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LE ROMAN
R EN A ET
KR^JEST MARTIÎ^
l'REMIKR VOLUME
L'ASriEXSK COLLECTION V?A KRAXCliES
BTKASISOURO
K. J. T R t) U X E R, EDITEUR
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LE ROMAN
R E N A E T -
ERNEST MARTIN
PREMIER VOLUME
PRBMliSI PAKHE DV texte:
L'aHCIKNME COLLECTIOK DES BBÀNCHEa
8TRA8BOURO
K.J. TRÛBNBR, EDITEUR
ERlfEST LRROUX
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[mprinlrril dn 11. Ottn ï Don
5,t7„ib,.GoogIc
Préface.
11 y a bien longtemps que j'ni commencé à m'occupor
de U nouvelle édition du roman de Ttenart, dont je publie
aujourd'hui le premier volume. En 1868 j'ai cotlationné
les manuscrite des bibltotbèques de Paris, en 1869 celui du
Vatican; en 1870 ceux qui se trouvent ou qui ae trouvaient
alora en Angleterre. Depuis, j'ai pu me servir du manuscrit
de Turin et de plusieurs fragmente, dont deux ont été publiés,
l'un par M. 0. Paris dans la Romania IH (18T4) p. 373 à
376, l'autre d'une part par M. E. Teza (Pisa 1869) et d'autre
part, d'après un manuscrit différent, par M. R. Putelli, G'/or-
nale di fiîologia Romama II (1880) p. 153—163.
Avant de connaître les textes publiés par MM. Paris
et Putelii, j'avais déjà rendu compte des autres manuscrits
dans mon I^men critique des manuscrits du roman de Renart
(Bile 1872), brochure dont on peut encore se procurer des
exemplaires à la librairie Schweighauser (B. Schwabe) à Pâle.
A cette époque j'espérais finir en peu de temps l'édi-
tion que je préparais. Je n'ai pu publier alors qu'une seule
'brandie', celle du Pèlerinage Renart, dans les Roiiianische Sta-
dien de E. Bôhmer II (1878) p. 410—43:. J'y ai exposé
les raisons qui m'ont forcé k remettre le reste de mon
ouvrage & une époque plue favorable. Malheureusement ce
retard s'est bien prolongé à cause des obligations que m'impo-
mient d'autres devoirs.
Beprenant tout d'abord une partie des indications
données en 1872, je commence par la description des manuscrits
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que je connais et dont j'ai pu — à ooe exception près — me
procurer des ootlationa complètes. J'emploie, pour désigner les
manuscrits, les mâuiea notations que dans mon Examen critique.
k, à Paris, à la Bibliothèque Nationale, fonda français
20043 (ancien S. Germain 1980 et auparavant 2733). Ce
mmiascrit provient, comme on l'apprend par uno étiquette collée
au bas du recto du premier feuillet, ex bibliotheca mss. Cois-
liniana, olim Segueriuna, quam Illustr. Henricus du Cambout,
Dux de Coislin, Par Franciae, Ëpiscopus Metemis . . . locavit
An. M. DCC. XXXII. Il est du XIII* siècle, sur vélin in-
4" (les pages ont 23 centimètres de' haut sur 16 de large).
Il ne contient plus que 146 feuillets et un très petit frag-
ment du 147% dont le verso est en blanc, ce qui prouve
que c'est bien le dernier feuillet du manuscrit. Hais le mauv-
scrit complet avait 160 feuillets, car 13 feuillets ont été égarés,
savoir: un après le foi. 24 (ayant contenu les vers 1 — 131
de la branche II, d'après mon édition*), trois après le fol.
31 (branche III 45—453), quatre après le fol. 4ll (br. II
1025-1396. V 1-145), un après le fol. 41 (br. YI 137 à
270), un après le fol. 48 (br. VI 1220—1366), un après le fol. 81
(br. IX 1637—1767), un après le fol. 113(br,X282— 4!6),un
après le fol. 144 (br. XI 2«69~3103). En outre le fol. 9 a été mu-
tilé en bas à ta marge, le fol. 32 en haut à gauche du reoto.
Quelques feuillets ont été recousus ou recouverts de papier
végétal, ce qui les rend difficiles à lire: ce sont les fol. 16
verso en bas, 145 recto, 146 verso. L'écriture de ta première
page du manuscrit s été un peu effacée par les doigts des lecteurs.
Chaque feuillet a 4 colonnes, qui contiennent chacune
28 à 43 lignes. Quelquefois deux vers sont réunis sur la mémo
* Voici la coDcordsiica des breachea de mon édition avec uelles de
Méon: br. I = Méon 20. 21. 22; II = !'-». 5. «-"*». 16. l»"-'i«; III =
2. 8. 4;IV= 18; V - 1& !"'-'«. 19; VI = 24; VII =81; Vin = 33;
IX == 26; X = 26; XI = SO; XII = 28; XIII = 8. a 10; XIV = 29;
XV = 6"«". 7;XVI= 11;SVII = 82; XVUI = 16; XIX = 17; XX
= 12; XXI = U; XXn = 27; XXIII = 35 (La mariage du lion,
ioédit); XXIV = 1" ***; XXV = 3!t (Pincart le h«ron, éA. Cbabaill*
Snpplément <ien ramaoB du Renart p. 1); XXVI ^ 84 (De l'andoutllo
qui fa jouée k la marelle, éd. Chabaille p. 13) ; XXVIl = 86 (Reiuu-I
et la ehâvre, éd. Teia «t Putelli).
, Google
ligne, d'autrefois un aeul vera occupe deux ligne». Apparem-
ment les scribea avaient l'intention de terminer quelqnea
branchea exactement à la fin des feuillels en élargissant ou
en resserrant leur écriture. C'eat ainai qu'on peut reconnaître
que le manusciitse compose de quatre partiea différentes, dont
l)ts trois premières se terminent respectivement nvec les fol. 24,
foL 40 (anciennement 48), et fui. 58 (celui-ci était le 68"* du
volume complet). La première ligne du feuillet suivant se trouve
indiquée comme réclame adroite au bas des feuillets &'. 3I^ 47'.
54*. 66'. 74'. 89'. 97*. 105'. 113'. 120'^ 128*. 136'. 144'.
Plusieurs scribes paraiaaent avoir travaillé à ce manuscrit:
car l'écriture eat plus fine et plus carrée du fol. 17 au fol. 24,
du fol. .^2 au fol. ^8f et dana la partie finale du mac. à partir
du fol. 123\ On ne saurait louer les scribes ni pour leur con-
naiaaance de Torthographe ni pour le aoin qu'ila ont mia à
f&ire leur copie. Le texte offre une foule de fautea, dont une
partie a été corrigée immédiatement par l'exponotuation des
lettres fautives. On trouve beaucoup d'abréviations, prin-
cipalement pour les noms propres (p. ex. S. pour Senars
ou Rtnarl-, ty. pour Tybers ou Tyhert, y*, pour Ysengrins ou
Yaengri», h', pour Hersens ou HtrseiW) et pour lea petîta
mota qui reviennent aouvent {mit' = molt, s. = aeint, "^ et ^ ^
et,-T- =est). Un point-virgule suit quelquefois lea interjections.
Le manuscrit A ne contient ni miniatures ni titrer pour
les branches; cependant des initialca majusculea plus grandes
que lea initiales coloriées ordinaires des alinéas se trouvent
aux fol. 1- (branche I), 32* (br. IV), 41' (br. "VI), 50 (br.
VU), 56* (br. Vni), 59' (br. XU), 69' (br. IX), 85^ (br.
XIII), 93* (br. XIV), 111' (br. X), 123* (XI).
B. & Paria, Bibl. Nat., fonde françaia 371 (ancien 68
Cangé). Au fol. 1" on lit à gauche en bnut: J. P. G.
Chatrt de Cangé 1727. Le fol. 189" et la moitié du fol.
190" aont remplie par le» actes de baptême des enfants du
Seigneur d'Orayson à Cadenet (dép. Vaucluse), qui naquirent
de 1513 à 1520.
Le manuscrit est sur vélin in-4'^ (26 cm. de haut eur
20 de large). Le texte du roman comprend 189 feuilleta à
4 colonnea, de 30 lignes chacune. Les trois feuilleté de garde
„,ogIc
du commencement et celui de la Ru ont été laissés en blanc,
de même les trois feuillets 78^", 79 et 80: Cangé s'en est
servi pour combler les lacunes du .texte, et de plus, il a ajouté
encore sur les marges des variantes tirées du msc. I. A la
fin du texte, c'est à dire au foi. 189", il a ajouté les deux
derniers vers de ce dernier manuscrit. L'écriture du msc, B
paraît être d'une seule main, du XIII* siècle ou du com-
mencement du XIY°; elle est très élégante, mais aussi bieo
fautive.
On y trouve des initiales majuscules agrandies et des ru-
briques :
au fui. 28' (branche IV) Cest la branche corne R. Fiat
.y. entrer ou puis;
au fol. 32" (br. Il) Ceat la branche de R. et dy. com U.
issiretit de la mer;
au fol. 43' (br. XV) Cest des .II, prouoires qui aloierU
au satte ; [= e(] de tiebert te chat;
au fol, 4'^" (br. XX) Cest dysengrin ; de la iutnent;
au fol. 46" (br. XXI) Cest de lors et dysengrin j dou
mlain con il inostrerent lor eus;
au fol. 47'' (br. II 843) Cest la branche cotne R. dut
iurer le sairement a .y.
au fol, 61* (br. YI) Cest la branche de la bataille de
renart et dg.
au fol, 74' (br. VIII) La confession Benart [titre ajouté
par Cangc à l'encrç u'oire sur un grattage];
au fol, 81' (br. IX) Cest de lors et de B, et dou uilain
lietart ;
au fol. 99' (br. XII) Conment R. et T. li chasi cha^t-
terent nespres î matines;
au fol. lir (br. III) Cest la branche de R. com il fu
geie^ en la charrete au pessoniers ;
au fol, 114'' (br. III 377) grande majuscule initiale;
au fol. 116° (br. XXII) Cest la branche corne R. parfist
le con;
au fol. 122' (br. VII) Cest la branche cotne R. menia
son prouoire;
au fol. 127° (br. XVIII) Cest dysengrin 5 de prestre
inartin;
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au fol. 128* (br, XIX) Cest dy. et de la iument [écri-
ture de Cangé à l'encre noire];
au fol. 129' (br. SVIII) Cest la branche de .y. et de S.
et dou gresiUon;
au fol. 132* (br. XVI) Cest de R. et d>/. et dou lyon
corn il départirent la proie;
au fol. 145' (br, X) Cest la branche de Renart si corne
il fu mires;
au fol. 161" (br. XI) Cest la branche de S. corn il fu
empereres.
C, à Paris, Bibl. Nat. fonde franc. 1579 (ancien 7607,
auparavant 1308), Ce manuscrit appartenait à la bibliothèque
du roi Charles IX. Il est sur vélin, in-4° (28 cm. de haut
sur 191/3 de large), du XIII* ou du commencement du
XIV' siècle. Les feuillets ont 4 colonnes, de 40 lignée cha-
cune: le dernier porte le numéro 1.59. Mais du 4*" il ne
reste plus qu'un fragment : ce feuillet contenait une partie de
la br. II et le commencement de la br. XXIV: puis il manque
un feuillet après le lôQ"*, ce qui nous fait perdre la fin de
la branche XVII. La partie supérieure du fol. 159'°, qui
contenait 26 et 24 vers, a été grattée. Quelques feuilleté
ont perdu leur ordre par la Faute des relieurs: pour le réta-
blir il faut faire suivre Us fol. 147. 148. 146. 151. 149.
150. Des réclames , en partie coupées par le relieur, se trou-
vent au bas des fol. 8'. 32^. 68'. 72'. 88'. 96'. 104*. 120*.
136'. 152'. Du reste ce manuscrit est bien conservé. Il est
probable qu'il est l'œuvre d'un seul scribe qui y a mis beaucoup
de Boin.
Au fol. r se trouve une miniature, qui occupe les 13
premières lignes de la colonne. On rencontre des rubriques
et des majuscules initiales coloriées plus grandes que les ma-
juscules coloriées ordinaires :
aux. foL 1* (branche II) Ci co li romam de
B . . . . t; [ce titre est à peu près étfacé.]
f. 5'(br. m) SiconmeR. mania le poisson aus charretiers;
f. 6' (III 165) Si conme renart jîst ysangrin moine;
f. 7* (in 377) Si conme R. fist peschier a ysangrin les
anguiles;
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f, 8* (I 23) Si cottme renart prist chantecler le coc ;
f. 15' (XIII) Si c(mm« renart coupa a tybert la queue;
f. 17* (XIII 202) Si connte renart Jiat p'maut le Jrere
ifiangrin preatre;
{. 21* (XIII 505) Si cimme .fi. et p'maut vendirent les
uestemenz au prestre. por vn otfaon ;
f. 28" (V 289) jS» cotane ysangrin sala plaindre de S. a
la cort le roi;
f. 36' (I) Si comme renart conchia brun li ours du mid;
t. 50° (I 2205) Cest si conme renart fu tainturiera;
t. 53* (I 2625) Si conme renart fu ingleeur;
t. 56* (ï 3095) initiale coloriée a^andie;
f. 56' (XYI) Ci conmance ai conme noblea .fi. et i/ean-
grin partirent la proie;
f. 57* majuBcute iDitiale agrandie;
f. 66* (XV 347) Cest de tybert le chat d des .11.
preatrea;
t 67^ (XX) Si conme yaangrin parti la terre aus .11.
moutona;
f. 68* (XXI) De loura et du lou et du vilain qui monstre'
rent leur eus;
f. 69* (II 843) De R. si conme il conchia le corhel du
froumage ;
f, 70* (XVIII) Cest de prestre martin et du lou yaangrin ;
f. 71* (XIX) Cest de la jumant et de ysangrin;
f. 71° (II 469) Cest le deaputement de la mésange et de
renart;
t. 72* (V) Cest le songe Renart si conme ysangrin
le bâti;
f. 76* (_1T) Si conme renart fist aualer .y. dedem le puis ;
t. 80* (VU) Si conme renart uoH manger son con/easor;
f. 85' (VIII) Si conmence le pèlerinage renart con U
ala a rome;
î. 88* (VI) Cest la bataille de renart et de ysangrin;
{. 99' [d'une autre main:] Si cum R. mis la cretta
al cun;
t. 100- (XXII).
Enfin, aux fol. 119° (X), 131° (XI), 152* (XVII) il y a
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des majuscules initialps coloriées agrandies. Une main mo-
derne a ajouté au f. 152* La mort renart.
n, à Oxford. Bibliothèque Bodiéienne, ms. Douce
360. Autrefois ce mec. appartenait k la bibl. du duc de la
Vallière. et y portait le numéro 2717. Une note inscrite
au verso d'un feuillet de garde non numéroté, donne cette
indication: vente de Mord de Vinde, Paris 183H. f
Ce msc. a été écrit en 1339, comme l'Indique le post-
scriptum du fol. 167':
Lan mU .CGC. et trente nuef
Ffti ce liure acôpli tout nuef
Descripture ou il ot gnt pahie
Tout droit deuant la magdalaine
Le uendredi si connte dist
, Li encriuains qui tout lescripst
Lien fu qtuiHt fisl la fin du liure
Car lors fu de paine deliure.
Le msc. est sur vélin, grnnd in-é' (31 cm. de haut sur
23 de large) et il contient 157 feuillets. C'est par suite d'une
erreur que les feuillets qui suivent le fol. 87 portent les nu-
foéros !)8 à 167. Chnque feuilleta 4 colonnes de 40 lignes.
Chaque quaternion est indiqué par une réclame au bas de la
dernière colonne. On y rencontre quelques corrcctîtms, dont
la plupart ne paraissent pas être tirées d'un autre manuscrit.
Le manuscrit contient 15 miniatures et les rubriques
suivantes:
fol. t* (branche 1) initiale majuscule coloriée plus grande
que les initiales coloriées ordinaires;
f. 21'' (b. II) Si conme .S. emporte .1. coc que il a pris
m .L parc auc ^isez aiiecj iduaeurs gelines. Et une famé
; uUains le dtaeerent a rkiens et a basions; et le coc sen
eschapa par barat;
29* (II 843) Si conme .R. est dessous un fou ou U
auoU .1. corbel qui mengoit .1. fourmage et R. fiât tant que
U li chai a terre;
33" (ni) iSt comme S. fist le mort emi la uoie pour
deceuoir charretiers qui portaient harms fres et auguiles, dont
U «nporta grant quimtite;
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— X —
36' (VI) Si conme li lyons tient fette ; i auoU plu-
seurs bestes. qui mengoient ; faisaient ioie et si conme le
tesson y amaine .R.
46" (lY) Si conme R. et .y. sont chaacun en .1. seel
dedens vn puis ,R. a montant et .y. aualant;
57° (Xlt) Si conme .R. ua après .1. tropel de ijelines
et par iUec passait .1. aitbe qui menoU garçons qui menoietU
chieps ai U firent perdre sa proie;
66* (VII) Si conme R. est dedem .1. gelinier et plus'
moines le bâtent de bastons ;
72'' (VIII) Si conme R. se confesse a .1. hemiite deuant
qui U est agenoillie. H après si conme il sackeminerent a aler
a romme lui et belin le mouton et hemart lasne;
75" (IX) Si conme .1. uilain maine une charrue a .VIII.
bues. Et .1. ours deitant lui qui en ueult auoir .1. Et
daufre part le uHain qui demande conseil a R. conme il sen
cheuira ;
99* (Xltl) Si corne thihert U chat est en eue huche et
hume plain pot de lait. Et .R. le soustient le couuercle de
la hnclie;
106* (XIV) Si conme R. ist duii bois et entre en .on.
chastel par un pont toameis. Et pluseurs gens a cheual
alana après qui le chacoient;
120* (X) Vn ch'r qui chace R. et il entra en .m.
chastel;
131" (XI) Si eontne .R. lie gsengrin dune corde par les
Mi}, pies dessous .1. arbre ou il sestoit endormi;
152* (XVI) 5» c^nme .1. vilain a pris .R. en .L roisseul
et le prent par le pie et .R. le mordi si fort que le uilaint
paillart li crie merci;
162" (XVII) Si conme .R. arrache a .1. moine blanc
la coiUe car il auoit feni dun bastoti a lissue dun parc ou
U auoit gelines et chapons que R. auoit estrangles.
E, à Londres, British Muséum, Additignual 15229.
D'après une note sur le feuillet de garde du commencement,
ce DiaDUscrit a été acheté at Brighta sale 1844. U est sur
Yélio, du XIV* ou peut-être mfime du XV* siècle. Les feuil-
leta ont 29 cm. de haut sur 22 de large. On en compte au-
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jourd'hui 124, chacun de 4 coloanes à 40 lignes; mais les
restes de l'ancienne pRgination font Toir qu'il manque 18
fenillets au commencement, et de plus les deux feuillets qui por-
taient autrefois les numéros XXIII et XXTV, de sorte que
les vers 1—2880 de ia branche I et les vers 293—614 de la
braDche II ont été perdus. C'est par la faute du relieur que k-s
fol. 11 à 36 de la pagination actuelle suivent les fol. 3 à 10,
La nouvelle pagination compte encore les deux feuillets de
garde. En les défalquant, il reste 142 feuillets { = 124 +
18-1-2 — 2) comme contenu ancien du manuscrit. Il y a
des réclames sous les colonnes XXXII' (ici je me sers de
l'ancienne pagnatïon). XXXVIII. XLVI. LXII. ^LXX.
LX^XVIII. IIIIjXTiiij, Cjii. CjX. CîXVIII. VI5VI.
VÎ5XVIII.
Des miniatures assoz mauvaises et des initiales coloriées
agrandies se trouvent: aux fol. !3* (branche II); 19' (br.
IX); 33* (H 843); 6" (TI); 42* (IV); 53' (XII); 63" (VU);
67' (VIII); 70^. 71-(XUI); 77''(XlV); 92' (X); 103' (XI.)
A la fin du manuscrit, fol. 124'', en haut, on lit: Kjtpli-
rU le romans de Renart ; en outre, au dessous de la btanoiie
XXIV; Ici Jaut le roinanz de R., et à la fin do la branche
XIT: Explkii c. d. v. l. f. r. «."
f, à Cheltenham, dans la bibliothèque de feu Sir Tho-
mas Fhilipps, portant lo d*^ 3634. Ce manuscrit a été acheté
fie Long 1828. A la fiu du msc. on voit ajoutée cette note
presque illisible Le XViij tour dauril mil cinq cens trente le
Bojf François Premier coucha au chasteau de Lezim.
Le maDUBcrit est sur vélin, problabtement du XV* siècle
ou même du commencement du XVI'. C'est un grand in-4''
(29 cm. de haut sur 20 de large). Il contient 17 quaternions
complets, munis cliacun de In réclame au bas de la dernière
colonne, et un 18°* de 6 feuillets, ce qui fait en tout 142
feuillets. Les feuillets ont 4 colonnes, chacune de 40 lignes,
excepté les colonnes arec places restées libres pour les mi-
Diatares, mais qui n'en ont point reçues.
' Js n'ai pu trouvé Ik BolutioD de l'énigme que préteotent oes
-,,. Google
Des initiales tnajuscutea coloriées ag^iandies se trouvent
aux fol. 1* ^b^ancho l); 21* (br. II) ; 29' (IX); 43' (H 843);
46'' (II); 50' (Vin 6(r (IV); 71' (XIII); 81" (VII 81); 85"
(VIII); 89* (XIII); 93* (XIV); 110' (X); 121' (XI). Il n'y
a pas de rubriques; on lit simplement la note suivant» à la
fin du manuscrit, au fol. 142*: Explicit le romans de Benart.
Cette note finale est la même que colle du msc. E, qui a le
même nombre primitif (^142) des feuillets que le mac. F. comme
aussi la suite des branches est la même dans les deux
manuscrits. Aussi le texte du msc. F est il basé sur celui
de F. Uno seule preuve suffira pour le montrer, La colonno
fol. 31° de F est répétée sur la colonne fol. 32*, et la col.
f. 21' du msc. K, qui contient les mêmes v.jrs, est égale-
ment répétée sur la col. f. 22*. H y a des variantes dans
les colonnes répétées, et ces variantes sont encore les mêmes
dans les deux manuscrits: seulement te scribe du msc. F a
commis quelques fautes de plus. Ainsi le vers 360 de la
branche IX se lit dans le msc. E fol. 32* avec la variante
Et te laurai autant chier, de mf'me dans le msc. F fol. 22*
Et ie iauraïf autant chier; le v. ,'i91 se lit dans K fol. 32*
avec une inversion qui fait perdre la rime sur mein : Je estoie
htti matin trop aise, de même dans lu msc. F fol. 22* Jestoie
kitif matin trop aise. Les différences mêmes, qui existent entre
n et ¥, s'expliquent on partie par l'insouciance avec la quelle
ce dernier a été copié sur E. La majuscule initiale agran-
die, qui dans le msc. F se trouve non au conimenccnient de
la br. VII, mais bien après le v. 80, a obtenu cette place
parceqoe dans E la miniature a été reculée jusqu'à ce vers.
J'ai doue cru pouvoir me dispenser de collationner le
msc. F en entier: c'est là le seul manuscrit dont je ne possède
pas toutes les variantes. .
f>, àl'aris, Bibliothèque Nat. fonds frang. 1.580 (ancien
7607/5 et auparavant 967). Au recto du premier feuillet de
ce maauBcrit on lit ces deux noms écrits par une main an-
cienne: Boderbolb Reyms. Au fol. 147 quelques mauvais vers
latins ont été ajoutés postérieurement au texte du roman.
IfO manuscrit est sur vélin, de la seconde moitié du
XIV* siècle. I) est grand in-4C (317: cm. de haut sur 23 de
,. Google
largo). 11 contient actuellement 147 feuilletB à 4 colonnoe
de 40 lignes cbacunc. Un feuillet manque au commencement j
il doit avoir contenu les ?v. 1 — 120 de la branche I. Il y a
des réclames à la fin de chaque quaternion. L'écriture dee
feuilleta 46* à 57' paraît âtre d'une autre main que le reste.
Dca miniatures assez grossières et des initiales coloriées
af^randies se trouvent aux fol. 20* (bianche IIj; 34° (br.
IX); 48" ,br. II 843); 55* (br. VI); 64' (br. IV); 75' (br.
XII); 85' (br. VII); 93* (br. Xlll); 99' (br. XIV); 114'
(br. X); l25*(br,Xl). A \^S.n Au roma.n oa lit: Explicit de R.
û, à Taris, Bibliothèque de l'Areesal, n° 3334 (suc. Belles-
lettres franc. 195 B).
Ce manuscrit est sur vélin et de la fin du XUI* siècle.
Il est in- 4'* (27 cm. de haut sur 20 de large). Il contient
170 feuillets à 4 colonues, chacune de 41 vers. Le acribe
a indiqué la fin des quatemions en ajoutant régulièrement
des n'clames au bas dv la 16° page. Entre le fol. I()9 et le
fui. nu il manque G feuillets, qui cuntenaient une partie de
la branche XVII.
Ce manuscrit n'a ni miDÎatures ni rubriques. Des majua-
cules initiait;» coloriées agiaudies eo trouvent aux. fol. 1*
(branche I): 20' (br. Vi); 30^ (VII); 35" (VIU); 38' (IV);
50- (XIII); Ô9- (II); 67* (XV 347); 68* (U 843); 7lHm)i
74* (XXVj; 76" (IV"); 78' (IX); 92" (Xll); 105" (XIV);
124" (X); 135' (XI); 156' (XVI); 165' (XVU).
A la lîu du manuscrit, au fol. 170^, on lit en caractères
noirs agrandis: ExpUcH li roumana de B. (cette note est com-
plètement traversée par une barre rouge); et au fol. 35', à
la fin de la branche VII: £ieplicit la seconde t>ie De B. ou
a tant boidie ; enfin, après la br. X : Ici faut la fustque S. (l'écri-
ture de ces ii»u\. vers est la même que celle des autres vers).
I, à l'aris. Bibliothèque Nationale, fonds français
12.784, anc. suppl. fran^. 98'*. Ce manuscrit se trouvait
* Cette bniiiche (IV) te trouve donc deux foi» datie le msc. H;
Bail l's nttnt pIulAI deux versions différenleB, dont la dcuxii'me s'éoarte
complitPDirnl de celle de tons les autres manuscrilii : vojei }« Supplé-
mtmt de CbAbaille p. 13.
, Google
autrefois dans la bibliothèque de Sedan, puis dans celle du
duc de la Yallière où il portait le saméro 2718. Du temps
de Gange il appartenait à Mgr. De la Tour d'Auvergne,
Rrchevêque de Vienne,
Il est sur vélin, du XIV' ou du XV* siècle, in-4''
(28 cm, de haut sur 20 de large). Il contiont 157 feuillets
à 4 colonnes, chacune de 32 lignes, excepté celles où se
trouvent des miniatures. Ces miniatures, fort grossières
d'ailleurs, sont très nombreuses, environ 400 ou 500, et
chacune d'elles remplit l'espace 3e 4 lignes; rarement elles
se trouvent ajoutées en marge. Les feuillets du dernier
quaternioD se suivent actuellement dans l'ordre suivant : 152.
163. 154. 155. 151. 156. 150. 157. Avant le fol. 150 il en
manque plusieurs, qui contenaient la fin de la branche XI et
le commencement de la XVI*".
Il n'y a pas de rubriques. A la lin du manuscrit, op
lit en caractères noirs agrandis Chî faut U romans de renarl
Bien li chiet eut sa fraude niirt, Dt^s initiales majuscules
agrandies, qui cependant se distinguent quelquefois à peine
des majuscules coloriées des simples nlinéas, se trouvent aux
fol. 1- (branche II; 28" (br. VU); 34" (VIII); 38" (IV);
51" (XII); 59- (II); 77' (IX); 92* (XIII); 108* (XIV); 126*
(X); 135' (XI).
Le texte de ce manuscrit s'écarte beaucoup de toiu
les autres: les altérations proviennent surtout d'une ten-
dance à raccourcit' les branches. Ij'ortliographe du scribe
est approchée du latin: p. ex. admener, psaltier, signifiance.
K. à Paris, à la bibliothèque do S. A. R. le duc
d'Âumale. Oe manuscrit est sur vélin, du XIII* ou du XIV*
siècle, iu-folio. Il a 260 feuillets. Les pièces en prose y
sont écrites sur 4 colonnes, les pièces en vers sur 6; chaque
colonne a généralement 52 lignes. Le verso du fol. 260 est
très usé. Anciennement ce feuillet était suivi par le fol.
252, qui finit au v. 1 49 de la branche IV. Pas de rubriques.
Il n'y a que le titre du roman entier DE RENART". Des
initiales majuscules agrandies se trouvent aux fol. 244*
(branche II); 252' (br. IV); 254* (VI); 259' (VU). A la
fin de la blanche VI (fol. 259') os lit: ExpiicU H branche
, Google
de la bataille de B. et de .y., et après la VU' (fol. 252'')
Erplicit li confessions R.
L, k Paris, k la Bibliothèque de l'Arsenal, d" 3355
(anc. Belles-Lettres franc. 195 C). Au premier et au dernier
feuillet une main du XVI* siècle a inscrit les comptes des
recettes d'une douane royale à Uontfaucon: mais j'ignore
lequel des Dorabreux lieu?c de ce nom est mentionné ici.
Le manuscrit est sur vélin, du X.IV° siècle. L'écriture
est peu soignée. 11 est in'4'' (2:i cm. de haut sur 21 de
large). Il contient I2'2 feuillets (non pas 123, comme la
pagination actuelle pourrait le faire croire; car le numéro
82 manque). Chaque feuillet a 4 colonnes de 37 à 43 lignes.
En fait de miniatures, il n'y a que de mauvais dessins au
fol. 1% représentant Renart, Tibert, etc.
Des initiales majuscules agrandies se trouvent aux:
fol. 19' (branche VI); 28' (br. XII); 37° (VIII); 40" (I);
5»^(XVIII); 6{r(XIX); 60' (XX); ei^SXI); 62VXXVI);
63' (XXII); 6Ï^ (XVI); 7«* (VII); 80" (IV); 83- (X);
94'' (IX); 103- (III 377); 104' (III); 106' (XI). Il y a
des titres, mais à l'encre noire, au fol. 19* (branche VI):
Si vient conment B. dut Jurer le sairement a la volante
Roienel le mastin, et au fol. 28° (XII): .S» conme R. Ma en
proie. Des notes finales, également à l'encre noire, se trou-
vent aux fol. 59*, à la fin de la branche I: Explicit de R.
eon il fa teins en iaune; fol. 60' à la fin de la branche
XVIII: ExplicU de R. et de prestre mort»»; 60° (XIX) Ex-
plicit dysangrin et de la itimant; 62' (XXI) Explicit; 63'
(XXV) Explicit de landoille qui fui iuye es marreles; 76'
(XVI) Explicit dou coc qui barOa B.; 80' (VIII) Explicit
la confession de B.; 94'' (X) Explicit de R. qui deuint mire;
103* (iXl ErptieU de R. et de lietart ; 104* (II) Explicit de
B. qui Jia peachier .y.; 106* (II, 376) Ex . . . pli . . . cit;
123* (XI) ExpUât de B. si conme il fu emperieres.
M, à Turin, à la Bibliotbèque particulière de 9. U. le
Roi dllalie, coté cod. mise. 151. Au verso du dernier
feuillet on lit: A . . . noble ; haute dante de giesteUe (écri-
tore du XVI* siècle; cette note semble prouver que le manu-
,. Google
scrit se trouvait alors ea B«lgiquo). C'est à H. EUtnoad
Steiigel que je dois la première oonnaiasanoe du msc. M.
Le maDuaciit est sur vélin, du XIY* siècle. Il est in-
4° (28 cm. de haut sur 20 de lai^e). Il contient 191 feuil-
lets à 4 colonnes, chacune de 36 lignes. Uais il manque
un feuillet avant le fal. 1, un autre avant le f. 45, deux avant
le f. dO, un avant le f. 191: la somme lottile des feuillets
étwt donc de 196. Des réclames au trouvent au bas dee fol.
23", 39% 54", 100% 116", 132", 164", 180', 188'j a» bas du
f. 149' on lit encore le chiffre VI.
Ce msc. contient un grand nombre de rubriques.
Au fol. 2' ta la fin de la branche XXV) on lit; CUt
faiUent les enfances R. et conmanee ai corne il compiasa les
lotfuiaus :
au fol. 5' (après ta br. II): Ici fentst corn R. compiasa
les louiaus et fist y. cotis et comtaance si com R. menga le
poisson où charretiers;
au fol. e' (après le ve;8 164 de ia br. III): hi faut
si cotnme R, conckia les charretiers et commence de .y. ywe &.
fist moitié i
au fol. 7" (apiès III 376): CV commanre si roiinne R.
fist lieesckier a ysengrin les anguilles ou utuier:
au fol. 8" (après la br. III): Ci commance de S. ai corne
il prist ckantecler le cor ;
au fol. 11" (après II 664): hi fenist si comme R. priât
cha>Ue(Ur et rommance de R. et de tybert le chat;
RU fol. 13" (.après XV 96): Ci communce si comme
tybert et renart troueretit landoilU en .1. sentier;
au fol. 15" (après la br. XV): Ici fenist de landoille
que tybert metùa aam R. et commance si comme R. coupa a
tybert la queue;
au fol. 18* (après XIU 202); Ci faut de R. et de ty.
et commance si contne R. Jist primaut prestre;
au fol. 23* (après XIII 504): Ici faut de R. si conme
il fiât primaut estre prestrea et conmanee si conme il uendirent
les lUistemenz et changèrent por .1. oison;
au fol. 26' (XIU. avant le v. 54U, au v. 4ili> de
l'édition de Méonj: Ci faut de R. et de primaut et c
ai comme primaut f H batuz pour les harens fres;
, Google
au fol. 27' (après XIII 672): Ci comance de B. et de
P si corne E- mena primant aus bacotis par son engivg;
au fol. 29* (après XIII 1024): Ci commance si comme
R. pritt P ou piège par son grant larat qui ia ne faudra ;
au fol. 3l>' (après la br. XIII): Ci conmance dysengrin
»i comme il sala plaindre de R. en la court le roi noble;
au fol. 40* (après Va 290): Ci fenist si conme R. dut
fere le sairement a i}. et loumance si comme li rois noble
enuoia querre R. et corne R. conchia ses messagiera ;
au fol. 44" (après I 574): Ci fenist si comme bruns lors
ala a message a R. et comatice si comme R. prist b. lors au
rhasne fendu par le groing;
au fol. 46'' («près I 994); Ci fenist si conme R. prist
M. lors ou chesne fendu et commance si conme R. se confessa
« grinbert le taisson;
au fol. 50° (après I 1620): Ci commance si comme R.
lia le roi et ses barons par les queues et rafaita la roine par
fOH barat;
au fol. 54' (après la 2204): Ci comance la Irancke si
conme R. fu teinturier;
au fol. 57° (après Ib 2624) : Ici faut si connue y. fu
fseoillies par galopin le iugleor et comtmce de R. cofnme il
fu iugleor atts noces sa famé;
au fol. ÔO* (après Ib ;iOÎ)4): Ci commance lu despu-
ttrison de la famé Renari et de la famé ysengrin;
au fol. 61* (après Ib): Ci commance si conme le roi
noài* et Renart et ysmgrin partirent la proie ensemble;
an fol. 72* (après la br. XVI): Ci comineiice le mariage
que R. jist axi roi noble le Igon;
an fol, 86* (après la br. XXIIIj: Si commance si comme
R. Jisl son essart;
au fol. 89" (après la br. XXII 330); Ci commance si
comme R, par Jist le con par son engin;
au fol, 91* (après XV 346); Ci commance de ty. le chat
et des AI. prestres;
au fol. 92* (après la br, XV): Ci cotnmance conmant
i/sengrin parti la terre aus .II. moutons;
su fol, 93' (après la br. XX): Ci commance de lonrs et
du leu et dit uilain qui monstrerent leur rus;
II
DigiUnlbyGOOglC
au fol. 94' (après la br. XXI): Ci fenist de lÔurs et
du (eu et du vilain qui mostrerent lor eus et cotnmance du
corbel et de Eenart;
au fol. 95" (après II 1024j: Ci fenist du corbel et de R.
et comance de la itimant et de ysetigrin le leu;
au fol. 9C" (après la br. XIX) : Ci fenist de raisent la
iumant et de ysenijrin et commance de prestre martin;
au fol. 97° (aprèd la br, XVIII): Ci faut de prestre
martin et commance de ta mésange;
au fol, 98' (aprcB II 664) : Ci fenist le conte de la mé-
sange et commance le songe R. si coiime ,y. le bâti;
au fol, 102'' (après V 246): Ci faut de R. et de y. si
cmime il bâti R. et meniu le bacon sam lui et commance si
conme R. jist y. dévoiler ou puis;
au fol. 106' (après la br, IV): Ci fenist si conme .R.
Jist .y. aualer ou puis et commance si conme R. u(dt manger
son confessor;
au fol. 112= (après la br. VII): Si commance le peUe-
rinage Eenart si came il uolt aler a rome;
au fol, 116' (aprèd ia br, VIII): Ci fenist le peUeiinage
R. si conme il ah » rome et commance la bataille de R. et
de ysengrin;
au fol, 128" (après la br. VI): Cy commance de lyetart
le uilain et de R. et del ors qui uolt auoir le buef au uiUiin;
au fol. 145" (apiès la br. IX): Ci fenist de R. et du
uilain lietart et de lourz. Et commance si conme R. fu mires ;
au fol. 158° (après la br, X): Ci faut si conme Eenart
fn mires et commance si con R. fu emperieres par son engin ;
au fol, I6i('' {après XI 761): Ci conmance si comme
droins le moisuel donna les cerises a mangier a Renart par
sa franchise;
au fol, 182'* (après la br. XI); Ci comance ht fausse
mort Renarl et sa procession.
Au fol. 191" il y a un Explicit.
\, à Rome, à la bibliothèque du Vatican, cod, Regin.
1699, Le folio 1"' de ce msc. porte la note suivante:
Acfiepte te 26 aou^ 1Ô94. 40 sol. C. Fauchel; à la fin du
niBC, on lit : Cest a moi C. Faucliet. Après le traité de To-
, Google
lentino 1795 le mec. pasan pour quelques années à la Bibl.
îîat. à Paris: c'est pendant ce temps que Le Grand d'Aussy
s'en servit (Notices et extraits des msc. Y, p. 314). que Méon
en tira la partie de la branche XVII, que ce msc. seul a
conservée, et que J. Grimm en fit ses extraits: (Beinhart
Fuchs p. CXIX). Depuis, une nouvelle description de ce
msc. a été publiée par Adalbert Relier, Rotiioart (1844) p.
438—447.
Le msc. est in-4', su^ vélin, àa XIV° siècle. Il con-
tient 181 feuillets à 4 colonnes, la plupart de 32 lignes. Au
XVI" siècle, à ce qu'il paraît, on a numéroté les feuillets,
mais d'une façon très fautive. Plusieurs feuillets ont été
coupés si fort que de lettres entières ont disparues. Par
une erreur du relieur, les fol. 105 à 111 précèdent actuelle-
ment les fol. 112 a 123, auxquels il devraient faire suite.
Ed outre, plusieurs feuillets qui contenaient probablement le
reste de la branche IX depuis le v. 584, ont été égarés.
Les colonnes 111°* et HS' sont laissées en blanc.
Une miniature se trouve en fol. 1. On rencontre des
majuscules initiales agrandies aux fol. 1' (au commencement
de la branche I); 26' (br. II); 36° (II 843); 41" (XVI);
.52* (XVII) ; 65' (XIV); 85' (II); 90' (IV); 94' (II 23 as.);
100* (IX); ! 12* (XII); 123' (Va); 128" (X); 142' (XI);
leS* (XIII); 178' (VIII). II n'y a qu'un seul titre rouge,
celui de ia branche XIV, au fol. 65'. Ci parole conment .R.
sé muca es piaus; mais la fin des branches est indiquée
plusieurs fois à l'encre noire: ainsi après la br. II. on lit
Ci feniat U chapitrez conment .R. déchut tieselin le corbel Et
fonmeiU U croissu hersent Sa commère et compissa ses (ouuiaus.
La br, XV s'arrête brusquement au v. 116, auquel le scribe
a ajouté ces deux vers: Or nous en soufise atant Que plus
nen dirai maitUenant. Au fol. 111" la branche V est ter-
minée par ces mots: Explicit ceste branche; une main plus
moderne y a ajouté le premier vers de la branche XII.
Celle-ci, qui va jusqu'au fol. 123'', porte la note finale:
Explicit lie la matière comment R. fu clers ttjhert le chat.
A U fin de la branche XI (f. 169') on lit: Explicit ycestui
rontt, La fin du roman entier, au f. 181*, est indiquée par
ce» mots : Erplicit U rommant de Renart.
,i.n.b,.GoogIc
Plusieurs brandies se trouvent deux fois dans ce mec,
d'abord avec le texte du msc. A, ensuite avec celui de C:
c'est à cette seconde partie du mac. qu'appartiennent les
branches suivantes (que je numérote d'après l'édition de
Méon) I. IL ni. IV; V. YI. 1929—2240; puis la br.
XIX de Méon. La manière inattendue dont la br. VI est
interrompue, peut faire croire que le scribe s'est aperça su-
bitement que le même récit se trouvait déjà dans son manu-
acrit: probablement qu'il avait sous les yeux deux manuscrits
qui appartenaient aux diPTérentes classes de A et de C.
11 y a UD autre fait qui éclaircira peut-être encore
mieux cette erreur: c'eat que différentes mains ont tra-
Tiùllé au msc. .\. La première a écrit les fol. 1 & 40,
128 à 181, la seconde lea fol. 41 à 104, 112 à 124'; c'eat
à cette colonne qu'une troisième main a repris l'ouvrage on
écrivant les fol. 124' à 127, 105 à lit. La seconde main
se distingue des autres par une orthographe particulière.
Pour la critique, il importe de ne paa confondre les deux
textes différents du msc. i\. Je distingue celui qui ae rap-
proche du msc. C par la minuscule n. Dans mon Examen
critique j'avais proposé la notation \'; mais elle aurait été
sujette à des erreurs typographiques.
Les manuscrits que j'ai énumérés jusqu'ici ont con-
servé une série plus ou moins longue des branches du roman.
Il y en a encore d'autres qui ne contiennent qu'une ou deux
branches ou qui ne nous sont parvenus que dans un état
fragmentaire. Je lea distingue des manuscrits de la première
série par des lettres minuscules. Je n'ai pas besoin d'ajouter
que la valeur do ces fragments n'est nullement inférieure à
celle des manuscrits plus complets; il y en a marne qui
présentent un texte très pur. Voici le tableau des raanu-
eorits incomplets.
n, à la bibliothèque de Lord Ashburnbam, à Âsh-
bumham Place, près de Battle (Sussex), où ce manuscrit
porte le numéro 242. Il a été acheté avec la collection
Barrois en 1849, Au fol. 1* on lit: Petrij Dupuy Ub. m.
s. curât, jnscrip (le reste de l'inscription a été coupé par
,. Google
le relieur). C'est M. P. Meyer qui m'a indiqué ce manu-
scrit et qui par ea rocommandaHon bienveillante m'en a
facilité la communication.
Le manuscrit est sur vélin, du XIIP sièclo, petit in-â^
Les pages n'ont qu'une seule colonne, qui comprend ordinaire-
ment 30 vers. Celui qui a numéroté les feuillets on a
compté 52; mais il a sauté un feuillet après le 20°" et un
autre après le 22"': le manuscrit a donc 54 feuillets. Il ne
contient que la branche I.
Le te;:te porte en tête une majuscule coloriée. Il n'y
a pas de titre, mais siDiplement cette note finale: Explicit
le romam de Benart. liO scribe de ce manuscrit s'est servi
de peu d'abréviations et en particulier les noms propres y sont
écrits ep toutes lettres. Même les noms de nombre n'y sont
que rarement exprimés par des chiffres.
Les manuscrits b. o, d ont ceci de commun qu'il con-
tiennent tous la même branche- VIII, qui s'y trouve au milieu
d'autre poèmes narratifs de peu d'étendue.
b: ce msc. se trouve à Paris, à la Bibliothèque Natio-
nale, fonds français 837 (anc. 7218). C'est le célèbre manu-
scrit des fabliaux. Il est écrit sur vélin in-fol. (Sl'/s cm,
de haut sur 21 cm. de large), à 4 colonnes de 50 lignes.
L'écriture est du XIII* siècle.
La branche YIII du roman de Benart y occupe les
foi. 46* à 49*. A la fin de la branche on lit, écrit à l'encre
noire: Explicii la confession Benart.
o: ce manuscrit appartient encore à la Bibliothèque
Nationale, fonds français 25545 (ancien fonds Notre Dame
5(4*^). 11 est sur vélin, du XIV' siècle. Il contient 166
feuillets petit in-4°: chaque feuillet a 4 colonnes de 36 lignes.
La branche VIII du Renart y commence au bas du
foL 21*, et finit au fol. 24*. Elle porte ce titre en rouge
Oî conmence la confession Renart et son pèlerinage, et elle se
termine par cette note, également en rouge: Explicit la con-
fession de renart et la loiatUez de son pèlerinage.
d: ce manuscrit se trouve à Home à la bibliotheca Ca-
mnatmsisi il y est coté B, III 18. Il est sur vélin, du
XIV' siècle. Il a 200 feuillets in-4° qui n'étaient pas en-
core numérotés en 1873. lorsque je coUndonnai le manuscrit.
Chaque feuillet a 4 colonnes de 38 lignes. Il contient le
roman de la Rose et 37 poèmes moins étendns; parmi ces
derniers, le second oat notre branche YIII, qui occupo
13 colonnes du manuscrit. Elle porte ce titre: l coh-
fiesse et le pelermage Renart. Voyez sur ce manuscrit:
A. Tobler, Gedickte des Jehan lie Comlet, Stuttgart 1860,
Lit. Vereirt LIV.
Deux autres manuscrits (e et h) ne présentent mal-
heureusement que des débris qui, en fournissHnt de très
bonnes leçons, nous font voir combien la filiation des manu*
sorits est loin d'être conservée dans son entier.
6: ce fragment ne contient que deu?c feuillets d'un
beau manuscrit du Xlll* siècle, détachés d'une reliure et
conservés à la bibliothèque do 3. Orner. Je n'en ai vu
qu'une copie que j'ai trouvée parmi les manuscrits de
J. Orimm et qui appartient actuellement à la Bibliothèque
Boyalc de Berlin. Les 100 lignes qu'il donne font partie
de la branche X et commencent par le v. 1337. Il y a
des lacunes qui cependant permettent le calculer que le
texte était écrit sur des feuillets in-4", à 4 colonnes, chacune
de 30 lignes.
h: ce fragment ressemble en beaucoup de points au
fragment e. C'est ce fragment que M. G. Paris a publié
dans la Romania III 373. II se trouve à la Bibliothèque Royale
de Bruxelles où il a été détaché d'une rehure. Il forme
la moitié supérieure, recto et verso, d'un feuillet à quatre
colonnes; la marge gauche a été entamée par tes ciseaux.
Le manuscrit dont nous ne possédons que ce faible débris
était du XIII" siècle. Il portait 30 lignes sur chaque
colonne. Les 72 vers qui nous ont été conservé correspon-
dent aux vers 857 à 965 de notre branche XI.
Les manuscrits a, b, c, d, e, h présentent à peu près
le même texte que les manuscrits plus complets et leurs
variantes serviront à restituer la forme primitive des branches
qu'ils contiennent. On ne saurait dire la même chose des
antres fragments qui nous restent.
, Google
f, à l'aris, à la Bîbl. Nnt. fonda franc. 1588 (anc.
7609-), sur vélÎD. grand iD-4'' (29 cm. do liaut sur 21 de
large), du XIII* siècle, sauf le fragment de la branche XIH
du Renart, qui présente l'écriture du commencement du XV*
âiècle. Ce manuscrit contient les poëmea de Philippe do
Rémi: la Riote du Monde, la Manékine, Blonde d'Oxford et
plusieurs salua. Voyez Le Boman de la Manékine par
Philippe de Reimes p. p. P. Michel, Parie 1840 (Bannatyne
Cluh) p. XVII. Sur le verso laissé en blanc du fol. 96 se trouve,
ajouté par une main postérieure d'au moins 150 ans à celle
qui a écrit le reste du manuscrit, le commencement (24 lignes)
lie In branche XIII, présentant une texte très altéré, écrit
avec peu de soin et passablement effacé. Je possède une
première copie de ces vers faite par mon ami J. Brakel-
mann, mort en 1870, et une autie que M. Suchier a bien
voulu me communiquer.
g, i: CCS deux manuscrits présentent un texte italianisé
qui donne une version remaniée de notre branche I et d'une
autre branche qui, eu français, ne se trouve qu'eu prose,
ilanii l'ouvrage du XIV* siècle intitulé Senart le contrefait:
voyez M. A. Rothe, Les romans du Renard examinés atia-
lysis et comparés (Paris 1845) p. 475 et Barisch, Chresto-
mathie de l'ancien français, col. 321. Dans mon recueil ce
texte formera une branche additionelle^ la branche XXVII.
Deji deux manuscrits qui nous fournissent ce texte,
g se trouve à Oxford, à la Bibliothèque Bodléienne, coté
Canon. Ital. XLVIII. 11 est écrit sur papier au XIV° ou
même au XV* siècle. C'est un petit in-4° (22 cm. de haut
sur 15 de large). Lea pages n'ont qu'une seule colonne.
Des 24 feuillets qui sont couverts d'écriture, les fol. 6 à 19
appartiennent à la branche XXVII. Il n'y a ni titre ni
note Hnale <yn se rapporte au texte. Sur la marge on a
ajouté des dessins dont le sujet n'a rien à faire avec le
roman de Renart. Au fol. 20'° il y a un aigle avec ce vers
Ferrariam cordi leneas béate Georgi. Le texte du msc. g a
été publié avec un bon nombre de corrections et, d'éclair-
cissements par E. ïeza. Pisa 1860, soua te titre Sainardo e
Lttmgrino.
, Google
l'a msG. 1, qui contient: le même poëme, mais d'après
une l'édaction plus étendue, a été publié par R. Putelli dans
le Giomale di Jilologiti Bomama. Il se trouve à la -Biblio-
thèque archiépiscopale d'XJdine, à laquelle tl a été donné
par le bibliothécaire Petro Brudo on 1783. Il y porte le
numéro XIII des in-4^. Il est sur vélin et contient 64
feuillets, qui ont IK cm. de haut eur 14 cm. de large. L'écri-
ture est de la seconde moitié du XIY* siècle. lia branche
XXYII, qui occupe la fin du manuscrit, va du fol. .'il)'' au fol.
64''. Le scribe a ajouté quelques vers latinn, dont le premier
se trouve également dans le msc. g. le second dans le msc. a.
Voilà donc les sources auxquelles j'ai puisé mn con-
naissance du roman de Reoart. Comme je l'ai déjà remarqué
dans mon Examen critique p. 7, cette liste n'est pas encore
complète, puisqu'il y a dans l'édition de Méon des passages
qui ne se retrouvent dans aucun des manuscrits que j'ai énu-
mérés et que Méon a tirés d'un manuscrit que je n'ai pu ri,>trouver.
Quant à la manière do me servir de mes notes, j'at élargi
le plan proposé à In tin de mon Eramen critique.
Je doBBerai les variantes de tous les manuscrits, excepté
celles des trois manuscrits Ifii. Comme V n'est qu'une copie
fautive du msc. E , ce mnnuscrit n'a aucune valeur propre
pour la recherche du texte oiiginal. Le msc. (> se rapproche
encore beaucoup du msc. £: il appartient donc à une famille
déjà suffisament représentée par les quatre mss. AltK.V. Enfin
le msc. I no contient qu'un texte remanié dans beaucoup de
parties avec une très grande liberté : c'est plutôt un poëme nou-
veau qu'on pourrait bien, si toutefois cela en valait la peine,
publier en entier au lieu de le confondre avec le reste des
variantes.
Il n'y a qu'une seule branche, la huitième, le Pèlerinage
Renart, pour laquelle je donnerai les variantes de tous les
manuscrits, même des msc. ïlil, comme je l'ai déjà fait dans
les Bonmnische Studien. On pourra se faire ainsi une idée
de l'utilité qu'il y aurait à donner intégralement toutes les
variantes des msc. FUI. Je doute qu'on en tirerait une seule
restitution du texte original.
, Google
Quant aux autres manuscrits, on me permettra encore
de me borner aux variantes offrant un certain intérêt et de
laiaeer de côté toutes les divergences purement ortho-
grapliiques.
Mon texte est fondé pour chaque branche sur celui des
niaDUScrits qui parait se rapprocher le phts de l'original.
Ainsi pour la plupart des branches (I à XIV). c'est le mso.
A que je reproduis en comblant ses lacunes par le msc. 1);
pour les brandies SV à XVil je me sers du rase. N; pour
les branches XTIII — XXIl et pour la branche XXIV,
du msc. B. Pour chacune des branches XXIII, XXV,
XXVII, je suivrai le manuscrit qui l'a conservé seul: c'est
à dire le msc. M pour la branche XXIII, le msc. fl pour
la br. XXV. le msc. L pour la branche XXVI. Enfin dans
la branche XXVII, je mettrai en regard les deux textes,
qui uous en restent.
Le premier volume de mon édition contient les onze
branches qui ne manqueut dans aucun des trois manuscrits
A, B, G et qui paraissent former une ancienne collection.
Comme M. A. lîauer a bien voulu revoir les épreuves im*
primées sur le msc. A, je suis bien sûr que mon texte, y compris
les variantes données au bas des pages, nst rigoureusement
exact. Jje second volume comprendra les branches isolées
qui n'ont été conservées que dans les manuscrits d'une ou de
deux familles. Le troisième contiendra les variantes.
Dans ebaque branche je corrigerai les fautes évidentes
du manuscrit principal , mais je me garderai de mâler les
le^DB des différentes familles là oii le texte du manuscrit
principal offre un sens satisfaisant et une veretiieation assez
bonne. Quelques vers qui ne se trouvent pas dans les autres
rédactions et qui portent le cachet de l'interpolation ont été
mia entre crochets [ — ].
Quant à l'orthographe dit msc. A, je me suis permis de
la r^ulariser quelque peu. Mais je sais bien que c'est là
nne chose très délicate et je crains que le système que j'ai
suivi et qui laisse tant à corriger aux lecteurs eux-mêmes,
ne soulève bien des objections.
Aussi je ne me fais point d'illusion sur la différence
qui existe entre le texte restitué d'après une seule famille
,. Google
des manuscrits et celui qui peut résulter de la comparaisoD
des différentes familles. Ces familles que j'ai distinguées dans
mon Examen critique, diffèrent l'une de l'autre non seulement
par le nombre et l'ordre des branches qu'elles contiennent,
mais aussi, dans les différentes branches- par le nombre des
vers et par les leçons qu'elles offrent. Chaque famille a ses
fautes particulières, chacune paraît aussi avoir conservé des
restes du texte primitif qui ne se trouvent pas dans los manu-
scrits des autres familles. Il faudrait donc, pour restituer le
texte primitif, se servir tantôt de l'une et tantôt de l'autre
famille, et en tirer toutes les variantes qui concordent le mieux
avec le style et le dialecte de l'original sjpposé. C'est ce
que M. G. Psrio a très bien expliqué dans la Remania, et
ce serait bien là le but d'une édition critique qui mériterait
véritablement ce nom.
Mais ce qui me parait non moins certain, c'est qu*un
travail de ce genre rencontrera bien des difficultés. La re-
cherche do l'original ae complique par ce fait que les
différentes branches n'ont pas une origine commune, qu'elles
ont été composées par dei poètes différents, à des époques et dans
des provinces différentes; et qu'en outre plusieurs branches
ne nous sont parvenues qu'après avoir subi des remaniements
et des altérations profondes. C'est pour cela que je crois
qu'on ne parviendra jamais à restituer sûrement le texte pri-
mitif et que tout en cherchant à le faite, il faudra se con-
tenter en beaucoup d'endroits d'un choix arbitraire et d'un
résultat douteux.
On me croira facilement, ai je dis que mol aussi j'ai essayé
de pousser ces recherches qui offrent certainement un grand
intérêt. Ce que je pourrai faire pour arriver à la solution de
wa problèmes de haute critique, je l'exposerai dans une bro-
chure qui paraîtra en même temps que le troisième volume
de l'édition. Mais ici j'ai cru devoir me restreindre à donner
un texte tiré des meilleurs sources et à fournir, par les vari-
antes des autres manuscrits, les moyens de restituer le texte
primitif. Que d'autres, plus instruits, plus hardis et disposant
de plus de loisir, accomplissent cette tâche aussi attrayante
que difficile!
Peut-être jugera-t- on comme moi que le roman de Renart
, Google
— XXYII
ne mérite pas en entier le travail énorme qu'exige nne édi-
tion critique. Il y a, et personne ue le contestera, de
grandes parties du roman qu'il auftîra de lire dans une re-
production fidèle des manuscrits. Les longueurs insipides, lee
obscénitéa qu'on y trouve et qui répugnent à tout lecteur,
ne me paraissent pas absolument dignes d'être passées au crible
de la critique. L'édition critique qu'on doit désirer, ne compren-
drait qu'un choix de branches, réunissant tons les contes spiri-
tuels et naïfs à la fois, qu'on a loués si souvent ot avec tant
de raison.
Aussi suis-je heureux de pouvoir annoncer au public
une édition partielle du roman du Benart qui répondra en
même temps aux exigences de la philologie et aux besoins
des simples lecteurs. On la devra à mon ancien collègue,
H. J. Cornu, professeur à l'université de Prague, qui espère
la publier dès que mon édition sera complète, c'est à dire
avant la fin de l'année prochaine.
Strasbourg, Octobre 1881.
Ernest Martin.
,,.Gcx:)gIc
,, Google
(Méoa 9S40— 96T2)
Pekeot, qui son engin et a'art A f. 1
Miat en vers fere de Reoart
Et d'Iaengrin son cher conpere,
Lessa le meus de sa matere:
6 Car il entroblia le plet
Et le jugement qiiî fu fet
En la cort Noble le lion
De la grant fornicacion
Que Renart fist, qui toz niaus cove,
lO Envers dame Hersent la love.
Ce dit l'eatoire el prem^ vers
Que ja eetoit passe ivers
Et que la rose espanisaoit
Et l'aube espine floriasoit
15 Et ptea eatoit l'aaenciona,
Que ûre Noble li lions
Totea lea beetea fist venir
En son pales por cort tenir.
Onques n'i ot béate tant ose
30 Qui remaosist por ouïe chose
Qui ne venist hastivement :
Fors dan Renart tant solement,
Le mal lera, le aoulduiant,
Que li antre vont encusant
5 crilroblie
...Google
2 I (Môon fl6TM-9710)
25 Et enpirant devant le roi
Et son orgueil et son deeroî.
Kt Ysengrin qui pas ne l'eîme,
Devant toz les autres se cleime
Et dit au roi 'baux gentix aire,
30 Car me fai droit de l'avoutire
Que Renart fiât a m'espossee
Dame Hersent, quant l'ot serrée
A Malpertuia en son repère,
Quant il a force li volt faire,
35 Et conpiBsa toz mes lovaux:
C'est U dois qui plus m'cat noveax.
Renart prist jor de l'escondire
Qu'il n'avoit fet tel avoultire.
Quant li seint furent aporte,
40 Ne sai qui li out enorte,
Si se retrest molt tost arere
Et se remist en sa tesD^^.
De ce ai ou grant coroz'.
Li rois li a dit oiant toz
45 'Ysengrin, leissiez ce ester.
Vos n'i poes rien oonquest^r,
Ainz ramentevez vostre honte.
Musart sont li roi et li conte.
Et cil qui tienent les granz corz
50 Devieuent cop, huî est li jorz.
Onques de si petit domage
Ne fu tel duel ne si grant tage.
Tele est celé ovre a escient
Que li parlera n'i vaut noient.' .
56 Dist Brun li ors, 'bianx gentix sire,
Ja porriez asez meuz dire.
Est Ysengrin ne mort ne pris,
Se Renart a vers lui mespris,
Que bien n'en puiat avoir venchance.
60 Ysengrin est de tel puiasance,
27 que 32 Berce 44 si 48 M. -^ IJ 49 grwt
de hontafc» .'i2 ni^ M ilnmiif;*' 5& Dit
, Google
I (Méon 9711— 9748J
Se Renart près de lui manoit.
Et por la pea De rem&noit
Qui uovelement est jurée,
Que ja oÛBt: vers Ini durée.
65 Slea voa eatea prince de terre:
Si metes pes en ceste guerre!
Metea pea «itre vos barons:
Qui vos barrez, nos te barrons,
Et nieintendroD de vostre part.
70 S'Iaengrina ae pleint de Renart,
Fêtes le jugement aeoir:
G'eat li meuz que g'en pub veoir.
Se l'un doit a l'autre, si rende,
Et del meafet vos pait l'amende.
75 Maudea Renart a Malpertuis:
Gel' amenrai, ae je le truis
Et Toa m'i voles envoier.
Si l'aprendrai a cortoier.'
Sire Brun' dit Bruiaoz li tora,
80 Mal dabeit ait sans vostre cors
, Qui ja conseillera te roi
Qu'il prende amende del dearoi,
De la bonté et del avoutere
Qae Renart fîst a sa conmere.
8û Renart a fait tante moleste.
Et Gonchiee taote beste,
Que ja nus ne li doit aidier.
Conment doit Yseogrin plaider
De chose qui si est aperte
flO Et conneûo et deecoverteP
De moi aa ge, que que nua die,
Se cil qui tôt le mont eoncbie,
Kdst ma famé en sa baillie,
Contre aon gre l'oiist sesie:
05 Ja Malpertuia nel garandist,
I«e forteresce qu'il feïst,
fis remanniil M dorée 70 8c i. 71 oi
n Bi. 70 la pren . . ie a 89 que 94 çntre d
,. Google
r M^on 9749-9784)
Que je ne l'eûeae escuillie
Et puis en un conping ^tie.
Hersent, dont vos vint en corajeP
100 Certes ce fa molt grant danvtje,
Quant Rcnart qui est fox garçons
Vos monta onquee ee arçons".
Sire Bruiant' dist H tessons, /
'Cist maux, ee nos ne l'abesson,
105 Porra encore trop monter.
Car tex porra le mal conter
Et bien espandre et essaucier
Qui nel porra pas abeasier.
Et puis qu'il n'i ot force fête,
un Ne huia brleie ne trêve enfrete,
Se Renart li fist par amors,
N'i afiert ire ne clamors.
Pieca que if l'avoit amee.
Ja celé ne s'en fast clamée,
116 S'en li en fust: mea par mon chef
Ysengrin l'a trop pris en gref.
Voiant le roi et son barnaje,
Gart Yaengrin a son damajel
Se li vasseax eat enpiries
120 Et par Kenart mal atiriez
Le vaillant d'une noia de coudre,
Près suL que je li face sondre,
Des que Renart aéra venus
Et li jugement ert' tenus.
126 Ues c'est li meus que go i sent,
Li blame aoit dame Hersent.
Ahi, quel onor et quel plet
Voe a hui vostre mari fet
 tantes bestes regarder!
180 Certea len voe devroit larder,
S'il voe apele bêle auer,
Se James li portes bon cuer.
0 ditmaoe 104 CU 112 Ci» 114 ohamort 114 Ja .h. i
119 CR 124 Et mangtir i. nera t.
■ Google
I (Héon 9TS5— 9818)
n ne vos orient ne ne resogne'.
Hersent rogist, si ot vergoine,
135 Que tôt le poil li vet tirant.
Si respondi en aozpirant
'Sire Grinbert, je n'en puis mes.
Ge anmase molt meus la pes
Entre mon segnor et Renart.
140 Voir il n'ot onques en moi part
En tel manière n'en tel guise,
Si que j'en feroie un joise,
De caude eve ou de fer oaut.
Mes mon eeoondire que vaut,
145 Laeae, caitive, malostrue,
Quant je ja n'en serai creûe?
Far trestoz les sainz qu'on aore
TSe se damledex me seoore,
C'onqaes Renart de moi ne fist
150 Que de sa mère ne felst.
For dan Renart nel di je mie
Ne por amender ea partie:
G'autretant m'est qu'en de lui face,
Ne qui que l'eint ne qui le hace,
1B6 Con vos est d'un oardon asnin.
Mes je le di por Ysengrin,
Qui de moi. par est si jalox
Que toz jors s'en quide estre cox.
Foi que je doi Pincart mon fil,
160 Oan le premer jor d'avril
Que paaqnea fu, si con or sist,
Ot dix anz qu'Iseogrin me prist.
Lee noces furent molt pleneres:
Que les foesee et les lovieres
Ite Furent de bestes totes pleines,
Voire certes si qu'a grant peines
___ noiiw molt manque 140 141 manquent
143 csnd DQ manque de, "oaut,' fer Ue oreu 147 wtin
I&8 C«atr«i*eiit 157 que 162 que j. 166 grant qa
, Google
I (Méon 8819—9858)
Pe(is«ieB tant de vuit trover
Ou une oe poûst cover.
La devin ^e loiale espose,
170 Ke m'en tenes pas a mentose
N'a Bongnant ne a bestB foie.
Or revendrai a ma parole.
Qui m'en Toult croire, si m'en croie,
Et si voit bien que chascuD l'oie:
176 One, foi que doi sainte Marie,
Ne fis de mon cors puterie
Ne mesfet ne maveie afere
Q'une noue ne poîst fere'.
Quant Heraent ot sa raison dite
180 Et oie sa fu eacondite,
Bernara li annea qui l'oï,
Trestot son cuer s'en esjoï.
Qar OF quide tôt a estros
Que Isengrin ne soit pas cos.
185 'Ahi' fet il, gentil bamesse,
Qar fuat or ai loial m'annease,
Et chen et lou et autres béates,
Et totes femoB cod tob esteBl
Qar si me face dex pardon,
190 Si me doinst il trover cardon
Qui soit tendres en ma pasture,
Que vos n'ouates onques cure ^
De Renart ne de son déduit,
Ne de s'amor, si con je quit.
195 Mies li aeclea est si maveia,
Si meBdiaane et si pugnes,
Qu'il teamoinne ce qu'il ne voit
lEt blâme ce que loer doit.
Âhî, Kenart li foraenes,
200 Con de mal hore tu fua nés
Et engendres et conceûa.
Quant tu jà ne aéras crellB!
168 toper
0 is" — zm m
175 q. ge doi s. 181 qw] ai 186 o
, Google
1 (Méoo 9X59— Ug2»j
Or ert la noTole espanduc
Que aviez Hereeut croissue.
200 Ele en veU ci fere un joïse:
Onques par lui ne fu requise.
He, genHx sire deboneire,
Qar metez pes en cest afere,
Et s'aiez de Renart merci!
210 Lassiez le moi vostre merci
Ca aconduire a sauvete
De qanqo'Iseogrin l'a rete:
Itele amende li fera
Con Toatre cort esgardera.
315 Et se il a fait par despit
Le bsrdement et le respit
Qu'il a pris de venir a cort.
Amendera einz qu'il s'en tort.'
"Sire' ce respont li conciles,
220 'Onques ne vos ait saint Gtles,
(Se vos plest et vos conmandez)
Se ja Kenart i eat mandez
Hni ne demein: se il n'i vient,
Après demein, e s' il s'en tient,
82& Fêtes li a force amener,
Et puis tel livroison douer
Dont il en après se recort.'
Ce dit Kables 'vos aves tort
■■ Qui Renart volez forsjuger.
230 Tel 08 poes vos bien ronger :
S'aucun de vos me mené orguil,
Ce metme vos peut a l'ueîl.
Renart ne he ge mie tant
Por rien qu'en li voist sus metant,
333 Que je le voille encor honir,
S'il ae voult a moi abouir.
Ysengrin, pemez cest juïse
Que vostre feme vos devine,
305 on matijut 212 1& arête 213 amendl 216 deipit 223 ûl 224
il se t. 225 mener 231 nos meneine o. 2S2 peut] plest 237 oeete
,. Google
I (Méon 99^—996*)
Se VOS IftissieB ne le volez.
240 Qcl prendroie'. 'Sire, tolez!
Se Hersent porte le joïee,
Et ele soit arse et espriee,
Tex le saura qui or nel set.
Liez en sera qui or me het.
245 Lors diront il tôt a eetrox,
"Yez la le coz et le jalox!"
Meuz me vaut il, setonc le plet
Soufrir la honte qu'il me fet
Tant que je me puisse venger.
250 Mcz einz que doive vendenger
Quit ge Renart movoir tel gerre:
Ne le garra ne clef ne serre
Ne muF ne fosse desfensablo'.
'Or dont' dit Nobles, 'au deable!
255 Por le cuer be, sire Ysengrin,
Prendra ja vostre gerre finP
Quidiez i vos rien gaagnier,
Renart mater ne meegnier?
Foi que je doi saint Lienart,
•iHO Qe connoia tant les arz Renart:
Plus tost vos puet il fere ennui,
Honte et damaje que vos lui.
D'autre part est la pea jurée
Dont la terre est aaeûree:
âft5 Qui l'enfrendra, s'il est tenuz,
Molt mal li sera avenuz'.
Quant Ysengrin oï le roi
Qui de la pes prenoit conroi,
Slolt fu dolanz, ne set que fere,
2T0 Ne n'en set mes a quel chef trere.
A la terre entre deus eschamea
S'asiet la coue entre les janbee.
Or est R«nart bien avenu.
Si dex li oûst porveû:
848 neê aet 246 que el 281 pot 271 Joiqa la t
landes 2TS tttoll
■ Google
I (M4on »96â~10000) 9
275 Q'en tel point avoit pris li rois
L'acorde tnaugre as yroifs
Que ja preîat la gerro fin
Entre Renart et Ysengrin,
Se ne fuBt Chantecler et Pinte
280 Qui a la cort venoit soi qinte
Devant lo roi de Renart pleindro.
Or eet li feus grès R esteindre.
Car sire Chantecler H cos
Et Pinte qui pont les uea gros,
285 Et Noire et Blance et la Koasete
Amenoient une charete
Qui envouxe ert d'une cortine.
Dedenz gisoit une geline
Que l'eu amenoît en litere
290 Fête autres! con une bere.
Renart l'avoit si maumenee
Et as denz ai desordenee
Que la cuiase li avoit frète
Et une ele hors del cors trete.
•*9f> Qoant li rois ot jugie aaez,
Qui del pleider eatoit lassez,
Ez les jelines meintenant
Et Chantecler paumes bâtant.
Pinte a'escrie premereine
300 Et les autres a grant aleine:
Por deu' fet ele, "gentix béates
Et chen et leu tex con vos estes,
Qar conseilliez ceate chaitive!
Holt he l'oure que je sui Ttre.
305 Mort, car me pren, si t'en délivre,
Quant Renart ne me lesee vivre!
Gînc freree oi tôt de mon père:
Toz les manja Renart li 1ère,
Ce fu grant perte et grant dolors.
310 De par ma mère oi cinc serors,
278 Dentre 279 ehontereux (de même au o 2S3 chsnterax)
£Si l0 MO Autreri fet 295 i>MD|;ie 302 I. et tex
,. Google
I (Méon 10001^10038)
Que vit^ poulea, que mescinea:
Molt i avoit bêles jelincâ.
Qonberz del Frenne les pEisaoit,
Qui de pondre les anguissoit:
311> Li las! mat tes i eucressa.
Qar aine Renart ne l'eu laissa
De totes cÎDO que une soûle:
Totes passèrent par sa goule.
Et vos qui la gisez en bere,
i^.ao Ma douce suer, m'amie obère,
Con ros estieez tendre et crasse!
Que fera vostre suer la lasse
Que a dqI jor ne vos regarde?
Renart, la maie flambe farde!
33A Tantes foiz nue avez foleez
Et chacîes et tribulees,
Et deecirees nos pelices,
Et enbatues duaq'as lices.
1er par matin devant la porte
330 Me jeta il ma seror morte,
Puis s'en foï parmi un val.
Oonberz n'ot pas isnel cheval,
ÎTe nel poïst a pie ateindre.
Qe me voloio de lui pleindre,
S;t5 Mes je ne truis qui droit m'en face:
Car il ne creot autrui manace
N'aatnii coroz vaillant deus foies'.
Pinte la lasse a ces paroles
Chaî pamec el pavement,
340 Et les autres tôt ensement.
Por relever les quatre dames
Se levèrent de lor escames
Et chen et lou et autres bestes,
Eve lor getent sor les testes.
345 Quant revindrent de paumoisons,
Si coD nos en escrit trovons,
La on lo roi virent seoir
Totes li vont au pie cliaoir:
III puceles 822 t. la u. r. 1. I. 323 Que 846 tonoms
...Google
I (Héon 10039— loorej
Et Ghantecler si a'ajenoille
350 Et de ses lertnea ses piez nioillc.
Et quant li rois rit Ghantecler,
Pitié li pront' du baceler.
Un Bopir a fet de parfont,
Ne s'en tenist por tôt le mont.
355 Par mautalant drece la teste.
One n'i ot si hardie beste,
Ors ne sengler, que poor n'et
Quant lor sire sospire et bret.
Tel poor ot Coars li levree
360 Que i) en ot deus jors les fevres.
Tote la oort fremist eosenble.
Li plus hardis de peor tremble.
Par mautalent sa oone drece,
Si se débat par tel destrece
385 Que tôt en sone la meson,
Et puis fu tele sa reson.
Dame Pinte' fet l'eoperere,
Foi que doi a l'ame mon père
Por qui je ne fis auœonne hui,
370 II me poisse de vostre anaî,
Se ge le peûsse amender.
M!es je ferai Reoart mander
Si que vos a vos euz verres
Et a Toz oreilles orrea
375 CoD grant venohance sera prise.
1 1 Qnar j'en voil fere grant justise
1 1 Del omecide et du desroi'.
Quant Yaei^rh) ol lo roi,
laoelement en pies se drece.
380 Sire fet il, 'c'est grant proece.
Molt en seres par tôt loes,
Se vos Pinte venger poos
Et sa seror dame Copee
Que Renart a si esolopee.
349 ehaat" (Ht mime au v. 301) 361 fremmirt 369 je h
MÎMe 373 u«iires S74 oreîUez 377 Et del amende
,. Google
I (.Méon 10077— lOlIS)
38â Ge nel di mie por hame,
Mes je le di por la tnesoine
Qu'il a. morte, que jo le face
Por chose que je Kenart bace.'
Li emperere dit 'amis,
S90 II m'a molt graat dol el cuer mis.
Ce n'est or pas li premerains.
As voz et a tos les foreina
Me plein si, con je fere sueil,
Del avoltire et del orteil
! 395 Et de la honte qu'il m'a fête,
Et de la pes qu'il a enfrete.
Mes or parlons d'autre parole.
Brun li ors, pemez vostre eatole.
Si commandes l'ame del cora!
400 Et TOS, sire Bruianz li tore,
La sua enmi celé coature
Me fet«a une sepouture'!
"Sire' dit Brun, Voatre plesir'.
Atant vet Teatole seair,
4ai Et non mie tant solemcut:
Et li rois au commeDdement
Et tuit li autre del concile
Ont commencie la vigile.
Sire Tardia li limaçons
410 Lut par lui sol les trois leçons,
Et Roenel chanta les vers,
Et li et Brichemers li cers.
Quant la vigile fu chantée
Et ce vint a la matinée,
415 Le cors portèrent enterrer. —
Mes einz l'orent fet encerrer
En un malt bel vaiaseljde plom,
Onques plus bel ne vit nuz hom.
Puis l'enfoîrent aoz un arbre
430 Et par deaus mirent un marbre.
387 Que U le
manqua 391 ore 393 je manque 395 m'
■MOHTw 401 ootora
402 anlpleture 406 oomt deSt 408 Unen-
^le 415 portent
(17 plomo
, Google
I (MÉon 10117-10152)
(S'i ot escrit le non la dame
£t sa vie) et conmandent l'ame.
Ne sai a cisel ou a grafe
I ont eacrit en l'espitafe
425 'Desoz cest arbre enmi ce plain
Giat Copee la sor Pintein.
Renart qui chascun jor enpire,
En âst as denz si grant martire'.
Qui lors veTst Pîntein plorer,
430 Renart maudire et dévorer.
Et Chantecler les piez estendre,
Molt grant pitié l'en poïst prendre.
Quant li deuls fu us poi laJesie
Et il fu del tôt abeaaioz,
43.') 'Emperere' font li baron,
'Qar noB vengies de cel laros
Qui tantes guiches nos a fêtes
Et qui tantes pes a enfretes'.
'Molt volontiers' dit l'enperere.
440 Qar m'i aies, Brun, bauz doz frère:
Yos n'aurez ja de lui regart.
Dites Renart de moie part
Q'ateadu l'ai trois jors onters*.
'Siro' dit Bnin, 'molt volentera',
443 Atant se met en l'ambleQre
Parmi le val d'une coture,
Que il ne siet ne ne repose.
Lors avint a cort une chosse
Endemeaters que Brun s'en vet,
450 Qui Renart enpire son plet.
Qar mÎBÙ^ Coart li lèvres,
Que de poor pristrent les fevres,
(Dous jors les avoît ja oûes)
Merci deu or les a ^rdues
422 grefe Apri» 423 on lit U «erTirent pas de belTe 484
r!«riu leapcrknce 425 en ceate pUnee 426 li g. la manque
A^K 42fl Qne S. ooiat de m mein 428 fet 441 laijmoi 4&0 Que
4j3 . llll ' lei a Buoil ones
, Google
I CMéon 10153— lOiaS)
455 Sor la tombe dame Copee.
Car quant ele fu enterrée,
Odo ne se vout d'iloc partir,
S'eust dormi eor le martir.
Et quant Ysengrin l'oï dire
480 Que ele estoit vraie martire,
Dit qu'il avoit mal en Toreille.
Et Roonel qui li conseille,
Sus la tombe gisir le tist.
Lors fu gariï, si con il dist.
46& Mes se ne fust boue créance
Dont Qua ne doit avoir dotancO;
Et Roenel qui le tesmoingne,
La cort quidast, ce fust mencoingne.
Quant a la cort vint la novele,
470 A tex i ot qu'ele fa bêle.
Mes a Grinbert fu ele lede,
Qui por Renart parole et plede
Entre lui et Tybert le chat.
S' or ne set Kenart de barat,
47i> Mal est bailliz, s'il est tenuz.
Qar Brun li ors est ja venuz
À Malpertus le bois enter
Parmi l'adrece d'un seuter.
Por ce que grant estoit sis cors
480 Remeindre l'estuet par defors.
S'estoit devant la barbaoane.
£t Benart qui le mont engane,
Por reposer ert trais arere
Enmi le fonz de sa tcsnere.
i86 Garni avoit molt bien sa fosse
D'une geline grant et grosse,
Et s'avoit mangie au matin
Deux bêles puisses de poucin.
Or se repose et est a eee.
490 Atant es vos Brun a la hese.
466 doi 461 teigooingne
, Google
1 (Méon 10189— 10S2E) 15
'Benart' fait il, 'parlez a moi!
Qe 8ui Brun meaaagier 1o roi.
Issiez ca fore en ceate lande:
S'orrez ce que li roie vos mande.'
4% Reoart set bien que c'eet li ors,
Keconneû l'aTOÎt au cors:
Or se conmence a porpenser
Con ee porra vers lui tenaer.
'Brun' fet Renart, 'baus doz amis,
900 En molt grant peine vos a mia
Qui ca voe a fet avaler.
Oe m'en dévoie ja aler:
Tiee que j'aie mangie aucois
D'un mervelloa mangîer francoia.
005 Qar, aire Brun, nos ne savez,
L'en dit a cort "sire, lavez"
A riche home, quant il i vient.
Garia est qui sea manchea tient.
De primes vient buef alegrea.
OiO Aprea vîenent li autre mes,
Quant li sires les velt avoir.
Qu- povrea hom qui n'a avoir,
Fu fet de la merde au diable.
Ne aiet a feu, ne siet a table,
6'.5 Aînz mangue sor son giron.
Li cheo li vieuent environ
Qui le pain li tolent des meina.
Une fois boivent, c'est del moins.
Ja plus d'une foie ne bevront,
aso Ne ja pins d'un sol mes n'auront.
Lor OB lor gitent li garçon.
Qui plus sont eeo que vif carbon.
Chascun tient son pain en aon poing.
Tuit furent fei-u eu un coing,
52d Et li aeneschal et li qneu.
De ce ont li seignor grant preu
49t tendM 492 measAg*. 494 tob] te 496 Receneu
mx manehei 580 pp que dun 522 uir 528 poings 524 eo'ign
ia« 526 ce ai 0. .
, Google
I (Méon 102^7— 102«2t
Dont li laron ont a plente.
Qar fussent il as et venteir
La char lor enblent et les peins
r)30 Qu'il envoient a lor puteina.
Por tel afere con ge di,
Beax eire, avoie des midi
&[oii lart et mes pois aunes,
DoDt je me sui desjeûnes:
685 Et s'ai bien mangie set denrées
De novel miel en fresces rees'.
'Nomini dame Cristum file
Dit H ors, 'por le cors saiut Gile,
Cel meula, Renart, dont vos abonde P
&40 Ce eat la chose eo tôt le moDde
Que mes las ventres plue désire.
Car m'i menés, baux très doz sire,
Por le cuer be, dex moie oope'I
Et Renart li a fet la lope
515 Por ce que si tost le descoit,
Et li chaitis ne s'aperçoit.
Et il li trempe la corroie.
'Brun' dit Renart, 'ae je aavoïe
Que je trovasse en vos fiance
650 Et amistie et aliance,
Foi que je dot mou lil Rovel,
De ceet bon miel free et uovel
Vos enpiirai encui le ventre
Ca an dedens ai que l'en entre
55b El bois Lanfroi le forestier .
Mes ce que vautP ce n'a meatier.
Qar se je ore o voa aloie,
Et de vostre eae me penoie^
Toat me fereez maie part'.
fyiO 'Qu'avez vos dit, sire Renart?
Mesoreez me vos dont de rien'P
■Oïl'. 'De qoi? 'Ce sa ge bien:
529 la tiaiu 530 putein 535 mMiffieB 5S9 dont] ou 547 trep«
U Mrroi 550 itliiiBrice 554 Ca] Qnr 561 dont mangue de nul» r.
-,,. Google
I (Héon JOieS— 10300)
De traîaon, de felonnie.'
'fienai-t, or est ce diablie,
îjea Quant de tel chosse me desditca'.
'Non faz: or en soiez toz ijuites!
Ne vos en port nul mal corage.'
"Vo8 av©8 droit, que par l'omaje
Que je iÎ8 Noble le lion,
570 One verd vos n'oï entencion
D'estre traîtres ne triceres,
Ne enTers voa eatre boiseres.'
'Ge n'en qnîer autre aeûrte,
Oe me mot en vostre boute.'
A75 Trestot Brun a Renart otroïe.
Ataot se mistrent a la voie.
Onques n'i ot rosne tenu
De M a tant qu'il sont venu
El bois Lanfroi le foreater:
fiSO Iloo a'areatent li destrer.
Lanfroi qui le bois soloit vendre,
Un chesne ot conmeoce a fendre.
DeuB Goina de ceane toz entiers
I avoit mis li forestiers.
686 'Brun' fet Benart, 'bau doz amis,
Vez ci oe que je t'ai premis.
Ici dedenz est lî caatoivre.
Or del mangier, ai iron boivre:
Or as bien trove ton avel.'
090 Et Brun li ors miat le musel
'£1 cesne et ses deus pies devant.
Et Renart le vet sus levant
Et adrecant en contremont.
En sus ee trest, ai le semont.
095 'Cuver»' fait il, 'ovre ta boce !
A pou que tes musauz n'i tocc.
Fil a patein, ovre ta golc!'
Bien le conoie et bien le bole.
564 es oe 587 en mangue f~'. 573 cuer antres
575 T. a .b. a
m Unbert 562 auoit 5S4 roreetier &eâ Br«n
586 je minquf
m uoee sn Fil ■ •
■nABT I
2
...Google
I (Mâun 103U1— 10338)
Maudite eoit aa vie tote,
600 Que James n'en traifiiet H gote,
Que n'i avoit ne miel ne ree.
Ëndementres que Brun i bee,
Renart a les coioz eupoigniez
Et a grant peine descoigniez.
dOô Et quant U coÎDg furent este,
La teste Brun et li ooste
Furent dedens le ce&ne enclos.
Oie eat li laa a mal repos:
Moult l'avoit mis en maie presse.
610 Et Renart (^ui ja n'ait confesse,
(Quar onc ne fist bien ne ammone)
De long s'estut, si le ranprone.
Brun' fet il, jel savoie bien
Que queriez art et engies
ai6 Que ja del miel ne gosteroie.
Mea je sai bien qUe je feroie,
S'une autre fois avoie a fere.
Molt estes ore deputere
Que de cet miel ne me paes.
620 Ahil con me conduisiez,
Et con seroie a savete,
Se g'estoie en enfromete!
Vos me lairees poires moles.'
Âtant es vos a cez paroles
«as Sire Lanfroi le forestier,
Et Renart se mist au frapier.
Quant li vileins vit Brun Tors peudrt
Au cesne que il devoit fendre,
A la vile s'en vient le cors.
11!» 'Harou! harou!' fait il 'a Tors!
Ja le porrons as peins tenir.'
Qui dont veîst vileins venir
Et fermier par le boscage!
Qui porte tiacl, et. qui hache,
600 trHiJMiat g. HU engin 615 nen 61T Sun 619 del
cel 627 pr*>nilre C3I poing
, Google
I i.Méon 10339—10386)
f&b Qui âael, qui haaron d'espiue.
Orant peor a BruD de sVscine.
Quant il oT venir la rage,
Fremist et pense en sod coiage
Que meus li vient le musel perdre
610 Que Lnnfroi le poust aerdre,
Qui devant vient a une hace.
Tent et retent, tire et relâche
(Estent le cuir, ronpent les venea)
8ï durement que a grans peines
A4fi Fent li cuirs et la teste qasse.
Del sanc î a perdu giant masse,
Le cuir des pies et de la teste.
One nus ne vit si leide bcete.
Lt sans li vole dcl musel,
6an EntoF son vis n'ot tant de pel
Dont en poTst fere une boi-se.
Eînsi s'en vet le filz a l'orse.
Parmi le bois s'en vet fuiant,
Et li vilein le vont huiant:
mb Hertot le Riz eire Qilein,
Et Hardoîn Copevilein.
Et Gonberz et li tilz Oalon,
Et danz Helins li niez Faucon
Et Otrans H quens de l'Âuglee
660 Qui sa Feme avoit estranglee:
Tyegiers li fornîere de la vile
Qui eaposB noire Comille,
Et Aymar Brisefaucille
Et Rocelin li filz Bancille,
eOâ Et le filz Oger de la Place,
Qui en sa mein tint une hache:
Et misire Hubert Grosset
Et le filz Faucher Oalopet.
Li ors s'enfuit a grant angutsae.
670 Et li prestred de la parose
R44 Si d Bi qun ^rant p. 653 fnanl 658 a
, Google
I (Méon 10387—10*24)
Qui fu père Martin d'Orliens,
Qui veiioit d'espandre son iîena,
(Une force tint en ses meiDs)
Si l'a féru parmi lee reios,
676 Que par pou ne l'a abatu.
Molt l'a bleciâ et confondu. '
Cil qui fet pinnea et lanternea,
Ateint Brun l'ors entre deus cesnes:
D'une corne de buef qu'il porte
S80 Lî a tote l'escioc torte.
Et d'autres vileins i a tant
Qui as tinels le vont bâtant,
Que a grant peine s'en escape.
Or est Bcnarz pris a la trape,
685 Se Bruns U ors le puet ateindre.
Ues quant il l'oï de loin pleindre,
Tantost s'est mis par une adreoe
 Malpertuis sa fortereoe,
Ou il ne crient ost ne aguet.
690 Au trespaseer que Bruns a fet
Li a Renart deus gas lancies.
'Brun, estes vos bien avanoies'
Ce dit Renart 'del miel Lanfroi
Que vos avea mangie sans moi ?
H95 Yostre maie foi vos parra.
Certea il voa en mescharra
Que ja n'aures en la fin preatre.
De quel ordre voles vos eatre
Que roge caperon portes?'
700 Et li ors fut si amatea
Qu'il ne li pot respondre mot.
Fuiant s'en vet plus que le trot:
Qu'encor quide caoir es meins
Lanfroi et les autres vileins.
706 Tant a aie eeporonant
Que dedens le midi aonant
En est venus en la carere
Ou li lions tint cort plenere.
72 Que 683 Qui 686 il lou de
,. Google
I (Xéan 10425-10460)
Pasmee chaï el parevis.
710 Li sans 11 cueTre tôt le vis
Et si n'aporte nule oreille.
Trestote la eort s'en merTeïlle.
Li toÏB dit "Brun, qui t'a ce fet?
Ledement t'a ton capel treit,
7lfi Par pou qu'il ne t'a escuissie.'
Brun avoit tant del sano leasie
Que !a parole li failli.
'Rois' fet il, ainsi m'a bailli
Renart com vos poes veoir.'
720 Âtant li vet au pie oaoir.
Qui lors veïst le lion brere,
Par mautalant ses crins detrere!
Et jure le cuer et la mort.
3ran' fet li rois, Itenart t'a mort,
726- Ne quit q'autre merci en aies.
Ses pat' le cuer et par les plaies
Je t'en ferai ai grant venchance
Qu'en le saura par tote France.
Ou estes vos, Tyberz li chaz?
730 Aies moi por Renart vias!
Dites moi le rox deputere
Quil me viegne a ma oort dreit fere
En la présence de ma gent.
Si n'i aport or ni argent,
735 Ne parole por soi deffendre,
Mes la hart a sa goule pendre.'
Tybers ne l'osa refoser:
Qar s'il s'en pouat eacuaer,
Eocor fust sans lui li senters.
7-10 ^ès a anvia on volonters
GouTient an aone aler le prestre.
Et Tybert se met a aenestre
Parmi le fons d'une valee.
Tant a se mtile esporonee
709 es pnellons 710 De si h*iil ood il estoil lona
imUrctrti* 7S4 hor 738 jtndre 7iO Ue a
, Google
I (Méon 10461—10496)
745 Qu'il cat venus a l'uis Kenart
I)eu recleime et saint Lien art
Cil qui deslie les prisons,
Qu'il le gart par ses oreisons
Des meins Renart son conpaignon:
?■>)) Qar il le tient tant a gaignon
Et a beste de put conroi,
NeÎB a âex ne porte il foi.
La rien qui plus le deaconforte,
Ce fu quant il vint a la porte.
756 Entre un frenne et un sapin
A veQ l'oisel saint Martin.
Asez huca 'a deatro, a deatre!'
Ues li oiaaula vint a senestre.
Tibert s'en tint une grant pose.
760 Or voa di que ce fu la cboaae
. Qui plus l'esmate et plua le donte.
Son cuer dit que il aura honte
Et grant ennui et grant vergoigne.
Tant dote Ronart et resoîgne
765 Qu'il n'ose entrer en sa meson.
Par dehors conte sa reaon:
Mea mavea en eat sea gaainz.
'Renart' fet il, 'baux doz conpainz,
Respon moi, ea tu la dedenzP'
770 Ce dit Renart entre ses denz
Tôt coiement que il ne l'oie,
Tybert, par vostre maie joie
Et par vostie maie aventure
Soiez venus en ma paeture!
775 Si aères vos, a'eng^n ne faut.'
Et puis li reapondi en haut
Tybert' ce diat Renart, 'vrelcomme!
Se tu vGDoiez or de Rome
Ou do aeint Jaque freecement,
780 Bien soiez venus hautement
733 que 761 doute 762 doute 768 f. w il doi manipit
773 malle 776 Et puis) R. 778 ore
, Google
I (Méon 10497—10536)
Conme lo jor de panteooBte.'
Ues aa parole, que li costeP
Si le salue bêlement
Et Tybert li reapont bremeot
789 Iteaart, nel tenea a dearoi,
8e je Tien ca de par le roi :
Ne quidiez pas que je Toa haoe.
Li rois durement vos manace.
VoB n'ares a la oort voiain
790 Fora dant Grinbert voatre oosin
Qui ne vos hee durement.'
Et ïlenart li respont brement
Tybert, or leasiez manacier
Et sor moi lor denz aguiser.
795 Ge vivrai tant con je porrai.
O'irai a la cort, si orrai
Qui aor moi voudra noient dire.'
'Ce aéra grant aavoir, baux aire.
Ge le vos lo. et si voa eim.
800 Moa oertea je ai si grant fein
Que tote en ai corbe l'esoïne.
Avez VOB ne coo ne gelîne,
Ne cbosse qu'en puisse manger?'
'Que trop me raenea grant dangior'
806 Co dit Renart: baraz, baraz
De sorÎB oraeaea et do raz :
Ge cuit, que n'en gosteriez.'
'Si feroie." 'Non feriez,"
'Certes ja n'en aérai lassez.'
810 'Et je vos en donrai asez
Demein einz le aoleil levant.
Or me eivez, g'irai avant.'
Atant s'en ist de sa tesnere.
Tybert le aivi par derere
8Ï6 Qui n'i entent barat ne gile.
Traiant en vont a une vile
Ou il n'avoit coc ne geline
Dont Renart n'ait fet sa cuisine.
783 SU le B07 ne g. 809 tereï 810 Et] Que
I (Méon 10537-1057*)
Tybert, savez que nos feronsP
A20 La dedenz entre ces mesons'
Fet soi Reuart esta uns prestres,
Et ge conois molt bien ses esb'es.
Ases a forment et areine.
Mes les soris en font grant peine:
625 Man^e en ont bien demi muî.
N'a enoor gueres qne g'i fui. '
Lores lor fis une envale.
Dis gelines pris sans faillie.
Les cinc en ai ge mangies hui,
830 Et les autres mis en estui.
Voiz oi par la ou l'en i entre.
Passe outre, saoule ton ventre I'
Mes li lecerea li mentoit.
Car li prestres qui la manoit,
83Q N'avoit ne orge ne areine.
Do ce n'estait il ja en peine.
Toute la vile le pluguoit
Por une putein qu'il tenoit,
Qui mère estoit Uartin d'Orliens.
840 Si l'avoit gite de granz biens
Que il n'avoit ne buef ne vache
Ne autre beste que je sache
Fors deuB gelines et un coo.
Kartinet qui puis ot le froo
84fi Et qui puis fu moines rendus
Âvoit au trou deus las tendus
Por Renart prendre le gorpil.
Dex garisse au prestre tel â1
Qui ja aprent si bel barat
800 Con de prendre gorpil ou chat!
Tybert, passe outre' dit Renart.
'Fi merde, con tu es cuarti
Ge t'atendrai au trou ca fors.'
Et Tybert lanoe avant son oors.
832 ïolono 8S5~840 manquent 841 Qui il d'] D ai 850 p.
I et rat
, Google
I {Iféon 10575— 1061S)
865 Et or Be pot tenir pot fol,
Que li las )'a pris par le col.
Tret et retret Tybert li chaz:
Coq plus tret, plus eatreint li lae.
Eschaper quide, rieo ne vaut:
8(X) Qar MartiDoz li dercons «aat.
'Or sua, or sue' fet il, 'bel pere!
Aïde, atde, bêle mère!
Alumez, si corez au trou:
Li gorpilz est tenus por fou.'
860 La mère Martinet s'esTeilIe,
Saut sua, a'alume la chandelle.
A une me in tint sa concilie.
Li ^eatres, en son poïng sa cotlle,
S'eat erraunMDt du lit satlliz.
870 Lora est Tybert tnoU aaaîUiz,
Qu'il priât cent cox de livroisou
Eios qu'il partût de la meaon.
Fiert li prostrés, (iert la soignanz.
Et Tybert jeté avant les danz,
Slb 3i con nos trovons en l'estoire,
Esgarda la colle au provoire:
Ab dans et as ongles trenchans
Li enracha un des peadans-
Quant la feme vit sa grant porte,
88U Lora par fa sa dolor aperte.
Trois fois s'est chaitive clamée,
A la quarte chaT pammee.
Au duel que Martinet menoit
De sa mère qui se pasmoit,
886 Tybert s'en cacbape li oiiaz,
Qu'il ot as denE mangiez les laz.
Il a este bien ledengiez:
Mes en la fin s'est bien venoboz
Del preetre qui si le batoit
890 Ahi, con il s'en venoberoit
De Renart, s'il ert au desore!
Mes li leoheres n'i demore,
862 A «id aide 865 martinei 886 lez lu 889 4|iie
,., ,,::l,.GOOgIC
I (Héon I0B13— 10652J
Aioz a^eofoT sans plus atendre
Des que Tybert vit au laz prendre.
895 Quant Martinet dit levos sus',
Onques n'i volt demorer plus :
Aioz s'en for a son repère,
Et cil remeist por le mal trere.
'Âhi' fait il, 'Renart, Kenart!
900 Ja dex n'ut en vostre arme parti
Bien doSsee estre ohastiez
Qui tiuites fois sui ooDchiez
Par le barat Renart le rox!
Et li prestres li maréis oox
905 Qui dex doint mal ^te et pou pain
Entre lui et s'orde puteîn,
Qui hui m'a fet tele envaTe.
Mes d'un des pendauz n'a il tnïe.
A tôt le meins en sa paroche
910 Ne puet soner qu'a une cloche.
Et Uartinez son filz d'Orliene,
Que ja ne croisse en Ini nua biens,
Qui si m'aloit iui bâtant!
Ja ne muire il de si q'atant
016 Qu'il ait este moines retrez
Et puis par larecin desfezT
Tant 8 sa pleinte démenée
Qu'il est venus en la Taloe
Et en la cort ou li rois aiet,
920 Ou il le voit, as pïez li chet,
Si )ï reoonte la merveille-
'Dex!' dist li rois 'car me conseille!
Con oi ore grant diablie
De Renart qui si me conchie!
935 Ne je ne puis trover nullui
Qui me venobe de cest ennui.
Sire Grinbert, molt me merveil,
Se ce est par voatre conseil
Que Renart me tient si por vil.'
930 'Qo vos plevia, sire, nenil.'
906 paein S10 pot 918 hu
, Google
I '.Méon 10653— 10690)
Aies donc toat, sel m'ameDes,
Gardes sans lui que ne venes.'
'Sire, ce ne puis je pas fere.
ReDart est ai de put afere,
930 Bien sai que pas ne l'amenroio,
Si je vos letrea n'en avoie.
Mea a'il reoit voatre aeel,
Foi que je doi saint larael,
Lors aai ge bien qae il vendroït
940 Ja nul eaaoingne nel tendroit'
'Par foi Toa ditea voir, baux sire.'
Lora II devise la matire
Li rois et Bauoent li eacriat
Et aeela qanque il dist.
94$ Puia bailla Grinbert le aeeL
Et cil ae mïst en un prael,
Et aprea entra en un boa.
Molt li sua la pel del doa
Ainz qu'il veniat a l'uz Renart.
930 Au vespre trove en un esssrt
Un senter qui bien le conduit
A Puis Renart devant la nuit.
Li mur stint haut et li destroit.
Par un guicet s'en ala droit,
955 Apres entra el premer baille.
Dont ot peor qu'en ne l'aewlle
Renart, quant celi ot venir.
Près de meson se volt tenir
Tant qu'il sache la rerite.
960 Es vos Grinbert en la forte.
Au pont tomelz avaler
Au petit pas et ei aler,
Ainz qu'il entrast en la teanere,
Le cul avant, la teste arero,
96S L'a bien Renart reconeâ,
Ainz que de plua prea l'ait veû.
Grant joie en fet et grant aolaz,
Au col li met andoua les braz:
i«l] si B98 jrsel 946 Et pnh entra en 960 la brete
«k
28 I (Uéon lOOei— 10726)
Deaoz It ploie deua cossins
970 For ce qu'il estoît ses cosïds.
Do ce tien ge Grinbort a sage,
Que ne volt oOnter son message
Deraot qu^ûet mangie asez.
Et quant li mangera fu ânes,
97G 'Sire Renart' ce dist Grinbert,
Trop est Tostre banit apert.
Bavez vos que li rois vos mande,
Kon mie monde, mes conmandeP
Que vos lï viengnes fere- droit
980 En son pales ou que il aoît.
Prendra ja voBtre gerre fin?
Que demandes vos Ysengrin
Ne Brun Tors ne Tybert le chat?
Mar veÏBtes vostre barat.
985 Ne vos en puis doner confort:
Ja n'en aares el que la mort,
Ne vos ne tuit vostre chael.
Tenez mon, brisies cest seel,
Gardes que la letre vos dit'.
990 Renart Tôt, ai tremble et fremist.
A grant peor la cire brise
Et voit que la letre devise.
Il aoapira, au premer mot
Bien aot a dire qu'il i ot.
999 'Meaire Nobles li liona.
Qui de totea les régions
Est des béates et rois et aire,
Mande Benart honte et martîre
Et grant ennui et grant contrere,
1000 Se demein ne li vient droit fere
Enz en sa cort devant sa gent.
Si n'i sport ôr ni argent,
Ne n'ameint hon por lui deffendre,
Fors la hart a sa gole pendre.'
971 Qbt 973 Qus oust 975 .gib''. 981. 9S2 inUrverli* 982
jja 964 baru 986 le 987 uel 994 8i siro 996 )«a mnttywc
reliions 997 Et de totes b. est s. 1001 Eui eni
,. Google
I (Méon 10727-10762)
1005 Quant Henart entent la noTele,
Le cuer li bat boz la mamele,
Tôt le TÎaire li neiroi.
'Por deu' fet il, 'Grinbert, merci!
Conseilliez cest dolant ohaitif!
1010 Molt he l'ore que je tant vif,
Quant je serai demein peudua.
Qar fuaae je moignez rendus
A Clugni ou a Cleresvax !
Mes je conois tant moines fax
1015 Que je oroi q'issir m'en conviegne.
Por ce est meus que je m'en tiegne.'
'N'aiez de ce" dit Grinbert "curel
ToB estes en grant aventure.
Tant coD vos estes oi sanz gent,
lOSO Gonfessies vos a moi bretnenti
Rent toi a moi verai oonfes,
Qu je n'i voi prestre plus près,'
Renart respont 'aire Grinbert,
Cl a conseil bon et apert.
Iflâ5 Qar se ge vos di ms confesse
Devant ce qae la mort m'apresse.
De oe ne pot venir nus max,
Et se je muir, si serai sax.
Or entendez a mes pechezl
lOS» Sire, g'ai este enteohez
De Heraeot la feme Ysengrin.
Mes je vofl en dirai la fin.
Ële en f u a droit meacreûe
Que voirement l'a je fotue.
IflBTi Or m'en repent, dex moie corpe!
Meinte foiz li bâti la corpe,
Ysengrin ai ge tant forfet
Que nel puis veer a nul plet,
Dex mete or m'ame a gariaon!
KUO Trois foiz l'ai fet mètre en prison,
I0O9. 1010 inlerrrrii» 1015 que ÎMJr 1017 île manque
ai « toi Traie c 103& me repent 1039 ore '
, Google
3i') I (Méon 10T63— 10800)
Si vos dirai en queil manere.
Gtel fis chaoir en la loverô
La ou il enporta l'agnel.
La ot il bien batu la pel:
1040 Qu'il pi^ist cent cox de livroi§on
Ains qu'il partist de la meson.
Qel fia el braion enbraier
Ou le troverent trois bercher,
SU baHreot con asne a pont.
1050 Trois bacons avoit en un mont
Ches un prodome en un larder:
De cous li fie ge tant manger,
N'en pot issir, tant fu rentrez,
Par la u il estoit entrea.
105;^ Gel fia pécher en la gelée
Tant qu'il ont la queue engelee.
Qel fis pécher en la fonteine
Far nuit, quant la lune estoït plene.
De l'ombre de la blance image
loeo Quida de voir, ce fust furmoge.
Et si refu par moi tratz
Devant la cfaarete as plaTz.
Cent foiz a este par moi mat.
l'ar fine force de barat
1065 Li fis je tant qu'il devint moines,
Puis dit qu'il volt estre chanoinea.
Qant en li vit la char manger,
Fox fu qui de lui fist berger.
Oe ne vos auroie hui retrait
1070 Tôt le mal que je H ai fet.
n n'a beste en la cort le roi
Qui ne se puist pleindre de mot.
Je fis TylWt chaoir es laz,
Qant il cuida mengier les raz.
1071S De tôt le parent» Pintein
Que Boulement lui et s'antein
1054 Ia lu II fl fa e. 1060 p. pou L 1085 Ln Au lim i
1073. 1074 0» tu Et ip uliM an uilofii aUi Cor np geliiie ni M<t
...Google
I (Méon 10801—10840)
N'i a renieis coc ne jeline
Dont je n'aie fct ma cuisine.
Quant li os fu devant mou crues
1080 De senglera, de vaches, de bues
Et d'autres bestcs bien armées,
Que Yeengrin ot amenées
Por celé gerro mètre a fin,
Retin Roonel le mastin.
1065 Bien furent set vinz conpaignon.
Que chen, que lisclie, que gaingnon.
Tuit furent batu et plaie.
Mais malement furent iaie:
Qar je lor toli lor soudeea.
t090 Quant les oz s'en furent alees.
Far gile et par oonchiemeat
Lor toli ge lor convenant
Au départir lor Ss la loupe.
Or me repent, dex moie ooupel
101)5 Or voil venir a repentanche
De quanque j'ai fet en m'enfanche.'
'Benart, Kenart' ce dit Griubert,
'YoB péchez m'aves deacovert
Et le mal que vos aves fet.
1I()0 9e dex vos gite de cest plet,
Gardée vos bien del renchooir.'
'Ja de\ ne me lest tant veoir'
Ce dist Renart, 'que je mes face
NuJe chose que dex desplace.'
iiOO II U otroie qnanqu'il vout.
H B'abfùsaa et cil l'asout
Moitié romanz, moitié latin.
Renart, qufuit ce vint an matin,
Besa sa feme et ses enfans.
lliO Au départir fu li doua grans.
Il prist congie a son manage:
'En&at' fet il, 'de haut lignaje.
Pensez de mes casteax tenir,
Que que de moi doie avenir,
1(179 ors 1084 Retint lOfla .tÎ). 1093 «lepiirtiit 1102 1
„,ogIc
I (Méon 10841— 108801
1113 Contre contea et contre foîb:
Que vos ne troveres des mois
Conte, prÏDce ne chaeteleîne
Qui TOB forface un fil de leine.
Ja par ous ne aerea grevez,
1120 Se T08 avea les pons levés:
Que voa aves aeee vitaille.
No quit devant aet ans vos &ille.
Que voa iroie ge disant?
A dame deu toz vos coomant
iiâ5 Qui me rameiat si cou je vueil.'
Atant feri le pie au sueil:
Au départir de sa tesnere
A conmenoie sa proiere.
'Dex' fait il, roia omnipotena,
lian Maiqtien mon savoir et mon sens
Que je d'ï perde par peor
Par devant lo roi mon segnor.
Quant Ysengrin m'acusera:
De quaaqu'il me demandera.
11% Que je li puisse reaon rendre
Ou del Doier ou del défendre:
Ue doint sein et sauf repùrer
Que je me puisse eocor vesgier
De cels qui me font si grant guère.'
1140 Lors se couca adens a tere,
Et trois fois se rendi oopables,
Puis se segna por les diables.
Or s'en vont li baron a cort.
Et passent l'eve qui la cort,
1140 Et les destrois et la monteinne,
Et puis (^evauchent par la pleigne.
En ce que Renart se démente,
El bois ont perdue la sente,
La voie et le chemin ferre.
IISO Et neqnedent tant ont erre,
Qu'il s'avoient parmi un pleins
Deles une grange a nonetns.
114» ferc IIM) o. «Iç erre 1152 geDKe m
,. Google
I (HéoD 10881—10914)
La mesoo est molt bien garnie
De toz les biena- que terre crie,
1 166 De let, de formaches et d'ues,
De berbis, de vaches, de bues,
D'unes et d'autres norricoos.
'Ca' dit Benart 'nos adrecona,
Par encoBte de cea espines.
1160 Vers celé cort a ces gelines:
La est la voie <\ae leseons.'
'Benart, Renart' dit li tessona,
'Dex set bien por qoi vos le dites.
Filz a patein, puanz heïrites,
1I6& tfalrea lecheres et engres,
N'eatîeea voa a moi confes
Et aviez merci crieP'
Fet il 'ge l'avoie oblie.
Âlon nos ent, je soi toz prest.'
1170 'Renart, Renart, por noient est.
Dex paijures, deu foi mentie,
ToK jors durra ta lecherie.
Con tu es foie criature!
Tu es de mort en aventure,
1175 Et aa pris ta confession.
Or si Tels fere trolaoD.
Certes grant pèche te cort sore.
Vïen t'eut: maleoite soit l'eure
Que tu onques nasquis de mère!'
1180 "Bêlement le dîtes, baux frère!
Alon nos ent en pea ambiant.'
N'en ose fere autre samblant
Por Bon coain qui le chaatîe,
Et neporoo «ovent coUe
1186 Vers les jelinee oele part.
Holt eat dolant, quant il a'en part,
IIM tôt que monçti* 1155 formaohe et de ues 1157 Ou-
ata lt&8 Ce IISO gelin . . 1161 q. nos 1. 1165 l«ch«l 1168 olie
IIM trop prcf 1170 n. tea 1172 dura kchie 1175 apr«*
1179 aukoite mit] laloit* toit bui
...Google
I (Uéon 10915— lOSKi
Et qui Is teste li coiipaat,
As gelines tôt :droit alast.
Or s'en vont li baron enaenble:
1190 Dex, <soD la mule Grinbert anblel
Hea li cbevax Renart acope.
Li saaa li bat desoz la orope:
Tant orient et dote son segnor, '
Qu'onques mes n'ot si grant peor.
I19i> Tant ont aie et plein et bas
Et l'anbleure et les galos,
Et tant ont la monteigne alee,
Qu'il sont venu en la Tolee
Qui en la oort )o roi avale.
1200 Descendu sont devant la sale.
Sitost com Renart vint a oort,
Ouc n'i ot beste ne s'atort
Ou d'oposer u de respoudre.
Or est Renart près de confondre.
1305 N'en tornera qu'il ne s'en ouiase:
Qar Yaengrin ses dena aguise
Et Tybert li ohaz se conseille,
Et Bruns qui la teste ot vermeille.
Mes qui q'aint on hee Renart,
1310 Ne fet pas chete de ooart.
Ainz conmence enmi la meson
Teste levée sa reson.
Hoîs' fet Renart, 'je vos salu-
Gon cil qui plus vos a vain
1215 Que baron qui soit en l'enpire.
Mes tort a qui vers vos m'enpire.
Ne sai se c'est par mon oâr,
Ge ne fui onques aaoûr
De vostre amor ud jor enter.
1220 Oe parti de oort avantier
/inns leê rr. 1187—1194 le» primièrea ItUrre manquent, parce que
la marge a Hé dkliirie: [1187 Et 118B A 1189 0 1190 eonme
tl91 Hgb 1192 Li ian 1193 Tant cri 1194 Quonqses meg]
1197 mot 120S depoMr 1208 que 1809 qu« aint
, Google
I (MéoB 10951—10994) 36
Pftr Tostre gre et par amor,
8anz maltalant; et aanz clamor.
Or ont tant fet li losenger
Qui de moi ae volent venger,
1225 Que T08 m'avea juge a tort.
Mes puis, sire, que rots s'amort
 croire les maveis larons,
Et il lease aes booa barons,
Et gerpiat le chef por la qeue, 10
1330 Lora vet la terre a maie veue.
Qar ail qui août serf par nature
île aevent eagarder meaure.
S'en cort se poent alever,
-Molt ae peinent â'autrui grever.
1236 Cil enortent le mal a fero
Que bien en aevent lor prou fere,
Et enborsent autrui avoir.
Ice Toudroie je savoir
Que Bruns et Tybert me demande.
1240 II est voirs, se li roia conmande,
Que bien me poent fere let.
Encore ne l'ai ge forfet,
Qu'il ne savent dire por qoî.
8e Bmna manja li miel Laofroi
lS4(i Et li viletna le ledenja,
Et il por qoî ne s'en venjaP
Ja a il tex moins et tex piez,
8i granz musteax et si graot giez.
8e miaire T;bert ti chaz <
13B0 Uanja les aoris et les raz
Quant en le priât et li fîat honte,
Por le cner be a moi qu'en monte P
DTsengrin ne sa ge que dire:
Qae il n'a mie tort del dire
12U Qae j'avoie sa feme amee.
Et quant ele ne s'est chamee,
1221 et MDi olamoT I22S et par amor 1228 leiSM b. b. 1229
■>. 12Sa p. lener 12» CU qui e. 1242 kiege ISSS Qar
„,ogIc
I (Héon 10995—11036)
Sui ge lecheres de m'amiaf
Li fox jalox en a envie:
Est por ce droïs que l'en me pendef
1260 Nenil, sire: dex m'en défende!
MoU est grant voatre roiaute:
La foi et la grant loiaute
Que j'ai toz jors vers vos efle
M'a k vie «1 core meintenue.
1265 Mes foi que doi deu et saint Jorge
G'ai tote chenue la gorge.
Yels aui, si ne me puis aidier,
Si n'ai mes euro de plaidier:
Pèche fet qui a cort me mande.
1270 Mes puis que missire conmande,
Si est il drois que je i viegne.
Or sui devant lui, si me tiegne
Et si me face ardoir ou pendre:
Qar ne me puis vers lui deffendre.
12711 Qe ne buÎ pas de grant puissance.
Ues ce seroit povre venchanco:
S'en parleroient meinte gent,
Se l'en saaz jugement me pent.'
'Kenart, Keoart' diet l'enperere,
1280 'Dabez ait l'ame voatre père
Et la pute qui voz porta
Quant ele ne vos avortai
Or me dîtes, traîtres 1ère,
Por quoi estes tant baretere?
1265 Bien savea parler et pludier:
Uea ce que vautP ce n'a mestier. .
TS'eu partires en nule guise
Que de vos ne footae justice.
M'i a mester chère hardie
1290 Ne n'i vaut vostre renardie.
Uolt savez de la fauve annesse,
Se ja n'avez voatre promesse
Que l'en vos a toz jors promisse.
Hui estes venus a juïae
iS8 en) de ce 1259 qne l'en me] qnen men 1>T4 q* 1389 n
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1 (Méon 11087—11076)
1298 Tel con jugeront mi baron,
Que l'en doit fere de laron
Et con de félon traltor.
Wen partiroB sans maves tor,
Se ne vos poes escondire
1300 De quanque l'en vos voldra dire.'
"Sire* dit Orinbert II teagone,
'Se nos Ters tos nos abessone
For droit fere et por afetier,
Ng devez pas por ce tretier
1300 Yostre baron vilainement,
Sfea par loi et par jugement.
Entendes ca, ne vos ennuit,
Renart est venuz par conduit.
S'est qui vers lui fâche olamor)
ISlO Toe li otroiez par amor
A respondre par jugement
En voetre cort voiant la gent.'
Ains que Grinbert oilst finee
Sa reson et bien terminée,
1315 Se dreca en piez Ysengrin
Et 11 motons sire Belin,
Tybert li chas et Rooneax,
Et don Tieoelins li oorbeax,
Et Chantecler et dame Pinte,
1830 Si con el vint a cort soi quinte,
Et Eflpinarz li hericons,
Et danz Petipas li poona.
Frobers 11 gresUIon s'avance,
Qui sor les autres crie et tance,
182S Et daoz Boxax. li escuireus
Qui. il a fet de molt granz deuz.
Coara li lèvres molt s'argue
De cort en cort, de rue en rue:
Meinte fois li a fet ennui,
1390 Yencher s'en quide encor encui.
Or est Renart en mal randon,
Se Veo le velt mètre a bandon.
UWi iogMoat 1805. 1806 manquent
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I (Méon 11077—11112)
Mes 1i roia les fet en sus terre,
Lui en lest eu veaobanoe fere.
1S36 Li rois a parle fasatement
Si que l'oent tote aa gent.
'Se^or' fet il, '«nteodea moil
De ceat laro» de pute foi,
Quel justiae de lui ferai,
1840 Dites conment m'en venoherai.'
'Sire' font li baron au roi,
Trop est Benart de pute loi.
Kus ne tob sauroit doaloer
Que VBO nel fachois eocroer.'
1345 Li rois reepont 'bien avea dît.
Or tost' fet il, sanz contredit!
Se Benart s'en estoit tornez,
Jamea ne seroit retomez.
Sachez qu'il nos en tnescaroit,
ISOO Tez n'en eet mot qui en plorroit'
Sor un haut mont eu un rocher
Fet li rois les forehes dreœr
Por Renart pendre la gorpil:
Estes le vos en grant penl.
1855 Li singes li a fet la moue,
Et si li done lez la joe.
Benart regarde arere soi.
Et voit qu'il vienent plus de troi.
Li un le tret, l'autre le bote:
1880 N'est merveille, se il redote.
Coara li lèvres l'àrocoit
De loing, que pas ne l'aprocoît.
A l'arooher qu'a fet Coart
En a orolle le chef Beoart :
1866 Coarz en fu ai esperduz
Que onquea puis ne fn vefis.
Del aigne qu'ot veS s'esmue.
Lora a'est muohez en une haie:
194S Banom 13M qui plorerait 13&B Et maitgtu ISM ptoa
1867 qaa ot
-,,. Google
I (Méon 11113—11152)
D'iloc, ce dit, eagardera
1870 Quel JQstioe l'eu en fera.
Uar i muoa, si oon je croi:
Enqui aura poof de soi.
Renart se vit molt entrepris,
De totes parz liez et piis.
ISTB Mes il ne pot en^n trover
Conment il s'en puist esoaper.
Del escfaaper est il noienz,
Si li enginz n'î e»t trop granz
Quant il vit les forcée drecer;
1360 Lors n'ot en lui que corocier,
Et dit au roi 'baux gentix sire,
Qar me lesaiea un petit dire;
Yds m'avez fet lier et prendre,
Or me voles sauï forfet pendre.
1380 Mes j'ai fet de mo!t forant péchez
Dont je sui aaques enteohez:
Or Toil venir a repentanoe.
£1 non de s^nte penitaace
Yoeil la crois prendre por aler '
1390 Ls merci deu outre la mer.
3e je la muir, ai serai sas. '
Se je eui penduz, ce ert max:
Si aeroit molt povre venjance.
Or voeîl venir a repentance.'
13Bft Atant li yet chaoir as pie&.
Au roi en pdat molt grant pitiez.
Orinbert revint de l'autre part
Qui inei^ci crie por Renart.
Bire, por deu entent a moi!
1400 Qar le fai bien, porpense toi
Gon Renart eat prous et cortoia.
Se Renart vient dusqu'a cino mois,
Encor aura mester molt grant,
Qar n'avee plus hardi aerjant.'
liOS 'Ce' dit li rois 'ne fet a dire.
Quant revendroit, ai aeroit pire :
1S74 totet ISTT en il 13T9 les foroei 1469 p. et por
,. Google
40 I [Maa 11158— lU8ft)
Qar tuit oeete cuBtume teneot;
|| Qui bon i vont, mal en revenent
Tôt autrete) refera il,
1410 S' i) escape de ceat péril.'
"Se il n'a lores bons pee,
Bire, il n'en reviegne james.'
Ce dit lî rois 'et il la pregne
Par tel oonvent que la remeigne.'
I4IC» Quant Benart Tôt, ei a grant joie.
Ne set s'il fornira la voie:
Ues conment que il en doie estre,
La crois est en l'espaule destre.
Esorepe et bordon li aporteat
1430 Les bestes molt s'en decoufortoit :
Cil qui enpeint et bote l'ont,
Dieot qu'eocor le oonperront.
Ez vos Renart le peleria
Ijsorepe an col, bordoo fresnin.
1420 Li rois li dît qu'il lor pardont
Trestoz les maus que fet li ont,
Et degerpisse engins et max :
AdoDt s'il mort, si sera sax.
Renart ne met riens en defois
14âO De qanque li prie li rois.
Aînz lî otroie toz ses dis
Tant que il soit d'iloo partis.
Root le festu, si lor pardooe.
De cort se part un pou ainz none,
14SB Onques bus d'ous ne salua.
Ënz en son cuer les desfia,
Ne mes que li rois et s'espouse
Ma dame Fere l'orgellose,
Qui molt estoit cortoisse et bete.
1440 Benart gentement eo apele,
Bire Renart, proies por nos
Et nos reproierons por vos.'
1408 mal] pire I41I. 1412 inttrvtrttt, mai» rtmi* à Itur ptac«
par le» tigne» b a J41t Sie nftuoit 1420 M 1431 b. IfVtn lont
1483 quenoore 1442 r«p'wou
, Google
I (H«OD 11189— 11SS6}
'Dame fet il, 'Toatre proiere
Devroie ge avoir molt chère.
1440 £t molt par devroit estre liez
Por qui proier dénieriez.
Et 86 oel Tostre anel avoie,
Molt en serait mellor ma voie.
Et eachez, se le me âonez,
I4Ô0 Bien vob sera gerredonez:
SedoDrai vos de mes jouax
Tant que bien faura cent aneaxt
La rolne l'unel li tent;
Et Renart Tolentera le prent.
14D6 Entre ses deoz basset a dit
'Certes qui nnquea ne le vit
L'anel, por voir le comparra.
Ja por nallui ne remaodra.'
Benart mist l'anel en son doi,
1460 Puis-si a prie con^e aa roi.
Le cheval fîert des espérons,
Faiant s'en va les granz trotons.
Yeta la haie s'est aprociee
La u Coart s'estoit œuchez.
14% Fatn s gregnoF que il ne selt,
De jeûner li ches 11 delt.
Atant s'en entra en la haie.
Coart le voit, molt s'en esmaie.
En piez se dreche de poor,
1470 Puis BÎ li a ore bon jor.
Ce dit Coarz 'molt par sui liez
Que vos estes seins et haitiez:
Forment me poisse del enoai
Que l'en vos a fet si grant hui.'
1476 Dit Renart qui tôt le mont boise
'Quant il de mon anni vos poise
Et que bel ne vos est del nostre,'
Dex doint qu'il nos repoist del vostref
Quant Coart l'ot, molt bien l'entent,
1480 Ne s'asuûre de noient:
1448 u 1462 le p-aat 1464 Lan ou o. 14T0 1«
,. Google
I (Méon 1122T— 11268)
Ainz s'apareille ie foir,
(Que molt se dote de tralr)
Qu'il se volt trere vers le plein.
Mes Renart le seaist au frein,
1480 'Pftr le ooer be, sire Guart,
Ca esterroiz' ce dit Renart.
'Ja cist rostre chevax inneax
Ne vos garra de mes chuax,
He lor en face lÎTroison.'
1490 Pogmant le vet de son bordon.
La cort le roi et li serjant . -
Fu en un val parfont et grant.
Entre quatre roches agues,
Contremont hautes vers les nues,
1496 En la plus haute Renart monte,
0 lui Coart oui il fet honte.
Coart pendant vet contreval
Par devers les pies au cheval.
Renart qui oiolt est deputere, .
1000 Ed quide bien livroisson fere
À. ses enfanz sanz demoranœ, '
Or penst dex de la délivrance!
Renart regarde en la pudine
Et voit le roi et la roTne.
loon Tant voit barons et tantes béates,
Li bois fermist oonme tempestes.
Eatr'ous parloent de Renart.
Mes mot ne savent de Coart,
Conme il l'enmeine en sa prison
1510 Tôt autresi con un laron.
Renart a pris as meins la crois,
8i lor eaorie a haute vois
'Danz roia, tenes vostre drapell
Que dex confonde le mosel
1516 Qui m'enconbra de ceste frepe
Et del bordon et de resorepel'
148S ven] par 1490 qne il IHM roUne 1509 m matt^u»
1616 l«Mr«pe
, Google
I (Héon 11264— 11898)
Son cul en tert voîant les bestee,
Puis si lor jeté aor les tnatea.
En hant. parole et dit au roi:
1620 'Sire fet il, 'entendes moi!
Saluz te mande Coradîns
Far moi qui sni bons pèlerins.
Si te crement li puen tuit,
 pou que chaouns ne s'en fuit/
1&2S Tant lor a dit gas et lanciez
Que dant Coarz s'est delanez. .
Si BÎst aor un cheval corant:
Si Est un saut molt avenant.
Âinz que Renart se regardast
IKX) Et que il garde s'en donast,
Fu Coars molt près de la cort .
Sor son cheval qui molt tost cort.
Les costes a tos pertosies,
Qar U bordons i fu fiches,
1086 Et la pel des piez et des moins.
' A ronpue, n'est mie seins.
Tant a'est pênes et travelliez
Qe as pies lo roi s'est lauches,
Et li conte la diabUe.
1S40 Bire fet il, 'por dex aïe!'
Dex' fet ]i rois, 'con aai trais .
Et afolez et malbaillis
De Reoart qui si pou me arent!
Or sai bien qu'a maveia me tient.
164& "Segnors' fet il. 'or après tuit,
Que go le voî ou il s'enfuit:
Par le ouer be s'il nos estort,
Toa estez tuit pendu et mort.
Et cil de vos qui le prendra,
1050 Toz ses lignages franc sera.'
Qui dont veTst sire Tsengrin
Et le motoB sire Belin,
15tl londiiu I5U toi 1638 rot est 1949 oil qui nos
, Google
I (MéoB 11299— 11S86)
Et Brun l'ora et Pelé le rat,
Et mon eegnor T;bert le ohat,
Itôà Et Chaatecler et dame Pinte
Si coa el vint a oort soi quinte.
Et aegnor Ferra n le roncin
Et dant Roonel le raaetin !
Frobert le eiut li grésillons
1960 E<t Fetitporchaz li fuirons.
Apres le seut sire Bauceos
Li sengler os ngues dens:
Bmanz li tors tôt enragiez
Et Brichemers toz ealeaeiez.
IMJ Li limaçons porte l'ensei^e,
Bien les oosduit par la canpùgne.
Renart regarde arere soi,
Et voit qu'il vienent sanz deloi,
Et vit Tardif qui les cadele,
1870 0 l'ensegne qui molt ventele.
!Ne set conseil que fere doie.
Un saut a fet fors de la voie: .
Entres s'en eat en une croûte,
Apres le siut tote la rote.
1675 Li antre point ne l'asoûrent,
Molt le monaobent tuit et jurent
Que nel puet garir plassetz,
Mur ne fosse ne rolleïz
Ne forteresce ne donjons,
isao Craes, ne teeaere, ne boisson
Que il ne soit pris et rendiu
Au roi, et qu'il ne soit pendus.
Renart voit qu'il ne puet durer
Ne por foïr ne por aler.
lj>86 Im bocbe li vet escumant.
Tuit li autre le Tont sivant,
Si li poilIeDt le pelîoon
Q'en haut en volent li flocon.
1&&8 Et manqat Mon U 16&8 grwillmM 1M8 t«rdU 1670
que 1676 s'MwireDt 1577 pot 1680 Crw 1583 R. uit . pot 1686 auM
, Google
ï (Méon lia87— 118T1)
Si U pertuîsent toz les reins,
1090 A. poi ne chet entre lor meina.
Molt le teaeat en fere frape:
C'eat mer veille si lor escape.
Por qagnt tsjit e'est esbaneies
Q'a Ualpertuia s'est adrechea,
1595 Son fort cbEutel et sa mesoii,
Sa forterece, son donjon,
Ou il ne créât ost ne asaut.
Or qui mea velt aler, ù aut:
Hui mea U eat poi de numaee,
1600 Qui amer nel Telt, si le haoe.
Sa feme a l'eacontre li Tient,
Qui moh le dote et molt le crent.
Troi filz avoit la dame ft«nce:
C'est Percehaie et Malebrance,
1606 Et li tiers ai a nun Kovel :
Ce est des autres le plus bel.
Trestuit U vieaent environ.
Si le présent par le giron
Et virent les plaies qui aenent.
1610 Molt le doloaent et conpieignent :
Totea li lèvent de blanc vin.
Si l'aaeent sor un cosain:
Li disoer fu aparelliez.
Tant estoit las et travelliaz
1616 Qu'il ne manja que le braon
D'une jeline et le orepon.
La dame le fist bien baignier
Et puk Tentueer et sener
Tant qu'il refu en la a&nte
ItSO On il avoit devant este.
Hioiie Noble l'enpw^^
Vint au castel ou Renart ere:
ISM ait » «. 159S Po tant . est {»' manqut à emtst ^unt
t} 1594 s' mmtq»t «« 1607 oient 1610 pleingnent 1617 Le
,. Google
46 Ib (Méon 11371—11406)
Et TÎt molt fort le plassela,
/ Les muTB, les ton, les roUefs,
I 1625 Les fortereces, les donjons :
l Si haut n'i treesbt uns bozons.
Vit les trenofaeea et les murs
Fors et espea et hauz et durs.
TÎt les i)uernaux desus la mote
1630 P^i 1a °u ^n entre en la crote.
G«rde, si vit levé le pont
Et la chaene cootremont.
Li ohaatax sist sor une roche.
Li rois tant cou il poet l'aproce,
1685 Devaat la porte a pie deecent
Et U baniagea ensemeot.
Au chastel vieuent environ.
Chasonn i tent son pavellon
Et herbergent de totes pars.
1640 Or puet avoir peor Renarz.
Mes par asant n'iert ja conquis.
Ne par force ne sera pris.
Se txais n'est ou afamet, 13
Ja ne sera par host grevez.
)04ft Reoart fu bien en sa vigor.
Hontes s'en est en son la tor :
Si vit Hersent et Ysengrin
Qui sont logie desos un pin.
A hante vois lor esoria
16&0 'Sire conpaing, antendes ca!
Que vos senble de mon càatelF
Vêlâtes vos onques si bel P
Dame Hersent, oonment qu'il prenge,
Ge vos ai foie la vendenge :
1669 Et moi ne oaut, s'iries en est
Li cox, li jalox qui vos pest.
Et vos, BÎre Tyberz li chaz,
Qe vos fia oheoir en mes laz. '
un qriuux orote 1630 nonte 1834 pot lfl40 pot 1644 p
1646 desui 1656 toi
, Google
la (Hion 11407—11442)
Ainz qa'ifiaisBiez de la prison,
1660 Ëûstee vos tel livroisoD:
Tex cent ooub quit que vos ouetea
Que Ttn ne eve n'i botistoa.
Et Tos, misîre Brun li ors,
Qe vos fis ja prendre tel oora,
I66& Quant TOussistes le miel manger,
Bien Tos i quidai damacher :
Tos i laissastes les oreilles
Si que tuit virent les merveilles.
Et TOB, miaire Chantecler,
1670 Je vos fis ja ai haut chanter:
Que par celé gorge vos ting.
Vos m'eschapaatea par engin.
Et vos, dans Briohemers li cers,
Je vos tÎDg ja dedenz les ners.
1675 Par mon engin et par mon los
Perdistea de la pel del doe
Trois coroiea que ohen vos fireot;
Molt a ci de oels qui le virent.
Et vos, sire Pelés li ras,
1680 Cle vos fia ja caoir es laz,
Qui bien vos estreindrent la gorge,
Quant vos alastes mengier l'orge.
Et vos, miaire Tiecolin,
A vos di ge, par seint Uartin,
1686 Je vos fis ja mon ju poTr,
8e bien ne soflaeîez foir,
Tos i laissbsîez vostre gsje.
Quant je vos toli le formaje
Que je mangai a molt grant joie
16f0 Por ce que mester en avoie.
Et vos, Rossaus li eecuireiu,
Ge vos fia ja de molt granz delà,
Quant je vos dis qu'estoit jurée
La pee et bieo aseûree.
ICW qoiMiMiea 1S64 oel 1B68 mb 1669 chant' l«?0 han
mt dMant 1680 el lu 16S1 eilreindent tSSS L )• b. 1693 que eatois
,. Google
48 I* (Héon 11448-11479)
1690 Del ceaae tob fis je descendre,
Icfl T08 quidai ge cher vendre.
Par la coue vos ting as denz,
Molt fuates trietreB et dolenz.
Qu'iroie je fesont lonc conte P
1700 N'i a celui n'aie fet honte.
Encor en quït je fere asez
Âinz que cist moia Boit treapaues.
Qar j'ai l'anel en ma sesine
Que me doua ier la rolne.
170& Bien sachez tuit, se Renart vit,
Tel le oonpeira qui nel vit.'
'Renart, Renart' dit li lions,
'Molt par est fora vostre mesons:
Mes n'est ai fors ne l'aie asisse,
1710 N'en tornerai, si sera prise.
Et d'une rien vos ascâr,
Qu'a mon vivant le sege jur.
Ne por pluie, ne por orage,
N'en tornerai en mon aage:
171& Anchois iert li eastaz rendus
Et vos par* la gule penduz.'
'Sire, sire' ce dit Renart,
'Einsi esmaie l'en coart:
Qar j'ai caiens ases vitaille,
I7â0 Ne quit devant set ans me faille.
Et anchois que il soit rendus.
Vos sera il molt chers vendus.
J'û ases capons ot jelinee.
Et aaes bestes armelines.
17S5 Bi ai assez oes et formaches:
QroBsea brebis et grosses vaches.
En oest eostel est la footene
Qui ases est et clere et seine.
Et d'une rien me puis vanter,
1730 Ne puet tant plovrâr ne venter,
16»6 oher] bien 1607 P« tig 1699 que iioiga 17CW <
1707 De.B. 1714 mm 17S4 QrosM 1780 pot
-,,. Google
la (Méon 11479— 115U)
Se l'eve chaoit ciel ciel tote,
Que ja cliaens n'eu caroit gote.
Ciat cbaatax est si bien assis,
Ja par force ne sera pris.
lïâS Or vos sees, je m'en irai,
Travelliez sui, si mangerai
Âvoc ma feiiie la cortoise.
Se jeûnez, pas ne m'en poise.'
 icest mot jus s'en avale,
ITJO Par un guicet entre en la aale,
La nuit se dorment cil de l'ost,
Et lendemein se lèvent tost.
Ses barons fait li rois veuîr.
'Or tost" fait il, 'del asaiUir
ITj.i Nos estovroit aparellier,
Qar cest laron veoil desrochier.
A. icest mot s'eslessent tuit.
Au castel vieneat de grant bruit.
Li aaaus fu molt mervelleus,
nso One ne vît nus si perilleus:
Dos le matin dusqu'a la nuit
Ne fîaerent d'asaillir tuit.
La nuit les a fait départir,
Yont s'eut, si laissent l'asaillir.
17M Et lendemein après mangier
Reconmenoerent le mestier.
Odc nel pourent de tant grever
Que piere en poissent ester.
Bien i fu demi an li rois,
IT60 Reuart n'i pert vaillant un pois.
Onques n'i furent un sol jor
Que n'asaillissent a la tor,
Mes ne la purent enpirier
Dunt el vausist meins un denier.
1765 Un soir furent molt travellic
Et d'asailLir molt anuie,
1733 b. g«mii 1748 brut n.iO ui 1751 la m. n^iie
I7ST nea 1758 poUt 17B2 iiBBsiUireiit 1764 ualut
BKXAKT I *
...Google
U [Méon liai»— 11550)
ChascuDs se jut Boarement
Ed sa loge molt longemeot.
Et la roïne fu iree
1771) Et vers lo roi molt cotecee,
Si. va cocher a une part:
Ataiit es vos venir Renart
De son castel molt coiement,
Yit tes dormir sourement,
1775 Chascun giaoit dessoE ud cesne,
Ou fou, ou tremble, ou charme, ou fresne.
Renart a bien chascun loie
Ou par la coue ou par le pie.
Molt par a fait grant diablle, 14
i7H) A chacun arbre le suen lie,
Nea lo roi lia par la couo,
Grant merveille est se il desnoue.
Puis si s'en vint par la roïne
La ou ele gisoit sovine:
1785 Entre les janbes lî entra.
Celé de lui ne se garda,
Bien cuîda que ce fust li ber,
Q'a lui se voussist acorder.
Or poez oîr grant merveille,
1790 II H fist et ele a'esveille.
Quant vit que Renart l'a traie
Si s'esoria tote esbahie,
Et ja eetoit l'aube crevée,
Li jorz granz et la matinée.
170.~i Por le cri sont tuit estormt
Cil qui estoient endormi:
De Renart le rox s'esbahirent
Qaut avec la dame le virent,
Et por ice qu'il li fesoit
18Un Tel jou qui pas ne lor plesoit.
Tuit eBcrient ''levez, levez,
Et cel prive laron pemez!'
17tJ5. 1786 iWinvHi'd 1787 fu 1800 que
, Google
la (Moon tiasi -It&SSJ
Mie sire Nobles en piez saut,
Et sache et tire: ne lî vaut.
iï-05 Par pou la coue n'a roupue,
Orant demi pie l'a estendue.
Et li autre sacbent et tirent,
Par pou li cul ne lor descirent.
Mes daa Tardif li limaçon,
1810 Qui soit porter le gonfanon,
Oblia Renart a loter.
Cil cort les autres desloier,
Tret l'espee, si les desnoe, -
A chaecun coupe ou pie ou coue:
Iftlô Del desloier s'est si hastez
Qu'aaes i ot des escoez.
Ainz que tuit soient desnoe
Sont li plusor tuit escoue.
Envers lo roi s'en vienent tuit
1820 Si cum il pueent de grant bruit.
Et quant Renart les vit venir,
Si s'aparelle de foir.
En ce qu'il entre en sa tesniere
Le saisbt Tardis par derrei'e,
1826 Par un des piez ariers le tire,
Molt se contint bien conme sire.
Atant i vint li Rois pognant
Et tuit li autre esporonaat,
Et dan Tardis qui Reuart tient,
1830 Lo roi te rent qui devant vient.
De totes pars le preuent tuit,
Tote l'ost en fremist et bmit.
Estez vos que Renart fu pris,
Molt en sont lie cil du paîs.
if-B^ As forces le meinent por pendre,
Li rois n'en volt raencon prendre.
'Sire' dist Ysengrin au roi,
Por amor deu" bailliez le moi :
IS04 turae 1809 tardU li 1818 pluaor] autre 1619 i'
Bi«iKt 1824 Les s. R. p. d. I)i25 lun le mnnqun 183f>
1827 i manqu* 1830 uent 1832 frémis 1885 nieine on p.
,. Google
52 la (M'on Il,>89— 11624»
Et j'en prendrai si grant veachance
1840 Qu'en le saura par tote France'.
Li roia n'en velt fere neent,
De ce sont tuit lie et joiaat.
Les elz a fait Renart bcnder,
Li rois li priât a demander:
:c<ld 'Renarz, Renarz' dist li leons,
Ci voi de tex escorpions
Qui vos vendront encui l'outrage
Que fait avez en vostre aage,
Et le déduit de la roïne
igrrfi Que teoiez iui sovine:
De moi honir vos vi tôt prest.
Mais je sai bien conment il est.
Or parleroD d'autre Bernart:
Si vos metron el col la hart.'
iSJO Danz Ysengrin en piez se drece,
S'aert Renart par la chevece,
Del poing li done tel bufet,
Del cul li fait salir un pet.
Et Brun l'aert par le cbaon,
m .1) Les denz i mist dusqu' au braon :
Et Roeuax parmi la gorge
Trois tors li fetfere en un orge.
Tiberz H chaz gite les denz
Et les ongles qu'il ot ponnanz,
1865 Sesist Renart au pelicou.
Bien li valut une fricou.
Tardb qui porte la banere,
Li a done une cropere.
Tant veïssoz bestes venir,
l8'0 Li tierz n'i pnet pas avenir.
Tant en i vient parmi la me,
Qui n'i pnet avenir s'i me.
Dan Rnnarz qui le secle engigne,
Fiert meinte beste et hocepigne
ltl31t uenliance IK4e loi 1851 te ui molt p. 185S Quftnt 1B5T
piiig ItUiJ mul 18<î4 qui ot 1S4>5 R. par le | ilcon 1866 unes 1870 pot
1673 pout r.<uu 1B74 liace | igae
, Google
U (Héon 11625—116601 53
1875 Ne set aos ciel que fere doie.
Molt crient que morir ne se voie:
Renart n'i a voit nul ami,
Tuit li estoient enemi.
Bien sares tuit certeinement
1880 Ceate parole apertemeat,
Que puÎB que hon est entrepris
Et par force loiez et pria,
Bien paet l'en veoir au besoing
Qui l'eime et qui de lui a eoiog.
1885 Por dan Kenart que l'en devaure
Pleure G-riubert et prie et oure :
See parens ert et ses amie,
Loie le voit et entrepris:
Ne set oonment il le reqoe,
IfUO Que la force n'est mie soe.
Pelez li raz s'est avanciez,
Encontre Renart s'est lanciez:
Entre lor piez chet en la foie.
