus su- 
perficiel que xîelui qu'occupent les conducteurs des mêmes 
nicitations-pourhw membres inférieurs. 11 sitt iwUAiWlte- 
ment de là que les deux ordres de .aMxducteurs peu;ïent 
être lésés isolément, séparément. (T) 

Quelle que soit la valeur de cette interprétation, on ne 
saurait, Messieurs, je le répète, mettre en doute rexiatence 
*^ ia forme de p a ralyaic ^les m e mbr e s supérieurs sur la- 
quelle j'appelle votre attention. Voici d'ailleurs l'indication 
gQflamAipe des traits particuliers sous lesquels elle se pré- 
sents et^ui .permettent de la di&tingiMr des .paralysies 
cervicales Jiôes.à la xK)mpsession.périphériqAxe dies nerfs. — 
Dans ceUe-ci, .WU& le voyez, Fimpuiss£aiaeiQatrice est pré- 
cédée et aocomj^agnée de douleurs vives (pseuxlo-névral- 
.gies) &ar>^ie tôt ou tard d'anestb^sie ; il s'y ajoute uneatro- 
jplûe plus ou moins marquée et plus ou moins rapide des 
jnasses .mu&oulaires, avec dimimition de la réaction fara- 
rlque. 

Les actes réflexes dans les membres .paralysés sont 
.amoindris ou supprimés. La ;paraplégie cervicale par com- 
pression spinale antéro-posiérieure, se présenterait au con- 
traire, avec des caractères tout autres. Ici les muscles con- 
aerveut pendant ibrt longtemps leur volume ainsi que tenrs 
propriétés éiectriques. LasensibiUié poutn'ôtre pasnota- 
Jblement modifiée ; enfîn, non-seulement les pJ^énomènos 
réflexes pe|:*sistent, dans les membres paralysés, mai^r en- 
core ils s y mmiU'euL queiqut^ioiii» maniiesiemcnx eicaifos^ 
jCette oirconstance, qui suffirait à elle seule, pour démpji'trer 
4ue la lésion ne porte pas sur le trajet périphérique des 
nerfs se trouve mise en relief déjà, dans une observation 
recueillie par M. Budd et qui fait partie d'un mémoire très- 
intéressant dont la publication remonte à l'année 1839 (2). 
Il s'agit dans ce cas d'une jeune fille scrofuleuse, atteinte 
de carie des vertèbres cervicales et cliez laquelle se dé- 
veloppa consécutivement un abcès rétro-pharyngien. Pen- 
dant deux ans environ la paralysie s'était montrée limit(?e 
aux membres supérieurs ; elle envahit par la suite le mem- 
bre inférieur droit. Sous l'influence de diverses excitations 
ainsi que pendant Tacte de la micturition et de la défécalion, 
des mouvements involontaires plus ou moins énergiques 
survenaient dans ce membre, et aussi parfois, bien que tou- 
jours à un degré moins prononcé, dans le membre supé- 
rieur du môme côté. 

. Un fait raconté par le Dr. Radclifie doit être rapproché, 
à certains égards, de celui du Dr. Budd . 

c. Il est encore, Messieurs, un autre mode suivant lequel 
une altération de la région cervico-brachiale de la moelle 
épinière, pourrait déterminer une paralysie motricelbornée 
aux membres supérieurs. Vous n'ignorez pas que, danscer- 
if " ..1 ... I — ^ 1 

(i) Consulter rBrown Séquard. -^Journal de la physiologie, etc., t. n, 
■1863; p. 139, 631 et 632. Eulemims, — Fmctionellen Nervenkrankh. Berlin, 
mi. p. 379. ' 

(2) Pathologie «/* ihç ^pitml card. lu 3f(?rf. chir, Tramact. 1839, l. 22, 
p 1«1. 



tains cas de paralysie infantile spinale, la ^arop^^^î^ cer:tîi^ 
C^;^ s'observe lorsque la lésion ipMhnatique des cornes «^ 
iiriâHniidftiatffubjÉMcaaHienisIrillmitée, daMmne c»- 
ttfbaëlBidH^ • iKulBiuir, «reiiNKnt brachULAe&mM- 
1ms paHil^'tfsprteiiient alirs, dM'origine, mi&Mami9t 
^i^rénaK^.r(lMJtit %Jr peiÉMe laifeniicité des wvcl«K;fei 
actes réfieicw i^nt plus ou moins complètement abolis; les 
muscles atrophiés, ne répondent plus aux excitations faradi- 
que. La jsfintftMlilé n'eerf;, dans la règle, en rien modi- 

Une myélite, a^guë partielle de même siège, produirait à 
peu de chose près les mêmes efiets (1) et Ton peut en dire 
autant d'une tumeur qui, primitivement développée, vers Je 
centre de la moelie cervicale, s'étendrait principalement 
^ft ftvftnt ëe manière à affecter «urtout la substance grise 
des cornes antérieures. Seulement dans ce dernier cas, en 
raison de l'évolution relativement lente de la lésion -et de 
,son extension pour ainsi dire Xatale à un moment donné, 
soit aux faisceaux Jalancs, s«it aux.r^giQns postérieures de 
la substance ^rise, l'aspect des sympi;ômes se m ontrerait 
Biéceaeairement pJiîB ou 'moine profondément modifie. 
Quoi qu'il en soit on pourrait citer jçuôlques exemples où 
une tumeur intra-^spinale cervicale 'a déterminé .dans les 
membres supérieurs une paralysie se rapprochant à beau- 
coup Tl'égards-du type fnfemtîte. A ce propos Je melîoriierai 
à signaler une observation recueillie par M. GKiH et oà il 
s'agit d'un enfant de 8 mois chez leqaelun .tuieraule soli- 
taire s'était développé à la partie inférieure du renflemeBt 
cervical, au niveau de l'origine des 6° et T nerfs cervicaux. 
La paralysie envahit d'abord graduellement le membre su- 
périeur droit ; puis, au bout de 15jours, elle s'était étendue 
au membre supérieur gauche. Deux mois après le début 
des premiet^s symptc^mes, lasmembres paralysés, profondé- 
iiiuut auiaigris, pendaient flasfues et inertes de ohaquecuté 
du corps. Las membres :abdominaux étaient faifcles, mais le 
petit malade pouvait les mouvoir volontairement. La mort 
survint environ six mois après l'invasion de la paralysie. 
Jusqu'au dernier moment les mouvements To^ontaires^per- 
^istèrent A un certain degré dans les membres iitfé. 
rieurs (2) . 

Je ne m'étendrai pas plus longuement ici mr cette dw- 
mère variété de paralysie cervicale d'origine'spin^e. J'aurai 
l'occasion d'y revenir par la suite. [a ^tirre.) 

physiologÎF~ 

Influence des conditions resjdratatoBB sur Je mica* 
msme de la circulatiou VBineuae.th<>raoiaaû« 

Par BOSitPfiLI^Y. 
§ 1. JLa pression atmosphérique uapasd'aolf4Nft«UB«etesw 
la progression dti sang Tcineux. 

Nous avons déjà vu qu'une des conclusions de Bdm^ ne 
fendait pas compte de tous les faits observés dans ses expé- 
riences et que les faits eux-mêmes avaient été inconmlète- 
meut observés; il est facile de s'expliquera combieud'errôurs 
Il dut être conduit lorsqu'il voulut appliquer cette conciusioD 
a la théorie de la circulation veineuse. 

Pour Barry, la principale puissance qui pousselesang àira- 
vers les veines est la pression aifiiosphérique. Cette afSrmation 

(0 Olliviôr (d'Angers), t. II, p. 319, 3«éditiou. 

[flUuy'sHospilal Reports, 1858, p. 206, case XXXII. Voir aussi !fl cas 
XV du mémo recueil, p. ISiiO, p. 181. où il s'agit vr^iisemblaJblemeat d'un 
gliome. 



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LE PROGRES MEDICAL 



123 



n*avaii pas lardé à ôtre combattue par Magendie qui se con- 
tentait de montrer que la pression atmosphérique ne peut pas 
pousser le sang plutôt dans un sens que dans l'autre, par 
conséquent pas plus du côté du cœur que du côté des capUlai- 
res. 

Mais Tanalogie que Bairy a cru pouvoir établir entre les 
conditions de ses expériences et celles de k\ circulation vei- 
neuse est inacceptable encore sur d'autres j^^ints. Dans les 
expériences, le liquide était directement en ^-apport avec la 
pression atmosphérique et c'est elle qui le poussait dans l'in- 
térieur de l'appareil ; dans la circulation normalt« la pression 
au lieu d'agir sur le sang contenu dans la veint presse au 
contraire extérieurement sur les parois du vaisseat^ et l'aplatit 
si le vide tend à se former dans son intérieur: 

De plus, nous avons déjà vu que le liquide qui renplissait 
le tube de verre vertical constituait une pression *^égative 
contre laquelle devait lutter l'aspiration thoracique,taixiis que 
dans la veine jugulaire comme dans toutes celles quivieinent 
s'al)oucher dans les veines thoraciques, existe au contiaire, 
isauf des cas exceptionnels, une pression positive plus ou 
moins haute qui provient du tis a ter go. Dans ces conditions 
il suffît donc que l'aspiration thoracique maintienne dans V s 
troncs veineux de la poitrine une pression moindre que celV 
des veines afiférentes pour que le sang se précipite dans cÀ 
vide, relatif non plus à la pression atmosphérique, mais à sa 
propre pression. C'est par conséquent la pression du sang 
▼eineux dans les veines voisines de la poitrine et non pas la 
pression atmosphérique qui doit entrer comme facteur lors- 
qu'on transporte la question dn domaine expérimental dans 
celui de la circulation veineuse. 

§ s. 1« Mu^p arrive wm eosar pesdast les dtovx Um§m ée la 
respiration. 

La fausse conception que Barry se faisait de respiration 
thoracique dont l'action pour lui se trouvait interrompue à 
chaque expiration l'avait naturellement amené à cette con- 
clusion : le sang gui coule contre sa propre gravité n'arrive au 
cœur que pendant Vinspiration. Il en déduisit toute une théorie 
de la circulation veineuse qui fut acceptée par Bérard et par 
beaucoup d'autres physiologistes. Cette théorie n'a jamais été 
contestée quoique le fait par lui-ipême, c'est-à-Uirc l'orrôt ou 
le reflux du sang, n'ait pas été démontré directement. 

Pour Barry et Bérard, il faut que la quantité de sang 
appelée dans le système veineux thoracique à chaque inspi- 
ration suffise pour alimenter le débit du cœur pendant cette 
inspiration et pendant l'expiration suivante. Pendant le se- 
cond temps de la respiration, le sang arrivant continuelle- 
ment des capillaires s'aqcumule dans les veines voisines du 
thorax et il constitue la masse qui va fournir à l'appel de 
l'aspiration thoracique à la prochaine inspiration. Or, les 
tracés rectilignes que fournit la pression dans la veine jugu- 
laire lorsque la respiration est calme, ne permettent guère 
d'accepter sans réserve un pareil mécanisme et nous croyons 
que l'expérience suivante que nous avons répétée plusieurs 
fois avec les mêmes résultats suffit pour infirmer le fait môme 
sur lequel il s'est fondé, c'est-à-dire l'interruption du cours 
du sang pendant l'expiration. 
Expérience (i) : 
Le 6 mai 4873, un chien de taille moyenne est couché sur 
le dos et fixé dans cette position sur la table d'opérations. 

Ii^ection sous-cutanée de 10 centigrammes de morphine 
en solution. 

On met à nu la veine jugulaire gauche près de l'angle de 
la mâchoire où elle se bifurque en deux branches. La branche 
interne est dénudée, liée vers son bout périphérique et ou- 
verte de manière à y introduire une sonde métallique qu'on 
fait pénétrer jusqu'à la partie moyenne du tronc môme de la 
jugulaire. Cette dernière est en outre mise à nu à sa partie 
inférieure le plus près possible de la poitrine et la sonde mise 
en communiealion avec un appareil enregistreur. 
En mettant Vappareil en mouvement, on obtient la courbe 

(l) Expérience faite dans le laboratoire de M. P. Bert avec la collabora- 
tion de M. Jolyet, préparateur à la Faculté des Sciences. 



A B (fig. 3) qui représente les variations d3 la pressioa du 
sang dans la jugulaire. 




SI l'on serre alors entre les mors d'une pince le tronc de la 
jugulaire à la base du cou, on obtient en B C une élévation 
graduelle de la courbe qui redescend rapide-nent aussitôt 
qu'on cesse la compression. • 

On comprime enfin la veine pendant l'expiration seulement 
eton ^roii^ïue les oscillations C D inscrites dans ces condiUons 
sont plus marquées qu'elles ne Tétaient en A B lorsque le 
cours du sang était libre. 

Le tracé (fig. 3) a été pris lorsque le chien était encore in- 
compléiement endormi, un peu agité et sa respiration s'ac- 
compagnait d'un efî'ort abdominal à l'expiration. 

Lorsque l'animal est profondément endormi et qu'il respire 
tranquillement, on reprend un second tracé qui donne la 
ligne A B (fig. 4) où les oscillations respiratoires sont à 
peine marquées. 




A partir de B jusqu'à C, on comprime la veine jugulaire à 
la base du cou pendant la durée de chaque expiration et cha- 
cune de ces compressions se trouve Indiquée par une éléva- 
tion progressive de la courbe qui s'abaisse brusquement au 
moment où cesse la pression. 




Fig. 5. Tracé pris dans les mômes conditions que celui de la figure 4. 

En faisant persister l'obstacle plus longtemps, la courbe 
poursuit sa marche ascendante, mais moins rapidement que 
dans le tracé (fig. 3). 

Ainsi, lorsque le sang est arrêté dans la veine jugulaire par 
un obstacle artificiel placé à sa partie inférieure, il s'accumule^ 
graduellement dans la veine au-dessus de cet obstacle, ce- 
qu'on pent constater et par Taugmentation de la pression et 
par la t rgescence de la veine. Si, à l'état normal et dans Its- 
conditions habituelles de la respiration, on n'observe pas l'un 
et l'autre de ces phénomènes, c'est qu'il n'existe pas d'ob- 
stacle naturel à l'écoulement du sang et que son cours n'est 
pas interrompu pendant l'expiration. 

Quant aux oscillations respiratoires que donne le tracé n® 1, 
c'est à certaines conditions de la respiration qu'on doit les 
attribuer. Nous avons eu soin d'indiquer que l'expiration 
s'accompagnait alors d'un efibrt abdominal ; dans ces con- 
ditions le sang continu dans le système veineux abdominal 
est chassé dans la poitrine à chaque efibrt, c'est-à-dire à cha- 
que expiration, en raison de la compression exercée sur lui 
par les muscles de l'abdomen et il arrive d'autant plus 
brusquement dans le système veineux thoracique que l'effort 
est plus considérable. Il produit alors dans les veines du thorax 
une pression subite qui force le sang de la veine jugulaire à 
s'accumuler dans cette veine jusqu'à ce qu'il ait acquis une 
pression supérieure à celle des veines du thorax. 

Mais dans ce cas encore, un obstacle placé sur la veine ju- 
gulaire de manière à y arrêter le cours du sang pendant l'ex- 
piration seulement, détermine des élévations plus marquées j 
de la courbe ce qui montre que l'abor^^jÇ^j^n'y était Pfii3Q[^ 



IM 



LB FROGffîKS MSDtCAL 



complètement inlerrompu mais seulement ralenti. Un «fl^art 
^liinminnl frfir rrmrlrl^rnlilr ^~lT\frr\ — ^^ pour produire cette^ 
lirfttmptian* Les ▼ariaiioiis de la piasaion at de la Titesse du 
«ng suivant 1» modes Doepisotolres ont été démoairéea de 
la &çon la plus nette par M. Mar^ qui a pu ainsidoiiiier rezr- 
fklleation de oeitoUis légniteta ecartradictoin» obtenu^^ar dlf* 
ii§Mnt& ûbeervateun». 

tfou&.Qxoyone mainUmani saffisamment établi gpe dans les 
conditions habituelles de la respiration, le sang veineux 
aSécoale dans le tharax d'une façon coatinue; que cepemdant 
aa Titesse est acoéléréa pendant l'inspiration, ralentie pen- 
dant l'expirstion; et qOe rinterruption de son cours n'a lieu 
que sous l'influence de causes passagères qui. comme nou5 
le^ierixiiis hôentôt^jote sont que les diver3es variétés» d'efforts 
abdominaux et tiioraci^es. {jL suivre). 

PATHOLOGIE EXTERNE. 

Contribution à l'anatomie et à la physiologie patlio* 
logiques de3 tanneurs nrineusea et des aJioèa mir 
tteuz (1). 

Par Henri DRAIVSAftT^ interne des hÔpitatiz de Paris* 
APERÇU HISTORIQUE ET DISCUSSION, 

tmtPfmmLptÊtÊêaoT Qcan ittBfière me SQBfcwaon- 
Iraos. Nous oitercms la thèse de Dareau (1642); odie de 
etaLtai^ii<l»»VdeBexbette (1848), deChaii)oiim^{iœr), 
rarUcI^ de BnkMé dans le IHattomutire en Se voUumes 
/T. SXX); les tbàsesde Devers (18S7), d^ArOand (10Hâ et 
4e GsroBi (1868). Gee trstvaax pour la plii^iut soat pea im- 
portants. Ces auteurs en général n'^ont fait que rép<?ter l'es 
théories des grands maîtres Ghopart, Desault» Civiala, et 
iHGouaplétement» Oûpeut les classer en deux groupes ; ceux 
.tm soutieaûent la théorie urineuse, c'est le plus grand 
•lippabre; ceux qui la oombattent et ici Aribaud est presgue 
seul. ^ ^ 

JU- «tbtoo 4a <adL XSbackamer (1856) xlous ^^nnnp dans 

I m wmmtâ la tiiéorie «nimm. IL ChaEliaMittr4u 

«.^ . . »»MJaf«niiami. Use oo&tariede 4iiiiMr 

l?atat4e hkmoigmsm s» m «fl(Jet Cet «nteur mtmak éâ«x 

dPtiMès miamm: l^ ralioèa «cïaeim. aHOBOOâd&tLt 

; à wm ftMMHPe; ~ 1t^ lldioès «niiims; «pfD- 

^^ ^^ Quant am: iteèe «Anufes 

— lî* la tuaiear arintire proprement dite. 

Oeflteâerxvière^esi ferntée par des saillies^ dies nodosités 
ïptadëe» 90US ia peau et adhëreates à la paroi externe ée 
l'urèthre. Elles sont indolentes, dures, sans chai»genaentKfte 
reovàûtut'k la peàxu U j ea.a deux ou un plus grand jumudire ; 
)kHrvoteune "Mme «de lia grosseur d'ua pois à celai é'Uae 
ifloiac ; iettr aecr«àsaemieiit est k&t. 

i^ttel ^t leur mode de formation pour M. GlDariMonnier? 
îame.^rAiHure de la muqueuse, le passage deTurinie par 
«ette voie et ilndara^ioû du tissu ceUalaâre : voilà la pa- 
i^eogésiie de ces tumeur», ,M. Cbarboanier place le siège de 
'i^éraiUvfféaufond^'an foUioale dilaté et liypectrophié. 

M, Caron, dont la thèse est plus récente (l-ÔW), aWst pas 
eerti nom 9l«âde la théorie arinecse : il fkit pour elle plus 
.«que M. QMtt?boBiiier,ii.es6ayedela prouver par des laits, 
iiuksératfoa de ,1a iau^pieu^^e et, le passage de ruriae font 
<eAC(»7e toas les ûraiâ : .ruri^ s'inifiltre dans Je iism. ^cellu- 
. iweeit y,preduit <iine.tQ«feaiir par inflammation «et iaduiratlon 
-de<;etiieiHL.Puis ceUîe tuneiuar persiste pendant un temps 
fvariable^^t eiu&iir «ne inflanamation se déclarant,. il y a 
^abcèa. Ëm an n^ot.r^nkystemeat de Vurime e&tle lait ;primi- 
-tif* Témain, ditM. Gagym, T^bservation de Leguay>» 

.luegufly;est.aa.mail4^deâgé de 46anB que M. Caron a vu à 

,;l'fl6ôtel-'Dâeu de Boaan. L^ay entrait poar un rétrémsae- 

«ment defiiffèUare* A. vingt ans ilavait eu une bienniOirrbagie 

qu'il avait eairel»nuepar des rapports sexaels et il éit avoir 

con&tammôftt remarqué un noyau d'iadur^ation vene la 

. çàoinc^ delà ve^ige àrendrok où se trouve aujourd'hui l'^^b- 



.(l) Vtiriw tt*^ 1, 2, I, 8 ôt H) du Progrès médical. 



ces. L'abcès survint àJai suite d'axie naarabe etTunnea 
coulé par l^aJ)cès ouvert 

Nous ferons remarquer que Tobeerraition de M. Caron 
n'est rien moins que oonoloante potiîr la thèse qu'il défend. 
Pour nous, au contraire, elle l'infirme et nous croyoaa 
Tobservatien de Leguay tout.aja Maàfiee de Jbi tiàé^ri^ que 
nous soutenons. 

Pourquoi d'akordy aarait-il eu inûltrationuz'iaeuse al<»8 
qu'il nV avait certain^nkent ^as la moiiidre gêne àm^ h 
mMîoii. C'est donc lukUeurs qu'il faut cheifcber rorigine 
de oett^. tumeur urinai^redantliedâ^ut ^e perdait dàm la 
ménKTire'du patient. D'un. autre côté Leguay eM; pour noiu 
le type des;bleBnorEbagiqti^s~qui presque foireéïnentis«eiH]i&t 
atteints de tumeur urinaire. La bieimorrhi^e ici étatt 
pa«0ée âi'ëtat chronique, elle dorait toujiotti^s. Le t^asa spon- 
gieux de ee canal devait «'être jaiodiâéiQer4aiaement<d'aae 
manièreconsid^able ; en <mtr9 Ijegay entreteaaiit a0ii.a£* 
fiiotion par la cent et la oauae .oocaeianaeUe ^de: ïMf 
morrhagiecput aekm nous prediut latumeuir uiinaîtf^e. 

NouBrn'iasifléerons pas dairantd^ s«jr tou^'le^.auineslirir 
vaua éfid軫arr0e at^. H^m pasfien9 de sotte au fra^aii 
de M. AiifaniuL. âa thèse (ilSâl) eat le travail le fiu& sénieiix 
qu« nooB ayoBUi ffeaÊetnliré^ les'aiirtres.thèdesi, oeavoM il ledit 
iai-méme, ne aeiat qu'une paraphrase des idée» dd Cbai>ajrt 
et de Desault» et cette partie a ebé laissée Irop da cùié par 
la plupart des «pédalietee» 

Daiis son travail M. Aaribaud: veut établir :. 1<> La gi'ande 
ft^uenœ'deL'alioèsaimpleoiLoiiKonffQi^sû^ aan déyelK^ 
poment; «iiA^osâ>de.ioui(e In^vUiiNQ urinaire ou branssuda- 
tion réelle ou hypothétique ; — 2^ Son existence p»esq« 
Gonsta;ate pomme l^ion primordiale précédant les auèes 
accidents,* lesquels paraissent le plus souvent n'en être 
qu'une complication, contrairement à la tendance que l'on 
a géiïéra^leinèntè rattaclier leurprodsidiifiaà une infiltra- 
tion préalable d^urineai^oou sans iorevasse. Aussi s'ëlàve- 
t-if contre la dënominaiKon d'aiiycôs^nninenx douné it imà 
abcès qui vient à la suite du rârécisseineitt. lltremoe 
nu'on entretient par là nne^confuslan ctegrettafile et propose 
de les appefer a^cès p(ki*urèthnaiux. 

M. Aribaud établit de prû&e abord une ^Vision 4es wiscès 
peri-urétfrraux, il les divise en-deux grandes classée : 

1^' classe : abcès nese ratu&ciiesit en rien a^x lésions du 
cmial. Leur ëtiologie n'a r*Mi de spécial. 

Sf» cîMse: abcès «arvenaat à la saite d'un état patholog^ 
que qtieltîoïiqueHtu canal. Cette demième dasee «ert rabdi- 
^isée a!t!»i qa'ilMit : l« afeoôs delà' btennoirhagie aiguë 
Comprenant tes ^bpeôs des Mandes- de Oov^^er. — è^aMis 
conséctrtifs aux fétpécwsefifteûte. Ces dernier» renfcp- 
men*: 

P des ab(!»S5îiapfefl, -^H^ dm aÈcAsuTteeux. 

Les tt»C6% wnnmi^ sont ' eîiï-^fenïefi divisés ea dette 
cl»3ses: î« aireôft ttrineu»x. panépawctoetoent pifimifif d'u- 
rine;-- '»•■ É*0ê« «rtnenx pâ!» (sonmaanfeatton «Rérieafe 
S^VL abfcè^ pithaitivement simple . 

M. Arîba'wd dans «a ilïèse^étudie^«pé<yF»teflient tes abcès 
(»nfié<mtift ailK rétréci«6"dweft««. Là eeutement « -y a ma- 
tière à discussion, là règne Fhypimièie parce qa'îî n'y a 
pomt de faits bien observés ou plutdtpaTW quUl n'y a pas 
d'hiïlopsle. "Oet aatemi îs>est iderno wnfewaé dane te Tnéme 
sujet q^»9 ^tts. M. Aribaud, -a^^urt d^afewder la dtscitt- 
' w^ «ar l'4M»igine di9« alsoès urtneaa, ^estjwwe les Mées^ de 
Chopart et de Civialeàce sujet. 

Pear Ctepart il j a IrotB degrés dans les léiioM «eca- 
sionnées par l'urme âsns te aouffs 4ee pétrécissm^lsr «e 
l'iai^sêrthre. 

Pr^mi^éfggr^ — C^estia )iook» orîhali^iwi'dépdt ffn- 
riwe r^m-^f^àf(Me pas. — Ce pwwrier 'dte«e4«^'«etti)ilé- 
te«Be»t à lai«ser'«te«d^.dftnfi le ««fi^t^mi not»'ooôti*e. 

Dmmameiiie^9ft:^f^i^lmtim y a une &mmm 

et si le couittde l'upine eet gémé, ^^e Mquide peut sl«ffltrer 
tons leg |iaTOifi)BQ[ôme8 dm^yaiia*. Dupineiy d^term^we alors 
la ûirmalion d'une ou^phisieurs lumeurs dureâ, indûkntes, 
di^osées en ch^elet, sans changement de couleur à la 
peati, tim petircnf ^^^f rj^pJ^<gÇnaîreï, disparaître^ S'abcé- 



&S mOBRBS UBSKAL 



1» 



der et s'oœrric alors à rijstériear ou aa* dehors et déter- 
vmt»t: lum âAlaole» 

Troisième degré — L'uciue B'inâltre àjms le tism celr 
luTaire qui slndure, s'enflamme et s'oppose ainsi aux pro- 
grès de rînffltration. Plus tard la tumeur s'abcède : c'est 
Taboès uinlmiix; 

Mbua verrons pins Mo, en suivant la discussion de 
M» Aribaud sur Torigina^des abeès uriaâux, que Cbopart 
a aussi signalé en outre l'existence d'abcès qui ne dépeu- 
daient pas d'une crevasse à la muqueuse et qui donnaient 
Bfeu à un écoulement de pus sans mélange d'urine. 

Giviate) après avoir décrit les brides du canal qui ame- 
nant la rétontiofl, parle des tumeurs situées dazia l'épais^ 
seur des parois, des noioaités qui forauent le deuxième 
degré de Chopart : < Ces tumeurs, dit-il, sont l'infiltration, 

> les abcès, les nodosités, les duretés. Ees derniers résul- 

> tent fréquemment de la gonorrhée, leur siège est dans le 
». tissu spongieux, tantôt isolées, tantôt groupées et dispo- 
» sées en chapelet^ oe sont àsa^m le principe de petite en- 
» gorgementfl sous-muqueux lymphatiques qfii ne produir- 
» sent d'autre dérangement qu'une diminution, du jet. » ^ 

M. Aribaud à la suite de cette citation^ fait* remarquer 
qu'il semble que Civiale veuille plutôt parier des dépôts 
plastiques qui constitiftesi le rétrécissement en. viirole. Mais 
peu importe et nous continuerons à suivre Civiale qui plus 
loin ajoute : t Ces soutes d'engorgements changent quel- 
quefois de nature, la matière qui les constitue devient 
acre ; par son* séjour; elle itrite les parties dans lesquelles 
elle est* déposée, y cause de* la. douleur; Ifinflanunation s'en 
empare^ il survient des dépôts plus ou moins considéra-' 
blés, le pusse fg^it jour dans le canal de l!urèthDe ou. se 
porte à l'extérieur, quelquefois se pratique une ouverture 
dans Tiuièthre, une autre en dehors. 

» Ai&sidûnc,, pour Civiale, il exi&te dee^ abcès autour du 
canid de rorèthre dont l'origine est indépendante du pas- 
sage de l'urine dans l'épaisseur du tissu sous-muqueux. 
Civiale admet clone de» tumeurs et des abcès urineux indé- 
I)endants du passage de l'urine à travers la muqueuse; 
mais nous verrons plus loin que le doute existait dans son 
esprit, aussi se contentait-il de signaler les deux théories. 

Après, avoir, risumé les. idées dâ Chb^^t eJ;. de Civiale^ 
M. Aribaud entame la discussion et attaque la théorie uril 
lieuse. Je cite<?et auteur presque textuellement. 

Maintenant, dit^il^ faut^il considérer toestumearS'ComiiM 
le résultat d'une infiltration d'urine par crevasse ulbéra- 
tive ? Sont-elles constituées par un véritable petit kyste 
urineux? Je ne sache pas que la chose ait jamais été dé- 
montrée ; on ne les a ouvertes que lorsque l'inflammation, 
la suppuration, la communication avec le canal avaient 
complètement changé la nature primitive. 

Y a-t-il dans les conditions qui président à leur dévelop- 
pement des Baisons qui forcent à leur assigner cette ori- 
gine ? Ne peut-on se rendre compte de leur exisfcenxje que 
par ce mécanisme? Je ne le pense pas. 

On a beaucoup exagéré la distension que supporte le 
canal en arrière des rétrécissements, ainsi que l'a démon- 
tré M. Mercier. Si l'on interroge avec sein les malades pour 
chercha d se rendre compte' de leur développement, oa 
voit que sans accuser de rétention même incomplète bien 
prononcée^ ces malades porteurs de rétrécissement plus 
ou moins anciens ont à la suite de causes occasionnelles 
diveî^es, éprouvé un peu de gêne dans l'émission, accom- 
pagnée de ^elquos soi^Knmces ; puas* par liasard ajprès 
quelques jom-s* de malaise, ils^e soafc aperçus de la pré- 
sence d'une petite tumeur dure, indolente,; qui est. restée 
plus oii moins longtemps statîonnaire. 

Plus tard à la ^ite d*ûn nouvel état de souffltaîïce, cette 
teneur A augmenté de- volume, est devenue- douïoujwuse 
pour revenir aprèià.sonéftat primitif, <m< bien maroherà 
la- suppuration. Ouverte^ elle ne contenait q^ du. ,pus ou 
du pus mêlé . d'urine, d'emblée ou au bout da quelques. 
Jdurs, 

M. AriSàud âjmtte : « *e ne ne vois là rien* qui Séft&ïe te 
istoeBsité^fmeiiiffltratiXNX? ne surfUnl pa^de^r4«»tinâam- 



matoire dans lequel se trouve \v canal aux ent» irews d^ la^ 
c»ûtraction pour déterminer un engorgement de» tissuB' 
sous-jacents analogue à celui qu'on rencontre dans tout- 
autre point de l'économie, au voisinage d'un organe en- 
flammé ou ayant subi une altération pathologique quelcon- 
que ? Il faut supposer dans le cas contraire que l'urine une 
fois infiltrée peut rester des années entières sa-ns détermi-' 
ner d'irritation bien manifeste dans les tissus aru milieiih 
desquels elle s'est épanchée, et de plus que la crevasse qui' 
lui a livré passage s'est refermée le plus souvent, puisqiw 
fréquemment l'abcès qui lui succède ne contient que du pus* 
et jamais d*urine à aucune époque. 

Que devient cette urine infiltrée dans les cas incontesta^ 
blés de résolution complète de ces tumeurs ? Il est vrai 
qu'on suppose alors une infiltration infinitésimale pour 
ainsi- di r e h omœopathique . 

Je ne vois point la nécessité d'aller chercher si loin Fex- 
plication d'un fait dont l'idée d'engorgement sous-muqueux, 
glus simple, plus rationnelle et surtout plus conforme à ce- 
qui se passe ailleurs me parait rendre parfaitement raison. 
J'ai la conviction (c'est toujours M, Aribaud qui parie) qm 
lorsque la tumeur est assez volumineuse on a aiFaire à un 
véritable dépôt urineux, et, dans le cas contraire, de beau- 
coup le plus fréquent, à un simple engor^ment des tissus 
sous-jacents à la lésion uréthrale. 

En un mot, à tant (aireque de préjuge»'* la nature de ces 
petites tumeurs la dernière explication me- semble la plu» 
plausible. 

Voilà comment M. Aribaud comprend le deuxième degré 
d'infiltration de Chopart. 

Notre auteur admet sans conteste le 3^ degré dlinfllteif 
tion de Chopart. Ce degré constitue le véritable alicès. uri- 
neux, le passage de l'urine est ici manifestement coupable. 
Cest, en un mot, l'abcès urineux classique. Cependant, 
même sur ce terrain M, Aribaud fait encors une^brèche à làt 
théorie classique. Voici ce qu'il ajoute à la description qu^l 
vient de faire : 

« Il est un autre mode de production de ces abcès oui 
plutôt une autre espèce d^'âbcès urineux beaucoup plus fré- 
quent qu'on ne pourraitlecroire.Ellea été décrite par Cho- 
part dans le passage que nous avons cité ; dG|)ui8 lui, bien 
qu'elle soit en. fait admise par tout le mondej. c'est; à pein» 
si on en. parie: Je veux parler delà communication ultér 
rieure d'un abcès primitivement simple avec le canal. Dans 
ce cas l'urine s'épanche dans une cavité déjà plus ou moins 
organisée et qui le plus souvent s'oppose à toute infiltra- 
tion. Abstraction faite des cas de rupture primitive de cause 
traumatiqjie, je crois que la plus grande majorité des abcès 
urineux doivent se ranger dans cette dernière classe : c'est 
ce que je chercherai à démontrer dans un moment. 

C'est également de cette façon que doivent se prodliire Ite? 
abcès urineux développés en dehors de la blennorrhagie 
chronique (Obs. 1) ; qu'on les rapporte à un phlegmoa 
simple, idiopathiqueousymptomatique,àune cowpérite,.ils 
ne deviennent urineux qu'ultérieurement, » 

Je continue à citer presque textuellement le môme au- 
teur. Les abcès, dit-il, sont une complication fréquentedes 
rétrécissements. 

Ce qui frappe au premier abord, quand on étudie leur 
histoire, c'est la division de ces abcès en deux classes bien 
distinctes au point de vue de la marche et du pronostic : 
1« Les abcès qui s'accompagnent de la présence de l'uriiie 
dans le feyer ; 2» Les abcès qui ne diffèrent en rien- da 
ceux que l'on peut observer dans d'autres points. 

Chopart, comme le dit M. Aribaud, avait signalé cette 
dernière variété ; après avoir tracé l'histoire de Tinfiltrar 
tion urineuse et parlé des abcès urineux, Chopart cite deS" 
; cas de tumeurs qu'il appelle urinaires, guéries sans stippu* 
Tra^ioti. Aussi, dit Chopart dans les abcès du pôrtoée' qui . 
surviennent par un embarras de L'urèthre» il ne se trouve 
quelquefois que du pus sans 2<rm(?.Ces abcès ne dépendent 
pas d'une crevasse, ils sont l'eflTet de l'irritation qu'éprouve 
le tissu œlTulaire voisin des duretés,irritationqui eslpmdulte 
parla difficulté du passage de l'urine dansce conduit, B^^"KT/> 

igi ize y ^ 



126 



LE PROGRES MEDICAL 



séjour dans le tissu spongieux de l'urètlire. La prt^ence de 
la bougie augmente quelquefois cette irritation et les pro- 
grès de l'abcès. 

Gerdy a donné à ces abcès le nom de circonvoisms. 
Roux, Leroy, (d'Etiolles), Barbette, Civiale, ont signalé ces 
abcès en les distinguant des abcès urineux proprement dits. 
Ils en ont également cherché la cause. Pour les uns il s'a- 
g/ssait d*aftlux humoral dans le tissu cellulaire qui entoure 
Turèthre, ou bien d'un engouement sous-muqueux, ce qui 
est à peu près la môme chose. Pour les autres Turine était 
touj(mrs coupable et rinfiltration de ce liquide se faisait 
ici par un procédé spécial, la iranssiidation. — C'est à 
cette dernière opinion que se rattache Civiale après avoir 
signalé la première. 

M. Aribaud s'élève contre la dénomination d'abcès uri- 
neux. Elle est vicieuse, dit-il, autant que le j»opft4t^lle 
d'abcès stercoraux appliquée ai tous les abcès de la marge 
de l'anus. Pourquoi, dit-il, la région de l'urèthre serait-ello 
dépossédée du privilège de présenter des abcès semblables à 
ceux de toute autre région du corps ? (A suivre). 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Les Ecoles de Médecine de la Province. 

I. — Nous apprenons avec plaisir que, suivant en cela 
l'exemple déjà donné par Marseille, Dijon, Lyon, etc., les 
professeurs de l'Ecole de médecine de Grenoble viennent 
de décider à l'unanimité que les places de professeur sup- 
pléant seront dorénavant accordées au concours. Le con- 
cours, malgré ses imperfections, dépendant surtoutjde nos 
mœurs qui nous ont habituc's à moins compter sur ngus- 
mème et sur notre travail que sur nos relations et notre for- 
tune, le concours — disons-nous — est de beaucoup pré- 
férable à la nomination directe, laissée aux mains du di- 
recteur d'Ecole et du recteur d'Acarlémie. On conçoit spns 
peine le rôle que joue alors ce qu'on appelle le savoir- 
faire et l'intrigue. En admettant môme que M. le Directeur 
et M. le Recteur soient impartiaux, encore faudrait-il dé- 
montrer qu'ils sont parfaitement renseignés sur la valeur 
de tel ou tel candidat. 

11 y a quelques années déjà, la Commission administra- 
tive des hôpitaux de Grenoble, reconnaissant que le meil- 
leur mode de recrutement pour les médecins et chirur- 
giens attachés à ces établissements, n'était point celui qui 
reconnaît pour règles le choix pur ot simple de telle ou 
telle personnalité plus ou moins patronnée, avait établi le 
concours. Et certes, elle n'a point eu à s'en plaindre ; cette 
année môme, on doit encore y avoir recours, pour la nonii- 
nation des médecins et chirurgiens appelés à remplacer 
ceux qui, promus adjoints il y a six ans, passeront de 
droit titulaires au !•' janvier 1874*. 

Nous féhcitons sincèrement la commission administra- 
tive d'être entrée largement dans la voie du concours, 
— comme H'ont fait d'ailleurs les administrations hos- 
pitalières de presque toutes les grandes villes. Nous félici- 
tons aussi les professeurs de l'école de médecine de Gre- 
noble de la décision qu'ils viennent dç prendre; elle noi^s 
démontre qu'ils ont conscience de leur mission au point do 
vue de l'enseignement et qu'ils ne considèrent point leur 
place comme une simple sinécure ou comme un piédestal 
pour arriver à la clientèle puisqu'ils appellent à eux les 
plus instruits, c'est-à-dire ceux qui ne demandent qu'au 
travail et au savoir le droit de remplir un rôle dans la so- 
ciété. 



Si, plus au courant des besoins de l'enseignement médi- 
cal, ceux qui ont pour devoir de veiller à son perfection- 
nement se décidaient à appliquer le concours à toutes les 
places qui dépendent de l'Etat ; si, au lieu de laisser se 
perpétuer dans leurs fonctions des hommes qui ne se ren- 
dent pas compte qu'ils ne sont plus que l'ombre de leur 
propre passé, nos gouvernants posaient en principe la li- 
mitation de la durée des fonctions ; si enfin et surtout, ils 
laissaient les villes qui le réclament et le peuvent créer des 
facultés nouvelles et indépendantes, nous ne tarderions pas 
à reconquérir le rang scientifique que notre affaissement 
nous a fait perdre dans ces vingt dernières années. 

II. — Mais, quelque modérées que soient ces tentatives 
de réforme lesquelles, pas n'est besoin de le dire, sont loin 
de réaliser notre idéal, nous avons môme peu de chance de 
les voir aboutir. Et ceux qui préfèrent les salons et les an- 
tichambres aux salles des hôpitaux, aux laboratoires et 
«ux bibliothèques, ne doivent pas encore désospérer : le 
règne du savoir-faire et de l'intrigue n'est pas fini. Les pas 
timides qu'avaient faits en avant quelques écoles de méde- 
cine en instituant le concours pour les places de professeur 
suppléant, paraissent avoir effrayé M. le Ministre de l'ins- 
truction publique. Ainsi un concours, pour une place de 
professeur suppléant de thérapeutique devait s'ouvrir lundi 
dernier à Lyon. Des motifs, inconnus jusqu'ici, ont décidé 
l'autorité supérieure à intervenir. Voici, en effet, ce que 
nous lisons dans le dernier numéro du Lyon médical ; 

« Le concours pour la place de professeur suppléant de thérapeutique, qui 
devait avoir lieu lundi, a été renvoyé à huit jours par dépêche ministérielle, 
reçue par le directeur de l'école dimanche dernier seulement, c'est-à-dire la 
veille. La dépêche dit que le ministre se réserve le droit de nommer le jury 
et d'arrêter la nature des épreuves . 

« Quelque opinion que l'on puisse avoir sur le programme de ce concoura 
Qi sur la manière dont le jury sera nommé, on ne peut être surpris de voir 
ce concours renvoyé à huit jours, sinon à une époque encore plus lointaino, 
changé, et peut-être supprimé, la vôlle du jour où il devait avoir lieu. > 

Discuter une semblable mesure serait peut-être dange- 
reux, aussi nous cojitentons-nous de la livrer à l'apprécia- 
tion du public médical : 



Le Choléra. 

Loin de s'amender et de se circonscrire, le choléra prend 
chaque jour une nouvelle extension et fait un plus grand 
nombre de victimes. De toutes parts nos renseignements 
signalent une situation déplorable. — Une lettre que nous 
recevons de M. E. Reclus indique les ravages produits par 
le fléau en Transylvanie. Le Moniteur officiel de la Rou- 
manie publie chaque jour un tableau des cas de choléra^ 
tableau qui montre que l'épidémie occupe une grande partie 
de ce pays. Une dépêche, insérée dans les journaux politi- 
ques, apprend que, à Berlin, on comptait, à la fin de la 
semaine, une soixantaine de décès par le choléra qui, de 
plus, a fait son apparition à Stettin et à Tilsit. 

D'autre part, l'épidémie continue à Vienne. Le nombre 
des cas, pendant la semahie qui a fini le 16 août, s*est élev^ 
à 523, et la mortalité qui, auparavant, était de 50 pour 100, 
a atteint le chiffre de 59 pour 400. En Italie, le choléra pe^ 
siste, abandonnant certaines localités pour en gagner d*au- 
tres. Du côté de nos frontières, Gênes serait la ville la plus 
voisine où l'on aurait enregistré des décès par le choléra. 

Les détails que noua trouvoUB dans divers j01l^ 
Digitized by V^nOOQLC 



LE PROGRÈS MËMCAL 



127 



naux de médecine nous montrent que le nombre des décès 
par la diarrhée, la cholérine et le choléra nostras, est plus 
considérable qu'il ne Tétait dans la période correspon- 
dante de Tannée dernière (Londres, Liège, Bruxelles, Lille 
et Lyon). Il est donc urgent, nous le répétons, que Ton 
exerce une surveillance très-active sur Thygiène publique. 
La salubrité des maisons particulières mérite aussi de fixer 
Tattention. Beaucoup de maisons, principalement dans les 
quartiers populeux, sont si mal tenues, si mal aérées qu'elles 
constituent en quelque sorte un danger pour tout le monde. 
C'est souvent dans de semblables conditions que se déve- 
loppent les premiers foyers qui, de là, irradient sur le reste 
de la Cité. La marche du choléra à Vienne nous fournit des 
exemples à l'appui de cette opinion. C'est au Conseil d'hy- 
giène à prendre les mesures nécessaires pour obvier aux 
inconvénients que nous venons d'indiquer. 



■^•>«»<ir>a»t»» 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

ACADÉMIE DE MÉDEaNE 
Séance du 49 août. — PRÉsiDBNcas M. Dbpaul. 

M. Bbrtillon lit une communication sur de nouvelles re- 
cherches qui doivent complétter le travail qu'il a déjà pré- 
senté à TAcadémie et intitulé : Btude sur la population Fran- 
çaise. L'auleur a fait pour chacune de ses statistiques des 
caries et des tableaux ingénieux. Les teintes noires ou celles 
qui s'en rapprochent le plus, indiquent la plus grande mor- 
talité. Ainsi, pour la première année de la vie les endroits 
les plus noirs sont la Seine et les départements clrconvoisins, 
puis le Rhône et les Hautes et Basses-Alpes. 

De 1 à 5 ans, on trouve la plus grande mortalité dans les 
départements qui longent la Méditerranée. De 30 à 40 ans, les 
pays les plus meurtriers sont la Bretagne, le Puy-de-Dôme. 
Au-delà de 60 ans on trouve la plus grande morlalilé dans la 
Gironde et les départements environnants, la plus grande 
vitalité dans la Seine. Dans les départements sub-alpins, la 
mortalité des femmes est de 10 OiO plus considérable que celle 
des hommes, dans le département de Seine, le contraire a 
lieu. 

La plus grande mortalité moyenne à tous les figes a lieu 
dans les Hautes-Alpes, le Finistère, la Gorrèze, la Haule- 
Yienne. Dans le Morbihan, la mortalité est faible dans la pre- 
mière période de la vie. mais elle devient très-grande dans la 
seconde; le fait inverse a lieu pour le Rhône. La plus grande 
vitalité moyenne à tous les âges se trouve dans la Touraiue. 
Dans la première année de la vie, il meurt à peu près '^00 
enfants sur 1,000 ; de 1 à 2 ans, 64 ; de 5 à 10 ans, 10 ; de iO à 
IK ans. 5 ou 6. De 20 à 2SS ans les chances de mortalité aug- 
mentent et reprennent leur progression naturelle à 30 ans. 
Dans la première année de la vie, les enfants illégitimes ont 
une mortalité plus grande que les enfants légitimes. Ceux 
des villes ont une mortalité im peu plus grande que ceux des 
campagnes. 

Dans le premier mois de la vie» les enfants des campagnes 
meurent plus que ceux des villes. Il y a égalité pendant le 
deuxième Qt le troisième mois. Au quatrième mois la propor- 
tion est de douze décès en ville et onze à la campagne, mais 
après le huitième mois il y a une grande différence en faveur 
de la campagne. 

Dans la première semaine de la vie les enfants légitimes 
meurent plus que les enfants naturels, pour ceux-ci la plus 
grande mortalité a lieu dans la deuxième semaine de la vie. 
Pour les enfants qui n*ont pas atteints un an, les mois les 
plus meurtriers sont juillet, août, septembre, les mois les plus 
fiivorables sont octobre et novembre. De 4 à 5 ans, le mois le 
plus meurtrier est dans la Seine celui de mars, dansr le reste 
de la France août, les mois les plus favorables sont encore 
octobre et novembre. Pour les figes élevés, la mortalité .maxi- 
mum a lieu dans les mois d'hiver. 



En France, on n'a pas encore établi le degré de mortalité 
par profession, mais ce travail a été fait en Angleterre en voici 
le résultat : Magistrats et prêtres, 6 décès sur 1,000 ; fermiers 
7 ou 8 ; — petit commerce 9 1i2; — ouvriers en bois, 10 ; — 
maçons, ouvriers en métaux, cordonniers, 10 à 1i2 ;— Aristo- 
cratie 11 ii2; —Domestiques, 12 li2 ; — médecins, i3 1i2 ; — 
marchands de Spiritueux, aubergistes, 19. 

Le mariage surtout lorsqu'il est fécond a une grande in- 
fluence sur le crime et le suicide, ainsi que l'indique la statis- 
tique suivante qui s'applique aux deux sexes. Le plus grand 
nombre de criminels et de suicidés se trouvent parmi les cé- 
libataires, puis parmi les veufs sans enfants, viennent ensuite 
toujours en décroissant, les mariés sans enfants, les veufs 
avec enfants, enfin les mariés avec enfants. 
_ L'auteu r a cru devoir soumettre ses travaux à TAcadémie, 
"gaïaienim de la santé publique. Parmi tous les décès qui cha- 
que année se produisent en France, cinquante mille au moins 
sont dus à des causes que Ton pourrait combattre. Pourquoi 
certaines provinces sont-elles plus funestes que d'autres à la 
jeunesse ? Pourquoi d'autres, favorables à la jeunesse, sont- 
elles meurtrières pour les vieillards? Pourquoi enfin dans 
quelques provinces en Bretagne, dans le Puy-de-Dôme, le Li- 
mousin, la mortalité est-elle toujours plus considérable que 
partout ailleurs ? C'est à TAcadémie de voir et de chercher s'H 
n'y a pas un remède efficace, l'orateur Ten adjure au nom de 
l'humanité et de la science au nom surtout de la Patrie, qui a 
si grand besoin de tous ses enfants. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 30 mai. — Présidence de M. Ghàrcot 

Hypertrophie dn eœnr» par M. DflBovB. 

M. Dbbovb montre un bel exemple d'hypertrophie du cœur 
avec lésions avancées de Toriûce aortique. Il insiste sur cette 
particularité, à savoir qu*il n'existait d'athérome que sur la 
portion thoracique de l'aorte et que les autres artères étaient 
à peu près fermés. 



extraite d'nM kyste d« oiaxillalre iafé- 
rlenr, note par M. Rnrr, interne des hôpitaux; examen histologique par 

M. LiOUVXLLB. 

W^ X.. ., âgée de i5 ans, a toujours eu une mauvaise denti- 
tion avec nombreux abcès dans la bouche; on lui a déjà extrait 
plusieurs dents, entre autres 4 molaires à droite et en bas 
lesquelles paraissaient être cause de ces abcès. 

Il y a deux ans, elle a vu commencer vers l'angle de la mâ- 
choire inférieure, à droite, une tuméfaction dure ; cette tumeur 
a été en augmentant ; si bien que la malade a fini par s'en 
inq[uiéter ; son médecin lui-même a partagé ses appréhensions 
et Ta adressée à M. Richet, croyant avoir affaire à une tumeur 
de la mâchoire. Lorsque la malade est entrée à la salle Saint- 
Charles voici ce qui a été constaté. Vers Tangle de la mâchoire 
inférieure à droite, existait une tumeur de la grosseur d'un 
œuf de pigeon, indolente et très-dure. 

Extérieurement, elle remontait presque jusqu'au condyle et 
en bas, descendait jusqu*aux attaches du masséter. A pre- 
mière vue, on eût pu penser à une des tumeurs assez M- 
quentes dans cette région et d'un pronostic comme d'un traite- 
ment bien autrement graves que celui de Taffèction réelle qui 
fut diagnostiquée. Mais dans l'intérieur de la bouche, le l)ord 
alvéolaire, privé de dents, paraissait aminci ; à la place de la 
dent de sagesse, il y avait une tunéfaction présentant une 
sorte de pertuis vers le centre. 

En introduisant un stylet dans cet orifice, on ne découvrait 
pas trace de caria ni de séquestre. L'os en ce point était bour- 
BoufQé et si on portait le doigt^ on sentait bien la tuméfaction 
et surtout, ce qui est important à not^r, Tos fléchissait sous le 
doigt avec un bruit parcheminé. La malade ne souffirait pas 
trop ; le diagnostic porté fut : Kyste développé dans Viniériewr 
du maxiilaire inférieur dû à la dent de sagesse incluse. Pendant 
son séjour à Thôpital la malade eut un abcès au niveau de la 
tumeur il fut ouvert à Textérieur^t .^nn^ une suppuration 



128 



LE PA0GRËS MâDICAl. 



assez abondanle. L'opération qui a élé faite avec suoeès par 
H« Riebet a consisté à extraire, cette dent de. sou li^^gte de, la 
fttcon suivante. : 

Incisioa somi-ciîculaire contoumanl Taxi^ xoaxillaif e. de 
tkçon à masquer le plus possible la. cifialrice r en écartaoX^ las 
fibres dujnassétei;, on arriva sur Hei ]Qfsle q^i est ouveri, lar- 
gement arec un perfocateur le dbigt alors asL iniroduiib dans 
le kyste mais ne peut rencoxrtrer la dent,, ce q;ai oMigft à per- 
fbrer Ta face iotenie du kyste par le pertuisicJiâriaux. 

Grâce à. ceiCte seconde ouverture^ at avec le daviec et te 
la^ïgue de oarpe. la dent a pu.ètra retirée intaciâ^ Le pansement 
a consisté à faire passer par les. deux ouvertures, un tube. 40 
caoutcbouc destiné à laisser écouliar le pus et à bciiiiec las 
lavages du kyste. 

La dent, présentait cecî de particulier, c'est (pie suon. seule* 
metnt eTle était renfercnée dJAns un kyste» à parois Uk p im t éms 
d"tme membrane veloutée, malsr ({u'eller-aaâinA était enveLo^- 
pée complètement par une autre membrane, c'est oe qui 
ezi^que pourquoi, avant Topération. le stylet introduit dans 
hi pertuis dont nous avons parlé dans, le ikr dentu ne diumait 
pas la sensation d'un corps dur. Cette membrane enveloppant 
Rt dent, apportée auiaboraLoire, fut examinée par M. Liouville : 

« EUa était formée de deux coucbes : Tune épiLbéUtale ; Tau* 
» tre composée de tissu conjoncllf et Ton put distinguer sur* 
> tout vers la racine de la dent une: membrane, tapissée de 
3> leucocytes. Quelques-uns infiltrés môme dans les mailles 
^ de la. mfismbrane. » 

C'était là la portion qui correspondait à l'abcès que Ton fut 
forcé d'ouvrir. — Quelques jours après l'opération, la malade 
fut prise d'érysipèia qui. guérit. Actu^alleittent 19 juin, la ma- 
lade va très.bien, elle se lève et mange quatre portions, le 
kyste est pvesguer combié, néananoins o& «eatinfue les levages. 

Dans les derniers mois de Tannée 1872, M. Ricbetja opéré une 
Jeune personne atteinte -d^m© arffectîon absoîument semblable, 
eettA p^rsoBune. b^kbitemt la pffovince est revenu» se- fteire voir 
au mofia«nb où. la medade dioni» aqub v-enoosi de paorler' était 
danSi la salle quelques jours avant son opéFaHon : aile éMt 
parfaitement guérie et ne porlait, jfxnaq^ pea de traees de 
son affection. 



i lwte»«ttMbrlculaAve ; ^ KadooMrdttei véflftAMitfli 9 -*^ 

FneouoBle caséense $ — Mort % ^ antopslc, par Ch^H,. Pjitiit, 
interne des hôpitaux. 

D. .. Henriette, ag;ée. de a ans 1 12,. née à Paris, entrée le 27 
meà 1373 dans le service do M. Boughut, à l'hôpital des enfants. 
Cet enfant est malade dejpuis 6 semaines ; elle a eu d'abord 
TUie rougeole q;ui s'est bien passée; puis,, à la suite, elle a été 
prise d'oppression et de toux; elle a en outre des envies de 
vomir non suivies de vomissements ; elle n'a pas de diarrhée- 
La cyanose qui existe actuellement parait n'avoir été remar- 
quée qu'au début de ces accidents. 

Les parents sont bien portants. Sur 10 enfants, ils en ont 
perdu 4 : un mort-né, un autre mort très-peu de temps après 
sa naissance ; le troisième est mort de scarlatine, et le quo* 
trième de rougeole. 

En examinant l'enfant, à La visite du soir, je fus frappé tout 
d'abord par une faible teinte oyaniqiie delà face, et par la co- 
loration \dolaçée des lèvres etdubout des doigts. Ceux-<:iétaient 
légèremieiLt renflés en massue à leur extrémité ; il ea était de 
môme des orteils ; cette déformation était siutout marquée 
aux pouces et aux jffo% orteUs, dont les ongles^ o£&aient usia 
courbure hippocratique très-accentuée. 

L'enfant était d'apparence chétivê^ maigre, et dans un état 
d'affaissement assez prononcé. La respîraticm était un peuac^ 
«éléréOy sans dys^mée:. la peau modér^meia chaude; le pouls 
assez fort et d'une fréquence moyenne. ^ Le. venire. était 
aplatii, souple^ indolent, 

A rauseuitatiofi de la poitrine,, en entesdait, dea deux oètâss 
des râles osépitanCs et^sous-erépUants nombveus, assez igivoi^ 
flans seuffle. 

A» la région préeevdîale^ on p^rce^mt deux b0uii& âe souffle^ 
tous deux au precaiei* t^mps. Le x^emier, qui s^ntendaitàla 
base^ étw4 sudeet a!?aijk> SW' maximum 4 la partie interne 



du second espace intercostal gauche. Le seoond, <ici 

dans la région de lapoiiUe,. était doux:eti notaU^meat. plus 

faible que le précédent. 

La cyanose, la déformation des doigts, et les phénomènes 
stëtbosee^i^e» qw j^ ee n s ta taia <?d c6té du cœur, me iîrent 
pfiosev qu'il x «mit proM^iemaBl. quelque nelfermattoi d# 
ceioii0ane,.elfaeJ'afieetionpifdjDmateMj0f^ ^ns^uoi £&« 
secondaire danslanoialadie. 

Malgré les râles nombreux qui existaient dansi la poiixina^ 
j^ n^enis pas devoir faire vomir Tenfant, en raison de sa fai- 
U(BB«„dBtra)»enoe -de dyspnée, et de Fidée (fune affectioa 
cacdiftiUQ fiuk n^'ex^li^MoA la cyanoee. Xe I» fi» sinapiser et 
recommandai de lui donnac du vin pouar relever seafoiCQa^ 

L'enfant succomba dans la nuit, à deux heures du maUn. L9 
mort paraît être survenue asser brusquement, car la petite 
mtlaâe avafl encofe^ parlé trôs-distlnctement à la veilleuse, 
un quaoridliftun avant qa» oalieMsi, repassant près de son 
berceau, s^aperçutqu'eUe était, morte. 

Autopsie, faite le 29 mai. Cavité tkoraeiqm. — Le i^îaanJ^ 
contenait une assez grande quantité de sérosité citrine, et sa 
capacité était assez consid é i i able relativement au volume du 
cœur. Celui-ci, fortement ceatracté,, ne présentait rien de par- 
ticulier comme aspect ni comme conformation extérieure, 

U artère pulmonaire et la paroi antérieure du ventricule droit 
sont fendues sur la sonde cannelée. L'artère contient un caillot 
cruorique noiuâtre, dtemi-ilutdte ; Te ventricule, revenu sur lui- 
même, est presque àbsaiumont. vide dfi< sang. L^artère pulmo- 
naire esi. d'un cfi^bve notablement inféiteir à celui qu'Ole 
devrait anroir nornalttaent; quand on la compare à l'aorte^ 
fidAdue eomme elle suivant s» longoeni: et étalée, la âifféniB«» 
d«B ciroenlérnaees des deux vaiisBca^x fnmieaii premier co«p 
d'aûi. •*- It n'eixistet à aooi origine que d»ux YalwlesâigraoïdeB 
ooeapant i^aeane. une moitié de »a poortoor; ces valvules 
sent bifiA eenfonnées, saioses, et. panassent 8irf»san«e&. — A 
un centimètre environ aurdnsus d'elles^ riotoHûèialum puls- 
nomuffo^ est; 10:sûége d'un rétrëdssement fiïveux amiuMre, 
ddDt lA: circonférence, constituée par xm bord minee^, ne me- 
sure guère qu'un centimètre. Cette coarctatioB occupe la par* 
tie gauche de l'infundibulum; sur le même plan qu'elle, de» 
adhérencesi entra les extrémités aupéciaures des colonne? 
cbamnieB avofisiaoBotabCietsanneait tnne^vnaieneDt, et d'une 
niackière-oiiiiqMbe^ la peitie droit» 4e «a oaBM. La portion 
d'inftmddamliBn sûCuêe immédiateineiit au-dessus éte eett^ 
cloison forme ainsi une sorte de cul-de-sac, que comble en 
parti* une végétalaon rougeètre, à suvfkce grenue du vx>lume 
d'une lenttlle; Cette végétation adhère solidement aux pofnta 
eof espondant* du paurtour du rétrécissement, un peu au- 
dessus de son orifiKîe; une autre produ^^tion semblable, grosse 
comme une tète d^^ringle, est Implantée un peu plus loin sur 
le boird môme de cet orifiee, et contribua persa saillie à en di- 
minuer encore l'étendue. L'anneau fibreux q^ol ooustiÉm le 
rétrécissement est formé par l'endocarde épaissi, durot blan- 
châtre. Dans une petite étendue au-dessus, et dans une éCea« 
due plus considérable au.4easou3, ainsi: qu'en plusiecr» petota 
delà surface desicelonnes oharnues^ Im membrane iiiAerna^ du 
cœuv présente à un moitudre déféré Ida mémesialtératicmaL 

La wlnulve ^riaiM;2?i^ âstboursouffiée, inégale et d'un rôifga 
assez vif, sur presque tout son bord libre, et, en quél^véft 
points^ dams une parlÂe de sa hauteur. Use végétation rosée, 
mûrifocme, davol4ime d'une petitelentiUe, falt^saillie h m faee 
interne, et loi.adhôre intimement parozi pédlcuie assee kfrge, 
auniveaa dAflr inflie]rtiaiis> d'ua grcmpe de oovdages tendît 

Le canal artériel est oblitéré dans la majeure ptfrt!e d^sOtt 
étendue paît lUkoailtoUrosepftlIer trèsadiu^nt; à'Ba'pttroi ifOetne 
€he l?art)ère puteoiaire,. un peUît peintdéprtiaé est la aeulô traeîè 
qui lestjeddseoembouehOTeî; dU' c6«é de l'aorte', il est «ïeora 
peraiéable dansuora longueur de quelque* millimètres. 

JsJtmttseiA sfltne etbion conformée', siBS' vwlv«lefif slgmdMet 
pantissent awair leur btfrd^adtoérenc et^ le^rs nbdulesd'Arafl*^ 
Un» uA peupla»épa(a fu?à- l'état n^^rmalv flH% s^hcmdkfi à là 
Ms avec lœ d«ii& veatitailes, et sem orrtoe est <« qtieiqW 
sorte: à chenJ amsla elolBoa iiilervettfrielala*rtr. C^e'-cf c»l 
incomplète à sa partie supéiteure di«»*ufie iMrtît^cflr éte» p^ 
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LE PROGRES MEDICAL 



129 ' 



itr i JInlii i . ir,i | / | <H|j|, t 



^ a à 4 miUimèireQ, q)oi présenta à aa surHeme, dit c^ié.^ 
-«ontricnato gâiicùe, une bande blamohâtoo oonsiituié^ par VA»n- 
dûcaordû épiigsi at induré. La communicaUon (mo&malQ o^i^ 
<»i arrêt dje dé^sJoppefoeAt établit eatvB tos veniLnculw, «d^ 
m^t.aasez facilement la pu^: dit petit doigta ^eatvois valinu^ 
te» aigmoldâB de raorte» rtme s'imèce auria paiioi antérch- 
intame du yentncule dr oii^ l'autre enir la paroi antécorextaene 
4)i:Me8Vldricate:gaucbe,QtlatAoiMàniesiirla parilede la paroi 
postéri«r0du cœur, commune aux deux ventriouJeB, j(iuiJji« 
mite enarrièxfi^roriiace anormal. 

La valvule mitrale présente, comme la tricuspide, des épais- 
sissements de son Jiord libre, mais W^fli.iaoUs marqués et bien 
moins étendus; quelques petits filaments fibrineux sont in- 
triqués dans se^ecvdages' tendineux. L/endoéarde du ventri* 
c»to,f webe ne diff^e pas «tansiblQaieiii do l>'âtet mmfA. 
. {lapaipoi en mntrieuU droit et œlle du yeiMi^imil^ giauçbe 
fi^ïtf ^ peu près d'égale épaJewur.La oon^iManoe et 1a iCQjor*'' 
liou 4a tissu dtu aou paraissent tout à f^îA nar.«Mtoa« 

he» deux plèvre «ooi fortemâut iàj^eetéea ; eilea. o^* pEr^fiieor* 
tontpaiB de iabisriCulets» Il existe qa3*elqui9S f^érencf»^ peu ré* 
stotantes à la partie ppalérieur^ du pwBMMidPQitetftu.fio,mBfteli 
4u poiunon gaucbe . 

LAiK^^s^oft^rmï offre en pbiBieurs piôniada sp» ïétefidw, 
pariJi^uUèreniieiit veirs .sas bords trancbasia, ^(^ lAO^aux 4a 
pnauiaanie .oaséeuM, dont quelqdieflkUAsaoiat a» pteine aup- 
fUAation et converties en cavarnmtoa. Una ai&ea^tiioa tr^ 
«Ui>erfid0Ue, ^u volume d'une grossie soisatAe» esù^ ^ la 
l^iUepostéro^nttrieurp du lobe supérieur; o'aat àâon ni?««u 
^pia a.*éteieKit établies les adbécenoes ptouaralos, 

PiiiGô^é ^wpoumm ffouche, on oon&tote à und^gré blea ptos 
«y^ttuié dea )é«k»s de oième «atura^ x.e sauMo^et «ait le aiégi» 
d'une induraUpD «aaéeusedu voLiifae d'une aoûl^ aMi^daaaous 
et en avant de cette masee, oa iPMve uw -isa^vtef né séparée da 
]^ ptevrepac r^jie x»im^ tame de p(mgi0n« «apftUe de loger 
iwe paUte pomsie^ d'api, et r^empUede pus etds ^tcitus vUf- 
Irijagnieux. La {MffUa Into-ieinje do M>e mpér4e«r b un.afiQ>oet 
jaune r»sé et une eonsiistaneetfiMllfima» âe«m-â»ctuento; à la 
uw^% le tissu y est tfè&^£râable,i»t la pieaâian ^xi&xy^ mwAr» 
jûaâbendance un pus jaunâtre. I^e loba iniérieur pnésent^ 
également des points de ysmxmèmQ caséentae et ^m fi^tUùm. 
nombre de petites excavaUens. -«^ «On^M censtato.à Voél im 
^WiQUBe iS^aAulalion tuberaiileuaa, âol4 h \s\. PAVPùtea dMi voru- 
monSt.soU dans réisâsseux de leur pavaofib^me^. 
. 4J{i^i444iiéminaie>' ^ Le /aiéest:d^une leâD/te rQug»-jbrw 
io^cé uni^Mcme, d'un VioJiume e.t d'uvae consisLanoe ordinaîreiK 
:y.fe^fin éobappe a la -coupe uae.giwade^iiSfaitféde aas« noir.-^ 
Ji^reins «mC ieraaes, 4>ua YQlumej»oï!»Al,. et ftur^iameiait qob>- ' 
igfi^U^a^. ^ Bton4e paffUeuUarrà noter du. côjlré.4e!lara^«^ 
JiniSi^eupa pmilâ^pMtom,onimsiamQsUfQ de ^aiuilattai& | 



t mt bm i 



CBIM2E MÉÎMCdîa;^ ET UÉGAUS 



tuants du saDg dans les taehes. (Eé^aefVi^m ^,^kmmck^ -*-.10 
jdUiot yi^ MmStmk ^9^xaA iadM'UQlMii.^^^glSe j^r mm jcoiaatfi6»n<Qom. 
pMée;âe.']i<l£. ilKiâlk^i .Miijwt, X«iiart fl«iCQniU,,fli&isM*iW. 

' "Iftn'c!^ îAus pos^ble aujotirfflnsîiao se cwrrteirter ièfnsl'esee- 
Tnern-des taréhes fe semg^n isiééteHne lëgette, ies ^earaeièfres 
T^\\y^qtttfsJtfrtiéMùè9 à IMl «u. ^Le^mTeroecope, seul ikfftels, • 
^e pliîS'Satrr^nt assodîé èTattHyse éhiittlqtieiét 9â Bï^etraeeb- 
3)ié,'p«!hn<^t tForriver fprtc ^eertltode à tm •diagnoStfe' autrefois 
%npoàsi*l!^d«tiS tra grand 'we!ribre-ôe«««. 

'Dcfttx eas'p^u^irt-se"ï>f6seirter': 
' I. Latacte^ttrtr 4è ÛfirteT«ceflfe^«sttpp«fBée ftffle'î 'F^ttaen 
iibHr alors j?brtersnrtout*îttrle9 gWboîleërei5ipes,iel!»n«esîasi 
iprftc tf tf ttm i^ 'sèi'Q«^pr!Ms't)eia-'les «(9fidar¥dt*^aâs^QMénttibii ; < 
on devra, reçommaaifhrtitoft catpfttafe, *W*e!^ 
4«ctcst*'l*éate:^esl«B««ie6en-sert^ ttttflreés/^M^teis-l 
<1l*^tfr4errM <»rfttHéfré^ffil«iàSCopiqiW»/^«(» 

'scftn (itie'tecomtïlissitjn airpart^è Péfliistt6!»Brt*en<*»ltçiides 



d og tTuct o ur s ou eons orvato u r» des gi^^Hies fte sfl»g. -Paimi 
les p^^»iefls ; l'ew et punto^it Xw^ i*wide.> l^s m\^^ '^^^ 
^ISm» gaUique> pblorb^drùîuie, sulCuriqua» le^ a]jçaUs> la por 
t«fi»^, lasfMide, zu^iueep solutions faiblss, Téti^ep, le obiore- 
foiwie> et beeu^pup dlautP^ réa^l^fe aljiârepj. ]^ glQ}mles 
au point de les £aii;e dlsparaifi'e. L'alcool, leip aclde^ cbro^ 
BQiqtie, pierique ; le biobromate d# ppt^si9, qo^serve^t le^ 
g^bules touit ^jaltérant leur iorma. 

Les liqiuides conseriratettii^ s(>3^ <miSL doiit la iûei»pofiiiii»i 
derappvacbe le plus'duséicuqit.ïeléf spat .: }# %(9^m. .iedJ& d» 
Scbultsie, e9EOBti[eaitie$>péparaÛeiib qijLe l'io» {ait a^ep l/eaid 4e 
l/flmjiios à iaqi3«lle «oa ^pi)4^ (Quelques gPi^Qttes de t^jjitwe 
d'iqde.de maniètie^à lui d«^4ie9 je ee^iy d^ râ MS9f^S en. 
bien un iiqui(ié eeipiposé 9imi i-Uo^PA d^u&âOgrmmM; een.- 
d iflfM^a ^fiTO goammeS'et -M .ceniigiiLfqiMS de ebleiriim 4», 
sodiumi; isoit eaooce «a Utmb^eeoipdsiftiaifep *ui» danû 90ttr 
cent de ebiomne .de soâiiwi. <»i. iS . À ^ fWYMUit de auiifata de 

•OPCldS* 

i^esiéesillesde aan[g,;lQ»4actes sernsii inUMiias;et>nBaMiUieii 
par less ipiviHâes, puas, examâné^ et la iprésMwe dss î^bulas 
roQges, iïLaiiflB et^eia âbf ine pontea lètea «oosMiée; 

IL E)nais}es.ûaBplHfliâdfficite,^|>Jijuui faéiq^^ la mif* 
cresoo^ne.pouflBa dopner, giéoe à ialUtealiien iine toi temps 
aura fait subir ans bémaiie^ ^me de Ttagmas xesaaigpeipeipis, 
rexamm speolresaopittue et ranaèyae cbimiqua permettent 
d'ariiTcr à des Tésullals précis. L'emfAoi àa ces pmcédés 
aaoins bien conmis, et «aisai pkis déiimie, «aérUe une létnsde 
spëciaie. 

%^ Jnalpse ^peeiraie. -^ liSs nati/^^ss cekNranies ont la 
piiofiriété dUdusoiter eertaines itz^iidtiations colonies de la lUf« 
miâre'blaMba, tenjours les nèqiee peur uneinfBie substance : 
tel est le principe sur lequel est basé Texamen au speetros- 
cope. Si l'on intro^tûlc àh)^ uç i^b^ A analyse rempli d'eau 
quelques gouttes d'une solution d'bémoglobine jusqu'à obte- 
nir un îlqtïhie de ceuleurfletff dépêcher, les rayons lumineux 
du -spectre passaAt à travers ce Kquide présentent deux 
bandes d'^bsorpttan entre les Mgnes D et E de TTaûnbofer, 
dans le jaune et le vert. Le même fait sera observé, si Ton 
substitue à l'hémoglobine quelques çouttes du sang à ana* 
lyser. 

En cas fle doute, on réôuîrait Thémogibbine dn «ang eft 

lîuiio possède un spectre différent de 1 hémoglobine oxygénee< 
une seule bande d^absorption égalé en largeur aux deux pré- 
cédentes réunies, et un peu à gauche de*la Hgne D de Ppaô?fc- 
hofer la caractérise. 

3P Cristaux de cWorhydjrale 4'bématine. — Dans le s^f 
en décomposition ou lorsqu'on' traite cette humenj par les 
acides ou 4lcali3 caustiques, lli.émpglobine ae dédouble en One 
nouvelle substance, l'hématine se* forme qui, combinée avec 
•I%cide^lilerhydi%ïue ^éoiMi» des erirtaux oanaetoiaiiçaes. 

Pour les obtenir on procède ainsi : ^m pettt inifpnent de 
sang desséché est placé sur une lame de verre porte-objet, on 
le dmmi dans ujais gputte d'eau, et l'on ajoute un tout petit 
fragaeftt de sel muw- On recouvre d'une lame jaaince ; qn lait 
passer de l'acide acétique pur entre les dpux lames, et Ton 
chajiffis au -dessus d'une lampe à .alcool jusqu'à Vébùllition. 

Qa ^ute encoia de l'acide acétique, onjckauffe de nouveau, 
etr»Jépète l'expéiâence jusqu'à çé.qu'on ait obtenu descris- 
tauiL Ils sont rhoiabpïdaux, d'une couleur brune sale,iQUl-a- 
faitccffactéristiqw, et nécessitenC |iw*r éire vus nettement, 
im ^essissementde 300 à 400 diamètres. 

Avec des quantités minimes de sang i'ori peut toujours pro- 
duire ces deux réactions : rexamen spectral, et les erisUux 
^e dflortaydtate Hl'trémaftîqei -et'îew ÔdKfllW e^ 4éïle çae 
reili^tence dHme 'setfîeiiierttielirafSttïrer^pi^sttBOS»^»» 

3«> Le troisième^océd^ bien-gHS ©a jprésentant pas aulpt 
de certitude (JUS les ^ptéc^denfs^ ne-^oit bqjpeudant ptÈ'étte 

négligé. 
> Silii«»Mrt»^|titltis>itinâtttéièeiM^ fiittoiiiifr-dBifsrun ipeu 

bleue persistante. Mai*fWlte»»ôaiÉton *ift#*«èmsiifle ïpoBàfMre 
•^btBiiu)eJdjet]Mine.ia99e MoAaes ooMUètes ef^aMcfuss» nocus 



IW 



LE PROGRES MEDICABr 



nasal, salire, etc. ; aussi ne fournit-elle qu'une probabilité. ^ 
On procède de la façon suivante : on prépare une teinture de | 
gaïac avec de l'alcool à 83^ et de la résine degaïac. D'autre part 
on fait un mélange d'éthersulfurique et de bioxyde dliydro 
gène que Ton renferme dans un flacon boucbé conservé sous 
l'eau à rabri de la lumière ; ce mélange est moins altérable 
que reau oxygénée pure. L'objet taché de sang, s'il est blanc, 
est mis dans une petite capsule, puis imbibé d'eau pour dis- 
soudre la tache, et lavé àTeau distillée ; le liquide provenant 
de ces lavages est ensuite soumis à l'action des réactifs. 

Si le tissu est coloré, la tache peu ou point visible, on 
mouille le tissu; puis on presse deux ou trois feuilles de pa- 
pier buvard blanc, essayé au préalable par le ga!ac, sur la 
partie supposée tachée ; s'il y a du sang, une tache r ow ge atre 
ou brune se formera sur le papier. L'une des feuilles sera 
traitée par rammoniaque et sous son influence la tache pren- 
dra une teinte cramoisie ou verte. Une deuxième, essayée avec 
la teinture de gaïac et l'éther ozonisé, donnera une coloration 
bleue plus ou moins intense, selon la quantité de sang. En ré- 
sumé : 1<» Si le^ taches oui écailles de sang paraissent récentes 
on doit, après les précautions nécessaires, examiner les glo- 
bules au microscope, ea constater la présence, le diamètre, 
etc., qui pourra même donner des renseignements sur la pro- 
venance du sang (humain ou animal). 2^ Si les taches sont an- 
ciennes et le sang altéré, la réaction avec la teinture de gaïac 
viendra donner des probabilités ; mais l'on ne pourra affirmer 
la présence du sang qu'au moyen de l'examen spectral ou par 
la production des cristaux de chlorhydrate d'hémaline ; l'un 
des deux suffira. Inutile d'cgouter que ces réactions ne peu- 
vent nous indiquer si le sang provient de l'homme ou d'un 
animal. 

n. De l'aetloB un protoxydé d'asotè. 

MM. F. Jolyet et T. Blanche onl adressé récemment à l'Aca- 
démie de médecine une note de laquelle il résulte que le pro- 
toxyde d'azote n'est pas un anesthésique véritable et ne pro- 
duit l'insensibilité qu'en amenant l'asphyxie. Des moineaux 
placés comparativement sous des cloches renfermant, les 
unes de l'air, les autres un mélange de <8 à 20 d'oxygène 
pour 78 à 80 de protoxyde d'azote, sont morts dans le même 
— ^ — A. A — jp., ^p^xr, o-trrkir «!>miiséla même quantité d'oxy- 
gène et fourni même quantité d'aciae carnomque. iis ont 
fait respirer pendant 45 à 20 minutes un semblable mélangea 
des chiens sans qu'ils aient présenté la moindre insensibilité. 
(Cfazeite heàdamadaire, 18 juillet.) 

m. Analyse comparative de la substance grise et de la anlis- 
taace blanche dn cerveau, par Pbtrowski, de Saint-Pëterabourg 
[Gazette m^icale, 2 août 1673. Extrait de Plugert, archw., VU). 

Ces analyses ont été faites avec des cerveaux de bœuf et ont 

donné, pour cent parties : 

Substance Snbslanee 

grise. bUnehe. 

Bau 81 .604 68.350 

Matières solides sèches 18.39S 31 .649 

100 grammes de matières solides sèches . 

* Matières albuminoldes et glutine 65.37 24. 7t 

Cholestérine et graisses 18.68 51 .90 

Lëcithine . • 17.24 9.90 

Cérébrine 0. 53 9.54 

Matière insoluble dans l'éther 6.71 3.34 

Sels 1.45 0.57 

On doit remarquer siu'tout dans cette analyse la forte pro- 
portion d'urée dans la substance grise; la quantité beaucoup 
plu3 grande de cholestérine dans la substance blanche, etc. 



IV. Vu 



m réactif dé l'alcool, par Bbrthblot. {Bwue 
dicaU de Toulouse. — Août 1872.) 



La recherche de Talcool dans les liquides organiques, est 
le plus souvent d'une extrême difficulté provenant de la pe- 
tite quantité de liquide que le chimiste a à sa disposition, et 
l'absence de réactif spécial à ce corps. 

On doit à M. Berthelot une réaction sensible et tout à fait ca- 
ractéristique. En présence de Teau froide et tiède, le dilo- 



rure benaoïque C«* H* Cl. 0«, ne se décompose que fort lente 
ment. Vient-on à «goûter de l'alcool à ce liquide, aussitôt de 
réther benzolque est formé et se précipite dans le chlorure 
en excès ; la présence de cet éther devient manifeste si l'on 
chauffe quelques gouttes de la liqueur avec une solution de 
potasse caustique ; le chlorure seul est dissous, l'éther reste 
intact. Celte réaction est très-sensible avec un liquide conte-> 
nant un pour cent d'alcool, et permet de n'avoir pas recours à 
la dlstillaUon. .G. H. 



CORRESPONDANCE 

Le Choléra en TraBsylvaaie. 

Le choléra, dans la région des Carpathes, est un fléau beau- 
coup plus sérieux que les réticences des journaux autri- 
chiens ne nous porteraient à le croire. Dans la petite Vala- 
chie, — notamment à Craiova. — la maladie a pris des propor- 
tions terribles et les rues entières de plusieurs villes ont 
été dépeuplées. Toute la région de la plaine Valaque serait plus 
que décimée par le choléra si nous devions en croire les ré- 
cits des voyageurs et des commerçants nomades avec lesquels 
nous avons eu l'occasion de parler. Mais quoiqu'il en soit de 
ces affirmations relatives à la Roumanie il est bien certain — 
et nous l'avons constaté d$ visu» que dans la Transylvanie, 
l'épidémie a pris des proportions effrayantes. Là, le choléra a 
pénétré jusque dans les hautes vallées des montagnes. C'est 
ainsi que dans la ville transylvaine du Petroseny , située dans la 
vallée de la Sil, les populations minières.composées de 7000 per- 
sonnes, ont perdu, pendant plusieurs semaines, environ 15 in- 
dividus par jour, et cependant la ville est située à 700 mètres 
d'élévation, parcourue par des torrents de montagne et expo- 
sée librement aux vents froids du Nord-Est. 

En Transylvanie même, aux environs du Kolosvar, s'élève 
une montagne de 450 mètres d'altitude, portant au sommet 
le village de Flek dont les malsons sont dispersées et entou- 
rées d'arbres et de prairies ; la population de ce village était 
d'environ 400 habitants. Depuis près de deux mois la mortalité 
a été de 2, 3 et 4 personnes par jour; des maisons sont absolu- 
ment vides d'habitants et Ton peut craindre que la maladie 
ne disparaisse que faute de vies humaines. 

P.itAiic AnonrAiin Aittr» ATâtnple celui d'un village Situé dSUS 

la région des montagnes et ravagé par le choléra. Ce village est 
celui de Tupsa. dans la haute vallée de l'Aranios.ll se compose 
de plusieurs groupes de maisons éloignées les unes des au- 
tres ; cinq de ces groupes n'ont point été atteints par le fiéau^ 
le plus important bitué sur la grande route, au bord de la ri- 
vière, avait déjà perdu, à la fin du mois de juillet, 78 de ses 
habitants sur ime population totale d'environ 350. Le cime- 
tière était rempli de croix neuves qui épouvantaient le voya- 
geur et lui faisaient hâter le pas. Les drapeaux blancs qui 
flottaient sur des mats, au-dessus des fosses où sont enterrés 
les jeunes hommes^ sont fort nombreux dans presque tous les 
cimetières des villages transylvains. En certains endroits l'é- 
glise est entièrement entourée de ces gais pavillons qui lui 
donnent un air de fête. 

Quelques villes de l'intérieur de la Transylvanie ont été 
épargnées, mais dans la plupart la maladie a été fort grave. A 
Kolosvar, ville dont la population normale est de 26,000 habi- 
tants, mais que l'émigration des bourgeois aisés a rendu 
beaucoup moins populeuse, la mortalité est en moyenne de IK* 
personnes par jour et l'on a remarqué que le lundi, jour qui 
suit le repos^ les prières et les libations du dimanche, il y a 
to^jours une recrudescence considérable du choléra. 11 faut 
dire aussi que la ville, quoique entourée et en divers endroits 
même remplie de jardins» est cependant fort mal tenue; les ri-* 
goles sont pleines de boue, de matières infectes et rédUité 
n'a trouvé d'autres préservatif que d'ordonner l'étalement de 
ces boues sur la place et dans les rues. 

Dans beaucoup de villes, à Déva, Hatzeg, Yalda-Huuyad, on 
a défendu l'introduction des fhiits même mûrs, de sorte que 
les habitants de la campagne, certains de ne pouvoir vendre 
ces denrées, les mangent ou les laissent dévorer par les petits 
Tsiganes avant l'époque de la maturité. Il est à remarquer du 



LE TROGRfeS MÉDICAL 



m 



rest«, Bl roB éMl «en ^^polre l€B upppéeMiom ides Mb^^OBÈte, 
que ces bohémîems errants échappent à la mahidîe, malgré 
leur genre de Vieert, leur jrourriture. Il est Traî gue Tûvaiït 
surtout eu jjileîn air îls se trouvent dans des eonflîtfous tout â 
lait difTénenles de celles des autres tran^lyoins. 

Il sembla poeitli que Jes pauvres sont les plus hs^ss^' Hu 
juif de Petrosem uûus disait d'un ton capable ^ue « llràQUdr- 
gence n'avait rien àcraindie. »Lês BDumains MusA les «pbis 
misérables sont ceux qui ont de beaucoup le pliM 6o«fitert. 
LeB deus daaotôies années onl^ié doB années ^ûisetier; Tan- 
née acIueHe s'^imœieeiacusalsousjbas pljas faneslas auapiees, 
carie sôMlabrûlé leB4^Bao[ip$ de maïs >et l^on cndnt «pour 
l'hiver une véritable famine, triste eentinuation <lee iberretirs 
du cboléra I D'ailleurs c'est avec un ftrtalisme digne de musul- 
mans que ces gens attendent la mort. « Si le bon Dieu veut 
que nous mourions eh bien, nous mourrons, disent-ils! » 

Les renseignements authentiques nous font délfeiut pour la 
Hongrie, mais il est évident que la maladie n^y a point pris 
le caractère terrible qu'elle a dans certaines villes transyl- 
vaines. Quelques cités, Temesvar, Arad, Gsaba ont été fort 
éprouvées ; d'autres, situées dans la môme plaine et se trou- 
vant en apparence dans dès conditions absolument sembla- 
bles, ont été complètement épargnées. Nous citerons entr'au- 
tres la ville de Radna-lippa, surlesbords de la Maros. APesth- 
Bude le nombre des cas officiellement «mregistrés est d'une 
<5entaine par Jour. 

On peut dire que Pesth est, vers l'Occident, le foyer avancé 
de l'infection, car, en remontant le Danube, l'épidémie perd 
■son caractère de grsfvifcé et nous savons qu'à Vienne dent ^a 
population normale et flottante est d environ un million d'ha- 
l)itants, le nombre des cas journaliers ne dépasse pas non 
plus la centaine. Là aussi la maladie est seulement localisée 
dans les quartiers impurs. On cite ime maison où 1 7 person- 
nes moururent dans une nuit et qui se trouvait dans un Indi- 
cible état de malpropreté 1 EiisÊo IIeclus. 



BIBLIOGRAPHIE 

Be'lathroiunbose eardlaque danâ la dlphdiérie, par le docLeur 
Beverlby, ex-interne des hôpitaux; bxocliure in-8** de 116 pages. — 
Ad. Delahayc, libraire-éditeur. 

Il n'est pasrare de trouver des caillots dans le cœur des su- 
jets dont on fait Tautopsie dans les hôpitoHc; ne^t -m^pme un 
&it d'observation fréquente, journalière. Ge"l|iil««Bt^phfB Tare, 
c'est de rencontrer des caillots cardiaques adhérents, résis- 
tants, d*une assez grande consistance, très-éividemment for- 
més, quelque temps avant la mort. 

Ces concrétions avaient été à peine signalées dans ladQfli- 
thérie ; les divers auteurs français n'en font aucune menlion, 
et c'est, seulement à l'étranger, dans les ouvrages de Rey- 
nolds, de Meigs, que cette lacune a élé comblée, en partie du 
moins. 

JBt cependant ce fait est loin d'être rare ; d'ajrès Beyerley, 
c'est une complication 'assez fréquente, et qull est utile de' 
distinguer, de reconnaître, de diagnostiquer pendant la vie. 
On sait combien les signes donnés par les auteurs sont peu 
satisfaisants pour permellre de reconnaître pendant la vie les 
cpncrétions fibriiieuses du cœur. M. Beverley analyse avec 
soin les diverses observaliaus qull a recueillies et essaie d'en 
tirer quelque lumière pour le diagnostic. Il se fonde sur 1^ 
signes généraux et locaux dont l'ensemble peut donner une 
gran de iJ ïo bab ili té p o tipr faife een n o i tafe le- véritable eaïaul è i e 
de la ffeciion à laqualle; ODua affaire. Ces signes sont^ pmir i^s 
premiers, le refroidissement des extrémités, la pâleur de la 
iiace, Télat de prostration, ranxfi§té,*I*agîtatlon, le pouls faible 
et la dyspnée particulière. Les signes locaux sont, quant au 
cœur, les battements sourds, voilés, affaiblis , quant aux pou- 
mens, Tempbysème. 

'^^tSe .diagnostic, bien difficile malheureusement, aurait de 
rjn|»otftaBite au dûubib poixkt'de vue du pronostic et du trai- 
tement, puisque d'une part l'existence des concrétions dans 
le cours de la diphlhérie rend la terminaison fatale^ presque 



eertalne, ^ truc tf^utre part elle renfl inutSc, w mofars Bans 
gueîgues cas, Topération fle la tràcbéûtomîe. 

Des observatious.hien puses^bteadétaiMûs, coiiaplètent oa 
travail consGieaciaux,,dOttt cm ^peitt -ainsi émo^r tesnriwi» 
pales xuwclusiQx^:: 

foTmtmt-aymat la movi. 

2« Ils se dévelopj)entse«vwit«fi dehors ^^l^agwËe lîliee le» 
e»faflte guî sont loin d*etre arrtvjs è l'extrême feiblesse, car 
on les a reconnus Tllusieirrs fois quand Teuftet paraîssaîl en 
pleine convalesceuce, .caorsjaue tout Taisatt prévolruue gug- 
rlson procbaine. ' 

3<> Les .eaUiota.poiyipifbrsgi^jgaAt .ftéguefluneni^ Ja .oauA» p^Af 
cbaine delîétat tsèsrgsem idaas lequel «a itroiKwe te jm^ilâd^ et 
non-îeTéanriiûtde eeit6*at ImÎKmèœe. 

4» La movt peut'ranpemr doiie loaidéPeisvUte, konéâiiKie- 
ment après le d^éhoit des accideHis, ou bien après un état d'an- 
xiété, d'angoisse, plus ou moins long. G.'Peltier. 



N6UVÎXLES 

Mortalité a Pjwb. Du.» «a U atfdt. 8il4Ms, «ât. m de pkw .<na 
la wiamo ^précôcWaie. Rpugtole. 21 ; — Âèm »tjq)tode, iSi ; — jéi^ 
pèle, 5 ; — hronchite wguQ, ,83 .j — pneumoaifi, 35 ; — dfemtferiâ, 5 : ^ 
dtarrkéè ekoUHfiirmê iUs mfanU, 5& ; — «iakfm matê^, a; --;aiwk» 
coueaaauso, 7; — ,«pQup^ 15 ; — afeokioafi pmetpémlM, ^. 

Lyon, a Toujours beaucoup 4e diarrhées et. de àyasoBàmim; le mvÛm 
des cholérines est aussi très-élevé et deux dé«ès sent sucranns par h obo^ 
léra. Rifianedoaûe.àpqiiaôr,-iyoiUfile Z^m mMeal, que ooite deniâère 
affection tende à dôTtnir épidémique chez ivous. Da 28 juillet au 10 août, 
458 décès, soit 133 de plus que durant la môme période en 1822. Dysseaké- 
rie, 21 ; — diarrhée, 95; — cholérine, 35, — choléra, 2. » 

Luxe (158417 habitants). Du 16 au 31 juillet, 181 décès. Diarrhée «t-eu- 
têrite, 50 ; — cholérine, 8. 

Bruxelles (185,000 hahitants). Du 8 au 9 août, 109 décès. Diarrhée at 
entérite, 39. 

LoNDBEs.,(3,356,073 hahitants) Du 3 au9 août, 1711 déeàs. DTœaataria, 4 i 
— diarxhée, 470 j — cholésca nostras, 16. 

!.. Choléra. ^^-Pnme. — La 0-^ette de la Croia annonce que le choléra 
àrfenvahi 8uuln et Tilsitt. 

Bavière. — Par suite de l'existence du choléra à Munich la session du 
parlement a été ajournée. 

Autriche. — Nous empruntons au Wiener medizinische Wochenschnft les 
, reaseignements wrivauls, sur le choléra à Vienne, du 6 au 13 août. Le 
ïinmhr fldfl s cas «h6«H?éft:jûur par jour^ soit -dans ias^h^ntoos, -soit eu viîlè 
se. répartit comme il. suit : Du 6 au 7 août 81 cas; Du 7 au 8 — î,9 cas- Du 
9 au^lâà, — «5*063; îDu 10 au 11 — 69; Du 11 au 12, —83; du 12 au 13, 
- — EL :£atal : m^nns pour la semaine entière. La mortalité ou:' jusqu'alors 
..avait iété de.M 0(0 s'est élevé à 59 O/o. Trob foyers d'épidémie ont largement 
eonsdtué à élever ees chiffres, ce qui démontre l'importance qu'il y a de 
comhatlxe, dès le début par tous les moyens connus, la maladie dans ses 
foyers d'inaction, d'où elle ne tarde pas à irrartlier dans toutes les diiw- 
tions. >. 

Roumanie. — D'après le]lioniteur officiel du 13 août il y a eu du V au 
28 juillet (8 au. 9 août, de notre calandrier) 423 cas de choléra, qui se répar^ 
tissent ainsi; 52 décès, 101 giiérisons; 270 cas en traitement; —Du 29 au 30' 
4uillfiW.(9 aiuaaoùt), pour d'autres provinces, 170 cas dont 40 décès 28 ffué- 
risoDs, 102 cas en traitement. 

Belgique, — D'après la statistique des causes de d^cès de k avilie de 
Uége, publiée par le Scalpel, il y aurait eu dana.cettc villo du 28 juillet au 
3 août, sept cas de choléra et douze du 4 au 11 août. II s'agU prohabiament 
de la cholérine et du choléra nostras. 

£taiS'Uniê d' Amérique, — Le choléra paraît avoir disparu de Cincinnati 
Il aurait également cessé dans les Etats d'Indiaua^ du Tennessee et dû 
Missouri {The Clinic, 2 août). '^^^see ei au 

Italie, La marche du choléra reste toujours la môme. La maladie paraît 
-tOTiJotirs Kmime à'IaVénétie, à la province de Trévise et de Parme. 

l'Jmfiorziale mentionne deux cas de choléra à Milaa; mais il s'-agirait 
là, d après le bulletiii officiel, de deux cas de choléra sporadique. 
, ItaHe,.^^ VS^alité de Marseille annonce que certains cas dé choléra 
«étant produits à G^énes l'intendance sanitaire vient d'imposer cinq jours de 
quarantaine aux navires de provenance génoise. 

Angleterre. The Lancet assure que, jusqu'au 15 août, on n'a ^ienalé 
aucun nouveau cas de choléra asiatique en Angleterre. 

NicROLOGiE. — On nous annonce la mort,dans de pénibka circônstanoea, 
du docteur Stopin. Notre confrère était arrivé après beaucoup de travail àla 
situation qu'il occupait comme accoucheur. D'abord instituteur, puis élève 
de lEcole d'Alfort, il était enfin parvenu à se faire recevoir médecin en 1869. 



le 



132 



LE PBOaRES MEDICAL 



AbBOCUTION FRANÇAIBB pour l'àTàNOBICBNT DBS SGIBNQBt. — La 

deuxième session de rassociation française pour ravancement des sciences 
s'ouvrira à Lyon le 21 août 1873. Comme celle de Bordeaux, elle se compose ; 
1® De séances générales ; — 2* De séances de sections ou de groupes ; — 
3* D'excursions scientifiques ; — 4® De conférences publiques. 

lu9B travaux du Congrès seront distribués conformément au programme 
Suivant : jeudi 21 août, trois heures du soir : séance d'inauguration. — 
Vend^i 22 août, trois heures du soir : séance générale. — Samedi 23 août, 
trois heures du soir : séance de sections. — Dimanche 24 août, trois heures 
du soir : première excusion à la Youlte (Ardèche). 

Ltmdi 25 août, matin : séances de sections. -* Lundi 25 août, trois heures 
du soir : séance générale. — Lundi 25 août, huit heures du soir '. confé- 
rence publique. -—Mardi 26 août, huit heures du matin : deuxième excursion 
à Solubré (Saône-et-LoireJ. -—Mercredi 27 août, trois heures du soir : assem- 
blée générale. — Jeudi 28 août, matin : séance de sections. — Jeu H 28 
août, trois heures du soir : séance de clôture. — Jeudi 28 août, huit heures 
du soir : conférence publique. — Le vendredi 29 août, aura lieu une troi- 
sième excursion dans le bassin houiller et industriel de la Loire. 

Le Congrès de géologie se tient cette année à Roanne (Loire), au mois 
de septembre. Les memîhres de l'association française pourront y assister à 
la suite de la troisième excursion. " 

Au nombre des orateurs dé]à inscrits pour faire des coimmunications à la 
section des sciences médicales, nous remarquons les noms de MM. le D^* 
Azam, professeur de clinique chirurgicale à l'école de médecine de Bor- 
deaux, (du pansement des amputés); D^ G. Eustache, professeur agrégé de 
la Faculté de médecine de Montpellier (fonctionnement de la médecine dans 
certaines stations thermales du Midi de la France); D^ A. Favre, de Lyon 
(réforme des employés de chemins de fer affectés de daltonisme); D' Fcltz, 
professeur à Vécole de médecine de Lyon (comparaison du pied et de la main 
basée sur Thomologie du pouce avec les deux derniers orteils); D^ Laborde 
(études expérimentales sur la septicémie); D^ Leudet, directeur deTécole de 
médecine de Rouen (utilité de la physiologie pathologique démontrée par 
l'étude de la névralgie sciatique). 

Pour tous renseignements relatifs au congrès de Lyon, on peut s'adresser 
à Tune des adresses suivantes : Lyon, M. le docteur Hortel, secrétaire du 
comité local, au palais Saint-Pierre; Paris M. C. M. Gariel^ secrétaire^ 70, 
rue de Rennes. 

— Le Lyon médical, du 17 août, nous donne de nouveaux renseigne- 
ments sur la session de VÀstoeiatûm firanfaite pour Vcmàncement des tdencés qui 
a commencé le jeudi 21 août. Le 23 août aura lieu une excursion anthropolo- 
gique, à Solutré près de MAcou. Au dimanche 24 août est fixée une excursion 
sur le plateau Bressan, dont le but est l'étude d'une partie du terrain gla- 
eiaîre alpin, quireu>u>io lopUtAAu Bressan et toutes les collines lyonnaises 
Le soir, le Congrès assistera, au Btte» à uneiiiuie— e iéte, danv'laqueUei) 
^ aura entre autres particularités intéressantes, une ascension acientifiqut»'^ 
avec le magnifique ballon de la Ville de Marseille. — Le mardi 26 Août, 
excursion à la Voulte, une des localités les plus intéressantes de la vallée 
du Rhône aux points de vue iuduslriel, géologique et pittoresque. 

« Tout nous promet donc, ajoute le Lyon médical, que les sept Jours que 



l'Association doit passer chex nous seront utilement et agréablement rem - 
plis. Peut-être mdn.e la session sera-t-elle insuffisante pour un programme 
si varié, car voilà la Société d'émulation de l'Ain qui offre un nouveau 
sujet d'attrait en invitant l'Association à visiter les fouilles ir«téressantes 
qu'elle fait dans un cimetière mérovingien nouvellement découvert. Enfin, 
la Société géologique de France se réunissant à Roanne, le 30 août, les 
membres du Congrès pourront terminer la session de* Lyon par une ex- 
cursion dans le bassin de la Loire, si intéressant au point de vue scienti- 
fique et industriel . > — Nous tiendrons nos lecteurs au courant des tra« 
vaux de V Association, 

SociéTé DB Thérai»butiqub BXPéRiHBNTJLLB DB FiuLHGB. — Séance 
du 18 août 1873. — Ordre du jour: 1^ Suite de la discussion sur la falsifica- 
tion des médicaments k bas prix. — 2^ Rapport de M. le docteur Badal sur 
un travail présenté par M. le docteur Corre, (appareils pour secours aux 
blessés). — 3^ Présentation des cartes de Géographie botanique par MM. les 
docteura Léon Marchand et A. Corre. — 4^ Lectura d'un travail de M. le 
docteur Daupley sur le Phellandriutn aquaticum. 

Concours. — Pour les prix à décerner à MM . les internes en médecine 
et en pharmacie des hôpitaux et hospices de Paris. La composition écrite 
aura lieu le lundi 3 novembre 1873, à midi précis, à l'amphithéâtre de Tadmi- 
nistration. 

Vacances médicales.— A céder immédiatement une clien- 
tèle, à Paris. Recettes de <87i : 17,800 fr., dont on peut justi- 
fier. Pour tous renseignements, s'adresser aux bureaux du 
journal, de midi à 4 heures. 

Un poste médical important est vacant à Saint- Waast-d'Equiqueville,. 
arrondissement de Dieppe (Seine-Inférieure). S'adresser au Havre. {Gas. 
desHôp) 

Librairie AD. DEUUiA.TE, plaee del'École-de-Hèdeetee. 

Gharcot (J.-M.) Leçons sur les maladies du système 
nerreux laites à la Salpétrière, recueillies et publiées par 
BouRNEviLLE. Vol. in-8<> compacte de 368 pages avec Î5 ûg. 
dans le texte et buitplancbes en cbromo-lithographie. 9 fr. 

Galicier. Du typhus. Réflexions critiques sur le principe 
contagieux et sa cause, suivies d'une étude sur la constitu- 
tion médicale épidëmique de Versailles pendant Tbiver 1871- 
73. In. 8 de 48 pages. 1 fr. 50. 

Librairie G. MASSON, plaee de TÉeale de médeelae. 

; Chouppb(H.} De rinflammation du canal tboracique, in -8 
de 48 pages, t fr. 

Le rédacteur-girani : Bournkvillb. 

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mométriques sur les maladies du sys- 
tème nerveux. I^'i' fascicule : Eém<yrrhagie 
etramollissement du cerveau. In-8 de 168 
j^ees, avec 22 figures intercalées dans 
le texte. 3 fr. 50. 2* fascicule : Urémie et 
éelampsie puerpérale ; — épilepsie et hys- 
térie. In-8de 160 pages, avec 14 figu- 
res : 3 fr. 

tabnOrle DUVAL, 6, me de« Écoles 

Thaon (L.) — Recherches sur Taaa- 
tomie pathologique de la tuberculose. 
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SOMMAIRE.- THBEAPBUTiQUK : De la triméthylwnlne et <ï V'^S u?^* "^ î?. "' 
Uque dan. le traiteoient du rhumatisme articulaire aigu, par G. PelUer. - Clini- 
ouB CHIRUUGICAUC : De U porforaUon des paroi, uicrme. par 1 hysteromètre, par 
Te I^w - CUNIQOE iôDiCALE : Delà paralyrie bulbaire progre..ive de se. 
raoDorU a^ec Tatrophle muwuUire progrcire, par A. Ku.maul (tj^aducUon Excha- 
aûeO- B^i^"^ d«i ^ré» médical : Situation «.ienUfique r^7rttt.ociation 
frao^-epourravancement de. science., par Bourneville. - Soci^BS aAVA^rrE8 
S^Conarèi scientifique de Lyon, Analy.e de. communication, de MM. OUier, 
Chauviu Gayet. Diday.J.Qayat, par Frantz Gromier. - Acadenne d£ médeoMt, 
-: ^frr'é ii^ATOMiQUB : Tuberculoee généralisée chex un enfant né de mère 
iubercttUQ.e, par LiourUle. - Rbvub DOBSTéraïQUB : Analyse de. travaux de 
VeVrUt-Lltardière., PéU^sier, Franca y Mazorra, par P. Budm - Correspon- 
DANCB : Le choléra à Munich, par L.-E. Dupuy ; - Le Aoléra à Ro^e»». " B^^ 
HLioQRAPHiB : SyphUl. •econd.irc et terUaire du .y.tème nerreux, par le doc- 
iTur A Mayaud (An. G. du Basty).- Nouvellbs : Mortalité à P.ri.. a Londres, à 
Braxelle.; - Le choléra en Europe; - Le choléra au Havre, etc. - Bulleti.n 

BIBUOORAPHIQUB. 



THÉRAPEUTIQUE 

De la Triméthylamlne et de son ueage thérapeutique 
dMS leïaitement du rhumatisme articulaire aigu. 

Par le docteur G. PELiTlWl, ex-interne dei hôpitaux de Paris. 

Parmi les affections les plus longues, les plus doulou- 
reuses les plus à craindre pour les suites fâcheuses qu el- 
les entraînent souvent, on doit ranger, sans contredit, 1 af- 
fection rhumatismale et surtout le rhumatisme articulaire 
S Nous avons déjà eu plusieurs spécifiques de cette 
maladie; tour à tour la saignée, le sulfate de quinine, la 
Srinê parurent devoir être entre les mains des prati- 
riens des remèdes presque infailUbles. Malheureusement, le 
♦omnq et l'expérience contribuèrent à modérer considéra- 
Kent les illusions premières, et bientôt Ton dut conye- 
«^ au'un remède véritablement efficace faisait encore dé- 
font En sera-t-il de même de la triméthylamine qui vient 
de fixer rattention médicale, depuis la communication in- 
téressante faite par M. Dujardin-Beaumetz le 10 jan- 
S K à la Société médicale des hôpitaux? 

Les fait^ se rassemblent, les expériences se multiplient, 
VaDorobation et la contradiction se manifestent, et bien- 
tôt on sera à môme d'avoir une opinion basée sur un 
nombre considérable d'observations. Pour cela, il faudrait 
tilnir^compte des succès et des insuccès, interpréter sage- 
ment les résultats sans enthousiasme trompeur comme 
M^s dénigrement systématique; c'est le seul moyen d'éta- 
blir une statistique probante et sérieuse. Dans la revue 
nue nous entreprenons aujourd'hui, nous vous proposons 
^vtudier les faits existant actuellement,d'y ajouter quelques 
observations personnelles, en attendant la lumière qui ne 
neut manquer de se faire dans un temps assez rapprocûé. 
Kous diviserons notre travail en quatre parties : lo Histo- 
riam' 29 Propriétés chimiques', 3» Propriétés physiolo- 
çiques\ é^ Propriétés thérapeutiques. 

HiSTOBIQUE. 

Vertheim le premier, en 1850, obtint, en distillant la 



narcotine de la potasse, un liquide incolore, volatil, doué 
d'une odeur ammoniacale particulière, auquel il donna 
provisoirement le nom de métacétamine. — L'année sui- 
vante, en 1851, Vertheim retira de la saumure du hareng 
un corps semblable à celui qu'il avait obtenu précédem- 
ment; abandonnant alors la dénomination de métacéia- 
minCy il adopta celle de propylamine. C'est également le 
nom de propylamine, que M. Dessaignes donna à la subs- 
tance odorante que, en 1851, il découvrit dans le Cheno- 
podium vulvaria, et à laquelle il reconnut la composition 
indiquée par la formule suivante, déjà donnée par Ver- 
theim, G* H* Az. 

Que représente cette formule? Est-ce bien de la propy- 
lamine, comme le pensaient MM. Vertheim et Dessaignes ? 
N'est-ce pas plutôt de la propylamine, dont la formule est 
identique, ainsi que l'a prouvé M. Wurtz, en 1849? C'est 
ce que démontra, en effet, Winckler qui, afin de détermi- 
ner la nature réelle du liquide retiré par la distillation 
de la saumure de hareng, le soumit à l'action de l'iodure de 
m.^thyle. Or, il ne put fixer «ur ce-wrps qu'une seule mo- 
lécule de méthyle, et obtint de l'iodure de tétraméthylam- 
monium, ce qui prouvait que la substance retirée de la . 
saumure était, non une aminé première, comme la pro- 
pylamine, mais une aminé tertiaire. 

C'est cette triméthylamine, bien impure encore, que 
Awenarius (1) employa en médecine pour la première fois, 
en 1858; elle était retirée de l'huile de foie de morue, où 
elle existe aussi bien que dans la saumure de poissons. Ce 
médecin russe traita, dit-il, avec succès à l'hôpital Kalen- 
kin, plus de 250 rhumatisants; pour lui, la propylamine 
serait un remède héroïque et souverain. 

Le docteur John Gaston (2), auquel le professeur russe 
avait communiqué ce mode de traitement, a aussi obtenu 
un grand nombre de succès; mais il faut noter que ce mé- 
decin employait concurremment le sulfate de quinine avec 
la propylamine, ce qui ne permet pas d'établir nettement 
la part qui revient à l'un ou à l'autre de ces médicaments. 

Neluibin (de Saint-Pétersbourg) suivit la pratique d'A- 
wenarius ; puis Jean de Kaleniczenco, professeur à Char— 
kow, prescrivit ce médicament, non-seulement dans le 
rhumatisme, mais dans les affections scrofuleuses et la 
phthisie; il publia sur ce sujet deux travaux importants, 
l'un qui a paru en Russie en 1864 (3), l'autre en France en 
1869(4). 

En 1862 et 4863, la propylamine a été employée dans le 
traitement du rhumatisme articulaire aigu par les méde- 
cins de l'hôpital général de Vienne; on se servit surtout 

(l) Médical Press and Circula^ 1872« — Jievite thérapeutique médico^i" 
rurgicale, 1872. 

12) Schmid'ts Jahrhucher, 1858. 

(3) Notions sur h propylamine qui se trouve dam Veatrait de foie de mo- 
rue, 18e4. 

(4) Note sur la propylamw st ks produits naturels qui h contiennenS, 
1869. 



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1S4 



LB PB0OBE8 IfBDiCil. 



d'une solution pour faire des lavages sur les articulations, 
et inétait principalement jour lutter «Birefc tuméfaction 
depjointues fft'ioi Vêpmn^ït les timéMB ont été da» 
plfi doileK, caril f a « duis ciKtataM cm une améUfe- 
ra|bn aMarente» tt inns d*«tM «as êm tfkts tout à ùM 
mm. StiUm cu^lestxpfriaeirialaur» M«)«t demandé si 
lescasftMraMvn^aéariMent pts 4» «faddences Irn^ 
reuses, ou bien s'il fallait attribuer à la mauvaise qualité 
des médicaments les insuccès éprouvés. 

En 1863, M. Desnos essaya auMÎ la propykunîne ehoi 
un certain nombre de rhumatisants ; îl donnait le médica- 
ment par dose de 2ft gouttes ; les effets ont éfeé mnèê. Les 
malades ont guéri sans doute, mais la durée de la maladie 
n'a pas été abrégée, les souffrances n'ont pas été calmées. 
En 1865, AL Guibert (1) étudia sur lui-^nême les effets de la 
triméthylamine; il arriva à des résultats assez importants, 
qui trouveront place lorsque nous traiterons de» piwpc^té» 
physiologiques du médicament. 

r En isno, M.Pargier-tagrange, dans sa thèse inaugurale, 
inspirée par le professeur Coze et soutenue à Strasbourg, 
a rapporté cinq observations relatives à des affections 
rkmnatismales où la triméthylamine fut utile. L'auteur a 
une grande confiance dans refftcacité du nouTeau médica- 
ment qui, selon lu!, abaisse la température, ralentit le 
p«ttls et oalme la douleur. 

Bn Italie,. d«s essaie cliniques furent aussi tentés par le 
doete«r Namias et communiqués à l'Académie royale de 
Venise (Juin 1872). Dans ses recherches, l'auteur a été 
particulièrement frappa des effets de la propylamine sur 
la circulation et les caractères du pouls. Il a vu que ce 
médicament avait pour effet constant de diminuer le nom- 
bre des pulsations et parallèlement de déterminer un 
abaissement de la température. Ce n'est pas seulement la 
fréquence du pouls qiii est diminuée, mais la diminution 
porte en même temps sur sa force et son volume, c'est-à- 
dire sur la tension artérielle. 

Malgré ces publications déjà nombreuse», la triméthyla- 
mine était à peu près ineonnue des médeciiirs ; on la trouve 
cependant notée dans le fommïaire de M. Bou«hardat et 
dans le Dictionnaire de ihéretpeinHq^ de MM. Bouchut et 
Després; ces auteurs, du reste, ne semblent pas avoir, 
dans le médicament, la moindre confiance. Quant au traité 
de MM. Trousseau et Pidoux, il est complètement muet à 
cet égard Tel était Yét^i de 1» question lorsque les résul- 
tats publiés par M. Dujardin-Deaumetz ont attiré vivement 
l'attention sur cet agent, pour ainsi dire nouveau. 

Nous détachohf; dhi résumé çftil ftiit de ses sept observa- 
tions les résultats suivants- : 

Gh$trwUion I. -^ Homme da 40 w„ alteUt depuia envois d^ua rtiam^. 
iianA artkulaiBO subaigu qui ftT«ii* résislté aux pwg^lifs, ao suUato de cjui- 
ZT aux vésicatoires et à la Veiftture d'iodo. La propylaïuino fut donnée 
an tUte quaRtité, pour en fixer la dose ; eUo a été prUe pendant trois ^ 
^\iSeasans dépasser t gramme. Cependant, dès le lendemain du début du 
Sèment une amélioration notable s'était produite, et i« mahide. infirme à 
son entrée, sortait un mois après assez oompl^temen* guéri pour repreadre- 
ses fondions de contrôleur aux haUe». ^ ^ ^, ^ ^. ^. . . 

r^.^ation II —Homme d«»,2» «6. affecfcéd'uft rhumatwitte, artw«lair* 
ait^àTSorime attaque, les dpax précéd^n^aa ayantd^éià 5 a.mai««. 
LelO septemkre, on dojuie 2* go-itas d» propilamme; le lendmam, d^u- 
l^s preVe ûuUes, et guéyi^oa complète en quaUe jpurs apxès une durée 
totale dfi six jours dfirhumaU«û6. -v r • ^ 

Obs^rtaiWih m. — Homme de 24 ans, attemt pour la première fois de 
rbumatisme le 21 septembre et mis à la propylamîne le 23, en comment?ant 
pari gramme. H quitte rhôpital compMtement guéri le S octobre, apfès' « 

iours de maladie. .... i v j.- w* 

Observation IV. — Rhumatisme articulaire aigu chez un homj»# d» m 
uns à sa troisième attaqae. débutwit le 15 eeptembre W72. — Entré à la 
Maison de lanté le 1« octobre; la •urieud«m«ia, iaetàUiUo* du tcaiUmeat 
BarbipropyiiQnflaoot. Ie21, guériaoa. ^ . .^ , , 

ûii^naaaiLY».— Homme de 22 ans, à sa cmquième attaque de rbuma- 
teae articulaire aigu, datant de 15 joure à son entrée à l'bôpital Lariboi- 
sière le J87 août. — Il est mis au traitement parla propylamine à la dose 
de 1 Rramme, et il est guéri après six jours, le 3 septembre, 

Q&ervaiion Yl. — Homme de 33 ans, à sa troisième attaque de thuna- 



tisme articulaire aigu. Guérison en si:c jours par doses de gr. 50 à 1 gr. dft 
propylamine après une durée de 8 jours di»fe aaladie. 
Obsenuitianyll' — Deuxième attaij^a ée lÉumatisme articulaire ai|pi 
(un ftoMBe irfmte «nu '•— Gmbismk e» S jours de traiBonat par 1^ 
im apiti i9t>\m d« mdbdiik 



(l) Ouibert, — fraiMdn médmnmti MuvMm m . Bruscllw^ l«Wk 



■. DqfarAi-l&âanMftz apprécie «isuite la vakur êm 
torftemMl dm ifeomttMsme arficulalu» aigu par h prdfyliH 
mine dans lit ilrmes suivants : a L'amélioration est le 
plus souvent frês-rapide ; quelquefois môme, douze heures 
après Tadministration du remède, les malades éprouvent 
un grand soulagement, les douleurs sont moins vives, les 
meo-Tements sont mieux supportés...; il y a diminution des 
phénomènes congestifs articulaires, et en môme temps di- 
minution des phénomènes fébriles... La guérison est com- 
plète, du moins quant à Tattaque, dans un lapa de tempa 
qm varie de quatre à dix jours. » 

Bon nombre de médecins paraissent favorables à cette 
nouvelle médication ; ainsi MM. Gombault, Féréol, Brouar- 
del, Bouchard, Bucquoy, Moissenet, Pirotais (de Fougè- 
res), Sœlin (de Vendôme), etc., n'ont eu qu'à se louer du 
nouveau médicament, sur les propriétés duquel paraissent 
peu compter MM. Gubler, Laboulbène, Deswios, Roger, 
Bourdon, Pidoux, Potain. 

Nouâ terminerons cet exposé historique en citant plur 
sieurs broehures ou thèses publiées dans ces daniiers temjns 
sur le sujet qui nous occupe. Ce sont principalement : 
P Bticde sur la triméthylamine, ses propriétés cMmîqrÀes, 
physUHo§iq<î4e9 et thérapeutiques, par F. Boubœt (thèse 
de Paris, 25 avril 1873) ; — ^ De la valeur de la trimé- 
thylamine datis le traitement du rTuimattsme artiattaire 
aigu, par le docteur Cottabd (Paris, 187^) ; — 3» Nouvel- 
les recherches st4r la triméthylamine , par le docteur Do- 
jardin-Beaumetz (Paris, 1873) ; — 4" Etude climqtte et 
physiologique sur la propylamine et la tr y méihy lamine ^ 
par AissatHamdy (thèse de Paris, 15 mai 1873). 

C'est surtout dans ces brochures, dans les divers articles 
publiés dans les journaux et dans les communications fai- 
tes à la Société médicale des hôpitaux que nous puise- 
rons les principaux matériaux nécessaires à la rédaotioa 
de cette revue thérapeutique. [La snite prochainement) . 

CLINIQUE CHIKURGIGALE 

n» la perforation dea parois utérines par Thystéro- 

BBètra(1X 

Pw Ii.-X Dmtnr, interne des bdpitenx. 

3*> Catkétérisme utérin après" F accouchement, La fëcililé avec 
laquelle ruténrs se laisse perforer peu de temps après Tao- 
couchementa été mise en lumière par l'exemple d'Arae, cité 
précédemment. — Néanmoins, Shnpson (2) a conspué le eaihé- 
térisme utérin pour constater un arccouehenietti récent, au 
point de vue médico-légal. Plusieurs observation» que nous 
avons pu recueillir dans des publications récentes proôTea* k 
la fois le danger auquel expose cette pratique et l'incertitude 
des renseignements qu'elle fournit. Kn d'autres termes, leca- 
thétérisme utérin, pratiqué dans ces conditiensv peut ôlii 
désastreux pour la femme qui le subit, et de plu», il peut in- 
duire gravement en erreur le médecin légiste, s'il n'a pas une» 
connaissance exacte des fiaits que nous nous proposons de 
résumer ici. 

On sait depuis longtemps qrfaprès racceuehemewC \9 tisra 
utérin est lâche, ramolli, friable et inôltré. Les reelierclMS 
plus récentes de Heschl (3; ont établi que tous les élénentsdu 
parenchyme utérin subissent, à ce moment, ladégénéreseeuce 
graisseuse, suivie d'une néofbrmaiiou complète du tissa vâA^ 
rin. — L'observation suivante ((^. II), prouve que, un mois 
après Taccouchement, cette métamorphose peut être envove 
fort peu avancée ; les divers détails histelogiques, qui s'y tw«u 



fl) Voir fe n® 10 du Progrès médical. 
{2> "• 



(2) Simpson, — Loc. cit. 

(3) Heschl. — Ueher dos Verhalten da» menichUchen utérus nach dtr 
Qeburt [Wiener Zeitschrift T. XVllTp. 9, f832). 



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LE PROOBES MEDICAL 



135 



vent résumés et sur lesquels nous attirons tout spécialement 
Tattention, indiquent clairement que Thystéromètre ne ren- 
contrera qu'un bien faible obstacle de la part d'une paroi uté- 
rine dont tous les éléments sont en pleine dégénérescence 
graisseuse. 

Notons en outre la richesse vasculaire de Torgane qui, 
d'après l'expression même de Wegner, se trouvait transformé 
en un véritable tissu caverneux. En Térité^ il nous semble 
difficile de concevoir comment la sonde utérine, en traversant 
ces tissus si vasculaires, n'a provoqué aucune hémorrhagie. 
Nous reviendrons plus loin-sur ce fait important, lorsque nous 
apprécierons le danger de ces perforations utérines. 

Observation II. Cathétérisme utérin pratiqué un mois après VMeouehe- 
mêuif rétro fiesùm de la* mairies; péritonite tuberculeuse. — Utérus perforé à 
dsua reprises diférentes par Vhystéromètrs, Autopsie. — (01>flervation de 
Habl-Buchesard et Jelonnus) . 

Caroline R..„ 29 ans, entrée le 25 avril 1870 à la Charité de Berlin. 

Antécédents , Bonne santé habituelle ; a eu 3 accouchements à terme et 3 
fausses-couches. Le dermer accouchement, parfaitement normal, a eu lieu le 
24 mars 1870 ; 8 jours après ses couches, la malade quitta le lit pour la pre- 
mière fois et ressentit immédiatement des douleurs dans la région ombili- 
cale, de la constipation, de Tanorexie, etc. 

Stat artuel. Mauvaise nutrition, femme maigre, osseuse. Teinte ictérique 
de la peau. Accuse des douleurs dans le ventre ; vomissements verdfttres. 
P. 96; anorexie, soif vive, langue grisâtre. Ventre douloureux, cens- 
tipation. 

Portion vaginale du col de l'utérus refoulée en avant ; dans le cubde-sac 
postérieur, on sent une tumeur arrondie ayant la forme et le volume du 
corps de Tutérus. 

26 avril. La sonde pénètre facilement dans Tutérus, qui se laisse redresser 
sans peine ; la tumeur n'existe plus dans le cul-de-sac vaginal postérieur. 
— JBn imprimant avec prudence un mouvement de levier à Vinstrument, on 
sent que celui-ci triomphe d'un léger obstacle et pénètre à une profondeur de 
49 centimètres ; il est impossible de sentir le bouton de lliystéromètre sous 
la paroi abdominale. — La sensibilité de l'abdomen ayant augmenté après 
cette exploration, on ordonna des applications froides sur le ventre et de la 
morphine à Tintérieur. 

27 avril. La douleur a diminué pendant la nuit ; T. 37^,4. P. 96, soir, 
38.9. P. 120. 

28 avril' La malade a une garde-robe ; après cette évacuation, les douleurs 
abdominales diminuent encore; malin, T-. 38»,5 ; P. 108. Soir, T. 38«,8 P. 108. 

29 avril. Ventre modérément développé ; il n'est douloureux ni sponta- 
nément ni à la pression. — L'utérus s'est replacé en rétroflexion. 

2 mai. Tous les signes de péritonite ayant cessé, on introduisit de 
nouveau Vhystérom être jusqu'à une profondeur de 16 centimètres et demi, sans 
qu'il survint de réaction inflammatoire. 

13 mai. Mort de la malade par suite des progrès d'une infiltration ca- 
séeuse du sommet droit, qui se compliqua de pleurésie du côté gauche. ■ 

Avant de commencer la nécropsie, on sonde l'utérus ; l'hystéromètre, 
après avoir vaincu un léger obstacle, pénètre dans Tabdomen assez profon- 
dément pour qu'on puisse sentir le bouton de l'instrument au voisinage de 
romhilic. 

A l'autopsie on découvrit de la tuberculose pulmonaire et une pleurite tu- 
berculeuse du côté gauche, avec exsudats hémorrhagiques. 

Sur le feuillet pariétal du péritoine, on trouve plusieurs couches de faus- 
ses membranes ; les intestins étaient adhérents entre eux et à la paroi 
abdominale. 

L'hystéromètre sort du petit bassin ; il perfore la matrice par une ouver- 
ture arrondie occupant le milieu du fond de l'utérus. Une sonde plus fine^ 
introduite dans les parties génitales, vient perforer le fond de l'utérus à 112 
centimètre environ de l'ouverture interne de la trompe gauche. Le paren- 
chyme utérin entourant cette seconde ouverture présente une friabilité re- 
marquable, une couleur gris-bleufttre et un développement vasculaire con- 
sidérable. — Au voisinage de la première ouverture on ne constate aucune 
altération du parenchyme. — L'utérus est augmenté de volume ; sa subs- 
tance est molle, traversée par des vaisseaux à minces parois . La muqueuse 
est lisse dans sa totalité, molle, blanc-jaunâtre : on trouve un débris du pla- 
centa sur la paroi postérieure et empiétant un peu à droite. 
Saamen microscopique (fait par Weqner.) 

La masse de l'utérus est principalement constituée par des Taisseauz de 
plus ou moins grande dimension ; ceux-ci sont à certains endroits, tellement 
rapprochés les uns des autres, qu'il en résulte un véritable tissu caverneux. 
Ils présentent de nombreux coudes et des ramifications contournées. L'élé- 
ment musculaire très -peu développé par places, présente des modifications 
hifltologiques fort variables suivant les différents points où on l'examine, une 
portion notable de ce tissu est encore en pleine dégénérescence graisseuse. 
Ailleurs on trouve de petits vaisseaux dont la structure ne rappelle en rien 
celle de Tutérus gravide et formés d'éléments nouveaux. On trouve, en 
grande quantité, entre ces vaisseaux de nouvelle formation, des granula- 
tions de graisse, restes évidents d'éléments primitifs ayant subi la dégéné- 
rescence graisseuse. La muqueuse utérine est aussi en voie de transformation 
graisseuse : peu ou point de néo-formation. 



Dans les trois observations suivantes, le cathétérisme uté- 
rin fut également pratiqué à une époque peu éloignée de Tac- 
couchement (de 32 à 62 jours); chez ces trois malades, la ma- 
trice fut perforée par rhysléromètrej sans que celui-ci ait 
rencontré la moindre résistance de la part des parois. Bien que 
le chirurgien n'ait pas craint de produire la perforation à plu- 
sieurs reprises chez la môme femme, il ne survint aucune^ 
réaction inflammatoire. 

Observation m. Cathétérisme utérin pratiqué Si jours après V accouche- 
ment ; perforations de Vuiérus par cet instrument non suivies d'aceidenis. — - 
(Observation de BàbUBuckesard et Jelonnus.) — W....*, 30 ans, 4 accou- 
chements ; le dernier a eu lieu le 28 janvier 1870 et la menstruation ne s'est - 
pas eirooroTéiablie. 

22 Mars 1870. Se plaint de douleurs dans la région inguinale droite, et 
d'une grande faiblesse. On constate : érosion des lèvres du col utérin, et 
corps de la matrice appuyant sur le cul de sac vaginal postérieur. L'hysté- 
romètre pénétra à 7 centimètres de profondeur. 

31 Mars. La sonde utérine pénétra directement et sans rencontrer d^obstacle 
jusqu'à une profondeur de 19 centimètres ; on sent sous la paroi abdominale 
amincie le bouton de Vinstrument ait-dessus de l'ombilic et sur la ligne mé- 
diane. 

Aucune douleur : la malade qui était simplement venue à la consultation 
rentre chez elle, avec recommandation. expresse de revenir si le moindre 
accident se manifestait. 

2 Avril. La malade revient : introduction de l'hystéromètre à une pro- 
fondeur de U centimètres, sans occasionner de douleur j le bouton de Vinstru- 
m4nt est senti sous la paroi abdominale. 

30 Avril. La sonde utérine est introduite à une profondeur de 8 '/« cent. 
L'état de la malade s'étant sensiblement amélioré, celle-d ne reparut plus à 
la consultation. 

Observation IV. Cathétérisme utérin pratiqué 34 jours après Taccouehe- 
mewt\ perforation de t utérus à trois reprises diférentes^ sans aucune réaction 
inflammatoire. — Observation de Babl-Buckesard et Jelonnus. — A. K, 
29 ans ; accouchée au forceps, le 23 février 1870. 

, Entre le 25 mars à la Charité, dans l'état suivant : ventre tendu-, tympa- 
nisme ; entre le pubis et l'ombilic, sur la ligne médiane, matité et résis- 
tance plus grande à la pression ; col utérin ramolli ; écoulement abondant 
par Torifice externe. 

29 Mars. Les douleurs ayant diminué, introduction de ThystéromHre à 
une profondeur de 17 % centimètres, Vinstrument eut à vaincre un léger 
obstacle. 

Il fut introduit le l*"* avril à 10 centimètres f.t le 20 avril à 9 centimètres 
de profondeur. — Aucune douleur , aucune réaction inflammatoire. 

Observation V. Cathétérisme utérin pratiqué 45 jours après Taccouche- 
ment ; perforation de l'utérus à trois reprises différentes, sans aucune réac- 
tion inflammatoire. (Observation de Babl-Buckesard et Jehnnus) — BaltraH., 
29 ans^ accouche, le 25 mars 1870, d'un enfaut vivant. Trois jours après^ elle 
éprouve les symptômes suivants : violent frisson, suivi de chaleur; vio- 
lentes douleurs dans le bas-ventre; diarrhée. Le 17 avril, ces symptômes 
d'endométrite puerpérale étant calmés, la malade fut considérée comme 
guérie. 

Le 9 mai, elle rentra à la Charité : elle a éprouvé, depuis une quinzaine 
de jours, des douleurs dans la région iliaque droite, qui ont augmenté, mais 
non au point de nécessiter le séjour au lit; au contraire, la marche amenait 
plutôt une rémission. Depuis huit jours, la diarrhée a reparu et la miction 
est douloureuse. A deux travers de doigt de la symphise et un peu adroite, 
on sent avec la main une tumeur, de forme arrondie et sensible à la pression 

L'orifice externe du col est dirigé à gauche, présentant une fossette trian- 
gulaire dirigée entravers et admettant la phalangette. Dans le cul de sac- 
vaginaL en arrière et à droite, on sent une tumeur dure, de surface irrégu- 
lière, raboteuse, remontant dans le petit bassin, mobile en tons points, ex- 
cepté au niveau de la symphise sacro-iliaque droite; elle semble fortement 
adhérente à la paroi du bassin. — Comme, à part cette tumeur, la palpation 
hypogastrique ne révèle rien sur la ligne médiane, il ne peut s'agir évidem- 
ment d un utérus hypertrophié. 

La sonde utérine est introduite ; dirigée d'abord à droite, puis suivant la 
ligne médiane^ elle pénètre sans occasionner de douleur notable y et, après avoir 
surmonté un léger obstacle, jusquà une profondeur de \^ centimètres. Le 
bouton de Vinstrument est senti sous laparoi abdominale amincie à Vt centimètre 
de VombiUc. — Ce cathétérisme n'occasionna aucune douleur de la ma- 
lade. — Le 13 mai, Vhystéromètre pénétra aune profondeur de 10 centimètres 
également sans douleur. 

15 mai. Nouvelle introduction de l'hystéromètre ; l'instrument est enfoncé 
à une profondeur de 13 centimètres et son bouton est senti sous la paroi ab- 
dominale ; aucune douleur et aucune suite fâcheuse. 

21 mai. Introduction de l'hystéromètre à une profondeur de 0, 5 cen- 
timètres. 

22 mai. Sur sa demande, la malade quitte l'hôpital. 

Ces quatre observations ne sont-elles point suffisammentT 
démonstratives, et ne peut-on point établir, dès à présent, ce|^^ 
fait copilal, selon nous, aue rhystéromètre. dans la nériode 



V» 



LB ntOORÊS XENC&Su 



d'in^^oluiâoB, peut travôrser le fond ùq Ttitéms saiis reskcoai- 
trer de yéyrUaJ^ obstacle et péikétrer par conséquenlt dans la 
Câ;(rité abcUxEaiaale à Tinsu de l'opéraieur ? ^ Dans de telles 
ccoadi lions, l'hystéroBoètre peut exposer la lemtne à de graves 
daagers; elle n'a plus de valeur au point de Tue du dîagpaostic 
et peut mètoQ Induire en erreur le médecin légisite em lui 
dwnani une mesure inexacte du diamètre longitudinal de la 
cavité utérine. — On pourrait, il est vrai, éviter ceâ ioconvé^ 
nients en se servart d'une sonde de fort diamètre et à extré- 
mité molle et arrondie; mais^ vue Télascité énorme des tissus^ 
nous pensons que le cathétérisme utérin, même ainsi prati- 
qué^ trouve toujours ici une de ses ptuâ mauvaises aptphca-- 
tions et qu'il faut éviter d'y avoir recours. {Ast^m-e,) 



CLINIQUE MÉDICALE 

De la paralysie bulbaire progressive {paralysie gïosso- 
îabiO'larpnçée), et de ses rapports avec Tatrophie 
musculaire progressive, 

Pu A. KusaAui. (i; 

Nous pouvons maintenant chercher à définir diaprés ces faits 
la relation de la paralysie bulbaire progressive avec Tatrophie 
musculaire progressive. L'existence de cette relation ressort, 
dès l'abord, de la fréquence des cas où les deux aâectiocM» 
coexistent. 

La paralysie bulbaire joue souvent un rôle impoïtant dans 
les p.ériodes terminales de l'atrophie musculaire ; mais iî y a 
plusi, lorsqu'elle est primitive» eette paralysie a une tendance 
tito^marquée à se propager à la moelle en donnant naissance 
à une atrophie musculaire progressive paralytique. Enfin îl 
est remarquable que jusqu'ici toutes les autopsies complètes 
ont montré dans la moelle les mêmes lésions que dans le bulbe 
et limitées aussi aux régions motrices. Si, comme Buchenne, 
nous ne regardions comme de véritables paralysies bulbaires 
que les cas où la langue est paralysée, mais non atrophiée^ il 
faudrait évidemment nier là d'abord toute relation entre les 
deux affections en question. Mais cette distinction nous paraît 
art)itraire ; vous savez que dans la paralysie bulbaire on voit 
tous les degrés de la paralysie simple à l'atrophie; vous savez 
qu'il est souv^it impossible pendant la vie de savoir si la 
langue, conservant son volume normal, est ou non dégéhérée; 
vous avez vu, à côté de muscles simplement paralysés et sur le 
même sujet, des muscles atrophiés. Les mômes différences se 
montrent aussi dans Tatrophie musculaire. Bénédict le pre- 
mier a montré en 1863 que dans l'atrophie il existe souvent 
des muscles atteints de paralysie simple à côté de ceux qui 
sont atjophiés. Ces distinctions elinicpies ont été oojiârmées 
pÉf les recherches anatomiques. Hayem a publié en 1869 une 
observation très-concluante sur ce sujet. Chez un homme 
atteint d'atrophie musculaire progressive, on diagnostiqua dès 
i9G1 une paralysie du diaphragme ; Duchennë confirma le dia- 
gnostic et trouva encore le grand dentelé, le sterno-cléïdo- 
mastoïdien et les scalènes paralysés et, d'après lui, airo- 
pibiés. A Tautopsie, Hayem trouve tous les musctes amaigris 
coooime le reste du corps, mais du reste parfaitement normaux- 
II n'existe donc aucune différence essentielle entre la parch 
lysîe bulbaire et Tatrophle progressive dans l'état cUnlqne et 
anetomiqne des muscles. Ces deux affections présentent de 
plus une ressemblance frappante dans leur développement, 
leur tendance à progresser presque sans relâche, comme au 
point de yue des lésions anatomiques du système nerveux. Si 
la para^sie bulbûre a une durée plus courte et paraît pins 
daikgeieufle,an peut l'expliquer facâlement parle siège des lé-* 
sien» eans en cberdier la cause dans la nature mdme de l'af*- 
fection. 

L'histoire des causes, si longtemps obscures de Tatrophie 
mttsculaire progressive a passé par les mômes phases que ', 
celle delà paralysie bulbaire. Après y avoir vu longtemps une 
affection purement musculaire puis une dégénérescence des 
racines spinales antérieures> on ea eet veau àeonsidérer cette 
affection comme d'origine centrale et spinale. Les considéra^- 

ii) Voir le nO «0 du Progrès MéiieaL 



th>ns cUnii^es qui ont conduit à cette Méê sont o^ftWlImiAe 
tous les jours parles lésions anatomiques (px^ les progrès deér 
méthodes, d'investigation permettent de constotef. Ett f86S 
Loidcart Glarke affirmait avoir constaté dans huit ca« d'atrophie 
musculaire, l'atrophie dégénératrice de la substance gtlse de 
la moëUe et de seâ cellules nerveuses. En France et en Alle- 
magne OQ voit chaque année s'accroHre le nombre des obs^> 
vêtions qui mettent hers de doute (foe ratrot)hie museulâdrfl 
dépend de l'atrophie de la sabstatice grise d<e la moelle et en 
particulier des grandes cellules des cornes antérieures. C'est 
surtout à Charcot que revient le mérite d'avoir reconnu le rôle 
trophique de ces celhtles et d'avcHr, avec ses élèves, montré 
leur dégénérescence dans de nombreux cas d'atrophie mus- 
culaire progressive, de paralysie infantile et d'autres paralysies 
spéciales amenant l'atrophie muscsiaiTe. La pseoâo-hypertfiH 
phie ou atrophie lipomateuse elle-même a, d'après de récents 
travaux, le moine point de départ dans le» cornes antérieures 
de la mo^^lle. 

Un fait, auquel Charcot attache avec raison une importance 
capitale, c'est que dans ces atrophies la région où la subSr 
tance grise est dégénérée correspond à la naissance des raci- 
nes motrices dont les rameaux iimervent les mus(des atrophiés. 
W. Millier a remarqué de plus que le nombre des muscles 
dégénérés est è peu près proportionnel à l'atrophie des cellu-^ 
les ganglionnaires antérieures. Il est encore important d'ob- 
server que dans aucun cas on n'a vn la dégénérescence limitée 
à la substance blanche amener une atrophie musculaire mar- 
quée, tandis qu'il ne manque pas d'observations de sclérose 
des cordons postérieurs ou de sclérose en plaques^ avec 
paralysie et contracture musculaire, où l'extension de l'atro- 
phie aux cornes antérieures a coïncidé avec l'apparition de 
l'atrophie mu;iculaire. Bnfin^ il re«»9ort des recherches de Yul-» 
pian et de Glarke que la perte de grandes masses musctp' 
laires dans les amputations ne produit jamais Tatrophiô 
dégénératrice des cellules ganglionnaires, mais qtt"on n'y voit 
qu'une atrophie simple et peu prononcée de la région médul- 
laire correspondante qui n'apparaît qu'à la longue et où la 
la diminution des cellules ganglionnaires n'est certainement 
pas proportionnelle à la perte musculaire» 

Les lésions médullaires de l'atrophie muscalatre sont variai 
btes et n'ont rien de spécifique. Od trouve tante t la dég^é- 
rescence grise simple, augmentation du tissu conjoncilf «t 
destruction graisseuse des tubes nerveux, tantôt la myélite 
chronique scléreuse où l'irritation est plus prononcée, âarka 
a trouvé souvent une forme particulière de ramollissement, 
décrite aussi par Charcot, que tous deux désignent sous la 
nomdedésintégratKm graaulmise et qu'on a trouvée aussi 
dans le tétanos, la chorée, etc. Enfin Tobservation de Ghat^Qt» 
oii rstrsphi<e musculaire avait appara à la suite de la para- 
lysie bulbaire montre que cette affection peut-être produite 
par une atrophie avec dégénérescence pigmentaire limitée 
aux cellules ganglionnaires des cornes antérieures. Dans 
tous ces cas deux conditions paraissent nécessaires à la pra- 
duction du type dinique do ratr<^hio musculaire progres- 
sive: 4* La destruction des grandes cellules ganglianaairss 
das cornes antérieures ; 2* La mtMie particulier d'extmmoa as 
la lésion dans les cernes antérieures. Les seuls processus (fttl 
engendreront le tjrpe ctinique sont ceux qui ont de la t«tt* 
danceèse propager irrégulièrement dans les cornes anté- 
rieures détruisant les cellules nerveuses sans ordre, les unes 
plus tôt, les autres plus tard» les unes complètement^ les au^ 
très partiellement, d'autres cellules voisines restant intaclas* 
Cette ingénieuse hypothèse de Charcot est pa&feiltaiiient 
d'accord avee la naitlie «linique de ki misais» 

Mtsux que t6«teatotvs elle nous sxf^que ThrégnlariMafi^M* 
rea«e de la propagation de Tatrophie qui attaque tes fàlsceatii: 
de» muscles otr des groupes musculaires isolés et cependant 
presque toujours synaétriquement placés ou concourront & 
des mouvements coordonnés. Elle explique égalementla com- 
binaison fréquente de Tatrophie musculaire avec l'ataxis; les 
paralysies, les conUactures^etc., tout dépend ici du pisiiÉl ds 
départ de la lésion et du sens suivsnt leqvwl sUs ss pra* 
page. 

Les considérations précédentes pemrent se résumer ainsi: 



LE PROGRES MEDICAL 



in 



t La paralysie linguale pregresaîve et Tatrophie nmaoulaire 
• progressive sont 4es tjpes oliskpies «atiséa par diverass 
» dégéaâreaceiu»8 du imite aide la moelle. Cas dégéoiiéras'- 
> cenees ont pour caracéères eomunuis leur tendance à se 
» prapager aux oorom aifttérieureB et aux noyaux, gris du 
a bulbe qui leur correspondent, et leur extension irrégnlière 
« aux cellules nen^oiises isolées ou en. groupes qu'eUesééCruI- 
» sent. » Suivant que la lésion- légers primitivencni pins ou 
Moins baut, au buibe, à la région cervicale ou lomiiaire^ Ten- 
aemble des aymptômes variera mais sans que leunr oaractèpe 
ahange. Les cas complexes, et les tpéqasoAes combinaisons die 
€es symptômes avec différentes névroses, avec i'ataxie» les 
contractures^ les bénûplégies, les parapk^gsas, etc., résallient 
4e l'extension primitive ou secondaire ^s mêmes lésiaBis à 
d'autnas parties dea centrée nerveux. 

Ç4 êume.) (TxadL Bxc&JlQdbi^l. 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Situation scientifique* — L'association franj^se pour 
ravancement 4es aoiencesu 

Depuis quelques années, et principalement depuis 1868- 
1869,1a situation scientifique de notre pays s'est remarqua- 
blement modiâée, surtout au point de vue des scûanx^es 
j^ëdicates. 

Durant la përioâ« de plus de quinze ans^ qui avait précédé 
(1850-1868), il a existé, par rapport au mouvemeat scien- 
tifique si accusé de la première moitié du siècle, une sorte 
d'atonie intellectuâlia en harmonie d'ailleurs avec l'état 
politique du pays. Et si, même pendant ce temps, un noyau 
de médecins laborieux montrait que la France n'était pas 
morte et n*avaît pas légué d'une façon définitive sa succes- 
sion à TAUemagne , pour la généralité, iLn'était plus de mode 
de tracer son sillon en s'appuyant sur des recherciies oaâgi- 
nales, sur des publications dignes d'attirer l'attention du 
inonde médical. Et de môme qu'en politique, on craignait 
de se compromettre en formulant, trop librement ses ajppré- 
ciations, de même on redonnait, en puIUiant des mémoioes 
0ur des quastions de médecine et de clalnargie, de déplaire 
à quelque personnage influent et, partant, d^witraver sa 
carrière. Certes, Jamais le proverbe: « SI la parole est d*ar- 
gent, le silence est d'or » n'avait été plus unanimement 
accepté coQuna la régie de condiûte la pins aage« 

Cet état de choses, profondément regretteiblie^devait avoir 
un terme. En effet, les cinq dernières années ont vu s'opé- 
rer dans nos habitudes un changement sérieux, change- 
ment qui nous semble avoir ooïocldé avec la renaissant de 
la nation & la vie poMquB (1869). Les recl^erches scMoifr 
fiques sont revenuies en honneur pour tout le monde. 
Plusieurs médecins des hôpitaux ont largement contraué 
à ce résultat en poussant leurs élèves à étudier minutieuse- 
anant les points obscurs de la scien/ïe» à publier sous forme 
de thèse, de m^noires o« d'observations, le ft*uit de leurs 
labeurs. Parmi ces jeunes maîtres, nous citerons surtout 
MM. Cbarcot, Parrot, Verneuil et Vulpian. 

Les travaux de laJboratoires, beau^coup trop délaissés et 
d'ailleurs très^oirooDscrita, ont reçu une nouvelle in^pulr 
tion. Dans cette direction, il est juste de reconnaître 1» part 
de MM. Ranvîer et Cornîl qui, il y a quelques années dans 
leur laboratoire particulier où ils ont fait de l'enseignoment 
libre ^t^iyourd'hui dans des laboratoires offlciete, ont initié 
un grand nombre d'internes des hx^pitaux et de jeunes 
médecins à la connaissance de l'histologie. Malheureuse- 
ment nos laboratoires sont loin d'être ce qu'ils devraient 



é*»«t leur budget a été mesuré, jusqu'ici, avec trop de 
parcimonie. 

En province, la vie scientifique paraît également renaître, 
au moins en ce qui concerne la médecine. Bordeaux et 
Lyon rivali^nt d'ardeur et dansoiiacune de ces vflles 
règne -une nouTelle émulation. IfaTitree cilés, moins Im- 
portantes, comme Lille et Nantes, entrent dans cette -voie 
et cherchent, elles aussi, par la création de facultés de mé- 
decine, à utiliser les éléments dont eUes disposent. 

C'est encore à ce mouvement BcientiliqHe que nous defvoms 
la création des Archives de physiologie 7%ormale et pa- 
thologiquey de la Revue analytique des sciences médicales, 
de la Revue d'anthropologie de M.Broca (1). C'est enfin de 
ce mouvemest qu'est née VAssoeiiahon frmçaisepour Va- 
vancementdes sciences. La première session, qui s'est tenue 
t Bordeaux, Tan dernier, a été meilleure que les temps 
ne permettaient de Tespérer. La seconde sesaion, qui a lieu. 
actueUement à Lyon, nous promet des résultats noa moins 
sérieux« 

Ce résumé de notre situation médicale, quelque incomplet 
quil soit, indique à notre avis que nous n'avons qu'à vou- 
loir pour r^coaquénr en peu de tempa un rang qm nous . 
n'aurions |amflds perdu si nous avions su conserver en nous 
rameur du travail et de la liberté, ces deux grands moteurs 
du progrès. 

— Nous laissons maintenant la parole & notre correspon- 
dant <le Lyon, M. le B' Fraots Gromier qui a bien vonin 
nous envoyer une analyse détaillée des travaux de 
la section médicale de VÀssodaiion ftançaisepour l'avan-- 
cernent des sciences. 

III iiM m »iMi» ■■ Il 

SOCIÉTÉS SAVANTES 



AggQciatinpilrwngakie pourTi 



4M 

La section djs médecine» de rAssociation française po»r 
ravancement des sciences a iziauguré ses travaux sous la 
présidence da M. Verneuil. Nou^ allons exposer successive- 
ment» d'une façon aussi suceincto que possible, les diverses 
communications qui ont été faites. 

— M,. Ou.zsa fait une communication ayant pour titre : Des 
divers moyens chirurgicaux pouvaut acUver Vaccroissemem déS 
os chez Vhowne. Déjà, dans la session qui a eu lieu i Bor- 
deaux, l'auteur a exposé les résultats de ses recherches expé- 
rimentales sur l'accroissement des os, sans aborder la ques- 
tion clUrurgicale, qui fait aujourd'hui le sujet de sa cowgaMir- 
nicalion. 

M. Ollier a entrepris de très-nombreuses expérienjces aur 
l'accroissement des os. Il se rattache entièrement & l'opinion 
de Flouiens et regarde comme lui le cartilage de conju- 
gaison comme l'organe indispensable à son évolution. Quaut 
à révolution histologique, l'auteur admet la théorie dia Jdûller, 
que les travaux de Ranvier sont venus confirmer. Cette théojci^ 
a été combattue, dit-il, par l'anatomie et rexpérimentaUon, 
mais les expériences sur lesquelles on s'appuie sont peu noiA- 
breusesetpeu concluantes. 

Il y a déjà quelques années, dans une série d'expéricnceis 
sur des animaux jeunes encore, M. Ollier, après avoir enlevé 1/d 
cartilage de conjugaison, avait toujours obtenu le même ré- 
sultat, c'est-à-rdlro Tarrèt immédiat de l'accroissement de Tos. 
(Une série de pièces des plus probantes est mise soujs les yeuz 
des assistants). Malgré Tarrét absolu d*accroissement dans le 
point correspondant à l'ablation du cartilage, To^ continus à 
se développer à l'extrémité opposée. On peut attaquer et ùrrl- 

-1 I I I I .... L ■ I ■ ■ 

(l) Il serait pennis aussi de rattacher à l'évolution quenous es««yon*,4e 
décrire la publication des deux grands Dictionnaires de Médecine. 



Digitized by V^nOOQLC 



133 



LE PROGRES MEDICAL 



ter les autres tissus sans arrêter aucunement raccroissement 
de Tos. — L'irritation intense du cartilage produit le même 
résultat que son ablation. Dans la variété d'osléite juxta-épi- 
physaire, sur les limites du cartilage de conjugaison, l'os 
cesse de s'accroître. 

Si Von porte Tirritation loin du cartilage, l'jon observe au 
contraire un allongement de Tos ; il suffit^ en effet, d'irriter la 
diaphyse d'un os qui s'accroît par une cautérisation ou une 
perforation, pour observer un accroissement pouvant atteindre 
la seizième et^'môme la douzième partie de sa longueur totale. 

On obtient un résultat analogue en pratiquant l'ablation dû 
périoste au niveau du cartilage, ablation qui agit alors comme 
une irritation. — Le cartilage de conjugaison est l'organe 
essentiel de l'accroissement des os, et c'est en réagissant sur 
lui que les irritations, portées sur l'os, déterminent un allon- 
gement. 

Ces données peuvent-elles s'appliquer à la chirurgie 
humaine ? M. Ollier s'est demandé si, parmi les procédés d'ir- 
rilation propres à déterminer rallongement des os, il s'en 
trouverait un assez inoffensif pour être expérimenté chez 
l'homme. La moelle est un tissu qu'on ne peut toucher, sans 
s'exposer aux plus grands dangers. Mais certains os, par leur 
position superficielle, rendent facile une irritation directe de 
leur surface. En faisant une cautérisation avec la pâte de 
Vienne, puis avec celle de Ganquoin, il a été possible à l'au- 
teur d'obtenir sans danger, un allongement notable de l'os. A 
l'appui de cette assertion, M. Ollier cite l'observation d'une 
jeune fille de son service, qui, à la suite d'une ostéite, juxta^ 
égiphysaire. présentait entre les deux tibias une différence en 
longueur de 94 millimètres ; il appliqua une traînée de pâte 
de Vienne sur la peau recouvrant la face antérieure du tibia, 
puis une petite lamelle de Ganquoin ; l'os prés enta une légère 
exfoliation. Ginq semaines après il était possible de constater un 
peu d'allongement; mais trois mois et demi plus tard, cet allon- 
gement était de 13 millimètres. — Si l'on veut prolonger TefFet 
Irritatif, il faut maintenir, sur l'os lui-môme, le caustique pen- 
dant un temps assez long. 

Le procédé consistant à introduire un poinçon entre l'os et 
le périoste est plus douloureux, bien moins efficace et offre 
plus de dangers ; il est aussi plus difficile d'en graduer les 
effets. Dans quelques cas cependant il peut avoir son utilité.— 
Lorsque le caustique est appliqué sur le tibia, l'on n'a pas à 
se préoccuper du péroné, le tibia l'entraîne avec lui, et jamais 
la déviation du pied ne s'est produite dans ces circonstances. 

Sur un certain nombre d'extrémités osseuses, on peut atta- 
quer le cartilage sans pénétrer dans l'articulation, et arrêter 
ainsi l'allongement de l'os. Il suffit d'enlever un petit cène 
ou une mince tranche du cartilage, de pratiquer une occlu- 
sion exacte de la plaie et d'immobiliser le membre. Deux fois 
M. Ollier a eu l'occasion de pratiquer cette ablation partielle : 
dans l'un des cas, à la suite d'une ostéite suppurée du radius 
et de l'altération du cartilage de conjugaison, le radius avait 
cessé de s'accroître, tandis que le cubitus, continuant à se 
développer, avait repoussé la main sur le bord radial. Tous 
les appareils avaient été inutiles, il songea alors à enrayer le 
développement du cubitus et dans ce but, enleva un quart 
environ de cartilage, se bornant à broyer le reste. Deux ou 
trois mois après l'opération, la main commença à se redres- 
ser ; sur le modelage en plâtre soumis à la Société, la main 
est redressée, une saillie subsistant seule sur la face dorsale 
de la main. 

Très-souvent, dans les hôpitaux, des cas semblables se pré- 
sentent. Expérimentalement d'ailleurs, on peut observer de 
pareils résultats en enlevant le cartilage de conjugaison, ainsi 
que le prouvent les pièces que l'auteur nous présente. — On 
peut donc agir sur les os superficiellement situés, et produire 
leur allongement ou leur arrêt de développement, suivant que 
Ton irrite la diaphyse ou que l'on enlève le cartilage lui- 
même, tout au moins en partie. Ges procédés peuvent dans 
nombre de cas être employés, le manuel opératoire en est 
simple et exempt de dangers. 

— M. le professeur Ghauvbau prenant ensuite la parole entre- 
tient l*association De la transmission de la tuberculose par les 
toies diçestives. 



L'éminent physiologiste fait remarquer combien cette ques- 
tion est importante au point de vue de l'hygiène générale. 
Depuis plusieurs années, il poursuit ses expériences et a déjà 
amassé un très-grand nombre de matériaux. Il est un fait 
sur lequel insiste l'orateur, c'est le choix des animaux sur 
lesquels on expérimente. Il faut choisir des sujets aptes 
naturellement à la tuberculose qui, en dehors de l'homme ne 
s'observerait que sur l'espèce bovine. 

Si, dit-il. on prend cent jeunes animaux issus de parents 
sains, peut-être ne trouvera-t-on pas chez un seul d'entre eux 
le germe de la tuberculose. Mais qu'à ces cent jeunes ani- 
maux on introduise de la matière tuberculeuse dans les voies 
digestives, pas un seul peut-être avant six semaines n'offrira 
le germe de cette affection ; mais si après un certain temps on 
les sacrifie, nombre d'entre eux auront contracté la maladie 
tuberculeuse à forme lente ou rapide, localisée à l'appareil 
respiratoire ou disséminée dans divers organes. 

En vue de la réunion de l'association M. Ghauveau a préparé 
l'expérience suivante : il a acheté quatre veaux de six semai- 
nes ; deux d'entre eux sont nés dans la môme ferme et le même 
jour; parmi les deux autres, il en est un qui, par sa taille et sa 
vigueur, offre une légère différence. Amenés le <7 juin 1873 à 
l'Ecole vétérinaire, ils furent nourris jusqu'au 25 juin avec du 
lait et de la farine d'orge, et sans qu'ils en aient éprouvé d'in- 
convénient. A cette époque le»i deux plus vigoureux reçu- 
rent une faible quantité de matière tuberculeuse provenant du 
poumon, des ganglions et de la surface des bronches d'une va- 
che. Gette petite masse de 10 à 15 grammes fut broyée et agi- 
tée avec de l'eau; le 26 et le ôO juin, il leur en fut encore donné; 
le 6 juillet, ils la prirent sous forme de pâte. Pendant 5 semai- 
nes ils se sont très-bien portés et n'ont présenté aucun phé- 
nomène maladif; un seul, durant un jour, eut la diarrhée. A 
l'autopsie, M. Ghauveau croit pouvoir affirmer que Ton décou- 
vrira de la matière tuberculeuse ; déjà l'un d'entre' eux est 
malade : il a maigri, avale avec peine et fait entendre des ron- 
chus en buvant. Un ganglion sous-maxillaire est engorgé. ^ 
Les deux veaux, qui n'ont point ingéré de matière tubercu- 
leuse, n'offrent nul symptôme de maladie. 

Sur la demande de M. Ghauveau une commission composée 
deMM. les docteurs Leudet. Bondet, Perroud, Muron et Tri- 
pier est chargée de faire l'autopsie et d'en dresser un rapport ; 
les membres de l'association sont également invités à se ren- 
dre à l'amphithéâtre de l'Ecole vérinaire. 

— M. le docteur A. Gaykt chirurgien en chef de THÔtel-Dieu 
de Lyon fait une communication sur une opération qu'il 
décrit sous le nom de Discision éguaioriale de la capsule, La 
méthode qu'il emploie est celle de de Graef, incision scléroti- 
cale, puis iridectomie qui dans cette opération est l'élément 
du succès. Rarement, à sa suite, l'acuité visuelle est satisfai- 
sante, résultat dû aux altérations de la capsule cristalliulenne. 
Dans les cas même les plus heureux, en effet, l'examen du 
champ pupillaire montre de larges lambeaux flottants, des 
filaments ou du moins un pointillé formé des parties altérées 
de la capsule ; l'éclairage oblique surtout rend le fait évident. 
Jamais la pupille n'est parfaitement nette. 

Il fallait donc rechercher un procédé qui permit d'éviter ces 
débris capsulaires; l'ablation de la capsule offrait trop de dan- 
gers; on songea alors à la détruire tout au moins sur une 
large étendue. Ge procédé ne donne de bons résultats que 
dans les cas où la capsule est altérée et devient par elle-même 
un obstacle à la netteté de la vision. Dans son procédé M. le 
docteur A. Gayet cherche, au contraire, à c(mserver l'intégrité 
de la capsule et à opérer la sortie du cristallin non par une 
ouverture centrale mais par l'équateur de la capsule. Cette 
opération est facile ; Depuis un an déjà, l'auteur avait sup- 
primé le temps de la kystotomie qu'il faisait d'emblée en même 
temps que la ponction. Incisant la sclérotique, il exerce une 
pression au-dessous du centre de la cornée, manœuvre qui a 
pour but d'amener l'équateur du cristallin vers les bords de 
la plaie, produisant ainsi une saillie de cet angle de deux milli- 
mètres environ. C'est alors qu'avec un couteau de de Graef, il 
incise la capsule; rien n'est mathématique» dit l'auteur, comme 
la sortie du cristallin dans ces conditions ; aucun débris de la 
capsule ou du cristallin ne reste dans l'œil, et en maintenant 



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LE PROGRÉS MEDICAL 



139 



une pression légère, on arrive à vider la capsule d*une manière 
très-satisfaisante. Dans un cas la pupille fut d*uue pureté 
absolue et Faculté excellente. Chez 8 autres malades. Ton ob- 
i serva cependant quelques légères altérations. Il est probable 
que, dans ces cas, des débris de la membrane épithélîale n*ont 
pu être chassés avec le cristallin. La capsule dans l'un des 
cas se fendit jusqu'à son centre, fente dont la trace se montra 
après la guérison et qui semblait indiquer un des écueils du 
procédé; celui de déchirer la capsule lorsque la discision 
équatoriale n*est pas assez étendue. 

Ce procédé, d'après Tauteur, ne saurait s'appliquer à tous 
les cas, ainsi il ne peut èlre employé lorsque la capsule pré- 
sente des altérations. L'auteur cgoute que son procédé, soit au 
point de vue opératoire^ soit au point de vue des résultats est 
encore à l'étude et doit nécessairement subir quelques modi- 
ficationsw 

I — Il faudrait une autre plume que la nôtre pour donner une 
analyse de l'attrayante lecture faite par le docteur Diday, ex- 

I chirurgien en chef de l'Antiquaille Sur la théorie physiologique 

\ de l'amour. Ne pouvant reproduire malheureusement son style^ 

I nous nous bornerons à exposer rapidement ses ingénieux 
aperçus. 

Le but principal de la nature est la reproduction des êtres 
animés, organisés; les procédés qu'elle emploie sont variés à 

! l'infini suivant la place que Tôtre occupe dans l'univers ; c'est 
lUne fonction essentielle à l'intégrité de l'espèce, pour Vôtre 

1 considéré en lui-môme ce n'est plus qu'une fonction accessoire 
qui ne se développe qu'à une époque déterminée pour cesser 
à un âge plus ou moins avancé suivant les individus mais avec 
de très-faibles variations. Chez certains ôtres, elle n'a lieu que 
dans un temps déterminé ou à de certaines époques comme 

^ chez les végétaux où elle ne s'observe qu'une fois en 1 an. 
La charge est répartie entre deux ôtres à organes séparés 
et distincts le plus souvent; aussi un rapprochement est-il né- 
cessaire; mais quelle diiTérence entre le contact accidentel du 
pollen chassé par les vents et l'entraînement des sens et de 
la passion l Ce besoin se transforme, se développe et s'élève 
psychiquement à mesure que Toq moute l'échelle animale; 
acte brutal d'abord, cette propijlsion devient lentement pas- 
sion, amour. Chez les nations ultra-civilisées les calculs de 
l'égoïsme et du vice en s'élevant contre le vœu de la nature 
ont contribué à la dépopulation. 

L'homme et la femme comprennent l'amour chacun à leur 
manière; l'organisation physique explique cette différence. 
Féconder est le rôle de l'homme ; à lui la volonté et les moyens 
de prendre l'initiative, c'est chez lui la passion la plus éner- 
gique, c'est la fonction pour laquelle il vit. Aussi les moindres 
lésions des organes chargés de cette fonction sont-elles plus 
vivement ressenties que si leur siège était tout autre. Qui ne 
se rappelle les craintes et les angoisses éprouvées dans les 
alTeclions de ces appareils 1 Les souvenirs se rattachant à 
cette fonction forment la préoccupation du vieillard; enfin dans 
toutes les langues un mot peint la perte de cette énergie 
fonctionnelle Vimpuiesance, 

Roux avait fait la remarque que les vieillards opérés de sar- 
cocèle double vouaient insiinetitemeni à leur chirurgien une 
haine implacable.— Notons en passant l'exquise sensibilité des 
organes génitaux, les douleurs vives, les hyperesthésies dont 
ils sont parfois atteints. 

Chez l'autre sexe le tableau change, le rôle de la femme est 
déporter et d'élever le nouvel être; elle l'engendre mais là se 
borne à peu près son rôle. Chez elle règne un certain degré 
dlndififérence génésique et de froideur relative ; elle peut se 
refuser. En tout pays l'homme qui résiste parait aussi étrange 
que la femme qui attaque. C'est grâce à sa passivité que la 
femme peut mener sa gestation à bonne fin. L'appétit génési- 
que ne s'éveille chez elle qu'aune époque plus tardive, il est 
moins prononcé. Le point d'honneur chez les femmes est de 
dire : Non, celui de l'homme d'arracher un Oui! Nous ne retrou- 
vons plus chez la femme cette môme appréhension d'avoir 
contracté une afiioction des organes génitaux ; il faut bien sou- 
vent môme appeler leur attention sur les écoulements dont 
elles sont atteintes; il est vrai, fait remarquer l'auteur, qu'elles 



ne lisentpoint d'ouvrages de médecine ! La fonction utérine 
est tout chez la femme I 

Les dispositions anatomiques, elles aussi, concourent à em- 
pocher les rapprochements avant une certaine époque; puis 
vient la grossesse qui agit durant un temps déterminé, éloigne 
de nouvelles excitations qui pourraient devenir funestes. 

Une différence si grande dans les rôles amène des malen- 
tendus dans la société. La femme ne peut comprendre cet 
assouvisserbent charnel ; l'homme s'étonne qu'elle reste in- 
sensible au plaisir de l'amour et se sent blessé de cette indif- 
férence. Aussi le môme acte est-il jugé différemment dans les 
deux sexes, ce qui pour l'un est la partie essentielle, pour 
l'autre n'en est plus que le corollaire. 

L'auteur déclare en terminant qu'en traitant un pareil sujet 
Il o pour but de faire jaillir la lumière dans les esprits et sur- 
tout d'amener la paix dans les ménages. 

—M. le docteur Henry Blamc, à propos delà communication 
de M. Diday, donne quelques renseignements très- curieux et 
peu connus sur certains peuples de l'Afrique. 

Les Somalis qui habitent la côte Nord-Est de l'Afrique, 
pratiquent l'opération suivante : Dans le premier mois qui 
suit la naissance des petites filles, les petites lèvres , très- 
développées dans cette race, sont enlevées, laissant une large 
surface saignante, des deux côtés, et qui est mise en contact 
et maintenue par des bandages qui entourent la partie inf^ 
rieure, du tronc et des cuisses, un morceau de plume estinséré 
à la partie inférieure, de manière à éviter la réunion des sur- 
faces en cet endroit, et permettre plus lard l'écoulement des 
règles jusqu'à l'âge de 10 ou H ans, époque nubile, les enfants 
n'ont pas de vêtements, et l'on n'aperçoit aucune trace des 
organes génitaux, la réunion est toujours si parfaite que la 
peau environnante semble se continuer sans solution aucune 
d'une cuisse à l'autre. Quand le mariage a lieu, la fiancée est 
examinée soigneusement par les parentes du fiancé, et l'u- 
nion n'a lieu que si la peau qui recouvre le vagin est bien 
intacte. Quand le fiancé est jeune, il doit enfoncer cette 
épaisse cloison et comme les Somalis ont un pénis énorme et 
qu'ils sont en môme temps très-robustes, en général, ils par- 
viennent au but sans trop de difficulté ; mais si l'âge a fait 
diminuer la puissance érectile du pénis, l'homme se sert pour 
se frayer un chemin d'une bague que presque tous portent à 
cet effet et dont la pierre est tranchante d'un côté ; mais il faut 
qu'ils s'y prennent avec adresse, car de tels subterfuges sont 
considérés comme très-honteux et rendent celui qui s'en sert 
ouvertement un objet de ridicule et de risée. 
^ Les femmes Somalis n'ont pas de sentiment génésique; 
elles sont froides et n'éprouvent aucune excitation durant la 
copulation. Quelques-unes, qui n'ont pas été opérées, suite de 
négligence des parents, se livrent à la prostitution de bonne 
heure et sont très-érotiques ; aussi sont-elles préférées, par les 
Somalis qui les traitent avec beaucoup de considération. 

Les Abyssins qui vivent sur les plateaux dont les Somalis 
habitent les plaines s'étendant au pied des monts du Shoa à la 
mer, circoncisent leurs enfants le huitième jour après la nais- 
sance. Chez les filles, cette opération consiste en une ablation 
du clitoris, en laissant intacte les petites et les grandes lèvres. 
Autant les femmes Somalis sont ignorantes des plaisirs de 
l'amour, autant les femmes Abyssiniennes sont lascives et sem* 
blent ne vivre que pour la sensualité. La langue Abyssinienne 
a toute une série d'expressions pour parler le langage de l'a- 
mour physique, et la copulation chez les femmes déi>oiUTue8 
de clitoris est passée a rétat de science 

Chez les Abyssins encore plus que chez les Somalis, la 

prostituée est considérée. Ce n'est pas dans le pays une honte 
de se livrer à la prostitution; au contraire, quand les femmes se 
prennent de querelle, leur plus sanglante injure consiste à 
accuser leur rivale de n'avoir pas d'amants. 

Est-ce une question de race ? non, car les Somalis dont les 
petites lèvres n'ont pas été coupées sont très-érotiques et les 
Abyssiniennes le sont à un degré très-élevé malgré l'absence 
du clitoris. — Le siège des sensations voluptueuses serait, on 
le voit, d'après l'auteur, les petites lèvres et non le clitoris. 

—M. le docteur J. Gjlyat expose ses Expériences et inierpré- 
taiions nouvelles relatives à la régénération du eristalUn. L'em- 



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140 



LE FBOâB£S MÉDICAL 



ploi de la balance comme moyen de contrôle donue à ses 
ji^l^fcibjs» c&t^ pséQisimx toriispecfifthle ^uvlout lorsqu'il 
/^ qja«$lJU>A d'oorgajMei^awsi j».in1mfl& Ia méUbiode con^toto à 
çQjf^Ti^T la »ommQ de» jipidd 4u cariatallin exUcaU et 4u cris- 
tallin raproduj^ Av^ celui d^ la l^ntill^de Vautre çgXL d^meu- 
j49 intacte cbi^z Vauû»fia s^ncdiU à r^érim/sniaibww. Sovi- 
ron 3)9 mJJigxnxnfM» n^pré^j^ux la diflerence en flu^ ou en 
V»otns obiwue par ceUe e;^;iérixuepiiLtioa. D'après lui^ ce que 
jusqu'alors AU dpoa^ajX couuua uu cristaUiA da nouvalle for- 
iuation ne seraiX autrs cbp^ q^e la con»p]4meot du dévelop- 
pement cristalUnieo acquis cbez l'animal dont ia lentille avait 
été extraite avant rentiers évolution de cet organa. L'auteur 
liiJt observer que ces résuliats« en oppositiou avec ceuj; qu'ont 
pbteuus sesdevazu^iew^ fioapprdeni d'autre part avec ro;b§er««t- 
lion clinique. ___ i^ «W^<5, 

A£l4ClfiMIS D^ JMËDSCXNR 
JSfance du% août. — PrAwdincç de M. ©epatjl. 

V. ie PRis»o»«T, annonce i TAcadinMe qu'eUa vieat de per- 
dre uodasesptaa apaens memJiras, hL Ossien Bfiufy, ^iu 
mi829. 

M. BBLHaMAiS donne lecture de son travail iAtiiulé : impor- 
iance dâs B^udei ptysMofiçués €ljMlM>pUi^va sur iâipri>çrês de 
latodologU, Après J<ui IC CnM^OM communique les observa- 
tions qu'a a (altes sus iu Hmi$ par irûlur^^ de te réoeuie 
fisiastropbe de Rueil« 

M. DsMAaQUAT a eu récemment dans son serrice un cas de 
mort mtoMuUe jHtr embolie à la suite d'une fracture dejum^, il 
jBQiontre ies pièces anatomiques à l'appui. Voici le £3it : Il y a 
cinq semjûnes» une femAue de35. ans dansait, lorsque toui«à 
«oup elle éprouva une vive douleur dAus la jacibe ; elle voulut 
a'arrèier, mais apu danseur ^xirntlnua è renXralnar rapidement. 
Après la danse, 1m douleur devenant de plus eu plus forte un 
médecin fut appelé et constata une fracture de jambe, avec 
un épanchement interne considérable. £Ue £ut Uansportée à 
J.*bûpital où on lut mit un appareil Scuitet. LelO<' jour on allait 
jaettre un «ppaiail silicaié lorsque la malade déclara qu'eue 
aivait passé une mauvaise nuit, qu'elle avait eu dee 4tou£fo~ 
luents. Ou remît Tappareil de Scuitet en^yaoi soin de ne pas 
Je serrer. Le dO<'j4Mif:, Ja malade allaUbieu et se prépersâtè 
Mrtir lorsq;«a la lendemajA au moaieni. de iaire sa 
teUatte^ elte meunit ei iasta u tagtém e nt que Ij^ garde qui étaU 
auprès d'elle ne s'aperçut de ne». L'auJbopsie fuX iaite. On 
icouva au*dessous des oploones dMruues dans le comr droit 
VQéoormeeaJitotquireotQniaUjusqjue dans l'artère pulmo- 
aiain9 et ses ramifications» des noyaux emboliquee dans las lo- 
imlea du poumon. Au stége de la fraoture, la tibiale postérieure 
très^gon&éei eouienaîA un caillot peu adhérent se prolon- 
geant dans Tartère poplilée* Il n'a pas été possible de iaire 
pariaitament l'autopsie et de recberclxer jusqu'où rementaii le 
caillot^., 

M. BaïQtm a tu èu Charité une ienme de30 «ne qui était 
MMe peur uaie pliléMie è la suite de variois telle allait iiè»- 
Uleii lorsqu'un owlin ea se mettant sur son séant* elle rt»^ 
aenUi une vive douiettr dans la poitrine, poussa ua cri et no 
tarda pesa mourir au milieu d'airoees doutoura. A l'autopsie 
an trouva un eiîilei qui lemoatait le long des veines Cémocale 
al iliaqiiftexleriioJutt|u'à ruiaque primiitve où on ooostalajii 
UM «raoe évideuto de mptore : la partio détaehée du ealUot 
fut trouvée oblitérant rarière pulneoairt» ' 

M. Lamkkx deotande è M. X^atarquay, si dans le cas qu'il 
viesii de rapporter, il a^'avaii pas rttbtwcbA l'existan«e de fêr 
liées profondes gênées par rappereU de ftaeture. 

JK. D«MAaw4.T u'a pas vu de variées, il pense que la fiar- 
malion du caillot doit ôtre attril^uée à Tiipaaebeaiaiit eensi^ 
Afrable qui e;ustai.t ea^ora autour de la fraoïure eu Zi* jour, 
fi se rappelle avoir soigné avec Trousseau, une daine qui,» par 
auita de oouebes, avait des lésions très^gravea des organes 
^nienus dans le bassin^ u ^(ait survenu u»e phlegmasia alba 
dolens, Chaque jour, las pansemeuts étaient failaaveq les plus 
^audes précautions, Uu matin, l'aido qai teuaU» pour l'éievcr, 
Ja jambe lualade «eus le talou, la laiasa par inadvertance xetem- 
ber sur le lit par son propre poids, aussitôt la malade perdi 



connaissance et mourut. On constata en même temps qu'un 
caillot qui se trouvait sur la veine fémorale avait disparu^ éTi- 
damjnenx H y avait eu embolie. 

U. BouRootf cite deiu faits analogues, survenus également 
ches; des femmes en couches. Toutes deux ont guéri,mais elles 
ont pendant trè&^Iongtemps gardé une assez forte oppres- 
sion. L'une d'eCes a eu des hémoptysies. 

M. DsPAUL a aussi constaté deux cas d^emboUe, suivis de 
guérison chez des femmes en couches. L'une d'elles allait très- 
bien lorsqu'à la suite d'un mouvement un peu violent pour se 
retourner dans son Ut, elte devint mourante : on constata de 
l'oppression, de la eyanose, un souffle au cœur, ces phénomè* 
nés qui allèrent en diminuant progressivement persfstèreat 
1t Jours, puis la malade lut guérie. Yelpean qui avait ébi 
appelé en consultatfon eraft diagnostiqué une embolie. Daas 
le premier cas que M. Demarquay a rapporté il ne semble pas 
qu'Ji y 9ài eu embolûe le caillot à dû se former sur place. 

M. Daif ABQUAT, en «ffeè las catilots q«*oci trouve dans la 
cavité droite dit eosar, ceux qui ae prolongent dana les naà- 
fieationade l'arlère pulnumaire sont dnaà un teavaCl posiériev, 
mais le caillot migtatenr est aalml quTom trmiv^ dû» Tarte» 
pulmonaire même, il est d'une couleur bien plus vivaqvakB 
autres et se trouve pour aiaisi dira enclavé eoire eux. 

M. MouTARD-lCiariN. rapporte uAcas d'eaabolie suivie de 
guérisoa qu'il a observé ohes une feaatnae an eouehe Hgée de 29 
ans, atteinte ito pbâegeoasaatta deleoa. GroyanA la aoulager» 
la garde loi faisait avac la aasio. des ficieUooaaur Jbea m/^mhm 
in£éfieurs; tout^-coup la malade perd conoaiesanoe« s'agite 
etdevientcyanosée. Un. médecin appelé arrive «oostate les phi- 
oomènea pnioédenta et trouve ua pouls ôUfonna. Au bout de3 
jours guériaon. Quatre jours aprte à la suila d'un mouireaMat 
au Ht, les mêmes accideuis reparurent» mais très atténuas et 
no duràreat que q^eJUlues heures. Après i5 jours la gué- 
rjaon fut compléta* Ne pourrait-on pas de ces faits conolune 
qua las eecidenis produits sont en rapport evec la grosseur da 
aailU>t» mortels, très-graves et très longs, lorsqu'il est voliir 
jniiMux ; bénins et de peu dedurée lorsqu'il est petit ? O. B.: 



fiÛOËXÊ ANATOMIQUE 
Séetnôs dm M maL -^FBiswBxta^ bu M, duacctt. 

EaTant de f V mois» né de mëre tttberevieme, et aUefatt M* 
même de tab e re nl o e e géaéraliiée (pneumaa ie aaaée«n et 
granidatlon fnb e p cu le ne e,) Tubereoiea de hi vate, de* fctoi, 
des fiKestlns^ Am g«Bfll«ns. BpMieheiBeiH pavaleat pla» 
val droH, conséeutir a eaTcme, «leérée étmm la ytévrc 

OkBfiTTêikm, jacuaOUs ptr U dooteur H- Liouville, chef du lai)or«ta«e à 
la cliQU|ae de U. le professeur Bbhibr. 

M. H. JjoartjjM, pré a e oi e des pièces conceriMmt nu jaoae 
enâint, entré le 4S >aaner IS73. âgé d'un an, à la orèdia de 
la clinique de M. le profesaeur BsaoBB, (HètelrDJau) et SMfi 
ie 24 mai 1673. 

L'observation peut èlre ainsi résumée : L'enfant est ftèle; 
depuis sa Aaissafiee, qui n'a rien offert de spécial^ il ne pro- 
giasseit que peu et il a toujours été de plus an plus cbétii; 
nssia il fliut ei^uter de suite, que s'il est né d'une mère tubep> 
euleuaa» attainAa de poauAionie caséoua^ réveillée par la gros- 
sesse et la lactation, il a paru surtout se ressentir du s^oar 
obligé o«t on a été de la laisser à l'biftpitai, daxis une crècbe de 
la salle SainirAnioixke et Toa saU quelles tristes couâiiionsil 
y a là» pour le développexuaut d'ua eniant, fûi-ôl de la plus 
vigeureuse conatiiuiion* 

il présentait e^eifet des troubles variés» indiquant la M- 
blessa géoâale : débiliiilu amaigrissement, p&leur des tissus; 
et aussi eu raison dala mauvaise quaUlé de la nourriiure.dias^ 
rbéSi vomiturUion et vomissements; eoJSn des signes de broa- 
obites cépéWes, qui osntxibuaieai à la détérioration pro^^cafr- 
ùw. se compliquent da troubles ihoraciques plus iotenseï?, 
avee dyspnée» eyanose» et peut-être a^yxia et anmnaitls 
«Kfft le S4 mai 4&73. 

AuiiOi>isw faite le se mai 1873. «- Aipect cadavériq;ue pro- 
nonoé. ISeou^aaMoA purulanA par roreUle droAe. Tout le c6té 
droit de la poitrine est bombé et présente une différence asses 



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LE PBOGIU^ MErDIOÂL 



Ml 



notable avec Tautre côté. La peau à ce niveau est un peu 
rouge. Tout ce côté droit de la poitrine est rempli d'uae 
énorme quantité de pus verdâtre bien lié que l'on peut appré- 
cier À 500 grammes environ. De ce môme côté on voit que le 
poumon est assez fortement refoulé en arrière et que la plèvre 
«st tapissée dans toutes ses parties pariétales et viscérales 
d*UDe sorte de gâteau mamelonné, jaune verdâtre, montrant 
un épaississem^it considérable et des végétations très>nom- 
lureuses de cette séreuse. On a tout à fait sous les yeux la 
membrane puriforme et végétante de la coqu» interne d'un 
abcès: 

Lorsque le pus a été évacué, ©n a pu mieux observer toute 
-cette face interne de la séreuse, et l'on voit vers la partie pos- 
térieure près de la cMonne vertébrale, à mi-bauteur du pou- 
mon, une large ulcération béante à bords indurés, mousses 
de couleur jaune rougeâtre. Cette ulcération^ qui mesure ft 
1l2 centimètres en longueur, 1 \\% i^entimètre en largeur, eomr 
munique directement , avec une ulcération du poumon lui- 
môme, et l'on voit par cette ulcération une anfractuosité. au 
fond de laquelle se voient des végétations puriformes» mame- 
lonnées» tapissant d'une façon irrégulière et formant par pla- 
ces comme des anfracUiosités nouvelles dans l'excavation si- 
gnalée. 

Le poumon, fortement réduit de volume, de plus du cin- 
quième, comparé à Fautre côté, présente un état d'induration 
spécial. Il est carni&é^ tassé, et à la coupe dans quelques 
points, on distingue des grappes de granulations tuberculeu- 
ses de couleur gris rose. D'autres fois c'est par ilôts que Tin- 
filtraiion tuberculeuse se remarque. Quelquefois ceô ilôts ont 
une coloration jaunâtre et ressemblent tout à fadt à des points 
de pneumonie caséeuse. Les bronches participent, dans cer- 
taines parties de ces dégénérescences tuberculeuses et dans 
un point on distingue une véritable ulcération de la bronche 
entourée d'une zone jaunâtre caséo-puriforme. Or, par cette 
ulcération lin stylet arrive jusqu'au milieu de la caverne par 
un pertuls existant au niveau d'une des petites masses mame- 
lonnées que nous avons signalées dans Teicavùtion. Par un 
autre point d'une extrémité d*une bronche plus petite, le 
5tylet arrive également jusque dans rexcavalion, par un autre 
mamelon perforé. II s'agit donc bien là d'une destruction de 
la face externe et d'une partie du poumon, formant une ca- 
verne, comme à la suite de quelques pneumonies caséeuses. 
De plus, il y a eu communication avec la plèvre, pleurésie pu- 
rulente, agrandissement de l'ulcération pneumo-pleurale et 
modification considérable de la séreuse. Toutefois les commu- 
nications avec les voies aériennes, bronchiales et bronches 
paraissent avoir été peu directes, car il n'y avait pas de pus 
bien évident dans la trachée ni la br<mohe droite au moment 
de l'autopsie. De nombreux ganglions existent dans les mé- 
diastias. On les retrouve le long des divisions bronchiques et 
4ous <mt subi une altération analogue comme aspect à celle 
4u poumon. G'esi-à-dire granulations grisâtres^ isolées et par 
jappes, infiltration, jaune caaéeuse^ ulcératioià de quelques 
j^nts de cette ioilammiition spéeiaie^ 

Le poumon giuelie,^i offirt un volume comâidérable^montre 
dans quelques points ùBsvyxim emphysématèuMs. A la coupe 
ca trouve des granulatibnlf tabwrottlenseo, ialié^ et par grap- 
pes. Quelques-uns de ces groupe* oot de la tenidnee à se 
caséifier, mais il n'ya de te côté ni uloérations^ ni cavernes, et 
Aitile communicaiian avee la plèvre. Du côté de la séreuae, on 
dislingue iiuelques adhéraicevy face poetétieure et partie in^ 
terlobaire. 

ftien dans \e caw. — J%zV volutniiieux. Gtanaîations tuber- 
culeuses et peiHes Inffltrattonsde môme nature. — ieawtrès^ 
volumineme. Oîturalatlon« tuberculeuses disséminées dans 
(Bvers point» de «on étendue, de la grosseur d'un grain de 
mil, les une» Jatinàtres, les authss entountee d'un petit cercle 
Tnugeâtre. ^ lt9in% IMiies granu^etfôns t^dbrertulettses. ^ 
Intestin. Granulations tuberculeuses. 

M. Lîouville, cherche â relever deux points surtout parmi les 
particularités intéresaanted de cette observation : r> Tout d'a- 
bord, la rareté de ces cavernes pulmonaires, chez un enfant 
fiussi ieune ^7 mois]; et surtout le peu de fréquence aussi, 



des pleurésies suppurées à cet âge, môme par le mécanisme 
qui semble avoir présidé ici à cette complication, 

t^ Le second point concerne l'hérédité. Dans ce cas, en eÉTet, 
tout porte à penser que c'est bien à une cause héréditaire^ 
qu'est due la tuberculose profonde, dont l'enfant offrait leg 
signes, presque dès sa naissance et dont à 17 mois, les lésions 
étaient si manifestement accusées — et dans les points les 
plus différents du corps. Déjà, nous avons eu occasion de re- 
chercher à la crèche de l'Hôtel-Dieu, dans le service de notre 
maître, M. le professeur Béhier, la filiation possible des ma- 
nifestations tuberculeuses, et en 1871-1872, nous en relatons 
des observations, déjà nombreuses, et qui nous paraissent 
très- CDucluttiii es. 

Les symptômes du côté de Yintestin s'accusaient souvent 
avec le plus d'intensité, et les premières fois bientôt les trou- 
bles thoraciques s'accentuaient^ et nous avons pu,relever, dans 
les cas les plus èomplets. une tuberculose si profonde et si 
généralisée, que presque tous les viscères en étaient atteints^ 
et c'est dans ces cas là, que nous avons constaté ces faits de 
méningite, intra-spinale, de nature tuberculeuse, dont nous 
avons présenté les pièces à la Société anaiomique et à la S(h 
ciéié de Biologie. 

REVUE FOBSÏÉTRlQUEC^) 

VI. Etnile «m les avastagea 4e l'allalleatent niateMMl 

Par le D^ YBRRlBT'LATARDlftRS (2). 

Le titre de cette thèse pourrait être un peu différent, car le 
seul but de l'auteur est de montrer que la femme qui n'allaite 
pas est beaucoup plus exposée aux affections utérines que celle 
qui allaite. Scanaoni, Aran, Nonat, Churchill, Bonifier avaient 
déjà exprimé cette opinion, en l'expliquant de façons différenh 
tes, que le non établissement ou la suppression de la laclatioli 
déterminaient fréquemment le développeiàent de métrités 
aiguës ou chroniques. Se rattachant en cela aux idées émises 
par M. Coutty M. le docteur Verriet-*Latatdière pense que te 
retoiir trop rapide de ia menstruation est dans ces cas la 
prilicipale cause des inâammatlons de Tutérus. 

Depuis tes recherches de Wieland, Rf^bin et EOlTiker il est 
prouvé que les funtqueâ âiuqueuse el iEôusculôtise de l'utérus 
ne éont revenues à leur é^at normal que deuit ou trois mois 
après raccouchement.L'involutien uiéfine est alors complété. 
Si la femme allMte, révolution rétrograde de Tutérus pouHtla 
eaccompllr sana encombte; si la fomme, au contraire, n'îal- 
iaite pas on verra survenir au bout de quarante jours enviroh 
une congestion ovarique^ aytnpiôme précurseut dé la mei»- 
truaiîoïk, accoûipagnée bientôt d'une oongestion utérine. Of, 
ni )a itinique musculeuse ni la tunique muqueuse ne sont en* 
core eeoGQpléldment rég^iérées à cette époque : au travail phy- 
siologique en (rain de s^eccomplir viennent se Joindre les phé- 
nommes congestifs de la avenstruatlon, phénomènes congés- 
tifs qui, non-seulemenisont une cause perturbatrice mais qui 
peuvent être encore la source de bien des processus morbides. 

On le voit pour Tattieur ctomme pour M. Gourty, la suppres- 
sion de l'àllaitettiettt agit surtout en permettant le retenir 
trc^ lapide de rovuMion. Quelques observations prises au^ 
metUeures sources tendent à prouver la véritâ de cette opl- 
nion. 

Vil. Oes indications île t'hydrate fie l'hlorat dans t'aeeonelic- 
■ient, pàT A. PELisBisa (3). — Vllt. £tade sur Templol 4e 
Fhydrate de ehloral dans les aceoucheaients et dans l*é- 
clampsle, paî le B*^ ^ranca t Hi^oaiu. (4). 

De nouvelles recherches sur l'emploi de l'hydrate de chloul 
dans les accouchements succèdent à oelles déjà faites par 
MMw Uo^bert (d'Bdimbourg}^ £idd et BeurdimJI>a été le sujet 
de deux thèses passées devant la Faculté de médoduM» de Fa- 
ris; l'une est due à M. le docteur Pélissier, l'auire à M. le dee- 
teur Franea^Ges deux mémoires|^araissent avoir été en grande 
partie inspirés par le savant médecin de la Charité et la pliv- 



^1) Vgir le n^ 2 du Pr^rH wUdicêL 

v2) Adrien Delahaye. 1 vol. 67 pag. Paris, 1^. 

(3 et 4) Paris, Adr. Delahaye. éditeur. Digitized by 



v^oogle 



142 



LE PROORËB MÉDIGAX 



part des observations françaises qui y sont rapportées ont été 
prises dans son service. 

n parait dès aujourd'hui admis par les auteurs que le chlo- 
rai ne suspend en rien la marche du travail ; les contractions 
utérines, quoique les malades soient sous Tinfluence du médi- 
cament^ continuent à se montrer d*une façon régulière et 
puissante : souvent môme loin de les suspendre, le chloral 
les active, les rend plus énergiques et facilite ainsi la termi- 
naison plus prompte de Taccouchement. Des expériences fai- 
tes par M. Péllssier sur des animaux confirment cette obser- 
vation qui avait été faite par MM. Lambert et Bourdon ; elles 
montrent que des doses, même considérables dejdilûral et ca- 
pables de produire Tauesthésie la plus complète, n'ont aucune- 
ment influencé la contractilité des fibres lisses. 

L'action du chloral est double, c'est un agent à la fois 
hypnotique et anesthésique : suivant la dose, comme Tont dé- 
montré MM. Byssaon et Follet, il a une action soporifique fai- 
ble ou une action soporifique éaergique et impérieuse : il faut 
employer des doses plus considérables pour obtenir une action 
anesthésiq[ue avec perte complète de la sensibilité générale 
et la résolution musculaire : presque toujours chez les ani- 
maux la mort survient lorsqu'on atteint cette période. Voici 
TefTet produit par le chloral chez la femme en travail d'après 
M. Pélissier. « Après l'administration d'une dose suffisante, 4 
à 5 grammes, on voit dans l'espace de dix minutes la femme 
être prise d'un besoin impérieux de sommeil. Disons en pas- 
sant que nous n'avons jamais observé la période d'excitation 
dont parlent les auteurs, Bientôt la femme s'endort d'un som- 
meil calme, ass>^z léger au début, devenant de plus en plus 
profond et accompagné d'une diminution notable dans l'in- 
tensité des douleurs, sans arrôt de travail ; mais elle ne tarde 
•pas à être éveillée par une contraction douloureuse, la femme 
pousse quelques plaintes, quelques cris môme, suivant que 
la douleur se fait encore sentir plus ou moins vive, el bien 
avant que la contraction n'ait complètement cessé, ce dont il 
est facile de s'assurer en tenant la main sur l'abdomen, on 
voit la femme se remettre à dormir aussi profondément que si 
elle ne venait pas d'être éveillée. Cet état varie en durée et en 
intensité avec le tempérament, avec la susceptibilité de la ma- 
lade et la dose du médicament employée. Enfin, je dois encore 
faire observer que ce sommeil, même dans les cas où il s'est 
montré le plus profond^ n'est jamais tellement prononcé que 
l'on ne puisse éveiller la femme et réclamer d'elle la partici- 
pation qui est parfois nécessaire à l'accomplissement de la 
fonction.... Ainsi donc: 1<> comme hypnotique, le chloral ne 
connaît pas de rival; 2^ il peut amoindrir, émousser la dou- 
leur, mais il ne la supprime que d'une façon exceptionnelle.» 
Enfin manié d'une façon sage et prudente, le chloral est 
d'une innocuité absolue, aucun accident résultant de son em- 
ploi n'a encore été signalé en France. « En raison de cette 
innocuité dit l'auteur, on peut l'administrer avec avantage 
contre les douleurs de l'accouchement naturel, particulière- 
ment chez les primipares, pour calmer l'excitation qui résulte 
de la douleur et supprimer les préoccupations qui le plus 
souvent accompagnent le travail. Il convient de l'employer 
chez les femmes nerveuses, irritables, redoutant les douleurs 
de l'accouchement. Les opérations obstétricales réclament 
absolument l'emploi du chloroforme. Le chloral ne convien- 
drait qu'autant que la période d'excitation se montrerait très- 
douloureuse ou encore pour diminuer l'agitation qui succède 
à l'opération. » Les contre-indications à l'emploi de ce médica- 
ment sont les afi'ections cardiaques ou des gros vaisseaux, 
du poumon, du cerveau, et tous les états qui peuvent entraî- 
ner la syncope. 

On administre le chloral en potion au vingtième, 5 grammes 
d'hydrate de chloral étant dissous dans 100 grammes d'eau 
distillée ou de sirop de sucre : chaque cuillerée représente 
ainsi 1 gramme de chloral. On donne une première dose de 
S grammes, au bout d'une demi-heure une seconde dose de 
1 gramme s'il n'y a pas d'efiet produit, et on continue à don- 
ner un gramme toutes les demi-heures. 4 ou 5 grammes suf- 
fisent en général; on peut sans danger atteindre la dose de 7 à 
8 grammes. 
Le travail de M. le docteur Franca qui avait procédé du reste 



celui de M. Péllssier n'en dififère, en ce qui concerne l'ac 
couchement simple, que sur les points suivants : 1* Ayant tu 
le chloral employé comme hypnotique dans beaucoup de ma- 
ladies du cœur et de la poitrine, M. Franca ne croit pas que left 
affections deces organes doivent en empêcher l'adndnistration. 
20 Pour lui l'anesthésie procurée par le chloral peut-être assa 
complète pour que la femme soit totalement inconscienlB 
même pendant la période d'expulsion. 3» Il croit que le chloral 
peut avantageusement remplacer le chloroforme dans presqua 
tous les cas où celui-ci est employé en obstétrique. On n^ 
trouve pas, nous devons le dire, dans les faits de M. Franca 
la démonstration bien évidente de ces deux dernières propo- 
sitions. 

L'auteur rapporte de plus un certain nombre d'observationiî 
d'éclampsie dans lesquelles le chloral a été efficacemenlj 
employé soit seul, soit conjointement à d'autres médications. 
Il serait même un préservatif contre celte maladie. Dans les 
cas de convulsions, on doit commencer par donner l'hydrata 
de chloral à la dose de 4 grammes, si on veut obtenir immé- 
diatement le calme elle sommeil. Enfin, l'hydrate de cblord 
parait aussi avoir, dans certaines circonstances, favorisé la 
guérison rapide de la manie puerpérale. P. Bodin. 



AVIS A NOS ABONNÉS. 

Nom prévenons nos abonnés quHls recevront, franc àe 
port y contre V envoi de 4 fr. 45 en timbres-postes, k^ 

LEÇONS SUR LES ANOMALIES DE l'ATAXIE LOCOMOTRICE. 

(Voir au bulletin bibliographique.) 



CORRESPONDANCE. 

Le choléra à Hmileh, à Tienne et dans l'AUemag^e do Nori. 

Yienne, 24 août 1873. 
A Munich^ oîi nous avons signalé, il y a 2 semaines, l'appa- 
rition du choléra, Tépidémie a pris une cerlaine extension ; on 
en jugera par les chijQTres suivants : 

Le 8 août, 19 cas nouveaux et 7 décès ; 

9—9 — 8 — 

10—24 — 5 — 

11. — 38 — > — 

12—27 — 5 — 

13—27 — 14 — 

11—28 — 8 — 

15 — » — 13 — 

Dans la garnison, 9 cas se sont déclarés depuis le commen- 
cement de l'épidémie, et 2 ont été mortels. — Tl est inléressanl 
de noter que la maladie ne sévit pas seulement sur les classes 
pauvres ; déjà même, elle a frappé quelques personnes haut 
placées. — Le comité d*hygiène publique a pris les mesures 
les plus énergiques : création d'im hôpital spécial, unique- 
ment réservé aux cholériques, el, dans chaque cpiarlier, 
des « postes médicaux » que Ton reconnaîtra la nuit à une 
lanterne rouge. On avait proposé, au sein du comité, de pro- 
céder à une désinfection générale de toutes les maisons de la 
ville, mais cette proposition a été écartée à une grande ma- 
jorité ; on se bornera à employer les désinfectants dans les 
maisons où se sont déclarés des cas de choléra. — Ajoutons 
enfin que Munich possède une maison mortuaire où sont 
transportés immédiatement tous les cadavres de la ville ; (les 
étrangers, seuls ont le droit de se soustraire à cette mesure 
générale). Pour ceux qui ont vu de près ce qui arrive dans les 
classes pauvres lorsqu'un décès survient dans une famille 
habitant une seule chambre, Texislence de pareils établisse* 
ments paraîtra un grand bienfait ; il semble inutile d'insister 
sur les avantages considérables qu'ils présentent en temps 
d'épidémie. 

A Tienne, le choléra ne cesse pas d'être inquiétant ; à lliôpi- 
tai général il semble, depuis quelques jours, prendre un 
caractère épidémique plus accentué qu'il n'avait eu jusqu'a- 
lors; ainsi 8 infirmiers ou gens de service ont été atteints et 
sont morts. A part le choléra, Tétat sanitaire des hôpitaux ne 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



143 



^(erailpas mauvais du reste, car le nombre des malades quîy ^ 
sont actuellement en traitement se dépassa pas 2,998» -*- 
Toid quelques chiffres qui donneront tme Idée de Ift mardte 
du choléra â Vienne. 
Du 



13 au U 


6e 


sont déclaras 


7» 


cas 


noutieaux 


14 — 15 




— 


48 




^— 


« — W 




.** 


n 




•— k 


tt — U 




— 


36 




— 


47 — 1* 




— 


5a 




— 


18 — 49 




— 


59 




— . 


19 — 20 




— 


59 




— 



Quant aux décès la proportion est assez grande ,- le 22 août, 
il y a eu 31 morts, dont 1$ dans les hôpitaux. On ne semble 
pas se préoccuper outre mesure de cet état de choses : Ainsi, 
la plupart des médecins de Phôfwtal smt para» en t<»canots 
laissant leurs services à leurs assistants t 

La question du dioléra est déjà mise à Tordre du jour du 
3«* Congrès médical iniemaHonal qui doit se tenir à Vienne du 
\^ au 8 septembre, et où noinseulement les divers étals 
doivent avoir des représentants, maisoti encore un grandnom- 
bre de sociétés savantes doivent envoyer des délégués. On 
connaît déjà les médecins de divers pays qui assisteront aux 
séances du congrès; voici les noms les plus marquants: 
éocteur Buleni^rg (Prusse), professeurs Grocq et Wartemont 
(Belgique)^ docteur Jaccoud (Paris), professeur Wisk>€ky 
(Russie). 

Il nous reste, pour terminer, à dire un iDOt des nouvelles 
désespérantes qui nous arrivent de TAllemagne du Nord. D'à- 
I près une correspondance de Lemberg, datée du 21 août, le 
I choléra aurait à Rolsatyn une intensité et une gravité inouïes : 
i un grand nombre de malades succombent en 2 ou 3- heures. 
te compte jusqu'à 15 décès par joor âea» k» fin» pelits 
"ffllages. 1. B. P. 

JLe Ckolèra à n— n. 

I ftaaea^l«2èwClt. 

«...Le choléra a fait son apparition à Stoueaaa oommeiiee-» 
mfinldu mois. Il paraît positif qu'il venait dtt Hàrre. Votet le 
relevé des certificats de décès de la ville du 4 août au 25 : 



Choléra. • 



64. 
30. 



Aiîections cholérirormes. . • . 
Autres affec lions iatestinales. 



15. 
52. 



1 U y a eu, à l'Hôtel- Dieu, 41 entrées pour cause de eho-> 
téra et 17 décds; à THosplce général, 33 entrées et 2f décès. 

» J^eniends dira qu'il y a des cas de choléra à Sotteville, 
Quevilly, Darnetal, Mesuil-Esnard, eniin dans tous les envi- 
rons, mais je n*ai pas vérifié le fait, tandis que j'ai eu la preuve 
{personnelle du choléra à Rouen.*..» 

BIBLIOGRAPHIE 

SxBliills secondaire et tertiaire du système nenreax par le 
éoctaurA. liA.YMiiv. lB-8d»M|MS^. I^tris» dm Dieliàaje. 

L'auteur passe en revue les différentes classifications des 
accidents syphilitiques en général. Toutes montrent le pro- 
cessus syphilitique marchant de la périphérie au centre. II 
les rejette comme contraires à l'observation «^inique. Puis 
s^appuyant sur les caractères assignés aux syphilides par 
MM» Bazin et Hardy (syphilides exanthématiques. syphilides 
cfapconacrite& ei uio&geusea}, ils les divise en accidents secoik* 
daires et tertiaires et cherche à démontrer que cette division 
est applicable aux manifestations syfUBtiqMI du sytWWfe 
nerveux. 

Après un court résumé historique ST. le docteur Maj'wrd 
pisse à l'étude des accidents nerveux secondaires. Success^ 
Itemenl il étudie la céphalée, les névralgies, différents troubles 
A la sensibilité, anesthésie, analgésie, hyperesthésie, le? pa- 
nlysies, qull appelle secondaires^ ei ariÎY« à la prcq^été 
^'on accorde au virus, syphilitique de réveiller certaines né- 
croses notamment l'hystérie, Tépilepsie ; phénomène temar- 
^uabie puiâque> en d'autres circonstances, il agit inversement 
sur le sy8ièfl[i6 nerveux qu'il déprime enplongedut Le malade 
dans la torpeur et l'engourdissement. 

La description de 1» fiètre sypMitiquie termina ce premier 



\ 



chapitre. H fauf, dît Tauteur, ht coiisidéie! comme tm phtog 
to^e sesewtMleannit nerr enaL, comamaa aux manifesuticms 
seeendiËre» cutanées ei nerrettscs «i derani par cela même 
servir de signe différentiel entre Jm aeeldeiils aecoKdaires ei 
les accidents tertiaires. 

Dans la seconde partie, M. Mayaud éludfe le période ter^ 
tiaire ou période des productions gommeuses. Il considère ce^ 
accidents, d*après M. Lancereaux, comme pouvamf se rapporter 
à trois types: 1^ paralysie ; T démence; 3- vertiges, attaque:? 
épileptiformes. Après avoir cité des observations à Tappuf de 
cette distinctiouy il expose Panatomie pathologique des diffé- 
rents accidenta étudiés et arrive au. diagnostic A ce pcoposL 
il passe en revm les différetttas maladies (bémarrbagie, tUc^ 
meurs céréinrales, ti^erettles, cancers^ ifii'an pâmait ooo* 
fondre avec les accidents sypM!ilîq«es. Il exanum ensuite le 
pronostic des accidents et indique queî est le traitement qui 
leur convient. Bnfîn il conclut en disant qtie les maladies sy- 
philitiques du système nerveux sont en tout comparables 
aux syphilides cutanées. Dans Fun et dans l'autre cas les ac- 
cidents secondaires et tertiaires diffèrent par la xnaxche la 
durée, la symptomatologie et surtout par la t^Bûaaiaon» * 

Le mémoire de M. le docteur Mayaui qui lui a servi de 
thèse inaugurale, est basé sur de nombreuses observations * 
dix 0OQt insérées dans le texte. Ba rassefflOilattt les faiU ea^ 
core peu eennus de ^philidea du i^fstème nerveux^ et aa 
essayant de montrer lee laeimee qui exislaitt encore suf 
cette question, l'auteur a fait un travail nen-seulement i«té^ 
ressaut mais encore utile, et qui sera, croyons-nous lu et con- 
sulté avec fruit. €L mt Bàotv. 

NOUVELLES 

JMMamijLSiJus. — Du 16 au 22 août, 847 d^càa. t Rougeole «•-•. 
•cfc^time, fi — fièvre typhoïde, 14;--. EryÂèfc^?i^fct«Aite«i^ 
p«e«MBie.Sir 7 c^fvebtérie, 3; — diarrhée cMMbrsM da»jttuaas riiiSsl|.ni, 
«boUia BMftM» t i — angine €0«HiMua% ^i~ ««u^ t\, — a ft^ iS a** 
pueipartki^ 6. 

fieivraRK — D» 10 au 16 août. MIS ^ébè» : Rougeole, » ; icartaaAev 14 ; 
fièvre typhoïde. 23; dysseatérie, S ; — dâBttthé». 4S9 r-^^-dtoléffa neaCn*, 17. 

aaoxBLLBfl. — (185,000 hab.J Du 3 au ff aoOf, m JécSs. EhtéMle et 
diarrhée. 39. 

CHOtèRAl Wetgî^. D'après le bulletin des décès publié par le Seaîptl 
il j fturtil fu à Liéfçe, du fl au f» «oCM, U «a»«le eheléra» 

&ttèd€%, — Le ckoléra continue à faire des victimes dans la partie méti- 
dionalo de la Suède. A Baganees, eu Sbailie, fé^iidémié a emporté, la 
17 ttûCkk, 7 personnes, et le id, le nombre des décès a élé de 4. Ou a éga- 
lement constaté, la semaine dernière, à BeUinborg^ un cas de mort occa- 
sionné par le choléra. 

Pruae, — La commission allemande du choléra travaille très-activemeat à 
Berlin, dit le Temps ; après Tachèvement de ses travaux que Von atieBd 
pour cette semaine, M. le professeur Hirsch, l'Un de ses membres se rendra 
dans le bassin de la Basse -Vistiile pout bin «na enquête peraDnnelle de 
Thom à DantZTg* sur la marche qu'a suivie le fléau dans cette contrée. 

TurgiUe, — Quant à l'action du choléra à l'Orient de l'Europe, on écrit 
(1« Bto-DaiNAe k la QautU d* CarUruhc que la fléau a enlevé k GhunU 
(Turquie) 1,184 personnes du 2 au 31 juillet* 

Roumanie» — Voici, d'apcès Le journal officiel de ki Boumanie, le mou- 
vement du choléra dans ce pays du 13 au 18 aoCU : malades anciens 203 ;-« 
nouveati-r, 5W ; — total 732. Ils se répartissent ainsi : morts, 162 j — • 
guéris» 27Î ; — en traitement, 201. La plus grande mortalité a été consta- 
tée à Ibvaiiayvitti située sur le Danube et ayant 40^000 habitants environ. 
£a trois jours il y a eu 16 décès sur 40 malades. 

Hanoi. — La ffêmm MAmmmMt* ynHÙm hs riine^iwiHiiiOrf sniNaatfl 
sur Tapparition du choléra au Havre : Les renseignements qui nous arrivant 
du VÊnm JfliMiiift fM é» deMlif sur l'apparition du choléra dans eelto 
ville. 

fbm êBf^WBÊÊàm otAàSliwmcomhé à l'hôpital en présentant les 
symptômes les plus caractéristiques» tels q^e refroidissement, vomissenMdts 
abondants, selles tenant en suspension des flocons muqueuz, cyanoee^ 
crampes, etc. Bh ville, la mortalité a été également considérable, mais nous 
n^avons pas de statistique précise. 

Le t6 aefkb»8 militaires atteint» de cette affection ont été amenés de la 
caserne à l'hôpital, et 3 sont morts dans la même journée. Ils n'ont été iMa- 
lades que quelques heures^ et peuvent être caoêiàiréà oôHme a^firxkt succom- 
bé ht des attaques foudroyantes. Du reste, dans toee les eas funestes, la 
durée de la maladie n'a pas dépassé trente otf quarante heures. Le 90 «^t, 
ona» matedee, doni sept mitilaiiee, étôeat en traitement à rhôpital. 

En somme l'épidémie ne lait pae de progrèby ^ j^oumdt Adma dire qn^^e 
tend à dîmi&uer depuis deux foQS9» 



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144 



LE PROGRES MEDICAL 



En iriUe, il 96i peu dô praticiens qui n'en aient observé quelques cas. M. 
le docteur de FreU-Crassier, médecin de l'hôpital, a eu à traiter quatorze 
malades atteints de cette affection. Ce qui en établit d\ine manière irréfu- 
table le caractère épidémique, c'est que, dans la même fanulle. 4 p^WM^ 
ont succombé ; dans une autre, la mère et deux enfants eu bas-âge soat 
morts eu présentant des symptômes non douteux de choléra. 

Ce qui explique le nombre des cas relativement considérables que ce pra- 
ticien a eu Toccasion d'observer, c'est qu'il est médecin dos bureaux de bien- 
faisance et qu'il voit beaucoup de malades appartenant aux classes- pau- 
vres et soumis à de mauvaises conditions hygiéniques. 

Il V a plusieurs hypothèses pour expliquer la présence du choléra dans 
cette viUe ; on affirme que la maladie aurait été apportée par un navire alle- 
mand, VAmfnonia, venant de Hambourg, où le choléra fait également 
d'assez nombreuses vicUmes, Cette version, quoique rationnelle, ne repose 
pas sur des données assez certaines pour être acceptées. 

L'administration de Thôpital a pris immédiatement les mesures nécessaires 
pour empêcher la diffusion de la maladie dans rétablissemenLJtea^^^^s 
Spéciaux ont été ouverts, l'un pour les hommes, ^nfié à M. le docteur 
MorKuerltte ; Vautre pour les femmes, confié à M. le docteur Déro. 

Ces faits doivent être connus du pubUc médical. Nous nous sommes dé- 
cidés à les communiquer qu'après avoir reçu de notre correspondant une 
seconde note confirmative de ceUe qui nous avait été d'abord adressée. 

Bibliothèques médicales. — V Alger mtfdieal au \^' août publie une 
lettre des internes de l'hôpiul civU d'Alger dans laquelle ces Messieurs an- 
noncent qu'ils viennent de fonder à l'hôpital civU d'Alger, une bibliothèque 
médicale qui, d'après un règlement étabU, devra rester la propriété exclusive 
de l'internat présent et futur. C'est avec plaisir que nous annonçons cette 
création nouveUe et nous ne saurions trop encourager nos lecteurs àxîontri- 
buer à son développement, 

Hyoiènb publique. — Une Commission du Conseil municipal visita ac- 
tueUement les postes ou violons de Paris. — Il y en a environ 230^/ 



Vacance médicale. — A céder immédiatement une clien- 
tèle, à Paris. Recette de 1872 : 17,500 fr., dont on peut justi- 
fier. Pour tous renseignements, s'adresser aux bureaux du 
jO\iriiû^; d^ ^Wi ^ 4 b^ure^, 

Aux bureaux du progrès médical, $, Rue des Écoles, 
Charcot (J. m.) Leçons sur les maladies du système ner- 
veux faites à l'hospice de la Salpétrière recueiUies par 
BouRNBviLLB. II« sérlo, !•' fascicule: Des anomalies de Vaioxie 
locomotrice ; in-8« de 72 pages avec 5 figures dans le texte ei 
une planche en chromo-lithographie, 2 fr ; pour les abonnés 
du Progrès médical 1 fr. 15 franco. 

Librairie AD. DELAHATfi, plaee de l*Éoole-de-Rédeciiie. 

Armainoaud. De nos institutions d'hygiène publique et de 
la nécessité de les réformer. Mém. précédé d*ime lettre de 
M. LiTTRÉ. In.-8 de 24 pages. 50 cent. 

FLEURY(Ar, de). Du dynamisme comparé des hémisphères 
cérébraux chez Thomme. In-8 de 244 pages, avec planches. 
6 francs. 

Gambus (L). De l'alcoolisme chronique terminé par paralysie 
générale. In-8 4e 68 pages, t francs. 

Mauriac (Gh.) Etude clinique sur Vinfluence curative de 
rérysipèle dans la sypillis. In. 8 de 50 pages. 1 fr. 50. 

Mayaud (Alex.) Syphilis secondaire et tertiaire du 3ystème 
nerveux. In-8 de 48 pag es. 1 fr. 60 . 

Le rédacteur- gérant : Bourneville. 



TBR0^LI.liB. — IMPlUilEtUB GKRF BT FILS, 



nUB OU PI.K8SIS. 



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^^g^^ogaByMMl^^ 10()dragées.3fr. 
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KL_ U'EXTRAIT..^2i auePhuile. Ni 

^4^^U12JKKuy^^î^^ vois. Uue Dra- 
gée Mbynkt remplace 2 cuill. à bouche d'huile. 
Paris, Ph., 41, r. d'Amslerdam, et princ. phsrm. 



Les ANNONCES pour les dé- 
partements DU Midi sont re- 
çues au Comptoir général 
d'Annonces, rue CENTRALE, 
23, à LYON. 

LlbralHe A. DKUUIAl^E. 

Bourneville. Etudes cliniques et ther- 
mométriques sur les maladies du sys- 
tème nerveux, «"fascicule : Hémorrhagie 
et ramollissement du cerveau. In-8 de 1G8 
pages, avec 22 figures intercalées dans 
le texte. 3 fr. 50. 2» fascicule ; Urémie et 
éclampsie puerpérale ; — épilepsie et hys-- 
térie. In-8 de !60 pages, avec 14 figu- 
res : 3 fr. 



DRAGÉES ET ELIXIR 



lTOCHL0fiUR£ 



DU Docteur RABUTEAU 



Ces préparationB, les plus rationndhl 
t les plus efficaces, puisqu'il est miis- 
tenatit prouvé que le fer, pour être mb- j 
tuile; doit être transformé en protochk- j 
rare dans reatomac, ne^roduisent pu 
|de constipation et sont tolérées par M ^ 
personnes les plus délicates. 



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6 SEPTEMBRE 4873 




Progrès Médical 



PRIX DE L'ABONNEMENT 

toan «îff- 

Sixmois * * 



JOURNAL DE MÊDECmE, DE CHIRURfilE ET DE PHARMACIE ^^^^^ ^^^ 

Rédacteur en ch»t : BOURNE VILLE 



Tout ce qui concerne la Rédaction et TAdministration doit ôtro adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 



L« Prix d'aboimemeiit doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du i*"^ de chaque moi?. 
On •'aboane hors de Parte danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS. — Le prix de VàbomiemerU d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE. — HisTOLOOiB normalb : Dei gânglioni lymphatiques, leçon de M. 
Bantier, recueillie par Weber. — Clwique MioiCALB : De la paralysie bulbaire pro- 
gresiWe, leçoa de Ku»maul(Trad. Exchaquel). — Pathologib bxtbrwb: Tumeur» 
urineuses et abcèi urineuz, par Dransart. — Bullbtw du Proffrés médical : Le 
choléra, par BoumeviUe. — Sociiris savantes. — Congrès scimtifique de Lyon : 
Analyse des eommuQkaUons de M. Foltz, Leudet, Delore, H. Blanc, L. Tripier 
et Arloing, Leriche, Chassagny, L. Tripler, Courty, Laroyennc, par FranU Gromier. 
— Académie de médecine, — Société anaiomique : Endocardite ulcéreuse ; ané* 
Tiysmes valTulaires, par R. Lé^iue ; — Du double souffle intermittent crural, par 

"a. Serestre et Grl^at. — Bibuogeaphib. : Contribution à l'étude du croup, par 
Callandreau-Dufresse (Analyse G. PelUer). — Phabmacologib : PoUon coure la 
coqueluche; — Vin de quinquina au phosphate do fer et de chaux; — Potion contre 
U diarrhée. — Noutsllbs : Mortalité à Paris, à Lyon, à BnixeUes et à Londres ; — 
Le Choléra en Europe et en France ; — Concours, etc. — Enseignement médical 

libre. —BULLETniBIBUOaRAPHIQUE, 



—'■ HISTOIX^ffi !«)RMALB 

. LaBORATOIRB D'HMWMiOeiBDBSHAUTBS-ÊTUDES.— M.«Ajiw*BB. 

Des ganglions lymphatiiinef (1). 

Leçons recueillies par le D"^ Weber. 

Sisloriqite, Il n'y a pas longtemps que l'on a des données 
un peu certaines sur la structure des ganglions lymphati- 
ques. Les anciens anatomistes n'étudiaient ces organes 
qu'avec des injections faites ou bien avec du mercure ou 
bien avec des liquides colorés ; comme ce liquide injecté, soit 
par les canaux lymphatiques, soit par piqûre dans le ganglion 
lui-même, pénétrait dans l'organe et l'injectait, les uns, par 
exemple Albinus et Ruych, le croyaient composé d'un 
simple enroulement de vaisseaux lymphatiques ; d'autres, au 
contraire', lui attribuaient un tissu propre, et c'est pour cela 
çu'pn nommait ces organes glandes lymphatiques (Lymph- 
driisen), nom que les Allemands leur ont conservé. Le nom 
de ganglions que nous leur avons donné est plus récent et 
remonte à Breuchet. Ce sont, en eflfet, les recherches de Bres- 
chet, de Lauth, et de Engel sur le développement des vais- 
seaux lymphatiques qui ont contribué à rendre du crédit à 
la première hypothèse, en démontrant que, dans leur ori- 
gine, les ganglions ne sont que des réseaux admirables de 
vaisseaux lymphatiques. Cependant Bichat avait déjà posé 
la question autrement; non content de faire des injections 
au mercure, cet observateur avait essayé sur les ganglions 
toute une série de réactifs; il les avait traités par l'eaa 



(1) Voir iM n*» 3, 4, 7 et » du Progrè9 Médical. 



I 

i 



bouillante, par les acides, par les alcalis, etc., et de l'ensem- 
ble de ses expériences il conclut qu'il devaity avoir dans les 
ganglions un tissu propre interposé entre les vaisseaux. 
« Chaque glande lymphatique peut être considérée comme le 
centre de deux petits systèmes capillaires opposés, et qui 
s'anastomosent ensemble. Dans l'intérieur de ces glandes, 
ces rameaux très-flexueux, repliés sur eux-mêmes de di- 
verses manières, occupent une grande partie du tissu propre 
de ces organes, que plusieurs ont cru, en conséquence, n'être 
autre chose que l'entrecroisement des absorbants, idée qui 
n'est point prouvée, puisque ce tissu n'est pas encore bien 
connu. » (Bichat. Anat. Génér. 1812, titre II, page 609). 
On n'en continua pas moms à rester dans le doute sur la 
structure de ces organes et ce n'est guère que de 1850 que v 
datent les premières rech^ohes qui ont abouti sur ce point 
à (luelque résultat positif. C'est en 1850 que Ludwig et NoU 
démontrèrent les premiers que les vaisseaux lymphatiques 
n'entrent pas tels quels dans le ganglion, mais qu'ils vien- 
nent s'ouvrir dans un système continu de cavités qui occu- 
pent toute l'étendue de la glande et dans lequel prennent 
naissance les vaisseaux afférents. — En 1853, Brûcke en 
injectant du bleu de Prusse soluble dans l'intérieur des gan- 
glions, confirma l'existence de ce système caverneux, mais- 
il reconnut en même temps que ce système n'occupait pas^ 
toute la masse du ganglion; à la périphérie^ dans ce qu'il 
appelle la substance corticale, il vit des espaces arrondis- 
dans lesquels l'injection n'avait pas pénétré et qu'il appela 
des follicules. Brûcke arrivait ici à la démonstration com- 
plète de ce que Bichat avait avancé sans preuves anatomi- 
ques suffisantes, à savoir qu'il y avait dans le ganglion un 
élément interposé entre les canaux vasculalres. — Les re- 
cherches de Donders et Kôlliker, entreprises en 1853, ame* 
nèrent un nouveau progrès dans la connaissance du tissu 
ganglionnaire. En pratiquant des coupes aur le ganglion 
durci et en le lavant dans l'eau, ces observateurs reconnu- 
rent que tout le tissu du ganglion était parcouru par un 
réticulum de travées plus ou moins fines s'étendant dans 
tous les sens. — Kôlliker considéra ce réticulum comme 
constitué par des cellules étoilées, anastomosées, et donna 
au tissu le nom de tissu cytogène. Plus récemment, His en 
traitant les coupes de ganglion par le lavage au pinceau 
arriva à reconnaître plus exactement la nature de ce réti- 
culum^ à distinguer la substance folliculaire de la subs- 
tance des voies lymphatiques; en faisant des imprégnations 



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14Q 



LE mOORËS MÉDICAL 






^'argent, il reconnut réi)ithélium qui tapisse les follicules, 
eteirriYa à une nothm à peu prte exMli èrtR structure des 
gwgliMft. IiBtth*annx4ftfr^^entnpÉto«i même tmafn 
ëtïïniif&aAamjmrïiée ets demiaoB, 1» «Btrent à des i4» 
ailtatsaMliguii,]dBnfn'lattaADpM'4»aDms difféeenfti 
fHT éêirieneriMB dt w uiws yarliw ideiSUgBoiis. Nous a'^ft» 
trerons pas ici dans le détail des faits découverts par ces 
auteurs; nous les confondrons avec ceux que nous avons 
découvertsnous-mômesdansla description que nous donne- 
rons de ItL structure des ganglions. 

Avant d'entrer dans Texamen des diverses métbodes à 
l'aide desquelles on reconnaît la texture des ganglions, l'ar- 
rangement et la structure de leurs éléments conatitutifo, 
nous allons pour mieux faire comprendre leur disposition 
générale^ en rapprocher certaines formes analogues parmi 
les tissus que nous avons d^à étudiés. 

Lors de l'étude que nous avons faite du grand épîploon 
eu lapin, nous avons attiré Pattention sur des taches lai- 
teuses que Ton peut voir à l'œil nu par transparence sur 
iCette membrane, tandis que partout ailleurs la membrane 
n'était composée que de travées fines de tissu conjonctif avec 
des âbres élastiques ; dans ces régions laiteuses se voyaient 
au microscope une artériole et une veinule avec leur ré- 
seau capillaire correspondant; dans les mailles de ce réseau 
Se tf*ouVaient en grand nombre déjeunes cellules qui don- 
naient à cette région son aspect laiteux. — Sur le grand 
«piploon du chien nous avons aussi fait remarquer que 
l'on trouve sur les plus grosses travées des amas arrondis 
• ou fuslformes constitués par des cellules serrées les unes 
•-•contre les autres et nourries par unréticulum de vaisseaux 
iîapiUaires ; parmi ces cellules les \mes sont adipeuses, les 
autres présentettt les caractères des cellules lymphati- 
ques. 

f. Chez te ttiarsouîn, le grand épîploon présenté des tra- 
cées anastomosées limitant de terges mailles et contenant 
des artères et des veines, des travées secondaires qui par- 
tent des premières et qui limitent des champs plus petits ; 
enfin unréticultim de fines travées connectives qui parcou- 
rent ces champs et dont le diamètre ne dépasse pas celui 
des fibrilles que nous étudierons bientôt Ôans le rétioulum 
lymphatique. 

Ces travées si fines, qui ne constituent que des fibrilles, 
sont cependant tapissées (de môme que les travées plus 
considérables) par un épithélium dont on démontre l'exis- 
tence par le traitement au nitrate d'argent et au picro-car- 
minate, comme nous l'avons fait pour l'épiploon des mam- 
mifères. Les travées secondaires de ce réseau présentent 
<en certains points des masses allongées ou fusiformes cons- 
tituées par des amas de cellules lymphatiques dans un ré- 
seau capillaire; ces masses sont disposées à peu près ré- 
•gulièrement sur toute la surfeice du grand épiploon et sont 
l'analogue de celles que nous avons constatées chez le chien 
et des taches laiteuses de l'épiploon dû lapin ; elles forment 
un type plus net, parce qu'elles sont disposées plus régu- 
lièrement. Avec ces travées de différents ordres, les plus 
grosses renfermant des vaisseaux, les plus fines réduites à 
la dimension de fibrilles et toutes tapissées d'un épithé- 
lium, avec ces masses de cellules lymphatiques disposées 
autour d'im réseau sanguin à côté des travées de second or- 
dre, le grand épiploon du marsouin nous représente le type 
le plus simple du ganglion lymphatique; c'est, pour ainsi 



dire, un ganglion étalé en suriSausd, aur un seul plan; iai 
masses oblongues remplies de ooRites représentent les Hk 
WÊnùm tFM i l fc wtfc luâ^. la Mvftë pérMnéale tout» «itière «t 
iflimaillis 4e régiplMn rqp résenlmt les voi« IfuybaH* 
qws dugaisliM rt 1» résesu de l^ploon coire^oMl «t 
«iticului dm Toiesljnnphattques; m réticulum n'en -éRf- 
fère qu'en tm ^Mil point, c'est qu'au lieu d'avoir toutes ses 
travées sur un seul plan, elles s'entrecroisent dans le gan- 
glion dans des plans différents de manière à constituer un 
système cavtsrneux complet; c'est en vue de cette ap^logig 
que nous avons noté avec une attention particulière la dis- 
position que nous avons rencontrée dans le repli méso-pé- 
ricardique du'chien où nous avons vu une fibre en sautoir 
s'anastomoser avec d'autres fibres dans un plan différent 
du plan général ; cette disposition nous fournit en effet une 
forme de transition entre le grand épiploon dont* toutes les 
travées sont sur un seul plan et le ganglion où elles s'entre» 
croisent dans toutes les directions. Cette manière de con^ 
dérer l'épiploon nous permettra de nous orienter plus facile- 
ment, dans la structure du ganglion, structure beaucoup 
moins compliquée que ne le ferait supposer la multitude 
des noms employés à en désigner les différentes parties et 
dont nous donnerons la synonymie à la fin de ce chapitre. 

{A minore). 



CLINIQUE MÉDICALE 

De la paralysie bulbaire progressive (paralysie çlosêo- 
labUHlarynfé$), et de ses rapporU «veo ratropUa 
musottlaire progressiTe, 

Par A. KUSKAUL [\) 
Telles sont les données anatomiques sur lesquelles se fonde 
la théorie de la paralysie bulbaire et de l'atrophie muscu- 
laire ; malheureusement cette théorie est moins satisfaisante 
au pointée vue physiologique. Si la paralysie était toujours 
proportionnelle à l'atrophie musculaire, il serait facile d'ad- 
mettre que.toutes deux sont en proportion de Talrophle des 
cellules nerveuses. H en est bien ainsi dans les cas typiques 
et classiques d'atrophie musculaire progressive. Mais dans 
beaucoup de cas la paralysie et l'atrophie ne sont pas propor- 
tionnelles Tune à l'autre ; dans les observations de Gharcot et 
de Ducbenne^ofift^^ratrophie de la langue était à peine 
marquée ou nulle et contraslalt avec la diminution oonsidénh 
ble des cellules du noyau de Thypoglosse. II y a là conlradio- 
tion apparente ; de nombreux faits d'anatomie pathologique 
semblent indiquer que la nutrition des muscles dépend de 
ces cellules. Mais par contre la destruction de ces cellules 
n'est pas txi rapport avec Tatrophie musculaire. 

Il faut pour élucider la question de nouvelles recherchée 
cliniques et physiologiques. On sait d'après les expériences 
d*Erb, Ziemssen et Mantegazza que les troubles trophiques 
des muscles dont les nerfs moteurs ne sont plus en commu- 
nication avec les cornes antérieures correspondent à ceux 
qu'on observe dans la paralysie bulbaire et l'aicophie muscih- 
laire progressive. On sait en particulier pour la langue, par 
les expériences de Vulpian, que la section de l'hypoglosse pro- 
duit dans les muscles linguaux les mômes lésions que la dé- 
générescence des noyaux de Thypoglosse, tandis que la sec- 
tion du nerf lingual ne produit pas les mêmes effets. Par 
contre, nous n'avons aucune recherche expérimentale deaUuée 
à déterminer exactement T influence des centres moteurs mé- 
dullaires sur la nutrition des muscles. Nous savons seulement 
que la section de la moelle peut amener la dégénérescence 
graisseuse des muscles vScherschewsky)^ et une expérience 
de Vulpian prouve que la lésion inlra-méduUaire destilels du 
facial et du moteur oculaire externe peut produire Tatrophie 



(1) Voir le n® 10 du Progrès MiidicaU 



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LE PROGBES MEDICAL 



147 



des muscles correspondants. Il faut actuellement se contenter 
d'hypothèses pour suppléer à ces lacunes. 

On rapportait autrefois ces troubles trophiques non à la 
la moelle mais au grand sympathique. Celui-ci a été trouvé 
atrophié dans trois cas d'atrophie musculaire progressive, une 
fols par Schneevogt, deux fois par Jaccoud. Mais dans les trois 
cas il y avait en outre atrophie des racines spinales antérieures 
et dans le cas de Schneevogt ramollissement de la moelle; de 
plus, depuis lors, on a souvent trouvé le grand sympathique et 
ses ganglions normaux dans l'atrophie musculaire et la para^ 
lysie bulbaire (Leyden, Hayem, Charcot, Maier) ; la lésion mé- 
dullaire suffit donc à déterminer ces affections avec leurs 
troubles trophiques musculaires. 

Brown-Séquard et Charcot ont émis l'idée que l'effet de 
l'atrophie des cellules nerveuses varie suivant qu'elle est ou 
non accompagnée d'irritation. L'atrophie simple n'amènerait 
que la paralysie, l'atrophie musculaire serait d'autant plus 
sûre et plus rapide que la destruction des cellules nerveuses 
dépendrait de processus irritatifs. 

Duchenne et Joffroy admettent que les cellules nerveuses 
des cornes antérieures et des noyaux moteurs bulbaires sont 
de deux espèces^ les unes motrices, les autres trophiques. 
Dans les cas d'atrophie musculaire simple, la lésion serait 
bornée aux cellules trophiques, dans le cas de paralysie lin- 
. guale progressive sans atrophie, les cellul es motrices seraient 
seules malades. Il est plus facile de critiquer ces hypothèses 
que de les remplacer par une interprétation meilleure. 

On a dernièrement cherché à faire rentrer la paralysie bul- 
bairedans le cadre plus étendu de la « paralysie progressive 
des nerfs crâniens » (Benedict). Benedict décrit, sous ce titre, 17 
cas observés en 4 ans et qu'il rapporte tous à une « névrite 
diffuse des nerfs crâniens ou de leurs noyaux. » Autant qu'on 
peut en juger d'après des observations incomplètes, on y 
I trouve, à côté de quelques paralysies bulbaires ordinaires, 
! toute espèce de formes complexes. Ce sont : 

Des symptômes cérébraux initiaux variés (mélancolie , 
perte de connaissance et convulsions, contractures, etc.), 
précédant des paralysies subites ou progressives unilatérales 
ou doubles des moteurs oculaires communs et externes et 
des branches supérieures du facial avec paralysie de la déglu- 
tition ou de la parole, paralysie du nerf phrénique et d'autres 
neris spinaux, parfois môme des convulsions et des mouve- 
ments choréiformes. 

Dans ces dix-sept cas, Benedict ne parait avoir observé d'a- 
trophie qu'une seule fois, aux muscles de la main. Malheu- 
reusement aucune autopsie n'autorise le rapprochement de 
ces paralysies avec la paralysie glosso-labio-laryngée de Du- 
chenne. Le doute est encore augmenté par le fait que dans 
cinq cas, très-différents du type classique, Benedict croit avoir 
amené la guérison par le galvanisme, tandis que les cas qui se 
rapprochent le plus du type normal se sont tous terminés par 
la mort. Je crois donc qu'il ne faut pas confondre la paralysie 
bulbaire avec cette paralysie des nerfs crâniens de Benedict. 
Toutes les fois que la maladie est compliquée de surdité, de 
perte du goût, de névralgies faciales, de crampes toniques ou 
cloniques ; lorsque les muscles perdent rapidement leur exci- 
tabilité faradique ou que la marche de la maladie s'éloigne 
beaucoup du type normal par sa rapidité ou l'irrégularité des 
symptômes il faut une grande réserve pour le diagnostic. Il 
existe déjà des cas d'erreur de diagnostic. Encore Balz a ré- 
cemment publié (1872' un cas d'enchondrome de la base du 
crâne avec compression et hémorrhagie du bulbe et de nom- 
breuses racines bulbaires qui fut pris à la Clinique de Leip- 
sick pour une paralysie bulbaire ordinaire. On n'avait observé 
le sujet que peu de temps et on n'avait pas appris que la ma- 
ladie avait débuté perdes douleurs névralgiques d'un des tri- 
jumeaux avec des spasmes dans le domaine du facial et de 
l'hypoglosse. La langue était très-atrophiée. 

Dans im cas observé par Voisin des épithéliomes siégeant 
sur l'arachnoïde et comprimant presque tous les nerfs bul- 
baires produisirent les symptômes d'une paralysie bulbaire, 
mais la paralysie de la parole et de la déglutition débutèrent 
subitement, le goût et l'ouïe disparurent et la respiration était 
gênée. — l syphilis parait aussi produire souvent des for- 



mes de paralysie bulbaire qui diffèrent de la paralysie de 
Duchenne, en particulier en ce qu'elles guérissent par l'io- 
dure de potassium comme l'ont montré deux observations de 
Cheaddle et Silver. 

Chez les s\ajets hystériques il ne faut pas poser trop vile 
le diagnostic de paralysie bulbaire; deux des malades guéries 
par Benedict étaient hystériques. — Enfin n'oubliez pas. 
Messieurs, que les paralysies de la parole et de la déglutition 
à différents degrés sont des phénomènes souvent observés 
dans les affections aiguës et chroniques du système nerveux. 
Vous n'avez le droit de parler de paralysie bulbaire que lors- 
que la maladie offre le tableau caractéristique qui a été tracé 
de main de maître par Duchenne et Trousseau. 

(Trad. Exchaquet.) 



PATHOLOGIE EXTERNE. 

Contribution à ranatomie et à la physiologie patho- 
logiques des tumeurs urineuses et des abcès uri- 
^ neuz {Pin) (1). 

Par Henri DRâlVSART^ interne des hôpitaux de Paris. 
APERÇU HISTORIQUE ET DISCUSSION. 

L*opinion de la transsudation sans crevasse nous parait 
une idée purement théorique qu'il est hien difficile de jus- 
tifier et qui n'est pas nécessaire pour l'intelligence des 
faits. M. Aribaud est de notre avis. Cet auteur cherche dés 
preuves de la non transsudation de l'urine dans la marche 
et le mode de production de ces tumeurs. 

Ces tumeurs apparaissentle plus souvent, sinon toujours, 
chez des individus atteints de blennorrhagie chronique ; 
elles se montrent alors que la miction n'est pas gênée du 
tout, elles grossissent, disparaissent ou bien suppurent. 
Dans ce dernier cas l'abcès, le plus souvent, s'ouvre à l'ex- 
térieur sans communication avec l'arèthre. Quelquefois 
cependant il y. a communication avec le canal et l'urine 
passe. Cela se voit dans les circonstances suivantes : Â 
côté de l'abcès non communiquant, très-souvent à peu de 
jours d'intervalle, on en voit apparaître un ou plusieurs 
autres qui, après avoir suivi une marche analogue, pré- 
sentent le môme volume, s'ouvrent ou sont ouverts et 
d'emblée contiennent du pus et de l'urine, ou après avoir 
dpnné écoulement à du pus seulement pendant quelques 
jours, laissent bientôt échapper de l'urine en quantité 
plus ou moins grande, et l'ouverture reste flstuleuse. Rien 
jusqu'à ce moment ne pouvait les distinguer des premiers. 

Notre observation présente le type inverse. L'abcès sié- 
geant au périnée a été de suite communiquant, l'urine s'est 
écoulée avec le pus ; l'abcès que nous avons trouvé dans la 
portion spongieuse à l'autopsie n'avait aucune communi- 
cation avec le canal de l'urèthre, et si cette communica- 
tion pouvait avoir lieu elle était du moins encore éloignée. 

Quelquefois le malade n'a qu'un abcès et cet abcès suit 
la marche des derniers, ou bien après avoir présenté une 
de ces tumeurs, il s'aperçoit qu'il sort du pus par le ca- 
nal ; on presse la tumeur et on s'assure qu'elle se vide en 
partie dans l'urètlire. L'abcès, encore loin de la peau, ne 
la perfore que plus tard. 

Y a-t-il eu transsudation dans ces différents cas? — 
Inutile d'insister sur ce point. — Y a-t-il eu crevasse? 
Mais alors pourquoi cette crevasse s'est-elle refermée dans 
un cas et pas dans l'autre, ou môme dans tous les deux ? 
car ce n'est qu'au bout d'un temps plus ou moins long que 
l'urine est apparue à l'ouverture. — On peut répondre 
que dans ce dernier cas la tuméfaction des lèvres delà 
crevasse empochait le passage de l'urine. 

Outre que cette tuméfaction n'est pas prouvée, M. Ari- 
baud répond qu'il faut bien peu de place pour que quelques 
gouttes d'urine puissent traverser et M. Aribaud cite une 
observation où l'urine n'a paru que dix-huit jours après 
l'ouverture. On pourrait trouver bien des cas de ce genre 
et il suffit de jeter un coup d'œil sur notre observation 



(t) Voiries n^l, 4. 8, 10 et 11 du Progrès médical. 

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148 



LE PROGRES MEDICAL 



pouT^e "perstiader que le même fait aurait pu se produire | 
au nrveau de la tumeur signalée à Tautopsie à la partie pos- 
térieure fle la région spongieuse. Il suffisait pour cela que 
le pus déjà collecté se fit jour à l'extérieur, on ayait dès 
lors un abcès simple donnant issue à du pus seulement. 
Puis si le traTall de mortification (1), qui se faisait des par- 
ties superficielles aux parties profondes, avait continué la 
muqueuse eût été elle-même intéressée au bout d'un oer- 
laps de temps, et à ce moment Turine serait venue se mê- 
ler au pus. 

Donc pour conclure : M. Aribaud, par Texamen des , 
feits cliniques, nous prouve que la théorie urineuse n'est , 
pas possible, du nàolns dans la grande majorité des cas. 

De notre côté nous venons donner à cette vue clinique 
une démonstration anatomique, et grâce à elle nous ne 
nous contentons pfus de nier la théorie urineuse mais nous 
en offrons une autre qui ne peut être contestée. 

Dans cette théorie, on regarde comme un e£Bat ultime de 
la marche des lésions, ce qui était considéré dans la théo- 
rie urineuse, comme la cause, l'origine de toutes ces lé- 
sions. 

Le travail de M. Aribaud estun véritable plaidoyer des- 
tiné à enlèvera l'urine le rôle important et presque exclu- 
sif qu'on voulait lui faire jouer dans les tumeurs et les 
abcès urinaires. Mais si notre auteur a pu détruire en par- 
tie la théorie urineuse, il s'en faut qu'il ait été aussi heu- 
reux pour bâtir et défendre une théorie nouvelle. Voyons : 
A qui M. Aribaud donne-t-il le rôle qu'il refuse à l'urine? 
C'est à l'engorgement inflammatoire sous-muqueux. 

Sur quel fait repose cette opinion? sur l'origine des tu- 
meurs et abcès urineux. (Cette opinion, comme nous l'a- 
vons vu précédemment, avait déjà été mise en avant par 
certains auteurs, mais d'une façon toute dubitative). 

Notre auteur confesse du reste que c'est une pure hypo- 
thèse, aucune autopsie ne pouvant être citée â son appui. 
. Seule Jient il la préfère à la première parce qu'aucun fait 
clinique n'est susceptible de rinfirmer. Quanta nous qui 
avons à conclure et qui pouvons le feiire en dehors du do- 
maine des hypothèses, nous remplacerons l'idée de rengorv- 
g^ment inflammatoire du'tissu sous-muqueux par la théorie 
que nous avons donnée dans la seconde partie de ce tra- 
vail. 

Cette idée d'engorgement Inflammatoire, présidant à la 
formation de ces diverses lésions, n'est pas complètement 
fausse, môme à notre porat de vue. Il y a en effet le travail 
inflammatoire et l'engorgemerit qui l'accompagne au début 
et à la fin du processus morbide, mais il y a un intermé- 
diaire nécessaire, c'est l'hémorrhagie. 

Au début, le travail Inflammatoire transforme le tissu 
spongieux en tissu fibreux. Ce dernier est le siège presque 
forcé d'hémorrhagies en raison de la nature de ses vaisseaux 
et de la fonction de l'organe ; puis l'inflammation occasion- 
née par le sang épanché, soit directement, soit indirecte- 
ment par compression ou nécrobiose, intervient de nouveau 
pour aboutir à la purulence. L'hémorrhagie est-elle abso- 
lument nécessaire à la production de ces lésions ? Nous ne 
voulons pas le prétendre, mais nous croyons qu'en fait elle 
existe presque toujours. 

Cette théorie que nous donnons des tumeurs et abcès 
urineux s'adapte du reste parfaitement à la clinique. M. Ari- 
baud nous en donne une preuve évidente quand il traite de 
la marche des abcès urineux : 

« Leur marche, dit-il, est facile à comprendre. Le propre 
des abcès est de s'accroître en tous sens aux dépens des tis- 
sus environnants. 

» Si, dans le cas qui nous occupe, l'abcès arrive à l'exté- 
rieur a^'ant d'avoir dénudé le canal, il restera simple, ou ce 
n'est qu'ultérieurement qu'il communiquera; soit que le 
canal se perfore par suite du travail ulcératrf qui se fait 
dans les parois de Taboès, soit qu'aminci, affaibli, il cède à 
lajplus légère pression de l'urine et se crève. 

» Si au contraire l'abcès arrive vers l'urèthre arant d*a- 

(l) Voir la li;;ure daus le u® 2 du Prog.-i!^ mCdical, 



-voir atteint l'extérieur, c'est dans ce dernier cas qtTll cé- 
dera ; l'urine alors pénétrant dans le foyer pourra oéchirer 
et s'infiltrer au loin. » 

Ce passage ne semble-t-il pas la reproduction de nos 
conclusions sur la marche de l'abcès urineux tirées de l'é- 
tude des lésions constatées à Tautops'e? (Voir 2* partie, aiî- 
cès urineux). M. Aribaud se demande sMls sont suscepti- 
bles de résolution. Il croit la chose possible i la rigueur; 
mais le plus souvent quand la tumeur disparaît, c'est se- 
lon lui qu'elle s'est Tidée dans le canal. 

Nous ne partageons pas cette opinion et nous ne sommes 
pas seuls : Boyer dit, en effet, que les tumeurs urinaires 
peuvent disparaître peu à peu sans suppursttion, si Ton a 
rétabli le cours fle l'urine, et si l'on favorise la Tésdlutioii 
par des fric4;ions mercurlelles. Chopart et Civîale en ont ■ 
également vu disparaître. Qu'y a-t-il d'étonnairt à cela si 
la tumeur dite urinaire est le plus souvent de nature saBh 
guineT Le fait serait au contraire extraordinaire, ou du 
moins plus difficile à expliquer dans le cas contraire. 

M. Aribaud, en terminant sa thèse, faitremarquer qu'il 
y aurait à étudier les tumeurs et les abcès urineox au point 
de vue de leur siège anatomique précis ; question dîmcile 
selon lui. H nous senible que notre observation est de na- 
ture à préciser ce siège, aussi nous contentons-nous d'y 
renvoyer le lecteur. Quant à la fréquence de ces tumeurs 
relativement aux rétrécissements, c'est une question que 
les cliniciens pourraient facilement résoudre en y prenaat 
garde. 

L'avenir, nous l'espérons, éclairera la question en môme 
temps qu'il verra des faits nouveaux s'ajouter à celui que 
nous avons rencontré. Ces faits seront toiyours rares, il 
est vrtii, en raison môme de la nature des lésions ; mais 
ils le seront d'autant moins que l'attention sera davantage 
éveillée sur ce sujet. 

En résumé, dans ce mémoire nous avons: 

1° Essayé d'identifier les lésions du tissu spongieux du 
canal dé l'urèthre consécutives à la blennorrhagie ancienne 
à celles que donne l'inflammation chronique, la cirrhose 
ou sclérose dans les autres organes. Nous avons insisté sur 
la faiblesse et le petit nombre des vaisseaux du nouveau 
tissu sous-muqueux, résultat de la cirrhose. 

2^ Nous avons établi le fait de l'hémorrhagie dans \% 

Ïiaisseurde ce tissu sous-muqueux ; nous avons donné la 
héorie deces hémorrhagies. La nature des raisseatfr d'une 
part, et de l'autre la fonction spéciale de Porgane, le coït, 
et d'autres actes qui occasionnent l'afflux sanguin nous ont 
donné la clef de leur mécanisme. 

L'hémorrhagie dans l'épaisseur du tissu squîrrlieux de 
l'urèthre et les lésions qui en dépendent nous ont fait ad- 
mettre une deuxième phase (la cirrhose simple formant la 
première), que nous avons désignée sous le'nom de cirrhose 
régressive. 

L'anatomle pathologique générale ne nous a rien montré 
d'îderitique dans la cirrhose des autres organes. Néanmoins 
nofus avons comparé les lésions de cette phase à celles que 
Ton voit aux poumons dans la phthisie des aiguiseurs ; mais 
dans ce dernier cas le facteur qui produit les phénomènes 
régressifs produit également les phénomènes primitifs, la 
sclérose du tissu pulmonaire. En outre, ce facteur est ïe 
nature inorganique. 

L'ulcération des cicatrices dans certains 45as nous a paru 
présenter un processus analogue, quand elle est consécutite 
à une hémorrhagie. 

3* Appliquant ces notions à l'étude des tumeurs et abcès 
urinaires liés à la blennorrnaffîe chroniqne et tmo) rétrè- 
cissementSj nous leur avons donné une origine nouvelle. 
Nous les avons fait dériver de cette seconde pfcase; et la 
notion de sang épanché s'est substituée en grande partie 
(msâs en partie seulement, car nous ne sommes pas abso- 
lus), à celle ^ l'infiltration ou de la transsudation uri- 
neuse. 

4*» Dans la dernière partie de ce travail nous avons fait 
un léger aperçu historique des opinioM omises sor 



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LE PROGRÈS IfBDIGAL 



149 



rorigioe des tumeurs et abcès urinaires. La tbèse de 
M. Âribaud nous. a serri à combattre la ttiéone winease. 

Nous ayons essajé de &ire ressortir dans le cours de la 
discussion combieala théorie que nous prësentoas s^tkarmo- 
lùsait avec les données cliniques, tout en ne u^^l^ant pas 
de foire observer qœ cette thëcrie aTait se» origine non 
dans une bjpotbâse mais dans un fiaiL 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Le Ghelira. 

La grande préoccupation du jour, dans le monde médi- 
cal, et arec raison, c'estla marche envahissante du choléra^ 

Longtemps ïïmfté'à la Hongrie et aux contrées avoisi- 
nantes, le choléra a successivement gagnée depuis un. mois, 
la Prusse et la Suède au nord, rAutricheel ntalieà l\>oest. 
L'un des caractères généraux de Tépidémie actuelle paraît 
être de se propager avec une certaine lenteur et de ne frap- 
per qu'un nombre relativement peu considérable d'indivi- 
dus. Cest là, assurément, une conditioa qu'il importe de 
savoir mettre à profit. 

Jusque dans ces derniers temps nous avions été assez 
heureux pour n'avoir aucun point de notre pays envahi par 
le fléau ; mais à l'heure actuelle cette immunité n'existe 
plaa : le dudâra a fait son apparition au Havre, à Rouen et, 
novs assuA^-t^-on, & Caen. 

En ce qui concerne Paris, la situation sanitaire n'a paa 
notablement changé. Toutefois, le nombre des décès par la 
diarrhée ckolérifonne et par le choléra nostras exige que 
diacun soit sur ses gardes, surtout si, comme les commu- 
nications qui nous parviennent l'indiquent, les accidents de 
ce genre ont augmenté cette semaine et ont aâëcté des allu- 
res suspectes qui les rapprocheraient du choléra aaîaiU- 
que. 

n ne canyf&at nf d*^agérer le éanger n! de Te dissimuler,, 
surtout lorsque, renseigné, on a des chances de Téviter. 
Pour notre compte, si, depuis plusieurs semaines, nous te- 
non» nos lecteurs au courant del'évoiutioQ de l'épidémie, 
c'est afin que, par leurs conseils autorisés, ils fassent cox^ 
naître à tous les précautions exigées par les circonstances. 

Un autre point doit encore être relevé. Dans toutes les 
lettres que nous recevons qu'il s'agisse de contrées éloi- 
gnées, TAutriche et la Transylvanie, par exemple, ou de 
nos villes mêmes, du Havre et de Rouen, fl est un fait 
qui ressort avec une grande darté: c'est l'apparition, au 
début, de l'épidémie dans les quartiers les plus malsains,, 
dans les habitations les plus insalubres et chez les indl- 
vida» qui sernUbent aroir pour habitude de violer les règle» 
lesphis^étëme&taires de ITiygtène. aussi est-ce pour cela 
que nous revenons sur les mesures capables, sinon d'em* 
pécher Farrivée du fléau, maia tout au moins d'en dimiinaer 
lea effets. A défaut d'institatiofiâ d'itygiène, douées d'ini- 
tiativer c'est à la presse médicale que revient le soin de 
prévenir et le public et les administrateurs. Tenus au 
courant de la situation, ces derniers compreaidront peut- 
être la nécessité de faire appel aux connaksances des 
hommes spéciaux et, dans tous les cas^ Us pourront exiger 
detofups agents une surveîllance plus rigoureuse sur les 
denrées alimentaires livrées à la consommation, sur la pro- 
preté des rues, sur l'emploi djes désinfectants, sur Tassai- 
niasement des liaîsond malpropres oà surviennent dès 
idea décteparles afections (AelérifonHes. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 



penF 

Siameesdu 22 août (Dn). -^ PaÉsiDENcn ns IL Ysannon.. 

— Le D^ FoLTz lit un mémoire sur la comparaison de la maim 
siiupUây£aprétrkamQlôfiiéh$pÊm$ame Isa dem derniers 
orûs&si 

Ses trois l^ypethèaes sont : la Pouee est l^ocnokigne dn* 
gros orteil et du petit orteil ; il est binaire et bomologue des; 
deux demimi ortefia. 

Pana le but de prewer la demièBe li^polhèns qid taii cafc 
perscrawlle, l^anteur s'appui» principaleniaBfc sur des aigu*- 
mentfcs tirés des coanexions. Q admet l'analogie de la pifftia in*^ 
terne «k* la joudai et de la partie Jnteme àxi pied,, compareis 
caleanéum arec le scap&oYde, le muscle ciEibital antérieur le 
cubital posténeujr anx muselas tiblaux poaiéFlem» et anfté** 
rieurs, etc. 

Sî le bord interne du pied répond eu bord iiaikeme de la 
maia«. on éoitadaMtlre^ dit-il,, qpxe le pouce a pour bomologun 
les deux dnmiers erteilsu 

Bnfin^ d*après l'auteur, le&£iîls de polydaeiylie viennent à 
l'appui de son bypotbèse. Il condfut en disant fuele poiieeeat 
binaira et bomologua des deux derniers orteils, que la 
gros orteil esl binaire ei baoMlague dea deux dernier» 
doigts (1K 

M. Gh. MiktofNS combat les vues de M. Felii^Pourlui, Vhue^ 
mérus épvoave une torsion réeUe, torsion qni ne foit qpie 
s'accroître al L^>n compare Fbumerua d'uni fûstus avec eehsd 
d'un adttlte. Une preuve évidente de cette torsion est le Vnjtt 
en spiral du nerf radial. L'humérus n>at qu'un fémur tordu* 
GecidénMnlré, Ton voit qu'évidemment le tibia est Tanalogue 
du radius. L'anatpmie comparée fait voir que le tibia aug* 
mente de volume en {Mreportion du degré de disparition dia 
péroné. qui finit par aesonder aveele^^apJAeatt du târin^ al 
par disparaître totalement. 

Quant à l'objection que Volécrftne est sondé au enbitns tan- 
dû quela sotwQe eai reliée aux oa par un tendon, die est dâ- 
truite 9fix ee que r<m observe chez, certains animaux. Las 
m u s dea qui sont en aranl au membre supérieur sont repré- 
seatéaMà membre inCMeur par les muadas sitaé» en arriéra 
et vice versa, M. Martins, au moyen d'un fil simujiant le ir^et. 
du cn»al, démontre que le nerf crusal éftninve une iamiott et 
représente le ner£ radîaiL 

Lepouce est rbomologuedn gros orteil cbez les singea an- 
tbropoldesy le groaortœiL se sépare ei représente nettement un 
pouce. 

— M. le D^'Leudet fait une communication intitulée: D&è'n^ 
HUU de la pà^(sioioffiepatkelofi§m démontrée par VéUtde de la 
nisralffie sdoHqtte. 

Voici les eondusions données, par l'auteur : L'bérédité des 
névralgies peut trouver son explication dans les expérieuoes 
de Brovm-Séquard sur Tépilepsie ; ^ L'étude dessympUmes^ 
les effets thérapeutiques indiquent que certaines sciatiques 
d^ndent d'une modiûeation dans La crase sanguine ou dans 
la circulation capillaire du nerf ; -— Les névralgies locales 
peuvent s'accompagner de troubles nutri4ifi9 ; •— La lésion du 
nerC sciatique peut être fugace et susceptible d'une guérison 
rapide, d'autres fois le nerf présente une dégénéradon grise et 
dans cerlaix2s cas la lésion se prcq^ege aux centres a^^ 
veux. 

Dans d'autres sciatiaues le nerf est tendu, douloureux par 
suite de rexisience d'iB^e lésion centrale et quelquefois il de- 
vienne siège d'une lésion pecsielante syagui son point de dé* 
part danalea centra» nerveux. 

Séance du 25 aoûL — Pa&iiœNcn nn M. Gouaty. 

Le doeienr I^loru, ex«^ura|Sien de la Ghariéé^ ftAt ime 
communication sur H genou en dedansL L'audeor se propose 
partôculièrement de traiter du genon en dedans ches les ra- 
chitiques. Chea eux la courbwe de la partie poatérieure du 
fémur est exagévée, celle que Ton observe an côté exlériemr 



(f) Consultez sur ce point lo mâmdise de M. Goubaus [Bnlloliut de Ia 
Soà^é ttnatomifuwt t87S^ p. 187). 



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150 



LE PROGRES MEDICAL 



dans le tiers inférieur Test également, c'est le point capital de 
la déformation, d'où résulte le déjettement en dedans de la 
tubérosité interne. Les épiphyses ne sont point augmentées 
de volume, mais l'interne est sur un plan bien inférieur à 
celui deTexteme, ce qui, en somme, n'est que Texagération de 
rétat normal. 

Le tibia de son côté présente une courbure analogue au- 
dessous de la tubérosité antérieure et concourt aussi à déjeter 
le pied en dehors. Toutes les déformations se sursgoutant, dé- 
terminent le genou en dedans. 

Rarement le redressement s'opère naturellement par guéri- 
son du rachitisme; les appareils de leur c6té ne peuvent 
qu'empêcher la déformation de s'accroître. Quant au redresse- 
ment lent on lui doit quelques succès, mais il faut compter 
avec le séjour prolongé qu'il nécessite dans les hépitcrax. 

L'auteur a adopté le redressement brusque qu'il pratique 
durant l'éthérisation. — Il a opéi^ environ 350 individus 
par ce procédé. Chez un jeune homme de 19 à 20 ans il a ob- 
tenu un succès, mais il fait observer qu'à cet fige il faut re- 
courir à dos violences considérables. Il zi'emploie pas le brus- 
que redressement chez les enfants trop jeunes et trop débiles. 

Le manuel opératoire consiste en un massage forcé et en 
violences exclusivement manuelles. Il fait coucher le malade 
sur le bord du Ut, le membre reposant sur son côté externe, 
le pied est maintenu par un aide ; le membre inférieur étant 
alors légèrement élevé, le chirurgien exerce sur le genou 
une pression énergique avec les deux mains appuyées, s'il est 
nécessaire, de tout son poids par une pression exercée avec la 
poitrine. Le résultat est obtenu après 5^ 10, 15 minutes de 
manœuvre, parfois après une demi-heure. Des craquements, 
violents parfois, se produisent ; ils proviennent de déchirures 
opérées au niveau du périoste tiraillé par les ligaments dis- 
tendus, de décollements épiphysaires, dont on ne s'aperçoit 
point cliniquement, tant les suites en sont simples. Parfois 
répiphyse du péroné est arrachée avec celles du fémur et du 
tibia. La facilité avec laquelle on parvient à donner au mem- 
bre sa rectitude, s'explique par la laxité des ligaments et par 
rélasticité osseuse. L'épiphyse à la partie externe est décollée; 
à la partie interne, au contraire, il se produit un tassement. ' 

Le docteur Delore applique Immédiatement après le redres- 
sement un bandage amidonné ; il recommande expressément 
d'y apporter le plus grand soin. 

Les suites iij^imédiates de l'opération sont des plus simples, 
ai le bandage ne laisse rien à désirer. Quelquefois l'on observe 
durant t4 heures, une légère douleur et une élévation de tem- 
pérature insignifiante. Mais sous peine devoir naître du gon- 
flement et de la douleur^ le bandage doit rester longtemps en 
place. 

Dans tous les cas, les mouvements se rétablissent intégra- 
lement, après quelques mois de raideur et malgré le décolle- 
ment épiphysaire le membre continue à s'accroître normale- 
ment. Quelques malades produits par le docteur Delore mon- 
trent, en effet, l'excellence de la méthode. 

— M. le docteur Henry Blanc membre du collège royal de 
chirurgie de Londres, chirurgien mcgor de Sa Msyesté britan- 
nique aux Indes, lit une note pratique sur les symptômes et 
le traitement du choléra. 

L'auteur rappelle qu'en 1867, l'inspecteur général du service 
médical du Bengale fut chargé de dresser un rapport d'après 
les notes fournies par plus de 500 médecins. Il se propose d'in- 
diquer ce qui, d'après son expérience personnelle, doit en être 
accepté ou rejeté. 

Le traitement varie suivant les degrés de Taffection. Dans 
la forme la plus simple, seulement il y a dépression, malaise, 
faiblesse, inappétence, souvent constipation, symptômes fré- 
quemment observés chez ceux qui soignent les cholériques.' 

Dans cette période, si l'individu est soumis à des causes de 
débilitation ou s'il a pris un violent purgatif, les symptômes ha* 
biluels du choléra se manifestent. Le traitement doit consister 
dans l'administration d'alcool, de vin mais en petite quantité, 
car il faut avant tout éviter les excès alcooliques. 

Il faut maintenir les forces par des stimulants doux et toni- 
ques jusqu'au moment où le poison a été éliminé. Les médi- 
caments à employer à cette période sont l'opium, les carmina- 



tifs, les toniques, une diète nourrissante et aussi peu de chan- 
gements que possible dans la vie habituelle. 

La diarrhée est très* fréquente durant les épidémies; si les 
selles sont aqueuses ou eau de riz avec crampes, on la nomme 
diarrhée cholériforme qui constitue une période du choléra. 
Des témoignages authentiques démontrent que de violentes 
épidémies de choléra ont immédiatement suivi l'arrivée de ma- 
lades atteints de diarrhée et venant de quitter une localité, où 
régnait le choléra. 

Durant cette période, il faut également soutenir les forces et 
protéger les parties par lesquelles se fait Télimination du 
poison. Ce poison est renfermé dans Jes évacuations; les pur- 
gatifs que làihéorie semblerait conseiller sont excessivement 
dangereux, ils provoquent des selles, eau de riz et du coUapsujs. 
Pendant le premier degré de la diarrhée l'emploi des opiacés 
et des anodins est très-avantageux. 

« Eviter le collapsus (période algide) est d'une importance 
» vitale. La diarrhée cholériforme est généralement considé- 
» rée comme le premier degré du choléra, pour nous c'est le 
» second degré. Le premier degré consiste dans l'état de ma- 
» laise accompagné quelquefois de constipation ou d'évacua- 
» tiens normales. » Les évacuations alvines de cette période 
renferment déjà le principe contagieux du choléra. 

Dans le second degré où dans la diarrhée cholériforme, Les 
symptômes consistent en des selles copieuses peu colorées, sans 
collapsus, puis se décolorent et finissent par ressembler à de 
Veau où du riz a bouilli -, on observe quelques vomissements et 
des crampes ; le pouls est faible, la face foncée, les yeux conges- 
tionnés. Ce degré dure depuis quelques heures jusqu'à sept 
et dix jours. Dans quelques-uns, des selles et des vomissements 
bilieux ont précédé les selles aqueuses, la sécrétion urinaire est 
faible et des crampes se font sentir aux extrémités inférieures. 
Il faut durant cette période maintenir les forces et activer les 
fonctions du foie, des reins et de la peau. Un grand nombre 
de médicaments ont été proposés, mais pour Juger de la 
valeur d'un médicament il faut considérer son influence sur 
les phases ultérieures de rafiection. Le premier de tous est 
sans conteste Topium, son action est' accrue par sa combinai- 
son avec le chloroforme, mais il est dangereux d'en continuer 
l'usage dans les périodes suivantes. 

Il est d'importance capitale d'instituer le traitement dès le 
début des premiers symptômes, aussi faut- il distribuer dans 
les villes et les villages un médicament sous une forme fiacile 
à administrer. Presque tous les spécifiques vantés sont com- 
posés d'eau-de-vie, d'opium, de chloroforme, d'épices aroma- 
Uques et d'huiles essentielles. Voici la formule la plus usuelle 
des pilules employées au Bengale : 

( Poivre noir. 2 

Dons le premier degré J Opium .... 1 

( Assa-fœtida 3 

elles donnent d'excellents résultats. 

Nous ne connaissons point d'antidote contre le poison cho- 
léra. Ce qu'il faut rechercher c'est un agent qui arrête la dé- 
composition des matières organiques sans exercer une action 
funeste sur les périodes ultérieures de l'afiection. 

Le docteur Henry Blanc s'est demandé s'il ne pourrait pas 
employer avec succès un agent dont l'action détruirait le prin- 
cipe contagieux renfermé dans les évacuations cholériques; 
c;est ainsi qu'il fut conduit à essayer l'acUon du chlorure d'a- 
lumine, durant l'épidémie qui rogna Tan dernier autour de 
Sattara, ville de la présidence de Bombay, dont il était le mé- 
decin en chef. Il l'employa en lavement et par la bouche coi- 
curremment avec la pepsine. De tous les cas reçus à l'hôpital, 
seuls les deux cholériques qui suivirent celte médication 
furent sauvés. 

Le docteur Blanc recommande avec insistance l'emploi des 
pilules du Bengale, et du chlorure d'alumine ainsi que les 
soins généraux déjà mentionnés. 

Le chlorure d'alumine tue les corpuscules amabifonnes et 
détruit beaucoup de formes inférieures du règne «TÎ^mai et 
végétal. 

La période de collapsus (période algide) est caractérisée pôr 
une extrême prostration, la lividité de la face, une transpira- 
tion froide et gluante, la faiblesse ou la suppression du poul^i 



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LE PROGRES MEDICAL 



151 



&vec douleur brûlante à Tépigastre, évacuations aqueuses ou eau 
de riz et par des crampes aux extrémités. La science humaine 
est désarmée alors, il faut donc instituer le traitement durant les 
périodes précédentes. Pendant cette troisième période Tlndi- 
cation consiste ; 1® A soulager les symptômes prédominants et à 
ramener la chaleur ; — 2» à maintenir les forces et éviter l'é- 
puisement. Parmi les médicaments que l'on peut employer et 
qui tout au moins soulagent, notons la glace, Teau gazeuse 
additionnée de chloralum, lavements chauds au chloralum, 
chaleur à l'extérieur, air chaud sous les couvertures, frictions 
Sur les membres, sinapisme à Tépigastre, glace sur l'épine 
dorsale. Le pouvoir digestif est suspendu, il faut administrer 
l'extrait froid de viande de Liebig, du lait glacé additionné de 
pepsine, un peu de vin et d'eau-de-vie, les malades chez les- 
quels la réaction s*établit sans avoir été soumis aux boissons 
alcooliques, ont une convalescence plus franche. 

La réaction est une période naturelle, l'agitation cesse, la 
soif ardente disparaît, la chaleur renaît, les selles se colorent, 
l'urine s'écoule. Si cette réaction est franche et appaiatt de 
bonne heure sans complication, il faut éviter une médication 
active, mais une diète nourrissante, du repos, du sommeil 
prolongé, un peu de vivre et des soins. Les cas où le chlora- 
lum a été administré ont été suivis de réaction très-franche. 
Quand la période algide a duré longtemps^ la réaction es^sou^ 
vent suivie de fièvre adynamique. 

L'auteur termine en donnant les conclusions du docteur 
Murray : les 500 médecins rejettent la saignée, n'ont plus foi 
dans le calomel, condamnent l'usage exclusif de l'alcool. Pour 
eux, l'acétate de plomb est regardé avec suspicion, mais ils 
regardent surtout comme dangereux, l'usage des purgatifs. Il 
faut en somme limiter les ravages de la maladie, traiter les 
périodes de début et si l'on n'a pu sauver la vie on a du moins 
soulagé beaucoup de souffrances. 

— Zdsion organique dénature parasitaire chez le poulet irans- 
' mission par la voie digestive à des animauof de même espèce. Ana- 
logieavee la tuberculose, tel est le titre du travail de MM. Léon 
Tripier et ARLoma, que nous allons analyser. 

Au mois d'octobre 1 874 , M. Larroque, professeur à l'école vé- 
térinaire de Toulouse, adressa aux auteurs de ce mémoire, les 
organes altérés d'un poulet chez lequel Ton observait des gra- 
nulations jaunâtres dans le foie et chez lequel on trouva ap- 
pendues au coecum et à l'intestin grêle; des tumeurs offrant la 
grosseur d'une noisette, et dont l'intérieur était caséeux. L'on 
observait à la coupe : <<> des îlots d'une forme plus ou moins 
circulaire se colorant fortement à la périphérie au moyen du 
carmin, mais incolores au centre ; 2* des traînées ; 3® en d'au- 
' très points, un rete englobant de petits éléments se colorant 
fortement par le carmin. Tout d'abord les auteurs pensèrent à 
la tuberculose ; la nature du rete et des éléments englobés leur 
donna plus tard l'idée de la leucémie. 

Expérimentant alors la transmission par les voies digestives, 
les auteurs firent ingérer à un coq une portion des organes 
ainsi lésés ; l'animal fut sacrifié après75 jours. MM. L. Tripier 
' et Arloing, constatèrent une perle de poids sensible et, dans 
le foie, des granulations blanchâtres sous forme de traînées 
et semblant formées par un rete englobant de petits éléments 
que colorait fortement le carmin. L'inoculation s'était donc ef- 
fectuée. 

De nouveau, au mois de mai 1873, M. Larroque expédia aux 
auteurs un poulet qui, gravement malade, succomba bientôt 
et chez lequel des lésions identiques furent observées : traî- 
nées jaunâtres dans le foie, granulations dans la muqueuse de 
l'œsophage et le tissu cellulaire, et dans le poumon des dépôts 
caséeux. Les organes lésésfurent injectés dans les voies diges- 
tives d'une poule, qui déjà a notablement perdu de son 
poids. 

M. Balbiani» dont MM. Tripier et Arloing voulurent avoir 
Topinion, regarda les lésions comme de nature parasitaire. 
Ces tumeurs seraient formées de parasites ayant l'analogie la 
plus giande avec ceux qu'Eimer désigne sous le nom de Ore" 
garina faldformis. 

Les auteurs, sur les tumeurs qu'ils avaient soumises à Texa- 
men de M. Balbianl, ont pu dernièrement observer les diverses 
phases d'évolution d'un parasite. 11 se présenU à eux d'abord 



sous la forme d'une cellule aplatie, ovalaire, remplie de gra- 
nulations avec un noyau clair et central, avec une trompe fai- 
sant saillie à chaque extrémité de leur grand diamètre. 

Ils ont vu ces mêmes parasites traverser l'épithéliuth de 
l'œsophage, puis, parvenus dans le tissu conjonctif sous-ja- 
cent, ils se dispersent. C'est à ce moment que chacun d'eux 
subit une série de transformations aboutissante des formes 
jeunes, l'ovale diminue, le noyau disparaît, puis le contenu se 
sépare peu à peu de l'enveloppe à l'extrémité des grands dia. 
mètres. 

L'enveloppe s'épaissit, prend l'aspect fibreux,le contenu aug- 
mente et dans le point où il a abandonné la paroi, l'on observe 
de petits corps arrondis, très-réfringents, fortement colorés 
par le carmin. 

Le contenu des anciens kystes de l'œsophage s'éclairclt, les 
granulations deviennent plu? fines, les parois reviennent sur 
elles-mêmes; ces kystes ont alors la plus grande analogie 
avec les masses arrondies du foie, des poumons et des tu- 
meurs de l'intestin. 

MM. L. Tripier et Arloing ne sauraient dire (pielle est la na- 
ture du parasite ; ils donneront plus tard le résultat de 
leurs recherches. 

ris font remarquer : 1* Que leur communication renferme 
l'indication d'une maladie parasitaire chez le poulet et non en- 
core décrite; — 2® Que cette maladie, par sa localisation pres- 
que entièrement viscérale et par la forme de ses lésions^ offre 
de grandes analogies avec la tuberculose ou même la leucé- 
mie ; 3<> Que cette affection est transmissible par les voies di- 
gestives aux animaux de la même espèce. Les auteurs se pro- 
posent de rechercher s'il y a identité entre cette affection et 
certaines altérations dites luberculeuses atteignant des mam- 
mifères d'espèces différentes. 

—M. Leriche fait une lecture sur quelques points de tératologie. 
L'auteur examine trois espèces de difformités. 1* Hernie du 
cerveau et de ses enveloppes (M. Leriche rappelle les recher- 
ches consignées dans sa thèse sur le spina bifida crânien, t^ 
Absence des centres nerveux. L'auteur relate une observation 
des plus intéressantes dans laquelle de minutieuses recherches 
ne purent faire découvrir que des vestiges de la moelle (avec 
absence des autres centres nerveus), dans laquelle les nerfs de 
grosseur normale prennent naissance. 3»Lasyméliedont l'au- 
teur étudie la théorie mécanique. 

— M. Ghassaqnt expose ensuite ses opinions sur l'insertion 
vicieuse du placenta. 

Il regarde comme insuffisants les procédés de tamponne- 
ment employés : « Un tamponnement bien fait, dit-il, est un 
chef-d'œuvre. » Le tamponnement n'est point un agent hé- 
mostatique direct, ce n'est qu'un support permettant au caillot 
de se former, encore faut-il que Je sang n'ait point perdu sa 
plasticité. Une certaine quantité de sang, qui, dans quelques 
cas, eût suffi à entretenir la vie est perdue; de plus on ignore 
à quel point est le travail. 

On éviterait cesinconvénients, en interposant entre les vais- 
seaux divisés et le placenta un corps souple, flexible, pou vaut se 
mouler exactement dans une cavité. L'auteur avait déjà réali- 
sé cette idée, avec un appareil qu'il nommait dilatateur utérin % 
mais c'était un instrument compliqué. Depuis, il se sert d'un 
procédé fort simple. L'appareil se compose de deux boules, dont 
l'une, rigide, est introduite dans le vagin, et supporte une 
seconde boule très-souple ; au moyen de tubes en caoutchouc 
il est facile de gonfler lesdeux ballons indépendamment l'un de 
l'autre. Lorsque le premier a été rempli d'eau, il sert de sup- 
port au second ballon flexible, qui, se développant au-dessus 
et le moulant sur la cavité, s'insinue entre le placenta et le col, 
rend toute hémorrhagie impossible : d'un autre côté il exerce 
une compression suivant l'épaisseur du col utérin en prenant 
une forme en calebasse. 

Cet appareil, c^joute l'auteur, produit lliémostasie la plus 
complète, mais qui s'emploie avantageusement toutes les fois 
qu'il est nécessaire de dilater le col ; il peut servir à faire l'ac- 
couchement prématuré artificiel 

^M. Tripibr (Léon) : Amputation avec (ambeauw périostiques. 
Dans une communication faite l'an dernier au Congrès médical 
de Lyon^ l'auteur se plaça surtout au point de vue de la pby | 

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152 



LB PROGRÈS MÉDICAL 



Biologie générale^ ne considérant au point de Tue de la prati- 
que que la désarticulatioD du gexMMir ses expériences i^ant 
porlé surtout sur la r^roduction der l'extrémité inférieure du 
f&nur. Mais, depuis cette époque, il a expérimenté sur Textré- 
mité inférieure d^Tavant-braSy de la jambe et du fémur. M*L. 
Tripier a obtenu d^ss résultats trè»-po6iti£i ea ce qvd regarde 
la désarticulation du coude. 

Ainsi, U a obtenu une r^énération osseuse complète sur 
l'extrémité osseuse de rbumérus chei un Ghien,et la fCM'me ain^ 
que la longueur ont été si exactement reproduites, qu'il serait 
difiScile de recennattre qu'une opération a été pratiquée. 

Yoid le iMTOcédé employé : i® désarticulation du coude à 
lambeau antérieur ; 2* décoUement du périoste et de toutes 
les parties fibro-tendineuses à partir des surfaces articuleires 
lusqueaà 3 centimètres au-dessus dubocd interne de la tra- 
cbée ; â^ section de Tos ;. 4^" suture à points coupés de la gidne 
synoviale du triceps avec des ûls métalliques capillaires ; 5<> 
rapprochement par suture sur la ligne média&e et d'avant en 
arrière de la gatne périostîque ; 6o le rapprocbement sem- 
blable des deux lambeaux cutanés. 

Gbe& rbonune si Pon espérait qu^^une résection fut possible, 
on pourrait faire une incision latérale coudée en arrière, puis 
on ferait la résection de l'extrémité infiérieure de l'humérus; 
et, si l'on trouvait des altérations trop considérables du c6té 
des parties molles, on compléterait le lambeau postérieur et 
Ton terminerait en taillaxkt le grand Iaiiâ)eau antérieur. 

Il faut, dans le second temps» enlever avec le plus grand 
soin les tissus adhérents à l'os, afin d'éviter les déchirures et 
le décollement de la gaine du périoste. Mômes recommanda- 
tions pour le Z^ temps. La gaine synoviale du triceps est isolée 
de la grande plaie dans le 4« tem|^ 

L'auteur emploie la suture, qui lui réoarit fort bien» puis- 
qu'il n'a jamais eu de fusées purulentes et que la cavité sé- 
reuse peisifite. 

Le t^ temps consiste à Caçonmer le moule delà partie osseuse 
Àreproduire. A cet effet, M. L. Tripier rapproche la gaine pé- 
tiûstique par deux points de sut&re médiane et d'avant en 
arrière. 

Ce moule est donc représenté en haut par la section complète 
de l'os, à la périphérie par la gaine périostique ; en bas par 
l'extrémité de cette môme gaine libre et développée sur les 
parties latérales. 

Bans le 6* temps, l'auteur cherche à empocher le grand 
lambeau antérieur de remonter en avant sans élever un obsta* 
cle à l'écoulement du pus qui se Mi alors par les parties la 
tentesv 

L'auteur fait remarquer que dans ses opérations^ les inser- 
tions musculaires ont conservé leurs rapports exacts et que 
le moignon est suffisamment matelassé. Ce procédé évite donc 
les iQConvénients de la désarticulation, tout en en conservant 
tous les avantages. 

Séance du2^aoili. 

«»M. le D' GouRTY expose sesopinionssur Vim^ortaneederkiê' 
mMliU ei d^ VattUude naiurelU dam le iraitemewi destnaladuê 
a^ttculaéru^ L'immobilisati^ïn du membre dans son attitude 
naturelle est le pointle plus important pour éviter risûamma* 
tîoiii et l'arthnie. Cette règle est cependant omise chaque jeur^ 
el les livres classiques n'en font point assez sentir riokportaïk- 
ee. Etendre la jambe sur un coussm» ou placer le bras en 
écharpe^ ee n'est peint mettre le membre au repos. Le repos 
c'est XymmMlUi abêoluCy et l'on ne peut obtenir le relâchement 
des musctea qu'on maintenant le membre dans son aiiiiudô 

Pour les organes, le repos consiste dans la suspension de la 
fooctien ; pour Les articulatioBS,. il réside dans Tabsence eom^ 
plète, dans rimpossibillté de tout mouvement. L'auteur dans 
ce but, apf^que un appareil iuamovlble, qui lui permet en ou- 
tre d'agir loeademeAt à l'aide de divers médicanàents. C'est 
ainsi qu'il étend, sur Tartieulation aâSeetée, une couche d*on-* 
guent napolllain, des compresses, du taffetas, leteutniaiiiieBU 
par un appareil inamovible. U obtient aiaai unetranspir^^on 
oontinueUe qui joignant ses heureux effets à ceux de riin,^o^ 
biaié, produit les m^meura réaulteU. ^^ 



Quant à Tattitude natur^e à donner au membre quelle est<* 
elle 1 Est-ce la demi-flexioa ?^Kon, car elle ne représente pas 
le repos d'une articulalien, le repos derarticle n'élanl obtenu 
que parla cessatioa des déplacements et régals répartition 
des pressions exercées sur les surfaces articulaires* dans tous 
les sens, sans traction sur aucun point. Cette positi o n est très- 
différente suivant les diverses articulatioms; pour le genou 
c'est f extension complète, pour le pied l'angle droit, etc. ete. 
C'est en un mot placer le membre dans la position qu'il adopte 
natureHementpour Texercice de sa fonction; dansUposiiionqui 
lui permettrait de rendre encore des services si l'axÎLylase sur- 
venait. L'immobilisation des membres dansleur jmmUimi naiw- 
r$lle doit être, selon M. Court j, la base du traitement dans les 
affections articulaires. 