Renart l'aert parmi la gole,
1685 Entre ses braz forment l'estreint
Uorir l'eatot, si le deatreiut.
Onques nus d'ous ne s'en garda,
Ne nel vit, ne nel regarda.
Madame Fiere l'orgillouse
1900 Qui molt est prous et mervellouee ,
S'en est fors de la cambre issue.
De dol fermist tote et treaaue.
Que por Renart, que pur l'anui
Que l'en li a fait ai grant hui.
iWb Del don del anel se repent,
Qu'ele set bien certeinement,
Qu'ele en aura contrere ases.
Quant cist aferes ert passes.
Mes n'en velt fere nul aenblant.
1910 Son petit pas s'en va ambiant,
I87& KM tB80 pot 1686 p o. (s'inz et| 1897 ne se tard»
16»» L*. ilaiH 1901 8e est 1910 «nant
, Google
I& (Héon 11661— 11696)
Devant Grinbert s'est areatee,
A lui parla conme seaee.
'Sire Grinbert' dist la roïne,
'K&T vît Benart son fol convine
1915 Et sa folie et son otrage :
Hui en reçoit molt grant damage.
Si voa aport ici un bref,
Kus n'a poiir de mort ai gref.
S'il l'avoit par boue créance,
1920 Que ja de mort oust dotance.
Se dan Renart l'avoit sor lui
Ne doteroit la mort mes bui,
Ne por droiture ne por tort
N'fturoit mes hui poor de mort.
1025 Dites de par moi le reçoive
Baset que nue s'en aperçoive,
Que grnnt pitiez me prent de lui.
Gardes nel dites a nului.
Go nel di pas por lecerie, ^
iStJO Se des me doinst bone escherie!
Por ce qu'il est bien afaitiez
Me poise qu'il est doshaitiez.'
Grinbert respont 'douce honorée,
Franche roïne coronee,
1935 Cil qui haut siet et de loïug mire,
Et de toz biens est rois et sire.
Qui t'a mis en si graut bonor,
Icil te gart de deshonor!
Car s'il en puet estordre viz
1040 Encor sera molt voetre amis.'
 icoet mot le bref li tent.
Et Grinbert volentiera le prent,
Et la roine li conseille
Molt priveement en l'oreille
11145 Que quant Renart ert escapez
De ce dont il est entrapez,
1911 areate 1919 ar»Mce 1927 men 1928 nul hui 193S
lo'g 1936 bien 193» pot 1M6 dont
, Google
Que i) ne lest en ouïe guise,
Por l'anior (jue il a prembe,
Que il a li parler ne voîse
1960 Priveement et sanz grant noise.
A icest mot se départirent;
Si eoemi Renart mar virent.
La hart li ont ja el col mise,
Ja fust molt près de Bon joïae,
iKtii Quant Orinbert aes cosins i vient
Et voit Renart qa'Ysengrina tient.
Trerc le velt aa forces sus,
Li antre ae sont tret en sus.
Dant Grinbert parla hautement
]9bO Et oiant toz oomunauroent
'Renart, sauz nule autre devise,
Hui estes venus a joïse,
Par ci vos en convient passer.
9i vos doûssiez confesser
I9t)5 Et fere lez a vos enfanz
Dont vos avez trob bauz et janz.'
'Vos dites bien" ce diat Renart.
'Bien est que il aient lor part.
Mon castel laiz mon 61z l'aînz ne
1970 Qui ja n'iert pris par ome ne :
Mes tors, mes autres fortereaces
Lerai ma feme as cortes tresces :
A mon filz l'autre Percehaie
Lerai l'essart Tibert Fressaie
1976 Ou il a tant soriz et raz,
Il n'en a tant jusq'a Aras :
Et a mon petit filz Rovel
Lairai l'essart Tibaut Forel
Et le cortil detrers la grance
I9S0 Ou a meinte jeline blance.
Ne lor sai plus que départir,
I>e ce se poront bien garir.
1956 que. y. 19S0 oiani 1961 hftntre 1970 Que 1774
3ie i»76 fliz petit 1979 grange
, Google
U (HêoQ 11737—1177!)
KÎDsi lor devis ci lor laiB
Que loi devant toz lor laia.'
1983 'Près est' diat Qrinbert, 'vostre fins.
Et ge Bui près voatre coùns:
De Toetre avoir aucune rien
Me relaiseiez, si ferez bien
Et si ferea molt grant savoir.'
199() Renart reapont 'vos dites voir,
Et se ma feme se marie,
Foi que devez seinto Marie,
Tôles li quanque je tî les
Et si teues ma terre eo pes.
IV»6 Qar molt m'aura toat oblie
Puis que me saura dévie.
Aioz que Tibaut aoit crestiens
En aura un en sea liens.
Qar qaot li om est en la bière,
2000 Sa feme esgarde par deriere,
S'ele veit home a son plaisir,
Ne puet pas son voloir teasir,
CoD plus recoie et va tremblant,
Qu'il ne 11 face aucun seablant.
3O0.'> Tôt autretel fera la moie,
Jusqu'au tiers jor raura sa joie.
Se mon eennor le roi plesoit
Et une chose me feaoit
Qu'il voussist que je fusse moines,
2010 Reclus hermites o cauoines,
Et me laîssaet vestir la baire,
Certes ce li devroît molt plaire,
Cest mortel seicle et ceate vie
Latroie, plus n'en ai envie.'
3015 Diat Ysengrin cuiverz traîtres,
Et que est or ce que vos dites P
Tante guenohe nos aves faite,
Quel trealue nos avez traite!
1993 deuiie oi 1986 pus 2002 pot 20IU Q'I 200eJuaqua
2010 R. ou h o 2016 quaet
, Google
la H«oii 11773-11808) Oï
En T08 auroit bêle persoue,
9030 S'avieez veetue la goQe.
Ja dex ne doinst le roi oDOr,
S'il De Toa pent a desonor.
Et s'il ne vos en aeeûre.
Qar la harz est Tostre droiture:
2029 Qui de mort vos reapiteroit,
James mis cuers ne l'ameroit,
Cil qui lafon a pendre areste,
Toz jors het mes Ini et son estre.'
Ce dit Kenart 'sire Yaengrin,
2080 Or seront vostre li cemin.
Ëncor est dex la ou il selt,
Que tez ne pèche qui s'en delt.'
Ce dist li rois 'pensea del pendro:
Car ne puis mie tant atendre.'
S0B5 Ja fust pendus qui que a'en pleîgne,
Quant Renarz garde aval la pla^e:
Si vit une grant chevaucie
Ou meinte dame aroit trie:
Et si ert la feme Renart
'jnio Qui vint pognant tôt un esaart.
Molt par venoit hastivement
Mervellos dol va démenant.
Si troi fil pas ne s'atardoient,
Atoc le grant dol qu'il faisoient:
2045 lior chevoz ronpent et detirent,
Et tote lor robe descirent;
Tel noisse font et tel criée
Qu'en les oist d'une liuee.
Ne venoient pas bêlement,
3030 Ainz chevauceot isnelement :
Un sonder tôt cargie d'avoir 16
Ameinent por Renart avoir.
Ancois qu'il ait oQ confesse,
Ont cil deronpue la presse,
t32 aenl ne 2036 garde manque 2040 eaoart 2043 doî
« 2053 qae il
...Google
bo U (Héon 1I8D9— 11844)
2055 Qui vienect par si grant dearoi,
Que choii sont as pioz lo roi.
La dame s'est tant avancie
Que avant toz s'estoit lanoie:
'Sire, merci de mon segnor
2060 Por deu le père creator!
Oe te doDrai tôt cest avoir
8e do lui vels merci avoir.
Rois Nobles choisi )e tj'csor
Devant lui et d'argent et d'or.
2065 Del avoir fu molt covoitoz
Et dist 'dame, foi quo doi vos.
Renart n'a pas vers moi bon plet:
Q'a mes ornes a trop mesfet
Que nus ne vos poroït rctrere.
2070 Por ce en doit on vengance fere.
Quant de sou mesfet ne s'amende.
(Bien a deaervi qu'en lo pende.
Ce me dient tuit mi baron
Q'as forces pende le laron,
2075 Pt por voir se je ne lor ment,
Pat tens ert livres a torment'.
'Sire, por deu en cui tu croiz,
Pardone li a ceate foiz.'
Li rois respont 'en deu amor
2030 Por vos li pardong a oest tor.
Et si vos ert par tel rendus
Q'au premer mesfait ert pendus.'
'Sire' fet ele, 'et je l'otroi,
Ja ne sera recuis par moi,'
2085 Atant le firent desbender.
Li Rois l'a fait atant mander
Et il i vient toz ealesaiez,
Les menuz sauz joianz et liez.
'Renart' fait il, 'gardes vos mes!
2090 De ci aves vos ore pes :
2055 u'^nent 2058 i:^aM 2062 uelt 206» ne
que len le. 2U85 desUei 2089 qob
, Google
U iH^on U845— 11880)
Mes quant voa me forfcrea primes,
Vos revendroa a co meïmea.'
'Sire' fait il. 'dex m'en dcsfende
Que je ne face qu'en me pende.'
'JUtlj Ortint joie fet a sa niesnie
Que devant lui voit ameisnie:
Celui bese et cestiii enbrace,
Car ne voit chose, tant li place.
Quant Ysengrin le vit délivra,
2100 Lors vonsaist roels morir que vivre,
(îrant poor ont trestuit de lui
Qu'il DO lor face encore ennui:
Si fera il, se dex li done
Que il voie ou vespres ou noue.
SI05 Tomer s'en voidrent par derere,
Quant li rois vit par la chatière
Et voit venir par une adrece
Une bière chevaletece :
' Ce estoit OliRuve la soriz
3110 Et Pelez li raz sez mariK
Que dan Renart ot estr»ngle,
Quant desoz lut l'ot emtngle.
En Ih compai^ne dame Chauve
Estoit sa aor ma dame Fauve
2115 Et dix que frères que sorors.
Au roi vieneut a granz clamors
Que lîlz que filles bien quarante,
D'autri-s roaiits plus de sesante.
De ]a noisse que il meooieDt
2130 Trestut cusi con il venoient,
Trestos H airs retentissoit
Et toz li eielz en fermissoit.
Li Rois s'est très un poi sor deatre
Por savoir que ce pooit estre.
2l£> Entent le cri, entent la noise.
Or n'a talant que il «'en voisse.
, Google
I yitéoD 11881—11816)
Quant Reiiart ot le duel venir,
De poor conmence a fermir:
Grant poor a de celé bere.
•iViO Sa feme en envoia arere
Et Ba mesnie et ses enfans,
Mes il remost li sosduianâ.
Molt coiement lèsent de l'oat.
A lor chevaus en vienent tost:
2135 Renart remeint eo aventure.
La bière vient grant alcure:
Ma dame Chauve par la presse,
Ou voit le roi, forment s'eeleâse,
'Sire merci' fet ele en haut.
2140 A terre chet, li cuers li faut.
La bière chet de l'autie part.
Trestuit se eleiment de Renart
Et font une noise si g:rAnt
Qu'en n'i oïst pas deu tonant.
3149 Et li rois ai volt Renart prendre,
Mes il ne le volt pas atendre:
Aîns s'en foT, si tist que sages,
Que près li estoit ses damages.
N'avoit que fore de loue conte.
•2V*) Desus un grant cbesne s'en monte.
Apres lui vont tuit aroute.
Soz le cliesne sont areate,
Le itege metent environ,
N'en descendra se par ris non.
2i5fi Li rois i vient, si lï c^Dmande
Qu'il aille jus et si descende.
'Sire, ce ne fera je mie
Se tes barnages ne m'afie
Et vos ne m'en livres osta<;ea
3100 Que ne m'en vendra nua damages.
Car je voi molt, ce m'est avis,
Entor moi do mea enemis:
2189. 2l:tO inUretrliê 2130 f. a enuoie s. 2150 Dpsni
215] lui] i 2152 «restu 2160 Q' ne mendm
, Google
la (iSf-oa 11917—11814)
Se chascuD mo tenoit a ploiD,
Il me doDroit tôt el que pain.
-21U5 Or vos tenca la jus tuit coi,
Contas d'Auchier et de Lanfroi!
Qui set Doveles, si les cont:
Ge l'opirt bien de ea amont.'
Li i-oU oï gaber Renart,
9IT0 De maltalent fuimist ei ait:
Dous cogniez fait aporter.
Le cbesne prennent a coupiT.
Reuart a grant poor oiio
Quant ici'ste chosse a veûe.
ans Los barons voit toz areiigiez:
CiiAdCun ateut qu'il soit vengiez.
Ne set couineot s'en puisse aler.
Un petit priât a dévaler,
En son poing tint une grant roclie,
aiso "Voit Isengrin qui si l'apioclie.
Oiez con par fet ^rtint meiveillo!
Le roi en fiert delez l'oreille:
Por cent mars d'or no ce tenist
Li rois q'a terre ne eliaîst.
218Ô Tuit It baron î acorurent
Entre lor bras le soconirent.
Ëndementrea qu'il entondoient
A lor 81'gnor que il tunoient,
Roonrt saut jus, aï tornc en fuie.
2l»a Quant che virent, cbascun le huio,
Et dient tuit si con il sont,
Qne jamais jor nel chacei ont.
Car ce n'est pas chose avenable,
Ainz est un raim de vif diable.
2193 Or est remeis H ohaceîz.
Fuiant va vers un pUaseîz.
Lo roi cnportent si baron
Droit ol palais de sa raeson.
Huit jors se fist li rois seigner
2^011 Et sejorner et haiesier,
2164 'loDrunt 2179 poig moche 2180 que 2199 Un i<
, Google
la (Méon 11955-11986)
Tant qu'il revint en la aaote
Ou H avoit devant este.
Et Renart oinsi a'en eechape.
Des or gart bien cha^cun sa cape!
2205 Li rois a fait son ban crier,
Par tôt plevir et afier
Que qui porra Renart tenir,
Que ja nel fâche a cort venir,
Ne roi ne conte n'i atende,
2210 Mes meJntenant l'oei ou pende.
De tôt cou fu molt pou Rennr:.
Fuiant s'en va vers un ossart.
Son petit pas s'en va tendant.
Environ lui va regardant:
221» N'est merveille s'il se regarde,
Qui de totes bestes a garde.
En son un grant tertre s'sreâte,
Tera Orient torne sa teste.
. Lors dist Renart une pruiere
2220 Qui molt fut pressiouse et chîere,
'Ue dex, qui itieins en' trinite,
Qui de tans perilz m'na jeté
Et m'as soufert tans main a fere
Que je ne doûsse paa fere,
3225 Qarde mou cors d'ore en avant
Par le tien seint conmandementl
Et si m'atorac en itel guisse,
En tel manière me devise
Qu'il ne soit beste qui me voie,
22'K> Qui sache a dii-e que je soie.'
Vers Orient sa teste cline,
Granz colz se doue en la poitrine.
,. Google
Ib {.Stfon 11987—12022)
Drece na poe, si ae aetgue.
Va s'ent le plein et la montegne.
2333 Mf?a de feio aofre grant deatrecc
Euveis une vile s'adreche
Kn la meaon d'un teinturier
Qui molt savoît de son meat«r.
Sa teinture avoit destemproe
2240 Au miel7. qu'il pout et atrenipee.
Faite l'avoit por teindre en janne.
AU-z fu querre une droite aune
Dont il voloit son drap auner
Qu'en la cuve voloit jeter.
-i-J-15 Laisaiee l'avoif descoveitc.
Et la feneatre estoit overte,
Dont il veoit a aa teinture,
Quant Irt feaoit ot nete et puro.
Reoart dedenz la cort a'eu entre
aa'iil Por proie quorre a nos son ventre:
Le cortil a trestut cheicîe
Et tôt environ reverchic.
Ni puet trover rien qu'il ninnjuce.
Parmi la feneatre ee muce.
32.'ii> Renart n'i voit ame dedans,
11 joint lea piez, ai atiilli en/.
Eabahis fu quant vint en l'ombre,
Oiez con li umufez l'enconbre.
Malbaiiliz fu et decoCiz:
'2-2iin Car dedenz la cuve est cous.
Au foDZ va, mes pas n'i deniourc:
lanelement resailli aonre.
La cuve out auques de parfont,
Par deaua noe qu'il n'afont.
226.') Atant estes vos le vilein
Qui l'aune tenoit en aa mein.
Son drap a auner reconmence.
Quant il oî Kenart qui tcnce
3343 L»*i\f lauiiit a d. 224» lu 2250 a nao»
; Eibahi 2261 met manque 2265 es u04 2267
,. Google
61 Ib l.Méon 12028— I208OJ
Por ce que oîesir s'en voloit,
2270 Tant a noe. tôt se doloit.
Li vileius a drecer l'oreille,
Oï Eenart, molt se merveille. .
A terre juta toe 8.8 droz,
A lui en vient plus que le pa».
2275 Rcnart choiaiat en la teinture,
Pur lui en vint grant nleûrc.
Ferir le volt parmi la teste,
Qant il conut que ce fii beste.
Mes Benart forment li eacrie
nso Baus sire, ne me ferez mie!
Je Bui b(!Ste de ton mester,
Si te puis bien avoir moster.
Sovent en ai eate lassez.
Si un sai plus que toi asez-
2285 Eneor t'en cuit ases apreudre
De mealer teinture avoc cendre,
Qiir ne sez conmont eu le fet,'
Diat li vilein 'ci a bon plet.
Par ont venistes ca dedenz?
22911 l'or qoi entrasti^s vos caien?;?
Ce liist Renart por atenprer -
Geste teinture et atorner:
C'est la costume do Paris
Et de par tôt nostre pnîs.
2295 Ore est ele molt bien a droit
Âtornee tôt a son droit.
Aidiez moi tant que je fors soie,
Puis vos dirai que je feroie."
Quant li vileina Renart entent
2300 Et voit que la poe li tent.
Par tel aïr le sache fors
Par pou ne li a trct del cors.
Quant Renart vit qu'il fu au plein,
Trois paroles dist au vilein.
2270 noe quo tôt »e il. 2289 ucnist -si entrastes 2290 l'ar
2299 ooBtome 2297 iei 8301 leasaohc
Il by Google
Ib (H£oD 12061~12096j
2303 'Prodom, eoteot a ton afere,
Que je n'en sai a nul chof trece.
Mes en ta cuve iere aailliz,
A poi ne fui molt malbailliz.
Car BÏ m'ait selnz esperiz,
2310 Noiez i dui eatre et periz:
Orant peor ai ou del cors,
Dex m'a eidie quant j'en suî fors.
Ta teinture est molt bien pernanz,
Jaunez en sut et reluisanz.
331S Ja ne serai mes coneiiz
ËD Ion ou j'ai eete veuz.
Molt par on sui liez, dex le set,
Que trestoz li siècles me het.
Or remauez, car je m'en voiz
•iSiû Querre aventure par co bois.'
A iceHt mot de lui se part
Fuiant s'en vaît vers un essart:
Molt se regarde, molt se mire,
De joïe conmenca a rire.
332& Fors del chemin les une haie
Toit Ysengrin, molt s'en esmaiu,
Ou il atendoit aventure,
Qar fein avoit a desmesure.
Mes molt par estoit granz et forz.
333) 'Las!' dist Renart or sui ge morz.
Qar Ysengrin est fors et cras
Et je de fein megres et las.
Molt en ai Bosfert grant angoisse.
Ne quit pas qu'il me reconoisso:
2ffîâ Fors q'au parler (ce sa je bien)
Me conostra sor tote non.
G'irai a lui, a que qu'il tort,
S'orrai noveles de la cort.'
Lors se porpense en sou corage
2840 Que il changera son langaje.
2307 ooDue 2312 ie 8. 2320 cea 2321 Respar
(•iite 2S34 qw il
...Google
Ib (Méon 12097— 12131Î)
'Yeengrin garde celé part
Et voit venir vers lui ïteaart.
Drece la poe, ai ae aeigne
Âncois que il a lui parveigne,
2816 1*1)18 de cent fois, si con je cuit;
Tel poor a, por poi ne fuit.
Qant ce out fet, puis si a'areste
Et dit que mes ne vit tel bestc,
D'estrangea terres est venue.
2iJjO Ez vos Renart qui le salue:
'Godehelpe' fait il, 'bel sire !
Mon saver point ton reaon dire.'
Et dex saut vos, bau doua amisl
Dont estes vosP de quel païa?
3355 Vos n'estes mie nés de France
Ne de la noatre conaoisaanoe.'
Nai, mi aeignor, maia de Bretaing.
Moi fut perdez tôt mon gaaing
Et fot ccrchier por ma oonpaing,
SSitO Non fot mes trover qui m'enaeing.
Trestot France et tôt Engleter
L'ai cercbiez por mon compùng qer.
Demorez moi tant cest païa
Que j'avoir trestot France pris,
2365 Or moi volez torner arier,
NoD saver mes ou moi le quier.
Mes torner moi Paris ancois
Que j'aver tôt apris francois.'
'Et savez vos neiaun meatierP'
2a70 'Ta, ge fot molt bon jogler.
Mes je fot ier rober, batus
Et mon viel fot moi toluz.
Se moi fot aver un viel,
Fot moi diaer bon rotrucl,
2373 Et un bel lai et un bel aon
jfor toi qui fu semblés prodom.
Ne fot mangie deus jors entere, ^
Or si mangera volenters.'
362 conpaig 2370 molt manque 2371 rob«rt 23TT jor» mntijfH*
, Google
Ib (Méon 12137-12174) fi7
'Goament se nonP' dist Tsengrin.
2380 'Moi fot aver non Oalopîa.
Et TOB, conment, sir bel prodomP'
Frère, YeeDgrin m'apele l'on.'
'Et fot vos nez en cest contre F'
'Oïl, g'i ai meint jor este.'
2385 Et aaver tn del roi novel?'
'Por qoiP' Tu n'as point de viel?
Je fot servir molt volenter
Tote la gent de ma mester.
Qe fot savoir bon lai Breton
2390 Et de Merlin et de Noton,
Del roi Artu et de Triatran,
Det chevrefoi), de stànt Brandan.'
*£! ses ta le lai dam Iset?'
Ta, ya: goditoët,
3909 Oe fot saver' fet il 'trestoz.'
Dtst Yseogrin 'tu es molt prous
Et si ses molt, si con je croi.
Mes foi que doiz Arta lo roi,
Se tu veTs, se dex te gart,
2400 Un ros garçon de pute part,
Ud losenger, un traTCor
Qni envers nullnî n'ot amor,
Qui tôt decoît et tôt engigneP
Bamledex doinst q'as poinz le tiegne!
2406 Avanter escapa lo roi
Par son engin, par son bofoi,
Qui pria l'avoît por la roïne
Que devant lui tenoit sovine,
Et por autres forfez asez
3410 Dont onc ne pot estre lassez.
Tant m'a forfet que je voldroie
Que il tomast a maie voie.
Se gel pooie as poïnz tenir,
Molt tost le convendroit morir:
2379 k non 2390 fait 2361 «ire 23S7 mot volenters 2389
brttor 2391 Et del 2392 branJam 2394 ;. a. j. a godrooet 2399 uoiz
240? nul hiii 2404 poing 2407 Que pris suoit 2410 on 2413 pajiui
Ib (Méon 1217.^-122121
2415 Li rois m'en a done cOQgie,
Bien conmande et otroie.'
Rtsnart tenoit le chef enclin.
'Par foi' fct il, 'dant Ysengrin,
Malves lécher, fot il devez?
242U CoDDient fot il a non pelez P
DîtcB nos eonment il a non,
Fot il donquea pelez ÂttnonP'
Ysengrin rist, «juant il ce ot,
Et por le non d'Aanon B'esjot,
2436 Uolt l'amaat mets que nul avoir.
'Volez' fait il 'son non savoir?'
'Oil; conmeot fut il pelez P'
'Renart a non li desfaez.
Toz nos decoit, toz nos engigne,
3l3() Dex doinat que go aa poinz letîegne!
De lui seroit la terre qnite.
Sa part en aoroit molt petite.'
Toz fot il malement tornez,
Se fu le foz aver trovez.
■2i6'j Foi que devez le saint martir
Et aeint Tomas de Cantorbir,
Ne por tôt l'or que dex aver
Ne fot voloir moi lui aambler.'
'Vos aves droit' diat Tsengrin.
3410 'Ne vos gariroit Apollin,
Ne tôt h ora qui aoit en terre,
Quo jamea nos moiisaies gerre.
Mes ur me di, baus doz amis,
Del mestier dont t'es entremis,
2445 9es en tu tant servir a cort.
Que nul joglerea ne t'en tort.
Et que n'en Boies entrepria
Par nul qui soit en oest paTsP'
'Par mon segnor aeint Jursalen,
2450 Ne fot itel troves oan.'
'Donques t'en ven avoquea moi
Et je t'acointerai au roi
2480 ge mtmgut paini 2436 ohantArbir 2447 Et matigu*
, Google
ïb (Méon 1221S— 12249) ^
Et a ma damn la roînc
Qui tant par est geate meschine,
2455 Et je te Toi et bel et gent,
Si t'aoointerai a la geiit.
Et se tu Tels a oort veair, 19
Ge te ferai bien retenir.'
'Fotre merci' dist OaloptoB.
34R0 'Je fot aaver molt bons chopins,
Si fot eaver bon lecheri
Dont je fot molt a cort chéri.
8e pot aver moi un viel,
Fot moi dieer bon rotruel,
2466 Et fot un vers dit de ohancon
Por toi qui fot aembler prodom.'
Dist YaengrlD eez que tu fai?
Vien t'eut, une riele aai
Chea un vilein, que tote nuit
2470 I asenblent si Toiain tuit.
A ses enfanz en fet grant joie,
N'est gueres nuiz que je ne l'oie.
Par la foi que je doi seint Père,
La viele est et bone et chère.
3475 Se tu vieuz avoc moi a cort,
Tu Tauras a qoi que il tort.'
Ataut se metent a la voie.
Anduî s'en vont et font grant joie.
Dant Yseogrin ases H conte
S4S0 Conment Renart li a fet hoate.
Asez li conte en sou francois:
Benart li respont en englois.
Tant sont aie qu'il sont venu
Tries la meson a un rendu,
2485 Droit la u Yseugrin savoit
Celui qui la viele avoît.
Dedenz le cortil au vilein
S'eu entrèrent anduî a plein-
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Ib (Héon 12249—12284)
Le vilein ont molt redote,
2400 Lez le paroi soat acoute.
Il Tont eacoutant tote nuit
Con li vileins fet aoa dedait.
Quant li donuirB le va matant,
Chocier s'en va de meintenaot.
2403 Yaengrin a drece l'oreille,
Puia ai regarde et oreille :
Q'en la paroi un trou aroît,
Plus a d'un an qu'il l'i aaroit.
Et par une ai» qui ert fendue
2500 ^it la viele au clou pendue.
Souâent et ronflent molt forment
Tant que il se vont endormant.
Un grant maatins giat lez le feu,
Delez la couce. ot fet son leu,
2609 Par un petit au fou ne touce.
Mes li essombres de la oouce
Nel lataea veoir Ysengrin.
'Frère' fet il a Galopin,
'Atent moi ci, g'irai veoïr
2510 Conment je la porrai avoir.'
'Tôt fot moi aol' ce dit Renart.
'Conment, es tu donc si coartF'
'Coarz? nai voir, mes g'ai poor
Par ci ne aoît par ceat oontor,
2016 Se moi fot sol, ja fot portez,
Por ce fot moi deaconfortez.'
Tsengrin l'ot et si s'en riat.
Ses cuera forment li atendrist,
Et ai li dist 'en deu amor
2520 One ne vi hardi jugleor,
Hardi preatre, ne sage famé.
Qant ele plus a, plus foreaue :
Et quant ele a ce qu'ele velt.
Lors quiert ce dont ele se delt.'
i fenduee 2507 Ke 2510 le 2512 rat tu 2515 fos potes
2522 forsene 2523 que ele
, Google
Ib (Méon 12285-12322)
2525 Ce dist Renart qui aine n'ot loi,
'Uant Yaengrin, en moie foi,
Se fot ici celui Reaart,
Ja fot il toz pendus a hart.'
'Leissîez ester' dist Yaengriu,
iSao Que je sai bien toz les cheminB,
Mes or te aie ici a terre
Et g'irai la viele qaerre.'
Lors s'en vient droit a la feneatre
Conme cil qui aavoit bien l'estre.
2S3â Âpoia fu d'une courre,
La nuit fu obliee a clore.
Yaengrin fu montez en haut,
Par la fenestre luiens saut.
La droit ou la viele pent
2540 9'en va tôt droit, ai la deapent,
Si l'a son oonpaignon tendue,
Et cil l'a a son col pendue.
Eenart ae pense qu'il fera,
Conment il le conchiera.
2545 Ja bien' fet Renart ne m'avîengne,
Se nel conclu, conment qu'il prengne.'
A la fenestre droit en vient
Au bastoonet qui la aostient.
Le bastOQ cliae et ele clôt,
^60 Et Ysengrin laiens enclôt.
Quida, close fuBt par lui aole.
Lors a grant pour de sa gole.
Au aaut q'a la fenestre fist,
Et a la noise s'esbahiat
2Sft5 Li vileins qui ert endormiz.
Sailli en piez toz estordiz,
8a feme eacrie et eee enfanz :
'Or suhI il a laroos caienz.'
Li vileins saut, c'est sa costume,
3GflO Au feu en vient et si l'alume.
»27 rslUrt 2523 a »rt 2639 La d. la u 254» Qa^ 2548 .1. b.
2S59. 2560 iHanqutiU
nigiUrrlbyGOOglC
1b (HioD 12323—12360}
Quant Tsengrin le toH lever,
Voit qu'il velt le feu alumer,
Un petitet se tret arere,
Par les DHches le prent deriere.
2D65 Li Tileins a jeté un on.
Li luastina Ta sempres oï:
YBengrin prent parmi la ooïlle,
Enpoint et tire et sache et roille,
Trestot esrache quenqn'ii prent.
2.^T0 Et Taengrin molt bien se prent
Deriere aa naolies au vilein.
Uee de ce avoit le cuer vein,
Et aa dolor li engregnoit,
Qar 1) chena ses coillea tenoit.
2616 Tant se sont laiens travaille
Qae Ysengrin ont escoille.
Li vileins crie ses Toisina
Et aes parenB ot ces costna:
'Aidiez, por den l'esperitable !
2580 Caîenz converaent li deable.'
Quant Ysengrin vit l'ub overt,
Et 11 TÎlein felun ouvert
A cuinnies et a macues
Vienent corant parmi les rues,
35fô Entre la porte et le vUein
Fet Ysengrin nn aaut a plein.
Si fort le liorte qu'il l'abat
En une fange trestot plat.
Des quatre pies fiert a la terre,
2690 Ne set son conpaignon ou querre.
Por les Tileina s'en ret faiant, 20
Et cil le vont après hutaat.
Le vilein troveut en la boe
Grant et parfonde qu'il i noe.
2696 Fors l'en ont tret a molt grant peine,
D'un mois ne fu aa plaie seine.
Ysengrin pas ne a'asoûre,
377 T. OBcrie 2582 Es 2568 A* . . m 2064 «t maitgu*
...Google
Ib (Méon 12301—12394)
Fuiaiit s'en Yot grant alelire.
N'avoit cura de scijorner,
SGOO Ancois coDmence a galoper.
El bob se met par une sente.
MoU est dolenz, molt se démente
Por che qu'il a perdu la cboee,
Mes a nuluî parler n'en ose.
m^ Car se sa feme le savoit,
James de lui cure a'auroit.
Et -neporqant va s'eut graot oire,
Or ne se set mes eu oui croire.
Tant va et vient danz Ysengrins
3610 Sentiers et voies et chemins:
tFlle et gsrmente en son langa^,
Far un petit que il n'enrage.
Tant fet qu'il vient en sa lovere.
Par l'uis s'en entre par deriere,
2616 Sa mainie trove laiens.
'Dex soit' fait il o vc» caienz!'
Ne parla gueres hautement,
Mes soavet. Dame Hersent
Qui durement estoit aeae,
œiO Au col li saut, sovent le bese.
Et ai fil saillent, si l'acolent,
Juent et gabent et parolent.
Kes s'il seÛBsent tôt l'afere.
Autre joie doQsent fere.
2620 Quant ont mangie a grant loisir,
Si parolent d'aler jesir:
Et lora i ot raolt, oe sachez,
Parle aioz que il fust coche.
Molt grant pièce s'i arestut.
3690 Hes ueporoc cocher l'estut:
Hersent l'achole, ai l'enbrache,
Et lez lui se jut fâche a face.
2603 perdne 2MS nnlhiii ïOBe 2S0T Et mangue 2610
m» 2611 garment 2618 Bornet d. ffi b. 2620 le 26SS Ml
I 26S7 B. parle ce 2628 quil 2629 pie bî 2680 Ne mes poroo
,. Google
Ib (H«OD 18396—12430)
Et cil conmence a reûser
Et durement a reculer.
2S85 Mes ne li vault, si con je quît.
Encore ora tel choBe anuit
Dont il n'oâat ja ouïe envie,
Qu'il u'avoit cure de sa rie.
Hersent l'acbole et cil se tret
2640 En sue, n'a aoin^ de aon atret.
'Et qu'est or ce' fet ele, aire?
Avez me vos coilli en ire P' ■
'Dame' fet il, et que volez?'
"Si faites ce que vos solez.'
2G46 'Qc n'en sui mie ore aiesiez,
Mes desormes vos en tesiez.'
Fet Hersent 'je ne m'en puis tere,
Ainz vos covient la oose fere.'
'Que ferai, vaP' 'Que te oovient,
'28D0 Ce qu'a totes femes avient.'
Taisiez' fait il : 'n'eu ferai mie.
Or doflsBiez estre endormie
Et avoir dit vo patrenostre,
Que vigile est d'un seint apostre.'
2605 "Sire' fet ele, 'par seint Oile,
Ja n'i aura mester vigile.
Se vos volez m'amor avoir.
Fêtes en tost vostre pooir.'
Dame Hersent forment le haste,
2H60 II se trestome, ele li taste
Hoc ou la coille aoloit
Estre par raison et par droit.
N'i trova mie de l'andoille.
'Chetis' fet ele, 'on est ta ooîlle,
3866 Qui ci endroit te soloit pendre F
Tote la vos covient a rendre.'
'Dame' fait il, 'je l'ai prestee.'
'A. qui? 'Une nonein velee.
Enlrt le« wrt 2flS4 et 2635 h m»c. intercale ran
dnrenient > reiuer 2U1 ques ore oe 8646 en tnanqut
8699 DNie 2660 t et «le 2665 Que
, Google
Ib (iléon 12131— I24fte)
Qui en son cortil me fiât prendre.
2670 Mes bien la m'afia a rendre.'
Hersent respont de meintenant
"Sire, ce n'est pas avenant.
S'il î avoit trente fiances,
Donea pièges et alianœs,
3675 Si lairoit les pièges encorre.
Alez tost, ne finez de corre,
Et si dites a la nonein
Qui fille est au conte Gilein,
Que plus n'i demort n'i atende,
2630 Mes tost Yostre coille vos rende.
Qar s'une fois l'avoit sentie,
Tost en auroit sa foi mentie
AJnz que james la vos rendist.
Si seroit droifi qu'en vos pendist,
2685 Quant baillie la li avez.
Bien voi que gueres ne savez.
Molt m'avez morte et malbaillie,
Quant une autre l'a en baillie.
Mise m'avez en grant effroi,
3090 Demein m'en clamerai au roi.'
'Pute vielle' diat Ysengrin,
'Demein vos viengne mal matin!
Car vos taisiez, si vos dormez,
Et mal jor vos soit ajomes!
2696 Gardes bien que n'en parles plus.'
Âtant Hersent del lit saut jus :
'Filz a putein, meveb traîtres,
Einsi n'en ires vos pas quites.
Se ne m'estoît por un petit,
2700 Ge vos trairoie fors del lit,
Se dez me doinst demein veoir.'
Atant s'en vait a l'uis seoir,
Molt fort conmenofi a sopirer
Et ses ce vola a detirer.
M70 1m 2673 fianeez 2675 Uiriei
M8S *. t M 3702 Belr
26T6 oi>r« 2876
, Google
Ib (Héou 12467— 12S04)
STOft Ses draa défont, eea poinz detort,
Plus de cent fois s'ore la mort,
'Que ferai mes, lasse cbative!
Molt me pobe que je sui vire,
Q'or ai perdu tote ma joie
3710 Et la rieo que je plus amoie.
Onques n'oi mes bï grant anui:
Q'a je mes afere de lui? S
Foie est qui delez lui- se oouclie,
Qu*il ne valt mes ne q'une souche.
2715 Je ne qui«r mes o lui cocher,
Qu'en ne doit mes a lui toucher.
Puis qu'il ne puet la chose fere,
Q'ai ge donques de lui a fereP
Mais aille ermites derenir
2720 Et en un bois por deu servir:
Qar bien sai qu'il est couchiez,
Quant de la coille est dérochez.'
 icest dol qu'ele demeîne
De jor vit tote la cort pleine.
2726 En la meson en est entrée,
Au lit en vient tote devee.
'Or sus' fait ele, 'danz vileins,
Aies vos ent a vos puteinsl
Se sai se fustes entrepris,
2730 Maie bien en ont le gage pris.
Einssi doit l'en mener celui
Qui sa feme a et tient l'autrui.'
"Se set li lox un mot respondre,
Ne contre lui n'en ose groindre.
2730 Dame Hersent ^t noble et fiere,
Et to» jorz a este légère,
Cointe et pleine de graut orgoil.
Des quatre piez feri el soil
2709 perdue 2713 Fox 2714 miehe 2716 s 1 a 2717 pot aw
dMtciu d» 2617 on Ut Q«)) me p?t m«f îf 09f« f«r9 ^31 «■ 8732
r manytM 2787 horgoil ' 2738 eUel
, Google
Ib (Méon 12505— 1254ÛJ
Et a torne le cul au vant.
STJO 'A deu' fet ele 'vos coQmaDt:.'
Drece sa poe, si »e seigne,
Yet s'eut, conuneût: que li pie:; prenne.
Or Tos dirai de l'autre part
De la mesnie dan Renart,
2745 Cou il s'en va par le boscage,
Ysengrin a lesaie en gage.
Por la YÎele qu'il enporte
Molt s'esbaudist, molt se conforte.
Ya s'ent a tote sa viele,
270O D'Ysengrin n'oï puis novele.
Tant fist Renart qu'«n quinze dis
Fu si de la viele apris :
Sages en fu et escoles.
One ne fu tex baraz trovez.
3755 Einsi s'en va par la contrée
Tant qu'il ot sa feine trovee,
Qui o ]ui meine un jovencel '
Que prendre voloit de novel :
Cosin Grinbert le tesson fu.
2760 Quant il le vît, s'est arestu :
Sachez bien les a conneûs,
Taotost cou il les a veUs.
Ja oâst Poucet espuae,
S'il oûst jogleiir trove.
27fô Mes ele pas tort n'en avoit:
Tuit disoient que mors estoit.
■ Tybert lor diat, se dex le saut,
Que Reoart vit lever en haut
As forohea, et si le vit pendre,
2770 (Ce lor a fet Tybert entendre)
A unes forcbes granz et hautes,
Trers le dos liées les pâtes.
2739 a manque 2743 dîron 2791 qaen ] deux 8798
rt ] i 2701 bien lei ] qne il ta 2768 eapiuee 2764 Sel tron««
Z7«9 forebes 2771 gcant 2772 Ile
, Google
78 Ib (Méon 12541—12578)
'Il resenblot trop bien Renart,
Ge le Ti pendre à une bart.'
277S La dame lor respont brement
'Je ne vos en mescroi noient.
Qar je aai qu'il avoit tant fet
Vers son aeignor de rnaveia plet
S'uQ dee barons le poTat prendre,
3780 Que meiûtenant le feîet pendre.'
N'i ot plus tenu parlement,
BeÎBÎer se Tont estroitement.
Renart ne se pot plus tenir,
Âinz a fet un molt grant sopîr.
278^ A. Poucet dist entre ses denz
'Tu en seras encor dolenz.'
Grant tens avoît que cil l'amoit,
Mais dant Renart ne le savoit.
Ainme s'estoient molt lonc tens,
2790 Renart le saura tôt a tens.
Autretel font, ce m'est avis,
Tex dames a en cest païs.
La dame son novel segtior
Bese et acole par amor.
2798 Renart voiept vers els tenir
Et la viele au col tenir:
Molt furent lie, pas nel connurent,
Salue l'ont si con îl durent.
'Qui estes vos' font il, 'bel frère P"
2800 'Sire, ge fot un bon juglere,
Et saver moi molt bon chancou
Que je fot pris à Besencon.
Encor molt de bons lais saurai,
Kul plus cortois jogler n'aurai.
280C» Oe fot molt bon jogler à toz.
Bien su dir et chanter bons moz.
Par foi mon segnor seiat Oolas,
Biea fot sembler que tu i'amaa,
2776 en mangue 2779 Be un 2764 grant manque
2786 seru 271 antreteU 2794 et ] i amaz 2804 nroi
'c*
Ib (UéoD 12S7»— 12614)
Et li senbler bien toi amer.
2ijlO Et; ou voler tu ai aierf
Lors dist Poncet au deu pie air
Kos alomea la meaafl oîr.
Tuît aloœes ?ers le moeter,
Ceste dame voil nocoier.
9815 Ses aire est more novelement :
Mes li rois le Iiaoit forment.
Heinte foiz l'a pria a forfet,
Or a de lui son pleair fet.
Renart ot non li engigaeres.
SSM Fel fu traïtrea et boisieres,
Meinte traïaon avoit fête:
En haut en a sa goule trete.
Troia fil en aont remea molt bel
Qui sont molt comte dauiaiaet:
i^i Lor père quident bien venger
Ainz que l'en doive vendenger.
iioU aont ja por querre aïe
A ma dame Once la hiû^o.
Tôt ]i seolea est en sa mein,
S830 Et tuit li mont et bois et plein.
Il n'en a beste jusq'aa porz,
Tant Boit hardie ne si forz,
Ors, chien ne lou ne autre bestot
Qui Ters lui oat tomer la teste.
i83ô Por soudeea i vont li frère.
Quanque il ont, lessent lor mère,
Qui molt par eat cortoise dame.
Gfl la prendrai par tens a feme.
Einai est la chose atomee,
2840 Q'ains demein nuit l'aurai jurée.'
Renart respont entre aes denz
Tu en seras encor dolenz,
Encor en cbarraa en tel brit^e.
Nel voudroies por une fltche.'
, Google
Ib (Méon 12ei&— 12660)
2846 'Certes, aire' ce dUt Poincax,
Qui molt estait cortoie et baux,
'Se vos voles as noces esti-e,
Dont ne nos faut mes que le prestre.
Qe vos doarai del noslre asez,
2SCiO Quant cist aferea iert pasez.'
'Fotre merci' dist îl, 'bel sir,
ïEoi saura fer tôt ton plesir.
Moi aaver bon chgncon d'Ogier,
Et d'Olivant et de Rollier
SSa6 £t de Cbarlon le char chanu'.
'Dont vos est il bien avenu'.
Entre ses denz dist li maufez
'Et vos estes mal asenez.'
Âtant se meteat a la voie,
2660 Renart viele et fet grant joie,
Tant qu'il vîndrent a la tesnere
Qui molt estoit large et plenere.
Quant Renart vît adesertir
Son castel gaste et enbernjir,
2865 II n'en voit fere autre aenblant.
Jn aoit ce qu'il se voist joant,
Eu son cuer pense, se il vit,
Tex en plorra qui or en rit.
Far le païs et par la ten'e
2870 Envoia cil ses amis querre:
Tant veïssiez bestes venir
Nus n'en poïst conte tenir.
De molt long a'i asenblent tuit,
Far la vile meinent grant bruit.
2875 Dame Hersent i eat venue.
Ysengrîn eat remeîs en mue:
Novelement Iwaaie l'avoit
For ce que maengniez eatoit,
Et jure aeinte Pentecoate
2880 Qa ne girra mes a sa coate.
8872 ne] p. contre t. 2862 tôt mangue 2868 a
le ateond en man^tt
, Google
Ib (Méon 12661— ISeeS)
Q'a on a fere d'orne en ohanbrea
Fuie que il n'a treatoz ses menbres?
Mes Toist uUors, si se porcast.
Drois est que toe li mona le chast,
2885 Por ce s'en est de lui tornee.
As nocee vint bien atornee,
Et des antres i ot grant flote,
Et Renart lor cbante une note.
À grant joie les noces firent,
£890 Tjbers lî chaz et Brun aerTirent.
Totes sont pleines les cuisÏDes
Et de capons et de jelioee:
. D*aatrea vïtailles î avoit
Selonc ce que chascun roloit.
2895 Et li jnglerea lor chantoit,
À chascun d'els forment plesoit.
Odc n'ot on ai grant janglois
Coq il demeîne en son englois.
Apres oiangier saToz que firent P
2900 Haativeinent oe départirent,
Qu'il n'i remeiat ne bons ne inax
Fors ouïs, ne chevelox ne eaux:
Chascun s'en va a son repère.
Renart remest son mester fere.
2905 Dame Heraens s'en est entrée
Dedenz la chambre a l'esposee,
Et a Poncet a fet son lit
Ou qnide fere son délit.
A une liue d'iloo ot,
2910 Si que Benart molt bien le sot,
Une tombe d'une martire
Dont vos avez bien ol dire:
De Coupeo qui la ^aoit.
Trwtoz li mondes le disoit
3916 Qu'elo feaoit apertement
Tertua a toz oumunalment
tSM ee maitqiie Taloil 2896 ohMOaiu 2904 renUest 2913 que
i>l4 treatot
■KXAXT I B
...Google
82 Ib (Uéon 12687—18722)
Nu8 bonis o'i vient, tant eott enfere,
Ou soit moignes, ou lus ou olers,
De tôt le mal que il oflat
2920 Que meintenant gariz ae fust.
ïleDars i fu, ai ot vefls
Le jor devant deus laz tenduz
Et un braion en terre euclox.
Bien le feruia a quatre olox
2925 Q's un vilein avoit emble.
Hoc l'ot repost et ente,
Bien sot qu'il en suroit s fere,
Qar il savoit de meint -afere.
Quant Poncot dut aler gésir,
3930 Si l'a fet devant lui venir.
Et si li diat en son langage
'Sire Bouoez, fez tu que sage:
Se tu créez que je dira, 23
Uerveille fa qui te vendra^
298& Et bien saver que je voil dir.
Lasus giser un seint martir,
For lui Easer des. tant vertuz:
Se tu voler aler piez nnz
Et port un candoil en ton mein,
2940 Et tu veîllier anuit a mein,
Et tu vus ton candoil lumer,
Tu fus demein un fil gendrer.'
Ce dÎBt Poncez 'molt votontera'.
Atant se meteut es senters:
2940 En sa mein porte une cnndoille
Qui si art cler con une estoîlle.
Desoz un pin en un moncel
Doc troverent le tombel.
Renart s'estut, oïl passe avant:
2950 Basse, Bosez, dex t'en avant T
Cil vait avant, si se redote,
Renart le vit, avant le bote.
2724 a manque 2726 entre 2728 de mein k. 2741. 2742
iHitrverti» , tuais l'oràtt ett indiqué par k* lettrti b « 2746 cler«
2746 pansa
, Google
Ib {Méon 12723—12758)
Tant fort l'eupeint qu'il ciet es laz
Parmi le col et l'un des braz.
3966 n eat cboûa ena el braion
Qui cevelliez fu el raiou.
Il tire fort et li braz froisse. *
Li laz li refet gr&at angoisse:
Forment s'eaforehe, forment tire,
2960 Kecleime deu et la martire
Qu'ele li soit verais gaianz.
II n'î a nul de ses pareuz.
l^re et retire, ne li vaut,
Et Renars le ranpronne en haut.
2965 "Bosez, vos fot ascz ore,
Et tu seraz ci trop more.
Molt ama vos icil martir
Que ne laisse toi li partir.
Tu voler devener, ce quit,
2970 Moine ou canon en cest abît.
Ou tu venir, ou moi ira.
Ou fot me bien, je li dira
Que vos velt ermit devenir,
Et la martir fot vos tenir.
3976 Ce fot forment a merveiller
Que tu voler tôt nuit veller.
Et vos fustes nove] bosez,
Et ta moiller fot vos tendez
Et fot ja mienuit oscure.'
2960 Atant es vos grant aleflre
Quatre gaignons et an vilein,
Uns enemis frère Brian.
Le boacage avoit bien apris.
Poiucet ont trêve entrepris.
2B65 Tant l'ont tire et desaohe
Que tôt l'ont mort et esqachie.
Renais le vit, molt s'en esmaie,
Fuiant s'en va par une haie.
Ï961 armù 2M5 more 2970 Hoin 2977 talez 2979
2981 fBTooiu 2983 Le ] Et 2984 ot
,. Google
Ib (Héon 12769 -12794)
Lpb granz galoz s'en ta arere.
2990 Fuiant sen vet a sa tesnere.
Sa feme trove aBOvinee
Qui atendoit sa destioee:
' Molt lî peaoit de la demoure,
Que ja ne quidoit veoir l'oure.
29% Quant voit venir le jugleor
Tôt Bol, lors BÏ ot grant peor.
Quant Renart l'a aoule trovee,
'Or sus' fet il, 'pute proveel
Or BU8, si tenes voatre voie,
31)00 Gardes que jamee ne vos voiel
ÏEoIt est mavese vostré sorz,
Ge ne sui mie encore morz,
AînB sui Renars, ce m'est avis,
Seins et haities et trestoz vis.
3006 MoU avez tost le dol boa
Que vos avea de moi eu.
Or bus' fet il, levez de ci,
Âlez veoir vostre mari!
S'orrez conment il se contient,
%I0 Car la martlre le retient'
Quant la dame ot ceste parole,
A pou qne de dol ne a'afole.
'Laesel' fet ele bêlement,
'Ce est mesirea vraiement.'
80>6 Et danz Renare priât un baaton.
Si li paia sa livreiason,
Et Gert et burte et rolle et bat
Tant que crie 'merci, Renart!
Sire, por deu merci te quier,
3020 Laisse moi vive repaîrierl'
'Or sua' fet il, 'car par mes denx
Sfac enterres james caenz.
Ja ne gerrez mes a ma coste,
Quant receû avez tel oste.
2304 est Ml g
3013 qnel« 8081 ]
, Google
Ib (Mion 12795— 128S2) 85
30K Ainz voa trencersi ceu baulievre,
Et oel gract nés sor celé lèvre,
Et T08 enfonderai ceu ventre,
Et la boele qu'est soentre
Vos saudra fore par le poltron
3Q80 Maigre vostre novel baron.
Et vos fet il, 'dame Hersent,
Asez fet mal qui le consent.
Haïr fet il 'quex dous barnesBes!
C'estoient ore bêles messes
80B6 Que feissiez por moi chanter,
De vos poîstrons fore roillier.
Co sache dex et seint Mirtina,
Qn'ore est venue vostre fins.'
Quant les deus dames oe oïrent,
3(M0 Sachez que pas ne s'esjoTrent.
Bien sorent qu'engignies furent
Quant au parler le reconnurent:
Holt grant merveille lor est prise,
En grant poor chaaoun est mise.
9045 Bien quident estre enchantées,
Forment en sont espoeatees.
De peoT l'une et l'autre trenble,
Holt s'esmaient andui ansenble.
Kenare ambedous les a prises,
30DO Fors de la meson les a mises.
One ne lor lut parole dire,
Ne l'une ne l'autre escondire.
Et l'une et l'autre s'espoente, ,
Chascnne forment ae démente,
3006 Dame Hersens por son segnor
Qui a perdue la color.
Et la barbe li est ooûe
Por la coille qu'il a perdue.
Dame Hermeline li raconte
3060 Q'avenue li est grant boute
3033 quel 3040 Ren ioirent 3041 qugtgaiei 3042 le eat
eorrffi ; U teribt oeajl mi« Te 304Ï enchantes 8046 etpoentes
3047 t*bl« 3048 ensenb . .
, Google
Ib (Héon 12833—12868)
De PoDcet a la crine blote
Dont a où ei corte joie.
'Qui caut?' ce diat dame HereenB.
'Molt par ert povrea nostre sens,
:i063 Se nos ne retroTong maria.
Dont sera tôt li mona faillis
Et d'uQz et d'autres granz et bauB.
Si trOTeron dena jovenceax
Qui bien feront nos voleotez.
3070 De folie vos démentez.'
'YoB dites voir' ce diat dame Emme.
'Mea molt est let de vielle feme
Qui ne crent honte et deahonor,
De honir soi et son aegnor.
8070 Enaorquetot l'en me diaoit
Que mes mariz penduz eatoit
Se j'avoie antre mari pria,
Âvoie je de rienz meapriaP
J'ai bien ceste oliosse esaaiee,
8080 Feme meaprent a la foiee.'
'Yoa ditea voir' ce dit Hersenz.
'Ciet meaprendres u'eat mie ^nz.
Mespria avez en tel manere
Qu'en vos en tient a camberere
3086 Qui conmunax eat a garçons:
Treatuit li entrent ea arçons.
TAoB je ne fia einc lecherie,
Ce aet en bien, ne pnterie
Fors une fois par mesprison
a090 Vers dant Reoart voatre baron.
Quant mes loveax ot cODpissiez,
Mesaaemez et ledengiez.
Gel fis chaoir en sa tesnere:
Il fiât son tor par de deriere.'
809& Dame Hermeline ot la parole.
Respondi li coq famé foie:
3061 orinne 3067 dantrea de g. 8074 «t Mi ot 80SO foie
3067 legerie 3006 oonme foie
, Google
Ib (Héon 12869-12904)
Jalouse fa et enflamee
Quant ses siree l'avoit amee,
Et dist ne fu ce puterieP
8100 Vos feÏBtes ^ant lecbene,
Grant deshonor et grant hontage
FeTstee tos et grant putage,
Qviant Toe Bofifristes mon baron
Qu'il TOS bâti cel ort oiepon.
8106 Pute TÎelle, pute remese!
Ed T08 doûst ardoir en brese,
Si qae la poudre en fust ventée,
Quant s moi tos estes vantée
De mon segnor qu'il vos a fet.
3110 Hall con avea bien forfet
Qu'en vos tolist le pelioon
Et feÎBt l'en de vos oarbon,
Quant aviez Toetre baron
Et felstes tel deareson,
8115 Et il sa feme d'autre part.
Or sont tuit vostre enfant baatart.
Toet vos en fn li dels pass^,
Qant voe les avez avoutres.
Et Tsengrin voetre segnor
8190 A.ve^,fete tel deshonor
Que James ne sera amez,
Hes toz jors mw ert cox damez.'
Holt li dit et molt se oorooe,
Saches que forment se degroce.
3135 Hersent respondi en riant
Itolt a en vos pute friant,
Quant voetre segnor aveez
Et antre mari pemiez.
Ifolt par est maveis et escars,
8180 Quant il ne vos a. le cul are.
3(olt par estes de maveis estre,
De poior ne poiez vos estre.
097 Oaloue SlOO leoh'erie 811 Qui n. 91
ima S124 MB groce 8127 ftooei?
, Google
Ib (lâéoa 1290S— 129W)
Qar plus estes pute qae moche
Qui en este la gent entoche.
8136 Qui que Tie^e ne qui que aut,
Yostre taverne ne li faut:
Meint en tomez a Toatre paît.
Se por ce sont mi fil bastart,
For ce nés gitera ge mie.
8140 Foi que je doi seinte Uarie,
Qui les Toudroit trestoz jeter
Les bastars et déshériter,
Àsez auroit plus de puissance
Que n'out onques li rois de France.
3I4fi Itee vos qui estes bordelere
Les avoutres en tel manere,
Lee vos enfanz, ce set l'en bien;
Ono nel veastes a nul chen.'
Tos i mentes, pute sorcere.
8160 Tesiez vos que je ne vos fiere!'
Tes me ferez, pute merdouae,
Pute vielle, pote teigoouseP
Se l'aviez pense a certes,
Ja i auroit paumes overtes
8165 Et peax trenciees et ronpues,
Se ne me faillent denz agaes.'
Hermeline plus n'i demoure,
Isnelemeut H oomt soure.
Et Heraene par molt grant bSt
S160 Bevet Hermeline sesir.
À terre se voltrent et bercent,
Et neporquant les peaz i peroent,
ÂB denz agoes les detrenoent,
Lor maltalant forment i Trichent,
81B6 Rompent et sachent et dëscirent,
ÂB ieia durement ce martirent.
Lors vetesiez en molt poi d'oure
L'une desos, l'aabe deaoure.
81S9 neis 3146 teil 3153 ft ertes 3164 iù 8156 me fi
f&iUoient 3167 Emeline 8161 Et t. 8168 l« 8165—7 Ptanqu^fu
Ib (MJoii ISMl— 129?«)
Dame Hersent fii g^anz et fore,
3170 Soz lui la tient par grant eeforz.
Encontre an fust l'a enanglee,
Ja l'oOst morte et eatranglee.
AUnt es TOs un pèlerin
Qui vint olocant tôt le chemin,
8176 Trova les dames oonbataot.
TTdo «d a prise raeiatenant,
Par la mein l'a levée bub,
'Or sus' fet il, n'en feteB plus!'
Et quant départies les a,
3180 Uolt doucement les castia.
Demanda lor dont eles Bont,
Dont eles Ttenent et ou vont.
Celés H ont conte lor estre,
Car Q estoit seina hom et prestre,
SIM iBt il lor doDe bon conseil
Que chascune aat a son pareil:
Merci H crit et H requière
Qu'il l'ùnt et qu'il la tiegne obiere.
Dame Hersent a fût aler
3190 A Ysengrin por aoorder.
Dame Hermeline ameine ariere
A dan Renart en sa tesniere.
Tant est seins et religions
Q'acordees les a andous,
3196 Eît tant i a s'entente mise
Que par tôt a la pes asise.
Puis fu Renars en sa meson
0 sa moillier molt grant seson.
Trestot li dist et tôt li conte:
3200 Conment il dut recevoir honte,
Qant en la cuve fa sailliz:
Con il dut estre malbailliz,
Et eschami le teinturier,
Dist qu*il estoit de son mestier:
817* d*p*rtie 3168 ^ni la 8191 remeine 3001 qoaiiQ
,. Google
Ib (Méon 12977—18984)
3306 Cooment il fiet la coille perdre
À Ysengrin qui ne puet aerdre.
Treatot ii conte et tôt li dit:
Celd ne fet mes qae s'en rît.
Molt lonc tens fu Ronart en mne:
8210 Ne va ne vient ne se remae.
Ci fant Renart li teinturier
Qui tant BOt de maveis mestier.
3206 pot 3211 fut . Renart . le
, Google
n (HéoB 1—22. 1867—1288)
II
Seigneursi ol avez maint conte I
Que maint conterre tous raconte,
Conment Paris ravi Elaine,
Le mal qu'il en ot et la paine:
5 De Tristan qui la oliievre fist,
Qui assez bellement en diat ,
Et fsbliaU8 et chancon de geste.
Romanz de lui et de sa geste
Hfùnt autre conte par la terre.
10 Hais onqiies n'olstes la guerre,
Qui tant fu dure de grant fin,
Entre Renfu^ et Tsengrin,
Qui moult dura et moult fa dure.
Des deuB barons ce est la pure
16 Que aine ne s'entramerent jour.
Munte mellee et maint eetonr
Ot entr'eulz deus, ce est la voire.
Des or commencerai Testoire.
Or oez le conmencement
ao Et de la noise et du content,
Par quoi et por quel meseetanoe
Fu entr'eus deus la desfianoe. —
Il ftvint chose que Renars,
Qui tant par fu de maies ars
Zitm vtrt 1—131 manqtient dont h mae. A; Uêont donnés d'aprit
2 ragUeire 3 Conme S Ik beite 9 autre ] ea ont 11 Qaa 17 oest
trra* 23 dMMnrMice 33 B«iiut 24 p«i mangue t. plftin de nulle part
«k
92 n (Héon 1269-1804)
55 Et qui tant sot toz jors de guile,
S'en vint traiant a une vile.
La vile seoit en ud bos.
MoU i ot ^lines et cos.
Ânes et malarz, jara et oes.
30 Et li sires Conetans des Noes,
Uo vilain qui moult ert garnis,
Manoit moult prea du plesaers.
Plenteïve estoit sa maisons.
De gelinea et de chapons
8& Bien avoit garni son hostel.
Assez î ot et un et el:
Char salée, bacons et flîcbes.
De ble estoit li vilains riches.
Molt par estoit bien herbergiez,
40 Que moult îert riches ses vergiers.
Assez i ot bonnes cerises
Et plnseura fruia de maintes guises.
Pommes i ot et autre fruit.
La TÙt Renart pour son déduit.
46 Li courtilz estoit bien enclos
De piex de cbesne agus et gros. -
Hourdea estoit d'aubes espines.
Laiens avoit mis ses gelines
Dant Constant pour la forteresce.
60 Et Renart celle part a'adresoe,
Tout coiement le col bessie
S'en vînt tout droit vers le plessie.
Uoult fu Renart de ^aot pourohaz.
Mus la force des eapinars
56 Li destourae si son afbire
Que il n'en puet a bon ohief traire,
Ne poor mucier ne pour saillir:
N'aus gelines ne veult faillir.
Acronpiz s'est enmi la voie.
60 Moult se defripe, moult coloie.
2S qni fn pleina de maie g. 26 a } uen 29 unes de marea
S6 dan et del 37 Chara 40 uergiez 41 oomillea 43 Et dautrea
f. de pliusarR g. 49 autrei 46 oh«ane* ^aiu 59 enroi ] delea
U (Héon 180S— 1840)
Il se pourpenee que s'il saut,
Pour quoi il chiece auques de haut,
II iert reûz et les gelinea
Se ficheront boue les espines.
66 Si pourroit tost estre seurpris
Ainz qu'il eSst gaires acquis.
Itfoult par estoit en grant esfroi.
Les gelinei veult traire a soi
Que devant lui voit pastarant.
70 Et Rouart vaît cbeant levant.
Ou retour de la soif choiaist
Un pel froissie: dedenz se mist.
La ou H paliz iert desclos,
Avoit li vilains plante cfaos:
76 ïtonart y vint, oultre s'eni passe,
Cheoir se laist eu une masse
Pour ce que la geut ne le voient;
Hais' les gelinea en ooloient,
Qui Tont choisi a sa cfaeoite.
60 Chascune de fuïr s'esploite.
Mesire Chantecler li ooa
En une sente les le bos
Entre deus piex souz la nùere
S'eatoit traiz en une poudrière,
85 Hoult fièrement leur vient devant
La plume ou pie, le col tendant.
Si demande par quel raison
Elles s'en fuient vers muson.
Pinte |(arla qui plus savoit,
go Celle qui les gros hues ponnoït,
Qui près du coc jucoit a destre:
Si li a raconte son eetre
Et dit 'paour avons eâe.'
'Pourquoi? quel chose avez veQeP'
06 'Je ne sai quel beste sauvage
Qui tost nous puet faire damage,
•5 to«t ) bien 72 froe 60 Touir BI chAoteliiis 82 Par une
'le da b. 83 bmiere Bi tmanque 86 tordant 91 gesoit
, Google
94 n (Héon IMl— 1362)
Be Dons ne Tuidana ce ponrpria.'
'C'est tout noient, ce vous plevia'
Ce dit H gob: 'n'aies peur,
100 Mais estes ci tout asseûr.'
Dist Pinte 'par ma foi jel vi:
Et loîaument le vous affi:
Que je le vi tout a eatrouz.'
'Et comment le veïstes vouaf
106 'Comment P je tî la m»if branler ^ .<
Et la fuelle du chou trembler
Ou dlz se gîat qui est repus.'
'Pinte' fait il. 'or n'i a plus.-
Trives avez, jel tous ottroi:
110 Que par la foi que je fous doi,
Je ne sai putoiz ne gourpil
Que osast entrer ou courtil.
* Ce est ^s: retournez arrière.'
Cilz se radresoe en sa poudrière,
UO [Qu'O na paour de nulle riens
Que li face gourpilz ne chiens
De nulle riens n'avoit peûr.
Que moult cuidoit estre aaeûr.]
Moult ae contint seûrement.
120 Ne set gaires-q'a l'eil li pent.
Rien ne douta: si fist que fox.
L'un oeil ouvert et l'autre clos,
L'uu pie orampi et l'autre droit
S'est apuiez delez nn toit.
iSfi La ou li ooB est apoiez'
Conme cilz qui iert anuiez
Et de chanter et de veiller,
Bi coomeDOB a someillier.
Ou someillier que il faisait
180 Et ou dormir qui li ptaïaoit
Conmenca li cos a songier.
ITe m'en tenes a menconger. Â '
100 ioi tout matujue 105 croller 111 ostMt
lia ftinz 0. lib manque Apre» U v. 124 on lU Fox ne o
quil reçoit 188 /ci reprend U ttue. A ïiœixgawt
,. Google
n iKioB lasa—ui»)
Car il Sonja (ce est la Toire,
Trover le poez en l'eatoire)
1S6 Que il avoit ne sai quel cose
Dedens la cort, que bien ert olose,
Qui li venoit enmi te vis,
Ensi con il li ert avis,
(Bi en avoit molt graot fricon)
140 Et tenoit an ros pelîcon
DoDt les goles estoient d'os.
Si li metoit par force el dos.
Molt ert Chaotecler en grant peine
Del songe qui si le demeine,
145 Efldementiers que il somelle.
Et del pelioon se mervelle,
Que la chavece ert eo travorB: rf Ar* i.
Et si l'avoit vesta envers.
Estrois estoit en la oheveee
IfiO Si qu'il en a si grsnt destrece
Qu'a peines s'en est esveilHez.
Mes de ce s'est plus merveilltoz
Que blans estoit desos le ventre
£t que par la oheveoe i entre,
liii Si que la teste est en la faille
Et ia eoue en la ôbevecaille. 'i>> m
For le songe a'eat tressailliz,
Que bien ouide estre malbailliz
For la vision que a veûe,'
lao Dont il a grant peor oûe.
Esveillies s'est et esperiz
Li oos et diat 'seint esperiz,
Oaris hui mon cors de prison
Et met a saove gsrison!'
165 Lors s'en torne grant aleiire
Con cil qui point ne s'aseQre
Et vint traiant vers les gelines,
Qui estoient boz les espïnes.
140 Et I si 148 H. s «. 154 Q> iImiu 155 que manque
^BT iMAMfW IIU iMdMm 163 oor 16S tralsnt
, Google
II (Méon Ul»— HS2}
Très q'a eles ne se recroît
170 Pinte apela ou molt 6e croit,
À QDe part l'a asenee.
Tinte, q'î a meeter celée.
Molt eui dolanz et esbahiz.
Grant poor ai deatre traTz
■175 D'oisel ou de béate sauvage.
Qui tost nos puet fere damage.'
'Avoir fait Pinte 'baus do6 eire,
Ice ne devea vos pas dire.
Mau fetea qui nos esmaies.
180 Si vos dirai, oa vos traieal
Par trestoz les seinz qae l'en prie,
Vos resemblea le ohen qui crie
Âins que la pierre soit oofle.
Por qu'aves tel poor oûe?
185 Car me dites que vos aves.'
'Qotf dist lî ces 'vos ne saves
Que j'ai songie un songe estrange.
Deles ce] trou les celé granche,
Et une avisioD molt niale,
190 Por qoi vos me vees si pale.
Tôt le songe vos conterai,
Ja riens ne vos eo celerù.
Sanrees m'en vos conseQlierP
Avis me fu el aomellîer
195 Que ne sai quel beste veneit
Qui un rOB pelîcon vestoît,
Bien fet aanz cîsel et sans forée:
Sil me fesoit vesdr a force.
D'os estoit fête l'orieûre,
200 Tote blauce, mes molt ert dure;
La cbavesce de travers fête,
Estroite, qui molt me dehaite.
Le poil avoit dehors torae.
Le pelioon si atome
170 «pele 176 d»m9 âge 177 auoiz; 180 8e1 1B4 t«l ] «;
I. 190 interverti» 189 tob manqut men 198 % ] par
,. Google
n (Hâon 1453—1406)
205 Par le ohevece le veatoie.
Maie moU petit i areetoie.
Le pelicon vesti enai :
Ues a reculons m'en issi.
Lora m'en merreillai a celé are
SIO For la coue qui ert deeoure.
Ca Bui venus desconseilliez.
Pinte, ne vos en merveilliez,
Se li cuers me fremist et tramble.
mes dites moi que vos en semble.
il5 ïlolt aui por le songe grevez.
Par celé foi que me devez,
Savez voa que ce eenefic?'
Pinte respont, ou molt se fie,
'Dit m'avez' fait ele 'le songe.
2% Mes 86 dex plest, ce eat meocoigne.
Ne porqnant si vos voil espoudre:
Car bien nos en saurai respondre.
Icele cbose que veïstes
El someller que vos felstes,
2^ Qui le roe pelicon vestoït
Et issi vos desconfortoit
Cwt li gorpila, jel sai de voir.
Bien le poee apercevoir
Au pelicon qui ros estoit
230 Et qui par force vos vestoit.
Les goles d'oe ce sont h^s donz
A qoi il vos œetra dedenz.
La chevece qui n'iert pas droite,
Qui ai vos Sert maie et estroito,
286 Ce eat la boce de la bcste.
Dont il vos astreindra la teste.
Par iloquea i enterois,
Sanz faille vos le vestirois.
Ce quo la coue est contremont,
240 Par les seinz de trestot le laont,
9M «ilwiioe 208 reculans 212 u. eiiiir>ra pilliez
ttè pM 229 qae 234 ieret
BEKAJIT I
, Google
n (Méon 1489-1522)
C'est li gorpils qui vos prendra
Parmi le col, quant il vendra.
Dont sera la coue desore.
Einsi ert, se dex me secore.
S45 Ne vos gara argent oe ors.
Li peus qui ert tome defora
C'est voira, que toi jors porte envene
Sa pe], quant il mêla plot et verse.
Or avez oï aanz faJllance
2U De voBtre songe la senblance.
Tôt soSrement le vos di:
Ainz que voîez passe mrdi,
Vos avandra, ce est la voire.
Mes se vos me volieeii croire,
Sfi6 Yoa retomeriez arîere:
Car il est repos ci derere
En cest boisson, jel sai de voir
Por vos traïr et décevoir.'
Quant cil ot oî le respons
S60 Del songe, que celé ot espons,
J'inte' fait il, 'molt par es foie.
Molt as dit vileine parole,
Qui diz que je serai sorpris,
Et que la beste est el porprîs
Sri5 Qui par force me conquerra.
Dahez ait qui ja le crera!
Me m'as dit rien ou ge me tiegne.
Ja nel creraî, so bious m'aviegne, 2f
Que j'aie mal por icest sooge.'
■J70 'Sire' fait ele, dex le donge!
Mais s'il n'est si con vos ai dit,
Je vos otroi eenz contiedît,
Je ne soie mes vostre amie.'
'Pinte' fait il, 'ce n'i a mie.'
276 A fable est li songes tornez.
À itant s'en est retomez
241 enu''eae 253 asaudra 255 areire 2119 oeste 272 Je
I. aeinz 275 li ç song^es
, Google
Il iMfon 1523—1564)
En la poudrere a solaller. -
Si recoamance a so nieller.
Et quant il fu aseQrez,
280 (Uolt fu Renars amesurez
£t Toi»i9z a ^aut merveille)
Quant il voit que celui somelle,
Vers lui aprime aaoz demore
Renai-8, qui tôt le mont acore
285 Et qui tant aet de rnaveis tora.
Pas avant autre tôt sanz core
S'en vet Kcnara le col baissant.
3e Ohantecler le par atent
Que cil le putase aa denz tenir.
390 II li fera aon jeu poïr.
Qaant Renara choiai Ghantecler,
Senprea le volst as denz haper.
Renara failli, qui fu engrea, im<Ui\i
Et Chanteoler aaut en travers.
2» Renart choisi, bien le oonut,
Deaor le fumier a'arestut.
Quant Reuars voit qu'il a failli.
Forment se tînt a malbaiUi.
Or se conmence a porpenser,
300 Conment il porroît Chantecler
Engignier: car s'il nel inanjue,
Dont a il as voie perdue.
'Cbanteeler' ce li diet Renart,
"Ne futr pas, n'wes regart!
305 Molt par aui liez, quant tu es seins:
Car tu es mes cosins K^rnueins.'
Chantecler lors s'asoûra.
Pot la joie no eonet chanta.
Ce dist Renars a son cosin
310 'Membre te mes de Chanteclin,
Ton bon père qui t'engendra P
Onqaes nue cos si ne chanta.
jUrrIbyGOOgIC
n (Méon I&6&— 1600)
D'une gnat liue l'ooit on,
Molt bien cfaantoit en haut un son
816 Et molt par avoit lon^ aleine
Les deus éle clos, la vois ot seine.
D'une lefle ne veoit,
Quant il chantoit et refregnoit.
Dist Chantecler 'Renart coain,
820 Voies me vos trere a engin P'
'Certes' ce dist Renare 'non voit.
Mes or chantez, si clinnies l'oeil 1
D'une char somes et d'un sano.
Meus Toudroie estre d'un pie manc
326 Que tu eûses maremenz:
Car tu es trop près mi parenz.'
Dist Chantecler 'pas ne t'en oroi.
Un poi te trai ensua de moi
Et je dirai une ohancon.
S30 N'aura voisin ci environ
Qui bien n'entende mon fauset.'
Lores s'en sozrist Renardet:
'Or dont en haut : chantez, cosin !
Je saurai bien, se Chanteclin,
835 Mis oncles, vos fu onc néant.'
Lors eomenca cil hautement:
Puis jeta Cbantecler un bret.
L'un oil ot clos et l'autre overt:
Car molt forment dotoit Renart.
840 Sovent regarde celé part.
Ce dist Reuare 'n'as fet neeot.
Chanteclins cfaantoit autrement
 uns Ions trez les eilz cligniez:
L'en l'ooit bien par vint plaiasiez.'
346 Chantecler quide que voir die.
Lors let aler sa moloudie
Les oilz cligniez par grant aïr.
Lors ne volt plus Renars soffrir.
5 KToi ■ 320 ennlin 822 Deior cumnie» 894 nouOrei
342 diaoit hautement 348 Lor ne uost
,. Google
n (Méon 1601 -1638)
Par de desos un roge chol
350 Le prent Kenars parmi le col,
Fuiaot e'eat va et fait grant joie
De ce qu'il a encontre proie.
Pinte voit qne Renars l'enporte,
Dolente eat, molt se decouforte.
865 3) se conmeuce a dementer,
Qnant Chautecler vît enporter,
Et dit 'sire, bien le vos dis
Et vos me gabiez todis
Et si me tenieez por foie.
360 Mes ore est voire la parole,
Dont je vos avoie gamL
' Tostre senz' vos a esohami.
Foie fui, qnant jel vos apris,*
Et fox ne orient tant qu'il est pris.
âS5 Renars vos dent qui vos enporte.
Lasse dolente, con soi morte!
, Car se je ci port mon seîgnor,
A toz jors ai perdu m'onor.'
La bone feme del mainil
.<no  overt Tuis de son oortil.
Car vesprea ert, por ce voloit
Ses jelinee reraetre en toit.
Pinte apela, Bise et îlosete.
L'une ne l'autre ne recete.
375 Quant voit que venues ne sont,
Holt se merveille qu'elles font.
Son coc rehuce a grant aletne.
Renart regarde qui l'eumeine.
Lors passe avant por le rescore
380 Et li gorpils conmeuce a oore.
Quant voit qne prendre sel porra,
Porpense soi qu'el criera.
'liaroul' escrie a pleine gole.
Li vîlein qui sont a la coule,
351 Fuit BSDt et t. mit g. i. 334 eat tnatiqut 372 toit ] n
373 bU
, Google
n <Méoii 1«37— 1670)
SS;') Quant il oent que celé bret,
Trestuit se sont celé part tret.
Si U demandeut, que ele a.
En BOspirant lor reconta
'LaBBe, cou m'eat mal avenu!'
390 'Cornent?' font il. 'Car j'ai perdu
Mon'coc que li g;orpil enporte.'
Ce dist Coatana 'pute vielle orde,
Qu'ares dont fet que nel prêtâtes F'
'Sire' fait ele, 'mar le dites.
896 Par les seinz deu, je nel poi prendre.
'Por quoi?' 'Il ne me yolt atendre.'
'Sel ferissiez?' 'Je n'oi de quoi.'
'De cest baston.' 'Par deu ne poi:
081* il s'en vet ai grant troton,
400 ^el preadroient deuB cheo breton.'
'Par ou s'en vetf 'Par ci tôt droit.'
Li Tileia oorent a esploit. 27
Tuit e'esorient 'or ca, or cal'
Renare l'oT qui devant va.
405 Au pertuis vint, ei sailli jus
Qu'a la terre feri li eus.
Le saut qu'il fist ont cil oî.
Tuit sescrient 'or ca, or ci!'
Costans lor dist 'or toet après!'
410 Li vilein corent a eales.
Costans apele son mastin,
Que tuit apelent Hauvoisin,
['Bardol, Travers, Humbaut, Rebors,
Corée après Renart le ros!']
416 Au corre qu'il font l'ont veQ
Et Renart ont aperoeû.
Tuit s'escrient vez le gorpiU'
Or est Chanteclers en péril,
S'il ne reseit engin et art.
420 'Conment' fait il, 'sire Renart,
7 a ft ou ci nf 389 conme meet 40!J T. ei le. 405
417 ueeï 419 regeitî
, Google
II (Kéaa 1671-1708)
Dont n'oez quel honte vos dieot,
Cil vilein qui si yob escrientP
CostanB TOB aeut plus que le pas.
Car 11 lanciez un de vos gtu
43S A riesne de celé porte.
Quant il dira "Renara l'eDporte",
"Uangrez vostre' ce poaa dire.
Ja ne! porres mels desconfire.'
N'i a S) eage ne foloit.
4% Benars qui tôt le mont decoit,
Fu deootls a celé foiz.
n s'eecris a haute voia.
'Mangre vostre' ce diat Renart
De ceatui enpor je ma part.
43b Quant cil senti lâche la boce,
Bâti les elea, ai s'en toche.
Si vint Tolant aor un pomer.
Renars fii bas sor un fomier,
Oreinz et maris et treapenaee
440 Del coc qui H est escapez.
Chantecler li jeta un ris.
'fienart' fait il, 'que vos est tîb
De ceet sieglef que tos en semble?'
Li lecheree fremist et tramle.
44K Si li a dit par félonie :
'La booe' fait il soit bonîe,
Qui a'entremet de noiae fere
Â. Vote qu'ele se doit tere.'
'Si soit' fet li cos, 'con je voiL
4fi0 La maie gote li cret l'oil
Qui a'entremet de someller
A Tore que il doit veillier.
Cosina Renart' dist Chantecler,
'Nus ne se pnet en tos fier.
4M Dahez ait Tostre oosinage!
Il me dut tomer a damage.
4Z2 eHterient 425 cette 441 )i a tête 442 fsint 445 «i
tm qne il te dot 450 crert h I. 454 pot
, Google
H (Méon tT0»-IT48)
Renart parjure, aies vos ent!
8e T08 estes ci longement,
YoB i lairoia vostre gonele.'
460 B«nar8 o'a seing de sa favele.
Ne voit plus dire, atant s^en torne.
Ne repose ne ne sejorne,
Besongnieus est, le ouer a vein.
Far une brooe les un plein
465 S'en yait fuiant tôt une sente.
Molt est dolaus, molt se démente
Del CGC, qui li est escapee,
Quant il n'en est bien saolea. —
Que qu'il se pleint de sa loaenge,
470. Atant es voe une mésange
Sor la brance d'un cainne crues,
Ou ele avoît repost ses uea.
Benara la vit, si la salue.
'Comere, bien soiez venue!
470 Car descendes, si me beaiezl'
'Benart' fet elle, or tos tesiez!
Yoirement estes mes compères,
Se vos ne par fusslen si leres.
Ues vos aves fait tante guiohe
480 A tant oisel, a tante biche.
Qu'en ne s'en set a qoi tenir.
Et que quidiez vos deyenirP
Maufes vos ont si déserte
Qu'en ne tos puet prendre a verte.'
485 Dame' ce respont li gorpilz,
'Si Toiremeot con vostre filz
Est mes fillouB en droit baptême,
Onques ne fis semblant ne emme
De rien qui vos doûst desplaire.
inO Savez, por quoi je nel vol fereP
Droiz est que nos le vos dions.
Hesire Nobles li lions
457 p-.orei 459 gone gonele 460 soig 46! Ne ne pOM W
BeionfpiieE 471 camne dun brue gros 478 ob 474 s. «m m. 479
gnenohe 4B0 betche 4S4 Que ne u. pot 467 it 40O nos
, Google
U (Héon 1749— 1T80)
À. or par tôt la pea jiiree,
Se dex plaïst, qui aura durée.
4» Par sa terre l'a fait jurer
Et a sea homes aâer
Que Boit gardée et memteuue.
Uolt lie en est la gent menue.
Cor or carroDt par plusors terres
900 Plez et noises et roortex guerres,
Et les béates grans et petites
La merci deu seront bien quites.'
La messange respont atant
'Renart, or m'aies vos flatant,
695 Mes se vos plest, queres autrui:
Car moi ne beseres vos hui,
Ne ja por rien que vos diez,
loiet besers n'iert otroiez.'
Quant Benars roît que sa
610 Ne veit pas eroire sou compère,
'Dame' fait il, or m'escotez!
Por ce que tob me redoten,
Les ielz oloingniez vos beserai.'
'Par foi' fait ete, 'et jel ferai.
515 Or cligniez donc!' cil a olignie
Et la mosengue a enpoignte
Plein son poing de mousse et de f
N'a talant que besier le voille.
Les gênions li conmence a terdre
NO Et quant Reaars la cuide aerdre,
N'i trove se la foille non,
Qui li fa remese au grenoo.
La meeenge li escrîa
'Haï Reoart, quel pez ci a!
BK Toet oflssiez la trive enfrete,
8e ne me fusse arere trete.
W d'ee 497 Quel meintenuec 498 msnuee 499 on terres
^ K aerrei S08 niertroiei SIO p. eonoigtre a. 517 poig Le vera
11* t InxiM aprèt le vert 533, maig atte un a, qui et rapporte à un
^iMk vert 620 est précidi 519 Ses 52b e^ete 526 retretQ
,. Google
II {MéoQ 1781—1818)
YoB disiez que afiee
La pes et qu'ele estoit jurée.
Mal l'a jurée vostre aire.'
580 Benars li conmencs a rire,
Si li a jeté un abai.
'Certes' fait il, 'je m'en gabai.
Ce fis je por vos poor fere.
Hes qui cautP or soit a refera.
636 Je reclingnerai autrefois.'
'Or dont' fet elo 'estez toz cois!'
Cil cligne qui molt sot de bole.
Oele li vint près de la gole 28
Itaiant, mes n'entra pas dedenz.
HO Et Renars ra jeté les denz.
Prendre la quide, mes il faut.
'Renftrt' fait ele,' ce que vaut?
Ce n'iert ja que croire vos doie.
Far quel manere vos creroîe?
546 Se ja vos croi, li maufes m'arde!'
Ce dist Renars 'trop e« coarde.
Ce fis je por vos esmaier
Et por vos auqueâ esaaîer.
Car certes je n'i enten mie
650 Ne traûon ne félonie.
Mes or revenes autrefoiz!
Tierce foîe, ce est droiz.
Par non de sainte carite,
Far bien et par establete,
563 Bêle coomera, eus levés!
Far celé foi que me deves
Et que vos deves mon fillol,
Qui la chante sor ce tilloil.
Si faisomes ceste racorde.
&r,0 De peceor miséricorde.'
Mes ele fet oreille sorde:
Qu'ele n'est pas foie ne lorde,
527 dj Bieo q^^r afiee 530 dire 534 qnin S3S maHqut SST eil
588 Celé luint 5S9 .B. mes 546 dit 548 enuier 549 oeDleo
De ou d. 556 fois 559 soorde 561 el li f. * o. 562 Quel
,. Google
II (M*on 1819—1860) IBÏ
AîDz sidt Bor la branche d'un chesDe.
Que que Reoars si 8e dereane
MO Atant este to8 Teneor
Et braconier et corneor
Qui 8or le col lî sont co(i.
Et quant Benars a ce vefl,
Fonnent s'en est eBoiervelUez.
6?0 De fuir s'est apçrelliez.
8i drece la coue en arcon.
Forment s'escrient li garçon,
Sonent grailes et moieneax.
£t Renars tresse ses pananx,
ST5 Qui molt petit en els se fie.
£t la mesenge li escrie
Henart, ciet bans est toat brisiez,
Et la pez que vos disiez.
Ou fuiez vos? ca revenez!'
580 Renars fu ceintes et senez,
Si li rn trait une mencoigne.
Que qu'il parole, si s'esl oigne.
'Dame, les trives sont jurées
Et ple^'ies et afiees,
58S La pes aasi de tôt en tôt.
Ues nel sevont mie par tôt.
Ce Bont cael qui ci nos vienent.
Qui la pee que lor père tiennent,
N'ont encor pas aseuree,
990 3i coD lor père l'ont jurée.
M'ereot pas encore si saive
Au jor, que lor père et lor aive
Jurèrent la pes a tenir,
Que l'en les i feïst venir."
595 'Certes ore estes vos maves.
Guidiez qu'il enfrengnent la pes?
Ca revenez, si me baisiez!'
'Jei n'en aui pas or aisiez.'
5M itregne 5TÛ Del f. 575 Qui] Car 581 ra tort 591
^1 H Inmrt qu' aprit encore; mais la foule tut indiquée par dea
'•»•" »8 ne
, Google
II (Héon 1862—1898)
'Ja jum la pea voatre sire.'
600 Renars s'ea fuit, ae vaut plue dire,
Come cil qui sot le travers.
Atant estea voa un couvre
Que doua veautrea eDchaeoez
Avoit lez la voie amenez.
BOS Li gars qui seot Kenart première,
Quant il ohoiai les leamiers,
Yoit le couvera- si li eacrie
'Deelie va, les chiens desliel
Voia le gorpil! mar en ira.'
610 Benars Toi, si eoepirs.
Bien eei que il ert malvenoz,
8e il puet estre retenuz.
Car itel gent entor lui voit,
N'i a celui, s'il le tenoit,
615 Que bien ne li oatast la pel
 la pointe de son cotel.
Poor a de perdre sa corce,
Se plus n'i vaut engin que force.
Molt dote perdre sa gonele,
630 S'auques ne li vaut sa favele.
Li convers qui autre part muse,
Et Renars, qui pas ne rehuae,
Ne puet mucier ne puet guenchir
Ne nule part ne puet foïr
«25 Ne trestoroer en nule guise.
Ea vos le convers qui l'avise,
Devant lui vient toz aïree:
'Ha ha, cuivrez, voa n'en irez.'
'Sire' fait il, 'por deu ne dites!
fOO Car seins hom estes et ermites.
Si ne devez en nul endroit
A nul home tolir son droit.
9'or estoie ci arestea
Ne par voz chenz point destorbes,
607 chieDS mangue 611 qui! 612 Sil i pot 614 «is
. pot foir 624 pot gandir 628 u. ni riei 684 por
,. Google
U (Hioii 16»»— 1934)
63S Sor T08 en aeroït li peciee:
Et j'en seroie corooiez,
Car miens en seroit li damagea.
Koa corrien ici a gages
Entre moi et ceate cenaille:
640 Haït a grant ooee en la fermaîile.'
Cil ae porpenae qu'il dist bien.
A deu et a seint Julien
Le oonmande, ai s'en retorne.
Et Benara qui paa ne aojome,
Mfi Holt esperone aon cheval.
Par une aente lee un val
S'en vet fniant tôt une plegne.
Li crie qui aprea lui engregne
Le fet aler plus que le pas.
eoO À une voie, a un treapas
A un grant foase treaaailli.
Doques l'ont li chen gerpi:
14'en sevent mes ne vent ne voie.
Et Benars qui bien se dévoie,
606 ITi ateot per ne conpaignon:
Car molt dote mors de gaignon.
N'est merveille s'il est laeaez.
Car le jor eut fot asez.
Si a trove mauvea eûr.
660 Hais que chaut? ore eat asoflr.
Aaes a grant travail eu
Por ce qu'il li est meacoQ.
Par ce que il s'en va fuitis,
Uonace moU ses enemie.
. Gfô Que qu'il se ploint de s'aventure,
Oarde et voit en une rue
Tiebert le chat, qui ee déduit
Sanz oonpaïgDie et sens conduit.
De sa coe se vet joant
910 Et entor Ini granz sans faisant.
«SSftleD «S» fenuille 64S g«liei
air 6S2 le 655 part 663 va J ei
, Google
II (Méon 1935-1970)
A un BRut qu'il âst ae regarde,
Si choisi Reuart qui Peagarda
Il le conut bien au poil ros.
'Sire' fait il, 'bien vegnea vos!'
676 Renara li dist par félonie
'Tibert, je ne voa salu mie.
Ja mar vendrez la ou je aoie.
Car par mon chef, je vos feroîo
Yo]entiera, ae j'en avoie aise.'
680 Tibert beeoigne qu'il ae taise:
Qar Renars eat molt coreciez.
Et Tibers a'est vers lui dreoiez
Tôt simplement et sanz grant noise.
'Certes' fait il, 'sire, moi poisse
686 Que vos estes vers moi iriez.'
Renars fu auques enpiriez
De jeiiner et de mal traire.
H'a ores seing de ooisse fere,
Car molt ot jodne le jor.
690 £t Tieberz fu pleins de sojor,
S'ot les gernons vels et cenuz
£t les denz trencans et menus,.
Si ot bons ongles por grater.
Se Renars le voloit mater,
6% Je cuit qu'il se vouldroit deafendre.
Mais Renars nel velt mie enprendre
[Envers Tibert nule mealee
Qu'en maint leu ot la pel aree].
Ses moz retorne en autre guîae.
700 Tibert' fait il, je ai ouprise
Guerre molt dure et molt amere
Yers Yaengritt un mien compère.
S'ai retenu meint soudoier '
Et vos en voil je molt proier
706 Qu'a moi remanes en soudées.
Car sÏDS que soient acordees
671 qne il 676 chez 679 Aieae SSO que te toise 681 R.
688 gnnt manque 667 Del . . del 668 toig 704 proer
, Google
II (Uion leTI— 2006)
Les trives entre moi et lui
Li cuit je fere grant ennui.'
Tieberz li chaz fet molt grant joie
710 De ce dont dan Benara le proie.
Bi li a retorne le vis.
TeDee" fait il, je vos plevia
Que ja nul jor ne vos fauâre
Et que Tolontiere asaudre
710 Dant Ysengrin : qu'il a meefet
Vers moi et eu dit et en fet.'
Or l'a ReoBTs tant acorde
Qtt'entr'aus doue se sont acorde.
Andui s'en vont par foi plevie.
730 Renan qui est de maie vie,
Nel laissa onques a haïr,
Ainz se peine de loi tralr.
En ce a mis tote s'entente.
Il garde en une eatroite sente,
730 Si a choisi près de l'oroiere
Entre le bois et la carere
T7n broion de oheane fendu,
C'nns fileins i avoit tendu.
Il fil recuiz: si s'en csohive.
780 Mes danz Tibers n'a nule trive,
S'il le puet au braion atrere
Qu'il ne U face un mal jor traire,
fienars li a jeté un ris
Tibert' fait U, 'de ce vos pris
73Et Que molt estes et prous et bans
Et tts chevaos est molt isnaus.
Mostrez moi, oonment il set core.
Par oeste voie, ou a grant poure,
Gorez tote oeste sentele!
110 La voie en est igax et bêle.'
Hbere li caz Fu escbaufez
Et Benars fu un vis maufez,
TIO 1«B 714 oBBudra ÏI5 qu' manque m» 71
»i» 730 n. o>u« 131 put 73â Que tu es m. et
,. Google
112 n (Méon 200T— 2088)
Qui le voet en foUe enjoindre. '
Tibère s'apareille de poindre,
746 Cort et racort les aauz menuz !
Tant qu'il est au braion venuz.
Quant il i vint, s'aperçut bien |
Que Kenars i entent engien. 1
Mes il n'en fet semblent oe ohere, |
7fiO En eschivant se tret arere I
Edbus du broioD demi pîe. I
Et Renare l'a bien espie. |
Si li a dit vos aies mal, I
Qui en travers corez obeval.' j
7^ Cil s'est un petit esloîgniez.
'Â réfère est, or repoignîezl
Menés l'un poi plue droitement!'
'Yolentiers: dites moi, conmentr
'Conment? si droit qu'il ne guenchisse
760 Ne hors de la voie n'en isse.' i
Oil lait oore a col estendu i
Tant qu'il voit le braion tendu. {
Ne guencbit onques, einz treaaut. ,
Renars qui a veii le saut,
765 Sot bien qu'il s'est aperceûz
Et que par lui n'iert deceûz.
Porpense soi que il dira ;
Et conment il le décevra.
Devant lui vint, si li a dit . 1
770 Par mautalant et par afît i
Tibert' fait il, 'bien vos os dire,
Toatre cheval est ases pire j
Et por vendre en est meins vaillanz,
Por ce q'est esfihis et saillanz.'
77A Tieberz li chaz forment s'escuse
De ce dout danz Renars l'acuae.
Forment a son cors engrognie
Et meiote fois recomeocie.
TM br&iom 749 ch' 754 oore 755 t'matique poi 757 le un p.
p. dorement 765 Foupcn»e 771. 772 intfrrertit; maië Vordrt j»^^
t»t indiqué par le» lettre* b s T73 en manque
,. Google
n (Méon 2089— SOTO)
Que qoil e'eaforce, es tos atant
180 Deiu mastinz qui vienent bâtant.
Renart voient, s'ont abaie.
Âudui a'eu sont molt esmaie:
Par la aente s'en vont fuiant
(Li uns aloit l'autre botaqt)
780 Tant qu'il vindrent au liu tôt droit
Oo li braions tendus estoit.
Renars le vit, guencir ouida.
Uais Tibers, qui trop l'anguissa,
L'a si féru del bras senestre
790 Que Renars (det enz del pie deatre,
Si que la clés en est saillie.
Et li engins ne refaut mie,
Si serrent li huisset andui
Que Renart firent grant anui:
795 Le pie li ont très bien sere.
Molt t'a Tibers bien honore.
Quant el braion l'a enbatu
On il aura le col batu.
Ci a meveise conpaignie,
800 Oar vers loi a sa foi mentie.
Beoars remeint. Tibers s'en tooe.
Si li escrie a pleine boche 3
'Renart, Renart, vos reinaindree,
Mes jei m'en vois toz esfreez.
SU Sire Renart, vielz est li chaz:
Petit vos vaut vostre porchas.
Ci vos berbergeroiz, ce cnit.
Eocontre vezie recuit.'
Or est Renan en maie trape,
810 Oar II chen le tienent en frape.
Et li vileinz qui vint après,
Leva sa hace, s'ala près.
A poi Renars n'est esteatez.
Mais li cous est jus avalez
TS3 fuieant 785 a lui 787 le suit 789—794
WMfiuiif 79B aura lut bien 613 Que B. neu fu enteatex 813 HkIhb
...Google
II (M*on 30T7— 2102. 7187—7166)
815 8or le braioD qu'il a feodu.
Et cil a eon pie esteadu:
A Boi le tret, molt fîi bleotiiez,
Fuiaut s'en vet dolana et liez:
Dolenz de ce qu'il fu quaaaiez,
820 Liez qu'il u'i a le pie laiasie.
Quant il Benti qu'il fu detirres,
Ne fu pas estordi ne ivreB,
Âincois s'est toat mie a la fuie.
Et li TileiuB l'eBcrie et huie,
825 Qui molt se tient a engig^nie.
Li chien ont lor cours engregnie,
Si reconmeacent a glatir.
One Renars ne s'osa quatir
Tresqu'il ot tôt le bois passe.
&% Iloc furent ii chea lasse,
Recraant s'en toment arero.
Renars tote une graot charrere
S'en vait fuiaut, car molt s'esmaie.
Forment li ouit et dout la plaie. '
885 Ne set li laz que fere puisse:
A pou qu'il n'a perdu la cuisse
Qui en la piège fu cougniee.
Si rot poor de la cogniee
Dont li TileiuB le vout ooirre.
èiO Que d'un que de l'autre martire
S'en est tomes a molt grant peine
Si conme aventure le meine. —
Eotre deuB monz en une pleigne
Tôt droit au pie d'une monteigne
840 Desus une rivière a destre
La vit Benart un molt bel estre
Que la gent n'ont gères hante.
La vit Reoart un fou plante.
[L'eve passe outre et vint la droit
060 La ou li fouz plantez estoît.] .
9 Aittz ooiB SBBtot 8Ï7 reglaHr 836 For pou 837 Qne
, Google
n (MSon 7197-7234) 115
Entor le fuat a fet sa tregche,
Puis s'est cochez Bor Tei-be freace.
Voutres s'i est et estenduz:
A boD os tel est deeceoduz.
866 Ne li estnet ostel changier
Por qa'ofist aaques a maugier.
Li sojomers li est or baus.
Hea daa Tiecelins li corbess
Qui molt ot jeUno le jor
860 N'ot ore oare de sejor.
Par besoing a le bob laissie
Et Tint feadsnt a un plaissie
PriTeement et en destor
Toz abreviez de fere estor.
865 De formages vit un millier
Qu'en avoit mis a sollellier.
Gflle qui garder les devoit
En sa meson entrée estoit.
Entrée estoit en sa oiaisou.
870 Tiecelins voit qu'or est seson
De gaengnier, si laisse corre.
Un en a pris: por le rescorre
Sailli la vielle eu mî la rue.
Tîecelin voit, après li rue
876 Gballox et pieres, si i'escrie
"Vassal, vos n'en porteroJs mie.'
Tiecelin la voit auqnes foie.
'Vielle' fet il, 's'en en parole.
Ce porroiz dire, jeî l'en port^
880 Oa soit a droit ou soit a tort.
De lui prendre ai eS bon leu.
La maie garde peat le leu.
[Le remanant gardes plus près.
Cestui ne ranrez vos hui mes,
886 Âins en ferai mes barbes rere
Molt ieement a bêle chère.
SS3 Talentien et mangue 854 oei dendiiz 862 tendant 872
prîM reicore 873 mi manque 882 lou 884 uAuerei vos manque
«k
_^ ^1
!I (Méon 7285— T2T0)
En aventure de lui prendre
Me mis por oe que gel vî tendre,
Jaunet et de bone savor.
690 Tant ai del vostre par amor.
Sel puis porter jusqu'à mon ni,
De cuit en eve et de roeti
En mangerai tôt a mon cois.
Râlez vos en ; car je m'en vois.']
895 Âtant s'en tome et vient tôt droit
Au leu ou danz Renarz eetoit.
Âjoroe furent a cel Ore
Renarz desos et cil desoure.
Mes tant i out de dessevraille
900 Que oil manjue et cil baelle.
Li formaches est auquea mous,
Et Tîeoelins i fiert granz cous
Au chef du bec taot qu'il l'entame.
Mangie en a maugre la dame
906 Et del plus jaune et del plus tendre,
Qui tel anut li flat au prendre.
Orans cols i fort a nne hie.
One n'eu sot mot, quant une mie
Li est a la terre choûe
910 Devant Renart qui Ta veûe.
II conoîst bien si fête beete,
Fuis si CD a crolle la teste.
Il levé BUS por mels veoir:
TiecelÎD voit lasus seoir,
916 Qui ses compères ert de viez,
Le bon formaohe entre ses piez.
Priveemeot l'en apela
'Por les seins deu, que voi ge laP
Estes vos ce, sire conpereP
920 Bien ait hui l'ame vostre père
Dant Rohart qui si sot chanter I
Meinte fois l'en ol vanter
88» Oautiel 896 Ion 8SB deius 90g f. .IL doi 911 ù ,
f«t b. 915 rieli 921 qne
, Google
n (Xeon 7271—7808)
Qa'il en avoit le pria en France.
YoB meïsme en vostre enfance
B25 Vos eu Bolieez molt paner.
Saves vos mes point orguenerP
Chantes moi une rotruengel'
Tiecelin entent la losoDge,
Euvre le bec, si jeté un bret.
980 Et dist Senars 'ce fu bien fet
Mielz obantez que ne solieez.
Encore se vos voliees,
Irieez plus haut une jointe.'
Cil qui ae fet de chanter cointe,
9% Comenoe de rechef a brere.
'Dex diat Renara, 'con ore esclaire,
Con ore espurge vostre voia I ,
Se vos vos gardées de noia,
An miels du secle chantiaoîs.
MU Caotea encor la tierce foial'
Cil crie a faautime aleine.
One De 80t mot, que qu'il se peine,
Que li lues destrea li desserre
Et li formages cîet a terre
945 Tôt droit devant les piez Renart.
Li lecherea, qui trestoz art
Et ae defrit de leoerie,
If'en atoca ono une niie.
Car encor, s'il puet avenir,
990 Voidrs il Tiecelin tenir.
Li formachea li giat devanL
II levé aua cheant levant:
Le pie trait avant, dont tl dooe,
Et la pei, qui encor li loce,
9S0 [Et la gambe et le pie qiamia
Qui el braion fu entrepria.]
Bien vont que Tieceline le voie.
'Ha dex!' fait il 'con poi de joie
926 nés 926 loeine 930 dit 933 giointe 937 «espurge 93»
pkMituoa 940 encore 943 deaere 946 toz très 949 c. encore eil pot
neatr 954 tnanqitf
, Google
118 U (HéoD 7309— 7346)
H'a dex done en ceete vîe!
960 Que fera ge, aeinte l{ari«!
Cist formages me put si fort
Et flere qu'il ja m'aura mort.
Tel chose i a qui molt m'esmaie,
Que formages n'est proua a plaie.
965 [Ne de lai talent ne me prent,
Car fisiole le me defent.]
Ha Tiecelin, car deacendeB!
De cest mal si me defeodes!
Certes ja ne tos en priasse :
970 Kes j'oi l'autrer la jambe qasse
En un braioR par mesceance.
La m'avint ceste mesestance:
.[Onques ne m'en poi destorner.
Or me covient a sejomer,
97!> Enplastre mètre et enloer
Tant que je puisse renoer.']
Tiecelins caide que voir die
Por ce que en plorant li prie.
Il desoent jus, que ert en haut:
980 Mes mar i acointa le saut,
3e danz Renare le puet tenir.
Tiecelin n'ose près venir.
Renars le vit aooarder,
Sel conmenca aseîirer.
986 'Por deu* fait il, ca vos traies!
Quel mal vos puet fere un plaies?'
Renars devers lui se torna.
Li fous qui trop s'abandona,
Ne sot ains mot, quant il sailli.
990 Prendre le cuida. si failli.
Et neporquant qatre des pênes
Li remeintrent entre les canes.
[Tiecelin saut tos esmaies,
, Qui dut estre moU mal paies.
962 maura ia 964 Car 967 desoent 968 me de défendes 9fi9
pirasse 970 Car ioi lautre la cuisie q. 97S me p. SSl pot 986 pot
987 R. qui nera 986 te démena
, Google
n (H6011 734T— 7S80. 38T— 3*7)
995 Detrers «t devaat se regarde.
'He dex' diet il, 'ai maie garde
Ai hui prise de moi melame.
Ja ne cuide que feTat esme
Cil fel, cist ro8 et cist contres,
1000 Qui qntre dee tuiax m'a irez
De la destre ele et de la qeue.
Li aiena cors aille a m^e veue!
Faua et traîtres est por voir
Or m'en puis bien apercevoir.']
1006 Or est Tiecelina molt pleins d'ire.
Et Renara s'en volt escondire
Maia dan Tiecelina l'entrelet,
N'est ore pas haities de plet.
Si diat 'li formages soit vostre!
lOlO Plus n'aurois vos hui mais del noetre.
Je fia que foua que Toa oreoie
Puis que eacacier vos veoie.'
Tiecelina parla et grondi:
Renars un mot ne respondi.
101s Soef en a le dol vengie.
Car le formacbe a tôt mangie,
N'en pleint que la maie foison:
Car tant li vaut une poison.
Quant il a'en fu desjefiDes,
1090 Si dist, dee l'oure qu'il fu nez
Ne manja il de tel formache ~
En nnle terre que il sache.
Ooques sa plaie n'en fu pire, v
Atant s'en vet, ne volt plus dire. —
lOK Cilz plaiz fu ainsi affinez Di
Et Renars s'est acheminez.
Renars TÎot par un boia fendant
Par une broche en on pendant.
One ne fina, que qu'il s'esgaie,
1030 Tant que il vint en une bue
M6 «BB lOOS ait noue 1005 tôt p. 1008 or p. h&iet 1010 tm
■a«fM lOlS. 1014 Miinf Mnf lOlSlen t. uoproison 1025 Le reg-e manTue
daiuA; il ttt mippUé d'aprèa I). 1027 vint manque 1080 en]» ,
,. Google
120 U (Méon 848-~S8&)
Par desBUB une fosae obaoure.
La 11 avint une aventure,
De quoi li anuia et poUe.
Car par ce commença la noiae D31
lOBB Par mal pechie et par dyable
Yen Yaengnn le connestable.
Quant il vit la chevee roche,
Ne 8ot que faire: avant s'aproohe
Pour enquerre et pour savoir,
1040 C'OD n'i eâat repoat avoir.
Odc n'en sot mot, quant il avale,
Qu'il se trouva enmi la sale
Daot Tseogrin son anemi.
Quatre louviaus gisent eomi
1046 Et madame Hersent la louve
Qui aes louviax oorrist et couve:
A chascon donnoit aa bouchie.
Nonvelement ert acouohie.
Uais n'avoit pas son ohief couvert:
1050 darda, si vit l'uis entrouvert.
Pour la clarté qui trop la grieve
Pour eflgarder aa teste lîeve,
Savoir qui leena fu venuz.
Renara fu grellee et meouz
lOfiO Et fu repoet derrier la porte.
Et Hersent qui se réconforte.
Le oonDut bien a la pel rousse.
Ife puet muer que ne a'eaoousse.
Bi li a dit tout en riant
1080 Itenart, qu'alez vous eapiant?'
Adonquea fu touz desconfia,
De honte avoir fu il bien fis.
N'ose mot dire, tant ae doute:
Car Yaengrin ne l'aime goûte.
106D Heraent saut sua, lieve le chef,
Bi te rappelle de rechief
1037 oheue 1* 1098 Mproiohe 1045 uw mangut 104S D*
noùoel estoit a. 1049 H. el iw p. oh, o, 1050 eutreouuert lOOB Pour »■
1057 pelouM 1058 quU
, Google
II (Méon 386—423) 1*1
Et asenne a son gtelle doit.
'Renaît, Renart, 11 poilz le doit
Que eoiez felz et deputaire.
1070 Âinc ne me rousietes bien faire
Ne ne venistea la ou j'ere.
Je ne eai risn de tel compère
Qui SB conmere ne revide.'
Cïli a tel paour et tel hide,
107K Ne pnet muer qu'il ne reBponde.
'Dame' fait il, 'dex me confonde,
S'onqaes pour mal ne pour haine
Ai escbive ceete geaine:
Ainz i -venisse volentiere.
1060 UaÎB quant je vois par ces sentâera,
Si m'espie dant Taengrina
Et en voies et en chemioB.
Ne je ne sai que je i boe,
Tant con Tostre sire me faace.
lOSa Monlt fait grant peohie qu'il me bet.
Mais li mien cors ait cent deebet,
Se OQC li fis oboae nezune,
Dont me deûst porter rancune.
Je vous ains, ce dist, par amore.
1090 n en a fait maintes clsmoora
Par oeste terre a ses amia,
Et ai leur a avoir promis
Four moi faire laidare et bonté.
Mais dites moi de ce que monte
1096 De vous requerre de folie P
Certes je oel feroie mie,
Ne tel parole n'est pas belle.'
Quant Hersent entent la nouvelle,
De maltalant tressue et art.
1100 'Conment?' fet ele 'dant Renart,
En eat dono parole tenue?
Certes mar en fui mesoreiie.
t06B le poil 1078 eHloignie Oie g. 1098 que que ien f. 1087
'"me 1068 De quoi me 1101 dont 1103 oude (e*tU forme w
ritntrt parlout dans U mac- H.)
, Google
122 n (H«on 424—459)
Tel cuide as honte venger.
Qui pourchace son encombrier.
1106 Me m'est or pas honte nel die:
One mais n'î pensai vilanie,
Mais pour ce qu'il s'en est clamez,
Veil je des or que tous m'ames.
Si revenez souvent a mi
1110 Et je Toas tenrai poar ami.
Acolez moi, si me baisiezl
Or en estes bien aieaiez:
Ci n'a qui encuser nona doie.'
Renara en demaine grant joie
lllfi Et vient avant, si l'a baisiee.
Heraena a la cuisse hauciee,
Qui moult plaisoit itel atour.
Puis a'eat Renars mie ou retour
Qui crient que Tsengrins ne viengne,
1120 Que moult double qu'il ne seurviengne.
Et ne pourquant ainz qu'il s'en isse,
Yieot au8 louviaus, si les conpisse,
Si oonme il ereut furengie.
S) a tout pris et tout mengie
1125 Et hors gete ce qu'il y tnieve.
Toute la viez char et la nueve.
Ses a de leur liz abatuz
Et laidengiez et bien batuz
Âutreaai con s'il fust leur mestres.
1180 Ses a clamez avoutres questres
Friveement conine celui
Qui ne se doute de Dului
Fors de dame Heraent s'amie.
Qui ne l'en deacoverra mie.
I1S6 Lee louviaus a laiasie ploraot.
Ez vos Hersent qui vint avant,
Si les a blandiz et proiez.
'Enfana' fait elle, ne soiez
1110 relieiu l\^ Que mnnque m se d. 1132 bb imin^w. Aprh
1132 OH lit Ne de nulï hoiu qui Hoit en uie 1134 manque 113*
Et fa. j D. k iUnt
, Google
n (M«OD 460—493) 12S
ËD yoatre foi félon ne sot
1140 Que To pere d'od sache loot,
Ne ja ne li soit congneû
Qu*aiez oeenz Renart Teû.'
'Quoi, âiablesF nous noierona
Renart le roua que tant heons
1I4& De mort, qu'avez ci receû
Et noatre père deceû,
Qui en vous avoit sa fiance f
Ja se diex plt^bt, tête Yiltance,
Que nous aonmes ai laidengiez,
1190 Ne remaindra. ne soit vengiez.'
Renart lea a oï groignier
Et vers leur mère conronoier.
Hoult toat se reat mia a la voie
Le col baiaaîe que nulz nel voie.
1106 Si repourchace bod afFere.
Atant estez voua que repaire
Dant Tsengrin a sa maisniee
Qui aouz la roche eat entesniee.
Tant a couru, tact a tracie
1160 Et tant pourquia et pourohacie
Que touz est oharebie de vîtaille.
D'autnii damage ne li chaille.
Conme il a trouve sa meeoiee.
Que Renars a ai atiriee,
1166 Bi fil ae sont a lui clame
Que batu sont et afame
Et conpissie et chaalle
Et laidengie et puÏB clame
Fil a puteio, batart avontre.
1170 'Encore deaist il tôt outre,
Que il diat que toos estes cous'.
liors s'est Tsengrins d'ire eacous,
Quant de sa famé oT le blasme.
1142 Que B. «iei ceenz ueuz 1151 a nuinqtu 1154 q. nul
'^** 1161 eharchie ) poniqoie 1164 Que oiti a ai mal atiriee
lltt iTmic I neuume 1168 laidengez clamai 1169 auoadre 1170
rrdin oaltre
, Google
124 n (Héon 4M~589)
 bien petit qu'il ne se pasme.
1175 n nrle et brait conme maufe
'Hersent, or euî je malmené,
Pute orde vilz, pute mauTeae.
Je TOUS ai nourrie a grant aise
Et bien gardée et bien peQe
1180 Et uns autres tous a foutue.
Uoult est tes corages muanz,
Quant Renars, cilz rous, cilz puanz,
Cilz Tilz leohieree, cilz garçons
Tous monta onques es arcoDS.
1185 Par le cuer be, mar i fu cous-
Honni m'arez tout a estrous.
Jamais ne gerrez a ma coste,
QuHot receâ aTez tel oste,
Se ne faites tout mon voloir/
1190 Ja se peust Hersent doloir,
B'ele n'eûBt acreante
Tout son bon et aa Tolente.
'Sire' fait elle, 'vouBdiroiz:
Courouciez estez, n'est paa droiz D32
llflCt Que TOUS moustrez ici Tostre ire.
Que se me lessiez esoondire
Par eerement ne par joïse,
Jel feroie par tel derise.
Cou me feist ardoir ou peodre,
ISOO Se ne m'en pooie desfendre.
Si TOUS aSS euaeurquetout
Que mon pooir ferai de tout
De ce que Toudrez conmander.'
Cilz ne set plus que demander.
1S06 U ot que elle dit assez.
Ses mautalens fu trespassez,
Mais que il li a fait jurer
Que jamais ne Uira durer
Renart, e'elle em puet aise avoir.
1174 A. p. .1. pou 117S nale 1178 ueee 1181 nwuuM
punak 1197 Je )e ferai en tele guiee 1199 peust 1200 me p
bout 1206 Son nutuUlent 1307 H. tant qull
,. Google
n (UéoD &S0— 565)
1310 Or s'en ^rt, si fera Baroir.
Yaengrins ieit baus et haitiez
Et diHt que Benars ert gaitiez
Souvent aînz que la guerre esparde:
Que fous fera, s'il ne se garde.
1315 De lui gaitier sont ore en paine.
Mais ainz que passaat la semaine,
Li avint aventure eatrange.
Ainsi Gonme la voie change
liez un Tergier d'un essart clos,
1230 La dut estre Renars enolos.
L'en avoit ja les poiz aoiez
Et li pesaz estoit loiez
Et amassez et trait en voie.
La earoit bien Renars la voie.
1225 Venus î eetott por forgier
Et pour enquerre et porcachier,
Dont il peûat avoir viande.
Ysengrins qui e1 oe demande
Mais que il tenir le peOst,
1230 Baisse la teste, sel oonnust:
Geta an brait, si s'escria.
Renars qui point ne s'i fia
L*a bitat oT et entendu:
Si s'en fuit a col eatendu
12S5 Âpres se mettent ou chemin
Entre Hersent et Ysengrin.
n se pMoent de lui chatûer.
Mais ne le puent devancier.
Renars courut la voie estroite
1340 Et Tsengrins court la plus droite.
Hersent a enforcie son poindre.
Qui a Renart se voudra joindre.
Vit Ysengrin qui l'a failli.
Que Renars d'autre part sailli
lS4d Apres Renart s'est adrecie.
131S «spaHe 1215 farder soit 1220 du R. estre e. I22B
jbm 1226 et o«rohier 1230 oonnut 1243 Diit y. quilla 1245 met
, Google
126 II (Héon 566—599)
ReoarB la vît si couroucifl
Ke b'oso a lui abandonner.
Ono ne fiaa d'esperonner
Jusquee au recept de Yalorues.
1360 Qnant il i vint, si entra lues,
Quant vit dame Hersent s'amie
Qui vers lui vint si esgramte:
Et de lui n'a il huimais garde.
La fist Hersent trop que musarde-
12fi0 Apres Renart en la foese entre
De plein ellats de ci au ventre.
Lî diastîaus eatoit granz et fors:
Et Hersent par si grant esfors
Se feri dedenz la tesniere
1260 Que ne se pot retraire arrière.
Quant Benars vit qu'elle fu prise,
Ne voult lessier en nule guise
-Que il ne aille a lui geair
Et faire de lui son plaisir.
1266 Par un pou que Hersent ne crieve.
Oar la fosse et Reuai-s la grieve:
La fosse qui dedenz l'estraint
Et Reaara qui dessus l'enpaint.
Il n'est ileuc qui la resqueue
1270 Eors que seulement de sa queue,
Qu'ele estraint si vers les rains
Que des deus pertuls deerains
Ne pert un dehors ne dedens.
Et Benars prist la queue aua dens
1276 Et li reverse sor la croupe
Et les deus pertuis li destoupe:
Pui li saut sus liez et joianz.
Si li a fait ses iex voîanz,
Ou bien li poist ou mal li plaise,
1252 le eigarmie 1253 Et manque 12â6 de ci ] iuaquea lîM
traire 1263 Quil ne ueille 1267 Vmntigue 1268 Vmaïuiue 1269 ilenc 1
nnllui 1270 que i tant 1271 QneUe 1272 dei r&ini 1276 Si r.
toute U 1276 estoupe 1277 P. û «. a. et 1. 1278,8! U fonti «■ î-
uoiant 1279 li pint ou
, Google
U (Méon 600—634) 127
1280 Tout B loisir et a grant aiee.
Elle diet, que qu'il li feeoit,
'Renart, c'est force et force soit'
Sire Renara tel li redonne
Que toute la foBae en reasonne.
1S85 Aiuz que la choae fuat fenie,
lii diat itenars par felonnie
Dame Hersent, vous disiez
Que ja ne me proieries
Et que jamea ne le feroie
12B0 Por seul îtant que m'en vantoie.
Ja voir ue m'en escondirai:
8e gel fiz, enoor le ferai.
Fis «t ferai, dia .et redis,
Plus de aet foiz, voire de dis.'
1296 Et i'afaîre ont recommencie
Âinz qu'il eUaaent partencie.
Ëz vous poignant par mi les broces
Ysengrîu qui s'embat es noces.
Ne ae puet mie tant tenir
laOO Que il peAst a eus venir:
Âinz a'eâcrie moult hautement
'HaT, Kenart, or bellement!
Par les sainz dieu mar m'i hoanîstes.'
Kenars fu remuanz et vistes.
laoc» Si li a dit tôt en alant
'Sire Tsengrin, cest mautatent
Ai je conquis par bel servise.
Yeez coD Hersent est ci prise!
Se je l'aide a délivrer
1310 De ceat pertiiis et a oster,
Pour ce si estes effreez.
Pour dieu, biau aire, ne créez
Que nulle rien i aie faite,
Ne drapa levez ne braie traite.
12S1 d. tut quil U croUsoit l'JS6 Â dit R. 1290 P. tuit uni
plH ^ ISSt Januù ne 1202 8e tnangut Je le 129S eusaent tout
fait h pta "1302 Hshi 1303 me 130j d. ceti m&utelent 1306 Que
>'w ac porter folement 1309 deslier
, Google
II (Hâon 635—668)
1310 One par cest corps ne par ceste ame
"Se mesfia rien a voatre famé.
Et pour moi et pour lui desfendre
Fartot la ou le voudrez prendre
Un Berement vous aramig
1S20 Au lo8 de Toe meillore amis.'
'SerementP traîtres prouvez,
Voir pour noient i conterez.
N'i controTerez ja menconge
ISe vaine parole ne songe.
1825 N'i convient nulle couverture:
Toute est aperte l'aventure.'
'Avoi' ce dist Renare, 'bîau aire,
Vous pourriez assez miex dire.
Ice maintenir ne deven.'
1330 'Conment, ai je les iex: crevez P
Cudez vous que ne voie gouteP
£n quel terre empaint on et boute
Chose que on doit a soi trure,
Con je TOUS vi a Hersent faire?'
1835 'Par dieu, sire' ce diet Renart,
'Vous savez bien, enging et art
Si vaut a chose maiobourair
Con ne puet par force fournir.
Madame ert prise en ceate fosse,
1340 Et elle est moult espease et groaae.
En nul aens traire ne l'en puis
A reculons par ce pertuis.
, Elle i est jusqu'au ventre entrée.
Et la fosse a eetroite entrée:
1845 Mais elle est de loue auquea grûndre.
Four ce la vonloie enz enpainâre.
Pour noient a moi la sachasse
Que j'oi l'autrier la jambe quasse.
1315 Onqnna ne manque 1316 mesprit 1818 Tout par laW
Par le conieil de voi amis 1322 Voui p. conqa«rei 1623. 1324 mBmpf'
1326 Treloute apperte est !& Uidura 1341 A 1342 p^rmi œit hdii
1S4T Mobsce 1348 Et Joi
, Google
n <H«on 660—704) 128
Or en avez oï la voire:
1300 Si m'en devez bien atant croire,
Be vous controuver ne voulez
AohoÎBon, si cou vous soûlez.
Et quant la dame iert de ci traite,
Ja ne ouït clsmour en eoit faite
13U Me ja, a'elle n'en veult mentir,
Me l'en orrez un mot tentir.' D33
A iceet mot s'est entesniez,
Quant se fu assez dearesniez.
Ysengrins est de l'autre part
laeo Et voit Renart qui prent et part,
Qui l'a honni ses iex voiant,
Puis si le gabe et vait moquant.
Mais n'a ore soing de plaidîer,
Ainz B$ redresce pour aidier
1866 Sa famé qui va maie veue.
11 Ta saisie par la queue:
De tel AÎr a soi la tire
Qae Hersens est en tel martire
Que il li convint par angoisse
1310 Que li pertuts denier s'estoisse.
Ysengrins voit qu'elle se vuide:
Or l'aura 11 si conme il ouide.
Un petitet s'est trait arrière.
Or voit bien que se la charriere
1876 N'estoit un petit alaohie,
^ Hersens n'en piiet estre sacbie.
S'il ne l'en trait, il est dolens.
Il n'est pas pereceug ne lens.
Aus ongles s'est pris et si grate,
1380 Trait la terre fors a la pâte:
Garde de ca et puis de la.
Deablea la tient, s'il ne l'a.
Con il en a assez oste
Et BUS et jus et en coste,
I3&T Ne euit u 1362 mocant 1364 drasoe 1366 laiii psrini ia
13T1 loide 1373 p. la traite a. 1374 t. il b. que la 1875 auohie 1379
■i Ht p. ai 1380 Et t. la t. hors et Bâche 1881— 136d mon^ucnf
,. Google
n (Méon 70S-716)
1385 Vînt a Hersent, ai la soofiiftche.
Si l'a un poi trouvée laeche.
EmpÙDt et sache et tire et boute:
 poi la queue ne ront toute.
Mais moult estoit bien atachie.
1S90 Tant l'a empainte et soufbcbîe
Que traite l'en a a grant paine;
Mais a poi ne lî faut l'alaine.
Tsengrins voit, Renars n'a doute,
Que il s'est mis dedens sa croûte.
I39ft Arrière vient a sa maisniee
Qui 80UZ la roche iert entesniee.
1887 boute et tire 1S39 la pel ne 1i descire 1390 enqiunt
189S Aurre
, Google
in (Héon 749—774)
m
Seignenis, ce fu en cel termine D33a
Que li douz temps d'esté décline
Et Tver revient eu saison,
Et Keuare fa eu sa maison.
0 Maia sa garison a perdne:
Ce fu mortel deseouvenue.
M'a que donner ne qu'achater,
TSe 8*a de quoi réconforter.
Par besoiag s'est mis a la voie. A 31
10 Tôt coiement qae ('en net roie
S'en vet parmi nne jonotere
Entre le bois et la rivere.
Si a tant fait et tant erre
Qu'il Tint en on cemin ferre.
15 El cemin se cropi Renarz.
Uolt coloie de totes parz.
Ne set sa garisaa ou querre :
Car la fein li fait molt grant guerre.
Ne set qae fere: ai s'esmaie.
ao Lors s'est couchiez lez une haie:
Doc ateadra aventure.
Atant ez tos grant aleûre
Harcbeant qui poîaaon menoient
Et qui devers la mer venoient.
DiaUt branche U mx. A n'a eonsrrvi qut le» vers 9—44. 454—510 ;
■< rt^e Mt tiri du mtt. D. 1 oo 8. 4 inttrpertia 3 uient en sa b.
' îmtwH ot p. 9 AnooU se rest m. 10 bêlement 14 fere 15 saoropi
')' 20 «uHfHfnf 81 sAuentnre 22 A. uenent par anentuTs 23 Mar'chuit
îp- unereiit
lUnlbyGOOglC
m (Hâon 775—808)
S& Herens frea orent a plente:
Car bise avoit auques vente
Trêstote la eemeine entere.
Et bons poiasoiiB d'autre i
Oreat aaes granz et petiz,
30 Dont lar panière sont bien enpliz.
Que de lamproies que d'an^Ues,
Qu'il orent acate as viles, >
Fu bien chargie la charete.
Et Kenars qui tôt siècle abeite
85 Fu bien loins d'aus une arcie.
Quant vit la carete cargie
Des anguiles et des lanproies,
Muoant fuiant parmi ces voies
Court au devant por ans decoivre,
40 Qu'il ne s'en puisent apercoivre.
Lors s'est cocbes eumi ia voie.
Or oiez oon il les desvoie!
En un gason s'est voutrilliez
Et corne mors aparelliez.
45 Kenars qui timt d'onmes eogingoe
Les iex cligne, les dens rechigne,
Et teooit s'alaine en prison,
Oïetes mais tel tr^sonP
Ilecquee est remes giaans.
60 Atant es vous 1^ marcheans :
De ce ne se prenoient garde.
Li premiers le vit, si i'esgarâe,
Si ftpela son compagnon
'Yez la ou gourpil ou gaignonl'
65 Quant cilz le voit, si li cria
'C'est li gorpilz: va sel pren, val
Filz a putain, gart ne t'eschatl
Or saura il trop de barat,
26 roDB 32 Aostees 37. SB intervertis 42 lea ] M 44 k
Irmue comme ridame au deatou» dt la f. SI * du tn»e. A. 47 tint
48 meBprUon 49 remainC 50 estez t. I. marohanB 51 donnoîent SI
Le premier 54 Veez U g. 55 si le 56 gsr nesohkt 58 MTU
m [HéoD 809- S42)
Renare, s'il ne nous let l'escorce.'
eo Li maroheana d'sler s'esfotce
Et ses compaÎDS venoit après
Tant qu'il furent de Renart prea.
Le gourpil trorent eoverse.
De toutes pars l'ont renverse,
H K'ont ore garde qu'il les morde.
Prisent le dos et puis la gorge.
Li una a dit que troi sols vaut,
Li autres dist 'se diex me saut,
Ainz vaut bien quatre a bon marchie.
70 Ne sommes mie trop ohargie:
Getons le sus iiostre charrete.
Yâz cou la gorge est blanche et nete!'
A ioest mot sont avancie
Bi l'ont ou charretil lanoie
76 Et puis se sont mis a la voie.
Li uns a l'autre fait grant joie
Et dient n'en ferons ore ei,
Mais anquenuit en nostre hoetel
Li reverserons la gonnele.'
80 Or leur plaist auques la favele.
Hais Benars ne s'en fait fors rire,
Que moult, a entre faire et dire.
Sur les paniers se jut adens,
Si en 8 un ouvert aus dens
8â Et si en a (bien le sachiez)
Plus de trente harans saohiez,
Auques fu vuidiez li paniers.
Moult par en menja volentiers,
Onques n'i qubt ne sel ne sauge.
90 Encore ainoois que il s'en auge
Qetera il son ameoon,
Je n'en sui mie en souspecon.
59 Benars mattque 8b il ne n. leite seacorse 63 noient 64
'fntrit S6 goTde 67 uaalt 66 meuaut 72 Toia 76 Et luns
M u f. 80 Saaele 64 un | .11. ouutin 83 1« ] oe 66 h.
mnptt
, Google
134 m (Hion 84S-S80)
L'antre panier a assulli.
Son groing i mist, n'a pas Failli,
gfi Qu'il n'en tralat trois rea d'angxûlles.
Renars qui aot de maintes guiles,
Son col et sa teste passe oultre
Les hardillons, pnis les acoutre
Dessus son dos que tout s'en cueuvre.
100 Des or pourra bien laissier oeuvre.
Or U estuet eaging pourquerre,
Conment il s'en vendra a terre.
Ke trueve planche ne deg^e.
Âgenoille s'est toat de gre
lOS FoF Teoir et por esgarder,
Con son sant pourra miex garder.
Puis s'est un petit avanciez:
Des piez devant s'est tost lanciez
De la cbarrete enmi la voie.
110 Sntoor SOS col porte sa proie, D34
£t pnis quant ii a fait son saat,
Au8 marofaeans dist 'diex tous santl
Cilz tantes d'aoguiles est noatres
Et li remanans si soit vostrest'
115 Li mncbeans quant il Tolrent,
À merveilles s'en esbahirent.
Si s'eeorient Vaiz le gourpill'
Si saillirent ou cliarretil,
Ou il cadereat Renart prendre.
130 Mais il nés voult pas tant atendre.
Li uns des marcheans esgarde,
À l'autre dist 'mauvaise garde
En avoiu prise, ce me semble.'
Tuit fièrent lor paumes ensemble.
125 'Las' dist li uns, 'con grant damage
Avons eii par noetre outrage.
Uoult estion fol et inueart
Andui qui creîon Renart.
94 D trois nukii Dt a 95 Que il a trait 102 C. ponrni tailIiT ■
105 eBprouuer 116 Mit' durement 120 uoaloit p. a. 122 U antrN i-
121 Dusftrt
, Google.
m Ot&oa Sei— 914)
Les paniers a bien alachez
130 Et ses a aaques souffachiez.
Car deus rez d'anguilee eoporte.
La maie passion le torde 1'
"Ha' foBt li marcheant "Renart,
Tant par eates de maie part.
135 Mal bien tous puissent elles faire!'
"Seigneur, n'ai seing de noise faire.
Or direz oe que tous plaira:
Je sul B«nart qui se taira.'
Li marcheant Tont après lui.
140 Mais ïl nel bailleront mais hui:
Car il a tant isnel cheval.
One ne fina parmi on val
Dosqaes il Tint a son plessie.
Lors l'ont U marcheant lesaie
14C Qaî pour mauTOs musart se tiennent.
Recréant sont, uriere Tiennent.
Et oilz s'en Tait pins que le pas
Qui ot passe maint mauTais pas.
Si vint a son chaatel tout droit
100 Ou sa maisnie l'atendoit
Qui assez avoit grant meseee.
iîenars i entre par la heee.
Encontre loi sailli a'espoase,
Hermeline la jone touse,
lU Qui moult estoit courtoise et franche.
Et Peroehaie et Malebranche
Qui estoient ambedni frère.
Cil saillirent contre leur père
Qui s'en Tonoit les menus sans
lao Oroa et saoulz, joieos et baus.
Les anguilles entonr son col.
Hais qui que le tiegne pour foi,
139 ■ HqoM iMohiez 130 Et ai le a biea a. 131 .1 1 1. 132 torte
lU T. M or de 140 M. ne le b. 142 Que ne 143 Dei que il 14&
«lùinU IM le a. 158 mère 160 0. et Bsiui et i. 1S2 Qui que ment
, Google
m (Héon 9U— 946)
Âpres lui a closfl sa porto
Four les anguilles qu'il aporte.
165 Or est Banart dedenz sa tour.
3i âl li fout moult bel atoor.
Bien li ont ses jambes torchiees
Et les anguilles eseorchees.
Fuie les coupèrent par tronçons
170 Et les espois fout de plsnoons
De codre et ens les ont boutez.
Et li feus fu tost alumez
Que bûche i ot a grant pleuto.
Lors ont de toutes pars vente.
I7D 8i les ont mises sus la brese
Qui des tisons i fu remeze.
Endementres que il cuisoient
Ijob angniles et rostissoient,
Es TOUS monseigneur Tsengria
180 Qui ot erre des le matin
Jusqu'à celle heure en mainto terre,
Mais onques riens n'y pot conqaerre.
De jeûner estoit estane,
Que molt avoit eu mal tens.
iSS Xiors s'en tourna en un essart
Tout droit vers le chaatel Renart
Et vit la cuisine fumer
Ou il ot fait feu alumei
Et les anguiles rotissoient
190 Que si fil es espois tournoient.
Ysengrin en sent la fumée
Qu'il n'avoit mie aooustumee.
Du nez commença a fronchier
Et ses guemons a delechier.
190 Yolentiers les alast serrir,
S'il li vousissent l'uis ourrir.
163 M porte alose 164 emporte 167 torohiea 166 Sei ■ m-
oorohiea 170 L brochet t. des 171 De oodre manjué Eu m espoU
les 173 i tnangue ont 178 rotissojen 184 Car temps 186 1*
maison R. 191 en manque senti 194 ». barbes a
, Google
m Oiéon 947— 9B8)
n se traist vers une fenestre
Poor esgarder que oe puet estre.
I] conmence a pourpeneer,
300 Comment il pourra ene entrer
Od par priera ou par amour.
Haia il n'i puet avoir honour:
Que Eenart est de tel manière
Qu'il ne fera rien pour prière.
S05 Âoroupiz e'eat bus une souche.
De baailler li deult la bouche.
Goart et recourt, garde et regarde.
Mais tant ne se sot donner garde
Que dedenz puisse le pîe mettre
210 Ke pour donner ne pour promettre.
Maia a la fin se pourpensa
Que son compère priera
Que pour dieu 11 doint, s'il conmande,
Ou poi ou grant de sa viande.
215 Lors l'apela par un pertuis
'Site oompere, ouvrez moi l'uisl
Je TOUS aport belles nouvelles:
Four bones les tendrez et belles.'
Renart l'oï, sil congnut bien:
220 Haîb de tout ce ne li fiât rien,
AJQOoiz li a fait sourde oreille.
Et Tsengrin molt s'en merveille,
Qui dehors fu moult souffroiteus
Et des anguiles envieus.
236 Si li a dit ouvrez, biau eire!'
Et Benars conmenca a rire,
Si demanda qui estes vouaP'
Et il respont 'ce somes nous.'
'Qui toubP' 'Ce est vostre compères.'
290 "Nous cuidions que fussiez leres.'
'Non sui' dist Tsengrins, ouvrez 1'
Renars respont 'or vous souffres
ÏOl U êtamd par manque 203 de te midiuere 204 feroit
)k* ils oeunre SIS «el 220 t. ne fera r. 221 U ] en
,. Google
138 m (Méon 983-1022)
Tant que li moine aient mengie
Qui au mengier sont arrengie.'
236 Comment; dootP' fait il 'sont ce moine?'
'NaniV âist il: ainz sont chanoine.
Si Bont de l'ordre de Tiron:
(Ja se diex plaist, n'en mentiron)
Et je me sui rendu a eue.'
340 "Nomini dame' diat lî leus,
'Avez me toub dit vente f
'Ouïl par sainte charité.'
'Donques me faites herbregier!'
'Ja n'auriez tous qae mengier.'
24S 'Dites moi dont, n'avez vous quoiP'
Reuart respont 'oïl por foi.
Or me lessiez donc demander,
Yenistes vous pour truander?"
'Nauil, ainz woeil vetr vostie estre.'
sao Kenart reepont 'ce ne puet estre.'
'Et pourquoi donc?' ce dit li leus.
Ce dist Renart 'il n'est pas leus.'
'Or me dites, mangiez voue char?'
Et dist Itenart 'ce est escbar.'
255 'Que ménjuent donc vostre moine?'
'Jel vous dirai sanz uule esaoine.
D ménjuent fonrmages rooas
Et poissons qui ont les gros cous.
Saint Beneoit le nous commande
260 Que ja n'aions peior viande.'
Dist Tsengrin 'ne m'en gardoie
Ne de tout ce rien ne savoie.
Mais car me faites oatelerl
Mais huî ne sauroie ou aler.'
285 'Osteler?' dit Renart nel dites!
Nulz a'il n'est moines ou hermites
Ne puet oeens avoir host«l.
Mes alez outre: il n'i a el.'
237 cbinon 239 euU 250 retpont manque 254 est o
Je le nule manque 260 pire 261 (çardoieDt 265 Oitei ce
268 querei autre
, Google
m (tSéoa 1023—1058) 189
Ysengrîa ot et entent bien
370 Qu'en la nieaOD Renart pour rien
Qu'il puisse faire n'enterra. D35
Qne voulez tous? si soufferra.
Et nepoarqoant si 1i demande
'Poisson, est ce bonne viandeP
27S Car m'en donnez Tiaus un tronçon I
Nel fais se pour essaier non.
Mais buer fussent elles pescfaiees
Les anguiles et escorchiees,
Se TOUS en deingnies mengier.'
280 Renart qui bien sot losengier
Prist des anguiles troi tronoons
Qui rôtissent sus le charbons.
Tant furent cnit, toute s'esmie
Et dessoivre toute la mie.
385 tJn en ne^ja, l'autre en aporte
Oelui qui atant a la porte.
Lors diat compère, ca venet
Un poï avant et si tenez
Par oharite de la pitance
390 A oeuls qui sont bien a fiance
Que vous serez moines encore.'
Dist Ysengrin je ne sai ore,
Quïex je serai: bien pourra estre,
Kab la pitance, biana douz mestre,
395 Car me bùlliez isnelementr
Cilz li bailla et il la prent
Qui molt tost s'en fn délivrez.
Encore en mengaet il assez.
Ce dist Renart 'que vous en sembleP'
300 Li lecfaierres fremist et tremble.
De leeherie esprent et art.
'Certes' fait il, 'sire Renart,
Il vous îert bien guerredonnez.
Encore un seul car me donnez,
tn boni 285 1' mmqut 18fl A oil q. 287 Bi d. 290 afSanoe
Wl. SO! inttrverlit
, Google
m {Uioa 1059— 1094)
306 Bîaus douz'compereB, pour amordre,
Tant que je fusse de vostre ordre.'
'Par T08 botea' ce dtst; Renart
Qni molt estoit de maie part,
'Se TOUS moiaes rouîtes estre,
310 Je feroie de tous mon mestre.
Que je aat bien que H seigneur
Tous elliroient a prieur
Âînz penthecouste ou a abe.'
'Atoz me vous ore gabef
StS Ce dist Reoart nanil, biau sire.
Par mon chief bien le tous os dire,
Foi que doi le corps saint Feliae,
N'auroit si bel moine en l'église.'
'Âuroie je poisson assez
3S0 Tant que je fusse respassez
De ce mal qui m'a confondu?'
Et Renart It a respondu
'Hais tant con tous pourrez mengier.
Ha car vous fetea rooignier
326 Ft Toatre barbe rere et tondre.'
Yaengrtn commença a grondre,
Quant il oï parler de rere.
'N'i aura plus' fait il, 'compère:
Hais reez moi hastiTementU
830 Renart respont isnelement
Aurez couronne et grant et lee,
Ne mais que I'oto soit chaufee.'
Oïr poez ici biau jeu.
Renart mist Tere sus le feu *
SBà Et la fist trestoute boillant.
Puis lî est revenus devant
Et sa teste encoste de Tuis
Li fist mètre par un pertuis:
307 vos ] mea 308 m. par fu de 311 Que ] Et 31S ob. pnia le
T. b. d. 317 q. ie d. le c. B. gile 318 si manque tel m. en noetre «.
329 et J ou 329 isnelement 330 hMtiuement 331 C. ». 332 liMt««
389 pourrei 335 tretoute 336 Beiuirt li eit neous
, Google
m (Héon 109&— 1128)
Et Taengrin estent le col.
840 Renart qui bien le tint pour fol
L'eve boillant li a getee
Et sua le luuterel versée:
Molt par a fait que pute beete.
Et Tsengrin eacout la teste,
346 Rechigne et fait moult laide ohiero.
À reculons se trait arrière.
Si s'eecria 'Renart, mora sui.
Maie aTenture aîez tous hui!
Trop grant coronne m'avez faite.'
860 Et Reuara a la langue traite
Graut demi pie hora de la gueule.
'Sire, se l'avez mie seule
Qu'autreai grant l'a li oouvena.'
Fait Tsengrin 'je cuit, tu mens.'
866 "Non faa, sire: ne vous anuit.
lœste premertùne nuit
YouB convient estre en espreuve:
Que li Bfùus ordres le noue rueve.'
Dist Taengrios molt boDoement
360 Ferai tout quantqu'a l'ordre apeot.
Ja mar en serez en doutance.'
Et Renart em priât la fiance
Que par lui mal oe li vendra
Et a son los se costendra.
866 Or a tant fait et tant ovre
Renart que bien la assote.
Puis s'en iaai par uoe fraite
Qu'il ot dénier la porte faite
Et vint a Tsengrin tout droit
870 Qui durement ae comptaignoit
De ce qu'il eatoit ai près rez.
Ne cnir ne poil n'i est remez,
N'i ot plus dit ne sejoarne:
Andui ae sont d'ilec tourne,
S4a Et y. M 350 Et cilz li a 353 QMutreesi 356 An pre-
in «imi nom onît 357 Or f. 365 erce 374 le manqut dilecqu«a
,.ogIc
in {Hion 1129—1164)
ST6 Renart deraot et tnl après
Tant qu'il vindrent d'un vivier près.
Ce fu un pou devant noel
Qae l'en mettoit bacoDS en aeL
Li ciex fu clers et estelez
880 Et 11 viviers fu si gelez
Ou YseogiiD devoit peschier,
Qu'eu poïst par desus tresohier:
Fore tant c'un pertuia i avoit
Qui de vilains fait i estoit
385 Ou il menoient leur atoivre
Ghasoune nuit joer et boïvre.
Un aeel y orent laisaie.
La vint Renart tout esleasie
Et son compère regarda,
S90 'Sire fait il, traiez voua ca!
Ca est la plente dea paisaODS
Et li engin dont nous peacliona
Lee anguilea et les barbîaus
Et autres poiaaona bous et biaus '
395 Diat Ysengrin 'frère Benart,
Or le prenez de l'une part,
Si me laciez bien a la queuel'
Benart le prent et si li naeue
Eatour la queue au miex qu'il puet.
400 'Frère' fut il, 'or vous esteut
Moult sagement a contenir
Pour lea poîaeons faire venir.'
Lors s'est lez un buisson fichiez,
Si mist son groing entre aes piez
405 Tant que il voie que il face.
Et Ysengrin est sus ta glace.
Li seaus est en la fontaine
Plaîn de glaçons a bonne estraine.
L'eve conmence a englaoer
410 Et li seaus a enlacier
381 peschier d«Doit S82 manque 383 qung 385 mettoiant
eitoivre 392 lenging d. n. les prénom 394 bons ] ^qb 396 les Ima*
S9T Lenging me liei a 399 la gUce «a 409 engeler 410 enUs
,. Google
m (Méon 1165-1200)
Qui s la queue fu noez.
De la glace fu eeuroudez.
La <]ueae est en l'eve gelée
Et a la glace seellee.
415 Cilz SB cuida bien soufFaohier
Et le aeel a soi eachier.
En mainte guise e'i essaie,
Ne aet que faire: ei s'esmaie.
Renart conmence a appeler
430 Coome il plus ne se paet celer:
Que ja estoit l'aube crevée.
Renart a la teste levée:
H se regarde, les iex oeuvre.
'Frère' fait il, 'car lesaiez oeuvre!
425 Alans nous en, biaus doua amis!
Assez avons de poissons pris.'
Et Ysengrin li escria
'Renart' fait il, 'trop en i a.
Tant en ai pria, ne sai que dire.'
430 Et Renart commença a rire.
8i li a dit tout en appert
'Cil qui tôt convoite, tôt pert,'
La nuit treapasse, Taube crieve:
Li aolaus par matin se Ueve.
43S De Doif furent lea voiea blanches.
Et missire Constant des Granchee,
Un vavaseour bien aaisiez,
Qui sus l'estanc fu herbergiez,
Levez estoit et sa mesnie
440 Qui moult estoit joieuse et lie.
Un cor a pris, ses chiens appelle,
Si oonmande a mettre sa selle.
Et sa mesniee crie et huîe.
Et Renart l'ot, si tourne en fuie
445 Tant qu'en sa taisniere se fiche.
Et Ysengrin remeet en briche
lis ahuenne 414 la qene t. 432 Tel ouide Kakignier qui pert
^ Mil 441 a manqua 442 Puis o. 44S Et manque remaint en la b.
, Google
144 m (HéoQ 1201—1234)
Qui moult fi'eaforoe et sache et tire:
 poi sa pel ne li descire.
Se d'ilec se voult départir,
4&0 La queue li convient guerpir.
Conme Yaengrin se va frotant,
Estes TOUS un garçon trotant:
DeuB lévriers tint en une lesse.
Tsengrin vît (vers lui s'eslesse) Â32
465 Sus la glace tôt engele
 tôt son haterel pelé.
Cil l'esgarde, puis li escrie
'Ha ha, le leu! aïe aïe!'
Li veneor quant il l'oïrent,
460 Lora de la meaon fors saillirent
A. tos les chens par une hese.
Or est Ysengring en maleso.
Que dant Conatanz venoit après
Sar un cheval a grant esles
465 Qui molt s'escrîe a l'avajler
'Lai va, lai va lez chens alerl'
Li braconer les chenz decouplent
Et li bracet au lou B'acoplent
Et Tsengrius molt se h^rice.
470 Li veneors les ohena entiœ
Et amoneste durement.
Et Tsengrins bien se desfent,
Âus denz les mort: qu'en pot il mezP
Il amast mêla ases la pez.
47S Dant Conatana a l'eapee traite
For bien ferir a lui a'atrete.
A pie descent enmi la place
Et vint au lou devers la glace.
Par deriere l'a asailli:
460 Ferïr le volt, mea il failli.
453 h. oonme a. Dans h mie. A hs etrs 464—460 tout mutOii
au comoiftieiment par une déchirure 454 Tsengrin ih manque 455 Sat
ntanque 456 A. tôt manque 457 Cil manque 45B Ha mangur siaie 459 i
460 L mangue 461 tôt 1. oh. ^ p. 463 d. fob't u. 466 ohfi 467 L b*on'
468 pracet 472 bien ] fort 473 Au 475 D. frob't ■ 479 P. de deriera
,. Google
m (H«OD 13SS— 1264) 145
Li colp li cola en travers,
Et dant Conetana chaï envers
Si que li hatereax li Beigoe.
Il se leva a m oit grant peine.
466 Par grant air le va requerre:
Or po^ oïr fiere guerre.
Ferir le cuida en la teste:
Mes d'autre part li cous s'areste.
Vers la coe descent l'espee,
490 Tôt rea a rea li a coupée
Près de l'anel: n'a pas failli.
Et YBengrins qui l'a senti
Saut en travers, puis si s'en toroe
Les cbena mordant treatot a orne
490 Qai molt Bovent li vont as nacea,
Mes la coe remest en gages:
Et molt li poise et tnolt li grève,
A po) son cuer de dol ne crevé.
N'en pot plus fere, tome en fuie
500 Tant que a un tertre s'apuie.
Li chen le vont sovent mordant
Et il s'en va bien défendant.
Cou il furent el tertre amont,
Li chen sont las, recreii sont.
OOO fît YsengrinB point ne ae tarde,
Fuiant s'en va, ai se regarde,
Droit vers le bois grant aleûre,
Doc râla et dit et jure
Que de Renart ae vengera
010 Ne James jor ne l'amera.
1 li I en 482 frob't 4»i regTe 489 Deuera 490 Tote 504
...Google
IV (Mé<m 6465—6478
IV
Or me convient tel chose dire
Dont je vos puisse fere rire.
Qar je sai bien, ce est la pure,
Que de sarmoa n'avee vos cure
6 Ne de cors seint oïr la vie.
De ce ne vos prent nule envie,
Mes de tel chose qui vos plese.
Or gart chascun que il se tese:
Que de bien dire sui en voie
10 Et bien garniz, se dex me voie.
Se voB me volieez entendre,
Tel choBse porrieez aprendre
Que bien feroit a retenir.
Sï me selt em por fol tenir.
16 Mes j'ai ol dire en escole :
' De fol orne sage parole.
Lonc prologue n'est preuz a fere.
Or dirai, ne me voil plus tere.
Une branche et un sol gabet
20 De celui qui tant set d'abet:
C'est de Reaart, bien le savez,
Et bien oT dire l'avez-
De Renart ne va nus a destre.
Benars fet tôt le monde pestre:
3 bien nuingue 5 oor b. de ojr 7 que B t
12 enprendre 19 sol bf gabet 23 s ] en
, Google
IV (Méon B479— 6514)
% Benars atret, Renara acole,
Renars est molt de maie eecole.
De lui ne va coroies ointes,
Ja tant ne sera ses acointes.
Molt par est eajes et toîsoub
ao Renars, et si n'est pas noisouB.
Mes en oest monde n'a ai aa^e,
Au chef de foiz n'aut a fola^e.
Or TOB dirai quel mesestauoe
Âvint Renart et quel peaance.
35 L'autrer estoit alez porquerre
8a garieOD en autre terre.
CoDme cil qui avoit souffrete
Et grant fein qui molt le dehete,
S'en est tornez Tora une pree.
40 Si con il vint en une aree.
S'en Ta Benars par une broce
Uolt dolanz, et moU se coroce
Que il ne poet chose troyer
Qu'il puist manger a son aoper.
40 Mes n'i voit rien de aa paature.
Lors se remet en l'anbleûre
Fors del bois, et vint en l'oreille.
Ârestez est, de fain baaiUe,
Grelles megres e esbahie.
M) Slolt a grant fein en son pala.
D'oures en autres e'esteadeîlle.
Et aea ventres si se merveille
Et si boel qui sont dedenz
Que font aea poea et aes deoz.
S.Î D'angoisse gient et de destrece
Et de la feiu qui molt le bleoe.
Lors dist qu'il fait mavels atendre
En leu on l'eu ne puet rien prendre.
A icest mot par un aentier
60 S'en oorut un arpent entier.
n L Dfl w 0. 2S BMnUa 35. 36 inirrvtriis 88 qne
■w 51 iDtre 53 mb boikux 55 gît 56 que 58 pot
,. Google
IV (HdoD 661S-6H8)
Onques ne toU entrer el pas
Tant que il vînt a un trespas.
Si coD il ot le col baisBie,
Bt a choÏBi en on plesaie
66 Par encoBte d'unes avoineB
Une abele de blauB moines
Et une grange par dejoste,
Ou Renars Telt fere une joste.
La granche fu molt bien asiae.
70 tii mur forent de rooe bise
Molt fort, ne yos en mentiron,
Et furent clos tôt environ
D'un fosse dont haute est Is rive,
Si que ne lor paet riens qui vive
15 Tolir par force ouïe chose,
Fuis que la granche est ferme et close.
Plentive est de norreture,
Qu'il erent en bono pasture.
Moult par estoit bonne la grange. D-i'
80 Mais a pluaeurs estoit esttange.
Assez i a de tel viande
Cou Renars li gourpik demande:
Oelines, chapons surannez.
Renars est celle part tournez,
86 Parmi la voie a fait un saut
Touz abrivez de faire assaut
Onques ne fu ses fraine tenue
Tant qu'il est aus chapons venus.
Sur le fosse s'est arrestez
90 De gaaignier touE aprestez
Et des gelines assaillir.
Mais il n'i pooit avenir.
Court et recourt entor la granche.
Mais n'i treave ne pont ne planche
66 bUno moioDes 74 pot r. q'ure 79 Le r/tie de la braneir
manqur di.m U mêc. A; il est êupplté par It mue. I). 8S ^ourpi) B4
0. p. pâl »I Et manqve 92 poet mie a 9S entor J parmi 94 nj puri
point trouuftr de p).
, Google
rV Otéoa 6649—6584)
06 Ne pertuïe: moult ee descooforte.
Lors s'aoronpi devant la porte
Et vit le gniohet entrouvert
Et le portais tout descouvort:
Celle part vint, outre se Ituice.
100 Or est Benars en graot balance:
Que s'il puent appercevoir
Que il les veiUe décevoir,
Li moine retendront son gage
0 loi meismes on ostage:
105 Car félon sont a desmesure.
Qui chaut? toat est en avanture.
Or va Renart par le pourpris,
Orant paour a d'estre surpris.
Yiat as gelines,»! escoute:
110 C'est vérité que moult se doute,
Que bien set qu'il fait musardie.
Retournez est par couardie,
Grant paour a c'en ne le voie.
Ist de la court, entre en la voie
il( Et se coomenca a pourpenser.
Uaia besoing fut vielle troter,
Et la fùn tant le par tourmente,
Ou bel li Boit ou se repente,
Le refait arrière fichier
lao Por les gelines aorochier.
Or est Renars venuz arrière,
En la grancbe entre par deriere
8i ooiemmt que ne se marent
Les gelines, ne n'aparcnrent.
128 Sus un tref en ot troi juohiees
Qui estoient a mort jugiees.
Et cilz qui ert alez en fiierre,
S'en monta sua un tas de fuerre
Four les gelines aorochier.
lao Les gelines sentent hochier
% Nb trou dont m. 111 que f. 112 coiurdife 122 Entre e
t' f- I2S iimcliieei
, Google
lY (Méon 6585—8626)
Le fuerre, si en tresaillirent
Et en un angle se tapirent.
Et Renara celle part s'en tourne,
Si lee a prises tout a ourne
ISb La ou il les vit enanglees:
Si les a toutes estranglees.
Des deus en fait ses grenoos braire,
La tierce en voudra porter cuire.
Quant ot mengie, si fa aaise.
140 De la granche ist par une heee
Et la tierce geline emporte.
Hais si conme il vint a la porte,
Si ot moult grant talent de boivre
Gilz qui bien sot la gent decoivre.
145 Un puis avoit enmi la oort:
Benars le vit, celle part court
Pour sa soif que il volt estaindre,
MaU il ne pot a l'eve ataindre.
Or a Renart le puis trouve:
lOO Hoult par le vit parfont et le.
Beigneura, or escoutez merveilles!
En oe pois si avoît deus seilles:
Quant l'une vient, et l'autre vtùt.
Et Renars qui tant a mal fait,
156 DesBur le puis s'est acoutez
Grunz et marris et trespensez.
Dedens commence a regarder
Et son ombre a aboeter:
Guida que ce fust Hermeline
160 Sa famme qu'aime d'amor fine,
Qai berbergîe fust leens.
Renars fij pensie et dolens:
n li demande par vertu
Di moi, la dedens que fais tu?'
131 «i oontreaNUirent 132 saUpirent U2 a ] n«TS 144 )m g^a*
145 a uen e. 146 Quot il te n. si j aODurt 147 quil uouloit e. 148
puet 151 Or eieoutsz a. 153 En celui p. *. 154 t. maux ot f. 156
Oriez 158 abooeter 160 quamoit
, Google
IT (Méon «627—6678) 151
166 La Toia du puis viot aonb'emoat :
RenarB Toïi drece le froDt.
D ta rapelle une autre fois:
Contremont resoi-ti la Toia.
Renars l'oï, moult se merveille:
170 Si met ses piez eu une seille,
One n'en sot mot, quant il avale.
Ja i aura encontre maie.
Quant il fu en l'eve oheûa,
Si Bot bien qu'il fu deceOs.
175 Or est Reuart en maie frape,
Maufez l'ont mis en celle trape.
Âcoutez s'est a une pien-e,
Bien vousist estre mors en bière.
Lt ohaitiB Bueffire grant haohiee:
180 Moult a souvent la pel moilliee.
Or est a aise de peaohier.
Nulz nel pourroit esleesobier:
Se prise dens boutons son sens.
Seigneurs, it avint en cel teos,
180 En celle nuit et en celle heure,
Que Tsengrins tout sanz demeure
S'en est issus d'une grant lande:
Que qnerre li couvint viande.
Que la fain le grieve forment.
190 Tournez s'en est ireement
Devant la meson aus rendus,
Les granz galos i est venaz.
Le pais trouva moult gaste.
'd conversent' dit il malfe,
195 Qant l'en n'i puet trouver viande
Ne rien de ce que on demande.'
Tournez s'en est tout le passet
Courant s'en vint vers le guichet:
Par devant la reodation
300 S'en est venuz le grant troton.
W D npela 112 i mangut e. mit m. 173 oonme 178 mort
'^1 pMMkier 184 Umps 185 A ... a 189 greuaU 195 Que
,. Google
152 IT (Méon 667S— «TIO)
Le puie trouva enmi ss voie
Ou Reuars le roas a'eabanoie.
Deasnr le puis s'est aclinez
Qrainz et marriz et trespeneeK.
SOQ Dedens conmence a re^rder
Et son umbre a aboeter.
Coq plus i vit, plus eagarda,
Tout enai oon Benars ouvra :
Cuida que fust dame Hersens
, 310 Qui herbergiee fiiat leens
Et que Renars fust aveo lî.
Sachiez pas ne li embeli,
Et dist 'moult par aui maubailliz,
De ma famé vilz et honoiz
215 Que Renara li rous m'a forixaite
Et ceene avec soi a traite.
Moult est ore traître 1ère.
Quant il deooit si sa conmere.
Si ne me pais de lui garder.
2S0 Mes se jel pooie atraper,
Si faitement m'en v^igeroie
Que jamee crieme n'en auroie.'
Fuis a uale par grant vertu:
À. son umbre dist qui ee tu?
225 Pute orde vilz, pute prouvée,
Qant 0 Renart t'ai ci troveeT D48
Si a uUe une autre foiz,
Contremont resorti la voiz.
Que qulsengrina se dementott
280 Et Renars treatoz coiz estoït,
Et le laissa asaez usler,
Fuis si le priât a apeler.
'Qui est ce, dies, qui m'aparoleP
Ja tiens ge oa dedenz m'esoole.'
201 Gel 202 s'manque 204 Oriez 205 a Kbooter 206 ft reRirrier
207 p.; garda 209 hersent 211 lui 212 point 213 mabaUlii 216 <»«>>>
auecqucB a. I. 217 liere 216 De oe quil d. bs 232 Q. ie ia 0. ni ^
Qui s. 227 Et si aaoie ie a. f. 229 Comme 7. 230 tout ooi (• («■«■I
23S moi parole 234 d
, Google
IT (Méon 6711— «7631 153
2S6 Qui 68 ta, vaP' dist Tsengrin.
'Ja sui je vostre bon voiaio
Qui fui jad» vostre oompere,
Plas m'amiez que voetre frère.
Mais l'en m'apelle feu Renaît
240 Qui tant savoit d'engin et d'art,'
Dût YBengrins 'c'est mes confors:
Des quant es tu, Renart, donc moraf
Et il li reepont 'des l'autrier.
Nulz bons ne s'en doit merreiUer,
346 Se je Boi mors: aussi mourront
Tretuit ml qui en vie sont
Farmi la mort les convendra
Passer an jor que dies plaira.
Or atent m'ame nostre sire
SU Qni m'a gete de ceat martire-
Je vos pri, biau compère doua,
Que me pardonnez les oonrroas
Que l'autrier edstes vers moi.'
Dist YsengriDs 'et je l'otroi
256 Or vous soient tout pardone,
Compère, ci et devant de.
Mes de vostre mort sui dolens.'
Dist Renars 'et j'en sui joians.'
'Joians en esP' 'Toire, par foi.'
S80 'Biau compère, di moi pourquoi.'
'Que lî miens corps gist en la bière
Gbiez Hermelîne en la teeuiere,
Et m'ame est en paradis mise,
Devuit les pies Jbeeu assise:
S86 Oomperes, j'ai quaoque je veil.
Je n'oi onqnea cure d'orgueil.
Se tu es ou règne terrestre,
Je sui en paradis celestre.
CeeuB sont les gaaigneries,
810 Les bois, les plains, les praieries:
ïtO c engïD et art 242 donc R. 248 P. en .1. temps qui aendra
w 853 ennen 2M Dit 258 Et par ici 2S9 ea ea manque T.
p. 262 na 26S Et ie aui on re^e c
, Google
IV (Héon êtes— 6S00.'
Oeena a riche pecnnaille,
Ceens puez veoir mainte aumaille
Et mainte oàlle et munte chievre,
Ceena puez tu veoir maiat lièvre
375 Et bues et vacbee et moutons,
Eepreviera, oators et faucons.'
Tsengrins jure saint Sevestre
Que il voudroit la dedens estre.
Diat Renars leseiez ce ester,
380 Geens ne poez vous entrer:
Paradis est celestiaus,
Mais n'est mie a touz conmnnaus.
Moult as este touz jors tricbîerres,
Fel et traTtres et boisierres.
386 De ta famme m'aa mescreS :
Par dieu et par aa grant vertu,
Ono ne li fis deaconvenne,
N'onques par moi ne fu foutue.
Tu dis que tes filz avoutru,
290 Onques certes nel me pensai.
Par oei seigneur qui me fist ne,
Or t'en ai dit la vente.'
Dïst YaengrJDs je vous en oroi^
Jel vos pardoing en bonne foi.
396 Uaia faites moi leena eotrer.'
Ce diat Renan leasiez eater.
N'avoua cure ceeos de noise.
La poez veoir celle poiae.'
Seigneur, or eaooutez merveille!
300 À aon doi li mouatre la seille.
Renars set bien son sens eapandre:
Que pour voir li a fet entendre,
Poiaes août de bien et de mal.
'Par dieu le père eaperital.
272 puet on u. grmat a. 273 m. an^uîle «t 274 puet on Ift
oitoiers 270 o« ). S81 religinui 2S3 ai ] ai peabierres 284 F t. M
enfp^ierrei 2S8 croUane 291 m 294 Je le 290 merueilleB 300 1h
Beillea 301 8i aoet R. son 802 Que mangue anoit
,. Google
IV (Méon 6801— fi880)
805 Diex si par eet Binai poiBaanz,
Que quant li biena est ai peaanz,
Si a'en dévale ca de jua,
Et touz li maua remaint lasaua.
Mus bons, s'il n'a confesse prise,
310 Ne pourroit ja eu nule guiae
Ci avaler, je le te di.
As tu tes peschiez regehiP'
'Ofl' fait il, 'a un viel lèvre
Et a dame H . . . . la chievre
SIS Monlt bien et monlt très aaintement.
Compère, plus hastivement
Me faites la dedens entrerl'
Benars conmence a regarder
'Or vous eatuet dont dieu proier
330 Et moult saintement gracier
Que il voua face vrai pardon
De voz peohiez remission:
Ainsi î pourries entrer.'
TseDgrins n'i volt plus ester:
836 Son cul tourna vera orient
Et sa teste vers occident,
Et conmenca a orgvener
Et très durement a nsler.
Renais qnî fait mainte merveille,
830 Estoit aval en l'autre seille
Qui ou puis estoit avalée.
Ce fu par pute destinée
Que Renara a'eet dedens couchiez.
Far temps iert Tsengrins iriez.
dS) Diet TseDgrins ']'>" dieu proie.'
'Et je' dist Renars 'gracie.
Tsengrin, vois tu ces merveilles.
Que devant moi ardent chandeillm?
Jheeu te fera vrai pardon
aw Et moult gente rémission.'
306 Qne manquf li tm eit bien repeutaaz 312 ton peohie
t^: faul a Itrr HmuIiÎ 320 mott manque regraoier
,. Google
IV (Méon 8887—6924)
Ysengrins l'ot; adont estrive
Au Boel abfttre de rive,
Il joiat les piez, si sailli ens.
Yaenp'iiia fu 1i plue pesans,
34S Si s'en avale contreval.
Or escoutez le bautestalt
Ou puis se sont entre encontre,
Tsengrina l'a araisonne
'Compère, pourquoi t'en viens ta?*
860 Et Renars lî a responda
"n'en faites ja chiere ne frume,
Bien voua en dirai la coaatame :
Quant li uoa va, lî autres vieut,
C'est la coustame qui avient
Sbb 3e vois en paradis la sus,
Et tu vas en enfer la jus.
Du diable sui eacliapez
Et tu t'en rêvas aa maufez.
Uoalt es en granz viltes oheois
8fl0 Et j'en sui hors, bien le saohois.
Par dieu le père esperitable,
La jus conversent )i diable.'
Des que Renars vint a la terre,
Moult s'esbaudi de &ire guerre.
88a Yaengrins est en maie trape:
Se il fuBt pris devant Hal^e,
Ne fust il pas si adonlez.
Que quant ou puis fa avales.
Sfflgnears, or oiez des rendu
870 Conme il perdirent leur vertus.
Leur fèves furent trop salées
Que il orent mengie gravées.
Li sergent furent pareceus,
Que d'eve furent souffireteua.
375 Mais il avint del cuisinier.
Celui qui gardoit le mengier,
Qu'il ot sa force recouvrée.
Au puis s'en vint la matinée,
s Que ] ooq ^TS del ] tu 8T8 t'man^t
,. Google
IT (Héon 6925—6954)
Si meDoit un aBn« Espanoia
380 Et compaignons de ci a troia:
Au puis en viennent le trot on
Treetuit li qatre compalugnon.
L'arne acouplent a la poulie
Qui de traire paa ne a'oublie;
88S Lî rendu le vont menaçant
Et l'ames va forment traiant,
Li leus a sa grant meaestanoa
Efltoit la aval en balance:
Dedenz le eeel s'eat coulez.
890 Et l'aine fil si adolez
Que il ne pot n'avant n'arriére,
Ke poF foroe que l'en le fiere:
Quant uns rendus a'est apoiez.
Qui est desuB le puis couchiez:
386 Si prent dedenz a regarder
Et Ysengrin a aviser.
Dist aus autrea '<jae faites tousP
Par dieu le père glorious.
Ce est un leu que vous tndez.'
400 Eatea les vous tonz esmaiez,
Si a'un courent tait vers maison
Grant aleûre le troton.
Hais la poulie ont atachie.
Taengrins aaeffl-e grsnt haaohie.
406 Li frère apellent les serjanz,
Par tempa iert Taengrina dolenz.
Li abbes prent une macue
Qui moult estoit grant et cornue,
Do»* le mte. D le» vt. 379 — 382 m trouvent ieriti tlf cette
•"nihe: traatnil li .1111. oompalKnon (=^ 362) Tindrent d« U corde .1.
tioaeoB Et orent .1. mul espsignoU Et compaignons jusques s ,111.
i= 360) 388 U auiï en 389 n'manque 391 puet 392 pftr 993 Q.
-J- MM 394 Q. forment entoit oouroactiez Et Iotb b rendu 1» nen
W «u le poil coDChie ae fa 395 Si le priât mit' a 3S6 raniser
W Ireet 400 effreez 403 estachic 404 haschee 405 li eerKent
W dolcDt
, Google
158 tV Méon 6955—8992)
Et 1i prieurs ua obuidelier.
410 II n'i remest; moine ou mouatier
Qui ne portaet baston ou pel:
Tuit sont isBu de leur hostel.
Au puis en prennent a venir
Et s'aprestent de bien ferir.
416 L'arne font traire qui la fu.
Si li aîdeat par vertu
Tant que li seaaa vint a rive.
Tsengrins n'atent mie trive,
Un saut a fet moult avenant
420 £t li gaignon le vont aivant,
Qui descirent son peticon:
Amont en volent li Socon.
Et ]i rendu l'ont atrape
Qui moult durement l'ont frape.
4-2& Li uns le fiert parmi les raina,
Ysengrins est en maies mainâ.
IMec s'est qatre foiz pasmezi
Monlt par est grainz et adolez,
Tant qu'il s'est couchiez sur le bort:
4S0 Illecques fait semblant de mort
Atant estes vous le priour
Cui diex otroit grant desbonaour.
Il mist la main s son coutel,
Si en vouloit prendre la pel.
486 Toz estoit prez de Tacourer,
Quant l'abe dist lessiez ester!
Assez a sa pel despecie
Et sofferte mortel hachie:
Il ne fera mais point de guerre,
440 Apcsiee en est la terre.
Tornons nos en, lessiez ester!'
Tsengrins n'a talent d'aler.
CliasouDs rendu a pris son pel,
Si retournèrent a ostel.
409 cbandeler ] grant leuier 410 ne Temadit 411 porte autcue
417 li loui u. K U r. 421 detirent 42'^ griei 429 quil la coachent
430 font 4S5 Tout este p. 43T — 441 manqutnt
, Google
IV (Iléon 6903—7026)
446 Ysengrîns voit D'i a nulloi,
Qui a souffert si grant anni.
Fniant s'en va a graut bacbie
Que il a la oroupe brioie.
A un grant buisson eet venus.
400 Uais tant est ses crêpons batus
Qu'il ne se pu et reavertuer.
Devant lui vit son &lz aler
Qui li demanda entresait
'Biaa père, qui voua a ce fait?'
466 'BiauB filz, Renars qui m'a traï.
Far dieu le voir qui ne menti,
Ed un puis me Bat trebuschier,
Jamais ne me pourrai aidier.'
Quant oilz l'oï, moult s'en aîre,
400 Dieu jure qui souffri martire,
Se il aa mùns le puet tenir,
D li fera aea jens pair.
Bel puis tenir, jel vos plevis,
Il ne m'estordra mie vis:
4eJ Que devant moi fouti ma mère,
Si compiasa moi et mon frère.
Si l'en rendrai le guerredon,
Ja n'en aura se la mort Don.'
Atant s'en va ea aa tiùsnîere
170 Et fait mires mander et qnerre
Qui de lui sont tant entremis
Et tant li ont vitaille qnis
Que pourcfaacie ont et trouvée
Qu'il a sa force recouvrée.
479 Ysengrins est garis et iorz:
Se dant Renars passe les porz,
S'Ysengrins le truisae en sa marcbci
Sachiez, il li fera damage.
447 hmchiee 426 urai 462 ion gie\i 463 ie u. 464 i
°«-' 4<8 Ja 1 II 471 Qai sen sont bien e. 477 •' ] Et
, Google
V (Uéon . . . 7787—7744)
Ud jour ÎBsi hors de Is lande D49
Tsengrins pour querre viande
Et dant Reuara tout ensement.
Par temps feront acointcment.
6 Reoars prent dieu a réclamer
Que cel jour le puisse garder
Des mains son compère Tsengrin.
'J'ai' fait il 'tant mauvais voisin,
Que oe me sai en qui fier.'
10 A un graot tertre dévaler
Li vînt Ysengrins devant lui
Qui par temps li fera anui.
' Renars voit bien, ne puet gaenchïr,
Ne nulle part ne puet fuïr.
15 Si li a dit tout a «strous
'Biaas compères, bien veîgoiez vous,
Et damediex vous envoit joiel'
Et cilz li dist 'se diex me voie,
Joie aurai je, quant je vous voi.
ao Par dieu le père en qui je croi,
Quant je te voi, ne quier ao^ui
Du corps te ferù grant anui.
En mon ventre prendras hostel.
Tu ne t'en puez partir par el.
Le mac A ne commence qu'au v. 145. 4 soordement 6 CMt t
I fouir 17 n. aroaint i. 18 d. qail a grant ioie 19 j« manque 21 Car
I te di encore enouï 22 Te f. du oorpi
, Google
V (Méon 7Î45— 7806) 161
% Moult anroies isael cheval,
Se ne te fais livrer estât.
De TOUS me lèveront li flanc,
Âguiser weJl de vous mon sanc:
Par sanc aquerrai hardement,
30 Plus en serai doubte de gent.
Que faites vousP vias entrez
En ma geule! que demourezP'
TseDgriDH aguise sa dent,
A Renart donne ossiùlleinent.
85 Onques nulz bons, si fust olieds
N'en terre de Sarrazins pris,
THe ta si bien faoueepï^niez
CoD Renars fu et desachiez.
Or est Renars en mal troton,
40 De aon dos volent li Socon
Aussi con de coûte de plume.
Tel doulour a que tous escume.
Yeengrins ot fait sou revel,
Kenars a pelée la pel.
4'> 9i fu pelez, pas ne se faint:
Ne se remue ne se plaint.
Yaengrins est sus acropiz
Et dist ahi, je sut traïz.
Mes tnautalons m'a sourporte,
QO Trop ai vilainement ouvre.
Je n'ai mes cure de déport,
Qaaut je mon conseiller ai mort.'
Renars l'oï, un poi s'estent.
Dist Tsengrins 'qu'est ce que sentP
M Encor U bat ci une veine.
Mais je n'i sent feu ne aleine.'
Renars se dresce sus ses piez
Et dist 'sire, ce est péchiez.
Tostre niez sui, ce est la somme,
60 Ja mar tendrez vil petit homme.'
!T Ifuera le 28 AHÎ^er 36 nah manque h. ne fii n o. 38
Cunme ta manque 42 tout 44 ot 46 r. sinooi* ■« ttiat 49 Mon
"illtlent 56 aen fa
UIUT 1 11
, Google
V (Méon 7807—7880)
Benara regarde par un plain:
Delcz le bois vit un vilain.
En sa main portoit un bacon:
Venus eetoit de .aa maison.
06 Kcnars lo vit, si e'eet sourria:
'Onolee, moult estes mes amîs:'
(n garra ja par sa favele)
'Oncles, oiez bone nouvelle I
Un bacon porte cilz vilaine:
70 Car le nietona entre noz mains.
Si devenommes marcbeant.
Qu'aiona nous ici demeurant'?
Courons li sus! or n'i ait plus.
Bieu sai vendre char sanz refus.
75 Or faisommea ci vostre esgart:
Je en aurai la tierce part
Et vous les deus, qui estes grans.
C'est couatume de marcheana
Que se deduient liement'
80 Yseugrina li moustra la dent,
Si li respondi 'par saint 01er,
Vera vilain -n'ai cure d'aler.
Je paaeai ier par une rue.
tJn m'en feri d'une macue
m Que il m'abati tretout plat
Urant honte mo fait qui me bat.'
Diat Renars 'lessiez ce ester!
Or m'estuet mon sens esproaver.
Se le bacon ne vous puis rendre,
90 A une hart me faites pendre.
Oncle' fait il, 'or demeurez!
J' irai avant: ci voua estez!'
'Je l'ottroi' ce dist Ysengrin.
Et Renars aqueult son chemin.
67 gaagaa p. 72 doub eut inttrcaié par une main tnodemt 74 ac
uendra 7ti aurej <i en rature sur i) 77 grant 76 Ceet la o- d mu-
oheaot 79 11 se ileduiïent 81 li manque eler 86 mabat 68 Or weil
ie m. 91 Ore f. 92 Je irai oî ] et S3 dit
, Google
V (MÈon 7861—7938) 163
95 Par devant le vilain se trait
Autreei con s'il fust contrait.
Si vint parmi une charriera.
Li vilains fiât moult lie chiere,
Quant a aperçut le gourpil.
100 Or est li bacons en péril.
Reaars vint trfûnant bob raina
Et cilz le cuda prendre aa mains.
Renara li fiât un petit saut.
Dist )i vilains rien ne vous vaut.
106 Ta gorge iert mise en mon mantel.'
Benars l'oî, moult li fu bel:
Que moult a entre dire et faire.
S'il puet, il li fera contraire.
Tôt temps enforce s'ambleÛre
110 Et oilz engraigne s'aletire.
Li vilains eueffre tnoult grant paine:
Ne puet aler, faut li l'aleine.
Si a gete le bacon jus.
Dist Taengrins 'or n'i a ploe!'
lia Renars s'en va touz les galos'
Et Taengrine auit les eacloa.
Tsengrins n'ot cure d'enchaus,
An bacon eat venuz les saua.
Sel gete aua aon chaaîgnon,
ISO Fuit a'en o tout eu un buisson. -
La le menga sans demoree,
A Renart a la faart gardée.
Li vilains retourna arrière
Qui moult faiaoit dolanto chiere,
126 Quant il ot perdu son bacon:
Ono maie tel duel ne fist nulz bon.
RenMS n'ot cure da vilain,
Lessa le courre par le plain.
Si s'en eat venua au buisson,
180 Ou cuida pariir son bacon.
W Toul auMÎ 97 dele» u. 107 Car 109 toui ioura 124 f. mit
« <A. 126 O t. d. ne mena n. h. 128 Ainz le lait c. 130 cude
,. Google
IT (H«oii 7939—8082)
Mes Tsengrina qui preot et çart
Ed a moustre Reuart la h art.
Renars ne voult bataille faire,
Âncoia li conmance a retraire
135 'La hart ait qui l'a desservie,
Que je ne la deservî mie. •
Ifauvaiee est vostre conpaîgnie,
Par Jbesu Crist le filz Marie.
Ne puis ci longuement durer,
140 Yostre congie weil demander.
Onques ne finai de peohier:
Biaua ODcles douz, je vous requier
Gongie de saint Jaque requerre,
Pèlerin serai par la terre.'
143 Diat Yaengrins et ge l'otroi,'
Renara fu molt en grant efroi,
Quinze jora va a grant baudor.
Onquea Renara ne fiât sejor.
Ta s'eut Rensrs tôt son chemin.
160 Or velt engigoier Yaengrin:
Bien li cuide le bacon vendre
Dont il ne li volt aa part rendre.
Bien a la costume au gorpil.
Devant lui garda un mesnil:
155 La a'en toma, ce est la voire,
Et vint au cortil le provoire:
Raz i trova a grant plente.
'Dell' dist Renars bien ai erre.'
Mes d'aus engigner molt se peine.
leo Ârestez s'est a molt grant peine,
Si aperçut un gresillon.
Renara en fu en graot fricon.
Eacotc a le chanteor
Qui illoo chantoit près del for.
163 Le gresellotts le cuuut bien,
Tôt coi se tînt ne ne dit rien.
131 Mut 134 AiDE li oonmanca Ul Ono ne fin* de preeBohier
Ah « 145 le mm. A reeommenee. 152 uelt 153 le 154 lui fnan7ii'
157 Rmn 159 H. dahe eogiger 164 Qui loo
, Google
V (Héon 7993-8082) 1
Renars en tint le chef enclin :
'C3erc sevent bien chanter latin.
Je te doDroie bon loier,
170 Dan clers, dites voatre sauter I'
Li grésillons dist forant orgoil:
'Par saint Denis, enquerre voil
De quel pie' fet il 'vos clochez.'
Envers Renart s'est aprochiez.
175 De son brac nne manche tret.
Li grésillons jeta un bret.
Renare jeta la manche jus,
Si li a dit 'or n'i a plus.'
Bee la goule, muet lez denz,
180 Qu'il le cuida enclore enz.
Li grisellons li dist 'Renart,
Tant par estes de maie part.
Or a diable un pèlerin
Qui la gent mordra en la an.
185 Molt fui ore près de morir,
Dex me gari par son plaisir.'
Renars respont 'vos estes ivres.
Je cuidoie ce fust tes livres.
Certes se je manje l'oûsae,
190 Trestotes tes chancons soûsse.
Molt suî sopris de graiit malage,
Que j'ai fet meint pelerinnage.
Or voi bien ne puis plus durer:
Un maix fait moult mon cors grever.
105 Certes je sui uns chatis hou.
Kea fsi moi or conTession,
Car il n'a ci entor nul preatre:
Ja savez vos très bien cesl estee.'
Li gresillon connut Benart,
200 Si li a dit se dex me gart,
Ja en auroiz a grant plente.'
Sept gaignon vienent dcscople:
Sbraojrae 178 dist 180 len 185 sui 188 (çarra 192 ie
J • greae 196 Cs ] Mes 197 euoor 202 £ VU uenoit
i..„,„,.< m-,. Google
166 T (Méon 8068—8202)
En après vienent chasoeora,
Arbalestiers et veneors.
205 Li veoeors hue et crie:
Renars entent la taborie,
Ne set qu'il puisse devenir,
Si s'apareille de foïr.
Et li veneors vint après,
210 Si deacouple les ciens engres.
'Or Tribole! or Clarenbaut!
Par ci fuit H gorpil, Bîgaut.
Or ci Plesence, après d'alert'
Ses terrera va toz desoopler.
215 Renars s'en va grant aleûre,
Li 1 errer vienent a droiture.
Reuara ne mist mie a sejor,
EÏDz saut Bor la creste de) for.
La se quati, li ohen l'outrèrent:
220 Renaît perdirent, sil paserent.
Tant ont com tôt le cfaemin
Qu'il encontrerent Tsengrin.
Onquea nel roudrent défier,
Sa pel oonmencent a peler.
225 Et il durement ee desfent:
Qui il conaint, ae denz le fent
De bataille est en grant fricon,
DTsengrin rolent li Sooon.
Renara fu sor le for muohez,
230 Qui en fu molt joianz et liez.
La bataille prent a garder,
Et Tsengrin a ranpronner
'Or en avez le guerredon:
Mar i manjastes le bacon.'
235 Taengrina est en mal déport.
Doc avoit un gaignon fort:
Taengrin asailli au braz.
Or est il choûz en mal laz,
211 ore rigAut 218 or i plesece datera 214 Isursna a t. deiooplM
216 Einz eat aaliz sor le f. 218 Uoutrerent 221 tôt manqué 22S Qm
preot 227 De ] La 228 Di. j. 231 AU 233 a. uo« le
, Google
V (MéoD 8203—8210,'. Va {M. 717—7341 167
Que cil li présente lea denz
340 St li bote en la pel dedenz :
Et il te blece malement.
Maint en ocist d'eforcement.
Li cheo Del pourent endurer,
Tsengrin lassèrent aler:
246 Tomez a'en eat grant aleûre
Et vet ailiers querre pasture.
Va
Adont se pensa d'une chose
Dont il sa feme eu son cuer chose,
De ce que il férue l'a,
350 Benara, molt par s'en abaissa.
Tele ire a au cuer eii
De ce qu'il a a lui jeu.
Si ae remet molt tost arere
Et vint molt tost a la qarrere
255 O sa feme trova aeant.
Maintenant la va lede&jant:
Del pie la Sert COD a'il fust ivre.
'Haï" fait il, 'pute chaitive,
Pute vis orde et chaude d'ovre,
260 Bien ai veûe fote l'ovre,
Bien me set Renars acopir.
Jei le via sor voz braz cropir:
Ne TOs eu poez escondire.'
A poi Hersent n'enrage d'ire
286 Por Ysengrin qui si la chose.
Mea neporqant tote la chose
De chef en chef tote li conte.
"Sire, voirs est, il m'a fet honte.
Mes n'i ai mie tant mesfet
270 Endroit ce que force m'a fet.
Laiaaiez ester tôt cest contrere:
Ce qui est fet n'est mie a fere,
A autre coae entendea:
249 Vmanque 250 mon p. aw» abaissa
!B oauiloure 265 que 269 a 270 E. tôt ce
, Google
Va (Méon 736—748. 8249—8268)
Ja cist meffez n'iert amendez
275 Por cose que nos en dion.
En la cort Noble le lion
Tient od les plez et lez oiaoces
Des mortex gueres et des tences:
La nos alons de lui clamer. 34
380 Bien le porra tost amender,
Se ce puet estre cbampete.'
Cist mes a tôt réconforte
Dant Yaengrin le corocie.
'Âhi' fet il, 'trop ai G;rooe.
285 Trop fu fox et petit savoie.
Mes cist conaels m'a mis en voie.
Uar vit ïtenars son grant desroi.
Sel puia tenir a cort de roi.'
A oee paroles cheminèrent.
390 Onquea ne cessent ne finerent
Tant que il.TÎndrent a la cort.
Or cuit, Ysangrins tendra cort
Renart le ros, se tant puet fere
Qu'a la cort le puisse atrere:
296 Que molt ert Yoiziez et sages,
Et ai savoit pluaaors languagea,
Et li rois l'a fait conestable
De sa meson et de sa table.
Parvenu furent el palez
300 La ou li roia tenoit ses plez.
La cors estoit granz et plenere.
Bestes i ot de grant manere,
Feibles et fors, de totes guises,
Qui totes sont au roi ausmisee.
S05 Li rob siat sor un fandeatuet '
8i riche conme a roi estuet.
Tôt entor lui siet a corone
8a roesnie qui l'avirone :
N'i a un sol qui noise face.,
310 Atant es voa venu en place
277 on manqat 2T8 De 281 De *282 Hsjb 286 en ] a
t mar 289 parolez 29t uitdrent 293 pot 301 plene'ne
, Google
Ya (Méon S269— 8302)
Dant Ysengrin, il et s'amie
Qui la parole ont ammie.
Trestuit li autre font silence.
Et mesiro Ysengrin coninence
SIS Devant le roi en sozpirant
'Rois, juBtise va enpirant:
Ventes est tornee a feble,
Nule parole n'est astable.
Yos feîsteB le ban roial
S30 Qne ja mariage par mal
N'oBBBt en freindre ne briaier:
Renars ne tob velt tant prisier
N'onques ne tint por contredit
Ke vostre ban ne vostre dit.
S25 Renare est cil qui toz mais aeme,
Que il m'a boni de ma feme.
Renars ne dote mariage
Ke parente ne cosinnage:
Il est pire que ne puia dire.
330 Se ouidiez mie, baux doz sire,
Que jel die por li reter
Ne por blamc aor li jeter!
Rien que je die n'est mencoîgne :
Yeis ci Hersent qui tôt témoigne.'
3S6 'Oîl, sire, îl dît voir' fet ele.
■puis celé ore <]ue fui pucele
M'ama Renars et poraivi:
Et je li si toz jora foï,
Onques ne me veil apaier
310 A rien qu'il me vousist proier.
Et puis que j'oi pris mon aegnor,
Ue reBst il encbauz gregnor.
Mea je nel voil onques atendre.
Ue ainz mea ne me pot sorprendre
314 Et meaire mangue .j. h'. 317 tornez 319 ben 320 nutriagM
3^-i frendre 324 bian 330 mie à baux 332 noter 335 J dit 336
puni 33gielMat. 339 One 340 prier 342 eDobkiu ] honte M4
»t an iMint ne me pooît prendre
, Google
170 Va (Méon 8303—8338)
345 Dea q'a Vautrer en uno fosse:
Que j'estoie et crasse et grosse.
Tant qu'il me vit en cel pertnis,
Il sailli fors très parmi l'uis,
Et vint derers, si me boni
350 Tant que li jeus li enbelî.
Ce vit Tsengrins mes maris
Qui dolaoz en iert et maris,
Et je sui ci qui ci la honte.'
Et cou ele ont feni son conte.
Sûfi Et Ysengrina si a repris
"Voire voir, sire, je le pria,
Seignor Renart, de cest mesfet.
Que vos en aenble? a il forfet
Bien ne raison en cést endroit?
360 A vos m'en cleîn, fêtes m'en droit
Par devant trestoz vos barons
Do ce dont nos rete l'avons!
For ce m'en cleîm au conmenchier
Que dant Renars ala tencher
863 A mes loveax en la tesnîere,
Et si pissa sor ma loviere,
Si les bâti et chevela.
Et avoutres les apela,
Et diet que cox estoit lor père,
870 Qu'il avoit foutue lor mère.
Tôt ce dïst il, mes il menti.
Onques por ce ne s'alenti
De ma grant honte porcfaacher.
L'autrer estoie alez chacer,
875 Hersens estoit o moi venue.
La fu cesto descovenue
Que je vos ai ci acontoe.
Je les Borpris a la montée,
Et le blâmai de cest afere,
8»0 Et il m'en ofri droit a fere
3i8 fors 1 eni (. enmi 349 derere 356 iel p 357 forfet SM il
ore fet 381 P. de d. uoBtre b 3'15 a ma kuiere 369 cox ] Ml ■I''
37 1 dit 376 Ja 377. 378 manpiettt
-,,. Google
Ta (Méon 8339—8374) ]
XId seremeat por lui deafendre
Tôt la o jfll TOudroie prendre.
Sor ce me fetea jugement
Et Bmender delir renient
sa Cest meBfet et ceste descorde,
Q'autre musart ne s'i amorde.'
Taengrins a son cleîm fine,
Li rois en a son chef levé,
8i oonmenoe un poi a sozrire.
^0 'Avez vos' fflt il 'plus que direP'
"Sire, naie: de tant me poise
Conques en fu meûe noise,
Et que j'en sui si vei^ondez.'
'Heraest' dist li rois, 'respondez
396 Qui vos estes ici damée
Que dant Renars vos a amee:
Et TOB, amastes le vos onquea?'
'Je non, sire.' 'Or me dites donques
Por qei estiez vos ai foie
400 Qu'en sa mesoo aleez sole
Puis que vos n'estiez s'amie?'
'Merci, sire! ce n'i est mie.
S'il vos plest, mielz dire poez
Selonc le cleim que vos oez:
400 Que je vos dî, li oonnestable
Mes eires qui bien est establea,
Que il enaanible o moi la vint
Ou ceste vergoigne m'avïnt.'
'Ere il 0 TOsP' 'Oïl sanz faille.'
110 'Qtii ouidast ce, que diex i vaille,
Que il esforcer vos doûst
La ou vostre mari Boâst?'
Lorea s'eet Ysengrins levez.
'Sire' dist il, 'vos ne devez,
416 Se vos plest, moi ne lui desfendre.
Ainz devez pleinement entendre
381 le d. 33S Tôt mangut 385 ce ma fat 38R aorde 389 o.
M la poi 1. 398 ore; dites 400 Que a m. 403 p «ire m. 4
>a c T. iiit 415 lui ne moi 416 plenerement
-,,. Google
172 V» (Méon 8375—8*30)
A la ckmor, que que nus die, 35
Que il la meut o l'eaooadie.
Que je vos di bien a fiance
420 Con cil qui vos a fet liaoce
Qire se Renars ert ci preaeuz,
Ge mosteroie qu'a Heraenz
Jut il a force, que jel vî,
Par la foi que je vos plevi.'
435 Et li rois par sa grant franchise
Ne vcU sofrir en uule guise,
HoD fust en sa cort mal mené
Qui d'amors fust achoboane:
Et si quida que non fetat.
430 Sachez, volentiers le guerpist
Envors Benart de ea querele
DoDt mesire Yaengrina l'apele.
Et con il vit qu'îi volt tencber,
8i conmenca a agencier.
435 Si li respondi mot a mot:
'Ce' fait il 'que Renara l'amot,
Le quitte auquea de son pechie.
Se par amor vos a trechie,
Certes prouz est et afaitiez.
440 Et neporquant il ert traitiez
SeloQC l'esgart de ma meaon.
Par jugement et par reaon
Bien en faitea prendre conroi,'
Li cameU siat joate le roi,
445 Molt fu en la cort cher tenuz.
De Lombardie eatoit venuz
Por aporter mon aegnor Noble
Trett devers Coetentinohle.
La pape li avoit tramia,
450 Sea legas ert et ses amia:
Molt fu sages et bon legistrea.
'Meatre' fet li roie, 'a'onc oïstea
420 IftUnoe 422 que h. 423 a lui que ie bien uî 428 Que damor
430 B. que ». 434 a manque 437 quit ie 440 U est teoiei 4« wn
jç! prendre roi 447 «[wrteT neble
-,,. Google
Ta (Hion 8431—8464)
En Dule teri'e tel conpleinte
GoD a ma cort a l'en fet meinte,
455 Or volons noa de vob aprendre
Quel jugement en en doit rendre.'
'Quare, mesîre, me audîte!
Nos trobat en decrez escrite
En la rebrice publicate
460 De matrimoine violate:
Primes le doiz examinar
Et s'il lie se puet espui^ar,
Grevar le puez si oon te place,
Que il a grant cose meaface.
46j Hec est en )a mie sentence:
8'estar ne veit en amendance,
Dissique par mane conmune
Uneverse soe pecune:
0 lapidar lo cora o ardre
170 De l'avereier de la Renarde!
Et vue si mostie si bon rege:
Se est qui destiuie la lege
Et qui la voil vituperar,
II le doive fort conperar.
475 Messire, par la corpe seînte,
Se la jugement si aaeinto,
Et tu nos aies bon seignor,
Fai droit jugar par toe anor,
Par la scinCe croise de de!
480 Que tu ue aoîes bonne re,
Se reison ne droit ne voa far
Ausi cou fist Julius César
Et en cause voille droit dir.
Se tu veoil estre bonne sir,
480 Yide ti bonne favelarl
Par la foi toe tiegn le car!
435 Ore 457 manque 458 Ë nos trouon 459 repreaae 461 len
•^ï M Kuini/ur poent 463 les poz 465 sêt'nce 468 lue 472 desc'ue
*'i qnil U uoil 474 for 475 co'pi 476 iugment 477 non 481 fare
*^î tBli«n ceure 4B6 le omnque
...Google
V» (Héon 8465— eitOO)
9e De tiens car ta baronnîe
B«ndar por amendar lor vie,
N'aies cure de reiautati
490 Se tn ne juches par bontat,
Et se tu ne faces droitor,
Tu non aies bonne segnor.
Favalar ce que bon te fâche !
Plus ne t'en di ne plus ne sache.'
4B(t Quant li baron l'ourent of,
Tex i a se sont esjohi,
Et tex i a molt oorocie.
Li lions a le chef drecie.
'Aies' fait il, 'vos qui ci estes
500 Li plus vaillant, les ^anor bestesl
Si jugiez de ceste clamer,
Se cil qui est sopris d'amor
Doit estre de ce encopez
Dont ses conpainz est esoopez.'
005 A ces paroles lievent sus,
Del tref roiat en vont en sus
A une part por droit jugter.
Plus en i ala d'uD millier.
Eant Bricemers H cers i va
010 Qui de mautalent a'aîra
Por YsengrÎQ qui est trioiez.
Et Brun li ors s'est aSciez.
Dist qu'il voudra Renart grever.
Avec ans deus ont fet lever
510 Baucen le sengler qui de droit
En nul aen guencir ae voudroit.
Asemble sont au parlement.
Li oers parla premerement
Qui sor Baucent fa acoutez.
020 'Seignor' dist il, ore escotez!
Vos avez oï d'Ysengrin,
Rostre ami et nostre cosin,
487 tieg 468 la u
4M que 501 agjei 507
, Google
Ta (M«on 8&01— 8584)
CoD il a Renart encuse.
Iles DOS avons en cort h use,
&25 Quant en se pleint de forfeture
Et l'en velt en avoir droiture,
Mostrer l'eatuet par tierce mein:
Que tel porroit d'ui a demein
Fere clamor a son voloîr
630 Dont autre se porroit doloir.
De sa feme vos di reson:
Celui a il en sa prison,
Quanqu'il velt dire ou tesîr,
Tôt li puet fere a son plesir
635 Et bien mentir a escient.
Ne sont mie soficient
Itex teimoins a recevoir:
Autres lor convendra avoir.'
'Far deu, segnor' ce a dit Brune, -
640 'Des jugeors eui je 11 uns.
Puisque nos somes ci ensenble.
Si en dirai ce que me senble.
Dant Tsengrin est connestables
Et de la cort bien est creables.
M6 Mes se il fust uns bareteres
0 faus 0 traîtres o leree.
Sa feme ne li poïst mie
Porter teiinoing ne garantie.
Mes Tsengrins est de tel non
560 Que s'il n'i oilst se li non,
Si l'en poïst l'en très bien croire.'
'Par foi' fait Baucen, sire, voire.
Mes une cose i a encore :
Ed rostre foi car dites ore, S
565 Qui est li pires ne li meudre ?
Chacun se velt au suen aqGudre.
525 plein de forche fere 526 len demande droture a fere
ln«M p. terre 528 p. oui 530 «en 534 pot son manque 542 moi
*• 544 e«t manque 546 fox 548 teimuig ne ne 550 ne o. 551
, Google
1"6 Ta (M*on 8535—8570)
Se vos dites qtii^ Isengrins
Est li meudres de ses voiaioe,
Renars le voudra contredire
OBO Que n'est ne meins loiaua ne pire.
Chascun si se tient por prodome.
Por ce vos di a la parsome:
Ce ne puet estre que vos diles.
Donc n'î a plus coses eslitea.
665 Chascun porroit tel clamor fere
Por sa femo a teimong traire,
Et dire "cent sols me devez,"
Dont meint home seroît grevez.
Oe n'iert ja fet la u je soie.
570 Oiesuz estes hors de la Toie.
A vos me tieng, dan Brlcemer:
Il n'a home jusq'a la mer
Qni en dcïst plus sagement
Ne loiaute ne jugement.'
675 'Sflignor' ce dist Plateax li deina,
'B'autre cose est ore lî cleins:
Que mesaire Tsengrins demande
Reatorement de sa viaude
Que Renars prîst en sa meson
6»o A force par maie reson,
Et qu'il pissa par mal respit
Sor ses enfanz en son despit,
Si lea bâti et chevela
Et aToltrGS les apela.
685 Et a ce afîert grant amende.
Se dant Renara ne li amende
Et s'il s'en puet einsi estordre,
EncOF s'i voidra ÎI amordre.'
Et diat dan Brun 'c'est vérité.
690 Honi soit et déshonore
Qui ja Reuart consentira
Que un prodome bonîra,
560 loivi 563 pot 566 tiegmon 567 ce .x. me 571 tieg ^'
luaute 578 Estroitement 581 mas r. 5^2 en ion j et en 5A7 El ] *■''
A87 pot ÏS8 mordre 591 Que
, Google
Va (M^on 8571—8608)
Et ai li toudra son avoir,
Si n'en porra nul droit avoir:
fiOô Donc auroit il borse trovee.
Ce Boroit folie provee,
Se li rois son baron ne venge
• Que Renais honist et ledcnge.
• Mes a tel morsel itel teje,
600 Cliaz set bien qui barbes i) lechn.
Et ne quit pas, sauve sa grâce,
Que DOz sire s'ennor i face,
Qui s'en aloit ore riant
Et Ysengrin contraliant
• 606 Por un garçon, un losenger,
Dex me laiat de son cors venger!
Por deu vos pri, ne vos soit gref
Se je vos fas un conte bref
Del traïtor felou encrime,
610 CoD il coDcia moi meïme.
Henars qui molt par est haîz,
' Avoit dcjoste un plaaseïz
Une riclie vile eapiee
No vêlement édifiée.
615 Les lo bois avoit un ninnoir
0 un viloin soloit manoir
Qui molt avoit cos et jelincs.
Renars en fist grant dechiplines
Que bien en manja plus de trente.
620 Tote i a tornce s'entente.
Li vileins fet Ronart guetier,
Ses chena avoit fet nfetier:
El bois n'ot ne sente ne triege
Ou il n'oust cepel o piège
635 0 trobucet u laz tendu
0 rois ou roisel eateodu.
Rcnart greva, qant U le sot,
Quant a la vile aler ne pot.
594 Sire porroit don n. 599 lece tiOO Chat barbe SC
<I3 pitmz 614 et defec 622 aficher 623 Nel 624 ou pel
*îS roinel tendu
BEKIRT I
...Google
Y» <Méon 880T— 8642)
Dont porpensa li vis diables
630 Que j'ere grane et bien Toiabtes,
Et il ert petis et menuz:
Si seroie eioz reteonz,
O fuat a bots o fust a plein,
PluB tost meîst on a moi mein,
685 0 que nos fnasion ambedui:
Ainz tendist en a moi qu'a lui,
Et je meulz i fusse atrapez
Et il plus toBt fust escapez.
Il savoit que j'amoie miel
640 Plus que chose qui soit sos ciel.
A moi Tint en este oen
Derant la feste seint Johen:
"Âhi" fist il, "messire Brun,
Quel T&sael de miel je eai un!"
645 "Et 0 est?" "Cbes Costant des Noes.'
"Porroie i ge mètre les poesP"
"Oïl, je l'ai tôt espie."
Li ble estoient espie,
Le ble trovames tôt covert,
660 S'entramCB par un nia overt.
Les une grandie en un verger,
La nos doiimes herbergier
Et jesir treatot a repos
De si au vespre entre les ohox.
656 Celé nuit al eserisier
Deveion le vesel brisier,
Le miel manger et retenir.
Mes li gloB De se pot ^enir:
Vit les jelînes el pailler,
600 Si conmenca a baellier.
A l'une saut, celea crièrent.
Li vilein qui de laienz erent,
Lievent la noiBe par la vile,
Toat en i out plus de deus mile:
629 pensa SS5 foseion ambedçui 637 je ] le 640 que Mi
coetuM est A. une oeles ] antres
, Google
Vb (Méon 8G43-8e78) 179
6ifô Vers le cortil vindrent corant _
Et Rennrt durement huiant,
Plus de quarante en uno lote.
Ke fu merveille e'en ou dote,
Les granz galoz m'eu sut tornez.
ti7n Ronars s'en fu toat detornez
Qai sot les pas et les deetorz,
8or moi veresa tôt li estorz.
Quant jel vî trere a une part,
"Conment" dis je, "sire lienart,
675 Voles me vos Inissier en place P"
"Qui mielz porra fere, si face,
Bau sire Brun: or de) troter,
Que besoing fet vielle troter.
Fêtes del meulz que vos porrez,
680 Se trenchanz espérons avez
O bon cheval por tost aler.
Cil vilein vos voudront saler.
Or oiez con il font grant noiee.
8e vos pelicoa trop vos poise,
685 Ja n'en soie^ desconfortez:
II vos sera par tans portez.
G'irai avant a la cuisiDe,
8'i porterai ceste jcline.
8i la vos aparellerai:
690 Dites quel savor i ferai,"
Li traîtres atant s'eslese,
Si me laissa en celé presse.
La noisse ala si engrennant.
Li chen me vindrent au devant: 37
095 A moi se lient pelle melle,
Et pilet volent conme grellc,
9i cornent li vilein et huient
Que li champ environ en braient.
Quant oT les vileins corner,
700 Qui lors nie veTst trestorner
>72 1m eitoK 67tt besoig 6S3 Or mangiit S8G tant 695
rat 697 oor«Dl
, Google
180 Va (Héon 6679-6714)
Vers les mas tins tôt abandon,
Fouler ot mordre envirOD,
Hurter et batre et desconfire,
Bien poïst por vérité dire
706 Que ono ne fu votie beste
Qui de cheoB feïst tel tempeste.
Molt me pensoie d'els doafendre,
Quant je tî lea piles descendre
Et les sajetes barbelées
710 Cbaoir enter moi graaz et lees.
Et vileins venir: si m'en part.
Les chens gnerpi de l'antre part,
Ters les vileins ving eslessiez.
Atant me fu li chans lessiez.
710 N'i ot si hardi ne si coiute,
Très que je vers eus fia ma pointd.
Qui lors ne s'en tomast futant.
Et je Tiog uQ d'aux consuiant,
 terre a mes piez le cravant.
720 Un autre s'en fuï avant
Qui portoit une grant macue:
Cil que je ting si cric et hue,
Et il retome, si me grève.
A deus poinz la macue levé,
725 Tel cop me dona les l'oreille,
Que je chaï, voille o ne voille.
Quant je me senti si qnsec,
Son conpaignon li ai lessie.
Je sailli sua et il s'eacrient,
730 Et li chen a moi se ralient,
Si me sacent et me decirent.
Quant 11 vilein entre elz le virent,
Estes les vos toz apoignant
De lor glaives me vont poignant,
786 Pierres jetent, sajetes traient.
Li mastin crient et abaient.
706 f. elp tSpeate 707 p. d»ller d. 711 vileins ] ia ni nm
dautre 713 le uileio 715 conl« 716 q. vern mi fetfit m% peinte
lenpeint 721 Que 722 ti)c 729 HeHcrie 733—736 manqutnt
,. Google
T» (Ttéon 8715—8750)
La OU j'en pooie un ateindre,
Si le faisoie a fofce geindre.
Mes durement m'i ont plaie,
740 Et li vilein m'ont esmaie.
Yera le boia conmencai a tendre
La ou je tî la presse mendre.
Si m'en estors le melz que poi.
Retenuz i fui a bien poi.
74h Mes que fuiant que desfenâant
Far une broce en un pendant
Maugre trestoz mes enemis
Fis je tant que el bois me mis.
lienars li ros m'a si bailli
790 Por la jeline q'asailli.
Qe nel di pas por clamer fere,
Mes por essample de lui trere :
Que s'est clame site Tsengrins,
L'autrier se repleint Tiecelins
755 Qu'il le pluma en traTson.
Or voloit il motre en prison
Tybert le chat a un copel,
Ou il redut laissier la pel:
Et puis refist il bien que 1ère
760 De la meaenge sa conmere,
Quant il au baissier l'asailU
Conme Judas qui deu traï.
Or en doit conseil estre pris,
CoD il est si sovent repris.
766 Nos i avon molt grant peoie,
Quant tant li avon aluchie.'
Li ors a parle longement.
Li senglers li a dit brement
'Mesire Brun fet il, cist pies
770 N'iert pas fines as premiers très.
Encore n'est aconseue
La clamor qui ci est venue.
T37 ie p. 738 ioindre 742 meindr« 747 Maugrcs
•îtwIÎB 75fl Or le uolent m. 757 li chaa 761 il manque i
•iKiti 767 ore] rois 770 su premier 771 E. ore neet oc
,. Google
Va (Hion 8751—8786)
Molt seroit ea^e qui Bauroit
Juger d'un conte, et il o'auroit
776 L'autre partie encore ateinte.
Nos avon oï la conpleînte:
Renart devon le conpieint tendre,
Et l'un droit apree l'autre rendre
Tant que l'en viengne a la parsomme.
TSO En un jor ne tist l'en pas Romnie.
Nel di pas por Renart tenser,
Mes nus ne doit a ce penser
Que nos les melomes en CQrt:
Que péchiez seroit et grant tort.
786 Je ne sai que dire en doions
Tant que eneenble les oïodb.
Quant Benars ert a cort venus,
Icist cleinz sera retenus
Que Ysengrins a ci mone.
790 Lors a primes ert ordene
Conment sera de l'àmendise:
Far jugement i aura mise.'
Ce dist li singes Cointereax
Ifal dahez ait cis hatereax
796 Se T08 ne dites que i a.'
Et li ors respundu li a
'N'estes mie trop forsenez
Quant devers Renart yoa tenez.
Entre vos deua savez asez:
800 Heins maveîs plee a il pasez,
Si fera il molt bien oestui.
Si l'en velt croire vos et lui.'
Le singes diat qui s'en coroce,
(Petit li est de ce qu'il groce,
80B Moe li fet por plus irestre)
'Et dex. vos saut' fet il, 'bau mestre!
Or me dites a vostre endroit,
Que on dîrieez vos par droit?'
774 de) e. 7S1 Ne 786 uoub 7S2 jugement Ikura 793 H«ei '
le manqua 798 Qne 600 Heint m. plet 804 eit «il Mn oorooe
DigiUrrlbyGOOglC
V« (Méon 8797-8822) 1
'So8 ciel q's ۉrt, par aeint Riohier,
810 Que je n'ossasse aficher,
Se j'en dévoie estre creûs,
Que trestot eîst max eet idoOb
Far dant Reoart et par sa cope,
Et Tsengrins a droit l'eacope.
SIS Et qu'aloD nos plus atendant
Quant la coee est venue avant
Que il est pris a avoutere
Nomeement a sa conmere.?
Et ice derennent vers lui
820 Tsen^ins et Hersens andui:
For droit fust il ore avenant
Que Renars fust pris meintenant,
9i li liast en mains et piez,
Et fust jetez einsi liez
825 En la cartre tôt sanz prologue.
Ja n'i oûfit autre parole
Que de fuster et d'escoillier.
Fuis qu'il enforce autrui moîller,
Ne feme camuse ne e1,
890 Nels se c'estoit un jael:
L'en en doit ja justice prendre
Que autre fois n'i ost mein tendre.
Et qu'est donc d'une feme espose
Qui dolente en eet et hontose
886 De œ que ses maris le sotP
Et qui cuide Tsengrin si sot
Qu'il oQst plet de ce mefl
S'il ne l'oûst as elz veû?
De tant est il plus vergondez,
840 Se cist meafet n'est amendez,
Des que Hersens garant li porte.
Dont sai je bien, justice eet morte.' 38
Dîst li senglers 'ci a descorde:
De pecheor miséricorde!
B16 ert 621 ore en siutnt 623 en ] et 824 Et le ietut 8
prolortl* 82T delooillier 830 Nés 831 ne d. 733 Veqneden 836 q
e- ;. li 640 mett' 841 De ce h. 844 peoheora
, Google
Va (MSon 8723—8856)
84S I)'un prodome por tel forfet.
Por deu, 8fl RenarB a mesfet,
Si en fêtes aucune acorde!
De grant guerre vient grant acorde.
Li loDS est mendres o'ou Dtf crie,
800 Par petit rent ciet il grant pluie.
Kenars n'eat conveincuz encore,
Aacois vendra une autre ore.
Dit en avez vostro plaisir,
S'avez perdu un bon tabir.'
8fi5 Dant Brichemer fti molt voiseus,
Ne fu jangleres ne noîseus
Conme li autre conpaignon.
'Segnors' fet il, 'ore pernon
Un jor de ceat acordement.
860 Renars face le serement
Et l'amende par tel devise,
Con il a Ysengrin promise.
Car si conme li singes dît,
Ne por mesfet ne por mesdit
866 Qui n'est aperz ne coneûz
Ne droit ja eatre plet tenuz
D'ome afiner ne de desfere:
Ainz i aiiert la pes a fere.
Et primes gardons par mesure
870 Qu'il n'i ait point de mespresure.
Une cose a qui molt me serre,
Se It rois n'est en ceste terre.
Devant qui cist pies soit tretiez?
Mes se Eoïnaux fust haitiez,
870 Li chens Frobert de la Fonteine,
Cil nos en metroit hors de peine.
En li a bon home et vrai.
Ne ja borne ne troverai
S46 Pkr 848 g. e«t iacunle Sft5 uoiselB 856 noiscb Aprh
863 le aigc. ajoute Et dient iceat bon s fere Ron seroit enIrsDt .g.
pes fere BBS Aufi lengler? HST ne ) et 869 pernon g»rde 870 poit
de mespernure 871 c. i a que m. mcnsero S72 8e lun ne negt 873
Tant que c. p. h. cnt' eciez B75 chenH terri 877 ot mangue
,. Google
Va (M6011 8857—8892)
Qui ne die*'tu as bien fet."
880 Devant li soit ice retret.'
A ce se aont tuit asenti,
Nesun d'ax ne s'en repenti.
Cil consalz ne fu plus tenuz.
Estes les vos avant veniiï
885 A grant joie ot s grant baudet
Devant le roi el consitor.
Tuit li autre vont areatant
Et Bricemer fu en estant.
Sa parole a conmenciee:
890 Bien l'a dite et agencîee
Si conme bons rectoriens.
'Sire' fet il, 'noB eatiens
Aie le jugement enquerre
Selonc la guise de la terre.
896 Trove l'avon: a'il n'est quil die,
Jel' dirai, puia que l'on m'en prie,
Volentiers, sauve vostre grâce.'
Li lions li tome la face,
Del otroier li a fet signe,
!)00 Et dant Brîchemer li encline.
'Segnors' fet il, 'or m'entendez:
Se je i faîl, si m'amendez.
Ce m'est avis que nos veïmes
D'Ysengrin qui se clama primes,
!KK Que tote sa droiture auroit
De ce que demander aauroit:
Mes il li coveudroit mostrer,
8e la cose voloit prover,
Soi tierz por desriennier son droit
910 A jor nome o orendroit.
Puis feïmca por droit ester
Qu'il ne pooit riens conqueater,
Ne tort ne droit dont riens preïst.
De ce que sa feme deTat.
"TS Que 882 Neis .1. ee r. 884 arece 8f
"""Ir* n^ini 893 Deuon lu MH Au iuKement de uogtrc
*" Sfgnor 904 De y. claime 907 cuuenJroi 910 o ]
,. Google
1S6 Va (Hétm 8B93— B92B)
015 Brun et Baucent en ^eaputerent,
îies cil qui avoc els alerent,
8e tiodrent plus a ma partie.
Or est la cose ai partie
Que chascun aura sa droiture.
930 Puia gardâmes en quel mesure
Et quant en sera la loi dite
Que Yaengrin cleint ïlenart quite.
Ch'ort diemencho par matin
Devant Rsenel le mastin.
926 La manderon Beoart qu'il veingne
Et en tel guise se contiegne
Que sa pes face de par de
3i con DOS l'avons esgarde.'
Li lions respont en riant
930 'Ja par les seinz de Bauliant,
Ne fusse si liez por mil livres
Cou de câ que j'en sui délivres.
Or ne m'en yeoil plus entremetre,
Âinz lor do&rai jor de pas mètre
93S Devant Roenol le gaignon,
Ed qui il a bon conpalgnon,
Le chen Frobert de la Fonteinne
Apres la messe diemeine.
Renart oovieat donc qu'il responde,
940 Mes avant le covient semondre.
Grinbers li tessons i ira
Qui de nostre part li dira
Que après la prosessîon
Li face satifacion,
945 Et gart que riens ne contredie
De ce que Roenel en die,'
A cest mot se sont tuit te&,
Et li plus joune «t li chenu.
 son repère va chascuna,
960 Brichemer et Baucens et Bruns,
915 en ] i 920 gardome» 923 Chet 929 respondi risnt 931 Jn.
933 Or« 934 métrai i. de p. fere 942 Que noitrc 946 Ce ce SX
bftucent
, Google
V« (MSon 8929— SM4) 187
£t des autres une partie.
Et quant la cort fu départie,
Grimbere va son message fera.
Droit a Malpertuis sod repère
!K>5 Trova Renart, et pais li conte
CoDinent li baron et li conte
L'ont atome por la pes fere:
Del plct sera Boonel mère,
Gart qu'il i soit, li rois li mande.
9R0 Benars dist que plus ne demande :
A tans i ert et bien Fera
Ce qne la cors esgardera.
Grimbera s'en va, Kenara remeint.
Or li convient qu'il se demeint
965 Plue eageroeat que il ne aeult.
Mes ne lessa qu'il ne s'orguelt:
ffc li chaut gueres qui le haoe,
Ne se porquiert ne se porchace,
Conment pregne li siena aferes.
070 Mes Ysengrins ses averseres
N'a mie sa boche en deapit.
A un jor devant le reapit
Tint droit a Koenel errant
Qui se déduit en eabatant,
9TS Et gist ea pailles a grant ane
Devant l'ostel delez la haise.
YsengriD vit, si s'en eschive;
Mes il lo rapela par trive.
Ynengrins li dbt doucement
980 'Boonel' fait il, 'or m'entent!
Conaeil sui venus a vos querre.
Entre moi et Renart a guerre.
Que il a molt vers moi meapris.
Clamée m'en sui, jor en ai pris
066 Apres la mease dienienche,
De celui qui tant set de guencbe.
Wï WMgement SCS por quier 972 ion 976 denant la 977 7.
it li leneline 9T8 p. ire S80 iht 964 Clamer men uois
,. Google
188 Va (Méon 8966-9000)
Renars i ert par tel devise,
Et vos aerea del plet justise.
Et l'en m'a dit del jugement
990 Que Benars par un serement
Se doit devers moi escoodfre
De ce que je li saurai dire.
Or si vos pri con mon ami
Que Toa soies del plet a mi
995 Tant que il l'ait reconeû.
Tôt est clame et reapondu.
N'i a mes autre chose a fere
Fora porcascier le seintuere;
Mes de ce sut je eagarez.' 39
lOOO Dist Roeuol aaos aurez
Eu ceate vilo seinz et aeintea,
Ja mar en feroia tex conpleintes.
Très bien en aerea conseilliez :
Que je serai aparelliez
1005 Fora de la vile en un fosse.
Si ma tendrez por enosse,
Dites que je aui meenniez:
Je me jerrai denz recigntcK,
Le col ploie, la langue traite.
1010 La soit voatre asenblee fête,
Renars i ert et vos li dites
Qu'il aéra bien envera vos quitea,
S'il puet jurer deaor ma dent
Qu'il n'ait mespris envers HereeDt.
10]^ Se tant e'aproche de mon groing
Que le puisse tenir au poing,
Bien porra dire ainz qu'il m'estorde,
Âina mes ne vit aeint qui ai morde.
Et se de ce se velt retrere
|iv>0 Que il ne vegne au seintuere.
N'en porra torner, bien a'i gart:
Que je aure mis en esgart
991 8en 991 Hel pkt j île mui 997 dire 999 sui imiHqM
tnolt c. 1003 conxeilliivz 1013 pot 1017 tnesdorde 1016 Que*. Kt
«lanque que lOÏO u. » as matere
, Google
Tfi {Méon 9002—9034)
De toa meB meillors coopaignons
Bien plus de quarante gaigoona
1025 Des plus viaua et des ploB Felone.
Donques sera Benare trop bons,
Se par reliques o par chiens
Ne puet chaoir en mes liens.
Dex TOB saut, pensez de bien fere!'
1030 Ez vos Ysengrins qui repère
Vers la foreat de Joenemande.
Holt se porquiert et molt demande
La ou a nul de ses amis.
N'i a nul meaaagier tramis,
1030 Mes il meTames les va querre
Et en boia et en pleine terre:
N'i remeist cevelus no cax.
Dant BrichemeF It senracax
I est venuz la teste droite,
1040 Et dan Bruns l'ors molt tost s'esploite:
Baucent le senglers vint a cort,
Musarz li camels i acort.
Li lions mande le Upart
Qu'il viegne de la soue part.
1045 Li tigres vint et la pantere,
Et Cointeraus li enchantera.
Un singe qui fu nez d'Espaîgne,
Cil refu avoc la conpaigno.
Tant fet li leus qu'il les asenble.
lOôO Quant il furent venu ensenble, ■
Molt les a semons et proiez.
'Bauz seigDOr' dist il, ore oiezl
A mon plet vos ai amenez :
Or vos pri que le meintenez,
1055 Pois qae ci estes aiine.'
Et li estrange et li prive
1023 toi 1028 pot 1031 ouera r033 ou il a 1039 k ) molt
IMO bran 1041 b. le c«m«li ua 1042 li ien|clera 1045 tingree u. ft la
pl*f re 1046 KoÎDterau 1049 T. firent que les len asenble lO&l prieei
IM 0. UOR le inTili minpi
>M i}. uoe le 1055 a
, Google
190 Va (Héon 9085—9072)
Et tuit cil de son parente
Li ont plevi et craante
Que ja ne seront recraant
lOSO Des que il ait tôt son créant.
Ice jurent a tôt le meios.
Bien les a tQB entre ses meins.
Einri a sa gent atiree
Et trestoz cela de sa mesnee.
1065 Quanqu'en pot aToir par prière
Sont aune a sa banere.
Cel jor porta son gonfanon
Li putois qui Foiuez ot non,
Et Tybera li chaz vint avoc
1070 Qui Renart het: et ne por oc
Holt en i ot de par Renart
Qui tuit se tienent de sa part.
Slesire Grinberz en fu uns,
Conques ne pot amer dan Bruns:
1075 Cosins estait Benart germeins.
Cil ne li pot faillir au meins.
Ne RoBselez li escuirous
Qui n'eetoit mie perecous,
Ne va pas corant, eins i trote:
1080 Et dame More la marmote,
Corte la taupe et dan Pelez
Li raz qui fu bien apelez.
Dant Galopin i vint li lèvres,
La loirre, la martre et li bievres,
1086 Li hiricons et la mostele,
Et li fures pas ne a'i ceille
Que il n"i viegne fièrement,
Quar il voudra hardiement
Renart aidier a son besoing:
1090 A lui vint il et sanz resoing.
A l'asenbler ot molt grant presse.
Renars ne fine ne ne cesse,
1065 Quanquen en pot par prierere 1068 qui fu nwveU hom WO
Qu« 1OT2 Que 1074 nen bront 1078 poonrouB 1080 linotte 1084 m.
H bien'» lOPe formU 1087 uiegnent 1090 rei«m
, Google
Vb {M*on 9073—9106)
Ke cil qui itveo lui alerent.
Desq'a la vile s'avalèrent
I09& 0 li plez doit estre tenuz.
Ysengrins i est ja venuz.
n et Kenars ont départies
Lor compaignea en troi parties.
Sire Ysengrins fu en la pleigne
1100 Et Renars devers la monteigoe:
Et Roeoel qui Benart guete
Le col ploie, la langue trate,
Contrefet ai la morte besto
Que il ne muet ne pie ne teste.
1105 Sot le fosse s'est arestez.
Toz li aguais fu porpensez
En un verger delez la soi
De cela qu'il ot mande o soi,
Bien qu'entre lisses et gaignons
1110 Plus de cent de ses coopaignons,
Proisiez et esleûs par non,
Qai ne heent se Benart non.
Bricbemers fu ches de la rote:
A lui s'acline la cort tote,
1110 Que par conmun asentement
Fn eoparles au parlement.
Tôt premer s'en estoit levez.
"Renart' fait il, 'vos qui devez
A. Ysengrin fere escondît
1190 Eiosi cou li baroD l'ont dit,
Aprochez vos ao seremeat.
Si le fêtes deiivrement.
Nos savon bieo, se li ploiîst,
Ases croire vos eo doîist
11S5 Sanz le jurer: et nequedent
Vos jurerez desor la dent
Seint Boenau le rechingnie
Qu' Tseugrin n'avez engignie
1096 ert 1098 Les <t. 1104 mot 1106 propeiuei 1108 as oi 1109
tt manqiit 1111 P. et il elleua 1112 Que il ne 1120 Ion 1133 sU li
lltt iuttt 112T reelingoie
, Google
Va (MâoD 9111—9128. 944^—9460)
N'en tel manere decoû:
1130 A. tort ea estes mescreû.'
A cest mot sait Henars en place.
Si se recorce et se rebrace,
Molt a'ap&reille vistemeiit
Corne de fere eerement,
1136 Toz jora sot moU Renart de guiche,
One n'en sont tant ne clierf ne biche.
Bien aperçut qu'il iert guetiez
Et que Roenel est haitiez,
Au flanc qu'il débat et deiueine
1140 Et au reprendre de s'aleiae.
Ârrier se tret, si le reaoingne.
Qant Brichemer vit qu'il s'esloingae,
'Renart' fait il, 'ce (jue puet estre?
Mètre vos covient la mein destre 40
1146 Sor la dent Roenel tôt droit',
'Sire' fait il 'o tort o droit
Me copient sivre veirement
Et tenir Tostre atirement
Conme cil qui muer ne l'oae.
1100 Mes je voi ci une autre coso
Espoir que tob n'i veez mie.
Talant ai que je le vos die:
Mes ne puet estre, or le lerons.'
Dant Grinberz ses nies li tessons
1155 A-percut bien la traïson,
Si li a tret autre acoison. _
Sire, car entendez a moi!
Je cuit que je bien vos dirai
Raison et droit au mion espoir.
1160 Dant Renars ne doit mie avoir
Presse de tote celé gcnt.
Ne seroit mie bel ne gent
 tel baron n'a si vaillant
Qu'eu li Tobt sor le col saillant.
1132 Si eetforce ei te 1136 molt manque 1141 Etriero
1158 pot 1157. 11&8 matiqueiil
, Google
T» (ïéon Mei— M94I
1160 Faîtes vos barons esloiDgner
Tant que il se puist aprocher
Au meios devers le seintuere,
Tant que il puist l'escondit fere.'
Dist Briidiemer ne m'en ^rdoie.
1170 Or li ferai vidier la Toie
Tant.qa'il puiat venir et aler.'
Ses homes a fait avaler
Et trere arere plus qu'einoois.
Renars a fet le tor ^eincois
1170 Qni n'a cure de sejorner,
Qant au reliques dut torner,
D'autre part a tome sa chère:
FoT s'en est li mau trechere.
Benars s'en fuit teste levée
1180 Par une viels voie cfaevee.
Si enemi li «sorierent:
Et li ebien qui en agnet erent,
S saillent après et corarent.
Ja m'orrez dire qui il furent.
118b Primes i cort ainz que li autre,
Lance levée sor le fautre,
Roonel le chien dant Frobert
Et Espillars le chien Robert,
Le riche vîlein del plessie:
1190 Icîl l'ont premer enoauohie.
Âpres revint a grant esles
Uarpin et Horanz et Bruiea,
Eeptnars et Hurtevilein,
Et Reohignie le chien Gileiii,
1193 La feme Ërart le drapier.
Apres se roetent e) frapier
Afaitie. Qorfaut et Tirant,
Foillet, Lovel et Âmirant
1166 qDih p. 1173 a. et p. qx» eincoÎB 1183 oorirent 11B4 Et
■>*rrob oonment il firent 1186 foutre 118T fobert 118B egpilUr
«obtrt IIBS Li IIW Cil les ont p. 1192 braiera 1193 espinar
UW ene 1196 el aentier
nUKT I '^
lUnlbyGOOglC
Ta (M«oii S49!l— 9529)
Clermont i fu et Oliriere,
1200 Le chien Macare Deririers.
Âpres i oort Cornebrias
Et Herbouz, Ferin et Prias,
BriBeboia, Frioana et YoiBiez,
Liepart, Tisona et Eacoilliez.
laOO Gordn i cort après Bigaat,
Et Paaseleve et Gringaut,
Loiher, Fasse^ontre et Fillart,
Et Eetormi et Yaouisrt,
Li chiens sire Tibert del Freane:
1210 Cest celui qui tniele ee deareene,
Qui plus tost va et miels le chace.
Âprea se metent en la trace
Filez, Chapez et Rechigniez,
Faator, Eetor et. Engigniez,
13t& Ëscorchelande li barbez
Et Violez li malflorez.
Et Oiselez et Qresillona,
Eclariax et Eemenllons,
Chaous et tforganz et Yergers,
1320 Et Fasse-avant, OutreleTricra.
Âpres i est corus Bolez,
Porchaz et Feignant et Malez,
Et le chien Bainbaut le booher:
Se dt puet Becart aprocher
1220 Qne il le puisse as denz aerdre,
Toz soit soars de la pel perdre.
Apres i sont poignant venu
Hopitax et Trotemenu,
Et Folejua et Faaaemer
1230 Qui vint devera Pont Âudemer.
Tuit icil furent oonpaigQon.
Bien s'aroterent li gaignon:
Wi a un sol qui ne s'en isse,
1202 h' bouei 1204 L. et L et ooilliei 1210 d
traoe 1216 li ] et 1213 et manqut 1220 pMU kiMot «utceleiber* 2223
icanbsut 1224 pot
-,,. Google
Ta (HéoB 9580—9563]
Et après «la ne remeint lisBe
1335 Qui ne crit et ne face noise.
Si i acort Baude et Foloise,
Coqillie, Brisrt et Sebille,
Et la lisse deaoz la vile.
Apres i cort Fauve et Bloete,
1240 Cloete, Breohine, Morete,
Et Malignouse et Ualparliere,
Qui fu Robert de la Marlere
Et Genterose et Primevoire
La lisse qui fu au proToire,
1345 Finconete qui si ae peine
De Benart tenir en demeine.
Reaart ne lesse retoroer;
Qui meint tor lî a fet torner
Ainz que poûet au crues venir:
1350 Molt se peine del retenir.
Tsengrin va les chiens bniant:
Et se Kenai-s s'en va fiiiant,
Js n'i doit l'en nul mal noter,
Que besoing fet vielle troter.
1265 A l'oralle du bois menu
Li en sont qatre avant venu,
Trenohant, Bruamont et F^:
Benars qui molt eetoit haiz
Ot ici graDt peor de mort,
1300 N'avoit ea soi nul reconfort.
Toz jora est bien Renart chofl,
Uea or li est si mescoû:
Ne li onrent mestier ses bordes,
Que n'en volassent les palordes.
laœ Tant ont li chien Renart pelé
Et desaohïe et detire,
Que en bien plus de treize letis
1235 f. gimt B. 1237 oogiLe 1239 floete 1240 Boete 1251
ntluMit \2à3 aal manque 1255 dun Ï2i» Fau: il lire ttoit 1258
V manque I2M Pel« et d. et tire
,. Google
r> fHéon 9664—9568)
Li est apaiisBanz li jeua.
A la parfis l'ont tant mena,
1270 Taat travellie et tant pêne:
Tant l'ont foie «t debatu,
Qu'en Ualpertuis l'ont enbatu.
, Google
TI (Héon 13465— ltM90. 18547— 1S5U)
VI
Ueoire Noblse le leona 4:
O soi aToit toi aez baronz;
Trois jors ot ja aa oort tenue,
Bien l'ont li baron meintenne.
6 Yena i aont de meinte terre
Sent ce qu'il les envoiast querre:
Yena i erent ttiit ensemble
Fora nre Renart, che me semble.
Cil D*i Toloit mie venir
10 TSe la oort lo roi meintenir.
Si Bvoit anqnes de raison,
S'il le lessoit por l'aobeson
Et por la peine et por la dote
De oe qu'il ne l'amoient gote.
16 La gent lo roi n'iert mie coie,
Einz mrânent grant bruit et grant joie.
Grant joie font par le pales
Et ohantoient et aona et lois,
Et Bonent tinbres et tabors.
80 Tnit i sont fors Kenart le ros.
Dont meinte chamor est meûe.
Li rois quant sa gent fu venue,
Conmande que joie aient tuit.
Con-cil qui est de grant déduit
3( A haute voiz, a longe aleine
De bien chanter ohascun se peine:
14 qa« il 81 uenne 28 que il oieot 85 0 — o
,. Google
VI (Méon 1S55T— 1B621)
L'uns a l'autre son obant avale.
Atant ea vus devant la sale
Danz Qrimberz qui Benart ameine:
30 Atret l'i a a mott grant peine.
Par tens, si coQme nos ouidonz,
Li ert rendus ses guerredonz.
3'or ne set molt Ilenars de frape,
n est cbaoit en maie trape:
36 Car meinte fois a fet la muse
Tsengrin qui au roi l'encuse.
Renars a l'entrer de la porte
Yet . reculant ; molt le conforte
Grinbers et dît n'ùez poor.
40 TAe» de dous maua pren le meQlorl
Se tu te tomoies de ci,
Ce pues tu bien savoir de fi:
Teilles on non retomeras,
Ters le roi gandir ne poroe.
45 Renart, ne t'esmaier tu mie!
Nus ne set con longue est sa rie.
Renart, soies de bel senblant:
Car un jor Tault mielz que uns ans.
Coart dote tos jors la mort.
50 Renart, eoiez de bon confort!
Fortune aecort tes bardiz,
Si conme conte li escriz.
Renars ot que cil li sarmone,
Et que molt bon conseil li donc:
66 El paleis s'en entrent adea,
Orinbers avant, Renan après.
Renars ne senbia pas vilein.
Son cosin tenoit par la mein:
La presse diront et départ,
60 N'i a celui qaî ne l'eagart.
Devant le roi, conme einz le vit,
8'ajenolla, puis si a dit
'Rois, dex le filz aeinte Marie
S7 leotree 41 ein 42 fin 49 totens u 65 entre SI eint
,. Google
VI (Méon 13628—13660)
VoB gart et vogtre conpaignie!"
66 Forment bb parole en argue,
Et ne porquant si le Balue.
Meaz Tousist estre aillors toz nuz
Qa'au roi rendist ices aaluz.
Li baroQ sont toit eu repos,
70 Far la sale n'i a tant os
Qni i face ne bruit ne noise.
Li rois parla, Renars s'aqoise.
Si li a dit par félonie
'Ces saluz ne vos ren je mie,
7& Bons etanuios de pute foi:
Einz remanâroiz anuit o moL
Einz que issiez de cest ostage,
Nos Itùrois vos ce quit bon gaje,
Au mains celé rose police.
80 Quant estoies dedens ta lice.
Ne qnidoiea mes repairer.
Tôt le mont quidiez engignier;
Tant conme torna ta roele,
Noa as servi de la favele.
SB Mes meinte fois ei oT dire
Qu'après grant joie vient grant ire
Et après mol vent vente bise.
Tant va pot a l'eve qu'il brise:
Or quit je bien, sire Renart,
90 Qu'il est brisiez de vostre part.'
Li rois parla (Renars eecote)
Et a dit que sa gent l'ot tote:
"Renart' fait il, a ton viaire
Senbles bien home debonaire.
9b Bien pert as tez quex est li poz,
Que tu es plus enfles que boz.
Unques nul jor ne feïs bien.
Renart, molt a en toi enging.
TI U prtmitr ne manque 73 l'uis li T6 tinait ] anchuia 77 iso
79 k Dtri eiiu 81 m. a r. 64 a 8B Quen a. 87 a. no«I rente
qwB b. 89 bien ] molt 94 hom 95 a me 96 Que tu sa ] R. est
-,,. Google
VI (MéoD 18M1— 13706)
Por œ que m'as tant eagiognie,
100 Et TBongrio tant corooie
Et por ce que Tyberz li cbaz
Far ton engin fu pris au laz,
Et Bruns li ors par mi le groing
El oesne dont ostas le coing:
106 Tel guerredon t'en ferai rendre
Que ae forchee te ferai pendre.'
Renu-B sot molt d'afetement,
8i reepondi molt gentement:
'Baa sire, sauve rostre grâce,
110 UnqueB ne fui de celé estraoe
Qu'a mon aegnor face contrere
Ne chose que ne doie fere.
' Je eui TDstre hom et vos mi sire:
De moi ne deves cose dire
lis Qui estre me puise a nuisance,
Ues bien estes de tel puissance,
Jeter me poes de la terre:
Ne puis pas soffrir vostre guerre.
Holt par redot mes enemîs.
120 Holt me poise, se g'at mespria
De rien qui a vos aparti^ne.
Ues non ei pas, dont me soviegne.
Tel Toa ont fet le mal entendre
Et oonte por moi entreprendre,
1^ Qui ne l'oseroient prover.
Mencoingne poent il trover:
Ues au voir dire sai je bien
Que je n'ei entrepris de rien.
James prodome n'iert amez,
180 Li plus loiax est plus blâmez:
Fous est qui mes dit vérité.
Plusors en sont deserite
Et de terre jet« a tort.
Li menteor sont li plus fort
Eut 101 p. eo est t. 106 ten f. lOS r. si g. lie H-
117 QuMter 131 ueritei 182 deseritM 184 Mrt
, Google
VI (M6on 19707—18744) 201
136 Nua ne vos devroit tant desooivre
Que ne doQeaiez apwcoivre,
Qui menconge tous fait ooroire D37b
Et qui vous oonte chose voire.
Vint ans a que me eonneiUtes,
140 Hais onquea Duis tiome n'eûstes
Qni pour tous ait tant paine efie.
Ënoor en ai la char rompue
Des granz tntTax, ce est la somme,
Quant je pour tous alsi a Romme,
I4D A Salenie et a MoDpellier
Pour la meeine spareillier
Qui bone estoit au mal saner
Qui TOUS faisoit forment pener.
Sire, meatier tous ai eâ.'
IfiO Ce dist ârimbers c'est deoeQ,
Qui dist que vers tous ait mesfet
Ponr rien nel TOudroit aToir fet,
Holt est vilains qui ce retrait.'
Nobles son corage a refut.
lU 'Grinbert' fait il, moult bien as dit.
Bien otroie qui ne desdil.
C'est Tertez que mandu Renart:
Tybert i fu de moie part
Qui bien li dist -qu'a court venist,
leo Ne pas en desdaiDg oel tenist.
Renars qni scet de fauve anesee
Et de mainte fausse promesse,
Respoodi que bien le feroit
Et qu'o lui a la court iroit.
]6ft Benars fist del aler semblant:
Tybers vint son chemin enblant.
Quant il furent a une Tille,
Renars qui sot de mainte guile,
195 Nm Le»ii«r» 137—870 mttnquerU dan» A: iU lont tapptiia par
" mte. D. 13B On q. 139 a. que uoiu me connisteB 140 ne niâtes 141
t- de p. 143 Dn pmtA trauail 144 P. u. q. ie kloie 145 k cuu 147 iener
■M Son cwrage » noble retrait 155 R. 157 rerile 160 » 161
tMM« lU qoV ] poor lee errant 167 en
, Google
202 TI (Mécm 18T45— 187B0)
8ot l'oatel qn*a an prestre estoit
170 Qai pout lui forment se guûtoit.
En ea meeon o'ot nule entrée
Fors nn bouet, quant fa ft-emee:
La ot tendus las pour lai prendre.
Renars fist a Tybert entendre
116 Par îlnec î eoloît renir
Et auB gelineB avenir,
Et tant i a aouriz et raa,
Bien en pnet on peetre cent chas,
Tybert ouida que voir deîst.
180 De grant folie s'entremist:
Car au partir se tint pour fol.
Li laa li descent Bor le col.
D ne Bot tant boater ne traire
Que d'ileo se polBt retraire.
18S Cil qui s'estoient entremiB
Des laz faite ou il Torent pris,
Quant oient qu'il î ot priBOU',
L'un porte un pel, l'autre un baston.
Et Renara se met a la voie
190 Qu'il n'a talent que l'en le voie.
Tybert bâtent et donnent coqb,
Li laz ront ou tenoït li ooub.
Des que Tybers se eent a terrp,
Lee prenons dresce et lea dens serre.
1% Si li avint belle aventure
(N'avint si belle a criature)
Que 11 preetres y est venui
Deschaus, aanz braies et tooz nue:
Vint a Tybert, sel vot ferir.
300 Cilz gaenchist qui se voalt garir,
Le provoire a la couUe prent
Si que de rien o'i entreprent:
169 qu' manqut eitoit j droit ITl nule ] que tine 175 ilMqan
s. 177 Ans g. et n. 179 cuds Aprig 179 Et que nnl mal ne li qneiat
Tout estendu dedeus se mist 181 Qne 182 Le 1. le tint parmi le 1W>
Que dileo seitoit e. 188 let deux un matigtieiit 100 len ] nnU SOO kd
801 AU! coulles
, Google
VI (MJOD 13781—13816) 208
Bien sache, et ce est la roire,
Le plue de la coille au provoire
209 Uenja ainz qn'iasiat de l'ostel,
N'eechapa mais Tybera d'autel.
La prestresse est toute esbahie
De la coille qui est perie.
Xaase" fait ele, "malveDue !
310 Ne eerai mes chiere tenue.
Hissire a perdue ma joie
Pour quoi ohiere tenue eetoie.
Or n'aura il maÏB de moi cure
Que il a perdu l'ambleûre.
315 Or sai bien qu'il me guerptra,
Quant il aider ne se pourra.
Si Boi je plus tristre et dolente.
A joie ai tenu ma joyente:
D me donnoit les bons mengiers
230 Et les biaus draps molt volontiers.
Or sai bien, faillir m'i estuet:
Grant cboae a en faire l'estuet.
Mesure a perdu hardement:
Li chas l'a servi malement."
336 En ce qu'entre eula mainent leur duel,
Tfbert s'en ist par un bouel.
Benars a'ea fn pieoa partîz:
8i fb lî gieuB mal departiz.
De ceste chose a fait sa plainte
230 Tybers: des autres i a munte.
Bruns se replaint qu'il le fist batre
Ou cbesne on il le fist embatre.
Que charpentiers orent ouvert
Et laissie tout a desoonvert:
236 Dist lî que miel avoit dedens.
H i ciiida mettre les dens,
Son groing i mist et enbati
Tant que les coins en abati.
20S MÙ est bien 1a 205 q isKJRt 206 .R. 219 biaoB ,22& denl
tn \m boieitl 328 g. moult m. p&rtii 281 qui le 285 li ] il miel
ZM otidoit
, Google
TI (lUon 18S17— 13850)
Onques des coine ni leass un:
240 Par mi le groin^ retînt dant Bran.
Or fu 11 laz en grant doulour,
Toute ot perdue sa ooulour.
Renars ne fiât fors que sorrire,
Quant il le vit en tel martÏTe,
240 Et diet a Brun "mengez assez
Tuit que Boiez bien saoulez:
Li nûex est vostre, jel vos laiz
Et je m'en vois a grant ellûz,
Hoult fet o TOUS mauvais aler,
250 Ja ne m'en orrez mais parler.
J'ai non Kenare, biax sire Bruns.
Ci n'est pas li gaains cosmuos:
TouB voulez tôt avoir sanz faille.
Ja n'en ferai vers vous bataille,
360 Ainz le vous clamerai tout quite:
Je n'ai mester de faire luîte."
Quant rnmposnes ot assez faites,
Loaffee et moes ploaeurs traites,
Tournez s'en est, ne vot plus dire.
S60 Uais Brans n'en ot talent de rire:
Le grotng estrabt et sache et tire,
Nel puet avoir s'il ne! deseire.
ITestoit pas dn tôt a son ohois.
Li forestier viennent au bois,
260 Tint et deux furent en la route.
Quant voient l'ours, l'uns l'antre boute:
"Je voi un ours" dist li premiers.
'Or i parra, (rans foroBtiers;
Que bien sai, udier ne se puet.
370 Or le prenons, faire l'estuet."
Quant Bruns II ors les ot venir, A 4!
Dune ne se pot plus atenir:
245 d. que il meniBst a. 246 T. q. il fuBt 253 Vous le nolei s
.1. Mlle 856 lile 260 mail Mangue b. en ot pas 261 gros 262 Mail il
noD puet partir saiu ire 263 ohoiz 284 foraatiera 266 Ion 269 Qai
Ht b. faire «idier ee 127 It mac A rtcommtnct.
, Google
TI {Uéon 13861—13600)
Einz sache a soi par tel aTr
Que tôt le cuir fet départir
S75 D'entor aon groing et de ses poes.
N'en reraeist point entre ses joes.
Mes eins que il s'en fust ostea,
Lî ont molt batus les costes
De macues et de baetons.
280 Issus s'en est a reoutuns.
Benart l'a tenu por vilein:
Hasard jeta arere mein.
Fniaut s'en vet a lon^e aleine,
Mes molt ot ancois sofert peine.
38D Einsi servi Benara mon home,
Par les seins que l'en quert en Borne.
Apres se' mist Renars en ese.
Ne laissa pas por sa meeese :
Quant vint ao trespas d'usé me,
300 Une ^ant ransprone li rue.
"Baus sire Bruns, e car me dites,
8 e ieates moines ou ermites
Et se messe chanter savez,
Quant vos si grant corone avez.
39& Uolt par aves vermeil le chef."
Benars li fist itel meschef.
De ce a fet dans Brun son pleiat,
Et la messenge se compleint:
Qar qant ele le volt besier
SOO Et a lui se volt apaier,
Les denz jeta por lui coobrer:
Ensï la Toloit enconbrer.
Ia li oreat ses eles oes;
Ârere sailli en son crues.
800 Holt par fesoit grant deverie,
Quant vers lai peusoit tricherie.
Hmnte traïson h a fête,
Prendre le ciùda en sozhute:
2T5 ioea 2T7 fnat ) soit 2TS U. li ont 260 Bnnu SOI oourer
m pu* SOT ft il
, Google
TI (MioD 18891—18981)
Ele âBtoit en foi sa oonmere
810 Et si le tenoit por coopère.
Por ce ai qu'il n'est pas leaus.
La se cootiat con dealoiaus.
Qui si poil voit, nel doit pas itroire:
Par nature fet a meBOroire.
SK Dame Pinte se rest clamée,
Qui est de meinte gent amee.
De sa seror dame Copee
Que Benart li a eecropee,
Et dno mortes de ses sorors,
320 Dont sis cors est en graot dolora.
Grant mal a fet a meinte gent:
Ja ne por or ne por argent
Nel doit l'en laiseier a jugier
Pur ses félonies vengier.
SS6 Li eorbauB rest a cort veauz
Et dist que droit li soit tenuz
De Reaart qui priât son formage
Et après fist ai graut utrage
Que 0 les denz le volt seeir.
330 Mes n'en fist pas tôt son plesir:
Cil s'apercust qu'il le volt prendre,
Si s'en torna, net volt atendre.
Kenars qui set de tantes frumes,
Li earaoha quatre des plumes.
38& Bien le cuida avoir sopris
Par son enging et entrepris:
Il disoit oe qu'il avoit plate,
Ues de lui ot maie manue.
Ne vos porroie pas retrere
340 Les mais, le honte, le oontrere
Que dan Kenan a fet aillora
A Taengrin et a plusors.
Yaengrins s'est a moi olames
De Benart qui tant est blâmez,
S46 Que sa feme li a maumise
310 BÎ ) el 811 Imbiib 31B Uuoit deicropee 340 mal SU Qui
...Google
TI (Héon lS»d2— 189T7)
Et 80r lai a bh forohe mise
8t vilmeat et en tel maoere
Com sot une autre chunberere:
Toz ses penses i sont fornis.
SOO S» •droit n'en ai, toz gui bonis.
Si oe TOI que ma gent me hace,
Droit me oonvieut que je lî face.
Danz BoonauB li viels mastina,
Qui reeet de plnssors latins
au Et qui molt a fier le oorage,
Se reat olames, quaut el messaje
L'avoie tramia de ma part
Qu'il me feist venir Renart,
Donc li fist Benara si grant bonté.
960 Que je n'en ssi t^iir le conte.
Mes bien ai oî la querele
De qoi dans Koonaus Tapele.
Ce dit que par sa traïaon
Le fiât retenir en prison.
36b Amuser le aot par parole.
Ce li dist do la cooiguole
Qae uns vileins avoit tendue
Les une voie deffendae,
Que la gisoit un seiotuaire
370 Qui ert apele aeint Tlaire,
Et bien entendre li a fet
Qu'iloo redrecent li contret.
Cil ne BODt pas l'autorité,
Pensa qu'il delst vente.
Sra Ne se août paa oontregarder.
R«nara que l'en devroit larder
Tant li fiât par engin aoroîre
Que cil tint sa parole a voire,
Qui tant aagea eatre aoloit:
880 Nua n'est si aages ne foloit.
A l'abeasier vit le formaje
, Google
VI (Héon 1S9T8— 14008. 1410T— 14113)
Qui li âst rendre le paage.
ISe Telt laiisBier que it n'i morde.
Au resacher estreint la eorde
885 Qui deeor le col li dévale
Ausi destroit oon nef qni hâte.
Cil monte amont et ae detoroe.
Mes RenarB qui point ne sorjorne
Et qui l'a mené conme fol,.
890 Le laissa pendre par le col.
Renars li ros (.l^e malfu l'ardel)
Li dist que des vignes fust garde.
Bien fu li mastins descoQa.
Des gardes fu aperoeOs:
890 0 maeuea et o barreatiB
Li ont bien aune ses buraus.
Hoc ont tant le las batu
Que a terre l'ont abata:
Ne bret, ne crie, ne ne mnet,
400 Sinplement contenir l'estuet.
A grant peine en esoapa vis,
Si con il dît, jei vos plevia.
Molt deTroit l'en Renart destntire,
Toz li mondes le deTroit nuire
405 Qui si baillÎBt la bone gent.
Ja D^en prendroie or ne argent
Que nel deetruie o nel pende,
Be il n'est tex qu'il se défende:
Honte m'a fet et vileinie,
410 Trop ai aofert sa félonie.
Beoart, tôt ce avea vos feît,
Cui baux en est, mal débet aiti
Toz jorz nos avea fet moleste,
De voa ae pleint chaaoune béate.
416 Hea par ma barbe, se je pots
Et je en mon conseil le tniis,
Quant vos de ci eacaperoia,
884 gorge 385 àeeat 387 C. lomont e
408 que U
, Google
V! (M«oii 141U— U1M)
Jam<>B beet« n'atraperois.
Renart' fsit il. moU es haïs.'
420 Cil qui D'estoit pas esbaïs
Ne trop haetis en sa parnle,
(Molt a este a booe escole)
Vers terre tint enclin bod chef,
Et fet senblant que li soit gref.
4SG Bien ae sot tere et bien parler,
Bien respondre et bien aparler.
Quant il en voit et leu et ese.
Or li coTient que il se lese,
Car il voit lo roi corooie.
4itu Son chef a un poi redrecte.
Il n'ot en lui rien que aprendre,
Bien se sot garder et deefendre.
Itant a dit qu'il li otroit
Qu'il puisse respondre et a droit.
435 Et que su droit dire s'acort:
Tant en feriû, n'en aurai tort.'
'KeDart' fet Nobles, 'bien as dit.
Ja en ce n'en aura desdit.
Or diras, nos escoteron:
440 Se tu dis bien, nos nos toron.'
Benars respont sire, bien dites.
Vus aves dit, ne sui pas quites
Des semoQsee que m'aves fêtes,
Que vos aves deaor moi tretes.
440 De Tybert et de la mesenge
M'escondi bien conment qu'il prengne,
Et del corbel et de Copee,
Que par moi ne fu escropee.
Nu a Tybert ne fis otrage,
49(1 Ne su corbel de son formaje.
Bruns li ors qui se rest clames.
Certes a tort en sui blâmes:
One ne perdi par moi sa pel.
Ne ne fia mal a Roïnel
19 eit 420 Et il 438 mangui
...Google
210 VI (Uéon U1S5-14194)
465 Ne a mon conpere Teengrin:
À tort m'aooîlleDt mi voiain.
Las! mal aervicfae ai toz jora fat,
Por bien fere a l'en le col fret.
Chasenn le set, n'i a ai sort,
460 Que tex ne peehe qui enoort.
ïtate grâce m'a dex donee.
Mea itex eat ma destinée
Que ja cel bien ne saurai fere
Qu'en se me tiegne a oontrere.
465 Certes molt ai a cous bien fet
Qui or m'ont porchaoie oeat plet:
Yos m'en avea haï fet aemondre
Et je sui toz preat de reapondre
Au jogement de vostre cort'.
170 Â cest mot Taengrins avort
Devant le roi entre les autres,
Et Boonels li felz li veltres,
La meeenge et Tybera li Qhaz.
Et Bruns qui eat de graot porcaa,
4TS Dame Bosete la jeline
Et dame Pinte ea Toisine.
Tuit font devaat lo roi lor pleinte,
N'i a meater parole feinte.
Benart se geigne a mein eselenche.
480 Bien voit que ni a mestJer genohe:
Que li covient que raison rende.
Orant pofir a que l'en nel pende.
S'or n'est Renars eo mal liens,
Molt sera bous rectorietis.
AC& Se il aena perte e'eo eacfaape,
Seaz caperon set taillier cape.
De toutea pars a'ot acuaer
Q'a peine s'en set eacuser.
Ce dit Nobles que vos eat viaf
490 Renars respont 'jel Toe plevia
4&5 YReiiRTins 456 nés noiiiiu 462 H. t«x en est 46T M hni
472 Bit 474 pocM 4TH Et ni 480 ci na bl gengl« 488 mbmc
, Google
Tt lUéaa 1419S— U2ST)
Qua de meafet ne me recort
CoDt envers els oQase tort.
II diront ce que il voudront:
Ja por ce rien De me toudront,
490 Se voa plest qui mie sires estes.
Molt sui sordiz de plusors béates:
A tel ai porte grant onor
Qui puis m'a fet grant desonor.
Je sai que lî tors n'est pas miens:
bOO Totee voies veinera li biens.
Onques de riens ne m'entremis
For qoi doQsse estre euemis
Dant Tsen^n mon cher compère,
Ne onques par l'ame mon père
fiOfi  sa feine ne quîs folie:
Si Va molt por moi asaillte.
Tôt en sui je près de desfendre,
Se nus m'en voloit entrepreadre
(Jel vos di bien senz autre faille)
610 0 par jnbe o par bataille.'
Ysengrios est saillis en place,
Prie le roi ne li deaplace.
Se sa droiture vett prover
Tôt sens mencoigne controver.
&16 Nobles conmande que il die,
N*i a celi quel contredie.
'Renart' dist Tsengrins, 'entent!
Je sui cil qui son droit atent
Des gnax enub que ta m'as fez
020 Que nos avons oaiens retraia.
Ne me sont encor amende,'
Si l'avoît li rois conmande.
Molt as ainz fet bestes penor
Q'a cort te poQst amener,
Rffî Et de jounea et de canus
En as asez por fol tenus.
Por ceuls qui de toi clamor font
4M non 500 neintra b. 50fl u rien e. 517 dit
,. Google
Tt (ïéon 14SS8— 142T4)
Et qui ci enpree toi estoDt
Poi' moi qui par toi sui hoois'
680 Yoil qne «est plet soit hui (eaa.
Pftr la vérité m'en irai:
Ja, Be je puis, n'eu mentirai
Quo je n'es die tôt le voir
Se je le puia apercevoir.
6S6 Je n'ai mester de trere slonge
Ne.de controver ci mencoigne.
- 8i que garant en troverai,
De traÎBon te proverai
Et moaterai tôt par raison
541) Et félonie et traTeon.
Bien en saurai l'aeatsoa dire,
Se t'en voloies escondire.'
Renars respont 'bien dit avez.
Or dites oonment le savea.'
&43 Fet Ysengrina jel voa dirai,
Ja mot ne vos en cèlerai.
Mes conperes estee en loi:
Si ni'aves mené a besloy
Plus de cent fois que je n'en mente.
B5') Meinte beste aves Tet dolente.
Bien ont plussors aperceS
Que maÎDte fois m'as decofi.
Or saî bien, ee cort ne me fout,
Que tu en es venu au saut,
655 Molt ai por toi mauls endurez.
Meiote foiz t'en es parjurez:
De ma feme m'as malbailli,'
Ce dist Renars 'tu as failli. ,
Ooques a ta feme nel fis,
0«a Ne a toi de rien ne mesfis.'
Dist Tsengrina certes, Renart,
Jel moaterrai de m oie part
Que vos a force l'astûlliates.
Au croz trover pas ne faiDiates:
541 uondrai 562
, Google
VI (Héon 1427G— 14811)
565 Yoîdiit mov OU vousiase o son,
. Li batistes bien le crépon.
Molt Toa vi boter et enpoindre
Et durement la coe estreindre.
Hoc la tenistee por eote.
57U Ne semblot poe jeu de pelote.
Ce ne porriez pas deafeadre,
Ne vos en veïsae âescendre
Et voa braiea aua enmonter.
Ne m'est honte del recontec :
576 Mes se je oeler le poûaee,
A nulfaui dire nel doâme.'
Ce dist Benarg ja dex ne place
Le Creator que tant me hace
Que la chose soit si corue
580 Que ma conœere lûe férue
Plus bas de l'oeil si con voa dites.
Dont aeroie je plus qu'erites.
Or puis je bien de fi savoir
Que vos ne saves honte avoir,
585 Que oe avea amenteû
Dont li autre se sont toii.
Ja n'en doiissiez fere conte
Qui a Hersent tornast a honte. .
Mes bien aves tel chose aprise:
590 Molt aves honte arere mise.
Bien aves vergoi^ne adossée
Qui honissiez voatre esposee
Le monter et le aofacber
Fia je tôt por lui fora saober.
SOS Enpoindre et traire me veîtes,
Bien aai que mal i entendiatea:
Mea je net fia se por bien non,
Or m'en rendes mal ^rredon.
Jel fis por bien et por franoisse.
000 Mes or ai perdu mon service.
Qae fous fia que m'en , entremis,
SSa fin 586 Donc 587 a lui turnasiteat (301 Bb ] fon
,. Google
VI- (Héon 14818— 14S47)
Or en estes mes enemis.'
'Itenart, de tant te puee vanter.
Bien ses a fol meaae chanter,
600 Ce est bien chose conneSe,
Ueiate honte ai par toi eQe.
Tu ee de tel autorité
Qu'en toi n'a point de vérité.
Tant me conseillas en l'oreille
610 Qu'entrer me feïs en la selte
Et avaler et puis dedenz.
La maie gote aies es denz!
A tantes riens as tu fet honte
N'est nus qui en sache le conte.
615 Tu d^s qu'o toi porroie estre
Laieus en parais terrestre
O il avoit gaaigneries
Et plein et bois et praeries:
N'estovoit cele rien rover
esO Qu'en ne poâst iloc trover:
Et qui voloit manger poissons,
Ou lus ou trojtes on saumons,
Tant en avoit con li plaisoit.
A son talant les eslisoit.
63S De toz biens ert li lius garnis.
Einsi fui par toi escamis.
Je oaidai que delsses voir,
Mes je ne fis mie savoir:
Molt m'engignas a ioele ore.
630 Et seel entrù sans demore:
Et la corde ai destorteille,
Tu ères ja en l'autre seille.
Traîtres es et losengers.
Je fui pesans et tu ligiera,
6 5 Je avalai et tu montas.
Quant enmi le puis m'enoontras
Donc fu mes cuers iries et teins.
403 poR sue fti aperceue 618 rien 614 que 615 que roi
7 gki^eriei 627 quidoie 635 monrss
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TI (Uéon 14a4«-14383) 216
Uolt es de félonie pleins.
Je demandû que ta qtieroies:
640 Tu me deTs qa'en mont iroies.
"C'est cnstnme que diascuns tient,
Quant li uns vet, li autres rient."
D'enfer esties eschapes,
O je reseroie atrapes.
((45 Iluec remeia, tu t'en issia.
Tel traFsoD de moi fels.
En Fève soffri grant moleste,
Troie foiz me reclost sor la teste.
Molt i endurai grant meaese,
eu De boivrc estoie aaes aese.
Li blanc moine me traitrent fors,
Mes tant me bâtirent le oars
O potenoes et o basions
Qu'il me mistrent a rentrelloDs.
KM De pex me firent tel aport
Qn'iloc me lassèrent por mort
En un fosse qui fu puions.
Par la coe me traitrent ens
Et après s'en sont retome.
600 En ort leu m'orent ostele,
De puor dui estre crevez.
Holt ai este par toi grevez.
D'iloc me parti a grant peine,
Ge ne pooie avoir m'aleîne:
«65 Encor m'en dolent tuit mi menbre.
Molt sui dolane, quant moî en menbre.
Tu me fets aler peschier
Et en l'eve tant acrocier,
Tote la ooe oi engelee
870 Et en la glace seelee;
Sens la coe perdre au partir
Ne m'en pooie départir.'
'Tsengrin, dis le tu a certes
6S9 demsndoi 643 estiees 1144 Or reseroie ia «. )t45 tôt teus
riarâ 654 nertrelloiH UT puilent Otil poor 6B<1 quan 6S7 maHqut
S71 MU «78 p. ie partir «73 dî
, Google
VI (MéoD 14384-14419)
Que tu ofls par moi cee pertes P
e7& Par foi tu paroles a force,
Ta lecherie te fist force.
Otre mesure fus costos 45
Et de poisâonK trop covoitos:
Ja n'en cutdoies prou avoir.
B80 Voir dit li livre» de savoir,
Qui tôt coToite trestot pert.
Ce 08 je bien dire en apert,
Tex quîde avoir tôt a sa part
Qui del tôt s'en desoivre et part.
6S5 Uolt est bouie qui tant oovoite
Qae BOD gaaing pert et s'aolte.
Des que tu les poisBone sentie,
Di moi por qoi tu t'aleutisP
0 doua ou trois en revensiaes.
690 Mes por escami te tenisaes.
Se tu n'eu fussea toz oargieo.
Por fol i fus tant atargies.
QaDt del venir t'altù eomondre,
Lors comencas un poi a groodre.
699 Quant je fui Miaiéz d'ateodre,
Si te laissai as poissons prendre.
Se mal t'en vint, por qoi m'en blâmes?
Unques des poissons n'en menjames.'
'Renart, bien te ses esouser
TOO Et gent par parole amuser.
Ne porroie hui avoir retrez
Les maus que tu m'as dis et fez.
Toz tens m'as tenu por bricon.
Un jor que mangai d'un baoon,
705 Grant talant avoie de boivre:
La me sofls molt bien decoivra
Tu me dels que d'un celer
T'en avoit on fet celerer.
En ta garde estoient li vin
67« legerie «m leures Sttli oet O ïe 686 gùg p.
^roîndrii «9J anuioui tl96 laiiioi 700 eamuser
,. Google
VI (MéoD 1M80— 14458)
7i0 Ttiz tons au eoir et an œstiD.
La me menae bren a envers.
Tu m'as ohante de meint fax vera.'
Ce dit Benars or as tu tort.
De ce sui bien en mon recort
^l& Que tant bous que toa fus ivres.
8i te vsDiaB que tôt sans livres
Clumtaroiea bien un oonduiL
Puis conmoDOaa a ai gtant bruit
Que tuit oil de la vile vîndreat,
720 Qui a grant merveille le tindrent.
Quant j'oï la noise venir,
Nus nel me doit a mal tenir,
Se me mis a l'eslJdeor:
Car de morir oi grant pOor.
723 Retenus i fui par un poi,
Mes je m'en vinc au mek que poi.
Avoir me durent entrepris,
Car moh nos avoient sospris.
Si fus batus, a moi qu'en tient P
730 Qui mal cbaoe, mal li avient.'
'Renart' fet il, molt sez de bole,
Tu t*ie8 jetez de meinte foie.
Renart, molt es do maie part.
La me tenig tu por rousart,
736 Ou tu me feïs la corone
D'eve caude oonme a persone
8i grant et si ample et si lee
Que tote oi la teste pelée:
Ne me remeist poil sus les joea.
740 Tu t'en alas fesant tes moes.
De moi dévoies moine fere.
Certes molt es de mal afere,
Par toi est ma char afeblie.
AUIots te crui, ai fis folio.
14b Va tronçon me dosas d'anguille
Qa'efls conquise par ta guille,
» wi 715 fu 727 enprifl 728 uua 733 est 789 p
,. Google
VI (Méon 14459— 14498)
Por moi eoprendre et alecher.
En meint len m'as fet trébucher.
Je demandai ou la trovaa.
160 Por moi decoivre contrôlas
Que diareter tant en portoient,
A bien petit qu'il nés gittrient:
For fol avoie tant targîe,
Qu'outre mesure erent chargie.
756 Sovent a'aloient arestant.
Des anguilles i avoit tant.
Je demandû par quel senblance
En pousse renplir ma pance.
Tu me deïs qu'il te jetèrent
TttO El oharetil, quant te troverent.
Tant m'en alas amoneetant
Que je lor ving tôt au devant.
Si fis senblanee d'estre mort.
Lors refui je batua si fort
705 Et de leviers et de bastons
Qu'encor m'en delt tôt 1î crepona.
N'est merveille ae j'ai ennui,
Quant de toi vongies ne me sut.
Ed ud des plus Ions jors d'esté
770 N'anroie je pas récente
Les mais, les anuis que m'as fes.
Ues ore est tant mené li pies
Que a cort en somes venu.
8e par droit eo eomes tenu,
7T& De toi aurai enoor venjanoe,
Bien en ai en deu ma fianœ.
Je t'ei menée loiante
Et tu a moi deloielte:
Quant m'estordraa, que que nus die,
780 Petit valdra ta renardîe.'
Renars respont par bon confort
"Sire Taengrm, ros avez tort.
764 QDaiitr« 764 refui j i« THO li crepoa* n
766 ueagerÎM 771 fet 172 plet 775 encore
,. Google
VI (Héon 14499—14534) 219
Vos me blâmes De sai de qoi.
Cil autre baroD sont tuit qoi,
78g Qui TOB cent, ne dîeni; mot:
Tels i a vos tienent por sot.
Vostre raison est descoverte
Qu'avez dite raeDOonge aperte:
Car qui trop ment, s'arme en pert.'
790 'Ahi Ronart, trop ai sofert
Ton gnnt ennui, ton grant desroi.
Mes se j'en ai congie del roi.
Ja auras la bataille a l'oil.'
Renars respont 'rien tant ne voil.'
796 De bataille son gage tent
Tsengrins et li fois le prent,
Renars après le snen tendi
3i que li rois bien l'entendi.
Bien sevent li baron san2 dote
600 Que la bataille i afiert tote.
9'or ne set Renars eseremir.
Mar vit la bataille arammir.
f ' Li rois demanda ses ostages,
' Qui molt eatoit «ortois et sages:
StX) À nnl d'els nés a pardones.
Ysengrins a tes suens livres.
Por lui a fet Brun l'ora entrer,
T;bert le ohat et Chanteoler
Et le lèvre sire Coart:
810 Cels met Ysengrins de se part.
Renars en rot des mels banes
' Que il ot a sa part tornez :
Orinbert et Saucent le sengler 46
Qu'il ot fet 0 soi asenbler,
816 Et Espinart le hericon.
Et sognor Belin le motoo.
Cil 6rent a Renart. seoors,
Holt en pesa dan Brun li ors.
785 drient 7Vi oi 79» \w 800 fi«r 809 Cosrt 1« L et wpiiwrt
, Google
VI (M6<m 14696—14570)
La bataille ont atermiaee
820 À qumze jore aaiu demoree.
Griobert li aereante bi«L
Ne 11 faudra por nule rien.
Que Renart ne face oonbatre
Por l'o^oil Ysengrin abatre.
Sâd Li rois a dit 'tenez voe pes!
A. T08 OBtela fUea buîmdBl'
Li baroD sont fuit départi.
Ualement ont le chaup parti
D'entre Renart et Ysengiin
^0 Qui molt estoient mal voiaio.
Renan o'iert pas de tel poisBanoe
Coorae Yeengrins, mes sa fianoe
Avoit Renars en eseriniie,
PoF c'eut la bataille aramie.
836 EngigneuK est, et s'il n'est fora,
Sun aenz valoit un graat erforz.
De l'enlredouB se set covrîr
Et bien taper por descorrir
Sou oonpa^on, quant il voit eae
840 De fere oboae qui li plese.
Tant s'est enb'emiB del aprendre, '
Ne l'oD porroit nos entreprendre.
Tant sot Renws d'en^ns plussors,
De laite, de janbet, de tors:
846 Aina qu'Ysenjpina baillier le puisse,
Li iHuisera ou bras u cuisse.
Ysen^rins entent molt a ei,
En pez ae gist a son ostel. - '
Car el droit qu'il a tant se fie
860 Que Renart en son cuer desfie.
Se il le puet aa poinz baillier,
Forment le ouide traTellier.
Molt désire que li jorz viegne
Que en ea bataille le tiengne.
8S] li A «orante SSS a. ime* 885 vm 680 manqtu est ail «r*
845 qa« y. 846 liu 851 pot
nigiUrrlbyGOOglC
VI mi<m 145Î1— 14607) 221
865 Molt li deeplest en son oorsge
Que la bataille tant li targe:
Ja ne quide mee veoir Tore
Qne ele soit, trop li demore.
Renars refu eo molt grant peine
860 D'armes oonquerre la semeine,
Et TsengriiiB tôt ensement
Keporchasce armes bêlement.
En grant porchai est del haster
Et en poine del aprester.
666 Bon escu e s'aotre armefire,
Cote a quiae et afoutreflre,
ChauBces gamboiaees bien fêtes
Que il a en sez janbes traites.
Son ^u est vermeuls trestoz,
870 Et la cote roge desoz:
Baston de neâier ot bien fet,
Bien fu armes au jor de plet.
Renars qui meiat a esoarnis
Ne reetoit mie pîz gamiz:
875 Ases avoit de buens amis
Qui de lui se sont entremis.
' Eecn roont a sa manere
A conmande qne l'en li qaere:
Ud l'en ont quis qui fo tôt gaunes.
880 Ed aa cote n'ot pas deus aunes,
Holt fu bien fête et aieeee.
N'out chance ne fost ganboisee.
Un baston ot d'uae aubespine
Qui molt estoit bons en plevine.
886 En lui fa molt bien eoploiee.
De coroiez fa bien liez
De chef en chef jusqu'el forfet.
Einsi armes a la cort vet.
Tsengrins s'en iert ja tornea
890 Qui molt estoit bien atomes.
S«3 de bù b. BM Tote 867 Ch. iMbels ot b. f. 869 ea 871
pt pmr et b. STB A ] Et 879 gMieB 881 ai«ae 882 oh. nool ^bb-
b<HM 883 dan 887 en autre L
, Google
222 TI (H4oD 14e08-~.14$44)
En la cort est venu Benart,
Et Yseugnos de l'autre part:
Et li baron furent ensenble,
ChasouuB a dit ce que li senble.
89C» Kenare ne fu pas eaperdua :
Haut fu rooingnies et tondus,
Et col et barbe se fiât rere
For le deapit de son coopéra.
Yeengrina l'ot en grsnt deepit,
900 Et aa forohe proisoit petit:
One n'i deigna oeter oevoil.
i» twBBBt «Damible mib toîI:
Molt deaire q'as nieioB le t«igne,
Ja ne cuide q'a tans \ viengoe,
905 Uea einz que il le tiegne as meins
Sera plus malades que seins.
Hermeline fo en peor
For dan Benart et en freor,
Et Ferchehaie et Malebranoe.
910 Molt par eetoit la dame frauoe.
En etoia s'estent en sa tesnere,
For Benart fet digne proiere.
 damlede prie et aore
Que Benart garisse et seoore
fll5 Et de mal engin rescremiase
Qu'en la bataille ne périsse.
Bi doi fil plorent en meson,
Cbaaoun d'ouz fesoit s'orison
For lor père qui tant les eime:
920 Quant il les voit, baiu filz les oleime.
Hersent prie por son segnor
Que dex li face tel ouor
Que ja de la bataille n'ise
Et que Benart veiucre la puisse,
925 Qui molt Boaf li fist la chose
En la temere, ou ert enclose.
8S6 roingniea et bien t. 902 ri n. 905 il manqui 90' ferar
914 KTde 915 leoreniase 916 Que la 919 q 982 len 983 1* manque
924 ueintre
-,,. Google
VI Qiioa 14645-14681)
Ja par Ini ne b'mi fu oonpleinte.
Hee Yaen^in qni a fet meinte,
L'en fist conplemâre, ce 11 poise.
990 Molt a en lui franche borgoise.
Tuit aoDt a oort et poTre et riche.
Tseogrios metra en la briohe
Renart, s'il puet. par sa bataille :
N'i valdra bïs engins maaiUe,
tôb Quant Nobles vit sa gent venue
Par qui la bataille ert tenue,
Brichemer fet avant venir
Por recorder et retenir
Le jugement de la bataille,
94U Et prie que par le droit aille.
Brichemer est venus avant
Et dit qu'il fera son connutat.
 sei a tret trois de* barons
Qui molt etttâeot de grans nous.
94& Li liptus estoit 11 premiers
Qui molt eetoit estoz ei fiers,
Et Baucent qui a gent le cors
Et œesire Bruiauz li tora.
Cil quatre sont avant venu,
SfiO Por les plus sages sont tenu
Qni œl jor fussent en la place.
N'i a celui qu'ases ne sache
For un grant jugement tenir
Et por un grant fes soetenir.
Kft Cil quatre vont a un conseil:
Dist B^ohemera 'je me merveil
Que Renars ossast ce penser
Dont nos l'oîmes encuser
 Boonel et a Tiebert
MO Et a Brun l'ors qui molt nos sert.
Des autres damors î a tantes
Que je ne soi a dire quantes.
Pinte 86 pleint et Tiecelins.
933 pol 945 Li p*Ti «46 Qus B&2 ceU dons qui Mes 9&S DoiM
,. Google
224 VI tMéon 14688—14717)
Tôt ce priât sor soi Ysengrins,
966 For toz conls a done aon gaje
Et si en a livre ostage
Que il conoistre un jor li face,
Se il le nie, en aule place.
Segnors. qui poûst apeeier,
970 Le mal oster et abessier,
Ce fuBt gt&ut Bens, ce m'est aTia.
Ei je bien dit? Que tos est risP'
Baueent reapont 'bien ares dit.'
Tuit l'otroient saoz contredit.
gTS Tuit quatre sont yenn au roi,
Si li dient tôt en reqoi
"Sire, voetre baron loassent
Que cii dui baron s'acordassent.
Sauve t'anor et ta querele,
080 Molt tenissoQ la pes a bêle.'
Ifolt pleet au roi ce qu'il ont dît,
Ja par lui ne seront desdit.
'Seignor' fet il, 'or en parlez!
Tsengrin premier apelez:
/ BlKi De tôt la querele en lui tient.
I A moi de rien n'en apartient
< Fors solement de droit tenir.
> Del BorpluB vos les convenir,
Moi ne poise se il s'acordent,
9eo Ne voil que par moi se decordent.
Mels einz k pes d'oulz que la guerre.
Se la poes entre els conqueire.'
Quant Brichemer l'a entendu,
Tomez s'en est col estendu.
996 A Tsengrin dist en l'oreille
Que li rois forment bb merveille
Qu'en ne puet pez entre els douz mètre
Ne por doner ne por premetre.
Face le bien, pregne droiture
965 tôt oouIb 966 a done aS6 de manqut QSS u. en l.
9VT Que De pat entre elz pei iloui pei m.
,. Google
VI (H«OD H773~1475S) !
lOOO De Reuart por la forfeture,
£t por ce que sore lui miat
Que s sa fente force fist.
Dist YfleDgrÏDB 'a'ea parles pas!
Je Toil qu'en in'arde en est le pas
1000 Que je a lui prendre acorde.
Ne voi) q'autre fois s'i amorde
A fere honte a son coopère
Ne a pelgeaîr sa oonruere.
Je verrai bien qui me fet droit,'
lOiO Briohemers dist que il voudroit
Que la chose fust si menée,
8i déduite et si atoruee
Que eotr'ele douz fusent amis
(Let est qu'il soient enemts)
1015 Si que ohascun son droit oiist,
Que a mal tome ne li fust.
Diat Ysengrin ja deu ne place
Que je pes ne acorde face
De oi qu'en voie le plus fort
1 >30 Et sache liqueus en a tort :
Bien me porra tenir por ivre
8e je l'en les partir délivre.
Dites lo roi et sou barnage,
Que ce sache et fol et saje,
1025 Que por noient la pes requiert.
Ja de si el champ fête n'iert :
Ghascuns dira ce qu'il voudra,
El champ verons qui meus vaudra.
Dites au roi que droit me tiegne!
tOAO La bataille aim conment qu'il vegne.'
Quant Bricbemer ot en la fin,
N'en aura pes vers Isengrin,
Au. roi a dite cel novele
Par qoi s'ire li rcnovele.
I0B6 'Sire' fait il, 'a moi entent!
1014 eDennis lOlS si 1023 Distes 1U24 MoheB 1026 n
lO» lUHiJrB 1031 Q. brun 1033 merueillc
iH,,i.u.i.,GoogIc
T[ (Méon 14T54— UT89)
TaengrÎDS ea bataille ateot
Qui n'a talaot de fere pes.
Honis soit qui eo fera mes
Nule acorde se le champ non.
1040 L'en en tendra l'un a bricon.'
Or est li plet molt enpiriea.
Car Brichemera est molt iriea
De l'oi^il qu'Isengrin li dist,
Quant de pea fere l'eBOondiat.
lOfô Dist Brichemer 'se tob voles
Droit fere si con yos soles,
Se vos tenes la droite voie,
Ce est le meuz que je i voie,
Q'amedous les metons la fore,
1050 Penet chaacun de garder son cors.
Quant il seront eomi la place,
Qui meuz porra fere, si face.'
Ce dist li rois 'par seint Richer,
Por verte vos os aficfaer,
1055 N'en prendroie pas tôt l'avoir
Que li plus riohez puist avoir
Que je la bataille n'en aie.
James n'aurai en els manaie.
Ne aai q'ales plus atendant:
1060 El champ les metes, jel conmant.'
Quant la parole ont récitée
De la bataille et reoontee,
L'uis les ont mis el champ ensamble.
Li plua hardie de peor trenble.
lOSJ L'un tenoit l'autre par la mein.
Nobles apele un capeleîn,
Mon seignor Belin le moton.
Molt est sages, pas n'en doton.
Cil aporta le seiotuaire
lOTO Sor qoi font les seremenz fere.
Li rois a fet crier son ban
1043 q taengrin 1047 De 1052 fera pom 1055 prendrai 1056
, Google
YI (MéoD 14T»0~14B3i;
Qu'il n'i ait nul de 4el bobaii
Qui face noise: en pes se tiengne,
Conme prodome se contiengne.
1075 MoU œt li rois de grnnt juatice.
Del serement fet la devise
Danz Brichemers et Brun li ors
Que l'eu tenoit as deus meilloFe.
'Seignor' fet il, 'or m'entendez,
lOHO Si je di mal, si m'amendez!
Itenars jurra premerement
Et fera tôt le serement
Qu'a Yaengrin n'en a tort fet
Ne a Tybert le chat forfet,
ION N'a Tiecelin n'a la meaenge,
N'a Roonel cornent qu'il prengne.
Atez, fêtes le serement
A Ysengrin enterement!'
Renars s'ajenoille en la place,
109>) Moult s'apareille et se rebrache.
Desor les seinz estent sa mein.*
Il a jure par seint Jermein
Et par les seinz que iloc voit
Que de cest plet nul tort n'avoit.
1D95 Les seins bese, puis si s'en lieve.
A Yseagrm durement grève
Ce qu'il fet acroire por voir
La menooigoe par son savoir.
A jenuz s'est a terre mis.
non Dist Brichemer oies, amisi
Ce jurerez: Renars est fans
Del serement, et tu loiaus.'
Dist Ysengrin 'je l'RCreant.'
Lea seinz besa. Tôt meintenant
lio:> S'eat redrecbes, puis si s'en vet
Eami le camp, a'oreisoD fet
Et prie deu qui tôt sorntoote,
1072 Qu'il j Ne 10H3 Que .y. nen na 10»! aeinz estent 1092 fiein(z
llfl0.b.ore« 1101 iurrei 1104 .h. Aprh 1 106 le nttc A. donne encore
et* inue ter*: Longamt fiit sel oreisons Et fu en grunt aflicions 1107 que
'c*
228 n (Méun 14882—14887)
Que il li doÎBst venger bb honte
Si qu'au partir l'onor en ait
1110 De Benart qui li a fet let
Baisa la terre, puia »e dreahe,
Son bastOD afete et adrece,
En pluBOrs sens le retorooie,
En sa mein lace la coroie.
1119 Son escu prent et puis se mole,
. En pluBOFB sens le baaton croie.
Tôt entor encline a la gent,
Molt se déduit et bel et gent.
À. Renart dist que il se gart,
1120 Qu'il ne mete le jor a gast.
Quant Renars l'ot, del cuer aosptre:
Tôt s'est teOa, ne velt mot dire.
Benars sot leb^s de s'enfanoe,
Molt ot oî de nigromance:
1135 Tant ot entendu puis aillora
Qu'ot oblie les moz mellors.
Scm baaton prent ooa afaities:
Bien senble home qui sort haitîez,
Gentement le sot a soi trere.
I13II Bien fu apris de tel afere.
En plusors sens l'a essaie,
K'a pas aenblsnt d'orne esmaie.
En ses doiz la coroie lace,
Apres se drece de la place.
1135 Quant il le tint, si fu soOrs
Conme oaetel ' encloa de murs.
Li esorimir li est joiaus,
Car il eu set toz les envians.
Sun escu sor sa teste tient:
1140 Se YseDgrinB près de lui vient,
Tel eacremie lî donra
Qui a gr&Dt honte li vendra.
Ysengrins est de grant aîr,
IIOB ion 1113 la detornoie lllQ moîlle 1180 ior i
1188 q 1138 aot 1141 dor»
, Google
VI iUiou 14868-14901) 229
Molt tost l'est alez eavaTr.
1145 IteDart' fait il, 'mal es bailliz.
Toz jorz DieB soie je failliz,
8e ne me venz de ma veutaDCe,
Qae me feïs par sorcuidanoe,
Quant tu a ma feme jofls
llfiO Et a force le porjoÛB.'
Renan reapont 'aire, mal dites.
Otroiea qiie je soie quitea!
Fere vos ferai graut bornage
A chevalier de haut parage:
lt6S Puis irai por vos otre mer,
Si me voles quite clamer.'
llenart' fait il, ne te travailles !
Je ne oroi que tu noient vailles.
Qaat tu de mes meios torneras,
1160 3& puis ne me ranpronerae.'
Renars respont c'est devinatlle.
Bien verron a la definaille
Lequel que soit plus decoû.'
Dist Ysengrins 'trop ai vesou, '
tlfô Se de vos ne me puis venger.'
Ce dit Renart 'or oi danger,
Qtt'alez tote jor nisoecant:
Mes asaillïez de meiittenantr
A cest mot Ysengrins acort,
1170 Renars n'a talsnt qu'il s'en tort,
Son escu tint devant. son front,
Het pie avant, sovent s'esgront.
Holt le vet Ysengrin hastant,
Renart se vet bien défendant,
1175 Jeté retreite et entredeus :
An quel que soit, en tert li delà.
Ainz qu'il se partent de l'asant,
Renars le Sert que pas ne faut :
Tel coup les l'oreitle U done,
1 148 Je moN^ii* llSSfuroie 1156 me fêtes 116« uoi 1172
kflt 4mr? conert um gront 1175 et mattgue eetredeh IITT aeu p.
, Google
VI (MéoD 14W2— 14937)
1180 Tote la teste li estooe.
À œl asaut mal li eschet:
Tôt chancelé, a poi ne chet.
Qnant sa teste a toQ seignier,
De sa mein ee prist a segnier.
iiSB Deu prie qui ne faut ne ment
Que il le gart â'afolement :
Par sa feme est, ce dit, trais.
Ijongement fu si esbahis
Que il ne sot quel ora eetoit,
1190 3'ert Duis ou jorz, quel tens eatoit,
Por le cop qu'il a recoû,
Renart l'a bien aperceû,
N'en fist aenblant qu'il lo aoûst
Ne que apereeii t'eûst,
llfl5 Mes d'autre part toma sa chère.
Enoor ae gart qu'il ne le fere.
S'il en puet leu ne ese avoir,
Sncor li fera mels savoir:
Car n'a talant de lui atraire.
1200 £n SOS le fera de lui ùete:
Ne li laira pas aprocfaer,
Au baston ae aet esmocher.
Dant Yaengrina de loin esgarde.
Kenars li dit por qoi il tarde
13(K) Q'a la bataille ne revient :
Bien set qu'a fere li convient.
Ysengrtna se fu apemiez.
Que molt a este esmaiez.
Porpense s'est que trop demore.
TJIO Isnelemeat li recort sore,
Met pie avant, jeté retrete.
Mes Kenars durement se guete.
Tsengrins jeté, pas n'areste.
De son ba«ton vole la teste,
1211) Met pie ariere, si s'en trait.
UB'Miminque UMaperc» 1197 pot 120S do Iminc 12tS dore-
ment 121& avant trat
, Google
VI (HéoD 14936-14970)
BenaFB qui set asez de fait,
Li âist itaot 'dant TBengria,
Dex qui sor toï; est voira devin,
Set bien quel droit vere moi aves.
12S0 Bastou T08 faut, dont nel savez? D
Car faisons pats a mon seignor
Ainz que tous aiez deshonnor!'
Oist Tsengrina 'faites moi tondre,
S'assez n'en ai pour voua confondre.'
1335 Quant assez rampoenez se furent
Li dui baron qui ou champ furent,
De rechief andui s'en reviennent,
Moult cointement leurs escus tiennent.
Ysengrias gete et fait son esme.
1380 Que geter wetlle par meesme.
De lui prendre moult s'entremet,
Entre l'eacu son baeton met:
Enmi le champ son escu lesse.