-^ IULLaboyenns, chirurgien en chef de U Charité de Lyon,.ltt 
un travail [sur mou maladie nûuaelU des inawsau^nés. Ce chl* 
rurgien eut l'occasion d'observer jTan dernier, dans l'espace de 
6 mois, 18 cas forts remarquables et seraiq[K>rtaat à une affec. 
tion que l'on ne trouve point décnle dans les ouvrages de pa- 
thologie et que jusqu'alors il n*evait jamais vue. Tous ses pe» 
tits malades présentaient une teinte jaune si)écialedela peau, 
avec quelque chose d'olivâtre, leur donnant l'aspect de mu^ 
Utres. La maladie affectait les enfants vigoureux aussi bien 
que les chétifis, et la mort survenait rapidement en 24 ou 48 
heures. Outre cette coloration spéciale, lesmains, les pieds et 
les lèvres offraient une teinte violacée ; lesx^^jonctives étaient 
à peine subictériques. Les langes étaient maculés de taches 
verdâtres autour desquelles s'éteiulalt ime aréole sanglante: 
le pouls était un peu accéléré, le thermomètre faisait constA^ 
ter une élévation de température en plusde 4 degré, éiévatioa 
qui, quelques heures avant la mort, povEvait atteindre 2 de^ 
g^és^ 

A V autopsie, M. Laroyenne et IL Charrin, son interne^ tvovu 
vèrent le sang poisseux et nc^, e^uides veinss du cerveau 
offrait, lui aussi, le môme aspect Le liquide céphalo^rachi» 
dien et la sérosité périeardique avaient une taînta légèremexU 
chocolat. Le cœur ne présentait aucune communication aner* 
maie ; les poumons étalait noirfttres et samageaie&t ; le feie 
et la rate eongestioniié»^ et ledemier de ces organes coupé 
en tranebes ne rougissait plus à l'a^. Le eœur, le thymus, la 
thyroïde n'offraient pas d'altération. A Pextrémité supérieure 
du tube digestif un peu de muguet ;. l'intestin, indemne d'alté- 
rations, contenait des matières verdÂlres. Daas les bassinets 
des reinsv de couleur marr<m, le D* Laroyenne constata tou- 
jiours la présence d'un caillot grenu ; la veaâe contenait da 
l'urine sanglanle expliquant la formation de la xone ensaïk- 
glantée qol entourait les taches verdâtres des langes^ M* 
Parrot avait dégà cité à la l^iéié analomique un fait analogue 
dans lequel il constata une lésion rénale. 

Deux ou trois faits semblables furent cités en Allemagne> 
par Beekmann dans les Arckites de Wur^bour^ un autre fait a 
été reteté dans la PresHmidkale de VéM^M, par Goeaeck. Ces 
faits fiorent rapportés à un catarrhe intestinal, amenant des 
embollBs dans les veines rénales, d'e& excès de tension de la 
circulation de cet organe et hémorrbagie. M. Laioy^ne fait 
remarquer qu'il n'observa aucun cas de cette curieuse affèc-- 
tion lorsque les catarrhes intestinaux ^séiissateat avec tant 
d'intensité à Lyon, et que d'autre part ses petits malades n'en 
fdorent painiaiteintsw (i mbore). Frantz Okomor. 

ACADÉMUr DE MÉDECINE 

Séance dut septembre, — Piu&idbnck de M. Dbi»aul. 

M. OosfinLiN demande la parole k propos du proeès^verbal. 
S'il avait été présent à la dernière séance, il aurait dit d 
propos delà coolimuûieadoà d» M. Demarquaj, qu*il y avait 
Heu de s'étonner ^é les easé^emboUeà la suite des fractures, 
surtout des membres iufiHeitrs, ne soient pas i^us fréquents. 
Très-souvent, e» effet, vers le W Jour, le saag se coagule 
dans les grosses veines autour de la fracture: c'tot. ce qui 
explique rœdômè persistant qu'on observe asses fréquem- 
mffû%. A cause de cela on doit laisser les membres firaeturés 
dans une immobilité presque absolue jusqu'aviS» o« W jeor. 



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LE «tOOREB IfBDIOAL 



153 



M/ BoTJiLLaN-LA.ORAïWB onVofte tme noie dans laxiaeUe n 
Télate deux cas d^embolie sniipis de gnéiisoA. 

M. LsGADRS, conrespendant de rAoaééoile, médeda des 
épldcmies de raff o ndlaaeiu eu i du San» adnsae une leUie au 
^et de rapparitien da cbeiéra dans la ¥1110 du Havre. Les 
premiers cas ont été observés au commencement du mois 
d'août. Rien ne preuve que le malatt été importé par un navire 
venant de Hambourg ; il y a, au contraire, tout lieu de croire 
quli 8*e9t développé sur place par suite des brusques chan- 
gements de température. Du reste, tous les ans, à cette 
époque, on a observé au Havre des cas det^holéra ; il est vrai 
que cette année ils sont plus nombreux, ei que d'autres 
loc«flités de Tarrondissement ont été atteintes. Pendant le 
mois d*août au Havre la mortalité a considérablement aug* 
mente; en effet, le chiffre de» décès s*est élevé à 488 dont 110 
cas de choléra, le mois de Fannée e(i la mortalité avait été 
jusqu'alors la plus grande, était celui de mars où on comptait 
par toutes causas, 260 déeès. 

M. Bmqujst pense que l'épidémie du Havre se réduit à des 
cas de eholéra-nostcas développés par suite de mauvais temps. 

if. Larbxt. Plusieurs décos attribués au choléra, à Paris, 
ont été reconnus comme faux ; Ton entre autres était dû à un 
étranglement interne. 

M. Delpbch. Ils*estprodDituncas de choléria foudroyant 
à l'Hôlel du Louvre, chez un Danois qui était à Paris depuis 
3 jours seulement ; toutes les précautions ont été prises. 

M. JuLBS GuéRiN. Bn y^éseoce des cas constatés de choléra, 
en présence des diarrhées qui sévissent depuis longtemps, et 
qui sont toujours le début des épidémies cholériques, ilseriit 
bon d'avertir les populations d'avoir à se garantir. 

if. Delpbgh pense que nuôntenant, comme en tous temps, il 
est nécessaire de soigner les diarrhées, mais il est iAUtile d'ef • 
frayer les populations et de jeter le cri d'alarme. 

M. H. Boulet. Le Hâvce est en rapport «ontiuuel avec 
Hambourg où rogne le ûéau, la maladie suivant le cours de la 
Seine a déj4 gagné Rouen: Lisieuz, ditH)n, serait aussi atteint 
il^seraltftage de prendre des précautions. 0« B« 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 90 fnai, -*- Présidence db M« CHiLUCOr. 

Ba4«ear4Ule «leéreaseï aaévrysiiBes vmUvIalrcsi atherome 
«ovUqoe. — Par B. LéKNS, chef de Qmi^e de la Facullé. 

W...., ftgé de 46 ans est entré le '^i mai ig13 dans le ser- 
vice de M. le processeur Sée. Il eet dans un état cachectique 
des plus prononcés; la fooe «st trôs-pâle; -fièvre. T. a9«,«. Ta- 
ches de purpura sur les membi^ iniécieurs; dysimée ; râles 
vibrants et muqueux des deux cÀtés de la poitrine* matité 
étendue de la région précordiale; Impulsion lénergique du 
cœur; piaulement systoUque très-intense ayant son maxi- 
mum dans la région de la pointe ; à la base les deux bruits sont 
parfliitemcnl normaux ; battements très-forts de l'artère sous- 
clavière, «urlout à droite; douMe souiïle inlarmitlent «rural 
produH par la-cempresien du sthéaoscope. 

Le lendemain matim, <^oma ; les battemenits du coanr ont di- 
ndnué d'énergie; potils mou a«iec des intermittences. Le dou- 
ble souffle crural, toujeurs des plus nets n'est produit qu'au 
moyen d'une /*eii^;0comp(ressiea tasidis qu*hieril fallait une 
pression beaucofip plus grande pour le foire naître. T. 40»,5, 
Mort dans la journée. 

AuT(n>STE.— Cïartllages costaux nott^lement incrustés de 
sels calcaires; cœwr <très-Tolumineux : de là base des 
ventricules à la jambe, 14 cm. ; largeur des veiïtrîettles i^cm.; 
parois ventiiculatres (Caisses et jaunes ; (au mlorosoope x>as 
de dégénératien graisseuse ; les fibres offrent eeuleoMnt les 
granulations jaunes normales ; leur slriation est intacte). Les 
cavités ventriculaires x>e renferment que du sang noir, non 
coagulé Vatmeau izdtral esft à l'état normal ; les valves de la 
valvule nesoM pas insuffisantes, iU 4n4uréês^ mais la valve 
ûiïtérieure présente sur sa faee wpérimne ^auriciilasre) deux 
sriimes cyfindreldes de S à 6 mm. de Amutaoïr et largemezzt 
déchirées à leur sommet (anéviysmes valvulaires i^cftnés). 



Sur la face auriculaire de la valve postérieure se voient de pe- 
tites végélatiens i^éoeates. 

Sar VnEBméemmimÊm rtfmUm êe rmrêi «zM 
;^» «ÉviyflM Mant nBlie d« cM du vnMeule el 
d'nactteeMs-iaàanMUMtSiir iBsdviix aniiw Yd- 




Um^Hi Hsfi'liM , dépoli FMAee «ortique 
phrasna, est dflalée {gtm de S CMt. de ammUram) et 1 

alhéromaleuse ; raorte abdominale et les iHlères pérîpMriques 
ne paraissent pas notablement altérées. *— Les paumons sont 
congestionnés à leur bord postérieur. 

La raie est énorme, longue 31 cent. , très-molle et de cou- 
leur lie de vin. Les reim sont axigaE^ntés légèrementde volume 
et très-moust substanc3 médullaire congestionnée ; substance 
corttcrteptta, qiidqiies tubes ooatoumés graisseux à Fexa* 
men mkroaa^qne. — Fo4$ Totomineux et mou, acini pea 
distinclB. 

Beox poinls eoat i noter dans cette «teervaiiaii: I>*UQ^ 
une maladie aiguQ caratérîsée par la fièvre, les alté rati e u s 
parenchymateuses du foie et de la rate et par l'endocardite 
ulcéreuse (fui a abouti à la formation d'anévrysmes valvu- 
laires ; là, rien qui ne rentre dans les faits connus ; d'autre 
part, les battea^nts des artères du cou, le double souffle cru- 
ral sans insuffisance aortique. C'est sur ce point que je désire 
appeler l'attenlion. 

Je n'ai pas besoin d'insister sur Tabsence d'une insuffisance 
aortique. L'auscultation la plus attentive de la base du ccaur 
prouvait qu'il n'y en avait pas trace et l'autopsie est venue 
confirmer cette donnée ; le fin perUiis qui existait au sommet 
de l'anévrysme valvulaire était d'une dimension absolument 
insignifiante et la perforation ne s'est peut-être faite que dans 
les derniers temps de la vie. Néanmoins nous avons constaté 
chez notre malade un double souffle crural, symptôme qui, 
sans avoir la valeur d'un signe pathognomiqiie, indique habir 
luellement l'existeuce d'une insuffisance aortique. Ce n'était 
pas à la vérité le double bruit que, d'après M. DunMûe^ et 
M. Traube (i), l'on pensait parfois percevoir sans comprimer 
l'artère avee le sthétoscope, et q[ui d'après le dernier de ces 
^ auteurs indiquerait une large insuffisance, c'était simplement 
un doub&e souffle de va et vient, avec celte particularité que 
le deuxième était à x>eu près aussi fort et aussi prolcmgé que 
le premier et opii demandait pour être perçu im ceilain deffcé 
de pression du slhéloscope. C'est à l'aiherome avec dUataiiou 
de l'aorte que nous rapportons la production de ce phéno- 
mène, et sans vouloir entrer ici dans une explication détaillée 
nous croyons pouvoir dire qull est parfaitement expliqué par 
la notable diminution de tension qui devait nécessairement 
se produire dans Taorle après la fermeture des valvules &ig- 
moïdes. Nous exposerons ailleurs plus complètement notre 
théorie. 

Séamoedu Qjuiu. -r PBiÉsipbngb de K Goargot. 

Du double soaflle Intermltteiit cranil, par M. A. SEVBSThB^ 
interne des lidpitauz. 
A Toccasion de la présentation de M. Lépine, M. Sbvbstkb 
communique quelques observations faites sur plusieurs ma- 
lades du service de M. Fauvel à l'Hôtel-Bieu, et relatives à 
l'existence du douMe souffle intermittenl crural dans Vinsuf/I^ 
sance aortique QiVaihérome.CesovLîîie existe chez un homme de 
58 ans, atteint d'insuffisance aortique considérable avecathéro- 
me (Fig. 6); il manque chez une jeune fille de 21 ans qui pré- 




Fîg. 6. 
seule une insuffisance aortique (auscultation et tracé sphygmo.. 



(1) ^»rêit4 kebd.f Wi, décembre et 1S7S, Ulemec. 

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154 



LE PROGRES MEDICAL 



graphique) sans athérome (Fig. 7). 11 manque également chez 




côté du cœur. Les artères sont fortement athéromaleuses et le 
tracé présente une courbe ascensionnelle peu élevée avec large 
plateau. On n'entend dans les crurales q\ïun seul souffle. 



Fig. 7. 

femme de 60 ans dont les artères sont athéromateuses au plus 
haut degré (Fig. 8). 
M. Sevestre présente également un dessin figuraQt les val- 




Fig. 8. 

vules sigmdîdes ùQVaorle et la valvule mitrale d'un homme 
dont voici Tobservalion résumée : homme de 46 ans, entré 
avec des phénomènes d'asyslolie et mort au bout de quelques 
jours (service de M. OuLMONT,à l*hôpital Lariboisière <871). 
Attaque de rhumatisme 4 ans auparavant ; pas de battements 
de cœur ni à cette époque ni depuis. — A Tauscultation du 
cœur, difficile à cause des bruits pulmonaires, on entendait à la 
pointe un bruit rude, râpeux très-fort occupant tout le pre- 
mier temps et empêchant même \m peu sur le second. Le 
maximum était très-nettement à la pointe ou plutôt un peu 
au-dessous du choc de la pointe (impulsion au niveau de la 
côte à 2 travers de doigt en dehors du mamelon). Il disparais- 
sait assez vite à mesure qu'on s'éloignait de ce point et n'était 
plus perceptible au niveau de l'appendice xyphoïde et en 
haut au niveau du 3"^ espace intercostal. A la base on n'avait 
point trouvé de souffle le premier jour, mais le lendemain, 
après avoir constaté un double souffle intermittent, tres-net, 
dans l'artère fémorale et retrouvant sur le tracé sphygmogra- 
phique quelques caractères du pouls de Gorrlgan, on ausculta 
plus attentivement et Ton trouva un très-léger souffle au 
2® temps. Ce souffle n'était du reste pas constant : il est arrivé 
plusieurs fois (les jours suivants) qu'on n'a pu le percevoir. Il 
était en général très-faible, doux, un jour à timbre musical, et 
limité à un petit espace de quelques centimètres au niveau du 
cartilage de la Z^ côte sur la ligne médiane du sternum. 

A Vautopsie, on trouva des végétations sur les valvules mi- 
trale et aoriigues et de plus sur Tune des valvules sigmoïdes 
une perforation assez large, entourée de végétations. Il n'y 
avait pas d'athérome artériel. L'insuffisance aortique avait 
été constatée avant que le cœur fût incisé. 

Trarés sphymogrephiqnes, par M. Gripat, interne des 
hôpitaux. 

M. Gripat, montre les tracés sphygmographiques de deux 
malades du service de M. Hérard, à l'Hôtel-Dieu. 

Le premier tracé est caractéristique de l'insuffisance aorti- 
que; il présente une ligne d'ascension verticale, et élevée avec 
un crochet très-marqué. Le malade, âgé de 29 ans.nonathéro- 
mateuXf a eu depuis l'âge de 9 ans, 4 attaques de rhumatisme ; 
H parait atteint d'insuffisance aortique depuis 10 années. Il 
est entré pour un rhumatisme apyrétique. Il présente : !<> A la 
base dans le 2® espace intercostal droit, le long du sternum 
un souffle diastolique qui se propage jusqu'à la pointe; 2^ Dans 
les carotides un double souffle; 3"* Dans les crurales aussi un 
double 9ouffle manifeste. 

Le présentateur signale en passant un fait intéressant qu'il 
a constaté sur ce malade. Au moment de la diastole artérielle, 
les ongles des mains ont une vive couleur vermeille qui vient 
Instantanément et disparait de même pour faire place à la blan- 
cheur anémique de la matrice pendant la systole artérielle ; il 
semble qu'un nuage de sang ait passé rapidement sous 
l'ongle. 

Le second tracé est celui d*un homme atteint de cirrhose 
alcoolique du foie avec anasarque^ sans bruits anormaux du 



AVIS A NOS ABONNÉS. 

Nous prévenons nos abonnés qu'ils recevront, franc de 
port, contre Venvoi de 4 fr. 45 en timbres-postes, les 

LEÇONS SUB LES ANOMALIES DE L'ATAXIE LOCOMOTRICE. 
CFOir au BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.) 

BIBLIOGRAPfflE 

Contribution à Tétude du eronp, par le docteur C.alla.t<drea.u 
DUFRE80B, brochure iii-«* de 74 pages. — Ad. Delahaye, libraire- 
éditeur* 

Cette thèse contient quelques documents importants sur 
certains points particuliers de l'étude du croup, et surtout sur 
les lésions des muscles Ihyro-arythénoïdiens, sur la myocar- 
dite et l'endocardite, sur les tromboses cardiaques, sur les acci- 
dents de la trachéotomie, et enfin sur la température et l'exa- 
men des urines. Nous allons faire connaître en quelques mots 
les principaux faits qui découlent du travail de M. Gallan- 
dreau. 

I. — Dans le croup, les muscles du larynx sont atteints à 
des degrés très-divers. Les muscles thyro-arylhénoïdiens 
surtout, sont pûles^ tuméfiés, œdémateux. Leur friabilité est 
considérable et au microscope on constate que les fibrilles 
ont augnlenté de volume, qu'elles contiennent une foule de 
granulations très-réfringentes, pressées les unes contre les 
autres. Les noyaux du myolemme sont multipliés. Ainsi donc, 
au point de vue de ses fonctions, l'organe, loin d'avoir une 
action exagérée, doit présenter une force de contraction moins 
considérable, une paralysie plus ou moins complète. 

II. — La myocardite et l'endocardite diphthéritiques ont été 
particulièrement signalées par MM. Bouchut et Labadie- 
Lagrave. Selon l'auteur, ces lésions sont relativement très- 
rares. En tous cas elles sont peu prononcées, et ce n'est que 
rarement qu'elles doivent intervenir dans la production de 
la mort. 

III. — Le paragraphe consacré par M. Gallandreau aux 
thromboses cardiaques a surtout pour but se réfuter les alléga- 
tions faites par M. Robinson Beverley et dont nous avons ren- 
du compte précédemment ; pour lui, il résulte des observa- 
tions publiées un doute absolu, car les phénomènes invocpiés 
relèvent bien plutôt de l'asphyxie qu'ils n'appartiennent à des 
troubles cardiaques primitifs. Contentons-nous de signaler 
cette opinion, quoique nous ne puissions pas admettre avec 
notre auteur que lap'upart des caillots observés ont été pro- 
duits jdo;^ mortem\ les observations de M. Beverley ne nous 
paraissent guère susceptibles de cette interprétation. 

IV. — Sous le titre: i)tf quelques aceidenU de la trachéotomie, 
l'auteur relate quelques observations très-bien prises ayant 
trait soit à une ulcération de la plaie avec hémorrhagie con- 
sécutive; soit à rhémorrhagie du tronc brachio-céphalique, 
hémorrhagie secondaire par ulcération produite à la suite 
d'une fausse route, soit à l'emphysème, soit à la gangrène du 
poumon, soit encore à la syncope. Ce chapitre ne visant nul- 
lement à Texposition dogmatique, pourra fournir d'utiles 
renseignements aux auteurs qui voudraient traiter in extenso 
les accidents pouvant résulter de la trachéotomie. 

y. — L'examen des urines constitue le chapitre V. Après 
quelques mots sur la présence de l'albumine à laquelle il 
n'accorde qu'une valeur très-restreinte, l'auteur s'occupe de 
la quantité d'urine excrétée dans les vingt-quatre heures. 
Après une légère polyurie, il y a une diminution notable dont 
la courbe suit assez bien la courbe de la température. . 

La densité de l'urine augmente avec la gravité de l'afTection. 
Si l'enfant guérit, la densité de l'urine diminue progressive- 
ment jusqu'à la guérison. Quant à l'urée, la proportion dimi- 
nue en môme temps que la gravité du mal augmente et s'il y 
a guérison, l'augmentation deTurée s'acceutue au moment de 
la convalescence. 



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LE VROGRBS MEDICAL 



ISS 



YI. — Buflcbéma de quelqaes ol«ervatkiiiB de oroap, Tau- 
teur tire les tiidicatioBS suiréntes : 

A la première période, il se prodolt ime^Talâen ^ dure 
de deux à trois jours. Puis quand sorviei^ la détermination 
locale exsudative, la courbe s'alnisse et reste à peu près hori- 
lEontale juscju'A ce (fue raf^hjrxie Tieime la itérer de nou. 
Tean. Si Ton pratique à oe momient Topération, la courbe 
feTient pour cinq à dix bteures à son point de départ et ne 
tarde pas à remonter sous Tinfluenoe d'une légère poussée 
de ^vre traumatique, dont la durée moyaine estde quelques 
jours. H est à peu près constant de Toir une ascension delà 
colonne mercurielle coïncider ayee l'ablation de la canule, •— 
ce qu'on pourrait peut être attribuer à la gène respiratoire 
plus ou moins grande qui se manifeste alors. Si rien n'entrave 
ta guértson, la courbe pour un temps bien difficile à détermi- 
ner, oscille faiblement jusqu'à la normale. Si la mort doit sur- 
Tenir, la courbe s*éiève brusquement et dans quelques cas, 
subit im abaissement rapide. Ces derniers iaits, rares, très- 
nres même, doivent s'expliquer par une sorte de collapsus 
de Toxygène, d'où un abaissement de la température. 

Getle thèse, peu volumineuse, renferme nombre de faits in- 
téressants domt nous n'avons pu donner qu'un aperçu som- 
maire ; il y a là une étude sérieuse de certaines particularités 
de Taffection croupale qui, pour quelques-unes du moins, 
nécessiteront des recîierches ultérieures, maiJ qui n'en ont 
pas moins demandé à l'auteur un travail consciencieux: elles 
méritent d*ètre connues et médibées avec soin, G. Peltier. 



PHARMACOLOGIE 

emtve 1a e^qwciaeliey par le doctear Davhios» 

L'auteur emploie depuis plusieurs années soitcomme moyen 
préventif, soit pour combattre la période spasmodique de la 
coqueluche, la potion suivante dont nous donnons la formule 
d'après les Annales de la société médic(HcUrurgicaU de Liège 
parce qu'elle a été altérée dans divers formulaires. 

Eau gommeose 200 gr. 

Eau de laurier-cerise * 

Extrait d'aconit -' — 05^ 

Sirop d'ipéca. . v ^^ — 

^In de qnlB^iriiiA «a phospliato fle fer ot de dMunu 

Depuis un grand nombre d'années le quinquina est regardé, et avec rai- 
son comme le tonique le plus efficace que nous possédions. Aussi les pré- 
parations dont U est la base se multiplient-elles tous les jours. Tout récem- 
ment M Domeny a introduit dans la thérapeutique une nouveUe préparation 
«ni mérite d'Ôtre expérimentée. Il a ajmrté au quinquina deux médicaments 
dont l'utiUlé est incontestable ; le far et la obaux. à l'éUt de phosphates so- 

Getîe associattni AaindMtainMB.^dBnt l^acjlian est indiscutable» fait de cette 
espèce de vin de quinquina '■ne -«ofte de résumé de la médication tonique re- 
iîonsdtuante. Ptwr oblariîr d» «ôrtltete eatisfaisants, il importa, en pareU 
eaa d'apporter beaucoup Be TOin dans la fabrication. G*est là la préoccupa- 
tion de l'auteur qui, en outre, a cherché à rendre son vin de quinquina aussi 
9Mnéri>le à ^irandte qaa-poMÎbla de iaeon à le faire accepter par les persou- 
nes les plus délicates, et, en particulier, par les enfants. 

Diarrhée ehez les enfants. 

M. le D* Roth recommande» chez les enfants -^atteints 4e 
diarrhée, la potion suivantes 

Acide phéniqoe }à gr. 15 cenfâgr. 

Esprit de vin ; / 

Eau de menthe 'poivrée '. **'gr. 

Teinture ihébaïque. . ï goitttw 

Mucilage de gomme }à lOgr. 

Sirop diacode , • i 

A prendre par cuillerée à café dheure en heure; 

!■ tt II 

NOUVELLES 

lioBTALiTé A Pabib. — Population : 1,851,792 habitaïfti.— iIWdè»dttS3«u 
29 Août 1873 : 841. — Rougeole, 17 ; — Scarlatine, >» ; — Nièvre tyï»holde, 
30- — Erysipèle, 8 ; — Bronchite aiguô 20; — Pneumoniar35.; — D^naa- 
teiie » î — Diarrhée cholériibrme des jeunes enfants, 41 ; — Choléra nos- 
txvà*% ;* i*- Aû^e couenneuse, 5 ; — Croup, 19 ; — Affect'ons puerpérales, 
7 . L ^uirea affo^Uoad aiguës, 238 i — ÂlTeclions chroniques, 333, dont 133 



dues è la p^t^ié pulBotudra; ^ AffactBOos chinuKîcakn, €0; — Camai 
«odèontéttas, 17. 

Ltor.— I>'^At UZyn» «NâKosf las diarrhées «t kt dystanteriai aont très» 
fréquentes, les cholérines tont aussi tMs-nombrensea, et 1'<ob coi^ita eeOt 
quinzaine trois aouveanz décès par le choléra spanùliqua. Les fièvres 
tjpboîdes augmentent notablement de fréquence et de gravité. — Du U au 
24 août 425 décès. — Dyssenteries 33; — diaxrJkées 68 ; — cholériaes 21 s — 
choléra 3. 

Bruxbllss. — Population : 185,000 habitants. — Dédès du 10 au 16 Août 
fS73 : f 13. (Dîanlkée des JeuMs «nfants, 32). 

L9NDHBB. '— Population : 3,156,078 habitants. — Béeès du 17 au 23 Adft 
1878 : 1,546. — Rougeole, 80; — 6cariatitte,i4; — Fièvre ^TAolde, 28; — 
Erjsipèle, »» ; — Bronchite, 67 ; — Pneumonie, B6^ — Dyseeaterie, 4 ; — 
Diarrhée, 362; — Choléra no6tra8,16; ^ Diphthéiie, 5 ; — C^o^p. 11 ; •— 
Coqueluche^ 39« 

Choléra . — Russie, Une dépêche de Saint-Pétersbourg, «n data du 16 
<fcftftti aignalft r^f^rition du choléra dans oette villa, 

Sêumaine, — Voici le mouvement du choléra, d après le [Journal ofjflM 
rùun^fÊÊ^ du 20-23 août. Malades anciens 377; nouveaux 320; Total 697 cas 
qui sa aont répartis ainsi: Morts 45; — Cbéris 320 ; «^ Ea traitement 
332. 

D'après ce rapport il y a une diminution considérable. La semaine paaaéc 
sur .un total deJ32 malades, il y avait 162 morts; cependant la mortalité est 
encore considérable dans le département de Doly -et à Calarach^ la capitale 
du département de Jalomitze . 

Autriche. — Le choléra à Vienne reste toujours stationnaire. Le uorabra 
des cas nouveaux observés tant dans les hôpitaux qu^en ville^ du 20 au 87 
août, a été de 445; du 20 au 21, 66 ; du 2t au 22, 60 ; du 22 au 23^ 51 ; du 23 au 
24, 59 ; du 24 au 25, 74 ; du 25 au 26, 78 ; enfin du 26 au 27, 54. Le Wiener 
meditnischs Woehenschrift auquel nous empruntons ces chiffres ne donne pce 
de renseignements au point de vue de la mortalité. 

Jtalie,^^ D'après le dernier no àelaGaeette médiea iialiana venete, leclio- 
léra est en voie de décroissance à Venise et à Trévise depuis ime quinzaine 
de jours. Dans le Frioul, la maladie prend de l'extension, sans toutefois 
revêtir une grande gravité. A Padoue, il 7 a chaque jour quelques cas. 
La ville et la province de Vicence sont tout à fait indemnes. On mgnale 
quelques cas dans la province de Polesine. L'épidémie diminue à Parme. 
A Trieate, la situation est la nfiSme, toutefois le choléra ne se répand pas 
d'une manièie sérieuse. 

FroÊue*"^ kxi Uàere, le choléra continue à faire des victimes. Uu oek- 
tain nombre de cas ae sont terminés rapidement par la mort. Noe lecteurs 
ont pu lire plus haut les renseignements communiqués à rAcadémie de mé- 
decine par M. Lecadre. Ceux que nous recevons, nous apprennent que 
plusieurs cas se sont également présentés aux environs de la ville, en parti- 
culier à Sanvic. Le plus souvent^ la maladie a ft-appé des individus plus ou 
moins épuisés par les excès, vivant dans des conditions hygiéniques déplo- 
rables et habitant des logements malsains. 

Casa. — Nous recevons sur Télat sanitaire de cette ville les détails sui- 
vants : Depuis quelque temps, il y a, à Caen, un grand nombre de diar- 
rhées, d affections cholériformes. Deux médecins distingués de la ville nous 
ont affirmé avoir constaté deux cas de choléra très-caractérisés. Les malades, 
employés de la douane, sont morts dans l'espace de vingt-quatre heures. A 
BreltevillOf petite commune -ailttée àqimlqMaB liauee de Ousa^ il y awaii «u 
cinq ou six décès par le cfaoléVa*^* * 

Beue», — Du 27 an.'80 atfût iudurilvemeut , fl^tt «QdHnBla*vi1le,'9B'aMs 
par le choléra (l5 hommes, ^23 femmes) et 14 décès parla cholériae (5'hoiBnias 
et femmes). — Dans las Ifâpitaux, la situation reste la mOma. Le 90 aottt, 
il y avait 42 cas au tnitement. D'après notre correapoodant, * .l^idémie, (à 
tiès peu d'exceptions près, nlatteiot queloB ouxrriers'et les .gflm<daM de man- 
vaises conditions hygiéniques. Dans les environs de Rouen, il y a des cas 
nombreux. A Bolbec^ on comptait, à la date du 1^*^ septembre, 20 décès. » 

Concours. Lesjuges du concours pour les prix deTintemat sont : MM. 
D. Beaumatz, Brouardel, Gornil, Duplay, Molland, Parier et Tirniar. 

-* Le concours pour l'internat s'ouvrira le 6 octobre, & quatre heures prédi- 
ses, dans TamphUbéâtro de Tadministralion, 3, avenue Victoria. Le registre 
dlnscription restera ouvert, de onze heures i. trois -heures, du 6 sep tembre ' 
au 22 du même mois inclusivement, les jours de dimanche et fiHea excep^ 
tés. 

En raison de l'appel des volontaires d'un an, fixé au 1"" novembre pro- 
chain, les candida^ts, justifieront de leur engagement conditionnel seront 
admis, par exception, à subir consécutivement les deux épreuves réglemeir* 
tairas dès l'ouverture du concours. 

Faculté ss M6dbci:{b de pARia. — M. Brocs, professeur de clinique 
chirurgicale, est autorisé à se faire suppléer, pendant le deuxième semestre 
de l'année scolaire 1872-1873, par M. Lannelongue, agrégé à la dite faculté. 

— M. le docteur Laborde (Jean-Baptiste- Vincent) est chargé à titre gra- 
tuit, des -fonc' ions de chef de laboialoire de thérapautigue de la Faculté de 
médecine de Paris. > - 

G^juoisnB DB mksné sr tsaru aoxeics ws nsuxriaa clame. — CLes^ffiolirs 
de santé et les pharmacieus de 2^ claase, qui veulent s'établir dauis uu autre 
déparlement que celui pour lequel ils ont été reçus^ peuvent être dispensés 
par ministre de l'irstriiction publique, des deux premiers examens de *fin 



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156 



LÉ PROGRES MEDICAL 



ies. Le 3® examen sera suhi par .eux devant le jury dé la faculté de 
cine, de l'école supérieure de phsvrmacie' ou d%' Téçole, préparaU^re 



d^études. 

médecine, 

de médecine et de pharàiacie ' de )§iquellô relève le département où ils se 

proposent d'exercer (iirr^^ du 23 aoOt): * : 

Faculté de mé'decine de Montpellier. — Un arrêté ministériel en 
date du 22 août a déclaré vacante la cfiaire de médecine légale et toxicologie 
de ladite faculté. Les' candidats à cette chaire devront faire parvenir leurs 
den)andes, titres et justifications, 4 ^^ faculté et au conseil académique. 

Faculté db médecine de Paris. — M. le docteur Soubeiran, agrégé 
près l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, est nommé contrôleur du ma- 
tériel de la faculté de médecine, en remplacement de M. Sanson, décédé. 

~ Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie d'Aller. — Con- 
eowrs pour la place deproseeieur ifanaiomie. Un concours pour la place de 
prosecteur sera ouvert le 3 novembre 1873, à l'école préparatoire de médecine 
et de pharmacie d'Alger. 

Exposition de Vienne.— M. Collin a obtenu le diplôme d'iKwnxerir pour 
ses instruments de chirurgie, ainsi que M. Nachet pour ses microscopes. 

Une médaille de progris pour instruments et appareils de secours aux 
blessés, une autre médaille de progris pour instruments de chirurgie et une 
médaille, de coopération ont été données à M. Mathieu. — M. Guéride a 
obtenu une médaille de mérite. 

Nomination. — M. Legouest, médecin inspecteur, est nommé médecin en 
chef de l'armée de Versailles. ' 

Libéralité. — Le Journal de Genève raconte que M. Paul Eagier, décédé 
à Belley le 24 juin dernier, a institué l'hôpital cantonnai de Genève son 
légataire universel, M. Kagier a fait, en outre, diilérents legs, montant à la 
somme de 171,000 fr. ; parmi lesquels nous citerons les suivants : Hospice 
général, 10,000 fr. ; asile des vieillards 10^000 fr. ; asile des orphelins 12,000 fr. 
asile de l'enfance de Flainpolais 5,000 fr.; commune de PIainpâ7laiâ, pour Tuchat 
d'une pompe à incendie 2^000 fr. ; écoles enfantines du canton de Genève 
45,000 fr. M. Paul Kagier était frère de M. Emile Kagier, décédé l'année 
dernière, qui aurait déjà fait lui-même dilTérents legs aux établissements de 
charité genevois. Quant à la somme que la libéralité de M. Paul Kagier a 
voulu assurer à l'hôpital cantonal, on ne pourra la connaître que loisf^iM la lir- 
quidaiion de cette fortune aura été opérée. 

Ecole de médecine de Bordeaux. — Le Conseil municipal de sotte 
ville, qui a déjà tant fait pour les progrès de l'enseignement à tous les 

-degrés, vient dé doniier à l'école de médecine de Bordeaux une nouvelle 
preuve de l'esprit élevé qui l'anime. M. le Recteur, ayant demandé une 
subvention pour lé création d'une chaire de chimie médicale, le conseil s'est 

' empressé de voter le crédit de 2,750 fr. nécessaire pour le cours» et la 
somme de 2,000 fr. destinée à-l-acquisitioB dii matériel. (BordetmsB mfdicai)* 

Kaselipieflieiit niédleal libre. 

Clinique médicale, M. le docteur Ball, suppléant M. le professeur Béhicr, 
a commencé ses leçons de clinique médicale à l'Hôlel-Dieu le j eudi 4 septembre 
et les continuera les mardis et jeudis de chaque semaine. Visite des malades, 
salle SaixUe-Jeanne à 8 h. 1/2. 



y 



. Vacangb médicale. — A cédar immédiatement une clien- 
tèle, à Paris. Recette de 1872:f7,b00 fr., dont on peut justi- 
fier. Pour tous renseignements, s'adresser aux bureaux du 
journal, de midi à 4 heures. 

Aux bureaux du PROGRÈS médical, S, Rue des Écoles. 

Chargot (J. m.) Leçons sur les maladies du système ner- 
veux faites à l'hospice de la Salpétrière recueillies par 
BouRKEYiLLB. II<> sério, l*** fasciculo: Des anomalies de Vataxie 
locomotrice ; in-S^ de 72 pages avec 5 6gures dans le texte et 
une planche en chromo-lithographie, 2 fr ; pour les abonn^- 
du Progrès médical \ fr. 16 franco. 

Librairie P. ASSELIN, place de TEcoIe de Médeeliie. 

Lantibr (E.). La charpie de Tambulance de l'administra tion 
des postes. Pansement immédiat par le soldat des blessures 
6ur le champ de bataille. — In-S^ de 8 pages. 

Librairie J. D. DAILLIÉRC, rne HattCefcsUIe, «9. 

BERTHERAND (A..). Précis dcs maladies vénériennes, de leur 
doctrine et de leur traitement. V édition. — In-8* de 450 pa- 
èes. Paris, 1873. 7 fr. 

Fabre (S. P.). Des mélanodermie3 et en particulier d'une 
mélanodermie parasitaire. — In-8<> de 104 pages. Paris, «873. 

Librairie AD. DELAHATE, place de l'ÉeoIe<^U-M6dccine. 

Mayaud (Alex.) Syphilis secondaire et tertiaire du système 
nerveux. In-8 de 48 pages. 1 fr. 50. 

Pellissier (A.) Des indications de Thydrate de choral dans 
Taccouchement. In-8» de 76 pages. 2 francs. 

PoPEsco Pashcano (Gh.) Des urines au point de vue physio- 
logique et pathologique. In 8 de 104 pages. 2 fr. 50. 

Verriet-Litardïér^. Etudes sur les avantages matériels de 
l'allaitement maternel. In 8 de 66 pages. 2 francs. 

Chénirux. —(F.) Des abcès par congestion ouverts dans 
les poumons ou les bronches; recherches poiir servir à 
l'histoire du mal de Pott. In-8 de 50 pages, avec une planche, 
^aris, imp; Parent. 

TiMÀL. Etudes sur quelques complications^ la sclérose an 
. pUiques diMémlnées. Thèse de doctoral -r^ Ih>o de 4^ pages. 

GiAGOMi (c.) Osservazioni anatomlche per servira àllo studio^ 
délia circolazione venosa délie esiremità inferiori fatte aU'is- 
l^ituto anaiomico di Torino . In-8. Tor ino, 1873. 

Lé rédacteur-ffératU : Bourneville. 



TBfUUlIJ.B3. — IMPRIHBRIB GBRF BT FILS» 



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lot les plus efficaces, puisqu^il est main- 
I tenant prouvé que le fer, pour être assi- 
liniléi doit être transformé en protochîo- 
Irure dans Testomac, ne produisent pas 
■do constipation et sont tolérées par les 

ipersonnes les plus délicates. 

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JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 

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Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



I 1/4 



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Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heores du soir. 



K«« i^rlx d'abosAeiiieiftt doit être envoyé en mandats -poste ou en traites sur Paris.— L^abonnement part du l^^* de chaque mois. 
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.AVIS. — Le prix de Vàbonneme^it d'un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants* 

ÔOMMAIRE.— CuMiQDB MÉDICALE : De U compression lento do la moelle^ leçon 
de M. CharcoC, recueillie par BoumcvUle. — PhtsiolooiS : Influence dot con- 
ditioni respiratoires sur le mécanisme de la circulation veineuse iboraciqme, par 
Rosapelly. — Bulletin du Progrès médical : De l'expectoration albumineuse 
après la thoracentèse. par A. Sevestre; — Le choléra à Paris, par BoumeviKe. — 
Sociérés savantes. — Congrès scientifique de Lyon : Analyse des communications 
de M. Azam, Vemeuil, Mollière, par Frantz Qromier. — Académie de médecine,^ 
Société anatomique : iCyste hydaUque du foie, par A. Sevestre. — Cor^bspon- 
DANCB : Lettre de B.rlin : (Congrès médical international ; choléra en Allemagne), 
par L. E. Dupuy, — Revue d'anatomie : Analyse des trarauz de Boéchat, Ouil- 
hàud, Brémond, par F. Raymond. — Entrecroisement des nerfs optiques, par Man- 
delstamm (Trad. E. Teinturier). — Biblioqraphib : De la fièvre d«ns les mala- 
dies urinaires, par A. Malherbe. (An. G. PelUer).— Pince pour saisir les aiguUles 
fines, par Galezowski. — Nouvelles : Mortalité à Paris et à Londres ; — Le 
choléra en Europe ; — en Ifrance ; — à Paris ; — Congrès médical de Vienne, etc. 
— Bulletin bibliographique. 



CLINIQUE MÉDICALE. 

HOSPICE DB LA SALPÉTRIÈRE. — M. CHARGOT. 

De la compression lente de la moeuo ^., 

Leçons recueillies par Bournevillb. 

DE QUELQUES SYMPTOMES PARTICULIERS. 

Messieurs, 

• Je me propose actuellement de vous présenter quelques 
remarques relatives à un certain nombre de symptômes 
aui se manifestent parfois, en conséquence des lésions par 
impression soit de la l'égion cervicale, soit de la parUe 
supérieure de la région dorsale de la moelle 

Les symptômes, dont il s'agit, méritent d'autant mieux 

• de nous arrêter que, d'un côté, ils ont été jusqu'ici pour la^ 
Dlupart du moins, peu remarqués, et que, d'un autre côté, 
ils peuvent exister, pendant plusieurs semaines, ou plus 
Wemps encore, à l'état d'isolement, c'est-à-dire mdé- 
Dendants de toute paralysie motrice des membres, consti. 

' tuant pour ainsi dire, pendant ce temps, la seule révéla- 
tion clinique de l'affection spinale. 

a Vous n'ignorez pas que des trouNes oculo-pupillaires 
plu^ou moins accusés se produisent assez fréquemment 
par le fait des lésions traumatiques portant sur la moelle 
cervicale ou sur la moelle dorsale supérieure. C'est tantôt 

- la dilatation (myosis spastica), tantôt au côûtrarrej et 
plus souvent, la contraction pupillaire (myosis paralytica 
au'on observe en pareil cas; elles occupent .tantôt un seul 
, C9H tantôt les deux yeux à la fois. On peut voir, sur un 



(1) Voir les n«» 1, é, 6, « «* 1*. ^^ -P'^^'*^* médirai. 



môme œil, les deux ordres de phénomènes se succéder et 
alors la dilatation spasmodique précède la contraction pa- 
ralytique (1). Ce sont là aujourd'hui des faits de connais- 
sance vulgaire (2). Mais ce que l'on sait moins peut-être 
c'est que la mydriase résultant d'une irritation permanente 
de la région cilio-spinale déterminée par une cause trau- 
matique, peut subsister, d'une manière continue, pendent 
plusieurs semaines, sans adjonction de paralysie des mem- 
bres, ainsi que le démontre une observation recueillie par 
M. Rosenthal et sur laquelle je reviendrai tout à 
l'heure. 

Ces mêmes modifications de l'orifice pupillaire peuvent 
se montrer liées aux lésions par compression des régions 
supérieures de la moelle. M. Ogie lès a signalées dans 
plusieurs cas de mal de Pott cervical. Dans un cas du 
mêjne genre publié par M. A Eulenburg (3). La pupille 

droite resta très-manifestement dilatée pendant auntr** 
semaines, après ^uui cxic x>^^4*w ^.>^o»w**.^/fVAixcxit sses ai- 

meusions normales. L'affection osseuse chez ce malade 
paraissait occuper la dernière vertèbre cervicale et les. 
troi§ premières dorsales. Un fait recueilli par M. E. Rollet, 
à la clinique d'Oppolzer (4) est, dans Tespèce, particulière- 
ment intéressant, parce qu'il montre la dilatation des deux 
pupilles, accompagnée d'un certain degré de protrusion des 
bulbes oculaires , précédant quelque temps le développe- 
ment de la paralysie motrice dans les membres inférieurs. 
Il s'agissait dans ce cas d' une tuberculose occupant les 3« 
et 4« vertèbres dorsales et ayant déterminé par compression; 
un ramollissement des cordons antérieurs dans la région 
correspondante de la moelle épinière. Il serait facile, sans 
doute, de multiplier les exemples de ce genre. 

J. Je signalerai en second lieu tout spécialement la 
toux et la dyspnée qui, dans la compression des régions 
supérieures de la moelle épinière, peuvent exister à titre 
de symptômes isolés, longtemps avant l'apparition de la 
paraplégie. Combinés avec les douleurs névralgiques qui, 
en pareil cas, occupent naturellement les parties supé- 
rieures du thorax, ces symptômes ont quelquefois repro- 



J 



(1) Gehrafdt. — Centralblatt, 1865, p. 10. 

(2) Leudet.— Jfem.rfe la société de Biologie, 1863, p. 105.— Rendu.-^ Des 
troubles fonctionnels du grand sympathique observés dans les plaiet de la 
moelle cervicale. Arch. gén.de méd. sept. 1869. p. 286-297. — A. Eulen- 
burg und. P. Guttmann. — Pathologie des Sympathiens, BerUal873. p. 9. 

fS\, A. Eulenburg, — Grèif^ivaiUr mei: ^nrêge, ïm lîi. ^' ^^^ 
(i) Loc. cit. Cmitafi Jahreeb, 1864, t. III, p. 30. 



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158 






îfïîîr, JusqTTàù point Se reMrô la méprise facile, Tes appa- 
ices de la pH^VP commenppl^ #'est là une 

constance,me ^iS^I•fBÇatia]|ç derKi^MI n'a pas ijwj- ^ , - ^ 

lé d«ii«|t|p <lint9iatfe«^i«%rdiliC«4^ ce prop#, J k^Mltif ^^'l^W «ii^lv 
;e uap^ybsenttii» ^MtiM^prA gHtode vous |tfre ff«e âeVTei|è]ie$eeirfical A 



kaCpiÉint 
^e îaîT estrelatîTà uîi''l)ouTanger, SgS"3e 30 ans, qui 
depuis deux mois environ, lors de son entrée à Guy's 
HospitaXy se plaignait de tmxet 0e dysprnu^e aeco]iû|}iqg!lMi<' 
de âoulerirs dams la j^rtie supérieure du dos wiai u^4^ 
répaule droît€, de transpirations fréquentes, ffun cërtam 
degré d'amaigrissement et enân ^ié jinovtr&ttôJi à&s iK^est 
Qttftlre |dars ^i^fàfr radmiBsioa il se troava tout à roup dama» 
l'impossibilité <?# 'i»eiidre ses ùrineer Tolontaîrement «t 
quinze jours plus tard les genoux devinrent douloureux 
(ftt^hffopajfibieli spiiUles ? ) en même temps que s'exa^pé-» 
raîtîa AonleurUioratJlquc; ptiïs îe mouvemeirt «ommença 
à s'affaiblir dans les membres Inférieurs. La paralysie 
motrice accusa ensuite progres^vement dan^ ces mera- 
Ires ; bientôt eïlô se montra complète, alsdïue. La sejigi- 
ï)nîté était de son côté naturellement amoindrie flans les 
membres para'^ysés; et dans toute la partie lïitgrieure du 
tronc, jusçtfau niveau de la S"* côte. TJne vaste escîiare 
s'^ôtant déclarée à la région sacrée le malade succomba, 
quatre lûols environ après le début des premiers accidents. 
La moelle épinière, à Tautopsîe, fut trouvée ramollie dans 
retendue d'un pouce environ et dans toute son épaisseur, 
à la hauteur de la première vertèbre dorsale. Une tumejxr 
du volume d'une noisette était appendae à la façer Interne 
de la dure-mère; elle avaît déterminé la compressUon de la 
moelle, d^avant en arrière, au niveau du point ramolli. Les 
lobes inférieurs des deux poumons présentaient les lésions 
ff une pneumonie récente ; nulle part dans ces orgiçdès il 
n*exîstait de traces d'une lésion ancienne (1). ' . > 

ceux qui viennent ^^être mentionnés se retroiivent ' flans 
une observation appartenant également à M.'tSifll, mais où 
^affection spinale n'était pas te résiiltat delà compression ; 
elle consistait en une inOUraVlcfn qui occupait ïe renfle- 
ment cervical (2). 

c. Des troubles gastriques variés et, en partScnHer, fies 
vomissements' â retours Trêquertts, floîvent figurer aussi 
parmi les phénomènes qui se Tient quelquefois îiux pre- 
.miers effets delà compression spinale cervicale, tîe symp- 
tôme s*esft montré très-accentué dans un cas oh « i^agit 
d'une Tumeur Intra-spinale •(probablement uft gTrome) 
^ui o ccupait la partie centrale de îa mocïle, dans 
la moitié inférieure du reniflement cervical 'fS). H exîirtait 
^ussi chez le petft malade, dté plus haut (4) et quï jDrésen-.- 
ta:ît un tubercule solitaire développé dans la même région 
delà moelle. Tl convient de mettre ces troribles digeirtlfs 
en parallèle avec les crises gasirîques de Fataxie locomo 
trice progressive et de la paralysie ^générade ispinàle (5) ; , 
mais il.imj)orte surtout, au pohit de vue fle la physixflogie 



(l). W. Gull. — euy's EospUal. Mepori^ 3^ sésiej t. XI. i$^, obs. I. 
ip. 4tô. 
v(2) MêmejEacuûil, ôbs. XVI, p. d85« 
IWj GruU, ioc-ût/. .t. II. p. 184, case XV. 
.ffi vGuU.io<>.nV., A. lV.,p. iM6, case XXXn. 




pathologique, de faire remarquer que des vomissements 

très*tenaces,très-persistants, soMlPK^l^^ôrs de toute 

iRotiQS-^^toaJe, uxl sy^î|j^tân»idaiédiat ass^ fréq 

' """ * * 7t|pÉiinnées paÉ 4be 

Le M se trouve iqi 

d^à, ila -^ÊtilÊ, m fi^ssâJi par JM»die. Mais il 

îécidément#i lumière par ' l'intéressante statistique de 

Gurlt, laqueBè repose sur l'analyse de 300 cas de fracture 

' dM ^vertètoea cervicales survenue» dans diverses f^- 

^ «ions a:)- -x 

Une gêfie de la déglutition^ plus ou moins prononcée jet 
pIlifiroilllioimpêrsl0t«i3Êt0,7&7^O(2^2ie^ peuvent être rappro- 
che» â«» ^Poubie» gastriqïtea dûnt il vie&t d'éfare T^^^twn , 
Di^ *tirrfe«hent àaii« les mêmes circonstaîices,et se mon* 
trent, dans certains cas de compression de la moelle cervî- 
cal«, qiae^quefelB Men avant rappftritioa é» Is psrcl|yate 
4es ïtt«ïïÈfe& (2). Où petit en dîre autant dèsIrotiBtes fbiM^ 
tionneîs de la vessie et du rectum (3) et cela contraste 
remarquablement avec ce que nous avons appris réîatlriô- 
ment à la fttçrni âtftit se comportent ces oï^anes lorsque la 
compression porte sur la moelle dorsale. C'est là un point 
qu'il Jk'éiMt pas «ans intérêt da JCaire reasortir • 

e). Je ne ferai ijw mentionner k» attaqms d'épîlepsie 
qoi m mtmtMAid «iiAlqiiefoia d'una Aianiôre oirioâiqne 
cliez Içs jsqjets atteints de lésions tspinatiefi ptr compris- 
«î<m. CoAtradMmaiibt :à «oe qu'Aïueaiênt j^ iJUMi «cM»po0er 
las el&te hîen omnus dfis Bectionjs d'une njLoîtié de i» moelle 
4ép^iiiîèfe «liesr certetiM «nnft«x, VéfkiiipmtQ çêxttt èkce, 
£j2.e£ llAûmiae, uu xésolfayt relativaQ;u^t assez rare Aes 
lésions spinales. Pourtant ypi p«L ^mémkmt «éwiir mne 
dizaine de cas de ce genre dont la moitié eavJspoA ^9t jrela- 
tlve a deslésîons de la XûoeUe <5entodiB détermmées paria 
compression. 

LefdnmatarqKahleâa a^Mb^mt Ânoôiarf^Bteblement 
^^^. ^.** ^ ^j,^^^MJiivcii xoo'^yaRïis la Gazette des hùmiaim 
par M. Duménil, de fiauen (4), Vous ne confondrez pas ces 
convulsions générales, de cause spinale, avec l'ensemile 
symptomaUtufi d^it par M. 3r4)wn.5équard sous le nom 
d é^lei^sie spinale et sur lequel nous avons i)lusieurs fois 
J4ià ap.pelô votre attentioa dans le cours de ces leçons (5) • 
Lee convulsions ioniques ou clonîques sont dans ce dernier 
^a^ vous le «ayez, limitées aux j^ties situées au-dessous 
•delà lésucm de la moeUe éjpinière. (^ suiwe) 



ecchymotiqjie^, et la cavité dl rorgane éUlt rençBr^unT^dt^se^^ 
j3 G\ûl loc.-cit. cas. I. XV, ZVI. 

Webster. (Medko'chir^gic<â TmmZ%l^^ ^^'^^ 

— ZHw a^ffU^atiotu leeoHSain* âi Ut mm A; emmèn «xtfBit ■A^TT^-' • 
platatsuplaiiiU». -^ *"•»»»" «• «wiwrwB m win»iwi«nii„Bteit 
Pour l'épflepsie "liée aux Idgions aes r&rions aorsale «f 1nWV^~. « t 

01B««,,d-Ai»g«. (r «dit. i«a^4.ii^iKrSt'rB^'/;^i- 

p. .58», ^9), Mid^ud, (S«,i, «*ft.;;.^Jr^4^^',1.JS^ ('„*"{ 
Wn Séjuara. {S,tearches <m -BpihP,, p. 1« -V^^rt^!?* i«*£".v' 



J>-{t. VA, 219. 



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LE PROGBB» MEDICAL 



159 



PHYSIOLOGIE 

Influence des oonditions respiratoires sur le méoa- 

nisnie de la olrcmlation veineuse thoracique. 

Par BOSAPEIXT. 

S 8. Arrèc de le djreeladoa veiaeiue. 

Si à l'exemple de Weber, après une grande inspiration, on 
comprime fortement l'air contenu dans les poumons au 
moyen de Focclusion de la glotte et d'un grand effort expira- 
toire,.on peut produire l'arrêt complet de la circulation vei- 
neuse et par là l'arrêt du cœur. Weber a montré qu'il pouvait 
ainsi interrompre à volonté pour un moment les battements 
de son cœur et ses pulsations artérielles. 

Lorsque la poitrine est ainsi resserrée, dit Weber, l'air con- 
tenu dans les poumons ne pouvant sortir puisque la glotte 
est fermée se trouve comprimé et réagit par son élasticité sur 
tes organes renfermés dans la poitrine ; non-seulement sur les 
poumons, mais aussi sur le cœur et les gros vaisseaux. 

D'un autre cêté, le sang qui revient au cœur par les 
grosses veines et qui est entraîné dans ces vaisseaux par la 
pression qu'il exerce sur leurs parois, doit être ralenti lors- 
que ces parois sont (imprimées par tine pression extérieure 
comme celle de l'air contenu dans la poitrine; et lorsque la 
pression extérieure devient assez forte pour faire équilibre à 
la pression de dedans en dehors, le sang ne peut plus arriver 
dans le thorax. Aussitôt que la petite quantité de sang qui 
se trouve dans les grandes veines thoraciques, dans le cœur 
et dans le système circulatoire pulmonaire est passée dans 
l'aorte, le cœur n'a plus rien à chasser; le pouls persiste jus- 
qu'à ce moment après lequel les battements du cœur et Je 
pouls disparaissent. 

Dès qu'on (iesse la compression, le sang qui s*est accumulé 
dans le système veineux se précipite dans le thorax et les 
battements du cœur reparaissent instantanément. 

Noas voyons que cette curieuse expérience de Weber peut 
très-bien se concilier avec ce que nous avons dit de l'aspira 
tion thoracique. 

Lorsqu'un effort expirât cire thoradque comprime l'air du 

potiixLon Af. fiiicrnipnf A ninnl en TirAccîrk-n »n««^ ■«- •»• *...— 

contre l'élasticité pulmonaire, la diminue et peut même lui 
faire équilibre ; l'abord du sang dans le thorax se trouve ainsi 
gêné ; mais si la pression de l'air intérieur est encore plus 
forte et arrive à aplatir et à comprimer les parois veineuses 
du médiaslin, le sang ne peut plus y pénétrer et le pouls 
s'arrête un instant apiès. Donders a monivé que lorsque l'ef- 
fort expiratoire thoracique s'accompagnait d'un effort abdo- 
minal, le pouls persistait un peu plus longtemps parce que 
le sang contenu dans la veine cave inférieure était poussé 
dans le thorax et augmentait d'autant la quantité de fluide 
que le cœur trouvait encore à chasser après l'arrêt de la cir- 
culation veineuse. 

' Là compression de Tair dans la poitrine se présente dans un 
certain nombre de circonstances : Vomissements, toux, éter- 
nuement, défécation, accouchement, et dans tous ces cas on 
voit s«î produire, du côté du système veineux, des phénomènes 
qui indiquent la gêne du cours du sang. Tels sont la conges- 
tion d*^ la tête, le gonflement des jugulaires, la diminution et 
même la cessatioa du pouls. 

Cette condition se présente et se répète fréquemment chez 
les animaux plongeurs pour empêcher l'eau de pénétrer dans 
leurs voies aériennes ; Guvier a noté chez ces animaux une 
dilatation énorme des veines voisines du thorax et principa- 
lement des veines sus^hépatiques. Dans certaines affections 
du cœur et des poumons où l'on constate des dispositions ana- 
logues du système vasculaire qui indiquent la difficulté de 
TcJbord du sang dans le thoral, la perte de l'élasticité pulmo- 
naire et l'abolition de l'aspiration thoracique jouent probable- 
ment un rôle important et encore mal défini. 

L'élasticité pulmonaire et l'aspiration thoracique, sans être 
des conditions indispensables au cours du sang sont néam<* 
moins nécessaires au jeu régulier delà circulation veineuse. 
Sans aucun doute, la circulation veineuse peut s'effectuer sans 
le secours de Taspiration thoracique» comme Font démontré 



PoiseuUle etMagendie et comme on peut le constater chez les 
animaux curares auxquels on pratique la respiraUon artifi- 
cielle ; mais ces expériences ne durent qu'un temps limité, et 
encore trouve-tron à leur suite, des signes évidents de con- 
gestion et de stase sanguine, surtout du côté du système de 
la veine porte. Si l'on forçait la circulation à s'effectuer dans 
ces conditions d'une manière continue et prolongée comme 
cela arrive dans certaines lésions pulmonaires ou cardiaques, 
nous ne doutons pas qu'on arrivât à produire les troubles 
fonctionnels et les lésions secondaires que l'étude clinique et 
anatomique a démontrés dans les affections circulatoires 6t 
pulmonaires. 

g 4. Infliienee des eondicioas respiratoires s» lé cœ». 

L'aspiration thoracique n'agit pas seulement sur le sang 
des veines ; son influence se fait aussi sentir sur le cœur et 
sur les artères situées dans le thorax. Il est important de dé- 
terminer son action sur ces deux parties de l'appareil circula- 
toire pour bien établir que celte action est due également à la 
dilatation mécanique du médiastin. Cette étude nous permet- 
tra aussi de voir comment le sang veineux pénètre dans le 
cœur et quelle part il faut attribuer dans ce fait à l'action 
aspirante de la poitrine. 

Parmi les expériences que Barry a faites pour rechercher 
l'aspiration thoracique, l'une des plus intéressantes est celle 
où, appliquant son appareil au péricarde du chevali il vit le 
liquide monter d'une façon continue dans cette cavité, avec 
une accélération marquée à chaque inspiration. 

Nous avons déjà vu que Barry n'en avait pas conclu à la 
continuité de l'aspiration thoracique ; cependant, dans un 
second mémoire^ il tient compte de ces faits et il admet comme- 
point de départ, que c'est dans, un vide relatif que le cœur 
execulesesfonctions.il montre alors qu'il faut étudier les- 
opérations de cet organe, sans détruire le vide dans lequel il 
est placé. Les observateurs avant lui, ne s'apercevaient pas 
de l'altération qu'ils lui faisaient subir en détruisant le vide, 
effet inévitable de l'ouverture du thorax et de l'exposition da 
cœur à l'atmosphère. H cherche à éviter cette cause d'erreur * 
en introduisant sa main dans la poitrine du cheval nar J'Jnî'U'ft 

de cette manière toucher le cœur, l'aorte, et lui fournit une 
description saisissante du jeu de ces organes perçus ainsi dans, 
toute leur énergie et dans toute leur activité. Cependant il ap- 
porte peu d'éléments utiles à la solution de la question, mais 
il nous suffit d'y puiser cet enseignement important quHl ne 
faut pas ouvrir le thorax quand on veut étudier Vinfluence des 
mouvements respiratoires sur la circulation, 

MM. Chauveau etMarey ont tenu compte de cette remarque 
de Barry dans leurs recherches sur les pressions dans les 
cavités du cœur et ont surmonté avec bonheur la difficulté 
d'atteindre le cœur sans ouvrir le thorax, en faisant pénétrer, 
leurs appareils par la veine jugulaire ou par l'artère carotide,., 
suivant qu'ils voulaient arriver dans le cœur droit ou dans le 
cœur gauche. Parmi les résultats si précis qu'ils ont obtenu, 
nfus devons citer les suivants : 

L'oreillette droite présente des minima de pression très- 
variables entre— 2«» et— 33"*"*. Le chiffre ordinaire est — 7»» 

L'abaissement de la pression dans l'oreillette est to^iours ^ 
proportionnel à l'intensité de l'aspiration thoracique mesu-^ 
rée parle procédé de Donders. 

Le ventricule droit présente constamment une pression, 
supérieure de lO'^nà celle de l'oreillette ; sa pression minima 
varie entre— 16-« et + 20 n^. 

M. Marey, dans sa Hysiologie ds la eirculaticnj attribue 
la différence entre la pression de l'oreillette et celle du ven- 
tricule à la diflérence de hauteur de la colonne sanguine qui 
pose à l'intérieur des deux cavités ; nous serions tentés d'en 
rechercher plutôt la cause dans la différence d'épaisseur et de 
résistance de leurs parois. 3jy . 

Les parois de l'oreillette sont minces et se laissent dilater' 
sans effort par la pression négative extérieure ; les parois du 
ventricule, au contraire, plus épaisses et plus élastiques- 
résistent plus à cette même pression négative^ Pe cette façoOic 

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Iflô 



LB'PRbôKES mS)»Skh 



:a;fc 



tit*o^d«siWrtT)iSiêtf vèitu*kftt!6^t4e Fesi6 ^^émeitt «peift agir » 
siir to^membrafite Ù^iceftdiegrti^e. .- ! 

rafî!ques^-éat»l'weilieU€-«tftat ^fiftifflflanfte «aM Icseon- 
di^OTS'BorfflaWs t>our protolre la ffiasKfle du =f«irtiâô«le et 
c^WHîi 'ce>tfwEn«t;attit cepeiïdetft à se rett^flir avant la con- 
tractiwi ael'oréiReHe, qu^l eet^ae leinécaïflSHie de sa^la- 
Isrtioû'» LoB^eœps on avait «diJWibwé -ce Féeuttat ^sett à «on 
élasthîHJé propre, soit 'à tme ^ffiftaftfltton aetWe de sesperoîs ; 
mais ^eatcoftaînemeirt^ la presj^Éon-négirtive ^qrii ^entoure ie 
cœur qu'on doit en rapporter la plus grande part.- 

N01i«#9WC«Q»Qi3AÇlUC^ld^4lWi»»^4^^ ^^ 

surtout des belles exjpériences de Cbauvaau etJWarey : 
*l« pue ïp cœur situé danp un milieu raréfié est scmicité 

cqnfinuélïemeiït là pe dilater. ' / 

1t^ ^ue cet 0ffejt aaigmente chajue fois cpie 'linspiration. 

djlatajit le pwnnon, augmente la force ftastifjjie de cpt 

organe, 
t^ïnfki gue ragiîraXîon thoracîci;ue appelle le saug^Temeux 

non seulement dansles troncg v.eineuxtUor^cigueSjmaisJusçue 

dans les cavités du cœur drcrtt. 



i«. 



Les vçiritftions de la tension -artéHeUe sous rinûuence 
des mouvements Tespiratoires ont ^Ô pour 'la ^première fais 
constatées par 'Pefiseuille lorsqu'il eut découvert son hémo- 
dynânKmrètres^iaîs suivant à l'eeiMes oscillations du mercure 
ifne pouvaK les mesurer que d'une maiiîèpe forcément im- 
parfaite, ce n'est qu'après les perfectionnements successifs 
(ftf on nppoiita^1*instrnmeift'de^'Pofisettllle ^ue les phénomènes 
purent ètrex)bservéseKa(îteilieiit.45n 1«47, î^uéi^lg »fer€mva le 
plus important de ces perfecftionnements en adaptant a 
l^épatodynamomètreun epj)aretl enre^streur indîquan'td'une 
façon coiïttoue les variations de la presBien. CTest à partir 
du kymf^i»|Man<ie Iruftw^g que les OBOiifïlatAoo« w»pi»iiloires 
^ la 4en^on4»rtéf^lle forant vériiUâblœieot étudiées. Çans 

deuï -of^Hi^^^ffiJfteiïês •pînSSr'ïfiïqûe^ îSr *ï©!tf "ïBaî 
pli^ude ; tes oontractSensdu oeam* «e tmduiseBt par tine série 
depeliies^eu)^be« fa1jbl^et€rée[ueixiesetl6i«tf .ligiDed'eiïsemble 
est déplacée «uivast- des osoiilatioiis^flUKs coitclâérables ; ces 
dernièpes eorvespondent aiUisiBOiftveiaetàts mnpiratoiues* 

Chaque inspiration amène dans les ^qote 'élastiques de 
Taorte unef^ilatationqui atteint s^ûjnaathnum à la fin de la 
période inspiratoire ; d'est à >ee momentiqu'à^fou t^abajasement 
de 18! cottÊbe ^i se relève au contredire penteaA le demps de 
l^topirffêion. 

Les osijiHations delà cottfhe settt d'autant plms marqittées 
^é la respiration est plus am^Ae, qu'elle est plus Tap&de et 
elle disparaît aussitôt qu'où ou^re le tboraKJOU qu'on arrête la 
resijiration. 

Mftrey a démontré au moyen des^traeéBsphv^gmographiqujSs 
que rinûuence de la respiration eunr :]« lension artérieUe 
ptmvait se falite sentk' Jusque^ans -l^aDtère «adiale. 

les 09^1latien6 de la oourbe •artérielle peuvent mieux que 
toutes les autres nous donner uno idée de la puissance avec 
ltit[UsHe l>Aasticité pulmonaire «agit .dans la dUstation des 
oi^gaëes -du «laédiastin. 

Dans les tracés de la pression dans liarfèM 4sarDtide, par 
e^^em^e^ tiiiiMis que la oentraoti^n du oosur tt^tjsois à la 
yettfeiea m^^enne qu'urne ^évalion 4© «i à *«»• ; les variatrais. 
de la pression due à la respiration atteignent 9, IG^'»'* ^ mâm» 
20 «ina ^sidTieaKt l^p)e«t et la fitéfOMme ito la «espinrtdoai. 

'-' iiiirii iiMii>iii''^j'i' 



Note sur l'usage de l'ipéca dansiesitsMua. 
^'''^'^ ^îSfttOqttbé a^Hrëè Mme» âto «ttrAée, 

_ !Bâr 'Al 'iftOHifH^, îiilerne çies hôpitaux. 

î^ «f^ntages f^uxn^ par X*iféc9i aWite 4ose dans les cas 
dedyssenlérie et dans beaucoup d'autres diarrhées ont donné à 



»M. Bourdon, l'idée de l'.aa«to3WdWiteiplioléramfantile. Les 
ideuxpbserxationssuivçin^smiei'airecueftUesdansson 

sautes ettfès-pr(îbaittes«^utantiE»tisque«ïiëcatelii«^ 
être supporté par labou/eb©»».»«liÛo»Ta fait administrer en 
lavements. « ., . .. ; ; 

faible ÇLVQcjsai^retrès-affdîbJÀe, t'es\ même ppur se sfii^V ^ll6-««mô 
(m'elleTieut.''Le ^p f wC^^rVenfaiit est pris de diarAiée iftondanto -ûvce to- 
niissemettts;4'on ^prescrit 4a poti<m Hi^nm^bkmi^^i ^n^^h^nmft* amr 

.M. (lAâfi«irli[teiâ«te flroMâsattteatsxspnAUMseU 
S4, Mômes s.ymptômes,/»(««»'#|HS». 

X. Tqyïovs <iuQlaiiesywi«^Q?»Çnts;, ^a 4iarrhée qûijusmi à pe ^our ftv^it 
été séreuse devîeat \m peu plus épaisse; 'Iqs séllps ^onfiAdins frécpieules.-- 
Même traitement. — 'i. L'eiïfant tfa pas vomi ;^l tfa eu que-deux séBes de- 
puis hier; même Harflitement. "^ • 

4 flûrtrlL'oiJfaiii n^a^plue-fle^UiarrUfo^^-^Aalt «tien-At^t ««i^ oMÛaie 
Itt lovoiQèiUs .dHpéoa pandaatàtajis ^oius mw»i i'eufw^ W ^WI04 S»« «^ 
SortvOii.1làs4Mttirfttôle«i»oîkt:l«mt ^. . ^^ = ^R-'n^^mi 

sftUe ^SwterJwlie. i-p ^ ^aii^, ywMSs^wwuts ^0Atot§,.4iM5ftÇp fmm* 
extrémités .Croides. Potion ffi^çaylo ^oïr Te^bj^t yKiffiif, l^M^V^, puis ilcôt 
extrêmement faibli. Latement i^^c^, 

4 août. -Un pevi d'emôlioratiqu. 2 iavemtnti ip^cft, 

a oùiH.^JL diarrhée a cassé, maie lî«!ifa»t'voiitît4oHi«uï6-—*0« cesse 1« 

laVSBMûtB* ' ' 

beaucoup diminué. — Le traitement est continué ju^^u^u;© .<W*f. A^ 
vamissemSAts ti^Rt j«6 tipa^U .; l'élfit |;éAéi:ri «at e.»;eUent. 

iCe9»dftw4BLt9(S«Hàfle«tQWAk» f^J^e^ Xà^écA im 

depuis longtwis?^ uwfwwwwdé, mmfàimw»X\m>m^ «J« 

se^roAiUafiieiii ÀJto a»ite «^ lifltii«iM^MrtftW 4eî*pti«V 
C'est pourquoi M. Bourdon a eu Vidée d'emplqjw li^ém « 
lavrem^nt». Yoicdde modiatde«ir^pltMMw4e 9«is tov««MAU «li 

Prenez: i^pine d'ifiéûa «ûnons^é ^«c^A^4«fi^iMw&Ur <^tai)i 
eAU liO^. cr> juMMiiià&4Pédacti0n .à M^.^ pttteflkip: saob^ie» ^9lP^ 
véea d» MÉAe paemîère «au^ ifiiiU» iijdMr te uMlaie pp^ralM» 
d«iuiiiii#&«Maiâieiittantiié4te 4>0# gr.iiffiML C^Aia»éta«i:»iai. 
deio: ot.riii dMse «pi « Ittramiuil^- L^ miim^ 



mmMJm w pmsaÈs nÉmiÀL 

Ijdi Société médicale des Jiôpitaiix s'est AeffmèftesûfÊgai 
oocttpée <ie<iteL ^âmsMotàé^MiB oftewvëf qeMhpMMs à 3a 
suîte de la tfrorftcentèse et qui se t5arat5téri«e i^tt Texpetite- 
ration d'une g^antîtS i)lus aumoîus coxisldéraSIede îiguije 
albunûDieux. — • Cette gijuesljuwi» .peu étudiée jusguUci, n*ér 
tait pMftt oei^eiiddAtabMfauMittaMrvdie, Eki JbSfiSt M. Pif« 
nault (1) avait signalé ce phénMftèfie dont il avait p« 
otseryerStas, et Tarvait attribué aux mocHflcaflmrs de la 
circulation pulmouaw g\u ^& f);:pduîspjit à la suite fia 
révacMitioa du li^vxiàe* 

des ma^iaé&es ^esifft^ dans Its iSfrganeB respîrt3eMr&$ en «ap- 
portait nue autre diservatton. Il aïaît cojurtaîélajirtfjsôoctf 
de i 'aillM a mi o^ 4aM» ias ^aplats jfw ies fmi/mM^ g^nès^. 
ment employés pohv la déttdtar^Aaa teancîMSvIlimppisWi 
fttors«fflfcît 4«L9Mnie genpê^'ebeeihré^m !«•» ftrK. 9^ 
qui «vaftanasi reconnu in nature. dé T^expectoraUon et saiis 
hësîtafiûna admettait g^iius^fiii^t^^jjfèyxj^^ le txor: 



(l)innault, thèse 18o3. 



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LE PROGRfiô'^lliEDÏCAL 



^IGl 



owt avait doB&é passage;ttti lipide éontei)p^ ^^us Ift (iïâYrÇâ 
Peu de temps après (30 juillet 1812) la question fut reprise 
ài^ea^mie ^p pié^egîne jpar |pff, M|npo|te, »^tey gt |ï$t 

iMt&e^u^aUontocpHàgttas, M. VemlloA, (m avait aà VweA- 

Sioç, ijl'ençbsarver ïwçagi prfij^jjJ^flie^t'teW^Çé P^ Hm^X^U 

soin les dUv^^ses a^ians émises 0ap le Biéo«il»me de sa 
Bam^ «tta^btti*9Mi^i9|Ar^ 

temps apr$s'i*oçéï^tlQU;i te. malaâe aiô pïiJlRt. 4^«îa dyias*^ 

d'mbovd a» peu é'ëc.iHM^ Manotiiftlre çs^ ^ T^MoMe CMt- 
çlio.teipe;at— Pviîs suOTiwt rQxpafttpj:^^» çAr*;^ériatt4W 
A*iui Uçaîdia JMAAtre, UgèMimitÛlMt, Moaiapagnéé^ima 
gratiâe cpantité de mousse. La sçrtf a du Bq^utd^ sîjrtoqt s'il 
^.wii p^ abwdan;tj^ «alaii^^MltMfoûipa^ 
êUe est ooAtinaia mata mtemîsalan ameaae et a ^a e t ^ ap a gne 
43 quintes de tQUX^ 

lie Uvaida tiaifai>r>ar Faeida aîte^^e^ o» par Ift/clwJyiwr 
étmtte u» aboadant précîpît* ff^ftttmine qui ne Jse phxbct 
l^maJs daixsf.las, cracj^tj^ ca)diMirea..lia xo^IaAe. ja'éj^OiaYa. 
éiredte ancao aeotdafit et, apirÉk»fiiel9«eabe«feaa«aaa 
Journée à peine, tout est tfîrmtaô. 

D^aaaiM. /Qam« ti»iaKW«i. Ja.d^spiaéa esilMaBAaaii fbim 
^^^vi]^o9^ s'wwoBipaipBa jNWOva iïe ejwffloee* ev ^rctr pwftfo^ 
çxègaes qui traduisent L'aspl^^xie p«r le séy|/Dur djuuiiquûle 
dans tes Imp^mk^mi;: raiajMiotavatîaft; ae^. peu» afcaaâànte at w 
ft!» soaye&tâ fe suite di& qu&ites' de toux. Elfe est dtt reste 
constituée, par an Qquidaibpau près, analoffiae .i celui ^ 
est irenda tes» la formé ié^èrey mais ce ilqaide' est pias 
transparent parce qu'il est ordinairement plus pur, et ne 
OMàieiai «yft teëa^paai ùa mamak liranahî(|mir êt.4» éélmm 
d)»ithétfaux. 

: Eniia.dôux.Gaâ rapi^artëa- paff M,' XeiudllaO' autociâenti' 
admettre une /*on72^ ^rai;e. Laquantil^ë da^lfeispee^NPaMaav 
estaforasirapidementcoûsldérable^uetous l'es coïfdutts 
daraîT (depoia) lea» pelMe» bveochea jusq^aMa» foesea nasa^r 
l«^', tawnt *w*«* riÊfw^lteetffiti'iV «i «feflS*^ tme-téw-- 
taûe asp&yxle par cqius&Qïécaniq]ae. La terminaffion: fâ- 
chause paBalttétre- fwairiaée pair una lësnam queliSMiquef da^ 
dfllë opposé, lésion empochant Ite fonctlbanemeiïtntomisif 
de rargaae<et paff ooneëqaenClia JbciUt^ de^FéxpactcratioBu- 

Daiialepl«8*gfw»rtMidfflbre *8*ew, 1» *««* A^rexpéce*-; 
toration a lieu un certain temps (de 10*iûî5aûtçs â 1 lieur^)!^ 
i^^rèala tiiapac6ii«èsa,.vaMmMtda suite; piu^MMittieat e&^ 

d'ûrëe yaviabla daquel^^oeaj/oars ^1 ou$jour&> ai^iH esten 
gteérort-erf Mppwt tf^^e !tt (foanWW'- da^Peîîqj^Wlorattewr 
celle-ci varie d'ailleurs dans deslimites assez étoffrfûear(rfé' 
qàekyiea grâinaias< à^ 1% aa^ 1^500 «#aâméa)^ SaMh v» oaa: 
le malade rendit dans l'esptfcé' dtt 7 jWflRf «f ttH*» ««Avérée* 
làires de liquide. (2c Û'quîde' pî^é'settfer toujours frais; earàc- 
«^aahnfKiytaflto r- sa ealot«lto*ja«*l#e/ tAï aïa ^ sâ» «ai^M' 
stfr^'ôftfe é« âà' tfôtfgifl'atîôn ftoôtl^iïWfft^ ôoffKîflfet^tJaf râ!- 
ciae inxFK|tte% 

L*eïpW(îtdf iHliSB âïWHMiWftSfe âr slWRMW ^ tfWw #âflSf w 
cas où ta itorâcéniàse avait iônxïié une quanfitiS d^^ëz édïï- 
siâéi^We daihjij^êter ^ ï à S tttres»). Daa» to^aïes oasy la 
nttfiïiêptètïTill.riîSit fdoùlé â^séi? f*ïïîd^ftf. 

(juant aux autres circonstances conc'omifantes de f opé*- 



ration (cOté de TépanClrement, nature de Tappareil .ei»r 
ployé, etc.), elles n'ont pas paru exercer d'Iiiflueiiça sur la 
fréquence de ^expectoration . 

^Pc*8 sont les caractères prfneîpajxx du çhéu^niêîie qup 
nous étu(to)ns j nous avons emprunté ^s éléments de cette 
description à l'intéressant travail fte M. TeçriUon^ H nous 
reste maintenant à recherdipp la yaleig: de^ hypotlièseft 
jue l'on a proposées cour l^xpliqjuer, A. S. 

Lç fl^olépa^ 

bidletin, relativement au caractèr;^ épidémique que m^ 
blaient revêtir le^ ^Smti^^^^ ^e se soît malheu- 

reusementque tï^ >W*tfîië«j :>>W «fflélèHi^asiatique a fait 
sonappantion à Pa:,s jeudi, dernier. Le^ communiesLUong 
feîte» à PAcadécnie de Tûé^dèCiûè èkàs 1a^ séance du 9 Sep- 
tembre, mm ^aiiprainaffl que ftiardJ m, tbmj^m fent en 
ville qa£ dana ]e»li«f«tau d^iM^«PS«oftatiifàîn««6 ëêtès. 
'. l^^^ittckéftie-aotoalle/tui «iRrtfvé:la tmtMK Itwt i)f^ré 
p«p aaite40 rtektenoe», âepxàA plustetfw mHS, Ae SimfhééS 
ou dàehoiërlnes graines et du al6téf^ noâtrâ^,. a frappé le 
mômeiour et dans foiia lés arrondissemenk «n ceHaitf 
nombre de peraoiiAasw. C'est ièiioewtxiMi^ 
à mém ma pnor. ^ ^m «tf «Me fflih^taftett dit éttb- 
Wrw. 

Voyons, maintenant q^ielles sont ïe;^ pr(?cautia»® ^'ii 
Gonvieat de pisendffe. EUsa soot. de deux: otaim: fas- anësr 
ssMt d'aBdw psapfficuiiery las 4ratt^ tf dl«!^^ gëttértiE Êh' c» 
qui con^rtieles' premières, ef cttatun dbit y rôliïér,'rfota 
ne saurions trop însifeter sur leaconséilk suivante»; 1? a'abfi* 
tenir detautaxcès^ »> prolïéger le corps. etsurtoutie vfentto 
contre les variations de la température; 3« dès que la éW^ 
imé'^ajHfiiPfeîlf, 8Wd«^*Wdltofli^;lfel!J?ihéhtô-(¥bin*T^*cK^^ 
few unlifeiniSô (^ff d^A^fâYife coïitaîfct^ ua-exceÛentl mojîen. de 
traitement,, ne pj^eAdre^ qn^me n<MiprièttPe tégém oC^ s» iaa 
aecident^ae eassent j^ae^peâourtrmfnifbésller'éut fiiMiaiit^' 
Taltes âont le» ji*e»î?Httmtt#qtfil. ftiaf W*ïfce1fe*^rfl'fe'^« 
qu'une indîspbSrtiott; Ife^i^ô eu ^pareuce, ne revête pas 
prompfement un aspect de gr^tité-redautaUair 

lie ^ojA'iodté t'sâmtiltetpationi doit pilendta^ t(Mnif kn 
Bae8uro8»fiëcas»atpeB«^^^asflttî!iîr*» tilfe'r Bafeytigô r^* 
l1\tt'a*es»i^uesi»on'-sétiremeiïtdkn^-lb c^Mte de* 5àrl^ mstià 
dana tous les quartier» ; désinfècii'iMi^daa ucjhoirs pul>lioa 
et des bouches d'égout; créationFéuiaelMqaabtàpitai, pDmr 
la& : ebaiétôititas^. «hn sokis» ^p^OéW,^ éis&mm «^ fleâe 
Hé^fM q^éim dfifwrt: S^ garanties séHeûke» â)stii^^ 
meût^.déi^infecrioA djà^ hàËitsr et des al^ata de. litesla q^' 
ont servi aux 'cbalériqiaas';» visite daa« juatesa» oti atar^ 
viennent ées déoès far lereholi^ai Saoa <nr dSMfarfa^pavfy 
li^os'Wftsieîgtteîiiéttfe s«^t d'accrorf ^rMiiottfïw,.dteïn^n4*' 
fetianf, q;flfô e''est âtirtotït dans tfès maisons maJipropresj. 
dépourvues d/eawy. 4Wr et da liABûèoa, mm> aj^aa^^ sa- 
ra?aiicliMes<Uchf»dWsHii(»aittièd1aat4^ 
&6¥àm^; qM *e sotft pr c ^g ft s* le^ preftrfei^ cà* de chclîéWî. 

Il est enflîl uA (ïeniiéf point surlequel nou^ d'oyona !&> 
dispensn&la d-'insis^r JLe séjiaur prok)iM)i. diu aadavva d^aiir 
clMérifM 4aua une «aisoiÉ « tOQ^oûte «fs^iiiaaavMiMtagc^ 
tc^ttefoifif, cfe«Fîn«oih^iifeftfe' i^«Wt ewc^è l^u5 grtttl*^»Tlsë 
[ pWdûîl!. d'âïfts ulie fàiïiitte tfïil h'à qù*ûh*e chaïnbfo pouf fouif 
logement ; car, alors, les survivants doiveni rester, àufank 

v^oogle 



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162 



LE PROQRËS MÉDICAL 



des heures, dans une atmosphère saturée â*émanations ca- 
davériques. 

Cest là un inconvénient grave et qui, nous en sommes 
.'Convaincu, contribue à augmenter le nombre des victimes. 
Aussi est-il commun de voir là maladie frapper successive- 
ment plusieurs membres d'une même famille. Pour faire 
disparaître cette cause d'expansion de l'épidémie, ne serait- 
il pas utile de créer dans chaque quartier, comme cela 
existe, du reste, dans certains pays, des salles mortuaires? 
L'examen démette idée mérite, croyons-nous, d'attirer l'at- 
tention de ceux qui ont pour mission de ne négliger au- 
cune des mesures capables de limiter les ravages du cho- 
léra. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

:A88poiation française pour ravancement des sciences 

Séanee du2ti aaûL — Présidbngb db m. Courtt. 

Du mode d'union des plaies d'amputation, par Td. Azau. 

Tous les chirurgiens ont cherché, dit l'auteur, à diminuer 
le temps de la suppuration. Fauib-il réunir oui ou non? Qjaes- 
lion très-vaste, et fort difficile à résoudre. M. leD'Azam n'est point 
partisan fanatique de la réunion par première intention, mais 
il fait remarquer qu'il est possible de réunir certains. élé- 
ments, tout en laissant suppurer certains autres. 

La méthode que vient exposer ce chirurgien distingué ne 
lui est point personnelle, mais doit être regardée comice le 
' résultat de la pratique de plusieurs auteurs. Elle consiste 
essentiellement à tailler des lambeaux à peu près égaux et à 
placer au fond de la plaie un très-gros drain, que l'on fix^ sur 
la cuisse au moyen du collodion. Lorsque les lambeauiç ont 
été exactement affrontés, une suture profonde est alors prati- 
quée au moyen de deux bouts de sonde ; les fils d'argent, qui 
fixent ces derniers sont arrêtés sur l'un des côtés par torsion, 
afin de pouvoir ainsi être relâchés s'il survient du gonfle- 
ment. ' . » 

Quant à la suture entortillée, pratiquée sur la peau, c'est 
avec un soin absolu et après un affrontement aussi execdtjf}xe. 
possible qu'elle doit être effectuée, eu ue laissant qu'une ou- . 
vetture suffisante pour le passage de la sonde. A u moyen de 
ce procédé la peau et les muscles sont donc réunis par pre« 
mière intention, tandis que, dans les parties tout à fait pro- 
fondes, l'on cherche à assurer l'écoulement du pus. . ^ 

Un pansement est ensuite appliqué aux deux extrémités de 
la plaie; il consiste en une certaine quantité de coton que 
maintient un bandage, isolide et suffisamment serré. Trois à 
quatre jours après, le pansement est défait et les sutures su* 
perficielles enlevées (pour la cuisse elles sont au nombre de 
16, 18, 90) et l'adhérence de la peau est alors complète et s'il 
survient un léger gonflement il suffît de détordre les fils d'ar- 
gent qui arrêtent les sutures. 

L'auteur proscrit absolument dans le pansement l'emploi de 
Teau, qui peut, dit-il, n'être pas très-pure et repousse surtout 
remploi de l'éponge ; il recommande de procéder à Thémostà- 
sie avec le plus grand soin, et de n'employer que l'alcool et la 
ouate. Il s'élève également contre les injections poussées à tra« 
vers la sonde, injections qui exercent une action mécanique 
mauvaise et tendent à détruire la circulation dans les parties 
profondes. S'il vient à se produire une hémorrhagie secon- 
daire, malgré toutes les précautions, 11 suffit, dit le D' Azam 
d'enlever quelques sutures, un tiers environ. La réunion se 
fait alors par seconde intention du 20* au 20* jour. —L'auteur 
cite un fait remarquable d'amputation de la cuisse chez une 
jeune fille ; la cicatrisation fut obtenue le 16® jour. 

L'auteur termine en avouant que ce procédé ne lui est point 
personnel ; il ne résulte que de modifications successivement 
apportées par divers chirurgiens, U appartient atout lemonde : 
M. Azam déclare qu*il n'est applicable qu'à la condition ex*- 
presse de placer un drain destiné à permettre au pus des par* 
les profondes de s'écouler librement.Ce n'est pas une réunion 



par première intention, m^is une sorte d'occlusion ; c'est pjotur 
aiddl dire une plaie sbus-cutanée.. 

• M. YsHiriuiXr prend la parole an sajat de la communication de M. Azam. 
Protestant contre la généralisation de cette méthode, il déclare que la réa- 
nion par première intention he doit dtre tentée que rarement, sauf les tas 
d'autoplastie. Une plaie d'amputation, dit-il, eat une pkie méthodique par 
instrument tranchant affectant la forme angulaire on ooncave, exposée k Tac- 
tion des miUeux. Une pareille plaie laissée béante devient le siège d'i.ne*in. 
flammation et d'une suppuration considérdble, elle est douloureuse et ne se 
cicatrise qu'avec une extrême lenteur ; le seul avantage consiste èo ce que les 
matières sécrétées ne sont point retenues. On a donc songé à la protéger; un 
pansement simple est absolument illusoire ; la réunion immédiate fut alors 
tentée, si elle réussit, elle n'offre que des avantages, rinflaounatidn et la 
suppuration sont faibles et la plaie n'est pas douloureuse, la gué-riâon surtout 
est hfttée ; mais appliquée aux amputalions, cette réunion immédiate est tout 
simplement in^ssible (un succès sur 1000) c'est une chimère, une illu^n, 
d'après l'orateur, faisant d'innombrables victimes. Il fallait cependant pro* 
téger la plaie contre l'action des milieux ; parmi les aérophob^ les uos ne 
voient dans l'air qu'un agent passif, mais nuisible par les agents tcxiquei 
auxquels il sert de véhicule. De cette id^ est né le baiidage ouaté. C'est 
à cette même crainte des milieux que la méthode de réunion partielle doit son 
apparition, méthode à laquelle le docteur Azam apporta un remarquable per- 
fectionnement. C'est une réunion partielle, un procédé mixte, qui doit être 
absolument distrait de la réunion immédiate ; elle remédie à l'un des ûed" 
dents principaux, la rétention du pus. 

Sur 20 amputés qui meurent en campagne, 19, dit l'auteur, meurent de la 
blessure ou de fait de la constitution. Dans les hôpitaux 1 seul meurt de sa 
blessure, 3 ou 4 par leur constitution, le reste doit la mort à une influence 
délétère. Ce sont donc avant tout les moyens de protéger la plaie que l'on 
doit rechercher dans la pratique des hôpitaux; On a eu recours aux panse- 
ments réitérés afin de neutraliser le poison à mesure qu'il se forme. Bnfin les 
chirurgiens cherchent à créer sur la plaie d'amputation un opercule artificiel 
au moyen d'un bandage ouaté. Dans les localités salubres ou pas trop insa^' 
lubres la méthode de M. Azam est absolument acceptable; dans les milieux 
très-insalubres, au contraire, la réunion mime partiale n'offiira que des dan- 
gers. 

A la campagne M. Yerneuil adopterait sans hésiter la méthode du doc« 
teur Azam ; mais dans les miUeux délétères les pansements ouatés sont indi- 
qués et sauvent les malades. On ne saurait hésiter entre deux procédés dont 
l'un repcésehte la sécurité et là simplicité des mojens employés, et dont 
l'autre, avec un manuel opératoire minutieux et complet n'offre, en com- 
pensation des dangers qu'il fait courir au malade, qu'une abréviation dans 
la durée de la cicatrisation. 

Répondant aux objiections de M. VemeuH, M. Azàic fait remarquer qna 
son procédé est partout applicable et qu'en diminuant, la langueur du séjcor 
dans un hOpitai l'on diminue d*autani les obanoea dlntoxioation. Quant à U 
rétention du pus, elle n'est pas possible si le drain eM appliqué avec soin. 
L'avantage de là méthode est d'obtenir une guécison incomparablement plus 
rapide qu avec les autres moyens. 

M. Lbdbntu fait à son tour observer que l'influence des milieux doit 
avant tout préoccuper le chirurgien, et que si une méthode réussit i Paris, 
die doit à plus forte raison réussir à la campagne. Dans certaines localités 
tous les procédés sont bons. C'est ainsi qu'au Greu^ot sur 30 amputations, 
pratiquées par divers chirurgiens et des procédés différents, pas un opéré n'a 
succombé. Pour Juger la méthode du docteur Azam il faudrait donc qu'elle 
ait été expérimentée dans des hôpitaux comme ceux de Paris, et pouvoir 
consulter des statistiques. M. Ledentu se rallie au drainage, c'est, dit-il, une 
indication ; mais la simplicité du bandage ouaté, doit le faire préférer le plus 
souvent ; il est d'ailleurs convaincu de son utUité, la plaie est soustraite à 
l'influence des milieux, les complications sont pour la plupart évitées, et la 
quantité de pus fournie par la plaie est très-minime. 

M. DiDAT, invoquant ses souvenirs, Tsppelle la pratique de Dûpuytren 
dont il était l'intenie en 1833 et 1834. U appliquait, après l'amputation, on 
bandage roulé, par des bandelettes agglutinatives, puis une mèche de charpie 
était introduite profondément ; enfin le quatrième jour, l'on enlevait le pan- 
sement. Gomme on le voit, a}oute-t-il, la méthode de M. Az«n n'est pointes 
somme fort éloignée des procédés employée il y a 40 ans dans le panseoMnt 
des amputés. 

M. AzAïc fait remarquer que cette mèche de charpie ne saurait être com« 
parée au drain qu'il emploie : loin de faciliter l'écoulenient du pus, elle de- 
vient un bouchon et détermine sa rétention. 

M. le D*" Ollibr. Des eitpériences physiologiques entreprises par soa 
interne M. Poucet, ainsi que l'observalion clinique, lui ont montré que ke 
liquides s'éeoulant d'une plaie sont d'autant plus septiques que la plaie est 
plus récente* Ayant remarqué qu'en employant l'ocdiision dans les amputa- 
tions, les accidents survenaient toujours dfms les 24 ou 48 heures après l'opé- 
ration, M. OUier ne pratiqua plus dès brs l'occlusion que vers le 1°^ Jour. 
L'amputation faite, M. OlUer ne fait aucun point de suture et applique au ! 
fond de la plaie des tampons imprégnés d'huile phéniquée'. Le moignon est 
ensuite recou'^ert de couches de coton, le tout maintenu par quelques tetàrs de 
bandes modérément serrés, he membre est ensuite placisdans une gouttilNy 
pour obtenir une immobilisation Qu'il rendra, plus tard, plus parfaite lorsque 
sera yeutt le moment d'appli^er l'oodusion inamovible* En procédant ainsi, 



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lu' PBbORÈS IfBDIGAI/ 



163 



U. U D' OUitr, M mot à Tabri de la septicémie, etpeat fadiaiient inter- 

Tenir s'il se prodiÛBait une hémorrhagie eecondaiie. Dans le cas où M. (Hlier 

l'a employé le drain peat» il eslvrai, s obturei , il a toujoart tu cepoodant wi 

suintement s'opérer par le drain durant les premiers jours et d'uUeurs* ce 

conduit n'adhérant point aux tissus environnants comme le fait une m^he, )e 

I pus trouve toujours un écoulement entre le drain et la plaie. 

! 11 e^t très>important de donner issue aux liquides ; aussi fout-il rejeter 

I pendant le premier jour le bandage ouaté ; il se forme, en effet, une croftte^ 

ffû dès lors offre un obstacle au pus* 11 faut avant tout se préooouper delHn- 

fliience des milieux; la réunion immédiate qui, lorsqu'elle réussît, donna^les 

plus excellents résultats, ne peut dtre employée dans les grands bOpitanz. 

Le D** OUier n'a vu qu'un seul cas de réunion immédiate dans son service. 

^- Dans un milieu salubre la question perd toute importance, tous les |«o- 

•cédés réussissent. . 

L'aiiteur mit k une époque un usage un procédé qui lui donna des résul- 
tats très-satisfaisants ; il entourait le moignon d'une vessie remplie d'buile 
phéniquée, empêcbait abs4^ument le contact de l'air et des Uquides s'écoulant 
de la plaie. Mais la diûiettlté d'application le lui fit abandonner. — L'épo- 
que à laquelle,le baoïdage ouaté entouré d'un appareil' Inamovible, doit être 
appliqué, est subordonnée aux indications th^rmom^ript^s» H n'y a pas djB 
Tègle absolue. 

M. le D' FoGBiia, cbirurgien de l'bdpital de la Croix-Rousse, opérant dans 
I un milieu relativement salubre, a adopté depuis longtemps les principes 
soutenus par M. Azam : réunion sur la plus grande partie de la plaie par 
un double plan de sutures, avec le soin de ménager un écoulement facile au 
pus, qui doit ou qui peut se former. Seulement il croit que le drain réaUse 
mal ces indications. 11 craint que M. Azam n'ait été conduit, par la convic- 
tion de l'utilité de son drain, à subordonner le choix du procédé opératoire au 
mode de pansement. De plus le drain se bouche et alors il faut employer 
ou des injections, ou pratiquer le cheminement, qui tous nuisent à la réu- 
nion cherchée. Il en est revenu à l'antique mèche, partant de l'os et' aboutis- 
sant au point le plus déclive, mèche qu'il enlève le deuxième ou letroisième 
Jour, n convie les chirurgiens renommés, qui opèrent dans des milieux insa- 
lubres, à ne pas compromettre pas leur autorité les vieilles méthodes depan- 
■ament, qui lui semolent très-bonnes, sinon les meilleures, dans des condi* 
tàouB inverses. 

M. AxAV répond à M. Fochier qu'il ne subordonne point sa méthode 
opératoire à son pansement; dépuis longtemps déjà il employait la méthode à 
lambeaux. Il croit qu'il faut faire les lambeaux égaux, et que le drain est 
préférable à la mèche. 11 n'a jamais vu le drain se boucher dans 12 ou 15 
opérations qu'il a pratiquées. Cela hii parait d'ailleurs tl^éoriquemeat difficile, 
▼u la grande quantité de liquide séreux qui s'écoule durant les premiers 
Jours. Il faut tenir compte des milieux, c'est au chirurgien 4 voir,«e qu'il 
doit faire. 

M. CouRTT. Le drain est un perfectionnement à la méthode qu'il emploie, 
il se propose de Taj^liquer. Mais il .s'élève contre le bandage ouaté car il 
tsdoute l'ooclusion. Il ne recherche point la réunion immédiate absolue, ce 
qu'il s'efforce d'obtenir c'est la réunion des surfaces et non des bords de la 
plaie et llmmobîlité la plus absolue, ce qu'il réalise avec la grande gouttière 
de Bonnet. 

1>0S causes réelles de rallongement ou du raccoureUsement ap- 
parents dans la coxalgie. Tel est le titre de la communication 
de M. Vbbneuil. 

Il n'y a guère de coxalgie sans difformités, sans altérations 
des parties voisines et déviation du men^bre malade. Dans 
rimmense ms^jorité des cas les déformations pelviennes et fé- 
morales se combinent et l'on arrive alors à des déviations ex- 
trêmement complexes. Mais il est deux formes cliniques plus 
commîmes que les autres: dans la première, il y a allongement 
apparent du membre avec abduction et rotation en dehors, 
abaissement du bassin et progression de Tépine iliaque anté- 
rieure et supérieure sur un plan légèrement postérieur; dans 
aa seconde forme c'est Tinver^e que Ton observe. 

Mais ce n'est point dans tous les cas, que se produit cet 
ensemble de déformations ; toutes les formes intermédiaires 
peuvent s'observer, et, de plus, tel malade qui présente aujour- 
d'hui un type donné de déformation, quelques jours après 
peut présenter le type opposé. Plusieurs explications ont été 
données de ce fait, entre autres, celle du docteur Valette, qui 
rattache à la position prise au lit par le malade, cette variation 
dans les déformations observées; c'est ainsi que se produisent 
l'adduction quand le malade repose sur le côté sain et Tab- 
duction lorsqu'il est couché sur le membre affecté. 

î^ttitude, il est vrai, exerce une certaine influence, mais 
Tallongement et le raccourcissement apparents sont surtout 
piodu^U par les déviations du bassin; l'allongement apparent 
par son abaissement du côté malade, le raccourcissement appa- , 
rent par son élévation. Û se produit donc un véritable mou- ; 



vement de bascule du bassin. Mais pourquoi dans un cas le 
bassin remonte-t-il, pourquoi descend-il dans l'autre cas? 
C'est dans le système musculaire seiil que l'on doit en cher- 
cher l'explication. Ce sont les muscles de la paroi abdominale 
mais surtout le carré des lombes, qui, i>ar leur contracture 
produisent les mouvements. 

Dans certains cas de raccourcissement apparent, la contrac- 
ture du carré des lombes du côté malade amène presque au 
contact avec la crôte iliaque, le bord inférieur de la dernière 
fausse côte; la convexité s'observe du côté sain et la concavité 
latérale du côté malade ; dans le raccourcisBement apparent 
l'inverse se produit. C'est donc dans la :contracture du muscle 
carré de lombes qu'il faut chercher l'explication de l'allonge- 
ment et du raccourcissement apparent : allongement apparent» 
lorsque le muscle se contracte du côté opposé à l'articulation 
malade, raccourcissement apparent si la contracture se pro- 
duit, au contraire, du côté où siège la coxalgie. 

Le bassin peut encore être comme tordu sur son axe par la 
contractu^re^des in^tscles des goutiières, c'est ainsi que, dans le 
racourcissement apparent, l'on peut constater que les muselés 
sont contractures du côté opposé à la lésion. Quanta la cause 
déterminant la contracture tantôt du côté sain, tantôt du côté 
malade, et parfois alternativement, elle nous échappe entière- 
ment. 

' n est en général facile durant Tanesthésie de faire cesser 
ces déformations; après avoir produit dans l'articulation 
des mouvements en tous sens, il suiBt d'appuyer fortement 
le genou sur la convexité latérale, d'exercer des manipulations 
lentes, pour faire disparaître la contracture du carré des lom- 
bes et des muscles des gouttières. Le membre après ces ma- . 
nœuvres conserve une attitude normale, au lieu de reprendre 
sa position vicieuse, comme il le fait, si l'on se borne à 
faire exécuter des mouvements dans Tarticulation de la han- 
che. 

' J)4viaiion de la colonne vertébrale, par Daniel Molliàrb, chi- 
.. rurgienenchef désigné A l'Hôtel-Dieu. 

V-MoUière présente les résultats d'expériences qu'il a entre^ 
prises sur le lapin et le chat dans le but d'éclairer réti<^ogie . 
des déviations de la colonne vertébrale. A trois lapins très- 
jQunes.et sur \m petit chat, il a sectionné trois nerfe intercos- 
tfufxxg^uisa réuni la plaie A l'aide de sutures métalliques.Ghei 
troifif cte ces animaux la réunion par première intention a été 
oStéiîùe et lorsqu'au bout de plusieurs mois, il a pratiqué 
i'eiamenanatomique, tout était revenu àl'étatnonnalfil était 
même impossible de retrouver le pointoùla section avait porté. 
La -régénération était parfaite. 

Mais il n'en a pas été de même pour le quatrième animal. 
C'était un très-jeune lapin albinos,sur lequel il avait pratiqu 
la section de trois nerfs intercostaux, mais il avait eu soin de 
pratiquer l'arrachement du bout supérieur, sur une longueur 
d'un centimètre. Malgré une suture très-exacte, la plaie opér 
ratoire suppura quelque temps, puis la cicatrisation ^'acheva. 
Rien ne pouvait faire soupçonner les lésions qull avait subies, • 
mais dans sa démarche il présentait quelque chose d'asymé- . 
trique. Huit mois après, à l'autopsie, on observa une courbure . 
vertébrale. M.Mollière n'a obtenu qu'une courbure l$itérale,avec 
déformation de la vertèbre. Elle siégeait au niveau des neriii 
sectionnés etcependant leur régénérationétait aussiparfaite que 
possible, ainsi que celles des muscles ; la concavité de la cour- 
bure correspondait au côté sain. C'est le contraire que l'on 
observe dans le cas de scoliose consécutives à des pleurésies ou 
à des lésions inflammatoires dé la colonne vertébrale. C'est A 
cause de cette particularité que M. Mollière reste convaincu que 
la déviation qu'il a obtenue ne doit pas être rattachée A la sup- 
puration, mais bien A la lésion nerveuse. La suppuration n'a 
fait que retarder la régénération qui s^est produite trop rapi- 
dement sur les autres animaux pour laisser A la déformation le 
temps de se produire. 

Cette observation est en tous cas la première reproduction 
expérimentale de déviations de la taille ; peut-être amènera-t- 
elle les chirurgiens dans un temps éloigné, A substituer aux 
sections musculaires, préconisées en pareil cas, la névrotomiè. 

Frantz Oromier. 



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m 



jjà ntAORÈa inSMCAi; 



r MIL dJÉAda nitfAftG»Bwra«; médeeiM <lel*M^M 4tt m rre, 
ft^Afifli^A à l'wMiâéaHp \uEi« lettvi» âaiw laqu^le ils peçretle&t 
de se trouver en opposition formeKd B¥ee le» opktlo&s émises 
pcéoédMom^ put M: L«6«âve, méde<^ des' épidémie» du 
Iiâyi>8, nai^ilfl èoicMMtoté dans leur ellentè^a et dans leur' 
awvieed'liôjaiial ^^tusiaurB «as de eho^a kidien. 

if. iBf JLS (de Favii^ éerit à l'aeadémie de xnédeoiBe au*îl a 
a^fné fécensa«»i a«i6M. Molssanei, ùnedafiie de HamBourg, 
dej^ispau à Parts, fui a -^véseaté tous ]«a symptôme? du 
obi^éra'asiaUiftta al a» est maMa. Bepula longtemps $1^ ^tait 
aMai»t# dà iJttaivM^ 

M. DBLPBCifi. B^vln la damière séaitee pétai santtatrf de 
Paiif au jftolttt 4a ^nia du toléra à eomplétement cha^i^é 
d*aspect en s'agfrava&i. Bana las Jeuntées du 9^ 0, 7 et 9 sep- 
taiofer^ 11 ^r a au an iMa 3§ ééeès ecf asieimés ps^ le choléra. 
L^anoadisiaiaaat qui pavefti le pKis atteint est îe 4t« où il y a 
au 8 afM da mefis. tens les hôpitaux pendant le même Ipps 
de lanapa <m a O0nataté 49 oas da eheléra, dont 25 suivis dQ 
xaopt. Al oaaaliifft>asil faut êjoutepb ou 9 eas q^\ ont pu ne pas 
ftlradé^aFtaoa enipaaaé kiapep^us ;on arrive ainsià un ch^ffire 
de 60 décès par le choléra tant en ville que dans Içs hôpitaux. 

-^L^oF^te dtt jo^ aiaènele éemcaeneement de la disQUçsion 
suv l^élude des diavrhéaa pi^émoBitaires du eheléra. 

M. M£B6 0o|ki|if oembat la doetrine de la prqpagatlon du 
diaiéra ^HmpavtatiaB, mais il appuie eelle dQ \^ contûg^ipu. 
VoHJauro les épidémies de eholéra ont été précédée? de 
diarrhésa et la plupart du temps les eas de choléra dits fou- 
âr^ami%, 8ttpvie»naiit ehes des peFsennes atteintes depuis 
langtsttps de diarriiéas bénignes eu légères qui prennent 
fiubiteoàenl un aanaetève d'aaniU désastreux. Peur l^épldémiç 
de 1832, les diarrhées prémonitoires ont été constatées par 
une commission del^oadési^ie dont faisait partie Andral. Le 
conseil général da santé de Londres las aCftna^it en môme 
tawiNi. ^ Wk% MM. t(furtb al Kiohal Lévy las ont ebsafv4as 
SHfi^piie taujflwa. P^m^it^ei w tô^¥* Barifa, M. Blaadel et 
}eftr^)pavt3 du cottseU â^hy^t^ne en «Mit flaention. fin 1d6«, 
1>7 »pa9:attda«oiuK!atatioiioffîeialle,mAi9'ehaciia sait eomblen 
l«ldiaffMeBéUeieDtaoiannuïi«»«t M. I^ne) dans SOe eâs d« 
dMétB sioignë» et c^^sar»^ par lui lésa lonjours vus préêéder 
là» aOK^dents oaraeféristl(|ti«ï. Ceci admis qu« Aiire ? Pre&dre 
dëa précautions, les unes seront persormelles, les outres 
génénûes et admlBistrativBS. Depruis loagicmps on a établi en 
Angleterre des services de médecins qui vont à domicile Voir 
et soigner les dfe^nrhéiqnes. Aussi sur f3a,0()0 atteinte, 250 
seulement eurent la vrai choléra et mourtireni quoique 6,<ï00 
fussent arrivés è une période extrême. Bn France ce système 
n^esl pas appliqué ; toutefois, lors de la dernière épidémie, il 
Ta été partienèmeot pour les lycées, <*ollégeset casernes, aussi 
ou n'y a observéqu'un seul déoès cholérique. Comment faut-il 
tiftiter ees diarrhées ? M. J. Qu^rin propose âTabord les mqycns 
ordinaireSF et -quelquefois leia opiae^ les boissons délayantes; 
si lô mal résilia à ces moyens, employer l'émétique les pur- 
gtttKs salins. 

'— Aucoure deiasétince Tacadémioa volé pour la nomination 
dadjeux membfes correspondants étrangers, m. Johïî HtraufiS 
BsomBrr aélé uoniBïéparSfS voix sur 37 dans la première 
section (aoisfiattie, j^hysroloèie, patht>16gie médicale, histoire 
naiturelle) et n. »b Vkt: par «7 fî^r' 15 dftnâ te quatrième 
section (physique, cMmie, i^harmaei^, 



Siame au éjuifi. ^ Présidenge ce U* âBA^dOXi 

Kyste hydaClque da foie ouvert dans lefÉ MÉMfll 

±ii:i fflSWttMfWBffibiilWrtè, Mè dfe 5* àûè, ëntfëteïS tiid 
tW»^rriôt<fl^Bi^ (s^l^viéé «èfM. I'aùvêl), saille fealtite-^Ahûë 
n^ Wi «el*éf ieûtinéy dtïiaigtrc « dsrâà tTh Irt-ofond état dé 
cachexie, Mi fhÉsMitf à 15 jours seulement le début de sa 
maladie, A cette époque, éff TSTOnant du marché, elle fut 



prài da «aBsÉMMii4Mtii«4 éa4lavfbé6.*«-liea'voHd8aaBenki ani 
eealintté yoad a n t dm* ^i#, puis enl eessé ] ^ la ^arf'héè % 
peratatd j^lP^^u Bsemant <|e Teçtrée, ï^ uMda^ dit ê^txi 
très-Wen portée Jusq[u*alors. ISle a gç^ileinoal e^ ^ y à îlft fffii 
une Jaunisse qvtn*?. âur^ gvie;(juelmeâ49Vtf^ ?M r»a»8ô4ft 
Y6&IJ0I Qsx jTftÇQpçiôU immédi^leoieaA V«xi9te<M^ ^'Mm i^p^tur 
àVé|âp»tr«, tuteur Térit^tem^di éâPra^ «i àQRteepen4aa^ 
la ml<^<M a'éWtpoiAUiiapçue ji^atu'att a^aaaat ou al^^fu^ 
ft>iaft àm aaairteati aigMMf pius faau4. Oatte t«BMur itoaa^ 
réeélii^r^fs «oatinue avec le feie, eatemisidérée 9999 jié^ 
sitaHan aaiMM lanaée par un Inrste liyd^ifjuti, développa 
surtout vers la fttoe convexe du fbie; en effet, ou r^QUVftlj^ 
bord antérieur de cet or^ue au uiveau de ToxolHlic et w 9e 
potot XL paratl a^sos mmce» au wâm à (jif oit^ Par ta iMrU* 
aupériwid ta aatit4 »% ûoatbuM mmâ ïmJàL au »? wl al mhm 
tout an ansiàn^r«x.aa irattv^dâcwittAiqu^à ia^aiiia m^ 
péfiewe (à ^aûia la moitié) du thorax. Sa» dm fMmlaaamQnt 
bydattfuies fli. Has q«4 h>l ressembla. ^ Du reste les ^roubla^ 
dans les fonctions digestives, résultant d^ la pré^encQ de 
oatte ta«0U!r, aent & peu près nuls. La ma!^ présenta un^ 
teinta terreuso analogue à ceïle des gens afii^çtés de ctnl^iiÇ^ 
hépatlq[ue plutôt qu'une tçlnte içtériqji^ vârttahl© ; vos d» 
pigm^ul Itiliatre dau3 rurloia. Paa d'ancU^^SaulAmmt uu paa 
dQ djoul^uxdaM Id région ivép^iqua, dfiuteuff psûCanda cpta la, 
pr^siôia A'esaffère pcûU< Paf emtaw Ifi^jMpîraUDA. ml très- 
gÔQiéil* prahaUement par la fait de la ooÉipràsaleM «Ni iiovmten 
dreil rafoolé an iMut at paut-ôtra plus aneore' par !*imnol)fti^ 
satiendu diaphragmer AmssA )a ponction seraltelle immédiate- 
ment prç.tiqutto si l'élçt général de la malaidn fi^^talt j^i|)t 
aussi détérioré et ne t^^H crdlpdre uue ^UOP^Ci jj^r4imt 
ropéraAlQu^--- L§ nwrl §urviat le 5 waU 

AJTiovsiE. Le poumon droit est réduit au volume du paiB^?' 
le^oitf^t Qn4^7^ém3tl«i^ eut un p^u fOM^tiAonô ^labaae. 
I4A iimm r^uxpUt unebQUAa purU^da laoftviAé UiaraoO'^Mto^ 
ifUaala; elle est en haut calffée parle diaphragme qui lut 
adhère ûàtimamaut dans la pius ^mnda partie de son éten- 
due. *- La jwrai du Icyneità, à la partla supâneitre, est très-mlncQ: 
et paraft mèçae sur le point de se déchirer (au momeul où la^ 
tumeur i^t enlevée elle se rompit dans la plèvre dlrO^t^Û- 
— Cette rupture n'aurait probabtemeut» jfi^ tardé à 
&ti faira $pontanémea( al la maUvde avait survécu. I^ 
kyste ayant été incisé, est. trouvé rempli [d'un lîqadde pia» 
rnIeml4aQa lequel naga la vésù/itlê ipÀé^Hpm ddiadide de^îa 
païa par laaNippurttlkMu Oatte membrane s'engage aussi dans 
un orifice qui, après dissection des organes qui se trouvent 
au niveau du sillon trans verse, est reconnu pour la cpttduift 
hépatique. En effet, le canal cholédoque est aussi rempli par 
un prolongemerU [de la memlrane hydati^ui- rapUée «iûr 
elle-même et teinte par la bile. Ce prolongement s'arrête au 
niveau de l'ortfice duodénal lequel est très-petU, mou, noa 
oblitéré: Le canal cholédoque a un diamètre un peu supé- 
rieur i celui d*un crayon. En suivant alors ce canal jusque 
ver^ lapodie hyffatiqûe, on voit que la rupture du k^^ste s'est 
faite dktis- le conduit hépatique du côté gauche tout près du 
point où îl s'abouche avec celui du côté droit. Celui-ci est 
nomliaî et rempli de bile. La membrane hydatf^ue est par 
placer dans f intérieur de la poche kvstique teintée par la. bile. 
Le conduit hépatique gauche peut «tro. suivi dans la paroi ^a. 
la tumeur jusqu'à une distance de 6 OU 8 Centimètres- Là il 
devîent de pRus en plus* aplati et ses parois se confondent. 

'St, Chahcot. J'ai paihîié naguère une observation analogue. ' 
Leshydatides s*étiaient ftiit jour datis Tes voleà biliaires, un^ 
poche fafîsait sailHë dans le canal diblédoque. On trouvera ce 
fait dan^la thèse de % Cadet dé Gassicouttet dans le l^aiti 
do M, t)at9ine; 

ït.^ïju t^kûîÈt fa'ppeîle quil a co'mmuhïgué i ia'êocî^té i» 
cas dans lequel U^ Iiy<iaiiaes avaient envaijil'le canal j^païi^- 
que, - ,. . . . • 

M^ BouiLLY pense qu'il convient àe rapprôcfrer 4^ &iis 
précédents celui dont il a djonn^ la relation, l'an dernier, à^Ia 

.M. Dfe&HHKS à fU la véhicule nSlaire, censîdérableiitenl dis- 
tendi|e par des hydaUdefS, venir descendre jussu^ dans une 
hernie inguinale. y. 



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tE JPBOGBÉS iSIEDIOÀL 



165 



fXmflBÇP^l^ÇMTOl 



- l£é 



Mp*'C4D 



"^ 'fief)in. le 9 çepleiçÉré' 1873. 



'SjM ifa^NHHt lâu^ifito médical inieraiÉiimal uâB fiT^tenaè 

ttfi& «oMird^^raMflL ttéchkttux ont jrsfirodnlt le ooipiite* 
rendu dM <iié«iioest; nate, pmr Mre âblaii xjasaseàgàé, il vaut 
i fti a u g T««QU«lr 4 Oa^c Keue fMe PresBe, • ieveaidl . peliii({ua 
JiMpoiitffiit ^i^-ptfbMajchaqaa ^mi les travfjul^ de U «ttude 
ossemblée'iiiédiiMKle. 

On sait que la séance d'ouverture a eu lieu le i^^. «efiteair* 
biv^HWU^itafvéaideneede l^anâiidiic Rcdner; ^lui-ci a prb-^ 
ttonoé «isi'âiBCOUPs de hiBJÈmemud, auquel avépoodu «n italien 
le professeur Ratti [de Rome). — Le vénérable Holdsta&sdclJa 
pBica iM wd to ila paerole et te«cé, dAOS «n style Mevé, la lâche 
^pMOeCto^vèe'estappcaé'À mjnplir; ^1 ^ ^é irèë-vivemeiat 
a^filmAl^ Le 1»ftdemain ont •ooiMiéMeé les 'trvfaiiK ; uol des 
s^ets^i^ eeaible le phfts pvéooodperles memlices du Con-* 
gvès, «sUwt le dheléva, et epéeialemeiit 1» ^efltieii daé Mopoe^ 
mmlaiiiee. (La étecusak» >de oe 'dénoter pekit ^a »été ^eeesive* 
xaemt imtécesaaale, et>eela Htovait 4tPe, <eer le QongitèejMt véri- 
taMameat diUeivaticnial, >et*dee «édeeiiis de payeniièmetrè»* 
élai||Mie oaftti^pevié des4)4bBer¥iAienB et dosifete toot À Mi 
origincaK. Veid, dn ve0te, to 129te de* ipriiicipaax «cffateurs 
q«i 4MMt frie pe#t à ia dleouseion : Bvnm ^(Peslli); Bn)eid)erg 
(Bertiit) «/CameMikia (BrMl)'; Hassan Sfèndl fEgyp^; OMPego*- 
rie fOrogtIe); Gmcq (Bruscnes)'; #eb6itzer (Vienne); SctaMi- 
der (Java), et Horfman (Norwége), etc. 

lUfli BVffiid Boaaftre'd'a^S'âiMMiilS'iintiéli 4nfo-8«r^^ 
ti9«i des cpHffiBtttfltoeBen eais-de .oholéna : les uns les déoUn 
rent utiles; dl^utres» «en fratid noad^e, les jugent «empiète^ 
iMBftknittleB ^ même éan^MAMee. Le Gonifièe a différé 
aam-jm^ et>Be4oinMra'B<Hi^vie'âéfinUlir ^pie ftas :liaffd, lore* 
^f«w letfwvall^e ladonuaiIsBiiefi d'4tudee ieva4«ra:»i&é. 

VeM )e )»re«raiiime des trai^miK de l'AesembMe : 4 «lepiMn^ 
bve r aseaiBiâBement dee ^lleè ; K 4M9teaiQMPe : de t^empM 
d'une pharmacopée iBiûiverecaië, de «a ^ju»m4vi» »»«<«.ia vi«» mA^ 
decra-, d flcptemlbre : eentiiKWton 4es iMifcédeiiAeB diwîtis- 
siom : eheîz ^du Uea e^L- se tiendra le fvocMlD «outrée; 
7 iwptemhpe (cfcaancTie) : bawfrfli « «eptemfcre : dtaaesleii 
8«r lee qfuavantaines «a général, -- «lèhipe du Oengite, pro- 
laraeée partefHPéeidentylLBekiMneki 

. .. .Le «IwMra pvend Um^ours plus d%Eteiieion.A BMttei, lly 
$t «a jneqa'att ^ «o64 sat^as. Oeœ jour au 4 wplMDbt^ «e 
sont déclarés 127 cas; du 4 au b, il y a ««Ift ^e et W décès. 
I^e^ttie te eoHtmeiiGeMettt^ fdpIddiiilA, on arri^^^â «a M^l 
d»a94 icas. Sw^ee^^iAre, il y « eu '!K»8 4éoèv. 
^ I)8ns§eBpr««lneespi«eiennee,l^iddmtepfmdtiiidei^ 
gntviAé «W! €p»e le geU¥«rmeiiM»l vient tfyetf^seîperide^Biéde. 
eme. I^ graid nomhpeoe eent foft fnserire : fStai levdozMape 
5 thaleis pav joièr. 

Voici des chiffres pour lés diverses villes qui sont le plusat- 



^•--«<*I)ii U a«3t-«edt., B81 cas, "Wi décès; — 
99 ae^, y ea», M déeèa-; -^ 4 xw p to B ^b re, 27 cas, U éérta ■ — 
Un téHgramme de KeBD )gB » e»ft , daté da # aaplittk^ a4- 
HDBcegue W pldé miedécrott «pnsiWement. 

XagMourj^-^tB 31 août, 64 cas, 34 décès;— l*' septem- 
pvi^ 3fi cas, Ailî décès.; — 5 seylein'bre. 18 cas, 20 décès. 
• A Mmiûh^ <A i^om» W4»ns sigi3kalâr épidémie à son début, le 
aMahMiolaideacaddaeboléïa ftU^i«t le chiOre de 669, le 
U ^Qàiûmmimt^éJMk^Srl tenante, par ie^ ntmii^^A W^ù^ 
la«9, #a 4d MiM aa m aadtf m bûùL ^iéetatiéft ihîLtm, dant 
4a décèeile S4 ao<tt, t eae M4 aécèa, ^ iWlé;aa,ii y andA 
à la fin d'aodt 73 cas et 2i dérrAc,. 

A 2>r^^eftf se sont aussi' 0éc^^ calques faits de choléra. 

Enfinà Vienne, du 21 attS^aoûl, t)n a enregistré 304 cas. 
ÇlW^ca 9ita»e tapa de tampe, il y a eu ^^^ déaès (il 
,hm çanaapondaDffei d:e yqd»^ ne noj^s o«it pmt donnai 



^> f5«rp.^l7 



d& a? Mdft c»« »9^■è•c 



dans îe'cettraHtdé''«etfei3eïaa!ne, èes titnïv^neèi èyr te ma;r- 
<aied!i^ïelépa'eh«a«H<îie...; • ' t. te. ô^ * 

BkVtJEkAkAJrQMIE^^^ PHYSIÛI/XÎIE 

HT. M f f» i»P» | i f> f aay M^tt|^»ia?^ mpm^ du ep»ya HiyroXae 

par ^ P*^ jpii9^q9;à^ ^^^.^^rne ^ J^jUi» da Paris. 

1.0<^a>vaildeM. fioéeiMtinjtoraedes hdpfttamz, kiapÉré par 
M. d^ancier, J9tJfeiltdaiaiae Oabovatoive^ du ^oUëge de IPfanee 
sous «on Jiabiledireetilm est foDt important. 

(Lee radber^ea iieraonnu^tos 4e^Pattteur, «éanaiéeè par. lai, 
sont lies eai vantes c 

41 Toi^d'^kbord J'^i tevtliea de croire qaeies eaidtës dncerpa 
thyroïde, <x)naldérée8)hiÉiitaellenient^eoi&iae*dee véetoi]âea«lo» 
ses, commmilquout largemenit les unes a<?ec les autree ; dUea 
formentiainsi'unsyatèmede^aattuK dans toale lîélendiiedB 
Iknrgane. Cependant la déakanatraUen aesiplète'de ce fhitiM 
niainqueenoore« 

£a second Heu, je «vote «ratrimo&lxré ^e l^U^élium de 
nevêteaient, mis «n dau^e par iCcAnnansi^ Jdi |>ar Vkiâàow; 
existe réellement ; il forme-à lui cealja paroi de ces eavHéa, 
et il est ordonné en un grand pM pqiy^ de points A la membrane 
en dolhéliale des lymphatiques. ii 

De plusj*ai obserFé(|[tie leaTaUteetaK .lymphatiques ne se 
terminent pas en culs dç sac, au niveau des vésicules; ils ne 
sont pas noh plus formés simplement par des cavités clreusées 
dans ia tîharpente conjonctive, comme le vêtît Prey» ïls sont 
beaucoup plus développés queue Ta dît ccft bistcîtofgiste, trtHs 
présentant une iMDOi conetitiide far an «odatkéliamecmUtai ; 
ils fonaant «n xéeaaa <caaemeaKrfÉandn<à ,ieai >ltogiaiB. iJas 
alvéoles, Binfiijc|qie les «uôsseaux se ^ireafleat une voie dâda 
les tmirées de ifcisaa «lagtaetiif^pniaonlâeBiiaatte^ Uorges aiMM 
lym^aiigaaB..» 

V. |Dapil4éjralloii8.jNMr renatmilé, la ^hjiuhflaig^ i^ la 
4>aM^f44lfle d© la vea^le, _ 

-»- M.ia éaatear Guilàa«d,«ncian externe de l'hôpktal vreeket 
Biùûà, padoédar son «tmirail suar^a |ie(tiiologie'delavasaie« 
de ipaelqam looosîdépatidns r^eUves é ra aa tom ie et à <la 
]^y«inki€j»ederorgan&RqHreoMtt)iieBJdéoade JIM^AUiag et 
Jolyet, il indique que i aubui^iv/ix ^<Soioaio n'a Uoxi «p»* inna^ 
qae Tépiiiiâlinm'deMÉaùqueuBe'éat dâlndt* 

Relati¥eraenl à ranatMaie^iîauAaar rapporte simplement ka 
dsfféreaiesepiaiiapsémia^apa' tiaaaxiteuast acÉtsar ¥e 
tence des glandes» eoit ear àe cantia génital aia. 



VL Alisorpitoa f u l a m ^ fy ex|»drieae«a Pli;raU»loglai 

M. le docfcenr Prémond, médecin de fi^aalle aationai de 
Vincennes, dans une brochure intitulée Absorption cu iMt^ 
rapporte des. expérieiicef exiireprteea dena as liât phyaMagi* 
que ettfaérapeiatiqtie. Lesdaeft giiiliaqndHi «Dpctasiona aonï 
te suivantes: \^ L^akwtpitoti -eatanée d^qae e a ha t ane e médi^ 
amale non volaiito ne peut dira aééa; eile eet étehUa p« 
jptaqjérimeaiatian^ t^ ft* 0aaa tea cas otadiMânaa, elle n'eit 
poflfltible ^'* la teaipéDatate de 3B% e^8si^diIaà ua degré aa 
«wtes aapérianr àla iaiapéeaÉudada eoaps. R* i''- 

yu. Çalrf«r4i)toeaieal«a«»eKsfvptiaaei^ par laP^'M^NM^ 

Onajua^'àpréeealadade^aeda&ele eMasatta des netft 
optiques, les tibres eateraeesaperilelelleB aa partMpeat pas à 
rentiaom4eeneiit^tift«e4NPi»it aiaai «aa partiel. lyeprès le 
doatear liand^stamia^ {0$nirêmM, ^«7$, n* tliK '«»tte opl- 
nien eerait erreade^ et l^ntreoraisemeot serait aoaiplet; fl 
appuie aaa diredeiaeiaialieii «Bâlaaai<aes« e^id<Mpdriaaee0 
pbyaial09i««^& » - ' "• -^ _^ . 

XjeS'iacbandiÉi anateartBpiaa e e a rtet ia i É aa giagta aia aa 
<dilàsaMs opmaea h ia aia lf ia<taraig daiai dea a a la< i nTi ape<aaT 
Bi<|Qaa tffè«-oonôentidea4 i'«ide da ISéoiaiiaga dbl^ue et da te 
knipa, el>«n.oenpea botiaamalaa. L^ aaj pJi fc sn wr ph ygaioga» 
quescoasÉateatà^niiTer lapaifë anMDbqin» daa iobanaloa 
quBdii|aaaaax et la eouudia optiffoe ë*na tadariipbère aar nji 
tout jeune lapin, à ex amin ât aUër ^aa i Baw nr lea yaïUL d 
l^epMkdtnMMnopa^el aafin i Mm Iteatapaia. JL'ophthataids 



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m 



LE PROGRES MEDICAL 



cope a fait Toir, dès là fin de la septième semaine, une dispa^ 
rition totale ou presque totale des fibres nerveuses à double 
contour de la rétine dans l'œil opposé aux tuberculeis enlevés 
«t leur conservation parfaite dans l'œil du môme côté. L'au- 
topsie et Texamen niicroscopj^e ont conflrmé les résultats 
opbthalmoscopiques. 

Appliquant cette nouvelle tbéorie aux hémiopies dues à 
des lésions intracràniennes, le docteur Mandelstamm en con- 
clut que les néo-plasmes* de la ligne médiane du cerveau, en 
avant du cbiasma, sur les lobes frontaux, doivent provoquer 
des hémiopies temporales (par exception des deux moitiés 
internes des rétines) ; — les processus morbides derrière le 
chiasma^ des hémiopies nasales (par exception des deux 
moitiés externes des rétines) ;*— les lésions dans la scissure de 
SylviuB des hémiopies latérales, parce que dans ce cas un 
angle externe du chiasma et par suite un nerf optique, se 
trouvent atteints. Ces deux dernières formes d'hémiopie, peu 
ou mal expliquées jusqu'ici, ont, suivant Tauteur, fait com- 
mettre des erreurs sur le siège des néo-productions céré- 
brales. La publication prochaine dnm travail plus complet dans 
les Archives de Qraefe fera connaître plus complètement les 
idées de l'auteur à ce sujet. (Trad. E. T.) 



-o#>rs*i/txVi^v- 



BIBLIOGRAPHIE 

Pe la lièvre dans les maladies des voles nrinalres, par le doc- 
teur Malherbe, interne des hôpitaux. — Brochure de ISOpages avec nom- 
breuses courbes thermiques. — Ad* Delahaye. 

Dans le cours d'une maladie des voies \irinaires> soit spon- 
anément, soil après une opération, on peut voir survenir les 
phénomènes suivants : Le sujet est pris tout à coup d'un fris- 
son violent qui dure un temps variable et qui ne peut être 
comparé dansies cas graves qu'au frisson de l'infection puru- 
lente. A ce frisson succède une période de chaleur et une pé- 
riode de sueur abondante après laquelle, dans certains cas, le 
malade est absolument soulagé et revient à son état normal. 
Plus souvent, cet accès se prolonge et le patient conserve 
pendant trois ou quatre jours une température fébrile. L'accès 
dont nous venons de donner les ixdkia priaoipawKeet seul 
ou suivi de plusieurs autres qui surviennent à desiatervAlles 
variahlAfl 

Dans un grand nombre de cas qui s'observent surtout chez 
les vieillards, la fièvre au lieu de tomber complètement, per- 
siste dans une forme plus atténuée et se prolonge pendant 
plusieurs semaines et même pendant plusieurs mois avec ou 
sans accès plus intenses. Il y a donc deux formes de fièvre : 

— la fièvre qui procède par grands accès ; c'est la forme aiguë ; 

— la fièvre à forme lente qui revôt le type continu rémit- 
tent. 

— 1a première partie du mémoire de M. Malherbe est consacrée 
à l'étude des symptômes de la fièvre urémique en général et 
à une revue d^ accidents fébriles dans chaque maladie des 
voies urinaires en particulier. 60 observations dont 20 avec 
tracés thermographiques permettent à lauteur de formuler 
les propositions suivantes : 1* Un malade qui a déjà eu spon- 
tanément des accès est par cela môme prédisposé à en avoir 
d'autres après le passage des instruments. 2^ Ces accès doivent 
bien être mis sur le compte de l'opération puisque, chez cer- 
tains calculeux, ils sont constante à la suite des séances Can- 
dis qu'on n'observe pas de fièvre dans l'intervalle de ces der- 
mères. 3* Us sont quelquefois assez graves pour menacer la 
vie des malades et sont d'autant plus à craindre que le malade 
est plus âgé. 4« Conformément à Topinion de divers au- 
teurs, notamment Civlale, PhiUps etDoUbeau, les accès vont 
diminuant de gravité de séance en séance, ce qui tient pro- 
bablement à la diminution du volume de la pierre, ainsi qu'à 
l'accoutumane de Turèthre et de la vessie au contact des ins- 
truments. »• Môme chez les malades qui n'ont pas d'accès 
^^ix*^^ à proprement parler, il y a constamment un peu 
délévatioQ de température le soir de chaque séance. G© La 
cystite qui survient assez fréquemment après les séances n'a 
que peu d'influence sur l'état fébrile. 

C3ette première partie du travail de M. Malherbe contient un 
grand nombre de faits patiemment observés, aussi peut-on 



àdniôiird comme rigoureuses les conclusions que l'auteur en 
a tirées et que nous venons d'énoncer. 

En est-il de môme de la deuceUme partie qui traite de la na- 
ture de la fièvre et de ses rapports avec les lésions rénales ? 
Battant en brèche les théories généralement adoptées et par- 
ticulièrement celles de M. Maisoneuve se prononçant pour- la 
résorption dé l'urine toute formée, celles de Civiale et EéU- 
quet rapportant tous les accidents de l'intoxication urineuse 
à la pénétration de l'urine dans le sang, soit par une plaie^ 
soit par l'absorption au travers, du chorion dénudé des mu^ 
queuses vésicales ou uréthrales, M. Malherbe admet comme 
iource unique de la fièvre l'inflammation des reins. Pour prou<» 
ver cette proposition l'auteur produit un certain nombre d'ar- 
guments : 

l** Lldentité des symptômes entre la fièvre urémique et la 
néphrite interstitielle qui survient en dehors des maladies des 
voies urinaires. 

2* Au point de vue théorique» à moins qu'on n'admette les 
opinions de M. Maisoneuve qui ne paraissent pas répondre 
aux faits, on ne comprend pas comment de simples lésions 
de l'urèthre et de la vessie pourraient amener par elles-mêmes 
le développement de symptômes complexes comme ceux de 
la fièvre urémique. — Le rein, au contraire, vu l'importance 
de sa fonction^ ne saurait être malade sans qu'il en résuite 
des troubles sérieux dans l'économie entière. Qu'il y ait arrêt 
ou simple diminution dans la sécrétion urinaire (congestion du 
rein, néphrite interstitielle) ou que Furinesoit sécrétée avec 
des qualités anormales (maladie de Bright), on voit immédia- 
tement cette perversion fonctionnelle retentir d'une ma- 
nière variable, mais toujours grave, sur les autres fonc- 
tions. 

30 Les foits cliniques viennent à l'appui de cette manière de 
voir ; le rein est presque toujours malade chez ceux qui suc- 
combent à une fièvre urémique de quelque durée. 

Pour résumer cette seconde partie da mémoire de M. Mal- 
herbe nous nous servirons des propres paroles de l'orateur : 
« La fièvre urémique parait être toujours V expression dPune léHon 
rénale passagère ou permanente, lésion qui a pour conséquence 
un trouble profond de la sécrétion urinaire et par suite la ré- 
UoàjÀ^jié^^tfweH^iivsHm jie vw%ne dams le sang* » 

Nul doute que dans bon nombre de cas les choses ne se 
passent comme l'indique M. Malherbe; mais sa théorie doit- 
elle englober tous les cas sans exception ? Il est bien difficile 
de se prononcer à cet égard ; en tous cas, nous devons nous 
tenir sur la réserve, attendre d'autres observations où sera 
noté avec soin lexamen de l'urine qui malheureusement a été 
oublié par l'auteur, et qui à lui seul eut suffi pour donner un 
appui solide à la théorie. 

En résumé, — étude consciencieuse de la fièvre urineuse, 
basée sur un grand nombre de faits personnels; — théorie 
ingénieuse se basant sur les rapports de l'état fébrile avec les 
lésions du rein ; — en voilà assez pour recommander la lec- 
ture de cet ouvrage écrit avec une véritable méthode, et une 
grande précision. q. Pkltier. 

NoXTyELLE PINCB POUR CIAIBIR (l^ ▲lOUIL'^ 

LES Fans. — M. le doeteur GÎtôzowaki a 
présenté à l'académie uae pinoe fabriquée sur 
ses indications par M. GoUin ei destinée à 
saisir fortement les aiguilles les plus fines pour 
pratiquer les sutures des paupières ou de la 
conjonctive. Cette pinoe se fixe à l'indicateur 
de la main droite, au moyen d'un anneav 
ouvert le pouce appuie sur Tautre branche pour 
la fermer et TaigulÛe est fortement saisie entre 
les mors garnis de plomb. Vu le peu de longueur de rinstrument c'est pour 
ainsi-dire entre les doigts que Taigiiille est saisie et pour cette raison on la 
dirige ayec plus de d^catesse et de précision à travere les tissus. (Fig, 9.) 




NOUVELLES 



Mortalité ▲ Paris. Du 30 août au 5 septembie, 817 décès. Rougeole 
11 ; — fièv» typhoïde. 32 ; — érysipèle, 6 ; — bronchite aiguS 83 j pneu- 
monie, 30 ; — dyssentérie, 9; — diarrhée cholériforme des Jeunes enfiants, 4lr 
— choléra nostras, 3 ; — angine cottenneuseï 9; — croupi 10{ — affeotiona 
i puerpérales, 3« 

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l» FilOeBBS MS&lQkt 



HT 



LoMttMur» Ou «lift 30«a»CtÉ| i,m dWi»JHy i ti »ttf « 4f — /Uatrb^ £77 ; 
<— choléra no8tras> 12. 

tÎEOuSBLk.Ântricie, Onslgnale cette semaîne^fitîe TtéHermeSk» Wôchnschu 
une l^ère flagmoàtation àans Tépidémie ; le nottbi-d dds tualades, eu ville 
«i dans le» hôpltsax, Ttrie dé 75 à ItS par jour. Le ft acAt, T5 mcdïdes» Its 
W, M; la 9^ Mlle tO^ M; le 31. tn; le 1«' septembN, 95» le 9, M. La 
mrydM tai d'erafioq sap. 001 ; cette fro^ortiCNà « été dl^aMéa âmm kee^ 
conde moitié de la çemaine. Le VI qÊMttàBt (Meriitrii) ait k phis éprouvé ; 
il y a plusieurs cas de mort rapide chez des enfants. Les autres quartiers 
n*ofient entre eux que de légères différences, dont rien nç rend compte. 
L*élat sanitaire de hrriUe, à part le cholérSi est extraovdbairenMnt bon ; 
le lolfld deeBMiMea dans 1m kdpilaïax de Viense « baissé. Pans Imtkm- 
bourgside Vienne T^àééiiie eu^nente et dans le& «nmma, de «owatiù 
lbyeff.«B àédasent* JLet dietwl* df» UlienSslf . liieMbao)«» QlwireHaton, 
WeidhofeiL e| Z^vet^l «Mteeuls iA<teme& Jusqu'à préeeot, k JBnzce«<^f 
]^f4a Brom» l'épidénùa décroit; mMs à Maûk, distriçl de Schûhi), une 
grande augmentation « nécessité renvoi d*un personnel spécial. 

iltflM. — P'aprèilea? d» 6 septembre de la Qa^tctta tnedica itallana 
wi a fi» la démise. province infestée par le choléra serait celle de Rovigo. Il 
jègne, àundeg^ Wodéré,dansIe Frloul et diminue à T^éviseet àVenise. Les 
provinces d^trie et de IVenle sont envahies. Il existe toujours k Parme, dans 
les Marches et i' Qdne». 

Legà9rû, *— D'ayfèenetnieerrespei&dBQt le choléra a diminué et Tépî- 
demie pereU U>«eh«r à sa fin. Par contre, il nous signale Tapparition de la 
djssentérle et de la fièvre typhoïde, principalement aux environe de la ville. 

Mommi. Bu 30 ao&t au 6 septembre, il y a ou 55 décès cholériques (42 en 
«Ua»iaÀ XVLûSfkA i^ânéraL 4 àl*H&tel-Pieu«] Le total des décès depuis le 
début de Kâûiidâiaie (4 août} ja^qu'an 6 septembre est de 193. 
■ Svreux, Ô'eet à tort qu'on a r^ndu le bruit que le choléra avait pessé à 
Evreux Lee reneeigiiementa que nooe recevons de cette v^e nous appren- 
nent que depuis le eommeneement de l'aimée jusqu'à ce Jour il y a eu S décès 
fÊ9 diarrhée» 4 par eholéra infaniilfi, 2. par le choléra sporadique (O et SS 
août). Enfin, le \^ sept, une femme de 29 ans, atteinte de phthisie laryngée, 
a suocomb^'^ des accidents cholôrîformes. * 

Zi9f9ua, — Contrairement à l'avis inséré dans la Q^caetU iês Aâpitauw^t la 
Tîlle de Usieux Bon^etalement n'epee W ^imt^ P&f lo eheléfe, maie eneere 
cen état eanitaiwetl ese^knt. 

JBâpUal da U Mli^« — tO décès par hm effections cholériformes et le 
«boléra du 4 ault «ifitiiafoa % ^mihH afteMrirorme, 1, -^ eholéra nostres, 
a, <-* choléra esiatlque^ 6, — d'autres iqaladetf sont eneore en traitement. 
Aa poinl de vuedn sexe, eee malades se répartissent ainsi: 5 f^nmest 7 
t. Be appaiti e mi e ul pcfer ie p k p at t 4 krive gauche. 6 d'entre eus 



B$ ui n é$ le i b fa l >r» i#Ft, '^ « ééeèe h i eeptemire e^n 1> 5. 
JQ^i-flM». «^.D» 4m% JMplenitre, t5 «&e, 8 «k;ès; 7 MimeS) s n«i- 
mei» Cl» f^Mm pia il mui e at iee f», «P» r I®. &*" #fr ang|i#sscment^ 
mjpik^i U^Méèm- ^ I>9 4 a» tOeepleMl)Bs, la ««, 8|Mp (afi et là.) 

Trois cas se sont déclarés dans rhôpîtat. 

SôpiMl Bà^t-Awt9in9. — Du « •« 4t sfcptenjbre, I pas ^ femmes, t 
homme) deux décèe. hiarehe rapide. Les 4 malades onidejU «^ m»* 

Montai S^^LùuU. **- Le 29 ao^t, deux malades derh^fit»! iQ»t MMli 4u 
éboléra. La 4 aepteobre. 4 cas, dont ) développés dans l'iatfrânt de l'fcèpir' 
tel. Do 4 enil eeptembre, il y aeu tScas; dix appartienaeslèdee aMlades 
entrée pour une autre affootien à llidiNitel. On compte dta Imàamb ef *r 
femmes. Ces c^ proviennent dee iO», «*, i2*, !»• et 19" aïfondiôJemeBts. 
Dans plusieurs cas la mort est survennepromptement. 

HspU4ii€ InFéfU.'^UfOÊB^ euqqatncasde choléra f% décès) «I 4 a»* 
tree cas d'afiEiçtiaD» choJbânformes (2 morts) du 4 au il eepteq^e. 

— Dans une même maison, M. le Dr Landur a observé deux cas à maj^e 
en qnelqtte sorle Mroyante (• k lObe^wJ i'qn de ces m^V n'avait j^ 
eu de diarrhée prémonitoire. 

ÛBABAHXATI^- — Tous les navires, sans exeeptiee «RftenA li deirtiiieAlMi 
Û» FftTd fft ux, doivent désormais s'arrêter sur rado de Panillac pour y subir 



Les navires^quittant Bordeaux devront tous se munir fl*une patente flé 
fmté. Cette patente de santé sera net|»«t r*— •HHyàéjitq^ih^Pifaiiiip 
1^ mesures quarantainairee prises pr f luphv» p^« im^im ipoi^k 4ps 
frovenanoes françaises. 

GOKGnÈS MÉDICAL I.fllM|.9»i^M' ** VlWKtafl WPt|»» A. VpM^P» 

1^ congrès médical intiiMtioAal^ «si «uMrile i«<;^e)i^mk«k. Les ^feii- 

l^ts pariûssent devoir être les mêmes qu'à Paris et à Florence, c'es^^i-dire 

\ suis. QueUe solution attendre sur^ les. plus hautes cruestio^is scientifiques 

i fodales et économiques de la lecture des théories éenlee dese le calénaè ? 

(l^aiUe îBi^itMUBe atiMchp i 4es f^pUeio»^ co«me ceUes que le 'congrès 
#Gie«ii)a «w benl de àmi heures de l^eture sur U vec(5iDaUQn obl^atoire, 
•mk rèjg^ffaiatioa de la ptoatilutioci, sur U quaraotaWe de çholér#, sur 
I lamiwrii4t cA^e i»aladie»^ur V^AsavûssAinfint des tilles 7 Aucune ville n''en 
IMndra compte, et les quelques gouvernements qui ont envoyé des délégués, 
I l'o«t iait fvt eoerteisie pow k direetion de.l^xposlUon plutôt que dans le 
^ éessein d'en, iicer 4aa règ^s de condaiie. H y a eu un congrès à Constant i. 
Iiople où avaient envoyé des délégués tous les gouvernements et seulement 

0* *> taHi ■ 






moia ^e 1» fiieetioA du choléra^ et le réeeltat Jbt Irak Qa\ 




sentée par Imventeur des congrès internationaux» Tltalia^' la vvîelne' di 
l'Autriche, par le président du congrès de Florence, l'Amérique duNordîpar 
m «Uilnaiid 1 A rmtëeptfe* de^ Vi«MMi du émttè, Ms iB^dlât^ féitôm- 
més brilieiit par toor abséM» ainiî qoe.V» t^Ahioiaptêi? m MStBfteM k 
leA géomphes xaédicauz ; en fait de pro f eo oo tt s d'Uimeraté il n> A ^e 
tjois meiQbres du oemité et le reetew. Uj» pareil coùgrèai de l'atfew de to% 
les étrangers, ne peut offrir aucun intérêt, quant nôiàè Is cbmfté déjfloifldklt 
plus de bonne volonté qu'en n'en met à iàire croire lé contraire, ise aeeréc- 
taire général petit bien proclamer ^e,< leslég^atçursila^p^t^s pf^^ at« 
ftaoheioiit «ave 4ftitè U?ie gfôd'ô impofWnç^ ajjx ^<èô^Iuâïonft..i4P jf^W^ 
que pré9|^ n^ grinça éclaijné r y nous pouvons cççjrç g^ «ette asswUon a 
surtout po4r bu( ^ l^jrg j^çjr > l'vchiduc Régnier. CFi&A^^ W.* iffl- 

CoMCOWS. Le concours ^vf les prix de l'internat dont nous avqçs indi- 
qué dans le n* 13 la composition du Jury, s'ouvrira le S nove^nhre. — La 
concours pour Vi^tertu^t s'ouvrira le lundi 13 octobre à midi précis." 1^, bs 
élèves externes en médecine et en chirurgie de 2^ et de 3* année sont pré- 
venus qu'il sont tous obligés de prendre par au concours sous .peine d'^e 
rayés des cadres des élèves des hôpitaux. On s'inscrit tous lés Jour» de 
une heure à 3 heures depuis le tl sept. Jusqu'au 27 eept. inclusivement -^ 
Nous rappelons que le «mcours pour V externat s'ouvrira le ^ octobre, 

École de icédegine pb Reims. — Sont nommés à l'école préparatoire de 
médecine et de pharmacie de Reims : 1* Professeur de physiologie (chaire 
treneftirmée) M. B^^, prgNvW ^tentlVii 6t A j/ljA^tSH^ '0 ?»- 
feseeur d')uiatom|^ «anbtil^ (olato moOlHdlJMi ficgm» M ~ 
adjoint de patholMlt eB^nrn^ î »r 3* Pipi^WHI ^ A^WMutim 
transformée) M. MiB^ A nip f i W iai ■J'UniJH lutwiHflil mmi!màmmm> « 
— 4» Professeur «lOeleiiip HaUrtfei^l matiàfe aiMfa)i (eMfP tiHiai««|e} 
M- Lemome, sup|»|#n^ ^^ ren^W^w^el de M. V^Idaii ; ?« ProfiMiyir 
adjoint de patholêffai fijôerne ; Mt Luton, suppléant pour les chaires de 
médecine, en remplacement de M. Doyen ; — «- Suppléant pour leè ehaires 
de ffiédeeine, M. Heorot, suppléant peur les y^^aîrag d'eBatomia et physio* 
logjie» en rempUeemeni dé M. L|iWi>. 

SociÉTi de TEXPéaAKCE. 44foeiatiûH ffffnfoiafi finira VgkHf des boifson 
alcooligueê, Pi'ùff à décerner e% 1974, — 1^ ^e^fion? '^ éétprmîner à 
l'aide de l'analyse chimique, de rphaervaiion cBniq^e e^ de Vei^périmenMiQUf 
ies analogies et les différences qui, sous le doublip rapport de \ ç^mpositfon 
et des effets sur l'organisme^ existent entre Tesprit de vin et les aleools de 
VIBHK'vIVW piWHNM^^^ uv^ee au çs^BSi^roo œs Be^esM^ ev e^e iMMai^f8« 
I.e|^i]^ Mra <i| t«S|9 fran^ l^oa ^mx, prdifs de fai^ trfte-^e(M|io|| qe*e|n- 
pTo^S^é c4m 1'* 4u«||lon pourront (6tTf traités mUikM^ 

^ Q^t^Êfêffi- ~» GoQseils au peuple eur les daofjen ik l'akui âm bcfa- 
soQi alcfgî||nes i| |es avantagée de la teppénaee. Le pKx asm de |00 

^ri0 à é69$pmren ISTfS. — ï^ Question. — Montrer, par des reàhfr- 
«klHi.afcatisti^nes cûroonscriles à un arrondissement ou à un canton et s'étfn- 
dent; eiuMnrt <|^ peasible, comme période de temps, du oon^j^ncement du 
sIMe Jusqu'il nofl Jeurs, quels aont les mpport$ en|re raocroissemeg^ du 
nombrç ^B .cabarets et les changements suimsue daiw ia |iatelité« la n^r- 
laS^ îa durée de U vie moyenne, le irWna|^ 1« MppeMi des malades 
eoiej^iaks, des suicides, le nombre ie» e i <ip y <i» l ll d« mmm Wi^taire p^ur 
faiUesse de constitution ou iafiimilés. 

^ (Question. — Étude comparée dae UglsMons lelatives Met déirite de 
^Gpeappa daae Im dv^ers États de l'Europe. Chercher dans eette étude |efl 
d(méee sur lee woâifications dont la législation i'rançaise serait sasoeptl^la 
a» peinA de v«i§ de }a répreseion de Tabue des boôssons alcooliques. 

S* QHêttion, — Étudier les associations eoopéretives de consomAiafon 
«pti existent ea ÏVance, les causes qui en ont jusqu'à ce jour restneint ^'ex- 
tension et les avantages qu'elles présentent au point de vue de h tempéranoe. 

des vHles et des campagnes, et do leur n^té au point de vue de la |||i- 
^émÊtÊ^-Pêm émâfê #«P9 JM^ dernières questions, le prix seif de 
500 liHi^. I# preMpmf #éiÉWde ces divers sujets de prix a été pi||l^ 
po|r kl^ ipmiiiwi tot fc m4 4ans le n^ i des BuUetins de la Sojijfté 
®t SfiUr ]sSi 3 a^î^trcs dans le n^ 3 . 

j$Wa. — <• Les mémok^sy 4cri|e i^n frayçalf fû en latin et accompapi^d 
d^un pli cacheté avec devise indiquant les noms eCedresses des auteurs,dev«pit 
^tre envoyés à M. le D^ Lunibr, secrétaire général de l'œuvre, n^ fia 
rUnii9fl|il(é| $, À Pwris, pour lee pw de 1874, avant le i*' Janvier |i 1$, 
même année et pour ceux de 1875, avant le 1*' décembre 1874. 

TxASmt DE csiTAX.. — PendAM le premier semeetie' IMî, «a e Uni à 
la cQcsomxoation; à Paris, 89S ehevaex. âMS et mideto, q«l «at dMné 
109030 kilog. de viande. Pendant le premier eemeetre t«79 («raai la guMTe) 
1 ,yn animaux ont donné Se6,44ê kilogr . « 

JgSnfin pendant le semestre correspondant de 167), en « li^^ 4'U hou« 
cherie 5,180 animaux qui ont fourni 883,840 JkUegr. de viasde, no» «oM^ris 
te cœur, le foioi la cervelle, la langue, etc; qui «ont ceneenuBés<eeauBe «|ux 
itkkmL Qn c m i toi a k «êae pwyièe e» fwfince. 



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v^oogle^ - 



leg 



LEPROGEES MEDICAE 



• Im chevaux de boucherie sont payés en moyenne 1^5 à 150 fîr. environ. 
La nootelle industrie augmente donc la Taléur des chevaux usés et non 
malades de plus de 100 fr ; de sorte que la fortune publique de la France se 
-trouve accrue de 400 millions environ par l'admission de la viande de cheval 
4ans Talimentation publique. 

\ NoifiNATiOK. — Le docteur Ceradini de Milan, vient d'être nommé, 
après concours, professeur de physiologie à G'ônes. (L'0«er«tf^orfl.) 

Hôpitaux MARirncBS bn Italie. — L'Italie possède sept établissements 
l)lacé8 sur les bords de la mer et où sont soignés les enfants scrofuleux. De 
plus, U y a dix localités qui ont institué soit dans des couvents, soit dans des 
maisons mumcipales, des asiles spéciaux pour la môme catégorie de malades, 
: Vacances médicales.- A céder iin-^ " ,^^^. ^^^ .i^„ 

,-r^.ic, tt rttii», ttece«5 a© 1872 1 17*800 ft»., dont ôil peut justi- 
fier. Pour lôuâ Wtisëîènêiîiélils, s*adresser ôtil bureaux du 
journal, de midi à 4 heures. 

— On demande un médecin à Méridon, chef-lieu de canton du départe- 
ment du Calvados. 

Ce bourg, situé au centre de la vallée d'Auge, est traversé par trois li- 
gnes de chemin de fer, dont une en construction (chemin de fer de Mézidon 
, à la mer). l.a population avec les communes ei\vironnantes (6 kilomètres de 
-distance) est de 4,000 habitants. S'adresser pour les renseignements : 

A MM. Serres et Cruet droguistes, 3. place Saint-Opportune. Paris. A 
M. Malhéné docteur médecin, à Auteuil, Paris. (Courrier méd.) 



Aux àureauùs du PEOMâS hémcal, i, Ru$ des Écoles. 

Chicot. (J. M.) Leçons sur les maladies du système ner- 
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BouRNBviLLB. II® série, !«' fascicule: Des anomalies de Vaiaxie 
locomotrice ; iii-8^ de 72 pages avec 5 figures dans le texte et 
une planche en chromo-lithographie, 2 fr ; pour les Abonnés 
du Progrès médical 1 fr. 1 5 franco, 

FoRTD* (Ed.) Etude sur Tépidémie de variole qui a sévi 
dans le département de TEure pendant les années 1870 et 1 871 . 
In-S® de 50 pages. Evreux. Imp. A. Herissey. 

Bulletin des travaux de la Société médico-piratique de 
Paris. Années 4868-1872, — Grand in-S® de 144 pages. Paris, 
1873. Typographie Malteste. rue des Deux-Portes-St-Sauveur. 

ALYARENao (Da Costa). Delà Ihermoséméiologie et iherma- 
cologie, analyse de la loi thermo -différentielle, observations 
originales touchant l'influence de divers moyens thérapeuti- 
ques sur la température pathologique. Trad. du Portugais par 
J.-F. Barbier. In-8 de 132 pages. Lisbonne, 1872. 

Le rédacteur- gérant : Bournkvillk. 

YBR8AXLLB8. ItfPRIlCBRIB GBRF BT FILS» 59, B(JB DU PLB8BIS. 



DRAGEES ET ELIXIR 



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let les plas effîcaces, puisqu'il est main- 
I tenant prouvé que le fer, pour être assi- 
Imilé^ doit être transformé en protochlo- 
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nerveux. K^^ faiscieule: Hémorrhagie et ramollissement du cerveau Jn-^S de il 68 pages 
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con": 9 fr. ; du 1/2 flacon : 5 îv.— N*avoir eon- 
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sert pour la toilette. C'est le préservatif le plus 
sûr contre la contagion, et il doit être employé 
en temps d'épidémies. Prix du flacon : 2 fr. 50 c. ; 
du 1^ flacon, 1 fr. 40 c— Chez l'auteur, 12, rue 
de Buci, Paris. 



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plus en plus en France. Il y a là un progrès hygiénique marqué. Son influence utile sur le développement des systèmes 

musculaire et osseux est indiscutable. C'est cette raison qui la fait conseiller par les médecins et les hygiénistes aux 

mères pendant la grossesse, aux nourrices pendant Tallaitement. Elle est préférable pour elles à toute autre boiseeo. 

I Bile est très-utile aux convalescents. ., ^ . ' 

I «lies soins minutieux apportés dans le choix des substances et dans la' fabricatiozï de' la*^ bière Fania, et les succès ob^ 

[tenus par son usage journalier, lui ont valu la préférence d'im grand nombrê^^ de médecins, français et étrangers. 



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BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6. 



20. SEPTEMBRE 1873 




Progrés Hédical 



PRIX DE L'ABONNEMENT 

Un an !• fr. 

Sixmois 9 » 



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200 fr. 
100 — 
60 «- 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 
Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 

Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministration 4oi* être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 

icTprix d'abonnement doit être envoyé en mandats- poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du 1«' de chaque moi?. 
Oia s'abonne hors de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS. — Le prix de Vdbomiemetit d'un an est de dix 
FRANCS pcnir MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE. — CuNiQLE MÉDICALE : Du pouls lent, leçon de M. Charcot, recueillie 
par Boorneville. — Clinique chirurgicale : Luxation de U seconde phalange du 
second orteil du pied gauche, par P. Budin ; — De la perforation des parois uté- 
rines par rhystéromètre, par L.-E. Dupuy. — Physiologie : Influence des con- 
ditions respiratoires sur le mécanisme de la circulation veineuse Ihoracique, par Ko - 
sapelly, — Bulletin du Progrès médical : De l'expccioration albumineusc après la 
tboracentèse, par A. Sevestre; — Congrès de Lyon et de Vienne; —Le choléra, 
par BourneviUe. — SociÊrés savantes. — Congrès scientifique de Lyon : Analyse 
des communications de MM. Seguin, Riembault, Pétréquin, parFrantz Gromier ; — 
Hygiène hospiulière. — Académie de médecine. — Soeiélé anaiomique : Epiihé- 
lioma de la racine de Tongle. par Kobin et Coyne. — Revue thérapeutique : D« 
ralimenution par le recium, par Leube (Trad. E. Teinturier).— Enseignement 
MEDICAL LIBRE. — NOUVELLES : Mortalité à Paris, Lyon, Liège et Londres ; — Le 
choléra dans l'Inde, en Europe, en France et à Paris; — Otto |Obermeier; — 
Congrès de l'Enfance. 

CLINIQUE MÉDICALE. 

HOSPICE DB LA SALPÉTRIÈRB. — M. CHARCOT. 

De la compression lente de la moelle (1) 

Leçons recueillies par Bournevillk. 

POULS LENT. — PHÉNOMÈNES PRODUITS PAR LES LÉSIONS 
DU RENFLEMENT LOMBAIRE. 

Messieurs, 

(/•). Un des faits les plus intéressants, mais aussi, si je ne 
m'abuse, les moins remarqués, de la symptomatologie des 
lésions spinales cervicales, c'est, sans contredit, le ralen- 
tissement permanent du pouls que l'on observe quelquefois 
en conséquence de ces lésions. 

L'observation chirurgicale a depuis longtemps reconnu 
que les fractures des vertèbres cervicales ont assez souvent 
pour effet de déterminer un ralentissement remarquable 
des battements du cœur. Telles sont, en particulier, les 
fractures intéressant les 5« et 6« vertèbres du cou. 
M. Hutchinson a vu, en pareil cas, le pouls, — qui toujours 
alors, suivant lui, reste régulier contrairement à ce qui 
aurait lieu s'il s'agissait de la commotion cérébrale — ne 
plus battre que 48 fois à la minute (2). Suivant M. Gurlt. 
dont je vous ai recommandé déjà la statistique importante, 
les battements peuvent môme descendre jusqu'à 36, 20. Les 
fractures de la première dorsale paraissent être suscepti- 
bles elles-même% d'amener le ralentissement des pulsa- 



(l) Voir les n** 2, 4,8, 10, 11 et 14 du Proarès médical. 
• (I) Hulchinson. — On fracturée of thc Sipinc. In Zonidon, Ho$p. Reports 
1806, t. III. p. 366. 



tiens (1). Bien entendu toute intervention de la commotion 
cérébrale se trouve écartée dans ces observations. Dans la 
règle, le ralentissement du pouls lié aux fractures delà 
région cervicale est un phénomène essentiellement transi- 
toire et bientôt il fait place à une acc^^lération très pronon- 
cée et presque toujours de mauvais augure. 

Il arrive cependant parfois qu'il persiste, à titre do 
S3^mptôme permanent, pendant plusieurs semaines. Je 
reviens à ce propos sur le cas du docteur Rosenthal (de 
Vienne) que j'ai mentionné plus haut : Un enfant de 15 
ans reçut un coup qui le frappa dans la région de la 6« ver- 
tèbre cervicale. Les symptômes d'une commotion cérébrale 
légère et tout-à- fait transitoire se manifestèrent aussitôt, 
accompagnés d'une hémiplégie du côté droitqui, elle-même, 
ne dura pas plus de 24 heures. Néanmoins pendant les 
fluatre semaines qui suivirent l'accident, en outre de la 
dilatation pupillaire déjà signalée, on remarqua que les 
chiffres des battements du cœur restaient, d'une façon per- 
manente, très-notablement abaissés. Les pulsations oscil- 
laient entre 56 et 48 par minute. Le malade guérit com- 
plètement. 

Ce cas, très-remarquable incontestablement, ne rend-il 
pas déjà très-vraisemblable, que le phénomène du pouls 
lent permanent pourra, dans de certaines circonstances, 
s'observer avec toutes ses conséquences, à la suite des 
lésions irritatives de la moelle cervicale, en dehors même 
de toute influence traumatique? 

J'ai dit, toujours, avec toutes ses conséquences, parce 
qu'en réalité, ainsi que vous allez le reconnaître, le pouls 
lenf permanent n'est pas, tant s'en faut, un phénomène 
indifférent, pour peu qu'il soit très-accentué. 

En dehors des lésions traumatiques de la moelle cervi- 
cale ou du bulbe rachidien, le pouls lent, dans l'opinion 
des auteurs peu nombreux d'ailleurs qui l'ont étudié, ne 
s'observerait que comme une conséquence de certaines 
maladies organiques du cœur : le rétrécissement aortique, 
la dégénérescence graisseuse des muscles ventriculaires (2), 
la présence de dépôts fibrineux (infarctus?) dans cçs 

(l) Gurlt, /ov. cit. p. 50. obs. 61 empruntée à Hughes {Dublin ffosp.Rcp. 
i, II. 1855, p. (145 et obs. 22, rapportée par Tyrrel {Zoudon. med. and Phys. 
journal, t. 61. new séries, vol. 6. 1829, p. 232). 

(i) W. Stokes. — Observations on soms Cases of perfnanently Slow pulss^ 
Dublin Quarterly Journal of msdic. science. August I. 1846. — Traité des 
maladies du eaur et de Vaorte, trad. par le D^ Senac : pp. 138, 332» 3<to, 
315, 337. ^ R. Quain. — Msdic, chir. Transactions^ t. XXXIII. 



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LB PBOaRBS MEDICAL 



iQèmes muscles (1). ie «uisbien loin d^ vo^teir nier que le 
pfe^nomënedu pouls lei^t puisse vecooa^rej^ en effet, pour 
point de ct^afrt liine lésion 0Fg£^»i^vie du conv* Mais je doU. 
d^larer que trote ft^sj'ii^ obs^rr^ ce phénomène permis- 
ti^t, aoua une Sç^im trèsr^^yy^nttsi^e (90, 30 pulsations, par 
minute), à rétatpeptnanent, pendant plusieurs années, chez 
des Yieillardsde cet hospice, et que dans ces trois cas, après 
Yérification anatomique attentive, le c<9^ur ^ é^ trouvé soit 
tout i fait sain, soit ne présentant que des altérations véri- 
tablement banales (2). J'ai été conduit par là à me deman- 
der si, tout au moins dans ces cas oii les lésions cardiaques 
font défaut, la cause organique du ralentissement des 
battements artériels ne serait pas dans ta moelle cervicale 
ou dans le bulbe rachidien, plutôt que dans le cœur. A la 
vérité les recherches anatomiques que j'ai entreprises à cet 
égard, sont restées jusqu'ici sans résultat définitif. Mais il 
importe de remarquer qu'elles datent d'une époque, où nos 
moyens d'exploration en ce qui concerne les centres ner- 
veux étaient beaucoup moins puissants qu'ils ne le sont 
devenus aujourd'hui. 

Si, Messieurs, j'insiste sur le pouls lent permanent con- 
sidéré dans ses relations possibles avec les k^sions spinales 
ou bulbaires, c'est non-seulement parce qu'il s'agit là d'un 
phénomène dont l'interprétation intéresse au plus haut 
degré la physiologie pathologique, mais encore parce que, 
très-habituellement, il s'y surajoute, ainsi que je le laissais 
pressentir tout à l'heure, des accidents graves, capables de 
déterminer rapidement la mort. 

Voici d'ailleurs en quoi ces accidents consistent. Ils sur- 
viennent par accès, se répétant irrégulièrement à des épo- 
ques plus ou moins éloignées : tantôt ils se présentent avec 
tous les caractères de la syncope; tantôt ils participent à 
la fois, quant aux symptômes, delà syncope et de l'état 
apoplectique ; il est enfin des cas, dans lesquels il s'y ad- 
joint des mouvements épileptifbrmes, surtout marqués à la 
face, avec changement de coloration du visage, écume à la 
bouche, etc. Le pouls qui, dans l'intervalle des crises, bat en 
moyenne, 30, 40 fois par minute, se ralentit encore pendant 
l'accès, jusqu'à descendre à 20, ou môme à 15 pulsations. 
Il s'arrête même, momentanément, quelquefois, complète- 
ment. Toujours l'état syucopal ouvre la scène ; l'état apo- 
plectique avec sommeil stertoral survient ensuite,au moment 
où le pouls, un instant supprimé, reparait, et où la pâleur 
des traits fait place à la rougeur du visage. C'est dans ces 
mômes conditions que se montrent parfois les convulsions 
épileptiformes. 

L ensemble symptomatique reste invariable, Messieurs, 
soit qu'il y ait des lésions organiques du cœur bien et dû- 
ment constatées, &oit alors que ces lésions n'existent pas, 
ainsi que le démontrent mes trois observations. Quelle est 
donc l'origine du ralentissement du pouls et des accidents 
qui s'y surajoutent dans les cas du dernier genre? Je suis 
très-porté à croire, je le répète, qu'elle doit être cherchée 

dans la moelle épinière ou dans le bulbe. En l'absence d'ob- 
se^^'ations personnelles propres à décider la question, je 

(\) Ogle. -^ Fibrinauê masseê deposited in thô substance of ihe hsart's 
Watls, JSUmarhable BUmnss ofthû puise; Bpileptic Beùmres. {Pathologicat 
^cietyy 1863, p. 89.) 

(2) Le cœur ne préseotait à l*aiMeultatioa et à la percussion, aucun signe 
d'altératiou dans un cas tarte-inUrassant à^ pouls lent permanent aTec atta- 
4]0M syncopales et épileptiques^ publié par M. A. Rotureau, dans Y Union 
Médicale, (i^ omis IWO, n' », p. 331.) 



puis étayer mon hypothèse non-â(iwliinent sur ce qui a 4!M 
dit des effets produits par l'irrilsit^ traumatique des vét 
glons sud^rieuves <Ae la i«oette, J9^|» encore sur la connais- 
aaijM^ d\M^ fiait |i4irtici^Uer ex^rômew^nt remarfuAbleet <|i|i 
jusqu'ici est ?es*é iSim Vowi^e, je b» sais trop pourquoi. 

Ce fait appartient au D»" Halberton, qui l'a pubMé dans les 
Transactions médicO" chirurgicales de Londres, pour 
1844 (1). Il concerne un goUl^i^n âgé de 64 ans qui, dans 
une partie de chasse, fit une chute sur la tète et perdit 
connaissance un instant. Il dut rester plusieurs semaioes 
au lit, se plaiguaçit d'ui^ douleur vive au cou et d'une gène 
marquée dans les mouvements de la tête. Cette gène per- 
sista longtemps ; cependant durant les deux années qui 
suivirent Taocident, ce gentleman put se livrer à la plupart 
de ses occupations favorites. Ce n'est qu'au bout de ces 
deux années que survint la première crise synoopale {a fain- 
tiyig fit), et l'on reconnut à cette occasion pour la première 
fois que le pouls était ralenti d'une manière permanente. 
Pendant le coups des deux ou trois années qui suivirent, 
les accès se reproduisirent et se rapprochèrent de plus en 
plus, en même teimps qu'ils devenaient plus longs. Le plus 
souvent dans ces crises l'état syncopal faisait place bientôt 
aux phénonàènes apopleotiformes et épileptiformes dont je 
vous entretenais il y a un instant. Le pouls, qui dans les 
conditions ordinaire» était eu moyenne à 33^ tombait à 20, 
à 15 même aux approches de l'accès, et il cessait momenta- 
nément de battre lorsque celui-ci avait éclaté. 

La mort survint dans une de ces crises, et voici ce que 
l'autopsie, faite par Lister, permit de constater. La partie 
supérieure du canal spinal et le trou occipital étaient con- 
sidérablement rétrécis dans le diamètre antéro-postérieur; 
à peine ce dernier pouvait-il admettre le petit doigt. La 
dure-mère et le ligament qui recouvre la partie postérieure 
du corps de Taxis était très-épaissi. L'atlas avait conservé 
sa situation normale, znais les articulations qui l'unissent 
à l'occipital avaient subi Tankylose osseuse, de manière à 
ne permettre aucun mouvement, La moelle allongée était 
très-petite et d'une consistance trèsrferme. Le cœur était 
volumineux, les parois ventriculaires plutôt minces, mais 
U ne présentait d'ailleurs, à part un certain degré d'épais- 
sissement de lendocarde dans plusieurs cavités, aucune 
altération digne d'être notc'e. 

L'auteur n'hésita pas à rattacher tous les symptômes re- 
levés dans son intéressante observation — pouls lent per- 
manent,, crises syncopales suivies de symptômes apoplec- 
tiformes et épileptiformes, — aux effets de la compression 
que la moelle cervicale et le bulbe avaient dû subir en 
conséquence du rétrécissement que présentaient la partie 
supérieure du canal vertébral ainsi que le trou occipital. 
Je m'associe sans réserve à son opinion (2). 



(1) T. H. Halberton.— uicMe ofsloro puise wUhfainting fits, n^hieh /Irst 
came on ttco years afkr an injury of the neck, /rom a falL (Med. chir 
Trans,, t. 24, London, 184l). 

(2) IjQpouU lent permanent avec attaques syncopales, apoplectiformes et 
épilepUfonnes, s'obserye quel^efois à titre d^aocident consécutif à la ^ph-" 
thérie. II y a lieu de croire, d'après ce qui précède, que ces symptômes 
qu'on s'efforce toujours de rattacher soit à une altération des parois ventri- 
culaires^ soit à la formation de caillots dvia les cavités cardiaques, relèvent 
dans certains cas, au moins, d'une lésion siégeant dans le bulbe ou dans U 
moeUe cervicale supérieure; c'est là une thèse que je me réserve de déve- 
lopper par U suite. Consulter à ce çujet r Millner Barry, Britisk. medic» 
Journal, July 1858; — R. Thompson. Medie, TitAes. J. Jàn. 1860; -^ ^isenl. 

1 mann. IHe rersache der diphthmschen Mhmungen* {Deutsche klinik. JuK 



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LE PROGRES Mr.DICATi 



:71 



C'est ici le lieu de vous remettre en mémoire Faccident 
terrible qui se produit assez fréquemment dans le mal de 
Pott cervical; je veux parler de la rupture du ligament 
transverse qui maintient l'apophyse odontoïde sur l'axis, 
et delà luxation de l'apophyse qui en résulte. Uhistoire des 
effets de la compression brusque de la moelle cervicale et 
du bulbe, qui survient alors, ne prôte pas à de longs déve- 
loppements descriptifs ; c'est la mort subite, la mort « sans 
phrase » — passez-moi le mot — qui s'ensuit. Cet accident, 
je le répète, est loin d'être rare. M. Ogle, à lui seul, a ras- 
semblé quatre ou cinq faits de ce genre, recueillis dans sa 
pratique d'hôpital (Ij. 

III. Pour en finir avec ce qui a trait à l'histoire de la 
compression spinale lente, il me reste à vous dire quelques 
mots relativement aux symptômes particuliers qui s'ob- 
servent lorsque la lésion porte sur le renflement lombaire 
ou encore sur la queue de clievah Je serai bref sur ce point 
parce qu'il n'a pas encore été, que je sache, l'objet d'études 
cliniques suffisantes. Les seuls faits à relever pour le cas 
où il s'agirait d'une altération profonde, occupant le ren- 
flement lombaire dans toute son étendue, de sa portion in- 
férieure jusqu'au fllum terminale^ sont : la flaccidité que 
présenteraient les membres paralysés, l'inertie très-accen- 
tuée du sphincter anal et vésical, Tobnubilation ou môme 
la suppression des actes réflexes (2). Si la lésion siégeait 
d'un seul côté du renflement, soit à droite, et par exemple 
au niveau de la 3« paire sacrée, s'étendant un peu au-des- 
sus et au-dessous de ce point, on observerait les phénomènes 
suivants : paralysie des mouvements à droite n'occupant 
guère que la jambe et le pied ; conservation de la sensibilité 
de ce côté, dans les parties paralysées ; anesthésie complète. 
ou à peu près, des parties correspondantes du côté gauche, 
avec conservation du mouvement volontaire. Il y aurait de 
plus — et c'est là ce qui disposerait à difl'érencier ce cas de 
ceux où la lésion hémilatérale siège plus haut dans la 
moelle — perte de la sensibilité dans diverses parties des 
deux côtés du tronc et aux membres inférieurs, surtout à 
l'anus, au périnée et aux genoux (3). 

Les eflets de la compression des nerfs de la queue de 
cheval rentrent naturellement dans l'histoire des lésions 
des nerfs périphériques. Les douleurs pseudo- névralgiques, 
la paralysie motrice et l'anesthésie varieraient nécessaire- 
ment de siège et d'étendue, suivant le mode de répartition 
et le degré de la lésion des nerfs. Les sphincters de l'anus 
et de la vessie seraient, en pareil cas, le plus souvent in- 
demnes, mais il powrait se former des eschares à dévelop- 
pement rapide, à la région sacrée et sur d'autres parties 
des membres inférieurs (4). 

Ici s'arrêteront, Messieurs, les développements relatifs 
aux symptômes des compressions spinales. Si le temps me 



186t, n« 29, p. 286.)— Greenhow. Clin. Soe. of London.{The Lancei. may 4 
1872. p. 615/) 

(1) Ogle. — Patkoîog. Society. 1863, p. 17. 

(2) Brown-Séquard. ^Diagnostic et traitement des principales formes de 
paralysie des membres inf/neurs. Paris, 1864, p. 73.— W. Ogle.— -PaMo/oy. 
Society. 1853, t. IV. Fraetvre of the last dorsal vertebra foith destruction of 
Ike spinal Morrorw. ^ , 

(3) Voir à ce propos Tobservation Irès-intépessanle, bien que non suivie 
d'a'utopeie, rapportée par M. Brown-Séquard dans le Journal de physiologie, 
t. 6, 1863, p. 624, obs. XXIII. 

(4) Brown-Séquard, loc. Ht. p. 623. — Knapp (New-Torh Journal of 
medicins, sept. 1851, p. 108).— DftrucUes. — Société anaSomig. 1852, p. 12. 
—London ffospital Bsports, t. III, 1866, p. 343. 



l'eut permis, j'aurais voulu vous montrer, par Texamen dé 
quelques exemples particuliers, le parti qu'on peut tirer de 
la connaissance des faits que nous avons enregistrés dans 
la clinique des maladies de la moelle épinière. Je me vois 
forcé, à mon regret, de laisser quant à présent à l'état de 
projet ce travail d'application. 



CLINIQUE CHIRURGICALE 

Luzation de la seconde phalange du second orteil du 

pied gauche, 

Par P. BUDIN, inlerre des hôpitaux. 

Le-fetît suivant nous parait intéressant à cause de son 
excessive rareté : c'est à peine si dans les auteurs on trouve 
une ou deux observations de luxation des phalanges des - 
. petits orteils. 

Le 18 avril 1873 se préi>entait à l'hôpital Saint-Âûtoine un jeune garçon 
de douze ans, dont les parents habitaient rue de Montreuil. Il marchait en 
pantoufles dans la rue lorsqu'il se frappa l'extrémité antérieure du pied 
gauche contre un pavé. Il éprouva immédiatement des fourmiUements et 
des picotements dans le second orteil. On constatait un raccourcissement 
du second orteil gauche» qui était moins long que le troisième. Ce raccour- 
cissement paraissait encore plus évident si on comparait cet oiteil à celui 
du côté opposé. 

Lorsqu^on suivait ce second orteil de son extrémité jusqu'à sa base en 
déprimant entre le pouce et l'index les faces plantaire et dorsale, on passait 
par la face dorsale au-dessus de l'extrémité de la 3^ et de la 2* phalange, 
puis au niveau de 1 articulation de la 2° avec la 1^® phalange U existait une 
saillie osseuse exagérée produite par l'extrémité supérieure de la 2^ pha- 
lange ; au-dessus de cette saillie le doigt enfonçait dans une dépression 
profonde correspondant au corps de la 1^' phalange qui semblait diminuée de 
longueur, et on arrivait enfin au niveau de l'articulation métacarpo-phalan- 
gienne qui était intacte. 

En suivant ensuite la face plantaire de l'extrémité jusqu'à la base» on 
trouvait la 1"* phalange intacte, la '^ paraissait raccourcie et au-dessous 
d'elle la tête osseuse de la 1'^ phalange faisait une saillie très-marquée. 

l\ existait donc une luxation de la 2° phalange du second orteil sur la 
première. 

Le. second orteil pouvait être mis dans l'extension forcée, las deux der- 
nières phalanges faisaient alors un angle droit sur la première. La flexion 
n'était plus permise. — On ne pouvait faire exécuter au niveau de la luxa- 
tion aucun mouvement de latéralité. 

Mon excellent ami et colIAffiie Andral se trouvant ^^orvo 
riiôpital, jo le priai de venir constater le fait. La réduction 
fut assez facile, l'extension fut faite sur l'extrémité de Tor- 
teil, la contre-extension sur la base et en même temps les 
deux pouces repoussaient l'un l'extrémité supérieure de la 
seconde phalange en bas, l'autre l'extrémité inférieure de 
la l*-« phalange en haut. Une fois réduite, la luxation ne se 
reproduisit plus. 

De la perforation des parois utérines par rhystéro- 

mètre (1). 

Par Xi.-E DVPVY, interne des hôpitaux de Paris. 

III. Mode de production, siège et diagnostic des perforations. 

L'opérateur, après avoir enfoucé l'hystéromètre à une cer- 
taine profondeur, peut rencontrer un léger obstacle, et, s'il 
veut s'assurer que Textrémité de Tinstrument est bien arrivée 
sur le fond de Tutérus, il lui imprime une légère pression. Le 
plus souvent ce fait seul suffit pour amener la perforation de 
la paroi, dans les cas parliculiers que nous considérons. — 
Ailleurs, c'est en appuyant la sonde sur le fond de Tutérus 
et en portant celui-ci en avant, du côté de la paroi abdominale 
par uu mouvement de bascule imprimé à l'instrument, que le 
chirurgien perçoit tout d'un coup une sensation de résistance 
vaincue : cette manœuvre a suffi pour amener une perfora- 
lion et l'on sent le bouton de la sonde directement sous les 
téguments abdominaux. 

Dans d'autres cas, enfin, la perforation de la matrice se pro- 
duit dans des conditions plus singulières encore ; alors même 
que rhystéromètre est introduit lentement, avec les plus 



(I) Voir les n<>« 10 et 12 du Progrès médical. 



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va 



LE PROOBÊS MEDICAL 



grands méuagements, par un chirurgien qui prévoit 1^ possi- 
Lilité (Je traverser les tissus utérins et qui veut l'éviter à tout 
prix, la perforation a lieu sans occasionner la moindre douleur 
à la femme, sans que l'on rencontre la moindre résistance, en 
quelque sorte, à l'insu de Topératèur. Nous avons été témoin 
récemment d'un fait de ce genre ; voici l'observation de cette 
malade. 

Obskryation VI. — Pelvùp&iioiiite avec ^panchemeni enkysta; cathété- 
rismc utérin ; jperforation de la matrice par Iki^si/romèfre ; aucun accident 
série lia consécutif. 

Madame Gauthier, figée de 26 ans, entrée le 3 mars 1873 à la Maison 
municipale do santé, (service de M* Demarquay). Elle vient, dit-elle, 
pour se faire soigner d'une affection de la matrice. 

Ânté'édçntt et mode de début. Aucune maladie antérieure. Bien réglée 
depuis l'âge de là ans. Elle s'est mariée il y a 28 mois et bien que son 
mari soit robubte et parfaitement constitué, elle n'a pas encore eu d^enfants. 
Trois mois avant son entrée à la Maison de santé, cette malade a com- 
mencé à ressentir des douleurs dans le bas-ventre et les lombes ; ces douleurs 
devinrent très-vives ; la. ûèyre s'alluma et la malade dut garder le Ut pen- 
dant deux mois. Un médecin fut consulté et diagnostiqua une tumeur û- 
breuse deVutérus. Il administra d'abord l'iodure de potassium à l'intérieur; 
puis, pour combattre sans doute une complication de pelvi-péritonitc, fit 
appliquer au niveau de la fosse iliaque gauche un large vésicatoire, puis 
les accidents n'ayant point cédé, il eut recours aux sangsues et aux cata- 
plasmes l&udanisés. 

L'état de la malade ne fut nullement amélioré et celle-ci se décida à venir 
à Paris, pour se faire opérer s'il y avait lieu. 

Btat actuel {C mars). Par le toucher vaginal, on constate les faits sui- 
vants : Le col de Vutérus est petit, aplati transversalement ; Voridce externe 
est également allongé dans le sens transversal et représente une véritable 
boutonnière. L'utérus ne semble point mobile. Dans le cul-de-sac vaginal 
postérieur, bombe une tumeur arrondie^ élastique, paraissant fluctuante et 
assez volumineuse ; c'est par la compression de cette tumeur que Vutérus 
est repoussé en avant et aplati en quelque sorte contre les pubis. Par la 
palpation abdominale, on trouve la tumeur dépassant les pubis, et empiétant 
à droite dqnç la fosse iliaque ; en repoussant avec le doigt le cul-de-sac va- 
ginal postérieur, on essaye vainement de percevoir une fluctuation évidente. 
Ces dilFérentcs monoBuvres ne sont point très-douloureuses et sont bien sup- 
portées par la malade . Néanmoins , elle présente chaque soir un léger 
mouvement fébrile. 

Le diagnostic de celte tumeur est fort embarrassant ; s'agit-il d'une tu- 
meur rélro-utériae, d'un kyste ovarique, ou d'une pelvi-péritonite avec épan- 
chèrent parfailementenkj'sté? Pour élucider cette difficile question, H. De- 
marqoay se ds^cida & pratiquer le cathélérisme utérin. 

C mars. L'hj-stéromètre est introduit, sans l'aide du spéculum. // pénètre 
faeihMent dans le canal cejrvical ; Vorifioe interne n'oppose aucune résistance^ 
M ifms^umeiK s eu^age (tans la cavité uiénne. Bn ret»/v»»^j»^ a^ç Jes^ plus 
^r^dês préequtionSf if. Démarqua^ est surpris de voir que l'instrument pé- 
ni^trt tùUJOMrs plus avant : explorant alors la paroi abdomi^iale, il sent le 
i&utott de VhifSl^'Omètre dircctauent sous les téguments qui sont soulevéspar lui 
à r endroit correspondant. . 

L'instrument ayant été retiré, on remarque qu'il ne présente à son extré- 
mité aueune trace de eang ; dans lee moments qui suivirent, il ne se fit par 
le vagin aucun écoulement sanguinolent. Le cathétérisme s'était fait abso- 
lument sans douleur. Une heure après, la malade était tranquillement assise 
•dans son lit, lisait et nous dit n'éprouver aucune souffrance. 

La température vaginale est de 3a^,4 j U pouls est à 123. Le soir, à 5 heu- 
res, nous r&trouvons Madame G. . . , à peu près dans le mSme état ; elle 
aurait eu dans la journée quelques douleurs abdominales slrradiant au côté 
'«Hlfflfl» de la cuisse droite, qiais cellea-ci ont duré à paine une heure. 
P. 100; T. V. 30<>,4. 

f-mars. P. 108;T.V.38M.--5fo»V.P. 112; T. V. 39^ 6 Mêmeétet qu'hier. 

S4hên. P. M; T. V. 88»», 4. — Soir. P. 02; T. V. 40». 

a moi'ê. P. 104; T. V. 8«<», 8. — Soir. P. 134; T. V. S8«>, 8. 

49 mt^4, P. W i T. V. a8(^, 8. L'état de U malade eot toujoun le mâme, 
.nalg?é l'exa-cerbation fébrile du soir, elle ne se plaint pas; elle mange 
\4i3sez bien et dort paisiblement la nuit. 

On ftra tique, au niveaw de la fosse iliaque droite , une ponction aspira- 
Vice avec le trocart N** 2 de l'appareil Potain. Il s'écoule environ 150 
raromes de sérosité péritpnéale verdâtre. Le diagnostic se trouve'ainsi fixé ; 
s*8git d'une pelvi-péritonite avec épanchement enkysté. -^ Smr, P. 124 ; 
'T. 4^, 5. 

Le lendsMun et las ^ufs suivants, l'état de la malade s'améliora seiisi- 
Uemenl, deux vésloeftwes furent successivement appliqués et Tépanihepient 
diminua peu à peu. 

J^ i8 msrs, la teiQp^rature était redescendue à 37^. 6. Le 29 çoars, la 
.mftlade quitte la Maison de santé, en voie de guérison ; le cuVde-sac vaginal 
PQSttér;eur ne présente plus qu'une tuméfaction peu considérable. 

Nous poorriofis ajouter m quatrième meée de pFoduciion 
des perforûtions utérines par la sonde : ce sont oeUes qui doi- 
yent ôlre imputées à rinexpérience et à la maladresse de Vo- 



pérateur. Mais ces faits ne rentrent point dans notre cadre ; ils 

ont une slgni^catlon Lien différente de ceux qui fo^t To^çt 
de cette élude et ne sauraient en ôtre rapprochés. (4 ^^^iw^O 

PHYSIOLOGIE 

lufittence des oonditions respiratoires sur le méca- 
nisme de la dbraaiation veinéitMtlioraoiqËae. . 
Par HOSAPELLY. (1): ; " ' 

§ 0. Les oseillatloav respiratoires de la pression ila mmm^ 
■ont ti|i vésittltat pnremept nséeanl^iia. 

Brown-Séquard avait cherché à démontrer que pendami 
l'inspiniUon H part du eentre nerveux, cérébro-spinal une 
excilalion qui, passant par le nerf vague, se porte au oœ^r 
et diminue la force et la vitesse de ges mouvements, ir avait 
été conduit à cette théorie par la diminution et le ralentis- 
sement des mouvements du cœur quMl avait observés à 
chaque effort inspiratoire chez des chiens et des chats 
nouveau -nés dont le thorax avait été ouvert et chez 
lesquels on ne pouvait par conséquent attribuer les résultats 
obtenus à rintervention des causes mécaniques; mais il ne 
rejetait pas l'influence de ces dernières. D'ailleurs bien souvent 
dans ses expériences il avait trouvé des résultats contra- 
dictoires; le cœur battait plu3 vitepeiidapt Tinspiration; et 
malgré rexpUcation qu'il donne de ces faits qu'il attribue-à 
l'irritabilité extrême du cœur et à la secousse que lui impriÉù 
TefTort inspiratoire nous ne pouvons accorder à l'action ^$1 
système nerveux qu'un effet négligeable à côté des résultauts 
précis, constante que produit Taction mécanique de la poiirinii; 

Kous trouvons dans la R^vue des scieness îihédicalês # 
M. Hayem l'analyse d'im travail de M. Schiff dans lequel ga 
physiologiste nie complètement l'intervention des forcés 
mécaniques de la poitrine dans les oscillations respiratoires é^ 
la pression iirtériella. 

Son principal argument est fondé sur les phénomènes qu'on 
observe pendant la respiration artificielle. 

Dans la respiration arliflcielle, les conditions de la prcssign 
inirathoracique sont totalement interverties: tandis que dans 
la respiration normale la pression diminue pendant Tiuspi- 
ration, elle augmente dans la respiration artificielle et t>tV:«9^f^ 
lors de Texpiration. A priori on pourrait donc s'attendre à une 
influence notable dé ce mode de respiration sur la circulation. 
Or, d'après Schiff, les oscillations que Ton constate dans la 
tension artérielle sont les mêmes pendant la respiration arti- 
ficielle et pendant la respiralion normale ; mais nous allons 
voir que cette aflirmation repose sur un fait variable çt 
qu'on peut autrement interpréter. 

Pendant la respiration normale, on peut trouver soit un 
abaissement soit une élévation de la courbe à Tinspiration ; 
c'est oe qui ressort de l'opinion des physiologistes, dont les 
uns ont observé la premier, les autres le second de ces phé- 
nomènes. M. Marey a concilié cette apparente contradiction 
en montrant que le sang de l'aorte n'obéit pas seulement à 
l'influence mécanique de thorax, mais qu'il est soumis aussi 
à celle de l'abdomen, qui agit en sens inverse de la poitrine. 
L'abaissement de la pression à l'inspiration est dû à l'in- 
fluence de la poitrine, et \\ se produit lorsque celle-ci prédo- 
mine sur rinfluence de l'abdomen ; l'élévation de pression à 
l'inspiration est due à l'influence de Tabdomen et se produit 
quand celle-ci devient prépondérante. 

Les résultats que nous avons obtenus en étudiant la pres- 
sion dans l'artère carotide nous ont paru. to\:gours coïncider 
avec cette loi de Marey. 

Pendant la respiration arUfîclelle, où les conditions méca- 
niques agissent toujours dans le môme sens^ l'élévation de la 
pression artérielle a toujours lieu pendant l'inspiration qui 
amène la cooipr^ssion d^ r^orte tboracique* 

Lorsqu'on arrête ia respiration, les oaciUationa respiratoires 
de la circulation disparaissent; lorsqu'on la rétablit, slltô 
renaissent. Enfin plus la respiration a d'ampleur, plus ces 
oscillations sont marquées. ^ 

(1) Voir les n°« Il et i4 du Progrès médical. 

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LE PROGRES MEDICAL 



ITO 



Ainsi rabaissemenl de la courbe circulatoire coïncide non 
jpâs avec Tinspirallon, avec l'oxygënation du sang comme le 
vieut SchifT; il est toujours parallèle à la diminution de là 
pression lutra-lhoracique qui a lieu souvent pendant l'iûspira** 
tion daos îa respiralion normale et tonjcnsTS peséant l'expira- 
tion dans la respiration artificielle. 

Des résuUats constants s'obtiennent dans les veines tbo- 
raciques, oiiTinQuence Ihoraclque prédomine toujours. 




Fig. 10. 

La figure iC repriseule le tracé simultané de la respiration 
normale et de la pression veineuse thoracique chez un 
chien qui respirv3 lentement et sans efforts inspiratoire ni 
expiratoire ; les deux courbss coïncident danô leurs oscilla- 
tions. 




Lia figure fi représente un tracé analoguB ^fa€(z un chien 
curare auquel, on pratique kt respiration artificielle : les 
deux courbes sont interverties. 

Aussi i^oM^ croyohs pouvoir repousser cette conclusion de 
Schiff : çiu les variations de tension tasculaire que Ion cont-^ 
taté dans Us dena phases de là respiration normale ne sont pas 
âmês à me tarne mécanique fnais tiennent à me €wase oen^ 
traie, nerveuse. 

Conclusions. — L'aspiration thoracique par la dilatation du 
cteur droit et des troncs veineui thoraciques ehtretieht dahs 
ee système et dans les vai^ecfut incomplreédibles qui com- 
muniquent avec lui une pression constamment plus basse que 
celle qui existe dans les veines afi'érentes. Cette pression 
I)eut descendre au-dessous de 1« pression atmosphérique el 
favoriser d'autant plus la circulation du sang veineux. 

Le sang est attiré continuellement de la périphérie dans les 
teines thoraciques et jusque dans le cœur droit d\)ù il est 
chasse à mesure dans Tartère pulmonaire par la contraction 
du ventricule. Cet appel continuel de sang diminue la pres- 
sion dans tout le système veineux et y étend ainsi ibdîfectè* 
mênl Vâction de Tasplration thoWcique. 

L'appel du sang étiant plus fort pendant Tinspiratioii qUè 
pendant re^tpiration, il y a Accélération pendant le premier 
temps, ralentissement pendant le second temps de la respira- 
tion. Ces deux phénomènes se propagent aussi plus ou moins 
loin dans le syslètne tiôineui et y étendent àitist d'Unè iùa- 
tilère indirecte rittfiuèïice des méuvemests rfei^iWitoirfes* 

Le sang qui arrive dans le système veineux thoraciique dé» 
truit la pression négative ou le vide que tendent à y dé-* 
terminer la dilatation dû médiastin et la soustraction de sang 
1^'y opère chaque syslote de téhtrîcUle. La pressîôù fa donC 
tu s'abaissant pett à p^ depuis l'ctifibouchure d\3à Vèl'ncs 
}«r lesquelles alrm« le ëatit juë^U'è l'oreiUet«e ott il es4 
enlevé du système veineux pour passer dans Tartère puimo^ 
naire. C'est près du cœur que la prassioa négative se main- 
tient avec le |)lu3 d'avantage. 



L'influence de l'aspiration thoracique sur le cœur peut s'en- 
visager ainsi : 

La pression négative qui entoure le cœur dilate le ventri«- 
cule; plus elle est forte, plus la dilatation du ventricule éèt 
considérable, plus aussi et^ jgrattde la q^ntité <ie sang qM 
le cœur trouve à chasser à chaque contraction. 

On pourrait croire que le cœur exécute dans ces conditiot» 
un travail mécanique plus considérable, ce qui, d'après la loi 
de Marey, diminuerait la fréquence de ses contractions. Mais 
si Ton considère que la même pression négative qui agit sut 
le cœur s'exerce aussi autour de Tarière pulmonaire et doit y 
amener comme dans l'aorte un abaissement de pression pro- 
portionnel, on verra que l'obstacle qui existe tu-devant de 
l'ondée sanguine sera d'autant moindre et que le résultat dé- 
finitif sera une sorte de compensation qui ramènera à une 
quantité constante le travail mécanique exécuté à chaque con- 
traction. 

Nous pouvons donc conclure que Vaspiralion thoracique fa- 
vorise le cours du sang à travers le cœur, en augmentant la 
quantité de fluide qui le traverse en un temps donné. 

Mais elle n'agit pas sur la fréquence des contractions, 
comme le démontrent d'ailleurs les résultats contradictoires 
des physiologistes qui ont cherché soit dans l'inspiration soit 
dans l'expiration une cause de fréquence du pouls et des bat- 
tements du cœur. 

Nous résumerons ainsi Taction de l'aspiration thoracique : 

L'aspiration thoracique sans être indispensable à la circula- 
tion, joue à titre de cause accessoire un rôle important dans la 
progression du sang. Dans le système veineux, elle abaisse 
la pression du sang qu'elle empêche de s'accumuler dans les 
veines ; dans le thorax, elle appelle le sang veineux et accé- 
lère son cours; enfin dans le cœur elle concourt à la dilatation 
du ventricule et augmente la vitesse générale de la circula- 
tion. 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
De rexpeetorationalbiiDàineuse après la tboraceatèse.- 

(Suite.) 

Mi Torrillofi range sous quatre t^efs lets difi'érentes hf^ 
pothèses proposées pour expliquer l'èxpiéetoràtito albumî- 
neuse après la thoracëntèse : 

1® Perforation par le trocart ; 2" perforation spontanée;. 
3* résorption du liquide restant de la thoracëntèse; 
4* transsudation du liquide séro-albumineux à travers les^ 
parois alvéolaires par le fait d'une congestion pulmonaire 
rapide. 

lo Lsi perforation du poumon pat lé trocart est Tinter^ 
prétation qu'admettent M. Woillez et M. Mart*otté. 
M. Woillez, signalant la piqûre du poumon parmi les accl« 
dents possibles de la thoracëntèse (p. 467), va même jus- 
qu'à dire qu'on pourra facilement, en l^absenûe de pneumo- 
thorax, la reconnaître par la présence de l'albumine daatf' 
les crachats. Mais, dit M. Tetrillon, la piqûre du poumoa 
lorsqu'on Ta observée, ne paraît point avoir été suivie de )a 
sortie du liquide par les bronches ; et par contre, elle s'ac- 
compagne ordinairement de quelques symptômes que l*ott 
ne voit point signalés dans les observations d^expectoratioii 
albumineuse. ïels sont : la sortie de quelques gouttes de 
sang par la canule ; une expectoration plus ou moins san- 
guinolente, au début ou à la fin de Topération; là douieuf 
indiquée par le malade, enfin quelquefois un pneumo-lht)-^ 
rax. Dans le fait de M. Béhier, il faudrait admettre qucr 
Pon a, à chaque ponction, piqué le poumon malgré les prè^ 
cautions prises spécialement en vue d'éviter cet accident» 
Du reste dans la première observation où la mort ftit près-» 
que immédiate, Tâutopsie fut faite avec le plus grand soior* 



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v^ooçle 






IW 



LE PROGRES MEDICAL 



on chercha une perforation, mais il fut impossible d'en 
constater. Enfin dans riiypothèse d'une perforation parle 
trocart, l'expectoration albumineuse devrait suivre im- 
• inédiatfement la thoracentèse, et les faits montrent, au con- 
tï^aire, qu'elle a presque constamment débuté un quart 
d'iieure, une demi-heure, une heure après Topération. 

2* L'hypothèse d'une perforation spontanée, que M. Bé- 
liler proposa à l'Académie, mais sans y insister, semble 
d'abord difficilement admissible à M. Terrillon. En effet, la 
perforation spontanée est rare ; elle est rare surtout en 
l'absence de tubercules ; et lorsqu'elle se produit, elle s'ac- 
compagne d'une pneumo-thorax, ainsi quo l'a vu M. Mou- 
tard-Martin dans un cas suivi d'autopsie. 

3« L'absorption par la plèvre du liquide laissé dans cette 
cavité par la ponction eile passage de ce liquide laissé 
dans les bronches rendent-ils mieux compte de l'expecto- 
ration albumineuse? 

L'absorption par la plèvre, dit M. Terrillon, est démon- 
trée par les expériences physiologiques. Elle est également 
démontrée, ajouterons-nous, par l'observation clinique, 
c'est-à-dire par le fait de la guérison sans thoracentèse du 
plus grand nombre des épanchements pleurétiques. Mais le 
liquide absorbé pénètre dans les vaisseaux capillaires, 
rentre dans le torrent circulatoire et ne passe point dans 
les vésicules pulmonaires et les bronches. Ce passage n'est 
point démontré ; il est m}:iio, à priori, diûlicliiî à com- 
prendre. 

5^ Reste la dernière hypothèse, celle qu'avait mise en 
avant M. Pinault, celle que paraissent avoir adoptée M. Hé- 
rard et M. Moutard-Martin. 

« Ces matières expectorées^ dit M . Pinault, quoique resseaiblaht au 
liquide séreux de la plèvre, no peuvent cependant pas venir de l'extérieur 
de celte cavitë ; leur formation doit plutôt 6tre attribuée à ractivité 1^ se 
produit tout à coup dans la circulation pulmonaire, et surtout & Tafllux 
considérable du sang, qui fait que sa partie plus liquide transsude à travers 
les membranes pour faire pleuvoir à la surface de la muqueuse bronchique 
des quantités quelquefois très -considérables de sérosité. » 

M, Terrillon a cherché à faire des expériences sur des 
chiens pour déterminer une expectoration séro-albumineuse 
dans des conditions analogues à la thoracentèse, mais ces 
expériences n'ont donné que des résultats fort peu irapor 
tants. Pourtant, s'appuyant sur les faits de physiologie et 
de physiologie pathologique relatifs aux cas de section du 
jineumo-gastrique et d'œdème pulmonaire, il explique ainsi 
les phénomènes dans la quatrième hypothèse. Lorsque le 
poumon se déplisse à la suite de la thoracentèse, l'air qui 
pénètre dans les ramifications bronchiques et les alvéoles, 
détermine par excitation du pneumo-gas trique et par l'in- 
termédiaire des nerfs vaso-moteurs, des modifications dans 
le calibre des vaisseaux. Deux résultats différents peuvent 
se produire : ou bien il y aura paralysie primitive des vais- 
seaux, ou bien au contraire (et c'est là l'hypothèse la plus 
probable), ceux-ci subiront d'abord une excitation et leurs 
parois se relâcheront. Cette contraction des vaisseaux ca- 
pillaires peut durer un certain temps, pendant lequel aucun 
liquide ne transsudera; mais cet état primitif ne peut durer 
plus de dix minutes, une demi-heure ou une heure, et on 
voit dans certains cas, à cette excitation des vaso-moteurs, 
succéder une véritable paralysie. Celle-ci produit une con- 
gestion passive avec œdème du poumon analogue à celle 
qui survient après la section des pneumo-gastriques» Le dé- 
but de l'accident dont nous parlons n'ayant lieu que dix 



minutes et môme plus tard après la fin de l'opération, 
nous trouvons par ce fait les deux périodes que nous venons 
de signaler. 

M. Terrillon ne trouve pas cependant que cette explica- 
tion soit absolument satisfaisante et s'applique à tous les 
cas, car il ajoute : 

. ■ Deux explications restent donc en présence : d^une part, perforation 
et passage à travers les bronches du liquide pleurétique ; d*autre part, con- 
gestion rapide, œdème palmonaire et expectoration consécutive. Si cette 
dernière hypothèse paraît la plus rationnelle, dans un grand nombre de 
cas, on ne peut cependant rejeter absolument la première. £n effet, si dans 
un cas de mort par expectoration albumineuse, on constatait d'une façon 
bien nette la perforation pulmonaire et l'identité des deux liquides, on serait' 
forcé d'admettre la première explication . Mais si au contraire, l'analyse 
complète des deux liquides venait démontrer qu'ils sont absolument dilTérenls 
malgré leur analogie extérieure, la seconde explication serait pleinement 
justifiée. ■ [A txtkre.) 

Association française pour l'avancement des scien- 
ces. — Congères international de Vienne. 

Nous terminons aujourd'hui le compte-rendu des séances 
de la section médicale de V Association française pour Ta- 
vancement des scleyices. Ce compte-rendu, grâce au soin 
que notre correspondant, M. le D"* Frantz Gromier a mis à 
sa rédaction, suffira, nous l'espérons, pour montrer à nos 
lecteurs l'importance de ces assises de la science. Certaines 
questions qui, cette fois, n'ont été abordées qu'incidemment, 
devront plus tard prendre le rang qui leur convient : nous 
faisons allusion aux questions relatives A l'bygiône hospi- 
talière et à l'hygiène professionnelle. La session de 18Tf4, 
qui se tiendra à Lille, verra sans doute se produire dans 
cette direction, des travaux et des discussions dignes de 
lixer l'attention publique et capables d'empêcher nos admii- 
nistrateurs de commettre de nouvelles fautes. 

Le troisième congrès ïnternatioyial de médecine, réuni 
à Vienne, a fini ses travaux. Nous en donnons une courte 
analyse d'après Wieyier Medizinische Woche>îsch7Hft, qui 
ne paraît pas très-sympathique à ces sortes de réunions. 
Cependant nous estimons que les congrès internationaux 
pourraient rendre de réels services si le plus grand nombre 
des médecins qui travaillent sérieusement avaient à cœur 
d'y présenter un résumé de leurs recherches. Ce serait là. 
pour eux, une excellente occasion de faire connaître, pour 
ainsi dire à leurs confrères de tous les pays, les problèmes 
qu'ils ont élucidés. 

lie choléra. 

Depuis la publication de notre dernier numéro, le choléra 
parait avoir subi un temps d'arrél. Il semble s'atténuer 
quelque peu en Normandie, et, à Paris, loin de prendre de 
l'extension, il a plutôt diminué. Nés lecteurs trouveront des 
détails dans le compte-rendu de l'Académie et aux Nou- 
velles. Nous nous bornerons, ici, à relever quelques parti- 
cularités de l'épidémie actuelle. 

Tout le monde a été frappé de la soudaineté de son appa- 
rition, à laquelle il est possible de fixer une date, en quel- 
que sorte mathématique, le 4 septembre. Du 4 au II sep- 
tembre, le nombre des cas a été plus considérable, — au 
moins si Ton en juge par ce qui se passe dans les hôpitauXf 
— que du 11 au 18. D'un autre coté, la mortalité a été plus 
forte, proportionnellement, dans la première période que 
dans la seconde. 

Autre particularité. Les renseignements qui nous sont 
communiqués indiquent que très-souvent le choléra se 



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LE PROGRES MEDICAL 



175 - 



présente par petits foyers, qu'il frappe, en général, plu- 
sieurs membres d'une môme famille. Il y a là des condi- 
tions spéciales qu'il serait bon de reohercher. 
• L'administration de l'assistance publique a institué dans 
presque tous lès hôpitaux des salles pour les cholériques et 
dans quelques-unes môme, des salles de convalescence. Il 
est à désirer que l'isolement se fasse avec tout le soia pos- 
sible. Les barraques qui existent dans quelques établisse- 
ments hospitaliers pourraient être, croyons-nous, utilisées 
dans ce but. Cette mesure est d'autant plus nécessaire que, 
jusqu'à présent, le nombre des cas intérieurs, c'est-à-dire 
développés dans les hôpitaux môme, est relativement con- 
sidérable. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

Association française pour Tavancement des sciences 

Mercredi %1 août 
'M. le docteur Edouard Seguin, en qualité de délégué de 
1 American médical Association, a présenté un projet tendant à 
coordonner les travaux des praticiens, à rendre leurs observa- 
tions comparables entre elles et à instruire les mères sur tout 
<îe qu^elles peuvent comprendre reialivement à la santé et à la 
ttialadie de leurs enfants, aux moyens des signes physiques 
faciles apercevoir. Les diverses parties du sujet traitées par 
le docteur Seguin, ont entre elles des liens plus nombreux 
qu'il ne semble au premier abord ; aussi l'auteur a-t-il pu ex- 
primer son projet en peu de mots MM. les professeurs Ver- 
neuil et Marey ont appuyé son projet et ont manifesté le désir 
qu'une Commission fut chargée d'étudier ce sujet et d*en 
faire un rapport à la prochaine réunion de l'association fran- 
çaise pour ravancement des sciences. 

■ M. Lbdentu expose un nouveau procédé d'atitoplastie appli- 
qiUe au symblépharon. 

M. RiEMBAULT (de Saint-Etienne), lit une Note sur Vencom- 
Irement charbonneux des poumons. En voici les conclusions: 
1û L'encombrement charbonneux des poumons n'est pas un 
cas fortuit; il atteint tous les ouvriers; 2° it est possime, 
même probable, que les phénomènes que Ton observe dans les 
bassins de Saint-Etienne offrent des différences notables avec 
ceux qui se produisent dans les autres bassins ; 3^^ il y a lieu 
fle penser qu'il existe peut-être des moyens préventifs. 

Selon l'auteur, les mines maigres où règne une humidité 
éônstântè ne produisent pas d'encombrement charbonneux. Il 
suffirait d'un filet d'eau dans les chantiers où se fait la taille 
pour conjurer le mal, moyen facile et simple, mais qu'on ne 
peut imposer aux exploitants qu'en connaissance de cause, 
c'est pourquoi il prie rassemblée de faire une enquête à ce 
Sujet. 

. . - Séance du 'l'è août. 

M. Petrequin. Recherches expérimentales sur la clùnaloloçie 
au Midi; applications à Vhygiènedes malades. Pourquoi, rèté, 
dans le midi, n'est-il pas aussi chaud que tendrait à le faire 
supposer la température relativement élevée de ses hivers? 

Telle esl la question que se pose M. le docteur Pétrequin. 
Pour préciser la question, l'auteur n'étudie que le climat de 
Nice, en établissant un parallèle entre. cette dernière ville et 
Lyon. A Nice, le thermomètre exposé au soleil monte plus 
haut qu'à Lyon, maiis il descend à l'ombre relativement beau- 
coup plus bas, aussi éprouve-t-ou une chaleur intolérable 
lorsque de l'ombre on s'expose au soleil ; et il devient indis- 
pensable, aux malades surtout, de se préserver alors au 
moyen d'ombrelles doublées de bleu ou de vert ; précaution 
qui, à toute époque/est bonne à prendre dans le midi. 

,Si du soleil on passe à l'ombre, lénorme différence de tem- 
pérature peut, à riuverse, devenir fort préjudiciable aux or- 
ganes respiratoires ; le docteur Pétrequin conseille remploi 
dû spirothenne métallique de M. Ferrand (de Lyon): cet instru- 
ment tamise, rair, le réchauffe, atténuant ainsi les brusques 
transitions qui atteignent 23 degrés. 

M. Pétrequin passe en revue les diverses circonstances qui 



viennent tempérer la chaleur à Nice : brise maritime rafrai-. 
chissant incessamment l'atmosphère; couchjBr du soleil s'afe- 
compagnant d'une abondante chute de serein, dont il .faut que 
les malades aient grand soin de se préserver rabaissement 
de la température pendant la nuit. Le lever du soleil s'accom- 
pagne aussid'un abaissament de la température au point que 
la température de l'air peut être rapidement abaissée au-des-* 
sous de celle de la mer. 

De toutes les causes venant rafraîchir Talmosphère, la pre- 
mière fait à Lyon complètement défaut. Quant aux autres, 
elles sont impuissantes dans les grandes chaleurs à rafraîchir 
suffisamment notre atmosphère. M. Pétrequin- s'entouraut de 
toutes les précautions qui rendent précise l'expérience à 
laquelle il s'est livré, a pu se convaincre par lui-même de 
l'influence exercée par cette brise marine. A Lyon, dit l'au- 
teur, le thermomètre ne s'élève pas aussi haut que dans le 
midi, mais rien ne vient efficacement tempérer la chaleur du 
jour et de la nuit. Le crépuscule et l'aurore ne peuvent pro- 
duire un abaissement de température capable de rafraîchir, 
l'atmosphère fortement échauffée durant le jour ; à Nice la 
brise marine soufflant du Sud rafraîchit l'air, à Lyon le vent 
du Midi n'apporte que delà chaleur. 

A Nice l'écart thermomélrique entre le soleil et l'ombre est 
en moyenne de 23'' et môme de 28»; à Lyon il est en général 
tiès-faible ce qui, pour notre climat d'été, est un désavantage; 
ce qui explique la température élevée de nos appartements, la 
chaleur des nuits de juillet et le peu de soulagement que pro-. 
cure l'ombrelle. « Combien, dit l'auteur, nous sommes loin 

• des heureux effets produits par le puissant courant hori- 
» zontal de la brise diurne de mer représentant un immense 

• fleuve d'air frais, profond de plus de cent mètres, large de 
» plusieurs lieues et se déversant avec rapidité sur la ville de 
» Nice qui est étalée près du rivage dans une étendue d'envi- 
» ron trois kilomètres. » 

Ce faible écart eatre la température du'soleil et de l'ombre 
persiste l'hiver, aussi l'humidité prédomine-t-elle à Lyon. 
M. Pétrequin {Mélanges de chirurgie et de médecine, 1870) a 
établi par des chiffres que « la saison la plus humide est 
l'hiver représenté par 421 ; (l'été n'a que 295); que les quatre 
ipoi> les plus hygrométriques sont novembre, décembre, 
Janvier et février.» L'auteur se croit autorisé à conclure comme 
il le faisait dans cet ouvrage. « Une déduction d'une certaine 
» .importance pour la médecine, c'est que, lorsqu'on se pro- 
» pose d'envoyer l'hiver, dans le Midi, des malades dont la 
5 constitution est délicate, il conviendra qu'ils partent. dès le 
» mois de novembre et qu'ils ne reviennent qu'après le mois 
» de février. » — « L'hiver et le printemps sont à Nice plus 
» secs que les deux autres saisons » (D^ Macario). 

Les brouillards prédominent durant les quatre mois d'hu- 
midité ; à Nice les brouillards sont très-rares, 10 jours en 
moyenne par an : ils tendent cependant à diminuer beaucoup 
à Lyon depuis les transformations que subit notre ville 
depuis 40 ans. * Fraktz Gromier. 

HygièM hospitalière. 

Dans la matinée, les membres de la section médicale se sont 
transportés à l'Hôlel-Dieu et en ont visité avec soins les vas- 
tç^ locaux. Tous ont été frappés des conditions d'insalubrité 
présentées par cet immense hôpital. Cette visite a été le 
point de départ d'une courte mais instructive discussion 
sur l'hygiène hospitalière que nous empruntons au Zyon 
àédical. 

M. VjERNEuiL. La grande question de l'hygiène hospitalière 
préoccupe depuis longtemps les ehirurgiens ; mais c'est seu- 
lement depuis ces dernières années que les travaux scientifi- 
ques et les discussions soutenues à l'Académie de Médecine e^ 
à la Société de chirurgie ont permis de formuler des conclusions. 
Le temps des grandes agglomératioi^s nosocomiales estpasâé. 
-ILa mortalité comparée dans les grands et les petits hôpitaux 
donne des résultats évidents qui doivent faire rejeter ceux-là. 

On fait presque croître la mortalité en proportion géométri- 
que par l'augmentation de la population d'un hôpital. 

En appliquant ces données, on voit que l'Hôtel-Dieu de 
Lyon, construction merveilleuse au point de vue architectu- 
ral, ne répond nullement aux exigences de l'hygiène. 



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ITO 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



L^sncombreindtit y est manifeste, puisqu'on voit près de 
^bq «ents maMtes réunis, pour ainsi dire, dans une même 
0iAie. L'aéraUoû s'y Mt mal, l'air des sall^ sort par 1b partie 
supérieure ta par le graud d6me Mtetairest tellement infect, 
qru'on ee saur&lt rasier pendant un certain temps sur son 
passage sous peîne d*être suffoqué. 

BniliQ, quelles que soient les modifications qu'on y apporte 
les conditions architecturales s'opposent à ce qu*on fasse de 
lHôtel-Dleu un bon hôpital^ — et pour ne citer qu'une raison^ 
on ne peut pas établir des fosses d'aisance, de sorte que l'on 
est condamné à maintenir les chaises dans les salles. — Or, 
personne n'ignore combien ce système peut devenir funeste, 
dans une épidémie do choléra, i)ar exemple. 

Bn conséquenoe, il propose la nomination d'une Com- 
mission chargée de faire un rapport sur tous ces faits et d'en 
soumettre les conclusions à l'approbation de la section. 

M. Màrmt rappelle que, dans une publication qui date de 
sept ou huit ans, il a donné le résultat de son examen appro-- 
fondi de PHétel-Dieu, et qu'il en a conclu que cet hôpital était 
Il négation de tous les principes d'hygiène. 

M. Srguin, d'après ce qu'il a tu en Amérique et d'après les 
résultats de Wunderlich, établit que l'on doit renoncer aux 
hôpitauxpermanents et n'employer que des hépitaux tem- 
poraires, des baraques, entourés d'arlMres et de fleurs, que l'on 
brûle après un certain temps. 

M. BnucK (d'Alger). L'hépitàl civil d'Alger est composé de 
haraques, les pavillons sont séparés et entre eux il y a une 
riche végétation d'arbres et de fleurs. Il a été construit en 1830 
à l'époque de la conquête, pour les militaires, puis on en a 
fait une écurie, et enfin un hôpital civil. Malgré cette accumu- 
lation de matières morbifiques, jamais il n'y a eu d'épidémie 
sur les opérés, et jamais de fièvre puerpérale alors même 
qu'on en constatait à Alger. L'auteur attribue cette Immunité 
è l'aération. L'auteur partage l'opinion des préopinants sur 
l'Hôtel-Dieu qui lui parait le type le plus parfait de l'encom- 
brement. 

M. Texieb confirme M. Bruck dans ce qu'il a dit pour l'hô- 
pital cl fil d'Alger, n ajoute que l'hôpital militaire, qui reste un 
bâtiment neuf , composé d'un corps de bâtiment principal, 
flanqué de deux ailes à angle droit, est un îoyet d'épidémie. 
Letf blessés y sont atteints d'infection purulente, de sepllcé-. 
iliie, etc., et dans le» épidémies de choléra, la maladie a ton* 
jours débuté par cet hôpittil. 

n penee donc que : i« pour l'hôpital, on doit fiviter l'encom- 
iMment; !♦ n'avoir qu'un étage occupé par les malades; 
9^ Avoir des pavillons séparés. A son avis, rHôteM>ieu est un 
hôpital détestable, à caude de rencombrement et du défiaut 
d'aération. 

MM. Gatet et OiiitER s'associent aux observations présen- 
tées par M. Vemeuil sur les conditions insalubres de l'H^tel- 
Dîeu. 

M. Laroyiînnib, chargé de Timportont servfeé d'accouche- 
ments de la Charité, où sévit trop souvent la fièvre puerpérale 
désirerait que l'on se préoccupât aussi des conditions de 
salubrité présentées par cet hospice, afi^cté en outre au trai- 
tement des enfants âgés de moins de treiseans. 

M. DiDAV demande que la Commission chargée de formuler 
sous forme de conclusions ropinion de la section de salubrité 
de TRÔtel-Dieu, s'occupe également de l'hôpital de la Charité. 

Cette proposition est ad&ptée, et M. le président désigne 
pour faire partie de cette Commission MM. Azam. Courty, 
Ledentu, Marmy, Texier, Vemeuil. 

A la séance du soir, la Conunlssioû a présenté au vote de la 
section, qui les a adoptées, les conelusiteB suivantes : 

• Les membres de la Commission s6ni unanimement d^àris que lUdtet- 
DiflU dfe Lyon ne remplit ancune des eônditions hygiéniques qûs hi seiébdé 
moderne recherche dftns les hepitauT ; bieif nu c^rtitralfe il âtAttflnile tens 
lee ineonvéttiento et Isa déttgers de i^mcomittesiMiit psr le chafte de s* po* 
pnktion sénéralè) par rmanesee StSttdue des sillet, par le défaut de tea. 
tUaCion convenable, per l'exignM de» oouis, etc. 

• La section est^^element d'avis que les modiisations destinées à dimi- 
nuer nnsalttbrité de l'Hétel-Dieu seront frappées d'impuissance et ne pro- 
duiront que des résultats fllusoîres. Tous les efforts ne parviendront jamsis 1 
& feSre loXtùn un hôpital passable d un monument, à coup sQr imposant, su 



point de vue architectural et qui, à w iitreb pourrait reeeveir une plus «as 
deSliiialion . 

• Le féealtat de fenqulSB, sur l'hôpital de la Charité, s été, malheoreii- 
sement, tout i fait emeleSM en «e qui touche du moiSB les se i ' »lws ^es» 
couchements* Cet hôpital n'«8t ffuère mieux favorieé que THeteiDisu mm 
le point de vue des conditions d hygiène et de salubrité. • 



ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Sianee du 2 septembre* ^ Présidence de iL Dbpaul. 

L'académie a reçu plusieurs correspondances à propos du 
choléra. M. Taillandier» avocat À la cour de Paris, écrit que 
depuis longtemps M. le D' Henry, médecin aux Indes, a 
prouvé que le choléra se transmettait par les eaux potables; 
mais il ne croit pas que la Seine puisse être InfectéCi eu égard 
à la petite quantité de déjections mélangée à la masse d'eao. 

Plusieurs pharmaciens et un ancien sous-préfet, M. Renan, 
adressent des formules thérapeutiq[ues aptes à guérir le cho- 
.éra et font les recommandations que nécessitent lear enk*- 
ploi. Dès lors que les avocats et les sous-préfet s'en mêlent, 
le choléra va fuir. 

M. DsLPECH> lit à r Académie les renseignements oittciels 
sur la marche de Tépidémie cholérique. Du 9 au 14 seplem-** 
hre inclusivement il y a eu à Paris 1S4 décès par choierai ce 
qui fait par jour *22 décès 3 dixièmes. Dans ce chiffre les hé* 
pitaux comptent pour 119 décès sur 63 cas soignés et cens* 
tatés. Pendant les derniers jours de la période indiquée, li 
nombre des décès est allé en diminuant progressivement. Ha« 
bituellement au début des épidémies cholériques, le chiffre des 
décès est au moins de la moitié de ceux qui sont atteints; 
actuellement cette proportion n'est pas atteinte comme on 
peut s'en convaincre par les chiifres cités plus haut pour lee 
hôpitaux. Gela prouve encore du peu d'intensité de Vépidé* 
mie. 

M. PoGGiALE, membre de la commission des eaux miné^ 
raies, lit tr<MS rapports qui concluent à donner rautorisatlon 
d'exploiter trois nouvelles sources en f^rance. . 

M. GuiLLERT professeur à la Faculté de Bruxelles, présente 
à TAcadémie des gouttières de son invention. Klles sont ea 
métal léger et alfectent la ibrme du membre qu'elles doivent 
-0«ui^nlr. BUes doiyent être employées dans les cas où le chi» 
tureien n'a ni le temps, ni les moyens de faire ou de poser 
les bandages et les appareils nécessaires. 

M. Larret, fait observer qu'un médecin militaire de Thô* 
pilai du Qros-Gaillou a déjà employé des gouttières du même 
genre. 

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion sur Isa 
dtarrhéès prémanitaires du choléra. 

M. J. GuÉRiN ne s'occupera pos de rechercher si le choléra 
naît par importation ou spontanément, on est très-dlvisé sur 
ce sujet, et quand on cite un cas en faveur de l'importation^ 
immédiatement on en trouve un autre en ftiveur de la spoo» 
tanéité. 

Ce qu'il y a de certain c^est que la diarrhée précède le chO'* 
léra, et qull ne faut pas faire deux maladies distinctes, mais 
bien voir le mal A deux périodes, et pour l'observer et le soi^ 
gner il faut le soigner dès le début et non pas lorequ^arritenl 
les accidents de la période extrême. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Sianee duiZ juin. — Prêsidengb de M. Charcot» 
^MMMIiMia te Isi ÉftelM der^sifta p« U. Rdbik, iatèrse des t»» 

Kugénte Renaud, 21 ans, entre le 30 mai 1673 A lliêpltalde le 
Charité, salle Sainte Oatherine, n* SO. (Service de M. le profto^ 
seur GosSELtN.) Pas d'antécédents héréditaires. Comme aSèo»^ 
tidns antérieures, nous avons à signaler le rachitisme di^ntlt 
malade porte les traces évidentes : Scoliose droite, défermA* 
lions du thorax et des membres InMrleurs. A l'âge de ^0 in^ 
elle s'aperçut qu'elle avait au bord interne de Tongle de l%r 
dex droit une petite plaie, asses douloureuse. -^ Puis celll 
plaie se recouvrit d'une crt>&te que la maiftde enlevait et i$$ 



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UR PROGRES MBDiOAL 



177 



ae reproduisait rapidement. En même temps, la petite plaie 
grandit, et occupa toute la longueur du bord externe de Ton- 
gie. Plus tard, ci»q ou six ang après le début de raffection, 
J'ongle lui-même était soulevé dans sa moitié externe. — Les 
Couleurs étaient vives, spontanées ; — le moindre attouche- 
ment les augmentait encore, au point que dans les derniers 
temps, les fonctions de la main étaient considérablement gê- 
nées; — coupée et brûlée (nitrate d'argent) à plusieurs repri- 
ses, la petite tumeur n'en croit pas moins. 

En 1872, la malade enfre à l'hôpital de la Charité, où M. Gos- 
selin enlève la tumeur, et l'ongle et rogne Vos de la phalan- 
gette. 

Un an après, la tumeur avait récidivé, aussi volumineuse 
gu'avant Topération. La malade entre de nouveau à la Cha- 
rité demandant elle-même l'amputation de la phalangette, 
-tellement les douleurs sont devenues intolérables. L'opération 
est pratiquée par M. le professeur Gosselin; il conserve la pulpe 
du doigt qui sert de lambeau protecteur de la plaie. 

Examen de la tumeur. — Elle a l'aspect d'une saillie ma- 
melonnée, papilliforme, comme villeuse et hérissée, de cou- 
leur blanchâtre ; elle est formée de deux parties : l'une libre 
située dans le sillon latéral de l'ongle; l'autre en partie ca- 
chée. On peut insister sur trois points : 

1» Lenteur de la marche en regard de la rapidité de la réci- 
dive ; — 2« Siège insolite de ce genre de tumeur ; — 3° Acuité 
et persistance des douleurs. 

Examen microscopique, par M. Coyne, aide de clinique à la 
Charité, (3 mai). — Une coupe faite sur la partie malade et per- 
pepdiculaire à la direction de la phalange de façon à intéresser 
une partie de la matrice de l'ongle et le tissu cellulaire sous- 
jacent jusqu'au périoste présente les particularités suivantes: 

< Les cellules épidermiques de la superficie au lieu d'être 
aplaties comme dans la partie restée normale de l'ongle sont 
un peu plus grandes, leur contour est moins net et comme 
granulaire ; elles se sont colorées irrégulièrement par le car- 
nain, — Cette couche est très-épaisse, interrompue par des fis- 
sures horizontales dues à une fuite granuleuse de quelques 
rangées de ces cellules. 

Plus profondément, on retrouve des cellules épidermiques 
polygonales, à contour net et subissant très -vivement t*nctiQm 
du carmin. Enfin dans la profondeur : cônes épidermiques vo- 
lumineux avec dilatations latérales arrrondiesà leur exirémité 
inférieure au lieu de la forme très-allongée et très-pointue 
qu'ils présentent plus loin dans leutissu sain. — 

Ces cônes épidermiques présentent toutes les périodes de 
révolullon épidermique : 

r Une couche des cellules cylindriques appliquées sur la, 
surface des papilles du derme, puis en se rapprochant du 
centre du cylindre des cellules polygonales très-belles dont 
le noyau s'est trôs-vivement coloré par le carmin. Enfin, au 
centre, des globes épidermiques ; il est vrai que ces derniers 
éléments sont rares et dans le champ de la préparation on 
n'en trouve que S ou 6. 

Il n'existe pais pour ainsi dire de lésion du derme. Les pa^ 
pilles au lieu de s allonger entre les cônes épidermiques sont 
plus petites, ratatinées ; elles ne présentent aucune défor-^ 
mation d'éléments jeunes dans leur épaisseur. 

Au contour des vaisseaux et comparées à des papilles prises 
<}ans le lit de l'ongle, elles sont manifestement plus pdtite9 
qu'à l'état normal. 

C'est Tensemble de toutes ces altérations qui nous porte à 
donner à cette lésion le nom d'épithélioma. En effet dans cette 
région on ne pouvait penser qu'à deux processus pathologi- 
ques; ou bien à une hypertrophie pApillaireàunpapiUome vé* 
gétttntenunmot; -^ en. seeond lieu à une hypertrophie uni-^ 
quement épithéliale; d'après rezamen que nous venons de' 
relater 11 nous parait indubitable que les papilles os préssor- 
tent aucune trace de travail Irritatif et d'hypertrophie et que 
loin de là elles sont ratatinées, écrasées par les cônes épithé- 
}i»\\x dan9 lesquels le travail de prolifération e9t très-actif 
^ mêoie exubérant. C'est cette dernière considération plus 
inAi^e qvfi la préss&ce des rares globes épidermiques que 
Bws avons coosUtés qvd nous fait yoÊiw \% dtefaosUc d'i^^- 
tbélioma. 



M. Dbsprés, d'après l'aspect extérieur de la tuineur, croireJt 
plus volontiers à une hypertrophie papillair^. 

M. CoRNiL qui a exammé les préparations microscopiques 
faites par M. Coyne, pense qu'il n'y a pas de doute à avoir 
sur la nature de la tumeur : c'est un épithéliome tubulé. 

M. Després. On ne voit pas de cencroïdes à l'âge de 10 ans. 
Les papilles de l'angle ont, chacun le sait, quelque chose de 
l'pécîal ; il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les lésions, dont 
elles sont aussi le siège, aient quelque chose de particulier. 

Congrès médical Interiiational. 

Le Congrès vient de se fermer sans ayoir épuisé son progran^ae. Pour 
un journal sérieux, ce serait peine et papier perdus d'en reproduire les 
travaux in extenso. Le comité viennois peut être fier des résultats, toutes 
ses propomlions ont été acceptées à la presque unanimité ; désormais quand 
up. Gouvernement quelconque sera embarrassé par une question sanitaire 
quelconque, il n'aura qu'à s'adresser au comité viennois pour recevoir une 
réponse infaillible. 

Cependant, pour caractériser le congrès, revenons sur quelques-uns des 
dogmes qu'il a proclamés à grand renfort de réclame. Sa première résolution 
est favorable à l'obligation de la vaccination. Les viiccin ateurs les plus en- 
ragés n'ont pas nié la possibilité de T inoculation de maladies dangereuses ; 
d*où impossibilité de l'obligation. Si les circonstances les plus favorables, 
les précautions les plus grandes ne mettent pas à l'abri de certaines infections 
qu'arrivera-t-il quand l'obligation une fois décrété^, exigera l'emploi d'une 
grande quantité de vaccins que l'on ne pourra pas choisir? La vaccination obli- 
gatoire pouvant entraîner la sypbilisation obligatoire ne deviendra jamais 
une mesure générale. 

Quanta la syphilis et à la prostitution, le congrès a décidé que la syphllo- 
graphie doit être enseignée et la prostitution surveillée ; chose nouvelle ! 
L'important serait de savoir comme cela doit ôtre fait. Pour la prostitution 
certains tiennent que les maisons de tolérance sont une source de syphilis, de 
démoralisation ; d'autres y voient un palliatif contre l'extension de ces deux 
iléaux; le congrès ne se prononce pas. 

Le congrès nous a appris que le choléra n'était ni contagieux ni non con • 
tagieux, mais transportable. Il n'y aurait donc pas de meilleure barrière à 
opposer à ses progrès que les quarantaines, et l'on s'imagi aérait qu'un con- 
grès, dont toutes les puissances attendent les décisions, aurait logiquement 
approuvé et voté l'obligation do cette sorte do mesure. Pas du tout ; lés 
quarantaines par voie de terre sont abandonnées, et maintenues, là où elles 
existent^ pour les ports de mer, bien que l'on sache que l'organisation des 
quarantaines dans les stations maritimes est des plus pitoyables et des plus 
fayorables à la diffusion des maladies. Le congrès proclame donc ; que le 
choléra est transpor table, et les bonnes quarantaines des voies de terre doi- 
vent être délaissées, les mauvaises installations maritimes, et seulement celles 
qui existent, doivent être autorisées, où est la logique? 

Les autres résolutions ont été adoptées à peu près telles qiM le comité les 
présentait. Sur la question de rassaiûssement des villes le congrès s'est 
arrêté au système d'irrigation employé à Vienne, probablement parce qu il 
y a produit de merveilleux résultats. La libre pratique médicale a été égale- 
ment décrétée et l'on peut s'attendre à voir bientôt une nuée de médecins 
français en Pologne,'et dltaliens à Vienne, d'Américains en Bussie et d'Alle- 
mands à Paris. (Wiener médit, Wochetischrifi,) 



REVUE THÉRAPEUTIQUE. 

IX. — D« ralUnenlation par le rcetiuv» par le prof. W. O. Leubb, 

(d'IéiMt). 

Il n'est pas de médecin qui n*alt, dans sa pratique, rencontré 
de cas où la nutrition était devenue impossible par les voies 
ordinaires, soit que les aliments ne pussent pénétrer dans 
Testomac, suit que cet organe refusât de les digérer, soit enfin 
que leur présence dans sa cavité détenxunftt des accidents 
faisant perdre tout le bénéfice de leur ingestion ou méj^ie 
entrainftt des conséquences plus graves. ObUgé de renoncer 
au mode d'alimentation normal, on a eu recours depuis long- 
temps à ce que Ton appelle des lavements aulrltib* générale- 
ment composés de bouillon, de lait, d^ufs> etc. 

Malheureusement ce procédé n'atteint que irès-imparfai^ 
ment son but, le gros intestin ne sécrétant pas les humeurs 
chargées de rendre absorbables et par suite aselmUables les 
matériaux que Ton y fait ainsi pénétrer. Il faut donc chercher, 
pour cas ii^ections une sorte de nourriture dont la compQ^- 
lion et la consistance se rapprochent autant que possible 4e 
celle que présentent, daoïs le gros intestin, les aliments ingérés 
normAlament, e'esUà^ire ne né€esait«nt plus uue digestion 
préalable et pouvant être absorbée telle <iu*on Tiptroduit. 

Les substances employées jusqu'à présent ne remplissent 



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v^oogle 



MEDI 



__ 5ns ; il n^ d'excôpliôn que pour les peplones 

stomacaux récemment proposés, ainsi que les sucs extraits 
par pression de la viande crue. Mais on se heurte ici à d'autres 
difficultés : le haut prix de ces substances, leur préparation 
difficile, leur grand volume rendent une injection suffisante 
impossible, en restreignent beaucoup l'emploi et s'opposent à 
ce qu'elles entrent dans la pratique courante. 

Le professeur Leube croit avoir trouvé une composition ali- 
mentaire satisfaisant, à la fois, les besoins de la pratique et les 
indications de la théorie. Elle consiste dans V association du 
pancréas à la piande, à la graisse, etc. Il a choisi le pancréas, 
parce que, d'après les travaux des physiologistes, entre autres 
de Gorvisart et de Kûhne, cette glande digère des substances 
telles que la fibrine et la graisse, sur lesquelles le gros intestin 
est sans action. 

La matière à injecter se prépare en ajoutant à 300 grammes 
de bonne viande de bœuf préalablement raclée et finement 
hachée, 100 grammes de substance glandulaire pancréatique, 
débarrassée de sa graisse autant que possible. On addilionne 
le mélange de 150 grammes d'eau liéde, et on remue jusqu'à 
ce qu'il ait pris la consistance d'une bouillie épaisse. L'eau 
froide aurait l'inconvénient d'amener, en irritant l'intestin, 
une trop prompte évacuation des matières injectées. On peut 
ajouter, sans inconvénient, de la graisse, dans la proportion 
de \ /6. 

L^utillté, sinon la nécessité, qu il y a de laisser à la masse 
une Consistance analogue à celle des aliments parvenant nor- 
malement dans le gros intestin, a conduit le professeur Leube 
à construire un clyso-pompe spécial. Il se compose d'un corps 
de pompe muni d'un écrou permettant de le fixer solidement 
à une table, d'un piston mu par un levier du second genre, 
prenant son point d'appui par articulation avec une mortaise 
adhérant au corps de pompe, et en un tube de caoutchouc 
renforcé par une spirale de fil de fer. Le robinet ordinaire 
d'évacuation est remplacé par un robinet à double tubulure 
qui, en laissant rentrer l'air par sa seconde tubule, et inter- 
ceptant le retour des matières injectées, permet de relever le 
piston et d'en introduire de nouvelles dans le corps de pompe 
sans retirer la canule du rectum. La lumière de cette candie 
est plus grande que celle des canules ordinaires. 

Sans pouvoir préciser en général, jusqu'à quelle hauteur, 4 
l'aide de cet instrument, l'injection pénétre dans le gros inies* 
tin, la professeur Leube a constaté qu'elle avait atteint une 
fois le colon transverse, une autre fois le colon descendant. 
Cette question a son importance, car d'une part plus la péné- 
tration sera profonde, plus sera grande la surface absorbante ; 
et d'autre part, des expériences (fistule artificielle du colon) 
semblent prouver que l'absorption se fait principalement dans 
le gros intestin, les aliments parvenant très- vile de la bouche 
à ce point et ne pouvant conséquemment subir dans leur 
trajet qu une absorption très-incomplète. 

On aurait pu craindre que la matière injectée, provoquant 
des mouvements péristalliques, ne soit trop promptement 
évacuée. Il n'en est rien ; préparée comme il a été dit, elle 
peut séjourner 12 à 36 heures dans l'intestin ; souvent môme il 
faut en provoquer la sortie par un lavement pour faire place 
à une seconde injection. Des chiens à l'état normal, ont d ail- 
leurs conservé des injections de ce genre pendant 24 heures. 

Les masses fécales obtenues au bout de ce temps ne diffé- 
raient ni par la consistance ni par la couleur des excréments 
ordinaires. Gependant,elles étaient un peu gris jaunâtre dans 
quelques cas où elles n'avaient séjourné que douze heures 
dans l'intestin, et encore on n'y rencontrait presque pas de 
fibrilles musculaires intactes. L'odeur était celle des excré- 
ments provenant d'une digestion normale. Les fécès conte- 
naient peu de peptones et pas de traqp de leucine ni de tyro 
sine, en raison, sans doute, de l'absorption des peptones avant 
leur transformation en ces deux dernières substances. 

En règle générale les malades ne digéraient pas les premiè- 
res injetions ; il semble que Tintestin avait besoin de s'habi- 
tuer à ce nouveau travail. 

Il faut maintenant démontrer physiologiquement et clini- 
gùement que la nourriture artificielle ainsi introduite dans 
l'intestin supplée suffisamment à l'alimentation naturelle. 



Viande. — Les expériences destinées à établir que les ali- 
ments introduits par cette voie sont réellement digérés ont 
été faites sur des chiens et sur l'homme. Un chien étant privé 
pendant six jours de substances azotées et nourri exclusive- 
ment de graisse et d'amidon, on ne. trouvait dans ses urines 
qu'une quantité insignifiante d'azote; après l'injection du 
mélange en question, là proportion d'azote s'élevait trè&- 
notablement dans les urines. — Un autre chien étant soumis 
à une ration contenant toujours la mémo proportion d'azote 
évacuait tous les jours par les urines une quantité invaria- 
ble d'azote. Cette quantité restait la môme quand, séparant 
ces aliments en deux parties, on en injectait une portion 
dans le gros intestin ; le résultat restait le môme en élevant 
la partie injectée au tiers de la masse d'aliments. 

Un étudiant prit pendant quatre jours par la voie ordinaire 
200 gr. de viande. 200 de pain, 100 de fromage. 20 de beurre, 
un litre de bière et 1(2 litre de lait. Tous les jours il évacuait 
la môme quantité d'urine. Le cinquième jour, il prit une in- 
jection rectale de 200 grammes de viande ; la quanUté d'urée 
évacuée diminue, l'intestin n'étant pas habitué à ses nou- 
velles fonctions ; mais dès le sixième jour, la proportion d'u- 
rée était revenue à peu près au niveau des jours précé- 
dents. 

Ces expériences tendent à prouver que les substances azo- 
tées sont absorbées ; une dernière le démontre positiveinent. 
Un chien est privé de nourriture pendant trois jours, puis on 
nettoie l'intestin par des lavements. On injecte alors une 
masse alimentaire dont le contenu en azote a été déterminé 
au préalable par l'analyse volumétrique (procédé Dumas). Au 
bout de 24 heures, on tue le chien et l'on analyse la masse 
fécale restée dans l'intestin. Elle ne contient plus que 0,f9 
d'azote au lieu de 3,07 que contenait la masse alimentaire. La 
diff'érence est notable et prouve que presque tout est absorbé. 
On a tenu compte de l'azote provenant des sucs de la diges- 
tion. 

Graisse. — Il est permis de penser en raison de l'action 
exercée par le suc pancréatique sur la graisse qu'elle serait 
aussi absorbée, si cette action ne produisait pas des savons 
qui provoquent la d'^fécation, comme on l'a vu par expé- 
rience. Mais il n*en est plus de môme quand la graisse est 
mêlée à de la viande dans une proportion moindre que le 1|6. 
Dans ce cas, l'injection est gardée assez longtemps pour que 
la graisse soit absorbée, comme le prouvent les deux expé- 
riences suivantes : a) Un chien, nourri pendant une semaine 
de substances dépourvues de graisse, reçoit une injection de 
20 gr. pancréas, 21 graisse, 42 viande. Evacuée au bout de 
45 heures, traitée par l'alcool, l'éther, la masse fécale donne à 
l'analyse 0,699 gr. de graisse. Presque tout a donc été ab- 
sorbé. — b) Un malade, atteint de carcinome de l'estomac re- 
çoit par injection rectale 300 grammes de viande, iOO de pan- 
créas et 54 de graisse. Evacué au bout de 24, puis analysé, 
le résidu ne contenait que gr. 23 de graisse. Dans les deux 
expériences, on a eu soin de vider complètement l'intestin à 
l'aide de lavements. 

Féculents. •— On aurait pu supposer que l'amidon, mêlé à 
la masse alimentaire, lui donnerait plus de consistance et lui . 
permettrait de séjourner plus longtemps dans l'intestin. Par 
malheur, l'expérience a démontré le contraire. Cela tient 
peut-être à la transformation de l'amidon en sucre, qui pro- 
voquent des mouvements peristaltiques. Peut-être pourrait- 
on remédier à cet inconvénient en introduisant les féculents 
quelques heures avant le mélange aUmentaire.Pour terminer, 
il ne nous reste plus qu'à rapporter des observations clini- 
ques vérifiant les indications de la théorie. 

I . Catarrhe chronique de VefitomBC, vomissemenls, constipation ôpinifltre, 
carcinome du péritoine. — W. M., 38 ans, adonné à la boisson souffre de- 
puis trois ans à la région stomacale; depuis neuf mois, vomissements etconsti- 
pation perpétuelle. Emaciation, pâleur générale ; tumeur allongée horizonta- 
lement au-dessus de Tombilic, sensible à la pression ; autre tumeur à la région 
inguinale gauche. Un mois plus tard, disparition de la tumeur remplacée 
par un grand météorisme. Léger soulagement par l'emploi de la pompe 
stomacale. Le troisième mois, réapparition de la tumeur au-dessus du liga- 
ment de Poupart à droite ; gonflement des glandes lymphatiques voisines, 
ascite. Le malade ne supportant plus &iicm\ a^ent et semblant près de 
succomber, on a recours aux injections pancréatiques qu'il tolère très-bien. 



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LB PROGRÈS MBIHOAL 



ITO 



yeBBpbi «ii^c«tfî^4.pei(toàpJta«eu» sMunaft» fe maMe rend te 
t^&de forow. C^pMiâiPlî ïï buoco^U a» pi»S^ <^ FoflWrtion orga- 



II. Q.... ddtM^aiilwàl'lidpM le 2 J«ii>rter «872. DefUB six an»- 
ictèM, afltéipi% •«oitebiUlé a»ww» aigfear& d'aBlotta&; depuis six mois 
49raUplua grande d» V4|NC$«siro ^>tiî& longtemps doolouieux. Amaigris, 
i^meat piononcé, oedème, pouls faible, abdmnea affaissé, épigastre soulevé 
par une tumeur. On diagnostique un carcinome de reslomac» on a recours à 
la pompe ston^acale, aux injections panoré&Liques que le malade supporte 
très-bien. Jamais de gène, conservation de l'iiyection pendant Ying^piAUe 
aieures ordinairement, sentiment de satiélié, plu3 de besoin de maagec la 
nuit. L'état s'améliore, mais la tun>eur fût des progrès et k mot% enriye 
le 11 février. A Tautopsie on tceuve un cardnpnie du pylore rétréci au point 
de ne pouvoir laisser passer Textrémité de l'index, un carciaoïne des glaiv 
^es sous-péritonéales, des tubercules des poumons et die U plèvre» airà^bii». 
du cœur et du foie, calcul biliftire et abcès de l'intestin grêle. 

III. L. W... «ans, fiivale par mégarde le U novembre Wl, quinze 
grammes de teinture d'iode. Malgré des soine immédiats, fortes douleurs à 
la gorge, cardialgies violentes, secousses des extrémités» «ivieftde vomir. 
Evacuation de l'estonj^ac i l'aide de la pompe, morpbine et fj^w» à Vinté- 
lieur ; alimentation presque impossible les jours suivants ; Turiae. rarek con- 
tient de Viode. Pendant plusieurs mois, ralimentaiion par la boitcbe éUnt 
presque impossible, on reco.urut aux injections rectales; à partir du Hi f é> 
vrier, on administra avec succès tous les jours 150 grammes de viande et 
40 de pancréas. Le 3 mars, grandes douleurs d'estomac, collapsus, pouls 
imperceptible, sueurs froides, envies de vomir, délire, opistbotonos. Retour 
de Vaccès le lendemain, suspension des injections alimentaires pendant ces 
deux jours. Un essai de reprise fait le 5 est suivi d'une prompte évacuation 
des aliments entraînant avec eux des masses sanguinolentes ressemblant à 
du goudron. Suspendues de nouveaa jusqu'au 19 mars, les injeetions alimen- 
taires furent alors reprises avec succès, sauf quelques interruptions, jusqu'à 
complet rétablissement dans le courant de mai. 

IV. lia femme X..., 24 ans, entra en janvier 1872 dans le service du 
docteur Bœbm: ukèie de l'estomac, rétrécissement pylorique, dilatation 
consécutive de l'estomac ; vomissements deux à quatre fois par semaine . On 
pratique des injections alimentaires par le rectum ; elles sont gardées 12 à 
1$ heures, rarement plœ longtemps. Les selles ont une odeur féculente, une 
couleur brune, la consistance d'une bouillie épaisse, et ne laissent voir que 
peu de particules de viande n^a digérée- Le m«^de ne maigrit pas et prend 
assez de forces pour se lever. 

V. H. C..., 29 ans, fait prisonnier à Coulmiers, interné dans llle d'O- 
iéron jusqu'en mars 1871, y est pris de diarrhées sanguinolentes qu'il attri- 
bue à la nourriture .. Se rétablit à son retour. En mai 1871, vomissements 
acides, ardeur d'estomac, manque d'appétit. Entré à l'hôpital le 13 Janvier 
4872 il sort guéri le 30 ; traitement par le sol de Carlsbad. lait et pam pour 
nourriture. Rechute au milieu de février: violente hémorrhagie. 11 rentre à 
l'hôpital, maigre pâle, anémique, vomissant tous ses aliments avec de l'eau 
acide de«» glaires visqueuses; dégoût pour le lait et le pam. sel de Carlsbad 
flsne effet. Lavements de l'estomac à l'aide de la sonde, injections dans le 
rectum de bouillon, lait, œufs, sans pancréas ; purée de riz ou de pommes 
de terre avec du lait par la bouche. Les vomissements persistent, les lave- 
ments nutritifs font rejetés au bout de peu d'heures. A partir du 20 mars, 
nar le conseil du professeur Leube, le docteur Broglocher praUque des in- 
iections pancréatiques. Elles sont ordinairement conservées douze heures, 
nuis évacuées sous forme de masses fécales. Aussitôt après l'injection, le 
malade éprouve un sentiment de plénitude. Lebien-Ôtre se fait sentir et les 
forces re^enneat* Dès le premier jour les vomissements ont disparu, ainsi 
que les ardeurs .df«UflB»c. Bientôt Tenvi© de manger reparaît et le malade 
redemande une i^wiçorlion. 

Des expérienew^At d» Qta»MW«*ioïis qui précèdent, la doc- 
teur Leube tire 1^ conclusions suivantes ; 

I — L'injection ivm mélange de viande et de pancréas se- 
iourne dans le groft inte&tin de 12 à 36 bM£<is» sans. Mre 

^n —bit risque de précipiter révacuaticj» en sgoulant tr<iï>. 
de «raisse au mélange (plus de 1|6 de la viaa*). 

III. — Il est prudent de nettoyer préalabHwient l'inteatin O, 
l'on veut éviter une expulsion trop prompte de Finjedlon. 

jy j\ arrive souvent (lue les premières iigoctions soat 

reietées trop tôt ; il faut persévérer. 

V — Quand après plusieurs injections faile» Ofiec succè», il 
se produit ime évacuation trop prompte, il faut îaisseor reposer 
Tintestin et suspendre un ou deux jours les iniactions. 

VI. -- Le mélange indiqué se recommande par âpa boa 
marché, la faciUté de sa préparation et Pa comgftfi^itioa adapté» 
aux procédés natiurels de digestion du gros intestin. ' ♦ 

VII. — Le. malade ne souffre pas de ce régito©^; ii neseot çj 
pression ni douleur dans l'abdomen ; 11 épreuve, un sentiment 
de satiété. 

\m. -^'sn tout cas, après les injection^to' paiila. devisnt^ 



plus plein, Véiat général s'^méilltorç^lé loalade re{icaiwlcWi*' 

fiança.. r/?-^^ 

En terijQdlnant U. L(^e i w'^.V'caa ctea lesquels, la 
méthode nouvelle sera farCiouJI.IBtaja^ applicable ava^ sue* 
ces. Ce sont : La eorrosjton ou la atéiioaa de restomac, deresK 
aopbage ou du pharynx, laa grandes epératiotts faites dans 
cette région, les hémorrhagies de Testomac ou de l'intealla 
grêle, la gastrite chronique et peut-être la péritonite^ et ea 
général tous les cas où il existe des empêchements mécano 
ques à rintroductlon des aliments dans Testomac. ou l'inlas* 
tin grêle et ceux dans lesquels la digestion par Testomac on 
l'intestin grêle présente des incoxivénieat^ ou des dangw» 
pour le malade. (Trad. B. Txxntvbebr.) 



SaselgfMineikft apédliNa Uteew 

Cours d'anaiomU» -^ H. le docteur Fort cemaencera un eourêijfnUie 
éranéaomiâ et <U pàysiologie^ le mercredi $5 octobiee^ à ft heures du soir, dans 
rmnpbithéAtre. n® 3 de rJBcols prati(pie, et le contlniiflra le» luodi, mevoredi 
et vendredi de chaque semaine à la môme heure^ 

Les coHfê particuliers de M. Fort recommenceront le lundi 20 octobnsb JX «y 
aura deux leçons par jour, dans Tamphithéâ^'e de M* For^ rue AnitarâlH 
Dubois, n* 2, stdansPamphitéâtre o,^ 3. de l'Ecole pj;^ti^e. Les élèves seconl 
exercés aux dissections, — Pour les renseignements et l'inscription de cm 
cours, s^adresser tous les matins, rue Caumartin, 12, à partir du 10 octobre* 

NOUVELLES 

Mortalité A Paris (1>851,792 hab.) Du 6 au 12 septembre, 936 décès. 
Variole, 1 ; — rougeole» iSk.,, — flWifletiiiei t ; -^ fièvre ^holde, 4i ; •— 
érysipèle, 3 ; — bronchite aiguô, 23 ; — piy nu nonie» » ;. — à^ê$êntériâ^ U ^ 

— choléra nostras, 107 ; — * cnolér^ infantile ,43 ; -^ diarrhée cholériCbrme dea 
enfants, 25 ; — angiRe ooaenneuee, 12 ; -— croup, 11 ; — affections puerpé- 
rales, 7. 

Lyqn. — Du 25 août au 7 septembre. 303 décès. Fièvres continues, 3a ;i 
-> bronchite aiguô» 6 ; •*- pneumonie, 15 ; — - dyssentérie, 16 ; — dlar« 
rhée, 61 ; — cholérine, 17 ; — choWra, 1; — croup, 2; — afifectione. puec* 
pérales, 2 ; '— affections cérébrales, 54, 

LiÉas (115,239 habitants). Du 1-^ au 9 septembre, 71 décès. ChoUn.ne0» 
tras, 6. 

LoMDEiss (3,356,079 habitants). Du t^' au 6 septembre. Dyssentérie, 1;. 

— diarrhée, 229; — chpV^a nostras. 

C^OLâRA. Inde» — D'après les renseignements apportés par la tcaasport 
à vapeur là Sarth», !• oholéra auiali éclate à Ifingt^tore à la fin de juiÛet. 
■ ioumanie. — Du 21 au 29 août 332 malades anciens et 789 nouveaux. T0~ ^ 
tiil 1.121 qu\ se répartissent ainsi : morts, 207, en traitement, 332 guéris, 
582. La mortalité est toujours assez considérable dans le département du DoL 
Le choléra a presque complètement disparu dlbsaîla.^^Du 29 août au 10 sep- 
tembre, 332 anciens et 1031 nouveaux. Total, 1363, dont 344 décès et 653 guéris. 

Âutriehc. — Vienne, 11 septembre. -^ Accroissement du choléra au cooih 
meooement de la semaine, diminution à la &n. Le nombre des cas pour Ta 
ville, hôpitaux compris, a été de 12^. 102, 111, 94, 65, 88 et 76, avec une mor- 
talité de 50 O/O. Dans les faubourgs^ fléau fait des progrès considérables ; 
dans la banlieue, trois drconficriptions sanitaires seulement n'ont présenté 
encore aucun cas de choléra ; Lilienfeld, Zwettel et Waidhofen. Dans les 
autres, notamment Brucker, Badener etKremser, de nouveaux foyers appw 
raissent «a et là, comptant un nombre de mandes pkis grand relativement 
que dans Vienne et dans les faubourgs ; cependant II faut tenir compte de ce 
que beaucoup de cholérines sont mises au nombre des cas de choléra. Mais 
U mortalité 50 o/O montre qu'il s'agit bien en somme du choléra. En beau'* 
coup d'endroits, l'épidémie est importée par d*anciens ouvriers des tuileries 
de BrOnn, Vosendorf et Inzersdorf, qui s'y arrêtent, surpris par la maladie 
dans leur voyage de retour. {Wiener med^ Woekensehri/i) 

Berlin. — Jusqu'au 21 août, il y aea à Badin 190 «as de choléra. B^a 
tl au 28, on. acompte 91 cas nouveaux. Sur ces 220 cas, 144 se sont termi- 
nées par la-moBt, 13-par guérison ; 63 étaient encore en traitement aul^ 
• septembre (^cW. KUn. Woch. n*35). 

Portugal. — D'apfiès une correspondance, du Temps, il y aurait eu qœV- 
ques eas de choléra a. Lisbonne. * 

Fremee. Le ^tfrr» (86,825 hab.) Voici le relevé des décès cholériques <|i 
ler Bioût 2XL « septembre. 

T i^^.v. Choléra. Diarrhée chol. des enfaRta^ 



î-aapOjt»..^.*...^ 
9"15 ^" •••»..»• ». 

lA-aa — . > .,^». . . . 

23-29 — ...•.....*•; 
aGtaoftè8>s<q[klembre 
6iWt . T^ 

Totaiix^- 



Décès. 

69 • 

90 . 

106 . 

143 . 

127 . 

124 . 



5 
10 
25 
53 
41 
35 

169 



21 
38 
29 
3Z 
Sa 

m 



jSoi^^.'. — tt^a) sanitaire est meilleur» Du 6 au 13 fleptftmhm. 4ft déeè|rs 
en ville* ^7;, — à l'ÇEospice général, 17 j •— à l'Hdiel.Diea, 9. Il y « do|w 
^ d4p^ 9^ le choléra de moin» que la aemaine précédente. 

Casfi^. A^iiSMMevLt à la fin de la semaine dernière^, il j «nit-flUtUVi 
de choléra et 8 décès. 






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180 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



Paru. Hôpital Lartéotsièf^^ — Du 11 au 17 septembre, 25 cas de choléra 

dont 6 intérieurs. 12 décès. Depuî^-^J^ ^t» 37 cas : 12 intérieurs, 20 décès. 

Hôpital Saint-Louis. — PrVtxt^» '• . ^.sep tembre, il n'y a eu à Saint-Louis 

que deux nouveaux (^»*^^^^i*"NttuBliNl|^ ^^ ^^' ' '"^ ^^ ^^^^ ^^ 
jour même. Dans les diverses saO^^^T^'T ^" e^ ombre inac- 

coutumé d'affection» gastro-intestina es. JLiejib» '■ T"*^ 'lémie, ily 

eu IS cas de choléra fl2 intérieurs et . • *<nw*a*; ; Je^ . iste une 

salle d'isolement depuis le 12 septet _. -^ 

Hôpital de la Charité. — Du 10 au IV septemUre, il n'est entré que 
3 malades nouveaux ; 1 décès le jour même de l'entrée. Il s'agissait d'une 
jeune femme de 21 ans ayant commis des excès. 

Hôpital Sainte-Eugénie. — Il y a eu trois cas : 1° fille de 19 mois, père 
et mère morts du choléra ; — 2f* fille de 6 ans* mère morte du choléra, père 
lUeintdela même maladie ; — fille, mère morte du choléra. 

Hôpital de la Pitié. — Un seul cas nouveau chez un individu atteint pri- 
mitivement de fièvre typhoïde. 

Hôpital St' Antoine. — Depuis le début, huit cas, cinq décès. 

Hôtel-I^'eu. Du 10 au 18, 8 cas nouveaux (hommes) ; 3 anciens ; 3 décès. 
Pour tes femmes, pas de chiffres exacts ; mais il y en a eu 8 ou 10. 

Otto Obermeier. — Dans son numéro du 25 aoOt 1873 X^BerlinerKlinis- 
ehe Wocke enschri/t annonce en ces termes la mort de ce jeunelsavant. • M. 
Otto Obermeier, qui s'était déjà fait un nom bien connu dans le monde mé- 
dical par une série de travaux^ et dont les récentes découvertes sur le 
fièvre à rechute avaient produit une grande sensation, a succombé le 20 août 
eu choléra, au moment où il se livrait à l'étude de cette maladie. Il s'était 
exposé au danger, plein de confiance^ comme il avait traversé sans encom- 
bre, les diverses maladies contagieuses qu'il avait observées à la Charité, et 
«ntr'autres le typhuS; il se mil à l'étude de la nouvelle épidémie, sans 



prendre contre elle la moindre des précautions. U avait apporté dans ss 
chambre à coucher des préparations cadavériques et des déjections de cho- 
lériques^ pour les étudier au microscope ; il fut atteint par la contagion. 
Dès que les prodromes de la maladie se déclarèrent, il fit sur lui-môme des 
recherches microscopiques, et reconnut avec son insoucicmce ordinaire qu'il 
était infecté. Le Dr Otto Obermeier était depuis plusieurs années^ atsiêiant k 
la clinique phsychiatrique et dans le service du professeur Virchow. C'est là 
qu'il trouva l'occasion de faire des études épid^iologiques qui promettaient 
d'ctrc si fécondes. 

Protection db î."enfa.nce . — Un congrès des Sociétés protectrices de 
l'enfance s^ouvrira le 8 octobre prochain, à Paris, dans la salle des séances 
de V Académie de médecine, rue des Saints-Pères^ n* 42. Voici le programme 
arrdté par la Société protectrice de Paris ! 

i'* Question : Examiner les diverses propositions relatives à la protection 
de l'enfance et arrêter au nom de toutes les Sociétés protectrices de France un 
projet de loi à soumettre à PAssemblée nationale. 

^ Question : Quel doit être le rôle des Sociétés protectrices de Tenfance ? 

3^ Question : Quels sont les moyens d'arriver le plus promptement. possi- 
ble à la propagation des Sociétés protectrices en France î 

ifi Question Des moyens de généraliser l'institution des crèches. Comparer 
Irsavaulages et les inconvénients des crèches-asiles élevas crèches à domicile. 

La première séance aura lieu le 8 octobre a 2 heures très-précises. Des 
cartes d'entrée seront tenues à la disposition des membres de la Société pro- 
tectrice de l'enfance^ à partir du i^*" octobre au bureau, rue Magnan, 5, où 
on pourra les retirer. 

Le rédacteur- gérant : Boimrnevillb. 



VBI18A.II.LBS. 



IMPRUfERIB GBRF ET PILS, $9, RUE DU PLESSIS. 



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obtenir les effets au plus haut degré, puisqu'il est démontré auj^ourd^liui que cette suLstance 
ne se dissout'dans l'estomac qu'à la faveur de Tacide chlorhydrique du ^uc gastrique. — ËlTels 
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des enfants, la dyspepsie, etc., etc., que la pou- 
dre dé lîismuth des pharmacies. — Prix du fla- 
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fiance qu'au produit du docteur Quesneville , son 
inventeuir, et exiger son cachet et son éti^ùétle. 
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en tembs d^épidémies. Prix du flacon : 2 fr. 50 ç . ; . 
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Fmrmi»»maU tiÊ^St 



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Rédacteur en chef : ~ BOURNEVILLE 



Tout ce qui concerne ta Rédaction et l'A-dmiJ 
' Les bureaux sont eat^fi 



doit être adressé aux bureaux du Journal. 

il i Heures da soir. 



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-^5?^- — :* • [ '• ■■,, .^ . . 

L« PrU dl'aboBBemcat doit èire envoyé en mandats pi>stetou en mites sur PBris.~L*abonnemeiit part du {•' de chaqoe mois. 



Oa s'abptttte horé «e Paris dans les bureaux des Messageries. et d^ 



les Libraires. — Les lettres non afTrancbies sont refuséft». 



AVIS. — Lé prix de Vàbùnriement d'un an est de 
FBAMCS pour MM. les Étudiants. 



flOMMAIRE. — Ht«TOLOO»B kobmalb • Etude expérimentale dei gtoglione lyoaphft- 
tlQÛes toçMi de HattTier rwÂtillie pér iVeber. — rATBOLoa» intbbnb : I>et ulcé- 
ntioiH diTcol de ratéru»,jp»r A. Le Blbnd. — A«ATQBiiB patholooiqob : Hyper- 
trophie ©«rtieUè du tif»u InteritUiel ,dé>i rate, par H . Chouppe. — Bollktin do 
Rfioréfmédicël : Wyt»»*« *«• hjtiti, «p" E. Teinturier ; — De l'expectoration al- 
bamlneuse aprèe la Ibomceaiète, par A. SeTeatre. - SociCTis iavahtes. -icÉrf^ 
mtiê de médecinâ, liarG. B.— Sotiéli 9^lomique\ Syphllia et ra«hitis det nouveau- 
néa V9X rérret: — %ilbélloma de l'oMuphage, etc., par G, M»rcano. — Revvi 
Doi«îrRiQOE : Analyie dès travaux de Jâcquei, Oartipny et Oueniot, par P. 
BudlD — 'BtBilioaBAPWK î ElémenU de -chirurgie elioiqtft, par fi C. Guyon (An. 
H biiret.) — Vabia ; Mon»tr«:fé|nta:ii ; — îxpulsiaa ipontanée.d'nn calcul véâi- 
caî • i-i 'silénçtoïDle ; ^Juriiprodence.i>h»riBaceutique}. -^ Service pharmaceutique 
dantf l'armée aUemande. — Nouveulks: ïdiortalîté l Pàrii, Toulouae; Londte» ; — 
U choléra rti Kurope/ en F/ance et à Paria. 



DIX ^ «bfn de placer quelques ligatures sur les vaisseaux lym- 
fatigues qui conduisent la matiè)re colorante dans d'autres 
^gion^. ^ 

i Ces injections permettent de recoanaiCre facîiement q«e 
tes vaisseaux afférents en arrivant sur la capsule» se divî- 
^nt immédiatement en une série de ramifi^tièils qtU am- 
assent cette capsule à la manière d^ doigts de la «mâlh 
ipliqués sur une boule j les vaisseaux a^érents; au coff- 
:pire, paraissent sortir dn-ectement de la masse du gan- 
lôn. 



ï 



^ iHlSTOLOGIE NORMALE 



Le^OTis recueillies par le Jy Wbbb». 
jSiud^.expérimenfale des ganglmis. ' ,>,' . 

La structure des ganglions est à' peu près la môme che^ 
l'homme et chez les diôérente animaux qui servent à nos 
T.flriîPrchès- n y à-quelques différences dedétails,mais elles 
pSntau^si'bicn chez le même animal d'une région à 
^np autre aué sur des animaux différents. Cela posé, nous 
étudierons la structure des ganglions lymphatiques chez le 
rhien où nôUs trouvons les deux types les plus opposés, les 
candions cervicaux dont^ la couche corticale est mmce et 
la nortion'mëdullaire considérable et les ganglions lombai- 
ZL^A^^k lûo fAiiicnle» forment presque toute la masse . La 



res dont les follicules, forment presque 
Memière méthode que nous apphquerons à 1 étude du ganr 
SSn est rliyection de bleu de Prusse en solution 
Sans Veau. Cette injection peut se faire directement, 
en pïquàhtn?ttpoKe où dans le ganglion ; on peut aussi 
^ifluer dans ie tissu conjonctif avoisinant et injecter ainsi 
^ncprtain'nombré de vaisseaux lymphatiques ; quand un 
^ées vàisâeaux injectés se rend dans le ganglion, on y 
intr^uit diië 'càhule très-flne, et on injeète le ganglion par 

^L'inle(^ti*^indilwte de meilleurs résultats ;.eUe 

consiste à ihjwïtér pat^ piqûre un ganglion superficiel de la 
réffton sous-maxittalre du chien, ganglion d'où le hquide 
«4nétrerà par lés vaisseaai; communiquant jiisqtie dans un 
Snfflibh profond dtticoas ces.ganglions sont en effet reliés 




(1) Voir 1«É »•• «,*#••» *• d« ^^^^^ Mai€tA 



]^ Eh examinant la surfade dû ganglion, on voit qu'elle eàt 
marbrée inégalement ; il s-'y ^trouve des espaces circulaires, 
^èrément bleuâtres, séparés par déér interstices d'un bleu 
ts foncé ; sur ^es. coupes faites préà de la surface, on 
it ^ue les espaces bleuâtres correspondent à des corps 

colores, les interstices à dés corps colorés^ ;'daiis le mi^ 

)u4u ganglion tout paraît coloré. 

Si Ton pratique des coupes à travers tout le ganglion 
é ^tpi^èad'-aycar ftiîl durcir ^n le plaçant daiir feliqulde 
:ullêrd'ateord,:et etfstiîté dansrâlcool, o^ bien ^d^ment 
JLalcool fort, et qu'après les ATipir ImbâMes avec dfe 
nTiniîeesbfflîUénc d^tato^t, «« i«^ ex^mîi» daHfefelSuHeS" 
Canada^ on voit que toute la surface de la cw^ m m^i^ 
en pafllptiiijectées, celles où circule la lymplie et qui sont 
colorées ep We^i, et en parties réservées non colorées ; ce» 
parties réservées forment sur le bord du ganglion des 
masses spjiériques, plus où moins airondhBs, que l'on 
appelle de^ follicules, et l'on appelle ^sin^« les cionduits 
lymphatiques, relativement étroits, qui se trouvent entré lefe 
follicules à la périphérie ; l'ensemble des follicules et des 
sinus constitue donc la couche corticale qui se trouve im^ 
médiatement au-dessous de la capsule. Vers le milieu de 
la coupe, les parties réservées non colorées forment dés 
Ilots irréguliers dans leur forme et leurs dispositions, mais 
généralement allongés que nous appellerons cordons folli- 
culaires et les voies lymphatiques sont beaucoup plus lar 
ges ; c'est la substance médullaire. 

Les artères se ramifient dans la portion ii\jectëé, paN 
conséquent dans les voies lymphatiques. 

Ces préparations peuvent être i*endues encore plus dé- 
monstratives par la coloration au carmin, toute la subs- 
tance folliculaire, (follicules proprement dits et cordons) 
est colorée en rouge, tandis que les voies lymphatiques 
(sinus dans la substance corticale, conduita dans la 
substance médullaire) apparaissent en bleu. 

Une fois cette première notion obtenue, nous allons ex- 
poser les méthodes à employer pour étudier le détail des 
différentes parties constitutives du^u^ion laiôapéuie et 
les travées fibreuses qui en parient, lasubâlati<^ caver- 
neuse, c'est-à-dire Tensemble des voies lyin^^ttquèa du 
ganglion, lés follicules et les cordons foHlc«lârejE(, et enflh 
les vaisseaux sanguins. ' • . r-.-^. ' -* 

!• Capsule, Là capsule est plus oa moins épaisse, sol* 
tant les ganglions. Son épaisseur est irtas doïisidèpftble 



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182 



LE PROGRES MEDICAli 



àOBS les ganglions superficiels qui^ dans les ganglions 
t^anclmiqnes ; elle est formée de tissa conjonctif avec des 
fibres élastiques, mais elle ne contient pas de fibres mus- 
culaires lisses Gbe2&le chien où nous Ta vons surtout étudiée. 
De là paroi intérieure de la capsule partent des travées 
fines qui s^anas^mosent les unes avec les autt^es et vont en 
augmentant peu à peu d'épaisseur depuis la capsule jus- 
qu'au hile du ganglion vers lequel se réunissent les grosses 
travées, de telle sorte que ce réseau fibreux forme comme 
une arborisation qui parL du hile pour aboutir dans ses plus 
fines ramifications à la paroi delà capsule. 

Pour bien observer ces faits, la meilleure méthode est la 
congélation ; nous avons décrit ailleurs dans notre techni- 
que générale, les procédés à employer pour congeler leë 
tissus ; le seul détail pratique sur lequel nous insisterons 
ici, c'est la manière de placer le ganglion ; le mieux est de 
rinsérer dans un trou percé dans une plaque de liL'j^e, en 
compagnie d*un morceau de moelle de sureau, de façon 
qu'un des côtés du ganglion soit en contact avec la moelle. 
On met le tout dans la glacière avec le rasoir. Quand on 
Ven retire, le liège sert à maintenir la pièce sans qu'on soit, 
iowé d'y toucher avec les doigts, et la portion de moelle â 
laquelle est adossé le ganglion, l'empêche de reculer devant 
le rasoir, et permet de faire une coupe nette et bien défi- 
nie. 

Sur des coupes minces ainsi faites, on n'aperçoit plu6 
que la capsule et le réseau fibreux : la capsule est composée 
jie tissu conjonctif; quant au réseau, nous allons y revenir 
en détail, à propos de la substance caverneuse. 

2® Substance caverneuse. Nous appellerons substance 
caverneuse toute la partie dans laquelle pénètre, sur les 
préparations dont nous avons parlé plus haut, Tinjectiôn 
'de bleu de Prusse, c'est-à-dire l'ensemble des sinus de la 
couchecorticale et des conduits lymphatiques de la portion 
jnédullaire. L'aspect de cette substance, diffère suivant 
jque l'on tait une coupe parallèle ou une coupe perpendictï^ 
laire à la surface. Sur une coupe parallèle à la surface, <m 
voit des follicules circulaires entre lesquels se trouve la 
matière colorante bleue des sinus. Sur une coupe perpen- 
diculaire à la surface, Les sinus ne sont pas aussi nets ; ils 
se continuent sans ligne de démarcation tranchée aveô lëà 
coxiduits de la substance médulbîire. . . ., »J 

Eai rainant des coupes sur un ganglion frais et simplej- 
ment durci soit à l'alcool, soit au bichromate de potasse, 
soit, à l'acide picrique (ce dernier est incontestablement k 
meilleur), on a quelquefois de la peine à distinguer les fol- 
licules des sinus ; en effet, le sinus est rempli de cellules 
lymphatiques et le follicule aussi, quoique ces dernières 
soient un peu plus serrées. 

Voici donc comment il faut procéder : Après avoir fait 
durcir un ganglion dans l'acide picrique (et pour cela, il 
faut le laisser pendant 24 heures dans une solution satu- 
rée), on en fait des coupes fines ; il est bon que ces coupes 
comprennent toute l'étendue du ganglion avec sa capsule ; 
elles se trouvent ainsi soutenues par une sorte de cercle 
plus ou moins rigide, et se plissent moins facilement. C'est ; 
pour la même raison qu'il n'est pas mauvais du tout que 
les coupes soient inégales ; les parties épaisses soutiennent 
les parties minces, les niaintiennent tendues et permettent I 
ain metUeur examen. Une fois ces coupes obtenues, il faut 
les traiter aji pinceau pour bien distinguer les éléments ; 
pour oelè lasx^oupes sont mises dans l'eau jusqu'à ce qu'elles 
«oient complètement décolorées, ce qui ne dure pas très- 
)pngteq)p9» puis on I^b place dans un vase à fond plat, ime 
soucoupe par. exemple, recouverte d!nîîe faible coniche 
d;eàtt(2à3im. m.) ; on les touche à plusieurs reprises et 
très-jçlotl^aieiit^ayeçla pointe du pinceau mouillé, de ma- 
juère à les faire adhérer au fond du vase ; alors on frappe 
un peu plus fort avec le pinceau ; on juge de la force des 
ooups mrM manière dont les bords de la préparation se re- 
lôveut lorsqu'on retire le pinceau. Ce traitement au pinceau 
doit être fait avec précaution, et si Ton s'arrête bien à 
tê»ps>» on avrive à enlevjer toutes les cellules qui se trouvent 

ne le sinus, tandis que le follicule en est encore rempli ^ 



sur des coupes perpendiculaires à la surface du ganglion^ 
traitées aussi par le pinceau, après coloration au carmin, 
etaddition de glycérine, les travées apparaissent suivant 
leur longueur, ou suivant leur section transversale ; on 
aperçoit à leur centre une artère ott une veine bien indi» 
qnées par les fibres musculaires de leur tunique, et un tiasn 
conjonctif strié dans le sens de l'axe de la fibre, formé ^bt 
de très-petits faisceaux entremêlés de fibres élastiques. De 
ces travées, i)arteiit dans toutes les directions des fibres 
connectives d'iné^l volume, qui en s'anastomosant consti- 
tuent un réticuluui très-fin, analogue à celui que nous avons 
signalé plus haut sur Tépiploon de marsouin, mais s'anas- 
tomosant, comme nous rayons dit, dans tous les sens. 

Souvent on distingue des extrémités libres de fibrilles 
qui ont été atteintes par la coupe et qui flottent dans te 
liquide. 

Lorsque l'on examine la préparation plus près du cen- 
tre, on remarque que les sinus se continuent avec des es- 
paces plus ou moins irréguliers qui se trouvent dans la 
substance médullaire et qui sont parcourus de même par 
des travées fibreuses et par un réticulum fin. Les conduits 
lymphatiques de la substance médullaire ne sont donc que 
la continuation des sinus de la substance corticale. 

Près des points d'entrecroisement des petites travées et 
en dehors d'elles on remarque des noyaux ovalaires en- 
tourés de protoplasma ; on voit des noyaux de môme na- 
ture sur les bords et surles faces des travées plusgrosses, 
et on en rencontre aussi sur la paroi du follicule et sur la 
paroi interne de la capsule fibreuse. Ces noyaux appar- 
tiennent aux cellules d'un revêtement épithélial appliqué 
aussi bien sur les travées de tout ordre que sur la surlkce 
du follicule et sur la paroi interne de la capsule. Pour le 
démontrer, il faut avoir recours au nitrate d'argent. Voici 
comment il faut procéder pour obtenir le revêtement épi- 
thélial de la capsule et du follicule : on injecte par piqûre 
dans les couches superficielles du ganglion, une solution 
de nitrate d'argent à 1[300, puis on plonge le ganglion dans 
• de r.eau distillée pendant 12 à 15 heures ; on fait alors une 
coupe parallèle à la surface du ganglion, et on la place d'a- 
bord dans de l'alcool ordinaire, puis dans l'alcool absolu; 
éhsuite dans l'essence de térébenthine ou d'œillet, et ento 
pour l'examiner, on la met dans du baume du Canada, en 
ayant soin que la face interne soit tournée du côté de la 
lamelle, de manière que l'observateur voie le fond du 
siniïs. 

Sur une préparation faite de la sorte, on remarque dans 
le fond des follicules un revêtement épithélial double dont 
les lignes s'entrecroisent les unes avec les autres. 