R«nars de son bastou reslesse:
1286 Tel coup li donne aînz qu'il le tiengne,
Jamais u'iert jor ne l'en souvieagne.
Le bras seneatre li a frait.
Or a Tsengrins mult mestrait.
Andui ont leurs escus gerpiz,
1340 Si a'aerdent parmi les piz:
En plusenrs sens se vont tastant.
LoDguement furent en estant,
Xe veïstes gens taot combatre.
Li uns ne pooit l'autre abatre,
1346 Ja ne doit on de ce plaidier.
Ysengrins ne se puet aidier
Fors seulement de son bras destre,
Que perdu avoit le senestre.
1216 frftt Lef ■>«. 1220— I3i6 manquent dan» h m*e. A parce qu'une
fruiU* "I <■ ''^ arrachée ; il* sont guppléis par D. 1226 li champion q.
tSSS contre lewu 1233 eseu ] bulon 1235 qui le 1289 reprii 1240
Sm dena ■« fièrent et es p. 1241 lieus trutaot 1244 Lun deuli ne
■ouloit 1S48 Car
, Google
282 IT (H«oii 14971-16007)
L'uD d'eula tourne, l'autre retonie:
1360 Nulz des vassaus pas ne wjorue.
Malt toumeot ainz que oui en chiee.
Tsengrins sueffre grant hachiee:
Mais deoB a un pou plus a^es
Que Renars et plus eamoulaee.
1265 Contre Renart molt se herice,
Bien li deecire sa pelice.
Rfluaro li fait un tour François,
Ysengria n«l dontoit aocois.
Renan l'estraînt, pas ne se ftûnt:
1260 Jambet li fait, de lui l'eupaint,
A la terre le gete enrers.
Renars li vint sus en travers.
Les dens li briee en la bouche,
En la cbîere li crache et mouche,
1266 Es iex li boute lé basttHi.
Souvent li poile son grenon :
Traire li fait moult maie fin.
Fub li a dit 'sire Ysengrin,
Encui verrons qui droit aura
I27Q Et qui miex fere-ls saura.
De Tostre famme m'accusez:
Certes moult estes amusez,
Quant vous ci pour vostre moilliflr
Moi et vos faites traveillier.'
137Ô Taengrins voit qu'il le laidenge,
Moult est dolens, qu'il ne se venge:
Ce potse li, n'en puet plus faire.
Renars li fait honte et contraire.
Entre ses dens moult se demmte
1980 Et dit 'fox est qui met s'entente
En famme pour riens qu'ele die :
Foi sont de famés sanz boidie.
Ja la moie ne crerai mais.
Par famme est plus guerre que pais,
U6Ï h«ohie 1254 mûx 125B Haia .7. nel donte .1. pois IIU
debrite 1264 nouche 1265 le ] ion 126» tort 1212 C. trop «s de*-
1281 p. chose quil oie 12S2 Que mal as paine j empl<ri«
'c*
VI (Méon 16001-^15048)
ISSft Par famme sont honia maint homme,
De touz les maus est famé somme,
Fox est qui trop i met s'eatente.'
YBengrins ainsi m démente,
Âinssi se oomplaÎBt bellement.
1S90 Renars le Sert menuement
Et Bur le nez et sur la face.
YsengritiB ne soet qne il faœ:
Que bieo voit qae il est en trape.
A ce mot )i basions eschape
1295 Que Renars tenoit en sa main.
Cilz qui n'ot pas le cuer trop vain
Se voalt lerer, mais ne puet estre,
Qa'il o'a rerta fors de sa destre.
Benars li fot de grans anuis:
laOO De la poudre li gete ou vis.
Tsengrin tient poar non saobant,
Ans mains lî vait les iex oerchaot.
Mais par sa grant mesaventore
Li avint si fort aventure:
1906 Son doi en la bouche dedens
Li ohiet, et cils le prent aus dens.
La char trenche jusques a l'os,
Ses mains laoe derrier son dos.
De l'estraindre pas ne se faint:
ISIO Car en tel guise le destraint.
On weille ou non l'estuet descendre
Et deeoz lui )e fet eetendre.
Or eet Renan en mal trepeil :
S'il a paovr, ne m'en merreil.
iai5 Ysengrina des genous le serre.
Renan ne TÏt ne oiel ne terre.
Jure avoit faus serement:
n )î parra prochaisement
Con fausse loi il a menée.
1830 Hui est venu a sa journée,
I2M qnîl ISH le bHtan 1801 p. mit' poUuat 1904 manque
ISI2 El tort de d«NiM lui <l««e«iidTe
, Google
2S4 ri (Héon 15049— 1H>90)
Mard quiert pour les saina de Bomme.
Mais ne 11 vaat pas une pomme:
Car Tsengrins le fiert et maille,
Tant que Renars gient et baaille.
1B2Ô Ysengrins le fiert en la chiere.
Ne tient pas sur lui sa main chiere.
Renars n'a pooir de deffiendre,
Tout li oouvient souffrir et prendre.
n vosist miex sstre aillors :
1330 Son ouer en est en graot douloora.
Devenus est plus frois qae glace:
Ainz Telt morir, ce diat, en place
Qne pour lui recréant se daint.
 ce mot a gete un plaint,
13S& Semblant fet d'omme qui soit mort
Que en lui n'a mais point d'effort.
Ysengrins un petit le lâche,
Moult le mort et moult le deseache.
Renars ne muet oe pie ne mun,
ii340 Bien fait semblant qu'il n'est pas sain.
Ysengrin l'a butu si fort,
Enz ou champ l'a laissie pour mort:
Li baron sont de lui parti.
Ataat la oourt se départi,
1345 Onc Troïen n'orent tel joie,
Quant recurent Elaine a Troie,
Cou Brun li ours et Ysei^rins,
Et Chanteoler et Tiesselins
Et dame Fiote et Roeoiaus
ISOO Pour Renart, qui ert deeloiaux. D45
Li parent Renart ont grant honte:
Nobles n'en veult ofr nul conte,
Ainz conmande que on te pende.
Tyberz li ohaz les iex li bende,
1369 Bt Roeniaux les mains li lie,
Bien ont R«nart mie a la lie.
1323 le] si maaille 1329 Or eo est .y. lonnour ISSOILen 1982
Enooii morra ce 1S41 U debatu f. 1942 Eu mattqur L toat p. 1350
R. font le d. 1352 ueul 1354 Ty. le ohat 1353 B. o. b
,. Google
VI <Méoii 1Ô091-15130)
I>e pamoiaoD fut reveniiz. A
Bien fu le jor por fot tenuz :
Se de lor meins pooit partir,
1360 James s'iroU home aatir.
Tote la cort Dissiez bruire,
Holt se hastent por lui destruire.
RenRFfl por sa vie tenser
Prie qu'en le laiet confesser,
1365 Qar a rejehir li oovient
Toz les peobea dont U sovient.
Il li oat fet Tenir Belin.
0 loi ameine Ghanteclin.
Renars ae fet a lui confes,
1370 Et cil li flDoarja bod fes
Solonc les peohez qu'il a fet
De qoi il a vers deu mesfflt.
Si oon il ooafesoit Benart,
Atant es vos frère Bemart
1375 Qui de Cirant iloat ert repairez.
Trova Qrimbert qui fu iriez.
Euqois li a et demande,
Conment U rois a oonmando
Que Renars fust molt tost penduz,
13% Par nuUui ne fust deefenduz.
Quant 11 frères ot la parole,
Molt li poisse, se t'en l'afole.
Il ert de ^ant franchise pleins,
Holt ert cortois, n'iert pas vileins.
1885 En son cuer l'a aperceû
Par le grant duel qu'il a où.
Que meioe Grinberz li teisons
Et Eïspinarz U herioous.
La u vit Nubie boneoient,
1390 Le salua molt doucement.
Li rois se dreoe en soa estant,
Ne set frère que il eint tant.
1957 u nue. A reeommtnet 1SS2 dest'e 1888 d. il le orient
1571 fe* 1ST8 Conme 1379 tôt 138S g. seintse p. 1365 ï manipu
...,..,glc
236 TI (Méon 15131— 1B172I
Joate lui le fet ase^er.
Li frères l'tiquett a proier,
189» Por deu li otroit, ae H plest,
Que Renart sain et sauf li les'.
Eînsi le racata li frère.
'Segnor, por deu le devez fere.
Ne puet aler o de» le graot
14*00 Qui ne pardoinst son mautalant.
Itel conseil te voil doner
Que tu lesses Renart aler.'
Molt deproia l'enpei'eor
Que Renart li doinst par amor:
1406 'Pot* ce' fet il, Wi je venui.
Proier vos voil, ne soit pendus,
AncoÎB laissies Renart aler :
Dex le vos putst gaerredonerl
Donez le nos a deu servir
1410 Qui se laissa por nos morir!
Por amor deu le nos clones!
Renart, de quoi s'est affiches,
' Jel quit fere moine ordener:
En tôt le mont n'aura son per.'
1415 Le frère dist l'oupereor
'Dex ne veit mort de peceor,
Mes soit confes et se gart bien:
Dont aéra sanf le crestien.
S'il est retez de f;uerpilage,
1420 R est au meins et repentage.'
Nobles entent que bien a dît.
Net voudrait avoir esoondit
De rien que il li demandast
Ne que fere H conmandast.
1426 Renart H rend! bonement
Sens nul autre contenement.
Renart a gite de prison,
Frère en a fet on as mesoa.
139SMeoir ISOllequelt i:495Quep. 1396Q. ulfeta. R 13&9 pot
14081eDiierere I40« Proio 1408 Que d. voi 1411 doDBH 1412Mrt«rri-
ehBH 1415 d. • le. 1424 que a f. 1436 «eiDB 1437 a manque 1428 Tn
VI (Héon 15173—16816)
PoÎBSonB li donsnt pur amordre,
1480 Bien le dotriiieat de lor ordre,
De dras a moine l'ont vestu
Le fll a putflin, le teetu.
EÎDZ la quinzeine fu garia:
Cil qui taot a este maris
1436 Toz fu gariz et repasses.
Par maint maveia pas est pasez.
Bien retient ce que en l'enseigne,
N'a pas seoblant que il se feinne.
Les signes fet del moiniage.
1440 Uolt le tienent li moine a sage,
Cher est tenuz et molt amez.
Or est frère Renart clames.
Molt est Renart de bel service,
Yolenters vet a seinte igliae.
1445 Sovent li menbre des julines
Dont il selt rongier les eacliîncs.
A peine tient estacions,
Car sovent a teotacions.
Bien li seent si vestement,
1400 Hoit se déduit onestement,
8i met s'entente a l'ordre prendre
Que il n'i a que entreprendre.
Un jor fu la messe cantee,
Renart de cuer l'ot escotee.
1465 Tôt dereniers ist du moster,
En 88 raein tenoit un sauter.
Quatre capons bien sejornez
Lor avoit un borjois douez
Qui avoit non Tiebaut le riches:
1460 N'iert pas vers els avers ne chicea,
Renars les a aperceiis:
Or sers il bien dicofis.
Se il n'en fet ses gernons bruire:
Bêlement s'en quide déduire.
\M& 'Par deu' fait il, 'ne m'apartient
lui k frsre 1437 ce q (en lenseigne 1441 ert
, Google
TI (H6ou 15216—15250)
Oil qui de char maDger se tient.
M'ai pas fet veu de manger ehar.
Molt le t^'Ddroie a grxiit eachar:
Qui cest veu fere me feroit,
1470 Dex le set, mo|t me meaferoit.
De char ne me puis atenir.
3e je en puis en leu venir,
Je moBterai que je soi fere.
Qui qu'en doive parler ne'-tere.'
1476 Le for trespasse et la nait vient
Benart qui des ebapons sovent
fie les pot mètre en obliance.
Tote treapasae obédience,
Vient aa cliapons, ai les desjoche,
1460 L'un en manja, au cuer lï tocc:
Les autres trois a mis en terre.
Que lendemein les vendra querre.
Covert les a bien de terrier,
' Arere s'est vennz chocier.
1485 Ne sot nus mot de son aguet
Ne del larecin qu'il ut fet.
Si H chaî par aventure,
Molt retret bien a aa nature.
Leudemein après les matines
14W Renart qui tant eime jolines,
D'uD des capons se rest dines,
Puis est el oloistre retornes.
Li tiers manJR que nus nel sot 5(
Au qart manger iluoc passot
Uft'i Uns frères qui bien l'aperçoit
Que Benars li ros les decoit.
Quant reconte fu au oovent,
Rennrt en out blâme sovent.
Benars lor en velt droit ofrîr;
ISOO Frère Bemart nel pot aotFrir:
1468 ■ I en 1469 froit 1470 «elt 1473 moiteroie 147S d«siuiche
1460 m«M 1485 nut ] un 1468 nul 14»4 marger 1496 lee | se 1499
uait 1500 .B'.
, Google
VI (Méon 16251— 15B89) 23»
Ja r&voit; Q]aDg;ie un corbel
Qu'il avoieut en lor prael.
Tant larecina lor avoit fet
Que bien voit que il e'eet mesfet.
15nri A Benart ont toluz les draa,
CoDgie li douent, tôt fu gras:
Ne demaudoit nutres loreins
Ne mes qu'il fust hors de lor meins.
A merveilles lie s'en fesoit,
iBIO Car li ordres li desplaisoit.
Tornez a'eu est tôt le chemin.
Encor nuira a Yaen^n.
Li moi^e l'ont tnia a Ih voie,
Toz aolz a'en vet, nus nel convoie.
I5ia Molt manache ses enemia.
Par qui il fu en peine mia.
Sa teste jure corouee
Que ja s'ire n'iert pardonee
A YaeQgrîn ne a Tybert
1530 Par qui il a tant maua sofert.
Roeniaus ert en une haie,
De loin le voit, forment l'esmaie:
Si a'eacrie 'vois le rendu
Que devien avoir pendu.'
1025 Cil n'a talant de ranproner,
Forment s'aqelt a treatomer
Tant que il vint en sa tcsnere
Ou a trove aa feme chère.
Quant le vit, grant joie en a,
1590 En son ouer s'en ealeeca.
Car molt avoit grant dol ofl
D'Ysengrin qui l'avoit veincu.
Si dui fil font joie molt grnnt
Quant lor père voient vivant:
1836 Quant sein le voient repairier,
Or nés porroit nus eorocher.
150a merneille 16U nul l.tlS Ytenjcrinz 1621 RoUua 1522 loins
I5Z4 d«iien 1528 troues 1526 Q. ele le
, Google
VI (Méon 1&890— I52M)
Molt fa bien aoesmea li eatre.
Reoart qui fu res conme presse,
Ot tiolt ^ant talatit de maDger.
ISiO L'eve commanda a hucher
Et l'en li a toat aportee.
Ses fllz ont la table posée. — —
1540 ooromenohe
-,,. Google
(Méon S7T83— 27806',
Foas est qui croît sa foie peose: (50)
Holt remeiat de ce que fous pense.
Fous est qui croît foie espérance,
Que toz li monz est en balsDce.
b Fortune se joe del mont:
Li un vienent, li autro vont,
f L'un met en bien, l'autre en la brîche,
Si fet l'un povre et l'autre riche.
Tex eet la costume Fortune
10 Que l'un eime, l'autre rancune.
Ele n'est mie nmie a toz,
L'un met desua, l'autre dosez:
Et celui qu'ele met plus haut
£t qni meus fet et qui meus vaut,
IS Fait ele un maveis saut saillir
Ou a l'entrer ou a rissir.
Segnor, cîst mondes est p restez,
Li uns a por, li autre asez;
Et qui plua a, tant doit il plus,
3() De tant sont li povre au desus.
Et qui poi enprunte, poi i-ent:
En le lest vivre bonement.
Tex s ores ^rant poeste,
Qn'ancois que un an soit paae
* Fortune s le mont en & tnanqut 11. 12 man'jneut H tet J
t IH »t lanlre
asixt I Itt
Il by Google
vil (MéoQ 27909—2784!»
26 Sera de molt poyre pooir,
Ice saches vus tôt de voir.
Par mon chef, ce n'est mie gas,
L'en vient molt bieo de haut en baa,
Par foi, et de molt grant bassece
30 Revient en bien en grant hautece.
Par ce est droiz que je me tese.
D'autrui avoir a l'en grant ese:
Qe quit que grant biens en vendroit,
Qui reison i esgarderoit.
35 Qar qui ovre solonc reson,
Ne l'en puet venir se bleo non.
Molt est fox qui meine ponee
De chose qui U est prestee;
Costume est d'autrui garnement,
40 Qui froit lo vest et caut le rent.
Foz est qui por son grant oQr
Elst en cest siècle aaoSr:
Car je vos di bien seinz feintise,
Tant vait li poz al puis qu'il brise.
40 Ou tost ou tsrt, ou près ou loin
A li fors del feble besoin.
Cest essample vos ai mostrez
Por Kensi't qui tant est devez
Et qui ovre contre nature.
M Ja nus n'aura de lui droiture,
n prent a tort, il prent a droit,
C'est merveille qu'il ne recroit.
Mes certes ja ne recreira
' Devant ce qu'il l'en meaoarra:
06 Car son deable le demeine.
Et ai est toz en son demeine
Qui de lui ne se velt partir
Jusq'a tant qu'il l'ait fait honir.
Une pièce puet il rener.
29 baaaepoe SO en molt bien 31 est bien d. toise S3 L len 36 pot
37 Meiot .IH que 33 ffftrtiemenii 40 que f. louHt 41 p»r 43 n. plus a.
45 tart après ou 4S Par
;„.;., Poogic
TU (Méon 27844-27886)
60 Mes aprea le fet trébucher:
Pendre le fet ou afoler.
Ârdoir en fu et enbrager
Ou a si graat boute bnilltr
Qu'a noient le fet devenir.
ea Certes qui sert itel baron,
Ne l'en puet venir se mal non.
Je ne di pas par toi folie,
N'il n'est pas droit que ja la die.
Se vos le voles consentir,
70 Je TOB dirai ja sans mentir
De Renart le gopU la yie.
Qui a fet tante trecberie
Et qui tant home a decoû
Que par engin que par vertu,
75 n n'est nus boin que il n'engigoe.
Il avint l'antrer a Conpigne
Que Renars fu del bois issus.
Si s'en ala les saus menus
Droit a une grant abeTe.
HO La avoit une conpaignie
De capons cras et sojoroez.
Celé part est Renart alez.
Une ne fina, si vint tôt droit
La n li jeliniera estoit.
85 Et quant il vint au jelinier,
Si conmenca a oreillier.
Se les gelines somelloient.
Et qnant il vit qn'eles dormoient,
* A soi sacha le paies z on
' 00 Qui est liez d'un bardellon.
( Tôt coiement et aseri
Un capon prent, n'a pas failli,
• Qui bien valoit cinc et maaille.
> One n'i qnist nape ne toaille:
96 Premerement li ront la teste.
Renart mangue et fet grant feste.
bullier 86 rooUier 87 Se maHçue g. qai a. 93
'c*
VII (HéoQ 27689— 27922)
ffe fet pas seoblant au manger
Que li chapon ii fussent cher.
UoU par se contient feremenb
100 An chapon veut son mautalant
Qui n'i avott nient mesfet:
Mes bien saves que ansio vet,
Qu'il avient bien souent a eort
Que tex ne pèche qui eneort,
106 Molt a Benare de ses aveax,
Car il mangue bons morseax,
Qui grant bien li font a son cner.
La plume et les os jeté puer.
' Molt fet Renart riche relief,
110 Et ai jure sovent son chef
I Que maigre tos les mainiax
En mangera il des plus baua.
Molt afiohe son aerement,
Mes il ne set q'a l'neil ti pent.
llfi Or laifOQS de Renart a tant
Et ei diromes d'un seijant
Qui releva la nuit pisaier,
Si a oï Kenart rongier.
Molt durement s'esmerveilla
130 ' Et en après se porpensa /
Que c'eatoit gorpils ou teasons
Qui eatoit venus as capona.
Au -gelinisr en vint corant,
L'uis déforma de meintenaat,
125 RecloB l'a molt bien et serez:
Or est Renars bien atrapez.
Âtant s'en vet en la mesoa.
Puis s'eacria a molt haut ton
'Levez tost sus et si m'eidies!
liiO Or est li gorpil enginnies.
Or saura il aaez de frape,
Se il de ma prison eschape.
102 aneit 104 ni \>. q. nacurl 105 h
115 Or le 1 131—133 manijUtnl
, Google
VII (Méon 27923—37956)
Or tost sus! si l'aloa tuerl'
Qui lors TeTst moignes lever,
185 Qui aïnz ainz core au jelinier
Por loT geliaes aldier,
Bieu li menb^ast âe geut iree.
Ual vit Renars ceste asamblefl,
El li sera molt cher vendue.
140 N'i a cel qui ne port niacue
Dunt il manaceut a ferir
fienart, s'il le poent tenir.
A l'uîe vienent, si le defennent,
Treatuit de bien ferir s'aeament;
143 Enz entrèrent treatuit eneenble.
Renars freniist, li ouers li tremble,
Uolt se dehaite et molt s'esmaie,
Bien set que saoz cop ne sans plaie
Ne puet iesîr dei jelinier.
iliO 'Ha' fet il, 'moignes sont si fier
Et gens de molt maie msnere,
Rien ne feroient por proiere.
Ha, que ferai? se prestre oOsse,
* Corpas domint recoûsse,
IGO Et a lui confes me febae.
Car se mes pechea rejelsse,
Ne m'en polat venir dus maua.
Se moruese, si fn^e sax.
n n'est mie tôt or qui luîst,
160 Et tex ne puet aidîer qui nuist.
Por ce qu'il vestent capes noires,
Si les apele l'en provoirea:
Mes il sont tuit con forsenez.
Meuls les puis apeler maufez:
163 Haufe sont noir et ciat auai.
134 Qui Ift 139 Ele a. 142 se il 143 uindrenl ail defermerent 144
f. inrereat 146 1b char li 152 ferunt par 154 domine IST nus mauB
oesir Aprit 157 Ir otac A iniercalt ces deux ver» Et ce Bai ie bien sanz
Mentir Car mit' sont fier oist moniiiux lâS Se ie muir ci il aéra a.
IM luit 160 pot nuit 161 ail u. capaus 163 con ] por 165 manque
'c*
,VII (Hfion 27656— 27W0)
Bien les puis apeler einsi.
Oe me convient ore esprover,
Bien les puis einai apeler.'
À ce§t mot sBut Kenara en place,
170 UoU ae recoroe et ae rebrsce,
Uolt saporeille de foir.
Vers lui ^t un moif^e venir
Qui si le Sert parmi les reins
D'une grant macae a dons moins,
170 Que a terre l'abat tôt plat.
Ez vos Benart hontex et mat.
Si se redresoe conme cil
Qui est eators de meiot péril.
Quant il vit que chasouns l'asaut,
180 Parmi euls toz a fait un saut
Qui qatre des moignes trespasse.
Ues ce qae vautP Lî uns Tesquasee,
Li uns le fiert, l'autre le bote.
■ Or est entres en tele rote
185 DuDt ses hauberz et ses esona
Sera desmailliez et roupnz.
A la parfin l'ont tant mené,
Tant travellie et tant peue
Que em plus de quatorze leus
190 Lî a mestier ogullo et Sus.
Tant home ont de Renart fable,
Ues j'en dirai la vérité
Ed œste brance sans esloigne:
Or nel teues pas a mencoignel
195 Quant Renars se fu délivrez
Et des moignes fu esoapez,
Saches que molt li en fu bel.
Fuiant s'en vet tôt un vauoel.
Âpres s'en vet par un ^ant bos,
200 Uolt li sue la pel du dos.
i inai 170 seaforoe et mit' seabrue 172 luii 17S Qae 174
,. Google
VII (Hémi 27991— 3802S)
Fuiont s'en vet grant alefire
OoB oil qui pas ne s'asoUre:
Qu'il De dit mie eus, siu moi',
Hes se tu puea, pense de toil'
206 Malveisement eidast autrui
C^ qui Bon oui lait apree lui:
Se je fusse en sa conpaignie,
Petit me fiasse en g'aîe.
Udc ne âna de cure a toise:
310 8'eet venuz sor la rive d'Oise.
Et qant il vint sor la rivere,
Garda avant, garda ariere,
Si a choisi enmi un pre
t Un roulon de fein ahune .
S15 Que iloques eetoit laissiez
Por c« qu'il n'est pas essuiez.
Iloc fist li gorpil sou nit.
En sas se drece un sol petit,
■ Car il se voloit eslaBoher
220 Eincois que il a'alast cocher.
Il a mis la coe en arcou
• Si fist set pes en un randon.
'Iciat premiers soit por mon père
Et l'autre por l'arme ma more,
28D Et li tiers por mes bienfetors
Et por toz aprealeoeors,
Et li quara soit por les jelinez
Dont j'oi rongies les «scÎDes,
Et li quins soit; por le vilein
330 Qui ici aûna ceat fein.
Li sistes soit par druerie
Dame Hersenz ma douce amie,
Et li semea aoit Ysengrin
Qui dex doinat demein mal matin
235 Et maie encontre a son lever.
Uale mort le puisse acorer!
1 le orepon 222 8e 8
, Google
248 TII (Kéoa aSOSl— 88066)
Car je he molt le cora âe lui.
Ja ne voie il tel jor conme huî!
A maie hart puisae il pendre
240 Que nus no l'en puisse deafendre!
, Se je soi onques de bsrat,
Pendus ïert il a malo hart.'
Âtant se reet aies jesir,
Car talant avoit de dormir.
34S Si se conmande as douze apostrea.
Puis a dit douze patrenostree
Que dex garisse toz larons,
Toz trattors et toz feloos,
Toz félons et toz traltors,
• 3S0 Et to> aprimes leoheors
Qui meus ornent les cras norsaux
Qa'il ne font cotes ne mantaz,
Et toz cous qui de barat vivent
> Et qui prenent qaanqu'il consivent.
255 Ifes as moignes et as abez
Et as proToirea ooroDez,
Et as bermites des boscagez,
Dunt il ne s«oit nuz damagez,
Pri deu qu'il doigne grant torment
280 Si qu'en le voie apertement'
Ce dist Renaît li forsenez
Qui meinz homes a barétez
'Car qui bien fet, ne doit pas vivre.
Ues cil qui tôt ad es s'enivre*
265 Et cil qui emble, et cil qui toast
Et qui enprunte et rien ne sost,
Ja cist sedea ne doit faillir.
Et dex, vos m'en puissies olr,
* Que ja icist siècles ne muire:
370 Que péchez seroit del' destruire.'
Ce fu la proiere Renart
Le traTtor de maie part.
237 hee 239 prendre 241 ie onques loi rieoi 246 dît .1111. p.
254 preae oonsenet 2S2 hume 266 na Mi«t
,. Google
TII qtioB 28067—88102)
• Atant se test U renoiez,
Si mist U teste entre ses piez.
3Tfi Or sachez bien soûrement
Que il savoit bien vraiement
Que se dex aldast as maux,
Adonquea serait il Inen aaux:'
Qu9 plus 1ère de lui oe fu
380 Des ioel ore que dex fo.
Li gorpi] fu tost endormis,
* Car molt estoit soef ses liz.
Au inatin quant il s'esveilla,
Un mot dit que fere quida:
385 'Lèverai moi, sHrai en proie.
Dan Oonberz a une crasse oie
Que il a fet en franc norrir.
Bien se cuide fere servir,
Au noêl la cnide mangier.
290 Hes se je pnia tant esploitier,
Ja ne la verra nets cuire..
> Je en ferai mes gemons bruire,
Hui en cest jor sanz demoranoe
Saura je qu'ele a en la pance.
396 Honte ait fors den qui destina
Conques vilein d'oie mangal
Vîlein doit vivre de cardons,
Hes moi et ces autres barons
Lait l'en les bons morsaus mangier:
800' Car nus les manjon sanz dangier.'
■ Lee crestines orourent la nuit:
Eacor nos en sentons nus tuit.
Car li ble en furent plus cher
• Tro) sois ou quatre le sestier.
aOQ Qant il vit l'eve blanohoier
I Et le mulon dedenz plungier,
Si se coamence a dementer
Con d'iloo porra eacaper.
VII (Héon 28105,-~28142)
Que que il se vait demenUnt,
SIO Es vos UD esoofle volant
Qui iloc a'aloit reposer
Por 06 q'U est las de Toler:
Yers le million s'est adreeiez.
Benart le voit, si s'est dreciez.
81& 'Sire' fait il, 'bien Teignoi: tosI
Sees vos ci dejoste nos,
Lez ceste lasse (veature
Qui est ici en aventure
Et en dotanoe de morir.
330 Sire, bien puissiez vos venûr:
Tos Boiez hui lî bien Veauz.
Or m'a dex fait molt ^rant vertnz
Q'il vos a ici envoie:
Or serai confes, ce croi gie.'
83fi Lî escofles le vit plorer,
Lez lui s'est alez demorer,
Et si li conmence un suinon
Por reconforter le gloton.
'Renart' ce dist sire Huberz,
330 'Par le temple ou dex fu ofere,
Clerc et provoire sont tuit fol.
3a dex ne place que je vol
De sus ceat fmn a terre secbe,
Be orne vaut rim qui ne pèche,
3% Ne bons qui n'a fet asez mal.
Li pautonnier, H desloial,
li traiter, li foimentie,
Cil sont des peines d'enfer quite.'
Atant a son sarmon feoi.
310 'Bau frère' Cait il, 'or me di!
Or pues tes pèches rejeîr,
Et je Bui toz près dei oTr.'
'Sire' dist Reoars, 'volontiers.
J'ai este set mois toz entien
312 ce q il 384 Ore oe manqur S34 Sonie 336. 336 m«n^tifnl
f sont dççftr de* peiaes denfer
, Google
vu iMéon 88148—28178) 251
• 346 Parjure et escumiiiies.
Mes ce n'est mîe gomt pemez:
Ja por esciuoiiucioii
N'aura m'arme damnacioin.
Kre, g'ai este sodomites,
aeo I^ore flui je fins hérites.
Si ai este popelioaos
Et renaie les cristiens.
Je bax hom frans et debonaire.
Volentiers prelsse ]a tiaire
SU Et devenisee moigoes blans:
* Hee j'ai ud mal parmi \ea flans
Qui ohascnn jor par droite rente
Me reprent bien vint fois ou trente.
Et je sai bien que moignes noir
380 TrestoB sont faillis et por voir
N'ont cure d'ome s'il n'est seins
Ou s'il n'est clers ou ohapeleios.
Sire, je ai molt grant essoigne
I Que je ne puis devenir moigoe:
3691 Car je ne sai parler latin. 53
' Si monguz volentiers matin.
Sire, je ne puis jeQner
' Ne fiens espandre n'aouaer
Ne fere les ovres qu'il font,
870 Qui me dorroit treatot le mont.
Si ai la crope trop li^gere
• Et fol samblant et foie chère,
Qui trop soveot me feroit batre.
Por ce si ne m'i os enbatre.
875 Par le cuer lie, la ou l'en bat,
Dunt n'est il fox qui s'i enbat?
Moigne noir sont trop a mal ese,
Ja n'auront oose qui lor plese,
Trop sont tenu en grant destreôe.
aso Nets l'abe qui les adrece
Bâtent il bien le dos deriere,
845 Pariorea 346 neitoit m. 347 Oaî p. 349 ■odomieM 850
■ilM 863 deboname 364 puiwe 373 ni mi 380 U «bu
,. Google
252 vu fMéon 88179-28214)
Quant il fet une maie cliere.
De ce esploîstent il molt mal
Q'entr'eiiB ne font un jeneral
386 De foutre une fois la semeine,
S'en Beroit Tordre molt plus seine.
Et quaut il oiiasent fotu
Et ele eûBt le cul batu,
Si la meissent hors de cloistre
390 Tant que il fust eusons de oroistre.
Car se remanoit au oovent^
Il la foutroient trop sovent.
Si n'en porrott aotfm la peine,
Car trop sont lecheor H moine.
38S n la conbriBeroient tote
Si que ja mes ne tendroit ^ote.
Et il porroit bien avenir
Que ^nt mal en porroit venir,
Que il entr'euB se conbatroient
400 Si que il s'escerveleroient.
Car cbitscun volroit fotre avant,
Ausi li viel con H enfant,
Et li serjant conme li mestre.
Et ioe ne porroit pas estre,
406 Ce ne seroit mie raisons:
Que blâme en aurait la mesons.
Si en seroit pire lor ordre.
Por ce ne lor veut l'en amordre.
li blans ordres par est si fors,
410 N^UB n'i entre qui n^i soit mors
De jeliner et de veiller,
De chanter et de versellier
Et d'ovrer et de laborer.
Si n'i ^t pas bon demorer,
415 Ce aient cil qu'i ont este.
Car je n'en sai la vérité :
38a ci) 385 f. en U 3dU quil ouaaeDt talsnt de 391 wle r.
suoc o Le» vers 392—396 ont ili endomaiagiê. aU3 El nen 3M ai
maiiqut uerroit Le* vtr9 397—400 tant toupi* du feuilUl du ««r.
i\V. a. pas )a
, Google
va (Héon S82ia— 28262)
Mes j'en oT Yseni^ii pleindre,
* Qui est ases plus fors et gceindre
Que je ne sui bien les deus parz.
420 II me dist q'uns molt mavais g&n
L'oat sic el capistre batu,
Tôt eo a le cors confundu.
Qui le feroit seignor del mont
Et de trestoz couls qui i sont,
435 N'eutreroit il en l'abele,
Si par a il l'ordre enbaîe.
Et je conment i entreroie
Qui nul mal soffrir ne porroie,
■ Ne qui consirrer ne me pub
430 De Hersent ne de son pertuisF
PartnisI je ment, ains est grant chose:
Molt est bardiz qui nomei l'ose.
Car por ^eul itaut qu'il m'en membre
M'en remuent trestuit li membre
43ô Et bericbe tote la charz
Far moQ chef, ce n'est mie gaz.
Car ce est li plus nobles noos
Qui soit en cest aiecle que cons.
C'est merveille, quant om le nome,
440 Que c'est ce que plus honist l'orne
Et ce que plus le torne a mal
Et plus le fait torner el val.
Et des que il li veut aidier,
De ce ne fait pas a plaidier,
440 II li done plus en un jor
De joie et de bien et d'onor
• Que boce d'ome ne puet dire.
Cons est li plus aovereins mire
Que puisse envers amors trover,
400 Ce n'est or mie a esprover.
Car maint home en sont garî
Qui autrement fussent péri.
423 froit t. de ^ partir dt est fcraat ohose du «. 431 JHtqn'à la
fim Ju r. 434 le iixtt u H coupé dan* le mte. 444 Et (Te 443 quil
pan mamgut 44S soareiiu 4M ora 45). 452 munqiunl
,. Google
254 VII (H«on 26261-28294)
Et encore en gtirroot il meint,
S'en lof mavetste ne reineinL
t 4{i6 Et qui par raaveiete perdra,
Dahez ait qnî l'en aidera.
Ne qnidîeB pas que ce eoit fables,
Je ne voiwlroie mie eatre abes,
Se Hersent n'es toit abeesae
400 Ou celerere ou prioresse,
Ou qu'ele fust en teîl leu mise
Qu'ele fuat hors de lor devise.
Que j'en pousse avoir mes bons
£t ele auai de mot les sons.
466 Car molt est l'ordre boue et bêle
Qui est de maie et de femele.'
Li escoufles priât a parler
Qui n'i voloit plus demorer.
Renart conmence a chaatier
470 Et durement a laidengier.
, Tel uein, fel roua, fel descreOz,
I Tant par es ores descoûs
Que Hersent as t'amor donee,
' A une vielle espoistronee
4T6 Qui ne puet mes ses pies tenir.
L'en la puet bien trop meintenir.
Renart, molt par est ses cons banxl
Hersent ja os ce uns corbaux.
I C'est une estrie barbelée
480 Qui a porte vei^e pelée
Espoir bien a passe cent anz,
Ou plus ou meÎDS, je ne sai qanz.
Mes itant te di je de voir,
Et tu le doQsses savoir,
4801 Qu'il n'a jusqu'à la mer betee
(Jarcon qui ne l'ait garconee.
Haï haï! quel druerie!
Trop est vielle sa puterie.
454 Bi en 4R2 Q'ele 484 aonens 466 qai manque Le» <
467—470 manqufut dan* le mtc. par et que ItftuitUt gtH coupi. 4Ï8 e
4T7 par tiuinqttt oest 479 estrie | nielle 485 Qui toiqua la
,. Google
VII (Méon 28295— SS384) 255
* Ele a eutor le cul plus fronces
4S0 Qu'es un arpen de boia n'ait ronces.
Dont par devroies orea fondre.
Ja te porroiea tu repondre
En la pel qui au cul ii pent.
Fe te confes, bi te repent
496 Et de ces pèches et des autre»
Que tu ne voiees o les autres
Qui en enfer Toisent tôt qvàteï
Va t'en en Inde ou en Egipte
Ou en une lointaine terre,
500 Ele ne t'iroit avant querre,
Ainz t'auroit to«t mis en oubli.
Se tu estoies a Chambti
Et ele estoit a Ronqaerolee, 54
Por que les terres fassent moles,
t a» Ne t'iroit ele auan veoir,
Toz jora i porroiea seoir.
i Eincoîs requerroit un tafnr
Qui auroit le vit gros e^ dur,
Dunt el feroît tenter sa pUie
61(A Ed leu d'estopes et de naie.
Il na el sieqle si grant tente,
S'ele estoit enz, que ja la sente,
Ne plus que se ce fuat neanz.
Car la plaie qui est dedens
i 515 Li fil trop férue en parfont.
,Ce8t plaie que cist archer font
Ele a a tôt le moins deos fonz:
Mes icele plaie est parfoas,
Si n'est plaie el monde si gries.
690 Que celé garist de legîers,
Que l'en puet tenter et cfaercier:
t Ues ci ne puet mires tocher,
491 deneroies 192 respondre iS9 loi^e Aprèê le v. MO lé mâe.
donne U v. 507 au detÈou* du quel li-<ri» lignte ont M conpét». 501. 502
■mwjw«m/ 604 P*r SOS suant noir SOS ele f. ent«r 510 manque 512
■HiMfM h\A q. Mite f. .'il4 Car 1 En SIS Li j El« f enferue p. 520
, Google
256 TU (H«cHi at)32&— «seo)
Pu oignement ne par poison
N'i puet nuB mètre gariaon.
&35 Si metroit l'en por neent peine
Qu'el n'ert james de cel mal seine.
La mer seroit avant tarie
Qu'ele fust de oel mal garie.
L'en ne porroit sa rage esteindre,
B80 Nue ne porroit au fans ateindre.
Et se en la plaie n'a tente,
For nient i met l'en s'entente.
I Ice TOB di je aanz reles
Qu'ele n'en garira James,
086 Ainz ardra pardurablement :
Car c'est plaie sanz finement.
I Et une itele vielle sece ■
Art plus de fotre q'une meoe.
Ele a toz jors le con bae,
MO ^Tt meioB de len a l'en gae
Un palefroi a qatre piez.
De qatre soudées d'oint viez
Ne seroient les fronces pleines
Que la vielle a entre les einee.
645 De baie feme est baux pieches:
Ues de vielle est le cuir secliiez.
Qui pltu la moilleroit ouan.
Tant seroit plus sedie eneoan.
Hersent n'a mes dent en la gole,
060 Si a plus mal fet tote sole
Que totes les puteias del mont.
Hersent poile et Hersent tont,
Hersent escorce, Hersent plume.
Haldite soit tote s'endume,
b6S Qu'ele a plus cops de ooille oOs
> Qu'il n'a foiUes en oent soila
Eu este quant les foilles sont.
Ha, quex délices dun toz ont!
524 Nit pot 521» Sil m. 529 eiteigdre ùilea mangue nest «Irinte
588 metruit l«n ente 6S* g*Tn. asS que une &48 eit on oonchea Ul
de ut. 558 H. plurov et poila tant 555 ooIb 557 «ont ni«Hgv«
...Google
vu (Héon 28361-26394) 257
Onques Riohel n'en aot oe&nt,
MO Ne nul barftt envers Hersent.
Qui snuroit donc se Hcraent non
Des le teos le roï Salomon
A ele itel mester mené?
Ce Bachoiz tôt de vérité,
065 Sn tote Franche n'a mortier
Qui tant soit bons forz ne entier:
% Tant fust de lîois ou de coivre,
Por qoi qu'il fust autretant coivro,
Ne eûat le fons abatu,
670 3'en i oQst autaut batu,
Ou qu'il ne fust brîaies encoste.
L'en met el auen sovent et oste.
Li siens n'iert ja qae puisse oieeus.
Des Morenci jusqu'à PoIbous
576 N'a nul n'i ait sovent bote,
' Meint i ont tret et meint boute.
L'en n'i set tant boter ne trere
Que ja a lendemein i peire.
. Il est perdn qanqu'en i met,
/ 680 Car trop set la veille d'abet.
/ Par le ouer bieu, quant tu aresces,
y Fes tu eschaces jambereaces?
Par le cuer be, c'est la fontene
Qui toi! jors sort, et ja n'ert pleine.
580 A droit a non Hersent la love,
Car c'est celé qui toz mauz cove.
Auquee set ele de barat
Quant ele au cul a pris Renart,
Celui qui tôt le moût decoit,
690 Que tôt siècles le seit et voit.
Uieui! concilie ne sai je nul
Que celui qui est prb au cul.
Qui cul prent, il est concbiez,
f Et s'il le rent, il est cbie!;.
9W n« enl 568 Par bU iuqa 576 manque Le» ev. !>81. SS2
ttrairmt mieux piùcé» tm drtaua du r. 681 comme dans U» mtc. BK.
»I2 ÏMobOTM 385 loe 586 coe 588 auneul !i92 priM
RF.ilABT I 17
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VII (MéoD 28395—2642»)
596 Et s'il restreint et il te tient,
Ne dirai pas que il devient:
Car trop i auroit vilein mot.
Si m'en tendroit le siècle a sot.
Benart, faites une autre amie
600 Qui p]us sache de cortoisie
Et qui an poi soit plus jounete.
Et qui se sacbe tenir nete
f En sisamus, en sebelin.
En If oce ta feme Belin
60& A asez bêle et jone et tendre.
La se fet it molt meus entendre.
Ele n'est pas mal enseignée
Aioz est petite et aisée.
La doit l'en aler et venir -
610 Ou l'en puet a use venir.
Mes a Hersent la trecherease,
Celé qui toz tnastins aresce,
Une vielle au cui puceus!
n n'a mastin jiiqna Poiaaous
615 Ke nul veautre que trover puise
Qui ne li ait levé la cuisse,
Et vos l'amea ausi de ener
Conme a'ele fuat vostre sner.
D'itant est lî jeus mal partis:
620 Car ele est granz et tu petia.
Il ti eatuet fere degré
S'ele ne ee coce de gre.
Par le cuer be, qant tu i viens,
C'est merveille que tu deviens
625 Au jou ou toz li mons se soille.
Se tu ères toz via ou eoille,
Et teste et col et ventre et piez,
Ne soroit mie pleins li bies.
Ce est li gorz de Satenie:
595. 596 ittlerverlit, mais la faille ett corrigée par Us tigniê h »
599 Bute 601 Molt a bêle feme ionete 607 enseii^e 606 «Ue 610 pot
615 nul ] un BIS Con 622 de i«n g. 625 Boillea 626 ooillea
,. Google
VII {Méon 28430—28486)
eSO Qne quant que il ateint s'î nie.
Je ne t'en dirai ore plus,
Car 11 n'avient pas a reclus,
Ne a moigne ne a provoire
Qu'il die chose se n'est voire.'
eso Renors ot s'ainie blâmer,
Et ledengier et mesamer:
Grant dol en a en son corage.
Ne tient mie l'escofie a sage
Qui si vilMuement parole:
640 Einz li est vis que il afole, 55
Et dist soef entre ses denz
'Har fa ledengie Hersenz.
Je en prendrai niolt grant venchance
Si ne la pert par mescheance.
045 Filz a puein, maueis bocuz,
Ore a en vos niaveis reclus.
Mesdit avee de la plus france
Qui einz portas! guimple ne mance,
Ke laz de soie ne ceinture.
660 Ja senble ele une pointure
Qui soit fête por esgarder.
f Je me lairoîe ancois larder
Qne j*en deïsse une folie,
Car sa doucor m'estreint et lie:
<ia& Vos par en aves dit trop mal.
Se trestuit li rendu d'un val
Ëstoient orez toz des voz,
Si en sereez vos provoz.
Je vos ferai damage avoir
6A0 De vostre cors, non d'autre avoir.
Dahez ait qui el en fera
He qui autre avoir eu prendra
Se le cors non de metntenant
Qui a parle si foloment.
666 Je vos ferai eo mon deu croire.
6S9 iniit nelment S40 quel en afole 641 Eiiu d. 643 II en prendra
l 8il 648 donMt
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260 VH (Jtéon 28468-28501)
S'onques dub maDJa son provoire,
Je vos inatijerai en ceet jor,
Ja n'en aures autre retor;
Je m'en terei ore a itant,
670 Car je dot molt chose volant.
S'il eavoit ore que je peose,
Ja por proiere ne desfensBe
Ne lairoît que ne s'en volast,
Ke l'en ohaudroit qui en pesast.'
675 Renart se test et cil parole
Qui ért venus a maie escole.
Et qui son diable dechaece
Et qui son grant ennui porchaoe.-
'Di, dî avant, se tu sez rien,
680 Et si te confesse molt bieuT
'Sire, j'ai este molt pervers,
Meînto chose ai fête a envers,
Que je ne doûase pàa fere.
Molt ai este de mal afere
/ 685 Et ai fel et si desrubez,
/ Quant mon cervet est detenpres:
Keîs li abea de Corbie
Dunt l'ordre en est tote enorbie:
Husant li roux ne Tabarie
«90 Qui tuit vivent de roberie,
Ke Qoquins ne Hemauz lî roux '
( Qui vet contant dee roges trouz,
Ke Herberz cil de maies bordez
, Qui est fet au coing as coordez
696 Ne misaire Hernauz Bruiere
I Qui fet nape de sa suiere:
Ne Mauduis li clers d'Auteinvile
r Qui tant cuide savoir de gile:
Ne Qodemaus ne Marcheterres,
' 700 Qui se fet or molt bon borderez :
Ne Pieres li roux ne Fêtas
670 mit' répété 67! pooir ne par d. 674 qui quen pauut 677
diablie ohMoe 678 Et manque utn 683 a manqut 089 tabarie 890
rolerie 694 ausit conme coordez 695 bruiere 696 mantuf 700 or*
VII (MéoQ 26502—28531;) 261 ■
Qui aevent remuer lor drae:
Ne Rioharz li cras ne Tanpeste:
> Ne tuit cil qui aont de la jeete
^ 706 N'ont pas tuit entr'ous alochie
Que je ai fet le mien pechie.
J'ai fotu la fille et la mère
Et toz les enfans et le père,
Et après tote la mesnie,
710 Si dex me doinst botvre de lie
Ne de meure ne de vin cuit.
Il m'est avenu meinte nuit
Que je fotoîe quinze fois.
■ Mes j'estoie toz jorz aroiz.
715 Je aui de molt chaude nature.
Quant je truis con a ma mesure,
Je fot bien dis foiz près a près,
Et noef foïes tôt ades.
Ja n'iert si hideuse la beste,
TSO Nés s'ele n'avoit oil en teste,
N'est DUS qui men puisse tenser.
J'm fait que nus n'ose penser.
Car je manjù un mien âlloil.
Qar (îiBSe je ore a Maroil
7% Penduz par ma pute de gorge!'
f Li huart crent qu'il ne le morde,
Ariere se tret, si l'eagarde.
'Renart' fait il, 'li max fous farde,
Se trestoz li cors ne me tramble
'790 Plus que la foille qu'est el tranble,
Et si De sai que ce puet estre.'
'Par foi' fet Reoart, 'bau doz mestre.
De ce vos dirai bien la some.
n est costome de seint orne,
735 Quant il ot parler lecbeor,
Pécheresse ne pecheor,
De ce a poQr, si s'esmoie
702 reaiuert 705 Mloohie 707 fgtou 713 foisz 7U ares 720
Heia en la t 721 qm me p. tenir 722 ona ne ianroit p. 724 au tilloi^
780 ^ Mt el tranle 731 pot 738 d. ie b. 7S5 p. se dex me noie
, Google
262 TU {Méon 28537— 295T8J
Qu'il ne le traie a maie voie
Qui en mareisse vie meînt.'
T40 Oez del 1ère cou l'ateint
Et con il l'atrait de parole:
Maldite soit tote s'escole I
Car onquea ne ae priât a beste
A cui il ne fpïst moleate.
745 Si fera il oestui molt grant,
Car i) le het molt doremeut.
As denz se' prent parmi la coe,
Si pnet il fere, qu'ele est Boe.
Tôt en arocbe et poil et cuir:
750 Ha laz' fet il 'dolent, je muir.'
Il s'est coches en pameisons.
I 'Dex' fet Huberz, 'c'est deveisona
Qui tient oeste oaitive béate.
Molt ii pent ores celé teste.
755 Je 11 alasse redrecier
Mes je me crembroîe blecier.
Par noz ordres, je ne puis croire
Conques Renart a son provoire
Osast fere nul maveis plet,
760 Car trop a il aillors meffet.
Ore a tant fet qu'il est au chef.
Je l'irai redrecher le chef:
' Ja De sera ores si chens.
Totes voies veintra li biens.'
' 76S Li huans en ot molt grant peo:
Par l'oreille le prist au bec,
Si li leva amont la teste.
Donquea vint Renart pute beste,
Et jeté les denz, si le hape:
770 Et Hubers tire, ai eschape.
Seigae soi plus de qatre foiz
Dou pie 0 tôt les qatre dois.
Apre» It e. T3A h nue. parte De ce a poor et ti aesmaie Qttanoniw pe-
oeora ne latraie 749 et mangue Aprèt U v. T4fl on lit m deu le fet treatot
u'meil 750 fet il matîgue ie me m. Aprèt U c. TM) on lil Trestot deMirreraJ
maooir 757 oore 760 1. en a a. fet 'SB aérai 769 hape ] flaohe TTl -ZIIIL
,. Google
TU (Héon 28571—28610)
'Seîgnisz aoie' fait li huas,
De fiât voluntaa tuas,
775 Et debitoi'ibus nostres,
De credo et patrenostres !
En qui se fiera l'en mes,
Qosnt cil qui se fesoît coofes
Voloit son ptovoire uuiDgerP
780 Einz par l'aneese Berenger
Ke vi mes si très graiit merveille.
Car fust il or en une seille
' De puis boli et de plono chaut!
Sial dahez ait or qui en caut
786 Ques ohemina ne quel voie tiegae!
La maie honte li aviegne!
' Tel poor m'a il ores fête,
' Geste longaine, ceste sete.
/ Une longaine, une prireîse,
790 Fous est qui de lui s'apriveise.
Un traïtor qui por un oef
Traîroit uit homes bu noef! "
C'est uns leres, uns losengiers
Qui por moi ores engignier
T95 Se fist ainsi oon beste morte.
La maie passions le torte!
Di di avant, mal es baillis,
I Ja o'ieres mes espeneîs.'
'Volentiers, eire' dtst Benart.
800/ Testoie ouan en un essart.
Si troTai qatre huaniax
Bien enpenez et grant et boax,
Qui erent fil Hubert l'eacofie.
A un religions ermoSe
806 Qui par cest païs quiert les pes,
Et si se font a lui confes
Li malade et li peceor
Qui de lor pèche ont poor.
773 «Mes 776 En credos et en patrenstres 779. 780 intemertiê
7H1 tresf 784 ore 78» priaeaae 790 laprineHae 79S nef 794 Q. en la
benr fta eluretera 795 ainii j ieter
.Google
VII (Méon 28611—28664)
Sire, si les mang&i tos quatre,
810 Dea lores me doûat l'en batre.
Mq8 certes ores m'en repent,
Si en vien a amendement.'
Li huans levé les sorciB,
Quant il ot parler des ses fis.
816 'Soigniez soie dist li buans,
I 'Et de corbeilles et de vanz
j Et de paniers et de banastres!
Licherrea, por qoi les man^astes?
Il erent mis li huanel.
830 Orant dol m'aves mis el cerveL
Jea avoîe bien un mois quis
Par la terre et par le paTs,
Et vos lea m'aveea mangies,
Ciiîverz, traîtres, renoiesl
825 II erent tuit quatre mi fil.
Ja Q'issiea vos de cest péril,
Tant que vos i soies noies!.
Car forment en ani corocies.
Certes se la force eatoit moie,
830 Orendroit vos i neeroie.'
'Sire' ce respont li golpia,
'Se je voa ai mangies vos fils.
Je en vien a grant repentance.
Mes or fêtes une acordance!
836 l'or voa enfans que mangies ai
Vostre borne lije devendrai,
Si nos entrebeaons en foi.'
'Volentiers' fet Hubert, 'par Foi.'
Li huans tent a lui recoîrre,
840 Et Renart bet a lui decoivre:
Si l'ot encois tôt dévore
Que en oflst son pie tome.
Ha las! ci a mal pechéor
Qui a mangue son confeasor.
StO loien SIS «oroU 815 aoles 817 puùerei 881 1 g.
t tint 843 a mtinqu4 844 m Apria 844 SxplÏMl
, Google
(HéoD 1298T— 18010)
vni
Jadis estoit Renart en pes
A MalpertuB en boq pales.
Lessie avoit le guerroier:
Ne vcloit mes de tel mestier
5 Vivre con il avoit vescu.
Tant avoit de raul:rui eS
A maie resoD et a tort
Que bien le ha oient de mort
Plus homes qu'il n's en l'an festes
10 Et autretant, ce quit, de bestes.
Or avint il jadis bai,
Par un matin d'un vendredi
lesi Banart de sa tesnere.
Si s'eslaiusa par la bruiere.
15 Me coroit pas si tost d'aaeZ
Coq il Boloit, molt fa lassez.
'He las!' dist il, 'n'ai mes mester
De mal fere ne de pëchier.
Par la fiance de mes piec
ao Ai jei fait de molt granz péchiez.
Jei Boloie core si tost
Que trestuit 1i cheval d'un host
Ne m'ateinsissent en un jor
Por qoi voussiase fere un tor.
olot 9 nait 12 ueadre 24 fere u. fere
, Google
vm (Héon 13011—13046)
36 En ceste terre a'a mastin
/ Qui me rescossist un pooio
Por qoi jei l'oûsse engole.
He <lex, tant bon en ai enble,
Tant capon et tante jelïne:
30 Odc n'i oi savor de .cuisine
I Ne vert sauafl ne ail ne poivre
Ne cervoise ne vin por boivre.
Toz jors ai este pautoniers
Et aloie molt volontiers
35 La ou je aavoie hantins
De jelines et de pocias.
Il me venoient poilliier
Et entre les janbes becbîer.
Quant j'en pooie une tenir,
40 0 moi l'en estovoit venir.
Ne li avoit crier mestier,
 la mort l'eatovoit Initier.
Ueinte en ocis en tel manere.
Une en fia je porter en bière
46 Devant dan Noble le lion,
Que je ocia en tralson.
Mea icele me fu tolue:
S*en dut ma gole estre pendue.
Le vaillant l'ele d'un pinçon
50 N'oi jei onc ae de l'autrui non.
Ce poiase moi, or m'en repent.
Bau sire dex omnipotent,
Âiez merci de cest chaitif!
Ce poisse moi que je tant vif."
ftft 8i con Renart ae dementoit,
Ez vos un vilein qui venoit
Par mi la lande tôt a pie
En son oaperon enbronchie.
Renart le voit tôt sol venir.
«0 Encontre vet, ne volt foïr.
35 soloie huitii 30 et ] ne 89 poi«
, Google
vm (Méon 13047-13062)
Renart li dit 'vilein, ca vienl
Meînes tu arec toi nul chien f
'Nenil, ne t'estuet a doter.
Beoart, que as tu a plorerP'
6& 'Que j'ai?' dist Renart 'se ses tu.
Ja n'a il jone ne ohenu
En ceete terre qui ne sache,
Conques ne fui en oele place
On je poiiBse nul mal fers
70 Conquee m'en Toussisee retrere.
Mes or le Teil eoBv leissier:
Que j'oï dire en reprovier
Que par vraie confession,
Qui aieroi crie, aura pardon.'
76 Renart, tous te tu confeseer?'
'Oïl, se pousse trover
Qui la penitmoe me doigne.'
Dist li TÏIein 'Renart, ne hoigne !
' Tu sez tant de guile et de fiirt:
/60 Bien sai, tu me tiens por muaart.'
'Ne fas' dist Renart. 'tien ma foi
Que je n'ai mal penser vers toi.
Mto je te pn por deu et quier
Que me meines a un mostier
86 Ou je puisse prestre trover.
Car enfin me voit confesser.'
Dist li vileina 'ca en ceet bots
En a un: vien i, oar g'i vois.'
Et li vileins molt Inen savoît *
90 Cnn bon crestîen i avoit.
Tant ont erre par le boscage
Qu'il sont venu a l'ermitage.
Le maillet troverent pendant
A la porte pat de devant.
96 Li vileins hurte durement
Et l'ermite vint erraument.
se il ne neil ne 67 qne len i. 75 uoat t« tu 76 p. prestre t
80 ta j que sa m. i troue p. 94 de manque
DigiUrrlbyGOOglC
vin {Uioa 13088— 13II9)
/ Le fermai oste âe la roille.
Quant vit Eenart, molt se merveille.
'Nomine dame' dist li prestre,
100 'Reoart, que quier tu es oest estreP
Dex le set, onc puis n'î fus ta,
 ceet porprîs de mîeuz n'en fu.'
'Ha sire' dist Renart, 'roercil
Que que j'aie fet, or eui oî.
106 De quaoque j'ai vers voe me^rie
Et vers mes autres anemis
Yos ori je mer«i et pardoD.'
A.a pie li chet a oreison.
Et Termites l'a redreche,
110 Puis li dit 'Renart, or te sie
Ci devant moi, si me descovre
Tôt de chef en chef la mal ovre.'
"Sire' dist Renart, 'volontiers. 5?
Qant j'ere baohelers legicrs,
llfi Yolentiers jelinee manjoie
En ces haies ou jes trovoie.
Jes tuoie par traïson,
Ses mangoie conme gloton.
A Ysengrin pris conpaignie: '
120 Qant je li oi ma foi plevie
De leaument vers lui errer,
Par amor li fis esposer
Hersent la bele ma seror.
Mes ancois que paseast tiers jor
12S Li rendi je maveis loier.
Car jel fis moîgne en un moster
Et si le fie devenir prestre.
Mais au partir n'i vousist estre
Por une teste de sentier,
liin. Car je U fis les seins soner. ■
Si viot li preatres de la vile
Et .des vileins plus de deua mile
Qui le bâtirent et fusterent:
102 n' manque 107 pri 117 touoie 124 p. 1b t. 1B3 fautrarui
,C.oo^Il-
VIII (HéoD 13120— 131SS)
A bien petit ne le tnereot.
13& Puis li fis je en un vivier
Tote une nuit poiseona pechler
Dueq'au matiu que uns vileina
I vint aa maoue en aea meine.
Cil li fiât mATeia pelicon:
140 Qar avec lui ot un gaignon
Qui li peleïca la pel.
Sachea que il m'en fu moU bel.
Et puis le refîa prendre au piège
Ou il garda huit jorz le siège.
14$ Au partir i laissa le pie.
Dex nM>ie copo del pechie!
Puis lacai ma dame Heraent
^ A la ooue d'une gument,
' Bi la mors et lia repeaner
100 Tant qu'a honte la fis livrer.
Molt ai fait autrea tricheries
De larecina, de félonies.
Bien aaî qu'eacomeuiez sui.
Certes je ne vos euroîe hui
1S5 Dit la moitié de mes péchiez.
Che que vondroîa, si mVn charj^iez:
Car je vos at dite la aome.'
'Renart, aler t'estuet a Rome:
Si parleras a l'apcatoile
160 Et li conteras ceate estoire
Et te feras a lui confes.'
'Par foi' diat Renart 'c'eat grant fea.'
Diat Termites 'mal estuet trere
A qui penitance veut fere.'
166 Or voit Renart, fere Testuet.
/ Escrepe et bordon prent, si muet
Si est entres en son chemin.
Molt reaemble bien pèlerin
Et bien li aist l'escrepe au col.
136 Tôt h&rens 199 loil 140 g*roon 141 pelioft 14S T«peller
151 qne eMMmeniei 159 parlerai a lapoatoire ISl um ferois 182 dit
1«4 veut 1 «Btnet 166 met
, Google
vin (Méon 13156— IS195)
17â Mes de ce se tint il por fol
Qu'il eat meflz sans conpftignie.
Le grant chemiii s'ira il mie,
Âncoia l'sTOÎt laisùe a deatre.
Une sente torne a senestre.
1^6 Oarâa aval une chanpaigne:
Si a veû en une pleigne
/ Bwbiz qui paissoient gaTo:
Et eotr'elee fu dan Belin
Le moton qui se repoBOÎt.
180 Tant aroit luit que laa estoit. '
'Belin' dist Benart, 'que fes tu?'
'Ci me repos toz recreO.'
'Par foi, cist repos est rnaveis.'
Et dist Belina jei n'en puis mes.
186 Jei serf a un vilein félon
Qui onc ue nie iist ae mal non.
Ëinz puis que soi bêler ne muire,
Ne finai de sea berbis luire.
Ces bestes ai jei enjendreea
190 Que tu vois ici aaenblees.
Ual ai mon aerviohe enploie.
Car H TJleins m'a otroîe
A ses aeeors a lor prise.
Et si a il ma pel promise
tes A housiaux fere a un prodome
Qui lea en doit porter a Rome.'
'A ItomeP par dou' dist Rsnart,
'Ja en la voie n'auras part.
Mieuz la t'î vaudroit il porter
200 Ta pel que toi fera tuer.
I Et ae iceste morz t'alasche,
Si revendra après la pasqufl
y Le jôësdi de rovoiaons
Que jent manguent les motona.
206 Or ea a la mort, bien le voi,
IT8 entre le fou d. 182 irucu 1S5 repost 187 luire 185 a
199 te 20S iosdi 20!> es
, Google
Vm (Méon 18196-13286) 271
I Se tu n'en prens hastîf uODroi,
Si tu n'en torneë d'autre part.'
'For amor deu, sire Renart,
(Pèlerins eetee, bien le voi)
210 CoDseillies moi en boue foi!'
'Pèlerins aui je Toireinent.
Mes tu n'en crois ores néant
For le mal cri que j'ai où.
Ues je m'en sni or repentu.
/ 3iD J'ai este a un deu feeil
Qui m'a done molt bon conseil,
Par ouf serai sans, se dex plaist.
Dex a comnande que l'en lest
Père et mère, freie et seror
3iO Et terre et herbe por s'amor.
Cist siècles n'est que un treepas.
Holt est or cil chaitie et las
Qui aucune foiz ne meure.
Ja trovons nofl en escriture
225 Que dex est plus liez d'un felun,
Quant il vient a repentiaon,
Que de justes nouante noef.
Ctst siècles ne vaut pas un oef.
A l'apostoile voil aler
230 Por conseil querre et demander,
Conment je me doi meintenir,
8'avoc moi voloies venir,
/ L'en ne feroit ouan housel
/ Ne ehaucemente de ta pe).'
336 'L'en ne desdit pas pelenn.
Jei vois o toi' ce dit Belio.
En lor chemin en sont entre.
Mes il o'orent gueres erre,
Qant trorent Beinart l'archeprestre
240 En un fosse les cardons pestre. .
'Beroart' dit Rensrt, 'dex te saut!'
218 DS sis feil 216 • manque 219 auer 221 que ] fors 224
%. SST .L. noef 233 luel 285 desooit
, Google
Tni iMfion lSBS7~13aT2l
Et (ùl levé U teste en haut.
'Dex te beneleT dist il.
lea tu ce, Renart le gorpil P'
246 'Oïl, ce 8ui ge Toirement.'
Por le ouer be, quex mautalsnt
T'a fet devenir pèlerin
Entre toi et mestre Belin?'
'Ce ne fu uialtalant ne iro:
260 EncoÎB ToloDB doffrtr martire
Et traviûl por nos amender
/ Et por dàmledeu rochater.
Mes de ce n'as tu or coraolie
Ne d'aler en pelerinaohe:
205 EincoiB tous porter ouan mes
/ De la buBce grandime fea
Et graot sachees de carbon.
Et si auras de l'ogullon
/ Tôt le crépon deeus pelé:
260 Et quant rerendra en este
Que de mochea sera graot nonbre,
Lors n'i garraa nets eu l'onbFe.
Fe le bien, si rien avoc nos.
Tu ne seras ja sofretos
266 De rien dont te puissons aidier.
Tu auras ases a mangier.'
Dist l'anes 'volentiers iroife,
Se ases a mangier avoie.'
'Si auras, ce t'afî par foi.'
270 Or en vont ensemble tuJt trot
En un grant bots en sont entre
Ou il trovent a grant plente
De oere, de bisaea et de deina.
/ Sied de «eus pristrent il le moins.
270 Tote jor ajomee errèrent
Par 1» forest: onc n'i troverent
Vile ne recet ne meaon.
'Seignor' dist Belîn, 'que feroo
243 benei 251 amerder 852 Et manque 2M Riai
,. Google
VIII (Héon 13S73— I390S)
De berbergierP car il est 6art.'
380 'Voire est' ce dist sire Bemart.
Renart respont 'bau conpaîgnoD,
Et nos queil ostel querrion
Fore la bêle erbe aoz ceat arbre?
Meiie l'eim que un paleia de marbre.'
286 'Far foi' dist Belins li motone,
'J'aim molt a jesir en meeon.
Tost se vendroient ci enbatre
Ci entre nos trois lou ou qatre,
Dont il a ases en cest bois.'
3t)0 Dist l'archeprestroB 'ce est voira.'
Renart lor respont sens orgoïl
"Seigoor,' ce que voles, je voil.
Ci delee est l'ostel Primant
Mon conpere qui ne nos faut:
m> Alons i! nos i serons ja.
Bien sai qu'il nos herbergera.'
Tant ont fet que la sont venu.
Mais il seront molt irascu
Ainz qu'il s'en partent, se Renart
300 Me les en jet par son barat.
Li louz ert aies en la lande
Et Hersent por querre viande.
Tji pèlerin pristrent l'ostel.
Aaea i trovent pain et el,
305 Char salée, formaclie et oea,
Et quanque pèlerin est oes:
Si i trovent bone cervoise.
Tant boit Belins que il s'envoise:
Si a conniencie a cbanter
310 Et l'archeprestre a orguaner.
Et dan Renart chante en fauset.
Ja fussent bien fet lor foret,
Se il fussent Isissie en pes.
Mes li lous vient o tôt son fes
280 Vonr ce manque 28^ querricon 283 deiiUB 286 Tuit ,111.
Mie part ea uont la
KEXABT* I '^
...Google
VIII (M^on 1330fl-13347)
315 Qu'il aportoit dedenz sa gole:
Et Herseut ne fu pas saole,
Dunt ele estoit tote deavee.
Quant il oTrcnt la criée
Dedenz l'ostel. si s'aresterent
3'20 TJn petitet, si escotercnt.
Et dist 1i loua jVi iaoDz gont.'
'Par foi g'i irai' dist Hersent.
-^ Quant ele avoît mis son fes jus,
Lors esgarda par le pertuia,
825 Si vit les pèlerins au feu.
Et puis s'en revint a son leu.
'Sire Ysengrin, dont ne ses tu
Con il nos est bien avenu?
Ce est Renart Belins et l'asne :
/ 330 Cez avons nos en nostre lasne.'
Par grant aïr a l'uia hurte.
Ues il le trovcnt bien ferme.
'Ovrez' dist il, 'ovrez, ovrez!"
'TeiaSez' diat Renart. ne gaulez!'
335 'Renart, n*i a mestier teiair.
Il voa estuet cest buts ovrir.
Fel traîtres, fel reneie,
Par vos ai ge perdu le pie.
Vos estes tuit livre a mort.
:i^n Mar arivastea a cest port,
Et vos et l'ane et le moton.'
'Ha tas' diat Belin 'que feron?
Tuit aomes pria aane nul retor.'
Et diat Renart 'n'aiea poor!
f .S45 Car bien istroia du ceat tovel,
Se votez croire mon conseil.'
'Si ferons nos' dist l'archeprestre.
'Renart, ja es tu noatre mestre
Qui on cest leu nos amenaa.'
350 'Or dan Uernart, qui fora reins as
Ya, si t'acule a cel huiset
l f. girai 333. 324 inlrrrrrtig 826 lou fl89 Unne .145 roel
, Google
VIIl (M^on 1.1348—1338*)
Et si l'entrovre un petitat,
Tant que li loua i puisse entrer.
8i li lai la teste boter,
365 Puis recio l'iiis par grant vertu.
A lui jostera cest cornu,'
L'asne s'est a l'uis acule,
ITn petitet l'a esbao.
Li Ions bota ia teste avant,
m) £t cil clôt l'uis de tneinteuant :
Asez fu meuz que en prison.
Qui donquës vcTst le nioton,
Cou il ruoît les cous d'aTr
Ht reculuit por meuz ferir!
363 Renart le aeinont et apele
'Belin, espan li la cervelo!
Garde que vis ne s'en cstorde!'
Onques encore a cule porte
Ne TcTstes si 6er asaut
370 Conme Belin fet a Primaut.
Tant a feni et tant hurte
Qne le lou a eacerrele.
Hersent qui par dehors estoit,
Qui aîdier ne li pooit,
37A Parmi le bois s'en vet hulaot
Et les autrfs lous amassant.
En poi d'ore en i asambla
Plus de cent que o lui mena
A l'ostel por le lou vencher.
380 Mes cil Bo sont mis au frapier.
fir Et les louB les sevent par traohe
(Ilenent devnnt molt les nianace)
Et jurent qu'il les mangeront
Ja en cest leu nés troverout.
305 Renart qui ot les lous oUer,
Ses conpaignons prist a haster.
'Segnors' dist il, 'venez grant oire!'
^ L'archeprestres conmenche a poire,
S<S meint 379 nenuencher
...Google
VIII (Méon 13385—13420)
Qui n'avoit pas apiis a corre.
3!M) Retiart voit qu'il née puet aocorre,
l^e garder bo par engin noo.
Scgnor' dist Renart, 'que ferouF
Tuit somea mort et confondu.
Montent! en cest arbre ratnn!
:)Oft S'auront nostre trace perdue,
lieraent est forment iraecue
Por son seîgnor que mort avon.'
'Par foi' dist Belîn le moton,
Je n'apris onqueB a ramper.'
400 Dist Bemarz 'je ne sai monter.'
'Seignor, beaoing fait molt aprendre
Et tel chose Boveot enprendre
Dunt l'en ja De a'entremetroit
Si li besoing ai grant n'estoït.
405 Fêtes, Beignor, montes, montes!
Se vos Tolez, de voa penses!'
IteDart monta on l'arbl^ sua.
Quant il rirent qu'il n'i a plus,
A queilquc peines sus montèrent.
410 Deaus doua branches s'encroerent.
Es vos poignant des eaperoos
Heraent o toz aea conpaignons.
Quant il août venu en la place,
3i en orent perdu la trache.
4ir> Nés sevent mes ou aler qucrre
Et dient qu'entre sont en terre.
Laase turent et travellie, ,
Desos l'arbre ae aont cochic.
Belins qui lea loua eagarda,
420 N'est merveille, s'il B'eemaîa.
'Ha laa' fet il, tant sut ehaitîal
Or voussiase eatre o mes berbia!"
'Par foi' dist Bernarz, je me dotl.
Tel oatel pas avoir oe Boil.
oit ni i^Mt 412 tôt 415
, Google
VIII (H«uii lU2l-lSiÔS) 277
430 Je me yoU d'autr« put torner.'
Renart le conmeDce a blâmer.
ToB poires encui tel tor'fere,
Qui vos tornera a coatrere.'
Dist Bernnrz je me tornerai.'
430 Dist Belîns et je si ferai.'
'Or tomes donc: car je vos les.'
Cil se toment tôt a un fes,
Qu'il ue se sourent sostenir:
A terre les convint venir.
490 Bemarz csquachn qatre loua.
Et BelioB en retiia dous.
Et les autres loua molt s'esmaient
Por lor conpaignous que morz voient:
Fuit s'eut l'un cha et l'autre la.
440 Et Rcmart qui les esgardo.
Si s'escria 'la hart, la hnrt!
Tien le, Belîn! pren le, BemartI
Tien les. Bernart l'arohepro voire!'
Lors s'en toraent les loua grant oire,
44' Que por cinqante mars d'argent
Ne retornast mie Hersent.
Rpnart qui fu en l'arbre sus,
A ses conpaignons descent jus.
Seignor' dist il. que faîtes vos?
" 490 Ai vos bien de la mort rescosV
En a il nul de vos bleciesF'
' Dist Bernarz 'je sui maennies.
Jet ne puis mes avant aler,
Ariere m'estuet retorner.'
450 Dist Belins et je si ferai.
James pèlerine ne serai.'
'9egnor' dist Renart, 'par mon chef,
Cist eires est pesanz et gref.
Il a el siècle roeint prodome
4fl0 Qu'onques encor ne fu a Rome.
427 CDoar hui 428 a ffnnt a, 432 ien 4S4 lei estuet 4S5 B.
I «aohaca. 111. 4»tj mort 443 mam/iit 41)1 À. en 455 i« aosi 457
It 460 Qne o.
, Google
YJII (Héon 13*57— law*)
Tiex est reveuoz de sept seins
Qui est pires qu'il ne fu eins.
Je me toîI mètre eu moa retor:
Et si vivrai de mon labor
465 Et gaaignerai leelment.
Si ferai bien a povre gent.'
^ Lors ont crie 'outrée, outrée !'
3i ont fête la retornee-
461 des 4SIi gaigneru An deeaoas du e
le pelirinage Renut
, Google
IX
Un preetre de la Croiz en Brie, (091
Qui danile(Ie.\ doint boae vie
I Et ce que plus li staleote,
A mis Bun estuide et a'entente
6 A fere une novele branche
De Renart qui tant sout de ganche.
L'estoire temoiDUe a vraie
Une bons conteres. c'est la vraie,
(Celui o! conter le conte)
10 Qui tos lea conteors sormonte
Qui soient de ci jusqu'en Puille:
9i set molt de force de guille.
Cil tcmoingne l'estoire a voire,
Et por ce la devome meus croire.
lA II aviot ancienemeut,
Se l'aventure ne nos ment 70
Qui aferme le conte a voir,
C'uhb vileins qui molt ot d'avoir,
I TenaDz, esparnables et chichea
30 Plus que Coostanz des Noes riches
Que l'en tient a ferm et a plein,
En son novel essart bien mein
Près d'un grant bois ses bos lia.
Por le grant gsagn qu'il î a,
8 c'est tMnnfM 9.10 inUrvtfliÊ 9 A. a. 10 Que oonteree IT
18 C*M(iHgu« A'tutmqMe 19 riohei 20 riohei 21 Qa« ) R. I« attond
-,,. Google
280 IX [Méon 15333—15368)
29 Li est avÏB qu'il est trop tart
Yenu atant a son essart.
Si ert encore bel le jor.
Mais repos, eise ne sejor
Ne duîst a vilein ne ne pleat.
30 N'a talent qu'en son lit arest,
Puis qu'an poi voit le jor paroir :
Que vileioB ne deit ese avoir,
Ainz ireit en autre ovre fere,
Car molt par puet vilein mal trere.
35 Cil vilein doot je voa conmanz
A conter merveilloa romans,
Huit boB a sa carue avoit.
Bn la contrée en ne savoit
Heillors bues qu'estoient li suen.
40 HaÏB 8or toz en i ot un buen
Qui estoit apeles RogeUB.
Hais tant l'avoît par les fors leus
^ A son fiens trere demene
Et totes les saisons pêne,
45 Que lentement aloit le pas,
Por ce que feîbles ert et las
De grant travail, et auqucs megres.
* Li vilein qui fu fel et egres,
Por ce que trop le sent a lent
50 Le point et dit par mautalent
'Rogol, trop estes alentis.
Por vos ai sovent desmentiz
Toz les vileins qui me disoient
Por mes buez que il mesprisoient,
65 Que je n'auroic pas de vos,
Tant fusse d'argent sofreîtoz,
Tint et deus sols de dant Durant.
Et je lor disoie en jurant.
Por vérité que ge ne mente,
60 Que je n'en prendroie pas trente,
25 trot 28 repose ne s. 29 Vn ne man^tt 31 qnc
pot fere 38 o. len 40 bon 42 rtndn^M 43 flli 52 n. lui
tormentiz 54 m. Uiea qnil 55 jiu de ] rien por
, Google
XI (Héon I53S»-1540«) 281
Non pas trente et deus au marche.
Or avez plus le cot ohargie
Del lien que n'a nus des set.
Si n'ayes encor gaîres trait,
66 Trop matin estes ja lasses.
Ainz que cist jora seit trespasses,
Yos puissent mal ors dévorer:
Qae trop me faites demorer
A arer un sel Ion de terre.
70 En liu de vos me covient querre
Ud bof a la feïre de mai.
8e dex me desfende d'esmai,
Je voudroie que lous ou ors
^ Yos oiist oste a retxu^
t 75 Ge'pelicon sans demorance,
Que poi pris mais vostre puissance.
Trop portes basse celé chère.
Mal ors huî oest jor vos reqncre !'
' Ce que diet li vileiiu engres
60 BniD li ors qui el boîe fu prea,
A tôt oî et eacote.
En un boeson avoit bote
Le col et les pâtes devant.
M 'avoit mie poor de vent,
80 Que nul clien nel pot iloc prendre.
For meus escoter et entendre
S'eatoit près el boseon repox:
Ne vonssist pas por quinze sous
Que n'oûst le vilein oï.
' 90 Molt l'a la premesse esgoï.
A soi meismes dit tôt coiz
'Bien m'est avenuz ceste foiz.
Or aurai ge, deu merci, proie
SsDZ nule faille oeste voie.
96 Xe m'irai or pas delaiaot
Eb aventure por neent.
62 pkrloi le col pelé 64 encore 72 deifen deimai 78 uondroi
<|. on ft loua Ta M. hor hd 79 dit 80 do b. 87 del 93 Or rk f^
, Google
IX (HéoD 1540T-1&444J
Or sa je bien ou charg;erai
La proie que g'eoporterai.
Un buef aurai sol a ma part,
lOO Kogel qui fu sei^or Leotart.
Mes anoois qu'il fust primes sieu
Sovent mV fait sevré a son cheu
Et fait descirer sor mon pois
jtfon pelicon deus fois ou trois.
105 Eucui li vaudrai molt cher vendre.
De la char Kogel crasse et tendre
Ferai encui mes gernons braire.
Qui qu'il doive plere ne nuire.
Ce pnet bien li vileîn savoir
1 10 Que je voudrai mon bof avoir :
, Car je tieng promesse a chatal.
N'en ferai mes autre jornal,
6'ain meus sa char que il ne pense.
Et s'il i veut mètre desfense
ilEi Ne arest, savoir puet sans faille.
Enpris aura aspre bataille.
James n'aura envers moi pes
^ Ne trives li vileias punes,
Ainz le gerroierai tôt tans,
' 120 Se consivre le puis as chans
Ou en bois par son mal oiir,
0 je serai plus asoûr
A ce que dessirrer ai grant.
Se Rogel le buef me desfent,
l3fi Tel cop li donrai de ma pâte
Que j'ai fort et charnue et plate.
En col ou en pis ou en faoe.
Que je l'abatrai en la place.
Mais c'est folie que je di,
130 Car je sai bien trestot de fi
Que il n'i mètre ja arest
Que Rogel mon buef ne me lest
99 rael 101 pnnei luen 101 • ifioMfue 10« .rog«l'
113 Oaiti 115 pot 116 uru ItS gerrw 120 m otm 184
-,,. Google
IX (Méon 15445—13482) 283
Si COU il le m'a en ooveat.
Je l'ai 01 loer sovent
Isa Et afermer por véritable,
Bien ferai sa parole eetable.
Nului tolir ne le me puet,
tarant cfaosee a en fere l'eatuet.
Yoille o ne veille je l'aurai,
140 Ja espoir gre ne l'en saurai.'
Ëuei parole a soi tôt soua '
Brun lî ors qui ert anguissous
De feio, dont molt est amortez:
KaÎ8 auques est réconfortez
143 Por ce qu'il ert en espérance
De Rogel avoir sans dotance.
Lors est del boisson sailli fore,
Uolt ferement aqnet son cors
Et jeta un haut brait de goie.
130 N'a mie poor que l'en l'oie.
Que n'avoit près de nnle part
Nului fors solement Leotart 71
Et un gars qui avoo lui fu
- Qui les bues ohaoe de vertu,
'-133 Qu'il ot alue la seson.
Âtant del garoon nos taison,
Et si parleron de Brun Tors
Qui vers le vilein ^vint le corz.
Il sont bien sa proie espier,
160 Ja voudra Rogel deslier.
Quant il fu près de ta obanie,
À haute vois Lietart salue
'Et dex te saut, Lietart amis!
Ta premesse en ceet mein m'a niis
166 En grant espérance de bien.
Ge tieng Bogel ton bof a mien
Et bien le doi a mien tenir:
Que ca m'a fait si mein venir
1S7 Unie nel me 188 Mtot US estoit 147 lora 153 que 154
Qae IM espirer 161 clMrere 163 1. «Borie 168 Et manqm 164 p.
est e« mes auU 185 E g. 166 meiD 168 Qui o& mM
,. Google
La premesBe que me tels
lîO Que tu par maltalent deîs
Que max ors le poûst manger.
Ne pues ta parole chaDger.
Tn ea trop tart au repentir,
Je M ferai les deus sentir.
]7.^ Deslies le moi sans dangier,
Il n'eit or pas teos de songier.
Deslies le moi sanz demeure,
Qu'il n'est or pas ne tens ne eure
Que prodon face chère morne:
180 Aioz doit sîtost oon il ajome,
Si con tn fez, conmeucer ovre.
Par ta richesœ et lors te covre.
Faz me tu chère felenesse?
Paie, que je Toil ma premesse.
18.^ Ne fai ja por ce lûde chère!
Je voudroie mens estre eo bere
Que ma premesse n'enportasse.
KogeuB est une beste lasse,
Caitive et feble et mal trsians:
190 De son trere est il mais noiens.
Ja nel ferai lier ne trtûre
Ne nul autre besoingne- fere,
Einz en eoplirai ja ma panoe.
N'en fai ja laide oontenanoe.
1% Que ta o'i pues rien conqneater.
Se tu le me vous arester
Et délier le baef sans noise,
J'ai en pense que je te voise
Douer de ma pâte tel fist
300 Qu'a terre t'abatrai tôt plat,
Et lors seniut, si oon moi sanble,
À mon voloir lî buef eosanble.
Por ce le te di que meus t'ert
Que 'Rnfptl que rieUeoe aquiert,
170 m. le deU 171 hors 172 pos 179 • 176. 177 manquent
178 t. nenra 179 q. pardon f. 180 ritot 182 Faut i) Urt Pu U
riehetoe et loi reeoTre t 186 Jen 193 ja manque 19& pos 30S le iwwf«i«
„ ..,„,glc
IX iMéon lGai9-.l&»54) 285
905 Soit mien seos que ensenblfl ttiit :
N'i aurais joie ne déduit
Se toz le avoiez perduz.'
Lors est vileins esperdus
De ce que Brun l'ors oï dire.
210 De m&utalant tressue et d'ire,
Molt dolanz est et esbahi,
Car par ea premesse est traî.
Si li poisse de la parole
Qu'il dist, et si la tint a foie.
2IS En meinte guisse ee porpense,
Bien set n'i a mester desfense
Vers Brun qui est et grans et fors.
N'i a meeter nul reoonforz,
Qu'en poi d'ore estrangle aura
230 Les buez que ja nus uel saura,
Et lui mort aioz que l'en le sache.
Meus li vient soufrir le damage
D'un soi buef que de toz a tire.
Que bien set, se a lui a'aïre,
•2iù Lui meiames estraDglera:
Ne ja mes n'en esobapera.
Bien set n'i a teamer meatier,
Meuz puet par proiere esploitier
Que par tencon ne par melee.
aso Ses bnes areata en l'aree,
Vers Brun l'ora forment s'umelte,
Ed plorant li dist, a'il deslie
Ro^l si mein, que sa jornee
lert tote a noient atomee.
S36 Que nul esploit ne porra fere,
Que li set busf ne poent traire,
Que trop est fors la terre et dure:
Et sorent li aferme et jure
Que gruiz merciz li devra rendre,
340 Se de Bogol li veut ateudre
fM MM manqut 211 est monqut 214 dit 219 ectrane 220
Li 221 U 8S2 duMie «i9—22S mauqufnt 230 Son buef 231 Romelie
238 et piaiifuf 239 merci
, Google
6 IX (M*oB 15555— 155«0)
Jusq'a lendemeLa solement.
'Molt volenters et bo&emeat
Le vos rendrai le matiuet,
Foi que doi mon fil Martinet
345 Et ma bêle fille Goatance,
N'en soiez vos ja en dotance!
Voatre merci prestes le moi
Jusqu'à le matin par ma foi,
Que dex bone joie vos doint!'
350 'Letart' fait il, 'n'en auras point.
^ Ne le me tomez ja a truit,
Qui aise atent, eiee li fuit.
' De Renart qui guilUer ne fine
-' Tien ge cest sen, molt vaut saisine.
25fi Se je rent ce dont sui saisis,
Molt sereie malvaiz failliz.
Certes molt en seroie fol,
Se ce que je tieag a mon col
Rendoie por bêle parole
260 Trop est cil fox que fol afole.
Je metroie tôt a demein
Ce que je tieug ore en ma mein.
Donc m'aurotes tu bien trove
Àpertement a fol prove,
3it& S'en aventure me metoie
De la chose qui ore est nioie.
Bien seroie fol atrapez,
Se de mes moins ère eschapez.
Je cuit et oroi par seint Johan,
270 Ne te verroie mes ouan.
A ton pooir te garderoies
De toi mètre mes en mes voies.
Ëinsi m'auroies tu tost fait,
Que l'ea dit, de bienfet col fret,
2TS Mal por bien a l'en por service.
Se ta foi en avoie prisse,
347 preotrM 250 ne a. 251 au t. 256 r. are a maluaiiû
257.25S manquetil 259 Rendroi» 261 metroi 868 qne
«k
IX (Héon 15591—16627)
Tost en oveutiroieB ta foi,
Se dex me saut, et bien le croi
Por un vilein dont me sovient,
280 (L'en dît, eacaude eve crent)
Qui ouan sa foi me menti,
Ne onques ne s'en repenti,
Ne respit ne m'en demanda.
Ne vers moi ne s'en amenda.
286 Ce fu auan devant Tendenges
Que il jura dex et ses angles
Et se dex li donast santé.
Il me dooroit a grant plente
De ses rees et de son miel
290 Que je ain plus que rien sos ciel,
.^ Se ses deus chaiaus li rendoie
Qa'au soir a manger atendoie.
J'en pris sa foi, ne fui pas sages.
Car c'est ore li pires gages
295 Qui soit en Tostel au Tilaia.
Je ne aui mie cil qui l'ein
Ne n'amerai jor de ma vie,
Que de foi n'a ge ouïe envie.
Ne prodom ne le doit prisier.
300 Qu'en ne puet mie justiscier
Vilein, ne avoir en destroit.
B)jn li semble qu'eschape soit,
Con en le vout par sa foi croire.
Ja puis ne venra uu sol oirre
aos Por querre de sa foi respit:
Trop a vilein foi en despit,
Ne l'aime ne crient ue ne prise.
Fox. est qui par foi le justise,
S'il le puet en autre manere
310 Jiuticber que il ait plus chère.
Ne lo a nul seingnor de terre,
281 qne «. S8 M f. m. 2B2 o. sen nont repentir 288 ni sen 285
idrngei 290 liel 2»2 »u m. 208 fu 2B4 cerrt 2S5 el oatel 296
qne 297 nainerB 800 Can ne pot 304 pins une eole ore 305 de
7 croit ne instlBe 308 que 309 8ii ne le pot ne 311 Ne U
,. Google
IX (Sféon 15626—15663)
'' Se SUD vileia pren et enaere
For son forfait ne por sa taille,
Que H vileÎQS quite s'en aille
3l& Por ea fiance aolement:
Foi i a d'asouroment.
Ce dirai que j'ai essaie:
Ne sont pas vileio esmaie
Fuis que vient a foi afier.
820 Wus prodom ne a'i doit fier.
Je ne aai conment tant te croie '
Que Rogel ton buef te recroie,
Car je dot molt, se gel te croi,
La tricherie et la non foi
829 Que g'ai en meint autre trovee.'
' Sire Brun, vertes est provee,'
Ce dit Lîetars et molt fort plore.
'Bien le sai, se dex me sequere,
De meinte gùise a jent el monde.
m) Que li un sunt de pèche monde,
'- £ molt en i a d'entechez
De toz les criminax péchez:
Et desloiaus en i a meins,
~- A. grcnnor plente que de seins,
3âû Qui ne se vont pas esmaiant
De mentir lor foi por noiant.
Et de plussors n'est mîe fable,
Qui sont prodome et véritable
Et ont a damledeu bon cuer,
340 Qui ne voudroient a nul fuer
Por nule rien lor foi mentir.
Ja dex ne me lait consentir
Que ma foi mente a orne ne!
Trop m'auroit pèche sormene
fUb Et dex mis en grant obliance,
Se je raentoîe ma fiance.
For deu Bogel me recrées!
332 tôt pichez 3!t5 Quîl ne een <J
, Google
IX (Héon 1D6S4~1S699)
Ja demein ne vos ert rees.
Par la foi que doi firuDmatin
^M Ma moller, demein au matin
Ci meîsmes le rameorai,
Que ja vera vos n'en mentirai.'
Brnn U ors respoot or l'enmetne,
' Si li done fein et aveine!
%e Je voudroie que plus fust {;raa,
Mes ce ne puet ore eatre pas,
Que eojor i covenroit grant.
De lui me cuîdai meintenant
- Orandrott ma fein estancher,
860 Et ge le raurai autant cher
Demein con orendroit auroie.
Je rirai tandis querre proie.'
Âtant prent la foi du vilein,
Si se miat meintenaot du plein
365 El bdia: en une espesse lande
Ëutra por querre sa viande.
Entre ces choses le vilein
Qui d'angoisse et d'ire ert plein,
Deslia les set bues por pestre,
37) Ne pot a ese son cuer estre.
Pot ce les deslia sitost.
Que l'ire et l'angoisae li toat
De gaanner tôt le talant.
 Rogel se prist en alant
.^5 A haute voiz a dementer,
N'a or pas talant de chantor.
'Haï, Rogel, ban bof et grant,
Por vos doi molt estre dotant.
Si Bui je ai con catre doi,
3Sn Quant je vos ai tolu a moi.
Ma parole foie et mavaisae
Yos roetra demein a malaise.
[Tôt c'a ge fet, amia Rogel,
3W noU'. 352 ne m. 356 pot 358 cuide .159 mon
I cl 365 En b. 367 oea Bosee 372 tôt !)79 au ie 38i
,. Google
IX (Mêon 15700—15734)
Certes ai en ai moU graut duel.]
âSû En maies meiiis voe ai jeté,
A Brun Tors qui est sans pitc:
Demeîn de vos se dînera,
Ce dbner molt me costera.
Yoirement dist voir qui ce dist,
390 Tant grate chèvre que mal giat.
J'estoie trop aise hui meîn,
Quant je raetoie en autrui meÎD
Par promesse la moîe chosse.
8'or me blâme forment et chose
395 De ma folie et de ma perte
Bninmatin la bêle, l'aperte,
^e m'en doi mie mervellier.
Je qui Botoio couseillier
Mes voisins trestoa les plus sages,
400 Ai quis mon dol et mon damage.
Las! or m'a deu trop enhaî,'
Quant je meîsmes me trahi.
Dahait ait hui la moie geule!
Qui avient une, n'afient seule:
40d C'est ce que plus eren et redot,
Que je ne perde le mien tôt,
Que si sovent ne me meschee
Que mes avoirs a noient chee:
" Que donee m'est maie estreioe
410 An premier Jor de la semeine.
Or ne serai mes marcheant.
J'estoie de si grant noiant
Venu en auques en dis ans
Que deners avoie gisans
41Ô Bien entor cent livres ou plus
Sans autre chose le sorplus.
Terres et rignes, bues et vaches,
Forment et vin, lait et formaches
384 doil 385 E 3B9 dit u. 861 haiae 402 me Bui t. 403 >
langueille 404 neulte 406 men 401 meschet 409 toraep meut ». m. pslrii
410 pior 412 uuiniit 417 Près. uigneH. 418 le premier et manque
IS (Méun 15735—15768)
Avoie pliu, la deu merci,
430 Que rilein qui fust preet de ci.
Or dot que tôt a aient aille,
Et cait et croi, sans nule faille
Entres aui de perdre en la voie.
Hui matin m'ert avis c'avoie
4S5 Trop de huit boa en ma came.
" Te] porte burel et macue
Grant et pesant desor son col
Qu'eu devroit tenir a meins fol
En toB endroÎB que je ne eui.
430 II est bien raison que l'anui
Que je ai porchace reçoive.
Dr ois est que ma folie boive.
Certes jamais om qui riens sache
Ne me pleindra de mon damage
4:K) Que ge ai quis et porchace.
Si l'ai oonme je l'ai trache,
Il est bieo raison que je l'aie.'
lasi se démente et esmaie
A soi meîsmo dan Lietarz.
" 440 Entre ces cosses dant Kenarz
Proie porchace cel matin
En un bois après del chemin,
Quant il oï l'abai des chens
Qui molt U estoient procheina
446 Et molt près l'aloient sivant,
Et un vilein après huiant
Apres les chens par la forest.
N'a ore talent qu'il s'areat,
Ainz cort a gariscn molt tost.
4Û0 El crues d'un chainne se repost
Tant que li cben soient passe
Qui molt l'avoient ja lasse.
N'a talant d'issir del crues mes
422 E 423 eo ] a 42B borel 42R Qui 431 Ui 433 que
J 4» Uie e. ki 439 letarl 441 porchacel m. 442 chmin 445 »
« huant 447 par ] en foret 44a que il 450 del f. 4.^3 crua
,. Google
IX [Méoif 15770-15004)
Tant con les cheos sache si pree,
^ 456 Ëinz se repose et estendelle
f El crues et un petit somelle.
Tandis que se repose el crues,
Le vilein qui fu a ses bues,
Qui ploure et se démente en haut,
4B0 Entroï et hors de! crues saut.
Vis li est, aler s^eo puet bien.
Quant il n'i ot abaî de chen.
Del bois ist, a l'essart va droit
La ou le viletn ester voit
465 Qui se dementoit en plorant.
Vers le vilein on vint corant
Et près de lui vint le graat saut.
Si li dit 'vïlein, dex te saut!
Que as tu? por quoi fez tel doil?'
470 'Sire, net saurois ja mon voil:
Que se gel vos avoie dit,
S'i conquerroîe molt petit.
Se mon grant dol vos descovroie,
Ja par vostre conseil n'auroie
475 Xe nul confort ue nule aïe.'
'Foux vileins, que dex te maudie!
Tant par es fous, je le aai bien,
Que tu ne me conoîs de rien.
Certes se tu me coneQsses,
4flO Ja si desconseillies ne fusses
Ne de nule riem esmaies,
Que tost ne fusses apaies,
Por quoi ge te voussise aider.
Je sui bon Diestre de plaider,
485 Foi que doi seint Panpalion:
En la cort Noble le lion
Ai ge mefi meint aapre plet
Et meintes fois de droit tort fet,
455 repose repose et esteindeile 45S Li uilsîu* 460 I
481 put 462 voit 464 li uileina 466 u. lot droit 469 meines
oon ie croi 475 conieil nul 488 tort droit
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IS (Méon 15805-15840) 293
Et molt aovent de tort le droit:
490 Ensi ooTÎent Bovent que soit.
M!eint plaideor tient l'en a saje
Qui BOvent rendent le musagu.
A meint ai fait brisier la teste,
(De moi ne se puet garder béate)
49B L'autre le col, l'autre la cuisse.
Tu ne seia pas que fere puisse
Tant mal tant bien, cou fere puis.
Je lia ja avaler el puia
Dan Taengria mon cher compère.
900 8i feîaae je lors mon père.
Nel doit om tenir a merveille,
Jel fia entrer en une selle
• El puis ou avoit aeale deus,
(Ce fil bone gile et bon jeua)
X6 Eq une abaie a blanc moinea,
D'iloc escapai a grsnt poînea.
Ou mors o retenus i fusse,
Se Isengrin trove n'oâsae
• Qui ert apoiea a l'enoaatre
510 Del pois qui ert voûte de piastre.
De ptte li -fis le cuer tendre,
Que je li fia croire et entendre
Que g'ere en paradis terrestre,
Et il dist qu'il i voudroit estre,
bl5 Et ses voloîrs li fiât doloir.
En l'eve l'apris a chaoir.
Lui meïmea devant noel,
Coame l'en met bacona en sel,
Fia ge pescfaer en un estan
030 Far mon barat et par mon sen:
Car enooia i fii aaelee
La coe en la glace et gelée
Que il a'apercut de ma guille.
Maint bon peaaon et meinte anguille
490 que sonent 491 t. an 494 pot 500 je manque 503 seuls
â06 abi« 506 peine 507 i manqtit 510 de manque paislre 513 g'manque
518 tMcon
, Google
294 IX (Méon 15B41— 15878)
52» Oi jo, qui molt en fui joùat,
En la carete au narcheaDt,
Que mort me fia eumi la voie
Por ce i]ue trop grant fain avoie.
Eu la charete fui jetés,
080 Des peseoDfl fui bien saoles.
D'ang^uilles frescos et salées
Euporta ge deus hardelees,
Dont je fis puis molt deleoher
Ysengrin mon conpere chier.
535 Apres moi vint a mon manoir,
Si senti les poissons oloir,
Simplement a vois coie et basse
Me pria que jel herbergasse.
Et je li dis 'ce ert noiens',
540 Que entrer ne pooit caiena
Nus hom qui ne soit de nostre ordre.
Por alecher et por amordre
Li donai d'anguille un tronçon
Dont il delecha son gemou,
045 Dist qu'il voloit corone avoir
Et ge li fis large por voir.
Onques n'i ot rasoir ne force:
Les pous li earachai par force:
A pleine oie d'eve boillie.
500 La corone fu si faitie
Que cuir et poil en dévala
Par iloc ou l'eve avala,
Et teste et vis ot escorohe,
Que il sambla chat escoroie.
565 A Ysengrin mui ceste sause :
Ce ne fu pas parole fause,
Ainz est de meint home sofl.
Meint prodome a ge deceû .
Et meint sage abricone,
560 Si ai meint bon conseil doue:
525 Oî 1 Et 527—529 manqurnl 531 et deulei 638 molt manqtt
deleoh'r 536 poiiion 540 pogt 5*5 Dit 547 rMot 649 plein MO
si afsitie 559 Abrcone
, Google
IX (Mion 15877-15912) 295
Par mon droit oon ai non R«nart.'
'Par les sains deu ce dit Lietart,
'E&t«B Tos ce Renart, bau sireP
J'ai soveut de vos oï dire
966 Et bien et mal a meint prodome.
Il n'a, ce cuit, de ci a Rome
Pins requit de vos ne plus sage; 74
Que vos eûst«s le fromage
Par vostre sen de Tiecelin
570 Le corbeîl, le filz Chaateclia.
Bien le soilstes enchanter,
Car tant le feîstes chanter
Que le formache li cbaï.
Meint prodome aves esbaï,
07S Uolt par aves de sens le los.
Je cuit qu'il n'a orne si os
Qui de cuer conseil vos rovaat
Qui senpres en vos nel trovast.
Sire, por deu moi conseilliez,
580 Tœ qui a meins descouseillies
Âves meint bon conseil doue.
Le chef ai vuit et estone
De dol et d'ire et del pens
Dont tôt est desvoiez mon sens.'
360 Or di, vilein! conseil auras
De ce que dire me sauras.
Tost t'en porras apercevoir:
Miùs qne tel tôt me dies voir.'
'Certes, nre, si fera ge.
1 690 Bien m'avoit hui mein aseje
Maufes, et mb en ses liens,
Quant ge qui bieo sui anciens,
Si foie parole disoie:
Mab sages bom sovent foloie.
&90 Por ma terre qui trop est dure,
Hui matin par mésaventure,
568 Por 1« Mtnt deu. leUrt 568 elliRtea le formeje 57(1 corbeil
571 le* •. 572 manqu4 560 meint 5S4 denuoez li b. 588 qne maiigtK
dM'Ii. ri f. 594 h. ti f. 585 qne 597 Dis a manqut
, Google
296 IX (Méon 15913-159483
Dis a Rogel, com faom iries,
Qui trop fu de traire enpiries,
Que tnaus ora manger le poCut
600 0 loa, qui sore lui conut.
Brun li ors en obli nel miet,
Avoir le vont sans contredit:
Car il fu Toir qu'avoir le dut.
Jusqu'à demein le me recrut.
605 Le matin quant se lèvera,
A perdre le me conrendra.
Sfeis co por coi je Boi âolans,
Que li damages en est graos:
Jamais nul si bon buef n'aurai,
610 N'en nul liu ne le troverai.'
îtenart en riant li a dit
Por ce que il deetroit le vit,
'Tileia fait il, 'or ne te chaut 1
Un jor de respit cent sols vaut,
6IB OroT que plus dementer ne t'oie,
Apres le doil vient la grant joie.
Par ma guile et par mon savoir
Te ferai tost grant joie avoir.
J'ai en talant que je te die
I sua Une merveilloae voidie,
Que Rogel quiter te ferai
Et Tors meûme te rendrai.
Lores seroies tu bien quites.
Mes j'auroie povres mérites
6-J5 De toi si oon je croi et pens.
Yilein ment volenters tôt teos
Et trop est de mal apensez.'
'Sire' fait il, ja n'i penses!
Ja li hauB rois si ne me hee
(>30 Que ja cose vos soit veee.
Se Roguel me poïez readre,
Ce que ge ai porriez prendre
597 Dis * manque R. por oe qnerre empiries 599 hors 606
me nendra 607 M. de je manque 610 Ne nul 612 il ) en 617 uiod
gile 623 LarB 684 manque 625 Je tnanqut 627 ei 630 noee 6S2 fi
, Google
IS (Méoti 16949—169821
Cun la vostre cose demeine.'
Dont en entrerai je en peine
63ii Et tost en serai en la voie,
Se ton blanc coc Blanoart avoie
Que je vi er en ton plaissier.'
'Sire, jel voa irai bailler
Le 000 demein bien matînet
640 Et o tôt dix oraa pocinot
Seront tuit en voatre plaisir.
Demain tob en ferai saisir,
N'en Boiee ja en nule dote.'
Rfloart le vilein bien escote.
64â Au vilain dist 'entent a moi!
Je te conseillerai en foi,
Que tu Rogel ton buef rauraa
Por Blanoart que tu pramis m'as.
Un bon conseil te dire ja
dfiO Meîllor que je ne fis pièce a.
Brun li ors vendra oi demein,
Ro^l vodra avoir en plain :
Le matinet devant la messe
Avoir cuidera sa promesse.
65& Demein matin quant tu vendras,
SoB ta oape en ta mein tendraz
/ Tôt coiement une cunnie
Qui soit trenchant et agusie
/ Tôt de novel en un fort mance,
660 Et un cotel qui bien fort tronche
Cou ce fîist ootel a bocher.
4 £t ge qui sai bon cor tocher,
L'espteroi sans atendae,
Et quant je saurai sa venue,
66& Ferai ci près tel comerie
Et tel cri et tel huerie
flSS oonme 634 je manqiie 6S6 blancet (de mime fiiS. voyez au t.
me) MO tôt .1. bons crsz pocinez 641 u. baillie 642 manque 643 Ne 8.
■iH Et B. li a dit sftiiB dote 645 Pot amor de entendes na G4«— «50
■>M7>Mtii 651 n. d. M 652 manque 655 nutjn manque tul 661 a
poreel 665 de) 666 t. en t. hnerfti
, Google
298 IX (Héon 159S3— leoiti)
Que tot entor moi sans mentir
Ferai plein et bois retenir.
Bruu lî ors te demandera,
«70 Por ce qu'il se mervellera,
Que ce eet qui tel noise fet.
Et tu li dies entresait
(N'aies mie de mentir honte)
Que c'est la maisnic le conte
675 Qui cel bois est et celé terre,
Que venus sont venoison querre,
Meint a cheval et meint a pie:
N'i a uul qui ne tienge espie
O bon levier o arc u hache:
680 Encui vouront fere damage
Tuit a meintc sav^ige béate,
Que li quens vout contre la feete
De pantecoate sa maison
Holt bien garnir de veaison.
685 Quant cest barat dit li auras
Molt bien au meus que tu sauras,
Ce saches qu'il aura moU cher
Que tu l'atdes a cocher
/ Et a covrir dedenz ta reie,
690 Et tu le fas, s'il le te proie.
Si fera il, ce sa ge bien.
Ta connie près te toi tien:
Quant bien le verras estendu
Et un poi auras ateudu,
696 Ne sembler mie ooart ome,
De la coignie tost l'asome!
Fier et refier, doue et redone
Tant qu'il ait vermeile oorone,
Et le cotel de bone fourje
700 Li bote par desos la gorge!
Lors le fai durement seigaer,
Meus vaudra la char a manger.
667 meal' «88» 671 oest 878 ueneots q. 677 e 679 1«
Enouit 698 lauras e.
, Google
IX iMéun'ieUl»— 16054)
De nuit l'en menras au repoat,
Que damage î aurotes toet
TOTi Se li cuens le poott savoir.
Il te toudroit tôt ton avoir,
Il te feroit espoir desfaire.
Bones piechee eu porras fere,
Eu tou lardîer le saleras
710 Et de la pel fere porras
UoU boues capes a flaax.
Mes garde que soies loiaus.
De rendre moi mou gerredon!
Qar tu auras molt greignor dou
715 De moi que de toi ne prendrai.
Car Rogel qnite te rendrai,
Et par moi auras Tors en sel
Tôt coiement en ton ostel.
Lors auras to bien esploite.'
730 Bien a fait le vilein haitie
La gile que Reuart a dite.
Au recoDter molt se délite,
Ooquea si bone n'out oïe:
Fins de oinc cent fois l'en meroie.
725 'Sire Renart. a grant plente ^
Anroiz a vostre Tolente
Chapons et gelines et cos.
A deu vos conmant, je m'en vois.'
A deu le conmande et il loi,
730 Isei départent ambeduî.
Li vileins a l'oetel s'en vet.
Et Renars vers le bois se tret .
Que il amoit plus que le plein.
Holt a esbaudi le vilein
780 La gile que Renwt a fête.
De noient mes ne se dehete,
Ains est molt lies et molt joianz.
Si s'en vait a l'ostel chantant,
703 nuû 7(K damages 705 poit 706 oonuenroit 707 ferunt 710
tn^ue 711 flaaii TU Mais tu s. trop greindre TiO li 781 diate
1 rawmter d«liM 734 faia 727 le premier et manqtt
, Google
IX iHéon 16056— lOOSO)
Que il ouiâe bien sanz tarder
7J0 Avoir char d'ora eB son larder.
Tantoat conme l'aube creva
Li vileins molt lies se leva,
Un bon cotel mist boz sa cape.
Se Brun li ors vis en escape,
745 II oe s'eime rien ne ne prise.
Une trancaat coingnie a prise
Qu'il mist sos sa cape a oele.
Un garçonnet a apele.
Avis li est que trop demore,
750 II no cuide ja veoir- l'ore
Qu'il ait a son trenofaant cotel
A Brun l'ora reversé la pel.
Ses bues chace ploa qne il pot,
En son essart s'en vient te trot,
TOfi Et le cotel et la coingnie
Ot de BOZ sa chape muchie.
/ Tandis qu'il antent a arer,
Brun i'ors ne se pot esgarer
Qui del bois sout tos les trespaa,
760 Vint a l'essart plus que le pas
D^ pâtes derer regibaat
Mais il ne set c'a l'oil li pent.
Bien cuide que Rogel auen soit.
Vers la carue vient tôt droit,
76!i A haute vois Letart escrie
'Deslie, va, le buef deslie !
Por quoi l'as tu soz le jou mis?
Tu nel m'avoies pas premis,
Desloiau vileïn deputaire,
770 Que tu feïsses les bos traire.
Tu as or fait ce que te plot.'
Letart qui molt bien fere sot
D'orne coart chère et samblant,
Li respont basset en tranblant
7-11 M o. 747 oelee 708 moche 757 alet 758 lors qne nal p> {
«Bgarder 761 derere 762 on* lors li 765 iHorie T79 bien ] gren
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jUnIbyGOOgIC
IX (Méon 16091— I6I2R) 301
773 'aire, or ne soies pas iriez!
Rogel n'est gerres enpiries:
Corendroit le vos ramenroie,
Se g'estoie an chef de la roie.
Ma Foie me laissiez parfere!'
780 Renart qui tôt ot cel afere
Yeii de près et espie,
Un lonc cor qu'il avoit lie
A son col, a mis a sa boce:
Si fort et si très bien le toce
785 Et conmenche a corner si haut,
Que retentir en fait le gaut.
Et quant li corners li anuie,
Si escrie forment et hue
Ausî cou vénères qui ohace,
7i>0 Qui ses cbens envoie a la trace.
Molt fu granz la noise et li bruiz,
^ Que molt en fu Renart bien duiz
Et del corner et del buer.
Et Brun l'ors oonmence a muer.
703 Le bruit et la ooisse qu'il ot
De rien ne H ait ne li plot:
Ne la vouasist or pas olr,
Qu'il en cuidast molt mal joïr.
Molt s'esmaie et molt se merveille,
800 Ases eaoote et oreille:
Conme plus oreille et escote
De tant se crent il plus et dote.
Molt crent que levrer ne l'aeaille
Et que venere ans mainz nel baille.
90b De poor tremble, a Letart vient.
De Rogel mes ne li sovieat,
N'a or tslant qu'il le dealit.
Simplement et bas li a dit
'Or me di, Letart, ne t'anuit.
810 Qui a ceete noisse et cest bruit
TI5 irJ#E ipioea T78 uoie 783 m. et a. T8T A tôt li 769 oonme
I»l en fu 7»»aeanai 800 legooate 802 il nMn^we 806M>ttent
, Google
302 IX (Méon 16127— 18162)
Conmencîe eo «este forest?
Por deu di le moi, s'il te pleet
Par teil convent que menz t'en seit.'
Letart qui taiadis a'apensoit
815 D« respnndre Brun par savoir
Teil cOBe qui resanbUst voir,
Li dit a loi d'orne recuit
'Je t'en dirai ce que j'en cuit. ,
>' J'ai oï dire a un ribaut,
8'2() C'est la geut au conte Tebaut
Par qui la terre est meiutenue.
En ceete fores est venue
Qui est au oonte tote quite
Et a tote ^Dt contredite
82.) Fors sol au conte et a sa gent.
S'en i troToit autre chaoant,
Li ouens le fereit errant pendre
Que ja ne l'eu porroit défendre
Force d'amis ne gentillece,
830 Avoir, proiere ne proece.
C'est, ce cuit, aa mesnie tote
Qu'il amena une grant rote.
Venu BUnt si matin ohacAr.
Li un portent espie d'acher,
^ 8itô Li autre arc et sajetes tienent.
Par les bestes traiant s'en vieneut
Et lor douent meins mortels cox.
Li autre ont cors a lor cox
Qu'il cornent et li autre bueut.
810 Les bestes par ie bois s'en fuient.
Ë cens qui teuent les tevrers,
Molt roeillors que chens a chèvres,
Corent par le bv^is a esles,
Et li cuens meîsmes après
845 Sor un chaoeor qui tost oort,
Que de venoison vout sa oort
S12 dil moi plel %\i qui ] i wpereoit 882 Eut m e. f«m n
826 for 820 al ni 82S frent>lli<'e ^^^ «en mongur 887 npial KH
corneneni p 8i2 Molt | Et 843 comenpnt 844 meia s eiilrii
IX (Méon 16163— lâigS) 303
Oamir a oeate pantecoste 76
Qui chascun an cent mars li coate
Et ouan plus li oostera;
850 Que je cuit que li cneos fera
NovauB chevaliers dusq's vint,
Qui pieca si grent cort ne tiat
Con il voudra auan tenir,
Que a sa cort fera venir
865 Le meuz de la chevalerie
Qui soit desua sa sei^orie:
For c'est si mein la chose enpriee.'
Si grant poor est a Brun prisse
Qu'il ne 80 pot sor pies tenir,
8(W À tere le convint venir.
Xetart' fait il, 'par ta mérite,
Que je te clein Rogol tôt quite
E que tes verais amis soie,
Laisse me chocer en ta roie
SBâ Et de la terre bien me covre:
Por deu te pri, ne me decavre '
A ces veneoTB, ne enseinne,
Que s'il avient que l'en me preine,
EscoTcher me fera li cuens.'
870 'Dan Brun' dit Letart, 'toz vo bueus
Sui toz aparelliez a fera.
Maia jo vos loeroie a tere
C'aucuns vénères ne vos oie:
Que li cuens es auroit grant joie,
87ft 3'avoir vos poQst a sa feste.
Enmi une raie s'areste
Bran li ors qni se dote tant.
Hoc se coce et estent.
Si II semble qu'escapes ert
880 Dos veneors, mais sa mort quiert :
Et quide estre de la mort loïng,
Mais ele li est près du groing.
(U8 a 849 htuin S51 oheual' duqna 803 uandra 854 oor 857
it W3 nraie 864 roe 812 fere 878 ueneom 874 Que mangue
...Google
S04 IX (Méon 16199—16234)
Et tiel quide alonner sa mort;
Qui l'aproelie et aprisme fort:
88:') Escape quide eatre por voir,
Et il B'aïde a descevuir.
Lietart qui la noisae bien plest
Que Renart fet par la forest,
De ses deus meins aa face tieot,
sm Et de rire a peine se tient,
Que molt très grant joie a oO
De Rogel qu'il li a rendu.
.' Si l'acoilli lors a coTrir
De la terre par grant ^ïr.
895 Que qu'il le covre de la terre,
Sa coÎQgnie près de lui aère
Et son ootel près de lui met,
De lui covrir bien s'entremet.
Con il fu auques bien coTer»,
900 Lea euz que il tenoit overs
Li coumande que il les cloe.
Cil fait issi cod cil li loe,
Que de nul agait ne se garde.
Letard de rien plus ne se tarde,
flOj A doua meins hauce la coignie,
De soi l'a forment esloingnie,
Bien la hauce por meuz ferir.
" Au ptemer le voudra merir
Le grant oi^oîl et le dauger
910 Qu'il li mena de son buef ier.
-^ Quant longement out avise
Son coup n loi d'orne ^eae
Que de faillir se dote trop,
Sor la teste jeté le coup.
915 Fiert et refiert de tel aïr
Que jus en fet le sanc venir.
Tel coup li done de rechef
Que tôt li a brisie le chef.
g84 Que 886 i' ] 1' 637 Retart 888 le f. 800 ri»r SBS lacu^ille
896 coingni S98 bien] puifl 900 Le e. quil t. aoneri 910 Qnil Imenk
en qan
...Google
IX. (Héon 16335— 162T0, 305
Ne le crient mes ne ne le dote.
çnn Par desuz la gorge li bote
Le bon cotel qui aouef trenche.
Keintenant del orgoil se venge
Qu'il li fist, ne l'espairgne point.
Del cotel ju8()u'al euer li point
92& Si que le sanc en cort et raie
De tôt le cors parmi la plaie.
Bien et forment aeigncr le fet.
Un poi en siiz del sanc le trait
A peine, que m oit ert pesant,
930 N'an fera gairo de présent,
Par lui nel saura nue qui soit,
Que por nule rien ne vodroît
Que DUS de ses voisina soflet
Qu'en son larder car d'ors oflat.
9EV^ As meins le covre au meus qu'il puet,
Ses bues saoho a l'ostel et muet.
I) fu liez et fet bêle chrre.
Sa mollier que il ot molt chère
Apele soi sans conpaîngnie'
MO Si li a dit 'ma douce amie
Qui flpros deu me faites vivre,
Voirement dit voir a délivre
Li vileins qui par tôt bien dit,
Qu'il n'est si grana max qui n'ait,
IH^) Ne bien qui ne nuiase par eures.
Se dex me doinst plente de meures
" En mon plaisBÎe por more fere
Tel qni puisse a riche orne plere,
Je puis bien afermer de voir
HM Que je l'essaiai bien ersoir,
Par la grant foi que je vos doi,
Et si vos dirai bien por quoi.
Bien caidai avoir mon mal quis,
Quant er matin a Rogel dis.
919 MH dtê dtux ne manqur {121 aooft ] bien 920 manqua 98S
D* vodr«ît ] qui toit 9S3 nus ntanqur oa pot 941 Que 9*2 Vortment
m I ri M4 qui) uit 946 doisi aioure 953 cuidoi
VRXAKT I 20
,. Google
306 IX (Héon 16271—16805)
!)ô5 Por ce qu'il traioit lentement.
Que mauB ore saaz prolaiii^enient
- Le mangast et le me tousiat.
Trestot meiutenant Brun s'asiet
Joete moi et si le vînt querre.
960 Sa félonie et aa guerre
De moi et del mien comperasse,
Se a lui ne m'utne liasse.
Il m'avoit pria a maoeclier.
Et je le soi bien cnlacher
- DU.') De blanches paroles et pestre :
Que j'en ai este a boa meatre.
De bien lober buen meatre sui.
Bespit me dona jusqu'à hui.
Mes a quoi feroie lono conte P
970 Renart qui ici bien faire s honte,
Tel gile et tel barat m'iiprist
Par quoi dan Brun oiendroit ^st
Mort et covert dedenz la roie.
Mes or me conseille et avote
- 975 Coameat il ne fust js soQ.
Que s'il estoit aperceû
0 del conte o de sa gent,
Ne nos garroit or ni argent
Que nos ne fusson afole.'
980 Molt doucement l'a acole 1
Celé qui tant savoit de lobe:
Houlz valoit que tote la robe
Au vilein solemeut sa guimple.
Que trove l'avoit fol et simple:
986 Ne li osot dire ae fere
Chosae qui II doitst desplere,
Et dcsus le vilein est dame,
Por ce qu'elc ert gentil feme.
Bespondu li a on riant
957 me manque 95S roeitenuit aaiait 961 de m. 1
liasse 96S monecher 985 parales 967 Iftber Apri» h v.
Uore se dfi me gart île honte 970 manque 971 btrut 9
gAriroit 9R1 que 982 sa
, Google
IX (Méon 1630e— IflS46)
ggo 'Oertes tôt a mon escient
Yo8 donrsi je conseil, baua sire.
De ce que vos ai oT dire.
Anquenuit devant l'sjornee
Soit une «barète atornee:
99a Et entre moi et Costancate
— Si le metron en la carete:
Et nostre garçon Tribulez
Sera o nos, se vos volez.
Issi porron nos esploiter,
1000 Nus ne vos venrn agaiter.'
Con ele a ce dit, si le beee.
Or esteit li vileins aoase
De ce que sa feme dît ot.
Et du conseil de li s'esgot.
1OO6 N'a talant qu'autre conseil pregne.
Si li a dit bêle conpaigne,
Nos le feron a vostre los.
Tribulez n'est mie si os
Que de ce conseil nos decovre.
inin Ja ne li celerun celé ovre,
Bien aurom meetier de s'ahie
Se deu plaist et seinte Marie.
Entre nos quatre lèverons
Brun, que ja grève n'en serons.'
lOlD Ija parole laissent atant.
Jusqu'à la minuit atant
Sa charete a apareller.
N'avoit cure de eomeiler.
Il ne dort mie ne someille.
lOSd A mienuit sa feme esveille
Et Costancete et son garçon.
S'a pria en sa mein un arcon
Et deus 6eces a' sa ceinture,
Que bien sont trere par nature.
Ml ooii««il vMKqiit h. dou t. 995 Contaneete 998 noe 100
K«it*r 1005 qs' mangue 1007 lox lOOft mi ai 1009 des ce 1014 ler»
lOlT flharate 1019 dormoit ne i. 1021 conlsnoete 1022 B'manquf
'c*
â08 IX (Méon 16351—18394)
102Ô Letart après point ne sejorne,
La carete afete et atorne
Sans noisse fere a plus que pot.
Li cbevaus ne ra pas le trot:
Aler le feit le petit pas.
tOSO Et la charete ne bret pas,
Que de seu l'a voit il bien ointe.
Sa moi Hier et sa fille acointe
Que eles ne dient un mot.
Et lor defent plus que il pot,
1036 Que de l'agait grant poor ont.
Quant de la vile eatonnie sont
Entor cino arehies ou m,
Li TÎleins qai estoit asis
En la sele sor le cheval.
1040 Le fet tfotor contre un val.
Tant est aie les troz menuz,
En aun essart en est venuz
Ou il avoit covert Brun l'ora.
De la terre l'avoient Bora,
1046 El careti) l'ont mis a piùne.
Litart a son oetel l'eumeine
A son cotel bien le depiece.
En son ostel cbascune pièce
Fesoit lever en l'eve olere
105O Entre Costanoete et sa mère.
Le tenoil ou les pièces soot
~" En une buce le repont,
Iiitart qui plus oeler ne velt,
Ne s'atarde que il n'apelt
1065 l'O garçon, que il dote et crient
Por ce que ne li apartieat:
Et bêlement a bêle chère
Si li prie oon il a chère
L'amor et la vie de lui,
lOAO Que ne le die a nuUui,
lOm f mat manque 1026 sfe et 1038 que 104& loni H a pne 1050
cootuKete 1058 lui r. 1053 uout 1054 iwplet 1055 cren 1058 U U
1039 Lkmort
, Google
IX (Méon 18395—16482) 309
Li garçon H jure et afle.
'Sire' fait il, 'n'en dotée mie:
Que ja par moi n'iert decoverte
Cfaose dont il vos veigne perte."
1066 Sitost Gon li jors eecleira
Renart qui ja bieu ne fera,
De Malpertus bod fort plaiasîe
S'en est issu le col baiasie.
A itant de] aler estuide:
1070 Que il bien de vérité ouîde
Avoir les jelînes Lttart
Et avoques le coc Blanchart
'' Il ne sera, ce dit, plua vis.
Il quîde et si li est avis
lOTd Que de trestot sire eetre doie
Et de Litart et de la proie
For Rogel que sanve lui a.
De loing le vileîn espia
Qui delez son plessie estoit:
/ loeo Une viez soif i redrecoit.
Vers la tiaie Re&art s'eslesso
Conftie celui que fein apresse:
Bien cnide avoir sanz contredit
Ce que lï vilains li ot dit.
1080 Mes autrement est que ne pense.
Litart l'a veâ, si s'apense
De la pretnesse que li fist.
Sa aarpe et sa coingnie prist
Dont aguisie avoit ses pens:
/ loeo Près de la baie ert li osteux
Qui de la haie estoit aceins.
Damnedeu jura et ses aeins
Entre ses denz, ainz que s'en tort,
Que Rênart ert a povre cort,
10» 911 atent a It aconter.
'Renart me quide plus coster
lOW qoe lOeSlelaon 1071 ]• ieline 1074 qnids 1079.1080
manquent 983. 1084 manquent 1091 Qui maiiqve 1095 oonter
,. Google
310 IX Héon ltt439— 1U4T2)
Que ne me costera de« moia.
' Il qiiide ore avoir demanoia
Ce que je' lî ai en convent.
1100 Mes ieai cod il a aovent
Couvent fause et tant de foia,
Si eat il et raison et droia
Del engiDgneiîr qu'en l'engint.'
Issi parlant a l'oatet vint,
1105 Ou trova filant Brunniatin.
Trop laissiea ovre par matin,
9ire tnalvea vilein' fait ele.
Et il li a dit 'demoiselle,
Por deu, or ne voa corociea
UIO Ne a moi ne vos aîres!
Que ne sui paa enoor ai foua
Que le matin mete a repos:
Ëinz venoie ici savoir,
Conment poîsse décevoir
1115 Kenart qui ci iloques vienL
Lea jelinea s soea tient 78
Et lea pocina, « quide et croît,
Et qne Blancara li cos aien %oit.
Por ce i vient il abreve.
^ 1130 Et a ahan iert arive,
Se bon conseil i pnez trover.
Or i pues ton aen eaprover,
Se tu ses barst ni engin.
Que por autre rien ca ne vin,
1120 Et je ne sai, se dex me aaut,
Àme fora toi qui me conaalt,
Ne qni ai conseiller me doie,
Qne je aui tiens et tu es moie.
Et devez dire noatre bon,
1180 Que 1) conaauB est suai tuen
1101 tante f 1103 enjpngnur qne len lengint 1104 parlot 1105
Et t. M feme Blant 1106 Qui li auoit dit en rûut 1107 lUtin Uiiaiet
□lire f. e. 1114 puiue 1116 suens 1118 I« nue. J ^|^>Ia /otnm bUn-
cet: <f« m^m« i&HM b* c. 1181. lise. 1299 1120alw llSl pliet 10»
B. pronei 1I3S 8e b. mr ni
, Google
IX (H4oil 1«4T3— 16,508) Ijll
Cou il est mien en un endroit.
Pens i de bon ouer orendroit,
Conment nos puisson estranger
Kenart qui bien quide mangior
USE» Ko8 jelines et nos capons.
Certes se de lui escapone
Par toi eane oost et sans deepens,
Bons est tis baras et tis sens,
Et eî t'aura de^ apcDsee.'
1140 Celé qui estoit apensoe,
Li a respundu sans demore
Trove ai, se dex me socore,
Un bon barat qui molt vaudra,
Par quoi Renart atant faudra
1145 A ce que promis li ares,
Se por ce fere le savez
Qoiement eanz aparcevanoe.
Trois mastins des mellors de France,
(Li pires des trois ne le dote
IIM Qui sont laiens en celé crote)
Amenez coomc veiziez.
En voatre granche les liez,
Et gardes que bons lienz aient.
Del pain lor doues qu'il n'abaient:
1156 Que tost porroent esmaier
pAn Renart par lor abaier.
Si s'en fuiroit a sud recet.
Issi n'anreon nos rien fait
Et seroit a reconmencher.
1160 Or le laissiei! bien avancher
Et tôt asoûr ca venir.
Les mastins faites détenir
A vostre garconet tôt trois
A l'uis de la grange detrois.
1166 Quant Renart sera aprocies,
Les chiens maintenant li huies,
1133 Mtrangler 1135 nos]tes 1137 Par toijOe li 1136 tiit
lus Boudn 1143 que 1150 eit Uez 1152 garche et L 1153
la I15S noi jnule 1159 reoonmeclier 1166 Leal aler les ob. et h.
,. Google
iX (Uéoii 18509— lffâ48)
Et cil les laist aler après:
S'il le poent teair de près,
Il li dépèceront la pel
1170 Et li feruat roge oapal.
Molt vos vaudra, si con je cuit,
Bien sa gorge set sols ou huit,
A ce que ele est de eeison.
Issi con le di, le faison,
1176 Que ja ne porreem meulit fere.
Et vos por plus Renart atrcre
Qui ja est si près avales,
A nostrc haie vos alez
Et Toetre ovro reconmencîe»,
1160 A ReDart de rien ne tenciez:
Se il dist Blaochart li donez.
Et vos par bel li respones
A po de parole brefment
"Renart, saches veraernent,
1186 Ja ne devroes avoir cure
De Blancart, qui a la car dure
Et ne maDJue que ren vaille
Fors ice que prent en la paille,
Et que il ne seroit pas cuit
1190 Ed un jor et en une nuit,
Qui le metreït quire orendroit.
Tendre ohoae vos oonvendroit
A vOBtre manger: jelinetea.
Chapons et oisons et poletes.
1195 Et se vos nel voles laissier,
Je 1o vos ferai engraoier
Quinze jors, si ert vostre ptou
Que il n'est ore a manger prou."
lesi le porron losenger
1200 Le traîtoF, le losenger.
Itex paroles, itex dit
Si vaadrunt bien un escondit.
Quant ces paroles li diroiz,
Iieotenoeii I186qnt 110&n«l]l« 120Sdi
, Google
IX (Mfon )))34»~165H4|
Aaes plus bel l'escondiroiz
1306 Que se ves tenceez a lui.
De lui nos vengeront; enoui
Claviax et CorbeJ et Tison,
Qui Ten ameoront a meson.
Ci) troî sel poent acoper,
l:!10 Jamais n'iert a nos a soper
Et ja ne querra rien du nostre.'
'Foi que âoi saint Pierre l'apostre,
Bêle suer, bons est li consauz,
Ja si n'en ira or les sauz
1311) Renart que nos no le preignons
A l'aide des troi gaignona
^ Qui li ferunt une envaîe.
•^ Si eu aura moster d'aîe,
Se il le pooient abntre.
i2-.'0 Je m'en vois a la soif eebatre,
" Que il ne face aucune ganche.
Li garçons tienne en la granche
Les chiens si cou vos l'avea dit:
Quant je huerai, sis deslit.'
1!23S Atant va arere a la haie.
Renart que fein grieve et esmaie,
S'en va a la haie le trot
La ou li vileins sa aoit dot
■' Et agiiise les pex et fioe.
1380 Entre ses denz jure et afice
Que cher lï vendra celé vote.
For ce que Renart ne te voie,
EnbroDce sa chère et abaisse.
Renart vers le vileîn s'eslaisse,
1335 Et li dit 'dex te saut, Litartl
Ya moi quurre le coc Blancartl
Je le doi avoir par raison.
N'oâsses pas en ta meson
1306 nen^eron 1209 le p. «osper 1212—1314 manqutiit 1216
1218 û luwra 1220 Je en noil a)wtr« 1226 pre 1280
, Google
ol4, IX (Méon 1K585— 18«20>
Brun l'ors, se ne t'oQaae apria
1240 L'engin par quoi l'aa mort ot pris.
Je en doi eatre bien a cort.'
Litart a fait aernblant de sort
Auei conme s'il n'oTst gote.
Renart en la haie se bote
1345 En la manere de fureït,
Et s'apcnee qu'il li direit,
Et It a huce de rechef.
Li vileine a hanche son chef
Et l'a en travers regarde:
1250 'Sire' fet il. 'de la part de, 79
Estes vos por le coc venuz ?
Il est et megres et menuz
Qu'il ne manjue aule riens
Fora ce que il trove el flena.
125EI Trop eat chaitia, n'a que lea os,
Et la plume le fait ai gros.
Se la demore ne vos tarde,
Encore n'aura li coa garde:
Huit jora ou quinze le laiaaiea
1260 Tant que soit un po engrasies
- Et si vaudra il aaes meuls.
Ensorquetot il est trop vels.
Bien a passez trois nnz ou quatre.
N'i pon-tez la dent embatre
1265 Et vos briserees lea denz.
Se Jbesu Criz me soit garanz.
Et je aeroie fort iries,
Se vos esteea enpiriez
Par chosae qui de moi moûat.
12T0 Mes qui jounes pocina oOat,
O un oiaonet gros et tendre,
Bien vos i portées entendre.
Je n'ai oapon, oison ne polie,
Holt ramasse a vostre gole,
1841 Jeu 1349 con 1245 feieret 1246 que il 12KS Qui 1855 chcn
1S5T torde 12G9 ion manque 1262 Ensorquelant tro 1964 deni e»-
bktre 12S6 g^nai 1270 que
, Google
IX IHéun Ilts2B— 16litl2.l
127â Se l'ouBse de qnoi soigner.
Que ja bom De doit esloigner
Son ami qui se mot en soi.
Certes quo volenters iro8 voi
Conme bon ami, et lie fusse
1280 S'aucune bons rien oiisse
Dont je vos pousse somondre.
Ne sofiaae a vos respondre
Kulo riem qui vos doQst plere.'
Or ne se pot Renart plus tere,
1-285 Avis H est que trop ae tost:
Que il li anuie et desplest
La menooigne 4]ue il entent.
'Fol vilein, trop as dit atant,
" Or me represte le freatel!
1290 Tu me quides et bien et bel
Avoir escondit de Blaucart.
Et je sai tant eDgin et art
Ases et plus que ta ne fes.
_ Je t'ai d'un mott anoiax fes
ISOS Et délivre et descarge,
Que je t'ai Rogel atargo
Et t'ai BroQ par mon sen done.
Tu m'avoiea abandone
Blancart le coc par ta parole:
1300 Or as este a autre escole.
Desloiax vileins, faua et sera.
De belea paroles me sers.
Je aai bien oonoistre tes bordes
- Et tes tobes et tes falordes:
1306 Et tu m'as promis sans doner.
Mes par eelui qui fet toner,
Damage auras ainz quinseine,
En ta premesse qui est veine-
Tu entens ore a flater,
1810 Mes de dol te ferai i^rater.
I2TT que 1879 le f. ISSS le moHifut I2S6 desplet 1294 dont m.
1295 «t ,<Mknge", d«i 180U Or] Tu autre ] tele 1301 faut «wingu*
I30S ta* manque 1308 qm 1300 que
, Google
IX (Héon 4«tlBIi— -tHTlU)
Far bordes quides escaperV
Je te ferai encor fraper,
Desloisus escoamuDÎez.
Or si bien este merciez
1315 Par toi qui bel m'as aceîlli,
Et bêle chère m'as fait hui.
PuADt vilein, con estes leres,
Esteez devenu guileresP
Je vos vendrai chier vostre guil&
1820 Hui est li jors que trop avile
Lecherie et bole empire.
Quant tu rae cuides desoonfire.
Damage i auras, je t'afî.
Des ore en avant te défi,
lâ2A Des ore te serai nuisant.'
Litart qui fu a mal pensant
Et qui es trois mastios se fie,
A rospundu par felonnie
'Benart, pou voi nali qui face
laiO Grant hardement qi si manaoe.
Ton pooir fe sanz manaoer:
Ja ne ti verras enbracer,
Ne prier por pes ne por trives.
" Ne pris pas deus foilles de cives
138 Ton manecer ne ton vanter.
'- Sut je chaz a espoenterP
Je ai meinto manace oie:
Ja por ce n'ert moins esjole
Ma mesnie por ceste cose,
1840 Ne nostre porte plus tost close.
Je sui cil qui poi creu et dote
ToD pooir et ta iorce tote.
N'ai poor ne garde te toi.
Po de tex maneceors voi
1345 Qui parolent si egrement,
Qui aient gères hardement,
911 b. mu q. 1815 qne 1SI7 este 1. 1919 mangue 1821 rôle
rai a n. 133S ai ti nearaa 1S83 pries 1B34 m^Hq-a 1SS5 h»
, Google
IX (Méon 16711—11)754) 317
Quant vienent a un po d'efora.
Tu es aaes sa^es et fors:
En toz inee nuiaenienz te mpt
1360 Et de moi nuire t'entromet
Et en apert et a oele!
Tu m'aa ici aerf apele
Et traîtor et deeloial:
Mes je te puis plus fere mal
1305 Que tu ne porroïes moi fere.
Je ne te qier mats a retrairo
De moi fere mal et anui.
Je te conmencerai aacui
A nuire et a contralier.
1360 Robelet. va tost deelier
Les trois mastine et si les hue!'
Li gai's sa chape a terre rue,
Les chena liua et après cort.
Li mastin Baillent de la cort:
I3fl» Apres lui corent abaiant.
DbI atendre est il noient,
— Ne li feront pas see aviax.
Près de lui s'areate Claviax,
Et l'aert as dpna par l'oreille
1370 Qui en pou d'ore fu vermeille.
Ne li est mie li Jox bana.
Qu'après celui veneit Corbax.
Lea denz en la coe li bote
Que il H a ronpne tote,
13Ttt Et par dejoste te crépon
N'i remeiat que le boteron.
Par ces ne fust pas retenus,
8'apres ne fuat Tison venus 80
Qui l'a mors et li depelice
1380 Par deans le dos la peliee
Que il ftvoit et grande et lee.
134T Con nient 134S et grott lS49 nuisement 1S50 Et manqur
n. et tant i nt 1351. 13E2 iHltrterli» 1S56 retrare 1359 contre alîer
I3M >t«indre 136H ohauiax 1370 merueille 137e lauait m. et d. 1980
doa de I* 1381 U prtmirr et tnan-jur
, Google
31S IX (Héon 16766—10807)
Hoc li a tote p^lee,
Jnaqu'cn k vive oar !'« morn.
A peines est de la eatora
iaA5 Renart qî estoit deplaiea
Kt de seinier afebloies,
Sivro le poûsaies par trace.
3i est pensia, lie set que face.
j' Bien set, n'i a mester peresce,
1800 9e en son cuer n'atret proece:
Que vors les ciiens n'a nule force.
D(t son cors aieser e'eforce.
À Malpertuîs en vint les sauz
Ou gaires ne crent lor asaus.
13116 Con il entra eu Alalpertuis,
Si ferma sa porte et son huia.
Il se pleint molt et se dehnite.
S«a plaies li lie et afaite
Hermeline qui est sa feme.
HOO Renart li a dit 'douce dame^
Ou inonde a une merveille,
Que cil qui a mal fere veille,
Cil qui mordrist et cil qui emble
Et qui autrui avoir asembie
140& 0 par faiu plet o par usure
Et qui de loiaute n'a cure:
A celi ja mal ne carra
Ne ja ne li mesavendra.
Plus mescbet il et mesavient
1410 A oelni qui a bien se tient.
Je di ce que je soi de voir:
Je qui Boloïe décevoir,
N'avoie de oose digeto
Qui por aisse d'orne fust fùte.
Utfi Et por oe que je voil bien fere,
Qui onques mes ne me pot plere
Et que je ai pou meintenu,
■889 proeœ 1890 leeoe 13»4 ma. 1398 e ISItS que 140] O
\¥iH morilrit 1405 fkuii manque ousure 1409 il KuntqHt 1412 qw
1414 por 4 AÎfiie 1417 iai p.
, Google
IX (M^on 16«0B-16».->1) 319
Por ce m'est il meaavenu.
Jftmes nul jor bien ne ferai
Miffî Ne ja vérité ne dirai,
Resoa ne loiaute ne drois.
Por ce que oan une fois
Avoie a bien fere entendu,
M'ierent li diable rendu.
H35 Certes jamais bien ne ferai.
Ne jamais ne le meintenrat.
Plus ai oii et honte et let
Por un sol bien que je ai fet.
Que por mal que je feïsse onques.'
14.% 'Sire' fet ele, 'dites donquee
Qui ce vos a fet et conment?'
Fet ele j'o le vos conmant.
MoU par estes depeliaces,
La vérité en délices,
I43ri Con vos estes si desoîrcs.'
Renart qui estoit fort ires,
A respundu en aospirant
'Or me va force enpirant,
Hermeline, ma douce amie,
mo Et por 00 ne lera ge mie
Por dolor ne per fcblete
Que vos n'oes la vérité
CoDRient ai este asalia
Et coDRient ai este bailliz,
M4& Cooment ai mal por bien trove.
Je qui Bovent ai esprove
Hon seo, ma proeœ en tos lex,
-- M'en aloie to* famellex.
Un poi devant none l'autrier
U50 En aloie par un sentier
Qui bien eatoit près del essart
A un vilein punea Litart
Qui m'a ces te sa usa e meQe.
1418 ma) matau 1419 f«ra 1427 hou le premirr el Manque
.ir«s' Tort 1438 enprant 1442 lauentnre 1445 bien por mal 1446
qur 1449 Iautr«
, Google
B20 IX (Méun 16851— 16B90)
Molt grant poor aroie oûe
14lk> De deus maatiiia qui me sivoient
Et bien pr^a dn moi abitotent.
Vu pou genci hors de la voie
Por ce que sana dote savoie,
Se il retenir me poâasent,
U60 Qu'en petit d'ore mort m'oûssent,
JEt si fuasc trop mal mone,
^ Quant trovai un chesne clieve,
Que molt estoie ja lasse.
En pou d'ore fui repasse,
14ft5 Sn nul liu n'avoie este mors.
Puis que des maatins fui estora
Sanz plaie avoir par ma proescp,
^ Petit prisai celé laseco.
Tantdia que je me reposoio
1470 Ou Gros qui ert delez la voip
Qui ert del essart Litart près,
Si ol le vilein engres
Qui a son buef se dementoit,
Et ne hoiloit oo ne ohatitoit.
147:') Il ploroii: si n'avoit pas tort,
Que par ire et par desconfort
A dan Brun l'ors premis l'avoit,
Ne de lui conseil ne savoit.
Con il me conta son afere,
IJSO Lors conmenca je bien a fere.
Je qui onques mes bien ne Hz:
La quit je que je me mosfiz
Quant je fia bien a mal oiir.
Le vilein fis lie et sefir:
1485 Por le vilein devin venerres.
Tant fis que li vilein mentierres
13FUn Vora ocist, si l'en mena.
Tel gerredon rendu m'en a:
14S5 luoient 1480 Que en mort manque 1461 Hoquet molt m>l
démine 14B5 nai e*te 14A7. 146H matiguent 1474 h. ne eh. 1415 paa
MOTHyuc 1476 Q. 1478 Np ] Qui 1481. U<)2 mimqwHl 1483 ftu 1485
deoint nat'reR 1486 uU'em
, Google
IX (Héon 16891— 1692B) 321
Âpres moi a ses ofaens hnes.
1490 Bien ai este despelicez
Si con il est apariasant.
Âusi m'est avis que je sant
'' Lor denz ez oreillez, ez nacltes.
Ma coe ont retenue en gagée
149A Lez troi msatiDS a lor eaoher.
Mes Litart le cooperra cher,
Se do tôt mon sen ne déclin^.'
'Lesaiez ester dist Hermeline,
'Ne soiez pas si ezmaiezl
1300 Ja n'estes vos gaires plaez:
Or vos defissies déporter
De cest mal et reconforter,
Que vos estes en espérance
De prendre hastive venjance,
1505 S'un po vos Toleez pener.
La charrue en porois mener,
Dépêcher et el bois repondre.
Le vilein porrois ei confondre
Petit et petit, totee voiez.
IBIO 0 vos li enblez ses ooroiez; 81
Issi le porriez grever
Que de dol le ferez crever,
Le vilein félon deputere.
Ja ne doûseiez tel dol fere.
'i&15 Ce vos doâst tôt dedoloir
Que vos Bolonc vostre voloir
En esclaireres vostre ouer.'
'Bêle oonpaigne, doce sor'
Dît il, 'bien ert faite la chose.'
IB30 Unit jors tos pleners se repose
Que il en avoit grant mester.
Ses plaies a fait afaîter
A Hermvline bien eovcnt,
Et ele de cuer i entent.
1493 \*\ A. Ipi o. len Dagcfi U94 La 1496 conpera 1498 dit
M porr#M 15II porre^z 1S2I Qui) 1523 nsuent
KEXAKT I 81
,l.n.b,.G00gIC
322 IX (Héon 16929— 16!IT0)
1526 Benars de aa plaie se delt.
Por ce que il reoovrer velt
Sa force que avoit perdue,
Bien ne fet ne ne se remue
De Malpertua sa maison fort.
ifiSO Ce li done grant reconfort
Que il set que bien grèvera
Litart, con il s'en penera.
Huit jore tos pleners i sojorne.
 mîeauît un main s'atorne,
1536 Por le vîleiti contralier
Qui ses bues a pris a lier.
Et tandis cou il les asamble,
Kenare ses coioiea li emble,
'~ Que bona mestres eatoit d'enbler.
1610 Or puet li vilein asambler ~
Ses bues et amener en toit.
Il crioit en haut et chantoit
Con hom qui d'agait ne ee garde.
Et plus n'i demore n'atarde.
1645 Vera le boisaon en ala droit,
Et les coroies pas ne voit.
Quiert les et requiert par la terre,
Et encor les poist il querre,
Con dit, qui ne trove, ne prent.
1660 Et li vileins tôt d'ire eeprent,
Jure et rejure, ai a'espert *
l'or ce <|ue sa Jornee pert.
Il est dolanz et treapensez,
Et de Renart a'est apensea
1555 Que par ire le defîa.
'Âtaa!' fait il, il m'espia,
Renart li lerea, li traîtres.
Car le tenist la mort sebitezl
Le gerredoD m'a pris a rendre
1560 Por ce que je ne li voil rendre
1526 uglt 1528 f. ne ee i. 1532 m p. 1533 pleiiu î sorgnut
1534 matin aatonift 153R aex a chacer 1340 pot 1547 reqnier 154K
pnrore 1550 u. de tôt 1551 et manqur 1554 n'manque 1669 m'man^r
,. Google
IX. (H£on lfl9TI-lT00S^ 3
Blauchart que devoit estre sueas.
Li gerredone n'en est paa boens.
— Je ne puis a lui forooier,
Il nie porroit ja pecoior
16B& La teste que ja nel verroie.
Volentcrs m'en repentiroie,
Se rien i valoit repentanoe.
Mal i 6e onques desfiance
A Renart qui si me puet nuire.
1570 Et a s'entente a moi deatruire,
Que ce emUe don ai besoing.
11 seit que li marchez est loing,
J'auroie aincoie maint pas marchie
Que fusse venu au marche.
^ Ift75 Si en eereit H aler grès
»- Que la voie n'est mie bries,
^ A oe que tort sui de deus bances.
Or puis oan mes en amanohes
Les bues par ces chans envoier.
1&80 Bien me fet Renart desv^ier
Do mon besoing et destorber.
Mal gre mien m'estuet sejoroer.
N'oiJBse meater de sojor
Ne de repos ne nuit ne jor.
1686 Toz jorz me croist ovre et entente.'
Tandis que Litart se démente,
Timer li asnes Espanoia
■•' Qui ne crent jelee ne uois,
Oï dementer son seignor.
1690 A li est Tenu sans demor.
Or saura il qu'il a, s'il puet.
'Sire" fet il, 'il vos eetuet
Bon conseil prendre et demander,
Qu'en ne ^ oroit pas amender
— 1696 Einsi vostre avoir ne aorestre.
— Le vaillant d'un povre cevcstre
1561 bUncharB que Beoii 15G2mieii8 1565iien 15B9pot I570h«
taaae I&71 Que don 1573 uaint 1579 b. oui nés e. 15S1 besoin 1°
Mtot 1583 N«o. 1585faoure ]r,8ftnoir li)i>2 S. atit il 1596 pore
324 IX (Méon 1700T--1T064)
Renart. s'il puet, oe tob Uira,
Que envers Toa félon cuer a.
•^ S'entente est a vos eseilleT.
1600 Et bien vos aanrat conaeiller,
Conment Renart iert abetez,
Se loîaument me prometez
A douer une mine d'orge.'
'Timer' dit Litart, par seint Jorge,
1605 Se par voe eetoit enginniez
Li reproves, li rechigniez,
Je vOB donrai tant cherdon tendre!
Et qui est qui le porroit prendre?
Jenz eugigne, oisiax et béates,
1610 Qui Bovent fet croisir les trates.
Je ne saî ore ome si sage.
Ko oisel ne beste sauvage
Qui Renart poTst décevoir,
Por qoi jel poï^^se savoir,
1616 Que je ne l'alasse requerra
La outre la mer d'Ënglcterre.
Quo trop set Renart renàrdie,
Nuie beste n'est si hardie."
Timer respont en dît, ce quît,
— 1620 Encontre veizie requit.
Quidiez, Renart ait tel eûr
~- Que il eoit ades asedr?
Renart le larron o sa feme
Vos rendrai par col 0 par jame
16î6 Forment lie a vos coroiez.'
'Et conment fere le porroiez?'
'Q'i ai bon barat porveii
Par quoi i) seront deceû,
Dont il ert mort et ele morte.
1680 Mort me ferai devant la porte
A Malpertniz le snen repère.
Bien saurai sanblant de mort fere.
1R04 8. iorge IfHW Li eprouex et li 1600 béate 1610 U tente 1811
■I ge IBIS ne nen H. IRIT R. de r. 1618 h'die 1820 u. cequit tlUl Q.
qoe B. t. Puer 1624 o ] n 1«2S ieron
by Google
XI (H«oii 17066—17107)
SitOBt ooD il me troveront,
A mes membres se lieront
1035 De vos coroiez conme fol.
Et je soaleverai le col,
Fuiftut les en amènerai.'
Timer, toisate vos tenrai.
De mon orge aurez vostre part.'
1840 Atant d'ilecques se départ,
Et s'en ala grant aleflre,
Et le grant trot et Vembleûre
Tant qne il vint a Malpertuia.
Tout eetendn se oouohe a l'uis,
1645 De terre a le musel couvert.
Hermeline a son huia ouvert,
La famme Renart, si le voit.
'Sire Renart, se àiex m'avoit,
A plante de la char avons.
1650 Ja tant despendre n'en saurons
Deus mois de l'an, conme est ici
Devant cest huis, la dieu merci.
Je voi ester ici selonc
Un asne qui est gros et lonc.
1665 II est mors ore devant nonne.
Les couroies Lietart me donne,
Que je les voudrai ataohier
À lui et a moi pour sachier
Et pour atraire le oeens.'
1660 'Foie' dist Renart, c'est neens.
8e tu veulfl, si i tire et sache,
Je n'i trairai hui que je sache.
Ja diex ne m'aït ne li saint,
8e je ne cuit que il se faînt.
1666 Pour fol me velt espoir tenir.
Tost t'en pourra mesavenir,
8e ta ans courroies t'ataches.
Les «trs 1837 — 1767 manquent dan» h mtc. A. à atuat de la ptrte
d'uHt /^Mt; iUaoniauppUétparlemtcD. IS44 Et e. 1645 ot 1648
R«ii«rt ] fût eUe IS&S m. deiMr d. 1661 mI 1. 1. 1662 Hu^ 117 tirerai
a. 168& uenla
, Google
326 • IX CUéon 17108—17145)
Mors le dont tout avant ea nachee,
El pis, en la teste et es flans
1670 Si forment qu'en saille li sans:
Et se par ce ne se remue,
Si l'en pourras mener en mue,
Fuis que pour voir le sauraa mort.'
Atant court celle, si le mort,
1675 Par devers la nache l'assaut
Durement que li sans en saut
Ou pis, es flans et en la teste.
Maie Timer, qui ert dure beste
Et qui trop mal endurer puet,
16B0 Ne se remue ne ne muet.
'Renart' fait elle, 'or es mauvais
Qant pour les courroies ne vais:
Il est mors, jel te di sanz faille.
As tu paoar qu'il ne t'assaillef
1686 Tu crienz pour fin noient et doutes,
Aporte les courroies toutes
Que tu getas derrier la porte!'
Genars les courroies aporte
Qui doute encor qu'il ne se faigne.
1690 Mais elle li monstre et enseigne
Conment il feront, et li neac
La plus fort courroie a la queue.
'Renart' fait elle, 'ci treras,
Et de tirer charge seras.
1695 II poise pour ce qu'il est more:
Et tu qui es assez plus fors
Que je de totes ovres faire,
Dois devers le plus pesant traire.
Et je trairai selonc ma force.
1700 Mais que tu de traire t'efforcc!'
Plus ne demeurent ne ne dient,
Ans courroies forment se lient.
Comme il se furent atachie,
I6S9 Ed p. on e« 1675 hanche 167T et m coites ie78darboteE
16S2 peur inanque g. sporter ne 1691 noaez 1696 uaei] encor 16S7
Qui de toat lan enure ne f.
...Google
TK (Héon I7UB— 17181) 327
Tant ont et tira et sacfaîe
1705 Que traîne l'ont eor le sueîl.
Tymera li asnes ouvri l'ueil
Et a levé la teste en haut.
En talent a que il s'en aut
Mes que bien lee voie liez.
1710 Et Renare conme veziez
Li vit la teste remuer.
Bien set que il les veult grever.
Et ei est es péril de mort,
Se par f^uile ne li estort.
1716 II se doute, sa famme apelle
'Henneline m'amie belle, D86
Âconr ca toat, ai tne deslie!
La parole m'empîre et lie
De la puor de l'ort pertuîs
1720 Qui^me vient au nés, plus ne puis
Poor souffrir ne endurer
Ne piua ci longuement ester,
Acourez ca, ae diex vous saut,
A pou que li cuers ne me faut.
1730 Ceste puour orde et punaise
Plus que n'est pertuîs de prîvaîae,
U'a ja le corps affebloie
Et de traire tout desvoie.
Se m'en plaing, ne m'en dois blâmer,
1730 A pou que ne me fait pasmer
Celle puour qui ou corps m'entre.
Doloîr me fait le cuer du ventre
Li ora vena du pertuîs punais.
Miex vousiase estre sur une ais
17^ De privée ou me gefisse
Que près du pertuis du cul fusse
Qui ici me fait mal au cuer,
Certes ja morrai, belle suer,
II me sert de trop (ûgre vent
1705 Atrsine lont deuus leur 1711 Le 1715 II | Et ITIT tost ca
1722 ei I or 1736 priooiae n35me]ie 1736feai«e ITSTgi m. auenant
1738 v. Ineii le mnt
, Google
IX' (Kéfm 17182— 1T217J
1740 S'or estoifl liez devant,
Je Bai bien que aanz nal secours
Le troiroîe je le graut coure:
Ja ne t'i convendra a traire.
Ne me puez ore secoure faire
174& I(à endroit qui si me plaise,
Se tu m'oBtes de tel messaise.
Tout aui ja couvert de suor
De l'angoisse et de la puor
Qui si me fet le cuer doloir.
1790 Si t'aîBt diex, oa vien oloirl
La puour dont je suis destroiz
Puez sentir, se tu ne me oroiz.
Et vien oa, deslîe moi tost!
Celé puour le cuer me tost..
1756 A pou que ne m'a mort gete.'
Hermeline en a grant pitié.
Si ouida que voir li deïst.
Et doutoit, s'elle nel feist '
Sanz délai son conmandement,
1760 II i morroit soudainement.'
Plus tost que pot le deslia.
Renare tantost li esoria,
Qant il se senti deslîe,
'Â poi ne Bomes conchie
1766 Par ton conseil, folle chetive!
• Ne fusses pas enquenuit vive
Se tost ne fusse desliez.
Bien dos a Timer espiez
Qui mener nos voloit en vile
1770 Par tel barat et par tel gile,
Qui mort se fet et il est vis.
Onques ne me pot astre avis
Qu'il fust more si oon tu disoies.
nu Je le 1. que manque 1751 p. qui me fut d. ITM toat 1755
quil ne 1156 .h'. 1160 Q'ie neogt ion pùemant lieefiuse 1781 manjiK
Ah t>. liée le mae. A reprttid. 1769 Qne m, u. n. liei Apris 1170 le
pue- ajoute Par foi trop set ore de gile 171S m. et tu le qnidoîei
,. Google
IX (Héon 1T218— 17255) 3
les tu foie que le quîdoiesP
1776 Quidierl Mes il est fox qui quide.
■^ Cbascun met tote son estuide
ËD barat qu'en ne set qui croire.
Ja nos en nienast a grant eire
Timer ches le vilein Litart
1780 Se je parlasse un po a tart.
Mes li vileins le Gonperra.'
'Renart' fet ele, or i paira
Con tu li feras conparer:
Tu en sez plue que bues d'arer.
1785 ÎCaia onques danz Goare li lèvres,
Qui de poor prennent les fevrea.
Ne fu si de poor destroiz
Con tu les ore a ceste foiz
Qui dotes une morte best«.'
1790 Je li vi or lever la teste,
Puto foie, et ovrir les cuz.
Quides tu que je croie tneuz
Tun dit que ce que je verrai P'
'Ja fet ele ne te crerai:
1791} Que par poor l'as controve.
Or ai ton corage esprove
Au besoing et ta mavaiste,
Qui si t'a semons et baste
De laiesier ce dont tu dois vivre.
1800 Bien puis dire tôt a délivre
Que de grant mavaiste t'avîent.
Se ca par aventure vient •
Ysengrins et Hersens la love,
" Povre en iert ma part et la toe,
1800 Que bruire en feront lor grenons.
Quant a nostre oes char ne pemons,
A peine le iras loin querre.
CJovre ton obief et bien le serre,
S'ospame ton oors et repose:
1774 tu ai fox que tu le q'donz 1777 set qu« f«Te 1779 T. i
1781 Et U 17S5 li «mn^us 178» .1 mort 1794 ceiTM 1799 doÎH 16
le tires 1808 moMaiM
, Google
10 I.V iMéoa 1723C— 172911
1810 Que tu n'aa meater d'autre choese.
Trop par ea ore acoardis.'
'Dame' fet il, 'ainz aui bardiz,
Qant je voi m'anor et mon prou.
Mes ne m'i troveres hui prou
1815 Por VOB mètre en péril de mort.'
'Benart' fet ele, 'tu as tort
Qui si me mens apertement.
Or Bâches bien veraiement,
Se as coroies ne te lîea,
1830 Certes ja por riens que tu dîes
Ne m'i porras tant esmaer
Que je ne m'i roiase easaier
Orcndroit si c'on le verra.'
'Et je sui cil qui aoffera
182â Ceate aventure a qui qu'il tort.
Voira est, qui ne poche, a'encort.
Ne m'en blâmer, se mau^ t'en vient!'
Celé qui ne prisse ne crient
La parole de son senfpior
1830 La fort coroioj la grennor
Qu'ele avoit loie a la coe,
A la quissG deriera la noue-
Forment la lie et ataohe,
l'or mGuz tenir la tire ot sache.
-■ 1835 Son col i lie et puis sa quiaae
For ce que meus tenir i puiaae.
Tandis que tirot et aachot,
•Timers li aunes qui bien sot
Que Renart ne pot enginner,
- 1810 Forment se prist a aîrer.
Durement recinne et se levé.
Molt annule Renart et grève,
Quant mener en voit Kermelîne.
Trop par as este feme fine'
1645 Fet il: mais tu as este foie,
1814 M. uoR mi t°ree 1818 Cent 1819 8c tu ma o. te l»ii
e ttuinpie 1826 ne p. aentort t8S!8 nel 18SS et tache 1834 t'n
iSS que 1S43 .li'. line
, Google
IX (Mcon 17292 -17aa7) 331
Quant mon conseil et ma parole
As du tôt mis a. nonchnloir.
Me te puis ore rien valoir.
Mee grant mester t'oûst oU
1850 Mon loe, se l'olisseB creQ. .
De toi aider n'ai nul pooir.
Ton gTRDt orgoil et ton voloir
Conparraa oncor hni trop cher.
Timers me quida acrocher
1855 Por mètre es meins o tu carras.
Une autre fois si me creras,
8e vive t'en, puez revenir.
Mes ce ne puet mes avenir.
Perdue es: a deu te conmant.
1860 Oommanf fet Renars: 'et comment
Irai ge au vilein plaider
Savoir se te porroie aider)*
Qe ne quit que jamais me voies.'
Timers s'en coroit totevoies,
IS6Ô Onques de oorre ne se tînt
Tant qu'a la porte Letart vint.
A grant merveille s'esjol
Lietart, quant son asne ot oT,
Et puis qu'Hermelbe a veile
1870 Qui molt estoit et mate et mue,
Traînant la cuisse a la terre.
SVapee ala meintenant querre
^ Qui ert enruîllie et frète.
A peine l'a del fore trete
1879 Que il quide que Renars soit.
S'espee traite va la droit,
Bien se cuide de li vencber^
A un coup li quida trenoher
La teste, mais il a failli.
1880 Hermeline si haut sailli,
Qui n'iert mie trop entestee,
IM8 umbI 184* te oast 1853 Comparm* tto 1855 Hçli^roch«r
T pM IHiê pot 186» Perdu conmanz 1860 Conment f. conmaiu
* pnitque H. uan 181 i le deuxième que »iaft^« 1878 1» q. 1861 mi
,. Google
■■132 IX <Méon 17328-173a3j
^ Que le coup ne l'a ftdeaee.
Hermeline a peor eUe:
Mes l'aeolee a recède
1S8IÏ Timer que la quisee a trenohie.
Lietart meïmes l'a veocbie
Tost de Bon enemi mortel.
Traînant en porte a l'ostel
La qutsee a grant joie fesant.
1890 Rcnart trova mu e taisant.
Quant il Ta veûe venir,
De rire ne se pot tenir,
Quant la quisse vit .traînant.
'Renart, dont ne su je raillant?
1899 Or ae piiet Tiraers esventer
(De ce me puis je bien vanter)
Que la qubse en avom de ca.
James Timers feus ne menra. 1^3
Bien me quida Litart tuer,
1900 Mes ge me soi bien remuer
' Et gandiller et tressaillir
Tant que gel fis a moi faillir,
Ne m'a blecie ne tenue,'
Tel aventure est avenue'
1905 Fet Renart, que dus ne quidoit.
Ne oisel ne béate ne deit
Conme tu fes tel guerredon
Damiedeu ne si large don,
De ce qu'il t'a ai garandie.
. 1910 Lietart li pogoes foi mentie
Quide eatre de moi quite a tant.
Ikfes bien atent qui par atant
Oe atendrai molt bien lonc tens:
Que jel ferai, si oom je pens,
19i5 Plus corooie qu'il ne fu onques.'
'Maveiz ooart, qu'aten tu donques?
Ge dot molt que ouer ne te faille.'
1886 uenche 1B9S pot 1B9T Qui 1801 KMdciUer 1903 tnr
lOOT Con f. De tel 190B ne} de 1913 nioU mangut VHi ^m U
leiT onr
, Google
IX iMéon 17894—17384. 17591—17603) 333
'Quides tu, foie, que jel aille
Dedeoz sa mesun asaillir?
liiJO Tost porroie a mon cors faillir
S'il me huoît ses trois gainnons:
J'auroie en els maus conpaignons.
Mes encore un pou soferai
Tant qn'el bois suel le troTerai
l!i35 Ou n'aura ja de chen aïe.
Lora li ferai tel envaïe
Far paroles et par manace
Que jamais n'iert teuls qu'il me face
Chose qui anuier me doie.'
\wa 'Renart' fet ele, 'jel voldroîe.
Mes ja en TÎlem ne te fie,
For ce s'il te jure et afie :
Ne por nul aseOrement
Par sa foi, par son serement^
1935 Frent eu Yilein de maie escole.'
Atant laissèrent la parole.
îles Renart pas ne s'oblia.
Lendemein Lietsrt espia
Qui dedenz la forest entroit.
Iltio Bien set que o lui o'amenoit
Nul de ses chens en conpaignie.
Hardiement Renart l'oBcrie:
" 'Cuvers' fait il, 'par queil raison
As tu en sel la veneiaon
1946 Qui fu prisse el defoiz le conte?
Ge te ferai morir a honte,
Nus hon ne t'en porroit deffendre.
Certes je te ferai ja pendre
Au plus haut cesne de cest bois.
1950 Tôt orendroit conter le vois
Au conte ou a ses forestiers.
Se tu avoies cinc sesters
" D'csterlins, et fussent besans,
Olf Qno dpB 1921 «B t. 1D22 Js aurai 1924 que el 1920 haie
'»» »f mnrare 1938 LeniUmen 1939 Que 1940 namenroit 1947 ten
, Google
334 IX (Méou 1760«-n639)
Et tu l'en faisoies presans,
1955 Ne te vaudroit il une amende
Que l'en meintonant ne te pende.
Fuis que je li ferai savoir,
Ne poiras raencon avoir.
De toi nule pite n'aura,
i960 SitoBt con le voir en saura,
Li quena : que volentiere destruit
Celui qui chaâce aanz conduit
El bois, et sa venoison emble.'
Lietart, qui tôt de poor tremble,
liH!5 Li dit amis, or m'entendes
Un petit, se vos coh mandes.
Par raison doit merci trover
Qui de boa cuer la vont rover.
J'ai mespris vers vos laidement,
1970 Merci vos en cri et demaut.
For deit, de moi pite vos prenne I
Par le conseil de ma conpaigne
Ai vers vos mespris coome fox.
'' Molt me poisse que fiii si ox.
1975 Des que si ert a avenir,
Des or mes me poes tenir
A vostre serf et a vostre home.
Foi que doi seint Père de Rome,
Jamee vers vos, ne mesprondrai.
1980 Mes tôt qanque ge ai tendrai
De vos conme de mon seignor.
Autresi grant doîl ou grenaor
Ai coume vos, oe sacbea bien.
S'euvers vos ai mespris de rien,
1985 Tos sui près de vostre service.'
'Volenters par itel dévisse
Prendrai' fet Renart 'ton hotnage
Que tu ne honte ne damage
A ton pooir ne me porchaoes
1B55 unadroit 1963 uenoù 1965 que 1967 rouer 1
1972 lift ma 1973 A 1974 fu 1977 a nuiaque 19B0 gai d« d
de manque 19R4 vns mniiqiir
-,,. Google
IX (Méon 11640—17675) 335
1990 Et les trois maetins tuer fâches.
/ AjenoUons droit me feras
f Et lee dis pocins me rendras
Et Blancart que me premeïs
Quant mon conseil me requeïs.'
1995 'Sire' fet Lîetart, je l'otroi.
Ja seront li mastin tuit troi
Tue devant tos oreadroit.
Bien Bai que vos avea grant droit
Que lor vie aves enhaïe:
9000 II vos firent giant envaTe.
Droit vos en ferai volenters.
Vostre amis yerais et enters
ToU estre des ore en avant.
Dex me hee, se je ja vent
SÛOu Nului point de ma norreture.
De vos prendrai mes si grant cure
Que tôt ert en vostre sesine:
Ane, chapon, oue, geline.
Chascun jor aures a plente
■2010 Tôt selonc vostre volente.
Tel char con vos deviseroiz.
Des dis pocins sesiz seroiz
Et de Blancart ja sanz demore.
Mes gardez, se dex vos secore,
9015 Que par vos nul mal ne me viegue.
Qe Bui près que je me contiengne
Vers Toe tôt a vostre plaisir.
VoB vendrez mes tôt a loisir
En nostre meson sejomer. '
3(S0 Ja ne vos en qerrai tomer
Tant con demorer i voudroiz.
Un bon recet en tos endroit
Avez conquis et recovre.
Por ce se j'ai vers vos ovre
3035 Folenteut par rnavais conseil
Ml m«n r. 1»94 reqnU 2003 uerax 2004 ment 2009 ior
, Google
336 IX iMéon 17686—17712)
Ne soiez vos ja en eareil 1
Que se iex me gut de peeance,
Ne par treetos les seina de France,
James nul jor ne voudrai fere
5080 Chose qni vos doive deplere. , 84
N'i porriez ooiant conquerre,
S'essilliez ère de la teire,
Et ma feme et mi enfant.
Ou se ge ère mis au vent.
2030 Molt par deves ma vie amer,
Que por vostre porrez clamer.
Toz jors mes qanque ge aure
Ert tôt a Tostre volente.'
Reuart dist 'par tens veil savoir,
2(U0 Se tu me dis mencoi^e o voir.
Et se tu ne fas mon plesir,
Par tens t'en ferai repentir,
Se tant fae que li queas le sace.
Mes jamais anui ne damache,
2045 Se tu es prouz, ne te querrai.
Mes en ta mesoti n'enterrai
Tant que les chens aies tuea'
'lïauz sire, or ne vos remuez'
Fet Lietart: ges îrù tuer.'
^DM 'Ja ne me quer a remuer
Tant qu'il soient tue tuit troi.
Aies' fet Renart, 'jel otroi,
Tos dîtes et bien et raison.'
Atant s'en cort en sa meson
a05& Lietart qui molt fu adolez.
A sa feme dit 'se toIoe
Et vos quidiez que ce soit biens,
A tuer convient nos trois chens,
S'avoir volon pais a Renart.
•2om) Et si li rendrai le Rlancart,
Et les pocina avoc tôt dis
Li rendrai qu'oreudroit li dis,
2II4S ten cerrni a04B ore 2065 molt mongiir 805» ponuiat 206!
que orpndruiH
, Google
IX. (Méon 17713-17748)
En la forest ou il m'atsnt.
Il ne noB coatera js tant
3063 Qu'il ne nos poïst plus coster,
S'il au conte l'aioit conter
Qu'el bois ai sa venoiaon prise.
Tantoet feroit de moi justice:
Tantoat aeroie ara ou pendu,
•2070 N'en porroie estre desfendu
Por avoir ne por rienz qui soit.
Moz enfanz esailler fereit,
Mort aérien et confondu.'
Bninmatin li a reapundu,
3075 Que contredire ne li œe,
'En fere l'eetuet a grant choa».
Del tôt fetea Ba Tolente,
Se vos âmes voatre aante
Et voatre bien et vostre vie,
91Ï10 Avoir devea grennor envie
De voatre vie que d'avoir.'
'Bêle suer, vos ditea aavoir.
Blanchart et lea pocins prenez,
Et les trois maatina li menez!'
3lk86 Lietart enz el retor s'est miz:
Les chena, le ooc et les pocina,
Li garçon enmeine liez.
Et Kenart conme voiziez
Vers l'oatel au vilein se tret :
2090 Que molt redote son agait,
Que aaaillir a cheos nel fâche.
Entre aea denz molt le manache,
Que ae jamab vers lui mesprent,
Hott sera iriea s'il nel prent.
3005 Lietart et les chens voit venir
Q'il faiaoït au garçon tenir.
^ Reoars li conmence a hucher
'Ne fai pas vers moi aprocer
M69 MflnjNP 2074 Bruinatin 3076 l^ntol ^OHfi k. Ipr r. 2089
« tL treat SOO.t menpH 2094 ni ne p.
KUMtr I 22
,. Google
338 IX fMéon 17749-17786)
Les cbeoB, mais orendroit les tue!'
2100 Litart uue pesant macue
Tenoit qu'il ot el bois coillie.
Les mastios a un chesne lie,
De la macue les asome.
Or le tent Renart a prodome
3106 Puis que les trois mastins voit mors.
'Lietart' fiùt il, 'molt estes fors
Qui si Baves bon coup ferir.
Oel vos voldrai molt bien merir.
Ce que m'auee fet vos pardon
3110 Et m'amor tôt vos abandon:
Que molt par a bel présent ci.'
Renart' fait il, 'vostre merci,
Que vostre amor m'aves donee.
Tote vos ert abandonee
2115 Ma norreture et quanque j'ai.
Plus sereie jalos que gaî.
Se jamais vers vos mespemoie.'
Ataut prent B«nart, si manoie
Blancart et les dis pocinez
S130 Que li aporte !Martiaez.
De Blanchart fist ses gemoiu bmîre,
Onques nel tist plumer ne cuire,
Molt le trova crasaet et gros.
Les dis pocîna trose a son dos
S125 Et a deu le vileîn conmande.
S'en porte a l'ostel sa viande
Ou il a trove sa maisnie
Qui de fein ert mesaaisie.
De fein estoit et floibe et veine.
2130 De joie fu sa feme pleine.
Quant ele vît Renart venir
Les pocios a son col tenir:
Por conble se tient et por riche.
' 'Renart, or n'est pas Letart cice.'
2101 T«net coilli 2104 » manque 2108 uoldni 211R Rtenran
2121 brurc 2127 truuee 212» miulee 2129 estait missair 2131
I
, Google
IX (MéoD ITTHT— 1T82S)
21Xi Non" fet Rensrt, 'mes bien heite.
Bien ai ceate foiz mploitie
-^ Que si m'ea sui venue troeez:
Se je n'eûsae esse luez
Par Lietart tôt a ma devise,
3140 Clet feTsee metee a la bise,
Au conte a, sa gent le deïsse.
Pendre en la fores le feïsae
Que sa veneison li embla.
Il tresaalli molt et trembla,
SI45 A jenellon me fist omage.
JamaiB ne me fera damage
Ne nule rien qui me desplese.'
'Kenart, trop estes ore a aise'
Dist Hermeline, 'que ge cuit
2150'^ue tu n'as pas le ventre vuit.
Tu es plus a aise que gie,
Que tu as hui Blancart inangie
Qui molt ert et cras et rognez.
^Se Lietart est bien ranponez
3155 Par toi que me puet ce valoir?
Ne m'en puet pas grantmeut chaloir,
Se tu as ton ese et tes bneas.
Moi et mes enfanz et les tuens
Lez de fein morir a mesese.
3160 Mes je sereie molt mavciae,
9e de faîu tnorir me l&isaoie
Tant con près de ces pocins soie.
A ces poeins fet bon entendre.'
Atant cort, si priât le plus tendre, 85
2i6j Si le manga a un sol mors.
Un des autres a le col tors:
A sa maianie le départ,
A cliaeouD a doue sa part
^ Renart quide bien son prou fere.
2170 De Malpertuis son fort repère
2138 8e ie nenoi I. 3141 lo manqne 2Ui Prendre i
ti«e K" 2m> pot 2156 pot 2105 Se 2IR7 U d.
,. Google
340 IX iMéon 17S27— 17BG4)
Il vint lendemein par matin,
V^eoir Letart son bon voiein
Qui le reçut a molt ^ant joie.
Dianer le fait d'une craase oie
2tT5 Que il li avoit eetoîe,
Et bien li avoit encrassie
Brunoiatin qui tôt en tremblaut
Li moBtre d'amor bel semblant :
Molt l'aplanie et si le loe.
''' 2I8() Renart li fet sovent la moe
En repost qu'ele nel voit mie.
^ Et ele le sert sanz boisdie,
Ne li ose rien refuser :
Que molt redote l'encnser.
S1S5 A 8tt Tolentfl le pessoit.
Et Renart qui bien s'eno-aseeit
Qui de la car ert envieus:
Et Lietart fa molt covoiteus,
Do lui servir prent molt grant cure.
SiQD Bien aproca sa noreture.
^ Renart qui sovent en pemoit
Totes les ores qu'il voloit,
Sovent i demore etsejorne,
Si que qaant a l'ostel retorne,
âl!i6 No pot au vilein remanoir
Oe, capon, ooc blanc ne noir,
Ne pocinet ne crns oison,
(Tôt porte Renart en meson)
Jeline ne megto ne crasse.
■2-200 De Renart encor vos contasse
En bon endroit, mes moi ne loist:
Qar autre besoingae me croist.
A autre romanz voil entendre
Ou l'en porra greinguor sens prendre,
2200 Se dex plaist et se dex m'amende.
Ja de clerc qui reson entende
2174 loBt f. du priu 21H1 que ele 2S82 le mnngHf i\Xi
ponnoil 220,^ manende
, Google
IX (Méon 178«5— 17S70)
N'en serai blâme ne repris,
Se g'ai en aucun liu inespria
Eit tote ma premere ovragne :
2210 Que pou avient qu'en ne mespregne,
Ou au chef ou a la parcloae,
S'il n'est aiisez de la oose.
, Google
X (Méoo 17871 -17896)
Se or TOB voliez taisir, 1
Seignor, ja poriez oïr,
S'estiez de bone mémoire,
Une partie de Testoire
5 Si cou Renart et YaeiigFiii
Guerroierent jusqu'en la fin.
Se vos me prestes vos oreilles,
Ja vos volàrtû dire merveiUea
De Renart qui est via maufes:
^ 10 Toz sui eapria et escaufes
De Renart dire en tel endroit
Sanz delaîement orendroît,
^ Q'einc n'oietes en ai bon leu
De lui e d'Yeengrin le leu.
15 La ou Nobles tenoit sa feate,
Ou Menblee ot meinte béate,
Que toa li paîa en fu pleins,
La n'oesa^t pas eetre vileina:
Qar ledemeot i fUst botez.
20 N'en i ot nul, ne fust dotez
Et de haut pria et de haut non.
One n'i ot se frons homea non
Qui por onorer lor eeignor
Foaoient feste la grennor
i lestore 8 uaudra IS asenblot m. 20 nue 83
X (Méon 17897—179351 3-
96 Que DUS hom deviser soQst.
One n'i out celui qui n'oiiat
Kobe au meins de vair o de gris.
Mes U ohastelflinB de Yalgris,
(Cest Renart de qui tes maua sort),
30 N'iert pas adonc venu a cort.
Neporec si fu il mande, 112
Yoire par de et demande
Plus de dis fois, voire de vint.
Mes ODC por co plus tost a'i vint.
35 Ne ja mais s'il puet, n'i vendra.
Mee 1i rois, ce quit, li vendra,
S'il le puet tenir, 8an8 reepit
Ce qu'il a sa cort en despit
£t dit 'seigDor, a vos me cleim
40 De Benart dont g'ai tant recleim,
Gel traltor, cel deputere.
Nel devea paa celer ne tere.
Nel voil ItùsBÎer en nul endroit:
De si grant honte selonc droit
45 Jugiez le moi solonc raison!
j^ Et pnis vos dirai l'aceson,
Bel seignor, se vos conmandez,
For qoi vos ai ici mandez,'
Quimt il ot sa raison finee,
50 Chaacun a la teste enclinee.
Molt sont forment pensif et morne
Del jugement trestuit a orne.
Onques n'i osa un sol grondre,
Li uns let a l'autre respondre.
56 Chascun se test, chascun escote,
Chascun se crent, chascun se dote,
S'il fet sor Renart jugement
Si qu'il li tort a nuisement,
Âutretel honte li fera,
80 (Ja si bien ne s'en gardera)
S'il en puet liu r/b aise avoir:
27 m. oa de 29 qoi tost 35 pot 37 pot 40 dant SI pot
,. Google
X (Méon 17931}— 1Ï9T4I
Ice seit bien chascuna de voir.
S'en est chasoun en gi&at destrece,
Quant li lox Ystin^ina se drece
66 Qui Renara ot fait meinte guenche:
Or est honiz s'il ne s'en venche,
Que James n'en aura tel ese.
Diet Ysengrins rois, or vos pleae
A escoter que je voil dire,
70 Je 8ui Tostre hom lige, baux sire,
PoF ce si vos doi conseiller,
I4e s'en doivent pas merveiller
Cil qui devers Renart se pendent.
Mes or oes et si entendent.
76 Quant autre ne s'en vont movoir,
Qe m'en irai parmi le voir.
Bois, or oies, se tu conmandes
Del jugement que tu demandes,
Oe vos di bien a mon esgart
80 Que mesfait vos a molt Renart,
Quant il vostre conmandement
A trcspasse si faitemant,
Ne deinna devant vos venir:
Bien l'en devrait mesavenir.
85 Rois, molt vos a grant honte fête
Cit gars, oil teres, celé sete,-
Que bien saves que un mois a.
Que onques tant ne vos proiaa
Qu'il vos deii^naat oontremander,
«0 Ne jor no reapit demander.
Rois, or en pemes la venjance
^ Por le despit, por la veltance,
Por ta honte que vos a fet.
De c'est par droit sanz autre {^et
99 Que sa terre faces sesîr.
Si en fêtes vostre plesir,
Ë lui faites mètre en prison.
Ja n'en doit avoir garison,
B5 mente 78 iuKmeiit 95 mtt' uoa," a hoot« fête' grani '
h 93 Por] De
-,,. Google
X (Mé»n 17970— ISOtO) 34J
Que li autre ne s'î aiuorde&t.'
KX) Li rois e tex i a a'acordent
Au jugement e a l'eagart
Qa'Ysengrina a fet sor Renart.
Et tes î a qui moU en poise,
M^es n'en osèrent fere noise,
na Que trop eetoit Renart haïs.
Le jor en fuet morz e traïz
Que ja n'en fuet resacites,
(Ce est ]a fine ventes)
Se ne fust dant Tybers li choz
i]i) Quil délivra par son porchaz,
Qu'il se porpensae del outrage
Qu'il li ot fet et del hontage,
Quant il el ptege le âst prendre.
, Mes encore li quide il vendre,
115 8e il en puet venir en leu.
Maigre dant Ysengrin le leu.
Or ai li vont Tybert aidier.
■^ Uuimea l'orres por lui plaider,
Qar voleoters le secorroit,
ISO Savoir s'acorder se porroit
A Renart qui est corociez.
Si a'est molt tost eo piez dreciez,
Et sor son dos gete sa coue
Et as langue aguise et deanoue
125 Pur bien parler, et si herice
Trestoz les pouz de sa petice.
Tuit ae taisent parmi la sale,
^ Et Tybert desferme sa maie
E dit au roi 'aire, or escote,
^ 130 Lai le coieain, ai preti la cote!
De tote rien est il droiture
Que l'en eagart eena et meaure.
Rois, or escote ma parole!
M'a pas este a bone eseole
lUf Que j 107 Et au tien ior r. 111 houtrage U3 pndre
«t le IIS pot 121 Trop eat ueii R. e. 126 Trcztoi
, Google
X (Méon 18011-18086)
135 Ysengn^s, por jugement fcre:
Dont il U veniat meus a tere
Que fere esgart ne jugement
Dont en deïst après qu'il ment.
N'est pas li jagemeat loiax
140 Que il a fet, ancois est fa\.
Ne rien nule ne fet a croire
Chose qu'il die, c'est la Toire:
Que ce poea vos bien savoir '
Conques ne porent pes avoir
145 Li vassal nul jor de lor vie,
Ainz sont par mal et par envie.
Et par celé mortel haine
Qui longement lor est voisine,
A fait Ysengrins aor Renaît
130 Fol jagement et fol esgart
Trop est d'aus deus la gerre amere.
Tort a li leus qui son conpare
Velt forjuger en tel manere
Et de la cort jeter arere.
15S Sire, maveia conseil vos done
C'A qui de te vos araisoue
Que Renars soit deaeritez
Et fors de vostre cort jetez.
Ne l'en crées james, bau sire! 113
160 Sftvee que de Renart puis dire?
N'aves vairez en voetre terre
Baron, meus sache fere gerre
Ne contrester ses enemia,
Ne qui meuz s'en soit eatromis.
165 Sire, porce devant l'eegart
Doilssies somoudre Reaart
Par un de vos pers et -mander.
Ne doÛBBÎez pas conmander,
Fere somondre par garçon
170 Tel chevalier ne tel baron.
3 iujpnent 137 De 140 mftx 142 oe eat 14S o. a nul HI
148 Que 156 oe conseil uob done 162 B. que m. ISS opntrf
, Google
X (Méun IB0à7-I8O94) 347
Far deu, sire, molt me mervel
Qhc d'Ysengrin crées conseil:
Xo por son dit, ce est la some,
Ne devez honîr un franc home.
175 Par deu, sire, ce est la pure,
Trop seroit lede chose et dure
S'il n'i avoit autre achoison.
Rois, regardes a la raison :
Qui qui raison ne set et tient,
180 Sa vitaille vet tost et vient.
Et ne por ce solonc mon senz
Vos en dirai ce que je pens :
De pecheor miséricorde,
D'ornes ocis preiit en acorde.
Ifô Bons rois, or le faites semondre
Qu'il vi^ne a cort et por respondro
De quanque demander sauras.
Se ce fes, bon conseil auras.
. Et lores s'il ne vient a cort,
190 N'est merveille, se mal l'en sort:
Qar ce cest pi ait vout refuser,
ye l'en doit mes nus escuser.
Car il rescmbleroit enfance,
Aiicois en pren Jors ta vengance.'
196 Âtant se test, ne vout plus dire.
Et li rois conmenca a rire,
E li baron dient ensenble
Bien a parle, si con nos senble.'
Lors ot Yseugrina molt grant honte,
300 Quant Tybert ot defet son conte.
Trestuit le prennent a huier,
Sachez molt li puet anuier.
Mesire Nobles si se levé.
'Segnor' fet il, molt par me grieve
a» De cest cri et de oeste noise.
Mes de Renart qui si me boise
170 B. noient 180 bataille u. tôt au«nt im.eot 191 nous 192
*^'*r 1B4 la manque 202 8. q' m. U pot
, Google
X (M6on IWWô— 18134I
M'ensegniez que je porrai ferc
Et a qeil chef g'en porrai ti-ere,
Volcntiere i envoieroie
210 Ud prodome, ae jel savoie.'
'Sire' dist Belin li motons,
Nos entendons et escotona.
Se vos i voles envoler,
^ii vos en estuet nul proior:
2lâ Mes conmandcs qui vos plera
Le tneaeage e il le fera.'
Belin' ce dist Noblea 11 rois,
'Molt par eetea proua et cortoie.
Ja maveis conseil ne doaroiz.
S20 Saves ore que vos ferez i*
Dîtes Roeael le maetin
Qu'il soit trestos prcst le matin
Et apreste de ta besoinne
" Et qu'il i Toiât sans nul eauÏDgne.
a25 Ne puis avoir- mellor messaje,
Ne plus délivre ne plue sage.*
Roetiel l'ot, on pies ee drece
E parmi les autres a'adrece
Devant le roi, ai li a dit
230 'Ge fornirai sanz contredit
Le measaje, s'en m'i envoie.
En aon païs sai bien la voie.'
'Va donc' dit li rois, 'si li di
Que devant moi soit mercredi
235 Prez et gamiz de soi deffendro:
Ou se ce non, gel ferai pendre
De la somonse del deapit
Doot il priât par soi le respit.
Portez mes letres seelee».
240 Gardez ne li soient celées!
Et se cest mandement refuse
Et mon coamandemont t
20H trc 210. M K« '^^* «stut nu» 2ia que 229 apo
manque 2il5 g. por moi d. 236 oe ce 240 Qai dei
,. Google
X (Méon IftlSS— 18210J »*»
De la moie part le d'esfîe,
8i l'apele de félonie.'
245 Roenel li respont 'bau aire,
Tôt ce li saura ge bien dire
Si que rien nule a^i faudra,
Ou tel cose qui meuz vaudra.'
Lors prent congîe et si s'en torne.
250 A eon tref vient et ai s'atome
Al eioz qu'il puet e e'apareille.
Sa meinie molt se merveille,
En queil leu il voloit aler.
Si le prennent a apeler.
33{) Sa feme l'a a raison mis,
'Or me dites fet ele, 'amis,
l'or queil afairo, por queil oevre
Faites vos cei* 'Cil li descuevrc
Qu'el meeage le roi ire,
'JAO Que li rois molt proie l'en a
Por Renart a cort amener.
'Et ge me voil' fait il 'pener
De tôt son volotr aconplir.
Por ce fas mes maies enplir
965 Et bien atomer mou atere.
Que ne voudroie envers lui fere
Chose dont se doûst irer.
Le matinet a l'esclairer
M'estnet movoir, dex m'en avoit!'
2711 'Sire' fet ele; 'dex l'otroit!"
Ataot laissèrent le plaider,
Li lit sont fet, si vont chocer
Jusqu'au matin a l'ajornee.
Ancois que l'aube fust crevée
3T.i S'est levez, si a pris congie
Que il n'i a plus délaie.
Montez est, si s'en est tornez.
Que il n'i est plus sejomez:
!SI pot 2^8 La 2M prenne! 266 aéra I. meehrf 289 mpglot
mmn 2tt M. «ext Apris 278 nn lit Au matin quant ne fu esroïc
KWf» rormi )i rox, Lm vtrê
, Google
X iHéon 1S211— 18216)
Le grant troton s'en vait a force
^ 280 La matinée tote a orce,
Toz jorz vait la voie plus droite. D
Voulez oïr oontne il eaploiteP
- Tant chevaucbc bois et garanne
Qu'en la cit vînt de Theroane.
2éâ Renare, qui se doutoit de guerre,
Avoit fait pourcbacier et querre
Charpentiers de ptueeurs maniérée
Qui li faisoient ses perieres,
Qui ou chastel erent assises,
' 3<)0 Et mangonneax de plu^eurs guises,
' Et bonnes portes coleïces
Li fesoient devant les lices.
Ses fossez faisoit redrecier
Et ses passages afaitier
3!)j Que l'en nés poïst damager.
Atant ez vous le messagier
Boenel qui les lettres porte.
Renart trouva devant sa porte
Qui de ce ne se donne garde.
BOO A celle fou il se regarde.
Quant il a chobi Roenel,
Sachiez ne li fu mie bel,
' Que vers lui n'a tneatier treslue.
'Renart, mes sires vous salue'
305 Fait Roenel, 'li mieuldres rois
Qui soit jusqu'el règne as Iroia,
Li mieuldres que onques veïsse.'
Ce dist Kenars 'diex le garisse :'
'Or vous conterai mon message'
310 Fait Boeoel 'sanz nul oultrage.
Renart' fait il, 'li rois vous mande
'' Et tout a estroux vous conmande,
(Yez ces lettres a testimonie)
Qu'a lui veigniez senz nulle e
288—416 manquent à eim*a de la perte d'une feuille; il* ••"'
impplif» par le mue. D. 263 oheuaachB 2â5 q. bien unoit 1* ^*
paneillonfi 300 Ip HOA iuBquMi el 307 m. roii eanqueR SIS U»h
, Google
X (Maon 182*7— lft282) 35
315 Dedenz sa cort fere droiture
^ Del despit et de ]a laidure.
Devant lui soiez mercredi, ^
De la seue part le vob di.
Molt as mespris vers ton seignor,
3â0 Onques mais hom tel deshonor
Ne fist a son seigneur en terre.
Que l'autrier vos envoi» querre
Et vos n'i daignastes venir:
Bien vous en doit mesavenir.
3Sâ Par moi vous en semont encore
Et par ces lettres: ne sai ore
Se tu i daingneras venir.
Se tu lî veus de ce faillir,
Li rois meïsmes te desfle.'
330 Ce dist Benart 'ce n'i a mie.
^ Fox est qui vers seigneur eetrive.
James a nul jour que je vive
Ne ferai rien qui li desplaise,
Ainz soufferroie grant mesaise.
336 Ja mar en serez en dotance:
. A loi irai sanz demorance.
Or m'ont a li melle si homme.
Hais par les sains c'en prie a Rome,
Onques son message ne vi,
Ml lia moie foi vous en plevt.
Mais tiex ne pèche qui encourt.
Or irai avec vous a court
Oîr qu'il me demandera.
Et ce qu'il me conmandera
345 Ferai sanz contredit de rien.'
Dist Roenel Vous dites bien,
Or aves parle conme sage.
Et j'ai bien fourni mon message.
Or n'i a mais que del errer.
SbO Faites bien vos chastiax fermer:
S2H Mai* •» tu Df lUig^ieH n. !I94 noalferaie 3H.'> mot<>z 343 ii
, Google
^52 X (Méun 18^83— 18»20)
Car il Doe corient, ce yos di,
Qu'a la cort soiona mercredi.
Et si vous en dirai le voir,
Je ne veil pas aanz tous mouToir,
355 Aiaz en irons andui ensemble.
Resan respont 'oe bien me semble.
A. ces paroles s'en toruerent
Cil qui onques ne s'entramerent,
Et se mettent as desarez.
ms Or est Benart molt esgai-ez
Et va molt ses temples gratant
Et Roenel s'en va devant
Et Tamonneste de troter,
Quant le voit ses temples grater.
3fi5 ^ais Uenars va toaz jours derrière,
Kt se pourpense en quel manière
De Roenel se partira
Et conment il l'engignera.
Tant chevauchèrent li vasal
UTO Que il vindrent el fons d'un val
Devant une vile ohampestre.
Par delez la ville a main destra
Avoit vingnes, molt bien m'en membre,
Et fu al entrer de septembre.
375 Vers les vingaea s'est adreciez
Reuart qui molt fu courouciez
De Roeoel qui si Teemaie.
Il garde et voit dessous la haie
, Une oooignole tendue
•M) Que uns viUina y et pendue,
Qui des vignes se faisoit garde.
Bien ht congnut, si se regarde
Et vit le morael en la corde,
Mais n'a talent que il î morde.
;iRj Mais s'il puet, il i fera prendre
Son oonpaignoQ et entreprendre.
»SI C. aler nous c. ce di a.lH ce mnnqtu remeinble 3fil t
UA Stii baUnt 36G qui ne 871 Dp1«e H7a la aigae 8T7 Irtni
37» deuiDH Ht45 Hbîh ] Et
, Google
X (MAcin 1H32I— IflSîiM]
'' Sa il niolt bien n(^ s'echargaite.
Itfainte trnTsrrn aura faite.
Savez conment l'a deceû?
.<tmi Quanr l'cDgiTi^ a apperceu.
Devant: le laz qui icrt tendus
S'est niis Benart et eatenduz
A genoillona et merci crio
Au creatour et ai 1) prie
39& Qu'il le gart des niains au gaigDon
Dant Roenel son conpaignon.
Lors s'est Roouel regardez.
'Renart' fait î), 'pour quoi tardezf
Quant TOUS devez venir avant,
*00 Pour quoi alez voua demorant?
Renart' fait il, 'et car venez,
" Yous n'estes mïe bien senez.
Rendre vous convendra raison,
Pour quoi querez-vous achoisonP
-lai Pour quoi von? alez delaiant
Et de la court si retraiantp'
'En mal eiir' ce dist Renart.
'Touz jours estes vous fox musart.
Je fais ci ilec mes prières
410 A ces reliques qui sont chîeres
Et de grans vertus espronvees.
En ceat paTs sont honorées.
Mais vous estes tant fols et grains
Que vous n'avez cure de Bainz.'
415 'Conment' ce respont Roeniax,
'Est cist saintuaires nouviax?'
Oîl' fet soi Renart. "bau sire. }
Et savez que je vos puis dire
Qe ne quit pas qu'en tote France
4M Ait reliques de tel puissance
Ne ou aviegne tel miracle,
388 «n-a eorrompu 305 Qui le 396 De 397 Quant R. sent r.
WrccBluit 409 fileo 413 gains 417 U mse. A rrprend 419 qu'
, Google
__ I
X (M*on 18358— I83B7)
TSeïa as poisons BeÎDt Romacle.
Si Toa Ai bien de vérité
Que nua n'a celé enfermete,
435 Se il aproitne au seintuaire,
James ait jor mal ne contraire:
Ne celé béate, si l'atouche
Une fois u dous a sa boce,
Qui jamea soit envenimée
4S0 Des qu'ele en sera aproimee.'
Bien seit Reaara gent amuser
Et soi par parole escuaer.
Et Roonel, que il afole,
Se tret près de la cooingnole,
435 Et tient bien la parole a voire
Que Renart 1i a fet acroire.
Et li morsaua do cel engin,
Fu de formage de gain,
Et H laz eetoit eatenduz
440 Par deeaus dcus passons fenduz,
Et la corde par desus mise
En tel manere et en tel guise
Que se Roonel vient avant
Ou par derere ou par devant,
445 Et voille prendre le formage,
Bien i porra avoir damache,
Roenel a passe la voie.
Il voit l'engin, si s'en csmoie.
Retorner vout, car il se dote
450 Que il ne tiegne maie rote.
Rficulant sailli de la vigne.
Mes cil qui tôt le mont enginne,
Le réconforte e met en voie
Et au seintuaire l'envoie,
406 Et dit sire, ne crèmes pas:
Mes alez bêlement le pas!
Beissiez les seinz, si nel leissiezl'
422 p. de B. 427 ail U touche 428 ha 42fl
■proime 432 sHCuiier 440 deaoi 4S0 ni 4&T si i
...Google
X Mion (IS398-18433) 355
A oest mot s'est cil abeisaiez,
A jenoUlon se mist a terre
480 Por le seotaeire requerre.
Au bessier si vit le formaje,
Dont il ot puis honte et damaje.
Ëntalentes est molt del prendre
Por ce qu'il le vit gaune ot tendre:
465 dite lez deaz, pas ne se tarde,
Porter l'en vont: mais tel le garde.
Qsr au sacher lî loz destent
Et desus le col lî descent,
La ceoignole si l'enporte
4Î0 Amont que molt le deconforte,
Et en tel manere l'atret,
A pou le col ne li a fret.
Roenel conmenca a brere.
'Kenart' fait il, 'que porrai fere?
4Ta A mal oetel sui descendus,
Que par le col i £ni pendus.
Toz m'en est enfles li viairea.
Maldeheit ait tel seintuaires
/■ Qui en teil guise fet baler,
''480 Ceb qui le volent aorer!
--Ge me quidoie, c'est la pure,
De vos garder en tel mesure
Et de vos torz et de vos giles,
Que vanter m'en poisse as viles;
48â Mes or m'en sui si mal gardez
Qu'a honte en serai regardez.
Por ce dit en en reprovier
Que tex quide son dol venchcr
Molt bien, qui son ennui porchuce
490 Et sou damage quiert et brace.'
Renars respont 'par grant pèche,
Dont vos estes molt enteche,
Vos est venus icist contraires.
>St oint le fromeie 46<i le u. 468 ilf-stcnt 4fîf> Et Irt uif-nle
im 478 seintuairez 489 rn)pii p 493 Uoi
, Google
>6 X (Uéon 1S434— iS469)
Corociez est li seintuairea
405 Por ce quel voliez enbler.
Bien i parut al asambler:
Oreinz quant seraetes les denz,
Le voUeez mètre dedcnz,
Por oe vos a il retenu,
500 A boD droit vos est avenu.
Ja de laron bien ne vendra,
Ne ja DUS bon cbef n^en prendra.
Or me puis bien apercbevoir
Que me voliez décevoir.
505 Quant entendre me feaeoz
Et que por voir me diaieez
Por mener fora de ceato terre
Que dant Nobles m'enveoit querre,
Oreins quant nos en alïona.
610 Onquea dan Nobles li lions
Ne fÎBt de laron son mesaaje
En leu de prodome et de sage.
Or m'en ont vcnche li cors seint
Et la vertu qui vos destretnt.
515 Droiz est qui mal velt fere autrui,
Que te max s'en viegne par lui.
Ge m'en irai, vos remandroîz,
Gardez lez vignes, ce est droiz,'
À ces paroles s'achemine
520 Renara, cit remeist en la vigne.
Atolt pnr s'en est bien deltvrea.
Renara s'est au foïr tornez
Et son cheval point tant et broche
Que de son castel vit la roche:
535 Ynnus est, si dcacent au pont.
Hes ovrers qui aea ovrea font
Amoneste de tost ovrer
Et de ses portes délivrer,
Et de reparer ses fosses,
499 ont il decou 50Z De p. S07. OOS manqutnl 512 Qmh
8 ]me 515 eHt manque 519 ceste parole BKoline 62! liurei
D OMtel 529 reparrer
, Google
X (Méon 18170—18505) 357
080 Que bien set qu'il est confessez,
Se lî rois vient sor lui a est.
Il n'a pas poor qu'il l'en est;
Aacob en seront molt pesez.
Molt e'esforce li forsenes
035 De fera fessez et trenchecs.
^ Tôt environ a cinc archeies
Fet nn fosse d'eve parfont,
' Nus n'i paet entrer qui n'afont.
Desns fu U ponz toroeïz
^ MO M'oit bien tome, toz volteîs.
Desns la tor sont les perreres
Qui lanoberont pierea pleneres:
N'est nus hom qui en soit feruz,
Qui ne soit a sa fin venuz.
^ 545 Les archeres sont as quemeax
Par ou il treront les quereax
A damoger la gent le roi.
HoU est Kenart de grant desroi
Qui si contre le roi s'afete.
5G0 Sor chaaoune tor une gaite
Fist mètre por eschaugueter,
Et il en avoit grant mester.
Einsî s'est Renart atornea.
Molt fu bien d'eve avirone,
^055 Uordelz ot et bon et bel. 115
Par dedeoz lez murs du castel
Ses barbacanes fist drecier
Por meuz aon oastel enforcïer.
Soudoiers mande par la terre
560 Qu'il viennent a lui por conquerre,
Serjanz a pie et a cheval:
Tant en i vint que tôt un val
En fu covert. Grant joie en fiât
Renart, et meiotenant lea mist
560 Ea barbacanes por deffenae.
Ï33 en manque 538 pot bii quarmeai 547 lo g. 555 Et h.
™ MgB«t qaenqnerre
, Google
X pl.'oii IR."i06-ie54H
Nu8 ne puet savoir ce qu'il pense.
Molt s'est Renart bien entremiB
D'aïde querre a see amis,
Que bien quide aanz nul retor
d70 Qu'il Boit asis dedenz sa tor.
Qrant doute et grant poor en a.
Mes sachez qu'il se défendra,
S'il i vient ame qui l'asaille.
Ja n'en partira aanz bataille.
575 De lui me tainù ore ici,
Mes a Roonel qui peudi
En la haie retornere,
Qui malement fu atrapo.
Darement gicnt et si baaille.
580 Ne chanjast pas une maaille
Qui li donast un esterlîn.
Uolt ot en celui mal voisin
Qui iloques le mist branler.
MoU se débat por escaper,
585 Mes ce ne li vaut un bouton:
Que molt le tint bien le lacon
Qu'il a entar le col lacie,
Dont il estoit molt corocie.
Hoc se débat et abaie.
590 Et li vignerons sanz délaie
Vient qui des vigaee catoit garde.
Vit celui pendu, si l'esgarde.
Entre lui e son conpaignon
Coraut en vienent au gainnon
505 Bien entalente de mat fere.
Lors ne sot Roouel que fere,
Quant il les vit vers lui venir.
Toz li sanz li prist a frémir.
Que bien cuide estre malbatilia.
600 Ja ei-t de doua para asaillis.
Li vileîn aaillent meintenant,
, Google
X (Méon 18543-18578)
L'un derere, l'autre devant:
Li une le Sert, l'autre le maille.
Li mastins durement baaille,
605 Kolt se crient morir ne l'estuisse,
Ou qu'il a'i labt ou bras ou cuisse.
Durement en est en malaise.
Oe ne quit mie qu'il li plese,
Que tel déduit n'amoit il pas.
610 Et cil vienent plus que le pas
Qui tant ne quant ne l'orent cier.
Maintenant por lui damacher
- Sallirent avant amedeus,
- Ja li fernnt de molt puz jeue.
6i5 Li une let core une macue,
Et li autres dist cuivert, tue I
S'il t'eaohape, tu es honb.'
Et cil ne fu pas esbahiz,
Ainz l'a féru parmi les reins
S20 D'une grant macue a deus meÎDs,
A max parens est Roenaux,
' Que cil li aunent ses bureax,
Dont il n'avoit nul oovoite.
Tant l'ont entr'aus deus desache,
635 Et tant li ont le dos batu
Que il li ont le laz ronpu
À qoi il pendi par le col.
Tant l'ont batu que tôt fu mol.
Maint«nant chaï a la terre,
680 Les piez eatreint et les denz sere:
Lez an fosse se pleint et plore.
Et cil lî ooreut andoi sore
La ou il se fu acostez.
Tant li ont batus les costez
685 D'une grant macue pesant,
Que por mort le lessent gisant.
Atant s'en sont dlloc tome,
Quant il l'orent si atorne.
a c. ^lie n. «OB qne il ItlO o. li u. 616 dit 690 Lei
, Google
360 X (Mi'OD 18579—18614)
Et Roond iloc remeint
640 Qui des cox ot rccoû meint,
Ne quit qu'il git taleot de rire.
Molt li eetuet avoir bon mire
Et bon porchaz, s'il en escape.
Ileques août il poi de frape,
64b Quant il insi fu pria au laz
Par tel engin, par tel baraz.
MoU Bfl tient por vil si a droit
De Benart que si le decoit
Et qui en tel prison l'enpeint,
650 Ou cil l'ont bote ot enpaint,
Dont gamea ne sera loîax.
Eïnsi se conpleint Rooneax,
Toz Bonls a lui meîme tonce.
Sovent a. blâmer se conmenoe,
65S Quant il fu pria en tel mesure.
Que vos diroieP Cest la pure,
Malement eat la coae ovree.
Ja es ce vente provee,
Haaart jeta arere mein.
660 Iloc juat duaq'a leudemein.
Lors s'est levés, tant se démeine,
Les euz ovri a quelque peine,
Et conmenoha a chanceler.
Et quant îl vit l'aube crever,
665 Con îl ttînz pot d'iloc s'en tome.
Vers la cort vait, plus ne aejome.
De la vigne iat, si a'en ealoigne.
IVIes n'a pas bien fet sa besoigne
Ne le messaje le roi fet,
670 Que trop aavoit Renart de plet.
Que volea voaP Insi est ore,
Vencher se quîde bien encore,
Ireement a soi parole
Et regfu-de la ceoingaole:
644 Ileo 8. il SBei d. 649 qaU en 665 se t. e
674 Et ■■ r. U uignole
, Google
X (H^n 18615— 18S50)
ffjb 'Renaît' fait il, 'dex te destrue!
Fait m'aveB chose qui m'ennuie.
Par traÏBon m'as or fet prendre
Et laidement te col estendre.
Mes encore le te quit vendre,
680 Ja ai ne te sauras desfendre
De gerre vers tpi porchacïer.'
Atant laisse le manecer,
Envers U oort tome sa resne.
A sot melme se dereane
6B0 Et dit que jamee n'iert haitiez
Jusqu'à i'ore qu'il soit veochez.
Ensi se conpleint lo gainnon
De Renart son bon conpaignOD
Qui tant li a fet trnre mal.
600 Tôt bêlement le fonz d'un val
S'en vait traînant a grant peine.
D'aler a cort forment se peine,
Mes Bovent Testut reposer.
Halement se puet alosor
095 Qu'il soit bon messager no proz.
Il en sera gabez de toz
A la cort, quant il i vendra:
Dahez ait qui nel asaudra
Se il puet, et si feront il.
700 Oe ne quit pas qu'il i ait cil
Qui aint Renart de nule rien,
Qui ne li die on mal ou bien.
Tant ala Roenel le jor
Qu'il vint a la eort son segnor
TOIS Ancoia que midis fuat passez.
Mes molt fu durement lasez
" Que de cox, que del brandeler
Qu'il ot pris aa vignes garder,
Qu'il n'i remeist os a brisier.
710 A grant poine se puet aider
I régna «94 pot 700 qna il 707
, Google
X (H«OD ISeSl — 1B«90)
Ne susteDÏr; tant fu destroîz
Qu'il chai bien quatorze foiz
En la voie que il a fête,
Dont molt durement ee dehaite.
716 Totevoies cooment qu'il tort,
Est Roonel venua a cort.
Li rois s'estoit aie esbatre
De ses barons avoo lui quatre^
Brichemev li cors, Ysengrin,
720 Grinbert le tesson et Bâlin.
Cil quatre furent bien du roi.
En els n'avoit point de desroi,
AiDis furent prodome ancien:
Molt estoient bon cristien
7:23 Toit quatre et de molt grant renon.
Aveques Noble le lioQ
" Furent aie esbanoier,
N'avoient cure d'esmaier
Entr'euB ne de rien fore de joie,
780 Et qui le velt olr, rï l'oie.
Ensenble s'en vont li baron
Parmi la forest de randon,
EU cino eanz plus, qu'il n'i out autre.
Chascun tenoit lance sor fautre
73b Que il ne fussent envaîz
Que li roia estoit molt haYz:
Por ce aloient si serre.
Et li rois a premer parle
'Segnor' fet il, 'vos qui <à estez,
740 Vos estes prodom et honestes,
Et molt vos aim en bone foi.
Segnor, por ce dire vos doi
Por quoi ai ma gent asemblee.
Nus n'en set vérité provee,
740 Ne vos ne autres fors que moi.
Et vos saves bien de la loi
714 dorement 716 aenue 734 feutre 7S9 estei 740 obmM T41
744 proae
, Google
X (Héon 16691-18740) S63
ËDsi coDtne je croi et pena.
Por ce vos dirai mon a sens,
Que je voit aler par esgart
70O Trestot droit au caatel Renart:
Por lui prendre et por ameoer
Ai fet eeste gent asombler,
Qar messajes ai ja tramis
A lui, ne eai ou cinc on sis.
755 Par meinte foiz l'ai fait matlder.
Mes rien que saclie conmander
Ne velt fere: por ce me cleim
A vos quatre que ge molt eim.'
Bire, sire' dist YseDgrin,
760 'RooDel vendra le matin
Qui i ala par vostre gre.
Et se il ne l'a amené
Et il ne vient avoques soi,
Par cele foi que ge vos doi,
765 Se mis conseuls en est creûz,
Ses castax sera abatuz
Et BÎ seroit mis en prison,'
'Sire Tsengnn' dist le tesson,
'Prenez vos aor vos ccste miseP
770 Li roie qui l'enpîre justisee
N'en fers pas a vostre esgart.
Quidiez vos dont, se dex vos gart,
8e Uenara ot le mandement,
Qu'il ne viegne delivrement
776 A cort por oïr la demande
Que mis sires lï rois demande?
Se Roonel revient sanz li,
Il n'a pas le messaje oT.
Que je sai bien que se il l'ot,
780 II i vendra au premer mot.
Ja n'i aura reapit requis,
Tant ai ge de l'afere apris.'
TMpremÎB 75i le premier oa manque 765 eamirnque T8S abani
^O <m 775 1» ] aa 777 lui
, Google
oo4 X (Méon 18741—18776)
Atant laissent le sarmoner:
Si se prencDt a retorner
TS5 Trestot eoavet le cemin,
Li rois, Oriobert et Taengrin,
Et Belin le moton ensemble.
One ne finerent, ce me semble,
9i sont a la cort revenu.
790 Et Roonel ert descendu
Taotost el mileu de la cort.
A TeocoBti-e cbascua li cort
Et demandent, se Renàrs vient
Et quelle esaoînne le détient.
795 Roonel ne lor veut mot dire,
Ancois ploure molt et eospire.
Molt li dout li dos et l'escine,
rarmi la cort ses reins traîne,
Bleciez fu en la deatre poue.
SOO Et chaacun li a fet la moue.
Et s 'esc rient trestuit ensemble
'Misire Roonex reaemble
Qu'il ait chacie ou leu ou ors.
Bien l'a moquie Renars li rox
8(6 Qui le fait venir de travers.
11 l'a bien tenu en travers
Et del lonc et de totes pars.
La bone aventure ait Renars !'
Font tuit cil qui voient le ohen.
810 'Yeee oon il resemblu bien
, Home qui levé de durmir!
Bien savez message fornir.'
Que qu'il gaboioot le gaînnoD,
Li rois vint et si conpaignoQ
815 Devant la sale descendu.
Et cil li est au pie coii.
"Sire' fait il, 'por deu vos pri.
Que T08 aiez de moi merci.
702 li ] i 803 le premier ou miFHgu* loB on hors 806 m | '*
811 qii« 81S desoendie 816 cou «u pi«
, Google
' X iMéon lfi777— 18812)
6e fis ce que me conmandflatea
Ml Et le message ou m'envoiaetes :
Ge portai vos letres Renart
Et si ti dis de vostre part
Que devant vos fust hui cest jor,
Qu'il n'i avoit plus de sejor,
825 II me respondi loiaument
Et si me dist joieuBemcnt
Que il i vendroit saoz deloie.
Puis DOS meïmeB a la voie
Lie et joîant sanz domorer.
S30 Et ge ie somona de troter
Por plus tost a]er ua petit:
Et li traîtres si me dist
Qu'il De pooit plus tost aler.
Por ce qu'il me voloit lober.
83b Ue reepoudi que bêlement,
A lissons et cortoisoment
Tôt soavet et tôt le pas
Que nos ne fuBsions trop las.
Gc li otroiai son plaissir,
840 9i Gonmencnmefl a venir.
* Ëndementres que ge veuoie,
Li traïstres que g'amenoie
« M'abricoua par sa parole
Qu'il me fist d'une ceoignole
845 Acroire que c'ert seintueîre
Et que ta (fiseit seint Tleire,
Et ai me dist qoe gel bossasse
Ancoia que jo outre paasasse.
Ge quidfli que voir me deTst
800 Et que nul mal ne me feïst:
Celé part vîng sanz demorcr
Por le aeîntueirc aorer.
Au deereÏQ me ting por fol,
Que g'i fu pendus par le col,
S faeson* FI44 Que il ne diit dn. aignole
, Google
X (Hûon 1)4813- 18848)
855 Si que par poi li eil dcl front
Ne me volèrent contremont.
Ce ma fiet ea aa conpagDÎe
Li traîti'es, li foi m«ntie,
li parjurée et li tricherca,
860 Li fax, li desloiauB lechcres,
Qui tôt le mont a bout nugînne.
Pendant me lessa en la vigne,
Et dïst que les vignes gardasse ;
Ja mar d'iloc me remuasse.
SB5 Quant ce ot dit, si s'en letorne,
Et je remeiz pensif et moine.
A.tant me vindrent doi vilein
Ghaecuns un bauton en sa lueio,
Qui tant me douèrent de eux
870 Que toz les costez en ai mox.
Que vos iroie je disant
Ne mon damaje devisant?
Ghaecun me bâti sa foïo
Tant que l'escine ai pecoïe.
87a Bois, s'il n'est si cun vos ai dit,
Ge vos oti'oi sanz contredit
Que me facoiz pi'udre ou noier.
Et se Renara le veit noier,
Près Bui que vers lui me coinbate
080 Et que en ceste cort le mate.
Rois, orc en prcn bien ta veochance,
Que molt est gref la mesestance:
Yenchez vostre honte et la moie
Qurt Renars m'a fet en la Toie.'
885 Âtant sa parole a fenie
Et li rois l'a inolt bien oïe:
Si en fu maris et iriez.
Bel segnor, car me conseilliez!
A. vos toz conseil en requier.
890 Que ferai de cel avresier,
2 .manqur 86S dit 865 oe ot ce d. se t. 8«8 nto
-,,. Google
X (Héon 18849-18883)
Ceat diable, ceat meoreû
Qui tante fois m'a dccofl
Par son engin et fait marirP
Conseil de lui fere honir
m< Prendroie molt très volontere.'
Yaeagrin, qui fus ses ga errera
Et qni le haoit mortelment,
Li respondi ireement:
Segnor' fet il, 'or vos taiaiez,
900 Et Bor cest afeire juchiez!
Cil qui bon conseil set doner
Ne se doit pas arîer torner,
Ànooiz conaeilliez mon segnorl
Qar onques mais honte gregnor
905 Ne fist DUS a prinee de terre.
Si est droiz qu'il en sorde gerre,
Ne nus n'en doit avoir pitié.
Del terme qu'il a respitie
Par lui sol sanz contremander,
RIO Onquea ne deigna demander
Un sol jor terme ne respit.
Par mon cbef ci a grant deepit:
Et se ge en fusse jngeres,
Qe JHsgasse que li leoheres,
- 91& Li ribauz, li atalnez
Fuet ou pendus ou traînez,
Que Roonel le messager
A fet ai forment damager
" Par son engin, par son dcsroi
d-iO Qui ert el message lo roi.
L'en l'en doit molt bien fore honte.'
Belin, qui ot oî le conte
D'une part et d'autre, aant sus.
'Ysengrin, or n'en dîtes plus!'
923 Fet BeUn: 'trop en aves dit,
NoB aaTom bien aanz contr«dit
Que vos haez Renart si fort
6 gicrrea 902 uiere 905 p>M 910 nel d. 913 (r
-,,. Google
366 X (Méon ISaee— 18921}
Que vos Touidripz qu'il fust mort.
Or TOfl pri que n'en parles mes,
030 Qu'en vos en teodroit a mevnis
De tel dit et de tel conmande,
Se mis sires li rois conmnnde
Et il en son conseil le trulaee,
II ert penduz por qu'en le truiaae.
930 Mes, se deu plaiat en cui je croi,
Mua nel conseillera lo roi
Que jn li face se bien non.
Se dant Roonel le gainnon
N'a fet ce qu'en li conmanda,
9J0 Un autre qui meus parlera
^ I envoit li rois par mon loz.
Que jamais n'i ait nul ai oa
Qui juge sanz oonmandement :
Blâmez en aeruit duremenf.
94j Un messager qui meus parlast
Loeroie qui i aiast
Sanz plus atarger le matin,
Qui parlast romans et latin.'
Lt rois respoot sanz atai^er
/ 960 'Belîn, molt fêtes a prîsîer,
Bien sni que vos estes saje liome.
Foi que doi aeint l'ère de Rome
Vos vos en alez par le droit.
Mes or nos dites oren droit
9ôa Qui porra fere cest mesncheP
Que molt m'est tart que jo le sache,
One mais n'oi tel talent de rien.'
'Sire, Brichemer ira bien,
Et si est cortoiz et vaillanz,
fleo Et ai ssi bien que meus parlanz
N'en a pas un oaieos, ce croî.
Se il en a de vos l'otroi,
HeintenaDl: le verres movoir.'
QSl De tel dit et ] Et a maues 9S5 e oui 939 He t. qa« >«> !■
9&Ï Qm
, Google
X {HéoD 18622— 18S5T)
'Belio, cor i al«8 savoir 118
965 Et li dites que ge li mant
Que a moi viegne meintenant.'
Bricbemer, qui tôt entendi,
Ed piez ae dreco et reapondi
'Sire rois, je sui eu présent
870 Prest de fere vostre talant.
Se vos ni'i voira eavoier,
Tantoet irai eaoz delaier:
Et se gel trais, a que qu'il tort,
Sachez, jel smenrai a cort.'
975 'Bricbemer' ce a dit li rois,
'Holt par estes prouz et cortois,
Et si savez de meine langages
Dont vos estes ases plus sagea.
Vos irez de la moie part
9S0 Trestot droit au castel Renart,
Et li dites sans delaier
Qu'il viegnc sprendre a cortoier
Sanz aohaison querre ne guile.
Que par la foi que doi seint Gile,
8fô Se il m'i fet envoier plus.
Ses ca8ta]L sera abatus
Et il melmes ert honîz.
tfes mes letrea et mes escriz
Porteres que meus vos en croie.'
990 Cil prent les letrea, si s'avoie,
Coagie prent, si s'en est partis,
Et li roi a remeint tos maris.
Bricbemer a'en vait conme aaje,
Bien quide fornir son mesaaje
995 Heuz qu'il ne fera. Tant oemioe
Par^ bois, par prea et par gaudine,
Et tant ala eeporonant.
Qu'il vint einz miedî aonant
Trestot droit au oastel Renart
* (MMoir MT que 974 8. qne iel 976 estes 9S1 Mn d.
, Google
X (Méon IB9M-lSfl8S)
1000 Qui de nul home n'a regart.
Qar tant ert bien de mur fermez
Qu'il n'iert pris, s'il n'est afamez:
Par home qil sache asaîllir
Ne li puet nul mal avenir.
lOOfi Bricbemer s'est aresteû:
Qunnt il a le castel veîL
" Si horde, kI aparellie,
Durement s'en est merTeillie.
Avant en vet desas le pont.
lOlO Li servant qui furent amont
Descocbent quarrax enpenez.
Ja fust dant Briohemer Huez,
Ne fust le hauberc qu'ot veatu:
Plus de dis en out en l'esou,
1015 Dunt il s'esmsie durement,
Et il traient meouement.
Brichemer ne les pout sofErir:
Âriere l'estuet resortir.
Ou il voBsist, ou bel lî fust,
10-20 Âriere par le pont de fust
Renars s'estoit aie esbaize
En BUS d'iloc trois piez ou quatre.
Quant il revenoit de jner,
Les le pont trove Brichemer.
I03& Tantost cou le vit et oonnut,
Brichemer vers li acurut
Et dist 'sire, oil dex vos gart
Qui toz les biens tome a sa part,
De par Noble que sui message,
1080 Le meillor roi et le plus saje
Qui soit en la crestiente.'
'Cil dox qui meint en trinite'
Fet Renart ai von dotost henor!
Cktnment le fait il, monsegnorP
1086 Et li baron sont il heitieV
1004 pot lOOe OMt« 1009 deXM lOlS «{iw U ot lOil 4it 10»
noblei 1080 mendre 1032 Ciit
, Google
X (Héon 18994— I9080J
'Il sont; trestuit joîant et lie'
Fet Brichemer, 'on moie foi.
Mea es m'a envoie lo roi.
Qu'a la oort venir ne deignicz.
IMO Dites moi por qoî desdegniez
Lni ne aa cort, ce est folie.
n m'a rove que je vos die
Que deinein ssnz alongez trere
Li venez a la cort droit Fere
1046 De ce «^ue l'aves en despit
Et que par vos pernea respît:
Saches, ce n'est mie savoir.
Li roïa vos fet par moi savoir
Que demein a orc de plet
• lOiîQ Sotei devant lui entreeet.
Ice vos ai dît de par li.
/ / Se n'i estes, je vos deffi
De par lui conme messager.'
Renars le prent a loaenger:
1005 'Amis' diat Renars, 'entendez!
A la oort, se vos conraandez,
Irona moi et vos orendroit :
Ja respit ne terme n'i ait
Ja n'i aura plus atendu.'
1060 Briehemer li a respondu
'Renart' fet il, 'montes dont tost!
Que durement redot vostre oat:
A pou que il ne m'ont malmis.'
Ataot se sont au chemin mis,
inu Or s'en vont li baron ensemble.
Renan molt très durement tremble,
Qui a grant poor de) lion.
S'il trovast qui confession
Li donast, molt très volenters
1070 La preîat. Tant vont les senters,
Li oers avant, Renars après,
Qu'il vindront d'une vile près
...Google
372 X (Sdon 1M3I— 19066) .
Chanpestre. Renare s'adreca
Envers k TÎlfl et dÏBt 'par ca
1076 Nos en iron, se dex me voie,
Que ce est la plus corte voie.'
Brîchemer n'i entent nul mal,
Vers la vile par mi un val
S'en vont le droit chemin tôt plein.
1060 Atant estes vos un viletn
Qui avoit avoc lui trois chens.
'Ici ne voi ge nus des miens'
Fet Renars, 'ciat nos ont veû.'
Li vileins ques ot peroeû,
10S5 Loi' hue ses chens meintenant.
Tuit troi s'en vont en un tenant
Vers Brîchemer et si l'ont pris,
Et Renart s'est au foTr mis.
Vers son castel en vet le trot
1090 An plus durement que il pot:
Dedens se mist et ses poaa dreoe.
Et Brichemer fu en deatresce:
Car li chen, si cou nos liaon,
'' Li dépècent son ganhoiason.
1090 Molt l'atornent vileinement,
Et li vileins vint erraument
A tôt un baston, si le frape.
Brichemer est en niale trape,
Sa desfense n'i a mester.
ilOO Li chen le prennent a sachw 119
Uolt durement, pas ne se fenneot,
Par un petit qu'il ne l'estrennent.
Un d'els si veument le conroie
Que del dos li trait tel oorote
110& Dont en poUt fere uo braier.
En Brichemer n'ot qu'eamiùer:
A molt grant peine lor estorti
Ja n'en quida partir asnz mort.
1074 dit 1076 Qui I07S ITerri 10S8 pris 1090 qnU lOM dt-
pecetent 109S latornereot 109» dezfenae UQl doremeot 1101 PM
1103 Li chen ai 1104 Que manq^^t treent 1105 qne Mmsitr
,. Google
X (Héon 10067—19108)
Fniant e'en vet a grant aleine,
1110 N'ira mes o els de semeine.
Fuiaot s'en vait et molt s'eamùe,
Que moU li doit et quJt sa plaie.
Or s'en vatt Brichemer a cort.
Sor un cheval qui molt toet cort
1115 S'en vet fuiant par un eseart,
Duremcott se pleint de flenart.
Ne fine de oore a eeleB
Tant qu'il est venus au pales
Ou li rois Nobles sa cort dnt.
1190 One ne fina jusqu'il i vint:
Heintenant deacent en la place.
Quant li baron virent la trace
Qui el dos Brichemer «atoit,
Demandent conment li estoit.
1126 Ues onqnes un mot ne respont
Tant qu'il fu en la sale amont
Ou asembie fu li bame.
Devant le roi ohaï pâme.
'Sire' fait il, 'merci vos quîer,
IISO Bien soi que n'aurai mes mester.
Yostre measaje ai bien forni,
Mes einai m'a Renara bailli.
Bien quit qu'il m'a mis a la mort,
N'en poia avoir autre confort.
1185 Sire' diat Brichemer au roi,
'Por «mor deu entendes moi!
Vos m'envoiaates conme s^'e
 Renart fomir le message.
S'en ai maie mérite eue,
1140 Que tant i aï la pel batue
Que je n'en esoaperai ja.'
Li roia Brichemer regarda:
Si le voit sanglant et navre,
Et voit meint qnarrel eupene
•Miue 1118 1 doit 1114 que 1113 que U pelei 1120 i
1123 Qvfl U24 eon il i Mteit 1141 eMwpma
, Google
X lUion 19108—191381
1145 Dedene l'escu que ïl aporte.
Dont durement se desconforte.
'Brichemer' dist li rois, amis,
En grant dolor g mon cuer ntia
Celui qui si t'a damache.
1150 Mes tu en seras bien venche,
Qe le vos acraant ensi.'
Dist Brichemer Vostre merd.'
Puis furent eiasi longement
Que il n'en fu au roi nient
II6& De Renart fere a oort venir.
Bien le quidoit aillera tenir.
For ce si l'ont einsi laiseie.
Hes molt fu rera Renart irie
Li rois tant qu'il avint un jor
iiao Qu'il se saoit dedenz ea tor,
Si H priât une maladie,
Dont îi quida perdre la vie.
(Et fu a une aeint Jofaan)
Qui li tint près de demi an.
1166 Pnrtot a fet mires mander
(N'en remest nus juaqa'a la mer)
For alegier le de son mal-
Tant en vint d'amont et d'aval
Que je n'en aai dire le conte.
1170 II i vint meint roi et meint conte
De tex que je ne sai nomer
For son malage regarder.
Treetnit i vindrent sans dearoi
Par le oonmandement lo roi.
117Ci Onques n'en i sot nus venir
Qui del mal le polst garir.
Grinbert li tesson qai la fu,
S'est de Renart aperceâ
Bon cosin qui molt saje estoît,
llSO S'au roi acorder se pooit
1145 qnU 1147 dit 1148 oors 1I&2 Dii IIM ni*
tué lies en i v. l]7!>ims].I. 1177 qne
, Google
X (H«on i»lS9-ieiT4)
Il en Auroit au cuer gmtt îoie.
Meintenant as mist a la voie,
Por lui quorre ue finera
Jusqu'à tant que trove l'aura.
IlSB Tant Tait Orimbert la matinée
Qu'ancois que nooe fnat sonee,
S'en est venus par une adreoe
Treetot droit a la forterece.
Kanart son bon oosin germein
1190 Se fu le jor levé bien mein
Et se fu M murs apoies,
Vit Grinbert, ai en fu molt lies.
Tantost sans autre ooae fere
Conmanda la bare en sua trere
llflO Por son cOBÏD fere venir.
Meintenant ont fet aon pleair
Cela a qui il l'ot oonmande.
Es Toa Grinbert en la ferte
Tôt bêlement pas avant autre.
1300 Bon cosin salue et meint antre
Qui estoient avooquee li.
Benart forment le ooqjoï
Et molt )i a fête grant joie.
Dit Grinbert 'grant talent avoie
1306 De parler a vos une fois.
Li rais Nobles est si destrois
D'un mal qui par le cors le tient,
Dont ohasoun jor aoapire et gîent.
Uorir en quide, ce saches,
1310 Et il est molt vers vos irie«.
^ Se le poioiez repasser,
S'amor auries aanz fauser.
Et ge ving oa tôt ooiement,
Qn'onques ne fu vefl de gent,
1915 Ne onques nua hom n'en aot mot.'
Et Senart respont a met mot
1S4 l«m I1B7 nue drMe 1188 fortr«ae 1198fi;et«
tW8 «ospir» ISIO tm] lai 1812 t^m moH^
1215 hom manque
, Google
X. (Hém 19170— 1«3U)
'Beax <loE eosîns, ee dex vos gflrt,
Or me dîtes' ce dit Bensrt,
'For qu'est li rois vers moi irie.
13-20 Ont m'î lî baron enpîrie?
Dites qui m'a mesle vers tî.'
'Tostre conpere, ce vos dî'
Fet Grinbert, 'vos i a mesle.
Si T08 A Roonel blâme
1336 Et Briehemei qui et messaje
Furent envoie conme saje.
Et vos en oTraetes molt mal,
Qaont Boonel âedenz le val
FeTstes en la vigne prendre
1230 (Molt par en faites a reprendre)
Et Bricbemer feÎB abatre,
Ne sai a trois cbens ou a quatre
Qui li ont esoorde le dos,
Si forment qu'en perent li os.'
1339 Renaît ot parler son cosin.
'Dites vos' fait il, 'Tseogrin 120
M'a melle a la oort lo roi
Par son , engin, par son desroi f*
Mar le pensa li renoies.
1340 Alez vos eut, trop délaies!
Et g'irai a oort le matin,
Bi m'esonserai d'Ysengrin.
Devant lo roi irai dem^s,
Foi que doi deu et seint Oenaein.'
134Ei Orinbert s'en vait, ne veut plus dire.
Renart remest qui fu sans ire
De oeuls qui si sont bien paies
Del messaje ou envoies
'' Les ot li rois 0 toz ses briSE,
' laco Mes qui soit bel ne qui soit griez,
U s'en esoondira s'il puet.
Tantoet ^res Grinbert s'euiuet
laSl Ini ini miTMte 1284 que ea 12U i
1251 pot 18&3 *«tmot
, Google
X (MéoB 19215—19852) 377
Fore de la cort. U«b ancoia mande
Sa Dwinie, si lor conmanda
1350 Qu'il gardent son caste) très bien,
Que ja home por nnle rien
Ne laÏMoat ens mètre la pie,
Que îl ne soient espie
D'aaqan home, ce aeroît max.
1960 'Sire' ce diet li seneschax,
'De oe ne voi estuet doter,
Que ja home ne feme entrer
N'i laÎBseron por nule oose.'
Heintenant ont la porte close,
13e& Et B^flB montèrent en la tor,
Et Benart s'en vet sanz demor
Parmi la lande esporonant.
Dorement vet den redamant
Que tel oose par sa pitié
1S70 Li domt d<mt li rois ait santé.
Einsi rct Benart son oemin,
Uolt prie deu et seint Martin
Que il tel cose li enroit
Dont U rois Nobles garia soit,
IZT& Que molt en a grant desirrer.
Tote jor prent a chevaucier,
Q'unqnes ne pot coae trover
En qoi il se poTat fier.
Tant a erre qu'en an pre entre.
18S0 Molt durement li dent le ventre,
Dont Benare forment se dehete
Por la jornee qu'il ot fête.
La nnit jat en la praerie
Tant que l'aube ta esclairoia.
IS85 Quant le jor parât, si se levé,
Et bien sachois que molt li grieve
Ice qne il ne puet trorer
Chose qu'o lai poûst porter
1253 minoo m. 12S4 li denunde 1259 homo 1260 dit 1267
1278 mmokt 1276 ior «mh^im- 1280 dor«m«it 1282 le i.
1287 pot .
, Google
378 X (Méon I9258~m8s;
Pot doner aa roi garisoo ;
1280 Le jor «d fiât meiote oreiaon.
Tant erra Benart cel matin
Que il a troye un gardin
On il ot erbea de maneres
Qui sont preuiooeB et oheres
1290 Et bonee sont por mal aaner.
Gelé part veut Renars tomer,
La resDe abandone an obérai.
— Parmi la coitere d'an val
Est entres dedens le vergier.
1800 Son cheval corut ataoher
A un arbre parmi le frein,
liée pest de l'erbe et del feîn,
Et Reuart oonmenca a qnerre
Par le verger, et tret de terre
130Q Herbes de maneres asez:
Que il les cunnt meus aaea
Qae je dire ne vos sanroia
'' Plus en qneut de pleine gdoie.
Quant asez en ot araohees,
1310 Bi les a un petit molliees
En une fonteine qui cort
Par le verger et par la cort.
Doqaes les a fet molt netea.
' Si lea bat entre deua tulletea,
1816 Puis en enpii un barillet
Qui Bsez eatoit petitet
A son cheval est repairie,
Si l'a a son aroon )ie
Molt très Inen et molt fermement.
1890 Puis monte que plus n'î atent
Del verger issi, si s'en vet,
Molt envoissie grant joie fet
Renars s'en vait a esperon,
(Molt a en lui noble baron)
lt90 mohit faoreûon 1804 ft iHangw 1809 arsolu ISIO 1"
nollies 1814 Im rai dll«tM
, Google
X (Uion IS280— 1M34) 979
1825 Entres s'en est en une lande,
Tote De senter ne demande:
t Car il les aavoit molt trea bien,
Ne l'en eetnet f^rendre rien.
De la laode en nne forest
1330 Entra qai asez meus li pleet.
En la forest desoz on pin
Trova donnant un pèlerin.
Cil pèlerins qoi la dormoit,
Une rit^e aunionere avoit
138' Qui ert laciee a sa corroie.
Renars deseent eomi la voie
Molt tost de la mule afeutree,
Si li a l'aumonere osteo
Si c'nnqnes ne s'en aperçut.
1340 Renart qui le sieqle descut,
L'ovri, si a trove dedanz
Une herbe qui ert bone as dens.
Et herbes i trova ases
Dont li rois sera ropassez.
1345 Alîboron i a trove
Que plnsors gène ont esprove,
Qui eet bone por escaufer
Et por fevres de cors oster.
Et puis a garde d'mtre part:
'1300 Une eaolavine vit Renart
Qne cil avoit desuz son chef.
Il la preut, qnî qnli en soit grief,
3i l'abbla sans arester
Et vet sor son cheval monter
1386 Et se remet a l'anbleâre
Par la forest grant aleOre.
Tant a a l'aler entendu
Qu'il est an perron descendu.
Quuit Renart fu T«in a cort,
1880 Toi U monde ântor lui aoort.
ISn u manqué 1330 que 1331 deeiu 1334 BDiuoiie 133» ne
MB pneat 1S4S AUbarons iloo t. 184« phwhors 1S4I por reioaiifcr
lU! yu ISU uot IBM l c«rt
, Google
X <M4oB 1&SS9-11I860)
Aine nH ot be«te si reposte
Qui ae Teoist jusqu'à la porte,
Tmtuit por dan Rotart gaber,
N'i a Dol qui ne Tant lober,
" 1866 Tex i a qui li geitmt boe.
Et Reaart lor a fat la moe,
Et puis en monta en la taie.
Li rois out lo vis traat et pale.
Quant il Tôt, si torne le chef.
1S70 Uus molt li toma a mesdief
Ce que laienz le vit entrer.
Et Benart qui bien août parler 12i
IjO salue cortoissement
'Celui damledieu, qnî ne ment,
1375 Qui fist trestot caoqne met sere,
8i gart le mellor roi de terre I
Ce est missire lî lions,
A tesmo^D de toE ses barons,
Cil qui suot tenu a prodome.
1860 Sire, je sni venu de Home
Et de Salerne et d'otre mer
Por voatre garïsson trover.'
Li rois respont aanz atendue
'Renart, molt savez de treslne.
1985 Or oa que mal soies veuuz,
Fil a putain, nain âesoreiiz!
Par mon ohief or estes vos pris.
Ou avez tel hardement pris
Que devant moi venir osezP
1390 Ja ne soie mes alosez,
Qoant je vos tieng dedans ma liée,
Se je ne fax de vos justice
Tel oon ma oort esgardera.'
'Avoi, sire: œ que seraP'
1896 fait Renart 'gardez que vos dites.
Seront oe donques les mérites
ISO& fMient 1869 Vmtmqut 1879 qoi fo 13S8 B. v
d« bol« 1886—1406 mtmtMMf
, Google
X (Héon 19361~ig4aBj
Que je aursi de mon servise
Que je TOfl ai la poison quiae
Qui boue est contre vostre mal?
1400 Par deu le père esperitfri,
Ele m'a fait molt de mal traire,
Et or me rolez ja deffaire.
Si ne savez encor por coi.
For dieu, aire, entendez moi,
140â Refréniez un petit rostre ire ;
Si orrez œ que je Toil dire,
dire' dist Renaft, 'ce sachez
Que mo)t sui por vos danutohez.
Tant ai aie par la contrée
1410 Qui asez est et grant et lee.
Car je ai este en Ardane,
En Lonbftrdie et en Toscuie.
Puis que soi voatre enfermete
Ne jui en oastel n'en eite
Utft Plus d'une nuit, ce sachoiz bien.
N'a delà mer fusioien,
Ne en Saleme ne aillors
" On n'oie este molt trauellos.
En Saleme en trovai un saje
14;!0 A. qui je dia voatre mesaoge:
Cil vos envoie garison.'
'Di me tu voir' dist li lion,
'Que de oest mal me garirasP
Ne soi se fere le porraa.'
I4S5 'Oïl, sire, foi que voa doi,
Ja mar en aeroia en «sfroi,
Que je TOB qutt tôt reepasser.'
Lora se conmence a desfubler.
S'a a'esclavine mise jus
1490 Et Bon barillet mis desus.
Atant eatei vos Roonel:
Quant il le voit, molt li fn bel,
Qui par la gole fu lacie
1418 faoûien 1417 Ni 1418 lUÙ tTsuelliei
, Google
La ou Besars l'ot engignie
1435 Et il fu peodtt par le col;
Eooor l'en tient Renart por fol,
'Danz roifl' ee a dit li gainooD,
Or entendea a ma raison:
' Créez vos donc cest paatonerP
1440 n diat qu'il fu a Honpoller
Et en Saleroe, si s'en ?ante:
Il ne passa onques Uaante.
Of dist qu'est mires devennz:
Pieca qu'il dot estre penduz.
1445 Faites me droit del grant otrage
Qu'il me fist en rostre meiisaje.
En une vigne me fiât pendre:
Bien en devez renjance pteair».
Uolt me fiât ■»! m covpaigme,
1460 B a T«n vos sa foi mentie.
Oe l'en apel de traïson,
Ves en oi mon gage a b«uidon.'
'Sire rois' dist Benart, 'oezl
Cist maatins est du aenz deuez,
t4W II redote ou a trop boii,
Ou il est hors del sen iasu.
Trois mois a bien, oe roa plevia,
Que je ne fiii en ceet pab.
8e Boonax fu en meaon,
1460 Ce Teil leoberes de gaingnon:
Ha feme est molt bêle meaoine
Et ai a non dame Ermelioe:
Se il li qaist honte et folie
Et ele sout tant de voisdie
1466 Qu'el se venja del pautoner,
Ce ne fet pas a mervcUer.'
Lors ae leva Tyben li chaz
Que Renart liât ja prendre au laz.
Ta ta voie' ce dist Tibert:
1487 dist 1441 M n. 1443 ^ue m. e»t d. 1400 n
OQ il ■ 1459 en ] D 1463 dame 14S5 eea u. .
, Google
X (Héon 19446— lasoT)
14T0 'Dahez ait home qui dosert!
^ Trop par as dit grant eatotie,
QuaDt apelaz de foi mentie
Si haut baron con est Renart.
Je te tieng a trop fol musait.
1475 C'au jor que tu fus atrapez
De ce dont tu t'es à clamez,
Paissai ge devaut le plaaoie
Dont dant Renart a'ert herbergie:
Hoc trovai dame Uermeline
1480 Qui molt par eat de franche orine,
Je demandai, ou ert Renart,
Et el me dit tôt par eagart
Qu'il eetoit en Salerae alez
^ 0 tôt cent libres moneez
'1486 Por aoater de la poison
De coi dan Nobles le lion
Poûst encor avoir santé.
Pot vos a molt son cors pêne,'
'Sire' dist Renars, 'il dit voir.
149U Or poe» bieu de fi savoir,
Je he Tybert le chat de mort:
S'il i BoOst auques de tort,
Certes il ne le oelast mie,
Ëinz ne menast tost a la lie.
im Mais prodom eat et véritable,
Et sa {«rôle est bien oreable.'
'Ce est' ce dit Nobles bien fet.
Tybert, leissie» ester lo plait!
E vos, Renart, pensez de moi,
IMO Si en pernes hastif oonroil
Je ai un mal dont ne voi gote.
Ne ne quit veoir pantecosta
Je ne vos puis la moitié dire
De la dolor qui me fet frire.'
ISOû Ce dit Renart 'garis seres
■474 tro t 14T8 Dod 1484 .o. lib' noMi 14W Sa U»4 tôt
'4*7 Mblei I4M feiHiet 1002 noir le
, Google
384 X (Hion I9S06-1«&11>
AÏQz que troi jors loient panes.
/ Aportea moi un orinal
Et û verrai dedenz le mal.'
Li orinax tu aportez.
1010 fToblea e'est jus du lit venez,
Si l'a piseie plus que demi.
Ce dist Kenart 'bien est issi.'
Âdonqued l'a levé en haut.
Ce dit Renan, 'se dex me saut,
1515 Encor î est la fevre ague:
J'ai la poisson qui bien la tue. .
Sire Nobles' ce dist Renart,
'Or i eatuet molt grant esgart,
Tôles voa de oest mal garir.'
IfttiO Ce dit Nobles 'molt le deair.'
'Or me fetea ces bois fermer
Et si me faites aportet
Tôt ce que 'vos demanderai.
Ccst mal del oon vos osterai,
' 15S6 S'en saadra la fevre eartene
Qui ai vos ^t puïr l'aleine.'
Ce dist Nobles 'molt volenters. .
Tu auras quanque t'est mesiers.'
'Sire' fait il, 'pernes en cure:
1580 La pel del lou a tôt la hure 122
M'estuet avoir preinerement.
Ja verront tuit vostre parent
Oonbien je sai d'astronomie.
Ja vos ert sauvée la vie.'
16SA Dont ot Tsengrin gntnt poor.
Il a a den orie amor;
Que il n'i a plus Ions que lui.
Renart s'en venchera ancui.
Nobles Bousleve les gernons,
IMO Si regarde toz ses barons.
Le leu regarde toz pensis,
IMITborinal ISlOaeBioafoiiu. ISlSque ISlSregkrt 1614oft«n
IftSSpiiire l58Siinq«tMt 1530b)o IBSS dartronoaie liaiiméi*it<u
• manque 1537 q. les 1B9S uoni ] de lui IHO Si m gard» IMI feiét
, Google
ï (M#on 18572— IftfilW 385
Si li a dit 'bau doua amis,
Vos me poes avoir mester
De ceat grant mal aaoagier.'
1M5 Ce dist Renart vos dites voir,
Il voa puet bien mester avoir.
Il vos puet bien prester sa pet:
Car ore entre le tene novel
Que sa pel ert tost revenue,
tr)50 N'aura pas froît a la car nue.'
Dist Ysengrins sire, no faites!
Yoles vos donc honir vos bestes?
Oest plet ne m'est mie léger
De ma pelice despoiller.'
lf>65 'Par les euz bc' ce diat lî rois,
'Ore est Ysengrin trop cortois.
Qui ma parole a contredite.
Il on aura ja sa mérite.
Pernez le tost mes ouz voiaot,
15itn Si li dospoillics meintcnantl'
Dont le pristrent de totes pats
Et par les pies et par les bras,
La pei li traient hors del dos.
Or est lî laz a mal repos,
IHn De la sale s'en ist le trot.
^ Il a bien paie son escot.
Dist Benart 'sire, s'il te plet,
Molt tost soit ton jugement fet.
n t'eetaet de la corne au cerf
1570 Del lono prendre le mestre nerf
Qui soit un pou retrait arere.
(En Tonne vi la manere
La médecine dont garras:
Porcbace toi, mester en as)
1076 Et une coroie del dos.
Se tu l'as ceinte, en grant repos
En seras mis, n'en aies dote.
IM4 uu«i«r 15M pot IMT pot 1550 MIC sot R. de la treslue
IU8 h. ooletc* l&M tro o. 1557 p. m» 1561 pristren de tote p. 1567
Dit 1568 iMtot 1570 De I.
UKUtT I 25
...Google
X (Uéon 196I6-IM51)
Soz ciel n'a ne fevre ae gotc
Qui James vos teïat nul mal,
1580 Je l'ai veil en l'orinnal.'
Ce puet bien estre' dît II roia.
Brichemer vit aeoir au dois,
*" Nobles l'achena a aa poe,
Que il ne pot movoir la joe.
1S86 l'ar le conmandement lo roi
Fu li cere mis en ^rant desroi.
Il l'abadrent tôt envers,
La coroie ont pris de travers,
Si l'ont trencie a un cote),
— 1690 Bien fu escrisie la pel.
Et les deuB cornes li brisèrent,
Hors de la sale le cbascerent.
Cist ont bien lor escot paie,
James en foire n'en marcie
109& Tolliu p«iaa-e ne dorrontj
Par trestot qui te ment iront.
'Tybert' ce dit Renart, 'oa vien!
Tu me lairas auques du tien:
De ta pel seras despoilliez
1600 Ou mes sires metra ses piez.'
Et Tybert coomenoa a groindre,
Mais n'ert mie tens de respondre
Ne de tencier voiant la gent,
Car i) n'i avoit nul parent.
1605 II sulti sus, si s'afaita,
Sanz confie de la oort torna.
L'uis ert ferme, mais il s'en saut
Par un pertuis qui ert ra haut
S'en vait Tybert toz eslaiaaies,
1610 Si se feri en un plessiez.
Ce dit Renart 'cestui s'en va.
Maldchez ait qui m'engendra,
Se je le puis as mcins tenir
1578 Je premier m manque 1681 pot 1686 duroi" IS88 de
■a 1592 len oh. 1594 ni en 159T .Y. oe 1600 sei 1602 w sl
1606 ufoita 1607 sen manque
, Google
X (Méon IM52— 196871
Se ne li fsB mon ju puTr.'
1615 Renart regarde entor lui,
Vit les barons qui graat anui
ÀToîent (le oe qu'il faieoit,
OhascuD de soi poor avoit.
Renars apele Roonel,
16J0 '^1 a putein' fait il, 'meael,
Faites me ci molt toat un fon,
Si me pernez la pel du lou,
Si la laves, si l'essuies
Et devant moi l'aparelliezl'
\(H6 'TolentierB, sire, s'il vos plaist.
Caoque vos roudioiz sera fet.'
'£t vos, dao Grimbert le tessons,
Yenes tost oi agenellons!
Et vos, Belin, vcaes a moil'
IKE) Cil aoorent par grant desroi.
'Alez on tost por mon aegnor,
(Dex vos otroit grant dcsonor)
FeLes molt tost sans dcmorer,
Aies mon segnor aporter.'
WSb Cil li aportent viatement.
Renan a pris un oignement,
'Sire' dist il, 'je vos garrai
Et oeste fevre vos toudraî :
Or vos covient un pou BonrHr,'
1610 Ce dist NoUea 'molt le désir
Que fasse de cest mal haitiez,
Car molt en eui afebloies.'
Renare le fist cocher adenz,
Puis li a mis el nés dedenz
' 1645 Aliboron que il avoit,
Qui si fort oignement estoit.
Si le prist si a escaufer
Et il conmenca a enSer.
A démener ^e (
1616 qne 1623 U «u'ie* 1625 «i nos 1S2R oi losl 1636 toudroi
Manquf 1643 u dem 1645 Alibsron 1646 oigment 1648
1S49 le
, Google
388 X (Héon 196B8-I9T2T)
1650 Del oui uD gros pet li vola,
Il esternuc et se demeine.
Uolt eatoit li roia en grant peine,
Enfles fu, mes il eaternue,
Et ]a pel du doB li tre«8ue.
1656 Ce dit Nobles 'molt sui enfles.'
Et Renart dist 'ne vos tamea!
Garris estes, n'i ares garde.'
Et cil de poire ne se tarde.
Car la poison le detreinnoit
1660 Et les boisx li escanfoit.
Renart l'esteBdi les le feu,
Puis si a pria la pel da len,
Dedenz a chocie le lion,
Puis si a prise une poisson
1666 Qu'il avoit enblee au paumer,
A son segnor en fîst manger.
Tantost con il en out geste, t23
Ne senti mal n'enfermete.
Ce dit Nobles je sui garis,
1670 Je vos en rent cino œnt mercis
E si Toa saisi do ma terre:
Qui vos noudroiz si aura guerre.
Car en aîde vos serai,
E deus bons castax vos donrai.
1675 Tûz sui garts, nul mal ne sent,
Vos on aurois riche présent.'
'Dex' dist Renart, 'en ait li<s grée
Quant par moi estez repassez!
Sire rois, or m'en voil ater
1680 Por Ermeline conforter:
Je ne la vi deus mois a ja.
S'ele me voit, grant joie aura.
Je ii dirai de vos aoveles
Qui li seront boues et bêles.
16S6 Sire, Brichemer si me bot,
1651 eitern» 1653 Resternie 1656 dit lese le p. 1678 Qoant ■.
1674 dourk 1677 dit 1680 ameline 1G81 îa a
, Google
X (Méon 19728—19768)
Si ne li ai nient moefet, ,
Et Ysengrin voatre provost.
Saches qu'il ont vers moi grant tort.
Se il me pooieot tenir,
1690 A due] me feraient fenir.
Sire, bon conduit me bailliez
Que je n'i soie damaches.'
Ce dist Nobles, molt volentiers.'
Donc fist monter cent chevaliers,
16U Tant chevauoent a grant vertu
C'a Terouane août venu
Orani pièce avant midi pase.
Mais lor chevans sont molt laee.
Li cent sont retome arere.
1700 Et Renars entre en sa tesoere
Tenchee s'est de ses enemis.
Lors sojoma, ce m'est avis.
En BOD castel une grant pose,
Que asoûr issir n'en ose.
1666 D. forfet 1688 que il 1694 AdoDO monter Mon^a
B tercDans 1700 tar«i«
, Google
XI (Héon 24346—34388
XI
Ce fn en la douce aaison 123 b
Que der chantent li osellon
Por le taoa qui ert née et para,
Que Renart ert dedens les murs
5 De Slalpertuia son fort manoir.
Mais molt out son ouer trietre et noir
Por sa viande qui li laaohe.
Durement s'estent et sosface,
De foin li dolent li boiel.
10 Devant li eet venu Rovel
Son fil qui de fain vait plorant,
Et Hermeline meintenant
Qui molt estoit et simple et ooie,
Et Jlfalebrance et Perchehaie
~ 10 Qui molt par font cere dolente.
N'i a celui ne se démente.
De lor mère sont molt dolent
Qui ploure de fein tendrement
Et molt par fist dolente chère.
30 Renart li dist amie cbere,
For qoi vos voi je si ateintef
'Sire' fait el, 'ge sol enceinte,
D'enfant ai tôt le ventre plein.
Mes certes je ai si grant fein
4 aei 6 ton .'t'itre,,' euer et 7 que 10 Ini 14 A n
,, Google
XI iHéon 24360-24407)
26 Que j'en quit perdre mon enfant.'
Renart l'oï, molt fu dotant
Et molt en devînt esperdu.
A Hermelioe a respundu
'Doace amie, sachez de voir
30 Que je voil orendroit movoir
Et aler la ou âex m'ecvoit
Qui par tena viande m'envoit
Treatot auei oon je le voU.'
Atant feri le pie au soil,
aô Si s'en isai tôt meîntenant.
Durement va deu reolamant
Que il viande li envoit,
Que molt grant meater en avoit.
Atant s'en entre en un plassie.
jO Tôt bêlement le col beaaie
Vet por savoir et por prover
Be viande porroît trover.
Bêlement s'en vaît et le pas,
Sovent coloie haut et bas.
45 Et quant il ont coloie tant,
Si se r^arde et voit venant
Mesîre Ysen^n son conpero.
Mes onques foi que doi seint Père,
Ne vint beste de tel aîr,
fiO Bure, bien puissiez vos venir!'
Fait il. Ysengrins l'esgarda,
IteDart' fait il, 'œ que aeraP
Venes vos en molt tost de ci:
C'aprea moi vienent, je voa di,
06 Trestoz les vileins d'une vile.
Se il voa pement, par aeint Gille,
Il voa liverront a eesil.'
'Sire' ce respont le gorpil,
'Alonz en donquea sanz tai^er.'
00 Atant se meteut au frapier
Entre Kenart et Taengnu,
40 chef 44 0. et h. 59 linront
, Google
XI (Méon 2440S-24443)
Ne tiodrent voie ae oemin.
Chascua moU durement ee dote.
Hais li vîleiaa en ont la rote
66 Perdue: retoroe s'en août.
Et cil molt durement s'en vont,
Car il n'ont talant d'areeter.
Lors ae pristreat a regarder,
Mais les vileioB ne virent pae.
70 Dit Ysengrina 'je sui molt las,
Que bien sachez par aeint Orner
Que je ne puis avant aler.
Un petit reposer m'estuet'
'Einsi le fet qui meuz ne puet'
70 Fait Kenars, et je m'en irai :
Que bai en cest jor ne mangai,
Si irai querre ma viande.'
Ysengrins a deu le conmande
Qui molt fu laz et travellie.
m Lors s'est soz un arbre cochie,
Et Renars s'en vet maintenant.
Mais il n'out gaire aie avant, .
Ainz jure foi qu'il doit seint Père
Qu'il engingnera son conpere.
60 Savoir veut coq se contendra:
y Desoz un arbre se muca,
Et Tsengrins si s'endormi.
Renarg nel mist pas en obli,
Eins ee porpense qu'il fera
00 Et oonment il l'engignera,
Que meinte foîz li a mal fet.
Tantost vers Yeengrin se tret,
Et voit qu'il dormoit durement:
Une hart a fête erraument
90 D'un planuon de oesne menu,
A Yeengrin en est venu 1
Qui desoz l'arbre se giaoit
es 66 dorement 6a Perdu 6» «ont 73 mestot 74 qnc p<>>
75 et manqut B3 que doi 86 Deiox lurbre «i 37 Et b. d 89 que il
91 meinteiunt sa mal f. 95 dun c.
, Google
XI (Méon 24444—24479, 383
CoD cil qui nul mal n'i pensoit,
Emz ae gisoit trestot eo pee.
100 Renars qui fu fel et en^es
Et qui fu plein da grant voiadie,
Yaengrin par les deus piez lie
De la hart au caisne si fort
Que 86 l'en le cbascast a mort,
105 Ne 8e poist il remuer.
Renart le voit, ne puet muer
Qu'il n'en rie, pnia si s'en tome.
Un poi hors de la voie terne
Por savoir conment avendroit
110 A Teengrin qui se gisoit.
Tantost s'est soz l'arbre asie.
liais n'i a mie grantment sis.
Quant iloques vint un vileio
Qui tint un boston en sa meie
' IIS Qui ert grant et gros et de hos.
Quant l'aperçut Renara li roB,
Si en out en son cuer grant joie.
Et li vilain ne se desvoie,
Eiuz s'en vet toestot le oemin.
ISO Quant le vilein vît Yseogrin
Qui fu liez devers les piez,
Tantost s'est vers lui eslaissiez :
Le baston haace par a&,
Si corut Ysengrin ferir
1% Parmi le ohaannon de) ool.
Or se puet bien tenir por fol
Tsengrina, quant il s'ondormi :
Tôt meintenant les eus ovri.
Si a le vilein regarde
190 Qui avoit son baston lave
£ le vout ferir sanz targer.
Ysengrii» se cuide dreoier,
Au vilein voloit oorre sua,
IM «hMtatt 106 HD p. 106 pot 107 li manque 111 se» «Os
8 dehw II» mt tôt droit le 186 pot 138 août
;-'^'r,)C .^Ic
l XI Ptitui 24408— S4SU)
M&is meintenaDt recal jm
186 Que il De pout sor piez ester.
Et li TtleinB le vet frapor
Do baston menu et sorent.
A Tsengrin vet malemeot,
Mais nequedoDt tant agaita
y 140 Que le vilein boz soi aaoa:
Tôt estendu le fist ohaîr.
Ysengrios le curut saisir,
As dens le hoce, pinne et mort
Or a molt grant poor de mort
145 Li vileinz, ai a grant reson.
Forment prie deu et son non
Par son plaissir et par sa grâce
Que Ysengrina mal ne li faoe.
Isengrin si fu molt iriez,
150 Le vilein a soz li sachie,
Durement le mort et ostreint,
Par poi li cuers ne li eateint.
Si oûst il, bien le saches,
Mes li vïleÎDB s'est efForoiez,
155 Si a repris cuer et aleine,
D'Ysengrin s'estort a grant peioe.
Molt fu malemeot atome,
Tantost est en fnie tome.
Mais sachoiz. por un marc d'or fin
160 Ne retoraast vers Ysengrin.
Fniant s'en vet tôt oorocie,
Car durement estoit blecie.
Et quant Renars voit qu'il s'en vet,
Un petïtet en sus se tret
165 Qu'il ne voot qu'Ysengrins le voie.
Tantost se rest mis a la voie
Qui molt estoit et bêle et grant.
Misire Renars vet chantant
Une cancon tote novele
136 ferir 137 Iwiwton 140 sor Ini Mwai 148 hoM * pii
I manqtu 151 Dorant 152 te mur eatraiat 165 qM j. Itl IT
, Google
XI (HéoD 24516— 24555]
170 D'smoretee qui molt est bêle
Et bien fête, par seist Fermin.
Chantant s'en Tet tôt le chemin.
Quant Tsengrins le voit venant.
Si li escrie meintenant
ITO 'Benart, Benart, bauz doz amis,
A poi que n'ai este maumis.
Je me sui ei trove liez
D'une hart tie» parmi les pies
A oest ohaane qui est branou,
ISO Et un vilein qui m'a batu:
D'un baeton m'a tant donne coob
Que trestoz lee os en ai mous.
A pou que il ne m'a tue.
Mais je le rai molt bien plume,
185 Bien li ai les chevous sachez,
(Tôt de vérité le sachez)
Far qoi je me confort plus bel.'
'Par foi' dit Benart, 'ce m'est bel,
Haie de vos sui forment iriez.
190 Hes vos seres ja desliez,
Que ge vos dî, foi que doi vos
Qui estes mes conpere doz,
Que meus amasse estre batu
Que vos fussiez si enbatu.'
106 Diat Ysengrins 'bien vos en croi.
Mes par amors des]ies moi,
Que je vos eo saurai bon gte.'
Dist Benart 'ce me vient a gre.'
Lors le oort deslier Renart,
SOI) Des piez li a oste la hart
Que il n'i a demore plus.
Et Tsengrins est sailliz sus
Qui molt en ont graut desirrer.
Si est aie Benart beeier
905 Et dit 'Renart, par aeinte Foi,
172 ohenni 181 b. mit grau ooui et lora 1S2 treatot 188 fti
IMii 1B5. 1»S Dit 200 hoMe 202 est tsillû ] si uilli aOS <Jw
,. Google
XI {Uèan 34ÏM— 345921
Je Toe aim molt en boue foi.
Se je vos aim, je o'ai pas tort,
Que vos m'avez gsri de mort.
Que mort fusse, bien le sachez,
210 Se ca ne fussiez repairiez.
Dex le fist por amor de moi.
Mais par la foi que je vos doi,
OreudroitoB sans deJùer
Vendroiz avoques moi maDger
315 Une cuisse d'aignel novel
Que je laissai a mon ostol.
Or en renés sans atai^r!'
Atant se metent el seoter
Entre Renart et Ysei^rin,
320 Onques ne gerpirent oemin.
Si sont venu a la meson
Hesire Ysengrin le baron
Qui bien estoit de mur fermée.
Dame Herseut i ont trovee
226 Qui molt grant joie lor a fête.
Tantost a manger lor afete
Tel viande con ele pot:
Aignaux rostis, capona en pot
Lor aparella a foisson,
280 Si en mangèrent li baron
Tant oon il lor vint a talatit.
Mesire Renars ne fu lent,
Ains dit qu'il s'en voloit aler: 1
A dame Hersent vait parler
23B Por congie demander et querre,
Car aler s'en veut en sa terre
- Son prou poroasoer et trover.
Dist Ysengrins 'laissies ester,
Par la foi que doi seint Oermein,
240 Ne TOB movroïs bai se demein.'
'Ha! sire' dit Benart, 'merci!
Je ne puis plus demorer ci,
818 deld«r 229 en roit 287 et qnerre 28B Dit
,. Google
XI <H£on 24&!I8— 24826)
Car j'ai afere en autre leu.'
'N'en iroiz pas' ce dit li leu
345 'Hui ne demein, foi que vos doi.'
'Sire' dit Renart, par ma foi,
Je ne demorroie por rieu.
lies de vérité sachois bien
Que au plus tost que je porrai
300 Ci alues a vos revendrai.'
Dist YaengriiiB 'dont en iroiz,
Mes vostre foi fuinoeroiB
Que reveudroiz dusqu'a quart jor
Ci alec por fere sejor,
2dS Que je roa aim en bone foi.'
Ce dit Henart 'en&i l'otroi.'
Reuars prent congie, si s'en part,
Et chemine tôt un essart
Sanz coopaignie que il ait.
360 Molt prie deu que il l'enToit
En tel leu ou viande trniaae
Que a sa feme porter puisse
Que il laissa enceinte et grosse.
Lors voit devant li une fosse
265 Qui molt estoit parfonde et graut,
Eîinz ne iîna, si vint devant.
Sesus la foese s'aresta,
Longement i &et- sou esta
Por esgarder que dedenz ot.
270 Et quant ases regarde ot,
Si vît qu'el fu de ronces pleine
Si durement que a grant peine
I paroit il se ronces non.
Tant a regarde environ,
^i Si vit que meures i ot tant
Que onques mes en son vivant
N'en Kvoit tant veû ensenble.
'Par foi' fet Renart 'ce me semble,
259 que 11 i ait 3«0 que il li enuoit 264 lui 266 Ei n« 271
qar t\ 273 QDil ni pftrut ne
, Google
398 XI (Méon 84629-3(664)
loi se ferait boa logier,
S80 Qui de meures voudroit manger,
' Molt s'i feïst bon oeteler.'
Âdonc comenoa a aler
Entor la foese por savoir
Se des menree porroit avoir.
2d5 Hais il ne voit mie par ont
11 en puisse avoir, si en gront
Por ce qu'il n'i pot avenir.
La langue li prent a fermir
De lecerie et de coroe.
_y. 2ii0 En la fosse sailli deboz
Por 00 qu'il an voloit avoir.
Sachez qu'il ne fiât pas savoir :
Car il ne s'en pout détenir,
Tôt aval le covint venir.
39d 0 li pcMst o bel li fn,
One ne fins dusqn'aa fonz fù.
De rooler tôt contreval
Bien sachez qn'il ont ases mal.
Anoois qu'il s'an pobt issir
900 I a fait li las meint sopir,
Car le fosse estoit trop haut.
Mais comment qu'il viegne ne aut,
A grant peine s'en est estors,
Mais molt fu ainz dolent del cors.
S(fô Totevoie en est escape.
Lors est sor le foeae monte
CoD cil qui art de lecherie.
'Bax sire dex fait il, 'aîe I
Conment, n'aura ge nule meareP
610 Oïl certes, que qu'il demeure,
S'en aurai a qui qu'il anuit,
Âinz i serai jusqu'à la nuit
Que je n'en aie'; lors s'adet.
Mais sachoiB que pas ne li det
SSft nanoit S9T rooiller 299 Aini 903 ^ne il 303 imet^
807 Corne cil qui leoherie «rt SW des oe dit .R. :
,. Google
Xr (MéoB 84«e5_-247(H))
815 Que aa meures ne pot ateindre.
Se el foBse ne s'osse enpeiodre,
Que moU i ont grant peine eue.
Lors se levé sanz atendue,
Queut de pieres plein sod geron,
âSO Si en arochfl le boisson
Qu'il Tolott les meures abatre.
Si en i gete trente et quatre,
Mes oelea qu'il a abataes
Sunt dedenz le fosse coilee
336 m li anuie moU forment.
Lora dit Renart îreement
'Je aui fox que Je ci demeure
■" Ke je ne meqju nule meure.
N'en mangai long tans a passe
331) Que par mon chef je l'ai roue
Que je n'en mangerai james.'
Atant s'en vet tôt a esles
Molt corocie et niolt dotant.
Hais il n'ala vaires avant
3BS Plus de deos arpens oa de trois
Qu'il a trove eumi le bois
Gisant mon segnor Koonel.
Desoz un arbre grant et bel
Si vit Roonel estendu,
34) Car un vilein l'avoit batu
Tant de son boston et frape,
Qu'a poi qu'il ne l'avoit tue,
Ne pont movoir ne pie ne meia.
Benars s'en vait a li de plein
346 Canqne il pot tôt eslaissie.
Molt fu doUnt et corocie
For les meures ou et failli.
Tantost vers Rocmel sailli, -
Si le cuida trover dormant.
SN> Mes Roonel de meintenant
117 UB SIS atendu 321 Qui u. 322 .XXXIIL 323 Hei J Totes
3!^ d«mo«r« 323 manque S31 Que ) Ne 344 lui 84S Cauqoil
,. Google
XI (M*oii 24T0I-247afi|
Li dist sire, bien vegniez vos!
Ne me paia lever contre voe,
Car n'en ai ese ne pooîr.'
'Il De vos estuet ja movoir'
366 Fet soi Ren&rs, 'par aeint Denis.
Mes dites moi, bau dos amis,
Qui vos a ai vilment féru.'
'Sire, un vilein qui m'a batu.
Bien saî, n'en porrai escaper.'
3bO Renart entent bien au parler
Qu'il est molt durement blecie:
*■ Forment s'en est esleece.
Que meinte fois U ot fet mal.
Lors regarde tôt contreval
S6fi Le bois por savoir a'alme oroit:
Et quant il nul aime ne voit,
Si jure cil qui l'engendra
Que Koonel iloc pendra.
Que ja n'en aura raencon.
:iTO Lors regarde vers un boisson,
Si a une corde trovee,
C'un vileia i avoit botee.
Meintenant a prise la corde
Renart, qui n'ait miaerioorde,
H7Ô (Non aura il au chef del tor)
De la corde un bon Uz corser
À fet, ne fu mie tro fol,
A Roonel le mist el col.
Jlfea tant mesprist, bien le saches,
380 Qu'il mist avoc deoa de ses pîez.
Quant li ot mis el col le las
Renart qui tos sont les baraz
Plus que béate noire ne blanche,
La corde deaus une brwice
386 A gitee, puis sache a li,
Roonel a l'arbre pendi.
351 dit Bienei 355 lui 861 dorement 362 md J li SU p»'
maftqiu STS H. li SftS lui 365 grlte puifi si i. a lui
,. Google
XI {M#on 24737-24772) 401
Au meus qu'il pout l'i stacha.
Le pie le laz li ealacha,
Que meinteuant fost estranglez,
890 S'il n'i oÙBt lea piez gitez.
Quant Renars l'a veu en haut,
Si li dit 'aire, dex vos saut!
Parlez a moi, se vos volez!
Molt VD8 estes haut encrouez:
H95 Coament diable, estes vos tex,
Cuîdiez Toa monter as seiuz ciex
Avec damledeu la amont P
Vos estes le plus fol del mont.
Bien vos devroit honte venir,
400 Quant vos voles seinz devenir.
Dites moi' fait 11, 'en queu leu
Vos aves si fort servi deu
Que vos volas aler a li.'
Roonel mot ne respondi,
-103 Car il ne puet, que ti-op restreint
Le laz, et dant Kenare Veupeint
Par les piez et le fet branler.
A li se preot a porpenser,
Por ce qa'estrangler le voloit.
410 Atant regarde, et si voit
Venir la mesnie le roi:
Adonques fu eu grant eËmoi,
Car de sa vie ot grant poor,
Fuiant s'en vait sanz plus demor
410 Canque il pot de grant randon,
Et cil vienent a esperon
Au plas toet qu'il pourent venir,
Ainz ne se vondrent retenir.
Devant vienent li escuier
4iO Bit li rois si veuoit derer
Chevaucant avec ses barons.
Atant estes vos le garçons
388 lai li li e. 389 eatrangl 390 dite 396 geint 397 Avocqaee
399 T«iiir]rere 403 lui 40S lui 417 totwt 418 tenir 420 E
KKBimT I ie
,. Google
402 XI (H--DI1 24772—2480(9)
Qui soDt; desoz l'arbre veau.
RooDel troverent peadu :
425 Tuit s'aresteot, ne voot avaat.
Eat«B vos le roi a itaot
Et ses barons avocques li :
Roonel voie&t qui pendi,
Si en fu le roi molt dolaut.
^ 430 Deapendre le fiât erraument
Que moU en fu maltentis:
Ueintenant l'ont a terre mis
Treetot bêlement et aoe.
Lee eux ovri, si a parle
435 Et dist 'ha sire dex, merci!
A poi que n'ai este péri.'
Quant li lions l'oï parler,
Descendus est sans demorer.
Deles li s'aeist meintenant,
440 Son chef li mist en son devant.
Conme debooere et cortois
Conmenca a plorer li rois,
Por la pitié qu'il a de li.
Et quaut RooDel le oï,
445 Si se merveille que oe est,
Et li rois dist 'conment vos eai,
Bau doz amiP dites le moi.'
'Sire' dist Koonel, 'par foi
Molt ai este en grant tormeat.
450 Mais or ne me celés noient
Qui vos estes tôt demanois:
Car certes je oe vos concis,
Se ne me dites vostre non.'
'Amis' ce respont le lion,
456 'Je sui rois d<9 ceste ctHitree.'
Roonel l'ot, molt li a^rree
Et molt en a où grant joie.
La teste levé sans deloie,
423 Ot iunt deius 4£7 ftuooquea lui 483 e 435 dit h» de a m.
488 lui aasiat de ta. 443 lui 448 dit
, Google
XI (Méon ï4S0d— 24844) 403
Si a son seignor regarde:
460 Sire' fait il, 'molt grant bonté
M'aves faite Toetre merci.
Sire, quaot venistee vos ci?'
'Orendroit voir, bau doz amis.
Mais qui vos a issi maamiaP'
466 'Sire' fait il, 'foi que doî vos.
Tôt ce m'a fet Renart )i ros.
Ne je n'en cuit james garir.'
Adonques a fet un aoepir
Et après a jeté un pleiut:
470 Tôt le viaire li est teint
De la peine qu'il ot soferte.
'Segnors' dit li rois, 'vea quel perte
C'ainsi ai perdu mon baron!
Se je puis prendre le laron,
4TS II sera mcintenant pendu.'
Et li baron ont reapondu
'Bau sire, laieeiez ceet afere,
Mes faites une bere fere
A porter Roenel eu l'ost.'
480 II n'î a nul qui le dealost
Ne le contredient de rien.
" Une bière font de merrien
Li baron, onques n'i ont autre.
Si ont dedenz cocie le veautre,
48Ô Mes etna ont mb herbe desoz.
Li rois li a dit oiant toz
'Roonel, molt estea blecie:
Mea se dex ait de moi pitié,
Il m'en poiae molt durement'
490 Meintenant conmande a sa gent
Que il gardent qu'il soit aese.
Et cil qui en aont a malese
De ce que il malade fu.
S'en entremetent et fait fu
s TOIT manque 4Ge le 4ST ne c. 469 E 4R4 neautre 485
39 me p. 491 Qail ooumande quil 494 TanCoat etnxt Marier
...Google
XI (Méon 24845— 24SS1J
49Ô Ce que li roi« ot oonmande.
Onques plua n'i ot demore,
La bera trosaeat es chevax,
Puia chevaucent le funa d'uD raaz
Tôt bêlement et a loisir,
/" 003 Tôt Boavet a l'UBerir.
Uolt ot Roenel son voloir,
Car li rois on n'ot que doloir
Por li qui malades estoit,
Le meine isai con îl volott
500 I^e onqnca son conmandement
Ne fn devoe de noient, 1'
Ainz s'en vont bêlement le pas,
Et saches qu'il ne nuisoit pas
À Roonel, anoois li plest.
filO Tant ont erre par la foreat
Qu'il ont esloigoe grant partie,
Onques n'i out geot départie,
Si sont venu a la meson
Mon segnor Noble le lion,
016 Descendu sunt devant la porte.
Bricheuier et Brun l'ors enporte
Roonel amont en la sale.
Qui out le vis et teint et pale
Por les cous qu'il out reooQs:
fiSO Et por oe que il fu pendus
Estoit pale e deaoolores.
Li rois a ses mires mandes,
Et lor prie qu'il s'entretnetent
De li et grant peine i meteot,
6-25 Ausi grant conme a li meïsmes.
Li mire qui vindrent de Nimes
Et de Montpellers par delà
Por le roi qui les an proia,
I ont mia tote lor entente.
080 En totes ses plaies ot tente.
Que eioz que li mois fost passez
508 loi 522 mirea ] Uroni 524 lui 525 loi 326 nine
, Google
IX (Héon 24882— 2«917)
Fu il garis et repassez.
S'en fu molt bel a tex i ot
E au roi qui forment l'amot.
Ci3S De ce qu'il fa délivre et sein
Bont li baroD de joie plein
Et tait en demeineot grant joie:
Et 11 rois qui vont que l'en l'oie,
Et qu'en sache qu'il en ait feete,
540 En croulle de joie la teste.
Lï rois fet joie por le cben
Qui est gariB et bel et bion,
8i font tuit li autre baron.
Ici de la oort tob lairon,
640 Et quant liuB en sera et tens,
Si TOB en dirons tôt a tens.
Des or vos dirai de Renart
Qai cbevauce tôt un esaart
Tôt plein de joie et de leeoe.
bK Devers un grant oesne e'adrece
Qui molt estoit baut et branou.
Âmont regarde, s'a veu
Un ni d'escofle qui ert bauic,
Dedenz avoit quatre esoofleax
l'SBb Ausi dru conme père et mère.
Renart jure l'ame son père
Qu'il est venus a droite voie:
8e l'esoofle ne le desvoie,
Il les voudra trestoz manger.
OflO Amont l'arbre prent a poler.
Au meus qu'il peut monta en haut,
Aa ni en vient que pas ne faut.
Corne devez et enragiez,
Trestoz quatre les a mangiez,
560 Qu'il svoît a son cuer graut fein.
Or en a il le ventre plein,
Mes einz que il fust descendus
M9 qMn ] qnil MS en matiqtu bi% esokrt M2
mraffie &04 nuii)p« 566 il mangut 507 quil
b, Google
406 IX <Héon 24908-24993)
SoDt les deuB escoâes venus.
Quaut a'oDt; lor oiselles trovez,
570 Bua li corent conme desvez
Bien entslente de mal fere.
Cil ne se pot arero traire,
Qne trop estoit pleïoe sa pance.
Li un des escofles s'avanchi!,
575 Si a Renart done tel flst
Que jus a la terre l'abat,
A poi qu'il ne l'a maagne.
Isn élément s'est redrecie,
Qu'il s'en voloit foTr atant.
580 Li autres 11 vint au devant
Tôt autresi cou un dragon,
Renart saisi au pelîcon.
Jus a terre l'a abatu :
Molt par ont bien Renart batu.
585 Ambedui li corurent sus,
Renart traînent sus et jus,
Bâtent des eles et des pies,
Des bes fîerent cod enrages,
Ne Renars ne se pont deffendre.
590 II le corent as ongles prendre,
En la car H metent dedenz.
Et Renart a jeté tes denz
A tant de Force con il a,
L'une des escofles prise a:
5A5 As denz la prent, si l'estrent si
Que le cuer en dens li fendi
E puis la depecie tote.
L'autre eacofle por oe nel dote
' Ne plus a envie nel requiert,
600 Vers It en vet et puis le fiert
Grane coz et menu et sovent.
Molt esta Renart malement,
Car cil qui estoit sanz poor,
569. 570 maitquenl 512 le tuanqut ». retrftire
■Mi &B3 s la t. Ub«ti 5V2 » i«U L d. M4 Luu p
600 lui 803 est
, Google
XI (Méon 2485*— 24W1J
Li eat Bua coru par ïrur.
60ft Si 1) fist tôt le pis qu'il pout.
Ono Reaars tant crior dq pot,
Merci ne orier ne rover,
M'onques merci o'i pont trover:
Car il estoit trop anguiaaoua.
610 Ja li oQst crevé les eux
Àndous: ja n'en oUst garant:
Et Renars Taert meintenant,
Par le col le tint si as denz
Que tbtea li enbat dedenz,
61& Con cil qui fu proas et délivres.
Mais qui li donast cinc cent livres,
Ne marchast il ua pas avant.
Hoc ae chocc. E vos atant
Un chevalier qui trespasBoit
630 Par ïloquea, et ai menoit
Un oscuier et un garçon,
laai ohevaui^nt a bandon
Par entre le bois et l'eseart.
Si ont iloo trove Renart
626 Enmi le chemin tôt envers.
Tôt ont le vis et pale et pera
Si cou il ont este blecie,
^ Tôt le coir avoit detrende.
Li ohevalers l'a regarde,
630 Son eecuier a apele,
Si li a dit se dex t'aït,
Ea ce gorpil qui ici giat?'
'Oïl, wre, foi que vos doi.
Mes il OBt mors en moie foi.'
636 Fait li chevaliers ce m'eat vis
Que cil escofle l'ont ocis
Et il les a mort ambedoua.'
'Sire' foit il, 'ne n'est pas jeua,
Qorpil aet trop de mal por voir.
tlOT H. erisi m troDor 616 Ub'. 618 ohoca 623 roii
e^ q. r*t ioit 634 en ) a 635 mes
, Google
408 XI (Méon 24992—25027)
640 De cestui voil le cuir avoir,
Bien nos porra avoir meater.'
'Tu dis voir' fait le chevalier,
Fai le donc porter en mesoo,
La pel est bone et de saison.' 128
046 Li escuier deaoent atant,
Benart par les deus gambea prent
Et meintenaiit a tret s'eepee,
Par les gares li a botee.
Et un baaton a toat copei
650 Si li a mointenant bote. •
Le garçon apele et il vient,
Le gorpil li baille qu'il tient,
Et cil le prent molt vole&tiers.
Tien, va' fait soi li escuiers,
665 Pran, porte en meson ceste beste,
Et garde on nul leu ne t'areste.
Et quant tu en meson vendras,
La pel tantoat en esteras.'
'Volenters' fait il, 'par seint Fol.'
660 Le gorpi) a mis sor son col,
Lors s'en est torne demanois,
Et laisse son segnor el bois,
Qui se remetoit au chemin.
Or est Renart en mal traîn,
665 Se par engin ae s'en estort :
Il ne puet escaper de mort,
Car il est meuz pris qu'au braion.
Et li garz s'est mis el trotou
Tant que le bois a trespasse :
670 En la praerie est entre
Qui estoit grande et longue et loe.
Renart porte qui pas n'agrée
Ce qu'il le tient si tnalement
Et par les pies coatreval pent,
670 Durement en fu esbahi.
613 en] a. S4S bote «53—655 manqufnt 657 en) a SU e. n
nen e. 666 pot 667 qu' manqut brioe 666 maitgtw 671 lonc t
675 B. en p. que
, Google
XI (M«on 26028—25063)
Lors regarde tôt entor li,
8i ne voit nul home vivant.
Lors ae tient molt a recroant,
Quant einei se laisse porter.
660 Lora se conmence a porpenser
Conment il porra eaploitier
Por escaper au pautoner.
Quant Kenart porpensc se fu
Et il out entor li veû
685 £t il ne coiai home nul,
Celui par les naces del cul
A prie as denz sanz delaier,
Et li gara conmence a crier
Quanque il pot, pas ne se feint,
690 Et Renart les naces estrent
Et au plus qu'il pot les denz eere
Tant que H gars caï a terre,
O bau li fast ou mal li aaolie.
Et dan Benart tôt ades sache,
696 ïl^e onques ne le vont laiasier,
Tant que li gars curut aaoher
/" Le baaton qu'aa jarez avoït,
Por ce que ferir le voloit.
I^Car durement fu esperdu,
700 Et cil sache de graot vertu.]
Quant Renart ae vit délivre
Et il vit celui aterre
Et li vit prendre le baaton,
Ueintenant se part du garçon,
705 Qu'il ot poor qu'il nel ferist:
Atant a la fuie se mist
Au plus durement que il pot.
Or eo pot bien tenir por sot
Li gars, quant il l'en vit aler,
710 De dol oomenoa a plorer.
Dolent en eat, si a'ea retome.
670 tôt tôt e. lai 6B4 lai 688 li gus ] o«liii 690 Beawt ] ael«î
W7 qmM 700 gran oertu 704 par 707 qnil 711 t'en iMHf«#
,. Google
410 IX iHéon 25064—25099)
Juac'a son segoor ne sojorne,
Si li conte conment Renart
S'oD Tait fuiant parmi l'essart,
715 Et conment il I« priât as dens,
Et conment il li mist dedenz
Lea naohfls par out il le priât,
Et conment le baston hors mîst
Por ce qu'il le voloit ferir:
720 Mea tantost se priât a foîr.
Si s'en torna parmi les pleins.
'Je remns qui fu d'ire pleins
Por ce que je aler l'en vi.'
Quant )i chevaliers lentendi,
735 Ses paumes en bâti de joie.
'Par foi' fait il, 'ne cuit que j'oie
Jamea isai bêle aventure.'
Atant a'en vet grant aleSre,
Si lesserent ester atant.
780 Et RenaPs s'en vet randonant
Parmi les près a giant esploit.
Conme cil qui ases aavoit
Plus que nul autre de barat
S'en vait fuiant pensif et mat,
735 Holt dolant et molt corocie
Parmi \o pre tôt ealesaie/.:
Molt se démente et molt s'esmaie,
Car molt li dont et cuit sa plaie.
[Mes il fu sajes et recuit,
740 Tôt bêlement trotant a'en fuit.]
Car a grant peine peut aler
Et dit que se il puet trorer
Une erbe qu'il bien conissott,
Tantost sa plaie gariroit.
715 Molt recleime deu doucement
Qu'il li envoit procetnement
Si Gon il en a grant mester.
T19 n li a. coBiae 717 lUutheB ma$tgut 726 fai il 736 I.
737 M. ooroei« «t 742 pot 748 que il
, Google
XI (Héon 2-^:00— 201 !I5)
Atant trespasBa un seDter
Qui en la praerie estoit.
700 Sor un fosse qui grant estoit
A troTee l'erbo qu'il qniert:
Meinteoant ses pâtes i fiert
Bt l'en a tantost esrachie,
Ne l'a triblee n'escachie,
7S5 Enoois le menja sanz tribler.
Del remanant ala froter
Trestotes les plaies qu'il ot,
Et trestot meintenant reclot,
Et fu garis et trestot seins.