Les deux épithéiiums sont si rapprochés l'un de l'autre 
qu'ils sont nettement distincts pour le môme point de l'ob- 
jectif, et au premier abord il paraît n'y en avoir qu'un seul 
Mais pour peu que l'on soit habitué à ce genre d'observa- 
tion, on distingue facilement les deux systèmes de raies 




suie fibreuse. 

Pour démontrer le revêtement épithélial sur le réticulum 
fibreux des sinus et des conduits lymphatiques, il faut pro- 
céder d'une façon un peu difi^érente. Sur un chien récem- 
ment tué (par la section du bulbe par exemple) on faitdans 
le centre d'un ganglion lymphatique, une injection de ni- 
trate d'argent à 1[600, de manière à remplir toute la subs- 
tance caverneuse ; le ganglion gonflé blanchit légèrement- 
on l'étremt à la base par une ligature, on l'enlève et on le 
soumet à la congélation delà façon que nous avons décrite 
plus haut.. On y fait ensuite des coupes minces que l'on 
expose à la Imnière et que Ton monte dans la glycérine 
après les avoir colorées au picro-carminate. Sur ces cou- 
pes, on voit se dessiner sur les grosses travées, un réseau 
épithélial polygonal, qui se poursuit sur les travées de se* 
cond ordre, et va se contmuer avec le dessin gui se nro- 
dttità la surface des^ordonsiblliculaires. Les plus petites 
travées sont de même recouvertes de. cellules é|ûtbài«jies 



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LB PROGRES MEDICAL 



1«3 



et comme sur le grand épiploon, on peut sur les trav^s les 
plusilnes, distinguer la ligne noire longitudinale qui indi- 
guela soudure des bords d'une cellule qui entoure toute la 
travée et forme à elle seule son revêtement. Kolliker et 
Recklinghausen ont bien vu le revêtement des follicules, 
mais ils ne sont pas arrivés à démontrer celui duréticulum. 
Par le procédé que nous indiquons» il se manifeste très- 
nettement (A suivre) 



PATHOLOGIE EXTERNE. 
Des ulcérations da col de Patéms 

Par leD^ A. I^E BLOND, ancien interne des hôpitaux do Paris (l). 

Les ulcérations du col de Tulérus, sont des solutions de 
continuilé de la surface de la muqueuse et dépendantes dé 
causes variées. 

Nous ne ferons pas ici, à propos de ces ulcérations, une 
description complète des maladies auxquelles elles se ratta- 
chent, cette étude devant être faite en m^me temps que la ma- 
ladie principale qui leur a donné naissance ; mais il est des 
I>articulariiés qu'il est important de connaître et que nous pas- 
serons en revue. Nous étudierons aussi plus spécialement 
l'ulcération inflammatoire simple et nous ne parlerons guère 
des autres espèces d'ulcérations qu'au point de vue de leur 
diagnostic avec l'ulcération inflammatoire. 

Gela dit, nous admettrons au point de vue étiologique, trois 
classes d'ulcérations: l^' les ulcérations d'origine inflamma- 
toire ; — 2® les ulcérations syphilitiques ; — 3» les ulcérations 
cancéreuses. 

I. ULCÉRATIONS d'origunb INFLAMMATOIRE.— Avant d'aborder 
rétude des ulcérations inflammatoires du col, il doit être bien 
entendu, que si nous décrivons ces ulcérations à part, nous 
les considérons néanmoins comme im symptôme de la métrite 
chronique et non comme une entité morbide. 

L'ulcération qui va maintenant faire le sujet de notre étude 
résulte, ainsi que nous l'avons dit, de Tinflammation des folli- 
cules mucipares, il est rationnel de faire précéder l'étude de 
l'ulcération, de celle de la folliculit© du col 

L'inflammation des follicules mucipares se présente sous 
forme de çranulatiofis. C'est à Boivin et Dugès (2), Duparcque (3) 
et Lisfranc (4) que l'on doit les premières notions sur cette 
forme d'inflammation. Depuis leurs écrits, les granulations 





ÀU0£hAM* 



Fig. 12 et 13. — Follicules du ool de l'utérus enDammés et tuméfiés mais 
Don encore ulcérés. (D'après Bbcqubrbl) • 

ont été observées par tous les médecins qui se sont occupés 
des maladies des femmes; mais ces granulations considérées 
par ces auteurs comme une affection spéciale ne sont en réalité 
ainsi que l'ont démontré MM. Huguier et Robert, que des 
follicules mucipares enflammés. Cette inflammation des folli- 
cules a été décrite sous les noms dHnflammation granuleuse 
et de folliculite du col. 

Ces granulations, à peine saillantes au-dessus de la mu- 
queuse, présentent un volume qui varie depuis un grain de 
sable fin jusau'àun grain de millet. (Fig. 12 et 43} . Quelquefois 

(l). Ce travail sera inséré dans la deuxième édition du Traité du mala- 
iiu du femmes de M. Churchill, revue par le docteur A. Le Blond . 

(2) Boivin et Dugès. — Traité pratique des maladies de Vutérus. 1833, t. II, 
p. 332. 

(3) Duparcque. — Traité théàripulet pratique sur les ulcérations organiques 
de lamatrieej p. 84. 

(4) Lisiranc. — Maladies de Vutérus. 1836, p. 331. 



leur volume est un peu plus considérable et M. Cburclûll rap- 
porte qu'il a vu de ces granulations qui avaient le volume 
d'un pois et ressemblaient à une pustule de variole. Ces gra- 
nulations se présentent tanlôt sous forme d'un petit point 
rouge, d'autres fois blanchâtre. 

Lorsque la glande est trop distendue par les produits de 
sécrétion, elle finit par se rompre et laisse subsister à sa place 
une petite ulcération que Ton désigne sous le nom à'ulcéraUo% 
folliculaire^ et la preuve que ces ulcérations résultent bien de 
la'rupture des granulaiions, c'est qu'il suffit avec la pointe 
d'un bistouri, de rompre une de ces granulations, pour obser- 
ver une petite ulcération en tous points semblable aux ulcé- 
rations isolées que l'on rencontre souvent sur le col. 

Supposons maintenant que les ulcérations soient assez rap- 
prochées, pour que leurs bords puissent se toucher et nous 
avons dès lors sous les yeux une surface ulcérée d'une éten-r 
due variable, suivant le nombre de follicules qui prennent 
part à l'ulcération. 

Certains auteurs ont exagéré considérablement l'importance 
de ces ulcérations, ils les regardent comme une entité morbide, 
tandis qu'en réalité, elles ne doivent être considérées que 
comme un produit de l'inflammation. Cette exagération était 
due à la facilité avec laquelle on les. mettait à découvert, à l'aide 
du spéculum; il résultait de là que l'on regardait comme ma- 
ladie principale, ce qui n'était que secondaire et accessoire. 
Mais depuis un certain temps, il se lait une réaction salutaire 
et l'on tend à considérer l'ulcération comme le résultat d'un 
état phlegmasique chronique, contre lequel notre traitement 
doit être dirigé, bien plutôt que contre l'ulcération elle-môme. 
Ce mode de production de l'ulcération une fois connu, exami- 
nons ses caractères anatomiques. 

Anaiomie pathologique. — L'ulcération inflammatoire que 
l'on a décrite aussi sous le nom ^'érosion du col, d*exul€érafion, 
se présente sous la forme d'une solution de continuité rou- 
geâtre, légèrement tomenteuse, sans saillie à la surface du 
col. Elle siège toujours au pourtour de l'orifice du col et s'é- 
tend plus ou moins sur la surface du museau de tanche (fig. 14), 

Quelquefois elle recouvre complètement celte surface jus- 
qu'à ses insertions vaginales. Quand elle n'envahit pas toute 
la owrai^A du col. cllc siégc plus souvent sur la lèvre posté- 
rieure que sur l'antérieure ; neanuiuiuo n «x»oa» rwis rare de la 
voir plus étendue sur la lèvre antérieure (fig. 1 5) et même siegci 
exclusivement de ce côté. Très-souvent, l'ulcération franchit 
l'orifice externe du col, et pénètre plus ou moins dans sa ca- 
vité. On trouve ordinairement le col gros et l'orifice externe 
dilaté. 

Dans certains cas, la surface ulcérée devient végétante, 
bourgeonnante, fongueuse, ces divers états correspondent à 
ceux que les auteurs ont décrits sous les noms d'ulcérations 
papillaires, en chou-fleur, en crête de coq, et qu'ils ont con- 
sidérés comme des espèces diflérentes d'ulcérations. Cet aspect 




Fig. 14. — Ulcération folliculaire du col de l'utérus. — Granulations folli- 
culaires disséminées au pourtour des parties ulcérées. (Bonnif et Duostf. 
Atlas, p. XXVII, Fig 2). 

Fig. 15. — Ulcération folliculaire occupant une beaucoup plus grande éten- 
due, de la lèvre antérieure que de la postérieure an museau de tanche. 
^D'après Bbgqubrbl). 

variable tient à ce que les papilles de la muqueuse prennent 
part à rinflammaiion et viennent imprimer alors im cachet 



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184 



LE PR00BÏ3 MEDICAL 



spécial à la maladie. Gettb inflammalion des papilles qui pour 
BOUS est secondaire, a pu être considérée comme primilive par 
certains auteurs ; Scanzoni pense en effet que cette inflamma- 
tion des papilles est fréquemment Torigine des ulcérations. 

Cette manière de voir qui consiste à regarder l'inflammation 
^es papilles comme étant souvent l'origine de Certaines ulcéra- 
tions ne nous paraît pas rigoureusement vraie et en cela nous 
nous appuyons sur l'autorité considérable de M. Gallard : a Que 
les papilles soient enflammées, dit-il, que même leur inflam- 
mation imprime un caractère particulier à l'ulcération, au fond 
de laquelle elles se trouvent à nu, par suite de Texfoliation de 
l'épiderme, c*est ce qui ne saurait être contesté. — Que par 
suite de leur tuméfaction et de leur richesse vasculoire, elles 
contribuent à rendre ces ulcérations plus fongueuses et plus 
facilement saignantes, cela se conçoit encore à merveille, mais 
que la seule inflammation de ces papilles conduise à l'ulcéra- 
tion, C'est ce qu'on na pas démontré; c'est ce que l'analogie 
tend à faire repousser, car dans le vagin où les papilles sont 
nombreuses et où l'on ne trouve pas de follicules muciparès, 
l'ulcération ne se produit jamais sous Tinfluence des vaginites 
les x>Ius intenses, ni des leucorrhées les plus rebelle^ de celles 
qui conduisent à la vaginite granuleuse ; — c'est ce que l'ob- 
serva tlon des faits contredit également, car dans tous les cas, 
l'ulcération du col existe à son maximum d'intensité au pour- 
tour de rorifîcé où les follicules sont les plus abondants, et ne 
débute jamais sur la circonférence externe du col au niveau 
de l'insertion du vagin, là où les follicules deviennent plus 
raros et où les papilles prédominent. Enfin les auteurs eux- 
mêmes qui veulent nous faire accepter cette variété d'ulcéra- 
tion papillaire reconnaissent que, môme au milieu des papilles 
enflammées et hypertrophiées, oa retrouve souvent des folli- 
cules enflammés. » 

« Je me demande s'il ne serait pas plus logique de penser 
que ce sont là deux degrés, deux phases successives du môme 
travail morbide? Jai quelques raisons de penser que l'ulcéra- 
tion du col débute toujours par une inflammation des follicules 
mucipares, puis que les follicules étant une fois ulcérés et 
^ détruits, tant par la suppuration que par l'extension du travail 
ulcéralif dont leur cavité a été le point de départ, les Danillés} 
se trouvent mises à nu et rlpi^iA»»»»* «*"ï»^ la scaie fiasè de 
r,ii«^r<xtiuu après la aispûriiion des follicules. 

« C'est ainsi que je m'explique les formes des ulcérations, 
papillaires qui ont une grande tendance à se boursoiilller, à 
bourgeonner, à former au-dessus du niveau de la muqueuse 
des végétations ou des excroissances d'un rouge plus ou 
moins vif saignant au moindre attouchement, qui constituent 
les ulcérations fongueuses, les ulcérations en choux-fleurs et 
-en crêtes de coq. Ces ulcérations se montrent donc à une 
période plus avancée de lluflammation et ne constituent pas 
le moins du monde une forme spéciale de la maladie (1). » 

D'autres fois, les ulcérations prennent une teinte, un peu vio- 
lacée, et l'on voit, à la surface du col, ramper quelques veines 
gorgées de sang. Cette variété que Ton a désigné^ sous le nom 
û'ulcérations variqueuses et que quelques auteurs ont considé- 
rées comme une esx>èce spéciale, se rencontrent toujours sur 
>des utérus enflammés. Elles sont dues à la vascularisation 
^considérable de la muqueuse et à une gène locale de la circu- 
lation sotts rinflaencc de l'inflammation. 

Nous rapprocherons de cette variété les ulcérations de la 
jfrossesse gui, comme -elles, dépendent aussi d'une inflamma- 
tiou chronique due à le gène apportée dans la circulation 
utérine par la préseoee du produit de la conception. 

€smsss. — L'ulcération résulte, avons-nous dit, de la rup- 
ture<k» follicules eaûammées et ce qui prouve bien que telle 
est%a elibt l'oTigiM^es ulcérations, c'est que sur les limites 
de la surface ulcérée, on aperçoit presque toujours quelques 
granulatieus isolées non encore ulcérées et d'autres qui se 
sont d4ià rompues. 

Certains auteurs ont voulu faire ion&c ô la laucorrkée un 
Téèb importom lians le dével^^ypeoae&t des uloé««tUo]is ; ils ad* 
AelHentqiifS l\i)oéral?le]i serait due alors à l'action irritante du 
produit dt sécrétion sur la muqueuse du col. On s'est fondé 

i M i < ii m Il nu III I n ' " m . 'I 'l'I * 

(I) Oalkffd. «« âêçùm «9m». 9ûp kemsMU dm fkmmm. 1809, ^, M. 



pour admettre ee fait sar iapréseoM^ pins fréquente de Poloé- 
ration sur la lèvre postérieure, là où le contact de la leuoof^ 
rhée serait plus immédiat ; mais alors comment expliquer las 
cas où Tulcératioa siège sur la lèvre antérieure. De plus en 
admettant que la leucorrhée puisse avoir une action marquée, 
l'ulcération ne pourrait s'expliquer que par i'inflammaiion 
préalable de la muqueuse, d'où il résulte qu'il est bien plus 
rationnel de supposer que l'ulcération est le résultat de l'in- 
flammation au même titre que la leucorrhée. 

On a encore accusé le coït de déterminer Tulcération du col 
en produisant un certain traumatisme de l'organe. Il nous 
suffit, pour réfuter, cette opinion, de rappeler que ces ulcéra- 
tions se rencontrent quelquefois chez les fiûes vierges > et 
d'ailleurs, l'efl'et du traumatisme ne serait-il pas de dévelop- 
per une inflammation préalable. 

Quant au frottement du col contre les parois du vagin quia 
été aussi invoqué comme cause de l'ulcération, nous ne pen- 
sons pas qu'il puisse avoir une action marquée, et du reste, 
on ne pourrait se rendre compte de la lésion qu'en admettant 
rinflammation primitive de la muqueuse. [A suivre.) 



ANATOLE PATHOLOGIQUE 

Hsrpertrophie considérable et partielle du tissu In- 
terstitiel de la rate dans un cas d'intozioAtiQn 
palustre, 

par H. GHOUPPK, ialeroe des hÔpiUux. 
L'on n'a pas fréquemment l'occasion de faire l'autopsie de 
sujets aflectés dlntoxicatioii paludéenne; l'influence du trai- 
tement suHit en général pour faire disparaître rapidement 
toute lésion de la rate. Cette disparition rapide des lésions 
prouve que l'on n'avait point affaire à une altération organique; 
aussi la plupart des auteurs considèrentr-ils la tumeur splé- 
nique comme due aune hyperémie d'abord, puis ô une exsu- 
dation diffuse dans le parenchyme. Dans quelques cas il exis- 
terait une hypertrophie du tissu propre de la rate, ou encore 
du Disment (GHfîfiixkger). Je doift donc considérer comme une 
bonne fortune d'avoir eu l'occasion de faire l'autopsie d'un 
homme atteint d'intoxication palustre ancienne, et cbex lequ^ 
existait , comme on le verra, une altération notable de la 
rate. — C'est celte observation que Je vais résumer sommai* 
rement. 

Obs. — n s'agit d'an homme âgé de 53 ans. mort dans le Bervice de 
M. le professeur Vulpiàn, le 27 décembre 1872, à la suite d'une pieuro- 
pneumonio gauche. Ce malade a éprouvé plusienn aiteintet de fièTre in- 
termittente: 1® Une première attaque étant soldat en Algérie en 1895; durée 
1 an. — Rate volamtnease, douleurs vives au côté gauche.— 2® £n FVance, 
en 1855, 2* atta({ue ; durée 2 mois. -^ 3** En 1872, fièvre quotidkwie ; durée 
1 mois. — Dans les 3 accès, il a été soigné par le suUate de quinûe. 

A Vawtùpsit Ton trouve, outre les altérations pulmonaires, les Usions sui- 
vantes du cOté de la raU : Elle est volumineuse, plus dure ^'à Tétat nor- 
mal, et adhère fortement au diaphragme; quand on veut rinciserTon éprouve 
une résistance considérable qui rappelle la dureté du bois. Sur la surface de 
la section r«n coaAtakiqite «etia lésistanotesl predniie par une hjpertrophiegé- 
néralisée du tissu inlerstitielvtrès-épaisai ptr pUee. Une eloison dure , ramifiée, 
part de la tace interne de la capsule et s'étend dans Tépaisseor du pana- 
chyme à une profondeur de 4 à 5 cent, sur une largeur de 1 cent, environ. 
Outre cette cloison, l'on rencontre encore, «n deux points, une hypertrophie 
consîdéMble du tissu oen}ooetif« 

Avons-nous, Ici, à taire à une cicatrice d'abcès s'étanl produite 
ors de la piemière atteinte ? ou bien les tractus qui partent 
delà face profonde la capsule se sont-ils épaissis par suite de 
la périsplénite? C'est là une question difficile àrésoudre. Quoi- 
qu'il en soit, celte lésion semble bien remonter à la première 
atteinte de fièvre, et être la conséquence de la congestion ^ 
longtemps prolongée à cette époque. 



NÉCKOLOGiB. On annonce la mort du docteur Milcent (D, k\ 
ancien interne des bôpitaux, médecin homœopatbe. 

M. NéLATON est mort le 21 septembre. — M. Ck)STB» pral^ 
aauir aa Goliége de F«anoe et memlMna de llnstitut» vient de 
mourir. — Le professeur Czermàk est mort le t2. sapleaoftss 
dernier à Leipzig. 



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Lfi PBOGRES MEDICAL 



185 



BULLETIN Jm PROGRÈS MÉDICAL 

Quœ^ue ipta miterritna vidù 

Hygiène des Lycées. 

Dans la séance du 13 novembre, à VAcadémie des scien- 
ees morales et politiques, M. Jules Simon a donné lecture 
d'une partie d'un livre qu'il prépare sur l'enseignement se- 
Gondaire.U s'agit, dans cette partie, de l'hygiène des collèges. 
et des réformes dont elle parait susceptible à^ l'ancien 
ministre. La meilleure des réformes, selon nous,serait 
si elle était possible, la suppression de l'internat. Par 
malheur, nos habitudes et nos mœurs, le besoin qu'éprou- 
vent nombre de parents de se débarrasser de leurs enfants, 
l'excessive rareté des familles disposées à recevoir à leur 
foyer, comme cela se fait chez d'autres peuples, des en- 
fhnts étrangers, le nombre plus petit encore de celles qui 
en seraient dignes et capables, obligeront longtemps encore 
à se contenter de paUiatils. 

L'hygiène des collèges, Thygiène purement physique 
comprend trois ordres de choses que M. Jules Simon a 
examinées tour à tour : 1® le régime alimentaire, l'habille- 
ment et le logement ; 2* la durée du travail intellectuel; 
3<> les exercices nécessaires à la santé du corps. 

Le grand vice, le mal incurable de l'éducation universi- 
taire, de celle que M. Laprade a si bien nommée YédMca^ 
Uon homicide^ c'est l'uniformité (1). Pour le corps comme 
pour l'esprit, le lycée n'est qu'un lit de Procuste. Intelli- 
gences vives ou lentes, appétits faibles ou robustes, tous 
sont sounis à la même ration. Chaque élève, quelles que 
soient la capacité et l'énergie de son cerveau ou de son 
estomac, recevra, dans le courant de Tannée, la môme 
somme d'instruction à s'assimiler, la môme quantité ào 
bœuf ou de haricots à digérer. Pour Talimentation physi-' 
que il y a peut-être, dans les lycées de Paris, plus d'intelli- 
gence dans la distribution ; mais nous avons bien peur 
qu'en vantant l'excellence de la nourriture simple et sans 
apprêts du lycée aux dépens de celle de la famille, plus 
savante ou plus malsaine, M. Jules Simon n'ait oublié les 
collèges de province. Dans beaucoup, sinon dans tous, pour 
de grands gaillards de dix-huit ans et pour les bambins de 
7 ans, la diète est la même. C'est trop pour les uns ou pas 
assez pour les au'res. L'impossibilité de ftiire autrement, 
qu'on nous objectera, est un des considérants de la con** 
damnation de Finternat. — La simplicité de la nourriture 
est chose louable et bonne, nous le disons aiveo M. Jules Si- 
mon, maisenajootant que la quantité doit éirepriseen consi» 
dération ; sufiSsante dans certains établissements,elle tombe 
parfois à un niveau dérisoire dans les coi^^^es municipaux, 
dont le principal pensera beaucoup plus, c'est la faute de 
fai nature humaine, aux intérêts de sa bourse qu'à ceux des 
besoins de ses i>en«ionnaire5. Pour être juste, il convien- 
drait peut-être d'étendre ce reproche à quelques lycées 
dont l'économe songe trop à son avancement. 

Quant au vêtement, l'uniformité du costume a de bonnes 
raisons d'être et se défend facilement, bien qu'elle puisse 
passer peurun symptôme de cette uniformité générale et 
fatale dont nous parlions plus haut. Mais ce qui se défend 

(î) Le grand avwilige du lyeée de Vaotxve», dont M. Joie* Sitton » Mit 
nir éloge trto-granti et tttomérilé, Q'ee», oolM n eilMàUen ei SMiéUoAu^dB 
ii*i«Blemfl»^iMdMeafeiitt4 pvt ptte d«L wtaiie âge, ttottcpub ceMi «lî- 
f<)Miit4eitaK)msfittiBta pacte ^*n oibnt «nkie eux Moiui ds djmnCé. 



moinsc'estlemodèle^c'estceridicule uniforme militaire dont 
on afihbie des enfants quittant à peine leur nourrioe. Froict 
en hiver,, chaud en été, incommode pour jouer, l'uniforme 
actuel est rejeté par M. Jules Simon qui veut lui substi- 
tuer la blouse avec ceinturon. Ce vêtement offre, certes,der 
grands avantages hygiéniques, sans parler de l'économie ; 
comme argument sentimental, ou peut dire que c'est le 
costume national, le vieux sayon gaulois. 

Plus important de beaucoup que le vêtement est le 
logement. Or, il est certain, que sous ce rapport, l'hygiène 
des meilleurs lycées est détestable et cela simplement parce 
qu'ils sont des lycées. L'encombrement estleurplaie, même 
quand les enfants n'y sont pas entassés et cette plaie est 
liée inévitablement à leur existence dont elle n'est que la 

. conséquence. Mais que dire de la plupart des collèges ins- 
tallés dans de vieux bâtiments, dans d'anciens couvents,ou 
étranglés au milieu des villes, entre de hautes maisons,san& 
air, sans soleil, sans espace, dans l'ombre, sans ombrage ! Il 
est tel lycée de Normandie où les épidémies, à l'état pour 
ainsi dire endémique, rendent trop souvent le licenciement 
indispensable. 

M. J. Simon demande que les élèves n'aillent pas sans 
transition du dortoir à la classe, qu'il y ait un court inter- 
val entre une classe et l'autre, que les heures d'étude soient 

' diminuées et que les enfants puissent causer pendant 1^ re* 
pas.On ne peut qu'applaudir à cesréformea,surtout à ladar- 
niôrequi devrait être faite depuis longtemps; ce vieil usagct 
monaca],n'a pas d'autre raison d'être que son harmonie avec 
les bâtiments claustraux où sont claquemurés les enfants. 
Longues recréations et courtes heures d'étade, tel dDi& 

^être le programme à combiner avec les besoins derinstruc* 
tion. Il serait convenable aussi sur ce point de briser aveo 
la routine de l'uniformité : pourquoi astreindre à rester sur 
les bancs un élève qui a sérieusement fini sa tâche? Et 

j)uis, pour l'amour de Dieu, qu'an moins en récréation» on 
Iflisse les enfants libres de leurs mouvements, s'ébattre à 
leur aise, courir, crier, s'échaulSér, sauf à veiller anx re^ 
froidissements subits. On s'est plaint que les en&nts ne 
jouaient plus dans les collèges, qu'ils passaient le temps de, 
la récréation à discourir en péripatéticiens. Comment veut-' 
on qu'il en soit autrement si à chaque instant le surveUJaoït 
vient arrêter leur élan, modérer leur ardeur,.éteiadire leurs 
cris? Avec ce système, pas de jeux possibles ; au lieu d'une 
bande joyeuse, turbulente, on a un rassemblement de per- 
sonnages graves où les moines ne verraient pas leurs médi- 
tations troublées^ 

Sans compterquepour beaucoap,la récréation n'est quline 
fiction. Elle est parfois absorbée par les arts d'agré- 
ment ouïe park)ir,oupar laretenue.llfauten faire uneréalité; 
assigner d'autres heures à la musique ; Tescrime et la danse 
pouvant usurper avec moins d'inconvénients. Mais co qu'il 
faut bannir sans réserve, ce spnt ces arrêts stupides con- 
damnant un pauvre enfant à rester immobile au pied d'un 
arbre ou au coin d'un mur, et cette retenue absurde qui le 
retient à copier plus ou moins grand nombre de lignes.; 
les travaux forcés ne valent rien pour Tintelligence ; qu'on 
les remplace, puisqu'enfin les punitions soiU inévitables» 
par CQux du corps. Mieux vaut scier et fendre dix bûches 
que copier deux cents vers, fussent-ils de Virgile ! 
€mI nous amène aux exercices nécessaires à la santé du 



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186 



LB PRÛGREâ' MEDICAL 



corps» dont U. DaUy (1) s'est fait le (^leureux défenseur. 
La manœuvre du chassepot est bonne sans doute, mais elle 
ne doit pas supprimer le gymnase, c'est-à-dire l'exercice 
systématique et rationnel de tous les muscles. Il n*est pas 
besoin d'appareils bien compliqués et, au besoin, des mou- 
vements rhythmiques et coordonnés suffiraient faute de res- 
sources précuniaires pour l'achat d'instruments. Nous pré- 
férerions pour notre part, voir consacrer à l'acquisition 
8^ppareiis hydrothérapiques l'argent que l'on dépense à 
rétablissement de certains gymnases beaucoup plus pro-^ 
près à faire exécuter des tours de force qu'à mettre en 

oeuvre une gymnastique hygiénique. E. T. 

- 

De rezpectoration albumineose après la thora- 
rentèse (Suite). 

Dans les deux articles précédents sur l'expectoration après 
la.thoracentèse, nous avons vu à quel point en était arrivée 
la question avant la discussion de la Société médic lie des hôpi- 
taux; M.Tenillon avait étudie^ avec grand soin le phénomène' 
au point de vue clinique ; puis,arrîvé à la discussion de son 
raécanisme,il avait eu le mérite de poser d'unefaçon précise 
les termes du problème, mais n'avait point osé conclure. 
Pourtant, sans le dire explicitement, il semblait admettre 
deux groupes de cas, pouvant s'expliquer, les uns par l'œ^ 
dème aigu, les autres par le mécanisme de la perforation. 

Le 23 mai, M. Féréol reprend la question à la Société 
médicale des hôpitaux et sans vouloir, comme on a voulu 
le lui faire dire depuis, tout expliquer par une perforationj, 
il distingua nettement deux ordres de faits : < pour les uns, 
la théorie mise en avant par MM. Hérard et Moutard- 
Martin est très-plausible ; elle est bonne pour expliquer en iv|; 
partie le phénomène, mais il y a des faits qui paraissent 
absolument réfractaires à cette théorie. » C'est sur ceux-là- 
que M. Féréol insiste plus spécialement et il cherche à les ' 
expliquer par un mécanisme analogue à ce que M. Terrillon , 
a désigné sous le nom de perforation spontanée, mais qui 
en diffère pourtant à quelques égards. — Pour répondre 
d'abord à l'objection tirée de l'absence de pneumothorax, 
il commence par rappeler que dans les cas de pleurésie 
s'ouvrant dans les bronches (cas beaucoup moins rares 
qu'on ne l'a dit), le pneumothorax est, d'après M. Barthey, 
exceptionnel chez les enfants. — Chez l'adulte, Heyfelder 
Cruveilhier, Durozier ont aussi publié des exemples de 
perforation sans pneumothorax. Enfin, M. Féréol rapporte 
un cas qu'il a pu observer lui-môme : 



davan tage chei l'adulte dans les conditions où Ton observe. 
Texpectorationalbumineuse. Dans les épanchements abon- 
dants, où se fait surtout cette perforation, les côtes et le 
diaphragme sont à peu près immobiles, le poumon est plus 
ou moins condensé ; le côté de la poitrine ne fonctionne plus; 
. l'aîr n'aura donc nullement de tendance à entrer. — Les 
phénomènes sont donc bien différents dans ces cas de fiS' 
iules pleurO'hronchiques et dans ceux de fistules broncho- 
pleurales; dans ces derniers cas, la fistule s'établit dupoà- 
mon à la plèvre saine ; l'action des muscles est normale, 
sinon exagérée ; l'appel de l'air est incessant, le pneumo- 
thorax est en quelque sorte fatal. 

Mais en supposant admise cette théorie de la fistule 
pleuro- bronchique sans pneumothorax, pour le cas où cette 
complication se produit spontanément et sans intervention 
de la thoracentèse, est-il permis d'établir un rapprochement 
entre ces cas et ceux où une expectoration albumineuse 
abondante s'obseive à la suite de cette opération ? 
' M. Féréor considère ce rapprochement comme parfai- 
tement autorisé et voici l'explication qu'il propose. . . 

« Je serais, pour ma part, disposé à admettre qu'il se fait là une sorte de 
nécrose superficielle d'abord dans les épithéliuœs, puis dans le tissu conneo- 
tif lui-mdme: eu sorte que le parenchyme pulmonaire, privé de ses sucs 
nutritifs par la compression, infiltré d'œdème passif, finit par former une sorte 
' de feutrage, d^éponge inerte qui devient, dans certains points, mécaniquement 
perméable; il se petit qu'une altération analogue se produise dans Tépaisseur 
de la plèvre môme, et que ces tissus altérés constituent ainsi une sorte de 
filtre au travers duquel les liquides peuvent passer. U y aurait alors, dans 
la réalité, une sorte de combinaison des deux interprétations dont Tune con- 
siste à admettre lu perforation, et l'autre l'absorption par la plèvre du liquide 
pleural. Ce mécanisme ou quelque autre analogue nous donnerait TexpUca^ 
,, tion de ce fait que le liquide de Texpectoration n'est pas toujours absolument 
.identique au liquide pleural, et de cet autre fait que l'expectoration albumi- 
neuse se fait toujours attendre quelque temps après la thoracentèse. • 

Si, Von demande pourquoi la perforation se-pi*odiiit pré?, 

qisémentau moment de la thoracentèse, c'est, dit M. Féréol, 

/ qu'elle était imminente, préparée par l'état d'altération du 

tissus et qVelle s'achève par l'effet des quintes de toux 

succédant à ce qu'on a appelé lé déplis^ement du poumon. 

(A suivre.) A. S. 



Un homme de 46 ans, atteint de pleurésie droite rendait par expectoration 
Une quantité ajsez abondante (150 à 200 gr.) d'un liquide épais brunâtre, 
sans fétidité, comparable à une crôme au chocolat un peu liquide. On hési- 
tait beaucoup sur l'interprétation qu'il convenait de donner à ce fait, lorsque 
par la thoracentèse on évacua de la plèvre 3,500 gr. d'un liquide absolument 
semblable. Il y avait donc une fistule pleuro-bronchique, mais on ne put 
constater aucun signe de pneumothorax ou de pneumohydrothorax. L*expec- 
toration ne se reproduisit plus. 

L'absence de pneumothorax se comprend du reste faci- 
lement, dit M. Féréol, sans qu'il soit besoin d'invoquer 
l'existence d'une valvule, d'une sorte de clapet, ainsi qu'on 
l'admet généralement. Pour que le pneumothorax se pro- 
duise, il faut qu'il y ait tendance au vide dans la cavité 
pleurale. Or cette tendance au vide fait défaut chez les en- 
fants, en raison de la flexibilité des côtes; elle n'existe pas 



SOCIETES SAVANTES 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 23 septembre. — Présidence de M. Bajrth. 
M. LE Secrétaire, donne lecture d'une lettre annonçant la 



(ij Sur la nécessité de Téducation physique et sur l'organisation des gym- 
nases municipaux hydrothérapiques ^ G. Masson, éditeur, 1871. 



. mort de M. Coste, membre associé libre de l'Académie. 

M. BROCHiN,cit0 par M. Jules Guérin au sujet des diarrhées 

* prémonitoires du choléra, écrit qu'en effet il a observé et pu- 

• blié a propos de l'épidémie de 4849 que Vapparition du choléra 
était précédée de plusieurs maladies et notamment de diar^ 
rhées. 

Le rédacteur scientifique du Moniteur universel, écrit pour 
demander à l'académie de délibérer et de faire connailre au 
public les mesures à prendre contre le choléra. 

M. LE Président, répond que cette question ne regarde nul* 
lement l'Académie mais bien le conseil d'hygiène^ qui a pris 
du reste toutes les précautions et a, à sa disposition, les crédits 
nécessaires au cas où le mal s'aggraverait. 

M. Drlpegh, du 16 au 22 septembre inclusivement il y a eu 
103 décès cholériques, un tiers de moins que dans là période 
de six jours qui a précédé. Les derniers jours ont été les moins 
chargés. Le 16 il a eu 18 décès; le 17 aussi 18; le 18, 27; le 19 
14, le 20, 9; le 21, 11 ; le t2, 6, sur 69 malades soignés dans 
les hôpitaux, 41 venaient du dehors, , 28 étaient déjà en traite- 
ment pour dififérentes affections. Il n'y a eu qu'un seul décès 
dans les hôpitaux militaires. L'épidémie, â-t-on dit, frappe 
surtout les femmes, la statistique montre au contraire, qu'elle 
sévit à peu près également dans les deux sexes. Enfin les 



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LB PROORËS MEDICAL 



181 



communes suburbaines semblent' peu atteintes.. Juscpi'à pré- 
sent on y a constaté que deux décès. 

M.HtoviBux,présentéune sonde à double courant modiiBé par 
M. le D** Blaln, ancien interné à Id maternité. Le perfectionne- 
ment a pour but d'éviter la trop grande distension de Tutérus. 

M. LB PBÉsmBMT. aunonco la mort de M. Nélaton, membre 
de l'Académie, section de pathologie chirurgicale^ dont les 
obsèques ont lieu en ce moment. Il demande à 1* Assemblée 
si à cause de cela il ne serait pas convenable de lever la séance 
La proposition est adoptée. — Mardi prochain M. Fauvel pren- 
dra la parole à propos des diarrhées prémonllaires du choléra 
et répondra à M. J. Guérin. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance dm 6 fuit^ — Présidbngb db M. Gharcot. 
La Société anaiomique reprendra le cours de ses séan- 
ces, vendredi prochain, 3 octobre. 

Syphllla et raelUtls dies uonvean-iiésy par M. Parrot, 
médecin des hôpitaux. 

M. Parrot présente deux séries de pièces relatives les imes 
à'ia syphilis des nouveau«nés, les autres au rachltis. 

Le rachitis est une maladie dont les caractères essentiels 
sont bien connus. Trois choses le constituent dans sa période 
de croissance. Ce sont : 1» la décalcification; 2<» la formation de 
tissu spongoïde ; 3^ la médulUsation. La décalcification porte 
sur tous les os, qui se laissent facilement couper. La formation 
de tissu spongieux se présente sous respect de bourgeons 
charnus. La médulUsation s'opère au niveau du tissu spon- 
gieux. Dans le cas actuel, elle a presque atteint la couche car- 
tilagineuse. Si Ton examine le crâne, en particulier, on trouve 
d'autant moins de tissu spongieux en dedans qu'il en existe 
plus en dehors. Ge fait va me servir de point de départ pour 
faire ressortir les caractères des os syphilitiques chez les en- 
fants nouveau-nés et chez ceux qui, âgés de moins d'un an, 
ont une syphilis héréditaire. 

Ghez les enfants du premier âge, atteints de syphilis héré- 
ditaire, Il y a des lésions spécifiques, ayant leurs marques 
propres et qui varient. 

\^ période. ^ Elle est très-caractérisée chez les enfants qui| 
ont d'un jour à six semaines. On note : A) une exubérance de 
la calcification aux extrémités des os longs et Ton observe une 
zone chondro-calcaire et des ostéophytes péridiaphysaires qui 
ont un ou deux millimètres d'épaisseur ; B) une dégénération 
gélatiniforme des tissus préformés^ intéressant à la fois le car- 
tilage et le (issu spongieux. Les os sont plus denses, plus 
difficiles à couper qu'à l'état normal. Le décollement des épi- 
physes qu'on constate n'a rien de commun avec le rachitis. 

2* période. — (De six semaines à plusieurs mois). A) Les os 
conservent les caractères que je viens d'indiquer : ostéophy- 
tes, dégénération gélatiniforme. — B) On observe une médul- 
Usation et une décalcification qui porte et sur l'os primitif et 
sur les ostéophytes. Les modifications produites par la décal- 
cification et par la médulUsation sont encore . très-peu mar- 
quées. De là une ressemblance avec le rachitis où, toutefois, 
ces lésions sont alors plus accusées. La spécificité s'atténue, 
rintoxication diminue, la cachexie commune s'inlroduit. Sous 
le rapport du diagnostic, on peut résumer ainsi les caractères 
difiérentiels : 

Baehiiig, 
Tissu spongolde. 

Goudies sponf^oldes périphériques. 
Augmentatioa de diamètre beau- 
coup moins considérable par 
Ussu spongolde. 



Médullisation «i décalcification 
considérablet. 

Jamais de d^;énération gélatini- 
forme. 



dent à disparaître; celles qôi'rapproi^heht la sypÛtii^ du ta- 
chitis s'exagèrent. On note l'existence, du tissu spoligqîde sur* 
tout à la périphérie et i;aoins aux^ extrémités. Voici d*àilleuir|i 
le tableçtu des différences. . . . ^ 



Cpuclyep. 08iépph7lîque9;,laçs mfr. 

dullaires entre elles. 
Augmentation de diamètre par Ids 

couchei^ ostéppby.tiqu^el ptr le 

tissu spongolde. 



SjfpJUliê. . 

Pas de tissu, sponfcojlde. 

Couches ostéophytiques osseuses. 

Augmentation de diamètre par ces 
mômes couches (extrémité in- 
férieure de rhumérus, région 
moyenne de la diaphyse du tibia] . 

Médullisation et décalcification à 
peine marquées. 

Bégénération gélatiniforme pou- 
vant amener le déooUeme&t des 
épiphyses. 

^période. —Il est alors difficile d'établir une distinction. 
Pour savoir à qu<^ s'en tenir, il iàut connaître les deux pre- 
Qdères périodes. Les lésions qui rappellent la première ten- 



Rackiti$* 
Pas de ^«çuches ostéophytiques. 

Augmentation de diamètre par 
tissu spongolde seulement. 

Os plus flexibles. 

Comme on le voit, ce sont les marques primitives, caractén-, 
ristiques, qui persistent : le diagnostic repose sur elles. Elles 
nianquent Bur certains os où les couches ostéophytiques ne se 
sont pas formées. D'un autre côté, ces couche^ peuvent être 
complètement détruites par la médullisation. En pareil cas, 
certains os auraient pris> en un point d'éleçtion,(extrémité in- 
férieure de rhumérus}, une largeur considérable. Nous n'avons 
jamais rencontré ces cas difficiles; mais on peut admettre 
théoriquement qu'il en existe. Alors, le rachitis a absorbé la 
syphilis. L'intoxication s'afifaibllssant de plus en plus, ses 
dernières traces sont emportées ou masquées, par la cachexie 
rachitique. Il y a là une sorte de transformisme morbide; 
6^ hybridité pathologique: la syphilis a appelîé, en ^^Iqùe^ 
sorte, le rachitis qui, d*abord, s'est combiné avec elle, et Ta 
ensuite absorbée peu à peu à son profit. 

Séance du 15 juU. — Présidence db M. Chargot. 

Epitliélloma de l'œsophage» de la traeliéeet du corps thy« 
roïde, par M. G. Marcano, interne des bdpitaux. 

Ghopard (J.-Baptiste)^ âgé de 56 ans, entre à la maison de 
Sant^ (service de M. Démarquât), le 31 mai, pour une gêne jde 
la déglutition et de la respiration. D'après lui. ces phénomènes 
seraient survenus dans ces derniers jours et presque subite- 
ment ; sa santé avait été très-bonne d*ailleurs. 

Au*momentde sonarrivée la dyspnée est très-intense, et la 
respiration est accompagnée de sifilement ; la déglutition n'est 
' pas assez gênée pour Tempècher de manger, la voix est 
presque éteinte et il ne peut Tarticuler que très difficilement; 
l'examen laryngoscopique ne fait rien découvrir d'anormal. 
On sent sur les côtés du cou, une tumeur beaucoup plus sail- 
lan(e à droite, dure, peu mobile, et se continuant avec celle 
de fauche, en passant au-devant de la trachée^ au niveau de 
sonlpremier anneau cartilagineux. 

liélat général est mauvais ; coloration cachectique^ amal* 
gridsement. pas de fièvre. 

Lbs jours suivants, la suffocation devient de plus' en plus 
conjsidérable, et le 5 juin on est obligé de pratiquer l'opéra*, 
tion de la trachéotomie. 

^Juiu. — Son exécution est très-laborieuse, car après l'in- 
cision de la peau, on tombe sur la tumeur située en avant de 
la trachée et qui était formée aux dépens de l'isthme du 
corps thyroïde ; sa dissection quoique difficile j ut être faite 
sans accidents ; les anneaux de la trachée se présentent en- 
suite, très-durs, et presque ossifiés, ce qui exige une certaine 
force pour les inciser. Passage facile de, la canule. La respira- 
tion devient plus facile tout de suite après l'opération. 

Les jours suivants le malade s'affaiblit de plus en plus, et 
la mort eut lieu le 8. 

A.UTOPSIB. — Les lèvres de la plaie avaient commencé à sup- 
purer ; entre elles se trouvait un magma de matières noires» 
correspondant sur les côtés avec la tumeur. Les lOb'es du 
corps thyroïde présentent un volume énorme; le droit est pLua 
développé et s'étend en arrière jusqu'à j('œsophage ; son ex- 
trémité postérieure est ramollie, et Oit partie d'un foyer à, 
odeur très-fétide, rempli d'une bouillie pultacéé qui' àévieht' 
plus considérable à mesure qu'on approche de là colonne 
vertébrale. Là, on trouve de foKes adhérences qui fixent l'œ- 
sophage, et après les avoir rompues, on se trouve devant une 
cavité qui résulte de la desiruction de toute la paroi posté- 
rieure de l'œsophage, dont l'intérieur restait cependant sao^ 
I' eommunication, grâce à ces adhérences qui Tentouraient de 
toutes parts. La paroi antérieure de l'œsophage est aussi dé^- 



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LB PBOaRËS MÉDICAL 



truUe^ et par là il communique avec la trachée ; cependant, 
ito matières alimentaires n'ont pas pénétré dans les yoles aé- 
riennes pendant la vie. Les ganglions bronchiques sont yoIu- 
xnineux et dégénérés. Les poumons et tous les autres viscères 
sont sains. 

A rœil nu, la tumeur du corps thyroïde montre des alvéo- 
lèft à parois réristantes, remplies de matière gélaliniforme. 

Au microscope on constate à Vétat frais : 1® Le stroma du 
torps thyroïde rempli de petites cellules ; 2<» de grandes cel- 
lules plates ; Z^ des amas irréguliers de cellules aplaties, irré- 
gulières adhérentes, à gros noyaux (cellules dpithéliales). 

A la coupe. Epaississements des trames fibreuses inler- 
alréolaires. Les alvéoles sains. Dans ces trames épaissies on 
toii des Ilots d'éléments cellulaires, irréguliers [éléments 
^théliaux) qui parfois affectent la forme de tubes. 

Le siège des éléments dans les positions fibreuses de la 
glande, peut faire croire à un cancer, mais leur nature et la 
présence de tubes indiqués, rendent plus probable le dia- 
gnostic : épithélioma tubulé, développé, dans les voies lym- 
l^tiques du corps thyroïde. 



REVUE D'OBSTÉTRIQUE (1) 

JBL 4?w4rlliatiMi à l'étade émm liéiMtomM en plftMBOi, 

41^ fi. Jaoqubt. (Arofaiir<08 de phjstolagie, u^ 4, juillet 1873.) 

Les hématomes du placenta sont une des lésions les plus 
Mquentes de cet organe. M. Jacquet les divise en trois es- 
pèces : lo Les hématomes sus-villeux sont situés dans l'épaisseur 
de la couche muqueuse inter-utéro-placentaire : ils ont une 
forme ovale ou arrondie et sont comme enkystés ; quelque- 
fois on ne trouve (qu'une dépression en forme de fossette, ves- 
tige du caillot qui y était logé, cette forme est rare. ^^ Leshé- 
mxUomes intertilleua ou périvilleufo sont les plus intéressants 
au point de vue clinique. Ils constituent, au début, rax)opiexie 
placentaire des anciens auteurs. On trouve dans ces qb», (te 
sang infiltré ayant perdu sa partie fluide), des amas irrégu- 
Mers de corpuscules au milieu desquels apparaissent des.iiots 
fermés par les villosités. Les vaisseaux de ces villosités sont 
oblitérés; elles sont elles-mêmes tassées les unes contre le» 
autres; il en résulte une diminution du volume des coty- 
lédons; le tissu placentaire est dur, criant sous le scalpel 
(sclérose des anciens auteurs) il n'a subi cependant quQ.de 
Itès-tninitnGS modifications, et ses éléments comme momifiés 
se retrouvent dans leurs rapports habituels. Le sang épanché 
est donc très-facilement résorbé par le tissu placentaire qui 
{Tossède une grande puissance dlmbibition. 8* Les hématomes 
souS'-zilleux sont beaucoup plus fréquents que les précédents ; 
tour existence ne coïncide avec aucun accident fôcheux du 
C6té d'u fœtus. Ordinairement multiples, ils forment ces pla- 
ques régulières d'un blanc-jaunâtre qui apparaissent par 
ti^nspavence à la surface totale du placenta, à travers le cho- 
ifon et ramnîos. Lôrsqni'on les examine par la face externe 
àtoi placenta on parvient souvent en écartant les villosités 
qui les entourent à les détacher sous forme de lames élas- 
tiques^ pouvant elles-mêmes se séparer en lamelles ou cou- 
ches stratifiées. 

L'auteur incline à croire qiie les hématomes sus-vitteux ont 
pour cause la dégénérescence du tissu maternel du placenta; 
^Jle les hématomes piritîllmx sont le produit de la déchirure 
des tissus placentaires et que les hématomes sows-villeux pour- 
rliSent être dûs aux pressions plus ou moins prolongées que 
subit le placenta de la part du fûstus. Il pense enfin que les 
thtnsformations du sang épanché dans le placenta peuvent y 
amener comme dans les vaisseaux eux-mêmes une dégéné- 
rescence ulltme qui à ikit prendre des hématomes pour des 
doUections putulentes et donner des arguments à la théorie 
de la piacentito. 



\ w» I» jpo«lM des «««x» Mur ne jra^are préaMlwpéev 

•yMrtaaée ou arlUlei«He, per le dootoui A. GA.RTipaT. 

Apvès «voir moalré eomMatii est oonstitoée et comment se 
teaie la>9oelie des eava, r«ateur pr jaVe par le relavé deS^otO 

r^- •-'''-' — • — - — - — - — - - - ^- .- ■ . ,_ , _.^ — ^ . ^^ 

41} ¥eîr left ftO* a el y^A^Pr^g^ méHetL 



accouchements faits à Thôpital des Cliniques, que sa rupUuo 
spontanée survient assez souvent, dans un dixièaie ou un 
septième des cas (a08 fois sur 2,000). Cette rupture spontanée 
est plus fréquente chez les multipares queche2 les primiparoi 
et c^est surtout au moment des premièrea contractions dou^ 
loureuses qu'elle se produit. L'écoulement prématuré du li- 
quide amniotique ne ralentit pas, mais accélère, au contraire» 
la marche du travail : il n'exerce aucune influence lâcheuse 
ni sur la mère, ni même sur l'enfant : son promoslic n'est donc 
nullement défavorable lorsque la grossesse est parvenue i son 
terme. 

Dans certaines circonstances l'accoucheur pourra pratiquer 
la rupture prématurée et artificielle de la poche des eaux, 
lorsque, par exemple, les contractions de l'utérus seront In- 
suffisantes, les parois de ces organes étant trop considérable, 
ment dilatées, comme dans les cas d'hydro-amnios et de gros- 
sesse gémellaire. Dans les cas d'hémorrhagie par insertion 
vicieuse du placenta, M. Depaul, suivant en cela la pratique 
de P. Dubois, est d*avis de rompre les membranes lorsque 
la dilatation de l'onflce permet l'introduction d'un doigt, que 
les contractions se soient ou non déclarées. En suivant celte 
règle, M. Depaul a vu souvent l'hénMrrhagie devenir si mi- 
nime qu'il a pu confier à la nature le soin de terminer Vaccou-» 
chôment. 

Dans l'édampsie, lorsque le travail est déclaré, que les dou- 
leurs sont fortes et régulières, que la dilatation de l'orifice a 
commencé et a atteint 4 ou B centimètres de diamètre et que 
la partie qui se présente est fortement engagée, il y aura un 
réel avantage à rompre les membranes : on verra alors l'accou' 
chôment se terminer rapidement* 

Bnûn, la rupture des membranes constitue un moyen trèa* 
efficace de provoquer raccouchementprénuituré, Tépooge pi^ 
parée et surtout le dilatateur intra-utérin de M. Tamier <pst 
sont des procédés sûirs et inofi'enaifs, devront cependant lai 
être préférés» 

XI. Clinique «Taceoiielieiiieiir, par îf. le docteur Gubwiot (t).- 
M. Guéniot vient de réunir en un fascicule les leçons qull 
a faites l'an dernier à Thôpilal des CUxûques». leçons qui. ont été 
recueillies par M. ïe docteur Chantreuil et dont nous avons 
déjàdonné l'analyse. Les principaux sujets traités par l'au- 
teur sont : l'insertion vicieuse du placenta, les hémorrhagiea 
qui en dépendent et le traitement dd ces hémorrhagies, Tae- 
couchement prématuré dit spontané» la faiblesse congénilala 
et son traitement. P. Budin. 



-«■^#^4^4^^^k^^— 



BIBLIOGRAPHIE 

ÉléMesle die chivwgie eltalqae, par S. G. GtrroK. cMnrgittii ^ 
rhdpital Necker, un toI. iii«6 de 180 pegee. J.-^B. BalUière et FSIs. 
Parie, 1S73. 

« L'étude de la Pathologie doit être à la fbis théorique et 
pratique : rélève ne saurait sans grand inconvénient cher- 
cher exclusivement à s'instruire par ses lectures ou par la 
fréquentation la plus assidue de ThôpitaL On ne saurait être 
un bon clinicien si Von n*est un pathologiste instruit » Dans ces 
quelques lignes, M. Guyon, chirurgien de l'hôpital T^ecker^ 
! nous indique lui-même les pensées qui ont présidé à Ils 
construction de l'œuvre excellente qull livre aujourd'hui au 
public médical. L'enseignement du maître est évidemment 
doctrinal : il expose avec une grande simplicité ce qu'il croit 
le meilleur; meôR toujours un aperçu historique rapide prf* 
cède, esquisse à grands traits le passé et prfoise la question à 
l'étude. Le lecteur, dès lors, a de grandes voles toutes ouvert» 
devant lui, et, cependant, la parole éclairée <lu maître ne lui 
permet guère ni le doute, ni l'hésitation. 

Les nouvelles méthodes dluvesligation et de traitenueft 
que la chirurgie a su emprunter aux découvertes ecieMli- 
fiques eonteuiporaines sont exposées dans ce traité dTané 
façon élémentaire) mais assez précise et assez étendue peur 
que le clinicien n'ait pas besoin de nouvelles recherches. 
C'est là, ea le sait, une cause de gradée difiSeulMe. ifmi 

(4^ fimh. ia^^ Flffia,«A. JMakigre» 



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LS PROGRÉS IfiSDIGAL 



189 



pour la. moindre étude cUniqae, on est obligé. de recourir à 
une foule de mémoires originaux, diffîciies à se procurer, 
flouveni. pluB difficiles encore à comprendre parce que on a 
oublié des formuleb cliniques ou des lois physiques, on perd 
un temps précieux, et, souvent, une observation importante, 
sera nulle pour la science et pour les progrès de la clinique. 

Quoique le litre de chirurgie clinique soit . modeste, il ne 
sera pas difficile à un observateur o<Misciencieux de recon- 
naître que Touvrage renferme une série d'éludés originales. 
M. Guyon n'a pas seulement utilisé, résumé et classé les tra-^ 
vaux de ses devanciers, il a travaillé luiméme et il expose 
•vee une noble simplicité, et dans un style très^-agréable, les 
fruits de ses reeberebes et de son expérience. Nous nous pro- 
posons de le démontrer dans l'analyse qui va suivre » 

Un aperçu historique, dû au talent de M. Henocque, sert 
d'introduction à Touvrage. Excellente idée I Rien n'instruit, 
rien ne développe et ne généralise les idées comme Thistoire. 
JLJélèvey verra combien d'efforts soutenus, de luttes vigou» 
reuses, la science a exigés pour s'établir et régner sans con^ 
teste. Il parcourra avec plaisir le récit des grandes époques 
ehirurgioatos; le style est attrayant, la marche rapide» et 
l'exposition assez méthodique pour que la mémoire puisse la 
conserver. 

Zm éléments de chirurgie clinique sont divisés en trois par* 
lies. 

La première parHc comprend : le diagnostic chirurgical, les 
méthodes à suivre pour l'examen des malades, et les moyens 
d'exploration qui sont les auxiliaires du diagnostic. 

La deuxième parHe renferme : Tanesthésle chirurgicale, les 
règles et les principes généraux des opérations, les méthodes 
opératoires et la petite chirurgie. 

Dans la troisième partie , l'auteur décrit les soins adonner 
aux blessés et aux opérés. Il y passe en revue : Thygiène hos- 
pitalière, le régime des opérés, leur traitement médical, etc.. 
D y faitl'étude complète et synlhéiique des nombreuses mé- 
ttiodes de pansement mises en oeuvre par la chirurgie mo* 
derne et termine par l'exposé des bandages et appareils. 

L -^ JHàgnosiio chirurgical ^ — Méthode à suivre pour Vesnamen 
du malade* — Moyens d'arploratiofi. 

«• Le diagnostic d'une aCTeetion chirurgicale doit être avant 
tout aimtomifue* > Geia est Pavis de tous : il faut faire de 
ranstomie normale et de Tanatomie pathologique la base du 
diagnostic. Galien en instituant la dissection sur le cadavre 
rendit le premier le diagnostic anatomique possible. Vais il 
faut descendre jusqu'au commencement de ce siècle pour 
rencontrer un homme qui érige en science l'étude des orga^ 
aes malades ; ce fut Guveilhier. 

Pendant asses longtemps la chirurgie n'eut que cette base. 
iLpart quelques exceptions telles que la syphilis et la scro^ 
phule on b' essaya pas de généraliser. Puis vint l'époque des 
diaih^ea; on en vit pcffiout: diathèse cancéieuse, diathèse 
sareomatease, etc.,' etc. 

Malheureusement, ce mot diathèse est vide de sens en lui«" 
mème.Il faut qu'il répondeà un énsBmble symptômatique bien 
déterminé et constant. C'était l'excès. Aujourd'hui on essaye 
d» cféer cet ensemble moins d'après quelques symptômes 
communs ei extérieurs, que d'après les causes et les phéno- 
mènes Intimes qui président à sa formation. C'est un but plus 
difficile, mais plus éleré et plus sûr. C'est de cette tendance 
qu'est né le diagnostic éiiologique. Un bon clinicien ne doit 
être satisfait que quand il a pu préciser la cause de la maladie. 

Tels sont les principes généraux que M. Guyon pose comme 
condition d'un diagnostic bien fait. « En médecine, les symp- 
tômes simt bien cofiame Ta dit Broussais, le cri des organes 
flOQffrants. Il s'agit peiur l'observateur de remonter du trouble 
lonelionnel k la lésion locale. Le chirurgien a presque tou- 
jours l^^antsge de ^iioir et de toucher le mal. Kous pouvons 
dune â l'aitmce foire piisesentlr que le meilleur chirurgien 
sera eMni qui, à «ne grande w^mié de coup d'odil, joint un tou- 
dMV délicat et «Kerce, et que les deux grands moyens d>x« 
ploration de la iMrargie pratique soàt la we et le tou^ 
éktr.t 

Lupesiièrroettdltimi poor poser tm^agnosllc, c'est Mnr- 



tenroger son malade, savoir Tépoque à laqpielle remonte U 
maladie; son mode d'invasion et de production, sa man^e» 
les symptômes et le traitement antérieurs. M. Guyon nous 
apprend les procédés les plus simples pour atteindre ce but 
sans rien omettre et sans perte de temps. 

Le passé du malade étant bien connu, il faut passer à Vé« 
tude de Tétat actuel de raffeciion pour laquelle il vient récla 
mer les soins du chirurgien. M. Guyon accepte une excellente 
division. Quoique déjà ancienne, elle est toujours précieuse 
en clinique : signes objectifs ou anatomiques; signes fonc«- 
tionnels. 

Les signes anatomiques ou subjectifs sont donnés par tous 
les sens : la vue, Touïe, le toucher, l'odorat même. Aussi, 
l'auteur fait-il un excellent et substantiel chapitre de patho** 
logie générale, quand il nous dépeint les changements sur^ 
venus dans la forme d'une région, d'un membre, d'un organe ; 
dans le volume, la consistance, dans la motllité, la transpa- 
reoice, la température des parties, et enfin dans l'attitude et 
la physionomie des malades. L'attention de l'élève est 
suscitée, et au moment de la réflexion, en présence du ma*- 
lade, cette lecture sera la source d'idées fécondes. 

II était impossible à M. Guyon de passer en revue tous les 
signes fonctionnels : un volume n'aurait pas suffi. Il se.con^ 
tente de l'étude de quelques symptômes en particulier : l'é- 
coulement de sang, la fluctuation, la crépitation, l'œdème, les 
phlyctènes, l'ecchymose, la douleur et les bruits anormaux. 

Nous regrettons que dans tout cet important chapitre l'au- 
teur n'ait pas jugé à propos d'entrer un peu plus avant dans 
les détails. Il aurait peut-ôlre envahi le domaine de la patho- 
logie spéciale, mais l'élève aime à voir une utilité immédiate 
dans les symptômes qu'on lui signale. Nous aurions désiré, 
par exemple, un diagnostic complet entre l'écoulement san- 
guin artériel et l'écoulement veineux ; une étude des symp- 
tômes de rhémorrhagie interne. Quels sont les symptômes 
produits par une artère intercostale qui verse son sang dans 
1» plèvre ? 

Les conditions de la fluctuation sont assez nettement expo^ 
^éês;mais nous pensons que le diagnostic avec la rénitence, 
ron<hilotion et les fausses fluctuations, etc., quoique Indiqué, 
n'eàt pas assez précis . assea méthodique. Pour distinguer 
là fluctuation vraie de la fluctuation fausse (fongosités), l'an* 
tedr recommande un moyen que nous croyons utile derappe»- 
léh En pressant avec un eu plusieurs doigts sur un seul point 
dé la masse fluctuante, le sentiment de résistance élastique 
est aussi prononcé que lorsqu'on explorant deux points diffé- 
rents, on cherche à refbuler le prétendu liquide d'un doigt 
vers l'autre. {À, Bérard.) 

Dans rorchile,il est souvent difficile de savoirs! la fluctua- 
tion est due au testicule qui est un organe à fausse fluctuation 
ou à un liquide interposé dans la tunique vaginale ; ne cher- 
chez pas la fluctuation à la manière ordinaire, refoulez brus- 
quement le liquide avec un doigt, il fuit, et vous tombez 
«ir organe plus résistant, le testicule. 

Le même moyen peut être utilisé pour le. diagnostic de 
Tascité dans un abdomen déjà occupé par un kyste de ro«> 
vaire. On le voit, ce chapitre renferme des conseils précieux: 
ce sont bien là les fruits d'une expérience clinique, patiente 
et' instruite. 

Les principaux symptômes qui servent au diagnostic chi- 
rurgical nous sont connus; quels sont les procédés et les 
moyens d'exploration? 

i» L'inspection peut être naturelle ou aidée d'instruments 
spéciaux. C'est à ce propos que l'auteur décrit remploi des 
spéculums, de la loupe, de l'ophtalmoseope, de l'endoseope et 
du laryngoscope. Les procédés d'examen sont exposée d'une 
façon assez compléie pour que Tétudiant n'ait fias besoin d^ 
rechercher dans des ouvrages spéciaux : on a résumé souf 
une forme facile tout ce qu'H y pourrait trouTcr, avec c^ in^ 
dicaiioBs il pourra se servir de î'ophtalmp^eope par exemple; 
dès son entrée À Thôpital il pourra commenCier l'étude des^as 
3i nombreux et variés des maladies du Ibndde l'oçÎL 

S* La palpation simple ou directe. — Le toudier buccrfi 
pharyngien, vaginal, abdominal, reetaft Les içétliodes* A sni)> 
vre dans le toucher vaginal et dans le toucher ^f^l^i^^^Sf^Q 1 p 



190 



LE PBQGBES MEDICAL 



gnes d*attention. Il y a réellement quelque chose d'original 
et de très-pratique dans cette exposition. 

Z^ La palpalion à l'aide des inetruments : On peut à Taide 
de sondes diverses explorer les différents canaux tels^ que: 
l'oesophage, le canal lacrymal, le canal nasal, la trompe d'Eus- 
tache, le canal de Turèthre, etc., et les cavités naturelles telles 
que : la vessie, l'utérus, les cavités pharyngienne et laryn- 
gienne, et aussi les canaux et les cavités accidentelles. Il est 
vraiment remarquable de voir avec quelle lucidité, quelle mé- 
thode, quelle originalité M. Guyon expose les règles ducathé* 
térisme de l'urèthre et l'exploration de la vessie. On sent que 
le maître est réellement sur son terrain. 

Gomment déterminer le siège d un rétrécissement de l'u- 
rèthre ? Choisissez une bougie à boule olivaire dont le corps 
soit parfaitement régulier et ne présente pas d'arête vers sa 
base : car 11 ne faut pas oublier que lorsque l'olive aura fran- 
chi un point rétréci, il faudra revenir en arrière. La boule de 
Texplorateur doit avoir 7 millim. de diamètre. Il résulte de 
cette dimension que lorsque la boule sera parvenue à la fin de 
la portion spongieuse» elle ne pourra passer sans que le chi- 
rurgien ne perçoive une légère résistance et que le malade 
n'accuse une certaine sensation douloureuse. C'est donc un 
point du canal de l'urèthre qu'il sera toujours facile de déter- 
miner exactement. Pour trouver le col vésical, on a creusé 
l'olive d'un très-petit canal qui se poursuit dans l'intérieur de 
la tige flexible, de sorte, qu'au moment où la boule pénètre 
dans la vessie, l'urine jaillit par le bout supérieur. Relirez 
légèrement votre olive jusqu'à ce que l'urine ne coule plus, 
vous aurez ainsi déterminé le col vésical. Le chirurgien con- 
naît ainsi les deux extrémités de la partie profonde de l'urè- 
thre. Il suffît de se rappeler que la portion membraneuse me- 
sure de U à 18 millim.. la portion prostatique de 13 à 22 mil- 
lim. Pour avoir la notion à peu près exacte des points inter- 
médiaires, on fait un trait sur la tige au moment où l'olive a 
franchi le ligament de Carcassonne, on en fait un second au 
moment où elle atteint le rétrécissement et on mesure la 
distance comprise entre les deux traits. M. Guyon pense avec 
raison qu'il ne faut pas mesurer la distance sur la tige à par- 
tir du bout de la verge : celle-ci n'a pas une étendue 'coh^ 
tante au moins dans sa portion spongieuse ; outre ces varia- 
tions individuelles, elle se laisse facilement distendre. Pour 
apprécier exactement le siège du rétrécissement dans la por- 
tion spongieuse il faut sentir la boule à travers les parois du 
canaU 

Il faut lire maintenant la description si nette et si claire du 
cathétérisme évacuateur et du cathétérisme explorateur. 
L'auteur distingue en effet ces deux sortes de cathétérisme. Il 
exige une douceur extrême. « En particulier, dit M. Guyon, 
noua nous garderons toujours de commencer le mouvement 
d'abaissement avant d'avoir nettement senti que la sonde 
demanda à avancer. Nous devons donc considérer comme 
l'exacte expression de la véritable expérience les conseils ju- 
dicieux de Ledran, de Ghopart, de Boyer, qui tous réclament 
ce parfait consensus des deux mains pour la conduite de l'al- 
galie ; et, nous pourrions ajouter qu'à ce consensus des deux 
mains, il couvient de joindre celui du canal. 

Dans le 3« temps qui consiste dans l'exploration de la ves- 
sie, M. Guyon indique avec clarté comment on peut explorer 
la face antérieure, la face postérieure, le bas-çând et le col 
de la vessie. 

4« Moyens destinés à contrôler et à aider les investigations de 
la vue et du toucher — M. Guyon examine dans ce chapitre: 
les ponctions exploratrices, l'acupuncture l'incision sous-cu- 
tanée des tumeurs à l'aide du trocart explorateur de M. Du- 
chenne, la mensuration, la thermométrie et le sphygmographe. 
etc., etc. Nous regrettons que l'auteur ait consacré un chapi- 
tre si court à l'étude du thermomètre et de ses applica- 
. lions cliniques. Ce serait une erreur profonde de croire 
que le thermomètre ne peut rendre des services aussi 
importants au chirurgien qu'au médecin. M. Guyon, 
qui, plus loin, exige que le chirurgien soit un excellent méde- 
cin est certainement de notre avis : Nous regrettons seulement 
qu'il n*ait pas insisté davantage sur cette utilité. Qu'un blessé 
ait un membre fracturé enveloppé sous la ouate ; une esquille 



qui doit sortir, ime fusée purulente, un phlegmon, un éré- 
gypèle, une complication du c6té des viscères, sont annoncées 
d'une façon très-précise par le thermomètre, bien souvent 
avant que le pouls ait donné aucune indication certaine. On 
peut parfois porter un diagnostic plus précis et plus rapide 
avec le thermomètre entre l'infection pxurulente, et un ictère 
concomittant... 

50 ])ans les derniers chapitres l'auteur résume avec beau- 
coup d'exactitude les nouveaux moyens d'analyse clinique 
qui ont été si perfectionnés dans ces derniers temps, Vana- 
lyse microscopique et l'analyse chimique. Ils contiennent 
des conseils excellents pour les élèves qui osent commencer 
l'élude du microscope. Tous doivent tendre à ce but ; car il y 
a, même en chirurgie^ des diagnostics cliniques qui ne sont 
possibles que par l'examen histologique. Nous citerons toutes 
les maladies des reins et celle de la vessie ; il faut reconnaître 
le sang, le pus, les cylindres hyalins ou albumineux, etc., 
sans cela tout diagnostic, et par conséquent tout traitement 
sont impossibles. Mais il faut beaucoup plus de méthode qu'on 
ne pense dans ces examens; on peut arriver ainsi à suivre 
l'affection dans toutes ses phases et à préciser le moment op- 
portun pour l'intervention. 

L'examen d'une tumeur pratiqué tel que le conseille l'au- 
teur doit donner d'excellents résultats au point de vue clini- 
que. En effet, une étude complète d'une tumeur exige: la dis- 
section fine, Texamen à l'état frais par la dissociation et si c'est 
possible par des coupes fines et enfin, plus tard, l'examen sur 
des coupes très-délicates faites dans tous les points impor^ 
tan ts sur des pièces durcies. Gomment autrement aprécier 
les différentes phases cliniques d'une tumeur? c Une des- 
cription ainsi faite frappera toujours par sa vérité, et Vobse^ 
vateur de son c6té profilera plus à un examen de ce genre 
qu'à la vue plus rapide d'un plus grand nombre de pièces. » 

L'analyse chimique des urines devient chaque jour plus ini' 
portante en clinique. Nous ne saurions trop louer les auteurs 
d'avoir donné à ce chapitre un peu de développement.On y trou- 
vera exposé avec soin : 1*lesrdcherches des principes consti- 
tuants de l'urine normale : urée, acide urique et urates, phos- 
phates, chlorure de sodium, oxalate de chaux 3^ la recherche 
des substances quipeuveni exister dans l'urine à l'état patho- 
logique : les différents procédés qui décèlent la présence de l'al- 
bumine, du sucre.de la bile, des matières grasse?» du sang, du 
pus. 3^ La recherche de quelques substances accidentellement 
introduites dans l'organisme : L'iode, le sulfate de quinine, le 
chlorate de potasse... Nous le répétons; tout cela est simple, 
facile à comprendre^ et suffisant pour faire une excellente ob- 
servation clinique. 

La première partie de l'ouvrage se termine par une vue 
d'ensemble sur la méthode à suivre pour établir le diagnostic 
et sur les prmcipales causes des difficultés, des incertitudes 
et des erreurs du diagnostic. L'auteur développe sa méthode 
au moyen d'exemples bien choisis : une àiesiure à r^fUtr 
une luxation, une tumeur. Ce sont là les cas les plus fréquents 
en chirurgie, et il faut reconnaître que le diagnostic y est ad- 
mirablement discuté . 

Nous nous proposons dans un prochain article d'étudier 
avec le même soin le reste de Touvrage, qui n'est pas moins 
remarquable. h. Durkt. (i suivre) 



*•»»>*«««- 



VARIA 

Monstre fénUiUi. 

Le professeur Sangalli vient de présenter à l'Institot Lom* 
bard un exemple de monstre pygodidyme. U s'agit <to deux 
sœurs nées dans la Caroline du Nord, et âgées de 21 ans. - 
L'accouchement de la mère ne présenta point de difficultés. 
Elle a eu d'autres enfants bien conformés. La réunion du ooips 
de ces deux jeunes filles a lieu un peu au-dessus des veirtèbres 
lombaires, et un peu latéralement, d'où il résulte qu'elles peu- 
vent se tourner Tune vers Tautre pour se regarder. 

Les excréments passent par le môme anus, et les urines pat 
la même vulve ; la menstruati<m esi trè&^régulièEe^t uiiiqae. 
Digitized by V::jOOy IC . * 



LE PROGRES MEDICAL 



La Aision des deux sacrinns est complète mais le siège est 
tellement large qu'elle peuvent s'asseoir chacune sur une 
ebaise ordinaire. Il y a quatre extrémités inférieures douées 
de beaucoup d'agiUlé. 

Les cœurs ne battent pas à l'unisson ; leurs voix ont deux 
timbres différents. — Leur intelligence, la douceur de leur 
caractère, et Tharmonie qui règne dans leurs idées, les ren*- 
dent heureuses, et aucune allercation n'est venue troubler 
jusqu'à présent leur existence commune. {Rivisia di med. 
Mr., etc. — Juin 1873 et YImparziaie, 1C juilleH8730 

BxmdsIeK ayoBUaaée d'u calcul Yéalna. 

Le journal espagnol ^Af^Uairocmatomicoespanoly • du 31 
juillet, rapporte une lettre de M. Benjumea, contenant l'bi»- 
toire d'une malade* atteinte de calcul vésical depuis dix ans; 
pendant les efforts de la défécation le caleul fut expulsé subi- 
tement; il pèse 65 grammes, et présente 7 centimètres de 
longueur, et 4 de diamètre transversal. 

SpléHotonIc. 

La malade de M. Urbinati (de Gesena), dont nous avons 
parlé, à qui ce médecin enleva une rate hypertrophiée (1) est 
morte trois jours après Topération, à la suite d'une anléro 
péritonite [Riti^ia di medicina chir. eterapia. Milau, n* du iS 
— 31 juillet 1873.) 

JURISPRUDENCE PHA.Rif A.CEUTIQUB. — Pkénol sodtçue 'Bolœuf, — Le Tri- 
bunal cWil de la Saine, dans eon audience du tt août dernier (3^ ehanbre) 
Tient de rendre, au cours d'une instance intentée par M. Bobœuf, en contre- 
façon de produits broTelës de marques^de fabrique et en concurrence déloyale 
contre M. X... pharmacien de l'aria, un jugement dont le dispositif eat 
«inai conçu : « Le Tribunal... Commet Boudet, Scbutzemberger et Mar- 
iais à Teffet de donner leur ayis sur toutes lesconteatationsreleTéesaujuge- 
ment, dire notamment si le brevet de 1887 contient les spécifi* 
cations et descriptions exigées par la loi de iS44, s'il existe des aniérierilés 
et spécialement si le Phénol sodique du brevet est le même que. le Phénol 
Bobœuf auquel s'applique la marque déposée en 1865 ; si ces produits sem- 
blables ou différents entre eux rentrent dans les pr^arations pharmaceu- 
tiques ou remèdes qui, aux termes de ladite loi, ne sont pas susceptibles 
d*dtre brevetés, si le nom de Phénol était usité avant les brevet et dépôt de 
Bobœuf pour désigner les Phénates ou autres compositions destinées à deli 
usages industriels ou thérapeutiques et si Bobœuf peut en revendiquer \i 
propriété, si les produits saisis sont la contrefaçon des produits et ]^rocédé ' 
revendiqués par le brevet de 1867 ^ si ces produits sont conformes à la for- 
iMil»*4a OdMi» SAfin» fli:les4]«coiw».«avelQppée et étiquetés des défendeurs,, 
sont la contrefaçon de la marque ou «ne imitation des flacons, enveloppes 
et étiquettes de Bobœuf, suffisantes pour produire une confusion et unf con- 
currence commerciale HUeites et préjudiciables..», pour être uUérieurexnent 
Statué ce qu'il appartiendra. • Nous tiendrons nos lecteurs au courant de l^ 
suite de cette- affaire. 

LB BBRViCB ^HARMAi2Btm(îTTï "BJOre t*XH1rtï ALLEMàNDB. — La réor- 
ganisation de la pharmacie militaire étant ii l'ordre du jour en France, les 
renseignements suivisits sur l'organisation allemande sont pleins d'intérêt : 
Le service pharnMetitdque est composé, dans Tannée pranieime, de la fa- 
çon suivante : 

Pour Tarmée actrfe : 1^ de sept phcrmadens-majors, chargés chacun de 
centraliser, sous le c<mtrôle <lu médecia général respectift le service pharma- 
ceutique de deux corps d'aimée; 1? des pharmaciens volontaires d'un an. 

Pour l'armée entière- lors d^une mobilisation générale: 1^ des sept phar- 
nntctens majora ; S^ ^m phaioMmens volontaires d*un an»; 3^ d<Rs phenuc^ 
fiiens du Bourlaubenland. 

Une décision de la division médico-miUtaire, en date d» 4tak<i«AiMr -UTÎ, 
^ent encore de réduira ee cadre en disposant qu'à Tdi^enir-les jiiarttacieM 
ayant obtenu le diplOme du degré supérieur sont seu|i -admis 4 ^teatislkire É 
leurs obligaUons militaires en servant dans les étabilBS^mento .f haimacei^ 



tiques. 

Un certain nombre d'emplois de pharmaciens devMntO^iiisiNvacttftis^ k 
circulaire ministérielle décide que, dans tous les établissements hospitaHers 
nau pourvus d'un pharmacien, le service de la prépasatiea e^ de 4n distri- 
bution des médioameots sera fait, sous le contrôle d'ttt-éesîiaé^Qin» «Mlis»- 
•tants spécialement chargé de ces attributions, par un ilde'du iMtWt. 

Il est recommandé «ux médecins traitants des hdpita\ix, de i^Sdtrifs 'tiQ 
^rict nécessaire les médicaments exigeant une pi^paration <^i!BjAîlfO(ée:*La 
Jplus grande simplicité est recommandée pour la fornràtflttbû; afin de sinï- 
a)lifier ai&si là tftche de l'aide-major chargé delà pharmacie. LSblbotnmttdds, 
longuents, teintures, etc., devront être préparés par rinftfmîei^. TJËr/'pnùlôs 
'seront, au besoin* achetées dans les pharmacies civile^ avec lesipiellis il ^ -E 
ilieu de passer un n^rehé à cet effet. Dans les gran<S*t5pitaux, où jusqu'à 
^yrésent fiAeHoanaient plusiaars phaïmaoîens^ un seul dQ ees. agents suffira 
|Krar assurer le servlM. (àfiUtairarttaieJk ^eimkrifï'et, jbôrdeaim médtioîi, 

(l) Voir le n^ 9 îuTroyr^^TBÎSîcalT, 



m 



it BSéAMl UbM. 

Thékipnaiçue, Chimie, SistoinHOtureUe m^tW«.H. leD^ JsfAATnrDÀ- 
uouRBTTE recommencera ses cours le mercredi l^** octobre; à une heoroi place 
de rKcole de médecine, 17* 



. NOUVELLES 

Mortalité a Paru. Du 13 au 10 septembre^ 973 déoës (^mUèt-àim 
pks que dunmt ki semaine préoédeote. Rmigeole, 13 ; -^ fièvre typhoïde^ 
44; — érysipèle, 5; —bronchite aiguô, 26; — pneumonie, 38; — dyava* 
téne, S ; — diarrhée cholériforme des enfants, â$ » — e]kel&», 135 ; ^-t4n« 
gine oeuenneuse, 0; — oroup, ia, —affections puerpérales, 6. 

TOULOUSB. (124«842 hab.). En août, 216 décès : diarrhée cholérfilbraie des 
enfants, 09; entérite^ 5 dysenterie, 14 ; fièvre typhoïde, 3. (Rev, méi. dé Tim^ 

Lokdres. La semaine dernière, il y a eu 1,319 decés. dont U2 dus & la 
diarrhée. 

Choléra. '^Roumanie .* du 11 au 18 septembre, 324 cas anciens; 5S8 cas 
nouveaux; total 882 cas qui se subdivisent ainsi : morts, 2S6; en traitemeiit 
262 ; guéris, 364 . 

Âttif*ieh9. — Vienne, 19 septembre. — Dans le cours de cette semaine, 
l'épidémie a manifesté une notable tendance à diminuer, comme cela ressort 
des chiffires suivants : le 10 septembre, 44 cas nouveaux; le 11, 48; le f2, 
44; le 13, 43 ; le 14, 60; le 15, 56; le 16, 65. Le chifl^ élevé des derniers 
jours, tient à ce que des cholériques ont été apportés à l'hôpital Weidener, 
malgré des défenses formelles, qu'une salle a par suite été infectée, eu . 
sorte que 21 personnes, malades et gens de service, <mt été pirises du chofaiM^ 
en môme temps que de nombreuses diarrhées se déclaraient dans d'aulf«s 
salles. La cause de ces dernières est la fermeture subite des conduites d'eau 
de rhôpital, par suite de travaux hydrauliques, sans que la direction dé 
l'hôpital eût été prévenue. 11 en est résulté que, pris au dépourvu on a dÛ 
recourir aux puits de la maison, dont l'usage était jusqu'alors intérêt, sur- 
tout efirlMisson ; de là, les diarrhées. On peut trouver dans le môme feit^ qu 
a privé d'eau la moitié du quatrième district située au-dessus de la Wsegg^asse* 
'la- cau!?e de l'augmentation du nombre des cholériques dane cette régiifki.*^ 
Les nouvelles de la provinee, sont meilleures. L'épidémie s'apaise dans lai 
endroits qui en sont atteints, mais elle te nd è gagner les montagnes et à 
s'j étendre. (Wtener med. Woeltintehriff^. 

Afff^Uurrê, Si l'on en croit la mesure prise par les autpïités «n Porta* 
fffX aui^ mettent les provenances de Sull (Angleterre) en ipiarantaine, te 
chot£-a aurait fait son appari^on dans cette ville. 

■' lifm- Pour raisons sanitaires, le préfet de Rome « défendu les pèlerina- 
ge .^Ë^* ^, 29 et 30 septembre au sanctuaire de Notre-Dame de Yenturellfl 
(Pofii;. Ôii sait que c'est surtout par les pèlerinages que se propage le cho- 
ierai^ L^ épidémie actuelle a pour pïi&nt de d^rtle grand pèlerinage qui eu0 
lieJ ^'T[uràwaf au mois d'avril 1867. 

France, Roue», -^ D'après une statistique dressée par les soins de \» 
mairie de Bouen, les décès ont suivi la marche suivante, depuis le 3 août 
jusqi^'au 20 septembre. Voici d'abord le relevé des déoès dans les h^i«4 
taux \ 

Dtt? au 9 eoùt 1873. — Quieer. 9; itHeotlim de lu^poMto, 5 ; euMrttrv 
5; débilité sénilc, 2; fièvre typhoïde, 2. -^ Total, 16. 

Du 10 au 18 août. ^- Coqueluche. 1 ; afiiectien de la.poitiitte, «; eatériM^ 
3; débilité sénile, 4 ; choléra, 8; fièvre typhoïde, I. — Total, 28. 

Du 17 au 23 août. — Fracture du crftne, 1 ; phlhUic pulmonaire, i ^ 
pneumonie, 2; choléra, 22; entérite, 6; débilité séoile, 7. — Total, -48. 

©u M au* 3freettt.— Affection de Ta poitrine, 6; chdléra, 23^ péi«onî»Jli 
cancer. 1; affection du CtBur, 3; congestion 1 ; 'fièvre lyphoWe. '2; éuicîfte, 
1 -t; débUUé «énile, 3.; entérite, 4^; wame^.^- U .ménin g ite, i. — To«ek^^ 

"hu-âf eeûl eu '6 Septembre. — Suieide, 1 ; entérite, 7; bronchite, 5| 
moTl^, 1 ;iïièYft typtkoïde, 2; méningite, 1 ; paraplégie, 1 ; abus alcoolii 
f|ftes, 4 ; dÂflité, 2 ; aiectlon du cœur, 1 ; choléra, 27 ; congestion céré- 
brale, tl. -*• ^tal,'15D. 

JhX}.? alb ild s8|^(«|ibre. — Affection du cœur, 1 ; hémorrhagie céré- 
brale, 2 ;. entérite, 2; ïractureede cdie,- 1 $ encéphalite i; fièvre typhoîdsi il; 
choléra» « ; phlhisîe, 3 . -^ Total, 25 . 

.pu 14>eu-â0 s^tfif^re. — Bronchite aiguè, 1 ; entérite, 5; maladie ài 
F, .»;,débitihé 'séoile, 2 ; mort-né. 1; choléra, 4. — Total, 15. 

iFotfll ^éMA. doAèieoÛt au 20 septemcre, 220. 

Wvpi^ de l'élevé, du 3 août au 20 septembre, il y a donc eu dans lés 
^ hl^pitaux ô» fi^uett'lA déjbès, dont 97 occasionnés par le choléra. Du 14 Mi 
*2^ seiifettbl^i il n'y a eu que 4 décès eholériques dans les hi^pitam. 
; Bii.vfïle» hK*^ycèsse sont répartis ^e* la -manièie suivante t • 

ï)u 4au,11 août. — Cholériques, 5; cholérine, 6; phthisie, 5; èntériA; 
îfTbfOn^ilé, 6;1iSVVe typhoïde, 2, etc. 

l)u 12 au 17 août. — GhoMqi^es, 4; ohtlériiie, »} pkthisie,-6i; 4iit^ 
. tlte, 10 ; bçonchîte, 2 ] fièvre typhoïde, 2, etc. < 

JDu 18 ma» AOÛit«Cholériques, 51 ; ChblMié, tB; f^tÛAÊltbr • ^^■liri4B, 
30; bronchite,' 2 ; fièvre t ypheîd e , i f ele i ■-- • ..^,^ 



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If/i 



LE PROGRÈS MÉDICAI. 



Du 26 «u 31 août. — Cholériques, 28; cholérine, 14 ; phthisie, 4 ; entérile, 
10; bronchite, 2; fièvre typhoïde, 3; a iïections ''intestinales, 6. etc. 

Du l^*" au 7 septembre :. Cholériques, 48 ; cholérine, 11 ; phthisie, 4 ; en- 
térite, 13; bronchite, 2; affections intestinales, 4; fièvre typhoïde, 3, etc. 

Du 8 au 14 septembre : Cholériques, 14 ; cholérine, 9 ; phthisie, 8 ; enté- 
rite, 17, eto. 

Du 14 au 19 septembre. — Cholériques. 7 ; cholérine, 2; phthisie, 4; en- 
térite, 4 ; cholérine, 2, etc. 

D'après ce relevé, du 4 août au 19 septembre, il y a eu en ville, non com- 
.frii'lèB h<^piUm»r'l»7^>déeès ^ e léri yies* et* <8» décès par la cfablérine.. Le,: 
totaldes décès de tonte i^vrte .s'est j^^vé, en ville, pendiînt cette iftjSme*^-: 
: riode, à «48. -, . 

^^î nous réunissons Veoéemble dé fiiuk'les' iédks, villes et hdpifcAUx, du 
* A août au 19 septembre, nous avons un total de 868, sur lasquels-isi cho-. 
lérîques pour la ville, 97 poiir les hdpitauz, soit 25S décès cholériques ren 
46 jours, soit un peuinoin8*>de 6 décès par Jour. Du 14 au 20 sêfitembre, 
■' il n'y a eu que 4 décès cholériques dans les hôpitaux et 7 en viUe.»La ma- 
ladie est donc dans une voie décroissante très-marquée-, et i\^y a tout lieu 
d*âpérer qu'elle aura complètement disparu sous peu de Jours. - • 

Paçis.DuQ au lôfeptembre, nous avoûseù, à Paris, l^^'éçès 
wpar le choléra (92 en ville, 32 dans les hôpitaux) ; du 16 «u 22, 
.103 décès (55 en t^q et 48 dans les bôpilaux). Ces ôhiflVes 
xnarquent une .légère dlminjulion de^l'épidémle ; mais il suerait 
très-imprudent de considérer répidémie cotnitie téndan'fh 'dis- 
pateiiite. Il àiriVè' trop spu ven t We, après a voi r sommeillé 
quelque temps, Tépidémie muUiphe le nombre dé fses ^icti*^ 
ines. Il est donc urgent qu'aucune des mesures, hygiéni- 
ques nécessitées par les circonstances ne soit négligéerl.U^- 
lement doit être aussi rigoureux que possible dans les hôpi- 
taux. Les médecins de chaque service doivent le respecter 
sagement; car il serait vraiment regrettable qae Vadipi- 
nistration fût obligée de leur rappeler les preidriptions hygié-' 
niques. De son côté l'administration doit veiller avec soin 



à la désinfection des déjections des cholériques, et des linges 
qui ont servi à ces malados. 

PafU, — Hôpital Lariboisiire. — Du 17 av 24 septembre, il y a eu 17c8i 
nouveaux, dont 8 intérieurs ; 14 décès. Total depuis le début de ré|»idéfflie; 
54 cas, 34 décès. 

HôpUal Bêaujon. — Voici la marche de l'^idémie dans cet établissement: 
le 6 septembre, 1 ; le 11, 2; le 12, 1 ; ce Jour-là on pratique 11s(te&efit; le 
13, 3 cas; le 15. 4; le 16, 3; le 17, 5; le 18,1; le 19, 2; le 2S, 11 cas dont S 
''intérieurs.; lp]J^,f<^s dont^^ntérieura* TetaL38 qui se répartissent 

ainsi': morts, 24; en traitemeht, 10; guéri», 4; 18 cas extérieurs (9 hommes,' 
9 femmes); 20 cas intérieurs (12 homihes, 8 feniiàes). Au' point dé vus de It' 
mortalité elle est à peu près la même pour le^ deux cat^^ries'de cas. 

Hôpital du ¥aUde^OrÂee. — Il j a eu Jusqu*au 25 septembre 14 cMs de 
ehdléra et de cholérine. Le choléra n^entre que pour 3 <lans ce chiSrie. Da' 
ces 3 cas, 2 se sont terminés par la mort. . . ^ 

Hôpital de la ChavMé. — Un seul-décès cholérique depuis le 90 septembié 
(cas.intérieop). Il y a actuellement en traitement 2 hotamef etr 5:renuAtt« 

HôiéU-Diêt,'^ Du 4 au 24 septembre, 23 cas (8 extérieurs, Il intérieurs^ 
chez les femmed\ 9 décès ; B en traitement ; 6 gûérisons. Le 23 septembM, il 
y a eu 4 cas intérieurs et un le 24. — Hommes \ en trailepsent le^S^^ep- 
tembre, 6 ; — 2 cas intérieurs; 1 extérieur ; — décès. 3; — en tr ailemenl, 2. 

, Yagangbs màdxgales. — A céder immédiatement un^ gUen- 
tèle^jk Paris. Récette de 1872:17,500 fr,, dont on peutjusti-! 
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Progrés Médical 



PRIX DE L'ABONNEMENT 

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JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 
Faraitaoni te SanteAi 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



AIWOXCI».} lMp««fc.^. 100-, 
l/4pagc.... 50 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministrïlion doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 

I^e Prix d'akonnement doit être envoyé en mandats poste ou en traites sur Paris.— L*abonnement part du.i^'' de chaque moi9. 
On s'aboane hors de Paris dan^t les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies Sfon^j^efusées. 



AVIS A NOS ABONNÉS. 

Nous prévenons nos abonnés quils recevront, franc de 
port, contre Venvoi de 4 fr, 45 en timbres-postes, les 

LEÇONS SUR LES ANOMALIES DE l'ATAXIE LOCOMOTRICE. 

(Voir au bulletin bibliographique.) 

SOMMAIRE. — ANATOMia PATnoLOOiQUB : Note sur les altérations liiRtoIogiqu'»s de 
l'intestin et sur quelques mo iifications du sang dans le choléra, par Ke sch et Renau' . 

— De la triméthylamioo et de son usage, etc. par G. Peirier. — Pathologie kxter- 
nb: De la pe. foration des parois utérines, par L. E. Dupuy. — *îociktés svvantiîî!, 

— Académie de médecine : Le choléra a Pans ; Diacussion, (An. G. B.).— Société 
ùnatnmique ; Tnmeur tuberculeuse de la dure-mère, par L. Colin ; — Anatomie 

, d'un moignon d'amputation par Dransart ; — Tumeur du testicule, par Reclus; — 
Utérus et vagin doubles, pai- Hi ne. — Revue mkdicale : De l'arthrite défor- 
mante, par Drachmann ; — Du traitemeot du rliumaiisme goutteux, par Adam 
(An. Bourneville). — Bibi iografhir : Eléaients de chirurgie clinique, pr 
F. Guyon 'An. H. Duret; ; De li névropathie cérébro-cardiaque, par Krisbaber 

(An. A. Sevestre). — Pharm.\cologik. — Enrbignbmbnt médical libre. 

NouvELLRs • Mortalité îl Parif, Lyon, Bruxelles et Londres; — Le choléra en 
Autriche, en Allemagne, à Caen et à Pans. etc. —Bulletin dibuoobaqhiqus. 

ANATOMIE PAT«OLOOfOUE 

Note sur les altérations histologiques de Tintestin et 
sur quelques modifications du sang dans le choléra, 

Par MM. KELSCH et REIVAUT. (l) 

Los altérations macroscopiques trouvées sur les cadavres 
des cholériques ont été l'objet de descriptions minutieuses 
auxquelles il n*y a plus rien à ajouter. A plusieurs repri- 
se?, surtout de l'autre côté du Rhin, on a soumis les orga 
nés des cholériques à Tétude histologique, et c'est ainsi 
qu'ont été révélées des altérations élémentaires qui avaient 
échappé à l'œil nu, telles que la dégéhéresence granulo- 
graisseuse des reins, du foie, Tabrasion de répitliélium in- 
testinal sur toute la longueur du tractus du tube digestif, 
Tapparition dans les selles de lambeaux d'épithélium déta- 
chés, etc. Ces recherches sont dues spécialement àVirchow 
{Med, Refonn., 1848, p. 28-64), Lebert [Die Chol. in der 
Schweitz, Francfort a M. 1856). Meyer [Bericht ueber die 
Ch. Epidémie de J. 1855 in Berlin, Annal, der Charité 
1856), Buhl [Pfs.Ztschr. N. F. Bd. VI. H.kl-lS;. L'inles- 
tin, comme étant le siège des phénomènes les plus caracté- 
ristiques du choléra a particulièrement attiré l'attention de 
ces histologistes. Mais les détails se ressentent ici de l'in- 
suffisance des méthodes de recherches, et surtout de cer- 
taines idées régnantes qui n'ont pas cours en France. Nous 
voulons parler de la diphthérite que les Allemands ont dé- 
crite dans presque toutes les maladies générales, et surtout 
dans le choléra, en y attachant une signification incom- 
préhensible chez nous. Voici ce que nous lisons dans le 
JYailé d^anatomie pathologique le plus récent au sujet de 

(l) Lue à la Société médîcile dcg Mpitaux (Sëance du 26 s^lembre 187S;. 



l'in eslin des cliolériques : « C'est ici que nous renocntrons 
le plus souvent les altérations diphthéritiques qui siègent 
dans la muqueuse en ménageant d'ordinaire les follicules, » 
(K\^h9.— Handb. der Pathol. Anatomie. Zweite Uèt.: 
8 242.) — Pour de plus amples détails, fauteur renvoie au; 
chapitre de la diphthérite. 

Les recherches anatomiques que nous avons entreprises 
sur quatre cas de cholériques décédés à la Cliarité et au 
Val-de-Grâce, ont porté plus spécialement suri intestin, et 
e'ies nous ont révélé des altérations de structure qui n'ont 
rien de commun avec ce que l'on entend par la diphrhé- 
rite en AUemaarne. 11 n'e.st pas inutile de mentionner que 
nos malades ont succombé pendant la période al^^ide, ot du 
o*-.« jour de la maladie. 

Les altérations portent à la fois sur la muqueuse et la 
sous-muqueuse. 

,1^ Miqdeuse. Dans l'un des cas, moins avancé que les 
aunes, l'épithélium de la surface a complètement xiisparu; 
îçà glandes de Lieberkiihn sont en grande partie détruites, 
oh n'en retrouve que l'extrémité borgne, implaiitée encore 
sdl* la couche musculaire de la muqueuse, et rovOtuo ti la 
stirfa'ce interne par l'épithélium intact. Sur quelques pointai 
très-rares, la muqueuse se tt'ouve conservée dans toute .son 
épaisseur, et ces parties sont d'autant plus intéressantes 
qu'elles donnent un point de repère pous apprécier léteur 
due de l'altération des autres. 

Sur ces points presque intacts, les tubes de Lieberkiiiin, 
pourvus de leur épithélium, sont ordinairement distrndus 
par du mucus; celui-ci s'épanc^he aussi à lasurfoce libre de 
l'intesUn où il forme une sorte d'enduit coagulé par les 
réactifs, en chassant des cellules é)>ithélia)es plus ou moins 
altérées. A côté de cette altération destructiv^^s glandes, 
s'est développé un processus de formation des.[)lQs intéres- 
sants : c'est une végétation plus ou moins actwa^de la trame 
fibro-vasculaire qui à l'état normal sépare Ie«»tubes sécré- 
teurs et leur apporte la nourriture. Partout, les tronçons de 
tube, qui persistent encore, sont séparés pap du tissu de 
bohrgebn charnu, ce?t-à dire du tissii compensé dé jeune* 
cel uies enibryonnaires, soutenues par une Sttbstance fon- 
damentale très-vague, et traversée par des^ vaisseaux de 
nouvelle formation gorgés de. sang. Cette inllUraton de 
jeunes cel'ules s'oh^erve'aussi à un degré variable dans le» 
viHosilés dr^ l'intestin grôle. Dans les cas ou.raltération est 
plus avancée, l'élément glandulaire tend de plus en plus A 
dis[iaraitre et à être remplacé par du tissu inflammatoire. 
Ainsi dans l'un des cas, on ne trouvait même plus de vesti- 
ges degliindes sécrétoires. La muqueuse était iittëralement 
remplacée pir une couche de tissu embryoïMMtre variable 
en épaisseur, sillonnée de vaisseaux embryonnaires pleins 
de sang. 

Cette modiâcation de la muqueuse existe, à des degrés 
variables dans toute la longueur de rinlesttn» depuHI -le 
duodénum, jusqu'au rectum, sans prédilectioB p«rticul%e 
pour tel ou tel segment du tube digestif. 



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194 



LE PROGRES MEDICAL 



ip Soiis-miiqueusâ. — Ob qui frappe avant tout, c'est une 
congestioû éuorme : les vaisseaux les plus superficiels de 
cette tunique soiittelleiiieîit gorgés de globules rouges qu'ils 
scwfllèvent lu 7Mu{|U(nis(; sus-jacente. Ceux des vaisseaux 
saiigains qui ^ sont moius turgescents, et qiii devienHent 
âinîû accGââil^tes à L'étude présentent une inflammatioa des 
plus nettes de la membrane interne avec desquamation de 
l'endotliélium qui, détaché de la membrane élastique limi- 
tante interne, occupe le centre du vaisseau où il l'orme une 
collerette de cellules gonflées as-ez semblables à celles que 
l'on trouve dans certains lymphatlqu^^s. 

Les lymphatiques, en effet, piésontoiit un double aspect : 
tantôt, ainsi que nous venons de le dire, ils sont remplis d'é- 
normes cellules dont le proloplasma subit une soi;te de 
trausformatlon colloïde. C'est l'endothélium gonilo, proli- 
féré, transformé. — D autrefois ils s.o:il simplement remplis 
de globules de pus. — Quant à la sous-muqueuse même, on 
y trouve une intlltration a«sez discrète de globules de pus, 
et des traînées disposées en séries de cellules plates gon- 
riées entre les faisceaXîx conjonc:irs. 

Les follicules clos et agminés dont le gonflement se voit 
si bien à Fœil nu ne présentent rien do parliculier. 11 y a 
une hyperplasie cellulaire maniteste, et au centre de ces 
X>etits organes uae tendance à la réi^ression granulo-grais- 
seuse et au ramollissement ulcératif. Cette tendance était 
surtout marquée dans les grosses plaques de Peyer, et dans 
un cas, dans les follicules clos du gros intestin. On n'a pas 
rencontré dans ce dernier cas Tenvahissement des glandes 
lymphatiques par les glandes muqueuses, altération signalée 
par l'un d'entre nous dans la dysenterie. 

La couche musculaire n*a rien présenté de particulier. 

Quant à la lame péritonéale, elle fut toujours trouvée 
sensiblement : altérée des faisceaux conjoinctifs, des cellu- 
les ijlates, infiltration de jeunes cellules et hypérémie, en 
un mot, lésions initiales de Tinflammition, et même dans 
un cas la péritonite avait donné lieu à la tormation d'a4lhé- 
rences formées de tissu conjonctif jeune embryonnaire tra- 
versé par de nombreux vaisseaux de nouvelle formation. 
Ensonune,les lésions histologiques del'intestin dans le cho- 
léra peuvent seVésumer dans les points suivants : 

1° DéveloppQznent de tissu embryonnaire dans la mu- 
queuse et substitution de ce tissu aux glandes muqueuses 
qui se .détruisent ; 

^ 2** ConèfBstion' de la sous-muqueuse, gonflement de cellules 
plates, néôforiïfation déjeunes cellules aux dépens des élé- 
ments préexistants, altération de la membrane interne des 
vaisseaux sanguins et Ij^mphatiques ; 

3° Hyperplasie du tissu lymphatique, ramollissement cen- 
tral granulo-graisseux des follicules clos et agminés; 

4« Ces lésions sont celles de l'inflammation aiguë et chro- 
nique telle qu'on la rencontre dans la fièvre typhoïde, la 
tuberculose intestinale, la dyss°ntérie. Elles n'ont rien de 
spécifique.' {A stiivre.) 



\ ■. THÉRAPEUTIQUE 

De la tmméthylamine et de son usage dans le ti^al- 

tement du rhumatisme articulaix^e aigu. 

Par lé docteur G. PJELIIER, ex-iuterii'î des hôpitaux (l). 

• Chapitre IL — Propriétés chimiques. 

En 1849, >1. Ad. Wurtz, en étudiant les produits de la 
. ûistillation des éthers C3^aniques avec des alcalis, s'aperçut 
qu'on donnait naissance à un carbonate alcalin et â une 
base nouvelle semblable à Tammoniaque par ses proprié- 
tés, mais- différente de l'ammoniaque par la substitution 
d'un radinal'^ûlcoolique à l'hydrogène. 

Cette première découverte ne tarda pas à être complétée 
par M. HofFmàn. Ce chimiste fit voir que les bases de 
M. Wurtz/ SB produisent directement par l'action des 
éthers ioAhydriques sur l'ammoniaque et il montra de 

I i n II II . ■ '——*■■—— ^^■^—^^iM^—M^ 

(i) Voir, {ê j^^ 12 du Progrès médical. 



plus, que, dans cette dernière aetion, il se forme des bases 
inconnues jusqu'alors, et dérivées de l'ammoniaque parla 
snbstitutioii de deux ou trois atomes d'un radical alcooU- 
queà rhydrogône. — Ces produits furent appelés amma- 
niauiyes *co7nposés. 

Ces aflunoniaques peuvent se subdiviser selon que l'hydro- 
gène est en partie ou en tota-lité reftiplacé par les radicaux 
alcooliques. De là des ammoniaques primaires, si la subs- 
titution porte sur un seul alome comme dans la 
métliylamine ; secondaires, si elle porte sur deux atomes ; 
tertiaires, si elle porte sur trois atomes, comme dans la 
triméthylamine. C'est à cette classa des ammoniaques ter« 
tiaires qu'appartient la propylamine découverte en 1850 
par Werthr^im. Depuis, on a rencontré ce produit dans une 
foule de substances. 

En 1852, Winckler signalait la propylamine dans l'ergo- 
Une. En 1854, Wickela trouvait dans les fleurs de 1 aubé- 
pine récemment écloses. En 1855, Winckler l'a isolée de 
la saumure de harengs. Dessaignes (185*7) la rencontrait 
dans le Çkenopodium vtdvaria, dans le sang de veau pu- 
tréfié et dans l'urine humaine. Vers la môme époque, Hess 
l'aurait trouvée en très-petite quantité dans le guano. 

En 1863, Wicke envisage comme do la triméthj^amine 
cette ammoniaque que Ton avait également retirée ûes 
fleurs du poivrier et du sorbier. 11 admet en outre que cet 
alcali exsude constamment des feuilles de la vulvaire sur 
lesquelles il a reconnu des glandes qu'il considère comme 
les organes de la sécrétion de la triméthylamine. Enfin, en 
1864, Hetet trouve la triméthylamine dans les feuilles du 
cobylet, et consigne ses recherches dans les Archives de 
médecine ^lavale (1864) et dans les Annales pha^vnaceuti-' 
ques (18J5). 

En résumé la triméthylamine se rencontre en assez grande 
quantité dans le règne végétal et dans le règne animal. Dans 
le règne végétal, cette ammoniaque se trouve dans les 
plantes appartenant principalement aux familles suivantes : 
Chenopodlacées, pornacées; capri foliacées, asclépiadées, 
raflesxiacées. Dans le règne animal, les poissons surtout 
fournissent la triméthylamine ; parmi les espèces qui la 
contiennent nous citerons surtout les genres Acipenser 
(esturgeon), raja (raie), clnpea (hareng), ^Igadi^ (morue). 

Préparation. — Tous les auteurs ont suivi le même pro- 
cédé pour l'obtention de la propylamine. La substance 
dont ils voulaient retirer la propylamine était mélangée 
avec de la potasse ou de la chaux et le mélange ainsi obtenu 
était soumis à la distillation. Les gaz qui se dégageaient 
étaient recueillis dans de l'eau aiguisée d'acide chlorhydri- 
que. Cette solution évaporée à sec était traitée par de J'al- 
cool absolu qui ne dissolvait que le chlorure de propylamine 
qu'on décomposait ensuite par la chaux et Ton recueillait la 
propylamine dans de l'eau. 

Dans les laboratoires, on obtient la triméthylamine par 
le procédé suivant. On prépai^e du bromhydrate de trimé- 
thylamine en traitant la métliylamine par l'éther méthylo- 
bromhydrique. Le bromhydrate de biméthylamine, traité 
par la chaux, mot en liberté de la biméthylamine. Celle- 
ci, en présence de l'éther méthylo-bromhydrique donne du 
bromhydrate de triméthylamine qui, avec la chaux, donne 
de la triméthylamine. 

M. Frédéric Wurtz indique un autre procédé ; il prépare 
d'abord de Tiodure de méthyle avec l'alcool méthylique. 
L'iodure de méthyle, mis en présence de l'ammoniaque, 
sous l'influence d'une forte pression, donne lieu à la for- 
mation de cristaux de tétraméthylammonium; on les lave 
simplement dans l'eau et en les traitant par la chaux, on 
obtient la triméthylamine, soluble dans l'eau comme l'am- 
moniaque, solution qu'on pourrait titrer, de façon à avoir 
à sa disposition un produit toujours semblable. 

Propriétés. — La triméthylamine se présente sous l'as- 
pect d'un liquide incolore, transparent, soluble dans l'eau, 
l'acool et l'éther. Bouillant à 4o suivant les uns, à 9 suivant 
les autres; il est combustible et donne une flamme peu 
éclairante. — L'odeiir eh est forte," "érrâppelle telle "C[ue 
développe la saumure de hareitgs, sardine»; etc: • 



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LB PROGRÈS MEDICAL 



195 



lift trimétbylamine se volatilise flicilement ; les vapeurs 
donnent au contact des gaz acides chorhydrique 
bromydriqae iodydriqne, des fumées blanches de chlo- 
rhydrate, de bromhydrate, d'iodhydrate de triméthyla- 
mine. Les sels sont crlstallisables et répandent une odeur 
de saumure quand on les chauffe. Il en est ainsi du chlo- 
rhydrate de triméthylamine dont nous avons à dire quel- 
ques mots. 

Chlorydratb de methylamine. — Jusque dans ces der- 
niers temps, on n*obtenaît que de la propylamine qui n*é- 
tait autre chose qu'une solution aqueuse de triméthyla- 
mine, et cette solution se trouvait à des- degrés de 
concentration variable. Aui^si a-t-on songé à la remplacer 
par un sel sur Taction duquel on peu plus facilement 
compter, le cfUorhydrale de triméthylamine. 

Préparation et propriétés. — Au lieu de préparer le 
chorhydrate de methylamine avec la saumure de harengs, 
M. F. Wurlz le prépare directement par synthèse. Le pro- 
cédé adopté consiste dans la transformation de Tiodure de 
méthyle en iodure de tétraméthylammonium, sous Tin- 
fluence de la pression et de la chaleur. 

L'iodure de tétraméthylammonium.sel parfaitement cris- 
tallisable, est décomposé par la potasse caustique. La tri- 
naéthylamine qui se dégage est recueillie dans de l'eau 
aiguisée d'acide chlorhydrique. — Par évaporation. cette 
solution cristallise en longues taches blanches, solubles 
dans leau en toutes proportions, solubles dans l'alcool, 
l'éther, la glycérine, insolubles dan"; le chloroforme. Ce sel 
étant très-hygrométrique, il est préférable quand on le 
prépare pour l'usage thérapeutique de le fondre et de le 
couler sous formes de plaques légèrement jaunâtres à saveur 
fraîche et salée. La solubilité dams l'alcool fort est mise à 
profit pour purifier le chlorhydrate de triméthylamine t-tle 
séparer du chlorhydrate d'ammoniaque qu'il pourrait ren- 
fermer. 

Mc4e d'ttdmlnisfTCitlon 4e la trlmétliylaiifttee et du rMo- 
rhydrate de trlméthyUmilne. 

L'odeur de la triméthylamine nécessite l'emploi des aro- 
mates comme correctifs indispensables ; Tanis. la menthe, 
sont ordinairement employas à cet effet. L'action caustique 
doit être évitée en dissolvant le médicament dans une 
certaine quantité de véhicule. Au surplus, les princii^ales 
formules employées jusqu'à ce jour sont les suivantes : 

Potion d'Aiœnarius, 

Prop^^lamine 20 gouttes. 

Eau distillée 180 grammes. 

Oléosaccharum de menthe poivrée. 10 grammes. 

A prendre une cuillerée à bouche toutes les deux heures. 
La formule du D' John Gaston est la suivante : 

Propylamiae 50. — 80 100 gouttes. 

Eau distillée 250 grammes. 

Une cuillerée à bouche toutes les deux heures pour un 
adulte. — Le professeur Coze (de Nancy) a employé la for- 
mule suivante : 

Trimétbylamiae • • gr. 00. 

Potion gommeuse 120 gr. 

Sirop de menthe ^ 8T« 

A prendre par cuillerée à bouche dans la journée. — 
M. Dujardin-Beaumetz prescrit la potion suivante : 

Triméthylamine • . .0 gr. 50à 2 gr. 

Eau de tilleul > 120 gr. 

&rop de menthe 10 gr. 

Cet auteur a renoncé au sirop de morphine qu'il associait 
primitivement à la triméthylamine pour faciliter sa tolé- 
rance par les voies digestives et qui avait en effet l'in- 
convénient grave, pour une substance soumise à l'expéri- 
mentation, de donner prise à cette objection que les effets 
sédatifs pouvaient être attribués à la morphine. 

L'emploi des plantes propylamiquesou mieux triméthyla- 



miques, telles que Tinfusion ou falcoolature de vulyaire 
serait sans avantage aucun sur les solutions que nous ve- 
nons de mentionner. M. Guibert a conseillé remploi de la 
triméthylamine en frictions à l'extérieur sur les arUcula- 
tiens atteintes de rhumatisme. Nous ne sachons pas que ce 
mode d'administration ait été encore expérimenté. 

Comme nous l'avons fait entrevoir précédemment le chlo- 
rhydrate de methylamine semble devoir remplacer complè- 
tement la triméthylamine. Ainsi croyons-nous devoir indi- 
quer le mode d'administration de ce médicament et \ca 
doses qu'il convient d'employer. — Les doses du chlo- 
rhydrate de triméthylamine peuvent atteindre jusqu'à 1 gr. 
par jom\ — Voici d'ailleurs les principales formules : 

Potion, 

Chlorhydrate de triméthylamine ... gr. 50. 

Eau de tilleul 100 gr. 

Sirop d^écorces d*oranges 30 gr. 

A prendre par cuillerée dans la journée chaque cuillerée 
renferme 75 milligrammes de chlorhydrate. 

Solnt/. 

Chlorydrate de triméthylamine 5 gr. 

Eau distillée 195 gr. 

Chaque cuillerée contient gr. 50 centigr. de chlorh}-- 
drate. 

A mettre une cuillerée à bouche dans un litre de tisane 
de chiendent à prendre dans la journée. 

Sirop, 

Chlorhydrate de triméthylamine 20 gr. 

Sirop d'^écorces d'oianges 9S0 gr. 

' Chaque cuillurée renferme gr. 50 cent, de chlorhydrate 
à prendre une cuillerée par jour. 

Pilules 

Chlorhydrate de triméthylamine 2 gr. 50. 

Poudre de guimauve '^ P' 

Miel ft 8. 

Pour 100 pilules. 

Recouvrir de baume de Tolu, suivant le procédé Blaii- 
card — Chaque pilule renferme 25 milligrammes — *i pi- 
lules toutes les heures. (A stiivre,} 

PATHOLOGIE EXTERNE. 

De la perforation des "parois utérines par Vhy^téro- 

mètre. 

Par L.-E. DUPUV, iaterne des hôpitaux de Paris (i) 

m. Mode de production, siège et diagnostic des perforations. 

La portion de Tulérus où se sont produite.^ le plus souvent 
les perforations est le fond de cet organe, surtout au voisi- 
nage de roriôce utérin des trompes où la paroi est moins 
épaisse. 

Lorsque la malrice est fléchio, il peut arriver que Ton per- 
fore la paroi antérieure (rétroflexions) ou la postérieure (anté- 
flexions), ainsi chez la malade, dont Tobservation suit, alors 
que rhystéromèlre avait pénétré à 12 1i2 centimètres, on sen* 
tait que Tulérus était resté en rétroûexion. Il est donc de 
toute évidence que la paroi antérieure de la matrice a dû être 
perforée. 

Obsbrtation vu. — Catkftéris,ne utérin pratiqué 4S0 jours au moins après 
r accouchement. Perforation de l'utérus placé en rétrofitmiem, — Àuiuu 
accident eonstcutif. (Obs. de Rabl-Huckard et Jelojnasj. 

O. B. 28 ans; accouche en novembre 18d9 de 2 jumeaux ; couches difS- 
ciles ; la malade resta pendant 3 mob dans une maison d« santé où ell« 
fat soignée très-vraisemblablement pour un abcès du tiss» eeUnlaire du 
bassin. * 

i'^ juillet 4870. E'ie se plaint d'une perte de sang, datant d« 3 semaines. 

On constate dans le cul-de-sac vaginal, à droite, les rettfs évidents d'un 
exsudât. La sonde utérine est introduite à une profondeur de t centimètrei. 

,1 , -^ 

(1) Voir les n^ 10, 12 et 14 du Progrès inédical. 

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196 



LE PROOKÈS Ua^IOAL 



& i$ilUt, La sonda pénètre iomt difficulté Jusff^à 4M /;2 eHttmètres et 
aWTjÊiU pu. être introduite plm profondément si on Veut désiré. Du reste 
psndemt Vintroduetionde la sonde, on sentait V utérus m rétro/lexion dans le 
cul^'Sae. vaginal postérieur, — Aucua accident rie survînt et au bout de 
14 Jours, la malade reprit ses occupations. 

ïn admettent que Vhystéromètre, introduit par Torifice 
externe du col, ait pénétré à une profondeur de 15 à 19 centi- 
mètres et que l'on sente le boulon de l'in. trument sous la 
paroi abdominale, peut-on affirmer qu'il existe réellement une 
perforation de la paroi utérine ? Répondre à une pareille ques- 
tion nous semblerait oiseux, s'il n'existait dans la science 
une observation parfaitement concluante, prouvant jusqu'à la 
dernière évidence qu'il est possible de pénétrer avec la sonde 
utérine dans la trompe de Fallope rt de la pousser par ce 
canal jusque dans l'abdomen. — Chez une femme de 65 ans, 
atteinte de kyate de Tovaire. Bisçhoflf (1) introduisit à 2 re- 
prises rhystéromèlre dans la matrice à une profondeur de 
47 centimètres, sans rencontrer le moindre obstacle. Plus 
tard, à l'autopsie, il trouva chez cette malade ; iHitérus forte- 
ment porté à droite et incliné sur le môme côté, de telle sorte 
queTorifice utérin de la trompe de Fallope dilaté enferme 
d'entonnoir occupait le sommet de l'organe ; la trompe Irès- 
diiatéc admettait facilement l'hystéromètre. 

Dans dépareilles conditions, on ne saurait nier la pqssibi- 
litédu cathétérisme de la trompe de Fallope ; mais ce fait est 
tout à fait exceptionnel, et il nous semble inutile d'insister 
sur ladispositi-on particulière que présentait le lieu d'inser- 
tion de la trompe, grâce au déplacement de la matrice à 
droite (2) par un kyste volumineux de l'ovaire. — Si nous 
analysons les 2 observations d'Hildebrandt qui pense aussi 
avoir pénétré avec l'hystéromètre dans une des trompes 
pathologiquement dilatée, nous ne tarderons pas à être frappé 
d09» différences énormes qui les séparent du iait de Bischoff. 

Observation viii. — Antéflexion d'un utérus fiasque, ta sonde utérine 
s'enfonce à une profondeur de 43 centimèi'^es, (Obs. JJildelrandt) . 

Femme de 30 ans ; mariée, pas d'enfants ; réglée depuis 15 ans . 

A travers la paroi- abdominale, on ne sent pas le fond do la malricc. 
Portion vaginalo du col, mince, llasquo ; dans le cul-de-sac vagiual anté- 
rieur, on trouve le corps de l'uléfus autélléclii. Avec la so.ide introduite à 
une profondeur de 6 à 5 centimètres on redresse assez facdement l'utérus. 
Paf la polpatiou-bimamielle on trouve l'utérus de dimension normale, 
flanqua eè mou. — On traite la malade par des pessaires intra-utérins. 
Ilildebrandt constate bientôt chez cette femme tes faits suivants : Lorsque 
Ton dirige l'hystéromètre dans la direction de Taxe du bassin, l'instrument 
glisse trôs-facilemeut et est arrêté à 6 ou l> centimètres do profondeur. Mais 
en dirigeant la sonde du côté gauche, celle-ci s'cufouca à une grande pro- 
fondeur et on peut en sentir Vextrémité sous la paroi abdominale.^ la hau- 
teur dB l'ombitic et à 6 ou 7 centimètres à gauche de celui-ci. — Cette ma- 
nœuvre fut répétée pi isieurs fois sans qu'il survint de réaction inflamma- 
toire ; elle produisait cependant un sentiment momentané de douleur et de 
tension. 

OBSERrAfrôx i\'. — Abcès de Votaire droit. Dans le cathétérisme utérin, 
- la sonde péii'itra à 9 et p. lis à MO centimètres àe profondeur. {Ohs. de 
HUdebrandt), 

: Femme de 26 ans, bien réglée depuis l'âge de 2C ans ; accouchement à 
terme il y a 2 ans . 

Présente* tous les signes d'un abcès de l'ovaire droit ; une ponction ex- 
pioraûrice confirme ce diagnostic. — La soude, introduite dans Porifice, 
exlcftié'dti tféli glisse facilement jusqu'à une profondeur de 2. 5 centimètres 
rôuûoiltrc' d'ans le col plusieurs iTTégtilarit<^s qui furent regardées comme des 
pKld de lâ^ maqueuse proéminant fortement; puis après avoir 'franchi un 
obstacle,- dCk sans 'doute à un rétrécissement de l'orifice interne^ elle glisse 
svtsB difficulté at sans douleur, jusqu'à 20 centimètres de profondeur. — Ou 
imprima à la sonde des mouvements de rotation suivant son graml axe : à 
droite l'extrémité de celle-ci poussait une masse solide, tandis qu^à gauche 
ello ne'ronoofttoaUri^îK lufpossible de sentir le bouton derinstrumentsousla 
j*roiab4ominala^ Le-î radmej manœuvres furent répétées plu6ieur3 fois. 

, Dans la . piçinière observation do Hildebrandt. (Obs. VIII) 
nous conslalons quelriues faits qui pourraient à la rigueur 
t^oigner.e» faveur de Tinlroductiou delà sonde utérine 
dans la Irompe ; ce sont : 1° »la laxilé des ligaments larges 
qa^impliqtic Mnijours une déviation utérine ; V* la facilité avec 
lô'ïuene l^ystéromètre pénétrait à gauche, tandis que le fond 

-' ^ • •'" ' ^> ' » • ■ 

{V}Xoc.eif:, "■ ' 
{2}Loc. cit.. 



de Futérus préseotait un obstaoto séiteiiK^GepratentHi ua 
faut pas oublier que la- paroi supérieure de. la matrioe^sl. 
moins épaisse vers chacune de ses extrôxailés; d'autre paella^ 
malade dei&a?»/»^, chez qui la perforation est des' plus évi- 
dentes, offrait enceriaioâ points^ du fond de Lulénis une ré^r 
sislanoe au passage de la sonde bien plus considérable qa'«a^> 
d'autres. (Voir obs. XJ. 

Quant à la deuxième malade. /Observation IX) nousnetrou*^ 
vous absolument aucune des conditions qui pourraient expli- 
quer le passage de l'hystéromètre par la trompe de^Failope. 
— Combien sont nombreuses au contraire les objections que* 
Ton peut adresser à Eildeàrandtl D'abord l'orifice utérin de la» 
trompe a un diamètre si petit, à l'état normal, qu'il admet à* 
peine une soie de sanglier ; ensuite, en admettant môme que 
cet orifice ainsi que la trompe soit pathologiqpiement dilaté 
et qu'il soit possible d'y introduire fticvltment rhystéronaètre' 
nous trouvona encore de sérieuses difficultés à savoir : la di*- 
rection de la trompe, la présence des ligaments larçe et ovu- 
rjque maintenaut la trompe dans sa direction transversale, 
etc. — Du reste les expériences dé Wegner^ que nous avons' 
vérifiées plusieurs fois, rendent évidentes l'impossibilité du* 
cathétérisme de la trompe sur le cadavre, alors même qu'on 
se place dans les conditions les plus favorables. 

En résumé, l'introduction de l'hystéromètre dans Tabdomeii* 
en passant par la trompe ne peut se produire que lorsque 
l'utérus est en latéro-version, et que l'orifice de la trompe^ 
considérablement dilaté, occupe, le-sommet de l'organe. 

Cette disposition est toute fait 'exceptionnelle, et nousn*en 
connaissons qu'une seule observation authentique, celle de 
Bischoff. — Dans les autres cas. la perforation de l'utérus par' 
la sonde nous semble de la plus grande évidence. 

IV. Conséquences de la perforation de Viùiéru9. 

Dans les 17 cas que nous avons trouvés dans la science, il 
n'est survenu aucun accident sérieux, bien que parfois la. 
perforation ait été produite plusieurs fois de suite chez la mô- 
me femme, sans que le chirurgien ail pris la moindre précau* 
lion pour se mettre à l'abri des complications. 

L'observation suivante montre avec quelle témérité on a pu 
manier l'hystéromètre sans amener aucune réaction inflam- 
matoire : 

Observation x. — Catarrhe utérin avec érosions de la portion vaginale du 

col ,' perforations de V utérus par la sonde, faites à plusieurs reprises. — 

Aucune réaction infiammatoire. 

Femme de 28 ans ; 3 accouchements et 2 fausses couches ; la dernière, 
il y a 3 mois et demi, a été suivie de mélrerrhagie abondante. — ^Le sommet 
du poumon gauche présente des signes de tuberculose. 

Utérus mou, flasque, sans contours bien nets. On Ta trouvé d'abord en 
antéllexion, mais il se laisse déplacer facilement et mettre en rétroflexion ; il 
est de volume normal. 

La sonde introduite dans la matrice glisse, sans s'arrêter, dans la dirao- 
tion de l'axe de l'utérus, pénètre toujours plus avant sans rencontrer d'oks- 
tacle, jusqu'à une profondeur de 11 et demi centimètres, en occasionnant 
dep douleurs abdominales vives ; on sent la pointe de' la sonde à 2 et demi 
cer.timètres de Tombilic. — Au spéculum, on trouviB du catarrhe du col 
avec érosions. — • 4 jours après ce premier examen, on perfore une seconde 
fois l'utérus avec la même facilité et L'on sent l'extrémité de rhystéromètre 
au voisinage de l'ombilic. — La malade est ensuite présentée par Haning 
aux élèves de sa clinique ; l'introduction de la sonde jusqu'à la poignée se 
fit sans la moindre difficulté ; on ne rencontra d'obstacle qu'au milieu du fond 
de la matrice, dans les points qui avaient été antérieurement perforés. Cette 
fois aussi, on sentait la pointe de Tinstrument près de Tombilic : cette ma- 
nœuvre occasionna à la malade de vives douleurs. — Cette femme resta 
encore h jours à l'hôpital et en sortit ensuite sans présenter la moinére 
réaction inflammatoire . 

Mais vouloir, ainsi que l'ont fait certains gynécologis! es alle- 
mands, conclure de ces faits à l'innocuité de la perforation de 
l'utérus serait, à nos yeux, une grave imprudence. 

Et d'abord, il nous semble fort probable qu'un certain nom- 
bre de cas malheureux n'ont pas été publiés; d'autre part, de 
la lecture môme des observations que nous avons résumées, 
ici, nous pouvons conclure que la perforation des parois uté- 
rines peut entraîner des complications excessivement sé- 
rieuses. 

Ainsi, cbez^la malade de l'Obs. I, le parenchyme utérin éUii 



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LE PROGRES MEDICAL 



197 



vascularisé au point die présenter les caractères d'un véritable 
tissu caverneux; n'aurait-on pu, en pareil cas, provoquer une 
véritable hémorrhagie et un épanchement sanguin péritonéal 
fort grave ? 

Dans Tune des observations de Hildebrandt, (Observa- 
tion IX) nous avons vu co chirurgien repousser avec l'hysté- 
romètre introduit dans l'abdomen un abcès ovarique considé- 
rable, existant du côté droit; sans aucun doute, une manœu- 
vre semblable, pratiquée, dans des condilions analogues pour- 
rait amener la rupture de la poche purulente et consécuti- 
vement une périlonilo mortelle. 

Est-il besoin, du reste, de rappeler ici combien la matrice 
est un organe susceptible et que les opérations les plus sim- 
ples pratiquées sur elles ont été suivies parfois de redoutables 
complications. 

Pour conclure, nous pensons que lorsqu'on trouve un uté- 
rus mou, flasque, sans contours nettement limités, ou dans 
toute autre condition permettant do prévoir uue perforation 
fticile du pareuchyme, il faut renoncer à l'hystéromètre qui 
devient un investigateur inlîdèle, sinon dangereux. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 

Séance du 30 septembre. — Présidence de M. Depaul. 

M. Delpegii LVpidémic cholérique continue à décroître; du 
22 au 29 septembre inclusivement, il n'y a eu que C6 décès. 
Dans tous les hôpitaux on a placé les cholériques dans des 
salles spéciales; malgré cela 34 cas se sont développés chez 
des malades atteints de diverses afToctioas ; lundis qu'il n'en 
est entré que 29. Dans les hôpitaux militaires il n'y a eu 
que deux décès le "24 septembre. EnQn, coutrairemeiit à ce 
qui avait été dit dans le procèdent compte-rendu, le cexc fémi- 
nin a été plus atteint que l'autre. En effet, 307 décès ont été 
constatés depuis le commencement de l'épidémie, 168 ont at- 
teint des femmes et 139 des hommes. Soit une différence en 
plus de 29 pour les femmes. 

M. lE Président. L'académie a encore à enregistrer aujour- 
d'hui uno nouvelle perle, celle de M. Vulfrang Gerdy membre 
correspoudand national depuis 1840. 

M. LE Docteur Crpcq (de Bruxelles), fait une lecture sur 
\qs parotides consécutives aux matadies aiguës 

—L'ordre du jour appelle la suite de la discussion sur les 
diarrhées càoléri formes et le choléra. 

M. Fauvel, n'aurait pas voulu prendre part à la discus- 
sion, selon lui iuoportune; quand l'ennemi esi dans la place 
il faut non pas discuter, mais combattre. Cependant il n'a pu 
laisser M. Lecadre d'abord, M. Guérin ensuite, soutenir la 
théorie du développcjnent spontané du chcléra, sans proteste»-. 
A propos de l'épidémie du Havre, M. Lecadre nio. qu'elle ait 
été importée parce qu'il n'a pas observé de cas manifeste d'im- 
portation. Mais est-ce une raison suffisante et le fait ne peut- 
il^ quand môme exister? Quant à M. J. Guérin dans les de*ux 
séances précédentes il a soutenu avec lalent, mais sans succès 
la théorie inventée, par lui depuis quaraste ans, il n'a appor- 
té aucun fait nouveau, bien plus, il n'a tenu compte des tra- 
vaux qui ont été publiés par la Commission sanitaire do 
Constaulinoplcpar M. Barth.M. Briquet, M. Besnier. L'orateur 
incidemment répond à ceux qui ont critiqué et demandé l'a- 
bolition des quarantaines. Certainement elles n'offrent qu'une 
garantie relative, mais qui vaut mieux cependant que rien du 
tout. En résumé, le choléra est une maladie épidémique, d'ori- 
gine Indienne; jamais il n'est allé d'un lieu à un autre avant le 
temps matériel nécessaire à un homme pour faire le trajet; 
il ne doit pas être confondu avec le choléra-noslras qui est 
une maladie bénigne, qui nait par suite de certaines circons- 
tances, reste sur place, ne se développe pas, et ne se propage pas 
et cesse avec les circonstances qui Ton produit. La théorie do 
M. J. Guérin amène à rejeter les moyens prophylactiques dont 
on s'est servi jusqu'à présent pour y substituer une thérapeu- 
tique digne du moyen-age. 
M. J. GuBRjN, répond en quelques mots à M. Fauvel, il 



trouve que son argumentation n'est pas sérieuse. Il lui a re- 
proché d'avoir édifié sa théorie, dans son cabinet et sans lavoir 
contrôlée par l'observation, et à ce propos, M. Guérin rappelle 
que pendant toute la durée de l'épidémie -de 183î; il ne s'est 
pas couché et a passé les nuits près des malade». G. Bi 

/ ■ ■■ ■ ■ * ■ 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du 27 juin. — Présidence de M. Çiiaucot. 

Tumear tuberculeuse déTcIoppée h la fnee Interne de Ift . 

dure-mère, dans la fosse cérébelleuse «çauche, sans adlié- 

renée avec le eervcict ; — mort par tnbcreu3isat£on aSguë 

généralisée, par M. L. Colin, profossc.ir au Val-dc-Grûce. 

Cette pièce me semble intéressante au point de vue clinique 
ci aîiatomirjue. La tumeur siège, on le voit, à la face interne 
de la duro-mcre, à peu près au centre de la f jssc cér^'^belleuife 
gauche. 

L^s gros tuborcules du cervelet sont relalivement fréquents, 
mois c'est la première fois que je rencontre une tumeur du 
volume de celle ci, à la snrfnce de la dure-mère, sans adhé- 
rence aucune avec le cervelet ni môme avec les méninges 
visc.'ralos. La tumeur était tellement libre de toute adhérence 
de ce rôté qu'on enleva, comme d'habitude, la masse encé- 
phalique, cerveau, cervelet, protubéranfc, sans éprouver le 
moindre obstacle, sans observer le moindre tiraillement, et 
sans produire la déchirure la plus superficielle ; je n'aperçus 
ce grorf tubercule qu'en jetant, après l'autopsie, un coup d'oeil 
dans l'intérieur de la cavité crânienne. 

A la coupe, on reconnait la couleur jaune verdâtre homo- 
gène du gros tubercule des centres nerveux; une pellicule 
nacrée très-rrince, émanant de la face interne de la dure- 
mère (arachîioïlc pari/'tale ') recouvre la partie de îa tumeur 
qui fuit sailli? dans la fo.-se cérébelleuse. 

Au niveau môme de la surface d'implantation de cette tu- 
meur de la dure-mère, on observe un épaississement notable, 
discoïde, de la méuiugc qui n'a contracté aucanc adhérence 
avec l'enveloppe osseuse ; mais ou constate à ce niveau un 
commencement de résorption de la table interne de roccipi- 
tal qui est aminci en forme de cupule. 

Le malade était entré à l'hôpital du Val-de-Grâce le 1*^' Jan- 
vier 1873 ; il fut enlevé, eu dix-huit jours, par une atteinte de 
tuberculisation aiguë avec prédominance des symptômes cé- 
rébraux et pulmonaires ; nous constalion.s à l'autopsie, de» 
granulations disséminées dans le foie, la rate, les reins, con* 
fluentes dans le parenchyme des poumons qui en étaient en- 
tièrement criblés. La pie-mère en offrait également un grand 
nombre, surtout à la base du cerveau et du cervelet. 

J'insiste sur ce fait que les seuls symptômes observés furent 
ceux dj la tubercalL-ation aiguë; malgré son ancienneté évi- 
dente, prouvée par son volume, par l'épaisissem^nt de la dure- 
mère à son point d'insertion, et enfin par l'amincissement à 
ce niveau, de l'enveioppe osseuse, la tumeur qui nous occupe 
ne se révéla par aucun signe spécial ni avant, ni pendant le 
séjour du malade à l'hôpital. 

Lorsqu'il y a dix ans je cherohai à résumer, d'après mes 
observations personnelles, Thistoire de la t-uberculisation 
aiguë, j'adoptai, comme distinction capitale, la division .de 
cette maladie en deux formes principales: Tuac primitive; 
survenant chez un sujet sain, à l'instar d'une pyrexie ; l'autre 
secondaire, se manifestant chez un sujet préalablement tuber- 
culeux. C'est sur ces faits que je me basais dès lors poi i 
soutenir, contrairement aux doctrines allemandes, l'unité de 
la tuberculisation à laquelle aujourd'hui on revient de plus 
en plus. 

Le cas actuel est un exemple remarquable d'une tiiberci^lî- 
sation aiguë secondaire, dans laquelle au lieu d'occuper soit 
les poumons, soit les ganglions, la lésion inittale s*étail déve^ 
loppée dans l'épaisseur des méninges. 

Séance du 4 juillet. — Présidence de M. Charcot. 

i. Anatomie d'an mol^on d*auiputatlon. — Hématome kys^ 
tlifiie» probablement formé dans on ganglion Inguinal, pAr 

M. DRANSA.RT, interne des hOpitaux. 

M. Dransart met sous les yeux delà socié té .des pièces re- 



k 



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198 



LK PROORKS MEDICAL 



cueillies dans le service de M. M. Sée à l'hôpiial SLo-Hugéuie. 
Il s'agit d'un enfaut de 14 ans, (fut, doux ans auparavant, avait 
été amputé de la cuisse gauche par M. Marjoliu pour une tu- 
meur blanche du genou, et qui revint mourir de tuberculose, 
duus un état de cachexie avancé. 

Le préseutQleur montre le moignon ampulé et disséqué. On 
y remarque Valrophie du lissu adipeux, et un élat poreux de 
fémur qui est réduit presque à une simple coque osseuse. La 
aubstance médullaire est compléiement résorbée. 

L'exlrémilé du nerf sciatique offre une hypertrophie remar- 
quable, ol un renflement en massue adhérant par du tissu 
conjoncdf à la partie inférieure du moignon.. La moélie a été 
enlevée, cl n'offrait à Toeil nu aucune atrophie visible des 
cordons latéraux du côté gauche : Texameu histologique sera 
complété ultérieurement. 

Sur le môme sujet, il existait a la région inguinale corres. 
pondante deux tumeurs volumineuses, que Ton avait considé- 
rées pendant la vie comme des bubons scrofuleux, et qui 
présentaient quelques particulariiés de structure intéressan- 
tes. Effectivement, sur une coupe, on trouve qu elles sont 
remplies d'une masse rougeâtre. hématique, mêlée à des gru- 
meaux de substance caséeuse. La paroi en est épaisse et 
fibreuse, tapissée à sa fuce interne, par une couche de néo- 
membranes organisées et vasculaires. Sur certains points, ces 
néomembranes cloisonnent le kyste et tendent à en rappro- 
cher les parois. 

A cette première tumeur est accolé un autre kyste du même 
genre, contenant ('gaiement du sang et de la matière casé- 
euse. Le lOvit es'. silu5 a* -lavaal (U'i va:.-s?aux fémoraux, à la 
base du lriaugL*de Scarpa. Les co.incxions de la tumeur avec 
le i autres ganglions inguinaux et avec les lymphatiques u'ont 
pas été suffisamment précis(fe3. 

M. Dransartse demande si clans ce cas il ne s'agit pas d'un 
ganglion devenu kystique, dans lequel une héraorrhagie se 
serait produite par rupture des vaisseaux des néomembraues. 

%, Tumeur du testicule, probablement de nature sureoma* 
(eose^ par M. Rkglub, interne des hôpitaux. 

M. Reclus présente une tumeur du testicule enlevée par 
M. Broca à un homme de 41 ans. Le début de l'affection parait 
remonter à dix ans. 

A ce moment, il n'y avait que de petites inégalités, assez 
prurigineuses : le développement de la tumeur, très lent d'a- 
hjcà, se fil assez rapidement dans les quatre dernières années, 
depuis cinq mois surtout, elle grossit du double. La Faute du 
malade n'a d*ailleurs jamais été compromise, et le cordon est 
toujours resté intact. 

La tumeur, enlevée il y a 3 jours, atteint le volume du poing ; 
elle est blanchâtre, lobulée, larducée : sur quelques points, on 
y voit des foyers caséeux et des Ilots hémorragiques. Le dia^ç- 
nostic porté d'après l'examen direct à l'œil nu est celui de 
sarcome. L'examen microscopique de la tumeur n*a pas été 
ternis. 

I/lérns et TAgln doubles elieis nue femme uceouchée quelque 
temps auparavant par M. Hirnb, interne des hôpitaux. 

M. lIiRNB présente un beau spécimen d'utérus et de vagin 
doubles. L'utérus était bilobé, et chaque loge séparée venait 
te rejoindre au voisinage du col pour s'aboucher dans un 
conduit vaginal partitailier. L'un de ces conduits, le droit, 
était complet et arrivé jusqu'au col utérin ; l'autre s'arrêtait 
au voisinage de cet organe. Au fond des cul-de-sac vaginaiix 
existait un petit perluis qui faisait communiquer le vagin 
droit et le gauche. 

Cette pièce a été recueillie à St-Antoiue, dans le service de 
M. Cadet Gassicourt, chez une femme accouchée 3 semaines 
auparavant d'un enfant bien portant et venu à terme. 

M. HouBL. Les présentations d'utérus bicorne, d'utérus 
double, sont fréquentes, cela n'est pas. l'intérêt de la pièce : il 
réside surtout dans ce fait, que la femme a pu mener une 
grossesse complètement à bon terme. Il y a aussi cette parti- 
cularité remarquable, que les deux portions de Tutérus, aussi 
bien celle qui ne renfermait pas le produit de la conception 
que l'autre, ont subides modifications hypertrophiques paral- 



lèles. Effectivement, Tutérus gauche qui ne renfermait pas de 
fœtus, est presque aussi volumineux que le droit, et comme 
lui, il est entrain de subir révolution régressive qui euccède 
à Taccouchement. 

Quant au vagin doubl?, très-évident sur cette pièce^ c'est 
également une anomalie assez commune, et qui accompagne 
d'ordinaire les utérus doubles. Mais habituellement la cloison 
médiane est complète, et les deux conduits ne communiquent 
pas à la partie supérieure. C'est donc là un point qu'il faut 
mettre en relief, car ou pourrait se demander si la perforation 
est bien naturelle, et si el)e ne s'est pas produite pendant le 
travail de l'accouchement. 

M. LiouviLLE. Le fait de M. Hirno me remet en mémoire 
un cas analogue dans lequel les deux conduits vaginaux étant 
distincts, on arrivait à un utérus également double, sauf dans 
Fa porlioii inférieure- On pouvait, par chacun des vagins, faire 
pénétrer un hysléromètre, et les dnux instruments se rencon- 
traient dans la cavité utérine, preuve que la cloison médiane 
de séparation était incomplète. La malade accoucha plusieurs 
fois, et chaque fois l'accouchement se fit par le même conduit 
vaginal. L'autre, quoique susceptible de se dilater également, 
ne pouvait le suppléer. 

M. HouEL. On connaît pourtant quelques cas dans lesquels 
les deux vagins fonctionnaient indistinctement. 

M. Lkdentu. L'ouverture de la cloison vaginale à sa partie 
supérieure n'est pas un fait aussi exceptionnel que le pense 
M Houel ; quelques cas de ce genre se trouvent mentionnés 
dans ia thèse de M. Lefort. Il est peut-être moins commun de 
rencontrer une cloison complète, séparant deux cavités utéri- 
nes distinctes. 



REVUE MÉDICALE 

m. — DerarthiKe déformante (ArthntU de formant), par le 
professeur A. G* DnA.CHHiLNN. 

Qu'est-ce que l'arthrite déformante"? L'auteur se rallie à la 
détihitiondeHayganh : a Cest une ntaWdie presque exclusive- 
ment propre au sexe féminin (l) ; elle n'est pas accompagnée 
de fièvre ; le gonflement dans les régions articulaires est tou- 
jours compliqué de celui des os mêmes ; les couches extérieu- 
res ne sont pas enflammées et les muscles ne paraissent pas 
souffrir. » 28 cas observés par M. Drachmann concernent des 
femmes. L'opinion^ généralement admise, que la maladie atta- 
que plutôt les personnes âgées et pauvres, n'est point confir- 
mée par l'expérience. Eu effet, parmi ces i8 femmes, 4 avaient 
éprouvé les premières atteintes de la maladie avant la 20® an- 
née ; chez 6, elle avait débuté entre 20 et 25 nus cl chez 9 
entre 25 et 40 ans ; 5 avaient été affectées à lâge de 40 a 30 ans 
et 4 seulement plus tara ; 9, ou un tiers, appartenaient aux 
classes aisées. 

Quels sont les symptômes de l'aithrite déformante 1 La ma- 
ladie débuterait le plus souvent par les petites articulations, 
surtout celle des mains. La fièvre ne manque pas toujours. Le 
craquement caractéristique ne se fait pas longtemps attendre. 
Des difformités surviennent habituellement ; quelquefois une 
ou plusieurs articulations peuvent récupérer une mobilité 
presque normale, tandis que d'autres se prennent. « Quand 
la maladie débute dans une des articulations coxo-fémorales» 
'^lle passe souvent dans l'autre, mais toutes les autres articu- 
lations du corps sont ordinairement épargnées, de même que, 
quand la maladie commence dans les petites articulations, elle 
gagne successivement et d'une manière assez régulière toutes 
les autres, ou presque toutes, sauf celles de la hanche qui, 
dans ce cas^ reste indemne. 

L'auteur n'a guère observé, comme causes prédisposantes, 
que des rhumatismes aigus et des anomalies de la menstrua- 
tion ; comme causes déterminantes, il cite le travail excessif 
et prolongé, 1 influence des habitations humides, les refroidis- 
sements, la ménopause, etc. — Dans un des cas, qu'il rap- 
porte ave ; détails, M. Drachmann n'a pas vu se produire Tan. 

(i; CeUe opinion est quelque peu exagérée ; il n'est pas si rare queTan- 
teur l'avance, de rencontrer celte forme de rhumatisme chez l'homme. 



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LE PRÛORfiS MEDICAL 



199 



kylose, mais préeisément le contraire, c'est-à-^ire une m'obi* 
lilé anormale el excessive. 

Suivaut les indicdlions de M. Bdcker» mises en relief par 
M. Charcot, l'auteur a porté ses investigations sur Turine et 
sembto avoir constaté d'une manière définitive que la quantité 
d*acide pbosphorique de Turine est toujours diminuée cbez les 
personnes qui souffrent de Tarthrile déformante. £n moyenne, 
cbez 20 malades, plusieurs fois examinés, il a trouvé 1 gr. 194 
en 24 beures, tandis que la quantité normale d'acide pbos- 
pborique dans l'urine varie entre 2 gr. 5 et 5 gr. 8. Par contre 
le sang devait en contenir une quantité plus grande (Bdcker), 
mais l'auteur n'a pas pu faire de recberches sur ce point. 

Le siège principal de la maladie et son point de départ se- 
raient dans les tissus osseux et cartilagineux. Il a noté le dé- 
périssement du cartilage, et, dans le tissu cellulaire périarti- 
culaire et intra-capsulaire des dépôts de graisse abondants. 
Ordinairement, la synovie cbange d'aspect de très-bonne 
beure. 

L'analyse chimique montre que ces concrétions contiennent 
un peu plus de chaux que les os. Dans les concrétions gout- 
teuses, on rencontre des urates en abondance ; c'est là un 
caractère distinctif. Pourtant, la diaguose différentielle pré- 
sume parfois des difficultés. « Le rapport entre l'arthrite défor- 
mante et le rhumatisme est au contraire assez intime et l'au- 
teur n'est pas éloigné d'admettre que les cas d'arthrite défor- 
mante puissent être regardés comme des manifestations ma- 
lignes ou plus graves de la dia thèse rhumatismale. — La 
connexion entre l'arthrite défortnante et l'endocardite, mise 
en avant par Hueter, n'est pas confirmée par M. Drachtnann 
(1). — Le pronostic est toujours plus ou moins mauvais. 

Comme moyens thérapeutiques, l'auteur mentionne les bains 

romains, ceux de Tœplitz, les bains de potasse, l'électricité el 

la gymnastique (frictions, massage, mouvements passifs mo- 

! dérés). « La chaleur est très-recherchée par les malades; le 

I froid, l'humidité et le repos absolu leur sont, au contraire, 

constamment nuisibles. » [Nordiskt Medic, Arkiv. 1873). 

IV. ^ Da traltcmeiit du fhuiuatlsiiie goutteux, par Adaus. 

Les affections rhumatismales chroniques résistant souvent 
aux traitements, en apparence les mieux ordonnés, ont motivé 
l'emploi des agents médicamenteux les plus variés. Toutefois 
si le nombr9 de ces age:its est nombreux, leur eiricacité est 
loin de répondre à ce que tout d'abord on attend d'eux. Aussi 
est-il utile de faire connaître les moyens qui sont recomman- 
dés par les médecins qui étudient d'une façon spéciale les 
différentes formes du rhumatisme. C'est ce que nous allons 
faire en résumant aussi succinctement que possible plusieurs 
observations consignées par Adams dans la deuxième édition 
de son livre intitulé : On rheumatic Goût. Dans ces obser- 
vations, le professeur de Dublin déclare avoir obtenu une 
amélioration remarquable grâce à un mode de traitement 
encore peu connu. 

1. Rhumatisme goutU^ux', HydHodate de potasse et bains 
chauds. — Elisa Fisher. 50 ans Presque toutes ses jointures 
sauf les hanches et les épaules sont symétriquement affectées 
de rhumatisme goutteux. Traitement : hydriodate de potasse 
et bains chauds à une haute température. Au bout de 6 mois, 
amélioraticn telle que cette femme put reprendre son métier 
de servante. Elle conservait cependant un certain degré de 
raideur dans les jointures des membres inférieurs Sur les 
conseils de M. Adams, elle prit des bains turcs durant l'au- 
tomne de 18(57 et 1868, la roideur disparut complètement six 
ans après la sortie de la malade do l'hôpital M. Adams ayant 
revu cette femme, constata qu'il ne restait plus que des nodo- 
sités, d ailleurs indolores, sur quelques-unes des jointures des 
doigts, vestiges du rhumatisme goutteux. 

IL Arthrite r humatismale chronique intéressant principatf ment 
les jointures tiào4arsienne, duiarse.dumétatarse, de la main et 
des doigts. M. Léonard, 35 ans, domestique. Sous l'action du 

(l}£xi lace des faits de M. DrachmaDii, on pourrait en opposer un certain 
nombre où la réalité de l'endocardite n'est pas discutable. (Voy. Charcot 
— Leron» rliniçM€8Sur les maladies des vieillards^ etc.; p. 187 et B. Bail. — 
Dn rhumatisme viscéral , p. 61, 121, etc.) 



froid bumide, auquel il fut soumis une nuit, étaîit ivrt^, il fut 
atteint d*un thumatisnie aigu ({ui dura six semaines. Deux ans 
plus tard, excès tie Itâvail, exposition à des courants d'air, 1§ 
corps étant en sueur. Alors qull était dans ces maûyàise3 con- 
ditions depuis deux mois, apparurent du gonflement et des 
douleurs dans les articulations tibio-tarsiennes et. dans les 
pieds. Les douleurs étaient comparables à celles de la brûlure. 
Calmées par le repos, elles reparaissaient avec une .nouvelle 
intensité lorsqu'il marchait de nouveau. Les mains s'étant 
prises à leur tour, M. L. entra à l'hôpital où l'on nota ce qui 
suit : 

Elar^'ssement des articulations tibio-iarsiennes, de pression 
du cou Mb-pied, abaissement du pied, projection en dedans.de 
l'astragale et de l'os naviculaire. Le tarse, à droite, mesure 
lO pouces 3(4 et, à gauche, 1i4 do pouce de moins. La flexion 
et l'extension du pied sont possibles, mais ituparfaites et s'ac- 
compagnent de crépitation articulaire. Dans la marche, le 
pied t'epose sur son bord externe. L'ascension des escaliers 
s'efllectue assez facilement, mais la descente est irrégulière, 
brusque : on dirait que le malade a une jambe de bois. 
Modéré, l'exercice est avantageux ; exagéré, il exaspère les 
douleurs, surtout le lendemain. Un repos continu, pendant 
5 ou 6 jours par exemple, est nuisible : les jointures devien- 
nent si roîdes, au dire du malade, qu'il lui faut deux jours 
pour revenir à son état antérieur à la période de repos. Le 
temps humide est mauvais pour lui. Pendant six mois, on 
observa des exaeerbations de â ou 3 jours, caractérisées par 
de la chaleur, de la douleur et du gonflement (Art. tibio-tar- 
siennes, art. des piedâ), sans aucun trouble fonctionnel, du 
reste. — Douleurs rhumatismales erratiques (épaules; mains). 

traitement, L'hydriodate de potasse, durant près de 2 mois, 
n'a pas soulagé M. L. d'une manière sensible. Eu revanche, 
l'usage continu de Télectuaire des pensionnaires de Chelsea 
lui a rendu de réels services. Les liniments stimulants ont 
été parfois utiles. Il avait pour habitude d'envelopper les arti- 
culations tibio tarsiennes, soit avec des bandes de flanelle, 
soit avec do la ouate recouverte de tafl'etas gommé et main- 
teniie par une bande. Afin de fortifier la sauté générale, on 
conseillé è M. L. .. d'aller sur les bords de la mer (1 août 1855). 
En septembre, l'amélioration était considérable; l'ascension et 
la descente des escaliers se fait aisément et bien que les dé- 
formations et la crépitation persistent M. L... reprend ses oc- 
cupations. RevU 12 and après sa sortie de l'hôpital, M. L... a 
déclaré avoir toujours pu exercer son métier et ne plus 
éprouver qu'une sensation de faiblesse et de roideur dans les 
articulations tlbio-tarsiennes et celles des pieds. {Lôc. cit., 
p. 256-ÎU2). 

IIL Lady E... Rhumatisme goutteux occupant les poignets, 
les mains et les genoux. Impossibilité de marcher, de jouer 
de la harpe ou de toucher du piano, occupations favorites 
de la malade. Santé générale indemne. 

Traitement : Frictions, 3 fois par jour, avec l'onguent d'hy- 
driodate de potasse; à Tintérieur décoction et teinture de 
quinquina avec carbonate de soude et jus de citron, à l'état 
d'eflervescence. — Au bout de deux mois environ la gnérison 
était presque complète : la malade marchait sans boiter et était 
capable de jouer de ses instruments de musique favoris. Il ne 
restait qu'une difformité légère, mais caractéristique, des 
doigts. 

IV. Arthrite rhumatismale, chronique, de rarticulation 
tibio-tarsienney dutarseetde quelques autres articulations du 
pied droit ; dilatation d'une bourse séreuse en avant de la jointure 
tiàiO'tarsienne. —James Foley, 33 ans. Le pied droit, gonflé, 
mesurait un pouce et demi de plus que le gauche ; projection 
de son bord interne, correspondant à l'os naviculaire et au 
premier cunéiforme. Sur la partie la plus élevée du coU de- 
pied, immédiatement en avant de l'articulation tibio-tarsienne 
et derrière les tendons extenseurs, tumeur dure, inélastique, 
delà grosseur d'une noix, glissant sous le doigt et renfermant 
un corps étranger. Dépression du cou-depied. Mobilité mé- 
diocre de l'articulation médio- tarsienne. Déformation' des 
orteils. L'articulation tibio-tarsienne, roide, mesurtmt un 
demi pouce de plus que celle du c6té sain, donne dé là crépi- 
tation dans les mouvements. — La marche était pénurie ; le 



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MO 



LE PB0ORÈ8 MÉDICAL 



malade marchait sur le lalon, portant le poids du corps autant 
ftie possible sur le bord externe. La descente des escaliers 
était difficile et douloureuse ; l'ascension s'effectuait facile- 
ment.! Ainsi, avant d'entrer à Thôpilal, quand le malade avait 
à descendre un escalier, ayant un fardeau quelconque, il des- 
cendait à reculons. Les temps humides augmentent la douleur. 
J, F. souffre davantage lorsque la pluie doit tomber. Au lit 
nulle sensation désagréable. Aucune douleur dans les autres 
jointures. 

L'articulation tibio-larsienne droite est plus vol^imineuse 
que la gauche. La température du pied droit est plus élevée 
que celle du gauche surtout au niveau du cou-de-pied où il y 
a du gonflement. Au début, l'affeclion articulaire parut être 
une inflammation ordinaire et due à l'excès de travail ; mais le 
malade ayant continué à être exposé au froid et à rhumidilé 
les traits caractéristiques delà maladie se sont manifestés. 

Traitement, Purgatif ; 4 sangsues sur le cou depied droit ; 
elles ont coulé abondamment durant plusieurs heures. A la 
suite, diminution de la douleur et meilleur aspect du pied. 

5 mars, Electuaire des pensionnaires de Chelsea ; frictions et 
applications d'onguent d'iodure de potassium sur Tariicula- 
tion tibio-tarsienne et le pied. Après un mois de ce traiiement, 
la douleur avait tout à fait disparu et le malade quitta l'hôpital. 
^— A la date du 18 juin, l'amélioration avait continué. Toute- 
fois, le malade dit qu'il a encore de la roideur lorsque, le 
matin, il commence à monter et à descendre les escaliers, mais 
que, quand il esta son travail depuis quelque temps, cette 
roideur s'en va. Chaque jour, ajoute-t-il, il récupère le libre 
usage de son pied. 

21 juillet. La saillie due à la dilatation delà bourse séreuse 
Q presque disparu. La circonférence du cou-de~pied a dimi- 
nué d'un pouce par rapport à ce qu'elle était lors de l'admis- 
sion à l'hôpital. La difformité caracléristiuue et la proéminence 
du scaphoïde et de l'os cunéiforme interne existent toujours, 
mais la configuration générale du pied est bien plus régulière, 
il est à peu près revenu à ses dimensions normales. (Loc. cit,^ 
p. 419). 

Pour compléter cette analyse nous allons reprodis^e les 
formules employées par M. Adams. 

Electuaire ies pensionnaires de Ckelsea. 

Gomme de gaiac. 1 gr. 80 

Poudre de rhubarbe 3 60 

Poudre de crôme de tartre (Bitartrate de potasse) . 3 00 

Fleur de soufre 30 00 

Poudre de noix muscade n® 1 00 

Miel purifié 375 00 

Une cuillerée à café matin et soir. 

LinitnenU* 

Teinture d'iode 30 gr. 80 

Liniment camphré composé 60 00 

Hydriodate de potasse (lodure de potassium) ... 1 gr. 80 

00 

00 
60 



plet d'une méthode, qui, quoique déjà générale, est cependant 
assez récente et n'a pas encore été exposée didactiquemeni 
dans beaucoup de traités de chirurgie. 



Liniment savonneux 30 

Liniment savonneux 62 

Acide hydrocyanique . 3 

Extrait de belladone. .*..... 3 

Fomentation. 

Extrait de ciguô 1 gr, 

— aqueux d'opium....* 1 

— - de belladone 1 

Décoction de pavot blanc * 500 



80 
80 
80 
00 



BIBLIOGRAPfflE 

SléBieilts de ehlrarglc eliaiqae par J. C. Félix Gotok, chirurgien 
de l'hôpital Neoker. J. B. Baillère, éditeur*— 1878. (Suite ) (1) 

Il Dans la ôeoonde partie de ses Eléments de cMrw^ieclini^ 
fue, M. Guyon comprend : l'anesthésie chirurgicale, les prin 
«ipes généraux des opérations et les méthodes opératoires; 
les opérations usuelles et la petite «hlrurgie. M. Guyonn'a 
pas consacré moms de 50 pages de scm trdilé à l'élude (de 
fànestliésie. C'est un résumé li»ès*4tttnarq«aMe et lrès-*oi*iv. 



U y a trente ans, Velpeau, traduisant en cela Timpression générale, pou* 
vait écrire cette phrase : • Eviter la douleur dans les opérations est un» 
chimère, quil n'est plus permis de poursuivre aujourd'hui. » Dix ans na 
s'étaient pas écoulés que le problème de l'anesthésie était complètement 
résolu et qu'aucun chirurgien ne pouvait plus refuser à ses opérés les béiié« 
fices de la découverte . 

L^auteur débuto dans la question par un aperçu historique très-intéressant 
et très précis. Il a fait, dit-il, de larges emprunts au traité d'Anesthésie chi- 
rurgicale de M. Maurice l'errin. Les breuvages somnifères de Guy de Chau-* 
liac; Vodoration de Porta^ le haschich des Indéens. la mandragore^ les opia-^ 
cées de Sassaid, chirurgien de la Charité en 18-47 et do Demme : la compres- 
sion des troncs nerveuofy par James Moore en Angleterre, la compression 
c»Vc«/atrc des membres, par M. Liégard (de Caen), la frigétHUion^ pwf 
Larrey et Vulpian, V Ivresse alcoolique tentée par Blandin et Percy, I0 
somnambulisme^ par Cloquet et V hypnotisme , par Brown en 1829... telles sont 
les tentatives en faveur de l'anesthésie chirurgicale qui précédèrent le règne 
de Téther et du chloroforme. 

C*es^ seulement en 1847 que les propriétés stupéfiantes do Téther donné-' 
rent à Morton et à Jackson l'idée de les appliquer à la pratique des opéra- 
tions chirurgicales. Flourens, le premier,expérimenta en France, le chloro- 
forme chez les animaux ; mais ce fut Simpson, d'Edimbourg qui.le premier, 
l'essaya sur l'homme le 10 novembre 1847. 

Après un récit très-intéressant et très-utile des différentes phases de 
l'anesthésie. M. Guyôn étudia les propriétés des agents anesthésiques: 
l'éther, l'amylènc, le protoxyde d'azote, le chloroforme,et il expose les qua- 
lités nécessaires pour que leur usage soit sans dauger et que leur action 
soit aussi précise que possible. 

« Le chloroforme pur doit ôlre neutre, et par coust^queat ne doit pas rougit 
le papier bldu de tournesol; s'il le décolore, c'est qu'il renferme une cer- 
taine proportion de chlore. Il ne doit pa» précipiter par l'azotate d'argent, 
ni devenir opalin lorsqu'on lo verse dans l'eau. Enfin, au contact d'une 
allumette le chloroforme ne s'enQamme pas. La présence d'une quantité no* 
table d'élher ou mSme d'alcool pourrait seule lui communiquer cette pro- 
priété. Quelques gouttes do chloroforme versées dans la paume de la main 
ne doivent pas, après évaporation, laisser de résidu : autrement, il contien- 
drait des produits empyreumatiques. » 

Quels sont les effets des anesthésiques? Après avoir signalé les trois 
périodes observées par Longet et FJourens chez les animaux auxquels iU 
administraient le chlorofurrae, M. Guyon admet que chez l'homme on peut 
aussi distinguer trois périodes dans les effets du chloroforme: périodes 
d'excitation, d'insensibilité H de collapsus, mais celte succession offre moisB 
de netteté que dans les expériences physiologiques. Puis, il étudie ea détail 
l'action du chloroforme, sur l'intelligence, la sensibilité, la motricité, la res- 

Siration, la circulation et la calorification. D'après les recherches récentes de 
IM Perrin et Bœckel pendant la durée de la chloroformisation , chex 
l'homme on observe un abaisseujent de température qui varie de 4 a 7 
dixièmes de degré, tandis que chez les animaux le thermomètre peut descen- 
dre de 2 à 3 degrés. 

Les anesthésiqu<*s agissentrils on produisant l'anémie des centres nerveux 
(Cl- Bernard) ou par asphyxie on altérant le sang? [déformation des globules 
de Harley et Samson ; combinaisons avec les globules analogues à celles 
de l'oxyde de carbone par de Gruby ; carbone du chloroforme s'unîssant à 
l'oxygène du sang pour former de l'acide carbonique par Dcthmold et Oza- 
nara). Non, les anesthésiques exercent par ^intermédiaire de la circulation 
une action primitive et spéciale sur lo système nerveux (expériences de 
Cl. Bernard, de Longet, de Perrin) . MaiSj le chloroforme est aussij d'après 
Cl. Bernard, un poison du cœur : il en détermine TarrSt ; d'où les syncopes 
fréquen'es dans la chloroformisation. On pourrait donc, dit l'éminent 
physiologiste, se demander si le chloroforme no serait pas formé de deux 
agents différents, l'un unesthésique, l'autre agissant comme poison du cœur. 
Si l'on arrivait jamais à st^parer chimiquement ces deux agents, combien la 
pratique de Vanesthésie chirurgicale deviendrait plus facile et plus sOre ! 

Après l'exposé tliéorique du rôle et des effets dn chloroforme, viennent 
des considérations très- pratiques sur les indications et les contre- indicatioi» 
des anesthésiques. Certaines névroses, l'alcoolisme, les affections du cœur et 
des poumons sont souvent une contre-indication. En résumé, quelles sont 
les règles de l'anesthésie, les accidents les plus fréquent8,leurs causes et les 
moyens d'y remédier?.... M- Guyon divise en trois classes lest moyens qui 
peuvent servir à combattre les accidents chloroformiques. l** Moyens qui 
agissent sur le système nerveux: stimulation par la flagellation de la fac* 
et du creux épigastrique, titillation delà luette, grattage du pharynx ;• élec- 
tricité, courants continus surtout (le pôle positif dans le rectum, le pôle négf 
tif dans la bouche de manière a obtenir un courant ascendant {Ùogros et 
Gnimus'. 2« Moyens qui agissent sur la circulation : tôte déclive ; snBpen- 
sion par les pieds, etc.. 3® Moyens qui agissent sur l'appareil respiratoire : 
attraction de la lengue «a dehors -a l^aide-d'^ute .pincB à pansement ; r^ii* 
mien artificielle, par les mouvements rhythmés du thorax et do Vabdomen, 
ou pOT r^ectrisaiion des nerfe phréniques, ou par l'aspiration et riosufllation 
ptâmenaîre. 

Depuis qu'on emploie les aucBthéaicpMs, qnelfe a été -leur inUuADce snr la 



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LE PROGRES MEmCAL 



m. 



stktisUque dei9 opérations t^TTaprès MT lëproleBsear l?.' "Trâtat/U mortalité 
8^èt alkisséo d» 115 emyàiotb-. 

La seconde partie du traité de chirurgie clinique contient 
encore un chapitre Intitulé : Principes généraua: des opérations. 
Quand faut-il opérer ? P"tine façon générale, M. Guy on résout 
la question avec l'illustre Yelpeau : « U ne faut pas se deman- 
der si Ton guérit telle ou telle maladie sans opération, mais 
si on la guérit mieux, plus sûrement et avec une somme 
moindre de dangers pour la suite. » La solution est plus diffi- 
cile dans les détails : Convient-il d'opérer une tumeur bénigne 
et par conséquent inoffensive? Faut-il enlever les tumeurs 
malignes, c*est--à-dire susceptibles de récidive? Doit-on am- 
puter un membre ou en tenter la conservation dans les cas 
^avesTPeut-on enfin entreprendre ime opération dans le but 
de remédier à une diffbrmité, de faire cesser une gène ou de sa- 
tisfaire un désir ?.... Tels sont les différents points que traite 
l'auteur dans des articles spéciaux. Nous ne savons si tous les 
chirurgiens partageront Topinion de M. Guyon au sujet des tu- 
meurs bénignes. Evidemment, c'est le summum de la prudence 
chirurgicale jie n'opérer une tumeur bénigne, qui ne cause au- 
cune gêne au malade; que- sur la demande formelle de celui- 
ci, et après lui avoir exposé tous les inconvénients de l'opéra- 
tion. Mais, en réalité, le chirurgien est-il dans la pratique 
toujours certain qu'il a affaire à une tumeur bénigne? Lui est- 
il loisible d'attendre que le développement survienne? Peut- 
il compter sur la sagesse de son malade, qui reviendra juste 
pour se faire opérer? II lui rendra, à notre avis, plutôt service 
en le préservant d'accidents toujours possibles par l'ablation 
de sa tumeur. Quand une tumeur est petite et l'opération peu 
dangereuse, qu'elle soit bénigne ou maligne, il faut, pensent 
arec raison certains maîtres, toujours opérer. A l'égard des 
tumeurs malignes, du cancer, par exemple, M. Guyon adopte 
la règle formulée par M. Broca : « que le traitement chirurgical 
dés véritables cancers ne comporte que des opérations d'une 
gravité moyenne. » 

Userait bon à cet égard, pensons-nous, d'attirer l'attention 
sur les solutions nombreuses quepsut fournir dans la pratique 
la connaissance exacte des variétés pathologiques, et. en par- 
ticulier, les recherches microscopiques. Combien de tumeurs 
n'opère-t-on pas aujourd'hui à coup sûr qu'on considérait 
autrefois comme des cancers ? 

Aux principes généraux des opérations, M. Guyon rattache 
les règles générales et les méthodes opératoires. Il divise les 
méthodes opératoires en quatre classes : i^ Méthodes modifica- 
tfiçesieWes que: compresàion directe et indirecte. la dilatation, 
le broiement et récrasemtînt sous- cutanés. Vélectrisation. 
rélectro-puncture, les injections coagulât! ices et substitutri- 
ces, la ligature des artères, etc.. 2° les Méthodes destructites'. 
Incisions par rinslrumënt tranchant; méthode sous -cutanée ; 
écrasement linéaire ; divulsion ; cautérisation; galvàno -caus- 
tique chimique ; destruction dîds tumeurs par les injections 
interstitielles, le suc gastrique; drainage chiiurgical, etc.. 3° 
Méthodes réparatrices- : autoplaslie ; greffe épidermique ; sutu- 
res, serre-fines; eta..4o MéihadescoTiservatrices.*,, 

Nous attirerons rattenlion du lecteur surtout sur la galva- 
no-caustiqu6 thermique et chimiiue,et sur la greffe épidermi- 
que; 

Cfalvano-eausU^itc theymque. — C'est Middeldorpf qui, en 1852, a établi 
les bases de la méthode dite galvano-caustlque thermique et a inventé les 
instruments qui en rendent l'application pratique. Les avantagea principaux 
da galvano-cautère sont de coiisérVer la température élevée au milieu des 
tissus parceqiie la source du calorique agit d'une façoa constante, en outre,- 
- le c^tèïâ ra^nne peu^. . Lorsqa*^on pousse Jusqu'au blanc, U fil et le cou- 
teau coupent comme le bistouri, et les bords delà section ne présentent pas 
de traces notables d'eschurifîcation ; les vaisseaux restent béants comme 
«pvèB la tection par le ' bistouri j au eontrah-e, si l'on se eontante d0 rougir 
le cautère, Ift section s'opère néanmoins, mais : les rebords sont recouverts 
d'un escbarre de 112 à l"^*^, et les- vaisseaux sont oblitérés. 

La nouvelle méthode pour se généraliser a cependant de 
grands progrès encore à accomplir. C'est surtout la perfection 
des appareils qu'i^lfàut réaliser. Les piles sont compliquées, 
lourdes, difficiles à Iransporter et se dérangent souvent II 
faut obtenir, croyons-nous^ un cotirant d'une faible tension, 
maia d'une grand» ihten^M ettpouvant produire uik d^ivelop-^ 



pBment considérable de chaleur. Or, cette intensité et ce pou- 
vjoircftlorijaque sont plutôt en rapport avec la supface desi 
couples qu'avec leur nombre. Malliplier la^surfaoe des coi»^. 
ple8:san9 en augmenter le volume et le poid3,telle est la solu- 
tion à chercher pour les inventeur». 

La galvanocaustique a surtout été employée pour l'ablatioft 
de tumeurs, d'un accès difficile ou occupant des organes très* 
vasculaires : cancers du col utérin, de la langue, des amygda« 
les, tumeurs érectiles. cancers de la verge, etc.. Schwartaei 
a appliqué la galvanocaustique aux tumeurs de l'oreille 
moyenne, VolLlini aux polypes du larynx et du i^arjTix ; 
M.TerneuiI a pratiqué la trachéotomie, etc.... 

La galvanocaustique chimiique ou. éleetrolyse peut être un 
jour appelée à rendre de grands services au chirurgien ; mais 
là encore» il faut perfectionner les appareils. On sait, d'après 
les dôcourertes de Davy, Prévost et Dumas, que lorsqu'on 
enfoncelepôlepositifd'une pile dans les. tissus anin^auX) il 
se dégage de l'hydrogène et les acides se rendent à ce pôle où 
ils ne tardent pas à SoTme;runeescharre4èche et dure analogue à 
celle que produit l'acide sulfurique... Si, au contraire, c'est lé 
pôle négatif qui, est en contact avec les tissus, commence sont 
les alcalis qui se rendent au pôte négatif, on obtient vMê 
escharre molle rappelant celle de la potasse caustique. 

En raison de ses propriétés, on empoche l'action du pôle po- 
sitif sur les tissus à Taide d'une disposition spéciale et let^pâle 
négatif cautérise seul. Les appareils de Gaififô et Onimus sont 
les mieux construits pour atteindre le but. C'est à Giniselli 
(1860) que revient l'honneur d'avoir institué la méthode élec^ 
trolytique : plus tard, Nélaton osa le premier l'appliquer à 
de volumineuses tumeurs, les polypes naso-phar>'^ngiens qu'il 
détruisit ainsi peu à peu; Scouteiten et surtout Althaus ont 
depuis constitué et établi les règles de la méthode. Aupara- 
vant, M. Broca avait employé l'électrolyse pour amener la foi> 
mation d'un caillot dans les sacs anévrysmaux. 

I^ ÇTeffe épidermique est une des innovations récentes les plus 
heureuses de la chirurgie conte^nporaine. Mi Reverdiu, de 
Genève, alors interne de M. Guyon, en 1871, inventa ce pro- 
cédé <Je Réparation. Il consiste à enlever les parties les plus 
superficielles du tégument (répiderme et la couche muqueuse 
de Malpighi) dans une étendue de 2 à 4"»» carrés et aies trans- 
planter sur une plaie bourgeonnante. Il faut être prévenu que 
si la plaie est saignante ou les bourgeons de mauvaise nature 
la greffe prend difficilement. En faisant un petit semis de 
petits lambeaux épidermiques tous les 2 ou 3 centimèlres, 
cela suffit pourhâler la oioatristiien; Qhecpiie^î<k»l éprdermique 
est le point de départ d'une prolifération épidermique tçès- 
active. qui ne tarde pas à marcher vers la périphérie et à se 
confondre avec le liseré cicatriciel. Il existe entre ces deux 
parties une véritable attraction. La cicatrice des greffes épi- 
dermiques est excessivement adhérente. En raison de son peu 
de rétractilité elle a été appliquée très-avantageusement dans 
certaines autoplasties : la réparation des paupières, la syn- 
dactylie, etc.,. 

III. Traitement des blesses et des opérés, La troisiômo partie 
des éléments de chirurgie clinique renferme une étude rare- 
ment traitée dans les ouvrages de pathologie chirurgicale: 
celle de l'hygiène hospitalière et du traitement médical dès 
opérés. Ces questions sont, d'ordinaire, abandonnées aux ou- 
vrages de pathologie générale. Les tendances actuelles de la 
chirurgie ne permettaient plus de laisser ignorer aux élèves 
qui débutent, les grands principes de 1 hygiène, spéciaux aux 
chirurgiens. M. Guyon a compris cette nécessité, il a fait sûr 
ce sujet une étude originale et très-remarquable, l^f^^ dé- 
couvertes de Pasteur et TyndAll ont démcmtré la présence 
dans l'air d'organismes microscopiques, qui agi$&eQt cpmmo 
ferments et jouent probablement un grand jôle dans la ma^ç^e 
des plaies et les lualadies des blessés et dps opérés.; Si. Içs 
preuves directes de cette action malfaisante sur les plains 
manquent encore, l'inefGcacité d'un traitement pUtf0^«^nJ»«l9ç^I 
dans la pourriture d'hôpital, l'infection purulence, Véri9^ii\^, 
etc.. et d*un autre côté les résultats heureux dus aux.tonnes 
condlùons hygiéniques» et aux fréquents changements db'ciir. 
Ces succès merveilleux du pansement oiiftté^ n'indiquenj^tts 
pas roiigine v(érliable( du danger, et los. m^yêiÈa. au. e»pla0Eer 



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LB PROGBBS MEDICAL 



pour le comlmttre ?... Animé de ces idées, M. Guyon» à propos 
du Irailemenl des blessés ei des opérés, commence par expo- 
ser les rtgles de rhyé;iéne hospitalière. Quelles m ni tos ^ ^tMSii W 
delà viciation de l'air, les sources de l'imprégnation hospita- 
lière ? Quelles sont les conditions hygiéniques à observer dans 
l'édification des h6piUux ? Position, configuration, capacité, 
distribution intérieure, aération^ chauffage, ventilation tentes, 
baraiiues, etc.. Tels sont les points principatix que Fauteur 
expose avec détails, démontrant comment on peut appliquer 
aux hôpitaux ces règles de Thygiène moderne en utilisant les 
progrès réalisés de nos jours dans Tart des constructions. 

Après le traitement général des blessés, vient naturellement 
le traitement tocal. M. Guyon a divisé les pansements en qua- 
tre espèces : l^j^ait^^m^^ prévm:tfs: réunions immédiates, 
leurs indications et leurs dangers. 2® pansements préservateurs'. 
alcool, perchlorure de fer, divers modes d*occlusion. 3® panse- 
ments modificateurs: eau froide, irrigation continue, glace, 
emploi de la chaleur^ incubation, pommades, teintures, bains 
locaux et généraux, etc... 4* pansements protecteurs: cérat, 
glycérine, charpie, ouate, etc.. Ce mode de division est parti- 
culier à Vauteur. 11 a le mérite d'être peu compliqué, et de 
répoudre assez bien aux idées qu'on se fait aujourd'hui sur 
Tac ion des médicaments utilisés dans les pansements des 



La tin du chapitre traite des bandages et des appareils. M. 
Delens qui Ta rédigé n'a décrit avec raison que les bandages 
et les appareils les plus usités aujourd'hui. Il a donc négligé 
une foule de bandages et d'appareils anciens, qui encombrent 
inutilement l'arsenal chirurgical et en font une place de 
guerre aussi effrayante qu'inabordable. On y trouvera les 
descriptions très-claires et assez détaillées de quelques appa- 
reils nouveaux : appareil hamac de Scoutetten, appareil amé- 
ricain, appareil de Heunequin, appareils modelés en toiles 
métalliques de Sarrazin, appareils à attelles de zinc de Cham- 
penois; lits mécaniques, matelas hydrostatiques, etc.. 

Nous avons fait une étude un peu longue peut-être, du 
Traité de chirurgie clinique, mais nous espérons avoir^émon- 
tré que l'ouvrage de M. Guyon çst vraiment remarquable, 
qu'il devient désormais indispensable à Vélèvc, et que le pra- 
ticien lui-môme pourra le consulter avec fruit. 

H. DURET. 

^ Be la Bévropathie rérébro-eurdUiquc, par le D*" Krishabeb. 
VoL iii-8<> de m pages. Paris, 1873, O. Masson, éditeur. 

€ Un individu est pris au milieu d'une occupation quelcon- 
que et sans aucun épiphénomène, d'une sensation particulière 
à la tôte « comme une bouffée ou un flot qui monte ; » instan- 
tanément il survient de Vobnubilation des sens, des bourdonne- 
ments d oreille^ de \di photophobie f en môme temps (\M'Mueangoisse 
à la région du cœur accompagnée dQ palpitations, d'un malaise 
excessif et d'une impressiounabilité générale. Simultanément, 
ou quelques moments après, apparaissent des vertiges, de la 
titubation et quelquefois de la paraplégie ; le malade tombe 
alors; mais il arrive qu'au lieu d'être paralysé, il éprouve une 
agitation extrême qui le pousse à marcher malgré lui. — Quel- 
quefois il se produit au m'^me moment delà défaillance om une 
syncope. 

Les premiers phénomènes s'amendent quelque peu, mais 
ils reparaissent le même jour ou le lendemain, et en tout cas, 
peu de jours après, avec plus de violeiice et sans que les pre- 
miers symptômes aient complètement disparu dans l'in- 
tervalle. 

Les accès se répètent ensuite à des distances de moins en 
moins éloignées, et, au bout de peu de jours, les symptômes 
deviennent continus. » Aux phénomènes précédents s'ajoutent 
à des degrés variables suivant les cas, des insomnies, des ca«- 
€h€mars(ixjl paraissent en rapport avec l'intensité des symp- 
tômes cardiaques ; des sensations &Hviesse\ des perversions de 
Vintelttgence et dcs sens ; puis des névralgies multiples, et en 
particulier des douleurs dans la région de l'oreille, surtout 
des douleurs à la région cardiaque, douleurs qui se manifes- 
tent quelquefois seulement par un sentiment de strangulation, 
mais d'autres fois affectent la forme de Vangine de poiMne la 
mieux caractérisée; enfin des troubles circulatoires plus ou 



moins graves (palpitations, syncopes), quelquefois de la 
dyspnée, une toux nerveuse et des troubles de la voix. 

Ces symptômes, après avoir été permanents, ne se présen- 
tent plus ensuite que par accès, et finissent par disparaître 
complètement après une durée qui dépasse rarement 2 à 4 
ans. Les rechutes sont rares mais possibles. 

Tel est dans ses caractères principaux, le complexus mor- 
bide auquel M. Krishaber a donné le nom de névropathie ce- 
rébrolsardiaque. 

Getie maladie est d'ailleurs assez mal définie, et malgré les 
éléments que donne l'auteur pour la différencier d'autres affec- 
tions, il en est plusieurs qui ont dû être et qui seront encore 
probablement plus d'une fois, canfondues avec elle; — telles 
sont l'hypochondrie et même certaines formes d'aliénation, 
la pseudomoncmanie, entre autres; Thystérie, la chlorose, 
peut-être l'épilepsie : certaines affections organiques du cer- 
veau et de la moelle, le vertigo ab aure lasa et le vertige à 
stomaco lofso, Tangine de poitriue. 

Encore, en disant qu'au point de vue clinique, la névropaiàia 
cérébro<ardiaque est difficile à diagnostiquer, je ne voudrais 
pas laisser croire qu'au point de vue nosologique elle soit par- 
faitement délimitée. Dans son chapitre de physiologie patholo- 
gique, M. Krishaber discute les conditions qui déterminent la 
production des phénomènes caractéristiques de celte maladie» 
Il en fait une névrose et il admet qu'elle a pour point de dé- 
part une excitation du système nerveux central Certains 
symptômes résulteraient directement de cette excitation ; d'au- 
tres seraient le fait de l'anémie locale consécutive à la con- 
traction des petits vaisseaux de l'encéphale. 

L examen des circonstances dans lesquelles se développent 
la maladie et des résultats du traitement semblerait donner 
une confirmation aux vues de M. Krishaber. En effet, c'est le 
plus souvent à Ih suite d'émotions vives et répétées, de travaux 
intellectuels très-fatigants, quelquefois d'excès en tous gen« 
res, que se montre la maladie ; les excitants ont toujours paru 
nuisibles, et au contraire, les malades se sont en général bien 
trouvés des antispasmodiques. 

Malgré cela, et après avoir lu les 38 observations sur les<- 
quelles s'appuie M. Krishaber, nous croyons devoir faire quel- 
ques réserves sur cette nouvelle entité morbide et nous peii- 
sons que l'on doit attendre de nouveaux faits, avant d'adopter 
complètement cette conclusion de Tauteur : «Il est devenu lo* 
contestable pour moi, dit M. Krishaber, qu'au point d^ vue de 
la symptomatologie et du pronostic comme à celui de la phy- 
siologie pathologique, l'affection que je décris a des caractères 
tellement tranchés quil sera aisé à tout observateur de la 
reconnaître, et je ne doute pas que des observations nombreu- 
ses ne viennent de toutes parts se ranger autour de celles con-- 
tenues dans ce livre. » A. Sevbstrb. 



iXUV«f>JS,#«k^ 



PHARMACOLOGIE 

PotloH contre le riiwnaCisiiie wpilealaire aiga. 

Voici la formule de la potion que M. Martineau, administre 
dans le traitement du rhumatisme par le chlorhydrate d'am- 
moniaque: 

Eau de tilleul 100 grammes. 

Eau de menthe 40 grammes. 

Chlorhydrate d'ammonia^e 50 centigrammes. 

Sirop d'écorces d^orange 40 grammes. 

Une cuillerée à bouche toutes les deux heures. (Lyon mé- 
dical). 

Toi^lqaes armntrani modlflcmClovs ai^portécaà lemwn 
formales, par M. le D' Cauquoin, (de D^on). 

M. Canquoin expose ainsi qu'il suit les modifications qu'il a 
fait subir aux formules de ses prédécesseurs dans un tableau 
comparatif ou l'ancienne formule est suivie de celle que l'ex- 
périence lui a fait préférer. {Journal de Méd, et de Ch. prat.). 

Poudre Rousselot. 

Sang dragon et cinabre, de chaque 92 grammes; arsenic 
blanc 4 grammes. 



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LE PROGRES MEDICAL 



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MMfieaiùm: Sang dragon 44 granunea* 

Cinabre 20 gr. 

Arsenic blanc 4 gr. 

Poudre du Frire Corne. 
Cinabre 32 grammes ; sang-dragon 8 grammes; arsenic blanc 
Jk grammes ; poudre dé savate brûlée 4 grammes. 

^oéUfieaiMn : Cinabre 14 granules. 

Sang dragon 30 gr. 

Arsenic blanc ....... 4 gr. 

[ Poudre de À- Dudois. 

\ Sang dragon. 32 grammes; cinabre 16 grammes; arsenic 
l)lanc 2 grammes. 

Modification: Inutile, cette formule adoptée par Patrix étant 
bonne pour les cas légers et d'une application peu doulou- 
reuse. 

Pondre de Dupuyiren. 
-Calomel, 48 grammes; arsenic blanc % grammes. 

Mûdi/ieaiion : Galomel 40 grammes. 

Arsenic blanc 2 gr. 

Sang dragon 8 gr. 

I Poudre du docteur Mause. 

Acide arsônieux, i partie ; sulfure rouge de mercure, 6 par- 
ties ; éponge calcinée, 3 parties. 

i Modification : Acide arsénieux I partie. 

! Sulfure rouge de mercure . 3 parties. 
Sang dragon 6 parties . 

Bn aeigae ic t at Miédîeal libre. 

AecoueÀetMnts. — M. le D*" Vbrribr reprendra son cours d'accoucbe- 
I monts et de manmaTres le lundi 13 octobre, à 3 heures, à son amphithéft- 
I tre, 29, rue MonBieur-le-Priace. Leçons tous les jours, les mercredis ex- 
' ceptés. Policlinicpié saafrfnis supplémentaitas. On sHnscrit, 39, rue Mon- 
' fiieur-le-Prince, chez le eonck^*. 



NOUVELLES 

MoRTAMTÉ A. Pa^mS' — I^^ *0 ail 20 'septembre, \i^i décès, soit de 
plus que la semaine précédente. Rougeole, 3 ; — scarlatine, 3 ; — fièvre 
typhoïde. 40; — érysipèle, 6; — bionchite aiguë, 35; — pneumonie, 33 ; 

dyssenlérie, 9; — diarrhée cholériforme des jeunes enfants, 3S; — 

•choléra nosiras (î), 88 ; angine couenneuse, 11 ; ^ croup, 9 ; — affections 
puerpérales, 4. „ . , 

Lyon. Du 8 au 21 septembre. 317 décès. Fièvres contmues, 25 ; — bron- 
chite aiguô, 40; — pneumonie, 13; — dys^entérie, 12; — diarrhée, 39; — 
cbolérine, 6. 

Bruxelles (185,000 bab.). Du 14 au 20 septembre, 96 décès. Entérite et 
diarrhée. 21 ; — fièvre typhoïde, 0. 

Londres. Du 7 au 13 septembre, 1,319 décès. Fièvre typhoïde, 14 ; — 
diarrhée. 162; — choléra nosiras, 13. 

CnovÈniL. — Autriche, — Vienne, 25 septembre. Cette semaine a été 
marquée par une rapide diminution de répidémie. qui aurait été beaucoup 
plus sensible sans une nouvelle explosion du choléra dans une partie limitée 
de la ville. Tandis quVlleurs il tend à sa fin, Ia fléau a repris une plus 
grande intensité dans une partie du IV® district et dans le X*, comptant 
SO 000 habitants; bien qu*il soit nouvellement bâti de maisons bien saines et 
bien pourvu d'égoùts, ce dernier a fourni le plus grand nombre de cas de 
cette semaine. Voici le nombre des cas nouveaux: le 17, 41 ; le 19, 42; le 
20, 48 ; le 21, 42 ; le 22, 28 ; le 23, 48; le 24, 29. La mortalité est à peine de 
40* O|o! Il importe d'arrêter au plutôt cette reprise pour éviter une recrudes- 
cence vraisemblable du choléra dans Vienne et dans les faubourgs où il a 
été d'une bénignité étonnante depuis le début. Dans la province, Tépidémie 
ne fait aucun progiès, et on ne note çà et là que des cas isolés. Un grand 
nombre de foyers cholériques ont cessé d'être ; l'épidémie ne persiste que 
dans les districts de Baden. de Bruck sur la Leitha et de W Neusladt ; 
où les fabriques abondent, gagnant toujours de nouveaux établissements 
mais sans faire de bien grands ravages. (Wiener med, Wockênschrifl), 

Prusse. — Gouvernement de Paatdam. Du 11 au 17 août : cas anciens 
44 ; cas nouveaux 226 ; décès 139; guéris 43 ; en traitement 45. — Ville de 
Postdam : Cas nouveaux 12 ; décès 6 : guéris 2; en traitement 4. 

Berlin. — Jusqu'au 4 septembre, 347 cas de choléra. Du 5 au 6 sep- 
tembre, il s'en est déclaré 203. —Total . 550. 

69 guérisons, 361 décès. 126 en traitemeat. 

eoovernanwni as Fw mê fM , m r *rOd$r* — fiu 9 au 16 août : Cas an- 
ciens 7 ; cas nouveaux 34 ; décès 20; guéris 6 ; %n traitement 15. 



Gouvernement de Breslau. — Du fS aa 19 août : Cas aneiani 91 ; nou- 
veaux 80; décès 27 ; guéris 41 ; restent 63. 

Gouvernement de Mogdeburg. — Début le 1*** août. Bukeau (9,800 ka- 
bitants) : Cas no'weaux 99; décès 16; guéris 22; en traitemaat (M. '^ 
Neustadt (22.000 habitants) : Cas nouveaux 530 ; décès 150 ; guéris 213; su 
traitemeni 176. 

Province de Lunehùurg. — Du 12 au 19 août : Cas anciens, 22 ; cas &oa-r 
veaux 57; décès 37 ; guéris 13 ; en traitement, 29. 

FiuNGB. — Caeny — Depuis le conunencement de Tépidémie, il y a eu i 
VHôtel-Dieu 36 décès sur 53 cas de choléra. Parmi les malades occupant 
primitivement Thôpital, 6 ou 7 ont été atteints par l*épidémie et 5 sont 
décédés. On estime à 200 environ le nombre des cholériques de la ville et 
des campagnes environnantes. Les Individus misérables, affaiblis ou adonnés 
aux excès, ont fourni surtout les viotiaes. Depuis la semaine dernière, Tépi- 
démie décroît rapidement. 

Parie^ Eâpital Larihoieière • Du 24 septembre au 1®' octobre, 8 cas non- 
veaux, 4vat 2 intérieurs ; 7 morts. Total depuis le 5 septembre, 62 cas, dont 
22 intérieurs ; 41 décès. 

Hôpital St'Louie. Le 27, cas nouveau, femme qui meurt dans la journée; 

— le 28. entre le fils de la malade précédente qui succombe également. 
Hôpital Saint-Antoine. — Deux cas de choléra, •— 1 homme, 1 femme, 

— 1 décès. 

Hôtel-Dieu — ^Hommes : en traitement au 25 septembre^ 2; rentrés,7 (dont 
intérieurs;, total : 9, dont 2 décès. — Femmes : aucun cas nouv«an« 

Aucun cas nouveau à la Salpétrière, à la Pitié et à la Charité. 

CoNotoès MÉDICAL INTERNATIONAL. La ssssion de 1875 aura liaii à 
Bntaelles.. 

Hôpital pour les émlbptiqubs. — M . le préfet du Rhône vienl de 
nommer une commission chargée d'étudier les moyens d'établir dans le dé- 
partement un hospice pour les épileptiques. {If on médical). 

EcoLi prépabatoirb i>b médecinv de Lyon. — Le concours pour une 
place de professeur suppléant de matière médicale et de thérapeutique (voir 
p. 126), vient de se terminer par la nomination de M. Bergeon. 

Concours pour une place de chirurgien suppléant du service de la Ma- 
ternité à THôtel-Dieu de Nantes et pour une place de médecin suppléant 
des hospices. Le l®*" de ces concours aura lieu le 17 novembre. Parmi las 
conditions imposées est la suivante : Avoir deux ans d'exercice en qualité de 
docteur dans le département de la Loire-Inférieure ou trois ans dans un autre 
département. Cette mesure est un peu sévère. Si. quoique plus jeune, un 
candidat fait de meilleures épreuves que ses concurrents, pourquoi Técsï- 
ter? D'autre part c'est éloigner les anciens internes des hôpitaux de Paris 
qui, faisant des «tudes plus longues que la généralité, se trooveal plss 
tard eA^arrière de ceux qui ont passé leur thèse de bonne heure. — Eprea- 
TBS'fiffeteiq>oa9iion écrite ^ — clinique orale ; — consultation écrite. De plus 
poox Jû- (^l^u];gien, épreuve de médecine opératoire. 

— Concours pour une place de chef des travaux anatomiques à Lyon, le 
4 novembre. On s'inscrit jusqu'au 20 octobre. — Concours pour une place 
de prosecleur et d'teide prosecteur, à Lyon le 40 novembre. — S'adresser 
pour de plus amples renseignements au secrétariat de TBcole, rue de la 
Barre, à Lyon. 

— Un concours pour une place de prosecteur s'ouvrira à Alger le 3 no- 
vembre. Durée des fonctions, trois ans; 600 fr. par an. Epreuves : denx 
préparations frakhes d'aaatomie. — Une prépaiation et un exercice d'ana- 
tomie microscopique. 

Ecoles de médecine pour les femmes. Il existe aux Etats-Unis deux 
écoles de médecine pour les femmes; Tune à New-York {Woman'e médi- 
cal collège of the New-Torh Infirmarg), Tautre à Philadelphie (Womam'e 
médical Collège of Pensf>>(mia)i celte dernière annonça 1 ouverture de sa 
28*^ session. 

Société des médecins des bureaux de bienfaisance. Cette société reprend 
ses séances le mercredi 8 octobre à 8 heures du soir (Mairie du Louvie, 
place Saint-Germain TAuxerrois). 

Exposition universelle drVibnnb. La Médaille de Pro- 
grès a été décernée aux produiLs de M. P. Eambl à VBm- 
calyptus globulus de la Maison Clin et C«. 

Vacances MéoiCALES.— A céder immédiatement une clien- 
tèle, à Paris. Recette de 1872 :17,tt00 fr., dont on peut justi- 
fier. Pour tous renseignements, s'adresser aux bureaux du 
journal, de midi à 4 heures. 

— On demande, en Ssine-et-Marne, un médecin pour plusieurs comiBQ- 
nes Toisines présentant ensemble un chiffre imporUnt de population. S'a- 
dresser à M. le docteur Lemoine à la Chapelle-Gauthier {Cour, méd). 



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Recueil d'Ophthalmolooib, paraissant 4 fois par an, souf 
la direction de M. X. Galezowski et avec le concours de 
MM. Richet, Cuignel et Lourenço. Le »• d'octobre (In-«» do W 
pages) yleut de paraitr*. Un an, ilk £r. 



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204 



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locomotrice ; in-S^* de 72 pages avec 5 figures dans le texle et 
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Au nomhre des maladies qui semblent être le triste privilège de l'habitant des grandes villes, celles qui sont aceompagnées et aggravées par la 
d^ressiondu système nerveux central, ont acquis, de nos jours, un haut degré -de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affaires. Appelé tous les jours à constater la progression croissante de ces graves aflections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé sUa thérapeutique avait dit son demior mot à leur égard, et s'il n'était pas possible de résoudre le problème, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n'avons pas la prétention dôlro arrivé du i>remier coup à ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nou^, permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir l'aggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les dj^rdres organiques ou fonctionnels, mâme lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complètement échoué. 
■ La préparation que nous présentons, aujourd'hui à l'expérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d'une part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une j 
diminution dans là vitalité de ces tissus, pu qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général (.c^;-^ôro-*/w»à/ <?^ ^ra«</-5y>«/)aMi7««), le Vin Ht phosphaté -Pepsine active la circulation, relève les forcée, et^ 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui paraissaient à jamais éteintes. 

Il'est.doae utile, non-seulement contre le Barhilisttie, la Scrofule, rAiiemie, maladies caractérisées par l'altération ou pt.r la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant gén«^ral et comme 
agent <]^- modification spécial; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'inllux nerveux : dans l'Incouti- 
Menée,. tés Pertes sèminaleSy VlMipol<«8anee autre que celle qui dépend des progrès de l'âge, et qui n'est que le résultat^ soit des excès 
inséparabW'dè la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le ViN^ BiPHOSPHATé est encore très-efficace pour combattre les IVèvroseN multiples de l'estomac dont, dans tous les cas, U relève puissamment 
ies'fonctîdns par la Pepsine qui entre dans sa composition. Sou utilité contre la P «tbisle pulmonaire, et toutes les AÉTcctions tabfrra. 
i^dres' en:générà], est aujourd'hui hors de doute^ et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal lé Progrès Médical^ u^ du 12 Juillet 1873^ compte-rendu des rapports à l'Académie : « Dans la phthisib, les spls PHOSPBATés sont le seul 
> iiâDiCAiiBNT qui puisse favoriser sérieusement la transformation <;rétacée des tubercules, et par suite, amener la guérison. > 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administratiou dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes conva'ncu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la uOtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goi^t, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que Texpérience, nous en sommes 
certain, viendra confirmer tous les jours. 

MoDB D*B]fPLOi. — On prescrira, pour les adultes, i na einll^^e à bouche deux fois par jour, le matin en se levant, et le soir en se couchant; 
pour les adolesoents, une cuillerée à café seulemeot ; pour lei ta ants du deuxième fige, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra suspendre l'usage au v m pendant quelques jours^ pour le reprendre ensuite, en dûninuant graduellement 
les doses, jusqu'à ce qu'il ne soit plus nécessaire. 
BéUill f PluinnnciA H. BBZIBR, «4, rue de Landry. — Vente en grcM et exnédrionn t 4, toulevard Sc-Kartia, PAEIS. 



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Il OCTOBRE 1873. 



Le Progrès Hédical 



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JOURNAI DE MÉDECINE, DE CHffiDRGIE ET DE PHARMACIE 

MFmrai—€m%t Me SmÊÊ%eM ASNOKcn 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



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ptgf.... 100 — 
paie*. . . 50 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et rAdministratîon tioii Mre adressé aux bureaux du JouniaL 

Les bureaux sont ooTerto de midi à 4 heares du soir. 



Le Prix d*aboim«BeHt doit ôlre envoyé en mandats poste ou, en traites sur Paris.— L^abonnement part du !•' de cbaaue mois 
•■ s'abonne hors de Paris dan!f les bureaux des Messageries et cbez les Libraires. — Les lettres non affrancbles sont refusées.' 



AVIS A NOS ^.BONNES. 

Nous prévenons nos abonnés qu'ils recevront, franc de 
pord, contre Venvoi de 1 fr. 45 en timbres-postes^ les 

LEÇONS SUR LES ANOMALIES DE L'ATAXIE LOGOMOTBIGE. 
(^FOÎr «M BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.) 

SOMMAIRE. — Clinique iiéoiCALB : Noie sur trois cas da tuberculose dont le dia- 
gnostic offhuit des difflcuUés pariicultëres n'a pu être fait, pw R. Leploe. — Histo- 
logie NORMALE : Étude expé imentale des ganglions, leçoas de Kanvier, recueiUlea 
par Wcber, — Pathologie interne : Des ulcérations du col de l'utérus,, par 
Le Blond. ~ Anatomib pathologique: De l'état du sang dans le choléra; pab 
Kelsch et Renaut. — Bulletin du Progrès Médical: Le choléra, par Boume- 
ville; — De l'ezpectorailon albumineuse après la tboracentèse, |>ar A. Seve»trc; 
~~ Soci£TBS savantes. ^Société de Biologie: Vice de eoDformation par Houel ;'— 
Influence de la belladone, par Kabuteau ; — Examen des «elles cholériquee, par 
LéouYÎlle, Charcot, Hayem, Ranvier. (An P. Recluse. — Académie de Médecine : Le 
choléra à Paris. (An. O. B.j — Soeiélé Anatomique : Plaie du foie, etc., par Uar- 
tîb. — RBvûECHiivUitûiCALB: Opérations sans perte de sang, par Bijbroth. ^(Tra- 
duction E. Chaquet) . — BibuooRaphib : Des abcès par congestion ouverts dans }es 
poumons et les bronches, par Chénleux, (An. Foix;. « Nouvslli^:, MorùlO^ I 

' Paris, Londres ; — Le choléra en Europe, en France, à Paris ; — Concours de 
Finternat et de l'externat, etc ; — Bulletip bibliographique. 

CLINIQUE MÉDICALE. 

Notes sur trois cas de tuberculose dont le diagno^tia 
ofi&aiit des difficultés particulières n a pu être fiait; 

^ Par le docteur R. LÉPINE, cbef de clinique. 

Les trois observations qui suivent n'ont de commun entre 
elles que Texislence d*uue tuberculose qui ne s*est pas ré- 
vélée par ses symptômes habituels (obs. 2 et 3; ou qui a été 
masquée par une autre maladie (afTeciion calculeuse du foie 
obs. 1). Je crois utile de les publier ; car on ne saurait trop 
attirer ralten lion sur les caractères insidieux que revêt sou- 
vent la tuberculose. Cette maladie, dans la clinique, joue le 
rôle du Prêtée de la Fable, il n'est pas un médecin qui ne s'y 
soit laissé tromper, et si chacun publiait ses erreurs, on au- 
rait bientôt des matériaux sufôsants pour un travail d'ensem- 
ble. Ce chapitre de diagnostic, si je ne m'abuse, serait riche 
en surprises ; il ne manquerait ni de points de vue intéres- 
sants ni de remarques utiles. En attendant qu'une telle œuvre 
soit commencée, j'y apporte d'avance une modeste contribu- 
tion. 

OBSERVATION 1. — Calculs hUUiires ; ehoUcystite chronique, 
dilatation des voies biliaires; .ictère noir par rétention de 
la bile. Pneumonie caséeuse double; pleurésie droite chronique.,. 
Tuberculose miliaire généralisée [rate, reins, péritoine, ceso- 
phage, etc.) 

Marie B , ftgée d3 soixante ans, entre dans les derniers 

jours à la clinique de M. le professeur Sée. Ce qui frappe.à.la 
Tue de cette femme, c'est une coloration ictérique des plus 
fonc-ées répandue sur toute la surface du corps et présen- 
tant en certaines régions une coloration tirant sur le brun, 
ressemblant à la teinte de la maladie bronzée» tandis que sur 



presque toute l'étendue de la peau, elle est d'un beau vert 
foncé, presque noir ; cette dernière teinte est surtout pronon- 
cée à la face, au cou et au thorax ; les mains, les avant-bras 
sont plutôt bruns. Les conjonctives sont d'un beau jaune. 
Nuile part les muqueuses ne présentent aucune trace de pig- 
mentation. 

Cette femme raconte qu'elle s'est aperçue dépuis dix huit 
mois qu'elle jaunissait. Il y a plus d'uue vingtaine d'années, 
elle a déjà eu un ictère à la suite d'une frayeur; cet ictère n'a 
pas duré longtemps; puis, depuis quelques années, elle a eu 
à plusieurs reprises des crises douloureuses qu'elle décrit assez 
bien et qui paraissent devoir être considérées cçmme des coli- 
ques hépatiques. C'est à la suite d'un accès semblable du pré- 
cédent qu'elle s'est aperçue, il y a dix-huit loois, d'^un com- 
meucement d'ictère qui, depuis, n'a jamais .disparu et a au 
contraire augmenté sans cesse. 

, CettQ femme est très-maigre ; elle parait k cause de cela, 
pli^s âgée qu'elle n'est réellement; elle dit quQ. depuis plu* 
sieurs mois elle n'a aucun goût pour les aliments, nétam- 
meqt pour la viande ; elle n'a jamais eu de vomissements, les 
matières fécales sont, dit-elle, décolorées ; pas. d'épistaxis. A 
l'examen physique, pas d'augmentation de volume du foie, ni 
de la raie; rien d'anormal à la palpalion du ventre ;.maiiié et 
youssure de la moitié inférieure du thorax du côté droit; abo- 
^lion du murmure et souffle ; pas d'expectoraUon ; elle accuse 
i ce niveau une douleur plutôt sourde que vive. La ponction 
donne issue à environ cinq cents grammes de ^rosité jaune 
dans laquelle Pacide azoïique démontre l'èxiatence d'une no- 
table proportion de biliverdine. Le jour de l'entrée, et pendant 
une période de quelques jours, l'urine traitée par l'acide azo- 
tique n'a pas paru renfermer de biliverdine' (celle-ci n'a 
été bien nettement constatée dans l'urine que pendant les 
trois dernières semaines de la vie) • '. 

Les jours qui ont suivi la ponction, le liquide s'est repro- 
duit en partie seulement ; à l'auscultation des deux sommets 
on n'a jamais perçu qu'une respiration parfois, un peu rude 
au sommet droit en arrière, et quelques petits irâlés sans ca- 
ractère particulier. 

Pendant trois semaines environ, l'état de la malade était 
satisfaisant; elle mangeait et buvait im litre de lait par jour, 
puis,sans cause appréciable, elle a été prise d'accès irréguliers 
de ûhsTQ, non précédés de frissons. Pendant une quinzaine de 
jours, les accès n'ont pas manqué chaque jour^ mais leur in- 
tensité était très- variable, puis l'amaigrissement a fait de nour 
veaux progrès ; l'état cachectique s'est accusé davantage et la 
malade a succombé le 16 juin. Durant son séjour on avait 
constaté la diminution de l'ictère, bien que 1^ {riJiverdine dans 
les derniers temps ait reparu dans l'urine. 

Autopsie. — Coloration ictérique très*pr<»Kiicée'de la face et 
des conjonctives, ainsi que de la partie supérieure du corps ; 
elle est moindre à la partie inférieure et aux membres ; trè»- 
léger œdème des membres inférieurs. Petites taches ecchy-^ 
motiques sur la £ace interne et externe des cuisses avec lé^er 
soulèvement ^idermique. Emaciation générale très-consldé^ 



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gie 



206 



LE PROGRES MEDICAL 



rable.Les muscles sont pâlt?s et très-grêles, les cartilages cos- 
taux ne sont pas lrès-m<arustés de sels calcaires; les côtes 
si^nt trècMFainolti^s. 

Xe péricarde contient quéUju^B gouttes de sérosité vïBrle. 
Le cœur est petit; les cavités droites sont remplies de cail- 
161s ; les orifices ainsi que rendocarae,sont parfaitement geins. 

Le poumon gsucto, 'un .peu emphysémaieust, crépite ôaxm 
toute son étendue; dans sa partie postérieure, il présente un 
bon nombre de petites masses lobulaires, blanches- verdâtres, 
dures (pneumonie caséeuse); une d'elles, la plus grosse, est 
creusée d'une fcaverne qui n'alteint pas le volume d'une noi- 
sette. La plèvre est recouverte d'un certain nombre d© gra- 
nulations bien nettes. 

Le poumon droit offre les mômes lésions, un peu plus avan- 
cées ; de plus, «irtout dans sa partie inférieure, il crépite mal, 
il est nettement affaissé. La p\èvte -pariétale du côté droit, 
surtout dans sa partie diaphragmalique etmédiastlneest très- 
épaissie. A la fôCO IntérîBure du diaphragme, entre les fais- 
oeaùx tendineux, on décotivre des granulations assez grosses 
et très nettes, on en rencontre aussi manifestement dans 
les fausses membranes qui recouvrent la face supérieure du 
diaphragme. Le poumon adhère à la plèvre poriétale par des 
fausses membranes assez molles formant des loges incom- 
plètes dans lesquelles se trouve un litre de liquide vert, très- 
louche. 

La rate a 1 8 centimètres de longueur^est très-molle à la coupe, 
présente sur la séreuse quelques granulations tuberculeuses. 
L'épiploon ne renferme point de graisse dans ses mailles; le 
mésocoloiJ est le siège de granulations tuberculeuses très- 
dures, fibreuses, de couleur jaune verdâtre et du volume d'un 
grain de millet. La cavité péritonéale renferme deux litres .de 
sérosité verte. 

Les reins ont un volume normal ; leur capsule n'est pas 
adhérente ; sous elle on rencontre quelques rares tubercules 
entourés d'un petit cercle ecchymolique; la substance corticale 
est moWe.r- Capsules surrénales saines. 

Le foie nest pas augmenté de volume ; 11 est un peu ramolli 
par un commencement d'altération cadavérique. Les acini, de 
couleui; jaune, sont gris et irréguliers; leur périphérie est verte; . 
à la coupe on trouve les canaux biliaires dilatés renfermant 
une bile jaune, épaisse* comme de la boue, à cause de la pré-, 
sence d'une sorte de sable formé par das calculs biliaires très- 
petits. Coupé en tranches fines, le parenchyme hépatique ne! 
laisse voir nulle part des abcès biliaires. 
' Le canal hépatique, très-dilaté, donne facilement passage à 
fîndex; il s'abouche obliquement dans le conduit cystique 
également dilaté, lequel comniunique par un orifice de 3 à4 
riiillimèlres de diamètre avec l'intérieur de la vésicule qui, de 
la dimension d'une petite noix, est remplie par un gros calcul 
et par un grand nombre de petits calculs du volume d'une pe- 
tite tête d'épingle et Iriables. 

te canHÙ cholédoque donne facilement passage au pouce ; il 
i*enferme à sa terminaison un gros calcul qui fait saillie dans 
le duodénum, à travers la paroi de l'intestin et qui n'a pu di- 
later la terminaison du canal cholédoque au niveau de l'am- 
poule de Vater. La muqueuse digestive est saine; le rectum 
présente sur sa séreuse quelques granulations tuberculeuses; 
il en existe aussi sur la séreuse utérine. Dans l'épaisseur de 
la. tunique musculeuse de l'œsophage, on trouve quatre ou 
dbq granulations des plus nettes. 

. Lbbsarvation-ptécédenté nous parait offrir quelque intérêt 
à' divers points de vue : 

--Quaiïlà l'aÉfeellon calculeuse, lediagnostic ne pouvait guère 
être douteux, car la malade renseignait très- nettement sur 
ses attaques antérieures de.colique hépatique» En présence d'un 
içtèra chronique, ce renseignement avait ime grande valeur. 
L'intensité de îa coloration ictérique était remarquable ; 11 
faut l'attribuer sans doute principalement à la longue durée 
de cet ictère : déplu», d'après M. Sée, l'ictère noir serait moins 
T«re chez les viaillards que chez les jeimes sujets. On ne pou- 
vait d^aillerurs songer à la coïncidence d'une maladie d'Addlsson 
et raûtopsie en montrant l'intégrité des capsules surrénales a 
S^oi^aé las derniers doutes qui auraient pu subsister. 



La bile, pendant la longue durée de la coloration ictérigoe 
de la peau, a cependant dû couler >en partie dans l'inteâilar; 
0ftr,peDdaiit'uae pémodeflMaE longue on n'a pu «trouver fie 
maiièie colorante de lalbile dans il'uiine. PréciséiBent pea- 
dant celte période, le liquide de la pleurésie en /couteoBit an 
abondance, ce qui n'a rien d'extraordinaire, puiagoe -l^ipeak- 
che/neiit pleuréUque s'était fait antérieurement. X'intégrîfé 
des reins esta noter; il est probable que, s'ils avaient été ma- 
lades, la vie aurait été plus tôt menacée par l'ictère. 

Vu la rareté de la pleurésie chez le vieillard, on s'est posé 
la question de savoir si elle ne pourrait pas dépend -^ jj^xm 
état inflammatoire qui se serait propagé du foie ^ ^ 1 1 ^'^ lo 
diaphragme; mais cette idée émise, à titre d'hypothf Itl U'apas 
3emblé devoir être accueillie, d'abord parce qu'un ^^■'■bblabte 
propagation n'est pas chose commune, et ensuite parce qu'il 
n'y avait point- de signe évident d'une ioûammation hépaii- 
que on mémepéri-hépatlque. Bn fait, on n'a ijas iBoupçonnélft 
nature tuberculeuse de cette pleurésie, pas plus qu'on Ti*ïi 
soupçonné l'existence de la tuberculose généralisée. Les pro- 
ductions tuberculo-caséeuses des sommets se sont développées 
sans qu'Hait été possible de les reconnaître. Cette. femme ne 
toussait et ne crachait pas; elle n'a jamais accusé de douleuiB 
dans les parties supérieures de la poitrine ; elle a été auscul?- 
lée avec soin nombre de fois, surtout dans les premiers mois 
de son séjour, mais pour une raison qui nous échappe (peut- 
être, en partie, à cause d'un certain degré d'emphysème des 
poumons), aucun signe physique caractéristique n'a mis en 
éveil sur l'état des sommets. La tuberculose pulmonaire res- 
tant ignorée, la tuberculose généralisée n'a pu évidemment 
èjtre soupçonnée. 

La fièvre qui, sans doute, reconnaissait pour cause la tuber- 
culose a été rapportée à l'existence d'une cholécystite. Sous ce 
rapport les caractères de la fièvre laissaient peut-être quelque 
ôhose à désirer ; les fpissons chez notre malade étalent beau- 
coup moins accusés qu'ils ne sont d'ordinaire dans la cholé^ 
cystite. Grâce à M. Charcot (voyez thèse de Magnin, Paris 
yÇl'è69) nous n'ignorons pas ce caractère de la- fièvre syinptonia- 
tique de l'angio-cholite calculeuse, et nous avons bien remar- 
qué que notre malade était loin d'en réaliser le type ; mais 
neus avons cru avoir affaire à un cas exceptionnel sous ce 
rapport. En fait, l'autopsie a montré qu'il n'y avait pas d'au- 
gio-cholite suppurative, ni d!abcès biliaires. 

Je n'ai rien à dire de la tuberculose miliaire qui n'a rien pré- 
senté de particulier, sauf la présence de quelques granulations 
dans les tuniques de l'oesophage (i). (A suivre). 

HISTOLOGIE^ NORMALE 

LaBORATOIK£ D'HISTOLOaiE DBS HAUTES «éTUDBS.—II. H41WIEB 

Des ganglions lymphatiques (2). 
Leçons recueillies par le D** Webeb. 

Etude expérimentale des ganglions. 

3 . Substance folliculaire. La substance folliculaire se com- 
pose des follicules dont nous avons déjà parlé, et qui se trou- 
vent dans la couche corticale entre lessinus,et des cordons 
folliculaires qui se trouvent dans la couche médullaire entre 
les conduits lymphatiques. — Sur les coupes, on voit sou- 
vent des cordons folliculaires se continuer avec des follicu- 
les, de telle sorte que l'ensemble aurait la forme d'un canal 
plus ou moins contourné terminé en ampoule à la périphé- 
rie; mais comme les cordons folliculaires sont sinueux et se 
recourbent dan* les directions les plus variées, on ne peut 
pas toujours apercevoir sur des coupes le point où ils se 
continuent avec un follicule, de sorte que l'on ne peut pas 

(l) CSe travail a été oommuDiqué à la Sodéié oMiUmiqMê, 
{2J Voir toe n^ 3, 4, 9,.13. ot 16 du ProsrH mOical, 



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LE PROGRES MEDICAL 




dire avec certitude si tous les cordons folliculaires corres- 
pondent à des follicules, ou s'il y en a d'autres encore 
qui n'ont aucun rapport avec ces derniers. — Le plus pro* 
bable, c'est que tout le système des cordons folliculaires 
est en rapport de continuité avec ces follicules. 

Pour Tétude de la substance folliculaire, le choix du 
ganglion n'est pas indifférent ; en effet, dans les ganglions 
cervicaux du chien, les follicules sont petits, les cordons 
folliculaires sont nombreux et anastomosés ; au contraire, 
dans les ganglions lombaires, cVst-à-dire dans les gan- 
glions qui se trouvent aux côtés de Taorte et de la veine- 
cave inférieure au niveau de leur bifurcation,les follicules 
sont plus grands ; il y a beaucoup de substance corticale et 
moins de substance médullaire ; ce sont donc ceux-là qu'il 
faut choisir pour Tétude des follicules. La méthode à sui- 
vre consiste à les plonger pendant 24 heures dans l'acide 
picrique et à faire des coupes que Ton traite ensuite au 
pinceau. Si on les laisse plus longtemps, quatre ou cinq. 
Jours par exemple, dans le réactif, il n'est plus possible de 
dégager les cellules avec le pinceau ; il faut, dans ce cas, 
laisser séjourner les coupes que Ton a faites dans Teau 
distillée avec un peu d'acide phénique pendant vingt- 
quatre heures. On peut alors dégager le stroma avec faci- 
lité et obtenir de fort bonnes préparations.Une fois traitées 
au pinceau, on colore les coupes au picro-carminate d'am- 
moniaque, en veillant à ce que le réactif soit bien neutre. 
Sur ces préparations, on reconnaît que la substance folli- 
culaire a la même structure que la substance caverneuse ; 
elle est aussi parcourue dans tous les sens par un r^ticu- 
lum ; mais les travées en sont si fines qu'il faut employer 
de très-forts objectifs pour les bien distinguer. On remar- 
que alors qu'elles sont constituées par de fines fibrilles qui, 
s'anastomosant les unes avec les autres sans perdre leur 
Individualité, forment des points nodaux,applatis, sembla- 
bles à ceux que Ton observe dans le réseau élastique du 
mésentère ou mieux encore dans le grand épiploon. Aux 
points d'entrecroisement, on voit en effet les travées se 
dédoubler en deux ou trois fibrilles. A leur surface, on 
distingue de la façon la plus nette des noyaux pris dans 
une masse de protoplasma qui se moule sur la travée ; ces 
noyaux indiquent l'existence d'un épithélium analogue à 
celui que nous avons trouvé dans la substance caverneuse, 
mais nous ne sommes pas encore parvenu à Tiraprègner à 
l'argent. Ce réticulum est sillonô dans toutes les directions 
par des capillaires qui, outre leur tunique propre, appa- 
raissent avec un revêtement flbrillaire. et recouvert de 
cellules plates semblables à celles qui sont sur les travées 
du réticulum. De ces capillaires partent, dans différentes 
directions, des fibrilles qui vont se confondre avec le reste 
du réticulum. 

4. Vaisseaux. Dans les sinus les artères envoient des 
branches transversales qui font un grand angle avec le 
tronc et qui se ramifient ensuite de plus en plus. Dans les 
cordons foUicuJaires les artères se divisent de suite en 
branches rectangulaires, à peu près égales dans toutes leurs 
directions; les veines ont un trajet irrégulier; dans les 
folliculesr les artères pénètrent au point où ils se conti- 
nuent avec les cordons folliculaires, de là elles se rami- 
fient en fournissant presque immédiatement des capillai- 
res à mailles allongées et à direction excentrique allant vers 
le sommet du follicule vers lequel les capillaires se réunis- 
sent peu à peu en redescendani vers le centre pour former 
une veine centrale ; les vaisseaux présentent donc là une 
direction pour ainsi dire en tourbillon. 

Éléments cellulaires des ganglions. Tout ganglion 
donne du suc quand, après y avoir pratiqué une section, 
on en racle la surface; aussi bien quand il est pris sur 
l'animal vivant que vingt-qualre heures après la mort, ce 
suc est plus ou moins lactescent, suivant qu'il contient 
une plus ou moins grande quantité d'éléments cellulaires ; 
quandilencontientpeu.ila plutôt l'aspect gommeux; on en 
frouve plus dans la partie corticale que dans la partie mé- 
dullaire du ganglion. Pour examiner directement ce suc 
frais, on fait avec un scalpel ou un rasoir une coupe à tra- 



vers le ganglion, puis on racle la surface avec la lame du 
scalpel et on dépose ce suc sur une lame de verre, on 
recouvre la goutte de liquide ainsi obtenu d^une lamelle, 
et on borde la préparation à la parafiSne. On trouve dans 
ce suc une grande quantité d'éléments cellulaires variés ; 
au premier abord, et quand on observe avec un faible gros- 
sissement, on est tenté de prendre tous ces éléments 
pour des noyaux ; mais en les examinant plus attentive- % 
ment, avec un grossissement plus fort, on voit que quel- 
ques-uns ont un centre arrondi représentant le noyau et 
dans lequel se trouvent les nucléoles, et un second contour 
qui est celui de la cellule ; quelques cellules contiennent 
môme plusieurs noyaux ; d'autres fois on peut voir un 
noyau comme entouré d'une atmosphère de granulations. 

Gomme ces éléments sont très-délicats et très-altérables, 
l'observation que Ton en fait ainsi ne donne pas leurs 
formes exactes ; aussi faut-il la contrôler en employant un 
autre procédé. On coupe le ganglion en petits fragments 
que Ton met pendant une heure ou deux dans du sérum 
faiblement iodé; on racle ensuite la surface d'un de ces 
petits fragments, et on examine le suc obtenu dans la 
sérum ; sur cette préparation, on ne trouve plus comme 
dans la précédente, de noyaux libres ; ils sont tous entou- 
rés d'un contour cellulaire ; Ips cellules se sont donc con- 
solidées par le sérum iodé; elles paraissent aussi légèrement 
gonflées; leur contour est un peu éloigné de celui du 
noyau. On en rencontre du reste de toutes les formes; elles 
contiennent tantôt des noyaux ronds, tantôt des noyaux en 
bissac, tantôt de tout petis noyaux ronds, homogènes, sem- 
blables à ceux des globules rouges du sang des amphibies; 
d'autres cellules contiennent des granulations pigmentai- 
res arrondies ou anguleuses ; d'autres encore possèdent dans 
leur intérieur des globules ou des débris de globules rouges 
que l'on reconnaît à leur couleur jaune et à leur réfringence 
particulière. En un mot, nous trouvons dans les ganglions 
toutps les variétés d'aspect des éléments que nous avons 
étudiés dans la lymphe et dans le sang sous le nom de glo* 
billes lymphatiques. 

Si,après un premier raclage sur la surface d'un fragment 
de ganglion, on racle une seconde fois en appuyant un peu 
plus fort, on rencontre en abondance dans le suc obtenu, 
outre les éléments que nous venons de décrire, de grandes 
cellules plates, rares dans les préparations précédentes, et 
qui paraissent fusiformes quand on les observe de profil ; 
elles ont un noyau ovalaire, grand et clair, muni d'un ou 
plusieurs nécléoles bien apparents, et présentent des formes 
variées, plus ou moins irrégulières ; quelques-unes ne sont 
point limitées; elbs semblent formées, outre leur noyau qui 
est très-net, par une sorte d'atmosphère de granulations 
protoplasmiques. 11 y a longtemps que l'on connaît ces 
cellules; on voit que dans les irritations, elles deviennent 
un peu globuleuses, en conservant leur forme irrégulière^ 
et contiennent un grand nombre de noyaux; c'est à cause 
de ce fait que Fôrster les appelait cellules-mères des gan- 
glions lymphatiques. Aujourd'hui, il ne peut rester aucun 
doute sur leur véritable nature: ce sont tout simplement 
des cellules endothéliales. 

Résumé. Si nous reprenons le résultat des diverses ob- 
servations que nous venons de faire, nous voyons en résu- 
mé qu'un ganglion lymphatique est toujours sur le trajet 
des vaisseaux lymphatiques. Les vaisseaux afférents, arri- 
vés au ganglion, se résolvent dans un système de conduits 
caverneux qui le parcourent et dans lesquels les vaisseaux 
efférents prennent naissance. Ces canaux caverneux (sinus 
et conduits lymphatiques) diffèrent des vaisseaux lympha- 
tique s en ce que leur calibre est sillonné par un réticulum 
très-fin qui s'étend dans tous les sens entre leurs parois. 
La présence de ce réseau rend la circulation de la lymphe 
plus difficile et plus lente à l'intérieur du ganglion ; ce qui 
le prouve c'est l'arrêt des matières granuleuses auxquelles 
la lenteur de cette circulation permet de se fixer soit dans 
de grosses cellules lymphatiques soit dans les cellules 
endothéliales. Près de leur entrée dans le gimglion, les 
vaisseaux afférents présentent des renflements périvalvu- 



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26B 



LBntOORIS HEDIGAZ. 



lalres très-rdéyetoppés, Bt il e0t prcAiable (pie par rAotivttë ' 
4e Jeiirs parois ttusculaires ils joueifet «& rdle important 
dlaiwla civeulatiQn lymphatique d« ganglion. On a déjà 
fait platienrs observations sur la <x)ntractilité des rais- 
saaui: lymphatiques et son rôle dans la circulation de 
la lym^e. Biehat raconte snr ce point une expérience 
singulière. Il avait trouvé, dit-il, sur un chien qu'il venait 
d'-ouvrir, la face inférieure du foie couverte de vaisseaux 
lirmidiatiques avec des renflements; tandis qu'il observait 
tDut disparut. Biehat «n concilttait que ces canaux sont con- 
tractiles. 

Nous avons voulu répéter cette expérience ; nous avons 
tué un chien par la section du bulbe, nous l'avons ouvert 
immédiatement, mais nous n'avons pas vu de lymphatiques 
i la face inférieure du foie ; par contre, il y en a une 
grande quantité dans le tissu conjonctif qui entoure la 
Teine-porte; il est probable que c'est de ceux-là que Biehat 
a voulu parler. Nous avons lié le canal thoracique pour les 
rendre plus apparents, et nous avons essayé de les exci- 
ter soit par des moyens mécaniques, soit par un courant 
interrompu, en agissant directement sur eux ; nous ne les 
avons pas vas se contracter. Cependant, M. Gollin a observé 
chez les grands ruminants (le bœuf, par exemple), des 
contractions rhythmiques ; il serait fort possible que ces 
vaisseaux eussent des contractions spontanées, tout en ne 
répondant pas à l'excitation électrique. Il en est ainsi pour 
les ventricules du cœur ; quand on les électrise faiblement, 
ils continuent leur battement rhythmique sans répondre à 
l'agent électrique ; mais si chez la grenouille on emploie 
un fort courant on détermine Tarrét du cœur. U se pour- 
rait fort bien que les renflements pôrivalvulaires fussent 
des sortes de cœurs et présentassent dans des conditions 
spéciales d'observation des mouvements rhythmiques. 

Au milieu des can aux lymphatiques se trouvent disposés les 
follicules et les cordons fblliciUaires ; ils sont séparés du 
système caverneux par une couche endothéliale, et par con- 
séquent la lymphe ne doit pas y circuler bien facilement; 
cependant nous savons aujourd'hui que les endotliéliums 
ne constituent pas une barrière infranchissable; nous 
avons vu par assez d'exemples qu'ils se laissent aisément 
traverser par les globules blancs. On peut en donner pour les 
ganglions une preuve directe. Chez un animal en pleine diges- 
tion, les ganglions lymphatiques présentent, comme on sait, 
une infiltration graisseuse temporaire ; dans les espaces ca- 
verneux on trouve des granulations du chyle, soitlibres,soit 
charriées par des cellules lymphatiques ; on peut facile- 
ment démontrer qu'il y en a aussi dans les follicules, et par 
tîonséquent qu'elles y ont pénétré récemment. Il suffit pour 
cela de faire durcir un ganglion dont l'acide picrique, et de 
soumettre une coupe que Ton en aura faite à l'action de 
Tacide osmique à ^^ ; on trouvera dans les follicules des 
granulations graisseuses caractérisées par la couleur brune 
que leur donne l'osmium. 

Dans les expériences relatives à la pénétration du ver- 
millon dans les ganglions lymphatiques, les granules colo- 
rés contenus dans des cellules lymphatiques se montrent 
non-seulement dans les voies lymphatiques, mais encore 
dans les follicules et Jes cordons folliculaires, ainsi que 
l'on peut en juger sur des coupes faites après durcissement 
des ganglions dans l'alcool. Il n'y a donc pas dans les folli- 
cules une véritable circulation, une circulation libre, mais 
cependant il se produit entre eux et les voies lymphatiques 
un certain échange d'éléments. Il y a là comme une circu- 
lation d'élaboration et c'est probablement dans les follicules 
que se formeraient de nouvelles cellules lymphatiques. 

Note. Pour que le lecteur puisse se reconnaître dans les 
travaux faits sur les ganglions,nous donnons en deux mots 
leur synonymie. Les follicules, que Brùcke a le premier 
désignés par ce nom, sont appelés par Ilis, ampoules corti- 
cales et alvéoles par Frey. Les cordons folliculaires sont 
appelés par KôUiker, cordons médullaires; par His, utri- 
cules médullaires ou glandulaires : par Frey, tubes lympha- 
ttques.Les sintts,que Ilis a appelés ainsi, sont dénommés par 
Finey espaces enveloppant les follicules ; enfin les conduits 



lymphatiques font appelés par Fi^ejr «ondaits caveriieint. 
C'est dans les parties foUieuâa^s des ganglkms ^fael^Mft 
trouve ^atns les cellule l^inphatiques des gletrules rcmgèm 
et des granulations pigmentaires ; ces éléments provien- 
nent des vaisseaux et sont sortis à travers la paroi 4es 
capillaires ; il n'y a en 4^et de vaisseaux capillaires que 
dans les fbUicules et cordons Mliculaires. 



PATHOLOGIE INTERNE. 
DM nlodratloiis dm col da roténifl 

Par le D*" A. LE BIjOIIVD, ancien intemA des hôpitaux de Paris (l). 

Symplâmea, -^ Jjq loucher permet de reconnaître la présence 
de rulcéralion, le doigt rencontre une surface légèrement ru-^ 
geuse, un peu mollasse, un col gros, Tonûce du col légéreman^ 
entr'ouverl. 

Le spéculum met k découvert la surface ulcérée et permet de 
reconnaître les divers aspects que nous avons signalés à l'an»-' 
tomie pathologiaue. Le regard peut assez facilement pénétrer 
dans le col qui e^ entr'ouvdrl, surtout si Ton a soin de se ser* 
vir du spéculum de Ricord qui permet» en écartant assez for* 
tement les valves de l'instrument, de dilater cet orifice. — 
M. Meyer, de Berlin, a p^isé que cette coloration rouge que 
l'on observe du côté du col, n'est point morbide, mais la colo- 
ration normale de la muqueuse du col ; c*est 1à uue erreur, car 
il suffit d'examiner un col sain pour voir que la muqueuse à 
Tétat normal est rosée et non pas rouge. 

Aran pensait que les ulcérations de la sifrfaee extemo du 
museau de tanche pénétraient rarement daus la cavité du col^ 
il admettait que 99 fois sur 100, l'ulcération ue revêtait que la 
surface interne. M. Gallard pense au contraire que dans l'im- 
mense majorité descas^ le col est en môme temps ulcéré. 

On a voulu reconnaître les ulcérations du col, à l'aide de 
spéculums que Ton a désignés sous le nom de spéculums iatie- 
utérins ; mais ces instruments sont de trop petit calibre, et le 
faisceau lumineux qui pénètre dans Tiniérieur de la cavUé 
n'est pas suffisant pour permettre de bien juger de l'état de 
la muqueuse. 

On a encore cherchée se rendre compte de l'état des parties 
à Taide de Tendoscope de M. Desormaux. IL Gailard qui s^est 
servi à plusieurs reprises de cet instrument, n*a pu arriver à 
des résultats satisfaisants, à cause de la présence du sang qui 
s'écoule de la muqueuse dès q\ie l'on introduit rinstrument et 
qui vient obstruer l'orifice de la sonde. 

Ces divers instruments sont d'ailleurs le plus souvent invt- 
tiles, car la dilatation du col est suDâsante, quand on se sert 
du spéculum de Ricord, pour observer l'intérieur du col. 

Outre ces caractères, on observe encore de la leucorrhée qui 
est due à la suppuration de la surface ulcérée et à l'h jpnrsé- 
crétion des glandes. 

Il existe aussi assez souvent un peu de douleur, une oer- 
iaine pasanteur à l'hypogastre ou au périnée, une augmenta- 
tion de volume nonr-seulement du col mais aussi du corps de 
l'utérus, symptômes qui doivent être mis sur le compta de la 
métrite chronique, de laquelle dépend rulcératiee. 

Diagnostic. — Le diagnostic doit être fait avec les ulcéra- 
tions d'origine syphilitique et avec les ulcérations oancérenses 
nous nous occuperons de ce diagnostic quand nous parleie&s 
de l'une ou l'autre de cas lésions. 

Quant aux ulcérations herpétiques, scorbutiques, s<90fe- 
leuses et même tuberculeuses, nous ne pensons pas que ce 
diagnostic doive nous arrêter, les ulcérations qm naisseet 
sous l'influience de ces maladies ne prés^itant pas de diffé- 
rences suffisantes qui nous permettent de les distinguer. 

Les uicéraiions herpétiques qui ont été décrites par certafas 
auteurs coaune une espèce à part, résulteraient d'après eÛK, 
d'éruptions diverses, telles que vésicules d'herpès, ecxéma 
^mple ou impétigineux, pemphi^s, M. Mo€i Gueneau 4e 
Mussy (i) 9 qui a fait paraiire récemmeiit un ménu^re s\a les 

■■ . I ■■■ I » ■ ■ I É»i « ..».■» ,t0 ,tm - I ■! ■ 

(1> Voir lea^ 16 en Progrès néHcël. 

(2) M. Graeii«a« de Muwf .— * H9rp4»im€ irt&m oumfndèm Xurpéti/^viâi 
iiVHtéfHM. (Archives dû médecine, octobre et novembre 1871). 



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LB PROGRES MEDICAîi 



^î» 



affections herpéliformes de Tuténis, et M. Courty s'efforcent 
de trouver des caractères propres aux ulcérations qui se déve- 
Ibppent sous l'influence de celle dialhèse, mais les caractères 
qu'ils assignent à ces lésions de caractère spécifique, ne nous 
paraissent pas différer sensiblement des lésions qui dépendent 
de rinflammation simple. 

Quant aux ulcérations scorbutiques qui seraient caracté- 
risées, d'après M. Courty, par leur couleur violacée, leurs fon- 
gosités, leur mollesse, leur facilité à saigner, nous ne voyons 
pas que cette description diffère sensiblement de celle que 
nous avons donnée pour Tulcéralion inflammatoire, désignée 
sous le nom d'ulcéraliou variqueuse, ou d'ulcération de la 
grossesse, et qui est fongueuse, violacée, saignante. 

La preuve du reste de cette ulcération n'a rien de spécifique 
c'esl qu'il n'est pas rare de voir la môme femme présenter, 
pendant sa grossesse une ulcération sccrbuliqu^ et le mois 
suivant une ulcération simple, après que l'accouchement s'est 
effectué et que la stase sanguine a cessé. 

Les ulcérations scrofuleuses présenteraient, d'après le même 
auteur, des bords décollés, baveux, s'étendant souvent assez 
loin sur les deux lèvres du col. M. Gallard, qui dans sa pra- 
tique hospitalière a pu examiner de nombreux cas d'ulcéra- 
tions du col chez des femmes scrofuleuses, déclare n'avoir 
jamais vu cette diathèse imprimer un cachet particulier aux 
ulcérations, quand elles se développent chez ces femmes. En- 
fin les ulcères tuberculeux considérés comme très-rares par 
M. Courty, n'ont jamais été observés par M. Gallard. 

Sans nier que les diathèses herpétique, scorbutique, ou 
scrofuleuse, puissent avoir une influence sur le développe- 
ment plus fréquent et sur la marche des ulcérations du col, 
nous ne pouvons admettre les différences qu'on a voulu leur 
assigner et qui permettent de les distinguer l'une de l'autre 
par le simple examen de la partie ulcérée. A ce point de vue, 
nous sommes de l'avis de M. Gallard, qui admet qu'eu dehors 
de rinflammation, les seules maladies diathésiques qui peu. 
vent déterminer une ulcération du col sont la syphilis et le 
cancer. 

Nous sommes conduits d'après cette manière de voir à ran 
gerles ulcérations qui précèdent parmi les ulcérations d'ori- 
gine purement inflammatoire, tout en reconnaissant cepen- 
dant, que les lésions de la muqueuse sont plus fréquentes chez^ 
les femmes affectées d'une des diathèses que nous venons.de 
passer en revue que chez celles qui en sont exemptes. . » 

Pronasiie, marche, durée, iei^minaisans, — Les ulcératioiis 
inflammatoires du col, ne sont pas graves par elles-mêmes, 
mais elles sont importantes en ce qu'elles indiquent un état 
inflammatoire chronique, contre lequel on devra surtout diri- 
ger le traitement. 

La durée de ces ulcérations est très-variable, on les voit 
parfois disparaître sans que la métrite chronique dont elles 
dépendent, soit sensiblement modifiée, puis reparaître après 
un certain temps. 

TraUement — Avant d'entreprendre le traitement de l'ulcé- 
ration, nous ferons remarquer que cette lésion n'étant qu'un 
symiÂùme de la métrite chronique, e'est surtout contre cette 
dernière que devra être dirigé le traitement. Néanmoins il est 
un certain nombre d'agents thérapeutiques qui portés direc- 
tement sur l'ulcération, paraissent aussi avoir une action mar- 
quée sur l*inflammatjk)n du parenchyme ; d^où il résulte que 
nous ne devons pas négliger d'y avoir recours. 

On doit employer les injeciiojis vannâtes dans le but de 
déterger la surface de l'ulcération. On peut reeonrir dans ce 
cas aux injections d'eau fr(Hde, de feuilles de noyer, d'écorces 
de ehône, d'eau blanche. 

On a encore saupoudré la surface de l'ulcération avec du 
âtms-nitraU de hisnmih^ de la poudré d'amiéo», mêlés à un peu 
d'alun ou d'acétate de plomb cristallisé. Ces médicaments sont 
surtout utiles dans lecas de leucorrhée abondante ; mais leur 
action est ordlaairement très-peu énergique. 

Il ésl souvent utile d^avodv recours à des caustiques plus ou 
aux&ns énergiques et qui doivent varier suivant les cas. 

Le nitrate (TarffêtUQ Pétai solide ou en solution au tiers ou 
«o qtsart peut être employé utilement. La solution est sur- 
leirt très^habile parce qtt'clie j^énètre mieux dans les replis de 



la muqueuse. S'il s'agit d'agir dans l'intérieur du col, on 
devra employer un petit pinceau imbibé de la solution qui 
sera introduit dans la cavité de cet organe. 

Le nitrate acide de viercure produit une cautérisation plus 
profonde. Il est surtout avantageux dans le cas d'ulcérations 
fongueuses ; mais il faut avoir soin de ne pas employer un 
pinceau contenant un excès de liquide qui pourrait fuser, et 
cautériser la muqueuse vaginale ; il sera bon de fôire avant 
d'enlever le spéculum. u?ie injection d'eau destinée à enlever 
l'excès de liquide. Il faut se rappeler quand on fait usage de 
ce caustique, qu'il peut quelquefois déterminer de la sali- 
vation. 

Les acides sulfurique et azotique ont été aussi employés ; il 
en est de même des acides pyroligneux, acétique, chroniique. 
Ces liquides sont assez énergiques pour réclamer de grandes 
précautions, Il.ne.faut jamais négliger défaire une injection 
d'eau lorsque la cautérisation aura été effectuée. 

On peut encore avoir recours au fer rouge, quand les ulcé- 
rations sont un peu fongueuses et que le col est volumineux. 
Mais nous devons faire remarquer que ce moyen est dirigé 
bien plutôt contre 1 inflammation du parenchyme que contre 
l'ulcération. 

Dans les cas légers, on trouvera bien des applications de 
teinture d'iode, de poudre d'iodo forme qu'on porte sur le col à 
l'aide d'uninsuiflateur ; ou de l'introduction de crayons de la 
même substance dans la cavité du col, qu'on maintient à l'aide 
d'un tampon d'ouate. On peut aussi employer avec avantage 
la solution deperchlorure de fer, principalement quand les ul- 
cérations sont un peu saignantes. 

Quant aux ulcérations de la métrite virginale et de la groa^ 
sesse, certains auteurs pensent qu'il n'y a aucun traitement à 
leur appliquer ; d'autres, au contraire, veulent qu'on s'en 
occupe. Nous croyons qu'il y a avantage à employer contre 
elles, quelques caustiques légers, comme le nitrate d'argent, 
le perchlorure de fer, l'alun. Certains auteurs ont môme em- 
ployé le fer rouge, dans les ulcérations de la grossesse, mais 
c'est un moyen énergique dont il est bon de s'abstenir, dans 
la crainte de provoquer un avortement. 

II. ULCÉRATIONS SYPHiLiTiQUBS. — La secoudo ospècc d'ul- 
cérations que Ton constate du côté du col de l'utérus est celle 
qu dépend de la syphilis ; soit que Ton ait affaire à des aoei* 
dents primitifs tels que chancres, ou à des accidents secondai- 
res, tels que plaques m'uqueuses. 

a. Chancre, — Le chancre mou est celui qui se présente 
ordinairement à notre observation; quant au chancre indui'é, 
bien qu'ayant été constaté réellement, il est cependant regardé 
comme rare. M. Alphonse Guérin, sans nier la possibilité de 
l'induration, pense qu'elle peut être rarement perçue à l'aide 
du doigt introduit dans le vagin. M. Desprès (1) admet même 
que rinduration ne se produit jamais. Le fait de l'induration 
ne peut cependant être contesté, car Ricord l'a observé, ma- 
nifestement dans un cas où le col était saillant en dehors de 
la vulve. Les chancres mous du col bien que les plus fré- 
quents, sont cependant assez souvent suivis d'accidents cons- 
titutionnels. 

Le chancre mou se présente sous forme d'ulcère à fond gri- 
sâtre, adhérent, à bords irréguliers, taillés à pic et entourés 
d'une légère auréole inflammatoire ; ordinairement multiples,, 
ils se réunissent presque toujours après un certain temps, et 
peuvent devenir phagédéniques. 

M. Bemutz (S) décrit une variété du chancre qu'il désigne 
sous le nom de chancre diphthéritique, et qui est caraetérisé 
par une production couenneuse d'un gris-jaunâtre. adhérente 
au fond de l'ulcère et limitée par des bords rouges, saillants^ 
taillés à pic. 

Le même auteur décrit une autre forme qu'il appelle ekan^ 
cre vlcéretÊSy mais qu'il regarde comme très-rare. Dans cette 
forme le chancre creuse le sol utérin, l'évide de la même £açoià 
qu'il le fait chez l'homme pour le méat urinaire. 

(1) Armand Desprès.— Trai>^tfa»oyra^Atfii«^ Vukération et des ulcères 
du col de Vutéru4, 1M9, p. 46. 

(2) Bernutz.-^ Jh$ t^ftetiom iJUphUitifuee de Puiétus (ffuion méHcde, 1856, 
p.W5.) 



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%u 



LE PROGRÈS JdÉDICAL 



Le cbaucre âiége habituellement, non pas au sommet du col 
comme dans les ulcéra lions simples, mais sur un point va- 
riable ;fij. 16) et principalement, comme le fait remarquer 





Fig. 16. —Chancre du col. Fig. 17. — Ulcération cancéreuse 

du col. (D'après A. DesprèsJ. 

M. MarJolJn, à l'union du vagin avec le col. 

Dans certains cas, d'après MM. Bernulz et Gourly, le chan- 
cre siège dans Tintérieur du col, et il faut dilater cet organe 
pour l'apercevoir. 

Les caractères que nous avons assignés précédemment aux 
diverses variélés de chancres, peuvent s'effacer après un cer- 
tain temps et l'ulcération prend alors l'aspect d'une ulcération 
inflammatoire simple, ou bien elle présente un développement 
de condylomes muqueux, de végétations qui reposent sur 
une base légèrement indurée qui pourrait faire croire à un 
cancroïde. Dans ces C3s, la marche de la maladie peut seule 
mettre sur la voie du diagnostic. 

On toit dans certains cas, l'inoculalion chancreuse se faire 
sur une ulcération inflammatoire préexistants; le chancre perd 
alors ses caractères principaux, mais la surface de l'ulcération 
devient en général molle, fongueuse et un peu grisâtre. 

b. Plaqnes muqueuses — La seconde espèce de lésion sy- 
philitique qui se produit du côté du col, est la plaque mu- 
queuse, caractérisée par une élévation de la surface ulcérée 
eu-dessus du niveau de la muqueuse qui est d*un blanc nacré. 
— Un des caractères principaux de ces plaques muqueuses, 
c'est leur contagion. — Lorsque ces plaques muqueuses ont 
persisté un certain temps avec les caractères que nous leur 
avons assignés, elles changent ordinairement de caractère et 
sont remplacées par des ulcérations qu'il est très -difficile d.e 
distinguer d'une ulcération simple. 

IIL ULCÉRATIONS CANCÉREUSES. — Il cxistc Irois formes 
principales de cancer : Tépithélioma. le squirrhe et l'encé- 
phaloïde ; les deux dernières formes ne présentent aucune 
difficulté pour le diagnostic, car au moment où l'ulcération sô 
produit, le col est devenu volumineux, bosselé, irrégulier, pré- 
sentant de véritables champignons; de plus il existe des adhé- 
rences avec les parties voisines, des destructions considérables 
des tissus et l'écoulement de l'ichor cancéreux avec son odeur 
caractéristique. 

Il n'en n'est pas de môme de Tépithélioma, gui prend tantôt 
la forme ulcéreuse décrite sous le nom d'ulcère rongeant, et 
tantôt la forme végétante qu'on a désignée sous le nom d'ex- 
croissance en chou-fleur. La forme ulcéreuse doit ôlre distin- 
guée d'une ulcération simple, et la forme végétante des végé- 
tations simplement inflammatoires que Ton voit quelquefois 
se produire dans le cours de la métrite chronique. La forme 
ulcéreuse de l'épithélioma du col, se présente avec des bords 
mamelonnés ,fig. H), violacés, par places indurés, avec une 
surface Inégale, un aspect grisâtre et sanieux. L'ulcératioTi 
saigne facilement. Le toucher mieux encore que le spéculum 
révèle la véritable nature de l'affection ; le col est dur et se 
déchire, quand on presse sur l'orifice utérin. L'ulcération sim- 
ple, au contraire, ne présente pas ces bords indurés, mame- 
lonnés, sa surface est régulière, rosée, saignant moins facile- 
ment. 

La forme végitante de Tépithélionia, qu'on a décrite aussi 
§ous le nom d'excroissance en chou-fleur^ est difcile à distin- 
guer des fongosités, des végétations inflammatoires qui se 
développent dans certains cas de métrite chronique. Ces der- 
nières se distinguent néanmoins du cancroïde, par l'absence 
d'induration à leur base et un développement plus régulier. De 



plus, elles se laissent détacher plus facilement et ne présan 
teut point au microscope la présence de cellules de nature 
épidermique. 

Les différences qui existent entre ces végétations de nature 
différente, peuvent s'effacer, surtout si l'on admet comme 
certains auteurs que les végétations de nature inflammatoire 
peuvent devenir cancéreuses. 



ANATOMIE PATHOLOGIQUE ...^. 

Note sur les altérations histologiques de rintestin et 
sur quelq[ues modifications du sang dans le choléra, 

Par MM. KELSCU et RE.1ÎAUT. (l) 

Elat du sang, — Il nous a paru intéressant d'étudier 
les variations que présente le sang dans les différentes pé- 
riodes du choléra au point de vue do la richesse en glo- 
bules. Au moment où la déperdition séreuse est à son 
maximum, c'est-à-uire pendant l'état algide, le sang des 
capillaires pris à Teittrémité d'un doigt, par exemple, ne 
possé<le pour ainsi dire point de sérum; les globules rou- 
ges sont serrés les uns contre les autres sans presque 
interposition de liquide et Ton trouve dans le champ du 
microscope une quantité tout-à-fait anormale de globules 
blancs. Ces derniers atteignent dei dimensions supérieures 
à celles qu'ils possèdent dans le sang normal. Dans un cas, 
il y avait db40 à 56 globules blancs dans le chami), à un 
grossissement de 450 diamètres, tandis qu'ordinairement, 
dans ces conditions, ou en trouve seulement 3 ou 4. 

L'augmentation du nombre des globules rouges atteint 
son maximum pendant Talgidité. Lorsque la réaction se 
produit, on voit rapidement ce nombre décroître. Les nu- 
mérations faites par la métiiode de Malassez mettent ce fait 
hors de doute. 

Chez une femme observée pendant la période algide, le 
20 septembre, le sang contenait 7,489,000 globules rouges 
27,800 globules blancs par millim. cube, chiffres les plus 
élevés que nous ayons encore observés. Le lendemain 
l'état algide subsistait avec une légère amélioration, le 
.sang est déjà moins concentré, il y a 6,338,400 globules 
rouges et touj.îurs 27,000 blancs ; le 22 septembre il y a 
s^u^e;npnt 5,560,000 globules rouges, la proportion des glo- 
bules blancs reste la môme; le 23, la malade étant en 
pleine réaction, le nombre des globules rouges, par milli- 
mètre cube, est redevenu à peu près normal. Il y a 
4,109,000 globules rouges par millimètre cube, à ce moment 
les urines reparaissent et on peut les analyser. 

Or, il est très-important de savoir si dans le choléra 
parvenu à la période de réaction, la diminution rapide dans 
le ttiiffre des globules est due simplement à la dilatation du 
sang par suite de la reconstitution du sérum, ou bien si 
cette diminution est accompagnée d'une destruction pro- 
prement dite des globules rouges telles qu'on la voit s'opé- 
rer dans nombre de maladies fébriles. Evidemment les mé- 
thodes de numération sont incapables de fournir la solu- 
tion de ce problème. Mais si l'on retrouve dans les urines 
une proportion exagérée des matières pigmentaires prove- 
venant directement des globules, telles que VurochrômCy 
l'hypothèse d'une destruction active des globules à ce mo- 
ment peut être vraisemblablement formulée. 

C'est ce qui arrive en effet dans le cours de la réaction 
du choléra ; l'urine contient des quantités considérables 
d'urochrôme au moment même ou la richesse globulaire 
dimmue. Chez la femme dont nous parlons, le 24 septembre 
le sang était extrêmement appauvri en globules rouges et 
l'urine étant devenue copieuse, en même temps *qu'appa- 
raissaient au cou des souffles anémiques, les proportions 
d'urochrôme dans l'urine étaient excessives. Cet abaisse- 
ment tout à fait insolite du cl)iffre des globules n'a duré 
qu'un jour : le 25, la richesse globulaire était revenue 
à 4,559 200, chiffre très voisin de l'état normal, 

JSn résumé, dans le choléra, l'augmentation des globules 



{0 Voir le n® 17 du Progrès médical. 

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LE PROGRÈS M^iCAL 



211 



rouges pendant Talgidité pouvait être le fait de la perte sé- 
reuse. La diminution dans la période de réaction tient à 
deux causes, restitution du sérum poussée parfois jusqu'à 
riiydrémie, et destruction d*une certaine quantité de glo- 
bules rouges dont on retrouve les débris dans les urines 
sous forme d'urochrôme. 

En même temps que le sang s*épaissit, les globules rou* 
ges montrent une modification curieuse. Ils se rapetissent 
de telle sorte qu*on les voit atteindre seulement en moyenne 
un diamètre de 3 à 4 t^. Ces tout petits globules diminuent 

f)eu à peu pendant le déclin de la maladie pour disparaître 
orsque la richesse globulaire du sang est complètement 
restituée. Serait-ce ces globules altérés et comme dessé- 
chés pendant Talgidité qui se détruiraient dans le sang? 
n est difficile de résoudre cette question. 

L^augmentation des globules blancs dans le sang des 
capillaires, n'est pas seulement due à la stase qui coïncide 
avec la période asphyxique. La numération par la méthode 
de Malassez montre que le rapport des globules rouges et 
des globules blancs s'est élevé fl'une manière absolue. Les 
nombreuses altérations des organes lymphoïd:?s de l'intes- 
tin, îa lymphangite intestinale, pourraient être rapprochés 
de C3 fait, sans qu'on puisse, bien entendu, établir entre 
les deux phénomènes, du moins quant à présent, des rap- 
ports rigoureux de causalité. 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Le Choléra. 

Si l'on jette un coup-d'œil sur la marche des anciennes 
épidémies de choléra, on arrive bientôt à se convaincre que 
le plus souvent, sinon toujours, il n'atteint pas d'emblée 
son maximum d'intensité. Voyons d'abord ce qui a eu lieu 
à Paris : 

P 1832: Mars, 40 décès; avril, 7462; mai, 440; juin, 
846; juillet, 1820 ; août, 643 ; septembre, 107. — 2« 1849 ; 
Mars, 130 décès; avril, 649; mai, 2436; juin, 5769; juillet, 
419; août,810; septembre, 670; octobre, 32. — 3^ En 1853, le 
choléra a débuté le 7 novembre et a causé da'ns le mois lo4 
décès ; en dé.cembre, 568 ; en janvier, 34 ; en février, 3. 
Cette diminution considérable pouvait faire croire que l'é- 
pidémie était terminée ; loin delà : à partir de mars elle est 
allée en augmentant et elle est parvenue à son apogée en 
août (2,710 décès). — 4^ En 1865, du 22 septembre au V^ 
octobre, 245 décès ; en octobre, 4536. 

Nous observons les mêmes particularités dans les épidé- 
mies qui ont sévi dans la ville d'Amiens. P 4832 : du 10 au 
30 avril, 171 décès; mai, 190; juin, 97; juillet, 92; août, 
210; septembre, 117 ; octobre, 30. — 2*» 1866 : l'épidémie, 
qui a débuté en décembre 1865, suit en 1866 la marche sui- 
vante: janvier, 98; février, 109; mars, 144; avril, 143; 
mai, 152; juin, 684 ; juillet, 1059; août, 193; septembre, 
126 ; octobre, 151 ; novembre, 181 ; décembre, 205. 

Il ressort de ces statistiques que répidémie actuelle n'a 
rien d'insolite dans ses allures et qu'il serait imprudent de 
la considérer comme terminée : par conséquent, les habi- 
tants doivent continuer à surveiller leur hygiène particu- 
lière et l'administration doit toujours se montrer vigilante. 

La contamination des eaux qui servçnt à l'alimentation, 
la malpropreté des maisons, la non-désinfection des lieux 
où Ton déverse les déjections des cholériques, sont, ainsi 
que les faits le prouvent chaque jour, autant de causes qui 
favorisent l'extension du choléra. Diminuer leur action 
4ans la mesure des moyens que nous possédons doit donc 
être l'objectif des administrations chargées de veiller à la 



santé publique. C'est ainsi que Tadministration de Taséis- 
tance publique, très-parcimonieuse d'habitude dans la dis- 
tribution aux malades indigents des eaux minérales et 
même de Teau de Seltz, devrait les donner, en raison des 
circonstances, dans une plus large mesure. D'un autre 
côté, elle ne prend pais toujours assez de précautions rela- 
tivement au nettoyage des fosses d'aisanoe, qui, dans 
quelques-uns de nos établissements hospitaliers, sont,- môme 
en temps ordinaire, des sources d'infection. Voici un fie^it 
à l'appui de notre assertion. Dans un de nos hôpitaux, ont 
procéda dernièrement à la réparation des lieux d'aisances- 
de la salle des cholériques et, partant, on. alla jeter les dé- 
jections de ces malades dans les lieux dépendant d'une salle 
jusque-là indemne de choléra. Les résultats de cette négli-. 
gence ne se firent pas longtemps attendre : en moins de 24 
heares, on observa des accidents cholériformes chez la' 
plupart des malades de cette dernière salle. Fort heureu- 
sement, grâce aux secours qui furent immédiatement ad- 
ministrés, il ne se produisit aucun décès. Que serait-il 
arrivé en ville ? On aurait eu un véritable foyer épidé- 
mique. Si l'administration de l'assistance publique doit 
empêcher le retour de semblables accidents dans les 
hôpitaux, — la municipalité doit, de son côté, faire sur- 
VMlei^ ce qui se passe dans les maisons particulières où 
on lui signale des décès par le choléra. 

Un autre point mérite encore d'attirer l'attention. Maints 
auteurs ont avancé que le choléra s'observait fréquemment 
chez les personnes qui nettoient les linges des cholériques. 
La réalité de ce fait n'est guère douteuse, et cette semaine, 
il a été vérifié à l'hospice de la Salpétrière où il existe une 
buanderie importante : Parmi les femmes qui lavent le linge, 
venant de divers hôpitaux, deux d'entre-elles ont été prisés 
du choléra; l'une a succombé,rautre est en convalescence.. 
Il est,^donc nécessaire que, sous ce rapport encore, on, 
préïiù)^ ïès pïûs grandes précautions. Sans aller jusqu'à dé- 
truire, jusqu'à brûler le linge qui a servi aux cholériques, 
ne pourrait-on pas le plonger pendant un certain nombre 
d'heures dans des solutions désinfectantes avant del'en 
voyer au blanchissage? 

De l'expectoration albairineuse après la thora- . 
rentôse (Suite). 

L'hypothèse proposée par M. Féréol pour expliquer l'ex- 
pectoration albumineuse après la thoracentèse, ne rencon- 
tra au sein de la Société médicale des Hôpitaux que des 
contradicteurs. 

De suite, en engageant la discussion, M. Dujardin- 
Beaumetz produisit un fait qui, semblant, à priorinàonnQr 
raison à la théorie de M. Féréol, contribuait au contraire 
à l'infirmer. 

Une femme présentant une perforation pulmonaire avec hydropmeumo- 
thorax et ponctionnée à plusieurs reprises, rendit après chaque thoracentèse 
une quantité assez abondante d'un liquide albuminenx. 

En tenant compte des circonstances toutes spéciales de l'expectoration et 
des caractères extérieurs du liquide, il était bien naturel de le rapprocher de 
celui que Von avait extrait par la ponction — et pourtant ce rapprochement 
n'était nullement autorisé, car, si Tanaljse chimique décelaiit la présence de 
l'albumine dans les deux liquides, ella permettait de constater que la pro* 
portion, était de 1 p. mille dans le liquide de l'expectoration et de 60 p. mille 
dans le liquide pleurétique. • 

La théorie de la congestion séreuse du poumon recevait 
au contraire, l'appui de nouveaux faits. Le jour même de 
la communication de M. Dujardin-Beaumetz, M. Béhief 
commentait à l'amphithéâtre de l'Hôtel-Dieu une observa- 
tion des plus intéressantes. (V. Uni07% médicale fH^ 14 et 75): 



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LE PROGRES MEDICAL 



Ua homme d»2S aai, éUit entfé à l'hôpital, affecté tout à la fois d'une 
pleurésie gauche et d'une pneumonie droite, en Toîe de résolution. La thow- 
ottitèse pratiquée d'urgence, donna issue à deux Utws et demi de liquider 
séreur. Le malade fut d'abord soulagé, mais trois heures après, il était pns 
d'un accès d'étouffemenl et, sans rien expectorer, succomba aux progrès crois- 
sants de l'asphyxie. L'autopsie montra que le poumon gauche était disteadu 
par une sérosité spumeuse dont l'accumulation dans les bronches et la trachée 
avait donné lieu à ce que M. Piorry a décrit soua le nom à'anhémaime 
par écume bronchique. 

M. Béhier rapportait un autre fait presque analogue 
observé par M. Dumont-Pallier, et ces deux observations 
le décidaient absolument à admettre la théorie de la con- 
gestion œd^^mateuse du poumon. 

En effet, chez des individus asthmatiques, n'ayant point eu 
de thoracentèse, n'ayant môme pas de pleurésie, MM. Ré- 
viîlout, Jalabert et Renou avaient pu observer 1 expectora- 
tion d*uu liquide albiunineux. 

Ajoutons enfin que cette théorie trouvait encore une 
confirmation dans quelques faits publiés en môme temps 
dans la Gazette des Hopitanx (Juin 1873). • 

Les faits qui précèdent devaient tout d'abord, afin d éviter 
la confusion, être analysés ou du moins signalés suivant 
Tordre dans lequel ils ont été produits ; mais actuellement 
dans l'exposé qui nous reste à faire des nouveaux argu- 
ments invoqués pour ou contre chacune des théories en 
présence, nous pouvons abandonner l'ordre chronologique 
et, pour abréger le plus possible cette analyse déjà longue, 
nous essaierons d' esquisser rapidement les traits les plus 
frappants de la discussion. 

A. — L'hypothèse de la perforation par le trocart n'est 
point abandonnée par M. Woillez. —Pour lui, la congestion 

Îulmonaire rend compte de certains cas, elle ne suffit point 
les expliquer tous. En eflet, l'expectoration signalée chez 
les asthmatiques, et d'une façon plus générale l'expectora- 
tion par congestion pulmonaire diffère essentiellement de 
celle qu'on observe après la thoracentèse. Les crachats de 
la congestion pulmonaire ne contiennent qu'une petite quan- 
tité d'albumine et les réactifs produisent seulement un trou- 
ble, tout au plus un léger précipité, tandis que dans les cas 
d'expectoration albumineuse après la thoracentèse, on ob- 
tient un précipité caillcboté semblable à celui qu'on peut 
Observer en traitant par los môm/?s réactifti le liquide ex- 
trait par la ponction. Quant aux objections que l'onl faites 
à l'hypothèse de la perforation traumatique, elles n'ont pas, 
dit M. Woillez, une valeur absolue ; ainsi, l'abondance du 
liquide n'a rien d'étonnant dans cette hypothèse, car on 
sait avec quelle rapidité l'épanchement se reproduit quel- 
quefois après la ponction . 

On parle de l'intervalle qui s'écoule entre la thoracen- 
tèse et r^xpeetoratlon, mais il est en somme peu considé- 
rable et s'explique facilement par les dimensions souvent 
très-petites de la perforation. On comprend aussi qu'il soit 
difficile de la retrouver à l'autopsie, pour peu que des faus- 
ses membranes recouvrent le poumon. — La sortie de gaz 
en grande abondance pendant l'opération, est une nouvelle 
preuve de la perforation, ajoute M. Woillez ; et quant à la 
possibilité de cette perforation en dépit des précautions pri- 
ses pour l'éviter, elle ne doit point étonner, aujourd'hui que 
Ton pratique la thoracentèse pour les épanchements peu 
abondants. 

Mais d'un autre côté, conune le font remarquer M. Mou- 
lard^Martin et M. Hérard, ce n'est guère que dans les Iho- 
racentèses pratiquées pour des épanchements abondants, 
qu'on observe l'expectoration albumineuse. — Que ce soit 
ou non une co'fncidence, c'est un point sur lequel insiste 
M. Terrillon. 

L'argument tiré de la nature des crachats, celui auquel 
AL Woillez parait attacher le plus d'importance, semble 
aussi peu concluant à M. Hérard. — La nature du liquide 
expectoré est, en effet, très-variable. — Dans beaucoup de 
cas, il est vrai, la proportion d'albumine contenue dans les 
crachats est sensiblement égale à celle qui se trouve dans 
le liquide de la plèvre ; ma 's, d'autres fois elle est très-faiWe 
ainsi qja'apu le voir M. Dujardin-Beaumetz dans le fuit qu'il 



a rapporté ; ailleurs au contraire, elle est plus cons^éraile 
et dans un fait de M. Gintrac (Lande, Gaz. ^néd.<le Bor- 
deaux), le liquide expectoré contenait une quantité d albu- 
mine douille de celle qui existait dans le hquide de la plè^. 
— D'un autre côté, s'il est certain que dans la plupart des 
faits de congestion pulmonaire en dehors de la thoracen- 
tèse la proportion d'albumine est très-faible, il en est 
d-autres dans lesquels elle est assez considérable, et 1 un 
des faits rapportés par M. Révilloiit montre çu à cet égard 
on trouve encore de grgindes différences ou, si 1 on veut, des 
degrés dans l'intensité de la congestion. 

Le dégagement de gaz dans le liquide évacué par la tho- 
racentèse ne prouve pas qu'il y ait une perforation, dit 
M. Desnos ; en effet, le liquide de la plèvre contient tou- 
jours, ainsi que le signale aussi M. Béhier, une certaine 
quantité de gaz, lesquels se dégagent au moment ou dimi- 
nue la pression qui favorisait leur dissolution. (Test un fait 
qui est commun à beaucoup de liquides organiques, et 
M. Desnos a pu observer un dégagement de gaz tout à fait 
analogue en pratiquant la ponction d'un kyste hydatique du 
foie non suppuré, ne communiquant ni avec Uintestin ni 
avec le poumon. , 

M. Desnos croitenfin que d^ns tous les cas ou le poumon 
est blessé, le malade crache du sang ; et ce n'est pomt alors 
une expectoration légèrement sanguinolente que Ion ob- 
serve ainsi que M. Woillez l'ad^net pour quelques cas ; c'est 
une véritable hémoptysie qui peut se continuer quelques 
heures et jusqu'au lendemain. (A suivre) . 

SÔcÏÉTÉS^SAYSm 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

La Société de Biologie a repris le cours de ses séances 
samedi dernier, 4 octobre, et, bien que son président, 
M. Cl. Bernard, d'ordinaire si assidu, ne fut point présent, 
bien que plusieurs de ses membres n'aient pas été avertis, 
elle s'est trouvée cependant en nombre plus que suffisant pour 
se mettre à l'œuvi^e sans désemparer. 

M. HouEL a ouvert la série des communications par la pré- 
sentation d'un fœtm, né à terme et qui offrait des vices de con- 
formation remarquables. Et d'abord sa position dans l'utén» 
était des plus vicieuses : il était fléchi de telle sorte que sa 
tète était prise entre ses pieds et qu'avant raccouchement, au 
toucher vaginal, on avait pu constater à l'orifice, la présence 
simultanée du crâne et des orteils. En arrière, à la région 
sacrée, existait un spina bifida ; la tôle des deux fémurs 
paraissait sous-cutanée : trop volumineuse, elle ne pouvait 
être contenue dans les cavités colyloïdes. C'était bien à une 
luxation congénitale double qu'on avait à faire. Mais, dans ce 
cas, ce qu'il faut surtout noter c'est Tabsence des muscles 
fessiers. Il ne s^agit pas ici d'atrophie, de disparition, de 
dégénérescence graisseuse; non, les muscles manquent et 
Ton ne saurait, sur les os ou les cartilages, constater le 
moindre vertige d'une insertion musculaire. De même, le 
pyramidal fait défaut. Je ne sache pas que pareille malforma* 
tion ait été signalée et je demanderai à M. Giraldès, dont la 
compétence en pareille matière est connue, s'il en retrouve 
clans ses souvenirs. 

M. GiRALDÂs. Je pourrais rapprocher dB ce fait une observa* 
tion qui présente une certaine analogie : même flexion, même 
spina bifida, même luxation double du fémur due à une tète 
de l'os trop volumineuse, mais je ne saurais rien dire de l'état 
des muscles : la dissection ne fut pas pratiquée. Il était donc 
utile et intéressant d'appeler, sur ce point. Inattention des ob- 
servateurs. 

M. Rabuteau désire entretenir la Société de quelques expé- 
riences signalées depuis longtemps déjà, mais qui cependant 
paraissent trop ignorées : il s'agit de Vinfluence de la belladone 
et de ses effets variant chez les différents animaux. Monge, 
qui découvrit Tatropine en 1824, avait constaté son innocmté 
chez les lapins. Plus tard M. Boucbardat reprit ces expé- 
riences. Kouiuris de belladoDâ pendant plusieurs semaines des 
lapins ne manifestèrent aucun trouble appréciable. Depuis, 
quelques observateurs ont pu injecter jusqu'il 90 centi- 



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LE PR09IIE8 MEDICAL 



grammes d" atroptnô dans le «ssu ccIlt^Mlre Bons-cttUmê de 
ces rragems sans déterminer d'accidents. Ceis résultats sont 
des phis nets. - Cependant, dans son livre, M. Tardieu — et 
la position judiciaire qu'occupe ce médedn rend son affirma- 
tion plus pve - conseille d'essayer Sur les chiens ou sur 
t^Jmns les produits trouvés flans les analyses médlco- 
r^^ ^L^^\°^ soupçonne contenir de l'atropine! « On 
^tJTi'o» i.ll^'^T' <=?°8'«ter la dilatation de la pupille et 
noter les différentes circonstances de la mort. » Non I il ne 
w^t! ffP^"ÏT„*®' ^"^ '«^ ^*P^s, et j'ai pu injecter sous 
kur peau jusqu'à 20 centigrammes d'atropine, j'ai pu leur en 
^Lrf^" ""**"'•- Impunément et sans ^u'il y parut. 
Quand donc nos médecins imiteront-ils les physiciens et les 
«ntmistes, quand donc n'avanceront^ils que les choses qu'ils 
ont expérimentées, que les faits qu'ils ont observés ! 
u^L T^-i^^^- ''** ««amta^ dernièrement les selles d'un cho- 
^«riî«tf et j ai vu, après tant d'autres, toute la série des vi- 
ûrionniens que l'on y signale ; l>aetéries. bacléridies. vibrions: 
ifi.??,^ 'îîi® *^^.""® ^^ "« "<I^'^« diarriiélque et je l'ai plongée 
£,^^h^ Wre d'eau parfaitement pure que j'ai soigneusement 
bâchée. Au bout de cinq à six jours cett% eau était trouble et 
le microscope y révélait une énorme quanUté de vibrionniens 

l^!^^ a^»«««f. «» infirmer - dans l'hypothèse de la 
production ou de la propagaUon de la maladie par ces orga- 
nlfflnes. cette expérience me parait intéressante ; elle expli- 
querait comment la moindre déjection cholérique pourrait si 
r^itement produire une infinie quantité de ces vibrionniens, 
agents actifs, — dans l'hypothèse émise — de la propaaaUon 
ou de la production du choléra, ^^ 

^^^i^^°°^- ^ ce -)ropo8 je signalerai une lacune qui, tant 
quelle n aura pas é( i comblée, laissera un grand vague dans 
tontœ ces études. L'histoire nalureUe des vibrionniens n'est 
pas teite et les desorqjtions sont telles qu'on retrouve sans 
«esse les mômes variétés dans les maladies les plus dissem- 
niabies. Après cela comment leur faire jouw un rôle spécifique 
dans chacune 4e ces infections ? Le môme agent ne peut pro- 
dohre de» effets «uasi différents. Or je vois toujours décrire la 
sône des baetérium tbwmo, ceux qui se multiplient dans les 
matières albvmfauudes en putréfaction. Je sais bien que des 
tontatives ont été faites dans le sens que j'indique et un 
médecin berlinois aurait tnm.vé une variété spéciale, un vibrion- 
nien spirille dans les eas de fièvre à rechute. D'autre part, 
d^prte Cohn, toutes ces formes ne seraient que des j^ases. 
des états variés d'un même individu. 

M. Hatew. Dans me» examens de selles cholériques j'ai eu 
le soin de dessiner les ««puscules animés pour pouvoir les 
compara- aux eig«iismes des descriptions classiques de 
Davaisie. Ils étaient bien «emblables et j'en ai obswvé une 
dizaine de variétés, différentes dîailleurs d'une seUe à l'autre. 
Seul le microcoocus y est constant. Il y forme des amas qui 
constiiueat à eux seuls la majeure partie d» selles riziformes. 
des carpuBcules ne diffèrent donc pas de ceux qui pullulent 
dans les liquides en macération auxquels j'assimile les selles 
cholériques. 

M. RANviics. H eût été bon de voir si, dans l'expérience de 
M. LiouviUe, une gouUe de sang, de lymphe, une matière 
albuminolde quelccmque mise dans de l'eau pure, au milieu 
des mémee eondilioas de température,, n'eût pas provoqué une 
production de vibrionniens «ussi considérable que la goutte 
provenant des déjections cholériques. 

M. Hatmï. Il faut remarquer cependant que dans le. choléra 
<5ette production de vibrions est certainement plus rapide. Dans 
un cas j'ai constaté une quantité innombrable de corpuscules 
dès la première selle, rendue quatre heures après le début 
des accidents morbides. En outre, j'ai parfois au premier 
jour de la maladie, trouvé des variétés de bactéries qui, 
d après Samuel et Cohn, ne se développent que vers le sep- 
tième ou le huitième jour, dans le» Kquides en putréfaction. 

P. Rbcxus. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
S/ance du 7 octobre, — PaisiDENCB de M. Depaul. 
M. Vernbuil pr ésente un instrument inventé et fabriqué 



JStr^qu^^^'^''' ^°" ''*'*"*'' l'opéraUon de la taillfe Vpo- 
M, Delkbch. L'épidémie cholérique suit sa marche Drow-aa- 

yIZT^f^^'''^'''^•^ ^' seplmbreafe^SreŒst 
vement, il n'y a eu que 61 décès par choléra, soit 15 cas da 

SÏÏXtéT 68 "^'"'^r '^'''^T'' où le cMffll Je ^«2 
«fflwl , A^^^- °"°^ te journée du 5 octobre on n'a con- 
slalé aucun décès en ville. Dans les hôpilauk cMls on a ad 

^a^l^ *^'f *f°^- ^° revanche 34 cas s'étaient dévelop- 
pés chez des malades traités pour diverses affections cette fols 

mihS?.' ''"'"'"*''' ""^ ^^^ atteints Dans îes'SfpftaÏJ 
militaires on a encore constaté 2 décès. Du 4 au 29 sentembra 

et 186 femmes, chez ces dernières le chiffre de ia mortaUW a 
été proportionnellement plus considérable °>"t«l'W a 

cuSion ^^^Z-JÙ"^'^^'' J°"' «PP«1«" 1" ^"ite de la dis- 
lis. ^l^^^^^^'^^r^^'^toires et le choléra. M. Piorry. 
demS mnSif îîf''"P^'^P devait prendre la parole, maisTû 
dernier moment 1 bonorable académicien a fait savoir ou^ne 

légère in^ositionl'empêcheraitd-assisleràlasélnce 
.w.^*"-"! ?°°^^ * ^" '"^"°e et lit le résultat de ses re- 

" ■■■■■ i . 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Sianee du 4 juillet. — Présidence de M. Charcot. 
Plaie dafole, prodnito par nne barre de fer ehaaffée •« 
ronge. - Héuorrhiiflrle peu «boaHante, éeonieoieBt de 
Mie par la ptole, avec laaae de bnUe. de ga. , abeenee 
d lewre. - Mort. - A«top,le. - Par M. M«™, inl«ne d* 
nopliaux. 

à !?»!!? ^?®,^;"N^°"^^®^^' ^-^ de37ans,estapporlél©23juin 
à 1 hôpital Neckor (service de M. Guyon). 

Ce malade a été frappé dans une rixe par une barre d'acier 

ou tisonnier, chauffée au rouge somhre ;la barre est retom* 

mn.i?°^^'^f ^®'"®°' ^ ^®"*® «P^^s avoir frappé le malade. Hé- 
morrhagie de moyenne abondance durant une \^ heure enri- 
^um t ^^ ^^^ ^^^^ tranquille dans la nuit du 23 au U 

J^t ^ ?"i^^- ^° constate que la plaie a une directiott 
oblique de dehors en dedans et d'avant en arrière, d'une éten- 
due de 4 centimètres sur 2 cent., siégeant ai niveau du 
di^ème espace intercostal, en arrière de la ligne axiitoe 

En pressant légèrement sur l'abdomen, on fait sorUr nar la 
plaie un hquide rougeâtre, mélangé de nombreuses bulL do 
gaz Du reste, il n'existe pasde pneumothorax ; etrausouHation 
de la poitrine n»indi(j|ue rien d'anormal : quelques balles de 
gaz sortent par la plaio pendant les mouvements resoiraloi- 
res. surtout au moment de l'inspiration. 

TraiUmnL Occlusion avec baadelettes de diachylon. Jiaii- 
dage de corps. — Potion opiacée. 

t^Juin, — Le malade n'a pas de fièvre, maisà deuxrepifees 
surviennent des vomissemenU qui coïncident avec, l'ingestion 
de la potion morphiuée. Un peu de liquide jaunâtre s'écoule 
par la plaie, mais l'hémorrhagie nese reproduit pas denuis le 
jour de l'accident. ^ f««i« 

26 juin. —Le liquide qui s'écoule parlaplaie estmanifaste- 
ment biliaire ; la fièvre commence à se déclarer. 

27yvi«. — Le pouls est fort et plein, l'écoulement débile, 
est toujours très-abondant, pas de (symptômes de péritonite 
^Ventouses scarifiées autour de la plaie,) 

29/2»». — Le ventre est un peu ballonné, mais il n'existe nas 
de douleur à la pression sur l'abdomen. Pas de maOtédaas la 
poumon droit, un peu desubmaUtéà la base, la respiiution 
s'entend sur toute l'étendue du poumon, quelques râles sous* 
crépitants à la base. 

30 juin. — Le ballonnement du ventre augmente. 

1" juillet. — Gène considérable dans la respiration, pouls 
rapide, petit, un peu de doulear à la pression sur l'abdomen. 
Les symptômes s'aggravent dans la soirée et la mort survient 
le lendemain matin. 

4 juillet.-- Autopsie 30 heures après la mort en présence ^Q [^ 



214 



LB PROGRES MEDICAL 



MM. Guyon et Laugier. — En ouvrant YaMonten^ on voit 
s'échapper une quantité de gaz assez considérable. 

Traces de péritonite récente, sur l'épipioon et les anses in- 
testinales distendues ; mais il n'y a pas de pus collecté dans 
la cavité péritonéale. 

Le poumon droit adhère ô la plèvre du même côté, par d'an- 
ciennes adhérences ; de ce côté, la cavité pleurale a presque 
entièrement disparu ; congestion à la base de ce pou- 
mon A gauche, un litre et demi environ d'un liquide louche, 
dans la cavité pleurale. Dans le péricarde. Un peu de liquide 
et quelques fausses membranes. 

Vésicule biliaire vide. Vaste plaie à la surface convexe du 
côté droit du foie près de son bord postérieur. 

La plaie présente deux sillons d une profondeur de 3 cent, 
environ, séparés par unecrèie saillante ; cette plaie présente 
une étendue de 6 cent, sur 4 cent, de hauteur. 

Le bord postérieur du foie au niveau de Tinsertion du liga- 
ment coronaire est recouvert de quelques fausses membranes 
récentes, mais la plaie n*a pas pénétré jusqu'à ce niveau ; 
elle en est séparée par 2 ou 3 centimètres au moins. Le paren- 
chyme hépatique, au niveau de la plaie et dans son voisinage 
immédiat, est infiltré de sang et réduit à l'état de bouillie bru- 
nâtre. 

REVUE CHIRURGICALE 

Opéimlions et ampatatlons des membres saos perte de sang, 
emploi de la mélhode d*£smar«h, par le professeur Billroth. 
[Wiener Medizinisclie ZeUung, n® 29, 1873). 

Le 18 avril 1873| Esmarch (de Berlin), a fait au congrès des 
chirurgiens allemands une communication sur un moyen de 
prévenir la perte de sang dans les opérations pratiquées sur 
les extrémités. Daprès ses exp«*rieuces en roulant fortement 
autour du membre à partir de sou extrémité une bai^de élasti- 
que on peut refouler complètement le sang des parties com- 
primées. 

En faisant ensuite au moyen d'un fort tube de caoutchouc 
une ligature serrée autour du membre à la partie supérieure 
de l'appareil, on prévient Taccès du sang et la partie infé- 
rieure, débarrassée de la bande roulée, est et demeure exsan- 
gue. 