760 Vers le ciel en tendi ses meine.
De la joie qu'il ot tressaut,
Outre le fosse fist nn saut.
Molt se senti fort et liger,
Meintenant s'est mis au fraper
766 Tant qn'en la foreet est venu.
Ne fait pas chère d'esperdu,
Lieement s'en vet et joiant
Tant qu'il trova en un pendant
Un cirisier trop bien cargie.
770 Et Renan s'est tant aprocie
Qu'il est desns l'arbre venu.
Uea onques tel joie ne fu
Con Renars fet, li desloial.
Et puis bee amont et aval
775 Tant qu'il coisi sor l'arbre en haut
Le moinnel qui saut et tressaut
De branche en branoe molt soe.
Sire Renart l'a apele:
'DrolB, molt as de tes aveaus,
780 Pins en as que nul autm oiseax,
Qu'en oea cerices te délites.'
'Renart, ge» tos clein totes quites'
Fet Droîn, 'qu'anoiea en soi.'
7S0 que Tdl A ueu le. qaeroît 753 earache 764 iiMOMh«
I 762 manqu» 769 tro 779 aueua 7S3 Quitei
, Google
XI (Héou 25136— 2S 173)
'Quitea?' fflt Renart 'c'est «nui
7&5 Que je n'en puis nules avoir.
Or m'en dones deuB por savoir ^12
9'eles sont bonee a mang^sr.'
■Aine ne manjas de tel muiger'
Fait Dro!n ad tote ta vie:
790 Ne sai se tu en as envie,
Mais je t'en donrai volontere.'
'Vostre merci, bans amis ciers'
Fait Renart: 'quiuit je lee tendrai,
Orant gerredon vos en rendrw.'
796 Atant se taist, qu'il ne dist pliu.
Et Droîn li a jeté jus
Trois cerises en un tenant,
Et cil les manga meintenant
Molt Tolentiers et de bons grès.
8O0 'Ha. Droïn, donns m'en asez'
Fet soi Renart, que boues sont.'
'Par l'ame de toi, c ne sont'
Fait Droïn. 'Oïl par mon chef.'
Tu en auras, qui qu'il soit grief,
806 A graut plent« et a foison.'
Lors l'en gîta plein son geron,
Si en manga Renart nses
Tant que il en fu tôt lasses.
Tant en manga qu'il n'en vont mes.
810 Et DroïD dit 'vous en tu mesP'
'Nenil' dist il, vostre merd.
N'en puis pins manger, ce vos di.'
'Renart' dit Droîn, 'or entent!
Ge t'ai or fait tôt ton talant
815 Et tôt oe que tu m'as recuis,
Et ta as meint afere enquis
En ptuBsura lins ou as este.
En CRst iver et oeat e«te
As este en meinte contrée,
784 QotdM 786 nule 788 sea m. 800 d
809 m<in^ 819 dif 814 or«
, Google
XI (Héon 25174-25200)
8-JO Keinte aventure as encontree
De tex ou tu bb moU apria
Dont tu porras monter en pris,
Se tu lei) as bien retenues.
Mes ne saî se as gêna menues
82Ô Vouâroies point de ton savoir
Ensegner: fai le moi savoir!
Et por ce que j'en ai mester,
Conseil te demant et requier.'
Dist Renart 'par seint Nicolas,
880 No te meseonseillerai pas
Que bien m'as ma volente fote:
Or pos dire oc qu'il te bete.
Que je t^eacoterai molt bien,
Ne t'en estuet doter de rien,
83C» Car par la foi que je doi vos
Qni estes li mien amis doz,
Ja riens ne saures conmander
Que ne taee sans demorer.
3e tu dis cose que ne sache,
S40 Force que n'i aie damaohe,
Tôt meintonant sanz décevoir
Vos en voudrai dire le voir.
Hais dites moi oe qu'il vos aiet'
Droîn qui deaos l'arbre sîet,
84ft Li respont 'Renart, or entent
Ce que je te dirû brement
J'ai ci ilueqnes dcles moi
Noef moinaus, foi que je te doi,
Qui chaaoun jor cheent de gote.'
MO 'Or n'en soies ja mes en dote'
Fait Renart, que bien les garrai.
Or n'en soies ja en esmai.
Tu aes bien qu'il n'a pas passe
Plus de deus ans que j'ai este
866 Eîn Oalabre et en Remanie,
I la bete 844 set 84S q. ie d. bêlement
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414 XI (Méon 25210— 2S3«Ci)
Ea Toscane et en Herminte:
G'ai quatre fois passe la mer
Por mecine querre et trover
Mon segnor l'enpereor Noble.
S60 l'or ii fui en Coatenti noble,
S'ai este en meiate autre terre :
Je pRHSfli la mer d'Engleterre
Por le roi deua fois, voire trois.
Je fui en la terre an Yrois.
865 Tant ahi ecrchant la contrée
Que j'oi la mecine troree
Dont Ii roÎB est garis et eeina.
Je suî du paTs casteleîua.'
'Renart' lait il, or m'enaegniez
870 Conment mes enfana gariaiez.'
'Droïn' fait il. 'par aeint Orner,
Tu k-s feras oreatiener.
Sitost oon bautissiez seront,
Jamea de cest mal ne carront.'
87C Et dirit Droïu ce puet bien estre,
Mes ou troveroie ge preatreV
PrestreP' dist Renart; par ta foi
Ne aui ge prestn', di le moîV
Dist Droîn 'par l'arne mon père
880 II ne m'en aovennoit, bau frère.
Mes or vos pri ge et requier
Que vos les viegnes bautiazier.'
'Molt Tolentere' ce dist Renart.
L'a in a ne aura non Lionart,
68fi l^t des autres penaeron bien.'
Dist Droîn 'voa dites molt bien.'
Atant s'en est el ni eutrf,
Et ai a pris son fil l'etnz ne,
Si Ii a gite aanz tencon.
690 Et Ronart tendi son geron.
Si le reçut, et aanz dangîer
85S cocRifne 8.'i8 médecine (_de même »W) K9 1enp«roii SM tii
ooitentinucle B61 meiut fl7â Et nutnqut dit pot 876 as k k« )* P-
S7T it (dr mfme 879. 883. 886) 884 aura a n. 890 frernon 891 iM
, Google
XI (Méon 2,1246—26391)
" Le tet en son cors prinsegner.
Un et un les i a gitez,
Reoart les a orratienez.
81Ki DUt Uroîn 'bautissiez les bien.'
'Ne vos eatuct doter de rien,
Qu'il ne carront mais de ceat mal.'
BroTn regarde contreval,
N'a ses fiuz veûz ne cfaoisiz:
900 Bien s'aparooit qu'il est tiaiz.
Renart' fait il, ou soQt mi iîl?
Je cuit fet m'en avez eaail.'
'Non n'ai, jes baptia ca aval.'
Hay, traîtres dealoiall'
eOS Fait Droîn 'tu les aa mangies.'
'Non ai' dit £«nart, 'ce saches.'
'Si aves' ce dit DroTn; 'certes
Hal m'avez rendu les dcaertes
De ce que ge servi vos e.'
910 Tu es fox, il s'en sont vole.'
'Vole! nu sont.' 'Si sont, par foi.'
Mentiroies en tu ta foiP'
'Par foi, oïl bien, se je voil.'
'La maie gote te criet Voil'
915 Fait DrolD. 'Mais a toi si facel'
'Je te donroie les la face,
Se je te pooie tenir.'
Tu me ferras? vien moi ferir.'
'Non ferai.' 'For qoi?' 'Je ne puis.'
920 Tu ne pou?' 'Non, ne je ne ruis.
lies or me di, traîtres fax.
Que as ta fet de mes oisaxP'
'Que j'en ai fait?' 'Yoire, di ihoi!'
'Jes ai niangies en moie foi.'
935 'UaDgiez, las!' 'Voire, par mon chef,
Tu n'en vendras jamais s chef,
Et par trestOK les seins de! mont
uiaqurnl 908 Hftlneia r
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SI (M«on 25282-25817)
James d'ioel mal ne carront,
Et qu'il eo deûat avenir
MO Je te voudroie anai tenir.'
A iceat mot s'en est tomes
Renart, n'i est plua demorea.
Et Droïn bob dol reconmence,
Tôt aoul a soi melame tence
935 E dit 'las dolent, mi enfant,
Je vos ai mort, au mien parant.
ReoeQ avea mort par moi,
Nus hom n'i a meefet fora moi.
Tôt certenement vos al mort,
940 Par moi aves receK mort
Ne je oe qnier j« vivre plus.
Atant se laissa caoir jus
A U terre trestot paume.
" Durement s'est meaaame,
B4Û Si se cleime cbaitie et foux.
De son bec se done grant cox.
Si durement se fiert et plume
Poi a sus lui laïasiee plume
Que il ne l'ait tote esracbee.
- 950 Molt a soferte grant hachioe.
Quant il se fu tant conbatuz
Et a soi mal fere esbatuz,
A ledenger et a malniotre.
En quel sen il poTst tin mètre
955 A laissier le dol qu'il demetne,
Car molt i a «offert grant peine:
Tantoat a porpeDser se prist
De Renart qui vera lui mesprist,
Conment il s'en porra venger,
9IK} Car la venganco auroit molt cher.
Lors se porpense qu'il ira
Et tôt le paTs cerchera
S'il ^overoit de unie part
089 dnst 930 uoudro* 935 doli-ntjde 941 > mon^M 1
961 que il
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XI (Méon 25318—25354)
Quil poÏBt venger de ReDart.
9fl5 Âtant s'estoit mis a la voie.
MoU prie a deu que il l'avoie
Ea itel leu et eu tel oors
Que trover puisse auqun eecors.
Et aï sachoia par aeint Martin,
^OTO Ne laissa lisse ne inastin
En tôt le pais qu'il ne prit
Que l'en envers Kenart l'aquit.
De ce que il li a promis
Durement s'en est entremis.
j)7ri Hais celui a qui il parloit,
Molt gentement li reaponoit
Qu'il ne s'en volent entremetre.
'Qrant entente i covendroit mètre'
Fout cil, no nos entremetrons
:i80 Que durement Renart dotons,
Ne ja sor li en uule guise
Ne movroma por fero justice.
Alez vos aillora porchacier.'
Eu Droïn n'out ^ue corocier,
>itt.'< Quant le respons ont entendu.
Unques n'i ot plus atendu,
Eiuz ge départ d'ous, si s'en vet
Molt dolant et molt grant dol fet.
Quant Droïn fu d'ous départi,
9!)0 Vet s'en corocous et mari
Et démenant sa grant dolor
Cou cil qui out ases tris t or.
Que qu'il vint a son repérer,
Si trova desor un fumier
(Hlii l'n mastin et megre et menu
QuWtot eatoit de fein velu.
Ne «pot moYoir ne pie ne meiu,
Molt out en son paîs grant fein.
Quant Droïn t'a trovo gisant,
lOOO Devant li vient de meintenant.
K il li enuoie 981 lui 993 reuint 9911 Que IIX
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XI (Miion 2^55—26390)
'Uorout' fait il, 'conment t'estaf
'Sire' fait il, 'molt mal me va'
Fait Morout, 'oe me puta aîdîer,
Car ne puis trorer qne manger:
1005 J'ai servi ub mereïa vilein
Qui crient ouan morir de fein.'
'Par mon chef fait Droln, 'Morout,
Il quide avoir trovc Herbout
Por le tena qu'il voit un poi chier.
1010 Maie ore entent ea, amia cher!
9e tn me voua fere un servise,
Je te dï bien et sans feinttce
Que puis l'ore que tu nasquia
Kul si prodome ne servis :
lOlô Car je te di sanz losenger,
Tu auras aaes a manger.'
'Sire' fait Morout, 'entendez!
Se Toa a manger me donez
Tant que je sente un poi mon cner,
1030 Je vos di bien que h nul fuer
No saurois chose conniander
Que ne face sanz demorer.
Et bien sochois sanz nule dote,
Quant j'avoie ma force tote,
lOSa Ne m'escapaat a bois n'a plein
Bisse ne oerf ne porc ne dein,
Ne beste nule, tant fost aage.
Trop a voie grant vasselage,
'- Car molt avoie grant eafors,
1030 Mes dont que viegne 11 oonfors.
A manger me conforteroîe :
Que bien sai, se mangie avoie,
One ne fui si fort a nul tens»
Connie je seroie par tens.'
1086 Morout parole, cil se teat.
'Beax sire' fait il, 'se vos plest
1002 raalement 1009 manquf 1010 enten 1011 iieniiek« in<-
çt mangur 1022 deiDOrrer 1030 H. tout que
,. Google
XI iMéon 2i>S9I— 2i>437l 419
Q'a manger aie s mon roloir,
" Ne saures rien amentevoir
Ne conniaoder que je ne face.
IIMO 9'k manger ai par vostre grâce,
En ma force me raures mis
Et ge serai moU vostre amis.'
Dit Dro!ns 'asez e» auroia,
Que ja tant manger ne sauroia
l(Mr> Qu'il ne vos en remeigne asez.'
Morhout reepont or en pensez:
Que je Bui tos près a deviae
Que je face voatre aervice.
Mea qui eat cil que vos haesf
1U60 Gardez qu'il ne me twtt celés.'
Dist Droios 'foi que je doi vos,
Ce est Kenars li mares roa
Qui toz mes enfans a mangiez,
Foraient soi par li damachez.
105,') Orant damage m'a fet et let.
S'estoie vengiez, dex le set,
Riens el monde ne me faudroit.'
'DroTn' dit Morhout, 'tu as droit,
Mes tu en aéras bieu venches.
.. 1(160 Molt eat Kenare outrequidioz,
Quant ce t'a fait: mes par ma foi,
N'eu soies ja mes en esfroi.'
Fet Morhout 'ne n'en dotej'a!
Que par celi qui me forma,
1065 Be vos mes coovens me tenes, 131
Renart si crt mal atomes,
Se gel puis tenir entre pie/..'
'Levés sua et si vos dreciez'
Fet Droîn, 'et avoques moi
1070 Vos en venes sans nul deloi.'
A cest mot s'est Morhout levez,
Mes si for:iient eatoit lassez
Qu'a peines se pooit aidier.
i p. lui 1081 p ta î.
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) XI (Moon 2543P-25468)
Tôt Boavet et sanz dangier
1075 S'en vet Morhout après Droïn
Trestot bêlement le cemin,
Car de maDger out covoitie.
En une haie 3'est mucie
Près del chemin iioc delez.
l(m Et dist DroTn 'or m'atendez
Ci ileqnes tôt bêlement!
Car a manger aures brefment,
Quar je voî la venir un char
Ou il a aeez pain et char:
1085 G'irai le charetier lober,
Et tu penses de toat ater.
Quant tu verras qu'il entendra
A moi, a la cbarete va,
Meintenant et aaoa contencon
1090 Àtraïne ca un baoon
Si eon tu sez qu'il est raeetera.
'Par foi' fait Morhout, 'volenters.'
Atant s'en Tait DroTn corant:
E vos le chareter errant
1O90 Qui molt grant oire chemiuoit.
DroTn qui ccle part coroit
Molt bone oire sans atarger,
S'en vet devant le chareter
Tôt ausi con s'il fiist férus,
lion Li chareters est deeceadus
Ausitost con il l'aperçut.
Meinteuant ccle part cor ut,
Molt bien le quida détenir.
Mes quant DroTn le vit venir,
1105 Sallotant s'en vet ca et la.
Et 11 chareters après va
Corant un levier a son col.
Mes Drofn ne fu mie fol,
Que pas atendre ne le Tout.
1080 manquf lOtlT ueudras 108H c. en ua lOW par c. IW
11U3 Xes b.
,,. Google
XI (Méon 23464—25499)
1110 Li oharetere quanqu'il pot court
Âpres, que prendre le voloit.
Droïn toz jorz devant coroit
Quaaque il pooit voletant,
Et Morhout ne vet demorant,
lus Qui se gisoit lea le boisson.
À ia cbarete de randon
S'en est vesus si con il puot.
Ues ce qu'en haut monter l'estuet
Li ennoia molt, ce sachez,
1130 Que molt estoit meaaiesez.
Totevoies est montes sus,
Si a un bacon jeté jus,
Puis descendi de meinteoant.
Son bacon en vet traînant,
1135 A poine et a dolor l'en porte.
Et DroTnèt qui se déporte
Au chareter qu'il fet muser,
S'envole sanz plus demorer,
Si a laÎBsie le charetier.
1130 Et cil se met el repairier,
 sa cbarete vint corant,
Tote out la pel dou dos suant.
Durement se ledenge et blâme,
n mefeme se mesaame
11% De ce qu'il a Droïn chacie,
Forment s'en tient a engingnie.
Xolt corociez et molt mariz
Est desus son cheval sailliz
Et s'en vet a tôt sa viande,
1140 Droïn au dieble conmande.
Et oïl qui aillors fu penaia,
Desus le boisson e'ost asts,
S'a trove Morbut qui manjut.
'Morhut' fet il, 'dex ti ajut!"
1149 'Sire' fet il, 'bien viegnez vos!
1113 pot 1123. 1124 ti
ocie 1141 pensif 1145 uiegne aoR
, Google
XI {U6<m 25500 255361
Ge me levasse contra vos,
Mes ge n'en sni pas aesiez.'
"Sees vos et si vos taisiez'
Fet Droïn, 'et ai te repose:
1150 Que tu n'as mester d'autre chose.'
'Sire, c'est voirs, se dex me saut.
Mes par foi a boivre me faut,
Qar a manger. ai a foàoB.'
Tu en auras, se nos poon'
UftS Pet Droïn, 'a qui qu'il anuit,
A grant plente encor anuit.
Car je voi la, si cou devin,
Une charetee de vin
Dont tu auras a grant plente,
1160 Que je sui bien entalente
De toi servir a ton voloir.'
Tes faites' fait il, 'grant savoir.'
 cest mot s'est Drofn levez
Con cil qui le fet de bon grez
1166 Et qui ases savoit d'en^n.
S'est venus enmî le cemin.
Uec s'areste: e vos atant
TJd chareter qui vint oorant
Et ne vint paa a recnluos.
UTO Droïn au cheval des limons
Saut SOS la teste meintenant.
Et de son bec le vait beoant
En l'oil, a pou que ne !î crevé.
Au chareter durement grève
1176 ïlt H ennuie molt forment.
Son tinel a pris erraument,
Sil voloit ferir, mes il faut,
Et Droïn de l'autre part saut
Qui ne vout pas estre féru,
1180 Cil a le cheval conseû
Parmi la teste si très fort
Que iloques l'abati mort.
IIU a mangue que qnil m. 1104 Conme 1167 iUM
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XI (Méon ^5537-2557*)
Si est tôt meintenenl; versez
Enmi la voie, que qoassez
118S Lî est li cous et les deus piez.
Li chsreters ds fu pas lies,
Qar il meTsmes trébucha.
^ Le fes del vin l'esuel brisa,
S'est li fona volée du tonel.
1190 D'autre part seu va le moiimel
A Morhout qui fu en la baie.
'Morhout' fet Droïn, 'ne t'eemaie,
Qar tu auras a boivre asez.'
'Sire, dex vos en sache gresl'
1195 Fet Morhout 'et ge si sai voir.'
El oaretier n'out que doloir:
Son cheval vit mort eatendu,
Et si vît son Tin espandu.
Grant dol en ot, son cotel tret
1200 Tôt bêlement et tôt a, tret,
Si a son cheval escorohe
Molt dolant et molt corooie.
Mes a Morhot en fu molt poi,
Et Droïn li dist 'par ma foi
1306 Or s'en vet nostre charetier,
Et tu as oses a maagter,
Deus mes de char freohe et ealee.
Or vieu' boivre, se il t'agrée.
Que tu en auras a plente.'
1210 Li et Droïn en sont aie.
S'en but ases tant con U vont.
'Es ta bien aeae, Morhout P'
'Oïl' fait il, 'vofltre merci.'
Une pièce furent issi,
t'JI5 Et manja et but a grant tas
Tant que il fu et fort et gros,
Et délivres et bien isnel.
Adonquee a dit au moinnel
1183 i*«Mz ltS4 que «Bt q. IIW sen Ta]uole 11B8 nin tôt e.
1W« dit isoe Ore 1210 Lui
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XI [Mfion 25â7ô— 3Ô610)
'Sire' fait il, 'vostre merci!
122i> Molt m'avez bien et bel servi
Tant que je aui fort et legier.
Vones, si vos irai veogier
De Renart dont te pleins eiosi.
11 conperra par tena l'auui
1326 Que il vos a fet, ce saoîez.'
Et DroTne est levés en pioz
Sitost con il l'a entendu,
Et a Morhout s respondu
'Baux dons amie, vos dites bien.
1280 Ke me faudroit el monde rien,
Se g'estoie vengies de li.
Oe m'en vois, vos remandroiz ci.
S'irai savoir et esprover
Se porroie Renart trover,
123Ô Et gardes que ne vos movez
Jusqu'à tant que vos me raurez.
Qe m'en irai a son recet
Trestot bêlement et sans plet.
Sil TOB amenrai, se gel truie.'
1240 Dist Uorhout 'se tenir le pub,
6e ne demant nule autre chose.'
Droïn son vet (cil eo reposse)
Yoletant parmi un eteart
Droitement au recet Renart,
1245 Qar il le savoit molt trea bien.
Droïn qui nel dote de rien,
Si tost con il vint au pertuie,
Si a regarde parmi l'uis
Et voit Renart qui se gisoit.
1360 Droïn qui asez mal savoit,
S'escrie quanqu'il puet crier
'Renart, car me venea mangier!
Yien tost a moi et ai m'estrangle !
Ge ne me movrai de cest angle.
1227 lout e. 122» dite 1231 lui 1232 remaDdroH ci lasS »«'
1289 fce puis 1340 dit 1247 il U entendu 12étj lut 12&1 pot
, Google
XI (Mcon •iô»U-ib6i6)
1255 Ne me voil de ci desrengcr:
Tel dol ai, je cuit enragier.
Vien, s'en délivre le paTs,
Quant tu as mea enfans oois:
Car certes ne quier vivra mes.'
1260 Renars se gisoit tôt eu pes,
Molt a ese ae reposoît
Quant oï Droïn qui crioit
Que il l'alast manger la fors,
Trestot meintenant sailli fora.
IÎ65 Ou >qu'il voit Droïn, si li cort.
Mes il n'ot cure de tel cort,
QuHI ne vout pas eneor morir.
Un petit a pris a foïr
Avant, et puis s'i rest agis.
]2T0 T^ï dit Renart, 'dolenz chaitis,
Tu fuis, si no m'oses atendre.
Quidea tu que te voille prendre P
Par la foi que doi aeïnt Simon,
Oe ne me fas se joer noa,
127a Et si ne be a toi tocher :
Ne plus que voudroîe sacher
MoD oil de ma teste et erever,
Ne to Toudroie je grever-
Si ne te voil certes oui mal.
1280 Ste toi ci ilec en cest val,
Si te reposse deles moi:
Qe ne te voil nul mal par foi.
Certes je ne te prendrai pas
Ne ja par moi nul mal n'auras.'
1385 "Si feras par l'ame de toi'
Fet soi Druîn : 'vien près de moi
Que je ne me movrai de ci.
Ce poise moi que je foi.
Pren moi: ge n'irai en avant."
tsno Renart qui molt fu deairrant
IS5& diai 1277 oreguet 1280 ici I2H4 nsursl 1286DroIn]R.
■ira m 1299 diiirrant
, Google
XI (Méon 25847—25682)
Et covoiteus de li avoir,
Quide molt bien qu'il dte voir.
Si li curut et si li saut,
Et DroÏDet un poi tressant
1305 Tôt coiement et aanz tencon,
Tant qu'il vint devant le buisson.
Adont s'asist et dist 'par foi,
De ci ne me movrai por toi.
Ci iloques voil je morir,'
1300 Benart fu en molt grant désir
Do li prendre et entalente,
Molt en avoit grant volente,
Si 11 est sus cx>rut tantoat.
Mes Morhout qui s'estoit reposf,
1806 9i est meintenant sus sailli».
Par li fu Renars asailliz,
Si li ctirt BUB plus que le trot.
Quant Reoars l'a veQ, por sot
Se tint, si tome le talon.
1310 Et cil l'aert par le crépon,
'' As denz le pigno et bouse et hape.
Renart s'estort, si li esoape,
En fnie torne: cil le prent
Par la cuisse, pas do mesprent,
1315 Et tantost a terre le lance,
Puis si li monte sor la paoce.
" As denz le huce, pinf^e et sache:
Tel coroie del dos li sache
Qui pins de troî doie ot de le.
13a0 Ez Tos Renart molt adolo
Et corooie, si n'en pot mes,
Que Morout le tint sï de près
Conques les donz de son doe n*oste.
Renars n'oiUt soin g de tel hoste,
1335 Mes il ne s'en pot escondirc.
Durement sa pel li descire.
1291 lui 1297 dit 1298 m. par foi 1301 lui 1805 im mixiqt
190« lui IBIB Qne 1124 not 1325 ie p.
, Google
XI iMion 25<183-2âTlfl)
Tant le desache et tire et mort
Que Renart a leaaio por mort.
Par aoui l'a Morhout kissie.
1830 ï!s vos Droïn tôt eslessie,
Si est devant Sforhout venu.
'Conmeot' fait il 't'est avenu?*
'Bien' dist Morhoz, 'n'en dotez ja,
Ge cuit jamea ne mangera:
1336 Oc l'ai, tant tire et sache
Que bien ssi qu'il est meengne.
S^l escape, n'en dotes mie 13!
Le deable aura en aïe:
Que il n'en eecapera pas:
1340 Car il est tant batus li laa.
Que jaroes ioiax ne sera,
Ne James sor pies n'esterra,
Trop a en maies meins este.'
Dist Droîo 'ce me vient a gro.
131fi Bien m'as rendu ce que t'ai fet.'
A iceet mot Morhout s'en vet,
S^a li uns l'autre conmande
Molt debonerement a de.
Morhout s'en vet, plus ne demandei
1350 Droîn a damledeu conmande.
A iceet mot s'en est tomez.
Et Droln qui molt fu irez,
Bemeiet, s'est venu a Renart
Corant, que molt ii estoit tart
1905 Qu'il li oust dît son plaisir
Que molt en avoit grant desJr.
Tôt meintenant a li en vient,
Demande li con se contient-
'Connient vos est, sire RenartP
\3W Ci endroit vaut petit vostre art,
Holt estes malement baillis.
Yostre pelicon est faillis :
ISM Qui 1336 Le d. en a. en I!I41 loîax 1344 Dit a mvnqut
^W 8« lou 1348 H. très bonement 135^ fu «enes 1357. 1350 lui
,. Google
•^ Baienes î faut et cluteax.
MoU sont descirees vos peax.
1365 So li teus un petit se tient,
Antre pelicon vos convient.
Ou vos morres de froît sanz dote,
Se dame Hereens ne vos bote
Entre sa oetnise et aa chai-.
1370 Or nel tenea mie a eachar,"
Se gel voa ai amenteû.'
Kenara n'a nul mot respondu :
Si l'ot il bien, mes n'a pooir
Do nul de ses menbrca niovoir.
1375 Quant Droïn l'ot ases gabo
Tant con li plot et vint a ^e,
De li s'en part et ai s'en vet
Molt joiant et grant joie fet
De Renart dont il ert vendiez.
y 13S0 Kenara remeat toz detrenciea
La pel du dos en tel manere
Que il n'alast u'avaut n'arore,
Qui li doiîst couper les piez.
Hoc remeist greina et iriez
1885 Con cil ijui no se pout movoir
D'iloques por nul estovoir,
Que tant ne quant aon cuev oe aen
Âtant 08 T08 dame ILeraont
Sa conmere qui tant l'amoit,
13B3 Qui son doua ami le clamoit,
Et Ysengrin avaquea 11
Et quant il ont Renart choisi
Et le virent si atorne,
Heintenant sont vers li torne
1395 Molt corocie et molt dolent.
'Lasse chnitive!' fet Hersent
'Nostre coopère ai est mort!
Dolente, ou prendra ge confort?
1363 Baiena 136& deiciree 1377 et monqu* lai 1878 et mit %■
13B1 de d. 1387 Qui 1389 que 1391 lui 1394 lui 13M .b . h
, Google
XI <Héi>n S5735 -2r>Tfll) 429
Ha chsitive maloûree,
1400 CoD je fiii de maie oure née!'
Dit Ysengrins 'dolent chaitîf!
Molt he l'oure que je tant rif,
Quant mon conpero ai ci pordu
Qui ai m'avoit bien socoru:
1403 Au grnnt besoing me fu ami,
Or le voi mort, ce poisse nii.
Las chaitif! qui li a ce fet?
Durement est vers moi mesfet.
Si m'att dc\, se gol savoïe,
I4in Molt hautement le vencheroie:
Se gel pooie as nieins tenir,
Molt test le couTcndroit fenir.
Et ai me face dex pardon,
Il n'en auroit ja raencon.
1415 Mee ce que vautP Ce est del meina.
Molt a este en maies meins
Mes conperes, dont sui iriez.
Ha laa, dont est il repairies P
Far qoi et par queil acoiaon
14-20 Se dcparli de sa meson ?
Alii, li las maloûre
En maie prison a este.
'' 9a malotirte i gisoit
Et avant aler ne pooit.'
1426 Renars ententli sa conmere
Et oï crier aon conpcre
Qui por li molt grant dolor ot.
Si reapondi au meus qu'il pot
'Baux conpere, ne plores pas !
14H0 Se dex plaist, je ne morrai paa,
Ancois en oscaperai bien,
(Ne vos estuet doter de rien)
Se dex plaist e sa douce mère.'
Quant Ysengrina ot son conpere
1400 mal 1403 m 1407 ij I41T oonperrM 1416 r«p»ime8
1*3* li tu li 1487 d«l 1429 B. doi c.
, Google
XI (Mi^n 2*791-25828)
143â Qui parole, s'on fii moU liez.
'Vos estee molt ineBaeises'
Fet Ysi'ngrina, bnu doz amis.
En grant dolor mon cucr a mis
(Ja mes n'eu Hurai mon cuer lie)
MO Qui einsi vos a damagie
Col crepon et celé pel frète.
Maie jornee avcs liut fête.'
Voire' diiit Uenart, 'deu merci,
Alftlemeut m'a mon cuer noirci
1440 Et deaaohe et detire.
Qo aui malement atiie,
(ie ne aai se porrai garir.'
Diat Yscngrin 'molt le deair
Que a garisaon soie» mis.'
H5fl "Oïl voir, beau trea doz arnis'
Fet Renara, je garroîe bien,
Se g'avoie un flaicieo.
Dist Horsent 'l)nux trea doz amis,
Dites qui vos a ai malmia.'
Htw Dnmo' dit Kenurs, 'anchcz bien
Einsi m'a alorne un clieii.
Ne puis traire a moi nieins ne pies.'
'Se vos gai'ir en poTes,
Ni> me chaiitlroit' dit YBerigrîn,
14iiO 'Le mire auroit un marc d'or fin,
S'il vus puet trero a garison'
'Sire' dit Renua, si feron.
Se dex plest, j'en escapero.'
Âdont a Bcnart aoole
I46J Et baieaie trois fois en la face.
Dît Bcnars 'se dex bien me face,
Ne nie pub d'ici remuer.
Se voB ne m'en fêtes porter:
Ge ne verrai ja l'aserir.'
147U Atant le corurent sesir
1443 dit 1448 Dit di«ir 1451 Kairet l4(>2reaMit*
i, "pies' ,niel8 1481 pot 1469 aenni
, Google
XI (Méon 2&»29-2imt) 431
Hersens et Ysengrins viaz,
Si le portèrent entre bra/.
A loc oatel a lUolt gnat peine. 134
De It sorvir cliaacun se peine,
1470 UoU pai' i metent grant entente.
En totes ses plaies ot tente,
Poison 1i font boivre et mecîne:
D'erbe a mangie meinte racine
Si con H miieâ lor enseigne.
- 14K0 Ne cuit mie que il se feigne
De li gai-ir et repasser,
Q'ainz qn'en veînt le mois passer -
Fu il garis et respassos.
Li mires qui s'en fu lasses
148.1 A li garir et aléser
ËBtoit venus <le Monpeller:
YsoDgrine l'ot envoie querre.
N'ot meillor mire en Engleterre
Ne nul si hon, si con je cuit:
U9t) Cnr il fu sages et recuit
De plaies garir et saner.
Tant se vont de Benart pener
Que il l'a a garisson mis.
Un marc d'or li avait promis
149.') Taengrins, si li a baillie.
Et il s'en fu si travelle
Que il fu tos garis et sein.
Congie prent, si s'en va s pleia.-
Li mires s'en va: cil remeint,
1300 Renars la ou quide qu'en Teint,
Et ai faifloit en sanz gaboia.
Ileo sojorna près d'un mois
Avec Hersent et Ysengriu
Tant que un vendredi matin
ISOi 8e leva, ei a congie pria.
Corne cortois et bien apris
1474 lai 1476 plMi lentea 1479 li enrefîne 1481 lui 148S lui
".Muer et' , garir
, Google
XI (Méon 258fi5— aSBOO)
Li done YaengrJDB doucement.
Mes molt en pt.>sa a Hersent,
Et jnre le core e^int Johah
1510 Que son veil n'en partist oan.
'Dame' fait il, bien vos en oioî,
Mes par celui en qui je croi.
Vos m'aves bien servi a gre.'
Âtant avale ie degré
151S Et fl'en isei do meintcnant.
Dame Hersens remeiat plorant.
Mes Ysengrina si le convoie
Tant que il l'ot mis en la voie.
Retornez aVn est tôt pensis,
I5'20 Et Renars s'est au corre pris.
Parmi la forcst de randon
S'en vet fuiaot a esperon.
Renart s'en vet a grant aligne,
Molt grant joie en son cuer demoin
l!)2'') De ce qu'il est fors et délivres.
Mes qui li douast cinc cent livres.
Ne voudroit il estre en tel point
Con il a este. Adont point
Son clievnl molt très durement
15.3(1 Qui de corrc ne fu pas lent.
Delex. un boisson bel et grant
Trova un eacuicr pissant:
Son cheval fu enmi la voie.
Renart le voit, vers li s'avoie
I,Vtô • Et voit quVn la se)e au roncin
«■Si avoit pendu ud bacin
Dont en fet as anea peor:
Molt par estott baus li tabor.
Deles le tabor a l'arGon
1510 Avoit atache un faucon.
Renars qui bien l'a regarde,
Est tantost celé part aie
1M)8 mit mit en lâlS qui! lot 1520 priii
boason 1534 loi 1542 par
, Google
XI (H£on âsMi-ssese) 433
Et choisi celi qui piasoit.
Ters le roncin vint qa^il prisoit:
IMQ Que il n'î ot demore plus,
Tôt oieintenaDt est sailli sus
Et !e 6ert ^ans eous des talons,
" Et il s'en vet de grans randons.
Auai s'en va con a besoing,
l&M Lo faucon a mis Bor son poing
Dont il ot a son cuer graot joie,
Ësporoiiant s'en vet sa voie.
Li escniers oî la freinte,
L'eepee treit qu'il avoit ceinte,
1605 Hi Ji cort sus de meinténant,
Et cil s'en vet esporonaot,
Qui n'avoit soing de son acost.
Li esouiers l'ot perdu tost
Qui ne pot pas sitost aler,
1560 Et cil pense d'esperoner
Grant aleûre par le bois
Tant qu'il a trove un maroia
À l'oisBue du bois rame.
D'anes i avoit a pleute
IWa En un estanc qui i estoit.
Renars a'en vet oele part droit:
Quant Renara a l'estanc veû,
Onquea mes ai joiant ne fu.
^ Son tabor aone et elea saillent.
l&TO Je ne cuit pas que ai s'en allont:
Se Renara puet, il en aura.
Tantost l'eaprever delaca,
Les gez lascha a la volée.
Et il s'en ist a la volée
■575 Et molt durement s'esvertue.
^ Atant a une ane abatue,
Soz li la tint entre ses piez.
Renart i vint toz ealeasiea,
1M9 besoig 1564 a granl p. 1^9 e. uolent 1377 lui entre]
'NI
mtxt I 28
, Google
434 XI (M4<ni 2f.aa7-25975)
Le faucon rcprent, si le jeté,
1580 Et il tôt iiifiintenaDt s'ndroce,
Et eo a une autre sesie
Et a la terre l'a jalie.
Et Ri-nart si l'a tanto^t prise.
Molt en fet grant joie et molt prise
1585 Le faucon et molt le tient cher;
Tantost le ra mis au frapier.
Qu'iroie lonc conte contant?
Trois ânes prist en un tenant.
Kenars molt très grant joie en fet,
I5IK) THers li les trossc, ai s'en vct:
D^ son gaaing bien se déporte.
Le faucon desus son poing porte
Et est en la forest entre.
Mes il n'ot pas grantment este
15t)0 Qu'il vit le limaçon venir
La lance el poing, l'eacu tenir
Sor un cheval tôt afiche.
Bien arme, le haume lacle:
Pongnant s'en vet par un easart.
1600 Sitost COD a veU Renart,
Grant joie en out en son coraje.
Qu'il li ot fet meint grant damaje
Et grant ranouno et grant anui.
Vencher s'en quide encore eoqui ;
liiOj Treatot l'anui que fet li a
Orendroit, ce dit, li rendra.
Quant Renars a Tardif coisi,
Lors vousstst estre a Choisi l'i»
Tôt sans cheval et sans faucon.
1610 Atant c vos le limaçon
Qui D'ealease saus atargier.
En Renart n'ot que corocier:
Son fHucon atace vias
Desus son arcon o les laz.
1615 Et Tardif a pris son espie,
Aprii If r. 157» or, IH Ir r. 1586 15HI un 1590 lai 1599 poir
1608 fet fet gran
, Google
.\I (Méon 25976— 2eOIÏ) 435
Au premier coup l'a mis a pic
Tôt estendu et treetot plat.
Il resaut sus pensif et mat,
Et le tahor par les las tint.
16^ Meintenant vers Tordif en vint
Et de inott bien ferir s'afate.
Ja ot Tardif l'espee traite
Et s'est de ferir aprcstez:
Mes Rennrt s'est un poi haates
ltt2j Et le fiert tel coup del tabor
^ Qu'il l'abat jus del miaoudor.
De si liaut conme Tardif lu
ChaT envers sor son escu,
Toz s'est trébuches et coti.
18.1(1 Et Renurs si cort a l'cscu,
Uel tabor le fiert lea l'oreille
Que le teste li fait vermeille.
Tôt lo vis li a escorcie.
Et Renars sailli a l'espie
iftVi Qui estuit granz et fort et gros,
Si li lance parmi le cora.
Mort l'it: puis monte, si s'en vet.
L'espee ceint, grant joie fet.
L'espie en porte tôt vermeil
IftlO Qui reluist contre le soleil.
Reiiart s'en vet joiant et lie,
En son poing porte sou espie
Fort et ligier et bien plane.
Le cheval a esporone
1K46 Qui li vet molt grant alenee.
Sa Toleillo svoit troesec
Sor le cheval au limaçon
Qui molt ert de bêle façon,
Par la resne le meine en destre
lUCiO Devant li regarde a seiiestre
Et voit un messager Tenant.
Sor un cheval esporonant
1131 f. Infete 1629 coiu 16S2 merueille 1642 poig 1850 lui
, Google
436 \I (Méon 2B0I3— 2S04T)
Venoit hastivement et tost.
Bien semble home qui vogne d'oat,
t((65 Qar de toat: venir a'eavertue.
Ou voit Reoart, si le salue.
Sire' fait il, 'cil dex vns meint
Qui k amont ee aeins ciex meint!
Et Renart tantost reepondi
leifO 'Amis, dex beneïe ti!
Dont viens et ou vas et que quiersP'
'9ire' ce diat lï messagers,
'Droia est que le voir vos dîona.
Misire Nobles li lions
1666 M'a ci iloc a vos tramia
Con a un des mellors amis
Que il ait et qu'il aime plus.
Ge ne quit que el mont n'est nus
Que il aint autant conme vos.
1670 Ceat bref vos envoie par nos,
Tenes le et ai le lisiez 1'
Renart le prent, s'en fu molt liez.
Rensrt a biisie les soiax
Et puis lut les letres roîas.
1675 Bien sot a dire qu'il i a. -
Le messager araisonna
Et dist 'amia, fji que vos doi,
Ge m'en vois orendroit au roi.
De ce qu'il requiert aache bien
i(m Que je ne li faudrai por rien.'
Cil li reapont 'voatre merci.'
Congie prent, si s'en est parti.
Et Renars s'en vet autresint,
Son faucon desor aon poing tint:
IBS5 Uolt resemble bien home apert
Devant li encontre Orinhert
Son cosin qui l'a salue.
1668 On mniiqut R. le uoît 1658 el seint oiel 1661 Do«l l^
lion ISeï Quil 1668 nen a nun 1669 autretant 1671 brUiei 167£ R-
a le seax brisiez 1673 le 167B orendroitei su 1879 quil me reqiirc
1680 ren 1666 lui
, Google
XI (Méon ^048-2«O8e)
'Bon jor vos soit hui ajornel'
Fet Grinbert et dont renés vos?'
1090 Cosin, dex beneïe vos!'
Fet Renars quant il t'ot parler,
Venea aor ceet cheval monter.
Si iron moi e vos a cort.'
Lora ne fu mie Orinbert aort,
1B9& Quant Grinbert ot conmandemcnt,
Si eat montes isnelement
Que il ne volt plus delaier:
Or a Renart bon eaonier.
Tôt meintenant que montea fu,
1700 A a son col pendu l'escu
Et l'eapie H baillo en son poing,
De tel conpaignîo avoit Bo'mg.
Deaor son poing son fancoD porte,
En aler forment ae déporte,
1705 Et vont andu) parlant cnaenble.
MoB poi ont aie, ce me aenbte,
Qu'il ont Percohaie encontre.
Ce est des filz Renart l'einz ne.
Holt venoit grant duel démenant
1710 Sor un cheval eaporooant.
Son père a tantost salue.
Et Renars ai l'a acole
Et dît 'con vos est conveDant?'
'Sire' fait il, 'rnaveisement
1715 NoB est avenu, bau doz père.'
'ConmentP' 'Par foi, morte eat ma mère.*
'MorteP' fet Renart. 'Voîre, sire.'
Holt en out a son coer grant ire
Renart, quant la novele entent:
XTiO A poi que li cuers ne li faut.
Molt ot grant dolor en aon cuer
'Ha, Uermeline, bêle suer.
Quant morte estes, que porrai foreP'
Peroehaie li diat 'bau père,
IflSS t^iron 1695 out 1669 mointensot 1702 tul 1T09 1
«•porut 1714 DMQoiemeiit 17Z4 dit
, Google
XI (Méan Ï608T— 2«IE5>
1795 Cestui duel convient a lalssier,
Desconforter n'i a meatier.'
'Laa' dist Renart, 'malofire!
Et oonment m'en confortereP
Paa conforter ne me porroie,
1730 Beax filz ; mes alpz totevoie
Arieres, ai ne demorea,
Et VOIS deua frerea m'am^ea
A la cort Noble le lion.
Toz troJB chevalier vos feron
1735 Mes que veingne la pentecoste,
Qui que aoit bel ne que qu'il coste,
Qar au roi molt grant guerre sort.
Aies, sea m'amènes a cort
Molt tost et molt delivrement!'
1740 'Sire, vostre conmandement
Ferai, et volentera l'otroi."
A itant départent tuit troi:
Si a'en retome Percehaie,
Et Renart ae mist a la voie 13<
1746 6t Qrinberz fu lea li on coate
Qui au meus qu'il pot le oonrorte.
Tant ont a aler entendu
Que il aont a la cort venu.
Entre Renart et le tesson
1760 Andui descendent au perron.
Et dan Teoelin li corbeax
Reçut anbedoi les chevaus
Et l'escu et la lance après.
Atant montèrent él pales
1766 Ou l'enpereor ont trove.
Molt gentement l'ont salue.
Et Renara cod bien ena^^iez
S'est devant lui ajenolliez.
Li rois conmande qu'il se liet.
1760 Meintenant deles li l'aaiflt
Et dist 'Renart, mande vos ai
1T2T dit 1738 ae« ) «i 1745 lu) 1758 9'tm
, Google
XI (Méun 2Rlâtl— StIKl)
Que tnolt très grant mester en ai
Por païens qui me fontgrant gorrc.
Il Bont ja entre en ma terre,
1765 Et ai )ea conduit )i canioue.
Ja a de mes costnx pria dous
Dps mellors, des plus fors donjons.
Tant i a des escorpions,
Oltpbaoz, tigres et yvoires
1770 (Trestoz ont perduz lor mémoires)
Bugles. dromaderes légers,
Qui molt sont orçello» et fiers:
Quivrea, aarpens, ne sai le conte.
Molt dot qu'il ne me facent honte.
1770 Lesardes i a et culovres.'
Dit Renart 'ci a malea ovres.
Mande» vos gens sans plus ntendro:
S'iron vostre terre deffendre.'
'Renart, Renart' dît Teoperere,
1780 Vos dites molt bien, par seint Père.
Ëinsi ert con vos conmandea,
Toz mes barons seront mandez
Par noD, ja n'en i faudra un,
Tuit seront mande de conmun,'
1785 Atant fet escrire ses bres.
Qui qne soit bel ne qui soit grès:
Ses envoie pat ses barons.
Wi remeist grues ne hairons
A semondre, n'ora ne lipars,
1790 Nets mon seignor Espinars
Lo hirccoD, ne lou ne chen,
Do ce se puet il vanter bien.
Et Bernart l'archeprestre i vint
Et Bancent que par la mein tint.
1795 Et si i vint de meiotenant
Brun l'ora et mon aegnor Ferrant
^ Le rondo et Tiebert le oat,
US5 «mtoul née p. U .II. 1770 les m. 1771 dron«deres lof^era
177:1 Qie 1779 deffondTe 1792 pot 1790 lor et 1797 et moniegnor t.
, Google
440 XI (H«on zeiS2-3ei97)
Et si i fu Pelé le rat.
Bi i est venua Ysengrin.
1800 Ronssel l'eacuirol et Belin
I vindrent tantost et a pleia
Entre li Timer, mein a mem.
Si i est Tenus Chanteoler
Lj coB qui molt âst a loer.
180& Li singes i vint et Coart,
Hardis li conins et Rohart
Le corbel frère Tecelin.
Tant en venpit par le cemin
Que ce o'est se merveille non.
1810 Frobert i vint le greaillon
^ À grant desroi et a eatrif.
Trestuit i vienent fora Tardif.
Li rois s'eat apoies aa estrea:
Si regarde par les fenestrea,
18t& Vit veoir penons et enaengoes.
'Renart, esgardea, ques oonpaignes
Fet li rois 'de barons de pris!
Cist m'aquiteront mon païs
Vers toa homes par lot paiisance.
I8Sl> Voie tante enseigne, tante lance,
.Tant blanc haubert et tant escu!
Cil de la seront tuit veinou.
Molt avom geot, 1^ deu merci:
Odc mea tant ensenble ne vi,
1820 Nou fist nue hom au mien quidier.'
Et dl ae prennent a loger,
Ea pree qui sont et grant et Ions
Tendent tentes et pavellons.
Quant tuit ae furent atrave,
tSSO BruD l'ura eat el palras monte
Et li haut baron avoc li.
Li rois molt bel les recueilli
Et tor fet grant joie et grant feste,
ITO» i HKinTue 1802 lui 1808 i moK^e 1804 L oot
nint et t 1812 i fManfu* 1816 et ]i 1822 C. diront t. s. ■.
m Dira lest loi
, Google
XI (Méon 261S9— 262S3)
Et puis lor a conte son estre.
1836 'Se^or, a voa me plein trestos
De ce» feloDs païens eetoa
Qui en ma terre aont entrez.
Mes caateax et mes fermetés
Preneot par force de lor geat.
1810 Sachez ne m'est ne bel ne gent
Qae vos tant les ares soffert.
Li camaus malement me sert
Qui nus ameine ses paiena.
Mes DOS avoma molt crîatiens'
1815 Fet il. ja ne nos atendront:
Ge croi meus que il s'en fuiront,'
'Sire' dist Belins li motons,
'Molt avea oi riches barons
Et haua homes de grant lignage.
1850 Si i a meint prodom et saje
Qui bon conseil aaiiront douer
Conment tob en porres ovrer.'
Rensra qui aist joste le roi,
Li respont en haut 'par ma foi,
1803 Sire Belin, voa dites bien.
Vos n'i avee mespria do rien.
Mes ja conseil de cest afere
M'i aura pris: or del bien fere!
Ancoia movrom demein matiu.'
1860 'Sire Renart' ce dit Belin,
'Voa dites bien, se dex mo saut.
Mes mon aegnor Tardis nos faut:
11 n'est pas a la cort veauz,
Ne sai por quoi s'en est tenus.
1865 itoaauls l'eacuireil saut avant,
Si li respondi m ein tenant
'Sire Belin, n'atendes pas
Tardif, car il ne vendra pas,
Que il est mors, n'en dotes mie.'
■B4& ataindroDt 181' belin 1831 conseil Muro&t conseil d,
M- If d«IHill
, Google
M (M<bn 3(123-1— 2S269)
1870 Li l'ois a la parole oTe,
S'en fu molt dolanR et ai dit
'Roxcl, di moi. bo iex. c'ait,
Eq queil leu fti mort et conmeat.'
'Sire, se damledex m'ameot,
187& Cle sai bien <|ue i) fu ocis,
Et si le vî, jel vos plevîs,
Tôt mort, et si vi bien U plaie.'
Li rois l'oT, mott s'i^n csmaie.
Qui molt l'amoit et tenoit cher.
1880 'Segnors, ci a grnnt enconbrer' 131
Fet li rois, 'car me cooseilliez!'
Ysengrins s'est levés en piez
Et dit au roi 'laissies ester.
Que mort ne puet nus recovrer.
1883 l'uis que sire Tardis est mort,
Queres qui le gonfanon port,
'' Et qui que le doiez bnillier,
Vos covient il gonfanoncr.'
'Voirs est' dit li roia, 'par mon chef.
1890 Ues por deu, or no vos soit gref,
Mes gardes, por deu vos prion,
De qui gonfanonner fcron :
Por deu vos en requier et prï.'
'Sire, nos l'otrluns ensi'
1695 Fet chascun de la soe part.
Atant es vos les fîlz Renart.
Tuit troi el paleis sont entre,
Molt bel ont le roi salue.
Que molt sont de bele parole.
1900 Li rois les conjot et acole.
Conme debonere et cortoia
Les asiet deles li li roia
Et dit que molt aont bel et gent.
Uaintenant conmande a sa gent
1005 Que entr'ous gonbnoner facent
1877 nit 1832 »ea I. 1884 pot 1694 um 1895 la uoitK p '«'i
1903 Bont iiiRHgH«
, Google
XI (Méon 26270-21(305)
Si boD que de rien ne mesfacoat.
'Sire' dit Yaengrinn au roi,
Tôt le mcllor que ge i voi
Et que SRcbe ealire entre nos,
1910 Ce est Renars, foi que doi vos.
Hardis est ot de fier corage,
Et molt a en li vasselage,
Et si est bien unparentes.'
Li rois respont c'est vérités.
1915 Fuis que vos )'avos «Rgarde.
Oonfanonner soit de par de
Puis que' il vos vient a talent.'
Renars ne fu mie dolent.
Ain» en fa molt lies, ce saches.
19S0 Tantost li est coCis as pies:
Con cil qui est bien afaities,
Li a nndeiis les pies besies
De la grant joie que il a,
St puis 1o roi en apt'la
mi Et dit 'bauK sire, mi enfant
Sont (dex les sauve) bel et grant:
Si vos pri por deu et reqaier
Que demein soient chevalier.'
Li rois li respont meintenant,
tsao 'Renart. jo l'otroi voircment.
Le matin chevalier seront,
A cest besoing nos aideront.'
Atant Icsserent le plaidier.
La nuit vellerent su raostiet:
19% Et quant oc vint a. lendemein.
Li rois meïmes de sa mein
A a chascuQ ceinte l'espee
Et si lor done l'acolee.
Quant il furent fet chevalier,
19m Li rois n'i vout plus delaJer,
Renart apelo, si li dit
1W8 gi i 1909 ». sire e. 1912 lui 1926. 1931. 1939 oh'r 1932
•Jfcroi 1933 piridie
, Google
444 XI (HéoQ 2*tS03 263431
'Renart' fait il, 'ge dex m'aTt,
Movoir nos covient le matin.
Afea je vos pri por aeint Mardn
I94b Que vos ci iloc remanea,
Ma terre et mon païa gardea,
Rovol o vos et MalebrAnce:
Le penon et l'ensegne blanoe
Qui est tote pure de aeie
i9âO Portera on l'ost Percehaie.
Celui veil gc mener o moi,
Et ci loo remandroiz voa troi
Et autrea barona a pieu te
Qui voa jureront feelte.
1955 Tybers H cliaz, n'en dotes mie,
Sera 0 voa par conpaignie
Et Ysengrin et ea mennie
Qui miiU est droit et alignie.
Feolte vos jureront tuit
1960 Voiant moi a qui qu'il anuit.
Et la reine, ce voa di,
Gardes bien, que je voa en pri.
Ne puis plus demorer o vos,
Ge la les a deu et a vos.'
1966 'Sire' fait il, 'vostre pleair
Ferai que qu'en doive avenir.
Mes la feelto des barons
Voudrai avoir, que c'est reaons.
Li rois reapont 'vos t'aures ja.'
1970 Atant Ysengrin apela
Et Tybert tôt ses eulz voiant.
'Segnor' fet it, venez avant,
S' amenez tote vostre gent!
Si jurreront le serement
197S Que avocquea Renart tôt dis
Demorerez en cest païa.
Bel scignor, a Renart vos les
Por garder mon païs eu pes.
1925 remandront tob manque 19S*. 1959 inront 18W CDBpiig«
1962 ien nos 1676 Demorrei
, Google
XI (Méon 26»43— 263TSJ
Hes mi seremeat li feres
1980 Que partot li nïdcres
Loiaument a vostre pooir,
Se nuu li velt gerre movoir."
Atant ont le serement fet
Devant le roi sanz plue de plet.
1085 Adont s'en velt li roia partir,
Mus einz fist aes maies GDplir.
Li rois lîst oargier ses deniers
8or charetes et sor somiere:
Pavelloni et tentes trosscreut.
I9U0 Congie pristrent, si s'en tomereut
" A un inarsdi a l'esclerer,
Et furent plus de cent millier.
Chevaucant vont par la campaigne.
Percehaie porte l'ensegne
1995 Qui baloic contre le vent,
Mes le cuer ot tristre et dulent
Por Renart dont il fu sevrés.
Itenart qui molt fu mal senes,
Fu remes avec la roïne
jOOO Qu'il aime d'amor enteriiiie
Et longemeiit l'avoit amee.
Or est avoe li demoree
Lie et joiaot et envoisiee.
Molt soventes fois l'a beasiee
âOOd Renart qui en ese en estoit,
N'ele pas nel contredisoit,
AnooÎB li plest uiolt et agrée.
Renare a grant joie menée
De sa dame qu'il ot o li.
''JOUI Molt a bien le caste! garni
Au meus que il pout de vitaille,
Qu'il se dote qu'en ne l'nsaille.
Einsi remoinent a grant joie.
Et li rois s'en vet totevoie
1819 ■eerment 1982 So ans i 1987 .d'. 19S9 traMereot 1990
priirent tormerent 1992 .0. mill' 1994 por le. I99T il ert » 2009
lui Hii que il 2012 qnen le la.
, Google
446 XI (Méon 28379— 2R4I4)
2016 Atoc aa geiit au meuz qu'ft puet.
Ne vente ne juille ne pluct: 1R8
Dt) ce lor eât bien avenu.
Tant ont aie qu'il sont venu
Chevauchant duiem'.-Dt et tost
^20 A meina île trois Hues del oat
A nn castel qu'il ot asis.
Li roia fu durement pensia,
Si a Bca homes apelez
Sefpior' fet il, or m'entendent!
2(125 Je vos pri por deu et lequier,
Fetea mes batailles i-enger.'
'Sire font il, vostre plesir.
Dont covieiit nos amies sesii.'
Lor batailles ont connienciees
•2*W A renger. Si les ont rengiees.
Dis eaulielâs font de lor gent.
Molt cbevaucent et Wl et gent.
Percelinie porte l'ensegne
Mult les conduit bel et enseigne.
■anUi Les escheles font departii'.
Coai'a li levrea aaoe inontir
Conduit la premere et chadele
0 l'enaegne qui malt venlele.
La seconde meine Belins,
3040 La tierce conduit Tecelins,
La quarte quadele Brun l'ora
Qui molt esloit et prous et fora.
La quinte conduit Chantocler,
Uolt ot en li bol baceler.
204D La eiste, si con nos lisons,
Moiue Ëspinarz li birecona.
La setirae conduit Uaucenz
Li aeogler aa agues denz.
L'uitime conduit Roonel.
2050 Et avoc li estoit Kessel.
2016 pot 2016 plot 2020 Au de mam/ue 20S0 arengien £USÏ
Le* ohelea 3037 «t uenohadele 2042 fori et prouB 2044 Ini HI50 E
a. lui e. roupl
, Google
XI (Méon 2e4ir.-8e45i) 447
lia nofîmfl tôt en apert
Caole mon segoor Frolwit.
La diaime conduit li rois
Et Percehaie lî cortoÎB
âOjjâ Qui estoit de tote l'ost nieatre.
Mon segaor Bernart l'arclioiTestre
Qui uiolt fu prodom et de pe»,
Si les a fet trestoa confe«,
Et dit ttegnor, ne dotea ja
•xm Oele parjure gcnt de la!
Ja n'auiout foroe ne pooir,
Ice Haches vos bien de voir.
Mes or clievauciez sajenieat:
Q'ainz que soic^nt arme lot- gent
Am ht» aurom detrencbcs et mort.'
Dit li rois ci a bou confort.
Muk a en vos boue peraoue.
Bien ait qui tel coDacil me dooul *
Par la foî que doi seiut Selvestre,
Ai'iO Molt s en vos bon arclieprestre.
Ge vos Toudiai moh honorer,
Se dex me done retomer:
Que par la foi que je voa doi,
EvL'squea seree de la loi:
jU15 Le don vos en otroi ici,'
Sire' fet il, voatre merci.'
Âtant preneiit a clievaucer.
îl'ea eofent mot li aversier,
Si est Coars sor enla venus.
-2UM Molt en ont pria et retenus,
Car il furent tuit desarme.
Parmi l'ost est li ori levé,
As armes corent meintenant.
Ja fust Coars mal covenant,
mm Quaut Tiecelins i est venu
Qui hautement l'a socoru.
La ot molt estote mellee.
ÎW3 .X. ime 2059 nel il. 2082 8. iioi no* de 2069 le 2074
UMitqiiM 20S7 nelle
, Google
448 X^I (Méon 2â472~-2S48SI
Tiecelin tÏDt «1 poing l'espee
Dont li brana fu cler et molu.
' 2090 S'a un escoq>ion fera:
La teate li coupe et lea piez.
Li chamous en fu molt iriez,
A Tiecelin est corus sus,
Et jure deu qui est lasuB
209a Que mal s'est aor li eobatu.
Lora l'a ai durement féru
De sa pâte que il l'abat
Tôt envers a la terre plat.
Jft fust retenus en la fia
2100 Quant entr'eua se feri Belin,
- Si coB il vonoit esoorae:
Si a deus Sarastns hurte
Que il lor fist voler lea euz.
Li chameus ael tint pas a jeiis,
2103 Ainz li anuie, che saches.
Et Belin ee reat eslestaiea
Tôt autreai conme desve,
Un autre ra escervete.
Trois en a eu pou d'ore mors.
- 2110 Mes neporoc n'en fuat esters
Que morz ne fust sanz raencon,
Quant Urun l'ore vint a esperon
Et avec li tex cent barons
Qui heent les eacorpîone
21I& Si conme des teates tolir.
En la preaae ae vont ferir
De bien ferir entalente,
Molt en ont mort e cravente,
Qu'iroie lonc conte fesant?
2)20 Mate fueaent e recraant
Cil de la, n'en escapast pie,
1 Quant d'un val se aont desbussie
Plus de dis mile eacorpions.
Chantecler o tôt aea barons
20tiepoif; 3096 ilorement 2I0B s. rera 2118 loriiu. 311> l«
2121 deU U nen
, Google
XI (Méon 26489-2B5241
2126 I reet de l'autre part venu.
La ot et grant cri et grant hu
Des abatus et des plaies.
Molt eu i ot de maegDÎes
Et de plaies et de Davree.
2130 Chantecler <]ui fu desrees
I mostre molt bien sa proeee:
Conme cil qui est sans parece
S'i est feroment esprorez,
Qnr ne pooit estre provez
2133 Par home de l'ost son pareil,
Et molt durement me mervel
Par queil actiaiaon ne conmcnt
II puet avoir toi hardement
liome de si petit eage
2IJ0 Con il eut et de tel coreaje,
Qui ausi pst vistes et prous.
Qui son oors abandone a toz.
En Tester se fieit par aîr,
Meintenant corut euvaïr
'' 2145 Le bngle, qui molt so desroie:
Des nos a mors (et que diroieP)
Plus de set par li solement.
Chantecler en pesa forment
Quant 8i le vit sa gent malmetre,
2160 Encontre li se voudra mctre.
Meintenant broche le destrier,
Bien fu nficie en l'estrier
Et mist sa lance sor Je fnutre.
Lors point li un encontre l'autre.
SiM Li bugles vint premerement,
Chantecler fiert molt durement
De sa lance de tel vertu
Qu'il li a pecoie l'i-scu.
Mes li haubers fu si tenant
2180 Que il ne pot aler avant,
21Î8 MagnieB 2141 2U2. Qae 2!47. 2150 lui 2153 foutre 2156
'•MttïUr» 2169 huibro
, Google
XI (M.!on 2r.525-26560)
La lance vole en deus moitiez.
Chantecler qui fu afaidez
De ferir, l'a féru forment.
De la grant lance roidcmeot;
2i6j Le feri 8i parmi le cors
Que le troncoD en parut fora.
Mort le trébuche del cheval,
Onques ne li fîst autre mal.
Fuis a meintenant tret l'espee,
2170 Si Be refiert en la meslee
Li et ses homes molt iricB.
La ot de mors et de plaies
Tant que n'en sai dire le conte.
La ot et meint roi et meint conte:
2i75 Quant iloc lor segnor mort voient,
Grant dol en ont et molt s'esmoient.
Yera Chantecler en sont venu
Tuit plein de conis eamefl,
Plus de cinc cent tos a un fes
2180 Qui de mal fero sont cngrea.
Sor Chantecler et sor sa gent
Périrent molt ireement:
Molt en i ot morz et navrez.
La fu Chantecler mors ruez
2185 Bt de ses homes bien cinc cent,
Dont li baron furent dolent.
Desconfit fussent a cel point,
Quant misire Espinait i point,
O ii Baucent et Roonel,
2190 Molt venoient toat et isuel.
En l'estor se ferent maooia,
Molt i ot de lances granz froia.
Mis s ire Ëapinart ai s'ealesse
La ou il vit la grennor presae:
2106 Le dromadaire a encontre
Qui dea autres estoit sevré.
, Google
XI (Méon 26ûr>l-2S594i, 451
Tel Pop le ferî de l'espee.
Qu'il li a la teste coupcc:
Mort le tiebuclie euini la place.
2i00 Tôt meintenant l'cscu GnbrncG
Ëapinar/. coniue home hardi,
No fet pas sciiblaut d'eatordj,
Mes lie teuB encontra anea
Qu'il H mors et iicraveatoa.
'2005 Bt ai iiome conniunaumont
Li aillent hardicDienl.
Uolt en miiort d'ime part ot d'autre,
Mort i ot meint cicn et niciut venutre.
Mes sor uua en torna li pis.
2-^10 Car Espinait i fu ocis,
Dont li roîa Noblea fu irie
Et tuit li antre corocie.
Deacoufit fussent a cel saut.
Quant Frober/. li griaillon saut,
/ 2215 0 li (le Bfi gent atrope:
Molt par out ceua mal atrape,
Plus de vint mile ocis en ont,
Ja mes on lor terre n'iront.
Serpant s'en vont mult eaniaiant,
mo GriHillons loa vont enprcssant.
Molt les tneincnt a gritot ilcerui.
Estes vos l'escele le roi
Que l'erccliaio conduisoit.
Si toat cou li chameus la voit,
2-J25 Ses geuB apele et dit 'aegnor,
Ne poon plus garir us lor;
' Or 1o8t, ne vos puis meintenir,
l'eiises de vos vies garir!'
Adont s'en torncnt du randon.
2230 Frobert les suit le giisillon
E tuit li autre n grant osploit.
Et quant li rois fuîr les voit,
!19R QdI li 2204 Qui a 220(1 fti<lcr<?iit 220T m. et duDe 2208
» K 2215 lui 2219 Senprea m 222R n lor
, Google
452 XI (Héon 26597—2663!)
81 s'escria 'or tOBt après!'
Sire Frobert les auit de preB,
3235 Et sa meenie et tuit li autre.
Li rois les suit lance aor fautre.
Par force les ont porsoiiB
Tant qu'en mer les ont enbatua.
Tresto» ensenble eatre lor voii
2240 Entreront ena, fors le cameil.
Cil u'i entra pas, aina fnï
Par terre: ai le conaivi
Meaire Frobert, ai le prent,
Et par le frein au roi le rent
2345 Et dit 'sire, la deu merci,
Tuit sont vencu voatre enemi,
Le segnor vos rent demanols.'
'Vostre merci' ce dît li rois.
Molt iîrent graut joie par l'oat,
2260 Le chammeil désarmèrent toat:
Sitost con fu deshaubergea,
3i a lea pies le roi beaiea
Et diat 'sire, merci te quier,
Qe me renc a toi priaonnier:
226fi Vostre pleaair de moi feroiz.
Pardones moi iceste foiz
Ice que je tos ai mesfet.'
Li rois dist ja mon cors bien n'ait,
Se merci aves ja nul jor.
2260 Ainz aères conme traïtor
Destrus et ara et tormente.
Lore a meintenant apele
Brun l'ors, Baucent et Tieoelin,
Roonel, Roussel et Belin,
236Ô Percehaie, sire Frobert.
Li rois lor a dit en apert
'Segnor' fet il, 'conselliea moi
De ceat laron de pute foi,
28S4 trob'rt 2236 feutre 2253 dit 22S5 ferei 2S&S foil m»
ja manqu* 2S62 «pelé
■ Google
XI (Héon 26634— 26669J 458
Quel justice de li ferai,
2-270 Et conment je m'en vencheraî.'
Frolierz respont 'par seint Richer
Oe lo quel fâches escoroier.
Se vos Tees que ce bien soit.'
Li rois dit 'a vo plaisir soit.'
9376 Tôt meintenant sans plus atendre
Font le chamoil a terre ostendre,
Escorcher le fet errament.
Baucent i enbati la dent,
Et Roonel i mist la soue :
3380 S'ont conmencie devers la coe.
Molt lor aïde bien Brun l'ors,
Le cuir li ont trait a rebors. '
Ëscorche est, bien sont venche:
Darement en est li rois lie
2286 De ce qu'il a ai bien ovre
De ses enemia qu'a mate.
Li rois ot grant joie a son cuer.
Hes bien saches que a nul fuer 140
Ne voussîst de sa gent la mort,
3-290 II en est en grant deaconfort.
TrestoB les a fet enterrer
Fors Eapinart et Chantecler,
Cels ne volt il îtoo leseier.
Tantost fist li rob conmencer
2290 Deus bières, ena les fiât chocier,
Puis se metent el repairer
Con cil qui désirant en erent.
Yers lor terre s'aceminerent
 grant joie tôt sans desroi.
aaoo- Ci ilec vos lairon du roi,
Si vos rediron de Renart
Qui mott estott do maie part
Et molt fu plein de fausseté.
Un petitet s'est porpense
i306 A soi meTsmes et a dit
26» lui 227H i »Uti ton à. 2291 enterre- 8298 Ion 8299 tôt
, Google
XI (Méon 2lie70-267OS)
Que se damledex li ait,
Enpererea sera et rois,
Se il puct, ains que puât li mois.
Il fera entendre as barons
SSIO Que mors est Nobles li lions.
Vnea letrea a fet errant,
Puis a apele un serjant.
'Amis' dit il, 'eotent a moi!
Tu me fianceras ta foî
2315 Que de rien que ge te conmant
Ne parleras d'or en avant.'
'Sire' fait il, 'saches sans faille,
N'en parlerai oonment qu'il aille,
Foi que doi vos, n'en dotes mie.'
2330 Atant H a sa foi plevie.
Quant il ot fet ce qu'il li quist,
Tôt meinteuant Renart li dist
'Amis, tant feras, je te proi,
Que tu en iras de par moi
3326 As barons demein a la cort,
Kt si diras, conment qu'il tort,
Que li rois a este ocîs.
Ice lor diras, baus amis,
Et ces letres de meintenant
2380 Me bailleras lor ouïs Votant.'
"Sire' fet il, 'vostre plesir
Ferai, que qu'en doie avenir.'
A cest mot tes letres li tent,
Et li valles tantoat les prent
288Ô Et a pris congie, si s'en part.
Et Renars remeist qui est tart
Qu'il oûst fet ce qu'il pensoit.
Li valiez s'en vet a esploit
S) que ame ne s'en perçut.
2810 Au matin quant li jor parut
S'en est issus fors de la vile
2308 8il i>ot ' 2312 a ] ni 2317 fait il manqM
qt 2332 dit 2334 le p. 2S38 li Tsilez ]
,. Google
XI (Méon 26706-26742]
Con cîl qui aafiB sot de gile.
Dedeus la praorie entra,
Son destrer i esporona
- S345 Tant que il le fîat tôt sullent,
Puis retoma isuelement.
Tel cop li doue des talons
Es costes que li esporons
Li sont dedens la char entre.
3300 Tant s'est li messagiers baete
Que par ta porte entre en la cort.
Descendus est et puis s'en oort
El paleis trestot meintenant,
Renart salue tôt avant,
3356 Et puis salue la roTne
Conme oortobse et enterrine,
Et dit 'dame, salus vos mande
li rois et as barons conmande
Que il facent lire cest bref,
2860 Et si Tos dî bien par mon chef
Que il est en bataille ocia.'
'OcÎB?' dit Renars las caitie!
Est donques mora li roia missireP'
A cest mot li aaut sans plus dire,
2366 Sit fiert d'un baston si forment
Que la cervele li espant,
Que mort l'abati en la place.
Tais toi' dit Renart, 'des. ne place
Q'einsi aîon le roi perdu.'
3370 Saves por quoi il Tôt féru?
Por ce, saches de vérité,
Que par li ne fuat encuee:
Uolt fu voiaiea. En apert
Le bref prent, sil bailla Tybert
3376 Le chat, voiant tos les barons.
Et Tybers levé les gcrnons,
Puis lut le bref de chef en chef,
Et puis dit 'Renart, par mon chef.
H connuuiBnda 2366 Qni 2372 lui
, Google
456 XI (Méon WUS 26782)
Li rois est mors veraiement,
2380 Et si mande a tote sa gent
Que dame Fiere la roîne
Prenne Renart par amor fine,
Delivremeot et sans desfois
Soit de tote la terre rois.'
2386 Quant la roToe a entendu,
Tôt simplement a respondu
'Bel Buignor, puis que il le mande.
Fere m'estuet ce qu'il conmande.
Quant je voi qu'autre estre ne puet
3390 Et li roiaumes de moi muet:
Miens est et bien le doî avoir.
Mes or voudroie je savoir
Se Renars le voult otroier.'
Dame, gel voil : sans delaîer,
2386 Fere quanque conmanderes.'
'Far foi, sire, bien dit aves.'
lii baron sont dolant et lie:
Por lo roi qui n'est repaîrrie
Sont dolant, et lie d'autre part,
2400 Quant il ont a segnor Renart.
Tautost sans plus de demorance
Fu d'ous deus prise la fiance.
G-rant joie font par le palais,
^ Chanconetea souent et lais
240& Cil jogleor o lor vielea.
/Qerolent dames et pucclos.
Grant joie font totes et tuit,
M!olt dormirent poi oele nuit.
E lendemein sans demoree
2410 A Renart la dame esposee;
Ueintenant li font feelte
Trestuit li baron del règne
Et jure et plevi lî ont
Que par tôt li aideront,
2379 aruement 2381 Q. ma d. onoe la rouoe 2Se9 ooi antre ■•
2Sfll Meni 2S94 uoil bien otroier 2401 de mattqut 2404 Et iii«lM *■
8406 dorement por o. 2409 El demein g. d«moranoe 2413 pliai
, Google
XI (Méon 2<tTdS— 26Slli)
3415 Se il avoit d'ela nul beaoing.
Reoart n^a de refuaser soiD^.
Qraot joie demeineiit entr'eus,
Molt i ot grant dances et jeua :
De joie ne sont pas aver,
2430 Tantost a done a laver
Cil qui en sert: li connestables
Yseugrins fot mctre les tables:
Si se sont asis au manger.
Grinbert li tesiton tût prenier 1^
3436 Qui coiiins fu Rcnart germons,
Lor aporta entre ites meins
Tex mes con a tel gent convint:
Ge cuit plus en orent de vint,
Des mes, mes je nés contai pas.
3480 Quant mnngie ont, plus que le pas
Se lèvent tuit: premerement
Tybert et Grinbert solement,
Qui molt furent bon oonpaignon.
Cil dui font la beneïcon
3135 Desus les liz as deus amanz:
Puis s'en partent liez et joianz,
Et cil remeistrent totevoie.
Lor déduit firent a grant joie
Jusqu'au matin qu'il ajorna.
3440 Uisire Rcnart se leva
A grant joie et a grant baudor
Tôt meintenaat et sans demor
'' A fet le tresBor esfondrer
Qu'il n'i voudrent plus demorer.
344 > Les deniers et l'or et l'argent
En a fet doner a sa gent,
Par Gonvent qu'il n'i entra puis.
Porter en fist a Halpertuis:
2ilb beioig 2416 de reposer uig 2418 Miioea 2430 T. don
mat S4S1 Mit 242S Q' ooûn fu ".germein' ,.R 242T gens connient
US8 eoit qnit en orent pins de 2448 meinteinant 2445 d'. 2448
, Google
458 XI (Méon 26817—26852)
Quar il se dote (si a droit)
2460 Del roi, que se il revenoit,
Contre li se voudra tenir.
Por ce fet son castel garnir.
Bien le fet garnir de vitaille,
Ne cuit devant set ans H faille.
2405 Li castax est si bien asîs,
Ja ne eera par force pris.
Se par autre n'est afames,
Ja par lî ne sera grèves.
Renart fût garnir son castel,
I 34eo Ases i a de son avel,
Et molt a de ses volontés,
Quant enpereres est clames.
Orant joie en ot et grant leece,
Bien fet garnir sa forterece:
2465 La ToTne l'aime et tieat cher
Conme son aegnor droiturier,
Que meus l'amoit, si oon dîson.
Que ne fiât Nobles le lîon.
Qrant joie demeînent entr'eus,
2470 Mes par tans i aura grans deus.
Car li rois chevauche a esploit
Qui Chantecler en aportoît
Et le hericon en literes
Ausi fêtes conme deus beres.
247C» Molt ot de ses barons grant dol.
Devant envoie l'escuirol
Por les noveloB aporter.
Mes el castel ne pot entrer,
Qar li pont estoient levé.
2480 Renart fu as mars acote,
8i l'apole et li dist amis,
Dont estes vos? de quel paTsî'
'Sire' ttât il, par seint Simon,
Ge sui hoiD Noble le lion.
2U9 Qa 21S1 lui 2iiS lui ne b. nfaroef ■HHi duBH, m
It dtuxiiiint trait de C h est ajout/ poatirieurtHttnt ante «a* «vrr fi
Oaiie 2471 Car ) mea 2481 dit
, Google
XI iKéDD 26853—26868) 46E
2486 De l'oat repère ou s eate.
Molt l'a bien fet, la merci de:
Tos 868 eDemi8 a vei]cu8.
Hes il est forment irascns
Por Chantecler que il aporto
■2490 Mort (dont il molt se deconforte)
En litière et aire Espinart.'
'Si m'aît dex' ce dit Renart,
'Bien pnet venir, quant il vodra :
Mes caena le pie ne metra.
2495 Aies, si li ditoa itant
Que rois sui des or en avant,
N'î a mes a recoomander.'
En l'esquirol n'ot qu'aïrer,
Si li respondi erraument
26u0 'Qu'est ce, sire Renart, conment?
Est ce a certes ou a gaa
Que li rois n'i entrera pasP'
Dist Rennrt 'tôt de voir saches
Que James n'i metra les pies
2005 A nul jor tant con il soit vis.
Or vos en ai dit mon -avis.'
Quant li esouirous l'cntendi,
Va s'ent, que plus n'i atendi.
Wa gueres longement erre
2510 Que il a lo roi encontre.
Quant il le voit, ne se vont tere,
Ains li reconte tôt l'afere
Si con Renart li avoit dit.
Li rôle l'oï, si en sosrit,
' %15 D'ire et de mautalant nercie,
Si apolc sa baronie.
'Segnor' fet il, 'aves oï
De Renart con il m'a servi?
Ma terre a sesi contre moi<
2520 El pats se fet olamer roi.
4S8 et 2493 pot aendrd 2498 quair 2503 Dit 2910 Qut i!
■rUt 2515 Oh pwrroil lire H»iR d'ire a U oUere nerde.
,. Google
460 XI (MSon 268SU-26924)
Ge V08 pri que me canseUica
Et qu'a ceat besoiag me vailliez.'
'Sire dit Urun l'ora, aaDs faillir
Le matin l'iron aswllir
— 2036 A perieree, a mangoneax.
S'il tient contre vus vos castax,
Nos les aeaudron le matin.
Se prendre le poon, sa fin
Est vanne sans raenuon,
2030 Desus cel tertre le pendron:
Einsi le lo, einsi le veil.'
Dist li rois 'ci a bon consoil.
A tant se metent a la voie
Et cheminèrent totevuie
3085 Tant qu'il vindrent vers le castel.
FaTellons tendent, n'i ot el,
Qu'il ne pourent dedens entrer.
Li rois s'en prent molt a irer
Et jure, s'il le puet tenir,
2A40 De tel mort )e fera morir ■
Con l'en doit laron lormenter,
Pendre ou ardoir ou traîner:
11 ne s'en puet partir par el.
Drecher a fet meint mangonel,
2040 Meint trebuoet et meint caable.
'Que est oeP' dist Renart 'diable!
]Ke quident il dont isei prendreP
Qe m'irai fors contre ous deffendre
Encor annit sans dcmorer.'
WiO Atant a fet m gent armer
Et SCS deus fîlz et son cosin:
Par tens seront nu roi voisin.
Dis mile furent, voire plus.
Le pont a fait avaler jus,
2060 Et s'en issirent de randon,
Atant peignent a esporon.
SSIK est beiMg 2S2S bsiUir ii52Ii perieres si 8!>S5 oui* 1^
Qni BB 31139 pot 2541 L ttsiner 2542 tormeater 2543 pot 2ÏW il>>
, Google
XI (Héon 2B925— 16600)
Perceliaie les ^it veiiaiil:,
Del roi se parti m^tenant:
Cela qu'il pot mener avoo soi
25âO Par tena feront ennui au roi.
Sua li corurent demanoia.
Sncor n'estoit armea li roisi
Ains l'ont tôt deaarme aorpria.
Or fu ii rois molt entrepria.
3666 Ud eecu a aeei a plein
Et un CBpie en l'autre mein.
La ot grant cri et graut mellec,
Meint cop i ot féru d'espee.
Uolt i oûst li rois perdu,
£STO Quant Brun li ors l'a aecoru.
Bruiant et Bernart et Baucent
As armes corent maintenant,
9Î ont secoreû lo roi
^ Qun Renart menoit a bealoî,
f»75 Baucenz deareuge tôt premiers,
Molt fu estos li pautooera.
. Quant YsengrÎDs le vit sevrer,
Lora aqoelt a esporoner,
Orana cous ae vont entreferir.
2580 Yaengrins nel peut paa aoffrir
Le coup que Bauœnz le feri
Si qu'a la terre l'abati.
Sor li s'areate et trait l'espee,
Ja fuat de li la pes jurée
2!)S5 Que mort l'oûst sans niencon,
Quant Orinbert i vint le tesson.
A qui qu'il en do0st peser,
A fet Yaengrin remonter,
Mes molt î aoffri peine ^ant.
2300 Brun l'ora i vint esporonant,
Bi encontra enmi aa voie
Un des filz Rcnart Percehaïe.
£560 mnv 25tll lui 25SS Ion t. 2966 une eap«
■ Hcom SAB3 loi leape 2iS* lui
, Google
462 XI (Méon 28901-26998)
Quant Percchaie l'a veû,
Envers li tome son oacu.
2595 Granz cous se forent des espie/..
Li Brun l'ora ost par mi froissiez
Et est en deus moitiez vole.
Percehaie l'a asene
Haut en l'escu con chevalier:
2600 La hante dont trenchu l'aclier,
Li passa par le coste destre.
Estes vos poinnant l'archeprestre :
A la rescuaae de Brun l'o^s
Venott poignant plus quo le oors
3005 Desor un grant destrcr baucent.
Des Renart i coiurent cent
Por aïder a Percehaie.
'' ïseDgrins forment se deraie,
Rovel et Malebrance ensenblo,
2ei0 Tôt le parente, ce me seuble.
Ou fost ou bien ou mesprison.
Brun Tors en meiaent en prison
Maugre tog cous qui Iniens sont.
L'arcepreatre dolent feront
2815 Por ce que aider li voloit.
Quant Malebrance l'aparcoit,
Vers li trcatome le chcvnl.
Andui poignent parmi un val,
Des lancée se feront grans co\
26-20 Desua les escus de lor cox.
' IjCs lancée volent en astelea.
Puis traient les espèce boles,
Sor les liaumes se vont ferir.
Cil qui bien ne se sot covrir
2625 Fu molt malenient atorno.
Bcrnart li a un coup done
Parmi le haume de i'espee,
Jue l'abati jambe levée
2594 lui 2597 moitié 21)99 oh'r 2803 de manque 2608 B- cb i
onrent 2610 p. çq oe 2613 Haugres que 2615 le 2617 Ue'i M ^>^
poignen 2620 D. lor e. 2623 h. les uod 2628 Bkucent 2«2B Int
, Google
XI (Héon 2flft<t7— 2T0S2)
A la terre tôt estendu.
2690 Ja l'oûst pris et retenu,
Quant Tybers li chaz i a point,
Por lî a enforcie soa poÎDt.
Malcbranoe fist remonter
A qni qu'il en doûst peser.
2695 Forment est li chaple enforoiez,
Et Kenars vint toe esleuaiez,
L'escu au col, l'espee trete,
Forment de conbatre s'afaite.
Bruiant le tor a encontre
9640 Qui moU fo richement arme.
Si tost s'en vont entreferir
Con lor chevauB pourent venir.
Bruiant le fîert premerement.
Renars met l'escu eu présent
2940 Et l'a contre terre abatu,
Et Bruiant le ra si fern
Que la lance li brise es poinz.
Ronart le fiert si que li coïdz
De son helme fiert el sablon.
2600 Puis descent du cheval gascon,
L'eepee hauce por feiir.
Quant Bruiant vit le cop venir,
Peor a que il ne l'ocie,
A moins jointes merci li ciie.
260Û Sire' fait il, 'por deu merd !
Ge me renc a toi, do m'oci!'
Quant Renart ot parler Bruiaot,
Si respondi de meiotonant
'Sire' fait il, 'a ceete fois
2660 Vos quit, mais vos fîancerola
Prison a tenir el caste!.'
'Sire' dit Bruiant, 'ce m'est bel.-
Einsi le ferù con vos dites.
Hes que soie de la mort quitesi
, Google
Xi (Héon 27033—27088)
2665 Einsi con il vos plaiet l'otroi.'
Atant remontent sanz deloi
Con cil a qui inolt eatoit tart.
A coBt mot li chapleB départ.
Bien l'a fet Henart a cel cors,
2670 En prison en meine Brun l'urs
- Et Bruiant le tor autrcsi.
El castel en sont reverti
Tuit ensonble lie et joiant.
Li rois remeiat tristre et dotant
2675 Et eorocio de ses barons:
Forment jure deu et sra nons
Que d'iloc no départira
JuBiju'a tant que pris tes aura.
Molt par ost a Kcnart petit
2660 De treatot ce que li rois dit,
îl'en dorroît pas un esperon.
Descendus sont tuit li baron
Et puis sont monte el palaa.
One si grant joie ne fu mes .
26âfi Conme la roïne lor fet,
Puis lor demande 'qu'aves fet F'
'Bien' fet Renars, 'la merci de.
Bran l'ors vos avom amène
En prison et Bruiant le tor:
2(i90 Ja n'en prendrai argent ne or
Ne nul denier de raencon,
Mes ci iloo les garderon.
De ce sui je oerteins et fis
Que se uns des nos estoit pria,
2699 Que par ices les raureon.'
'Sire, foi que doi seint Simon,
Vos en avea molt bien parle.'
A icest mot t'a acole:
Apres acole Puroeliaie
2700 Et a toz les autres fet joie.
SetT a manque 2672 o. reaont reuenti 2061 He uproa
aue* 8698 ilaqn«i g. S69B ioel 2689 percehae 2700 • m
, Google
XI fMéon 27089—27105»
GraDÏ iote font par le pales,
Chaotent et vielent ces lais.
Totes et tuît, ai con moi semble,
Firent la nuit grant joie ensemble.
2705 Harpes i aon^t et vieles
Qui font les meloudies bêles,
^ Les estives et les citoles.
Les damoiseles font carolea
" St treschent envoisienient.
âTIO Laiena ot meint son d'estrument
Far le pales et par la sale.
Einc n'i ot dit parole maie
De nul, tant fust cotnte no noble,
Ke mes solement du rcris Noble:
2715 Celui manacent il trestuit.
'C'est merveille s'il ne s'enfuit'
Font il: 'nolt l'arons esmaie,
Kolt en avon mort et plaie.'
'9e^or' dît Renars, ore est bien.
2730 Onques nés maneoiez por rien :
Mes le matin quant jor rendra,
Sauron bien qui meus i vaudra
As cou a ferir et enploier
Et as ensegnes desploier.
2Ti& Se la Tos toi bien meiatenîr
Envers le roi et contenir,
Qu'a la fuie le puisson mètre,
Qui si s'en voudroit entremetre,
(Il m'auroit molt servi a gre)
2730 Qu'suroit lo roi desbarete,
Mott auroie de mon déduit.'
Einsi furent jusqu'à la nuit,
One ne iînerent de parler
De si que vint a l'aveaprer.
2780 Cil qui estoient connestables
Conmandent a mètre les tables,
Et puis aseent au soper.
2726 meintenir
,. Google
XI (Méon 2710e— 271*1)
Ne TDÎl pas toa les mes conter
Ne fere ci grant demoree.
2740 l*iuit mangèrent con loi- agrée,
Puis firent les napes ester.
Nuis fu, si se vonft reposer
Jusqu'à demein a l'esolairer
Que se lèvent 11 chevaler.
2745 Sitost con il furent levé.
Se sont de meintenant arme.
Autrosî s'arme d'autre part
L'enperere sire Kenart
Et ses dui filz et son cosin
27Ô0 Grinbert qui molt fu enterrio
De loiaute et de valor.
Congie prent noatre enpereor
A la roTne simplement
Et dit 'dame, mon eadant
2766 Ëncor anuit aurea lo roi
En prison, foi que je tos doi.'
Sire' fait ele, dex l'otroit
Que ce que vos dites voir soit.'
Atant la bessc au départir,
9760 Puis a fet les portes ovrîr,
Et firent les pons avaler.
Hors îssirent sans demorer,
Si sont féru eo l'est lo roi.
Mes chascun ot poor de soi,
2766 Et furent arme richement.
Li rois meïmes et sa gent
Avoient lor gamemens pria.
Ne voloient estre sorpris.
Sitoat con coiai cela de la,
2770 Ses chevaliers en apela.
'Segnor' fait il, je vos requier
Qne vos m'aïdea a vencher
De cel traïtor, cel laron
2741 Bnent 2744 ch'r 2752 notte 2TM j« mnngHr
1m framement 2788 sozpriB 2770 ch'r
, Google
XI (HéoD 27U2-271T8I
Qui si a ses! ma meaon
2776 Et m'a gerroie ei a tort.
Ofl Bui hoDÏs, ae il m'estort:
Jamais nul jor joie n'auroîe,
So je de li venches n'estoîe.'
Sire' font il, 'or i parra:
2780 Honis soit qui vos en faudra
Et qui ja s'en feindra nul jor.
De ce n'aies onques poorl'
Li rois les en a mercies
Conme cil qui molt en fu liez.
2786 Atsnt asenblent les deus oz
Qui. molt estoient grant et forz.
Molt fere mellee i oomence.
lia ot brisiee meinte lance
Et moint cbevalier abatu.
•Ï1W Renars escrie de vertu :
Bois Nobles, ou estes alesP
9e conbatre a moi vos voles,
Yenes, que la bataille aurois
Et molt proceinement saurois
3790 Que je no vos ein que rien vaille.
Se me conqueres en batalle,
Le castel et tote la terre
Vos lairai en pes et sans gerre:
Et se tu es par moi conquis,
3600 Se t'en voisses hors du païs
Et me lesses la terre en pes.'
Li rois vint vers li a esles,
Sitost con la parole oï,
Ke de rien ne s'en esbahi,
38D& Ancois s'escrie durement
'Sire Renart, par seint Gliment*
Je ne te demant autre chose:
Bonis sui, s'atendre ne t'osse.'
Adont prent a esporouer
- !S10 Li rois o il n'ot qu'nïrer,
2174 «iM 2778 Ini 2782 hoaqnw 27S9 ch'r 2802- lui
...Google
XI (Héon 27179— 2T216)
Et ReDara d'autre part rebroche
Le bon destrer qui pas ne oloce.
Les oheTaue lesserent aler,
GraDs cous se vont entredoner
2816 De lor lances es fors ascus.
Percent le vemis et les fus:
Les lances oonvint a quasser.
Li hauberc ne pourent fausser
Que trop sont aère et tenant.
3820 Si s'en vindrent esporonant
Conme foudre qui doit descendre,
Que les estrers firent eatendre.
Li cheval s'encontrent de front,
Ambedoi ceent en un mont.
2825 Ues tost refurent sus sailli,
Forment li uns l'autre asailli,
Et traient nues les espees.
Si s'entredonent grant colaes
Desus les baumes de lor ces.
2880 Ja i fust trop grant li mescies
Devers dan Noble le lion,
Quant Jcil de sa région
S'eamurent por li aldinr.
Baucent i acurut premer.
283& Por lu rot socore s'esmat
Baucent, et bien le socorut
Et l'aroeprestre et Roonel,
Et dan TieoelÎD le corbel.
Si i vînt mon segoor Belin.
2640 Ja fust Renars en mal traïn,
Quant Percehaie et le tesson
Et Malebrance a esporon.
Et Tybers le chat et Rovel
D'aîder Renart sont isnel.
2845 Le obaple ont entr'eus conmenoie,
La Teîst en meint pie trencle.
2611 par r. 2812 q p. 2815 UnoeB 4eB f. 28IS iM v
8818 faifer 2822 estrer f. tendre 2833 lui 2845 Li oonmeiwiei
, Google
XI (Héon 2T2I7-2T202) 469
' Tantes testes, tant haterel.
Merveilles i fesoit Rovel
Et cil qui furent de aa part.
S8C0 Far force ont remonte Renart,
Uea a peine et a grant dolor
Ont remonte Tenpereor.
Àins qu'il poflst estre monte
- 1 ot meint ruiste cop done
%56 Et molt en i out receii,
Sfolt par i out le roi perdu
De ses homes des meus proissies
Dont il fn molt greins et iries.
Et Renars refn molt dolant,
2860 Q'un home i perdi molt vaillant.
Ce fu Tyberz qui fu ocis,
Dont il furent voir molt penaia.
Molt i perdent d'anbes .dous pars.
Totevoies sire Renars
3865 Est remontes a quelque force.
La maisnie lo roi s'esforoe
De U monter: monter l'ont fet,
Qui que sait bel ne qui soit let,
Le ront monte sor son cheval.
3870 Ues 11 ceoirs li fîst grant mal.
Estonea fu, mes ce que vaut?
Sor le cheval qui molt fu haut
Fu montes et joste demande.
Atant es vos parmi la lande
3876 Renart qui out son cuer repris
Conme cil qui fu d'ire eapris:
Sua se cornrent de reohef.
Sor le roi toma le meachef
Uolt grant, se ne fussent sa gent
2880 Qui le rescoscent bel et gent,
Qui tuit se ferirent entr'eus.
Mes il nel Mndrent mie a jens
2855 ont 2867 des 1 le 2861 fu que t fn 2868 dou 2867 lui
8 ne que qm s. L 2870 cehoirt 2872 q 2877 corareot 2879 g.
rat M 2680 Qnil TesooiUnt «t b. 2882 tindren
...Google
470 XI ptéon 2725»— 2T2S8)
"Se ne lor en fu mie bel.
Atant esporone Rovel
2686 Le deatrer qui tost se remue,
En Bon poing tint l'eapee nue.
Roonol en fiert; durement,
La teste jusqu'es dens li fent,
Mort le trebuce de la sele:
•iSm Et prent le destrer de Caatele.
Uener Ten quide a sauvete.
Quant Bricemer l'a encontre
Qui li crie 'n'eninenres mie
Tant cou me bâte el cors la Tie.'
2896 Rovel cntendi Brichemer,
Tantost let le oheval aler
Que il en destre en ramenoit,
Et voit Brichemer qui venoit
L'espee traite contre li.
2900 Rovel molt bien le recuilli,
L'espee trete le requiert
Holt vertueusement le fiert
Parmi le baume ai grant cos.
Que tôt li est ploie li oox.
2906 Si forment le fart et demeine,
A poi que il ne pert l'aleine:
Ne il n'a pas tant de vertu
Qu'il git devant li son escu,
Ains est autreai conme pria.
21)10 Quant il le voit ai entrepria,
Si li a ai grant cop doue
Que treatot l'a escervele.
Son oop estort, que del deatrer
Le fet a terre trébucher.
2916 A tere ohaï tôt envers
Heairo Bricemer li cers.
Li rois a veû son damache,
Por un petit que il n'enrage,
i
3885 que 2890 Desor le 2891 le q. 2895 mtent brofaemer tS» |
Ini 2901 reqnier 290T il nen « 2908 lai 8917 duvike
, Google
XI (Méon 27289-27324) 471
Tant fa pleins de coros et d'ire.
2990 'He rlexl' diat il que porrai dire
De8 ces larona de maie gent
Qui ai me moineDt maternent?
Brichemer, por vos sui iries.
Uee voB aeree par tens Tenches,
3925 S'il plest a deu en qui je orot.'
Âtant esporone lo roi.
Vers Rovel broce le destrer,
Et cil COQ hardis chevalier
Le reçut, ei s'entreferirent
2930 Tex cous que li escu croiaairent.
Rovel a brisie son espie
Dont il fu auquea enpirie
Et molt li âesplut, ce saches.
Mes tost refu ses brans saches.
3936 Mes lî rois avant le feri
De l'espie qui estoit forbi.
L'escu li perce et le hauberc,
- El coste li a fet un merc,
Trois doie en la char li eabat.
2940 Bovel oiet a terre tôt plat,
' Estordîz et mal atomes.
Et li rois se rest retornee
L'espee trete, si s'areete.
Ja li oâat cope la teste
3945 ^t ocîs l'oOst meistenant,
Quant Baucent vint eaporonant.
'Sire' fet il, 'merci vos quer
Que vos l'euToies prieonier:
Que se vos ici l'ociez,
39fiO Saches, blâme en seriez.
Mea metes le en vo prison!
C'eat le filz Benart le larou,
Et por li, se vos l'enmenes,
Toa quites voa prisons raurea
3928 oonme h. ch'r 2929 requiert 2937 pence 2%b'3 lai lo
, Google
XI (H4on 27325— 2Î359J
3056 Que Renare a mis en sa tor.
8e vos l'ooies, sans retor
Saches que pendu ea seront
Yos deuB priaoners ca amont.
Ues s'il vos plest, si Ten menés.'
296!) Li rois respont 'bien dit aves:
A Tostre plesir sera fet.'
Tôt meintenant mener l'en fet
Li rois en fet mener BoTel.
A Benart ne fu mie bel,
3065 Ains li anuie durement,
Mes il ne pot estre autrement.
Molt fn dolens, œolt fu iries,
Ses barons en a areeniez
'Seignear' fet il, 'car retournons ! D ]
3970 Ronvel mon fil perdu avons,
lÀ rois BÎ l'en maine en prison.'
Atant retournent li baron,
Chaeouns forment se desoonforte.
Ou chastel entrent par la porte,
29Tfi Les pona font après eals lever.
Atant se courent désarmer,
Puis en montèrent ou pales.
' Et la roïne a gr&nt eilais
Tint encontre, si les conjoie.
3980 'Dame, dame, n'ai seing de joie'
Fait soi Benart, 'foi que vous doi:
Car ainsi conme je le croi,
Bouvel ai perdu, qu'en prison
L'enmaine Noble le lion,'
29B5 Quant la rolne entent Benart,
A poi que li ouers ne H part.
'Ahi lasse, que pourrai Caire?
Lasse I oon oî a mal repaire,
S'ainsi avons perdu Rouvell
2955 U 2957 en manque 2962 le f. 2966 p. eitrement Lu t*.
2969—3103 manquent dont U mac. A, qui a ptnlu ici um /MiOtt; il>
loiU donné» d'aprèa U mac D. 2975 fermer 2979 Dit 29B» 8« un
, Google
XI (Héon 27360-27895) 478
3990 Uiex vonsisae que cest chastel
FuBt mis en charbon et en cendre.
Faites vos deus prbonniera prendre
Et puis si envolez en l'est,
S'il ne vos rendent Rouvel tost,
3005 Que vous ferez pendre Brun l'ours
Et Bruiant, n'en auront secours.'
Dame' feit il, 'bien aves dit.
Je meTsmes sanz contredit
Iru dessus le mur crier.'
aODO Âtant Tait sur le mur monter,
Et s'escria que bien l'ot on
'Entent ca, Noble le lion:
Tu as en- prison mon enfant,
Et je rai Brun l'ours et Brûlant.
3005 Or fai lequel que tu voudras:
Ou tu Bouvel mon fîlz rendras
Ou tu verras Brun sanz demour
Pendre la amont sus la tor.
Si i sera pendu Bruiant.'
aotO Li rois respont 'ce est noient,
- Que jamais nul jour nel verras.
Or y parra que tu feras.'
Atant est Renars descendu,
 poi qu'il n'a le sens perdu.
8015 As prisonniers en vint errant.
Si tes fist prendre maintenant.
Puis les fist en la tour mener,
Si lenr a fait les iex bender
Et puis el col mettre la hart.
smo 'Seigneur' ce leur a dit Renart,
'Hni est adjourne vostre jour.
Froiez Noble l'empereour
Qu'il me rende mon SI Ronvel,
On foi que je doi saint Marcel
3036 Ja serez ambedui pendu.'
iseo M. amMW q. oe 29M Se U ne u. rent 3000 m. uter 3009
Et manque Si i a. 3016 fait 3017 foit 3018 a ] y 3019 «B oonlx
3023 Qns me filz
, Google
474 XI (Mcon 273t)6— 27431)
Quant li baron l'ont entendn,
CfaasGuns ot grant; paour de soi.
Aleintenant eacricnt au roi
'Siro, pour dieu et por son non,
i)080 Nous sonnoea mort aanz raanoon,
Se vous n'aves de nous merci.'
Li rois les barons «ntendi
Et bien les vit les iex bendez.
Ses barons en a apelez.
3085 '3eig:neur' fait il, 'que m'en loezP
Ja seront au vent encroez,
8e nous Bouvel ne leur rendon.'
'Sire' ce dient li baron,
'Fêtes li Rouvel envoier
S040 Et si li faites fiancier
Que vos priaoniers maintenant
Vos rendra et sain et vivant
Tôt einsï conme il furent pris,
Armez sus les destriers de pris.'
3046 'Vos dîtes moult bien' dist li rois.
1 Lors le &it venir domanois
Devant li, et sanz atargier
Li fîst meintenant fiancier
' Que si tost con laiens eent,
3000 Les prisonniers delîverra.
'Sire' fait il, 'ainsi l'ottroi.'
Âtant a pris congie au roy.
Et li rois li baille conduit
Que de sa gent ne fost sousduit,
SOCili Sel conduisent vers le ebsstel.
Benart se sist lez un quernel,
Si a veû Rouvel venir.
Tantost Hat les portes ouvrir,
Si le recurent a grant joie.
8000 Le conduit arriéres envoie
Et puis sont monte ou palais.
8089 lui 8042 Hini et ujuaut 3U4« les mat(gu4 8015 dh SOM
font S04T loi 8064 Mmài 3055 condiient 3056 ». nen in 30W
arrière 3061 montai
, Google
XI (M*oii 27-132—itT467)
Onc si grant joie ne vi mùa
Gonme son père li a faite.
Wi ot mie grant noise faîte
8066 Ne ni ot parle fors de joie.
Je ne «rit que jamais tele oie,
Non fera nnl honme Tivant.
Monseignenr Brun l'ours et Bruiant
En tist remener conme ber,
3070 Tantost les a fait desbender.
A grant joio et a grant leesce
Issirent de la forteresoe
Dessus les destriers Arrabis,
A leur costez les brans forbis.
3075 En l'est sont venue aanz dealoi
Très devant la tente le roi
Sont andui descendu a pie.
Durement en fu lî rois lie:
Il les aoole et si les biûse
9060 Et dist 'moult cstoie en mesaise
Pour vous deus, mais la dieu merci
Moult soi lie, quant je vous voi ci
Devant moi et sainz et haitiez.'
Durement refu Renars liez
aoes Pour son fil: mais Rouvel s'esmaîe.
Que moult li deult et cuit sa plaie.
Desarmer le font meintenant,
Si li vont sa plaie oerohant.
Bons mires ot et bien sMiez.
aooO Tant sont de li garir penez
Que ainz que pnssaat la semaine,
Fu sa plaie gaiie et saine,
Et bien pot ses armes porter.
Renars qui moult fist a doubler,
8096 En a apele ses barons.
Baigneur' fait il, 'quel la ferons?
n nos convient aler la bore.
SOTS iMerent S076 d«usii 3085 Sli SMmoie
t Hndiaat 3090 lai 3097 & armer n. oor'
, Google
XI (H«oa 27468— 27M2)
n a'i a que d'armer ooz oors
Pour noa anémia eemaîer.'
aïOO AtsDt s'arment sans delaier.
Par dessus le pont tuit ensemble
S'en ÎBNrent, si cod moi semble.
Qu'iroie loue conte faisant?
En l'oat se ferent meintenaat. A'.
3105 Mes nea trovent pas desarmes,
Mes bien garnis et aprestes
Conme de défendre lor cors.
La ot de tabors et de cors
Grant noisse fête et grant esfrois.
8110 Devant les autres vint li rois
Trestoa armes aor son cheval:
Holt ot en li noble vasssl.
Quant Renart vit lo roi venir,
Envers li broche par aïr
3115 Quanque cheval puet randonec.
Les lances brisent au joster,
Âmbedui tôt conmunaument
Outrepassent isnelement.
L'un a l'autre plus ne foriist,
8120 Tsengrins sor un ceval sist
Qui bien valoit cent besans d'or.
Il broche vers BruJant le tor
La lance droite au fer trenchant.
Bruiaat revint esporonant,
8120 Si tost cou il le vit venir.
Grans cox se vont entreferir
De lor lances de meintenant
Ysengrins qui molt fu vaillant
Le feri de si grant vigor
8180 Que de la lance travers d'or
Li mist el cors et le fer tout,
D'autre part en parut tî bout.
3098 que dkler la h. 3099 del«ier 3109 Que iroie 8104 U "«r-
A rtconmence 3112 lui (de mime 3114) 3115 pot 3121 Que ■«■ S'**
renient 3128 Yiengrini ilNêtbl* 8130 travers dor tllJatM* 81W Vf
corrompu. 8131 ei o. 3IS2 but
, Google
XI (Méon 27603-27539) 477
Del destrer a tere le met.
Cil trébuche et si gete un bret
313& Si graut que tôt l'ost en frémi.
Lî rois l'oï et entendi,
Cele part vint esporonant.
Si a trove Bruiant gisant
Tôt eatendn enmi la prec,
3140 L'ame li ert del cors sevrée:
Iloques se gist estendu.
'LaaT dit lî rois 'qu'ai atendu
Que ne vois vencher mon baron
- Que m'a mort ce) quivert félon P
' 3U5 Qu'aten ge que nel vois venoher?
Il m'smoit tant et tenoit cher.'
Lors point le deatrer de CastelOr
La lance ou le penon ventele
A déploie de meintenant.
3100 Poignant s'en Yet devant sa gent
To8 hors del sens, toz enra^ies.
Un des autres s'est deBrengies
Qui contre le roi esperone.
Mes li rois si grant cop li done
31U Be la lance parmi le cors,
Li fera en parut par defors
Ge cuit plus de demie toise,
A ce que la lance pendoiae
L'a mort trebucie enz el pre.
8180 Malebranche en a molt pesé
Qui Tôt esgarde et veû,
Tantoat est cele part venu.
Malebrancbe fu tôt desve,
Quant vit son ome mort gite;
3160 Holt en fu dolans et iriez.
Envers le roi s'est eslessie,
Et li rois qui bien l'aperçut
Meintenant cele part corut
Quanqu'il pot trere del destrer.
3194 8i L et cil g. 3135 fermie 3136 lot 313H par 8M1
idu 3144 i|D«rt 3156 La Iknoe p. ai6Bp«Ddie 3159 trebud enz et
, Google
47h XI ( Iléon 27540— 2T57&)
,1170 Bien fu afîcbe es Teetrier.
Et Ualebraoclifl d'autre part
S'eslesse parmi un esBart:
Si toat conme a veti lo roi,
L'eacn enbraoe par deeroi
mid D'ire et de maltalent espris.
Li rois revint maltalentis :
Dooer se vont mervelloa cO]i
DeeuB les eacuz de lor cox
Se ferirent sanz demorance.
3180 Malebrance brise sa lance.
Et li rois le fiert a bandon.
Que sa lance jusqu'au penou
Li fiât parmi le cora glacer.
Hort lo trébuche del destrer.
SI85 A le rescore vint Renart,
Hes il i est venus trop tart.
Il et sa gent i sont venu,
Mes malement l'ont securu,
Qar iloquea l'ont trove mort.
SiflO 'Ci n'a' dist Renart 'nul confort,
Uea or verrai qui m'aura cher,
Que je le voit aler vencher.'
'Sire' ce dient li baron,
'Volontiers vos i aîderon.'
SI9Q Lors reconmence la mellee.
Meint cop i a féru d'egpee,
Molt veldsies beetes morir.
Onques nus ne se pot tenir
Encontre l'eapee Renart.
3200 Quant Ferant s'en vint celé part,
Tex vint mile en sa oonpaignie
Qui au roi firent grant aïe.
En l'ester ae forent errant.
Des gens Renart ont ocîs tant
BSOft Que nus n'en sot le conte dire:
3170 e1 deitre 3172 Seise lieiie S1T5 de mattgur enptÎM
meru' los 3176 D. lor e. 3190 dit 3191 ore 3195 Adont coiu
SIM fure 3203 emant 3204 gxnt
, Google
ÏI (Méon 27576-27611) 479
Lora n'ot Senart talflnt de rire.
Qui donquea velat Percehaie
Paraii l'ost cod il se desraie 1
Nus ne pot a son cop durer.
331U Betia prent a esperoner,
Pcroehaie l'a si féru
Que il li a percie l'eacu,
Ou li peesast, ou b«l li fust,
Que de la lance et fer et fust
321& Ne li passaet parmi le foie.
Mort le trebuce enmi la voie.
Puis sache del fore l'espee,
A Ferrant done tel colee
Que li fist la teste voler:
3-220 D'ent deus fist la guerre finer.
Renart s'eslesse d'autre part,
Orant cop vet forir le lepart
De son gleive parmi le cors,
Que li fers en parut defors:
32-29 Tant con la lance li durs,
A la terre le trebuca.
Molt i ot grant caple et félon.
Estes vos Noble le lion
Arme Bor son oheval ferrant,
.SSKO La lance en son poing paumoiant.
0 li ot meint duc et meint conte,
Tant en i a, n'en aai le oonte.
O li fu li conte Frobert
Et l'eBoonfle sire Hubert
323& Qui heent Renart durement:
Yen li vienent ireement.
Sire Frobert le gresillon
- Plus toat <{ue un alerion
Vint poignant encontre Renart.
3340 Renart le voit qui molt fu tsrt 146
Que il se fast a lut meale.
3218 Au 3220 De .1. ■ 3229 soi 3230 poig 3231 lui 3233 loi
A bent S83« lui 3240 que
, Google
XI (Héon 27612—27649)
^ Del fore tret le brant letre,
Et Frobert avoit le auen tret.
Li una près de l'autre se tret,
8240 Orans cos se ferent de tnanoia.
Des braDs qui sont aarasinnois
Si merveilloB cox s'entredonect
Que totes les testes eatonent.
Et 8) grant cop se sont fern
8250 Qu'a terre se sont abatu:
Andoi oient enmi la voie.
Estes vos poignant Percehaie,
0 lui meint vaillant baoheler.
A force font Kenart monter,
325Ct Vuis retomerent a itant
Vers le cas tel eaporonant.
Meîntenant montent el pales
Qui riciies estoit et bien fei.
Molt las et môlt tiavellie sont,
8260 Si se désarment la amont
En la tor qui est bêle e blanoe.
tfolt font grant dol de Malebrance,
'Las!' dist Renart 'maloûrel
De mal ore fu onques ne
8266 Quant g'ai Malebrance perdu
Far qui dui eatre secoru.
Or n'aten ge mes nul sooors.
Dame Fere, les voz amore
A ge oonparees molt cher.
8370 Hes foi que je doi seiat Rioher
A qui je n'en doi doIs point,
Li rois Nobles est en mal point.
N'es puet partir en nule guise
Que de ses seges ne se ouue.'
82TCt Dist Rovel 'or lesaies ester!
Toa n'i poes rien conquester.'
Yos dites voir, sire Rovel,
3253 n*llflt b. 32S3 dit 32T0 je manque dol k. ■
32T2 «rt 32T3 pot partin 32TS Dit 81!77 uor
, Google
XI (Méon 27650— 2T68Ô)
Mes foi que je doi seint Marcel
Que je n'aing que vaille un dealer,
3SâO Li rois le coopéra niolt cher:
Aiuz que ciat castax soit rendus,
Sera il as forces pendus.'
Âtant ont lesste le pledier.
Li rois Nobles se fist loger
3285 Enmi le pre desoz la tor,
Et jure deu le creator
Que janics no s'en partira
Tant que Renars pendus sera.
EÎDsi se sont a grant Icece
3290 Tcndw devant la fortereco.
A grant joie et a grant bander
Furent Hoc trestote jor
Et grant partie de la nuit,
Et tant qu'il se dormirent tuit.
3295 N'en i ot nul qui ne dormist.
Renart qui onques bien no fîst,
Se mal non et desloiautez,
En a ses deus filz apeles
Et Ysengrin son conpaignon.
3300 'Segnor' fet il, 'queil la foronV
n se dorment trcstuit en l'ost :
Fêtes et si vos armes tost,
Ses irons la hors estormir.
So poons au roi avenir,
3805 Ja dex n'ait de m'ame merci,
Set puis tenir, se ne l'oci.'
'Sire' font il, 'bien aves dit,'
Adont s'arment sans contredît
Toit quatre c'onques n'i ot plus.
3810 Le pont ont fet avaler jus.
Tôt bêlement et tôt soef
Ont cntr'eus le pont avale,
S'en issent sans noisse et sanz cri,
3290 le foTtreco 3300
■ Google
482 XI (Méon 27888—27729)
Durement ont l'oat estomii.
8S16 Quatre en ont mort au premer saut.
L'ost estormiat et bftB et haut.
Ters la tente lo roi en vont,
Les cordes coupées en ont:
La tente ciet, li rois B'esveille,
3320 La noisBe entent, molt se merveille.
ÂB armes corent et molt tost
Se furent arme cil de l'ost.
3fes cil se sont mis el retor,
Grant caple ont fet devant la tor.
3326 Maifi la gent lo roi tant s'eaforce
Que Renart 1 pristrent a force.
Et li autre, qui que soit bel.
Si se ferirent el caetel.
Et Renars par molt grant dearoi
3380 Fu amenée devant le roi,
Tôt corocie et tôt plein d'ire.
Li rois li commença a dire
Ha punee n>x de maie part,
De ma gent m'as fet grant essart.
3330 Mes moU cher te sera rendus,
Que orendroît seras pendus:
Ne t'i vaudra engin ne lobes.'
'Merci' fet il, 'gentix rois Nobles,
Fardones moi a ceste foiz,
- " 3340 Si abessies vostre bufoiz !
8e ceete fois me pardonez,
Adonc m'ert bien gerredones
Le service que je vos fis
Quant de la feyre vos garis,
334.5 Quant je fui por vos en Paterne,
En Eomanie et en Salerne.
Outre mer en Sarazinois
Fn je por vos plus de set fois
Por querre vostre garison.
3314 Dorement 3329 desre 3332 Et li q. li ■ pris A 3384 h
f. g. e. ittiiiNe 3336 seru pendn ittitibh 3389 oeite foiz iUiêMt
S340 noatre bnfoii ittitibl» 3341 me p>r ilUtibt*
, Google
XI (Méon 27790—27765)
.^3fiO Or m'en rendes le guerredon:
Et damle deus et nostre dame
Querredon vos en rende a TameV
Li rois qui fu pleins de savoir,
Ot le service amentevoir
3S65 Que Renart li ot fet jadis.
Adonc a porpenser s'est pris.
Et quant il ot pense grant pose,
Si dit 'ore oes une coase,
Segnor baron !' dit lenperere
S360 'Ves ci Reoart qui méint cootrere
M'a fet: or me reproche ci
Ce que de mon mal me gari.
D le me doit bien reprocher,
Orendroit li aura meater :
3366 Que por tôt l'or qui el mont soit,
Ne li mefferoie orend(oit,
Ainz li pardoinz tôt le mesfet
(^a il m'a en cest monde fet,
Trestot lî quît orendroit ci.'
3870 Benars respont 'vostre merci'.
A icel mot fu la pes fête.
Li rota fet corner la retrete:
Cels qui asaillent a la tor
Renart, fet mètre el retor.
337fi Et lî rois sans plus areater
A fait ses pavellona oster, ]
Trestot meintenant s'en retorne,
Jusq'a son castel ne sejome.
Tantost au perron desoeadi.
SSeo L'empereris vint contre li
Qui a grant joie le reçut
Si con son segnor fere dut.
Durement son aagnor co^joie.
El pales monte a grant joie
33811 Li rois que sa feme deooit
3356 le p. 3S61 me porohace ci S369 cnit 8377 »
! retorne . 3980 Ini 3334 montent
,, Google
Kl (Méon 27766-27782)
Si que il point ne s'aperçoit
Que Henart l'oûst esposee:
N'onquea n'en fu aresonee,
Ke il n'en Fu parole puis.
3390 Renars ala a ÎEalpertuis
Ou a grant joie le recurent
Si filz si corne il faire durent,
Et avec mi sire Tsengrin D152d
Qui l'aime de cuer enterin
3396 St puis fu si bien du roi Noble
Que tuît cil de CoostantinoHe,
Par parole ne par mesdit,
Einsî con l'escripture dit,
Kel feïsseDt au roi meller
3400 Por rien qu'il seffissent parler :
Mes entr'euk moult grant amor ot.
Li contes fenist a ceat mot.
La fin des vt>. 33»» à 3392 ainsi que. ha tv. 3»93 à 3402 ont M
arraché». Voici les lettres et les mots qui miinquetU : 3388 ce 3389 r
pais 3390 tuis 3391 le meurent 3392 il faire durent 0» lit au v. 3390
au Jjes vers 3393 ss. sont tirés du mic D. 3399 Ke le feUt 3400
quil ««D Beust pener
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LE ROMAN
CE
E E N A E T
ERXEST MARTIÎf
DEUXIÈMR VOLL'MK
SEro?ir>E PARTIR BU tkxtk: I.KS BKAS'-IIES ADDITIOXSEI,!,!
STRASBOURG
K. J. T R C B S K B , ft D I T K r R
EUSF,>^r i.Eimux
:x3
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LE ROMAN
DE
E E N A R T
pimLiÉ
PAR
ERNEST MARTIN
DEUXIÈME VOLUME
SECONDE PARTIE DU TEXTE: LES DRANCHRS ADI)mDHNEt.LEf>
STRASBOURG
K. J. TRÛBNER, ÉDITEUR
5,t7„ib,.GoogIc
5,t7„ib,.GoogIc
XII
(Héon 20491—20517)
Oez une novele eetoire A f. 59
Qui bien devroit estre en mémoire.
Lontans a este adirée:
Mes or l'a un mestres trovce
fi Qui l'a translatée en romanz.
Oez comment ge la comanz.
Ce fu en mai au tens novel
Que Uenart tînt son fil Bovel
Sor ses genolz a un matin.
10 Lt cnfes ploure de grant an
IVr ce qu'il n'aveit que mangier.
Renaît le priât a aparer.
Si 1i a dît 'tilz cuer de roî,
Ge ToU el bois de Teneroi
15 Porchacer a ton cors viande'.
Âtant s'en îst parmi la lande
Et s'en entre en la voie errant
Et moU aovent vet coloiant
Savoir s'il poist acroolier
20 Qui a son filz oûst meater,
Coc ou jeline ou oison.
ïTester en aureit en mason
Que il n'i a point de cuisine,
Et sa feme giat de gisine,
25 S'est molt ses osteus desgarniz.
Atant lî sont devant sailliz
Ginc que jelinea, que chaponz.
■lora 10 rein 16 «en miit 2-2 auret
lUnlbyGOOglC
2 su (Hâon 30516-20663)
Et Renart se mïst es trotons
Tôt droit yers e!s grant aleûre
30 Tant qu'il vit venir Tambleûre
Huon l'abe et sa mesniee.
Henart maudit sa chevauchiee
Qui sor lui a hui fet teîl taille.
Fuiant s'en tome, si baaille,
85 Qu'il o'i ose plus demorer
Por les levrers qu'il veit mener.
Vers la foreet s'ea va corant
Et HuoQ l'abe dévorant.
'Abi' fait il, 'Huon l'abe,
40 Mal jur vos seit bui ajorne !
Molt m'as hui fait ^ant desturber,
Qu'entre ma boce et ma cuillier
As bui proie aor mei sesie.
Maudite seit la toue vie!
46 Que trop me par as bui grève.
G'en oiiaae ja un levé,
Se ne fusaea sitost venu.
Et quant ne m'aa aperceU,
Qe m'en irai que bien que mal.
50 Meuz m'en vient partir paringal
Très tôt sbdz perte et aanz mebaîng.
Que recovrer mortel gaaing'.
Atant s'en veit toz esleseez,
Molt eat dolanz et coroobez
1(5 De ce qu'il n'a rienz conqueste
Qu'a son ostel eiist porte
Por sa mesnie desjunier.
Tote jur ne fina d'errer
Jusqu'à tant que vint vers midi
60 Que il garda, ai a coisi
Tibert le cbat qui se giseit
Sor une rocbe et roatiaseit
Sa pan«e au obaut del soleiL
S8 el trotsna 88 Que taille« 87 fores 41 msuw fait kni
49 bien ] mal 62 rostiMion
, Google
XII (MéoD WKi—^smo)
Ce dist B«nart 'molt me merveil,
Gô Be c'est Tybert <]ui la s'acoate'.
'Oïl voir, ce sui ge, bauz hoate'.
Et por ce que ci eates vos,
Ge me voil dearesner o voa'
Ce diat Renara 'et repoaer:
70 Que je ne fînai hui d'aler'.
'Si alez dormir en un angle!
N'ai que fere de vostre jangle
Ne de TOB falordea oïr:
Fuiez, ai me laissez dormir!
75 Ge n'ai or de noise mester.
Faies de ci, aléa biller'.
'ÂToi, sire Tybert li chaz,
Por oe a'ore avea voz degraz
Et ae voatre pance eat or pleine,
80 Ne darra mie la semeine
Cîat orgouk que voa or avez.
Por ce a'or eatea aaolez,
Si me faites cfaere lovine.
Ge conterai a Hermeline
se La foi et la reconDiasaiice
Dont vos eatea et la provanco.
Et ge l'ai en meisson laiaaee:
Tôt de Dovel est aoliociee
D'un molt bel (ilz et d'une fille'.
90 'Par fei. n'i âonreie une bille
Ce dit Tybert 'en els n'en toi'.
'Atoï, sire Tybert, par foi,
Ge n'en puis mea, ae me dément.
Que desgamia aui malement.
% Qe ne laissai hui a l'ostel
Ne pain ne vin ne car ne sel,
Dont ele ae poîst disner.
Si m'avînt hui a l'encontrer
HuoQ l'abe, un vie diable.
100 Renart doit il donc dire fable,
73 MO t. 79 Dre 80 dura 86 la coanissuice
1,. Google
XU (Héon 20&91— 30626)
Qui jeûna et feit penitanceP
'Nenil, mes eatre en repentanoe.
Si deit aler paiasiblement
Ne mie panier a la gent
106 QuHl trovera par les oemins:
Aînz 86 deit tenir toz enclins,
Quant il vait en pèlerinage,
Ne deit mie démener rage'.
'Âvoi, Tybert. or eat asez.
110 N'eBtez vos mie enoor lassez'
Fet soi Benart 'de meî gaber?
Ja ne] vos doûseez penser.
For 06 se je sui or frarinz,
Aaee set deu quex pèlerins
115 Nua aomes' Benart li a dit.
Et Tybert diat se dex t'ait,
Renart, di moi ou est l'iglise
Ou tu Tas olr le eervise.
Ja se aes tu pas messe entendre.
1-20 Oq t'ai TeQ carite prendre
Deua fois sans aler au moster.
Molt ea religieua dea er
En petit d'ore devenu.
Conment dont t'eat ice venaP'
126 'Par deu, Tybert, vos avea tort.
Tex eat feblea qui devient fort
Tybert' ce dit Renart, 'merci!
Au besoin voit on son ami.
Mes feîtes le coome oorteia,
130 Venes o mei en cei defois
El pifûssie Quillaume Bacon
Saveir se ja troverioD
Aucune chose a os ma feme'.
'Nofferai' dist Tybert, 'par m'ame,
136 N'ai or mester de traveller'.
'Oel di por tos esbanoier
llOenoor« 116 diat 116 dit l2â qnil d. 181 gai 11.' 136 or*
, Google
Xn (Méoo 20627—20663) 6
Et por mei feire conpain^ie. 60
Si fere« molt grant oortoisie
Se TOe venes o moi eabatre'.
140 Voire mes se tu me fez batre
Par ton engin et fere honte'.
'Avei, Tybert, ice que monte P
Par la fei que je dei Korel,
Ne Toudroie por le mantel
145 Qui orendreit au col me pentt
Qu'en vos i forFeïst neîent,
Ne que eQBsiea se bien non
Tant cou eerion conpaingnon*.
Et puis dist eo bas bêlement
inO Tybert, dex t'enveit marement,
Que molt m'auras liui ramprone.
Mes il t'ert bien gerredone
Se je puis et engin i vaut'.
Et après a parle plus haut.
15a 'Sire Tybert' Renart a dit,
'Ge vos aîm molt, se dex m'aït'.
Ce dit Tybert 'bien vos en croi'.
Âtant sont esan del Koloi
Vers le Vemoi tuit ealeisse,
160 Si se forent enz el plaisse ,
Loîng del castel desoa la vile.
Et Renart qui molt sont de gila,
Aveit Tybert mis a raison.
'Tybert, par ta confession'
ler) Fet soi Renart di moi verte,
9' or venoient ci arote
Tuit li ohen Guillaume Bacon,
Se dex te face veir pardon,
Quar me di or que tu feroies,
170 Fuiroies tn, ai me lairoies?'
'Ainz m'en monteroie laaus'
Ce djst Tybert, 'n'i anroît plus.
Si esgardetoie lor force,
USisran 161 caste 167 gvill' (d« i»A)>« 183) Iffî ore 170 Fni-
M 178 ugBTderoî
, Google
XII (Héon SOeed-SOT»)}
Se je troTOÎe crues n'escorcc
17a Ou ge me pousse mooier,
Hue laireie outre oberacer :
Que trop par est ma pance plene,
Au cord me faudroit l'aleine.
Et TOB, Benart, que fereesP
180 Itïen sai que vos fuireez,
Si me Ifûreez covenir*.
Atant voient arant venir
Guillaume Bacon o ses chenz.
'Ici ne voî ge nul des miens,
)8Q Sire Tybert' ce dist Benarz.
'Or face chascun de ses arz
Et tôt au mouz que il porra,
Que B«aart plus n'i demorra.
Sire Teberd, or del monter,
IBO Ke vos tienne pas de gaber.
N'estes or mie eor la roche
6u ore me dist vostre boce
Les foies paroles cuisanz.
La parlerez avoc ces genz,
195 II vos voudront ja detroer,
Si coumencbez a aarmoner.
Se vos loF i treez sannon,
Vos vos i tendres a bricon ;
Que ja ne monteres si haut
200 Que a terre de l'eschafaut
Ne vos metent de lor bastons,
De lor arz et de lor bozona.
Et se vos estes entrepria,
Ja par moi ne seres requis:
S06 N'il n'en prendront ja reencon,
S'il n'ont vostre grîe pelioon'.
Lors se mist Reiiart au travers.
Et Tybert s'est au oenne aers,
Si est montes sans demorance,
210 Qui au core n'aveit fiance,
1 ore 197 i manqut 2C0 a la t. 202 Et da S06 Bil MMt
Xn iMfoo 20701-20737)
Trop ae senteit pesans et lenz.
Sovent dÏBoit entre ses denz
9a credo et sa pateraostre:
'Ua dex' fait se il, 'père noBtre,
21Ci Abandone a totes getiz,
(îariBBÎeB mes pieB et mea denz
Et ma santé et ma proece,
Que ge d'i muïre par pereoe,
Mon chef, mes euz et ma feture.
220 Et BÎ donea maie aventure
Renart qni ca m'a amené!'
Atant ont Renart esorîe
Li braconnier qui l'ont veâ.
Et lî braoet sont eBmeO,
335 Si TÎenent bob le cesne droit
Ou dan Tybert li chas esteit.
lloo oonmencent a glatir.
Ne B'en volent por rien partir
Devant que tnit li ponaeor
280 Sont venu et li coreor.
Uerveillent soi que li chen ont
Tant qu'il gardent e1 caîne amont,
Si ont oboisi Tjbert le chat.
S'or ne li a mester barat
235 Ja i porra tOBt eacoter,
Quar il coomencent a giter
Que pieres que bastoae en baut:
Et il lor guenoiet et treesaut^^^,^
Si li est bien de ce venu
MO Qne il n'i ont nul aro oQ.
Mes o les baatonz en gîtant
Le font Bovent aaillir avant.
Mes il ne l'en oat a neent,
AÏDZ lOB tient a mavaise gent:
249 Ne prise rien tôt lor ruer,
n ne a'en faiaeit que gaber,
Que ja par oulz n'onat nul mal,
3 qne 225 drot 228 uoloient
, Google
Xn (Mion 20738— 30772)
Qnant uns pi-estres vint a chevdt
Qui eea livres ot fet troser
35lt Por ce que il deveît chanter
À Blaangni por le proveiro
Qui esteit aies a la feire.
Ne saveit d'autres livres rien.
N'i coneûst ne mal ne bien.
Sdô Ce qu'il en set, set par anui,
Por ce les porteit avec lui.
Le prestre del Breil aveit non.
Celé part vint a esperon
Ou vit oels qui gitent au chat
260 Tôt prestement sor euls s'enbat
Cil li dieut se dex vos voie,
Danz preatrez, ou en ert la voie?'
'A Blaanni voloie aler,
Mes 0 vos voudrai demorer
3C^ Tant que cia chaz seit abatuz'.
Lors est li prestres descenduz
Tôt meintenant, e met le freia
Desor le col de son polein,
Sel laisse tôt sanz atachter.
2Î0 Baatonz aquelt fort a trenchier.
Fit Tebert li ohaz ae r^arde.
'Ha prestres, maie flambe t'arde!'
Ce diat Tybert 'de ton venir 61
i\[e pousse ge bien sofrir'.
iia Atant vient lî prestres au cène.
Et dan/. Tybera H chaz l'arennA
'Sire prestre, que me volezP
Sachez bien que pas ne venez
Vers moi a reison ne a droit
380 Si conme preatres ferc doit
A doner moi oonfeaeion.
Ja ne sni je mie laron
361 pronora S58 par 209 ^. oohftiit 268 noloi 267 iMitanut
9 atOQh'e 372 f. darde 278 que «tangue 279 moi ,ni* a dreil .*
, Google
su (Méon 20773-20807)
Qa'en dois asallir ne tuer.
Jo me Toloie confesser,
-JS5 Se TOB oQaaes Tostre estole.
Mea ?OBtre feme n'est pas foie,
Que en a lie son veel.
Mes foi que doi seJnt YBraol,
YoB faites molt grant vileinie
-i9(i Qui venes par tele estotie
Vers moi qu'en vout î<à destruiro:
Il T08 porroit encor bien nuire.
Or doûssez avoir proie
A cous qui m'ont ci aaegie
•2f)5 Que il se treseiBBent arere
Tant qu'oÛBsiez a cest pechere
Priveement an poi parle
Kt qae m'oâBBies confesse'.
A cest mot )i preatree pris a
Hiio Un des bostona que il trench»,
8i fert Tybert deeor Teachine
Que Bor une brance l'encline.
'Atoï, dan preatrea' dit Tybert,
'Féru m'aves a decorert.
we Vos n'estes mie loîau prestre,
Paator d'ames doûasez eatre,
Mes vos estes le plus rapax
Qui fet a tôt sod pooir maux.
Se fussiez pastor ovium,
.<tl0 Ne me feTaaiea se bien non.
l'ou entendez de l'eacriture.
Que dex li doinat malaventure,
. Qui a prestre vos ordena,
Qu'en sa vie tant ne fola.
315 Danz preetrea, fniea vos de ci!
Par vos sera dex bien aervi.
Uaheît fût qui poor en a!'
287 QiiR sis en 289 Qui nos molt matupu 291 ei 202 encora
3M acegei 29*> qne ouuBiet 3U9 aaium 'àVÎ li ] u<w 313 t>win^«
914 Qm m au TOI *•<•-'»•
, Google
XII <M«oii 30808—20843)
A tant lî preatres regita,
Fit Tybert molt bien li guenchist
330 Et puu après itant li dist
'Por quoi me voles vos sbatreP
Ja Tois je jus nia corpe batre.
Il ^ en vos mal confessor'.
Et li preetreB rejeté oncor
320 ITn àes baetODs qui est coiiz.
Et Tybert est aval veuuz
De brance en branca bêlement.
Apensez a'est d'un hardement:
S'il pooit sallir ei cheval
330 Au prestre qui tant li fet mal,
Qui ses livres avoit tressez,
Lors aaroit de ses bonz asez:
Aler l'en fereit a ses piez.
Tant par est Tybert abaissiez
835 Que tuit quident qu'a terre veîsse.
Lor cheuB huient et font grant noise
Qu'il quident qu'il voîUe descendre,
Ttfes il voudra a el enteodre.
Tant se trait envers le poleîn,
S40 Qu'il ot bien veiî que le frein
Ot Bor le col tôt a délivre.
Li prostrés s'en tendra por ivre
De ce qu'il n'i ert atachez.
Et Tybert s'est tant aproohez
345 Et tant trez envers le roncin,
Et li provoire Hauvoisin
Son cben apele 'or ca. or oa!
Ja a cestuî n'escfaapera'
Fet soi It preatres, 'gel vos di,
S60 Puis qu'a la pel l'aura saisi.
Or l'abatou entre les chens,
Si verron que fera li miens'.
)I0 guenohit 333 oope 334 •« iata 3S0 que
a il 843 po iaro 348 a manque 303 uenron
1,. Google
xn(H6oii 20848 -20878J
Lors ont tuit de recbef hue.
Et Tybert a'eet tant avale,
SOfi Quant il ruèrent lor bastona,
tju'il sailli entre lee aroons
Del polein qui fu eafreee.
T^ea granz galoz s'en est ternes
Tôt le chemin de Blaaignie.
36(1 Kt li braconnier tôt ire
l'or le chat qu'il oreot perdu,
Ont le provoire bien batu,
Puis apelent lor obens bâtant.
Et li prestres s'en vait plorant
366 Apres Tybert tôt le ohemin,
Toz sonl fors que de Manvoisin
Son cben qui après rait trotant.
Et Tybert veit esporonant
Et galope et retient son frein :
370 Molt par siet bien sor le polein.
Tybert le prestro regarda
Qu'après lui vient, tôt treasua.
'ÂToi, dan prestres' dit Tybert,
'Tex ouide gaaigner qui pert,
375 Et autre enborse le gatûn.
Mal dol li sorde et mal mahun
De son oatel et de son cors
 proveire, quant il vet fors
l'or le mester damledeu fere
380 Qui vont les bestea contrefere!
Dahez ait prestre veneor!
Il doit vivre d'autre labor,
l'uis qu'il est a prestre sacrez
Et tant fet q'il est ordenez,
»fô Del mester damledeu doit vivre.
Et vos. danz prestre, eeteez ivre
Qui laissées vostre mester .
Por aler un chat decbacer.
386 l'Teiii
807 qui 3S9 bBaignie 861 qne il 867 qne 870 plein 874 que
relire*
, Google
XII (Uéon 30879-3QBI3)
Mes o'ert por mètre el pelecon
3!)0 A voatre putein de meîaon.
Yos ne feTstes pas que aaires
Or en est vostre li damages
Et 1b perte et le mesdehance.
Et je Bui en ferme creanoe,
39d S'irai mes oan au moster:
Por vos fere or le mester.
îlolt vos en est bien avenu:
Tôt vostre s en aves perdu,
Vos livres avez adirés.
400 Molt estes or maloûrez,
Ne saves mes plus une letre.
D'el vos convendra entremetre
Que de cures d'ames tenir.
Bien vos devoit mesavenir
405 Qui derere avîes trossea
Et a vostre dos adossez
Lee Beinz livres nostre sei^or
Dont on te sert et nuit et jor.
Mes por ice le fesiez
410 Qu'en autre rien ne saviez.
Vos n'estes pas de mon savoir,
Quar je cuit autretant savoir
En trestot le peior qui soit,
Conme en cous que j'ai orendroit',
415 'Haï, Tybert' oe dîst li prestres,
'Baux doua aoiis et bau dous mestres,
Rent moi mes livres: je t'afi,
Contendrai moi en ta merci.
Si me rendes mon palefroi!'
420 'Or n'en soiez ja en esfroi'
Ce dit Tybert, 'par seint Martin,
Anchois m'area dit en latin
8B4 toia oranoe 306 or maniue B99 PuieqnnuM toi linrn •-
400 ors 406 d. an t. 407 Las einis 1. n. ■•ingor 409 taaà
410 Muiem 4IS qui i (. 416 b. do m. 43t inatia
,. Google
Xn (Méon 20913-S0947) 13
Con l'en dît &ble, se voles'.
'Faba' dist lî prestre, 'or l'aves'.
4â0 Ce dût Tybert 'ce ue puet estre.
Faba c'eat fere sanz areste,
Et fabula ice est fable.
Âlez, fou prestre, au deable
Qui Toa puisse le eol briaer,
4iI0 9i apemee autre mester:
Que )a premere question
M'avez eause conme bricon.
Uee dites mei ici endroit,
9e saves par ont cevro poît'.
4.^ 'Pat le cul quant il est overt'.
Mes par la corne' dit Tebert.
'Or me respondes de gramaire!
Saves nient de celi faire
Que li prestre font as clereons
440 Quant il lor perneut lor leçons?"
'Par fei, j'en soel savoir ases'.
'Bien vos en oroi, mes trop venez
Si près de moi que il m'ennuie.
Mes savez vos nute alleluie
445 Ne douz chant por moi endormir?
Vos me voureez or tenir
Parmi les rennes de cest frein.
Lessier m'eetovroit le polein
Et trestote le trosgeûre.
460 Itfes dex li doinat malaventure
Qui le voB en verra mener 1'
Lorë aquelt a eaporoner
Tant que de lui pert la veQe.
Lors a Tybert grant joie hoSe,
4Û0 Et le prestre tristre et dolans
Ya après demandant as genz
Qa'il encontre parmi la voie,
433 M KOI D. 425 pot 498 daîble 483 xauie 138 n fftire
430 ai'ont 444 «Moa 44b moi ntangue 446 oro 448 ma oonueDroit
451 Qnil OM Uirs hni n. 4fi2 eqolr 465 pi manque 4ÔT Que il
,. Google
XII (Méon 30948-S0983)
'Dites' fait il, 'se dex vos roie,
Yelstes vos par ci mener
4fl0 TJn cheval et eaporonet
Qui or se départi de nosP'
'Cist prestres qui ci vent si sous
Font soi oil s qui il parole,
'Bien puct eslre que il afole
496 Ou il a espoir trop boû'.
'Seignor' dîst il, 'eiuz m'a tolu
Mon eheYal a trestot mes livrée'.
'Oez font il, 'est il dont ivres P
Dan prestre, il est la feate as fox.
470 Si fera len demein des chox
Et grant départie a Baieus:
Aies i, si verres les jeus'..
Li preetre ot q'il li vont gabant,
Si s'eo est retomes atant,
475 D e son chen droit en mason.
Et Tybert s'en vait le troton
Et les gaioz et l'anbleûre
Tant qu'il garde par aventure
Lez une haie entre deus blez,
4S0 Si Teit Renart qui fu lassez,
Tant par aveit le jor coru.
Et de la fein qull ot o&:
8i n'aveit eo li qu'aïrer.
Et Tybert prist a dévaler
486 Le val et Renart l'aperceit.
Trois feiz se seinne, quant le voit,
M oit le regarde apertement,
N'osse pas croire fermement
Que ce fust Tybert qu'il veit la.
480 Et Tybert qui bien vea i'a,
Ile fet pas semblant qu'il le voie,
Ainz ohevaoe molt bel sa voie.
46.S cil manque 464 pot 469 )k mangue 470 fMta 476 T*ii
droft le 481 pnr mangUÉ 486 m. q. il )o 489 fn 490 qp*
,. Google
XII {Uéon 20&83-2I018)
Eïnai s'en vait raolt coiotemeot,
SoB piez regarde molt sovent
495 Et puis son cora de chef en chef.
Un capel ot mie en son chef
Qu'ert d'eglenter et de oherfueil.
Et Renart regarde a un ueil,
Biea veit tote sa contenance.
600 Et dît Renart 'par la membraDoe,
l'ar les ptaiez, pur la mort beu,
Ke sai ou sui ne en queil leu,
Ne aai que c'est que je voi la.
8e u'i'st Tybert, qui l'adobaP
&05 II me resemble chevalier:
Yoïs por le cuer beu, mes doistrer.
De livres porte a grant pleuto,
Il est esleûz a abe
He dex, et de queile abeîeP
510 De Clervauz ne sereit ce mieP
Neoil, mes il i a abe.
Molt sui boois, par le cuer be,
Que je n'en osse a lui parler.
Il me fereît tost afoler
515 Et leidir a stu palefroi.
Il le meine par grant eafroi,
Ce soit par sa malaventure !
Si sera ce, g'i métrai cure,
S'a lui me puis acompainner.
520 Mes nel sai coumeot areianier.
Gel corrocai jenî matin,
l'or ce ne m'os en bod cemin
Mètre n'a lui abandoner'.
Et Tybert conmence a chanter
&S5 Une chancon tote de Rome,
Onques si bêle n'oT home.
Et quant laisaîe ot a chanter,
8i conmenca a r^eter
601 mor 006 oUr.' 919 aoongpwoer 522 □
, Google
XII (UéoD 21019-210G8)
Renart que Lui mein l'ot laisse.
&S0 'Dex!' fet il 'tant avà oorocie
De Renart que ae puis trovor.
Se go le poisse encontrer,
Molt le meisse ore en grant pes,
Mes escuiers fuat oan mes'.
035 Lors se raquelt a estargir,
Son cheval fet avant saillir
Et iiet 'qu'est Renart devenus P
Ce poise moi qu'il est perdaz'.