Esmarch signale les principaux avantages de sa méthode : 
dans les amputations, on conserve à Topéré une certaine quan- 
tité de sang nécessairement perdue quand on ne pratique que 
la compression ordinaire ; mais ce procédé est surtout avan- 
tageux pour les résections, rexlirpalion de certaines tumeurs 
et d'autres opérations de plus lougue durée que les amputa- 
tions. On évite ainsi l'emploi des éponges pendant lopération, 
on peut opérera sec, sans hémorrhagie, comme sur le cadavre. 
Celte méthode n'apporterait aucune entrave à la guérison, 
môme lorsque la circulation aurait été absolument interrom- 
pue dans le membre opéré pendant un quart d'heure. 

« J'ai fait, dit Billroth, un certain nombre d'opérations par 
» la méthode d'Esmarch, et quoique je n'eusse pas douté de 
» l'exactitude d'observation de l'auteur, je ne m'attendais pas 
» à ce que l'anémie locale fût aussi complète, aussi absolue, 
» et je crois de mon devoir, en publiant les résultats que j'en 
» ai obtenus, de contribuer à la généralisation de ceue mé- 
1 thode. 

» J'ai employé jusqu'ici Tanémie locale artificielle dans 14 
» cas, 2 extractions de séquestres étendus du tibia, 3 résec- 
» tiens d'os du pied, 2 résections du coude, 2 amputations de 
» Chopart, 4 amputations de cuisse et une désarticulation de 
» la hanche. Dans 12 cas, le résultat a été parfait, dans les 
» deux autres le succès a été moindre en raison de difficultés 
» particulières. » 

Il s'agissait dans un cas d'une ankylose du genou où la fle- 
xion à angle aigu de la jambe sur la cuisse et la tension des 
muscles rétractés empêchèrent d'opérer la compression circu- 
laire d'une façon uniforme et complèie. L'autre insuccès est le 
cas de désarticulation de la hanche, le lien circulaire, appliqué 
obliquement à la racine du membre, du périnée a l'épine ilia- 
que, diminua rbéflAorrhagie, mais sans la prévenir complète- 
ment. 



c Sur les 14 opérés, 11 sont guéris ou près de l'être. Les 
» trois cas suivis de mort sont d'abord la désarticulation de 
» la hanche, puis deux amputations de cuisse pratiquées chez 
» des femmes, dans un cas pour une gangrène de la jambe, 

> dans l'autre pour un ostéo-sarcome pulsatile du tibia.» 
Billroth signale à ce propos la possibilité dans les cas de 

gangrène de faire pénétrer par la compression des matières 
septiques dans le torrent circulatoire, et conseille dans les 
cas de ce genre de se borner à appliquer la ligature supérieure. 
Dans un cas il a opéré sans chloroforme son malade et n'a 
pas vu que l'anémie locale produisit l'anesthésie au moins 
immédiatement. 

« Graudesso Silvestri avait employé dès 1871 un procédé 
ù identique à la clinique de Padoue, et seulement dans les 
» amputations. Mais Eàmarch est le premier au moins en Mie- 
» magne qui ait a[»pliqué et généralisé ce procédé qui n*est 

> devenu pratique que par ses perfectionnements. » (Trad. B.) 



■«i^l/V^^^fN'V^" 



BIBLIOGRAPHIE 

Des abcès pcr congcétioa oaverta dans les pomÊtOÊUt et les 
bronches, par M. le D' CHÂifiBux. Paris, 1873. 

L'ouverture dans les poumons et les bronches n'était, sans 
doute, pas chose inconnue avant le travail de Bi. Ghénieux. D 
sufïirait au besoin pour s'en convaincre de lire les deux 
pages d'historique et de bibliographie dont l'auteur a fait pré- 
céder son travail. Mais si cet accident du mal vertébral avait 
été signalé, il ne l'avait été qu'en passant et d*une manière 
très-vague. C'est cette lacune que M. Ghénieux a entrepris 
de combler. 

La partie la plus importante de son travail est, sans contre- 
dit, celle que l'auteur a consacrée à l'anatomie pathologique : 
s'appuyant sur les faiis observés par lui-même ou recueillis 
dans la littérature médicale, s'éclairant volontiers pour l'inter- 
prétation des lumières de Tanatomie et de la physiologie nor- 
ma es, l'auteur mon ire, explique successivement la formation 
de ces abcès, leur siège sur les parties latérales des corps ver- 
tébraux, ou encore leur disposition en blssac déterminée par 
la présence du ligament médian antérieur, leur forme aplatie» 
conséquence de la pression exercée à leur surface médiasiine 
par le jeu de la respiration, le passage du pus dans le tissu 
cellulaire sous-pleural, la pleurite adhésive qui en est la con» 
séquence, l'ulcération des deux feuillets de la séreuse adhé- 
rents et confondus et enfin l'ouverture de l'abcès dans les 
poumons et dans les bronches. Ce travail de pénétration est 
quelquefois hâté et favorisé par la présence d'esquilles ou de 
fragments osseux qui perforent le tissu pulmonaire. 

Tous les abcès qui s'ouvrent dans les bronches n'ont pas, 
comme on le pourrait croire, leur origine dans les vertèbres 
dorsales ; dans deux cas relatés dans le travail de M. Ghé- 
nieux, le pus venait de la région cervicale d'où il avait fusé 
jusque dans le médiastin postérieur, sans doute en suivant la 
gaine du loug du cou dont les insertions descendent jusqu'à 
la quatrième dorsale. 

M. Ghénieux est court sur le chapitre des symptômes et du 
diagnostic ; on ne peut que le féliciter d'avoir échappé à la 
tentation de sortir de son sujet. Dans un pareil sujet, le meil* 
leur moyen de diagnostic que l'on puisse donner est celui 
d'appeler l'attention sur la possibilité d'un mal de Pott dont 
un examen attentif pourra permettre de constater l'existence. 

Ge travail est basé sur dix-huit observations dont cinq iné- 
dites. G'est clair, c'est précis, et, ce qui ne gâte rien à l'affaire, 
écrit en français. F. 

AVIS. — Le prix de l'abomiement d'un an est de diï 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 

NOUVELLES 

MoRTALiTâ EL Paris. — Du S7 septembre au 3 octdure 861 décès. Rovi* 
geôle, 16i fièvre typhoïde, 41 ; érysipèie,3; bronchite aigué, 16; pneumo- 
nie, 34; djsseutérie. 6 ; diarrhée eholériforme des Jeunes enfants, 26 ; cholé- 
ra Aostras, 50 ; engine coueoneuse, 10 ; croup, 1! j affections puerpérales, 10; 
autres affections aiguës, 234, 



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215 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



LoNDBBS. — Du 21 au 27 «eptembre 1,177 décès. Hougeole, 22; scarla- 
tine. Il ; fièvre typhoïde, 28; érysipèle, 11 ; bronchite. 100 ; pneumonie, «1 ; 
djssentérie, 1 ; diarrhée, «5 ; choléra nostras. 3 ; diphthérie, 4 ; croup , 11 ; 
coqueluche, 89. 

Faculté de médecine. — La bibliothèque serti ouverte le 15 octobre. 
Choléra. — Une instruction concernant le choléra vient d'être publiée 
par le Conseil d'hygiène. Elle. recommande principalement: l^de traiter au 
plus vite la diarrhée préliminaire par la menthe, le rhum, les opiacés, etc. ; 
2° de veiller à l'exécution des soias hygiéniques (propreté, sobriété, vête- 
ments suiBsamment chauds, etc.) ; 2^ de placer les lits au milieu des cham- 
bres, et non dans les encoignures, de désinfecter le produit des déjections 
alvincs et des vomissements par l'addition d'acide phénique (2 à 10 grammes 
par litre d'eau), de chlorure de chaui, d'eau déjà tel; de laver dans des solu- 
tions des mômes substances les effets qui auront servi aux cholériques {Gaz 
Âebd,, u° 40.) 

JSurope. — Les ports suivants, dit The Lancet, sont considérés comme 
infectés par le choléra : Vilveg (Finlande), Daatiig, Kônigsberg, PîUau, 
Btettin, Helsingborg, Cronstadt, Rouen, Caen, le IHftlfe, fiiça, Na|^, 
Oônes et Trieste. 

Roumanie. — D'après le Jùumal Or/iciel, 1» septembre, 2 octobre, 11 y a 
«u durant la semaine 343 cas nouveaux qui, joints aux 262 cas anciens, font 
un toUl de 607. Ils se répartissent ainsi : guéris, 161 ; en traitement, 260 ; 
morts, 186. Dan» cette statietiqae sont compris 130 caBBflSieauxet 78 décès 
â Bucharest. 

Autriche. — Vienne, 3 octobre. L'épidémie décroit tfès-rapidement -, les 
derniers foyers s'éteignent. Voici les chiffres des cas nouveaux pour les 
.jours de la semaine : 28, 24, 11, 15, 13, 11, 10 ; la mortalité étant de 20, 17, 
'8, 6, 7, 5, 3 ; on peut donc prévoir pour un temps rapproché l'extinction 
«•mplèto du lléftu, ramélioration marche du même pas dans les faubourgs 
où il n'y a eu que B9 cas, cette semaine. En province, oîi l'épidémie -s'étend 
sans gagner en. intensité* il tot- môme constater qu'elle a perdu de la mali- 
miité de son début. Dans nombre de cas, le transport .de la maladie d'un 
endroit à un autre peut être démontïé. De là vient que les looalitée éche- 
lonnées le long des chemine de fer, teHes que Bade», Bwick et Viener- 
Neustadt, et surtout les localttée indastrielles, ont été toutes fOus ou moins 
éprouvées. L'épidémie a pris une grande extension dans les briquetenes 
.d'inzerdorf, à Marienlhal. à Traiskirchen et à Gainfarti-; il y ^ causai da 
nouveaux foyers dans le district de Krems. Dans ceux de Scheibbs et 
d'Amstetten, l'épidémie est limitée en un seul endroit; elle enrahit celui de 
Mistelbach; LiUersfeld, Zwettl et Horn sont encore indemnes. 

[Wiener Mediz. Wociênsckr.) 

Italie. Le choléra persiste encore dans le Frioul, mais c'est surtout à 

Gênes et à Naples qu'il prédomine . 

'in^Ze^^m. - Un peUt «w«e vanant. du Havre a^aij, à son arrivée 
dans la petite rivière de Mersey plusieurs cas de choléra {The Lancet). 

France —Havre, Le choléra est décidément en décroissance, nous assure 
noire correspondant : il n'y aurait eu que 15 décès la semaine dernière. 

Cherbourg, — On nous signale l'apparition du choléra dans cette ville. 

Paris. HâpitaUeia Charité. —heZ0QU>hT6, un décès (femmej; — un 
casnouveau. extérieur (femme), le 7 octobre. 

Hôpital SainuAnioU^- - Un seul cas nouveau depuis le 1«» octobre : 
femme morte le lendemain de son admission. 

Hôpital Lariboisière. - Du 1«' au 8 octobre 7 cas nouveaux dont deux 
intérteurs ; 5 décès. Total depuis le 5 septembre : 6». cas, dont txngUqmtre 

^'^^H^Zldela PitU. — Du 3 au 9 octobre, un cas extérieur actueUement . 
en traitement ; un décès le 5. un ces intérieur. 

mtll ».•«» — Hommee en traitement au 2 octobre, 6; cas nouveaux, 3, 
^o^l^rSrieurs ToUl depuis le début de l'épidémie, 24, décès, 20. - 

meTune^^so^^^ ^^' ^^^ '' ^'^"^ '^ "'P^''"^"* '' '"• " ''^'• 
Hôpital St' Louis. — Un cas le 9 octobre; homme de 28 ans dont la 

femme avait succombé au choléra. 

r^>,^^rTn« — Les iuffes pour le concours de ViwUrnat qui doit s ouvrir le 

13S;:bn;t=MM? laufDesormé.^. Frémy. Alp. G«érin, H«dy. 

"^tl ts'i wr r«.^.sont : MM. Anger (Th-). Audhoui. Dogu-i. 
Tk 1 T Lz>.\X Ttîffftl Terrier. On a fait subir tout d'abord les épreuves 
Futvl'^t^^d'-Sîront eu à traiter d«« la pr«n»» aé«>cel. 
■ yoi«"«^ maxillaire inférieur ; — et dans U seconde : delà 

ST'TocUes ^e"^^^ ^ ont été traitée, Vannée der- 

nTèfe Clavicule -. - conformation extérieure et rapports du cœur ; - artère 
f^m^^ artoklion:!^^^^ tibia; - aorte abdomi- 

nale . - rapport des poumons ; — articulation scapulo-humérale ; - os 
coxai. -^8 du.membre aupérieur ;— fosses iMisales; -jnusçles de 
l'omoplate : —os temporal; — diaphragme. 

— te L«ndi 16-»^» 1871, il sera ouvert, à l'HÔtel-Dieu de Lyon, un con- 
cours public pour une place de médecin . Le concours se composta da emq 
«bravm k imm • lundi, qnflsUoa. ^^anatomie et de physiologie (mémoire), 
Sfi^u/qiesUon de'pa^^ologie interne (mémoire) ; mercredi, question dTiy- 



giène et de thérapeutique (mémoire); Jeudi, clinique avec consultatioa ortie 
vendredi, clinique avec consultation écrite. ' 

Deux années de pratique comme doctenr sont exigées des candidats fui 
n'auraient pas fait dans les hôpitaux de Lyon, pendant trois ans et à la 
satisfaction de l'administration, le service d'élève interne. Le médecia 
nommé par suite du concours rempUt les fonctions de suppléant jusqu'à ce 
qu'il succède, par rang de nomination, à un médecin titulaire ; son MTTÎce 
comme titulaire a une durée de quinze années. 

Le traitement des médecins eslûxé comme il suit ; 1^000 fr., honoraires 
fixes, et 1,000 fr. pour droit de présence attribués au suppléant qui fait le 
service du titulaire malade ou empêché (Lyon médical.) 

NéchOLOGiE. — Le docteur Donald Dalrymple, le député Ubéral de Bath, 
faisant partie du groupe médical du parlement anglais, est mort du choléra 
à Southampton, le 19 septembre. Le D*" Dalrymple s'était particulièrement 
occupé de la question de l'ivrognerie ; récemment encore il s'était rendu au< 
Btetts^Hnis pour y visiter les asiles réservés aux ivrognes. Il a publié, daaa 
Thê Médical Press and Cireular, quelques articles relatifs à celte question 
lors de la discussion du dernier Bill sur l'ivrognerie. (Presse méd Mae 
nO 44.) ^ ' 

— M. le D^ Martin, professeur ô l'école préparatoire de médecine df 
Marsoille vient de mourir à l'âge de 84 ans. D'après la 0-azette des hôpitaux, 
M. Martin a laissé un legs considérable a la Société des médecins de9 
Bodches-dtt-Rhône et sa bibliothèque à l'Ecole de x^édecine. C'est là une 
libéralité qu'on ne saurait teop louer et qui, malheureusement, est assez rar# 
en France. 

— M. le D' Picard, ancien interne des hôpitaux, ttaducteur de diffé- 
rents auteurs allemands en particulier de Virchow est 'mort le 20 août. 

NÉGROLoaiE. —M. leD^ Delogrk, ancien médecin en chef de l'hôpital 
militaire de Lyon ; — M.* V. Pongkt, ancien pharmacien ; — M. le D' 
Chauvin, de Damville (Eure.) — M. le D"* Vastbl, directeur de l'Ecole 
préparatoire do médecine de Caen vient de mourir. 

Administration aéNâniLS db L'AsstfnrANCis publique.' -r- AmphùÂdàtrê 
d'anatomie (année 1873-1874). — MM. les élèves internes et externes des 
hôpitaux sont prévenus que les travaux anatomiques commenceront Itf 
lundi 20 octobre, à l'amphithéâtre de l'administration, rue du Fer-à-ÀfouUn, 
n® 17. ^es cours auront lieu tous les jours, à quatre heures, dans l'ordre suif 
-vant : 

1^* Anatomie chirurgicale. — M. le docteur Tiliaux, d i re otem ^dee tr»^ 
Taux anato/taàiques, les mafdis «t veodradis ; — 2** Awtltamjn daaeti^tiM. 

— M. le docteur Terrillon, prosecteur, les lundis et jeudis ; — 3** Physi- 
ologie.— -* M. le dootenr Manhiand, pBoseoleur, 1m mercredis «t samedis; 

— 4*> Histologie. — M. Granoher, chef du latwratoire, les mardis et ven- 
dredis, à«ileiix heures. 

JLb laboratoire d'histologie sera ouvert aux élèves pendant toute la durée 
de^ travaux anat<uniques. Le musée d'anatomie sera ouvert ton» les jour«2 
de uilô hôiire à quatre heures. 

ArCUIVES de PHTSIOLOaiE NORliALB ET PATHOLOQIQUif; publiées par 

MM. Brown-Séquard, Charcot, Vulpian. — Lé numéro de septembre regft>- 
ferme leb articles suivants ; Etudes sur la nîtride d'amyle, par Amez Droz * 

— Des altérations de la moelle consécutives à l'arrachement du nerf scia- 
tique chez le lapin, par Georges Hayem ; — Sur deux cas de tubulhématie 
rénale 4:hez les nouveaux-nés, par Parrot ; — Considérations anatomiquas 
et patbplogiques sur le faisceau postérieur de la moelle épinière, par Pier- 
ret ; — Contribution à l'histoire de l'empoisonnement mercuriel aigu, par 
Auguste Ollivier ; — Contribution à l'étude de la physiologie de la rate, par 
Bochefontaine ; — Contributions à l'anatomie pathologique de la dysenterie 
chronique, par Kelsche ; — Contribution à l'histoire anatomique de Tatrophie 
musculaire saturnine, par Qombaalt ; — Note sur de nouvelles expériencos 
relatives à la réunion bout à bout du nerf lingual et du nerf hypoglosse, par 
Vulpian. — Un an ; Paris, 20 francs, départements, 22 francs. G. Masson, 
éditeur» 

Yacàngks médicales. — A céder immédialemenl une cljei^- 
tèle, à Paris. Recette de 1872 : 17,500 fr., dont ou peut justl- 
fier. Peur tous les renseignements, s'adresser aux bureaux du 
journal, de midi à 4 heures. 

Librairie A. ]>ELAHAYEy plaee de l'Éeole de Hédeelae. 

BbwJïst de LA GRANDièRB. — De la nostalgie ou du mal du 
pays. Ouvrage récompensé par TAcadémie de médecine. 
In-1« db 226 pages, 3fr. 

Blain (Ch.-A.) — Des éliminations critiques dans les affec- 
tions puerpérales et de leur valeur pronostique. In-8 de 58 par 
ges, 2 fr. avec une planche. 

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Alliot (L.). Éléments d'hygiène religieuse et scientifique. 
1 vol. ih-12 de 185 figures avec figure* dans le texte. 3 ft, 

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Ces préparations, les plue ratîqnnellef 
t les pins efficaces, puisqu'il est main- 
tenant prouvé que le. fer, plour êtîte àssi- 
nilé doit être transformé en protochlo- 
i lire' dans Testomac, ne produisent pas 
le constipation et sont tolérées par loi 

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216 



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questions.) 



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diirestions pénibles et incomplètes, les maux 
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ticulier expliquent son succès. Cette crème agit 
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des enfants, la dyspepsie, etc.. etc.. oue la pou 
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con : 9 fr. ; du 1/2 flacon : 6 fr.— N'avoir con- 
fiance qu'au produit du docteur QuesneviUe.son 
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nique par excellence, et d'un parfum très- 
agréable, enlève les rougeurs et les boutons, e^ 
sert pour la toilette. C'est le préservatif le plus 
sûr contre la contagion, et il doit être employé 
en temps d*épidémies. Prix du flacon : 2 fr. 50 c; 
du 1/2 flacon, i fr. 4(1 e.— Chez l'auteur, 12,Tue 
de Buci, Paris. 



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dé^ût, ni ren- 

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çée Mbtnet remplace 2 cuill. à bouche d'huilé. 
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..,^furf^. '.férfmrWm»^. 



Au QOBkbre des. maladieB qui semblant Afcre le triste privtléà^tie' lliabitant des grau<les villes, celles qui sont accompagmSe» et aggravées par la 
dépression du système nerveux central, ont acquis, de nos JourtÇ,fhn haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affdres. Appelé tous les jours à oonsUler la progçipssion cruiss^to do ces graves affections, dans les grands centres de population, nous nous sciâmes 
idemandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur,^rd, et s'il n'étaitxpas possible de ré^udre le problème^ demeuré Jusqu'à ce jour 
littwlublp, de leur guérison railicale, Nx)us n'avons pas la préCenlw^ d'être arrivé du premier coup à ce but si désirable, maid^dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nous peripet d'aîtrrmer que nous avons trouvé le moyen 4^pr<Jvenir Taggravatiou des accidents existants, tt, dans presque tpus les cas, de 
réparer les désordres or^ianiques ou fonctionnels, m0mè lorsqus^.ies moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complé;emeDt échoué. 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à l'expérimtetativn des médecins et des malades,' possède une double propriété : d'une part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les mala(ties .qui produisent une 
dimhiution dans la viialité de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre psrt, par son action stimulante 
sur le système nerveux général ^eéyé^o- satinai et ffrand-sympéthif ne), le Vm BrPBÔSFSi^Té-PAMnOft active la drcolailo», relève les^ forces, et, 




'AiiéiMll«, maladies caraotérieées par ràltération ou par la diminulioa 

^ ^^„ ^ dans Ifssquelies il agit commié reconstituant g^ral et comme 

aoent de modification spécial ; mais çncore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un araoindrisseraeni de l'influx nerveux : dans riarontl' 
neiicè, les fc/rtcs nominale», rianinl«»a«re autre que Velle qui dépend des progrès- de l'Age, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de^la vie des grandes viHes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vin Biphosphaté est encore très-efficace pour combattre les Wévrroscs multiples de l'estoiMac doat, dans tous les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la P«psiBie qui entre dans sa compos«ti(m. Stba utilité contre la PaChIsIe piiltti«»iûiilr«, et toutes les Affeccfona toberca. 
lenires en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieu|: appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrès M/dical, n* du 12 Juillet 1873, oompte-reiidu des rapports à l'Académie : « Dans la futhisib, les sels phospbat^s son! le sboi. 
• MÉDiGAVBNT qul putsse favorissr sérieusement la transiormaif^n crétacée des tubercules, et par suite, anieoer la guérison. > 

Cet aperçu incomplet suffira, nous respéreos, ptur faire spmprendre le mérite dé ce nowfel agent, et les avantages précieux qu'un pratidea 




I pour 



oeflaiaf viendra confirmer tous les jours, 

Mqdv D*BifPLOi« '—.On prescrira, pour les aduUef, une cuUkirée à bouche dbux (oi^ 
polir les adolescents, une cuillerée a^cvjfi^ seulement \ pour le^«aîvits du «leuxièmé « ^ 
retour do- force oii de ^Uté, on^ |^n^ su^spej^dre l'uaage du Vw pendant quelques 
les doses, ju8qu!à ce qu'il ne soitv'plits ii^âsaaîfe. 

DéMl t PkftnMieie H. WZIMf 44; ^ae a« hnm^wf, —Vente em gf<Mi^«é •m»Mia«iMi t 4> %oiÊAAvmrf4é^JIÊmieHm^^é^K0t, 




inf en Éé levant, et lè soir en âe coachant; 

cuilleréel^ à café. Quand on s'apfl^ceyra d^nn 

repreadr6~eQ9uite, en :^4iaiiiMMnl grâdueUemeat 



qv 



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!»• ANNÉE — N^ •» 



BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6. 



18 OCTOBRE 1873. 




Progrés Hédical 



nrt DB L'ABONNBIIBNT 

««fr. 

• » 



S lu •■•.-. 
ixaoU. 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CEIRUMIE ET DE PHARMACIE 
JRmrmi99mm9 Me Slmn^eM 

Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



\i 



1 9«C0.... SOOIK 

. MO.^ 

. 80-- 



Tout ce qid concerne la Rédaction et l'AdminislrBlion doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bnreàiix sont oUTarto de midi à I heures du eoir. 



Prix iti 



t doit èlre envoyé en mandats- poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du !•' 4aeha(nie molv. 
ép Paris dan^les bureaux des Messageries et chés les Libraires. -^ Les lettres non aflhinchiç0.|K>nt refusée*. 



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AVIS A NOS ABONNÉS. 

Nous prévenons nos abonnés qtcils recevront, franc de 
port, contre V envoi de 4 fr. 4 S en timbres-postes, les 

LEÇONS SUR LKS ANOMALIES DE l'ATAXIE LOCOMOTRICE. 

(Voir au bulletin bibliographique.) 

SOMMAIRE. — CuMiguB mkdicale : Maladie du cœar ; grocses-et ; avorteinanta ; 
par P. Badin.— Tuerapbutiqub : De la triméthylamine et de son usage dans le trai- 
tement du rhumatisme articulaire aigu; par G. Pehier. — Pathologie interne :Note 
■ur trois cas de tobercolose dont la diagnoitic, oflTrant des difficultés partIcoUères, 
n'a pu être fait, par R. Lépine. — Anatomib pathologique : Sur quelques modU 
ficaMons de l'épiderme et du corps muqueux de Maipigbi dans l'hérysipèle, par 
J. Renant. — Bulletin du Progrèt Médical : Les mouvements de troupes au point 
de tue de l'état sanitaire actuel, par Bournevilie ; ^ De l'expecoration albumi- 
Aelise après la thoracentése, par A. Sevestre. — Sociérés savantes. Société de bio- 
logie : Pneumonie parasitaire, par Hayem \ -* Affection parasitaire ; filaires béma- 
tlquea, par Legros ; — Mode d'action des poisons métalliques, par Rabutean (An IP. 
' R'ecjas). -.- Académie de médecine, par G. B. — Société anatomique : Arthrite 
aiguë, etc., par Longuet. — -Revue petcuiatriqub : Analyse dtstravauEde Gam- 
1>us, Desmaze, Coltineau et Pangot, par E. Teinturier. -« MATiàsB médicale : 
Etude sur le-liipliospbate de chaux,' etc., (^ar O. Henry. — Enseignement médi- 
cal libre.— Nouvelles : Mortalité il Pari», il Lyon et 4 Londres ; -^ Le choléra 
en Europe, en France et à Paris; — Concours de l'UAèi'itât et de l'externat, etc. 

BrLLSriN BIBLIOattAPHIQUK. 

CLINIQUE^ÉDICALE. 

Maladie du Cœur ; Grosseases ; Avortements. 

ObeervmtioB et réflexions par P. BUDIIV, interne des hôpitaux. 
Observation. F^meagani tuik grossesses, — A/Tection cardia- 
que accompagnée de phénomèms d'an gine de poitrine sympUh- 
maiique survenant dans le courant de la \^*\ ^ \h^ \&^ et M 
grossesses terminées par avoitctnent dans le courant du 6« 

La nommée L.... Anloinelte, Marie, âgée de 40 ans. journa- 
lière, entrée à TbôpKal S*.-AnloiDe, salle Sle. -Geneviève n« 13 
(service de M. le D"* Gombault) le 21 Juillet 1873. Cette femme 
a été constamment bien porlantejusQu a ces dernières années. 
Mariée à vingt ans elle a été dix-sept fois enceinte. Elleût d'a- 
bord trois fausses coucbes au terme de deux mois ou deux 
mois et demi. 

Sa quatrième grossesse fut normale, mais elle accoucba à 
terme d'un enfant mort. 

La S^' et la Q^ enfants naquirent'vivantes et à terme. 

Elle fit ensuite deux fausses coucbes vers deux mois et demi. 

La 9* et Ja .10* grossesses se terminèrent par la naissance 
de deux enfants vivants et à terme. Onzième grossesse, 
fausse coucbe à deux mois. 

1«*; I3« et 14» enfants nés à terme et vivants. 15«, I6« et 17«, 
sgrèssesses terminées par une fausse coucbe^ à Cinq mois et 
' demi et six mois. 

Jusqu'au moment où elle devint enceinte pour li^ 15* fois', 
cette femme n'avait jamais été souffrante, jamai»^elle n'avait 
eu d'atiaques de rbumatiéme articulaire, jamais de battements 
de cœur. Vers la sixième semaine de cette VS^ grossesse elle 
Alt prise d'accès d*étouffements très-violents et tels qu'elle 
croyait cbaque fois qu'elle allait succomber. Le début de ces 



élouffemeuts étôit marqu3 par des batitxnmta.d;' cœur. Ces- 
accès de dyspnée allèrent en s'aggravent jusqu'au moment 
où sa fausse coucbe eut lieu, ils cessèrent alors. 

Elle devint enceinle pour la 16« fois : le» battements de 
cœur et la dyspnée devinrent encore plus fréquents pendant 
le cours de cette grossesse et pendant la 17«-: ils cessèrent 
cbaque fois que Ta vertement fut occompli. Les fœius qui fu* 
rent expulsés à cinq mois et demi et six mois n'étaient pas< 
vivants. 

La dernière fausse couche avait eu Heu le 20 mars 1869. Les 
battements de cœur qui avaient été très- violents pendant la< 
grossesse avaient considérablement diminué sans avoir ce-* 
pendant cessé complètement lorsque son mari succomba le 
15,^yril suivant. Les palpitations et les accès de dyspnée repa- 
mirent alors très-forts et elle dût eptrer à l'bôpUal de la Pitié 
oîiçjle resta rendant quatre mois. 

liepuis cette époque sa santé était presque eomplétement 
f:étàbI|e.Tous les ci^iq ou six mois quelques crisesaurvénôieni 
il ^^t :vrai, mais dans l'intervalle elle était toul-rè^t bien por- 
lapiJ9.J^a menstruation était c^ses régulière, deimia 11^2 seule* 
ine^ Ip date des règles est toujours avancée, elles reviennent 
tou^~ les quinse jours ou toutes les trois semaines: l'écoule- 
ip^e^jt de aang n'a lieu que pendant deux ou trois jours. 

lî^j6 juillet 4873, uneerise ltè8*foriei.e3t survenua aecon^ 
pagaée de battements de cœur etdeaenaaIiODsd'étoiifiémeals; 
Eil^ n'a eu aucun œdème des membrea ni du trqne» aucune- 
épistaxis, bématémèse. bémoptysie, ni melq^na. Elle ne tousser 
pas, et depuis l'apparition des dernières crises aeuleiiient T-ap^ 
petit est diminué. 

Voici ce que la malade éprouve actuellemeni et éprouvait 
pendant ses grossesses au moment des accès. Des battements 
de cœur surviennent violents, répétés; en même temps une 
douleur très-vive apparatt spontanément^ douleur qui siège- 
au niveau de l'insertion steruale de la 3« côte gauche^ s'irradie 
transversalement dans le 3* espace intercostal gaucbe, et quel^- 
quefois. mais plus rarement dans la même sens et à droiteé- 
Cette douleur est aiguë, déçbirante et comparée par la malade 
à celle qui serait produite « par une succession de coups da 
canifs, t Elle remonte vers l'extrémité externe de la clavlctito 
gaucbe, atteint rarement l'épaule, mais descend le long du 
thorax jusqu'au niveau du bord inférieur des côtes en suiyant 
la ligne axillaire. Jamais elle ne gagne i'ai}domen,.jfimâis elle 
ne s'Irradie dans les bras, ni n'atteint spontanément la.paîrtJe' 
supérieure du cou et la face. 

Cette douleur siège encore, en arrière produisant une sensa- 
tion comparée à celle que produit l'application d'un fer rouge 
le long du bord gauche de la colonne vertébrale. Elle s'étend 
depuis la 3« ^t la 4« vertèbres dorsales jusqu'au niveau de la 
partie supérieure de la région lombaire. Ces douleurs et ces; 
battements de cœur sont tels que la malade peut 'croire à cer-* 
tains moments qu'elle va succomber. 

Certaines circonstances spéciales qu'elle évite du reste avec 
soin déterminent le retour des crises. Ainsi loirsqu'elle marcha 
avec persistance contre le vent, la douleur cardiaque appàrait 



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218 



tïî PROGRÈS MÉDICAL 



■Ile éprouve une «K;oMe épouvanttiai, iïlWBst obligée de se 
tietourner et de se met» à Vabll. Une odew trop forte de cui- 
Wine, wnoài^lÉlle ihi polsionffil. et Todeut du tabac T»mè. 
<ment,<Bdteiatenltie8«ic«èB : elle n'a jamais éprouvé de trouble» 

tastrtquas. de nausées, de vomistements : Jamais ell^ »*a eu 
a a^tftfoès l^^tiques. , . _. 

A f inspection de la poitrine on ne constate l'existence a au- 
cune voussure. La main appliquée au niveau de la pointe y 
perçoit unlégei frémissement. La pression avec Vindex exer- 

4Déa en certains points très nets détermine i'apparilion d une 
^Mente douleur et d'accès de dyspnée. Ces points sont : — 

le "S* espace intercostal gaucbe près du bord sternal, — le bord 
externe de rinsertion claviculafre du sterno-cléido-masioïdien 

.^gauche, — les insertions antérieures et latérales du diaphrag- 
me du même côté. 
En arrière; la pression est également douloureuse iDU milieu 

jiûJa partie latirak .gauche de la colonne vertébrale: peu mar^ 
QMé» mn «ïivaftu 4o la Ô« f^fM^néarmle ^eUe atieint aoa inaxi* 

*. 'SSiXà «u BireatL * iaOT ô* let 7«, «t «e de®0€«id pa«o<i*d»lâ 
4i9U mikie Wéi*t e 4k^tt i i i' m uii iJi 'tî a vert^^ws 1effli«iws. 

A la percussion, 9T&\i(i}iée par M. le D»* Peler, on trouve que 
l'aorte à son origine mesure cinq centimètres de -largeur. A 
Vaùscultatian, on entend au niveau de la poiote un bruit de 
souffle un peu rude précédant légèrement et surtout aocompa- 
goant le 1«'' temps ; au niveau de la base on perçoit quelques 
légers frottements qui apparaissent plus nombreux lorsqu'on 
exetrc© une certaine pression sur le sthétoscbpe. 

'Le^«^5 est petit et serré. La malade éprouve très-facile- 
ment des émotions vives : les battements de cœur s'exagè- ' 
Tent alors et il suffit de passer légèrement l'index sur la peau 
pour déterminer l'apparition de ce qu'on appelle la raie mé- 
ningitique. Après un séjour de quelques semaines et un trai- 
tement approprié l'état de la malade s'est beaucoup amélioré 

. et elle a pu quitter l'hôpital, 

RÉFLEXION^. -^ Iî!n résumé, il existait chez cette fem- 
me des symptômes d'insuffisance niitrale et de péricardite 
sèche au niveau de la base s'accompagnant de phénomènes 
d'angine de poitrine symptomatique. Quatorze grossesses 
a*étaient terminées régulièrement ou par une fausse fiQuohe 
vers deux mois et demi lorsque ces accidents cardiaques 
survinrent dans le cours de la quinzième. Aucune des trois 
dernières grossesses ne put alors être conduite à |;erme ; 
• on vit dans les trois cas les accidents s'aggraver à mesure 
que la'gesfation s'avançait et enfin l'avortement survenir 
dans le cours du sixième mois. 

Bien qu'elle ne soit pas encore exposée dans les traités 
d'obstétrique, les accoucheurs et les médecins connaissent 
aujourd'hui la funeste influence de la grossesse sur les ma- 
ladies du cœur. (1) Eh effet, par le fait môme de la gros- 
sesse la mas^e totale du sang augmente chez la femme en- 
ceinte : il en résulte une hypertrophie physiologique du 
ventricule gauche. Le cœur de la femme doit désormais 
battre pour deux, ses poumons devront aussi respirer pour 
deux. S'il préexistait une insuffis-ance mitrale, la résul- 
tantede la contraction exagérée du cœur sera uneaccumula- 
tion de sang dans l'oreillette gauche et dans les poumons. 
De là des bronchites aisément contractées, bronchites con- 
gestives qui prennent les proportions du catarrhe suffo- 
cant et qui s'accompagnent d'hémoptysie. Les poumons 
Bont donc compromis : le muscle cardiaque lui-môme Test 
davantage ; les accidents de la deuxième période des mala- 
dies du cœur sont [;récipités et le passage à la troisième pé- 
* riôde est accéléré. Des intermittences du cœur et du pouls 
apparaissent : il y a asthénie cardiaque (Peter). Tels sont 

(t) Voyez Fftor» ^ iSttmmi^kt.UOédw d^ imitr. In Unwnméiic. im. 



les accidents qu'amène la^MMBSse dans l'insufiSfece 

Bn prétenœ (1« tMt vt f réoM^^t de quel||iqi autr«Nqae 
BOUS mpportm^ws ^us tifd, n'ftt-il pas permU d^ le de- 
rnander si 16$ ifidotion^ cardiagi|es n'ont rb^Il taV^ |par 
une action rteiproque sur le développement de la grossesse 
et si dans certains cas, rares sans aucun doute, elles ne 
sont pas la cause de fkvorteiient et de rac^v^ahemaol pré- 
maturé? 



THÉRAPEUTIQUE 

D^ la UimMifivafdn^ M 4^ hqu vinw^ ^^ans le trai- 
t«l9MNat Au rhumatiaxne articulaire aigu. 

Par U docUçr ©, FKIiTTCH, ^x-înteni'î des li{|j^îUi^x^V 

L'étude de l'action physiologique d'un médicament cons- 
titue toujours un problème difficile, tant sont nombreuses les 
causes d'erreurs, tant «st délicate souvent l'interprétation 
des laits observés. Toutefois, rexpérimentation est ici d'un 
grand secours, et, venant en aide à la clinique, elle nous 
permet d'établir, dès à présent, les points principaux de 
l'action physiologique de la triméthyiaraine. M. Gruibertest 
le premier qui se soit occupé avec fruit des effets physio- 
logiques de ce médicament; après lui, Namias, Fargier-La- 
grange, Dujardin-Beaumt^tz ont apporté leur contribution 
à cette étude dont le champ a été élargi et éclairé par les 
expériences récentes de M. Hamdy. 

Mise en contact avec la peau, la tiMméthyiamine ne dé- 
termine aucun effet apparent; en frictions, elle produit seu- 
lement un peu de rubéfaction. Aippliquée sur les muqueuses, 
elle agit à la manière des caustiques; tout d'abord on 
éprouve une sensation de fraîcheur à laquelle sucoèdebien- 
tôt une vive chaleur qui se prolonge pendant plusieurs mi- 
nutes. 

A l'intérieur, la triméthylamine à la dose de gr. 50 à 1 
gramme, donne ordinairement des renvois et parait accé- 
lérer la digestion ; quelquefois on observe un peu de diar- 
rhée, rarement des vomissements Le potils perd de sa force 
et le nombre des pulsatiœis diminue après avoir souvent 
suM quielques oscillations. 

A plus iorte dose^ à dose toxique, les effets sont trè^mar- 
qués. Il se produit des secousses, puis de ^^éritables convul- 
sions tétaniques avec irrégularité et parfois suspension de 
la respiration, contraction des vaisseaux capillaires et ra- 
lentissement du cœur. A cette période d'excitation succède 
la période de collapsus, de résolution musculaire, marquée 
par l'immobilité, l'assoupissement, le ralentissement de la 
respiration, la paresse du cerveau. A un degré plus avancé, 
le cœur s'arrête, l'animal ne réagit plus à aucune excitation 
et est plongé dans la plus comphHe insensibilité. 

Lorsque l'empoisonnement n'est pas mortel, la maixîhe 
des phénomènes met généralement plusieurs jours à s'ac- 
complir. Ainsi, la convulsibilité peut durer un jour, la pé- 
riode de résolution musculaire et déporte d'excitabilitédeux 
ou trois jours, et les phénomènes de retour ne se montrer 
que le quatrième jour : Ils s'annoncent alors par la réap- 
parition des mouvements dans un ordre inverse à celui de 
leur dispaiition (Hamdy). 

^ Après avoir tracé le tableau synthétique de l'action phy- 
siologique de la triméthylamine il nous faut maintenant nous 
arrêter un instant pour examiner de plus près quelques-uns 
des détails de ce tableau. Peut-être de cet examen analy- 
tique découleront les indications thérapeutiques du médi- 
cament et s'il est possible, la connaissance de la nature in- 
time de son action. 

Appareil digestif. — Le goût de la triméthylamine est 
généralement désagréable, et doit être masqué par des subs- 
tances aromatiques si l'on ne veut pas amener lé refus des 

■ (0 Voir les n« IZ et 17 du Pro^rèt M^diCikl. 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



219 



malades. Portée sur la langue^ la substance provo<iue à 
petite dose, une légère excitation locale, un léger picotement, 
qui amène, par action réflexe, une salivation abondante 
avec sensation de chaleur assez prononcée dans la bouche. 
Ingérée dans l'estomac, elle, produit quelquefois le senti- 
ment de la faim; à dose un peu forte (2 gr. à 2 gr. 50), elle 
provoque des vomissements qui tiennent évidemment à l'ir- 
ritation gastrique, car on ne les voit pas survenir lorsque, 
sur les animaux, on pratique des injections sous-cutanées 
de trimé thy lamine. Le médicament est donc directement 
vomitif, par suite de l'irritation qui survient après son 
injection. Deux expériences dues à MM. Cadet- Gassicourt 
et Hirne prouvent d'ailleurs l'existence d'une gastro-enté- 
rite évidente produite par l'action locale du médicament. 

A dose thérapeutique, le vomissement ne se produit gé- 
néralement pas ; en tous cas, il dure peu et ne trouble pas 
la digestion. L'appétit, au contraire, est augmenté; mais il 
survient le plussouventde la diarrhée. Ce fait est noté dans 
un très-grand nombre d'observations. 

Pouls et circulation. — Il s'agit ici de la fréquence et de 
la force du pouls. Le ralentissement est noté à peu près par 
tous les observateurs et les expérimentateurs. 

M. Guibert qui a expérimenté sur lui-môme a vu, sous 
Vinfluence de 20 gouttes de propy lamine, le pouls tomber de 
66 à 59 pulsations ; ayant continué le lendemain, le pouls 
est d3scendu à 54 pulsations, et le troisième jour il est en- 
core tombé de 8 à 9 pulsations. 

M.Fargier-Lagrangeconflrmeetcomplètelesfaitsobservés 
par M. Guiberl ; pour lui, le fait principal à relever dans 
l'action de la triméthylamine, c'est l'action sédative sur la 
circulation; à dose faible, de 5 à 10 gouttes, elle active le 
pouls ; à dose plus forte, elle le déprime si bien qu'à 50 
gouttes et au-delà, elle produit sur le cœur des effets anti- 
pyrétiques. Cette action sédative finale sur l'éréthismn des 
fonctions nei'veuses est la caractéristique de la triméthy- 
lamine dont on peut négliger les effets stimulants préalables 
et passagers. 

Le docteur Namias a été également frappé des effets de la 
triméthylamine sur la circulation et les caractères du pouls. 
Il a vu que ce médicament avait pour effet constant de di- 
minuerle nombre des pulsations et, parallèlement, de déter- 
miner un abaissement de la température. Ce n'est pas seu- 
lement la fréquence du pouls qui est diminuée; mais la mo- 
dification porte en même temps sur sa force et son volume, 
c'est-à-dire sur la tension artérielle. Cette influence de la 
triméthylamine sur la dépression du pouls est notée par 
M. Cadet-Gassicourt dans uneobservalion intéressante dont 
nous résumons seulement ce qui a trait à notre sujet. 

Obsibvation VIII. — Bkwnatisme articulaire stibaigu. Traitement par la 
triméthylamine. Action trèa-marqu^e sur les battements du cœur. — Lor. . . 
charretier, 31 ans, est entré dans le service le 23 janvier 1873, pour une troi- 
sième attaque de rhumatisme polyarticulaire aigu, dont le début remonte à 
quatre jours avant son entrée. 11 présentait en plus un double souffle à la 
pointe du cœur^ indiquant ui^e lésion qui est ancienne, mais sans trouble ni 
irrégularité dans les battements du cœur ou le pouls, — Le 24 janvier, on 
prescrit un gramme de propylamine. '— Le 25, le malade se déclare fort 
soulagé. — Le 29, on prescrit 2 grammes et la même dose est con'inuée 
Jusqu'au 4 février. — Il sort guéri le 8 février. 

Voici quelle a été la marche de la température et celle du pouls : 

Température PouU 

Matin. Soir. Matin. Soir. 

24 janvier »» 38<> 4 — • »» 

25 — 38,6 39^2 — «..•.. »» 

26 — 38,2 .. 380 2 — ilO 92 

27 — 38, 2 380 » ^ . 99 

28 — 370 37^2 — 76 90 

29 — 37* »' — 60...... »• 

30 — »»** •» — «* •• 

l*' février 37» •» — 48 »» 

2 — »", • »» — 50. ..••. •» 

4 — »», »» — 48...... »• 

On voit dans cette observation sous l'influence de 2 
grammes de triméthylamine, le pouls s'abaisser de 110 à 
48 pulsations. 

M. Dujardin-Beaumetz a fait aussi sur lui-même une sé- 
rie de recherchas, et le résultat constant a été la diminution 



des pulsations du pculs et en môme terapâ la dëpressîmi'de 
la température. M. Aissa Hamdy, dans des expériences 
d'une portée plus générale, a aussi contribué à élucider ce 
point. Il nous démontre que, sur les grenouires, le cœur 
conserve pendant quelques instants sa régularité, sa fré- 
quence et sa Ibrce normales. Bientôt apparaissent quelques 
palpitations musculaires, les secousses et les battements 
du cœur sont ralpntis ; les pulsations tombent de 60 à 50 ou 
40 ; c'est au moment delà période de résolution musculaire- 
g<^nérale que les battements du cœur atteignent leur maxi- 
mum de ralentissement (U à 22), d'affaiblissement et qu'ils 
deviennent irréguliers et intermittents. 

M. Cottard n'est pas persuadé de cette action de la trimé- 
thylamine sur la fréquence du pouls ; pour lui, les faits ce 
sont pas concluants, et il discute surtout les conclusions for- 
mulées par M. Dujardin-Beaumetz; il ne connaissait pas 
alors les expériences de Hamdy qui ne permettent plus 
de nier l'influence certaine du médicament. Qu'il y ait au 
début de l'injection de la triméthylamine une stimulation 
circulatoire, comme l'a observé M. Gubler, nous ne le nions 
pas; nous voyons môme que ce fait s'est produit dans un cer- 
tain nombre d'observations ; mais que, par la continuité de 
son action, le médicament ne ralentisse pas les battements- 
du cœur, c'est ce que nous ne pouvons admettre. 

Il semble cependant que le fait soit bien simple ; pour- 
quoi donc une telle divergence ? Elle vient évidemment des 
doses du médicament, de l'expérimentateur et des conditions 
de rexpériraentation . 

Quand on administre la triméthylamine à dose thérapeu- 
tique, le fait constant est le ralentissement du pouls, tout 
au plus précéilé pendant quoique temps de quelques pulsa- 
tions accélérées et d»^ quelques intermittences passagères ; 
mais en clinique, l'observation est difficile. La maladie rhu- 
matismale est une maladie à types irréguliers, et l'effet d'un 
médicament est d'une appréciation délicate. Mais chez 
l'homme sain, il faut savoir que la triméthylamine, admi- 
nistrée pendant un certain temps, ralentit constamment les- 
battements du cœur. Si l'on rost? au-dessous dila dose thé- 
rapeutique, on n'observe généralement aucun effet appré- 
ciable. 

Dans les conditions thérapeutiques, la trlmëthylam'ne 
agit sur le pouls, comme le ferait ladigitale ; mais toutefois,, 
à un degré moindre, malgré l'oiùiiion contraire de Namias; 
à dosG toxique, les effet^i no sont plus les mêmes, tandisque, 
avec la digitale, le cœur bat avec énergie et rapiditf^, que le- 
pouls est fortet vibrant, que la tôte est congestionnée, avec 
la triméthylamine, au contraire, les pulsations cardiaques 
atteignent leur maximum de ralentis^sement, le cœur s'ar- 
rête en diastole. Dans les cas non mortels, le ralentissement 
du cœur reste à son maximum tant que dure la période de 
collapsus général, puis les battements reviennent un peu 
plu^ fréquents et moins faibles, à mesure que les phéno- 
mènes de retour s'accusent par le rétablissement de la res- 
piration et des mouvements généraux. — Tandis que ladi- 
gitale à dose toxiquf^, paraît agir en paralysant l'action du 
bulbe qui diminue l'action refrénante des nerfs vagues sur 
le cœur, la triméthylamine, au contraire, ne parait avoir 
aucune action sur le pneumo-gastrique et le ralentissement 
du pouls semble devoir être expliqué par la paralysie du 
centre cérébro-spinal. 

Force et forme du poids. — D'expériences peu con- 
cluantes, en tous cas trop peu nombreuses, M. Dujardin- 
Beaumetz déduit que la triméthylamine diminue l'intensité 
du pouls ; cette action est-elle bien réelle, est-elle bien 
évidente, c'est ce que nous allons examiner en nous ap- 
puyant sur les expériences de M. Hamdy, les seules que 
nous connaissions. D'après cet expérimentateur, Taction 
la plus immédiate de la triméthylamine est la contraction 
des capillaires par excitation des vaso-moteurs et peut- 
être des fibres musculaires , et cette contraction a pour 
effet constant d'augmenter la tension artérielle, à peu près 
sans changement dans la fréquence du pouls. 

Le second effet est une diminution de la tension arté- 
rielle dix à trente minutes après l'injection de la triméthy- 
lamine, et comme à ce moment les artérioles capillairea 



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S2d 



LE PBOORES MEDICAL 



Z^Sg9f!=^^ 



3;«p: 



Testent oonfwictées, ainsi qu'on le constate à la chambre 
claire et au micromètre, et que la force du cœur n'est pas 
encore notablement affaiblie, il faut admettre que la dimi* 

' fitition de tension accompagnée d'un peu de ralentieseroent 
du pouls est due à Texcitatiourdes nerfs yagues. 

A une période plus avancée de l'intoxication et avec les 
fortes doses, la parésie des vaso-moteurs produit le i^lâ* 
cbement des vaisseaux; c'est alors que la diminution de la 
tension artérielle atteint son maximum ; et que les batte- 
ments du cœur sont à la fois plus lents et plus faibles. 
(Hamdy). 

Quoiqu'il soit généralement admis que l'intensité du 
pouls est en rapport inverse avec le nombre des révolu- 
tions cardiaques, il nous faut cependant admettre les con- 
clusions de MM. Hamdy et Dujardin-Beaumetz, conclu- 
sions, qui , si elles se justifient , marquent encore une 
différence entre l'action de la triméthylamine et celle delà 

' digitale. (A suivre.) 

PATHOLOGIE INTERNE. 

Notes sur trois cas de tuberculose dont le diagnostic 
offrant des difficultés particulières n*a pu être fait(l). 

Par le docteur R. XiÉPlNE, chef de clinique. 

Observation ii. — Pleurésie gauche \ tudeixulose miîiair$ 
aiguë des deua poumons \ foie gras, tubercules de la raie, de 
l'ovaire, etc. 

MmeX...âg<5ede 28 ans, entrée le 115 juin1873à la clinique de 
M, le professeur Sée, dit avoir eu au mois de janvier dernier 
une pleurésie du côté gauche pour laquelle elle est entrée 
dans le service de M. Moutard -Martin qui lui aurait enlevé par 
une ponction environ un litre de liquide. Depuis, elle a eu 
une existence fort accidentée» par suite de la mort de son 
amant. D'après son récit, elle aurait eu depuis huit jours des 
vomissements abondants. 

Actuellement fièvre : T. A. 40o,6; pouls très- fréquent, colo- 
ration sub-ictérique des conjonctives; elle se plaint de dou- 
Jieurs. dans le ventre, surtout au creux épigastrique. La pal- 
pation montrô que l'abdomen est un peu tendu, surtout à 
droite et à l'épigastre ; à la percussion, le foie déhorde sensi- 
blement le rebord des fausses côtes. La percussion et Taus- 
cuUation minutieuses du cœur et des poumons ne révèle ab- 
solument rien d'anormal, sauf peat-èLre un peu moins de son 
à la base gauche. (Lait, opium}. 

Le soir, môme état : T. A.40®,6. L'urine ne renferme ni albu- 
mine, ni matière colorante de la bile. 

16. Aux symptômes précédents il s'est ajouté du subdé- 
liriura; on ne peut obtenir de la malade des réponses raison- 
nables sur son état; elle est un peu agiiée, T. A. 39**, 4. Le 
soir, 40^, 5. 

17. Délire et agitatioa plus grande; la teinte sub-ictéri- 
gue n-e s*est pas modifiée. T. A. SO'», 2. Le soir, 39°, 6. 

48. La malade, plus agitée, s'assied par moments sur son 
,lit ; la température oscille comme hier, mais elle est moins 
élevëe qu'hier, le matin et le soir, d'un demi degré. L'urine 
^.exenferme pas d'albumine, 

19. Matin. T. A. 38o,4. Mort dans la journée. 

Autopsie. —Embonpoint du sujet :1a couche de graisse 
sous-cutanée de l'abdomen a plus d'un centimètre et demi 
d'épaisseur. 

Le caur est un peu distendu par des caillots ; le muscle car- 
diaque est mou ; les valvules et l'endocarde sont à l'état normal. 

Lq poumon gauche adhère à la paroi costale par des adhéren- 
ces que l'on déchire au moyen d'un petit eiïbrt: il est U7i peu 
affaissé. Le poumon ^r(?i/ est lourd et un peu œdemateus. Tous 
deux, le droit surtout, sont criblés de granulations tubercu- 
leuses, plus grosses au sommet, oii elles sont d'un blanc-jau- 
nâtre et du volume d'un grain de millet. 

Le foie est très-volumineux ; il déborde notablement les 

. fausses côtes : la vésicule renferme une bile jaune normale; 

à la coupe le tissu képa tique est très-mou; les acini peu dis- 

(l) Vdîp le n® 18 du Progrès mfdicaU ' 



tiacts; leur coloration est jsune-p^ à la pférfpMrie, tin ]^u 
bnine aa cenire ; à Tosil nu os n'y déeMVipe pa» é» gruiula- 
tions. 

La rate un peu grosse, mella, de cimleur lie de vin, prësefite 
quelques luberculee oaséeux de la grosseur d'un grain de blé 
dont le centre est ramelH. 

Lesr^iMi sont gros ; la stabstance corticale, pftle, parait ma- 
lade. Le rein gauche présente dans cette substance de gros 
noyaux îrréguliers, mais ca»éeux,M. Cornll, qui en a fait l'exa- 
men, pense qu*il est difficile de se prononcer sur la question 
de savoir si Ton a à faire à un abcès ou à un tubercule. , 

La muqueuse stomacale est saine, sauf quelques petites ec- 
chymoses qui se continuent dans la muqueuse duodénale. 
Celle de l'intestin grêle, jusqu'à la valvule iléo-cœcale, pré- 
sente un peu de rougeur; les plaques de Peyer et les ganglions 
mésentériques sont sains; le colon présente aussi quelques ar- 
borisations vasculaires ; le rectum est sain. 

Utér^is en antéflexion; petit kyste de l'ovaire gauche; l'o- 
vaire droit présente à son ceirtre un tukerctile de la grosseur 
d'un pois. — Le cerveau et ses méninges sont à l'état normal ; 
pas de congestion ; pas de sérosité dans les ventricules. 

Emamen microscopique^ fait par M le docteur Cornil. — 
Sur des coupes faites de façon à avoir une section verticale 
d'une pyramide et de la substance corticale adjacente, on 
trouve une série de nodules distribués sur la surface de la 
coupe d'une manière assez irrégulière, ils sont plus nom- 
breux dans la portion corticale. Leur forme est irrégulière et 
leur volume varie entre celui d'un grain de millet et celui 
d un petit grain de blé. 

Ces noyaux sont constitués par des amas de leucocytes qui, 
par leur accumulation, masquent complètement le tissu réaal 
sous-jacent ; — la partie centrale est ramollie et formée parua 
détritus granuleux. — Dans les points où les coupes sont très- 
fines on peut s'assurer que les trabécules qui limitent les 
tubules, sont chargés de leucocytes et les capillaires qui y sont 
contenus sont gorgés des mômes éléments et d'hématies dont 
un certain nombre sont sorties des vaisseaux et mêlées au dé- 
tritus granuleux où on les reconnaît assez facilement. 

A la périphérie du plus grand nombre de ces amas de leu- 
cocytes les vaisseaux sanguins, surtout les vaisseaux artériels 
sont oblitérés par descoogulums assez récents constitués par 
des hématies et des leucocytes. 

Dans la partie centrale d'un certain nombre de ces infarctus, 
où cette portion n'est pas encore détruite, on reconnaît égale- 
ment de gros vaisseaux oblitérés par des coagulums de la 
même nature. 

Le tissu rénal intermédiaire à ces infarctus est enflammé; 
le processus irritatif a porté plus particulièrenent sur le tissu 
conjonctif, et y est caractérisé par la présence d'un assez grand 
nombre de leucocytes. 

La capsule du rein est notablement épaissie et très- mani- 
festement enflammée, on y retrouve un grand nombre d'élé- 
ments embyoni>aires et de globules de pus. 

Ou voit en résumé que toutes ces lésions se rapprochent 
beaucoup de celles que Ton retrouve dans les cas d'infarctus 
d'infection purulente et annoncent une inflammation suppu- 
ra tive très- aiguë. 

Nous ne croyons pas qu'on eût pu arriver dans ce cas à éta- 
blir un diagnostic exact, tant la tuberculose aiguë a revêtu 
une forme insolite. L'état typhoïde a complètement fait défaut; 
souvent, les derniers jours, cette malade était assise sur son 
lit, ce qui n'a pas lieu dans l'état typhoïde; d'autre part, la forme 
asphyxique n'existait pas davantage; la malade n'était pas 
cyanosée ; elle était simplement pâle. Enfin la température, 
élevée .le jour de rentrée mgitin et soir, a depuis baissé d'une 
manière continue en oscillant régulièrement du matin au soir; 
elle n'a pas d'habitude cette régularité dans la tuberculose mi- 
liaire aiguë. 

Kon-seulement les symptômes habituels de cette maladie 
ont fait totalement défaut, mais des symptômes insolites sont 
venus obscurcir le dtegnostic : la douleur et la leosion de Tab- 
domen, IMugmenrtatîon de volume du foie, Ticlére, attiraient 



\ 



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LE PROGRES MEDICAL 



221 



forcément l'ëtlention de ce côté ; le palper de la région hépa- 
tique était fort d6uloureux. G>étlit la seule, région où la ma- 
lade accusait de la douleur, aussi a-t-on, tout d'abord, songé à 
une Mpatite, mais en faisant de grandes réserves qui étalent 
d'autant mieux justifiées que les jours suivants et jusqu'à la 
mort, il n'y a pas eu aggravation des symptômes hépatiques. 
B est probable que Tietère était sous la dépendance de l'état 
catarrbal d« la muqueuse iniestioale constaté à l'autopsie. 

Observation m. — Syphilis antériew*e, — Péritonite iub$r^ 

culeuse, périhépatite et périsplénîte. -r- Pneumonie aiguë 

franche. — Mort. 

La nommée X..., âgée de 16 ans, artiste dramatique, entre le 
14 juin 1873 à la clinique de M. le professeur Sée. Cette jeune 
fille, ^r^^-^ra*«F, raconte qu^ellea eu, il y a deux ans, des 
louions (plaques muqueuses), à la vulve pour lesquels elle 
n'a suivi aucun traitement interne. Depuis plusieurs mois, le 
ventre est volumineux ; elle n'en a jamais souffert; elle ne dit 
pas avoir eu des vomissements ou des troubles des garde - 
robes. 

Actuellement elle est aU quatrième jour d'une pneumonie 
de la base du poumon droit caractérisée par un frisson iailial, 
avec point de côté, puis par deg cr.achat3 couleur abricot, par 
de la matité. des râles crépitants et du souffle tubaire. T. A. 
40^1. Oppression très-grande. 

Le lendemain, même état ; T. A. 4Ç|?,2 (potion, poudre ipéca 
\ gcamme). — Le soir, pouJs très-mou {rhum ^ gr.). 

Le 16, oppression plus grande, soif vive,'proshrali<m extrême 
elle ne peut se tenir assise; à l'auscuUaiion, souffle tubaire 
plus intense; plus de râles crépitants, pommettes très-rouges. 
T. A. 41 •.2. La nuit, délire : elle se lève et pousse des cris. 

Le lendemain 17, délire toute la journée ; dn est obiigé de la 
tenir attachée depuis hier ; teinte cyanique du. nez et des lè- 
vres; oppression extrême; pouls i60, T. A. 40o,6'; mort le soir. 

Autopsie 36 heures après la mort.' Putréfaction çomm^^n- 
çante.Un peu de sérosité Tousse dans le péritoine, dont les 
deux feuillets sont criblés de granulations tuberculeuses et de 
petites plaques tuberculeuses, dures, saillantes, quelques-unes 
présentant un centre oaséeux; pas d'adhérences des anses 
intestinales entre elles ; pas d'ulcérations tuberculeuses de la 
muqueuse intestinale. 

Le foie est très-mou ; adhérences résistabtes et anciennes 
entre la face cooavexe du foie et la faee inlî^ieuro du dia« 
phcagme. 

Le rate est très-molle, adhérences semblables de sa capsule 
à la face inférieure du diaphragme. 

Les reins sont dans un état de putréfaction qui ne permet 
pas de juger l'état de la substance corticale. 

Cour normal; il ne renferme que des. caillots fibrino-globu* 
laires très-f2WUSy formés évidemment après la mort. 

Le poumon gauche est parfaitement sain, crépitant dans toute 
son étendue et non congestionné. 

Les deux tieis inférieurs du poumon droft sent le siège d'une 
hépatisation rouge présentant nettement le relief des alvéoles 
et avec des ilols de coloration un peu pâle-blanchâtre. Le 
tissu du poumon a été minutieusement examiné à la loupe 
et on s'est convaincu qu'il ne présentait de granulations tu- 
berculeuses ni dans sa partie supérieure saine, ni dans la por- 
tion hépatisée. 

Les organes génitaux ne présentent rien d'anarmal. 

Chez cette malade, il nous paraît qu'il eût été difficile de 
soupçonner Texistence d'une péritonite tuberculeuse : le ven- 
tre était, à la vérité, un peu gios> mais vu lembonpoint de la 
jeune fille, son volume pouvait à la rigueur être mis unique- 
ment sur le compte de la graisse* Elle ne souffrait pas du ven- 
tre, dit-elle, et elle n'a pas accusé de troubles digwtifs. La 
quantité de liquide était très-minime et ne pouvait pas être 
reconnue par la percussion ; enfin il n'y avait pas de réni- 
tence. 

L'absence rigoureusement constatée de granulations dan^ 
le pi>.uxaoa permet 4'afûrmer qu'on avait dans ce cas à faire a 
une pneumonie franche. 



ANATOMIE PATHOLOGIQUE 



aup quelques mo^Bfioatioiis de l'éplderaie et du corps 
maqueux de Malpighi dans Pérysipèle (1) 

par J. RENAUT^ Répétiteur au Lal>aratûire d'tistolQgi© du GoUége de 

FMace. 

L'élude du développement de phly.ctèttes dans Térysipèle 
n'a été faite jusqu'à présent que par M. Lordereau dans sa 
thèse inaugurale (2), et d'une manière tout à fait iacidente. 
Il a vu « qu'elles se creusent dans l'ép^sseur du réseau de 
i MaJpighi de fagon à ne pas dénuder le derme; qu'il reste 
» toujours à la surface des papilles au mains une couche de 
» cellules, ordinairement beaucoup plus, presque, topt Iç 
» corps muqueux ; que les cellules qui forment la paroi iaté- 
» rieureiiela phlyctène apparaissent comme augmentées de 
» volumer-ôt'Sphériques, sans crénolûres, comme si elles ■ 
» avaient été distendues par le liquide infiltré. » 

L'auteur n'a pu suivre le développement de la phlyctène 
dans lerysipèle , il n'a'pas étudié l'exsudat , mais il a admis 
par analogie que la phlyctène se formait comme les pustules 
consécutives aux applications diode, d'huile de croton ou de 
pommade stibiée, ou bien que le liquide exsudé écartait les 
cellules les unes des autres. Les véritables phlyctènes ne se 
forment nullement par ca procédé pas plus dans rérysipèle 
que dans les autres irritations de la peau qui s'accompagnent 
de productions huileuses. 

Dans la partie moyenne du corps muqueux do Malpjghi, 
intermédiaire de la couche profonde de cellules implantées 
verticalement sur les papilles et la couche granuleuse qui 
limite inférieurement l'épiderme corné., ou observe toujours 
dans l'érysipèle cette altération des cellules que MM. Cqrnil 
el Ranvier ont désignée sous le nom d'alropkie de noyaux par 
dilatation des nucléoles, (3) Cette lésion est surtout très mar- 
quée au voisinage des phlyctènes. Elle consiste dans l'agran- 
dissement du nucléole qui refoule le noyau, de sorte que ce 
dernier est réduit d'abord à un mince croissant, puis finit par 
disparaître. Arrivée à cet état la cellule épidermique cesse dç 
vivre et ne peut accomplir le dernier stade de son évolution , 
c'est-é-dire sécréter la matière cornée qui la soude à ses voi- 
sines pour former l'épiderme proprement dit [straium cor- 
neum). Il s'ensuit constamment une desquamation plus OiU 
moins large selon que la petite lésion dont nous venons de 
parler est plus ou moins étendue, aussi la trouve-t-on cons- 
tamment dans les irritations de la peau ou l'épiderme s'exf jlie.' 

C'est à cette cause , jointe à l'augmentation de pression 
amenée par rœdème inflammatoire dans les couches super* 
ficielles du derme qu'est due l'apparition de la phlyctène. 
Au niveau du point le plus faible, c'est-à-dire le long de la 
couche granuleuse, à cellules dépourvues de dentelures, in- 
termédiaire à l'épiderme corné et au corps nauqueux propre- 
ment dit. une fente se produit, l'épiderme se soulève, et il se 
fait rapidement une e^Lsudation dans la cavité, la phlyctène est 
ainsi constituée. 

Le liquide accumulé dans la phlyctène contient en suspen- 
sion une grande quantité d'éléments cellulaires libres : ce 
sont des globules blancs tout à fait semblables à ceux qui infil- 
trent le derme., et un certain nombre de globules luuges. Je 
n'ai jamais vu ces derniers manquer. 

Au bout d'un certain temps l'exsudat, riche en substance 
fibrinogène laisse celle-ci se déposer, et il se forme un réticu- 
lum très-fin de fibrme qui cloisonne la cavité d'une manière 
très-élégante en emprisonnant dans ses mailles les globules, 
rouges et blancs. Ordinairement le réseau fibrineux s'élève du 
plancher de la phlyctène vers la voûte en formant des séries 
d'arcades régulières et superposées comme les mailles de cer- 
taines dentelles. 

L'exsudat accumulé dans les phlyctènes contient donc les 
éléments du sang, le fait est aussi constant dans l'érysipèle 
phlycténoïde que dans le pemphigus et même dans l'herpès^ 
J'ai pu constater depuis longtemps cette particularité qui ex* 

(1) Note communiqxiée à la Société iê Sioîope, SiîaûC© du 11 obtobiift' 1 874 . 

(2) Thèses de Paris, de la Suppuration dam l'Bf^fipfft, fÈf9. 
{\) Wmnel d'^îstoïoffie pat^ohffiqite, T, I, p. 41. 



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S23 



LE PROGRES MEDICAL 



pligue^poQrquôi dans le zoiia par exemple il y a loujours.une 
ou deux véhicules hémoirhagiques. D*où proviennent mainte 
nanl ces éléments? Il est inliniment probable qu'ils ont leur 
origine dans les cellules migratrices dont le derme est infiltré 
«ar 00 voit celles-ci s accumuler au voisinage de la bulle et au 
<dessous d'elles, pénétrer, en suivant surtout la gaine des poils 
jusqu'au corps muqueux, et le soulever par places comme 
|)Our faire irruption dans la phlyctène. 

Tel est ordinairement le contenu de la bulle dans Térysipèle. 
Je ne dise aterai pas ici Ih question de savoir si elle renferme 
des bactérie» et des ralcropbytes particuliers comme Ta affir- 
mé Orth (de Bonn). J'ai trouvé il est vrai dans l'épiderme des 
spores rangés entre les dififérenls lils de cellules cornées et 
cela aussi bien dans l'érysipèle que dans les cas où la peau 
aétait atsolument saine. Il est du reste très-fréquent de trouver 
tliiTérenls germes dans les couches superficielles de l'épiderme, 
«n dehors de tout étal pathologique. 

Au niveau des phlyctônes le corps muqueux de Malpighi pa- 
rait parfois perdre son adhérence à sa couche populaire de 
sorte qu'il se déiache sur une grande surface après la mort , 
laissant l'épiderme complètement à nu. G*est là un phénomène 
purement cadavérique comme l'a bien signalé M. Lordereau. 
On \oit alors sur les coupes de la peau une phlyctène à deux 
étages, mais Tinférieur ne contient d^ordinaire aucun élément 
celluloire, ni de réseau fibrineux. ce qui permet de suite d'é- 
viter toute erreur d'interprétation. 

Il existe dans Téryslpèle une autre lésion de la peau un peu 
-didérentB de la phlyctène, je veux parler de l'état analomique 
de l'épiderme correspondant aux petites é levures qui rendent 
la peau rugueuse dans la forme que Bcrsieri appelait Erysi- 
j^las seirr/todes et qui lui donnent Tapparence de l'écorce 
d'une orange. Les petites vésicules qu'on ob^^erve dans ce cas 
ont une toute autre origine que les phlyctènes, leur mode d'é- 
volulion les rapproche beaucoup des pustules. On voit a leur 
niveau, dans la couche moyenne du corps muqueux, des mas-, 
ses opalescentes, très réfringentes, ne s^e colorant pas par le 
carmin , se développer dans le proloplasma des cellules épi* 
dermiques grossi, refouler latéralement le noyau et donner 
lieu en fin de compte à d'énormes yésicules qui s'ouvrent les 
unes dans les autres. Dans les cavités ainsi formées on vpit 
des cellules épidermiques, à proloplasma granuleux sembia^- 
blés à l'épiderme embryonnaire et contenant un ou plusieurs 
noyaux vésiculeux. A côté d'elles, on rencontre des globule» 
blancs qui ne sont probablement que des cellules migratrices 
qui ont traversé la couche profonde du corps muqueux pour' 
pénétrer ensuite dans la petite cavité formée au centre de la 
.lésion par suite de la rupture des grandes cellules vésiculeu- 
.ses. Une multitude d'élevures semblables se montrent d'ordi- 
naire les unes a côté des autres et rendent parfaitement compte 
de l'état granuleux de la peau. Sur ces points l'épiderne 
^st le siège d'une prolifération active analogue à celle qu'on 
observe sur les limites des pustules varioliques ou consécuti- 
yesàducroton et du tartre stibié. C'est donc bien à tort qu'on 
a pu assimiler ces dernières aux phlyctènes qui sont dues 
simplement à un défaut de solidité de Tépiderme survenant 
en vertu d'une modification particulière des cellules du corps 
muqueux, modification qui les rend incapables de se souder et 
de résister à l'énorme pression amenée par l'œdème inflamma- 
toire qui occupe le derme. (1) 

JK I i' B=ggg=^8f 

Pria Aubanel. — La Société médico- psychologique de Paris décernera, 
tXL mots d'avril 1875, le prix Aubanel, de la valeur de 2,400 fr., à Tauteur 
du meilleur mémoire sur la question suivante : 

« Des troubles de la sensibilité générale dans les diverses Variétés du 
délire mélancolique, et, plus spécialement, dans le délire hypochondriaque et 
dans le délire de persécution. • 

Les concurrents devront surtout rechercher l'influence que ces troubles 
peuvent exercer sur la genèse et sur la forme du délire. Les mémoires, 
<écrits en français, poiteront une épigraphe reproduite dans un pli cacheté 
renfermant le nom et l'adresse de leur auteur. 

Ils devront être adressés, avant le 31 décembre 1874 (terme de rigueur), à 
M. le Or Motet, secrétaire-général de la Société médico-psychologique, rue 
de Charonne, 161, à Paris. Les membres titulaires sont seuU exclus du oon- 
«ours. (Ânmaki tnéd^ j»yM.) 



(1) Ce travail a été fait au laboratoire d'histologie du Collège de France. 



BULLETIN DU PBOGHÈS MÉDICAL 

lies mouTements de troupes au point de vue de l'état 
sanitaire actuel. 

Depuis quelque temps les journaux politiques annoncent 
que de grands mouyements de troupes doivent s'effectuer. 
Ces projets inspirât au Bordeaux médical les réflexions 
suivantes : 

• L'armée, dit M. le' D** Ârmaingaud, peut servir dlntermédiairo à la 
contagion cholérique, de deux manières différentes : soit en en répandant le 
germe dans tout un pays par les militaires en congé, comme les Prussiens 
renvoyés dans leurs fbyefs après Sadowa. et comme les soldats italiens ren- 
voyés également dans leurs villages pendant le choléra de Milan (1835), où 
Vs étaient en garnison, soit en le transoortant d'une ville dans une autre, 
par les mouvements de troupe. Ces principes n'auraient certes nul besoin 
d'être rappelés, si nos confrères de l'armée Jouissaient de rindépeodence né- 
cessaire pour faire prévaloir la science sur la routine ; mais tout le monde 
sait que, dans l'armée française, ce n^est pas le médecin qui dirige Vhygiène 
des troupes, mais l'intendant militaire, et l'histoire médicale des guerres de 
Crimée et d'Italie nous a démontré que l'intendance n'a Jamab reculé devant 
les plus terribles responsabilités. * 

Ces réflexions, à notre avis très-justes, méritent 
d'autant plus d'attirer l'attention qu'on a observé parmi 
les soldats casernes ou campés dans les environs de Paris 
un certain nombre de cas de diarrhée et même quelques 
cas de choléra. C'e.st ainsi qu'à rh(3pital militaire du Gros- 
Caillou, il est entré du 2 au 9 octobre, sept cholériques, 
dont six venaient de Courbevoie. Qa'on ne vienne pas in- 
voquer, pour justifier ces déplacements, la décroissance, 
d'ailleurs légère, de l'épidémie. Ce serait à tort. 

« Le choléra, écrit M. Tholozan, a malheureusement la 
» propriété de s'attacher fort longtemps aux masses d'hom- 
» mes. Quand elles arrivent dans des localités saines, cel*- 
» les-ci sont généralement affectées après un temps va- 
» riable (1). » On voit donc que. outre la possibilité de 
l'importation du choléra dans des villes jusque-là indemnes, 
il y a encore un autre danger, constitué par l'envoi des 
troupes dans des villes où règne déjà le choléra. Ainsi, il 
ne serait peut-être guère prudent d'envoyer des régiments 
à Caen, à Rouen, etc. 

Les faits à l'appui de notre thèse sont nombreux, et sans 
lions attacher aux graves inconvénients des pèlerinages, 
nous ne rappellerons que le suivant : Le corps expédition- 
naire de la Dobrutcha quitte Varna le 20 juillet alors que 
le choléra sévissait depuis une huitaine de jours dans cette 
ville. Le 21 juillet quelques soldats sont pris du choléra; la 
maladie ne fit que de rares victimes jusqu'au 26 juillet; 
mais, à partir de ce moment, les cas devinrent si nom- 
breux qu'en quinze jours 1,953 hommes succombèrent (2). 

Nous avons cru convenable et opportun de rappeler ces 
faits qui montrent que, à moins de nécess.tés absolues, il 
est du devoir de tous et même de l'administration de ne 
pas enfreindre les prescriptions de l'hygiène. 



De l'XZxpectoration .albumineuse après la thora- 

ceothBQ (suite et fin), 

B. — hdiihéovxQiAeXdi perforation sponta>%éét telle qu'elle 
a été exposée par M. Féréol, théorie intermédiaire en quel- 
que sorte à la 52? et à la 3® des hypothèses discutées par M. Ter- 
rillon, est venue, se substituer à celle-ci et c'est sur elle 
qu'a plus particulièrement porté le débat. 

Il était, avant tout, nécessaire d'élucider deux points 



'0 Tolozan. — Prophylaxie du choléra en Orient, p. 25. 

2) Scriye. — ReUUiom médico^kirurgieale de la campagne d'OtiinSj p. 71. 



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LE PR0GRË8 MÊWCiCL^ 



223 



accessoires en apparence, maia néanmoins fort important 
de Targomentation de M. Féréol; aussi ses adversaires se 
sont-ils tout d*abord attachés à réfuter Texistence des per- 
forations spontanées dans les pleurésies séreuses» et à recher- 
cher si ces perforations peuvent s^étiablir sans pneumotho- 
rax. 

M. Dujardin^Beaumetz, M. Moutard Martin n'ont jamais 
TU ces perforations spontanées dans les pleurésies séreu' 
ses. 

• C'est un peu l'histoire de la dent d'or, ajoute M. Hénird ; aiioun de nos 
collègues ii*a vu cette terminaison des épanchements séreux — et l'on 
voudrait que cette perforation spontanée qui ne. se produit pas quaud .un 
volumineux épaqchement distend la cavité pleurale et exerce une pression 
continue sur le poumon lui-même, on voudrait, dis-je, que cette perforation 
0e manifestât alors qu'il n'y a plus de liquide dans la plèvre» conséquem- 
ment plus de pressiop ; on voudrait qu'elle s'opérât une heure et quelquefois 
plut après la thoracentèse ; qn'elle se produisit plusieurs (bis chez le même 
individu comme chez un malade de M. Béhier, cessant précisément d'exister 
quand répancjiement reparaît ? — Il y a dans ce simple énoncé, une telle 
série d'invraisemblances que Je me permets de dire: cela n'est pas possible^ 
cela n'est pas. > 

En admettant môme cette perforation, l'absence de pneu- 
mothorax est bien difficile à expliquer, on la comprend, dit 
M. Moutard-Martin, dans les pleurésies purulentes. 

• L'épaisseur des fausses-membranes, la direction de la fistule, une dis- 
position particulière en clapet, quelquefois assez bien travaillé par la nature. 
suffisent alors pour expliquer le passage du pus dans les bronches, sans 
passage de 1 air dans la plèvre ; ajoutons-y Tabondance de l'épanchement 
€t la sortie lente du liquide qui fait que le trop-plein sral est évacué 

Cette explication me satisfait aussi pour les cas, dont je n'ai jamais été 
témoin, de perforation spontanée du poumon dans la pleurésie séreuse sans 
tubercules , 

Mais après la thoracentèse, les conditions sont bien différentes 

£n admettant le travail préparatoire, ulcérutif ou autre, je comprends 
tgu'un effort de toux violent achève la perforation ; mais comment s'achève- 
rait cette perforation ? — Par un violent efort dirigé des bronches vers la 
ftlèvre, par une distension forcée du poumon qui n'est plus maintenu par 
une compression suffisante de l'épanchement ; et alors Teffort ayant lieu des 
bronches vers la plèvre, l'air contenu dans les bronches serait poussé vers la 
plèvre. » 

Il le serait d'autant mieux qu'il y a également un appel 
vers la cavité pleurale ; car dans la thoracentèse avec la 
canule de Reybard, on voit à la suite des accès de toux, la 
baudruche attirée et appliquée sur Toriflce de la canule à 
chaque inspiration. 

Or si cette tendance au vide existe dans les thorancen- 
tèses pratiqu-fes avec le trocart, ne doit-elle pas être plus 
cocBidérable encore lorsqu'on pratique la ponction avec 
l'aspirateur ? 

Du reste, ainsi que le fait remarquer M. Brouardel, les 
conditions anatomiques de la poche pleurage sont, au point 
de vue de la production du pneumothorax, fort différentes 
dans les deux cas que M. Féréol a voulu rapprocher, dans 
les pleurésies qui se vident dans les bronches, pleurésies 
toujours assez anciennes, la plèvre est recouverte d une 
couche de fausses-membranes dont la rétractilité ne doit 
pas être négligée. 

Qu'une perforation se produise, le liquide sera évacué en 
effet grâce à la pression qu'exerce la rétraction progressive 
•et constante des fausses membranes, mais par là-môme, Tair 
soumis d'ailleurs dans les alvéoles pulmonaires et dans les 
bronches à une très-faible pression, n'aura point de ten- 
dance à entrer dans la cavité pleurale, au contraire, lorsque 
le kyste pleurai été vidé par la thoracentèse, si une perfora- 
tion pulmonaire se produit, l'air trouve une poche toute 
disposée pour le recevoh» et môme pour l'appeler. 

Tels sont les principaux arguments opposés à la théorie 
de M. Féréol, théorie qui suppose encore une altération 
spéciale de la plèvre dont la démonstration n'a point été 
donnée. Ces arguments, exposés avec conviction par plu- 
sieurs membres de la société, acceptés par le' plus grand 
nombre, étaient difficiles à refuser. M. Féréol dans le ré- 
sumé de la discussion, reconnut lui-môme leur valeur. 
Pourtant « sans conserver dans l'avenir une foi bien ro- 
buste, » il réserve son appréciation définitive et demande 
que la question reste encore à l'étude. 



C. ta théorie de la congestion œdémateust du poumc^ . l 
reçoit, au contraire, de la discussion, une sanction bou* ' 
veiîei * ...... ..//::, _ 

Nous croyons inutile de rappeler les observations «t4e» 
arguments qui militent en faveur de ce processus dont la ^'^ 
réalité n'est contestée par personne ; car en fait, c'est èeu- . , 
lement sur sa fréquence queporte actuellement le différend;- i 
pour la plupart des médecins, la théorie de-i'œdème pulmo- 
naire s'applique à tous les laits d 'expectoration albumineusë ; . 
M. Woillez et M. Féréoiracceptènt aussi pour le \plu6 . 
grand nombre des cas, mais ils pensent que, pour quel* . 
q.i:es-ûns cette interprétation nepeut être admise. 

C'est donc sur l'étude de ces faits pàrticiiliers'et «ur 
quelques desiderata indiqués chemin faisant que devront , 
à l'avenir porter spécialement la recherche des observa- . 
teurs. • •'•:...: 

Du reste, la discussion dont nous avons essayé de ,-ré- 
sumerles traits principaux, n'a point été intéressante seu- 
lement au point de vue théorique. — Le côté piratique de 
la question a été aussi abordé et nous devons en tèi'mir 
nant indiquer les conclusions qui paraissent résulter de 
cette étude. 

Dans un certain nombre de cas, on observe après la 
thoracentèse une congestion pulmonaire et l'accumulation 
d'un produit de sécrétion dans les brondies. — L'expec- 
toration d'un liquide albumineux est à la fois le signe de 
cette congestion et le moyen d'excrétion du liquide. '— Si 
maintenant, par le fait d'une lésion de l'autre poumon 
comme dans les faits de M.'Béhieretde M. Dumontpdliler 
l'expectoration ne se fait pas, ou si, comme dans deux des 
observations de M. Terrillon, elle est suffisante, lé ma- ; 
iade pourra succomber aux suites de la congestion puïttio- . 
naire; or il parait établi par l'examen des faits que cette 
congestion s'est montrée plus fréquemment et a présenté 
une intensité plus grande dans les cas où lé liquide a^ait 
été évacué plus rapidement. 

Si donc, l'on soupçonne quelque lésion dans le poumon 
du cô^é opposé à l'épanchement, on àevr^ surveiller ré- 
vacuation du liquide, éviter qu'il s'écoule trop rapidement 
(Blachez Gaz. Hebdomadaire) et môme, si l'épanchement 
est ab^hdant, il ^era préférable de faire cette .évacuation 
enpluçiê^urs temps (Lande, Béhier et Liouvilie. Besnier). 
Ce Conseil, ajoute M. Béhier, est d autant plus facile à sui- 
vre aujourd'hui qu'avec les appareils capillaires et ^spi- 
rateuri$ je traumatisme de la plèvre se réduit à un^ piqûre, 
absolument insignifiante et inoffensive et que par suite oh 
peut, sans danger multiplier le nombre des ponctions; ajou- 
tons qyie l'aspiration ne favorise nullement la congestion 
pulmonaire, car dans les cas où l'expectoration albumi- 
neuse a été, observée, c'est le plus souvent avec le trocart 
garni de baudruche qu'avait été pratiquée la ponction/ 

A. S. 



•-*vr^>*wx*>— 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du $amedi 44 Oc/o^r^— Présidence deM.Laboulbènb. 

M. Hayem a étudié, chez le canard, une pneumonie parusi- 
taire des plus curieuses. — Les poumons étaient infiltrés dç 
masses caséeuses, au milieu desquelles il a pu reconnaître la 
présence de spores, de champignons dont il n*a pas encore 
déterminé l'espèce. Or il ne s'agit point ici de végétations qui 
se seraient produites après la mort, car, dès l'autopsie, Icks 
poumons ou télé mis immédiatement dans l'alcool. En cerlaina 
points la l<^sion rappelait les tubercules crus » et là, comme 
dans les autres parties, les coupes démontraient Texistence 
de nombreux champignons. 

M. MoRRAU. Au dernier congrès de Lyon, M. Petit nous a 
montré des pièces qui ont certaine analogie avec les faits de 
M. Hayem ; il s'agissait de lésions d'apparence tuberculeuse 
que l'on trouva dans le tube intestinal de poules. M. Tripier 
a fait avaler ces organes malades par d'aulres poules qui 
elles-mêmes ont bientôt présenté des altérations semblables. 



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224 



LE PROGRES MEDICAL 



J'ai, avec le concours de M. Balbianî, fait quelques expériences | 
sur àe sujet : nous atofis pratiqué des innocuîàtions de psoros- 
peftnies sur des anîdïâtix à sang chaud et à sang froid. J'espère 
en entretenir plus tard la société. 

ir. Hayehï. J'ai vu les pièces anatomiques qu'a présentées 
U. ïripier; majs il ne s'agit plus du tout des mômes para- 
Biteç. Ceux que j'ai étudiés étaient contenus et comme infil- 
trés dans la trame des sacs aériens. 

M. Carville rappelle que M. Bouchard a communiqué à la 
société un cas de parasites trouvés dans un poumon de perro- 
quet. Il serait bon de rechercher s'il s'agit d'organismes infé- 
rieurs analogues à ceux que signale M. Hayem. 

M. Legros. Je viens vous parler aussi d'une affection para- 
sitaire. Les meutes du Poitou sont, à cette heure, sous le coup 
d'une grave épidémie; les chiens atteints meurent rapide- 
ment. Un propriétaire a envoyé quelques bêtes malades à 
M. Mathieu avec le concours duquel j'ai pu constater, dans le 
fiang de ces animaux, la présence de filaîres hémaiiques dé- 
crits pour la première fois, je crois, par MM. Gruby et Dôla- 
fond. Ces filaîres ont le corps très-étroit, long de 2/10 de milli- 
mètre ; ils sont extrêmement vifs, très-alertes et se meuvent 
encore dans le sang tiré de la veine, ' au bout de 24 heures. 
Nous avons institué quelques expériences : Nous avons injecté 
du sang infecté dans les veines el sous la peau d'un chien ; 
nous en avons mis dans un baquet pour étudier, s'il y a lieu, 
le développement de ces fîlaires. Nous rendrons compte à la 
société des résultats obtenus. 

M. Rabuteau expose une série de recherches sur le mode 
d'action des poisons métalliques. 11 s'est surtout occupé du 
Strontium, du barium, des sels de cuivre et de zinc. Ce sont 
tous des poisons musculaires. A la dose de 50 centigrammes à 
1 gramme le barium injecté dans les veines arrête prompte- 
ment le cœur, en agissant sur sa fibre musculaire. Si, sur 
une grenouille empoisonnée par du barium on a pris soin 
d'épargner par la ligature des vaisseaux les muscles d'un 
membre, ces muscles ont conservé la coiitracliliLé que tous 
les autres muscles de la grenouille ont perdu. 

De tous ces poisons le barium est le plus toxique ;îl suffirait 
dé quelques grammes pour tuer un homme. Le strontium est 
mOins actif : il faudrait doubler ou tripler les doses. Les sels 
de cuivre sont moins énergiques encore. — Ces recherches 
jointes à celles qui ont été déjà faites par d'autres ou par moi, 
prouvent que tous les poisons métalliques expérimentés jus- 
qu'à ce jour, sont des poisons dont les effets toxiques se 
portent sur la fibre musculaire. 

M. Laboulbène remarque combien seraient utiles des ex- 
périences patiemment soutenues sur les sels de plomb. Il y a 
des inconnues dans l'intoxication saturnine : pourquoi la pa- 
ralysie des seuls extenseurs? 

M- Renaut expose les résultats contenus dans k note insé- 
rée plus haut (p. 2li). P. R. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du U octobre.-^ Présidence de M. Depaul. 

M. Delpech. La marche décroissante de l'épidémie cholé- 
rique â subi un temps d'arrêt. Du 7 au 13 octobre inclusive- 
ment il y a eu 56 décès, soit 5 de plus que dans la période pré- 
cédente où on n'en comptait que 51 . Cette légère augmentation 
esl due auchiflVe de morts constaté en ville, qui s'élève à 27. 
Dans les hôpitaux civils 9 cas seulement se sont développés à 
l'intérieur; 3i malades de l'extérieur ont été admis ; il y a eu 
24 décès. Contrairement à ce qui a été observé jusqu'alors il 
est entré plus d'hommes que de femmes. II y a eu 5 morts 
datis les hôi itaux militaires. 

M. LE Président. Plusieurs médecins étrangers à l'Académie 
demandent à venir lire des travaux sur le choléra. L'usage veut 
que pendant qu'une discussion sur un sujet quelconque est 
enlitîge, les académiciens seuls y prennent part. Ceux donc 
qui ont des communications à faire, pourront en adresser un 
résutné par lettre à l'Académie, il en sera donné lecture parle 
secrétaire perpétuel au dépouillement de la correspondance. 
Pois lorsque la discussion sur tes diurrh^es prémonitoires et le 



choléra sera close, les auteurs pourront Venir donner les déve. 

loppements nécessaire». 

M. Chevalier lit plusieurs rapports tendant à aeoordBr detf 
demandes d'autorisation pour exploiter dê« eaux minérale». 

M. Colin continue sa lecture, Bwr Vaciio% des moMrês jwk 
trides et sur les septicémies. Tout le travail est divisé .entre les 
8 questions suivantes : 

1 Les matières putrides, le sang putréfié bore de 1 éoenomie^ 
le sang modifié dans ses vaisseaux sous Vinfluenee des malft*^ 
dies septiques, peuvent-ils déterminer ce qu'on appelle la 
septicémie, sur la plupart des animau?; et en particulier sur. 
toutes nos espèces domestiques ? 

2« A quelle dose le sang putréfié hors de l'organisme oumo* 
diflé par la septicémie peut-il produire une afTection mortellet 

3<> Le pus, les fiuides sécrétés, la plupart des matières ani- 
maies, altérées par la septicité, jouissent-ils des mômes pro* 
priélés conlagifères ou infectieuses que le sang. 

4» La septicémie est- elle contagieuse par les produi/s vola- 
tiles émanés des sujets malades ou de leur cadavres? 

5« Les produits de la septicémie sont-ils inoculables par les 
muqueuses intactes, et notamment par celles des voies diges- 
tives? .; 

6» Quellee sont les conditions de !a virulence des matières 
putrides et ^es liquides pris sur les animaux septicémiques t 

70 Eq quoi consisLe essentiellement la septicémie ? 

8° Enfin quelles sont les lésions et les symptômes de cet état 
morbide ? 

— Au coursde la séànceV Académie, a volé pourlanomination 
de deux membres correspondants étrangers. Dans la l"» divi- 
sion. M. Van Beneden (de Louvain) a été nommé par 42 voix 
sur 44 votants. Dans la V division M. Barnes, (de Washing- 
ton) a été nommé par 42 voix sur 45. M. Porta (de Cadix) a 
obtenu 3 voix. . ^- ^' 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séafice du 4 juillet. — Présidence de M. Charcot. 

Outre les communications que nous avona reproduites précédemment 
nous devons mentionner les suivantes : Cjftto~Sareom9 volumineuof du stm ; 
remarquée sur la pathogénie et le tr»iteâaent par Lagrange el Duret ; — • 
Plaù d% /bjtf, etc., par Martin; •- Tmuur wtscu^iro d$ la partie posté- 
riewe de la eu Use, par le môma ; — Lipome fiàrçua de, Véminence théhar, par 
Pitre ; — TubfrculisatioH des trompes et de la muqueuse utérine, au voiâ- 
nage du col de l'utérus, par H. Liouville ; — RétrécissemetU tnitral, etc., 
par Viguier. 

Àtortement à la suite détins cMte, etc., parDavat; — Contribution à 
l'élude anatomique des an^omer, par Ch. Monod ; — rapport sur les mé- 
moires présentés pour te prix Gorîard (t87i), par M Le Dentu. Le prix est 
partagé entre M. Nepveu, auteur d'un mémoire intitulé : Contribution à 
V€tuSe des tumeurs du testicule et M. Sauvage, auteur de Recherchés sur 
Vétat s€nih du crâne. 

Arthrlle aiguë snpipairée, eompllqasuit une aacienBc 
«rtlirite sèche du genou droit, par M. LoHauxT, iaterae des 
Hôpitaux» 

Le 13 juin 1873, est entré à THôtel-Dieu, dans le eenrice de 
M. Richet, un homme âgé de vingt-huit ans, atteint d'une 
affection de l'arliculalion fémoro-tibiale droite. 

A l*âgc de seize ans, il y a par conséquent douze ans, soue 
rinfluence d'une chute suh le genou, le malade a eu une ar* 
thrile aiguë, qui s'est terminée par une ankyiose inc(Mnx)lole. 
Depuis celte époque, il a boité : mais la difficulté qu*il éprou- 
vait a marcher n*a jamais été assez grande pour Tempôcher de 
faire même de très-longues courses. — Le genou- droit était 
un peu plus volumineux que le gauche. Les mouvemenis de 
Tarticle étaient limités et provoquaient des craquements trè»* 
perceptibles pour le malade et pour d^autres personnes lors- 
qu'on appliquait la main sur sa rotule. 

Il y a trois mois, il fit une chute nouvelle qui nécesâta u» 
repos de quelques jours seulement. Il put rej^endre sor 
train de vie ordinaire et continuer à marcher comme par le 



Mets depuis huit jours, il a des douleurs dans son arlieuter- 
tion ; le genou augmente de volume ; les tégument^ devien* 
nent ehauds et rouges. 



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Lfi PROGfiËS MEDICAL 



226 



Le jour de son entrée, ou constate que rarticulation a un 
volume double de celle du côté gaucbe. L'extrémité inférieure 
du fémur (surtout le condyîe interne) a subi une hypertropMe 
, très-notable, ainsi que l'extrémité supérieure du tibia. La 
rotule n'est pas plus grosse que la rotule gaucbe, mais elle est 
un peu moins mobile. De chaque côté du ligament rotulien, 
on trouve deux masses molles, presque fluctuantes qxd parais- 
sent être des fongosités. 

Peu à peu, le malade ressentît des douleurs de plus en plus 
vives dans ce genou, lia peau devint rouge, et un abcès se 
forma en dehors, au niveau de la tête du péroné, un peu au- 
dessus, abcès qui fut incisé le 26 juin et dont il sortit uiie 
quantité considérable de pus. 

La jambe gonfla, devint œdémateuse, prit une teinte rouge 
presque érysipélateuse et les ganglions inguinaux s'enflaâa- 
mèrenC. 

Les douleurs devinrent intolérables, au point que le malade 
demandant Tamputation de la cuisse, M. Richet se décida à lui 
pratiquer cette opération radicale. — L'opération eut lieu le 
S juillet. 

Voici rëtat de la pièce qui fut disséquée le jour même et 
présentée à la société anatomique le 11 juillet. La^tfâJWiiifiUrée 
de sérosité, est soulevée par un vaste abcès situé au côté ex- 
terne de la jambe et de la cuisse ayant son centre au niveau 
de rarticulation. Ce décollement se prolonge en avant sous le 
tendon du droit antérieur de la cuisse. Il s'est formé là une 
poche secondaire qui s'arrôle au cul de sac supérieur de la 
synoviale, sans avoir aucun rapport avec lui. 

Les ligaments superficiels sont distendus, mais faiblement 
par l'hypertrophie des parties dures sous jacentes. — ;Ûn 
arrière, dans le creux poplité, le ligament postérieur est très- 
rétracté. Cette disposition, jointe à la rétraction des tepdons 
inférieurs des muscles internes de la cuisse, explique pour- 
quoi le redressement complet de la jambe sur la cuisse était 
impossible. 

De chaque côté du ligament rotulien sont deux masses grais- 
seuses, très-molles, qui, pendant la vie, avaient été prises 
pour des fongosités. 

Le ligament rotulleû étënt détaché de son insertion tibiale, 
la synoviale est sectionnée dans les 3i4 antérieurs de l'inter- 
ligne articulaire et la cavité articulaire mise à nu. La première 
chose qui frappe, c'est Tabsencc totale de fongosités. La cavité 
articulaire contient un pus jaunâtre, épais, très-odorant. 

La rotule adhère par toute sa face postérieure à la face cor- 
respondante du fémur par une quantité de tractus fibreux très- 
solides, assez lâches pour permettre un notable déplacement, et 
formés par un tissu pathologique très-ancien. Les surfaces çs 
seuses sont complètement dépourvues de cartilage. — Le tissu 
osseux a subi lesaltérationsderostéité simple et superficielle. 
On trouve autour des extrémités du fémur et surtout du tibia 
des stalactites osseuses, assez élevées, dont Tune surtout au- 
dessus de la tête du péroné fait une saillie de trois centimè- 
tres et demi au moins. Les ligaments interarticulaires sont 
•conservés. 

Les lésions que l'on trouve dans cette jointure sont celles de 
l'arthrite sèche suppurée. — L'arthrite sèche est caractérisée 
par la présence des stalactites osseuses, la disparition des car- 
tilages, la forniâtion de tissus fibreux et surtout l'absence 
-complète de fongosités, absence sur laquelle j'insiste tout 
particulièrement. 

L'inflammation, dont les traces sont révélées par la consta- 
tation du pus entre les surfaces articulaires, pus qui s'est fait 
jour par une fistule au dehors et est venu décoller la peau et 
les muscles à la jambe et à la cuisse, l'inflammation dans les 
arthrites sèches est rare. C'est une terminaison qui n'est môme 
pas indiquée par M. Colombet, qui s'est surtout occupé de la 
question. 

Pendant le mois qui précéda Tablation de son mal, le ma- 
lade a présenté simplement les symptômes d'une inflaiiâma- 
tion aigué qui s'est terminée par suppuration, ce qui se fait 
souvent quand l'articulationenûammée est primitivement saine 
ou fongueuse, mais qui est rare quand l'articulation a subi les 
transfornaaiions qui caractérisent l'arthrite sècke ; arthrite 
sèche qui existait ici depuis près de douze ans. 



HEVUE JPSYGHf AÏRIQtlE 



I. De 



fléaéMOe, psur GaUbus. Paris, 187S, A. Delahayo. 
U. I.MI «UéBéa» étude shp !• I#l 4a M JiMb ftSaS* le projet 

Gambelta et le drume d*Evere, par Ch. Dssxâzb. A. Delahaye. 
m. Examen de la loi da 30 Sain i8d8 tan lea aUteèa p$ï la 

Société médico-pratique de Paris. 

IV. Des aailes d'aliénés et des Gheeis, au point de vue moral et 

économic[ue, par J. PApxooT. 1873. A. Delahaye» 

I. M. Gambus a pour but, dans sa thèse « de montrer 
» comment à la suite de Taction souvent et longtemps exercée 
» de Talcool sur l'organisme, parmi les malades ainsi chroni- 
> quement alcoolisés, quelques-uns deviennent paralytiques 
» généraux. » Disons, tout de suite, que Tauieur n*a nulle- 
ment la prétention d'avancer une proposition nouvelle, mais 
seulement d'appuyer par de nouveaux faits une doctrine déjà 
établie. Les observations recueillies par M« Qambus sont en 
effet très-concluantes et démontrent évidemment que Talcoo- 
lisme chronique a pour terminaison fréquente la paralysie 
générale. L'historique de la question, qui forme à peu près la 
moitié du travail de M. Gambus, est assez complet, manquant 
toutefois un peu de critique. On y trouve en effet des cita- 
tions qui se rapporteraient plutôt à la production directe de la 
paralysie générale par des excès alcooliques sans passer par 
1 intermédiaire de Talcoolisme chronique. Il faut regretter 
aussi que M. Gambus n'ait pas signalé, dans l'intérêt même 
de la doctrine qu'il défend, certains faits établissant la doc- 
trine contraire, nous voulons dire des cas de paralysie générale 
primitive amenant des excès de liqueurs fortes et par suite 
ialcoolisme. Cette lacune exposerait M. Gambus à se voir 
opposer ime théorie absolument contraire à celle qu'il sou- 
tient; il eût été bon de prévenir tout antagonisme, en mon- 
trant qu'en réalité ces opinions inverses, mais non contradic- 
toires, sont vraies toutes les deux. 

II. L'attention publique s'était portée dans les deniières an- 
nées de l'Empire sur les réformes dont on jugeait susceptible la 
loi de 1838 sur Tisolement des aliénés ; une Commission avait 
môme été nommée, qui fut remplacée par une autre après la 
chute du gouvernement impérial. Depuis, des préoccupa Itons 
plus grandes et plus pressantes ont captivé l'esprit public et 
la question ne parait pas devoir être reprise de si tôt. Espé- 
rons que, si elle se représente, ce sera dans de meilleures con. 
ditibns et qu'on étudiera la loi en elle-môme sans arrière-pen- 
sée ni préjugé, sans autre but que de Taméliorer. En attendant^ 
nous ne pouvons laisser passer sans en dire un mot des publi- 
cations qui pourront être utiles à consulter, le jour de la dis- 
cussion venu. Tel est, par exemple, le calme et consciencieux 
travail de M. C. Desmaze, conseiller à la Cour d'appel de 
Paris. Il se compose d'un historique succinct ot rapide des 
diverses phases de préparation de la loi de 1838, de rindication 
des diverses cireulairess'y rapportant, des recherches faites à 
propos de réclamations aux parquets des Cours d'appel, d'un 
exposé des principales dispositions de la législation belge, des 
lois anglaise, hollandaise, suisse et allemande ,en(la la repro- 
duction des critiques adressées à notre loi et des modifications 
proposées. Dans une brève conclusion l'auteur se déclare par- 
tisan du maintien de la loi, en son entier. C'est peut-être trop 
absolu ; sans nous associer à tous les reproches formulés 
contre la loi de 1838, nous pensons qu'elle a un côté défec- 
tueux. A l'occasion, nous en dirons notre avis, bornons-nous 
à dire aujourd'hui que c'est peut-être le seul côté de la loi 
qui n*ait pas été visé pas ses adversaires. 

III. Relatif au même sujet, le rapport du D*^ CoUineeu au 
nom de Commission de la Société médico-pratique de Paris, 
eatre dans la discussion. Il remonte è l'orîgine des attaques, 
qui prennent leur source dons la prétention non abdiquée 
qu'ont certaines corporations è primer, sinon à remplacer les 
médecins dans le traitement des aliénés. Il est bizarre que 
ropposilion, sous l'Empire, en se faisant une arme des abus 
qu'elle croyait voir, ne se soit pas aperçue qu'elle emboîtait 
le pas à de singuliers précurseurs. La rapport de U, GoUi- 
neau n'apporte d*ailléurs aucun argument nouveau pour la 
défense de ta loi et ne fait guère que répéter notamment ceux 
qua exposés à diverses reprises le /ot^ma/ de médecine mentale 



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226 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



de M. Deîasiauve. Quant aux conclusions, elles sont trop 
absolues. SI le texte de la loi, fidèlement observé, garantit la 
liberté individuelle, on ne peut dire qu*il assure à Taliéné une 
protection suffisante pour la jouissance légitime de sa fortune; 
il s'ensuit que t toute modification à l'un ou l'autre des ar- 
ticles de la loi • ne porterait pas nécessairement atteinte à 
Fesprit libéral et prudent de son ensemble. 

VL Dans les soixante pages de l'opuscule de M. J.Parigot on 
trouvera un peu de tout : des détails curieux sur le rôle effi- 
cace de la presse américaine en matière de redressement 
d*abusy des plaintes sur llnsuffisance de la thérapeutique 
dans les asiles d'aliénés, sur Tabsence d'enseignement de la 
psychiatrie, sur l'éducation des sourds-muets, des critiques 
sur l'asile de Berne, des réfiexions sur la colonie de Gheel, 
etc., etc., tout cela parsemé de vues justes, de détails pi- 
quants, mais malheureusement sans grand enchainement. 
On dirait que c'est un travail fait pour passer le temps, en vil- 
légiature» par un jour de pluie. 

E. T. 



■*■> * ■ ^1 »< *■ 



C'était donc en bi phosphate calcaire que nous devions avoir 
le sel de chaux cherché, et c'est bien lui qui est le but de cette 
étude. Pour faire le travail, j'ai profité du savoir et du concours 
de mon ami E. Perret, pharmacien de \^ classe à Moret, près 
Fontainebleau, avec lequel, plusieurs années avant, j'avais 
présenté à l'Académie de médecine un mémoire sur racide 
çuinopricique, composé fébrif ige fait avec les résidus du sul- 
fate de quinine lia quinoïdine) et destiné, par son prix infé- 
rieur, aux classes pauvres des pays marécageux, qui ne 
peuvent se procurer le sulfate de quinine, vu sa cherté. Ce 
travail fut bien accueilli. 

M. E. Perret, ancien élève de Ghérardt. sous-préparateur à 
l'École de Strasbourg, est très-versé dans les études et les 
manipulations chimiques; il possède, à Moret, un vaste labo- 
ratoire où il prépare en grand la pepsine, la propylamine, les 
résines de scammonnée, etc., etc. Je ne pouvais donc faire un 
meilleur choix pour l'étude en question; aussi nous sommes- 
nous mis à rœuvre ensemble. Le premier soin était d'avoir 
une certaine quantité de phosphate iricalcique pur; voici le 
mode qui a été suivi pour Tobtenir : 



MATIERE MÉDICALE 

Stade ftnr le Bipho<«phafe de rhaux envisagé an point de vae 
médical. Par M. O. Henry, membre de l'Académie Ae Médecine. 

Avant dé traiter en détail le HphosphaU de chaux, objet de 
ce petit mémoire, qu'il nous soit permis, pour Tintelligence 
des faits, de jeter, en quelques lignes, un coup d'œil rétros- 
pectif sur le phosphate de cnaux. 

Ce sel, bien connu, très-répandu dans la nature, est d'une 
haute importance ; il constitue, on le sait, presque en totalité 
la charpente osseuse des hommes et d'un grand nombre d'a- 
nimaux; comme espèce minéralogique et géologique^ il se ren- 
contre eu pierres assez rares, bien cristallisées, mais plutôt en 
montagnes considérables et en gisements nombreux dissé- 
minés à rétat de nodules plus ou moins durs ; il existe dans 
presque tous les tissus, dans presque toutes les humeurs de 
l'économie animale, à côté de phosphates alcalins: enfiu, il 
entre daus la texture de beaucoup de végétaux, dans des ra- 
cines et des graines employées pour l'alimenta tion. Lé, sans 
aucun doute, la nature l'a placé pour que, par cette alimen 
tation, il i ût contribuer à la formation et à la régénérescence 
des os. Aujourd'hui, à létat soluble, et désigné sous le nom de 
superphosphate, il est très-employé dans la culture; son action 
fertilisante incontestable tend à le faire absorber par les 
végétaux alimentaires, puis à passer par absorption ultérieure 
dans l'économie animale. 

On peut donc reconnaître que l'existence du phosphate de 
chaux est capitale au point de vue physiologique. Ne peut- 
elle pas présenter de bons avantages pour Is* thérapeutique? 
Assurément oui. Depuis longtemps, en effet, on emploie le 
phosphate calcaire comme réparateur et comme reconstituant 
ostéogénique, etc., etc. 11 est préconisé par un grand nombre 
de praticiens. Ainsi, dans tous les formulaires, on indique 
sous le nom de décoction blanche de Sydenham une liqueur 
tonique dans laquelle le phosphate calcaire est tenu eu sus- 
pension par une espèce de mucilage; on l'a conseillé en sirop 
uni à l'acide lactique, ou à des vins sucrés; mais, vu sa pres- 
que insolubilité, il n'existe dans la plupart de ces médica- 
ments qu'en proportion minime. 

Pour remédier à ces inconvénients, il fallait l'obtenir à l'état 
«oluble en biphosphate de chaux ; c'est là ce qui a été fait, 
ainsi que j« vais l'exposer : On sait que, sous certaines in- 
fluences, racide phosphorique subit des modifîcations parti- 
culières en s'unissaut à différentes proportions d'eau. Ainsi, 
racide phosphorique ordinaire, dans les phosphates basiques, 
égaie Pho'^-haHo. Dans les biphosphates et dans les méiaphos- 
phates, l'acide est représenté par Pho»-|-2Ho, puis Pho*-î-Ho. 
Ces derniers sels sont solubles quand ils sont à base de 
chaux, .et l'on a : 

1* Phosphate de chaux tribasioue Pho'+3 Cao. 

2° Biphospbato {pyrophofphate) bibtsique. . . • Pho*-f-2 Cao. 

30 Biphosphaie Pho'+t Cao.-f-Ho. 

I* Phosphate acide monobaftque(iM^l0/»Jto<^A«il#) Pho'-f-l Cao. 



On a pris : Noir animal en grains 1 kil. 

Acide chlorhydrique pur 1 kil . 500 

Après avoir laissa agir peadaut une heure à la température de 100 on a 
ajouté : 

Eau distillée 1 kil. MO 

puis le tout a été jeté sur une toile lorsque le mélange était refroidi. On a 
alors affusé/^ottr saturer tout à fait, 1 

Carbonate de soude et ammoniaque. ! 

Le précipité formé fut recueilli, lavé jusqu'à cessation 
d'acidité, exprimé à la presse, séché et conservé. Ce produit 
était le phosphate tricalcque cherché. C'est lui que nous avons 
transformé en biphosphate Pho'-f-ICao+Ho soluble, au moyen 
de3 acides. Laissant de côté l'acide lactique et Vacide chlo- 
rhydrique, qui fournissent un sel soluble, à la vérité, mais 
d'une saveur siypiique peu agréable, on a employé avec plus ' 
de succès Vacide citrique de la manière suivante : 

l'hosphale de chaux tricaleiqM sec. . 10 grammes, 

qui a été broyé avec eau pure, quantité sulBsante. • 5^0 — 

Acide citrique pur 30 — 

Pepsine î — 

Puis le mélange a été mis dans un digesteur à 40^ pendant 
douze heures, et pour obtenir un liquide pesant 500 grammes 
qu'on a filtré et conservé en flacons bouchés. Il constituait le 
biphifsphate cherché. Il est soluble, cristallisable en petites 
aiguilles soyeuses, micacées, mais sa solution laisse encore 
un arrière-goût de stypticité. Sa formule au centième s'ex- 
prime ainsi : 

Chaux . . 23,93 grammes. 

Acide phosphorique • 00,68 — 

Eau 15,39 — 

100,00 — 

Un acide quelconque employé n'a donc pour but que 
d'enlever au phosphate tribasique les équivalents de chaux. 
Enfin, nous avons modifié définitivement la formule par une 
plus rationnelle que voici : 

Phosphate de chaux tricalcique sec 156 grammes. 

Acide phosphorique bjdrate pur • 70 — ■ 

Acide borique 85 — 

Eau disUllée ÎOOO — 

Le mélange bouilli pendant deux heures, en remplaçant 
l'eau évaporée, est par la suite abandonné au repos et filtré 
froid. La solution, ramenée avec de l'eau distillée à 2 degrés 
1/2 de l'aréomètre (température, 46®), est filtrée de nouveau 
et conservée en flacons. 

iOO parties conlieuiient 3 grammes de biphosphate de chauXr 
c'est-à-dire 0,50centig. déplus que les solutions de ce genre 
ordinairement employées aujourd'hui. Quant à l'acide 
borique, il ne se borne pas à agir comme antiseptique pour 
conserver le liquide sans altération ; il doit y jouer le même 
rôle que dans la crème de tartre soluble; enfin, la solution 
d'une acidité agréable, n'ofire aucun arrière goût de stypticité. 
Associée à la pepsine pour en favoriser Tassimilatioa dans 
l'économie, c'est une solution que les médecins peuvent doser 



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LE PBOOBES MEDICAL 



ÎK7 



aisément pour traiter les sujets anémiques et racbîliques, 
hélas! si nombreux. M. le docteur Darnay a donné, m'a dit 
If. B. Perret» uod formule très-rationnelle pour préparer^ 
avec le biphosphate eu question, un vin que je erols appielé k 
remplir les meilleures indicalions. Aussi, quoique désinté* 
ressé dans la question, mon travail tout scientifique achevé, je 
fais des vœux pour que cette préparation soit comprise comme 
elle me semble le mériter. En offrant aux médecins un com- 
posé sérieux, je le répèle, trèi-consçiencimisiment fait, mon 
savant confrère et ami Bjjoutera une nouvelle spécialité raison- 
nable à oelles récofinnies bonnes, dont la pharmacie savante 
a déjà enrichi Tari de guérir. {Union, méd., 4 sept.) 

Enseignement nédlcnl libre. 

Anàtomie. — M. FoH Moomi&encera ses cours pttrH^er» le k»dt 4i 
octobre. II j aura deuce Ucons par jour, dané TanjpJbiib^Mre ô» Ia ra» 
Antoine-Dubois, n<> 2, et dans ramphithéfttr© n* 3 <lk l'iéools pratique. Las 
élèves seront exercés aux àmtctions. — Pour les r«nseigD«ments et Titts- 
43iptioa de ces cours, s'adresser^ tous les matins, rue Caumartln, 12. 

AVIS. — Le prix de l'dbonnement d'tm tm est de -Bm 
FRANCS pour MM. les Étudmiuts. 

NOUVELLES 

MoRTALiTiô à Paris. (I.8M,792 hab.). Du 4 au 10 octob»,736décès.-i- 
Bxîugeole, 10 ; — scarlatine, 2 ; — fièvre typiiolde, 36 ; — bronchite aiguë, 
14 ; — pneumonie, 23 j — dyssentérie, 4 ; *— diarrhée cholériforme des 
enfants, 26; — choléra, 43; — angine cou«nneuse, 4; — croup, 2 ; — 
affections puerpérales, 2. 

Ltoh. Du 22 sept, su fi «ci., 297 décès. Fièvres continues, 22 ; — bron- 
diits aiguë, $; — ^neumoois, 1*; dyssentérif, 5; — cholérine. 2; — 
«sgine couannêuse, 2 ; -^ &oup, 1 ; *— affectipne puerpérales, 2. 

Londres. (3,356,073 bab.). Du 2« sept, au 4 oct., 1,386 décès. Fièvre 
typhoïde, 39 ; — dysenterie, 1 ; — dîarrîiée, 7| ; 1 — choléra nostras. I ; — 
•diphthérie, 8 ; — croup. 15 ; — coqueluche, *. 

CaQLàBjL. -^ Autriche. Vienne, 9 ocstobre. — A 'VWufi, le hembro des 
cas nouveaux de choléra, desiceBdu très>bas las premiers jours d« la semaÎDA 
« présenté une légère augmentation depuis deux jo^y^, ypiçi.ie^. chiffras des 
cas nouveaux pour la ville et les hôpitaux du 1 au 8 oct<Are : 5, î, 8, 7, 
1,12, 11. 

La^ mortalité pendant la même période a été de I, 2, 4, 7, 3, 3i 9, propor- 
tion assez forte relativeiuent au nombre des cas nouveaux ce qui fait croire 
que l'extinction complète de l'épidémie ne sera pas aussi profchame qu'on l'au- 
rait espéré. Les nouvelles des faubourgs et'de la province sont très -rassurantes ; 
le choléra a disparu de la pklf>art des localités où âréguak et n'en a pas 
envahi de nouvelles . ( Wiener-Mediz . - Wochensch . ) . 

Roumanie. Voici le bulletin du choléra d'après le Journal Officiel rou- 
main du 3-9 cc»obre. Cas anciens 260 ; — nouveaux. 52 ; total 312 cas qui 
se répartissent ainsi : morts, 20; guéris, 60; en traitement, 232. Ces ren- 
seignements indiquent une décroissance notable de l'épidémie. A Bukarest, 
durant les semances, il n'y aurait eu que 12 décès. 

Prusse. Des renseignements empruntés à différents journaux et en par- 
ticulier à la statistique établie par la chancellerie impériale, il résulte que le 
choléra a atteint 33,125 personnes en Prusse depuis la fin du mois de mai 
jusqu'à la fin du mois de septembre; sur ce nombre, 16,585 sont mortes. — 
A Berlin, il n'y a eu que 13 nouveaux cas et 6 décès; en août on a compté 
173 décès et en septembre 362. 

Bavière. — La Gazette de Strasbourg dit que, du 10 au 11 octobre, 23 
personnes ont été atteintes du choléra à Sptre; 5 d'entre elles sont mortes, 

France. Le Havre. — Du 3 au 10 octobre, il y a eu 66 décès dont 12 dus 
au choléra et 9 à la diarrhée cholériforme des jeunes enfants. 

Paris. Le 10 octobre, il restait en traitement 40 cas de choléra dans les 
hôpitaux de Paris. 

— A l'hôpital central des prisons de Paris, situé à lu Santé, il y a eu 
en tout 4 cas de choléra (3 décès). — A la prison de St-Lazare (femmes), 
il y « eu 7 c&s de choléra (5 décès). 

Paris. --Hôpital Beaujon. Du !•' au 15 octobre : 16 cas extérieurs (il hom- 
mes, 5 femmes) ; 5 décès ; 9 en traitement ; 2 guérisons. 

Hôpital de la Charité. — 2 décès le 12 octobre (l homme, 1 femme), 

Èôtél-Dieu. — Hommes. En traitement le 8 octobre, 2 ; cas nouveaux, 7 
(2 intérieurs, 5 ext.); morts, 5; en traitement, le 16 uct., 4. — Femmes. 
Èûtrécs. 3; -2 décès. 

Hôpital' Bt' Antoine. ^— îki 11 au 16 octobre, 6 cas graves : (3 hommes, 
3 femmes); 2 cas sans diarrhée prémomtaire ; 3 décès. 

t^oncoxms. Internat. Les candidats à l'internat ont eu l traiter la ques- 
tion écrite suivante : Circulation h/patigue/ symptômes et âiagnostit de la 
\mThotB. 

Voici les questions orales données Tannée dernière au concours de lin- 
temtl « Nerf moteur «çukifie commua; sqb paraJ^ties ; — jpéricarde, signes 



: sC diagnostic de I* périeardKte \ «^ «iveloppss i^ae imSttéâ, hy4r«teèle ; 
*^ prostate, symptdmes et diagnostic dos , cdçuls vésicaux ; -^ cUi|cule, 
fractures de la davicule ; — - trachée, symptômes et diagnostic de lu rou« 
goole; — articulation temporo-maxillaire ; luxation de la mftichoirt; — 
vois» lajcrymales, tumeurs lacrymales ; «— fosse iliaque ; abcès de lu fosM 
iliaque. 

Bmiirnat. — 10 octobre : Articulation coçoo- fémorale ; — 13 oct. : Aftieih' 
lation tibio-tarsienne ] — 15 oct. : — muscle stemo-mastoldien. 

Voici les questions de pathologie qui ont été données au concouif de 
Tannée dernière : Du furoncle^ — d,e la brûlure ; — symptômes des Ifrac- 
tures ; ^- phlegmon diffus ; — vaccine et vaccination ; — ventouseis et 
leure indications ; — hômorrhagias traumatiques, moyens hémostatique^ ;— 
de Tadministration du chloroforme; — de la contusion'; -— éjnstaxis, tam- 
ponnement des fosses nasales ; — symptômes et diagnostic de la pieu* 



^ïicaoLoaiE. — M. de Flavigny, président de la Société internatienale 
de secours aux blessés pendant la guerre vient de mourir. Il était né 
m 4799. 

EPIZOOTI9.— Les maladies éplsooaqyes et epi^ighMMe, 1» péi«pD«u«|onie 
dH ^roe bétaH et la fièvre aphtheuse, connues aussi sous les noms de Hur* 
langue, claudicfttion, cocotte, que Ton croyait éteintes en Suisse, veosut de 
se rnaviisfiter de aMMreau -av^e une eerlaiae tjojimkio, cor feanéneni A la 
dépôche du Ministre de Tagricultuie «t du eowmerce, le pvéfet du Djoubs a 
' pxAj^ l'afrâté euivftuX : Art. I^'. Tons animaux de Tfi^pècs hovûi^ |Vove- 
nant de la Suisse ne pourront entrer en France, dans le département du 
Dottbs, sans être accompagnés d'un cai^ificat d'origine et de santé délivré 
par les autorités du lieu de provenance. Art. 2. Il sera fait exception à cette 
rè^e pour les attelages de bœufs circulant dans le rayon frontière et les 
anisnaux envoyés uu pâturage en Suisse. 

Paocfts Bazajmb. -^ Parmi les témoins à déehai^ appelés à déposer 
dans le procès Bazaine figurent quelques médecins : ce sont MM. les doc- 
teurs baron Larrey, Lefort, Grellois, Cuveillier, Poggiale et Maffre. On n'y 
remarque qu'un pharmacien, M- Demortain, et deux sous-intendants mili- 
tairesy MM. Lejeune et Lspointe {lyqn méd.). 

Eruata. -*- Dans le sommaire du dernier n* lisez Liovville au lieu de 
Leouville; — Billroth, Exchaguet au lieu de E- Chaquet. — Paga 210, 
col. 2, ligne 47, lisez dilution au lieu do dilatation. 

Vacancbs Médicales.— On demande un pharmacien li Quettehou (Man- 
che^ ^hef-Mea de canton. !^osition exceptfonn^e, pas tl'autre pharmacien. 

Loyer minime. A 2 kilomètres de la mer. Médecin dans la localité. S'a- 
ifeHttar -tM; le fr'&lmân. ilQaeSttbftt. ifia». eamOi. ' 

— A céder, à des conditions avantageuses, à un docteur ^n médecine, 
une clientèle, dans une commune de Tarron^siement de Meqyx 06eine-et- 
Marne). Rapport « à 7000 franop. S'adroaser, h Paris, chez M. DubUn, 
plà* Vendôme, IT. {AbeHU méd.) 

— Le ly Mandron, de Pellegrue (Gironde), changeant de résidence, de- 
mande un d<ct«mp«n médecine pottr lui ^succéder immédiatement, à de» 
conditions très-avantageuses. S'adresser de suite au D"^ Mandron, à Pelje- 
grue (Gironde). ((Jf^^. ^^^ £^^j,.). 



Aitx bureaux du PROGHês médical, 6, Rue des Écoles. 

Ghargot (J. M.) Leçons sur les maladies du système ner- 
veux faites à l'hospice de la Salpélrière recueillies par 
BouRNEviLLE. 11° sério, l»*" fascicule: Des anomalies dei'ataaie 
locomotrice ; in-S^ de 72 pages avea 5 figures dans le texte et 
une planche en chromo-lithographie, 2 fr ; pour les Abonîsïés 
du Progrès médical \ fr. 15 franco. 

Llbmlrie «. HASSON» plaM de l'École de Rfédeelne. 

Dechaïcfrb. Dictionnaire encyclopédique des sciences mé- 
dicales. 1~ série, t. XIV. La 1~ partie contient les articles 
suivants : Céphalomatone, par Bouchacourt; — Céphalagié, 
par L. Colin ; Liquide céphalo-rachidien, par Paulet ; — Qé- 
phaloplisie, par Pajot; — Névropathie cérébro-cardiaque, par 
Krishaber; — Cerveau (anatomie et physiologie du), par 
P. Berger; — Cerveau (pathologie du), par Potain, Brouardel, 
BalletKrishabez. In 8^ de 4Q2 pages. 

LlbnUrie df. m, MKVLLltXB, rue Haaiefenttle» 10. 

Churchill. (Fleetwood). Traité pratique des maladies ifes 
femmes hors l'état dd grosi>esse et «près racooucliemeât 
Trad. de Tanglais par Wieland et Dubbissay. 2* édiAion «vue 
et corrigée et contenant Texposé des tfavaur ft-SDçaiset étran- 
gers les plus récents, par le docteur A. Le Buon». i vrt. ixMi^ 
de XV 1, 1255 pages avec 337 figures dans la textow 48 Ir 



1}^ ^>sm». , ^ 
V:rOQgle 



■ - x\ Digi.tized-by 



288 



J. 



LE PROGRES MEDJC^, 



DRAGÉES ET ELIXIR 



AU PROTÛCHLORU^E DE FER 



ou Docteur RABUTEAU 



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I Ces préparations, les plap rationnellet 
j t les pi as effîcaoéS) puisqu'il est tnain- 
Irertant pipuv^ que le Sery pour être itosi- 

I nilé, doft être trausfonné en protochlid- 
Irnre dnds réstoii^ac,' ne produisent pas 
Itle coDstIpatibn eJ; sont tolérées par lep 
I nerfionnaa lefr plus délicatea. 
et Ôi"". ^14. rue iiactiic iFaris) Délatt diu^^^tes les phanaaoiea. 



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obtenir les effets au plus haut degré. puisqu*il est démontré aujourd'hui que cette substance 
ne se dissout dans Testomacqu'à la fave ir de Tacide chlorhydriqoé du suc gastrique. — Effets 
réunis de Tacide chlorhydrique et du phosphate de, chaux . j 



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k la Pharmacie PENNES et PÉLlSSE, rue des 
Écoles, 49, PùTit^, f Prière de montrer uiCÊTti-pow 
4vitér.lésqH$tti<ini.) 



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G]rninastn|uic méthodiffiie. Hydrothérapie k Teia 
. de soïrco, {9 dpurés). 



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Cette préparation auxiliaire thérapaiiti<|aa précieuse, est recommandée à juste titre, pOur combattre les 
maladies eonsécuUves à un trouble fonctionnel de rappareit génital , telles que : Chlorose, Dysménorrtiée, 
AméBerrliée. Méaorrhagle, Métrorrliaoia.MéBostasle, lliBop'aasé, Btérlitté ao^se,Bngorf emaats, Métrltea 
#TWtat, oomnMnmoMnt de DefénèreieeiMa, «lo. 

fia venu dans toutes les pharmacies, 8 fk*. le flacon. Les demandes d'sttfala, sA rennsiiiismsn 
M?«nt être adressés à H. mOAUUBB, 19, raa da Marsema, Lyoa. 

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5^22^ 



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rée Mbtnbt remplace 2 cuill. à bouche d'huile, 
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CREME DE BISMUTH 

Sa ^DJle purc^ e|^ so» étai^ mol^cnlaire par^ 
ticulter expliquent son succès. Cette crêpae agit 
dix fois plus vite contre la diarrhée, la tholéta 
des enfapls, la dTspepsie, etc.. etc., ouéla pou 
dre de Bismuth des pharmacies.— Prix du (te- 
cou : 9 fr. ; du 1/2 flieon : « fr.*- N'amr fos- 
fianee qu'au produit du 4octeiir Quesaeville.son 
inventeur, et exiger sou cachet m son étiquctle, 
— A Pairs. 12, rue de Bilcl. 

VINAIGRÉ DE SÎNTÉ 

mm «Mtenr «UGWlfiVULLE» 

Ce vinaigre, phéniqué et aromsMque, l^i^ 
nique par: exceUeoee, e^ d'un par(U»L tièft 
agréabla, eolève les rougeurs et \t& boutons, a 
sert pour la toilette. C'est le préservatif le plus 
sûr contrôla contagion, et il doit être empané 
en temps d'épidéniies/Prix du flacon': 2 fr. tO«i^ 
du 172 flacon. 1 fr. M c— Oietl'auteur, 12, ras 
de Êuci, Paris. 




Au noobM des maladies qui semblent être le triste privitd^a de4'habilant dès grandes villes, celles qui soht accompagnées el aggravées par la 
dépression da système nerveux central; ont acquis, de nos jours/ un haut degré de fréquence, surtout parmi les p<irsonnes appartenant au monde des 
affaires. Ap,)clé tous les jours à coûstater la progression croissante de ces graves affections, dans les grands centres de population! nous nous sommes 




réparer les désordres organiques ou fonctionnels, même lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complètement échoué 
La préparation que nous présentons aujourd'hui à l'expérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d'une pari, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la viialilé de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général ^cévébro- spinal et grand-eympathiqne) ^ le Vin 13iphosphat6-Psp8iné active la circulation, relève les forces, et, 
par' suite, ramène l'accomplissement de fonctiôàs qui paraissaient à jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le •««•liHl8«»e, la S«rofule, l' Anémie, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de réoonomie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de niodification spécial; mais encore dans toutes les. maladif qi^i sont 4e résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans l'iBCOBtl- 
lienee, les Pertes sèminalesy rimpulKsance autre que celle qui dépend des progrès de Tûge. et qui n'est que le résultat^ soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vin BiPHOSPBATé est encore très-efficace pour combattre, les Névroses multiples de l'estomac dont, dans tous les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la P<ACiilsie pulmonaire, et toutes les AÉTections Ci^errv- 
leases en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrès Médical, n^ du 12 Juillet 1873,- compte-rendu des rapports à l'Académie -. • Dans la puthisie, les sels phosphatâs sentie seul 
* iiâDlCAKBNT qui puisse favoriser sérieusement la transformation crétaoée des tub^cules. et par suite, amener la^érison. • 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, peur faire comprendre 4e mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les ca^ cù les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main ass^ hea- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goût, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que 1 expérience, nous en s^nmes 
Certain, viendra oonfinuer tous lès Jours. ^ 

IfoPB n'sifPLOi. *— Ou prescrira, pour les adultes, une. cuillerée à bouche deux fois par jour, le matin en se levant, et le soir en se çoudiant; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième flge, une, ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'an 
retour de force ou de vitalité, on ponrra suspendre l'usage du Vin pendant quelques jours, pour le reprendre ensuite, en diminuant graduellement 
les doses, .jusqu'à oa qu'il ÎM seit plus nécessaire. 

■. BBZIER, «4, rœ delinoéry. -^Teàfte eir gros et 6xi>^liMS t 4^ ^ulftTBvd fil-Udpltfi; PAlin. 




V* ANNÉE — N« t« 



BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6. 



25 OCTOPRE 1873. 



Progrés Hédical 




PRIX DB L'iBONNBMENT 






fl«fir. 



1 pige.*.* MO Dr. 

1/3 ptgt.... 100 — 
l/4page...« SO — 



JOUBNAL DE MÉDECINE, DE CHIR1JR6IE ET DE PHARMACIE 
JPmrmt»«mÊ»t te SNuHeM 

Rédacteur en chef : BOURNEVILIjE 

Tout oe qui concerne la Rédaction et rAdministration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les buiMnx sont oaTerts de midi, à 4 hearee du soir. 

X«o Prtx ë*abmuMMCAt doit ôlre envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L^abonnement part du !•' de ehaque mois. 
kon de Parte dans les bureaux des Messageries et chei les Libraires. — Les lettres non affiranebies sont refusées. 



AVIS A NOS ABONNÉS. 

Nous prévenons nos abonnés qu'ils recevront, franc de 
2>ort, contre Venvoi de 4 fr. 45 en timbres-postes, les 

LEÇONS SUR LES ANOMALIES DE l'ATAXIE LOCOMOTRICE, 
('rotr m* BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.) 

AVIS. — Le prix de Vàbonnement d*un an est de dix 
FRANCS pour MM. les Étudiants. 

SOMMAIRE,— Pathologie istbrn« : D«l« taberoulote poloioDaire, leçon de V. Cornil 
rcoaeiUie ^r P. Budin. — Climqvr MéfticALB : Du ptoriasia buccal, parDebovc— 
TiiK&APBUTiQUB : Delà trimétliyla»irMf e'.c, par G. PcUîer. — Note sur Tusage 
de l'ipéca dan» le choléra Inraotite, par H. Chouppe. — Bulletin du Coffrés 
•médieai : Université libre de BruxeHcir, -^ Le rholéra. par Boaroerille. — Soci^és 

I SA VANTER. — Société de biologie : Sclérostoanes et rnyoéliuoas diez un canard, par 
Haycn. — Pilaires hèmastlqucé, par Houbaux et Carville.— Structure du cartilage, par 
Hayem (An. P. R.) — — Xca<iémie d6 médecine, — Société anatomque -. Cancer 
primitif du foie, par Lépine.— Epithelioma du col de l'utérus, par Seuvre; — Dis- 
cussion. — Société médiciUe des hôpitaux — Rbvub ohiruroicalb : Analyse des 
travaux de OUraore, Miquel, Boeckel et Letiévant, par H. Doret — BroLiooRAruiE : 
Fathogéoie dm l'iofiliration d'urine, par Mûren (An. G. Peltier;;— De quelques 
varlatkHte de la température animale, par Cfaaudol. — £NSEiGNBMEi>rr médical 
libbr. — Nouvelles : Mortalité à Paria et à Londres ; ~- Le choléra en Europe, 
en Frauee et à Paris ; — Concours des prix 4e Tinternat et de l'externat, etc. — 

BOLLBTIN BIBUOGRAI>inQUE« 



PATHOLOGIE INTERNE 

COURS COMPLÉMENTAIRE DB LA FACULTÉ. — H. CORI\lL 

Anatomie pathologique du poumon. — Auscultation 

Leçons recueillies par P. Budin. 

3« LEÇON. —TUBERCULOSE PULMONAIRE 

Messieurs, 

Lorsqu'on fait l'étude anatomique de la tuberculose pul- 
monaire, on se trouve dès le début en présence de deux 
lésions : la granulation tuberculeuse et V inflammation qui 
peut raccompagner. 

La granuiati07i tuberciUeuse du poumon est un petit 
corps arrondi, à peine visible à l'œil nu, semi-transparent. 
Son volume ijeut s'accroître et égaler celui d'un grain de 
millet : sa transparence disparaît alors, il devient opaque et 
jaunâtre à son centre. La granulation tuberculeuse est 
constituée histologiquement par une agglomération de très- 
petites cellules dont les noyaux sont entourés par une 
faible quantité de protoplasma : une gangue légèrement 
flbrillaire et granuleuse est disposée entre ces éléments qui 
forment par leur réunion un bloc assez fortement cohé- 
rent. Ces cellules sont de plus en plus petites, de plus en 
plus atrophiées à mesure qu*on se rapproche du eentre de 
la masse : elles finissent même par tomber en un détritus 
qui donnera cette partie de la gi^nulation son opacité et 
son aspect Jaunâtre. Cette opacité, cette dégénérescence 
caséeuse de son centre e^ un des meilleurs caractères de 
la graniiition toberculeuse. Les vaisseaux sont en outre 



imperméables au sang; sur une coupe on trouve leur lu- 
mière oblitérée par (le la fibrine dissociée, par des débris 
de globules rouges ot par des globules b'ancs disposés ré- 
gulièrement le long des parois. 

Bindfieiscli , Vircliow, et Chauveau ont considéré le 
tubercule comme un*î production lymphatique ; ils ont cru 
voir entre les éléments cellulaires un stroina réticulé. Mais 
il n'y a rien dans le tubercule qui rappelle la structure des 
ganglions : rapparence réticulée n'est qu'une erreur d'in- 
terprétation; elle est due à l'emploi de l'alcool ou de l'acide 
chromique qui coagulent la substance fondamentale sous 
forme de fibrilles. De i*lus, dans la granulation tubercu- 
leuse on ne trouve i)as de cellules plates à noyau, dispo- 
sées le long des travées du tissu réticulé, comme cela a lieu 
dans les ganglions lymphatiques, d'après Ranvier. 

Les granulations tuberculeuses du poumon peuvent être 
isolées ou réunies on grand nombre sur un même point» 
c'est-à-dire confluodes. Elles siègent soit sur la plèvre, soit 
dans les bronches, soit dans le tissu pulmonaire. Suivant en 
cela la règle générale, elles déterminent à leur périphérie 
comme toutes les tumeurs une irritation du tissu qui les envi- 
ronne, une formation de cellules embryonnaires non carac- 
téristiques. C'est ce que permet de constater une section faite 
sur une plèvre très-épaissie. On y trouve des granulations 
distinctes siégeant au milieu d'un tissu gélaltiniforme, un 
peu transparent, embryonnaire et parcouru par des vais- 
seaux. Ces granulations sont constituées par des éléments 
arrondis de plus en plus petits à mesure qu'on se rappro- 
che du -centre qui est opaque et jaunâtre : le tissu gélatini- 
forme au milieu duquel elles siègent est purement et sim- 
plement un tissu inflammatoire qu'on ne pourrait histologi- 
quement distinguer d'un tissu de bourgeons charnus. 

La présence d'un tissu inflammatoire est donc liée dans 
ce cas à celle des granulations tuberculeuses : on retrouve 
cette coexistence dans tous les organes où le tubercule 
peut apparaître. C'est surtout dans les méninges et dans 
le péritoine dont le tissu présente une structure peu com- 
plexe qu'il est facile de suivre le développement et de la gra- 
nulation et de l'inflammation périphérique. 

Les tubercules des méninges se développent principale- 
ment au niveau de la base du cerveau : la séreuse devient 
alors opaque et présente comme un semis de flneg granul»i 
lions. On l'enlève avec des pinces, on l'agite dans un verre, 
ou on- la place sous un mince filet d'eau, toutes les 
parties étrangères sont alors entraînées et il ne reste plus 
que la membrane, c'est-à-dire des vaisseaux au pourtour 
et entre les mailles desquels s'étend du tissu conjo;ictif. 
on l'étalé sur une plaque de verre et on procède à son 
examen . On voit au microscope des épaisissements blan- 
châtres, arrondis, sphériques placés de distance en dis- 
tance sur le trajet des vaisseaux, surtout au niveau des 
points où'îls se divisent. 

Si, à l'aide d'une aiguille on vient à enlever le tissu con- 
Jonctif de la membrane, toute la partie périphérique de la 



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?rique oe lA j 

v^oogle 



230 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



granulation est en môme temps entraîn(''e et 11 tl'^^n re^te 
que le globe central lequel est nt5 autour dUvatSSGfatietPst 
ip^môpardes cellutes ^iles et arroa^ies-ia gaine Jymi)lia- 
iÇiie du vaisseau^estï^aiplie^ ce J^îv^ftipar des cellules 
«hibr/fifcialP» qt! cVtmiiiifi/Kt une zon% inflammatoire 
Sûto* dteià p»oi%ascnlâîre. Cette zone :iSiflaramatofre île 
Sfe lir«ti5»pas tcH^iotft^s ft la-gW«*ûlation ; ëîte peut s'étendre 
îh frâtnëî5 WaniéliâH^e Ife loiig d^ vaissen*^ auxquels elle 
Wnïè Ôtrmrïîfe"(in1¥faft\*hmi ; *^e p^it4ït#ne envahir -la 
gaine lymphatique qui est alors dilati'e jusqu'à une cor- 
talre d^^slance au-dessus et au-dessous du tnl). 'renie et 
remplie d'éléments embrj^onnaires. Eu général la clrcula- 
iion éiï ces points est arrêtée i)ar une coaguUition libri- 
Tieuse' qui s'est faite dans rint:'ripur des vais«^eau^c. 

Le mode de production de la >:onrM:illammatoire peut aussi 
être facilement étudié dans le j^'aud ('piploon. Le arnn^î é^ji- 
pTnrm T?î?t rônsfîtiié frar ^es'fPBctus fil)i^>ux on travt'^es rpii H- 
mi^^îiit d« s ap^»les; ces'trarées Mmt tapissées à leur sur/are 
.I}<V tl'grainies colluios plat»\s, polvîronales, etrlh^s rt']»r/*- 
seme-iît (1^3 vaiiii»o-:mx x^ue lorc^qu'cilî-s sont tr(\s-'»i'ais:.;.;s. 
' L'<^prplf)(wiras8Çidiuliie4ouc-c\.-U4io (l.-ULt'lie percéB k-u-'^r^aiïMiL 
-àr.4^ui\ Dès -^'-ttttO-grsuîa^aUoai l.u]^orcuilo-u.sc lunii'ie de cel- 
lule > i-G ites ot nombreuses apparaît sur une do cps travées, 
les gr< n Uv^ cellules épitliéliaies voisines s;» i^onfliMit, devien- 
nent vésicu'eai-e.'î, présen eut quf 1 juefois plusierri noyaux 
et, ba gaées dans un liquide séreux, entourées de fibrine, 
elles tombent dans l'intérieur des aréoles qu'elles remplis- 
sent. Gomme conséquence du tubercule est donc survenue 
une zone de péritonite spéciale, les deux lésions, jifranula- 
tion et inflammation se. sont, là encore, trouvées, réunies. 

Dans le poumon, le siège (\es granulations tuberculeuses 
est très-variable et multii)le. Comme dans tous les autres 
organes elles apparaisscuit d'abord autour des vaisseaux. 
Elles se dévelopjJent aidour des bronches dans le tissu con- 
jonctif qui les double à leur périphérie : on peut en trouver 
jusqu'à deux et trois dans une section perpendiculaire à la 
direction d'une broncIi3, formant comme une couronne 
autour de son canal. Autour de ces granulations ])éri-bron- 
chiques comme autour des granulations péri-vascuiaires de 
la pie-mère, se développe une zone inflammatoire, nue sorte 
d'inflltratlon diffuse qui peut être fort marqué^ lorsfine l?s 
tubercules sont situés à peu de distance les uns des autres. 
Des coupes perpendiculaires à la direction du conduit faites 
successivement sur la bronche permettent de bien étudier 
cette disposition. 

On trouve aussi les granulations tuberculeuses à la sur- 
face de la muqueuse bronchique : de môme qu'elles peu- 
vent se développer dans le larynx et la trachée, de même 
elles siègent aussi sur la muqueuse des grosses et des petites 
bronches. On les rencontre également dans le parenchyme 
pulmonaire lui-même, dans les infandibula. Tout un 
•' infundibulum, c'est-à-dire la réunion de 10, 15 , 20 alvéo- 
les qui s'ouvrent dans un même canalicale est complète- 
ment rempli par des cellules arrondies, petites, offrant un 
noyau entouré d'une faible quantité de protoplasma. Ce 
sont des granulations tuberculeuses à la périphérie des- 
quelles existent quelques cellules plus considérables. Enfln 
dans les alvéoles voisins on trouve des cellules épithé- 
Haies, volumineuses, sphériques, à plusieurs noyaux, 
nageant dans une petite quantité de liquide; il y a là par 
conséquent les lésions de la pneumonie catarrhale. 

Ainsi dans le mlUeu du tissu pulmonaire, dans la cavité 
môme des infundibula existent des granulations tubercu- 
leuses qui s'accompagnent de pneumonie catarrhale. Dis- 
tinguer nettement ce qui dans les cavités alvéolaires est le 
propre de la granulation de ce qui appartient à l'inflamma- 
tion consécutive peut donc paraître difficile. On y par- 
vient à l'aide de l'acide picricjue qui coagule il est vrai les 
éléments, produits de Ja pneumonie catarrhale, mais pas 
assez pour empêcher sur des coupes fines leur dissociation 
par le pinceau. Tbut ce qui est élément libre est alors 
chassé de l'intérieur des alvéoles^ quant aux granulations 
tuberculeuses, elles ne sont modifiées en rien. Il est 
•facile devoiralor» sur une préparation çul comprend une 



^t^nuîatiôft tûb^culeuse et sâl^riphérte fue '^ 4|^rntLla- 

tton eTî^mffi?h=^^5î5^Fl^T?*eg^^ 

dibulum. Les cloisons élastiques des alvéoles sont en eflTet 

conservées. A la périidiérie d*lflllB îisemblable granulJBfc, 

«on ^i^Udo&bourgûûns viu tislb'ciKi la composent partifMle 

k gftmlârtk)ft^em1l^itettU£«^ alvéolwptt'm^Dâlres 

voisins. 

Enfito oft trotire ll^s-sfivent ft^b granulalioâs feib#p«u- 
ilr^uset>4ié\^Iopt)é(M«àMa sgoMace (te ^ plèvre Helt^iHintliÉlL , 
soit pariétale-; on peut constater aisément leur présence 
sur cette cïwwriôre en la regardant par transparence après 
l'avoir détachée de la paroi 4;horacique. Il faut toujours 
dans les cas douteux enlever ainsi la plèvre pfe-riétale, car 
j'mvu bien souvent, Messieurs, une liési-talion se produire 
en face de la lésion pulmonaire alors que les tubèfôùles de 
la plèvre ne [>ôuva!èrtt laisser subsister le moindre doate» 

En résumé, la i>éripliérie des vaisseaux, la surface ex- 
fr»rne ot la aorface interne ou muqueuse 4es bronches, les 
iMffindjbwl'a pulm/Jnaires, la plèvre, tels sont les points dana 
l ^^qimls les gnmuhttions tuëer oulou s o s peuvon i «e ééve- 



CLINIQUE ^EDIGALE. 
Du Psoriasis buccal, 

par DEBOVE, interne des hôpitaux (I3 Paris. 

( Extrait d'un Méincjiro lu à la Sacidté ana'omîquo, dans la séance 
du 17 octobre.} 

Au delfUé, le psoriasis buccal n'occasionne aucune gêne ; les 
malades s'en aperçoivonl pur hasard, eu se regardant la langue 
dans un miroir; j'ui va plusieurs sujets chez lesquels l'aHéc- 
lion no donnait e icore lieu à aucun trouble : ils ignoraient 
absolument leur mal. Pou à psii, la lésion augmente, les pla- 
ques psoriasiquos deviennent plus épaisses, plus larges, pro- 
duisent un certain nombre de troubles qui ne permettent plus 
ni au malade, ni au médecin de méconnaître rnffectioa. 

Les ^«c/*^^ sont d'abord opalines, transparentes, la couche 
épidermique, peu épaisse, laisse voir par transparence la mu- 
queuse linguale, celle couche épidernu(iuo s'épaissil graduelle- 
ment et devient opaque; les teintes' qu*èlle présente varient 
légèrement, quelquefois elle est d'un blanc brillant, argenté, 
rappelant tout à fait par son éclat le psoriasis herp Jliqiie des 
coudes cl des genoux ; en général la langue est d'un blanc 
moins brillant, semblable à celui des bourgeons charnus sur 
lesquels on a passé un crayon de nitrate d'argeût. Si ou exa- 
mine ces surfaces à la loupe on reconnaît que les papilles sont 
plus volumineuses, souvent plusieurs d'entre elles sont con— 
fondiïes, englobées par une même masse épithélialo. 

La con fi (/lirai ion de la lésion est variable. Le psoriasis num- 
mulaire est une forme assez fréquente ; il est formé i>ar une. 
deux, trois ou un plus grand nombre do taches arrondies si- " 
tuées à la face dorsale de la langue, bmr diamètre est souvent 
de cinq à six millimètres, plusieurs d'entre elles peuvent 
se fondre en une plaque limitée alors par un rebord fes- 
tonné. 

Ldi forme habituelle est celle d'une plaque médiane s'éten— 
danl du V lingual à Tunion du tiers antérieur de la langue 
avec son tiers moyen. Au centre, les squames sont nom- 
breuses, épaisses ; à la périphérie, elles diminuent, devien- 
nent minces et prennent une teinte opaline; on peut suivre 
sur ces points révolution de l'affection. 

Dans une autre forme la face dorsale de la langue est toute 
entière malade, l'affection s'étendant d'un bord de l'organe à 
l'autre, de la pointe à la racine. 

Là face inférieure de la langue est ordinairement saine ; 
lorsque la lésion occupe cette région elle est toujours limitée' 
peu prononcée, consistant en une ou deux petites plaçues 
opalines. 

Si on applique le doigt sur une tache pisoriasique, on a uti 
sentiment de résistance ; si on pince la langue entre les doigts 
cet organe parait plus dur. Cette augmentation de consis- 
tance est due à Taccumulation d'épiderhiB, mais elle eât dcte 



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LE PROGRES MEDICAL 



231 



8\iriout à une Héoformation de tissu fibreux dans la muqueuse 
et dans les parties sous-jacentes; c'est ce que j'ai pu constater 
parfaitement sur la langue d'un malade mort dans le service 
de M. le professeur Yerneuil. 

Quelques psoriasis, même étendus, sont lisses, c'est-à-dire 
qu'à leur surface il n'existe ni fissures, ni crevasses ; mais, 
le plus souvent, il n'en est pas ainsi : la langue présente un 
certain nombre de sillons, les uns superficiels qui ne parais- 
sent que l'exagération des sillons normaux; d'autres, au con- 
traire, larges, au fond desquels on voit la muqueuse ulcérée 
et saignante. 

Le grand sillon médian de la langue est ordinairement le 
siège de cet ulcère linéaire, souvent on voit des sillons moins 
profonds qui lui sont parallèles, et parfois aussi d'autres 
sillons transversaux coupant les premiers perpendiculaire- 
ment et divisant ainsi la muqueuse linguale en un certain 
nomJ)re de petits blocs carrés. Chez plusieurs malades, pen- 
dant la mastication, des parcelles alimentaires venait se 
loger dans les sillons, leur causaient une douleur assez vive, 
et les obligeaient à se rincer la boucbe à chaque instant. 

Il existe encore d'autres ulcères, qui se forment par une des- 
quamation d'étendue variable; leurforme est souvent arrondie, 
au bout d'un certain temps ces ulcères se recouvrent de nou- 
velles couches épithéliales. 

Dans les cas simples, il n'existe pas de douleur vive, mais 
uu sentiment de gène qui est constant, tourmente singulière- 
ment les malades et les rend facilement bypochondriaques. 
Pendant le repas, la gône est plus considérable, elle devient 
môme une douleur assez intense si le malade a des ulcères 
linguaux ou s'il fait usage de boissons ou d'aliments irri- 
tants. 

La mastication est toujours lente, la langue n'étant plus 
auusi mobile qu'à l'état normal ; en raison de la sensibilité 
exagérée de cet organe, les malades se soumettent à un ré- 
gime spécial, ils évitent les aliments irritants par leur nature 
ou leur consistance, J'ai vu des sujets obligés de se nourrir 
exclusivement, pendant un certain temps, d'aliments tels que 
soupes, purées, etc. 

Beaucoup de malades prétendent avoir le ^^n^^i^ ^oi^^ntact; 
c'est là une erreur qui tient à ce que la lésion, marchant len- 
tement, le goût s'émousse, à l'insu du malade, et en second 
lieu à ce qu'une partie des sensations rapportées par les 
malades au sens du goût auraient du être rapportées au sens 
de l'odorat. 

1a parole est gônée, suitoutau début d'une conversation, ou 
à la fia d'un long entretien; les malades se plaignent alors 
d'avoir la laogue épaisse, il leur semble qu'elle ait augmenté 
de volume. 

La salivation est ordinairement augmentée, elle l'est quel- 
' quefois assez pour que, pendant le sommeil, la salive s'écoule 
de la bouche. 

Le psoriasis de la face interne des joues et de la face posté- 
rieure des lèvres existe seul ou bien avec un psoriasis de la 
langue; il se présente sous forme de taches blanchâtres 
siégeant souvent aux commissures, et décrites sous le nom de 
plaques des fumeurs. Ces plaques présentent souvent des 
crêtes saillantes et cette variété pourrait être décrite sous le 
nom de psoriasis végétant. 

Le psoriasis peut siéger à la voûte palatine, sur les gen- 
cives. Daos un cas observé par M. Bazin le psoriasis des gen- 
cives aurait amené une carie dentaire précoce. 

La marche du psoriasis buccal est chronique et irrégulière ; 
sous riDflueace d'agents irritants, et en particulier chez les 
malades ayant suivi un traitement mercuriel, on le voit pro- 
gresser avec rapidité et par poussées. Sa durée est indéter- 
minée, j'ai vu des malades qui prétendaient que depuis 
nombre d'années leur mal restait stationnaire. 

Une des terminaisons, malheureusement fréquente du pso- 
riasis lingual, est le cancrolde. J'ai vu un de ces cas dans le 
service de M. Yerneuil ; MM. Bazin, Hardy, Hillairet, Panas 
en ont observé d'autres. 

. Mon ami le D' Edmond Bassereau m'a communiqué un cas 
de psoriasis labial ayant am^ié un cancrolde de la lèvre. Un 
malade, actuellement dans le service de M. le professeur 



Yerneuil a un psoriasis de la joue et un cancroïde de la même 
région. 

Je ne connais pas d'exemple de cette affection chez l'enfant 
elle est rare chez la femme ; un certain nombre de médecins 
ont pensé qu'elle était de nature syphilitique, erreur déplo- 
rable qui les a conduit à aggraver Tétat de leurs malades par 
un traitement mercuriel. Il est certain (j[ue cette affection est 
fréquente chez les sujets ayant eu des manifestations buccales 
de la syphilis, mais il s'agit là d'une action tout à fait locale, 
d'une irritation produite par la présence de plaques muqueu- 
ses mais qui n'a rien de syphilitique. 

La cav^s la plus fréquente du psoriasis buccal est l'abus du 
tabac, c'est ce qui nous explique la rareté relative de cette 
affection chez la femme. 

M. Bazin à qui l'on doit la première description du psoriasis, 
buccal, soutient que cette aflection est de nature arthritique.. 
Je ne saurais être aussi affirmalif que ce savant maître. Pour 
un certain nombre de cas, l'origine arthritique m'a paru évi- 
dente, mais pour d'autres, je n'ai rien découvert dans l'état 
actuel du malade, ni dans ses antécédents qui me permette de 
rattacher son mal à l'arthrilis. Je dirai enfin que M. Bazin a 
conslalé l'existence du psoriasis buccal sur plusieurs sujets 
appartenant à une même famille. 



THERAPEUTIQUE 

De la triméthylamine et de son usage dans le trai- 
tement du rhumatisme articul^*e aigu. 

Par le docteur G. PEL11EB, ex-iutcrne des hôpitaux de Paris (if. 

Température. — La triméthylamine amène la diminutioir 
de la température; le l'ait est généralement admis, quoique 
basé sur un petit nombre d'expériences. Comment se pro- 
duit cet abaissement de la température? Est-il dû unique- 
ment au ralentissement de la circulation? Cette explication 
ne peut tenir devant l'observation, car celle-ci nous ensei- 
gne seulement que la température peut baisser avant, 
ou en môme temps que le pouls, mais que le ralentissement 
peut continuer alors que la température reste â peu près 
fixe; Cependant on sait, d une manière générale, par obser- 
vation dirf cte, que le ralentissement artificiel du pouls est 
accompagné d'un certain abaissement de la température^ 
L'expérimentation et la clinique le prouvent. 

Voici ce qu'écrit à ce sujet M. Dujardin-Beaumetz : 
< Nous prenons à jeun, à 5 heures. 50 centigrammes de 
chlorhydrate de triméthylamine dissous dans l'eau. Notre 
pouls était à 78. et notre température axillaire à 37o,4; à 
six heures, le pouls est à 76, la température à 37%2; à six 
heures et demie le pouls est à 74, la température à 37» ; à 
sept heures le pouls est à 72, la température à 36,«8, ; à neuf 
heures et demie, le pouls marquait de nouveau 78. » 

Sur une autre personne en parfait état de santé nous 
donnons 75 centigrammes de chlorhydrate de triméthyla- 
mine. Le pouls était alors à 88, et la température axil- 
laire était à 37<>. Une heure après il y avait 84 pulsations^ 
et la température était de 36'>,8L Puis le pouls s'abaisse à 
82. la température à 36^4. Enfin deux heures après l'ad- 
ministration du médicament, le pouls était à 76 ; et la tem- 
pérature à 36®. » 

Si, en clinique, les résultats sont moins nets, moins 
apparents, cela tient sans doute à la nature môme de la 
maladie dont sont affectés les sujets soumis à la médication. 
Nous allons toutefois en rapporter quelques observations, 
prises au hasard, sansparti-pris,etempnmtéesà des clini- 
ciens divers : 

Observatiom IX. — Rhumatisme articulaire aig» datant dé cinq jour*. 
Traitement par la triméthylamine. Guérieon en dia-muf jours, — (Observa- 
tioD recueillie à Si- Antoine, dans le service de M. Gombauli, paf \L Boduv, 
interne du senriee^ 

43 janvier. — Entre un homme jeune encore, ayant déjà au husi attaques 
de rhumatisme articulaire aigu ; les unes avaient duré pendant dauz ou trois 
jours seulement, les autres pendant deux ou trois mois. Il a eu, dit-il, des 

(t) Voir k« n«« «, 17 et 1» du Frogris Médical, , ^^ ^^ ^T ^ 

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232 



LE PROGRES MEDICAL 



complications du côté da oœur. — A son entrée, on congtate qoe presque 
toutes les articulation^ sont, gonflées, le pouls fréquent, les sueurs abon- 
dsntes. 

41 janvier. — Matin. P. 104 ; T. A. 38',8. On prescrit 50 centigrammes 
de propylumne. — Soir. Le malèMle accuse du seakgeiaent ; P. 104 ; T. A. 

4S janvier, — Nuit mauvaise. P, 104 ; T. A. 3d®,3 ; propylsiniAe 75 cent. 
Soir. P. 96 ; T.A. 390,8. 

le, janvier. — P. 96; T. 39V; propylamine 1 gr. — Soir. P. 96 ; T. 
89®; — propylamine 1 gr. 25. 

n janvier. — Etat moiUeur. P. 92; T. 380.8. — Soir, — P. t>2 ; T. 
^9^2. 

48 janvier. — P. 88 ; T. 38%4 — propylamine 1 gr. «.— Soir. T. 38»,5. 

49 janvier. — P. 84 ; T. 38°,3 — propylamine 1 gr. 25. — Soir. P. n ; 

T. zrx 

fO janvier. -- P. 80 ; T. 38°,4 — propylamine 1 gr. 25 — Soir. M; T. 

X4 janvier. — Mieux très-sensible. P. 84 ; T. 38** — propylamine 1 gr. 50. 
— Soir. P. 84 ; T. 37*,8. 

2;t janvier. — Le mieux s'accentue. P. 80 *, T. 37*^4 ; propylamine 1 gr. 50. 
•— Soir. P. 80; T. 37* .4. 

iS janvier. — P. 76 ; T. 37'>,8 ; propylamine 1 gr. — Soir. P. 64 ; T. 
370,5. 

Ji4 janvier. — Mieux — P. 80 ; T. 37^5 ; propylamine 0,50. 

MSjanvicIr. — P. 68; T. 37», l. — Après quelques alternatives, lo pouls 
reste à 70 et la température à 37**. Le malade sort guéri complètement le 3 
février. 

On ne peut pas dire que le traitement ait ici jugulé la ma- 
ladie; né'anmoins la triméthylamine a calmé les douleurs et 
amené une diminution du pouls et un abaissement de la 
température. 

ObSErvatioîî IX. — Rhumatisme articulaire aigu, avec délire^ datant de 
huit jours. Traitement j)ar la irimahylamine. Guénson en 46 jours, — (Ser- 
vice de M. Gombault; observation recueillie par M. Budin). Bonn.. Célina, 
28 ans, entre le 13 janvier à Thôpital St-Antoine. Elle était malade depuis 
huit jours, et avait déjà e;i une attaque qui avait duré six semaines. 

44 janvier. Soir. — P. 80 ; T. 37^8. 

45 janvier. — La malade n'a pu reposer. — P. 108 ; T. 37** ,8 ; propyla- 
mine 0. -K. — Soir. P. 104 T. 37«.6. 

4€ janvier. — P. 96? T. 37**, 4 ; propylamine 1 gr. — Soir. P. 96; T. 
3r,2. 

41 janvier. — P. Ii2 ; T. 37^,8 ; propylamine 1 gr. — Soi,-: P. 120; T. 
37*»,6. 

48 janvier. — Cessation du délire qui durait depuis le début de la mala- 
die. P. 92; T. 37**. — ,S'ojV. P. 92; T. 37*>,5. 

tO janvier. — P. 83 ; T, :ï7**,4 : propylamine 1 gr. 25. — Soir. P. «S ; 
T. 37^6. —1»2 janvier. P. 04 ; T. 37^*. — XS ja^ivier. P. 76; T. 36**,6. 

Ici nous avons à faire à un rhumatisme compliqué de dé- 
lire; il est à remarquer copeiidaiit que la tompi^rature 
s*éta1t peu élevée; cependant sous rinfluence de lamlthy- 
larafne, la çuérison s'est effectu-^e en dix jours, le pouls est 
tombé de 108 à 76, et la température, primitivement à 37** 
8, est descendue à 36^6. Nous allons à présent emprunter 
deux observations au travail de M. Hamdy. 

Obsbrvation X. — Rhumaiieme nouma tubaigu traité par la propyla- 
mine et son cJtlor hydrate. Q'nMson des doulenre articulairee en eiœ jours. 
Apparition de la diat^hee. — Cette observation a trait à une femme de 
^52 aos, d'une forte constitution, atleinte pour la seconde fois dune attaque 
de rhumatisme. Le 15 novembre 1872, elle est prise d'une douleur de l'Hiti- 
culation tibro-larsicnne gauche qui, le 18, envahit la môme articulation du 
tOlé'droit, et le 17 les articulotions radio-carpiennc et métacarpo-phalan- 
gtomiê 'droites. Elle reste malade jusqu'au 10 février, où les douleurs ne lui 
pamriirft-pas asses fortes pour Tempâcherde reprendre son traveil. Mais le 
13 Hmvir elle est reprise d'une douleur assez vive dans le poignet droit qui 
s'étend le 14, au coude du môme côté, et le 15, elle rentre ù THôtel-Dieu, 
jdans le secyice de M. Béhier. 

/5 février. ^- Gonflement des articulations du coude et du poignet droit, 
de l'articulation mélacorpo-phalangiennue do l'index droit et do la phalan- 
gieniie du médius, de la métatarso-phalangienne du gros orteil droit et de la 
tibi04artienne gaucho. T. 37^4 ; P. 80. 

•47 février. — P. 9^ ; T. 37<*,2. — 18 février. — P. 94 ; T. 36*>,8. 

49 fétrier, — P. 96; T. 36',8 — Chlorhydrate de Iriroélhylamine gr. 10. 
JtO février. — Mieux ; la malade a faim ; douleurs moins fortes. P. 94 ; 

T. 36*,4, — chlorhydrate de triméthylamine gr. 20. 

!t4 février. — Les douleurs sont encore diminués. P. 86 j T. 36*,2. — Tri- 
méthylamine gr. 50. 

2X février. — Le mieux s'accentue davantage. P. S4 ; T. 36*. — Tri- 
méthylamine 1 gr. 

1Ê8 février* — Les douleurs ont complètement disparu. P. 80 ; T. 36'*,5. — 
^méthylantine 1 gr. 50. 



M8 février. — GoUqmB et^yoïMe. P. « ; T.^îT,^. On céisseU trîmèaiy 
lamine ; la diarrhée cesse ; -tos dottleuis a^t pMm ylan. 

Dans cette observation, où ie U«uitmien(t fat oommeifté 
par le chlorhydrate de propylamiBe et continué par la tri-, 
méthylamine, on voit tous les ^symptômes s!amendep4ôsle 
deuxième jour, oix les douleurs ont diminué, le ponte et la 
température se «ont abaissés. L'améliofaticm s^acoentne 
par les mêmes pliénpmônes les^ours soivants, et les donleori 
ont entièrement disparu le sixième jour; il ne reste «(ua 
des nodosités articulaires. La diarrhée qui s-est déclarée 
avec une certaine intensité noas parait devoir être ratH 
portée à la triméthylamine, car cet accident s*est montré à 
la suite de l'élévation de la dose du médicament de 1 g, 
à 1 g. 50. 

OB3BRVATIOM XI. ^~ Rhumatim^ articulaire tuèaigk complique d'afettiet 
organiqi^ du ctvur et de pleurésie- Trûitemmt par la propylamine. Cétsgfieê 
des douleurs en dist jours. — Le sujet de cette dbctfvation e«t an JêttiM 
homme de 19 ans, d'un tempérament lymphatique, qui a au cinq atfemund» 
rhumatisme, toutes traitées par le sulfate de quinine. La moins ibrte aàorf 
un mois ; la plus forte quatre mois. 

l"»" février. — Le malade entre à l*Hôtel-Dieu. Le poignet droit, lesarti«i 
culations tibio-tarsiennes , le genou gauche et la hancho gauche sont œde- 
matiés et douloureux ; inauftisanee aor tique ; épanchem^'nt pleural à gauche, 
— P. 108 î T. 37*,9. — Triméthylitmino gr. .no. 

i février. — Le coude gauche se pT6kid. — P. 06 ; T. â7**,8 — TrimJlhy. 
lamine 1 gr. 

Z février. — P. 104; T. 37%6. — Triméthylamine 1 gr. 50, 

4 février. — P. 104; T. 37°,4. — Triméihylamine 1 gr. 50. 

5 terrier. — P. 108 ; T. 39°,8. — Triméthylamine 1 gr. £0. 

6 février. — P. 108; T. 3r»,8. -- 

7 février. — P. 104; T. 38<*,8. — Trim6lhyla:iiine 1 gr. 

8 février. — P. 92; T. 37<»,4. -- iViméthylamine 1 gr. 5U. 

9 février. — P. 92; T. 370,5. — Triméthylamine 2 gr. 

40 février. — P. 88; T. ST^'.i. — Trimélhylamiae 2 gr. 

41 février. — P. 88; T. 37",4. — Triméthylamine 1 gr. 60. 
4â février. — P. 8S; T. 37°. — Triméthylamine l gr. 

43 février. — P. 82; T. 37*'. — - Triméthylamine 1 gr. 

44 février. — P. 76; T. 360,8. — Trimélhylamine gr. 50. 
4n février. — P. 72; T. 36^R. -— Trimélhylamine 0. gr. 50. 
48 février. — P. 70; T. 36'',4. — 

Nous voyons dans cette observation que rinflucnce delà 
triméthylamine ne s'est pas fait sentir dôs les ]»remiprs 
jours, niais ayant (?té cessée pondant une journoe, le février, 
la température s'est subitement élevée do -37^8 à 38,"8. 
Administrée de nouveau, elle a amené la diminution du 
pouls et rabaissement de la température qui ne se sont pas 
démentis jusqu'à la guérison complète. [A siiivy^e). 



Note sur Tusage de ripéca dans le choléra infiuitâlèêt 
quelques autres formes de diarrhée. (Suite) (1). 

Par H. CROUPPE. 

Dans les deux faits précédents nous avons vu Tipéca pro- 
duire rapidement des résultats ^satisfaisants. Les faits sui- 
vants viennent encore à Tappui de Tutilité de cette médi- 
cation. 

Ois. III. Enfant de 10 mois sevréà3mpis, sa mère élant devenue grosae, 
d'une constitution faible, et nourri de soupe et de bouillie. 

Cet enfant fut pris au commencement du mois de septembre d'une diar- 
rhée abondante contre laquelle l'on se contenta de lui donner un peu de 
sous-nitrate do bismuth sans surveiller llitimentatlon. Pendant les premiers 
jours son état général ne souIFrit pas beaucoup, U était gai et souriait. Dil^ 
la soirée du 12 septembre, il fut pris tout à coup de phénomènes grans, U 
voix s^éteignit la diarrrhée devint beaucoup plus fréquente, il eut des seliein- 
ziformes et en môme temps il commença à vomir. Quand je fus appelé M- 
près de lui vers 5 heures du soir il était froid/ languissant, lei urines avaient 
dispara. Je prescris pour sa nuit deux lavements d'ipéca. ' 

13 septembre. La ditï.hée a diminué, l'enfant s*est réchauffé facilement, il 
ne vomit plus et a mdme pu prendre deux fols le biberon sans vomir. -* 
Mâmo .traitement. 

Le soir l'enfant se trouvant tout à fait bien ron commet IMmpruileDdê^ 
lui donner une soupe; bientôt après les vomissamente 'repartissent^ la ditfriiéa 
revient ainsi que lalgidité. 

Le 14 au maiin Teufant est à ragonie, il éprouve dos orampes estrâiM- 
ment douloureuses et ûieurl dans la journée. 

OU, ïV. Enfant de lï> mois entfé salle Ste- Julie avec sa mère malade. Au 
moment de son entrée il était en bonne santé. 



(1) Voir le n» 14 du ProgHê AMieeU. 



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Le U 9tptemlrt renfimt n'a plus d'appétit, il vomit, a une diarrhée abon- 
dante ; 2 laveiuents ipéca, ' 

15. L'enfant va mieux, il tctfe bien, la diarrhée a disparu presque complè- 
tement ; il n'a pas vomi ; même traitement. 

t6. Diarrhée disparue, état général très bon . Même traitement. 

17. On supprime l'ipéca. 

18. L*enfant sort de rhôpital. il est tout à fait guéri. 

La prem'ïèi'e observation semble de prime-abord avoir 
donné un n^sultat négatiC, mais si Ton veut bien considérer 
qu'au moment où le traitement a été commencé Tenfaiit 
était à la p/^nnode al;?i<le d'un choléra bien conformé Ton re- 
connaîtra que si Talimentation eût été bien dirigée, comme 
je Tavais recommandé, l'en faut eût peut-être» guéri, puis- 
qu'après les premiers soins il s'était maniiesté une amélio- 
ration très-notable. Je dois ajouterque les lavements dipéca 
ont été ici mal conservés. Ce n'est pas que je veuille pré- 
tendre que ce traitement réussisse dans tous les cas ; mais 
Ton voit que mAme dans les cas gravoset désespérés il peut 
produire de Tamélioration. (A suivre,) 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Uaivorsité libre de Bruxelles. 

La réouverture solennelle de FUniversité libre de 
Bruxelles a eu lieu le lundi 13 octobre en présence d'un 
public exceptionnellement nombreux. Selon l'habitude, 
dans de semblables solennités, plusieurs discours ont été 
prononcés. Celui du nouveau recteur, M. le professeur Thiry 
a particulièrement attiré l'attention : 

> Nous ayons constat i, dit la Preste nuSdieaU belge y que chaque aUusion 
au progrès, au libre développement de noire institution universitaire et sur- 
tout la revendication pour la génération contemporaine du droit de libre exa- 
men, ont soulevé Tenlhousiasme de la jeunesse universitaire et du public 
choisi qui se pressaient dans la retonde de l'Université. Kous sommes heu- 
reux de le dire, en ce moment où toutes nos institutions en Belgique sem- 
blent sabir la fatale influence du souille d'intolérance et de cléricaUÏBme qui 
nous vient de la France, influence à laquelle les Universités de,rBtatmême 
ne parviennent pas à se soustraire^ nous sommes heureux, disons-nous, de 
veir l'Université libre de Bruxelles conserver intactes les traditions de tolé- 
rance et de progrès que lui ont légués ses fondateurs. > 

Cette appréciation de la Presse médicale belge méritait 
â*ètre mentionnée. Elle nous montre que si nous avons à 
coeur de reconquérir notre influence intellectuelle dans le 
nionde, nous devons marcher franchemeat dans la voie 
scientifique que nos devanoiers ont si largement ouverte 
et non pas nous incliner servilement sous les fourches cau- 
diues de la foi, Tennemie traditionnelle de la « tol»?x'ance et 
du progrès. > 

liO Choléra. 

Ainsi que nos lecteurs pourront en juger d'api'ès les 
chiffres que nous donnons plus loin (pages 233et 238), l'épi- 
démie cholérique demeure à peu près statiounaire, à Pai*is, 
D'autre part, on ne nous signale l'apparition du choléra 
dans aucune ville de province autre que celles o(i le fléau 
existe déjà. 

Dans le dernier numéro du Progrès médicaU nous indi- 
quions le danger qui pouvait résulter de renvoi en province 
des troupes campées à Paris et dans ses environs. Voici 
un fait qui vient à l'appui de notre opinion. A la ^a de sep- 
tej»bre dernier, un individu, ayant déjà de la diarrhée, 
quitte Paris, pour se rendre à Metz. Arrivé dans cette ville 
il y meurt du choléra. Plusieurs membres ée sa famille 
succombent à la maladie. li paraîtrait aussi que quelques 
cas «e seraient produits parmi les soldats prussiens. Tout 
commentaire serait superflu. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du ia'inedi 49 Oc^o^r^. — Puésidence deM.Laboulbknb. 

M. IIAYEM, à propos du proeôs-verbal, revient sur sa pré- 
cédente communication et expose le résultat de ses recherches 
nouvelles sur les sclérostomes et les mycéliums trouvés chez 
un canard. Ce palmipède était atteint de pneumonie caséeuse; 
les canaux aérifères étaient infiltrés d'un exsudât où. au 
milieu de substance fîbrine.use et d^î globules blancs et rou- 
ges, on rcnconlrail des tubes de trois variétés différentes: 
los uns, très-fins, n'étaient ni ramifiés, ni cloisonnés ; d'autres 
présentaient quelques ramifications et des cloisons nombreu- 
ses : ils étaient remplis de granulations; d'autres enfin 
offraient des articles renflés en certains points, allongés, plus 
gros à l'une de leurs extrémités qu'à l'autre. La préparation 
présentait en outro dos corpuscules ovoïdes si nombreux, 
qu'elle en paraissait saupoudrée. Il s'agit évidemment de spo- 
res, et il est possible que les corps granuleux contenus dans 
l'intérieur des articles, ne soient autre chose que ces mêmes 
spo"*cs, mais encore peu développés. 

M. GouBAUx. Il serait •très-intéressant de savoir quels 
symptômes ces canards ont présenté pendant leur maladie. 
On signale en effet une mortalité très-grande chez diverses 
espèces d'animaux et sur différents points de la France : peut- 
être s'agit-il dans quelques cas d'affections parasitaires ana- 
logues à celles que signale M. Hayem. J'ajouterai en outre, à 
propos de la précédente communication de M. Legros sur les 
filaîres hématiques, que MM. Gruby et Dclafond ont fuit de 
très-nombreuses expériences sur ces hémalazoaires. et plu- 
sieurs des points que veut élucider M. Legros sont déjà 
éclaircis.Il me [tarait utile de rappeler que, malgré la présence 
des parasites, les chiens restaient très-vigoureux. 

M. Carville. J'ai parlé à M. Vulpian de la communication 
de M. Legros. M. Vulpian se souvenait des expériences de 
Gruby et Delafond, et il croit se rappeler que les ûlaire» 
meurent au contact de Teau; ces mêmes filaires soat 
fréquents chez le corbeau : ils paraissent provenir des 
muscles, car, lorsqu'on dissèque avec soin des animai^ 
atteints, on trouve constamment dans les muscles des filaires 
bien plus gros et qui paraissent avoir.donBé naissance atouts 
la lignée. , 

M. Henocqub. J'ai depuis longtemps déjà entrepris des 
études sur la structure du cartilage : je vais comnuiniquer 
aujourd'hui les premiers résultats obtenus, et chercher à 
établir que les cartilages sont perméables, n(m-«eulement 
aux liquides, mais encore aux substances colorantes granu<* 
leuses et constituées par de petits corpuscules^ comme le 
carmin, le cinnabre et l'indigo. Vous pouvez voir sur les des- 
sins que je mets sous vos yeux, des coupes de cartilages pro- 
venant du fémur d'un lapin : au milieu de la préparation^ 
existent des masses rouges et des traînées un peu moins fon- 
cées produites par le carmin. Les petits corpuscules de l'in- 
jection pénètrent jusque dans Tlutérieur des c^lules : les 
chondroplastes peuvent en être remplis. 

Voici quel est mou procédé opératoire. J'ai poussé mon 
injection, non par un canal vasculaire quelconque, mais par 
le tissu médullaire contenu dans l'épaisseur des os. Pour 
cela, je pratique un trou enlre les coudyles du fémur, et 
j'injecte ainsi dans la moeUe plusieurs seringues de Pravaz de 
la matière colorée. Le liquide file d*abord avec rapidité, puis, 
au bout de quelque temps, l'opérateur éprouve quelque ré- 
sistance ; mais rinjection pénètre, car bieutât on la voit en- 
vahir les veines. Le meilleur liquide me parait être le lait 
tenant eu suspension de l'indigo et du carmin. 

Pour pénétrer ainsi dans l'épaisseur du cartilage, quel 
chemin peut suivre le liquide coloré? Il est évident qu'il ne 
s'agit point ici d'effraction, car la pression due à la seringue 
de Pravaz ne saurait être assez forte pour obtenir une rupture 
vasculaire. Il résulte de mes recherches que l'injection 
s'avance ^ travers des lacunes analogues à celles que l'on 
trouve dans la cornée, ce qui nous ramène aux interstices 
du tissu conjonctif tel que M. Ranvier le comprend. Je dois 



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LE PROGRES MEDICAL 



ajouter que ces expériences B'ont pas ét^ faites sur le lapin 
seulement : je les ai répétées sur diflférents ouimaux. le che- 
vreau et la caille par exemple. Mais je reviendrai sur celle 
communication, et dans la séance prochaine j'essaierai de 
démontrer rexislence des lacunes cartilagineusesque je signale 
aujourd'hui. 

.M. CharCXXt. Si mes souvenirs sont précis, cette pénétration 
des substances colorantes dans le cartilage aurait été déjà 
signalée, peut-être par Acby. 

M. Jayal fait une intéressante communication sur l'as- 
ligmalisme, et décrit un ingénieux appareil pour en mesurer 
le degré. P- ^« ' 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du Si Octobre, — Présidence de M. Depaul. 

M. LE SECRETAIRE PERPETUEL douno Iccturc de plusieurs 
correspondances ayant trait au choléra. Comme moyen de 
traitement M. Achille Brachet préconise Tinjection du chlo- 
rure d'aluminium dans les veines; M. Nelter,! injection de 
l'eau froide. M. Romanosvski (de Vaucluse) remarque que les 
épidémies cholériques vont toujours suivant une marche 
d'Orient en Occident, il croit que les courants miasmaiiques 
se transmettent en suivant Técorce terrestre. 

M. Delpech. L'épidémie cholérique est restée stationuaire. 
Du i4 octobre au 20 inclusivement il y a eu 57 décès. Le 
chiffre des morts en ville a encore un peu augmenté, il a été 
de 35 au lieu de 27 qu'il y avait eu dans la période précédente. 
En revanche les hôpitaux ont été plus épargnés. Il n'y a eu 
que 21 d.^cG3 au lieu de 24 et le nombre de cas développés in- 
térieurement do 9 est encore détendu à 4. L.s hôpitaux mili- 
taires ont été complètement indemnes cette fois ; la semaine 
précédente il y avait eu 5 décès. 

M. Lefort lit plusieurs rapports sur des demandes de fabri- 
cation et de mise en vente de remèdes secrets. Rien de grotesque 
comme quelques-unes de ces demandes et il e^t triste de pen- 
ser que l'Académie ait à s'occuper de pareilles insanités. Un 
pharmacl n a trouvé un remède infaillible contre la rage; un 
maréchalferrant une pommade .sans égaie pour la guérisop de 
la gale et autres maladies cutanées. Un magnétiseur commu-. 
nique son fluide à des solides et a des liquides qui sont en- 
voyés aux malades et destinés à remplacer auprès d'eux le 
faiseur de passes. Enfin, un horloger a inventé un onguent 
avec lequel il guérit la rage, Tépilepsie. les cors aux pieds, 
l'apoplexie ; ce spécifique agit également sur les hommes et 
sur les animaux. Il est inutile de dire qu'aucune autorisation 
n'a été accordée à ces inventeurs. 

M. Colin continue la lecture de son travail sur VacHon des 
matières putrides et sur les septicémies. Nous publierons ulté- 
rieurement une analyse de cette communication. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du 4 juillet, — Présidence de M. Chargot. 

Ganccp primltir du foie» par R. LâpntE, 
chef de clinique de la Faculté. 

Le nommé W..., ûgé de 58 ans, cantonnier de la ville de 
Paris, entre le \y> juin à la clinique de M. le professeur Séc. Cet 
homme, qui paraît plus âgé qu'il n'est en réalité.a fait autre- 
fois des excès alcooliques fort nombreux ; néanmoins il pré- 
tend que sa santé était bonne jusqu'au milieu du mois de 
mai dernier. A cette époque, il a été exposé à un refroidisse- 
ment, il est resté mouillé plusieurs heures, immobile en plein 
^ir ; depuis lors, il a dû cesser sou service ; il ne s'est pas alité , 
mais il a souffert de douleurs dans l'abdomen, qui avaient le 
•caractère de coliques et qui siégeaient surtout dans le flanc 
'gauche. Ces douleurs s'accompagnaientde diarrhée : jamais il 
n'a souffert dans la région du foie; jamais il n'a eu d'ictère, ni 
d'ascite, ni d'œdème des pieds. — Depuis un mois, son appétit 
a beaucoup diminué ; mais il prétend qu'avant le refroidisse- 
ment, il n'avait jamais eu de troubles digestifs. 

A la palpalion de l'abdomen, on constate aisément que le 
foie est très-volumineux et très-dur; son bord inférieur arrive 



presque à l'ombilic ; il n'est nullement tranchant, mais arrondi 
comme une demi sphère. En déprimant les parois, on sent fa- 
cilement que la surface de l'organe est parfaitement lisse, et 
qu'elle présente uniformément une dureté comme ligneuse ; 
pas d'apparence de fluctuation. daiUeurs la palpation n'est 
pas douloureuse au moment de l'entrée du malade ; ce n'est 
que les jours suivants qu'il souffre à la suite d'exploraUons 
répétées. 

Les urines sont assez fortement colorées ; elles ne présentent 
ni albumine, ni matière colorante de la bile. Le sucre n'a pas 
été recherché. Plusieurs fois pendant son séjour, les urines 
ont été d3 nouveau examinées; elles ont toujours offert les 
mômes caractères et l'absence de l'albumine et de la bili- 
verdine a été dûment constatée. 

Quelques jours après son entrée, le malade a commencé à 
souffrir du ventre ; en môme temps, il s'est mis à délirer; le 
délire était parfois bruyant et agité, puis on a constaté l'appa- 
rition d'une ascite légère ; pas d'ictère, mais, une coloration 
un peu jaunâtre du tégument, surtout le la face, coloration 
qui ne se rapportait pas exactement à la teinte paille, mais qui 
était simplement cachectique. Cet état caractérisé par du 
délire, avec la peau un peu chaude parfois, mais sans fièvre 
véritable, sans douleur abdominale, ni ascite, sans ictère, a 
duré près de huit jours, jusqu'à la mort. 

Autopsie. Pas de traces d'infiltration des pieds; deuxlitresde 
sérosité dans l'abdomen; nombreuses granulations cancé- 
reuses sur le péritoine pariétal et viscéral, surtout dans le 
grand épiploon qui en est littéralement criblé. — Foie énorme, 
présentant à sa surface environ dix masses dures, légèreinent 
ombiliquées, du volume d'une grosse pomme. A ia coupe, on 
constate que le lobe droit presque tout entier est occupé par 
une niasse énorme du volume d'une tète d'enfant, dure, homo- 
gène, de couleur uniformément jaune, sauf une zone à la 
périphérie, qui est blanche ; dans cette zone on distingue de 
nombreux petits îlots bianes, moins durs. 

Les voies biliaires dans toute leur étendue sont saines ; à la 
surface de la vésicule, près de Torigine du canal cystique, on 
remarque seulement une petite plaque cancéreuse paraissant 
développée sur le péritoine et n'exerçant d- ailleurs aucune 
compression sur les voies biliaires. 

Uestomac et le duodénum âont parfaitement sains. Le pan- 
créas est normal; mais sa tète est entourée d'une masse 
cancéreuse, irrégulière, qui est ^facilement reconnue à la 
coupe, comme une agglomération de ganglions lymphati- 
ques soudés entre eux, mais distincts. Ces ganglions se 
continuent sans interraption avec d'autres ganglions égale- 
ment dégénérés, situés dans l'épiploon gastro-hépatique et 
jusqu'au bile du foie. — Raie petite, saine. Reins normaux. 
Poumons. Le gauche présente un bon nombre de granula- 
tions cancéreuses ; trois ou quatre ganglions bronchiques du 
côté gauche, sont cancéreux. — Le poumon droit, afi*aissé en 
partie par la compression du foie, ne présente pas de granu- 
lations bien visibles. 
Cœur petit et flasque. 

L'examen microscopique, fait par M. Comil, d*un fragment 
de la zone circonscrivant la grosse masse hépatique a montré 
des alvéoles cancéreux ordinaires^ remplis de cellules cancé- 
reuses peu volumineuses. 

Malgré l'existence de plusieurs tumeurs dans le foie, nous 
sommes obligés d'admettre que la dégénérescence a débuté 
par cet organe, vu l'absence bien constatée, d'un cancer pri* 
mitif dans un autre organe. — Le tube digestif, notamment,, 
y compris l'ampoule de Vater, a été minutieusement examiné 
Il est à remarquer que l'affection a dû rester un bon nombre 
de mois'latente; pour le malade, il ne s'est aperçu du volume 
de l'abdomen que peu de jours avant son entrée à l'hôpital. 

Indépendamment du cancer du foie, on trouva che? le ma- 
lade une tumeur hpstique, de la grosseur d'un œuf d'oie, située 
derrière le sternum. Sa surface était anfractueuse, ses parois 
assez vasculaires.— Il renfermait de la sérosité transparente. 
L'imprégnation des parois par le nitrate d*8rgent montre un 
riche réseau d'épithélium pavimenteuz, irrégulier comme 
dans les vaisseaux lymphatiques. 

M.'Lépine se demande s'il ne s'agit pas là d'une dégéné- 
rescence kystique du thymus. 



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LB PROGRÈS MEDICAL 



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Séance du 1 1 jvàlM. — Présidbmgb de M. Charcot. 

Eptthélio«a dii col de ratérna. — Ablation par rérnise- 
neiil liaéAlrfi; — lafeetloii pnruleate. — Absente #e lésions 
de syphilis vlneéiale à l'autopsie. — Observation recueillie par 
M. Seuvrb, interne. 

M.... Geneviève, 51 ans, entre le 16 juin 1873 à l'hôpital Go- 
Gbin. service de M. Dbsprès. 

Comme antécédents, cette malade a eu dans la jeunesse des 
symptômes de scrofule osseuse, une fièvre typhoïde en 1851 
et des accidents syphilitiques en 1868 (syphilides papuleuses, 
plaques muqueuses, iritis, traces d'ulcération ancienne du 
col). — Elle a eu il enfants dont 8 sont morts de méningite. 

Quant à son affection actuelle, il est difficile d*en préciser le 
début: la malade affirme avoir eu en 1868 des pertes qui du 
rèrent trois mois. Mais ensuite ses règles reprirent un cours 
régulier et ce n*est guère que depuis ciDq à six mois que les 
symptômes a'une maladie de matrice apparurent. 

Femme pâle, anémique, elle se plaint de douleurs dans le 
bas-ventre avec irradiations vers les cuisses, et accuse des 
pertes continuelles d'un liquide sanieux. On sent par le tou- 
cher vaginal une tumeur villeuse, végétante, du volume d'une 
pomme et dont le pédicule semble fixé à la lèvre postérieure 
du col. L'exploration, qui est peu douloureuse, provoque une 
perte de sang assez abondante. 

L'état général est encore satisfaisant: pâleur de la face 
mais pas de teint cachectique; léger mouvement fébrile le soir; 
constipalion sans ballonnement du ventre; un peu d'appétit, 
I)es de vomissements. — L'auscultation ne décèle rien d'anor- 
mal dans la poitrine. 

Le?.1 juin M. Desprès pratique l'ablation de la tumeur à 
l'aide de Técrasenr. Pendant Topéralioni la malade non endor- 
mie, accu.se des douleurs très-vives : sensation profonde 
d'arrachement, élancements douloureux dans tout labdomen, 
tendance à la syncope ; physionomie pâle, inquiète ; agitation 
extrême, surexcitabilité nerveuse. 

L'écrasement fait d'une façon lente et mesurée ne présenta 
rien de bien particulier à noter : une rontiere d'amadou caus- 
tique fut appliquée sur la plaie et quelques tampons de coton 
furent introduits daifis le vagin pour arrêter l'écoulement de 
sang. Prescription : Potion cordiare. — Dans la soirée abatte- 
ment, somnolence; ventre non ballonné, souple, à peine sen- 
sible. Nuit calme. 

'il juin, — A la visite on retire les tampons et l'on prescrit 
des injections avec l'eau alcoolisée. L'après-midi frisson in- 
tense. P. 104; T. 39.<>8 

23y«fm. — Fièvre assez vive; pas de ballonnement du ven- 
tre, aucune douleur spontanée, un peii de sensibilité à la 
pression; selles et miction faciles. Pas de vomissements. 
P.il2; T. 40. 2. Prescript. Sulfate de quinine, 0,50. 

2k juin. — Frissons répétés ; douleurs vives dans la cuisse 
et dans l'aine du côté gauche. 

Agitation, anxiété. — L'interne de garde fait une injection 
sous-cutanée de chlorhydrate de morphine. 

25 juin. Léger ballonnement; selles liquides, abondantes, 
noirâtres, d'une odeur fétide ; écoulement par le vagin d'une 
sanie ichoreuse. — Dyspnée, pas de vomissements. P. 112; 
T. 40®, •.— /'r«crtj9. — Nouvelle dose de sulfate de quinine ; 
fomentations émoi iientes sur le ventre; injections ^vaginales 
au permanganate de potasse. 

^1 juin. Ballonnement plus marqué. — Peau sèche, ardente; 
langue et lèvres fuligineuses; affaissement, soubresauts des 
tendons, subdelirium. 

Respiration plaintive, entrecoupée : l'auscullalion fait en- 
tendre dans la poitrine des râles sous-crépi tants ; P. 128 ; 
T.40«,4. 

• 2% juin, — Dyspnée eitrôme; teinte asphyxique de la face. 
Affaissement complet. Insensibilité. Dans la matinée. P. i36 ; 
T. 40^,5 ; dans l'après.midi, le pouls petit, dépressible, peut è 
peine être compté. Le thermomètre appliqué dans l'aisselle 
pendant^agoniedonne4l^5; dix minutes après la mort la 
température monte à 41<>,6. 

AuTOPSiBftiite 36 heures après la mort. — Le cadavre exhale 
une odeur infecte. La facétie cou tuméfiés et emphysémateux 



sont dune teinte verdâlre et dénotent une putréfaction hâtée 
par la température élevée du jour et dé la nuit écoulé» depuis 
la mort. Le ballonnement du ventre est excessif. Cette décom- 
position rapide donne aux organes splanchiliques une con- 
sistance et une couleur anormales : c'est ainsi que le cœur, les 
poumons, la raie, les reins, le foie sont friables et congestion- 
nés. Nous devons restreindre l'importance de ces altérations; 
cependant nous avons pu reconnaître dans les deux pou- 
mons de nombreux abcès métastatiques : il n'y en avait pas 
dànslefoio. 

Un point devait naturellement attirer l'attention : y avait-il 
chez cette femme cinq ans auparavant syphilitique des cica- 
trices du foie ? La capsule de Glisson était intacte, la surface 
lisse du foie ne présentait aucune cicatrice étoilée. 

Vestomac, Vinlestin parurent sains. Il en fut de môme du 
rectum, de la vessie, pas de traces de péritonite ancienne; 
dans le cul de sac vésico-utërin 150 gr. environ d'un liquide 
séro-puruient. Les annexes de l'utérus n'offrent rien de spé- 
cial à signaler. La paroi postérieure du corps est augmentée 
d'épaisseur: sur cette paroi incisée on voit sourdre à travers 
les orifices béants des sinus utérins un pus épais et crémeux. 
La plaie au point de section de l'épithélioma, laisse elle-même 
apercevoir des pertuis par lesquels sortent à la pression des 
gouiteleties de pus. 

Le côté gauche du vagin à son union avec le col est épais- 
si, induré, fait corps avec le tissu celluUaire voisin : les vais- 
seaux utérins qui plongent dans cette masse altérée sont 
injectés de pus. A droite, le vagin et les vaisseaux utérins 
sont sains. 

M. DespréS; Par opposition à ce fait, négatif quand aux lé- 
sions de la syphilis viscérale, j'ai eu l'occasion de faire récem- 
ment l'autopsie d'un malade non syphilitique, qui présentait 
de nombreuses cicatrices du foie. Ces cicatrices étaient consé- 
cutives à la résorption de plusieurs kystes hydatiques de cet 
organe. 

M. Charcot. Ces faits n'apportent aucune preuve nouvelle 
contre la doctrine de la syphilis viscérale. La question reste 
au point où M. Desprès l'a trouvée. On pourra toujours lui 
objecter, et avec raison, que la syphiMs n'est -lleureusement 
pas fatalement viscérale ; et d'autre part cela n'infirmera pas 
les cas où elle a exercé son influence nuisible sur la glande 
hépatique. On ne nie plus l'influence de la syphilis sur la pro- 
duction des exostoses. et pourtant on ne trouve pas toujours 
de lésions osseuses à l'autopsie. Ce mode d'argumentation est 
donc fort attaquable. 

M. Desprès. Le fait que je mets en relief est une unité, qui 
s'ajoutera à d'autres unités pour avoir alors la valeur d'une 
démonstration. Il y a quelques années, il suffisait de trouver 
des cicatrices sur le foie d'un individu pour conclure à la sy- 
philis : on a même cité des cas où. les cicatrices existaient 
deux ans après le chancre initial. On commence déjà [à revenir 
de ces exagérations évidentes. De la même façon, toute hy- 
pertrophie de la rate, trouvée dans des circonstances analogues, 
devenait par là même syphilitique. Or, le fait actuel est la dé- 
monstration la plus absolue de la fausseté de ces assertions, 
puisque la rate n'était pas grosse. 

M. Landouzy. Je me pei mettrai de faire remarquer que cette 
dernière preuve n'a peut-être pas toute l'importance que sem- 
ble lui donner M. Després. De ce que l'hypertrophie de la rate 
ait une valeur diagnostique dans la syphilis, il ne s'ensuit 
pas que son volume normal ait une signification opposée et 
témoigne contre la syphilis constitutionnelle. 

Dans Frerichs, Leudct et Lancereaux, nous n'avons pu re- 
lever que vingt-huit cas d'hypertrophie de la rate chez les 
adultes manifestement syphilitiques. Chez vingt-sept de ces 
malades, les lésions du foie sont constantes, profondes et ran- 
gées sous les noms de ; rétraction, déformation, cicatrices, no- 
dosités, cirrhose. 

Les cas de mégalosplénie syphilitique coïncident donc avec 
des lésions internes du foie, les secondes semblant commander 
la première, comme dans le foie des buveurs ou /dans le foie 
cardiaque, rhypertrop|iie de la rate succède à la gêne de cir- 
culatipn hépatique. 

Si,' dans Tespèce, si, dans la syphilis, 'l'augmentation da 



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LE PROGRES MEDICAL 



Tolume dô la raie a une certaine valeur» il ne semble pas 
qu'on soit en droit de tirer grand argument de son absence, 
puisqu'un malade peut avoir des lésions syphilitiques cuta- 
nées, osseuses ou yiscérales, des gommes hépatiques mômes, 
sans qu'il se produise de retentissement sur la rate, celle-ci 
paraissant s'hypertrpphier alors seulement que les lésions 
profondes et diffuses du foie entrayent sa circulation. 

M. Gharcot, La question a besoin d'être nettement posée, 
afin d'être résolue, nou par des discussions, mais par des 
faits. 

JVL Desprès admet-il la spécificité anatomique du syphilôme, 
delà gomme du Joie? Pour moi, j'ai souvent trouvé dans le 
parenchyme hépatique des lésions qui répondent à la des- 
cription de VirchovïT et de Wagner. Qudnt aux cicatrices, c'est 
une autre question. Elles peuvent reconnaître des causes mul- 
tiples, la régression de kystes hydatiques, le traumatisme, 
quelquefois môme, d'après Virchow, le cancer atrophique. 
Leur diagnostic peut donc être difficile, mais de ce que toute 
cicatrice hépatique n'est pas liée nécessairement à la syphilis, 
il ne s'ensuit pas qu'on doive rejeter les gommes du foie. 

M. Dbsprés. Anatomiquement, ce qu'on a appelé les syphi- 
lômes ne se distinguent par des lésions de la lymphadéuie et 
du tubercule, et cela de l'aveu de Virchow lui-même, qui en 
cite des observations péremptoires. Je lis dans la plupart des 
faits publiés par M. Lancereaux, que les malades avaient si- 
multanément des tubercules pulmonaires. Or, on peut se de- 
mander si le soi-disant syphilôme du foie n'est pas une mani- 
festation tuberculeuse, ou une manifestation transformée de la 
syphilis chez les tuberculeux. Quant à la gomme, en tant que 
produit spécifique, je la nie absolument. 

M. Ghajigot. Les termes de la discussion sont actuellement 
posés : c'est aux faits à y répondre, et j'invite les membres de 
la société à venir apporter tous les documents susceptibles de 
confirmer ou d'infirmer les idées de M. Després. 

Lecture par Veyssière d'un rapport sur la candidature do M. Ory, au 
titre de membre ad)oinl ; — par Kelsch d'un mémoire ayant pour titre Note 
pour servir à Vhistoire de la lymphadéuie ; — par Landouzy d'un rapport 
8ur la candidature de M. Longuet au titre de membre adjoint. ^^ ^ 

SOCIÉTÉ MÉDICALE DES HOPITAUX 

Dans ses deux dernières séances cette société a discuté la 
question suivante : De l'isolement et dos hôpitaux spéciaux de 
cholériques. La discussion s'est terminée par le vote de deux 
propositions ainsi conçues : 

« La Société médicale des hôpitaux considère comme illusoire 
l'isolement pratiqué dans les bâtiments consacrés au traite- 
ment des maladies communes ; eu conséquence, elle émet le 
YOdu que, dans tous les hôpitaux où l'on ne pourra disposer de 
pavillons isolés^ on installe des baraques ou des tentes exclu- 
sivement consacrées , les unes aux cas de choléra douteux, 
les autres aux eas de choléra confirmé ; elle émet en outre le 
vçeu que le personnel hospilalier (sœurs et infirmiers) soit 
spécial pour les salles réservées aux cholériques, » 

La Société vote ensuite à Tunanimité la seconde partie de 
Tordis dM jour présenté par M. Brouardel, et ainsi conçue : 

t Dans le cas où l'épidémie prendrait une plus grande exten- 
sion, la Société demande que des bâtiments spéciaux nou- 
veaux (postes-casernes ou bara<iues) soient élabiis, en rap- 
port avec les nécessitées de chaque quartier. » 



-*^UV**VS«'«J- 



REVUE CHIRURGICALE 



I. Vm 



▼«•■ «tt» ii*extl»pailMâ dn jwUi snivi cU* guéris os, 

par Je D^ Giliiork (de l'Alabama). 

WL I>#i^>miwit»tttB téMto, par la D' J. F. Miqulx. > ToursJ. 

Itt. T«9illé 4e lu ipavanoeiuille thevmique, par le D' I^jsckbl 

. (4e Strasbourg). Paris, J. B . Baillièrc. 
ly. Tr^tè dea «ecClens nerveuses par le D*" E. I/.ttkvaxt, chi- 
rurgien désigné de l'Hôlél-Dieu (de Ly ou). Paris, J. B. Buiiliciv. 

I. Dms Ie& «laniéro» 1 «tit daPro^nd^ médical. ik)us avonç 
publié quatre cas d'extirpation du rein, empruntés ù la chirur- 



gie allemande et américaine, et nous avons promis de tenir 
nos lecteurs au courant des faits nouveaux qui se produiraient 
sur cette intéressante question. Aujourd'hui, nous trouvons 
dans The London médical Record, (l«' octobre 1873,] un nouveau 
cas assez singulier d'exlirpalion du rein, que nous nous eia- 
pressons de publier. 

Le Dr Gilmore rapporte un cas d'extirpaliou du rein couronué de succès» 
(in^Tlie Transactions of ihe medicftl Association of the slate of Alahama.) En 
décembre 1871, une femme âgée de 33 ans vint réclamer ses soins. Après sa 
première couche, il y a quatre ans environ, une tumeur mal limitée était 
apparue à la partie inférieure de la région lombaire gauche. Cette tumeur 
était le siège d'une douleur continuelle, devenue très-forte surtout depuis i 
ou Bmoifi... 

Décidé ù Topération le Dr Gilmore la pratiqua de la façon suivanie : 

Il fit une incision suivant le bord du muscle sacro-lombaire ; il tomba sur 
la tumeur contenue dans une sorte de sac herniaire formé par le muscle carré 
des lombes repoussé en dehors : elle reposait sur la face antérieure des apo- 
physes traiisverses des deux premières vertèbres lombaires et son extrémité 
supérieure était comprimée par la face externe de la dernière côte. Le Dr 
Gilmore pensa que cette tumeur était un rein flottant, qui, au moment delà 
grossesse, avait été repoussé dans cette position par l'utérus gravide. Le 
rehi comprimé constamment par le carré des lombes "51 le sacro lombaire, s'é- 
tait atrophié, avait perdu tout aspect glandulaire, et présentait Tapparene» 
d'une masse fibreuse ; des vaisseaux peu volumineux le nourrissaient. On 
les lia au moment de l'ablation. 

La malade était une négresse chétive, enceinte de cinq mois, au moment 
de Topératiou. Elle guérit cependant, sans avorlcmeut. 

IL Nous avions dans la même revue du Progrès Médical 
signalé comme une des indications de l'extirpalion du rein» 
la présence de calculs volumineux dans l'origine de Turètère^ 
dans les bassinets ou dans le rein lui-même. Dans ce cas on 
peut encore, si on n'ose affronter l'extirpation du rein, prati- 
quer la lithotriiié rénale. Cette opération a déjà été tentée par 
un chirurgi3u de Tours, très-distingué, le Di- J. F. MiqueL 
On trouve le récit détaillé de Topération dans un ouvrage où, 
au mileu de récits souvent trop personnels, on rencontre d'ex* 
cellentes observations pratiques. {Traité decàirurçle pratiqué 
de J. F. Miquel de Tours; E. Mazereau, Tours i870.) 

P...., Agé de 52 ans avait eu dans sa jeunesse des coliques très-violentes 
dans le flanc droit. Elles persistèrent pendant toute sa vie. Il n'y eCit jamais 
rien dànâ son urine. 11 y a dix ou douze bns, après 'de violentes ooliqilee» il 
rendit un greviergros comme un haricot... Depuis, oo malheureux souffrit 
de fréquentes atta<][ue8 de très-violentes coliques néphrétiques. Bientôt son 
urine devint rare, trouble et purulente. Le ventre était un peu développé, 
sans être tendu ; le flanc droit plus plein, plus rémittent que du côté opposé J 
matilé s'étendant jusqu'à la sixième côte. Deux points surtout étaient dou- 
loureux à la pression, c'étaient la partie antérieure du flanc droit et la région 
du muscle carré des lombes. P. . avait, en outre.des vomissements àssex fré- 
quents, de la maigreur sans décelbration» il mangeait peu ; ses jambes n'é- 
taient pa^ osdemetiées, il n'avait pas de fiâivre. M. Miquel liiagnostiqua un 
calcul néphrétique.. 

Il se décida à aller le chercher par la région lombaire, à l'extraire ou à le 
broyer à l'aide du lithotriteur. Pour cela il fit une application du caustique 
de Vienne, justo en dehors de la masse commune sacro-lombaire ; il la fit 
longue de 6 centimètres. Après un certain nombre d'applications du ceusti* 
que, une certaine quantité d'urine limpide s'écoula par la plaie et les douleurs 
cefsèrent. Enfin quand il eût fait une ouverture large et en entonnoir, il par- 
vint à toucher le calcul avecledoigt.il agrandit alors peu à peu la plaie 
avec du caustique, introduisit le lithotriteur et broya le calcul enchatonné 
dans le rein... Mais après ce calcul, Miquel en rencontra d'autres... l^nfln» 
il reconnut bientôt que le calice et les bassinets étaient occupés par un calcul 
branchu comme un corail, qu'il ne put extraire qu'avec peine et après l'avoir 
brisé à Taide du lithotriteur. Il retira aii>si 17U grammes de calculs. <* Son 
malade allait à merveille, mais trois jours après il mourut d'une j^leuro- 
pneumonie... A l'autopsie on ne trouva pas la moindre trace de péritonite. 
Le rein gauche était normal. Le droit avait presque un volume double de l'aU-»- 
tre. On y trouva encore trois calculs enchatonnés dans son épaisseur.Le rein 
était creusé dune cavité produite par le caustique, remplie d'une assez gran- 
de quantité de détritus, par laquelle il communiquait avec la plaie ; le reste- 
de l'organe était à peu prCfs sain. 

Telle est robservalion de M. Miquel ; elle est intéressante 
parce qu'elle démontre qu'on peut, sans trop d'accidents, arri- 
ver sur le rein et lui faire subir certains traumatismes^ Enûa* 
le raîii, dans ce cas, avait été ouvert impunément pendant 
plus de six semaines, avait été contusionné, avait siUû des 
manœuvres de tous genres, tant pour le Jbroyement que pour 
rexlracliou dies calculs, et j^maià sou malade u*avait eu pi 
périlonito, ni (îèvre, ni accident grave d'aucune sorte. 



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LE PROGRES MEDICAL 



237 



^Dsms les antécédents, des attaques de colique néplirétique 
des tragïnents de calculs, des graviers rendus dans Turine, et 
ï^ttstard, une violente colique néphrétique, la suppression 
brusque de l'urine, une douleur vive, persîstafnte, dans le flanc 
dt^lt et la région lombaire correspondante, xine plus grande 
ttiaUté de la région du rein, matité qui peut devenir considé- 
yaWe lorsqu'elle n*est pas due seulement à l'hypertrophie 
inflammatoire de Torgane, mais encore à la rétention de Turlne 
sécrétée, à Thydronéphrose, l'empâtement de la région cor- 
respondante, mettront le chirurgien sur la voie du diagnostic 
d'un calcul rénal. La violence des doulmirs dû malade, Tah- 
sence de sécrétion urinaire, la présence de la fièvre, l'immi- 
nence de l'intoxication urémique engageront le chirurgien à 
opérer : car. il sait que c'est la seule chance de salut qui reste 
à son malade, il est autorisé à cette hardiesse par des faits 
récents, peu nombreux encore, mais sufûsants pour faire luire 
l'espérauce. Décidé à agir, quelle opération devra -t-il choisir : 
lalilhotritie rénale ou l'extirpation du rein ? Nous pensons que 
le plus souvent il devra rejeter la lilholrilie réncrle. En effet, 
l'opération, môme avec le caustique, n'est pas exemple de 
danger : Tescharre au moment où elle se détache peut amener 
une hémorrhagîe redoutable ; il est presque impossible de déter- 
miner des adhérences entre le rein et la paroi lombaire; la 
couche cellule -adipeuse qui enveloppe le rein s'y oppose ; il 
peut^urvenir une infîUralion de l'urine sécrétée par le rein 
dans cette couche celluleuse. Sera-t-il toujours possible de 
modérer Taction du caustique do telle sorte qu'elle n'ctteigue 
pas le péritoine; et, si on réussit, qu'an ait à faire à un cal- 
cul déjà loin dans l'uretère, ou à un calcul branchu comme 
celui de Mlquel, ou enfla à des calculs enchaLonnés dans la 
substance du rein, sera-l-il toujours possible d'éviter une né- 
phrite violente? L'élimination sefera-t-elle toujours pacifique- 
ment? Et, si vous laissez une portion quelconque du rein, 
votre malade restera avec une suppuralion prolongée et une 
fistule intarissable. Puisvjue les fiûls et les exp:5riences du 
Dr Simon (d'Heidelborg) ont démontré qu'il ne résulte aucun 
accident urémique dô rextirpalion du roin et que souvent au 
moment de l'opération le rein n'est plus qu'un organe devenu, 
inutile et souvent dangereux en raison de Taltération dont il 
est le siège, pourquoi ne pas tenter cette opération lorsqu'il ne 
reste plus que celte chance de guérison ? Enfin, le pédicule 
rénal peut être sectionné sons crainte d'hémorrhagic à l'aide 
àe l'écraseur ou mieux avec le cautère galvanique. Le 
D»" Bœckel (de Strasbourg), dont nous allons analyser l'on- 
Yrage, a pu pratiquer ainsi, chez un chien, l'oxtirpoiion du 
rein sans hémorrhagie et sans accident conséculif : l'animal a 
survécu. 

m. La çalvano-caiistie thermique consiste dans la cautérisa- 
tion au moyen de la chaleur développée par un courant gal- 
vanique. 

« La galvano-causlie, dit E. Bœekel, est loin d'avoir ac]uis 
4aus la pratique chirurgicale le rang et Timportance qu'elle 
mérite. L'une des causes en est la cherté et la complication des 
appareils, l'autre, le peu de sûreté de leur application. Je crois 
être arrivé à diminuer quelques-uns de ces inconvénients et 
à fixer les principes par lesquels on évite sûremonl l'hénior- 
rhagie, but essentiel de cette méthode. * 

Le traité de galvano-caustie de M. Bceckel est le premier 
ouvrage consacré on France h ^sette étude spéciale. Depuis 
Middeldorpf, qui, en ^8$4, fonda la méthode dans son traité 
{die Gttlvam-oauséiek: — Br^esloUy i8b4)'on n'avait on France 
qi» le récit de quelqties opérations de Nelaton, Alph. Amus- 
sat et Verneuil. trois o^ quatre thèses à la Faculté de Paris, 
en particulier, de Benj . Anger, un article de Broca dans son 
Traité des tumeurs, et enfin un résumé très-remarquable de 
M. de Saint-Germain dans le Dictionnaire de médecine et de 
chirurgie pratiques* 

M. Bœekel n'a pas seulement exposé la question et apporté 
quelques Mis cliniques nouveaux ; à l'exemple de Middel- 
dwpf il a voulu créer uïie méthode et en préciser les indica- 
tions. 

Bans son ouvrage, il décrit d'abotd ï'arsenal galvano caus- 
tique. 11 a même construit avec l'aide de M. Redslob, physicien 
distingué ^e Strasbourg, une pito nouvelle et des a4>pflre>Is. 



Ba pile est un progrès sur celle de Genêt; il n'est plus néces- 
saire de souffler pour acïliver le couVant; elle est à tm fteïil 
liquide : on peut augmenter on dimintier l'intensité du 'con* 
rànt à Taîde dtm modérateur spécial. Ce modérateur consiste 
en un fil d'argentan, fil très*mauvais conducteur, qui décrit 
iin grand nombre de méandres, dont on peut faire travei*ser 
un plus ou moins grand nombre par le courant. 

Cette méthode de modérer le courant doit exiger une grande 
quantité d'électricité et, par conséquent, un grand nombre de 
couples et beaucoup de liquide et en résumé, des appareils 
volumineux et qui s'usent vite. Il y a donc encore tin progrès 
à faire sous ce rapport. Ne pourrait-on pas aussi trouver un 
appareil qui indique la rapidité de section ; car le chirurgien 
est obligé de s'en rapporter à la fumée qui se dégage et à la 
résistance qu'il éprouve à serrer la vis du serre-nœud? 

M. Bœekel a recherché par Texpérimentation l'efTet de l'anse 
galvano-c'austique sur les tissus vivants. Il a pu chez les ani- 
maux sectionner des artères du volume de la crurale et de la 
carotide sans hémorrhagie, exliperla rate, le grand épliploon, 
l'utérus et le rein sans accidents sérieux : toujours les animaux 
ont survécu. 

Chez l'homme, dans un cas d'épiplocète, il res Jqua Tépiploon 
à Taide du galvano-caulère, le reste do Tépiploon rentra dans 
rabfiomen ; il n'en résulta ni inûammalion, ni suppuration : 
l'escharre et l'induration inlra-péritonéalcs disparurent en un 
mois. L'auteur n'a pas été moins heureux dans le cas de sec- 
tions sous-cutanées, il a pu couper le cordon lesticulaire dans 
l'anneau inguinal sans inconvénient. 

M. Bœekel divise en six catégories les opérations qui récla- 
ment l'emploi de la galvano-caustie : 1® les opérations sur le 
tissu érectile normal ou pathologique ; 2® les opérations sur 
des organes va^cu'aires situés profondément où l'hémostasie 
par les procédés ordinaires serait difïicille; 3*» l'ablation des 
tumeurs superficielles et volumineuses et pédiculées; 4oles 
opérations sur les sujets cacheliques ; 5° l'ablation des tumeurs 
insérées dans des cavités closes; G" la cautérisation des tra- 
jets fistuleux. 

M. Bœekel a osé sectionner à l'aide de son pn^cédé, le pédi • 
cule dans une opération de kyste ovarique; et, M. Sédillot a 
pratiqué trois amputations de jambes avec le fil galvano- 
caustique. 

L'auteur termine son traité par un exposé de 32 opérations 
les plus diverses faites par lu'-mème selon ses procédés. 

Comme on le voit, \q ffaltano-caiùstie devient une méthode 
opératoire qui rivalisera avec lecrasement linéaire, et la section 
à l'aide des caustiques ou du serre- nœud. {A suivre). 

H. DUJRBT. 



— •>.**«4t-'^*-« 



BIBLIOGRAPHIE 

lPatli«rf^i»ic df^ lHnMtrtki%fm rf'urine, par le docteur MuRO:f, intehi© 
dos hôpitaux de Paris. — Brochure in-8'* d« 72 pages. Ad. DeUhaye. 
libraire éditeur. 

Ce mémoire substantiel comprend cinq chapitres dont nous 
donnerons rapidement un aperçu général. 

1° Quelles sont les conditions physiques de la pénétration de 
Vurineau sein des tissus% Pour que l'urine s'épanche au dehors 
de ses voies naturelles, il faut assurément un obstacle, et cet 
obstacle se rencontre dans deux circonstances è la suite d'un 
Iroumalisitte portant sur l^rèlhre, ou à la suite d'un rétréeis- 
sèment. Le premier de ces mécanismes est très-di«npi«ïà 
comprendre: une porte est ouverte, el par cette porte s'é- 
chappe l'urine en quantité d*autant plus considérable que lA 
voie est pins large, que les obstacles à l'émission urinaire #è' 
trouvent eux-mêmes plus difficiles. Pour ce qui est du-i^élt^ 
cissement un autre élément intervient cVst la rupture de 1» 
muqueuse urèthrale pair rurine elle-même poussée. -tff^eè 
force. 

A ce propos, M. Mtiron démontre que des altérattons gra* 
nuleuses ont lieu dans toute l'étendue de la muqaeuse iH?é- 
thrale, que ces altéfttlions se poursulvéôt et arrivent à ïa 
vessie, y détermioenl une hypertrophie plus ou wiohwtrande, 
double fait qui explique comment l'urine peut *e f>«yw wn 



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v^oogle 



2à8 



LB PftÛÔftËS MBDIGÀL 



IMssageitoi» unjfoiMi qui est Uujour* te plus faible de la mur 
gueuee urétkrole, et qui peut se trouver fort éloigné de VoMacle. 

2« Commeut se eomfforte l'urine d'ayrès ses qualités ? Ce cha- 
pitre est un des plus Intéressants du travail de M. Muron; 
de 14 expérimentations pratiquées sur des lapins, l'auteur tire 
les conclusions suivantes : L'urine physiologique, acide chez 
Vkfmme, alcaline chez le lapin, est loin d'être innocente. Elle 
peut être innocente, si elle est transparente, limpide, faiblement 
acide f et ne renferme qu'une très- faible quantité de sels. Bile est 
nuisible au contraire et toujours nuisible, quand elle se trouve 
riche en sels. Dans ce dernier cas, elle détermine la suppuration; 
pouvant aller Jusqu*à la gangrène. — L'urine alcaline par décom- 
' position est très -dangereuse, amenant par elle-même la suppura- 
Uon et la gangrène. 

3<> Quelles sont les modifications apportées pas la quantité d?ur 
rine et sa fbrce d'expulsion^ En général, la quantité du liquide 
infiltré est subordonnée à sa force de propulsion. La vessie 
plus ou moins hypertrophiée expulse avec une force propor- 
tionnelle le liquide contenu dans sa cavité. 

40 Comment agit Vorganismel Cesi encore là une question 
bien importante à étudier dans les cas d'infillraiion d*uriue, 
car rétat de l'organisme est une des grandes causes qui dé- 
terminent des résultats si divers, qui impriment à chaque cas 
un caractère particulier. Qui ne sait eu effet qu'il existe une 
grande différence entre les affect ions de Fenfance, de l'âge 
adulte, de la vieillesse? Qui ne sait la tendance à la suppu- 
ration, à la persistance ;des fistules qu'offrent les individus 
cachectiques ? Ici donc, l'organisme joue un graod rôle et 
dans rinfiltration d'urine, la cachexie est une circonstance 
très-aggravante. Klle est d'autant plus aggravante que l'urine 
des cachectiques a une tendance à la décomposition, à passer 
à l'état alcalin. Or Turine alcaline est très-dangereuse, parce 
qu'elle amène par elle-même la gangrène et la suppura- 
tion. 

6^ Les indications thérapeutiques constituent le dernier cha- 
pitre du travail de M. Muron : Voici les conseils donnés par 
l'auteur : 

Dans les contusions de Vurèthre^ il faut essayer de passer une 
sonde et la laisser, si possible, à demeure; si l'on ne peut iptn^ 
tiquer le caihétérisme, il faut faire le débridement de la tu- 
meur sanguine logée dans les parois uréthrales. 

La maladie une fois confirmée il faut donner issue à lasuppu- 
ration, et rétablir le cours normal de l'urine en laissant une 
sonde à demeure pour empêcher l'urine de s'infiltrer dans les 
tissus. ^ C'est dans ce cas qu'on sera souvent forcé de recourir 
à l'uréthrotomie interne ou externe. Ce travail est instructif 
à ce point de vue surtout qu'il a pour but d'introduire large- 
ment dans la chirurgie les données de la physiologie patholo- 
gique. Nous ne pouvons qu'encourager dans cette voie l'auteur 
qui n'a fait d'ailleurs que suivre les traces de son maitre, le 
professeur Verneuil, dont les travaux ont déjà jeté un si grand 
jour sur l'évolution pathologique des maladies. G. Peltier. 



De quelques fkils nouveaux on peu connus relatifs aux va- 
riations de la température animale, par A. J. Chaudol. Thèse 
pour le doctorat ; Paris, 1873. 

Il résulte des expériences rappelées dans le cours de ce tra- 
vail : 1» Que le sulfate de soude élève la température ani- 
male ; — %"* Que le sulfate de magnésie abaisse au contraire 
cette même température; 

3* Que ces résultats opposés dépendent du métal contenu 
dans chacun de ces sels. En effet, les sels de magnésium ralen- 
tissent le pouls, tandis que ceux de sodium appartenant à un 
genre inaclif ne modifient guère la circulation ; 

4« Que le phosphate de soude abaisse la température ani- 
male. Ce résultat nous explique les effets tempérants de Taci- 
de phosphorique qui se transforme indubitablement en phos- 
phate de soude dans le sang après son absorbtion par le tube 
dtgesUf; 

^ Que la triméthylamine, prise à la dose de 50 centigram- 
mes, n'a pas agi d'une manière manifeste dans Texpérience que 
j'ai faite sur moi-même ; 

Bnfin, les recherches nouvelles faites récemment par divers 



expérimentateurs établissent (i) : 6<» Que la température s'élève 
après l'opération de la thoracentèse. ce qui tient au retour 
du poumon comprimé à son fonctionnement normal ; 

7® Que, sous l'influence de la menstruation, la température 
diminue d'une manière notable, contrairement à l'opinion de 
Wunderlich. L'urée diminue en môme temps et la circulation 
se ralentit. 



BnselcneBMUt médlleal libre. 

Anatomiê, M. le Dr. Laskowskim oonmiMioé son cours d'anatomie des- 
criptive et des régions le lundi 20 octobre à midi et demi (amphithéâtre n® t 
de l'Ecole pratique) et le continue tous les Jours à la même heure. Ce cours, 
qui comprendra toute l'anatomie descriptive et des principales r^ons sera 
terminé, à la fin de mars. Toutes les démonstrations seront faites sur des 
pièces fraîches ou conservées et les élèves seront exercées dans les dissec- 
tions sous la direction du professeur, tous les jours Jusqu'à quatre heures 
(Pavillon VII). —On sUnscrit tous les Jours de 4 à 5 heures; 78 rue 
des Saint-Pères. 

Maladies detvaiei urinairei. M. le docteur Mallbz commencera des con- 
férences de thérapeutique sur les maladies de l'appareil uiinaire, le lundi 
tO octobre, i midi et demi, à sa clinique, rue Christine n^ 1. Il les conti- 
nuera les mercredis, vendredis et lundis suivants, à la môme heure. 



NOUVELLES 

MoRTAUTâ ▲ PARIS. — Du 11 SU 17 octobrc, 734 décès. — Rougeole, 
8 ; — scarlatine, 3 ; — • fièvre typhoïde, 34 ; — • érysipèle, 2 ; bronchite 
aigué, 26 ; — pneumonie, 31 ; — dyssentérte, 3 ; diarriiée cholériforme des 
enfantSi 14 ; — choléra, 55; — <ngine couenneuse, 6; croup, 15; — af- 
fections puerpérales. 3. 

Londres. — Du 5 au 11 octobre, 1^247 décès. Rougeole, 48 ; — scarla- 
latine, 22 ; — fièvre typhoïde, 39; — érysipèle, ; — bronchite, 135 ; — 
pneumonie, 71 ; — dysenterie, 2 ; — diarrhées 43 ; — choléra nostras, 2; — 
diphthérie, 7 ; — croup, 9 ; — coqueluche, 29. 

Choléra. — Âuirieke. Vienne, 16 octobre 1873. Nous avions signalé 
dans notre dernier rapport uue léj^ère augmentation dans le nombre des 
cas nouveaux de choléra ; cette augmentation a continué la semaine der- 
nière sans être cependant de nature à motiver de nouvelles inquiétudes. 

Pendant la semaine dernière (du 8 au 15 octobre), le nombre des cas non- 
veaux a été de 10, 6, 7, 14, 13, 7 et 15, total 72. Le nombre des décès par 
choléra pendant la même période a été de 6, 5, 6, 10, 9, 4, 7, total 47. Le 
plus grand nombre des cas nouveaux appartiennent au septième arrondisse- 
ment . Plusieurs décès ont eu lieu à la Maternité où on avait transporté dea 
infirmières de Thospice des Enfants trouvés, atteintes du choléra. Dans les 
faubourgs et en province il ne s'est produit que des cas isolés, excepté à 
Voslau où on a signalé, du 3 au 7 octobre, 27 cas de choléra dont 14 dettes. 

Parmi les autres maladies régnantes on a signalé à Vienne une augmenta- 
tion récente des cas de variole, et de scarlatine dans quelques districts 
de la basse Autriche. 

Le mouvement des malades dans les hôpitaux civils de ViennCi du 9 au 15 
se répartit comme suit : 



En traitement au 9 octobre 
Entrées du 9 au 15 octobre 



2. S 



708 



Sorties 624. 
Décès 88. 

Restenten traitement le 15 : 2.805 ma- 
Total 3.517 lades. 

La proportion des décès est donc de 72.35 OlO des sorties [Wiener mcdi*. 
WocketieeA.) 

Prueee, — La GatetU de V Allemagne du Nord dit que Jusqu'ici 996 per- 
sonnes ont été atteintes du choléra à Berlin ; sur ce nombre 669 sont moites. 

France, — Le Havre (86,825 hab.^. Du 10 au 17, 64 décès. Diarrhée cho- 
lériforme des enfants, 10; — choléra, 7 ; — cholérine, 2. *< Dès que Tépidé- 
mie sVst déclarée, dit le Journal Le Havre, la municipalité du Hftvre s'est 
empressée, saus alarmer personne, d'organiser un service médical, dont la 
direction a été confiée à M. le docteur Perrichot. Tous les médecins du Hlvre 
ont été, d'ailleurs, appelés à donner leurs avis et leurs concours poi r com- 
battre le fléau. Il est résulté de celte action d'ensemble un véritable isole- 
ment des foyers épidémiques. On ne saurait donner a cette oocasioi trop 
d'éloges au corps médical tout entier, qui a manœuvré avec une remarquable 
précision pour soustraire à la fois notre population à tout danger et à tonte 
alarme. 

■ Aussitôt qu'un cas de choléra était signalé dans les familles indigentes, 
car c'est là que le fléau acquiert son intensité la plus menaçante, le commis- 
saire de police devait être et était averti, et le docteur Perrichot se rendait 
dans la maison contaminée, que Ton faisait évacuer sans retard et purifier. 
Les malades étaient transportés à l'hospice, et quant aux autres habitants, 
on les envoyait à la maison municipale de la rue de L^Ilet, où étaient piépa* 
rés des lits en quantité suffisante. Matin et soir des tournées étaient faite» 
par le commissaire central M. Delaborde et par M. Perrichot, dans les lo- 
gements insalubres que Ton faisait évacuer. 

(l) Voyez : Boumeville. — • Revue pkOogr. dee kâpitemw, 1872, p. 112 et 
Mùuv. tnéd,, 1872, p. 179 et 1873, p- 20, 



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LE PROGRES MEDICAL 



239 



> L'effet do ces mesures énergiques était immédiat. On cite une famille 
où quatre pensonnee Tenaient de périr et les trois autres étaient atteintes du 
choléra. Aussitôt la maison évacuée et purifiée le fléau fut maîtrisé, et les 
trois malades guérirent. Sans de telles précautions, combien de malheureux, 
voués à la contagion, auraient succombé^ et qui sait jusqu'à quel point se 
serait développé le mal ? • 

Paris. Hôpital de la Chan'ff. — Un cas de choléra s'est développé le 
21 octobre, chez une malade phthisique, déjà à l'hôpital depuis longtemps. 

Hôpital Larihoisière, Du 8 au 21 octobre 9 cas nouveaux dont un cas inté- 
rieur, décès 5 ; 

Hâtel'Diew. — Hommes. En traitement an 16 octobre, 4 ; cas nouveaux 
12 dont 1 intérieur : total 10. Guéri 1 ; morts 7, en traitement au 23 octobre 
S. — Femmes. Entrées 5 ; mortes 2; guéries 2 ; en traitement 3. 

Hôpital Saint-Louis, — Le malade dont nous avons parlé dans notre der- 
nier bulletin j est mort le 10 octobre. Depuis lors, il est entré trois femmes 
atteintes du choléra; Tune, le 11 octobre, l'autre, le 21; la 3", le 22; chez 
toutes les trois le choléra aurait été précédé de diarrhée. 

Hôpital Saint-Antoine > — Hommes. Du 16 au 23, 4 cas; 1 dcès. 

Ecole pRÉPAnATOiRE de médecins de Nantes. — M. le docteur A, 
"Malherbe, ancien interne des hôpitatix de Paris, vient d'ôtro nommé par 
concours, chef des travaux anotomiques à la dite école. 

EioiATL'itf. — N** 19, page 223, 2* colonne, %ne 31 : lisez « elle est in- 
sufUsante > au lieu de « elle est suiUsaute. * 

Concours. — Le jury du concours des prix de Tinteruat a décidé qu'il 
donnerait les points du mémoire avant de procéder aux épreuves orales. 
C'est là une mesure excellente. Toutefois, il c^t peat-êlre été préférable de 
donner les points de mémoire avant la lecture îde la composition écrite. 

externat, — Voici les questions données daAs les trois dernières séances: 
Omoi>Ute ; — Articulation du coude ; — Artète fémorale. 

Exposition univerï^blle et iNTBUN'ATfOXASE de tout ce qui se rapporte 
à I'Enfant depuis sa naissance jusqu'à son addiesccnce.Cette exposition doit 
s'ouvrir le dimanche IC novembre au Palais de Tlndustrie. Les exposants 
doivent se faire inscrire dans -le plus bref déUi, a» Palais de l'Industrie, 
porte n° 7. 

MoRTAtiT^ DES ENTANTS. — Dans une récente communication faite au 
conseil général de Seine-et-Oîse, M. le préfet ^e Veràailles a déclaré que 
dans ce département la mortalité était de 60 et 70 pour 100. 

, Nécrolooth. — On annonce la mort à Paris, de sir John Margaret, 
«birurgien anglais, qui laisse plusieurs ouvragée estimés. — M. le docteur 
Mathieu, auteur d'un Traité sur les maladies des femmes^ vient de mourir 
à Paris. 

Jurisprudence pharmaceutique. — Tribunal dv police eon-eetionnelle de 
Marseille. — Un pharmacLou do I^^arseillô a été, condamné à 100 francs dja- 
mende et à 200 francs do dommages^ intérêts envers une cliénie, pour avoir 
délivré une potion contenant une dose d'urséniate de soude supérieure à 
celle prcic.ite par le médecin. Ce médicament était employé à la dose de 
10 centigrammes dissous dans 200 grammes d'eau. La malade avait éprouvé 
tous les symptômes d'un empoisonnement. L'élève en pharmacie qui avait 
préparé celte potion a été acquitté. (Jourti* de pkarm, tt de chimie >) 

Jurisprudence. — Le tribunal civil de Lyon vient de reiylre un juge^ 
ment qui intéresse toutes les sociétés de secours mutuels. 

Il a décidé, dans son audience du 30 juillet, qu'une société de secours 
mutuels avait le droit d'expulser un sociétaire qui fait un usage abusif des 
remèdes alloués gratuitement aux sociétaires malades ; qu'en effet, un mem- 
bre qui se fait délivrer, à l'aido de manœuvres contraires au règlement, des 
médicaments excédant ses besoins personnels, manque à ses engagements 
d'associé et porte atteinte aux droiis de la Société. 

RÉORGANISATION DE l'BNSEIGNEMBNT A l'ÉGOLB DE MÉDECINE DE GRE- 
NOBLE. — Le président de la République française, sur le rapport du Mi- 
nistre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts. 

Vu lordounance du 13 octobre 1848, vu la délibération du 13 aoCit 1878, 
pur laquelle le conseil municipal de Grenoble a voté les fonds nécessaires 
pour l'institution d'une nouvelle chaire à l'Ecole de médecine de cette ville; 

Décrète : 

Article premier. — L'enseignement à l'école préparatoire de médecine 
et de pharmacie de Grenoble est réorganisé ainsi qu'il suit : 1** accouche- 
ments, maladies des femmes et des enfants; — 2^ anatomie ; — 3° dinique 
externe ; kP clinique interne ; — 5** thérapeutique et histoire naturelle médi- 
cale (chaire transformée) ; — 6® pathologie externe ; — 7® pathologie in- 
terne ; — 8° pharmacie et matière médicale ; — 9® physiologie ; — 10* chi- 
mie et toxicologie (chaire nouvelle). 

Article 1. — Le Ministre de l'instruction publique, des cultes et des 
beaux-arts est chargé de l'exécution du présent décret. 

Vacances médicales. — On désire acquérir une clientèle médicale aux 
environs de Paris ou de Marseille, dans un rayon peu éloigné de ces villes. 
S'adresser au bureau de la Gazette des hôpitaux. 

Nouveau joimifAL. -^ H. 'le D* Br^cbard, lauréat de rinstitut, ins- 
pecteur des crèches et des bureaux de nourrices de Lyon, auteur de V allai- 
tement ma(€mcl.ei de la mortalité des n<nirritsons en France, vient de créer un 



journal mensuel ayant pour titre : Journal M U jêums 'mère* N<his seu^si-» 
tons, avec plaisir, la bienvenue à cette publication véritablement utile . 

Insthuction élémentaire en Ecosse. — Le rapport annuel du JBf- 
ffistrar gsueral en Ecosse, qui vient de paraître, donne quelques iaforiaations 
intéressantes sur l'état de l'instruction élémentaire dans la popalation pendant 
l'année 1869, autant du moins qu'on peut l'induire de l'état des sigoatores 
dans les actes de mariage. Il résulte des registres que 22,144 hommes se sbnt 
mariés dans l'année, sur lesquels 19,911, soit 89,92 p. 100 ont signé leurs 
noms ; 2^233 soit 10,08 p. 100, ne sachant écrire, ont apposé leur marque. Sur 
les 22,144 femmes mariées, 17,723 soit 80,04 p. 100 ont signé leurs noms, et 
4.421 soit 19,96 p. 100, ne sachant écrire, ont fiait une marque. (Pall^mall 
Budget et France médicale), 

BEVUE nationale ET ÉTRANGÈRE dss lêttrss, dss sciênfSê et des arts* — 
Sommaire du dern'er numéro. — Revue des lettres. — Théâtres: 
Thérèse Raquin, la Iferquise, L'été de la Saint-Martin, F.-C. Ribérac. -^ 
Littérature : Coupables et victimes, Jésus et MagdeleiDa, Philarète Chaslet. 
Eug. d'Auriac. — Histoire : Les préjugés historique», TAntéchrist, larmle 
de Bretagne, las Ladjars. Ed. de Luze. « — Philologie et Archéologie : lia 
grammaire des langues roinaues, fouilles de la montagne Ste>Genevièv«. 
Jœl. — Revue des arts. — Peinture et sculpture : Les Prix de Rome. 
Gavami. F. Bmirgaat. — Musique : Le vieux et le nouveau répertoire, 
le Prophète, Grandmougin. — Revue des sciences: Les alliages d'or, le 
choléra, le protoxyde d'azote. Beau visage. — Agriculture : Le phylloxéra, 
bibliographie agricole. V. Emion. — Industrie: La dynamite, les verts- 
lumière, les nouveaux rails. Eug. Régamène. — Nouvelle. — Les mésa- 
ventures d'un moine. Couard Roland. — Variétés : Il faut un art nouveau, 
H. Aubert'n. — Abonnement. Par an : — Paris» 6 fr. — Département 7 fr. 
Bureaux : 5, Place de la Bourse, Paris. Rédacteur en chef- Gû'ant : Edouard 
de Luze. 



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lastructure des organes et des tîsBVis. avec un précis d'em- 
biyologie, 20 édition, 3 vol. in--12 avec 662 fig. intercalées dans 
le texte 25 fr. 

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gures 5 fr. 

Traité élémentaire d'Histologie, contenant Thislologie des 
éléments anatomiques, des lissus et des organes du corps hu- 
main, d'après les travaux les plus récents publiés en France et 
à l'étranger. 2® édition entièrement refondue; un vol. in-S® avec 
522 ligures intercalées dans le texte U f r 

Pathologie et clinique chirurgicales, avec les maladies des 
yeux, des oreilles, des dents, et un chapitre spécial sur les 
opérations, les appareils et les embaumements ; 2« édition con- 
sidérablement augmentée. 2 vol. in-8" avec 542 figures inter- 
calées dans le texte 25 fr. 

Résumé de Pathologie et de clinique chirurgicales, un petit 
vol. avec fig. de 500 pages 5 fru 

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prudence médicale. 1 fort vol. in-8 de 1,100 pages. Prix de l'ou- 
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lombaire. In-S de 84 pages. 2 fr. » 

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au traitement des maladies des voies respiratoires, ln-18 de 
46 pages : 1 fr. 

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Recueil trimestriel analytique, critique et bibliographique, 
dirigé par G. Hayem. Vient de paraître le n* 2 du tome ii. La 
prediière année de la Revue finit avec ce numéro. Un an : Paris, 
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240 



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des enfants, la dyspepsie, etc., etc.. que la pou 
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sûr contre la contagion, et il doit être employé 
en temps d'épidémies. Prix du flacon : 2 fr. 50 c; 
du 1/2 flacon, i fr. 40 c— Ches Tauteur, 12, me 
de Éuci, Paris. 



VIN 




Cftt&MI^-FEfSHU 



■cjr 



.Bim 




I 



Au nombre des maladies qui semblent Stre le trisie priviV^e de l'habiiûnt des grandes villes, celles qui sont accompagnées et aggravées par la 
dépression du système nerveux central ont acquis, de nos jourls un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes uppartenaut au monde des 
affaires. Appslé tous les jours â constater la proci'ession cmissonte de cei pravesaifecUons, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot ù lci.;r cgard, et s'il n'était pas {Xissible de résoudre le probl&mo, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n'avons pas la prélentiou d'être arrivé du premier coup k ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir l'aggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 

combattre, «ni corn plétemen. échoué. 
B. une double proptiété : d'une part, 
dans les maladies qui produisent une 
diminutioni}ansJa^]ialité de ces. tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général {céréhro^tpinal et ffraud-st/iHjfafhiifue), le Vin UiraospHATÉ-PspsiNift active la circulation, relève les forces, et, 
par suite, ramène l'accom plissement de fonctions qui paraissuieut à jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le R:if liitisaïc» la Ser«»riilc, rAiièmlc, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des cléments coiisliluanl les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant géni^ral et comme 
agent de moditlcatiou spécial; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de Tinilux nerveux : dans l'Ineontl- 
iieiirc, les Perles KèinliiuK*.s, riuipiiNsaneA &utre que celle qui dépend des progrès de Tâge, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vin Bipuosphatê est encore très-efficace pour combattre les NéTroscs multiples de l'estomac dont, dans tous les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Phtiiisle pHlmoBafrCy et toutes les Afr4:rflonH tniNrrrn- 

Ieu9cs en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait dn 
jouma^l le Progrès Médical, n? du 12 Juillet 1873, compte-rendu des rapports à rAcddémie : « Dans la puthisib, les prls PuosPHATés sont le sbul 
* MÉniGAiiBMT qui puisse favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. * 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'elpérience de nos con* 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nCtre nous a déjà rNnn|^ 'et quë.lvjs malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au gott, d'une >iiiplSèé"là!d^'^ lité, et d'une efficacité que Texpérience, noua au wommes 
certain, viendra confirmer tous les jours. • • .«.u^f -,. , 

MooB D*BiiPLOl* -^ On prescrira, pour les adultêa, une cnilleréa à bouche deux fois par jour, le matin en se lei^nt, et le soir eil te esudiant; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement''; pour les énfSints du deuxième âge, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra suspendre l'usage du Via pendant quelques jours, pour le reprendre ensuite, en diaûnuant grad adàta uni t 
lea doaee, Jusqu'à ca qu'il Bt soit plus 

Mlullt 



m. BBZIBA, 14, Me 4e Luuerf. — Tett^ ea giM et ezpé4ltlous 1 4, boule¥ur4 SC-Varttat »AUS. 



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\" NOVEMBRE 1873. 



Le Progrès Hêdical 



PEDC DB L'ABONNEMENT 

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JOURNAI DE MÉDECINE, DE CHIÏIU|GIE ET DE PHARMACIE 
Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



ANNONai 



I 1/4 



.,. pagt.... 100 ■* 
l/ipife...t » — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux tout ouverts de midi à 4 heures du soir. 



X.A Prix d'abonnenieiit doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du !•' Je chaque mois. 
On s'abonne bow de Paurto danîj les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non aflfrane f ' sont refusées. 



AVIS AUX ÉTUDIANTS. — Uahonnement 
an est <!^ dix francs jpowr MM. les Étudiants. 



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AVIS A NOS ABONNÉS. — Noics prévenons nos 
alonnés qu'Us recevro7it, franc de port, contre Venvoi 
de 2 fr. 2^ en timbres-postes : h I^eô leçons sur 
les anomalies de Tataxie locomotrice f — 2"^ I^es 
leçons sur la compression lente de la moelle 
iépinière (Voir au Bulletin bibliographique.) 



SOMMAIRE. — Anatomib Pathologiqub : Des déformations produites par le rhu- 
daatisme articulaire chronique, par M. Charcot. — Pathologie interne : De la 
tuberculose pulmonaire. — Clinique médicale : De Thénianesthésie liée à une 
lécion d'ondes hémisphères du cerveau, par Bouroeville. ^Bulletin du Progrès 
médical : Aux Éiudlanls. -* Faculté de Médecine: Cours; — Bibliothèque ; — 
Musées;— Ecole pratique (Aoatomie, dissection). — Laboratoires .-'Ecole pratique; 
-— Laboratoire 'de l'Hôlel-Dleu ai de la Charité. — Amphithéâtre d'anatomie des 
hôpitaux ; L.du Collège de France et de la Sorbonne. — Hôpitaux. — Enseigne- 
ment médical libre. — Sociétés savantes : Société de biologie : Etude sur les 
cartilages, par Hénocque; -» Ropture ducœtir, p«r Hayem ; *- DUcusaion par 
Rabuteau, CarviJIe ; — Décollements de la rétine, par Poncct (An, Reclus); — 
Académie dé médecine^ jjpr G. du Basty. — Société anatomique. — Corres- 
' PONDANCE : Le cho^éra^ Caen, par M. Fayel. — Bibliographie : Etude sur l'ao- 
giome simple sous-(?uiMé circonscrit, par Monod'(An. G. Peltierj ;— Eléments 
d'hygiène religieuse et scientifique, par Alliot {An Jean de Falaise). — Nouvelles : 
Mortalité à Taris, etc. — Le choléra en Autriche, en France, à Marseille, etc. 

— BOLLRTIN bibliographique. 



ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 

FACULTÉ 'OE MÉDECINE DE PARIS. — H. CHARCOT. 

Des dôformationâ produites par le rhumatisme arti- 
culaire chronique; — applications cliniques. 

Dans son cours de Tété dernier à la Faculté de médecine, 
M. Charcot a consacré une série de leçons à Tanatomie 
-pathologique des inflammations articulaires Dans la der- 
nière de ces leçons, mettant à profit les notions qu'il avait 
-précédemment exposées, M. Charcot s'est attachée faire 
ressortir les* princiipales applications cliniques qui en dé- 
coulent. Nous publions un extrait de cette leçon relatif aux 
déft)}*mations qui se produisent en conséquence du rhuma- 
tisme articulaire chronique, 

I. On peut dire. Messieurs, d'une manière générale que 
les déformations articulaires dans les différentes formes 
de Tarthro-rhumatisme chronique relèvent imraédi .Lt::*- 
ment, en grande partie, des lésions anatomiques que .ious 
venons de passer en revue. Les ecchondroses qui, à un 
moment donné, font placé aux bourrelets osseux de for- 
mation nouvelle, se développant autour des surfaces diar- 
throdiales dénudées' de leur cartilage d'encroûtement, 
jouent ici, s^ns conteste, un rôle important. Or, comme je 
l'ai déjà fait ressortir, la formation de ces ecchondroses, 
qui imposent aux têtes osseuses une configuration en ap^ 



parence si bizarre, est soumise cependant à certaines lois ' 
à certaines règles. 

; Ainsi, en raison des conditions anatomiques que je vous 
ai exposées en premier lieu, la forme des ecchondroses se 
montre toujours à peu près la moine pour chaque jointure 
affectée, ou tout au moins la déformation qui* en résulte se 
rapporte à un type propre à chaque articulation. Le degré 
de l'altération difière seul suivant les cas. Par exemple, 
toutes déformations de la tête fémorale, dans le morbus 
coœœ seniliSy à part le degré, se ressemblent bien et on 
peut en dire autant pour ce qui concerne l'arthrite sèche 
du genou. 

Un auti'e caractère de ces déformations c'est qu'elles re- 
produisent jusqu'à un certain point et d'une façon souvent 
très-remarquable, mais en l'exagérant toutefois, la forme 
naturelle des parties. Je vous ferai remarquer que les no- 
dosités du rhumatisme d'Heberden, entre autres, existent 
eri germe, si Ton peut ainsi dire, dans l'état normal. 

Euflu, il résulte du mode de formation des ecchondroses*. 
tel que^ je irous i'«i exposé d'après tes recherches de 
M. Ranviér, que les tumeurs qui en sont la conséquence, . 
ne sauraient être des tumeurs séparées et qu'elles occupait 
une place, toujours la môme, sur l'extrémité osseu?'* .au- 
tour de laquelle elles ont pris naissance. Ce sont des tu- 
meurs osseuses, faisant corps avec l'os, de véritables apo- 
physes pathologiques. 

Ces caractères vous permettent presque constamment. 
Messieurs, de distinguer les déformations articulaires rhu- 
matismales des déformations goutteuses ordinaires. Et c'est 
là une première application qui mérite de vous être in- 
diquée. 

Dans la goutte, ainsi que je vous l'ai montré dans une 
des dernières séances, les déformations articulaires — 
quand elles existent — sont dues dans les cas vulgaires, 
car il y a le chapitre des exceptions, à la présence des 
tophus. Or les tophus ne sont autre chose, à leur origine, 
que des tumeurs molles et fluctuantes dont la ponction 
peut faire «ortir un liquide plâtreux dans lequel le micros- 
cope fait reconnaître l'existence de cristaux d'urate de 
soude; d'autre part, lorsque le liquide s'est condensé, la con- 
sistance du dépôt ne va jamais jusqu'à simuler celle de l'os. 
J'ajouterai que dans un grand nombre de cas, l'infil- 
tration uratique ne tarde pas à gagner les parties les plus 
superficielles, le derme lui-même. Les tumeurs tophacées, 
paraissent alors recouvertes de plaques d'un blanc crayeux, 
qui apparaissent à travers les téguments. amincis. 

Enfin les tumeurs tophacées ne font pas corps avec Tos ; 
elles sont le plus souvent, du moins à l'origine, mobiles 
latéralement, quelquefois même elles sont nettement pédi- 
culées ; en outre, bien que le plus communément elles se 
forment au voisinage immédiat des jointures, il arrive 
aussi assez souvent qu'elles s'en éloignent et qu'elles occu- 
pent le corps même du membre, en un point plus ou moins 
distant de la jointure. ■* * T 

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242 



LB PROGRES MÉDICAL 



U. Mais les déforfpations des têtes osseuses par déve- 
loppement d'eccliondroses ne sont pas, Messieurs, la seule 
cause des difformités qui s'observent dans le rhumatisme 
articulaire ciiromque. Cette cause est exclusive, ou à peu 
près, dans TartUrite sèche {rhumatisme articulaire par- 
tiel) et dans les tiodosités d'Heherden. Je laisse de côté, 
oeia va de soi^ ce qui a rapport à la tuméraction des par* 
ties molles et à la distension, de la synoviale par l'exsudat. 
Cette cause déjà n'est pas la principale dans un certain 
nombre de cas de rhumatismes articulaires progressifs. En 
effet, dana les cas très-nombreux auxquels je fais allusion, 
en plus; des déformations des têtes osseuses, il y a lieu d'in- 
voquer un autre élément, à savoir la rétraction spasmo- 
dique, en quelque sorte convulsive des muscles, laquelle 
intervient en produisant ce qu'on appelle les déviations 
permanentes. 

C'est à ces déviations occasionnées, selon moi, par la ré- 
traction spasmodique des muscles,qu'll faut attribuer sur- 
tout ces dlfformij^ bizarres, surprenantes, qui distinguent 
diverses formes oe rhumatismes noueuxet qui méritent sur- 
tout d'être étudiées aux membres supérieurs. C*est ici le 
lieu de faire remarquer que, au point de vue de la produc- 
tion des difformités par d&oxaiion, il convient d'établir 
deux catégories dans le rhumatisme articulaire progressif. 

Dans la première, la maladie évolue avec les caractères 
d'une affection aiguë ou subaigué : ilôvre, rougeur des 
jointures qui sont tuméfiées, douleurs vives, etc. C'est dans 
les cas de ce genre que la rétraction spasmodique est plus 
spécialement en jeu et par sa longue persistance détermine 
les déviations permanentes. 

Dans la seconde catégorie, il s'agit de sujets âgés, par- 
venus au moins à 40 ans ou se trouvant à l'époque de la 
ménopause. Alors, il y a peu ou pas de fièvre; en général, 
les douleurs sont moindres et les déviations entrent pour 
une minime part dans la difformité qui est surtout consti- 
tuée par l'exubérance des ecchondroses, la distension de 
la synoviale, la présence, de corps étrangers intra-arti- 
culaires. 

Quoiqu'il en soit/ l'envahissement s'opère suivant un 
mode assez régulier. Il débute souvent par les membres su- 
périeurs et principalement par les articulations métacarpo- 
. phalangiennes de l'index et du médius ; le poignet, le coude 
sont pris ensuite. Aux membres inférieurs, les orteils, le 
cou-de-pied et enfin le genou sont successivement envahis. 
Cet ordre de succession, bien entendu, n'est pas suivi tou- 
jours d'une façon absolue, mathématique, mais c'est lui 
qui s'observe le plus communément. 

Ces particularités contrastent avec ce que nous savons 
de la goutte; car celle-ci, dans l'immense majorité des cas, 
attaque primitivement le gros orteil et ne gagiie les mains 
que plus tard, lorsque la maladie revêt le caractère chro- 
nique.' Voici, du reste, un autre trait différentiel, il se rat- 
tache à la loi de symétrie. 

C'est à savoir que, dans le rhumatisme noueux, contrai- 
rement à ce qui a lieu dans la goutte, les jointures de môme 
nom 5ont envahies symétriquement ; c'e^t là un fait inté- 
ressant relevé par MM. Budd {sym^neiry in Disease), 
Romberg, et dont j'ai pu constater la parfaite exactitude. 

On peut considérer comme vraiment exceptionnels les 
cas de rhumatisme noueux dans lesquels la main d'un seul 
côté offre des difformités, tandis que dans la goutte ce phé- 
nomèmé est tout-à-fait habituel. 

Voyons Maintenant, Messieurs, en quoi consistent ces 
déformations et étudions-les dans les mains, qui sont le 
siège ordinaire et prédominant du mal et où elles se pré- 
sentent avec leurs caractères spéciaux. 

III. Au premier abord, ces déformations paraissent telle- 
ment irrégulières qu'il semble impossible de les soumettre 
à une description méthodique. J'ai essayé cependant de 
mettre de Tordre dans ce déijordre apparentât bientôt j'ai 
reconnu que ces difformités sont susceptibles d'être rame- 
nées à deux types fondamentaux autour desquels viennent 
naturellement se grouper des types secondaires. 

,Ces types présentent un certain nombre de caractôrôi 



communs: P La main est toujours dans la pronation et 
souvent dans une pronation exagérée : — 2® les doigts 
sont, de plus, déviés en fiasse vers le bord cubital de la 
main. Ce dernier élémei>t de la déviation fait quelquefois 
défaut. 

La pronation et la déviation cubitale des dQl|^ sont, 
avec les nodosités dps jqinfureSf les seules 4ôfpripatio&s 
que Pon rencontre dans certains cas, parmi ceux surtout 
qui appartiennent à l'âge sénile. Mais, quand la rétraction 
spasmodique intervient d'une façon très-accusée, voici ce 
qu'apprend l'observation de l'un et l'autre des types prin- 
cipaux dont je vous ai parlé. 

Dans le premier type ou d'exie>ision comme jô l'ai ap- 
pelé, on remarque une flexion de la phalangette, une ex- 
tension ne la phalangine et une flexion de la phalange. La 
flexion des phalanges pu celle même 4^ la main peuvent 
être plus ou moins prononcées. Parmi les variétés de ce 
type, je citerai celle dans laquelle les divers segments des 
doigts sont sur la même lighe, forment une seule coVmnéy 
légèrement fléchie sur le métacarpe. 

Dans le second type ou de flexjpn, nous obsen^ans une 
extension de la phalangette, une flexion de la phalangine. 
et une flexion plus ou moins marquée des phalanges. 

Les déformations de la main droite sont constamment 
moins régulières, si l'on peut ainsi parler, que celles de la 
main gauche, ce qui tient à ce que, instinctivement, les 
malades font tous leurs efforts pour lutter^ du côté droit, 
contre l'effet de la rétraction. 

Le pouce, bien que ses articulations soient affectées, 
conserve toujours une certaine mobilité qui permet parfois 
l'accomplissement de quelques actes. 

Que ces caractères soient tous présents, ou quequelquesr 
uns d'entre eux fassent défaut, ces déformations et ces 
déviations, compliquées de rigidités articulaires, privent 
forcément les malades de l'usage physiologique de leurs 
mains, et quand, de plus, ainsi que cela est fréquent^ un 
grand nombre d'autres jointures sont plus ou moins rigides, 
la situation du patient devient des plus lamentables. Il n'est 
pas exceptionnel, par exemple, de trouver chez un même 
malade, les poignets et les coudes pour ainsi dire soudés*, 
les genoux demi-fléchis et ankylosés, les vertèbres du cou 
plus ou moins profondément, altérées, et partant la tête in- 
clinée comme dans le torticolis. Bien heureux encore les 
malades si les articulations temporo-maxillaires restent 
mobiles ! 

Eh bien, dans ces conditions déplorables, la nécessité 
industHeiise trouve souvent le moyen de tirer parti des 
mouvements obscurs conservés par quelques articulations. 
Les malades, grâce à des instruments ingénieux, dont je 
fais passer des exemplaires sous vos yeux, sont encore 
capables, pendant longtemps, de se servir flles-mêmes. Il 
y a là un fait curieux à signaler, sous le rapport des pro- 
ductions spontanées de Tart. Réduites à la même extré- 
mité, ces malades emploient toutes spontanément les mêmes 
instruments. Voici la longue fourdhette classique qui seit à 
piquer les mets coupés au préalable et à les introduire 
dans la bouche, à l'aide des mouvements presque imper- 
ceptibles qui persistent dans quelques-unes des jointures des 
membres supérieurs. Voici la cuiller qui a des usages ana- 
logues. Enfin, il existe une longue baguette cl&ssique, des- 
tinée soit à porter aux fosses nasales le tabac à priser ou 1« 
mouchoir, soit à chasser les mouches, etc. Chose singu- 
lière ! ces instruments, connus de longue date à la SaJpè- 
trière, ont eu pour inventeurs des femmes placées dans les 
salles les plus éloignées de ce grand hospice et qui n'ont 
entre elles aucune communication. Ce n'est pas tout: 
j'ajouterai que ces instruments sont les mômes dans tous 
les pays du monde, car j'ai lu dans quelques observations 
anglaises que des malades, réduites à l'impotence par le fait 
du rhumatisme articulaire chronique général, avaient 
recours à des instruments semblables. 



[A smvré)x 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



243 



PATHOLOGIE INTERNE 

COURS COMPLÉMENTAIRE DE LA FACULTÉ. — M. CORAIL 

. Anatomie pathologique du poumon.— Auscultation 

Leçons recueillies par P. Budin. (1) 

3« LEÇON.— TUBERCULOSE PULMONAIRE (Sulle) 

. Messieurs, 

Voyons maintenant quelles sont les relations qui exis- 
tent entre les granulations et les inflammations pulmo- 
naires qui se rattachent à leur présence. 

Autour des tubercule^ développés à la surface de la mu- 
queuse bronchique, le tissu conjonctif s'enflamme, prolifère : 
il en résulte une ]ielite masse totale constituée par du tissu 
embrj'onnaire et de granulation. Les vaisseaux en ce point 
étant oblitérés, il se fait une gangrène, une destruction 
moléculaire de la néoformation. La masse, grise d'abord, 
devient opaque, jaunâtre, et se ramollit à son centre, elle 
tombe en détritus et ses éléments sont expulsés peu à peu 
par les bronches. Des ulcérations arrondies faites comme à 
rcmporte*pièce, puis des destructions peu étendues du 
tissu en sont la conséquence. 

Lorsque les tubercules siègent dans l'épaisseur môme du 
tissu pulmonaire» ils déterminent une inflammation, une 
production de grosses cellules, une pneumonie catarrhale, 
non seulement dans Tintérieur des mêmes alvéoles mais 
encore dans la cavité des alvéoles voisins qui se remplis- 
sent d'éléments. En même temps le tissu conjonstif interal- 
Yéolaire lui-même prolifère : une zone inflammatoire plus 
ou moins étendue enveloppe donc chaque granulation. 
M. Grancliera montré que cet épaississement inflamma- 
toire des cloisons était constant dans tous les cas de 
tuberculose, môme alors qu'on pourrait croire n'avoir 
à faire qu'à de la pneumonie caséeuse. 
' Plusieurs granulations peuvent se trouver disposées les 
unes à côté des autres ; elles sont alors à la fois séparées 
et réunies par de la pneumonie catarrhale. Il en résulte 
une masse compacte dans laquelle Tair ne pénètre pas et 
dans laquelle, tes vaisseaux étant oblitérés, la circulation 
s'arrête : cette masee s'anémie, devient grisâtre, puis blan- 
châtre et jaunâtre et on peut croire à l'œil nu à l'existence 
d'une pneumonie caséeuse simple primitive, alors que des 
granulations ont été l'origine de celte inflammation pulmo- 
naire, do cette broncho-pneumonie ou pneumonie lobulaire 
tuberculeuse. 

C'est en elOfet le propre des tubercules agminés de subir 
en masse, eux et les produits inflammatoires qui les en-^ 
tour^t, une dégénérescence graixuleuse ou caséeiise qui 
donne à l'eûsemble une teinte uniforme. M. Ranvier abien 
démontré ce fait dans les tubercules des os: il en est de 
môme dans le poumon. Lorsqu'à rœil nu il semble qu'on a 
à faire à un noyau de pneumonie caséeuse, l'examen mi- 
croscopique permet souvent de voir plusieurs centres de 
dégénéresceuce granuleuse et de reconnaître la limite de 
granulations tuberculeuses qui sont rapprochées les unes 
des autres et confluentes, mais néanmoins bien distinctes. 
Quelquefois une étendue beaucoup plus considérable du 

Ïyoumon peut être envahie par la pneumonie : comme dans 
a pneumonie -ordinaire on y distingue trois stades dans 
lesquels le tissu est successivement rouge, gris rosé et gris, 
puis il se dessèche et devient js^unâtre, la circulation ayant 
cessé de se faire et les éléments ayant subi la dégénères* 
cence granulo-graisseuse : on a alors une pneumonie lo- 
baire caséeuse ou tuberculeuse : ces deux épithètes sont 
défectueuses bien qu'elles soient constamment employées. 
La pneumonie caséeuse présente en eflet différents stades 
dont le dernier seul offre l'aspect caséeux, et le terme de 
pneumonie tuberculeuse n'est pas ansolument bon non plus, 
car, dans les parties jaunâtres et opaques, on ne trouve pas 
, toujours et fatalement des granulations tuberculeuses, re- 
eonnaissaMes au moment de l'examen anatomique. 
La pneumonie caséeuse présente au point de vue patho- 



(t) Toir le B^ M d« f^iH% X.dkaf. 



génique trois variétés histologiques principales qot ont été 
bien distinguées par Thaon. Elle peut succéder : 

1<> A la pneumonie catarrhale que nous avons précédem- 
ment décrite; 

2® A la pneumonie flbrineuse qui se développe brusque- 
ment ou sourdement en envahissant tout un lobe ; 

3*» A la pneumonie colloïde ou infiltration gélatiniforme 
de Laennec dans laquelle les alvéoles sont remplies par une 
matière gélatineuse que le carmin colore en rose. 

M. Thaon a aussi décrit une quatrième variété ou variété 
mixte. Dans ce cas, ou bien on trouve dans les alvéole» 
des cellules épithéliales en voie de prolifération, des. glo- 
bules blancs, des réseaux de fibrine et de la matière col- 
loïde, ou bien une zone de pneumonie caséeuse enveloppée 
par deux couches concentriques, l'une de pneumonie fl- 
brineuse, l'autre plus externe de pneumonie catarrhale. 

Le plus souvent, alors, il existe des granulations tu- 
berculeuses disséminées dans les parties altérées du pou- 
mon et elles tranchent sur le reste de la coupe par leur 
coloration grisâtre, sinon on peut tout au naoins constater 
leur présence dans les parties voisines du poumon ou sur 
la plè\Te. 

Les granulations tuberculeuses peuvent donc déterminer 
de l'inflammation et des ulcérations des bronches, de la 
pneumonie lobulaire ou de la pneumonie lobaire qui de- 
viennent ca^ééuses ; elles peuvent encore amener la pro-« 
duction de pneumonies interstitielles et de granulations 
fibreuses. 

'Les tissus qui environnent les granulations au lieu d'être 
le siège d'une pneumonie catarrhale peuvetit s'organiser 
en du tissu fibreux. Les cloisons interalvéolaires sonf 
épaissies, le tissu pulmonaire est beaucoup plus résis-^ 
tant sous la pression du doigt, les granulations - elles^ 
mêmes font une saillie anormale. ^ En même temps, les 
cloisons 'qui sont dBvenues plus volumineuses s'infiltrent 
de pigment noir, il y a comnie dans la phthisie des mineurs, 
production d'une pneumonie interstitielle ardoisée : c'est 
au sommet du poumon qu'on rencontre le plus fréquem- 
ment cette . altération . 

Dans d'autres cas, ce sont les granulations elles-mêmes 
qui subissent entièrement la transformation fibreuse : la 
partie centrale ou jaunâtre qui renferme dans les points oa- 
séeux des produits dégénérés disparaît et elle est progres- 
sivement envahie par du tissu fibreux- Il en résulte des 
granulations dures, résistantes, totalement fibreuses, infil- 
trées aussi parfois de pigment noir, véritables granulations 
tuberculeuses modifiées et guéries. On les rencontre dans 
les cas de phthisies durant depuis 10, 12 ou 15 années. Ces 
faits peuvent être opposés aux auteurs qui affirment que la 
pneumonie caséeuse est seule curable tandis que la tu- 
berculose conduit fatalement à la mort : ils permettent 
presque de renverser leur proposition. 

Toutes ces lésions de la tuberculose sont distribuées d'une 
façon très-variable suivant les différents cas. Quelquefois 
il 'survient un développement rapide de granulations nom- 
breuses et fines qui envahissent toute retendue des deux 
poumons; il y a, suivant l'expression de Thaon une véri- 
table infiltration tuberculeuse que l'examen histologique 
permet seul de bien reconnaître, infiltration qui amène 
une congestion pulmonaire intense et détermine prompten 
ment la mort. 

Dans un assez grand nombre de cas, l'induration ar- 
doisée due à une pneumonie interstitielle accompagne une 
éruption tuberculeuse assez rapide et généralisée. On a 
alors dans les deux poumons des noyaux durs, variables 
de grossem', ayant le volume d'un pois, d'une noisette ou 
d'une noix ; sur une section, ces noyaux sont de couleuf 
foncée, presque noire etsurleuï* surface qui est lîsse, oH 
voit des granulations fines, grises et opaques à leur cen-- 
tre. Ces granulations sont plus jeunes et plus confluentes 
à la périphérie des noyaux qu'A leur centre. Cette forme 
de la tuberculose que M. liauvier et moi avons depuis 
longtemps signalée dans nos leçons a été bien décrite par 

I M. Thaon. . r\r\r^]o 

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244 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



Une autre forme anatomique de la tuberculose qui <^vo- 
lueassHZ rapitlem^'iit est c^lle (fue n(»us avons iW^cnb\ 
M. Hérard et moi, sous le nom de broncho-pneumonie tu- 
berculeuse et qui se manifeste par des Ilots le long des 
broncties et à leur terminaison. Ces ilôts, formés par des 
granulations et de la pneumonie catarrhale, généralisés 
à tout Tarbre aérien, arrivent vite à se transformer en une 
quantité de petites cavernes. 

D'autres fois le développement des granulations a lieu 
pour ainsi dire par poussées successives et Ton peut trouver 
dans toute l'étendue des poumons des lésions arrivées à 
des degrés différents. Tantôt Tun des poumons est sain, 
tandis que dans Tautre il existe de la pneumonie caséeuse 
au sommet, des granulations tuberculeuses confluentes au 
centre et quelques granulations isolées à la base. Tantôt, 
au contraire, les deux poumons sont envahis : l'un offre 
de vastes cavernes dans éon tiers supérieur, de la bronciio- 
pneumonie tuberculeuse au centre et des granulations à sa 
base 

Oiî peut ainsi reconnaître l'ancienneté des lésions et 
constater en même temps que l'affection débute presque 
toujours par le sommet de l'organe. (A suivre.) 



CLINIQUE MÉDICALE 

De rhémianesthésie liée à une lésion d'un hémisphère 
du cerveau 

Par BOUBNEVIL.LE. 

L^hémianesthésie cutanée complète, c'est-à-dire intéressant 
toute une moitié du corps : face, tronc et membres, avec 
aneslhésie concomitante des sens spéciaux du môme côté, 
vue. ouïe, goût, odorat, a été considérée pendant longtemps 
comme se rencontrant d'une façon exclusive chez les hystériques 
Cette opinion n'est plus acceptable aujourd'hui dans toute sa 
rigueur. En effet, M. Gharcot, s'appuyant sur son expérience 
personnelle et sur les quatre cas de L. Turck, que nous avoué 
analysés récemment (1) a fait voir que certaines lésions des 
hémisphères cérébraux peuvent s'accompagner d'une hémianes- 
thésie portant, comme dans l'hystérie, sur toute une moitié 
du corps et s'arrètant nettement à la ligne médiane (2). 

Les bas auxquels nous faisons allusion se divisent en deux 
catégories : La première comprend des cas peut-être insuffi- 
samment observés, ou dans lesquels tout au moins Tobnubi- 
talion des sens, vue, ouïe, etc., ne se trouve pas explicite- 
ment indiquée. Dans la seconde» les sens spéciaux eux-mê- 
mes étaient lésés et par conséquent rhémianesthésie offrait 
tous les caractères que l'on remarque dans rhémianesthésie 
des hystériques, L'observation smvante recueillie, sous la 
direction de M. Gharcot, par MM. Debove et Exchaquet, ap- 
partient à la première caiégorie. 

Observation. — Etowrdissements suivis d'hémiplégie puis de 
j>arésie du côté droit. -^ Hémianesihésie et mouvements 
choréiformes occupant ce même côté. — Résultats de Vautopsie^ 

Lég... Hortense, 64 ans^ admise à la Salpétrière le 13 juin 
1872, est entrée le 4 février 1873 à l'infirmerie, salle Saint-Jac- 
ques, n<> 4 (service de M. Gharcot). 

5 février. Gette femme, dont la santé était habituellement 



- (l) N<» 10 du Progrès médical, page 117. 
(2) L'hémianesthésie cutaaée complète portant sur le côlé du corps, tête, 
membres et tronc, opposé à Ih lésion, s^observe quelquefois ainsi que cela 
résulte de plusieurs observations et en particulier d'un fait publié par M. 
Hermann Webcr. (A contribution to the pathology of tke crnra Cêrebri. 
In MedicO'Chir. Transad, t. 46), en conséquence des altérations d*un pédon- 
cule cérébral. £n pareil ces, les sens spéciaux, vue, ouïe, odoiat, etc.^ ne se 
montrent pas afiectés. C'est là, ainsi que M. Gharcot le fait remarquer un 
caractère q\Â. s'il était établi par de nombreuses observations, servirait à 
distinguer cliniquemeut l'hémianesthésie liée à une lésion des pédoncules 
cérébraux de celle qui résulte d'une altération de certaines régions centrales 
^ea hémisphères. 



bo une et qui n'offre aucun ^>ia:ne d'afft-clion cardiaque, a été 
prise, eu jauvier 1872, (Vétourdl^semeri'S bientôt suivis d'uoe 
puralysie du côtédroit. Gette paralysie, qui intéressait le bras 
et la jambe, a toujours été incomplète. Dans le courant de 
1872, L... eut de nouveau des étourdissements, mais la para- 
lysie n'augmer.ta pas. 

La nuit devnière. b... s'étant levée pour uriner, ne put par- 
venir à se recoucher. On a constaté, alors, qu'elle parlait dif- 
ficilement et que, quand elle buvait, le liquide revenait par 
les narines. Ge matin, la malade présente les symptômes sui- 
voiiVs : 

La commissure labiale est légèrement déviée à gauche {?); 
la langue, encore très-mobile, paraît uu peu déviée du même 
côté (?) ; la luette est inclinée à droite. Les aliments revien- 
nent par les fosses nasales et L... a eu un accès de sufTocatioa 
très-grave, après avoir essayé d'avaler uu peu de viande. 

La sensibilité à la piqûre et au pincement, très mianifestement 
diminuée sur la joue droite, e^t presque tout- à-fait abolie sur les 
membres du même côté et sur la moitié correspondante du tronc. 
L'anesthésie paraît s'arrêter tiettement à la ligne médiane, La 
sensibilité à la température est aussi très-alTaiblie sur ces mô- 
mes points. 

6 février. La gêne de la déglutition est telle qu'on est obligé 
d'alimenter la malade avec la sonde œsophagienne. 

7 février. Pendant la marche, qui se fait avec le secours de 
deux aides, L... tient le bras droit écarté du tronc et fléchi à 
angle droit : on remarque qu'il est animé alors d'un mouvement 
particulier, d'une sorte à!oscillation choréiformes 

45 février. P. 88. La malade parvient à manger seule. 

16 février. P. 92 ; T. R. 37o,4. On n'observe ni mouvements 
fibrillaires, ni atrophie des membres paralysés. — Le 2 mars, 
on trouve au dynamomètre, 35 pour la main droite et -40 pour 
la gauche. 

Les symptômes bulbaires se sont progressivement amendés 
et, au bout de quelque temps, la malade a môme pu se servir 
de la main droite pour manger. A plusieurs reprises, on a cons- 
taté depuis cette époque la persistance de rhémianesthésie 
portant sur la face, le tronc et les membres du côté droit ; seu- 
lement rinsensibililédans ces diverses explorations s'est tou- 
jours montrée moins accusée qu'au début. L'état intellectuel 
de la malade n*a pas permis de décider si le goût, l'ouïe, 
l'odorat et la vision étaient affectés de ce même côté. 

6 octobre. La malade — qui a été perdue de vue depuis quelque 
temps— s'est affaiblie peu à peu. Depuis un mois, environ 
elle est devenue de nouveau incapable de se servir de la main 
droite et de descendre de son lit. Le membre supérieur droit 
est le siège d'une espèce de tremblement choréiforme qui s'ac- 
cuse surtout lorsque L.., veut porter un objet à sa bouche, 
et môme au repos, il offre uu certain degré d'instabilité.. 
Ainsi, L... meut malgré elle les doigts les uns après lès autres,. 
Tavant-bras est agité par de petites secousses. L'avant-bras 
a toujours de la tendance à se fléchir sur le bras. — Les mem- 
bres inférieurs sont demi- fléchis et les muscles des mollets* 
sont le siège de secousses, de soubresauts rappelant ce qui; 
existe au membre supérieur correspondant. 

Les plis du front sont également dessinés des deux ctAéé. 
L'œil droit est naturellement plus grand que l'autre; la 
malade le ferme bien. Sur la moitié droite du menton se voient 
des plis permanents, tandis que la moitié gaufche est li 5se. La 
bouche est un peu tirée à droite; il en est de môme de la lan- 
gue qui ne présente d'ailleurs aucun mouvement fîJbirillaire. 
La déglutition est toujours un peu gônée, mais il n'y a plus de 
régurgitation. La déviation de la luette n'a pas chaïkgé. Les 
muscles de la partie inférieure de la moitié droite de la face 
sont animés ce mouvements spasmodiques rhy thmiques, à 
peu près permanents mais qui s'exagèrent lorsi^iue la malade 
est émue ou veut parly. Il y a donc une soirta d*état spas- 
modique choréiforme de toute la moitié droite cm corps, la face 
y compris. 

Les fonctions intellectuelles sont tellepient abaissées qu'il 
est impossible d'avoir maintenant, des reuboiguements précis 
sur l'état de la sensibilité. — Décubitus latéral gauche. Ea- 
chare sur la fesse correspondante. La malade succombe le . 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



245 



7 octobre à une pneumonie pseudolobaire généralisée du 
poumon droit. 

Autopsie faite le 8 octobre. — Têie. Le (^âne est mince, fra- 
giifl et translucide dans presque toute son étendue. A l'incision 
de la dure-mère, qui est saine, il ne s'écoule qu'une médiocre 
quantité de sérosité. La pie-mère, normale au niveau de la con- 
vexité et sur la plus grande partie de la face inférieure des hé- 
misphères, est opaque au niveau de la protubérance et surtout 
du pourtour du quatrième ventricule, et présente un épaissis- 
sement assez notable qui a pu exercer une certaine action sur 
les nerfs correspondants (1). Les artères de la ^a^^, troue basi- 
lairo, cérébrales, etc.. n'offrent que de rares taches alhéroma- 
lousBs et sont, du reste, souples. 

Cerveau. Une coupe verticale et transversale, répondant au 
«hiasma des nerfs optiques, meta découvert, dans Vhémisphère 
gauche^ un petit foyer de ramollissement ayant environ 
deux centimètres en largeur et un centimètre de hauteur. Ce 
foyer, sorte de lacune, évidemment de date ancienne, intéresse 
àîa fois :1» L'extrémité supérieure et antérieure du3® segment 
Putamen)du noyau extra ventriculaire;2<» la partie moyenne du 
noyau iutra ventriculairedu corps strié, dans une petite éten- 
due ; 3« la partie correspondante de la capsule interne. Sur 
une coupe faiie un cenlimètre environ en arrière de la pré- 
cédente et par conséquent en arrière du chiasma, on trouve 
deux foyers lacunaires distincts mais qui paraissent faire par- 
tie du précédent : l'un occupant presque le centre du noyau 
extra-ventriculaire du corps strié ; l'autre, plus petit, ayant 
deux millimétrés de côté, est situé sur le bord externe du 
noyau intra-venlriculaire.- 

Uii« 3° coupe semblableaux précédentes pratiquée encore plus 
en arrière, au niveau des émineuces mamillaires, montre 
deux lacunes ayant Tune un centimètre de longueur sur deux 
tnillimèlres de largeur^ l'autre cinq millimètres sur deux, si- 
tuées bout à bout dans la môme direction. Elles occupent le 
pied de la couronne rayonnante, suivant le trajet d'une ligne 
qui par son extrémité interne et inférieure touche, sans l'inté- 
resser toutefois à l'angle supérieur du putamen (3« segment du 
noyau extra-ventriculaire du corps strié) et se dirige à pari ir de 
là de bas en haut et de dedanseu dehors, dans l'épaisseur de la 
substance blanche de la circonvolution qui recouvre lïnsula 
(ojjercule). 

Sur une quatrième coupe, faite immédiatement en avant de 
la protubérance, existe une lacune o^alaire, à fond jaune, me- 
surant cinq millimètres de longueur sur deux à trois millimè- 
tres de largeur et deux d'épaisseur et qui occupe en ce 
point la partie externe du pied de la couronne rayonnante. 
Lesrlésions portent donc principalement dans les régions 
répondant aux deux dernières coupes sur le pied de la cou- 
ronne rayonnante. La capsule interne elle-même, dans sa 
partie postérieure, c'est-à-dira dans sa partie qui sépare de la 
couche optique le noyau lenticulaire, n'est point intéressée par 
la lésion. On s'assure par des coupes variées que la couche 
optique ne présente d'altération sur aucun point. 

De nombreuses coupes faites sur ïhémisphère droit, la pro- 
iubérance^ le Màe et le cervelet n'ont fait voir à l'œil nu au- 
cune lésion. 

*. Thorax. — Plèvre et poumon du côte gauche rien. — A droite, adlié- 
reuces pleurales serrées dans toute la hauteur ; injection notable de la plèvre 
thoracique. Le poumon présente dans toute sa hauteur, mais surtout dans la 
moitié supérieure^ des foyers de pneumonie lobulaire (hépatisation rouge) 
ayant à la coupe un aspect marbré. — Cœur petit et flasque ; endocarde, 
valvules, rien. Uaorte est athéromateuse, friable, mais à un degré qui n'est 
pas Irès-avancé. 

Cavité abdominale. — Foie^ raf0, rien. Les reins offrent de nombreux kystes; 
de plus, le gauche porte à son extrémité supérieure une tumeur saillante, du 
volume d'une grosse noix, n'affectant que la partie superficielle du tissu 
rénal, et dont le centre est verdâtre, vitreux et la périphérie d'un brun rou- 
geâtre (kyste hématique ?). 

. Dans ce cas nous voyons que Thémianesthésie qui s'arrêtait 
exactement à la ligue liiédiane, occupait toute la moitié droite 
du corps, la face aussi bien que les membres et le tronc. 11 
est à regretter que l'état mental de la malade n'ait pas permis 

(l) Les symptômes bulbaires observés pendant la vie, doivent être rap- 
Iportés au moins eu partie, à cette lésion de la pie-mère. 



de décider si les sens spéciaux — vue, ouïe, odorat, goût, — 
étaient affectés de ce même côté. 

Les lésions que Tautopsie a fait reconnaître siégeaient vers 
les parties centrales de l'hémisphère gauche du cerveau ; 
elles consistaient en foyers multiples de ramollissement appar- 
tenant à la forme anatomique désignée d'ordinaire sous le 
nom de ramollissement lacunaire. 

Une première coupe verticale transverse {frontale comme 
disent plus brièvement les auteurs allemands) passant par le 
chiasma des nerfs optiques, montre un de ces foyers. Il inté- 
resse à la fois : 1<> L'extrémité supérieure et antérieure ^utroi- 
sième segment {Putamen)&\x noyau lenticulaire ou noyau ex- 
tra-ventriculaire du corps strié); 2° la partie moyenne dunoyau 
intraventriculaire du corps strié, dans une très-petite étendue; 
30 la partie correspondante (dans cette région, la partie anté- 
rieure) de la capsule interne. 

Une autre coupe (la 3® dans l'observation) semblable à la 
précédente, mais faite plus en arrière, au niveau des émineu- 
ces "mamillaires, met à découvert deux autres petits foyers 
allongés, placés bout à bout, occupant le pied de la couronne 
rayonnante, suivant le trajet d'une ligne qui, par son extré- 
mité interne et inférieure, touche, sans l'intéresser toutefois, 
à Tangle du putamen (3® segment du noyau extra-ventriculaire 
du corps strié) et se dirige à partir de là, de bas en haut et de 
dedans en dehors, pénétrant aussi dans l'épaisseur de la subs- 
tance blanche de la circonvolution qui recouvre Tinsula de 
Reil. 

La couche optique dans toute son életidue, et la capsule 
interne dans sa partie postérieure, c'est-à-dire dans la partie 
où elle sépare le noyau extra-ventriculaire ducorpsstrié.dela 
couche optique, ne présentaient pas traces d'altération. 
, Il n'y a pas, croyons-nous, à justifier les minutieux détails 
descriptifs dans lesquels nous venons d'entrer. Il est évident, 
en effet, et c'est là un point sur lequel M. Charcot ne manque 
jamais d'insister — qu'en matière de localisation cérébrale, si 
Ton veut arriver à des résultats sérieux, il n'est permis de 
négliger aucun fait nécroscopique quelque minime qu'il 
paraisse. Seule, une description très-minutieuse fondée sur 
i'examen de coupes méthodiquement pratiquées, permet de 
déterminer le. siège et l'étendue des altérations et fournit un 
des éléments indispensables pour saisir la relation qui existe 
entre les symptômes et les lésions ^Fig. 18). **- 




Fig. 18. — Coupe transversale du cerveau* — a^ couche opticpie ;— î, corpS 
strié, noyau lenticulaire ; — «, corps strié, noyau caudé ; — f. indica- 
tion de la couronne rayonnante de Reil ; — 2, î', 2"., foyers apoplecti- 
. ques (obs. II du mémoire de L. Turck, p. 178); — 3, indication du foyer 
apoplectique. (Obs.* III, du mémoire de L. Turck). 

Actuellement il convient de comparer ces résultats nécros- 
copiques avec ceux que L. Turck ^^ejevés gj^^Ç^M^ 



246 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



rbémianesthésie totale avait existé en conséquence de lésions 
des hémisphères cérébraux (1). Yoici Tindication sommaire 
des parties qui, dans les observations rapportées par cet au- 
t^r, se sont montrées lésées. Ces parties sont : 1* La partie 
postérieure et externe de la couche optique ; 2» le 3« segment 
(putamen) du noyau lenticulaire ; 3* la partie postérieure de 
la capsule interne, c'est-à-dire la partie de cette capsule qui 
sépare le noyau lenticulaire de la couche optique; 4* enfin, la 
partie du pied de la couronne rayonnante correspondant à 
cette même région, ainsi que la partie attenante du centre 
ovale. 

Il s'agit là, on le voit, de lésions éminemment complexes, 
et qui, ainsi que fa fiait remarquer M. Charcot, permettent 
sèulem.ent de circonscrire la région dans laquelle devront à 
ravenfTBfîè dirigées les recherches ; car, suivant toute pro- 
babilité^ les parties, énumérées indistinctement par L. Turcli, 
n'ont pas toutes dans Tespèce une importance égale et il était 
à' prévoir que de nouvelles études aideraient, tôt ou lard, 
à dégager des lésions accessoires, accidentelles, la lésion 
fondamentale, celle à laquelle il faudra rattacher l'existence 
de rbémianesthésie. 

L'observation que nous venons de rapporter fournit quel- 
ques éléments propres à être utilisés dans la solution du pro- 
blôme. Elle autorise tout d'abord à mettre hors de cause la 
couche optique puisque celle-ci ne présentait aucune altéra- 
tion (8); elle permet d'éliminer en outre par la même raison, la 
I)artie postérieure de la capsule interne (3). En somme, on le 
voit, dans le cas en question, le troisième segment du noyau 
extra-ventriculaire (putamen] et le pied de la couronne rayon- 
nante dans sa partie postérieure avec participation ûP ré 
gion attenante du centre ovale, sont les seules parties doiit x 
lésion mérite d'être prise en considération pour le point de 
vue spécial que nous envisageons ici. Il n'y a pas à tenir 
compte, en effet, des lésions du noyau intra-véntriculaire du 
corps strié et de la partie antérieure de la capsule interne, 
■ ■ 

(1) Pour rendre plus facile la compréhension de cet exposé, nous avons 
jugé opportun de reproduire l'une des planches qui figurent dans le travail 
^ L. Turck. Nous rappelons qu'il s'agit là d'une coupe frontale faite au 
xaveau des éminences mamillaires. ^ 

(2) La couche optique, d^ailleurs, était également exemple d'altération, 
tout au moins dans une des observations du mémoire de M. ïurck. 

(3) A la lésion de la partie antérieure de la capsule interne, révélée par 
l'examen de la coupe faito au niveau du chiaama on peut rapporter, pour 
me part, la parésie qui existait dans le côté droit du corps. C'est ici le lieu 
de rappeler que, suivant les travaux récents de M. Meynert (de Vienne), 
les conducteurs des impressions sensitives venant de la moelle, après s'être 
entrecroisés dans le bulbe, se retrouveraient groupés dans la partie la plus ex- 
terne du pied du pédoncule cérébral (étage inférieur du pédoncule). Ces con- 
ducteurs continueraient ensuite leur route jusqu^aux hémisphères postérieurs, 
affectés à l'élaboration des impressions sensitives — probablement par la 
voie de la partie la plus postérieure de la capsule interne et de la couronne 
rayonnante — s^s s'arrêter soit dans le noyau eau dé, soit dans le noyau 
lenticulaire. Au contraire les fibres émanant des lobes antérieurs affectés, 
suivant M. Meynert, aux mouvemcments volontaires, s'arrêteraient en par- 
tie dans les corps striés, descendraient probablement par les parties anté- 
rieures delà couronne rayonnante et de la capsule intome, dans les pédon- 
cules dont ils' occuperaient la partie la plus interne, puis dans les pyra- 
mides antérieures et se retrouveraient enfin après l'entrecroisement bulbaire, 
dans la partie postérieure des cordons latéraux de la moelle. — Il faut 
ajouter, d« plus , en ce qui concerne les lobes postérieurs, que ceux- 
ci en outre des conducteurs de la sensibilité générale, recevraient des 
filets venant de la rétine par la voie du tractus optique, de la membrane de 
Schneider, par la voie delà commissure antérieure, de la 5® paire, enfin par 
certaines fibres émanaU do noyau supérieur de ce nerf, qui git dans la ré- 
gion de la paire supérieure des tubercules quadrijumeaux. 

— Voir are sujet, Meynert, Striherx handbjtfà, t. II, — Sitzungb. der 
K. Akai, der Wissens, Zu "Wien, Bd. ix, hefl. m, et une intéressante ana- 
lyse des travaux de cet auteur dans les Arrhkes of scientific and practical 
fheâidue.Tâàifz^^s par Brown-Séquard et Se;ruin. N*» 2, february. 1873. — 
Il est vraisemblable, d'après ce qui vient d'être dit du trajet des conducteurs 
de la sensibilité, dans l'hémisphère, qu'à défaut d'une lésion de la couronne 
rayonnante (partie postérieure) celle de la partie postérieure de la capsule 
interne suffirait à produire l'hémianesthésie ; c'est un point à élucider. 



signalées dans Tobservation, puisque ces lésions no se troi}?- 
vaient pas mentionnées dans rénumération de L. Turc]c. 

On peut, croyons-^ous, porter plus loia encore Tanalyse, 
et éliminer à son tour, Taltératlon que présentait le noyau 
lenticulaire. Il eziste en effet un nombre sufâsant d'observa- 
tions qui établissent que des altérations mAme profondes des 
diverses parties de ce noyau de substance fgnMe ne peuvent 
exister sans accompagnement de troublM de la sensibilité. 

Ainsi, d'après Tobservation qui fait Tobjel ib cette note, la 
lésion de la partie postérieure du pied 4e h couronne rayonr- 
nanie, y compris la partie adjacente du êej^fêovah^ serait eu 
définitive, dans le cas de lésions centrales des hémisphères 
cérébraux, la seule. qui puisse être considérée comme détera 
minant rbémianesthésie . 

Nous ne pouvons nous empêcher de relever Fimportance 
physiologique et clinique de cette conclusion tout en recon- 
naissant néanmoins, qu'elle ne saurait être acceptée sao3 
quelques réserves tant qu'elle n'aura pas été soumise a^ 
contrôle d'observations suffisamment multipliées. 

Nous relevons encore dans l'observation recueillie à la Salpé- 
trière, l'existence d'un symptôme curieux, c'est à savoir une 
sorfl de tremblement choréiforme qui se montrait limité au 
côté du corps frappé d'anesthésie et de parésie. c II s*agit là , 
enseigne M.Charcot, d'une sorte de convulsion rhythmiquequi 
occupe tout un côté du corps, la face y compris, du moins 
fort souvent et qui revêt tantôt les apparences de la secousse 
clonique de la chorée, tantôt celles du tremblement de la pa- 
ralysie agitante. Ce tremblement hérailatéral se montre quel- 
quefois primitivement ; d'autres fois il succède à une hémi- 
plégie dont le début a été subit et il commence à apparaître 
dans ce dernier cas, à l'éppque où la paralysie motrice com- 
mence à s'amender. La lésion consiste dans la présence soit 
d'un foyer d'hémorrhagie ou de ramollissemenf, soit d'une 
tumeur; dans tous les cas de ce genre que j'ai obeervés jus- 
qu'ici, et dans les faits analogues que j'ai recueillis dans les 
auteurs, elle occupait la région postérieure de la couche opti- 
que et les parties adjacentes de l'hémisphère cérébral situées 
en dehors de celle-ci. L*hémianesthésie est un accompagne- 
ment assez habituel — mais non constant toutefois — de cet 
ensemble de symptômes et elle siège du même côté que le 
tremblement (1). » 

La coexistence fréquente sur le même côté du corps de 
rbémianesthésie totale et de l'hémichorëe, mise en relief dans 
cîtte citation, rend au moins très- vraisemblable, que les lé- 
sions qui déteiminent ces deux ordres de symptômes, doivent 
siéger sur des points de Tenciphale fort rapprochés l'un de 
l'autre. Mais l'analyse anatomo-physiologiquo. n'a pas encore 
permis jusqu'ici de déterminer le siège précis de la lésion 
à laquelle se rattache Thémichorée, par opposition au 
siège de la lésion qui tient sous sa dépendance l'hémianes- 
thésie et l'observation acluelle ne nous fournit à cet égard 
aucun renseignement particulier. La solution de cette ques* 
tion doit donc être réservée pour l'avenir. 



CnéMATiON Dts MORTS. — 11 s« forme à Zurich une sseiéié do&t Iss mêm- 
hres doivent «^engager à ne pas ce faire sni«rrer après leur mort, msis à 
brûler leur corps ; cette idée trouve d'assez nombreuses adhésions, dit-on, 
et est ouvertement appuyée par la 0-az«(ie d'Afidelfin^en» Ce joanial fait 
observer que le système de r«uterrement rend nécessaires, à proximité des 
villes, des cimetières qui emploient des étendues conàdérables d'un terrain 
précieux, compromettant la santé des vivants, sans permettre de respecter 
les morts, dont les ossements sont plus tard déterrés et dispersés. Au con- 
traire, la cendre des morts, conservée dans une urne, serait pour les parents 
un souvenir plus durable, sans inconvénients pour personne (JourMl éê 
Genève.) 

■■■ — I I ll.l.- .11-1 ■ I ..■■lll<h...lil^ ,< I. .1^1 ■■! _ ■■ _ ■ 

(l) leçons sur les tnaladies du s^si^ns nerveux^ I, p. 279. 



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LE PROGRES MEDICAL 



241 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Aux Étudiants. 

En réunissant dans ce numéro un certain nombre de 
renseignements sur les institutions médicales de Paris, 
nous nous sommes proposé d'aider les uns — les jeunes — 
à leurs débuts dans la carrière médicale, et de mettre les 
autres - les anciens — mieux à môme de profiter des res- 
sources scientifiques que nous possédons. En effet, l'étu- 
diant qui arrive à Paris, soit qu'il vienne de terminer ses 
études classiques, soit qu'il ait déjà passé une ou plusieurs 
années dans une école préparatoire, se trouve en général 
abandonné à lui-même, ne sachant ni ce qu'il doit faire, ni 
par quel bout il doit commencer, et n'ayant pas môme la 
moindre notion du terrain sur lequel il s'avance. Pour 
ceux-là, nous pensons que l'essai que nous tentons aujour- 
d'hui sera pleinement justifié. Ep ce qui concerne les se- 
conds, c'est-à-dire ceux qui ont déjà une certaine habitude 
des cours et des hôpitaux, nous espérons qu'ils trouveront 
• aussi dans ce numéro des indications dont ils nous saui^t 
gi'é, ne serait-ce qu'au point de vue des hôpitaux spéciaux, 
des laboratoires et des sociétés savantes. 

Nous avons divisé ces renseignements en quatre parties. 
Dans la première, nous avons reproduit le tableau officiel 
des cours de la Faculté et nous l'avons fait suivre de quel- 
ques indications sur la bibliothèque, les musées et les pa- 
villons de dissection de l'Ecole pratique. 

La seconde partie est consacrée aux différents labora- 
toires et à l'amphithéâtre de dissection des hôpitaux. Nous 
aurions voulu donner à cet égard des détails plus nom])r eux, 
car 1^ fréquentation assidue des laboratoires et des salles 
de dissection permettra aux étudiants, mèaie dès la première 
année de leurs études, d'acquérir des notions dont ils com- 
prendront surtout l'utilité lorsqu'ils s'adonneront d'une fa- 
çon plus spéciale à l'observation clinique. C'est alors qu'ils 
recueilleront le fruit des longues heures passées à ces tra- 
vaux indispensables. 

Dans la troisième partie nous avons réuni tout ce qui a 
trait aux hôpitaux. Nous avons donné le nom des princi- 
paux établissements hospitaliers (hospices, hôpitaux, ser- 
vices et asiles spéciaux) et celui des médecins et chirur- 
giens qui composent le service de santé. 

Cependant nous avons signalé plus particulièrement les 
services dans lesquels les étudiants sont exercés à l'examen 
des malades ou dont les chefs font assez réguhèrement des 
conférences cliniques. La liste de ces maîtres, dévoués à 
l'instruction des étudiants, s'accroîtra sans nul doute, et cç 
sera avec plaisir que nous inscrirons leurs noms dans 
notre Chronique heMoniadaire des hôpitaux. 

Une quatrième partie concerne l'enseignement médical 
libre. Nos renseignements sont loin d'être complets, mais 
aufur et à mesure que de nouveaux cours seront annoncés, 
nous nous ferons un plaisir d'en avertir nos lecteurs. Ce 
que nous pouvons dire dès maintenant, c'est que la plupart 
de ces cours seront suivis avec profit, soit par les jeunes 
étudiants, soit par ceux qui veulent s'adonner à l'étude de 
certains groupes de maladies dont l'enseignement est quel- 
que peu négligé à la faculté de médecine. 

L^s sociétés savantes sont l'objet de la cinquième partie. 
De ces Sociétés, les unes (Société de biologie, Société de Qh> 



rurgie. Société anatomique. Société médicale des hôpitaux)' 
seront fréquentées fructueusement parles étudiants lâbo- 
rieuxet un peu avancés déjà dans leurs études; d'autres, 
(Académie des sciences. Académie de médecine), pourront 
être visitées, soit à propos de discussions importantes qui 
fourniront l'occasion d'entendre des savants étrangers aux 
hôpitaux et à la faculté, soit tout simplement pour avoir 
une idée de l'organisation de ces sociétés et connaître 
les hommes qui les composent. 

Il est enfin quelques sociétés (Société m .'dico-psychologi- 
que, Société de médecine légale. Société d'anthropologie) 
dont la fréquentation, nécessaire aux étudiants qui se des- 
tinent à l'étude des questions d'aliénation mentale, de mé- 
decine légale, etc., est secondaire pour les autres. Trop de 
jeunes docteurs quittent Paris, non-seulement sans avoir 
assisté aux séances des sociétés médicales, mais quelquefois 
môme sans en savoir le nom. C'est là une faute qui leur est 
certainement préjudiciable. 

L'insufilsance de nos laboratoires, la mauvaise installa- 
tion de la plupart de nos sociétés savantes décourage quel- 
quefois les étudiants. Grande serait l'erreur si, en raison 
de nos mœurs qui font que nous n'osons rien entreprendre 
qui soit en opposition avec les habitudes reçues et que 
nous implorons à chaaue instant le concours de l'Etat ou 
de ses agents, les jeunes étudiants s'imaginaient trouver 
à chaque instant, dans la faculté, des Mentors pour les gui- 
der. C'est à eux de bien chercher à se rendre compte du 
milieu dans lequel il:3 sont jetés et des moyens d'instruc- 
tion qui existent. En un mot, ils doivent compter suI^êux- 
mOmes et sur leur propre initiative. Que les étudiants se 
pénétrent bien de ces règles de conduite, qu'ils les adoptent 
et bientôt nous aurons pris notre revanche, au moins sur 
le terrain scientifique. 

Il ne nous reste plus, en terminant, qu'à demander à nos 
lecteurs de se montrer bienveillants pour cet essai de ce 
que les Anglais appellent The mwiber of studentSy — Le nu* 
méro des étudiants. 



FACULTÉ DE MÉDECINE 

La Faenté onvrira ses Conrs d'Hiver le Hardi 4 IVo\einbre 
i873. Ils auront lien dans l'ordre sntvani s 

Physiologie uiédicaU^ M. Gavarret. — Physique générale. — L'électricité, 
l'optique. Mercredi, Vcudredi, ù midi. 

— Physique biologique. — Etude des éléments chimiques de l'atmos- 
phère. Rapports des êtres vivants avec Tatmosphëre. Lundi, à cinq heures. 

— Petit amphithéâtre. 

Pathologie médicale ^ M. Axenpbld, suppléé par M. Damaschino, agrégé. 

— Luudi, Mercredi, Vendredi, à trois heures. 

Anatomic. M. Sappey. — Le système nerveux central. — Les organes dos 
sens. — Les appareils de la digestion, de la respiration, de la sécrétion 
urinaire et delà génération". Lundi, Mercredi, Vendredi, à quatre heures^ 

Pathologie et thérapeutique g€n€ralcs^ M. Chauffard. — Etats des forces. — 
Thérapeutique générale. Lundi, Mercredi, Vendredi, à cinq heures. 

Chimie médicale, M. Wurtz. — Chimie générale. Jeudi, samedi, à midi. 
Chimie biologique. — Etude chimique des sécrétions. Mardi, à quatre 
heures. -=— Petit amphithéâtre. 

Pathologie chirurgicalef M Poldeau. — ^laladies chirurgicales de l'appa- 
reil digestif. Mardi, Jeudi, Samedi, à trois heures. 

Ojjéraiions et appareils, M. Léon Le Fort. — Opérations générales.— Thé- 
rapeulique des maladies des artères, des os, des articulations. Mardi, Jeudi, 
Samedi, à quatre heures 

Histologie, M. Ronix. — Des tissus et des systèmes anatomiqi es à l'état 
normal et à lelat pathologique (2^ partie du programme). Mardi, Jeudi, 
Samedi, à cinq heures. 

Histoire de la médecine et delà chirurgie^ M. Lorain. — Les méthodes d'ob- 
servation dans lanliquité et dans les temps modernes. — Origines et 
modes de propagation de certaines maladies épidémiques. — Géographie 
médicale. Mardi, «» "^di, Samedi, à cii^i heures. — • Petit-amphithéâtce^^r^ . ^-^ 

Digitized by VnOOv LC 



248 



LE PROGRES MEDICAL 



Clinigue médicale : Bouillaud, suppléé par M. Bbouardbl, agrégé, à la Cha- 

— rite, tous les jours, le matin, de 8 à 10 heures. 

-* G. Sée, à la Charité, tous les jours, le matin de 8 à 

— 10 heures. 

— Bkhibr^ à l'Hôtel-Dieu, tous les jours, le malin, do 8 à 

— 10 heures. 

— Lâsèoub, à la Pitié y tous les jours, lo matin, de 8 à 10 

— heures. 

Cli»ifuechiruf'fficale:'Ricn^T, a l'Hôtel-Dieu, tous lesjours, le matin, de 8 

— à 10 heures. 

— GosBELiN, à la Charité, tous les jours, le matin, do 8 à 

— 10 heures. 

— YsHNEUiL, à la Pitié, tous les jours, le matin, de 8 à 

— 10 heures. 

— Broga, à f Hôpital des Cliniques de la Faculté, tous le» 

— jours, le matin, ^e 8 à 10 heures. 

Clinique d'accouchements. Depaul, a l'Hôpital de la Faculté, tous les jours, 

— le matin^ de 8 à 10 heures. 

Cours cliniques coMPLâHENTAiRES. — Maladies des enfants : M. H. Ro- 
GiBR^ à rhôpilal des enfants. Lundi, Jeudi, Samedi, à 8 h. l|2. 

Semestre d'hiver. — Division des études. ' 

Première annexe : Chimie médicale, physique médicale ; 

Ihuaièms année : Anatomie, histologie, dissections. 

Troisième année : Anatomie, histologie, dissections, opérations et appareils, 
pathologie interne et pathologie externe, cliniques médicale et chirurgi- 
cale. 

Quéiriéme année : Pathologie interne et pathologie externe, pathologie 
générale, cliniques médicale, chirurgicale et obstétricale. « 

Musées. — Mités Orfila,[ÂnatotnieHO>inaîe),kVEcolQ de Médecine: ouvcr*- 

de 10 heures à 4 heures. — Musée Dupuytren [Anatomie j)athologique), rue 

de r£cole-de-Médecine, 15 : ouvert de 11 heures du matin à 3 heures du 

soir. 

Bibliothèque. — La bibliothèque delà Fao.ulté de médecine 
est ouverte de 11 heures du malin à 4 heures du soir et de 
7 à 10 heures du soir. Il serait vivement à désirer: !• que la 
bibliothèque restât ouverte jusqu*à 6 heures du soir, car le 
temps qui s écoule entre l'heure actuelle de la fermeture 
(4 heures) est celle du dîner, n'est guère facilemeut utilisable 
par les étudiants; -- 2® Qus les ouvrages récents et les jour- 
naux de médecine, fussent mis à la disposition des étudiants 
aussitôt après l'apparition, au lieu de ne leur être livrés qu'au 
houi d'un temps quelquefois trop considérable. Nous sommes 
persuadé que si les étudiants adressaient une demande col- 
lective à M. le Doyen, celui-ci serait heureux de prendre à 
cet effet les mesures nécessaires. Bibliothécaire: M. Raige- 
Delorme ; — B. adjoints : MM. Beaugrand et A. Olivier. 

École pratique de la Faculté. 

Anatomie et médecine opératoire, — Des sept pavillons consa- 
crés aux dissections, six appartiennent à renseignement oITi- 
ciel et un (le 7«), aux professeurs libres. — Chef des travaux 
anatomiques, M. Marc Sée; — Prosecteurs, MM. Delens, 
Farabejjf et Terrier; — Aides d'anatomie, MM. Berger, 
HuMBERT, Pozzi et RiCHELOT. Ghacun d'eux fait des cours 
théoriques et pratiques qui sont gratuits. Toutefois les pro- 
secteucs et les aides d'anatomie, ont la possibi^lé d'avoir un 
certain nombre d'élèves payants. Il serait préférable qu'on 
augmentât leurs traitements, afin qu'ils puissent se consacrer 
exclubivement aux étudiants qui travaillent sous leur direc- 
tion. Cela serait d'autant plus juste que pour être admis dans 
les pavillons de dissection, les étudiants en médecine payent 
à la faculté 20 fr. pour la saison d'hiver et lo fr. pour celle 
d'été. 



LABORATOIRES 

l.aboia'oiresi7e la FàcuKé. Histologie norînale : professeur, 
M. Ch. Robin ; préparateur, M. Leoros* Une fois par semaine, 
pendant l'hiver, démonstrations pratiques gratuites.— PAy^/o- 
togie : professeur, M. Béclard; préparateur, M. Muron.— idwa- 
iùmie pathologique : professeur. M. Charcot; préparateur, 
M. Haybm. — Pathologie expérimentale : professeur, M, Vul- 
PiAN, préparateur, M. GarVille. — Thérapeutique : professeur, 
M. Gubler; préparateur, M. Labordb. — Chimie biologique: 
préparateur, M. Gautier. Ce dernier laboratoire n'a pu être | 



ouvert jusqu'ici faute de fonds. — Pharmacologie : professeur 
M Regnauld ; préparateur, M. Hardy. 

D une façon générale ces laboratoires, à cause de Texiguité 
des emplacements, et de la parcimonie des distributeurs du 
budget, ne peuvent rendre les services qu'on aurait le droit 
de réclamer de semblables institutions. On est obligé d'en 
restreindre l'usage aux étudiants qui font des recherches 
dans un but déterminé, par exemple pour leurs thèses ; ils ne 
sont admis qu'avec le consentement du professeur du labora- 
toire.On n'exige d'eux aucune rétribution; les préparateurs les 
aident de leurs conseils ; les appareils sont mis à leur dispo- 
sition, mais ils sont obligés généralement de payer les objets 
dont ils ont besoin, toujours en raison de Tinsufiisance 
des rccssourcès pécuniaires des laboratoires. Il y a encore le 
laboratoire de chimie de la faculté oh les élèves sont admis i 
gratuitement, mais doivent payer les dépenses nécessitées par 
leurs études. 

Laboratoire de rir(?/«Z-Z)iôw. — Le Laboratoire, annexé aux 
cliniques de la Faculté à l'HôteUDieu (f) continuera a fonc- 
tionner comme les années précédentes. Des démonstrations y 
seront faites régulièrement deux fois par semaine , pendant 
le semestre d'hiver. M. le professeur Béhier, faisant durant 
ce semestre, outre les interrogations quotidiennes et la clini- 
que au lit du malade, une leçon spéciale à l'amphithéâtre : Les 
d%ionstrations du Laboratoire faites par M. E. Hardy, chargé 
des travaux chimiques et M. II. Liouville, chef du Laboratoire, 
porteront surtout sur des sujets concernant des malades qui 
ont pu être suivis* à la clinique ou qui sont l'objet des leçons 
de M. te professeur Béhier. 

Les élèves seront initiés à la pratique des autopsies, aux 
préparations histologiques, comme aux manipulations de la 
chimie appliquée à la médecine. De plus, le laboratoire est 
ouvert, sous la surveillance du chef-responsable, aux étu- 
diants, internes et docteurs qui auraient des travaux parti- 
culiers à y faire. 

Laboratoire des cliniques de la Charité. — Directeur : M. V. Corml; 
aides : MM. Pozzi et Coy)«b. ^ 

Amphithéâtre d'anatomie des hôptfaax. 

L'Amphithéâtre d' Anatomie des Hôpitaux, rue du Fer à Mou- 
lin n» i7, est destiné à l'étude pratique et théorique des 
sciences anatomiques. L'administration de l'Assistance pu- 
blique y met à la disposition de ses élèves, internes et 
externes, des sujets pour la dissection, en hiver, et pour la 
médecine opératoire, au printemps, et des microscopes pour 
l'étude de l'histologie. Il y existe en outre, un musée d'ana- 
tomie normale et pathologique. C'est une sorte de compen* 
sation qu'elle leur offre en raison de la faible indemnité qui 
leur est allouée chaque année. Elle remplace l'argent par des 
moyen.? d'instruction. 

Sur la proposition de M. le docteur Trelat, médecin de la 
Salpétrière, et membre du conseil général de rAssistance* le 
conseil municipal a voté l'année dernière, les fonds néces- 
saires pour la construction d'un laboratoire d'Histologie. Ce 
laboratoire rendra de grands services a ceux qui voudront 
s'occuper de cette science désormais indispensable. Nous 
devons être reconnaissants de cet effort à l'Assistance publique 
et nous avons lieu de croire que tout sera compris et exécuté 
d'une façon intelligente et utile jusque dans les plus petits 
détails. 

L*és pavillons de dissection de Clamart (c'est aussi le nom 
sous lequel on désigne l'amphithéâtre d'anatomie des Hôpi- 
taux), sont ouverts depuis le 2U octobr.e sous la direction des 
prosecteurs. Pour y être admis à disséquer, il sufïît de dépo- 
ser sa carte dans les bureaux, afin de s'y faire mettre eni série; 
généralement, on renouvelle les séries, chaque année au com- 
mencement de janvier. Les étudiants qui ne sont ni internes 



(l) Ce Laboratoire, organisé en 1871, d'abord pour la clinique médicale, 
par liuitialive de M. lo professeur Béhier et de M. Liouville, a été compris 
en 1873, au nombre des Laboratoires institués officiellement près des clini- 
ques et devant desservir à la fois et le serylce de la chirurgie et celui de la 
médecine* 



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LE PROGRÉS MEDICAL 



249 



ni externes des hôpitaux peuvent cependant y travailler, en 
payant une faible indemnité. 

M. le docteur Tillaux, professeur agrégé de la Faculté, et 
chirurgien de l'hôpital Lariboisière, est le directeur de l'am- 
phithéâtre d*anatoniie. Il lui est adjoint, comme administrateur, 
un économe, M. AUard. Les prosecteurs, nommés au concours 
sont MM. Terrillon et Marchand. M, Grancher. dirige le labo- 
ratoire d'Histologie. 

Les cours théoriques commenceront mardi prochain, 4 no- 
vembre. M. le docteur Tillaux, fera cette année VAnatomie des 
régions ; il traitera spécialement des régions de la tôle, du 
cou, du thorax, des membres supérieurs, etc... En outre, si nous 
sommes bien informés, il exposera en quelques leçons, les 
principes de la chirurgie générale. Les cours auront lieu le 
mardi et vendredi à 1 heure de l'après-midi. 

M. le docteur Terillon, est chargé du cours d'anaiomie des- 
eriptive; il exposera la splanchnologie et les organes des sens. 
Cours, le lundi et le mercredi à i ireure. 

M. le docteur Marchand, fera un résumé de Ip physiologie de 
la digestion, de l'absorption, de la circulation, etc. Il se pro- 
pose d'insister spécialement sur la physiologie de la circula- 
tion et des mouvements. Leçons, le mercredi et le samedi à 
i heure. 

M. le docteur Grancher, chef de laboratoire d'Histologie, a 
traité l'année dernière, des éléments histoiogiques ; il a^x- 
posé la structure des muscles, des vaisseaux, des pouifloiQs, 
du foie et des organes digestifs. Il commencera cette année 
par l'étude du système nerveux central et périphérique ; il 
exposera ensuite la structure des reins, de la rate, des gan- 
glions, etc., etc. Cours le mardi et le vendredi à 2 heures de 
l'après-midi. 

Nous terminerons les renseignements que nous avons 
voulu donner cette année, au7 jeunes étudiants par cette 
courte notice sur Tamphilhéâtre d'anatomie des hôpitaux, en 
leur assurant qu'ils y seront accueillis avec bienveillance et 
qu'ils y trouveront de grandes facilités de travail. 

Collège àe France. 

laboratoire d*histologie de TEcole pratique des hautes 
éludes. — Directeur, M. Cl. Bernard; directeur-adjoint, 
Af.RANViER; — répétiteurs, *MM. Debove, Malassez, J. Re- 
NAUT. — r.e laboratoire est ouvert toute 1 année de midi à 6 h. 
du soir. — On s'inscrit de 1 h. à 4 heures. 

Cours de médeoine expéHmentale, M. Cl. BERNARD,commence- 
ra son cours dans le courant de décembre. j 

Faculté des ikiences (Laboratoire de physiologie), — Chef du labora- 
toire : M. Bbrt, suppléé par M. Grehant; — Préparateurs, MM. Jolyet 
et T. Blanche. 



HOPITAUX 

HoTEL-DiEu. — Médecine, M. Béhier. Salles Sle Jeanne (H) et St- 
Antoine (F . ainique de la Faculté. — M. Gubneau db Mussy. Salles Sle- 
AgQès (H) et St-Bernard (F), samedi. M. Fauvel. Salles St-Julien (H) 
et Ste-Anne (F), jeudi — -M.Tardieu. (Suppléé par M. Lancereaux). Salles 
Sle-Madeleiae (H) et St-Landry (F); mardi. — M. Moissenet. Salles Ste- 
Jeaune (H) et St-Roch (F), vendredi. Service des cholériques (femmes). 
— M. Fremt. SaUes St-Lazare (H), St-Martine (Fj et SuRaphaôl (F', 
lundi. Nourrices. — M Hérard. SaUes St-Benjamin (H), St-Louis (H\ 
et St-Joseph (r), mercredi. Services des cholériques ^hommes). M. Hé- 
rard fait -interroger les malades parles élèves du service. M. Oulmokt. 
SaUes St-Ange-Gardien (H), Sle-Momque(F) etSuMarie. — M.Dujardin- 
Beaumetz. Salle St-Pierre (femmes). 

Chirurgiens. M. Righbt. Salles Sfc-Marthe (H) et St- Charles (F \ 
lundi et jeudi. Clinique de la Faculté, les mardis et samedis —M. Cusco 
Salle St-JeanlH) et St-Paul (F), mardi et vendredi. Ophthalmologie et la- 
ryngoscopie, les jeudis. — M. Guérin. Salles St-Côme fH) et St-Maurice 
(F), mercredi et samedi. 

Hôpital des CLiNiQtJks. Chirurgie : M. Broga. Visite le matin à 8 li 112 
Leçons cliniques : lundi, mercredi, vendredi à 10 heures. GonsuUaUons " 
mardi, jeudi, samedi. Accouchements. M. Depaul. Visite à 8 h. 114. Le- 
çons cliniques : mardi, jeudi, samedi, à heures. 

Hôpital de la Charité, rue Jacob. - Médecins: M. le professeur 
BovïLLATO suppléé par M. BaouÀnDEt, a^jrégé, chef de clinique M. Grak* 



cher. (Salles St-Jean de Dieu et Ste-Magdeleine]. Visite tous les matins 
à 8 h 1/2. Leçons cliniques les mardis, jeudis, samedis. 

M. le professeur G. Sbe; chef de clinique M. Lépinb. (Salles St-Charles 
et Ste-Anne). Visite à 8 heures. Leçons cliniques les lundis, mercredis, 
vendredis . 

M. PiDOux, suppléé par M. Cornil. (Salles St- Vincent et St-Félix). 
Examem au spéculum, le mardi. Visite à 8 h. 112. 

M Eifpis. (Salles St-Michel et Ste-Marthe, actuellement consacrées aux 
cholériques). Visite à 8 heures. Interrogations parles élèves le samedi après 
la visite. 

M. Bourdon. (Salles Si-Basile, St-Louis et Ste- Julie. Accouchements et 
crèche). Visite à 8 h. 112. Interrogations par les élèves le jeudi. 

M. Bbrnutz. (Salles St-Ferdinand et St-Joseph). Visite à 8 h. 112. 
Examen au spéculum le samedi. Leçons sur les maladies des femmes à 
partir du 15 novembre. 

Chirurgiens. — M. le,professeur Gosselin. (Salles Sle'Vierge et Sle-Ca- 
therine). Visite à 8 h. Leçons cliniques et opérations les mardis, jeudis, 
samedis à 9 h. — M. Trélat. (Salles St-Jean et Ste>Rose). Visite à 9 h. 
Leçon clinique et opérations le mercredi à 10 h. Examen à Tophtalmos- 
cope le vendredi. 

Hôpital de la PiTié — Médecins. M. Marotte (SaUes Ste Rosaire et 
Ste-Atanase) : consultation le lundi. M. Lorain (Salles Notre-Dame et 
Saint-Michel : Consultation le jeudi. M. Gallard (Salles Ste Geneviève et 
Ste-Marlhe). Consultation le mardi. — M. Gallard reprendra ses leçons 
cliniques & l'amphithéâtre n° 2 au commeucement de novembre. La date sera 
fixée ultérieurement. ^âra;n«» des malades par les étudiants. -r- M. Vulpian 
(Salles Ste -Claire et St-Raphaôl). Consultation le UiOrcredi. — M.Lasèoub 
(St-Charles et Saint-Paul). Consultation le vendredi. Cliniques les mardis, 
jeudis et samedis. M. Lasègue commencera ses leçons le jeudi 6 novembre . 
Le mardi sera spécialement consacré à des conférences cliniques faites par les 
élèves du service. 

M. Desnos (Ste-Eugénie lât St-Bcnjamin.) Consultation le samedi. — 
JBxamen particulier des malades par les élèves* 

Chirurgiens, — M. Vbrneuil (St-Augustm et St-Louis). Cliniques les 
lundis, mercreJis et vendredis. Consultation les mardis, jeudis et samedis. 
<— M. LabbA (St-Jean et St-Gabriel . Opérations le samedi. Consultations 
les lundis, mardis et vendredis. Examen particulier des malades par les 
élèves. 

Le laboratoire, qui se trouve au 1® étage dans le bâtiment du milieu, est 
dirigé par M Nepveu, chef du laboratoire. 

Hôpital Necker, rue de Sèvres 151. Médecins. M. Potaiw. (Salles St- 
Louis et Ste-4nne), visite à 9 heures. Examen des nouveaux le vendredi. 
— SpéculumjMe mardi. Un pavillon de la salle St-Louis est actuellement 
consacré aux cholériques (hommes). 

M. Ohaotpahd, [Sal'es St-Luc, Ste-Cécile, (nourrices et femmes en cou- 
ches), Ste-Bugé nie, (actuellement réservée aux cholériques (femmes).] Visite à 
9 heures. 

M. Laboulbène. (Salles St-André, Ste-Eulalie, Ste-Thérèse). — Leçons 
au lit du malade, interrogations parles élèves. — Spéculum les vendredis.' 
Visite à 8 heures et demie. M. Delpeco. (SaUes St-Ferdinand et Ste-Adé- 
laïdeV — Spéculum le jeudi. Visite à 8 heures et ^uiîe. 

Chirurgiens. — M. Désorubaux. (Salies St-Pierre et Ste-Marie). Spé- 
culum, le samedi. Visite à 8 heures un quart. Lundis et jeudis à 10 heures y 
examen à V Endoscope. — M. GuYOw. (Salles St Jean, St-Pàul, Ste-Pau- 
line). — Opérations le jeudi. — Fondation Civialo pour \ds maladies des 
9oies urinaires ; salle St^ Vincent ; leçons au lit du malade et opérations les 
samedis. Le 01^5/0 Civiale est ouvert tous les jours pendant la visite. 

Hopital-Bbaujon, rue du Faubourg Saint-Honoré, 208. — Médeeim. 
M. GuBLBR (salles St-Louis h.: Ste-Marthe F.;) visite à 8 h. l|2. — M. Ma- 
tiez suppléé par M. Rioal, (salles Beaujon R.; Ste-Monique F.; Ste-Hé- 
lène, crèche et accouchements), \isite à 8 h. 1/2. — M.. Moutard-Martin, 
(salles St- François h.; Stc-Claire F.;) visite à 8 h. 3/4. Iiiterrogaloiro de;» 
malades par les élèves. — M. Aienfeld suppléé pcrM. Fecinet, (saUos St- 
Jean H.; Ste-Ppule F.;) visite à 8 h. 3/4. Interrogatoire des malades par les 
élèves. — Traitement de la teigne les lundis et vendredis, kÂO h. lf*2 ; 
M. Fecoet. 

Chirurgiens. M. Lefort:2^ et 4* pavillons. Opérations la menr^di à 9 h. 
1/2. — M. DoLBEAU: l®*'et4® pavillons. Opérations le jeudi à Oh. 1/2. 

Où termine en ce moment d'importantes constructions comprenant : habi- 
tations pour tous les internes, amphithéâtre pour les autopsies, laboratoire 
dit de physiologie et d'histologie, attenant à la salle d'autopsies. 

Hôpital de la Riboisière, Clos St-Lazare. Médecins, MM. Goyot, 
(Salles Sainte-Elisabeth et Saint-Henri), visite à 8 heures. — Jaggoud, 
(Sainte-Claire et Saint Jérôme.;; 8 heuses 1/2. — Millard, (Sainte- Joséphine 
et Saint- Vincent); 8 heures l/2. — Rbyxaod; — Woillbz, i Sainte Marie et 
Saint-Charles); 8 heures l|2. — Chirurgiens, M. Panas. (Stc-Marthe, 
St-Ferdinand, St-Honoré) ; heures. — 'Cliuiqueophthalmologique pendant 
Tété ; opérations le jeudi, visite à 8 heures 112 — M. Tillaux, (Ste-Jeanne, 
St-Louis et St-Augustin), examen des malades par les élèves ; opérations le 
mercredi. 

Hospice ds la. Salpétriîsre. boulevard de FHôpital, 7. Médecins, 

M . Charcot, (service des incurables épileptiques non aliénés, infirmerie) . 

M» Chwcot se propote da faire prochainement, une fois — -*-«..îi,*« a^^m 

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mes, innrmene;. 
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/VjOOgle — 



350 



LB PBOaRES MEDICAL 



4^monstrAtioii8 cliniques. — • M. Luts. Médecins aliénistes : MM. Dbla- 
êuuvB, MoRiA-U (do Tours), TaitAT père, Auguste Voisin. — Chirurgien, 
]4*MauNiS{i. 

Hôpital Saiht-Antoinb, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine. — CA*- 
rurgitnê* M. Doplay. [Salles St-Bamabé et Ste-Marthe). Consultations : 
lundi, mercr^i, vendredi . — Maladies des yenx et dea oreilles le jeudi, — 
Leçons cliniques dont nous annoncerons ultérieurement Touverture. — 
M. Benjamin Anobr. (Salle St-Cbristopho et Ste-Madeleine}. Consulta- 
tions : mardi, jeudi, samedi. 

Médecini. M. Gombault, (Salles St-Eloi et Ste-Geneviève\ Consulta- 
tions : lundi; maladies des femmes le jeudi. — M. Mesnbt. [Salles St- 
Hilaire et Ste-Gôdle). Consultation le mardi. — M. Cadbt-Gassicourt. 
(Salles St-Lazare, Ste- Jeanne et Ste-Mdrie : Nourrices). Consultation le 
mercredi. — M. Isavbbrt. (Salles St- Augustin, Ste- Adélaïde et Ste-Mar- 
guérite. Accouchements). Laryngoscope le samedi. Consultation le jeudi. — 
M. Dumontpallibr. (Salles St-Louis et Ste-Thirèse), Consultation le 
vendredi. — ^I. Petbr. (Salles SuAntoine et Ste* Agathe). Consultation 
le samedi. — M. Peter reprendra prochainement ses cliniques. 

Hôpital Saint-Louis, rue Bichat, 40. — Mt^decins. M. IIardt, (salles 
St-Jean et St-Ferdinand) — accouchements. (Consultations le jeudi. Visite à 
9 h. — M. Laillibr, (salles St-Mathieu et Ste-Foy, cholériques) . Consul- 
tation le mercredi. Visite à 8 h. l/2. — M. Hillairet, [salles Henri IV 
(l à 45) et Sl-Louis (l à 19 — 58 à 73) pavillon Gabriel]. Consultation le 
mardi. Visite ii 9 h. — M. Vidal, (salles St-Louis (19 à 58 et Si-Thomas 
■ (moitié). Consultation le samedi. Visite à9ii. — M. Guibout, (splles St- 
Charles et Hen-i IV (41 h 7l). Consultation le vendredi. Clinique de maladies 
des femmes le lundi. Visite à 8 h. 1/2. — M. Besnibr. (Salles St-Thomas 
(moitié) et St-Léou). Consultation le lundi. — Chirurgiens. }il PéAN, (salles 
St-Augustin H.; (11 à 69) et Ste-Marthe F. (moitié). Consultation lès lundi, 
mercredi et vendredi. Opérations et clinique chirurgicale le samedi. — 
M. Cruveilhibr, (salles St-Auguslin (2° moitié) Ste-Marthe, tous les hom- 
mes et la moitié des femmes). Consultation les mardi, jeudi et samedi. — Le 
Musée de l'hôpital estouvert tous les matins de 8 à 11 h. Il renferme des des- 
sins, des lithographies et surtout des moulages artistement faits par M. Ba- 
' retta, relatifs aux maladies de la pcaUy maladies auxquelles Thôpilal St-Louis 
st spécialement aObcté. 

Hôpital des Enpantb-Malades, 149, rue de Sèvres. — Médecins : M. 
RoGBR. (Salles St-Louis et Ste-Gôneviève) ; visite à 8 heures et demie. 
Clinique complémentaire de la Faculté, les mardis et jeudis. — Lcgons au 
lit des malades les samedis. — Consultation le jeudi. — M. Labrig : (Salle 
St-Jean) > visite à 8 heures et demie; consultation le vendredi. — M. Bou- 
cauT : (Salle Ste- Catherine); visite à 8 heures et demie ; consultation le lundi; 
leçon au lit du malade, le mardi. 

M. Archambault : Maladies chroniques. Salles St-Marcou, Ste-Marie, 
Ste-EUsabelh (teigne) ; visite à 9 heures ; consultations des maladies* aiguës 
le mardi ; des maladies chroni'iues le jeudi. — M. J. Simon; Maladies 
«hroniques. (Salles St-Ferdinand, St-Joseph (teigne). Visite à 8 heures et 
demie; consultation des maladies aiguSs le samedi; des maladies chroniques 
-le lundi. — Salles St-Vincent et Ste-Luce, acluellçment réservées aux 
cholériques. 

Chirurgien. — M. DE Saint-Germain. [(Salles Ste-PauUne, St-C(>mc,] St- 
Augustin, Ste-Thérèse (les deux dernières spéciales aux maladies des yeux). 
Visite à 8 heures et demie; consultation tous les jours excepté le jeudi. 

Hôpital Sainte -EugI^nib, rue; deCharenton, 208. — Médecins : M. Bar- 
TBBZ. (salles Ste-Mathilde o ; — St^Benjamin p.) Visite à 8 h. — Ensei- 
gnement cliniaue aux lits des malades. — M. Bbroeron, (salle St-Joscpho;} 
visite à 7 h. 3/4. — Enseignement clinique auxlits des malades. — M. Tni- 
boulbt, (salle Ste-Marguerite, p ;) visite 4 8 h. — Enseignement clinique 
aux lits des malade». 

Chirurgien: M. SéB, (salles Napoléon, a ; Ste-Eugénie, F;) visite à 8 h. 
1J2. — Opérations, lundi et jeudi ; 

Tous les jours consultations de médecine et de cîliirurgie. — Consultation 
de la teigne, le mardi et le samedi. 

Hôpital des Enfants- AaaisTis, rue d'Enfer 100 ; — Médecin, M. Par- 
bot. Visi|0 à 8 h. l/2. Si nos renseignements sont exacts, M. Parrot se pro- 
poserait de faire dans le courant de l'année scolaire, des leçons cliniques : ce 
Mrsil là une bonne fortune pour les étudiants laborieux. — Chirurgien, 
M. QuimoT. 

Hôpital CoOHiN. Médecin'. M. Bucquot; visite & 8 heures 4|2; leçons 
de clinique médicale à partir de janvier. ^- Chintrgien : M. A. Desprès ; 
visite à 8 heures l/2. — Il existe à Cochin un beau «ervice dWeouchemsnts 
qui est dirigé par M. Pôlaillon- Malheureusement, l'Administration de 
l'assitance publique en a, jusqu ici, refusé l'entrée aux étudiants en médecine. 
C'est IK une mesure regrettable au point de vue de l'enseignement pratique. 
Il est à souhaiter que cette interdiction soit levée. 

Hôpital de Locrcine, rue do Lourcine, 95. — MMecins, MM. A. Four- 
kibr et Blachez ; — Chirurgien, M. Dlbrueil. Cet hôpital, con- 
sacré spécialement aux femmf*B atteintes de maladies vénériennes, n'est ou- 
vert qu'aux étudiants munis d'une autorisation. Tous les ans M. Alfred 
Fournier y fait un cours très-suivi, pendant- l'été. 

Hôpital du Midi, Boulevard Port-Royal. — Médecins, ^iM. Mauriac 
et SiMONNBT; — Chirurgien, M. Horteloup. 



Asile Sainte- Anne. (Hôpital clinique d'aliéiés), rueFerrus,2. Médecins . 
en chef, MM. P. Lucas et Dagonnbt. — Médecins du bureau d'admission, 
MM. BoucHBREAU et Maonan. 

Hospice de bicêtre (Vieillesse hommes). — Médecin de l'infirmerie : 
M. Paul Constantin. — Médecins aliénistes : MM. Falret, Legrakd du 
Saullb, Berthier." — Chirurgien : M. Lannelonoub, 



- ENSEIGNEMENT MEDICAL UBRE. 

• 

Anatomie. M. le Dr. Laskowskir commencé son cours d'anatomie des- 
criptive et des régions le limdi 20 octobre à midi et demi (amphitbé&tre n^ % 
de l'Ecole pratique) et le continue tous les jours à la môme heure. Ce cours, 
qui comprendra toute Tanatomie descriptive et des principales régions sera 
terminé, à la fin de mars. Toutes le? démonstrations seront faites sur des 
pièces fraîches ou conservées et les éll'vcs seront exercées dans les dissec- 
tions sous la direction du professeur, tous les jours' jusqu'à quatre heures 
(Pavillon VII). —On s'inscrit tous les jours de 4 à 5 heures ; 78, rue 
des Saint-Pères. 

Cours d'anaiomi^. — M. le ciocteor Fobt a commencé un c^rs public 
d'anatomie et de physiôhgie^ le mercredi 15 octobre^ à 8 heures du soir, dans 
Tamphithéftlre n^ 3 de l'Ecole pratique,, et le continue les lundi, mercredi et 
vendredi de chaque semaine à la mémo heure. 

M. Fout a recommencé ses cours particuliers le lundi 20 octobre. Il y 
fait deux /fffo«j par jour, dans l'amphithéâlro de la rue Antoine-Dubois, u°2, 
et dans lamphithéâtre n° de Técolo pratique. Les élèves seront exercés aux 
dissections. — Pour les renseignements et l'inscription de ces cours, 8*a- 
dreaier^ tous les mat'ns, rue Cauroartin, 12. 

Thérapeutique y Chimie, Histoire naturelle médicales» M. le D' Martin- 
D amourette a commencé ses cours le mercredi l**" octobre, à une heure, 
place de l'Ecole de médecine, 17. 

Maladies des voi^s urinnires — M. le docteur Reliquet commencera son 
cours le lundi 10 novembre à sept heures,- dans 1 amphithétâtre n° 2 de 
l'Ecole pratique, et le continuera les mercredis, vendredis et lundis suiVani s 
à la môme heure. 

Maladies des voies urinaires. M. le docteur Mallbz a commencé des con- 
férences thérapeutiques sur les maladies de 1 appareil urinaire, le lundi 
20 octobre, à midi et demi, a sa clinique, rue Christine, n° 1. Il les conti* 
nuera les mercredis, vendredis et lundis suivants, à la m^nie heure. 

Accouchements. — M. le D'* Verrier reprendra son cours d accouche- 
menlset de manœuvres le lundi 13 octobre, à 3 heures, à son amphithéâtre, 
29, rue Monsieur-le -Prince. Leçons tous les jours, les mercredis exceptés. 
Policlinique sans frais supplémentaires. On s'inscrit, 31), rue Monsieur*le- 
Priuce, chez le concierge. '' 

Maladies des yeuT, — MM. Abadie, Desmarres, Fano, Galezov^bki, 
Mbter, Sichel, Wecker, Piechaud. 

Maladies du larynx. — MM. Fauvel, Khisiiader, Mandl. 

Maladies ténériennes. ^- MM. Simonnet, Vj2aiTÉ. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

La Société de Biologie tient ses séances tous les samedis, 15, 
rue de l'Ecole-de -Médecine [École pratique), dans un local qui 
est loin d'être en harmonie avec son importance scientifique. 
Ses travaux embrassent toutes- les branches do la biologie, 
mais plus particulièrement la physiologie expérimentale, 
l'hislologie normale et pathologique, la clinique, la physique 
et la chimie médicales. Les étudiants en médecine, qui ont 
déjà plusieurs années d'études, ont intérêt à suivre les séances 
de cette Société. 

Séance du samedi 49 0^/o^r^.— Pkésidenge deM.Laboulbènb. 

M. HÉNOCQUE vient faire une communication nouvelle sur 
la pénétration dans les cartilages, des substances colorantes, 
pulvérulentes et non dissoutes. Les expériences précédentes 
ont démontré qu'il existait un passage, par où pénétraient 
les substances injectées : il s'agit aujourd'hui de démontrer 
quel peut être ce passage. 

D'après M. Ilénocquo, le cartilage doit être considéré comme 
un tissu interstitiel, lamellaire, très-analogue à celui qui 
constitue la cornée; il serait Jormé- par des faisceaux, entre 
lesquels existeraient des lacunes. Depuis longtemps déjà on a 
décrit des striatious autour des chondroplasies, dang les car- 
tilages de la raie; et des discussions nombreuses se sont 
àufrefois élevées, au sujet dç leurs rapports avec les cellulea. 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



961 



Eq traitant ce cartilage par le chlorure d'or, on peut consta- 
ter une série de vacuoles o\x le sel se dépose, et il se forme 
comme un système de lacunes, communiquant les unes avec 
les autres. 

Des préparations analogues ont été faites avec le cartilage du 
lapin ; les mèm^s résultats ont été oblenus. A un fort grossis- 
sement, on aperçoit des espèces de travées, des colonnes, 
offrant de grandes ressemblances javec celles des tendons ; les 
cellules du cartilage les entourent, ou même se voient dans 
leur épaisseur dès le cinquième mois on les trouve égale- 
ment chez le fœtus ; les choudroplastes, munis de prolonge- 
menls très-grôles, étalés en formes d'étoiles, paraissent s'anas- 
tomoser entre eux. 

En résumé, le cartilage est formé par des lances, entre 
lesquelles se trouvent les cellules ; de telle sorte que tout 
procédé qui pourra écarter ces lames, démontrera l'existence 
de lacunes' et de vacuoles, où s'accumulent les substances 
colorantes. Aux divers moyens que nous venons d'indiquer 
nous pourrons ajouter un procédé tout physiolocrique, et 
dans la prochaine séance je montrerai que l'inflammation, en 
muMipliant les cellules, révèle aussi l'existence de ces lacu- 
nes. 

M. Hatem. Voici des pièces provenant d'une femme morte 
subitement avec une rupture du cœur ; elle était âgée de qua- 
rante ans, et n'avait jamais eu de rhumatismes. Elle nous 
arriva avec un œdème très-prononcé, de la dyspnée, de la 
cyanose.Nous pouvions constater en même temps de la ma- 
tité cardiaque, et un souffle doux au premier temps et à la 
pointe; les urines étaient albumineuses. 

Dès le troisième jour, après son entrée l'amélioration était 
très^sensible : l'état général était bon, lorsque, s'étant assise 
sur son lit, pour causer avec upe malade, elle tomba morte. 

A Tautopsie nous avons trouvé une hypertrophie générale 
du cœur, qui, débarrassé des caillots qu'il contenait, pesait 
645 grammes. La valvule mitrale était épaissie, indurée ; les 
cordages tendineux étaient rétractés. Mais la lésion la plus 
remarquable se trouvait dans l'oreillette gauche. Au niveau do 
la valve postérieure de l'oriflce mitral, la paroi était déchirée ; 
mais la rupture était incomplète, et ne comprenait que l'endo- 
carde et le tissu cellulaire qui le double, dans l'étendue de 6 à 
7 centimètres environ. Les fibres musculaires un peu tiraillées 
n'étaient nullement rompues. Dans le fond de la plaie se 
trouvait du sang coagulé. 

Les morts subites ne sont point rares dans les maladies du 
cœur ; mais si les cas en sont fréquents, les causes que l'on 
invoque sont loin d'être toujours bien prouvées. Aussi puis-je 
hasarder une hypothèse. On sait qu'au niveau du poiul où exis* 
tait la rupture, les ûbres nerveuses et les ganglions sont nom- 
breux : ne pourrait-on pas admettre un arrêt subit du cœur, 
provoqué par le retentissement dû à la rupture de ces filets et 
de ces ganglions? Je risquerai encore une seconde hypothèse 
sur la cause, non plus de la mort subite, mais de la rupture 
de la paroi auriculaire. J'ai traité ma malade par l'emploi de la 
digitale; ne se pourrait-il pas que ce médicament ait amené, 
grâce à l'hypertrophie du cœur, une tension telle, qu'un point 
moins résistant des parois de l'organe ait cédé eu produisant 
une rupture incomplète? Dans l'hypothèse que je viens d'é^ 
mettre il serait bon, lorsque Thyperlrophie du cœur est consi- 
dérable, de surveiller l'emploi de la digitale. Il ne faudrait 
l'administrer que lorsque la tension du sang est basse, c« 
dont on peut se rendre compte par la quantité d'urine excré- 
tée. Ne sait-on pas que chez les malades surmenés, le repos 
au lit suffit parfois pour donner à la circulation une plus 
grande acti vite 1 

M. PoNCET.^ Je viens d'étudier, au laboratoire du<:!oUége de 
France, les décollements de la rétine. Je propose d'admettre 
quatre degrés de décollements. Dans un premier degré, il 
n'existe pas de déformation, et le décollement est produit par 
une très-légère couche de liquide, interposée entre la rétine et 
la choroïde. J'ai pu étudier cette première variété, inconnue 
jusqu'à présent, grâce à la coagulation du liquide par le réac- 
tif de Mûller. Le deuxième degré est caractérisé par un plis- 
sement de la rétine. Dans le troisième degré, le liquide a 
ôcftrté l'une de l'autre, la choroïde et la rétine, de teUe sorte 



que cette dernière, refoulée en avant, prend 1« forme «l'une 
cupule. Enfin, dans un quatrième degré, le liquide infiltré It 
choroïde elle-même. 

M. Chatin fils, expose le résultat de ses études sur les 
glandes anales des mustélidées. 

M. Râbuteau. Je voudrais revenir sur la communication de 
M. Hayem. Ou sait que la digitale produit la tension san- 
guine, invoquée par M. Hayem, en agissant sur les fibres 
lisses des vaisseaux. Les fibres lisses se contractent, et le sang 
s'accumule au devant de cet obstacle. Aussi est-il faoile de 
comprendre qu'a dose médicamenteuse, la digitald* amène la 
tension du sang, et par conséquent une excrétion plus 
f:rande de l'urine ; tan'dis qu'à dose toxique, elle produira 
Tanurte. En effet, Texcilation de la tunique moyenne des ar- 
tères est trop forte, sa contraction trop énergique.; et le sang 
n'arrive aux reins qu'en trop petite quantité. «Ces faits sont 
connus ; mais un point qui me parait nouveau, est le suivant. 
J'ai empoisonné un chien par des doses faibles, mais souvent 
répétées, de poudre de digitale. Je l'ai sacrifié au bout de trpis 
semaines, et j'ai trouvé un commencement de dégénérescence 
graisseuse des fibres musculaires de cet organe. Je n'ai pu 
encore répéter Texpérience, mais j'appelle sur ce point l'atteui' 
tion des physiologistes et des cliniciens. Peut-être Tasystolie 
provient-elle dans certains cas de l'emploi exagéré de la digit 
taie. 

M. GarvilIiB. Je iaraî de nombreuses réserves sur les théo- 
ries émises, par U. Râbuteau. Dans ses leçons, M. Yulpiàn 
nous a bien souvent répété que beaucoup de questions rela-* 
tives à la digitale, étaient encore fort obscures; et qu'à ce 
sujet toute afTirmation serait téméraire. Je ne crois pas que 
M. Râbuteau puisse citer une expérience, une seule, à l'appui 
de, la théorie qui explique la tension sanguine plus grande, 
par la contraction des fibres musculaires artérielles. 

M. Hayeh. Je me joins à M. Garville, pour trouver trop 
afTirmatives les paroles de M. Râbuteau. On a voulu étudier 
rinfluence de la digitale sur les fibres lisses de la grenouille. 
Leur contraction a été constatée; mais que peut-on en induire? 
Ne voit-on pas que le moindre attoucbemenl, la moindre irri- 
tation, le seul contact de l'air, suffit pour amener le rétrécis- 
sement du calibre des vaisseaux? Jusqu'à présent les diffi- 
cultés expérimentales ont été insurmontables : il en est da 
mémo en clinique, et les faits observés sont trop complexes 
pour qu'on puisse les analyser. 

Je n'ajouterai qu'un mot sur le « fait nouveau • que M. Râ- 
buteau signale. Il a trouvé sur un chien empoisonné par la 
digitale, un commencement de dégénérescence graisseuse des 
fibres du cœur. Mais M. Râbuteau n'ignore certainement pas 
qu'il est exceptionnel de rencontrer, dans le cœur des chiens, 
des fibres musculaires sans granulations graisseuses. Aussi 
doit-on faire de grandes réserves, etn'afSrmer que lorsque la 
dégénérescence est des plus prononcées. P. Rsclus. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 

Les séances de l'Académie de médecine ont lieu tous les 
mardis à 3 heures, 39, rue des Saints*Pères. 

Séance du2S octobre, — Présidbngb db M. Dbpaul. 

L'académie a reçu plusieurs correspondances à propos du 
choléra. M. Latapie (de Lourdes) pense que le choléra est un 
poison qui passe dans le corps par les voies digestives, s'y dé- 
veloppe, et en est rejeté avec les matières fécales, qui conser- 
vent des propriétés toxiques que l'on pourrait détruire en les 
plongeant dans l'eau bouillante. — M. Danet transmet l'obser- 
vation o'un cas de choléra arrivé à la période algide qui fut guéri 
par l'administration d une potion contenant 2 gr. d'hydrate de 
chloral(?). 

M. Delpech. L'épidémie cholérique après quelques oscilla- 
tions a subi une décroissance marquée. Du 2t au 27 octobre 
inclusivement il n y a eu que 27 décès, au lieu de 67 qui 
avaient iih constatés dans la période précédente. Il est entré 
24 cas dans les hôpitaux civils au lieu de 45, il y a eu 7 cas 
intérieurs et 13 décès, en ville 13 décès également et uu-dans 
les hôpitaux militaires. 

M. Djlvaimb répond à quelques objectiens selon IbI maljfen^ 

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252 



LE PROGRES MEDICAL 



dées et* énoncées par M. Colin dans son travail sur les matières 
putrides et sur les septicémies. Il combat surtout le reproche 
qu'on lui a adressé de Ai'avoir pas fait un nombre suffisant 
d'expériences et d'avoir employé de mauvais procédés. 

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion sur le cho- 
léra et les diarrhées cholériques, 

M. Chauffard est partisan de la doctrine de la conférence 
sanitaire de dmstantinople, soutenue récemment par M. Fau- 
vel. Cette doctrine n'a pas été attaquée et n'est pas à défendre. 
M, Jules Guérin, en effet, au lieu de la combattre, lui a opposé 
des conceptions' dogmatiques, mais les faits d'importations 
sont nombreux, évidents, parlent eux-mêmes et refoulent bien 
loin la théorie de la spontanéité. 

La plupart des auteurs admettent que, produits par des 
causes différentes, le choléra épidémîque et le choléra spora- 
dique ont une similitude complète dan.*^ leurs symptômes et 
dans leur marche Tel n'est pas l'avis de l'orateur et quand les 
symptômes seraient les mêmes, esUce une raison pour dire 
que la maladie est la môme? Que de causes diverses produisent 
les névralgies et pourtant le symptôme affectif est toujours le 
même. L'identité des deux choléras a été surtout affirmée à 
cause delà similitude qu'ils présentent dans la période algide, 
or précisément cela à peu d'importance puisque l'algidilé^ 
cyanique se montre dans toutes les maladies intestinales) 
quelle que soit leur nature, qui prennent une marche rapide. 
N'a-t-on pas, en effet, des choléras stibiés, des choléras her- 
niaires, des choléras de fièvres intermittentes, etc., etc., dans 
tous ces cas la période algide est la môme. En revanche, la 
période prodomique et la période de réaction sont tout-à-fait 
dissemblables. Dans le choléra sporadique, la diarrhée est 
toujours produite par des circonstances individuelles, sou- 
vent provoquées et faciles à constater, le froid, les excès de 
boissons, etc., etc.^ dans le choléra épidémique rien de pareil. 
Souvent, il est vrai, les excès appellent le mal, mais souvent 
aussi la diarrhée vient sans cause, brusquement, précède de 
peu de temps les symptômes graves ; sou veht aussi elle n'existe 
pas et la maladie éclate de suite dans toute son intensité. 

La période de réaction dans le choléra sporadique est facile, 
modérée, les sueurs peu abondantes, le som'meil réparateur, 
enfin comparable en tout à celle qui suitun accès de' fièvre 
intermittente. Dans le choléra épidémique, ellç est longue, 
compliquée, oscillanie, congestive, souvent eUe prend des 
caractères typhiques et d'adynamie profonde, d'autres fois au 
lieu d'une mortelle inertie, elle se complique de délire, con- 
vulsions, ataxie, éruptions cutanées, les vomissements repa- 
raissent et le malade meurt. Jamais on ne remarque ces phé- 
nomènes dans la période de réaction du choléra sporadique. 

L'identité n'existe donc pas entre les deux maladies. Il n'est 
pas non plus possible de comparer les diarrhées qui précèdent 
le choléra sporadique à celles qui précèdent le choléra épidé- 
mique, ces dernières sont toxiques, contagieuses, les autres 
ne le sont pas. Enfin le traitement vient souvent et facilement 
à bout des premières, tandis que, le plus souvent et il est im- 
puissant contre les secondes. 

M. J. GuéRiN. n'avait pas répondu à M. Fauvel, ne trouvant 
pas son argumentation sérieuse. Mais celle de M. Chauffard 
ayant été des plus courtoises, il lui répondra quand reviendra 
son toiur de parole. G. B. 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Cette société, l'une des plus anciennes de Paris tient ses 
séances tous les vendredis à 3 heures à l'école pratique, dans 
une salle placée au-dessus du musée Dupuyiren. C'est là que 
sont communiqués tous les cas intéressants observés dans les 
hôpitaux et que sont apportées toutes les pièces d'anatomie 
pathologique qui offrent des particularités. 

Séance du \^ juillet. — Présidence de M. Chargot. 

Voici la liste des autres communications, faites dans cette séance : 
Tumeurs cancéreuses multiples des os et des viscères ; fractures spontanées 
du col du fémur et d'une côte, par Porak ; — Symptômes de péritj/phliie 
chronique; phlegmon péri-utérin ouvert simultanément à l'extérieur, dans 
le cœcum et la vessie^ etc., par Darat; — Cachexie et mal de misère ; éry- 
thèmedes mws analogue à celui de la pellagre, tuberculose, par LiouviUe; 



— Tumeurs ganglionnaires multiples développées sans altération de la santé 
appréciable ; état caséeux et fibreux des tiuneurs, par Terrillon. 

S^S. Sur des altérations des os, d'apparence stjruinease, 
observées chez an enfant tubercideux d'un an, par M. J. Par* 

ROT, médecin des hôpitaux. 

Un garçon âgé d'un an, est admis à Tinfirmerie de l'hospice 
des Enfants Assistés le 1°^ juillet 1873. — Il est très-chétif et 
porte de nombreuses marques de scrofule. Ce sont ; 1® Sur la 
joue gauche une pL'^que violacée, avec des lignes blanches ci- 
catricielles, et plusieurs petits pertuis, d*où s'échappe une ma- 
tière séro -purulente. 2® à la main droite, au niveau du second 
métacarpien et des deux dernières phalanges du médius, une 
tuméfaction très-dure et profonde, en ce point, la peau est 
gonflée, violacée, ulcérée, et par un trajet fistuleux,on arrive 
jusqu'aux os altérés. 3° à la face dorsale du pied gquche une 
lésion semblable. De l'ioduredepotassivim est prescrit à la dose 
de 25 centig. par jour. 

Le 13. On trouve sur les fesses au voisinage de l'anus, de 
petites plaques rouges, légèrement saillante's. 

La mort a lieu le 15, après des convulsions qui avaient duré 
pendant une heure. — Depuis trois jours l'enfant mangeait 
beaucoup moins que de coutume. 

AuTOPStE faite 9 h. après la mort. — Dans les ûbutl poumons, 
dans les ganglions des bronches, de la trachée et dans coux 
du cou, on trouve des granulations grises, et des noyaux caséo- 
plâtreux; sur la muqueuse intestinale, quelques ulcérations 
tuberculeuses. 

^\XT \q frontal gauche, au-dessus du bord orbi taire, un x>eu 
en dehors, on voit une rainure de 2 cent, de long sur 3 mill. 
de large et 2 de profondeur. Autour d'elle l'os est injecté, plus 
mou et plus poreux que sur les parties saines. EUe est rem- 
plie par un tissu assez résistant et que par la traction on en- 
lève en une seule masse cylîndroïde. 

A la» périphérie ce tissu a une teinte ambrée il est un peu 
transparent et d'aspect fibroïde. Ses parties centrales sont 
caséeuses. — Un examen rapide pratiqué sur des fragments 
détachés avec des ciseaux courbes fait voir, des amas de cel- 
lules et de noyaux en prolifération, circonscrits par des fais- 
ceaux de tissu fibreux. 

Le cubitus gauche est fusiforme et très tuméfié à son tiers 
moyen, sur une hauteur de 3 cent, environ, le périoste y est 
épaissi et sa paroi, flexible y est criblée d'orifices, dont l'un 
a 4 millim. de diamètre. —Une coupe laite suivant l'axe dia- 
physaire, montre qu'au niveau de la partie tuméfiée, le qanal 
médullaire 'considérablement élargi, est rempli par une matière 
semblable à celle trouvée dans la rainure du frontal, et munie 
de prolongements, qui pénètrent le tissu osseux très-raréfié et 
que nous avons vus apparaître par les orifices signalés à la 
périphérie. 

Le cubitus droit présente la môme lésion que le précédent, 
mais dans sa moitié inférieure, oii il a subi une augmentation 
de diamètre très-considérable II a en efl'et 1 i millim. tandis que 
l'os du côté gauche n'en a que b. 

Le 3""° înétatarsien du côté gauche est lésé comme les deux 
os dont il vient d'être parlé, mais d'une manière beaucoup plus 
prononcée. Eh avant et en haut il a subi sur toute sa largeur 
une perte de substance assez irrégulière, d'un cent, de long 
environ. La' cavité produite de la sorte, est remplie par un > 
tissu fibroïde floconneux et par une matière ressemblant à 
du pus caséeux coloré par le sang. 

A la main droite le 2® métacorpien et la !• phalange sont 
altérés comme le troisième métatarsien. 

Le tissu osseux y est rugueux et jaunâtre ; le périoste très- 
adhérent. 

La masse caséeuse que Ton trouve dans ces divers os est 
assez tenace. 

Il s'y trouve une sorte de charpente fibreuse, et en certains 
points de petites esquilles. 

Ces séquestres ne présentent, à aucun degré les altérations 
de la carie. 

La substance molle, de couleur jaunâtre, est constiluée par 
de la graisse et des débris de cellules et de noyaux. 

Le tissu fibroïde* d'apparence gélatinifoppQ^q^ç^toure les 
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LE PROGRES MEDICAL 



253 



amas caséeux. en lesquels il dégénôre, est assez variable, 
suiv amies poiiiis où on rexamine. Nous avons déjà clit par 
quels éléments il nuusa paru conslilué sur îe cylindre contenu 
dans la rigole du frouLdl, — Sur les cubitus, il présente 
d'autres éléments. 

Ce sont : 1° des myéloplaxes, qui ont parfois des dimensions 
considérables, et qui^ par leur abondance en certains points, 
semblent constituer la masse' du néoplasme. 2® Des corps fusi- 
formes très volumineux et très allongés, munis le plus souvent 
dun noyau ovalaire, avec un nucléole, qui rappelle celui des 
myéloplaxes, ces corps prédominent dans. quelques régions. 
Leurs dimensions sont d autant plus considérables, qu'on les . 
examine plus près des parties en voie de régression caséeuse. 
Enfin, sur des coupes faites avec des ciseaux courbes, on voit 
dans le tissu gèlaliniformo, circonscrits par des faisceaux 
.fibreux à noyaux apparents ou par des amas de corps fusiformes, 
des surfaces arrondies, obscures, formées par une fine poussière 
granuleuse ou granulo-graisseuse qui masque des amas consi- 
dérables depelites.cellulessphéroïdales à noyaux volumineux. 

Gomme on le voit, il s'agit au point de vue clinique; do 
lésions scrofuleuses des os et de la peau chez un enfant tuber- 
culeux. 

La lésion osseuse, morphologiquement doit être rapportée à 
ce que les auteurs anciens et Boyer, décrivaient sous la déno- 
mination de spina-ventosa. 

Histologiquement, 11 est très malaisé de qualifier la lésion ; 
oer, suivant la région que l'on considère, Ton pourrait croire 
que Ton a affaire, soit à un tissu à myéloplaxes, et telle a été 
notre première impression, que d'ailleurs nous avons dû mo- 
difier après un examen plus complet ; soit à des granulations 
tuberculeuses, soit à de petites productions gommeuses. — 
Et nous confessons avoir pour cette dernière hypothèse une 
certaine tendance, nous rappelant l'aspect que présentent chez 
les très jeunes enfants atteint de syphilis héréditaire, certaines 
dégénéralions gela tini formes du tissu spongieux îles os longs. 

Mais il est difficile de se prononcer avant d'avoir étudié les 
altérations des os sur des coupes faites après macérations dans 
des réactifs appropriés. Et si nous avons prématurément com- 
muniqué ces détails, c'est que nc«is ne voulions pas laisser 
s'altérer des pièces que nous rencontrons très -rarement chez 
des enfants de Tâge de notre petit malade ; et que nous tenions 
à signaler cette abondante production de myéloplaxes, qui a 
particulièrement appelé notre attention. 

M. CoRNir.. Les lésions que vient de décrire M. Parrot s'ob- 
servent également chez l'adulte dans les os des mains et des 
pieds surtout au niveau des phalanges ; elles sont tout à fait 
comparables. On peut les considérer comme étant le fait d'une 
ostéite fongueuse commune aux adultes et aux jeunes sujets, 
il se fait des végétations intra-médullaires qui ne tardent pas 
ù perforer l'os ensuivant les canalicules de Havers, et qui se 
terminent par la formation de trajets fistuleux. 

Ce que la pièce de M. Parrot présente de peu ordinaire, c'est 
la présence des foyers caséeux circonscrits dans l'intérieur de 
la substance osseuse. C'est là, je crois, la conséquence de la 
structure du tissu osseux dans le très-jeune âge. Les myélo- 
plaxes y sont fort abondants, et ils subissent une prolifération 
active toutes les fois qu'ils' sont l'objet d'une irritation chro- 
nique : une inflammation aiguë au contraire donne lieu à une 
formation de cellules embryocmaires plus petites,à ce qu'on a 
appelé des myélocytes. Le développement des myéloplaxes in- 
diqpie donc simplement une ostéite fongueuse à marche 
subaiguë. 

Une seconde différence avec rostéite des adultes, c'estTexis- 
tence d'un foyer unique, tandis que chez les adultes rinflam- 
mation se diffuse, et s'accompagne de nécrose des trabécules 
osseuses, qui s'éliminent avec le pus. Ici, on ne trouve point 
de nécrose, parce que les trabécules osseuses à cet âge se ré- 
sorbent rapidement et dans leur totalité. 

M. Parrot. S il s'agissait d'une lésion inflammatoire, on ne 
trouverait pas exclusivement des myéloplaxes ; or, l'examen 
des différentes pièces n'a jano^ donné d'autre résultat, et sur 



certains points on reconnaît manifestement que ce sont ces 
éléments qui subissent directement la, dégénérescence grais- 
seuse ; il n'y a pas de globules de pus. Je persiste donc à voir 
là des tumeurs spéciales non inflammatoires. 

M. CoRNiL. Un examen ultérieur, après durcissement des 
pièces, sera nécessaire, mais je crois que les arguments que je 
viens de présenter à l'appui de la nature ■ inflammatoire des 
lésions gardent leur valeur. 



— rv«VfNirt/VI>'>- 



AcADÉuiB BBS 8CIENQEB [\ rinstltut), qual Qonti. Séances le lundi de. 
3 à 5 heures. 

SociÉTâ' MÉDICALE DES HOPITAUX, Tuo de l'Abboye, 3. Séances le 2° et le 4* 
vendredi de chaque mois, à 3 heures et demie. 

SociÉTâ DE cniRUFiOiB, rue de l'Abbaye, 3. Tous les mercredis à 
3 heures et demie. 

SociBTé MÉDico- PSYCHOLOGIQUE, à la Facullé. Ledetnier lundi de chaque 
mois, à 4 heures. 

Société de médecine légale, à la Faculté. Le 2° lundi de chaque nois, 
à 3 heures et demie. 

Société d'anturopoloqib, rue de rAbbaye, 3. Séances le 1^' et le 3® 
jeudi de chaque mois. 



i**>i* ^N, j , 1^ a,<— 



CORRESPONDANCE 

L« Choléra à Ca^n 

Caen, le 25 octobre 1873. 

Notre ville a été douloureusement éprouvée par le cho- 
léra. Le premier cas fut constaté le 17 août. L'épidémie sévit 
avec assez de rigueur dans les premiers jours de septembre» 
mais ce. fut surtout vers la fin de ce mois, que le Ûéau com- 
mença à atteindre la plus grande intensité. Une panique 
aflreuse s'empara des esprits et nos campagnes où quelques 
cas isolés s'étaient montrés (excepté à Garcelle et à Ifs où le 
cas ava:eal été assez nombreux et répétés) étaient affolées. 
Nos marchés devinrent déserts et je suis sûr que notre popu- 
lation urbaine diminua de 6 à 7,000 personnes. 

Du X"^^ au 20 octobre le nombre des décès atteignit 20 en 
moyenne chaque jour. Nous avons eu Tavant dernière se- 
maiae 119 décès ... L'épidémie a envahi à peu près tous nos 
quartiers, mais, à de rares exceptions près, n'a atteint que les 
gens pauvres, malingres, adonnés à Tivrognerie, les vieil- 
lards, les enfants et surtout le^ peureux, et je suis convaincu 
qud si on analysait tous les cas on n'en trouverait pas 
beaucoup en dehors de ces diverses catégories. 
*La mortalité, en comprenant les cas légers, a été de 60 
pour 100. 

Le caractère de l'épidémie était assez singuUer. L'apparition 
des symptômes cholériques était presque toujomrs- précédée de 
diarrhées, suite d'excè.s. de frayeur, de simple indigestion, 
voire môme d/abus des liqueurs an ti- cholériques. Alors quel- 
ques-uns des symptômes ordinaires api^araî^saient. mais bien 
rarement le tableau était complet. Les selles et les vomisse* 
meuts étaient le plus souvent verdâtres avec ou sans grains 
riziformes. Souvent encore les crampes dominaient la scène 
avec des déjections bi.leuses. 

Assez rarement les urines étaient totalement suspendues. 
La voix restait la plupart du temps nette et claire. Le faciès^ 
les sueurs froides et une soif ardente étaient le plus souvent 
les seuls indices frappants du désordre. Beaucoup de malades 
sont morts très-rapidement, en 6, 8 et 10 heures malgré Tab- 
sence de la plupart des symptômes cholériques. Ghoâe assez 
curieuse ! les vrais cholériques, du moins ceux que j'ai soi- 
gnés, avaient plus de tendance à résister que ceux chez lesquels 
la plupart des symptômes manquaient. Ceux-ci mouraient 
plus vile. Les autres, au contraire, voyaient les vomissemeuts 
puis la diarrhée cesser ; mais quelques crampes persistaient, 
la. réaction se faisait mal et les congestions cérébrales, suite 
ou non d'urémie, les enlevaient après 3, 4 ou 8 jours de lutte. 

Le personnel médical a eu beaucoup à souffrir du fléau. Cinq 
médecins mons depruis un an avaient éclairci nos rangs. Six 
de nos collègues, épuisés parla fatigue, ou atteints par le fléau, 
ont dû se retirer à la campagne. L'un de nous, du !«' au 20 
octobre, n'a pas tait moins de 578yisites. 



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254 



LE PROGRES MEDICAL 



Depuis huit jours nous sommes plus tranquilles: cependant 
6n compte encore cette semaine 79 décès. Il est vrai qu'une 
coupable im»tUntiou a donné lieu à une recrudescence du mal. 
On ignorait sans doute l'intensité réelle de notre épidémie ; 
on ne paraissait pas se douter de l'influenre pernicieuse do 
la constitution médicale actuelle dans noire ville: on nous 
a envoyé deux bataillons de dépôt qui, dès leur arrivée ces 
jours-ci, ont payé leur tribut, d'aulant plus qu'habitués à 
boire du vin nos nouveaux soldats sont tombés sur notre 
cidre. En revanche, noire 20« chasseurs est dirigé sur Dieppe 
et notre 51« sur Amiens. Or, on m'a dit aujourd'hui que le 
choléra venait de se déclarer à Amiens 1 C'est à véfifier. . . 

Bref, mercredi? décès, jeudi H, vendredi 8, samedi 13, di- 
manche 5, lundi 12. 

Un autre fait intéressant à signaler. Un navire est parti de 
Caen pour Christiania. Depuis le choléra est en Norwège : ce- 
pendant ce navire avait dû y subir la quarantaine. 

En résumé) l'épidémie parait décroître assez rapidement. 
Espérons qua nous sommes à la fin de nos souffrances et de 
nos malheurs ! D'. Fayel. 



-i*-^rsrv«vux*o-. 



BIBLIOGRAPHIE 

Etoile mar rÂnglAme almple sons-Mitané clrronsorlt suivi de 
quelques remarques sur led angiômea circonscrits do l'orbite, par le 
D*" MoNOD, ancien interne lauréat des hôpilaiyt.— Br. in- 8° de 84 pages*. 
— J-^. Baillièrt, 1878. ** 

Ce travail a pourpoint de départ rol)servaUon d'une variété 
pea commune d*angi6nle sous-cutané, sur laquelle Tattcntion 
des chirurgiens n'avait pas été jusqu'ici attirée d'une manière 
fpéoiale. Voici le fait en peu de mots : tumeur sous-cutanée, 
sana altération de la peau, ohscurément lobulée, d'une résis- 
tance élastique, mobile dans tous les sens, offrant la plupart 
des caractères ordinairement assignés aux lipomes ou aux 
ôbto^llpomes. ne présentant aucun de ceux qui révèlent d'or- 
dinaire la présence d'une tumeur érectile^ a l'examen histo- 
logique, productioA évidemment vasculaire> essentiellement 
constituée par des capillaires dilatés, véritable tumeur érectile, 
par conséquent ou plutôt, —* suivant l'appellation aujourd'hui 
ea usage et qui, ici, mieux que jamais, trouve son applleetion, 
<-^ véritable angiome. Il s'agissait d'un angiome simple déve- 
loppé dans le tissu oellulo-adipeux sous-cutané et aux dépens 
des ëlétaents de ce tissu. 

L'auteur définit d'abord le mot angiOme, et s'occupe de la 
classification de celte espèce de tumeurs. Il accepte la classi- 
fication proposée par Vlrchow et admise par tJoruilet Ranvlèr, 
et par conséquent distingue deux espèces d'angiomes; les an- 
giomes simples, ou tumeurs constituées par des vaisseaux de 
nouvelle formation, semblables aux vaisseaux normaux, aux 
artères, aux veines et aux capillaires ; les angiomes cavenutix, 
dAns lesquels le sang circule dans un système lacunaire, analo- 
gue au système caverneux desorganes érectJles.Il n'en reste pas 
moins que, dans l'une ou dans l'autre variété, les rapports 
plus intimes de la tumeur, soit avec les artères, soit avec les 
veines, permettront souvent de distinguer des formes arté- 
rielles ou veineuses. 

Le type de l'angiome simple est le nœvus vasculalre cutané; 
les angiomes profonds paraissent ôlre plus souvent caverneux. 
Bntre ced deux extrêmes se placent les angiomes du tissu 
cellulaire sous^cutané, sur lesquels l'auteur attire l'attention, 
qui peuvent être simples ou caverneux. Ces derniers sont les 
plus fréquents et les auteurs en ont donné de bonnes des- 
criptions. C'est pourquoi M. Monod s'arrête seulement à l'étude 
de Vançiâme simple sous cutané eirconscrii dont il a observé un 
exemple que nous avons résumé précédemment. 

L'anatomie pathologique est exposée avec le plus grand 
ebln; inutile de dire que le microscope a ici le rôle prépondé- 
tant. L'auteur relate l'analyse détaillée du fait qu'il a observé. 
Il s'agissait d'une tumeur, grosse comme une amande, si lue 
à la partie antérieure de Tavaul-bras ne se confondant en au- 
cun point avec la peau t|ue la tumeur recouvrait. Après Tex- 
tirpation, qui fut assez facile, on examina la tumeur qui^ en 
somme, présentait à l'œil nu un ensemble de caractères tetiant 
à la fols du Up6me, au ibrom# et de r«Dgi4i&e, maie dont 



auaun n'était assez accentué pour qu'il fût possible de la ran- 
ger dans l'une ou l'autre de ces variétés. L*examen micros- 
copique devenait nécessaire pour en préciser la nature, et ce 
fut lui qui en démontra la nature vasculalre. 

Avant de se livrer à l'étude clinique de l'angîôme simple 
sous'Cutané circonscrit, M. Monod relate quatre observations 
dont la première lui est personnelle et dont les trois autres 
sont dues à Weber, Lucke, S. Duplay ; c'est avec ces faits 
qu'il trace les symptômes et le diagnostic. Ces angiomes se 
pr(^sontent en général sous forme de tumeurs bien limitées, 
d'un volume moyeny ne dépassant ordinairement pas celui 
d'une grosse noix, sans adhérence intime avec les parties en- 
virouiiaules, superffcielles ou profondes; la peau, à leur ni- 
veau, ne prés ?nte aucune altération, ou seulement une colo- 
ration blouâtré qui ne paraît autre que celle de la tumeur 
sous-jacente, aperçue par transparence. Au toucher, leur con- 
sistance est variable, ordinairement un peu résistante et élas- 
tique, plutôt molle que dure cependant, jamais fluctuante, le 
plus souvent elles sont légèrement lobulées à leur surface et 
donnent au doigt une sensation qui rappelle celle du lipome. 
Aussi le diagnostic en est-il très-délicat, et souvent devrà-(r-on 
rester dans le doute. 

Ces tumeurs ont pen de tendance à envahir leê: parties Voi- 
sines, aussi le pronostic est-il relativement bénin. D'ailleurs 
elles peuvent être eçlevées sans trop de difficulté, et l'abla- 
tion avec le bistouri leur convient parfaitement. Dans un ap- 
pendice, l'auteur relate sept observatioae d'aagiô me del'cf- 
bUe assez nettement circonscrits, et permettant une ablation 
assez facile et sans danger. Doux planches exécutées avec le 
plus grand soin terminent ce mémoire intéressant et très-bien 
présenté. O. Pbltibr. 

Elémente d'hygiène rellgleane et seienllilqtie, par L. Alliot. 
— J. B. BallUère, 1871. 

« Par curieuse leçon et méditation fréquente, rompre l'os » 
pour qu'un autre, qui n'a cure de mes veilles, puisse, bien à 
son aise, « sugcer la subslantiâcque mouelle, » voilà mon lot! 
A mon grand dam, la première partie seule est parue des jfW- 
ments d'hygiène religieuse et scie ntifique et t en icelle trouve- 
» rez doctrine plus absconcc, laquelle vous révélera de très 
• hauUz sacrements et m/stères horrificques, tant en ce qui 
» concerne nostre religion, que aussi l'état politicq et vie 
œconomicque. » N'en rien dire serait péché, puisqu'il ne faut 
mettre la lumière sous le boisseau; mais, Seigneur 1 que l'os 
est dur ! Ëntamons*le pourtant. 

a L'hygiène, c'est tout, c'est Dieu! » — Qu'après cela on ne 
me parle plus de ces définitions défectueuses qui prétendent 
qu'elle a pour but, entre autres, d'assurer l'exercice régu lier 
de la génération, « habitude vicieuse, suicide partiel, fonction 
qu'il faut anéantir, » — L hygiène a pour but de rapprocher " 
rhomme le plus possible de la perfection primitive d'Adam, 
de le faire ressembler à Dieu, La connaissance de Dieu est 
donc la seule réellement utile, celle de l'homme n'étant pas 
cependant à négliger. 

Dieu existe; eeux qui le nient n'y pensent jamais, parce 
qu'ils ne le connaissent pas, que la science les entraîne vers 
d'autres connaissonces ; or, la science, à qui nous devons d^à 
le plébiscite de 1870 et la guerre* amènera fatalement un cata« 
clysme, probablement la fin du monde, prédite par l'Écriture j 
sainte.Déjà, en 1853, Vâ^ne de la terre avait annoncé à V. Hen- ' 
nequin qu'on allait la supprimer du tourbillon si elle n'avait 
obtenu un sursis dont elle profita pour diriger vers Y. Henne- 
quin et sa femme Octavie un cordon aromal permanent. Le 
sursis a sans doute été mal employé, car M. AlHot prévoit que 
d'ici vingt ans la république européenne et l'empire moscovite 
engageront une guerre atroce. —«Et le mouvement de décom- 
position des victimes et des matières incendiées augmentera 
l'intensité du courant décomposant ou centrifuge de la terre 
à ce point que la volatilisation de ce globe terminera la lutte. • 
Sauvons le genre humain ! et pour cela revenons à Dieu. 

Dieu, dit-on, est un être incorporel ; comment l'homme pour* 
raiuil lut ressembler? Nonl Dieu est la matière divine, vola- 
tilisée, distillée, jusqu'au sublime^ jusqu'à l'infini. -^ La guetire 
dont 11 noua menaoe; n'eu déplaise à Mi AUtot» aura doMee 



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LE PROGBES MEDICAL 



255 



boa effet de nous faire ressembler à Dieu ; ce sera le moyen 
hygiénique par excellence. — Dieu est éternel, car il ne peut 
se suicider. Et s'il se supprimait lui-môme, le vide absolu se 
produirait dans l'espace infini; ce vide posséderait une force 
attractive infinie qui s'exercerait sur la matière divine, la re- 
placerait dans son domaine. Dieu renaitrait malgré lui, donc 
il existera toujours. 

Il est unique, car il est une vapeur toujours en mouvement, 
et slly avait deux Dieux, le frottement continuel, inévitable 
userait, détruirait, absorberait l'un des deux.— Peut-être tous 
les deux, M. Alliot ; et le vide se ferait. 

Dieu est infiniment pur, car il est la morale, qui est le seul 
corps chimique simple qui puisse exister. Cette morale, ce Dieu 
est un alcool, un esprit infiniment pur, ardent, absolu, puisque 
c'est la matière distillée et rectifiée à Tinfini. Cette distillation 
se fait par une série d'alambics dont le premier est constitué 
par le soleil et la terre : le centre de la terre est le fourneau, 
l'ecorce terrestre la cucurbite, la terre et ce qu'elle supporte 
la matière à distiller, l'espace entre le soleil et la terre le réfri- 
gèrent, le soleil le récipient, puis le soleil et une étoile for- 
ment un autre alambic et ainsi de suite jusqu'à Dieu, le réci- 
pient suprême. 

Mais le soleil n'est pas seulement un alambic, c'est auss^ uu 
curé. Chaque planète représentant un père de famille dont, 
ses satellites sont les enfants, le système solaire représente une 
paroisse. Le rang de l'étoile fixe autour de laquelle tourne notre 
soleil peut être assimilé à celui d'un évoque. L'astre plus grand 
autour duquel tourne celle-ci est l'archevêque, etc. Finale- 
ment tout tourne autour de l'être suprême représenté sur la 
terre par le Pape.— Et.voilà quelle est l'organisation de l'uni- 
vers que le Christ et Saint-Pierre, ou leurs successeurs qui 
la connaissaient, oni prise pour modèle de leur Église. 

Quant à la forme de Dieu, c'est une ^immense région sphé- 
roldale, absolument dépourvue d'atomes matériels et prolon- 
gée par les pores et espaces, qui forment le système nerveux 
de l'univers Autour de cette région sont les espaces célestes, 
remplis et constitués par TËsprit-Saint, ou fluide électrique, 
eu mouvement (Une figure donne une image très-nette de la 
chose.) 

Comme Dieu, l'homme est une vapeur, un espriU une âme, 
une morale, notre globe n'en est que l'accessoire. Il a él^créé 
par un courant de morale pure, parti du soleil universel, et 
qui, en s'épanouissant, forma le corps de l'homme et le globe 
terrestre. 

Ce n'est pas tout, mais cela doit suffire à donner envie de 
lire les Éléments d'hygiène; il faut bien laisser quelque petit 
morceau d'os intact. Et maintenant irai-je m'aventurer à donner 
mou opinion sur les idéeg de M. Alliot. Point ne suis si témé- 
raire, ftt à moi n'appartient de juger là-dessus, mais t j'en fis 
» consulter la matière à messieurs les clercs, et pour réso- 
» lution conclurent en Frisesomorum qu'il n'est tel que fau- 
» cher Tuté en cause bien garnie de papier et d'encre, de 
ù plumes et gauiuet de Lyon sur le Rosne, tarabin tarebas : 
> car incontinent que vn harnoys sent les aulx, la rouille lui 
» mangeue le foye, et puis l'on ne faict que rebecquer torty 
» colli fleurelaut le dormir d'près disner, et voylà qui faict le 
» sel tant cher. » Jean db Falaise. 



NOUVELLES 

Mortalité à1>ap.is. — (1,851,792 hab.). Pendant la semaine finissant 
le 24 octobre, on a constaté 81 S décès, styoir: Rougeole, 14;— scarlatine,!; 
— fièvre typhoïde, 4t ; — érysipèle, 4 ; — bronchite aîguô» 19 ; — pneu- 
tnonie, 32 ; — dysenterie, 7 ; — diarrhée cholériforme des jeunes enfants, 
17 ; — choléra nostras, 54 i — choléra infantile • ; — ^ ngine couenneuse, 2 ; 
?— croup, 9; — affections puerpérales, 2 ; — autres affections aiguës, 229; 
•— affections chroniques, 288, dont 129 dues à la phthisie pulmonaire ; — 
affections chirurgicales, 72; ^ causes accidentelles, f 4 ; —variole, ». 

Lyon. Du 6 au 19 octobre, 30i décès ; — fièvres contiuues> 19 ;— pneu- 
monie, 7 ; — dysenterie, 6 ; — diarrhée, 84 ; — angine couenneuse, «rou^, 
•ffections puerpérales, ; -^ affections cérébrales, 43 ; — phthisie, 48. 

TouLOUiB. -^ (124,842 bab.). En septembre 381 décès. Fièvre typhoïde 23; 
*^ cholérine 68; — diarrhée chronique 18/ — gastro-entérite 20 ; — dyssen- 
lerle I. 

LQin>RM. -^ PoptiUtiou : ),9$i,on hiJi. Pé«lf d« \t kt 11 o<tdbr0f i^«S3. 



Variole, » ; — rougeole, 53 ; — scarlatine, 18 ; — fièvre typhoïde, 22 ;— 
érysipèle, 12 ; — brouchito, 139 ; — pneumonie. 79; — dysenterie, 1 ; — 
diarrhées. 30; — choléra nostras, 2; — diphthérie, 5; — croup 14; — co^ê- 
luche, 31. 

Choléiu. — Autriche. Vienne U eeiçhre. —- L^état sanitaire est bon, et 
comme' le choléra ne se produit plus que par cas isolés, on peut espérer voir 
l'épidémie s'éteindre bientôt complètement. Du 16 au 22 octobre le nombre 
des cas nouveaux de choléra a été de 5, 8, 13, 12, 9. 12, 9; total 68. Les 
décès do la période correspondante étaient de 2, 6, 5, 8, 3, 8^ 7; total 39. Les 
faubourgs du district de Iternals n'ont presque plus de cas de choléra. 
Mais il est à craindre de voir Tépidémie reparaître avec la saison des cha- 
leurs, et même si la maladie disparaissait complètement, ce qui n'est pas 
encore complètement le cas, il faudrait continuer à prendre toutes les me- 
sures préventives, et utiliser le mieux possible le temps que nous avons 
avant le retour du printemps, pour prendre en vue de la prochaine épidémie 
les mesures qu'on avait jusqu'ici négligées. 

Mouvement de malades dans les hôpitaux civils do Vienne du 16 au 22 
octobre : 

£n traitement le 15 2,805 Sorties. ...... # 594 

Entrées du 16 au 22 9 86 Décès • . 1O0 

ToUl . . i 3s503 Restent en traitement. 2,809 

{Wiener med, Woch^nsehrift). 

Franci. Un navire venant de Naples avait des cholériques eu arrivant à 
Marseille, 12 décès au Lazaret (?) 

Parié. Hôpital Beaujon. —Du 15 ou 29 octobre inclusivement 42 CâS de 
choléra dont 4 intérieurs (7 h. 5 f.) 3 décès, 2 malades ea traitement; gué- 
ris 7. 

Hâtel Dieu. — Hommes, en traitement au J3 octobre 8 ; cas nouveaux 3 
dont 1 intérieur ; total U. Décès 3, guéris 11, en traitement 7. '— Femmes. 
11 y a eu dans le courant de la semaine 2 cas nouveaux ; aujourd'hui 
30 octobre; il reste 3 femmes en traitement. 

Hôpital Sainte-Eugénie, -^ Depuis trois semaines il y a eu 4 cas de 
choléra, tous venant du dehors; 9 décès. Chez trois malades de l'hôpital 
on a observé des accidents cbolériformes. 

Hôpital Saint-Antoine. Du 24 au 31 octobre, 5 cas (2 H, S F ; ) 4 décès. 

Hôpital Saint-Louis. — Le 24, àQu% cas nouveaux. 1 décès,.! en traite- 
ment. — Le 25 un cas intérieur (femme.) . 

Hôpital de la Charité. — Dans la semaine un seul ^cas développé chez 
une femme depuis longtemps en traitement à l'hôpital. 

Hôpital Necher. « — Dans la semaine il n'est entré aucun malade, pas de 
cas intérieur, pas de décès. 

Sn/ants-Malades. — Deux entrées cette semaine dans la salle des gtr- 
çons. Un déeèe dans celle des filles. 

Concours. — Bxtemat. Voici les questions des deux dernières séances : 
pseas iliaque ; articulation du genou • 

Académie de Montpbllieb. — M. Bouisson. doyen de la Faculté do 
Médecine de Montpellier est chargé, à titre de mission temporaire, de lad- 
ministration de ladite Académie, en remplacement de M* Donné, admis à 
faire valoir ses droits à une pension de retraite par application du décret du 
17 septembre 1873 et nommé recteur honoraire. 

Aux ^UTêaflX du PROGRÈS MÉDICAL, €, RUÔ dâS ÉGOt^. 

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veux faites à l'hospice de la Salpôtrière recueillies par 
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locomotrice ; in-SP de 72 pages avec 5 figures dans le texte et 
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du Progrès médical 1 fr. 15 franco. — 2^ Fascicule : De la com- 
pression lente de la moelle épinière; in-8® de 72 pages avec deux 
planches en chromo lithographie et deux figures dans le texte 
2 fr. 25; pour les abonnés du Progrès Médical^ 1 fr. 1b. Les 
deux fascicules, pour nos abonnés, 2 fr. 2S franco. 

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BÉHiER. — Cas de grossesse extra-utérine, Inlra-périlo- 
néale avec fœtus de six semaines, leçons recueillies par 
H. LiouviLLE et L Straus» in-8« de ^4 pages. 

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Blain (Gh.-A.)— Des éliminations critiques dans les affec- 
tions puerpérales et de leur valr3ur pironostique. In-8 de B8 pa- 
ges, 2 fr. avec une planche. 

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clinique. In -8 de 50 pages, 1 fr. 

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de 16 pages.'Imprimerie J. Glaye, rue Saini^ Benoit, 

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le 



256 



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VJ-JML 



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Au nombre des maladies qui semblent Être le triste privilège de lliabilant des grandes villes, celles qui sont accompagnées et aggravées par là 
dépression du système nerveux central, ont acquis, de nosajours, un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
afi'aires. Appelé tous les jours à constater la progression croissante de ces graves affections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égard, et s'il n'était pas possible de résoudre le probl|pie, demeuré jusqu'à ce Jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n'avons pas la prétention d'être arrivé du premier coup à ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le Edoyen de prévenir l'aggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnels, même lorsque lés moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complétemen. échoué. 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à l'expérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d'une part^ 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système ngrveux général [cérébro-spinal et grand-sympathique), le Vin Biphosphaté-Pbpsiné active la circulation, relève les force», et, 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui paraissaient à jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le Rarliitisinc, la Scrofule, l'Auémie, maladies caractérisées par Taltération ou par la dimîntitioii 
de Tun ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de Téconomie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial ; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans l'IiicoMti- 
nenee, les Pertes séminales, l'ImpuiAsance autre que celle qui dépend des progrès de Tfige, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vin Biphosphatê est encore très-efficace pour combattre les Névroses multiples de Testomac dont, dans tous les cas, U relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Piithlsle pulmonaire, et toutes les AITeetions Uibrreii- 

ieaaes en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrès Médical, n^ du 12 Juillet 1873^ compte-rendu des rapports à l'Académie -. • Dans la phthjsie, les sels phosphatés sont le ssol 
> MÉDICAMENT qul puisss favoriscT sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. > 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos oon~ 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goftt, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que Texpérience, no\is en sommes 
certain, viendra confirmer tous les jours. 

MoD« d'emploi. — On prescrira, pour les adultes, une cuillerée à bouche deux fois par jour, le matin en se levant, et le soîr en se couchant; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième fige, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra suspendre l'usage du Vin pendant quelqueJB jours, pour le reprendre ensuite, en diminuant graduellemeiit 
les doses, jusqu'à ce qu'il ne soit plus nécessaire. 

DétaU t Pbarmaele H. BEZIER, i4, me de Laiiery. —Tente ea gros et expéditions s 4t, boulevard Sl-Martta» PARIS. 



i, !»• ANNÉE — N» «i 



BUREAUX : RUE DES ÈCÙh», 6. 



8 NOVRMBRÉJ 1673. 



Le Progrès Hédical 



- PMXDBt'ABONNmaNT JOURNAL DE MÉDECINE, DE CimilifiBB ET DE PHÂRVACIE 
.fit»:; *S^ JPMw«wgw< tm Mmne ai 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



ji^aC::: ^^ 



Tout ce q[ai concerne la Rédaction et rAdministration d<HA Mre adressé aux bureaux du Journal* 

Lm bnretiix tout 0ttT«rtt de midi k A hearef du 0oir. 



EePHx 

es «"aboi 



doit être euToyé en mandat8-i>oste ou en traites sur Paris.— L*abonnement part du !•' de cliaque moii . 

k«n 4m PftHa dan) les bureaux des Messageries et cbes les Libi^ms. -^ Les lettres non affhtncbies sont refoséed. 



AVIS AUX ÉTUDIANTS. — L'abonnement d'un 
an est de dix francs pour MM. les Étudiants. 

AVIS A NOS ABONNÉS. — Nous prévenotis nos 
abonnés qu'ils recevront, franc déport, contre Venvoi 
de i fr. 25 en timbres-postes : h JLes leçons sur 
les anomalies de rataxie locomotrice $ — 2° LiCS 
leçons sur la compression lente de la mnelle 
épinlére (Voir au Bulletin bibliographique.) 



SOMMAIRE.— Pathologie interne: TuberMlose pulmonaire ; hiitori<|ue, leçon 
de V. Coroil, recueillie par P. Budln. ^ AnatomiB : Note lur la ciroalation du 
corps atrié» par H* Duret. — TuéBAPEuriQUB ' De U trimèthylamine et de son utag« 
dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu, ptr G. PelUer. — BolletiN Da 
Progrè» médical : Le choléra ; influence des mouvAmeots de troupes, par Bouroe- 
▼nie. — Socivrés savants» : Académie de médecine : Le choléra, par G. B.— 
Société anatomique : Remarques sur une tumeur épUbéliale du maxillaire inférieur, 
pulsaiile et vasculaire, par Terrillon ; — Cancer colloïde du péritoine pris pendant la 
▼io pour un kyste de l'ovaire, par Ccinil et Robin. — Revub cRiRUKdicALS : Ana 
lyse des travaux de ôilmone, Ifiquel, Bœckel, de Rause, Muron, et Letiérant, par 
H. Duret. — Bibuoobaphik: La médecine pneumatique, ses applications au traite- 
ment des maladies des voies respiratoires, par 7. Reogade (An. O. du Basty) -• 

CUBONIQUE DBS HOPITAUX. — ENSEIONSMENT MEDICAL LIBBB. — FACULTÉ DB 

iMÉBWi^ . Il ir»»i|giPM I I ■ Aaléwt. d«q4L^SlS>4l9k^«B AiUliclic, en Italie «taf 



PATHOLOGIE INTERNE 

COURS COMPLÉMENTAIRE DE LA FACULTE. — l 

Anatomie pathologique du poumon. ^ Ausoultatfon 

Leçons recueillies par P. Budin. (1) 

3« LEÇON.— TUBERCULOSE PULMONAIRE; HISTORIQUE (Suite) 

Messieurs, 

Je\iens de vous exposer rapidement, messieurs, l'anato- 
mie pathologique de la phthisie ou tuberculose pulmonaire. 
Telles sont les données qui résultent du travail que j'ai 
publié en commun avec M. Hérard en 186*7, et des mémoires 
les plus récents qui émanent de MM. Lépine (2), Qran- 
cher (3) et Thaon (4). 

Maintenant que vous connaissez les faits essentiels et 
leur enchaînement, il nous parait utile de jeter un coup- 
d'œil sur l'historique de cette question aujourd'hui si bien 
ahalyséej afin de pouvoir apprécier le rôle de chacun de 
ceux qui l'ont étudiée et surtout pour que vous soyez à 
même de juger les travaux les plus récents. Cette revue 
rétrospective est nécessaire, messieurs, pour que vous 
puissiez vous rendre compte des divergences si complètes, 
W absolue», que vous trouverez dans les livres tout récem- 

(0 Voir les n®* 20 et il du Progrès Médical, 

(2) Thèse d^agrégatioii sur la pneumonie casfeuse 1872. 

(3) ArcUfteê d€ phymUgie 1172 et thèse de doctorat 1873. 

(4) Méekénhêê sur l'anaiomiâ paikùlù$ifU4 d$ lu tuhrc%hi0t thèse de doc- 
\toTat 1873, 



ment parus et que vous avez entre les mains. C'est surto^^t 
cette analyse et^cette critique des monographies d'é c#s 
dernières années ^ue je tiens à vous présenter. 

Nous ne remonterons pas plus loin qu'à Laônnéc qui, du. 
môme coup, du m4me effort de son génie, donnait tourte la: 
description à Toeil nu des lésions et tous on presque to«< 
les signes physiques de la maladie. Laênnec yeig^aU la 
phthisie comme synonyme de tubercules puItMaairea ft 
constituait l'unité de la tuberculose. Il montriKe<o&tmeji^ 
les granulations giises transparentes au début|/3ipf«nfaiealt 
bientôt opaques et jaunâtres à leur centre; i? l^ur assi- 
milait pleinement les masses plus considérables qu'il ap- 
pelait tubercules miliaires et que je vous ai dit être soit 
des granulations agglomérées formant une nodpsUé plus 
giY)ssej soit des lobules de pneumonie caséeuse^ e 
tubercules jaunes ou crus qui ne sont autre choso qvCvi 
état caséeux plus avancé de la même lésion. En outre 
ces ïiodules plus ou moins volumineux, Laônnec déçrivaijfr 
lïnflitration tuberculeuse gélatiniforme, somi-transparenliii^ 
et ^infiltration grise qui répondent à notrç pneumonie car 
sé^ji^e ou tuberculeuse lobaîre. Puis veixaiéj^t les cavernes, 
r ferMe» litres lésio ns d'un âge plus avancé. 
/lN[)ur jtaëniïëe, "toute!» ce» aHératJoas-jjKpciMtoiopt A& 
même processus, de la même cause ou dispodilion générale 
de l'économie; pour lui, leur caractéristique était dans l'état 
caséeux. 

Ces idées de Laënnec se sont imposées, comme de raison, 
aux générations médicales qui l'ont suivi, et il est de fait 
qu'il n'y avait rien à changer jusqu'à ce que les études mi- 
croscopiques aient introduit un nouvel instrument d'ana- 
lyse et découvert de nouveaux points de vue. Mais les opi- 
nions de l'auteur de l'auscultation médiate étaient tellement 
ancrées dans les esprits que les premiers observateurs au 
microscope n'eurent d'autre but que de rechercher dai» 
l'état caséeux les éléments caractéristiques du tubercule. 

Tel fut l'objectif de Lebert qui, dans les parties totale- 
ment dégénérées du poumon, trouvant toujours des frag- 
ments d'éléments granuleux, petits, irréguliers^ anguleux^ 
les donna comme les corpuscules caractéristiques du tu- 
bercule. 

C'est là de l'histoire ancienne, me direz-vous, j'en con^- 
viens, car dès 1850, Reinhardt décrivait les modifications 
internes du parenchyme pulmonaire qu'il rapportait à la 
pneumonie et Virchow indiquait les caractères histologi- 
ques de la granulation. Mais il est utile de la rappeler; car, 
longtemps après, l'opinion de Lebert était encore tellement 
dominante en France, que les premiers examens de gra- 
nulations tuberculeuses faits par Robin, en collaboratioa 
avec Lorain et avec Bouchut, ont fait découvrir une si 
grande différence avec la structure donnée par Lebert, 

Ju'ils les ont considérées comme un tissu fibro-plastique. 
l'est là ce qui nous explique comment Empis sous l'inc^; 



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tt 



ffVV 




7 'Si'i&inuAuf 



aj)ul|écrirei(a 



aaladie cons- 1 4a phthisie que pour mémoire, Êtf^ftft à peine si M. Vill 



vl^na gWWÏreTOijorité dcffTO- ^éliu!WT)ul»wnaif%^tait 



kéEl.dkrt^t«te 
pe-§«* iw 
^uMei^al 
léTTJiWavi 
teurs*comme synonyme de granulation, veut dire pneu- 
monie caséeuse. A part celte différence dans les termes, 
BiRiiis çiûp^irtient à la sérfeJdôfeiaatëurs iqiïi.'conslilèrâiit 
oomime '4ltàixnl^9M^$ distinctes les granulations tuber- 
cûïfeu^Sj'Wffierfculose ougranulie (Empis) d un6{)dft/fetla 
pneumonie, d'autre part. 

i^ chef actuel de récolejlu^duaVisme anatomiçme et etlo-^ 
KWu^Ta màT^ët[ei>qtmne:(1Ç*i^^^ 
et pneuraonieaVéeuse-S^ Vlr6YAtr.'t(ï lirbfdèsm^ 
g ^^TiflPttif^ iP.q travaux de Rein liardt en ce j^iiî' touclie Ies_ 

rti lu — M.ir .Au flyu »!*— <fc4*a«t — iiViiinr ili ■ ifwi ft ir wfw i i ft - ' tV > fH^ Atiij r f*- 

«larque^^e bien, messieurs, car nous aurons occasion d'y 
revenir, la granulation se dcheloppo uniquement aux dé- 
pens du tlsî>u conjonctii' et dans b poumon, elle ne si('ge 
jamais dans rintérieur des alvéoles. Virchow qui avait 
montré que les lésions intiammatoires sini[iîos ou spéci- 
flgues, telles que celles des scrofuleux, toiles (pic les pro- 
ductions syphilitiques où les tumeurs ijciivont toutes de- 
venir caséeusés, a, plus tard, reiiiplacé le mot de pneunranîe 
<jasôeuse par le terme de pneumonie scrotuteuse. Que veut 
• dire Tépitliète de scrofuleuse adaptée à la pneumonie f 
^ignUierait-Ldle par hasard que les scrofuleux, c'est-à-dire 
-lés sujets.-porteurs d'adénites siippurées, d'écrouelles, de 
tumeurs blanches, auront une prédisposition à la pneu- 
ittonie caséeuse ou scrofuleuse ? Si telle était le sens de cette 
"désignation elle ne résisterait pas à la critique, car bien 
^souvent j^ai fait Tautopsie de pareils sujets morts avec une 
poussée aiguë de granulations généralisées à tous les or- 
ganes et en particulier à la pie-mère, et à ce titre les gra- 
ululations montrent tout aussi bien q[ue la pneUmoni<î leur 
./|^renté avec la scrofule .-Je vous ai déjà dit que les termes 
'de easéeuse ou de tuberculeuse appliqués à la pneumonie 
du phthlsique n'étaient pas rigoureusement bôiiseu ce sens 
que l'état -caséeux n'en est que la terminaison et qpie le 
mot de tuberculeuse impliquant la présence de tubercules 
était aussi trop absolu en ce sens que tout noyau' de pneu-- 
monie lobulaire ou lobaire n'est pas toujours développé 
autour - du tubercule. Mais la désignation de scrofuleuse 
est encore plus mauvaise parce que les phthisies avec 
pneumonie sont loin d'être toujours liées à la scrofule et 
. que d'.uft autre côté les scrofuleux typiques ont souvent 
. eomme Lésion-ultime -des granulations tuberculeuses gêné- 
raliâées» 
La- dualité anatomique établie par Virchow, soutenue 
. par ses élèves de tous pays, par son easoigneraent, par 
l'immense succès do son livre de la pathologie cellulaire, a 
fait son chemin dans le monde. 

M. Villemin l'avait pleinement adoptée dans son premier 
travail qui est de 1861. Plus tard, lorsque M. Villemin vit 
la tuberculose inoculée chez le lapin et le cobaye avec la 
pneumonie caséeuse aussi bien qu'avec les granulations, en 
face de ce fait important, nouveau, dominant tout à ses 
yeux, il ne put se résoudre à admettre un dualisme anato- 
mique là où l'expérimentation montrait si évidemment une 
..pathogéhie une et indivisible. Aussi, dans son livre sur la 
tuberculose, publié en 18G8, le rôle de la pneumonie et des 
inflammations pulmonaires dans la phthisie disparut-il 
presque complètement. Et comme d'un autre côté M. Ville- 
min ne reconnaissait plus l'existence d'un épithélium dans 
les vésicules pulmonaires, il rattacha à la première pé- 
riode d'évolution ou à l'accroissement des granulations tu- 
berculeuses, les grosses cellules rondes à noyaux multiples 
ou vésicikleuses qui sont comprises dans l'exsudat liquide 
qui remplit les alvéoles pulmonaires autour des granula- 
tions. La pneumonie à ses diverses périodes d'engoûmeat, 
d'hépatisation rouge ou grise ou caséeuse n'existe plus daas 



ime étant iMi^ iMdm|MPx«nfttanMits i4ftvaiitiia^^ 
a tuberc JbsM. fjl m\m y|titÉtllits#e9|u|l|)iaratf 



aussi, doipje^ S^ou6ina«6^Wnil| d^ 



poumon. 
expMiés sur (3e9-{i>i| 




a AL(l>s *>tdiyottr2^ vousMkez vu ai 

•Wn démwitré ; et l'èwrre 
Villemin di^^bistoire de la tuberculose est assez impor- 
tante; nous plaçons assez haut ses travaux pour qu'il 
nous $i(Ai^^Btiak'Aé faire^^'cmiquer4^,^f|c^s 4^l6s^^de 
^op. œuvre^ui nous paraissent dé(ecJÉuéùx. Nous rej^oa- 
veirbns Mbmôt la partie capitale de «san ^^iWo ' ?i pm^irwc 
<se^ ;ino<>iilalÉe|tt6rfï*i''^o^fc^o ^^® voie nouvelle et fé- 

conde . ^ 

" T^çtrcrtrïïYSï^sTrr Ta pMhlMo ^ pulfiimiHi f u ftiii en eoHabo - 
ystt\tirï'ayc:ç%î::i^ràr^y "éfim^n M67,^aW(yi'tit comme con- 
duaionlTunitë dtlpjogiqiie et_iiathogénique de la phthisie 
rputeoiiainô#ffmfqu.i« no^wxus .^^P^. ^ms^W^â^Ji^ «t 

e t iem' pôIq différont dfinn iQU-xas. varies ,sojUMj&A :,J:;:ebâ6r- 
vation. Nous avons donné la prééminence à la granulation 
qtron trouve partoiitla même, qui existe seule dans la 
phthisie aigHôgra^nul^mse. Nous avons regardé lespnea- 
monies caséeuses ou interstitielles ccmme étant des lésons 
consécutives ou concomitaTïtes. G*est à peine si, dans* un 
tout [)etit nombre de cas de pneumonie caséeuse, nous 
n'avions pas pu démontrer bien nettement la présence ûés 
granulations. Il s'agissait dans ces faits de pneumofiies 
caséeuses chroniques où la dégénérescence graisseuse^des 
éléments est tellement avancée -qu'on hésite pour savoir si 
ces élT*mentS'dégénéré3 ont-appartmtt-prînritt yement à t me 
pneumonie ou à des granulations. Il e^t certain que^caUe 
distln'ctlon est très-difficile lorsqu'on a affaire à-d^s masses 
anciennes, et alors nous préférions-resterdans le douteque 
d-allirmer.que nousa\iQns affaire un jquemejit à un pro- 
cessus imeumonique. ^Nows avonsméme-, risqué cette lij^o- 
thèse qne dos granulations avaient bien pu-exwter au dé- 
•but dans des parties du poumon devenues à la fin des ca- 
vernes.. Dans 'les nombreuses autopisies de tuberculeux, 
complétées 'par-l'examen microscopique que j'ai eu i-ooca- 
sion de faire depuis cette époque, je déclare n'avair-pas 
renoontré un seul fait de tuberculose ôùFabsence d(îgranTl^ 
lations m'ait été bien d«hnontrée. Vou» verrez, messieurs, 
que telle est anssi la cofKîbisiun Xojamdée dans les Abôfies 
de deux observateurs très-compétents qui se sont adonnés 
à cette étude histologique des poumons avec tout le ma- 
térielT<aye».tout©srdes connaissaoces antérieures et l'auto- 
rité désirables, par M. Grancher, directeur du laboraroire 
dliîstofogte de tîlamart et par 'M.'Thaon, dont le trevail a 
été lait sous les yeux et dans le laboratoire de M. Ranvier, 
au collège de Fi-ance, 

Mais, n'anticipons pas sur la conclusion de cot historique 
et revenons aux élèves de Virchow. G^s derhiers ont ac- 
centué de pluvS en plu>j la séparation des tubercules et de la 
pneumonie caséeuse, et, ils ont poursuivi cette division, 
non-seulement dans le domaine de i'anatomie pathologique, 
•mais dans l'étiologie, dans les symptômes, le diagnostic, le 
pronostic et le traitement. 

Au point de vue de I'anatomie pathologique, que .nous 
avon« surtout en vue ici, ce dualisme naît principalement 
de connaissances incomplètes, et de méthodes insuffi- 
santes. 

J'ai travaillé moi-môme dans le laboratoire de Virchow, 
en 1862 : à cette époque il suffisait que les productions 
morbides fussent au milieu des infundibula et cloisonnés par 
les travées des alvéoles pour qu'on en ât sans plus ample 
informé des pneumonies. On les regai^ait comme des pneu- 
monies, bien que les éléments fussent petits, agglomérée et 
unis par mxe substance unissante très-cohérente, bien. que 
leur ensemble, le groupement et lea altérations de leurs 
éléments cellulaires constituants en fissentdes granulations 
parfaites développées dans un infundibulum. On s'est 
aperça de 'Cette^errear^^qtti a étëdt^octiûéevbieatJt au labo- 
ratoire de Berlin; mais primitivement, la granuiàticmï tu- 
berculeuse y était un mythe dans le poumon et on ne la 



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LE PKOGHES Mi:riCAL 



250 



iroayait qu'à la surfoee de la plèvre ou autour des bronches 
ou autour de^ vaisseaux, là où existe une quantité de ^ssu 
coijonctif suffisante, pour qu'elle se déV;eloppe. - - 

Plus tard, Virchow a décrit la périhronohita comme . 

n ayant aucune affinité avec les tubercules. Les petits ' 

'noyaux indurës qui se rencontrent alors autour des bron- 

'<5hes et rinflammatieii interstitielle avec épaississement de 

aeurs couchés externes qui les accompagnent dans tout leur 

^trajet étaient séparés de la tuberculose pour rwitrer dans 

la broncho-pneumonie. C'est- sous Tinfluence de ces idées 

.V^^ RiJi<îfleisch, a écrit le chapitre de son livre consacré à 

ij^^^onchitôetàla bronoho- pneumonie. Les granulations 

.tuberculeuses du poumon devenaient, comme vous le voyez, 

^de plus en plus rares. Je vous ai dit ce que je pensais de 

' la péribronchite : Je vous ai montré que le long des canaux 

vasculaires ou autres entourés d'une couche de tissu con- 

'loûctif et en particulier le long des vaisseaux de la pie- 

"mère où cela est très-fhcile à voir, il existe, outre les gra- 

. nulations visibles de distance en distance, une zone de tissu 

conjonctif en prolifération, une inflammation. Je vous ai 

iinontré qu'il en était de jnéme partout et que toujours les 

granulations conune toutes les néoplasies sont entourées 

a un tissu inflammatoire. 

Il vous est facile de comprendre maintenant comment 
des générations successives d'anatomo-pathologistes élevées 
à la môme école ont pu s'habituer à ne jamais reconnaître 
les granulations tuberculeuses dans le poumon. Dans les 
autres organes on les trouvait facilement au milieu de leur 
zone inflammatoire, mais dans le poumon, on ne voyait 
que la pneumonie. 



ANATOMIE 

Note aiir la oiroulaUcn du oorps strié 

Par H. DURRT (1). 

Nous avons l'honneur de présenter à la Société plusieurs 
préparations destinées à démontrer et à compléter les recher- 
ches que nous avons déjà ébauchées dono uno noto pnhliii^A 

dans les numéros 3, 4 et 5 du Mouvement médical (janvier 1873). 
Dans ce premier travail, nous divisions les artères nourri^ 
ciéres du cerveau en trois classes : 1® Artères de la dose ou des 
noyaux cérébraux ; î® artères veniriculaires ayant surtout 
pour but d*aider ou de suppléer les premières; 3* artères des 
circonvolutions de la couche grise corticale. C'est sur une partie 
des artères de la première classe que nous désirons aujour- 
d'hui attirer l'attention de la Société. 

Les artères du corps strié ont comme source principale Tar- 
tère sylvieniie dans les deux premiers centimètres. Souvent, 
deux petites branches supplémentaires viennent du premier 
centimètre de la cérébrale antérieure. Enfin, le noyau iutra- 
ventriculaire du corps strié reçoit assez fréquemment quel- 
ques branches des artères des plexus choroïdes. Nos recher- 
ches, déjà très-mullipliées, nous permettent d'affirmer que 
cette origine des artères du corps strié est à peu près cons- 
tante. 

Ces arlères, d'un volume de 1 14 à ^ millimètre» pénètrent 

dans Tespace perforé suivant un plan transversal, passant en 

avant des tubercules mamillaires. Elles entrent dans la pulpe 

cérébrale où elles se divisent dichotomiquement et se ter- 

; minent en pinceau. 

' ' Dans l'espace perforé, on rencontre deux espèces d'artères : 

, les unes grêles et fines ne pénètrent pas ; elles vont aux cir- 

convolulions voisines ; les autres sont les véritables arlères 

du corps strié. 

Pour étudier la distribution des artères du corps strié, il y 

t a deux méthodes : 1« la première consiste à suivre simple- 

.ment, le scalpel à la main, à travers la pulpe cérébrale, les 

arlères qui s*y distribuent ; maïs on Conçoit que, dans ce cas, 

^ le^ trajet parcouru n'est reconnalssable qu'au moment môme 

dé la dissection et que toute démonstration ultérieure estim* 

\\) Lue à U SocUté ûMiomiqM, séance du 3 octobre 1873» 



possible. En efiei, les parties figurées sont peu à peu détruites 
par ie scalpel pour les besoins de la dissection ; eUes devien- 
nent méconnaissables ; 2o la seconde méthode repose sur des 
ooupes faites méthodiquement. 

Deux coupes transversales du cerveau, comme celles que 
nous présentons a la Société, permettent de se rendre uu 
compte exact de la distribuUon des artères du corps strié. 

La première coupe est faite un peu en arrière du chiasma 
des nerfs optiques. Voyons quelles sont les parties du corps 
strié qui y sont représentées. 

Sur la ligne médiane, on a la coupe de la cloison transpa- 
rente et des piliers antérieurs du trigone en haut, et en bas 
on aperçoit la commissure grise et le ventricule moyen. Sur 
les côléf , en avant, la coupe du corps calleux, ; plus en dehors,, 
la coupe de la la queue du noyau inlra-ventriculaire du corps 
strié ; au-dessous de celui-ci, une large bande de substance 
blanche, la capsule interne; et enfin au-dessous de celle-ci, 
un triangle de substance grise; le noyau lenticulaire du corps 
strié. Ce dernier a sa pointe dirigée vers l'infundibulum du 3® 
ventricule; sa base répond au lobule de Tkisula dont elle. est 
séparée par une petite bandelette blanche, la capsule externe, et 
une traînée de substajoce grise qu*on désigne le plus spuvent 
sons le nom d*avant-mur. 

On sait que le triangle de substance grise du noyau lenti- 
culaire est divisé en trois parties de coloration différentes, 
auxquelles les Allemands ont donné le nom de segments en les 
désignant par les chiffres 1, î et 3 à partir de la pointe. 

Telle est la configuration de cette coupe. Gomment y sont 
représentées les arlères du corps strié? 

Cette coupe laisse en avant l'espace perforé qui représente 
en dehors et en haut une sorte de prolongement vers la partie 
inférieure de la base du noyau lenticulaire. On voit Tarière syU 
vienne qui parcourt cet espace pendant 1 centimètre à 1 cent, 
et demi environ et disparait bientôt derrière la coupe du lobe 
cérébral postérieur. G'estdans cet intervalle qu'elle émet par 
son bord supérieur les artères du corps strié. On peut diviser 
celles-ci en deux ordres : les unes, externes, sont beaucoup 
plus volumineuses, les internes, situées vers la pointe du 
noyau lenticulaire sont beaucoup plus petites. 

Pannl les piKu*ièioa ii on <^t toujours une qui longe, dans 
une certaine longueur, la base du noyuu louiio^jiiaioo «,ir u u 
mite de la capsule externe pour se porter en avant en dedans 
vers la couche externe du noyau in tra- ventriculaire, où elle se 
divise en 4 ou 5 branches terminales que nous retrouverons 
sur la seconde coupe. C'est cette artère qui, d'après nos études 
à la Salpétrière et d'après les renseignements de M, Gharcot, 
est le siège de prédilection des hémorrhagies du corps strié. 
(]ette artériole fournit plusieurs branches collatérales au a« 
segment du noyau lemiculaire. Il existe encore 3 à 5 bran- 
ches externes : les unes se portent en avant dans le Z^ segment 
du noyau lenticulaire, et atteignent souvent la queue du corps 
strié, les autres vont en arrière à Textrémité postérieure du 
noyau'lenticulaireetellesse terminent dans la couche optique. 

Les artérioles internes vont à la pointe du noyau lenticu- 
laire, dans le t®»" et le 2« segment. 

La seconde coupe transversale se fait au milieu du chiasma. 
Elle est destinée à montrer la terminaison des artères externes 
dans le noyau Intra-ventriculaire du corps strié. Cette coupe 
représente Tensemble du corps strié par deux couches grises 
séparées par une couche blanche, la capsule interne. On 
aperçoit dans chacune d'elles 5 ou 6 branches artérielles cou- 
pées par la section. 

En résumé les artères principales du corps strié ont la di" 
rection géiiérale suivante : elles se portent d'abord de bas en 
haut et de dedans en dehors, puis se dirigent d'arrière en 
avant, en décrivant une courbe à convexité externe. Cette 
disposition rend compte de la forme de certains ramollisse- 
ments qui affectent une direction longitudinale d'arrière en 
avant et peuvent occuper successivement la partie externe du 
noyau lenticulaire et de la capsule interne, et la tète du noyau 
ventriculaire. 

. Les coupes longitudinales da cerveau n'apprennent rien de 
plus sur la distribulion des arlères du corps strié. 

Il y a maintenant une question importante à résoudre : Ces 



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" 1260 '"■ " ^^ FltOtrfkES 

I i f l tinfl lUl l i II I I I' " I '1 ■ '^ ^ "" * 

âWefe''6iit- elles des Mastomoses entre ôllefe ou; tivcfc leè ' 
àm^elârâëfepaîtiies'VolâiiiBS^ • ' " \^^./^ .. 

Noua javons fait des recherches cbnscSéntéiétis^s à tet égard. 
^^ Al^^dfè'du'sédlpel'ilest'impossiïAe de trouver aufeune airas- 
IfôW&e' entre cefe artères et les artères voisines, soit avatït, 
soit ^ptès leur entrée dans la pulpe cérébrale. Mais voibi'ctui 
^oslt>itis concluant: 1* Si on lie l'artère sylvienne à^ cent, 
'ùe son origine c'est-à-dire api'èB qu'elle a fourni les artères du 
corps strié, et si on pousse une injection très-pénétrante. 
'Cgélértine et éat^tnin) par le bout resté libre, ï^e corps ^Mé seul 
'yinjeàte?^ Si on rapproche la 'canule de'la ligature de manière 
^ècequel^sinjèaions pénètrent seulement dans le grôupedW- 
léfioles exlemee, les porlîes externes tlu 'corps strié 'sont 
seules envtthlés par l'injection. Vous t>ottveE voir sur ceWe 
conpe une sort^ de bande où d'fitrc coloré en rouge qui com- 
prend : en bas, le 3» segment du noyau lenticulaire, puis la 
•parlle-fe plus externe de la capsule interne, enfin la partie 
antérieure de la tête du noyau ventriculaire. Cet?te bande 
Tépdrid ¥^ dlsirîbulion du groupe d'arlérioles -externes : les 
'purtrefs internes biït conservé lettr coloration hlanche ou grise, 
ïl h":^ a donc pas ^'anastomoses, entre les différente» artères 
gui pénètrent le corps strié. 

Tîne ou deux fofs seulement nous avons constatée des tfnas- 
lomoses entre les ûrtérioles internes et les branches fournies 
par leplcite thordiûe au noyau intra-ventriculaire. 

Assez sbuvent les artérioies internes viennent d'artères ré- 
currfentfes'de la céréferale antérieure, qui se dirigent d*ôvant 
en arrière vers la partie ^interne de Tespàce perforé. 

Nous avons dit que les artères des plexus choroïdes four- 
nissent des braiiches qui pénètrent le noyaxi intra-ventri- 
culàiire t^ar sa surface ventriculaire. Il arrive assez souvent 
^ue ce sont ices vaisseaux seuls qui nourrissent cette portion 
'du c6rps strié:- Supposez dès lors une embolie de la sylvienne 
ô son origine «n Taison de l'absence d'anastomoses signalée 
plus haut, -il surviendra un de ces ra^iollissements si fré- 
quents* dans cette région; mais ce ramollissement pourra 
épargtler, comme nous en avons des exemples, la partie du 
corps strié qui se voit dans le ventricute. > 

L'avant mur reçoit snnvwut ^^uoiquos 'ttnoi anén»!*» q»^** 
ptsuetienries 'Circonvolutions du lobule de l*tnsula. 

Xes veines* au corps sÉrié sont décrites dans tous'los ou- 
' vrages d^anatomie. Nous devons cependant signaler les parti- 
cularités suivantes : les rameaux qu'elles fournissent ^se dé- 
tachent perpendiculairement ; ils sontde deu-x ordres : les u«s, 
pluB petits/ restent dans la couche grise in tra-ventricu laire ; 
Tes -autres, plus volumineux, descendent dans la capsuliô et le 
uoyau lenticulaire. 






m m ii nMi ii u'rim ni 



THÉRAPEUTIQUE 

l)e la tiïihêthylamine et de son usage dans le trai- 
tement du rhumatisme axUculaire aign. 
Par le docteur G. PJELIIER, ex-interne des hôpitaux de Paris (f). 

Sé(^àtUn(s. ^^^éïon Namias, la triwûéthylamine augmemte 
4a'éiarè«e ; imalheurcusement les oèservationsoù la quan- 
tité d^l'upiae FStinotée sont peu nombreuses, peu. détaillées,. 
"^prîms'Wégtàïèfr&ment; cepewdanjt l'augmentation des uri- 
'li^'j^vatt être un fait sinon constant, au moins assez ordi- 
naire. 

ObsKàVAffON- XII. • — Attaque de rhurnatitme artintïnire aigu. — Gui- 
' Hsûn yai^ la prnpylâmine , — (Obeervation Tecucillio dans le service de 
^ . 'Béhtor et rappariée par M. Hamivy) . X. . . . 18 ans, oiseleur, attaintide 
'#lMmati9tâe «YticutaliiB :1e 18 février, entre à THôtel-Dieu, le 26 du ooaâBie 
noU» . . 

97 fifvner. -^Gc^tiemeai des poignets, dos coudes, des arlioulatians 
4ibio4aaBieiixu9a, des genoux, de Tépaule gauche. P. 86 ; T. 38^. — propy- 
lapine 1 gr. 
'98 juillet. — P 92; T. 380,t. — Propylamine 1 gr. 
/ mars. — P. 80; T. 37^,6; urine 1,700 gr. — Propylamine 1 gr. 
SI mart. **- P. '78; T. ^I^fi; uriutî 1 92B gr. — Propykmifle 1 gr. 
9 mare» •-- -P. 70; T. 37®,«î; 4«lne iiôfiO-gr. — Psapylamae 1 jr. 
T. 87»>4. — Propykamine i gr. iW. 

(l) Voir les n°» i2^ 17 et 19 du Progn^s MifdicaU 



e mare. — 'tP.«e8î'T.> 87<», 'W-^BIriBè'iesOri 
iù^v4àri.> «^•(GNilii*aiuccnplftt«L 



'27 février. 
18 février^ 

4 

'J 

S 

4 

If 

6 

7 

a 

marié 



Mars . 
Mars . 
mars . 
tnars, 
mare* 
mare* 



V. 
P. 
P. 
.P. 
P. 
P. 
V. 
P. 
P. 
P. 



106; T. 38",2. 
92;T. -3r,^. 
86; T. 37\2; 
88; T. Zr,À\ 
86; T. 
^W; T. 



surtout. sur ladairée de a$L iQâJadie«,&ur te •.poiils.>et/i9wr 
la teay?iér^turei.noju4;,ayon^ jaçtéle^.ftiuslgue*.ifidiMeiatio»p 
r^fi.tivââ,à la .^^antité à^ liurine §aa^ gu'Âl spit j^oasâbledfeu 
tir^ uAe çpnd^ASJon évidente. : , , i : 

OBSfiRrATioN :cni. — Rhn/mttknte arHcuîarre éigm'iraU^ parla P^Éf- 
hwtine - ëSntlem ti WittintMi »— 'Bet€UY9 ^irU-aèbnStuitee. — 'OûtMti&H aie 
dwUurs^e 91"* jour dt UMoMienêt U^ éeUUmn^ klu ««itéMNM^' f»f*épifiti- 
«M^0.. . X... 'Sl^faxis, garccmde ia8gcsm«.attttat;'da'rh»iaAli«iiai«rtifla. 
latre aigu, ]p \% février iaptiie à rHôtAl-Dieu4»&a Jlp çeaTwd» M« 3éfaieKia 
10 du jnôiae mois. ... 

jf février. — Douleurs vive?.; gonflement douloureux des deux sxfiwr 
lâtions tibio-larsiennes, du genou gauche, du coude et de î'çpaule dçoiW. 
P. 96. "t. 38". 

t4 fépi-ier. — P. M; T. '^8*, winerofttge, s^imetiteùse, t,*lOÔ gr. ^ 
PropyiamJne -gr. 80. ^ 

M ifftrier, -^iDoulcuw moinsl vives ; iP. «; T. 87%8. — l&rfaeawjftla 
:rou99 • i ,0DO gr.. ( sueur taiioadanla ; prap^tetûn» 1 i^t. 

15 février, — P. 02 ; T. 38° ,2, Urine 1»*0« gr. SnfmstTfe5«»*«i<Jfllrt«». 
P^QpylAmine ,i gs. fiû. 

Zi fe'vrler. — P. 94; T. 37°^ ; Uiine 1„100 ^r. — Prgpyiainmo 1 ,gr, |0. 
2S et 1« février. — On ce^se la propylamine, et on donne de Topiuis. 
110; T. 38*, 5; urine 1,300 gr. Propylamine Igr.SO. 
96; T. .37*,8; urine 1,075 gr. Propj^atnine lgr.50. 
1-tOr T. '8fiP,'2; «riwe 1,300 gr. Vropylamme lgr.50. 
1«J0; T. «8*, «riae IjlOO ^r: Propylaniine Ifçr.Sfi. 
110; T. 38^,2; urine 1,275 gr.i iPfOïi^V*ttiaiûe ? I g*. ». 
Propylamine 2 gr. 
Tropylamînè 2 gr. 
*irina 1,750 gr. Propylamine 2 gr. 
urine 1,600 gr. Propylamine 1 gr. 50. 
37'*.4; urine 1,800 gr. Propylamine lgr.50. 
17^2. — " ft«pyiàn*fe 1 çf. 
A partir de ce moment la maladie va diminuant dUnteasité ; les douleurs 
disparaissent, et le malade est en pleine convalescence la 14. 

An premier coup-d'œil la marche de ce rhumatisme parait 
ne pas avoir été influencée 'par la propylamine, et de 
turc 6iie le iiit peu. Le traitement parla propylamine a 'été 
commencé le sixième jour de la.malatiie et les douleuis 
n'ont cessé qu'après 20. jours de remploi' du remède'. Ce- 
pendant il faut noter que le cinquième 'jour Clu trailemejDt 
l'amélioration était très-apparerite, que ce j*our-là la 
malade omit de iirendre la propylamine .et que c'est à la 
suite de cela qu'il y eut une recrudescence des douleurs et 
delatiêvre. 

Pendant les huit jours qui suivirent, les effets de la pro- 
pylanûne furent peu marqués, et c'est à cause de cela qu'on 
en porta la dose à 2 g. Le mieux se desîSina alors^ et 
la lièvre disparut. Quant â la quantité de l'urine, nous 1a 
voyons angnientée dès le lendemain de Tadministralion du 
médicament; elle se maintient à un taux assez élevé, et'hien- 
tôt augmente de nouveau lorsque la dose du médicament 
est élevée et,portéeâ2 g. 

Observation xnr. — Rhumatieme articulaire aigu^ compliqué de rtrgimte 
et ffukiration du 4aa^m. Cùssaiion des idoAleurs à Skuâ reprises par »» 
traitemmt de Mit jéurstm mayen dexMofkpdraie de pf^pytamiM, Gmiim» 
par le $ulfate de gmùfte., . X. . • 38 ans, op^oagère, d'im tempérnuvit 
lymptiatiquo,«'aper,Qoit<le 10 février 1873 d!un dcoulament vaginal. Xi6 45 
février, elle ressent des douleurs dans les genoux^ Tépaule gaiiche, le coyda 
droit et les doigts des deux mains*, et elle entre lé 22, à rHdtel-Dieu,.dan8 
le service de Ikl. le professeur Béhier. 

fi février. — P. «; T. 38»,2î utine 300 gr. -- Chlorbydrale tia 
»trimélhykmîne^6 gr. le. 

25 février. — P. 103; T. 38<*,8; urine 625 gr. -• GMorfa^âMte *\Ia 
~triméih3rlaranie«?0 gr. 20. 

26 février. — P. i04{ T. 39«,2; urioe 4,400 gr. — Jl .ae îatm ma 
• ulcéralion.au «acswn. — Chlorl^drate.de4riméth.jlaiBiDe 0.gr..30. 

27 février. — P. lOQ; T. 38°.?; urine l,4îf5 gr. — ,Chlorhydi»le -de 
triméthjlamiue gr. 40. 

29 février. —T. «i5; f. '38","8; ttfine l'WO gr. — CWorhydrato de 
tiiiriéthyhimiîie gr. ^50. 

- -I^^mmrt. — -P. -^-*^. 9y, 8 : urin e f,300 g r. Ghl o rhj/Jia te d e 
triméthylamioe O gr^fiiO. 

2 mars. — P. 84; T. 38», 5; urine 1,500 gr. — Glilorhydrate da 
triméthylamine gr. 50. 



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LE PROGRES MEDICAL 



261 



^.9 mar$. — Mieux trèt-sens&le. — P. «0; T. 37*,8; urine 1 ,625 gr. 
— CHIorbydfate dé trimélhyîàmine gr. 75.' ~ 

5 mars. — P. 98; T. 88»,4. — Urine 875J. 

7 maf's. — R «M T.tt^, Ai Unae f4Migr»-^Qlik>r%dttte<W>tcan6fl 
thylamine gr. 50. 

8 mars. — P. 86. T. 37« 6. 

. ' > 'A/tfMttiv ) de OLnjfttBfliifc lari^uBaftiié d/brine Waet ipkttriicAâD t -mtisièÂeatdtP 
le pouls et la température s'abaissent, et lacâiterhyénto dt'trillBâthgdBiiiiBe 
igrant manqué, on donne. pondant i jours du sulfate dt q\]^nine qui.axaène 
lâ.guérison qui était complStelé 24 fdviier. 

lci,:l'a«tk>a ^iliftrétîqiie.âel&tritnétbyl^nQlne pai^tass^ 
iBarxpaé&;.en eS^i apnèô^ avoir/ rcada, 500 giMtmmes,.piHa 
6S5 gKimifiués d^wiWt la.naiaftde en reBd{l)totQi^t 1,400 gn 
etmétne 1,900 gramoaes-: le: trailement ayant cessé» ob 
voit lea urinea desowdre de.l,€@&gradainie8 à 815 grammes; 
il est ymi que le surlendemain quoique l'on n'ait pas) ad«^ 
ministre de triméthylamine, les urines ont donné 1^25 
grammes, 

A ces observattonîi nous en ajouterons deux qt*e nous 
empruntons au travail de M. Dujardin-Beaumetz ; nous 
lie noiisdiœimidQœr'pasiqiz^ltes sont' dhilifi môdioore inir 
Çprtauce. 

Ob«iryi.tion. xv^ — MumaH*ine ariicultkit^iiigiéf. diU^ni 4e 4p>^'wru 
Traiiem0tU par la triméthylamine. Ou/rison en cinq jours. (Hôtel-Dieu, 
«ervicede M. Martîneau, siippléani de*M. Ttlrdîeu; observation recueillie 
par. M. Ho(ervélèTakdu'«emce^» M,.. «7 ana^ couturière, entre le 10 jauTier, 
à rUôteUDieu, pour un rbumatisme occupant la mâchoire inférieure, le 
coude, les genoux et les pieds. Après un traitement de 4 jours par le sul- 
fate iLaquinma 49aiia- réfioUat appréciable, on . edminûftra la ttinétbylamine 
à la dose da gr, 50, gr. 75.ei t gr. — Au. bout de 4 jours, on *^me»ir» 
les urines, et voici la mention que nous trouvons. 

tt janeier. — Les articulations sont' complètement dégonflées. Sommeil; 
appétilb efXoeeaiC. On meeute las quantiibés d'orine pouc 14 prenière -(bSB. 
3rlUres£n Zi beuxes. Peq de tianspiraiion.. Continuation. du traitemeat* 

^3 janvier. — La guérison continue ; 3 litres d'urine, — Propylamine 
tS cent. 

fiéi janmerv — - fi litre^>d^i|rifaa; même tiaitjBiiaent. 

j>7 janvier. — La propylvmne est supprimé^ et .la • malade quitte le 
Service le 3 février. 

OBBBRTATKm XVI* — BXàmoHefHê arHeuïaire aèffu datant de. 4ê jé^m. 
Traitement par la trimétkylamine. Gnérieon en 4 jours. (Hôtdt^iDieVyi {servies 
de M. Martineau ; observations recueillies par. M. Clépier, externe- du ser- 
vice). Julie Est... 40 ans, domestique, est atteinte depuis 15 jours d'un 
riiuBiatiaBift occupant: les articulations :tibéo^4arsiennaSf coxa^tiioriie et; du 
^nou. 

49 janvier» — Douleurs vives ; propylamine gr. 50. 

'41 janvier. — Douleurs moins vives ; propjlamine gr. 75: 

49. janvier i — Mfime état ; propylamiaei 1' gr. Appétit . ooasidéxaUe ; 
^rine 3 litres; sueurs. abondantes. 

49 janvier. — Les douleurs ont dî?paru. Diminution de la dose dé la 
propjÂamine* Le'>2S elle est supprimée. iM quaatiliô^ d'urine a- dltnintté^eD 
niMataBipS'qve la dos« de' propjla«ûfi6< était diminùéei 

Evidemment il ne faut pas trop se hâter à» condare-âes 
faits arussi peu.noxabreox.. aussi peu évidents; nonsonoyons 
donc, que dans Téiat actuel de la .question, il ne. faut ad* 
mettre qu'avec une certaine réserve Taction diurétique de 
la triméthylamlne. Nous en dirons autant de l'exagération 
des sueurs que nous trouvons notée dans quelqtieB oteer* 

Selon MM.. Fargler-iagrange et Du^ardin-Beaumeta, . la 
trimétliylamine diminue le chiffre de TAirée. Malheureuse- 
ment, ces conclusions s'appuient sur trois ouquat^ obsen- 
vations et ne s'Imposent 'pas immédlatement'àPesprit. Tan- 
dis <p2e dansies faste > okaQvyé&; no«s voyons igénéraiefmeitt 
sous rinâuenoe d&Ja triméthy^amine^ une dijoainution dju 
chiffre de TuréeTarlant de 2 à 3 grammes^ jqous trouvons 
quelquefois, sans en trouver Texplication, une augmenta- 
tioTT subite, alors même que le médicament n'avait^ pas été 
Interroropu^ et que la^ dése n'àv^aàt pas 4té diminuée^ Voici 
d'aiileursî leei faits qniL': m)«s< sontroonnu» jvMiijuà pré- 

OMfeR^TiON xvn^ -^^AfUèrite^ dé/eihnant^' AêêUtm$$fatrom> dé' U^pro- 
pf4émtn9 ei'on/alyse des'urrnesi Dint4ii^tiôn*dà^Aitf¥^die*4'mréè: (OtetPfwlion 
rapportée dans la tbèse de M. Fargier-LagraugeJ. Catherine H(.. i|cé»>de 
|g>a— y .aiwti liWffèanpaialAaquca de rbmnatiwMfftf. julaisuile . d a Q itH <M<ep jit lui 
aafc«jaa o (t é d e pa ëio uodattiés. da«. Ite aokiftttkAiaiwrdM.^^Mde e^ide». 



iry_ a aussi de la déformation dans le poignet et le coude droits, ainsi'qiaa- 

dans les deux àiticulatiôns scaputo-humëralas. Gcrtte femme fut traiffé'èi 

divanria«ip«iaM.paf kftriQié^7laMAUet4oiQ0QiiMUar«H9raiivA^ 

lagement. 

Au moi» de navemiif^ IStti,' M: lë< .pfafeMMW/ Odte. Jt^ça«.^>pvapo». de 

ptoonrar dtfuwasoatt.à .oetta malide les. bâaéfteeflid« la ' tiiméthytevôMra. 

m«ia amQU4»t ramettfa cetta<|naiï|i 8(ra%fl!mikiMeft-d» i|#d^^ 

q9jpslV)9b (m M Analyser rlfis uxiaast 

Urines de i4 heures, du S8 au 29 novembre 4999 : Quantité 1,100) ^eevfo 

OMb^. I^gèrefBfint acide. — Dcafiiti^ : lA)U«.Çlouklfiur ç^aogéat* • 

JSa»^ «.«.... ,gr. 1069' Hv 

, Ma^i^s fioUdcfl» .....«•... 31 46 . 

Matières organiques ^ • *• • » 20 . 7^ 

Matières salines ixxorganlques. ...» 10 . ^7. 

Urée 15 18 

Acide urîque • W9'* 

Matières extr«ctivcs . . . . , 5 51 

Chlorure de sodium 6 15 

On administre la triméthylamlne à la.jdose de gr, 60 et les urines sant 

de nouveau examinées l6 3 décembre. 

Quantité .; 900 cent, ciibeav — Densité. 1,01 5. Couleur orangée. . 

Eau gr. 871 02 

Matières salides 28 08 

Matières organiques 19 44 

Matières salines inorganiques 9 5i 

Urée..... lî «4 

Acide uriqtae. 6 18 

Matières extractives 6 12 

Chlorure Sodique 7 12 

Nous voyons, en effet, que Turéet a baissé de* 2 gr. 29 ; 
mais suffit-il d'une seule analyse alors surtout ,que la quan- 
tité d'iirihe rendue a été inférieure de 150 grammes ? 

Dans un autre cas, M. Fàrgier-Lagrange a eiicore pptt* 
'*qué l'analyse des urines; nou5 en consignons simplement 
les^résuU^ts. 

Observation xviii. — Arthrite déformante. Traitement par h triàté* 
tkyhtmne: Analjfse dest^trines. Diminution du chiffre ^è Vinréet 

JMnes de X4 heures : 1,200 cent, cubes. Légèrement aaid^. Densité lyOtt; 
Couleur orangée. 

Eiu ,.gr. 1167; 

' '■' Matière» solide» 33 - • 

Matières- organiques 23' 64 

MatièiaaiealiJUÉindrganiqueB..... 36 

Urée. 17 64 

Acide uriqaa.. ,.«•..•>• U 

Matières extractives. K 13 

Gblocui»v-8odiqtta«^ •»•••*••.. ...^ 5: 88*i . 

OsL administre 60 centigrammea et>val^ le léliilCaftdd IWaH^^ 

Urines de 94 heures : 1,100 cent» cubes. Densité 1,015. Couleur citriaa. 

Bau,. .• 1060.. 64 

MatièreasoUdes.... .«««« .••..4*. 30 36:. 
Matières orjsaniques.. .*..«*«•«.• 21 50 . 

Matières salines inorganiques 8.. 80 . 

Urée.. , 15 0». 

Acide urique *.^....^. 2^ . . 

Matières. extractivee.. . • 5 17 

Chlorure sodique. 5 83.. 

Nous avons iei. une diminution de plffs cie 2 gramme» 
d'urée:. dans, une autre observation la dimiaaUo», a^étô de 
agrammes^ 

Nous empruntons les faits qui suivent, an teavail, dje 
M. DujanJttn^BeftuJneiK.: 

M. Bouchard, à la Charité, a soumis un homme, dlwl^ 
leurs bten portant, à Faction de- la triméthylaminev Les 
analyses ont été faites, et comme on le voit par lôs^ résuMatfi 
que nous donnons ci^aprôs, le chiffre de lUirée sécrétée en 
34 heures baisse dé 21 gr. 22 à 15 gr. 37 en trois joura 
après ^administration, de 1 gr., Ruia l,gr, 50 et.2,gr* de 
trimétliylamine. 

Mê février. — Avant l'adminiatration. dam^dicamantt Qik^ièso les iirîtiaa 
et Ton trouve 1,160 grammes. L'urne rendue esl de 21 i^r. ^ otttpar liftie 
l^^r. ,3«.Ûw«adnimstf<^ un., gramme de propylaoûaa. ., 

4^^ mars, — Los urines rendues donnant. 1.380 g^mj^io». On trqu^ 
17,gr..ll dînféa,.soH 12.gpv 4 pour ua litre. — • Propylamine» 1 6r..5(V.. 

jifttars, — Urines 1,540 gr. — Urée rendue 18 gr. 78. soit 12 g^, 2 par 
liiro^-r Oar.dfin(ia 2.gr. de propylamine. 



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262 



LE>ïl(XHŒ8 MÉDICAL 



'-i^nkH^ -^ Priaes 1,«0 gr. — XJïée 13 gr/37, floîl M gr. t par Hte; 

' M. Dujardtn'-BeaiiiiQetz ajoute que l*anBiyse de» uriaes 
avait été faîte plusieurs fois avant radmiaistration du mé-. 
Acameat et que les cbiffres obtenus ne différaient que peu 
de ceux que nous avons consignés pour l'analyse du 28 
févpiér. 

M. Hirne, interne des hôpitaux, a de son côté fait deft 
recherches analogues sur un homme d*ailleurs bien portant, 
les analj'ses ont été faites à peu près régulièrement comme 
on peut le voir par le tableau ci-deèsous : ajoutons que l'a- 
nalyse des urines faite avant l'administration du médica- 
ment donnait pour là moyenne de l'ùrée 24 gr. 2n, 



il féarûr. t) gr. 7ÎJ db propylàmine 

4^^ mort., id. ' • — 

'5 — id. . — 

J — id. — • 

4 — • . id. — 

5 — id. -r . 
« — id. . ^. . 
7 — id. — 
« — id. - ►- 

» — ié. ..-T-- 

40 — 1 gr. 50 -T-. 

44 — id. 
42 — 

45 — 



19 58 d'urée em 24 heures. 
M 08 -- 

28 22 — 
1* 64 — 

29 15 — 
30.47 . — 
17 29 — 
21 10 •— 
17 20 -- 
29 .25 . — 
14 84 . — 

20 28 — 
id. ... ^ ... . 20 20 ; — 
id. — '2j — 



: En moycane, paç 24 heures, 23 gr. îC (l'urée. . / i 

Y a-t-il lieu, comme le fait avec trop d^ardeur M. Du- 
iardin-Beaumetz, de tirer la conclusion que la diminution 
dé l'urée est ici évidente? Soit, la moyenne lui donne rai- 
àon ; mais pourquoi ces écarts, de 29 gr, 25 à 14 gr. 24? 
Est-ce parce qu'on a élevé la de se de gr. 73 àl gr. 50? 
Mais pourquoi, alors que Ton donnait O^r. 75 de propylfi- 
mine, voyonsruous le chiffre de l'urée s'élever, le 4 mars, à 
20 gr. 1!>, lorsque le 3 11 n'était que de 14 gr. 64? — Evi- 
demment, il y a des réserves à faire, et il ne faut pas trop 
se hâter de conclure. . 

Dans l'observation qi;i va suivre et qui a été recueillie' 
dans le service de M^ Boucliard, la diminution de lurée 
pendant le traitement du rhumatisme par le chlorhydrate 
de triméthylamîhe, a été considérable. Nous résumons le 
fait d'après le Bulletin de Thérapetdique du 15mai 1871. 

Observation rix. — Rhumati&rrie articnlaire aigu généralisé; cinquième 
attaque datant de quatre jours ; traitemctit par U chlorhydrate de triméthyla- 
mine ; guérison en huit jours. (Hôpital de la Charité, service de M. Bou- 
chard. Observation' recueillie par M. Michel, externe du service). — Duf... 
âgé de 34 ans, entre à Thdpital de la Charité le 19 mars 1873. Le malade, 
d'une constitution vigoureuse; esir atteint d'un rhumatisme articulaire oigu; 
c'est la cinquième attaque. Les antres attaques ont duré, la moindre 24 jours, 
la plus longue 3 mois. 

49 mars — Le malade souffre depuis le 15 mars, où il ressentit des 
douleurs assez vives dans le poignet drcfit et dans l'articulation du genou 
du même côté; le lendemain, les afticxilations coxo-femorale et scapulo- 
iiumérale du côté droit se* prirent* àleor tour, puis le lendemain celles du 
côté gauche. Au moment de Tentrée du malade à l'hôpital, toutes les arti- 
culations, sont gonflées et douloureuses, excepté celles des doigts de pieds 
et des mains, et l'articulation temporo-maxillairc. Pouls fréquent et petit ; 
matin t T. R. 39®, 6. On prescrit du bicarbonate de soude et un lavement 
purgatif; «ow-, T. R. 39<>, 6. 

iO mars. — Même état. — T. 39", C. — Soir. T. 40«, 2. Bicarbonate, d» 
fioude. 

H mars. — L'état est toujours à peu près le même; insomnie. — T. 
39°, 2. — Soir. T. 40''. 

SX mars. — Douleurs vives ; excitation, insomnie. — T. 39®, 2. «^ On 
prescrit îiO cent, de chlorhydrate de triméthy lamine. — Soir. 38®, 8. — T. 
Urine ; 970 gr., urée 40 gr. 74. 

23 mars. — Les articulations sont toujours douloureuses, cependant le 
malade a un peu dormi ; les bruits du cœur sont éloignés ; il semble que 
l'on perçoive un léger bruit de frottement, pas de matité cependant. ^- T. 
40^, 2. — Vésicatoire à la région précordiale. — ^oir. T. 40®, 4. — 
Urine : 950 gr.; urée 43 gr. 70. 

24 mars. — Les articulations du bras ne sont plus douloureuses.; 
l'enflure et la rougeur ont disparu ; il reste très-peu de douleur dans les 
articulations du pied. T. 38®, 2, — Soi,'. T. 38**. — Urine ; 880 gr.; urée 
27 gr: 45. 

26 mats. — Nuit bonne ; appétit. — T. 37*, 4. Triméthylamtne gr. 50. 
Urine : 710 gr.; urée 19 gr. 31. 



1 



2€ wan, — L'tméliorâtioii oontbine. T. 37^ -r- Saiti S7*, 4. — Uifae i 
i,«25gr.; urées gr. 504 , '? ^ 

27 mars. — Même état. T. S7». — On eesâè V«toploi de la triaiéth)rla- 
BBae. — ^ Soir. f\ 37^, 2. -rUrine t 1,500 g*.;. urte « gr. 30. ■. T 

28 mars. — T. 37*. — 5(h>. 37*, 2. . ] 

29 mars. — T. 33®. — Soir. 37®, 2. " ' i 

Z4 mare, ^- Le malade sort de LI&ÔpHal dans un état d« sahté paifidUe. « 
-^ Urine : 990 gr.j urée 8 gr. to. 

Nous voyons Ici un rhumatisme articulaire aigu des plui 
intenses, guérir en moins de huit jours sous rinfluenc^ du 
traitement par la triméthylamine. L'urine, au point de vue 
delà quantité rendue, ne nous Indiguô rten de particulier/ 
mais Tu rée a subi une diminution, très-consid^abie:; ûé 
40 gr. 75 par vingt-quatre heures qu'il était aVant Texpé-J 
rience, le chiffre de l'urée s'est abaissé au chiffre de 9 gr.u60 
et môme de8 gr. 60. (A suivre.) î 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Le choléra ;.inflaenoe des mQUventents de trompeai 

Nous n'avons pu, dans notre dernier numéro, relevei^ 
comme ils le méritent, lés* renseignements que M. le i 
D^ Fayel a eu Tohligeance de nous envoyer sur le choléra 
dans la ville de Càen. Aiussi croVôns-nous devoir y revenliî 
aujourd'hui; \ ! .' > ' ' ] 

Les dangers que nous avons signalés naguère relativer 
ment aux déplacements des masses d'homn^es sont rendue 
évidents par les faits. Ainsi, alors que le choléra était en 
voie de décroissance à Caen, des tfoupes sont expédiées de 
Paris dans la cité normandjg et bientôt rëpixîjémie prend iixx 
nouveau développement. Lés soldats ne sont pas épargn^sf^ 
Habitués à boire du vin, oA leur donne du cidre* et ce chan- 
gement dans' leur régime ' alimentaire ne pouvait queie^ 
rendre, plus accessibles à l'action de l'épidémie. VoiJà un 
premier fait. ^ 

Le 51® de ligne, qui était à Caen est envoyé à Amièn? 
dont la municipalité, sachant par expérience combien la 
ville est prédisposée au choléra, s'émeut ayeq raison et finit 
par obtenir que le régiment sera dirigé sur Abbeyille. Tou- 
tefois il s'était déjà produit un .accident : Un soldat prisd^ 
choléra fut obligé de rester à Amiens. Tel est du moins lé 
récit de notre correspondant, car nous apprenons d'unç 
autre source qu'il y aurait eu plusieurs caB de choléràJ 
Voilà un second fait. . ' -. 

Enfin, d'après des renseignements que nous avons tout 
lieu de croire exacts, on aurait constaté à Saint-Germain et 
à Vincennes quelques cas de choléra à la suite des derniers 
changements de troupes. 

Ces faits rendront-ils prudente l'Administration militaîr»? 
On serait heureux de pouvoir l'espérer; înais, avec cette 
prétention à rinfaillibilité qui constitue l'un des caractères 
de nos administrations, on s'exposerait peut-être à une 
déception. En effet, dans les circonstances actuelles, comme 
en bien bien d'autres et par exemple durant la campagne de 
Crimée, les médecins militaires et en particulier I*un de's 
plus respectés par son savoir et des plus autorisés par ^ 
position, a fait tout ses efforts pour faire retarder ces mi|- 
tations. On voit comment ces conseils ont été suivis. ^ 

Ea&ATUM. — Les cours de MM. Tillaux, Terbilloh et Mabchâkd à 
l'amphithéAtre d'eoatomie des hôpitaux, Qnt lieu à 4 heures et non pas k 
une heure, 

NéOROLQOiis. — > On en nonce la mort de M. Pélletan de Ki&kelin, médecU 
honoraire des hôpitaux de Paris, et celle de M. Qt>dert, ancien. cfairui|^B en 
chef de l'hôpital de Pontoise. 



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hM i»tidtfBB8 ^BiiMt^^! 



2m- 



- '^''' SeSJÈTÉS SAVANTES- 

•M. DÉLPECH. — L'épid^ùiie cholérique a encore décru. Du 
» octobre au 3 novembre inclusivement', îl n'y a éu'^tte fiO 
ééé^ qui ôe rôparWssetot aiïisi : en ville, 7 ;4attd tes h6pttaiix 
«v«^ H; 4ati8 les hôpitaux militaires, ?. Il n'eàteniré que» 
r matades dans les hôpilaïuL et 7 casiba seul) d^Feioppé^Mii 
téneuremenl. Enfin, dans la journée du 3, aucun décès nia. 
été constaté ni en yiHe, ni dans Jles b^pitaux. Il çst à remar- 
quer que la 'décroissance notable de 1éi!>idémie a concordé 
•vTO'le»fifraBÛofc.tenipèteftqniwrt*ré§rûésurl0>liltoral..> .. -j 
i î M^.<:on^îL vieot à<onner lecture d^un twvail très-iiitértseaiit 
syr l Etat pathologique des canaux biliaires et éês.tai^eàicx 
^àn^Hns dans la eUrrkose du /erf». An ftir et à; mewf e de* 8a 
lecture, rauteur teit passer sous les yeux de U Académie, dea^ 
dessins démonstratifs. . . ; ! : > . . , 

•^ M. :HE»iyre\&x reprend la dîseussioû sur le eholém et les 
alatrkéei ckolérignes. Avec MM. Fauvel et Chauffard, Torateur 
^ent combattre la théorie de M. J. Guérin et 6oiul«niroelifide. 
Wmporiaftlon, qui se fait toujours par les voies tetfestrôset! 
Maritimes les plus suivies. ■ ■ : ) . 

•^ M; LE t>j*És;iDEOT: --. Deux plâcfeS'dé membres tltalairés de. 
rAcadémle sonl valantes; L'unei «elle dri M. Hiugùtevi demsi 
fo^JaèClJèii dé pathoîégîe chirurfelcdle, r autre, celle' de M* Du-J 
»ôîs (d'^Amiën^); dans M section 'de pathèlogletnédioaie.' . [' . 

A celte occasion, M. le président rappelle que depuis loiig^l 
temps deux aut^ places ont été dédaréeet vacantes^ ccile de 
M, Louis, dans iô^ section d'anatemie pathologique» et celle de- 
M. Leblanc' dans là section de médecine vétérinaire. 

M. Bartu faîtfobserver que le règleirtént ne dit pas que les 
6îe6ti6nà doivemi se faii*^ d'»p>ë3 l'ordre d'ànci^nuetédeyaH 
cance. .^i " .. jn '•.,') /m \\\\\'\-\ ■ i.. ,y 

M. L*)M I^FpRx présente fdfîiiiÇijfla^iadef opér^ pjftf lui. 
V 4^®5t un jg^arçon de qvfiûz^' ans, qai,,^.iait*altéiut,;dV^i^rû^^ 
phte.de la vesèie^ Taùtre, un jeune gàr^oa .amputé ^un pied 
par JQ proche de Pifogoff, modifié par ropérateur. O. ^. ' : ' 

) : . SQGIÉTÉ; ANATOMJQUB '. . 

Séance du 1 8 juillet. — Pbésidence ce M.' Ch^root. < i . . 

Beiiifirqiies sur une tumcar épUlièlfaTe da maxfltttlrô Infé- 
Menf, polftftiire et tnseûilnlre, présentées pour obtenir le tilré dé» 
iaenibrc titulaire, par M. TERint.LbN, proseteteur dôî* hôpilaïix. ' ■• > 

\ Tumeur ^épithéliaîe du maxillaire inférieur, pulsaifle et dôn^ 
nahinn bruit de soUffl& intermittent. -^ Li§fdtu^e de la'ewroiide 
txterne'qwi arrête les pulsatiom et le èruitdu souffle^ -h Plus 
tard, abiatiôit de la moitié correspondante du maxillai/re, r- 
îJMrison. 

La femme Gerrot, âgée de 62 ans, entrée à l'hôpital de la 
Pitié, ,(servj|ce de M. le professeur YERNÈuiLJi salle Saiut-Au- 
çustiu/no 26, le 1^'. avriM873. . 

Cette femme a toujours été bien portante, et on ne peut 
itouver dans sa famille aucun antécédent cancéreux. 
' Elle raconte qa'il y a un an environ elle vit se développer 
un peu au-dessous de Tercade zygomatiqué une tuméfaction 
diffuse et profonde qui ne la gênait que fort peu et n'attirait 
point son attention. 

La.tumeur grandit un peu, au point de déformer la joue, .et 
bientôt survint un premier symptôme, qui inquiéta la malade. 
Elle entendait un bruit de souffle d'abord très minime qui 
alla en augmentant et qu'elle compare à celui que fait une lo- 
comotive en marche. 

^ Sans provoquer ni gêne ni douleur , et ne se manifestanf 
que par une tuméfaction diffuse qui déformait la joue, et un 
bruit de souffle perpétuel, la tumeur augmenta lentenient et 
envahit jusqu'au voisinage de Tangie de la mâchoire. 

L^évolulion était très lente ; lorsque quinze jours avant son 
eiktTéâ\neuf mois et demi .après le début], la tumeur aug-. 
monta rapidement; donna lieu à (quelques douleurs slrradiant 
dans la tête. ' i 



' Bnfin la vtiJS^^ûà sdb «nii^^ellë seirtSC se^ d#»MdtipM»^éHhit 
la Iwjirhe à coté de la langue et »ûrle' èord de la mâchoire^ 

I ééêfdfai «lors à demander le^seeoùi^ de If. VémediL ir 

; ' 'Bktl ét^iHâmenrie sok mm^i^^-efMi.CMxi |em»^ eA 
i vigoureuse malgré son âge, et ne présente aucune apparOBée^ 
; cach«cfîqiie, . : • i . V*^., f" 

\ Au ëlVeâu de là }ou€f droite, eMe porte» tihe tutaéur pro-. 

, fonde dont les limites sont : en haut Parcade zigomatique «ë 
l'os Aaîàîré qui «ont distincts, eii bas le^bbrd «et l'angl^ de^la 
mâchoire inférieure q\jfi sent également encore senèiWes sous' 
l'a peau. En arrière îe creut paîToiWi» iégè^fettWht effjké. Bnï 
avant elle empiète un peu sur le bord antérieur du masséter * 
La peau légèrement tendue est' saine,-' lisse e! m<^le • Qudiid 
la malade ressei-re les mâchoîTes on sent le taiassétèr àe -con-' 
trader légèrement sous le doigt. . t > • . . .< 

La tumeur est doàc plfeis«profoiïde qwe'îùi. ■ ; ) • I 
Du côté de la bouche \ le bord alv^Wafre InWrieur dépourvà> 

; de ses dents est épôis, repéussé en avant et en dedans et eniin 
point cotrespondant à la deuxième grosse moliiire, la gencivëf 
parait largement perforée pour laisser passer un bourgeon^ 
royge, gros cdmme le'pbxïce. Le bourgêôhtqiii date d'avant 
hier ^st rouge noirâtre, gorgé de sang,'slé4^'ehù moindre cou- 
tact, et repousse le bord de la langue. L* bouche est remplie^ 
de détritus noirâtres qiii dcmnràtufiié odeur fétide à Tha-' 
leine. ,, . . / :> 

L'ensemble dfe ta l^uàiiéuî^ JrWélhdéttièrit' feltdée paraît avoir 
le volume d'une petite ètëiigé. ' * < ' <' • - ; 

On constate à s6^' niveau tbbièsignes'iûiportants. Un bt'ùît' 
de soufOe violent, eoïûîcîdant avec la systole artérielle 'mais' 
localisé à la tiim^tïr. i . .' ;c 

Un battement -en' masse, perceptible parla vue, le touchei^' 
superficiel et aussi quand on saisit la tumeur entre deuxdoîgts' 
run igàcérdans la bouche Tautre placé extérieurement' La 
cotnptiessiDn de là carotide abolit aussitôtle battement et le^ 

souffle. ' ^ ' ' '.'.•■'..:• . . i . i , ;i .', • n î'i.i»! 

*as de'èanfeliotis. — AucuA signe stibjectiiPÀÎrtî''e àtiMne lé^t 

gère'g^edesmouveffleats de la langue, le 'bruit ^6^ soufflé^ 

• jî^erdu par la Tualade.' Un fait importent \ signaler: c'est oue 

la malâde:oirvrait la bouche me facilité i un peu'moins cepen-' 

dant qu'auparavant: ' .. ^ > 

'^ Lf!!i^iV'?^I® ^J.^^1^ ^"^ sang par le bourgeon buccal/, 
on tf été Oblige de cctaiprimer directement poUr arrêter Thé- 
morrhagle. '" • . '^ > ) 

U 4 arrt/. M. Verfleull, dans la craint^l i^îme hémorrhagîtf 
grave Imminente, et tenant compte de cette particularité que' 
la compression de la carotide droite arrête le souffle et lea^ 
batlemenls. pratique la ligature de te carèliàe externe ' ' 

Aussitôt (îu^on^eut serré le fil' placé éur celte artère, l'es bat-' 
tementsetle souffle cessèrent", la tumeur s'affaissa légère-^ 
ment, et le Ijoufgeou buccal au. lieu d'être turgide et sangui- 
nolent diminua légèrement. ' ^^ * 
. Les suites de Vopéraiion furent des plus bénignes la plaie 
suppura et s'il survint un peu de sacg; lèf 5 avril, quand on 
voulut tenter d'enlever le fil de la ligature, celle-ci s'arrêta- 
bien vitci La tumeur resta slationnaire et aucun souffle ni bat-i'* 
tement en reparut* Le bourgeon buôealétaitj devenu noirâtre^ 
et flétri, aussi que Jquesjoun? après, la Ugaturô (9 avril) M. V«iw 
neuil ena enlevé un morceau sang provoquer d'bemorrbagje^î 

M. Ranvicr, qui eut l'obUgagnce d'examiner cette parUe du- 
bourgeon, nous dit qu'il était constitué par un épithéliome tu- 
bulé à cellules pavimudeuses. , . ' . . 

; 10 mai. — La plaie de la ligature était complètement fermée 
le 10 mal, la malade sortit de l'hôpital le 26* mai, pour aller' 
dans sa Varaille. Elle devait jre venir dans quelque temps, et au 
moment de son dépa^t^elle ne se plaignait que de Todeur in«^ 
supportable que les détritus du bourgeon buccal déversaient 
dans sa bouche. Elle amoindrissait cette odeur a^ec ime solu- 
tion faible de permangate de potasse. . ^ 

20ywi». — Elle rentre à l'hôpital demandant qu'on la d^baiH 
rasse de sa tumeur. Celle ci cependant est toujours station^ 
naire, mais la malade est toujours incommodée par richorpu- 
tride qui vient du bourgeon buccal. Celui-ci cependant ne 
saigne plus et ne proémine qiie de deux centimètres, mais 

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i,E mùrnmnBwcÈij^ 



^ 24^jjKi3>^. ifc V^^ « ^Qiaver le xoaxi»Uaire anfô- 

rieur (moiUô éOTAe);se»ppopQeant d-fUlarà la.rochdreha de* 
j^olong0mente<q^e la^.i*in«ui^>piemryait euvoj^ftï dans le veisi- 

Une inciaion est pratiquée sur le bord inférieur dumaniUaira 
)uaqu'44?angla>.wi*«iUtrd.¥erlicftleTeau>nte enavaût du tra- 

Le inA»8ëter»apî)arait sala. Eu fW0S8aBt sur la tumeur pour 
la séparor des parties voisines, elle se vide par la houche, en 
passanii»dr l'oriâce^ glogival q^i donnait issue au bourgeoa 
bu€cal>- 

6n scie la mâcboire à droite de lasymphise en avantdu mas- 
seter. Toute la tumeur-est extraite, mais à son niveau le ma- 
xillaire est détruit, et il ne reste de la braache montante que 
le condyle complètement isolé au niveau du col qu'on est 
obligé d'extcaireavec un davier. 

. Qai)adse ua.tube à d?aiaiage .daa& les deux angles de la 
lààie, après «avoir réum avec des fils d'argent la partie 
moyenne. 

Aujourdîbui'lO julUetla malade est presque guérie. 
' ÈxAMKiij>j& ijA.Tvmti5B..-^i^ Examen macroscopique. -^La^ 
P|y)duction morbide a détruit complètement la branche mon-» 
tante de la mâchoire en respectant le bord inférieur etie con- 
dyle. 

Gomme elle s'est vidéf^^»^ r«rifice gingiiral, elle représente 
actuellement une cavité limitée en dehors parle masseter sain, 
en dedans par le ptérygoidien interne sain, en arrière par un 
tissu fibreux qui la sépare delà parotide, et en avant par la 
muqueuse gingivale hypetrrophiée et soulevée. Celle-ci laisse 
uu orifice de la grosseur du pouce par lequel sortait le bour- 
geon buccal. 

t^ Exmien microseopique- -r Cet examen fut fait avec beau- 
coup de soin par notre ami M. le D^ Malaasez dans le labora- 
toire de M. Ranvier au collège de France» Cet examen confirme 
pleinement celui de M. Ranvier pratiqué sur une partie du 
bourgeon buccal enlevé avant ropéraiion. 

Toute la masse est formée par un épijhéliome tubulé à cel- 
lùïes pavimeuteuses^Dans certains p(iiats^1a section perpendi* 
cùïaiYe a l'axe des tubes laisse voir un épithéliome régulier 
commedanscertainaépÂthéliômes à (Cellules cylindriques, et 
laissant une lumière au centre du tube. On ne trouve qu'une 
quaiftité très-minime de tissu conjonctif adulte entre ces tubes, 
qjii s'entre-croiseai en divers sens. Us ne sont donc séparés 
partout que perdes vaisseaux capilkiifes très-nombreux volu- 
mineux et dont lés parois parfaitement adultes sont revêtues 
d*ua épithélium facile |à reconnaître. —» On ne peut savoir à 
cause du développement de la t«imeur quel ea a été le point 
de départ. 

' BfiÉStfSié Et HÉTfLBsrrONS. — PTùsleufà points intéressàtïts 
méritent d'être signalés dans cette observation. Parmi lès tù- 
ntè'ùfs'épîlliéîfales du maxillaire inférieur, les unes débutent 
par le périoste, ont leur siég^ primitif auniveau du bord libre 
de la gencive; le»>autFe8-au eoûtcaipe débuieitl peF l'os et ne 
piroéf&ineQt<|iievplaB tard è irarrers'la ^ncite pâ>lbrée. Gese- 
eoBd naCodè de âôtral-a été trè^'XÉiaiiifeaté danenocrer observa* 
tiefi;'Om*on Voft'^fM»îè=Ite>urg^oft4atrè sfafgna'nt, qnt 

éhKstSéé^Hié llfltèrtcffttion chirurgicale; n*a apparu que loflg- 
teftops* apirès 1» développement de la tumeur. 

La nature de l'épithéliome mérite d'être noté, car si on a 
aÏÏ&ire le plus souvent à desépithéUomes lobules qui ont paru 
d'abord solis forme d'épuliSf oan'apaseacore noté d'une far 
COn spéciale l'épiihétiome^tubulé siégeant dans l'os maxillaire 
i&férieiu^' 

■-. M; Rttvierqa^aëltaitfkiéutï gV^nd nom dMvmeuars'Ues 
deux maxillaires nous a assuré qtie rëpfthéîîotneiulwalé était 
tfW^fféqii^nt mir ïe m'aMllàU'é'srapérleur, maïs qulï v^ti a^eit 
pàS'etifeorB'retitîolitr^ aa' maxillaire inférieur. 
' l^fffi deux symptômes très - remarquables existaient *daTi«^ 
es cas ;.lèsouÉè et le^battemeaMivee expansion* en masse de 



la tumeur. Il faut noter surtout que ces 4eux symptAmes 
étaient sous la ^ipenùmaui exelusfetr^de la carotide exteru6 
qui régissait la circulation de cette tumeur. 

En efifet la iigdfai#«Mll»4]islÉDtaaétfteiitr le^souffle et le bat- 

tementf M'«rr4la mâme ls.d«ielappemeat de la.tum^ur- qui 

'' niélait Alors alimentée que par des. artères collatérales faibl|^. 

Aucun «a^Uen n'a paru engorgé, ce qui est .un faitxaB» 
osr. oBditiaiiEeoieiit les épiUàélioBKee- de cette régif^a, ««1^ _ 
presque to^purs rapidemeni accompagftAsdâ g^glioDs •eosfr 
ma^latres, dontrettvahlBeemettteecondeiwestoréiiiatPewent 
fapidé- 

SioMC; du 2S iuilUt «- Pjbuésidbwe dr. U» Chabcot*. 
" Cancer e^ltolde ém i^ f le n l— 1 ■ vrN' i ew* e wt Iftr iri* vmat 

MS toyet*> ée rovaire» pirM^ Goiunb, itédeoia' aw blptom. et 

li. R<mtK, .iolerM. 

M. ReitN fait voir les. pÉéperttions:mterô6cepi(qpie». reWé* 
ves'à^une- tumeur da périioii» appwrtonant àla vâriéléi de 
cancer dite colloïde. La tumeur avait débu<4 quieM OMt^iam^ 
para^ant^ sans jamais provoquer la moindre douleur : elle 
avait petit à petit augmenté, surtout depuis deux aaa, de teite 
façon qu'elle simulait complètement d^ l'ascite ou un kyB^ à^ 
lV>vaire« Le diamètre transversal du ventre était de «^ cei»fclf«f 
mètres, son diamètre vertical de 15. La tumeur donnait lieuià 
une Aiiotvatiofi super&^ielle trament évideiOe que M. Goeee- 
tlitt n hésita pas À diagnostiquer un kyste unilo€ulaire'à.6ea«^ 
terni séreux; Une ponction fut pratiquée, et ne donna issue qu'à 
quelques fragmente de matière gélatineuse. La n^yrt survinl 
huit jours après; 

A l'aotopsie» <hï trouva la paroi abdeminale» coQ^^tôtemieiil 
adhëraite à une production colloïde, demi- transparente» qui 
fut reconnue pour être le péritoine dégénérée Tous les.viBcèi>iS 
étaient sains. Il existait des poches coUoïdes en; voie de raoBol- 
lissement dans l'épaisseur du ligament coronaire du foie.. JUes 
organes génitaux étaient sains. 

11. CORNTL. Xii fiflritl%Mmen'dé'!eriumemr, et voictîcs prin- 
cipaux détails qu'elle présente. Les -points lès plus nettement 
colloiâes montrent les alvéoles du carinôme, et dans leur inté- 
rieur de gros éléments de cellules à zones concentriques vers^ 
leur périphérie, qui leur donne l'aspect de segments de sphère 
emboîtés les uns dans lee autres; Le noyau de ces cellules est 
granuleux, ratatiné et atrophié. 

Acétéde ces points carcinomateux» il y en a d*autres, qui 
consistent dans des productions kystiques et végétantes qui 
deviennent elles-mêmes colloïdes. En étudiaut ces parties» , on 
voit que vers le pédicule de ces excroissances, le tissu oou- 
jenetif ebonde et s'épanouit en fibrilles ténues qui fonxkMit ré* 
seau et supportent un« sorte deboançeoanement de celLulfts 
embryonnaiïies. Les c^iules colloïdes sdnt à ce oiveaa mMoa 
abondantes. Môme apparence pour certains petits kystes trans^ 
parents appendus à rinteslin : ici encore, grand' développe- 
ment de bourgeons charnus et' de tissu conjonctff tenu, ei!ttou«- 
rés d'une masse colloïde. Ces lésions en ces points, ont ttne 
très-grande analogie avec celles de la péritonite chronique 
purement inilammatoiresuniveau de la surface convexe du 
foiev notemmefit, la res$emblanceest frappante, au ^point qu'en 
peut faire quelques réservesau sujet de la nature rcarcinoma»» 
teuse de la tumeur. 

Oe fait- est intéressant à plus- d'un litre. D'âbo*d il S^it 
d'une maladie localisée primitivement sttr le péritoine; sa» 
point de départ viscéral. De plus, cliniquement; la lésion sfî» 
mulait complètement une tumeur kystique de l'ovaire, avec 
aseitOi et l'erreur de diagnostic était justifiée par la longue 
durée desace|d6nts.r 

lfr:r RBK:A:itT,,à propos tlee préparations microscopiques de 
M. Goruil, Mi i«in»rquec qûô dans Tépiploon les. trabéoules 
eonjo^cClfs smit e&Bi(oé&\ comme les arat^éee de gonglions^iym- 
phatiqûestftian» ils' vont être-euvaMte^par lie cenMi»; G'eei^à 
uTi processustrès-î^volslnitlè- eehii de l*î6ffiAnmatlo!isiiii^è^ 



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..H IiUiUMI 



tIÈ tTfiOGRÊg "MÉDICAL 



2:5 



«EVGËrKSH.iMltei€ALE 



- : , par.lfD]',(^LMorK,(del'Albama.) 

U/Vi^aSfé^e^^la çÉliNfcM«MMk» thermK|«^,.^àtiê ïy Bobci^be 

IV, J>l? Ja Twclieotwi^ par ie^aière oclucj, par UM.Jes dûc- 
teurs DE Ran'ôb et SIueon, — i^azette mmc(^h) 

^*'!ïï** fff ■«>»*«>>» «*w«»«eii,>ar -te D- fi.. ?Lwri6iu«, cfci- 
rufçien désiré de i'HflteUDieade'Lyott. dPaiw, J..B. iBoittère (1); 

rv. Plusieurs fois déjà, M. Verneùil.Vest servi du ^aîvano- 
caulère pour prati^uerlatrachéptoinie. Malgré les avantages 
de ce procédé, .11 est peu probable qu'il se généralise dans la 
praiique : les , dimcuUés du maniement de Hnslrument 
el«a<î^^6^iéAî^ rendent, Venaploi (iifiîoile. MM. de Hanse et 
Muron ont eu^écenunejit Wdée d'ériger en .méthode défini- 
tive, i opération: de la traGhéo.tomie par le cautère actuel ; déjà 
M. 40 Saint-Gerxnain en avait j:ait Tobjet d'une communica- 
uon à ia Société.de fîhirwgi^, et une dispn^si^n intéressante 
aidait démootré i'^tlUté ^e x» procédé dans certaines ricirco»^-. 
tances. tJ est poar le «onsacrer, et en démonl^rer rmaooiUté 
que MM de Ranseet Uuron, «uppléaot en eela «les feits 
clinignes, ont eu recours à l'expérimentation chez les ani- 
maux. Ils ont pratiqué sans hémorragie, et pour ain^i dire è 
sec, la trachéotomie sur 22 chipns. 

D'après ces chirurgiens, si la trachéotomie faite avec" le 
Distouri présente plus de rapidité dans l'opération et si la 
cip^tnsation en est plus régulière, la trachéotomie pratiquée 
? A ?, t^ cautère actuel n'est pas aussi émouvante ; elle 
met^âlabrèrde l'écoulement «an^uin et elle n'offre jamais de 
ctnnplieotions. On peut opérer-couche par couchera jamais ie 
sang n'empêche de reconnaître les tissus. Quels sont d'après 
MM.ndô.^nse et Mwron .les indications de la trachéotomie par 
^autèreaolwel ? Gbcz les individus gras, ci^tOairachée eat 
dfflictte à sputir «vec ie doi^t «çu^>uiie épaisse c«uehe de.iié- 
^naents, lorsqu'un œdèttiede *a gloUe a défcerminé une infil- 
tration du tissu cellulaire sous-c.u(ané, lorsqu'il y a une 
hypertrophie considérable du corps ihyroïde — qui peut 
^ffi^ner une hémorrhogie rQudtoyunle, îl faut pratiquer la tra- 
chéotomie à l'aide du cautère actuel. L'inalrumentest facile à 
sefwooarer:: un couteau de table rond et épais du bout. Mais 
ai^'on «TCut réussir, 11 iaut îppôaéder.avec métikode, et suivre 
les trois temps Indiqués : 

Premier temp9. — Division de la peau et tlu tis^u cellulaire 
sous-cutaué avec la partie la plus large de l'instrument. Celui- 
ci.^oit éir^jàu début chauffé au rouffe-àlattc. Au secondteraps 
il sera rouge-^erise : c'est à ce moment que, d'après les ex- 
périences des.auteurs, il est le plus hémostatique. 
. Deuxième temps^ — 'lÉcartement des tissus divisés à l'aide 
4!une .pince ordinaire ,à fort ressort et division des tissus 
jasqwà. la trachée exclusivement. 

Troinéme 4m.psi. .^ JÈcarlmhitfa de tous les Ussus divisés; 
section d&la 4ractoée -avec ie-hislûurL; distension de la plaie 
trachéale aveclediiateteur.UborcJeet introduction de la canu:e, 
Hf^us .ne ferons à ce procédé qu'une seule objection :.les 
&uleu]?s semblentrcraiudre eux-mêmes qu'en appliquant legal- 
vano-cautère près de la trachée on ne produise la destruction, 
Asns une^tondue trop vaste, dupérichondre et que la nécrose 
<iu cartilage ne survienne :. et. alors, est-il toujours possible 
d'arrêter juste à temps l'effet du cautère, et d'en prévenir le 
rayonnement dans la profondeur? D*un autre côté, sur les 
cerceaux de la trachée reposent les plexus veineux thryroi- 
diens qui donnent.ta^nt de sang au moment de rincision de 
iarlrachée ; le .cantère n'ten ,pounîa donn ,produir^ l'hémos- 
tane? 

Nous pensons donc qu'il faut d'une façon générale accorder 
lÉrpï-ôférenee ati biatoopi :• mais il est évident que la.tfachéo- 
tomie par le cautère actuel peu deivenir indispensable au pra- 
ticien isolé, ou dans les circonstances parlicatt^s qnie nous 
Avons précisées plus haut. 

Noitf ne voiitoQs pas terminer ceAte rev^^ . gens signaler 

(1) Voir le n® 20 du Progrès Médical. 



à nos lecteurs rimpiortam ouTragfe Su i'i-aiûdes secîîàHè 
Vï^'^^'Ti^l}^^^^^^ fqîre paraître M. Létibvant, chlrrfrg^a-/ 
désigné de rmtel-Diéu de Lyon. Gè traité, pàt le sujet %^^.\ 
''^?A^\^%}î^ ^^ originales qu'il cttrili^nt, demande ntie' l 
eiuae détaillée que hous ne pouvons faire aujourd'hui. Néus ' 
noufe contenterons d'en sïgnalet les principaux pdiltâ et nous i- 
y reviendrons plus tard, sous un autre point de vue. 

Le traité des sections nerveuses comprend Irois ptfrtië§ : ' 
1« la physiologie pathologique des Sections nerveuseë dhez 
ihonime; '^ les indications des sections ^nerVeuses dans lèS' 
maladies; 3* les procédés opératoires denévrolomie. ^ 

Les travaux de Waller en \i^% de MM. Tulpîan et PWîîb- 
peaux avaient démontré que le bout périphérique d'un 'nerf' 
divisé, se régénérait au bout d'un certain temps, un où deui ' 
mois au phis, et qu'enfin la perte de substance du netf se té- ^ 
parait vers le troisième ou quatrième mois, quand, vers i864 
parut une observaUon, qui eut un grand ïetentiseement.^heB 
un malade dont ie.nerf médian avait .été sectioûné par un ac^ ^ 
cideut,.Laugier réunit :l€s deux hoiits par une «utuje, et le .' 
jour môme de l'opération, constata le retour de ia^motilité et 
de la sensibilité. On s'empressa de citer le cas cobuq^ ^çai 
exemple de régénération immédiate du ne*f. De là, gr^oda 
discussion à la société de ciiirurgie. Il ty eut iles.incréd»les*«t 
parmi ceux-ci MM. Verneuil et Paulet. On ne pouvait expli- 
quer ce retour si rapide de la sensibilité et.de Ja mobilité, mais. 
Il était évidemment impossible. que le nerf se fut régénéré gl 
vite. Victor Von B»rns avait , tu la sensibilité et le nwuvemeuj; 
revenir subitement >dans un nerf coupé sans môme au'il eût 
essayé d en réunir les boulsi » h** *^ w»* 

M. Letievant pense avoir lrou/véîprécisémwt.rexplicati(Wi 4©, 
ce phénomène : les fonctions nerveuses se rétablissent pfff 1^ 
motilUéei la smsibUUé ^^pléées. « Cette motilité et cette sen- 
sibilité ne sont pas en effet le résultat de la régénération du 
nerf : les inconvénients sont le produit des contractions diver- 
sement combinées des muscles voisins appartenant aux ner fe 
non divisés; la sensibflité résulte : 1« de la présence dans" le 
département paralysé de filets nerveux ^ui y sont constam- 
ment et qui proviennent d^'andstomcaes pius ou moins.con- 
nues; 2° de laperoeptien de eactaines impressions parias pa^- 
pilles nerveuses voisines de la région ^paralysée et qui ansac*^ 
tiennent à des nerfe sains. j> 

Telle est en résumé l'explication physiologique proposée ,p«« 
M. LeUevant pour .expliquer les faits .prétendusde régénéra^ 
tion immédiate. M. LetiosanUdans la première partie.dé^tiw 
déformations de chaque .nerf des membres et de la face après 
leur section ; il dénaontre que» quand un nerf est coupé, :to«it 
son territoire n'est pas réellement iparalysé, qu il .n'existe 
fu'i&ne piaquô d'amsthésie absoute ; puis, tout autour du os 
maximum d'aneôthesie la s^ensibiiiiéy ranait peu à peu. J)e« 
planches schématiques représentent par des ombres plus ou 
moins foncées, lejudifférenis degrés de sensibilité, et les dé- 
formations après chaque se^jtion* Enfin il recherche a\ee sola 
pour chaque cas, les muscles qui r«3tabliseat en partie Je 
mou freinent, et les filets nerveux qui suppléent aux régions 
sensitives du nerf, coupé. 

La seconde partie comprend les indications chirurgicales 
des sections nerveuses chez l'homme. Quelle est l'influence ©t 
l'utilité de la section. des nerfs : 4<*.dan8 les névralgies, %^ dans 
les douleurs symplematiques du cancer, des ulcétes eèc», 
3" dans le tétanos traumatique, ji« dans l'épilepsie, B» dans Jes 
contractures, 6® dans les tumeurs des nerfis, 7^ dans les blesH 
sures des nerDst 

Dans les névralgies, la névrotomie ne mérite pas la défaveur 
à laquelle Tiraient «ondamiaée certains chirurgiens : alla 
réussit presque toujours dans les névralgies périphériques at 
parfois éans les névralgies de causes centoales, et, ,alon»,- en 
raison de Tatrodté das.dauleurs, le^chirorgien est;autensé:ii 
l'essayer. Dans tous iescas denévralgieilesiiiécaasaire'jpnttr 
réussir de procéder d^uiie faço»méUiûdifUô : lliaut J)ieare$lw- 
éïiQt les'ptinis d^ml^m^m, et sectionner. exaelianient, tonerfs 
qui y correspondent : Isntôlon «daU, fairada BionoaevrotOQ^, 
tantôt il faut préparer la polynevrotqmie. 

BausÀe^UtanêsM. Letie vanterait ;à rheiinusaJnfttienoô;âe 
la névrotomie. Il s'appuie sur ranatomiepathol(«iqus< U^j^T^ 

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266 



LE PROGRES MÉDICAL 



r>^TZl "?® ""^"^^^ àans le tétanos dont le point de départ 
èstr j^ériphérique et^ fiu\ rempnte rapidement v^si les centres : 
mais l'auteur ne produit que des études anatomo-pathpio- 
giques incomplètes : il nous, scimbl^ qu*il ignore complètement 
les deux faits si bieh étudi^i^ que M. le D' Michaud, chirurgien 
de rhôpitalà Saint-Ëtienne, a publié en 1869, dans les ^r^Âir^ 
A phifuiologie. Il cite aussi Texpérience de M. Brown-Sequard 
qui produit le tétanos en piaulant un clou dans la patte d*un 
chien, et le fait cesser en sectionnant' les nerfs de la patle. 
Ejafin, ce qui est plus concluant,' M. Letievant a pu réunir 
4 Ç observations de sections neryeuses dans le tétanos^ svir 
lequelle on compte lO guérisons et 6 insuccès. 

Pour lui,' la date de l'opération, la manière dont débute le 
tétanos el surtout, certains symptômes accompagnant son évo- 
lution, le mode d'opération mis en usage, le nombre des nerfs 
dirisoS ^erv^nt à découvrir te raison du succès ou de l'in- 
succès. 

Dans^ l'ëpllepsie de cause périphérique, et l'auteur recherche 
avec soin les cas dans lesquels on peut découvrir ce tte ori- 
gine, la section d'un ou plusieurs nerfs a souvent amené la 
disparition des attaques épileptiques. 

La troisième partie est consacrée à la médecine opératoire. 
CTestlà une étude qui complète avantageusement les descrip- 
tions des traités classiques depuis longtempsinsufûâantes. Nous 
y remarquons, en particulier, les procédés opératoires pour les 
sections du nerf maxillaire supérieur, du nerf dentaire infé- 
rieur, *du nerf lingual et du facial. Un grand nombre de plan- 
ches bien faites sont parsemées dans le texte. 

En résjamé, le Traité dis sections nerveuses forme une œuvre 
complète, renfermant des études originales très-intéressantes, 
qui vient bien' à propos combler une grande lacune dshis la 
littérature chirurgicale. :H. Durbt. 

BIBLIOGRAPfflE 

lAnédeelnM pneanMiilqae ^ ses applications aa traitement 
des maladies des voies respiratoire», par le docteur J. RE^-aADB 
in^lS de 42 pages j Paris A; Delahaye. .-..,> 

La médecine pneumatique est, dit l'auteur, Fert de guérir 
les maladies iwr l'emploi raisonné de médicaments à l'état 
de gaz, de tapeur ou dej)oussiér€ liquide. Deux raisons surtout 
militent en faveur du système ; souvent, en efifet, les organes 
&e tolèrent pas les ihédicamenls solides ou liquides; en outre 
un remède administré par la bouche dans sa forme ordinaire 
met souvent plusieurs heures à manifester son action, tandis 
qu'il agit en quelques secondes quand il est introduit par les 
toies respiratoires jusqu'à la muqueuse pulmonaire, 
' Un grand nombre d'affections, pourraient être traitées par 
la médecine pheunmtique, mais son usage est surtout précis 
et nettement indiqué dans les afections propres aux organes 
respiratoires. 

L'agent le plus apte au traitement, et en même temps le 
plus facile à préparer et à employer, est le gaz acide carbo- 
nique qui est par lui- môme stimulant, antiputride, cicatrisant 
•l analgésique. On lui associe, selon les cas, différentes pous- 
sières médicamenteuses. L'iode, le soufre, une mixture iodo- 
Aalsamique, les cigarettes antidyspnéiques sont aussi d'un 
usage fréquent. Cela constitue le traitement direct à côté du- 
quel il faut placer le traitement adjuvant qui consiste dans 
,1'emploi de toniques et de reconstituants, 
c L'auteur .indique, en s'appuyant sur des observations clini- 
ques, le traitémeiit qui convient spécialement: 4° aux ma- 
ladies de la gorge ; 2<» aux maladies pulmonaires catarrhales ; 
â^ aux àffëotions pulmonaires nerveuses et décrit les appareils 
mécessairës à la préparation et à l'administration des diffé- 
^-rents rhédicameats; 

i Un courA chapitre traite des complications qui se présentent 
le plus souvent dans le cours des maladies des voies respira- 
toires. Il est alors bien, évident que dans ces cas des moyens 
spéciaux doiveut être employés concurremment. 
^ Voilà, en résumé, la théorie de la médecine pneumatique et 
;8es applications. ^ M. J. Bengade rapporte, un assez grand 
nombre de cas danslèsquels des praticiens ont obtenu de 
bons résultats avec sa métUbde. .G, du Basty. 



Chronique des li(^taiiz. 

Eâpital Saint -L&u(b. M. 1* Û' Làjuaa ootnqièiicera, dee oonférenoes cU« 
hiquessur les afêctûmi euianéès, le vendredi 14 novembre à 8 h l)2 du matia 
^i,\m obntianenlesveiidndit luifiBiMià la mâne heure. ' '* î 

Hâpifal de laCkarité:— M. le docteur Bouillaud, supp^ par M. Brouàr^ 
X)BL, agrégjf. — Salle St^Jeetn de Dieu (h) : 1, zone épileptogène; -^ «. 
chorée à forme très-curieuse; — 15, paralysie infantile; — 25, phtfaisieaveo.- 
abcès par congestion. — Salle Ste-Madeleine (pj : \k, parotidite, mammita 
et ovarite; — 20, paraplégie syphilitique, 

-—M. G*. Sée ouvrira son cours de clinique médicale le lundi 10 novem-^ 
lire, à 9 heures, lundi, mercredi et vendredi. 

Service de M. BSRNcnra:. — .SaUe St-Fordinand (homuea) : 6/caneec 
du foie ; — 17, rhumatiame polyarticulaire; complicationa cardiaques ; — 37^ 
fièvre typhoïde, chez un alcoolique, accidanta nçrvçux.-r- St-Joseph (f); 1,3, 
hystérie, forme tr^-intéressante. 

Hôpital ïîeclUr* — M. PotAiN : salle St- Louis (hommes) j 4, dilataliou . 
de l'aorte I rélréciâsement relatif de Torifice aortique ; insuffisances aortlqutt' 
èi mîlrale; — 11, pleurésie purulente (2 IhoraCenlèses faites). — Salle Ste- 
Anne(femmes) ; — 5. ascite (f) (diagnostic à faire) ; — 14, fièvre typhdfde». 
chexun tuberculeux; — 23, périmétrite; embolies capillaires. • • 

EôuP'Dieu, — Service de M. Fauvbl : Salle St-Julieh : —7, fièvre* 
typhoïde ; hémorrhagie inteslmale ; convalescence très-lente avec persis- 
tance d'une fièvre rémittente ; soupçons de tnbercnlisation ; — 15, pleurâda-* 
purulente, opération de Tempyème (3 litres de pus), il y a 4 mois, guériàoa 
presque complète; — 17, syphilis ; — 17 bis, tumeur cérébrale; — 22, af- 
fection cardiaque. •— SeUe Ste-Anne : 5, rhumatisme chronique progressif; 
— fi, tumeurs de Tabdomcn ^région de la rate); — 33, affection cardiaque. 
Service de M. UlfcRAnD. — Salle Si- Joseph : 3, pneumo- thorax ; — 4». 
péritonite tuberculeuse lente ; -—13, dilatation bronchique et gangrène ; — 
22, maladie de Bright ; — 23, insuffisance mltrale et tricuspide. — - Examen 
des malades par les élèves . 

Hôpital Beaujon, — Service de M. Fernet. Salle St-Jean : 1 et 15, 
pleurésie purulente : trocart thoracique à demeure ; — 9, myélite ; — iO, 
hémiplégie faciale centrale sans paralysie des membres; — 28, ataxie; — ^ 
18, rhumntisme noueux. — Salle Si-Paul : 5, adénopathié > cervicale : 
spasme de l'oôsophage ; — 10, ataxie; — 7 et 15, rhumatisme noueux ; — 
22, pleurésie purulente. 

Hôpital de laPitif. — Service de M. Verneuil. Qinique les lundi, mer- 
credi et vendredi. — Salle des femmes : n^l7, Kyste jnultiloculairé de Vq"' 
vaiie droit } — n** 27, Kysto hydatiqae de la face convexe du foie. — 
Salle des hommes : Ostéite de la malléole externe ; hygroma aigu de la 
bourse prérotulienne droite. 

Service de M . Desnos. — Salle des femmes : n9 21 et 27, Ataxie locomoX 
trice ; — n® 34, Phlegmon des ligaments larges; — n® 43, Insuffisance mi- 
traie. — Salle des hommes : n* 9, Paralysie saturnine. — Examen parti* 
culier des malades par les élèves • 

Service dé M. Marotte. — Salle du Rosaire : n® 2, Hématocèle réfcro- 
utéHne. — Salle St- Antoine : n* 9, Fièvre typhoïde ; — n* 1», Fièvre ia- 
termittente ; — n** 37, Rougeole ; — n* 29, Paralysie syphilitique. 

M. La sÉQUB, professeur de clinique médicale, a commencé ses leçons le 
jeudi 6 novembre (mardi, jeudi et samedi}, Visite à 8 h. i/2. — Conférences 
et manipulations : Histologie pathologique (M. Nepveu]» le dimanche; — 
Chimie pathologique ^M. Bougarel), le lundi ; Exploration clinique (M.Lan^ 
drieux), le mercredi. 

Hôpital Saint- Antoine. — Service de M. le docteur Gombàult. SaU» 
Sainte-Geneviève (femmes) : 3, 4, 5, fièvre typhoïde;* — 7 et 21, pelvi-pé- 
rilonite ; — 18, contracture hystérique ; — 23, Phegmon péri-utérin ; — 
Salle Saint-Eloi, (hommes) : 1 , hémorrhagie intestinale ; — 6, 8, 14, 10, 29» 
31, fièvre typhoïde ; — 9, typhus abortif ; — 48, ataxie locomotrice > — 30 
cirrhose, ascite ; — 44, 49, affection cardiaque ; — 48, syphilis tertiaire. 

Enselgpaciiiciit médieal libre. i 

Aceouchements. — M. Chantreuil commencera son cours le samedi 
15 novembre à 8 h. du soir (amphithéâtre n^ 2, Ecole pratique), mardi et 
samedi. 

Aetouckementi et maladie» des femmes • — M. Ferdiit, commencera sos. 
cours le lundi 10 novembre à 4 h. (amphithéfltre, n^ 3, Ecole praU^ae^ 
lundi, mercredi, vendredi. 

Accouchements. — M. AIiqon commencera son cours le lundi 10 novembre^ 
à 8 h. du soir (amphithéâtre n® 1, Ecole pratique), lundi, mercredi et ven- 
dredi. Dans le premier semestre le professeur fera l'histoire des. pTésentalîonJi 
et des positions et celle des ^nanœuvres et opérations obstétricales. Les' ma^ 
nœuvrcâ et opérations- seront répétées après la leçon par les élèves. — Pou^ 
les leçons particulières, s^adresser au D*" Migon, rue Saint-Honor)$, 367.. 
(Lundi, mercredi et vendredi, de 4 à 6 h.) • 

PtSthologie interne. -*• M. Dieulapot commencera . son cours le. lundf 
t7 novembre, à 4 h. du soir (amphithéâtre n^ 2»,Ecole pratique]. Lundir 
mercredi et vendredi. ; . . i . i 

Maladies chirurgicales des enfants. — M. de Saint-Germain,' chirurgien 
de ThCpital des Enfants-Malades, reprendra ses leçons de clinique le jeudi 
13 novembre, à 9 heures. Tous les jours elcepté le jeudi, de huit IMiroft et 



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m-vammB urBùioAL 



Wi 



t fn>oawé:4f.jia :^Q»n,«Uaiqfi« et aux t){]Mtioiiï. LaK^vaslil- 
p'dii'omedè'Hnt rtttByi«ée««n.AifiWwfiité»e4 à l'^ppltéèitiMi^w appareils 

Trotsième et quatrième «â;amiM;rf««fo0lâra/«<^(CUBit9ifè9HifNHnitHPi«c 
^aturelle^ thérapeutii^ue, hyg ièise. médecine légale)^ «-<• fies QQaféMaaae 
s quoUéiaynvs: pqpr -Ir sprdpiqatiQii,/ <ie o^'idÎTer^ examens» •conuoaescetttit dva; 
I 5,^( 2u.âe çhaqor mois, ^-^^econnaissancé des blanles et inédicamenis., ma-^ 
ï ûip'aWtioxiff, rechwhtç^;' tmvanï pratiques. «^ On l'iuscrit" toua les joufs, ' 
i de quatre) hev^çf^ !^xi\^spx»^»yj(.Mofcafiire </4c^ifliie,4D,>cûa GajÎTLussac. * 
fluiito : Inipujuo Roj r wGciUanij, . — — - » 

^ WCmgft lt B IIIB Il g B i ne, 

Histologie, -^ M. Rebin. a commencé sone couvs lo} j^udi & ^o^ emb^e k 
«3 heures, ma#di, jeudi 6t Bonifiai. 

Pathologie et th€i*ape^Uigne génétnles. — M* Chauffard a «ommMté son 

I à «Bidi; lundi, .jueccradi, yeudxedi.. ' 

• .fArW« ^*ï<<«/tf.-^ M. W«rtzçoinpîa»ce sdd cours, j|:|^iu:dl)A»i ? .'ao-^ 
' yembre à miâi;-iDafdi, jaudif âamtefli. ''^>Ij& cours de cbâmie .luologi» fiera 
t ouvert plus tard. 

• Court H!f pf rations et appareils. — M. L. La Fort .commence son. Ooui'ji' 
I aujourd'hui à V h., mardi, jeudi,' samedi.*" . 

PathoUMfi$fim49i^e. ~iH* PaMaschino cammeàcerà son • «aura -iundi > 

• tO novembre, à trois heures, lundi, mercredi, vendradi. ; 

-.Mmiwiii. — tli. Sapppy . commencera son «ours le. lundi lOiOiovem^e à 

•. 4 h. lundi, mercredi, vendredi. - • - 

BaiÀoUigie MMnvta. -ril M* ©olbaaujcii^DqBnencira s^pnJUlïflr le lUBrdi', Il bo^^ 
TOmbre*. à. tiToia heures^ marxli, jeudi, :6amfidi. 



Tfûiiïtf . jT^ Le Ejovi^ population (recensement de WTî), Î(J,S25 habitants, 

BttAflDLiorjémainé dera^r^ (^a 11 aii 24 .Qctodve 1873;, 71 décès, ^a^(l : 

î y#toftrf#pWblei 5;|méningitp,;2i «ppoplexie, I; coqueluche, 1 î . angine 

' jÊÊmfnbmmpUiwàmtT^Q cholériformis^. des^.^e^^nes enfanlfii d ;. cbolî^^.,^! ; 

«ftt«»<a03««|oii9«i§u|3, 9 ;,4iHa»^lfiiafi.«liSQAigue8, ,J7Ai»ttliiai€j p«lwomÂre«;? ; 

,i^ç^^t$V,^;' ^^^^^^ par submersion, \ ; j|ialadftes €hi|:^i^;i|^|)^, 2 ; morts- 

' Pams.. -^^mte^pieu : 1 tteuLca$ nimiTsau.- — F. fan^siii'e : i ^ 



. £(iiatLiiiAv "^Autriche, '.yienné^i octobre.. -^ Eiic(^re cette semai*». Je 
choléra ne s'est manifesté que ./paroëse «as 'isoléfi..-.(4epenclaAt.daa&jme 
miûsou du q^atïième arrondissement 5**y a«u, .-du 21 «i^i^» 4.,c«^4Qpl trws. 
•uivis de mort, mais la maladie ne s?est,paa propagée iBKidehorfl*ideiîeifo|i«r* 
Ltr coRi^Mussiozi looale itommée paE'iles.œagis trais, a tuastalé qu e la maifl e u 
eu j^eslionqjùi appartient à \in <mirepreneuTMèn<b2lim<tols est, qu'aî^ae ae aw; - 
^asasiimal saine quo-ppasible et enfreint, svir.,iui grand nonobre de points, les 
règles 'saftHaifres. EUepossèdetewpartàcolier une .écurie à vaches et plusieurs 

sLjdi(olument dépourvue de venti- 

" " " etl( 



liilLaxMiiii . . _ .„ 

I tements, on a constaté un encombrement énorme,"de'rhuMîdité et le man- 
• que de vf]4il#ioi^Iii^cmilfl««^oléra aki^SiUçèai oosasi^nésjparia mâme 
: causë-ia Ms«ie4ieif^riiÉre 44u tajau 29) afti^épfikiiistent somofe s<flt : 
i hmm, « ^acaé dM^eaUx^décis ; 24, jU9es| ^5. .4 saç, ? #écèj| : Sêi 9«a«s; 
i 27,4 cas, 1 décès ; 28, 8 cas, 1 décès; 29, 2 cas, 1 décès : doue eu touf^' 2« 
V cas et J 2 décès. - ^. -. - ^ jjt . 

Le mouvement des hôpitaux civils de vienne* du 2Î tiù î^ octobre irckïBi- 
' - vemeni a été le suivant : 



'*l4aH&,--V'èneéi ^ a eul 



^e&l'des cas s'élévéé^it, d'pfirèsXa âHuteyk SSI». '^ 

^^JtaHém'-ûpM'4ëi»azetU9^ed. iÊd$ana 'Fa)itf|.4UPi>ad<«e d«l'^ il s'^ 
*-aéblai>è-»eaë^e > ^iflttilfta parmi les milit^ivs du 72^e li§neer743arm«.J4 
■^■MMaiifiMnPVMMes ont «uccombé, les aum« sont en Iraiternsnt. 



notre'pau d^Uis :ltf ja^-nière note. -- Aucun cas .nouveau à la Gharîté, à 
,NeciQr,.à la i3flpit|ière et à..Beaujon,. A. VEùpital, St-Âiitcmtt V^f\J^ 



mMt« 



'Gt^MÉd\m&*-^^'f^fix de^rinhrtmt. Jted^iMtovnee <l»N«f'«^atsr3%aiA6eà ont 
'ett4»tra9fe»^4a quôÉtion écrite suîvaïite /^cirêklàtion^ot'tMëtU'âe^V^tge^hi^,' 
— '^Hmiéu/sdfspsjd^ crâne, — Les internes' -do '2® et'l^'atiù^e ont eu à 
tcaites : ,G^<uid^^ §m^ max illaire ; •— oreillons . ■ o> 

^MM9m»tr******i-àfoi(Â les Corn ières que stions ; Artère maxillaire; »— ' AWt- 
iCulô'fion scapWô-lhiiiiéral^; > - 



'Eil^traîteTOëriPlë*23. . 
■-'Cintrées- jusqù^MPW.'. .-. ., 

Total... 






£99 
. 86 



3,823 



')^9.' 



' Bu'trâiteiïyènt* -i ....-« é . * 

' f^ienerweà:^WmkeH^hf*^). 
^ Jffde. -^ Après use vjpéfiode d^mmuiûté . rektive . pendant les années 
MTO**?!, riade splostiionafe «tétô'd^^fiouTeau. atteinte par le iléau du choléra." 
Lowsmorts enregistsns comroe <j«is4»p..^M. cette maladie en 1872 s'élèvent 
à-^«5,«58, dont 6ft,»65 danatJes'proTiaces-djtt Nqrd-Est ;. 46,901 dans le Ben- 
^ej *5,«42 dans la'préridenea,-de.l4*dms..Pans l'armée européenne, sur 
un tett»l'de7f,284pcr8ann«ovy*oo«ipr^iw. fiaounes elles. enfants, 888 cas 
ont éclaté, dont 615 ont été mortels. Dans les troupes indigènes, la PTPpor- 
t!on"4ég' morts «rétér^0r4v » p.. iOOirHaBdis ^ue- panni ,les .prisomûers, ex- 
ptW«rà beaucowp dei-priwrartions/ à<iÈMih«r, t^ n*a été ^ue do .3. .9 p. 100. II. 
éôt è^émapqtier que tevmartiâiléidaiis -les,. Uo^pea. anglaises a «é,vi le plus 
fdftement a«i Bengaleiioè^ dansile eontm do de^s mois,. .suc 817 ca^, i\ y a,f u 
559 décès. Cette année, pour la première fois, au moips avec une cjertaine 
inloo^td, le..f léaa.«'est nu^n^ré 4^ns les. districts montagneux. Le caractère 
la «plus» remai|{vai>la de cette maladie, cV»si la localisation dans^tertHins 
endiOàtSi Dans presque tous les cas, on s'est bien trouvé de s*éloi^ncrd'es 
lieux infeet^a par le cholésa,. .pourvu .qu^on s'en écartât à une distance assez 
considérable. (Gaz, déS Adpitaua;). 



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IJbwUrle q . MASSOIV, pl»c«LUkrft!Éaaled[jiMiédecliie. 

re,cteur : A. DECHAmBRE, 2« série, tome VII, 2® partie : MÎ:j(- 
MIL. Voici la lista des principaux articles: ' •• ' » 

îard'; — 'Tfclicrôscoper^pcEr^BB*^- ■iiiiiiMi[iniiBi^ar 

BBii»--t^gfaiJii^^8r^GubJer^et,Bûrdier; — yiliaire,!tar 
B©^ni4^;•-|î^gèàpQrffl^itpiçe^p|gÇ|]^Jof4îîhe. -i' 

HAiW«r;^:4^Q|ï^in6ra.llonnelle du choléra asiatique, pi*op|y- 
laxie et traîtemenrdô ce terrîblWteau. in-8 de 32 pages. 1 }fr. 
Malassez (L.) De la numération des globules rouges du sang : 
lies m'éthodes de'tatt#ére4ioovdc>l»iti«dMS3«r,d«^Fr*«ig/^^ g>o- 
hules rouges 1(iaiié^ïes.diiîéTe»t€S^paTlffe»d*l'«riM'ed8é«^ 
.iïH8deJ4.piages arec4fig. '■ ... 

) SoouâaiJS PB .JBipLp<^iE. — ■ Le 23«>; vôlxime' renfermé 'etitre 
autres Jes'articieÉfeuiViaûts iBecherches aiiatomo-j)alhôîogiq|ies 
ëur lapar»lv«i6 spinaÀe de. l'fiiulaace par le^ docteurs ';Heiuri 
Roger et DamQsehioo; — uneiôpidéaii^ 4^ scprl^u^par le (je- 
teur Leveu ; — Selérodermie-^vec atraphi© i^es,iwa*i«is>,[paf le 
.D^Dufour ;'— diagnostic des paralysies 'motwceafdeai'iiïusèles 
,du larynx, par M. Duranty ; -^ des-Tuptu-pes'pPéiBndueflisfon. 
taoées^du cœur, par MM. Laboulbène etLahattaqtfe'; — ^«qiiel- 
cfuearéûexions.suc la pathogéwie de l'angiae h'crpéUiïue,ft)ar 
V- 'M. Augi Oilivier, 4^ vol. gr* ia-^^ avçc 1 3 panaiie>: t fr.' \ 
•Burg&rabvb; ^ Maattel pi'ajli«mek.de..médecnie d03i|n#ri- 
que. ltf-18 de1884'page8v«hca:Gtoflteau,.ruje..,du;.;^4WiQUiii- 

Saint-Mertin, i88. ^ . 

Le rédactmir-ijthtnt .•* B<!tu»n»v«ilbb. 

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Itenant prôijvô'^e le fer, pour dtrefuni- 
|nifIé.;^doit ^re-ttransfwfflié *« -pwtocblo* 
|rure dans Testomac, ne produisent pas 
l'a «(m8ti|p«i^ioa ,«^Qnt .tq^rées. par>s 
^__^____^ D eraonnea.tefl BÎua déli^te^. , 



DU Docteur RABUTEAU 



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l'employer en beleson. injection hjrpodermiqae 
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Mualé et 4e tallett«. Le plus hygiénique à 
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tube plongeuT) dans un étui en buis, avec bande 
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cide, flacon t fr. — Etta de^tlfHee phèat- 
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crosimas des fféUciveS. S'emploie comme toutes 
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ml^ue par ll^véflé k 90 O/o d*aciie,avec lequel 
le médecin peut pr«)parér lui'roème tout esles solu- 
tions alcooliques glyrériques ou aqueuses au de- 
Ïréde force qu'il luifaat.Le flac.Sfr.; et le demi 
ac« ijfr. aO.Tous ces produits se vendent chex l'au- 
teur, rue de BucI, U Paris. Exiger son éciqueue. 



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ANTIMONIO-PERRBUX 
ei aatimonlo- ferreux «a bMikiîihh 

DU DOCTEUR PAPILLAUD 

Rapport favorable de Y Académie dé wéiectne de 
Paris dans set séaneee des 8, 15, H novembre 
et 6 décembre 18TÛ. 

Riatslli feédieMisa I ban l'atMaU em\mm 

Granules antimonianx contre l^s maladies d« 
cœur, l'asthme, le catarrhe et la phthisie à se» 
débuts. 

Granules antimonio- ferreux contre l'anémie, la 
chlorose, les névralgies et névrosée^ les miôar 
dies acroftileuBes. 

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les maladies nerveuses des voies digestlves (dis- 
pepsies, etc.). e 

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en France et à l'étranger. A Paris, ^ux Phmv 
macies : Ul, rue Montmartre; S6, ruo du Bac; 
1, rue des ToamaUes; 1, rue JBourdaloue. 



VIN BIPHOSPHATt CALCAIRE PEPSINE 



œiCJ 

' Att nom1)M de§ maUdiee <iiii samblest Ute le triste privilège de lliabitint des- graodee Yilles, oeUet qui sont tccompagnte et aggrava par la 
d^yression du fyatème nerveux central, ont acquis, de nos jours, un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 





rience nous permet d'affirmer que nous avoué trouvé leinoyen de prévenir TaggraVation des accidents existants, et, dans presque tous les eas,^ de 

•' ' • * •' '- -- • *— .• 1— — • ' combattre, ont complétemeiu ^«bonéL 

B une double propriété : d*june part» 
dans les malacBes qui produieeQt une 
dimiitutioa dans U vi^liJbé de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. IVautre part, par son action stiâkùbiDto 
sur le système nerveux général (.arébro^spinal et grand-sympathique), le Vin BiPBOSPBAT^-PBPsnfA active l« circulation, relète len forces, et, 
par suite, ramène Taccomplissement de fonctions qui paraissaient & janliais éteintes. 

n est donc utile, non- seulement contre le Ilarhltlsii*e, la Scrtifkilè, rAnèoale, maladies cartLCtérisées par Tahération ott par la diminution 
de Tun ou de plusieurs des éléments constituaut les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit oomne reconstituant général et comme 
agent de modification spécial i maie encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de rinflnz Aervenx : dans l|IaiçfBtl- 
lÉeliee, les Pertes eèwlsailes, Tlaai^slaMUiee autre que celle qui dépend des progrès de Page, et qm ii*eit qne I0 résultat, soit des excès . 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des malade déprimantes de Téconomie en général. 

Le Vm B1PBO8PBAT6 est encore très-efficace pour combattre les Néivrosea multiples de Testomac dont, dans tous les cas, n relève puissamment 
les fonctions par la Pepeiae qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Plilhisie pulmonaire, et toute^ leé Affee«f «ans tabrrrv* 

leaves en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne.pouvona mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
Journal le Progrès UédicaU n^ du lit Juillet 1873^ compte-rendu des rapports à F Académie : • Dans la PHTarsix, LB8 tSBUi PttOSPBATis sont le «ui 
• MâoiGAMBNT qui puisss favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. • 

Cet aperçu incomplet suffira, nous Tespénons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qa'mi p t atitl e a 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont écboué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos coni» 
frères viendra confirmer les résultats heureux; que la nOtre nous ,a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main aseei heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agrédUe au gott, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que l'expérience, Bout en «muneé 
certain, viendra contoMT touft les jours. ^ 

MoDB d'bmploi. — .On prescrira, pour lei adultes, une cuillerée à Bonche deux folf par jour, le matin en se levant, et le s<»r- en m coushaai; 
pour les adolesoeots, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième Age, une ou deux cuillerées à calfé. Quand un t^rpereavra d'na 
retour de force ou de vitalité, on pourra snspendre l'usage da Vbi pendant quelques jeûn^ pour le reprendre ensuite, en divhmnit gradueBement 
lut 4vf«^ jusqin'à oe ^'0 ne soit pltu nécesiaire. 



■. WÊMBêL, t4^ ne ie 



i fg^iê et éxpééltlMM 1 4, 



roavra d'na 

PAmn. I 



Digitized by V^nOOQLC 



1~ ANNÉE 



N' *S 



liUREAUX : RUE DES ËGOLES. 6. 



15 NOVEMBRE 1873. 



Le Pr^és Hédical 



PRixDEL'ABOKNEMENT JOURNAI DE KLÊDECINE , DE CHIKURGIE ET DE PHARMACIE 

]PaÊ*€gis9ani Me SawneM 



On an . . . 

Six mois. 



tO fir. 
6 » 



ANNORCIS 



Rédacteur en chef : BOURNEVILIiE 



SI page.... SOOfr. 
1/2 pigg.... 100 •< 
IMpage.... 50- 



Tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration doit être adressé aux bureaux du Journal 

Les bureaux sont ouverts de midi à k heures du soir. 



Le Prix d'abouemeiit doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement uart du !•' de chamift mni« 
en «'abon«e ho» de p»i« dan!^ les bureaux des Messageries et chez les Libraires. - Les lettres noraffmc^^ 



AVIS A NOS ABONNES. — Nous prévenons nos 
abonnés qu'ils recevront^ franc de port, contre Venvoi 
de 3 fr, 2S en timlyres-postes : 1« E.es leçons sor 
les anomalies de Tataxle lôf^omoCriee f — 2^ L<es 
leçons sur la compression lente de la mnelle 
épinière f Foir aw Bulletin bibliographique.) • 



SOMMAIRE. — Anatomie pathologique : De la main médico-chirargicate, leçon de 
M.Charcot, pabUée par BoumeTiUe.— Anatomie : Note sur la distribution dtf» vais- 
seaux capillaires dans le bulbe rachldien, par H. Duret.— Clinique médicale : Trois 
observations de rage humaine, par L. Landouzy. — Thérapeutique : Note sur l'em- 
ploi de l'ipéca dans le choléra infantile, etc., par Chouppe. — Bullstih du Prom 
grès médical : Clinique médicale de THÔtel-Dieu ; M. Béhier;— Faculté de médecine* 
M. L. Le Fort, par Boarneville. — Sociéris savantes. — Société de biologie : 
Cysticerque de l'œil, parPoncet; — Efflorescence de la peau dans le choléra, par 
I*iouvllle et Oripat ; — Dans l'empoisonnement par le phosphore, par Carville et Jof- 
froy ; — Fibres musculaires du cœur par Rabuteau ; — Piles électriques, par Gau- 
cher etOnimus. r— Académie, de médecine. — Société arufiçrniq^e. :. No(e sur 1». 
distribution des artères nourricières des clrconfolutfens cérébrales, par H. Duret. 
Chimie médicale : Variations de^rnrée sous l'influence du thé et du café, par Roux ; 
— Le chloralum, etc., etc., (anal. G. Hime). — Bibliographui i TnijtWtTlf dta 
plaies en général, «tQ./|ftiT Beau (m. G. Peltîer). — Varia. — Chronique de^ 
HOPITAUX.. — Ensbionement MÉDICAL LIBRE. « NOUVELLES : Mortalité à Paris, 

Lyon* livud«%>» j . iî»»«.u* j- ,^aa^»;^^, r>u^tjim^ ._ «... •^-•--, — «Mutv, »i* 
France, eic . . ' 

ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 

FACULTÉ DE MÉDECINE DE PAIUS. — M. GHABCOT. 

Des défbrmationB produites par le rhumatisme chro- 
jiique. — Applications cliniques. — De la main 
tnédico-cdiirurgicale (1). 

Messieurs, 

IV. Les déformations des mains qui viennent d'être dé- 
crites sont à peu près caractéristiques du rhumatisme cliro- 
nique progressif ; je dis à peu près caractéristiques, car il 
y a, comme toujours, le cliapitre des exceptions. 

Ainsi l'attitude de la main, dans la paralysie agitante, 
rappelle souvent la déformation que je vous proposais tout 
à l'heure de désigner sous le nom de type d'extension ; 
mais, dans cette affection, les jointures elles-mêmes ne 
sont pas malades et par conséquent il n'y a pas, comme 
"dans le rhumatisme, de rigidité des articulations. J'en 
dirai autant de la déformation qui résulte d'une lésion du 
nerf cubital et que j'appellerais volontiers ^rt/fi?cwôz7a?^. 
Elle ressemble à la déformation du rhumatisme ; toutefois 
elle est unilatérale et les jointures conservent leur mobi- 
lité. 

Mais, ce qu'il importe surtout de vous faire remarquer, 
c'est que dans la goxitte — j'entends la goutte urique, la 
vraie goutte — les extrémités supérieures peuvent repro- 
duire exactement les déformations du rhumatisme noueux. 
Grand est alors l'embarras du diagnostic, principalement 
si les tophus ou dépôts uratiques extra-articulaires font 

(l) Voir le n^ 21, du Progrès Médical. 




défaut ou encore, ainsi que cela arrive quelquefois, s'ils 
sont aplatis, n'existant pour ainsi dire que virtuellement. 



Fig, 49, AtUtude habitueUe 
de la main dans les cas^ 
de paralysie agitante un 
peu prononcée. Attitud*^ 
d'une main qui tient unei^ 
plume pour écrire. 



Fig, 20. Déformation des 
doigts de la main simu- 
lant celles du rhumatis- 
me articulaire chronique 
pinsiUf. 



Fig. ;»/. Autres déforma- 
tions des doigts de la 
main simulant celles 
du rhimiatisme articu- 
laire chronique primitif» 



D'où viennent ces difficultés ? C'est que des altérations ar* 
ticulaires, analogues à celles du rhumatisme chronique, 
ou autrement dit les lésions de l'arthrite sèche, peuvent se 
montrer, comme on Ta vu dans certains cas de goutte, et 
aboutir aux mômes conséquences en ce qui concerne la 
rétraction spasmodique des muscles. Il ne reste plus, en 
pareil cas, pour le diagnostic, que l'examen des concrétions 
uratiques superficielles qu'il faut chercher dans leurs lieux 
d'élection, en particulier sur les oreilles, la paume des 
mains, les paupières. Si elles font défaut, on pourra re- 
courir encore à l'examen microchimique du sang par la 
méthode de Garrod et à celui des urines, sans négliger 
d'interroger avec soin les commémoratifs. 

En dehors de ces circonstances, les déformations des; 
mains que nous venons de passer en revue sont propres^ 
aux rhumatismes progressifs. Et remarquez quel avantage- 
il y a de pouvoir annoncer parfois, par ce seul examen des. 
déformations, môme lorsqu'elles sont à peine ébauchées, . 
que la maladie aura une tendance presque invincible à se 
généraliser, comme pour le cas du rhumatisme noueux or- 
dinaire, ou, au contraire, s'il s'agit par exemple des nodo- 
sités d'Heberden, qu'elle se bornera à peu près sûrement , 
aux jointures des phalangines, des phalanges entre elles,^ 
sans propension marquée à l'envahissement des autres- 
jointures? 

V. A propos de cetexempleassez frappant par lui-niôjni5i, 



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no 



LE PROGRES MÉDICAL 



je 



Is devoir, Mes^uiti^ sans sortir éliMi^ â*anatomo- 
_:ologiste, ajoDeler voti» attentt)n svf IMÉrôt qui s'atta- 
clm à UWNIe Ife cwdéftmaUML iMqpita, d'ailleqp^ 
reiKent ^ gêa^ni # Itmom mmpmtnm #us ou mdba 
pnibndi^. V^aiB «Yws,.« yiâte^iQ iviri% une histolm 
c(«NpliAr^9ten4n4iieMp 4»^ rmmpm$fmkÊÊneUe ; n%itr 
il pas à désirer que îa pathologie proprement' dite poss&iîe 
quelque travail spécial sur ce que j'appellerais volontiers 
la main médico-chirurgicale ? Beaucoup de ces déforma- 
tions que détermine la maladie sont, en effet» dans l'espèce, 
aussi caractérLstiqtiM que celles qui, en médeciiie légale, 
permettent de résoudre certaines questions d'identité. 

Laissez-moi, à l'appui de mon opiniau» tjOub présenter 
quelques exemples. Je laisse bien entendu de oété ce qui 
est relatifà la goutte et au rhumaiisme : Je me suis assez 
longuement étendu sur ce point. Je ne rappellerai pas noa 
pluarattitnde des mains dans la paralysie saturnine et dans. 
leseaââe^U8ioii»âun^f<HxbtiaI(l)^ce sont làdes âtcbs^de. 
coanamance vulgam. Bn i^vaiiGlie, on connaît moînd, si 
je^ He-me trempe, les défennations guidantes éel«r awm, 
déXe>rn\aUojw %^x oat bien, cependant, leur côté intérw- 
sai)|» 

1^ Voici une attitude fréquente qtr'bfiRre Ta main flans les 
cas Joù, à la suite de la formation dans l'encéphale d'un 
fjQ^ser dia izaïaQi^iaeement ou d'iiémorrhagie, il est survenu 
danele» oordons latéraux de la moelle une sclérose des- 
cendante très- accusée. Il s'agit là d'une flexion forcée de 
la main, t^Ue que pour empêcher que les ongles ne fassent 
des plaies, on est obligé souvent d interposer entre eux et 
la paume de la main une bande roulée. En dehors de l'hé- 
morrhagie et du ramollissement, cette déformation ne se 
voit guère que dans les cas où les deux cordons sont aflec- 
tés de sclérose et, alors la déformation est symétrique. 
j 2'» La griffe, dite main de singe, est une déformation pres- 




Fig. 5i 

que path(5gm>mî(ïue de l'a^rop/ii^ musculaire progressive 
parvenue à sa dernière période. 

(l) M. Durel a publié dans la Revue jjhQtoffraphigue des kâpitauio ds Paris 
(1^72, p. 71) un cas de griffe cubitale, recueilli par lui avec le plus grand 
coin dans le service de M. Charcot. 



3^ Voici une autre forme de giaig0' : d'après mes obserw» 
tUms et celles de M. Joffroj ellt tenf t propre aux lésion 
fmétémâm FogAvnMfr «errtctl ^Itàinoelle épiaiiÉte ; efti 
W|fefl&|»sqpità.'V^«eifeLiir point, mms le voyeur tte.atfti 
tuS fréipeate dfcw U prëmcatiom {Fig. 22).Xes mm 
«ûJtf à dMaiHUAts;£iMnéinB'Jtempt^ k main e^LteisJta»* 
tension,^ renittraBÈ3 pour ainsi dire vers le côté dorsal ffe 
l'avant-bras. 

4*^ Outre ces déformations dépendant des maladies da 
système nerveux, j'ai encore à signaler celle qui s'observe 
fréquemment chez les malades atteints d'ostéomalacle. Les 
extrémités des doigts élargies, comme raccourcies, sontd» 
plus, fortement reoeurbées vers le dos de la main. Le spéci- 
men que je vous montre provient d'une malade nommée 
Moutarde, célèbre dans les annales de l'ostéomalacie. U est 
vraisemblable que la déformation dont il s*agit est due aux 
eâidrts que les malades, condamnées au lit, font à Taide de 
leurs maims pour ébranler et déplacer saas trop de S6C9U&« 
ses leior tpo&c et leur bassin eiix-niémta iraaioiiij et dooios» 
renx. 

50 Voici maintenant : une déformation de la main com- 
mune chez les malades atteints de sclérodemiie: les dôîgis 
sont comme écourtés; des phalanges paraissent absen'ces; 
la peau semble trop courte, trop étroite et comme collée 
sur les os. On ignore encore la raison anatomique de cettû 
disposition spéciale des phalanges. 

Je pourrais aisément multiplier ces exemples; maïs j'es- 
père, que les détails dans lesquels je suis entré suffiront 
pour éveiller ches quelqu'un d'entre yovss^ le désir de com- 
bler la lacune que J'indiquais tout à l'heure. 

Des déformatioyis médicales de la main, tbflà un sujet 
bien digne d'être traité, sujet net, circonscrit et d'une uti- 
lité pratique incontestable. Un peu d'art, c'est-àniire quel- 
ques bonnes planches et des observations jjrises avec soin 
sufiiront pour mener à bien ce travail que j'offre à votive 
activité .•...• 



ANATMIIE 



owifilimà9%s 



Not6 SVOT'Ixc^Jxzshmmhmir-xxm- mltnnxntx: 
dans le bulbe rachidien 

Par H. DUBET, 

Dans notre mémoire sur les artères nourricières du bulbe 
rachidien (1), nous divisions celles-ci en trois classes: P 
Artères médianes ou des noyaux bulbaires; 2^ Artères 
radiculaires, qui pén^rentdau«l?intérieur du bulbe avec les 
paires nerretse»; 3* Aitôre»-péripliërique» rainpant d'abord 
à la surface du bulbe et envoyant des branches qui entrent 
perpendiculairement dans la substance nerveuse. Chacun 
de ces groupes artériels concourt plus ou moins à- la for- 
mation des capillaires du bulbe. 

Pour bien apprécier la part que chacun d'eux y prend, et 
d'une façon plus générale, pour se i^ndre un compte exact 
de la configuration des capillaires du bulbe, il est jiéces- 
saire de pratiquer deux ordres de coupes : les unes vertica- 
les, les autres horizontales. 

U faut sur les coupes horizontales étudier la circulation 
du bulbe: 1° Au niveau de l'entrecroisement des pyramides; 
2^ Au niveau du bec du calamus ; 3° Au niveau du bord infé- 
rieur de la protubérance et dans toute la hauteur de 
celle-ci. 

L Les pyramides ont trois sources de vasculàrisation : 
1*> Les artères médianes leui' fournissent des brandies colla- 
térales qui pénétrent par leur face interne; 2*> Quelques 
fines artérioles entrent perpendiculairement par leur face 
antérieure; 3^ La face externe reçoit des vaisseaux qui 
pénétrent dans le sillon de l'oUve et de la pyramide avec 
les racines de l'hypoglosse. Généralement toutes ces arté- 
rioles se divisent en deux branches, l'une ascendante, l!au- 
tre descendante. Les faisceaux les plus fins des pyramides 
sont entourés de mailles capillaires allongées verticalement. 



(1) Archives de physiologie, 1872, p. 187. 

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LÎTPRDGRBD 



Sur des coupes verticales et transversales on reconnaît 
très-bien cette disposition. 

Au niveau de Tentrecroisement des pyramides, la corne 
antérieure très-étroite et très-allongée renferme deux grou- 
pes de cellules : noyaux de Taccessoire et du premier nerf 
cervical. De fines mailles capillaires dessinent Faspect de 
la corne antérieure. Les artères viennent de deux sources; 
les unes passent autour des pyramides, les autres accom- 
pagnent les racines nerveuses. 

La corne postérieure ou tubercule cendré de Rolande 
est très-finement vascularisée : ses branches très-courtes 
viennent des artérioles périphériques fournies en ce point 
car la spinale postérieure et les vertébrales. 

IL Au-dessous du bec du calamus, il est intéressant d'é- 
tudier la vascularisation des olives, des noyaux des nerfs 
hypoglosse et spinal, et des corps resiiformes. 

Sur des coupes transversales on reconnaît que les olives 
reçoivent leurs artérioles de trois sources : 1^ En dedans. 





par son hile et se divisent en rayonnant dans sa 
substance blanche ; 2<> En dehors, des artères qui, après 
avoir rampé à la surface de la pie-mère, perforent la subs- 
tance cérébrale; 3^ En arrière, quelques branches viennent 
avec les racines du nerf vague. 

Toutes ces artérioles, arrivées entre les plis de Volive, 
se divisent en rameaux qui donnent naissance à de fines 
mailles capillaires. Toute la substance grise des olives avec 
ses festons est élégamment dessinée par ce réseau. On 
aperçoit entre chacune des mailles trois ou quatre cellules 
nerveuses au plus. La substance blanche au contraire offre 
des mailles capillaires beaucoup plus larges et plus rares. 

Les noyaux de l'hypoglosse et du spinal forment dans 
cette région un large îlot de substance grise qui entoure 
complètement le canal central : un fin réseau capillaire 
reproduit cet îlot grisâtre. Il a ses sources dans les artères 
médianes et surtout dans les artères radiculaires. Les 
racines de l'hypoglosse sont accompagnées d'un grand 
nombre d'artérioles : les artères médianes n'existent pres- 
que pas en ce point. 11 résulte de ce fait que le noyau de 

l'hypOglosiSâ Qst surtout nourri psir son artàvoa radioulalres. 

Les corps rectiformes sont nourris par les artères péri- 
phériques de la région et ont de laides mailles capillaires 
allongées verticalement. 

Au niveau môme du bec du calamus ou un peu au- 
dessus, la substance grise du 4® ventricule forme une cou- 
che allongée transversalement; elle renferme la fin du 
noyau de l'hypoglosse et le noyau du pneumo-gastrique. 
Des capillaires fins reproduisent l'aspect de cette couche 
grise. En ce point, les artères médianes sont beaucoup 
plus volumineuses, beaucoup plus importantes que les ar- 
tères radiculaires. Il en résulte que le noyau Si pneumo^ 
gastrique est su^Hout vascularîsé par les artères mé- 
dianes. 

III. La troisième partie du bulbe contient la plupart des 
noyaux moteurs et sensitifs des nerfs. 

Les noyaux des nerfs sont situés près du plancher du 
4« ventricule : ils ont en général une forme ovoïde allongée 
de haut en bas. Cet aspect sous lequel ils se présentent à 
Tœil nu dans les coupes longitudinales est encore tien plus 
accusé par l'injection : ils tranchent nettement sur les 
parties périphériques par leur coloration plus foncée rouge 
ou bleue (nos injections ont été faites avec de la gélatine 
et du carmin, ou de la gélatine et du bleu de Prusse). 

Les sources de vascularisation des noyaux sont toujours 
au nombre de deux : branches des artères radiculaires, 
branches des artères médianes. Ces vaisseaux pénétrent 
dans les noyaux par leurs rameaux terminaux : de sorte 
qu'au niveau du noyau, il n'y a que des vaisseauœ exces- 
sivement fins. 

Les artères radiculaires se divisent en un pinceau de 
fines artérioles qui pénétrent entre les faisceaux nerveux 
de la racine : celles-ci se résolvent bientôt en un réseau 
capillaire dont les mailles sont allongées dans le sens de la 
racine. Il en résulte que le trajet de celle-ci dans le bulbe 



est figuré par une chaîne de capillaires. Au im 

noyau, quelques-unes des branches artérielles qui ne sont 
pas divisées, se terminent en fines capillaires. 

Les artères médianes, occupent le plan médian; au ni- 
veau du noyau elles se divisent en général en deux bran- 
ches, l'une ascendante, l'autre descendante. Elles ont déjà 
fourni dans leur trajet des rameaux collatéraux aux fais- 
ceaux de substance blanche voisins . 

Lorsque le noyau est situé à quelque distance du plan 
médian, une branche se détache latéralement de l'artère 
médiane au niveau du tiers postérieur du bulbe, et va se 
rendre en suivant un trajet oblique dans le groupe de cel- 
lules auquel elle est destinée. 

Sur des coupes horizontales, l'îlot des mailles capillaires 
présente deux zones : l'une externe périphérique, peu 
étendue, à mailles plus larges ; l'autre interne formée d'un 
réseau sanguin plus fin et plus serré. Sur les coupes longi- 
tudinales on trouve le môme aspect ; mais on y remarque 
la section des gros troncs des artères médianes. 

Les faisceaux blancs du bulbe ont les sources artérielles 
suivantes : les plus internes reçoivent des branches coUa- 
térales des artères médianes, les plus externes sont nour- 
ries par des branches collatérales des artères radiculaires ; 
les autres faisceaux sont fournis de sang artériel par des 
branches perforantes des artères périphériques. Généra- 
lement, ils sont entourés de mailles capillaires dirigées 
dans le sens de leur longueur.. Cette disposition est surtout 
remarquable au niveau de la formation réticulée de 
StiUing. 



CLINIQUE MEDICALE 
Trois observations de rage humaine; réflexions. 

Par L. LAIVDOUZT^ interne des hôpitaux de Paris. 

Observation i. — Déàut deux mois, après la morsure; — rfy*- 
phagie; — excitation; — hydrophobie ; — sputation; — délire 
maniaque; — idées erotiques;-^ modifications de la sensibilité; 
élévation considérable de la température, — Mort, — Autopsie. 

A la consuliaUon de rbôpital Beaujon, le 16 juin 1873, 
se présente Tbil Edouard, 2d ans, ébéniste (rue de la Roquette 
155), d'apparence vigoureuse se phîlgnant de malaise général 
qu'il ressent depuis la veille avec mal à la gorge et douleur 
précordiale. L'examen de la bouche et du pharynx. La per- 
cussion et rauscultation du thorax ne font rien découvrir. 
Devant notre hésitation à le recevoir, le malade se plaint plus 
vivement de la gorge. 

Il Je ne puis avaler, dit-il, et, par moment Je ne puis respi- 
» rer : j'ai comme un grand poids au niveau du cœur. » 

Le malade insiste sur son malaise général, et cela, avec une 
grande vivacité de parole, ùnesorte d'exaltation qui donne à la 
physionomie quelque chose d'étrange. Cette étrangeté tmème 
fait admettre le malade dans le service de M. Lbcorghé, 
suppléant M. Axenfeld. 

L'après-midi, Thil est examiné dans son lit, il est sans fièvre. 
Depuis quelques jours> il n'a plus d'appétit ; la veille, dans 
l'après-midi et toute la nuit, il a été mal à l'aise sans souffrir 
d'aucune partie du corps, il ne savait ce qu'il avait, il était 
inquiet, agité, il ne se trouvait bien nulle part et n'a pu fermer 
l'œil. Jamais il n'a été malade et, ces jours derniers, il n'a fait 
ni excès, ni travail extraordinaire qui puissent expliquer son 
malaise. En ce moment encore, il a dans la gorge et dans la 
poitrine une sensation de gène qui augmente par intervalles 
et va jusqu'à l'angoisse. Pas plus que le matin, nous ne trou- 
vons rien ni du côté de la bouche ni du côté de la poitrine. 
Un verre de tisane est bu devant nous sans difficulté. Bien 
dans les urines. 

Aussitôt notre visite, Thil descend au jardin où 11 reste jus- 
qu'au dîner ; il prend seulement quelques cuillerées de bouil- 
lon et se couche. 

La première partie de la nuit est cahne. Thil dort peu ; vers 
minuit, 11 se remue, se retourne constamment dans son lit 
sans pouvoir trouver une bonne position. 

n se plaint d'avoir soif, d'étrangler, de manqua d'air, n sent 



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-23a 



LB PBOdiŒS MB&f&AL 



^*U va mowir, H swoi gu'oft mut rMipcteoassar l A mai&teB 
reprises, il s^asaidd brufi^p^besMni «ur fi^aHi^ porte Ibb mahiB 
au côU gftuctie piûs à la gorge» aetAmbe sur «m lii» Teste 
calme quelques liift(ffiitsypuifl,.£[ recammeoi^ k se plakodre et à 
s'agiter. Thil passe eàîm la nui^ semblAnt d'auiant pins agité 
et anxieux que ses voisiffiâb q^ ne peaTBuL feroudr Tceil, 
s'occupent plus de lui. 

Le n, à & b. ^matiOt Tbileai très-inquiet, se dit pilns mal, 
Sûttffire toujours à la govge et ou xdveau du sein gauche; il sa 
plaint» (u'en Lui paclasA nous lui soufiUons daûs Ja figure et. 
sur la poiiriney que imus lui fiassîou» froid. Il est de âiii que, 
par instants, le malade frissonne des piechsè la tète. Tiiii de» 
mande qu'on ferme une fenêtre, pourtant éloignée de son Ht, 
parce que « rair m'horripile, dit-il« et.nM pxodalirefffi d'un 
grand vent. » 

Le £acies est inquiet, d'une mobilité extrême, flxprimant 
tantôt la souffrance, tantôt la terreur. A chaque instant, le 
malade fait avec efforts des mouvements 'de déglutition puis 
expectore des crachats blancs, mousseux. Poalficégujier^ à SO; 
T. R. 38«;peauûralche. 

Le malade avala -une gorgée de tisane ; aussitôt,, sarrîent un 
}^)asme pharyngien, puis Texpuitlon de deux ou trois cra- 
ohats. Th. ..se dit empeiscHmé^ prétend qu'on l'interroge et l'exa- 
mine avec curiosité pour faire quelqxie expériencasur lui; 
il demande qu'an ne la iasse pas languir! 

Un verre d'eau est apparié au malade qui semble se jeter 
dessus, rapproche brusquement de ses lèvres, Téloigne ans^ 
sitôt, puis se laisse tomber sur son lit en grimaçant et en Iris* 
sonnant. A plusieurs reprises^ mômes tentatives, mômes ré- 
sultats : le malade accuse une angois^se plus forte et se met à 
cracher abondamment. 

Les mômes faits se reproduisent encore plus accentués 
penàsnf la Visite^ à&ors que lemalvàe est enteiwé ^ inter- 
rogé par lespexsonnesdu service. 

Son excitation devient plus grande, il ne reste pas une mi- 
inite en ptaee, 'et tantôt il s'assied d'un bond sur son lit avec 
ées^BMuveineBlsde tète, des grincements de la face qui sem- 
bleaik ipouloir happer l'air, tantôt se recouche en ramenant vi- 
veoveait les drarps jusque sur son menton pour éviter, dit-il, le 
vent qvû souffle >âe tous côtés. Thil semble haletant, sa parole 
est >Mifarecoupée et la respiration se fait nar irnntre ou cinq 
InspÉratioBS se succédant brusquement. A cesconvulsions res- 
piratoires, succèdent une respiration normale et un calme rela- 
tif que fait cesser la vue d'un miroir ; à ce moment, frisson 
général, spasme de la gorge et respvration haletante. Les pu- 
pilles sont également dilatées ; Ja «ensiibilité à la douleur est 
retardée et un peu émoussée. 
L'agitation détient «extrême, à plusieurs reprises ; dans la 
^ brusquerie de ses mourvemeots^'le malade manqiae de se jeter 
' en bas du lit : on met ia camosole de force, et cela avec beau- 
eoup de peioe^oiir Thil, bien musi^lé; se défemd vigoureusemeni 
sans cheréher à mordre. Sputation mousseuse iTès-^bon*- 
éaaàib.'^TraUmmnt : I» Chloral^ gram. en lavement; 2» chlo- 
rhydrate de morphine, deux cenligr. en injecUon sous-cula- 
née. 

Après quelques instants de calme, TMl se roidit contre les 
iiens qui i'étreignent et fait de grands efforts pour dégager ses 
inembre6;:rapidement, Texcitation cesse et la face exprime une 
sopte de béatitude et dejouissanœ en même temps que le ms'- 
lade prononce des paroles erotiques. 

Pas d'éveolion. Bientôt la sputation cesse. Th... est immo- 
bile, dans le décubitus dorsal; la face et les lèivres devieanent 
violacées; de chaque commissure coule en grande quantité 
de la salive blanche et mousseuse. L'insensibiilté est presque 
abdolue. Les battements du cœur sont sourds, précipités. La 
salive, examinée au microscope et comparée à la nôtre, n'oflre 
aucune particularité. 

lia température axiUaire monte à 451°, S ^ reste à ce maxi- 
mum jusqu'au moment de la mort qui survient à midi, après 
un séjour à l'hôpital de 24 heures, après une tneubatiomâe 
deiix.Baois etiuneinvasicm de moins de deux jours* 

Les lenâeignements Soumis par de patron et lespereslsde 
Thil nous ont apprls.qu'il avait une petite diieme. Il j a i^us 
de trois mois», pendant une •promenade, celte 'Chienne -fut 



couverte par un chien errant que Thil emmena cheî lut et 
qui, k pafUr de ce jQ«r, vécut danssa chambre. 

PeadetempsaprèSt €8 ehien devinl méeheni et mordît la 
chienne : Th.«. lui infligea une verle correction et fat mordn 
lui-même à la main» Le chien quitta alors la maison sana 
qu'on sût jamais te fu'il était depesu. Th. . . ne prit pas gardet 
à sa morsare qu'il cafatérisa avec de l'eau-de-^vie et à la- 
quelle il ne parait plus avoir jamais songé. 

Dans la soirée du jour qui précéda sa venve À Beat^jon, Tk.. 
ne put dormir, il se promena toute la nuit ne pouvant trouver 
ni repos ni soulagement à son malaise générsd. 

Quelques heures afirès son admission à Beaujen, fh«.» 
écrit à son patron t^all ne se sent pas bien malade et que^ 
pourtant, il est un peu inquiet par ce fait (pi'en même temps 
que lui se présentaient à la eensiiltation plusieurs personnes 
très<^fnatedesqu'on n'a pas récries, tandis que hil on Ta retenu. 
Th... termine sa lettre en recemmaotdant à son patron d'avoir 
grand soin de sa chienne el de ses petits ; ces animaux ont dû 
être envoyés en observation a Alfort. 

AuTOPSxs. — 2i iieures après la moit. RigîdiU cftdKvérifpu cftn^d&vldAi. 
Le cadavre, fortement musclé, présente, dans ses parties décUyes, une 
teinte violacie. fin aucun point, ou ne trouve trace de plaie ou de ^aum&- 
tisme récent; oa voit sur klace ]i09térienre de la pliaiange de Vannulaire 
gauche une cicatrice blanche, linéaire à» 0°* 01 de long, et sw la face pos- 
térieure de la phalange de llindex droit deux ckairices liséairee p^rallàleB à 
Taxe du doigt, distantes luoe de Viwlre de qEalques ndlUnkàtrea. Cas cica- 
trices nacxées, fermes, -sent ftncâtfuiesi la paan voisina oa piéaonte abonhir 
ment rien à noter. 

JSncéjjhaU : Turgescence des vaisseaux do la pie-mère m la ooovexitf 
des hémisphères. Le sang qui a*écouIe des sinus est soir et abondant. A 
Towl nu, rien du c8té du bulbe ni de la moelle» 

Tkorêoi, Cmtr, petit, ferme, ne renfermant pas de ca91ote. Les parois v»- 
trifsulaires:aawt nouiSéea par un sang légèrement pobseux, mamfestemeiit 
moins xietr que criai des sinus ou de la veîae cave, et dont la tainle peat- 
ôtre conpai^ée à adtte de la ciie rouge dissoute dans TalcooL — Pamtou '- 
Emphysème dos sommets et du bord antérieur. — Sur la ffièvr$ viseécaltt 
des lobes supérieurs, petites ecchymoses irréguUèremaat disaéminéaa. 

Dans les lobes inférieurs^ plusieurs gros noyanx d'infUtratioo sanguins, 
noyaux d'un noir foncé. -* La muqueuse des grosses hronekes et de la trflr 
ch^e a une teinte rouge vif; elle est couverte de mucosités sanguinolentes. 
La mu(iu0use laryngée est fortement injectée. 

. La muçueuw »«cti*fo un pi«aeut« ui vesiCfule, ai ermdon ,* la langa» est 
^ . grosse^ ses .papil les sont volumineuses. 

Abdomen, — FoiCt voluminaz, «DugeatioaQé.. Satn normale de Yolmia 
et d'aspect. EstomaCt vide ; injection de la muqueuse d« grtnd CfulodaHue» 
Les reins congestionnés, se décortiquant daœ toute leur éteadue« sonft par 
f alternent sains. — V intestin uapas été examiné. (J^^ivreJ. 



THÉRAPEUTIQUE 

Note SHT l'amploi de l^éea dans le âxolèra 
isffkuitlle, et gnelques autres fdrmes de d ia rr h ée (sutte). 

P*tr le D»" 'fl.CflPDOPTB. interne des hôpîUux de Paris (l). 

Une des .plus grandes difficultés que Ton éprouve daoft 
radministration de Tipéca en lavement chez les enfants à 
la mamelle, est certainement de faire gardjer es lave- 
ments. Dans plusieurs cas j'ai été, €n présence de ce £ait, 
obligé de faire cesser une nïédication sur laquelle je comp- 
tais. Si Tenfant ne vomit pas. Ton peut avoir recoiixs à la 
potion brésilienne, mais ce sont là des cas tout à fait exce^ 
tionnels et sur lesquels fl ne faut guère compter ; car il 
arrive souvent, qu'alors que les vomissements ont cessé oa 
bien encore qu'ils n*ont jamais existé, les premières cuil- 
lerées de potion suffisent pour réveiller cette facilité à 
vomir qui est presque toujours si grande dans le premier 
âge. Je crois donc qu'en présence des accidents qui peuvent 
en résulter, il est prudent dé n'avoir recours à la potion quo 
dans des cas rares et bien déterminés. D'un autre côté 
dans la plupart des cas que j'ai indiqués l'on peut saaa 
inconvénients ajouter au lavement dlpéca, quelques gouttas 
de laudanum de Sydenham qui devienika. ainsi un adju- 
vant utiift. Il est certain que les doses d'opium doivent 
être faibles; on peut cependant toujours, sans danger, 
additionner chaque lavement d'ipéca d'une ou doux gouttes 

(t) Voir leen^^M et W du Brofrèf médical, 

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LE PROGRES MEDICAL 



273 



sès^ 



de laudanum. C'est à ce procédé que j'ai eu recours dans 
le cas suivant r 

ÛBSBRYATtOH. ▼. — Enfant da 17 mois, nourri jusqu^à l'ftge d^un an par 
'sa mëre, d*une ezc^ente constitution et d^une bonne santé. H entk^ salle 
Saint&-JuUe, lit 1 bis» le 5 octobre 1873. Jusqu'à, il y a hnii ^la^Uin'était 
pas sajet k la diarrhée, mais depuis cette époque, il a chaque Jour 8 à 10 
selles liquides et vomit à plusieurs reprises dans la Journée. Depuis le môme 
temps il a h^tmcoop- ma^ri^. il -est. tàale^, ahattiv» jsans-^f^étiii — On lui 
donne deux lavements d'ipéca» 

€ ctiokm, Umipea d'gwéttbwrtwii/leg vonrifl eaieufa i oufedmânti^^^spiddant 

IflS lavements ont été mol gardés 10 à 13 minutes au plus^ même traitement. 

7 octobre. L'enfant n*a plus vomi. Moins de diarrhée, mais le second lave- 

meiit'n'ii pt» ^m gnrdé; oo i^Mtta k ch»qtir làtviaiojt liiUidnttai db'jB^dM- 

. luBon demi gouttes». 

Les S, 9, 10 et H octobre, -r- Les lavements sont bien gardés, Penfantva 
%îen> il esUgar, une ou .deux selles scrolement' dtins les 24 heures et à -peine 
liquides; on si^paâme llpéo»»-^ Jtf fltfsèi'«;.U psÉaauk stetu&iintênin. 



Je pourrais eaooreTOpportfer Ici trois autres observalîons 
de diarrhée chez les enfants guéris par le même moyen, 
laials ces trois cas ont présenté, tant dana leur mar<Àe que 
dans leur cause, des particularités telles- qu'elles seront 
mieux à leur place danà une autre partie de ce travail, 
soit quand nous étudierons d'autres formes de diarrhées, 
fioit à pPQ|>os de la physiologie pathologique dhi médioa- 
ment. 

Dans les cinq cas précédents, Tipéca a donné des résul- 
tats très-favorablesy cependant il ne faudrait pas trop se 
hâter de conclure. La seule donnée que je veuille déduire 
îti. est la suivante : jamais, à moins de cas désespérés 
ou de sujets trop affaiblis^ il ne me semble conire-în^tàcpaé 
puisque nous ne Tavons vu à aucun moment produJure Taf- 
faiblissement du malade. Je n'entrerai ici dans aucune 
autre considération; mes remarques trouveront leur place 
dans une autre partie de mon travail. 

Il est donc évident que l'ipéca ne Ta pas afftiibli, ou, que 
8*il a agi à la façon d*un débilitant, raâàibiisaement a été 
moindre que l'avantage produit par la suppression de la 
diarrhée. C'est là un point que je veux seulement indiquer 
en passant et sur lequel j'aurai à revenir plus au long. 
Du reste les observations suivantes viendront encore con- 
firmer cette donnée. 

, Les phthisiques, à . diverses périodes de leur affection, 
sont sujets à la diarrhée. Cette complication qui, dan^ 
quelques cas, est un des premiers accidents, est toujours 
grave, en ce sens qu'elle devient une nouvelle cause d'épui- 
sement qui, dans beaucoup de cais, hâte la terminaison fa- 
tale. D'après la plupart des auteurs, il existerait chez les 
tuberculeux deux variétés de diarrhée : 1® l'une, pour moi 
de beaucoup la plus fréquente, produite par des altérations 
organiques de la muqueuse intestinale ; ï'* l'autre, due à des 
troubles de la digestion produits par l'absorption des pro- 
duits tuberculo^caséeux d'une part, ou encore tout simple- 
ment par les troubles gastriques que l'on observe souvent 
à la première période de la tuberculisation piflmonaire. 

Il est le plus souvent impossible de savoir à laquelle de 
ces deux formes l'on a à faire et dans beaucoup de cas l'on 
ne peut faire que des hypothèses. Mais elles ont ceci de 
commun que> dans la plupart des cas, la diarrhée est rebelle 
aux moyens thérapeutiques que l'on emploie pour la com- 
battre. 

En présence des résultats obtenus par l'administration 
de l'ipéca dans des<}as de diarrhée dhronique, j7ai eu l'idée 
d'employer ce médicament dans la diarrliée des tubercu- 
leux; les résultats obtenus ont dépassé mon espérance, 
puisque dans presque tous les cas, j'ai vu une guérison pas- 
' sagère, plus ou moins rapide et prolongée, et dôut' le ré- 
sultat a été une^ amélioration momentanée dans Tétat des 
malades. 

Je vais rapporter toutes le» observations dans, lesquelles 
l'ipéca a été employé, je chercherai ensuite à préciser les 
indications dans telle oU telle forme de diarrhée chez les 
tuberculeuse ' 

ObsbrvaWôW t.— 'X.'. enttte leô«Bplemb«s ITO, sâlte Sb^Lottis, lil'rf* t, 
ix>urun8 [MiisU'ikulluiBùf«i,U eut p^sr^màrla périod <«bfaôcti(|i^e(de 



raffection, et a des cavernes dans les deux poumons. Il est depuis "Iroîs 
mois onvlron^«;et k Une dlarf ltf§é abondante fétide (18 o« 19 seUks daub les 
21 heuies); depuis ceitfte «poqoe 9 0*a(raiUit nr)»vteAeiit(ropi«& mlerh^- 
muth n'ont jamais supprimé la diarrhée pendant plus de 24 heuM«i 

9 4epiômifie^. M- htmumt» «Tt^P^bs. — ^0 septembre : sftôme traitement. 

H s^tembre, La diarrhée a complètement disparu, le malade n'a (to qne 
trois garde-robes depuis le premier Uvemem; en suppriloie le« IttVetawùls.- 

Jus({u*aa 2S septembre Tétat est meiUear, le malade nlaàge !nieux> il' a*a 
qu'une oa deux seUès dans les 14 heures. Le eS« IdiMlade vt 3) Mé k ia 
gvrde^be, on prewrit à n(mv«tttt deux l^^^etaMti- dHpéct lèt 1tf« Ia^ 27 la 
diairàéeeit tirMKée, onsuppiittHriss kttëzsents. 

S9 sepimn^i — 1b taalade vAMsez-bioBt lui qui pDundt à peiae a% lever, 
pouD deoMiDder à partir pour Vineenaes* 

Je n'insisterai pas sur la rapidîlé dos réëultats obtèMs 
dans ce cas ; nous verrons dans beaucoup d'autiw obser- 
vations raméiioration n*ôtre ni moins rapide td mtirftts 
franche. 

Observation ii. — Pemme de 33 ans. — Phlhisîe pulmonaire k la den- 
xième période. %gnes physiques ! craqttemMts woritsc farouclum haBde 
au sommet- droit qui est légèrement maU — Cett e ma l ade a une diarrhée 
abondadt^^epuis- 15 jourd «i BMmebt eu elfo' entlre k Ik Charité^ saUe St~ 
Basile» lit 4^1b 2. octobre 1873^ Cette diarrhée, qui comprend jusqu'à 15 ou 
20 selles dans les 24 heures a digjilpara à^p4ustetits*?>pirîses<kiraët tantôt un 
mois, tantût plus, elle n'a jamais disparu complètement depuis G mois. •— 
Le 6 octobre on prescrit deux. lavements d'ipéca? 7, xûSme iraîlemeiit, la 
dianbée a diminué; B, la makde'n'a'pas eu db dÛirrhée depuis hiei^ dn 
supprime Us lavements d'ipé oa ^. 

54 octobre la malade n'a pas été reprise de diarrhée; VitaX général est à 
peu près le mGme qu'au moment de son entrée à llàdpital. L^ f ^iie9tloe«.tli 
n'ont pas- changé. 

Dans ce cas encore nous voyons, npëcft aYbtl*' 33* Tésxè- 
tàts dés plus satisfaisants ; en même temps que sous Tiû- 
fluence de la suppression de ladiarrbée rétat.général cesse 
de s'aggraver. ^: 

OB0BRVATXOK tîu >•* Salle Bt-Loui8, Ut 24,. homme de M «n» eiuHroa, 

convalescent d'une hroncho-pneamonie grave. Signes généraux peu accusée. 
Signes locaux: .auh-matité avec expiration prolongée au sommet du^pouxlKfta 
droit. 

6 octobre. Diarrhée depuis 5 à 6 jours affaiblissement tapide^ 2 kTemeiits 
ipéca. — 7 oet. Plus de diarrhée depuis le t**" lavement, on supprime l'ipéca. 

U octobre. VéUat général est meilleur, la diarrhée n'a pas * repara, le 
malade part pour Yincennes. 

L'observation précédente, est un des plus bôatir types" de 
^érîson rapide et durable d'une dlarriiée prolongée et 
épuisante. Il est évident que dans ce cas toute idée de simplfe 
coïncidence doit-ôtre éloignée, car ce n'est qu'après plu^ 
sieurs essais infractueux par une autre médication que Ton 
a eu recours à l'ipéca, ifn autre point que je veux encore 
faire ressortir en passant, est le suivant : le malade était 
profondément débilité, il s'affaiblissait rapidement de jour 
en jour, et il a suffl que la diarrhée cessât pour qjii'il reprit 
des forces et pût sortir de l'hôpital. 

OBSÊftVÀTiOît ir. — Phthisie au 3* degré areo Vastes cirrenies an» dmx 
sommets; déhut datant de 3 ans (la maladie aurait commencé à la soibe de 
privations et de fatigues éprouvées pendant lo siège de Paris. Marche beau- 
coup plus rapide depuis le mois de février 1873. — -Jusqu'à ces derniers temps 
(il y a 10 jours), le malade n'aurait jamais élé atteiat de diarrhée. — Depuis 
cette date, il a une diarrhée abondante, 15 ou 20 selles dans les 24 h^ureff. 
Ses garde-robes n'offrent rien de spécial si ce n'est qu'elles sont très-liquides 
et d'une odeut très-nauséabonde. Le malade n'a jamais rendu de sang par 
les garde-robes. '— 11 septembre- -** Opium gr. 5 cent, et u& qunt l«vo* 
ment londanisé. ' 

13. — L'état de la diarrhée est resté le môâie; on supprime Topium et 
l^oii prescrit deu^ lavements d'ipéca. 

14. «^ La diarrhée est un peu moins liquide, le malade a* cep9ixd^9l:j3u 
quatre selles avant la visite. 

13. —Le malade a été 10 fois à la garde-robe depuis lA visitô dû 11» il 
avait cependant pris -deux lavements d'ipéee. On oontinao le mime tvaité'' 
ment» -^ 1(K — Sil selles, tnôme traitement. 

17, ^— Le malade <i'a eu depuis la veille que. deux selles k peine liquides. 
L'état général semble meilleur; Tappétit. qui était tout à fait nul dans tses 
derniers jours, est un peu revenu. Le maladj» daiaaade à man^OB^ on. UÙ 
Aoecffdb dettx portions * tout ei^ continuant le même traitements , 

18. -^ Le malade a mangé avec appétit, Il n'a eu ni nausées, ni vomisse- 
ments ; an. reste cet accideiH ne lui est arrivé k aucun iBement<ln traitevieDft. 
Ûtie sdnle seUd depuis: hieret «ifore «Ue n^taH plA iiqaidf* On. sop^rinp 
les lavementa-d'ipécA. . _^ ^.i i^ • î$*y, -il .. .- 



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LB PROCHES MEDICAL 



17 octobre, — Le malade meurt par suite des progrès de raffection pul- 
monaire; la diarrhée n'a pas reparu depuis la dernière note. — Opposition 
à Tautopsie. 

Cette observation nous présente à considérer deux faits : 
!• la réapparition de Tappétit au moment où cesse la diar- 
rhée; 2* L'exacerbation de la diarrhée sous l'influence des 
premiers lavements d'ipéca. C'est là, en eflTet, un point sur 
lequel j'aurai encore dans la suite à appeler plusieurs fois 
l'attention. Il semble que les premières doses s'accompa- 
gnent, je ne dirai pas d'une hypersécrétion de l'intestin ce 
qui serait en désaccord avec toutes les données que j'ai pu 
réunir jusqu'à ce jour, mais de l'élimination de toutes les 
matières accumulée^ en môme temps que d'une hyperes- 
thésie du rectum. C'est encore là un des nombreux desi- 
derata qui feront l'objet de la deuxième partie de mon 
travail. (^i suivre). 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Glinlqae médloale de l'HAtel-Dien : M. Béhier. 

M. Béhier a repris ses leçons de clinique médicale à 
l'Hôtel-Dieu, mercredi dernier, à neuf heures et demie, 
devant un auditoire nombreux et sympathique. M. Béhier 
n'a pas jugé à propos de faire une profession de foi; cela se 
conçoit, car ses principes , en médecine, et sa méthode 
.d'enseignement,qui font de lui, à notre époque, le professeur 
de clinique médicale de la Faculté le plus autorisé , sont 
suffisamment connus. Mais, au début de son cours, il a 
cru convenable d'insister plus particulièrement sur Tim- 
portance que tous les étudiants doivent attacher à la lec- 
ture des observations cliniques et sur la nécessité qu'il y a 
pour eux, slls veulent devenir de vrais médecins, de re- 
cueillir, de rédiger eux-mêmes avec soin, l'histoire des 
malades. Malgré le profit qu'ils pourraient retirer de ce 
travail, trop d'étudiants le négligent. 

Prenant comme exemple, à l'appui de ses conseils judi- 
cieux, la maladie qui fera l'objet de ses premières leçons, 
la fièvre typhoïde, M. Béhier montre combien est grand 
l'intérêt que présente l'étude régulière de la marche de cette 
affection et en même temps combien elle exige d'attentioisi 
de la part de l'observateur : Pour s'en faire une idée 
exacte, dit-il, on doit enregistrer très-exactement et deux 
fois par jour, l'état du pouls et le chiflre de la température. 
Les notations, reportées sur des tableaux spéciaux, per- 
mettent de mieux se rendre compte des autres symptômes. 

Le professeur développe, avec sa clarté et son entrain 
ordinaires, les services que l'on peut attendre de ces pro- 
cédés d'observation qui, nés en France, ont été perfection- 
nés à l'étranger et poussés très-loin, surtout en Allemagne, 
n rappelle les indications qu'ils fournissent au point de vue 
du pronostic. Il signale enfin quelques observations dC ex- 
ception^ les unes empruntées à Wunderlich, les autres, au 
nombre de deux, recueillies par lui et par M. Liouville, et 
dans lesquelles on remarqua une inversion complète, pour 
ainsi dire, de la marche habituelle, typique, de la fièvre 
typhoïde. Dans ces cas, la température du matin était plus 
élevée que celle du soir, et, contrairement à ce qu'on a 
avancé relativement à ces maladies troublées, la guérison 
survint chez ses deux malades. 

De grands tableaux schématiques- représentant les tracés 
du pouls et de la température, et [les tracés sphygmogra- 
phiques, montraient aux assistants les types les plus tré^ 
quents, classiques en un mot, de la fièvre typhoïde. 



Nous sommes heureux de mentionner le succès toujours 
égal de cet enseignement, véritablement clinique, dégagé 
de tout excès de germanisme et dans lequel l'esprit fan- 
taisiste ne joue aucun rôle. X. 



Facilité de mddecmé t M. Ii. Le Fort. 

Ce n^est pas sans une certaine appréhension que nous nous 
sommes rendu à l'inauguration du cours de médecine opé- 
ratoire. Cette appréhension, basée sur certaines oscillations 
de la carrière scientifique du nouveau professeur, augmen-- 
tait encore le désir que nous avions de voir quel était 
l'esprit qui le dirigerait dans son enseignement. Nos lec- 
teurs verront par la courte analyse qui suit comment 
M. L. Le Fort s'est acquitté de sa tâche. 

Après avofar rappelé le nom de ses prédécesseurs dans 
la chaire de médecine opératoire, après avoir rendu jus- 
tice au dernier suppléant, M. Tillaux, M. L. Le Fort aborde 
le siyet de sa leçon dopt le but est de montrer que les pro- 
grès de la médecine sont intimement liés au degré de li- 
berté dont a joui l'esprit humain aux diverses périodes de 
l'histoire. Aux époques de liberté philosophique, on voit 
se produire des découvertes sérieuses en médecine et en 
chirurgie ; aux époques d'intolérance et d'absolutisme cor- 
respondent des arrêts, des intermittences, dans l'évolution 
des sciences médicales. 

M. L. Le Fort rappelle l'influence exercée par Hippocrate 
d'abord, puis par les philosophes grecs. Il montre ensuite 
que, lorsque la liberté de penser eût disparu d'Athènes par 
l'exil d'Anaxagore, accusé d'athéisme et un peu plus tard 
par la condamnation de Socrate que 281 voix contre 278 
déclarèrent coupable d'impiété, — la médecine demeura 
pour ainsi dire stationnaire jusqu'à Oalien. 

Quelque temps après Crâlîen; le dogme de rautorité 
f éprend son empire ; le despotisme de Néron, de Caligula, 
i'afifaissement des caractères, l'invasion des Barbares, la 
conversion de Constantin, sont autant de causes qui sus- 
' pendent tout progrès dans les sciences. L'influence fâ- 
cheuse du catholicisme se fit alors sentir, ajoute le profes- 
seur; j^endant longtemps la science fut plongée dans les 
ténèbres les plus profondes et les quelques médecins dont 
le nom a survécu ne sont guère que des compilateurs. 

Le progrès reprend sa marche, au moins momentanément, 

avec la conquête des Arabes ; mais bientôt, chez eux aussi, 

le fanatisme intolérant apparaît, et pour avoir exprimé 

librement sa pensée, Averroès est condamné à faire amende 

'honorable à la porte d'une mosquée* 

Dans les premiers temps du Moyen-Age, Texerclce de la 
médecine est dans les mains des moines : Aucune décou- 
verte importante ne se produit; en revanche, iï se commet 
des abus si criants, que les moines reçoivent défense de 
s'occuper de médecine hors de leurs couvents. Toutefois» 
comme les médecins qui leur succèdent sont clercs» voués 
au célibat, la médecine n^en reste pas moins squs la dépen- 
dance de l'Eglise. Le principe d'autorité règne dans toute 
sa splendeur : Tout progrès cesse. 

Avec la découverte de Gutemberg, avec la réforme, lei 
sciences prennent un nouvel essor. La médecine se sépara 
en deux branches. La chirurgie se développe (Amb. Paré.) 
Ce que le mouvement de la Réforme avait commencé, la 
philosophie Tacheva (Bacon, Descartes). CTest à ce moment 



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LE PROGRES MEDICAL 



275 



qu'apparaît, en chirargie, J.-L. Petit qui, < échappant au 
principe néfaste d'autorité, enseigne qu'on doit baser la 
science sur l'expérience et sur la raison. » 

Enfin, avec le grand mouvement philosophique de la fin 
du XVnP. siècle, nous voyons les sciences médicales mar- 
cher rapidement (Hunter, Bichat, Desault, etc.). Les 
guerres de l'empire amènent un arrêt momentané. Puis 
viennent successivement Dupuytren, qui exerce une in- 
fluence considérable par son enseignement; Cruveilhier, 
•Andral, Rostan, Bouillaud, Velpeau, Malgaigne, etc., etc., 
qui placent l'Ecole française au premier rang. 

Ce qui ressort de cet aperçu. général, ajoute le profes- 
seur, c'est que le principe d'autorité immobilise la science, 
tandis que la liberté favorise son essor. Cependant on doit 
^accepter l'autorité des maîtres non pas en esclave, mais 
pour s'éclairer. « L'infaiUibilité, dit M, Le Fort, n'ap- 
partient à personne dans le monde. » 

Le Progrès n'est la propriété exclusive ni d'un homme, ni 
d'une nation. Il faut donc s'enquérir des découvertes que 
font nos voisins. Pour cela, la connaissance des langues 
étrangères est indispensable. « Oubliez si vous le voulez le 
grec et le latin, mais apprenez les langues vivantes* Ce 
conseil, continue le professeur, ce n'est pas seulement dans 
votre intérêt personnel que je vous le donne, mais encore 
dans celui de la France que nous avons à rendre grande et 
■ heureuse. Travaillons, travaillons tous pour acquérir la 
science, cherchons-la librement et ayons toujours à cœur 
cette devise : Pour la patrie, pour la science, pour la 
liberté l » 



-^visis,tfV«yw%- 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

ROCITÉTlfc nW OTOT.QClg 

SiaiMe du samedi 8 novemdre.-^ Présidbncb pe M. LABOULBftNE. 

M. PONCET présente à la société un œil qu'il a dd énucléer à 
la suite des altérations provoquées par ud cysticerq[ue. La 
lésion avait été diagnostiquée avant Textirpation de l'or- 
gane. 

Le malade sur lequel il a été recueilli avait été fait prison- 
nier à Metz. Il fui nourri pendant plusieurs jours avec de la 
viande de porc presque crue. Envoyé en Allemagne il eût, dès 
les premiers jours de sa captivité, des accidents du cèté de Tœil 
gauche; conjonctivite, iritis, troubles de la vision qui cédaient 
pour reparaître de nouveau. A son retour il fut examiné atten- 
tivement à l'hôpital de Lorient et envoyé au Val-de-Grâce 
avec le diagnostic cysticerque deToBiU Là les accidents se sont 
accrus et des troubles semblables se sont manifestés à l'œil 
droit, sain jusqu'alors. L'énucléation a été faite; l'œil mis dans 
le liquide de MuUer a été examiné et le diagnostic vérifié. Li 
tète du cysticerque et ses crochets ont été retrouvés. On a pu 
constater — sur la pièce — une choroïdite, une organi- 
sation très-nette du corps vitré, un décollement de la rétine. Le 
cysticerque se trouvait en arrière de cette membrane, mais 
le décollement était dû non à son refoulement par la poche, 
mais au liquide épanché entre la rétine et la choroïde, liquide 
qui existe toujours dans le décollement de la rétine comme 
H. Poncet lui-même l'a d^k démontré dans la précédente 
séance. 