Et Renart qui bien l'ot oï
MU Est meïntenant en pies salli
Et diet 'gie ne sui pas perduz,
Siie, que bien .soies venuz
Et que beneoit jor aiez!'
Et Tybctt s'est lors afichiez
Mo Sor les estriers, si le regarde,
Et de parler un pou se tarde.
Et Renart est avant venuz
Et li diat sire, bons saluz
Et bon jor vos soit hui donez!'
550 'A qui es ce que vos parlez?'
Pot soi Tybert 'a vos qu'ateintP'
'Sire, je di que dex vos meint
Et doint goie et bone aventure!'
'De vostre sain n'ai ge cure'
65B Fet soi Tybert: 'ce que ge vueil
Ai ge trestot. et si me doil
De Renart que ne puis trover.
Qe le voloie o moi mener
A seint Martin a Blaengnie:
mu Que g'ai de 11 molt grant pite.
Et ge vois la messe chanter:
L'igliae m'estuet déporter
Jusqu'à huit jors por le provoire
637 que est b4S benoic 539 bnonjiui Ml li il
, Google
XII (UÉon imi—nom i?
Qui est aies a une foire
666 A Dol, ce aient;, en firetaingne.
Ja dex ne doint que il reviengnel
Robe TS querre a sa putein.
Si ro'estuet la chanter demein
Et ge n'ai clerc qui me respoingne',
STO Oe ferai bien ceste besoingne,
Le mester sai de chef en obef.
Bien vos aiderai, par mon chef'
Fet soi Benart, 'se vos volez.
Ge soi celui que vos querez,
S75 Kenart vostre bon conpaingnon'.
'Va ta voie' fet il, 'bricon!
Tu es RenartP' "Voire par foi'.
'Uentiroîes en tu ta foi?'
'Oïl voir oe a dît Ronart.
680 Va ta voie' fet il, 'muaartl
Renart ne s'osereit veoir
Devant moi por nul estovoir,
Quar il m'a hui molt ranprone
Et molt corocie et gabe.'
5Ki 'Ja n'i ot se paroles non.'
'Si ot. il fist grant mespHaou
Qui iloc me laissa par moi
Ou iero alez en bone foi
0 li eabatre en oonpainnie.
590 II ne tist mie cortoieie.
Mes or me di, eo dex te gart,
Se tu me vpïs Iiuî Renart'.
'Nenil certes jor de ma vio,
Ge ne vos en mentisse mie'
595 Ce li a Renart respundu.
'Mes, Tybert, vos ai ge veû'.
'Avez oï, par le cuor be.
CoD m'a or cîl vileins gabe!'
'GabeP de quoi? oncor i pert,
I coDcie &87 Ikua 5SS Ouoque li slai
tiCMiî^AR l.1Rr?ARY.
Ofî IMITlTOTiON.
XII (HJon 31090-21 12fi)
600 Dont n'estes voa mie Tybert".
'Oïl voir'. 'Et je Konart sui,
 cez enseiones que je bui
Yos trovai Bor la roche en hant
Ou vos TOB toatisaîez au chaut'.
606 Tybert respoat 'tu as voir dit.
Mes or me di, se dex t'ait,
Se ge t'enmoin avocques moi^
Seras me tn de bone foiP'
'Cùrtea oTl' ce dit Renart.
610 Mes or me dites par quel art
Vos avez tel hamois conquis,'
'Ja me cuidoient avoir pria
Li garchoD Quillaume Bacon,
Quant un preatrea a esporon
616 I vint sor aon cheval ambiant.
Et il deacendi meintenant
Et cuilli ne aai quana baatona.
Si m'asailli ooome dragons.
Et ge vi en près le cheval
S20 Desoz l'arbre tôt a estai.
Conmencai moi a dévaler,
Et il me priatrent a huer
Lor chiens qu'il me voloient prendre.
Mes je n'oi cure de descendre,
626 Ainz aailli entre les arcona,
Et il coD una eamerillons
S'en va a tôt moi meintenant.-
Quant ge m'aloie regardant,
Yi le prestre dolant et laa
690 Qui me aivoit plus que le pas;
Toz lez 08 li orent qaasaea
For ce que lor ère escapes.
Aprea moi vînt, ai m'arainna
Et son polein me demanda.
686 Et ge ai le queationai,
OS teit 600 oi 613 DDidereat 618 gnill'. 619 •■ I
2 manquenl &2D Et li ohicn me 630 auoit 631 «nol
xn (Méon 21126-21161) 19
De gramaire ]t demandai,
De soffime et de question:
Ne me sot respondre on boton.
Quant ge l'oi fait de tôt conclus,
640 Qe m'en parti, il n'i ot plue,
Et sil roTfli aler aprendre
Et a antre mester entendre.'
'Sire-Tybert' ce dit Rennrt,
'8'ore i estoient lî set art
645 En ces livres que vos avea,
Bien nos auroit dex asene?..
Escoles porreen tonir
Et riches homes devenir.'
'Par foi' dit Tybert, 'ge ne sai :
650 Qu'onqnes es- livres ne gardai.'
'Non?' dît Renart 'or i gardons.
Descendes et si destrossons.'
'Non furai, qnar il est trop tart.
Mes alez en' fet il, 'Renart,
Km Bone aleûre a BUainnie,'
'Conment! iroîe ge a pîe?'
'Bien, si Tendres encontre moi,
Si recevrez mon palefroi
Et as genz ires demander,
(160 S'il i a cors a enterrer
Ne nul enfant a batîzier,
Que tost l'aportent au moster.
Et ge i serai orondroit'
Renart dit qu'aler ne porroit,
G85 Que trop a les piez dépeciez,
Si est lasses et travelliez,
Ne manga hai, ne puct aler
S'il nel laissoit un pou monter.
'Montez' fet Tybert, 'viatement.'
670 Atant vet Renart, ei se prcnt,
Si est montez derero lui :
eau «et &44 Se ore 060 Q'onqupi 1. 6&2 Dszcendei 6'>6 blennie
iroige ft'i7 wni^ &5ff '■"matiiliint BM que nier 1165 de[iici«z
,. Google
XII (Méon 21lfi2-2ll97)
n li dira par tens anui.
Or sont li baron a cheval.
Si chcvacerent contreval.
67fi Si s'en fuient grsnt aleûre
Parmi le val d'une cutare :
Tybert devant, Benart derere.
Qui se porpensse en qel mauere
Il metreit Tybert a raison.
680 'Tybert, par ta confession,
Di que de ccst cheval feras.
Donras le tu, ou le vendras P'
Go le vendrai' Tybert a dit.
Et por conbien, se dex t'aît,
685 Le donras tu? va, di le moi.'
'Qel te dirai, et ge por coi P
Voldroies le tu aoaterP'
Oïl, se tu le vous douer
A raison et a droit esgart:
690 Por conbien aura ge ta partP'
Fet soi Renart. 'Or di reison,
A i dont nus part se ge nonP'
Ce dit Tybert 'gel gaaîngnai.'
'Et ge por quoi n'i partirai,
(195 Si""» TyhertP' ce dit Renart.
'Par foi tu n'i aaras ja part'
Fet soi Tybert 'maie ne bono."
Si aurai, se raisson le done.'
Et dit Renart 'por le cuer be,
700 Ne sut go autresi monte
Con vos estes, sire TybertP
Trop Gst vostre barat apert
Qui me voles de conpaingnie
Qiter par voatre trecerie.
TUTt Et es livres et el cheval
l'artira ge tôt par igal
Et mot a mot et foil a fueil.'
r.75 nleorp nSH n tM ajoult â'u.
^Iri-perii-' nre. 700 pure igiil
, Google
XII (Méon 21198-21233) 21
'Maie gote te cret ainz Teil.
Diable, Renart, es tu ivres P
710 Que feroie tu de mes livres P
Ja n'i ses tn ne q'une chèvre.'
"Si te puisse tomoier fièvre
Con rien n'i ssîV ce dit Renarz
"Ge sai plus de toi les trois parz.'
71fi 'Ses tu rien de dialetique?'
'Oïl, tote qiqueliquique.'
'Respondras moi se ge t'opoaf
'Oïl, par derere mon dos.'
'Or antent dont a l'argument !
720 Qe di, pnin d'orge et de forment,
Si di, pain de forment et d'orge.'
'Maie aventure ait eînz ta gorge
Que pain d'orge soit de forment.'
'Tu l'as entendu malement'
725 Fet soi Tybert, 'ce n'i a mie:
Tu sez trop pou d'estrenomie.
Se l'argument te puis prover,
Leras m'en mon cheval mener f
'OTi, et se tu pues faillir,
780 Dont ne m'i lairaz tu partir P'
'Oïl voirs, lors i partiras.'
]0r orrai dont que ta diras.'
Ge dirai dont, por estre quite,
Que cil n'abat pas qui ne laite.
73S Or entent dont a la provauce,
Si apareîlle ta faillance.
J'opos cest potDt que de forment
Fet en un pain tant seulement,
N'i a orge ne autre ble.'
740 'Gel point m'avoes tu enble'
Ce dit Renart: 'or di avant!'
'Beax amis, et puis si di tant
Que l'en feit d'orge unautr e pain
TO8 oote T12oheare 714 leiVII. 716 liqueque 717 Upos 720
«H 731 et 726 tro 727 8b I. 72» 8e io paû 734 )ite 730 ent«n 787 poin
(de mime 740)
, Google
22 XII (M<oD 31'284-21-i6»)
Trâstot pnr et sans antre grein:
746 Sont ce deos paitu? Que t'est am?
Kenil certes, tu a§ meapris,
U ne pnet e&tre que un pain.
Dont n'est il q'un âlz a putein'
Fet Tybert 'en trestot le moade.'
760 Tu menz.' 'Hei tu, dex le confonde!'
Ce dit Tybert apertement
Tarmi la veûe qui ment
DeooOz es par ta faillance,
Tu as fet trop povre semblance.
756 Dont ne sera que unes meins.
Sanz die blez ne puet on dis pains
Fere, de chascun un par soiP
Sont ce dis, par la toe foi?
Or garde con tu aea les arz.'
760 'Va ta voie' ce dît Benarz.
'Dont n'est blez blez, dont n'est paip painf
'Oïl, e vos fil a putein'
Fet Tybert. 'par ceste reaon
N'i a nule desfension,
766 Mes entr'auz a grant diferanoe.'
'ÂYoi! vos aves mange tence'
Fet Renart, ai volea teucer
Et mellee a moi conmeucer.'
'Non faz, mais voa n'estes pas saje,
770 Et itel gre a qui cbien nage.
Quant je voa oi par bone foi
Honte desor mon palefroi,
A chalenger lo conmencfaaatea,
Ueintenant que voa i montastea.
776 Vus ne feïstes pas savoir,
31 ne conquert om pas avoir'
Ce dist Tybert 'par aou genler.'
'Bien le poes pisser ester'
Fet soi Renart, 'ge me jooie.'
7*4 et trostoi i. 702 ueu 760 pot 757 un XMiifM 73)
ODDiDo 774 HeiteniDt inonUsieB 777 dit geler 778 bia
'c*
Xn (H«on 3I370-3I300)
730 Puis dût en bas s'en caste Tole
Ne TOB faa ftnnuî et pesanoe,
Dont sa ge poi de uigromance.
Se anchois que nos departoms
N'est remendez cist pelicona,
78Q Ja dex ne me leiat jor plus Tivre.'
Tant ont ohevauce a délivre
Et tant ont eDtr'eue despute
Qu'il sont en Blaeigni entre.
Deaoz la TÎle enmi les près
790 Si oDt lor lirres destroasez.
Lor ofaeval laisseront aler
Â. l'erbe peetre et saouler,
Si s'en tornent vers le moster.
Près estoit ja de l'anuiter,
TS& Si s'en erent alez lez gêna.
Au moster vienent, s'entrent eus:
Les lampes furent alnmees
Et lez genz s*eD furent alees.
Ce dît Renart 'or oomenchez!
800 Far deu, trop voa estez targiez;
Sanz vespres oïr s'en root tiiit'
'Bire Renart, ne tos anuit,
Il lor avespirra asez.
Mes cez chandelez alumez'
SOS Ce dit Tybert, 'que le serTÏce
Doit l'en dire a treit en l'iglise
Et fere le meater molt bel.
Ovrez les fanis de oou chancel,
Nos i Terron oncor molt cler.
810 As antienes m'estuet tomer,
Et vos repemes cou sauter.
Si toroez a vostre mester,
A ces versez et a ces saumesl'
Et Ronart aquelt a ses paumea
816 Fias menu ces fous a torner
787 «Dt immpw 786 bl. nena 791 iMienDt 796 SI entret 800
engin 801 alomtt 807 moster 806 cm h. 809 ueron 810 msitot
'c*
XII (Méon 21306-21341)
Que VOS ne poissiez conter.
Qaant a lor mester aont tome,
Si se sont amedoi levé.
Tybert vesti le sorpelis,
830 Apres est vers l'autel sailliz.
Tybert son capelet osts,
En te] manere conmença
'Domine, labis mea' . .
'Si t'idt dex, oon ce i a'
836 Ce li a respundu Renart.
'Oe sont matioes, fol musart,
Que tu nos vous por vespres dire.'
Et Tybert ocomenoa a rire,
Si li a dit 'que i a dontP'
830 'DeuB ÏD adjutorium'
Fet Renart 'el conmenooment
Doit en dire premerement,
Dant Tybert, ou vos estes ivres.
Ou rienz ne savez en cez livres.
886 Ahi! que ne vos ont ol
On l'arceprestre ou dant Davi,
Ou le prestre de la folie!
Quidiez qu'il no riaiasent mie,
S'il vos oÏBsent autreai
840 OoD mei e vos avom oT
En tel manere conmeocerf
'Fox, jel fis por toi essaier.
Qe ne quidoie pas por voir
Que tu fuasea de tel savoir.
845 M!es or t'a ge bien esprove.
Se remeindre voua ceet eate
En ceste vile et sejornor,
MoU te forai garbea doner.'
'Ja eat ce bien' ce dit Renart.
660 M^es dites vespres, qu'il est tart.'
Lora aplagne Tybert son ohaf,
p. torner oooler 819 loplii SW «tatartn
, Google
XII (M£on 21S42-3I3T7)
Si reconmence de rechef.
DeuB in adjutorium dit,
Et Renarl; les antenea lit.
800 Si ont ohante aalmes et vers
Uolt hautement a deuB envers,
Les antienes moût hautemeot:
Le capitre dist simplement
Sire Tybert, et dan Renart
860 Redit le verset a sa part.
Si ont chante eneamble a ligne,
Tût mot a mot et tôt a ligne.
Sire Kenart les versez dist
Et daot Tybert lez responz fist,
865 L'antiene del Uangnilioat
Celé dît dsnt Tybers 1î obaz,
Et Renart Ta bien entone
Et gloriosement chante.
Âpres chantent, si con moi semble,
870 Lor antiene ambedui ensanble.
Tybert a dit après le vers,
Renart li respont a envers.
Puis dît Tybert en sa r«son
Moult bel Domimis vobiscum.
8TS Renart H respont hautement,
L'oroison diat apertement
Tybert et le per omnia,
Devant l'aatel s'agenoilla.
Et Renart respondi amen,
880 Puis li a dît 'levés vos en
Et si aies dore ces buis.
Qe dirai benedicamus.'
Âtant a Renart envaT
Un benedioamus forai
885 A orgue, a treble et s deacbant,
Que il n'a home ai vaillant
El mont, ne si mesaaise,
lar 868 te 8«g chanter 876—879 manqtunl 880 te
684 benedioaamui 886 Qail ni ■ 887 oa «i neMiie
,.ogIc
TU (H4on S13?fr-21413]
De soi n'oflst gregnor pitié,
S'il oîat Benart, qu« d« lui.
890 Tôt le mont tepeûst d'ennui
Renart de son aeri chanter.
Deas liuea poissiez aler
Ainz que il l'oOst parfine.
Et Tybert ai a l'uis ferme
8S6 Qiû molt eateit de chanter las,
Si dist le Deo gracias.
Aprea ont cooplie chantée,
Et quant l'oreat tote finee
Si priât l'an l'autre a areener,
900 Et Renart a parle premer.
'Sire Tybert' ce dist Renart,
'Ge Toudroie savoir quel part
Clo aurai de tôt le gaaing,
S'en ceate vile o tob remeing.
905 De la disme de ces poroeax.
De oea brebiz, de ces veax.
De cez pocins, de ces oisons,
Dites conment les partirons.
De l'oblaoion et dez leiz,
910 Dites et devises en pes
Conbien j'en aurai a ma part.'
Tos en aures trestot le quart'
Ce dit Tybert, 'a'on le me loe.*
Et Renart li a fet la moe.
9iCi 'Conment' fait il, 'por le cuer be
Waà ge autres! bien chante
Anuit a vespres oonme tubP
Et autant sui religions
Et nez et prodom de ma mein.
920 Sera ge plus filz a puteîn
Que vos, que n'aurai de la dime
Autretant cume vos meTme,
Et de tote l'oblaGLonF'
888 Kregooi 894 luis bien f. 896 dit 899devBiDar VtgûH
lUttlne OMl 911 ie aurai 919 prododio
,. Google
XII (H«oii 21il4-S1449)
'Renart, tu me tienz a briooD
S» Fet soi Tybert, 'ge le t'afi.
Ne m'ae oncor gairea servi
Et si Teuls ja a moi partir.'
'Partir? dud voil, tâoz voil oïr,
Eb quoi ge m'î porrai fier,
930 Se ci me siet a demorer,'
'Ja se ta es de booe foi,
Te plivis loianment ma foi,
L'uoe moitié te partirai
De ce que je gaenguerai
936 De morz, de viz et d'aventures,
D'offrandes et de sépultures,
Et tu me soies bon amL'
'Qe l'otroi' dist Recart ensi,
Mes certes ge ai molt grant feîo.'
940 'Se tu Toloies mangier pain,
Vea en la uu les oel autel.'
'Ge n'en mangai onques de tel'
Fet Benart, 'a jor de ma fie,
Ues de formage auroit t mie?'
84& 'Par foi, ne sai' Tybert a dit,
Ataut garda avaut, si vit
Une toueille eevolepee
ËD une fenestre botee:
Deus en i ot entorteillies,
960 Li uns fres et li autrez vîez.
Tybert les trait de la toaille.
'Dex ude! ce n'est pas faille
Que chasoun aura ja le sien.'
'Par foi' dit fiensrt, 'ce est bieo.
955 Ueis dones moi eel blanc, oel mol.'
'Conment voles vos sambler fol'
Ce dit Tybert, 'sire Renart?
Cest dur aures a vostre part:
Que il est boa a ouer tenir,
5,t7„ib,.GoogIc
I
XII (Méon 214(K)-21483J
960 St qui le voudroît départir,
ÂBea durroit plus que cestui.'
'Yoles le vos mètre eo eatuif
Fet Renurt 'celui me dones.'
'Jk par mou chef o'eu mangerez'
965 Ce dit Tybert 'graut ne petit.'
'Par le caer be' Renart a dit,
'Dont estes vos vers moi triehere.'
'Or va ta voie, fol licherre !
Demein au soir auras cest mol.'
mo Or m'area entercie & fol'
Fet Renart, 'en la moie foi.
Et si me mentez Tostre foi,
9i vos en apel a Ruen
Ou devant Huon le doien
978 An coDvent a la confraric'.
Que que Renart Tybert envie.
Si a Tybert tant esploitïe
Qu'il a le formache mangie,
S'en a Renart ou grant doil.
980 II en oQst où son voit,
Mes ne puet ore estre autrement.
Entre ses denz dit bêlement
'3e hui ne sui de toi vengiez,
Molt eu sera mes cuers iriez.'
985 Lors a son formace entame,
Que il estoit molt afame.
I^î en manja tant coq il pot.
Et quant ascz mange en out,
L'autre lia en son giron,
090 Que il portera en mwson.
Mes entretant oon il manja,
Totea voies se porpensa
Gonment Tybert concfaîereit
Qui si mal parti li a voit.
093 Lors a Tybert a raison mis
, Google
XII (MéoD 2H86-21523)
'Sire, se g'ai vers vos meapris
De ce que ge vos ledenjai,
Onques mes de tel ne manjai.
Molt a este bon le formago,
1000 Et vos partistea conme sajc
Quant vos me donastes cratui.
Mea il me tome a grant anui
Qa'aDuit nos somes oblic
Que nos n'avom mîe sone
1005 As veapres ne a la vîgîlle.'
'Yo8 me dites voir, par seint Gile'
Ce dit Tybert, 'car i alous
 ces cordes et si traions!'
Atant sont as cordes venu.
1010 Renart qui plus voiziez fu,
Dist que il sonereit avant.
Ab cordes, s'aert meintenaot.
Mes ne pot de terre soner,
8or on banc le convint monte^:
lOiii Des cordes list un las corsor,
A son col le miat tôt entor
Et ses deuB pieti avoc devant.
Tybert le va molt regardant.
Et il prent les cordes as denz,
1030 Si sone tant que neiz lez genz
Qui dormoient. sont esvolle.
Mes le las ot si adreoe
Qu'il ne pooit mes corre aval.
Hes trop aavoît Renaît de mal
1025 Qui as denz les cordes osteit.
Tybert de ce ne s'en gardeit,
Ancoia qui doit q'o les deua piez
SoDoit, qu'avoit avoc leiez.
Et quant il ot aaea sone,
hw Si s'est molt bien del laz oste.
Et dît Tjbart 'or est il droiz
Que je aone la moie foiz.'
IbOd diB(«» 1010 que 102;! oore 1032 rekOno
,. Google
xn (Méon 2I523-215M)
Et dît Benart 'par aeint Rioher,
Gel Teil, et que boive ud aaster
1O30 De TÎD cil qui pis Bonera.'
'Dahez ait qui le voîera'
Ce dit Tybert: 'or seit einsi.'
Atant s'en est en piez sailli.
Si est desus le banc montea
1040 Et el laz a ses piez botes
Et après i bota son col,
Je cuit qu'il s'en tenra a fol.
Les cordes a prises as denz.
Lors primes le voient les genz
1046 Qui vindrent au moster garder
Qui ce est qui tant puet soner.
Atant Renart Tybert aresne:
'Buer montastes' fait il, 'el chesne
Ou le provoire vos trova
lœo Qui en oest lea vos envoia.
Ice. dites, ne vos plaist il?'
Si con Tybert Tout dire *oïl,'
Et oonme il la boche ovri,
Li laz par le col le sesi.
la'is Quant les denz de la corde osta,
Li las entor le col serra
Et avec furent li dui pie
A quoi auquea est aligie,
Que meintenant fust estrangle
1060 Se li pie estoent oste,
Quar 0 les piez li laz eslesse.
Et dit Renart 'estes aeseP
Ne saves mie bien soner.
Estes, je vos irai ester.'
1063 Tybert qnide qu'il die voir.
Et Renart qui enviz dit voir,
Quant du laz le dut délivrer,
Si li ala le banc ost^r*
1064 et ] uns 1036 qD« 1030 monte 1040 boU IfUS <|
1048 B«r 1069 nenlenknl 1061 I: I.
,. Google
XII (HéoD 215&g-2ID91) 3
Que il aveit âesus ses piez.
lOTO Or est Tjbert plus enlaciez.
Or ne a'a il sor quoi ester,
Et tôt jors fait les seins soner.
Et quant il s'en quide escaper,
Renart le coDmenoe a gaber.
10T5 Envers lui est avant passez,
'Ha bal' fait il We est ases.
Sire Tybert, ce est anui.
Connient ne fînereiz vus but ?'
Et Tybert ooumenoa a grondre.
10*1 'Coument, ne me denniee respondreP'
Ce dit Reuart 'orgoil, orgoeil.
Haie aventure aient mi oil
8e ge ne vas faz sorde oreilo :
Yoe me faites or la dorveille
1086 Qui ici vos vois aresnant
Ne ne me proisiez mie tant
Que vos Tueillîez a moi parler.
Conment? volez vos ja monter
IjBsus amont a damiedou?
lOBO Avoi, Tybert, ce n'est pas jea.
L'on ne monte pas si as nues:
Dont vos sont ces folors venues?
Qtiidiez vos ja estre si seinz
Que vos ailliez avoc lez seinz,
1095 Et moi voies gerpir iosiP
Pou avcs oncor deu servi
Por aler ja lasus en gloire. 67
Vos ne feîstes pas mémoire
Ersoir as vespres de la feste.
1100 Molt vos devroit doloir la teste
Que toz jors contremont gardes.
Et a moi por quoi ne parlez?
Por quoi m'avez si en haï F
Ja n'ai ge mie deu trabi
10R4 ore 1066 Ha manque ni t. 108» uoleuet 1090 Am
, Google
XII (Héoii SI595-2lffi»)
1106 Qufi ne âegoies parler a moi.
Vos me mentez la vostre foi-
Or le m*avez deua fnz mentie:
Une ore et autre a la partie,
Quant vos partistes le formage.
1110 Vos ne feïstea pas que aaje.
Bi vos di bien par saint Saoson,
Que ge vos en tieng a bricon.
Ne me semblez pas iusi mestre
GoD vos doQssiez erseîr estre,
ItlQ Quant vos me trovastes el val
On chevauciez le cheval
Qui portoit les livres trosez
Que aviez au prostré emblez,
Et son polein par trahison.
1120 Or en pendez conmo laron
Et si avez or bon ofaapel.
Et que ert il or de l'apel
Que j^avoie envers vos tetf
Conment ert del aler a plet?
1125 Vos n'î porrez or pas aler.
Fêtes le vaux contremander
A la conrrarie as noneinz
Trois aemeinez ou un mois meinz.
Or me ditez. que ferois vosP
IISO Par deu, trop estes or;>ellox
Por estre mestre a povre gont.
Yos les menrîeez malemcnt,
Se sor euls aviez baïllie.
Ne place deu le Hh Marie
1136 Que en vos aient lor atonte:
Que il auroient maie rente,
Ne voudreez a odIb parler
Ne seul de droit oeil esgarder.
Ge vois ore les huis uvrir,
1140 Que j'ai oî lez genz venir
1118 Qui 1121 ore 1123 ore 1127 m] 4m 1131 |
manqut 1187 iiealdrei-i
, Google
XII (Héon 21631-31660)
Qui Toelent entrer el moster.
Or doûssiez voatre sauter
Tenir overt sus voz jeoolz,
Et vos TDS estes a trois douz
1145 lioiez as cordez par la gole.
La soûstes vos pou de bole.
Que dirunt ore li prodome?
Or ne chantez vos pas do Romo
Si CCD vos feïstez ersoir.
ll&O Vos doûssiez si bien savoir
Les set arz, ce deseez ier:
Or ne vos saves dezlier.
Folie vos fait tant soner,
Vos doQssiez laissier ester
1156 Le debateïz de cez clochez.
Meuz vos venist pescher as locliez
Qu'eotremetre de tel niester
Dont vos ne savez pron aider.
Ne vos en saves entremetre,
1160 Hes en pria vos voleez mètre
De tenir la marruglerie.
Vos feïstes molt grant folie,
Oe vos di bien tôt a estrox,
Certes trop estes orgellox.
llGû Ge quidoie par seint Guion
Q'ft la purification
Venist ma femo a vos demcin.
Mes ne porroit a vostre mein
Ateindr» s'offrande a baiDior
1170 Ne vostre bêle mein baiasier,
Que trop vos estez haut levé.
Si vos tendreit a fol deve
Et en auroit trop grant pour.
Et quar me changies par amor
1175 Deue maaillcs por un denier,
Qu'allora les voldrai envoler.
1143 Ml 1161 d. er noir 1157 Que tTometre. Ilft5 quiiloi
1172 tndret 1170 11- O- 11'B 1«
HKNAKT II. a
,. Google
XII (Méon 2I687-2t7(B)
Que dites vos F aurai les mîeP
Voiz por le core seinte Uario,
S'il deingne a moi parler encor.
1180 Malement parlerees or
A un povre home, qant a moi,
A qui vos estes par vo foi
De mener loîau conpaingnie,
Ne dein^iez encor parler tnîe.
1136 Mes avant volez oïr tôt.
Or me reapondes mot a mot
Espoir de ce que je vos dî!
Mes por deu, sire, je vos pri,
Ne metez rien a vostre cuer.
1190 Qne ge nel vobdroie a nul fuer
Que vos en eussiez nul mal.
Parmi tôt ce que el cheval
Ne voussiates que ge partbae,
Si voleee que je preTase
1195 A porter Hermclîne a messe.
Ne VOB fu onqnea felonesae:
Yolentera li devez prester
Et de vos chandeillea doner.
Aura le ele, baux douz sire F
1300 Oïl, damledeux le vos mire.
C'est bon gre deu et maugre vaatre,
Ele dira aa patrenoatre,
Que de\ voa doinst honte en cest an
Ainz que vienge la aeînt Jnhan,
13(15 Si aurea vos encor anuit.
l'or deu, aire, ne vos anuit,
(le paroi volenters a vos.
Et vos estez trop ennuioux,
Et a moi ne volez parler:
1210 Toldriez vos tôt jors soner?
Oe voa dî bien, ce est folie.
1 aanble, ce seit estoutio'.
Atant let Renart le sangler
17« » moi j bien 1204 Ia 21!f «toit de roil
XII (Méon 21704-21740)
Qui a l'uifl vit aboeter
1215 Un fort vilein fel et enrievres,
llardiz autresi cou un lerree.
Au coste ot s'espee ceinte
Qui tote esteit de roïl teinte.
Qu'il ne pooit issir des es,
13S0 Ne ja par lui n'en istra mes.
Et quant il vit Tybert le chat
Qui si fort les cloces débat,
Et Renart vit ester les lui,
Tel poor ot et tel ennui
1325 Que meinteuant li prîstrent fevres
Et il s'en fuï con un lèvres.
Et Renart est avant passez.
Si li a dit 'estes, estes.
Fox vileins, par ci oieroîs.'
1230 AdoRt fu li vileins destroix.
Quant vit que Renart l'escria,
Einsi très grant poor en a
Qu'il dut estre del sen issu.
Ono ne fîna, si ost venu
I3B5 Lasus amont enmi la vile.
Et Renart qui molt sont de gile,
S'en est retome au mostfir,
Si osrache un fuel del sauter,
Si l'a dedeas son sein bote,
1311) Et Tybert a sraisone.
Sire Tybert' Renart a dit,
'Ge vos di bien, se dex m'aït,
Que je ne demor plus o vus,
Que trop estes rellgious.
1245 Trop poes por deu traveller.
Ge ne porroie tant veiller.
Ge m'en irai, vos remanez,
Et vostre offrande rechevez
Tel con ele ert, ou mole ou dure:
1360 Que bien sachez, je n'en ai eure
H]n
,. Google
XII (Méon 21741—21776)
Ne de la moitié oe du quart.'
Atant Renart de lui se part,
Si a'en vait droit a une hùe.
Et Tybert de soner s'eBmate,
r255 Qui de Boner fu si ateinz,
À bien pou que il u'est esteinz,
Ne ne ae pot mes preu eider.
Et li Tileina qui du moater
Estoit devant Renart tome,
1260 Si avoît tantost encontre
Plua de dia vileina toz pleinz d'ire
Qui tnit li conmencent a dire
'Et fntea Toa a cel moater P*
'Oïl' fet il, un aTersier:
1266 I ai veii, jel vos a8.
N'alez paa en avant d'id,
Que as cordea a un diable.
Ne quidiez pas que ce seit fable 1
Et uns autres s'esta les lui.
1270 Saches que il m'ont fait anui.
Et quant je voîl laiens entrer,
Si me priatrent a eacrier,
Et je m'en faï conme lèvres,
Si m'en aunt ja priaea les fevres
1270 ^t antre mal encore aaez.
Si ai este eapoentez
Que grant poor ai de mon cora.
Molt a anuiz lor ani estors,
Et encore me aiveot il.'
1280 'Venez ent arere' font il.
Atant retome li vileina
Qui de la fevre eatoit ja pleins,
S'en va avoc ous au moster
Et si lor dit 'par aeint iUober,
1286 Si m'en créez, n'i entreroiz:
Quar li deables peut tôt droia
1963 •' man^e 1266 quil 1257 f oid- 1261 t. tmtoi 1»
li 1267corclo 1275 encorru 127» lucnt 1285 «ileroîi W8Bd»H"
„,ogIc
Xn (Méon 21777-31813) 37
Et par le col et par lea piez.
Aa cordeB est bieo atachez.'
'C'est neent' li uns respondï,
1390 'Or toat' fait il, 'baron hardi!'
Âtaot sont au moster venu.
Li vileins qui fu esperdu
S'en vait toz jors traiant arere.
Molt fu coarz de grant manere:
12W Lee autres let aler avant
Dant Tybert troverent pendant
ÀB oordee, molt l'ont conjuré
Que il lor die rente,
Se il est bone chose ou non.
1300 II ne respont ne o ne non.
Et il l'en ont entreparle
Et autre foiz rooonjure.
Il ne respont ne que devant.
Tierce feiz' font soi li auquant,
1906 Xe convient encor oonjuror,
Et 86 a nos ne vout parler,
Bi l'aaaillon hardiement.'
Lors le conjurent erraument.
Un bachelere prou et hardi
1910 Plein pie est devant euls salli,
Si li a dit 'tu qui la pens,
Ge te coDJur de totes geaz
Et de l'apostoile de Kome,
Que je ne sai nul si haut home
13t& Fora que sons nostre sire dex,
Oe te conjnr, ee tu es tex.
Que tu doies parler a gent,
Parole a moi isnelement!
De ta foi et de ta créance
1330 Te conjur et del roi de France
Et de treetote lu maisnie
Qu'il meine o lui en ohevautùe,
188» risn U nUein r. 1290 tôt 1305 anooro 1817 doia
, Google
38 XU (HéoB 21818-31848]
Et de par le roi d'Engleteire,
De boM, de pre, âe tote terre
13^ Et de trestote créature,
De tea eus et de ta faiture,
Que me dîee s'es de par de
Ou par celui qui me fist ne.
Ja te verras tôt detreoeber,
1390 Ne TOÏB tu eî moD brano d'acher?'
'C'est noent' cQ ont reepondu.
'ÂTant' fout il, 'baron oremu,
Assaillon a deetre, a senestre I'
Âtant vint la meecine au prestre,
133Ô Si li passe coume deTee :
'Avez tob' fait ele, 'rovee
Geste iglïse par pute estreine?
Ja est el mon seignor demeine.
Ja conperrez, se dex me saut,
1340 Se ma conoillo ne me faut.'
Lors li passa a sa quenoille
Et cruelment le dos lï roille.
Et Tybert durement tressaut:
Et por neent, rien ne U vaut,
1345 Que il ne lor puet escaper.
Lors saut le quointe baoheler.
Celui qui s'espee avoit traite,
Fiere eoTtûe li a faite.
Celui qui tant l'ot conjure
1350 Est meintenant vers lui aie:
Entor son braz torelle a masse
3on mantel, et puis si li passe.
Segnies s'est et puis T^t avant,
Un coup li done en reculant,
I35& Que les mailles de la pelice
Li freint et délace et déliée.
Si le feri de grant a!r:
 terre en fait un pan venir,
Ues ne l'a en ohar adese
1383 d. «t » 1887 eit'ne 1888 deiaane 1843 rooill« IStS |»>
ISCO mentsDtiiK 1853 p. si u. 1306 mulei
,. Google
XII (HéoQ 31S49— 21880)
laao Q'el poin lï est le bran tome.
ËD tornant deaceiiâi aval,
Ne H a fet gairez de mal.
'Vee' fait il, 'cod trencbe m'eapee!
S'el ne me fust el poing tomee,
136Ô Ja en oûese prie venjaDce.'
Lors vint un vileîii o sa lanche,
8e li refet une env^e.
A deux meins l'a forment brandie,
Parmi le cors le vont ferir.
1370 Et Tybert li sont bien guenchir.
Et li vileins outre passa,
A une piere s'acopa:
Saches que la lanche a brisée
Et une coste a pachoiee.
1375 Et le bacheler o l'espee
Qui ot s'aleine recovree
Et tôt repris son hardemeot,
Li est passes hardïemeat.
Li bacheler ot non GUiilIame
1380 Ferir le qaida sor son baume,
Mes a cestui coup a failli,
Que Tybert li a bien guencî :
Ne l'a mie a cel coup ateint,
L'espee entre ses poins li freint.
138D Et il li passe o le troucon,
8i le feri el ohaaingnon
Que les las ou il ert ladez
A a cel coup outre trenches.
Et Tybert qui molt esteit Isz,
1390 S'en vait fuiant plus que le pas.
Parmi l'uis s'en esteit saillis.
Et li vileins fu esbaïz
Qui de lui ocire ert engrez.
Si lor esche or tost aprez!'
1895 Si l'enobauceot molt durement,
Et il nés dote de noient
1364 pvg 1374 paohooie
, Google
Xn (Uém 31886-31934)
Qa« la nnit qui esteit oscure
Lof a tût perdre, et l'aventure
Qui li estoit a avenir,
1400 Qu'il ne deveit mie morir.
Li vileia s'en toment atant.
Et Tybert s'en Tait devorailt
Les Ttleina et la pute au preatre,
Uolt les maudit et tôt lor estre,
140& Et puis Renart et e'ataîne.
Que que Tybert ainsi cemine,
Li est venus Kenart devant
En sa voie parfont olinaot:
Hatù' fait il, 'bons ordenez,
1410 For amor deu oar me dones,
Que dex li père le vos mire,
De voetre offrande, bauz doz eiret
Et si Ebe contea de vostre estre
Que de vostre ordre voudroîe estre,
I4lfi Que molt vos siet bien oele estole
Qni te vostre bel col acole.
Et por deu, sire, qui Vi mist
De grant folio s'entremist,
Qn'ele resemble chaagnon
1490 A quoi l'en ait pendu laron.'
'Hahi' ce dit Tybert li chaz,
'Haie aventure ait tis baraz
Et trestote la toe foi!'
Dites vos' fait Renart, 'a moi?'
1426 "Oïl voir Tybert reepondi.
'De quoi vos a ge mal parti,
Sire Tybert' Renart a dît.
'Trestot avez sanz oontredJt,
Yostre offrande tote l'aies!
1490 Estes vos ore bien paîez?
Ânnit aves parti et pris.
Et d'itant avez vos mesprîs
Que cil n'en a soient oû
Qui a la vigile o vos fu,
1421 T;b«rt mun^im.
, Google
XII (Héon 219^6—21960) 41
1435 Renart rostre bon conpaingnoD.
Ues tenez vos, si oiez mon,
Que dedenz cest brief îoi a.
Que orendroit te m'envoia
Hi sire Haon le deien,
1440 Et ai vos mande qu'a Boein
Soies lundi devant manger
Tôt preat a ore de plaider
Encontre le prestre del firueil
Qui a eserït dedenz oest fneil
1445 Treatot qnanque il i Tout mètre.
Orendroit le me fiât tremetre,
Et se vos bien ne m'en créez,
Venez avant, si î gardez! ,
Et pins i a encore el bref,
1460 Qu'il voe contredit, par mon chef,
Le moster, ot met en defois.
Vos n^i chanterez mes des mois,
Ne mes ouan de ai que la
Que aurea de fide leaa
14âB Kespundu devant l'archeveaque ;
Ou a la cort devant l'evesque
Uon seignor Oauter de Costancea,
Avon nos mises noz aentanoes,
Li preatree et je sauz mentir.
1460 Ensamble vos volom tenir'
Fet soi Renart, se vos volez.'
Lors par fu Tybert adolez,
Trîstree et doleros et laz.
Que por les cox, que por le gaz.
1460 Si s'en vait droit a sa meaon.
Si départent li conpaingnon,
Ce dit l'eatoire qui ci fine.
S'en vait Renart a Hermeline.
Sï encontra un cras oison
1470 Qu'il enporta en aa maison.
U:(9 herbet 1440 qne a rosm 1443 brel 1461 m. en m. m
derioii 1463 nehanterei I4G6 k mangue 1468 no S. 1409 »M m.
1462 engolu 1464 le 0. 1467 que 1470 m manf/ue
,. Google
42 XII (Hion 31961-21976)
A sa feme atome a manger
Qui molt eu avoit grant mester,
Et BÏ li a trestot conte
Gonment Tybert l'avoit meno,
1475 Gonment le priât a aohoinson.
Ge VOB dit Richart de Liaon
Qui conmenche a ceate fable
For doner a son conaestable :
Se il i a eo rien mespris,
M80 II n'en doit ja eetre repris,
Se il i a de aon langaje:
Que fox uaïs il n'iert ja sage
N'il ne veut gerpir aa nature.
Que dex noetre sire n'a oure.
1485 Tois jorz siet la pome el poœer.
Ne vos veil avant rimoier.
1471 atorner 1475 Et d. a mtinque 147U Et um dit rit •
metprUt 1482 il manque
, Google
XUI {Héon 21077-21009)
XIII
Uke estoire voil conmencier
Qui duremeot feit a proisier:
Et grant; bien i porroiz aprendre,
Si il V08 i pleat a entendre.
5 Or m'escotea sans Doiae fere,
Que nus contes ne porroit plore
A. home qui est trop doîsouz:
Mes de l'olr soit eovoitoua,
Celi qui oTr la voudra.
10 Or oez que l'en vos dira.
n avint ja qu'una chevalera,
Qui molt CBteit prous et légers,
Fist fere un castel bel ot noble:
N'ot tel jusqu'en Costentinoble.
15 Li castax fu molt bien eeant
Desor une roche pendant,
Et si estoit bien conpassez.
Clos fu de mur et de foBeez
Dont l'eve coroit tôt entor,
20 Un pont torneTs par desor.
Trop par fu bieD fait le castel,
Onques nul om ne vît si bel.
Or vos en ferai le devis.
1 Une naatoire C(
ek'r 14 l. de qnsD
, Google
44 xm (Hâoti saooo-aaosft)
Desur une eve fu aejg
26 Qui gtant ert et porte navie.
Par l'eve viot marcbeandie
Tôt contreval jusq'a la mer.
Molt fait ce) pats a amer.
La praerie fu selonc
30 Qui duroit deus liues de lonc
Et quatre de le saos fullanoe.
Les TÎnnez (telez n'ot en France)
8i firent forment a chérir.
Et Bi vos di bien sanz mentir
83 Que forest i ot bêle et grande;
n n'ot tele jusqu'eu Ilande,
Plus bêle ne plus avenable,
TSo a franc home delitable.
Cent arpens bien en i avoit.
40 Mes nule beste n'i avoit
Que molt n'en i ot grant pleote.
Un jor fu lî sire monte
Desur un bon corant destrer,
Et dit qu'il veut aler chaoer
4Q Por veneÎBOn en la forest.
LeB cbeiiB aoople sanz arest
Li esouier et lï sergant,
Et li venerres vait devant
Sor un grant cbaaceor liart.
M) Âtant ont levé dan Renart.
Quant lî vénères veû l'a.
Les chenz apele 'or c%, or ca!'
Quant Renart vît les chenz venir,
Vers le castel prut a folr:
60 li chen le sîvent a ellez,
Et tait li veneor aprez.
Et Renart qui fu esbaîz,
Sailli sor le pont torneïz
Et s'en va parmi la porte ens.
2e lOArohEdie 86 ius en 41 »' mangut 48 àmt'» 4Bi«Mm«
60 dan] .1. .R'. &2 a)ie or 54 prii C>5 au«at
,. Google
Xm {Méon 3-2036-22071) 45
60 Del trover est il mes noîenz.
Oon il {a entres en la porte,
DU li chevalier 'il est nostre.'
Lora s'eslaissent sans atar^r.
El castel est entre premer.
65 Pub dcscendi de sou cheval: 94
L'estrer li tint le aenesoal.
Apr« sont li autre venu,
Enmi la cott sont descendu.
Le gorpil vont partot querrant,
70 Ne] troverent ne tant ne quant.
Far cuisines et par estables
Et el paleis desoz les tables
TSo laissèrent que reverser:
Mes onqnes nel porent trover.
76 Far les chambres et par eoliers
Le liât querre li chevaliers:
Neîa es celerB le vont querre.
Ono n'i remeist pièce de terre
Ne en celier ne fors celier,
80 Ne CDgnet nul a reverchier,
Ne rien née, bien lo saches,
Que li gorpilz n'i fust cochez.
Onques n'i remest banc ne huoe,
Neïs desoB une viez ruche
85 Dont l'en avoit le mel oste:
Mes il ne l'i ont pas trove.
'Dexl' font il 'qu'est il devenu,
Quant nus de nos ne l'a reûP
Par foi or nel savom on querre,
90 Ne sai s'il est entres en terre.'
Li chevalier dist 'je ne sei,
Ues quant ne puet estre trove,
Si le laissons atant ester.
Que caiens le vî ge entrer.'
S6 Par foi, sire' ce dient tuit,
n'or 63 Lor Mlaiisent 77 qoerraot 79 na dafora 80 N«
'. nuit A fl4 dMD» frui-hp 87 qiiP Mt 99 pot pu* e.
,. Google
XIII (Méon 23072-22107)
'AÎDz le qaerron jusq'a la nnit.
Que por rnaveiB noa tendra l'on
Se nos si le gorpU perdon.'
'Or le qiieres donqaes adea'
lOO Pet li aire, je le vos les:
Sacbez, je nel querrai plus bai.
Âtant sVd va de fin anui.
Lora reconmencent de rechef.
Et chaacnns a jure aon chef
105 Que del querre ne ae feiadra
Jusqu'à tant que la nuit rendra,
'frestote jor l'ont quia insi,
One ne iînerent, gel vos di,
Soz bana, aoz liz do reveraer.
lio 3'oïrent covrefeu soner:
Et con il l'orent entendu,
Onquea n'i ont plus atendu
Et dient que nel querront plus.
El palaia en monteront bus,
116 Si sont Tenu a lor aeignor.
Treatuit li dient par iror
'Ban aire, par aeint Licnart,
Bien noa a conchie Ken art.'
'Qu'eat ceP' fet il. 'Ne l'avom mie.
120 Go no aai que ce aenefie.
C'est aucune senefiance:
Damledex noa fait demostrance.
Mien escient, d'aucune choae.
Noter TOB volt une autre glose,
i-2r> Et ai ne sai que ce puet estre.
Neporquant Renart est ai meetre,
Tl n'est beste, ce sa ge bien,
Qui encontre lui soQst rien:
Ueinte foiz noa a deceQs,
ISO Toz nos capona nos a tohiz.
Or le quidai bien avoir pria,
AT lor 99 qnerreii Ifll 3. qafl gti 104 ch. un a
sa manque lllt n Kon H. 121 rAKt iiDi>ntDrA H. 123 ma:
128 ROQl rcinii IBO non
, Google
XIII (Méon 3S108-92148) 47
Mes ne ssi, dex ou enemis
Le DOS a tolu sans dotance.
Mes par sein Denisse de France
ISli A qui ge me sui otroiez,
Il sera autre fois chacez.
Renart, se ge ne rouir de mort,
Il est nriveii a mal port:
Que dem^D sanz nul delaier
140 Iron en la forest chacer.
Et se DOS prendre le poon,
Sa pel ert en mon pelicon,
Que caiens en a d'aotreteles.
Mes ore alumes les candelez,
145 Si DOS aseon au manger,
Que le gorpil voil oblier,
Qui tant nos a fet demorer.
Maie mort le puisse acorer
Que por lui jeûne aToms!
190 Or ca, de l'eve et si lavoms.'
Lors oonmencereut a laver.
Atant aseent au soper '
Li cbeTalier et aa niaisniee,
Et sa feme jotaut et liée
156 Si s'estoît delez lui asise.
No vos fas cî nule devise
Ilo sn haute ne de son estre,
Mes aînz plus bêle ne pot estre.
Dejoste bod seignor se sist
inn Au manger et meiotenant rist
De Renart qui les a moquiez.
Atant vindrent riehez deintez.
Lardes de cerf et de aengler
Ot li chevalier au soper.
IA6 Et si burent bon vin d'Angou.
De la Rocele et de Poitou.
Ne vos ferai ci longe fable,
e olroiMz H2 p. RPra n\ m. piliron \Aa Arlm 144 ka | ds
e IBl R ilemoqiiîpi Itfô dnnRo 16li pontou
, Google
XIII (Méon 22144-2217»)
Ues quant orent mange, la table
Gonmanderent que l'eu oatast
170 For ce que il eatoit trop tart.
Quaot la table lor fu ostee,
Ataot est la âame levée.
À san seignor vint, aï l'acole
Et dit 'sire, par seint Nichole,
175 Se vos me créez, vos iroiz
Coder, si vos reposerois.
11 en est bien tena mes anuit:
Car il est près de mienuit,
Et vos en avea graot meater.
180 Hui ne finastes de chacer
Le gorpîl qui tob a mal fct,'
'Dame' fait il, 'ci a mal plet.
Del gorpil ne m'est il a rien.
Âlon dormir, je le voil bien,
186 Se il vos Tient a volonté.'
Âdonc est lî aires levé
Et est entres dedenz aa cambre
Qui tote eatoit ovree a l'anbre.
N'a el monde béate n'oiael
190 Que n'i aoit ovrea a cisel
Et la proceaaiOD Renaît
Qui tant par aot engin et art,
Que rien a fere n'i laissa
Cil qui ai bel la conpassa,
195 Q'en li soût onques nomer.
Mes or le voil laissier ester.
Que le conte voil abréger.
Keintenant se 6st descfaaucer
Li chevalier et si se chouce.
200 La dame ne fu pas faroohe,
Aina se rest autres! cochie.
Ed après cboce la mainie.
Mea en la cbambre ardant laîsaerent
169 len loitMt 170 quil tro L 171 lor n
I. a pur 180 finasle 188 lot 203 ardant m
XIII (H«on 2-J180-233I5) 49
Deus cierges qui clarté getercnt,
203 Ases granz érent par raison,
BieD eu vit om par la medon.
Cil qui orent velle la nuit,
Fuient inolt tost eodormi tuit.
Onqnes dub ne s'en esvela
■^10 Tant que li baua jors osolaira
Qui lor a rendu grant clarté.
Lors se sont meintenant levé
Li eecuier et li sergant.
Et li vénères tôt errant
■2\!) S'en est dedenz la clmnibre entre.
Li sires estoît ja levé,
Et cil li a ore bon jor.
Apres s'estoit mis el retor,
Et li clievaliers erraument
32<i 8c chance, que plus n'i atent.
Puis cet on )a sale venus
Ou hautement est receUs.
Tuit se sont levé contre lui.
'Baux sire, bon jor aies huî!'
32') Ce li ont tuit dit li valet.
'Met tost ma sele' fait il, 'met
Sor mon cheval sans «tai^er:
Le gorpil voit aler chacer.'
Celui cui il ot conmande,
930 A tost le cheval ensele.
Et puis au degré li ameioe.
Et li vénérez moU se peine
De ses levrers apareller.
Lors montèrent sans atarger,
i3ô Si sont parmi la porte issu,
Mes il n'orent gnires curu.
(Ice vos di par verîte)
Que il ont le gorpil levé
Qui se gisoit soz un pomer.
'i(M q. i;rant c. Kererent 206 uut 91 1 ehkttf 323 dit est iffaei
i3S C qui) ot 33R Qiiil 2»l) Quo
RKXIRT II. 4
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50 Xltl CMâon S2-2I6— 22251)
240 Tantost font les cheDs délier
Et li veuerea si lea liue.
Quaot Kenart entent Lor venue,
Saches qne fonnent l'en pesa.
Tantost par la forest s'en Ta
246 Que onques ne digt 'oui, suif moi!
Et li levrer sans nul deloi
L'onchaucereot grant aleûre.
Et Renart s'en fuit Tambleâre
Qui de lor enchaus n'est pas bel.
200 Parmi la porte entre el caatel,
Onques n'i ot cil qui nel voie.
Et Renart tantost se desvoie,
Nul ne sot qu'il est deveou.
Et li levrer sont arestu
265 Qui en ont perdue ta trace.
Àtant est remese la chace
Que nus n'en sot ne vent ne voie.
'Par deu, sei^nor, bien nos desvoie
Renart' fait soi le chevalier,
260 'Quant nos ne le poon baiUier,
Bien dos tient ore a maveiz.
Or del corre tôt a eslez
Savoir se le porrien trover.'
Lors conmenœnt a remuer
*2U6 Daaoz huohez et desoz liz.
Onques a la foire a Senliz
N'ot tel huée ne tel ton,
Quant en meine pendre laron.
Cou font tuit cil qui sont laienz.
■ 270 Li chevalier dit 'c'est Doienz.
Lèses a mal oilr ester!
Ne veil hui pas si jeQner
Coume ge fis er, par seint Jaque.
Mes aies, si metez k nape!
276 8i nos aaerrouB au manger.'
3W delmi 260 en el 201 qne 360 perdo 963 «on W *
la la f. ap t. 2Ag qap
, Google
Xni (Méon 22252-22288) 51
AtaQt laissereDt le ceroher,
Que veer ne Toserent pas.
El palais vont plus que le pas,
Sans fttargier les tablez motent:
380 Cil qui sevent s'en eatremetent.
Atont sont au manger asi».
Mes il n'i oreut gucres sis,
Qu'il Toient venir pw la porto
BeuB escuiers: chascons aportc
28.J Derere lui une grant fltce
Ne aai'de sengler ou de biche,
Et ai furent il bien monte.
Sitost cou vindrcnt au degré.
Sont andui descendu a pie
2iio Kt puis sont el paleis puie.
Quaut il sont ul paleis entre,
Au chevalier ont encline
Et li dient 'Dex benoie.
Sire, la vostro conpaîgniel'
295 Li chevalier, con bien apris,
Li respont 'De\ vos saut, amis,
Et bien soiez vos arives!
Mes or lavez et si seez
Ci avecquea nos au manger!'
;tO0 Sire' dient li escuier,
'Ainz vos oonteron en avant
Ice que noa alon querant:
Ja parole n'en ert teâe.
VoBtre père si vos salue
305 Et vos deuB freraa autreai
Qui le matinet seront ci,
Ensi le vos mandent par nos.'
Il dit 'bien viennant soiei; vos!'
Fet li chevalier en riant.
310 De la table salli errant.
Il les Gonjoit, ai lea aoole
n dcoendii 2fl7 aoïa aoi 298 or soei et li Uuai 209 Kl noi
I HOS qaerrant .'!Ofl Qd<> S(H Koie uos »1 I fonrioUt
,. Google
XIII (Mé«ii 32389- 3:i3S4)
Conme prodom de sa parole.
Que molt liez «t joisDz en fu.
A.tftnt sont deua valiez venu
ô MoU bel enfaot sans nule faille.
Lî uDfl aporte une toaille
Et li autrea prist deue badns
Qui toz sont d'argent bons et fins.
Si en empli l'un de fonteine
0 Qui molt estoit et clere et aeine:
De i'eve done as escuera
Et il la priatront volent iers.
Coq il oreot andni lave,
Un des valiez ont apele
6 Et li dient tôt sanz teocon
'Âlez querre la veneison
Qui est as piez de cea degrez.
Et de nos deue ohevauz peosez
Que îl aient fein et aveinel'
0 Lî valiez s'en tome, si meine
Avec li un autre vallet.
De la veneison s'entremet
De porter en sauf por garder.
Et It autres meine establer
ta Lea deua oheva'uz aanz demoree.
Si lor a aveine donee
£ del fein a molt grant plente.
Si est arere retorne
Ed la sale sanz atarger
10 Ou estoient li escuier
Qui se sont au maDger osle
Delez la dame o le oler via
Qui molt lor a grant joie fête.
Li sires durement se baite
If) Por la novele que il set
De aoD père que paa ne het.
Et de soa deue frerez aveo
Qui le matin seront ilec,
) manqHt 829 e ». S31 Aue li SST Molt mon
au tara
XIII (H6on 22!HÔ-223tiO) 53
Si en est moU joîant et lie.
860 Quant il orent ssez ihangie,
Si coDmande la table osier
Que duremeot se rout haster
Caler en U forast chacer
For venoison apareller
EËÔ Contre cous qui darent venir.
Il ne ae Tout mie tenir.
TantOHt conmande a amener
Son cheTal aauz plus demorer,
E que li chen soient tuit prest.
360 Li vénères sans plus d'arest
 fait acopler les levrers.
Si est montes li ehevalers,
R tuit li autre sont monte.
Onques n'i eut plus reconte,
366 Ëinz l'en issent parmi la porte
Sor les chavauB qui tost les porte.
En la foreat en sont entre,
M!ea il n'orent gères erre
Qu'il ont levé un oerf brancD
370 De quatre branches et menbni,
Qui molt tost lor a gerpi place.
Le ohen se sont mis a la trace
Qui le si vent de grant randon,
Et oouB après a eaperon.
376 Et li cherf s'enfeT lez aauz
Qui n'eat pas bel de lor enoauz,
Juenea oatoit il et ligier.
Atant estez vos un arcber
Qui une Hece a encochîee,
380 Envers le cerf l'a deseochiee,
Que il l'avoit bien avise; •
Sel Sert très parmi le ooste
Que la flece el cors li enbat
Li cerf oiet a terre tôt plat
374 «près d« gttmt rantfon 877 et] m( 879 Qna •Moolitee
, Google
54 Xin (Héon S23S1-2SS06)
38Ô Qui ot eu un cop félon.
Li levrer vienent environ
Qui l'ont saisi en eslepas.
Li vénères plua que le pM
Et tuit li autre sont venu:
390 EuBÎ fu li cerf retenu.
Adonc ont repris les lévriers.
Au cherf laissent deus esouiers
Qui inoU l'orent bien afaitie,
Si l'ont au caste! envoie,
395 Si se remetent en la broce.
Li chevaliers tint une croce
Dont il va les boissons bâtant.
E li veneree va cornant
Si hautement et issi cler,
40O Tôt le bois en fait retinter
Del oler son que li cor rendi.
Atant est un sengler sailli
Del boiseon, qu'a la noisse oïe.
Maintenant est tome en fuie
405 Par la foreat quanque il puet.
Apres lui un levrer s'esmuet
Qui molt estoit grant et corsu.
Le sengler a aconseû
Qui s'en fuioït tôt enbroncie.
410 Loing des autres plus d'un arohie
Le suit li levrers et le prent
Par l'oreille, pas ne mesprent
Que il le cuida retenir,
Li porz escout la dent d'aTr,
416 Si a si le levrer féru
Que te coste li a fendu.
Si li cort sus et si le prent
As dens molt atreement,
A un cesne l'a si hurte
430 Que trestot l'a esoarvele,
391 laù» 399 e ), 408 le 401 m t, 405 f. ee q«« ■< F**
406 seimot 414 denz
...Google
Xra (Méon 22397-22432)
E que lea boiaus li saillirent.
Atant li autre chen saillirent
y ère le aengler qu'il volent prendre:
Et il ne les volt pas atendre,
425 Kinz s'en fuit aanz plus demorer
Qusnque pies le porent porter,
Li levrer le sivent après
Et tait li veneQr de près
Si e'eslaiseerent de randon.
480 Par la forest tôt a bandon
Le vont chacant sans demorer.
Li pors vit qu'il nel pot durer:
D li anuie, ce saches.
Fora del bois estoit deabuohiez
436 E s'en fuit vers l'eve corant.
Li obevalier oaporonnant
Le Buit après œ que il puet,
Que molt anuie qu'il ae muet
De la forest, et molt li poiae.
410 E li pora vint a la faloise
 l'eve qui molt baute fil.
Dedenz eet sailli par vertu :
Lors quida il eatre a repos.
Un levrer li saut sor le dos,
445 Sel prent as dens parmi le col,
Li autre vindrent de plein vol
Aprea por lor conpaing aidier
Que il en avoit grant mester.
Et einz qu'il l'oiisaent ateint
400 L'avoit le aengler ai ateint
Que desos lui l'avoit noie.
Li autre en furent eamaie:
Neporquant pas ne a'areaterent,
Tojors aprea le porc noerent
4fi6 Et li chevalier et li autre
Vienent après lance aor fautre,
424 B 4S6 pu] plus 437 anent 439 soUiiaerent 432
0. qMl 484 deboiBuei 437 pot 488 Bnuie] li poiae
W falee 441 A] Ed 446 i. qui u. 451 detus 456 fentro
,. Google
56 XIII (Héon 22433-3-2466)
Qui molt Bont de lor cheiis dolant
Que li poro lor va ociaot.
Tunt ont parmi l'eve noe
460 Que d'autre part sont arive,
Li pors avant e puis li ohen :
Mes por noieot, ne lor vaut rien,
Li pora s'en fuit a ^ant aleine,
Que il n'en auront point sans peine,
465 l'ar la campaigne qui eat grant.
l'j li chen vont aprea corant,
Qui ne ee feinent pas de oorre.
Et li venerea por reacorre
Feri après des espérons,
470 Et li pora s'en fuit les trotons
Qui durement va recréant.
Un levrer eat sailli avant
Qui le poi'c a pris par la cniase.
Or crient que remanoir l'estuisse,
475 Con il ee senti entrepris.
Le levrer a as denz reprie
Que longues avoit et aguea,
Qu'en haut le jeté jus as nues.
Au oaoir li done tel flat
' 480 Que tôt le cerveau lui abat.
Li autre qui le regardèrent,
. Onques por ce nel redoterent:
Einz s'en vont a lui sanz targer.
Et il se remist au fraper,
480 Que il ne lez vout mie atendre.
Li chevalier prist a esprendre
Jlolt durement de mautalant,
Et a jure son eeremeot
Que de chacer ne finera
490 Tant conme ohen vif i aura,
Se il n'eat retenue avant.
E li pora a'en vfût randonant
457 ohen 46S par 467 core 471 doremtnt 4TJ crirn
477 e 478 Quant b. 480 oernaeu 461 que 484 £ 4ST
4':'^ £ 4iiO i maiiqat
-,,. Google
xm (uéoB men-mM)
Qui de corre fu toz sulanz:
A l'eve revint et saut ena,
490 K puis ]i levrer après tuït
Et tuit li veneor abruit,
* Que onques ii'i firent rei^rt:
AÎDZ simt arive d'autre part
E furent durement haate.
MO Tiî pors est en fuie tome
Qui n'avoit cure de tsrger.
E tojorz apree li leyrer
Qui molt eatoient trarelliez.
El bois e'estoit li pore fichiez
506 Dont il eatoit parti avant,
E li veneor apoinnant
Sor les chevaus plus que le pas
Qui molt sont travellie et las.
Li pors s'en fuit sans demorancc,
510 Molt tost par la forest se lance,
Et li levrer vîenent après
Qui del prendre sont molt engres.
Uns des ctiens s'est aderanois,
Le porc aert parmi le pis
515 Que bien le quida areater.
Li pors le prent sans demorer
As denz parmi la peu do cou,
Si Ta à hurte a un fou
Que les dans euls li Rat voler
920 Et tos Jea boiaua traîner:
Mort le laiaea e torne en fuie.
Et li venerea crie et huie.
Li chevalier fu molt iriez
Quant vit ses chens si dépeciez:
osa De quatorze n'en a que dis,
Quatre l'en s li pora ocis.
l'ar un senter s'en est tome,
Au devant le porc eat aie
W t *t(*tt 001 Qm 504 «'imMqut par 508 Q
prM4« le sont e. 515 le manqtie 516 byrtu 528 m t
, Google
XIII (ItâoD 32509-22640)
Largement une arbaleetee.
530 Li pors li viot gole baee.
E li chevalier tint l'eapie:
A un cesne s'est afiche.
Li pore qui tant ouru avoit *
Que treetot avegles estoit
536 De lassete et de oorrot,
En l'espie se feri debot.
Et li cbeTaliere le tint si
Qu'en l'espaule le consul.
ïd pore li vint de tel redor,
640 El cors li mist conme rasor:
Toz li a les boiaus perciez,
La hante voie en deus moitiés,
Et le fers est remis el core.
Âdonquea est ooSs li pors
545 Tos mors,, plus ne se desfendi.
Ë li cheralier decendt
De son cheval et sans demor
Lon sont venu li veneor
Qui furent las et travellie,
560 Doucement ont deu mercie.
Li vénères piïst un cotel
A. UD manche d'argent molt bel.
Si en a le sengler overt
Que tôt estoit de sanc covert.
655 Tost Tout afaitie a son droit,
As levrere a done lor droit,
Et le pomon et la coraille.
Il n'î a chen qui ne baaille
De la grant lassete qu'il ont.
660 8i en mangèrent que fain ont.
E quant mangie orent asez,
Si est li chevalier montes,
E tuît li antre sont monte.
Sampres ont le songler trosse
531 etpea 587. 638 manquant 648 Et mançut 060 D'autr* pw*
555 T>nl 557 le c. 558 qu» il ne
,. Google
Xm <M£on 22641-22578)
565 Sor DD roDciD qui molt fors est
Si cfaev&ucent par U for«Bt
Li cbevalien et sa meaniee
Qui estoit lasse et travelliee.
N'ourent mie granment cora
570 Que il soDt au castel tcdu.
Parmi U porte sont entre,
Si es Tont descendre au degré.
Li chevalier entre en la sale,
De laate est devenu pale.
575 E li vénères prent la beste
Qui estoit et grant et oneste.
Del fou oonmande a aporter
Et de! fore pot bien bruller.
Le pore oocherent a la terre,
580 Desoz li font on feu de fuerre,
E quant bien l'oreot oonree,
Devant lor seignor l'ont porte
Qui molt fn de bêle veûe.
La dame i est corant venue.
bSb Que vos iroie racontant?
Les tables metent a itant,
Que li BÏre i'avoit rove.
Fait fu COD il l'ot con mande.
Deus escuîers l'eve aporterent,
S90 La dame et li sire lavèrent,
E tuit li autre sanz targier,
Si 80 sunt asis au maugier
E mangèrent tôt a loisir
De ce que lor vint a plaisir.
595 Quant maagie orent a plente.
De la table se sont levé.
Si se vont eebatre en la tor,
As fenestres vont tôt entor.
Asis se sont por esgarder
aoo Far les chans et por aviser
665 qui 66S «heiuHicerent 670 Qail 571 manjKe 576 grande
a manque Bêti Dosus Ini fim forra 597 nbaire
...Google
633«
XllI {H«OD 23&T9-22ei4)
Les TÏngnee et les praeriee,
Et; les bêles gaagnerîeB
Dont il 1 avait a plente.
Lors virent venir fthrevie
64)5 Liemers, levren e braohez
Que menoîent quatre valiez.
Vers le cbastel vindrent le trot.
L'un â'aus a son col un cor ot
Qu'il vet meouement oorDant.
610 Apres 11 vont dene chars corant
Qui tuit sont de vitaîlle plein.
E dai cscuier et un nein
Lee oondoient sans plus de jent,
Asses venent et bel et gent.
615 Apres les ohars vienent sanz dote
Plus de quatorze en une rote
Qui tuit sont cargie de riohece:
ObascuD vers le castel s'adrece.
Quant li sire a ce regarde,
630 S'a lez escuiers apele
Que li out envoie son père.
'Or me dites' fait il, 'bau frère,
Est ce le harnois mon seignor?'
'Oïl, se dex me doinst on or'
6->5 l''ont cil, sire, n'en dotes pas'.
E (âl vienent enneslepas
E sont dedens la porte entre
Li uns après l'autre arote.
l)e destoreor se vont hastant
m) Que la Duit les vait aprocant.
E quant tôt orent deatroee,
En la sale s'en sont monte
Tôt contremont par les degrés.
Li sires est jus dévalez
635 E s'estoit asis sor sn doiz,
Einz si baux n'out prinoe ne roiz.
2 ganerira 604 Lor 006 oiit 611 Que eift nimit 6)9 ti
, Google
XIII (Mion 22616-22601)
Deeor le dois fu en séant,
là cheTalier li vient dînant
Ë lî ont dit ensemble tuit
640 'Sire, dex vos doinst bone nuit!'
Lî BÏres lor aslu lor rent
Molt bel et molt cortoisement
CoDme cortois et bien apris.
A prou sont au manger aaie
615 Li Tallet e H eaouier;
bien furent servi sans danger.
Quant ont mangie sans demoree,
Si lor a l'en la table ostee.
Ë li aires s'ala cocher
mi En un lit qui est bel e cher.
Apres sunt li autre ooche,
Qui Le jor orent travelle.
Ë se dormirent sans fauser
Tant que li baus jors parut oler
fôC Qui lor a rendue loor.
Adonc se levé le seignor,
Chauce soi et vest sanz targer,
Si vait messe oïr au moster,
Et ftvoques ala la dsme:
6G(l Messe olrant de nostre dame.
Quant le service fu fine,
Si sont arerc retome
E la dame et le chevalier.
Tantost conœande apareller
666 Les chevax et tost enseler.
Contre son père vont aler:
Puis oonmande que l'en atort
Bel e cortoisement la oort.
Quant il ont tôt ce conmaude,
ain Si est tôt meintenant monte
Et avocques li de sa gent
Tant qu'il s'en va et bel e gent.
De la porte issent sans tencon
Kl nut G42 Ull',' ot mit,' bol (^9 R b. «66 «pi
,. Google
62 XUI (IféoD 2S6O2-22087)
Et cbevachent le grant troton,
613 Grant eire le cemin ferre.
îfes il n'orent geree erre
Que demie lîue sanz dote,
' Quant il ont oTe la rote
De gent roolt bien enchevauche.
680 Devant venent vallet a pie,
Quatre qui vont hors de la presse.
Cbaecune tint en sa mein sa leeee
Ou de levrer ou de braeet,
Ensî s'en vienent li vallet,
686 Outre s'en vont sans atarger.
Lors s'avança li cbevalier,
Si oomt son père acoler
Que durement devoit amer:
KoU l'a baiseîe et codjoT
690 K aes deuH frères autresi.
Iloo se sont grant joie fête,
Meinte parole i unt retraite
E contée tôt en alant.
Del castel se vont aprocaot.
695 Et ensi con tl s'en aloient,
Yers la forest gardent, ai voient
Un gorpil qui s'en fuit le pas
Por ans, et si n'en dotez pas
Qu'il n'ait les chens aperceii,
700 Quant It chevalier la veQ,
Si se rÎBt, si a dit 'par foi
Ce gorpil que je ici voi,
Si m'a il ja gabe deus fois. '
Ce est il, bien le reconnoïa.'
70& 'Gabe! et cornent?' font se il.
'Jel vos dirai bien' fût ee iL
'Par deus fois l'a ge fait chaoer,
Si ne le poi onquee bfùU»-.
E cum il vit les ohens v^r,
676 tere 676 oi 683 leorei on br&oea 6S4 ii*llet 687 m ^
eSS Qui 694 OMte 695 Et manque i tan 697 m t. 686 U «''^
708 il manque 701 reooia 700 et manque
,. Google
Xni (Méon 22888-22724) o3
710 Vers le eastel priât a foïr,
E puis que il i fa entre,
Ne peut par nul estre trove,
3i ne sai ou il se repont.'-
Tantost ses pères li respont
lia 'Vm foi, amis, vos aaves bien,
Enginnens est sor tote rien,
Moult par est forz a enginner.
Mes faites ces chens deslier'
Fait li sires : 'chaoez sera.
720 Or pas ne nue escapera'.
Lors laissierent les chens aler di)'
Li valet sanz plus demorer,
Puis si lez ont rois a la ohace.
Meintenant ont senta la trace.
7-J5 E quant Renaît les voit venir,
Si s'en fot de grant aïr
Vers le castel ce que il pot.
Tote la Tote après s'esmot,
N'i a cil qui nel voist huant.
730 E Renart s'en va randonaot,
Quanque il onques pot s'en fuît,
E li bracet glatissent tuit
Ë oorent tuit sanz atarger.
Mais Renart n'a nul deairrer
735 De lor venue, mes dolenz
Sor le pont saut volant lez genz
Et s'est en la porte embatu.
Âdoaques sont tuit acuru
li esottier e li vallet,
740 Chascuns de querre s'entremet.
Par trestot ont il reverse,
Mais il ne pot estre trove.
Del querre se sont entremis,
Ases i ont joe et riz
746 Trestnit, n'i a oeli n'en rie.
Et li sires tantost a'escrie
738 a. lui s«nnot ISS g*n( 791 e*bata 738 E donque* i lont
„ogIc
64 xni (HéoB 2S725-22762)
'Seingnora' fuît il, 'par seiat Lambert,
Tôt en tnl manere me sert
Lo gorpil oon vus ci veea.
7S0 Mes faites et si destiendes.'
Lorn descendirent il a pie,
N'i a celi ne soit haitie.
Lors e'entrepristrent par les meinz
Le père et les frères germeina.
75S Les degrés contremont montèrent.
En la sale séant trorerent
Le nein par desus une table
Qui trop bien resemble diable.
Onques ne fu si contrefez,
THO II sambloit qu'il fuet d'enfer trez.
Torz fu et de pies et de hances:
Et si vos di, en ses deua manches
N'avoit pas deus aunes de drap.
Ses brus eembloit boce de sap.
766 Une boche out contre le ouer
Molt très hidusc de grant fuer,
Et une eu out enmi In pîz.
Toz est ses visagez sarciz
E boce out lede et mau fetc.
770 E la lèvre out contremont trete,
Bien i entrast un pie de bof.
Ses denz resemblent moious d'of.
E si vos di par setote Âftneo,
11 n'a pas plein pouoo de nés.
77S Lez euïi out gros conme une lische,
Des oreilles reeembloit bische,
Cbevous out noirs conme arrement.
Molt ae deduisoit cointement.
Un capet ot fait de fenoil.
780 Ceus qui venent regarde a Toil.
'Nein, dex te gart!' ce dit li sire.
Onques cil ne denna mot dire
74» Ropi) 764 lea 798 Qun 764 Cm 787 B mnnqiu 77S tri
tannei 774 na raie pi, 776 r«inmblent 777 arremeni 779 fsMl
xm (Uiaa 22761-22796) 65
Ne a Bon sala ne respont,
EiDz oroUe le chef, si se gront.
786 Li oheTalîer se sont asia
Dejoste le boca nats
Qui a si bêle la veûe.
Adonc est la dame veuiie,
Les chevaliers a saluez
790 E conjoïs et onorez.
Ënsi a'esbateut sanz dau^r
Tant qu'il fu ore de manger
E que les napes furent mises,
Et desuB les tables aaises
79& Et les salières et li pains.
De l'eve lor done a lor meins;
Lave ont, si se sont asis.
Ne vos ferai pas lono devis
De lor manger ne de lor boivre.
800 Del sengler mangèrent au poivre
K del cerf firent bons lardez,
Et des oapons firent pastez.
Vin burent d'Aocorre e d'Orlieoz.
De totes pars lor sort li bienz.
80b Enderoentres que il mangoient,
Deus braoes vinrent, si abaient.
Durement glatissent les béates
E fiontremont lèvent les testes.
Li sire les a regarde,
810 Son veneor a apele
E si li a meintenant dit
'Diva' fait il, 'se dex t'aît,
Quantes paux avom de gorpIlP"
'Nos en avom nuef oe fait il.
813 'Nuef, dieble! J'en i roi dis:
De ces braoes sui eabaïe
Que issi les vont abaiant.'
Lors saut li obevalier avant,
le&y» 786 nsia 787 Que 789 chV 790 coDÎoiit 791 labalent
794. 79fi manquttU 800 poare 806 qull m. 807 le* beaiez 808 tMiei
815 -IX- Ut il d. 817 aail
KBNART IL K
, Google
Xin (««on 33797-93838}
Sor les panx les vit drester,
830 £ vit le ventre sospirer
Del gopil qui pendus estoit:
A la hardere molt eatroit
Se tînt et as denz et as piez.
Li vénères s'est merveiUiez
82(> Qui bien l'avoit reconefi:
'Seignors' fait il, 'aves veii?
Par mon seignor setnt Lienart,
Li gorpilz se peut a la bart
A celé peroe avec ces paux.
880 Por ce glatissent les chaiax.
Mes or estes, je Tirai prendre,
Yoe le me verrois ja descendre.'
Adonc est revenu arere :
Yit Renart pendre a la faardere,
886 Les meios jeté, prendre le veut.
Et Renart envers 11 s'aqueut.
Au hardel par lez piez se peut,
Celui par le poino as denz pront,
Si le mort et si le destreint,
840 L'oDgIe en la goule li remeiot.
Quant ce out fait, ai sailli jus,
FoTz s'en est, n'atendi pins,
Parmi la porte el bois entra.
Ono puis laiene ne retoma,
84B Or en a perdu le repère.
Fuiant s'en va, ne aet que fore.
Endementers que fuit s'apense
Que el bois n'a point de deafenae.
Durement démentant s'en vet,
860 Vers la praerie se tret.
Ënmi le pre un tas avoit
De fein qu'aâne t avoit
Por esventer et por fenor: 100
La se vait Renart reposer.
865 Desor le fein monta en baut,
831 que 824 hArdrero S36 uout 888 poao 848 dt M*f
Xni (Héon 22834-2S869) 67
lUens fora a manger ne li faut.
Or fu Renaît desor le fein,
Si prie deu e seiot Germein
Que il li envoit a manger,
860 Car il en auroit grant mester.
En tant con il se dementoit,
Lieve sa teste et venir voit
Une coraaîlle a la volée.
Renart l'avoit bien esgardee,
603 Cum il la vit, «t il s'apense
Que il en fera sa deapenao,
Ë ai li fera grant engin.
Loni se laisse chaoir sovin.
Le dos desoz, les piez desus,
810 La langue traite, n'i ot plua:
Ilac se gisoit estendu.
La corneille l'a perçoit
Qui grant fein en son cuer avoit,
(De tôt le jor mangie n'avoit)
875 E dît 'venue suî a port,
Quant j'ai trove ci Benart mort.
Or en mangerai a plente,
Que je ai bui trop geflne.'
Si s'asiet bot le fein en haut,
880 Onquea ne li dit 'dex vos saut',
Eiuz li oort sus le bec haucie.
Ja li oQst fora l'oil saohie
E bien l'oûst tenu por fol:
ïtenart l'a saisi par le col.
886 Con il la tint, si en fu lies.
De lui a ses gemons torchez.
Si en a fait ses joes bruire,
Eipz ne tant ne quant n'en mist cuire.
Quant mangie out, si fu aese.
890 Son lit a fait que qu'en deplese:
Si est oboce desor le fein.
660 dewua 870 Lm manque 873 Que 876 ai mongut 881 loi
8% m«Im 888 h premier ne ntatique qnui nen priât cure 890 que
V» d. 891 Si ç eal deioi
lUnlbyGOOglC
Xm (M«an 33870-33906)
Tôt maugre le nés an rilein,
Qui iloc l'aToit aQne,
S'est Benart iloo repose
80fi Ë dormi dusqa'eu leodemein.
Quant il s'evella, si vit pleia
Le pre d'eve entor le muilon.
'Hs des' fait Renart, 'que feron?
Con par est celé eve crcûe!
900 AiDz qae ele soit deacreQe,
Serai ci (je cuit) morz de fein'.
Atant voit venir un vileio
Qui ameine une nef aval.
'Dex'-dit Benart Tesperitall
906 loeste nef me gitera
K celé rive par delà'.
Li vil^ue a Reuart veû.
SitOBt con Va aperceii,
"Dex' fait il, 'quel béate est cela
910 Qui desor cou muilou esta?'
CoD il fu un pou avale,
Si li a Renart esorie
"Vilein, vilein' ce dît Benart,
"Ameine ca, ae dex te gart,
916 Celé nef, si me met dedenz.'
Tolentere, Renart, par mes denz'
Fait li vileing, 'je la vos meing.
Mes venes jua deaus ce fein.'
Tant a le vïlein governe
920 Que an moHon est arive.
'Or venez jus' fait il, 'Eanart'.
'Sire, ne puis, sa dex me gart.
Je ne porroie paa descendre,
Car je ne puis le pie estendre.
936 Car une gote me priât er.
Si ne me puis prou atdier.
n covient que vos mi aidiea
Et que fors de la nef issiez.
^S9a Que 8B4 iloquBS 897 derbo e. 900 que
»] l« 931 ues 923 p. detdeicendrs
,. Google
Xm (Hton 32007—39048) 69
E si veoeB par ca entor
990 Ou il a molt bon monteor
Par ou vos porrota bien monter
For moi en oele nef porter.'
Gil quide que il voir li die,
Lors est issus de la navie,
986 Entor le muellon est aie,
E Renart est tant avale
Que il saut en la nef abrire
Si l'a escipe de la rive:
Si s'en vait aval durement.
940 E Senart le goreniail prent,
Si Gonmenoa a governer.
£ Renart prent a apeler
Le yileio qui sus le fein monte.
'Vilein' fait il, 'des vos doinat honte!
945 Se vos me poOsaiez tenir,
YoB geuz me feîsaiez sentir.
Or TOB sees deeor ce feîn,
Que mal jor aies vos demeîa!
Gardes bien que nul ne l'enport!
900 Je saurai govemer a port.
Gardes le eu bien et en pes,
Que je m'en vois et si vos lais.'
'Renaît, Renart' dit li vilein,
Vieil ca, je t'afi en ta mein
966 Que je nul mal ne te ferù,
Uea la otre te passeru
E bien e debonairement.'
'Daheit ait' dit Renart, 'qui ment!
Puisque tu ne me feras mal,
960 Or deaoent de ce feln aval,
Vien avant, je t'atendrai oi,'
Dît li vileioa 'voatre merci.'
Lors descent, plus n'i demora.
E dan Renart ee porpensa
96& Cum il le porra cunchier.
Wf7 «brana 93& dûment 942 p, le ^oaerner 943 que S44 bote
HBgaat 949 bien itMRgM ne manque 990 aérai 966 métrai 963 p. que p.
«k
70 IIII (M«on 32944-22979)
S'il pnet, il le fera peaober,
Car il fait bieo molt a envia.
En une fosse e'estoit mie
Qui estoit grant et bien parfonde.
970 Si a dit, que dox le confonde
S'il ne fait le vilein banner.
E li rileins priet a buober
'Renart, ca amener l'estuet'.
Ë Renart dit que il ne puet,
975 Que Hor un graver est agis,
Que devant le jor del joTs
N'en aeroit ostee par li.
E li vilein avant aailti
Qui de l'engin ne se garda.
980 A une perre a'acopa,
Si cfaet en la fosse tôt plat.
Eenart del govemal le bat,
Molt grant coup fiert parmi le doi,
Que tôt li a froieaiee lea oa. 1*)'
986 Que que il en doQat peser,
Estut le vilein afondrer.
El foBB de l'eve deua fois fa.
E Renart qui vengie se fu
E qui l'ont atome ù malf
990 S'en vait a tôt la nef aval.
De si grant force governa,
Que totes lea meina s'escorca
Â.U govemail que il tenoît.
Et li vileins qui se bainnoît
996 En l'eve ou Renart Tout frape,
A grant peine en est eacape.
Tote voiea s'en iasi fora,
Mes molt fort se doloit ses cors.
Renart voit que la nef anmeine,
1000 N'ira après maia de aemeine.
A deable l'a oonmaude,
966 pot 967 molt bian 970 1b] uos 972 prii 974 pot VtiP^
den 963 fisrl manqut 984 on* 988 Qui qne 992 mêla* M«rt* »
manjw 997 uoies eit escipo 998 fort iftonfus ie»] eu JOOl
Xm (M«oB 39980-Sa016) 71
Pnia est arere retorse,
Si s'en reveit en sa meson.
Ë Renart s'en vait de randon
lOCË A tote la nef au vilein.
Le governail tint en sa mcîn
Dont il goTflrne et apreot.
Atant a vefle Hersent
Sa conmere et dant TsengriD
1010 Qui Tenoient tôt le chemin.
£ quant Renart veU les a,
De grant engin se porpensa.
Car il dit que il se teindroit,
Ja Ysengrin nel oonnoistroit,
1016 Une erbe avoit en s'aumosnere
Qui molt ert pressiose et chère.
(Bien set qae il le het de mort.
Lores est arivee au port.)
R«nart en a molt tost frotee
1090 Tote aa cbere et uoirotee
E tût son eore delivremept:
Lors fu plus noir que arem^t.
Con il se fu si atome,
Si est vers Yeengriu tome
1028 Et a dit 'oa renés, prodom!
S'il vos pleet, si vos paseron
Por amor deu et seint Riofaer,
N'en quer maaille ne d^ier.'
Yeengrin l'en a mercie.
1060 Puis sont dedans la nef entre
Entre lui e dame Henent.
Ysengrin au nager se prent:
Il nage et Renart govema.
Que qn'il goveine il se pensa
1036 D'un piège que il bien savoit
Qu'a l'entrée d'une ille estoit:
Se enz le puet fere oaoir,
De Hersent fera son Toloir.
lOOQ d«nt mattqtu 1016 «nnonere lOSO Mt 1036 E 10S6 Bi
utitta 1080 poi 1036 Ca dim ill« 1067 pot
, Google
72 iiu (Méon aaon-280B)
Tant ont nag^ie et goveme
1040 Qu'a oele itle sont arive.
Sitoat cum il vindrent h terre,
E Beoart le governal aerre,
Si l'a bien a terre apoie.
Et Taengrin miet faora le pie
1045 Ë de 80D cors la nef alege.
MeÏDteDant eat caiet el piège
Qui moH durement le destreint.
E Renart en l'eve s'enpeînt,
0 lui Hersent que il ennieioe.
lOSO YaengrÎD remeùt en ta peine,
Dedens le piège son pie tient.
E Renart vers Hersent en vient,
Si l'acole et ai l'enlvace,
La boce It baise et la (ace
1065 E dit 'douce amie Hersent,
Je sui Renart veraiement.'
Celé l'entent, si ot grant joie,
Ses deua bras au ool li envoie.
Molt trea grant joie s'entrefoot. '
toeo E Renart lieve contremont
Dame Hersent le pelicon,
Si li bota le rit el oon
E coamenca fort a oroller,
Que tote la nef fait branler.
1066 Quant il ûut fait sa volente,
Si est au govemail tome
E conmenca a govemer
Tant que la nef fist ariver
A terre molt bel et molt gent.
1070 3i s'en iasî dame Heraent,
S'a Renart a deu oonmande. '
N'a gères d'Iaengrin parle
Qui remeat en la foaae pria
Ou molt se senti entrepria.
1040 Ca DU i. 1049 enmeDe 1061 tint 1062 R. mosi* ■<■!
1056 araiement 1061 À 4. 1063 Ut dtmien milê ont M » r*^
ifati» 1068 aruior 1069 mot K-
, Google
Xm (H«on 23063—28087) 73
lO're Uoo fu YBengrm aanz fûle
El piège ou durement baaille.
Si i fu tut le jor enter,
Tant que ce vint a l'anniter
Que cil qui le piège ot tendu
1080 Vint celé part son arc tendu,
0 lui TÏndrent quatre vilein,
ChaecuD un baston en sa mein.
Tsengrin ont dedenz trove,
Si l'ont et batn et frape.
tQ»6 Tant l'ont bote et desBohe
Qu'Tsengrin i laissa le pie.
Fuiant s'en va, ne set que fere,
Or li covient eschace fere,
Autrement ne porroit aler.
1000 E Benart prent a dévaler
A tôt sa nef œolt durement:
De ce q'out fait ne se repent,
* Aval l'eTB s'en vet abrive.
Atant a garde vers la rive
1090 E vit un vîlein qai l'aoeine:
Si li a dit 'amis, oa meine
Celé nef, se vendre la vous:
Je l'achaterai, par mes eus.'
'Par foi' fait Renart, 'volonters
1100 La vos vendrai, baus amis chers.
Foi que doi seint Fiwe l'apostre,
For quatre capone sera vostre,
Ja certes por meîns ne rauroiB.'
Dit le viloin 'vos les aurois,
1105 Je n'en ferai mie lono plet.'
Tantost a sa maison s'en vet,
ïrois capons a pris raentenant
Puis revint arere corant,
Si les a a Renart baîllies,
t07fi iM t. 1079 aacit Vm Mn« atendu I0S4 et batn et]
ihireaiMit 10B9 poroii 1091 doremaDt 1093 na] rs 1003 abreoe
10B> Sli lOBT Doai 1088 laehatrai m id Dont 1101 l*pMt]a
1107 Faudrait il lirt Por troi» capons sera ja Toitrel
,. Google
Xm (H«on 38088-23128)
1110 Et il les a molt lufschiez,
E ri estoient boo, oe ouit
Au vilein a dit 'je vos ouit
La nef, bien l'en poes mener:
Que je m'en vois eaoe democer
1116 Mais o'ftie mange cest capon.'
Lï TÎleina s'en yb de Tandon
0 tôt la nef que il emneine.
Ë Kenart de mangier se peine
Le ohapOD qui est f^ras et gros.
1130 Les antres a mie sor son dos,
Si en Ta, que plus n'i demore. -
Uolt li avint bien a cel ore,
Que de tôt le jor n'ot mangie
E si avott molt travellie.
1125 Renart s'en vet les grass trotonz.
Deeor son doe deue graz caponz,
3i s'en ra par la tei-e gaste.
Tôt bêlement et tôt sanz haste
S'en va tant qu'il fu près de niiit,
1130 Un capon manja tôt desouit
Enmi les cbans desoz un teil.
Onquee ta nuit ne dot son cil
Por le graot travail qu'ot oâ.
Et quant le jor esclard fu,
ilSCi Si se mist tantost el troton.
Mes ancois manga son chapon
Tôt bêlement e tôt en pes,
Et puis s'en va a grant esles
Trestot oontreval un praol.
1L4Û Atant a trove Roenel
Le mastio qni va qnerant priàe.
Renart lu voit, molt s'en esmoie,
E neporquant molt s'aficha,
Ja Roonel nel conoistFa.
114fi Ters lui s'en va graut aleûre,
1110 E il 1119 qa« grou llSS nanoit m. lltt B
(çrant 1129 Un 1141 qii«
-,,. Google
Xm {Méon 28124—28169)
Mes de noient De s'aseflre.
E quant Roonel l'a veû,
Ne Ta mie reconcil
Por la grsnt neîrte qu'il avoit,
1160 Aine qnide que deables aoit.
Senne soi et si terne en fuie,
E Renart après lui s'eecrie
'Venee arere por seint Leul
Ja BU ge 0088e de par deu,
1166 Ne V08 en fuies pas isair
E quant Roeuel TaDtendi,
8i est arere retornee,
Mes toz estoit desoonfortes.
E Benart qui plus hardi fit
lieo Li a dit "bien soies Tenu!'
'Dex TOB saut' fait soi le masiin.
'Dont eetes tob, por seint Martin,
Qui si ares noir peliconf
E Benart dit 'par seînt Sinon,
1166 Sire, je fut nés a Amiens.
Mee quanqu'il i a n'est pas miens.'
'Conment ayea non?' dit le ohen.
'Far foi, ce tob dira ge bien.
Quant je fa Bor fon relevés,
1170 Chufles par non fai apeles.
Ohoflet ai non, si nomee sui.
He8 dites, se mangastes hui.'
'Naie voir' ce dit Boenel,
'De fein m'en trenwnt K boiel.
1176 Je manjaase molt Tolentiera:
Ne mangai, deuB jora a entiers.'
'Herreille est' dit Coflet, 'par de.
Je sai de reisins a ptente
En une vine près de ci:
1180 Vanjeroies en, ce me di?*
'OU, molt bien' dit Roenel,
1190 deble* 1169 qj[ loi h. 1166 q'nqae
on 1178 reonel 1176 ors manqiu 1181 b. ce
,.ogIc
76 xm (Uéoa 28160— 23194)
'Mes je me dot molt de la pel.'
'Tu es ooart' oe dit CkifleL
'Je ne ti meaferai un pet,
1186 Ice te di por vérité.'
'Alons' dit H chens, 'de par de.'
Âtant ae metent el oemin
Entre Cofiet et le mastio,
E Bont en une viogne entre
1190 Ou un vilein avoit plante
Ud pocon conme trebucet.
Molt très bien l'i savoit Coâet,
Et dit, à voie il Doel,
Il fiera prendre Roenel,
1195 Se il onquea paet eeploiter.
Lors cemine par un aenter
Bonne aleûre le troton
Tant qu'il sont yenu au ponobou
Qui bien aparellieîz estoit.
1200 Orant pièce de car i avoit,
Li vileins ne fu mie eschar.
'Deu' fait il, 'qui or mangast car,
Molt li Bsroit bien avenu.
Haï soit or mercredi venu,
1200 1^ li preatre si soit boni
Qui m'enobarga le mercredi:
Ne mangerai devant noël
Char.' 'Dîeble' dit Roenel,
'J'en mangeroie volentera.'
1210 'Yieu dont avant, baux amis chàer!
Orant pièce' fet Coâet 'i a.
Dahatt qui car me devea,
Quant ore manger n'en osoo.'
Roenel s'en vint au pocon,
1215 Qui molt liez et joiant en fu,
E dit, bien li est avenu.
Uœ oorard 1189 DD|tne 1190 «.troue 1191 trabnoM llW'il
u. Il 1194 reoDol 119& pot 1197 Boa aleo uore le trocon llWQ*'
120S mADgant 1201 orenorereda 1205 si maitffM 1216 oh'ir ISM Ddxit
ait q. 0. muigora 1213 Q'ont ore
, Google
Xm (Héon 381%-S53aO) 77
ChuBet li dit 'maDger poez
Tant que bien soies saolez.'
Boenel s jeté les denz,
1330 La teste met au panofaon enz,
Dont par tens se tendra por fol.
Le laz l*a saisi par le col
E H pancon est deetenduz.
Roenel i remeat peoduz.
1226 Par le col est bien au laz bris.
Quant Coflet le vit entrepris
Et en haut le vit encroe,
Heintenant li a demande
'Qu'est ce, congpainz, ou alez vosP
12S0 Ceste car lairois la me vos?
Je n'en mangn pas, oe tob di:
Car en ven l'ai au mercredi.
Venes jus e si la mandes!
Yos deîstes que fein aviez,
1230 Et or ne volez pas descendre,
Einz vos Toi a oe panchon pendre
Âuai con se fussiez laron.
Vos ne faites mie raison,
E sachez, blâmes en serais.
1240 Quant a la cort le roi irois,
Yos seres bien reconeûs
Que vos avez este pendus:
Il quidera, bien le devin.
Que c'ait este por lareoîn
1346 Que vos aies este penduz.
Ne vos n'en serea pas eretàa,
Âinz le quideront, sanz mentir.' 103
Âtant vit le vilein venir
Qui les vignea devoit garder.
1%D Quant il vit le panofaon lever
Et il i vit Roenel pendre,
Le grant val conmence a deacendre
1394 B ri T. t. p. 36 b. & nol p. 138(X 31 interverti», mait
It teribé a ewrigt la faute en ajoutant Iti lettrée b ■ ^n marge
I3S1 BB m. 1386 R IXW i. qae b. 1244 par 1261 i manque 1362 uel
«k
Xin (Méon 93281-2^65)
Et ot un bastou en ea mein.
0 lui estoient troi vileio,
1265 ChascuuB tenoit httce ou buton,
Si s'en vienent droit au ponoboD.
E quant Reuart les a veû,
N'i a paa graumeut atendu,
Aîns s'en fui sana demoier
isaO Quanque pie l'en porent porter,
Que graut poor ot de sa pel.
l^t cil TÎenent a Roene).
Li premer hauohe le baston,
Roenel fiert sor le crépon
1266 Tel cop, c'a poi ne l'a tue.
Li autre a son baaton levé,
Sel quide ferir, mais il faut:
Que Roenel a fait un saut,
Con il vit le baston venir.
1270 Li cox deaoeut de graut air,
Que il l'aToit de force eapeint,
S'a si son conpaignon ateint
Qui devant le cop a este;
A pou ne l'a eeoerrele.
i37(t Cil qui out le cop receû,
Chiet a terre tôt estendu
Tôt autresi con s'il fuet mort.
Or est Roenel a mal port
Arives, de voir le gaobez.
1280 Uu des autres s'est avanches
Qui estoit son germein cosin,
Et fiert Roenel le mas tin
Si ^ant cop très parmi le flano,
Que trestot l'a covert de sano.
1285 Li quars i vint sans atarger.
Son conpaignoa voudra venger:
Une baclie hauce d'air,
ia&4.III 1S68 gromaot 1269 fui* s. 1262[eonel 12B4Bo««^|
Leprem' oropoo 1273 Qae * le eop • gite 127d o. Mttndn UTaO»>i
1278 reoa-i 1379 le ohes 1282 rienel 1388 bluo 1387 m^
,. Google
SUI (Héon !Bii«6-23a01) 7»
Roenel en quide ferir
Orant cop parmi le haterel.
1290 Et il faut, si fiert le hardel
De la hace de mein escleDcbe
9) grant cop que le hardel trenche.
S'est li ohena a terre choOa.
Fuiant s'en va tus esperdus,
1S9& Que durement fu eabaïa.
Ë (ùl ont lor conpaignoD pris
Qui fn navrez molt durement,
Si l'en portent isnelemeot
À lor ostel, si l'ont ohoce.
laoo De tôt le mois ne fu baitie.
Roenel einsi esoapa.
Fuiant par les vignes s'en va
Molt durement, et si s'esmaie.
E Benart jut en une haie
lfi05 Mucie ou il ot tôt vefl,
Coq il ont Roenel batu,
Si en a eue grant joie.
Et Roenel s'en va sa voie,
Âinz ne fins, foi que vos doi,
1310 Tant qu'il vint a la oort le roi
Trestot issi mal atone.
Devant le roi cbaï pâme
E dit 'rire, merci por deu,
loe ne teaes mie a geu!
I81& Je me plein a vos d'un laron
Qui m'a fut pendre a un panchoo
Par tr^son, par fansete,
Ou quatre vilein m'ont trove
Qui m'ont batu a reposées:
1890 Totes les reins en ai oiflees,
A pou que il ne m'ont tue.'
Id lions est en pies levé,
D'ire e de mautalent fromie,
1^88 reoB«l lS94*«nft 1297 ntangiw 1398 porter*» il nelemmt
im M u 1905 il lot toit 1801 en 18L0 qn« U ISIST pot da
13I( plan 1818 mont tuo I3S2 pEa
, Google
80 Xin (Héon 383(»>2S8S7)
 Boenel rove qu'il die
132& Qui ensi l'ot mal atome.
'Sire, l'en l'apele Ohufe.
Isst me dit qu'il a a non,
9'a Testa un noir pelicon.'
'Noir diable' dit U lions,
1B80 II n'est pas de nos régions.
Tantost e sans plus demorer
A fet li rois son ban crier
Que qni porra Coflet tenir
Que il le face a cort venir.
188S loi de la cort vos loirons
£t a Eenart retornerons
Qui est eu la baie muoiez.
Holt fu ses cuer joiant e lies
D'Yeengriu e de Roenel
1840 A qui a fait batre la pel,
Qni estoient ses enemia.
Si se rest a la voie mis
Et ft erre la matinée
Tant que oe vint a l'avespree
1346 Qu'il est en la forest entres
Ou auques est asoiires.
Parmi la forest cemina
Grant pas, que il ne s'aresta.
Et ohevaaoe grant aleOre
1850 Tant que il vit la noit osoure.
Il se dote de Roenel.
Lors s'asÎBt desoz un ormel
Qni grant ombre 11 a rendu.
Devant lui est Rossel venu
18M L'escurel au pilîoon rox,
Et dit 'bone nuit aies tobI'
Et Benart le regarde a l'oil.
Et dit 'Dex te gart, eBOuiroilI
Vien toi deles moi reposer!
1384 rMtnel ISSft Qne 1S26 ohope 1S88 enerr
1840 le p. 1841 Qn« 1S4« uoura 1S47 oe mt» 1860 il «
1S5I rponel 13&3 inmifi 13M rodu
, Google
XIU (Hdon 33398—28377)
iSttO Noveles te toÎI demaDder,
Se tu les sea, si les me di,'
Li escuireil li lespondi
'Si m'aTt dex, se je les sei,
Hout Tolenters les vos dire.'
136fi Atant s'est deles lui asis,
Ë Reoart l'a par la mein pris.
'Amis' dit Renart, 'di moi voir,
Ses tu ci eotoi' nul manoir
Ou je trovasae que mangerP
1370 Je ne manjai très avant er:
Je Bui venus d'eatrange terre,
Si ne sai ma viande ou querre.'
'Sir«' dit Rosel l'ascuiroil,
'Je vos enseignerai mon voil.
1370 II vos est molt bien avenu:
Que la maison a un rendu
Sai en ceste forcet ci près
Ou il a de capons grant fes:
Je onit plus en i a de traite.
1380 Je sai bien par ou l'en i entre,
Je vos i menrai sans mentir,
Se avoc moi voles venir.'
Reoart l'oT, s'en a grant joie,
Un de ses bras au col li ploie
i:-t86 Et dit 'vos estes mes acointea.
Por moi vos ferois oncor cointez,
Que m« e vos amis seron:
Or en alon a la meson.'
Âtant s'estoit mis a la voie
1990 Kenart, et Rossel le convoie.
Onques n'i sont aresteû
Tant qu'a la maison sont venu
Qui bien estoit close de mur
Dont li quarrel estoient dur.
law En la paroi un trou avoit,
1808 a*i d. 1364 le no* 1966 la 1976 Que
'• grM iH 1879 c. que p.
UN*RT n.
...Google
»2 xni (ll4on 2â37d-S84(M)
Que Rossel molt bien i savoit.
Au pertuia soDt venu errant,
Rossel i entre tôt avant,
Et Renart est après entre,
1400 Mes n'a pas le trou eatope.
Ataat en vont au gelîner.
Renart comence a orellier,
S'il croît rien qui li desplese.
Et Roasel a OTert la hese
1406 Qui fu fermée a un baston,
Si se tnetent cnz a bandon.
Onques n'i ot noise ne cri,
Renart a un ebapon saisi,
Et Rossel conmence a monter.
1410 Une geline oï cover
Qui deaoz lui avoit douze ces.
Ce us retînt Rossel a son oea
Trestos que nul n'en i laissa.
L'un après l'autre les huma,
1415 Et Renart manja son capon.
Atant estes vos on garçon
Qui relevé fu a pîaaier,
Si a oT Renart rongier.
Quant il l'oT, il eacota,
1420 Tôt meintenant l'uis eatopa:
Puia est arere repaîriea,
Ses conpaingnona a earelliez.
'Or aua' fait il, 'aeingnor baron!
Que ne aai gorpil ou teaaon
142& Est avoc lea capona encloa.
Or tost, si li batona les os.'
Adonc sont li frère levé, .
An gelinier en sont aie
Cbascuna un baston en sa meîn,
1430 L'ois ont overt trestot de plein.
Li un un grant tortia tenoit.
1896 mot i] le 1403 que 1407 o'r 1406 m mm
1416 Ataot oie* doi 1419 Vmnnqur 1432 einiellfei 1494 u
Xm (Méon 284H)-23«S)
Il entra ens, garde, ei yoit
Renart qui fil plus noir que mure:
Et Eenart tantost U oort sore
1436 AuBÏ con s'il le Toussit prendre.
Et li frères sans plus nteodre
Let le tortis caoir a terre,
Tôt meinteiiftiit le guicet sere,
Fuis a'eeoria 'i^e! aïe!
1440 Douce dame, seinte Marie,
Aidiea et si me secorez!
For pou n'ai este dévorez.
Ce n'est pas gorpil, eins diable,
Seignors, nel tenee mie a fable.
1446 Tôt meintenant con il me vit,
Sus me corut que mot ne dit,
Eetrangle m^oûst sans mentir,
Mes tantost cod jel vi venir,
Trestot corant sui retome,
1450 Bien ai l'uis après moi ferme.
Onques mais hom ne vit tel beats.
Or toet, si esveillez le prestrel'
Le prestre esveillerent errant,
Et il est levés meintenant.
l4Fi5 N'i remeist clerc ne capeleîn
Qui n'ait seintuaire en sa mein:
Et li prestres l'estole prist,
Meintenant a son col la mist.
Si se sont a la voie mis.
I4ft0 Or est Renart molt entrepris.
Chantant s'en vont a haute vois,
L'eve beneïte et la crois
Ta tôt devant, n'en dotes pas.
A l'uis vienent plus que le pas;
I4a& Si entrent ens a une hie.
Ueintenant est tome en (îiie
RoBsel, si a Renart laissie.
1436 p. dkteodre 1443 pal g. eina est dieble 1450 a
MTniellei 1460 mot 1465 a faune hie
,. Google
a xm (Méon 28446-2ft48I)
Lora cet le prestre avande,
Si s veO treatot debot
1470 Renaît qui en un angle crot.
Con il vit le prestre Tenir,
U ne se pot mie tenir
Que a rencontre ne veaist
Li prestre l'estole aaisist
147S Qui ne fu eabaU ne fol,
Benart enlace par )e col,
Si le miat hors de sa maison.
Autresi con s'il fust laron
Le vait traînant par la cort.
1460 Meinteuant un vileio acort
Qui en sa mein tint une tnace.
Ou vit Benart, molt le manace:
Ferir le quide sor le doa.
Et Benart qui dote sea os
i48Ci Et qui se aentoit malbaiUi,
Si est de l'autre part sailli
Molt très durement et a plein.
Li ceux, fiert le preatre en la meia
Que l'estole li fist laissier,
1490 Et Benart se miat au frapier.
Par le pertuis s'en va corant,
Dehors trova Bosael plorant
Qui ileo dehors l'atendoit.
Dit avoit que no se movroit,
1496 Si revendroit aon conpainnon
Qui leenz eatoit en priaon.
Einsi meine aon dol Boael,
Et Benart saut par le boel
Par la ou il entres i fu.
1500 Iloques a Boaael veû
Qui demeneit issi fet duel.
Lors li dit Benart 'Escuiruel,
Por qu'est ce que plorer te toi?'
1470 en] aeur 1475 Que I4S2. 1467 mot 14ftl \m
1480 Imtoillit 14UJ Quiloquen 1499 i man^*
,. Google
Xm (Héon 23482-23517)
Lors lî dît l'escuireil 'por toi,
1606 Que je ri caiens atrape.
A pon qne ne vos ont tue,
Que bien qaidai que morz fussiez.'
Dit Renart 'ne vos esmaiez,
Je me soi d'aus bien eBchiver:
1610 Mes or nos alona reposer,
Qn'il en est ore bien Baisons.'
Atant s'en vont tôt les trotons,
Onques n'i ot rien délaie,
SoE us obsine se sont oocbe.
1615 Bien oreot este conree.
La se sont andoi repose
Et si dormirent, jel vos di,
Tant que li bans jors esclaroi
Et par la contrée luist cler.
1620 Lors se lèvent li bacheler.
Tost furent vestn et chance.
Rossel a Renart areinnie,
8i li a dit 'bau conpaignon,
Enoor ne sai pas vostre non:
16% Tes le me dires, se voles.'
Dist Renart 'Guflet sai clamez,
Et tu es mes oosîns germeins,
Hes ore aloa laver nos meins
A celé eve lais aval.'
1690 Cbascuna monte sor son obeval
Que il ont innel et coraot.
A l'eve vindreot meintenant,
Lor meins lavèrent et lor via.
Hossel' dit Renart, 'baua amis,
1636 n est hnimes très bien seiaona
D'aler querre noz gansons
Et ce dont nos devon disner.'
Lors montèrent li bacheler
Et chevancfaent aanz demoree
lÛUIt Mindai 1611 «D Huutque raiions 1614 Hor lOIS ion
«i I&IS contre 1681 Qui! 1636 hni manque 1687 doot] qse
,. Google
«O Xin {U6oa 286ia-28K8)
IMO Tant qae près fa de l'avespree.
Tôt le jor ne fineut d'aler.
Onquea ne porent rien trover.
En U forest entrent atant,
Partot vont vitaille querant
lCi46 Mes rien ne troverent, ce quit,
Âinz chavRucbent diuqu'a la nuit:
Mes ne troverent qui lor vùlle.
Dant Renart durement baaîlle
Qui bien quide de fein morir.
1650 Tôt sans manger se vont gésir.
Renart et Rossel sont oocbe.
Mes il sont durement irie
Que ai les detreinnoît la feins,
Por poa ne mangèrent lor meina.
1505 Benart a porpenser s'est pris,
E dit que il est fox nats,
Se einsi se let alîver:
Meus li vient Rossel estrangler
Que il de fein morir se let.
1960 Tôt maintenant vers loi se tret,
Si l'a si sache par la coue,
A pou del cul De li dénoue.
Dist l'escuireil 'vos me bleohez.
Bau coDpaigaon, mar i sachez,
1669 Voles vos ma queue esraoher?''
Dist Renart aîns vos voit mander
Que je ne puis plus endurer:
En ceste nuit t'estuet finer,
Tu ne pues aler en avant.'
1070 Dit Rossel a deu me conmant.'
Ranart tint la oene Rosel
As denz, ne l'en est mie bel.
De si grant redor l'a sachee
Que tote li a esooroiee.
1070 Eacapes s'en est a grant peine,
1040 la uMpreo 1644 querrsnt 1M7 qaa 1648 bu»« lSi3 >«
1009 mori 1060 qD« e. 1669 os pat a. 1670 .B'. 1671 eeu«
'c*
Xm (Mâon 28»4 -28689)
Fuiaut s'en Ta a grant aleine,
Et dit qu'il s'en ira chamer
Ât) roi Noble sanB demorer.
Ainz ne Soa d'esporoner
1080 Tant qu'il aperçut le jor cler.
Droit a la oort s'en est venu.
SitoBt con a le roi ved,
Si ae lease a ses pies caîr.
Bire' fait il, faî moi oïr,
1585 Por deu entent moi a parler,'
Quant li rois voie Rossel plorer,
Volt li anuie, ce saches:
KeÎQtenant est levés en pies
Et dit 'RoBsel, dire poez,
1590 Que vos seroia bien escotez.'
'Sire' fait il, 'a vos me oleim
Se Coflet mon cosin germein:
Kes coBÎns dit que il estoit,
Mes ersoîr manger me Toloit.
1&B5 Einsi a ma ooe atornee
Que James ue sera sanee,
Dont j'ai le cuer dolant et noir.
Yeetu a no pelicon noir,
Mes il est f^oo e puant.'
1600 Âtant eaut Eoenel ayant,
Si a dit au roi 'n'est pas jent
Qu' il a damage ai ta jent:
Moi, e Bosel a ja tenu.'
Atant est Ysengriu venu,
leoci Que quida que celui i fuet,
Si aporta nn pie de fust.
Con il ot entendu Rossel
Et le mastin dant Roonel
Qui se sont clame de celi,
161Û Tantost devant le roi sailli
Et a ses pies s'agenoilla.
1077 qm il 1578 roio 1580 que il
1683 OMÎr
1686 ot
•BDl IBOi ooflel Bt m. IM» a. toraao
1600 iMDel
1803 ft
m 1604 ei 1609 celai
, Google
«s XIII (Méon 23080-28626}
Li rois TseDgrin regarda
Et vit qu'il ot le pie perdu,
Durenteat en fu esperdu.
16I& Tôt meintoDant l'a arainle
'Tseugrin, ou est voatre pie?
Dites par qui l'aTea perdu I
As furchsB en sera peudu.'
'Sire' dit Tsengrin, merd!
1630 Vos vees oon suî maubailli:
Ensi m'a Goflet atome.
James a cort n'ere onore.
Ce n'est pas cose covenable
Que laîsaiea vivre cou diable,
162& Il doÛBt bien eatre afines.'
Lors s'est li rois en pies levés
Par fin mautalant et par ire,
Si conmenca un pou a rire.
Puis a r^^rde entor li,
1630 Si 8 Tïbert le cbat coisi.
Tibert' fait il, avant venea,
Geste besoigne fomires.
Aler vos covient Goflet querre.
Ja n'iert en si eatrange terre
l68Ci Que nel voa oovienge amener:
Ou mar vos vernû retorner,
Se vos en retornea eanz li.'
M^ntenant Tibert reepondi
'Sire, mon pooir en ferai.
1640 Sel puis trover, je l'amenrai,
S'il velt por moi venir a cort'
Tantost conmande qu'en atort 106
Son palefroi sans demorer,
Que il ne vout plus arester.
1646 Fait fu Gon il l'ot conmande.
Li singea li a amené
Qui de lui servir n'ot pas honte.
1612 Le roi 1624 dieblu 1628 ria 1626 lui 16S7 m» 1» ^
e. 1638 ut ajouté au boa de ia marge 1640. 1641 manquent 1646 w*
1647 Que
, Google
XJII (HéoD 38627-28662) H»
Et dant Tihert meiotenant monte,
Puis a pris oongie, ei s'en part.
16511 ItfoB or li pri qu« il se gart,
Que se B«nart le puet tenir,
Il ne a'en saura revenir.
Tibert s'en vait a esperon,
Molt ot en lui noble baron.
16Q& Parmi In foreat i'achemine,
Treatote jor d'errer ne fine
Tant qu'il est venuz a l'oiasue.
TTne praerîe a veQe
Qnï molt eatott et grant et bêle:
1660 Eomi ont uoe fontenele
Qui molt estoit et clere et seine.
Si come aventure le mené
Est Tibert venu celé part,
A. la fontaine vit Benart
1660 Qui estoit plus noir que maufez.
Or qaida bien estre asenez,
Bien set que oe est que il qaert.
Le obeval des espérons fiert
Tant que il est a lui venu.
1670 Si dist sire, je vos salu
De la part mon seignor le roi
Qui vos mande qae avoc moi
Vegnez a oort sanz nul regart,
Entor rostre col ane hart.'
1676 'Baux sire' dist Renart, 'por quoi?
Se le saves, dites le moi'.
Ë dit Tibert 'bien le saurois,
Quant a la cort venus seroie.
Que bien vos di par seint Mande,
1680 Je n'en soi pas la vérité:
Mes ce que encarche me fu
Vos ai ci iloc coneû.
Or me dites oe que voudroia.
Se me crées, a oort vendrois.'
1648 ntMta 1691 pot 1664. 1609 H ot 1609 grant] oheTa 1661 mot
ehara 1678 Con » 1679 die 1680 nea. 1681 eaoheros 1682 «i ci] ici
,.ogIc
XIII (H«on 33668-23698}
1685 Dist B«nart Volenters ire.
Mais eiâB serai desjeûne:
Encor hai ne mangai oe bui.
Se il ne vos torne a eonui,
Je V08 voudroie ore proier,
1690 Atoo moi venissies manger
En ma meson qu'eat près de ci.'
Tibert reapont vostro merci.
Alons en donques sans targer,
Que je n'ai Boing de delaier.'
169a Renart monte sor son cheval:
CheTBcant va le fone d'un Tal
Entre lui e Tibert le chat.
Bien le deooit par son barat.
Tant ont le droit oemin tenu
1700 Que en la forest sont venu
Par devant Tuis au forester,
Ja esteit près de l'anuiter.
Un pertuis dedens l'uis avoit
Qui par Renart fait i estoit,
1705 Par on aloit au geliner:
Mes metemee le forester
I ot tendu un laz de corde.
Or gart Tibert que il n'i morde:
S'il i va, oe n'est pas savoir.
1710 Et mon seignor Renart le noir
Desoent de son cheval premier,
Et sesist Tibert a l'estrier.
Si dist 'baus sire, deacendee,
Et dedens ma meson entres,
nib Et j'atacerai nos chevavs
Ci iloc a ces arbrissaua.
Et le matin sans nul delot
£d irons a la cort le roi.'
Tibert nnl nul ni entendu
1720 MeiuteiuiDt a pie desoendi
1686 desiQSDfl 1688 tor s 1689 or 1691 que» p. 1700 9f»
furent 170* Qne 1106 gar nUBintaïujue 1716 ■rbrciw 1111^
'.*
XUI (Héoii 23609-38734)
Et le oheval li a, leesie,
Si s'est enmi l'uis esleisee.
Tôt roeintenant dedens se mist:
Li las par le col le stùsiat.
1735 Et Renart qui bien le vit peodre,
S'en foï, que ne volt stendre:
Malement l'a fait herbeçgier.
Lors est sailli le forestier
Qui a oT grocier Tibert.
1780 11 fu sages et bien apert
Qu'en lui n'ot point de mesprison,
Et dit 'dos avon un prison.'
Yers lui s'est venus meintenant,
Si a trove Tibert pendant.
1730 Heiotenant a un baston pris.
Et Tibert qui fu entrepris,
Â. molt grant poor de sa pel.
Et il li aune son borel,
Soient Ta le baston hauoant,
1740 Et Tibert va le laz rongant
Qui entor le ool li tenoit.
Au vilein dit qui le feroit,
ToB ne faites pas bien, ce croi,
Que je sui meeager le roi:
1745 Ed son message m'envoia.
Mes oelui qui ca m'avoia,
Ue dit que c'estoit sa maison.
ToB ne faites mie raison,
Si me lùssies ester atant.'
1760 Et li vileÏDS saut meintenant,
S'a amont le baston haaoe.
Tibert qui oC son las rongie,
N'a mie le coup atendu,
Âinz s'en fuit a col estendu.
17afi Parmi le pertuis s'est fioles,
Fuiant s'en va tos esleesiez,
1734 arài 1726 ne pot 17S0 bfl t ^pert 1748 pu manqnt
1746 mennoi* 1748 ruoD 1761 amon
, Google
92 xril (Héon 28785-23770)
Hea il eetoit mal atomes.
Li sana li eaut parmi le nns
Et par la boce de randon.
1760 Fuiant s'en va tôt le troton,
Juaqu'a la foreat n'aresta,
9oz un arbre Renart trova.
Renart qui l'a aporoefi,
Li diat 'bien aoiea voa venuT
1765 Yenea tob lea mot reposer,
Puia en iroi) aans demorer
Entre moi et vos a la cort.'
Hes Tibert fiât aenblant de aort
Qui de son aolaa n'avoit cure.
1770 Fuiant s'en ra grant aleâre
Tant qu'il Tint la ou le roi set.
Tôt meïntenant as pies li cet
E dit 'Sire, or suî retome.
Hes n'tù paa Cofiet amené: 107
1775 Ce m'a fait que poes veTr.'
Li roia croie le chef d'aîr,
Quant vit Tibert qui fu aanglanz.
De mantalant eatreint lez denz.
Tibert' fait il, 'tu ea blechea.
1780 Pendua iert, n'en iort reapitiee
Oil qui t'a et mal atome.'
Atant a li rois apele
Le motoD mon segnor Belin
Qui a Renart n'eat paa coeïn,
1785 'Sire Belin, avant venez,
Et toat querre Coflet alez
Et ai li ditea, a cort vienne,
Que nus easoignea ne le teine.'
Dit le motOQ 'a'il vos plaîaoit,
1790 Bauz sire, uns autrea i iroit.'
Diat li roia 'n'ira se voa non.'
Âtant a*en tome le moton,
1771 qae il 1774 c. enoonlre 1776 ueoir 1780 i«rt » ■•
1791 Dira oui m
, Google
Xm (Méon 38771-33806)
Del aler bien a'aparolla.
QuuDt mont^ fu, à b'cd torna.
1795 Con il out pris du roi congie,
Yers la foreat s'est eslesse
Et s'en Tait a inolt grant aleine.
Mes s'or ne set garder sa leine,
Saches qu'il s'en repentira.
1800 Parmi la foreat cemina
Uolt bon oire sans srester.
Renart vit soz un horme ester.
Sitost oon Belin l'a veû,
'Goflet' fait il, 'mal avenu
1606 Vos est, ce saches sans mentir.
A la cort vos covient venir
Orendroitea avoques moi,
Et si ne dites ja "porquoi",
Mes vones en delÏTremt^nt.'
1810 Renart a porpenaer se prent,
Go ornent porra Belin servir.
'8ire' fait il, 'vostre plaittir
Ferai certes molt volenters.
Mes s'il vos plaiat, baus amis ohers,
1815 Ud petit avnnt mangeroie :
Il a jusqu'à la cort grnnt voie.
Et se vos moi on croïez,
Un petitet mangeriez.
Une areinu ai ici delez
18^ Dont vos aurois, se vos voles,
Tant con voudiois con je dévia.'
ÀveineP sire' dit Belin,
"Par seint Tomas le bon martir,
J'en voudroie mon ventre enplir:
1826 S'il vos pleat, enseigniez la moi.'
'Sire' dit Renart, 'par ma foi,
Molt voienters vos i menre.'
Âtant se sont achemine
1795 pri 1801. 181» ICol 1807 o.onaruim nuoo 1818 mBriceraii>ii
1SI9 »i ei 1828 ■>. oe d. 1820 6i uod p. eaaiBniiie» 1» m. 1837 menreia
'c*
XIII (M«on 3S807-2Bftl!J)
Et cbevfluchereDt le trotoD
1830 Entre Renart et le moton.
Jusqu'à l'aveine sont venu
Ou 11 vilein mucie ae f«
Qui ot avec lui un mastin.
SitoBt con a veû Belin
1835 En l'aveine, son oben li huie,
E Renart est torne en fuie
Et laisse Belin en la frape.
Li chen 11 decire sa cape,
As àeuz le prent, que pas ne faut:
1840 Li âocel en volent en haut. '
De sa leine bien l'a plume,
Molt par a Belin malmené.
Et li viletn li escria,
'Certes mai nos esoapera.
181Q Tien le bien, gar que ne t'astordel
Se gel puis tenir en ma corde,
Je l'enmenre en ma meson,
Si li ostere sa toison.'
Belin a le viUin ol.
1850 'Ha las' fait il, 'je sui huni.
Cbuflet' fait il, 'ce m'as tu fet.
Vers le roi te ferei tel plet.
Se dex me lesse retorner.'
Et li chens le prist a peler,
1855 Tote la leïne li esrace.
En son dos remeint meinte place,
Le poil en errache et le cuir.
'Ha las' fait Belin, 'je me maîr:
Mont par sui or mal atomez.
1860 Sire dex, car me secores,
Car ore en a.\ je grast mester.'
Et li vileins prent a hucier,
'Tien le, di va! tien le, di vaV
Atant le chen se regarda,
16 hue 1841 U 1842 Mol ■*■ ■
, Google
Xm (Méon 28S48-S8S7li)
1865 Qa'il quida que celai venist
Et Belin a fuir se priât,
Quant il ee senti délivre.
Fuiant s'en va parmi an pre,
Onques tant ne quant n'aresta
1870 Tant qu'a la cort le roi trova.
Si lî estoit as pies ooûb
E diat '8ire, mal sui Tenas.
Por amor de, or esgardes,
Cornent je eui entrepelea.
1876 Tôt ensî m'a Coâet servi.'
Et dit li rois 'bien soi boni.
Si ne aei que je puisse fere
De ce traïtor deputere
Qui se fet apeler Coâet
1880 Et eÎQsi ma jent me maumet
Et si les a tome a mal.'
Lors vit parmi la sale aval
Venir dant Beroart l'arehepreatre,
Et tint Brun l'ora par la mein deatre,
1886 Et avocques fu saDs fauser
Hisire Baucens le sengler.
. Tuit troî sont ensemble venu.
Et quant li roi les a veS,
Si lor a dit Venes avant,
1890 Seignors, qae bien soies venant.
De vos avoîe je meater,
Que je vos voudrai envoier
Entre vos trois querre celi
Qui si a Beiio maubutlï.
189â Aies et si le m'amènes.
Gardes sans lui ne reveoes,
Mes amenés moi le laronr
'Sire' ce dient li baron,
Nos feron ce que vos plera:
1900 Honis Boït qui ja s'en feindra.
1808
faw 186S la
QA
1876 honit
1878 traître
96 r^ua
r 18â& bMam
1888
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celui imitu
DM li
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96 XIII (Héon -28879-28914)
Plus Dâ DOS Vflrrois demorer,
Nos es iron sans «rester.'
'Bau aeignor, a deu vos conmano.'
Et cil moaterent meinteBaot
1900 Et s'aobemioent sans DOisifir.
Tuit troi prennent a chevacer
Treatot coste a coste et a deatre.
'Seignor' dist Bemart l'archepreatre,
'Sajement noa covient ovrer
1910 Que il ne nos puisse eeehaper.
Li un de nos s'en voiat devant
Tieatot bêlement oheTauoant:
8'il ne voit c'un de nos ensanble,
N'aura pas poor, ce me semble.'
1910 'Par foi' font il. Vos dites voir.
Mes or voudrion nos savoir
Liquiex sera oe qui ira.'
'SeignoFs, lequex que vos plaira.
Ge irai, ae vos oonmandes.'
19-iO 'Sire' font il, 'bien dît aves.
Et damledeu a son plaisir
Vos en laist a bon chef venir.
Qui le vos doinst par tans trover.
Que au roi le paisaonz mener.'
102& Atant l'arobeprestre s'en part
E chevauche tôt un eaart.
Auquea loing de aes oonpaigaonz
S'en vait Bemart toa les trotonz
Bien entor une arbalestee.
1980 Si eet entre en UDe pree
Et va chevaucant saoz srest
Tant qu'il fu outre une foreat
Qui moût eatoit grant et foillue.
Deeuz une coudre menue
1836 A trove dant Coflet gisant.
Con il l'ot, si saut en estant,
1902 dpm«r«r 1907 c. S r. « d. 1900 o. u o. \W Q*' ''
1913 que un 1917 qui i ir> 1930 Heiicnur fait i) iOâS li-« ««'4*'
Xm iUéoa 28810-28960)
• Si li dit 'sire, bien vieagaiez!'
Et Bernart qni fu avanchez,
là dit je ne vos salue pas.
1040 Au roi vendrois plue que le pas.
Saches, il ne vos aime mie,
Que sa gent avez maubillie,
Et mal atomes, che saoiez.
De ses barons serois jugiez:
t94A Quant la cort jugie vos aura,
Li rois tel justice en fera
CoD li baron esgarderont.'
Heintenant Reuart li reepont
'Sire, par sainte Charité,
1960 Vos n'estes pas bien asene.
Ë bien sachez, se dex m'ait,
Que onqnes U rob ne me vit
ïfe moi ne demande il pas.'
'Far foi' fait daot Bernart, 'c'est gae.
1066 B ne demande se vos non.'
Atant vienent li coupaignon,
Uesire Brun l'org et Banoent
Qui ohevaucent isnelemeot.
Fuis descendent andui a [ne,
i960 Si out Choflet pris e lie
UcBoz le ventre du cheval.
Si chevacent le fons d'un val.
Onqaes o'i sont aresteû.
Si en sont a la cort venu.
lOfô Tuit troi descendent au degré,
Si ont lor priaon detrosse
Et puis sont monte el paleis,
Li rois se seoit tôt en pais
Et ot avoc lui meint baron,
1970 Atant voit venir le laron.
Quant Ysengrin le vit venant,
Heintenant sailli en estant
ItHlt pH 1941 S. qne il 1946 c
■M luee dMoent 1061 le le n. J
IWi boron 1070 baron
BBNAXT II.
, Google
Xm (M£on 38951— 28987)
Ë dit 'Sire, vees celui
Qui si m'a del pie maubailU,
19T& Bien saobes que je ne ment pu.'
Et oil vienent plus que le pas,
Si tentent Renart trestnit troi.
'Sire, sire' font il an roi,
'Yez Coflet que vos amenom.
1960 Ce que vos plaira en feron.'
E 11 rois respont tôt errant
'SeigDor, bien soies vos rennant
Tuit troi, mais ne le aala mie.'
Et Gofiet meiutensDt s'esorie
1685 'Bons rois, ois sîrea qui ne ment
Il gart vostre cors de torment.
Plus bel ne vos pnis saluer.
Vos m'aves fait a oort mander:
Or, si vos plaist, si me diroîs
1990 Tôt ce que vos conmanderoJB.'
Li rois dit 'mal soiez veoua!
Je conmano que soies pendiia.
Uea avant te dirai por quoi.
Tsengrin ai se pleint de toi
1995 E le msstin dant Roenel,
Et l'escuirel sire Rossel,
Tybert le cbat et le moton
Qui a pelée la toison.
Se de ce ne te pos deffeDdre,
2000 Je te ferai ardoir ou pendre.'
'Sire' dit Kenart, entendez I
Se il TOB plaist, si escotez.
Par tOB les seins qu'en prie a Uege,
Se Tsengrin caT el piège
2006 Et il i a le pie perdu,
Doi ge por ce estre pendu f
Dex m'en défende e seint Martini
Et se Roenel le mastin
A del penchon le lart mangie,
1980 n] DCM 1968 net ■. SOOO •. n Modre 300B pri
3009 nagie
, Google
Xm (HéoD 2S98B— 24033) 99
2010 Jfl n'i ai g&ires galnie
Ne perdre n'i redoi ge mie.
Foi qae je doi seinte Uarie
N'i ai gaTnnie ne perdu.
Se lî TÎlein l'i ont bâta,
S(ii& Ai ge forfait: que Vea me pende?
Nenil, sire, deu m'en défende I
Et se Tibert que la Teom
Fu entre en autrui maieon
Tos 80U8 aans demander ostel,
2020 Et l'en li a batu la pel,
En ioe que aï ge mesfet?
Quant li fes par moi ne fu fet,
Je n'en doi avoir se bien non. 109
E se dan Belin le moton
2025 A an vilein mangie s'aveine
Et il li a OBte la leine,
Bau douB sire, qu'en puis je mes?
S'il vos plaist, sî nos tenea pes.
De Rossel l'escuîroîl vos di,
3080 Onqnes a nul jor ne le vi,
Onqoes par toz les eeinz de Rome
Ries ne forfis onc a nul borne,
Et s'il en vont son eecu prendre
Je Bui toe prest de moi defFendre
20rî6 Contre lequeîl que voudrez d'eue,'
'Chuâet' fait li rois, 'par mes euK,
Ce que vos dites ne vaut rien.'
Atant saut Roenel le chen.
Si a dit au roi conme prouz
2i)iO 'Yees ci mon gage por toz,
Por Tybert et por Ysengrin
E por Rossel et por Belin
Et por moi oncor tôt avant.'
Lors ae vet Renart defripant,
3045 Quant vit celui son gaige tendre.
ai|6 Munll 3020 palu 2023 ns d. anor 3081 manqur
2UJ0 u^utlmi Joai 2040 Veg 2011 et mangue 30J3 roenel 3044 vet
manqtâ* defripont 3M0 tï
,. Google
100 Xni (Kéon 24024-24060)
Bien août qu'il le coTÎnt défendre:
Durement en est esbata.
Et li rois a les gages pris,
Puis a ostages demaDdez.
2000 Ueintenant est en pies levés
Sire Frobert le greseïllon
Et dant Tardis le limaçon.
Au roi dient ostages somes
Por Roenel contre to« ornes.'
S060 Dist li roÏB 'bien eates créant.'
Lors est Coâet venus avant
E dit au roi Veîs ci mon gage,
Onqaes nul hom eo mon aage
Ne mefRa ne ne meffere,
20(10 Uea cestui recreimt rendrai.'
Li rois dtat 'donea est li gages.
Or n'i faut mes que les ostagea,
ToB les doorois, foi que tos doi.'
Et Renart regarde entor soi
S066 Trestot contreval la roeson,
S'a choisi Griobert le tesson.
'Qrinbert' fait it, 'avant venes,
Et por moi ostagee aerea:
Et vos avec, dan Briofaernerl
2070 Vos me aolies tant amer
Entre vos et aire Grinbert.
Or verrai qui ami m'i ert,
Or en eat venus li beaoing.'
Et Grinbert dit, qu'il n'en a aoîog,
2070 Que cil que il ostegera,
Uout meuz de lui le conoietra.
Et Renart est vers lui aies,
Bi li dit 'sire, a moi parles!
Bien sai se me ooniasiea
9060 Que meintenant m'ostagissiee.'
'Amis' dit il, 'qui estes voeP'
SMS priât sue « les o. fiOSl robsrt SOfi? gag» SOBS i|*
9060 reorant 2061 gnibert (rf« fittme 3067. 3071. 9074. 2006} 9071 &•
nenriti 9060 me ottngwïiei
...Google
Xm (Hioii 24060-24095)
'Sire, je Bui Benart le ros.
Si vos ai bieo de vente
Que Roenel sera mate,
2086 Car il a tort et je ai droit'
Et quant dant Qriubert Tapercoit,
A son dit l'a reconeQ:
Devant le roi en est venu.
Oatage por Renart livra,
2090 Et dant Brichemer î entra.
Quant ii gage furent doue,
Si Boot a lor oatex aie:
Bepit ont pria de la bataille
Jusqu'à huit jore sans nule faille,
2095 Et tandis se sont porchache.
S'ont lor barnoia aparellie.
Et sire Hoenel porquiert
Tel esou oum a lui aSert,
Bone cuiree et boo baaton
2100 Qui bien fu frète environ.
Et Benart a'est bien entremis,
Et bien a son bamois porquis
Ë porcbacie son este voir.
Un eaca tôt roon et noir
2105 A aparellie, jel vos di,
Et un baston noir autreaî.
Le bastoD eatoit de pomer,
Et bien l'ot fait estroit lier.
I] fu molt bien aparellie.
2110 A la cort.vint joiant e lie
Renart le jor de la bataille.
Et Roenel i fu sans faille
Tôt aparellie por conbatre
E por l'orgoil Renart abatre.
3115 Devant le roi fu en estant.
"Sire, ma bataille demant'
Ce a dit Roenel an roi.
a06b «i la d. 2086 lapercot 2087 dit » Le» w. SOOS. 20H êont
imitrttrti» âott» U mw., mait Ua Uttrts b a, qui prieident Ua deux vtrti
corrigeiitl'«rrtur 2098 lui fl«rt 2l02'.q(>]'- 2108 Mtorlier 211îftiiian3U«
„,ogIc
XIII (MéoB S4ÛM-S4189)
Et il li reapont 'je l'otroL
Et saches, se m'ea oreîes,
2130 Entre vos deus pais feries:
Et saches qui sera veincas,
Tôt meîii tenant sera pendus,
Que ja raencon o'eo aura.'
Dist Roeael 'ja n'avendra
S125 Que si s'en voist li leres quïtes.
Ancois li rendrai ses mérites
Et de la honte et de l'ennui
Que nos a fait ici enqui.'
Lore diat Renart par eeint Denis,
3180 N'en prendroie de paresis
Un somier chargie, nun pas deus,
Que n'en soion andui as jeus.
Et je et vos sans arester.
Trop poent li seint demorer:
21S6 Si m'en poise, par seint martîr.
Sire rois, faites les venirl'
Li rois fait les seinz aporter.
Quant en ans ne pot pes troror.
Ses aporta Tibert )i chat.
3140 Ce fu le ob^ Pelé le rat
8or quoi le aerement fera.
Roenel s'i ^ajenoilla,
Si a dit, que l'oTrent meint,
'Issi m'ait dex et cîat seint,
2146 Que Coflet a ice mesfet
Dont il doit avoir honte e lot,
Et d'Iaengrin et du moton
E de moi qu'il priât au penohon,
Et de Rossel tôt en apert,
SlfiO Et de T08, mon seignor Tibert,
Qui oeat seintuaire tenee.'
'Par foi' fait Benart, 'vos mentes.
De trestot i aves menti.'
Lores l'a par le poing sasi
2tl8E SUSmeo. 3120 .' fâriei ,' p*]" 3(B1 qa« 9I»m
3187 ■eint 3149 bote 214S pris 31M) aicgnor .t.
,. Google
Xm (Méoa 24138-2416»)
2166 St ai l'en a fait redteoier,
Kes SDCois ofri uu denier.
Lors s'eat Renart aj«nollïea
Et dit seigiiors, or vos taisîest
Far les seine que je voî ioi,
2160 Roenel a de) tôt menti,
Que onques un mot voir n'i ot.'
Il baiae les seins a ce mot
Si a un paressie ofert.
'Or le TerrOD' oe dit Tibert,
2166 'Come Tostre droit i parra,
Quant oe au grant besoing venra,'
Quant 11 serement furent fet,
Si se sont a une part tret,
Et li rois tôt sans plus d'espace
2170 hea fait amener en la place.
Renart de nient ne s'esmaie,
En son doi lace la coroie.
Roenel ne redote mie,
Car aaea set de l'escennie,
3176 Car en enfance en ot apris,
N'ot si boa mestre en son pats.
A cest mot furent mis ensemble.
L'un et l'antre de poor tremble.
Roenel bien bod qsou eere,
2180 Jentement va Renart requerre.
TJn cop li a jeté d'air,
Et Renart se août bien ooTrir
Qui l'eecu encontre gita.
Renart grandime cop frapa.
318S Renart ne fu pas a aprendre,
Yers le chen ae voudra deffendre.
Le baetoD drece et tînt l'esea,
Si a si Roenel féru
Del baaton par deles l'oîe,
2190 Que tote a la teste estormie.
Âtant s'en sont arere trait
SIU anooii i o. S168 liegnori 2164 ueDron 3169 tôt «
ma nel r. 2184 Et R. 21% p. » prendr* 2187 tin
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104 XIII (U«on 94170-3«90a)
Oaques n*i ot nul Bemblant fet
Se de bien non, et s'entrevienent,
Les esous devant lor pis tenent,
2195 GraBB coue se vont ontrefeiîr.
Rflnart, qui bien août Mcrimir
Et bien sont jeter entredeus,
Fiert Boenel enmî lea euz,
À pou que ne l'a afronte.
3200 Lors dist Renart 'fel parjure, '
Meut par vos est mal avenu.
Se dex plaiat, vob aeroia pendu,
Ja autre merci n'en auroia.'
Boenel l'ot, ai fn destrois.
2305 Si a son esou enbrade
£ tint le boaton enpoingnie.
Ferir le quide, mes il faut,
Que Renart d'antre part H eant.
Li cox deaoendi par vertu,
3310 Si l'a ai sor l'escu fera
Que pie et demi en abat.
De son baaton vole un esolat
Et est par mi outre brisîe.
Holt en fu Roenel irie.
2215 Gon il ot boq boston* perdu,
A deuB meina a saisi l'eaon,
Encontre Renart l'a jeté :
Si l'a ai forment eaorie
Qu'il le fit voler tôt envers.
2330 Roenel saut sua en travers,
Del poing li done «nmi les dent
Si que Renart est tôt sangUoa:
De son poing li débat lea joea.
N'a or talant de fere moes
3235 Renart, ce vos di sans faillance.
Roenel li foie la pance
Et de aea dens aovent le mort,
n82iiiia 2104e. par d. 2I95entrerarrir SlOSleens !905aabrMM
9810 Si B sor KaO »nt manque 9338 poi g 2354 ore L«» vtfVBkW*
totit inUrverti»', mai» l'erreur ett corriçie par ht êignet b a
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XUI (Hion S4306— 34340) Iw
Et Renart un petit s'estort,
Tant que il out sa destrd meio.
3230 Hout delÏTrement et a plein
A BOn baston en haut levé,
Si a ei Koenel frape
Boini le vis sans demorer,
Que li fiât un des eaz voler.
S28fi Si l'eapeint de si graut aïr
Que d'autre part l'a fait oalr.
Et Benart est sailli en pies,
Son baston tint, bî en fu lies*
Roenel molt sovent en frape.
^40 Meinteoant li bastons escape.
Con il ot son baston perdu,
Sor Roenel ciet eatendn,
Del poing le fîert menDement
Et Roenel bien son ouer sent
3346 Que toz est seins, mes il a'esmoie.
De son oil que bï le desvoie
Duremoit li anuie e grieve.
Un tor a fait et puis se levé,
Renart a jeté desoz lui,
2260 Ja li fera, s'il puet, anuL
Or refu desus Roenel,
A Renart a faîte sa pel,
As dens le mort et fiert del poing
Mont menuemeot sor le groin,
2266 E li dit ai que ohaquns l'ot
'Coflet, car dites le maa inotl
Se ne le die, je t'ocirsi.'
'Ja voir' dist Renart, 'nel dirai,
Por tant puis eatre mort ici.'
3260 Et Roenel fiert, ge voa di,
Qmnt oop oon il poat de son pie,
Que tôt a la vis camoisie,
i&a p*r 3237 rart 2238 bastoton 2241 perde 224S 8o roenel
e. tôt r. 3343. 2268 poig 2246 se maie 2260 pot 2301 Or fn décore
3366 Cenart Au hout dt lign» il y o un r itoU. 2367 oeï dites le
BM tnarsla 2258 diraie 2961 aon manqu*
...Google
106 XIII (Mtoa «341—34277)
Qu« molt durement le âestrent.
Et Renart a, jeté un pleint
3265 Et eatreînt les meina et les piea,
Coome mora a'eat apare liiez.
Roenel prent a apeler
Ceus <|ui durent la champ garder
'Siecor' fait il, avant venee,
2270 Je cuit ceat camp est afinee:
Que je Toa di par aeint Germein,
Ohoflet ne muet ne pie ne mein.
Je cuit que li champ eat veinqu.'
Atant i sont ocrant rena
S-2T6 Et ont trore Coflet giaant,
S) le prennent de meintenant.
Qant Renart eent qu'il l'ont levé,
Meintenant a un pleint gite
Et dit 'haï! dex, je me muir,
2380 Tôt ai perdu et car et cuir.
Damiedeu a bod plaiair fet,
Que rien n'i a*oie meefait,'
Les gardes n'ont plua demore.
Devant le roi l'en ont mené.