M. léiouviLLi vient d'observer avec M. Qripat, interne à 
rH6tei-Dleu, un malade mort du choléra qui présentait sur 
la face et le cou une espèce d'efflorescence blanchâtre très- 
curieuse et due à la sécrétion des glandes sudoripares. En 
effet, raclée avec un couteau, la substance traitée par l'acide 
azotique donnait des cristaux de nitrate d'urée. M. Liouville 
Mt remarquer en ouke que malgré l'anurie complète que 



l'on avait constatée chez le malade la vessie contenait une 
certaine quantité d'urine. 

M. Garvillb. Lorsque j'étais bénévole à Lariboisière, je me 
rappelle que MM. Bergeron et Ranvier observèrent une sem- 
blable production sur une personne qui avait succombé à un 
empoisonnement aigu par le phosphore. Ils reconnurent aussi 
que cette substance blanchâtre n'était autre que de Furée. 

M. JOFFROT cite un cas analogue. Le malade étçit atteint de 
myélite spontanée. 

M. Rabuteau. On se rappelle que dans la précédente séance 
M. Hay em m'a couseiUé de me tenir en garde contre les erreurs 
possibles qui pouvaient survenir dans l'étude des fibres mus- 
culaires du cœ^ir* Il ne faudrait pas uup se nQter, U'apite luî, 
de conclure à une dégénérescence graisseuse du cœur,car nor- 
malement les;fibres musculaires contiennent des granulations 
graisseuses. J'ai voulu m'assùrer de ce fait et je me demande 
si, comme Ch. Robin l'a déjà remarqué, on ne prend pas pour 
des granulations graisseuses une concordance imparfaite dans 
la strlation. J'ai traité des cœurs de chiens par l'alcool absolu, 
par l'éther bouillant et je n'ai point trouvé de graisse dans 
le résidu. 

M. Hatem. Je ne crois pas qu'on puisse confondre une 
striationnon concordante avec les granulations granulo-grais- 
seuses. Ces dernières, en effets forment des chapelets situés 
non dans l'épaisseur des fîodACdauz, mais bien entre les fais- 
ceaux eux-mêmes. 

M. Gaucher présente une pile électrique pouvant, avec quel- 
q[ue modification facile à établir, donner le courant continu et 
le courant interrompu. Elle serait surtout remarquable "par ce 
fait que, au repos, il n'y aurait aucune usure des éléments. 

M. Onimus profite de cette présentation pour décrire ime 
pile dont il est l'inventeur et qui présente les mêmes avan- 
tages. 

AGADËMIB DE MÉDECINE 
Sianc4 du I i nopmbre. — Présidence de M. Depaul. 

M. LB Secrétaire perpétuel donne lecture d'une lettre de 
M. Gazalas, médecin inspecteur des armées, dans laquelle 
l'auteur se déclare partisan de la doctrine de la spontanéité du 
h^léra, M. J. Guérin a donc trouvé quelqu'un de son avis. 
• M. Dblpech. Dès à présent on peut considérer comme ter- 
minée l'épidémie cholérique. Cette semaine, en'effet, on n'a 
constaté que deux décès, un en ville et un dans les hôpitaux 
. civils. Les journées des 5, 7, 9 et 10 novembre ont été complè- 
tement indemnes ; de même les hôpitaux militaires. Il y a 
eu 4 entrées dans les hôpitaux civils, mais aucun cas ne s'est 
'développé intérieurement. Du 4 septembre au 5 novembre il 
est entré 197 hommes et 197 femmes. Pour les hommes le 
chiffre des décès a été de 1 H, pour les femmes de 119. 

M. JoLLT, d'après son ordre d'inscription, reprend la dis* 
cussion anv le choléra et les diarrhées cholériques. Pour lui le 
choléra est une maladie épidémique et non contagieuse. Est- 
on bien sûr que le fléau soit toujours importé et qu'il ait tou- 
jours une origine indienne î Des bords du Gange n'est-il pas 
venu s'acclimater dans certains pays d'Europe od il existe à 
l'état permanent et d'où il rayonne? 

Du reste, peu importe d'où vienne le mal puisqu'il existe. 
Ce qu'il faut connaître ce sont les causes qui font qu'il a cer- 
tains lieux de prédilection ; les causes qui font qu'il progresse 
et se propage plus dans certaines régions que dans d'autres. 
Ce qu'il faut surtout rechercher ce sont les moyens propres à 
Tempècher ou à le combattre. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séanee du 31 octobre.— I^bésldvsca db M. Charcot. 



Note mn la dUstrfbaaoa 4m artères 

•oMTcilBUoBa cérébrales, par H. DunsT. 
L'étude des artères des circonvolutions cérébrales comprend 
deux parties bien distinctes : 1<> La description de ces artères 
à la surface de ces circonvolutions ou dans la pie-mère; 
2» Leur disposition dans l'intérieur de la pulpe cérébrale. 



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â76 



UE PHOGISiB MÉDI0ÂL 



J. Les artères àes dreouyolutijoiis oérébriAes sont fauraùes 
par les cérébrales antérieures en avant, leA ^hieiuMB à la 
j^iieAiOK3rezuM»aties eéréècales pois4éri«wpds «n msAktt^ 

D'^iprès nosfechfirches, chacune de ces artères aun dHmp 
.de disinbution assez coufitani pour qu'il seii possible de le 
délimiter. Leurs braBc2ies de premier ordre eUes-mèmes 
obéissent à des lois assez régulières pour qu'on putase indi- 
quer nominativement les circonvolutions qu'elles Bourriseent. 
On conçoit Timportance de cette étude au point de vvephyslo- 
logique. 

Les lésions cérébsaleft lissées «ux champ» de dMrilmtixHi 
de ces branches ou de ces artères sont assez fréquentes^ pour 
qu'à In axiito. 4.*uAa ^Tooiianfi^ ohAArvattoa cliniqueyOn puisse 
en tiret des cenciusioas au point de vue du rôle p^»oi<^i- 
que des groupes de ctrconvolutions ea particulier. Nous avons 
fait cette ânunxération dans le Jùm^etmaU médUal in^ a> 4 et 5 
i873). 

Quelle que soit leur origine, les artères des eit convolutions 
«e dâvjseoifc en rameaux de plus en plus petits qui tantôt ram- 
pent à la eucface des circMivelatioas^ tantôt pénètrent dans 
leurs sillons jusqu'à ce qu'enfin elles se terminent perdes or- 
borisations» 

Ces aràofiscUiûns ikQ sont pas seulement la terminaison des 
plus petits rameaux ; elles naissent toutes formées des gros- 
ses branches. C'est eùm que rièg lour origine, lesr trois ou 
quatre branches de division de la sylvieone émettent des ar- 
borisatienji à la surface du lobule de l'insula. Cette disposi- 
tion est tout À £ait dissemlildhLe de la diâtribution ei^ régulière 
«des airièree des autves parties du corpsi 

Ces ^rkorimtione sont surtout remairquehles à la sorf^ce li- 
lure des oirconvolulions : elles sont très*^tégaaites et très- 
pures. Pour les former, il semble que, le plus souvent, les 
branches viennent des faces contiguës des circonvolutions 
voisines. Leurs ramifications serpentent dans tous les sens, 
et souvent se recouvrent les unes les autres, ce qui avait fait 
croire à des anastomoses.Vous pouvez vous rendre un compte 
exact de eette disposition et de celte apparence sur ce beau 
«dessin dû à l'obligeance de mon ami, O. GlérauU. Ce dessin 
est la reproiucUaîi absolue de la pièce injectée que je mets sous 
vos yeux. .. _ 

Les artèree^ la ple-màre ont-elles des anastomoses entre 
«Uesl £st-il y^&L, cornai presque tous les auteurs d'anato- 
mie le prétendent, que les arborisations forment un riche ré- 
seau anastomoUque, comparable au réseau pulmonaire ou au 
réseau cutané % C'est là», wm errmr eapUale. Avant d'oser 
formuler une coulradiciion ai nette, nous avons recherché 
par tous les moyens possibles Le réseau anastomotique. Nous 
avons faiij en dUférentes ciroonstancea, l'exandec de plus de 
TJngt injections de la pie-mère au carmin ou au bleu de 
Prusse : nos études ont porté sur tous les âges depuis le fœtus 
de trois mois jusqu'à l'adulte : nous avons coloré simplement 
des lambeaux de pie-mère ; nous les avons traités par le ni- 
trate d'argent : nous n^avons jamais tvoavé ce réseau. L'er- 
reur serait cependant facile à commettre à l'oeil nu ; mais, au 
microscope^ ou rooonnait que ce sont des vaisseaux qui se 
croisent, qui serpentent les unsaurde8ao«s^sattlae0,et s'en- 
lacent de toutes les façons. 

D^ir-oeà dire qu'il n'existe pas du tout d'anasioaioses entre 
les artères de la pie-miè^e? Non, car si on injecte une des 
branches! de la sylvienne^ par exemple,, tout rh6mis$dière du 
même côté se remplira de la matière eoloraolie* Lest anssto- 
moses ont lieu entre les grosses bcanches par de petites arté- 
riolea de li2 à li4 de millimètre. Ces anastomoses ne sont pas 
très-fréquentes. On les découvre difficilement par une dis- 
section patiente, mais on les voit très-bien si Ton pousse l'in- 
jeciion très-doucement : c'est par leur intermédiaire que 
celle-ci passe d'un champ artériel dans l'autre. 

Telle est, en résumé, la disposition des artères à la surface 
de la pie-mêre. Avant d*étudier feur distribution dans-l* pulpe 
cérébrale, 11 eîrt nécessaire de connaître la -disposition des 
veijnes* 

Les veines éeS'CâreonvGdat.feusrsanit de deux ordres : r* Les 
wimes de Ak onmexifùé qui viont dan» le szmis longitudinal su- 
périeur; 2« Les veines de la fiàee iuEérâeoare q>cii se jetteotdans 



les sinus de la base du crâne. Bntre les deux BystèiBes^ l^im 
supérieur^ Tautffe infédeur, il existe quelques anaitoBmns 
assez larges. Une des veines supérieures s'ouvre àb plein cnal 
dans la veine sylvienne. Cette anastomose a d^à été décrite 
par M. Topinard (Thèses de Paris). 

Aupootroiris diacunedes veînBS de la convexité, n'a que 
des éoKimuDieationB très-restreiates avec sa vo^me. Um^a 
été possible d'injecter assez finement une quelconque' d'entse 
elles sans iiigecter toujours les voisines. 

Les veines ont des arborisations absolument semblables à 
eelles dss^ artères à ladorfaoe des circonvolutions. Les arbo- 
riMtions veineuses sont cependant plus rares et plusF volumi- 
neuses. Yousiivouvez voir cette dk^sition sur^ le d^ssîa at 
sur les pièces où les veines et les artères sûoit tcto-finènient 
injectées. 

IL Des arboiisatioiis artérielles de la pie-môre se détachent 
perptndéoulais'mmnt deux sortes d*artérioles, qui toutes deux 
cependsiît, d'ai^ès la nomenciatttre de M. BoMa, mutrereieiit 
dans la classe des^eapillaires : les unes* sont à pecee visibles, 
les autres sont plus grosses. 

Si Ton soulève doucement un lambeau de pie-mère ii^ec- 
tée, on voit comme une pluie de ces fines artérioles qui tom- 
bent perpendietilairement dans la pulpe oérébr«f)e. 8i on arra- 
che complètement le lambeau, on voit que la sur&ce de la 
circonvolution est criblée de petits pertuis^qui ne sent pas 
distants les uns des autres d'un millimètre. 

Sur une coupe de la circonvolution examinée au micros- 
oepe, on vext que les plus fines artérieles ne âépass<mt guère 
la couche grise» tandis'que las plus griaides la traversent Hits 
diminuer de- volume et pénètrent très-loin dans la pulpe té- 
rébraje. On peut voir sur ces dessins et sur ces |»répajaiioiïS, 
que ces artérioles donnent naissance à çuailre réseaux ca^ii- 
teir^^ d'aspects difïérent,s M» Réseau tout à fait superficiel, 
peu s^ré ; 2<» réseau très-fin au niveau de la panrlio moy^mie 
de la substance grise, de la couche des cellules nervwMBS; 
S'' réseau moins dense sur la limite de la substance grise et 
de la substance blanche ; 4® réseau à mailles très larges dans 
la substance blanche. 

Ce réseau capillaire très-fin dans la substance grise, dans la 
couche des cellules,^ n'est pas jun fai t Isolé . : nous avons trouvé 
une disposition analogue poufTés olives et pour les noyaux 
du. bulbe. . 

Les veines qui pénètrent dans la palpe cérébrale sont aussi 
de . deum ordres : mais les grosses veines de la substance 
blanche sent pUùê volumineuse et plus rares que les artères 
correspondantes. On en trouve seulement deux ou trois par 
circonvolution. Les veines les plus fines répondent au résesi 
capillaire moyen dans lequel elles se terminent ; — les vei- 
nes les plus grosses envoient souvent de petiùcs àrmeàes r4^ 
curreiUes qui dessinent un réseau veineux au*dessoiL8 de la 
couche de substance grise corticale. 



CHIME MEDICALE ET PHARMAGOLQGffi 

Va Des Tartaflone dans la qaanttlé (Tarée excrétée avee 
une alimentation normale et sous l'iallaenee da thé et ia 

café. — Par E. Roux. 

Le thé et le café sont considérés, depuis longtemps^ eoBuae 
des substances empêchant la dénutrition des tissus, eonelusan 
tirée de ce qu'ils diminuaient la quantité d'urée excrétée 
chac[ue jour. Or, les expériences entreprises avec soin par 
M. E. Roux au laboratoire de la Faculté de Glermont».raat 
amené à une conclusion toute opposée. Il s'est, soumis-ÀJ'us^ge 
du thé ou du café, après avoir, au. préalable dosé la quantité 
d'urée excrétée en 24 heures pendant plusieurs jours; et t«tt- 
jours l'ingestion de ces deux substances a produit chez lui 
une augmentation dans la quantité d'urée et de chloruie de 
sodium excrétés. L'augmentation de l'urée le premier jour eu 
l'on prend Tune dé ces substances est trôs-considéral^, . 
mais elle ne dure pas ; et le chiffre revient peu à peu au chif- 
fre normal bien que Ton continue leur usage. 
¥1. Ammonl-nltromélale %. nomrean pv#cédlé pi^wt' 

raimoniagiia eéi l'acote dea mfttlévea or 



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LE PROGRÈS MÉDICAL 



m 



etc., par M. IhownjRX. {S^perlotre 4e Pharmacie^ 
» i« septembre 1873), 

Ce procédé permet de doser, dans une eaji sùaéraie par 
exemple, des quantités infi&iiéskâales d'azote, quel que soit 
rétat ou il s'y trouve» Il consista à transformer cet azote» 
iransitoirement en composés nitreux, et déûnitivement en 
Mameniaque. 

Oo luit aglretir les matières asotées, pendant dettx à trois 
lieures, et à une température de t$5 à 60 degrés centigrades un 
mélange de chlorure d'argent récemment précipité et d'hy- 
drate potassique» sul>stanceâ que Ton peut facilement obtenir 
exemptes d'ammoniaque; les produits nitreux aiii^i formés sont . 
transformésen ammoniaque au moyen de rto^dfogène à l'état 
ziaiasant produit par Ta^iLon d'un hydrate aloalin sur de Talu- 
. minium en limaille, à une température qui, pendMii une 
•demi- heure, une heure, ne doit pas dépasser eellede rébuUition 
On dose alors facilement Vammoniaque au moyen de la liqueur 
de Nessler. Si la quantité d'ammoniaque contenue est inférieure 
à un centième de milligramme par centimètre cube, M. Piog- 
^arl la dose avec son réactif spécial, dit amtnoni-nitrométriqîie : 
une à deux gouttes de phénol et 5à 6 centimètres cubes de 
liqueur de Labarraque ajoutés au Hquide, y produisent une 
itelle eoloration bleu yiolet^ dont Tinlensité peut è^e com- 
parée à une liqueur normale. 

W. lie CUoralnm* 

Les Anglais vantent et exploitent de toutes fttçons, surtout 
depuis rapparition du choléra, un nouveau désinfectant, dé- 
signé sous le nom de chloralum, quil ne fiaut pas confondre 
«vec le chlorure d'aiumîne ou hypochlorite d'alumine, subs- 
tance analogue au chlorure de chaux« et désinfectant coQime 
lui par le chlore qu'elle produit. Le chloralum des Anglais 
est vendu sous deux formes : liquide et solide. Le liquide est 
une .solution de ^htorhy^ate d'alumine ûaû^ure et est aii^ 
composé. 

£«a. « . « • é . . 80 9 

Chlorure d^alummiiim ••..•• i6 

Chlorure de cakima et mag n éa fa m 17 

Sulfates alcalii» »«••-....• 04 

'Aciae eniorlkycttiqiie 12 

La poudre ofire à peu prés la. même composition, avec* 
addition de Kaolin, et autre.8 impuretés, pour rendre ma- 
niable le chlorhydrate d'alumine, déliquescent {Répertoire 
dâ Phamaacie^ 2S septembre 1873.) Ce produit fort com- 
plexe parait agir par son excès d'acide, en absorbant les 
combinaisons «Dunoniacale^ et par son alumine qui jouit, 
-eomoie on le 8aH,.âe la propriété de filmer avec im gsand 
noral>re de sut^ances^organiques des combinaisons irMK)lubles 
désignées sous le nom dho tagues. Or, 11 est évident que ce 
composé vaut moins que le chlorure d'alumine qui unit à des 
propriétés désinfectantes plus énergiques, une composition 
mieux définie et jue ce dernier produit doit être préféré* 

Tm. ruHfleailon ëe l'aolde clilorhyliriqne {fifiVUe de dUmU 
de Ch^Mêne, \^mai 1873). 

La présence constantf de l'araenic dans l'acide ehlorbydri- 
iquedu ocHnoiercQ» fait une nécessité, pour les usages : phar- 
maceutiques, de puritor oe pteduit avec soin. MM. Zetteaow 
^tLugeloutehacun proposé im procédé qui permet d'ehtenir 
un acide chlorhydrique parfaitement exempt d'arsenic. M. Zet- 
tenow additionne ïacidebruteixeiapt deier d'un pau d.eau 
de (^)ere et de chlorure de chaux pouor oxyder l'acide sulfu- 
reux; puis 5 pour mille de chlorure d'étain; après 24 heures 
à 30 ou 35 degrés la séparation de l^arsenic et la clarification de 
•l'acide sont complètes ; il ne reste qu'à distiller. M. Lugel in- 
"Iroduît dans un litre d'acide quatre à chiq grammes d'hypo- 
Ii(hosphite,de soude, après 48 heures le dépôt cesse de se for- 
mer^ et Taclde clair» décanté, est distillé. 

IX. •efm^i^ionrtknideFariaepapie'alMii. 

. M. GuUei a signalé à \ii^&(i4AéU de ThérofiisuUque {séance du 
43 août i87a) une singulière propriéUi du séné qu'il a décou- 
verte. L'urine des malades qui oat pri^du séné se colore en jaune 
intense a^ec reflet verdftlre; Tim eroûNdt Tok une umne icté. 



rique. Mais la réaction caractéristique des v^ilièrea coloranles 
delà bile par l'acide azotique n'existe pas pour ces urines : et 
de plus-si l'on projette au fond du tube qu^eontient l'urne uu 
fragment de potasse, on voit appc^aitreune tfèa-belle colora* 
tion pourpre. La distinction entre ces deu;8; sortes d'urines CMst 
donc des plus faciles. M. Guhler se demande si Toune pourrait 
pas attribuer les phénomènes observés àl'açidechri^Qphanique 
contenu dans le séné. 



X . rrépavalloii éa pr^ftolodiire ém i 

^ La difficulté, dans la préparation de ce composé est sa pu- 
rification ; il contient toujours une certaine quantité de bi- 
iodure que les lavages répétés à falcool ne réunissent jamais 
complètement à enlever. M. Williams se sert d*une solution 
bouillante de chlorure de sodium, qtii dissout le bnodure, 
sans agir sur le protoiodure. C'est d'ailleurs, par cristallisation 
dans cette solution bouillante que la pharmacopée d'Edim- 
bourg prépare le M-iodure. (i?^^o<f * de fkarmaeie, d'après 
The Journal ané Transactions, 24 jirin ^873). O. Hibnb. 



BIBUOGRAPmE 

Ba trafiewent dos p Ui — ém général et en paMtoatter é*wk 
moâe noaTcav de paasement aatlsepHqne par le eoaltar 
et le cftairben, par la doetaor L. Bbau (de Toulon}, — • br. in-Tde 484 
pages, ohes J.-B. BaiUièia. 

Le pansement des plaies reste toujours un point de la plus 
haute ' importance dans la thérapeutique chirur^cale. C'est 
une question dont on s'oceupe surtout depuis une dizaine 
d'années, et qui, loin de perdre, en ce moment, de son intérêt, 
semble au contraire attirer de plus ^ plus l'attention du 
monde médical. 

Le travail du docteur Beau sur le traitement des plaies , 
comprend deux parties ; la première est consacrée à l'exposi- 
tion raisonnée des principaux modes de pansements antisep- 
tiques employés jus. qu'ici, et qu'il divise en deux classes : 
pansements j^zr occlusion, comprenant la réunion immédiate, 
l'écrasement linéaire des pansements rares, rocelusion pneu- 
matique de M. J. Guérin, et l'aspiration continue de Maison- 
neuve, le pansement à l'ouate de M. Alp. Guérin; pansements 
désinfectants comprenant le charbon, la poudre de tan de qpin- 
qulna I les résineux , le camphre , les huiles essenitielles i le 
chlore et les chlorures, l'iode, les acides, le chlorure de sodium 
le glycérine, l'alcool, le goudron et ses dérivés.NoiiB ne feisoBS 
qu'exposer le sommaire de cette première partie, nous réser- 
vant d'insister surtout sur la seconde partie qui est consa- 
crée à l'exposition d'un mode epéeicd de trait^nent de plaies. 

Bt d'abord , quelles sont les indications des plaies t Toute 
plaie, si peu étendue qu'elle soit, constètue toujours un pre- 
blême pathologique <x>mp)exe; aussi les oonditloAS d'un trai- 
tement rationnel «ont nombreux, mais parmi les principalas 
il Ihut ranger . H^ L'inflammation à prévenir , à combattre ou 
plutôt à modérer ; 2<» La circulation à régler par une position 
convenable ; 3^ Le repos, TimmobiHité de la partie à assurer 
4^ L'immutabilité du pansement, sa rareté, son unicité à ob- 
tenir , si c'est possible; ^ La surveillance 4e la plaie à exer- 
cer, le traitement chirurgiosA é efièetuer, quand la chose de* 
vient nécessaire. L'accès 4e l'air à empèehar et en aaèaae 
temps l'accumulation du pus à préT»i:hr. 

Selon M. Beau, c'est précisément parce que les divers 
modes de pansement employés jusqu'iel ne remplissent pas 
toutes ces conditions à la fois, ou du moins ne les remplissent 
pas toutes au même degré et d'une manière suffisante, c'est 
pour cela surtout qu'aucun d eux n'a encore obtenu l'essen^ 
timent général. Quant au pansement qu'il préconise, u lui 
semble remplir toutes ces indications : c'est un antiseptique 
sûr et un émollient, un anti infectieux et un anAi-inflammâ* 
toire. . 

Voyons esi t[u(^ consiste ce panseroeot 9p6dàl : D'une 3»- 
nière générale, le pansement de M. Beau se compose : 1*» D'uma 
forte oeuche de poudre de charbon et de eoalUr ; a» De gâteaux 
très-épais de charpie pénétrée de eharban œaWaré, dé o««n- 
presses nombreuses et«qperpo6éae,le*out largamant arrosé 



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278 



LE PROGRES MEDICAL 



déiûll.SiOii tiède de coaltar au iÔ«û»«— c*est là l^aïUisepiigue et 
secondairement le désinfectant; c'est aussi V absorbant; 30 D'une 
pièce de taffetas imperméable très-léger, devant toujours lar- 
gement dépasser les bords des pièces de linge sous jacente ; 
c'est là Vinévaporant] 4^ D'une simple bande ou languette em- 
ployée à titre de moyen contentif. 

C'est de cette manière que M. Beau panse les plaies sim- 
plèâ, lés plaies contuses, suppurant ou devant suppurer, les 
ulcères, les moignons résultant d'une amputation. Il renou- 
velle le pansement le plus rarement possible, tous les 12 ou 
15 jours. Comme adjuvants de ce pansement, l'auteur préco- 
nise dans certains cas la position élevée et VimmoHUté qui sont 
d'une efficacité si remarquable CQntre l'engorgement, l'inflam- 
mation et la douleur. 

Après la description minutieuse du pansement, M. Beau 
s'applique à en démontrer la supériorité et à prouver qu'il 
est en définitive, à la fois : xm pansement rare, humide, dé- 
sinfectant, antiseptique, isolant. Nous ninsistons pas; cela 
revient à dire qu'à lui seul il résume autant que faire se 
peut, tous les avantages que nous offrent séparément les 
diverses méthodes de pansement des plaies les plus juste- 
ment préférés, celles qui aujourd'hui semblent se partager 
la faveur des hommes deTart. 

M. Beau parle en chirurgien convaincu de la supériorité du 
pansement qu'il emploie : n'y a-t-il pas un peu d'enthousiasme 
dans la description qu'il trace ? En tous cas l'auteur demande 
à ses confrères de vouloir bien faire des essais avec toute 
l'exactitude et toute l'attention nécessaires, et il est persuadé 
que chacun ne tardera pas à se faire une statistique person- 
nelle bien autrement probante que celle qu'il pourrait publier 
aujourd'hui, et qu'il passe malheureusement sous silence, 
contraint qu'il est d'imposer certaines bornes à son travail. 

G. Pbltibk. 



VARIA 

iPotton contre le chaléra dea enfanfar. 



4 grani. 



Bois de campëche r 

Faites bouillir dans eau q. s. pour avoir 120 grammev 
de décocté, puis ajoutez : 

Teinture de cachou 20 gouttes. 

Teinture d'opium. •••••.• Ià3 — 

Sirop simple 30 gram. 

Mêlez par cuillerée à café d'heure en heure. (BulUt. des trawiua de la 
8o€» dej>harm, de JSardeauœ), 

PentltioB des Jeunes enfiuits, traitement. 

L'évolution des dents chez les jeunes enfants s'accompagne 
toujours, môme lorsqu'elle se fait d'une façon normale, de 
phénomènes inflammatoires locaux et généraux. Parmi les 
premiers il faut ranger le gonflement considérable et la ten- 
sion des gencives, les aphthes, la stomatite simple, l'adéniie 
cervicale. Les enfants éprouvent un prurit qui leur fait con- 
stamment porter les doigts à la bouche et mâcher avec sa- 
tisfaction, tous les corps qui leur tombent sous la main. 
C'est ce qu'on appelle le pn^rit de dentition. 

Parmi les phénomènes généraux il faut citer, la fièvre, les 
vomissements, la diarrhée, la bronchite. Pour peu que le 
manque de soins ou xme cause quelconque s'oppose à l'évo- 
lution régulière des phénomènes physiologiques de terribles 
accidents, tels que les convulsions, les syncopes, Tépilepsie, 
sont à redouter : aussi de tous temps a-t-on cherché à aider la 
nature et dans ce but différentes médications ont été tour à tour 
essayées. Contre les accidents locaux, les hochets, les frictions 
belladonées derrière les oreilles, les sangsues à l'angle de la 
-.Ax/uuiic, 1 mci»iuu et rescision ue la gencive ; contre les ac- 
cidents généraux, les bains tièdes et en général toutes les 
préparations cahnante^. 

Un remède nouveau, le sirop oulophile de Wague, parait 
appelé à donner de bons résultats, 11 a été déjà employé et 
avec avantage dans plusieurs hôpitaux d'enfants. Il a une 
grande action sur les gencives, les prépare, les ramollit, 
empoche leur trop grande inflammation. De plus, par plusieurs 
de ses principes il agit sur l'écoacmie et par ses propriétés 



sédatives il peut empêcher" les convulsions de se produire. 
Ajoutons que son goût est agréable, que les enfants le pren- 
nent facilement et qu'il n'est pas besoin de les soumettre à* 
un régime spécial. 

I O ■! I 

Chronique des hôpitaux. 

Hôpital Saini-j^nUnne. — Service de M. le docteur Doplay. — Salle 
Sainte-Marthe n^ 2, iritis rhumatismal ; — n^ 5, ahcès de la gaine du sterne- 
mastoïdien / — n'8, adénome du sein ; — n° 12, mnôtrite fongueuse ; a* 15, 
fongosités du calcanéum ; amputation prochaine ; —r n^ il, myzo-sarcome 
delà cuisse; récidive; — n* 18, papillome épithéliomateux du rectum i 
ablation de la moitié de celui-ci dans une hauteur de 12 cent- 

Salle Saint-Barnabe. — N* 2, Fracture de la crête illiaque gauche; — 
tt'lS, fracture compliquée de ravantJ)ras; — nO t«, calculs prostatiques, 
tailles successives : réparation de la paroi uréthro -rectale : — n® 27, gommes 
de la cuisse ; — n** 30, plaies de la trachée et du cou par un rasoir ,• n* 30, 
érysypèle; phlegmom delà parotide ; paralysie de quelques branches du fa> 
cial ; — n^ 42, calculs vésicaux: lilhotritie périnéale ; -— n® 50, calculs vési- 
eaux ; lithotritie périnéale. 

Clinique chirurgicale. — M. le docteur $• Ddplat, professeur agrégé i 
la Faculté de médecine, commencera ses leçons de clinique chirurgicale, le 
mardi 18 novembre à 9 heures l/2, et les continuera le mardi de chaque 
semaine à la même heure. Visite des malades, tous les jours à 8 heures 112. 
Opérations, le mardi, après la leçon. 

Clinique médicale. — M. le docteur Pbter, professeur agrégé à la 
Faculté de médecine, commencera ses leçons de clinique médicale, le 
samedi^ ii novembre à 9 heures 112 et les continuera le samedi do chaque 
semaine, à la même heure. Visite des malades, tous les jours à 8 heures 112. 

Hôpital 8ainte-'Bug€nie» — Service de M. Barthbz. Salle Sainte-Mathilde 
(filles): n^ 1, rougeole ecchymotique ; -~ n° 5, pleurésie purulente ; empyèflia ; 
^ n^ 14, pleurésie purulente ; trois thoracentèses ; n^ 15, adénite péri- 
bronchique tuberculeuse ; tubercules pulmonaires ; — n° 16, adénite péri— 
bronchique suspecte ; — n^ 26 , angine scrofuleuse. 

Salle Saint-Benjamin (garçons): n« 1, fièvre typhoïde, rechute'; — n<* 2» 
fièvre typhoïde ; — n® 15, paralysie du voile du palais, suite d'angîtie 
dipthéritique ; — n® 18, tuberculisation suite de rougeole; — n** 25, 
tumeur cérébrale, hémiplégie gauche ; n^ 28. anasarque aiguë sans albumi- 
nurie ; — n*" 24 et 25, chorée. — Croupe : garçons, 9 et 17; — filles, 10 et 12. 

Service de M. ^éb. — Salle Napoléon (garçons): n* 1, torticolis droit; 
contracture des 2 faisc^ux du . sterno-mastoîdien ; — n** 3, fracture com- 
minutive et plaie de la jambe gauche et fracture des deux cuisses ; — n® 5, 
fistule urinaire_ /opéré de taille); — n°.6, cataracte double; — n" 20, hypofl- 
padias ; — - n° 21, tumeur éfecme Temeuse ae la joue | — n*^ «, plaie du 
nerf cubital. — Salle Sainte-Eugénie (filles) : n° 6, déchirure du périnée ; -^ 
n^ 29, fistule urinaire ombilicale; cette fistule^ a été stercorale pendant quel* 
que temps ; — n** 31, fistule salivaire. 

Hôpital de la Fitié. — Service de M. Labbé. Salle des femmes : n^ 16, 
kyste de l'ovaire ; — n** 17, fistules intestinales multiples ; — n" 22, kyste 
de Tovaire ; — n® 23, tumeur fibroplastiqùe de Faîne. — SaUo des hommes : 
n*^ 35, kyste hydatique de Tépaule; — n* 41, calcuhi vésicaux. 

Service de M. Lasègue. Cliniques les mardis, jeudis et samedis. -— 
Salle des femmes : n^ 22, myôme utérin; — - n^ 31, hématocèle rétro-utérine; 
— n^ 39, myélite transversale; — n° 40, myômes extra-utérins.' — SaUe 
des hommes : n^ 3, carcinome stomacal; — n^ 6, leucémie hépatique et 
splénique ; — n° 17, broncho-pneumonie ; — n<* 20, pachyméningite ; — n® 40» 
épilepsie symptomalique. 

Service de M. Gallard. Salle des femmes : n^ 6, polype fibrineux de 
Tutérus ; — - n® 40, affection cardiaque et maladie de Bright. — Salle 
des hommes : n° 24, paralysie agitante ; — n** 26, paralysie générale ; — » 
n^ 38, tumeur cérébrale. 

Hôpital Neeker. M. Potain, visite & 9 heures. SaUe Saint-Louis (hom- 
mes) : 10, paralysie de la corde vocale droite ; — 12, rhumatisme articu- 
laire aigu, endo^péricardite. — Salle Sainte-Anne (Femmes) : B, ascite 
(diagnostic à faire), péritonite chronique; — 20, 29, 34, hystéries à formes 
très-curieuses. 

Hôpital de la Charité. M. TrélaT salles Saint-Jean (hommes), et 
Sainte-Rose (femmes), a repris depuis le 12 novembre ses leçons hebdoma-' 
daires de clinique; tous les mercredis à 10 heures; visite à 9 heures 112. 

Hôpital Lariboiêiire.QerncQ de M. Woillbz. Salle Saint-Landry (hom* 
mes): n^ 15, pneumonie du sommet à droite; — n^ 16, zona dutrond; •» 
n^ 24, fièvre typhoïde, hémorrhagie intestinale ; — n* 26, insuffisance aortî- 
que ; n* 30, insuffisance et rétrécissement de Torifice mitral. — Sainte-Ma^ 
thUde ^fenunes) : n^ 2, fièvre typhoïde, hémophilie (épistaxis, saignements 
des gencives, purpura) ; — n® 3, coliques hépatiques, ictère ; n® 8, pleurérâe 
chronique (empyème) ; — n® 12, endo-péricardite rhumatismale ?; — n^M, 
cancer de l'estomac* 

Service de M. Tillaux. ^^ Examen des malades par les élèves, opéra- 
tions le mercredi. Salle Saint-Louis (hommes) : n® I, mal perforatkt; •— 
n* 14, pustule maligne (double) àTavant-bras droit ; — n^l9 (bis), fracture 
du fémur gauche au niveau du cartilage de conjugaison chei un enfant ; — 



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LE TBOCERBS «EFICAL 



2W^ 



11^44, QStéo-8avQo«i0*de Tas Uiafit»» récidive, opération; n^ 30, doiiUa «m* 
putation des membres inférieurs pour écrasement par un wagon. — Sainte- 
Jeanne (femmes), n* 2, scoliose adroite, guéruonpar la station horizontale ; 
— n. S, tumeur périutérine inflammatoire? ; n* 10, .tumeur encépbalolde 
de la rateT — n^ 13, phlegmon du ligament large ; — n^ 31 sarcome du 
£temum. 



tnbre. 



.Po^hfjiMâul^BrsMJjrpour le traiienHnt des maladies MrwrgkàUi is9 
fâmms9, "^ Gonsaltetions Hbres le Jeudi de 9 heures à 11 heifree dn BMk^, 
rue de Bellechasse, 29. — "Leçons pratiques sur les maladies du «ein. La pre- 
hiUm leçoB * lM«ohaq«e anséeto p f emicr jeudi de novembre à 11 heures. 
Les inscriptions sont reçues de 3 à 5 heures» 

CHnipie JlféOfeiOs. — M. le V^ T. Gjbxard, médecin de Thôpital de la 
Pitié, reprendca ses leçons de Cîinigus médicale, dans TAmphithéfitre n* 5, 
de cet Hôpital, le mardi 18 novembre 1873^ 



MoBTALiré ▲ Paris. Durant la semaine finissant le 3f (àsMt^; W^S^^é': 
Kèvie typhoïde, 35; — bronchite aigu6. 23 ; — pneumonîéy 38; — ^êàéti'^ 
UriB,6 r — dianbée cholërffonne des jeunes enfants, 22 ; — dioléray 20'; — 
aagine couenncuse, 6 ; — croup, t3 ; — affections puerpérales, 5. 

Du l*'^ an 7 novembre, aB6 décès : Rougeole. 45; — scarlatine, 2 ; — 
fôwe typheïde, M{ — éry^tpèle, 6 ; — bronchite aiguë; 35: — pneumo- 
nie, 55; — dysfeenterie, 5; — diarrhée cholériforme déar «nfttùtr, 9; — 
choléra, 11 ; — angine couenneuser 7 ; — croup, 17 ; — affections puerpé- 
rales, 5; — affiectten» atgu6ë, 209; — affections chronitpîes, 366 (dont 184 
cUis à la phtihisie pulmonaire) ; — affections chirurgicales, 65 : — causes 
aecidentelks) 16. 

Ltow. — Dtt 20 octobre atfî? WVéïnbfe^ 269 décès : Fièvres continues, 8 ; 
■*■ bronchite aiguB, 8; — pneumonie, 12; — dyssenterie, 2; — diairhéOr 47; 
-<-cholérine, 1 ; — > aBgiae couenneuse^ 2 ; croup, 1 ; — affections puerpé- 
liilee, Oî — affeotioim cérébrates, 50 ; — phthisie, 45 ; — affections chirur- 
^cales, 18, 

liOxNDRES. — Du 19 au 25 octobre, 1,404 décès: Rougeole, f6;i-» «Af"- 
l«rtme> 1« ; — fièvre typhoïde, 46 ; — érysipfele, 8 ; — bronchite, 85 ; — ' 
Ijfceimioiiie, 63; — dysseuterio, 2 ; — (Karrhée, 29 ; *— choléra nostîds, 
2^ — diphthérie, 4 ; — croup, 8 ; — coqueluche,. 27. 

Dy 26 octobre au l^'^novtimbre, 1,652 décès-: Rdugeole, 103; -^ scaflatttfff, 
18 » ■— fièvre typhoïde, 38 ; — érysipèle, 9 ; — » bronchite, 270 ; — pneu- 
monie, 113 ; — dysenterie, 4 ; — diarrhée, 21 ; — choléra nostras, 1 ; — 
dipilfifiîe, 10^ — croup, 17 ; — coqueltehe, 41% 

FACui.!rt DE JkféDEGiNS^ — Sathûiogis ùOsifne, — M. Dan^aschino, sup- 
pliant M. Axonfeia, trait» dans soii dours des m(daâie$ di^ ti digAtiP: 

Pathologie eÉteme\ — là.. Dolbetu traite, cette ahnëej djjs rfTeaUpnP 
chirurgicales ^es organes sphlanchniquès. ITà commencé" piarl'éluaedh bec 
dd lièvre. L'ouverture de ce cours a eu lieu sans accident. 

Anatontie, — M. Marc Sée, cttefde» travimx «natomiiJuetf'4'& Facufté, 
cdUomencera son cours le mercredi 18 novembre à 4 heures (amphithéâtre 
b9Z de Técole prati^^,. mardis jeudi ei samedi. 

Clinique médicale. — M . le professeur Béhibr a commencé son oours 
dis clinique médicale le mercredi 12 novembre. Pendant le semestre d'hiver, 
\m leçons auront lieu tous les mercredis, à 9 heures 1/2, Les lundis et ven- 
dltedis, démonstrations au laboratoire, par MM. Ernest Hardy et Liouville 
à.dix heures. Visites et interrogations tous les jours, dans las salles des 
nmlades, à 8 heures lj2. 

fi6K)LB DE pttARHACta ttB' PARIS. -^ L'ouvetture des couwf, dont nous 
dbtonons le programme, a eu lîeu lô 4 novembre. 

Chimie g^é^ale. — M. Riche. — Mtitdl, jeudi, samedi, à trois- bsuMS et 
demie. ^ 

Pharmacie, — M. Bourgoin. — Lundi, mercredi, vendredi, à une 
hdure. 

Histoire natnf elle des méditamants, — M. Planchon 
vifcidredi àtrois heures et demi. 

Zoologie. ---U. A. Milne-Edvrords. Mardi, jeudi, samedi, à onze heures. 

Physique. — M. Buignet. Lundi, mercredi, vendredi, à onEo^ heureset 
dimi. 

Travaua pr^tiqwes de troisième année. M. Personne. Totts les jWira de* 
xnldi à quatre heures [B^pert, â9 pharm.)' 

Choléra. — Autriche, — ^ Vienne, 7 novembre 1873. Les casde choléra 
<ïOi se sont produits dans le' courant de 1& semaine dernière sont de plus en 
plus rares et tcfujours isolés, La marche de des cas pendant les différents 
jours de la semaine à été la suivante : 30 octobre 9 cas, 3 décès ; 31 octobre 



Lundi, mercredi, 



4 c«8, 9 décès. 1^^ novembre,, ^mm^^ Afaès, t noTeabre, f cas, 2 décès ; 
3 navembro» 4 cas, 2 décès ; «-novembre, 1 cai^ décÉB ; t n irr ei|> bf » ,. 
2^ cas, 2 àéoèa, don& le total ctp la semaioa est ds V ^as n^uvetax # 4t dé« 
<As, danM apparfcienn«niau.1P.arrondiMemAat. 

Dans les feubourgs, U y a m twia ç«a ;i^«Ti««s «fc 1 décès, et àk 
cwnpagne 43 cas et 21 décès. 

L'état saniliâre de Vienne est, du reste, très satisfaisant, le ïnQnyeça.ent 
des ttcjfldes dans les diffSrents établissement* hospitiiliers a éi4 ]$ i^ui- 
'vant s 

Restés en traiteB»£at an, 99 P9^b]S» %,B^ 
S^ixé» jusqu'au 5 novembre .••!.« 697 

Total S.525 

.«^ , , dent 1^7 sorties, 6$ d^cèy 

et 2,57^ restés en traitement. [Wiener mediz, VochenschH/t,) 

Italie. — Du 26 odtobre au 1«' novembre il y a eu 21 eas de choléra à 
Qhies («hommes, 9 femmes). A Quarto, ditZa Saluie^ il y a eu trois cas 
de eholéra dans le même maison. 

France. •--• Caen, — Voici le tableau aussi exact mia nossible de La 



if ikpesi^tîfn étè^ Ibï» 



18 
19 
20 
21 
2S 
23 
24 
2S 
26 
27 
28^ 
29 
30 

2' 
3 
4 
5 
6 
7 
8 



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11 
15 
11 

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D^TJufe six ôMtiaîtteff. il y a donc eu 510 décèV environ, dont ^00 d"us aui* 
choléra. — A Bénouville, où. selon le Bonhomme nçrmafid, on- av*i«. signa li^ 
2 ou 3^9 de cHbl^aj^l'iTlat sahittiîite est devenu» siliîfaisant.. 

tvnlfffl^'1' T,^it ^ 2Î *^'*'*'' a y û eu' de décès, sïÉvMr :: fièvre 
typhjm, f ; - apoplexie (T;- coqnehicher, f; ^ croup 1 ; ^ diarrhée' 

îo^ n^^^^^ ' "' '^'^^'^^ « î - ^ff«^tio°« chroniques! 

25 --1^^11^1810^-*^^ 4. ._ 1^ j^ submei^on 

1 ; morts-nés, 6.Du l^r au 7 nov., choléra nostras, 1 ; diarrhée cholérif. 7 




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280 



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Ati AoUbre d«i tft^1t^<<>« qnî temblent être le triste priTÛ^ de l'habitent des grtndet TiUes, celles qui sont aooompagnto st sggraTées par le 
dépression da système nerveux central, ont acquis, de nos jonrsi un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affaires. Appelé tous les jours à constater la progression croissante de ces graves affections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égard, et s^il n^était pas possible de résoudre le problème, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n*avons pas la prétention d'être arrivé du premier ooup à ce but si déUrablet jnais, dès aujourd'hui, Texpé- 
rience nous permet d'afErmer que nous avons trouvé le mojen de prévenir Taggravation des aoriiJMlg existants,^, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnels, même lorsque les moyens ordinaires, mis en «sage pour les oondbattie, ont complétemen» échouéi 

La préparation que nous présentons aujourdîiui à rexpéirimentation des médedoi tfc .éw ^naïades, possède une double propriété : dWe part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagi^eux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D*autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général {eir^bro-spinàl et grand-sympathique) ^ le Vin BiPS0SPE4TÉ*PiPsnii active la circulation, relèTO les forces, et, 
par suite, ramène raccomplissement de fonctions qui paraissaient a jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le Rachitlsne* la Ser^Aile, FAiiéHile, maladies caraetéritées par l'altération on par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial,* mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans rineontl- 
nence, les Perles sènaiiuiles, rimpuissance autre que celle qui dépend des progrès de l'Age^ et qui a'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des mal a dies déprimantes de l'économie en (pénéral. ^ 

Le Vm BiPBOSPBAT< est encore très^fficaoe pour combattre les liéTfoses multiples de Testomae dont, dana.tous les eu, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepslse qui entre dans sa composition. Son utilité contre la PliAiMe pulm»Mdre, et toutes les Affeelioas tabercn. 

leates en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrès Médieah n^ du 12 Juillet i<73, compte-rendu des rapports à l'Académie : < Dans la petbisib, les bbls PHOSPBATis sont le sbci. 
• KÉDXGAXZBT qui puisss favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, ete par «dite, amener la guérison. • 

CSet aperçu incomplet suffira, nous Tespérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sonmies convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition tm remède agréable au gottt, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que Texpérience, nous en sommes 
ceruin, viendra confirmer tous les Jours. 

MoDB d'bicploi. -* On prescrira, pour les adultes, une cuillerée à bouche deux fois par jour, le matin en se levant, et le soir en se «mcbant ; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement; pour les enfants du deuxième Ige, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
wtour de force ou de vitaUté, on pourra suspendre l'usage du Vin pendant quelques Jours^ pour le reprendre ensuite, en diminuant gradueUement 
les doses, Jusqu'à ce qu'il ttijBlil ptus nécessaire. 

^ K, MOEIEE, 14, rae delAserf. «-TMitt «appifl antJpMMt'^^ ^vleravA Sê-Kwtlat rAU8. 



DéteUt 



'"•^^-M-it^ ' 



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BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6. 



22 NOVEMBRE 1873. 






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Un an «• fr. 

Siimois • > 



JOURNAL DE MËDEGIIÈ, DE CHIRl 



IMACIE ,.„ ^^ 

( 1/4 page.... 50 — 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



IRaraiMêoni Me 



Tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du sdir. 

t^e Prix d*aiKMiii«meBt doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du i^^ de cbaque mois. 
^ ' ' DBiie hoM de Paris dan!) les bureaux des Messageries, et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS A NOS ABONNÉS. — Nov^ prévenons nos 
abonnés qu'ils recevront, franc de port, contre Venvoi 
de 2 fr, 2S en timbres-postes : 1« Eies leçons sur 
les anomalies de l*atasLie locomotrice ; — 2^ Les 
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AVIS AUX ÉTUDIANTS. — L'abonnement d'un 
an est de dix francs pour MM. les Étudiants. 

SOUMAI RE. —CLINIQUE chirurgicale: Anéyrysme de l'artère poplitée, leçon de 
M. GosBelto> recueillie par Alb. Robin. ~ Pathologie interne: Tabercuiose 
pulmonaire ; historique, leçon de Cornil recueillie par P. Budin. -^ Anatomie : 
Note lur les artères nourricières et sur les vaisseaux capillaires de la moelle 
épinière, parH. Duret. — 'CLiNKtuB BiioiCALs: Trois cas de rage humaine, etc., 
par L. Landouzy. ~~ Bulletin du Progrès médical : Des injections sous-cutanées 
d'agents stimulants dans les états adynamiques graves, par L. E. Dupuj ; — Hôpital 
de la Pitié : M. Gallard, par M. C. ; HôpiUl de la Charité, M. G. Sée. — SociéTis 
sAVAirrEs. — Société de biologie : Pacb]rméningite externe, par Hayem ; — Etat 
des canaux biliaires et sanguins dans la cirrhose, par Cornil ; — Election (An. P. 
Reclus). — Académie de médecine» — Société anaU>mique : Tabercuiose de la 
nrotabérance, etc.^ par BUto ^ — Sc iati gue sYmptomatiquet_etc ^^^ y ^ ^MtofîftnîT 
^iîon"e*tPiqaanr!n,parL. e". Dupuy. — Revue chirurgicale : Fracture du 
crâne • — Traitement des Uche» érectiles. — Bibliographie : De l'anémie par- 
tieUe produite dans les opérations, par Esmarch (An. R.). — Chronique des 
HOPITAUX.— EN8BIQNEMBNT mAdical LIBRE. — NOUVELLES : Le Choléra à Caen; 

exe. — BOLLBTltl BIBUOQRAPHIQUE. 



CLINIQUE CHIRURGICALE. 

HÔPITAL DE LA CHARITÉ. — M. le professeur CiOSSELIN. 

Anévrysme de Tartère poplitée. 

Leçon recueillie par Albert Robin, interne du service, 

^^6ssi6urs 
Au n^ 49 de là salle Sainte-Vierge est couché un malade, 
dont j'ai eu déjà Toccasidn de vous entretenir au mois de 
juillet dernier. Atteint d'un anévrysme de l'artère poplitée, 
ce malade nous fournit un exemple rare et curieux de la 
plupart des phénomènes qui peuvent venir compliquer le 
traitement de cette affection : c'est pourquoi il est utile de 
fixer notre attention sur les péripéties diverses de ce cas 
particulier dont on pourrait intituler l'observation : Ettide 
des accidents consécutifs au traitement des anévrysmes. 
' Voici en quelques mots, l'histoire de notre malade : il 
est atteint d'un anévrysme poplité, dont le début remonte 
à trois ans. Cet anévrysme est spontané, d'origine athéroma- 
teuse, selon toute probabilité : les artères sont flexueuses, 
rigides, et le sphygmographe nons a donné le tracé carac- 
téristique. Il fut décidé tout d'abord que l'on emploierait 
la compression digitale sur l'artère fémorale , comme 
mode de traitement. Si complète qu'elle soit, la compression 
digitale n'empêche pas absolument le passage du sang : 
une petite quantité de ce liquide filtre sous le doigt qui 
comprime, surtout au moment où les aides se remplacent. 
Mais cette condition est plutôt favorable, d'après l'opinion 
de M. Broca : les caillots formés après interruption in- 



complète du cours du sang sont fibrineux et plus denses 
que ceux qui sont produits par l'interruption complète de 
la circulation anévrysmatique ; ces derniers sont mous, peu 
consistants et ce sont lés premiers qui jouent, dans l'obtu- 
ration du sac, le rôle le plus important. 

La compression fut pratiquée les 11 et 12 juillet : on la 
continua pendant 38 heures, mais elle causa au malade des 
douleurs si vives qu'on dut la cesser devant ses instance». 
C'est là un accident assez fréquent et qui vient malheureu- 
sement mettre obstacle à l'emploi complet d'une excellente 
méthode thérapeutique. Toutefois, un certain résultat avait 
été obtenu : les artères collatérales s'étaient un peu dilatées 
sous l'influence de la compression de l'artère fémorale; 
nous avions repoussé la ligature d'emblée de cette artère, 
vu qu'elle peut avoir pour conséquence la gangrène du 
membre; mais cette crainte n'ayant plus de raison d'être, 
l)ui3que la circulation collatérale était assurée, nous prati- 
quâmes, le 14 juillet, la ligature de Vartère c^^r aie dans. 
îfues loi[fs;' nSfirT& ^ftM.ftUflbien d>borJ,pendant .(}uel- 
complexes qu'il importe de les grouper d'après leur époque 
d'apparition, ce qui nous permettra de saisir plus exacte- 
ment leur ensemble. 

Les 13 jours qui suivirent la ligature peuvent constituer 
comme une première phase : les battements disparaissent, 
la tumeur se solidifie, le bruit de souffle n'est plus per- 
ceptible ; on constate même une certaine diminution dans 
le volume de l'anévrysme. Tout fait pressentir une heu- 
reuse issue ; mais le tableau change, nous entrons dans 
une deuxième phase caractérisée par cet accident : retour 
de battements dans la poche, sans augmentation de volume 
d'ailleurs. Ces pulsations, quoique faibles et partielles, il 
est vrai, indiquent que le sac est de nouveau perméable au 
sang, d'une part; qu'il est en communication avec une 
artère perméable, d'autre part. On voit assez fréquemment 
le sang revenir dans l'artère poplitée par une de ses bran- 
ches articulaires et pénétrer dans la poche dont les caillots 
ne sont pas solidifiés complétement,et cet état de chose nous 
aurait donc causé peu d'inquiétudes, si d'autres phéno- 
mènes plus importants n'étaient venus, sans ligne de dé- 
marcation bien tranchée, former une troisième phase de la 
maladie : les pulsations continuent, la tumeur augmente 
considérablement de volume, elle devient rapidement molle 
et fluctuante. Ce n'était plus un simple retour de battements, 
c'était une véritable récidive d'un anévrysme devenu pro- 
bablement difl'us : une question se posait, urgente, com- 
mandée par l'acuité des symptômes : la tumeur n'allait- 
elle point augmenter encore, une rupture n'était-elle pas à 
craindre ? 

Survint une quatrième phase, suivant la troisième de 
très-près : l'anévrysme récidivé et diffus s^ enflamme, des 
douleurs très-vives se font sentir, douleurs d'inflammation 
autant que de compression ; la peau devient rouge, chaude 
et tendue ; la fluctuation devient superficielle. Que va-t-il 



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282 



LE PROGRES MEDICAL 



se passer? Tout porte à craindre une terminaison par 
suppuration ; aussi, quelques jours s'étant écoulés sans 
amener une rémission dans les accidents, nous pratiquons 
une ponction exploratrice à l'aide de Ta^f areil de M. Po- 
taiA, afin de savoir si le liquide que novis percevons est du 
saag ou du pus. Nous ol)tenoAs une petite quantité d^un 
Ufmide visqueux, coulant difôcilement» ajairt Taspect de la 
gelée de groseille ou du résiné : examiné au microscope, 
on le trouve constitué par des globules sanguins déformés, 
crénelés, et des leucocytes granuleux dans une très-petite 
quantité d'un plasma rougeâtre. L\anévrysme diffus, ré- 
cidivé, enflammé, n'a pas suppuré. 

Deux mois et demi après la ligature, apparut une cin- 
quième phase : les pulsations, le bruit de souffle cessent 
absolument : cetanévrysme, siège d'accidents quirendaient 
imminentes une rupture, une suppuration, parait avoir 
imo certaine tendance à la guérison. Maintenant cette 
cessation de battements est-elle un signe certain que la 
poche ne communique plus avec l'artère ? non, car il se 
peut, qu'au fond de cette énorme poche, il y ait, près de 
Tartère poplitée, une cavité creusée au milieu des caillots 
encore mous et qui peut recevoir une certaine quantité de 
sang. Mais d'autre part, si cette cavité existait, elle aurait 
-augmenté peu à peu de volume, elle aurait révélé sa pré- 
sence par les signes habituels, et c'est depuis un mois que 
pulsations et souffle ont disparu*' 

C'est surtout cette dernière phase qui rend notre malade 
instructif, car elle est assez rare pour que les auteurs ne 
donnent pas sur elle d'indications précises. Nous sommes 
en présence d'une grosse tumeur hématique, située dans 
le jarret et s'étendant jusque dans les muscles jumeaux et 
soléaire, tumeur stationnaire , sans tendance actuelle à 
l'augmentation ou à la diminution. La jambe est fléchie, la 
réduction est impossible, il y a toujours une douleur con- 
tinue, mais elle est sourde et supportable. 

Nous avons à nous demander ce que sera la sixième 
phase? Je n'ai pas de faits personnels pour répondre à 
cette question : les auteurs qui ont indiqué des terminai- 
sons analogues dans les anévrysmes, disent que cet état 

ii?P&tÇ^BS9dMJ^8ff*mpêifflft\« «"'èfer^^T^iâife^Tonger- 
aux autres terminaisons possibles : cette masse si souvent 
enflammée de caillots fibrino-globulaires, peut s'enflammer 
encore et cette fois suppurer peut-être ; dans ce cas la 
suppuration sera moins grave qu'un accident pareil dans 
un anévrysme ordinaire, mais c'est toujours une porte 
ouverte à Thémorrhagie , à la septicémie, etc. Il est une 
autre terminaison à redouter : c'est la persistance de l'état 
actuel, en un mot, l'incurabilité de la maladie : il n'y 
aurait qu'un remède à proposer; l'amputation du membre, 
à moins qu'on abandonne le malade à son infirmité. 

En ce moment, nous essayons de favoriser la rt^sorption 
de cette masse hématique, à l'aide de la compression par 
un bandage ouaté et d'un traitement général approprié. 
Encore faut-il dire que la compression ne nous donne pas 
ici tout ce qu'on est en droit d'attendre d'elle, car son 
apphcation est très-difficile : il y a là un juste milieu dont 
il ne faut pas se départir. On doit aller lentement, et savoir 
attendre afin de ne pas provoquep une gangrène, à laquelle 
la ligature de son artère principale prédispose si fortement 
le membre inférieur. 



PATHOLOGIE INTERNE 

COURS COMPLÉMENTAIRE DE LA FACULTÉ. — M. CORIviL. 

Anatomie pathologique du poumon.— Auscultation 

Leçons recueillies par P. Budin. (1) 

3« LEÇON.— TUBERCULOSE PULMONAIRE; HISTORIQUE (Suite). 

Messieurs, 
Lebert, dans une seconde manière, toute contraire à ses 



(l) Voir les a^s 20, 21 et 22 du Progrès M^icaU 



premiers travaux, a accentué également cette séparation 
de la tuberculose et de la pneumonie. Il en est de même 
de Niemeyer et de Buhl qui ont ensuite donné des opi- 
nions originales sur lesquelles nous devrons revenir. 

L'influence de l'école de Berlin se retrouve dans les tra- 
vaux qu'elle a inspirés et dans la statistique comparatif 
de la pneumonie caséeuse et de la tuberculose dressée d'a- 
p0às des relevés d'autopsie : 

Ainsi Côlberg trouve, sur 100 autopsies : 90 cas de pneu- 
monie caséeuse sans granulations et 10 cas de tubercules. 

Slavjatsky, sur 139 autopsies, trouve 123 cas de pneumo- 
nie caséefcise pure et 16 cas de tuberculose. 

Jaccoud qui cite (1) complaisamment ces résultats et qui 
les appuie de sa statistique anatomo-pathologique person- 
nelle, se base sur ces relevés pour tracer une ligne de dé- 
marcation absolue entre la phthisie tuberculeuse et la 
phthisie pneumonique. Pour Jaccoud, ce n'est plus seule- 
ment l'anatomie, mais aussi les symptômes, le diagnostic 
et le pronostic qui diffèrent essentiellement entre les deux 
maladies. Suivant lui, la pneumonie caséeuse est curable, 
la tuberculose jamais. Or, Messieurs, réjOiéchissez un peu à 
cette opinion : si d'un côté la phthisie pneumonique est 
curable, et si d'un autre côté elle est fréquente à ce point 
qu'il en meurt 90 pour cent, combien de malades atteints de 
phthisie ne devrait-on pas arracher à la mort? Et, je vous 
le demande, avez-vous vu guérir un aussi grand nombre 
de phthisiques que ces statistiques consolantes pourraient 
vous le faire espérer? J'admets que vous n'ayez pas une 
grande pratique médicale, mais le nombre des phthisiques 
est si grand qu'il n'est pas nécessaire d'être un vieux mé- 
decin pour en avoir vu beaucoup. Aussi je m'en rapporte 
à votre jugement. Si du reste vous voulez être édifiés sur 
les faits que M. Jaccoud donne à l'appui de son opinion sur 
la curabilité de la phthisie, je vous renvoie aux observa- 
tions qu'il cite dans son livre. Pour vous le dire en pas- 
sant, nous croyons, M. Hérard et moi, que les faits de 
phthisie curable sont ceux dans lesquels le processus est 
très-limité, qu'il s'agisse de granulations ou de pneumonie, 
et j'ajouterai qu'il m'a semblé que les cas les plus favora- 

Skl,'* nrr?M^i9^Vi Âçs granulations discrètes entourées par 
aes noyaux cre pncuniuiue juitciûULicuT? ux^kjio^^k^^ ou leii^ 

sorte qu'il serait plus juste de renverser la proposition de 

Jaccoud. 

Mais revenons aux élèves de Virchow et aux statistiques 
dô la phthisie granuleuse comparée à Ja phthisie pneu- 
monique. 

Voici par exemple le relevé de Klebs dont l'autorité est 
incomparablement plus grande que celle de Colberg et de 
Sla\'jansky ; Klebs, en effet, après avoir été longtemps pre- 
mier assistant de Virchow, est devenu professeur d'anato- 
mie pathologique à Berne. En négligeant les cas de phthisie 
gi'anuleuse pure, il analyse 30 cas de pneumonie caséeuse 
et sur ces 36 cas de pneumonie caséeuse, il n'en trouva 
que 5 dans lesquels il n'y eu pas de granulations. 

Il y a bien loin, comme vous Je voyez, de la statistique 
de Klebs à celle de Colberg et delSIavjansky, et, pour mieux 
dire, le rapport de la phthisie pneumonique à la phthisie 
granuleuse est complètement renversé dans les unes et 
dans les autres. 

A quoi tiennent de si profondes divergences? Est-ce 
parce que les observateurs ont eu affaire à des cas diffé- 
rents. Croyez-vous que la phthisie ne soit pas toujours la 
môme, qu'on l'étudié à Berlin, en Pologne, en Italie ou en 
France ? Evidemment non. 

Gela tient tout simplement à ce que les idées en vogue se 
reflètent toujours dans l'observation, à ce que les procédés 
si compliqués d'investigation microscopique s'améliorent ; 
à ce que les observateurs sont plus ou moins compétents 
et exercés. 

En résumé, voici pourquoi le cadre de la pneumonie ca- 
séeuse a été si agrandi qu'on lui a un instant attribué la ma- 
jeure partie des lésions des phthisiques. C'est en premier 



(1) Leçons de dinifji'.e médicale; 187 S* 



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Liv PROiiRES MEDICAL 



233 



lieu parce qu'on appelait pneumonie toutes les lésions, de 
quelque nature qu'elles fussent, qui avaient pour siège la 
cavité des infundibula et des alvéoles pulmonaires. 

En second lieu, c'est qu'un grand nombre d'auteurs ne 
se doutent pas de l'existence, dans le poumon, des tuber- 
cules conglomérés, et qu'en voyant à l'œil nu des masses 
arrondies, anémiques, présentant une section uniforme et 
lisse, on croit a priori avoir affaire à la pneumonie tuber- 
culeuse qui leur ressemble en effet beaucoup. Ces agglo- 
mérations de tubercules rentrent dans Tinfiltration granu- 
leuse de M. Thaon. 

En troisième lieu c'est parce qu'on ne tient pas compte 
des lésions inflammatoires de voisinage venues avec les 
granulations tuberculeuses et liées évidemment à la môme 
cause. Je vous ai montré que l'inflammation qui entoure 
un vaisseau dans la pie-mère ou dans le poumon, suivant 
tout son trajet,ou une petite bronche, une péribronchite, était 
concoraittante et adéquate par sa cause avec les granula- 
tions. Je vous ai dit aussi que toute tumeur, toute néopla- 
sie était précédée, accompagnée ou suivie d'une néoplasie 
inflammatoire. Dans la phthisie en particulier, M. Grancher 
a décrit l'épaississement des cloisons pulmonaires et les 
granulations dans la pneumonie caséeuse, et M. Thaon a 
montré comment ces granulations se développaient môme 
dans la pneumonie caséeuse aux dépens de l'exsudat pri- 
mitivement composé de cellules épithéliales colloïdes. La 
conclusion du travail de M. Thaon est que sur deux cent 
cinquante autopsies de phthisiques, il est encore à cher- 
cher le premier exemple bien évident de pneumonie ca- 
séeuse indépendante de toute granulation. « Toutes les fois, 
dit-il, que les granulations ne nous sont pas apparues clai- 
rement à Tœil nu, nous avons soumis les pièces au contrôle 
histologique qui nous a fait voir la granulation confondue 
avec la pneunomie.» 

Ces travaux ont confirmé pleinement ce que nous avions 
avancé, M. Hérard et moi, relativement à la fréquence des 
granulations, à l'unité de la phthisie pulmonaire et à la 

subordination des processus pneumoniques à la granulation. 
Pour bien comprenare i aiiTîuimi.^ t^u.wi^jgiqub neia xtr- 
berculose, nous dirons avec Laennec et toute son école, 
avec Villemin, Chauveau, avec nos distingués confrères 
Lépine, Grancher et Thaon, que la phthisie pulmonaire 
est une, quelles que soient ses manifestations anatomiques. 
Celles-ci varient avec les causes, inconnues dans leur es- 
sence qui font que tel malade aura envahis tous ses 
organes par une immense quantité de granulations amenant 
rapidement la mort par elles seules ; tel autre mourra de 
pneumonie aiguë, souvent suppurée, venue avec des gra- 
nulations confluentes du poumon. 

Dans le cas de phthisie commune, on aura affaire à des 
poussées successives commençant par le sommet des pou- 
mons et gagnant ensuite lorsqu'existent déjà des caver- 
nes au point primitif, le sommet du côté opposé et les 
parties inférieures. Dans cette marche chronique se font 
des noyaux de tubercules conglomérés ou isolés de pneu- 
monie caséeuse lobulaire ou lobaire, de pneumonie inters- 
titielle, des cavernes, toutes lésions qui dans leur variété, 
dans leur mélange sont aussi caractéristiques les unes que 
les autres de la phthisie considérée comme une unité patho- 
logique. Mais en tenant compte du fait anatomique initial, 
constant, et le môme dans tous les organes de celui qui 
existe seul dans les cas de phthisie rapidement terminée 
par la mort, on ne peut refuser la prééminence à la granu- 
lation. 

Dans la phthisie la plus chronique, qui est tellement lente 
qu'elle paraît guérie, les lésions, sont très-limitées. 

Puisque nous faisons l'historique de la phthisie, je vous 
citerai, à titre de curiosité, les opinions émises par Buhl 
et Niemeyer sur le mode de production de la pneumonie 
caséeuse. Pour ces auteurs, la pneumonie caséeuse habi- 
tuellement consécutive à une inflammation vulgaire, ré- 
sulte souvent aussi de l'hémoptysie. Dans ce cas, le sang 
versé dans une bronche redescend dans les dernières divi- 
sions bronchiques et dans les infundibula : la fibrine s'y 



coagule, les éléments du sang et la fibrine d^^^Il^ent ca- 
séeux en se môlant avec les produits de la pneumonie dé- 
terminée par la présence du sang, et il en résulte des masses 
caséeuses 

Eh bien I Cette opinion n'est pas soutenable en présence 
de ce fait clinique, que l'hémoptysie, môme très-abon- 
dante, peut ôtre un accident ne laissant pas de traces après 
lui, et de ce fait d'expérience que chez le lapin, animal si 
disposé à toutes les inflammations et à celles en particulier 
qui revotent laspect caséeux, les hémorrhagies bronchi- 
ques artificiellement produites se guérissent sans exciter 
jamais la moindre pneumonie. C'est là ce qu'ont bien mon- 
tré Perl etLippman. 

N'avons-nous pas d'ailleurs d'assez bonnes raisons pour 
expliquer l'hémoptysie au début de la tuberculose par la 
broncho-pneumonie, par les granulations tuberculeuses des 
bronches, par les ulcérations bronchiques, par la conges- 
tion pulmonaire? Nous croyons inutile d'insister sur cette 
réfutation d'une idée ancienne qui nous paraît avoir été 
rajeunie sans succès : les anciens auteurs en eflet admet- 
taient entre leurs nombreuses variétés de phthisie,lap/i</u- 
sis àb hémoptysie. 

Une autre conception des mômes auteurs est que les gra- 
nulations tuberculeuses reconnaissent toujours pour cause 
un noyau caséeux. Elles seraient le résultat d'une infection 
consécutive au transport par les lymphatiques des pro- 
duits d'un foyer caséeux. Alors comment expliquer les 
phthisies granuleuses généralisées lorsqu'il n'y a pas dans 
le poumon de cavernes ni de pneumonie caséeuse? On cher- 
che partout,et si l'on trouve un ganglion caséeux, la théorie 
est triomphante. Mais si l'on n'en rencontre pas, et tel est 
le cas pour des faits bien disséqués,car ils sont fournis par 
Buhl lui-môme, alors il faut bien renoncer à la théorie. 
C'est ce que je vous conseille. Messieurs, et il me sufl^ra 
pour vous en persuader, de vous rappeler la marche gêné- 
raie des néoplasies. 

Lorsqu'un carcinome, un sarcome, un épithéliome s'ac- 
croît, il. le fait à sa périphérie : les tissus qui l'entourent 
c^on^" n«'" ^- r— -1^- -« x^-rv^ho nAr nne infoctiou de voi- 
sniage. On j>çut «'assurer que les parties peripu«riqucs5 at; 
la tumeur présentent les mômes caractères que la tumeur 
primitive à son début. Souvent ces portions jeunes affec- 
tent la forme de petits grains isolés qui se généralisent au 
loin. 

Quant à la partie primitive et la plus ancienne de la tu- 
meur, portion qui est centrale, elle devient caséeuse, c'est^ 
à-dire que les éléments s'y infiltrent de granulatons grais- 
seuses et elle s'ulcère ou se ramollit. Mais elle a présenté 
à son début les mômes caractères que les portions éloignées 
les plus" récentes. Telle est la marche de toutes les tumeurs. 
C'est de la plus simple logique que d'accepter la môme 
évolution pour les tubercules et l'observation nous en dé- 
montre la réalité. Ainsi, dans la phthisie, les lésions les plus 
anciennes sont des agglomérats tuberculeux ou de la pneu- 
monie caséeuse ulcérés ou entourés de pneumonie fibreuse 
interstitielle ; les p'us récentes sont des granulations tu- 
berculeuses ou de la broncho-pneumonie tuberculeuse. 

Si l'on admettait la théorie de Buhl et Niemeyer, on pour- 
rait supposer qu'un sarcome ou un carcinome devenus 
caséeux à leur centre détermineraient une généraUsation 
de granulations tuberculeuses. Rien ne serait plus illogique 
ni plus contraire aux faits. Les néoplasies, au contraire, se 
généralisent dans la forme et dans la structure de la tu- 
meur primitive. C'est là une loi bien démontrée. 

Si les plus récents travaux d'anatomie pathologique ten- 
dent à ramener toutes les lésions des poumons des phthi- 
siques à la conception unitaire de Laennec, à plus forte 
raison en est-il de même des expérimentations par les- 
quelles on a réussi à inoculer la phthisie à des animaux. 

Villemin, qui eut l'honneur de réaliser le premier ces 
expériences, a vu les mômes lésions tuberculeuses se pro- 
duire chez le lapin et le cobaye, à qui il inocula la matière 
caséeuse de la pneumonie ou des granulations semi-trans- 
parentes. Aussi revint-il aussitôt sur ses premières opi- 



I 



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284 



LE PROGRES MEDICAL 



nions inspirées par Tanatomie et, dans sa dernière publica- 
tion, il se proclama le défenseur convaincu de l'unité de la 
phthisie. Après Villemin, beaucoup d'expérimentateurs se 
mirent à inoculer des tubercules avec un égal succès. Mais 
d'autres savants, MM. Vulpian, Pidoux et Paul, Wilson 
Fox, etc., réussirent à déterminer chez le lapin et le cobaye 
des nodosités caséeuses avec d'aulres productions patholo- 
giques que le tubercule, avec des matières en putréfaction 
et même sous l'influence d'un simple traumatisme. Chez le 
lapin en effet, tous les noyaux d'inflammation purulente 
ont une grande tendance à revêtir l'aspect caséeux. C'est 
pourquoi Ton fit des essais sur d'autres animaux et Ton ob- 
tint alors des résultats confirmatifs des ti^avaux de M. Vil- 
lemin. 

M. Chauveau a entrepris, depuis plusieurs années, sur ce 
sujet, des expériences du plus grand intérêt qui ne sont pas 
encore publiées in ^ip/e^wo. Les expériences de Chauveau 
faites sur des vaches, des génisses, des clievaux,au nombre 
de cinquante environ, prouvent que chez ces animaux une 
seule matière s'inocule en reproduisant la tuberculose, c'est 
celle de la granulation ou de la pneumonie caséeuse de 
rhomme. Les autres produits déterminent seulement une 
inflammation fugace au lieu aflecté. Si Ton agit au con- 
traire avec des produits tuberculeux, on obtient au point 
inoculé une véritable tumeur composée de tubercules sié- 
geant au milieu du tissu inflammatoire et, plus tard, une 
véritable généralisation de nodules tuberculeux dans les 
païunons et dans les autres organes. 

Se fondant sur ces données et sur la critique bien conçue 
des travaux antérieurs, Lépine conclut que la pneumonie 
caséeuse et les tubercules, quïls soient unis ou séparés, 
reconnaissent la même cause diathésique. Plusieurs des 
descriptions histologiques de Chauveau et de Lépine fiont 
néanmoins infirmées, non-seulemenl par la description que 
je vous ai donnée, mais par les travaux récents de Thaon 
et de Grancher, telle est, par exemple, l'assimilation 
complète, au point de vue de la structure, des granulations 
tuberculeuses aux ganglions lymphatique s. Virchow et 

Rindfleisch avaiAntfA«*A^'X4*j.i: «.^-«^TrtTTgre-aeTirFrruTF" 

tiue ues xunercules avec celle iie& ganglion fr,^gngîDgie qui 
nous parait avoir été réfutée avec raison par Thaon. 

Un autre résultat des expériences de Chauveau est 
que la matière des tubercules et de la pneumonie caséeuse 
de l'homme ingérée par les voies digestives chez la vache, 
produit la phthisie. On pourrait tout au moins dès à pré- 
sent, en tenant compte de cette expérience, craindre que 
les viandes de boucherie provenant des animaux phthisi- 
ques, des vaches en particuher, aient la môme influence 
funeste à l'égard des individus de l'espèce humaine qui en 
font usage. 

Les expériences de Villemin et de Chauveau «ont exlrê- 
ment importantes; et elles établissent bien linoculabilité de 
la phthisie à certaines espèces animales. Mais donnent- 
elles dès à présent le dernier mot de la science sur cette 
question ? Loin de nous cette pensée. L'inoculabihté et la 
contagion de la phthisie d'homme à homme sont des pro- 
blèn>©s Aussi complexes, aussi difficiles qu'importante au 
poiut de vtie de l'hygiène publique; mais ils sont pour le 
moment insolubles avec les données dont nous disposons. 

(A suivre). 



ANATOMIE 

Note sur les artères nourricières et sur les vaisseaux 
capillaires de la moelle èpiaière, 

Par H. PUB£T. 

Les artères nourricières de la moelle épinière sont de trois 
ordres: 1^ artères médianes qui pénètrent par des sillons 
médians antérieurs et postérieurs ; 2^ artères radiculaires, 
q«i accompagnent les racines antérieures et postérieures; 
3* artères périphériques qui, après s'être ramifiées à la sur- 
face de la pie-mère, envoient des rameaux perforants dans 
l'intérieur de la moelle. 



L Les artères médianes antérieures parcourent un trajet 
assez court. Elles fournissent quelques rameaux collatéraux 
à la partie la plus interne des cordons antérieurs, et se ter* 
minent en pinceau dans la commissure antérieure, et dan$ 
les parties voisines <le la corne antérieure. 

Les artères médianes postérieures ont un trajet beaucoup' 
plus long. Elles fournissent des rameaux collatéraux à la 
partie interne des cordons postérieurs, aux cordons de 
Goll. EUes se terminent dans la commissure pocrtérieure. 

II. Les artères radiculaires antérieures accompagnent 
chacun des faisceaux des racines antérieures, et se portent 
en droite ligne dans la corne antérieure où elles se résol- 
vent^en mailles capillaires. 

Les artères radiculaires postérieures sont situées les unes 
au milieu des faisceaux radiculaires, les autres en dedans 
les autres en dehors de la racine postérieure. Les artères 
moyennes sont surtout destinées à la corne postérieure et à 
la substance gélatineuse. Les artères externes passent en- 
tre les faisceaux blancs pour se ramifier un peu plus haut 
jusque dans la partie postérieure et externe de la corne 
antérieure. Les art^es internes, plus importantes, accom- 
pagnent constamment cette partie de la racine postérieure 
que M. Pierret a désignée sous le nom de faisceau radicu- 
laire interne : elles pénètrent avec lui jusque dans la partie 
postérieure et interne de la corne antérieure: On sait que 
M. Pierret a indiqué ce faisceau comme étant la plupart du 
temps le siège du début de la sclérose ataxique; il a 
aussi cherché à établir que les douleurs dites fulgurantes 
se rattachent à cette lésion. La présence de vaisseaux 
abondants dans la région vient apporter un nouveau point 
d'appui à cette opinion. 

III. Les artères périphériques sont nombreuses surtout 
dans les cordons antéro-latéraux ; elles pénètrent dans les 
travées les plus épaisses de la pie-mère entre les princi- 
paux faisceaux nerf eux. Les plus externes atteignent la 
partie externe des cornes antérieures; elles sont en général 
au nombre de 8 à 10. 

A l^ Vart'^ pnat<^riftnrp il convient de si«nster deux 
rouiiÊS. a arlBTÛJiGs-^cuiwrateeB qm- pao e cnt entre les cor- 



ons de Goll et le faisceau externe des cordons postérieurs. 

Un mot maintenant relativement à la disposition des ré- 
seaux capillaires dans la moelle épinière. — Un réseau à 
mailles très-fines et quadrangulaires dessine très-exacte- 
ment la forme de la corne antérieure suivant les régions. 
Les cellules disparaissent au milieu de ces mailles; c est à 
peine si elles peuvent y trouver place. On sait que ce réseau 
est alimenté, en avant et en dedans, par les artères média- 
nes; en avant, par les artères radiculaires : en dehors, par 
des artères périphériques ; et, en arrière, par des branches 
des artères radiculaires postérieures. 

La corne postérieure offre, au niveau de sa substance 
gélatineuse, un beau réseau capillaire allongé d'avant en 
arrière. La commissure blanche présente un réseau trans- 
versal. Les racines ont des réseaux capillaires qui s'éten- 
dent dans le sens de leurs principaux faisceaux. 

Les capillaires des cordons Uancs forment des réseaux 
beaucoup plus larges que ceux de la substanoe griige qui se 
disposent suivant leur direction. 

En résumé, le système des vaisseaux de la moôlle a de 
grandes analogies avec celui du bulbe rachidien. 



CLINIQDE MÉDICALE 
Trois observations de rage humaine; réflexions. 

Par L. LAJVBMJCir, interne des hôpitaux de Paris. 

Observation II. — Rage ; - IncuHtion de Z9 jours ; — Ihm- 
sion des symptômes ; — Malaise général, agitation maniaque; 
dgsphagie; hydrophoUe\ — Troubles de la seïisibUiU\ — 
Uriiies ; — Pouls \ — Elévation considérable de la tempéra* 
ture ; — Mort ; — Autopsie. 

Le 24 juin 4873 est amené à la consultation du Bure&u-Cen- 
tral, Shaumacher, 25 ans, mécanicien, (rue Qberkampf) en 

(1) Voir le u^ 83 du Progrès Médical. 



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LE PROGRES MEPICAL 



285 



proie, depuis la veille, à un malaise général avec agitation, in- 
quiétudes, étouflFements et impossibilité presque absolue d'a- 
valer. M. Th. Anger, frappé de la. singulière physionomie 
du malade (œil Iwigard, pupilles très-dilatées) fait apporter 
un verre d'eau : à cette vu^, le malade frissonne, sa figure se 
contracte, un spasme de la gorge survient, la déglutition est 
impossible et les efforts ne semblent aboutir qu'à Texpuition 
de crachats blancs, mousseux. M. Dujardin-Baumelz confirme 
le diagnostic rage porté par M. Anger. 

Schaumacher est apporté, sar un brancard, à Beaujon; le 
transport se fait sans incident, mais, dès son entrée à l'hôpital 
(4 h.) le malade est en proie à une excitation très-grande. 
La physionomie est inquiète, les traits sont d'une mobilité 
excessive, les yeux grand ouverts, les pupilles dilatées; le ma- 
lade ne peut rester en place, il semble avoir hâte de quitter 
sa belle-sœur qu'il renvoie à plusieurs reprises pour qu'elle 
ne le voie pas mourir ! 

La parole est brève, rapide et fréquemment coupée par une 
sputation mousseuse. Le malade semble haletant, il étouffe, 
il demande à boire, il veut qu'on nele.iaisse pas longtemps souf- 
frir. 

Sch. .. se déshabille avec assez de calme, se jette sur son 
lit (1) (service de M. Legorcité suppléant M. Axenfeld). repose 
quelques instants dans le décubitus dorsal, puis se met brus- 
quement sur son séant en demandant de l'eau à grands cris 
« n'^ayez pas peur de m'en donner, ajoute-t-il, je n'en boirai pas 
trop puisque je ne puis avaler. » 

Des morceaux déglace sont mis dans la main du malade, 
qui, après une certaine hésitation, les met dans la bouche sans 
qu'il en résulte ni spasme, ni sputation. 

On apporte un verre d'eau que Sch. .. saisit brusquement et 
porte à ses lèvres ; la face devient grimaçante, la tête est re- 
jetée en arrière, cxpuslion de crachats mousseux; le malade 
approche, à deux reprises, Je verre de ses lèvres, boit un peu 
crache aussitôt et frissonne de la tête aux pieds puis se laisse 
lourdement tomber sur son lit ; la respiration est haletante; 
spasme du pharynx, petites convulsions cloniques parcou- 
rant tous les membres et ne durant qu'une seconde. 

Le malade redeviflrit. paimp. t.p pppu p«f fmioHoj lo poxxio 
régulier, ploin, oooUlo ontre 80 et 92. — L'auscuUation du 
poumon et du cœur ne révèle rien. — La sensibilité à la dou- 
leur parait manifestement retardée. 

L'examen delà gojge et de la bouche, fait à plusieurs repri- 
ses, w révèle rien. Sur le corps, pas trace de plaie ni d'ulcéra- " 
lion. — Les wrines, de coloration normale, ne renferment ni 
sucre ni albumine. 

Bientôt, Tagitation recommence, le malade demande qu'on ne 
le laisse pas mourir; à chaque instant, la parole est coupée par 
un spasme de la gorge et par la sputation qui devient plus fré- 
quente et plus abondante. Sch... se roule sur son lit, pro- 
nonce des paroles dont on ne peut saisir le sens, semble en 
proie à des hallucinations de la vue, et, par deux fois , dans 
ses mouvements désordonnés, tombe de son lit. 

On met la camisole avec les plus grandes difficultés ; Sch... 
ne veut pas qu'on l'attache ; grand et très-vigoureux il lutte 
avec une force extraordinaire pour empêcher, dit-il, qu'on ne 
rétouffe. 

Sch. . . est fortement maintenu, dans le décubitus dorsal, 
par les épaules, les cuisses et les jambes ; on veille à ce que la 
camisole de force n'empêche pas la libre dilatation du thorax. 
Le malade semble épuisé, la figure est baignée de sueurs ; des 
crachats blancs, mousseux, sont fréquemment rejetés, mais, 
avec moins de force. 

TraUement : Quart de lavement avec chloral 6 grammes ; — 
injection sous-cutanée de gr. 03 de chlorhydrate de mor- 
phine. 

La sensibilité à la douleur est notablement diminuée — 
Pouls à 100. La respiration devient rapide, bruyante. Ecoule- 



(l) Les deux malixeureur qui, à 8 jours d'intervalle, viennent mourir de la 
rage dans le même semce, sont, croyons-noua/ les victimes du même ani- 
mal. Très-probablement, le chien de ThQ aura mordu celui de Schaumacher; 
le voisinage des deux demeures et la durée d'incubatiou autorisent et com- 
mandent même notre manière de voir. 



i 



ment abondant de salive par chaque commissure (1). 
Les membres sont en résolution, les conjonctives sont à 
peine sensibles ; le malade asphyxie. 

4 heures 30 T. R. 42«,0 | 4 heures 45 T. R. 43%0 

5 — OOT. R. 43^0 I 5 ^ 00 T. R. 43o,0 

Mort une heure après l'entrée à l'hôpital, après 30 jours 
d'incubation et deux jours d'invasion. 

3 h. 30.1e cadavre se trouvant dans la même situation qu'au 
moment de la mort, T. R. 43°, 2. 6 heures. T. R. 43<», 7 heures : 
T. R. prise à l'amphithéâtre, 42«, 4 ; la rigidité cadavérique est 
déjà considérable. 

Les renseignements fournis par la belle-sœur du malade 
nous apprennent qu'il vivait avec deux chiens. Il y a un mois, 
l'un de ces chiens devint méchant, hargneux et semblait 
toujours vouloir mordre. Sch... résolut de le pendre, et, oe 
faisant, fut mordu à la main ; il ne fit aucune attention à celte 
morsure à laquelle personne n'avait attaché d'importance. 

Il y a huit jours à peine. Sch. . . fut mordu par son autre", 
chien qu'il battait. Sch. . . n'était malade que depuis la veille,^ 
le 23, dans la journée, il se plaignit d'un malaise général qu'il 
ne pouvait expliquer mais qui semblaitl'inquiéter plus que de 
raison. Il ne dormit pas, ne put rien prendre et se décida à 
venir au Bureau-Central. 

AuTOPSiB. — 24 heures apràs la mort. Le cadavre est celui d'un homme 
robuste et bien musclé ; rigidité considérable, sugillationa violacées des par- 
ties déclives. — Au niveau de la partie moyenne de la face interne du 
tibia droit, la peau présente une cicatrice circulaire du volume d'une pièce 
de cinquante centimes, cicatrice nacrée ; la peau circonvoisine ne présent» 
rien à noter. Un peu au-dessus du poignet, sur la face postérieure, et sur 
la face dorsale delà main droite, au niveau de l'artioulaiion mé;acarpo*pUa- 
langienne de l'index, se voient deux cicatrices allongées, légèrement sail- 
lantes, tranchant par leur aspect mat sur la coloration violacée diffuse des 
téguments. Sur les bords internes de l'auriculaire droit éoorchnre récente 
et légère. 

JSficéj)h(iïe. Injection des vaisseaux de la pie-mère, injection très-forte sur- 
tout à toute la convexité des deux hémisphère». Les einus donnent une 
grande quantité de sang très-noir. — Ventricule» vides. *— Rien à noter à 
l'œil nu du côté de la moelle ou du bulbe. 

Thorax* — Petites ecchymoses scus-pleuraïes ; dans les lobes inférieurs' 
QI./M? noyoïiv 'l'înfiît.rpfinn enncniirift ; dfR frAffment.q de Doumons "pris dans 
ces points surnagent. — La mnqticuse des bronches et de la trachée, d'un 
rouge vif, est recouverte de mucosités peu épaisses spumeuses et rosées. 

Même aspect de la muqueuse laryngée. 

Camr. Pointillé, ecchymotique sur le péricarde viscéral au niveau du sil- 
lon auriculo-ventriculaire postérieur. Les cavités ne renferment aucun caillot. 

L'endocarde est d'un rouge assez vif; lo sang qu'on recueille à sa surface 
en raclant les parois ventriculaires est très-fluide, poisseux, en môme temps 
qu'il y a une teinte légèrement groseille, manifestement moins noire que 
cplle du sang provenant des autres viscères. 

La muqueuse de la bouche, examinée avec grand soin, ne montre ni érosion 
ni élevure ; la langue est grosse, les follicules de la base volumineux. L'es- 
tomac contient deux verres d'une bouillie noire ; la muqueuse est violacée 
et finement injectée dans toute la portion qui correspond au grand cul-de-sac. 
■^ Le foie, la rate et les reins congestionnés ont leur volume et leur con- 
sistance ordinaires, l'aspect sain. L'examen du rein, fait à l'état fiais, mon- 
tre les cellules des tubuli non-graisseuses, leur noyau apparaît assez nette- 
ment au milieu d'un contenu très finalement granuleux. 

M. Lecorché remet, le 25 juin, à M. Davaine : 1» de la- salive recueillie au 
moment de l'asphyxie, 2** du sang provenant du cœur et des sinus crâniens. 
— L'examen microscopique n'aurait donné à M, Davaine que des résultats 
négatifs. {Asniryre.) 

SocfÉTÉ DE MÉDECINE LÉGALE. — Dans la séanco du 6 novembre cou- 
rant, sur le rapport de M. Riant, le Conseil municipal de Paris a émis un 
avis favorable à la reconnaiss ance de cette société comme établissement d'u- 
tilité publique. 

L'union fait là forge. — Oonsummatum est. — L'étranger, sur lequel 
nos germanophiles comptaient pour relever renseignement chirurgical, à l'U- 
niversité de Liège, vient d'être nommé définitivement a une chaire de l'U- 
niversité d'Inspruk. Telle est la fin de la campagne» entreprise par tous les 
médecins possédant la fibre patriotique, de cette campagne dans laquelle, et 
quoi qu'on en ait dit, aucun intérêt particulier n'était en jeu, mais bien la 
dignité de la Belgique, qui se croit assea de virilité pour marcher d'elle-mê- 
me dans la voie de tous les progrès, et ce, sans tutelle d'aucune sorte. (Le 
Scalpel) • 

(l) La salive recueillie au moment ou commençait lasphyxie est e:;a- 
minée comparativement à la nôtre; aucune différence apprécl<id)le« 



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286 



LE PROGRES MÉDICAL 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Bes injections sous-cutanées d'agents stimulants 

dans les états adynanii(iues graves. 

Lorsqu'un malade, plongé dans un état d'adynamie pro- 
fonde, est devenu complètement insensible au monde ex- 
térieur, le médecin bien souvent croit toutes ses ressour- 
ces épuisées. Les agents révulsifs employés d'habitude en 
pareil cas n'ont, en effet, qu'une action très-passagère et 
par suite inefficace : d'autre part il n'est plus possible d'a- 
voir recours à la médecine interne. Alors on peut tirer 
grand profit des injections sous-cutanées d'agents stimu- 
lants tels que l'éther sulfurique à haute dose ou le cam- 
phre (camphre : 50 centigrammes à 1 gramme en solution 
dans l'huile d*amandes douces). 

Dans les états adynamiques graves, on injectera avec une 
seringue de Pravaz, deux ou trois grammes d'éther sulfu- 
rique pur sous la peau. 

Le plus souvent le malade ressent, peu après l'injection, 
une douleur locale très-vive, comparable à celle du mar- 
teau de Mayor. L'absorption du médicament ne tardant pas 
à se produire, l'adynamie se trouve combattue par les effets 
combinés de ces deux causes, locale et générale. 

Cette méthode thérapeutique est fort en vogue dans cer- 
taines villes allemandes où sévissent le choléra et le ty- 
phus ; plusieurs praticiens nous ont assuré en avoir retiré 
d'excellents résultats. 

Récemment nous l'avons employé avec plein 'succès à la 
Maternité de Cochin chez une femme atteinte de choléra. 
M. Bucquoy, ayant bien voulu examiner celle-ci, reconnut 
tous les signes de la maladie et crut devoir poser un pro* 
nostic très-fâcheux. Cette malade, épuisée par les vomis- 
sements et en nlP.inft pi^rinrlp fl'pl(ïirlif<4 i^ppnÎQ ao^-» jonr«s, 

était plongée dans un état adynamique profoad et ne ré- 
pondait plus aux questions qui lui étaient adressées. Elle 
fut tirée de cet état grave par le traitement auquel nous 
venons de faire allusion et sa guérison est complète au- 
jourd'hui. Ce résultat inattendu nous engage à signaler à 
l'attention du lecteur une méthode dont l'emploi nous 
semble aussi simple que rationnel. L. E. D. 

Hôpital de la Pitié : M. Gallard. 
Enseignement libre. — Clinique médicale. 

M. Gallard a repris mardi dernier, son cours de clini- 
que médicale, dans un amphithéâtre trop petit pour ses 
nombreux auditeurs. 

Après avoir, comme M. Béhier dans sa leçon d'ouverture, 
donné des conseils aux élèves sur l'examen des malades et 
la rédaction des observations cliniques, le professeur a 
exposé en quelques mots la méthode qu'il suit dans ses 
leçons. Pour lui la base de l'enseignement est l'observation, 
à laquelle il ne faut pas opposer l'expérimentation comme 
on l'a fait, car l'expérimentation n'est qu'un des éléments 
de la méthode. 

M. Gallard a insisté ensuite sur le devoir qu'il avait de 
ne pas oublier que l'enseignement de la médecine était un 
enseignement professionnel. La plus grande partie des 
jeunes gens quittant Paris pour aller en province exercer 
une profession qui est leur gagne-pain^ il faut donc que 
le maître leur apprenne à laisser de côté tout ce qui n'est 
pas nécessaire dans la pratique. Il faut que leurs études 



terminées, chacun d'eux puisse répéter les paroles du phi- 
losophe de la Grèce : riayra ovv e^xoi cpepoi), je porte tout 
avec moi. 

M. Gallard a terminé ces quelques considérations, en 
disant qu'il s'occuperait surtout dans ses conférences des 
maladies usuelles qui se présenteraient dans ses salles, «ans 
négliger toutefois les cas rares; puis il a abordé l'étude de 
la dyssenterie, affection dont est atteint len*» 18 de la salle 
Sainte-Marthe. M. G. 



Hôpital de la Charité s M. G. Sée. 

M. le professeur Sée, ainsi que nous l'apprend la Gazette 
des hôpitaux, a ouvert son cours à la Charité, le lundi 

10 novembre, dans l'amphithéâtre de M. Gosselin, devant 
un public de médecins et d'élèves dont un grand nombre ont 
dû se contenter d'écouter dans les couloirs. Cette année il 
se propose, ajoute la Gazette, de passer en revue les affec- 
tions du système nerveux et surtout de l'axe cérébro-spinal. 

11 a déjà commencé lundi l'étude de Tataxie locomotrice. 
Cette maladie, au dire de M. Sée, et toujours d'après la 

Gazette des hôpitaicx, n'aurait guère été étudiée jusqu'ici 
que par des physiologistes et des anatomo-pathologistes ; 
aussi la maladie n'a-t-elle été reconnue que couverte du 
triste vêtement de l'incurabilité. Seul, le clinicien, doublé 
du praticien de la ville, comme l'est M. Sée, peut assister 
à toutes les phases de l'évolution de la maladie, et même 
la surprendre dès l'état embryonnaire, — et curaUe sans 
doute. C'est pourquoi M. Sée se, propose de joindre aux 
travaux de ses prédécesseurs le fruit de sa double expé" 
rience de clinicien et de praticien de la ville. 

Une pareille étude, ajoute la Gazette, ne peut manquer 
d'offrir le plus grand intérêt, intérêt tout à la fois scientifi- 
que et pratique, et ûUe exprime le regret jjufî. l'amphithéâtre 
de la Charité ne contienne pas plus de places. Devant de si 
importantes révélations, on ne peut que s'associer à ces 
regrets. * 

Nous ne saurions dire si la Gazette des Jiôpitaicx a rendu 
exactement la pensée du professeur de la Charité. Mais on 
nous semble avoir écrit cet entrefilet sous le coup d'un en- 
thousiasme quelque peu exubérant, et nous n'avons pu, 
après l'avoir lu, nous empêcher de songer à la moralité 
d'une des fables du bon Lafontaine : « Mieux vaut... etc. » 



-rvrvTstfVtyW'-»- 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

Séance du 15 novembre. — Présidence de M. Laboulbénb. 

M. Hayem. Je désire faire une communication qui pourrait 
être intitulée : Contribution à V étude de la pachyméningite externe. 
Déjà, pour ma thèse d'agrégation, j'avais recherché des cas de 
pachyméningite externe, et M. Gharpy, interne distingué de 
Lyon, m'avait fourni quelques faits des plusprobants; malheu- 
reusement l'examen microscopique n'avait pu être pratiqué. 
Depuis, j'ai pu observer deux cas qui, bien qu'appartenant à 
la pathologie non plus humaind, mais animale, n'en présen- 
tent pas moins un très-grand intérêt. 

Il s'agit de deux lapins : chez l'un, j'avais arraché le nerf 
sciatique, chez Vautre j'avais pratiqué une résection du môme 
nerf. Au bout de peu de temps, les lapins moururent avec des 
symptômes de parésie, de contracture ; incurvation de la co- 
lonne vertébrale, puis paralysie généralisée avec conservation 
et peut-être exagération de la sensibilité. A l'autopsie je cons- 
tatai des nappes sanguines étendues entre le canal rachidien 



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LE PROGRES MEDICAL 



287 



et la durc-mère. Ea outre ou pouvait reconnaître l'existence 
d'une néo-membrane qui» adhérente en certains points, flottait 
en d'autres au milieu du liquide. Le microscope démontrait, 
dans cette néo-membrane, Texistence de vaisseaux nombreux 
développés au milieu d'un tissu embryonnaire. Ces vaisseaux 
au niveau des points adhérents, se continuaient directement 
avec ceux de la dure -mère. — De ce qui précède, on peut con- 
clure que la néo-membrane de la pachyméningite externe ne 
diffère pas de celle de la pachyméningite interne, si ce n*est 
en ce que, dans les cas de pachyméningite externe, le tissu 
est plus embryonnaire et parait provenir de l'accroissement 
des bourgeons normaux qui existent à la surface de la dure 
mère. 

Cette manière de voir, me parait devoir être confirmée par 
une observation qui vient d'être faite à l'hôpital Lariboisière 
et qui sera publiée : chez un malade mort avec une paraplégie 
complète on a trouvé sur la surface interne de la dure-mère, 
un tissu sarcomateux entourant les nerfs qui sortent du crâne 
et des foyers hémorrhagiques. 

M. CoRNiL. Je viens communiquer à la société les résultats 
des recherches que j'ai faites sur l'état des canaux biliaires 
et sanguins dans la cirrhose. 

Le réseau extra -lobulaire des canaux biliaires est seul par- 
faitement connu ; le réseau iutra-lobulaire présente encore 
quelques inconnues, surtout chez l'homme où l'examen ne 
pouvant être pratiqué que 24 heures après la mort, ne porte 
souvent que sur des organes profondément altérés. Cependant 
on a vu, sur les côtés des cellules hépatiques une espèce 
d'encoche qui, affrontée à une encoche semblable de la cellule 
voisine, forme un canalicule biliaire, étroit, d'un diamètre de 
1 à 2 m. de m. m. Ce canalicule est-il tapissé par un épithé- 
lium î Certains auteurs décrivent un simple cuticule, non 
isolable, adhérant aux cellules hépatiques. D'autres parlent 
de cellules que révélerait le nitrate d'argent et qui seraient 
analogues, quoique plus allongées, aux cellules cubiques des 
canaux extra-lobulaires. 

Que deviennent ces canalicules dans les altérations de la 
cirrhose? Il y a déjà trois ans que j'ai publié les lésions 
observées au microscope, dans un cas d'atrophie jaune aigûe 
du foie. La presque totalité des cellules hépathiques av(4t 
disparue» et l'on voyait du puuituur au reseau exira-iODu-* 
laire partir des canaux qui s'anastomosent les uns avec les . 
autres, formaient un réseau tenant lieu et place des cellules 
détruites. Dans la cirrhose très-avancée, lorsque le tissu con- 
jonctif de formation nouvelle a fait disparaître le parenchyme 
de la glande, le microscope révèle un aspect analogue à celui 
que je décrivais alors. Les lobules sont atrophiés et des ca- 
naux extra-lobulaires se détachent des canaux qui se réunis- 
sent et s'abouchent à de nouveaux canaux. Ceux-ci ont du 
reste une structure identique à celle des conduits extra- 
lobulaires ; comme eux ils ont une membrane limitante re- 
couverte de cellules cubiques, peut-être un peu plus allon- 
gées et pavimenteuses dans les plus fins ramuscules du ré- 
seau. 

Quelle est l'origine de ce réseau? Est-il dû au bourgeonne- 
ment des canaux extra-lobulaires : ou bien est ce un réseau 
préexistant devenu visible par suite de la destruction des cel- 
lules ? Nous pencherions plutôt vers cette dernière hypothèse 
tout en déclarant téméraire une affirmation absolue dans un 
sens ou dans l'autre. ^ Dans la prochaine séance, j'exposerai 
l'état des vaisseaux sanguins dâTns la cirrhose. 

Dans cette môme séance, la société a procédé au vote pour 
la nomination d'un membre adjoint. M. Hénocque a été élu 
paris voix sur 29 votants, M. Malassez a obtenus voix et 
M. Javal 3. P. Reclus. 

AGADËMIË DE MÉDECINE 
Sianc$ rfwiS novmX>re. — PRisiDBNCB de M. Depaul. 

Une grande partie de la séance à été employée au vote pour 
l'élection d*uQ membre titulaire dans la section de médecine 
Tétérinaire. 

M. Boulet en son nom et en celui de M. Raynal, explique 
que retenus à Alfort par un concours, ils n'ont pu assister à 



la réunion de la Commisslou chargée de dresser la liste de pré« 
sentation. 

La Commission propose cinq candidats dans l'ordre suivant: 
1« M Gpubaux, 2« M. Sanson, 3» M. Baillet, 4« M. Leblanc, 
5« M. Trasbot. 

Premier scrutin : Votants 76, m^'orité 39. M. Goubaux, 
31 voix; M. Sanson, 13; M. Baillet, i ; M. Leblanc, 30; Bulle- 
tin blanc, 1. — Deuxième scrutin : Votants 77, majorité 39. 
M. Goubaux, 36; M. Leblanc, 38; M. Sanson; 2; bulletin 
blanc, 1. — Troisième scrutin : Votants 75, majorité, 38. M. Gou- 
baux, 38; M. Leblanc, 37; En conséquence et à la majorité 
d'une voix, M. Goubaux est élu membre de l'académie. 

M. LABOXJLBèNE douue lecture d'un travail sur lesàbUintestf- 
nal. L'auteur a recueilli dans son service six observations de 
personnes qui, se nourrissant presque exclusivement de ma- 
tières végétales, rendaient avec les matières fécales, une 
poussière brunâtre, fine et grenue qu'on ne peut confondre ni 
avec la gravelle biliaire, ni avec les cristaux ammoniaco-ma- 
gnésiens que rendent quelquefois les typhiques, ni avec les 
concrétions fécales qu'on trouve dans l'appendice vermî- 
forme. L'analyse chimique faite par Réveil d'abord, plus tard 
par M. Méhu, a prouvé que ce sable intestinal contenait tou- 
jours une quantité assez notable de silice. Venu du dehors 
dans les conditions Talimenlationquenous avons dites, le sable 
intestinal produit des gastralgies , de la constipation et 
occasionne des troubles ne rve u » ^«m peuvent amener l'hys- 
térie et les convulsions. Dès que la maladie sera reconnue, 
on en aura bien vite raison en administrant d'abord quelques 
purgatifs modérés, et surtout en substituant à la nourriture 
végétale, une alimentation azotée. 

M. Colin fait observer que des faits analogues se voient" 
souvent chez les animaux et notamment sur le cheval. Il n'est 
pas rare de trouver dans le colon de cet animal une assez 
grande quantité de sable, qui mélangé à des phosphates 
ammoniaco-maffnésiens, tapisse l'intestin et s*oppose ainsi au. 
libre passage des matières fécales. 

M. Armand Moreau donne lecture de son rapport sur lés 
travaux présentés pour le prix Amussat. G. B. 



... SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du 31 oc/oJre,— Présidence de M. Ghargot. 

Tnberenle de la protabéranee n'ayant donné lien pen- 
dant la vie h anonn sympt^nie appréciable» par Bulin, 

interne des hôpitaux. 

. Cette pièce a été recueillie dans le service de M. Argham- 
BAULT, à l'hôpital des Enfants malades. L'enfant dont il est 
question était une petite fille de trois ans et demi, entrée avec 
des symptômes de scrofule superficielle» impétigo et écrouelles. 
Elle eut un jour un vomissement, puis devint un peu somno- 
lente, prit de la dyspnée et mourut sans avoir présenté ja- 
mais ni paralysie, ni convulsions, ni strabisme. 

Autopsie. -^ Elle démontra Texistence d'un épanchement 
de sérosité louche sous-arachnoidienne, sans granulations 
tubercule^uses sur les méninges. Il existait de plus quelques 
tubercules au sommet des poumons, et des ganglions bron- 
chiques caséeux. 

Mais en ouvrant la protubérance, on tomba sur une altéra- 
tion tout-à-fait inattendue. Efî'ectivement, une tumeur jau- 
nâtre, caséeuse, bien circonscrite, du volume d'une petite 
noisette, occupait le centre de cet organe, exactement sur la 
ligne médiane. Les fibres antérieures et latérales de la protu- 
bérance paraissaient dissociées plutôt que détruites, et il en 
résultait un bombement tout particulier du pont de Yarole. 
La tumeur empiétait légèrement en bas siu* la région bulbaire 
proprement dite. 

M. Rendu. — On pourrait rassembler plusieurs faits de ce 
genre, où des tumeurs de la protubérance n'ont été accompa- 
gnées d'aucune espèce de symptôme. J'ai eu roccasion de 
faire l'autopsie d'un enfant qui n'avait jamais eu d'accidents 
cérébraux ni paralytiques, et qui était atteint de tuberculisa- 
tion pulmonaire : je trouvai en sectionnant la protubérance, 
un tubercule caséeux médian du volume d'une lentille, en- 
touré d'une zone de tissu nerveux très-congeslionné. 



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288 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



M. Lacombe. — J'ajouterai aux deux observations précé- 
denteiï un lait dont j'ai été témoin, et dont la lésion, égale- 
ment tiil)erculeuse et restée latente» siégeait au niyeau de la 
partie supérieure du.bulbe. 

Sclatique synipioiiiatlqne, dàe h la eompireaslon du plcxns 

sacré par nne tvineiuf eaneéreuse, par M. Debove^ interne des 
hôpitaux. 

M. DiBBOYE. La pièce que je présente a été recueillie dans 
le service de M. Cbarcot, à Ja Salpèlrière. La malade avait été 
affectée de cancer atropbique du sein droit : plus tard le sein 
gauche s'était pris à son tour, et la peau s'était inûltrée de pe- 
tits nodules cancéreux. Alors se développa une névralgie- 
sciatjque très-intense. La pression au niveau de la cuisse et 
sur la partie postérieure de la fesse était fort douloureuse, 
ainsi que les pincements, même superficiels, mais la sensibilité 
tactile et thermique était au contraire obtuse. On crut pen- 
dant la vie à l'existence d'une compression douloureuse de la 
moelle consécutive à Tinûltrûtion de la colonne vertébrale par 
le cancer. 

A l'autopsie, on trouva du cancer généralisé au sein, à la 
plèvre, au poumon, au diaphragme, sur le foie et dans les ver- 
tèbres: mais cette dernière lésion se présentait par ilôts dissé- 
minés et n'avait amené aucune déformation susceptible de 
comprimer la moelle. La-gwUi qtt o éta it due à une tumeur qui par- 
tait de la face antérieure et du bord latéral gauche du sacrum, 
et qui englobait dans son tissu les origines du plexus sacré. 

M. Charcot. Ce n'est pas le mode habituel de la compres- 
sion du nerf sciatique en cette région. Ordinairement il se fait 
un tassement des vertèbres, dont les trous de conjugaison se 
rapprochent en se rétrécissant. 

Ce sont eux qui deviennent les agents immédiats de la com- 
pression. Ici, la colonne du sacrum avait gardé sa consistance 
normale, mais il s'était fait un bourgeonnement de tissu can- 
céreux qui englobait directement le nerf et le comprimait en 
diminuant l'échancrure sciatique. 

— Voici les autres communications qui ont été faites dans la même 
séance : Orckiie suppnrée avec élimination spontanée du testicule pendant la 
convalescence d'vne fièvre typhoïde, par V. Hanot ; — Phthisie pulmonaire; 
péritonite tulercnlevse ; /'n^/jffla ti^'»' r ^ i'^tatieàm . iÉ, t i i7M;fi7>,t -j pm -t^ïrvaT:; — • 
Grossesse; diarrhée et tuméfaction de la rate : anémie ; accoucbamont avant 
terme d'un enfant mort- né; œdème douloureux de la grande lèvre et de la 
cuisse du côté droit : inflammation purulente des vaisseaux lympathiquts de 
la région crurale et des ganglions, par Cornil ; — Hémimélie^ par Blain ; — 
Mal vertébral ; compression de la moelle par un abcès casétuw ; pachyménin- 
gite externe ; sclérose de la moelle, par Troisier ; — Méningite cérébro-spinale , 
parle même ; — Mal de Pott, fistule broncho-rachidienne ; expectoration de 
fragments ossetta pendant la vie, par Chénieux; — Occlusion intestinale due 
à vne tumeur épithéliale développée au niveau des cicatrices laissées par une 
ancienne dyssenterie, par Isnard; -^ Synovite tuberculeuse des tendons des 
doigts de la main, par M. Lancereaux; — Cancer collcnde primitif du péri- 
toine t par Cornil et A. Robin. 



MALADIES DES FEMMES. 

I. A. GOURTT. Traité pratique des maladies de rotérnis, des 

ovaires et des trompes. Deuxième édition. Paris 1872. P. Asselin, 
éditeur. 

II. GaILLAIUD Thomas. Lefarbaeh der Franen Kranliheifeii. 
(Traité dos maladies des femmes}, traduit en allemand par M. J^l- 
QUET. Berlin 1873. 

III. FlbetwOOD Churchill. Traité pratique des maladies 
des femmes, traduit de l'anglais parWiELAND et Dubrisay. Deuxième 
édition, par Le Blond. Paris 1873. J. B. Baillière, éditeur. 

IV. Genèse et étlologle des hémorrhagies ntérfnes, par 
Georges BouaON, Delahaye, libraire-éditeur, 1873. 

V. Pes déviations utérines considérées eomnie obstacles & 

la fécondation^ par PîQUANTIK. Delahayo, éditeur 1873. 

I. Deptds quelques anDé6s,nou3 avons vu paraître à des épo- 
ques rapprochées plusieurs traités de g3rnécologie ayant une 
importance considérable ; le succès qu'ils ont obtenu et Tac- 
cueil que leur a fait le public médical s*expliquent facilement 
lorsque Ton songe aux besoins énormes auxquels ils répon- 
dent. Quel est, en effet, le médecin praticien duquel on ne soit 



en droit d'exiger aujourd'hui des connaissances très-sérieuses 
sur ces points les plus saillants de la pathologie utérine ? Et 
cependant renseignement de la Faculté dédaigne complète- 
ment cette < spécialité » ; il n'existe point de services de 
clinique consacrés aux affections de la matrice ; l'école de 
Paris n'a point de professeur de gynécologie. D'autre part^ 
nous n'avons point en France de Société Savante consacrant 
exclusivement ses travaux à l'obstétrique et à la pathologie 
de l'utérus; les recueils périodiques ayanttrait à ces spécialités 
n'ont encore pris ni la vogue, ni l'importance que mérite le 
sujet 

Les choses étant ainsi, on comprendra pourquoi le traité 
de M. Courty et la traduction de M. Churchill sont arrivés si 
rapidement à la seconde édition ; c'est dans ces livres que 
le médecin praticien complète chaque jour les notions insuf- 
fisantes que lui a données renseignement universitaire. Sous 
ce rapport, le Traité pratique des maladies de l'utérus du %y^ 
néco logiste de Montpellier a rendu et rend encore des servi- 
ces signalés; on a répété souvent que cet ouvrage n'était 
qu'une compilation. A notre avis, ce reproche est le meilleur 
éloge que l'on puisse faire du livre. Une compilation, faite par 
un praticien aussi expérimenté que M. Gourly, devait forcé- 
ment être exempte de tous les vices dont sont entachés d'ha- 
bitude ces sortes de travaux, et l'on ne saurait trop féliciter 
son auteur de nous avoir initié non-seulement à sa prati- 
que personnelle, mais encore d'avoir employé sa vaste éru* 
dition à nous présenter un traité complet de gynécologie. 

n. Les Allemands, qui s'occupent tant de la pathologie uté- 
rine, n'ont point de livre comparable àceluide M. Courïy. Pour 
essayer sans doute de combler ce desideratum, M. Jaquet (de 
Berlin) vient de traduire en allemand le traité du docteur 
Gaillard Thomas (de New- York) sur les maladies des femmes. 

Ce manuel se dislingue par fa concision et l'esprit éminem- 
ment pratique avec lequel la plupart des questions ont été 
envisagées . 

L'auteur a concentré surtout son attention sur les affec- 
tions que le médecin est appelé à rencontrer le plus souvent. 
Aussi certains chapitres consacrés à des maladies plus rares 
sont-ils très -écour tés. 

Xes altérations fonctionnelles dô" rmerus sont traitées do- 
main de maître par le docteur Gaillard Thomas et l'on ne sau- 
rait trop recommander à l'attention du lecteur les Jiignes con- 
sacrées à la dysménorrhée, la ménorrhagie, la métrorrhagie, 
l'aménorrhée, la stérilité et!a leucorrhée. Signalons enfin tout 
particulièrement les chapitres traitant du diagnostic des affec- 
tions utérines et do l'exploration physique, deramputation de la 
portion vaginale du col et de l'ovariotomie. 

III. Déjà en 1865, MM.Wieland et Dubrisay avaient mis à la 
portée du public médical français le remarquable livre de M. 
Flcetwood Churchill (de Dublin). Cette traduction de l'anglais, 
aussi exacte qu'élégante, complétée par des annotations cons- 
ciencieuses, fat vivement appréciée; il vient d'en paraîtra 
une seconde édition revue et augmentée par le docteur I^e- 
blond. Nous n'avons point à analyser ici le traité des mala- 
dies utérines de Churchill ; tout le monde le connaît. Il nous 
suffira d'indiquer brièvement les principales modifications 
apportées à la première édition. Certains chapitres sont dus 
entièrement à la plume de M. Le Blond ; ils ont trait aux mé : 
trorrhagies, à la métrite, aux ulcérations du col, aux végéta- 
tions de la vulve, à l'allongement œdémateux du col, à la ma* 
nie des femmes enceintes et aux métrorrhagies puerpérales. 
Ces chapitres sont un résumé exact et complet de l'état ac- 
tuel de la science sur ces diverses questions ; l'auteur s'est 
inspiré de toutes les publications ayant paru récemment sur 
ces divers points de gynécologie, mais il a surtout mis large- 
ment à contribution les leçons cliniques de M. Gallard. — 
Parue dans de telles conditions, la deuxième édition du Traité 
pratique des maladies des femmes de Churchill constitue un 
ouvrage précieux, auquel nous pouvons hardiment prédire le 
plus vif et légitime succès. 
IV. L'auteur divise les hémorrhagies utérines en 3 classes : 
Première classe : Hémorrhagies interstitielles (ecchymoses, 
apoplexies observées dans le tissu utérin). 



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LE PROGRES MÉDICAL 



289 



Denxième classe : Hémoirhagies se produisant à la surface 
externe de la matrice (Ixématocèle périutériae ou kystes san- 
guins intra-abdomioauZy/. 

Troisième classe : Hémorrhagies uiénnes proprement dites, 
c'estr-à-dire se produisant à la surface interne de l'utérus. — 
M. Bougon restreint sa thèse inaugurale à l'étude des causes 
de cette dernière variété de métrorrbagies. Il les envisage en 
dehors de l'état puerpéral et pendant la grossesse. Pour les 
premières, il admet des causes prédisposantes générales ou 
locales, déterminantes locales, (traumatismes, affections uté- 
rines), déterminantes générales (dyscrasies). — Quant à l'étio- 
logie des hémorrhagies utérines pendant la grossesse, M. Bou- 
gon passe successivement en revue diverses maladies de [la 
mère, les affections de l'utérus I agissant tantôt comme causes 
prédisposantes, tantôt comme causes déterminantes. 

Il nous est impossible de le suivre dans cette longue énu- 
mération; aussi renverrons-nous le lecteur à l'ouvrage même, 
en signalant à son attention un certain nombre d'observations 
importantes annexées à ce travail. 

V. On pourrait résumer cette thèse parla phrase suivante de 
Pajot, citée par Tauteur, à plusieurs reprises : « Les déviations 
de l'utérus constituent des difficultés pour la fécondation, au- 
cune n'entraîne l'impossibilité absolue. » M. Piquantin insiste 
en outre et avec raison sur ce fait que les flexions utérines 
constituent une cause de stérilité plus puissante que les incli- 
naisons. Selon lui, la femme atteinte de déviation utérine se- 
rait vis-à-vis de l'homme normalement constituée , dans la 
môme situation que celle où se trouve un homme affecté d'hy- 
pospadias ou d'épispadias, par rapport à une femme bien con- 
formée. En d'autres termes, le sperme étant éjaculé soit dans 
les culs-de-sac vaginaux, soit dans une portion du vagin plus 
ou moins éloignée du col, ce liquide ne peutpénétrer que dif- 
ficilement dans l'orifice ;cervical. Deux observations inédites 
de Pajot terminent ce travail d'une façon très-originale. 

L. F4. DuPUT. 



•—^v*»*--»**»*^ 



REVUE GHIRTTRftTnAr.K 

JPjpaetttre d« orâne. — Bilaeérations saperfielelles 4es «li*- 
•onvolaf Ions dea éémm. hémlsphdrea eérébnuix. — Rcmmr- 
«oables moiiTeaieBis |pf val^lres da l$tms gmméh^, — Eléva- 
tion de tempémtiure. (Service de M. Hulte, à Middlessex hos- 
pital.) 

Les blessures de la tète affectant le cerveau sont toujours 
intéressantes, etn:ela non moins pour le physiologiste que 
pour le chirurgien. Le cas suivant offre deux faits dignes 
d'ôtre notés : un singulier mouvement gyratoire du membre 
supérieur du côté opposé à celui où les circonvolutions céré- 
brales étaient le plus profondément et le plus largement dé- 
chirées ; et une remarquable élévation de temi)toiture, qui fut 
attribuée à l'inflammation cérébrale, dont cependant, après la 
mort, on ne trouva pas de traces. Les lésions du cerveau plus 
grandes du coté opposé à la fracture et à la plaie du cuir che* 
velu sont aussi dignes d*ètre notées. 

Un ouvrier, puissant et très-musclé, âgé de 30 ans, fut trouvé sans con- 
naissance dans un passage le 1'*'' février 1873 à 11 h. 45 du soir, et bientôt 
après fut transporté à l'hôpital. Il était complètement insensible; du sang 
coulait par l'oreille gauche ; et, un peu en arrière et à gauche du vertex, il 
existait une plaie du cuir chevelu longue de un pouce. On le nettoya pro- 
prement, et un sac de glace fût placé sur sa tête. 

$ fétrier. — Nuit sans repos; pas de connaissance. Le pouls et la 
température sont élevés. -^ T. Calomel et follicules de séné ; six sangsues 
derrière ToreiUe gauche. 

8 février, — 1 h. du soir. Le membre supérieur droit étendu, rigide, 
repose parallèlement au tronc ; le pouce est fléchi dans la paume de la 
main et les doigts sont plies. -^ Au membre supérieur gauche, les doigts et 
le pouce sont plies dans la paume de la main ; Tavant-bras est légèrement 
fléchi sur le bras et rigide. Quand on le touche^ quand on tâte le pouls, le 
bras exécute un mouvement circulaire rapide et répété, obliquement par rap- 
port au tronc (quelque chose comme quand on tourne une roue}. Ce mou- 
vement est répété environ 20 fois, il devient de moins en moins rapide et 
puissant en prenant iîn^ puis le bras reste tranquille et rigide jusqu'à ce 
qu on le touche de nouveau. Vers la 10® fois, il se produit aussi un opis- 
thotonas marqué. Pouls presque insensible, à 144 ; gémissements de temps 
en temps ; la purgation n'a pas agi ; la température augmente, Douze sang- 
sues derrière les oreilles. A 9 h. 45 du soir, respiration laborieuse, légère- 



ment stertoreuse. Saignée du bras de 10 onces, après laquelle la respiration 
devient plus facile. H. Huile de croton.— > A 11 h. du soir : température 
103, 9 (29®, 9 centig.) respiration plus tranquille. 

4 février, -« 9 h. du matin. Pouls 108 ; température 103^ 5 F, (39^» 7), 
respiration, 02. 

S h. 30 du soir. T. 104, 4 (k{fi i). 
5 h. 30 id. T. 104, 2 {40® l). 
7 h. 30 id. T. 105, 1 (40° 6). 
9 h. 30 id. T. 105, 7 (40° 8). 
11 h. du soir. Mort. 
L^huile de croton n'avait pas prodait de selle. 

La glace avait été continuellement appliquée, excepté pendant un court 
intervalle, durant lequel le pouls était très-faible. 

Autopsie le lendemain. On trouva sous la plaie exté- 
rieure, une large fracture du ctWm en étoile. Elle s'irra- 
diait à travers les portions squammeuse et pierreuse du tem- 
poral, traversait le tympan, se terminant dans ou très-près 
du trou déchiré postérieur de la base du crâne. La dure-mère 
n'était pas déchirée ; un gros caillot, provenant apparemment 
de quelque branche de l'artère méningée moyenne, la sépa- 
rait de la face interne du crâne. Au-dessous, les circonvolu- 
tions de la face supérieure et externe du lobe moyen de 
l'hémisphère cérébral gauche étaient déchirées largement mais 
superficiellement, et la smfhu o dn «©rveau était aplatie par la 
pression du caillot situé en dehors de la dure-mère et aussi 
par une hémorrhagie dans la pie-mère. La surface externe du 
lobe cérébral moyen doit être plutôt plus largement déchirée 
que du coté gauche, et les déchirures étaient aussi plus pro- 
fondes. Les mailles de la pie-mère étaient là aussi distendues 
par des caillots. La base du cerveau et les corps striés n'of- 
fraient pas trace de déchirures et autour des dilacérations il 
n'y avait aucune apparence d'inflammation. {Médical Times and 
Galette, 27 sept. 1873.) L. 

Traitement des taches érecttles ptr l'halle de croton. 

Plusieurs médecins, entre autres M. Lafargue (de St-Emi- 
lion) ont employé l'huile de croton tiglium dans le traitement 
des tumeurs érectiles ; nous trouvons dans la Presse médicale 
belge (n<> 48^, 1873) une observation de M. de Smet qui vient à 
'appui de ce moyen tnerapeutique, 

X . . . , âgé de cinq ans, présente au-dessous de la paupière inférieure 
droite, une tache érectile peu étendue et entourée d'une zone, large de 15 à 
18 millimètres, dans laquelle existent de nombreux petits vaisseaux superfi- 
ciels. La tache et la zone réunies dépassent un peu les dimensions d'une 
pièce de 50 centimes. Le centre est légèrement saillant. Après divers essais 
infructueux (vaccination, instillations répétées de perchlorure de fer), M. de 
Smet eut recours à l'huile de croton tigUum. Il décrit ainsi le mode d'ap- 
plication : 

« Nous avons enfoncé dans un bouchon de liège une quinzaine d'aiguilles 
à coudre dont les pointes faisaient en dehors une saillie d'environ 2 milli- 
mètres. Ces pointes étaient disposées de manière à représenter le mieux 
possible la forme de la tache et la direction de ses principaux vaisseaux. 
Gela étant disposé, nous avons trempé notre bouchon ainsi armé dans lliuile 
de croton, puis, l'appliquant bien exactement sur la tache, nous avons 
brusquement enfoncé dans la peau les pointes de nos aiguilles. Momentané- 
ment douloureuse, cette inoculation ne laisse après elle qu'une légère sensa- 
tion de chaleur, de piqûre. Un peu d'ouate est le seul pansement auquel 
nous avons eu recours. > 

Le lendemain gonflement des parlies, légère vésication» pas de douleur. 
Le 2® jour, croûte entourée de petites vésicules, disparition de quelques-uns 
des vaisseaux ; oblitération de quelques autres par des caillots ; application 
d'huile de croton avec un pinceau, qm est renouvelée trois jours plus tard. 
La tache à disparu complètement ; les vaisseaux sont oblitérés 1 non- seule* 
ment il ne reste aucune trace du ncevus, mais déplus il n'y a pas de cica- 
trice. 

Les taches érectiles se voient fréquemment et il est fort pro- 
bable que nous ne tarderons pas à enregistrer de nouveaux 
faits. Il est à désirer aussi que les insuccès soient publiés, 
s'il s'en produit. 



I 



BIBUOGRAPHIE 

Be l'anémie partielle produite artlflcldlcmeiàt tfana les 
opératlonSy (Ueber kanstliche Blulieere bei Operationen,par F. Bs- 
march) . 
Un article de Billroth, reproduit dans le N* 18 du Progrès 

(1) Samuilung klinischer Tortrœge, publié par Voli 

sick, 1873. Digitized by 




290 



LE PROGRES MEDICAL 



médical, a déjà fait connaître à nos lecteurs la méthode d'Es- 
niarch avec son manuel opératoire et les principaux avantages 
qu'elle présente. Le malade à propos duquel Esmarch exposa 
sa méthode avait une nécrose très-étendue des deux tibias ; 
ce chirurgien a pu lui faire subir une double séquestrotomie, 
le professeur opérant un des membres pendant que son chef 
de clinique opérait parallèlement de Vautre côté. La quantité 
de sang qui s*est écoulée pendant l'opération ne dépassait 
pas la valeur d'une cuillerée à café ; le cours de la circulation 
n'a été rétabli dans les jambes que lorsque le premier appareil 
de pansement eût été posé; la convalescence a été si rapide 
que le malade a pu quitter l'hôpital sur sa demande le 21'^ jour 
après Topération. 

Esmarch ajoute, du reste, que toutes les opérations ne com- 
portent pas une perte de sang- aussi minime. Dans les amputa- 
tions, par exemple, et toutes les opérations qui intéressent 
un grand nombre de vaisseaux, il faut rétablir le cours du 
sang dès qu'on a lié les artères qui se reconnaissent facile- 
ment ; on évite ainsi les hémorrhagies consécutives en liant 
alors les artères plus petites, visibles dès que le sang y arrive 
avec une pression considérable, mais on perd forcément ainsi 
une certaine quantité de sang- 
Cette méthode offre d om* d o gnando Avantages pour le ma- 
lade en permettant de tenter des opérations dans le casoiil'état 
général du malade, déjà anémié, empêchait jusqu'alors toute 
intervention chirurgicale. De plus elle est précieuse pour le 
chirurgien qui peut opérer ainsi sans aides et sans être aveu- 
glé ou ému par le sang qui inonde la plaie, et fait la plus 
grande difficulté de bien des opérations. 

Une rapide esquisse historique montre que, depuis lon;>- 
temps, on cherche à diminuer dans les opérations la perle de 
sang soit parles différents procédés de compression artérielle, 
soit par la rapidité de l'opération. Depuis plusieurs années 
Esmarch cherchait à refouler le sang du membre à opérer, en 
l'entourant d'une bande de toile roulée et fortement serrée; 
plus tard il eut l'idé de lui substituer une bande élastiqu e et 
arriva ainsi au procédé actuellement en usage. 
Outre les applicatio ns signalées nar T^jj i rQtb- Fg^^arMi n 



encore employé son procédé poui les opérations pratiquées sur 
les organes génitaux de l'homme. Dans ces cas il néglige gé- 
néralement la petite quantité de sang contenue dans ce s or- 
ganes avant l'opération, et se contente d'en empêcher l'afflux 
en entourant la base de la verge ou du scrotum d'un ou deux 
tours d'un mince tube de caoutchouc. Jusqu'ici Esmarch a 
obtenu au point de vue des suites des opérations d'excellents 
résultats. R. 



Chronique des hôpitaux. 

Hôpital de la Charité, Clinique médicale, — M. Brouardbl, suppléant 
(Is M. le professeur Bouillaud, a commencé son cours le jeudi 20 novembre, 
à 9 heures du matin, et le continuera le samedi et le mardi, à la même 
heure. 

Hôpital de la charité. M. Gobselin. Salle Sainte-Vierge (H) : 14, panaris 
sous-cutané ; phlegmon suppuré de la paume de la main ; gangrène du 
doigt; — 29, anévrysme de l'artère poplitée; — 21, luxation du coude en 
arrière et «n dedans de l'extrémité supérieure des deux os de l'avant-bras ; 
fracture de l'apophyse coronoïde? — 26, 27, 30 fistules anales. 
Ifc M. TrélaT. Sainte-Rose (F) : 17 mélrite ; — 18, lipomes multiples ; 
métrite interne ; — 20, tumeur de l'éminence hjpothénar . — Salle Saintr- 
Jean (H) : 12 compression du nerf radial par un cal. 

M. Bourdon. Saint-Basile (F) : Ataxie locomotrice typi^e. — Saintp- 
Louis (H) : 1, fièvre typhoïde; — 10, ictère? — 13, goutte. 

M. PiDOux suppléé par M. Cornil. Saint- Vincent (H) : 2, cirrhose ; — 
3, rhumatisme polyarticulaire concordant avec une suppression de blen- 
norhagiB; — ». névropathie cérébro-cardiaque ;— 12i myéUte ascendante ; — 
23} diagnostic à faire. 

Hôpital de la Pitié. M. Vbrneuil. — Clinique les lundis, mercredis et 
vendredis, salle des femmes n^ 17. Paralysie des muscles de l'épaule^ con- 
sécutive à une luxation de Tépaule ; <— 36, tumeur du maxillaire inférieur. — 
Salle des hommes, 13. Hernie inguinale congénitale énorme, avec bydropisie 
du sac ; — 21 . Lésion traumatique ancienne de Tœil droit. Ophtalmie sympa- 
thique gauche. La Blepharoraphie sera faite la semaine prochaine. 55 , Luxa- 
tion sous-astragalienne ancienne. La résection de l'astragale est fixée pour 
la même époque. 

M. Desnos. — Salles de femmes : 12, cirrhose ; — Pneumonie casécuse, 



I 3*. Phlegmon des ligaments Iwges. — Salle des hommes : 11. Insufîisauce 
aortique ; — 15. Pneumonie caséeuse. N® 20, insuffisance mitrale. 

' M. Marrotte. — Salle des femmes (Rosaire) : 23, Phlegmon des liga- 
ments larges. — Salle des hommes : 12, insuffisance mitrale. 16, carcinome 
du foie avec dépôt secondaire dans les poumons. 28. Pneumonie du som- 
met ; — Pneumothorax. 

M. Gaxlard a repris ses cours le mardi, 18 novembre 1873. Mardi et 
samedi, leçons à l'amphithéâtre n** 3. — Jeudi, examen au spéculum et 
consultation pour les maladies de femmes, à la salle Sainte-Geneviève. 
Interrogations par les élèves, 

Hôpital Beaujoii. — Chirurgie, — M. Dolbeau. Hommes: — 3, abcès 
profond de la fesLe; — 4, pleurésie purulente consécutive à un coup de feu : 
empyème en voie de guérison; — 7, plaie pénétrante de poitrine; — 21, énorme 
l^Tnpho- sarcome du cou ; opération : en voie de guérison; — 26, rétrécissement 
cicatriciel du rectum, abcès du voisinage; — 30, prostatite tuberculeuse; — 
42, ulcère phagédénique du gland et du flanc droit; — 44, calcul Vésical, 
lilhotritie ; — 50, gangrène du scrotum et de la peau de la vorge ; — 53, 
épilhélioma du méat urinaire. — Femmes : 7, kyste de l'ovaire avec péritonite 
partielle; — 21, fistule intestinale ; — 30, ulcère tuberculeux du voile du 
pulais. 

3féJeci/ie. — M. Fernbt. — Hommes : 4, atrophie musculaire progres- 
sive ; — 8, pueumouie^chrjni(jue ; dilatation bronchique ; — 22, rétrécisse- 
ment et insuffisance aortique ; néphrite albumineuse ; 26, maladie de BrighL 
alcoolique. — Femmes : 2, éry thème noueux ; — 5, ictère : hypertrophie 
énorme du foie ; — 14, hydarthrose rhumatismale suppurée du genou : 
ponction avec Taspirateur ; 19, ataxie. 

Hôpital Lariboisih'e — Service de M. Jaccoud. Saint-Jérôme 
(Hommes) : N® 2, Maladie de Bright; — n® 4, rhumatisme articulaire 
aï^u ; endocardite mitrale ; insuffisance aortique ; — n'* 8^ insuffisance et 
sténose aortique ; — n** 19, cirhose et affection cardiaque ; — n® 33, carci- 
nome du pancréas? 

Sainte-Claire (lemmes) : N° 2, sciatique syphititique ; — u° 4, rhuma- 
tisme articulaire aigu ; endocardite, pleurésie diaphragmatique ? — n^ 13, 
polyurie; — n^ 21, endocardite typhoïde ; — n®3i, névralgie faciale. 

Hôpital Saint-Zoui^. — M. Hardy. — Salle Saint-Jean. N** 10, papil- 
lome de la cuisse ; — 11, ulcération des jambes de nature scrofuleuse ; — 
14, chancre de la lèvre ; — 23, syphilide ulcéreuse serpigineuse ; — 47, 
scrofulide verruqueuse do la main ; — 49, lichen hypertrophique ; — 51, 
teigne pelade ; — 62, syphilide pustulo-crustacée de la face. 

M. Vidal. — SaUe Saint-Thomas : n^ 1, gonuue ulcérée delà clavicule; 

— 5, impétigo syphilitique ; — 7, rupia syphilitique; — 15, laryngite sy- 

ph i li t ini a w . Sinlln Sn im t T fti l in . a2- ykgnrÎHfi^s •— ^K lynmmft du "VOilo dU 

palais et hémiplégie syphilitique ; — 34, molluscum "genéralTsé ; — 50, li- 
chen hypertrophique. 

M. CnuvBiLHiBR. — Salle Sainte-Marthe : 15, fongus du testicule : — 
26, fracture compliquée de l'humérus. Femmes : 37. grossesse avec tumeur 
abdominale ; — 40, périostite du fémur ; — 43, carcinome utérin chez une 
femme de 23 ans ; — 55, grenouillette. Salle St- Augustin : 8, luxation de 
l'extrémité externe de la clavicule. — Réduction par le tourniquet de J. L. 
Petit. 

M. Péan, — Salle Sainte-Marthe : 56, chancre induré du sein ; — 6î, 
Tumeur abdominale ; — 63, phlegmon iliaque; — 69, kyste ovarique. Salle 
Saint-Augustin : 28, résection du poignet; — 50, résection du coude. 

— M ■ le docteur Péan continuera, à l'hôpital Saint-Louis, tous les samedis 
matin à neuf heures, de faire des conférences cliniques, et de pratiquer des 
opérations chirurgicales sur les malades de sonse.*vice. 

Hôpital Cochin, Service de M. Bugquoy. Saint-Jean ^hommes) : N* f , 
Méningite tuberculeuse ; — n°® 3, 4, et 8, fièvre typhoïde ; — n® 5, broncho- 
pneumonie ; — n*** 11 et 15, rhumatisme articulaire aigu ; — n* 18, 
ostéomalacie ; — n° 19, meningo myélite ; — n* 20, pachymeningite cervicale; 

— n** 21, cirrhose hypertrophique ; — n° 23, mal de Pott cervical. 
Saint-Philippe (femmes) : n** 1 , fièvre typhoïde j — n* 4, péritonite tuber- 
culeuse ; n° 5, ulcère simple de l'estomac ; — n° 6, contracture hystérique ; 

— n** 10, obstruction intestinale; — n°ll, pleurésie diaphragmatique; — 
n** 20, dilatation de la crosse aortique. 

Sainte-Marie (femmes") : n® 1, péritonite chronique; — n** 2, pleurésie ; — 
n'^ 3, ictère chronique; — n^ 4, pharyngite ulcéreuse syphilitique; — n? 8, 
phlegmon du ligament large ; — n® 9, angine et laryngite diphtéritique. 

Service de M. Dbsprés. — Bar. I : N°' 42, Hernie diaphragmatique ; — 
43, tumeur lacrymale traitée par la dilatation (sondes de Bowman), récidive 
traitée par la cautérisation du sac ; — 45. arthrite sous astragalienne ; — 
2, Testicule tuberculeux. — Bar. 2 : 14, fistule persistante de la bourse 
séreuse ischiatique : opération ; — 27, plaie par écrasement du gros orteil ; 

— 35, Contusion du rachis : contracture des membres inférieurs. — Bar. 
3: 8, coxalgie au début; — 18, caucroide de la lèvre et du maxiUaire 
inférieur. 

Salle Cochin. — 26, fracture comminutive de Tavant bras (cause directe); 
phlegmon diffus. ^- Saint Jacques (femmes). — 5, hernie crurale étranglée: 
opérée ; — 9, sarcomes vasculaires du périoste des os du cr&ne et de la cla- 
vicule ; fracture spontanée de cet os; — 25, fistule vésico-vaginale (opérée.) 

HôtehDieu. — Service de M. Fauvbl. — Salle SaintrJulien ; n<> 3, 
pneumonie à résolution lente ; — 



''VgltfzJdry^tmgtt^''- 



LE PROGRES MEDICAL 



291 



liaires/; — n® 25, abcès de la région lombaire (mal de Pott? abcès périné- 
phriquet) ponction capillaire. 

M. Frémy. Saint-Lazare (H) : n<> 5 J*#, polvurie ; diabète insipide ; n® 12, 
cirrhose du foie; —Sainte-Martine (F) : n^ Ift, ataxie locomotrice; n® 6, 
choréo. — Saint-Raphaël (nourrices) ; n® 1, insuffisance mitrale. 

M. RiCHET. — Salle Saint-Charles : n® 14, phlegmon périnéphrique ; — 
n<^ 15, fracture de la base du crâne ; — n<* 22. Cancer du rectum chez une 
femme ; — n® 22, épithélioma du eol de lulérus j — n^ ^3, tumeur adé- 
noïde du sein droit. 

M. Cusoo. — SaintJean j n<> 3, luxation du cristallin; — Tfi 8, gomme 
•ulcérée de la fesse ; -— nO 21, rétinite albuminuriquo ; — n^ 17 bis et 30, 
atrophie papiUaire ; ^ n^^ 28 et 32, cancer du sein {Hommes) : n^ 29, luxa- 
tion ancienne de la hanche ; — n® 39, fracture de cuisse ; appareil plâtré 
•du docteur Cusco. 

Saint-Paul : (fsmmes) : n^ 8, canctf du sein ; fracture du fémur ; généra- 
lisation du cancer (?) ; — n® 10, éventration. — Spéculum le samedi. 

Easelgaenent médical libre. 

EleeU^eiU midkaU. — M. le docteur Onivus commencera son cours le 
mardi 25 novembre, à 8 heures du soir, dans l'amphithéfitre n^ 1 de l'école 
pratique, mardi et samedi. Il traitera dans les premières leçons, des a^pU- 
<atums de V électricité à la chirurgie. 

Maladies des yeua- M. Meïbr commencera son cours, lundi 24 à 1 heure 
à sa clinique (rue deTAncienne Comédie, 21. Entrée, cour du commerce, 
i\^ 3) et le continuera les vendredis et lundis suivant à la même heure. 
Xieçons sur la réfraction et Taccomodation. Bxamen clinique des malades. 
Opérations. 

Maladies des yeux. M. le D^ Piéghaud. Clinique et opérations tous les 
jours, à 1 heure^ au dispensaire^ 29, rue de Seine. Examen des malades 
par les étudiants. 

Maladies des yeux, — M. le Dr Gàlezowbki a commencé un cours 
public sur les maladies des yeux, le mardi 18 novembre, à S heures du soir, 
à l'amphithéâtre n** 3 de l'Ecole pratique, et le continue les samedis et 
mardis suivants à la même heure. 

Maladies des yeuw, — M. le Dr Wbcxeb a repris ses conférences clini- 
ques mercredi 19 novembre, à deux heures, 53, rue du Cherche-Midi, et les 
continue les samedis et mercredis suivants. Mercredi, opérations ; samedi, 
exercices opthalmoscopiques. 

Chirurgie. — M . Gilet de Grandmont a recommencé ses conférences 
cliniques sur les affections chirurgicales le mercredi 29 octobre, à neuf heu- 
res et demie, 20, rue Rossini ; et les continuera lesvendredi, lundi et mercredi 
suivants, à la même heure. 

Maladies des femmes, M. le docteur Bernutz a commence le mer 

Credi 19 noVQ»b»«> -««o l«fon«'^o ^allul^jut?, h V^^^^mX -Am l«k ■ C ■ k l>^ ri ^, Azia.-. 

phithéatre vP 2, et les continuera tous les mercredis à 9 heures. Spéculum 
le samedi, salles Saint-Ferdmand (H) et Saint- Joseph (F), 

L,e eholéra à €aen. 

Dans Textrait de notre correspondance de Caen, relative au choléra, 
(n^ 2l) il s'est glissé quelques petites erreurs de chiffres. La mortalité de 20 en 
moyenne par jour ne s'applique qu'à la semaine dont nous citons le chiffre 
total 119, quelques lignes plus loin. 

Pendant les trois dernières semaines, ou a compté^ à Caen, 811 morts, 
dont 366 du choléra. De ce nombre, 100 environ sont déq^dés à l'Hôtel-Dieu. 
La mortalité ordinaire de cette ville est, en moyenne, de 95 par mois. EUe 
a donc doublé, à peu près, pendant l'épidémie. 
— tp ■ 

Mortalité a Paris. -^ Pendant la semaine finissant le U novembre on 
a constaté 763 décès, savoir : Variole, décès; — rougeole, ^ ; — scarlatine 
^ .— fièvre typhoïde 22; — érysipèle, 6; — bronchite aiguô28; — pneuno- 
j^Iq 47 . — dyssenténe, 1 ; — diarrhée cholériforme des enfants, 6 ; — cho- 
léra infantile, ; — choléra, 2 ; — angine couenneuse 10 ; — croup, 14 ; — 
affections puerpérales 2; — affections aïgues, 265; — affections chroniques, 298; 

— dont 159 dus à la phthisie pulmonaire ; -— affections chirurgicales, 35 : 

— causes accidentelles, 21. 

Londres. — Décès dn 2 au 8 novembre: 1832. — Variole, 1; — rou- 
geole, 116 ; — scarlatine, 17 ; — fièvre typhoïde, 26 ; — érysipèle, 12 ; — 
brouchite, 386; — pneumonie, 128: — dyssenlerie, 1 ; — diarrhée, 18; — cho- 
léra nostras, ; — diphthérie, 7; — croup, 16; coqueluche, 49. 

Choléra. Autriche. 9 «as du 5 au 12 novembre, 3 décès. — Dans les 
faubourgs il y a eu la semaine passée 14 cas de choléra. 

Italie. — Ce matin, vendredi 7 novembre, écrit le DirittOy le choléra 
s'est déclaré à Rome avec une gravité inattendue. 

En peu d'instants, douze soldats en ont été attaqués dans une caserne. 
Les caractères de la maladie ont d'abord été constatés par les médecins 
militaires, et plus tard pw les médecins du municipe. • — D'autre part, la 
Gazette d'Italie du 9 signale U cas de choléra en deux jours. — La Sainte 
du 9 novembre rapporte qu'il y a eu à Qênes du 2 au 8 novembre 19 cas de 
choléra (8 hommes, U femmes). 

Padoue. Dans le 72° de ligne, dit la Oautta medica italiania venete (l5 nov.) 

il s'est produit 21 cas de choléra; 8 se sont terminés par la mort. Le régiment 

i fut transporté dans un autre quartier de la ville ; néanmoins, la maladie 



persista. On décida alors à lenvoyer dans un cloître situé à quelques distances 
de la ville. Grftce à catie préeMttUoa, la intk^i^» a disparu. 

Faculté db médbgike. -^ M/ <Hvexf9i, a commencé son <M>urs cb 
physique biologique, lundi dernier, à $ h«tfe8, dans le petijt amphithéàtm 
de TEcole. Tous les laadis. 

Hôpital civil de vantAXLLBS. *— Un eoucours pour une place d^in- 
terne, sera ouvert très-prochainement. 

— Un concours, sera ouvert le 23 février, à l'Ecole vétérinaire de Lyon, 
pour deux emplois de chef de service, vacants à la dite école et h TEcoU 
vétérinaire de Toulouse. Pqur les renseignements, s'adresser au Mioislère 
de l'AgricultOTe et du Commerce, l*"" bureau, rue Saint-Dominique, 60. 

CoLLÉaB DB Frakcb. — La chaire d'embryogénie «Maparée est ûûAnt ée 
vacante. Les candidats sont avertis ^'ils ont un piois pour prod^os le urt 
titres. 

Egols dis Pbaiocagib de Paris. — Par arrêté en date du 12 no- 
iwaibce 1893, M. Chatin, membre de l'Académie de médecine, professeur 
à l'Ecole si^rievie de pharmacie, est nommé Directeur de l'Ecole supé^ 
rieure de pharmacie, en remplacement de M. Bussy, admis, sur sa de- 
mande, à faire valoir ses droits à la retraite, et nommé directeur honorairet^ 

— MM. Bussy et Chevalier, proiesseurs à l'Ecole supérieure de phar- 
macie de Paris, sont autorisés à se faire suppléer dans leurs cours, pendant 
Tannée scolairs 1873-1874, savoir : M. Bussy, par M. Riche, agrégé près 
ladite Ecole ; M. Chevallier, par M. Bourgoin, agrégé près ladite Ecole. 

Vacances médicales. — Clientèle au centre de Paris, à vendre» 
rue Turbigo, de 2 à 4 heures. 

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dôme, 17. 

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certaine. S'adresser, pour les renseignements, à M» Genner-Baillière, rut 
de TEcole-de-Médecine, 17. 

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modéré. 2,000 fr. de fixe et 8,200 fr. de clientèle. S'adresser au concierge de 
la Faculké. 

-r- A céder^ dans une petite ville située à 30 kilo^iètres de Paris, sur une 
ligne de chemin de fer. Produit, 5,000 fr. S'adresser à Madame Roussière, 
rue des Carmes, 23, à Paris, de 2 heures è 5 heures. 

— On demande un docteur en médecine à Crespy-en- Valois (Oise). 
S'adresser à M. le D*" Bourgeois, à Fallembray (Aisne). 

Concours, externat. La seconde série d'épreuves (pathologie) a commencé 
lundi dernier. Voici les deux premières questions : Fj>istaxis ; — vacci* 
ovation. 

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locomotrice ; in-8o de 72 pages avec 5 figures dans le texte et 
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du Progrès médical 1 fr. 15 franco. — 2'* Fascicule : De la comr- 
pression lente de la moelle épinière; in-8« de 72 pages avec deux 
planches en chromo lithographie et deux figures dans le texte 
2 fr. 80; pour les abonnés du Progrès Médical, 1 fr. 15. hos 
d eux fascicules, pou r nos ab onnés , 2 fr. 25 franco. 

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tières organiques. Discours prononcé à l'Académie de mé- 
decine. In-S'» de 40 pages. 

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arls et à l'industrie, journal hebdomadaire illustré. Rédacteur 
en chef : G. Tissandier. Un an, 20 fr. 

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plications contre la peste, la fièvre jaune et le choléra asia- 
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choléra par les routes de terre et la voie maritime. Li-8® de 
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292 



LE PROGRES MEDICAL 



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VIN aiWiaSW4AT^4:At0AHIt PEPSINE 



Au nohibrd dei maladies qui semblent dtre le triste privilège de lliabitant des grandes villes, celles qui sont accompagnées et aggravées par la 
dépreBsion du système nerveux central, ont acquis^ de nos jours, un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affaires. Appelé tous les jours à constater la progression croissante de ces graves affections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égards et s'U^ n^était pas possible de résoudre le problème^ demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n^avons pas la préteotion d'être arrivé du premier coup à ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, Texpé- 
rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir Taggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnels, mdme lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les oombattre, ont complétemen. échouéi 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à Texpérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d*une part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général {céréhro^pinal et grand-sympathique), le Vin BiPBOSPHATÉ-PfiPSiNft active la circulation, relève les forces, et, 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui paraissaient à jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le Rarbltisme, la Serofnle, rAnémie, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial ; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans riaeoiitl- 
nenee, les Pertes sénaiiuiles, rimpnissanee autre que celle qui dépend des progrès de l'Age, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. t. 

Le Vm BiphosphatA est encore très-efficace pour combattre les IVéTroses multiples de Testomac dont, dans tous les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la PliChlsie palmonaire, et toutes les Affeetions tuberen- 
ieaies en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrèt Médical, u® du 12 Juillet 1873, compte-rendu des rapports à l'Académie : < Dans la pbthibib, lbb sels phospbatés sont le seul 
> iiÉDiCAVENT qui puisse favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. > 

Cet aperçu incomplet sufGra, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au gotit, d'une complète innocuité, et d'une eflicacité que Texpérience, nous en sommes 
certain, viendra confirmer tous les Jours. 

MoDB d'emploi* — On prescrira, pour les adultes, une cuiHerée à bouche deux fois par jour, le matin en se levant, et le soir en se oouchant ; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième Age, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra suspendre l'usage du Vin pendant quelques jours, pour le reprendre ensuite, en diminuant graduellement 
les ^''ees, jusqu'à ce qu'il ne soit plus nécessaire. 

DétaU s Pharmaéie H. BEZIER, 14, rne de Lanery. — Tente en c^os et expéditions t 4, bonlevard St-Oartln, PARIS. 



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1~ ANNÉE — N' ** 



MUREAUX : RUE DtS ÉCOLES, fi. 



29 NOVEMBRE i873. 




Progrès! Hédical 



^^ 



punoB L'ABONNEMENT JOURNAL M MÉDECINE ; DE CHIRUl^ ET DE PHARMACIE 

mois •••• • » -^ 



Rédacteur ^ - Àef^ : - B01UIINE VILLE 



ANNONCB 



.) 1(2 pige... 
f 1/4 page... 



SOûft 

]00- 
60* 



Tout ce qui concerne la Rédaction et TAdministratioD doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouTerts de midi à 4 heures du soir. 



doit 



!.• Prix dPaboMMnMit doit être euToyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L*alK>nnement part du i*' de chaque mois. 
•b s'aboMie h«« ém Paris dan»i les bureaux des Messageries et ches les Libraires. — Les lettres non affiranchies sont refusées.* 



AVIS AUX ÉTUDIANTS. — L'abonnement d'im 
an est de dix francs pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE.— Cliniqub chirurgicale : Des plaies produites par l«s balles de 
rèvoWer, leçon de M. Verneuil, re^^ueillie par Lemaistre. ~~ Clinique médicalb: 
Hémorrhagie et ramollissement lacunaire de la protubérance, par Guillaume ; — 
Trois cas de rage humaine, par Landouzy. — Thérapeutique : De la triméihy- 
lamine, etc., par Peltier. — Bulletin du Progrès médical : Quelques desiderata 
de notre enseignement médical ; — Le choiera. — Socibtbs savantes. — Société 
ée Biologie : De quelques lésions du foie, par Hayem ; ~ Millie Chriptine ou les 
Situr» de la Canline, par Bert ; — Election. — Académie de médecine, — Société 
anatomiqtte : Cancer de l'estomac ; — Lymphangite pulmonaire caséeuse, par Troi- 
sier \ — Choléra, par Liouville ; — Hémiplégie ancienne : Atrophie du côté droit et 
de l'hémisphère gauche, par Thorens. — Revue d'obstétrique : Analyse des tra- 
vaux de Bames, Louvet et de Sinéty,par P. Budin. -^ Bibliographie: Trsité d'à- 
natomie, par Cruveilbier et M. Sée. .— Chronique des hôpitaux, f- Enseigne- 
ment libre. — Nouv&lles : Mortalité ; — Choléra ; ~ Concours ; — Congé à la 
Faculté; — 300 aiguilles 4ans le corps d'une hystérique, etc. — Bullktim bibuô* 
graphique. 

■■BiBaaiassssaasBSiSHSEBBBassssaasBaKBKBBaaaBsaBaB^^Bssa^^iBSBaBBsa^ 

' TTTNroUE fWmfffWWlAffK^.. .. 

HOPITAL DE LA PiTilÊ. — M. le profe8s««r IHERIVEUIX.. 

Des plaies produites par leç balles de revolver. 

(Leçon recueillie par Lemaistre, interne du service). 

Messieurs, 

Un homme âgé de 36 ans est entré samedi dans mon 
service à la Pitié, salle Saint-Louis. — Il venait de se 
tirer un.coup de revolver dans la région précordiale. Ce 
blessé, très-agité, très-excité, venait à pied. Il ne parais- 
sait pas avoir de troubles de la respiration, ni delà circula- 
tion. Aussi, à première vue, nous avons pensé que nous 
n'avions pas affaire à une plaie pénétrante de la poitrine. 

Lorsque le malade a été couché, nous avons examiné la 
blessure qui était située un peu au-dessus du mamelon 
gauche, à peu près au niveau de la base du cœur. — La 
plaie était toute petite ; le revolver ayant un calibre de 
1 millimètres seulement.Par cette ouverture, il sortait une 
très petite quantité de sang. La palpation de la région ne 
permit pas de sentir la balle. — A l'auscultation, les bruits 
du cœur étaient normaux. Les organes respiratoires étaient 
sains. Le malade n'avait, d'ailleurs, pas craché de sang. 

Qu'y avait-il à faire. Messieurs? Avant tout il fallait se 
garder d'explorer la plaie et de faire des tentatives soit 
pour rjBtrouver la balle, soit pour l'extraire. En effet je 
vous ai prouvé par de nombreux exemples, tirés tant de 
ma pratique civile que de ma pratique hospitalière, que les 
projectiles de petit calibre, tels que les balles et surtout 
les balles de revolvers ne produisaient jamais ou presque 
jamais d'accidents par le fait môme de leur présence dans 
répaisseur des tissus. Les projectiles peuvent causer de 
granàs dégâts dans leur course, mais dès qu'ils sont arrê- 
tés dans les tissus on peut presque les considérer comme 
inoffensifs. 



Je ne vous rappellerai qu'un exemple : celui d'un jeune 
homme qui reçut, en jouant avec des amis, un coup de re- 
volver dai^s l'hypochondre droit. La balle avait traversé le 
foie, comme le piouva l'ictère qui survint quelques joui-^ 
pli|| tard, traversa aussi d antres o»^anes, puis vint se 
plai^ sous la petiu • de l'hypo^^iiondre gauche ^n donnant 
lieu: à une^irstebosseeanguine. Je fis Tocclusron de la plaie 
en J»e gardantVén de l'aire aucune manœuvre pour cher- 
cher la balle ou pour l'extraire. Aussi tout se passa bien 
et It malade guérit môme frès-rapide^lent. 

Lf nnocuité^ du séjour des balles dans Iç^^ tissus étant 
adosse, on voit que les explorafioift» seraient tout au moitils 
inMiles. Mais, Messieurs, elles, sont dangereuss^. Car toiî- 
jourson produit des dégâts en recherchant la pfcyectile, ej 
soirvent on a pu se repentir d'avoir' introçittit dés înstri** 
m^ts dans la plaie. En outre, le pies souvent, cette explo- 
ration est infructueuse et ne permet pas de reconnaître fa 
plltoedu projectile. D'ailleurs la balle étant reconnue il nVst 
sedWiftiias facile de 1 extraire par son trou d'enti^ée. SI 
eiie^s est apioMa owe- io« »•, u f-^ ilisrimnrnt nQDf nniiirn da 
faire des débridements ou une co n tre-ouver!we> e*^ «lui ixv.^ 
pas^ toujours sans danger à ce moment^là. 

Nous ne voulons pas cependant ôlve tropex^esîf et dr 
qu'il ne faut jamais enlever le corpe^ étranger^ II- faut Te^i-^ 
traire seulement dans les cas où cela est très^faeiie', seQle== 
ment dans les cas où on le trouve par la païpdHon et sur- 
tout quand il est éloigné de son trou d'enâ^eef placé souè 
la peau. 

Ainsi, Messieurs, chez notre blesâ&juni&..ne nous occupe- 
rons pas du projectile. On va faireHIe-pansement que j'or- 
donne dans ces occasions : un pansement par occlusion, < t 
cette blessure se comportera comme celles dont je vous aï 
déjà parlé. En très-i)eu de temps la plaie se cicatrisera ; et 
la région ne sera le siéj?e d'un peu d'empâtement que pen- 
dant quelques jours. C est alors que l'on pootra. sentir la 
balle sous la peau si elle est superficielle, et l'extraire sans 
danger. Si. au contraire, elle est profonde, o^ne s'enoccu- 
pera pas et le blessé vivra sans gène comme tant d'autres, 
qui portent depuis longtemps de plus grès projeeiiles^ 



-.J-'W^TT > * • < ,.» 



CLINIQUE MKDIGALE 

Hémorrhagie et ramollissement lacunaire de la pro- 
tubérance, 

par M. «UILLAIJHfi. 

Matfaiot (Félix), 44 ans, est entré dans le service de la cil* 
nique de la Faculté de Nancy, saUe Saint-Roch, n« 15, le 
19 décembre 1872. 

Cet homme, im peu alcoolique, est tombé, il y a trois ans, d*im écha. 
faudage assez éUvé, et s'est, dit-U, cassé la hanche gaaehe. Le membra 
gauche est en s4<9t raccourci ; il y a claudication depuis cette chute. Il y a 
cinq ou six oipis, Mathiot a eu un chancre à la racina de la verge, et, il j 
a quatre moli, U Mt entré à la Maison de Secours pour une éruption papv- 



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394 



LE PROGRES MEDICAL 



leusc asr^ez conduentp. Mris, au bout de huit jours, il a quitté cet établisse- 
TTCèWi et abandonné tout Iraitpmi'ut. Il avait également à cette époque des 
uleératious de Ia-f^fgr>. . 

Il y a une di^hu-do jours, M.,, a resâ«uti un peu plus de difficulté à 
marcher ; il trébuchait facilement, éprouvait des démangtaisous et des en- 
gourdissements ^ns les doiglft. Hnfiu il est tombé, il jr^a trois jours, dans 
une sorte d'attaque. 

iO d'icemli^. — ^tat actuel. — "Aujourd'hui /le malade offre une érup- 
tion papuleuse répandue sur toute la peau ; oh remarque une léfrère ulcéra- 
lion à la face interne des joues ; la gorge n'offre qu'une rougeur intense. Ou 
ne distingue que difGcilcment les traces du chancre, entièrcraeiU ci<:alri^é. 
Il y a aussi, près du frein de la verge, uue petite érosion, mais qui ne sem- 
ble pas avoir de caractère infectant. La parole est très-embarbofiiUéo. On 
comprend difficilement. 

Les deux yeux se meuvent avec facilité. Les muscles du côté droit du 
visage, du bras droit, de la jambe droite, sont presque entièrement para- 
lysés. La sensibilité est considérablement diminuée; la sensibilité réflexe 
persiste. La température dans l'aisselle paralysée est de 37°,8, dans l'aisselle 
gauche de 37*',2 — Traitement : 3 pil. de bichlorurc de mercure. 

^^ /^V-^/zî^re. —"On remplace "les pilules par des injections hypothi-mi" 
^ues (ra^rfitminàte de wereUn (formule* Staub) ; 1 centigramme par jour en 
d'eux injections. Ces injections sont faites alternativement sur la région sca- 
pulaife poslérieure'et-sur h région fèssîère gauche. 

Nous constatons qu'après 4 à 6 injections à la môme région, le liss^ cel- 
lulaire çous-cutané s'empâte légèrement dans une certaine étendue. Le ma- 
lade accuse une douleur continue, assez intense dans le lieu dos injeclîons. 
— 1 cuillerée de solution tnorphiuée pour la nuit. — Dès le 31, on peut 
constater que l*exanfhhne a nninhlrmânt pflli, et que sa desquamation est à 
peu prèstennio4e. 

7 janvier, — Suspension des injections. Le malade a titisi «bsoriïé par 
«ctte méthode 15 centigrammes do sabUmé. Le traitement "est suspendu, 
non qu'il y ait eu des indices de saturation (commenaement de-aalivationj, 
mais en considéFation des réclamations du pcttient. 

En môme temps que l'exanthème disparaissait ou du moins pâlissais, les 
sy mptômes d'hémiplégie s effacent peu à peu. Les mouvements soûl plus 
étendus; la parole est devenue assez nôtte. Ces jours passés.'M... s'est levé 
plusieurs heures par* jour. 

Dans raprès-roidi d'aujourd'hui, 7 janvier, jour de la SYippressiôn du 
traitement, le matade éprouve un frisson qui dure deux ou trois • betires, ac- 
compagné d'anorexie, do céphalalgie, de conceptions délirantes. A qckatre 
heures, la peau est chaude^ encore un peu horripilée. Le thennomèire marque 
39°,8, le pouls 118. L'appareil respiratoire n'indique aucun désordre. — Le 
tracé sphygmographique est celui du pouls fébrile ample, à sommet aigu, 
fréquent, franchement dicrote. 

8 janeiet', — La n\iU a éfé assez» bftnne ; pus de coucentyajs. 'diî&rfl^iiî*^- 
mais la leronériiurA '— *-• — j-^^-T^-cirrretrr cncTrace^ra pôfii's très dicrote. — ^ 
Nouvel examen 'de* la re«pirnlion : eflc est rade dans toute l'étendue et des 
deux côtés ; du reste, lésaltat négatif. 

40 janvier, — L'auscultation fait Tcoonnaître au sommet droit, dans les 
fosses sous et sus>-épincuses, des râles crépitants et du souflle. La perçus^- 
sion donne de la matité à ce niveau. Pas de crachats. Toux rare. — Digi- 
tale, i gramme. Mêmes signes le 11 cl le 12. 

43 janvier, — ^Suppression de la digitale. Ce soir, souffle persistant, 
râles de retour. La d'éîfeivescence est complète. 

41 janvier. — Malgré cette pneumonie intercurrente, lo côté- d^oit re- 
prend de plus en plub sa forcer la* main droite serre encore un peu moins 
fort que k gaache. 

J /5, 46y47 ja/mer, — L'état de Tappareil respiratoire s'améliore de plus 
^n plus. L'état! général est bon, depuis la défervescence accomplie le 13, 
septième jour dç l'affection . 

'48 janvier. ^ Ce malin, la parole s'embarrasse tout d'un 
coup. Il serfilite y avoir un peu de strabisme externe du côté 
droit. Du reste, pas de symptômes d'hémiplégie. 
- Soir, — Mutdsme presque complet; le malade marmotte à 
peine quel(ïues mots. Somnolence d'où on le tire en rinterro- 
geant; l'intelligcuce' parait nette, mais lente. Btarabisme ex- 
terne de l'œil droit ; tête déviée à droite et reprenant cette po- 
sition, chaque fois qu'on la détourne, si on l'abandonne à elle- 
môme. Les deux conjoncAivos sont injectées, surtout la con- 
jonctive droite. 

49 janvier, matin, — Faciès hébété ; paupières fermées, 
bouche entr'ouverte. Les traits semblent un peu tirés du côté 
droit : la paralysie faciale est prééominanle à gauche. Intelli- 
gence libre. L'œil droit est injecté ; léger oatariihe coaajoncti- 
val, surtout vers l^engte interne. Le malade -n'ouTre la tou- 
che que dans une étendue de quelques centimèla'es, avale 
cependant assez facilement. Aphasie presque complète ; serre 
baucoupplus.de la main droite que de la main gauche* 
éi^Yeieeti!^.anpinrÇimoin8;haul,que llauire et- la. tient l)4»u^ 
c^uf) œoio^ kuigtes^ptsl^yée ; ieime irès dilâoûeiaeiàt la maisi 
gaN^e, ph2» faeftleoMBt ia usia éfioite. SeoMlxitilié ixMxtiMlteià 



gauche. Ploie beaucoup plus facilMnent la jambe droitcique 
te gauche. Mouvements réflexes et sensibilité conserrës. 
•ftBlles et uriuijS vuionteir«6. Pouls très-lent, polyemte. 

tO jamier, — Urines involontaires, odeur de souris trte- 
accentuée. Déglutition 'embarrassée. Sensibilité tiimintiée du 
côté droit de la face, abolie du côté ^uche. Aphteiexomplèle. 
♦I/intel!lgenee serable-lnlacte.^ — 3 sangsues derrtère îHjréiîlê 
droite. 

Soir. — Tremblements intermittents assez violents de tout 
le corps. Les sangsues (mt beaucoup coulé. Les msuTeniMits 
volontaires sont un peu plus énergiques; le malade agiteson 
bras droit avec une certaine ostentation pour nous le faire 
comprendre. Gepeadaut la déglutition est toujours diffi- 
cile. 

21 janvier, —Stupeur; comprend lentement. Déviation de 
la tète adroite. Strabisme droit persistani. Paupières à demi- 
fermées, cependant M... les ouvre volontairement- Le côté 
^«auehe^eJa faée esLlepius iparalysé. JUi<a)s&tiéfdooiie<d&jB 
bourcto.est.'eutifoHvecbe. La • scnijbiltté ds 4û iaeeié/i0Mi«iw 
exisi»€a<to rer «i g i3 •t lo -6St^««adtee.-^SeasiMii^>^ la «m- 
queuse nasale conservée. — Paralysie des membres gauches ; 
sensibilité conservée. Selles et urines involotttaîFes. Dégluti- 
tion difficile. Sensibilité gustative «mservée. Quand il avale 
il tousse. * 

Soir. — Ce soir, la respiration se prend. La bouche est tout 
à fait déviée à droite. Strabisme droit externe. Contraction 
des muscles du front, aiTaisscment des ailes du nez. Respira- 
tion slertoreuse, accélérée. A l'auscultation : Râles muqucnx 
dans toute l'étendue ; souffle et râles sous-crépitanls encore 
perceptibles* dans les Cosses sus et sous-épineuses drottos. £)é 
glutîtion de plus en plus difficile. Légère «miTacliire des 
deux bras, peu sensible eu bras gauche, gui qsI presque 
inerte. Sensibilité de l'œil gauche à la lumièce : .ceaiiraciion 
de la pupille. En soulevant le malade pour Fauscult^r, on 
cbûstate qu'une fois équilibrée dans la- position assise, la tête 
se tourne complètement à droite et demeure dans cette posi- 
tion. — Persistance du tremblement général, 

%% janvier,^ Il semhle encore que lintelligeace est co&sep» 
vée. On lui montre deux doigts, en lui demandant comhieu il 

i^ » " ft i in bout d » ^^elqm o ij miiauloO| il moui r o deux doigtS 

de la main droite. -- Soir. — Respiration stertoreuse et ©ré- 
cipitée; râle trachéal. Cyanose complète. Mort à sept heures 
et denaie. 

Sfon e-xamine altentivement la* série, des faits exposés ci- 
dessus, depuis le 18 janvier, on arrive tout d'abord à recon- 
naître que, suivant les plus grandes probabilités, on se trouve 
en face d'une tumeur cérébrale. 

En effet : 1^ l'état diathésique du malade, (syphilis invé- 
térée); SM'invasion des symptômes de paial^'sie et .d/a- 
nesthésie quoique rapide, mais plus lente cependant que 
dans les hémorrhagies puisqu'ils ont mis douze làtures .au 
moins pour s'accentuer^ viennent à l'appui de cette hypotèèse. 
Si maintenant on cherche à préciser le siège deoetle^- 
meur, on peut d'appuyer sur un certain nombre de faits sail- 
lants et constants qui sont : 1^ Aphasie; — jo strabisme ex- 
terne droit; -.30 déviation delà tôte à droite, convulsions 
cloniques (tremblement généralisé);~4<>paralysie complète de 
la face à gauche; — 5^ paralysie des membres gauchss; — 
6° les réflexes des principaux arcs sensilivo*moteurs impli- 
que et oculdûoleur commun (côté gaucke); opUfue et fadU • 
tr^mneau et facial (en parUe sefQlemmt); trijumeau mec 
pneumo^gastelque et ^inal ; ces réflexes subsistent encore. 
— Raisonnons chacun de ces phénomènes. 

10 Aphasie,.-- L'intelligence subsiste : i'idéation se: fait, les 
couches corticales du cerveau sont donc indemnes. D'antre 
part, les réflexes, qui nécessitent l'intégrité des n^^yaux bul- 
baires de StiUing, semblent se faire «avec facilité; Tappareil 
qui présûie au langage articulé es(»>donc.iiUact au6si^tBar'00&- 
,s^Ment^ l'aph&âMireeonnaibpoHraaiaae'aneiléBidii.tie i'appa- 
irailddeirainmiBslon (appareil 'OpISMBlrié, pédosKnâesioM- 
fbraux, protubérance). 



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LE PROGRES MEDICAL 



20 SiraMsm extême droit - Loculo-moteur commun droit 
est donc paralysé. La lésion ratteinl^elle dans son trajet pé- 
jiphériŒue ou dans ses fibres centrales? Le réflexe avec 1 op- 
tique droit n'a pu être consUté : la pupille ne nous a pas 
paru se contracter sensiblement par l'effet de la lumière. Il 
semble donc que le nerf de la troisième paire se trouve at- 
teint dans son noyau ou dans sop trajet périphérique. Cette 
supposition va se trouver confirmée par la suite. 

Ainsi, on voit tout d'abord qu'une lésion capable de dé- 
truire la transmission des couches corUcales (idéation) au 
bulbe (phonaUon) et de paralyser en môme temps l'oculo-mo- 
leur commun dans son noyau ou son trajet périphérique, 
devra être située sur le noyau ou depuis ce noyau, sur le 
trajet du nerf jusqu'à son émergence du pédoncule cérébral 
droit — Il est donc probable qu'eUe envahit le noyau de la 
3* paire, le pédoncule à sa naissance, et une portion plus ou 
moins grande de la protubérance elle-même. 

30 La lésion de la protubérance rend compte en effet de la 
troisième série de phénomènes : déviation de la tète à droite; 
tremblements convulsifs. 

4« et 50 La paralysie faciale gauche, celle des membres gau- 
ches se conçoit aisément par la destruction,au point supposé, 
des fibres centrales du nerf facial gauche et des nerfs rachi- 
diens gauches avant leur décussaUon dans la protubérance 

ou le bulbe. ^^ ^.^^ 

6« On s'explique également la persistance des réflexes entre 
les nerfs crâniens, puisque tous leurs noyaux, sauf peut-être 
celui de l'oculo-moteur commun droit, ne sont pas at- 
teints. 

En résumé, selon les conjectures les plus fondées, la lésion 
est située à la partie supérieure droite de la face antérieure de 
la protubérance, et elle est probablement constituée par une tu- 
meur qui déborde aussi sur le pédoncule cérébral, de façon à 
atteindre l'oculo-moteur commun droit avant son émer- 
gence. {A suivre). 

Trol. obsenratlons de rage hamaine ; réflexions. 

Par I-. C^NBOUIir, interne des Mpttaux de Pans iH. 

Obsekyation ni. - Baf«: début desa^^idmls '>'\i^^^t 
la morture. — Inquiétude t malaise général. -±ff*r^*^- 
vn^T aallutAiULtUm de la vue. — Spasme laryngé, — im- 

La fille Devos Sophie, 31 ans, chififonnière, est admise à 
BeaujJn le 7 juillet 1873, 'cinq heures du ««;- («™« ^^^I 
Malice suDDléé par M. Dxjjardin-Bkaumbtz) sur une réquisi 
ïîn du Commissaire de poUce de Levallois. !« "^^decta de ta 

îSs étJm«du;toujon« esUil. qu'il est mort subitement 
'^ZXS:T^:X.. est souffrante elle est in^iéj^^^^^^^ 

plaint de mal à la gorge, à ^'««to'^aÇ «^ * ^" *?*' f /^U 
Jline boire ou manger, ne peut rester en ptace «t a p«jé 

r^rrïïSîn^trng^e^^^^^^ 

IrSs jours, eue neVutgoûU^r ni reposnisomm^,et^u^^^^^ 
elle tombe de faUgue ; elle ne peut aTaler et PO"'^"^»»^; 
faim • elle a grand soif. La malade se couche, et, tout en se ae^ 
aant,l%esteunecertaineinquiétudeçonym^^^^^^ 
regarde autour d'elle avec méfiance et '«Pèl? I»! «"«? ««^ P?^ 
malade, mais seulement souffrante pour avoir enduré trop de 
privaUÔns. La parole est entrecoupée, par moment la respira 
tion semble suspendue. , 4«^,^ 

Avec une trè s^de animation, lamalade nous raconte que, 

(1) Voir le. n»* » et M du frogrit MOical. 



sans le siège qui l'a beaucoup fait pàtir, elle ne serait pas ma- 
lade aujourd'hui, car ils sont faux les bruits qui courent sur 
elle N'a-t-on pas dit qu'elle avait été mordue par un chien en- 
ragé T Ce ne sont là, ajoule-t-elle, que calomnies I II f«ul,pour 
achever celte phrase, que la malade s'y reprenne en plusieurs 
fois ; la parole est interrompue par un spasme pendant lequei 
la poitrine semble soulevée en inspiration forcée; la boucue 
entrouverte, les commissures labiales Urées en bas et en de- 
hors, donnent à la physionomie un air do terreur et de pro*oû<'f 
angoisse. D. . . n'accuse d'autre souffrance qu'un malaise gêné 
rai avec douleurs entre les deux seins et au cou ou elle porte 
constamment la main. 

La malade est toujours en mouvement sans pouvoir trouver , 
un décubitus convenable; elle se tourne et retourne comme 
pour édiapper aux regards, il semble qu'elle voudrait que 
nous ne vissions pas la maladie dont elle sait la cause, dont 
elle présage toute la gravité. Sauf cette agitation incessante, 
cette inquiétude et une respiration saccadée, rien de parUcu- 

^*L poute,'réguUer, est à 80. La température, à la main parail 
normale; température rectale SQ». - Rien à l'auscultation 
des poumons et du cœur.— Rien à noter du côté des membres 
si ce n'est, à ia partie moyenne de la face antérieure ae 
l'avanUbras droit, une cicatrice brune, circulaire qui a l'air 
assez récente. L'exomen. même rapide, de cette tache semble 
être très- pénible pour la malade. - 

Aucune aneslhésie. ni hyperesthésie delà peau.QuesUonnée 
à maintes reprises. D. . . dit ne souffrir dans aucun des mem- 
bres. Les pupilles sont égales et fort dilatées. D. . . ne crache 
pas, mais, à chaque instant, s'essuie avec la mam les lèvres 
mouillées par de la salive mousseuse. 

La malade prend de la glace et l'avale sans difficulté, elle 
mange du pain avec plaisir. De l'eau présentée dans un verre 
fait grimacer D... qui ne veut même pas essayer de boire, 
la vue du verre détermine un spasme de la gorge, un fnsson- 
nement général en môme temps qu'une véritable suffocation 
en tout semblable à celle qui nous prend quand nous sommes 

*t?pCe"nVla mïade se calme et avale sans difficulté du 
bouillon, puis, après quelques hésitations, boit du vin. V... 
semble tranquillisée pSr ceue «P">— ^»'»''"'■*J '''.';"»'"*î"^« et 
l'agitation recommencent avec respiration dilficile, spasmes 
et douleurs aux régions cervicale et précordiale. Lavement 
avec chloral 6 gram, eau 120 gram. oniides 

Malgré la soif et l'appétit accusés par la malade, les solides 
et les liquides, quels qu'ils soient, sont refusés. »••• ^emme 
autant redouter la difficulté et la douleur de la déf u^»»^ 
qu'elle semble suspecter les aliments qm m sont présentes, 
à plusieurs reprises, elle laisse entendre qu'on veut tenter des 
expériences sur elle et qu'on cherche à la faire moiulr . 

Très-fréquemment, la malade s^ssuie et les iiannes qui 
laissent couler un mucus blanc, aéré, abondant et les lèvres 
qui se couvrent de salive mousseuse. P. 80; 1 .R. 39 .^; 

La nuit se passe avec des alternatives de calme et d agita 
tion; constamment la malade se couvre «*.«« découT'® "^^ 
son lit se plaignant de frissonner ou d'avoir /«.p chaud. W 
bruit, les allées et venues, la lumière, les objets l>n»anl8 sem 
bleniimpressiouner désagréablement D. . .. 1 «g^^»' ,«*-!"?!?: 
quer des spasmes respiratoires en môme temps qu un ms 

sonnement général. . 4„-!„„a «>«» 

Urines abondantes ; les acides nitrique, et Picnquf Pas 



plus que la chaleur, ne donnent d'albumine ; la liqueur ae 
Bareswill donne un léger précipitébrun. SaUvation abondante 
sanssputation. - I^ uuit se passe sans autres me dents. 

Le 8 au matin, môme état avec plus d'anxiété, plus dtfita 
lion : le fait seul de proposer à la malade de boire détermne 
des spasmes qui vont jusqu'à l'apnée. " î^,;«l°f,^ 'i^T- 
veau essayées, aussitôt leur émission, par la Uqueur de Ba 
resvnll donnent un précipité brun. . 

ATmoment de te visite, l'inquiétude et l'agii^Uon devien- 
nent plus intenses. D. . . répond sainement aux questions qm 
lui sont faites; à chaque instant, elle est prise d un spasme 
avec frissonnement pendant lequel la poilime eslsoulevée en 
inspiration forcée. 



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LE PROGRES MEDICAL 



La malade â::e iftrec' obstination' qpielques-uiies <lei» peracor- 
nes^da serviee cfU'eild croit reeonii«itr6 6t prcmoncedeâperoles 
dont on ne peut saisir le' sens ; 11 y a des hallcicinations de la 
TU«. -^ Injection serai^^cutanée de morphine de gt. 05\ 

A onze lieures^ après des alternatives d'excitation et de 
caloie relatif, D« . . est prise d'un spasme avec frisse^n général 
puts, tombe morte sur son oreiller, après 48 heures de séjour 
à Vhôpital, 3 jour» d^inrasion et probablement 40 jours d'incru- 
bation. 

AuTOPSifi, le 9 juillet, 24 heures après la mort, par un t«mpfl très-chaud. 
— Presque plus de rigidité cadavârïque. — Sugillations brunes des 
parties déclives. — Sur les téguments examinés evec soin, on ne trouve 
d'étiré (âottrice que eéle de la partie moyenne de Tavant-bras droit ; la peau 
qui TcfiiviroBoe ne présente rien à noter. Rien à Toeâ nu dans la tneelh, le 
bulbe' ou ïencéjpkde ; il y a peu de congMtioQ. de la pie-mère et des siftus. 

Thorêét. — PowHOtis absolument sains ; congestion pan tafense de la par- 
tie la plus déclive des lobes inférieurs ; pas de noyaux apoplectiques ni de 
suiTusiou sous-pleuréale. Bronches et trachée à peine rosées. Cœur : caillots 
cruorîques et diffluents dans les cavités aurîculo-ventriculaires. 

Sur la moqueuse sublinguale absolument rien. — Estomac : muqueuse du 
grand ciil***le -sac brunâtre. — Utérus, vierge. — OfwiVc gaucho ; corps 
jaune dU>t«lume d'un gros poids. 

Reins : volume normal. Décortication com|^ète et facile, consistance 
feroM. Les cellules des tubuli ont leur volume ordinaire et ne sont pas 
graisseuses; le noyuu apparaît assez nettement avec l'acide acétique. — 
Rien à noter dans les autres viscères. (A ^lUere.) 



THÉRAPEUTIQUE 

De la Trimétliylamine et de son usage thérapeuliqtte 
dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu, 

Par le docteur G. PELTIER, ex-interne des hôpitaux de Paris. (Suite) (l). 

Système nervaLV ci muscidav-e. — Hamdy est le seul 
auteur qui nous donne des renseignements précis touchant 
raction de la triméthylamine sur les systèmes nerveux et 
musculaire. Voici les résultats d'expériences iaites, pour la 
plupart, sur des grenouilles : Par Yaction locale, l'activité 
des nerfs est immédiatement accrue, comme le prouve l'agi- 
tation de la grenouille au moment où Ton insère la pro- 
pylamine dans une plaie ; mais bientôt leji nçrjî^ sont paré- 
siés et perdent totalem ont îo"*» o«oitai>iiite.d'ï^ot u-anura 
iv. licif seiisiiit qui est paralysé, et ensuite le nerf moteur. 
Ainsi, lorsqu'on insère à plusieurs reprises la propylamine 
dans une plaie, l'animal qui avait donné des signes de vives 
douleurs à la première insertion, ne sent pas les suivantes. 
La petite plaie est alors insensible au pincement et à Télec- 
trtfcité. Pareillement, rinstillation de la propylamine dans 
Tœil, détermine un fort resserrement des paupières et de 
vigoureux mouvements défensifs à la première instillation, 
beaucoup moins à la seconde, et pas du tout aux subséquen- 
tes. L actionlocaledela propylamine estlamémesurlesraci- 
nes des nerfs rachidiens que sur les cordons nerveux. Les 
racmes motrices sont atteintes après les sonsitives. 

Voyons maintenant l'action directe de la propylamine 
sur les muscles et le cœur. Les muscles touchés par la pro- 
pylamine, prennent une couleur rouge foncé, el, après de 
légères contractions flbrillaires, perdent totalement leur 
imfi«)ilité en quelques minutes. Si on les examine alors au 
iWîêVoscope, on constate que leur striation est moins appa- 
i*ente, et que leurs fibres sont finement granuleuses. Ce 
résultat ne dépend pas uniquement de l'imbibition de la 
substance musculaire par la propylamine, mais aussi d'un 
commencement d'absorbtion par les vaisseaux du muscle 
touché. On en trouve la preuve dans le fait, que chez une 
grenonaille dont on a arrêté la circulation parla ligature de 
laor.e, les muscles de la cuisse, touchés par l'alcaloïde, 
ne rougissent pas, conservent leur couleur normale, et ne 
• perdent leur irritabilité qu'au bout d'un temps beaucoup 
|>lus long, et à la suite de cinq ou six applications de propy- 
^me.Quant au cœurjl perd aussi son irritabilité en quel- 
ques minutes, par iesapi-lications de propylamine à sa sur- 
face, et un peu plus lentement par imbibition de voisinage. 

Les effets généravr sont très-margués sur le système 

(l) Voir les n^» 20, 21 01*22 du Progrès M'^Hmf. 



nervett* eërëbWHSçftwfl et l'âpparwiil kwoniotettr tf'bffe'part, 
etidfanttfeip«r^ sÉr'Jtefl^ènie ga««r{ioMatt*eL Les effets Jm 
plti& apfpavent» sont ceux fid se passait du cdté doimoirre- 
Bsent.OA peut le» di;vi$ftr en deux pôriodas» : l'uiie de soh 
rexcitabilité motrice, caraiîtériaéa par des paljn&aftûBS 
musculaires et des secousses coavulsives,, bientôt suâvies 
de véritables convulsions tétaniques,, accompagnées de Ti»- 
régularrté, puis de la suspension de la respû*ation et dn 
ralentissement de la circulation ; l'autre période, constituée 
parla résolutibn^ musculaire, pouvant aller jusqu'à 1^ pa- 
ralysie complète, avec insensibilité ef coïlapsus delà circa- 
lârtion centrale et périph^iqne. On p«eut y ajouter un© prf'- 
riode de retour dans les cas non mortels. 

A quellecause son t dues ces «onvulsionâ» dupropylanûsinc^ 
Evidemuikent,, à la surexcLtabilitë de la moelle épinââaw, 
ainsi que le démontrent les deux expériences suivantes : 

Si on préserve de l'intoxication une patte de grenouille, 
en liant l'artère iliaque ou la totalité du membre moins ses 
nerfs, avant d'empoisonner l'animal, on note que les ccn- 
vulsions se produisent dans la patte préservée comme dans 
celle qui ne l'est pas. Or, comme les muscles de la patte 
préservée n'ont pas reçu de propylamine qui puisse les 
contracturer, les eonvulsions viennent évidemment de 
l'excitabilité accrue de la moelle, trattsmise à la patte pré- 
servée, par ses nerfs. Si, en effet, on ooupe les nerfs d'une 
patte avant d'empoisonner l'animaU les convulsions n*oAt 
pas lieu dans cette patte qui ne reçoit plus que les ex.cita- 
tions de la moelle. Si on coupe les nerfs de la patte pendant 
l'empoisonnement, les convulsions CLSsent immédiatement 
dans cette patte. 

Quant au système nerveux ganjçlîonnaîre, il subit d'abord 
une excitation qui a pour résultat de rétrécir le calibre (îes 
vaisseaux capillaires, ainsi que notvs l'avons déjà vu à pro- 
pos de la- tension artérielle. Puis, à une période ph:s avancée 
du propylamisme et surtout avec les fortes doses, il est pa*- 
résié, et alors les vaisseaux se relâchent, et la circulatiOT 
reste très-amoindrie. 

Les faibles doses de propylamine, administrées à 
l'homme, sont incapables de produire les phénomènes de 
cwT-o^oîtcLbiiite motrice, qui donnent lieu, chez lesanixaaux, 
aux palpitations musculaires, aux spasmes et aux convul- 
sions. Cependant, chez une malade, la dose de 2 grammes 
a provoqué des tremblements : de la dyspnée et du spa^ne 
des muscles temporaux. 

Appendice,—- Les effets que nous venons de signaler ont 
été obtenus avec ia propylamine commerciale ; or, il ré- 
sulte d'une note de M. Hamdy, que la propylamine chimi- 
quement pure ne donnerait pas lieu à la surexcitabîlité 
nerveuse et à la période convulsiVe. On devrait donc ad- 
mettre que ce n'est pas la triméthylamine qui est le facteur 
oonvfllsivant dans les propylamines commerciales, qu'au 
contraire elle possède des propriétés sédatives très-accen- 
tuées. 

ThéoHe du mode d'action de la triméthylamvie. — 
Maintenant que nous connaissons à peu près les faits ob- 
servés, cherchons-en l'explication, la raison, la nature. 
Comment agit la triméthylamine? Son action multiple sur 
les sj^stèmes nerveux et musculaire, sur la circulation, pa- 
raissent proaver que la triméthylamine agit par sa péné- 
tration dans le sang. 

Si, tout d'abord, elle produit des spasmes, des conval- 
sions, de la contraction des vaisseaux capillaires et le rat- 
ion tissement du cœur, c'est qu'elle surexcite les centres 
bulbo-spinal et ganglionnaire. Mais, par quel éléraeat ces 
effets sont-ils produits? Est-ce parla triméthylamine elle- 
niôme ou par un autre élément mal déterminé, l'ammo- 
niaque peut-être? — C'est <5ette derwière hypothèse que 
nous serions tenté d'admettre après les expériences que 
M. Hamdy a faites avec de la triméthylamine chimique- 
ment pure et qui, comme nous l'avons vu, n'a donné Keu 
a aucun phénomène convulsif. 

A doxe toxique, la trim<«:hylaroine produit l'immobifité, 
4e Gollapswe,^ eefait ^*t dû év idemment à la perte d*exci- 
tahilité du centre bulho-spinal. C'est ropimondeM.Hamdy 



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LE PROGRES MEMCàL 



29X 



^i ajoute : c L'activité des centres nerveux ganglionaatres 
survit ausâi à celle du centre cérébro-spinal, puisque le 
c(Bur continue à hattre très-ralenti, il est vrai, etassez llaible 
Qour ne plus irriguer complètement les vaisseaux capillaires 
qui, malgré l^ur relâchement à cette époque, restent peu 
colorés.. — C'est à. un degré plus avancé de Tintoxication 
que les ganglions- nerveux perdent leur activité, et seule- 
ment après le3 muscles.. En général, les nerfs moteurs ra- 
chidiens sont paralysés avant Tarrét du cœur,.e'; les mus- 
cles ne le sont totalement qu'après, f 

Si donc on retire de la triméthylamine, l'élément con- 
vulsivant, que reste-t-il? Un médicament à propriétés sé- 
datives très-évidentes, un médicament ?ier'vo-car(ilaque, 
dont la place nous semble devoir être inscrite entre la di- 
gitale et le sulfate de quinine. 

Des différences sensibles séparent cependant l'action de 
la triméthylamine de celle de la digitale de celle du sulfate 
de quinine. Tous trois ralentissent les battements de cœur, 
mais en agissant d'une manière différente. La digitale 
excite les pneumogastriques et par suite l'action refrénante 
de ses nerfs sur le cœur; le sulfate de quinine, au con- 
traire, n'a aucune action sur les pneumo-gastriques. Mais, 
selon M. G. Sée, il paralyse les ganglions auto-moteurs; 
quant à la triméthylamine, elle parait agir surtout en para- 
lysant le centre où siège le principe auxiliaire des mouve- 
ments du cœur. — La digitale augmente la pression arté- 
rielle, et ce fait ne paraît pouvoir s'expliquer que par 
l'excitation de la contractilité capillaire sous l'influence 
des vaso-moteurs; quant au sulfate de quinine, il est 
comme la triméthylamine, dépressible de la Icirculation, et 
parait agir surtout par la paralysie des centres nerveux 
ganglionnaires. 

Si maintenant nous cherchons l'explication de la dimi- 
nution de la température et de la diminution de l'urée, nous 
dirons que ces faits nous paraissent devoir trouver leur 
explication dans le ralentissement de la circulation qui 
amène une diminution des combustions incessantes qui se 
font dans l'organisme. Car, en effet, qu'est-ce que l'urée, 
sinon le produit ultime de la combustion animale? Si donr. 
cette combustiuii OinrintM;?, n est-ii pas naturel qu'il y ait 
diminution dans le produit même de cette combustion i 

{A suivre), 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 

Institutions médicales : désidérato. 

Lorsque nous jetons un coup d'œll sur l'évolution des 
institutions médicales des autres peuples, et que nous 
voyons chez nous l'Etat, qui coasidère ses administrés 
eomme des mineurs incapables, ne rien faire pour perfec- 
tionner l'enseignement médical, nous nous sentons profon- 
dément humiliés. Les faits valant beaucoup mieux, à notre 
avis, que de longues phrases, bous allons citer qikek|u«s 
faits. 

Ainsi, tandis que ^Amérique, l'Angleterre, etc., possè- 
dent plu«4ieurs recueils importants consacrés à Vart den- 
taire; tandis que les Etats-Unis, par exemple, ont depuis 
longtemps un véritable enseignement spéetail, tandis qu'ii 
existe à Londres une Société odontologlqice; enfin, tandisque 
TEspagne essaie d'entrer dans cette voie (Voy. p. 303), en 
France, nous n'avons qu'un seul journal, œuvre person- 
nelle. La Faculté de médecine, jusqa'ici, a dédaigné de 
a^occuper, vaéme incidemment, de cette branche de la cbi - 
nipgie, et, dans les hôpitaux, nous le disons avec regret, 
c'est aux garçons de consultation qu'on abandonne Texamen 
de la mâchoire des malades, et l'extraction des dents. L'en- 
seignement libre n'a riesà fait pour combler cette lacune. 

Ainsi encore, tandis que dan» la plupart des pays fonc- 



tionnent et prospèrent des sociétés ayant pour but les étuù^^ 
histologiques , en France nûus avons laissé mourir i 
Société de microscopie a^rës quelques mois d?ttne exiiïtev' 
pénible. 

Enfin, malgré l'intérêt des applixîations de Télectricite 
au traitement des m'^.ladies, nous n'avons aucune réunion, 
sciertiflque qui s'occupe particulièrement de Vélectrothé^ 
rapic. Et si, à la Faculté, M. Gavarret enseigne magistra- 
loraent l'électricité au point de vue de la physique, personne 
n'expose sérieusement ses applications à la médecine et à 
la chirurgie. Ce que nous négligeons, d'autres le font: A 
New-York, entre autres, il y a une Société d\Hectrothé- 
rapw, dont le New York médical Record nous apprend les 
noms des directeurs pour Tannée courante (Voy. p. 303).. 

On voit donc combien nous avons à faire si nous voulons, 
non point devancer les autres nations, mais seulement les 
égaler. Et certes, ce n'est pas en donnant des congés non 
motivés (Voy. p. 303) aux étudiants en médecine et en dé- 
daignant l'enseignement de certaines branches des sciences 
médicales que nous parviendrons à nous mettre de pair 
avec ceux qui, pendant nos virt^raiis de soumission absolue 
à la direction administrative, ont marché en avant; mais 
c'est plutôt en nous persuadant bien de cette vérité que 
l'initiative individuelle est seule véritablement féconde et 
qu'elle doit se substituer à l'intervention déprimante et 
routinière de l'Etat. 



Le cboléra; discussion â l'Académie de médecine. 

Depuis le l*''' novembre le nombre des cas de choléra a 
considérablement diminué. Le total des décès jusqu'au 
22 novembre est seulement de 17. — T/» discus.sion sur le 
choléra continue à l'Académie de médecine : il ne s'est 
produit, jusqu'ici, aucun fait important. La dernière séance 
a été occupée par la première partie d'un compendieux 
discours de M. Barth, dont nos lecteurs trouveront plus 
loin l'analyse : ce n'est, du reste, qu'un simple résumé des 
connaissances exposées tout au long dans les livres que 
nous possédons depuis longtemps sur le choléra. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séatice du 22 novembre, — Prjêsidbnce de M. Laboulbénje*. 

M. Hayem. Je voudrais appeler rattention de la société sur 
une forme spéciale d'engorgement chronique du foie fort diffé* 
rente de Thépalite interstitielle ou cirrhose. Dans la cirrhose, 
en effet, on conslate dès le début une hypertrophie de l'or- 
gane, mais bientôt la rétraction s'opère et le foie diminue de 
volume. Autres sont les deux cas que je viens d'étudier, 
l'hypertrophie a été persistante bien que la mort ne soit arri- 
vée qu'après plusieurs années et amenée par une cachexie 
profonde. 

Je laisse de côté l'observation classique, me réservant de la 
publier ailleurs ; je ne m*oceuperai que de Texaraen anato- 
mique qui, dans les deux cas, nous a révélé un état analogue. 
Aussi les confondrai-je dans une même description. 

L'hypertrophie était considérable, mais au lieu d'être gra- 
nulée ou globulée, la surface était lisse; le tissu criait sous le 
scalpel ; du reste, d'une apparence scléreuse, il rappelait le fi- 
brome par sa consistance et sa coloration demi -transparente 
Au microscope on peut constater l'existence d'une trame con- 
jonctive très- épaisse qui, et ceci est un point important, dif- 
fère des travées systématiques de la cirrhose ordinaire. Dans 



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LE PROGRES MÉDICAL 



mon cas c'est d'une infiltration diffuse, d'une prolifération qui 
ne se contente pas de circonscrire des lobules hépatiques^ 
mais qui pénètre ces lobules eux-mêmes et s'insinue entre 
les cellules. Dans l'épaisseur môme de ce tissu conjonctif 
nouveau existent un très*grand nombre de noyaux, ou môme 
de cellules embryonnaires caractérisées par un très-gros 
noyau entouré d'une faible couche de protoplasme. Si Ton 
passe à plusieurs reprises le pinceau sur la préparation, on 
enlève les noyaux et on trouve un tissu réticulé, analogue 
au tissu adénoïde de His. Il existe surtout entre les lobules, 
mais aussi dans l'épaisseur des lobules ; entre les cellules hé- 
paliciues les fibres conjonctives sont plus tassées et forment 
des plaques d'aspect strié, semblables aux feuillets élastiques 
des artères ; en certains points on constate non des plaques 
mais un réseau de fibrilles. Les vaisseaux sont congestionnés, 
les capillaires intra-lobulaires très-développés ; la veine cen- 
trale est moins apparente. 

Eh bien ! malgré ces altérations nombreuses, malgré cette 
prolifération diffuse, les cellules hépaliques ne sont pas alté- 
rées ou ne le sont que peu, à peine remarque-t-on une légère 
atrophie dans les points où elles souL enveloppées par la 
trame déformation nouvelle, partout ailleurs elles sont saines. 
Il est donc facile d'établir une séparation très-nette entre 
cette forme et la cirrhose commune. En effet, 1 hypertrophie, 
dans les cas qui nous occupent, est persistante; la proliféra- 
liOD conjouclive^ au liou d'élre systématique ei circonscrite aux 
tractus extra-lobulaires, est diffuse et pénètre le lobule lui- 
même; enfin, les cellules soat dans un état de conservation 
remarquable. 

Je ne crois pas qu'il soit très-rare de rencontrer des faits 
analogues: cepenianL la littérature médicale en est fort pau- 
vre. Je n'ai pu trouver en France qu'un cas observé par 
M. P. Ollivier. En Allemagne, Klebs en relate un certain nom- 
bre, mais la description qu'il a donnée est des plus suc- 
cinctes. 

M. Paul Bert. Je puis donner à la société quelques rensei- 
gnements sur le monstre double que, depuis bientôt 15 jours, 
on exhibe à Paris. Les détails que je vais fournir, je les ai 
obtenus, soit par un examen personnel maiheureuseiut^ut 
fort incomplet, soit surtout par la lecture des arlieles anglais 
dont l'un est assez circonstancié : il est dû à un chirurgien 
qui put faire un examen intime appelé qu'il était pour soigner 
un abcès de l'aine. Il a fallu celte circonstance, car il s'agit 
ici de personnes ayant reçu une éducation fort soignée, et qui 
se refuseraient à une investigation scientifique un peu appro- 
fondie. 

Il s'agit, vous le savez, d'un monstre double du sexe féminin, 
âgé de 22 ans, né dans la Caroline du Nord d'une négresse 
et d'un blanc. L'accouchement ne présenta rien de spécial, il 
fut assez rapide et terminé sans encombre. Le produit était 
constitué par deux filles libres aux deux extrémités, mais 
soudées au-dessous de la région lombaire par tout ou partie 
du sacrum. J'ai pu constater que chacun des corps est com- 
plet, qu'il y a 4 membres ihoraciques, î membres pelviens, 4 
ischions, mais le rectum est commun et m«^me dans une 
certaine hauteur, car le doigt introduit dans l'anus ne saurait 
atteindre le point de bifurcation. Maintenant s'il faut en croire 
les renseignements donnés par le chirurgien qui soigna Tune 
d'elles, à l'âge de quatre ans, il y aurait deux utérus ouverts 
dans le môme vagin et terminé par une large vulve, deux ves* 
sies, deux méats, et môme deux hymens Ce monstre appar- 
tient donc au genre ischiopage créé et décrit par Isidore- 
Geoffroy Saint-Hilaire. ' 

Ce cas, vous le voyez, ressemble beaucoup à celui qui fut 
observé à la fin du X VIP siècle, désigné sous le nom d'Hélène 
et Judith, et qui se trouve relaté dans de nombreux recueils. 
Mais ces deux sœurs étaient complètement adossées, tandis 
que celles^i ont pu, par leurs efforts incessants, opérer une 
certaine rotation et forment un angle de 90 degrés environ. Les 
deux moitiés qui se correspondent sont un peu moias déve- 
loppées et les deux côtés internes de la face légèrement atro- 
phiés. 

Si j'entretiens la société de ce fait, c'est qu'on peut observer 
quelques phénomènes physiologiques des plus intéressants. 



Bt d'abord ce qu'il faut bien constater c'est l'indépendasoB 
absolue des deux êtres, et malgré leur prétention à ne consti- 
tuer qu'un seul el même individu, malgré leur affection à n'a- 
voir qu'un nom pour elles deux, il y a bien là deux corps et 
deux intelligences distinctes. L'une peut causer et l'autre 
lire, une tête parler allemand laisser l'autre s'exprimer en 
anglais. Cependant il leur arrive souvent d'avoir les mêmes' 
rôves, surtout lorsqulls sont pénibles ou effrayants. J'ajouterai 
en outre qu'elles s'entendent fort bien et font entr'elles très- 
bon ménage. 

Mais ce qu'il y a de vraiment remarquable, c'est une certaine 
communauté de sensibilité. Lorsque Ton touche l'un des 
quatre pieds la sensation est perçue par les deux tètes. Evi- 
demment la perception est plus nette dans la tête correspon- 
dante au pied touché, mais l'autre tête est aussi certainement 
avertie. La chose est incontestable et je puis affirmer Texac- 
titude du fait pour m'en être assuré à plusieurs reprises. Le 
môme phénomène s'observerait pour les sensations de dou- 
leurs, mais celles-ci, il faut le dire, n'arriveraient que très- 
affâiblies dans la tête opposée au membre sur lequel on ex- 
périmente. 

L'indépendance des deux êtres reparait au point de vue ù^^ 
mouvements et la tête de droite, par exemple, n'a aucun 
pouvoir sur les membres inférieurs de gauche. Dans ce cas, 
chaque tête dirige et fait mouvoir son propre corps. 

La circulation n'est pas uniforme-, le cœur donne souvent 
3 ou 4 pulsations de plus ou de moins à la minute ; mais chose 
curieuse, ces différences disparaissent dans les membres in- 
férieurs, et quel que soit l'écart qui existe entre les deux pouls 
radiaux, les pédieuses battent à l'unisson. Le synchronisme 
est parfait. 

Elles n'ont eu . en fait de maladies, qu'une fièvre intermitr- 
tente qui les atteignit toutes les deux. Elles ont été vaccinées 
el les pustules ont apparu sur les deux bras. Si l'une a la 
migraine, l'autre ne tarde pas à en être affectée. Enfin, dans 
leur jeunesse, lorsque Tune prenait le sein, la faim de l'autre 
paraissait s'apaiser, mais maintenant il n'en est plus ^iusi. 
On n'a jamais expérimenté, du reste, pour savoir si encore 
eo ph^SnomÀnA pourrait s'obscrver dans de certaines limites. 
Leur menstruation s'est bien établie ; elle est très-régulière. 
Tels sont les détails que j'ai pu recueillir. Il en est un des 
plus intéressants pour le physiologiste et qui demanderait à 
être étudié avec le plus grand soin, c'est cette solidarité dans 
les sensations unies à cette indépendance absolue dans les 
mouvements. Quant à un examen direct du bassin et de ses 
orifices, on ne peut guère l'espérer, car il est stipulé dans le 
contrat qui les lie à leur cornac qu'elles auront le droit de se 
refuser à toute investigation môme scientifique. 

M. Rabuteau fait une communication sur le mécanisme de 
l'intoxication par le mercure. 

M. Uamy établit que l'ossification de l'os malaire se f^it non 
par un point ou deux points comme on le lit encore dans des 
traités d'anatomie, mais par trois. 

M. Regnard a constaté que la sécrétion de Turée diminuait 
considérablement pendant les accès fébriles survenus dans le 
cours d'un ictère chronique c&lculeux. Les urines recueillies 
dans 31 accès ont été analysées et toutes ont donné un résul- 
tat analogue. Il a par contre observé, suivant une remarque 
déjà faite par Frerichs, qu'il existait une quantité plus consi- 
dérable de leucine et de tyrosine. 

Pendant la séance, la société a procédé à l'élection d'un 
membre. Sur 30 votants M. Malassez a obtenu 29 voix, M. Ja- 
val i. p. R. 

ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du %o novembre. — Présidence de M. Dbpaul. 

M. le président annonce que dans la prochaine séance 
M. Devergie donnera lecture de son rapport sur les ouvrages 
présentés pour les prix de tingt mille et de cinq mille francs 
institués par le marquis d'Ouches. Cent deux mémoires ont 
été présentés. 

L'ordre du jour appelle la suite de la liscussion sur le cho- 
léra et les diarrhées épidémiques. 



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LE PROGRES MEDICAL 



299 



M. Bahth. Le choléra se présente sous deux formes principiiles, la cho» 
lérine et lé choléra. Tout le monde admM que la première Ptade de la ma- 
ladie est une diarrhée sans douleur, les autres symptdmes sont les vemiese- 
mepts, les crampeSi la cyanose, le refroidissement, les altérations du pouls, 
la diminution et môme la suppression complète des urines. En général, 
aussi on admet que pour que le choléra guérisse, il faut une période de 
réaction qui peut Ôtre bénigne ou amener les complications inflammatoires. 
Mais les opinions diffèrent beaucoup sur la nature, la genèse et le dévelop- 
pement du fléau. A propos de la nature, les uns en font une névrose gan- 
glionnaire, un typhus spécial, une maladie du foie; les autres, un empoi- 
sonnement spécial, une fièvre iiit4>rmittente, etc., etc. Evidemment, il ny 
a pas dldentité à admettre avec tes affections et si l'on veut mettre le cho- 
léra dans un cadre nosologique, c'est à côté de la peste et de la fièvre 
jaune qu'il faut le placer. Il y a une grande analogie entre le choléra morbus 
et le choléra sporadique, mais là non plus IHdentité n'existe pas. le doute 
n^estpas possible. 

A propos de la Grenèse, on a dit que l'eau avait une grande influence, 
parce que dans toutes les épidémies les populations maritimes avaient été les 
premières atteintes, mais n'en a-t-il pas ^té de même pour toutes les mala- 
dies importées ? Le choléra devrait toujours sévir ea Hollande, où le ni- 
Teau du sol est au-dessous de celui de la mer. 

La température a-t-elle une influence? Certaines années il a fait de 
grandes chaleurs et on n'a pas constaté lo mal. En revanche, il a sévi par 
des froids rigoureux à Moscou el à Saint-Pétersbourg, et tu mois de décem- 
bre 1866 à Cherbourg. D'autres raisons ont encore été invoquées : Thiimidité 
ou la sécheresse ; la succession d'une année sèche à une année humide et 
vice versa, les inondations, les variations électriques; les altéru tiens de l'air, 
la diminution de la quantité d'ozone. L'observation a réduit à néant toutes 
ces causes. Longtemps on a accordé une grande influence à la constitution 
géologique du sol, mais tous le» terrains calcaires, d'alluvions, jurassi- 
ques, primitifs, etc., etc., ont été une lois ou l'autre atteints par le fléau. 
Des contrées très-salubres ont été frappées, d'autres insalubres ont été 
épargnées. On a invoqué les conditions hygiéniques des nations. A quel 
moment ont-elles été plus mauvaises en France qu'après nos grands désas- 
tres de 1813 et 1814 et récemment encore ? 

Si donc le choléra n'est pas un produit de conditions telluriques, atmos- 
phériques ou hygiéniques, s'il n'est pas une malaaie sui generis née chez 
nous, d'où vient-il ? Des bords du Gange, comme la peste du Dclla, comme 
la fièvre jaune des bords du Mississipi. Le choléra est Jonc une mnladie 
contagieuse, non par le contact, transmissible de près ou de loin par ceux 
qui subissent ses émanations. Il est produit par un miasme né dans l'Inde et 
que jusqu'à présent nos pays n'ont pu produire; miasme subtil, impalpable, 
pénétrant parles voies digestives ou pulmonaires, et qui fait que le sérum 
du sang iranssude à la surface de l'intestin. 

L'Académie se forme on comité secret pour en tendre la lec- 
lura du rapport de M. Gharcol sur les candidatures à la place 
yacante dans la section d'anatomie pathologique. Si nos ren - 
seignements sont exacts. Tordre de présenlatiou serait le sui- 
vant : En l^e ligne, M. Empis; en 2®, M. Laboulbène; en 3% M. 
Parrot; en 4», M. Lancereaux ; en 5% M. Gornil ; en 6^ M. 
Voisin. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 

Séance du S5 juillet. — Présidence de M. Charcot. 

Cancer de l'cstomae chez nn homme de S9 ans. — Lym- 
phangite pulmonaire casécnsie, par M. Tboisibr, interne des 
hôpitaux. 

Le nommé B. Edouard, âgé de 29 ans, serrurier, entre le 
4 juin 1873, dans le service de M. Vulpian, à la Pitié (Saint- 
Raphaël, n« 18). 

Il fait remonter à une année le début de sa maladie. G*est 
à cette époque qu'il commença à éprouver des douleurs gas- 
tralgiques et à vomir ses aliments de temps en temps. Ce 
malade se livre à des excès de boissons depuis cinq ou six 
ans, et il n'a pas cessé depuis qu'il est souffrant. Il a été obligé 
de quitter son travail il y a un mois parce qu'il s'était consi- 
dérablement affaibli ; les vomissements sont devenus quoti- 
diens; ils surviennent, soit immédiatement, soit quelque 
temps après le repas, ils ne contiennent jamais de matières 
noires ; la douleur épigastrique est continuelle, sourde, avec 
des exacerbations fréquentes et s'accompagne quelquefois de 
coliques. L'estomac est très-dllaté ; en palpant le creux épi 
gastrique, on ne trouve ni tumeur ni empâtement profond de 
la région. Outre les vomissements alimentaires, le malade a 
tous les matins des pituites abondantes. La constipation date 
de douze jours. La soif est vive. La présence des aliments 
dans l'estomac augmente les douleurs gastralgiques. L'examen 



de la poitrine ne fait découvrir que quelques craquements 
humides au sommet droit. L'état cachectique est déjà très- 
avancé. 

A partir du !«' juillet; les vomissements contiennent des 
matières noires; le malade vomit tout ce qu'il prend. L'amai- 
grissement devient extrême et la mort survieht le 23 juillet.— 
(On n'a pas examiné les organes thoraciques dans les der- 
nières semaines de la vie). 
Autopsia. — Cavité crânienne. — Rien à noter. 
Cavité abdominale. — L'estomac est considérablement dilaté; 
il est rempli d'un liquide noirâtre; il présente, au niveau de 
la petite courbure, une induration au voisinage de laquelle se 
trouvent sur la face antérieure de l'organe, de petites * nodo- 
sités squirrheusesA Les ganglions contenus dans l'épiploon 
gastro-hépatique et la tète du pancréas sont également in- 
durés et adhèrent à la petite courbure. A l'intérieur, on trouve 
un cancer végétant de la région pylorique de l'estomac et de 
la première portion du duodénum; l'orifice pylorique n'est 
pas très-rétréci ; les parois de Testomac qui ne sont pas en- 
vahies par le cancer sont très-amincies, mais la muqueuse est 
un peu épaissie ; elle est recouverte dans toute son étendue 
d'une couche de mucus gris-noirâtre et elle présente de larges 
yergetures ecchymoliques. 

La capsule surrénale droite est de la grosseur d'un œuf de 
poule, elle est cancéreuse. La gauche est saine. — Les reins 
sont sains. 

Le foie est farci de noyaux cancéreux de différentes dimen- 
sions. — La raie est normale. Les intestins sont rétrécis. Les 
ganglions mésentériques sont un peu tuméfiés. 

J'ai fait l'examen microscopique des lésions de l'estomac et 
du foie ; on y trouve des cellules irrégulières à gros noyaux, 
agglomérées dans des alvéoles formés de tissu conjonctif (car- 
cinome.) Je relèverai, à ce propos, l'âge du malade (29 ans). 
Cavité ihoracique. — Adhérences anciennes des deux som- 
mets. Les vaisseaux lymphatiques pulmonaires sont très- 
dllatés sur presque toute la superficie des deux poumons ; ils 
forment de larges plaques réticulées ou de simples ilôts qui se 
rejoignent par un ou plusieurs lymphatiques. Ces vaisseaux, 
ainsi dilatés, sont contournés et sinueux ; ils présentent un 
aspect moniliforme irrégulier; ils font une légère saillie; 
leur coloration est jaunâtre et ils contiennent une matière 
jaune concrète, constituée par une masse de cellules rondes 
munies d'un noyau et par une quantité considérable de gra- 
nulations graisseuses libres. 

Les lymphatiques profonds présentent la même altération 
dans toute l'épaisseur des poumons ; ^ur les coupes de ces 
organes, on voit çà et là des points jaunâtres, proéminents 
d'où Ton peut faire sortir par la pression de petits cylindres 
de matière crémeuse ; ailleurs on voit les lymphatiques for- 
mer des cordons plus ou moins longs et sillonner la surface de 
section. En quelques points, surtout au voisinage de la péri- 
phérie, ils forment par leur enchevêtrement, des ilôts qui 
présentent l'aspect caséeux dans toute leur étendue; ils sont 
plus ou moins ramollis ; le tissu pulmonaire parait avoir dis- 
paru, à leur niveau. 

Il y a une caverne de la grosseur d'une noix au sommet du 
poumon droit: au voisinage de cette excavation, se trouvent 
de petits amas de granulations grises offrant à rœil nu les ca- 
ractères des tubercules. On en trouve également un ilôt assez 
volumineux au sommet gauche. Autour de ces agglomérations 
se voient des tractus gris ardoisés. Les poumons, en dehors 
de ces lésions, sont congestionnés et œdématiés. 

Les çançlions trachéaux forment une masse de la grosseur 
d'une orange, au-devant de la trachée, entourant les gros 
troncs vasculaires. Ils sont d'une coloration gris rosée ; en les 
comprimant après les avoir incisés, on en fait sortir de lama« 
tière caséeuse semblable à celle qui remplit les lymphatiques. 
Examen histologique. — On a fait durcir plusieurs morceaux 
de poumons en les plaçant successivement dans une solution 
d'acide picrique, puis dans la gomme et enfin dans l'alcool. 
Les tranches minces qui ont servi à la description suivante 
ont été colorées dans une solution ammoniacale de carmin 
additionnée d'acide picrique. 

Les lymphatiques se présentent coupés soit en travers, soit 
plus ou moins obliquement. Leur surface de section est circu- 



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»K) 



I£ PROGRES MSDICAI^ 



liËte ou se montre sous forme de fente à contours anguleux 
Leur paroi est considérablement épaissie ; elle est infiltrée de* 
noyaux de tissu co^jonoUf se colorant vivement en rouge. Le 
eo&teilil se trouve immédiatement en contact avec la paroi et 
foit corps avec elle; il est constitué par une masse qui est 
resiée jaunâtre, granuleuse» et dans laquelle on voit des 
noyaux colorés par le carmin ; on trouve quelques noyaux 
près du centre môme du vaisseau, mais c'est dans la partie 
pétiphérique de cette masse granuleuse qu'ils sont surtout 
apparents. A un grossissement de 420 diamètres, on remarque 
autour de ces noyaux des masses de prctoplasma granuleux, 
et dans les points môme où il n'y a pas de noyaux colorés, on 
distingue assez nettement dans cette matière jaunâtre des 
eorps ayant l'apparence de cellules. La partie tout à fait cen- 
trale ne présente pas cet aspect ; c'est un amas de granula- 
tions graisseuses libres ; dans la plupart des préparations, 
cette partie s'est détachée et il reste à sa place une sorte de 
cavité intérieure; mais il est probable que la circulalion était 
interrompue dans ces vaisseaux. On ne trouve pas de globules 
rouges du sang au milieu de. cette matière caséeuse. 

Lès dimensions transversales des lymphatiques sont très- 
inégales ; les uns ont jusqu'à un millimètre de diamètre; le 
plus grand nombre n'ont qu'un quart de millimètre, et quel, 
ques-uns un diamètre moindre encore. 

Il y a dans une certai ii^» é* e uainy autour des lymphatiques 
ainsi altérés, une prolifération nucléaire très-abondante dans 
le tissu inter-alvéolaire, et les alvéoles pulmonaires du voisi- 
nage sont tapissés à leur face interne de plusieurs couches 
de cellules endothéliales. 

Les portions du poumon qui se présentaient à l'œil nu sous 
forme de masses caséeuses, sont constituées par une agglo- 
mération de vaisseaux lymphatiques dilatés, très-rapprochés 
les uns des autres ; l'intervalle qui les sépare est comblé par 
des noyaux de tissu conjonctif qui masquent ou qui rempla- 
:?nt les alvéoles. En quelques points on trouve des tractus 
fermés de tissu conjonctif au milieu duquel se voient des 
'iiasses pigmeûteires à contours ir réguliers et munies de 
i^rolongements. Les parois des vaisseaux sanguins sont épais- 
sies. 

Je n'ai malheureusement pas conservé les portioaa de pou- 
mons qui paraissaient envahies par des tubercules, de sorte 
4M l'examen microscopique de ce point intéressant u'a pas 
été fait. 

Ces lésions des lymphatiques pulmonaires se trouvent donc 
caractérisées par la prolifération et la régression granulo- 
graisseuse des cellules eudolhéliales et se rapportent à ce qu'on 
pourrait appeler Ih lymphangite caséeuse. 

Ge fait, dont il existe peu d'exemples^ offre bdaucoup d'a- 
nalogies avec celui que M. Chevalet a présenté dernièrement 
è la Société (1873, page 252) et qui a fait également le sujet 
d'une communication de M. Raynaud à la Sociéié médicale des 
MpiUneco. 

M. J. Rbnatjt rappelle que dans le fait en question, l'esto- 
mac était aussi le siège d'une lésion ; il s'agissait d'un lym- 
lAïadénome. 

M. Charcot rapproche de ces faits-ceux que Moxon a décrits 
dons les comptes-rendus» de le société pathologique de Londres ; 
ils soM.au nombre de deux. 

Séance du 31 oc/o^r^.— Pbksidenge de M. Charcot. 
Choléra. Tb^ o ai» — e s vtiflewsev nniltiples, attetose vteré- 
Mde, par lé Dr LiocrriLLB, chefdecUni(iue. 

Les pièces mises sous les yeux de la Société proviennent 
d'une femme de 3S ans, atteinte de choléra sans diarrhée pré- 
monitoire, et morte le 12ejour après son entrée à Ihôpital.dans 
le tOMXS d'une réaction traversée par des accidents ty- 
phoïdes. 

On n'observe* sur Vfâiestin aucune lésion catarrhale, ni cette 
psorentérie qui a été souvent signalée. En revanche il existe 
des thromb&ses dans les veines rénales, des caillots dans la 
veine cave et des oblitérations dans les veines pulmonaires. 
Au niveau de ces dernières se voient de petits foyers apo- 
]î>Tectiques avec indrireftlùns' localisées du pafrenchyrt^e pulmo- 
naire. 



Les caillots examinés au microscope, se montrent consti' 
tués en grande partie par des globules blancs et de la fibrine 
granuleuse. Les autres viscères oflVent les caraetères d'une 
dégénérescence graisseuse diffuse. Le cœur est également 
stéatosé, mais il faut observer que cette femme était récem- 
ment accouchée, ce qui suflit à expliquer ces lésions. 

M. Hallopbau considère les thromboses signalées dans cette 
observation comme le résultat de plusieurs causes e(ficientes. 
Pour lui, il y a simultanément alTaiblissement cardiaque et 
défaut d'impulsion du cœur, qui prédisposeaux coagulations 
sanguiues : d'autre part, il faut tenir compte de la contrao^ 
tion tétanique des petits vaisseaux, qui peut déterminer des 
algidltés locales. On peut en inférer que cette tonicité 
vasculaire exagérée favorise les stases veineuses, l'accumu- 
lation de l'acide carbonique, et la formation des caillots. Quant 
à la stéatosé, c'est une lésion commune à presque toutes les 
maladies infectieuses. 

Hémiplégie anclmnc s atrophie da cdCé droit da eorpv et 
défbrmatlon de la main. Atrophie do rhémlaphère gau* 
rhe, par M. Thorbns, interne des hôpitaux- 
Cette pièce a été recueillie chez une femme âgée, morte dans 
le service de M. Tardieu, à l'Hô tel-Dieu. Elle présentait une 
atrophie de toute la moitié droite du corps : le membre supé* 
rieur droit était de six centimètres plus court que le gauche, 
et complètement paralysé. La main élait fixée dans un état de 
flexion permanente qui avait fini par déformer le poignet, de 
sorte qu'on aurait pu croire à une malformation congénitale. 
La malade faisait remouler le début du mal à son enfance. 

La malade succemba aux suites d'une afiection cardia- 
que. 

On trouva à l'autopsie une atrophie de l'hémisphère cérébral 
gauche, portant peu sur les noyaux centraux (corps opto-strlés) 
mais très-prononcée au niveau des circonvolutions, et particu- 
lièrement de celle de l'insula. L'atrophie se prolongeait sur la 
moitié gauche de la protubérance, puis sur les pyrami.les an- 
térieures du môme côté ; là, on voyait l'entrecroisement, et 
les cordons anléro-latéraux droits de la moelle avaient subi une 
diminution de volume- 

Les muscles des membres alrojihiés n'étaient pas filireux ni 
graisseux, mais la plus grande partie des fibres avait dispa- 
ru par une véritable atrophie. Il n'existait pas non plus de 
lésions osseuses, seulement les os étaient aussi grêles que 
ceux d'un enfant de 8 ans. Malgré la déformation du poignet 
les osselets du carpe n'étaient pas altérés, et les articulations 
avaifentleurs caractères normaux : seule la partie de la join- 
ture qui par le fait de la flexion permanente se trouvait dé- 
border le point de contact des surfaces articulaires, présentait 
un peu de dépolissement. — Les nerfs ont été trouvés 
sains. 

M. Hallopeau signale dans ces cas d'atrophie cérébrale la 
coexistence assez fréquente d'une lésion du noyau gris de la 
pyramide antérieure du bulbe ainsi que des cornes antérieures 
de Taxe rachidien. 

M. Charcot. Le cas de M. Thorens rentre dans une catégo- 
rie de faits bien connus surtout depuis les travaux de M. Co- 
tard. On observe ces atrophies fréquemment à la Salpèlrière. 
Toutefois, on n'est pas encore bien ûxé sur la nature des 
maladies qui occasionnent ces hémiplégies incurables et per- 
sistantes. Les médecins de l'hôpital des Enfants, sous ce rap>- 
port, sont plus à môme que nous d'étudier les premières pé- 
riodes de la maladie. J'ai eu Toccasion d'observer plusieurs 
faits de ce genre chez des enfants, et toujours Thémiplégie 
était survenue après des convulsions : elle paraissait liée à de 
rcncéphalrte. L'attitude de la contracture survient chez eux 
de très-bonne heure; ils deviennent parfois aussi épilepti- 
ques. Tantôt l'intelligence est altérée ; plus souvent elle n'est 
pas abolie, i^on plus que la parole : et cela, lors même que la 
lésion porte, comme dans le cas de M. Thorens, sur l'hémis- 
phère gauche dtr cerveau. M. Gotard a émis Fhy pothèse «rU 
vianle, pour expliquer ces fnits : Il suppose que les deux hm^ 
tiés du cerveau sont susceptibles de se suppléer au point de 
vue de leur fonction, de sorte que le^ ettfants s'habitueiïf à 
se servir dârantage de la portion satne, cotome les strabiques 
de l'œil le molrrs dévié. 



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LE PROGRES MEDICAL 



SOI 



Ji;iiiii 



■ ■nriniM m n,. iii.„.w*i,. 



iMMÉItlE 



- Qiimfl à l'atrophie ^ai rd^ilt^ dé ces &émipMgies, elle est 
due* à ce que la lésion s'est pr oduito à un moment où le s^'^ 
^I^BÉS osseux n*a pas atteint son développement. De ce c^té, 
'Oii> trouve gaok^uefoie des altérations du même genre que 
celles du cerveau, surtout sur la boite crânienne. Enfin, les 
Herfe du côté paralysé sont souvent lésés, et on les a vus 
hypertrophiés, comme, les nerfs des moignons d'amputés. 

REVUE ^OBSTÉTRIQUE, 

m. EeçeMi svr Ira «fpératioaa obstétrtcaleB et fe traitement 
4feshéiuorr]ka|[les, par Robert BARNBS^iraduites sur la secoûde édition 
par le docteur E. Cordes, volume 500 pages. G. Masson, éditeur, \m» 

XUM* Sar U glTCosncle. (Gl^cosurU 4ê$. fhmmu «• lofitatio»\ pw S. 
LouvBT. ThèMdePaïiïiiWa. 

miV. BecheMfte» snr> rwriMt peMwi* la lM««ttM^ par db Si- 
NBTY, [OazetU médicale f 1873.) 

XU. Le livre de H. le docteur Barbes sur !a3 opératioxun obs- 
tétricales comble un desideratum qui existait non-seulemeut en 
ÀBgleterre, mais encore en France, en Allemagne et en Italie. 
Les applications du forceps, la versioo, les hémorrhagies uté- 
rines, leurs ea^ses et leur traitement y sont très-longuement 
étudiés. L'embryotomie, l'opération césarienne, l'accouche- 
ment prématuré artificiel, la rétroversion, la rélroflexion de 
l'utérus, etc., etc., sont aussi le sujet de leçons fort intéres- 
santes. 

• Le travail de Taccoucliement est un problème de dynami- 
que dans lequel entrent trois facteurs : 1*> le fœtus, corps qui 
doit sortir ; 2» le canai composé des os du bassin et des parties 
molles à travers lequel doit passer Tenfaut ; le foetus et le 
canal oonslituejnt la résistaBce, Tobstacle à vaincre; Z^ la foxoe, 
reppésenlée par l'utérus et les muscles volontaires. Pour que 
te travail soit normal il faut que ces facteurs soient entre eux 
dafns un rapport harmonieux, un simple défaut de corrélation 
entre eux pourra arrêter le travail,» 

En ce qui concerne la force, la vis a iergo , ou peut quel- 
quefois éperonnor Tulérus el ses muscles auxiliaires e). les 
faire agir. Bans ce but on peut oiuployer l'expression utérine- 
Quand OQ n'a pas de vis a ter^ on peut y suppléer par Ja i>is 
û fronlê, c'est«à«dire par l'application du levier et du forceps. 

Dans un second ordre de cas, il y a défaut de corrélalion 
ei»tre le oorps à expulser et le canal que ce oorps doit traver- 
ser : la rigidité du col ulérlbn, par exemple, peut s'opposer aux 
progrès de la tète : la patience, l'opium, l'emploi du dilatateur 
hydrostatique imaginé par l'auteur et le bistouri sont des 
moyens qui permettront de triompher de cet obstacle. 

Enfin, le fœtus el le canal peuvent être dans de justes pro- 
portions, mais la position de Tenfaut défavorable : dans ce cas 
la mhin, le levier et le forceps sont les instruments au moyen 
4esquBle on doit rétablir le rapport. 

C'est par Tétude du fopceps que l'autour commence. Il mon- 
tre que le forceps possède trois forces :«t® si Ton saisit simple- 
ment la tête et qn'on tire sur le manche, il est un tracteur qui 
fournit la visa fronte pour suppléer au défaut delà vis a tcrpo; 
^ comme il est composé de deux branches qui ont un point 
d'appni l'une sur l'autre dans Tarticulation, il constitue im 
double ieviei' ; 3« si les branches sont assez longues et assez 
fortes, et bien faites de tout point, le forceps possède une force 
compressivôy capable de réduire certains diamètres de la tète, 
et de faire cesser ia disproportion, si elle n'est pas extrême. » 

Les leçons, au nombre de cinq, sur l'application du forceps 
seront moins utiles qu'on pourrait le croire aux médecins 
franfAis, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, en Angle- 
teire. les femmes aecoudient habituellement étendues sur le 
côté gauche, il en résulte des différences dans le mode d'in- 
troduction des branches de l'instrument. De plus, Barnes 
montre combien le long forceps à double courbure usité en 
France est supérieur au forceps des anglais, forceps court qui 
ne présente pas de courbure sur ses bords, c'est-à-dire, pas 
de eouii)ure pelvienne. Chez nous, Barnes prêcherait donc des 
convertis. 

Les chapitres oui suivent sont consacrés à la version, <c opé- 
ration par laquelle on cherche à substituer à une position dé- 
favorable une position qui ronde l'accouchement plus aisé. Si 



robstétrique devait être réduite à une seule opération, dit 
M. Biaraes, je* voudrais que ce fût à la version. Aucune autre 
ne tire l'accoucheur et la paliente d'autant de (Mfflcultés diffé- 
rentes. Nous pourrions réduire de beaucoup les cas de crôf- 
niotomîe, nous pourrions nous pasjser du fbrceps, mais ni 
l'une ni l'autre ne peuvent* remplacer la version.» On voit 
donc quel cas l'auteur fait de cette opération, ce qu'il cherche 
surtout c'est à appliquer la connaissance du mécanisme de 
l'évolution efl de la version spontanées dans l35 présentations de 
l'épaule et du siège à l'exécution delà version et de révolution 
artificielles. 11 insiste longuement sur l'application de la mé- 
thode bipolaire, méthode dans Uic^uelilô une des dJ9ux mains 
travaille en dehors en appuyant sur l'une des deux e^trécoM^ 
sur Tun des deux pôles par cojaséquent du fœtus et en ledicî- 
geant, tandis que l'autre main travaille au dedans du bassin. Il 
rappelle les paroles de Simpson ; la main placée à l'extérieur 
fixe l'utérus et Tenfant pendant l'introduction de l'autre» oHp 
lient le fœtus pendant qu'on cherche à saisir les pieds» ou bden 
elle les rapproche de la main qdi cherche. Depuis longtex^ps, 
du reste, Paul Dubois (article Version du Dictionnaire en 3j0 
volumes) avait en France donné les mômes conseils. 

M. Barnes recommande de saisir non pas un ou deux pieds 
mais un genou fît de ramener hors de l'utérus dans la cavité 
vaginale. On est maître alors de la situation et il suffit» ppur 
achever l'opération, de pratiquer l'^xtractlou du corps du fœtus 
Ce procédé qui consiste à prendre un geuou est aussi conseillé 
en France par le chirurgien en chef de la Maternité, M. Far- 
nier, et il rend de grands services dans les cas difficiles. 

La version est-elle indiquée dans Us rétrécissements du bassin f 
Cette question si souvent discutée et résolue eu général néga- 
tivement en France, l'est au contrqi^-e affirmativement par 
M. Barnes. « Si le diamètre conjugué du bassin est de 76 i^il- 
limètres au plus on devra pratiquer la version. La version est 
encore le complément obligé de raccouchemont prématuré & 
7 ou 8 mois lorsque le diamètre du bassin mesure de 69 à 76 
millimètres. » 

Il appuie son opinion sur le fait suivant qu'il admet avec 
Baudelocque, Osiander, Hohl et Simpson: la tète passe plus 
facilement quand la base se pvésento la première que qxiand 
c'est le sommet. Le crâne étant comprimé alors transversale- 
ment et de bas en haut, les pariétaux s'aplatissent et ohe- 
vauchent plus facilement. H cite def^us des cas dans lesquels 
après avoir échouéavec le lon^fbrcepsiidauhle courbure ilûtla 
version et vit alors la tète ^ovûv aisément^ « Personne, ajoute-t-il, 
ne contestera que la traction et par suite la compression soient 
infiniment plus grandes quand on peut tirer sur les jambes et 
le tronc que celles qu'on obtient avee le plus puissant des for- 
ceps . » Cette proposition nous xmrait au contraire très-con- 
testable et elle peut môme étonner si l'on se rappelle combien 
M. Barnes, quelques pages plus haut, a insisté sur Impuissance 
du forceps comme agent de compression. L'auteur recom- 
mande enfin fort justement lorsqu'on pratique la version dans 
les rétrécissements du bassin, de diriger le plan postérieur du 
fœtus du côté où le bassin est le plus large, afin que i'ocoiput 
qui est la portion la plus voluminause du crâne puisse sortir 
aisément. 

En ce qui concerne les hémorfhagies, l'auteur recom- 
mande vivement dès que le placenta est sorti, l'iiyection de 
perchlorure de fer au lieu d'applications froides ou de rofia- 
sage. Lorsque l'hémorrhagie a été très considérable il conseille 
la transfusion du sang dont il expose le mpnuel opératoira 
Du reste depuis la dernière édition du livre de M, Barnes cpttp 
question de la tranfusion traitée en France par M. de Bélina a 
été remise à l'étude dans les sociétés obstétricales de la Grau4P 
Bretagne. 

La meilleure appréciation qui puisse être donnée de l'oiL- 
vrage du docteur Barnes est celle qui a été si bien formule^ 
par le professeur Pajot dans la préface de l'édition française \ 
m Ce livre n'est pas à proprement parler un traité dogmatique 
des opérations en accouchements , c'est une série de laçons 
originales, comprenant à la fois l'examen pratique des accidents 
graves de la parturition, les indications raisonnées et des 
recherches judicieuses sur la méthode opératoire, le procéd 
à choisir, l'instrument à préférer et les manœuvres, de d^ta^ 

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302 



LE PROGRÈS MÉDICA.L 



destinées' à assurer le succès. La clarté du style est parfaite. 
L'ordre, sans être tout-à-fait rigoureux, est ce q[u*il peut être 
en général dans une série de leçons cliniques. A chaque ins- 
tant se révèle par quelque remarque un esprit distingué, mûri, 
ayant beaucoup vu et beaucoup médité. Certains jugements, 
sans doute, pourront être discutés, quelques opérations con- 
testées, mais ces leçons n'en resteront pas moins intéressantes 
utiles, instructives. Cette traduction aura surtout le grand 
avantage de faire connaître en France la pratique obstétricale 
actuelle des chirurgiens anglais, f Ajoutons enfin que M. Cor- 
des s'st acquitté de sa tftche à son honneur, sa traduction est 
claire et facile à lire. 

Xtn.Oepuis que,en lS56,M.Blot a signalé la présence du sucre 
dans les urines des femmes enceintes, récemment accouchées 
ou nourrices, un certain nombre de travaux ont été publiés 
dans le bat d'infirmer ou de confirmer ses recherches par Le- 
conte, Schunk, Bieden, Eirschten, Brûcke, Swanoff, Lecoq et 
Chailley. 

Récemment, M. Louvet, dans sa thèse inaugurale, et M. de 
Sinety^ dans un mémoire lu devant la Société de Biologie, ont 
repris l'étude de ce sujet. Nous nous contenterons, la question 
n'étant pas encore complètement résolue, de relater les résul- 
tats obtenus par chacun da4>Q» < i e ujL ubso rvateurs en les com- 
parant à ceux rapportés par M. Blot. 

Tandis que chez les femmes enceintes^ M. Blot a trouvé la 
glycosurie dans la moitié des cas, M. Louvet, qui a examiné 
les urines de ces femmes grosses, n'a jamais constaté la pré- 
sence du sucre si ce n'est deux fols dans les derniers 
jours. 

Chez les femmes en couche la glycosurie existerait dans la 
totalité des cas, suivant M. Blot ; les résultats de M. Louvet 
se rapprochent de cette indication : pendant les neuf jours qui 
suivent l'accouchement, il a constaté la présence du sucre 
dans l'urine 72 fois sur 96. Bnfin, chez les novrrices, M. Lou- 
vet a trouvé la glycosurie 24 fois sur 50 ; pour M. Blot, au 
contraire, la glycosurie serait dans ces cas la règle absolue. 

XIV. D'après M. de Sinety, ces résultats contradictoires peu- 
vent être expliqués : Pas plus que M. Louvet, il n'a trouvé du 
sucre dans les urines des femmes grosses. Mais, de ses obser- 
vations et de ses expériences, il conclut que la glycosurie peut 
être produite à volonté chez les nourrices. Il suflit pour cela 
de supprimer brusquement l'allaitement. Dans tous les cas où 
pour une cause quelconque, la sécrétion de la glande mam- 
maire était entravée, il a vu apparaître le sucre dans l'urine. 
Quant au contraire, la production et la dépense du lait s'é- 
quilibrent, le sucre disparait de l'urine et tout rentre dans 
l'état normal. On comprend dès lors pourquoi le phénomène 
de la glycosurie peut varier d'un moment à l'autre chez les 
nourrices. 

Un fait qui semble corroborer cette opinion, c'est que les 
auteurs s'accordent pour constater la présence du sucre dans 
l'urine le 2« et 3® jour après Taccouchement, du moment où, 
la sécrétion étant très-abondante, l'enfant ne consomme en- 
core que peu de lait. P. Budin, 



■^i^W%9\f>/v^ 



BIBLIOGRAPHIE 

Tmité d*aiiatoiiile dearripCive, par J. Cruvbilhikr, 5« 
édition, revue, corrigée et augmentée avec la collaboration de 
MM. MarcSiE et Cruveilhier fils. Tome II. première par. 
lie. Splancknologie, grand in-S* de 536 pages, avec 369 fi- 
gures, 9 fr. 

Nous n'avons pas à faire l'éloge de ce livre devenu classique 
depuis longtemps. Nous nous bornerons donc à indiquer à 
nos lecteurs les matières contenues dans le volume qui vient 
de paraître. Le premier chapitre est consacré à des considéra- 
tions générales: définition, déUmitation de lasplanchnologie; 
connexions des viscères; muqueuses; villosités, papilles, 
glandes. Le deuxième traite de Vappareil de la digestion^ le 
troisième de ra;?par«iZ de la respiration. Enfin dans le cha- 
pitre V, on trouve exposé tout ce qui est relatif à l'appareil 
géniUhurinaire. Dans ce chapitre les auteurs ont fait rentrer 
l'élude des mamelles. 



Cette nouvelle édition est faite avec beaucoup de soin elles 
369 figures, noires ou coloriées, intercalées dans le texte con- 
tribuent à faciliter l'étude de l'anatomie. Il est à désirer vi- 
vement qu'un trop long espace ne s'écoule pas avant Tappari- 
tion de la seconde partie du volume en voie de piâ>lica- 
tion. 



Chronique des hôpitaux. 

Hâpitûl de la Charité. — M. GostniN. — Cliniqaes et opérations Iw 
mardis, Jeudis, samedis, k 8 heures. — Salle Sainte- Vierge (H). — 9, 
sarcome périoste du maxillaire inférieur ; — - 28, luxation des péroniers laté- 
raux du coté droit & la suite d'une entorse; — 40^ rupture non consolidée du 
tendon du triceps crural et de la synoviale gauche chez un ataxi<{ue. — 
Sainte-Catherine (F) — 4, masse pseudo-phlegmoneuse périutérine ; — 6^ 
Bxostose syphilitique à la région temporale ; — 11, fibromes multiples de 
l'utérus ; — 12, tumeur oTsrienne de nature carcinomateuse. 

M. Tréi^t. Sainte-Kose ^H), — StpJean (F). — CSiniques et opéra- 
tion les mercredis à 10 heures. 

M. BouiLLiLUD suppléé par M. Brouardbl. StJean de Dieu (H), Sainte- 
Madeleine (F). Visite à 8 h. 112. — Cliniques les mardis, jeudis, sa- 
medis. 

M. G. S«B. — St-Charies (H), Sainte-Anne (F). — Visite à 8 heures. 

— Cliniques les lundis, mercredis, vendredis. 

M. Bbrnutz. Visite à 8 h. 112. — Qinique sur les maladies des femmes 
les mercredis à 9 heures. ~ St-Ferdinand (H). ^ St-JoBeph(F) : 2, fièvre 
typhoïde anormalo (14^ jour] ; — 1, 3, hystéries, formes trto-intére»- 
santes. 

M. Bourdon. Visite à 8 h. 112. — St- Louis (H) : 1, néphrite albnmi- 
neuse aigufi ; — 14, ataxie locomotrice;— 15, goutte. — StrBasile (F) : 9, 
fièvre typhoïde persbtante (3b* jour),* — 18, hystérie avec hémiplégie 
droite incomplète. 

Hôpital Btaujon. Service de M. Lbfort. — Hommes : 1, désarticola- 
tion du premier métatarsien ; — 3, fracture sus-malléolaire et luxation du 
pied; — 6, ahcès de la Tosse ischio-rectale ; — 10, arrachement de la peau 
de la paume de la maiu ; — 12, névrome du nerf dorsal de la verge ; — 
13^ pseudarthrose de Tavant-bras, suture des deux os ; — 15, double fracture 
de cuisse avec plaie, fracture du col. — Femmes: 1» ophthalmie catarrhale 
grave; — 4, adéno-sarcome du sein; — 14, fracture spontanée des deux 
fémurs ; — 17, pénostite ai^uè des deux fémurs ; — 18, grenouillette. 

Service de M. Hioal. SalU Beaujoa: Sbis^ oomage; polype du larynx ; 

— 2. pneumonie caséeuse; — 5. hémiparaplégie syphilitique; 12, paralysie 
générale. ^- SalU Sa^nte-ffélèM : Ophthaimies purulentes des nouveau- 
nés ; 8, cystite coasécutive à une pelvi-péritonite. ^- Salle Satmiê-Mom^mê : 
4. pelvi-péritonite ouverte dans le vagin ; — 10, zona du tronc et de la 
Jambe. 

Hôpital Lariboûière, — Service du docteur TiLLiiUx : Bxamen des ma- 
lades par les élèves. — Opérations le mercredi. — Saint-Lonis (hommes) : 
N^ 21, sacro-coxalgie ; — n^ 23, fracture du bassin. — Saintp-Augustin 
^hommes) x N° 1, luxation de l'extrémité externe de la clavicule; — n** 9, 
luxadon ancienne de la rotule (en dehors), kyste du creux poplité ; — 
n^ 25, kyste séreux du creux sous-claviculaire, ponction. -^ Sainte-Jeanne 
(femmes) : N^ 8, tumeur érectîle artérielle très-volumineuse, opérée par 
l'anse galvanique; — n® 10, cancer généralisé; — n* 17, rétrécissement do. 
rectum ; — n® 32, imperforation du vagin. 

Service de M. Woillez. — Saint-Landry : N^ 5, empoisonnement par 
l'acide cari)onique ; — n** 15, pneumonie du sommet droit; n? 24, fièvre ty- 
phoïde, hémorrhagie intestinale. -^ Sainte-Mathilde : N® 8, pleurésie; -~ 
n^ 15, 16, 18, 23, rhumatismes polyarticulaires, avec complications car- 
diaques. 

Hôpital de la PUi€. — Service de M. Labbé — Salle des femmes : — 
10, ostéite du tibia ; — 22, tumeur de l'abdomen. — Salle des hommes : -— 
17, fracture avec enfoncement de l'os iliaque ; — 27, tumeur de la base de la 
langue. 

Service de M. LiLsèaus. — Cliniques les mardis. Jeudis et samedis. — - 
Salle des femmes : — 1, hystérie à forme spinale ; —8, kyste de l'ovaire et 
péritonite ; — 9, péri -encéphalite ; — 32, mélancolie. — Salle des hommes : 

— 1, cirrhose hépatique et tuberculose; — 4, épilepsie; — 5, névralgie 
faciale ; — 19, ataxie locomotrice ; — 40, érythème noueux et épilepsie. 

Service de M. Gallard. — Salle des femmes: -* 1, ataxie locomotrice ; 

— 23, paralysie faciale afrigor$ ; — 34, hémorrhagie hystérique. — Inter- 
rogation des malades par les étudiants. 

Hôpital Neeker, — M. Potai«. Salle St^Louis (H) : 5, inversion da 
cœur. 11, fièvre typhoïde grave au onzième Jour (28 novembre); — 25, cho- 
léra entré le 25 novembre. — Salle Ste-Anuo (F) : 26, insuffisance tricus- 
pide ; — 27, Rein flottant. 

Hôpital Saint' Antoine. — Clinique chirurgicale : M. Duplat, le mardi i 
9 heures et demie. — Clinique médicale : M. Petsr, le samedi, à 9 heures 
et demie. 

Hôpital Saint-Louis, — Maladiee de la peau, — M. Laillsr, le vendredi, 
à heures. 



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LE PROG^STrBrx^^r»^ 



BiiTei||iieniCBt médleal libre. 

'PÂyêifU€j tUmie.kiêtcirttuOurellemédiiaU, Cours. pour la préparation 
«u 8« «xamea de deaftotai et au 1^>* de fia d'année- M. le D^ Rabutbau 
commencera le l**" déaem^re à 4 heures. Durée de la préparation : un mois. 
JwCA leçons auront lieu dans Tordre suivant : lundi, mercredi, vendredi, de 
4 à 6 heures du soir ; — mardi, jeudi, samedi, de 8 à IQ heures du soir- On 
s'inscrit de 1 h. à 2, houlev. St'Michel^ 38. 

Court A€9UJUaire d'ophtkalmologie. M. Sigwl commencera son cours 
lundi 1*^ décembre à S heures du soir, dans l'amphithéâtre n^ 3, de l'Ecole 

Î)ratique. Lundi et vendredi. Le cours comprendra une trentaine de 
econs. 



MoRTALité A Paris. — (l,851J92 hah.). Pendant la semaine finissant 
le 21 novembre on a constaté 834 décès: variole, décès; — rougeole, 11, 
— scarlatine, 2; — fièvre typhoïde. 22; — érysipèle, 4 ; — bronchite 
aiguë, 3Î; — pneunomie, 50; — dysenterie, 5 ; — diarrhée cholériforme, 
des enfants, ; — choléra infantile, ; — choléra, k ; — angine couen- 
meuse, 7; — croup, 17 ; — affections puerpérales, 3 ; — affections aiguës, 
^45 . ^^ affections chroniques, 356; (dont 157 dus à la phithsie pulmonaire), 
• — affections chiimrgicales, 13 ; -— oauaes accidentelles, 13. 

liTON. — Du 3 au 17 novembre 872 décès. •— • Variée, 0; — scarlatine, 
|. — Rougeole, 0; — Fièvtes continues, 14; •— Erysipèle, 0; — Bron- 
tbite aiguô, 9 ; — pneumonie, 8 ; -^ pleurésie. P; dypsenterie, 1 ; — diar- 
rhée, 4; — cholérine, 0; — choléra, 0; — fingine couenneuse; 2; — 
4;roup, 3 ; — affections' puerpérales. 2 ; — afl^ctions cérébrales, 32 ; — 
maladies du cœur, 23; — phthieie, 65 ; -^ c^arrhe pulmonaire. 11 ; — 
autres maladies aiguès, 21 ; — autres maladies chroniques, 49 ; — affections 
Chirurgicales, 24. 

I.014DRB8. — Population : 3,356,073 .habitanls. — Décès du 3 au 9 
novembre: 1,W6: variole, 0; — rougeole, 107; -r- scarlatine, 32; — fièvre 
typhoïde, 40; — érysil)èle, 12; — bronchite, 215; — pneumonie, 152; — 
dysenterie, 1 ; — diarrhée,. 13 ; — choléra nosifas, 0; — diphthérie, 4; — 
«roup, 26; — coqueluche, 85. 

CaoLÉRA. Autriche» Viemae, -20 novembre 1 873-— -Pendant la^se- 

maine dernière, il ne s'est déclaré à Vienne que dix cas de oholéra, dont 
Uinq le premier jour, du 13 ai 14 courant. C'est Vemôme jour qu'ont eu lieu 
les trois décès qui foit le total d3 la. semaine. Un fait analogue s'est produit 
vers la fin de la semaine dernière dans la banlieue ; dans un village du dis- 
trict de Grossenzer» il y a eu eu .trois jours, dix cas .de choléra dont 5 mor- 

Dans les autres districts, l'épidémie est presque complètement éteinte, 
«) sigiMJe çà et Jà ^el(}aes. «as .J^olés dv^ lQjdistj:ict.de |j[prnaU. — Le 
total deamaladea.acluiell^ment en ^traitement. dans: lea b(ypiteux de Vienne 
«»t 3.069, tandie que la 13 il n'y en .avait que 3,#20 ; fetto légàra amgmonU- 
tion est due surtout à l'augmentation des affections catarrhales des voies 
respiratoires sous l'influence saisonnière, car l'état sanitaire de Vienne est 
Mi somme très -satisfaisant. 

. Maintenant que le choléra peut être considéré comme éteint à Vienne, 

il est intéressant de réc^iiuler le nombre to^ des cas de choléra et des 
décès survenus à la suite pendant cette épidémie. C'est le 4 avril que le pre- 
mier cas de choléra a été constaté officiellement, le 10 novembre, on a dé- 
claré l'épidémie terminée ; celle-ci a donc rjégné à Vienne pendant 220 jours, 
Le nombre total des personnea atteintes s'élève à 4,841, le nombre des décès 
à 2 6ftl ; la. mortalité a donc été de 55,38 O/O. La moyenne .par jour a été de 
29,01 cas etli,41 décès; ces chiffres montrent que cette épidémie ne peut 
Mre comparée ni par son. evtaMipn, ni par sa gravilé aux épidémies anté- 
lieuiea de choléra. (Wiâner med. WQçMtucArift). 

CaKCOVii.3. Médaille d*or de VlnUrnat Le concours s'est terminé de 

l« façon suivante. MM. Rendu et J. Renaut en première ligne eœ <Bqu4>, Le 
règlement déclarant qu'en pareille circonstance la médaille d'or est décernée 
^concurrent qui a déjà été lauréat, M. Rendu a obtenu la médaille d'or, 
M. J. Renaut la médaille d'ergenl. 1^ mention, M. Campeuonj 2® men- 
tbn, M. Coyne. — Voici quelles étaient les questions orales : Imperfora- 
tâ)n de l'anus ; — des péritonites par perforation. 

iSsternat. 2* série d'épreuves : Furoncle ; — Cathétérisme do l'urèthre. 

-Société u'Blxcstrothérawb de N«w-Y'ork. Le bureau de cette société 
est ainsi composé : Président, Mederith Clymer ; — Secrétaire, P. G. 
Côrbally ; — Gondté d'administration, G. M. Beard, W. R. Fischer et A. 
D. Rockv^réU. 

KFAaimTÉ PB.xÉi)Bcm& PB Paris. *^i|.,J^IM. les étudiants sont préve- 
n«B que les cours etles examens du luodi-^i noizçimbre ;k'fturoiU pas Ueu. > 
-«* Cetôoif, on le voit,, est bref; ej&utons. qu'il ne ppr^t pas le cachet.de 
IflUFaonUéet qu'il étoit narge de ^uto»^igif4lim5?4 

^XOUILLBS RETIRÉBS DU CORPS d'unE PILLB HTSTÉRIQUE. — Le doCtOUT 

J^teii.«.iBmUé, àJa-Soçiét é .j m édicalft de 8&8j#^^4ii pbo^gjrapJbÂo repré- 
s^MaA^'&oa^figuiUaa. qui .,oat.^é;;r Mir^^^'Au.petq)^ dlux^é jçuae. fille hysté- 
ri<|uevtAi«pi*ito. .»oU.d'*9(it: 487A, i\m}im mKM-^4f^\i^»M^^\.f>9fii, 
sÀur à l'asile des aliénée d'Utica. Onze de Ces aiguil^s ont "été èx- ' 
tit^ du corps, au moment de l'autopsie. {Boston med, and Sur g. Journal , 
Xfffi^ ciée6BBjre|, 



EcOLB DE GEmuRGiE DENTAIRE. — M. Triviuo viout de fonder à -Madrid 
une école de chirurgie, deotaire tffenio medico-'QuiiftrgiçOtti^çl^^x^An^)' 

Epidémie de vabiolb. -* Une forte épidémie de variole v.^t de. ^6 
déclarer en Espagne ; c'est surtout la province de Tolède qui a j^rése^té }fi 
plus grand nombre de malades. {jLmfiuviro anatomico (^jtanol)^ . 13 Aovfm' 
bre 1873). 

Errata. Page 286, cçlonne ,2, ligne 41, au Ucu de : mieux. vaut... imos 
avions écrit : mieux vaud.. •. pour mieux tandraihf .un..sogQ .fiAftipii.«T* 
Page 291, col. 1, ligne 51^ au lieu de semaine liiez mois. 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 

UkMarie A. BWulkJUXX^, yl^ce 4e l'École de Hédeclae. 

Chevalier (A.). — L'art de CQi^server la vue ; traité d'hygièna xMulaioe 
utile à tous. In-Ude 182 p^ge8>,a.vec.0S.fig, dans letoxto. 1 fr. 

Ck)LLiNBAU. Escamea de la loi du dO juin- 1838 sur les aliénés 
par la Société médico-praticiue de. Paris. — .In-I2.dQ.30,j;^ftftg9. 

Congrès MÉDICAL DB France. 4° session, tenue à Lyon« un 
fort volume ln-8» de 680 pages, prix 9 fr. Ce volume renferme 
les principaux articles suivants : des épidémies de vacio]^, des 
ambulances en temps de guerre, des plaies par armjes à Xeu, 
de la dépopulation en France, traitement delà syphilis, ensei- 
gaement de la médecine et de la pharmacie en France,, des 
moyens pratiques d*arQélioroi:.la. situation du médecin, etc. 
Par les docteurs Teissier, Léon Lefoft, Ollier, Diday, Trélat, 
Verneuil, Drysdale, etc. 

Fort. — Agenda-annuaire ou guide pratique de l'étudiant, 
contenant la législation des facuUé?, l'emploi du temps de ré- 
lève, le personnel, les cours et les prix de la Faculté et de 
M. Fx)rt, la dissection, les cours libres <le Técole pratique, .les 
exçtnaeps, les concours de l'externat et de Tinte^xiat, les jo.ur- 
naux de médepine. les JUbxaires et. les écoles secondaires ^ et, 
de plus, lout ce qui concerne les étudiapts et médecins étran- 
gers. les ofûciers de santé, les étudiants en pharmacie et les 
élèves sages-femmes. — Prix : 1 fr. BO. 

HAîU)voa£L. .XraJLtemont des £iQ]§a4q^s. .du. jpr^fALce fiar. roi- 
.iatftttie^ ta^8'. rifti3?i jMiflf^S 1i/r. 

Lb^rand du Saullb. — Pronostic et traitement de Tépilcpsie ; mode 
d'em^noi des bfonuiivsjtti^alins. ^n^^, de ^ pafesil fr. 50. 

Oâklbt Ci>iiE3. V- ^9iiel de J>rptl|^se ^e^oir^ ou mécfmiqye ^ntaire« 
Trad. de Tanglais, parle docteur G.* Dabiiî. 1 vol. in-8® de 300 pages avec 
150 figures dans le texto. 6 fr. 

PioNONi. Mémoire sar la litJioely»mie, nouvelle opération 
chirurgicale ayant pour objet la dissolution intra-vésicale de 
la pierre. In 8<^ de 46 pages- 

Piquantin(A. P.)Des déviations utérine&considérée&eofflme 
obstacle à la fécondation. In-8<> de 6Î pages, 1 fr. 50. 

Librairie B. MASSOiV, place de l'Éeoie de Médeeine. 

Wbir Mitghbll (S.). Des lésions des nerfs et de leurs conséquences, 
traduct. de Tanglais par Dasteb, avec une préface par M. le professeur 
VuLPiAN. 1 vol. in-8, de LVII — 408 pages. 8fr. 

JLIbMilrie J. B. «AILUIËRE, »ae9lIautcfeHHie,>M. 

Bbrtbbband (a.). -*- Organisation de Téducation physique des anfanta 
dn premier âge. Ia-8^ de 16 pages. SOoentimas. 

JoussET (P.). Eléments de pathologie et de thérapentiquo 
.générales. In-8, de 244 p. 4 fr. 

Poing ARBÉ. Leçons sur la physiologie normale et pathologique du ^ystè* 
me nerveux. Tome I. In-8 de 396 pages avec 32 figures intercalées id.us le 
•texte. 

SEGUIN (Ed.). Thermomètres physiologiques et. t^^rmoxné* 
irie mathématique, Leur application à la mé(lec4ne„à la «.chi- 
rurgie et à l'éducation. In>-8 de 16 p. 

FoLBT '(fl.) Physiologie pathologique des eonvulsions fonc-* 
tionnelles et en particulier du bégaiement. £n-8* de- 82 pages. 
Liège, H. Vaillant, rue St-Adalbert, 8.* ' ' 

{lOBBitT(J.)De la Mgalurede l'arièra carotide externe, grand 
in-8» dé ,6Ç page$. Paris/R enou et î4a,çl^e, rue dé ÎU]rt)li; IM^ 



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304 



LE PROGRES MEDICAL 



DRAGEES ET ELIXIR 



ITOCHLORURE 






Venie en Gros cl 



Ces préparations, les plus rationnelles 

t les plus efficaces, puisqu^il est main- 

[tenant prouvé que le fer, pour être assi- 

linilé. doit être transformé en protochlo- 

luro (îaDB Testomac, ne produisent pas 

Ide constipation et sont tolérées par les 

I pcrBonnesles plus délicates. 

hPT r-!T .¥T%r oichin. 14, rue Racine iParis) DétaU d>ni toatas les phsrmaolss. 



DU Docteur RABUTEAU 



TITUT 



\\\% A IHJH. IiEii ISTtJBIiilVTS 

Uae remise importante est toujours continuée 
à la Pharmacie PENNÉS et PËLiSSB, me des 
âcoles, 49, Paris. (Prière de mantrtrsa carte j 
éviter Uê çnestions.) 



MEDICATION 




PROPYLAMIQUE 

I0(iclragées,3fr. 
Plus efficacQS 
que l'huile. Ni 



au 

dégoût, ni ren- 
_ VOIS. Une Dra- 

çée Meynet remplace 2 cuill« à bouche d'huile. 
>aris, Ph., 41. r. d'Amsterdam, et princ pharm, 



IIVCONTINENCE D'URINE «".fiS" 

dragôcs Grimaud atné. de Poitiers. Dépôt chec l'in- 
venteur, k Poitiers. — Paris, 7, rue de fa Feuiilade. 
Prix: 5 fr. la botte. Paris, médaille d'argent, 1864.— 
Acad. des sciences: Mémoire inscrit au concours 



P)ur le prix du Dr Barbibr, 4 avril 1864. Admis k 
Expos, univer de P 
celle de Poitiers 1869. 



['Expos, univer de Paris en 1861. Une médaille k 



VIN DE QUINQXnNA 

AU PnnSPHATB Dl FIR ET Dl CHAUX A.'SIMIUILI 
de H. DOMENY.phnrma i. n 
«A4, me du Fa uboury-Samt- Martin <'Paris>. 



THERMO-GYMNASE 

49, Chatm^e-d'Antin, 
DIRECTEUR. ED. SOLEIROL 
Gymnastique méthodique. Hydrothérapie à l'e 
do source, (9 degrés). 



PBIHB DB 16,eOO F&ANOS — MÉDAILLB D'OK A LABOCHB. 

QUINA LAROCHE 

Extrait COMPLET des 3 sortes de qalnqolitas 

ÉLlXIR rteonstitiuint, tonique ^ y?rf,rtA/r A base de vin d'Espagne et d*un goût agréable, ce 
produit participe du -v'm et dU ^îropde quinquina, mais leur est bien supérieur en emcacite. 

Le procédé lLiar«che consiste à épuiser par une série de véhicules variés, et un outillage spécial, 
la totalité des nombreux priacipes contenus dans les 3 meilleures sortes de quinquinas (jaune, rouge 
et gris)t principes essentiels qui se complètent l'un par Pautre, et qui manquent presque toi^oors dans 
lesprénarations ordinaires. 

Combiné au fer, ïe IQuina Laroche Werrwt'igîuen^ offre une pré- 
paration aussi complète que possible, pour tous les cas oh le çuin- 
guina et le fer sont jugés utiles. ^ LX^ > ^21.*^ V 

PARIS. 22 et 15, rue Drouot, et dans tontes les pharmaeies Lj^ZZ ^Sj^^^C^nj^ 

françaises et étrangères. C^^ ^^ -^ 

Enfants A rriérés ou lUiots 

Maison spéciale d'Education et de Traitement, fondée en 1847. Rue Benserade, 7, àGentillj (Seine. 




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iiionaires, bronchites, maux de irorge, toux, etc. 
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teur, rue de Buci, U Paris. Exiger son étiquette. 



VIN BIPHOSPHATÉ CALCAIRE PEPSINE 



Av nombre des maladies quj semblent être le triste privilège de l*babitant des grandes villes, celles qui sont accompagnées et aggravées par la 
dépression du système nerveux central, ont acquis, de nos Jours, un baut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affaires. Appelé tous les Jours à constater la progression croissante de ces graves affections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égards et s'il n'était pas possible de résoudre le problème, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n^avons pas la prétention d'être arrivé du premier coup à ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir Taggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnels, même lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complétemen. écboué. 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à l'expérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d^une part, 
elle fournit & la circulation les éléments nécessaires à la reoenstitntion des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tiftsus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D^autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général {fiirihro-epiiwX et gratêd^tympathiaue), le Vin BiPHOSPHATi-PuPsuiÉ active la circulation, relève les forces, et, 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui paraissaient a Jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le Marliltlsute, la Seroflile, PAnèasie, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminuUon 
de l'on ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de réceaomie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans riBcontl- 
menee, les Pertes séminales, Vlmpnissanee autre que celle qui dépend des progrès de Tige, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vm BiphosphatA est encore très-efficace pour combattre les IVéTroses multiples de restomac dont, dans tons les cas, il relève puisssmment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Phthlsle piilmonnlre, et toutes les Affeeilops tubcrcH- 
ieoses en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
journal le Progrès Médical, n® du 12 Juillet 1873, compte-rendu des rapports à l'Académie : < Dans la phtbisib, les sbls PHOSPBATts sont le sbul 
» MÉDiGAMBiiT qui puisse favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. > 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendrs le mérite de ce nouvel agent, et les aVantagss précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nOtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goût, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que l'expérience, nous en sonunas 
certain, viendra confirmer tous les Joart. 

MopB d'bhploi* •* On prescrira, pour les adultes, une cuillerée à boache deux fois par jour, le matin en se levant, et le tmi en se ooQchant ; 
pour les adolescents, une cuillerée a etié seulement ; pour les enfants du deuxième âge. une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra Bospendre l'usagé dn Vin pendant quelques jours» pour le reprendre ensuite, en diminuant gradueUennent 
Us «''tes, jusqu'à ce qu'il no soit plus nécessaire. ^ 

Détell t Pluupttuielo B. BtZIEfi, 44, me de Lasery. — Vemte tm grosi et •spMUioBS » 4, bo«le¥«r4 Sl-Wartln, PAMIS. 



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l" ANNÉE — N* »• 



BUREAUX : RUE DES ÉCOLEs", 6. 



6 DÉCEMBRE 1873. 



/■•■, 



U.U 



Is Progrés Hédical 



pwx DE L'ABONNEMENT JOURNAL DE MEDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 

JPOTiflMaMf ie BoiÊêeM AHNONasl 1/2 page... 100-^ 

, ( Dopage.... 50- 

Rédacteur en chef : BOURNE VILLE 



Un an 
Six 



Û9tt. 



Tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration doit être adressé aux bjiireaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 



Le Prix 
0B s'aboMBe 



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AVIS AUX ÉTUDIANTS. — Uàbonnement 
an est de dix francs i?owr MM. les Étudiants. 

AVIS A NOS ABONNAS. — Nous pràtenons nos 
abonnés qu'Us recevront^ franc de port, contreuVenvoi 
de i fr. iS en timbres-postes : 1 ft^es leçoffis sur 
les anomalies de l*ataxle loeomotriee ^ — 2° JLes 
leçons snr la compression lente de la mnelle 
épHiiére (Voir au Bulletin hu-iographique.) 



SOIIMAIRE. — Patholgoib bxtbrnb : Étude sur quelques léflions du mésentère 
dans les hernies, par L. E. Dupuy. — Clinique niéDicALB : Trois obserrations de 
rage, réflexiçns, par L. Landouzy ; — Hémorrhagie et ramoliissemeat lacunaire, 
par Guillaume. — Bullbtin du Progrès médical : Des douleurs fulgurantes et de 
la névralgie ano-périnéales, par Boumeville. Sociérés savantes. Société de biolo- 
gie : AUéraitlMs w Taisseaux sanguins dans la cirrhose, par Comll :~ Sapticétule, 
par Onlmiis ; ^ JMUeaiiOflft du oMoroforme, par Rabutaan ; — 0«7tt» de eârbone, 
par Gréhant; — Election (An. P. Reclus). — Aradémie ilê )nédectiie. ^Société 
anatonûquê : Oblitération du tronc basilaire, etc., par Duret ; — Ulcère de l'estomac, 
perforation, etc., par Landouzy; — Tumeur fibreuse utérine, etc., par Cartaz; — 
Tumeur pré-articulaire, par Chouppe ; — Elections. ~~ Ualadibs des vgibs ori- 
KAiRBs: Du tubercule du testicule et de son traitement, par A. Malherbe. — Bu 
BLiooBAPHiB : De la paralysie du sympathique, etc., par Nicati(Ao. A. Serestre.) 
— CBRomquB DBS HÔprrAOX. — Enbbionbmbnt médical libbb. *- NeuTellea. — 
Bulletin bibliographique. 

«H9B8SBHaBSSBSBSBBSSiBBSISaBBS9BSS:SS!BaSBBBSaBesaS19MSSSBeBBl 

PATHOLOGIE EXTERNE 

Etude sur ifuelciaes lésions du mésentère dans les 

hernies 
Par 11. E. DUPUY, interne des hôpitaux de Paris. 

Lorsque le chirurgien est eu présence d'un étrangle me 
herniaire, son attention est d'abord attirée sur deux points, à 
savoir : Tirréductibilité et l'obstacle au cours des matières. 
Plus tard, un autre ordre de phénomènes frappera davantage 
son esprit et il s'inq[uiétera avant tout des lésions de la paroi 
intestinale, dues aux troubles apportés dans la circulation du 
mésentère par la constriction de l'anneau. La méthode expé- 
rimentale a jeté im jour nouveau sur la pathogénie de ces 
lésions en démontrant que la coloration noire, le ramollisse- 
ment, la gangrène et la perforation de l'intestin pouvaient être 
produits sur les animaux par Toblitération des vaisseaux mé- 
sentériques. 

Dans ces recherches, l'objectif principal a élé l'intestin et on. 
s'est peu préoccupé du mésentère. Les lésions de cette mem- 
brane, dans les hernies, ont cependant de l'importance dans un 
certain nombre de cas; nous nous proposons d'étudier quel* 
ques-unes d'entre elles qui ont un intérêt réel au point de 
vue clinique^ Notre but sera suffisamment rempli si nous 
parvenons à démontrer qu'il existe à cet égard une lacune à 
combler dans la pathologie herniaire. 

Les lésions du mésentère, envisagées surtout dans leurs 
rapports avec l'Irréductibilité et Tétranglement des hernies 
peuvent être divisées en 3 classes: 1* lésions anciennes; 
2<> lésions traumatiques ou récentes ; 3» lésions spontanées ou 
dues à^la eonsiriciion exercée par les anneaux. Bien que le& 



observations trouvées par nous dans la science ne soient pas 
très-nombreuses, nous pensons néanmoins que le chiffre en 
est assez respectable pour établir que dans certaines hernies, 
les lésions du mésentère ont une importance" égale, elnon infé- 
rieur, à celles de Tintestin lui-même et qu'elles méritent par 
conséquent de fixer l'attention. 

I. Bes lisions anciennes du mésentère. La simple inspection 
du vaste réseau vasculaire du mésentère indique suflBsam- 
ment que la circulation sanguine doit y rencontrer de nom- 
breux obstacles ; ces vaisseaux si nombreux, à trajet long, 
irré^lier et tortueux, s'anastomosant à l'infini, exposés sans 
cesse à être comprimés par les viscères abdominanx, ne doi- 
vent pas toujours livrer au sang un passage bien libre et l'on 
comprend avec quelle facilité la moindre influence patholo- 
gîig|s «mènera la stase sanguine dans ce ^puté^tvie. 

liori^qflfÉfte ande intestinale assez vsnmAesae ss trouite 
renfermée dans un sac herniaire, la partie correspondante du 
mésentère subira souvent, de la part de l'anneau, un degré 
plus ou moins grand de constriction: il en résultera le plus 
souvent ime simple gêne dans la circulation mésentédque» 
ou plus rarement une réplétion considérable des veines mé- 
sentéiiques qui pourront même présenter des dilatations vari- 
queuses. — Dans le premier cas, sous l'influence de la stase 
sanguine, le mésentère subit un accroissement de nutrition, 
se gorge de produits plasti(pies et finit par présenter un degré 
plus ou moins considérable d'épaississement et d'induratioA 
de ses parois. 

Cet épaississement, qui peut atteindre un centimètre ou 
même plus, n'est pas très-rare dans les hernies anciennes. 
Les ganglions mésentériques peuvent également participer à 
l'hypertrophie : Quant à l'intestin, il reste à l'état normal — 
ainsi que nous l'ayons constaté dans 3 autopsies, — ou bien 
ses parois présentent des altérations analogues à celles du 
mésentère. — Cela posé, il est facile de concevoir que lorsque 
l'anneau n'est pas très-large, la portion du mésentère faisant 
partie du pédicule de la hernie peut ofi*rir un obstacle sérieux 
à la réduction lorsqu'il présentée un degré prononcé les alté- 
rations que nous venons d'étudier. Dans l'observation sui- 
vante, malgré la largeur de l'anneau ^i avait 4 centimètres 
de diamètre, le mésentère, induré et hypertrophié au point le 
simuler Tépiploon, s'opposait à la réduction d'une hernie in- 
guinale volumineuse. Cette circonstance n'avait pas échappé 
à M. PiEDVACHB qui communiqua le fait à la Société anatO. 
mique (1). 

0b8. I. » Hemie inguinale volumineuse; alUraiioHS de Vintestin et im 
mésentère; hémorrhagie intestinale intra-péritonéale, 

F.., 79 ans, maintenait avec un bandage, complètement réduite, ta hemie 
volumineuse ^^ portait à gauche. Le 4 février, la hemie n'a pu rentrer de^ 
puis la veille; le malade souffre peu. Tumeur piriforme occupant les booT'- 
ses i son pédicule, très-volumineux, se prolonge manifestement dans le canal 
inguinal gauche ; sa plus grande circonférence est de 46 cent. M. Broca^ 
malgré des efforts méthodiques et prolongés, ne peut réduire la hernieT Le 



(1) Soc. anat. 1864, p. 46. 



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v^oogle 



306 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



malade prend 2 lavements avec chacun 4 grammes de tabac, puis un bain 
de deux heures. Vers 5 ^ure«, F... fait rentrer lui-même sa hernie; l'in- 
t«iie de garde peut con«»tater m réduction complM«, «t appliquer un bandage 
coatentU* U IvdbiKain ««itia 5. léger ^fipulenenl éb sang par Taq»», le 
iMiLade d^ro^ofon bandage^ «(t Ut hqi»ie tort da noavc^u. 

A la Tisite, lliénMrrhagie f?^ a été légtoe n'existe pU|s, et, à part U »- 
production de la hernie, Tétot du melade paraît bon. 

l^aÎB^ •?«» dflOK keune de rjapi^s-wdi, rbénorrlH^ intestinale feoe»- 
mence, le pouls s'affaiblit, le malade pâlit et succombe en peu d'instants 
avec les signes d'une hémorrhagie abondante, sans que l'écoulement par 
Tanus ait été assez considérable pour expliquer la mort. 

Autopsie (7 février). Dès l'ouverture de la cavité abdocoinalf . il s^éooule 
une certaine quantité de sang liquide et de couleur foncée ; le péritoine en 
contient encore environ 350 grammes. L*étaC de la séreuse panélale est par- 
faitement normal : mais les anses de l'intestin grêle, dans ime longueur de 
10 centimètres, oflrent une surface violacée imbibée de^sang; si on 'lave la 
surface séreuse, on la voit encore lisse, mais les vaisseaux sous-séreux sont 
gorgés d« sang, et forment un lacis extrêmement serré. C'est bien d'eux 
que vient le sang contenu dans la cavité péritouéale. car il n'existe nulle 
part de perforation des parois intestinales. Tout le reste derintestân grêle et 
le gros intestin sont^se* fortement congestionnés. 

Le mésentère, (fu»â coulmr rosée, pr^isnU de^ns tous les f$ints d^. se», 
étendue une épaisseur d'un centimèirst une dureté extrême ; sa coupe îs monr- 
tre imbilé de sang, mais gorgé aussi de produits plastiques dont la date ne 
doit pas être récente : les ganglions miseniiriques ontpartnipé à VhjfperiropUs 
générale . Les enveloppes de la hernie sont incisées ; nous voyons que le sac 
contient, comme dans le péri»o«rc> tfa* ceflaine quantité de sang. L'anneau 
inguinal qiii présente un trajet tout-à-fait direct, offre 4 centimètres de dia- 
mètre. La longueur de l'intestin grêle contenu dans la hernie est considé- 
rable (près de 80 cent.) La surface présente celle même «oloratton violaoée. 
que nous avons notée sur une partie de l'intestin contenu dans l'abdomea ; 
ce qui donne à penser que cette dernière portion eet celle qui a fait d'abord 
partie de la hernie, et a été réduite. Uns grande épaisseur de mésentère est 
(wssi contenue dtms le sac ; il est altéré comme tout le reste ; c*est lui qui avait 
4té pris pour Vépiploon et l'on c<)nçoit tout Vobstacle qu'il devait mettre à la 
réduction^ malgré la largeur de l'anneau. L'ouverture du tube intestinal per- 
met de constater l'augmentation d'épaisseur de toutes les tuniques avec in- 
duration ; cet épaissipsement est considérable dans les parties hemiées . La. 
cavité intestinale contient une grande quantité de sang liquide et de couleur 
foncée. 

La muqueuse, épaissie comme les autres tuniqnee est ferme et aa^ Jaii^e 
'diffîeilement déchirer; elle est le siège d'nne iajection trèsr-aae qi:^ luij 
donne une couleur uniformément rouge. En résumé, dit M. Pied vache, 
Vépaississeniwt du mésentère sev%bU suffisant pour expliquer les difficultés 
éprouvées dans les réductions de la hernie, ^ 

Un second point intéressant de cette observation est la mort 
du malade à la suite d'une hémorrhagie à la fols intestinale et 
péritonéale. L'auteur décrit les vaisseaux sous ré serve de 
rinteslin . Gorgés de sang et formant un lacis excessivement 
serré/ et c'est à eux qu'il rapporte la source de rhémorrhagîe. 
Nous regrettons que rattenlion n'ait point porté également 
' sur le système vasculaire du mésentère; cette membrane pré- 
sentait à la coupe une surface imbibée de sang, d'où Ton 
pourrait conclure à l'existence de lésions vasculaires. Il "nous 
semble même fort probable que ces lésions n*ont point dû 
être indifférentes à la production de Thémorrhagie péritonéale. 

Scarpa (1] signala, un des premiers, ladilatation variqueuse 
des veines du mésentère dans certaines entérocèles et eut l'oc- 
casion d'observer une hernie ombilicale où une veine mésen- 
térique considérablement distendue, s'ouvrit spontanément e^; 
donna lieu à une hémorrhagie considérable dans le sac, Les 
différents détails de cette observation sont trop rares et trop 
intéressants, pour que nous ne les résumions ici, au moins en 
quelques lignes. • 

'Ob0. II. Hernie ombilicale. — Dilatation destines du mésentère . **** Mupture 
d^une grosse beine mésentérique; hémorrhagies, graves , -— Mort, 

^ A l'âge de 12 ans, cette femme eut un abcès de l'ombilic qui s^ouvrit 
* spontanément et donna issue à une grande quantité de liquide jaunâtre. A, 

21 ans, sans cause connue, survint, à l'endroit de Tancienne .cioBtrioe, une 

petite tumeur qui augmenta progressivement et acquit le volume d'une noix. 
" jLa malade y ressentit d'abord un fourmillement incommode et ensuite des 

espèces de frémissements sensibles au toucher, tout à fait semblables à ceux, 

que présentent les varices anévrysmales. 

A l'âge de 25 ans, étant occupée à laver du linge, la malade, proba- 

Uement sous l'influence d'un effort, sentit sa petite tumeur s'ouvrir tout d'un 
oup et donner issue à une grande quantité de sang qui s^échappait par un 

jp ■ ■ ■ ■ ■ I > 1 II M 

-(i) gearpa. — Trûité-des kermès y^, 380, 



jet rapide et non interrompu. Au bout de 3/4 d'heure, sjncope •. l'hémor 
rhagie s'arrêta. 

A la première sortie du lit, l'hémoi liwftiiii ae reproduisit et ne fut m#ée 
que p«r iwe coofuresaidAjnaiMnHt fattdaat 1 heure. Une ^ hémon^g^e 
mit k «aladÉ an conbla da l^fpuisaaaMit — TranspoUle à l'hôpital le 
7 iSvrîer, onft la ligatura d'une ^î^e dîlali(a«t 6uperficieV#airon*ap|dû|ua 
un appaMÎl oasiprapstf'. Aa bout ^ 4e 3 jouca» l'hémorrha^ a» reproduit, 
■iiis fut acrônéaaar le.«ha»p. 

S Mars. QMhare gangreneuse 3e ta largeur d'un sou au lîou de la tumeur. 
Le 7 du mfima Buria, l'eschare s'étant détachée, il sortit de la plaie une 
grande quantité de matières fécales et il s'établit un anus contre nature. 
Mart le 9 mars dana un état de nai^oor et de faiblesse extraies. 

Autopsie. On s'assure d'abord que la veine liée n'avait aucun rapport 

ecla èmà da la plaie située un peu au-desaoua de l'ombilic. ^ La dissac- 



tion des artères et veines épigastrique et mammaire interne prouve qu'elles 
n'oal eu eneune part à llnéi&errhagie. 

A l'ouverture de la cavité abdominale, on trouve l'intesUn et l'épiploon 
réunis on un paquet adhifreni au péritoine pariétal (adhérences anciennes.) 

Bans la région qmbiUcale, paquet d'intestin grêle, adhérent de la manière 
la plus intime, dans une étendue de 3 pouces au péritoine pariétal et parti- 
culièrement à l'çndcQit cpfr^on4a^t au îopâ de la plaie. Pans, la oQj^e 
endroit, V'ûé^m était p^i^cé et x^nvunniquait awc la plaie,ext^neure« il n'of- 
frait aucune trace d'inflammation ni mdme de gangrène attendu que l'es- 
chare s'était détachée complètement plusieurs jours avant la mort. On pou- 
vait introduire l'extrémité du doigt dans la erevaaae de l'iattastin et la pro- 
mener en toijis sens dans l'iatériaur du canal^ sans rencontrer aucun obstaeUe 
— ce qui explique pourquoi la malade n'avait jamais cessé de rendre les 
*mAtièr«B fécÂe par les voies naturqUaa. 

Bo pressant. entre l^s deux doigts lapj^ion du mésentère qui sQ«Meiutft 
Vintesti^uvert, Scarpa sentit profondément^ à travers la graisse ^nt ce 
repli membraneux était surchargé, un corps cylindrique très-épais, qui se 
dirigeait vers la plaie extérieure. Il sépara soigneusement ce corps d'avec la 
graisse abondante qui renvironnait de tente pari et il reeennut qne o'^élait 
une veine du mésentère énonaManft dfstondtte'par des «aUlots 'de aao^ ; leKe 
avait au moins le double du lolnme d'une grosse plume à écrire. Après y. 
avoir fait une ouverture avec une lancette, Scarpa introduisit dans sa cavité 
une grosse sonde qui, poussée de dedans en dehors, sertil librement par la 
plaie extérieure entre Pintestin et le péritoine, à travers une ouverture d'en- 
viron 2 ligues de diamètre. Toutes les autres branches des veines mésenté- 
rlquQS étaient plus volumineuses que djans l'état natuiel, san3 an excepter 
lea vaines héfnorrboîdalea intarnaa» Mais aucune u étaU auasi énormteent 
diatandne ^e celle qui s'ouvrit dans le fend da la peftita tumew fâUnée au- 
deesous'del'ombilie. BtfSër'J^^^ 



-fiiif^ï •*:.'. ~*4;'.:;; ;. 



...♦xjqgrt.a»'^^ 



L'interprétation de Scarpa, en présence de ces faits si&gu- 
lîers, fut la suivante : le premier abcès de l'ombilic qu*iî ob- 
serva aurait été précédé d'une petite hernie de la ligne blanche 
et l'issue des matières fécales aurait amené une suppuration 
qui détruisit peu à peu le sac herniaire et amena ainsi une 
première guérison. — H faut certainement attribuer à la dis- 
position cicatrieieUe qui persil chez cette malade l'exis- 
tence d'un obstacle sérieux à la circulation mésentérique. 
Gonséeutivement survinrent la dilatation du réseau Teinenx 
du mésentère et la formation de la varice anévrysmale d'une 
grosse veine mésentérique dont la rupture causa les hémor- 
rhagies qui entraînèrent la mort. 

C'est également à ces graves lésions du mésentère qu'il 
faut imputer la gangrène de rinteslin et Tanus contre nature 
déterminé par la chute de Teschare. 

Cette observation n'est-elle pas des plus conoluantes, et ne 
suffît-elle point pour prouver rimportance clinique de certaines 
lésioûs niésentériques ? Celles-ci n'ont été reconnues qu'à 
l'autopsie dans le cas particulier de Scarpa et il nous semhie 
inutile d'insister, sur toutes les difâcuUés que présentait le 
diagnostic:. 

Cependant ne siecait-il pas possible, aMôntonant queTatten- 
tion est attirée sur ce point, de reconnaître sur le vivajjt, dans 
un cad analogue^ la véritable cau0e de ces hémorrhagie et 
d'intervenir plus e£&cacement que ne Ta fait Scarpa? 

Les deux classes de lésions que nous venojns de signaler, 
à savoir répaississement du mésentère et l'état variqueux de 
ses vaisseaux ont une raison d'ôtre dans certaines conditions 
anatomo-pathologiquea q;tiLe nous avons déterminées: aussi, 
qiioique rarement portées à Tezagération comme dans les 
deux cas que nous avons citéSw «e renaontrentroll^ souvent à 
lui degré moin^ pronon.ce. Alors leur rôle, est plus seoon- 
daire et s'efEaice devant Tlmportaiioe d^s lésiionsÀptastinales. 
Ces f£âts étant parfaitemeat eçnxiw, il ww semble superflu 
d'y Jnsisl<ertdavaiUage, (4 micre). 



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LE PROGRES MEDICAL 



30T 



CUNIQUE^MÉDICALE 
Trois observations de rage hnmaine; rèilezioiis. 

Pw L. LANDOUZT, interne des bOpîUax de Paris (1). 

« Dansuo grand nombre de circonstances, dit M. Bouley (2) 
i le plus grand nombre peut-être, les acddeuts rabiques, qui 

> Tiennent trop souvent jeter dans la Société les plus profonds 
» désespoirs, procèdent surtout de ce que les possesseurs de 
» chiens dans rimeUnce où ils se trouvent, faute d'avoir été 
» suffisamment éclairés, ne savent pas se rendre compte des 
» premiers phénomènes par lesquels se traduit Tétat rabique 
» du chien, état presque toujours moffensif au début; profiter 
» des avertissetnents que leur donnent, par des signes non- 

> douteux et facilement intelligibles, leurs malheureux 
» animaux, et prendre enfin à temps les mesures à 1 aide des- 
» quelles il leur serait possible de prévenir des désastres mena- 
» çanto. rinseienee, voilà la cause du mal, voilà ce à quoi il 
» laut remédier. » 

L'Inscience voilà la cause de la mort de nos trois malades 
atteints de la rage dans les conditions les plus tristes puisqu'ils 
ont été mordus chez eux, par leurs propres chiens. Nul doute 
que si ces malheureux eussent connu ce çue tout possesseur de 
chien devraii eannaUre^ les signes de la rage canine, nul doute 
quils ne fussent pas restés sans crainte et sans défiance en face 
de l'allure nouvelle de leurs animaux et qulls se fussent au- 
trement iuquétés de voir leurs chiens devenir méchants, har- 
gneux (observ. 1, 2) ou malade (observ. 3)— Nul doute non plus 
qulls n'eussent eu recours à la cautérisation si on leur eût ja- 
mais enseigné qu'elle seule peut empêcher les effets de Tinocu* 
lation virulente. 

Dans ces trois cas, la maladie a suivi sa marche ordinaire et 
fatale. Notons, qu'à aucun moment,les membres mordus n'ont 
été le siège d'aucun phénomène objectif ou subjectif, rougeur, 
tuméfaction, cuisson ou douleur. 

Pas une seule fois, nos rabiques n'ont cherché à mordre : si 
nous relevons ce fait, ce n'est pas qu'il ne soit très-ordinaire 
comme le démontre la lecture de la plupart des observations, 
c'est qu'il n'est pas généralement admis. Non-seulement, on 
s'ima^ne communément que les malades m')rdent. mais, on 
est persuadé que leur morsure donnerait la rage. A cette 
croyance, les hydrophobes doivent dlnspirer, aujourd'hui en- 
core, plus de frayeur que de pitié. Il est utile, à plus d un litre 
de combattre ces frayeurs qui entretiennent dans le public ce 
bruit absurde que tout enragé est, dès son entrée à l'hôpital, 
étouffé entre deux matelas ! 

Dans rintérêt des malades,dans l'intérêt même des personnes 
qui, à un titre quelconque, appartiennent aux services hospi- 
taliers, on doit dire et répéter hautement que les enragés ne 
sont ni plus ni moins dangereux que les autres malades agités 
ou hallucinés, et que, viendraient-ils, par exception, à mordre» 
aucun fait probant n'autorise à admettre que la rage se commu* 
nique de l'homme à l'homme. 

Parmi les symptômes observés* un seul, la température 
prise avant et pendant l'asphyxie, doit nous arrêu^r un instant 
là température n'est pas descendue une seule fois au-dessous 
de 38<* et, par le fait de l'asphyxie, elle a dépassé 43». Nous no- 
tons ces chiffres parce quils nous empêcheraient (3),à défaut 
d'autres raisons, d'accepter, pour l'homme au moins, le rap- 
prochement qu'on voudrait établir, chez le chien, entre la 
race et Vurémie. 

Rudenew (4) vient de décrire dans la rage canine une in- 
flammation parenchymateuse rénale caractérisée par une alté- 
ration de t'épithéllum des tubulis, altération qui aboutirait à 
la disparition de cet épithélium et à la réplétion des tubes uri- 
nifères par des masses granulo-graisseuses. Se fondant sur la 
grande ressemblance qu'ont ces lésions avec celles de l'urémie, 

^1} Voir les n^» S3 14 et 25 du Progris Médical 
(S) H. Bouley. — Bapport iur la ragû. (Bulktin ieVAeadém$ de 
Méd., 48es.) 

(3) Bottrneville. — Jltmdss dmipus à ikêrmêmdlrifiêês ênr l$9 màlaiU* 
du êjfêtème nerveua. 

(4) N^fo^Terh MtêdiciH jimmàl, octobre 1871, «naljee in Lyon IMiuU, 
T. IX, 1872. 



lauteur incline à penser que les accidents rabiques sont de 
nature urémique. 

Ck>nclure d'une néphrite parenchymateuse à l'urémie pourra 
paraître hasardé ; n'observe-t-on pas, chez l'homme au moins, 
dans certaines périodes des maladies graves, fièvre typhoïde, 
diphthérie, rougeole, etc., etc., un degré plus ou moins intense 
de néphrite catarrhale sans que des accidents urémiques s'en- 
suivent.Gette assimilation desaccidents rabiques aux accidents 
urémiques, n'est pas, du reste, une nouveauté, on la trouve 
dans le mémoire (1) de Schivardi, secrétaire de la commission 
de la rage, instituée près l'hôpital de Milan. 

L'opinion de Schivardi s'appuie sur une seule observation, 
celle d*une enfant chez laquelle, après une électrisation de 5S 
heures, on vit « l'ensemble des symptômes de l'hydrophobie 
s'accroître, pour la première fois, d'un symptôme nouveau : 
» odeur ammoniacale répandue dans la chambre — coma — 
» ft*issons alternant avec des sueurs chaudes. » 

Pour l'auteur, l'hydrophobie est une intoxication qui abou- 
tit à une toxémle, laquelle, dans sa première phase, donne des 
phénomènes nerveux et, dans sa seconde phase (celle-ci ne 
se montre que si les premiers accidents sont vaincus par l'é- 
lectricité) des phénomènes comateux dus à ce que l'urée du 
sang est convertie en carbonate d'ammoniaque par le virus 
rabique qui n'est autre chose qu'un ferment. Geluî-ci vient se 
déposer, avec la salive, 4axiA las tissus pour y rester jusqu'à ce 
qu'il ait trouvé les matériaux nécessaires pour se développer 
et multiplier, et puis, 11 jette dans le sang toute sa hideuse 
famille 1 Celle-ci doit avoir une spéciale prédilection pour l'urée 
du sang ou pour toute autre substance qui, en se décompo- 
sant, puisse donner de l'ammoniaque. 

Cotte théorie si dramatique, si séduisante par sa simplicité, 
s'appuie sur une seule observation ; encore, celle-ci renferme- 
t-elle des lacunes. Nous manquons de renseignements sar la 
température, sur la présence ou l'absence de l'albumine dans 
Turine, sur l'état des reins, etc. Les accidents urémiques ne 
sont pas cliniquement prouvés d'une façon telle qu'on ne puisse 
soulever quelques points de doute. 

Nous ne voyons, pour notre part, rien qui antori'se, quanta 
présent, l'opinionde, Schivardi, car, ni la température, ni l'exa- 
men des urines, ni l'état des reins, sans compter la marche et 
l'allure de la maladie, ne pei mettent de penser que les acci- 
dents rabiques, chez l'homme, relèvent de l'anatomie et de la 
physiologie pathologique de l'urémie.. 

Au surplus, Tobservation du médecin italien n*est pas la 
seule où la sédation plus ou moins notable des phénomènes 
nerveux ait été obtenue, et cependant, les accidents de la nou- 
velle phase, les accidents dits urémiques, lie se sont pas mon- 
trés.C'est ainsi qu'un malade(2),chez lequel H.Oré ii^ecta dans 
les veines 800 grammes d'eau, mourut seulement trois, jours 
après, au milieu d'un calme parfait. C'est ainsi encore que 
M. P. Arnaud (3) trouva une action sédative très-marquée 
dans le chloral injecté en trois fois par le rectum : la mort 
n'eut lieu que le troisième jour. 

Ces dernières tentatives thérapeutiques qui semblent avoir 
apporté un véritable soulagement méritent d'être poursuivies : 
aujourd'hui encore, nous en sommes réduits à soulager les 
derniers instants des malades et à demander à la prophylaxie le 
traitement de la rage. Plus que jamais, il faut vulgariser et les 
caractères de la rage canine et la nécessité de recourir à la 
cautérisation sous peine de mort. 

c II est impérieusement commandé à l'administration, dit 
« M. Vemois (4), d'éclairer le public sur les dangers attachés 
» aux substances ou aux animaux dont chaque citoyen peut 
c être détenteur. On dit à tous ceux qui, par état ou par bon 
« vouloir, ont de la poudre : prenez garde à l'incendie, à l'ex- 
« plosion, mettez votre poudre a l'abri du feu, vous pourriez 
« être tué vous et vos voisins. » 

Pourquoi, les avertissements que l'administration donne, 
dans rintérêt de tous, à ceux qui détiennent ou manient la 



Bulleti» de la Société de médecine ds Besancon, S" série 1887, p. 20. 
[2] D^ Lande. — Bordeana médical, 4S7M, p. 73. 
s) L^oa médical, 491», T. XI, p> 48M. 
4) Annales d:kygièw fmbli^^ 4aes, T. XU, p. $8. 



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LE rSOOÊCBS USBCCMi 



pondre et le pétrole, pourquoi, ces averfefsseBMnto ne let p»o- 
digae-t-on pas à ceux qui possèdent des chieBSt 

Des tentatives, nous le savons, ont été lattes 'pour vulgûri- 
ser les caractères de la rage et les moyens efficaces d'annuler 
son acUon ; malgré ces tentatives, il s'en faut que le publie 
soit averti et nous assistefons plus d'une fois encore au tiMie 
spectacle que nous ont d<mné nos trolB malades. Nous Qev«r« 
rons plus d'un malheureux tfbriter sous -sontoit un cMenin* 
quiet, triste, agité, hargneux, à la voix rauque, «ans que>069 
changements dans le caractère et les allures/de ranimai, évieilr 
lent la moindre défiance chez le maître... nanfrévênu. 

Ces terribles dangers auxquels, tous, plus eu mofew, nous 
sommes exposés, seront conjurés le jour seulement où les 
caractères de la rage se répandront dans lopublic, Ke jour où' la 
connaissance de ces. caractères (pour employer \m mot aussi 
familier qu'expressif) courra les rues, 
■ Pour obtenir cette vulgarisation, pourquoi, comme le dte- 

* mande la Société de Mé(^ineet de chirurgie de Bordeaux (4), 
une instruction précise ne serait-eâe pas insérée, plusieurs 
fois l'an, dans lesjoumauxdépartementaux, une fois par mois^ 
dans lei Moniteur des Commmes t 

Nous croyons que le jour où la presse voudra entreprendre 
une campagne en règle contre la rage, noua croyons que la 
rage sera vaincue, surtout si le gouvernement* s'impose l'obli- 
gation d'imprimer une inst ruoU o n précise au verso du réoé^ 
pissé de l'impôt sur les chiens -et au verso du permis de chasse. 

La réalisation de cette idée aussi simple que pratique est 
recommandée pour rAngleteite, où la rage devenait plus fré- 
quente^ par Fleming, qui place la vulgarisation des syniptô- 
mes en première ligne des mojrens préservatifs (2). 

Tous les auteurs qui ont le mieux étudié la questfon-met- 

* tent leur confiance dans cette vi:dgftn6ation qu'ils jugent bien 
autrement efficace que tous les moyonsetrrègleme&^sdepoMce 
essayés jusqu'à ce jour, bien autrement efieMe^ par^Bomplo, 
que la muselière dont ^innocuité est dlsouiiéè, dont'l^iiioaoKé 
surtout est atténuée parce fait que jamais la muselière n^est 
portée dans les malsons où germe, si elle ne ztajt pas, et se ; 
développe le plus souvent la rage. 

Nous pensons qu'il n'y a pas grand' chose à attendre non 
plus de ce moyen plus radical ^e pratique d\in vétérinaire 
de l'armée italienne m qui, partisan convaincu de Topinion 
ancienne qui voit dans la rage le résultat « des appétits géni- 
taux excités et non satisfaits » propose d'interdire la posses- 
sion des chiennes. 

Nous croyons' d'abord que soustraire les chiens au voisinage 
des chiennes ne supprimera pas le rut : nous croyons que 
cette mesure ira môme àl'encontre de son but, et nous appuie- 
rons notre dire sur cet argument emprunté à l'auteur lui- 
môme, que la rage semble moins it'équente dans les pays où 
subsiste la proportion naturelle des sexes. Aussi, n'est-ce pas 
sans étonnement, qu'on voit l'auteur, après avoir admis que 
la rage est moins commune, inconnue peut-être, en tout pays 
où les sexes sont en proportion équivalente, demander une me- 
sure de police qui supprime, en fait, tout une moitié de la 
jjçiït canine 1 

M: Leblanc (4) rappelant, qu'en France, la rage est quatre 
ft)^9 et demie plus fréquente chez le chien que chez la chienne, 
(pbez nos trois malades, la rage a été donnée par des chiens), 
propose d'imposer le chien d'une somme double de la chienne. 
C'est là, croyons-nous,?pour arrivera diminuer le nombre des 
cbleûs, un moyen bien plus pratique que la mesura deiç^ndée 
par Bertacchi. 

Pour M. Leblanc encore, la vulgarisation des symptOmes de 
la rage eat un des meilleurs moyens à employer pour dimi^ 
nuer la rage, aussi, croyons-nous très-utile d*engager-nos lec- 



(1) €oiMl usions- du iTtpp^rt de la: oomaiMkm de la rage. ^^ {Bardeaux 
méiieali mai ivn, p. SUS,) 

(2) Fleming. — Rabies uni hydrophobia, ouvrage présenté, avec analyse, 
ïLVJcadérnie de Sciences^ 44 octobre 487Î, par H. Bouley. 

(s) la rabbia cémina vinta nelia propma coma, Siioîàgia é pt»o/llm*i* 
BerUcchi Torino 1872. 

(4) Documents pour servir à l'hietbii^ de la Rage. {À^adeutiê dé Méde- 
cine, séance du 10 juin .1873.) 



teurs, à lire la QftufifiK^wa iMta qjiat/ If . IBbiUey (\) sur les 
caractères distinctifs de la rage du chien, à ses différentes jf^ 
riod^ e1rdês'mobKen& propres A'pré^rén4^ sa propagation. 

Outre qu*4>ettèdMtt||^io]i «omitnjaliie'Ot* précise sem pomr 
nos lecteurs un chapitre de pathologie comparée, sa lecture 
le» motlira' à nlèmo 4e m prégerver, eux «t lent entourage, 
des-aMeiQte»de^la'f)itu»roéoirtaMe dos^ laal&dies vkvdemtes; 



par H. GVUJhAWn. (fl) 

ityTppsns. -^ V^^rofhnquin est çonsid(^9]4wfiPt éqpftiaaie (^QpqUeme) et 
la pie-mère est fortement vascularis0e. -^ \a substance cérébrfLle e^tferve^ 
la substance biancbe lé^rement sablée. — On fait une coupe sur la ^aiw^ 
bé^anee crnivant la ligne médiane et on trouve sensiïbtemetnt au centre de 
est ep^M, mais* cspeadant ei^fl*rappreokan«de-sa fbce supérieure, «ne 
peêiH tantes d'oè déwsùet k Is ot»Vps« un U^side l^gèreoMiit iresbls^ peu 
a|)QÔ4a(»t, Ge^tft wyitéiifiiie fiprgnei tiian0al«oa« .à ssmusIdiBigé ea aw^t^ 
sa hauteur est d'environ un centimètre, sa profondeuc ip^jepnfr est ^gPlle* 
mfDi d'w centimètre ; oe^e profpndeui a'étend àdrqita, ear. à ^sanctie^ on 
ne retnarque qu'uae peUte tache irréguli^re d'unbcw ron^4ire qui sqmblfi 
former la p^roi de la cavité. Les bords de cette heun^ sqnjt j'i^i bni^ 
rougefttre et de consistance assez molle. *>- Tout autoivc, et dans une 
épaisseur de t A S, 3 millimètres, Ik substance nerveuse semble un peu r^<- 
molliew Le fond de \k latune' esl anih^dueus et semblé conteniir deux pe« 
tits Ilots d» substance qvii ont aSatt plns^de fés&sUnos^ lali<piéfàetion« 

4u; misrqsçopf^le liqpu^QinftsrlacuBaûe n*j0ftie à l^SKian^liine ^pua» 
tité.pot^bla çIb cfÛuleAr90«l99.. volnnUieiwes, remplies» d».M>^9i|Xi peu tmoa^ 
pavept,^ (cprpuspjsles d^ Olygejjet, .de plu^, yne o^rtaî^e qu#nlU4 de glohun 
les blaAÇ9/ A la péripbéfie daus la sii4^tance d^ parois, suivait Véte^du^ 
plus hau^ citée de 1 à 3, 4 millimètres, on trouve également des corposc^lçei 
de Gluge et quelques fragments de tubes nerveux. — Rlex» daiis le reste d^ 
cerveau. 

Lepotmon drei$ est 'totfldement bépatisé: — Ointr : diamètre transversal 
D, 10 c. en hauteur 0, M ©. -^ Jfoiê hjrpertrophié' et gras. *« IMu gras, 
fortooMOI ftiOe<rttf>> 

Appréciation. — Quoique nou? nous soyons trompée sut la 
nature cLe la lésion qui est un ramoUîssm^t lacunaire et non 
une tumeur syphilitique, Vautppsie.copfirme cepeodaat l^ 
diagnostic que j'«^vai^ cru, 4»yQir porter. .J'avais spulçment 
pl3cé ce si^ge ua.peu tro§.€Mi h^ut et 6p..4«^or,s> Uaîs,la lémw 
e»t Mm dm^ la pnot^^oacnce et à droitec ce <terntor iîBiît a éié 
4taUil>ar:uiiemefi8urati6aazaote par irappovjt au diant^M^o 
iranawiwed du mé6océphale% J'étais d*ailleum parti cle* œtt» 
donnée, admise par un grand nombre d'anatomfstes^ que le 
noyau de la 8« paire se trouve dai|s 1^ pédoncule cérébral. 

Gomment expliquer maiAlenaptj avec le siège réel, déter- 
miné .par l'autopsie, la lésion du moteur oculaire commuo 
droit? U ej5t éyidjBut que ^UVovt ^àm^% jque.ceuenf « 9QU upyeu 
daus le pédoncule, CQmmejQ^e^dwQuto éta^t.int»<:lte ii.faut.^- 
m^ttxe q^e oe inoyau possède des ^rea couOTte^Annates» qm 
leireliaut, à traînera }^ protuHéranoe, soit à son oongénàie» soit 
au noyau de la 6« paire du côté opposé v C'est «dors la lésiou de 
ee» iU)pes'<|ui' a amené la paralysie ré/9exe éa nerf (?}. Tomte 
explication ne- serait ici qu'une hypothèse, aussi nous conten» 
tons-nous d'eyposer le fait : la ïéslou d'un centre uejrv^u|: 
peut xeteutir sur un centre voisin, i^olé, au point d*»u déteniur 
ner la paralysie, aaus gue oe.secpnd.Qeatre'S^oiia,ttei»tdir(Ç(;t^ 
jQ^eut p/Bir la i4siQu. 

Un autre fait qui ressort de cette autopsie, c'^ qll^ ]^ ^Hr 
cu^saAiAu4uJEwïiall^fiB|t<aoilda2iAlMpailr^ aoit 

dfin^ la (pailie pestérottînliénieure do mésoatff l^ale veraJ^èiaibeL 
il y avait paralysie du facial gaudiO'; MétaR donc atMftt 
ffvant la déeussatlen. Si en^ effet la lésion avait euvahi la d0- 
cussation, les deux fttciaux e.q8sentoftrt dbs désordres paral- 
lèles. La môme observation est ajppllcabl&aux fibres centrales <^ 
l'hypoglosse (aphasie| dout la dépusWiiîAA sft ftjt ^aw^dQUte 
.4^jtd«u«iei>ulli(^.. 

La transmission de la sensibilité des membres gcmol^ea^ 



(l) La rage, moyent d'en éviter Us dangers et de 
far M^ Beui^'. f^arterAeaeHb WTOy pe^:es'8e'& 87: 

(î) Voir Xe n» 25 du Progrès Médical, 



avenir stt. prep/^gef^tm. 



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tB PB06REB ISIËDIGaL 



3»» 



paraissaU peu attoinla, aaaa daute à cause da pouvoir diaper- 
sif de la substance griM> «mi, JbieaqpVeU» dût éUn «a partie 
aitéiÉla par oiAla Mséoti eentrala, pût sdTfire par dispersion 
(tnagiodiOM em'tûmfêymiit Uaoiû» de le' sKmaibiliié <)es mem^ 
Hêeê. I.a lédldû àttelgûstit au fc6iittaire lefi^ trljutteai!»:- dém leur 
irt^ucaièiiTs fibre» cottïfliïS!ttiîaMes eiles^mftmes : perte de 
séûsibllrté à gauche, dlmihutttm à droite. 

Qdantàla nature de la lésion, c'est éyidemmeût tiu ramol- 
lissement lacunaire. — Uais ^elle est son. origine, et en se- 
cond lieu^^us^u^à quel point cetie lésion ju8tiâe4^elle la pre- 
rnièt^ bémipléigid^ dreik ealte fois, paur tequélte le malade 
était entré à Thôpital? question d'une afolutibia âiffidlai IVMSKt 
au plifs ^eut'^cm .paaser, '^ ^t ce n'est qu^tine^iippoditlon 
toute graftUitë -^^ue : '4*!R ya eu uu léger foyehr Wmorrbagfi- 
((w eu ce^poiût de la pifdtiibërance, foyer duquel est rôsuitte 
une compression subite, attattûô apoptectîformédontlédell^ 
se sonl fait plus vivement sentir sur la portion gaudie de 
l'organe, d^ù hémiplégie droite ; — i^ que ce foyer aura subi 
dsatraiMliormations régressives -« (inâUratton des bords du 
fojperpariamatièvetfDlorfiUtedusaiig, Uqvéfoetloni des glOi* 
bules sanguins, des débris de la substaojtie nerveuse, d-oii 
formation de corpuscules de Gluge) ; 3'> une encéphalite dr- 
couaerile quia.Fapideaasat atteint dans leur vilaUté les • élé- 
mmU voisiDs ; ainsi â'espliquerait la séoondè hémiplégie «4 la 
terminaison faUle. Cdttehypolttôae d^iioéiMilite a du «àoiu» 
pour elle l'existence de leùcdeyté^ (glebufeis dô î>us; Jeutieë 
ceUules, néoplasie inflammatoire.) 

Bntre les deux hémifAégiea est survenue une pneumonie 
droite. — L'attention est éveillée depuis quelque temps sur 
ces pneumonies dont s'accompagneut les hémiplégies. — Ici 
il est érrideut qu'^laost Uéoaux déàorduMs nerrettt, caille ma- 
VBiâQ l^à côutract^dausla salle, dans des cemditieus où 11 ^ 
très-nra de contracter des pneumonies. — tfaid yu là ndUire 
et le aiége de la lésion, de ,plus Texisteuce presque Cônco-r 
mitante-dé deux liémiplëgioa» il senait assez difâcile de tirer 
Cuaiiitte eoBOkisioa, quelque ra|)p(Nri enre le c6té hépatisé* ei 
le^oôté hémiplégie lia pneumonie osiflonBeBaueaumomentoù 
le )[>cèmlère luéttipldgié éteit très-amendée. ILest en outre à 
remarquer que cette lésion n'a pas produit une MoiIflZ^ 
aumnè. {4) 

BULLETIN DG PmOBÈS MÉDICAL 
X>esdoiilevr«fiHlgiiMato»et deJa ii6viu|§la 



Bans ses Leçons cUniques sur les anomalies de Caiaooie 
lùC9motr^&, faites à la Salpétpîère 'durantl'été de 187S et 
puMiëes id iÉ«me «née, M. Ghaveo(aiiiisl8té sur un «groupe 
ftfe sjrmt)t6mës>qu'fl deslgfue «ous te'ïiom 6è ^tr^fftâm^v^^ 
cèraxkx iabétîqices, et il a décrit pW ;pàrticuliflrement, 
entre autres, les douleurs vésîcales, urèthrales et rectales 
qui s'observent quelquefois dans l'ataxie. L'attention étant 
éveillée sur ce su^t, dn dtev^t's'attéhdï^ à voir se produire 
bientôt de uduteaux faits. G^st en efiidlAce qui ^est anivé : 
IL & Weir Mitcbell rap4>orte les deux suivants dans «m 
Bute ^publiée tout vëoemment <3>« 

X.... ftgé de 38 ans, ataxique depuis une douzaine d'années a eu, pen- 
dnt «DOto 0e<Mo fiérioa», de MÎpleiiM»allct{it«l èA df^Uleuië <f«]|çiuranC48 dans 
les JABobes^ct leebtts. D»tlaB> ub6 fois per'tBoie, il était {lriS'd''iifte dou« 

(f) LèsapftUoMii9nfl<d«la pb^tolologi» àln ))alholôgie» dMVM. CkiillMiilè 
a accompagn^l'olewnttibn qûii*Oaèdé,ttëtitSn«id'0li»initétfs* "reuVlMs, Il 
e^tentdêMiias'flllar Croj^doift'dms^ttfr voies dapil'envnaorabiii&des 
peibtR'^ooBt discutables. 

[^Jml Mui Ptrifual.Nên^alfU'm. JPkiUMplUa -Uedicétl Timê (t^ioiih 
let 1873) et Seto-torh Médical Jimmal (septembre 1873, p. 326). 



leur déchirante à Tenus et au périnée. Celte doilleur, qui n*avait aticufie re- 
lation avec Tétatde Tintestin, se produisait de» (fae4e ittfeladeélait au lit. 
AnbtfnC d'Unffdemi bsnie de^oufiranees» les muscles de l'anus se mettaient 
à trembler, à travailler^ pour employer Texpression du malade, et bientôt 
là crise 'étaR terminée. Karement la dbUleAr pièrsiâlait plus loitgtem^ ôU 
répaniflWit ddtts koouratit de ktnvit. La |;l«oe, aptpUquée localement» ne 
tardait pas à amener quelque seulagement. 

Bans le second cas, la douleur, qui ne s'aôééupagfiait pas de spstsmes, 
étarit égàlcmeùt noiAurab. "^ Ihfus ma trdiaièaie cas, la névralgie anal» 
était 4ëgèrè^ mais fréquetkte : elle cessa avec las douleurs fulgurantes des 
membres. 

Cette manifestation spéciale, quant au stége, des douleurs 
fu\g4irantes, n'est pas absolument rare. Une des malades du 
service «de M« Charoot éprouvait encore, il j a 3 ou 4 mois, 
dea douleurs foigurantes lanoinantes à la partie inférieure 
du rectum et sur les bords des grandes lèvres. Elles étaient 
moina intenses que celles des membres, n'étaient pas com-^ 
pliquées de spasmes et disparaissaient au bout d'une heure ; 
enfin elles n'étaient liées à aucun trouble des fonctions du 

! gros intestin. 

Quelquefois, et c'est là un point très-important pour le 
diagnostic, ces douleurs viscérales se montrent avant tout 
atitllB symptôme de l'ataxie locomotrice progre^ssive, ainsi 

' que Penseîgne M. CBarcfjt.- ^o i o i^ par exemple, ce qu'il a 
dbservé cllez un de ses malades de la ville, ]Vf. C... : 

^ Les dootears recUdes oit pféeédé de 7 oa « mois k manifestation des 
accès de douleurs fulgurantes, qu'elles ont accompagnées par la suite. Elles 

! se déolaraient subitement et étaient marquées par une sensation comparable 
à celle que déterminerait Tintromission brusque et forcée d'un corps volu> 
mîneux dans le rectum. C'est ainsi que le malade les dépeignait, et il ajou- 

' tait qu^à la fin de f accès survenait toujours un besoin pressant d'expulsion 
et pittfdîÉ taêtAe une expulsion effective des matières fécales. Ces accideiitd 
É& vepMdÉfBaiait d'ordiBaife'2 ou 9 fois pu* mois ; il ê'j adjoignait habitaeU 
kÉÉSilt ttn» beMin fréquent d'urioeî, avec doukiors durant l'émission. Pei». 
dmt ^plusieurs mois le catbéténsme et resamon rectal furent maintes fois 

{rati|^é0 sans qu'on seupcoBiiftt la natare du mol. Ce n'est que beaueoi^ 
lus tard que Tapparition des douleurs fulgurantes vint éclairer la situa- 
tioïk. • 

Cette iMM»të det>#vralgien*esfpaa aoos la dépendance ex^ 
(Jltisive de Tataxie locomotrice ; eB^ s'observe dans d'autres 
circonstances, à la suite d*excès vénériens ou comme con** 
aéqjoenoe de l'onaaisax^* M. S. Weir Mitcbell rapporte plu- 
sieitiweasiiitéfessËiiitade cettefomte, en quelque sorte idio^ 
pathique, de lanétralgte anei^inéaie. 

— X. .., 18 anêf vit survenir ses accès doidoureux jt la suite d'habitudes so- 
Utaiies. Lorsqu'elle se présentait— et c'était surtout après les excès d'ona- 
nisme ■— la douleur suivait la poUution. Une pression énergique sur le pé- 
rinée, apportait quelque soulagement. La névralgie s^amenda après la ces- 
SaAcù du Htj^-dèusé ; enfin, eUe dispatut entiftrcftnent grâce à un long traitement 
jM'lefficmiquM'^t les bains de mer. 

■-^X<^..,^aiM depuis trois tnxlis^iiU n0vr^gle«^piMîtM'oonséeQtiveaetlt 
à'dMiadte.eoajiigâux.La doukordébul^ità Vanns puis s'étendait au péri- 
née; «il f avait, en outre, un lége? spasme. JPlus de modération dans les • rites 
ooi^ilgavx ' suffit pour éloigner ^u à ^u les accès qui, aujourdliui, ont 
ceBSé tout à fait. 

— Cbes un célibataire continent, âge de 35 and, la douleur revint presque 
cliaque nuit pendent deux Semaines et fût vaincûb par les supposi- 
toires de belladone et d'opium. Les spasmes, continus, très^pénibles, se com- 
{AiqilèMm, 'éaiÉÉ eè efts, de deideurs plus prsfottdëttiént situae», siégeant 
dahi6le.r«ot«kti.* 

La névralgie c^no-périnéale peut donc être idiopathique 
ou 'Sys^npUmtatiQue. M. S. Weir Mitcbell Ta rencontrée 
âmlentôiït'ohes ie^hoKuneb*; nai^la foi^me i^mptomatique, 
tôtrt ata moim, existé également chez les tenrtnes. LMntérôt 
qu'offre cette névralgie, an point de vue dti diagnostic et du 
pronostic, ne fait aucun doute ; en ^ffeU les douleurs rec- 
tales, anaAes' et périaéaiesy peiwent oônatttuer un ^igtie 
st^antH^wêar^e l'aftaiie(Ghar«;ol)'et, tnuais q«te la névraK 
^e iaibpâtttîqtie cédeaut ageilts'tlWrapretitfques (applica- 
tions de glace, belladone et opium, etc.), la névralgie ano- 



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310 



LB PROGRES MEDICAL 



périnéale symptomatique résiste aux médications ordinai- 
res (S. Weir MitcheU), 

La douleur, dans chacune ne ces formes, n'est pas abso- 
lumeut la môme. Dans la fûrme symptomatique y la dou- 
leur a les caractère» ordinaires des douleurs Ailgurantes ; 
après une durée pouvant varier de quelques heures à un 
ou deux jours, elle disparaît tout-à-coup, pour ne revenir 
qu'au bout de plusieurs semaines ou plusieurs mois. Dans 
la forme idiopalhique, la douleur a !es caractères et la 
marche de toutes les névralgies ; elle présente des exacer- 
bations paroxystiques ; — après avoir persisté un temps 
plus ou moins long, elle diminue en général peu à peu ; 
jamais elle ne disparaît en quelque sorte subitement comme 
les douleurs fulgurantes ano-périnéales. Ces caractères 
serviront à distinguer Tune de l'autre ç^es deux formes. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
SéaTice du 25 novembre. — Présidengb de M. Cl. Bernard. 

M. GoRNiL continue la uii"iMim.Ku(tun qu'il avait commen- 
cée dans une précédente séance sur les altérations des canaux 
biliaires et sanguins dans la cirrhose. Il a déjà parlé des ca- 
naux biliaires, il s'occupera aujourd'hui des vaisseaux san- 
guins. 

Et d'abord on peut constater, dans la cirrhose, une inflam- 
mation chronique de la séreuse. Cette péritonite est carac- 
térisée par un état velvétique et papillalre du péritoine 
ou même par un simple aspect dépoli. Ces végétations peu- 
vent avoir 1/4 de millimètre à 1 millimètre; elles se termi- 
nent par des tractus, des prolongements en pointe qui parfois 
s'anastomosent et forment des anses. Au microscope, on re- 
connaît qu'elles sont constituées par des lamelles de tissu 
conjonctif recouvertes de cellules plates. L'éplthélium qui 
revêt les papilles est semblable à celui du péritoine ; il n'en 
diffère que par une certaine tuméfaction des cellules. 

Les papilles s*implanteni sur la capsule de Glisson et leur 
tissu conjonctif est continu avec celui de cette membrane. 
Elles sont parcourues par des vaisseaux qui communiquent 
avec les réseaux de la veine-porte, de telle sorte que les dila- 
tations vasculaires que j'ai observées dans la cirrhose sont en 
relation avec les canaux sanguins des végétations péritonéales . 
Du reste ces végétations, par leur développement, établissent 
des adhérences entre le foie et les organes voibins. 

Sur les préparations de cirrhose que j'ai faites, j'ai constaté 
nettement la présence de dilatations vasculaires, dans toute 
répaisseur du foie tellement qu'au premier abord on aurait 
pu croire à l'existence d'une tumeur sanguine. Les vaisseaux 
dilatés venaient aboutir à un tissu caverneux creusé dans le 
tissu conjonctif. Les vacuol^ sont remplies de sang, à parois 
minces, peu résistantes^ formées de fibrilles et de tissu em- 
bryonnaire que revêtent des cellules plates. D'ailleurs 
les cellules hépatiques n'avaient pas disparu , mais 
étaient aplaties, allongées et perpendiculaires à la direction 
des vaisseaux. 

On le voit, d'après ces recherches les vaisseaux biliaires et 
sanguins n'offrent pas, dans la cirrhose, les altérations que la 
théorie des inflammations interstitielles avait édifiées. Ne décri- 
vait-on pas ime atrophie, un étouffement des cellules hépati- 
ques, des canaux biliaires et sanguins par Tenvahissement 
du tissu coi^onctif ? Or nous avons trouvé des réseaux biliaires 
dans l'épaisseur des lobules conjonctifs, des vaisseaux san- 
guins dilatés dans les trabécules et s'ouvrent dans des va- 
cuoles du tissu coi^onclif. 

M. Onimus établit, par une série d'expérience,' ce fait, déjà 
indiqué par M. Davaine, que le sang naturellement septicé- 
mique, c'est-4-dire provenant d'un animal mort de septicémie 
est plus toxique que le sang rendu septicémique par l'addition 
de substances putrides. 



M. Onimus a reconnu que les agents anti-toxiques, l'acide 
sulfurique, par exemple, agissaient avec d'autant plus d'éneigie 
que la substance était plus septicémique. 

M. Rabutsau a cherché à se rendre compte des produits 
nouveaux qui, en se formant dans le chloroforme, rendent cet 
anesthésique toxique et par contre d'un emploi si funeste, n 
a reconnu que si l'on traite le chloroforme altéré, — ce que 
l'on constate par la présence d'une matière huileuse ou même 
de cristaux prismatiques — si on traite^ dis-je, ce chloroforme 
altéré par l'eau d'abord, puis par la potasse, les substances 
toxiques disparaissent et le chloroforme est purifié. U est 
difflcile de déterminer de quels corps Peau et la potasse ont 
débarassé le chloroforme. Cependant l'un d'eux est certaine- 
ment l'acide chlorhydrique. 

H. Grâhant dans des communications précédentes avait 
démontré que l'oxyde de carbone est éliminé en nature. Il 
cite ime expérience nouvelle qu'il a imaginée et qui prouve 
une fois de plus la vérité de cette assertion. 

Il a pu en effet empoisonner de petits animaux avec l'air 
expiré par.de plus gros animaux intoxiqués parl'oxyde de car- 
bone. 

Au cours de la séance, la Société a procédé à l'élection d'un 
membre. M. Javai a été élu par IS suffrages. M. Renaut en 
a obtenu 9, et M. Hamy, 3. 

Errata. — Dans l'analyse de la communication de M. Bert, 
(page 298), il sest glissé deux petites erreurs: ^» à la 
ligne 62, au lieu de ischlopage. il faut lire pygopage; et au 
lieu de « à la fin du XYII* siècle, • il faut lire c au commen- 
cement.... » (Col. 1, ligne 65). P. R. 



ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 2 décembre, — Présidence de M. Depaul. 

L'Académie procède à l'élection d'un membre titulaire 
^Section d'auatomie pathologique). Nous avons donné la liste 
de présentation dans notre dernier numéro. Au i*' tour de 
scrutin, le nombre des votants étant de 83 (majorité 42), M. La- 
boulbène obtient 41 voix; M. Empis, 35; M. Parrot, 4; M. Lan- 
cereaux, 1 ; M. Corn il, I; bulletin blanc, i. — Aucun des can- 
didats n'ayant obtenu la mc^orité absolue, l'Académie procède 
à un second tour de scrutin. 81 votants ; majorité, 41. M. La- 
boulbène, 49 voix; M. Empis, 30 ; bulletina blancs, 2. M, La- 
boulbène est élu. 

M. Dbvergib donne lecture d'un rapport sur le concours aux 
prix fondés par le marquis d'Ourche : lelpremier, de 80,000 fr., 
pour la découverte d'un moyen simple et vulgaire de recon- 
naître d'une manière certaine les signes de la mort réelle, 
moyen pouvant être mis en pratique par « de pauvres viUa- 
geois sans instruction. » Le deuxième de 5,000 fr., pour la 
découverte d'un moyen permettant de reconnaître d'une ma- 
nière indubitable les organes de la mort réelle, exigeant Tin- 
terventlon d'un homme de l'art. — lOi mémoires ont été 
envoyés à l'Académie. Un grand nombre émanent de gens du 
monde ; épiciers, mécaniciens, clercs d'avoués, etc.; 32 de ceux 
qui sont l'œuvre de médecins ont été réservés pour un nouvel 
examen ; eu&u. dans son rapport, M. Devergie ne parle que de 
ceux qui ont été dignes d'une récompense. G. B. 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUB 

Séaiué du 3 octobre. — Présidence de M. Chargoi. 

OblitéMtloii do tpone lMsiUr«i-^llétabllsseiiieAf de la cêr* 
calatioB par les voies eollatéralea, par M. Durbt, intame des 
hôpitaux. 

M. DuRBT présente le bulbe d'un homme de iO ans environ, 
mort des suites d'une affection chirurgicale, et qui n'avait ja- 
mais présenté aucun symptôme cérébral ou bulbaire. Il existe 
un rétrécissement du tronc basilaire, de plus d'un centimètre 
de long, et commençant à Texirémité inférieure. 

Les deux vertébrales sont de volume à peu près normaL 
Mais un tronc artériel, aussi volumineux qu'une vertébrale, 
s'abouche dans le tronc basilaire au-dessus du rétrécissement 



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LE PROGRES MEPrCATi 



311 



et rétablit la circulation dans la partie supérieure de Tartère 
besilaire. Le vaisseau collatéral vient de^l'extérieur du crâne. 
C'est une branche de Fartère occipitale, sans^çloute, qui en est 
l'origine. Toutefois nous n'avons pu constater le fait absolu- 
ment, nous avons vu seulement Tartère accessoire traverser la 
dure-mère entre l'occiput et la première vertèbre. 

La sténose du tronc basilaire est complète ; car une injec- 
tion très*pénétrante, poussée en hau par l'artère basilaire, 
ou en bas par Tartère vertébrale ne le franchit pas. 

Il semble que cette sténose devrait empêcher toute circu- 
lation dans les artères médianes qui naissent de la partie in- 
férieure du tronc basilaire, et vont aux noyaux des pneumo* 
gastriques. «Tai démontré que pour ces noyaux les artères 
radiculaires étaient insuffisantes. Comment se fait-il que cet 
individu ait survécu ? Gomment concilier ce fait avec nos 
études sur la circulation du bulbe et leurs déductions (i) ? 
C'est que précisément les artères médianes sous-protubéran- 
tielles, qui vont aux noyaux des pneumo-gastriques ne sont 
pas oblitérées.La société peut constater que l'injection poussée 
parle bout supérieur du tronc basilaire les a pénétrées jusque 
dans leurs plus fines ramifications. Les noyaux des pneumo-^ 
gaslriq[ues étaient donc abondamment vascularisés, malgré 
cette sténose étendue. Il est donc bon de s'assurer toujours 
lorsque la partie Inférieure du tronc basilaire est oblitérée, si 
les artères médianes correspondantes ne sont pas encore per- 
méables. 

M. LiouviLLK remarque que l'artère vertébrale droite est 
moins volumineuse que l'artère correspondante du côté gau- 
che. Ce n'est pas qu'il attribue cette différence à la présence 
de Yartère accessoire, du côté droit. Il pense que c'est là la 
règle générale, la vertébrale gauche est toujours plus consi- 
dérable. Il fait appel aux souvenirs de M. le Présentateur. 

M. DuBET. — C'est là en effet une disposition assez fréquente 
mais nos recherches nous portent à admettre que ce n'est pas 
ime règle absolue. 

M. Charcot fait remarquer qu'on a eu affaire ici à une 
sténose progressive, très-probablement. Il y a une grande diffé- 
rence au point de vue des symptômes fonctionnels entre une 
oblitération subite et une oblitération graduelle qui permet le 
rétablissement de la circulalion collatérale. 

Ulcère simple de restomaes perforation, — Péritonite 
snmlgnë. •— Mort en .JS4 lieiivesy par M. Landouzt, interne. 

M. Landouzy fait voir un estomac, de volume normal, pré- 
sentant sur sa face antérieure, à un centimètre en avant du 
pylore, im orifice elliptique à bords nets et réguliers de cinq 
millimètres dans son grand diamètre. 

Examinée par la face muqueuse, l'ulcération apparaît par- 
faitement circulaire, elle occupe le fond d*une petite cavité 
quadrangulaire à bords saillants taillés à pic. 

L'orifice pylorique. de môme que les autres parties de l'es- 
tomac, est absolument sain : il n'y a pas trace d'ulcérations 
récentes ou anciennes. 

Cette perforation a été trouvée à l'autopsie d*un jeune 
homme, (Krebs Pierre, ^9 ans, garçon marchand de vins) qui 
entrait à Beaujon le 6 août, à dix heures du matin, se plai- 
gnant de douleurs abdominales très-vives. 

K... se présente avec la face anxieuse, grippée et couverte 
de sueurs froides; les yeux sont creux, le nez froid, la langue 
à peine chaude. Le pouls petit est à 100: la température rectale 
à 40^,4. Le ventre est très-tendu, ballonné, douloureux à la 
moindre pression, surtout dans la région sus-ombilicale. 

K... se plaint de douleurs continues dans tout l'abdomen, de 
soif vive et d'envies de vomir; trois fois, il vomit, sans efforts, 
des matières glaireuses jaunâtres, sans odeur. 

E... raconte qu'il souffre seulement depuis la veille au soir, 
il n'avait eu, dans la journée, aucun malaise, quand, après 
avoir bu un verre de vin, il fut pris, en faisant un effort, d'une 
douleur très- vive qui traversa la partie supérieure de l'abdo- 
men et qui semblait partir du côté gauche. K. .. s'imagina 
avoir avalé un éclat de verre» il se coucha immédiatement 
voulut prendre un peu d'eau, mais n'en avala qu'une gorgée 
parce que la douleur abdominale devint atroce (1) ! 

(t) Archiva d$ phyiioloffiêf etc., 187S. 



Toutela nuit, E... ressentit de violentes douleurs dans le ven- 
tre, eut plusieurs vomissements jaunâtres et ne put aller à 
la selle malgré un lavement. 

E., de constitution vigoureuse, fortement musdé, ditn'avofr 
jamais été malade ni même souffrant ; jamais ses digestions 
n'ont été difficiles, jamais il n'a eu de vomissements d'aucune 
sorte. L'examen de tous les anneaux est fait avec soin 
sans résultat. E... n'a jamais eu de hernie. —Quelques heures, 
après l'entrée à l'hôpital, les douleurs se calment, le pouls 
devient' plus petit et plus fréquent, puis la prostration sur-, 
vient et le malade meurt à 6 heures du soir. 

ÂUTOPSis. — Outre la perforation de l'estomac, on trouve les 
anses intestinales fortement distendues par des gaz et refou- 
lant le diaphragme. Le péritoine viscéral est poisseux et rosé. 
En aucun point, il n'y a trace d'adhérences anciennes ou ré- 
centes. 

Dans les parties déclives de l'abdomen, il y a quelques cuil- 
lerées de liquide séro-purulent, louche, un peu jaunâtre. 

L'intestin examiné dans toute son étendue ne présente au- 
cune trace de perforation. 

Tous les viscères abdominaux sont sains* 

La cavité thoracique n'a pu être ouverte. 

Séance du 10 octobre.— Présidence de M. Charcot. 



Tnmenr flbrea«e utérine faisant saillie dans le Ti^n. 
SymptAmes de eoM pr ci^n iu n 4» reetan due à, nn kyste der- 
mo-pileux dans le eul-de-sae reeto-atérln, par M. Cjlrtaz, in- 
terne des hôpitaux. 

X... âgée de 66 ans, mariée jeune, a eu trois enfants, tous 
bien portants actuellement; elle a toujours joui d'une bonne 
sauté. Ménopause à 45 ans. Il y a deux ans, sans cause ap- 
préciable, elle commença à ressentir des douleurs dans le 
bas-ventre, des tlraillemenls dans les lombes, en môme temps 
se déclaraient quelques périmes blanches. Elle n'a jamais con- 
sulté de médecin, et ce n'est qu'il y a six mois environ, à l'ap- 
parition de la première hémorrhagie, qu'elle prit conseil d'une 
sage-femme. A ce memeat les douleurs étaient très-vives, 
surtoufpendant la marche; des troubles digestifs sérieux s'é- 
taient manifestés. De plus, la malade éprouvait de la diffi- 
culté pour aller à la selle ; dès les premiers temps de la mala- 
die, elle avait eu un peu de constipation, mais ce ne fut qu'à 
partir de cette époque qu'elle remarqua particulièrement celte 
complication. 

Aucm trailement sérieux ne fut mis en pratique et ce n'est 
que vers les premiers jours de septembre qu'elle se décide à 
venir à i 'Hôtel-Dieu. Dans cet intervalle les hémorrhagies se 
sont reproduites fréquenrateni ei avee uae extrême abon* 
dance. 

A son entrée, celte malade présente tous les signes d'une 
anémie profonde. Souffle cardiaque et vasculaire. Pouls fai- 
ble. Teint cireux. Pâleur des muqueuses, etc. Le toucher va- 
ginal donne la sensation d'une masse demi-molle dans la- 
quelle on ne reconnaît pas Torifice utérin, en examinant avec 
attention, on reconnaît alors une tumeur faisant saillie hors 
de l'utérus et tombant dans le vagin, en partie sphacélée; c'est à 
cette cause qu'est due rôdeur infecte que présente la malade. 
Une anse de fil sectionae cette portion pédiculée. l^n face des 
symptômes de compression du rectum on admit une tumeur 
fibreuse inlra et extra-utérine faisant saillie en arrière 
comme par le vagin. Celte supposition était d'autant plus ad- 
missible que le loucher rectal faisait percevoir à la face pos* 
térieure de rutérus une tumeur du volume d'un gros œuf et 
qui paraissait adhérente ^ La malade mourut épuisée par 
les pertes de sang et parune auto-infection résultant de sa tu« 
meur, malgré les iujections désinfectantes. 

AUTOPSIE. — On trouve une tumeur fibreuse de petit vo- 
lume implantée par un double péiicule dans le fond de l'uté- 
rus et qui avait fait saillie par le col jusque dans le vagin. 
Pas de tumeur fibreuse dans l'épaisseur des parois. Dans le 
cul- de-sac recto-utérin, kyste dermo-pileux, du volume d'tm 
poing d'enfant, enfermé dans une poche assez épaisse et fermée 
de toute part. Ce kyste avait aplati l'intestin contre le sa- 
crum; au-dessus se trouve une accumulation notable de ma- 
tières fécales. 



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312 



LE ÎKOCtUKB VBOKSL 



f M i - ji - j iî i i rf""""*'"* ^*'* 



Heurs préArtIeiiUilrM» 4'appaivence 



flé^dop. 

par le docteur 



« de pM*têB W- 
ifitars|ir)§ttiitmilcÉms«Mt«topt)ée0 npiûeiikentdaAsle cam 
drtûi l^àntâfitlsme tdgtt. Lt tûélade qui ftH robjel de cette 
oinîMEiuttu'eliiMli ffst Ufd fOOtme «Ueiiite déjà députe longtenftpiB 
dë¥hutt«it£9ta63 et cpii daditM demiterd j(Am a 6té ptM 
d'une nouvelle petiseéê d'endédairiite aiguS. Blîle îK^riea»* 
devânt^du g^tkOA ddè iuitieiiira eo(iB»e«taiiéee andeimes, in- 
dèleitflesf et >dttre«c(l«£:tfe dies ck>rj^s flbm£x. Bl)6 fait vemonter 
le éSbti ÛéiMê gi^oSBmi»^ 2» ftns de date^ à l'époque de 
SA t>Minfèr6 tftlâq[tei« de l*h&lnatilgme. Or, (M jours der^^ 
niera, sous Tinfluence d'une nouyelle pottôsée deux autres 
tiii£(ëut%de^ttidA«rnaMre âésontdévelêppéeB eoes adsyeuâ:, 
autoui" au pouée et de llndex. BUes son* ilnmédialeiDéiii 
soyn-CMâfiiéea, de «dniâèilaMe dui^ non fhidbaanies^ ni mêdie 
rénilentes. Au début, elles éUient rouges et tosea' sentiWes. 
Depuis^ elles sont êS^^0ùMê coni^4tenient'iiniolântaK« ^l fie 
se sont point modifiées. 

Dans la êétmeê du M9 novembre, ont été nommés membres titulaires : 
MM. DiBOVB, tiiLiOP^At étVÈ^tttà ; — meriibWs adjoints : MM.Dé^oix, 



MALADIES DES ORGANES GÉNlTO-tfRÏNÀIRES 

AéVoé èJTltknte t etattibét&tM dtfttfstldttlê Mée 8bn 

tÉ'âiteiiiéBt. 

It. De fâplîiâ<ijrmi<e «««èease, p«r Qx. X. MAMdîN. — ^arîd 

A. Delabaye i«7â. 

t^ TMdCeneBt d« testfcvle tnberenleaK par le tek rovge, 

par AuBOnf. — Thèw, î^aris 1873. 

VL née divers trattcmenls dk testienle taberenleiUK, par 

BôuGHAOK, ét«. — Thèse, Paris 1873. 

Bepuifl une cinquantaine d'années, les auteurs s^accordént 
k désigner sous le nom de tubercule du testicule une affec- 
tietè dont les relations àveola {^thisie pulmonaire, pour n'être 
pas aussi constantes que celles de la tuberculisatien des 
séreusesi Q*«n paraissent pas moins tncobtesteéles. 

Faut-il avec M. Mangin dont nous vénonâ de lire le traYaû^ 
ebangier ee nom da tubercule pour y substituer celui d'éfddi- 
dymiite easéeuse ? C'esl sur quoi nous demanderons au leo- 
ttfur ia permission de nous arrêter un instant* 

La d^omination d'iaflammatica caséouse, en tant surtout 
qu'elle s'applique à répididyme, ne peut avoir de valeur qu^à 
deux poîats de vue : d'abord« et c'est là le plus important, en 
os (|ae aui^sée vraie, elle établirait une distinction de la 
ptaia baute* importance clinique entre une atfection feU grave^ 
i^est ¥ani,/mais ourcible, et la tubeucuiisation qui est presque 
AUie ooDdamnation à mort 

BtirSeoend Ueu« ei c'est là seulement une question de dllet- 
laniismescienti&iue, la mot nouveau désignerait précisément 
.el ecMotoment un processus d'anatomie pathologique ; on 
pcmrrail encore Taecepter. Voyons si i*4pididfihUe easUuH 
'^emplit i'«ae de ees deux conditions» 

iKet>il txien vrai que les inflammations càséeuses soient dS- 
iérenies ide la tuberculose quant à leur nature, çt puissent 
.jimpleHieat y f]arédisposev> wdVant le mot célèbre et,p^adoflMl 
fde»liiemeyer î 

LesAdlemandâ disent que oui, mais l'école d'historogie du 
. GoUége de France dit ({ue non, JLa <;linique ^e pareil ôtte du 
côté de cette demiôce« B<^noii»-nous ipour iï% moment au c6té 
eUnjque de la questten^ 

Bien qu'en ait pu fournir des statistiques indiquant, p«* 
. «pwaple, un seul cas de luberôules pulmoanikres surcinquante- 
.et4ui'malades-atteîntsde testicule tuberculeux (i)^nt>us dou- 



^l) 'MlsroB» ÀPck» m4i^ t8W* — iNoUmis ^pia, ipamù les cas compris 
ctfcna cette 8ta4istk[uiB| il y*«n, a plusieurs ;qui se rapporteàt probableàient. ^e 
ï'aye« de M. Salferon luî-»meme, à des cas dé testicule éyptiHitiqùe bu d^é- 
pîdidymite bïennofrtagîqùô. ^ôtôûS iùéSî (J^Ô, poitf Uii CèrtÉdn tforiiîîfè de 
malades, M. Salleron n'u pu^ malgré ses efforts et sesrecifefelitfs^'oCâttft^e 
Tissue de la maladie. 



umÉ tfèfr-tort que c*'s6!t Jà la vetitë et &<Hi6 pensons cpi» M^m 
nottikte de malàdéà jnréâtentent Ta coïncidence des deux mtol- 
festattoûs; c'est du moins et qui5 notxg cfoyoM pouvoir ttilé^ 
rer de ïiôô itotr^'ôMirt. 

L'erreur de nos contràdfctetïte â'exiJfiqtierait peut-être î*if 
ce fait qtte les malades ont été observés dans le temps qu'As 
il*aVadent paô de fuberculéS pulmonaires, ou du moins qu*ild 
n'avaient pas dnôOrie de signes stéthoscopiques, ce qui n'eftt 
pas rate au débilt de la tu))ercitlisâtion des poumons. 

Suf lefait enlui-iyiéme, e'est-à-dlre sur Le développement 
couâécutif de la phtbisie pulmonatfô, M. Mangin et ausitf 
It. le profeôseuî l^het sur les le^na duquel il s'appuie, sotit 
df accord avec nous : t SI on laf^sd i^uppurer indéfiniment 
» les gangltoûs du tx>U des j/etineâ gens scfofuleux » dit 
M. Riehet (Leçon clinique citée par ^. Mangin), « une tuber- 
s culisation générale peut apparaître. » M. Mangin croit éga- 
lement, comme rindiqUent plusieurs passages de son travail, 
que la^a^ppûtâtiôil del'épididyme à la sMlte de sa caséîûcn-' 
lion peut aïnenet la phthisie pulmonaire. 

d'est peut-ètfè pousser xùx peu loin lepoSfhôô, itgo prcpUff 
h)C\ n*est-il pas plus conforme à la saine pathologie génétalv 
de considérer les productions caséeasés soit de répididyme, 
soit deâ ganglions du coU cotnme de^ lésions duès à la tuber- 
culeuse, laquelle évolue en altérant divers organes avant d'at- 
taquer le poumon ? 

Passonà âiàintenant au âecond point et voyons si l'anatomie 
pathologique pure ne vient paâ à notï-e aidé pour montrer la 
natiu'e réellement tuberculeuse dé l'aflaetlon testitulafre O^ùi 
nous occupe. 

Pour nous guider dans cette recherche^ déli<;ate, notrsne 
croyons pas trouver mieux quô les derniers ouvrages doriid 
de tétcAh dliistologiè du collège de France, c'est-à-dire aux 
travaux de Thaon et à ceul de M. Qrancher. 

Ces deux auteurs concluent à l'unité de la phthisie pulmo- 
âaite. Llnflamtnation caséeuse, nous dit M. Thaon, est une 
manifestation de la tuberculose au même Ucre quje la granu^ 
Talion. La pneumonie caséeuse essentielle n'etiâle pais. 

En ^absence de documents histologiques dîrects sur la <sn- 
séification de Tépididyme, nous sommea portés à voir là tmîé 
aHéotion qtti,^eomme la pneumonie easéttyise, est sous la dé- 
penéatteede èa4Ail>eltiilose,'et itférJRe par conséquent de con- 
server ienoin de testicule iubereoleux^ 

Un des aiguments contre cette manière de voir qui cousis* 
Mt àdire^e rinflasamalioA caséeuset '^ développant aux 
dépens de l'épithélium des voies s^rmatiques« ne pouvait 
àtve du tubercule vrai^ puisque ce demiar prettd toujours 
âMissance dan» le tissu ooi^onetifk eetargument, disons-nous, 
tombe devant lev récents travaux d'bislologie. Bn effet» 
M^ Thoon nous mentre la granulation tuberculeuse naissant 
dane les alvéoles «ux déipens :de l'épithélium. 

Ces quelques considérations suffisent^ notxe avis pour con- 
clure qu'il est au moins prématuré de déb«^tiser le testicule 
tubercultouài:, iBt que cette dernière dénomination est celle qui 
iftcfrque le mieux la place que doit remplir dada le cadre: mso- 
logique l'afiection quinovs occupe. 

Sans nous étendre davantage sur les peints intéressauf^ 
tfaaalJOBiie paèhelegique que noua venons d'effleurer, abc»- 
dons maintenant la question .principale, c'est-à-dire celle du 
traitement, et en particulier de l'intervention chirurgicali 
dans la tuberculiisation du testiculCé 

Deux des travaux qui noua ont Inspiré ViSHtd de cette revue, 
les^thèsesde M. Bouchage et Auboin sont destinées à prSco* 
niser un procédé de traitement enaployé par fi. le professeur 
Yerneuii> traitement qui consiste 4ans Vemploi du cautère 
aetuel (pour déterminer l'élimination rapide dès parties dégé- 
néiée9< On évite akisi la castration à làq;ueUe Jbien des chirur- 

■ ■ É I ■■ III ■ ■■ > .fc ^ B . ■...III , ■ I ■ ■ ■ l« 

;(4) Nous ferow reioaiquer en passant comLien VinfUmfnmdon actuelte, 
qui réside surtout dans une proliféraliou cellulaire, âtîlfère de l'AXid6ntid fa^ 
nammation ctassi(^ë av'ec douleur, chtiiétifr eC Y^ùgeùr, iUflHtttftalidh tf^ 
ép«^^Ait 'hfcàitedt teèti^^s nohi Vksculfièâréit. Il «Et lÈ^é'aàÉéÉ matHHfàM» 
que le procesèttê cMlfiaM dAhése JSM à ^, dèvMi Sii, l4i '^^HUMSl 
prëexîslanls dans lé lîssu qû^ ôâ^^tl. 'Psot-ttr?, du ivbte, fat eaiéifitetien 
ne restera-t-elle pas classée parmi te pbai«iiléa«i kiaanmalDifaéé CM ce 
que l'avenir nous apprendra. 



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JM PBOOIIB» UBEmOku 



a» 



glens se sont wns forcés denreèottrir. Des fête, dWs Mis nomi^ 
bwr^, cQnnu^.dans tout^. levons cîrcoA3t^09&poii»«WSd3^ 
^éPwàsdT^3 poUïJVg^JT aéMtlyçm^ul î* v^Jeiur d^ ce mode.de 

revue et de comparer les divers moyens employés contre 3^ 
testicule tubercul^ms, Wq"wgiM>vx)BLgL <juô peM,de chose à dire 
dQS moyens médicaux, sinon qu'il est important de tâter par 
llQdure de poia^ium. tQH? l^s ica^ 4ans lesquels le <j[l6tgnosiiç 
n'.^t pas fijbgglwpftem certai».; npu3 épargnerons an.l,çcteur 
rtou»iérôtiott d^ wqyft^a ft»Uscr)ofulç]ix imi l'emplQi. Qgt 
banal. 

ÇfM'WP^^CTîiRUQft l^ygiéwa^e §ur laflU^Ue M, lfei>gin,i.nsw^te 
fw^ immf ft'^st. *éioigaejf mW^ <îw possÂble l^n^alçiçte 
àBB |^ndes.ag^l(Hnératlo(a^.d'ii¥UYiâuâ qjnj; Pftjfai^smll^QrçQi: 
un^ ^fttion nmm^'^ ^ v l^. ^ye],oj^epa«int et les Bçoçrè^ d^ la 
tuhaucWiçatfo» IftrtiQ^ïtoir^ Il %u résiUte iqpi'Qn.d^vï'fli pyxwp- 
^ tamœi renvoyer daas \»mf^ ioym» l^9> «Ql49tSr .«Uplujt^. d§ 
' cette afifection qui, comme on sait, n'est ras rare chez les^veUf*^ 
Utaires. Quant ai^x autres maladies, on leur fera quitter au- 
tant qiue posoible le9 finrasdAei viHo». ppuir U Qamp9£P9.ou 1q 
bord de la mer. Bref, on aiir« recoiftr» à tous Im OH^yi^ns 
que rhygiène indique peur aider le traitement des afibetions 
scrofuleuses. — ' 

Quels sont maintenait, 1^3 ijaqyen^ chirurgicaux que Ton 
devra employer lorsque la tubwcuîisetion a en-vahi une grande 
pfirti&do répi^kiyme^ cremé de^ 0QVj9n)ei^eJL4oiiné PAViî^apce 
à de» abeè»> C'est ee qu'il nous reste à.e^sj^aiioeri. 

Les abcès strumeux du teetieute ont été ouvert^, soil pat 
nxtstmment tranchant soit par les eaustiques. Que-. M» le pas 
<|vaçup, on essayait pour deterç^ les foyers et obMiir la cie»- 
tTisaUou des injections astringentes ou irritantes de Tin (Ber- 
mond> de MpatpelliearV dô.twtuye, diode (Boirfsson), etc. 

Des caustiques plus énergiques ont été également employés 

Sur détruira complétengient les pitiés malades ; la p|te dç 
aquoiu (Bpanâ, Jifeispmieuve) ; la potasse caustjque 
(Thwry);<i^deif9ieraui0urcûnâ0ine d'introduire la potossç 
caustique au milieu du foyer pour détruire les tissus^ Oi^^Â^S 
4^j,djedao9ep.dftUor8(Y«yo?i^fiCK^ médicchchirw^ic^ 1853), 

^eA divers traitiemQi}<t« spu)* toQo^plet^ ou long? et 4qu1out 
reux. Or, il importe^ lorsque ft résolu d'agji é»^iquei»jen1^ 
é]Mt% pas faire traiver le» etioses enionguetirv car le 4eiQur.au 
iftet à la chambre ne vMH pien poor les naalad^e aUelnts de 
testicule tuberculeux ; ils ont besoin de l'activité et du grand 
air. Il faut doue atler vite en besogne s'il eat poisibla* 

M. Chassaignae, inTonteur ée la méthode si utile du drai^ 
nage, a employé son procédé dans le traitemeat des abeès 
.tubw:culew dp réjididymfl. Nous pourrions Ici répéter Içs 
;çpônies Q^jeçtiojiS^quaut à la d^rée du traitement. 

J4algftfe»e yoiitfaAt fa^ô uapeuplyj^que lesincisions et up 
peu uMins quo IA/Oqs^i^Upu, proposa eu iS^l à i'Aciadémie de 
Médopioe larétoctim des parUes maladeft^ Cette métbodea 
été repoussée par la plupart das chirurgiens ^ aaeeplée papr 
q^ueïques-u»*. 

Nous pensons qu'elle peut être choisie eu rejetée suivanft 
jlps cas : i'il 9'dgit d'un stmpte trajet fistuleux qu'on puisse 
.wiey.er l^^ns tm^ une pL^e considérable et expospnt le mar 
Jird^ à de» aq^idlont^, tr^um^UqueS' sérieiu^s; oa pourra sacO^ 
doute tenler Vopérj^u. âOi MAlfiaign^ ; O/éaAfAPJt^s 6t k pxioci 
nous ue croyons pas qu'elle aoÂi?« «^unseRt «VAV Is^préféf- 
<iesi00f 

IliMmsresU»i8i»tmfinl«fdû^. 9^ei<iui^ dm>U 4a grAod 
m&f9iïM la^eastraMom età.eûmpaBer* ses,.effeU. aveo fitm^ du 
traitement cpie M. Vetneuil t'efion» meinieûaiit àJd vulgftsW 
Ml*, la destruction des parties malades par leeantdre «ctiieà. 

tie caujèr^ actuel reyiènt actirallement à la mode après «fék 
4f(6 UU peu uégUgéV Qsla ,tieut pout-ètre à li^ généraUçati^on 
4f. l'ompiftl du pixloroJ^o/ioA yquî supprime reflfrpi que <;au- 
«i^^aiu; x»al»(|^.co.,moy^^plus effrayant que tornU^iOt 

Que vaut donc le cautère actuel dans le caâ qujl UPU9 
OQpwpo? YfjiQ Qè^ cpii nous nçtr^t ressortir dç la discussion 
<iui.eut liau ftM m^ d^ Ift Spcji^t^. 4^ Q^rurgl^ ^ Qctobro. ^ 81} 
sw od jttoderidAictôoiaeDk lAS «as %Tk^T&^^9m 9Ui ^^s^tW 
•gevs dovrant ^te»* «ésenrés psiur la cw^r.aUM. «U bJAft «V 



oontralve pour )f s PBtitBimoyen»|i«u^|^f|^|„^gqu^wi,;a. tau*,, 
G*est surtout aux cas de gva¥ité moy^m^^ qaei^pMiri ^&tus\ 
ploi dufervouge. Ttot en jCDûservant aw silmpdu..,,^^ paitfie 
de'G|i»n testiewlè, oa du uMJoax unTests d'vrgane ><|ui i«ibv «^ 
ItefeltFèsprit, oaéirite«'6tJI«^'daii9en séidtax d» la cja»tia^> 
tlon qui eolèferait d'après Ma. : BtoRlD ^vloon uiL (piar^ desr 
mtfiadea 

La pdiieipale (Ajeotiinisirsvgume&b la plus puissiiit <i6[ 
ceuas qui tiennent pourla'oaisitrattoD, c'est qu^^peut e^pé|0P 
d^arrètev lemal an aBiputent4e> tesUculest en faisant dèscpaè 
Ton est forcé d'intervenir chirurgicalement, une opéltÂm 
radicale. 

 cela, M* VemettilarépondaitiiaTft^ jost^ qaitMi. qu0> cohm 
traireoBienli ans appere&œa» la ieafttrAUoi»<apeUcpi/i^ tu tn^Mr^i 
cufe du testicule' n'est }%vvm qu'un» opérajtoi pftU|laUiit«i, 

puisque la t nhflrfiulisation des organes y^nitany jntftmft<^ 
vésicules séminales, prostate, est souvent contemporaine et 
même antérieure à la tabércuMsalleii' du tesàcule. 

Résumons f Diana b<m nt^^rede Cfis )iQ^ c^utt^^^tlou.fi^u^e 
re^dra des services sérieux 4ms le traitement du tubercule 
tÇiSMculaire, -pt->BII© ne rei?apla^era éviden^me^t, pas la o^^tr^T 
tJQU qw rest^^ applicable aui^.c^s gr^vie^. -r B^fti^, Oîi m 
saurait poser de. règle absolue ; le tact chirurgie devT^a toun 
ioyrsintervenir poux fajfe j^rendre» suivant le^ cas,, une d^ci- 
sipp cpuvenable, pr4».JJALflKRBB!. 

BIBLIOGRAPHIE 



^«e, par Wâfism Nioati. iH^a* tlft^SO pages. Chefe Ddl«1ia;|r». 1873. 

' M. Nicati a ço»sacrA.4 l'.étud» 4jp la. Bwaiysâ|9 du usrf ^yrur 
pathiquec«rYif?a;^quUl; regarde «omiàiç iirès^réqu(e»iLtii.iun m^ 
modre i^léressAU^ entrepris aons l'inspiiatioA du professsiir 
Homer. Apirèsm» aperçu hisloriqmdans lequei il aignate bri^ 
vement les travaux publiés sur èe sujet depuisCi. Benisrd 
[^Wli j^qu'à EuleubuTg (§869), l^uterur aborde imm^dfate- 
ment la'symptomatologie. Il commence par trapar le- tableau 
général de la maladie dans laquelle il distingue les périodes 
sulTantes : 

l<>^La période dfis froàrdmes. est cai;actérisée pçr ^es symp- 
tômes ^'irriiati(m.(^\i de, sjasjtn^ des muscles qui sput sou^ lîpi 
4épeu0a»co du sjmyH^thjique cervical (roydriAS^, exophibal- 
mie, abaissement de température) et par la fréqu^j^fC^ (]u 
pouls. Qette période peut ètye suivie 4u retour à l'état oenual 
(H* Vemetili a vu, dansim oas, la pupille, dilatée, seusl^* 
Huenee d*un aboès cervical profiand, reprendre ses dinaenstons 
normales après l'ouverture de l'abcès); mais elle est plus ordi- 
nairement suivie de paralysie» 

?• Daus Uî^e fremi^r^jAase d$ cette période pckTd^tnvA^ Qjn 
observe des symptômes ocMto-pupiUajrefli «t. de& ^ympWx»f^ 
vasculaires analogues à ceu^ qui ont été sigual^ par les 
pl^ysiologistes dans leurs e:i:périences sur les. anixpaux, ç*esj- 
^-dir^e d'une part, réitrécissemeut de r.ouvftrture p9Jlp(S)riile, 
rétréciasfeiuent dei^puiûllei, dilnw;nutiou delateJWMPU i?Uï»- 
oeulaire et rétraotiou du globa de TcBil. et diauir» part iu^ 
tion des vaisseaux, arugmentaticHi de chaleur si^ auaui» très- 
fréquentes du cMé paralysé. 

V^ Après un espace de, temps qui, varie de quelques me^s^ 
plusieurs années, survient la second phase de la période^^^ 
Ijftigpi, te» symptômes ocuio-rpupînaires, ^sistwt, meis i«^ 
symptômes vesQul^res et tr^pbiqpes 9oii.t cogmiétepv^u^ mçh 
diflés.Le côté paralysé esit devenu pJuapiaigre ej plus pâl^ ; la 
température estmptns élevée el la trupispiratipu moins ^ijt- 
dftufe que 4u côté saiu., . 

40 jEînfiiit.^ntre' les den^ ptiMes i^gu^^ p),uA,bauii,on p^ijt 
,adm^trQ<uii6 pMoÀn Mfmédiaitê' qui d'atapMfinmwIfMlr* 

Après, eett» deseriplftaik géaârals^ i'auteui» étudlfi ^iiMUfi 
des symptémee eir paPtisuMsp, et iosiate sur les ^QMrsnscfs 
qu*ils présentent chez l'tion^e à féti^ ][^t)^Q|ogf^ Qt^ez 
les anluiau^: en expérîeuc^. ' ^' 

lA ie.mpérature ^ i^té |)rtee«Q)mï»tî^i!^0m.<îpt â^tdewf cj&t^ 
au moyeu.de fl;^eirmQUj4ke^ ^^u;^ toifoffuils tow Ij^, Wft- 

pératwMj anbiêtttes: rarjsbjea^ ion m m^ «o^state^ iniftiiP 



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314 



l^OORSS MÉDICAL 



icarU de Féiêi normal jfr^^"^ les parties paralysées plus 
iàibleemie dans j#^#«rfQes saines. 

Dang p^ Jii^ire intitulé PatkogM» et BtioloffU, l'auteur 
«i^«««iiie successivement comme causes de l'affection qu'il 
étudie, les lésions du tr^umeau, qui« comme on ^t, couUent 
une partie des nerfs sympathiques de la tète, les lésions du 
^mpathique au cou et dans la poitrine, puis celles du sym- 
pathique dans la moelle épinière; enfin dans un dernier pa- 
ragraphe les lésions du centra sympathique (moelle allongée) 
dans lequel U place le siège du goitre exophtbalmique et du 
diabète. 

Ce chapitre, quis>est pas le moins intéressant» contient pour- 
tant certaines propositions un peu contestables, mais sur 
lesquelles nous ne pouvons nous anéter. de mémoire se ter- 
mine par ranalyse de 25 observations personnelles. A. S. 

^^BSSsssssssssssasssssssssBssssssssssssssssssssssssssasssssssssss^^ 

Caironique des hôpitaux. 

HOSPIGB DE LA SALPéTRiÂRE. — M. Ghargot, méd^ciu de la 
Salpétrière, commencera ses démonstrations cliniques sur les 
nutladiesdu système nerveux le dimanche 14 décembra è neuf 
heures et demie, et les continuera les dimanches suivants à 
la même heura. 

BôpUal Sûint-Mtoine. -r- S«Fi4«e de M. Duplat. Salle Sainte- 
Marthe (femme} : N"*' 2 et 3, épithélioma du col de rutérus ; — n<> 5, adé- 
nite paroddieiiiie ; — n* 18, kyste de l'ovaire : opération prochaine ; — n® 86, 
périostite syphilitique tertiaire des phalanges, testicule syphilitique ; — 
n® Ai, arthrite fougueuse du coude chez un smet ftgé, périostites multiples ; 
•n^ 42, érysipàle du membre inférieur gauche ayant succédé à une lymphan- 
gites n® 45, rétrécissement inflammatoire de Turèthre : divulsion de Veille- 
VMT; — n® 46, perforation de la voûte palatine de cause syphilitique, 
«ranoplastie ; — n* 62, tumeur érectile de la jambe gauche. 

Salle StF-Bamabé : n^ 3, ostéite de la partie inférieure du fémur gauche, 
fistules, nécrose probable (?) ; ^~n^ 7, fracture du bassin, fosse iliaque droite ; 
— -n* 22. ancienne hydrocôle (?), suppuration de la cavité vaginale ; — n® 23, 
angideucite de Tavant-Kras et du bras droit ; ulcères circulaires , — n"" 29, 
.ostéo-périostite du maxillaire supérieur gauche, suite de dent .cariée; fis- 
tule à la joue; — n^ 34, hernie inguinale gauche; entéro-éptptocèU en* 
flammée non réductible. 

BâpUal de la PUié. — Service de M. Vernbuil : Cliniques les lundis, 
mercredis et samedis. — Salle des femmes : N^ 28, tumeur du maxillaire 
supérieur. Opération fiaéê à lundi prochain. — Salle des hommes : N* 20. 
anéyrysme de l'artère fémorale ; — n* 28, Irido-cyclitie de ToBil gauche ; — 
n® 36, nécrose du maxillaire supérieur ; — 57» phlegmon diffus de la main 
et de l'avant-bras. 

Service de M. Marrottb, suppléé par M. Martineau. — Salle des 
femmes : 35, kyste de Tovaire.-^ Salle des hommes : 8, élection cardiaque; 

— 27, fièvre continue ;-— 44, poeumo-thorax ; — 56, rougeole bouton- 
neuse. 

Service de M^ Desnos. Salle des femmes : 17, Epithélioma du col utérin ; 

— 41, Paralysie infantile d'origine cérébrale. — Salle des hommes : 6, Pa- 
ralysie saturnine ; — 11, insuffisance aortique ; — 24, phlegmatia alba 
dolens. — Bxamen particulier des malades par les élèves. 

Hôpital Larihoiiière, -^ Service de M. Panas. — Cliniçu^ ophthaîmo^ 
eopique. — Consultations pour les maladies des yeux tous les jours à la 

• salle Helmoltz. — St Ferdinand (H.) : n« 5, fistule saliVaire. section du 
canal de Sténon ; — n» 8. fracture de la base du crâne ; — n^ 10. tumeur 

* blanche du poignet ; amputation ; — n^ 29, sarcome du coude, amputation ; 
- — n® 31, tarsalgie des adolescents. — Sainte-Marthe (F.) : n» 2, kyste du 

bras ; cysticerque; — n* 28, fistule utéro-vésicale;— n^* 30, tumeur fibreuse 
de l'utérus. 

ServicedeM. Jaccoto. — StJér6me(H.): n? 2, mal de Bright ; — 
n® 7, fièvre typhoïde ; — n® 8, insuffisance aortique; — u* 19, mal ' de 
Bright ; — n® 32, kyste du foie ; — 34, sténose mitrale, însaflîsance et sté- 
nose aortique. — Sainte-Claire (F.) : n« 28, Endocardite puerpérale. 

Sepital St-Louiê. — M. GuiBOUT. — Salle Henri IV : 48, syphilide 
'pofitulo-crustaoée en voie de guérison; — 51, syphilide tuberculeuse en 
groupe du nez; — 58, Rupia syphilitique du front: — 59, Iritis syphiliti- 
que ; — 66, plaques muqueuses inter-digitales. — Salle St-Charles : 65, 
syphilides ulcéreuses multiples. — M. Laillibb. — Salle Ste-Foy : 10, 
psoriasis généralisé; — 86, acné sébacée concrète. — Salle St-Mathien : 22, 
Favus squarrenz ; — gommes des deux cuisses ; — 50, pityriasis vereicolor 
et syplilis douteuse ; — 76, Acn^ fluente. 
M. Hardt. ^ Salle St-Jean : 3, impétigo de la face de nature strumeiise ; 

— 15, carcinome de la face ; 44, acné pustuleuse ; — ■ 25, syphilide pustuio- 
crustaoée ; — 34, eczéma des mains (gale des épiciers; — 35. scroMide 
érythémateuse. *— M. Latllibr fait des conférences le vendredi. 

M. Grutbilhisr. -* Salle Ste-Marthe : 8, Ligature de la poplitée et de 
la fémerale: ^ 10, fractura de la rotule ; 12, fongus bénio du iMticiile ; — 



81, luiMiir de la bwe du crâne ; — 40, péiioflîto cfaionique ; *- S4, anu 
contre nature artificiel. j^ 

M. PAA2f . — Salle St-Augustin : 41, otite moyenne ; trépanation de l'a- 
pophyea i«esto!aè ; — 59, Bléphantiasis de la jambe et duacrotum. — Salle 
Ste liarthe : 58, tumeur fibreuse de l'utérus; 57, ulcération canciéidale du 
COU; » 71, tumeor du petit haesin. — IC. Pétn fait des opératioDs le 



EMielgnemeiit inéilcttl Hbre. 

PdyeUmfue du V Berrut pour U traiiemeni det màtaâiei èkirvrpicàUs des 
f$mme$, — Consultations libres la Jeudi de 9 beures à 11 heures du matin, 
me de Bellechasse, 29. — Leçons pratiques sur les maladies du sein. La pre- 
mière leçon a lien chaque année le premier jeudi de novembre à 11 heures» 
Les inscriptions sont reçues de 3 à 5 heures* 

Clinifw Médicale. ^ M. le D' T. Gallard, médecin de l'hôpital de la 
Pitié, a repris ses leçons de CUmque médicale, dans l'Amphithéâtre n* 5» 
de cet Hôpital, le mardi 18 novembre 1873, et les oontinne tous les mardis. 

ISUctriâté médicale. — M. le docteur Oimcue a oommenoé son cours le 
maFdi 25 novembre, à 8 beures du soir, dans Tamphithéâtre n^ 1 de l^âoole 
pratique ; mardi et samedi. Il traite des applicaUon$ de l'éUcirieité à la cAi.-. i 
rurgiê. 

Maladies des femmes. V. le docteur Bernutz a commencé le mer- 
credi 19 novembre ses leçons de clinique, à l'hôpital de la Charité, am- 
phithéâtre Tk^ 2, et les continue tous les mercredis à 9 heures.— Spéculum 
le samedi, salles Saint-Ferdinand (H et Saint- Joseph (F). 

NOUVELLES. 

Mortalité a Paris. Population, 1,851,792 hab. — Pendant la semaine 
finissant le 25 novembre, on a consUté 806 décès, savoir : Variole, ; — 
rougeole, 9 ; — scarlatine, 1 ; fièvre typboîde, 19 ; — érysipèLe, 3 ; — 
bronchite aiguë, 31 ; -— pneumonie, 51 ; — dyssenterie, ; — diarrhée cbo- 
lériforme des enfants, 1 ; — choléra infantile, ; — dioléra, 1 ; — an/apna 
çouenneuse, U j ~ croup, 17; — affections puerpérales, 3; — affectiona 
aiguës, 224 ; — affections chroniques, 370 vdont 169 dues à la pbthisie pul- 
monaire) ; — affections chirurgicales, 45 ; — causes accidentelles, 22. 

Londres. Population, 3,356,073 hab. — Décès du 16 au 22 novembre: 
1,674. Variole, ; — rougeole, 130 ; — scarlatine, tl^i — fièvre typhoïde» 
28; érysipèle, 18; bronchite, 262 ; — pneumonie, 128; — dyssenterie, 2; — 
diarrhée, 12 ; — choléra nostras, ; — diphthérie, 18 ; — croup, 22 ; ^ 
coqueluche, 46 . 

Bgolb de pharmacie de Paris. -* I^a chaire de chimie est déclarée 
vacante Leâ candidats doivent faire parvenir leurs demandes, titres et Jne— 
tlfications à ladite Ecole et au Conseil acadéndque. 

Ecole de kédbcine de C>.Bif.— M. Rouland, professeur de pathologie 
et de médecine opératoire est nommé directeur de ladite Ecole, en rempla- 
cement de M. Vastel, décédé. 

Extension de la convention db Genève aux guerres karitimbs» — 
M. Fergusson, ancien ministre de la marine hollandaise a publié une bro- 
chure dans laquelle il propose d'étendre aux guerres maritimes l'institution 
de la Convention de Genève pour le sauvetage des blessés. Voici, d'après 
M. Guibaud, capitaine de frégate, qui donne, dans la Bévue maritime et 
eoUmals, l'analyse de ce travail, les moyens proposés par l'auteur : !• Un 
vaisseau-hôpital ; 2® canots de sauvetage : 3^ un petit équipage de sauve- 
teurs, sous la protection de la croix de Genève; 4<* un navire -hdpital dane 
les ports. Le navire-bêpital serait pemt en blanc avec des croix louges, et 
prendrait les blessés amis et ennemis indistinctement. 

Pendant le combat, les sauveteurs, vêtus de blanc avec la croix de Gre- 
nève, armeraient les canots de sauvetage, amèneraient au loin les bouées de 
sauvetage. Us ne seraient employés qu^à ce service. Il y a, ajoute-t-il, des- 
personnes à qui cette idée paraîtra absurde ; mais qu'elles réfléchissent : si 
le navire est mêlé parmi los combattants, il y aura quelques hommes at- 
teints ; mais qu'est-ce que cela comparé à une centaine d hommes qu'ils 
sauveraient 1 En temps de paix un pareil navire serait important dans une 
escadre, au moment d'une épidémie. 

NâCROLoeiE. — M. le docteur Victor UTmREOBVEN, préddent de Un 
Commission médicale locale, membre du Conseil supérieur d'hygiène pu- 
blique vient de mourir è Vftge de 72 ans. — M. AIbulewatbr, professeor ^ 
d'anatomte à l'Université de Gand, admis à Téméritat depuis plusieurs an- , 
nées, vient de mourir à Tftge de 63 ans. -^ M. le docteur Sabin Papili<ok» 
ancien médecin principal de première classe des années vient de mourir. *~* 
La Babette médicale de Strasbourg nous apprend la mort de M. Wbndlino» 
médecin cantonal à Schlestadt. Deux fois lauréat, premier interne de lliO^ 
pital dvil, il termina sa brillante scolarité par une excellente thèse : Sur 
Vinfiuence mécanique de la respiration sur la drcuîaiion à Vétat pkysiologifm 
st pathologique, 

MiNiâTftRE DB l'instruction p«BLi<iuB. — Par décret en date du 26 no- 
vembre 1873, M. de Fourtou* membre de l'Assemblée nationale, a été nommé 
U tnistra de llnstniction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, an rem^- 
pkcementde M. Batbie, dont la démiesion a élé aooeptée. -^ Par décrei en 



Digitized by V^nOOQLC 



LE PROGRES MEDICAL 



315 



/ date du 'TJ novembre, M. De»|ar«n9, membre de l'ÀMemblée nAtÛMMl^ ert 
nommé sous-secrétaiw» d«tei «u MinwU.^ de l'In^tmctioii pubUque, des 
Odies etdee Beamc-Artt* 

CoNGOUBfl. Le Qoncouw ponr les Priw àt Vin^emat {2- et f^ anaée»)vtent 
de se leradniçrpai les nominations suivante^: Prix (médaïUe d argent]; 
P. iRECLue; — acœssU, V. JÎ^-ot; — 1" motion honorable, F. Rat- 
liOND • — 2* mention honorable, Fatïi»» 

Les internes de 2» etdel" AnnA^-ontjBaài^pilerlefl question» orataflui» 
vantes : Des abcès de raissefle; — symptômep, diagnostic et compKcations 
de la coqueluche. 

Eatemat. — Questions ; symptômes et.^agntstjc de la pneumonie; — 

^^\ternài. — Epreuve orale. 1® Muscles de l'orbite; 2* éméiologie de 
l'exophthalmie. 

Hôpital civil Df Vei«ill|W. — L«e oon^ucrents pour k plAce d'in, 
terne vacante à l^Ôpital de Versailles ont eu àtwiter les (piestions suivan- 
tes • Symptômes ttéHa^noêtUdiiérenHd des fractures dfi TÂmn^rus; — ana- 
iomiedularynw^anginis. division et symptôme». Cq co»c9W^ s«stt*rmmé 
par la nomination de M. Georges Coutisson. 

Choléra. —Autrichs. — L'épidémie quia inquiété pendant six mois la 
population de Vienne, peut être enfin considérée copime tenninée. hùs cas 
isolés d'affecUons <iholériformes,dont on n'a observé fu'un seu^ cas à Vieime 
cette semaine, n'ont pad le caractère épidémique atopt ét^ souvent observés 
ici par exemple pendant les étés de 1871 et 1872, sansidw»^ WSWU«e àwiç 
épidémie de choléra. En province Tépidémie a a^3si diefi^« fj^ e^ 
sur un point du district de Groas Bnjersdorf. Le choisira a atteint daûs cet 
endroit dans le courant de la semaine quatre personnes dont trois sont moc- 
tea Les causes de cette petite recrudescence sur ce poii^t ne sont pas con- 
nues. L'état sanitaire de Vienne est excellent, et. sans les cas de tubercu- 
lose qui remplissent en ce moment les hôpilaMfx et les hstes de décès, le 
chiffre des malades et dea décès en viUe et à l'hôpital, serait exceptionnelle, 
ment faible. [Wientr msd. Wochansohrift). 

Bavière. Voici un faH. emprunté à VOpinion Nationale, qui confirme les 
opmions émises par le Progrès : • On avait annoncé, il y a quinze jours à 
«eine, que l'épidémie cholérique s'était éteinte en Bavière ; or, voici qu elle 
éclate de nouveau. Du 21 au 30 novembre, elle a ai^gmenté tous len Jours. 
On croit que ce sont des miUtaires revenant du Pal^tinat qui ont rameué le 
choléra en .Bavière. La population est exaspérée contre l autorité militaire 
qui n'a pas fait prendre leis précautions nécessaire*. » 
■ ^ ^ACAfWÊl^-^Êim^ù^^Mm.^ L (Côtes-du-Nord). yii a 

©Tes de 7 OOÔ habitants, est actuellement sans médecin. Le docteur a le 
Pharmacien les itusnppi^Wes^t à 18 14l«mè^ cen^e du canton 

Trois des canton, li^ilraphea «ont «ans dofjjgir. Bo»ine sitH^on à pwn*r« 
J.e maire complètertUces renseignfnente. (^«f. -*e« hdp.) ..-^^ 

— A céder; dans un quartier populeux de Paris, une clientèle médicaie 
rapportant 10,000 fr. , 

Exposition des produits destines a l'enfance. -• Sous 
la déaomination tant soit peu élastique d'Exposition des pro- 



duits destinés à l'enfance, le Palais de Vlndustrie réunit depuis 
quelques jours des objets peu habitués à se trouver ensemble. 
D^9 Bj^écimeoB de lajx concentré çont p^ap^s cOte à c6te arqc 
de» p4U depomiaadt, at de^ faqtetfl^nvrticiws oeipupent une 
case voisine da^îelle oix figurent des échantillons de charbon. 

Parmi ces exhibitions dont le rapport avec l'enfance ne 
saute pas aux yeux de prime fift)erd, il en est une qui pré- 
sente un intérêt réel. «Ile est due à w d^nti^t^» M. Hardy, 
qui a exposé des têtes d'enfants de différents âges destinéeaà 
montrer l'évolution des dents de la prewièire Qi *bJ* sQcon4e 
denUlion. 

La préparation de ces têtes, la manière dont «ont f^ifiB Ifs 
coupes qui pefuaeUent d'apercevoir les çlopi^ eAQftrj& caohéep, 
attestent une graode habileté. 

M. Hardy a au^ exposé une série de moules pris, les ui|s 
sur de jeunes sujets dont les dientA s» Mif^totm^d d'une fla- 
con vicieuse, les auU'es sur les mêmes sujets après le t^ftit^- 
ment. Ces moules mettent parfaitement en ? eUaf îles avanta- 
ges d'une tbér»pe»t*que intetUgenta appliqop.4ç 4 l>yQluti(Ki 
des dents. 

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loeonwiriee ; in-8f» de 72 pages avec 5 figures dans le texte et 
une planche en chromo-lithographie, 2 fr ; pour les Abonnés 
du Progrès médical 1 fr. 15 franco. — «• Fascicule : De la coTisr- 
pression Unie de la moelle épinière: in-8* de 72 pages avec deux 
planches en chromo Uthographio et deux figures daasîe texte 
2 fr 25; pour les abonnés du Progrès Médical, 1 fr. 1b. Lès 
4eux fascicules, pour nos abonnés, % fr. 25 ftaftco. 



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gr."iB-8'*îde 3» pi8>s, yeç,iei«;.plviq>ies «a chK)nio-lithoar|pl^e^ % tt. 

Le rédacteur-gérant : Bourneville. 

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.it les plus efficaces, puisqu'il est main- 
tenant prouvé que le fer, pour être assir 
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316 



LE PROGRES MEDICAL 



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articulures et musculaires. — Gymnastique médicale, massage et hydrothérapie combinés pour le trai- 
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tions du système nerveux : bypochondrie, chorée, hystérie, ramoilissement. 

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malades. 

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Pa**M dan» sas êéanêeê dn» éi» mp, fp }\àïumbre 
et 6 dà»0mbre 1870. 

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cœur, l'asthme, le catarrhe et la phthisie à ses 
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dies scrbfuleuses. 

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Acad. des sciences: Mémoire inscrit an coàcourS 
pour le prix du h' Barbiib, 4 avril 1864. Admis k 
l'Expos. unlver de Paris en 1S61. Une médaille k 
celle de Poitiers 1869. 



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Au Bomlm dee maladies qui iemblent être le triste priTÛ^ de l'habitant des grandes villes, eelles qui sont accompagnées et aggravées par la 
dépression du système nerveux eentral ont acquis, de nos Jours, un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 
affaires. Appelé tous les jours à constater la progression croissante de ces grsTes affections, dans les grands centres de population, nous nous sommes 
demandé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égard, et s'il n'était pas possible de résoudre le problème, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n*avons pas la prétention d'être arrivé du premier coup à ce but si désirable, mais, dès aujourd'hui, l'expé- 
rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir l'aggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnels, même lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les eooJbaltfe, ont oomplétemen* éohouëL 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à l'expérimentation des médecins et des malades, possède une double propriétéi : d*mae part, 
elle fournit è la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseax et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qui sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action émulante 
sur le système nerveux général {eérébro-sptnal et grand-tymp0thiqu$)t le V» Bipbospbaté-Pbpsinâ active la circulation, relève les forces, et, 
par sdite, ramène l'accompUssement de fonctions qui paraissaient à Jamais éteintes. 

n est donc utile, non-seulement contre le Rnrhlti8u»e, la Seroftele, l'Anènile, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminution 
dé l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit conmie reconstituant .général et comme 
agent de modiBcation spécial; mais encpre dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans rineuntl- 
nenee, les Perles séminnles, l'impulsunnee autre que celle qui dépend des progrès de l'âge, et qui n'est que le résulut, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Ym Biprospeaté est encore très-efficaoe pour combattre les Névroses multiples de Teslomac dont, dans tous les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Phtltisle pulmunnire, et toutes les AJffeeCions tnberen- 

lentes en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait dn 
Journal le Progrèi Médical, n® du IS Juillet 1873^ compte-rendu des rapports à l'Académie : * Dans la pbthibib, lbs sbls phospbatés sont le sbul 
• MÉDiGAiiBNT qui puisss £avoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. * 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir eu la main asseï heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goût, d'une complète innocuité, et d^one efficacité que Texpérience, nous en sommes 
certain, viendra confirmer tous les Jours. 

MoDB d'bmploi. — On prescrira, pour les adnltss, use cuillerée à bouche deux fois par Jour, le matin en se levant, et le soir en se eoodianl; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième âge, une on deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'nn 
retour de force ou de vitalité, on pourra sospendre l'osags dm Vin pendant quelques Joun^ pour le reprendie ensuite, en diminuant graduelUmsnt 
1m ^'"•Mf Jusqu'à ce qu'il ne soit plus nécessaire. ^ 



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et •zpMltloM s 4^ IbMievnWI 



Wm^SSK9^ 



1" ANNKK — N »r 



i:;:r.i;.\T:x : \um niîS ISœi.KS. «. 



13 DECBMBRE 1873. 




Progrès 




PRIX DE L' 



ABONNEMENT JOURNAL DE MEDECINE, DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE 



Onao «• fr. 

SixmoU ^ • 



Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



1 parc.... 20« (t. 

iXXOXCBS.l ir-tptjre... i»>- 
l/4pa|c... 50 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et TAdministration doit être adressé aux bureaux du Journal. 

Les bureaux sont ouverts de midi à 4 heures du soir. 



Le Prix d'abonnemeiit doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L*abonnement part du 1*' de chaque mois. 
Ob s'aboniie hors de Paris dan) les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS AUX ÉTUDIANTS. — Uàbmnement d'un 
an est de dix francs pour MM. les Étudiants. 



SOMMAIRE. — Pathologie interne : Note pour senrir à l'hfstoire de l'endocardite 

."ulcéreuse, par Kelsch. — Clinique MéoiCALS : Ery thème marginé ; ses rapports arec 
le rhumatisme, par A. Se?estre. — Pathologie externe : Étude sur quelques 
lésions du mérieotère dans les liemies, par L. E. Dupuy . — THéRAPEuriQUE : 
Emploi de IMpéca dans la diarrliée des tuberculeux, par Cliouppe. — Bullbtin du 
Progrès médical : Institutions médicales : desiderata ; — Réforme liospitalière, par 
Bourneville, — SociéTés savantes. — Société de biologie . Fonctions des glande* 
stomacales, par Lépine et Cl. Bernard ; — Injection d'eau dans des reines, par La- 

- borde; — Des ozalates, par Rabuteau ; — Appareil pour le dosage de l'oxygène, 
par Qoinquaad ; — Altérations des globules rouges du sang dans le satamisme, 
par Malassez ; — Election. — Académie de médecine, ^ Calculs biliaires ; — Cbo- 
lécyste ulcéreuse ; — Perforation de la Tésicale ; — Péritonite généralisée ; — Note 
recueillie par M> Seuvre, inUrae. — Société anaiomique : — Kyste hydatique du 
foie; rupture spontanée dans le péritoine ; péritonite suraiguë, par le même. — 
Rbvub chiburgicalb : Trois cas d'arthrite blennorrhagique de l'articulation tem- 
poro-maxillaire,par Padova;— Guérisonde l'onyxlx malin, par Giacih ;-~ Kératite 
des aliénés, par Raggl.(An. Q. H«q|B|«r.y ^ BuKlScnaFHiv : Pes affections des 
voies respiratoires d'origine paludéenne, par J. Grasset. {Kjï. C du Basty}; — 
Nature et traitement des manifestations laryngées de la tnbercnlosé, par Bergeand. 
f An. G. PO*" Varia : Homicide par imprudence ;— Empoisonnement, r«sponsabtttté 
de l'interne en pliarmacie ; — Le nouvel Hôtel- Dieu ; — Reconstraction de l'Ecole 
pratique. — Chronique des hôpitaux. — Nouvelles : Mortalité à Paris, il Lyon, 

% etc.— Nécrologie : Sages-femmes, etc. — Bulletin bibliographique. . 



PATHOLOGIE INTERNE 

Note poiir sendr à lliistoire de Tendocardite ulcé- 
reuse. 

Par le docteur A. KELSCH, professeur agrégé au Val-de -Grâce. 

Depuis une vingtaine d'années, on décrit aous le nom 
à! endocardite ulcéreuse une maladie qui.doit son indivi- 
dualité bien moins à la lésion locale, comme semble Tindi- 
quer son nom, qu'aux symptômes généraux; gi^aves qui lui 
servent ordinairement de cadre. Ldi. lésion locale consiste 
dans là destruction aigué de un ou de plusieurs points de 
l'endocarde, le plus souvent de l'endocarde Valvulairé*;. 
quant aux accidents généraux, ils revêtent, ici le masqué' 
de la fièvre typhoïde, là celui de rinfecUon purulente, im- 
pliquant toujours, dans un cas Xîoinme dans l'autre, une 
altération profonde de la crase du sang. Malgré de sérieu- 
ses études; .cette maladie n'a pas encore pu trouver tfa 
place définitive. dans la pathologie. L'insuffisance des faits 
m'a paru être une des causes principales de l'incertitude 
qui plane encore sur cette question; aussi ai-je cru devoir 
publier, l'observation suivante que je retrouve dans mes 
notes recueillies pendant la guerre, i • - 

Endocardite ulcéreuse à forme typhoïde* Ulcérations des valvules aortiques 
— Bâbu, 21 ans, soldat du 2^ régiment d'infanterie de marine,. campé ^ au 
fort dé MontroiigeV'ddué d'un teinpéfamént lymphatique et d'une constitu- 
tion ehétive est admis dans mon service; le 25 octobre 1870. Il se- dit malade 
depuis trois jours seulement : son mal a' commencé par des frissonnements 
erratiques, des douleurs vagues dans les membres supérieurs et inférieurs, 
B^nt localîsaûoQ marquée ^s aucune jointure. La lendemaiD, les articu- 



lations du pied gauche gonflèrent et devinrent très-sensibles. On se décida 
alors à envoyer le malade à l'hôpital. Le 25 octobre au matin, je constate 
l'état suivant : T. 37^,9; P. 92, large, sans dicrotisme. La peau est modérément 
chaude et moite, la langue humide, un peu blanche; constipation depuis le 
début de la maladie. Le pied yi unha .est gonflé et sillonné de traînées 
rouges le long des gaines des extenseurs. Le malade afSrmo qu'il n'a jamais 
eu d'invasion rhumatismale antérieure. Il est plongé dans une sonmolence et 
une hébétude que ne comporte jamais la fièvre typhoïde au troiraème jour âe 
son évolution. Je suis obligé d'interpeller fortement le malade, de répéter 
mes questions avant d'avoir une réponse. Celle-ci est toujours hésitante, par 
monosyllabes, ou inintelligente. Abandonné à lui-mfime, Babu retombe 
aussitôt dans sa torpe^ir somnolente. La matité cardiaque est renfermée 
dans ses limites normales ; le premier bruit est un peu prolongé à la base, 
mais il n'y a pas à proprement parler de bruit soufflant. La prédominance 
de l'état général sur l'état local, l'impossibilité d'expliquer le premier par la 
qualité ou l'intensité du second m'entraînait à soupçonner derrière le rhu- 
matisme quelque chose d'une signification plus grave; mais d'une part 
l'absencQ de signes physiques du 'côté du cœur nei m^ peinnettait pas d» 
sùjj^poser pour le moment une lésion ulcéreuse de l'endocarde, et d'autre part 
je n'étais pas fondé à admettre une fièvre typhoïde me trouvant en présence 
d'une détermination rhumatismale bien caractérisée, de phénomènes géné^ 
raux insolites au troisième jour de la dolhiénentérie et d'un mouvement 
fébrile plutôt en rapport avec Tétai local qu'avec l'état général. Je diagnos- 
tiquai donc un rhumatisme articulaire avec phénomènes généraux graves, 
imputables à la constitution du sujet et surtout aux conditions obsidionales 
sauf à rectifier mon diagnostic par l'observation ultérieure. 

MS ociohrei soir» — L'état général ne s'est pas modifié ; quant aux 
douleurs rhumatismales, elles ont envahi les articulations de la jambe et de 
la hanche droites, sans s'atténuer dans le pied gauche. La peau est brCi- 
lante sans sueur ni moiteur. 

X7 octobre, matin. — T. 39*; P. 104. Pas de changement dans l'éUt des 
articulations : T^uscultation ne révèle aucun changement du côté du cœur; 
mais des râles humides fins à gauche et en arrière. Face chaude sans moi- 
teur. — Soir. — T. 40®; P. 110. Recrudescence dans les douleurs articu- 
laires, particulièrement dans la cheville gauche, envahissement des genoux 
et des coudes, teint rouge, air prostré et somnolent, sclérotiques injectées 
comme dans la rougeole, enrouement. *— Aucun vestige d'éruption sur la 
peau ; celle-ci est chaude et un peu moite. 

i8 octobre, matin. — T. 38<»,7 ; P. 104. Nuit calme, même étet général 
et local. Langue naturelle^ constipation depuis 3 jours, pas de sensibilité à 
là pression de la fosse iliaque droite ; rate tuméfiée, dépassant de deux tra- 
vers d» doigt le rebord des fausses côtes. — Soir. — T. 39*2 ; P. 104. Une 
se}le naturelle. Bruit de souffle mieux accentué à la base. — Pas de chan- 
geiqent quant au reste. 

iéJS9 oei^e, matin. — T. 39*> ; P. 108. La plupart des jointures sontdou- 
lo\h)|uses, le malade ne peut faire le moindre mouvement ; il est couché im- 
mâîfile dans son lit, dans un état de isomnolence et de prostration conti- 
nuelles : interrogé il ne répond pas ou à peine par mouosyllabes ; les mou- 
vements imprimés à ses membres lui arrachent des cris de douleur, et 
c'est pour ainsi dire le seul moyen de le faire sortir de sa prostration ; il 
accuse une douleur vague derrière le sternum : Des r&los muqueux et sibi- 
lants ^scurcissent le murmure respiratoire, les bruits du Cœur sont faibles,' 
et le premier bruit de la base est toujours soufflé. — La langue est humidei' 
sâbarrale,' épaisse, garnie sur ses bords de l'empreinte detB dants ; les seUes- 
sônt toujours difficiles; le ventre quelque pieu baUonné, sans éruption ni' 
doule^ à la pression des fossés iliaques. — Soir. — T. 40^,1; P. 108; mou 
régulier,'inégal, sans dicrotisme. 11 y a une rémission notable dans les dou- 
leurs articulaires. Le ■ contraste antre la gravité de Pétat général, et le peu 
d'intensité des déterminatious arthropathiques est de plus en plus significatif. 
B ien quç les ^mptômes cardiaques ne soient pas très-décisifs, je n'hésite 
plus à admettre une endocardite ulcéreusa à forme typhoïde. 



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318 



LE PROGRES MEDICAL 



90 octobre, matin. T. 39^,3 ; P. 92. Nuit oalme, a cbnni sans rSvasser. 
Keerudescence de douleurs dans le coud« et l'épaule droits ; même état gé- 
néral. — Soir. T. 30* ,'J ; P. 110. Pas do changements. 

5/ oeiobi'n, matin. T. 39''.9 ; P. 108. Prostration, stupeur de plus en plus 
profondes. IL est impossibl». d'obtenir une réponse; toutefois les mouyements, 
m?me Mgers, que j'imprime aux jambes on aux bras provoquent des cris 
plaintiis; les genoux et les chevilles sont d'ailleurs toujours notablement 
gonflés et rouges, surtout du côlé droit. La turgescence et la stupeur de la 
face lui donnent le masque du typhus. Il j a eu dans la nuit 3 selles liqui- 
des; jusqu'alors la constipation avait été opinifttre. — Soir. — T. 40*,3 ; P. 108. 
Prostration et somnolence profondes ; ne répond plus» ne réagit que sous 
Tinfluence de la douleur provoquée par les mouvements imprimés aux mem- 
bres. Les genoux et les chevilles, particulièrement du côté droit, sont nota- 
blement gonflés. 

1®** notembre, matin. T. 39**,3 ; P. 104. A cau?é tout hnut toute la nuit. 
Stupeur et somnolence profondes ; de temps en temps le malade marmotte 
des paroles inintelligibles, on dirait que la peau des jambes est hyperes- 
thésiée, carie moindre attouchement arrache des gémissements au malade: 
langue humide sur les bords, à reflet bleu&tre et un peu desséché ù la sur< 
face; selles involontaires, ventre souple sans éruption, rhythme régulier de la 
respiration, mais l'inspiration est tantôt courte, tantôt profonde. — Boiv, 
T. 29',5; P. 104. Môme état. 

S novembre, matin. T. 39** ; P. 120. La prostration et la stupeur sont telles 
<[ue toute tentative de provoqoer une réponse du malade reste in fructuotise. 
Il est couché immobile dans le déaibitus dorsal, les yeux à demi-fermés, la 
£gure pôle, effilée, les narines pulvérulentes, la Louche cnir'ou\ erte, les 
lèvres et les dents fuligineuses. Le ventre est ballonné sans éruption, les 
«•lies et les urines iminloninury T « ■»in>tiiiTf(iii inégale, est encombrée de 
ronchus humides entendus a distancer état désespéré, — Soir T. 40*^,1. 
T« 128. Même état, a sali plusieurs fois son lit par des sell^ liquides. 

S nopûtnbre, matin- T. 38o,8. Pouls filiforme, ne se laisse plus compter. 
Agonie, r- Mort à 2 h l/2 du soir. 

AvseOFSiE faite 24 heures après !« mort. Crâne ; les tissus de la dure- 
mère^flont gorgés de sang noir liquide. Les vaisseaux du tissu cellulaire 
•sous-arachnoïdien sont également le siège d'une injection très-vive. — Pas 
d'exsudùt ri de granulations tuberculeuses nulle part. Le cerveau est ferme, 
les ventricules \idp3. — Un kyste de la grosseur d'une petite noisette se 
4rouve logée dans une circonvolution de la partie antéro-latérale du lob» 
-occipital droit. Ce kyste tout à fait superficiel, assez netlemelit limité par 
une membrane ténue, est rempli d une bouillie jaune d'ocre dans laquelle le 
'microscope fait découvrir des granulations moléculaires innombrables, des 
globules pyoides, des corpuscules rouges altérés, des granulations de pig- 
ment et enfin de gros corps granuleux. Ce foyer était sans doute un vieil 
infarctus raniolli. — La moelle n'a pas été ouverte. 

Thoraa. Les doux poumons sont exempts d'adhérence avec la plèvre pa- 
riétale, ils ne présentent que des lésions banales. Rougeur généralisée de 
la muqueuse bronchique, mucus aéré dans les petites Ijponches, engorge- 
ment hypostatique dans les parties postéro-inféricures : quant à des tulwr- 
cules ou à des infarctus, le parenchyme n'en montre nulle part de vestiges. 
Coitr. Environ 50 grammes de . sérosité citrine dans le péricarde. La 
séreuse n'a pas subi d'altération récente sur la face antérieure du ventri- 
cule droit ; à l'origine du cône artériel, elle porte une tache laiteuse de la 
dimension d'une pièce d'un franc environ. 

Le veniriottle droit renferme wi énoritie caillot aplati, ambré, se prolon- 
geant dans l'oreillette et l'artère correspondantes. Les valvules sigmoïdes 
et tricuspide ne présentent rien de particulier. Le cœur gauche est plus vo- 
lumineux, et les parois vontriculaires sont sensiblement plus épaisses que 
d'habitude. Les cavités gauches sont vides, la valvule mitrale est intacte ; 
mais les trois valvules sigmoïdes sont couvertes à leur bord libre par des 
végétations verxuqueuses molles, rouges, fongueuses et ulcérées, auxqwlles 
adhèrent faiblement des caillots fibrineux tout à fait décolorés. 

Abdomen* Le foie n'a rien de particulier. — Rien non plus à signaler du 
côté, de Veetomac, ni de la partie supérieure de Vi^ttestin grêle. Dans l'iléon, 
les plaques de Peyer présentent un pointillé noir à leur surface. (Aspect de la 
barbe frak'hement coupée). Mais elles no sont nulle part ulcérées ; elles ne 
dessinent même pas ce léger rehef que l'on observe quelquefois dans les 
fièvres graves. — La surface des deux rein$ est ^parsemée d'infarctus multi- 
ples, cunéiformes, à pointe dirigée vers le bile. Leur volume ne dépasse pas 
celui d'un pois, leur aspect est variable ; tantôt ce sont des noyaux d'indu- 
ration rouge sans décoloration ni ramollissement ; ailleurs on en trouve qui 
présentent au centre un ou plusieurs points jaunes ; enfin quelqaet-uns sont 
de vrais kyste remplis d'un liquide d'aspect purulent où le microscope 
montre les parties élémentaires du rein plus ou moins altérées. Des granu^ 
lations moléculaires, et en£n des cellules granuleuses de diverse» grandeure. 
— La rate est volumineuse, elle pèse 835 grammes. Elle renfenne und 
vingtaine d'infarctus à forme pyramidale dont la base est dessinée à la sur- 
face convexe par des taches dun rouge foncé et dont la texture fertne «t la 
coloration plus intense tranchent avec les caractères du parenchyme splé- 
nique ambiant. L un de ces infarctus, gros comme un œuf de poule, pres- 
sente à sa base et tout à fait en conUct avec la capsule un foyer de ramol- 
lissement blanc d'une^ épaisseur de on centimètre et de Tétendue d'une pièce 
de 5 francs. 

Je regrette bien vivement que cette awtopsie n'ait pas 



été complétée par l'examen histologique des lésions endo- 
cardlques. Cette lacune est bien naturelle quand on songe 
aux circonstances au milieu desquelles nous vivions alors, 
quand tous nos moments étaient donnés aux nombreux 
malades qui alors réclamaient nos soins, quand nos cœurs 
étaient serrés par les étreintes patriotiques de cette époque 
néfaste nous ne pouvions avoir ni le temps, ni le calme 
d'esprit nécessaires pour nous livrer à des recherches de 
ce genre. (A suivre). 



CLINIQUE MÉDICALE 

Erythèmé Vnargriné. — Rapports de cette affection 
avec le rhumatisme. 

Par A. SEVESTRE, interne des hôpitaux. 

Les affections cutanées désignées sous lenomd'érythôme 
présentent deux variétés principales. Tantôt Térythèrae 
est circonscrit à une seule région, et généralement alors 
il dépend d'une cause locale et externe ; tantôt il est plus 
ou moins généralisé et dans ce cas de causé Alterne. -La 
plupart des auteurs s'accordent en effet pour feire de Vé^ 
ry thème généralisé une manifestation d'un état général, 
mais les divergences commencent à se manifester lorsqu'il 
s'agit de définir cet état général. Tel est le das pour Té- 
rythème noueux et surtout pour ces variétés dVrythème 
papuleux, marginé etc., rangées par Ilobra, sous ia déno- 
mination commune d'éry thème polymorphe. 

Les uns, s'appuyant sur l'existence des douleurs anicu- 
laires qui souvent coïncideiït avec cet exanthème, n'hé- 
sitent point à le considérer comme une manifestation cuta- 
née' de la diathèse rhumatismale; — «L'éry thème papuleux, 
l'érythème marginé, Térythème noueux, dit M. Bazin (1) 
sont de nature arthritique. » — Trousseau, dans ses cli- 
niques de l'Hôtel-Dieu, M. Ferrand, dans sa thèse sur les 
exanthèmes du rhumatisme f2), partagent cette manière de 
voir, également soutenue par plusieurs autres médecins et 
particulièrement par Legroux (3) dans une discussion à la 
Société médicale des hôpitaux. 

Pour d'autres auteurs, le fait des douleurs articulaires 
n'est point une raison suflisante pour faire accepter cette 
interprétation. -« Ce sont des douleurs vagues au niveau 
des articulations ou dans la continuité des membres, bien 
différentes des douleurs rhumatismales, disent M. Sée et 
M.Vigla(4). » 

« J'ai vu, ajoute M. Guhlpr (5) des cas d'érythème noueux 
dans lesquels on trouvait les articulations douloureuses 
et des épanchements articulaires ; j'ai môme vu l'érythème 
noueux se compliquer de souffle endocardique, par con- 
séquent on aurait pu croire à une complication de l'éry- 
thème noueux par le rhiunatieme ; je crois cependant qu'il 
y avait là simplement érythème noueux avec des manites- 
tations morbides dans les séreuses articulaires et dans la 
memhrane interne du cœur à la manière du rhumatisme, 
mais sans rhumatisme. 

Je proteste contre l'application qu'on a faite du mot 

rhumatisme à certaines douleurs articulaires. Ainsi M. 
Trousseau admet im rhumatisme scarlatineux ; je l'ai dit à 
M* Trousseau lui-même, si par cela seul qu'il y a épanche- 
ment articulaire, on dit qu'il y a rhumatisme, il n'y a plus 
de philosophie ûtédioale ; — les douleurs qui compliquent 
la scarlatine comme celles qui surviennent dans l'érythème 
noueux sont des dotUeurs rhumatoïdes; ce n'est pas du 
rhumatisme. 

Dans nn article consacré à l'érythème dans le Diction* 
naire de médecine et de chirurgie pratiques, M. Hardy 
s'exprime d'une façon à peu près analogue ; il a bien ob* 
serve dans certains cas d'érythème papuleux des douleurs 

(1 ) Bazin. Leçons sur Us affections génériques de la pem^ — Lcço^ sur 
l'artht itis et les arthrUides . 7^ 

{%) Thèse de Paris 1882. Jf 

(3) Bulletin de la Société médicale des hôpitguw^ 4859, f 

U). Bulletin de. la Société médicale desMpitauœ, M9. — (5j i^'. 



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LE PROGRES MEDICAL 



310 



artîGalaires,et môme deux fois des accidents inflammatoires 
du côté de Tendocarde et du péricarde, mais « ces phéno- 
mènes articulaires manquent dans plus de la moitié des 
cas. L'arthrite rhumatismale est donc là une compUcation 
tout à fait semblable au rhumatisme qui se produit dans la 
scarlatine (1). » 

« Les érythèmes généralisés, dit-il encore (2), dépendent 
d'une cause générale et se rapprochent assez des fièvres 
éruptives pour qu'on puisse les placer avec elles dans une 
môme classe. » 

Aussi décrivant, dans son Traité de pathologie interne(3) 
les érythèmes localisés avec les maladies de la peau, 
M. Hardy renvoie pour les érythèmes généralisés au cha- 
pitre consacré aux fièvres éruptives. 

Jonathan Hutchinson (4) est encore plus catégorique et 
trouve dans les caractères de l'éruption elle-môme une 
raison de plus pour autoriser ce rapprochement ; en eflTet, 
il semble disposé à admettre quel'érythème noueux ou pa- 
puleux ne peut se rencontrer deux fois chez le môme in- 
dividu et il engage les observateurs à rechercher s'il est 
contagieux. 

Telles sont les opinions principales qui ont cours aujour- 
d'hui sur la nature de certains érythèmes généralisés; j'ai 
cru devoir les exposer brièvement avant de rapporter 
une observation que j'ai recueillie dans le service de mon 
excellent maître, M. Fauvel. 

Cette observation m'a paru fort intéressante; non pas 
que je la considère comme devant juger la question ; mais 
elle me semble démontrer que l'érythème marginé (consi- 
déré par M. Bazin comme l'une des variétés de l'érythème 
papuleux) est, dans certains cas au moins, en rapport 
avec la diathèse rhumatismale. 

Observation. — Srythème marginé. — Rhumatisme articulaire suhaigu. 
— JSndo-péricardite amenant rapidemant une insuffisance aortique, — Réap- 
parition de Véruption cutanée. — Rhumatisme noueux des petites j^ntures, 

Carli.. Irma, domestique, âgée de 21 ans, d'origine belge (Hainaut), entre 
le 11 avril 1873 à l'Hôtel-Dieu, salle Ste-Anne, n<» 24 (service de M. Fauvel). 
Blonde, assez grosse et toujours bien portante jusqu'ici, cette jeune fille n'a 
jamais fait de maladies sérieuses. Elle n'a particulièrement jamais eu de 
rhumatiimes ni de manifestations arthritiques et ne croit pas qu'aucun de 
ses parents en ait jamais eu. 

Lundi dernier, 7 avril, ses règles avaient paru à l'époque habituelle, 
mais au lieu de durer 8 jours comme à l'ordinaire, elles s'arrêtèrent au bout 
de deux jours sans cause appréciable. C'est à cette époque, c'est-à-dire 
mercredi, qu'elle fait remonter le début de sa maladie. Depuis lors, elle a 
éprouvé un malaise général, une lassitude inaccoutumée et une légère 
céphalalgie. 

Aujourd'hui vendredi soir, cet état ne s'est pas modifié ; il y a eu quelque 
envie de vomir sans résultat; selles régulières; pas de ballonnement du 
ventre. Langue blanche et un peu chargée au centre, rouge à la pointe. 
Pouls régulier, assez fort, 100 pulsations. Chaleur de la peau. Temp. 
axillaire: 38^,8. Pas d'épistaxis, pas de toux. L'auscultation fait constater 
quelques râles sibilants disséminés des deux côtés de lu poitrine, mais très • 
peu abondants ; il y a un peu de rougeur du pharynx ; mais, en somme, 
Texamen des viscères ne révèle rien qui rende compte des troubles généraux 
et de l'état de gastricisme observé chez la malade; et l'on pourrait penser 
qu'il s'agit simplement de cet état caractérisé par le nom de fièvre catar- 
rhale, si l'on ne constatait en môme temps une éruption cutanée fort remar- 
quable. Cette éruption, disséminée sur la peau de l'abdomen et du dos, 
est constituée par une série de taches dont la forme et les dimensions 
varient un peu : les unes, assez régulièrement circulaires, ont un diamètre 
de 1 à 5 ou 6 centimètres; les autres sont plus allongées, ovalaires ; quel- 
ques-unes affectent une forme demi-lunaire, toutes présentent au centre une 
teinte rose pâle tirant sur le jaune, une coloration d'un rouge assez vif sur 
les bords. La pression du doigt fait disparaître cette rougeur, mais pour 
un instant seulement ; le cenire garde une légère teinte jaunâtre et se colore 
plus lentement^ surtout sur les plaques un peu étendues. Les bords, tantôt 
assez réguliers, plus souvent un peu sinueux, font une légère saillie ap- 
préciable au doigt et à la vue, de sorte que le centre de ces plaques paraît 
un peu déprimé. L'éruption, au dire de la malade, aurait débuté dans la 
nuit du 9 au 10 avril sur les bras, où l'on trouve aujourd'hui seulement 
quelques taches brunes. Hier soir, la malade s'est aperçue de l'existence de 
taches sur la poitrine ; ces taches sont à peu près semblables à celles d^ 
l'abdomen, mais présentent une teinte moins vive, plus jaune et comm^ 

(l^ Tome XIV, article Srythème, p. 108. — (î) IM,s p. W. 
(3) Hardy et Béhier, Traité de pathologie interne, 2® édition, tome III, 
page 104.— (k) Médical Times 1860, tome I, p. 352. 



cuivrée ; circonstance qui, jointe à la forme de certaines d'entre eUes, 
pourrait faire penser à une affection syphilitique. Cette éruption est abso- 
lument indolore, ne donne lieu à aucune démangeaison et la malade ne se 
doutait nullement de son existence sur la peau de l'abdomen. 

12 avril. L'éruption a fait des progrès notables sur la peau du ventre ; 
les taches qui existaient hier se sont agrandies, et^ allant à la rencontre 
l*une de l'autre^ se sont mêmes réunies sur plusieurs points ; d'autres se 
sont développées dans l'intervalle. Dans le dos, l'éruption est aussi plus 
étendue. Quelques nouvelles taches sur la région thoracique antérieure ; les 
anciennes s'effacent. Rien sur les membres. Temp. 38**, 4 ; P. 96. — Urine 
un peu foncée, non albumineuse. Traitement : Eméto-cathartique (tartre 
stibié. 0,05; sulfate de soude, 30 gr.). Bouillons. 

Soir. — Vomissements abondants et une selle depuis le matin. Etat 
général bon. — T. A. 38°, 2 ; P. 100. L'éruption s'étale un peu. Sur les 
cuisses et les mollets, ont apparu quelques taches ayant l'étendue d'une 
lentille et une coloration uniforme, sans le liseré signalé plus haut. 

\Z avril. P. 100; T. A. 38^,5. — L'éruption s'étend de plus en plus; la 
peau de l'abdomen est plus qu'à moitié envahie par des plaques confiuentes, 
entre lesquelles existent des intervalles irréguliers et sinueux. Le centre de 
ces plaques, jusqu'à un ou deux centimètres des bords, n'a plus la couleur 
rosée de l'érythème, mais ime teinte jaunâtre qui ne s'efface pas sous le 
doigt. Sur le devant de la poitrine et sur les seins, quelques plaques ré- 
centes. Les progrès de l'éruption sont moins marqués duns le des. Sur les 
jambes les taches sont à peine un, peu plus étendues qu'hier soir. Les bords 
sont légèrement saillants et présentent une teinte plus vive. 

Soir. P. 104 i T. 39®,4. — La malade se plaint de douleurs dans les arti- 
culations des genoux et daa cou-de -pieds. Il n'y a pas de tuméfaction appré- 
ciable. Les taches constatées hier sur les membres inférieurs s'étendent un 
peu, mais très-lentement; elles ne présentent point, comme celles du tronc, 
de tendance à la coniluence ; quelques-unes s'effacent déjà ; du reste, elles 
manquent complètement au niveau des articulations, et s'observent seule- 
ment dans l'intervalle de celles-ci. 

14 avril. P. 92. — Douleurs articulaires assez fortes. Rien dans les arti- 
culations des membres supérieurs ; mais aux genoux et aux articulations 
tibio-tarsiennes, douleurs vives surtout à la pression, avec une légère teinte- 
rosée. Un peu de liquide dans le genou gauche. Rien au cœur. La rou- 
geur du pharynx est un peu plus vive. Quant à l'éruption, dans le dos et 
sur les jambes, elle est à peu près slationnaire. Les plaques anciennes 
pâlissent; de nouvelles taches, peu nombreuses, apparaissent. Mais, sur le 
ventre, depuis la pointe du sternum jusqu'au niveau des régions inguinales, 
l'éruption est pour ainsi dire générale. Il existe à peine, ça et là, quelques 
petits îlots de peau saine ; autour d eux, on retrouve le bourrelet saillant et 
rosé, mais dans l'intervalle existe une teinte jaunâtre, un peu inégale et 
comme marbrée, presque ecchymo tique par places. L'éruption ne dépasse 
pas en bas le pli de l'aine. En haut, sur la poitrine, quelques taches isolées; 
celles des membres inférieurs et du dos pâlissent et disparaissent. 

Pr. — Frictions sur les jointures avec la glycérine laudanisée; envelop^ 
pement de ouate. — Soir. P. 104; T. A. 39<>. 

15 avril, P. 96. — Rien de nouveau. Les douleurs persistent sans s'a- 
mender. L'éruption est partout en voie de décroissance. On donne aujour- 
d'hui : sulfate de quinine 0,50 eu 2 paquets. — Soir. P. 100; T. A. 39*,3. 

16 avnl. P. 88. — Soir. P. 108; T. 39»,1. Léger souffle systolique ù la 
pointe du cœur ; à la base, le 1^' bruit est aussi mal frappé. Persistance 
des douleurs; sueurs abondantes. 

17 avril. P. 98; T. 37® ,8. Le souffle, sans être très-fort, n'est pourtant 
pas douteux ce matim L* éruption a entièrement disparu laissant seulement 
une teinte jaunâtre y assez uniforme sur le ventre, et des plaques irréguliè- 
rement disséminées dans les autres parties où l'érythème était disposé par 
taches isolées. Pas trace de desquamation. Rien dans l'urine. Soir. P, 92; 
T. 39^,5. {A suivre). 



PATHOLOGIE EXTERiNE 

Etude sur quelcpies lésions du mésentère dans les 
hernies (i) 

Par L. E. DUPUY, interne des hôpitaux de Paris. 

Il nous reste à reproduire ici l'observation suivante, due à 
M. Sappey (2), et qui nous semble intéressante à plusieurs 
titres : elle prouve que les altérations de Tintestin peuvent 
avoir un retentissement sur le mésentère à lïnverse de ce que 
nous avons vu jusqu'ici. Il s'agit d'une hernie ombilicale an- 
cienne renfermant une anse d'intestin grèle : celle-ci fut 
perforée par une ulcératiou qui, en se propageant du côté du 
mésentère, creusa dans celui-ci un canal d'une longueur de 
7 à 8 ligues, dont l'orifice s'ouvrait dans la cavité péritonéale 
à une certçiine distance de l'anneau. Sous l'influence d'un 



(l) Voirie n® 26 du Progrès tnédical. — Erratum: 

48, lisez : les vaisseaux soxa^séreux gorgés de 

(2} Bulletin de la Société anatomique, t. XIY. p. 41. 



p. 3C6, col. 1, 



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LE PROGRES MEDICAL 



^nrametatisme, les inatièreB intestinales forent refoulées dans 
rtabdomenpatrinterméâiairedd ce canal; ropération prati- 
qiiée par Bérard futimpoifisante à prévenir la périlonibe puis- 
que ia perforation avaitson siège d«mis*ane portion du mésen- 
tère qui n*«Tait point franchi l'anneau OBibilical. 

Qbs. m. — Pèrfioratiim de VinttsHn grèiê ions^eutive à wtâ ktpniê ùfn- 
mieale aneiewte. Seauhmini dês maêières inUstinalet dam rabdomem par 
rintermédûUre d^nn canal oremédaiu Vipaùunr du mésentère altéré. 

HonuB» de 40>«na,.a depuis 6 aoe une hernie omfailieale : jamaÎB de baur 
dagei rédnctnm&cil»; développement progreBsif« La hernie a deux pouces 
de diamètre, elle ait étranglée à sa partie mojwme, aspect biiobé. 

21 avril. Chute sur la hesnie, doulenis vives ; Bérard soupçonnant une 
perforation,. feit Topération le 23, à 5 heures du soir. Lintestin est roufre, in- 
jecté, pUogoaé) sans mortification ni perforation ; réduction. Mort le 23* à 
•8 heures. 

AutQptiê, — L*anse intestinala s^est échappés à travers une dilatation de 
Tanneau de6 à 7 lignes de diamètre. Cette anse était placée immédiatement 
derrière Taimeau ; elle était rouge, injectée, présentant une longueur de 2 
pouoes etdemif et offrait à ses deex extrémilées un rôtréoisseiMfnt Tomar- 
«quabie. LsacircoiiXétmioes'Sur lesquelles il portait étaient hlanehas, nacrées 
xésistantes et attestaient par ces oaraoftères l'impnssioa longtemps contiivaée 
^e>l'*Bneau ombilical, «or les exftiémités de Pane toujoan irréduxte. 

Cas mrsoiilérancos, en effet, conservent leur diamètre, non^seulement 
'•^fuâttd eUea:^sont abandonnées à elleSiViêmes» mais encore quand on cher- 
che à les ramener au deg>ié de dilatation des autres parties de TinteHlin, 
par TintreAuciioa du doigt dans la cavité de cet organe. Cette anse intestin 
nale appartieiit au jéjunum : on n^mninnii gnr trr surface extérieure aucune 
perforaftion ; toùb^-*» eonlovant' Tintestin, on reconaait, à 7 ou 8 lignes de 
.son bord adhérent, one akératùm dm mAeniire; avec coloration noirâtre ^ 
eiramecrite et au emtr» de nette altf ratio» un portme de f lignes dedêamttre; 
pours'aetwerei ce-pertmeammimigue avec la cavité de Cin:ettin, on prmse 
celm-cipour fai^e circuler les liqnidee qn^U contient, et on voit ces liquidée 
oortir en petite quoMtité pair cette porfbrition,\A liquide qui s'échappe est 
d'une couleur jaunfttiia, trouUe, chargé de gouttelettes huileuses provenant 
de 'rhuils de ricm que< le malade avait prise dans la journée, et loat h fait 
.ewlegue è celui qu'^m a observé entre les droonvolutions de l'intestin. 

Un stylet introduit dans cette ouverture arrive sans difficulté dans la 
-oa^té de rintastin bemié ; une indsien longitudinale pratif^'aée sur la oen- 
vexité de-cehii^ laisse voir à la partie postérieure et mojwnne de la<«a* 
vite, eur'leèord€néie»Éénqua,9mori/kede 8 au '4 Ugnrn de diamètre^ offrit 
wté dispoâition un pou iufwÉdiitUi forme et contomniqmfia avec la porforation 
•oèeervte dan^le méeenière. 

Entre oea'dauxeriPices, Vim intaalinaly Tautee méseniériquet exister tin 
canal ou môma una^oaivité de 7 à 8 alignas d'étendue, d'apparenc» alcépense 
et aneieB:ne,.oar lâs^a^eis qui la câKumaanveiit sent ntpréguiT'etf d'un pus 
sfreux, eX «a dehors^ alla. est entonréejpar un lissu noirâtre, foirmé par le 
•méwulèfa«lieituu«^aia9eux qu'il contient entre see lames. — Cette 
perforation do Tintestin existe au niveau de la dépression médiane qui don- 
nait •« laiuaiaer.i'aspaèt bilobé. En face de la perforation intestinale dans 
le point opposé et correspondant à la dépression «nédiaae, il e«iâte une 
^lîmtiau oaraolérisée' par un épaississement et une serte d*ind«ation de 
tisaucelUdaire sevMiniqiieuXr dans lequel une petite quantité de sang 
•'est iaffltrée, oe qui lui dmme Teepact nairâtre.ABtour de la peitnn hemiée 
existent des traces étendues de péritonite. 

M. Nieaise, qui rapporte ce fait dans sa remarquable thèse 
inangarale (I) dit avec raison, qu^O ne faut pas coDlbndre 
cette perforation lente dans une hernie ancienne avec celles 
qui se font rapidement dans Tétranglement . Nous igouterons 
que la perforation ayant été suivie d'accidents aigus, le chi- 
rurgien était en droit de croire à une lésion intestinale. 
N'ayant pas trouvé cette lésion, n'eùl-il pas agi sagement en 
attirant Tanse intedtiaa4e au^^Jehers et eu examinant Tétat du 
mésentère correspondant à celle-ci? On serait arrivé ainsi à 
tm diagnostic exact et on aurait pu songer à établir un anus 
contre nature^ seule chance de guérion pour le malade. 

II. DesMsixmà hwmatiqties dumisenUre. Le mésentère peut 
être lésé indirectement c'est-à-dire par Tintermédiaire des 
téguments et du sac herniaire, on directement après ouverture 
préalable du sac, dans Topérationde la kélotomie onde l'anus 
contre nature. 

Il existe dans la science un certain nombre d'observations 
où un coup violent porté sûr une hernie a amené la rupture 
du m^'sentère et une hémorrhagie formidable; tantôt la déchi- 
rure du mésentère a été complète et le sang s'est épanché 
dans le sac et dans la cavité périlonéale ; tantôt celle-ci n'a 
porté que sur les vaisseaux et l'épanchement sanguin s'est 
fëit entre les feuillets et s'y est, en quelque sorte^ enkysté. 

^1) Des lésions de Vintestin dans les hernies. Thèse do Pana,; 1S66. p. «. 



La marche et les symptômes sont fort différents, on le conçoit, 
dans Tun ou Tantse oas; nens devons pat conaéqrzenr en 
donner une desoription distincte. 

LoTSfiie' l'épanchemenl sangubr n^A pas Ihnfté par' les 
feniUetsdamésentèrB'et qu*flTemp%ift leBac et une pcrtion de 
la oavlté abdominale, les sympiômidB revêtent subitement nne 
intensité et une gravité extrêmes ; ils indiquent qu'il s'est 
ppodait àJa fois u*e hémontegie pltrs on moias considéra- 
ble et une péritonite supaigtië. Le malade est pâle, exsangue, 
couvert de sneors fpoides; son pools est fréquent et faible ; 
d'autre part^ il a des vonussements et accuse des douleurs 
excessivement vives dans tout Tabdomen. La réunion de ces 
deux ordres de ^mptômes nous semble assez caractéristi- 
que pour peraiettre souvent de faire le diaguostfc ; il flsint y 
joindre les traces du traumatisme sur les téguments Internes. 
Déplus, Gooper (1) a signalé chez le nralede, dont nous rax>- 
portons ci-desseos Tobservalion, une augmentation de volu- 
me de la tumeur, sans que celle^îi présentât la tension qui 
caractérise ordinaivement rétranglement de l'intestin. 

Obsbrtatios IV. Hernie scrotale ancienne ; coup violent porté sur leS 
bourses ayant amené' «ne vaste déthirure du métentère et consécutivement une 
hémorrhagie considérable dans le sac et la cavité abdominale. (CH>senration 
eommuniquée par M. Neams). 

Un honuae moyen d'âge, qui étatt atteint depuis phisieors années d*nne 
hernie aeDotale pour laqneUa il ne portait point de bandage, reçut «un caup 
violent du timon d'une voitura, qui vint frapper dans un point carre^n' 
dant au collet de la tumeur. Je le via une beuoe après, il était ej^furant -. 
le pouls était fréquent et faible ; il y avait des vonussements fréquents et le 
malade sccussitune vive douleur dans toutTabdomen; le point sur lequel 
le cc>up avait porté n'offrôt à Textérieur aucune plaie et n'était pas à beau- 
eoupprès aussi douloureux que le reétedu ventre: la tumeur était beaucoup plus 
volumineuse qu'auparavant, mais elle ne présentait pas la tension qui 
caractérise ordioairement Tétreagleoioal' de Intestin. Je n'éprouvai aucu- 
ne difficulté à opérer la réduction, qui n amena aucun soulagement.' Aaasi- 
tôt que la pression exercée par la main eut cessé, la tumeur reparut aussi 
voluminease qtt*««paravaat. Dans une «onsultatâon qui eut lieu, phzsîeurs 
purgatifs fureot presorits et l'opkun fut adminisiré de temps en temps, dans 
le but de dinùinier les vomissements et les douleurs ; mms aucun des moyens 
que nous îinawginàmrea ne pot, pendant les 3 jours que le nudade vécut en- 
core, procurer aucune selle, ni auciMi seidagemant dans les doalen». 

Autopsie. On ouvrH d-abord la tumaor hamlaMe qu'an trouva «ntttoaaant 
remplie de sang, la.aac ne pacaissait pas avoir été lésé. L'abdomea oonte- 
naît au moins troia pintes de sang qui peovenait d^ane déchirure du mésen- 
tère et de r iléon. Il est probable qu'il avait existé entse-cea paitiea et k sac 
des adhérences qui furent détruites au moment de Vacfddent. L^iâUettin 
avait été arraché du mésentère dans une étendue de 5 poeices.. 

La rédaction de la bemie, chez ce malade, ne devait ame- 
ner aucun soulagement; au contraire, elle avait pour efTel 
d'augmenter Tépanchement sanguin dans le péritoine. En 
pareil cas, la conduite du cbirurgien nous semble nettement 
tracée : il faudrait ouvrir le sac le plus promptemenl possible 
et ailar^ sans hésitation, à la recherche des vaisseaux méscoté- 
riqnesiésés afin d'eA>opérer la- ligatiure. CoUe pratique 'peut 
pMcaiiroaudacieuaa, i^aîs c'^st la saute chanee poeeâile de 
guérison ; nous^Tons en effet constaté sur des chiens qm la 
lésion d'un mince rameau artériel du méseatère amenait ra* 
pldement la mort par hémorrhagie et par péritouile. 

Dans robservation de M. Norns^ le dïingnostic n'a pas été 
établi ; il n'était pas impossible cependant de le faire : le 
coup valent piiMrté sur la hernie, la éouleur et les signes ^- 
ivéraux d'héoiorrhagieet de péritonite 2m devaient pas laisser 
de dou4ie ssr rexisience, soit d'une rapUire intestinale, soit 
d'une lésion du. mésentère; qael\iBe oa l%ntare supposition 
fut la vraie, il entêté urgent d^onvrir le sac herniaire, et de 
pratiquer, suivant le cas, un anns artificiel ou la ligatiuie des 
vaisseaux mésentèriques. (A suivre*] 



Hospzcic DE LA. SALtâtsiiRB^ — M. CttARGOT, médeotedo 
la Salpétrlère, cofflotencera ses dimawftrations dini^ptefsar 
les maladies du système nertetus le dimanche U décao^bm à 
neufheuTe8«t denrie. et les contiitiierftles ditnancli/és^lii* 
Tants à la mètne heure. / 



(4j Œumm thirmrgicêlêêf p. 3UV 

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LE. PBAGilES MEDtCAX 



321 



THERAPEUTIQUE 

'Note sur FiBinploL âe Ilpéoar dmis le choléra 
JlilflBttitlle, et quelques autres formes de diaorkée (suite). 

Par le D*" H. CHOUPPE, interne des hôpitaux de Paris (l). 

IL Diarrhée des tuberculeux. 

Dans le ftiit suivant, il s'agit d'une phthisie pulmonaire 
développée à un âge déjà assez avancé, et l'on sait qu'a- 
lors, ou bien Taffection tuberculeuse revêt une marche 
rapide sous l'orme de franulie, ou bien, se limitant à un 
des sommets, elle progresse très-lentement sans qu'ilexiiste 
une grande tendance à la généralisation de la néoplasie. 
11 semble, en effet, qi^ dans ces cas, Tinflammation du 
parenchyme pulmonaire frappe de préférence le tissa in- 
terstitiel sans avoir une grande tendance à la destruction, 
en même temps qu'il est relativement rare de trouver des 
lésions intestinales. C'est là un fait qui ne s'appuie que sur 
des souvenirs, mais qu'il serait facile de vérifier, caries cas 
de phthisie tardive sont loi^ d'être rares dans les hôpitaux 
de Paris. 

C'est, du reste, une simple remarque que je fais en pas- 
sant ; car je ne veux nullement entreprendre de démontrer 
ici que l'action de Vipéca est plus efficace alors q^u'il n'existe 
pas de lésions organiques de la muqueuse des voies diges- 
tives. Je discuterai longuement cette question plus loin; 
elle est une des plus importante«i à résoudre et ne peut 
l'être que par des faits nombreux. 

Observation F. Levo.., 47 ans, découpeur, salle St-Louis, lit 17. — 
Phthisie pulmonaire au 3° degré, datant de 2 ans, augmentant surtout 
depuis un an. Diarrhife demi-liquide, S à C selles pa-.' Jour sans coliques. 
Cette diarrhée dure depuis à peu près 3 mois 112. Bile fatigue beaucoup le 
malade qui n*a plus d'appétit. Aucun traitement n'a , à aucune époque été 
dirigé contre la diarriiée. Le 11 septembre la diarrhée devient plus, abondante 
et phis liquide, le malade ne peut plus manger sans vomir ; Tétat général 
devient plus grave. 12 septsmbre, continuation de la diarrhée. 13 s^tambret 
m£me état; 2 lavements ijtéda» 14, le malade n'a été depuis hier que deux 
fois à la selle pour rendre ses deux lavements, Ton continue le même tzai' 
tement. 15 septembre^ la diarrhée n'a pas reparu* 16 septembre, la diarrhée 
ne reparaissant pas, Ton supprime les lavements d'ipéca. Mort le 17 octnbre 
sans que la diarrhée ait reparu . 

A Vantopsie il n'existe aueune altération de la muqueuse intestinale. 

Observation VI. Jeune homme de 24 ans coudié stdls St-Louis, lit n^ 10^ 
entré le l""^ octobre 1873. 

Phthisie pulmonaire arrivée à la période de cachexie la plus prononcée* 
Début U 7 a 18 mois. Cavernes aux deux sommets avec induration deila 
plus grande partie du poumon gauche. N'était pas jusqu'à ces derniers 
temps sujet à la diarrhée. 

Depuis 15 jours diarrhée incoercible^ selles fréquentes, 25 à 30 dans les 
24 heures, abondantes, très -liquides, presque toujours précédées de colites 
txès«4puloureiis9s, on lui donne le 5 octobre deux laeements d'ipécjt. 

6 octobre, n'a pas eu de garde robes depuis le second lavement d^ipéca. 
Mtmt traitement , 7 octobre, lA.guértflOQ persiste, on supprime l'ipéca. . 

\fi octobre, TappétU est un peu revenu. Le malade, quoique- tzès^iinénié, 
est moins fatigué, moins faible que lors de son entrée. Meurt le 28 octobre» 
par suite des progrès de la phthisia pulmonaire sans avoir présenté à nou-. 
veau aucune trace de diarrhée. 

A Vantopsie l'on ne trouve aucune lésion de la muqueuse intestinale. 

Observation VII. St-Louis n^ 26. Homme d'environ 35 ans, malade depuis 
6 mois, a eu plusieurs pleurésies droites. Actuellement phthisie pulmonaire 
droite. Râles 80us-<crépitants dans toute la hauteur du poumon droit avec 
indtiration. Ce malade n'a Jamais ét6«i\|et. à la diarrhée; il no ise plaint -de 
ce symptOm;e, qui l'aifaiblit beaucoup, que depuis trois semaines a peu. 
près ; il a 15 à 20 selles très-abondauies dans, les 24 heures. La plupart 
du temps ces selles ne sont pas accompagnées de coliques.. 

Le 3 octobre l'on prescrit àeuxlaveincuts d'ipéca. Le ,4, moins de diarrhée 
depuis cette nuit. 

5 octobre, La diarrhée est complètement arrdiée, l^on supprime l'ipéca. 
Meurt le oetdbre au matin dans un accès de dyspttée;* tl xi?a eu depuis 
Jl^w^li de l'ipéca aucune^ trace de diurfhée. 

A Vautopsie, 10 octobre^ Ton trouve la muqueuse de Tiniestio. grêle un 
peu épaissie et aasez viviemeut injectée, mais en aumm poijit U n.'ejiiste 
^'ulcérations ni de granulations tuberculeuses. 

lin pc^iat rappfoche les trois observations ppëcédentes, 
l'abfience démontrée aoditoiaicttteAaeAt d&lésioiis organiques 
4e lajDauqueuiseiatestiaouale. 

Je veojiL encore, ki laûre reinarquer que chez aucun des 

^■1^1 ■»■■■■ i.'.ii— ■ ■ ■■■■■ f I i r, ,iii I L 

(S-) Vois les nO» U, 20 et 23 ù»iP rognés médical. 



malades qui font l'objet des sept observations précédentes, 
l'administration de l'ipéca n'a produit de vomissements. 
Je n'ai pas noté ce point dans oliaque observation en par- 
tieuiier, mais, qu'il soit dit uae foiâ pour .toutes que quand 
llipéca produira des phénomènes gastriques, j^aurai. soin, 
i de l'indiquer. [A suivre.) 

BULLETIN DU PWGRÈS MÉDICAL 
IiiBMtutioiis médicales : diàsidérata. 

Sous ce titre : — Calendar of tfie Royal Collège of 
Surgeons of Ehgland, — le Collège royal des chirur- 
giens d'Angleterre publie tous les ans un annuaire qui per- 
met au public médical de se rendre compte de la constitu- 
tion du Collège, des modifications- qui ont été apportées soit 
dans le personnel, soit dans renseignement (1). Le livre" 
s'ouvre par un almanach où sont consignées les dates des 
élections, de l'ouverture des sessions, des vacances, etc. 
Viennent ensuite la copie des chartes relatives à l'institu- 
tion du Collège et à ses prérogatives et celle des statuts. On 
trouve ensuite des listes indiquant : les administrateurs de 
la collection de Hunter, h» moiQbrfts duconseil, les comités 
pour le musée et la bibliothèque, les examinateurs pour les 
accouchements et la chirurgie dentaire, les noms des pré- 
.sidents, des professeurs, des fellows (2 ) et des membres 
qui ont obtenu le prix triennal avec le titre des mémoires. 

Puis sont exposés les règlements concernant l'instruc- 
tion et les examens des candidats au diplôme de membre,^ 
de fellow, ou à la licence ^^-accoucheinents et è^-chi- 
rurgie (leniaire\lQ^ registres chronologique et alphabéti- 
que des fellows, des membres, des licenciés ès-accouch«* 
ments, ès-chirurgie dentaire ; l'énumération des acquisitions 
fafté» pour le musée pendant Tannée. On veit ainsi que lacol- 
lection d'anatomie pathologique s'est enrichie, en 1612-73, 
de 105 nouveaux spécinaeos, la collection de physiologie de 
nô. — Même chose pour les livres entrés à la bibliothèque. 
Un tableau des dépenses et des recettes permet à chacun 
de se faire une opinion sur la gestion des administrateurs. 
Enfin l'annuaire se termine par le titre des questions pro- 
posées . pour le prix triennal du Collège et pour le prix 
Jackson et par la liste des questions qui ont' été traitées par 
les candidats des diverses sections du Collège. 

Nous avons jugé intéressant de donner un rapide aperçu 
de ce livre qui n*a pas son analogue chez nous, mais dont 
l'utilité pratique est incontestable. Il nous fait connaitr^^ 
par exemple, que nos voisins n'ont pas, comme nous, de 
répulsion pour certaines spécialités que nous négligeons. 
Userait désirable, entre autres, que l'enseignement des 
accouchements fat plus complet, que le nombre des clini- 
ques obstétricales fut augmenté et qu'une section fut créée 
pour la chirurgie dentaire dont renseignement, ainsi que 
nous le disions récemment» n'existe pas. Parmi les noms des 
chirurgiens qui ont été chargés de faire passer les exa- 

(t) Le CoUége royal des chirurgiens n'est pas un corps eneeigiiant, o^est 
un corps eœaminait. Les cours, qui y sont ftiits, sont des coure de b«ut 
enseignement. Tous les ans, aussi, à Vanniversaire de la mort de Uuntert 
Pan des membres du Collège est cWgé de prononcer un discours, Th* 
Hunterian Oration. -^ dans lequel, leplus souvent, sont résumés lesprogrèse 
accomplis dans Tune des branches de la médecine, plus spécialement étu^ 
diées par Hunter. On ne «aiurait rendre un jkà» bel hommage à la mémoire 
des hommes illustrés* 

(t) Le titre de fklUw est plus életé <{ae cefan dHf iMMKit^ du Collège ; c^esC 
le tHre \» plii» élevé de. la chinii!gie en Anfrleterre. Pouf'.robteiiir, il i'aut 
suhic desazjuuDftpaiticulieES. 



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322 



LE FSOORBS MEDICAL 



mens pour la chirurgie dentaire, nous voyons ceux de 
W. Lawrence, de Hilton, Le Gros Clarke, etc. 

La Faculté de médecine de Paris se contente chaqujB 
année de publier une brochurette de 15 à 20 pages conte- 
nant la liste de ses lauréats. C'est trop peu. Qui ne serait 
heureux d'apprendre chaque année quels sont les livres 
qui sont venus enrichir la bibliothèque, quelles sont les 
pièces qui sont venues s'ajouter aux collections du mus^e 
Orflla et du musée Dupuytren î Faisons donc des vœux 
pour que cette lacune soit bientôt comblée. 

Réforme hospitalière. 

Les administrations hospitalières ont bien de la peine à 
se décider à rompre avec les coutumes du vieux temps, en 
fait d'organisation des hôpitaux. La composition bizarre 
de ces commissions dont les hommes compétents, c'est-à- 
dire les médecins, sont écartés avec un soin jaloux, rend 
compte de Tabsence de toute amélioration dans la plupart 
de nos hôpitaux. Comme Tignorance est difficile à con- 
vaincre, il en résulte que ce _n'est qu'exceptionnellement 
que nous avons à enregistrer quelque réforme importante : 
le plus souvent, du reste, ce n'est qu'à la suite d'une pres- 
sion énergique exercée sur les commissions que ces réfor- 
mes s'accomplissent. Nous en trouvons la preuve dans le 
récit suivant, emprunté à la Gazette médicale de Bor-- 
deaicx. 

• Nous lisons dans le compte rendu de la séance du Conseil municipal du 
24 novembre dernier : 

Art. 107. — Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie. Chaque 
année et même plusieurs fois par an, toutes les fois que l'occasion se pré- 
sente, la commission, le conseil municipal, renouvellent le même vœu, con- 
cernant cet article. — Aujourd'hui, votre commission ne renouvelle pas le 
vœu, n'émet pas le vœu, n'exprime pas le désir, elle exige que* C9 
soient les élèves en pharmacie, et non les sœurs, qui. dans les hôpitaux 
fassent les manifestations pharmaceutiques. Elle déclare qu'elle refusera 
le budget des hospices si satisfaction n'est pas accordée à sa demande. » 

« Enfin! nous allons avoir des internes en pharmacie! Enfin la Commis- 
sion administrative des hospices, devra compter avec autre chose que son 
bon vouloir — il faudrait dire son mauvais vouloir. — Depuis de nom- 
breuses années VEcole de médecine, la Réunù»^ médieo -chirurgicale des hâpi- 
taux et hospices, les chefs de service des hôpitaux, les pharmaciens et les étu- 
diants on plmrmacle, eux-mêmes ont réclamé la création d'un internat en 
pharmacie, et la Commission administrative des Hospices fermait l'oreille. 
Le Conseil municipal a lui-môme éuds des vœux, renouvelé ces vœux, 
exprimé des désirs, et la Commission administrative fermait toujours 
l'oreille. » 

Nous ne saurions trop féliciter le Conseil municipal de 
Bordeaux de son énergique résolution témoignant qu'il a 
souci de s'acquitter de ses devoirs vis-à-vis de ses manda- 
taires. Les réformes sérieuses ne peuvent être réalisées, 
selon nous, que par les personnes à môme de bien exami- 
ner tous les détails de la question : c'est donc en éman- 
cipant les Communes que nous avons quelque -chance de 
voir la décentralisation passer du domaine du rôve dans 
celui de la réalité. L'administration de l'Assistance de Pa- 
ris, de son côté, fera bien d'imiter l'exemple du Conseil 
municipal de Bordeaux et de substituer des pharmaciens 
aux religieuses dans ceux de ses établissements où celles- 
ci exercent encore la pharmacie. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
8éa7ice du 7 décmbre, — Présidence db M. Cl. Bernard. 
M. LÉPiNE. M. Cl. Bernard avait déjà montré que les glan- 
des de l'estomac ne sont pas acides et que Tacidité du suc gas- 



trique se produit à la surface de la mu^ioeuse. J'ai répété cette 
expérience, l'année dernière, et j'ai pu constater Texactitude 
du fait —Mais depuis, quelques auteurs Allemands, entnautres 
Heidenhein se sont demandé si, des glandes stomacales, les 
unes n'auraient pas pour fonction de sécréter le sucacide. J*ai, à 
ce sujet, institué quelques expériences qui m'ont conduit à un 
résultatnégatif et j'ai pu encore me convaincre que c'est bien 
à la surface de la muqueuse que le suc gastrique devient 
acide. 

M. a. Bernard. J'ai eu, moi aus#i, à répéter mon expé- 
rience. J'ai lavé à grande eau Testomac d'un chien. Je l'ai 
rendu œdémateux en injectant de l'eau par l'artère, selon le 
procédé de Lacauchie. La surface muqueuse était d'abord par» 
faitement neutre; mais si quelques heutes après je l'examinais 
de nouveau je la trouvais très-nettement acide. 

M. Laborde présente les pièces provenant d'un chien dans 
les veines duquel il avait injecté en une heure i,5C0 gram. 
d'eau. On sait combien ces injections, faites dans de certaines 
conditions de lenteur, sont inoffensives. — Cependant, dans 
ce cas, le chien est mort assez rafitdement. A l'autopsie on a pu 
constater une congestion pulmonaire très-inlense et des 
noyaux apoplectiques. — On a trouvé en ouire des ecchy- 
moses de l'estomac et une véritable hémorrhagie en nappe à la 
surface de l'intestin, dans toute son étendue, du pylore au rec- 
tum. Mais il faut dire que ce chien avait absorbé pendant 4 
mois du sulfocyanure de potassium à la dose maximum de 1 
gr. h\t par jour, car, lorsaue cette quantité était dépassée, le 
chien la vomissait d'une façon certaine. Les altérations trou- 
vées à l'autopsie peuvent donc dépendre de l'une ou de Vautre 
de ces causes. M. Laborde ajoute en outre qu'après ses in- 
jections aqueuses et lorsque déjà elles avaient atteint le 
chiffre énorme de 1 ,600 gr. il a fait Tétude du sang et n'a point 
trouvé une altération notable des globules rouges. 

M. Hatem. Ce dernier fait m'étonne et il est possible que 
les altérations des globules aient échappé à M . Laborde car il 
suffit d'une très petite quantité de liquide injecté dans la veine 
pour déformer et détruire les globules. 
. M. Gréhant. Dans des cas semblables^ il serait facile de 
savoir si oui ou non il y a eu destruction de globules, car, 
après la coagulation du sang dans les veines et le dépôt des 
globules rouges dans les parties déclives, si le sérum est coloré 
c'est qu'il y a eu destruction des globules, l'hématine dissoute 
colore le liquide. 

M, Rabuteau expose les résultats de recherches impor- 
tantes qu'il a faites sur les oxalates. Ces recherches il les com- 
plétera plus tard. Les oxalates sont très toxiques et il exhorte 
les praticiens à la plus grande circonspection à leur égard. 

M. QuiNQUAUD présente à la société un nouvel appareil pour 
le dosage de l'oxygène . 

M. Malassez s'est principalement occupé des altérations que 
les globules rouges de sang ont présentées dans leur nombre 
et leurs dimensions. Ces observations ont été faites en 181Î 
dans le service de M. le docteur Potain, elles se rapportent à 
onze cas d'intoxication saturnine professionnelle, intoxication 
aiguë, greffée sur des intoxications chroniques. 

Altération de nombre. — Lors de l'entrée des malades à l'hô- 
pital, au moment, par conséquent, où ils étaient en proie à 
des accidents aigus de saturnisme, M. Malassez a trouvé que 
le nombre des globules rouges par millimètre cube de sang 
avait varié entre 3,700,000 et 2/200,000. En admettant que le 
chiffre à l'état de santé soit de 4,500,000, ce qui est plutôt au-des- 
sous de la moyenne, le nombre de globules chez les saturnins 
comparé à celui de l'homme à l'état de santé oscillerait entre 
les rapports J; et -i- c'est-à-dire que chez les saturnins, les 
globules du sang seraient de 1 ,2 à deux fois moins nombreux 
qu'à l'état normal. 

L'hypoglobulie a été plus marquée chez les ouvriers les 
plus exposés aux poussières plombiques, chez ceux qui 
exerçaient leur profession depuis plus longtemps et ces der- 
niers résistant probablement moins à la cause morbide, les pré- 
cédents subissant une intoxication plus énergique et de plus 
longue durée. Ses observations n'ont x>as été assez nom- 
breuses pour lui permettre d'étudier l'influence du sexe, des 
conditions hygiéniques. L'hypoglobulie a paru plus faible 



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LE PROGRES MEDICAL 



323 



chez les arthralgiques, plus oofnsidérablechezlesparalyliques, 
très-variable chez les entéralgiques. 

M. Malassez étudie ensuite ce que deyient lliypoglobulie 
après la disparition des accidents aigus ; et il a pu voirqu^elle 
ne disparaissait que très-lentement. Chez un malade qui, lors 
de son entrée à l'hôpital, avait par millimètre cube S»400,000, 
n'en présentait que 3,000,000, trois mois après, et cependant 
il avait été bien soigné et n'avait pas été exposé à de nou- 
velles sources d'intoxication, le chiffre des globules ne dé- 
passa ce chiffre que lorsqu'il fut soumis aux ferrugineux. Les 
purgatifs produisent également une augmentation des glo- 
bules rouges, mais toute momentanée ; elle paraît due, non 
pas à une multiplication de ces éléments, mais à une con- 
centration du sang, résultant de la perte du liquide ; c'est ce 
qui se produit dans la cholérine (Malassez) et le choléra 
(Potain, Kelsch et J. Renaut). M. Malassez ne saurait dire si 
la masse totale de sang a diminué. 

Mtérations dans les dimensiotis. — Si les globules rouges 
sont moins nombreux chez les saturnins, ils sont en revan- 
che plus volumineux ; de 7 t^ à 7 (a b qu'ils ont en moyenne à 
l'état normal, ils montent à 9 (a et môme 9 (& $. Cette véritable 
macrocythémie n'existe pas seulement pendant la période 
des accidents aigus, mais longtemps après. M. Malassez ne l'a 
vu disparaître chez un de ses malades qu'au bout de trois 
mois, en môme temps que les globules devenaient plus nom- 
breux. 

En se basant sur des travaux de Welcker donnant la sur- 
face et le volume d'un globule sanguin de l'homme et de Télé- 
phant (cet animal ayant des globules très-semblables comme 
dimensions à ceux des saturnins) il a calculé que pour tous les 
globules compris dans un millimètre cube, la surface serait 
de 422 millim. carrés chez les saturnins, au lieu de 576, sur- 
face chez l'homme sain; et le volume, de millim. cube 254, au 
lieu de 0,324. C'est-à-dire que Taugmentalion dans lesdi- 
mensions de chaque globule ne compense pas la diminutiçn 
dans le nombre. 

La macrocythém^ie des saturnins aurait probablement pour 
effet de rendre la circulation capillaire plus difficile. Si, en 
effet, les globules normaux sont obligés de s'étirer pour passer 
dans les fins capillaires de certains organes, la résistance 
doit être bien plus grande pour les globules des saturnins 
beaucoup plus volumineux. Il est, du reste, une autre cause 
du ralentissement circulatoire, c'est la présence du plomb 
dans le sang ; dans des expériences analoges à celles de Poi- 
seuille, MM. Potain et Malassez ont constaté que du sérum 
sanguin contenant une très>fâible proportion d'acétate de 
plomb passait moins rapidement dans un tube capillaire de 
terre que du sérum pur. M. Malassez insiste sur celte dimi- 
nution dans la circulation qui pourrait à elle seule constituer 
une forme d'anémie, forme qu'on paraît avoir négligée ; il ne 
suffit pas en effet pour qu'il n'y ait pas anémie qu'il arrive 
^ux tissus un sang parfaitement normal, il faut encore qu'il y 
arrive en quantité suffisante pour le jeu normal des fonc- 
tions. 

Les globules des saturnins présentent encore un caractère 
intéressant, c'est qu'ils résistent bien mieux que les globules 
normaux au sérum artificiel que M. Malassez emploie dans son 
procédé de numération ; ils semblent, plus fixes ; s'il en est 
de môme lians l'économie, on conçoit qu'il doive encore en 
résulter une diminution dans les fonctions qui sont dévolues 
aux globules ; c'est une nouvelle cause d'anémie. 

En résumé : diminution, de nombre non compensée par 
l'augmentation de volume, diminution probable de l'activité 
circulatoire, très-probablement aussi plus grande fixité de 
globules ; tout ces états morbides ajoutent leurs actions pour 
constituer en partie, sinon en totalité, cet ensemble morbide 
complexe qu'il nomme l'anémie saturnine. Aussi ne saurait- 
on avoir une idée exacte de l'intensité de cette anémie en 
n'évaluant qu'un seul des éléments qui la composent ; elle est 
plus grave par exemple que ne Pindique la seule numération 
des globules. 

Quant à la pathologie de ces divers états morbides, M. Ma- 
lassez pense que dans Tétat actuel de nos connaissances, il 
serait très-imprudent d'en parler; il lui a semblé cependant 



que l'hypoglobulie saturnine pouvait s'expliquer par une di- 
minution dans la formation des globules, résultat probable de 
Taltération par le plomb des organes hématopolétiques ; mais 
ce n'est poUr lui qu'une hypothèse qui demande à ôtre con- 
trôlée par l'expérimentateur. 

Pendant la séance la société a procédé à l'élection d'un 
membre. M.Renaui a obtenu 21 voix sur 28 votants, M. Hamy, 
3 ; M. Pierrot, 2. MM. Chatin et Nepveu chacun 1« P. R. 

ACADËMIB DE MÉDECINE 
Séance de 9 décembre. — Présidence db M. Depaul. 

M. LE sBCRéTAiRE PERPÉTUEL présente à l'académie deux 
instruments nouveaux : l'un, le rémiseur filiforme, fabriqué 
par M. Mariaud, sur les indications de M. Gillet de Grandmont, 
est destiné à injecter des filets d'eau très-fins. En appuyant 
plus ou moins fort sur le piston, on peut diminuer ou augmen- 
ter la force du jet et môme obtenir Vaquapuneiure. Le révul- 
seur peut rendre de grands services dans certaines maladies 
d'yeux. — L'autre instrument, le porte-caustique laryngien, 
fabriqué par M. Mathieu sur les indications de M. Fauvel, est 
destiné à parfaitement localiser, en un seul point déterminé, 
les cautérisations que l'on pratique sur le larynx. 

M. Barth donne lecture de la troisième partie de son travai. 
sur le choléra et les diarrhées choléri formes. Il n'a pas fallu 
moins de trois séances à l'honorable [académicien pour éta- 
blir une doctrine connue et admise de presque tous et qu'on 
peut résumer ain.si : « Le choléra est une maladie importée et 
qui se transmet par des agents miasmatiques contenus dans 
les déjections. Le mal se transmet non par contact, mais par 
un séjour trop prolongé dans un air chargé d'émanations 
cholériques. » Décidément la rhétorique est une belle chose, • 
mais parfois aussi bien ennuyeuse. 

M. Regnauld lit les conclusions d'un travail de pharmaco- 
logie fait par lui à propos d'un mode de préparation du tanr- 
nate de quinine. Par le procédé de M. Regnauld la quinine et 
l'acide tannique se combinent dans la proportion suivante : Un 
équivalent de quinine pour deux d'acide tannique. 

M. Devergie continue la lecture de son rapport sur les 
mémoires présentés pour obtenir les prix fondés par marquis 
d'Ourche. Pour le prix de 20,000 francs deux mémoires ont 
attiré l'attention de la Commission, le n« 13 et le n« 6. Le pre- 
mier donne un moyen qui ne réussit pas toujours, le second 
donne un moyen efficace mais peu pratique. En conséquence 
le prix ne sera pas donné. — — - 

Pour le prix de 15,000 francs la Commission propose de le 
diviser de la manière suivante : 2,000 francs au mémoire qui 
porte le n<> 101 . Cinq cents francs au n« H . Deux mille francs à 
partager entre les mémoires n« 8 et n» 43. Cinq cents francs au 
ïi9 6. Mentions honorables aux mémoires portant les n©» sui- 
vants : 1 3 (travail présenté pour le prix de 20,000 francs), 60. 32. 
Encouragement au mémoire n» i. 

Deux vœux ont été émis par la Commission : le premier est 
que les préfets, sous-préfets et maires, veillent d'une façon 
rigoureuse à ce que les décès soient constatés par des méde- 
cins. Le deuxième est que des examens pratiques pour cons- 
tater la mort réelle soient institués dans les facultés et dans 
les écoles de médecine de France. — Dans la prochaine séance 
l'académie discutera le rapport de la Commission et décernera 
des prix. G. B. 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 47 octobre. — Présidence db M. Ghabcot. 

Calculs biliaires. — Choléeystite i J eérc ns e. — Pevfomttoa 
de la vésleole. — PérUonlte généralisée. — Note recoAil- 
lie par M. Sbuvre, interne. 

C... Marie, âgée de 42 ans^ entre le 5 août 1873, à Thôpital 
Cochin. Elle dit avoir éprouvé il y a six mois des douleurs 
assez vives dans le côté droit. Depuis trois mois elle a la jau- 
nisse. 

Le diagnostic de cholécystite calculeuse esthientôt confirmé 
par la sensation d'une petite tumeur arrondie, douloureuse et 



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m. 



LE PROGRÈS MÉDICAL 



qui, pressée donne au doigt la perception d'une collision véri- 
tàble.'.La malade araigrit, n*a pas d'appétit et est prise tous 
les soirs d'une fièvre assez Tlve. mais sans frissons. Le malin 
la fièvre disparaît. II exister un ictère très-prononcé: la teinte 
varie avec les points observés, tantôt d'un jaune verdâlre ; 
tantôt bronzée, ou brunâtre. 

L'anorexie, la fièvre rémittente» Ti^tère, l'ama^issement 
progressent. La vésiculef biliaire augmente de volume et de- 
vlen«plus seB6â>ld; <^el({uas frissons^ des sueurs -profuses, 
de la diarrhée apparaissent pour faire bientôt place aux 
symptômes de péFltonile. — Le 27 septembre,, la malade suc- 
combe. 

AuTOPStfi faite 20 heares après la^mort. ^ Amaigriâsament 
extrême. — Pas d/oodàme. -^Ventre afCadssé, mollasse, comme 
p&teux. — Sommets des poumons indurés avec noyaux ca- 
sécux d'origlna ancienne; cicatrices. fermes, layoni^es. — 
ipielques a^rances pleurales. — Cœur normal. — L'estomac 
et les intestins^ dont la muqueuse est saine, contiennent un 
liquide blanebâtret trouble^ privé de bile. 

Péritonite généralisée: fausses membranes friables,, mais 
pas d'épancbement. 

.Aspect noirâtre, poisseux dja péritoine et en particulier du 
grand épiploon : une portion de celui-ci adhère intimement au 
sommet de la vésicule et lui forme une enveloppe. 

SédA» normaux. — i2ai^ Tohmimeuse, mais de consistance 
normale. — Pancréaâ induré, l^pertrophié, — Foie augmenté 
de volume, non bosselé, mais présentant à sa surface des traî- 
nées' blanchâtres (branches terminales des canaux biliaires 
dilatées et capsule de Glisson hypertrophiée. — La vésicule 
biliaire adhère iAtimement aux parties voisines et surtout au 
grand épiploon et au colon transverse, elle est très-distendue : 
hauteiu-^ 8 àlOcentim.; diamètre, 5 centim. Elle contient 
450 grammes environ d'un pus. crémeux et une vingtaine de 
calculs taillés à facettes et dont le volume varie de celui d'un 
puis à celui d'une peUte noisette. 

Xa surface interne de la vésicule, rosée par places, grisâtre 
en d'autres points, offre un aspect aréolaire : l^s cellules qui 
semblent creusées dans l'épaisseur des parQis,;allongées dans 
le sens transversal, sont séparéeis entre elles par des coloimes 
cbarnues 99sez résistantes. 

l^es cellules sont d'autant plus nombreuses et d'autant plus 
pço£9ndes que l'on regardet plus près du fond de la vésicule ; 
dans quelques-uiies d'entre elles plusieurs calculs semblent 
enchatonnés. Au sommet même de la vésicule» on remarque 
trois petites ulcérations ayant précisément pour siège le fond 
de trois cellules. Rappelons que l'épiploon formait une enve- 
loppeiprotoctriice en cepoint, ce qui explique l'absence d'épan- 
chemanst dans le péritoine. 

(Quand aux conduits biliaices,, ils sont dilatés : le canal cysti- 
q«ei pcésftBte le diamètre d'un fort crayon, la valvule spiroïde 
ealitir^s^accusée et au niveau même, de cette valvule un calcul 
dixTolume.d'un gros pois obstrue le conduit. Le canal hépa- 
tique a environ 15 mlllim. de diamètre; le canal cholédoque, 
8 À 40 mlHim. 

Uacalcuil asses irégulièremjent arrondi est maintenu étroite- 
ment sasré, immédiatement au-dessus du point où le canal 
cholédoque, aboutit à l'ampaule de Water. 

ToJis les laoMaux radieulaires des conduits biliaires sont 
aMrmalemeot dilatés ; leur paroi est résistante, mais ne pré-- 
smti» pas tf ace d'u^e inâsonmation réelle. Ou ne reacieoatre 
dans leifoâe aucun abcès. Le contenu des canaux biliaires est 
une bile épaisse, d'un jaune verdâtre. d'un aspect boueux. — 
Les divisions de la veiaer^ûf te parallèles aux conduits biliaires 
dilatés présentent également des parois plus résistantes, mais 
ne sont pas enflammées. 



M. Sbuvrb. 



"^Obsdrvtttoa NGneillie, pftr 



ilL.. !liad^eiAa^âgteiief27.aas..£otFete id mai i&73 à l'hô*- 
pîM Coehia. A l'âge dj» i.3 «««s on l'Aurait: jtiaibée pour iume 
fluflooa 'de poitriiiai et um anitedie 4e fJM (?), 

A î3 ans, fausse couche provoquée par un coup reçu dans le 
flatte tarai. I)eptitis> (k^utouBStdans eeite arégiBu et grosseur 
aiaddHHNHur âfadiHmUMreftcètoa.ddroitea et en avant. 



Base droite de la poitrine distendue; côtes déjetées en avant 
et en dehors. Saillie prononcée à la partie interne des dernières 
côtes droites; rénitence élastique et fluctuation vague. Matité 
remontant jusqu'au quatrième espace intercostal, descendant 
à deux travers de doigt au-^dessus de la crèt^ iliaque. Frémis- 
sèment très-net: (les procédés employés pour le percevoir 
facilement sont indiqués dans l'observation complète publiée 
dans la Qaz. médicale.) Cautérisations successives (méthode de^ 
Récamier) sur le point le plus saillant de la tumeur. 

2 août. — Irradiation de douleurs vives dans le ventre et 
élancements vers Tépaule droite. 

3 aoûL —Anxiété; douleurs atroces, tympanite, vomisse- 
ments. — 4 août. — Pouls petit, serré, fréquent. — Mort. 

AxTTOPSiB. — Épanchement dans le péritoine d'un liquide 
séro-purulent. 

Rupture de la poche fibreuse du kyste en dehors des adhé- 
rences établies. Entre les membranespropres des hydatides et 
la membrane fibreuse extérieure, un demi-litre environ d'un 
liquide séro-purulent identique au liquide épanché et dans 
lequel on ne retrouve pas de crochets, ni de scolex d'échino- 
coques, La membrane fibreuse développée essentiellement aux 
dépens de la capsule de Glisson hypertrophiée, s'était peu à 
peu sous l'influence dune irritation sourde renforcée du péri- 
toine épaissi; puis, la partie droite du diaphragme et du centre 
phrénique avait contra 3té avec elle des adhérences intimes, 
si bien qu'à la dernière période de l'affection , feuillet diaphrag- 
matique de la plèvre, diaphragme, feuillet diaphragmatique 
du péritoine et capsule de Grlisson s'étaient réunis pour cons- 
tituer une membrane fibro-tatculaire résistante. Les 324 supé- 
rieurs du lobe d,roit du foie étaient transformés en une cavité 
kystique. 

Le coup reçu à l'âge de 23 ans avait sans doute provoqué 
une inflammation du kyste et l'union d,© <^^ diverses par- 
ties; il avait peut-être aussi entretenu et surexcité rirritation 
de la face interne de la paroi fibro-vasculaire qui devient d'un 
aspect tomenteux, irrégulier, avec plaques fibro^cartilagi- 
neuses. 

■C'est à cette membrane vasculaire constamment irritée que 
l'on doit rapporter l'origine du liquide séro-purulent dans- 
lequel nageaient deux grandes hydatides mères à membranes 
propres, intactes ; liquide qui les isolait de la paroi fibreuse; 
liquide déversé en partie dans le péritoine après la rupture 
du kyste; liquide enfin dans lequel le microscope n'a permis 
de reconnaître ni scolex, ni crochets. 

Dans un cas analogue, après la rupture spontanée ou provo- 
quée d'un kyste hydatique au dehors ou bien à la suite d'une 
ponction avec un trocart, l'issue isolée d'un liquide semblable 
identique au liquide des épanchements inflammatoires pour- 
rait faire douter d'un diagnostic préétabli et rejeter à tort 
l'existence d'un kyste hydatique. Le fait précédent nous 
montre que l'on ne doit pas alors se prononcer d'ime façon 
définitive: bientôt la sortie des hydatides ou du liquide 
spécial qu'elles renferment lèvera tous les doutes. 



REVUE CHIRURGICALE 

Trois cas. J'artlurlle hlaBaorrhagiqoe 4e rartleaUtioA 
tempo vo-BtaxUlaire, pu là D^ C. Padoya (de Pavle). 

Plusieurs auteuars nient la liaison qui existe entre le rhu» 
matisme articulaire et La blennorrhagie uftérûois. MM. Charcot et 
Lorain croient de leur côté, qœ cette: dépendance timniplutàt 
à deB Qootditb^ns morbides des orgacMs gétûtaux est générai. 
Mais quielle qm soit l'inUq^cétoliilDn dn:&dt, il y a una Uataeft 
cUnique InocmlestBble. 

M. Badoiva publia trois obserTatian6> qui ol« tEandaient pas la 
qufialiMw mais qu sont tPè&H»emarquabtes penr la lecalisation 
•du rbwKtatiaiiift à rar<icttlaiti0n tempcffotmaxtilaire. ( Qm m$iÊ 
itaUam Màe mabiaieif0MTie.ûieU$ imlattie.dôUa p$Ui, Bas» 
cicûlft4"«»an vwi)<. 

CiaérisoB de roayxl» nudln. 

Nou» avAM p«9lé B0gttèFft(n»9) «hi laramul de M. YaMattf 
isur l'onyxi» m^m. et derevnpiloi dja ml£at» deptomb dass. 
icette mateAift.. M. Ctiackb a ehiwrehé à remytecec ce jmUtoa'* 



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m wtûQsm }m£fmL 



«fô 



iMni par lam aoAm plus •ooiomiuir. C^bs^4l lu chaw^timij^^iï ' 
s'-est asrèté* Desis-cteux <yb9efrvatfoits qUfl donne, Vaction a 
été aussi énergique que celle du nitrate de plomb, {ffazeita 
w$ika JtalianaiMîe JProtùiciâ Timete, ts novembre 1873). 

VeraM«e^)AésilJtéaé«, noté da Dr A. Hi^aai. 

M. Baggi a eu Toccasion d'observer une ferme de kéeatite 
iieQro-i)aralytîque, dé la plus grande imporianoe. Elle se ma* 
nifeste chez les individus cacbectiques, pelléi^eiix, et cbez 
les aliénés doni les ibrces seini com^léienfeeBt aifelblieSi fflle 
«se présente sous la ibrme d'uîDie tache ^coméenne qui n-est 
jamais précédée d« pbénomènes dlTrltsstion. Cette tache s'tl^ 
IcNDge, pr«d<Lift des obBCurcissements de la vue, s'ulcère, et 
feiit par ètreaccompagnée d'injections përicoméable,épiphora„ 
|rhi9tophobie et p^ocidence de l'iris. Lorsqu'elle se présente^ 
«lie détermine la mort des malades» et devient ainsi un élé* 
ment de pronostic. Elle diffère des kératdteB de cause k>oflle 
par : 1^ la bilatéralUé. indépendante de la contagion et de la 
dym|>albie ; 2^ son influence sur la marche ultérieure delà 
maladie: qu'elle accompagne. Malgré sa gsavité, rauiteufe -cite 
un^as de gfuénsoiu cbez.ua iiaaniafii^'oacbectiqize^ il recdm* 
mande rocdusion de Vml, (Miv^ càl». de Moiogn$^ 10 oct^re 
»873). O. M. 



BIBLIOGRAPHIE 



MitoiM«^»Mi0|iÉe iM rilM yé o MM »»'pgr Ife ir J. GnABSffr. — In-^o dé 
(132 |>ages. Paife, cfaeK Belarbaye. 

L'intoricatlon paludéenne- ne prodmt pas seulement des 
fièvres intermittentes, larvées du pernicieuses, eUe a aussi une 
grande iafluence sur d- autres affections. 

Plusieurs auteurs, Grisolle, jValleix, Trousseau, Niénreyer, 
Frattoàs, etc., e*c., ont dans leurs ouvrages indiqué celte 
actiati'; tous ont efQeuré le sujet et personne ne l'a traité 
complètement. C'est cette lacune que M. Grasset a cherché à 
"Ccmibler, du moins, en ce qui concerne les maladies des voies 
respiratoires. 

Successivement il étudie les .bronchites et les pneumonies 
chroniques, l'emphysème pulmonaire et les dilatations brou-* 
chiques, la gaagrène du poumon, les tubercules et la phtbisie 
pulmonaire. Toutes ces maladies peuvent-être produites par 
l'iaitoxioation palustre; dans ce cas, il faut s'attendre à voir 5ur- 
'WBHir comme dans les autres affections de même origine des 
itérations da foie et la rate et même la ûèvre intennît- 
lente. 

Lesbrpnchiles et les pneumonies cbrontqites palddé^mes 
âont icéquenies; d'après i^nrs types ei leurs modes d'évolu* 
iion^ottlesdivise-ainfeirtoEttes peuvent affecter le type in- 
termittent (bronchites intermittentes, pneumonies intermit- 
lentes). Elles deviennent alors ehconiiques par la répétition des 
accès ^ 2*> Elles .peuvent affecter dès le début le type continu 
mais alors deux cas peuvent se présenter: (u Elles 
peuvent débuter par une série de x>oussées aiguës et ne 
devenir chroniques que consécutivement : K Elles peuvent 
être chroniques d'emblée et évoluer graduellement. 

Au point de vue anatX)mo-pathoiogiqae^ les pneumonies 
paludéennes doivent être rangées dans le catégorie des pneu- 
tnonies interstitielles ou scLéreses puteiAaaûreSv 

LTimpaludisme peut dév^p|>er la phthiaie potmonoifede 
deux aanières^ 1<» par bronehilechronique-et dilatations buon- 
chiques ; 2* par poueuiBOiiie «hponiqpie et excavations consé- 
cutives. Quand les tubercutes ouda philbiste «siBte&t di^ par 
une autre cause, l'impaludisme a t-il une influew» «ar leur 
évoluUon? L'autour ne formule pas son ophiion. 

A r<appui de sen travail H Gtissset rapporte un grand nom- 
lire d^ebservatioos prises par lui pemtant son internat à<uis les 
' ]i6pftaux de Montpellier ou puisés dans des ouvragée reoom- 
mandables et il conclut que riiRpahidtsme devrait ocoupaiv à 
eoté de Talcoolisme et de la tuberculose, une grande place 
ans TSttologte génériede des afiEoctione dea voies xe^va-* 
toln». G. DcrBiâsf. 



^ ^ 'le - 

HHmm iMTPgéee et 1» t«bereéli»«e, par J. BERâSAun. ^ Bro« 
chure in-S^ de 5i pages» Ad. Delahaye, Ubraire-éclUear. 

Usmioestiiesi <le la âetitre-^desmanlfestotioas laiyngées deia 
ttLbéreuhsse^e^ toute modBme ; il y a en présence deux écoles 
diâtinttesT Itme niant rëxistence de la laryngite tubercu- 
leuse, l'autre la soutenant. M. Jaccoud a une [opinion qui est 
•une tpanfsHloii'^ntre les deux tôtés : avec la première îl admet 
des ulcérations survenues chez les tuberculeux (lï^i^^g^^s 
constltutkmnelles); avec la seconde il décdt la Jaryngllte tu- 
berculeuse. 

Disons de suite que Texislenoe de la laryngite tubepoutonse 
est maimtenattièien poxjufiée; Vulpion, Vifieliow, liérard >et 
Cornil, Eristmber «t Peier ont doimé à reppcd de t^ette manière 
de voir des documents importmts, et dernièrement dans tin 
travail important, notre ami M. Thaon nous parait avoir com- 
plètement tranché la question, dans le sens de la tuberculose 
laryngée. C'est Tavis que partage M. Béhier, et le travailde 
M. Bergeaud est fait sous riaspiraUcmi de ce prefesseuc Quel- 
ques '(^seorva tiens, avec«XMBen nuicroscopiquie/par Mi. liàiu- 
ville, donoentunenoiu^lle valeur^ oeftteopinîQfn; M« 9ergemid 
sUwcupe enavli» <du twilemeiit; n&us n'y troa^^ens a'ocun fait 
nouveew, sinofla qwe, eaivwiten icela M. Krishaber, il faSf à 
l'éponge un procès assez mérité. Somme toute la tuberculose 
laiyngée reste toujouis tf%iit# guirison très-diffidle.' G. P. 



VABIA 

HomCIDE Pi.R DKPRUDEKCE. — EmPLOI DU GBUmaFORMB. — DoiMAa- 

ges-intérSts. -^ On sait qu^il y a quelques moia^ une dame Cawn^ condiiite 
par son mari chez un dentiste de Lille, qui lavchloroferma soua $esr jwUK , 
succomba à Vaction de Pagent anesthésique. 

Condamné à liHe À un mois de prison et SOO fr. d'amende pour hômiclAe 
par iittprudence, le dettliste Ait déchargé en cour d'appel de la peine d'em- 
pristynnement. 

C'est alors que M. Caron,. bien qu^ayont donné par sa présence plane au- 
tovisation k TempUii du chloroforme, que sa femme irvaît déjà subi sans in- 
Gon-véïrient, crut pouvoir «e fonder sur ces Jugements pour réclamer des dom* 
mages-intérdts tant en sa faveur qu'eu celle de son fiù miaeur. Ses préten- 
tions s'élevaient au'chifre de 20;000'fraiiC8; 

Le tribunal api^sla ol5tar« des débats, avait mis l'affaire en dSl&érépour 
jugement dire rendu vendredi dernier.' Onâdârant que Tarr^t du tribunal Ile 
Lille et celui de la'OOTir d'appel de Douai consacrent, comme chose jugée., 
le ftât d'homieide «par imp r ude n c e à la charge dudit dentiste, il a c(mdamiié 
oekii'Ci àlyOeofr. en fhveurde M. Caron ; ^,000 fr. placés en rente dISiat 
woBt la tSte de «on (ik mineur, pour remise lui en 8tre faite à sa ma* 
Jorité. 

ESIPOISONNEUENT ; ItESPONSa^IUTâ IMS .l'ÉI^VE BKlnSARVà.Ctt. IjC 21 

anvier au soir, une dame P^, vint demander à la pharmacie P«, de C, 
pour \ingt centimes de sel de soude, afin, de donner une puqj^on à «on 
enfant, ïïgé de neuf ans et demi Ce XBédicame&t.lui fut remis par le neur 
D., élève en pharmacie. 

Le lendemain matin, éUe le fit prendre à son' 0»£ast» «près l'aveir i&it 
dissoudre dans du café noir ; dès la première -gMgé^ l'enfant s'éem fue le 
breuvage était trop mauvaia. Sur les instanees de sa mère* l>anfant euaQra 
d'avaler le breuvage, mais des vomissemenls subits i'^apÔohèMBt de oonti- 
nuer. 

Madame P., crut que ces vomissements provenaient du dégoût caoaé par 
la médecine, et elle se hftta d>'aUec dans sa «uisiBe prépaeer une tasse de 
thé ; mais un criL de son malheureux fils la ngf^pala bienlôt : « Miaman qua 
je souffre ! Embrasse-moi l » 8*écxia-t-il, et p^ee^fue auMiiat il rendit l«id«r« 
nier soupir. 

H' est impossible de peindre le désespoir de la malheureuse aèm et ida 
père, marin de TStat, et qui, le matin» en sa Madoni au port^ aa* pouvait 
prévoir la larrible catastrophe qui ratténdait m mtour. Madame P^ dèb-lea 
premiers vomissements^ avait envoyé cheicher le doctaur G« ; mata criniMâ 
ne put que constaterla mort dek victime. La juatîee 'omnwnaBqa daaoite 
une enquêta sur les indicalians de madame P.,. t^ la 14 ouoa, k» «teini'D* 
et P. comparaissaient devant le tribunal correctionnel de C ; la prwitT, 
MUS l^cidpstittt dliomiciAe par imprudence, et le second comme dvilamant 
responsable. ... 

1/ autopsie du cadavre et l'analyse chimique de la boisson, démontrèrent 
(^ r-aaifant «voit absoM, au fieu de sel de soude, du sd de cuivre. I«e tri- 
bnnai paonangKOOfllsm IX unaetaiple peibe de trois mois de prison et lOO 
franaa d'aMude, al idéolara la sieur P. d vaeuieut i«sp6nâable. 

Devant la cour, le sieur D. vient prétendre, non^iseulamant qu^anciina 
-aiaaur. m maprudanae a'a «u èien de «a pairt; mniBancore que la dame. P. ne 
a'aat piiiia«snt>ppé«ttt<a 4 la- pharmacia P., dans lu soirée du 21 janvier. Ce 



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326 



LE PROGRES MÉDICAL 



système de déftnse tendrait donc à établir que M- P. fait un mensonge» ce 
qui est inadmissible en présence de la parfaite honoiabilité de ce témoin, et 
des indications précises qu^elle a données dès le moment de la mort de son 
enfant, alors que sous le coup dWe immense douleur, elle envoya dire chez 
M. P- que la médecine qu'elle avait prise la veille dans son officine avait 
produit les résultats les plus désastreux. Dans ces circonstances^ la cour de 
C., a confirmé purement et simplement le jugement du tribunal de G. 
{Union pharmaeevtique). 

Le nouvel Hotbl-Dibu. — Un arrêté de mise en demeure va être no- 
tifié aux entrepreneurs des travaux de construction du nouvel Hôtel-Dieu, 
pour les invitera reprendre les travaux suspendus depuis quelque temps. 
Les difficultés qui se sont élevées entre Tadministration municipale et les 
entrepieneurs adjudicataires des travaux ont pour cause principale le règle- 
ment des dommages-intérêts auquels prétendent les entrepreneurs, par suite 
de la suspension des travaux pendant le siège de Paris et la Commune. 
Ces derniers en avaient appelé devant le ConseU de préfecture de la Seine 
chargé de statuer sur les réclamations de cette nature ; mais le conseil a dé* 
daré les entrepreneurs mal fondés dans leur demande, en ce sens que, les 
travaux n'étant pas terminés, le règlement des dommages et intérêts, s'il y 
a lieu d'en accorder, doit être différé Jusqu'au moment de la réception des 
travaux. 

Devant la décision du CSonseil de préfecture» les entrepreneurs ont porté 
Tafiaire au Conseil d'Etat. Mais, en attendant, les intérêts de la villa restent 
en soufirance ; un capital énorme se trouve immobilisé, et les malades atten- 
dent l'emplacement qui leur est promis depuis si longtemps. Des travaux 
considérables restent encore à exécuter, des remaniements complets dans la 
distribution et dans l'aspect des constructions doivent avoir lica d'après le 
plan adopté par le Conseil municipajl. Il -a»* temps que la question du nou- 
vel Hôtel-Dieu se termine, caf le "nouvel Opéra sera prêt avant l'Hôtel- 
Dieu . (Juurn4wa divers.) La dernière raison inuoquée est quelque peu en- 
fantine. Pour notre compte, nous aurions préféré que les constructions ridi- 
cules connues sous le nom de nouvel Hôtel-Dieu, avaient été utilisées soit 
par l'adminisiration des postes, soit par tout autre administration publique 

• ou particulière. Il suffît de visiter ces constructions ramassées, sans lu- 
mière, sans air, pour se convaincre qu'on ne fera jamais là un bon hôpital; 

, c'est un bien triste héritage que nous laisse et M. Husson et son maitre. 

Reconstruction de l'école pratique de uédecine et des facultés 
DES lettres et DES SCIENCES. — M . Pcrriu, au nom de la 5^ commission 
propose à l'adoption du conseil le projet de délibération dont la teneur suit: 
Le Conseil, — \'u, etc., — délibère : 

Alt. 1®*". — Sont approuvés en principe, dans la limite d'une dépense to- 
tale de 7 millions, les projets relatifs à l amélioration ou à- 1» reconstruction 
de divers établissements d'enseignement supérieur. 

Art. 2. ■ — Le conseil se réserve l'examen et l'approbation ultérieurs des 
plans qui lui sont proposés, ainsi que l'adoption définitive des voies et moyens 
proposés à l'exécution desdits projets. 

Art. 3. — Il demeure entendu ; 1® Que l'Etat contribuera pour moitié, 
. soit 3,500^000 fr., dans les dépenses de toute nature auxquelles donnera lieu 
l'amélioration ou la reconstruction des édifices dont il s'agit^la ville de Paris 
ne pouvant être t«>nue de dépenser pour sa part, soit pour l'ensemble des 
travaux, soit même dans le cours d'un même excercice^ une somme supérieure 
à celle fournie par l'Etat. 

T yue les difficultés relatives à la propriété de tous les bâtiments, non - 
seulement des Cliniques, mais de ceux de l'École de médecine proprement 
dite, seraient, préalablement à tout commencement des travaux, résolues 
par l'attribution à la ville de la pleine propriété de ces immeubles. La non- 
acceptation par l'Etat de l'une des clauses sus-indiquées dégagera la ville 
de toutes obligations résultant de la p^'ésente délibération. 

A La suite d'une discussion à laqueUe prennent part MM. Mkrtial-Bernard, 
Perrin, Beudant, Rigaut, Dubief, Depaul, Lavocat, Cantagrel, Lockroy, 
Watel, Floqûet, Nadaud, M. le directeur des travaux publics et M. le pré- 
fet, plusieurs membres du conseil demandent le renvoi de l'affaire à une autre 
session. 

M . Floquet propose un ordre du jour motivé ainsi conçu : « Le conseil, 
décidé à prêter son concours au gouvernement pour l'amélioration des éta- 
blissements d'instruction supérieure à Paris , espère que l'administration vou- 
dra bien présenter prochainement un projet dans ce sens, et passe à Tordre 
du jour. * 

M. Depaul propose la résolution suivante : < Le conseil, pénétré de l'im- 
portance qu'il y a à. développer l'enseignement supérieiy „ se déclare prêt à 
voter les 3,500,000 fr., lorsqu'une commission aura étudié les projets qui lui 
seront soumis et que ces projets auront été adoptés par nous. » L'ordre du 
jour pur et simple, mis au voix, est adopté. (Conseil municipal de Paris.) 



Chronique des hôpitaux. 

Hôpital de la ?iti€, — Service de M. Labbé. Salle des femmes : 12 
abcès intra-osseux ; — Salle des hommes : 26, ostéo-périostite du grand 
trochanter ; — 13, rétrécissement intestinal consécutif à une fièvre ty- 
phoïde. 

Service de M. Gallard. Salle des femmes : 6, stomatite mercurieUe ; 
— 19, dilatation bronchique ; — 23, paralysie faciale rhumatismale, syphilis 



secondaire ; — 31, chorée avec rétrécissement et insuffisance mitrale et ■ 
hémiplégie gauche. — Salle des hommes : 7, affection cardiaque ; — 20, 
albuminurie a frigore. 

Service de M . Labéoue. — Salle des femmes : 7, purpura hémorrhagica; 
— 10, hématocèle rétro -utérine ; — 18, atrophie musculaire progressive. — 
Salle des hommes :.6, leucocythémie ; 12, affection cardiaque ,- — 43, albu- 
minurie ; <— 46^ affection cardiaque. 

Hôpital Saint-Louis, M. Hardt. — Salle Saint-Jean : 12, emczéa im- 
pétigineux delà face-, — 14, syphilide vésico-pustuleuse ; — 16. syphilide 
populeuse plate; — 21, eczéma lichénoïde ; — - 28, impétigo de la face et 
des mains ; — 27, syphilide pustulo-crustacée ; — 20, chancre mou du frein, 
bubon suppuré ; • — 33, syphilide idcéreuse, périostose du tibia; — * 46, syphi- 
lide ulcéreuse de la jambe et sarcocèle syphilitique. 

M. Lailler. — Salle Sainte-Foy : 1, lupus érythémateux de la face; 

— 17, syphilide papuleuse confluente; — 24, lichen agrius. — Salle Saint- 
Mathieu : 25, eczéma généralisé ; — 42, ozène syphilitique ; — 58, syphilide 
papuleuse et pityriasis versicolor, perforation de la cloison nasale. 

M. Lailler fait ses leçons cliniques sur les maladies de la peau, tous 
les vendredis, à 9 heures. 

M. Péan. — Salle Sainte-Marthe : 56, ankylose du genou, traitée par 
la rupture et un appareil mécanique ; — 57, ulcération cancroïdale du cou ; 

— 58, tumeur fibreuse du petit bassin ; — 70, fracture sus-maJIéolaire ; — 
75, rétrécissement syphilitique du rectum. — Salle Saint- Augustin : 14, 
orchite blennorrhagique à bascule, sciatique ; — 16, abcès du périnée; — 
32, carie du sinus frontal syphilitique ; — 52, cancroide de la lèvre infé- 
rieure; — 57, kyste synovial dans la gaîne du cubital pctérieur. 

Hôpital des linfants malades. — M. de Saint-Germain fait ses leçons 
cliniques sur les maladies chirurgicales, tous les jeudis à 9 heures. 

Hôtel-Dieu, Service do M. Fau^-el, salle St- Julien*. — n^ 3, Fièvre 
typhoïde ; pneumonie lobaire au 5° jour de la fièvre typhoïde ; — n® 7, con- 
valescent de fièvre tjrphoïde très-grave ^hémorrhagies intestinales}, rupture 
et hémorrhagie intra-musculaire (muscles de l'avant-bras) ; — n® 8, ictère ; 
— «n^ 25, abcès lombaire, (mal de Pott? — abcès pinéphrique ?) ponctionné 
2 fois et ouverture spontanée par l'un des orifices laissés par le trocart. 

Service de M. Fremt. — Saint-Lazare : n9 16, hydro-pneumothorax ; — 
n® 25, insuffisance mitrale. — SaintrMartin : pleurésie avec épanchement; 

— n** 16, ataxie locomotrice. 

Service de'Si.J). Beaumetz. — Salle Saint-Pierre : n** 12, tumeur du 
cerveau ; — n** 14, grossesse (?). — Plusieurs rhumatismes (propylaniine). 

Service de M. Ricuet. — Salle Saint-Charles : n*^ 5, tumeur blanche du 
genou, ignipuncture ; — n° 12, fracture de la clavicule, fracture de côtes. 
Emphysème d^ la paroi thoracique ; 7- n" 13, sarcome an sein (f) ; — n* 21| 
tumeur blanche du genou ^ ignipuncture. 



NOOVELLES. 

Mortalité a Paris. — Population : 1.851.792 habitants. Piendant la 
semaine finissant le 5 décembre on a constaté 745 décès, savoir : Variole, 
décès ; — rougeole, 10 ; — scarlatine, 1 ; — fièvre typhoïde, 19 ; — éry- 
sipèle, 5 ; — bronchite aiguë, 29 ; — pneumonie, 63 ; — dyssenterie, ; — 
diarrhée cholériforme des enfants, 3 ; — choléra infantUe, 0; — choléra, 0; 

— angine couenneuse, 11; ^ croup, 7; — affections puerpérales» 9; "— - 
affections aiguës, 196; — affections chroniques^ 321, dont 158 dus à la phthi- 
sie pulmonaire; — - affections chirurgicales, 46.; — causes accidentel- 
les, 25. 

Lyon. Du 17 au 30 novembre, 307 décès. Variole, 0; — scarlatine, ; 

— rougeole, 1 ; — fièvres continues^ 16 ; — érysipèle, 3; — bronchite ai- 
guCs 9 ; — pneumonie, 23; — pleurésie 3 j — dyssenterie, 1 ; — diarrhée, 6; 

— cholérine, 1 : — choléra, 1 ; — angine couenneuse, 2; — croup, 4 ; — 
affections puerpérales, ; — affections cérébrales, 34 ; — maladies du 
cœur, 18; — phthisie, 55; — catarrhe pulmonaire,' 27; — autres maladies 
aiguës, 18; — autres maladies chroniques, 50; — affections chirurgica- 
les, 29; — causes accidentelles, 6. 

Londres. — Population 3.336.073 habitants. Décès du 23 au 29 novem- 
bre : 1385. Variole, 3 ; — rougeole, 121 ; — scarlatine, 16 ; — fièvre ty- 
phoïde, 33; — érysipèle, 12; — bronchite, 285; — pneumonie, 127; — 
dyssenterie, 2 ; — diarrhée, 15; — choléra noslras, 2; — diphthérie, 8 ; — 
croup, 26 ; — coqueluche, 34 ; — autres causes, 901. 

Choléra. Hollande : il y a eu quelques cas de choléra à Bréda et à 
Berg-op-Zoom. 

Belgique. Depuis le 10 octobre des cas de choléra se sont montrés à An- 
vers , Son importation, quoique infiniment probable, par voie d'eau, n'est 
pas encore parfaitement démontrée. Du 10 au 31 octobre, il y a eu 69 cas, dont 
34 décès; du l°'au25 novembre, 46 cas et 37 décès; soit en tout, 115 cas et 
71 décès... La marche de cette petite épidémie est franchement décrois-' 
santé. . • {Annales de la Soc. de m€d. d'Anvers), 

Ecole pratique des hautes études. — Laboratoire d'histoire toolo» 
gique. Directeur : M. Ch. Robin. Les exercices relatifs à l'emploi du mi- 
croscope, dans l'étude comparative de la structure intime des tissus constîta- 
tifs des animaux ont lieu tous les jours de 10 heures du matin à 6 heures 



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LE PROGRES MEDICAL 



3^7 



du soir, aa Laboratoire, vue du Jmdinei, «, où les élèves doivent se Aiiie 
inscrîreprès du directeur adjoint : X}, PotrCHET 

CoNCOURfl. — Internat. ~- QoBstions orales : Ai$itomie topographique 
d« cou-de-pied, — Symptômes et accidents conséDiAifs de la fracture de 
rextrémité inférieure du péroné ; — Rapport du rein , — Accidents consé- 
cntiâs de la lithicn» vénale, *— GoDCom , — Invagination iniestinaie. 

EifftemaL Questions s S^naptômes* et diagnostic de la fièvre ty^^dlde-; -— - 
Des brûlures-; — Contusion 

SociÉTé DBS Médboins des BuiisAux DB BiSNtÂiSAKCB. — Le bu- 
rsau de cette Société pour Tannée 1874 est ainsi ooioposé : Piésident hono- 
raire : M. Husson ; Président, M. Bonvalet; Vice-Rréèidcnts : MM. Gibert 
et Poignet; Secrétaire- Qénéral : M. Passant; Secrétaires: MM. Baudooin 
et Dupouy ; Trésorier : M. Magnin ; Archiviste : M. Machelard ; Membres 
du Conseil de famille : MM. Chaillery, Donadieu et Lanquetin. — Nous 
■sommes profondément étonnés de voir en fête de la eomposîlion du Bureau 
de la Société des Médecins des Bwreanx de Bienfaisance, 1^ triste admmis- 
irateur auquel nous devons deux de nos plus dépterâbleK créations hospita- 
lières : le nouvel Hôtel-Dieu de Paris et l'hospice maritime de Bëtck.- 

NéCROLOOiE. M. A..DB Larwe, .un des plus illustres physiciens de nos 
jdurs, vient de mourir à Marseille. M. le D^ Audhchjit, médecin du na- 
VB» X* V il iê rf n Mttr ô est «unomiup» des victimes du naufrage de. ce 
savire. 

SAOE8-FBH3CES. — Sur le rapport de M. Hérédia, \&^QiaaÊmLfioétÊ^A 
voté 4,30U francs pour entretien d'élèves sages-femmes à TSwlo d^ooouofa»' 
ments, et 1,500 francs pour prix aux élèves sages- femmes et frais de con- ^ 
cours, 

HopiTi.nx DE Lyon. — Le concours pour lextcrnat des hôpitaux de 
Lyon vient de se terminer parla nomination de MM. 1. — Duchamp, Carel, 
Sabatier, Gahgnon, Drey, Jacob, Boisson, Tuloup, Durand, Pangon. — 
11. Pitavy, Revillet. Ferlay, Bcrtholon, Gaillard, Lemoine, Julliard; Po- 
ney, Chatillon, Sainclair, — 21. Bruyère. Lebardj Roux, Vacher et î^fon- 
nier. (Lyon méH.) 

EcoLB DE MÉDEcrNE DE Lyon, — M. le docteur" Mbrat,- ancien interne 
des hôpitaux, est nommé chef des travaux auatomiques. . 

Vacance miêdigale. «» On demande un médecin dans un chef4ieu de 
canton dépourvu de praticien, et qui peut encore offrir environ vingt com- 
munes à desservir dans un rayon trés-rapprochié. — S'a d fe ss er au ^ moif e' d o 
Cormemee (Buse), \fia9 des Ùpikmof,) 



Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales : directeur A. 
Deghambre. Vient àà. paralti^ la 2® partie du tome XIV® de la première i 
série. Cedemi^olume contient, entre autres, les articles suivants : Tumeurs ; 
du cerveau, par Bail et Krishaber ; — Cervelet, par Marc Sée (anatomie), ; 
Leven (ph>r8iologi«), Blachez (pathologie) ; — Ligament cervical, pletus 1 
cervical, par Hénocque; ; — Ghalazion, .par WArlomont ; — Chaleur p«r : 
Oavazret ; etc. Le volume, 10 &a 

LlbMOae A. lttI.AHAT£. I 

Bbrgeaud (J.). Recherches sur la nature et le traitement des maniHasta*. * 
tiens laryngées de la tahnr«tilos6. In**» idi54 pages»?! fr. W. 
Cazbnavb (A.). Bibliothèque médicale Les Gourmet. In^ de M pagea, , 

« LaOAHD PU^TOMi^La folie hértditawe . T nfn imiifusséiis à ITi 1ii «imi 

tîqtro. In.8<*der 76 -pages. 2 fr. 50. .^^ 

Malassbs (L,). De la numération des globules rouges du sang. Des m^ 
thodes de numéiation ; — de la richesse du^aag •«& globules rougce daift 
les difféwntBsîpatties de Tirbre clrcUtetoiie.» Iâ4»' de 71 ^pagés. 

.RoaAAALY (Gh.-L.)- Recherohas théoriques «t e^^rimentales «sur le^ 
causes et le mécanisme de la Giniulation.dufoie. In-^^ de 70 paoesaveo. 21 
:figun6s..3 fr. 5©^ 
)||t Société de BioumiB*. Gonn>tsfl>>eBduii. des s^aaoes; lasoteiita 2r: -r-rs^ill» 

.Inlltol 187» T ^n «.nmptnn ^^A -^TtATillM flli as nf lltt i f o U Tnlll IM it lJ 

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I.e Bain on Sel de Pennes es»MéMUaiyient dans des flacons^ 

bouchés par un cachet de garantie et recouverts par uh'mirf -ou rouleau 
ds^ aa slsa »» égstoisa s » ■ b a iwh é ^mML dsax. hasis mm la hmhiib ik fahiimu 
*siieeMMCv 

Otte modification . oi^reusè permettra: 1* d'assurer Tactlon aussi bien 
que Ui^ conservation du iproduit, malgré les changements de letnpémtnrcl 
auxquels il sera exposé; a«> de le pi»éserver des contrèfcçons, imitatimn et 
manipulations plus ou moins frauduleuses ; 3<* de simpliQer son usage, ,en 
supprimant l'opération de 3on mélange aivec Thuile essentielle au momenti 
de s'en servir. 

^ rédacteur-j/érQnt : Bournevillb. 



vBaaAiT , T ja. — impbimbb« gbv st mm, ^Mm^soi * 



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[tenant pttuTé que le fer, pourétmassi- 
luiilé, doit être toansf ormé en protochlo- 
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tomte pathologique de la sclérose en pla* 
ques. in-80 de 96 pages avec 4 planches 
en chromo-litlidgraphie et figures dani 
le texte, Z tr. -^ d* fascicule : Stwnpto^ 
mêiokfûie, flfms9, pMoée», imiimmdê 
la ^lértm m pléfifes. In-S» de64 p. tftet 
ifiifig.â fe. — ^ fteD. c «y«iéro^4pilepfliei 
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328 



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le taitement des déviations de la iatUe, torticolis, coïlalgies, pieds-bots, fausses ankvloses, maladies 
kr^ulaires et musculaires. — Gymnastique médicale, massase et hjidrothérapie combinés pour le trai- 
tement des maladies ehroniaues : goutte. rhumatisniM, diabète, oratelle, chlorose, anémie et les affec- 
tions du système nerveux : nypochondrie, chorée, hystérie, ramoUissement. 

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Salles d'WmWÊAMJk'nmm et de MJItTBMMlAVieil »ovr les maladies de la gorge, de la poitrine, 
les surdités catarrhales. etc., etc. ^ Toutes les eaux minérales naturelles : Snghien, La Bù%*rboulê, 
Si'Simoré, Bonnt$, Mont-Dorêy Camt^reU sont administrées selon les indications des médecins. 



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AU CHLORHYDRO-PHOSPHiTE DE CHiUX 



Seul moyeu physiologic[tte et reÔMiiiel d'adminittier le fh^spluiCe 4e «kanx et d'en 
obtenir leseffeU an plue haut degré, puiiqu^ est dénrantré aujourd'hoi que cette tnbattnce 
ne ee dissout dans Testomac qu'à U faveur de Ttcide oblorhydriqne du sne gastrique. — Effets 
réunis de Tteide cUorhydriqoe et du phosphate de chaux. , 



Enffants^ Arriéré# ou Idiots 

' Msinnn spésîatnimrdnrntinn et de Traitement, fondée en 1847. Rue Benserade, 7, àGentillj (Seine. 



IIXCONTINEBJCE D'CRINE «pf i*f 

dragées GniMAC» aîné, de Poitiers. Bépùl chez 
l'inventeur, à Poitiers. — paris, 7, rue de la Feuillade. 
Prix: 5 fr. la boite, Paris, médaile d'argent, 186.4.— 
Acad. des sciences: Mémoire inscrit au concours 
pour le prix du D' Barbibs, 1 avril 186-1. Admis à 
l'Expo*, univer. de Paris en 1867. Une médaille à 
celle de Poitiers 1869. 



MÉDICATION 



PROPYLAMIQUE 

100dragées,3fr. 
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>ans. Ph., 41,r. d'Amsterdam, et princ« pharm. 




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températures. 

Lettres d'hoioraires. Cartes de risites. 

AeSNDA MÉDICAL 4874. 

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de Saut-Hoooré -les -Bains 

Admise dans les hâpitaux de Paris. 

SauTeralMe dans les maladies des voie^ 
respiratoires : pharyngites, ou maax dégorge» 
laryngite, bronchite, catarrhes, tuberculisa- 
tioo pulmonaire. Inaltérable au transport, 

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mie pathologique de ia tuberculose. In-8^ 
de 104 pages avec deux planches en chro- 
mo-lithographie. 3 fr. 50, 6, r. des Ecoles. 



VIN BIPHOSPHm CALCAIRE PEPSINE I 



... dse maladîns foi semblent Otie le triste pri^^ de 11id»Haiit des grandes tilles, celles ipd sont aeeompagote et aggratte par la 
an fl7*tèine nerreux central, ont acquis, de DOS jours, QD haut degré de fréquence, surtout parini 1^ personnes appartenant au monde des 
Appel^iovs les Jours à constater la progression ofoissante de ces graves affections, dans les grands centres de popnlation, nous nous sommes 
daBaadé si la thérapeutique avait dit son dernier mot à leur égard, «t ail n'était pas posâhle de résoudre le proUène^ desMmré Jusqu'à oe Jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n'avons pas la pfétentîon d'être arrivé du premier coup à ce but si désiraUe, mais, dès aujourd'hui, Texpé- 
nanee-nous pennet d'affirmer que nous avoài trouvé le moyen de prévenir l'aggravation des accidents existants, et, dans presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionnas, même lorme les moyens ordinaires,* mis an usage pour les combattre, ont oomplétemen. échonéi 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à rexperimentation des médecins et des maladest possède une double propiiété : d'une part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reconstitution des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qitf sont occasionnés par un amoindrissement de cette vitalité. D'autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général {e4r4bro-^nal et grand-^pnpaikicue), le Vim Bxpbosphaté-Pbpsuié active la circulation, relève les forces, et, 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui punissaient a Jamais éteintes. 

n est donc utile, non-seulement contre le Rarhitlsine» la Sermtmle, TAnèaile, maladies caractérisées par l'altération ou par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissns de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoûidrissement de l'influx nerveux : dans 11mc«aitl- 
apaee» les Pertes sènlsales» rimputsMUiee autre que celle qui dépend des progrès de l'âge, et qoi n'est que le résultat, soit dse excès 
Sns^iarables de la vie des grandes villes, soit des maladies dépiiaiantes de l'économie en généraL ^ 

Le Vm BiPHOflPEiTÉ est encore très^efficace pour combattre ks névroses multiples de Teslomae dont, dans tons les cas, il relève puissamment 
les fonctions par la Pepsime qui entre dans sa composition. Son utilité contre la PfaiUsIe palsaoBalre, et toutes les AÉeetioas takerco- 

loues en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appi^yer cette affinnation qn'an citant le passage suivant, extrait du 
Journal le Progris Médical, d9 du It Juillet 1873, compte-rend«.des rapports à l'Académie s « Dans la pbtbisib, les «sls pqospbatés sont le sxdl 
• utmCAMMKT qui puisse favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. » 

CSet aperça incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite /e oe nouvel agent, et |^^l|^^e8 précieux qu'un prafiden 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyez9|«riinaires onTéchoué. Nous sommes coMBMBfcy l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre noas a déjrcDMnÉiç et que les malades nous sauroR glé^aBoir eu la main asses heu- 
TWfie pour niettre à leur disposition un remède agréable au gofLt, dSine complète innocuité, et d'une efficacité quflHKxpérience, nous en sommes 
.certain, viendra confirmer tous les Jours. I 

MoDB p'ncpLOi. — On preaerira, pour les adultes, une ailBsiéuà kmehe deux fois par Jour, lamatm en se levant, et le soir en se couchant; 
pour les addesœnis, nne cuillerée a ôié seulement ; pour les aftfhnts du deuxième Age, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra d'un 
retour de force ou de vitalité, on pourra sospendre l'osait de Vin pendant quelques jours» pour le reprendra ensiùte^ en dininna n t gradosUèment 
les «"^«fes, Jusqu'à oa qu'il ne soit phis nécsssaira. ^ 

MCnH t Phmteeln ■. nziBE, i4» ran «e L— epy, — Taite en gfM et nspéaitloBS 1 4, kotfevara SC-a^Itti, FAttS. 



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1" ANNÉE — N« 98 



BUREAUX : RUE DES ÉCOLES, 6. 



20 DÉCEMBRE 1873. 




Progrés Hédical 



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Oa an i« fr. 

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JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHIRUUGIB ET DE PHARMACIE 
JPar«ti»9m»U Me Stutte^ 

■ Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



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€nf)ùyéi auo! hureatMf du journal, sera annonce et analyse. Tout ouvrage, dont 
il n*aura ét€ déposé qu'un exemplaire ^ sera simplement annoncé. 



SOMMAIRE. — CLiNiguE médicale :,De la périarthrite scapulo-humérale, leçon de 
Dapiay, recueillie par H. Duret. — Pathologie inteenb : De l'endocardite ulcê- 
i-euae, par Kelach. — Pathologie expérimentale : Recherches expérimentales »ur 
la physiologie t la pathologie cérébrales, par Ferrier. (Trad. H. Duret).— Bulletin 
DU Progrès Médical : Le budget et renseignement médical ; — Législation du sertice 
de santé militaire, par BournevUle— SociérÉs savantes. Société de biologie : In- 
jection d'eau dans les Tcines. par Laborde ; — Lésions de la dure-mère dans le mal 
de Fott,par ComU ;— Ophthalmologie, par Javal ;— Insolubilité du bleu de Prusse, 
par Babuieau ; — Sclérodermie, par Liouvilie ; — Ligature du canal cholédoque, par 
Odigé; — Election. (An. P. Reclus). —Académie de médecine. Société anatomi- 
que: Sarcome du sein, par Senvre ; -* Kystes mulUples du placenta, par Pinard. — 
Revue thérapeutique : Traitement du choléra, les nouvelles méthodes, par Hîrne ; 
— Traitement du choléra,infantile.— Bibliographie :. Physiologie des organes cen- 
traux du cœur, par Luciani. (An. Pitres). — Chronique des hôpitaux. — En- 
seignement médical libre. — Varia. — Nouvelles. — Bulletin bibliogra- 
phique. 



CLINIQUE CHIRURGICALE 

HOPITAL Saint-Antoine — M. duplat. 

De la péri-arthrite scapulo-humérale. 

(Leçon recueillie par H. DuRET, interne des Hôpiteux.) 

Messieurs, 

Je suis trôs-heureux en reprenant mes leçons cliniques 
de vous parler d'une affection chirurgicale extrêmement 
commune, mais jusqu'ici peu connue: la péri-arthrite 
scapulo-humérale. Un des malades du service, atteini de 
cette affection, va mé permettre de vous en tracer les prin- 
cipaux traits. Vous pourrez ainsi constater l'exactitude de 
la description, que je vais vous faire. • 

L. . . Jacques, maçon, âgé de 44 ans, reçut en travaillant 
une lourde planche sur le bras droit. Le membre gonfla 
et devint douloureux: le malade voulut continuer son 
travail, malgré la souffrance. Mais il fut pris de fièvre, 
et contraint d'entrer à l'hôpital, dans le service de 
M. le D"" Mesnet. Celui-ci le soigna pendant plusieurs 
semaines d'une fièvre typhoïde, durant laquelle un 
phlegmon du bras survint, et nécessita l'intervention chi- 
rurgicale. Quand le malade fut guéri de sa fièvre typhoïde 
il s'aperçut que les mouvements de son bras étaient diffici- 
les et douloureux. C'est alors, qu'il entra dans notre service, 
au lit nM5 de la SaUe St-Barnabé. 

Si, après l'avoir fait déshabiller complètement, (m se 
place derrière lui, et ai on lui commande d'élever à la fois les 



deux bras, il est facile de constater une différence entre les 
mouvements des deux côtés. 

Du côté gauche, rhumér«« ôî<iIod^e de l'omoplate sans 
que ce dernier os subisse le moindre déplacement jusqu'à 
ce que le bras ait atteint sensiblement la ligne horizontale ; 
à partir de ce point, si l'humérus continue à s'élever, l'omo- 
plate prend part au mouvement, et, pivotant autour de ses 
articulations claviculaires, subit un déplacement tel que 
son angle inférieur se porte en dehors, d'autant plus que 
l'élévation du bras s'accentue davantage. 

Du côté droit, au contraire, à peine le bras s'est-il écarté 
du tronc, que l'omoplate, entraînée par l'humérus, se porte 
en dehors, son angle ûiférieur faisan t unç saillie très-accusée 
sur les côtés du thorax. Il semble que pendant tout le mou- 
vement, l'angle formé par le bord externe de l'omoplate 
et l'humérus ne varie pas. Il est, du reste, facile de s'en 
assurer; car, si d'une main on fixe- l'angle inférieur de 
Tomoplate et que de l'autre on cherche à élever le bras, ce 
mouvement est absolument impossible : si l'on insiste, la 
main qui maintient l'omoplate est entraînée avec elle. Il y a 
des cas moins accusés, mais toutes les fois que vous voyez 
l'omoplate commencer son mouvement de bascule avant que 
le bras n'ait^ atteint l'horizontale vous pourrez affirmer 
l'existence d'une affection de l'articulation scapulo-humé- 
rale. 

Ce n'est pas seulement l'abduction du bras qui est gônée : 
tous les autres mouvements sont plus ou moins compromis. 
L'élévation et l'abaissement, la rotation sont difficiles ; l'omo- 
plate y prend part. De plus, il est tout à fait impossible au 
malade de porter la main derrière le dos: c'est que dans ce 
mouvement l'omoplate ne peut suppléer à la rotation de la 
tête de l'humérus dans la cavité glénoïde. 

Quelle est donc. Messieurs, l'affection qui se traduit par 
une telle gêne dans les mouvements? On peut songer à 
une arthrite, à une ankylose, à des fongosités articulaires, 
à une hyclArthrose, à un rhumatisme localisé.... 

Mais ce malade n'a pas de douleurs ; on peut malaxer 
pour ainsi dire la périphérie de l'articulation sans qu'il 
accuse de souffrance. Il n'y a pas de gonflement, pas de 
déformation ; la fièvre n'existe pas, et depuis trois semaines 
cet ensemble symptomatique ne varie pas. N'abusons pas 
du mot rhumatisme : il ne peut en être question ici. 

Une arthrite aiguô, des fongosités articiUaires donnent 
lieu à des déformations articulaires et à un aspect de la 
région que vous ne rencontrez pas dans ce cas. Une arti- 
culation présente toujours des points faibles par lesquels 
on peut explorer sa sensibilité : pour l'épaule ces points 
sont l'interstice du grand pectoral et du deltoïde, la partie 
postérieure de l'acromion, le creux de l'aisselle. Vous com- 
primez en vain l'articulation scapulo-humérale aux en- 
droits indiqués : le malade n'accuse aucune douleur. L'ar- 
thrite aiguë, les fongosités articulaires, l'hydarthrose 
doivent donc être rejetées. 

Mais l'arthrite chronique ou plutôt lies suites d'ime^w . p 

igi ize y ^ 



330 



LH PROGRES MEDICAL 



thrite aiguë, peuvent donner lieu à la formation de brides 
fiBreuses intra-articulait^f5 qui immobillsettt pliis ou moins 
l'articulation, de manière à donner lieu à la gthie des mou- 
vement$ qui donstitue le symptôme dominant de raffectlon 
que nous avons eotts les yeux. Bn un mot, s'agit-il ici 
d*une ankyloae? 

En préaence d'une autre articulation que celle de Té- 
paule, ce serait, en effet, le diagnostic le plus satisfaisant. 
Mais, on peut admettre qu'il existe en dehors de Tarticu-r 
lation scapulo-humérale proprement dite une seconde arti- 
culation entre la face inf(5rieure de la voûte acromio-cora- 
coïdienne et l'extrémité supérieure de rhuraims revêtu 
par son périoste et les tendons qui viennent s'insérer aux 
tubérosités. Cette seconde articulation est comme la pre- 
mière, garnie d'une bourse séreuse qui s'étend très-loin, 
en bas, entre la face profonde du deltoïde et l'humé- 
rus. 

Dans le inouvement d'abduction ^u bras, l'extrémité 
supérieure de l'humérus, en môme temps qu elle glisse de 
haut eu bas dans la cavité glénoïde, s'enfonce de dehors 
en dedans, au-dessous^de l'acromion: c'est seulement lors- 
que l'humérus est devenu horizontal et rencontre l'acro- 
mion que l'omoplate bascule de dedans en dehors et achève 
le mouvement rTnbdnrtinn. fiiipiiii irr maintenant que, pour 
une caLu&e-xm pour une autre, des brides fibreuses se soient 
développées dans cette seconde articulation et fixent d'une 
part la tête de l'humérus à la voûte acromio-coracoïdienne, 
et, de l'autre, attachent la face profonde du deltoïde au 
corps de TovS, tout mouvement do l'humérus sur l'omoplate 
sera impossible. Ces deux os formeront un. levier coudé 
dont les deux branches ne i)ourront en aucun moment être 
indépendantes l'une de l'autre. Il en résultera qu'aussitôt 
qu'on essayera d'écarter le bras du tronc, l'omoplate sui- 
vra le mouvement : il n'attendra pas, comme à Tétat nor- 
mal, que celui-ci soit horizontal. C'est précisément ce qui 
se produit chez notre malade. Vous voyez qu'à chaque 
tentative d'abduction l'humérus entraîne, l'omoplate. Nous 
avons donc aff*aire à une inflammation qui siège en dehors 
de l'articulation : à une péri-arthrite scapiUo-humérale. 
Ce n'est pas là une distinction purement pathologique : 
Fankylose en diffère beaucoup -au point de vue de 1 intei^ 
vention chirurgicale, comme vous allez vous-mêmes en être 
témoins dans un instant. 

Permettez-moi auparavant de vous exposer, en quelques 
mots, l'histoire de la péri-arthrite. Cette affection n'était 
pas connue avant que j'en aie indiqué les principaux carac- 
tères dans un mémoire que j'ai publié dans les Archives de 
médecine^ en novembre 1812. Jarjavay cependant, avait 
^ décrit avant moi la forme aiguë de la péri-arthrite scapulo- 
humérale. D'après ce savant professeur, les contusions de 
l'épaule, les torsions du bras sont très souvent suivies 
d'inflammations de la bourse séreuse sous-acromiale. Les 
caractères de cette lésion sont les suivants : gonflement 
du moignon de l'épaule, douleur qui empêche les mouve- 
ments du bras, principalement l'abduction; avant-bras 
fléchi sur le bras, avec rigidité du biceps et fatigue au pli 
du coude ; augmentation de la douleur et crépitation au- 
dessous de l'acromion, quand on élève le bras du malade 
dans l'abduction ; disparition de la douleur et retour des 
mouvements par le repos, l'application d'une écharpe sous 
Tavant-bras et de compresses trempées de liquides résolu- 
tifs sur le moignon de l'épaule. Nous avons nous-mêmes 
constaté l'exactitude de la description de Jarjavay sur des 
malades qui avaient fait une chute ou reçu un coup sur le 
moignon de l'épaule. Mais dans le cas présentai s'agit d'une 
affection chronique, que les auteurs qui m'ont précédé n'a- 
vaient pas signalée. 

L'obsarvation d'un grand nombre de malades présentant 
les caractères de l'afffection dont notre sujet est atteint, et 
la possibilité de rompre et de guérir assez facilement la 
préteneîue ankylose, m'avaient porté à admettre que la 
lésion était située en dehors de l'articulation, qu'il s'agis- 
sait d'une péri-arthrite. Une autopsie faite sur un malade 
de mon service, que j'avais soigné d'une péri-^thrite à 



Beaujon en mai 1870, est venu confirmer mon diagnostic. 
Au lieu du tissu cellulaire lâche etlamelleux qui occupe la 
face profonde du deltoïde, je trouvai un tissu fibreux ex- 
trêmement résistant, constituant des brides, de* lames irré- 
gulièrement disposées qui fixaient la tête de rhumérufl à 
l'acromion et son corps à la face profonde du deltoïde. La 
capsule articulaire au contraire était à peu près saine. 

Depuis, dans une seconde autopsie, dont la relation m'a 
été fournie par M. le docteur Lamare, ancien interne des 
hôpitaux, médecin à l'hôpital de Saint-Germain, on a cons- 
taté absolument les mômes lésions. Il existe donc au point 
de vue pathologique, comme au point de vue clinique, une 
péri-arthrite scapulo-humérale à marche chronique. 

Malgré l'évidence do la démonstration pathologique^ 
quelques chirurgiens m'ont fait l'objection suivante ; bien 
des cas de ces prétendues péri-arthrites ne sont que des 
ankyloses fibreuses. Mais, Messieurs, comment expliquer 
que des brides fibreuses intra-articulaires se présentent 
toujours avec les mêmes caractères (direction, longueur, 
situation), et permettent en un mot, le même degré d*écar- 
tement du bras? Car, dans la péri-arthrite scapulo-humé- 
rale, les mouvements sont toujours les mêmes ; et cette 
particularité est due à la situation constante et à la disposi- 
tion connue des brides fibreuses sous la voûte acromiale 
et sous le deltoïde. 

Jusqu'à présent, je ne vous ai décrit que les caractères 
spéciaux de la péri-arthrite : il est bon de \ous signaler 
encore quelques symptômes fréquents. Non-seulement il 
existe de la douleur lorsqu'on cherche à forcer le mouve- 
ment d'abduction du bras, mais la pression pept encore en 
déterminer, au-dessous du bord externe de l'acromion et 
surtout en arrière et au niveau de l'insertion humérale du 
deltoïde. 

•Enfin, il existe encore quelquefois un point douloureux 
au niveau de l'apophyse coracoïde, et la douleur s'exas- 
père lorsqu'on imprime des mouvements d'extension à 
l'avant-bras. Celui-ci est ordinairement à demi-fléchi. 
Souvent les fausses membranes compriment les troncs 
nerveux voisins et il y a de vives douleurs spontanées sur 
le trajet des nerfs circonflexe, cubital, et brachial cutané 
interne. 

Si la péri-arthrite dure un certain ÏAnps, Tatrophie du 
deltoïde survient presque fatalement autant sous l'influence 
de la lésion anatomiquo que sous celle de l'immobilité à 
laquelle le muscle en particulier se trouve condamné. Il y 
a alors un aplatissement marqué du moignon de l'épaule. 

La péri-arthrite est souvent méconnue des chirurgiens ; 
elle prive le malade de l'usage du membre si on n'inter- 
vient pas à bref délai. 

Lorsqu'on a affaire à une péri- arthrite chronique, le seul 
moyen de procurer une guérison rapide et complète, c'est 
de rpmpre, de vive force, en une seule séance, les adhé- . 
rences et les brides fibreuses. Pour cette opération qui 
peut à la.rigueur être répétée, si le résultat obtenu n'est 
pas satisfaisant, il est indispensable de chloroformer le ma- 
lade. C'est ce que je vais faire tout à l'heure sous vos 
yeux sur le malade du service. Un aide fixera le tronc à 
l'aide d'une alèze passée sous les bras ; un second aide 
chloroformera le malade. Je fixerai alors l'omoplate avec 
la main gauche, et j'imprimerai de larges mouvements 
dans tous les sens, mais surtout des mouvements d'adduc- 
tion et d'abduction au bras droit dumalade, en le saisissant 
fortement de ma main droite. Ne soyez pas surpris des cra- 
quements que vous entendrez : ils sont quelquefois très- 
violents. On croit avoir fracturé le bras dumalade : ce sont 
les fauSses membranes fibreuses qui se rompent avec bruit. 
Ne croyez pas. Messieurs, qu'après avoir rompu lesiidhé- 
rences vous aurez complètement guéri votre malade. Les 
soins consécutifs sont importants, indispensables. 

Nécessairement l'opération détermine une inflammation 
et de nouvelles fausses membranes peuvent se produire. Il 
faut que tous les jours, le chirurgien lui-même, imprime 
au bras de son malade, des mouvements progressifs. Il y a 
là une jsorte de gymna§tî(iue qa'il ne faut pas négliger. 



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LE PROGRÉS MEDICAL 



331 



Laissez dans Tintervalle le bras reposer sur une écharpe. 
Combattez l'atrophie musculaire par rélectricité, les dou- 
ches, le massage. En un mot, n'abandonnez Yotfe malade 
que quand vous serez certains que l'épaule a recouvré l'in- 
tégrité de ses fonctions. 

^ PATHOLOGIE INTERNE 

Note pour servir à lliistoire de rendocarâlte nlcé- 
' reuse (1). 

Par le docteur A^ KELSCH, professeuif ancrage au Val-dd-Grrâce. 

Quoiqu'lncomplète de ce côté, Totservatlon précédente 
me paraît cependant avoir pm 'intérêt clinique qu'il n*est 
pa*s Inutile de mettre en relief alu point de vue de la noào- 
graphie. 

Il s'agit, en résumé, d'tin jeune, homme de 21 ans, doué 
d'une constitution chétive, qui, -sans rhumatisme antérieur, 
fut pris vers le 22 octobre de frissonnements erratiques, de 
fièvre et de douleurs articulaires. IL est vu pour la pre- 
mière fois le 3* jour de s.a maladie, et déjà, chose impor- 
tante à noter, des phénomènes généraux graves , la 
prostration, de la somnolence, de l'hébétude dominent les 
déterminations afthropathiques. Sans ces dernières, on 
pourrait croire à une fièvre typhoïde à symptômes nerveux 
précoces, comme il n'était pas rare d'en observer à cette 
époque ; mais, dans l'espèce, lanotioH de l'arthrite devait 
décider le diagnostic et reléguer les symptômes généraux 
au 2* plan. J'admis donc un^ rhumatisme polyarticulaire, 
modifié dans son expression générale par les conditions in- 
dividuelles, mais surtout par les conditions hygiéniques, le 
découragement, ia nostalgie,' les fatigues, la nourriture 
insuffisante, etc. 

Il peut sembler qu'il eût été plus logique d'admettre dès 
lors un rhumatisme articulaire aigu, compliqué d'endocar-^ 
dite ulcéreuse; mais il m'était impossible de rapporter le 
souffle systolique si faible de la base à une altération pro- 
fonde de l'endocarde qui se serait développée depuis trois 
jours seulement ; je tins ce souffle pour inorganique : ceux- 
ci ne sont rien moins que rares dans l'anémia rhumatis- 
male. 

Mais peu à peu le symptôme.cardiaque en question s'accuse 
de plus en plus. La maladie s'aggrave progressivement au 
milieu de phénomènes ataxo-adynaiîiiquesqui laissent bien 
loin derrière eux lea arthropathies, lesquelles cependant 
. persistent jusqu'à la fin. Nous avions devant nous le tableau 
classique de ce qui est décrit sous le nom d'endocardite 
ulcéreuse à forme typhoïde. Le diagnostic avait été posé 
pendant la vie, et fut vérifié ainsi ^ue nous l'avons vu par 
l'autopsie. 

Une seule chose, mais une chose capitale, ne cadrait pas 
avec les notions classiques : c'est le développement d'em- 
blée des symptômes typhoïdes et leur préexistence mani- 
feste aux signes bien nets de l'affection ulcéreuse de l'en-, 
docarde. Cette observation touche à l'un des points fonda- 
mentaux de l'histoire de l'endocardite ulcéreuse. Cette his- 
toire, on le sait, ne remonte pas à bien haut : c'est de nos 
jours seulement que cette maladie a été inscrite comme 
affection distincte dans le cadre nosologique, mais on n'a 
pas encore su lui assigner une place définitive. 

Quand la clinique produit une individualité morbide 
nouvelle, on s'empresse de faire plier toutes les circons- 
tances de pathogénie et de nature au joug de la doctrine 
médicale régnante, quitte à revenir plus tird sur cette sys- 
tématisation prématurée. Je crois que cette proposition se 
justifie une fois de plus dans l'histoire de la maladie qui 
nous occupe. 

L'endocardite ulcéreuse a pris place dans le domaine 
classique avec le mémoire de Senhouse Kirkes (^Arch. de 
médecine, 1853, T. I.) à l'époque où l'Ecole allemande 
venait de mettre en lumière le rôle de la métastase embo- 
lique. L'embolie devient pour le professeur anglais la clef 

(I) Voir le if 27 du FrogrH médical. 



de tous les accidents locaux et généraux qui accompagnent 
l'endocardite rhumatismale simple et ulcéreuse : il signale, 
sans le démontrer toutefois, la relation pathogénique qui 
existe entre les infarctus multiples et les dépôts flbrineux 
du cœur ;• puis il admet, toujours sans le prouver, que 
dans l'endocardite typhoïde, dont il rapporte une observa- 
tion (la 4* de son premier mémoire), c'est la fibrine réduite 
en granulations très-fines qui, par son mélange, produitles 
phénomènes généraux graves. 

Ce qui, dans le travail de l'auteur anglais, n'était qu'une 
mduction plus ou moins légitime, devient pour ainsi dire 
chose démontrée entre les mains de Virchow, grâce à la 
précision et à la rigueur scientifiques qui président à ses re- 
cherches. Le professeur de Berlin marque ainsi une date 
dans l'endocardite ulcéreuse dont il signale la fréquence 
dans l'état puerpéral, dont il étudie avec soin les caractères 
anatomiques : gonflement des cellules pla$raatiques de l'en- 
docarde, puis ramollissement et àissociation en un détritus 
pultacé qui au microscope paraît opaque, finement grenu» 
et résiste à peu près absolument à l'action de réactifs éner- 
giques, acides minéraux et solutions alcalines concentrées. 
Le professeur allemand, à l'aide de ces réactifs, démontre 
ridendité des détrltw valvnlajres d'une part, et d'autre 
part des produits trouvés dans les vaisseaux oblitérés au 
milieu des infarctus : c'est ainsi' que se trouve établie sans 
réplique la relation pathofeénique entre l'altération cardia- 
que et les lésions viscérales. Mais là où la théorie de l'em- 
bolie devient trop absorbante, là où Virchow se laisse évi- 
demment entraîner trop loin par sa découverte, c'est quand 
il subordonne les accidents généraux eux aussi, à l'embo- 
lie, à son mélange avec le sang, et à son arrêt dans les 
viscères. En outre dans ses écrits (1) on le voit insister ^ . 
longuemejit pour établir la nature non-purulente des par- 
celles valvulaires introduites dans le sang. Or, ici encore 
on sent qu'il est dominé par une idée, plus que par les faits. 
On sent qu'il cherche avant tout à appliquer à l'endocardite 
ulcéreuse les théories sur l'infection purulente : dans un 
cas, comme dans l'autre, les accidents généraux et locaux 
sont coeffets d'une môme pause, cause toute mécanique : 
le professeur allemand ne parle même pas d'intoxication 
du sang : tout est dans l'embolie capillaire quicirôule avec 
le fluide nourricier. Pourquoi cette opiniâtreté à écarter la 
présence du pue, si ce n'était pour faire rentrer l'endocar- 
dite ulcéreuse dans une doctrine générale favorite à l'au- 
teur.? - 

La plupart des observations postérieures aux travaux 
de Virchow sont conçues dans le môme sens et forment 
des appoints à la théorie de l'embolie capillaire. 

En Alleitiagne, c'est l'observation de Beckmann rappor- 
tée dans les Archives de Virchow (T. XII. S. 59); en 
France, c'est celle de MM. Charcot et Vulpian. Dans un 
mémoire remarquable, qui a pour base un des cas les plus 
intéressants d'endocardite ulcéreuse, les deux professeurs 
de Paris se rallient aux idées de Virchow et les propagent 
en France. Leur pensée sur la nature intime de la lésion 
de l'endocarde est bien, celle de Virchow : C'est une des- 
truction moléculaire de l'endocarde dont les particules 
vont infecter le sang et produire les infarctus viscéraux. 
Il ne s'agit point d'abcès des valvules comme dans le mé- 
moire de Leudet (Aortite suppicrée. la.Arch, de médecine, 
1861), ni d'une infection purulente, mais du ramollisse- 
ment aigu des valvules et d'une infection encore mal défi- 
nie du sang par les produits valvulaires. Les foyers puru- 
lents des valvules, disent-ils, « pourront dans certains cas 
produire la même infection, mais ces faits devront être sé- 
parés de l'endocardite ulcéreuse. » Et néanmoins ils re- 
connaissent la nécessité de scinder en deux catégories les 
faits observés : ceux qui ressemblent à la fièvre typhoïde, 
et ceux qui présentent de l'analogie avec l'infection puru- 
lente. 

C'est à cette dernière catégorie de faits que quelque 

(l) Ueber capillare SmhoiÛ!. In Ârchw. Virchow , 4869, j>, *Ç7.— Gesam ^ 
AbhaudI, S. m. 185». - Patholos. celM., g,^^^^^ by V^OOg IC. 



332 



LE PROGRES MEDICAL 



temps après M. le docteur Lancereaux a consacré un tra- 
vail fort intéressant (Gaz. méd. de Paris, 1862, p. 644), 
mais dont les idées générales ne diffèrent pas, au fond, de 
celles que venaient d'émettre MM. Charcot et Vulpian. 
Mais voici venir une observation de MM. Duguet et Hayem 
[Gaz. méd. de Paris, <865, p. 639), où, à propos d'un nou- 
veau cas d'endocardite ulcéreuse typhoïde, ces observa- 
teurs distingués émettent une opinion toute contraire à 
celle qui avait cours . 

Après avoir montré les côtés faibles de cette dernière, ils 
en viennent à penser que l'ulcération et le ramollissement 
de l'endocarde sont la conséquence du mauvais état géné- 
ral de l'économie au moment où se manifeste l'inflamma- 
tion de cette membrane dont les débris ne sont pas capa- 
bles de produire les phénomèmes génér'aux indiqués. Ce 
serait ddnc seulement une endocardite développée chez un 
sujet déjà dominé par un état général grave lequel, loin d'ê- 
tre la conséquence, serait au contraire la cause qui déter- 
mine la forme ulcéreuse de la lésion cardiaque. Et à l'ap- 
pui de leur manière de voir, ces auteurs rapportent des ar- 
guments graves, sinon décisifs. Je dois dire que l'opinion 
soutenue par MM. Duguet et Hayem se trouvait déjà for- 
mulée dans le Traité iU* paihixUMiUi miijrnr de MM. Hardy 
et Béhierlt.-IIr-i««r^ • 

En résumé, il y â dans l'endocardite ulcéreuse trois 
choses : Une lésion de l'endocarde, des phénomènes géné- 
raux graves et des infarctus viscéraux. On s'accorde uni- 
versellement sur le rapport pathogénique qui relie ces 
derniers à l'affection valvulaire : Les recherches de Vir- 
chow, de Beckmann, de MM. Charcot et Vulpian ont mis le 
fait hors de doute. 

Mais il n'en est pas de môme de l'autre point, qui est le 
point capital, à savoir : les accidents généraux typhoïdes 
sont-ils l'effet ou la cause du ramollissement aigu de l'en- 
docarde ? nous avons vu que pour S. Kirkes, Virchow, 
MM. Charcot et Vulpian, Lancereaux, l'état typhoïde oa 
pyohémique qui imprime à la maladie sa physionomie pro- 
pre est imputable aux altérations viscérales et à la pro- 
priété toxique des détritus valvulaires mélangés au sang. 
— Selon MM. Hardy et Béhier, Duguet et Hayem, les 
phénomènes généraux graves seraient primitils, la com- 
plication cardiaque secondaire, greffée sur un état géné- 
ral marqué d'emblée du caractère de la malignité et qui 
serait cause de sa tendance, ulcéreuse. Telle était déjà 
l'opinion de M. Bouiiiaud et certes, sans l'énorme influence 
des travaux de Virchow, elle n'eût cessé un instant d'ê- 
tre celle de tout le monde. « L'endocardite, dit l'illus- 
tre professeur de Paris, nous apparaît sous deux grandes 
formes ou espèces... la première de ces formes constitue 
une affection purement inflammatoire, telle est l'endocar- 
dite qui éclate sous l'influence des graves jiricissitudes 
atmosphériques. C'est là ce que nous pouvons appeler l'en- 
docardite simple. La seconde forme est celle qui se rencon- 
tre dans les maladies dites typhoïdes (putrides ou septi- 
ques). Nous lui donnerons le nom d'endocardite typhoïde, 
ayant Men soin de prévenir que par cette dénomina - 
tion nous entendons uniquement désigner une endo- 
cardite modifiée par la coïncidence avec un état ty- 
phoïde et non une endocardite qui donne lieu par elle- 
même à des phénomènes typhoïdes. » [Traité des maladies 
du cœur. T. H. p. 274). Malgré l'autorité des noms sous 
lesquels s'abrite la doctrine contraire, je me sens porté 
vers celle si nettement établie par M. Bouillaud : je ne puis 
me résoudre à adme.ttre la subordination de l'état typhoïde 
à l'affection valvulaire. Est-il possible d'incriminer dans 
la production des accidents typhoïdes les granulations mo- 
léculaires, les globules de graisse, les fragments de fibrine, 
de valvule? Mais .dans beaucoup d'états morbides ces 
substances se mêlent au sang et n'y révèlent aucune pro- 
priété toxique. Tels sont ces exemples d'endocardite rhu- 
matismale avec infarctus viscéraux, vierges de tout symp- 
tôme de malignité ; tels sont chezles vieillards ces nombreux 
foyers athéromateux ramollis qui, après leur ouverture 
mêlent au sang des détritus moléculaires, des produits à 



^ peu près semblables à ceux de l'endocardite ulcéreuse. — 
Je sais bien que Friedreich [Kf^anhh. des herzens. 209) 
et toute l'école allemande me diront que dans ce dernier 
cas il s'agit d'une inflammation toute particulière, d'une 
diphthérite, dont les produits sont spécifiques. Mais la 
diphthérite dans la bouche des Allemands n'est qu'un mot 
et on ne peut pas raisonner sur les choses imaginaires. Je 
dis que l'ulcération de l'endocarde doit être mise sur le 
compte d'un état général préalable qui, loin d'être produit 
par elle, l'a au contraire engendrée. Ce serait un état ty- 
phoïde, ou pyohémique, développé dans le cours soit d'une 
fièvre rhumatismale, soit de l'état puerpéral, ou qui serait 
survenu d'emblée, en dehors de toute maladie antérieure. 
En effet, les 33 observations d'endocardite ulcéreuse que 
j'ai -pu réunir se décomposent au point de vue de l'origine 
de la manière suivante : 



Eadoc. rhumatism: 
14. 



Endoc. puerp. 
9. 



Bndoc. d'emblée. 
10. 



"Sous l'influence de cet état général, l'endocardite, au 
lieu d'aboutir à la résolution ou à la sclérose valvulaire, 
se termine par l'ulcération ou la suppuration, de môme 
que la laryngite chez les typhiques devient ulcéreuse, de 
même que l'érysipèle dans les maladies graves se termine 
par la gangrène. 

Il est difficile sans doute, dans Pétat actuel de la question 
d'appuyer cette opinion sur des preuves directes irrécu- 
sables. Il importe cependant de mettre en relief quelques 
faits qui restent tout-à-fait inexpliqués dans l'autre opinion. 
Et d'abord il est certain que dans quelques cas les accidents 
typhoïdes existent manifestement d'emblée, c'est-à-dire 
avant que n'apparaissent du côté du cœur les signes révé- 
lateurs de la lésion endocardique. A ce point de vue on 
lira avec intérêt les observations de MM. Duguet et Hajem, 
de M. Vast (Observât. X in Thèse de Paris, 1854) et peut- 
être aussi la mienne où dès l'entrée du malade, c'est-à-dire 
dès le 3« jour, les symptômes typhoïdes dominaient la 
fièvre. — Ensuite les' ulcérations endôcardiques so^t quel- 
quefois si peu étendues en surface et en profondeur qu'on se 
demande s'il est possible que des accidents généraux si 
graves et la mort aient pu être produits par une si faible 
quantité de détritus moléculaires mélangés avec le sang, à 
moins d'admettre que ces détritus soient doués d'une puis- 
sance toxique extrêmement énergique. Les observations 
caractérisées par l'exiguïté des lésions ulcératives ne sont 
pas rares : la mienne peut y compter, mais il faut signaler 
surtout à ce point de vue une observation rapportée par 
M. Desplats dans sa thèse inaugurale {De la ^lature de 
V Endocardite ulcéreuse, Paris, 1870). TQut se bornait à 
une érosion très-siipeFâdiiBll^ d'une des valvules sigmoïdes 
pulmonaires. Bien plus, il est des observations d'endocar- 
dite à forme typhoïde sans ulcération : telles sont les obser- 
vations II, III, IV, XI et XII de la thèse de M. Desplats et 
une observation de M. Voisin rapportée dans la thèse de 
M. Martineau (Thèse d'agrég. de Paris 1866, p. 76). Et par 
contre, l'ulcération de l'endocarde n'engendre pas néces- 
sairement des phénomènes typhoïdes ou pyohémiques ainsi 
que cela ressort des observations VII, VIII, et IX de la 
thèse de M. Desplats. 

Voilà certes des arguments sérieux. — Je ne me dissi- 
mule pas que d'un autre côté il est difficile de répondre à 
cette question : si l'état général typhoïde domine la lésion 
ulcéreuse du cœur au lieu d'en être la conséquence, d'où 
procède-t-il à son tour? Pourquoi le rhumatisme est-il ici 
une maladie simple, là une affection typhoïde éminemment 
grave? Une réponse catégorique ne saurait être donnée. On 
peut cependant alléguer avec beaucoup de fondement que 
les maladies en général sont avant tout influencées par la 
manière d'être de l'individu. 

Là est la raison de leur malignité, celle-ci n'est pas in- 
hérente à la cause morbide elle-même, mais à l'organisme 
qui en est le substratum. 

Nous avons tous vu pendant le siège de Paris la gravité 
exceptionnelle des dyscrasies aiguës, fièvre typhoïde, roa- 



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LE PROGRÈS MEDICAL 



333 



geôle etc., toutes empreintes d'un caractère de malignité 
que personne n*a hésité à rattacher à la dépression orga- 
nique créée par les conditions obsidionales. Ce que l'on ne 
saurait contester pour les maladies aiguës est vrai aussi 
pour les dyscrasies chroniques. 11 n'est pas de médecin* 
qui n'ait constaté la gravité et la rapidité des accidents 
syphilitiques chez des individus dont l'organisme est origi- 
nellement chétif ou délabré par les conditions hygiéniques 
du malade. 

Qu'un homme jeune, vigoureux, bien nourri prenne un 
rhumatisme polyarticulaire aigu, nous verrons l'organisme 
répondre par une réaction franche , violente môme , 
et s'il se développe une lésion du côté du cœur, celle-ci ne 
dépassera pas ses limites ordinaires. Supposez au contraire 
gue ce soit un sujet chétif de naissance, surmené tous les 
jours, endurant la fatigue, la faim et de plus des souffrances 
morales, comme il en était du malade qui fait le sujet de 
mon observation, devra-t-on s'étonner que la dépression 
des forces organiques, la composition vicieuse des humeurs 
par suite d'une désassimilation défectueuse impriment à la 
fièvre rhumatismale et aux déterminations locales des 
allures propres aux maladies générales, graves, malignes : 
prostration, symptômes ataxo-adynamiques, tendance aux 
suppurations, à la destruction ulcérative des tissus ? Je me 
hâte d'ajouter que ces conditions générales préparatoires 
qui existaient au plus haut point chez mon malade, sont 
signalées dans beaucoup d'observations où il est tenu 
compte de l'état antérieur. (Voir obs. IV, in Thèse de 
M. Vast, p. 23. Obs. IX, in Thèse de M. Caubert. Paris. 
1872, p. 97). 

L'état puerpéral qui entre pour près du tiers (9/33) dans le 
total des cas d'endocardite ulcéreuse, peut, de môme que le 
rhumatisme, emprunter aux conditions hygiéniques anté- 
rieures la gravité et les tendances des fièvres adynamiques. 
Que l'endocardite des femmes accouchées soit toujours due 
à une manifestation de la diathèse rhumatismale comme 
tend à le croire M. le docteur Decornière (Thèse de Paris, 
1869), ou que l'état puerpéral soit par lui-môme une cause 
d'endocardite, comme a cherché à le démontrer M. le doc- 
teur deLotz (Btaietin de V Académie de Médecine, t. xxii, 
1856-57, p. 744), toujours est-il que cette dernière est assez 
fréquente dans l'état puerpéral pour avoir à plusieurs re- 
prises attiré l'attention, et sa tendance ulcéreuse, je le 
pense, se trouve commandée et dominée ici comme dans 
le rhumatisme par la cachexie générale que créent la 
grossesse, l'accouchement,* les privations, la misère, le 
chagrin, en un mot les souffrances physiques et morales 
qui sont le lot d'une partie des femmes accouchées, surtout 
de la clientèle des hôpitaux, où ont été relevés les 9 cas 
consignés plus haut. 

Maintenant, il existe un certain nombre d'endocardites ul- 
céreuses à forme typhoïde ou pyohémique développées en 
dehors du rhumatisme et de l'état puerpéral. Dans ces 
cas, nullement défavorables à l'idée qui me semble devoir 
prévaloir, car l'affection du cœur et l'état général grave 
existent d'emblée, préparés et amenés par toutes^les con- 
ditons énumérées plus haut, dans ces cas, le travail exa- 
géré, le surmenage, l'insuffisance qualitative et quantita- 
tive de la nourriture, la misère physiologique, sont les 
seules causes que l'on puisse faire intervenir. 

La misère, la fatigue prolongée aggravent les maladies, 
qnelle que soit leur cause, mais elles peuvent aussi créer 
de toute pièce des états fébriles adynamiques plus ou moins 
graves qui sont encore fort mal définis. Il convieûdrait 
peut-être de les considérer provisoirement comme des 
septicémies spontanées, compliquées, dans l'espèce, d'af- 
fection ulcéreuse du cœur. Vogel a consacré dans le pas- 
sage suivant la réalité de ces états morbides. « Par suite 
de changements encore obscurs survenus dans les trans- 
formations des tissus, il se produit une quantité trop con- 
sidérable de substances extractives, où celles-ci sedécom- 
Ë osent plus vite dans l'organisme que dans l'état de santé. 
[ se forme alors une sej^ticémie qui ne se lie pas à un ar- 
rêt de sécrétion. De telles perturbations dans les transfor- 



mations organiques paraissent survenir chez les hommes 
épuisés par des travaux excessifs du corps ou de l'esprit, ou 
dominés par des passions très-vives.... sans qu'il nous 
soit possible de saisir un rapport plus intime entre la cause 
et les effets. » (Vogel: Stœrungen der Blutmischung, ia 
VircKows Haudb., T. I., p. 456, 1854). 



PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE 

Recherches expérimentales sur la Physiologie et la 
Pathologie cérébrales. 
Par le docteur David FERRIER 
Professeur de médecine au Collège royal de Londres ; Médecin- 
assistant à TF«s^ Zo»<fo» J^tw^iAz/. 
Traduction, avec Tautorisalion de Tauteur, par H, Dorbt, 

Je me suis proposé, en entreprenant ces recherches, un 
double but: d'abord, de démontrer par Texpérimentation la 
justesse des théories- du docteur Hughlings Jackson sur la 
patïiogénie de l'épirepsie, de la chorée et de Thémiplégie ; et, 
pour cela, j'ai reproduit artificiellement les altérations patho- 
logiques'Qi les lésiong de décharge qu'il a décrites et caractéri- 
sées dans» ses œuvres; enMiHo, cU> poursuivre la voie que 
Fritsch et Hitzig dans leurs recherches (ils ont démontré les 
premiers que le cerveau est sensible à l'excitation galvanique^ 
ont indiquée, comme étant la seule capable de conduire à des 
résultats d'une grande valeur pour élucider la question des 
fonctions des hémisphères cérébraux, j)our localiser et dia- 
gnostiquer d'une manière plus exacte les lésions cérébrales. 

Je dois des remerciments au docteur Grichton Browne pour 
avoir mis si cordialement à ma disposition les ressources du 
laboratoire d'anatomie pathologique de l'asile de West Riding, 
avec quantité de pigeoQS, volatiles de toutes sortes, cochons 
dinde, lapins, chats, chiens, etc. 

Quoique ce mémoire renferme des résultats importants sur 
plusieurs points, je ne voudrais pas qu'on lé considérât autre- 
ment que comme un premier essai de recherches cliniques 
expérimentales et anatomiques plus étendues et plus com- 
plètes. La méthode que j'ai d'abord employée pour reproduire 
les lésions cérébrales et que j'ai ensuite abandonnée, est celle 
que Nothnagel a recommandée (Centralèlatt fur die medicinis- 
chen Wissenschaflen, n^ 45,1872); elle consiste à faire des 
injections d'une solution concentrée d'acide chromique, par un 
petit trou pratiqué dans le crâne, ,à l'aidii d'un^ «oriugua i in- 
jections sous-cutanées. On détruit ainsi la substance cérébrale 
et il est facile de délimiter d'une façon précise les parties 
détruites par les changemements de coloration et de consis- 
tance que la solution y détermine. Quoique celte méthode 
m'ait paru d'une exécution facile, et que j'aie réussi, par des 
injections dans le cervelet, à déterminer les phénomènes 
connus de la perte d'équilibre et de l'incoordination des mou- 
vements musculaires, j'ai bientôt reconnu que des injections 
de cette nature dans la substance des hémisphères, quelque 
soin qu'on y apporte, ne me conduisaient pas à des résultats 
bien précis. Ce genre .d'expérimentation, et tous ceux qui 
consistent à détruire par des moyens mécaniques ou à exciser 
des portions du cerveau, si bien enlevées et si bien circons- 
crites qu'elles soient, compliquent de phénomènes étran- 
gers, l'observation qui, dans un sujet comme celui de la phy- 
siologie cérébrale, est nécessairement entourée de difBcultés 
excessives et souvent insurmontables. La méthode des 
injections demande un très-grand soin pour éviter la diffu- 
sion du liquide destructeur dans des parties autres que celles 
dont on veut étudier spécialement les fonctions. Plusieurs 
fois, en expérimentant sur des cochons d'Inde et sur des 
chats, il m'est arrivé de produire des phénomènes si compli- 
qués que l'analyse m'en parut impossible. Il est probable ce^ 
pendant que cette méthode, combinée avec celle que j'ai 
surtout suivie, peut rendre de réels services et éclaircir cer- 
tains points douteux. 

Mes recherches ont consisté à étudier plus complètement 
les effets de l'excitation électrique sur les diverses parties du 
cerveau. C'est à Fritsch et à Hitzig que nous devons la dé- 
monstration de ce fait, que le cerveau n'est pas,.comme.^jwT^ 

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^ 



334 



LE PROGRES MEDICAL 



] 



le croyait généralement, insensible à toutes sortes d'irritations 
(Reichertund DuBoU-Reymoné^sÂrchiv^ 4870, p. 300 et ^e^.)- 
Ils ont prouvé que l'excitation des parties antérieures du 
ceryeau par un courant constant, produit certains mouve- 
mentsducôté opposé du corps, et ils sont parvenus à localiser 
dans des points limités les centres de ces mouvements. Leurs 
recherches dans celte direction n'ont pas élé poursuivies très- 
loin, et, à mon avis, ils n ont pas clairement indiqué la nature 
et la signification des résultats auxquels ils sont parvenus. 
Ils ont démontré, d'une manière évidente, que les mouve- 
ments produits étaient sous Tinfluence de l'excitation des 
hémisphères eux-mêmes, et Ils ont vu que l'irritation venait 
principalement, sinon (exclusivement, du polo positif. Dans 
aucune de leurs recherches ils n'ont employé les courants 
induits, elles résultats que leur a fournis leur méthode ne sont 
ni précis, ni satisfaisants au point de vue de la localisation 
des fonctions cérébrales. Dans mes expériences, je me suis 
servi exclusivem*fent de la faradisation et j'ai trouvé qu'il était 
aussi facile par cette méthode de localiser avec la plus grande 
exactitude l'excitation sur chacune des parties-du cerveau que 
d'irriter en masse la totalité des hémisphères cérébraux. 

Je me suis servi pour exciter les hémisphères d'une 
pile de "iniirrr fiji"njruîi linn it rtTTTTTrnn) et du courant 
luduit-d^-*» tjc e m itre nobine de l'appareil magnéto-électrique 
de Du Bois-Reymond. Il est facile île graduer suffisamment 
la force du courant en faisant glisser plus ou moins la seconde 
bobine sur une échelle de mensuration. Règle générale, le 
courant n'est pas trop fort quand on peut le supporter sur le 
bout de la langue. J'ai dans plusieurs cas parcouru toute la dis- 
tance de la seconde à la première bobine et on verra qu'il est 
nécessaire d'user de variations très-étendues dans l'intensité du 
courant pour produire les mômes effets à différents moments 
chez le môme animal ou sur d'autres animaux ; l'excitabilité 
du cerveau est excessivement variable suivant les conditions. 
Les opérations nécessaires pour découvrir le cerveau dans 
une étendue suffisante, occasionnent une hémorrhagie 
abondante des sinus, du diploë et de la dure-mère et dépri- 
ment considérablement l'excitabilité du cerveau. Après cette 
hémorrhagie, quand le cerveau cesse de battre, et souvent, 
longtemps avant la mort de l'animal, le courant ne produit 
aucune excitation ou, s'il en produit, les phénomènes sont si 
compliqués qu'on ne peut en tirer aucune conclusion pour 
la localisation des fonctions cérébrales. C'est pour cela qu'il 
vaut mieux ne découvrir qu'une partie du cerveau à la fois, 
celle doui uu veut étudier les fonctions, plutôt que de mettre 
à nu d'un seul coup Un hémisphère entier. Pour découvrir la 
I partie antérieure et inférieure des hémisphères, il faut extir- 
per le globe de l'œil, enlever la voûte de l'orbite et de la ré- 
gion /igomalique et le muscle temporal ; le choc et l'hémor- 
rhagie ont alors tellement déprimé l'excitabilité du cerveaulque 
toute expérimentation devient impossible. Gela m'est aussi 
arrivé plusieurs fois quand j'ai voulu .d'un seul coup décou- 
vrir tout un hémisphère. Ajoutons encore que l'excitabilité 
est profondément modifiée par l'usage du chloroforme et de 
réther auquel on soumet l'animal en expérience, non-seule- 
ment par humanité, mais encore pour supprimer les mouve- 
ments volontaires ou réflexes.* 

En tout cas, il est absolument nécessaire d'enlever la dure- 
mère, et il faut prendre garde de l'irriter pendant l'expérimen- 
tation. Cette membrane est si sensible qu'il suffit de la pincer 
ou de la stimuler par le courant électrique pour déterminer 
des mouvements violents. 

L'excitation électrique de la surface des hémispères produit 
une hypérémle fonctionnelle des parties irritées. I^e simple 
contact des électrodes avec la surface corticale augmente la 
vascularisation et détermine souvent des hémorrhagies abon- 
dantes des sinus qui ne saignaient plus, avant qu'on les ap- 
plique. Cet efl'et est surtout marqué chez les lapins où la couche 
corticale est relativement molle. Plusieurs applications succes- 
sives diélectrodes sur les parties du cerveau mises à décou- 
vert les convertissent en une sorte de fongus h^malode. L'al- 
tération est encore plus prononcée chez les pigeons. L'excita- 
tion électrique forme de la substance cérébrale ime sorte de 
bouillie qui rend les parties tellement obscures qu*U devient 



impossible de les reconnaître. Outre cette hypérémle si eon- 
sidérable, les hémisphères et le cervelet des pigeons et dfô . 
poulets, au moins pour les deux ou trois que j'ai 'explorés, 
restent absolument insensibles à l'excitation électrique, autant • 
qu'il est permis d'en juger. J'ai répété plusieurs fois les expé- 
riences, je me suis servi du courant le plus fort delà bobine 
et' je n'ai jamais pu déterminer d'excitaMon, que j'agisse à la 
surface de l'hémisphère ou dans la profondeur. Si l'on rap- 
proche ces faits de cette découverte de S. Weir Milchell, que 
les pigeons et les poulets sont insensibles àFaction de l'opium, 
on sera tenté de croire qu'ils sont dus à quelque particularité 
des centres nerveux de ces animaux ; il est possible, au reste, 
que ces deux phénomènes, différents en apparence, soient sous 
^i^fluence d'une môme cause. Pour cette raison, onne doit pas 
se servir de l'excitation électrique pour rechercher les fonc- 
tions du cerveau et du cervelet chez les oiseaux. 

Pour faire les opérations nécessaires afin de découvrir le cer- 
veau et d'observer les effets de l'excitation électrique,] endors 
les animaux, je les étends sur une table, et, pendant l'exeiXa- 
tion je relâche les cordes afin de laisser la tète et les membres 
en liberté. Je mets à nu le cerveau à l'aide d'une couronne de 
trépan et j'agrandis ensuite l'ouverture avec une tréphine. 
L'hémorrhagie [des sinus est facilement arrêtée avec de^la 
ouate qu'on insinue dans les orifices saignants. Mes électrodes 
sont de simples ôls de cuivre recourbés 
en anse à leurs extrémités et {soigneu- 
sement polis pour ne pes lacérer les 
parties où on les applique, fin dehors 
du point d'application, ils sont soigneu- 
sement isolés. J'ai fait une du deux 
expériences préhminaires pour voir 
simplement les effets, s'il y en avait,' de 
rirritalion vitale de la surface d'un 
hémisphère par Vair, lorsqu'on a enlevé 
une grande partie du crâne et de la dure 
mère. Voici les phénomènes dont je fus 
témoin chez un cochon dinde dont 
FiG.4. Face^ Bttpérieure l'hémisphère gauche avait été exposé à 
dïndrZl'p Jië oTbréei l'"»^ ^^^ l'élendue indiquée Burla figure ; 
indiaue I éteadue dans la- 1 . J ai délimité solgueusement la surfecc 
2he »* étô^^uvSrte^ ^'''" découverte avant d'enlever le cerveau : 
en le peignant avec l'acide chromique. 

ExpéaiBNCE L — Cochoa d'Jnde de grandeur moyenne . — Aprte Tt- 
voir endonni avec le chloroforme, on dé€ouvre|la plus grande partie de 
riiémisphère gauche. L'animal est alors placé sur le sol de l'appartement et 
réveillé. Quand il est revenu de sa stupeur, on voit Je tronc se courber de 
gauche à droite, la tête touchant la queue. Il survient alors des mouve- 
ments des jambes de devant qui forcent l'animal à tourner de gauche à 
droite. Parfois il fait des sauts violents et retombe sur le dos. Quand les 
muscles dri^âté droit furent épuisés, Tanimal reprit, sans diflicullé, sa posi- 
tion en pleurosthoT(51KJHr-^tmtt€l^oTr-ltrx:ouchmt sur le le côté droit, il exécu- 
tait des mouvements rapides des membres antérieurs Qt postéiieurs sans 
qu'il lui fût possible de changer de position. Si on le remettait sur b 
côté gauche, il se tordait de gauche à droite comme avant et sa tête 
touchait de nouveau ses pattes . Le pleurosthotonos et les mouvements des 
jambes cessaient de temps en temps. Une demi-heure après ropéralion, 
Vaiiimal peut rester debout sur ses pattes, mais la tête regarde la queue et 
de gauche ^à droite. Quarante-cinq minutes après 'l'opération, on l'endort 
de nouveau et on le soumet à l'excitation électrique, mais la niort survient, 
causée probablement par le chloroforme. 

Le cerveau conserva vraisemblablement son exdtabilit^, maie je m^aperçns 
que les mouvements que je produisais ea stimulant différents points de 
l'hémisphère et qui survenaient à gauchoi étaient dus à des counmts dérivés 
produits par une trop forte excitation. 

La conclusion que je tirai de cette expérience fut que l'irri- 
tation vilale consécutive à l'exposition à l'air de l'hémisphère, 
agissait sur les muscles du côté opposé, à travers le corps 
strié et produisait une contracture tétanique et le pleure» 
sthotonos (Voir plus loin.) (4 ^iwe) 




AVIS A NOS ABONNÉS. — Nous pï^évenons luw 
alonnés qu'ils recevront, franc de port, contre Vetivc» 
de SI fr. iJ en timbres-postes : !<> l^es leçons sur 
les anomalies de Tataxle' locomotrice ^ — 2^ M^es 
leçons siir la compression lente 4e la pineile 
^plpière (Voir au Bu^sim BiBUoaiUPHiQUJB.j 



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LE PROGRÈS MEDIOA-L 



335 



BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Le Budget et renselgrnement médical. 

Au chapitre VII (i;, du Budget de l'instruction -publique, 
consacré aux Facultés, est inscrite la modique somme de 
4,962,067 francs, qui doit suffire aux besoins de toutes les 
facultés qui existent en France. Nous laisserons de côté 
tout ce qui est étranger à nos études pour fixer notre atten- 
tion sur l'article 3 lequel se rapporte aux Facultés de Méde- 
cine. Cet article a donné lieu à une discussion trôs- 
instructive dont les honneurs reviennent à MM. Bouisson 
et P. Bert et qu'il nous semble utile de mettre en substance 
sous les yeux de nos lecteurs. M. Bouisson avait déposé 
un amendement ainsi conçu : 

« Personnel. — Il est alloué, en faveur delà Faculté de Médecine de 
Montpellier: Un crédit annuel de 6,800 fr. pour le traitement du proies- 
seur titulaire d'une nouvelle chaire d'anatomio pathologî(jue et d'hîatologi^. 
Un créc'it annuel de 3,000 fr. pour le traitement d'un agrégé chargé d'un 
cours d^histoire de la médecine. 

» Mat&i^U — Il est aUoué à la môme Faculté un crédit de 100,000 fr. pour 
la création ou la mise en état de coUoctlons et laboratoires da tout ordre 
(bibliothèque, musée, cabinet de physique, laboratoires do chimie, d'anatomie 
iiormale et pathologique, de physiologie, d'hygiène, do méJecino légale, 
jardin botanique), plus une sommo annuelle de 10,000 fr. pour le fonction- 
nement régulier des divers services. » ' 

L'énoncé de cet amendement indique quelles sont les 
lacunes principales que présente la faculté de Médecine de 
Montpellier. M. Bouisson a développé avec beaucoup d'ha- 
bileté les raisons majeures et indiscutables qui militaient 
en faveur do son adoption. Elargissant son sujet, il énu- 
mère non-seulemement les desiderata qui existent à la 
Faculté de Montpellier,mais encore^oeui que nous signalons 
chaque jour & la Faculté de Parii?'. Il montre combien peu 
notre organisation médicale est au niveau des exigences de 
la science. 

« Permettez-moi, dit-Il, de vous rappeler en quelques mots que 1* Faculté 
de médecine de Paris elle-même, gémit dans un local étroit et insuffisant ; 
que sea collections ne sont pas à l'aise ; que ses amphithéâtres sont som- 
bres et infects ; que sa bibUothôque est logée en grande partie dans les 
greniers, qu'enfin les élèves débordent de renceiute où ils doivent être 
reçus. » 

Puis, revenant à Tobjet de son amendement, M. Bouisson 
expose que la plupart des divisions scientifiques de la Fa- 
culté-de médecine de Montpellier se trouvent à l'dtat où 
elles étaient lors de leur installation initiale : Ainsi l'ensei- 
gnement de la physique n'a à son service, ni cabinet, ni 
laboratoire ; on n'a rien fait de sérieux, depuis 1812, pour 
améliorer le matériel nécessaire à l'enseignement de la 
botanique; la physiologie n'a aucun fonds universitaire 
particulier; l'anatomie proprement dite manque des res- 
sources nécessaires ; renseignement de l'anatomie patho- 
logique est à créer; il n'y a pats de musée d'anatomie pa- 
thologique ; le service de la bibliothèque est inférieur à 
sa valeur et il n'a pas encore été possible de faire imprimer 
son catalogue. 

M. Bouisson termine son discours remarquable et mal- 
heureusement trop vrai par la comparaison entre ce que 
le Gouvernement impérial faisait pour l'Université 
de Strasbourg et ce que fait pour elle, aujourd'hui, le Gou- 
vernement prussien : ^ 



(l) \oicile titre des six chapitres précédente : L Traitement du ministre; 
personnel daJadministraUon centrale, 579,400 fr.U. Matériel de Tadministra- 
h°%,S®r^ ?'tÎ^^Ô^^ ^^" -^"^ I^pecteurs généraux de l'instruction publique. 
ld,000 fr.. IV. Services généraux de l'instruction publique 270,000 fr. V. 
AdmimBtr«Uoa académique, 1,172,500 fr., fiçolçftora«a©pupéri©ur,372,U0 fr. 



* Lorsque l Université de Strasbourg était dans notre administration, une 
somme de 300,000 francs au plus était inscrite au budget des dépenses pour 
1 entretien de cette Université, qui comptait cinq faoultés. Eh bien, actuelle, 
ment, dans cette année môme, 3.450,000 fr. ont éld consacrés à l'Université 
de Strasbourg ; le >iombro des profosseurs'a été doublé, et par le fait do ces 
améliorations à la fois relatives à l'enseignement et au matériel, le chiffre des 
élèves a augmenté dans une proportion significative ; il était tout au plus de 
350, alors que Strasbourg était une université française j plus de 800 élèves 
suivent aujourd'huiles cours améliorés et ayant reçu tous les bienfaits que la 
science moderne peut désirer. • 

IsTest-ce pas là une comparaison humiliante qui devrait 
conduire des hommes véritablement soucieux de notre dé- 
veloppement scientifique à prendre les mesures nécessau'es 
pour y mettre un terme immédiat ? Eh bien, non \ Le rap- 
porteur avoue que renseignement supérieur, en 1873, ne 
coûtait au Trésor que 86,000 fr. ; il confesse que les 
immenses besoins, qu'on lui signale sontréels; il ne craint 
pas de oitér l'exemple de l'Autriche qui, après Sadowa, a 
«onetiHiit à Vienne un laboratoire qui a coûté 730,000 fr..et 
il conclut en annonçant qu'une somme de 30,000 fr. sera 
accordée à la Faculté de Médecine de Montpellier et qu'elle 
aura une part proportionnelle ae» lo2,ooo fr. accordés, 
pour le matériel et les frais de cours, aux diverses faoultés 
et que, en tout, pour renseignement supérieur en Franco, 
on grève le budget de 500,000 fr. Il est vrai que si on ne 
fait pas davantage, c'est <iu'on manque d'argent, çq qui 
n'empêche pas de remplacer le secrétaire-général du Mi- 
nistère de l'Instruction publique, qui était payé 20,000 ft\, 
par un sous-secrétaire d'État qui coûtera 30,000 fr. ! ... 
Dans le prochain numéro nous donnerons une analyse 
succincte du discours de M. Bert. 



Goininission mixte chargée de réviser la législation 
qui régit le fonctionnement du service de santé mi- 
litaire dans les hospices civils. 

Le Journal Officiel nous apprend que cette Commission 
vient d'être reconstituée de la manière suivante ; 

Pour h dtf^aftementde U Guerr e -. MM. Blondcau. inte ndant g^ndral, 
président ; — ■ Blaisot, intendant gdueràt ; — uszâlàtf^' Ulé9UUIIl-ill!iUi9Ctmir 
en remplacement de M. le baron Larrey, admis à la retraite ; — Jeanne! 
pharmaeien-inspecteur en remplacement de M. Pogglale, admis à la re- 
traite ; -^ IaQ Grand (Louis), chef du bureau des hôpitaux, au ministère 
de la guerra. 

Pour U département de V Intérieur ' MM. Piras, inspecteur-général doa 
établissements de bienfaisance, en remplacement do M. Wion d'Ouïv 
décédé ; — Bucquet (Paul), inspecteur-général des établissements do 
bienfaisance ; — Ed. Barth, membre de l'Académio do médecine j — Che- 
valier (Alexis), chef de bureau des hospices au ministère de l'Inté- 
rieur. 

Ne se rattachant à aucun des deux départements : MM. le baron de la 
Goste du Vivier, maître de requête au Conseil d'Etat ; — Ghavalîer (Léon), 
conseiller référendaire de 2® classe à la Cour des Comptes.— I^a présidence 
continue à être confiée à M. Tintendant-général Blondeau. M. It^m, com- 
mis principal au bureau des hôpitaux, est chargé des fonctioofl de seorétaire 
Bans voix délibérative. 

Cette commission, qui se compose de onze membres, a 
pour objet d'étudier des questions relatives à la législation 
du service de santé militaire. Or, si Ton examine avec soin 
la liste qui précède, on s'aperçoit avec étonnement que les 
intendants militaires, dont le rôle durant la guerre de 1870 
a trop souvent montré Timpéritie, et les administrateurs 
la forment, comme toujours, en grande partie, tandis que 
Télément médical est aussi restreint que possible. Il est 
vrai que, à côté de MM. Cazalas et Jeannel, vient se placer 
M. Barth, à qui Ton a sans doute voulu donner l'occasion 
de révéler ses connaissances sur l'organisation des hôpi- ' 
taux, connaissances qu'il avait jusqu'alors tenues s§ 

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336 



LE PROGRES MEDICAL 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du 4S décmbre, — t^RâsiDENCE de M« Cl. Bbrnakd. 

M. Laborde, à propos du procès-verbal, revient sur la pré- 
cédente communication qu'il a faite sur les injections d'eau 
dans les veines. Dans de nouvelles expériences il a reconnu, 
comme M. Hayem le lui avait rappelé, qu'un certain nombre 
de globules étaient dissous. Le sérum était légèrement teinté 
de rose ce qui prouve, selon la remarque de M. Gréhant, que 
des hématies avaient été détruites en abandonnant leur subs- 
tance colorante. Il ajoute, en outre, qu'il existait des ecchy- 
moses sur la muqueuse stomacale, mais la muq[ueuse intes- 
tinale était saine. II n'avait donc pas eu tort d'attribuer les 
altérations de cette membrane au sulfocynaure de potassium. 
M. GoRNiL. On sait qu'il existe des lésions de la dure-mère, 
dans le mal de Pott, et M. Michaud les a parfaitement étudiées 
dans une thèse remarquable. Au milieu des vertèbres mala- 
des, on rencontre sur la méninge un épaississement, une es- 
pèce de bourrelet végétant, dû à l'inflammation chronique et 
formant un relief considérable. M. Michaud avait déjà noté 
l'existence de lacunes, de casiiéft ^ôAi^Mcs à Tœil nu dans la 
masse morhide, et avait attribué leur formation au dévelop- 
pement d'un abcès. J'ai repris cette étude et voici ce que j'ai 
pu constater : 

Sur une coupe transversale intéressant la masse tout entière, 
on voit qu'elle présente trois couches distinctes : une externe, 
en contact avec le corps vertébral : elle est en dégénérescence 
caséeuse complète ; une interne restée saine, une intermé- 
diaire, dans l'épaisseur de laquelle se trouvent les cavités si- 
gnalées. Eh bien ! ces cavités, je les attribue à la dilatation des 
lymphatiques enflammés. On constate, en effet, sur la surface 
de section, des ouvertures circulaires tapissées par des cellules 
épithéliales* polyédriques, par pressions réciproques. Elles 
sont implantées sur la paroi, très-volumineuse, mais ayant 
encore une forme distincte. Il n'en n'est pas de même des 
éléments contenus dans la cavité : ils sont plus transparents, 
agglomérés, à bord pou nets et môme tellement confondus 
qu'ils constituent une masse colloïde. 

11 s'agit évidemment de lymphatiques. Ce ne sont point des 
vaisseaux sanguins, car ceux que l'on aperçoit sur la prépara- 
tion sont naturellement injectés par une accumulation deglo- 
bules ; du reste, cette masse colloïde centrale rappelle les 
producilouo auQioguca quo présentent dans réléphanliasis, 
rérysipèle,. les altérations pulmonaires, le^ lymphatiques 
examinés par MM. Renaut et Thaon. Je sais bien que, malgré 
certains travaux entrepris à ce sujet, les lymphatiques de la 
dure-mère ne sont pas encore démontrés. Mais ne nous trou- 
vons-nous pas ici en présence d'un cas où Tanatomle patholo- 
gique vient éclairer Tanatomie normale ? 

M. Ghargot. Pour moi, l'existence des lymphatiques de la 
dure-mère me parait parfaitement démontrée. Dans les cas de 
pachy méningites simples, celles qui accompagnent les altéra- 
rations nerveuses de Tatrophie musculaire, j'ai souvent cons- 
taté des canaux revêtus d'un endothélium et qui ne pouvaient 
être que des lymphatiques* Ils se rencontrent en grand 
nombre. 

M. LiouviLLE. J'ai présenté, l'année dernière, un cas de 
mal de Pott dans lequel la tuberculose osseuse avait ga- 
gné la moelle : il existait des granulations sur la surface in- 
terne de la dure-mère. La présence des lymphatiques expli- 
querait comment l'altération a pu se communiquer à travers 
la méninge* 
M. CoRNiL. Si nous entrions dans le champ des hypothè- 
' ses, on pourrait de même expliquer le myélite du mal de Pott. 
Cette myélite, en effet, n'est pas due à une extension inflam- 
matoire, puisque la surface interne de la dure-mère est saine, 
^lais les lymphatiques peuvent, en pénétrant dans la moelle, 
y provoquer des altérations : Il faut du reste se rappeler que 
Ton trouve au début, une accumulation de corps granuleux,dans 
la gaine lymphatique qui entoure les vaisseaux de la moelle. 
M. JoFFROY. Il faut bien remarquer que cette interprétation 
ne saurait être admise dans un certain nombre de cas. J'ai 



examiné avec la plus grande attention des moelles dans les 
pachyméningites : les. lésions étaient déjà avancées et les 
gaines lymphatiques ne contenaient pas de corps granuleux • 

M. Javàl expose le plan d'une série de recherches et de 
JLravaux qu'il a entrepris, afin de rendre moins illusoires les 
expérimentations des oculistes pour déterminer l'acuité de la 
vue. Il s'agit d'établir nettement ce que l'on entend par vue 
normale ; puis de trouver une échelle non arbitraire, et d<^ 
régler les conditions d'éclairage, la couleur des lettres et du 
fond sur lequel elles se détachent, etc., etc. 

M. Rabuteàu. Dans la précédente séance, j'ai soutenu qp^o 
le bleu de Prusse était toujours insoluble, et je me suis trouvé 
en contradiction avec un certain nombre de mes collègues, 
notamment MM. Ranvier, Lépine et Carville. Je reviens de 
nouveau sur mon affirmation, et pour l'accentuer davantage : 
Non, le bleu de Prusse n'est pas soluble, et quelle que soit la 
manière dont on le prépare, — car j'ai beaucoup expérimenté 
à ce sujet, — on obtient toujours un produit insoluble. 

M. LiouviLLE. Je présente en mon nom et au nom de M. 
Bail, des dessins faits d'après une femme atteinte de quel- 
ques unes des altérations encore réunies sous le nom de 
sclérodermie. Cette femme^ âgée de 41 ans, offre des lésions 
remarquables et très-multipliées, entr'autres aux doigts, à la 
bouche, sur le dos, au niveau de certaines articulations. De 
ces lésions, celle des doigts sont les plus avancées. La malade 
en effet a déjà perdu un doigt, et il en est un second qui est 
en train de se détacher. Je compléterai du reste cette obser- 
vation et je signalerai les troubles nerveux singuliers qu'a 
présentés la malade. 

M. ÛDiaÉ a lié le canal cholédoque d'un chien qui a sur- 
vécu 15 jours à l'opération. L'expérimentateur a pu recon- 
nattre que peu d'heures après la ligature, la bile apparaissait 
dans les urines, ce qui est en contradiction avec ce qu'avance 
Frerichs. D'après cet auteur, en effet, la matière colorante ne 
serait trouvée dans l'urine qu'au bout de 30 à 40 heures. Ce 
qui aura pu l'induire en erreur, c'est qu'il n'aura peut-être 
pas lié tous les canaux biliaires. La coloration de Ja peau ne se 
manifeste que plus tard. 

Pendant la séance, on a procédé à l'élection d'un nouveau 
membre. Sur 38 votants, M. Hamy a été élu par 35 voix. M. 
Ghatinenaobtenu % MM. Pierrot et Nepveu chacun 4. 

P, R. 



ACADÉMIE DE MÉDECINE 
Séance du 46 décembre. — Présidence de M. Depaul. 

M. le Président annonce à l'Académie qu'ellê'vient de faire 
une nouvelle perte en la personne de M. de la Rive (de Genli\é) 
membre correspondant étranger. 

M. £. Lefort rapporteur 4» la commission Aes remèdes se^ 
creU et nouveaux ^ lit des conclusions tendant à repousser toutes 
les demandes de fabrication et d'exploitation. 

Prix Itard, A décerner au meilleur ouvrage de médecine 
pratique. Sept mémoires ont été présentés. Deux seulement 
remplissent les conditions indiquées et ont été étudiés par la 
commission. L'un, le n® 1 sur les fistules cruro-géni taies de 
la femme. L'autre le n® 2 est une étude sur les eaux de Barè- 
ges. (Rapporteur M. Bernutz). 

Prix Capuron. A décerner au meilleur ouvrage d'obstétrique. 
Contrairement à l'habitude, l'Académie n'a pas indiqué la 
question à traiter et a laissé le champ libre aux candidats : 
de la sorte, on laisse plus de latitude aux travailleurs. 
Quatre mémoires ont été présentés. La commission n'a pas 
cru devoir classer celui qui porte le n® 2 (rapporteur M. Devil- 
LiERS.) Les conclusions des deux rapports précédents seront 
lues et discutées en comité secret. 

Dans un des mémoires que la Commission des prix d'Our 
che propose de récompenser, on donne comme un signe in- 
faillible de la mort l'abaissement progressif de la température 
A 20® on aurait la certitude que la vie a cessé. 

M. Colin pense que ces signes n'ont pas la valeur absolue 
que voudraient leur donner l'auteur. G. B* 



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LE PROGRES MEDICAL 



337 



SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 24 octotre. — Phésidencb d£ M. Gharcot (1). 

Sarcome volnmliieiix da selB ganehe nleéré. Ablatlo». — 

Par M. Sbtttre, interne. 

B... Louise, âgée de 68 ans, entre le 15 octobre 1873 à Thô- 
pital Gochin, service de M. le docteur Després. 

Son père et sa mère sont n^orlsâgés. —Elle n'accuse aucune 
maladie antérieure; pas d'antécédents scrofuleux, arthriti [ues 
oudartreux. 

Elle ne croit pas avoir reçu de coup sur le sein. ElIo>dit 
avoir eu des chagrins assez vifs '11 y a plusieurs années. Il y 
a quatre ans, elle s*est aperçue qu'elle portait une grosseur 
dans répalsseur du sein gauche; de temps à autre quelques 
élancements qu'elle compare à des piqûres d'épingle. D'ail- 
leurs état général excellent, à part les symptômes peu péni- 
bles d'une dyspepsie peut-être alcoolique (pituite le matin et 
rapports). Pas de fièvre, langue blanche, mais non chargée ; 
aucun frisson. 

Le sein gauche est remplacé par une énorme tumeur mobile 
en masse et ayant une tendance à tomber vers l'abdomen. 
D'une forme légèrement conique elle présente à la base une 
circonférence de 65 centim., et de la base au sommet une hau- 
teur de 2o centim. 

La tumeur est ferme, offre une rénitence élastique à la 
pression qui réveille peu de douleur. La surface n'est pas 
régulièrement lisse, elle est légèrement lobulée. De grosses 
veines sous-cutanées la sillonnent et convergent vers le som- 
met. La peau glisse sur elle et ne présente pas trace d'in- 
flammation, si ce n'est le point le plus saillant qui est le siège 
d'une assez vaste ulcération. La plaie fongueuse, anfractueuse, 
laisse écouler une sanie infecte ; elle est creusée jusque vers 
le centre de la tumeur qui semble se gangrener et tomber eu 
détritus. De temps en temps des hémorrhagies véritables sur- 
viennent, mais s'arrêtent vite et spontanément. 

Les ganglions axillaires ne sont pas hypertrophiés : il n'y a 
pas d'oedème du membre supérieur gauche, ni des membres 
inférieurs. La malade n'est nullement cachectique. 

L'opération est pratiquée le 22 octobre après anesthésie. 

Le bistouri isole facilement la tumeur des parties saines ; 
la présence d'une bourse séreuse accidentelle formée en arrière 
de la tumeur rend plus rapide Ténucléation, On pratique la 
ligature d'une quinzaine de petits. vaisseaux sous-cutanés et 
on applique directement sur la plaie un gâteau de charpie 
imbibé d'alcool camphré ; par dessus cataplasme froid pour 
établir un pansement humide permanent. Aussitôt après l'o- 
pération, tendance à la syncope, pâleur, vertiges, faiblesse du 
pouls : la malade avait cependant perdu peu de sang, 150 gram- 
mes environ. 

Dans Taprès-mldl une réaction franche s'établit : bien-être, 
pouls plein sans être fébrile, moiteur. L'opérée prend volon- 
tiers du vin et du bouillon. 

23 octobre. — Appétiï ; pas de fièvre. 

24 octoln*e. — Sommeil paisible ; état général très-satisfai- 
sant. 

28 octobre, — Douleurs légères au niveau de la plaie ; la sup- 
puration est plus abondante.. P. 92. T 37»,6 

29 octobre. — Le gâteau de charpie tombe et la plaie a très- 
bel aspect. L'état de l'opérée est aussi satisfaisant que pos- 
sible. 

Examen de la tumeur. — Le poids de la tumeur aussitôt Ta- 
btaiion était de 8 livres. Résistant au scalpel, elle offrait à la 
coupe un aspect lisse, poli sans être nacré, d'un blanc grisâ- 
tre ; peu de suc à l'expression : çà et là quelques conduits 
canaliculés de là dimension d'une plume de corbeau. — 
Vexamen histologique fait par M. Després confirme le diag- 

(1j Les communicatioDB suivantes ont encore été faites dans la séance du 
17 octobre : arthrite sous-occipitale, par Dransart -, — un second cas de la 
môme affection, mort subite par compression de la moelle, pai Dussausay ; — 
sclërodermie, déformation des mains, par Budin; — carcinome du pylore et 
du duodénum i digestion d'une partie du foie, par Lépine ; — diNjonction 
traumatiquedes disques Inter-vertébraux, compression de la moelle, parCam- 
penon. 



nostic porté au lit de la malade, adéno-sarcôme du sein. * 
M. Troisier après un examen minutieux et attentif émit la 
même opinion. 

Examen histoloçiguey fait par M. Troisier. Cette tumeur est 
constituée par une accumulation de cellules fusiformes, ados- 
sées les unes aux autres et formant des faisceaux qui s'entre- 
croisent en différents sens; elles sont munies d'un noyau 
ovoïde, de 0,006 à 0,009 mm. de longueur. On trouve çà et là 
dans ce tissu fondamental des lacunes, variables comme forme 
et comme dimensions, tapissées de plusieurs couches d'épi- 
thélium cylindrique. 

• Les préparations microscopiques ont été faites sur un mor- 
ceau de la pièce pris dans une zone intermédiaire au centre 
et à la périphérie. D'après la description sommaire qui vient 
d'être donnée, on voit qu'il s'agit ici d'un sarcome fascicule 
du sein (variété adéno-sarcâme de Billrolh) . 

M. Lbdentu. Cette tumeur rappelle identiquement les ca- 
ractères de celle qui a été présentée par M.Duretdans le mois 
de juillet de cette année (1). Mêmes caractères cliniques, 
mêmes symptômes bénins, même processus ulcératif. Les 
deux cas sont calqués l'un sur l'autre.. Il y a donc là une 
espèce de tumeur cliniquement bien définie. Or, à propos de 
ce fait, la même diseufiai^m de nomenclature s'est élevée, les 
uns voulant en faire un sarcome, les autre» ua. adénome de- 
venu sarcomateux, ou uii.adéno-sarcôme. Pour moi, je pense 
que le point principal à mettre en relief dans ces tumeurs, 
c'est leur caractéristique clinique, et la marche toute spéciale 
qu'elles affectent. 

M. Després. Je suis tout à fait de Tavis de M. Ledentu sur 
ce point, mais je tiens à séparer, par un nom différent, ce qui 
pour moi exprime une différence clinique. Or. le mot de sar- 
come éveille une malignité que ne comporte pas celui d'adé- 
nome: C'est pourquoi je continue à dénommer ces sortes de 
tumeurs des adéno-sarcômes, parce que cela exprime, dans 
ma pensée, que le tissu glandulaire y domine. 

M. Moxoï) . J'ai eu l'occasion d'examiner plusieurs de ces 
tumeurs dites bénignes de la mamelle.Toujours en effet, il y a 
prolifération des éléments glandulaires ; mais par cela même 
que c'est un caractère commun, il perd touie sa valeur pour 
dénommer des variétés de tumeurs. C'est donc d'après le tissu 
intermédiaire au tissu glandulaire qu*on doit classer ces néo- 
plasmes : aussi je ne vois pas pourquoi la tumeur actuelle ne 
s'appellerait pas simplement un sarcome, puisqu'on y trouve 
les éléments du sarcome. 

M. CoRNiL. J'appuierai ce que vient de dire M. Monod en fai- 
sant remarquer que dans ces sortes de tumeurs, lesculs-de-sac 
glandulaires ne forment qu'un élément accessoire, puisqu'ils 
ne reparaissent jamais en même temps que la tumeur. 

M. Desprès. Il est évident que dans une tumeur développée 
aux dépens d'une glande on doit trouver des culs de-sac glandu- 
laires :mais là encore il y a des différences. Or la nomenclature 
de M. Monod, ne permet de faire aucune distinction entre une 
tumeur comme la tumeur actuelle, riche en éléments glandu- 
laires, et une autre tumeur, cliniquement beaucoup plus 
maligne, où les éléments du sarcome auront absorbé tout le 
reste. ^ 

M. Debove. Il y a cependant des cas où l'on ne peut faire 
ces distinctions. Une malade se présente avec un de ces sar- 
comes adénoïdes : on le lui enlève et on constate sa richesse 
en culs-de-sac glandulaires. La tumeur récidive : nouvelle 
extirpation, et cette fois, on ne retrouve plus les culs-de-sac 
glandulaires, puisqu'ils ont été enlevés à la pr emière opéra 
tion ; dira-t-on que la première tumeur était un adéno-sar- 
côme et la seconde un sarcome pur ? et admettra-t-on une 
transformation sur place d'une tumeur bénigne en tumeur 
maligne ? 

M. HouEL. Pour cette dernière question, j'en admets par- 
Ci) Bull. soc. anat. Séance du 4 juillet p. 510. 

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' 338 



[LE PB06BES MEDICAL 



faitemeut la réalité clinique. J'ai vu un adénome glandulaire, 
enlevé pa? M. Nélaton récidiver 7 ans plus tard ; celte fois, il 
y avait peu d'éléments glandulaires dans la tumeur. Une troi- 
sième fois, elle repullula, et alors en présentant tous les ca- 
ractères d'une tumeur maligne. 

M. Desprês. Je conoais un fait analogue. Une malade est 
opérée d'un adénome du sein. Dix ans après, elle rentre dans 
lo service de M. Velpeau avec une tuni^eur encéphaloïde. Les 
deux observations ont été publiées. 

M. Malassez. Pour que cette argumentation fût démonstra- 
tive, il faudrait établir d'abord que Ton avait affaire primitif 
vement à de Tadénôme ; or, rien n'est moins certain. 

M. Gharcot. Effectivement, on peut se demander si le sar- 
come ne s'accompagne pas toujours d'hyperplasie glandu- 
laire, par ce seul fait qu'il se développe dans la mamelle. Dès 
lors il n'y aurait pas lieu histologiquement de séparer l'adé- 
nome du sarcome. 

M. Dbsprés. Glinlquement, les différences existent, et il est 
utile de les conserver, en faisant ressortir que la tumeur de- 
vient d'autant plus bénigne qu'elle contient en plus grande 
abondance des éléments glandulaires* 

M. Malassez. C'est fxnodnnn ^g tTmrmTTnnfand des tumeurs 
très-dissAxftMaMes. Une bonne partie de ces adénomes bénins 
ne sont pas des sarcomes, mais des fibromes accompagnés 
d'une hypertrophie des culs-de-sac glandulaires. 

Placenta offrant sur la face fœtale des kystes mnltlplcs, 

par M. Pinard, interne, 

La nommée Triche, entre le 10* mars 1873, salle Ste-Adé- 
laïde, n» 4. Elle est figée de 29^ ans, domestique. Elle a tou- 
jours joui d'une bonne santé, réglée à 19 aûs et depuis régu- 
lièrement tous les mois pendant 2 jours. 

Première grossesse normale il y a 3 ans. Dernière appari- 
tion des règles, fin août 1873. Accidents ayant accompagné la 
grossesse : vomissements alimentaires, diarrhée, bourdonne- 
ments d*oreille, crampes d'estomac. 

Cette femme entre pour un léger écoulement sanguin. Le 
ventre est en besacCe 11 y a de légères douleurs abdominales. 
Trait. : Repos absolu, ii4de lavement avec 15 gouttes de lau- 
danum. Tout disparaît. 

Le 27 mars, douleurs abdominales vives à 5 h, du soir. 
Début du travail. Terminaison naturelle à 11 heures du soir. 
Durée du travail. 6 h. !>i$ m. Délivrance naturelle à minuit. 
Enfant vivant, fille bien conformée pesant 2,260 gr. 

Placenta, pesant 850 gr. circulaire, 16 [c. de diamètre et 
3 c. d'épaisseur. On ne remarque rien de particulier sur la 
face extérieure, mais à la face fœtale on remarque la présence 
de nombreux kystes qui semblent siéger entre Tamnios et le 
chorion. 

lu'ammios est enlevé avec facilité. Alors on observe les kys- 
tes suivants : 

6 gros comme des noix, remplis d'un liquide citrin albumi- 
iicux et très-transparent. 

Un gros comme un œuf de poule, à parois extrêmement 
minces et également très-transparentes. 

D'autres dont le volume varie entre celui d'une lentille et 
celui d'une grosse noisette. 

Trois contiennent du sang presque pur coagulé. - 

Puis enfin d*autres petits qui contiennent des caillots ra- 
mollis et altérés et qui sont gris jaunâtres. Ces kystes parais- 
sent développés dans l'épaisseur, du chorion, une couche 
mince de tissu conjonctif les sépare du tissu placentaire. 
A la base on trouve une stratification de fibrine d'épaisseur 
variable. 

Leur point d'implantation ou leur pédicule est beaucoup 
plus étroit qu'on ne le croirait tout d'abord, car ils ont été 
aplatis par la pression du liquidé ammiotique et se sont étalés 
à la surface du chorion, mais leur pédicule est relativement 
peut. 



I 



REVUE THÉRAPEUTIQUE 

Trattemeiif du ehôléra. — Les nonvelles méthodes em- 
ployées dmsm la dentiève épidémie. 

Quel traitement n'a pas été employé contre le choléra ? Et 
quel auteur n'a pu fournir à l'appui de sa médication favorite 
quelques observations de gnérison encourageantes? Mais ce 
qui frappe de prime-abord, dans ces résultats, c'est que tous 
ou presque tous les traitements ont fourni le môme nombre 
de succès. Depuis le traitement atomistique|du B^ Burgraeve 
qui administre Tarséniate de strychnine associé ou non à l'ar- 
seniate de quinine, à la dose de 1 à 2 milligrammes, jusqu'aux 
traitements plus rationrfels s'adressant, soit à un symptôme 
prédominant, la diarrhée par exemple soit à l'état général, ou 
môme à la nature intime de la maladie, (les antiputrides, etc.) 
tout a été tenté et ce qui prouve l'insuffisance de toutes ces 
méthodes, avec un égal succès. 

Une nouvelle épidémie est apparue parmi nous; de courte 
durée, il est vrai; mais l'occasion se présentait Je tenter en- 
core la voie des expériences; peut-être on serait plus heu- 
reux que les devanciers. 

I. Des injections d'eau et des solutions salines dans les veines 
dans le traitement de la période algide du choléra. 

Le 10 octobre de cette année, M. le D^ Dujardin-Beaumeîz 
Usait, sous ce litre, à la Société Médicale des Hôpitaux un mé- 
moire tendant à démontrer l'efficacité de ce traitement dans le 
choléra. La méthode n'est pas nouvelle, et comme le dit 
M. Beaumetz, cette médication était tentée, dès 1830,à;Moscou 
par Jachnichen et en France par Magendie. 

A chacpio épidémie les injections intra- veineuses ont été 
employées, mais dans des cas rares et isolés qui ne permet- 
tent pas fTarriver à une conclusion. Et d'abord quelles sont 
les conditions à remplir pour mettre de son côté le plus de 
chances de succès? 

1» C'est toujours, dans la période algide du choléra, et, pour 
ainsi dire, dans les cas désespérés, qui jusqu'ici tous les mé- 
decins ont tenté cette médication, s'adressant à la perte du 
sérum du sang qui rend ce liquide incapable de circuler dans les 
veines ; â cette condition de n'opérer que dans la période d'al- 
gidité complète, elle doit-étre conservée, dit M. Beaumetz, 
jusqu'à ce qu'un liquide ait été trouvé capable de suppléer au 
sérum du sang ; 

2« Nature et quantité des liquides à iiyecter. — La transfu- 
sion du sang n'a pas réussi ; sans doute à cause de l'imper- 
fection des instruments employés à l'époque où elle a été 
tentée ; mais la difficulté de se procurer dans le cours d'une 
épidémie, un liquide depareiUeJnature, la fait, apriori rejeter. 
Quant aux injections de sérum naturel, de liquides albumi- 
neux, tels que l'eau de l'ammios etc., l'impossibililé de con- 
server sans décomposition £ea liquides, ne permet pas d'y 
avoir recours. Aussi a-t-on employé le plus souvent de Veau, 
contenaril seulement en dissolution des principes salins ana- 
logues à eux que l'on rencontre normalement dans le sang. 
Dans une injection, l'auteur du mémoire s'est servi d'un liquide . 
reproduisant approximativement l'analyse du sérum par 
Dumas; 

Eau distillée , , i.ooo grammes. 

Chlorure et sodium 3 gr. 10 ceatig. 

Phosphate de soude. .,...,. 30 œntig. 

Carbonate de soude j 

Sulfate de potasse [ ââ 1 gr. 

Lactate do soude J 

L'adjonction de l'albumine au liquide n'a jamais été fav^ 
rable, au dire des médecins écossais. Le lait aurait été evVtt^i 
ployé avec succès dans deux cas par le D*" Hodder (Ganaéronl 
mais d'autres expériences, analogues n'ont pas été ten ^ 
depuis. d'OurT 

30 Quant à la quantité du liquide à injecter, dans u^e in*, L 
suivi deguérison, l'in}eclion a été poussée jusqu'à lapératureL 
190 grammes de solution saline en 13 heures. En mr 1^ 

quantité doit-ètre de 1,000 à 1,500 grammes. Duaie^r absolu*?^ 
doivent-être faites lentement et d'une façon con* G. B. 

Le manuel opératoire est simple: On décou*^ 
y introduit le trocart de l'appareil à transf 



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LE PROGRES MEnCAL 



330 



et un lrrigateur> dont on règle à Yolonté récoulement, permet 
une injection danâ les conditions Les meilleures; 

Passons maintenant aux conclusions du mémoire. M. Heau- 
me tz a réimi seize observations éparses de guéridon. Nous 
n'hésitons pas à ne tenir aucun compte de ces observations , 
non qu'elles ne soient exactes, mais parce qu'à côté de ces 
succès, déjà bien rares, comme on le voit, existent peut-être 
un nombre considérable d'insuccès, non publiés. Or, comme 
Ta dit M. Moutard-Martin à la Société des hôpitaux, tout réussit 
quelquefois, môme .les médications les plus excentriques. 
Restent alors trois observations de M. Beaumetz* rédigées par 
M. Paulier, desquelles il résulte que des injections iatra-vei- 
. neuses, ont été faites dans les conditions et avec les soins dé- 

irables, et ont amené une amélioration* Cette amélioration^ 
• il faut le dire, a été considérable. Les malades étaient dans 
Talgidité la plus complète, sans connaissance, le pouls à peine 
perceptible, la température abaissée jusqu'à 34»; après Tinjec- 
tion le pouls reparait, la température remonte à 36, et plus ; 
c'est UQe véritable résurrection. Mais cette amélioration n'est 
que passagère le malade retombe dans Talgidité, une nouvelle 
injection est faite, puis une seconde ; et la mort ^ost arrirée 
dans ces trois cas. Le seul que nous ayons observé à l'hôpital 
Sant-Antoine, dans le service de M. Gombault, concerne un ma- 
lade auquel on injecta 4,000 grammes d'eau additionnée de 
3 grammes de sei marin il revint à 2a vie d'une façon surn 
nrenante, mais pour bien peu de temps. ^ 

Si Ton s'en tient à ces résultats l'insuccès, on le voit, a 
été complet, pas un cas de guérisoùs: les observations, il est 
vrai, sont peu nombreuses, et, sans vouloir faire • aucune 
th^éorie, il parait bien douteux qu'un pareil moyen réussisse 
à autre chose qu'à rechauffer pour un temps plus ou moins 
loDg le malade. 

Ce n'^est après tout que de Teau qu'on ii^geote, et cette eau 
ne peut suffire à remplacer îe sang qui manque ; et le sang lui 
môme fût-il rendu au malade, réussirait-on ? Ces expériences, 
néanmoins méritent d'être poursuivies ; en apportant aux 
liquides à injecter des 'modifications tendant à les rapprocher 
du sérum du sanç, en opérant à une époque plus favorable de 
la maladie, M. Dujardin-Beaumetz pense que l'on arriverait à 
des résultats meileurs. Quoi qu'il en soit, ce fait seul de ramener 
à la vie. pour quelques heures, et d'une manière si surpre- 
nante un cholérique mourant, est déjà une bonne fortune pour 
le médecin et la famille du malade, sinon pour le malade lui» 
môme. 

IL Choléra et ehloralum. — Presqu'à la môme époque, le 
D»" Henry Blanc, publiait dans V Union médicale (4, 11 octobre, 
etc.), une série d'articles affirmant l'efficacité du chlorure d'alu- 
minium dans le choléra. Pour lui, il est un fait acquis, c'est 
que le choléra est transmis de l'homme à l'homme par les 
évacuations cholériques (1) ce ne sont, ni lesbactérides,niles 
• parasites végétaux que l'on rencontre dans ces évacuations, 
mais bien une quantité considérable de matière granuleuse, 
protoplasmatique, en laquelle réside le principe conta- 
gieux de la maladie. Or, si le principe contagieux du 
choléra rend, dans ces particules extrêmement fines de ma- 
tière orgaui/t^e l'auteur se croit bien en droit do conclure 
qu'il réussira avec l'emploi de désinfectant^ antiseptiques, à 
détruire le principe contagieux et à l'empêcher de se repro- 
duire. Jusqu'ici, dit-il, le traitement a été entièrement symp-* 
tomatique ; trop souvent môme au Lieu d'edder la nature on n'a 
fait que l'entraver et l'embarrasser par des remèdes contr'in- 
diqués ; jamais on ne s'est adressé à la cause môme de la ma- 
ladie. Puisque cette cause est un empoisonnement par la 
matière organique, détruisons la matière organique, et le 
malade sera guéri. 

C'est au chlorure d'aluminium que le D^ Blanc s'est adressé 
pour combattre le développement du principe infectieux; 

(l) Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'ou a aUvibué un rôle aux évacuations 
cholériques. En 1830, Tilesias disait déjà c[ue le choléra se transmet d'une 
m auièro certaine par les fosses d'aisances. (A. Proust, «5«t 5wr Vhjgièm 
intematioKale, etc.) mais c'est surtout M. Pellarni qui, en 1849, a insisté 
sur cette cause de transmission du choléra {comptes rendus de V Académie 
de* Soienm 1649, p. 3M et m, p. 49) Bohu et Laow bu diw du dooteux 
Blanc, «uruent sigiwUa le mlms fût. 



Tabsence d'odeur et de propriétés tvénéneuses de ce corps, 
le rendent, dit-il, supérieur à tous les autres désinfectants qui 
tous ont plus ou moins ces deux propriétés d'être fort odorant, 
et vénéneux ; c'est V antidote du choléra et le D^ Blanc a a enfin 
trouvé en lui le contre-poison si longtemps cherché. * C'est 
en vain qu'à Leipzig, en 1867, le professeur Garus employait 
le sulfate de fer sur une grande échelle, qu'à firfurth on fit 
usage de l'acide phénique en si grande quantité que Teau 
potable en avait le goût : les résultats furent mauvais tandis 
que le D"^ Blanc obtenait de brillants succès aux Indes [Orien- 
tales avec le chloralum. Il a de plus, recueilli plusieuu 
observations dans le service de M. le D' Dujardin-Beaumetz, 
àrhôpital Beaujon qui sont venues conflrmer encordes résul- 
tats de la nouvelle médication. 

Mais il nt^ faut pas, dit l'auteur, demander plus à l'antidote 
du choléra que Ton ne demande à un antidote ordinaire. Si 
l'antidote est donné alors que le poison a fait des dégâts consi- 
dérables, son action sera niftle, et cependant ne pourrra être 
contestée, ce qui conduit à cette indication d'administrer le 
contre- poison durant la période de malaise, pendant la diar- 
-Fhée^iiLj3Lremier degré, quelquefois pendant celle du deuxième 
degré. Le médicament est une solution titrée de chlorure d'alu- 
minium, contenant 2i pour 100 de ce corps, et une quantité 
considérable de cUiorur« de caiciura. Dès les premiers symp- 
-tôm^s on administre: un lavement cUaud contenant 10 gram. 
de choralum pou^* 400 d'eau, et une potion à la glace de 40 gr. 
contenant 1 gr. de la solution. Le lavement et la potion pour- 
ront être répétés au bout d'une heure ou à des périodes plus 
éloignées selon les cas } souvent un seul lavement et une seule 
potion suffiront. 

Examinons maintenant les résultats fournis par ce contre- 
poison, cet antidote infaillible du choléra. M. le r>^ Blanc a 
réussi dans les Indes; mais comme il ne nous fait part d'au- 
cune do ses observations, au moins dans ce mémoire, nous ne 
pouvions les apprécier. Force est donc de s'en tenir aux 
expériences faites dans le service de M. le D^ Dujardin-Beau- 
metz, et dans la pratique de M. le D^ Blanc. 

Sur huit malades traités par le chloraluoi, quatre ont guéri \ 
quatre autres ont succombé ; il est vrai que cinq de ces mala- 
des étaient arrivés à la période d'algidité, époque à latjuelle, 
ditTauteur.'deslésions telles se sont produites qu'il est im- 
possible de compter sur l'action de l'antidote. Ajoutons d'autre 
part que M. Paulier, intèruedu service de M: Beaumetz qui 
a recueilli les cinq observations de l'hôpital Beaujon, montre 
que sur ces cinq cas, le seul cas de guérison fut chez une ma- 
lade qui suivit fort inrom xn i M nul In traiUmpTif , a iKbJ ^^^ **''"> 

Restent donc trois guérisons certaines sur huit observations ; 
c'est trop peu pour une conclusion, surtout pour une conclu- 
sion afiirmalive. 

On ne peut nier absolument l'efficacité du remède, puis- 
qu'un assez grand nombre d'expériences n'a pas été faite pour 
donner un résultat certain; mais on est tenté de ne pas par- 
tager l'enthousiasme de l'auteur pour le chloralum. 

G. HiRXE. 

Traltemeiit da ebolém Infantile dans les 
hôptlausL de Vienne. 

jyB:pxhs Irish Eospital Gazette {\^^ août) voici le traitement 
employé par le docteur Politzer dans le traitement du choléra 
infantile. La diarrhée doit être combattue dès son apparition. 
L'opium ne doit être employé qu'avec circonspection. Il pres- 
crit ordinairement la formule suivante : 

Décoction de bois de çampôche. . , . • 100 grammea. 

Teinture de Cachou. , 20 gouttes. 

Teintnre d'opium. . « . « . « , 1 à 3 gouttes. 

Sirop 30 grammes. 

Une cuiller à café toutes les heures. 

Afin de calmer les vomissements, y donne des petits mor- 
ceaux de glace, do Veau de soude refroidie, la créosote qui pa- 
rait produire de bons effets. On peut l'ajouter à la potiju pré- 
cédente, à la dose de 2 à 6 gouttes suivant l'âge de Tenfant. 

Contre le coma, il emploie les stimulants et entre autres Iq 
camphre et Tammoniaque (liqueur ammoniacale anisée). -* 
Dans quelques cas, les baiiui chauda ont réussi. V^lom eoûn, 



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340 



LE PROGRES MEDICAL 



il a recours aux vins forts, au café noir, ou le thé de Chine 
qui paraîtrait mieux calmer la soif des petits malades que le 
café. 



M TJJT wrm 



•BIBLIOGRAPHIE 

Sulla aalologia degll organl ceiiCrall del enore. — Indaglnl 
sperlmeiitell «vile rane, par L. Lugxami. 

M. Luigi Luciani vient de publier, dans la Rivista clinica di 
Bologna, un très-remarquable mémoire sur la physiologie de 
la contractilité cardiaque. 

On sait que si Ton jette une ligature sur lés oreillettes du 
cœur d'une grenouille, depuis l'embouchure de la veine-cave 
jusqu'au voisinage du sillon auriculo-ventriculaire , toutes 
les parties du cœur situées au-dessous de la ligature s'arrê- 
tent aussitôt en diastole, et qu'une seconde ligature, placée 
au-dessous de la première, survie sillon auriculo-ventricu- 
laire, rend aux ventricules leur propriété contractile. 

Celte expérience, due à Stannius (18S2), a été le point de 
départ de nombreuses recherches et a donné lieu à des inter- 
prétations différentes. Bidder, Eckhard, A. Von Bezoïd.aoïtz, 
l'ont successivement répétée dans différentes conditions et 
en ont fait la base de leurs théories du rhythme des con- 
tractions cardiaqTi03^ fjtnnninfr- trraTt'^rejà donné une in- 
terprétatioa tre son'^ expérience. Il supposait qu'il existait 
dans le cœur deux centres ganglionnaires, Tun suspensif, si- 
tué au voisinage du sinus de la veine cave, l'autre moteur 
placé dans la cloison auriculo-ventriculaire, Bt il expliquait 
Farrèt diastolique du cœur à la suite de la première ligature, 
par l'irritation traumatique du centre suspensif, et le retour 
des pulsations des ventricules après la deuxième ligature, par 
l'irritation des ganglions moteurs. 

Cette opinion,adoptée depuis par Heidenhain et par beaucoup 
d'autres physiologistes, est combattue par M. Luciani. et cet 
auteur apporte à l'appui de ses idées toute une série d'expé- 
riences ingénieuses qui lui ont permis de découvrir des faits 
absolument inconnus jusqu'à ce jour. 

Son procédé d'expérimentation diffère un peu de celui de 
Stannius. Il introduit une petite canule dans le ventricule 
par là veine cave et pratique la ligature des oreillettes sur la 
canule. Puis. le cœur, rempli de sérum de lapin, (le sérum du 
chien agit comme un poison sur le cœur de la grenouille) est 
mis en rapport avec un appareil enregistreur. En agissant 
ainsi, le cœur, au lieu de s'arrêter en diastole après la liga- 
ture des oreillettes, comme dans le procédé de Stannius, exé- 
cute une aéiie de mouvements, dont la forme et le mode de 
succession sont tout à fait caractéristiques, ou, en d'autres 
tercnes, le rhythme normal du cœur est remplacé par un 
rhythme nouveau et spé.cial à ces* conditions expérimentales, 
que l'auteur appelle rhythme périodique. 

Ce rhythme périodique est caractérisé par des groupes de 
contractions séparés les uns des autres par de longs inter- 
valles d'inactivité ou pauses. Mais il est rare qu'un cœur pré- 
sente, depuis le commencement de l'expérience jusqu'à l'é- 
puisement complet de sa vitalité, le rhythme périodique dans 
toute sa pureté. Généralement, les jp^'0(^ sont précédées de 
V accès et suivies de la crise. 

L'accès est caractérisé par des contractions isolées, d'abord 
assez rapides, puis devenant de plus en plus rares, jusqu'au 
moment où apparaît une longue pause, interrompue par un 
groupe- des contractions, c'est-à-dire une période. La crise 
est le dénouement ordinaire du stade des périodes. C'est le 
retour du cœur aux contractions isolées. D s'agit maintenant 
d'interpréter ces divers modalités de l'activité cardiaque, d'en 
déterminer les conditions et d'ei^ indiquer l'importance au 
point de vue de la théorie des mouvements du cœur. Sans 
suivre M. Luciani dans le détail de ses expériences, nous 
pouvons cependaut indiquer quelques-unes des principales 
conclusions qm ressortent de son travail. 

i. Accès. — L'accès est une phase artificielle; c'est le résul- 
tat d'une perturbation plus ou moins intense apportée au 
rhythme périodique par Taction combinée du. sérum et de la 
ligature. 

Le sérum a pour effet de renforcer et d'accélérer les con- 



tractions cardiaques sans changer leur rhythme. La ligature 
agit de deux façons : <« En produisant une forte irritation 
neuro-mu.sculaire; 2^ en opérant la séparation physiologique 
des parties sur lesquelles elle porte. 

Le premier effet, c'est-à-dire l'irritation traumatique des 
tissus, se traduit par un tétanos cardiaque de courte durée. 
Il est. dans la majorité des cas, le facteur principal de l'accès. 
Cette action traumatique de la ligature est bien mise en évidence 
dans l'expérience suivante : Une première ligature est prati- 
quée très-près du sinus veineux ; puis, quand le cœur a fonc- 
tionné pendant un certain temps, on fait une deuxième liga- 
ture un peu au-dessous de la première, mais encore à une 
certaine distance du sillon auriculo-ventriculaire; il se pro- 
duit alors, sous l'infLuence de cette deuxième ligature du té- 
tanos cardiaque. 

Ce fait est d'une grande importance. Il démontre d'abord 
que la ligature agit (ainsi que l'a énergiquement soutenu 
Heidenhain) en irritant, en contusionnant les tissus, el non pas 
seulement en en opérant la séparation physiologique, comme 
le voulait Eckhard. Il est en outre en opposition formelle avec 
l'hypothèse de la double fonction des ganglions cardiaques. 
Dans cette hypothèse, en eflet, la ligature des oreillettes pro- 
duirait l'arrêt diastolique des ventricules par une irritation 
notable des filets et des ganglions modérateurs. Or, on voit, 
en employant le procédé expérimental de Luciani, que loin de 
produire l'arrêt diastolique des ventricules, la ligature 8 pour 
premier effet d'exercer sur ces organes une action tétani- 
sante. 

//. Périodes. — Rhythme périodique, — Toutes les fois que la 
ligature est pratiquée sur les oreillettes dans -une zone qui a 
pour limite supérieure le voisinage du sinus de Ja veine-cave 
et pour limite inférieure le voisinage du sillon auriculo-ven- 
triculaire, le rhythme périodique se produit dans les parties 
sous-jacentes à la ligature. La condition fondamentale déter- 
minant le changement fonctionnel de l'activité cardiaque qui 
se manifeste sous la forme de rhythme périodique, c'est la 
séparation physiologique des tisus produite par la ligature. 

L'étude des périodes conduit M. Luciani à peser la valeur 
des théories de l'activité cardiaque. Nous avons déjà vu qu'il 
considère l'hypothèse des centres moteur et suspensif comme 
inexacte. Il repousse de même la doctrine de l'origine réflexe 
des mouvements du cœur. On se rappelle que Bideler émit 
l'opinion qu'il y avait dans le cœur deux centres distincts 
d'activité, l'un produisant des mouvements rhythmiques ou 
automatiques, l'autre des mouvements réflexes, et que Goltz, 
allant plus loin encore dans cette voie, se crut autorisé à con- 
clure, que les mouvements du cœur étaient tous d'origine ré- 
flexe, et que leur stimulus normal était le sang chargé dune 
certaine quantité de gaz. Mais s'il en était ainsi, si réellement 
le sérum chargé de gaz était le véritable stimulus des actions 
mécaniques du cœur comment expliquer dans les expérien- 
ces de M. Luciani les pauses et les groupes ? comment une 
action périodique serait-elle le résultat d'un stimulus continu? 
Les mouvements du cœur sont donc automatiques; leur cause 
première est intrinsèque à l'organe; le sang est à la vérité 
indispensable à leur production parce qu'il soutientet alimente 
le mouvement nutritif, mais il n'est pas leur excitant direct 
Pour M. Luciani, la véritable cause de Pactivité cardiaque doit 
être recherchée dans les phénomènes les plus secrets de la 
vie du cœur « Le rhythme des mouvements du cœur, dit-il, 
est l'expression extrinsèque d'un rhythme correspondant du 
mouvement nutritif qui s'accomplit dans la profondeur de l'or- 
gane. » 

III, Crise. — La crise est la terminaison ordinaire et natu- 
relle des périodes. Les contractions qui formeiit les groupes 
deviennent progressivement moins nombreuses, les pauses 
moins longues, jusqu'au moment où se montrent des contrac- 
tions isolées. Les contrajctions de la crise sont toujours plus 
rares et plus faibles qu'à l'état normal et vont en s'affaiblis- 
sant et se raréfiant jusqu'au moment où l'activité du cœur est 
complètement éteinte. La durée de la crise est assez variable. 
En général, elle est d'autant plus longue que la durée des 
périodes a été plus courte et réciproquement. L'irritation élec- 
trique et mécanique, l'action de certaines substances toxigues 



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LE PROGRES MEDICAL 



341 



peuvent hâter, retarder ou empêcher complètement Tappari- 
tion de la crise. M. Luciani if a pu arriver à trouver une inter- 
prétation satisfaisante de ce phénomène, il semble au premier 
abord qu'il soit sous la dépendance de lépuisement du cœur : 
il n'en est rien cependant, car le cœur, placé dans certaines 
conditions, arrive sans avoir passé par la crise, jusqu'à l'ex- 
tinction complète de ses mouvements. 

Il ne dépend pas non plus de l'altération du sérum, car le 
renouvellement de ce liquide n'empôf^he pas la crise de se 
manifester. En résumé on ne peut donner aujourd'hui aucune 
explication satisfaisante de la crise. 

Nous venons d'indiquer aussi brièvement que possible, les 
principaux faits que renfe^^me le mémoire de M. Luciani. Basé 
sur des expériences ingénieuses, accompagné de nombreux 
tracés cardiographiques ce travail est un des plus importants 
et* des plus originaux qui aient été publiés dans ces der- 
nières années sur la physiologie du cœur. A. Pitres. 

Chronique des hôpitaux. 

Hospice db la Salpétriêre. — M. charcot, médecin de 
la Salpétrière, continue ses démonstrations cliniques sur lés 
maladies du système nerveux.iows les dimanches à 9 heures 3/4. 
Dimanche 21 décembre : De Vhysiérie. 

Hôpital Necker, — M. Potain St-Louis (H. ) 3, intoxication par le sul- 
fure de carbone ; — 14, urticaire, intoxication par des moules ; — 28, 
sclérose en plaques, Ste-Anne (F.) : 7, ooigraine chez une femme ouvrière 
dans une fonderie de caractères ; — 27, rhumatisme, bruit extra-cardiaque; 
<— 34, insufHsance mitrale, rhumatisme poljarticulaire (6e atteinte.) 

Hôpital Coehin. Service de M. Bugquoy. — Examen des malades par les 
étudiants. St-Jean (hommes). 1, Ulcères syphilitiques du pharynx ; — 2, 
Chorée ; — 3, Affection mitrale -, — 4, Ataxie locomotrice ; — 5, Pleurésie 
purulente ; — 7. Pleurésie avec épanchement abondant ; — 9, Kyste hy- 
datique du foie ; — 11, Péritonite chronique (cancéreuse?) ; — 14, Affec- 
tion du foie (kyste suppuré ou abcès) ; — 15, Pleurésie ; — 16, Néphri- 
te aiguô ; — 18, Ostéomalacie ; — 10, Ictère avec dilatation appréciable de 
la vésicule biliaire ; — 20, Méningo-my élite ; — 21, Cirrhose hyper trophi- 
que ; — Cancer stomacal ; — 23, Ulcère tuberculeux delà langue. 

St-Philippe (Femmes) ; 2, Hémoptysie supplémentaire ; — 3 Ovarile 
tuberculeuse ? Pleurésie ancienne dies deux côtés) ; -^ 4, Albuminurie ; — 

5, Ulcôre simple de Teslomac (peut-être carcinome) ; — 0, Contracture 
hystérique ; — 7, Rhumatisme puerpéral ; — 9 , Intoxication saturnme ; 

— 14, Albuminurie ; — 16. Rhumatisme articulaire aigu ; — 18, Affection 
chronique du foie ; — 20, Dilatation aortique. 

Ste-Marîe (Femmes). 1, Péritonite chronique suppurée ; — 2, Cancer ab- 
dominal ; — 3, Coliques hépatiques ; Reins flottants ; — 6. Rhumatisme 
scarlatineiix ; — 8, Tumeur abdominale ; — 9, Angine diphthérilique : Pa- 
ralysie du voile du palais ; — 10, Phlegmon péri-utérin. 

Hôpital St" Antoine» — Service de M. M. Duplay.* Leçons cliniques et 
opérations le mardi. — Salle Ste-Marthe, (femmes) : 2, cataractes des deux 
yeux; (opération prochaine); — 6, sarcome <le la parotid«; — 10, arthrite 
fongueuse du coude ; — 12, myxo-sarcome du col utérin ; — 16. abcès en 
nappe du sein droit ; — 11, métrite fongueuse. 

St-Bamabé (hommes) : 23, hydro-hématocèle du testicule gauche ; — 2, 
tubercules du testicule et de la prostate; — 11, ancienne fracture compli- 
quée de la jambe gauche; -^ 50, plaie de tête. Pyohémie ; — 56, urano- 
piafltie ; — 60, fistule à l'anus symptomatique d'une affection osseuse ; — 
• 63, cataracte ^opération prochaine). 

Service de M. Gombaut.— Ste-Géneviève, (femmes^: 5, fièvre typhoïde, 
rechute ; — 8» carcinome du foie; — 12, atrophie musculaire progressive; — 
10, goitre exophthalmique. — St-Eloi, (hommes) : 10 et 24, pleurésie sèche ; 

— 13 et 21, pleurésie; — 9, ascite, cirrhose du foie; — 30, insuffisance 
tricuspide; — 38, paralysie des extenseurs; — 48, syphilis tertiaire. 

Hôpital Sainte-Sufféhie. — Service de M. Barthez. — Sainte^Mathilde : 
1, Purpura; — Endocardite; — 5, Pleurésie purulente;— Empyème; — 
8, Angine diphthérique (grave) ; — 9, Tuberculose pulmonaire convales- 
cence de croup) ; — 10, Paralysie infantile ; — 14, Pleurésie purulente 
(5 ponctions) ; — 19, Dyssenterie ; — 21, Pneumonie gauche ; — 25, Angine 
diphthérique; — 26, Pleurésie aiguë du côté gauche; — 28, 29, et 30, 
Chorée. 

Saint-Benjamin: 1, Contracture des muscles de Tavant-bras et de la 
main du côté gauche, consécutive a un zona ; — 4, Pneumonie gauche ; — 

6, Anasarque sans albuminurie ; — 8, Paralysie diphthérique généralisée ; 

— 11, Pleurésie gauche. — Guérison après une ponction. — Rougeole. — 
Pleurésie droite. — Bronchite généralisée. — Tubercules ; — 23, Tuber- 
cule cérébral. — Héméplégie gauche. — Amaurose ; 30», Pleurésie gauche ; 

— 2, 24 et 25 Chorée. 

Hôpital Larihiiière^ "^ Service du D' Tillaux, Bzamen des malades 



par les élèves. Opérations le mercredi. — St-Lonis, (H) : N» 1, Kyste 
de Tavant-bras gauche ; — n' 12, Nécrose du calcanéum ; évidement de l'os; 
— n<* 15 bis, Cystite ; — n* 31, Kyste sébacé du mamelon ; — n« 34, Lupus 
de la fBice.St' Augustin. (H)îN® 6, Testicule syphilitique ; — n® 9, Hydar- 
throse ancienne; — n9 12, Mal sous-occipital. Ste-J^nne, (F) : N® 15, Po- 
lypes de lurôthre ; — n<* 28, Ostéite du grand trochanter ; vaste collection 
purulente. 

Service du D' Jaccoud. — Ste-Jérôme. (H) : N® 4, Tumeur cérébrale 
syphilitique; — n® 11, Angiocholite , — n* 32, Kyste du foie;— n<> 28, Pneu- 
monie; — n® 18. Accidents saturnins. — Ste-Claire (F) : N° 1, Syphilis ; ' 
accidents cérébraux ; — n<> 19, Mal de Brig ; thathérome du cœur et des ar- 
tères ; — n° 25, Asystolie. 

Hôpital de la Piti^. — Service de M. Vbrnkuil. Clinique 'les lundis, 
mercredis et samedis. Salle des femmes : N^ 13, Ostéosarcome du crftne ; — 
n* 15, Epithélioma du rectum; — n° 17, Syphilide ulcérée de Vépaule. -^ 
Salle des hommes • N** 5, Abcès du cou; — n*15, Anévrysmede Tartère po* 
plitée ;— 20. Anévrysme de la fémorale; ligature de l'artère; — 24, Abcès de 
l'aisselle ; — 32, Mal perforant 

Service de M. Desnos. Salle des hommes : 5, Paralysie rhumatismale 
du deltoïde; — 11, Insuffisance aortique; — lï, Atrophie musculaire pro- 
gressive; — 21, Dilatation bronchique. 

HopiTAtTx. — MM. Pidoux, Marrotte, Cazalis," Barthez, ayant donné 
leur démission de médecins des hôpitaux, ou étant arrivés à leur limite 
d'âge, l'Administration ayant, de plus, supprimé une des deux places de 
médecin delhospioe d'Tvry, et créé une nouvelle place de médecin à l'hô- 
pital St-Antoine, le mouvement wH»ihéi «uia li«u le l*' janvier 1874, dans 
les divers hôpitaux : 

M. Voiliez, médecin de Lariboisière, remplace à la Charité M. Pidoux ; 

— M . Gombault, médecin de St-Antoine, remplace à la Pitié M. Marrotte ; 

— M. Ed. Labbé, médecin d'Ivry, remplace M. Cazalis à la Maison, de 
santé ; — M. Cadet de Gassioourt, médecin de St-Antoine, remplace M. 
Barthez, à Ste-Eugénie ; M. Isambert, médecin de St-Antoine, -rem- 
place M. WoiUez à Lariboisière; — M. Blachez, médecin de Louroine^ 
remplace M. Gombault à St-Antoine ; — M. Proust, médecin de Thospice 
Ste-Périne, remplace M. Cadet de Gassicourt à St-Antoine ; — M. Paul, 
médecin de la Direction municipale des nourrices, remplace M. Isambert à 
St-Antoine ; — M . Brouardel, médecin du Bureau central, est nommé mé- 
decin de St-Antoine (place créée) ; — M. Lancereaux, médecin du Bureau 
central, remplace M. Blachez à Lourcine ; — M. Cornil, médecin du Bu- 
reau central, remplace M. Proust à Ste-Périne; — M. Bouchard, médecin 
du Bureau central, remplace M . Paul à la Direction municipale des no ur- 
rices. 

Enseignement médical libre, 

— Accouchements^ — M. Chantrsuil : (amphithéâtre n® 2, Ecolo pratique) 
mardi et samedi, à 8 h. du soir. 

Accouchements et maladies, des femmes. — M. Fbrdut : (amphithéâtre, 
n^ 3, Ecole pratique), lundi, mercredi, vendredi, 4 heures. 

Troisième et quatrième eœamens de doctorat, — (Chimie, physique, histoir, 
naturelle, thérapeutique, hygiène, wô/ia/^^np l^gAla)^ — Des conférencee 
quotidiennes pour la préparation de ces divers examens commenceront les 
5 et 2u de chaque mois. — Recoïinalssance des plantes et médicaments, ma. 
nipulations, recherche^, travaux pratiques. -^ On s'inscrit tous les jours 
de quatre heures à six heures, au Laboratoire de chimie, 19,n9 Gay-Lussac. 

— Entrée : Impasse Royer-Collard, 3. 



•^%^1/^^sfNr»- 



VARIA 

HTOiàNE MiLiTAiRB. ■— Le Ministre de la Guerre vient d'adresser aux 
généraux commandant les corps d'armée, une circulaire, dans laquelle il 
appelle tout particulièrement leur attention sur les grands inconvénients que > 
présente au point de vue de l'hygiène la malpropreté qui règne dans les 
chambres de beaucoup de casernes. M. le général du Barrail, attribue cet 
état de choses à ce que les prescriptions du règlement du 2 novembre 1833, 
sur le service intérieur, destinées à assiver la propreté et la bonne tenue des 
casernes ne sont trop souvent observées que d'une manière fort incomplète. 
Il invite en conséquence, les généraux à user de toute leur autorité pour que 
l'exécution des mesures de propreté mentionnées dans ce règlement s'impose 
à tous d'une manière uniforme et en tout état de cause comme une nécessité 
de premier ordre au point de vue de l'hygiène et de la santé des hommes. 

Cette circulaire montre combien peu nous sommes dans la 
voie des réformes sérieuses : est-ce qu'il ne vaudrait pas 
mieux donner plus de liberté aux médecins militaires et les 
charger directement de tout ce qui regarde l'hygiène que de 
rappeler les généraux à Texécution des règlements 7 

SâQUBSTRATiON siNOtTLiÈRS. — En rentrant à Marseille, le préfet a eu à 
s'occuper d'un étrange incident qui s'est produit dans un asile d'aliénés. Il 
s'agit d'un cas de séquestration involontaire à l'encontre d'une dame par- 
faitement saine d^esprit et de corps. Cette dame, étant allée voir une de ses 
amies enfermée à l'asile depuis quelque temps, fut prise pour folle par une 
des religieuses de la* maison. Celle-ci croyant avoir affaire k ^^^^^^T^^ 

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LR PROGRES MEBICAB, 



pcnsionûàire, lui déclara qu'on allait bientôt servir le repas et qu'elle prit 
patience. La visiteuse insista pour sortir, on ne l'écouta pas ; alors elle se mit 
dans une colère violente, on renferma dans une cellule, on la revêtit de la 
camisole de force, et, l'excitation continuant, on lui donna une douche. La 
religieuse ayant été rcuàre compte de ce qui se passait à sa supérieure, on 
s'aperçut de la méprise et la dame fut relâchée après deux heures de sé- 
questration. Elle porta plainte, et l'affaire allait venir devant la justice, quand 
des personnes influentes se sont entremises pour vider le différend à l'amia- 
ble {Jout^natw divers]. En admettant la véracité du fait, il fournit matières à 
réflexion. Si les religieuses et les infirmiers n'avaient pas le droit de mettre 
la camisole et d'administrer des douches aux malades sans consulter le mé- 
decin ou l'interne de garde, une si grossière erreur n'eût pas eu lieu. Nous 
serions carieux de savoir s'il s'agît ici d'un asile dépaitemental et si c'est la 
communauté religieuse qui a fait les frais de l'arrangement à l'amiable* 

CoMatfiNT ON ÉCRIT l'histoirb. — PlusicuTs joumaux de médecine ont 
annoncé depuis une dizaine de Jours, la mort du Dr Obermeier qui, disent- 
ils, s'esHnjecté dani ses propres veines, du sang d'un cholérique (voyez, 
entre autres, Is^ France médicale du 17 décembre) or, si nous en croyons le 
récit du Berliner Klinisehe WocAenschrift que nous avons reproduit dans 
notre numéro du 20 êeptemèref M. Otto Obermeier est mort dans des condi- 
tions un peu moins dramatiques : ■ Il s'était exposé au danger, plein de 
confianc», comme il avait traversé sans encombre, les diverses maladies con- 
tagieuses qu'il avait observéen à la Charité, et entre autres le typhus, il se 
mita l'étude de la nouvelle épidémie, sans prendre contre elle la moindre 
des précautions. Il avait apporté dans su Chambre k.f»=^^^ des préparations 
cadavériques et des d^jaûi*""' ■*" ' tmmngués pour les étudier au micros- 
cope ; il i«t «neiut par la contagion... . » 



MoRTALiTâ A Paris. •*- Pendant la semaine unissant le 12 décembre^ il 
y a eu 739 décès : Variole, 3 ; — rougeole, 11 ; — • scarlatiae, 4 ; — fièvre 
typhoïde, 17 ; — ér^rsipèle, 12 ; — bronchite aiguë, 42 ; - — pneumonie, 46 ; 

— dyssenterie, f — diairhée oholériforme des enfants, 1 ; — choléra, ; 

— angine couenneuse, 7 j — Croup, 16 j — affections puerpérales, 6 ; — 
affections aiguës, 219 ; ^- affections chroniques, 300 (dont 154 dus à la 
pthithsio pidmonaire) ; — affections chirurgicales, 4i ; — causes acciden- 
telles, f4. 

Londres. — Du 30 novembre au 5 décembre, 1484 décès. Variole, ; — 
rougejle, 116/ scarlatine, 23 ; — fièvre typhoïde, 30 ; — érysipèle, 8 ; 

— bronchite, 248 ; -^ pneumonie, 80 ; * — dysscnlorie, ; — diarrhée, 1 1 ,• 

— choléra nostras, 3 ; — diphlhérie, 3 ; — croup, 22 j — coqueluche, 22 ; 

— autres causes, 910. ■ ' 

Ecole de Médj:cine de Caen. — Nominations de Professeurs : M. le 
D' Roulland , professeur de pathologie exterue, et Directeur de t'Bcole de 
Médecine, est nommé professeur de Clinique interna, en remplacement de 
M. Vastel, décédé. M. le D' Bourrienne, prpfesseur d'anatomie, devient 
professeur de pathologie externe, en remplacement de M. Roulland. 

M. le D*" Fayel, professeur adjoiiit de clinique interne est nommé profes- 
seur titulaire d'anatomie et physiologrie. M lo D^ Wiart, professeur adjoint 
d'anatomie devient professeur adjoint do clinique .interne. M. le D*" Leve- 
ziel, professeur suppléant et chef des travaux anatomiqués nommé professeur 
adjoint d'anatomie, M. le D^ Delauney devient chef des travaux anatomi- 
qués. 

Société de iiiDECiNB légalK. Cette Société vient de procéder 'au reno- 
uvellement de son Bureau qui, pour Tannée 1874, est composé comme; il 
suit : Président : M. Guérard ; — Vice-présidents : MM. Chaude, Mialhe; 

— Secrétaire-général : M. Gallard \ — Secrétaires des séances .• MM. E. Ilor- 
Icloup, Ladreit de la Charrière; — Trésorier f M. Mayet; — Archiviste : 
M. Jules Falret. 

Membres de la Cotmntssion permanente chargée dô répondre, dans l'inter- 
valc des séances, à toutes les demandes de consultation ou d'avis dont la 
solution a un caractère d'urgence : MM. Guérard, Gallard, Béhier, Chaude, 
Cornil, Falret, Hemar, Hemey, Paul Horteloup, Roucher, Tarnier. 

Membres du Conseil de famille : MM- Béhier, Devergie, May et Mialhe, 
do Rothschild. — Memlres du Comité de publication : MM- Brière de 
Boismont, Chaude, Gobley, Legrand du Sauïle, Mouton. 

La Société qui, dans une précédente séance, avait nommé Membres cor- 
respondants naiionaua? : MM. Henry Boudet, procureur de la République à 
Epcrnay j Ruart de Verneuil, id. à Sancerro j E. Lallemant, professeur d'a- 
natomie à la Faculté de médecine de Nancy, vient de déclarer la vacance 
do deux places de membres titulaires et de dou«e places de membres corres- 
pondants nationaux. Les candidats à Ces places sont invités à fai« parve- 
nir leur deçiandC;, dans le plus bref délai, à M. le doctttir T. Gallard, se- 
crétaire-général, 7, rue MoDsigny, à Paris. 

Société db Médbcïnb i»s Paris. ♦- Cette Société a ptocédé (13 déo.) 
au renouvellement de son bureau pour l'année 1874. Sont nommés : Prési- 
dent, M. Peler ; — vice-président, M. Gallard ; — secrétaire- général, M. 
Charrier ; — secrétaires annuels, MM. Gillette et LoUiot ; — trésorier^ 
M. Périn ; archiviste^ M. A. Voisin. {0az, des hâj^itaux) . 

AssiSTANGB puiliQUB, — CoHcours pour la nomdnation^ à vm place de 
pharmaem à^n$ léè kôp^(fm d$ Pmé . Un concoturs pour la nooûnaition à qm 



place de pharmaciei^ dans les hdpitaux dd Parts» sera ouv^ le jeudi 15 
janvier 1874, à deux heures précises, dafts l'amphithéâtre de la phannacie 
centrale do l'administration de l'Assistance publique, à Paris, quai de la 
TourneHe, n. 47. Les personnes qui voudront concourir, devront se faire 
inscrire au secrétariat-général de l' Administration, depuis le mardi 16 dé- 
cembre 1873, jusqu^au mardi 30 du mâmc mois inclusivement, de onze heu- 
res à trois heures de relevée. [Union médicale}. 

Concours. — Internat. Questions orales : Anatomie de la Joue ; stomatite 
ulcéro-ïuciûbruneuse ; — articulation scapulo-humérale ; signes de la luxa- 
tion do cette articulation j — artère pulmonaire — hémoptysie. 

JExternat. Dernières questions: 1® Appareil de Scultet;— 2® fracture de 
la clavicule ; — 3® administration du chloroforme. 

Ecole pratiqxjk dbs hatjtbs études. — Lab<*faloîrc de physiologie de 
la Faculté des sciences ! Directeur M. Bert. Les travaux pratiques ont 
commencé le jeudi 11 décembre à 2 heures et se fcontînueront les mardis et 
samedis de chaque semaine, 90ds la direction âe M. Qréhant, professeqr 
suppléant. On ^'inscrit au secrétariat da la Faculté de sciences tous les 
jours de 10 heures à 11 heures. 

NÉGROLOaiB. — La Presse médicale belge annonce la mort duD^ ?. Ni- 
METER, de ScouTTETTBN et de Wagner. — On nous annonce la mort du 
D^ Sbhratller," à Grasse. *■ Le célèb/a aàtanriista Agasbiz, vient de 

mourir. 

Facultés db médecine en province. — Une commission de l'As- 
semblée avait chargé M. P. Bert de procéder à une enquête. A son tour, 
M. Batbie vient de nooMner une commission chargée de faire une contre-en- 
quête sur les établissements .déjà existants. 

—M. Bert, professeur à fa Faculté des Sciences de Paris, membre de l'As- 
semblée nationale, est arrivé à Bordeaux pour y étudier la question de la 
création d'une Faculté de médecine. Nous apprenons que M. Bert a visUc 
hier l'Ecole do Médecine, où MM. les directeurs et professeurs n'ont pas eu 
de peine à lui démontrer les ressources considérables' qu'offre la ville de Bor- 
deaux à la création projetée. Nous croyons pouvoir dire que l'opinion favo- 
rable de l'honorable rapporteur est acquise à la demande iormulée par le 
Conseil général et par le Conseil municipal. 

Faculté DES sciences de Pari^. — M. le professeur Bert est autorisa 
à se faire suppléer diins ron cours, pendant l'année 1873-1874, par M. Grô- 
'hant, docteur ès-sciences, aide-uaturalisle au Muséum. 

Ecole de médecine de Bordeaux. — Par décret du Président de la 
République ^t en vertu de la délibération du Gooseil «anicipal ife Bor- 
deaux, qui a volé les fonds nécessaires pour la création d'une obairo spé- 
ciale de chimie, l'enseignement de l'Ecole de médecine et de pharmacie de 
notre ville, a subi des modifications importantes. 

Ont été nommés : M. le D'^ Micé, professear de chimie et de toxicologie 
(chaire nouveUe) ; — M. le D*" Fleury, professeur de thérapeutique (chaire 
transformée); M. Métadior, professeur de pharmacie et de matière médicale 
(chaire transformée) ; — M. Perrens, professeur d'iistoire naturelle médi- 
cale. [Boréaux médical)* 

MoNUîfENT A LA MÉMOIRE DE LiEBio. — Le comîté de direction de la 
société chimique de Berlin a décidé qu'une statue de l'illustre chimiste serait 
érigés à Darmstadt, à Giessen ou à Munich: il fait' appel au public pour 
oLtouir les fonds nécessaires à la réalisation de eé projet, et adresse des cir- 
culaires, à tous les chimistes de l'Allemagne. D'après l'imporUnce des sou» 
criptions, il y a lieu de croire que la statue de Lidbig sera digne de ThoBime 
dont elle perpétuera l'image. [La jNature, n^ 18.) 

Faculté des sciences de Lyon. —M. Duclaux, suppliant delà chaire 
de chimie à la Faculté des sciences do Clermont, est chargé d« cours de 
physique à la Faculté des sciences do Lyon, 

Nouveau journal. —Nous atons reçu les trois premiers numâwdu 
Journal des sages- femmes, paraissant le l*"* et le 16 de chaque mois, sous la 



direction de M. Hector Foutan. 

Bullbtindb THÉRAPBUTiQui. — A partir du 1*' Janvier im, ce jour- 
nal sera placé sous la direction scientifique d'un comité de rédaction com- 
posé de MM. les professeurs Béhier, Bouchardat et Dolbeau, M.le Dr Dujar- 
din-Beaumetz, secrétaire do la rédaction. Jusqu'à ce Jour il a été succes- 
sivement rédigé par MM. Miquel, Debout, Bricheteau et Gauchet. Un an 
. 18 francs. 



Aux bureau» du progrès hédical, 6, rue des Bcoles. 
Chargot (J. M.) Leçons sur les maladies du syslfeie ner- 
veux faites à l'hospice de la Salpôlrière recueillies par 
BouRNEviLLE. I^ Série, r^ fascicule: Des anomalies de Vaioane 
locomotrice ; iu.8« de 72 pages avec 5 figures daas le texte et 
une plûnche en chromo-lithographie, 2 fr, ; pour les abonkjés 
du Procrée médical 4 fr. 15 franco. — 2« fascicule : De la eom-* 
pression Unie, de la moèm épinière ; in-g* de 72 pages avec dettf 
planches on chromo-liUiographie et deux figures dans leleilo 
2 fr. 2b; pour les abonnés du Progrès mmical, f fr, 15. Les 
deux fasciciUw, pour m% a^Oîwés, %% 2tkftàû^y^ , ^ 

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LE proTgres Médical 



343 



l.lbralrle A. BEI.A1IATS, plaee de TÉeole «e Hédediie. 

B^HiER et LiomriLLE. — Mort rapide par asphyxie (œdème aigu du 
poumon) après la thoracentèse. In-S de 8 pages. 

Fort(J. A). Anatomie descriptive et dissection^ contenant h itructure 
des organes et des tissus, avec un prôcls d'embryologie. 2* écjitlon, 3 vol. 
in-i2 avec 662 fig. intercalées dans le texte. 28 fr. 

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miques, des tissus et des organes du corps humain, d'après les travaux les 
plus récents publiés en France et à l'étranger. 2® édition entièrement refon- 
due ; un vol. in-8«av6c 522 figures intercalées dans le texte i4fr. 

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les, des dents, et un chapitre spécial sur les opérations, les appareils et les 
embaumements ; 2® édition considérablement augmentée. 2 vol. in-8<* avec 
î>42 figures intercalées dans le texte. 23 fr. 

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defiOOpages. 5 fr. or © 

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simple, chancre mixte). In 8 de i34 pages; 3 fr. 

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142 figures mtercaîées dans le texte. Le 2° fascicule, in-8 de 450 pages avec 
130 gravures dansie texte paraîtra fin mars 1874. Prix de l'ouvrage complet, 
payé d'avance: 10 fr. 

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opératoire. In-8 de 154 pages avec 16 figures. 



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Tome IV. fascicule 3 : Maladies de Vappanil de la vmon; — Maladies d^à 
bouche, gr. in-8 de 246 pages, 4 fr. 

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1868 à 1872. ' 

Drysdalb (Th. M.) On the graaular cell found in Ovarian fluid. In-8 de 
8 pages. Philadelphie, 1873. 

Motet (A.) Eloge de Félix Voisin lu à la séance publique annuelle de 
la Société médico -psychologique. In-8 de 28 pages. 

PiGBON. — Quelques réflexions sur la communication do M. Bouley à 
l'Académie de médecine, relativement à la cocotte et au typhus de la race 
bovine. Théorie du sommeil. In-4 de 16 pages. Nevers, 1873. 

Annuairb médical et pharmaceutique de la FRANCE, parjc D' Fé- 
lix Roubaud, 1874. 26* antfée. In-12. 460 pages. Prix : 4 fr» Au bureau/i2l, 
rue de la Monnaie, Paris. 

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Pour le prix du D^ Barbibr, 4 avril 18G4. Admis à 
Expos, univer. de Paris en 1867. Une médaille à 
celle de Poitiers 1869. 



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1» Un Formnlaire magistral, par Cazejtave; 2o Un lUcinorial liiérapcufiqno 

du Médecîn-Praflelen, par M.M. Troi-sseao, PaJOT ei Oujat; 3^ Code niècllrnl et 
professionnel, par le D"^ Lkcband du Saulle; 4» Premiers recours a «loin;er 
en cas d'empoisonnement et d'asphyxie, par le D' Réveil; 5° Résumé pra* 

tique des Uaux minéralcN, contenant l<ur classification méthodique, ainsi que la 
désignation des maladies pour lesquelles on les prescrit avec le plus de succès, par le D' Cons- 
tantin James; 6° l^oiicc sur les Stations hivernales de la irauce et de 
l'étranger^ par le h^ Valcourt. 
Pins an Calendrier à deux jonrs par page, sur Icqncl on peut inscrire 
ses visites et prendre des notes : la liste drs médecins, pharmaciens et véterinarres 
du déparlement dp la Seine; les médecins des hôpitaux civils et militaires de Pans; les médecins 
dca bureaux d'- bienfaisance ; les médecins inspecteurs des eaux minérales; maisons de santé de 
Paris et environs; la liste des divers journaux scientifiques; les Facultés et Ecoles 
préparatoires de Médecine de France, les Kcoles de Médecine Mllit;are 
et IXavale, avec le nom de MM. les professeurs; TAcadémie de médecine et les diverses Socié- 
tés médicales ; des modèles de rapports et certificats ; le tableau d s ru* s de Pans, etc., formai 
in-i8 de 600 pages, dont 190 de calendrier et 310 de renseienemenU utiles. 

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N. 4. — — . — en un seul cahier, emboîté dans lo portefeuille... 4 fr. 50 

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N. 7. - — — — en maroqum 7 fr. ► 

N. 8. — — — — avec fermoir en maillechorl 9 fr. ► 

Cet Agenda parait à la fin du mois de novembre de chaque année, et sert pour l'année suivanee. 
11 est très-utile à MM. les Médecins pour rinscriplion de leurs visites et les renseîffnemenis dont 
ils ont besoin. 

NOTA. — Il est expédié franco dans toute la France et l'Algérie pour le prix qtf il est 
annoncé, mais alors il faut en envoyer le montant eu un mandat de poste ou en timbres de 15 à 
25 centimes. 



VIN BIPHOSPHATI CALCAIRE PEPSINE 

n. BEZIER^ Pharhacibiv. 

Au nombre des maladies qui semblent être le triste privilège de lliabitant des grandes villes, celles qui sont accompagna et aggravées par la 
dépression du système nerveux central, ont acquis^ de nos Jours, un haut degré de fréquence, surtout parmi les personnes appartenant au monde des 




ce jour 
.*..- 'expé- 

rience nous permet d'affirmer que nous avons trouvé le moyen de prévenir Paggravation des accidento ««eunts, At, dm prao<pie loue l«s cas, de 
réparer les désordres organiques ou fonctionhels, même lorsque les moyens ordinaires, mis en usage pour les combattre, ont complétemen. échoué. 

La préparation que nous présentons aujourd'hui à rexpérimentation des médecins et des malades, possède une double propriété : d*une part, 
elle fournit à la circulation les éléments nécessaires à la reoanstitntion des systèmes osseux et cartilagineux dans les maladies qui produisent une 
diminution dans la vitalité de ces tissus, ou qui sont occasioimés par un amoindrissement de cette vitalité. D*autre part, par son action stimulante 
sur le système nerveux général (c^rébrù^spinal et grtmd-aympatkiqu^l^ le Vin BipEosPBATÉ-PsPSiNé active la circulation, relève les Torces, et, 
par suite, ramène l'accomplissement de fonctions qui paraissaient à jamais éteintes. 

Il est donc utile, non-seulement contre le Rachltlsney la Scrofnle, TAnémle, maladies caractérisées par Taltération ou par la diminution 
de l'un ou de plusieurs des éléments constituant les divers tissus de l'économie, et dans lesquelles il agit comme reconstituant général et comme 
agent de modification spécial ; mais encore dans toutes les maladies qui sont le résultat d'un amoindrissement de l'influx nerveux : dans rinconti- 
nenee» les Pertes séminales^ rimpulssance autre que celle qui dépend des progrès de l'&ge, et qui n'est que le résultat, soit des excès 
inséparables de la vie des grandes villes, soit des maladies déprimantes de l'économie en général. 

Le Vin Biphospbat£ est encore très-efficace pour combattre les Nécroses multiples de l'estomac dont, dans tous les cas, 11 relève puissamment 
les fonctions par la Pepsine qui entre dans sa composition. Son utilité contre la Pùthlsie pulmoBalre^ et toutes les Affections tolwrca- 

leases en général, est aujourd'hui hors de doute, et nous ne pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citant le passage suivant, extrait du 
Journal le Progrès Médical^ n^ du 12 Juillet 1873, compte-rendu des rapporte à TAcadémie : « Dans la phtbisib, les sels phosphates sont le sBtTL 
> MéDiCAMBNT qui puisso favoriser sérieusement la transformation crétacée des tubercules, et, par suite, amener la guérison. • 

Cet aperçu incomplet suffira, nous l'espérons, pour faire comprendre le mérite de ce nouvel agent, et les avantages précieux qu'un praticien 
prudent peut retirer de son administration dans les cas où les moyens ordinaires ont échoué. Nous sommes convaincu que l'expérience de nos con- 
frères viendra confirmer les résultats heureux que la nôtre nous a déjà donnés, et que les malades nous sauront gré d'avoir ou la main assez heu- 
reuse pour mettre à leur disposition un remède agréable au goût, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que Texpérience, nous en sommes 
certain, viendra confirmer tous les jours. ^^1^ "^ 

MoDB D*BicPLOi. — On prescrira, pour les adultes, une cuUlerée ^ ^HiJtlLipIT" iovy^\ r jour, le matin en se levant, et le soir en se couchant; 
pour les adolescents, une cuillerée a café seulement ; pour les enfants du deuxième âge, une ou deux cuillerées à café. Quand on s'apercevra dSm 
retour de force ou de vitalité, on poUna suspendre l'usage du Vin pendant quelques jours, pour le reprendre ensuite, en diminuant graduellement 
les doses, jusqu'à ce qu'il ne soit plus néce^aire. 

DétaU t Pluinnaele H. BBZIER, i4, rue de l4Uiery. ^ Veste en ^es et expéditions s 4, bovleviard St-Martte, PAS». 



l" ANNEE — N' M 



BUREAUX : RUE DES ECOLES, 6. 



27 DÉCEMBRE 1873. 




Progrès Hédical 



PRIX DE L'ABONNEMENT 

Un an «• fr. 

Siimois » 



JOURNAL DE MÉDECINE, DE CHmilRSIE ET DE PHARMACIE 
JPiir«lMMt# 9e SmÊÊêeM 

Rédacteur en chef : BOURNEVILLE 



AKKKiaS. 



1/2 PM».... 100- 
1/4 page.... 60 — 



Tout ce qui concerne la Rédaction et TAdministration doit être adressé aux bureaux du JouruaL 
Les bureaux sont ouverts de midi k 4 heures du soir. 



I^e Prix d'aboBBemcBt doit être envoyé en mandats-poste ou en traites sur Paris.— L'abonnement part du !•«• de chaque mois. 
àm s'aboane boni de Paris danS les bureaux des Messageries et chez les Libraires. — Les lettres non affranchies sont refusées. 



AVIS A NOS ABONNÉS.— iViow5 prio^is instamment 
nos abonnés [m retard, de notes adresser le mx>ntant de 
leur abonnem^ent en un mandai sur la poste, 

AVIS AUX ÉTUDIANTS. — L'abonnement d^un 
an est de dix francs pour MM. les Étudiants. 

SOMMAIRE. — Clikiqub mbdicalb : Des corps fibreux de rateras, leçon de M. Got- 
•eliû, recaeillie par Robin.— Clinique MéniCALB : Erythème marginé; ses rapports 
airec le rhomatisme, par A. Sevestre. — Patholooib externe : Etude sur quelques 
lésions du mésentère dans les hernies, par L. E. Dapay. — Bulletin du Progris 
Médical : Le Budget et l'Enseignement médical, par Boameville. — > Socii^bs sa 
VANTES. Société de biologie : Localisations cérébrales, par Canrille et Daret ; — 
Effets délétères de l'air comprimé, par Bert ; — Dosage des azotates, par Rabuteau; 
.— Influence de Télectrisation du grand sympathique sur la circulation de la papille, 
par Onlmus ; — Aphasie arec lésion des lobes sphénoldal et occipital, par Troi- 
■1er ; ^ Sclérose primitif des cordons de GoU, par Du Castel ; Elections (An. P. 
Reclus). — Séance du 13 décembre : Atazie locomotrice et sclérose des deux zones 
radiculaires à la région cervicale, par Fierret. Société anatontique : Cirrhose du 
foie chez uue syphilitique, par Hime. — Revue d'ànatomib et de phtsiolooib : 
Du faisceau postérieur de la moelle, par Fierret ; ~ Respiration artificielle dans 
l'intoxication strychnique, par Rosbach ; — Action de l'ergot de seigle sur la ves- 
sie, par 'Wemich (An. F. Raymond). Biblioobaphie : De l'arthrite du geneu, etc., 
par Berger (An. O. Bouteillier). — Chronique des hôpitaux : Nomination des in- 
ternes, etc. — Kouvbllss : Mortalité à Paris, Lyon ; — Cotament on écrit l'his 
toire, etc. — Ensbionbmbnt Méi>icAL libre.*- Varia : Du goudron, par Freys- 
ainge. — Bulletin bibliographique. / 

CLINIQUE CHIRURGICALE. 

HOPITAL DE LA CHARITÉ. H. le profesMiir GOSSELUV. 

Corps lUireiix de ratéms. 

Leçon recaeillie par Albert Robin^ interne du service. 

Messieurs, 
La malade qui est coaoh<So aa n"* 10 de notre salle Sainte- 
Catherine, nous donne une excellente occasion d*étudier 
les signes physi<iues et les accidents fonctionnels d'un 

Soupe de maladies de Tutérus et de ces annexes. Cette 
nme, âgée de trente-et-un ans, est entrée dans nos salles 
le 5 noveùmbre 1873, accusant les symptômes fonctionnels 
suivants : Depuis dix-huit mois ou deux ans elle souffre 
dans le bas-ventre, la douleur s'irradie dans lés reins, elle 
augmente d'intensité pendant la station verticale. — Voilà 
le premier symptôme. — Quand notre malade est restée 
debout pendant un certain temps, survient un deuxième 
symptôme : c'est un pressant besoin d'uriner qu'il lui est 
très-difûcile de satisfaire. Naturellement les médecins 
qu'eUe consulta essayèrent de la sonder ; mais il leur fut 
impossible de pénétrer dans la vessie^ et ce n'est qu'à la 
suite d'efforts inouïs et prolongés que la malheureuse par- 
venait à expulser une petite quantité d'urine. Comme la 
vessie ne se vidait jamais complètement, les envies d'u- 
riner revenaient fréquemment et causaient d'insupportables 
doideurs précédées toujours par une sensation de poids vers 
)e périnée. Cette dysurie, cette rétention d'urine, ne sont 
pas habituelles dans les affections utérines. Ce n'est pas 
tout : nous arrivons à un troisième symptôme d'une impor- 
tance capitale : je veux parler des pertes de sang. 



Notre malade a eu trois véritables métrorrhagies avec 
caillots : la première à l'âge de 18 ans. et deux beaucoup 
plus tard en 1870 et 1871. Depuis cette époque, chaque pé- 
riode menstruelle a été caraotéwi»^ par un écoulement de 
sang beaucoup plus abondant et plus prolongé que dans 
l'état habituel. 

Tels sont les symptômes fonctionnels ; mais l'état local 
dont ils sont l'expression a réagi sur l'économie et notre 
malade présente certains phénomènes généraux qu'il im- 
porte de signaler : elle a maigri, elle est faible, le visage est 
pâle ; elle se plaint de troubles dyspeptiques intermittents, 
de palpitations de cœur, d'une tendance marquée à la syn- 
cope ; en un mot elle est profondément anémique. 

Résumons : douleurs utérines, vésicales, métrorrhagie, 
anémie; voilà les grands traits du tableau fonctionnel. Or, 
existe-t-il des signes physiques qui soient en rapport de 
cause à effet avec ces symptômes? Cherchons du côté de 
Texcavation pelvienne, car on ne peut pas rapporter ceux- 
ci à une affection sine materia, à un état névralgique : une 
névralgie, en effet, qu'elle soit ou non d'origine hystérique, 
ne donne pas Ueu à um ensemble de phénomènes aussi ac- 
cusés. 

Commençons par le palper abdominal : la main, posée à 
plat sur rhypogastre, perçoit une masse arrondie et assez 
résistante ; à ce niveau, la paroi de rab domen n 'est pas dé- 
pressible^ on ne peut pas refouler Te *veuu"e en arrière. 

Rappelons-nous que notre malade urine très-dif ûcilement, 
par regorgement peut-être, et mettons ce fait en présence 
du premier signe physique perçu . Une pensée s'ofSre tout 
d'abord à notre esprit : cette masse ne serait-elle pas for- 
mée par la vessie remplie d'urine? Nous essayons de pra- 
tiquer le cathétérisme : la chose n'est pas aisée ; nous avons 
dit tout à l'heure qu'il avait été précédemment tenté sans 
succès. La malade étant couchée en travers de son lit, les 
cuisses maintenues et écartées, nous introduisons, en la 
conduisant directement d'avant en arrière, une sonde en 
gomme à bout olivaire dans le canal de l'urèthre. La sonde 
ne passe pas ; nous la dirigeons de bas en haut : môme in- 
succès; enfin de haut en bas; cette fois la sonde, après quel- 
ques manœuvres, pénètre dans la vessie. Il s'écoule un 
1/2 verre d'urine limpide, et l'exploration de la vessie ne 
révèle rien d'anormal. — Nous ne sommes donc pas en pré- 
sence d'une rétention d'urine. 

Serait-ce une grossesse ? Je ne le crois pas. Notre femme 
affirme n'avoir pas eu de rapports sexuels depuis deux ans ; 
ses règles n'ont jamais manqué ; enfin le début des signes 
fonctionnels qu'elle présente remonte à l'année 1870 à peu 
près. 

Ces deux affections éliminées, nous avons à choisir entre 
une hématocèle péririUérine, un kyste de V ovaire, un 
pseudo- phlegmon péri-^idérin, et une tum^eur fibreuse ou 
un cancer de Vutéms. 

Avant d'établir ce diagnostic, continuons notre étude des 
signes physiques. Par le toucher vaginal, nous sentons un 



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v^oogle 



34^ 



LE ?BOaSES MEDICAL 



cûl utérin à peu près normal ; il est peu dévié à droite; son 
orifice est fermé et se donne passage à wciuie tumeur. Mais 
dtfis l^^-^ê'^S^c Wéfil 4roit, exifiMt dfux saillie» âf- 
rwdiei. ^m lOlu»inMSM, élii«3, ÊéfÊiém par un sftoft, 
m peiite^ourwsei à ]ft pitsalMi; àm* li»cuis-de-sa« la- 
tÉ^l âtnA^tt MstÉrieor m n^ne^ntmot ém saillies analo- 
fMS. ijÎ inati» posléii«we ma plM AMloureuse qattas 
précédentes ; elle se continue sans ligne de démarcation 
avec le col de l'utérus. Si Ton combine le toucher vaginal 
et le palper abdominal, on trouve un utérus peu moMIe et 
com^e eneiavé dans Texcavation pelvienne avec les masses 
considérables qui Tentourent et qui paraissent fttlre corps 
avec lui. ^ " ^ 

Maintenant quelles sont ces tumeurst A coup sûr ce n*est 
pas du cancer. En effet, celui-ci se présente rarement sous 
la forme de saillies ainsi lobulées, puis un cancer n'atteint 
pas ce volume sans déterminer un état cachectique profond, 
dont nous n'avons nulle trace dans le cas qui nous occupe. 
Comparez notre malade avec la femme couchée au n» U de 
la salle Sainte-Catherine, et qui est atteinte d'uuô tumeur 
carcinomateuse de Tovaire. — Si la première a le teint un 
peu mat des anémiques, vous voyez à la coloraUon jaune 
paille du visage de la seconde que son état général est for- 
tement ébranlé. Donc la multiplicité do» lobes et l'absence 
ée cachexie nou» f«t cxciui'e le cancer. 

Je me suis demandé si ces tumeurs n'étaient pas dues à 
une rétention de matières stercorales ; il est vrai qu'il ne 
m^était pas possible d*expliquer ainsi la présence de la tu- 
ïneur hypogastrique, mais cette idée pouvait se présenter 
au sujet des tumeurs de l'excavation pelvienne. Un purgatif 
a résolu la question négativement. 

Nous arrivons à Vhé)iiaiooèle péri-idérine. Il existe plu- 
sieurs points obscurs dans l'histoire de cette affection. Quel- 
quefois le sang épanché ne se résorbe pas ; il reste alors des 
masses plus ou moins dures et qu'on peut sentir dans les 
culs-deH3ac du vagin ; mais nous ne savons pas dans quelles 
proportions se forment ces çaaases ni combien elles durent. 
Quelquefois aussi l'hématoeèle s'accompagne de péri-mé- 
trite. Ceci nous conduit à penser que les saillies que nous 
sentons pourraient bien être constituées soit par une héma- 
tocèle non résorbée, soit par un restant d'héraatooèle avec 
caillots solides entourant des noyaux pseudo-phlegmoneux, 
suite de périmétrite. — Mais au lieu du début brusque, ins- 
tantané de l'hématoeèle, nous avons eu ici un état doulou- 
reux, passif, pour ainsi dire, et sans orage violent ; d'autre 
part la tumeur hypogastrique, et lo nombre des lobes, sont 
encore autant d'arguments contre cette maladie. 

J'ai pensé knnhystedeVovaîre^^SiTce quel'on commet sou- 
vent une erreur de diagnostic contre laquelle il est bon de 
vous prémunir. Vous serez quelquefois consulté par des 
femmes qui présententun groupe de symptômes fonctionnels 
et physiques analogues à ceux que vous observez ici ; quand 
vous aurez constaté la présence et étudié divers caractères 
de la tumeur dont elles se plaident, vous serez convain- 
cus que notre malade est atteinte de fibromes utérîns.Mais 
im an se passe ; si alors, vous l'examinez à nouveau, vous 
diagnostiquerez sûrement un kyste de l'ovaire. Fréquem- 
ment, en effet, les kystes de l'ovaire, surtout quand ils sont 
multiloculaires, se montrent à leur début sous l'aspect de 
tumeurs denses, un peu dures, donnant à s'y méprendre, la 
sensation de fibrome. Dans le cas actuel, je ne puis cepen- 
dant me rattacher à l'idée de kystes ovariens, car il est 
rare que ceux-ci fassent saillie dans l'excavation pelvienne, 
à cette époque de leur évolution. Les kystes qui peuvent 
induire en erreur sont ceux qui font saillie dans la région 
hypogastrique ; si dans quelques circonstances rares, on 
rencontre, à cette période, la tumeur ovarienne dans les 
culs-de-sac du vagin, elle n'y forme qu'une masse plus ou 
moins arrondie, mais qui n'est jamais lobalée, tandis que 
la tumeur dont nous cherchons à faire le diagnostic a trois 
ou quatre lobes bien distincts. En dernier lieu, un kyste 
datant de trois ans, aurait acquit déjà un développement 
assez considérable pour ne laisser sur son existence aucuii 
doute dans notre esprit. Notez enfin que s'il existe des 



kystes à développement très-lent, ceux-ci ne s*accoBi- 
pagnent que très-rarement de Ttuemble des phénomèaes 
ioncttoMieto fae aous ymèêmaéa wus présentai 

Jl ft(His mite, m àBnêère Simigm, deux variâlés de fu- 
meurs à examiner : les meises d^Kigine inâaaiinaleire et 
lee biemee. 

Les premières eent ceMécutfves à une inflamnmfîmi 
péri-utérine ; elles sont formées de produits exsudés par le 
péritoine, et comme ces exsudats ont une tendance remar- 
quable À suivre la marche des phlegmons du tissu cellu- 
laire, on les a appelés phlegmons péri-utérins et j'ai l'ha- 
bitude de les désigner sous le nom de pseudo-phlegmons. 
Toutes las terminaisons du phlegmon peuvent donc être 
observées dans ces tumeurs : elles peuvent se résoudre, sup- 
purer, passer* l'état chronique et môme s'indurer. Nous 
avons en ce moment, dans les salles, des malades qui nous 
offrent des exemples de la plupart de ces terminaisons : le 
n? 4 est en pleine poussée aiguë d'un pseudo-phlegmon 
qui paraît devoir marcher à la résolution ; le n«> 7 a eu une 
Yê&lQ pelvi-péritonite qui a suppuré et s'est ouverte à la 
fois dans le rectum, le vagin, la vessie et à la peau, de telle 
sorte que cette malade rend des matières fécales, du pus et 
de l'urine par ces diverses ouvertures ; le n« 24 a une réci- 
dive aiguë d'un pseudo-phlegmon qui était passé à l'état 
chronique ; le n*" 22 est un bel exemple de terminaison par 
résolution. 

Notre malade a présenté deux symptômes qui pouiraient, 
au premier abord, faire songer au pseudo-phJegmon : en 

Sremier lieu ce sont les pertes de sang qu'elle a éprouvées, 
lais, dans cette affection, il n'y a pas, à proprement 
parler, de ces métrorrhagies considérables dont notre ma- 
lade a souffert : ce sont, le plus souvent, des règles très- 
abondantes, très-persistantes, mais rien de plus. Puis 
vient la douleur : elle est très-vive dans le pseudo-phleg- 
mon, et quand celui-ci passe à l'état chronique ou lors- 
qu'il débute d'une façon pour ainsi dire latente, il existe 
toujours un étal douloureux subaigu que nous n'observons 
pas ici. Pour achever notre élimination, nous avons encore 
une fois le nombre des lobes de la tumeur, sa dureté et la 
présence de la masse abdominale. On a vu, cependant, et 
même j'ai fait à l'hôpital de la Pitié, une leçon sur un de 
ces cas, on a vu, dis-je, des pseudo-phlegmons sous-pel- 
viens se montrer à la région h>^3ogastrique sous forme de 
masse volumineuse ; mais dans l'exemple que j ai observé, 
la tumeur n'était pas située sur la ligne médiane, et ne 
semblait pas faire corps avec l'utérus , signes diagnostiques 
suffisants, en cas de doute. J'élimine donc le pseudo-phleg- 
mon ; je ne veux pas dire pour cela que la malade n'a pas 
eu ou n'aura pas de pelvi-péritonite ; toute tumeur de l'u- 
térus pouvant amener un état inflammatoire chronique du 
péritoine qui revêt cet organe ; j'affirme seulement que les 
tumeurs que nous percevons ne sont pas constituées par 
des exsudats péritonéaux. 

Nous sommes obligés d'en arriver aux fibromes : et cette 
idée s'accorde bien avec la multiplicité des tumeurs,, leurs 
connexions étroites avec l'utérus, les métrorrhagies, et 
aussi avec l'âge de la malade ; car l'utérus, entre autres 
bizarreries pathologiques, a celle de devenir facilement, 
chez une femme de 30 à 40 ans, le siège de corps fibreux ; 
aptitude singulière, encore inexpliquée et que cet organe 
possède dans toutes ses parties, puisqu'il y a des fibromes 
muqueux, parenchymateux et sous-péritouéaux. Ici nous 
avons surtout les variétés muqueuses et parencliymateuses 
puisque c'e^t dans celles-ci qu'on observe les pertes de sang. 
Toutefois ce n'est pas là un fibrome ordinaire et vous ne 
rencontrerez pas très-fréquemment cette variété clinique. 
Vous verrez souvent des fibromes unis ou bilobés, vous en 
verrez rarement à 3, 4 et 5 lobes. D'autre part, combien de 
femmes portent de gros fibromes sans avoir eu douleurs 
utérines et vésicales et les symptômes douloureux si inten- 
ses dans la station verticale, sur lesquels j'^i appelé votre 
attention ! Ces jours derniers, il y a eu conime une recru- 
descence dans- l'état douloureux, et je ne serais, pas étonné 
qu'il y eût un corps fibreux sous-péritoiiéal que nous jxe 



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LE PBOGRIS MEDIQàL 



m 



connaissons pas et qui déterminât autour de lui un peu de 
péritonite subaigué. 

Nous essayons de remédier aux symptômes fonctionnels 
par le repos et les cataplasmes, mais cet état constitue une 
Infirmité contre laquelle viennent échouer les moyens thé- 
rapeutiques que nous avons à notre disposition. Il y aurait 
hien à lui proposer Tablation de Tutérus, mais nous savons 
que ce genre de tumeurs s'améliore quelquefois quand la 
femme qui les porte arrive à Tâge de la ménopause, et si 
éloignée que soit cette époque, dans le cas actuel, il vaut 
mieux employer jusque-là les moyens palliatifs, que d'ex- 
poser la malade aux chances sérieuses d'une opération 
aussi grave que Thystérotomie. 

CLINIQUE MÉDICALE, 

Xrytliàme marginè. Rapports de cette aflbction avec 
le rhumatisme. 

Par A. SEVESTRE, interne des hôpitaux. 

Dans la première partie de l'observation déjà publiée 
{Progrès Médical, n? 27), nous avons vu à la suite d'une 
éruption d'érythème marginé survenir des douleurs articu- 
laires analogues à celles du rhumatisme^ puis un léger 
bruit de souffle au cœur. Les jours suivants les accidents 
cardiaques se caractérisèrent plus nettement, et la ma- 
ladie affecta franchement les allures du rhumatisme. 

Voici, du reste, la fin de l'observation : 

Ob0. (Suite et fin] . — Erythème marginé.— BhimatUme articulaire subaigu. 
-^ SwUh-péricardiU amenant rapidement une insuffisance aortigue. ^- Béap- 
pariiio» de Véruptiùn cutanée. — Rhumatisme noueua des petites Jointures* 

iSawril. p. 90; T. Z89,$. — Le bruit dé souf/te est, ce matin, beaucoup 
plue fort et présente un timbre rugueux. Son maximum est à la base ; mais 
on trouve aussi un souffle à la pointe ; il est seulement difficile de décider 
si c*e8t un bruit mitral ou la propagation du bruit aortique. Légère douleur 
dans le coude gauche; mdme état des membres inférieurs. — Soir, P. 84 ; 
T. 3»®,2. 

19 avril, P. 76. T. 38o,4. — Transpirations abondantes; sudamina 
001 la peau du ventre et de la poitrine. Les douleurs articulaires sont 
un peu calmées, mais pourtant assez fortes encore pour avoir empêché le 
sommeil. On supprime le sulfate de quinine et on le remplace par une 
potion avec 2 gr. de chloral. — Soir, P. 80; T. 38^,8. 

2Q avril, P. 76; T. 38^,4. La malade se trouve un peu mieux, mais est 
encore très-faible. Pas d'appétit. Le souffle cardiaque est très-intense, rude 
à la base, et semble accompagné d'un bruit de frottement. Soir, P. 76 ; 
T. 38^,9. Dans la journée ont eu lieu des vomissements sans cause ap- 
préciable. La langue qui, ces jours derniers, était devenue plus nette, , 
est de nouveau couverte d*un enduit blanchâtre. Les douleurs sont 
moindres dans les genoux, mais plus fortes dans les bras où elles occupent 
non-eeulement les coudes, comme les jours précédents, mais encore les poi- 
gnets. 

21 avril, P. 80; T. 38*^. Les douleurs sont bien calmées. En découvrant 
la malade, on constate, outre la teinte jaunfttre des jours précédents, une 
éruption de miliaire assez abondante. Sueurs profuses. Pas de vomissements 
depuis hier. On supprime la potion de chloral. Soir, P. 90; T. 39®. Retour 
des flouleurs dans les cou-de-pieds et dans les genoux où Ton trouve 
encore un peu de liquide. 

ÎH avril, P. 86; T. 38',2. — Apaisement des douleurs. M6me état du 
cœur. Frottement évident vers le 3® espace intercostal gauche. Pas d'al- 
bumine dans Turine. Langue bonne. Soir, P. 92 ; T. SS'^J. 

23 avnl, P. 96; T. 38*>,8. Soir, P. 96; T. 39^4. Douleurs vives sur- 
tout dans le poignet droit. Du reste^ d'une façon générale, les douleurs 
sont toujours plus fortes dans la journée et le soir que le matin. 

24 avril, P. 108; T. 38^,5 • Hier au soir, la malade a eu quelques vo- 
missements. Ce matin, envies de vomir. Langue blanche, sale. Persistance 
des douleurs. Soir, P. 100; T. 38<*,4. Douleurs un peu moindres. Quel- 
qiies Uches érythématsnses sur les deux jambes. Rien sur la paroi abdo- 



25 avril, P. 80; T. 38®. Hier au soir, la malade a encore vomi son po- 
tage. Langue blanche. Mauvais goût à la bouche. Les douleurs articu- 
laires sont un peu cahnécs. 

On constate ce matin une nouvelle éruption de taches érylhémateuses sur 
les jambes et en particulier sur la cuisse gauche, puis sur le ventre et sur 
les sems. L'une de ces taches a le diamètre d'une pièee de 1 fr.; les autres 
sont beaucoup plus petites, plus pAles et moins saillantes que celles de la 
première éruption. Au cœur^ on trouve toujours à la base un soufQe intense • 
Il semble bien qu'à la pointe existe aussi un soufQe distinct de celui de la 
base, mais il est beaucoup moins rude. La lésion principale occupe certaine- 
ment l'orifice aortique. Soir. P. 84 ; T. 39^1. L'éruption s'est peu modifiée 
depuis ce matin. Les douleurs articulaires s'apaisent. 



26 avril, P. 96; T. 37®,t. Diminution très-marquée des douleurs artiea- 
laires. On ne retrouve plus de liquide dans les genoux. Les taches érythé- 
mateuses sont nombreuses, disséminées sur la peau des membres inférieurs 
et de l'abdomen, mais beaucoup plus pâles que la première fois ; elles sont 
aussi plus petites, plus discrètes, et n'ont point au mâme degré une ten- 
dance à envahir les parties saines et à converger l'une vers l'autre. Le bruit 
anormal à la base du cœur est de plus en plus intense. — Pot. avec 2 gr. 
de nitrate de potasse. Soir. P. 92; T. 88<>,9 — La malade raconte que dans 
l'après-midi, a 2 heures, son bras droit est devenu subitement noir et froid', 
puis, qu'au bout de 1 heure, tout s'est dissipé. 11 ne reste actuellement 
(5 h. 112} aucun vestige de cet accident. 

L'éruption se renouvelle, c'est-à-dire que les taches apparues hier et - 
avant-hier pâlissent, mais sont remplacées par de nouvelles plaques. 

27 avril, P. 84 i T. 3r»,3. — Soir. P. 92; T. «T,!. L'éruption paraît 
diminuer. 

28 avril, P. 100 ; T. 38f . Bnoore quelques vomissements hier soir. L'é- 
ruption est décidément en voie de décroissance. Peu de douleur dans les - 
articulations. Soir, P. 84; T. 38^,1. Envies de vomir. La langue est cepen- 
dant meilleure. Les douleurs sont modérées. L'éruption a presque entiè- 
rement disparu ; sur le ventre seulement persistent encore quelques taches • 
jaunâtres. 

20 avril, P. 88; T. 37^,4. LVni^ltosest oomplétement^retslf/pas denou-- 
velles taches depuis 2 jours. Sueurs abondantes. Sudamina sur tout le - 
tronc. DouUurs plus vives ce matin dans les membres inférieurs. La malade 
accuse en outre une douleur en avalant. Pas de rougeur de pharynx. Potm^ 
avec 0,50 de propylamine. Soir, P. 98; T. 38»,4. 

30 avril, P. 84; T. 37*,t. DouUurs un peu moindres. Quelques tacher 
d'érythème sur la partie supérieure du thorax et sur les Mîns. Bruit de 
soufHe sans modifications. Potion avec 1 gr. de propylamine. Soir. P. 96 ; 
T. 39®. Douleurs beaucoup plus fortes dans les articulations des membres 
supérieurs, surtout à droite. 

1^*^ mai. P. 92 ; T. 37^,8. Les douleurs sont beaucoup moins vives qu'hier 
soir. Du reste, ces doiûeurs sont en général beaucoup plus marquées le 
soir que le matin. Quant à l'éruption, elle a presque entièrement disparu. 
L'état général est bien meilleur. La malade commence à manger. Soir. 
P. 92; T. 38^,9. Retour des douleurs dans les membres inférieure. 

2 mai, P. 110; T. 37^,8. Peu de douleurs. Le souffle cardiaque persiste, 
mais est peut-être un peu moins rude. Soir. P. 108; T. 39*,3. Quelques 
vomissements dans la journée, sans cause appréciable. La langue es t 
bonne. 

3 mai, P. 96: T. 37%8. Douleurs assez vives dans les coudes et les poi* 
gnets. Quelques plaques d'érythème à la face interne du genou droit* 
Soir, P. 96; T. 38^,6. Douleurs plus fortes que ce matin, étendues de plus 
aux épaules. 

Pendant plusieurs jours, le mâme état se maintient. U y a encore 
quelques plaques érythémateuses très-peu abondantes ; les douleurs per- 
sistent mais peu accusées et intermittentes. La malade commence à se 
lever un peu dans la journée. L'appétit est revenu. 

4 mai. P. 96; T. 37V. Soir, P. 96; T. 38°. 6. 5 mai. P. 100; T: 370,6. 
Soir. P. 100; T. 3S»,1. 6 mai. P. 92; T. 37<>,4. — Soir. P. 96; T. 380,2 
7 mai, P. 84, T. 37O,0. Soir, P. 100 j T. 37«,9. 8 mai. P. 100; T. 37»,3. 
Soir. P. 100; T. ZT^, 9 «wi . P. 108;~T. 3r',T.""Sî>rr: "FTl» ; T^. Z8^, 

10 mai, P. 96 ; T. 37^,4. Hier soir, vers 8 heures, la malade qui était 
restée levée 2 heures dans l'après-midi, a ressenti une démangeaison géné- 
rale qui la portait à se gratter. Quelques instants après, elle constatait l'ap- 
parition d'une éruption d'abord sur les bras, puis à peu près sur tout le 
corps. Elle n'avait point mangé de poisson, ni autre chose que du bcBuf . 
Dans la nuit, la sensation de démangeaison a persisté. Ce matin, elle a beau- 
coup dlminué.L'éruption, qui, d'apr^ le dire de la malade, ne s'est pas modifiée 
depuis Mer, est formée de plaques érytiiémateuses de dimensions variables. 
Les unes sont très-petites, ayant au plus les dimensions d'une lentille ; les 
autres sont beaucoup plus étendues et l'une d'elles, sur le ventre, mesure au 
moins 20 centimètres en tous sens . Cette éruption, qui est presque généra- 
lisée et n'a respecté que la face et le cou, est assez confluente et occupe sur 
les membres et le tronc au moins les trois quarts de la surface cutanée. 
EUe présente une coloration rouge im peu jaunfttre, uniforme et partout 
absolument identique, sans bourrelet appréciable sur les bords. Elle est à 
ce point de vue notablement différente des autres éruptions observées jus- 
qu'ici; elle s'en distingue encore en ce qu'elle ne s'accompagne pas de 
fièvre, ni de symptômes généraux. L'appétit est assez bon ; il n'y a point 
de troubles digestifs, point de céphalalgie. Les bruits du cœur ne se sont 
pas modifiés. Soir,'P. 92; T. 37^3. L'éruption présente à peu près les 
mêmes caractères que ce matin. 

11 mai. P. 96; T. 37^,1 . L'éruption est moins rouge, mais à part cela, 
ne s'est point modifiée; elle n'a pas gagné en étendue. — iSoir. P. 100; 
T. 37<>,5. 

12 mai, P. 100 ; T. 37®. L'éruption n'est presque plus appréciable; il reste 
seulement une légère teinte jaunâtre. Pas d'apparence de desquamation. Soir, 
P. 100 ; T. 37%6. ^ 

13 mai, P. 100; T. 37<>. Soir, P. 100; T. 37V. Rien de nouveau. Les 
douleurs sont peu vives, mais persistent. Le souffle est plus doux et certai- 
nement moins fort qu'il y a quelques jours. L'éruption n'a pas laissé de 
traces. 

14 mai. P. 104; T. 37«. Soir. P. 108, T. 37<>,7. La malade se plaint de 



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34^ 



LE PROGRES MEDICAL 



Balpilalioas. L'examen du cœur ne révèle rien de nouveau. 

15 mai. P. 96; T. 37^ — Soir. P. 104; T. 37^3. ^ 

18 mai. Les douleurs persistent dans les genoux et les poignets, mais a 
un faible degré. La malade peut cependant rester levée une bonne partie de 
la journée. Mais, depuis quelques jours, elle se plaint de douleurs dans les 
articulations des doigts. Il j a un peu de tuméfaction surtout au niveau des 
articulations de la première ayec la seconde pbalange. 

20 mai. Persistance dos douleurs* surtout dans les petites articulations 
des doigts. Bans l'état du cœur, une modification importante s'est produite. 
A la pointe, on trouve au 1®^ temps un souffle assez rude, mais qui n'est 
pas cependant très-fort. A la base, le souffle constaté jusqu'ici au i^^ temps 
est certainement moins rude et il existe également un souffle irèi-Ugw mais 
non douUuof au 2° temps, A la main, le pouls présente assez nettentont les 
caractères de l'ins^fiisance aortique ; il est bondissant et très-évidemment 
différent de ce qu'il était il y a encore peu de jours. 

Le soir, le tiacé spbjmographique du pouls confiime les indioaticms que la 
palpation simple avait déjà données. Ce caractère, joint à l'examen du 
cœur, ne permet pas de douter de l'existaDce d'une insuffisance aortique. 

lies jours suivants, cet état s'accuse davantage et le 26 mai, soirt le tracé 
spbjgmographique est encore plus caractéristique. [Fig. 16] 




Fig. 16. 

Le souffle systolique à la pointe persiste , mais diminue pourtant 
d*intensité. A la base on trouve, au 1°*" bruit, un souffle moins rude 
qu'il n'était il y a ime quinzaine de jours, et au 2® temps un souffle doux, 
(jet de vapeur) ayant son maximum vers le 2^^ espace intercostal gaucbe. 
n se propage un peu vers le cou, mais surtout vers la pointe ; il disparaît 
cependant à quelque distance de la pointe du cœur. En m€me temps, les 
articulations des phalanges ont augmenté de volume et présentent les ca- 
ractères du rhumatisme noueux (nodosités d'Hcberden). Les articulations 
-qui sont affectées au plus baut degré sont celles des phalanges avec les 
phalangines et particulièrement celles de l'indicateur, du médius et de l'an- 
nulaire des deux côtés. Les articulations des phalangines avec les phalan- 
gettes sont aussi altérées, mais à un moindre degré. 

Ojmn. Mêmes caractères du côté du cœur. Insuffisance aortique évidente. 
Pas de double souffle dans les fémorales. Par un certain degré de pression, 
6n détermine seulement un souffle rude correspondant à la systole car- 
diaque. 

9 juin. Les nodosités de« jointures s'accusent de plus en plus. Douleur 
légère dans ces articulation». Les grandes articulations sont maintenant 
beaucoup plus libres. On supprime la propylamine que la malade a prise 
depuis le 29 avril, à des doses de 0,50 à lg.50, sans réBuli«t bien avantageux. 
On remplace cette substance par une potion avec 1 gr. d'iodure de po- 
tassium. 

10 ^«14. Qttelqnes plaques érythémateuses ont reparu sur les cuisses et 
les mollets. Elles sont pftles et peu marquées. Pas trace de fièvre. On sup- 
prime l'iodure de potassium. Expectation. 

Les jours suii^ants apparaissent quelques plaques. 

18 juin. Cette légère poussée érythémateuse est terminée depuis la veille. 
Persistance des phénomènes cardiaques sans modification. La malade n'ac- 
cuse, du reste, aucun trouble fonctionnek Quant aux nodosités des articu* 
lations des phalanges. eUes paraissent avoir augmenté. En tout cas, elles 
ne montrent aucune tendance à la diminution. Les articulations métarcapo- 
phalangiennes sont prises, mais à un moindre degré que ceUes des pha- 
langes. Potion avec 5 gouttes de liqueur de Fowler. 

25 juin. Le souffle du 2® temps à la base semble un peu moins fort. Il est 
cependant encore très-net. Les nodosités articulaires sont aussi moins volu- 
mineuses et siulout moins douloureuses. L'état général est bon. 

30 juin. Le souffle d'insuffisance aortique est certainement moins fort. 
Le souffle systolique a aussi diminué d'intensité ainsi que le souffle de la 
pointe. Il y a en somme une amélioration très-notable dans l'état du cœur . 
Le tracé sphygmographique donne encore les caractères du pouls de l'insuf- 
fisance aortique, mais beaucoup moins accusés. Les articulations sont un 
peu moins tuméfiées. Cette amélioration s'accentue les jours suivants, et 
lorsque le U juillet la malade quitte l'hôpital pour retourner dans sonpflys, 
les articulations de la main commencent à être plus libres, moins tuméfiées 
et moins douloureuses . L'état général est bon ; les forces sont revenues, 
mais les articulations des membres inférieurs et celles du poignet, bien 
qu'elles ne soient plus douloureuses, n'ont point encore recouvré complète- 
ment la liberté de leurs mouvements. Quant au cœur, on trouve encore un 
léger souffle systolique à la pointe ; à la base, le \^^ bruit est remplacé par 
un souffle peu intense et le souffle du second temps a presque entièrement 
disparu. 

Deux points me paraissent surtout devoir axer l'atten- 



tion dans l'observation qui précède: 1** L'éruption, et 2^ cer- 
tains phénomènes qu'il me semble imposâible de ne point 
rattacher au rhumatisme (!)• 

L'éruption observée au début de la maladie a été quali- 
fiée du nom d'érythème nuir?giné, bien qu'à quelques 
égards elle différât de Texanthème décrit sous oe nom par 
les auteurs et particulièrement par M.Bazin. Cest ainsi 
que, loin d'afiecter surtout les parties découvertes (dos des 
mains, face, cou, etc.), elle les a presque absolument res- 
pectées. Mais par les autres caractères, l'éruption constaH 
tée chez notre malade nous a semblé mériter oompléte- 
ment le nom d'érythème marginé ; tel fut aussi l'avis de 
plusieurs de mes collègues,, anciens internes de l'hôpital 
Saint-Louis , auxquels je fis voir cette malade. Plus tard, 
l'éruption présenta plutôt les caractères de Térythème 
papuleux confondu d'ailleurs par la plupart des auteurs 
dans une description commune avec l'érvthème marginé* 

n n'est pas jusqu'aux circonstances indépendantes de 
Téruption elle-même (apparition de la maladie au prin- 
temps, chez une jeune fille de 21 ans) qui ne viennent con- 
firmer ce diagnostic. 

Quant aux accidents rhxmiatisniauXy ils sont des plus 
nets et ne semblent pas pouvoir ôU-e contestés. Rien n'y 
manque, en eflet : Douleurs articulaires disséminées, avec 
épanchement et rougeur (légère,il est vrai) de certaines des 
régionjs afiectées ; sueurs profuses ; manifestations car- 
diaques d'une intensité telle que 6 semaines après le début 
de l'endocardite, une insuffisance aortique est constituée ; 
enfin, pour compléter le tableau, envahissement des pe- 
tites jointures, nodosités des phalanges avec les caractères 
habituels du rhumatisme noueux. 

Et maintenant, dira-t-on que ce fait est sin^)lement un 
exemple d'éry thème compliqué d'arthrite? Tout au plu« 
pourrait-on prétendre que c'est un érythème compliqué de 
rhumatisme ; et encore cette interprétation parfaitement 
admissible dans un bon nombre de cas (2), me semble ici 
tout-à-fait inacceptable. Reprenons en quelques mots l'his- 
toire de la malade : 

Une jeune fille, bien portante jusqu'alors, est prise le T 
avril de phénomènes généraux mal caractérisés ; le 10, 
apparaît l'éruption; le 13, surviennent des douleurs dans 
les articulations, et ces douleurs présentent tous les ca- 
ractères des douleurs rhumatismales; le 16, le cœur est 
affecté ; puis l'éruption disparaît, mais les douleur*? per- 
sistent. Le 86, nouvelle éruption qui coïncide avec une di- 
minution des accidents articulaires. Le 29, disparition de. 
Téruption, mais aggravation des douleurs. Enfin, à diflEë- 
rentes reprises, retour de l'exanthème, puis diminution 
des douleurs dans les grandes jointures, mais envahisse- 
ment des petites articulations des doigts. 

La marche <le la maladie, les rapports réciproques de 
l'éruption et des phénomènes articulaires qui à certains 
moments ont semblé en quelque sorte alterner, rendent 
difficilement admissible toute interprétation qui tendrait à 
voir une simple coïncidence entre l'éruption et les phéno- 
mènes articiûaires ou mieux rhumatismaux. Aussi, sans^ 
insister davantage sur ce fait, je me crois en droit de rë^ 
péter ce que je disais plus haut, à savoirs Que dans cer-- 
tains €as au moins (3), l'exanthème désigné sous les noms 
d'érythè^ne marginé y érythème papuleux, etc., est en 
rapport évident avec la diathèse rhumatismale. 



HospiGK DE LA SALPéTRiÔRB. — M. Charcot, médecin de 
la Salpétrière, continue ses démonstrations cliniques sur les 
maladies dm système nerveuxMiws les dimanches à 9 heures 3[4. 
Dimanche ^ décembre : De Vhysiirie ; de la paralysie a^itaiae. 

(1) Je laisse de côté certaines particularités intéressantes mais accesaaires 
(caractères de la lésion cardiaque, etc.) Pourtant, je crois devoir laira 
remarquer qxie cette observation est parmi celles qui ont été publiées, la 
seule dans laquelle la température ait été régulièrement prise. 

(2) Voyez en particulier une observation présentée k Ia Soc. de holosie 
(1865), par Odier. j 

(3) Comparez: Observation de Cballani; in : tbèse de Hallez, WÛ» 
page 113. } 



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LB PS06R1S MEDICAL 



349 



PATHQLOGIE EXTE31NE 

£tnde sur qpielqats l égi on» chi mèsciBière dans 1m 
hernies (i) 

Par II. C DVPIJT, interna des hôpitaux de Paris* 

Lorsgua répaaelieiiMiii gmngTTin- se liDoye en qeftUp» aorte 
enkysté entre les deux fèuijiet&du mésentère, par suite de 
la dispositioa que noua ayons signalée plus haut, les fails re- 
votent une physionomie différente. La tumeur sanguine 
existant an m/i^^age du pédicnfie peut entraîner Flrrédactf'- 
hiUlé, sinon rôtnaileiinQt de yanse herAiée. 

Dans^robservation suivante, Gommuniquée par M. lo^ard 
(2) à la Société de chirurgie, répanchement aaoguin^ dû à un 
coup violent porté sur le scrotum, formait une tumeur à 
contours réguliers qui amena Tirrédluctlhililé (Tune hernie 
inguinale volumineuse et causa même des symptômes â'é^ 
tianglemenU 

Obbsrvatioji '^f. Eerme mpiinaU «meiÊnwB dêtimié mM^meni wréduetHU 
à la suite d'urne contusion. — Accidents graves / opération^ Unmm^ san^ine 
dans le mésentère ; réduction après un large débridement. Mort, Autopsie, 

' Homme de 57' ans, constîtation robuste, affecté de hernie inguinale ex^ 

terne meirtina, voluoumease, tédoetillft^ bB]Mla«IleifteBt abatidonnëtf à^ 
elle-môme. — A reçu «n coup violent sus la scrotum, à la soite d^qnel, 
douleur abdominale yive^ et augmentation de moitié» du volume d» la tumeur 
qui est devenue irréductible. Le centre de celle-ci est occupé par une masse 
dtne, apiati») der natu» difficile à di6ten»in«r, mais^dont le veiome était beftu« 
coup trop considérable pour qu'il ttt possible de lui faire firaocbir la canal 
inguinal. — Les symptômes d'étranglement prenant une intensité crois- 
sante, an bout de 24 heures on pratique la kélotomie. Les parois épaissies 
da sac aérant été incisées, il sortit de rialériear de celui-ci 100 gramme» 
d'un liquide noir, semblable à du sang. Dans le sac, on trouva une anse de 
l'intestin grêle, longue de f8 à 20 centimètres, parfaitement saine, mais dont 
Zr mésentère étaxt tremsforméeu um gâteau aplati de 9 centimètres de diemsèire^ 
déplus d'un centimètre d^ épaisseur et constitué par un eaiiht interpesé entre les^ 
Jt feuillets du mésentère. Le choc subi par la hernie avait déterminé la rupture 
de quelqu3s-tms des rameaux qui rampent dans cet intervalle, les parties les 
plus iluides du sang avaient pasaédans le sac par imbibition, le caillot seul 

I était resté et c^était là le corps résistant dont on avait constaté la présence et 
qui s'était opposé à la réduction. L'intestin paraissait fortement serré au 
niveau de l'anneau inguinal ; on pratiqua ira débridement de 2 centimètres 
en dehors et en haut qui permit d'attirer à l'extérieur la portion compnBe 
dans le canal et de s'assurer de l'int^rité des tuniques au point ou l'étrangle- 
ment avait porté. Après avoir fait lai «a débridement dTune loagueur Si 7 
centimètres et remontant jusqu'à^ hauteur de l'épine iliaque, wt piU fédeise 
la tumeur incompressible du mésentère^ Tout alla bien d'abord pendant 
5 lotxrs; les symptômes d'étranglement cessèrent et le malade eut des selles 
copieuses la nuit qui suivit Topération. Le ff" jour, douleur atroce dans le 
iMBtre «vec tous les ngnes d'une péritonite saraiguè (vomissements, fàcîes 
gfip9é, voix éteinte, pouls filifonzn, sueurs froides, ete). -**-^lort dix heu- 
MB aiprès le début de oes acadentat A Vawtopsie^ ea trouva dam» la eaiviiié 
féritonéale un épenehement séreux, d'un jaune reuesflilffi,. proivenant de M 
fonte du caillot dont il ne rflbtait plus de traces^ 

Noue signalerons ùbob cette ol^servation les particuiaTl'- 
tés suivantes : la rupture de (|uel(itiea TAisseeex miésentérf* 
(fues entndna la formation, d'une tumeur sanguizre dans le 
mésentère et une hémorrbagie dans le sac herniaire ; Fintes' 
tin ne présentait aucane léston appréciable. Des ^mpttoies 
d'éirsi^enieat se dédarèrent néanmoiue^ et, ayant pîis une 
intensité croiseante, nécessitèrimt la kélotomie. Il nous sem* 
1^ prebaijle (|ue Tanse intestinale herniée a été comprimée 
autant par la tumeur sanguine du mésentère que par l'anneau 
inguinal lui-même : c'est à cette lumeur qu'il faut, en tous 
eas, attribuer rirrédoetil^Iité de la hernie sinon les symptô* 
SM« d'étranglement. 

Le chirurgien, reocontrant xme semblable lésion pendant 
l'opération de la kélotomie deM eertainement être fort embar- 
rassé, et noos eom^Mpenons les indécisions de M. Rocbard 
qui se demanda s'il fallait lais^r aU'-debors nntestin, ou, 
au contraire, ouvrir le feuillet antérieur du mésentère, vider 
le sang de la poehe et appliquer au besoin des ligatures 
eur les viisseaux qui donnaient du sang^ ou encore replacer 
le tout dans FaMomen après débridement préalable. Ce der- 
nier procédé fut adopté par M. Rochard qui comptait sur la 

(0 Voir le» n«» M et î? du Progrès Médirni, 

(i) J. HocnAMD» ëoBStu des hôpitau», ISOI. p. 17>. 



résorptitmdecettettmifltïrsangtrtne;!! etK peirt*élr« fétiâtf 
si le caillot eftt été moins volumineux. ïfous demôudons ô*it 
n'eût pas mieux valu vider cette tumeur sanguine et éviter 
par conséquent la néeeseité d'un débfkienMiit coMMérabCe. 

Dffiis ropération de la kélotomie, le mésentèpe peut être 
coupé par le bistouri falciforme, au moment du débridement 
de ranneau. Notre maître, M. Dimarquap, a produit cette lé- 
sion €tene les cendft*ons suivantes r ayant feît gfîsser le bîsf-- 
touri le long de son doigt placé dans l'anneau de maiiSère ft 
refouler l'intestin, il pratiqua le débridement; mais le mé- 
sentère débordant de chaque côté le doigt qui le maintenait 
en arrière^ fut atteint parfinsCrument; un vafsseaû mésen- 
tériqEue ayant été ouveit^ U en résultat une îiémoTrhagïe 
assez sérieuse (t)« 

Enôn» ea aaitique Lap^nronie f ecaommatuie, piMie pvaftt^pMe 
unr an» srliftRel dsn^ le cas de Itemle? eiymp4i^tsée»de peir^ 
foTôtBMn <^ l'inlestin, cfcr passer un éofûAff fil dan^ tttf fepli dtt 
mésentère aftndisrmaintenlr au vofefnage rfefântïeffa les deûX 
bouts de Hntestln. Scarpa signale avise juiîte raison les iiï- 
convénlenls de cette méthode ; selon lui, le fil mèsentérique: 
serait nuisuible parce qu'il ne tarde pas à couper le mésentères 
et (|u'il peut pas oonséquent divisev qpiekfues vttifleea«x eii 
donner lies, à uae bémerriifivgié;. -^ Le» développemenisi 
dons lesquels nmsi sommes entré» démontrent 1^ faelHlé 
avec lamelle peuvent w^ imOeAtt ces hémeithagtes «D 
grare» du mésentère; les* appréhensfond » Beatpa âttût 
parfaitement justifiées et nouspensons que le prociSdé de Lapey- 
ronie ne doit être employé qu'avec la plus grande circonspec- 
tion. Dans les cas exceptionnels où l'emploi du fll mésentéri- 
que sesait indi9penael)le^ on potSTra" suivre le* précepte de 
Velpeau et ne le laisses en place qu*ae ou deux jeurs, afi» 
qu'il n'ait point le temps d'ulcérer le mésenière et d'amener, 
la section de cette membrane. [À suivre, ) 

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL 
Ce Budget et nernseisnement MâdicaX. 

Le discours de M: Bovkssoq bow» a? moatPé qoeiqves-aaBi 
des" Besoins de notre enseignement supérieur; celui de 
M. P. Bert axïhève de déchirer Le voile fufc eôuvira nos isfr* 
peffectio]» sei(4ntiftqae9. L'amendement d'éposé paor M. Bert 
avait pour but de faire « ajouter au chapitre VII une pre- 
Bûère annuité de 400,000 flr. poor la recimfttnietioo de 
rEcole supérienre-de pharmacie de Paris. > Bien que le 
discours prononcé par M. Bcrt^ oeît- plu a p a ptifnli^rpmpn t 
consacré à TËcole de pharmacie, il ren6&rme des rensei* 
gnements précieux sur plusieurs autres établissements 
sGientiÔques. Tout d'abord vient la Faculté de Méde^ 
cine: 

« La Faculté de médecine de Paris, dit Toiateur, qui a été organisée pour 
2,009 oo 3,000 élève» toat an plus, en compte phu du douible, etU eo résulte 
que ces élèves ne peuvent trouver accès ni dans les amphithéâtres, ni dans 
les laboratoires, et ne reçoivent que d^une manière très-insufûsunte cette 
xastraetion pratique si utile au médecin qui s'en ira dans le monde àiss^o-' 
ser de la vie de sss semblables avec antorisatioa dn Qoavernemeai. > 

Quant au Muséum d'histoire naturelle, dont la vicieuse 
organisation est connue de tout le monde savant et qai est 
si difjâcilement ouvert aux jeunes gens qui veulent travailler 
pour leur propre compte, voici ce qu'en raccoite M. Bert : 

• An Muséum d'histoire notureUe, une partie des plus importantes col* 
lections sont cachées au public, et non-seulement eUessont cachées au pu- 
blic, mais elles se détériorent à cause des salles humides, malsaines, où l'on 
est obligé de les garder. » 

Le Coliégeéé France où Témulation scientifique se main- 
tient et s'aAîrolt, principalement sous la direction de 
MM. Cl. Bernard et Ranvier, n'est pas mieux partagé : 

« Au Collège de France, il se trouve des caisses non encore déclouées qui 
contiennent de grandas richesses ; du moins on le supfwsa d*après les Ifft^ 

! (l) Communication orale. 



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350 



LE PROGRES MEDICAL 



très d*eiivoi qu'on a reçues., car on n'a pu s'en assurer, par ce qu'on est 
obligé d'empiler ces caisses dans des greniers sans avoir vu ce qu'il j a de- 
dans. » 

Tout cela est bien triste, dirons-nous avec M. Sert et 
personne n'osera être d'un avis différent. Et cependant 
nous avons un établissement scientiflque qui est dans une 
situation plus déplorable encore : c'est Y École supérieure 
de pharmacie de Paris, 

« Ses laboratoires sont organisés pour 100 à 150 élèves, 200 tout au plus, 
et il y en a aujourd'hui 500 d'inscrits. Ceci est un fait particulier qui mérite 
d'attirer votre attention, car il touche à une question d'honnêteté. En effet, 
chacun de ces 500 élèves paie annuellement à l'Etat 100 francs, en outre des 
frais d'inscription et des frais d'examen ; cette somme est attribuée à l'en- 
seignement pratique qui devrait leur être donné dans le laboratoire, et où il 
ne peut pas leur 6tre donné, puisqu'il n'y a pas de place pour eux. En sorte 
qu'on est obligé de ne point veiller à la stricte exécution du règlement, et, 
pour ainsi dire« de spéculerfsur la paresse d'un certain nombre d'élèves qui, 
ne venant pas réclamer leurs places dans lesjlaboratoires, en laissent davantage 
à ceux qui veulent travaiUer. • . Ces élèves remplaçant par [des manuels et 
par des lectures les connaissances approfondies qu'ils auraient dû acquérir 
AtkTïR les laboratoires, peuvent à la rigueur passer leurs examens, mais ils 
manquent absolument de pratique. Aussi, de temps en temps, voit-on dans 
les journaux que tels pharmaciens se sont trompés grossièrement, que 
d'autres ont été attaqués par leurs clients et condamna par les tribunaux 

pour avoir fait preuve iVi rfi;iumin da»" ^•^ inTrmnT'îfTnnf'm chimiques qu'ils 

auraient dtX-afl9«>éilrrCëpèndant ces pharmaciens ne pourraient-ils pas dire : 
Où aurais-je appris la chimie? Je vous ai donné 100 francs pendant trois ans 
pour me l'apprendre, et vous ne m'avez pas fourni de laboratoire pour m'ins- 
truire. » 



Ce n'est pas tout: non-seulement l'Ecole de pharmacie 
est insuffisante à remplir ses engagements scientifiques 
vis-à-vis des étudiants, mais encore elle est dangereuse 
pour leur existence — ce qui ne doit guère encourager sa 
fréquentation. 

* Elle s'écroule ; ses bâtiments sont étayés de tous les côtés, et les étais 
s'enfoncent mfime dans le sol qui se dérobe sous eux. On a, par des travaux 
de la Ville qui étaient indispensables, occasionné aux environs de l'Ecole un 
mouvement général de terrain dont la cause n'est pas encore bien connue ; 
cet effondrement est-il dû aux Catacombes ou à l'arrêt de nappes d'eau? tou- 
jours est-il que, quelque temps après que ces travaux ont été faits^ une des 
ailes de l'Ecole de pharmacie a menacé de s'écrouler ; on a mis des étais 
sur toutes les faces; mais l'ensemble du bfttiment, solidaire de chacune de 
ses parties, a pivoté sur lui-même et s'est affaissé sur une autre face. On a 
remis d'autres étais, si bien qu'aujourd'hui, cette école apparaît enveloppée 
d'une forêt de mftts penchés qui l'empêchent de tomber snr les passants de 
la rue qu'elle avoisine. Je ne fais pas de cela un tableau trop sombre. > 

«... Si iouo uco LaUiutmi» s'écroulent, que ferez vous? Vous commencerez 
à construire^ et, pendant ce temps, les (X),000 ou 70,000 francs que bon an 
mal an, vous rapporte cette école devront être rayés de l'actif de votre bud- 
get* Il me semble que cette école ^ qui vient en nourrir d'autres sur lesqueUes 
s'étend la sollicitude du Gouvernement, parce qu'elles ne pourraient vivre 
seules, a bien le droit d'être traitée suivant ses mérites financiers, sans par- 
ler de ses mérites scientifiques . > 

Le Ministre de Tlnstruction publique, le Sous-Secrétaire 
d'Etat, et le rapporteur M. Bardoux, reconnaissent l'exac- 
titude des renseignements donnés par M. Sert. Malgré 
Turgence incontestable, M. Bardoux se borne « & émettre 
le vœu que le Grouvemement présente à l'Assemblée, dès 
Tannée prochaine, un crédit extraordinaire destiné à faire 
face à tous les besoins de nos établissements scientifiques. > 
L'année prochaine.... ou aux Calendes grecques I Et, du- 
rant ce temps, croit-on que les pays qui nous entourent, 
et en particulier l'Allemagne, vont se croiser les bras, eux 
qui déjà sont beaucoup mieux organisés que nous ? S'il y a 
jamais eu des raisons d'urgence, pour employer le lan- 
gage usité à l'Assemblée, c'est assurément lorsqu'il s'agit 
de semblables réformes. 

M. Bert a invoqué la question d'honnêteté en par- 
lant de l'Ecole de pharmacie, impuissante à fournir à ses 
élèves les éléments de travail dont ils ont besoin et il en a 



I fait voir les graves conséquences. Eh bien 1 il en est abso" 
lument de môme à la Faculté de Médecine. Pour avoir le 
droit de disséquer à l'Ecole pratique, du 1*' novembre au 
31 mars, la Faculté exige 20 fr. des étudiants. Or, depuis 
plus d'un mois, les places manquent dans les pavillons de 
dissection et, par conséquent, les étudiants ne reçoivent 
rien en échange de leur argent. D'autre part, bien que la 
Faculté sache que ses pavillons sont pleins, elle n'en con- 
tinue pas moins à délivrer des cartes de dissection et à re- 
cevoir les pièces de 20 fr. De cette situation... . anormale, 
il résulte des plaintes d'autant plus vives, qu'on a, pa- 
ratt-il, favorisé les étudiants militaires au détriment des 
étudiants civils. Pour donner un semblant de satisfaction 
à ces plaintes, les administrateurs de la Faculté, qui ne 
manquent pas d'imagination, ont renvoyé les premiers ins- 
crits et leur ont substitué une partie des réclamants. N'est- 
ce pas dérisoire et, en face de faits aussi criants, n'est-on 
pas autorisé à dire que toute notre organisation scientifique 
semble faite pour décourager les étudiants laborieux et non 
pour les soutenir et les pousser en avant ^ 

Une vérité incontestable ressort enfin des discours de 
MM. Bouisson et P. Bert et des répliques du rapporteur et 
du Sous-Secrétaire d'Etat, c'est que, à la fin de l'Empire 
l'enseignement supérieur était en pleine décadence et que 
le régime tombé n'avait pas plus de souci de notre réputa- 
tion scientifique jue de notre grandeur militaire. Pour ré- 
parer le mal, le Gouvernement actuel a une grande tâche 
à accomplir. Espérons qu'il n'y faillira pas. 



SOCIÉTÉS SAVANTES 

SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Séance du 20 décembre, — Présidence de M. Cl. Bernard. 

On sait — et, jusqu'à ces derniers temps, le fait était uni- 
versellement accepté — que le cerveau n'est pas excitable ; 
que Ton peut promener les rhéophores à la surface des hémis- 
phères ou les enfoncer profondément dans la substance cen- 
trale, à condition toutefois de ne pas atteindre les pédoncules, 
sans que la moindre réaction, le moindre mouvement vienne 
trahir ou révéler Pexcitation électrique. Mais MM. Fritsch et 
Hitzig, à la suite d'expériences, reprises et agrandies par 
M. David Ferrier, ont contesté la vérité d*tm résultat qui. ce- 
pendant, était un dogme en physiologie : ils prétendent que 
le cerveau eBt-«xcilahle^aufi_goa.inltatiQn expérimentale pro- 
duit des mouvements. M. Ferrier a même été plus loin et 
croit pouvoir localiser lej points dont l'activité amène tel ou 
tel mouvement déterminé. L'assertion était trop importante 
pour ne pas attirer Tattention des médecins et des physiolo- 
gistes ; aussi M. Gharcot engagea-t-il vivement M. Duret à 
traduire le mémoire de M. Ferrier. Une partie de cette traduc- 
tion a déjà paru dans le derniei numéro du Progrès médi- 
cal (20 décembre, page 333). Mais M. Duret a fait plus. li a 
voulu, avec l'aide de M. Garvllie, répéter et contrôler les re- 
cherches de M. Ferrier. C'est le résultat de leurs expériences 
communes que M. Garville a exposé au début de cette séance. 

Nous ne voulons qiie les àignaler et appeler Tattention sur 
elles et sur les discussions qu'elles ont soulevé, car les au- 
teurs eux-mêmes publieront à cette place les résultats qu'ils 
ont obtenus. 

M. Bbrt continue la série de ses communications sur les 
efifets délétères de l'air comprimé. Il a montré que dans de 
l'oxygène à une haute pression ranimai est pris de convulsions 
et ne tarde pas à mourir ; il a montré, en outre, que dans ces 
cas il se formait une quantité moindre d'acide carbonique» que 
la production d'urée diminuait et que l'aclivité des échanges 
moléculaires baissait rapidement. Les mêmes phénomènes ont 



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LE -PROGRES MEDICAL 



351 



été observés chez les végétaux qui mt^urenl aussi dans Tair 
comprimé. 

M. Bert a poussé plus loin ses recherches et il a vu que 
toute manifestation de la vie, môme la plus rudimentaire, esi 
arrêtée par les hautes pressions. Les fermentations ne peuvent 
se produire et dans ces cas, par exemple, le vin, dans lequel 
on a semé des mycodermes, ne subit pas d'altération et ne se 
transforme pas en vinaigre, Turée contenue dans Turine ne 
fermente pas ; l'amidon cru au contact de la salive ne donne 
pas naissance à de la glycose. La putréfaction elle-même 
s'arrête et Ton peut manger de la viande conservée ainsi pen- 
dant plusieurs mois. En outre, fait remarquable et qui pour- 
rait contenir quelque applicationindustrielle,lorsquela viande 
a été ainsi comprimée et s'est saturée d*oxygène elle ne s'altère 
plus, môme lorsqu'on diminue la pression, à condition toute- 
fois de faire fuir le gaz par une ouverture capillaire. On le 
voit, l'oxygène comprimé est un poison, il fait plus que d'em- 
pêcher réclosion des germes, il les tue. 

M. Rabuteau remet au secrétaire une note sur le dosage 
des azotates, fondé sur l'insolubilité du nitrate de soude dans 
l'alcool absolu. 

M. Onimus. — J'ai pu voir, par l'examen ophthalmoscopique 
que les vaisseaux de la papille se dilataient pendant Télectri- 
sation des ganglions cervicaux supérieurs. En effet, lorsqu'à 
leur niveau on place sur la peau les réophores, l'activité cir- 
culatoire devient plus grande. J'ai appliqué cette notion à la 
thérapeutique et dans trois cas d'atrophie des nerfs optiques 
déjà assez avancée, j'ai pratiqué Télectrisation sur les gan- 
glions cervicaux des sympathiques. ^ Certainement la gué- 
rison n'a pas eu lieu, mais j'ai obtenu une amélioration très- 
réelle que je ne saurais attribuer qu'à l'influence de l'électri- 
sation sur l'activité de la circulation sanguine rétinienne. 

M. Hamt. — En faisant des recherches au Musée Dupuytren 
pour un travail de tératologie que je préparais, j'avais sou- 
vent remarqué un monstre fort bizarre et figuré en bois. Il 
provenait, mais sans désignation aucune, du vieux fond légué 
par l'ancienne Académie de chirurgie. Je croyais presqu'à une 
fantaisie de sculpture, car ce monstre n'appartenait à aucune 
des catégories observées par Geoffroy ^Saint Hilaire, lorsqu'on 
feuilletant sur les quais j'ai trouvé un vieux manuscrit con- 
tenant un dessin qui me rappela le monstre du Musée Du- 
puy tren ; puis à côté, un texte dans lequel était une description 
très-exacte et l'histoire du monstre et du bois sculpté qui le 
représentait. Il s'agit d'un enfant, né à Pondichéry en 1734, 
dont un père jésuite, d'abord fondeur de «loche, ensuite 
cuisinier, enfin apothicaire, etc., reproduisit les formes sur 
une racine. Je demanderai à la Société de vouloir bien im- 
primer ce manuscrit, car, outre le côté curieux qu'il contient, 
11 renferme la description d'un monstre à difformités non en- 
core observées. 

M. Troisier montre l'encéphale d'une femme de 76 ans, 
T[ïox\,^^(à ramollissement cérébral, dans le service de M. Vul- 
pian, à la Pitié. Ce ramollissement siège du côté gauche ; il a 
détruit une partie du lobe sphénoïdal et du lobe occipital ; les 
circonvolutions frontales et celles du lobule de Tinsula ne pré- 
sentent pas d'altération. Cette lésion avait déterminé pendant 
la vie une hémiplégie du côté droit et une aphasie des mieux 
caractérisées. La malade, qui avait conservé l'intelligence à 
peu près intacte, n'a pu prononcer pendant toute la durée de 
sa maladie qu*un mot mal articulé que l'on peut rendre de la 
façon suivante : nm ma ma. . . Elle a dit cependant une fois oui, 
et une fois non. 

M. Troisier rappelle que Trousseau, dans ses cliniques, 
rapporte, quatre observations d'aphasie (3 de M. Yulpian, 
1 de M. Gornil), déterminées par des lésions du lobe sphénoïdal 
gauche; il y en a une cinquième, celle de M. Guéniot. (Qaz. 
des Hop,, 1864). Celle-ci serait la sixième. 

M. Bouchard. — Il faudrait faire une coupe sur ce cerveau 
et voir si les fibres qui se rendent à la troisième circonvolu- 
tion ne sont pas altérées, car je me rappelle un cas dans le- 
quel cette circonvolution n'était pas détruite, et cependant 
elle était comme isolée de la substance cérébrale par suite de 
l'altération des fibres qui l'environnent. 

M. Troisisr. — La coupe sera faite, mais une telle lésion 



n'est pas probable, car la circonvolution est aussi ferme et 
aussi développée de ce côté que du côté opposé. 

M. DU Castel présente un cas de sclérose primitive et isoUe 
des co^doTis de Goll. Les cordons antérieurs et latéraux, la 
substance grise sont parfaitement sains. La lésion est limitée 
à la partie médiane des cordons postérieurs. A la région cer- 
vicale la lésion est superficielle, affecte une forme triangu- 
laire à base tournée en arrière, elle occupe les deux côtés du 
sillon médian et pénètre peu profondément dans Fépaisseur 
de la moelle. A la région dorsale, elle a la forme d'un triangle 
allongé, à base située à la superficie de la moelle, sommet en 
rapport avec la commissure grise; celui-ci s"élargit un peu au 
niveau des colonnes de Clarke. — A la région lombaire, la 
sclérose présente une forme ovalaire; elle est située au milieu 
même des cordons postérieurs et n'atteint pas la surface de la 
moelle. Ce fait vient confirmer les résultats obtenus par M. Pier- 
rot dans l'étude des cordons de Goll {Arch. de physiologie, 1873 
p. 554). Les lésions dans ce cas étaient tout-à-fait semblables 
à celles signalées par M. Pierrot dans le seul fait de sclérose 
des cordons de Goll connu jusqu'à ce jour. (Arck. de physio^ 
logie, 1873, p. 74.) 

Le malade, qui présenta cette lésion delà moelle, était entré 
dans le service de M. Labric en novembre 1871, atteint de 
chorée avec accidents articulaires et endo-péricardite ; outre 
les phénomènes choréiques de la face, il existait alors des 
tremblements fibriRaires d«» zmiRcles des joues et de la langue, 
ime certaine gène de la parole. Mais le fait, qui parait le plus 
important à signaler, est l'existence à cette époque d'une 
paraplégie. Après un séjour de plusieurs mois à l'hôpital, le 
malade sortit parfaitement guéri, le 29 août 1872 (1). 

Rentré le 23 décembre 1872, il présenta surtout des phéno- 
mènes de tremblement du côté des membres supérieurs et de 
la tète, un affaiblissement considérable des membres inférieurs, 
n succomba le 29 mars 1873 aux suites d'une endo-péricardite 
compliquée de pleurésie. 

A aucune époque on n'a noté des troubles de la sensibilité. 
Denx modèles de l'écriture du malade recueillis pendant la 
dernière période de sa maladie sont tremblés, se rapprochent 
de; ceux qu*on observe chez les malades [atteints de sclérose 
en plaques et ne présentent pas les ressauts brusques et éten* 
dus de récriture des choréiques. 

En résumé, tremblements des membres supérieurs et de la 
face, affaiblissement des membres inférieurs, tels paraissent 
avoir été les symptômes observés dans ce cas. 

Pendant la séance, la société a procédé à l'élection d'un 
membre. M. Ghatin a obtenu 29 voix sur 35 votants, M. Pier- 
rot, 6 et M. Nepveu, 1. P. R. 

Appendice à la séance du 13 décemlre. IML. PIEKKBrr Ttnronant 
sur plusieurs communications antérieures, et rappelant les con- 
clusions de mémoires publiés dans les Archives de physiologie, 
établit que les cordons 'postérieurs delà mœlle épinière chez 
l'être humain doivent être considérés comme renfermant deux 
parties bien distinctes : l'une médiane, formée de deux fais- 
ceaux longitudinaux, parallèles, et séparés l'un de l'autre f ar 
le sillon médian postérieur (Voir page 352). 

La seconde région physiologique, en ^lande partie consti- 
tuée par les fibres des racines postérieures, figurerait, de 
chaque côté du faisceau médian, deux rubans longitudinaux, 
accolés aux cornes postérieures. (Zones radlculaires). 

M, Pierrot, fait remarquer que chez l'embryon, ces départe- 
ments nerveux se développent isolément, et sont alors séparés 
l'un de l'autre par des sillons qui disparaissent en grande par- 
tie chez l'adulte. Aussi chez ce dernier, ce n'est que par l'étude 
attentive des localisations scléreuses, dans certaines maladies 
delà mœlle épinière que l'on peut retrouver les traces de cette 
division si nette chez l'embryon. 

M. Pierrot, apporte à la société, une nouvelle observation 
communiquée par M. Luys à M. Gharcot, dans le laboratoire 
duquel les pièces anatomiques ont été étudiées. Cette observa- 
tion concerne une malade, atteinte d'ataxie iocomotiice, puis 

(1) Cette partie de robservation a été publiée dans la thèse de M. PiooC 
BOUS le titre de rhumatisme articulaire avec endocardite, chorée et part|>légie 
incomplMe (thèse 1873., 



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352 



LE PROGRES MEDICAL 



idée an segment supérieur du tronc ; à Tautopsie, on a trouvé 
une sclérose très nette des deux zones radiculaires à la région 
cervicale, sans que la corne postérieure fut lésée sensiblement. 
Les phénomènes symptomatiques, n'avaient en effet consisté, 
qu'en douleurs fulgurantes et en incoordination motrice, d'ail- 
leurs très nettement accusées. 

La malade a toujours pu marcher, et jusqu'à la fin se pro* 
mener dans les salles» A ce propos, M. Pierret, fait remarquer 
dans les pièces soumises à la société, l'intégrité du cordon 
médian postérieur auquel il attribue une grande influence sur 
les phénomènes delà station debout. 



AGADfiMIB DIB MÉDBGINE 

Sécmce du 22 décernée. — PKésiBEitCE de M. Dxp^ul. 

H. LBSEGRiTAXRB PERPÉTUEL présente au nom deH.Gaproii, 
ffiteicant, une pompe aspirante et foulante destinée à rendre 
de grands services à la pathologie et à la physiologie. — L'or- 
dre du jour appelle la suite de la discussion sur le choléra et 
les diarrhées choléri formes, 

M. WoiLLBz Tient à son tour soutenir la doctrine de Fim- 
portation et de la contagion et'combattre la théorie de M. Gué- 
rin. Les doctiines ont chacune leurs partisaj^ convaincus; 
entre ^es floOent les indécis; dans une quesUûa aussi grave il 
faut avoir. une opinion hjrn nrràirfyi \\\\T^'^h ans d'observa- 
tion, M. Ty oiHngniur d^âbord avait été partisan de la sponta- 
néité, n'hésite pas à accepter comme seule vraie la doctrine 
de la Conférence sanitaire de Gonstantinople. 

Grossesse par oepluêion. U. l:^ Président montre à Taca- 
démie une enfent de 6 ou 7 ans parfaitement constituée, 
développée d'une façon normale et régulière, qui porte atta-- 
chée par un pédicule* à la partie antérieure du bassin, près 
de la symphyse pubienne lamoiUé du tronc etfles membres 
inférieurs d'un autre enfant féminin. Les jambes supplémen- 
taires sont bien conformées et fléchies sur elles-mêmes a 
angle droit. Il n'y a pas d'organes génitaux. La sensibilité 
existe mais affaiblie dans cette moitié de fœtus. M. Depaul 
pense qu'une opération pourrait être tentée avec chances de 
succès. 

M. Panas fait une lecture sur un procédé opératoire* qui n'a 
pas enoore pris place dans les ouvrages classiques et qu'il a 
eu occasion d'employer. C'est la section d'une des branches de 
la cinquième paire, nerf buccal. 11 y a deux procédés, l'un 
externe^ Tautre interne; c'est ce dernier que l'opérateur a 
adopté comme offrant plus de sécurité au chirurgien. Par le 
procédé externe on est gêné par le voisinage du nerf facial et 
du canal de St»^non 

Dans la prochaine séance TAcadémie aura à voter pour la 
nomination d*un vice-président, du secrétaire annuel, et de 
deux membres de la Commission permanente. 

G. B. 

SOCIÉTÉ ANATOMIQUE 
Séance du 31 octoire. — Présidence dé M. Chaicot. 

€lrjrhoa« dm foie clkea une malade ayant cm la syphilis, 

par M • HxBNK, interne dœ hôpitaux. 

Cette femme est entrée le 17 octobre 4873 à Th^ital Saint- 
Antoine dans le service de M. CADST-GASSicouaT : elle éuit 
profondément cachectique. Jamais elle n'a eu de âèvres inter- 
mittentes, et elle affirme n'avoir jamais eu d'habitudes al- 
caoliques. En revanche, elle a passé par toute la série desacci- 
dants syphilitiques secondaires et tertiaires, pour lesquels 
eXto a subi à plusieurs reprises un traitement mercurieL Elle 
a eu notamment des périostoses et du côté des yeux une 
amaunise (choroîdite ?> incomplète que les ophthalmoiogistes 
ont considérée comme spécifique. Le début de sa maladie 
ranonle à 3 ou & ans : à cette époque survinrent des trou- 
Ides digestiflB divers, mais peu prononeés, et surtout un affai* 
blioflomon t graduel. Elle ne tarda pas à succomber, peu après 
91» arrivée dans le service. 

A Vamiof^iejOn trouve un foie petit (8l5grammes)me8urant 
19 centimètres de diamètre transversal. Son aspect est carac- 



téristique. C'est une série de saillies et de dépressions irrégu" 
lières, existant aussi bien à la face inférieure qu'à la fece 
isupérieure. Au niveau des dépressions Tenveloppe fibreuse 
du foie est épaissie, blanchâtre, mais ne paratt pas envoyer 
profondément des prolongements dans le parenchyme hépa- 
tique. 

Indépendamment de ces tractus fibreux, on troure sur 
toute la surface de Torgane un nombre considérable de pe- 
tites granulations jaunes du volume d'un grain de mil. La 
veine porte est parfaitement perméable: une injection poussée 
par ce vaisseau revient,par les veines sus-hépatiques, et Ton 
trouve la coupe de la veine intralobulaire remplie par la ma- 
tière colorante. 

rexamm microscoptgue, pratiqué par M. Duret, montre le» 
Ilots de cellules séparés par une gangue de tissu conjonctif 
jeune ; autour des rameaux de laveine-porte, il y a également 
une prolifération du tissu conjonctif évidente. D'après ces 
caractères, il semble probable qu'on avait affaire à une cirrhose 
syphilitique. 

M. Luclas-Championnière. Les caractères macroscopiques 
de cette pièce ne sont nullement démonstratifs : beaucoup de 
cirrhoses alcooliques présentent cette apparence. 

M. CoRNiL. Ce ible est petit, lobule. Inégal : ce sont là les 
caractères de toute cirrhose arrivée à la période atrophique, 
quelle qu'en soit l'origine : on ne peut donc affirmer dans c© 
cas la syphilis. Ce qui fait l'intérêt de cette pièce, c'est qu'elle 
a été injectée, et que les caplîlaires sont restés en partie per- 
méables, malgré les symptômes d'ascite observés du vivant 
du malade. Ceci va à rencontre des idées allemandes, qui 
admettent que dans ces cas la circulation hépatique est uni- 
quement sous la dépendance de l'artère hépatique. Il y 
aurait peut-être là un sujet d'études intéressantes à pour* 
suivre. 

Dans cette séance ont encore ét6 faites les communications suivantes : 
Hémorrhagie cérébrale dans le cours d'une leucocytliénûe, par Raymond et 
Troisier ; — dilatation considérable d'un uretère à son abouchement dans 
la vessie, etc., par le même; — examen bistologique dhine tumeur vasea* 
laire et sanguine du derme, par Ch. Monod. 

Séance du 49 déemkrc 

dmtSi t MM. Quéniot et Parrot; — 8eùrétair§i : MM. Renda et Serestre; 
— membtiBê du ecmit€ l MM. Boameyille, LiouviUe et Malasaez (tilukiieB) • 
Basserean, BouiUy et Troisier (adjoints) j tré»ori$r ; M. Carrilles — archi— 
viêU, M. Landouzj. 

Il iw ■ a ' » < i l ■ ■ n 

RE\TJE D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE 



Tll. C^BsidénUloBi a— tiMttae» et ftttkoUglqae» mmr le 
faisceau postérieur de la moelle épinlère, par M. PxBRBar. 
{Archives de physiologie normale et patholofique^ septembre 1873J. 

L'école Hfi Ta^5b4|>AfT^^rpi^ gm- ^ ,^]f, tj^pt fait pnnr ifig mala- 
dies du système nerveux vient d'ajouter à son actif un nou- 
veau travail publié par M. Pierret. La structure des cordon» 
postérieurs de la moelle épinière, et !eur rôle physiologique 
exacts, sont encore bien discutés ; c'est ce problème difficile 
que M. Pierret a abordé en se fondant, tout à la fois, sur se» 
travaux histologîqnes et sur l'anatomie pathologique d'un 
certain nombre de tabétiques, publiés antérieurement par 
lui. 

I. Dans la première partie de son travail, îl étudie la forma- 
tion de la moitié postérieure de la moelle épinière cîbez l'em- 
bryon humain. La coupe transversale d'une moelle d'embryon 
de six à sept semaines donne une figure ayant Taspect d'un, 
ciuadrilatère Irrégulier ; la cavité circonscrite est le canal cen- 
tral ; l'angle antéri<»ur répond à la commissure antérieure, et 
le postérieur, à la commissure postérieure; les angles latéraux 
aboutissent à deux sillons qui séparent la moelle en deux par- 
ties inégales comme dimensions ; Tantérieure, formée des 
cornes antérieures et des faisceaux antéro-latéraux, est \et 
plus considérable, et la postérieure, la plus petite, correspond 
aux cornes postérieures et au faisceau poslériemr. 

A cet âge, ce faisceau est représenté par deax VMa ovalaires, 
de substance blanche, accolés â la substance grise eminyun 



\ 



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V& PROGRES MEDICAL 



^ 



naire ; ils reçoivent les racines postérieures, déjà visibles ; 
l'auteur leur donne le nom de ^lones radiculaires. Sur un em- 
iryon de neuf semaines, à ces zones radiculaires^ encore vi- 
sibles, s'ajoutent deux petits mamelons symétriciues ; ce sont 
les cordons grêles, le faisceau médian des cordons postérieurs^ 
2e cordon de Golly etc. 

Celte disposition se montre bien, tout d'abord à la région 
cervicale, et un peu plus tard à la région dorsale; à ce mo- 
ment, à la région lombaire, le cordon médian est très^-i^etU, 
excepté cbez le mouton, d'après Glarke. 

Plus tard, les insertions des racines postérieures se rappro- 
chent de la ligne médiane ; elles sont séparées par un sillon du 
ftiisceau médian, sillon toujours visible à la région cervicale, 
mais qui disparaît promptement dans les autres parties de la 
moelle. 

n. Dans une seconde partie, M. Pierrot étudie la moelle 
adulte, et rechercbe si les dispositions des faisceaux sont les 
mômes que cbez l'embryon. 

L'auteur, après avoir rappelé les remarquables travaux de 
M. Vulpian, sur le même sujet, conclut que « si chez l'adulte, 
les formes extérieures ont un peu varié, le cordon postérieur 
n'en est pas moins constitué par l'adossement des zones ra- 
diculaires au cordon médian ». 

Deux colonnes de substance grise, colonnes vésiculaires pos- 
térieures de Clarke, sont siluées en arrière' et de chaque 
côté du canal central ; le faisceau médian postérieur aurait, 
d'après les études de M. Pierrot, desrdpports intimes avec ces 
colonnes vésiculaires qui, dit*il« pourraient bien jouer un rôle 
dans la transmission des impressions sensitives, et ainsi l'hy- 
pothèse de Van ûeen sur le trajet des fibres nerveuses centri- 
pètes, ne serait pas dénuée de fondement, -* Le faisceau mé- 
dian aboutit, à la région cervicale, aux amas ganglionnaires 
connus sous le nom de pyramides postérieures. 

III. Les observations cliniques, rapportées par l'auteur, dans 
la troisième partie de son travail, établissent ce fait que « les 
phénomènes symptomatiques engendrés par la sclérose des 
zones radiculaires ne sont pas les mêmes que ceux produits 
par la même altération occupant le faisceau médian ». Ces di* 
verses régions, anatomiquement dilTérentes, ont-elles un rôle 
pl^siologique diatinct, ot connu , XM» coi aujourd'hui Ifl 
question quese posent les expérimentateurs. Cette courte ana*- 
lyse, suffira, nous l'espérons, pour démontrer les résultats 
déjà obtenus, et aussi rimporlance du travail de M» Pierret. 



tJU.BeU 



artiaeielie 
strjrehAkive. 



riAtoxIeallM 



Le docteur J. Rosbach publie dans le Centralblait, n» 24, 
une série d'expériences sur l'effet de la respiration artificielle 
dans l'empoisonnement par la stiyclmine. En voici le ré- 
sumé : 

-1^ Injections sat^cutanées, — Lapins de 4 ,000 de i ,»00 gr., pas 
d'effet nuisible avec 0,001 de ekiurbydrai© ^e strychnine. — 
Lapins de 1,200 à 1,300 gr., 0,002 de chl. strychnine; convul- 
sions au bout de 15 minutes ; retour à l'état normal avec ou 
sans l'aide de la respiration artificielle; celle-ci n'influe ni 
sur l'époque de l'apparition ni sur la durée, ni sur Tintensité 
des convulsions.— Lapins de i,î00 à 1,300 gr. tués par 
0,oaî7S de strychnine, que la respiration artificielle intw- 
vienne ou non. — Pour les animaux de 4,200 à 4,400 gram- 
mes, 0,00^5 de strychnine les tue à coup sûr, malgré la respi- 
ration artificielle, qui nia pour effet que de prolonger pour 
deux ou trois heures la durée des battements du cœur. 

*» Injections dans la veine jugulaire. — Lapins à 1,300 gr., 
nul effet avec 1i2 millig de strychnine ; avec 3i4 millig., con- 
vulsions au bout de Î5 minutes, que l'on applique ou non 
la respiration artificielle ; un lapin de 1,020 grammes survit 
avec la respiration artificielle; sans elle, un lapin de 4.350 
grammes succombe. — Un milligramme ne tue pas tous les 
lapins sur lesquels on ne pratique pas la respiration artifi- 
cielle ; l'apnée survient presqu'aussitôt après rinjection.— 
Un milligramme un quart tue immédiatement après l'injec- 
tiim des lapins de 4,400 à 4,000 gr., malgré la respiration ar- 
tificielle. 

30 Injections dans Festomac. — Lapins de 4,200 gr,, 4 millig. 



I phénomènes très-fugaces ; 2 miligr. tuent à coup sûr des la- 
pins de 1,000 à «,350 gr.; la respiration artificielle n'en sauve 
aucun. 

La strychnine agit donc, comme l'a dit Leube, plus énergl- 
quementpar la vole de l'estomac qu'en injections sous^cuta- 
nées. Et la respiration artificielle n*a aucune influence sur la 
prolongation de la vie des animaux empoisonnés par la 
strychnine, ijon plus que sur la durée ni l'intensité des con- 
vulsions. Les inspirations artificielles provoquent môme Tap- 
parition des convulsions, 

La prolongation de la vie que Ton obtient par la respira- 
tion ariificielle se borne à faire durer quelques heures en plu^ 
les battements du cœur. Les autres phénomènes vitaux, l'ac- 
tion réflexe par excitation de la cornée disparaissent long- 
temps avant la mort du cœur, l'animal gitraide mort (rigidité 
comme cadavérique des muscles dont la réaction est acide.) 
CTçst la môme chose que dans la section de la moelle ; dans 
les deux cas, les animaux sont Irrévocablement perdus, bien 
que la respiration artificielle puisse prolonger la durée de3 
battements du coftur. 

IX. JLctioB de Vergni àe «élfle «wp la Tesale* 

La réplétion de la vessie, après l'administration de l'er^got 
de seigle, a éto observée assez fréquemment pour qu'on y 
puisse voir un effet regmtt>r 4» médicament et non pas un 
simple accident. Gela s'expliquait par l'acuon excitante de 
l'ergot sur le sphincter vésical, et la thérapeutique avait mis 
à profit cette théorie contre rincontinence des enf.inls et celle 
qui tient, dans diverses maladies, à la paralysie plus ou 
moins complète de ce sphincter. Cependant le docteur Wer- 
nich pense que cette explicaton est incomplète (fientralblatt. 
n® 23, 4873). Frappé de ce fait que.dans bon nombre d'expo 
riences, personnelles ou autres, où la vessie avait été vidéo 
avant Tadministration de l'ergot, on la retrouvait pleine peu 
de temps après, il crut qu'il y avait en jeu un autre facteur 
que la contracture du aphinçter. Sans rechercher si l'éléva- 
tion de la tension artérielle par l'effet de l'ergot en est la 
cause primitive, le docteur Wemich aflirme que la réplétion 
do xa vessie après l'administration du seigle tient non-seule^ 
ment a ïa 4iiivAi.uw>*. *<* l'nriDA nm»nri»ia.. mais, encore a une 
hypersécrétion de ce fluide provoquée par le môme méOica** 
ment. 

Il cite deux observations à l'appui de son opinion : l'^ Fem- 
me multipare (5), grossesse gémellaire; suspension des dou^ 
leurs depuis 8 heures^.avec dilatation complète du cqI« 
Extraction facile du premier enfant. Immédiatement, la vessi$ 
se vide spontanémenL \ 

La tète du second enfant se présente, elle est mobUe. Les 
douleurs ne paraissent pas ; 0.5 de seigle ergoté de demie 
heure en demi heure. Dans le courant des trois heures sui*^ 
vantes, violentes douleurs ; lutérus s'applique sur le fœtus, 
le col restant ouvert, mais sans que la tète avance. La vessie 
est énormément distendue; aussitôt après l'évacuation de l'u-' 
rioe, une vive douleur pousse la tète dans le petit bassin. 

2° Primipare ; la tôte présentant Tocciput est très-haut dans 
le bassin; cessation absolue des douleurs depuis plusieuipi 
heures. Vessie tout à fait vide. Grande crainte du forceps. Sei- 
gle ergoté ut sujsra* Les douleurs reparaissent, mais au boui 
de deux heures la tête n'a pas avancé. Za vessie lait une saillie 
très-prononcée, le cathétérisme en extrait une énorme quantité 
d*urine claire, et la tôte descend immédiatement. Extraction 
facile avec le forceps. F. R. 



De l'avtfirlte 4a genoa et de l'épanehenuNit articulaire 
ciMBséentlfs aax fraetures du fémur, par Paul Bkrgsb, aidû 
d'anatoBue à la Faculté de Paris, inteijM lauréat da0 hôpitaux de Panfl, 
G. Masson, éditeur. 

M. Gosselin dans ses excellentes leçon» cliniques, appelle 
Vattention de ses auditeurs sur une complication des firacturea 
de cuisse restée jusqu'à présent à peu près complètement 
inaperçue et par laquelle il expUque la rigidité articulaire fUi 
suit souvent ces fractures. 



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j54 



LE PROGRES MEDICAL 



n s'agit d'une arthrite du genou qui serait le résultat pres- 
que constant des fractures du fémur et dont l'existence est 
surtout révélée par un épanchement articulaire plus ou moins 
abondant. 

M. Berger, élève de M. Gk)sselin, mettant à profit les leçons 
de son maître, a fait un mémoire détaillé sur cette affection, 
n constate, dans ce travail, que toute fracture de la diapl^se 
du fémur, du trochanter ou du col hors de la capsule, s'ac- 
compagne, si elle est complèle, d'un épanchement dans l'ar- 
ticulation du genou. On pourrait croire, tout d'abord, que 
cet épanchement est le produit d'une contusion du genou. 
Mais on l'observe alors môme qu'il n'existe, sur les genoux 
des malades, aucune trace de contusion. Du reste, on ne peut 
invoquer cette origine lorsque la complication vient tardive- 
ment. 

Teissier (de Lyon) explique la rigidité consécutive àeÉ frac- 
tures de cuisse par l'Immobilité prolongée dans laquelle on a 
tenu les blesés. Les adhérences qu'on trouve entre les surfa- 
ces articulaires permettent d*attribuer cette raideur à une ar- 
thrite survenue de bonne heure qui dans les cas où il n'existe 
pas de lésion concomitante du genou parait caus'ëe, dit M. Gk>s- 
selin, • par l'extension vers la synoviale de quelftuea-unes 
des lésions propres à la blessure de l'os. » 

Dans une autopsie faite en 1868, U^ OosuwHn a trouvé une 
infiltration sanguina ^«i? -partant de l'espace interfragmen- 
taire, Bo prolongeait jusque dans le tissu sous-synovial du 
genou alors que la fracture occupait le tiers moyen de la cuisse. 
G*est aussi la conclusion à laquelle ont conduit des expérien- 
ces de M. Berger, expériences consignées à la fin de son tra- 
vail et que M. Gosselin a citées dans ses leçons alors qu'elles 
étaient encore inédites. Cette théorie pathogénique, dit Pau- 
leur, explique à merveille : « 1° l'apparition d'autant plus hâ- 
tive de la tuméfaction du genou que la firacture en ept plus 
rapprochée ; — î« l'abondance de cet éi)anchement qui, nos 
observations nous l'apprennent, est liée au degré de la contu- 
sion des parties [molles et du déplacement des frag- 
ments. » 

Le professeur de la Charité fait toutefois ses réserves et 
Iaîsisa supposer que dans certains cas^ l'arthrite pourrai^ oï^re 
attribuée A i» pr/^no«*i-^, -—«o l'nwi-^w v%io lung au périoste, 
de la phlegmasie violente partie du foyer de la fracture. 
Gomme conclusion thérapeutique, M. Berger conseille avec 
M. Gosselin de mettre de côté Tappareil de Scultet pour les 
fkvctures de cuisse et de le remplacer par l'appareil de Henne- 
quin ou par le double plan incliné ; nous ne pouvons discuter 
cette question, n'ayant pas, par devers nous, des observations 
qui nous pemfiAtiPnt do novu» livrer à une étude comparative 
concluante; nous ferons toutefois observer que nous nous 
sommes servi pour ces sortes de firacture de Tappareir de 
Scultet avec avantage, que nous avons vu notre savant 
maître M. Huguier y avoir constamment recours sans que 
nous ayons conservé le souvenir d'ankyloses analogues à 
celles que cite M. Berger. D'un autre côtéj'appareil de 
M. Hennequin, outre son prix élevé, est quelquefois difficile- 
ment supporté par le blessé et le double plan incliné peut 
gôner la circulation des vaisseaux poplités au point d'obliger 
le chirurgien de le retirer. Le travail de M. Berger est conscien- 
cieusement fait, n peut ôtre considéré comme un excellent 
commentaire des leçons de M. Gosselin et il sera utilement 

consulté. D' G. BOUTEILLIER. 



Chronique des hôpitaox. 

HÔPITAUX. — Internes tUulairei. — 1. Cuffert, — Taperet, — Bouyeret, 

— Schwartz, — Ribemont, — Chenet, — DaroUes, — Léger, — Richand, 

— Dreyfus, ^ Oulmont, — Gkiyard, — Porock, — Magne, — Drouin 
(Léon), — Kermisson, — Graux, — Moutard-Martin, — Hirtz, — An- 
gèloty — Becaudin, — Hervonet, — Rafinesque, — r Chevalier, — CoUin, 
•~ Belfan, — Pouffard, — Rondol, — Daxe, — Vallerian, — Dou- 
menge^ — Rémy, — Martin, — Balyer, — Iszenard, — Ledouble, — 
Chirey, — Gtirnier, — Michel, — Magon. 

Iniemes prwiioires, — Sainte-Marie, — Goley, — * Richerand, — Re- 
gnard, — Cosay, — Carpentier-Méricourt, — Delaunay, — Langlebert, — 
Dreyfous, — Magnant, — De Boissimon, -- Robin, — Carné, — Parant. 

— Rojean, — Venôlle, — Noël, — Redaird, mm Cruet, — Drouin 



Qozel de 



(Alphonse), — Mora, — Faucher, — Lépine, — Gœtz, 
Boyer, — Bultean, — Petel. 
EâpUal LaHioMrê. — Service du docteur Tilladx. — Salle Saint- 




de la base de la langue et de Tépiglotte. — Salle sainte-Jeanne ^F.) : — 
n® 19 (bis), tumeur abdominale ; — n* 20, cancer du sein droit, récidive après 
dix ans, nouvelle opération ; — n<^ Î3, végétations énoimes de la vulve ; — 
n® 32, anus contre-nature. ^ 

HôpUal de la Pitié. — Service de M. Ykbnbuil. Clinique les lundis, 
mercredis et samedis. — Salle Sainte-Jeanne : N^ 10, ankyloses articn^ 
laires, manifestations de la diathèse goutteuse avec épithéiioma utérin; 
n^ 26, mal perforant avec troubles trophiques du côté des doigts. 

Salle des hommes : N* 12, fracture indirecte des deux os de Tavant-bras ; 
— « n* 17^ abcès froid, siégeant au niveau de la malléole externe ; :— n* 21, 
ulcérations syphilitiques siégeant entre deux orteils ; — n® 37, gomme p6- 
riostique suppures d*une côte avec ulcérations tertiaires de la Jambe gau- 
che ; -» n® 30, bubon stmmeux. 

Service de M. Lab^oub. Qiniqne les mardis. Jeudis et samedis. — SaUe 
des femmes : N' 1, méningite cérébro -spinale tuberculeuse; — n* 4, névral- 
gie du nerf radial ; — n® 14, sdérose en plaques ; — n® 15, vertiges d'origine 
syphilitique; — n® 31, rétrécissement aortique; — n*» 33. dirhose. 

Sans des lunuaee % N<> 6 !2ona siégeant sur le trajet du plexus cervical ; 

— n^ 10, méningite spinale ; — n* 12, typhlite; — vP 28, pneumo-thorax; 

— n* 2», ciirhose. 

Hôpital de la Charité. — M. Gosselin — Sainte-Catherine (F.) : N* 1 . 
arthrite chronique de Tépaule ; — n® 7, pelvi-péritonite suppurée avec ou- 
vertures daas le vagin, le rectum et la vessie ; n' 13, synovite anté>rotn- 
lienne ; — n^ 15, taisalgiechez une hystérique ; n^ 26, adénite tuberculeuse 
de Taîne. 

M. Bkbnutz. — Saint-Joseph (F.) : N« 2, polype muquenx de rutérus; 

— n® 13, hystérie, troubles nerveux (cas très-curieux); n® 28, aphonie hya- 
térique disparaissant brusquement après une saignée . 

M. WoiLLBZ. — Saint-Félix (H.) : N<> 1, méningo-enoéphalite diffuse 
(début) ; — n® 9, cancer de la face antérieure de l'estomac ; — n* 10 can- 
cer deTintestin? — n* 20, insuffisance aoitique; n® 22, souffle léger à la 
base, insuffisance aortique? 

Bôfiital CocJUn, — Service du docUur Desprî*. — Hommes. — Bar. 
I. — N*>2, Testicules tuberculeux; — 43, abcès delà verge dû à une in- 
flammation des corps cayemeux. 

Salle Cochm : — N^2. Contusion de Tartère fémorale; suspension preff- 
qna «^Tnpi^w ^«« i>«M«au«a«a . -^ Q "i^étiro»* ceutnilo du calcsnéum ; tré- 
panation et drainage ; — 14, Granulations de la conjonctive. — Ophthalmie 
purulente (trait, par le crayon de sulfate de cuivre). -^ 17; Chalazion : — 
19, Plaie du globe oculaire à travers la sclérotique datant de 13 Jours : lé- 
sion conservée. 

Fournies. — Salle Saint- Jacques : N® 11, Hématocèle avec pertes utérinesi 

— 14, Encéphaloïde deTorbite; ^23, Squirrhe ulcéré du sein : opéré* 



Mortalité ▲ Paru. Dorant la semaine finissant le 2 décembre il y a 
eu 856 décès. Variole, I ; rougeole, 9 ; —scarlatine, ; — fièvre typhoïde, 
11 ;— érysipèle, 8; — bronchite aigufi, 53; — preumonie, 58; — dyssen- 
terie, 5; — diarrhée cholériforme, 1 ; — choléra Aûfitras. 0; — angine 
couenneuse, 13; — «aroapT«{-- «lUcUons puerpérales, 12; — autroB 
affections aigufis, 280 ; — affections chroniques, 320 ; •— affections chirur- 
gicales, 49 ; — causes accidentelles, 10. 

Mortalité a lton. — Du l^*" au 14 décembre, il y*a eu 896 décès|: 
Variole, ; — scarlatine^ 0; — rougeole, 1 ; — fièvres continues, 17; — 
(typhoïde, 10 ; muqueuse, 2 ; catarrhe 5) ; — Erysipèle, 1 ; — bronchite 
aiguë, 11 ; — Pneumonie, 12 ; — pleurésie, 3 ; — dyssenterie, 1 ; — Diar- 
rhée, 11 ; — cholérine, 0; — choléra, 0; — angine couenneuse, 2; — 
croup, 1 ; — affections puerpérales, 1 ; — affections cérébrales, 36 ; — ma- 
ladies du CGBur, 22 ; — Phthiirie, 61 ; — catharre pulmonaire; 27 ; — antres 
maladies aiguës, 25 ; — autres maladies chroniques, 36 ; — affections chi- 
rurgicales, 27 ; — causes accidentelles, 1 ; — mort-nés 22. 

M. GrBSTm, médecin en chef de la marine, à Brest, vient d'être mis en non 
activité par retrait d'emploi pour un discours prononcé dans une réunion 
électorale en faveur de M. Swiney, candidat républicain. Cette mesure en- 
couragera médiocrement les étudiants en médecine à entrer dans la médecine 
navale* 

CoMiiBirr oit ÉCRIT l'histoire. — Le Journal det eomunsta^ees médko • 
chirurçiealêê (n* 24) fait, au sujet de l'élection qui a eu lieu dans la séance 
du 2 décembre de TAcadémie de médecine^ les remarques suivantes : > Cette 
élection a présenté un phénomène qui, décidément, passe à l'état d'habi- 
tude, c'est la nomination d'un candidat autre que le premier inscrit sur Ift 
liste de présentation. A Télection précédente, jyf . Laboulbène avait été pré- 
senté en première ligne ; M. Charcot, présenté en seconde ligne, l'avait em- 
porté sur lui, maie d'une seule vaia. A la dernière élection, il semblait que 
M* Laboulbène devait être présenté en première ligne. Pas du tout. M* 



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LE PBOORJBS MEDICAL 



355 



Chaicot chargé de k pitentation, a incciit en pzemière ligne M. Bmpis 
qai dans la précédonte électioa nfélait qm'an A^ rang et a renùs M. La- 
boulbène au second. • • > 

Cet article contient une praniiàra erreor relative à TAection de M* Char- 
cot. Voici, cnefiet^ ce que nous liBonedansle n^ 9 du môme Journal ie$ eon- 
naisianees médieo^\irurgicaXes : < Au deuxième teur de scrutin le nombre 
<le8 votants étant de 77, dont la majorité est de 39, Id. Charcot obtient 45 
suffrages, M. Laboulbène^32. > Ce n'est donc pas à la majorité d'une seule 
9aix que M. Cbareot aété Bonnné. <-* Une- antre erwur est la suiv«ftte t Le 
classement des candidats, critiqué par notre confrère est l'œuvre de la Com- 
mission et non celle du rapporteur. C'est donc à la nujorité de oette Cem. 
mission que s^adresse le reprocbe. L'académie ne publiant pas ces sortes 
de rapports, il est difficile d'apprécier les raisons qui conduisent leura au- 
teurs non pas à inscrire tel candidat avant tel aube^ mais k proposer tel ou 
tel classement. Il n'y a rien de surprenant, du reste, que Tordre dans lequel 
leeeaiMiHktsaanb fLeaés varia» puisfiie lee ny p eitoi MO ohnagonf k ebsipia 
élection. Bstpce que, les joumniXt par esMBple, apfrécieat tons delà mtee 
façon les livres qu'ils reçoivent... quand ils les analysent? 

^ ÉcoLB DE GHiBURSiE DENTA.IHB JL MADKiD • Les efforts de M. Trivîtto pour 
fonder une école de médecine dentaire, à Madrid, n'ont pas été récompensés 
par le Ministère de/ Fomento > qui a refusé de créer une école officielle. -^ 
Ai .]Trivino, associé aux profiBsseurs Rotonde, Léopez de laVega, Sanz et San- 
chez Heredia, a fondé l'école qui a ouvert les cours suivants : chimie et 
physique. — ■ Jurisprudence, et histoire de l'art dentaire. ^^ Opérations den- 
taires. — Pathologie dentaire, métalkurgie, pièces et appareils. •— (La Cor-- 
respondeneia tnêdiea, 16 novembre 1873.) . 

NéCROLOQis. — Le D*^ Gloner, auteur d'un Dictionnaire de thérapeu- 
tique paru cette année, est mort à Berlin le 8 novembre dernier à l'âge de 65 
ans. {Ânn. de la Soc. médieo-ehir. de Liège).—' Le DaupUné annonce la mort 
à 76 ans, du Dr FouRNiii, médecin inspecteur des eaux d'Alet. — Le Lyon 
médical annonce la mort du D^ CHAVâniAT aine (de Chftlon-sur-Sadne.) 

La BOCiâTé DE TBMP^iNcii, association française contre Vahus des hois* 
sons alcooliques, réunie en Assemblée générale, le 7 décembre 1873 a formé 
son bureau comme il suit pour Tannée 1874 : Président : M. Hippolyte 
Passy. — Vice -présidents : MM. Bouillaud, Dumas, Laboulaye et Re- 
nouard. Secret aire- général : docteur L. Lunier. Secrétaires généraux- 
adjoints: MM* Edmond Bertrand et docteur Deeaisne. Secrétaires des 
séances : docteurs Magnan et Yidal. Bibliothécaire-archiviste: docteur A. 
"Motet. Trésorier : M. Gustave Maugin. — Nous croyons devoir rappeler que 
pour les prix de 1,500 et 500 fr. à décerner en 1874, les mémoires doivent être 
remis au secrétariat général de l'œuvre, rue de l'Université, 6, avant le 1*' 
janvier 1874. 

EBRA.t\à. r^. Dans la note insérée au bas de la coL 1, p. 339, il faut lire : 
Tlilésius, pBiaLéLRiN, Bohm, Snow. 

Le Biographx. -— Nous signalons à nos lectears oebla • publication 
■kensuelle illustrée en photographie > dont la sixième livraison vient de 
paraître. 1 an, 12 livraisons, 15 fr. 

Débats scientifiques. — Les malentendus, existant entre le professeur 
Concato^de Bologne, et le Ministre de rinstruction publique, ont forcé le pro- 
aier à donner sa démission . (L'osservatore* Qazctta délie Clinniche Turin, 9 
4iScembre 1873.] 



Eiiseigneneiit médical libre. 

A^atomie M. le jy Fort recommencera ses cours particuliers d'anatomie 
1« lundi 12 janvier 1874. — MAI. les élevés doivent sli^scrire pour ses cours 
obez M. Port, 21 rue Jacob, les mardi, jeudi et 'samedi de 9 h« à 10 b. du 
mtio* 



IKote snr une nouvelle liqneiw de goudron non alcaline 

par M. FRETABDiax» 

Depuis quelques années, dans les pharmacies et dans le 
public, Tusage s'est répandu de faire l'eau de goudron au 
moyen de liqueurs dites concentrées, fortement alcalines, ob- 
tenues par une solution de parties égales de goudron et de 
soude tfans 100 parties d'eau. Le produit est ainsi complète- 
ment dénaturé et ses effets sont nuls ou nuisibles. 

Condamnées par tous ceux qui se sont occupés de la ques- 



tion, Gubler, Soubeiran, Bouchul, Desprèa» Adrian, Lfifbrt, 
etc. ; bannies des formulaires et des traités de thérapeutif ue, 
on pouvait croire que ces IkpieuTs seraient premptement dé- 
laissées, mais la facilité de leur empl<^ et les éésagrémenis 
de la manipulation du goudron, ont continué à les faire pré- 
férer au moins par le public, ignorant les inconvénients de 
leur alcalinité. 

Aujouidliui» heureusement, il n'«n sera plus ainsi, car 
nous allons exposer un procédé qui nous parait résoudre le 
problème d'une (açon complète. 

Voici le principe sur lequel repose ma liqueur de goudron 
que j'ai appelée normale parce qu'elle représente bien Teau 
de goudron et rien que Teau d« goudron : Etant donnée de 
reau de goudron titrée je la distille (à faibto tempéraAure et 
daiw la vide) pour recueillir les principes volatils que je réunis 
•uz principes fixes qui, à la fin de l'opération, restent dans 
Talambic avec une petite quantité d'eau. J'obtiens ainsi une 
première liqpieur qui présente, sous une forme très-concen- 
trée, tous les principes non altérés de l'eau de goudron et rien 
que ces principes. Il ne reste plus qu'à les fixer pour assurer 
leur conservation — ce que j'obtiens sans addition d'alcali, vu 
leur solubilité naturelle — et à les doser au titre de 1 pour 100. 
De façon que deux cuillerées à bouche représentent 40 centi- 
grammes de principes; il suffît de mélanger cette q\iantité à 
un litre d'eau pour obb?nir très-exactement l'eau de goudron 
du Codex, Tandis que deux cuillerées à Douche représentant 
40 centigrammes de goudron « dénaturé » ne représentent 
tout au plus que 4 centigrammes des principes contenus dans 
l'eau véritable. 

Par les procédés que j'emploie, ma liqueur est naturelle- 
ment moins colorée que les autres-, qui ne doivent leur colo- 
ration qu'à la présence des alcalis, ce dont on peut s'assurer 
en ajoutant à la mienne un peu de soude ou d*ammoniaque. 
Elle branit alors instantanément. Stendue d'eau, elle donne 
iine eau de goudron ambrée, au lieu de la coloration brune 
anormale produite par les autres préparations. Elle est légè- 
rement acide, comme l'eau de goudron, cela va sans dire. &e 
a enfin une odeur franche de goudron et un goût aiomaiique 
qui rappellent son origine, au lieii de l'odeur terreuse et du 
goût alcalin que présentent les autres liqueurs. 

Bn définitive, im liqueur n'est, en effet, que de l'eau degott- 
dren qfie Ton a contsentrée en la débarrassant de la plu^ 
grande partie de son eau ; en restituant celle-ci, on obtient ïl- 
goureusemjent l'eau primitive. {Gazette des hôpitaux.) 

UbraUrle CHCÇOK, me de l'KcMile de Médeelne, S*. 

Dransart. Documents pour -^rrrTrtr^ 'l i i n i n M ii ^tu ii ff f m t i i f iijriïipn n i î r| H)i i ii 
de l'œil. In-8 de 58 pages. 2 ft. 

Lltoalvie A. HCXiiHJLYE, place de FÉenle de Hédeeine. 

BéniER et Liouville. — Mort rapide par asphyxie (œdème aigu 4u 
poumon) après la thoracentèse. In-8 de 8 pages. 

Berthier . Des névroses menstruelles ou la menstruation dans ses rap- 
ports avec les maladies nerveuses et mentales. In-8 de 288 pages. 8 fr. 

Brochard. De rallaitement maternel étudié au point de vue de la mèi#, 
de l'enfant et de la Société. Vol. in-!2 de 190 pages. 2 fr. •. 

Cauchois. (Ch.) Patjiogénie des hémorrhagies traumati^ues secondaires 
In-S de 160 pages 3 fr. 

JuLLiKN (L.) De Tapiputation du pénis. In-8 de 1J2 pages. 2 fr, 50. 

LIbraIrto é. B. IMLlIXlÉJiB, »m ■•■Acl^nie, 4tt. 

Tripier (Al. Lésions de fonne et de situation de Vutérus, leurs rappoiAs 
avec les affeictionis ntrveuaes delà femme^eè leur traîtenunt. Iii-6^ de 104 j^. 
2"»« édition* 

Ze rédacteur' gérant 



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BOURNEVILLK. 
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356 



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H. BEZIER, PnAimaciEii. 

Aa nombre des maladiee qui sesiUent être le trlvte privilège de l'habitant des grandes villes, celles ^ t<mt accompagnées et aggravées par k 
dépression du système nenreux central, «ut acquis^ de nos Jours» qil liaut degré de fréquence, surtout parmi \m personnes appartenant au monde des 
afiurai. Appelé tons les Joim à constater la progression croissante de cee graves affections, dans les grands centrée de population, nous nous sommes 
demandé ai la thérapeutique avait dit aon dernier mot à leur égard, et e*il n*était pas possible de résoudre le pioblime, demeuré jusqu'à ce jour 
insoluble, de leur guérison radicale. Nous n'avons pas la prétention d'être arrivé dn premier coup à ce but si désirable, maie, dès ai^oord'hui, Texpé- 
rience noue permet d'affirmer que nous eTone trouvé le moyen de prévenir Taggravation des accidents existants, et, «!«>»• presque tous les cas, de 
réparer les désordres organiquee ou fonctionnels, mdme lorsque lee moyens ordinaires, mhr«»-usAga pnni» Ia» ffl mhattni fir* — r'^nmar ichouéi 

La préparation que nous préeentons aujourdlrai à rexpérimentation des médecine et dee malades, posaède une double propriété : d*une pert, 
elle fournit à la circulation lee élémente nécesseîree à la reconetitutioQ dee eyetèmee oeeenx et œrtilegineux dans lee maUdÛee qui produisent une 
diminution dane la vita^ de ces tiseue, ou qui eont occasionnée per un emoindrisaeméit de cette iritalUé. D'autre part, par eon action etimulanle 
eur le eystème nerveux générel {eéréirO'-stpituU $t $ r tm i i ^mpatkifue], le Vm BiroomuTt-PiPeniÉ ective k eirôiktiQB, Telè?e lee forcée, et, 
per euite, ramène l'accomplieeement de fonctions qui pereieeeient i jamak éteintes. 

n eet donc ntik, non*eenlflment contre le AMUtlsMO, k Sd^Dnle, rinéMte, makdks caractérisées per l'altération on per k diminutîoB 
dé l'un ou de plusieiiis des élémente constituent lee divers tissus de l'économie, et dane leequellee il egit comme reconstituant général et oomme 
agent de modificetion spédel; maie eneore dane toutee lee maladiee qui eont le résultat d'un emokdrieeraient de l'influx nerveux : dane l'ImcMiUr- 
■MMe» lee PerCes ■é iiiirte»» rUsp at— a t» autre que celk qui dépend dee progrès de l'ège, et qui n*eet que le résultat, eoit dee exeèe 
inséperables de k vk des grendes vilks, sent des makdiee déprimantes de l'économk en général. 

Le Vm BsnonmkTÈ est eneoie tièe-eOcsee pour oeoBbetHe les fUnrwmmtm multipke de Veetomee dont, dens toue ke cee, Q rélève poieeemment 
ke fonctione per k Vepriae qui entre dens sa oonqMsitioii. Son utilité contre k gfc CMri e ipabBomOre» et toutee lee AJBMCl«ms tofce gcm 
l e — M en géaéral, eet eq|e«id1uii bofs de doute, et nous ae pouvons mieux appuyer cette affirmation qu'en citent le paseege suivant, extrait du 
Journal k Profrèê MéHcâl^ n^ du \% Juillei 1873, coB^^le^enda dee xepporls à l'Acedémk : • Dene k parmem, us mos vuonnàTtÊ^ sont k sbul 
• KkDiQàMMKT qui puisse kvoriser eérieueement k tiûsformation créteiDée des tubercules, et, per euite, amener k guérison. > 

CSet qMKÇu incomplet suffire, nous reepéroos, pour kire comprendre k mérite de ce nouvel egent, et lee avantages précieux quVm pratiden 
■rttdeai peut retirer de eon edndnistretion dens les ces oft lee moyens ordinairee ont échoué. Noue eommee convaincu que l'expérience de noe con- 
frèree viendra confirmer lee résultats heureux que la ndtre noue a déjà donnés, et que lee makdee nous sauront gré d'avoir eu k mam asees heo- 
leœe pour mettre à leur disposition un remède egréabk eu golkt, d'une complète innocuité, et d'une efficacité que l'expérience, nous en sommes 
eertek, viendra confineer toue lee Jours. 

Ifoni n'niFLOi. — On preecrira, pour ke eduhes, une emUeiée à bond» deux lioîs per Jour, le matin m ee kvant, et k eoir en ee eonehent; 
fêm ke edoleecente, vie cnilleffée a calé eeukment; pour lee enfents du deuxième ige, une on deux cuilleréee. à café. Quand on e'epereevra d'un 
MiDtir de force on 'de vilelité, on pourra euspendre l'usege du Vin pendant quélqnee Joun^ pour kreprendre ensuite, en dînieu e n i grednelk«ent 
ke doeee, jni^'à ce qn'U ne eott plue néoeesein. 



.t4, 



ée iMÊmrj. — Toite cb gMS ef 



t4. 



8t-BnKtai, rAUS. 



J 



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TABLE DES MATIÈRES /§/? 



\ 



Agad^mib ât tn^deeinef par G. 4^ Çasty, 7, 19^ 
30, 48, M, M. 76, W, 107, 114, 127, 140, 152. 
164, 176, 186, 197, 213, 224, 234, 25|^ 26^, ^7^^ 
297, 2W, 5J0. 323, 336, 352, 

Acn>9 »il/©r>y£irîy«4 (pufificatîpn de T), 277. 

Aift ^mpriipë, ^es ^ÂBts délétèrea, par Qert, 351. 

ALBUiimtiMB a<çu6, 104, (Voir Piçitaltn» et 

GOUTTK), 

Alcool (Nouveau rdèctlf 4^ F), mt Berthelot, 
130. 

AKMOin-NrrBD^TRtif , 276, 

ANATPHrt et pHXQioLoaiB, B^Bfvpfl par F. Hay- 
iDond : Traité de phjrsiolo^e, par Colin j — 
Recberdbes sur la digestion dles aliments axpj- 
lacés chez les enfants, par Sonsinp: — Histor- 
logie et physiolcNpe du pénjjy, j^ pt^lo* 45* -^ 
Kecherche» sur la structure' du corps thyroïde, 
par Boéchat ; — Anatomie et physiologie de la 
venie, pai GttillMind ; -^ Abâb^on cutanée, 
par Brémond ; — BntrtteroÎBokneut des nerfs 
optiqueaj par ifandelstanim, 16S, — Bu fais- 
ceau postérieur d% la meélla^ épiniteé. par 
Pierret, ' 352. — Dé It #espixailon artmciélle 
âaas VintoxicaâoA atryehuique, parRosobach; 
— Action de l'ergot 4e eeig^ fiur la vesBie, par 
Vemich, 353. 

Ajt^ÈvKYBUE de la crosse de V aorte (Deux cas d'), 
par H. Liouville, 67. — De Vartère poplitée, 
leçon de Gosselin, recueillie par Alh. Robin, 
281. 

A19THB0P0FHA.6XB pathologique, 71* 

Aphabib, 30. — Lésion des lobea tohénoldal et 
occipital, par Tfoisier, 351. 

AQt7ABiuic aux Champs-Elysées, 107. 

Ahthrttb ^fé/bfMtfffltf (De P); par Dradunau, 196. 

— A. oiaw Bu|ipttrée, par Longuot, pA. 
Artbropathiss '(Hémorrhagies dans les% pur 

Gharcot, 54. 
AasocuviO!! des médecins de la Belne, !07. — 

A. française pour rayancement des acicuces, 

132. — Session à Lyon (LettÉres de Frantz 

Gromier), 137, 149, 162, 171. 
AsaifiTANCB publique: Hôpital de Lourcine, 107. 

— Amphithéâtre d'auatomie, 215, 248. 
AsTBMB (Formule centrer). 105. 

Atropbib eérébraUt par Thorens, 390. — Mus- 
culaire progreesite, 111. 

Au8cm.TA.tioN : Leçons de V. Gomîl, recueillies 
par P. Budin, 2, 39, W, 64, 74, «89, «43, 257, 
282. 

AzOTATSB (Dosa^ des), par Rabuteau, 351. 

Azote (Protoxyde d*), par Blanche et Joiyet, 5. 

— 3on action, 130. 



P 



BOTT tO. du), 7, 19, SO, 43, 55, 66, 78, 90, }02, 
114, m, 147, 140, 148, 152, 1«, 176, 186, 197, 
213, 224, 234, 251, 263, 266, m, VJf 298, 310, 

^M,325. 33^, 86». 



BéHiBB, 13, 27, 53, 62. Ouverture de sou cours, 

27|. 
BellàPOSB (Ufluam^ do la)j par Rabutaau, 212. 
Bibliographie. Du point apophy^aire dans les 
névralgies (An. gevestre), |p. -r Leçons cli- 
niques sur les maladies des feiiii|ae9> par Qal- 
lard (An. Le Blond), 33. — Etude sur la ' 
phthisie diabétique, p^r Bertail (An. G. Pel- 
tier), 34 .— Traitement de la coqueluche par l'hy- 
drate de chloral et le bromure de potassium, par 
Armand (An. PaiUer), 3(. -^ Précis de chimie 
légak, pat Naquet (An. B. Teinturier), 46. — 
Docomeiiti pour servir à Thistoire de la mé- 
tbode afpKratriea, par Casttaux (Au. Peltier), 
fiO. '^ Leçons «ur la syphilis étudiée plus par- 
ticulièfaAent 4!hez la femme, par Pournier 
(An.< Gartas),' 81. ^Pleurésie à épantSiement 
modéré, thoraoaatèse, etc., par Béhier; — 
Traité de rasplralion des liquides • moibides, 
par Dianicfoy (An. Sevestre), 94. -*- Les am- 
bulasAea de la presse, par Rieord et Demar- 
quay (An. Qoligtion), 106« -— Physiologie 
étiologiqiue ot traitement de l'anaphrodisie, par 
Peohenet, (Au. G. du Banty), 118. — De la 
thrombose cardiaque dans la dii)hthérie, par 
Beverley (Au. O. PeHier), 181. — Du traite- 
ment des plaies, par Beau (An. G. Peltier), 
177. -** Syphilis secondaire et tertiaire du sys- 
tème nerveux, par Mavaud (An. G. du Basty), 
143. -^ Contribution \ Tétude du croup, par 
Callendreau-Dufraisse (An. G. Peltier), 154 — 
De la ftftvra dans les maïAdies des voie» uii- 
naires, par Malherbe (An. G. Peltierj, 165. — 
Eléments de chirur^e dinique, par Guyon 
(An» H. Durât), 188, 200. — De la névropa- 
thie cérébro-cardiaifw, par Krishaber (An. 
SeTestve), fWS. -~ Des abcès par congestion ou- 
verts dans Isa pousaona et dans les bronches, 
par Chénie«x(Au. Peix), 814. — Pathogénie 
de Tinfiltration d'urine, pair Muron, (An. G. 
PeHier), 237. -*- De quelques fûts nouveaux 
relatifs à la température animale, par Chaudol, 
S88.-^Stude sur l'angiome simple sou»-cutané, 
parMouod (An. G. Peltier), 254. — Eléments 
d'hygiène religiense et sdentifique, par Alliot 
(Au. Jean de Falaise), 254. — La médecine 
pneumaAque, par J* Rengade (An. O. du 
Basty), 166. •*• De l'anémie partielle produite 
artificiellement dans les opérations par En- 
mèrch (An. Reiser), 289. — Traité d'anatomie 
descriptive, par Cruveilhler et M. Sôe, 302. — 
Paralysie du nerf eymphatique cervical, par 
Nioati (An. BeveMre), 813. — Btude sur les 
affections chroniques des voies respiratoires^ 
par Grasset [An. G. du Basty), 925. --^ Na- 
ture et traitanienC des tnanifeetationé laryngées 
de la tubereukMfe, par Bemaud (Au. G. Pel- 
tier), 328. -^ Physiologie des organes eantraux 
du cœur, par Lueiani (An, l^itres), 344* •*•* De 
Parthrite du genou, etc., p« Berger (An. G. 
Bouteniier), 853» 
Blso de Prusse, aou isMèluMKté, par Rabuteau, 

988. 
BouAioiVXLLBi 1, K, 29) 87) 42, 64, 61, 65, ^^ 89, 



97, 101, 102, 114, 121, 126, 137, 149. 157, 161, 169 
174, 199, 211. 222, 233, 241, 244, 247, 269, 269 274, 
286, 297, 309, 321, 323, 349. 

BOUTEILLIER (G.), 354. 

Brûlure du bras droit, par HirtzmaB, 76. 

Budin (P«). 2. 40, 39, 74, 74, 142, 17! , 188, 217, 
r»t ft43^ 257^ M2, 302. 

Bolbb rachidien (DIslrllrailDn xU« «Hères ca- 
pillaires dans le), par Duret, 270. 



Calculs hiliaires, par Seuvre, 923. — C. vésietU 

(Expulsion spontanée d'un), 191. 
Canal cholédoque (Ligature du), par Audigé, 337. 

CaNOBR (y, EUTOMAO). 

Cartae, 81, 311 . 

CAUTiLAfiB (Structure du)^ par Hénoc^e, 233, 
250. 

Castbl (Du), 35, 93, 351. 

Cercle médical de Paris, par BoumeviHe, 54 . 

Cerveau (Analyse de la substance blanche et de 
la substance gri«e dU), 130. —Recherches expé- 
rim^ntales sur la physiologie et la pathologie 
du)— , par Ferrier. (Trad. Duret), 333, (V. 
Circonvolutions, Gomme.) 

ChaROOT (J. Mi), t, 5,37, 54, 61, 77, 97, 121, 157, 
169,24!, 260. 

Chaux (Lacto-phosphate de), par Ménière, 33. 

— Du phosphate de —, 69. — Etude sur le 
phosphato JU^^^^ psk» Viamm^ -aa^r- • 

Chirurgie dentaire (Ecole de), 303, 355. 
Chloral. Son emploi dans un cas d'érection in- 
complète, par Parona (Trad. G. Marcano). 62. 

— dans le traitement des ulcères invétérés, 70. 
Chloralum, 277. 

Chloroforme (Mort par le), 412. 325. — Altéra- 
tions du, — par Rabuteau, 310. 

Chlorophylle (De la), pafr Jolyet, 6. 

Chlorose (Nouvelle théorie de la), par {juton, 117. 

Choléra* Généralités sur la marche deVépidémie 
de 1873, par Bournçville, 42, 77, 102, 114, 126, 
149, 161; 174, 211, 233. 297. — En Transylvanie 
lettre d'B. Reclus, 180. Lettres sur le choléra à 
Vienne, à Munich et dans TAUemagae du 
Nord, par L. E. Dupuy, 119, 142, 165. — Noté 
sur les altérations histolpgiques de l'intestin, 
dans le — , parKelsch et J. Renaut, 193,210. — 
Le choléra à Caen, lettre de Fayel, 253. — 
Examen des selles dans le — , par' Liouville, 
113. EfHorescence de la peau dans le — , par 
LiouviUeetGripat,275.— ^C.des enfants (Potion 
contre le), 278. Traitement du — infantile. 336. 
Traitemente divers du — , par G. Hirne, 338.— 
Thrombose veineuse dans le —, par Liouville. 
800. 

— en Ât^riehe, 68, 71, 83, 95, 107, 131, 167, 
879, 103, 115, «7 238, 255; lOT, 279, 291, 302, 
815. 

— en AlUma^nè, ï, 95.^7, 7t, 83, 107,119,131, 
143,179. 203,147. 138. ' . 
«-r an Akt^i lOT. 
-^ 9ajM0kt$ffe^ 98, 107, 120 j ISl; 191» 118. 



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358 



TABLE DES MATIÈRES 



— m Baoiàfê, 119, 1412. 315. 

— en Belgique^ 131, 143^ 326. 

— en Bohême, 59. 

— en Bulgarie^ 107 • 

— en Danemarekt 107. 

— aux J?*fl<«-I7j»û, 35. 43, 83,95, 131. 

— en FrmiM : Cacn, 179. 208, 279, 291 ; — 
Gherboorg, 215 ; — au Havre, 143. 167. 179. 215, 
227, 267,279; — Rouen, 120, 143,179, 191; — 
Paris, 167, 180. 192, 203, 227, 239, 255, 267. 

— en ^iOlieiê, 107, 119, 

— en Hongrie, 60, 117, 119. 

— en Illgrie, 107, 120. 

— aux Indêê, 179, 267. 

— en Italie, 47, 60, 71, 83, 95, 107, 120, *31, 
167. 191,215.267.261. 

— en Pologne, 60, 107. 

— enPortugalf 170. 

— en Roumanie 35, 120, 121, 143, 179, 191, 215, 
227. 

— - en Suède, 120, 143. 

— en Turguie, 120. 143. 
CHOnéB. par Landouzy, 5. 

Ghouppb (H), 100, 160, 184, 232, 272, 312, 321 . 
Cbboniqub des hdpitauz, 10, 23, 35, 47, 59, 70, 

82, 95, 266, 278, 290, 302, 334. 326^3U*.JW. 
r.ynrm» vt\r twiami i j^i tfnFaïftg (Àrtôres nouTriciè- 

res des), par H« Duret, 279. 
Circulation (Influence de respiration thoracique 

et respiratoire sur la), par Rosapelly, 16, 75, 

86, 122, 159, 172 (V, CUrconvolutionb, Corps 

STBUlS MOBLT.B ÉPIMIÈRB.) 

CiRRHOSB (Etat des canaux biliaires et sanguins 
dans la), par Cornil, 287, 310. ^- du foie dans 
la syphilis, parHirne, 352. 

Cœur (Hypertrophie du) avec dilatation de Vaorte 
par F. Raymond, 116. — par Deboye^l27. — 
Maladie du cœur, son influence sur la grossesse, 
par P. Budin, 217. — Rupture du —, par 
Hayem, 251. 

Clitoris (Sléphantiasis du), 20. 

COLIGNON, 106. 

Comment on écrit l'histoire, 342, 354. 

Compression (De la) lente de la moelle épinière 
leçons de M . Charcot, reo. par Bourneville, 
1 ; — bes troubles de la motiliké liés àMa — ; 
37; — de}a sensibilité, 61,97; — delà para- 
plégie cervicale, 121 ; — de quelques symptd- 
mcs particuliers, 157; — Pouls lent; phéno- 
mènes produits par les lésions du renflement 
lombaire. 169. (V. Luxations.) 

Congrès médical international de Vienne, 165, 
167, 174, 177, 203. 

Conseil supérieur de l'instruction publique, sa 
composition, par Bourneville, 4, 36. 

Constipation (V. Podopbylluï) . 

Convention de Genève ; son extension aux guer- 
res maritimes, 314. 

Coqueluche (Potion contre la), par Davreux, 
155. 

Cornil (V.), 2, 39, 55, 64, 74, 229, 243, 257, 282. 
287, 310, 336. / 

Corps thyroïde (Epithélioma du), 187. 

Corps strié (Note sur la circulation du) par 
H. Duret. 259. 

CoRVZA aigu (Traitement du), 30 • 

COTNE, 40. 

Concours. Internat à Lyon, 48. — Chef des tra- 
vaux anatomiques, prosecteur, aide d'anatomie. 
à Lyon, 48, 203. Médecin d'hôpital à Lyon, 
215. — chef de clinique médicale et de profes- 
seur supléant à Lyon, 60. — à l'hôpital Boràeaux, 
60. -r A Alfort, Toulon, Rochefort,95. — Pour 
les prix des internes de Paris, 132, 167, 303, 327, 

— De Vintemat à Paris, 155, 215, 227, 239, 267, 
342, 354. —De Vêoftemat, 215, 227,239^255, 
267, 342. — De médecins et de chirurgiens à 
Nantes, 203 . '— Pour le prosectorat à Alger, 
21 0. — Pour les écoles vétérinaires de Lyon et 
Toulouse, 29! . "— Po\|r une place de pharma- 
cien des hôpitaux de Paris, 342. 

Cranb (Fracture du), hémorrhagie méningée, par 

Landottzy, 90. 
CMvation des morts, 246. 



Ctanosb é Rétrécissement de l'artère pulmonaiie 
etc., par Ch. Petite 128. 



Dbbovs, 79, 127, 230, 288. 

Dents (Du développement des), par Legros et 

Magitot, 43. — Dent de sagesse extraite d'un 

kyste du maxillaire iBférieuTt par ïlemy et 

Liouville, 127. 
DiARRsiB chez les enfants, 155. (V. IpiCA). 
Digitaline (Causes d'erreur), par Carville, 30. 

— Et albuminurie, par Bouchard. 30. 
DoLTLEURS fulgurantes et névralgie ano-périnéales 

par Bourneville, 309. 
Dransart, 7, 15, 41, 57, 80, 88, 112, 124, 147. 
DuPL.iT fS.). 80, 329. 
DuPUT (L. E.) 92, 409, 113, 119, 134, 143,165, 171, 

195, 286, 289, 305, 349. 
DuRE-MtRB (Néo-membranes delà), 90. Tumeur 

épithéliale dela-^, par Colin, 197. -—Lésions 

de la — , par Cornil, 226. 
Duret (H.) 22, 20, 90, 202, 237, 259, 296, 270,275, 

284, 329, 333. 



E 



Eaux minérales (Les) et l'armée, 33. 

EcLAJCPSiB (PathologîiB de l'), par Bouchard, 17. 

Ecoles de médecine en province, par Bourneville, 
126. — préparatoire de médecine à Alger : 
concours pour le prosectorat, 156. <-— Angers : 
Vaslin, Grîuchard, Briand. 83. — Arras : Les- 
toquoy. Germe, 24. — - Bordeaux : création 
d'une chaire de chimie médicale, 156; Micé, 
Fleury, Métadier, Perrens, 342. -— Caen : 
Auvray, Wiart, Lhirondel, Leveziel, 46. — 
Rouland, 314; Bourienne, Fayel, Wiart,Leve- 
ziel, Delaunay, 342; —Grenoble: Bich, 168; 

— Lille: Castelain, 48 ; »— Lyon: 16, 203, 327, 
— « Nantes : Hecquel, 40 ; Malherbe, 239 ; — 
Poitiers : Guikaut, Alban de la Garde, 24 ; — 
Reims: Décès, Doyen, Maldant, Lémoine, 
Luton, Heprot, 167 ; — Rouen : Ballay, 24 ; 

— Tours : Thomas, Millet, Bodin, Guéroult, 
24. 

Ecole de pharmacie de Paris, 12, 279, 201« 314. 

— de Nancy, 1?. 

'RooiM jfr»*igu9 <\k> UFai^uius ; sa reconstruction, 
323. — des hautes études, 326, 342. 

Epflorbsgenge de la peau dans le choléra et 
Tempoisonnement par le phosphore, 275. 

Elbctroltse (V. Tumeurs). 

Eléphantiasib du clitoris, par 2^embloki, 20. 

Endocardite ulcéreueet par Hanot, 116, -<- par 
Lépine, 253. Note .pour servir à l'histoire de 
r— , parKelsch, 317, 331. — Végétante, 128. 

Enseignement médical (L') et le budget, par 
Bourneville, 325, 349. 

Enseignement médical libre : Hirne et Labbée, 
11 ; — BouUand, 47; — GUlet de Grand- 
mont, 87 ; — Bail, 156 ; -^ Port. 179, 227 ; — 
Martin-Damourette, 191 ; — "Verrier, 203 ; — 
Laskowski, Mallez, 238; -— Chantréuil, Fer- 
dut, Migon, Dieulafoy, de Saint-Ge^ain,266; 

- — Berrut, Gallard, 279 ; — Rabuteau, Siebel, 
203 ; — Onimus, Meyer , Piéchaud , Grale- 
zowski, WeckfflP, Berrut, 291. 

EpiLEPTiQxnus (Hdpital pour les) à Lyon, 203. 

ËPiTHéLiOMA de la racine de Tongle, par A. Ro- 
bin, 176. 

Epizoons, 2S7. 

ERYSZPiLE. Modifications de Tépiderme et du 
corps muqueux, par J. Renaut, 221 . 

ERTTsftMB marginé ; ses rapports avec le rhuma- 
tisme, par A. Sevestre, 318. 

EsVARCH (Méthode d'), 214, 289. 

EiîTOMAC (Cancer do T), par Troisier, 299. — 
Ulcôredel' — , par Landouzy, 311.— Fonctioas 
des glandes deT — , par Lépine et Cl. Bernard, 
322. 

ETRARcrLixiiVT întens, 19. 



Etudiants (Aux), par Bourneville, 247. 
ExANTBftMB de la muqueuse digestive,par Ghouppe, 

160. 
BXCBAQUBT, 111, 137, 147. 
ExBBCiCB de la médecine en France par les 

médecins étrangers, par BoumeviUe, 89. 



Faculté de médecine de Paris : chef de clinique. 
I. StrauB, 11 et 23; — chef de lalv>ratoire, 
Liouville, 11 ; *— Nomination de Grancher ot 
Straus, 107 ; de Laborde, 155; — de Soubeyran. 
156; cours d'hiver, 247. 267, 279;— Ouverture du 
cours de L. Le Fort, 274;— Congé, 303. — I^ 
bureaucrates de la—, par Bourneville, 101. — 
de Montpellier : concours pour le clinicat, 11 . — 
de Nancy t Netter, 12; — Chrétien, 83. La fa. 
culte de médecine de Nancy, par L. B. 
Dupuy, 113. 

Facultés (Les) provinciales, par Bourneville, 29, 
342. 

Fatbl, 253. 

Femmes (Maladies des), revue par Dupuy. Hys- 
térotomie, par Péan et Urdy; — De la dysmé- 
norrhée membraneuse, par Huchard et Labadie- 
Lagrave, 92 ; — Traité des maladies de l'utérus, 
par Courty; — Traité da maladies des fem- 
mes, par Gaillard-Thomas; — par Churchill; 
— Genèse et étiologie des bémorrhagies uté- 
rines, par Bougon ; -r Des déviations utérines 
par Piquantin, 288.— J. médecine^ 71.— Ecoles 
de médecine pour les femmes aux Etats-Unis. 
203. 

Ferrier, 333. 

FiBRO-MTOMB de la grande lèvre, par Msrcano, 
115. 

FiLAiRBS hématiques, par Logros, 224 ; — par 
Goubaux et Carville, 233. 

Fistules urinaires, par E. Martin, 104. 

Foie (Plaie du), par Martin, 213. — Canoer pri- 
mitif du — , par Lépine, 234. — De quelques 
lésions du r— , par Hayem, 217. — Kyste hy- 
datique du <— , par Sevestre, 324. 

Foix, 214. 



Gadaud (Duel de), 93. 

Galezowski (Pince de), 166. 

Gallaad (Ouverture du cours), par Chabenat, 

286. 
GanOlions lymphatiques (Des), par Ranvier, 

aQ^ . _ . 

Gomme du cerveau, par Bourceret et Cossy , 30 . 

GOssELXN» 281, 345. 

GouTTEh ses rapports avec ralbuminurie et le 

saturnisme, par Charcot, 6. 
Gromier (FranU), 137, 149. 162^ 175. 



Hanot (V), 90, 116. 

Hémianbsthésie (De V) d'origine encéphalique, 
par Turck, 117. — liée à une lésion d'un 
hémisphère du cerveau, par Bourneville. 244. 

Hernies. (V. Mésentère). 

Herpès traumatique, par Charcot et Onimus, 5. 

Hirne, 33, 129, 198, 277, 339, 352. 

Hirtzmajtn, 76* 

Histologie (Création d'une chaire d') à Mad rid, 
48, (V. Cboléra, Erysipéle, Ganouokr 
Lymphatiques.) 

Hôpitaux. Du service des bains externes dans 
les — -, par Bourneville. 42 — maritimes en 
ItaUe, 168. — Renseignements sur les hôpi- 
taux de Paris, 249. 

Hotbl-Dibu (Le nouvel), 326. 

HTQtÉxfB . publique. Altérations de la viaade; 
charbon, 35. — Altérations du pain, 83. — 

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TABLE DES MATIERES 



359 



CimetièwB de Parii, 95, 144. — Viande de che- 
- -val, J67. — H. militaire, 341. 
Hybt^riqub (AiguiUes retira du corps d*uiie), 

303. 



Injbctions 80u3-cutatiéBS (Des) d'agents stimu- 
lants dans les ^tats adynamiquee graves, par 
L. B. Dnpuy, 286. (V. TRmÉTHYLAinNB.) 

Intbrnat (V. CoNGOUR»). — en pharmacie, 279. 

Imtoxication saturnine (Altérations des humeurs 
dans r), par Bouchard, 66. —Altérations des 
globules rouges du sang dans 1' —, par Ma- 
lassez. 322. — I. Palustre (V. RÀtb). 

Institutions médicales, desiderata, par Boume- 
viUe. 207, 321. 

Instruction élémentaire en Ecosse, 239. — 
publique (nouveau ministre), 314. 

IpéCAi (Notes sur Vusage de V) dans le choléra 
infantile et quelques autres formes de diarrhée, 
par Chouppe^ 160. 232. 271, 321. 



JOFFROT (Al.), 78, 90. 
Journal (Nouveau), par Brochard, 239, 342. 
Jurisprudence pharmaceutique, 60^ 108) 191, 
239. 32S. 



KlL«aH, 193, 210, 317, 331. 

KusMAUL, 111, 136, 146. 

Ktsti de l'ovaire, 20. — Hydatique du foie, 

ouvert dans les conduits biliaires, par Sèves- 

tre, 164. (V. FoiB, Péritoine.) 



Laboratoires, 248. 

Landol'zV, 5, 90, 271, 2M, 295, 307, 311. 

Le Blond, 33, 183. 

Le Fof«t (L.) (Ouverture du cours de), 274. 

Lemaistrb, 293. 

Lépine (R.). 123. 205, 220, 234. 322. 

LiBBio (Monument à la mémoire de), 342. 

LiOUVXLLE (H.). 13, 27, 53, 62, 67, 77. 103, 127, 
140, 213, 275, 300. 

LiTHOTRiTiB, coibplications rénales, par Dran- 
sart, 57. 

Localisation» cérébrales, par Carville et Duret. 
350. 

LONOUBT, 44, 49, 85, 99. 224, 289. 

Luxation de Vatlas en arrière, par Longuet. 44. 
— De la tête du fémur gauche dans la fosse 
illiaque externe, etc., leç. de Hichet rec. par 
Longuet, 49. 85, 99. — Tibio-tarsienne, par 
Moutard-Martin, 103. — De la 2® phalange du 
gros orteil, par Budin, 171. 

Ltcébs (Hygiène des), par E. Teinturier, 185. 

Ltupbanoitb pulmonaire caséeuse, 299. 

Lymphatique (Du système), leç. de Hanvier rec. 
par Weber, 25. — Les vaisseaux, par les 
mêmes. 25, M, 73, 99. — Des ganglions, par 
les mêmes, 145, 181 . -, 



MAONésiE et soude (Effets purgatifs des hypo- 

suUates de), par Rabuteau, 55. 
Mains (Déformations des), leç. de Gharcot rec. 

par BoumeviUe, 241, 269. 
Mal vertébral, par Gharcot, 1 . 
Malherbe (A.), 105, 312. 
Marcano (G.). 67, 70, 106, 115, 187, 191, 325. 
Marge, 3. 
Maxillaire bférieur (Tumeur épithéliale du); 

par TerriUon, 263. 



Médecins militaires, 83. 

Méningite cérébro-spinale tuberculeuse, par 
Troisier, 56. 

Mercure (Empoisonnement par le), par Bou- 
chard, 6. — Nouveau mode de préparation 
du proto-iodure de — , par Lefort, 33. — Pré-, 
paration dû proto-iodure de — , 277. 

MésENTÈRE (Gancer du), par Seuvre, 19. — 
Etudes sur quelques lésions du ■ — dans les 
hernies, par L -E. Dupuy, 305, 319, 3i9. 

Métrite caséeuse, 79 . 

Millie (Christine), par Bert, 298. 

Moelle épinièro (V. Gompbesbion). — Artères 
nourricières et vaisseaux capillaires de la — , 
par Duret, 284. 

Môle hydatique, par Andral, 115. 

Monstre féminin, 190, 298. 

MoROAONi (Statue à). 60. 

Mortalité des enfants,. 239. — 'M,Vi Paris : H, 
25. 47, 59, 95, 107, 119, 131, 143, 155, 166. 179, 
191. 203. 214. 227, 238, 255, 279, 291, 303, 314, 
326, 342, 351; — à Lyon : II. 35, 59, 82, 107, 
131, 155. 179, 203, 227. 279, 326, 354; — à Tou^ 
lims9 ; 1^, TTSr ^^ h B)nMU am i 107, 143, 155, 
203; — à Liège : 179; — à Londres ; 11, 35, 
47, 59, 107. 131, 143. 153, 167, 179, 191, 203, 2i:;, 
227, 228, 255. 277, 291, 303. 314, 326, 342. 

Mouvements (Les) de troupe au point de vue do 
l'état sanitaire, par Bourneville, 222. — Leur 
influence sur le choléra, par le même, 262. 

Muscles rouges et, blancs, leur différence, par 
Ranvier, 55. — Usage des — intercostaux et 
du diaphragme, par Esbach, 66. 

Myélite traumatique * (Lésions des cylindres- 
axes dans la), par A. Joffroy, 78. 



N 



Nécroloôie : Bricheteau, 12; Vriès, 69; Rom- 
berg, Glermont, Franqn. Auber, 83 ; Gourse- 
rant, Demaria, Laennec (M.), Rose, 95; Stopin, 
131 ; Otto Obermeyer, 179 ; Dalrymple, Martin^ 
Picard, Delocre, Poncel, Vastel, Ghauvin. 215 ; 
de Flavigny, 227; Margaret, Mathieu, 239, 
Uyttershoeven, Meulewaier, Papillon, Wen- 
dling, 31 4 ; de la Rive^' Audhouit, 327 ; — - 

. Niemeyer, Scouteten, Wagner, Serailler, Agas- 
siz, 342 ; Gloner, Fournier. Chaverriat, 355. 

Nerfs (Arrachement des), par Ilayem, 78. 

Nominations : Masbrenier. 71 r L©gouBst, 4 se ; 
Gerardini, 167. (V. Concours, Ecoles, Fa- 
cultés.) 

Nutrition (Lésions de) chez un enfant nouveau- 
né, par H. Liouville, 103. 



Obstétrique (Revue d'), par P. Budin : De 
Tétat du foie chez les femmes en lactation, par 
de Sinéty ; — Des difficultés du diagnostic 
dans quelques cas de kystes de l'ovaii-e, par 
Billot: - Nouj , sur les manifestaCioiis 
fhumatoïdes de Tétiat puerpéral, etc., par 
Quinquaud, 20 ; — Des procidences des mem- 
bres comme complication des présentations de 
Textrémité céphaliqiie, par Rubé. 21 ; — Les 
tumeurs de l'ovaire considérées dans leur rap- 
port avec Tobstétrique, par Treille, 21 ; — 
Des avantages de l'allaitement maternel, par 
Verrier-Litardiôre ; — De l'hydrate de cMo- 
ral dans les accouchements, par Pélissier, 141 ; 
— *De l'hydrate de chloral dans les accouche- 
ments et dans Téclampsie, par France y Ma- 
zorra, 142 ; — Gontribution à l'étude des hé- 
matomes du placenta, par Jacquet ; — Etude 
sur U poche des eaux, par Gartipuy ; — Gli- 
nique d'accouchements, par Guéniot, 188 ; — 
Leçons sur les opérations obstétricales, etc., 
par Bames; — Sur la glycosurie, par Lou- 
vet;. — L'urine pendant la lactation, par de 
Sinéty, 301. 

Œil (Gysticerque de V), par Poncet, 275. 



CESOPHAOB (Corps étrangers de 1'), 70 ; — Epi- 
thélioma de l' —, par Marcano, 187. 

Officiers de santé et pharmaciens de 8^ classe, 
155. 

Ongle (V. Epithélioha). 

Onyxis malin (De l'), par Vanzetti (An. Mar- 
cano), 106 ; — ^par Giaccich, 324. 

Opération césarienne, par Marcé. 3. — Opé- 
rations et amputation des membres sans perte 
do sang ; emploi de la méthode de d'Esmarch , 
211. 

Opothalmolgib (Revue d'), par Thaon : De 
l'influence de l'acuité vislielle, par Klein ; — ^' 
Traité pratique des maladies des yeux, par 
Meyer ; — Leçons sur le strabisme, etc. , par 
Panas, 80. 

Opiat balsamique, 105 . 

Os (Altérations des) chez un enfant tuberculeux , 
par Parrot. 252. 

Oxalates (Des), par Rabuteau, 322. 

Oxygène (Dosage de 1'). par Quinquaud, 322. 



PACHYftéiTiNdtTB externe, par Hayem, Sf86. 
,PARAL)teui (Do l«) bulbaire progressive et de ses 

rapports avec l'atrophie musuulaire progressi' 

ve, par Kusmaul (trad; Exchaquet). 111, 

136, 146. 
Paraphimosis. par Mauriac, 32. 
Paraplégie (De la) doulouretise dans le mal ver- 
tébral cancéreux, par Gharcot, 1. — Cervicale, 

par le mdme, 121 . 
Peau (Sur la tuberculose de la\ par Bizzozero (An. 

du Gastel), 34. 
PELTiEft{G.), 54, 59, 131. 133, 156, 166, 194, 218, 

238, 244, 260, 273, 296, 225. 
Pénis (Anatomie et physiologie du), 45. 
Perforation (De la) des parois utérines, par 

l'hytéromètre, par L. Dupuy, 109, 134, 161, 

195. 
Périartrrite (De la) scapulo-hunérale, leçon 

de S. Duplay,.rec. par Duret, 329. 
Péricarde (Hémorrhagie du), mort subite, par 

Dransart, 7. 
Pébitoine (Cancer colloïde du), par Gornil et 

A. Robin, 264. 
Petit (Gh.-H.), 128. ' ' 

Phimosis (Procédé pour l'opération du), par Du- 

play (An. Duret),80, (V. Anatom. Physiologie) 

PlTHES,'~'înr — ^— 

Placenta (Kyste du), par Pinard. 838^. 

Plaies (Des) produites par les balles de revolver, 

leç. do Verneuil, rec. par Lemaistre, 293. 
Pneumonie aigué lobaire, leç. de Gornil rec. par 

P. Budin. 230, 61, 77. — Parasitaire, par 

Hayem, 223. • 
PoDOPHYLLiN coutro la constipation, par G. Paul, 

32. 
Poisons métalliques, leur mode d'action, par 

Rubuteau, 224. 
Pouls lent dans la compression de la moelle épi- 

nière, par Gharcot, 169. 
Poumon (Anatomie pathologique du), leç. de Gor- 
nil, 2, 39. 6«, 74, 229, 243, 257, 282. 
Pressions (Effets des hautes), par Bert, 43. 
Prisons (Service médical des), par Bourneville, 

65. 
Prix de la Société des sciences médicales de 

Bruxelles, 36. — De la Société protectrice de 

Tenfance, 83, — de la Société des sciences du 

Hainaut, 83. — de l'Académie de médecine de 

Paris, 55, 71 ; — de Madrid, 96, — Aubanel, 

158. 
Protochlorure de fer (Du), 69. 
Protubérance (Hémorrhagie de la), par Debove, 

79. — Tubercule de la — , par Blain, 287. — 

Hémorrhagie et ramollissement de la — , par 

Guillaume. 293, 308. 
Psoriasis (Du) buccal, par Debove. 23. 
PsTCEcuTRiB (Revue de), par E. Teinturier. De 

l'alcoolisme chronique terminé par paralysie 

générale, par Gambus ; — Les aUénéSf étude 



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360 



TABLE DES MATIÈBES 



sur la loi du 30 Juin 1S36, par Dermazes ; — 
La loi de Juin 1638, t25. -^DesasileB d'aliénés 
et des Gheels, par Parigot, 226. 



QuUiANTAINE, 107^ 



RAGHITI0 1S7. 

Raqe humaine (Troid ca« de)* par hêuâionzy. 

271,284, 295, 307. 
Ranvibr. 2», 51^ 73, 00, 145» 181, 206. 
Rate (Hypertrophie du tissu interstitiel dt k), 

dans un cas d'intoxication palustre, par 

Cbouppe, 184. 
Raymowd (R.), 45, 146, 165, 353. 
Reclus (Elysée), 130, 
Rbclu« (Paul) 5, 19, 30, 43 55, 78, flO, 212, 224. 

233, 251, 275. 287,298. 318, 323, 326, 351. 
Rectum (De Talimentation par le), par Leube 

(trad. E. Temturier), 177. 
Réformes hospitalières, par Bourneville, 322. 
Reins (De l'extirpaiion dm), revue par i)ur6t, 

9, 22. — Section des neriji-dn mmmr-jmr'^^ï- 

pian» 39. — Oodmons ao«toinM{iM»B d» Vim- 

perméabilité dn — , par Cornil» ^>f 
Rémt, 127. 

Rbnaut (J.), IM, 210,221, 
RéTiBB (Décollement de la),, par Ptonoet, 2S« 
Rbvub (Voir Anatomib, OB&xi&TaiQUB, Ofn- 

THALMOLOGIB , PHARMACOLÇaiB » PSTQiUA- 

TRUs). — fiêiufi chi^urgkaU : Aperçu histo- 
rique sur la conservation et l'amputation da ns 
le traitement des fractures «ompliquiées ; de la 
conservation dans ]» traitement des fractures 
compliquées, par Poinsot (An. H. Duret), |»7$ 
— Un nouveau cas d'extirpation du rein, par 
Oilmore ; — De la lithotritie rénale par Mi- 
quel ; — Traité de la galvano-caustie thermi- 
que par B(»pkel ; — Traibé des eections ner- 
veuses par. Létiévant (An. Duret), 236, 265 ; — 
Fractares du crtoe, etc., par Hulke (An^ lon- 
guet), 289; — Trois cas d'arthrite blennor- 
r)>agique de l'articulation temporo-majùllaire 
par Parona ; — Guérison de Tonysis malin 
par Giaccich ; — Kératite d^ nliénés pur 
Raggi (An. Marcano), 326, (V. Rein). 

RiGHBT, 49, 85, 09. 

Rhumattabib oûicrTBcnr (Du tmitomA»* du), par 
Adams, (An. Bourneville), 199. *— Potious 
contra le, 202. — Bhimatiême ariituUire chtO' 
niçue/ applications cliniques, par Chareot. 241. 
•— Déformations des mains, par le mAnie, 269. 

(V. ERYTHi^MB). 

Robin (Albert). 196, 264, 281, 345. 

RoftUB (F.).9, 17, 91. 

RoSAPBLLY, 16, 73, 86, 122, 159, 172. 



S 

Sacro-Coxalgie, par Stdïcesco, 31. 

Sages-Femmes, 327. 

Sang (V. Choléra, Intoxicatïoîiï saturnine) . 

ScARLATiNB, par OlUvier, 43. 

SciATiQUB traumatique, par Debove. 288, 

ScLBRODBBMiE, par Liouvillo. 336. 

ScLâRosB primitive des cordons de Qoll, par du 
Castel, 3d1. — Des deux zones radiculaires de 
la moelle à la région cervicale, par Pierret, 
351. 



ScLâROSTOiocs et mycéliums chez un canard, p$r 
Hayem, 233. 

Septicémie, par Onimus, 319. 

Sbrvicb pharmaceutique dans Tarmée allemande, 
192. 

Ssm (Sarcome du), par Seuvre, 337. 

SéE (G.), ouverture de son cours, par Boume* 
ville, 285. 

Séquestration singulière, 341. 

Sevbstrb (A.), 10, 95, 153, 160, 163, 17?, 186, 202, 
211, 222, 314, 318, 347, 

Seuvrb, 19, 235, 323, 324, 337. 

Situation scientifique (Notre), par Bourneville, 
137. 

Sociétés savantes (V. Académie). — BocUu 
de biologie (V . n*» 1 à 3, 17 à 29).— Socim d'é- 
Uctrothérapie à New- York, 303. -^ Société de 
médecins de Paris, (bureau), 342. — Société des 
médecins, des àureauâf de bienfaisance (bureau) 
327. — Société de médecine légale, 285, ; (bu- 
reau 342. — Société médtco-psgehologigue, 108. 

— Société protectrice de l'enfance, 180, — 
Société des sciences médicales de Bruxelles, 95. 

— Société ée tïï^rayeûtique expérimentale, 12, 
83, 95, 120, 132. — Sofiiété de tempérot^ee, par 
Roque, 17; — 107, 355. 

Sommeil (Des rapports entre le) et la nutrition 

des centres nerveux, par Roque, 17. 
Soupflb (Du double) intermittent crural, par 

A. Sevestre, 153. 
Splénotome, par Urbinatî (Trad. Marcano), 106, 

191. 
Straus (I.) 13, 27, 53, 62. 
Statistique des médecins, 54. 
Sueurs locales (Des), par OlHvîer, 5. 
Sympathique. Influence de l'électrisetion du 

grand — sur la circultèion de la papille, par 

Onimus, 35. 
Stpiulis et rachitis des nouveau-nés, par 

Parrot, 187. 



Taches (V. Sang). 

Teinturier (E.), 46, 177, 183, 225, 255. 

Température dans le tét&nos, par Muron, 19. — 
Dans les attaques convulsives, par Chareot et ' 
Cornil, 18. 

Testicules (Tumeur du), par P. Reclus. 198. — 
Du tubercule du teoiic-^e et de son traitement, 
analyse des travaux de Auboin, Bouchage et 
Mougin, par A. Malherbe, 312. 

Tétanos (V. Température). 

Thaon. 79. 

Thoragentèse (Œdème aigu à la suite de la), 
par Béhier et Liouville, 6. — De l'expectora^- 
tion albumineuse après la — , revue parSevestre 
160, 173, 186, 211, 222. 

Topiques arsenicaux, par Canquoin, 202. 

Tracés sphygmograpbiques, par Grij^t, 153. 

Tremjjlbmekt (Traitement du), par Bulemburg, 
93. 

Trijumeau (Section du) , par Vulpian, 42. 

Tkiméthylaminb (Du chlorhydrate de) dans le 
rhumatisme articulaire aigu, par D. Beaumetz, 
(An. F. Roque), 9. — Formules .sur les pré- 
parations de '— , par Petit, 10. — Injections 
sous-cutanées de —, par C. Paul, 10. — 
De la triméthylamine et de son usage dans le 
traitement du rhumatisme articulaire aigu« par 
G. Peltier, 130, 194, 218, 231, 260, 296. 

Tronq basilaire (ObUtéraUo^ du), par Dur9i> ^10. 



Troubles TROPm^qBs (Des) cit vaso-qioteurs ' 
observés chez les héiàpl^quep, par Bourne* 
ville, 65.-* Lésions des n^embres et des viscère^ 
du côté paralysé chez les hémiplégiques, par 
Olliver et Baréty, 66. — Par Gharoot, Liou- 
ville, OUivier et Vulpian, 77. 

Tubercules des méninges spinales, par Liou- 
yiUe et Hayem, 78. -^ Tiû>arcules dea peu* 
mgns. de l'utÀnif, des «rUeulAtionsj par 
Débove, 79. ^ Tubtrcules généraliaéa oliey un 
enfant de 17 mois, par I^ouville^ 140. (Y. Pao- 
tubébamob) . 

ToBBnQDXiOtt (Note sur Uoit easlde) 'dont l^ dinf^os- 
tic n'a pu Ôtw fait, par Lépine, 205, 2I0. — 
Leçons sur la tuhf ronlQie, par Cornil lae. par 
P. Badin, 219, 241, 2(7, m. 

Tumeur préarticulaire, par Choupp<^ 31S. 

TuMwiw maiiM0»B9 et aboès nHaeuB (Contribu- 
tion à Tanatomie et 4 U physiologie des), par 
Dransart. M», 41, 8S, Uft, Ul, 447. ^ éreHihtt 
emploi dd l'éUetfolyao, par ï>ttro», 80. 



Ulgérbb chroniques des Jambes, par Kent 
A. Spender (Trad. Bournoville), 90. (V, C«i«Q- 
ral). 

Uhtersit^ libre de BraKolles» 233. 

Uréb (influence de Talimeutation sur 1% par Ra- 

. buteau, 90. — Variations de l' — sous Uiu- 
fluence du thé et du café, par Roux, 276. 

Urémib (Observation d'), par Marcé, 3. — 
Etudes de quelques points de V —, leç. de 
Behier rec. par LiouviUe «t Straus, iZ, 27, #9, 
62. 

Ur(«b (Injaotioos 4*} dans ]a tissu œllulairo sous- 
cutané par Murout H» -*-« Propriétés pblogo- 
gènes de T --••, par le wê^% fil. -^ Do )a goio- 
ration de Turine par le séné, 277. 

Utérus (Des ulcérations du col de 1') par A. Le 
Blond, 183, 208. — Utérus et vagin doubles, 
par Hirne, 198, - — Epithélioma du col de 
l'utérus, par Cartaz, 311. — Corps fibreux do 
Vutérus, féconde Gosselin.reç. par AI* Robin, 
345. 



Vagancbb médicales, passim. 

VALÉRL&.WB (Action de la), par Bouchard, 30. — 

Action de la valériane et du bromure, par 

Rabuteau, 42. 
Vantllb (Empoisonnement par la)« ^» 
VjLRiox.R (K{uMinie da) ail Espagne, 330. 
Vbineo (Injection d'eau dans les)» par J^abordei 

322, 336. 
Vbntriqulb (Hydropisifi du !•), par, ïJouot et 

JoSroy, 90. 
Vernbuo., 293. 
Vesbib. Bougie do cire blaacbe tiréo ^ h yossie 

d'une femme, par Pelanie, 69. 
\i(itM do conformation, par Houel, %\%, 
VoiBS uRiNAiRKs (Maladies de&)« revue par A> HaU 

herbe; Mémoiro our le porapbimosis, p^r 

Mauriac, 32; *— Résorption urinouso et uré- 

miquo, par Giroid« )04, (V' ]BiBuoGBJtPBiE.) 
Vulve. Traitement local do la gangrène di» la 

vulve parla poudre d'iodoforme, par Coyne, 40. 

— Du sulfo-carbonate de zinc dans le prurit de 
' la vulve^ 106. 
Wbber, 25, 51, 73, 99, 145, 181, 206. 



VBRBAILLE8* — IMPRIMERIE CBRP BT FILS, 59, RUE DU PLE^IS* 



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Ci* BROfiORt» MÈmcH* 



365 



de M. Pastoar sar la septicémie puerpérele, yiest faire rôdr- 
sorlir les 'obscurités qui planent sur la doArlne de cet illuf^tse 
expérimeakaieikT. Le miCKobe présumé deda septicémie puer- 
pérale est^l le produit de La maladie ou la cause produottûce 
elle-même? Si lapuissanoe .pathegémqiie appartient aa mi- 
crobe, celuirci ne devra se Tenoontrer'{|uè dass ii^sdocaiitéS'O^ : 
sévit la septicémie puerpérale. Or, d'après M. Pa8tfiut,le «di- 
crobe existe partout, dans îles etfus: communes. D'un -autie 
côté, toutes les femmes en couches, se servant de ces eaux, 
soit comme -boissonSi.soit en trisections oa en la^etnenfô, de- 
waient être toutes.>6a»^alntt8 par cet organisme iofectieuK. La 
mortalitë, variable suivant Jesdocakités, nulle même en >cer- 
Uins endroits, -ne samsalt s'aecorder aiwec itetie. Jiypotbèse. 
Qette grande question de Ja.iirédlspoeitiol^ pced^ tozolueive 
de la septicémie puerpéraie pourcertaXftés/^pcÀJiiCéjtt et eofieir* 
ticulier pour les services d'accouchement, peutie tésoMxéipni 
ce simple jïiOi:aggiomérati<m. -.:',>.' 

Gdnmienl et pourquoi le microbe présumé de/ la septfloémio 
puerpérale sô produl&-il dans une maternité .aveÈ des earaciè- 
res de septieittet IÀ9 organismes décdUYei5ts ::pàr 'BL Pasteur^ 
âKus le sang et les lochies de deux femmes, qad .'ont ^«céoodié 
à la s^icémie puerpéral, ne prouvent pa» qu'ils aién^eté la 
cause productive de lïnt'oxîcaUoû puerpérale. La force que 
nous invoquons et qui pcimesla puissaibce des miercdies Tépoi- 
tés septiques est un poison 8péaial,v^Qgandré pao i;aggionié^ 
ratîên des^nouveUes acoouohées. Le mierobe n'est' gas ie poi^ 
son; c'est le parasite du milieu empoisonné ; c'est Un qiarasite 
au même titre que le muguet jde la bouche dans 'l'entérite, que 
les pediouli eapjLtts dans redsoéhiâ ëu^uirotovelu ehez l^;}eu- 
nés enfante. ^^:La théoide deç germes ne deviendiaaBéeI)embnt : 
féconde que Jor^que i^ôserVationelàniqueôera j^sl complet ac- 
cord aveci'expérimeaCatidnphjslolDgique, En ce qui eottceroo 
rapplication de 1^ théorie* de&^etxnea^ à ia aeptieàmiie rpaieapè* 
raie, M/Hervleux^eonsidèreiDOs éonnaitoânees aur là mksrobe 
présumé de la septiotefito puerpénale^ €6mtne aulaûi d'élé- 
meaite di^MN>{iopU<Muiés avec les données fondauentales de la 
nosologie. Le mieMèe^ si falai é .la'popula4ion.des femmes en 
cotictttfii, aemit.'ua micfobe habitu^emeAt ia«£feasif, puis* 
qu^<m letroove panoiM «t jqubn.l'ieiXttsdtiMàs^eèlement des 
eaux'oommunes ; ce n'est que dans certaines «conditions qu'il 
revêt ie caractère septiqua, noierameot lonsqu'U s'associe au 
microbe çgxisidéré par .ttU.Eaâlp«ir> comme le'généjraia\|t- du. 
pus* Ce feiditHiaïK un miccoiie tantôt uaiqucQ et i(f ntét doil- 
bie, tantôt lneffensifel>(»at6t;iiMiiiritief.. Il qei^t^^iidon^pas 
teu joules Mc « rtt qfaer^lur»iAÉte^ 'comme* wms les.Drieoifieâ a*!^ 
Tiile&ts. f , \ ., t . . . .- j ' • 

41. PiLSMDa fregrétte de ne pou;vQir répQQdc#;«\jec 'des faits 
positifs, feaddôleslabJes et déet^ils^ eit ^écLa)r& n^wir jamais 
annonoé Fevi^leticeîd^uaxipœrQftïe dete-septicémie puerpéiuie. 
'ToiiMfaie iBS^Ikils^^'ilaTêTélés lui pataiesent encourageants 
* et ^apèl>le^ dupliquer des hypoUkèses. qfù poudnraieAl bien 
deiveflifjptoà tard das ceriitarias. ..^, «. , • 

v|i. âïRVifiox partage, l'avis de M.. i^Steuiv». du. moip&ent où 
il'««ffdiinait lttl**méme la nou^e^istenee-da «aiiiérc^ puer- 
péral, â on s -en rapporte seulement avixiait^ actuels. Quant 
dêk Mipvoche que il. Pasteur m'a adressé ds^^neipas ^.posséder 
la foi sur la tUéorie.des germes, je lui répondrai quQ «11 n^en 
était ^aln«i<,.je.Ab>nie pexmettrals ^ae de âisc^tV jcetle 
théerieappliqisé» à la seplleémlbe ipoerp^dle, ee .qui m^n- 
tialnenûtà appAquer. efveugléBiant »le trâjteBkeflijt^ffi^.lièi est 
iatotoent. ., ' , .- . / : 

'MviPAZNics faUobservèr que eés^é flexions. ^urila^moeUQ pé** 
riostale et çanadicmlaireet sur le TÔIe<}tt'^le Jp^^^ft^ .rpSr 
téile, visent 'exdfusivement .les eniSaatd. .'eti les adt^lesceje^h^. 
. L%iMllegle'4)Qraiaie, aussi bien que rsffiatomle jpfitàologi jue, 
s^^Mu^aiitcd^OOTd.poxur' proclamer la justesse ^de l'bpîûion 
d<»tl dirait J|(K je«Àft^a9eUr; Gette vue d^ensemble permejt 
seules tMi|fwnâré lai pt odâgieuae rapidité avec laquelle se 
(6ffMe'âtw^tDu:|èi^ét6ndae d'un<js, el^wéme dans .plusieurs 
oa44$^Qia» i'sâieot^Abbien écrite tpar les ïG^ibteurs 450us les 
nmnB^'^itf|i^té^..pblegmoneuBe diffuse etjd'o^téo^mifélite, 
sans*>négl$gl^>m(Qi id?08téile épiphyMlre, -^ oaractérise, 
micmk ^urtMi^autie^le Ue«i de.l^of le^pb^ exposé aux atta- 



ques de cecte maladie redoutable. Uhez l'adulte, où lescondi* 
tioui? de nutrition et de. structure histologique du squelette 
diffèrent à plus d'un titre de celles des os en voie de crois- 
sance, on conçoit s^ns peine que l'ostéite puisse se localiser 
dans -ses efGets, et èlre tpar cela .même une maladie infiniment 
moins grave. Du reste, chez les uns comme chez les autres, 
les conditions néoécales interviennent pour imprimer à l'os- 
téite une marche et une terminaison diffôreates suivant ies 
cas. . 

Ai. GossBLiN persiste, avec les 'anatomistes frapgaii^, ,à ne 
pas admettre l'existence d'une moelle sous le périoste et 
dans les canaux de Ha vers. 

M. GoLiN partage rqpinion de M. Goaselin et se propose de 
communiquer prochainement À l'Académie les résultats des 
expériences qu'il entreprend actuellement pour- démontrer la . 
non existence d'une moelle située sous lepériosteet âang4es 
^canaux de Havers. A. Josias. 

S0Gli;3?É ANATOMIOU£. 
ujéanee du t9 nowmdn. **• Présidsngb vk M. Ohargqt. 

88. Wftm exosloaes ctABienacs dues à la syphilis liérédluU««| 

Par M* GoRiax*. 

M. GoRNiL présente, en son nom et au nom de M. Théophile 
Anger, le crâne d'un enfant s^hîll tique, mxaX àrûgededeuï 
ans, dans le«ervioe de M. Th. AtAgor, À.Lourcine. 

Yolci d'abord le résumé de J'bbsepvation de la mère de 
reniant. 

. OBSBRVAnTON'. -^ G... ôgée de 22 ans, canniére, entre le '1» 
septembre 1876, avec son entant, au n'o 7 de la salle Sainte- 
Marie (Service de M Théophile Anger, à Lourcine). Gette ma- 
lade, qui étaM syphilitique et de plus atteinte d'une raélrite 
granuleuse^daeoi, est restée dans le service, en raison sur- 
tout de l'état <ie liante de son entent, pendant près de deux 
ans, jusqu'au â0tjuiUet1«78< Btlea^éié atteinte' de plusieurs 
poussées de syphiad«5papulo*«s4(iiaa<euflB8< dont elle était ab- 
solument guérie le jour de sa sortie. 

Son enfaat, G.«. Georges-f ules, coudié 4iu n<» 7 ^t^ de la 
même salle, a été presque constamment pendant les vingt 
mois de son séjcyar, sous Le coup d-acoidents variés : syphi- 
lides ulcéeeusesde la région anale. Bronchites répétées. Pla- 
ques muqoesuses ulcérées des lèvres, de la gorge, de la mu- 
queuse buoaale X)u^ nasale. 

Aamoiscdiavïil, Vehfant. fat pris de scarlatiue et faillit sue-' 
comber. Vers la fin de mai, il fut atteint du croup et subit la 
traohéotomie. Mais il se remit difficilement de-oette dernière 
maladie. Iltoomaoeafa à maigrir, tiaousaer de plue en plus, 
fut pvis'de mimisseoianls, ptoa a g> '4i c aiU ( Si; *e t fl uii p a i eu e* 
cemberle M Juillet ^ 8^, à l'â^ de deux^ans. 

Las exostosen dâidenues dalaait de dit mois au moins. 

AuTOPsns del^anitiit, faite le lewlemain de la mort. Le eaur 
esinormaU Les deux poumons présentent les signes d'une bron- 
cluKpnettttoxiiie dhroniqile. La plèvre pariétale est congestion- 
née, la eavitéi^e contient qu'une ^|uantité de liquide eéreux 
insignifiante. 'La plèvre viseérale est épaissie et opaque. La 
sunfaoe du poomou pDéMate des plaques alternativement 
grises'ou ^séeset^iépttantes iët<des piaques d'un rouge vio- 
lacé ou plusrpâle, mais non perméabies é l'air. Les premières 
répondentâobes portions du pariinchyme qui sont normales 
ou un >peu congestionnées, maie ^ui crépitent sous le doigta 
Lesseconées anÉpondent à dee lebulee hépatisés. Ges lobules, 
en effet, plongent au fodd de Teatt, ils présentent une certaine 
cofisistanee; leur section montre ^une sui^taee plane, uniforme, 
non granuleuaa, ptaia ou moins ftMemei^ oolorée, parfois 
même grise, donàiantrau raclage un peu 4e âq^ide teinté de 
sang lorsque la surface était rosée ou rouge, et une très- 
petite quantité de liquide.giMltve, lorsqu'il s'agissait de le- 
bulQs décolorés. Ges lolmles de pneumonie existent surtem 
• aux .>lebes.in{édeiusiet moyens des deux poumons. Il n'y a 
pASrdeigranUfiatims qu'on paisse rappiot^ter à la ttibetculose 
ni dainsie^peumon, .ni é ia sorftM des plèvres. 

.Lei'ZofyM.nepiésente'pasd'o^éMtions ni de lésions sy- 
philithîues. La plaiede la trachée, est guérie. 

Les ganglions lymphatiques péribronchiques isoht gr<À et 

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366 



UB^PBOGIIÈS MâDICiL 



durs. Le foie est de la couleur jaune de la pierre à fusil, dont 
il a la transparence. Il est assez dur et résistant. La rate est 
grosse et un peu indurée. 

Les autres organes, les reins, l'intestin, les capsules surré- 
nales et les testicules ne présentent rien de particulier à 
noter. 

Mais les lésions syphiliticiues les plus remarquables de 
' cette autopsie sont les ezostoses considérables que présentent 
les pariétaux et Toccipital. 

A travers la peau du crâne, il est facile de sentir le relief 
des bosses dures, aplaties et très- larges qui forment les 
ezostoses des pariétaux et de Toccipital. En décollant le péri- 
crâne on voit que le périoste adhère entièrement à la néofor- 
matioD, de telle sorte qu'en Tarracbant il reste, du côté de 
Tos, de petits filaments de tissu fibreux qui pénètrent dans 
les cavités médullaires de Tos nouveau et, du côté du périoste 
on enlève parfois de petits fragments osseux. 

Les exostoses, au nombre de deux principales sur les pa- 
riétaux et de deux autres sur l'occipital, sont régulièrement 
circulaires. Les mamelons aplatis qui les constituent se con- 
tinuent insensiblement parleur périphérie avec l'os normal. 
Elles ont la forme de la calotte d'une sphère de grand dia- 
mètre, et leur épaisseur est par conséquent d'autant plus 
grande qu'on se rapproche de leur partie centrale. 

n est facile de constater à rœli nu, par leur couleur et leur 
résistance spécialfiSr^que^ce-sont^ dés exostoses. Mais les lames 
supeiUcielles et les travées qui forment ces tumeurs sont 
constituées par un tissu osseux moins résistant, moins cas- 
sant que le tissu osseux de Tadulte. L'épaisseur de ces exos- 
toses est assez considérable dans leur partie centrale la plus 
saillante : elle atteint là 3 ou 4 millimètres ou môme davan- 
tage. Elles diminuent progressivement d'épaisseur jusqu'à 
leur bord qui se continue presque insensiblement avec la 
surface osseuse normale. Le périoste est généralement épaissi 
au niveau de ces exostoses, et il leur adhère de telle sorte 
que des fibres du périoste restent attachées à la surface os- 
seuse quand on le détache. A la surface de l'exostose on voit 
les trous vasculalres par où pénètrent, avec le tissu fibreux 
du périoste, les vaisseaux des canaux osseux. 

M. Parrot a donné, de ces exostoses de la syphilis congéni- 
tale, une excellente description à l'œil nu. Les exostoses qui 
proviennent de l'autopsie de M. Th. Anger. et celles que j'ai 
observées dans un autre cas de syphilis chez un enfant de 
trois mois m'ont permis d'en faire des préparations et Texa- 
men histologi^ue. 

Si l'on examine à l'œil nu une coupe perpendiculaire à la 
surface de ces exostoses, on peut déjà se rendre compte de )a 
disposition des XaxnoUes ossoacoo de nouvelle formation rela- 
tivement à l'os ancien. Ainsi dans le cas d'exostose la plus 
simple, observée chez un enfant de trois mois et examinée à 
un grossissement de 12 diamètres, on voit les deux lames 
osseuses du diploé; la table interne et la table externe sont 
séparées par un espace médullaire. Au bord de l'exostose, 
une nouvelle lame osseuse mince se sépare de la table externe 
suivant un angle très-aigu. Batre la table externe et la la- 
melle de nouvelle formation, le tissu conjonctif sous-périos- 
tique et des vaisssaux pénètrent obliquement. A mesure 
qu'on s'éloigne du bord de Texostose les lames osseuses nou- 
velles s'écartent de la table externe et le relief de la tumeur 
s'accentue. Entre les lames osseuses nouvelles il existe des 
espaces médullaires, remplis de moelle fibreuse et très- 
vascularisée; les lamelles osseuses de nouvelle formation, 
dirigées soit obliquement, soit parallèlement, soit horizonta- 
lement, par rapport à la surface osseuse, sans ordre régulier, 
s'interposent entre la lame externe du diploé et le périoste 
qu'elles soulèvent. 

Le tissu qui remplit les espaces médullaires est du tissu 
conjonctif fibrillaire contenant [une grande quantité de cellu- 
les rondes et deflkcellules allongées. Les vaisseaux passent au 
milieu de ce tissu. Dans ce cas, les lames osseuses anciennes 
sont normales et la moelle contenue dans les anciens espaces 
méduUaires est simplement de la moelle embryonnaire, mais 
non fibreuse. C'est un cas typique d'exostose crânienne ré- 
cente et très-simple. 



Si l'on examine une section d« cette mémeexostose dans sa 
partie la plus saillante, la table sterne n'est plus visible et la 
table interne de l'os ancien est seule bien conservée. Celle-ci 
envoie des prolongements ou Mmelles osseuses de formation 
nouvelle plus ou moins régulièrement disposées, qui sont si- 
tuées entre la lameUe interne ancienne et la lamelle superfi- 
cielle de l'exostose. 

Dans cette partie centrale de l'exostose qui est évidemment 
la plus ancienne, le système des lamelles osseuses de nouvelle 
formation s'est uni avec les lamelles anciennes . de façon à 
constituer un os plat à système de lamelles compliquées.Gette 
exostose présente la slructure d'un os plat, épais, limité à 
chacune de ses surfaces par une lamelle osseuse. 

Les préparations d'exostoses plus anciennes provenant du 
crâne de l'enfant syphilitique âgé de deux ans, du service de 
M. Th. Anger, sont plus complexes. Sur les sections perpen- 
diculaires à la surface de l'os, on peut voir, dans les parties 
rapprochées de la périphérie de l'exostose, des lamelles 
minces parallèles à la surface et superposées; dans les par- 
ties centrales les plus épaisses, on a une série de lamelles 
disposées le plus souvent sans ordre bien net, sauf sous le 
périoste épicrânien où il y a toujours de petites lamelles 
minces et parallèles à la surface de Tos. 

Dans ces parties les plus épaisses, ce qu'il y a de plus re- 
marquable, ce sont de grands canaux médullaires, pleins de 
moelle rouge, dirigés perpendiculairement à la surface de l'os 
et qui, du périoste, se rendent dans l'os en se divisant de cha- 
que côté en branches horizontales. 

Les dessins au microscope, à de très-faibles grossissements, 
rendent bien compte de celte disposition réciproque des la- 
melles osseuses et des canaux médullaires. 

De môme que dans le fait précédent, il est généralement 
facile de reconnaître les deux tables de l'os ancien qui sont 
situées à la partie inférieure de la section ; toute l'exo^ose est 
périphérique et située sous le périoste épicrânien. 

En examinant la périphérie de l'exostose on voit la structure 
de l'os normal avec ses deux tables : la table externe montre 
des lamelles dont la direction est régulière et parallèle à la 
surface de l'os ; la lame Interne montre au contraire une stra- 
tification de couches différentes dont l'aspect est presque fi- 
breux, môme à un faible grossissement et qui sont parcourues 
par de nombreux vaisseaux capillaires. 

Les couches osseuses nouvelles naissent sous le périoste. 
Une première lame vient se superposer à la table externe : elle 
est mince et percée de trous vasculalres. Au-dessous d'elle la 
partiale plus superficielle de la lame externe se vascularise 
également. A mesure qu'on se rapproche de la partie épaisse 
de l'exostose on voit une nouvelle lame osseuse qui se dépose 
sur les deux autres, puis une troisième et ainsi de suite. 

Les vaisseaux qui, du périoste, pénètrent, avec le tissu 
fibreux, entre ces lames ho^zontales qu'ils séparent, ont une . 
direction parallèle è la «urfaice. Ces canaux -sonL étroits et ils 
sont reliés par des anastomoses verticales. Il en résulte 
qu'aux bords de l'exostose, les lamelles osseuses de nouvelle 
formation ont l'apparence é'une lame unique, épaisse, feuille- 
tée horizontalement avec des canaux osseux horizontaux et 
verticaux. 

On peut remarquer que les canaux médullaires préexistants 
qui séparent les deux tables du diploé sont très-volumineux 
et que leurs bords sont irréguliers. De ces grands canaux 
partent de tous les côtés des canaux osseux très-nombreux, 
surtout dans la lame interne qui est parcourue par des vais- 
seaux capillaires. Nous reviendrons bientôt sur l'état de la 
moelle osseuse dans ces grands et petits canaux. 

Lorsque, au lieu d'étudier la périphérie des exostoses, on 
exaniine au microscope leur partie centrale la plus saillante, 
on trouve une disposition plus complexe. Le périoste épicrâ- 
nien est épaissi, fibreux et dense. Les deux lames préexistan- 
tes du diploé, la lame externe et la lame interne sont encore 
reconnaissables; cette dernière a conservé ses rapports avec 
la dure-mère. Mais la lame externe est représentée par une 
série de lamelles horizontales et verticales séparées par de 
grands espaces médullaires, lamelles qui se continuent avec 
les lamelles nouvelles nées du périoste qui occupent les deux 



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i 



LB PROOBtS MfiDICÂL 



367 



tiers supérieurs de la section. Au-dessous du périoste, il 
existe des lamelles osseuses (rôs-minces et généralement ho- 
rizontales, séparées par des canaux yasculaires minces et per- 
cées de canaux yasculaires verticaux. On voit de plus de 
grands canaux yasculaires contenant de la moelle jeune qui 
se dirigent perpendiculairement du périoste où ils prennent 
leurs yaisseaux jusqu'à la table externe du diploé en envoyant 
latéralement des divisions horizontales dans les canaux mé- 
dullaires voisins. Ces grands canaux sont habituellement 
limités par des travées osseuses qui ont la môme direction 
<iu'eux, c'est-à-dire qui sont verticales. Dans ces exostoses 
crâniennes, comme on le voit, les lamelles osseuses sont diri- 
gées dans tous les sens suivant la direction des vaisseaux 
sanguins. 

Sntrons maintenant dans quelques détails relatifs à leur 
structure intime. Elles diffèrent des exostoses de Tadulte en 
ce sens qu'elles montrent très-souvent, sinon toujours, un 
état fibreux du contenu des espaces médullaires comparable 
à ce qui a lieu dans les ostéophytes syphilitiques d^s os 
longs. 

Le tissu osseux des exostoses est parcouru par des fibres 
de Scharpey ou fibres de tissu conjonclif, qui se continuent 
d*une lamelle osseuse à une lamelle voisine, en traversent les 
espaces médullaires. Ces faisceaux de fibres en traversent la 
cavité médullaire, envoient des prolongements fibrillaires et 
elles s'anastomosent avec des fibrilles qui remplissent la ca- 
vité médullaire. Ces fibrilles s*insèrent sur la lamelle osseuse 
et se continuent, dans Tintérieur de Tes, dans de petites 
fentes situées aux bords des lamelles. Le canal médullaire ne 
contient, dans cerlaines préparations, que de très-rares cel- 
lules libres. Les faisceaux de fibres contenus dans le canal 
médullaire présentent seulement entre eux quelques cellules 
allongées et atrophiques. Les corpuscules osseux sont assez 
réguliers dans leur forme. 

D'après Waldeyer et Kôbner les corpuscules osseux pour- 
raient naître des cellules plates ou ovoïdes de ce tissu con- 
jonctif qui rempliraient alors le môme rôle que les ostéoblas- 
tes jouent dans Tossification normale. 

Les exostoses syphilitiques du crâne des enfants nouveau- 
nés sont très-riches en 6bres de Scharpey et en tissu fibreux. 
Les lamelles osseuses nouvelles en soiJt parcourues dans tous 
les sens et le plus souvent, sans ordre régulier. Cela tient à ce 
que Tossification des ejosloses se fait toujours aux dépens du 
périoste, aussi bien dans les os longs des membres que dans 
les os plats du crân«, et que de plus, l'inflammation plus ou 
moins intense, interrompue et reprise, qui précède l'ossifica- 
tion, n'est pas de nature à s'accompagner d'une ostéogénèse 
régulière. 

Cette irrégularité de la direction des lamelles osseuses et 
des fibres de Scharpey est très- manifeste dans les exostoses 
du crâne du malade de M. Th. Angel? Certaines lames odieu- 
ses présentent des troucoooux do abr^de Scharpey qui sont, 
les unes parallèles entre elles, les autres entrecroisées ; elles se 
réunissent, s'écartent, forment des tourbillons, etc. Leur di- 
rection détermine la disposition des ^rpuscules osseux. 

De plus, et c'est là un fait important, la ttoelle osseuse con- 
tenue dans certaines grandes lacunes médullaires, était em- 
bryonnaire, composée de médullocelles. En môme temps que 
cet état inflammatoire de la moelle, on remarquait, le long des 
canaux, des échancrures, des encoches remplies de ceHùles, 
et, au niveau desquelles, les lamelles osseuses étaient coupées, 
ce qui indiquait une inflammation partielle de l'exostose, une 
ostéite raréfiante, par places, dans le tissu môme de l'exos- 
tose. 

On est loin de connaître encore toute l'histoire du dévelop- 
pement de ces exostoses. Nous pouvons cependant la supposer 
avec une certaine vraisemblance, en nous fondant sur ce que 
nous savons touchant l'ossification physiologique. Nous pou- 
vons penser que ces exostoses se développent aux dépens du 
pénoste des os longs et des. os plats comme l'os normal, mais 
nous n'avons pas suivi complètement ce développement. Pour 
ce qui est de la fin, du mode de terminaison et deguérison 
des exostoses chez ces enfants lorsqu'ils arrivent à l'âge 
adulU, nous sommes encore bien moins avancés. Il est pro- 



bable qu'après un certain nombre de poussées inflammatoires 
caractérisées par Tétat embryonnaire de la moelle contenue 
dans les canaux osseux et par une résorption partielle des la- 
melles, le processus se termine par une ossification définitive 
et un état normal de la moelle, mais je ne connais pas d'obser- 
vations probantes sur ce point. 

Séance du 13 décembre 1878. 

S. Amévrfmm^ àe l'Aorte. — Uleératlon des veHèbres . — 

OlbboalCé $ par J. Coicbt, interne des hôpitaux. 

Le nommé G..., Jean-Baptiste, 49 ans, tôlier, est entré à 
l'hôpital Saint- Antoine (salle Saint-Bamabé, n« 18, service de 
M. Benjamin ÀNeBR) le 6 août 4878.— Cet homme est malade 
depuis 3 ans ; mais, depuis deux ans surtout, il est tourmenté 
par des douleurs qui siègent dans le flanc gauche et la cuisse 
du même c6ié. A la suite de ces douleurs, qui n'ont fait que 
s'accroître de jour en jour, une gibboaité s'est montrée à la 
partie inférieure de la région dorsale. Alors la marche est de- 
venue impossible sans béquilles, quoique le malade n'ait eu, 
à aucun moment, de paraplégie. 

Après avoir consulté plusieurs chirurgiens, qui diagnosti- 
quèrent un mal de Pott et firent, à diverses reprises, des cau- 
térisations au fer de chaque côté de la gibbosité, le malade se 
décida à entrer à l'hôpital. 

Il accuse des douieuro vivoc ^nj reviennent par accès ; ces 
douleurs siègent surtout dans le flanc goucho, elles sont pro- 
fondes, constrictives et présentent des irradiations lancinan- 
tes dans la cuisse du même côté, sans jamais dépasser le 
genou. Nous constatons à la fin de Ta région dorsale de la co- 
lonne vertébrale une gibbosité petite, anguleuse, véritable cy- 
-phose anguleuse, tout à fait semblable à celles qu'on trouve 
dans la plupart des maux de Pott. Il n'y a pas d'empâtement, 
autour de cette gibbosité, et la pression n'y est pas doulou- 
reuse. La palpation du flanc gauche fait sentir profondément 
une rénitence qui n'existe pas du côté droit, en même temps 
qu'elle provoque des douleurs vives. C'est en vain que nous 
cherchons à constater la fluctuation ; elle n'existe pas, et 
pourtant nous supposons l'existence d'un abcès par conges- 
tion, abcès latent qui ne se serait pas encore révélé par des 
signes préois. 

Il n'y a pas trace de paiaplégie, la sensibilité et le mouve- 
ment sont conservés intacts ; pas de troubles du côté de la 
vessie ni du côté de l'intestin. L'état général est assez bon, 
et l'appétit est conservé. Nous portons le diagnostic de mal 
de Pott,comme ^ chirurgiens qui avaient vu le malade avant 
nous, malgré l'absence de paraplégie et ^'abcès par congestion. 

Le traitement. i^oziaisU.^en cautérisations actuelles, bains 
sulfureux et opium. Après quat re moin d Q a ù )o\\v, x^Aq aggra ^ 
vation subite survint dans l'état du malade. Léa douleurs de- 
vinrent intolérables et rebelles aux préparations opiacées, 
l'appétit disparut et une altération profonde apparut dans les 
traits du malade. Le 8 décembre, à 9 heures du soir, nous fûmes 
appelé en qualité d'interne de garde ; nous trouvâmes le ma- 
lade en proie à des soufl'rances horribles, très-pâle, grinçant 
des dents ; nous lui fîmes une inj^ion de morphine qui par- 
vint à le calmer un peu. En mèoB temps, nous constatâmes 
Tapparition d'un phénomène nouveau. L'abdomen paraissait 
bombé du côté gauche, Mes battements très-nets existaient à 
ce niveau ; la main, appliquée sur cette large surface était 
soulevée énergiquemenl; c'est alors seulement, que nous pen- 
sâmes à un anévrysme de l'aorte ouvert dans la cavité abdo- 
minale. Le lendemain malin, nous pouvions encore constater 
ces battements ; la pâleur était cadavérique ; les douleurs 
étaient épouvantables. La mort survint le 9 décembre 1878, à 
10 heures du matin, c'est-à-dire treize heures après la constata- 
tion de ces battements énergiques qui soulevaient tout le 
flanc gauche. 

Autopsie. — A l'ouverture de l'abdomen, nous constatons 
l'intégrité de la cavité péritonéale ; mais par transparence 
nous apercevons sous la séreiSe une masse sanguine qui va 
du diaphragme à l'arcade de Fallope, et de la colonne verté- 
brale au flanc gauche rempli par une masse de caillots noirâ- 
tres. Ces caillots, qui ont décollé le péritoine, ont repoussé en 
avant le mésentère et les anses intestin«iles, dédoublé les deux ^ 

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LK PROORtR VADECliB 



féullleUda mésocolon desoendani, séparé le diaphragma et la 
pavoi abdominale antérieure da péilioiae ({ui les tapisse nor^ 
nialameut. Après avoir enlevé ces caillots et nettDj/^ la «cavité 
réUPO-*péritonéale., nous rencontrons Taorte abdominale ap<- 
pliquée sur une poche anévrysfliale éiïorme et 'bosselée. 

Les piliers du diaphragme ont élé rafoulésen avtant. L'aorte 
a conseryé son calibre normal, et les artères cœliaques qui 
naissent en avant sont saines ; au-dessus d*elles est un petit 
anéw9«me «aceiA>raM i§9êB «comme «uBenoieette. iBn arrière» 
est un sac volumineux qui ^aalt de la porile >poeM$rieure de 
Taorte par un orifice très*étroil. Ce eac est bilobé ; un de ses 
lobes gros comme un œuf de dinde» repose sur le e6ié droit 
de la colonne vertébrale et fait saillie dans la cavité thorpci- 
que ; le deuxième lobe, beaucoup plus volumineux et plus 
allongé, proémine à gauche et répond aux dernières vertèbres 
dovsales dont les corps ont disparu, de telle sorte que le sac à 
ce niveau est en eontact avec la modUe sépai%3e des caillots par 
la dure-mère épaissie^ Les caillots qui remplisseat le eac 
sont, les uns récents, les autres anciens ; nous n'avons .pu 
trouver le point précis de la rupture. Att-deesous de rané- 
vrjywne, Taorte et les artères iliaques sont absolument saines. 
JLu^dessus, Taorle est très-dilatée, sa surface interne est re- 
couverte de lames cornées, calcifiées, qui «'enlèvent aseez £&• 
cilement ; entre ces lames existent des fissures et des pointe 
où la paroi de l'artère est trèg- a "^ inoi »ot ^res^-Tragile. Les v^h 
vules aoriiq«a»43«&^titre8i oalcffiéeg, mais suffisantes, quwque 
rorifice aortique soit très-Kiilalé (10 centimètres de circonfé- 
rence). "Le c^ur est absolument vide de sang; le ventricule 
gaucke, revenu sur lui-même, ajdes parais dont T^aisseur 
atteint 2 c. m. l/Si. 

iUlik&BXtONS.— Cette observation est fintéressante à iiluaMiiB 
titres : En premier lieu» elte est un •exemple des erreurs qulon 
peut commetti^ dans les cas en apparence les plus simples. 
Tous les chirurgiens qui ont vu le malade, n'ont pas hésité un 
seul instant à admettre un mal de Pott, et aucun .n^ songé à 
pratiquier rauscultation, tant l'idée d'un anévryame de Taorte 
paralssoit inadmissible. 

Sn secofid heu, bien f^ue renévrysme de l'aorte ait usé 
proeque oomplètemmt deux'ou trois coriM vertébraux et pé- 
nétré dans le canal racbidien largement ouvert, la meMe 
aMltée derrière la âure-«]ière éiwisne n^^ peAni parié et nous 
n'avons pas trouvé de paraplégie. Les douleurs que le malade 
accusait doivent être mises sur le compte de la compression 
des nerfs en rapport avec la poche anévrysmale. 

IBnfin, bien que le malade soit mort d'hémonrhagie par rup* 
tute de son anévrysmèi il n'est pas mort -subitement ; l'épait- 
ckeopent s'est fait "pe<i à peu, probablement à travers une 
. ô0Stt»a Rivoli», %]x rfiippQrt rva»- «tas tîssus épaissis, indurés, 
résistanis ; et, depuis le moment où nous avons constaté ces 
battements qui étaient l'indice de l'épanchemesnt sanguin jus- 
qu*à la mort, il s^est écoulé ia àeures. 

SOCIÉTÉ DE CHIRURGIE 
Séame df» 7 fmi^ — PaâsioBNCE db M. Tarkibr. 

M. Ï'a.rabbup Ut un rapport sttr un mémoire de M. HÉ- 
MARI), chirurgien militaire à Versailles, et relatif à une hé* 
moniiagîe consécutive à l'avulsion d'une dent ayant nécessité 
chez un hémophile la ligature de la carotide primitive. L'ob- 
servation établit d'abord qu'il s'agit d'un hémophile. Trois 
ans auparavant Tarrachement d'une dent avait provoqpié des 
accidents semblables ; il avait des épistaxîs rebelles et si 
fréquentes, qu'il n'allait jamais aux champs sans emporter 
avec lui du perchlorure de fer. 

Xa deuxième molaire gauche fut arrachée ; une hémonrtia- 
gié se déclara que rien ne put arrêter, boulettes de cire, tam- 
ponnement au perchlorure de fer, compression longtemps éta- 
blie. Voyant l'inutilité de tous sesefTortSjM.HÉMARï) après avoir 
pris l'avis de plusieurs de seg. collègii^s, se décida à prati- 
quer la ligature de la carotide primitive gauche. Le suinte^ 
ment sanguinolent s'arrêta dans la bouche ; mais pendant 
plusieurs jours ce fut la plaie qui saigna ; les hémorrhagies 
capillaires ne s'arrêtèrent que sous l'influence du sulfate de 
quinine: l'hémorrhagie s'arrêta et la guérîson fut rapide. 



M. Faiabeuf^exaraine la conduite de M. Héita^rd, eim -ûe" 
mande si les moyens simples pour arrêter l'hémorrhagie^au 
niveau de PaWéole n'auraient pu réussir si on les avait em- 
ployés avec plus de persistance et de soins Ji se •demandera- 
suite «i la difficulté de la ligature delà carotide externe etiBi 
la crainte des vaisseaux veineux qui environnent ratière 
sont des raisons suffisantes pour préférer dans le cas porU- 
oulier la ligature de la carotide pvioiitive à celle de la caro*- 
tide externe plus indiquée et moins dangereuse. 

M. TiLLAtjx. «^ La conduite de M. Hémard me paraltbiea 
hardie. Si la cautérisation au fer rouge, le perchlorure de 
fer la boulette de cire n'ont pas suffi, pour airèter le sang, 
le chimisien aurait puiaire une compreseion digitale perma- 
nente. Dans un cas semblable j'ai mis une boulette decha^• 
pie imbibée de perchlorure de fèr, que moi, mes «ides et des 
amis du malade ont maintenu en place pendant plus de ti 
heures. Le sang s'est arrêté. J'ajouteque je regrette toutà 
f^it la iigature delà carotide primitive ; rien ne peut la ôé- 
fendm : car la difficulté n'estpas un argument. Lorsqu'il y a 
doute sur le point d'où vient le sang, lorsqu'on ignore s'il^et 
fburul par la earoUde interne ou par l'externe, on peut lier la 
carotide primitive ; mais dans un cas semblable àoelui de M. 
Hémard, il ftiui lier le carotide externe, car cette opération 
est è la fois moins dangeureuse comme la statistique le 
prouve, et plus efficace, car le sang ne peut revenir par'lee 
anastomoses avec la oarotide interne. 

M. Verneoil. — Je me rattache absolumeÂt à ropinioti4e 
M. Tilteux. Je crois qull fallait d'autant plus éviter laliga- 
ttire de la carotide primitive, que Temiifloi du sulfate de qui- 
nine eut suffi pour arrêter l^émorrhagie et je pourrais oiler,à 
l'appui déco que j '«avance plusieurs observations. 

M. HAOïror dit que la cire est peu edhéreate et que pour 
arrêter les hémorrhagies. le meilleur procédé est de faire une 
pâte avec de la gutta percha mêlée à du coton. On remplit VA- 
véole et l'hémorrhïigie s'arrête. 

L'ordre du jour appelle la discussion sur le mémoire de M. 
Berger relati^à l'ostéo myélite. 

M. Trélat. Je partage l'avis de de M. Lannelong:tte et je 
souscris à la forme et au fond de son discours. Aussi n'ai-je 
que ar petites remarques^ faire. En premier lieu, je désire, 
comme M. Lannelongue, insister sur la longueur de l'évolution 
de l'ostéo-myélite. Il nous a montré comment celte affection 
donnait naissance è Tinflammation aiguë de Tos, puis à sa 
destruction, è des abcès intraosseux, à ce!tte longue «érte 
d'altérations que nous voyons se dérouler -dans les os mala- 
des. Je puis 'cn citer un exemple remarquable. L'année der^ 
nière j'ai amputé de la caisse ^n homme de 57 ans, pour une 
septicémie subaigué consécutive à l'évidement d'une cavfté 
d'ostéite fongueuse dont le début remontait à l'âge de 13 «ais. 
De 43 è 87 ans, monmaïadç aveit<ionc conservé cette alTecttim 
à éV^iHion lente. Il a fellu une certaine sagacité pbur re- 
monter à la soltroe p^^mière oesacciBents-^atuais. 

Je votidrais, eecondement, dire quelques mots sur le pro- 
nostic de l'ostéo-myélite. Peut-être M. Lannelongue l%-»-il 
un peu assombri, comme du reste devait Ty porter la nature 
de ses recherches* Bû feuilletant nos annales, il a surt<mt 
\rouvé les cas gvaves ; mais peut-être réchappe-t*OA plats 
souvent qu'il ne pwase aux accidents provoqués par le ty- 
phus des membres. Je pourrais lui citer robservation d'une pe- 
tite fille qui me semblait avoir un énorme phlegmon de la 
main. Je pratiquai deta <énormes incisions, mne palmaipe 
et l'autre dorsale, et moa étonnement fut grand de tomber 
sur un métacarpien au trois quart dénudé. Cette enWnt n'e» 
a pas moins guéri après expulsion de 3 petits séquestres de 
cette ostéo-myélite spontanée à marche très^aigu?» 

M. Lannelongue ajoute qu*il y -a toujours du pus dans le 
canal médullaire ; disons presque toujours po«r ne pas être 
taxé d^xagératioû. Je n^ccepte pas le cas de M. Berger 'et Je 
crois malgré M. Lannelongue qu'il s'agit bien là de périestite 
externe. Mais j'accepte ^observation de M. Verne«il et je croîs 
qu'on pourrait recueillir dtoô la sdenoe un certain nomâ>re 
de faits semblablei^ 

M. DbsprAs présente deux malades 'atteints d'ostéo-mye- 
IHe. Il insiste aur le mode de début, le âége toujours cons- 



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