2285 Sitoat con li roia l'a veû,
Si demanda 'est il reacu?'
'Sire' font les gardes, 'oïl.
Mes dites que en sera il.'
Li rois respont 'ne delaiez
S390 Qu'il ne aott pendus on noies.
Jamais ma g«it ne honira.
Tôt meintenant pendus sent;
Car insi le Toil, par seint Jac,
Que il soit botes en un aao,
22(» Se) jetea en l'eve del pont'
Tantost en an sac bote l'ont
Si que onquea confes ne fu.
Vers l'eve a'en sont acuru.
Qrinbert qui estoît corooies,
23Se Cdo 2ZT0 itfiin 2372 mot 2282 forTalt '■
2290 Qui du ■. •22a& .i«q 32B4 Qiiil 2206 M a.
,. Google
Xm (U«on S42T8-248I8) 10<
2300 Desos le pont eatoit muoes,
Que por Ketiart estoit ire.
E cil Bont eor le pont monte,
Si n'i DDt pas molt del«e,
Renart ont en l'eve lance,
2ao& An parcbaoir an eecroii fist,
Et Orinbert tantost le aaiaiat
Et ai l'avoit del eac este.
'Renart' fait il, mal as erre,
Or qoident il qne ci mors soiez.'
2810 'Sire' fait Renart, 'totes Toies
M'en aves tob ore reacos.
Quant je voudrai, je aérai ros
Auei oon j'eetoie devant.'
Lors dit Grimbert W dex m'amant,
3815 Se tu le puea fere, si fe,
On autrement tu es aie,
Et je meTmes sui boni.'
'Par foi' fet Rnnart, 'jel vos di.
Car orendroit sans arester
28S0 He verrez la nerte ester.'
Lors comence ses boroisons,
Bes proieres e ses sarmons
Qu'il avoit en enfonce apria.
Si fa toz roe, jel vos plevis,
S826 Et a dit 'cosin, or veesl
Dont se siù ge bien atomes?*
'Oïl certes' oe dist Grinbers,
Tu es plus bel et plus apera.
Mes or te aie, ai ne t'souit.
3380 Ici serons jusqu'à la nuit.
Que ae l'en noa aavoit ici
Moi e toi seremes boni,
Ja n'en areen raencon.'
'Sire' &it il, si nos teson.'
2886 DeaoE le pont sont hostele,
2303 il 2808 oont pai ai mot d. 2306 par manque ««froi*
£)t4 jcrinnbart maDont 281t poi 2810 oreoilroite* 2820 ii«qru
£K8 bUn*
, Google
V Xin (Héon 34814—34646)
Et li autre sont retoroe
En la sale devant ie roi,
Et li dient 'sire, par foi,
De cestui estes delÎTres,
3S40 Par lui. o'iert mes homs greres.'
'Par foi' fet li rois, 'ce m'est bel'
Lors vait chasouns a son ostel,
^Bien ouident estre a sauvete.
Mes il sont en mal an entre,
S345 3e dant Benart puet esploiter.
Lai e Orinbert stuis delaier
S'en sont desos le pont issu:
Vers le palais en sont venu,
lies ne sdnt mie entre dedenz.
2880 Départis sont lieiz et joianz
Entre Benart et le tesson.
Grinbert s'en va en sa meson,
Et mesire Rensrt s'en tome
Yen Maupertuis, pas ne sojome.
2859 Menaçant s'en va Roïnet
Et l'escuirois sire Rossel,
Tibert le ohat et Taengric,
Et le moton sire Belîn,
Et dit bien que il lor nuira,
2S60 Ja en tel leo nés trovera.
Atant eotra en Malpertuis
E après lui reforma Tuis,
Et saches que ce fu savoir.
Ci vos lais de Renart le noir.
2860 En son castel est enfermes.
Atant est li contes ânes.
2388 ton 2840 met] bore 2341 manque 2846 pot 3MT dften
33fi3 Oiobert 23&& HeialaDant 2360 oel 2881 an lord* n
30 ob. «a eil farmM
, Google
XIV
(néon 3661-3686)
Ce fa en mai au tena novel
Que U tana est aeriz et bel,
3î com eatoit l'ÂseDaion,
Que Henart ert en sa mesou
5 Sanz gariaon et saoz vitaille.
81 grant fein a que ïl baaille.
De la feint li delt molt li cors.
De Malpertuis s'en isaï hors
Graut oire treatot esUissies.
10 Si ae feri en ud plaiesîe.
Tôt oorooe eat enz entre:
S'a Tibert le chat encontre.
Meintenant l'a a raison mia.
Tibert' fait il, 'bau duz amia,
]& Dont Yenes vos? dites le moi.'
'Sire' dit Tebert, 'par ma foi,
Oie avoie eopriae ma voie
Chiez on Tileiu les cele haie
Qui est Uoqea devant noa.
20 Li vileins a, foi que doi vos.
Une feme qu'il aime tant
Que rien qu'el veille tant ne qnant
Me li contredit, tant soit let.
Cele a mucie plein pot de let
2S En une huce: et la m'en vois
Tôt ealessîe parmi ceat bois,
manqu* 8 iiioit 10 Ma 19 liloqm 33 quel*
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110 XIV (lléo.. 2(W7-27.i6)
Savoir se porroie arenir.
Se ta en vels o moi venir,
Oe t'ea menrai vers la mesoD,
80 Ues par foi aoiom conpaingnonl
Qelines et capons j a.'
Renart reapoat ya, ya:
Qie t'en aaoQr, volentiers.'
A tant se metent es sente rs
30 Qrant aleSre et le troton
Tant qu'il vindrent a la meaon,
Qui tote eatoit close de piex.
Dex' dit Kenars 'banz sire dex,
Conment porrons entrer dedenzP
40 Ces piex sont ai entretenanz
Que n'i porrons mètre lez piez.'
Dist Tebert 'ne vos eamaiezl
Molt bien, oe oroi, vos i metron.'
Lora s'en vont entor la meson
4S Tout bêlement le pas soe
Tant qu'il trovent un pel froe.
Eus se metent sans atargier.
Puis s'en vont vers le jelinîer,
Qne molt eavoient de barat.
so "Renart' ce dit Tibert le cfaat
'Rauz doz amia, sez que feras?
En la meson o moi venras.
Que se tu t'en vas an chapons.
Tant a caenz de tous gaingnons,
ba Se il crient, il t'asandront,
Tost pris et retenu t'aaront:
Et g'i perdrai le mien afere.
Mes vien ens, se tu vels bien fere,
Aveuques moi tant qu'aion fet.
60 Et se tu veîls avoir du let,
Tu en mangeras grant plentc'
Dist Renara 'ce me vient a gre.'
Atant s'en sont a l'uis venn.
SS o] ■ 85 trotoni 46 trogarent 60 T. M ca*Mt d* tu
S8 Hflut aient at h 60 m tueila 61 plete
,. Google
HT (Hion 3746-3794)
Tybert qui moU Toizîez fu,
65 S'en est entres la teste avaDt.
PuÏB dist 'Renart, se dex t'avant,
Vien enz, ai susleve la huoe!
Del leit i a pleine une cru oh e.'
'Par foi' dist Renart, Volentiers
70 T'eîderai, baus amis obère.'
Àtant en ront la hocoe ovrir.
A Renart la lait suatenir
Tibera, ai est dedens sailli.
Au pot en vint, n'a pas fnilli,
75 Sa teste a bien dedans botee.
Au let boirre a mis sa pensée.
Tybert durement hume et boit.
Renart qui la huce tenoit,
Ëateît durement a malese.
60 Tybert' dist il, 'ies tu a eaeP
Hume tantost et si t'en isl
Car foi que je doi seint Denis,
Ceste booe forment me grève:
Car par nn pou que je ne oreve.'
85 Tibert entent tant a humer,
Conques ne lî vont mot soner.
Tybert' dit Renart, 'haste toi.
Ou la huce earra sor toi.'
Tibert entesdi molt petit
90 A oe que Renart li a dit
An manger a s'entente mise.
Tant en mangn oon il devise.
Quant tant ot mange con i) pot,
Tôt a jus trebuoe le pot
06 Et le let eepandi trestot.
Ce dist Renart 'tu es trop glot
For quoi as cel pot abatu?
Mens amasse eetre bien batu.
Et ne por quant fai, ai sail hors,
100 Je sui molt traTelles du cors
79 Btal PHie 95 let] iwt 97 •
, Google
XIV (Hdon 2790-2868)
De oeste hoce aOBtenïr.
Il te coTieDt hors a Tenir.'
Tibert e'eat aooraei, à saat:
Et Renart tint U huoe haut.
toc Tiberz deaua le bort sailli :
Et BeDara la hnce flati,
Qui li peseit, et si l'eiipeint
Tibert a en la ooe ateint
81 grant conp, que ce n'est pas jex.
110 La coue li ti-enca en deue:
Lî bouz en la huoe ohal.
Et Tibert a terre est sailli:
Si a Benart areisonae
'Renart, molt m'as mal atome
110 Que tu m'as la coue trenchie:
Si en ai soffert grant hachie.
'Coupée?' dist Renart 'par foi,
Ce n'a je pas fut'. 'Qni doool*' 'Toi'.
'Je noD ai, par seint Lienart.'
120 'Diva, tais toi' œ dist Renart.
Ta en îes asses plus ligier.'
'De ce a'aToie je meater.'
Dit Tebert 'ce saches por voir.
Nel Tousisse por grant a?oir.'
iSfi Dit Tibert 'tn es trop masart.'
'Di va or di' ce dit Renart,
'N'en estas tu legier assez?'
Ce dit Tibers 'vos i gabez.'
'Gabe?' dit Renart 'a quoi fere?
ISÛ Que as tu de te coue a fere?
S'en te chacoit, se dex m'ament,
Plus corroies légèrement.
Ce poise moi, par seint Âmaot
Que la moe coe est si grant.
185 de Toudroie qu'el fust conpee.'
Dist Tibert 'bone l'as trovee.
110 eoau« IIB hache US fmit foi que doi toi W nt
128 .T«b't. 198 Tiber*] Renart ISS qnftla
,. Google
XIV (Hioii 28«9— 3!)16)
Ues or laissons atant ester.
Si en aloDs sans demorer.
Car foi que ge (loi aeiot Rioher,
140 Je ^oil que aies a manger.'
Atant s'en oissirent de l'uia
Tôt bêlement par un pertna.
Si s'adrecent vers les capons.
Tôt bêlement et toz enbrons
146 S^en sont au geliner venu.
Tyberz qui porpense se fu,
En a lUnart a raison mis.
Ilenart' fait il, ban doz amis,
Les capoDB sont ici dedenz.
IbO Mes se tu m'en crois, par mes denz,
ÀB jelines ne toceraz.
Ëîns te dirai, conment feraz.
Ta prendras le coo raeintenant,
Qui est et bon et cras et grant.
Ifi5 Car les gelines, par mon front,
Treatotes esconees sont.
Tout ce te di ge bien de voir.'
Renart quide qu'il die voir:
Mes non fet, aincoîs le gaboit.
160 Renart s'en ynit au ooc tôt droit
Qui deles Pinte fu a destre.
Si l'a saisi parmi la teste.
Quant il le tint, grant joie fet.
Tibert qui esteît en agait,
Itb Lî demande 'tiens le tu bien?
Oarde oe t'esoape por rien.
Dont nel tiens tu bien, di le moi.'
'Oïl' dist Renart, 'par ma foi.'
Si con Renart ovri In boce,
170 £t li COB metntenant en toche.
Si conmence a chanter si haut
Que li vileins sire Gonbaut,
137 or te 1. 143 p«r] • 144 enibroni 146 se «
3& llm )m 173 gMbkdt
BENART U.
iH,,i.u.i.,GoogIc
114 XIV (H«oa 3917—3006)
Qui se dartnoit, s'eo eerella.
Hflintenant ses chens apela
170 Et il meïsme sailli sus.
El gelioer entre par l'uis.
Si toet OOD Tibert l'a refi,
Fuit s'en (n'i a plus étendu)
Tôt ooiement et a celé.
180 Renart rest eu fuie torne
Parmi els: moU tost l'apercarent
Li chen et après lui corureut.
ÏTea Renart se met a la fue.
Et li vileins ses ohens li hue
l8j Et cil SB metent en la trace.
Tibert qui fu de maie estrace,
Sali hors par le pel froe
Par la ou tl esteit entre.
Renart après lui de randon.
190 Ues li ohen par le pelicon
L'aerdeot, si l'ont jeté jus.
Ambedui li saillirent sus.
Molt l'atornerent malement.
Mes Renart ne fu mie len«.
195 Einz se redreoe, si s'en fuit.
Nel bailleront hul mes, ce qnjt.
Fuiant s'en vait stnz demoree:
Et li chen font la retomee.
Renart s'en fuît de grant randon
200 Trestot pongnant a esporon.
Tant COQ pies le porent porter.
Or vos doi d'un prestre conter,
Qui passoit de travers un plein.
Une boiste avoit en sa mein,
2(16 Qui tote estoit d'oulees plene.
Li prestres passa a grant peine
Une soif que a passer ot:
Et la boiste qu'onques nel sot,
Li chet qu' eins ne s'eu aperçut.
17» Volait 179 «el«s 18S «} en 184 11 mangue 187 To W l"*
309 que eini porcot
...Google
XIV (H«oD mu-âcm)
210 Renart qui celé part curnt,
Trove la boiet«, si s'en fuit.
Tôt coiement que mot ne dit
L'a overte, pais si msoja
Les Duleez que enz troTa
215 Totes fora deus que il en porte.
En tost fller molt se déporte.
En sa booe tint les oulees
Qni furent en deus plois doblees.
Atant monte en un tertre haut.
3S0 Hoc a encontre Frimant:
Le lea qni fu frère Tsengrin,
Qui renoit coront le cemin
Et de toBt aler s'esvertue.
Ou Toit Renart, ai le salue.
225 'Ranart' fait il, 'bien vienra vosT
■Primaut, dex beneïe yos'
Fet Renart 'et bon jor aîesl
Dont Tenes roa ai ealaiasiea?' -
'Far ma foi' fait il, 'de cest bois.'
230 'On alezf 'Porcacer m'en vola.
Por niang^er aui ci strotea.
Hes que est ce que vos portea?'
'Par ma foi', fait Ranart, gatax
De moatier que sont bons et bax.'
23j 'Dones les moi, bauz amis olierzl'
'Par foi' fet Etenart, 'volontcrs.'
Atant li a Renart doneee
De meintenant les deua ouleea.
Si les a mangées Primaut.
340 'Rensrt' fait il. 'se dex te saut.
On les prefs? en as tu mesf
'NeniV fet Renart, 'mea ci près
Les pris je dedcns un moeter.'
'Molt par sont bonea a manger'
246 Fet Primaut: 'se plus en avoie,
Molt Tolenters les mangeroie.
Car par foi, ge ai si grant fein,
210qns par ZtbporU 219 A tost 221 que 234 Do t
XIT (MËOD 3006-8116)
Ne mangai hui ne char ne pain.'
Dit Renart 'tôt ce n'a mester.
360 Vien t'en: si iroue au moster,
On il en a encor ases.'
Itenart' fait il, 'gari m'aves.'
Âtaat se metent a la voie,
Renart et Frimant a grant joie.
205 Bien ont lo droit cemin tenu
Tant qu'il sont au mostar venu,
Dont li prestres est oapeleins.
Soz le seuil as piez et as meins
Font une fosse, ens sont entre
260 Trostot bêlement de lor gre.
Si en venent detrers l'autel.
Une aumaïve orrent, n'i ot et.
A grant pTente i ot oulees
Qui bien furent enrolopees
2U3 En une molt bêle toaille.
Primaut qui dorement baulle
De fein, s'en fu tost délivre.
'Ronart' fait il, 'bien as ovre,
Que tu m'as ma volonté fête.
270 Mes cest manger trop me dehaite.
Car con je plus en tpangeroie,
Et je voir grenuor fein anroie.
Mes je voi une bace la:
Espoir aucune chose y a,
ST6 .Qui nos serait bon a manger.
Âlous la huce depccherl'
'ÂIoq' dit Renart, 'de par del
Ce qu'aves dit, me vient a gre.'
Lors sont a la huce venu.
380 Frimauz qui plus voizîez fu,
Priet la huce, et a queilque peine
En a brisie la moreine.
La huce ont orerte tantost.
Dedens out li prestres repost
4 (irmaat S&6 so 269 mr 363 oure ai ot tel
, Google
XIV (H«on 8117—3157) 117
285 Pain et vin et car a foisoD.
'Renart' diat Primaut, 'or aTont
Ases a manger, deu merci.
Ues estent la toaille ici!
Si mangeron de oeste car.
S90 Li prestres n'estoit paa escar
Qui ici mucie l'avoit.
Or manjona qae dex nos avoit
Trestot estoo ceat bienfait.'
Trestot l'a de la liuce trait
295 Et ÏQ pain et lo vin avoc
Âmbedui e'aaîent iloc,
Si mangèrent andui eosanble
Pain et vin et car, co me aamble,
A grant plente et a foison.
300 Que s'il fuBBont a lor maison,
N'i oûat il paa greonor joie.
Renart dit aoef qu'il ne l'oie,
'Frimauz, molt es ore baitiea.
M!es se dex ait de moi pitiés,
805 Oe saurai molt petit d'engin,
Se ne t'en delà a la parfin.
G'i métrai engin et entente.
Prïmaat' fait il, 'molt m'atalente
Que si estes bien conrees.
310 Tersea de cest Ttn, ai bevee.
Dist Primaut 'sachez sanz mentir
Qae nos en bevron par leiûr:
Car asea en avon, ce croi,
Se DOS esteon oncor troi,
316 A grant foison et a plente.'
Tant burent a lor Tolente
Q'a Primaut le oervel bolut.
Renart qui très bien Taperont
Li dit un petitet en haut
390 'Car beres de ceat tId, Primant!*
'Si fa je' fet Primaut, 'par foi.
6 .praHt 303 no SOSiseant 303 aojf 308 prnav* SiSqus
, Google
XIV (Méon S158-8223)
Et tu Renart, verse, si boi.'
"Si fa ge' diet Renart 'aaea:
Hea TOB, aire Primaut, beYea";
326 Fet Benart 'que trop estes lent
Bevps un pou plus dorementl
De boivre vos voi recreû.'
Dit PrimauB 'je boi plus que tu."
'Non fea' ce dit Renart, 'par foi."
330 J'on M molt plue boQ qae toi.
Qui vaut la moitié d'un farlinc'
"Et tu, Renart, tien, hâve, drinor
Frimaut boit et Renart lî done.
For noient fust delez la tooe:
836 Si bevoit Primaut dorement.
Et Renart l'en force aovent
Àuei eonme s'il fuet a feate,
Li vins 1i monta en la teste,
A Primaut, tant en a boû.
840 Tlenart' fait il, 'avoa veii,
Com dex nos a amené ciF
Molt avom bien este servi,
La mwci deu, a ceat aoper.
Se nos foBsoBS major ou per,
846 Ne pooBSon pas estre meus.
Et ge vos dî bien par mes euU,
Que je Toil orendroit sler
Â. cel autel mease chanter:
Que je voi tôt prest aor l'autel
, SôO Le vestement et le meaael.'
Quant Renart la parole oî,
Dedenz son ouer s'en eajoT.
'Bien porraa' fet il 'tel chant fere
Qui te tomera a contraire.
S56 Chanter ne doit nua, bien le sez,
Devant que il soi ordenea.
Nus ne doit eatre chapeleins,
8^ Pet i R. S31 forrile 833 et xMiifw Mi p**
t manqvt
, Google
XVf (Méoa 3224-3303)
Se il n'est oorones au meins.'
'Par la foi que doi aeint Renaut
960 Vos ditoe roit' ce dit Primaut.
'Bien sai e toî que dites voir.
Mes or voudroie je aavoir,
Qui me porra ooroiie fere.
Car conment que or tort l'afere,
au Ma parole voil bien saurer.
Yespres m'estot ici caater,
Si truis qui coroue me face.'
Benart dit 'se dex bien me face,
Se ge puis un rasoir trover,
870 Qe TDS vourai ja coroner.'
Tos dites molt bien' dît Primaut.
Tôt meintenant en estant sault.
Si oom nos trovom en l'estoire,
Taotost troverent un aumoire.
375 S'ont dedenz un rasoir trove
Bien trencant et bien afile
Et ans cisaux et un baoin
D'un oler leiton et bon et fin.
Meintenant l'a saisi Kenart.
880 Si se retorne d'autre part,
Si que Primaut n'i entendi,
Dedenz le badn a pbi.
Si c'onques Primaut ne le sot.
Or esgardee, con il fu sot:
385 Onques garde ne s'en dona.
Trimaut' fait il, esgarde cal
Tôt nos est veau en sohet.'
Dex' fet Primant, 'grant part i eitl'
Or n'i a donquea plus a fere,
390 Mes vien moi la corone fere.'
Âdonqnes s'est a terre asis.
Et Renart l'a entre meins pris
356 Sil nait corona 365 bien] ore 367 tmii qui] qn« 1»
qBB M ma bien 874 knmars 375 '« trou» ./.' nwoir
Mitanwit S83 paiii« SS3 qnq« ne) soit 387 lahat 388
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120 XIV (Héon 3803-3340)
L'eve aor 1k teste li me.
PrimaUB ne se muet ne remue:
305 Einz se tînt tôt cois et en pea.
Et oitssire Renart l'a res,
A qui il n'en est pas deus billes.
La corone duaqu'as orellee
Lï a fête, pnis li a dit:
400 'Primaut' fait il, se dex t'ait,
Nies tu ores bien atome P
Tn m'en dois savoir molt bon gre.'
'Si fa je, foi que gie te doî.
A ge oorone?' 'Oïl, par foi.
406 Se ne m'en orées, tastes it
'Molt Tolenters, par seint Remî'
Fet Frimant trestot soavet,
Que meintenant sa meiii i met.
La corone a bien detaatee.
410 Adonc a grant joie menée.
Si li a dit 'Renart, bau mestre,
Par ma foi, or sui je bon prestre.
Or ne voil je plus demorer:
Einz irai orendroit chanter,
410 Ja n'i aura plus atendu.'
Et Kenàrt H a respondu
'Primauz baua amis, non feras.
Les seins tôt avant soneras:
Que nus ne doit veepres chanter
4S0 Devant qu'ùt fait les seins soner.
Sonea les, si ne vos soit grefl'
Tos avea bien dit, par mon chef
Fet Priœaua. 'ge lea sonere
Et puis après ai cantere.'
435 AdoDO s'en est venu as seina
Si bone oire con il pot ainz.
XiOB cordes cort tantost saisir.
Les aeina aone de grant aïr.
DM ne mue 403 d. on UMor h. g. 407 ••onet 409 k
410 mee 415 ateode 417 b. do> a. no tttt 4S0 qu« ait (■ l« •<
427 tanctol
, Google
XIT (Héoo 8H4I-S102)
A glas sone et a quareignoD.
480 Et Renart a de son giron
La boebe eetopee du pan.
PtiiB si a dît 'enhan, enhant
Sachez bien ces cordée, sachez!'
"Si fa ge' fet il, ce sachez.
43S Onquea mes par prostré ordcDe
Ne furent seint ai bien sone
Coma cil seront, se je puis.'
Et Renart respont 'plus ne rais.
Leeaies ester: que trop sones.'
440 Dit Primant 'quant vos le voles,
n me Tient molt bien a plaisir.'
Atant a fait le glas fenir.
Holt avoit sone longemeot.
Vers l'autel s'en vet erraument,
446 Au plaa tost que il pot venir.
Del vestement se va vestir.
L'aube a vestu sana atargier,
Et Renart 1i cnrut aidier.
Uolt ferement li aida.
460 La cMsuble tantost pria a,
Tôt meintenant l'a endoseeu.
La corone qu'iert granz et lee
A aplanoie s as mein.
Puis en vient a l'autel a plein.
456 Tôt meintenant que n'i ot el,
A Primant overt le mesael.
Puia a pris lea foulz a torner.
Renart se mist el retomer:
Car il ot de la gent peor.
460 Envers l'uia s'est mis el retor.
Par la on il entres i fu,
S'en estoit meintenant issu.
La fosse qui ert grant et lee,
A tôt meintenant estopee,
429 quarereignon 447 atagier 468 a ai m. 464 lautM 456 mt-
407 les manque 4fi9 gflt
, Google
XIV (Héon 84nS-3488)
465 Et la terre a arere mise. .
Et Piïmaut remest a l'eglÏBfl
Devant l'autel tôt estes te.
A chanter a mia son ponse.
Durement braït et ulle et crie.
470 Li preatree a la vois hoïe
Et si avolt les aeioa oTa.
Tantoat est de aon lit saîlliz.
Si a une diandoille prise.
Au fu en vient, si l'a esprîse.
470 Puis a pria la clef do moster
Et en sa mein un graat levier.
Puis eat de son ostel issu,
Droit au moster en est venu.
Par un trou priât a regarder,
480 Si a veû Primant cbanter:
Ab eulz qu'il ot cleris le conut.
Tantoat par lea rues corut.
Si esoria 'seignora, or tost!
Li leus a'eat el moster repoat.'
486 Qui donc veïat vilains venir
Et envers le moster saillir!
ChaeouD porte baston ou maoe.
N'i a oeli ne le manache.
A l'uia sont venu li cuivert.
400 Et li prestres a l'uis orert.
Si entrent ens a une hie.
Primauz qui la noisse a hoTe,
Se merveille, plus n'arestut, 69
Ueintenant au pertuis corut
405 Et vit qu'il fu de terro plein.
Vers l'autel s'en revint a plein
Come cil qui fa esgarez:
Si a les vestemeuz ostes.
Puis s'en vint parmi le moster.
fiOO Li prestres qui tint un levier
3 laglUe 468 m. sontenle 471 lea i. ois 47& otsit 484 iN
489 lui 493 puii 407 earHKiei
,. Google
XIV (H«OD 34S9-S63T}
Le CODBUÏ, ai le feri
Que por un pou ne l'abati.
Quant Primaut se senti fcru,
EnTere le preetre en est curuz
006 Tôt hors du sens et erragiez.
S'il fuBt sous, ja l'oûst mangie.
Mes U rilein si li anuient
Que trestuit ensamble li huent,
Si li donent des cous ssez.
&10 A pou que n'a les os qassez.
Primaut vit que ne pot durer
Se por fuîr ne por aler.
Holt amaat ore ou bois a estre.
Lors a ved une fenoatro
515 Bien haute dis pies et demi.
Il s'acorse, si est sailli
Holt dolent et molt corocie.
A pou que n'a le ooul brisie.
Coq il fu hors, grant joie ot.
530 Fuiant s'en va plus que il pot
Yera le bois trestot eslaissie
S'en va fuiant le col baissie.
Ne s'est gueres arrested
Tant qu'en la forest est venu.
5S5 Si toat con il i fu entre
B'a son conpaingnon encontre,
Renut, que molt d'engin Bavoit.
Si tost conme Primauz le voit,
8i li dist 'Renart, dont viens tu?
530 Di moi, por qoi me lassas tn
Dedenz le moster ensereP
J'ai trove le trou bien serre.
Tu l'estopas, si con je croi.'
Dit Renart nol fis, par ma foi.
589 Uea U prestres, qant il t'oî,
8i l'estopa que je le tî.
De la terre que fu en haut.'
001 oonioit 008 fnru 532 Tuant ï)13 guero b88 1« oroi
, Google
4 XIT (Mon dSaS-ilK)
'Je l'en croi bien' oe dit Primaut.
'Kes je me muir ici de fatn.
540 Qu'est ce que tu tiens en ta mein?*
'C'est un heranc' ce dit Benart.
'Uangie en ai, se dex me gart,
A grant plente et a foiaon:
Que je bovai un oareton
Mfi Qui en meine une caretee,
Ou j'ai bien ma pance forée:
Que j'en ai mangie a plente,
Tant con moi vint en voiento.'
Âtant li tendi le hereng,
5D0 Primauz le prist et dist 'ahenc,
Bien puisses tu ore venir,
Que molt avoie grant désir
De manger, que je, fein avoie,
Ceati mangerai tote voie.'
5S6 Quant il ot 1o herenc mangie,
8i en a Renart areenie.
'Benart' fait il, 'enseiune moi.
For deu et por l'ame de toi,
Ke di, conment tu les eus?
MO Sans engin avoir nés poûa.
Que certes s'ancore eu avoio,
Que volenters en mangeroîe.'
Dit Renart 'saches aana mentir,
Quant vi la carate venir
065 Tote soef et tote quoie,
Je me oho(^ai enmi la voie
Et la teste tenoie entort
Àusi con se je fusse mort.
Si tost coome U caretier
670 Me virent jesir ou senter,
3i quiderent a eaoient
Que je fuase mort vraiement.
Il me priatrent que n'i ot el,
539 iati 542 grnt 548 moi plut et ■ plant*
I ni*n||>era i^b t. 507 noi 660 HeJi di 561 Q. & qna ■
} KBn 566 *oif 068 se manque 069 oarati'r
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XIV (H«oii 4166-4314) 125
Que il dessirroient ma pel.
575 Et tneintenant me prietrent U,
Si me jetant el careti].
Et je oonme proua et ligiera
En ving meintenant as panera.
Si en mangai tant oon je poi.
680 Et quant aaee mange en oi,
Si sailli jus a tôt oesti,
Que je t'ai aporte ici.
Et se tu en tous plue avoir,
Ya après, si feras savoir,
58S Et si t'apareille autreai.'
Ueintenant Primaut respondi
'Far ma foi, Renart, ge i vois.
Mais atendes moi en ce bois.'
'Je volentera, .se dex me saut.'
Ô90 Atant s'en eat aie Primaut
Et corant que plua n'i délaie.
La uharete vit en la voie,
Qui vint decendant â'un laris
Tote cargie de plats.
595 Con il la vit, ei en fu liez.
Ënmi la voie est chooez.
Tût estendu iluec se tint,
Tant que la cbarete i vint.
Quant cil l'a veQ, si s'escrie
600 'Ha ha, le leu! aïe, aïe!'
Li marcheant estoient loing
Et quideient qu'il ait besoing.
Quaut il l'oïrent si crier,
Lors prennent a esporener.
GOâ Iloquea vienent les granz salz.
Mes onquea ne se mut Primauz.
Si se eoat aor lui enbatu
La ou se ^t tôt estendu.
11 eat mors' fitit li uns. 'Non eat.'
UIO 'Par la cervele deu, si eat.'
576 {«lereat 587 Kanaoii 599 aercri 60J praauet 608 ou il ne
„ogIc
XIV (Méon 4il&-4-m)
'Folz' fait li autres, 'il se feint.'
ÂdoDO Ta du baeton eopeint
Durement, et il ne se mut.
Li careters i acorut
61fi A tôt un lever en sbb meins.
Si l'a féru parmi les reins
Si ^ant coup, a po ne l'a mort.
Frimaaz le sent, si a gient fort,
Mes onques ne se remua.
620 Uns des marcheanz l'ezgarda,
S'a Teii sopirer Primant.
Meintenant a l'cspee saut:
81 l'a traite, ael veut ferir.
Conme Primauz le vit venir,
62Ô Si joint les pies et tome en fuie.
Li chAroters forment le faue.
Primauz s'en fuî tôt dolenz.
Bien est batu por les herens
Dont il quida avoir sa part.
680 Ne fina, si vint a Kenart
Qui se jut 80B un arbre haut.
Devant lui est venu Primait,
'Rcnart' fait il, 'mal sui bailis.'
'CoumentP' fet il 'as tu faiUiP
08& N'as tu pas des herens mange?'
Dist Primant 'ains sui mahenne.
Si m'a batu le caretou
Très piu-mi le dos d'un baston,
A pou que il ne m'a tue,
640 Se ne me fusse remue.
Uns marcheant qui trait a'espee
La le m'oAst ou cors botee.
Mes si tosl oon traite la vi,
Je sailli sus, si m'en fuT
645 Au plus que je poi durement.
Il m'atornereut malement.'
en Foli] Non est S31 sor ftSS du hareoe 640 raion*
648 trate (Mû A
, Google
XIV (HéoD 4371-4804)
Dit Benars 'ne vos esmaiee!
Quant voB en estes reperies,
YoB en deves deu aorer.
660 Mes or vos venes reposer
Un petitet, puis si irons
Porcbasoer que nos mangerons.'
Primauz respundi 'amis cbers,
Ce fera ge molt volenters.'
606 Lors s'est asis joste Renart
Tôt soef a senestre part.
'Renart' fait il, car me conseille!
Par quel engin, par quel merveille
Je poiiBse avoir a mangier;
660 Qne je en ai grant dessirrer.
Dist Renars 'foi que je vos doi,
Vos en aurois par tans, ce croi,
A grant plente et a foison:
Que ci près a une meson.
66& Cfaies UD vileiD la de delea
A trois bacons, molt bien sales,
Dont tu auras en moie foi,
8e tu voulz venir avoc moi.'
Dît Primaus 'la vostre merci.
670 Or vos levés donques de ci'
Fet Primant 'et si en alon.'
'Je volenters par seiat Simon'
Fet Renars: meintenant se levé
Et sacbes que pas ne li grève
676 De Primant que si tost decoit.
A la maison vont a esploit
Andoi ensemble les a lez.
Par an partais i sont entrez
Qui estoit petiz et estroit.
680 Et Primaus de fein se moroit.
Si i entra a grant destrece.
Tantoat vers les bacons s'adrece
. eb. BÔ6 soir 666 noU nmnqiu 875 qaMtot m
,,. Google
128 XIV (Méun 4367-4428)
Delez Reoart qui sages fti.
'Primauz, il t'est bien avena
686 Fat Boi Renars: 'inaDger poci
Tant que bien aoiez saolez.'
Primauz manjue d'une part
Et d'autre mesire ïlenart
Qui aees aayoit plus engin
690 Que Primauz le frère Yeengrin.
Durement manjuent et tost:
Que il le firent en repost
Pot le vilein dont orent dote.
Et Renars durement esoote:
695 A l'eacoter fu ententia "
Que ne Tout pas estre sorpris.
Tant manga Primaus des bacons
Qu'il fu auai gros conme lona.
'Renart' fait ît, 'qant vos roudroia,
700 Fore de ceens noa geteroia:
Que tant ai mangîe, ne poi plus.'
îteintenont en venent a l'us.
S'est Renars tantost issu hors
Et Primaus si estoit si gros
706 Que il ne pot onquea oïssir.
'Ha dex, que porrai devenir'
Fet Primaus et que porrai fotef
Dist Renars 'que as tu, bau frère?'
'Que j'ai, RonartP par aeiot Richer,
710 Je ne m'en puia ici ticher.'
'Ficher P si poa, ae dex me saut'
'Par ma foi, non pois' dit Frimaut.
'Je ne pois issir, je te di.'
'Or bote ta teste par ci
715 Por savoir et por essaier
Se tu ti porroies ficher.'
Primaus n'i entendi a mal.
Adonquca a'eaiaissa a val
683 que BM tw b. 689 Que 693 <loii 696 loprii SH *■ I-
e99 Bondroit TOI n>. que m 701 li apri* Prinaui «mm^m 1I3 ■*
714 ioi 7ie M laiuft
, Google
XIT (H«oii 442&-4488)
Et el pertus sa teste tnist
790 Renare aa orreiileB le prist
 deu8 meiDB et sï sache et tire,
A pou le cnir ne li desoire.
Et oDquea ne sot taot tirer
Que d'iloo le poQst oster.
725 'Renart' foit Primaue, sache fortl
Se ne me aidea, je sui mort:
Que je te di sans décevoir,
9»li vileioB pooit savoir
Que je fasse si ensere,
730 II m'auroit meintenant tue
Que ja raeiicon n'en auroie.'
Dit Renars 'or ne ti esmaiel
Que je te di, se onqnes puis,
Tu en istras par oest pertas.'
73& Atant s'en est tome Renart.
D'un plancoD a fet une hart.
Si est arere repaires
Con oil qui est joians et liez.
Si l'avoit Frimaut el col mis&
740 'Primaut' fet il, en nule guise,
Saches, ne vos lairoie ci.'
Prinwus respont 'rostre merci 1'
Renars sache ce que il pot
Et Primans onques ne se mot.
745 Mes por pooir que poîst fere
Hors de laenz ne le pot trere:
Et de saoher ne se reeroit.
'Des' dît Renars 'îoe que doit
Que nel puis avoir? que ferouf
7S0 lierai je ci non conpaignonî
Nenil, que je puisse par de.'
Tant a et sache et tire
Que du col dosqu'au haterel
Li a reborsee la pel.
766 D l'a esoorche entresait
74& ferre
BBNART II.
796 aide 731 r. nanroie 741 lairoi 749 r«apoii
...Google
130 XIV (U«on 4484-4621)
Et Primaut s gîte un brait
Et a ai duremeot orie
Que li Tileine est eBvelle.
TantoBt est Bailli âe son lit.
760 Primaat anra ja mal délit, 91
Se It TileinB le pot tenir.
Quant Primant l'a veQ renir,
Âdonqaee ot poor de soi.
'Benart, baux amis, laiwe moil'
76B Fet Primaos 'ne voil oi atendre:
Vers le vilein m'eatot desfendre
On il m'aura ja maenne.'
KeoarB l'ol, si l'a laissie
Gonme dl qui en fd dolant.
770 Âtaot s'en ra, pins n'i atent.
Primaut remest en mères leu.
Li rileins est ooius an feu
Et aluma une ohandeille.
Li TileioB a pris une astele,
776 Si en est venu a Primant.
Con Primauz l'a reu, si saut
Un petitet ensus de lui.
Et li rileins le eonsaï^
Deeor le dos on coup l'ateint.
780 A itant la oandeille esteint.
Gon la ohandeile fa esteinte,
Primaus qu'a ou peine meinte,
Eat an vilein sore ooru.
Li Tilein est au feu coru
785 Por sa ohandeile alamer.
Primaoz ou il n'a qae irer
Le vit bouteouler au fen.
Àtant li oomt ans li Ion:
Par les naohes du «ul l'a pria.
790 Et cil a esorier s'est pris
'Aide, aide, bone gentT
709 T. an Mt 763 at 773 v. alun» 1b f. 778 CouM 18S wf
7S7 Et uît l« nJlein au r. 790 le priii
, Google
XIV (HéoD 46M-48fi9)
Sa fetne sailli erranment,
Si tint un baston en sa meîn.
Et Prîmaut ei tint le Tileio.
TW La feme hauce le baston
Et Sert Prîmaut sor le cropon.
&[ea por ferir ne por blecer
Ne le Toloit Primaulz laissler,
EÏDz le teneit et bel et gent
800 'Suer' fait il, apele la gent,
Que je plus endurer nel puis.'
Et celé corut ovrir l'uis.
Con il fn overt, si escrie
'A boue gent, aïe, aïef
80& Quant Primaus cfaoÎBi l'uia orert
Et le vilein fel et cuivert
Tint ai par les nacbes as denz
Que totes 1i enbati ens
(Et saches que la pièce enporte):
810 Ueintenant isai par la porte.
La feme a eor le saeil troree,
8i l'a en la boe botee
Et est en la forest eotre.
Si a tantost Renart trove
815 Qui en la forest l'atandoit
Et durement se detnentoit
Par traîson et par envie.
Neporqaant saches que sa vie
N'eime il geiree ne n'a chère
890 Et si li feaoit bêle chère.
Que ne voult que s'en aperçoive:
Et je crien que il n'en reçoive
Ualés désertes en la fin.
Et Primaut oiiques ne prist fin
83& Tant qu'il est arere venu
A Renart que l'avoit veu
Pensif et si décolore:
800 p. porte SU tronn 813 hâte 815 Indnntoit 816 dément
Ml 819 De « 8>2 il ne H23 Hnle désertée
,. Google
XIT (H<OD 4570—4906)
Chère fesoit d'ome adole.
Primaut le curnt arainîer.
830 'Reuart' fait il, 'tous tu mangierP*
'UangerP' fait il, 'par le oaer be.
Tu as bien le vilein gabe.
Or me di par l'ame de toi,
Se bleohe t'aP' 'nenil par foi'
830 Fet Primans, 'ce saohee de voir.
Et si poe bien de fi savoir
Que je li fù fiût grant damage.
J'ai une pièce de sa nage
Que je t'ai ioi aportee.'
840 Lors li a el giron getee.
'Renart' fet PrimauB, or mangtesl
CbsF de vilein si est deinties.
Ele vaut plus que je n'espel.'
Trimaut' dit Renors, 'par ma pel
840 Et foi que je doi Malebranche,
Char a vilein noire o blanche
9i n'est prous en nule seison.
J'ameroie plus un oison
Que a manger char de rilein:
860 Que ja ne voie je demein,
Qui la mangera que je soie.
Car il a la lez wle haïe
Que Toe veez, lez ce plaïsôez
Un tropel d'oisons encrassies
806 Qui trestuit sont et grouB et gras.'
'0 est ce, por seint NioholasP'
Fet Primaus, 'ensengne le moif
'Yolenters, foi que je te doi'
Fet Renars, qui fu pl«B de maL
sao 'Delez oele haie el val
En poes trover une trope.
Il n'i a borgne ne esclope
Et sont granz et gras et pesant:
8i les i garde une paleanz.
890 «Dunier S54 trope doiiioii 8fiT onwn 860 fn •
XIT (Néon 4607-4642)
865 II t'est bien avenu sanz faille.'
"Par foi, g'irai, oonment tju'il aille.
Ja ne finere jusqu'à ex:
S'en aporterai un ou deus,
Qu'entre moi e toi mangeroD
670 Et atent moi les oe boisson.'
'Molt Tolontera' ce dist BeDart,
'Par mon seignor seint Llenart'
Fet Reuars: 'or saches de fi
Que je ne me movrai de m
875 For nule chose que je voie,
Et t'atendnû en celé voie.'
Piimaut s'en va, Renars remeint.
Ne quit mie que se demeint
Con esbabi ne oonme fol
880 Et aovent en jure son col
Que Prïmaos sera mal venus,
8e D i puet eetre tenus.
Atant s'asist enmi la voie.
Et Primaus s'en va tote voie.
8SS Con il fn près, oele part saut:
Un en a pris que pas ne faut.
n s'en voloit mètre a retor:
Mes tost l'sperout le pastor
Et 1i a hue deus mastins.
890 Primaut li frère Ysengrin
Les aperçât, et si s'en fuit.
Et li chen corent après tnit
Tuit esleiasie et si l'ateinent:
For un petit que nel mabanent.
895 A molt grant peine i estort,
Fuit s'en ddirrement et tost,
Tant que li chen l'oreot perdu.
Droit a Renart en est venu.
'Renart' fait il, 'par le ouer be,
9D0 Ta m'as fam honi et gabe,
866 oonmen 867 que a 868 Sia 670 «ten 891 et maugm
SlaflBnt
5,t7rrlb,.GOOgIC
XIV {Mon 4648-4679]
Que tu m'enrôlas o les ohens.
Il ne t'en puet Tenir nua biens
Et grant mal t'en pot arenir.'
Adonqnes le conit saisir
006 Et H a dit 'sire Benart,
Vos saTsa trop oigin et art,
Se je ne vos rang entreset
La mal que l'en m'a par tob fet.
Yos m'envoiastee as oisona:
910 Yos i sayees le« gaingnons.
For œ n'i volées venir.'
À icest mot le va ferir
De la pâte delez la face.
Dit Renars 'se dex bien me fâche,
91fi Vos n'estes mie bien aenes
Qui ci ilueqnes me bâtes
Sans forfet: ce est mesprison.
For ce se je sui petis bom,
Si me batea et ledengies.
930 Si m'aït dex, ce est peohes.
Et par la foi que je vos doi,
Je m'en irei clamer au reï
Et a la rolne et a tous.
For quoi estes vos si estoa
935 Et qui vos a forfeit neentf*
YoB me vendes le maotalant.
Fieohes est et deeloiaute.'
'Se damledex me doinst santé'
Fot FrimauB, Vos estes bonis.
990 Far vos ai este esoharnis
Et batu et mal atome.
Ja ne vos sera pardone.
Ja ne morres que par ma mein,
Se dex me doint veoir demein.'
93D Renars li respondi en haut
Tar ma foi, monseignor Frimaat,
Ce seroit folie et tort.
2 nui manque 990 ibbî d. (
XIT (M «on 4686-^717)
L'en vos demanderoit ma mort,
Se T08 m'avies ore ocis.
MO Je ai flofana et de grant pria
Qai bien toat, se il le savoient,
L'ame de ce oora voa trairoient.
Se hors du païs ne fuieez,
Ja raenoon ii'i aureea.'
945 Quant Primaut a^oT maDecher,
Lora n'ot eu lui que corooher.
Par la cheTeohailIe l'a pris
Corne cil qui est d'ire eapria.
Contre terre la trébuche.
seo 8or le ventre li a marche:
Durement li foie la pance.
Or est Renara en grant dotanoe,
Holt ot grant poor de morir.
Et PrÙDauz oonmenoe a ferir
gu Durement qu'il ne se fùnt mie.
Et Aenan doucement U orie
Meroi por de et por son non
(Si me doinet dex oonfession)
Que onques rein ne li forafiat
960 A Primaut grant pite en prist;
De ce qu'ot fet molt se repent
llenart' fait il, a moi entent I
Tu m'as fet molt mal atomer.
À8 maatin» m'as fet retomer
96fi Primes aval et poia amont.
Mea par treatoa lea aeinz do mont,
Quant voa de moi eaoaperoia
Jamea autre ne gaberoiz,'
'Sire' dit Benars, 'saches bien
970 Que je R^ Savoie nu] ohen
Ne rien née fora le vilein.
Se dex me doinst veoir demein,
N'i aaToifl nnl destorbier
SM rraooa 948 et 96K qno il 8U oouffeulon 959 nan U
9a0 piata 96B p. mont
,, Google
136 XIT (Héon 4718-4788)
Par quoi me doOssiez tooher.
976 Mes Be de ci puis sscaper,
Ge m'en irai au roi clamer
Et a mes filz et a ma feme
Et a la reine ma dame.'
Quant Primauz l'a oï parler
980 Del roi a qai s'ira olamar,
Durement en ta esfree.
'Renart, or te seit pardons'
Fat Primant ce qae tu m'as fet.
Je te pardoins le tuen mesfet,
965 Et je te 1ère ore atant.
Se ja dex a nul bien m'avact,
Se icestui m'est pardone,
James jor ne te meafere.
Ice te di je tôt por voir.'
990 'Se je ce pooie savoir,
Que jamee ne me forferoies,
Certes mes bons amie seroiea
A. trestoH lea jora de ta vie,'
'Q'en ai' dit Primant '^rant envie
995 Et bien t'en asofirere.
Un serement te jarere
Par quoi ta a itant me croies.'
'Se tu ce' dit Renars 'fesoies,
Bien t'en seroies aquite.'
1000 Foi que doi eeinte Charité
Fet PrimaoB, 'je molt volentere.
Ou sera trove li mosters,
Ou ge fere le serementP'
Renars respont 'par aeînt Climent,
1000 Ja vos métrai bien a la voie,
Be dex bien et conseil m'envoie.'
Àtant s'est pris a porpenser
Conment il le poiat vergonder.
Lora ae penae qu'il le meata
977 M mea 978 reiine 991 forferoiee 903 wrM
rero 998 tea ee 1009 que il le m.
-,,. Google
XIT (Méon 4764-4789) 137
1010 A an piège que grant pieca
Savoit en oe plaisùe laenz.
Soavet dit entre see denz
Qae, se iloc prendre le pot,
BoDC a il ce que li estot,
lOiô Que ne demande autre rien née.
'Primant' dit Renara, 'bien m'agrée
Que l'aoordanee sera fête.'
'itoiart' dist Primaua, 'molt me haite
Qu'el sera fête demanoîa.
lOSO Or en alon donc en oe bois:
Si eera fet le serement.
'Molt Tolentera, se dex m'ament'
Fet Primaua, 'et a liée obère:
Que voatre amor ai ge bien cherC'' 93
1025 Â tant se œetent a la voie
Renars et Primaua a grant joie,
Tôt bêlement et tôt en pea,
Benart devant, Primant après.
Tant ont aie qu'il sont venu
lOW La ou li pièges fu tenda.
Iloc sont venu meintenant
'Primant' fet Benars, 'rien avant!
Ci iloques gist uns cors seinz
Qui est el ciel avoc lea seins
1036 Bneni martirs et bon confeeon.
Ci iloques en gist li cors:
L'ame est en l'angle conpaignie.
Il fu prodom de bone vie.
D a toz jorz deu onore,
1040 De bon ouer servi ^ ame.
Hermitea a este lono tens.
Ci fil mis, qnant fenï son tens.
Ci ^et et molt fet a amer.
3e ci iloqaea vons jorer,
1016 Que par toi n'iere plus batn,
1011 pUiiiiet lOlS 8i aaoit 1097. 38 manqtient 1(»6 ■>■»•
tin* 103S prodone 1043 Si j
, Google
XIT (HJOQ 4790-4841)
BoD ami seron je et tn.
Se tu ne tous, je n'en pois mes.'
'Par la foi que doi seinte Ânes'
Dit PrimauB ce fera ge bien.
1050 Ne t'en estuet doter de rien.
Trestot vraiement le Bachee!'
Dit Renars 'or tob abaiasîeir
Atant s'estoit agenolliez
Sire PrimauB d'andox les piez,
1055 Et miBt aor le piège sa mein
Et dit 'si voie ge demein
Que jamais jor de mon ae
A dan Renart ne mesfere
N'a orne qne soit de sa part.'
1080 "Si ftft âexT ce dît Benart.
Atant est Primaus abaisatez,
SoF le piège est apoiez
Tôt Boaret et bêlement,
Et la clef do piège destent,
1066 Si a pris par le pie Primant.
Quant Renare l'a veû, si saut
D'antre part, et il li eeorie
'Sire Renart, aïe, alel
Aidiez por aeint LTeoart!'
lOTO Tu es paijare' dit Renart:
'Por ee li cors seins te détient.
De toi aidier a moi ne tient.'
Atant s'en ra delivrement
Et Primaus remeint o torment,
1075 Et saches que p«ne sosfri,
Quant le pie iloo li porrî.
Et Renars s'en rêva arere
A Malpertnis en sa taîsnere.
Encontre est venu Hermeline
1060 Qui l'eime d'amor enterrine.
Orant joie li font si enfont,
1018 qae ie d. 1061 lot lOK S» s 1080 toidtx
3 m 1078 en] > tMinara] mainie
, Google
XIT (MéoD 4843-48(W)
Reoeû l'ont lie et joiant
O loi sa feme e bb menîe
Holt se repent et s'omelie.
10B6 De ce que a Primaut a fet
A damledeu se rent mesfet.
Do mal qu'a fet, molt t€ repent,
9r vie amende darement.
■ Google
(Méon 2108—2188)
BenarB qui mouU sot de trealue N 32<l
Et qui SToit grant faim eue,
Se met basillant au frapîer.
Si conme il erroit son sentier,
5 One n'en sot mot Ty bera li ofaaa
Tant que il se vit en ses las.
Renars le voit, si li fremie
Toute la char de lecherie.
Grant talent a de lui mengier:
10 Et si se voldroit revengier
De ce qu'el broion le bouta.
Ma^B ja samblant ne l'en fera
Que il li voeiUe se 1h«i non.
Lofs l'a mis Benars a raison.
15 Tybert' fait il, 'quiex vens tos gnief
Et Tybers s'eat mis a la fuie.
'Avoi, Tibert' ce dist Renart.
"Ne fuiez pas, n'aies resgart!
Arrestes, si parles a moy!
30 Souviengne tous de vostre foyl
Que ouidies tous qae je tous facdf
Ne cuidies pas (ja dieu ne plaoel)
Que ja nul jour ma foy vos mente.
Je n'eotrasse hai en oeete sente,
2I> Se ne tous caidasse trouTer:
Quar noa foy voloie acquiter.
;t c. il eitort 7 Dit 9 Teogiar 10 Hm il ta 11 Pwr U A.
,, Google
XT (H6o» 3139-2176} Ul
Dant Tybert, de la Tostre foy
N'estes TOUS mie en grant effiroy.'
Tybera ae tourne, si s'arreste.
30 Vers Benart a tome la teate,
Ses oDgles va fort aguisant. !N 33
Bien s'appareille par eamblant
Que forment ae vouldra deffendre,
Se Renars li veult le doi tendre.
36 Hais Benars qui de faim baaille,
N'a cure de faire bataille:
Tout autre chose a empesae,
Hoult a Tybert aseûre.
Tybert' fait il, 'eatrangement
40 A en oe eiecle maie gent.
Li DUS ne veult a l'autre aidier,
Chascuns se paine d'engignier.
L'en ne trueve mais vente
En nul hooube ne loyauté.
4b &t si est il oboae prouvée
Que cilz emporte k eolee
Qui s'entremet d'autre engignier.
Jel voua di pour un sermonnier:
C'est nosbre compère Yaengrine,
60 Qui de nouvel a ordenea prins.
N'a enoor guerea qu'il cuida
Tel engignier qui l'engigna.
Pour ce ne voeil eetre traltrea,
Que tnit en ont maies mérites.
55 De losengier et de mal faire
Ne voi je nul a bon ehief traire.
Mal ohief prennent li traytour,
Qu'il n'auront ja nul jour honneur.
De tant me aui aparohefia
60 Que moult est vils et mal venuz
Qui de riens ne se puet aidier.
Tost m'eûates guerpi l'autrier,
3 ■ laae la 31 Va «m oukIo* 39 di») il 4b il] bien 49 Ca
0^ GO ordaa GO me manqut lai biea a.
, Google
143 XT (HJon 9117~»14)
Qaot velstea bien pree ma mort
Et non pourquant si ai je tort:
66 Que certes il voua en peea.
Honnis soit qui voiu meaoïoiral
Ufûa non ponrquaot en loyauté
lie oognoiasiee la verhe:
N'eOstez Tona graot marrement,
70 Qaot me vebtes u tonrment
Et je fui oheBa u broyon,
Ou me deatraindrent li gaignon,
Et li vilaîna avoit hauohie
Four moy oooirre sa coingnieP
76 Bien enida sor moi esooter.
Vais il ne sot preu assener:
Eucor port je sus moy ma pel.'
Tybert respont ce m'est moolt bel.'
'De ce sui' dist Kenars 'tout oert.
80 Que pot ce estre, dant TibertP
Tos ml botastes tout de gre.
Mais or tous aoit tout paidone.
Je nel di pas par felonnie.
Certes vos nel fesistes mie,
86 Ne quit que nus le poîst ftûre.
Ne fait ore mie a retraire.'
Tybers s'exouee molemeot
Que vers lui ooulpablee se sent.
Mais Kenars, ou il voeille ou non,
90 Le conduit par grant traysoo.
Tybera ne soet que il li die.
Renars de rechïef li affie
Foy a porter d'ore en avant.
Et Tybers refait son oreanL
95 Bien ont la chose confermee.
Mais n'aara pas longue dnree:
Ja Renars foy ne 11 tendra,
Ne Tibert plus fol ne aéra
Moi B5 Qa«r «9 Ha» n. 70 Q. ia fu ohotts t. 75 B. ■•«■!■
Mtorer 80 Tnui itilM voir ca diit t 81 mançtu 83 De* or WU
manqit p. lira 84—86 manqu*Ht 87 dvement 88 Qni 90 eaidiiM
XV (H«on 2316-2368) 143
Que il n'y ait merel mestrait,
100 Se il voit ohoae qui li hait.
Ajidui s'en tournent une sente.
Ni a celui qui son ooer sente,
Que faim avoient forte et dare.
Mes par mervilleuse aventure
106 Une grant andoîlle ont trovee
Les le chemin en une aree.
Renars l'a premerains saisie.
Et Tybers a dit 'diex aye,
Biane conpains Benart, g'i ai part.'
110 'Et comment donc' ce dist Renart,
'Qui TOUS en veult toUir partie?
Ne vous ai je ma foy plevief
Tybert moult poï s'i asefire
En ce que daut Renart li jure.
116 'Conpains' dist il, 'qar la menjoDsI'
'ÂToi' dîet Renart, 'non ferons.
Se nous yci demourions,
Ja en pais n'y esterions.
Porter la nous convient avant.'
120 Ce diat Tybers je le créant',
Qant il vit que el ne pot estre.
Ren&rt fu de Tandoille mestre:
Far le milieu ans dens la prent
Que de otiascnne part li pent.
125 Qant Tybers vit que il l'enporte,
Honlt durement s'en desconforte.
Un po de lui s'est approohiee.
'Or est' diat il '^ans malvaistieE.
Conment portes vous celle andoiUeP
180 Ne vees voua connue elle souille?
Par la poudre la traynes
Et a vos denz la debaves.
Tout le ouer m'en va ondoiant.
Hais une chose vous créant,
W Qnil mwele meatraite 100 haite 101 InbdeDX 104 Qaar p.
lIKt flb. d«lM la. lOT B. »! la preniera UO dont J13. 114 manquent
116 la lis. veut 131 il maHgut qail ne p. outra wire 13S ordoiaat
, Google
144 XV (ICéon 2%g-22g6)
135 S'ainsi la portes lon^ement,
Je ta vos lairai quitement.
Moult; la portasse ore autrement.'
Ce dtet Renort 'et roua oonmentP'
'Uostres la ofaa! si le verroia'
140 Ce dist Tybert, 'ce est bien drois
Que je la voue doie aléser:
Que Tos la velstes premier.'
Reoart ne li quiert ce Teher,
Quar il ae prent a pourpenser:
145 Que se cilz ert auques chargies,
Tant seroît il plus tost pleeaiea
Et mains se porroit il desfendre.
Pour ce li &it l'andouilie prendre.
Tybers ne fu pas petit lies.
160 L'andouille prent oonme affaides.
L'un des chies en met en sa bouche,
Puis la balance, si la couche
Dessus son dos conme affaitiee,
Fuia s'est envers Renart dreoiei.
166 'Coupaina' dist il, 'ainsi feroia
Et tout ainsi la porteroia,
Que elle a la terre ne touche.
ITe je ne la souil a ma bouche :
Ne la port pas vilainement.
160 Hoult vault un pa d'afikitement.
Maie ainsi or nous en irons
Tant que a ce tertre viengnons
Ou je Toi celle croîs fichiee.
La aoit nostre andouille mengiee,
166 Ne voeil que avant ta portons, K 34
Uua illec noua en deliTrons.
La ne poona noua riens cremtr,
Que de partout verrons venir
Iceubs qui nons vendront mal fure,
170 Pour œ nous y fait il bon trfûre.'
186 Jel n. I. certainement 143 Qnar la 147 nraz U IBt qw f
hault I. 168 Qne manque t. bi«n v.
, Google
XT (M«oii 3297-3346) 145
Benart de tout ce n'eûst cure:
Uais Tibert moult grant aleiire
Se met devant lui au chemin.
Onquez de courre ne priât fin
ITfi Tant qu'il est a la crois venus.
Renart en fu moult iraecuB
Qui s'apparchut de la boidie,
A plaine .bouche lî esorïe:
'Compains' diat il, 'quar m'attendes.'
idO 'Renart' dist il, ne voa doubles:
Ja n'y aura riens se bien dod.
Mais siuez moi a esperoni'
Tybers ne fu pas a apprendre,
Bien sot monter et puis descendre.
ISb AuB ongles a la crois se prent,
Si rampe sus moult ristement,
DeauB un des bras s'est assis.
Renart fu dolens et pensis,
Qui de voir scet que moquie l'a.
190 Tybert' foit il, 'ce que seraP'
"N'est riens' diat Tibert 'se bien non.
Mais veoee sus, si mengeron.'
'Ce Beroit' dist Renart, 'grant mal.
Mais TOUS Tybert, venee aval!
195 Car trop me poroie grever,
S'il me convenoit sua monter.
Car faites or grant cortoisie.
Si me jetés jus ma partie:
Si seres de vostra foi quites.'
aoo 'Renart, que est ce que vos dites?
Il semble que vos soies ivres.
Je nel feroie por cent livres.
Tous deûasiez moult bien savoir
Que ceste andouUle doit valoir:
205 Que c'est chose saintefiee:
Si ne doit pas estre mengiee
ISl JalQiiar 182 H. urnet iui ai nienK«ron 100 fkit] diat
195—302 manquent 2D4d. aânoir 205c'eat[(el Haintorye 30ti mengîe
RKNART IL 10
...Google
146 XV (M«on 2847—3882)
Se Bue croîs non ou buh moiutier:
îtoult la doit l'en bien exauchier.'
"Biau BÎre Tybert, ne tob chaot:
2i0 Petit de place a la en haut,
!N'i porrionB ensemble ester.
HoB or le faîtes conme ber,
Puis q'aval venir ne toIcb.
Conpains Tybert, bien !e sareE.
216 Vos m'avez vostre foi plevie
De porter loial compaingnie :
Et coopaingnon qui sont ensemble,
Se il trovent rien, ce me semble
Que oBscuns d'isus i doit partir.
330 Se vo foi ne volez mentir,
Partez œle andoille la sua,
Si m'en getee ma part cha jusl
J'en prendrai le pecliie sor moi.'
"Non fere' dist Tibers par foi.
SfâD CoDpains Renart, merveilles dites.
Pires estes que uns hérites,
Qui me rouves chose geter
Que l'en ne doit deshonnourer.
Par foy, ja n'aure tant beû
230 Que je a terre la vous ru.
Uentir en porroie ma foy.
Ce est saintisme chose en loy:
Ândouitle a nom, bien le saves,
Nommer l'aVes oy asses.
380 Or vous dinù que vous ferois:
Vous souferres or ceste fois.
Et je vous en doing ci le don:
La première que trouveron,
Que elle iert vostre sans partie,
340 Ja mar m'en donres une mie.'
Tybert, Tibert' ce diat Benarz,
'Tu cherras encore en mes las.
•Jm l'en manque 209—320 manquetU 321 Ca diit R. or if *
plus 222 Gete* meot dont ma 22S.4 mattguenl 336 Tyben reipMt
, Google
XV (Méon 2388—2419) 1
Se vealz, quar m'en gietee ao poi.'
'Merveîllez' ce dist Tibers 'oi.
S45 Ne poea voua dont tant attendre
Qu'auB poÏDB vous en -riengne une tendre
Qui sera vostre sanz doubtanceP
ITflBteB pas de bone abstenance.'
Tybero a laiBeie le plaidier,
260 Si aqeut l'andouille a- men^er.
Qant Benart vit qu'il la mengue,
Si li tourble auques la vefie.
Itenart' diat Tybers, 'moult sui lies
Que TOUS plourez pour vos pechies.
SS6 Diex qai congnoiat ta repentanoe,
T'en alîege la penitanoe.'
Ce dïat Benart *or n'y a plua.
Mais tu Tenras encor cha jus.
A tout le maine qant auras soy,
280 Te conrendra venir par moy.'
'Ne aaves pas' ce dist Tybert,
'Conment diex m'eat amia apert.
Encore q tel crues deles moy
Qui m'eetanchera bien ma soy.
266 N'a encor guierea que il plut,
Et de l'yaye assez i eatat
Ou plua ou maina d'une jalole
Que je barrai conme la moie.'
Toatevoies' ce dist Renart
270 'Venrea tos jaa ou toat ou tart.'
'Ce n'iert' ce diat Tybert 'dea mois.'
'Si sera' diat Renart, 'anchois
Qne aet ans soient treapasae.'
'Et quar l'eSsiea vous jure!'
276 Ce dbt Renart Je jur le aiege
Tant que je t'aurai en mon piège.'
'Or seroia' dist Tybert 'dyables,
Be (ÛIb seremens n'est estables.
Hais a la croîs quar l'affiez:
9 Mient 1 Y» toRt B mattiiuf 251 uit R. 266 ta ï!78 toBmblw
. ..oogic
XV (Méoa 2420—3468)
280 Si sers dont miex affermes.'
Ce àiet Renart et je l'afB
Que je ne me mouvru de cy
Tant que lî termes soit venus,
Si en aeraî dont miex creflz.'
386 'Aesea en ares' diat il fet.
Mais d'une chose me dehet
Et si en ai moult grant pitie,
Que TOB n'aves encor mengie,
Et set ans deves jeûner:
290 Porres vous dont tant endurer?
Ne vous en poes ressortir,
Le serement convient tenir
Et la foy que plevie aves.'
Ce dist Beofu-t 'ne vos tames.'
395 Respont Tybert 'et je m'en taîs.
Certes je n'en parlerai mais.
Taire m'en doi et bî est droia,
Sfais gardes que ne vos mouvois.'
Tybert se taist et si mengue.
aoD Et Eenart fremist et tressue
De iecberie et de fine ire.
Que que il est en tel martyre,
Si ot tel chose qui l'esmaie:
Quar uns cbaiaux de loing l'abaye
a06 Qui en avoit senti la traehe.
Or li convient guerpir la place,
Se il n'y venlt tessier la pel:
Que tuit s'en viennent li ohael
A celui qui avoit la queste.
810 Li venerres illec s'areste:
Âus chiens parole, sels semont.
Et Renart garde contremoiit :
'Tybert' diat il, 'qu'est ce que j'oyP'
'Attendes' diat Tybert 'un poi,
31fi Et si ne voua remues mie.
801 r manque 309 U tritoe BIO L wn pawe 311 mU Mmet
Sl2 R. peoie que faire pnet
-,,. Google
XT (Héon 2454-2489)
C'est une douce mélodie:
Par ci trespasBO une compaingne
Qui vient parmi oeste charapaingne.
Par ces bubsons, lea ces espines
320 Vont chantant mesaee et matines :
Âpres pour les mors chanteront
Et ceste crois aoureront.
Or ai vous y couvient a estre,
Qu'aussi fustez voua jadis prestre.'
S25 Renart qui sent que ce sont chien,
S*appatchut que n'est mie bien:
Mettre se veult au desares. .
Qant Tybert vit qu'il ert levés,
'Renart' fet il, 'pour quel mestier
830 Voua Toy je bÎ apparillierP
Que est ce que vous voles faire?'
'Je me voeil' fet il 'en sua traire.'
'En sus? pour dieu, et vous conment?
Souvtengne vous du serement
990 Et de la foy qui est plevie!
Car certes voua n'en ires mie.
Estez illec, je le conmant.
Par dieu, se voa alez avant,
Voua en rendrea (ce eat la pure)
340 En la court dan Noble droiture.
Quar la eerea voua appelée
De ce que vous vous parjures,
Et de plue que de foy mentie:
Si doublera la felonnie.
84& Set ane eat li sièges jures,
Par foy plevis et afSes :
Com mauvais voua en deduîes,
Qant an premier jour en fuyes,
Hoult par sont bien de moi li chien:
360 Se vos ja les doutez de rien,
Ains que vous faciez tel outrage,
333 Inui 329 fet ] dist 333 fet] diit 386 Par ruion nous
8 mangtutU 349.B0 mangucnt
, Google
XV (M<oD 2490— 2ft2li)
Donroie je pour vous mon gage
Et vers eulz trieroB en prendroie.'
Renart le loist, si va sa voie.
856 Li ohieD qui l'ont apparoeû.
Se sont après lui eemeu.
Uais pour nient, que le pals
Sot si Keoart, que Ja n'iert pris:
Bien s'en eschapa sans morsure.
300 Moult menace Tjbert et jure
Qu'a lui se vonldra aooupler,
Se jamus le puet encontrer.
Ësfondree est entr'eolz la guerre,
Ne reult mais trievez ne pais qnerre.
866 Tybers U ohaa dont je ai dit,
Donbte Ranart assez petit,
ITe quiert avoir trievez ne pais.
Es vous deua prostrés a eelais
Qui en aloient au saint senne.
870 Li un ot une hiue bauohenne,
Et li autrez ot desouB soy
Un aouef ambiant palefroy,
Cilz a l'iue a Tybert choisi.
'Conpains' dist il, estes yoi.
376 Quel beste est ce que je voy la?'
'Guivert' dist li autres, 'esta.
C'est uns meirilleus chat patois.'
'He diex, oom je aeroie roys,
Se jei pooie ans mains tenir
880 A. mon chief pour le froit coaTrir,
Four ce que bonne pal avoitl
Bon chapel et grant y anroit.
Certes grant mestier en avoie.
Diex nous amena ceste voie
886 Qui bien aavoit le grant mestier.
Ore en ferai apparillier
Tout a vostre loa un oh^el,
364 Hj et 867 K. cMt por 868 Soet iamua p. 860 Se mh
par Dnlls MADlure 870 Uud buia 373 ambloit Inia > 876 Ot toM ^
'c*
XV (MJon 3626-3661)
Et pour ageiuir le plos bel
Me sai appenses d'uoe rien,
390 8e vonB loea que ce eoît bien:
Que g'i Toeil la qaeae leasier
Pour le chapel agrandoier
Et pour mon col couvrir derrière.
Yees conme eet grana et pleniere !'
305 Diat li autres 'cy a bon plait.
Pour amoQr dieu, q'ai je fouriait
Ne mesfait en nulle baîUie,
Qu'en doie perdre ma partieP'
Ce diat li autres 'non area..
400 Mesire Torgie, ne saves
Que je en ay moult grant mestier.
Pour ce la me deves leasier.'
'Leaaier?' fet il 'pour quel serviaeF
Quel bonté ay je de tous prise F
406 Pour quel bonté, pour quiex mérites
La roua Itùroie, ce me ditesP'
'A. mal eâr' dist Rufraugier,
Trop estez tous jours manuier.
Ja mar du voatre j aura rien.
410 Or soit partie, jel voeil bien.
Hais de tant sui je eababis,
Gonment il doit estre partis.'
'Je le eai moult bien, par ma foy,
Ja mar en aères en effroy:
416 Que ae faire en voles cbapel,
Si en faisons prîsier la pel,
Et de la moitié le vaillant
Faites en après mon créant'
Diat Riifrengier 'faiaona le bieni
420 Le chat voeil je tout quitte mien:
Et noua alona au senne ensamble,
Et si mengerons, ce me aamble,
(Que ce ne poons nous veher
394 gnuide 306 P. Unonr 897 meipris S96 Paar quen ma
manque 400 Homigneur 403 diat il 407 m») enr oft <}■ frogier
411 de m a. trop e. 416 fftitm 419 rafengier 421 entamfele ta senne
'c*
XT (M^oii 9562-2Ge7)
Qu'il De nona convienf^e escoter);
420 Por moy et pour voue paierai,
Far tout toub en ocquiterat.
Et TOUS m'affiez loyaument
Que TOUS nel feres autrement,
Mais le obat quite me laree
480 Que jamais part n'y dameres.'
'Honte ait qnil vehe' digt Torgis.
TeueB, aire, jel voue plevia
Et loyaument le toub affi.'
"Bien eet' diet Rufreogiers uiui,
185 Haia liquelz de nooa le prendra?'
Ce dtst Toargis 'qui il aéra.
Je n'y olaim riena ne rienB n'y u,
Ne ja ne m'en entremettrai
Ne par moy n'y aurez aye.'
440 'Pour oe ne remaindra il mie'
Dist Bufren^er: 'qaar il eat mien.'
'Or TOUS en oonviengne dont bien.'
Rufrengier de la crois approuche,
Que riens plus au ouer ne li touche
445 Fors Tybert le chat traire a soy.
Mea trop ot petit pale&oy,
8i n'y pot atteindre en séant:
Sus la seDe monte en estant.
Qant Tybers TÏt qu'il est drecies,
4S0 Par maltalent s'est herichies:
Esoopi l'a enmi le vis.
Puis done un saut, sel Bert des gris,
La face li a gratinée.
Jus l'abati teste levée,
460 Si que li hateriaua derrière
Li eat feras en la quarriere:
Par poi qu'il n'est escherveles.
Dens foyees s'estoit pasmee.
Li prestree jut en pasmoisons,
426 ne l. 431 quel 434.441.448 rnrengier
462 P. Ait an t. ai r, tourgii
, Google
XT (H4on 2598— 2«3S)
460 Et Tybers swlli es arohonB
Qui vuidie erent du prouvoire.
Li chevaux s'en tourne grant oirro
Qui avoit este effraes.
Tant fait par champs et par ares,
466 Et tant a erre qu'il vint droit.
A l'oBtel dout tournez eatoit.
lia femme au prouvoire seoit
Enmi sa court, si buohetoit:
Ne vit pas le cheval venir.
470 Et il vint ens de grant aïr,
Tel oop li donne en la poitrine
Qu'il l'a getee sus l'eschine.
Bleohie fu, si ot paour,
Conme elle ne vit son seignor.
476 En la selle ou î) seult aeïr
Vit dant Tybert dessus croupir;
Bien cuida ce fussent dyable.
Li chevaux va droit en t'eetable.
Et dant Tybert tous jours en son,
480 Qui bien congnissoit la maison.
Hoult li estoit bien avenu,
Quant ne l'ont mort ne retenu.
Le cheval lessa eatrayer,
Puis s'en est aies pourchaoier.
48fi Li prostrés qui jut contre terre,
Ne sot son palefroy ou qnerre.
Son compugnon appelle a soy
'Amenés moy mon palefroy,
Biaux conpains, quar le m'enseigniez.'
490 'Estes vous' dîst Tourgis 'blechiesP'
'Blechies?' dîst il 'ains sui tues.
Ne fu pas chas, einz fu mauffez
Qui nous a fait oeste envaye.
Dyables fu, n'en doubtes mie.
496 Ice sai je de vente,
462 tODrn» 47fi mIc 477 caïd* qua ae fuit d. 48S lot 493 Ca
oh. ukU m.
XT (Héon 3^4-3660)
Qae noa sommes enfontosme,
Ne jft de oest an n'en istron
(Ce gaohies) que nous ne muiron.
Ke sui pas aseûr de moi,
600 Qant ay perdu mon palefroy.'
Lors oonmence une kyriele,
SoD credo et sa miaerele,
Pater noster, la letanie:
Et sire Torgis li aye.
605 Soavent gardent se U veTseent
AiDB ()a*a la voie se meûsent,
Tibert et le cheval engamble.
lUais nel virent pas, ce me samble.
Qant point nel virent, si s'en vont,
010 CtiBSOuns si fait signe en son front.
Ore est li saines respities,
Qae Rufningier est moult blechies.
À son hostel en est venus,
Uoult fu âoleoB et irascus.
519 Sa femme li a demande
'Quel vent vous maine et quel ore?"
'Péchiez' dist il 'et enocobrier.
J'encontrai hui un advorsier
Entre moy et mon conpaignon
530 Seigneur Torgis de Locc-Buisson,
Qui nous a tous enfantosmes :
A paine en sni vis eschapea.
7 M aous nittron 604 Meaire SOdgaideat lUIe n. 5l9niSgf
) h. Mn 533 en sonmes e.
...Google
XVI
(Méon 4851-4876)
Pierree qui de Saint Clost fu nés, N 41
8'flBt tant trareiliiez et pênes
Par prière de ses amis
Que il noua a en rime mis
6 Une risée et un gsbet
De Renart, qui tant aet d'abet,
Le puant nain, le desored,
Par qui ont este deeefl
Tant baron que n'en bu le conte.
10 Des or oonmenoerai le conte,
Se il est qui i veille entendre.
Bâchiez, moalt i porra aprendre,
Si oon je cuit et con je peng,
8e a l'eeoouter met son sens.
15 Ce fu en nui en cel termine
Que la Seur monte en l'aube espine,
Prez rererdiâsent et li boe,
Et oisael chantent aanz repoa
Et toute nuit et toute jour,
ao Et Renart estoit a séjour
A HalpertoiB sa fortereaœ.
Mes molt estoit en grant destrece,
Quar de garison n'avoit point.
Sa meaniee ert en ai mal point
20 Que de fain crient durement.
Sa famé Henneline enaement
leKoru 18 Et ] Cil ao M 8. 34 Mloit si ntattque 35 Qui
DigitzrrlbyGOOglC
J
XTI (Hion 4877-4813)
Qui estoit de Douvel eDoainte,
Estoit si fort de fain atainte
Qu« ne 86 savoit oonBeillier.
3U Lora se prent a appareillier
Renart pour qaerre gariaon.
Touz eeulz a'en ist de ba maison
Et jure qu'il ne revenra
Jusqu'à tant qu'il aportera
80 Viande a sa meenie pestre.
Le grant chemin tourne a senestre
Et vet en travers la forest,
Que il ne lî siet ne ne pleat
A tenir chemio ne sentier.
40 Bien savott le bois tout entier,
Quar maintez foiz Tavoit aie.
Tant vet que il est avale
Souz le boîz en la praierie.
'Diex' dist Renart, 'sainte Harie!
4Q Ou fu trouvez ainssi biax estrezP
Je cuit, c'est paradia terrestrez.
Ici feroit bon herbergïer,
Qui auroit assez a mengîer.
Tez ci le bois et le ruissel !
00 Onques mes ne vî voir si bel:
Veez cou est vert et floria!
Àimi m'aït sains esperis,
Que moult volentiers m'i geSsao,
Se je ai grant besoing n'eQase.
QQ Mùa besoing fet vieille troter.'
À cest mot prent a galoper,
Si s'en part tristres et dolans.
Mes la fain qu'il avoit aua dena,
Qui enchaoe te leu du boia,
60 L'en fait partir outre son poiai
Par les prez s'on vet contreval,
Moult regarde amont et aval
Por savoir se il y vélat
) Quel 3SQuil ne ne li p. UMui]Gu e2Elr.69P.>
XVI (Mion ^814-^949) 157
Chose 4]ui au cuer li seïst,
65 Oisel ne lierre ne conuin.
Tant Tet qu'il entre en un chemin
Qui enrere une vile aloit.
Le chemin suit, et quant îl voit
La vile, si jure son chief,
70 Cui qu'il soit bel ne cui soit grief,
Droit a celé vile en ira.
Bien cuide qu'il j trovera
Chose qui li aura mestier.
Let le chemin et le sentier,
16 Qant venuz est près de la vile,
Cil qui savoit assez de guile:
Qu^il ne volt pas estre veOz.
Far ces boissone, par cez seûz
8'en vet le- pas le col bessant.
80 Durement vet dieu réclament
Qu'il li gart son corps de prison
Et 11 envoit tel garisou
Dont il face sa famé liée
Et ses enfans et sa maisntee.
85 Or ne me veil pas de ce taire,
Que en la vile ot un repaire
A un vilain riche d'avoir:
Que se li livres nous dit voir
On je trouve llstoire escrite,
90 De ci a Troie la petite
ITot un vilain si aesie.
Sa meson sist joste un plessie
Qui estoit richement garnie
De tôt le bien que terre orie,
95 Si con de vaches et de bues.
De brebîz et de tait et d'oes.
D'unes et d'autres norriscons.
De gelines et de chapons,
De ce î avoit a plante.
e& ns — De I on — on 70 qui a. b. ou 71 * la t. unit 82 Et
quil li tel mangue 89 jb! t. Mcripto 92 niai ] fu 94 tous lea bien
35 coDma et Manqut 96 oeg 99 oe ol il a graot p.
,. Google
168 XTI {Mon 4050-4986)
100 Or aura ja sa volente
Benart, e'il pnet entrer dedenz.
Ues je cuit et oroi par mes denz
Qu'il fera par dehors sejor,
Que olog eotoit trestoat entour
lOS Et li jardins et la mesons
De piex aguz et gros et lona ;
Si oouroit entor un ruiBsiaux.
La dedenz a voit arbmisBÎaux
De maintes guises, ce sachiez,
110 Qui tuit erent de fniit cfaarchiez.
Hoult par estoit biax lî repères.
Sire en estoit Bertolz 11 Ueres,
Uns vilein entulles et riches
Qui moult estoit avers et chiches,
115 Car de despendre n'avôit cure:
En amasser metoit sa cure.
Ainz lessast plumer ses grenons
Qu'il meigast un de ses chapons,
Ne qu'il eûst au feu cuisine
130 Ne de chapon ne de geline,
Ainz les fesoit au marchie rendre.
Se Itenart y vuet la main tendre,
Je cuit bien que il en aura:
Ja si garder ne les saura.
13D Li vileins fu en sa meson
Ou n'aroit home se lui non.
Sa famé fu son file vendre,
Li autre furent pour entendre
A lor afere trestait fors. N 42
180 Renart vint cele part le cours,
Qui bien pensoit (n'en doutez mie)
Que la meson ert bien garnie
De ce dont il avoït mestier.
Entre deus blez par un sentier
186 S'en est vennz jusqu'à la haie.
100 Or en nnra bb 1<B mta le jour 107 rniuel 108 d. erMi
ArbraisBol 112 ert U!) artilleas 130 olMponi 139 ?s w; «tm twt*
136 O Inl nauoit hom 127 f. eatoil «on 128 aiilre eitoient p. aprcdif
XTI (MioD 4986-0031)
De lesnz entrer moult s'esmaie:
Quar les chapons vit au soleil,
Et Chantecler qui cligne l'ueil,
Et ses poucÎDS et ses gelines
140 Qui erent lez un tae d'espineB
En UD paîllier ou il gratoient.
De tout ice ne se gardoient,
Bien cuidoient aeseûr eetre.
Mes Renart qui fu pute beete,
146 De lecherie Mt et art:
Bien voit, par engin ne par art
N'i entrera, c'est por noiant.
Entour Tet et vient coloiant
Pour veoir et pour eapronver
iftO Se ja peiist partnia trouver
Par ou il se peûst enz mètre.
Tant vet a deatre et a aeneatre
Rensrt ti roua, 1i malele,
Que par devera le pleaseîa
155 Trouva un pel par aventure
Qui ert uae de pourreture.
Par la ou li regorz couroit
Du jardin quant pleû avoit:
Par la a'eo est entrez dedenz
160 Tout aouef, et jure ses denz
Que a oui que il doie nuire
T fera it ses grenons bruire
Ou de chapon on de geline.
Tapiz s'est desoz une espine,
166 Que ne volt mie »tre vefiz.
Ne s'est orolez, ne s'est meQz.
Touz coiz se dent et ai esconte.
Cbanteder qui point ne se doute
Et qui bien cuide eatre asae&r,
170 S'en vet en non de mfdeOr
Parmi le jardin pourohacent
147 noiant 151 manqua. Apre» h v. Ifi3 on lit Re. li r
U nrnle beste 153 Renart mauque li traître* li 166.6 manquent
,. Google
160 zri (Méon 6023-6008)
£t Bfis gelines apelant.
Et tant ee pourquiert et porchace
Qu'il est veouz devant la place
176 La ou Renart se fu muûez.
Qaot Renart le vit, si fu liez.
Si jure que, ae diex le saut,
Il li fera un mauves aaut.
Que que cil a grater entent,
160 Renart se lieve, 'si descent
Vers lui pour prendre: mes il faut,
Quar Chantecler en travers saut.
Or est Renart moult malbailU,
Quant il voit que il a fiùlli.
185 Si n'ot en lui que correcier:
Le coc a priii a decliaoier
Et ca et la et sus et jus.
Chantecler voit qu'il n'i a plus,
A crier conmence a haut ton.
190 Bertoh qui fu en sa meson,
Saut pour veoir que ce estoit
Qui ses gelines tanpestoit.
L'uis a ouvert de son courtil,
S'a veû Renart le gourpil
lft6 Qui einsi les va dechascent.
En sa mesoD repère atant,
Si prent deus resiaux enfumez
Que maufe li orent donnez,
Et diet que ae Renart l'ateot,
200 Uoult iert iriez, s'il ne le prent:
Diable U ont amené
Cil qui bien semble foraene.
S'en revint en son courtil droit:
Et Renart qui veû l'avoit,
305 Deaouz un cfaol muoiez ae fu:
Et cil qui pas apris ne fii
173 t. aU et sa et porohace ntan^e 174 Et m pottrehaee qi^
il ort Aprèe ee v. on lit Tenui an lan et aproobiex 117 Et »i n*r
manque 178 Qui li 180 1. «t «! 184 qail j a 198 g. daolMcaU \%
Qui eiiiii manque 8m greliaet uet d. 199 dit
,. Google
XVI (Mi<,u 5057-6092) 161
Ne d'oiaeler ne de chacier,
Seur les cholz a pris a couchier
Les resiax treatouz de travers,
210 Et jure lea ob et les ners
Que Beaart sera engingniez.
Lors a'eacrie cod esragiez
Et en aventure huie et crie,
Ja Boit ce qu'il nel voie mie.
215 'Halial' fet il 'mar i venistes,
Fîlz a putain, lierres traïstres.
Par ca eaudroiz par saint Germain.'
Un baston tenoit eu sa main,
Dont il a les chois reverchiez
2âO Tant que touz les a detrancbiez,
Si lea reverche sus et jus.
Quant Itenart voit qu'il n'i a plue
Et que n'i a mestier celée,
Un saut a fet a la volée:
2'2& Si se fiert en un des roiseue.
Or li croiat et anuiz et deua.
Maufez l'ont en ce point tenu
Que moult li est mal avenu.
S'il escbape, ce ert merveille.
£)U La roiz entour lui s'entourteille:
Pris est et par col et par piez.
Or est il moult bien engigniez,
Ne li a riens valu sa guile.
Mielx li venist que en la vile
286 Ne fust venuz ne entrez ja.
Tourne et retourne ca et la,
Quant plus tourne et plus s'enlaee.
Toutesvoies tourne et rebrace
Pour issir, mes riens ne li vaut:
340 Quar li vilainz a fet un saut,
Qai bien l'avoit aparceû.
Et dist qu'or li est mescheii,
210 err«^n 218 Et en oiant formsnt le huie 214 neoit 223 Ha
qail ni 287 l'manqut 239 i. bon r. 240 a fort j i. 242 dit
UKAKT n. 11
, Google
XVI CM^on 6098-5128)
Quant il est cheQz en sa ttape:
MerveilleB ert s'il li eschape
346 Que del corps ne soit empiriez.
Vers lui s'adresoe touz iriez:
Si avoit faauoie le pie destre,
Desus la gorge li voult mètre,
Quar mielz l'en ouidoit meatroier.
260 îles Benari; nel voult otroier,
Que to8t l'auroit espoir blede.
Si con cil rabessoit son pie,
Ronart l'a pris par mi ans denz
Si que tontes li embst enz:
260 Serre les denz aprez la bouche
Si qne l'une a l'autre toucha.
Uoult les a bien Reaart serrées,
Que d'outre en outre sont passées.
Quant li vilainz se sent bleoîe
360 Et vit son pie par mi penùe,
Li sans li mue et pert ooulonr,
Pasmez chaî de la douleur.
Et Renart le tint toutevoie,
Qui a son cuer avoit grant joie
266 De 06 qu'il l'avoit si a main,
Et jure dieu et saint Germain
Que il ne li eschapera
Devant que son pleeir fera:
Que bien scet qu'il seroit frapez,
370 Se il li estoit eschapez;
Que ne porroit ester bod corps
Du roisel, s'il n'en est mis fors
Par tel qui sceûst la manière.
Pour ce dist que la mort le âere,
276 S'il II este del pie les denz.
Li vileînz qui se jut adenz
Tout ainsi coo il esïoit Ions,
Est revenus de pâmoisons.
■244 sa BD e. 247 folag d. 203 oon aeitoit uant >. SH tw
267serr«a 399 aent] ujt 260 parmi peroia ion pie ÏTIQoil ■■ Vit-
ne uelre soi lion 278 qDÎI ■. 376 ait
,. Google
XTI (H<on 6120—5164) 16d
De Ren&rt se cuide oscbaper,
280 9i li prent le groing a taeter:
Que la bouche li voult ouvrir.
Mea Renart ae le volt soufrir,
Einoois li vet moult anoiank
Et li TÎlaÏDz le vet baillant
S85 Àus pouces qu'il a dure et gros.
Toutes voies n'est pas tant os
Que a la bouche li adese.
Et Renart qui jut a mslese,
Quant voit que durement le taste,
•i90 Si giete les denz, si le hape
Oveo le pie par la main destre.
Or est le vilain bien a mestre,
Bien le vet Renart mestroiant:
N'eschapera, c'est pour notant.
29Q II eOst fet greigneur savoir,
3*eu8t lessie (ce sai de voir)
Renart en pes querre sa vie:
Uoult ot empense grant folie
Quant le volt prendre, mar le fist.
son Tant grate cbievre que mal gist.
Bien se onida de lui vengier:
Or est cbefl en sou dangier,
Quar il n'eu aura ja pitJe.
A tout le mainz n'a il c*un pie
3II& Et nue main en sa baillie.
Renart a sa geule sesie
Del pie destre et de l'antre main.
Moult vet menaçant le vilain,
Et dist qu'il It torra la vie
;iin Del corps, foi que il doit s'smie,
Que ja n'en aura reancon:
Mielz li venist estre a Lançon
Que il fust cheSz en ses mainz.
Grant paour en a li vilainz,
%4 iMt biBillant 287 oit 206 8il ea*( ce sachiez do 398 M.
IMI «MiMau g. 299 ma) 808 R. (a g. sn a i. 300 dit 312 e. en
lUnlbyGOOglC
4 XTI (H£on 61SS-5201)
816 Ne Boet que fere ne qne dire.
Des ielx pleure, du cner souspira
Et maiue ileuques moult fort vie.
Tout en plorant merci lî crie.
'Sire Renart' fait il, 'merci!
330 Lessiez moi, por dieu voa em pri
Conmandez moi ce que voudroiz,
Et jel ferai, quar il eet droiz,
Et vostre hom sere tous jours mes.'
'Filz a putain, vilain punes'
S2d Fet Renart, 'qu'aléa vos dieantf
liouU m'aliez huî despisant,
Et moult me cuidîez bien prendre,
Quant vos roiseus alastes tendre
Parmi le jardin conme foux.
831) Mes si me puiat udier saint Lox,
Tous le conparroiz hui moult chier.'
Et cil qui ne se pot vencliier,
Crie et se plaint et fet son due).
"Sire' fet il, 'a vostre vueil
385 Ferai quanque conmanderez.'
'Tesiez' dist Renart, 'ne janglez,
Filz a putain, traîtres sersl
Que par mes doiz et par mes oers
Je vous métrai m maie paine.
340 Ne m'eachaperez des semaine.
Bien me cuidîez avoir pris:
Mes je vous ai mienz entrepris.
Ore estes vous mis en prison:
Ja n'aie je mes garisoD,
346 Se ne vous faiz moult grant anui.
Au ibaitu y serez vous meebui,
N'avez pooir de vous mouvoir.
N'en prendroïe pss tout l'avoir
L'empereour Otevien,
816 p. «t du 317 ileuc m. forte 3ld R. pour dira m. SJD »■
u- ie nom 331 noudrsz 3-28 Bt manque honros 831! MmH] Qti
[) H. aJQSiqupa m&ist .«'. leux :)->l hui omm^kc 3(13 te «MAfi"
B dit 342 Hieuz] biaii 343 Toa mis en p. 340 foii
XVI (MéoD 5202-5337) 16!
850 Foi qae je doi saint JuIïbd,
Que je ne voub face contraire.'
'Renart, pour amour dieu, non faire.
Ne me (ta ore pas del pis
Que tu porras! se j'ai mespria
855 Envers toi, que bien m'i acort,
Certes j'en ai eu le tort.
Ues je soi prest de Tamender
Einsi ooa vorrfts conmander:
Ja n'irai contre ton conmant.
3t)0 Et sachiez bien veraiemeot
Que je le veil et si l'otroï,
Que moi et tôt le mien metroi
De tout en tout en ton esgart.
Ne devez pas, se diex me gart,
3(td Refuser ainsi bêle amende,
Et je sui garniz de viande
Tele conme vos a mestîer.
Ge vous en vorraï aesier.
Plus en ai c'onme ci entour.
870 Pour dieu fêtes moi ceste amour I
Yostre honme lige devandrai.
James voir en lieu ne serai
Dont TOUS doie venir domage.
Pour dieu, quar prenez ceat hommage,
375 Pour dieu, ne soîez si cruenz!
Liex puez eatre, qant uns bons tiex
Qui est si poisaanz et si riches,
Yeult devenir vostre homme liges.'
Quant Renart le vilain entent
880 Qui si fort pleure et se repent.
Et dit que il a grant pesance
De l'outrage et de la viltance
Et de la honte qu'il li fist:
Pitié l'en prent et si li dist
885 Tes toi, vilain, ne pleure pas!
309 JAurai coatemant 300 urniemont 363 m. pour toi le n
■ii«irai aBS De 806 de lunende 367 o. «1 noua 876 Liex tie
383 graiiuoe 883 qai li
, Google
1(>6 XTI (Méon D2SS-6S78)
A oeete foiz mal n'i auras. N 44
3feB garde toi da renoheoir!
Que si puisse je mes veoir
^e ma famé ne mes enfans,
890 Nulz hoDB Dfi te aeroit garaiis,
Nel te feîsse oomparer.
Mes eincois que t'eu les aler,
Vileîns, me bailleras ta foi
Que de par les tiens ne par toi
390 M'anrû ne honte ne domage,
Et que tu me feras hommage
Si test conme lessie t'aure,
Et que tôt a ma Yolente
Métras et ton avoir et toi.'
400 Dist ti vilainz et je l'otroi
Tout ainsi conme vous le dites.
Einsi m'aîst sainz esperites
Que riens nule tant ne désir
Con a fere vostra plesir.'
40& -&■ îcest mot sa foi li tant
Li vilains et Renart la prent.
Or sachiez que bien le puet croire
Tout aussi bien conme un pronoire:
Quar li Tilainz estoit entiers,
410 Si ne mentoit pas volantiers.
'Vilains' ce dit Renart, entent I
Tu m'as fîanoe loyaument
Que tu feras a mon esgart.'
'Voire, si ait diex en moi part
41& Con je volantiers le ferai:
Que ja pour nnlui nel lairai,
AJnz le fere don tout en tout.'
'Puis que dit Tas, je pas n'en dont'
Fet Renart, 'quar tu es preadom.
4â0 Au mùns en as tu le renon,
Moult ai oï de toi parler.'
387 del «naheoiT 388 ie dieu t. 896 Et ù me f. ai h. M
400 dit 417 de 41S je mamtpu ne nen d. 490 ta bB le ■•■
, Google
XTI (MdoD 0374-0809) 167
A ceet mot l'a Isissie aler.
Cil qui avoit este grevez,
À grant paine a'en est levez,
420 Et puis devant lui s'agenoille.
De ses lermes les piez li moill«
Si li fist hommage en plorant,
Qu'il n'i ala plus demourant.
Envers le moustier sa' main tant,
4:-i0 Si li a fet te serement
Tel CDD estuet fere a hommage.
Et Bi li amende l'outraje
Que il l'i avoit fet devant.
Bien li a tenu son créant
43.^ Con cil qui eatoit peouroe.
Puiz li diat sire, or direz vous
Treatot ioe qui vous plera.
Et je 8ui cil qui le fera
Si con voua voirez a devise,
440 A mon pooir et sanz faintise.'
'Or dont' dist Beaart 'vien avant I
Si me déglace tout avant
De ton roisel qui trop me grieve.'
Uaintenant li vilains se lieve,
440 Si li a fet a sa devise.
Et Renaît qui en mainte guise
Engingne la gent et decoit.
Desliez est, si le coqjoit.
Eocor n'a il pas oublie,
400 Ainz li dist 'tu m'as afie,
Amis, que trestout mon vouloir
Feras tu selonc ton pooir.
lies certes tu en seras qnites
Por mainz assez que tu ne ouidee.
40O Oe te fere bien ton feret.
Aporte moi ton coo veret
Que j'ai hnî tonte joni gaitie,
432 manque 438 q. Mloit ml't ft greaei 424 leatoit 1. 437 S«
182 li * kncnde 480 q. moult e. pTsadonB 486 li manque dit 437 Tout
L. qo* il a. p. 441 dit fien] toat 443 d. maintenant 440 1*
,. Google
XVI (Uéon MI0-B849)
Se to TeuB aTotr m'amistie,
Si le me baille par le col!
460 Par la foi que je doi saint Pol,
James riens plus ne te qaerrai:
Ainz te di que je te ferai
Seigneur de moi et de ma terre.'
Bertolz qui ne voult pas la guerre,
465 Li dist 'sire, vos dites mal:
Que par le père esperital
Li ooc est trop dur a menger.
Se le Toiiez esohangerF
Quar il a bien deus anz touz plainz.
470 Mes je TOUS baudrai de mes mainz
Trois poucins tendres, se voulez,
Dont TOUS serez bien saoulez.
Et vous feront a Tostre cuer
Oreigneur bien, foi que doi ma suer
475 Dame Haouia de la Uonjoie.
Qar le coc a, se diex me Toie,
Les ners et ta char forment dure.'
Tileinz' fet Renart, n'en ai cure
De tes poucins : tuit soient tien.
480 Mes se tu Teuz fere mon bien,
iTaarai le coc que je demant.'
'Sire' fet il, 'rostre conmaot
Ferai je sanz nule aehoison,
Quar je sui deveunz vostre bom.
4Ki Par mon chief orendroit l'aurez.
Des que tous tant le desirez.'
Atant let li vilains le plet
Et maintenant au coc s'en ret.
Si l'a chacie par le porprîs.
490 Et tant chaoa que il l'a pris,
Vient a Renart et si li baille.
Tenez, sire, se diex me vaiDe.
Oe TDusisse mielz par saint 'Gile,
Qu'eussiez deus de mes gelines.
49S Qar je l'amoie durement
465 Û «ianyw P. ma) ditei par ttfnt tyrs» 479 Imb 490 *>*
,. Google
XVI (Méon 98S0-9S86)
Pour ce que menu et Bouvent
Les mechauchoit l'une après l'autre.
Mes puis que vous ne voulez autre,
Il est bien droiz que vous Vaiez.'
!)00 Tileinz, or ne vous estnarez!
Que par mon ohief bien l'avez fet.
L'ommage que m'aviez fet.
YouB daim orendroit trestout quite.'
'Sire fet Bertolz, 'la mérite
i)Ob Voa en puisse dtox rendre a l'ame,
Et BUnte Ibrie ma dame!'
A. ces paroles se départ
Bertolz et mesires Benart,
Si le conmande moult a de.
610 Et Benart qui bien l'a gabe
À pris le coc et si s'en vet
A HalpertuÏB a son recet.
Bien en cuide ruoger l'eschine
Entre lui et dame Hermeline,
&)5 Sa famé que il tant amot.
îles encore ne scet il mot N 45
De ce que il U pent a l'ueil.
Si con il vint desouz un tueil
Qui ert lez le chemin a destre
S90 Delez une ville champestre.
Garde et voit le coc qu'il porte
Qui durement se deBConforte.
Des iex pleure, moult fu dolant,
A Renart grant pitié en prent,
Q3d Si li a dit, pour quoi il pleure.
'Pour quolP maleoite soît l'eure'
Fet le coc, 'que onques fu nezl
Hoult m'est or bien guerredonnez
Li servises que je ai fet
680 A l'ort vilein meael deffet
Que j'ai ai longuement serri.
Hal soit l'eure c'onques le vi!
497 »e manqut Cil A] Et 521 et Toit] avoil &S7 qae ■<
„,ogIc
XTI (IMoii 6SS7-648S)
Qar ja d'od aarai fors la mort.*
'Par dieu fet Kenart, 'tu as tort,
5B5 Quant pour ce te vaa démentant.
Par l'ame ton père ore entent I
N'est il bien droiz en toute place
Que )i eires par reaon face
De son Berjant sa Tolente?
r>40 Oïl, par ma orestiente,
Il ae doit bien lessier morir
Pour son bon seigneur garantir
l)e mort, ae il est a mesohiel
Or n'Mes paour, par mon chief,
64:> Ne puez avoir anor greigneur
OoD de morir pour ton seigneur.
Malbailliz fust et malmené»,
Se il ne se fust rachetez
Envers moi de toi seulement.
560 Quar si aie je amendement,
Je l'eusse oooîs toat froit mort
N'aies paour, pren bon confort,
Qu'ainsi avoies a mourir:
Nus hoiu ne t'en pooît garir,
t^>ri II te vient mîelz morir ainsi
Que autrement, saches de fi.
Quar qant pour ton seigneur morros,
Haches de voir, tu t'en iras
LassuB en la dieu compaingnia
beo Ou aaras pardurable vie.
'Sire' dît le coc, 'bien le sai.
Ne sui pas pour mort en esmai
Qae je doie avoir, ce sachiez.
Mes de ce sui je oorreciez
565 Que les chapons et les gelines,
Que veïates lez les eapines,
Seront a grant joie mengiees.
S'en seront leur âmes plus liées
Et du solas et de la feste,
, Google
XVI (M«OD 64a4~MW)
670 Et j'aarai croûsue la teste.
Itfoolt grant solaz me feîsaiez,
Se une ohancon obantisaiez.
Ife me ohausist, qant je morusse.
Biea su que plus souef en fusse
blô Lassua en la dieu oompaignie.'
Et dist Renart 'voir par ma vie,
Est ce pour ce que tu ploroiesP
Et pour qoi ne le me dîsoiesF
Ja pour oe ne'fai laide ebiere!
680 Foi que je doi ma famé chiere,
Oreodroit je tous eo dire
Del aeilleur endroit que saure
Sans plas pour toi réconforter.'
Lores conmenca a chanter
685 Une chanconnete nonvele.
Et qant cil qui par sa favele
L'amosoit, vit la bouche <nivrir,
Des eles oommeoce a fenr
Et a batre et vint volant
ogo Deseur un orme haut et grant
Qui devers l'autre part estoit.
Et quant dant Renart ioe voit,
Bien voit que il est deceû.
Deaouz l'orme est aooru,
696 Si dist sire, guile m'avez.'
'Renart' dist il, or le savez,
Devant ne le saviez pas:
Foi que je doi saint Nicolas
Ifielz TOUS venist estre teOs.
600 8e TOUS estes or deoeûs
Par trop chanter, si vous teûez,
Qant vous en serez aeaiez
Une antre foiz, s'on vos en proie:
Si alez or querre autre proie,
eob Qar a oeete avez vous failli.'
I Toii pour 687 Luiiuoit ] Lgt deoaa 695 gvjle
, Google
XVI (Mfion 6460-5496)
Renart se tint pour eschanii,
Ke Bcet que dire ne que fere.
Bien voit que mielz H venist tere
Qu'avoir chante a celé empainte.
610 'Lierres' fet il, 'foi que doi sainte
Agnes qui fu de bonne vie,
Bien voi que bel chanter annie
Et nuist aucune foiz ensemble.
Yotr dist lï vilainz, ce me semble,
(115 Qui dist qu'entre bouche et cuillier
Àvient souvent grant encombrier.
Ore en sui bien certains et fit.
Sages fu Chatons et recuiz,
Qui enseigna son fil petit
630 Q'a son menger parlast petit.
Mes je ne l'ai pas retenu,
Bien voi que mal m'est avenu
De trop parler a ceste foiz.
Or m'en irai, qnar il est droiz,
6*;^ En autre lien moi pourchacier.
Que ne puis ci riens gaaîngnier.'
'Ha puanz roax de pute estrace,
Alez vous en ! ja dieu ne place'
Fet soi li coc, 'ne ses vertuz,
630 Que ne aoiez ara on pendaz
Encois que li mois soit passez.
Ja m'eussiez les os quaasez
Uoult putement, jel sai de voir.
Se par engin ou par savoir
enà Ne me fusse de vous esters,
Âlez vous en: que par le corps
Saint Marcel, se plus attendez,
Vo pelicoQ ert ramendez.'
Que que il vont ainsi parlant,
640 Quatre lévrier viennent bruiant
Apres un porc a grant alaioe
Tout contreval par la ohampaigse.
616 dit 619 filE 688 reaidoz
, Google
XVI (Héon 5497—6682)
Et deuB braohez aprez eulz vieonent
Et li veneour leur cors tieDoeut,
li-id Dont il vont durement ooruant.
Tont le païa vont estonnant
De lor huier, de lor corner.
Tant entent au coc a parler
Renart li roux que maufeuB arde,
ttM) Que onques ne se dona garde:
Âinz Ji sont sus le col cheû.
Lors se tint il a deceii.
Aval tes ohanps s'en vet fuiant.
Li reneour li vont bulant:
(165 'Alla, aba' font il, 'Renart!
Ja dtex n'ait en vostre ame parti
3e ne fusson si emblae,
Ja TouB euBBOn effrae.
Ja si bien ne voub gardissiez
660 Que la cote n'i leBBiaaiez.
Trop oonveniet Bavoir de frapo,
Se ne nous lessiasiez la chape.
Mes or n'avez garde de nous.'
Et cil s'en va touz poourous
n69 Qui n'a cure de lor acoat.
Dedenz un terrain s'est repost
Tant que li chien s'en sont outre.
Et cil s'en vont tout aroute
Apres courant, et fout graat noise:
670 Ne finerent de courre a toise
Tant que il sont en la forest.
Qant ce voit Renart, ai li plest,
Et si dit, foi qu' il doit s'amie,
Que oele part n'ira il mie,
1175 Que il puiat, ne que bel li aoit.
Bien scet ae uns d'oolz le tenoit.
Il It donroient el que pain.
A cest mot est venuz au plais
649 manfei 600 donne 654 le t. bruUnt 667
668 •Ifrilei 600 coale 666 le r. 677 IJ couuenroit
,. Google
l Xri (M<oii 3088—0669)
Et let la coc dont moult li poise,
6flO Si s'en vet fuisot a grant toise
Par un seotîer entre deus blez.
E&cor ae crient d'eatre encootrez
Ou de leTrier ou de ^i^on.
Del ble a'en iat le grant troton
eso 8î ae fiert enz en la foreet:
Ce eat li leuz qui plua li pleat
Et ou il a mainz de peflr.
Ore est aeae et aaaeDr,
8e ne fust la faïn qui le grieve.
690 Souvent regarde, a'il voit lièvre
Ke oonnin que il peQst prenre.
Moult est iriez, qant il li membre
Du coc qui ai l'a deceQ,
Et dit que mal li eat cheQ.
tttiB Ne priae tout son sena un œfi
Fait il, 'a'il fussent dis et nœf,
Si les deiiaHe engignier touz.
ChaacuD dit qne je aui ai preuz
Et que j'ai tant senz et savoir:
TOO Certes il ne dient pas voir.
N'ai pas grant aapience encloee
Ed moi, qant ai cbetive chose
Conme un cochet qui m'a boule.
Uielz vousisse que afole
71)6 H'eûat en d'un pie on d'un oeil.
Mes si puisse je mes le sueil
De ma meson passer a joie,
3e diex donne que ja mes voie.
Je li fore chîer comparer,
710 Ja disoie que buef d'arer
Ne savoit tant cou moi de guile.
Et un petit cochet de vilg
Wa engignie et deoelt!
Ne vorroie qu'il fust scefl
716 Fonr l'avoir de Costantinoble
680 Bi ] Et 687 paoar WB prani 704 qua ] Mtra
.,„,glc
ÏVI {Mon 6670-5607)
Dedeoz la oonrt meetre NoUe^
Foi que je doi touz mes enfanz
Que j'en seroie moult dolanz,
Se ons bona te me reproehoit.
720 Net Torroie pour riens qui soit.'
Einsi s'en aloit démentant,
ii!t toutevoies eegardant,
SaToir se ja chose velat,
Dont sa fome liée feïst
725 Qui eu sa meson se démente
Pour la fain qui si la tormente;
Et il meîsmes en baaille.
Mes n'i voit chose qui li vaille,
Dont il est moult forment iriez.
TàO N'est mie un arpent alez
De terre, ce sachiez de voir,
Qant il prent a aparcevoir
Mooseignor Noble et Tsengrin
Qui venoient tout le ohemin
78Ô Et parmi le bois dedaiant.
Et Renart celé part eu vient,
Et dit et peuse en son courage
Qu'il fera Tsengrin domage
9'il puet eu aucune manière.
740 AtsDt s'en vint a bêle chiere
Devant le roi, si le salue.
'Or ca que bien soit hui venue'
Fet B«nart 'oeate compatgnier
là rois ne puet moer ne rie,
746 Qant vit Renart de devant lui.
'Bon jour' fet U 'aiez vous bui,
Renart barat, qu'aies querantf
'Sire, je me voiz pourqueraut,'
Fet se il, 'par ici entor.
7Q0 Ne final des le point du jour
Pour ma fome qui est enceinte,
Et ge n'ai mie encore ateinte
Chose que li puisse porter
7«el
, Google
XVI (Héan 6608-3646)
Dont la puisse réconforter
763 Pour la fain qui la deatraint fort.'
'Renart' dit Kobles, 'par la mort,
Bien fez tes aferes sanz nous.'
'Sirs' fet il, 'foi que doi voua,
Je ne vous oa m'a!de offrir.
760 Que ne dabgneriez souffrir
Que si petiz boms con je sui
De force et de oore autreai,
Âlasae o vous en compai^e.
Mielz amez la grant baronie
760 De vostre court avecquea vos,
Aussi oon or est Bruaa lî oura,
Baucenz et Rooniax H viautres,
Seigneur Yaengrin et cea autrea.
N'avoz cure de povro gent.'
770 'Renart' fet li rois, 'bel et gent
M'alez gabant, si con moi semble,
îles or vendrez o noua ensemble,
Se il vous plest et il vous siet,
(Et si TOUS pri qu'il ne vous griet)
776 Tant que puissons proie trouver,
Dont nous puissons. deajeûner
Entre nous trois, se diex me voie.'
'Sire' fet il, 'je n'oseroie
Pour mesire Ysengrin le len
78U Qui est o vous, que par saint Leu,
Bien sai que il m'a contre caer;
Ne ne m*ameroit a nul fuer.
Mes onques ne fia par mon chief
Nule chose qui li fust grief.
786 De sa famé m'a mescreû.
Jtfea par dieu et par aa vertu,
Onques encor jour de ma vie
Ne li requis je vilenie
Ne nule chose a ma oomere
790 Que je ne feïaae a ma mère.
Si ne le ouideroit il pas.'
m llj oen
, Google
XTI (Méon 5647-5681)
'Reoart' fet li rois, c'est toat gae.
Si De puet pas eetre avère
Qu'il ne vos i eust trouve,
795 Se tant l'eSseiez maintenue.
Or n'i ait point desoonvenue,
Orendroït la pais en feson.'
'Sire' fet il, la guerredon
Vos en puist rendre dîex a l'ame!
Sffl Que foi que je doi a ma famé,
It a tort et je ai grant droit.'
'Tsengrin anus, ce que doit"
Fait li roiz, 'que Renart haezP
Par dieu, fox estes qui créez
805 Tel vilenie de Renart.
Se dame diex ait en moi part,
Je ne ouït pas qu'il le feîat
Qu'en nule guise requeîst
Vostre femme de vilenie.
810 Quar fetee ore courtoisie,
Pardonnez li vo nwutalentl
Si ferez senz mien escient.
Que par mon chief, grant tort avez,
Quant de oe que vous ne savez
615 Fors seulement par olr dire,
Li portez et eourrouz et ire:
N'est pas manière de sage homme.
Foi que doi saint Père de Romme,
Je connoÏB bien Renart a tel
82U Que nel feïst pour le cbatel
L'empereeur Otevien.'
'Sire, par foi, je le oroi bien'
Fet il, 'quant vous le tesmoignez.'
'Or donquea ai ne porloingniez,
825 Mes de bon caer li pardonnez
Le mautalant qu'a lui avezr
"Sire" fet il, 'et je l'otroi.
791 il ] en 794 Qae 11 ne manqut 814 de ] bom
RENART l[.
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XVI (Hion 8682-5718)
Je li pardoÏDg en bonne foi
Ici iluec par devant tous.
880 Jamea n'îere yen lui irons
Jour que la Tie el oon me eoit,
Ainz Toeil que mes bom conpains soit.'
Apres ce mot s'entrebeserent
Cil qui onques ne s'entramerent,
885 Ne ja mes ne a'entrameront.
Dire pueent ce qu'il verront:
Por ce ne ae remue droit.
Pes ont fetfl quele qu'el soit:
Devant le roi l'ont allée.
840 Ues moult aura oorte durée,
Quar il ne pu et eatre a nul fiier
Que l'uuB n'ait l'autre contre cuer,
Ne ja ne seront eanz rancune.
Ne donroie pas une prune
845 En la pea: quar sa diex me gart,
Voira est que c'est la pes Benart
Qui einz ne fina de trichier,
ËDCor ne le veult pas leaaier.
Eiasi ont fet pea, oe me aemble,
8&0 Renart et Ysengrina ensemble.
Apres se sont mia au chemin
Nobles avant et Tsengrin,
Et puis.aprea vet dant Renars
Qui moutt est plainz de mates ars.
855 'Renart' dit Nobles, 'que ferons?
A ton conseil nous maintendrona.
A cest point soraa noatre mestrea,
Quar bien aai que scez touz les estrea
De cest boia et toutes lea sentea.
860 &[es garde que tu ne me mentes!
9e tu scez nul lieu ci entour,
Pre ne pasture ne deatour
Ou noua peilssona trouver proie:
Quar nos y maïne droite voie,
862 no d. ] en d.
,. Google
XVI (Mâon 8719-67»)
865 9e tu le scez, que diex t'syoit
Chose qui le Hen cuer couvoit.
Lors m'auras a mon gre Bervî.'
Et dit fienart 'par saint Davi,
Je ne sai pas certainement,
67<i Ed quel pastnre ne conment
Noa truisson proie qui riens Taille.
Mes de tant me recort sanz faille
Que il a ca une valee
Entre deux mens en une pree,
RTô Ou l'eu amaine souvent pestre
L'aumaille de ceste champestre
Vile qui est ici delez.
Alona celé part, se voulez,
Por savoir et pour esprouver,
8S) 8e porrions chose trouver
Que peflssDns menger tuit troî.'
■par foi' fet Noble, je l'otroi.'
Ataut s'en to ruent celé part
Entre seignor Noble et Benart
gsii Et Ysengrin son bon ami.
Ues se dieu plest et saint Rémi,
L'amor aura corte durée.
8i s'en vont la voie ferrée
Et tant ont lor chemin tenu
Ft90 Qu'il sont dedenz le pre venu
Que dant Benart lor avoit dit.
Yseugrius regarde, si vit
El chief du pre moult bêle proie.
Or sachiez que il ot graut joie,
MiK> Que moult estoit de fain grevez.
Or cuide bien estre arrivez
En lieu ou il emple sa panoe.
Mes ja n'en soit il en beauce:
Que se l'estoire ne nous ment,
900. Je cuit qu'il ira autrement. N '
Lors a aresonue le roi.
S ouor lorioit 877 ici ] Ib 898 Iaaiic«
,. Google
XVI {tléoa liTM-5792)
'Sire' fet il, 'foi que vous doi,
Nous avons bon cbemiD tenu.
Je onit, bien nous est avenu,
905 Quar je voi si conme il me semble
Un tor et une vaohe ensemble
Qui a avec lui bou veel
La juB el chief de ce prael.
Ces auroQ nous qui que il griet
910 Mes je vous lo, se il toob siet,
Aiuz que noua aillons celle part,
Que nous i envoions Renart
For veoir et pour espier,
S'il j a masttn ne bovier,
gi& Ne choae qni nous puist mal fere.
Bien porrions avoir contrere.
Se noua einsi despourveQ
Estions seur eulz embatu.
Mes il est grellea et menui,
930 Si n'iert mie si tost veûz
Si comme noua i serions.'
'Vous dites voir' fet li lions.
'Il est sages et veztez,
Si les aura toat espiez.'
92D Atant en aresDO Renart,
'Renart' fet il, 'se diex vous gart,
Sages estez et decevanz
Et de touz maux aparoevanz.
Quar i alez, si espiez
980 Savoir se la jus verriez
Bovier ne vilein deputere
Dont nos peilst venir contrere:
Quar pour noiant nous irions,
Se noBtre preu n'i fesiona.'
930 'Sire' fet Renart, 'volentiera.'
Atant s'estoit mis es sentiers
Grant aleKre aval le pre.
Tant avoit coru et trote
909 OeBte 921 î mangue
,. Google
XVI («éoo 6798-6899)
Qu'il est venuz au leu tôt droit.
940 Tout entor lai garde, si voit
El chief du pre delez l'orailld
La vilein qui gardoit l'aumaille,
Qui se dormoit desoz un orme.
Maintanant celé part s'en tome
946 Trestout ta paa le ool beaaant.
Durement ae va poarpensant
Dedenz son cuer que il fera
Et conment il l'engingnera
Le vilain qu'il ne l'aparcoire.
950 Soef estuet qu'il le deooÏTe :
QuftT il Boet bien, s'il le tenoit^
Que maternent l'atorneroit,
Sel feÏBt Tolonttera cheoir
En Lieu dont ne pefist mouTOtr,
965 Et n'ait pooir en nule guise.
Lors avoit une branolie prise
De l'orme, et saut isnelement
DeauB ainsi très bêlement,
Que onqueB cil no s'esyeilla.
960 Et danz Renart qui tant mal a
Pense et fet puis qu'il fu nez.
S'en est de brsuohe en branobe alez
Tant qu'il vint endroit le vilain.
Si jure dieu et sùnt Germain
966 Que il lï fera encui honte.
Que vous feroie plus lonc oonteF
Renart fist oonme pute béate :
Quaut il ]i fa desus la teste,
Dreaoe la queue, aler leaae
970 Tout contreval une grant lesse
De foire clere a cul ouvert,
Tout en a le vilaîo couvert.
Cil qui l'a sentae, s'esveiDe,
Taste a son vis et se merveille,
976 Que ce est qui si II ohiet ohaut
} ti! a. 949 qui ne 969 «l. U L 978 Et il
, Google
STI (HMd 6830— &8d«)
Sua Boo vis do lassus en haut.
Si prent a regarder amont,
N'i voit nule cbose del mont,
Quar U arbres ert trop fueillîez,
gso Et Renart si s'estoit muciez
lîs fueilles si qu'il n'i paroit.
Et quant li vilains rtena ne voit,
Si cuide que ce soit fantoeine.
Lors taste a sa main et si osme
gS6 Et sent que c'est merde qui put
Ne fu pas liez quant Taperont,
Âinz li anuie fort et grieve.
Tout maintenant d'iluee se lieve
Et s'en cort droit a un fosse
90O Qai ilueo fu au chief du pre
(Si ot bien vint piez de parfont,
Et fu pleinz d'eve jusqu'amont)
Et jure et dit, se diex le saut.
Qu'il saura qui est la en haut
995 Sitost con il ert revenuz.
Quant il fu a l'eve venuz,
Si s'acroupi pour lui laver,
Renart qui bee a lui grever,
- Saut jus a terre au mielz qu'il pot
1000 Vers loi en est venuz le trot
Par derrier qu'il ne l'aparooive,
Que talant a qu'il le decoïve
A ceete foiz moult malement,
Et ai le venlt ai soutilment
1000 Fere que il ne puiat foir.
Si eon il vint de grant a!r,
Li est desus le dos aailliz.
Ore est li vileinz malbailliz,
Quar ainz qu'il fuat aparceiiz
1010 Est il dedenz l'eve cheQz.
Il ot grant paour de noier:
Si oonmenca a patojer,
992 iuiqua fotw 1001 derrière!
, Google
XTI (H«oii 5867-6902) 183
Quar Tolantiers en isetst hors.
Uea aîns aura anui du oorps,
1015 Se Renart paet en nule gutee.
Il est Tenuz a son joTse,
N'en istra mes sanz beste Tendre.
Enmî le pre oort Renart prendre
Une pierre qu'il a raûe
1020 Grant et quorree, si li rue
Deens le ool par tel aîr
Conques cil ne se pot tenir
Qae il ne sott au fons alez.
YsengrÏDB qui se jut delez
1035 Honseignor Noble enmî le pre,
L'a veu, ai li a mogtre,
Con se délite la aval,
Non mie ponr bien, mes pour mal. N 49
Quar onques ne le pot amer:
lOBO Son ami le pnet il clamer,
Ues ja du caer ne l'ameni.
Bian semblant espoir li fera,
Si Torroit il qu'il fust lardes.
'Sire' fet il, 'or esgardez
10H6 De Renart con est maux voisins!
Bien nous tient or pour ses cousins,
Qui tant nous fait ci aoorber.
DeaUez le pnist asaorber
Quant il nous fet tant de mal trere,
1040 Que il ne vient ne ne reperel
En loi auroit bon messager
Por querre la mort et oerohier,
Quar il reveoroit moult a tart.
Quar aloDs ore oele part,
1M5 Si saurons pour quoi il ne vient
Et qoiex essoines le détient.
Je le Toi la, ce m'est avis,
Lez le fosse tout ademis
J3b à. iDMire nobla U ntonitre 1036 Que il ni «voit demonN
t ] éiat 1087 Toui 1(M7 ce toui pleTit 1018 f. ca niMt «tU
,. Google
i XVI (Méon D908-W89}
Ou il se jeue et court et saut.
1060 Moult petitet de noue lî cbaut.
Il a espoir trouve pasture
A son 068, si n'a de nous ouro,
Paie que il est bien saoulez.
Àlons oele part, se voulez!
1050 9i saurons qu'il fet et pour quoi
Il est renies.' 'Et je l'otroi'
Fet Nobles, 'vous dites moult bien.
Foi que je doi saint JulieD,
Je li fere comparer chîer
1060 Ce qu'il nous fet ici jucfaier:
Se il le fet pour nul despit,
Ja n'en aura point de respit,
Se nus ne l'en sera garant
Se il n'i a cause apparant.'
1066 Atant se sont d'iluec tome.
Celé part s'en vont abrive
Plaioz d'ire et de maltalent.
Et li vileÏDz qui vet balant
En l'eve, que Renart destraînt,
tOlo Avoit jft le cuer si ataiat:
Tant l'avoit dant Renart batu,
Qu'il n'avoit force ne vertu.
Ja ot deuH foiz au fons eate.
Et Renart qui onc n'ot bonté,
1076 Se barat non et tricherie,
S'spense que moult li anuie
. Que tant le fet iluec atandre.
Garda entor lui, si va prendre
Des motes tout plaïn son giron,
1080 Si li rue tout environ,
Et desUB le dos et en coste.
Li vilains a en lui mal oste
Qui moult durement li meffet.
Que TOUS diroieP Tant a fet
1086 Renart, et tant li a gete
l(»6 «t ] na loeo Ci niiohi«r 1073 U 1078 Ta ] oort lOBD B*
XVI (Méon 5M0-69T7)
Et pierrea et motes de pre:
Que qui que soit bel ne qui gronde,
Tierce foiz ou foese afonde.
Ore est mors, bien s'en puet vanter.
1090 N'en orra mes nos lions chanter
Uale chanoon d'ore eu avant.
Renart que li corps dieu orarant,
S'en est délivrez en tel guise.
Or pnent fere a lor devise
1095 De la proie tout saoz peur.
De oestui sont il asseSr
Que James mal ne lor fera
Ne riens ne lor contredira.
Quant Renart ot fet ce qu'il quist,
1100 Si conme il li plot et sîst,
Et ot feni tout son estonr,
Lors se voult mètre au retour,
Quant voit dant Noble le lion
Et dant YBengrin le félon
U05 Qui vers lui tout droit s'en venoient.
Voie ne sentier ne tenoient,
Par les prez viennent a travers.
Et il fn sages et apers:
Bïtost con les a parcefiz,
lllO Encontre vet les sauz menuz,
Si lea salue gentement.
'Bien vîeingniez, sire, voirement'
Fet il, 'et vostre compaignier
'Renart, je ne vous salu mie.
1119 Renart, l'en voua deûst bien pendre,
Quant vos m'avez fet tant atendre
Sanz venir et sanz reperier.'
'Sire, foi que doi ma moillier'
Fet soi Renart, 'je n'en puis mes.
1120 Quar j'ai eQ un entremee
D'un vilein qui gardoit l'aumaille
1087 qa« ne ] on 1089 le 1090 mes ntanqut
T nos o. il 1. mperont 1114 lalne
, Google
XVI (MéoD 6976-6012)
Que j'ai trouve la ea l'oraîlle
De ce pre dormant oontne loir.
Si m'apense et aoi de voir,
1135 Que s'il nous savoit ne reoit,
Qu'il noua nuiroit se il pooiL
Si l'fù tant mené, dieu merci,
Par mon engin qu'ancor sui ci
TouB sains et hetîez et tous forz,
11^ Et il gÎBt en ce fosse morz
Tous estenduz conme tine raine.
Hoult en ai este en grant paine.
Mes touteToie ai tant ouvre
Que nous en sommes délivre.
1186 Se d'ateodre estes anoies,
Ne m'en merveil (ice sacliies),
Que demore ai longuement:
Et moult anoie qui atent,
Ce dit l'en, et il est bien voira.
1140 Hes foi que je doi a mes oirs,
Se la vente saviez,
Ja mat gre ne m'en sauriez,
Encoiz m'en émissiez, œ oroi.
Or escoutez, je vous diroi
1145 De cbief en ohief le voir parconte.'
Et il adonques li raconte,
Conment il monta sus l'ormel,
ConmcDt chia sue le mosel ~
Au vilain tant qu'il s'esveilla,
1160 Et puis conment il s^en ala
Laver a l'eane du fosse.
'Et il ot son penel trooase.
Et je sailli a terre apraz:
Si conme je ving a eslez,
1166 Sailli sas lui a quatre piez
La ou il estoit abeesiez
A l'eve por son vis laver,
Si qu'el fosse le fis aler
, Google
XVI (H«oB 6013-6048)
La teste avant, le cul deaus,
11 Al Que votiB diroie' fet il 'plus?
Quant Toi dedenz l'eve enbatu,
Tant le feri, tant l'ai batu
Que il n'en lèvera james.
De lui avons ore tel pas
1(05 Que james mal ne nous fera.
Ne chose ne nous desdira,
Que weillons fere de l'aumaille.'
Li rois l'escoute et se merveille,
£t bat ses paumes et fet feste,
1170 Et jure ses ielx et sa teste
Qu'ainz mes ne fu veûz tiex gïeus.
'Par foi' fet Tsengrin É 4eus,
Tel bourde ne fu mes oie.
Ne je ne le oreroie mie,
1176 Certes, se je ne le veoie,'
Et dit li rois se diex me voie,
Renart, dis le me tu pour voirf
'H n'i a tel con del veoir'
Fet il: se vous ne m'en créez,
1180 Âlez la et si le veez.'
'Dahait' dit Noblez, 'qui ira
Et qui ja tant s'en lassera!
Je n'ai mie vilain tant cbier.
Autant ameroie a tonohier
1186 A un ort vessel de ma main
Conme je feroie a vilain.
Or soit ilaec et si se gise!
Et nous ferons a nostre guise
Le nostre pren, se nous savon,
1190 De la proie que nos avon.
Certee moult grant tort en avons:
Uoi et Tsengrin disions
Que vous nous vouliez tricher:
Mes or voas veil bien afioher
1161 Bbatn 1174 qaerroie 1181 Daheait dii manqu* 1190 tt
• wuont 1194 Mes tor
, Google
SVI (Hâon 6049-6066]
1195 Qu'il o'a ei loial ug si sage
A ma court, de rostre ooraage:
Ne ours ne leu ne autre beste.
Bieo avez la besoingne fête,
Et mielz assez qae ne diroif.
1300 Mes ore alons a nostro proie,
Si soit partie maintenant;.
Ysengrins, or venez avant,
Si faites ceste partison!
Trop y auroit grant mesprison
1306 Se chasouD n'en avoit sa part.'
Et dit U leus 'par saint Uaart,
Sire, quant vous vient a plesir,
U n'est riens que je tant désir:
Que je ai au cuer fain moult grant.
1210 ïlt il me semble tôt avant
Que nous avons ci un torel
Et une vache et un veel:
De ce devons partison fere.'
Lors prent en son cuer a retrere
V2\b Ce que l'en dit auques souvent,
Que cil qui bien voit et mal prent,
S'il s'en repent, c'est a bon droit.
Et puis dist que il miolz vorroit
Qu'il fust penduz a une hart
13-iO Que ja Renart i eûst part.
S'il puet, du tout l'en getera
Si que il ja n'i partira.
Si s'aut pouFchacier autre part!
'Sire' fet il, 'se dtex me gart,
1335 Le mielz si est que je i voie,
Que vous de ceste bele proie
Reteigniez a vostre oes oest tor
' £t celle genicete encor:
Quar a ma dame l'Orgaeilleuse
1390 Bera bonne et savoureuse,
Quar elle est bonne, crasse et tondre.
1310 Et MchiBc bn frkicmeDt ISU Et t. 1218 dit ISK nH
tor] Ireitout 1238 genice et oel tor
, Google
XVI (H«oii 6080— 61S1) 1
Et ge qui ne veil pas tout prendre,
3i aum sanz plus cel veel.
Et cil garz roux de pute pel
1385 Si n'a mes de viande cure,
3i aut ailleurs querre pasture!'
Moult a grant chose en sei^eurie,
Quar tôt veut fere a sa devise-
De riens ne veut a part venir,
134(1 Tout veut a son hues retenir.
A ce deflst avoir garde
Tsengrin, foi que je doi de,
Ainz qu'en eûst partison fête.
Nobles oroulla un pou la teste,
1S45 Quant la parole a entendue.
ISe li fu pas a gre venue:
Quar bien sa voit très tout de voir,
^out vouloît a son hues avoir,
Que que il eOst dit avant.
1-260 Deus pas avoit passe avant,
Si a haucie la destre poe
Et Sert Tsengrin lez la joe
Si durement que le cernai
L'en a abatu contreval,
1235 Si l'a fet durement seingnîer.
Renart emprist a aresner.
Si li a dît 'vous partiroiz.
Ore orrons que vous en diroiz,
Sire Renart, qui tant savez.'
1360 ^ire' fait Renars, 'ne devez
Tel chose dire: en vérité,
Foi que doi sainte Charité,
Vers vous ne doi je part avoir.
Hee prenez a vostre vouloir
1360 Et nous donnez ce que voudroiz:
Qnsr bien savez, et si est droiz
Que toute la proie soit vostre.'
12SB cernai 1358 en mangut ferat 1360 Or i para qu« i
1361 Et dit R. ao
...Google
XVI (M«on 6132-6157)
'Foi que doi sainte Patornostre,'
Fait Nobles, 'ainsi n'ira mie.
1:^70 Je veil que ele soit partie
Enooiz que de ci vous mouvez.'
'3ire, puis que tous le voulez'
Fet Renart, 'je la partirai.
Il m'est avis, au sens que j'ai,
1376 Et si oonme Tsengrins disoit,
Que oe est le mîelz qui î soit
Que ce tor a vostre oes aiez.
Hielz sera en tous emploiez
Que il ue seroit en nule ame.
1280 Et la vaoiie aura ma dame,
Qui est et crasse et tradrate.
Et Tostre filz qui mes a'alete,
Et qui oao a este nez,
Aura, se ainssî le voulez,
1285 A son menger ce veelet,
Qui est et tendres et de let:
N'aura eaoor huit jourz demain.
Et entre moi et œ vilain
Irons en autre lieu chader
r>90 i'or nostre vie pourchacier.'
Li rois l'entent, si 11 fa bien:
Quant oit et voit que tout fu sien,
S'en a de joie fet un saut.
'Renart' fet il, 'se diex te saut,
1296 Or me di voir, ne me mentir,
Qui t'aprist primes a partirf
'Sire' fet il, 'par sainte Luee,
Cel vilain a la rouge anmuoe.
Je n'en oi onques autre mestre.
ISOO Ne sai s'il est ou clerc ou prestre
Qui si porte rouge couronne,
Mes bien semble haute persooae.
Qui Boit ou pape ou cardinax.'
1-277 Que to
■ toute a T
o. Uiei 1S81 «t apriê «it ■
1263 ntM d'] encor
1386 se T.
12S7 e. qoe b. 1396 nag*]
1908 urdintl
, Google
XVI (Héon BI68— 6IM)
'Renart' fait Nobles, moult es max,
1300 Tu scez plus que ton pain meDger.
Fox est qui de toi fet bercbier.
Que par mes iex De par ma teste
11 n'a plus feziee beste
Que tu es dedeoz mon empire.
1310 Bien retiens ce que tu os dire.
Et cil si prent la meilleur voie
Qui par autrui bien se cbaatoie.
Et tu as bien fet, oe me semble.
Or remanez ici ensemble
1RI5 Entre tous deus, que je m'en part.
Di Ysengrin que il se gart
Que une autr^ foiz parte droit:
Qu'espoir a tel afere auroit
Qui li feroît encore pis.
18â) Or demorez (que je ne puis
Demourer iô, si m'en voiz)
Et vous pourchaoiez par ce boiz,
Se TOUS voulez, "Vostre disner :
Quar ma proie en veil je mener.
1326 Vous et Ysengrm, sanz mentir,
Par mon ohief bien saves partir :
Et bien m'aoort a rostre dît.
Tons ol aurez ja contredit
De nul homme que bel me soit.
1830 Ore alez querre que que soit,
9e voulez, que vous mengeree,
Que ja de oeulz ne gousteroiz.'
'Ha aire' fet cil, ne le dites!
Seront ce donques les mérites
133ô De ce que ci vous amenaiP
Certes s'auoun petit n'eD ai.
Pou me porrtù de vous loer.
Se vous ne m'en voulez donner.
Sire, a oel vilain en douez
1910 Tant que il soit desgeiinez.
KM f. il lu icoi m. mal 131A Dit
, Google
XVI (Méon atW-t>28I)
Qnar il est si m«l atornez
Qu'a paineB ae puet il ester.
Mtelx li Tenist; que l'eûuiez
Fet eacfaaoier d'un de ses piez.
t34& Si le lessiez si &nieilleu8,
Ce poisse moi, si m'aM diex:
Quar je ne li ai que donner
Dont le faoe desjeQner.
Je li donnasse volantiers,
1H50 Quar moult en est mes ouers tandriera
Por ce que si le voi bleoie.
Moult li avez mal despede
Son chaperon delez la joe.'
A oest mot li a fet, la moe
I35j 9i que ne l'aparout ne vit.
Nobles l'esgarda, si s'en rit
Et dit 'Renart, moult scez de boule.
Tu es issus de mainte foule.
Diex scet bien par quel couvenant
im) Tu me vas ainat sermonant:
Plus le dis pour pitié de toi
Que ne fea pour lui, par ma foi.
Quar je sai bien, se j'en leasoie,
Ja si tost tornez n'en seroie
1366 Qne tu li torroies sa part
Et l'en monsterroies la bart,
Qu'il ne ae porroit revenchier.
Se il en devoit errager,
N'en aroit il point, par mes iex.
1S70 Mes je le fere assez miex,
Que foi que doî saint esperit,
Ja n'en métrez la ou chiens chit
Ne pour vos fez ne pour vos dis.
Ainz vous en ferai n onnis
1875 Que ja l'un de vous pu resoa
N'en gsbera son oompaig^non
D'espaule, de pie ne de ouïsse,
1S45 Ci 1346 10 1360 qui 1868 j'sd] len ISST R. ■>• w po"
XTI (HéoQ 638S ' 6367)
Ne d'uD ne d'el que j'oDques puisse.'
A icflst mot Nobles s'en part
1860 Et lesse eDmi le pre Renart
Qui moult fesoit le correoie
Por Ysengrin qu'il vit blecie:
Et si en avoit il grant joie.
Pois li a dit se diex me voie,
13S6 Compère, bien sommes gnile.
Bien vous a li rois afole
Trestont sanz droit et sanz resoD.
Si voie je dieu et son non,
Qrant mal a fet et grant ootrsge.
1399 Bien i poira avoir doinage
Espoir encore en aucun temps.
Et qui vorroit, selono mon sens,
Encontre lui du tout ouvrer,
Il le porroit bien comparer,
1S96 Je cuit, ou au près ou au loing.
Son ami doit en au besoing
Au mielz que l'en puet conseillier.
Et je m'en veil bien traveillier •
Por tant que vendez en soiez.
1400 J'en seroie certes moult liez
Se li veoie anui avoir'.
S'en lui avoit point de savoir
Ne de bien ne de cortoisie,
N'eust pas la proie sesie
1406 Si toute que n'en eQsBon.
Honi sommes, se nous les son
A lui eÏDsiques défouler.
Quar tost nos porroit afoler,
Se nos ne l'osion deadire.
1410 Si )o, aînz que la chose empire,
Que nous querons et art et guile
Par quoi la venjance en soit prise N
Por TOUS trestont premièrement
1S78 V% del ueel ne ie ta coime 1890 ou . . ou] e
1306 dont en ■ b. 1807 qaen le 1409 nous lesKoni d«fonler k
„,ogIc
194 XVI (MAon 6388-6303)
Qu'il a meoe ai malemeat
1415 Par la force que il a fête,
Que Dostre part nous a tolete:
Quar la proie estoit oonniune.
Ne se deSst faire si prune,
Pour ce s'il eat par desus nous.
1420 Que par la foi que je doi tous
Qui estes mon compère obiers,
Ke sera si max ne si fiers
Que bieo n'en aîons la venjanoe.'
Ysengriiu ot la couvenanoe
USQ Que Renart li offre et présente,
Que se il Yeult selonc a'entente
Ouvrer et selonc son saTotr,
Il li fera veiyaDce avoir
De ce que il l'a mal mené:
t4:W Et il le het plus qu'homme ne
Pour le mal que il li a fet.
E!t si ne li a pas meffet
Chose pour quoi il le dedst
*8i mal mener: se il peûst,
' i486 I) li feïst: Yolantiers fere
Chose qui li peust desplere
En tel guise, gel sai de roir,
Ne s'en peilst aparoeroir
Devant que la chose fnst fête.
1440 II s'apense que sa retrete
Ne sera a fin, n'acomplïe
3a pensée, s'il n'a aïe
D'aucun qui soit plus de lui sage.
Nelui ae scet qui son corage
144& Puist deseonvrir seiirement.
Toir' fet se il, je me dément
De néant: je roi mon oompere
Qui plus m'ume ore que son frère,
1418 [irime 1419 os quil 1430 que hsmâ 1483 m 1438 p«
1486 I». ne ne denit 1441 8a penase nerl a. 1443 Oa en peuM m h
ata 1448 Et durement ne sen porehaoe 1444 A an hBme qui *<><)■*
Mohe 1446 Pour A. 1446 ae manque je ne dont neeni
'c*
XVI (Héoii 8H03-fi3a8) 195
Et plus set de barat toua eeuz
1460 Voir que ne soevent vint et deua
T)es meilleurs de la court le roi,
Et je paa ne deacouverrai
A lui mon cuerP que n'oaei'OÎo.
l'aour ai, ae je 11 disoie,
1-1&& Qu'il ne m'eDcuaaat au lion,
Que en lui a uialeîcon.
Si dit l'en par tout le paTa
Que il est traïatrea na&.
Pour ce ai ne m'i oe fier,
l-iuo Mea ne cuit paa qu'il aut crier
A court oe que j'ai em pense.
Or ai je voir moult fol penae
l<'nvers mon compère Renart.
Je ne cuit pas, *Be diex me gart,
1-I6b Que il me mesfelat pour rien.
Il eat preudons, ce sai je bien.
l'ieca que je l'ai esprouve,
Et encore l'ai je trouve
Jusquea ici moult loyal homme,
1470 Foi que doi saint Père de Romme
A aon conaeil me maintendrai,
•fa eat il mon compère en loi,
Si pena qu'il ne me mefferoit,
Ne nul mal ne pourchaceroit.'
1475 Ëinsi a lui meïsmea tance,
Et en la fin de sa sentence
S'acorde a ce qu'il li dira
Et a son conseil en fera
Counent que l'aferes en aut.
14W Quar nue tant ne acet ne ne vaut
A nul besoing conme Renart.
Lors conmence a dire par art
Et bel conme bien afetlez,
Et si a dît par amistiez
l«ttt A IniJ Autrui 1454 le ja H] que ie le 1457 ditl ait
1107 Ht] kit 1409 tR 14ftO qnil Unt
,. Google
XTI (1I<0D e38ft-6360)
1465 'Biax douz amis, biax dous oonpere,
GoDseiUiez moi si qn'il i père,
Que Tostre conBeil m'ait mestier.
Je ne verrai ja l'anuitier
Se de Noble ne sui vengiez,
1490 Qni si m'a le via eacorchie
Que le cuir en est moult maumîs.
Pour ee le voua di, biax amis,
Que pour moi tant voua traveilliez
Qu'en bonne foi me coneeilliez.'
149fi 'Bi ferai je' ce dit Renart,
'Par le baron sunt Lienart.
SCea orendroit n'en eat aeson,
Mes alez en Yoatre meson,
Et si leaaiez eater hoimes.'
1000 Atant eat le conseil remea,
Si Tot Renart a son repère,
Et Ysengriu son obier compère
S'en est tomez a son manoir.
Ici fet Pierres remanoir
1600 Le conte ou se voult traveillier,
Et lesae Benart conseillier.
1487 nu m. 1491 cuer
, Google
xvn
(Héon 28666-28690)
Ou mois da mai qu'este conmence,
Que àï arbre cueillent semence,
Que eler cbantent parmi le gaut
L'oriol et le papegaut;
3 Â iee temps que tous dison
Estôit Renart en sa meson,
Qui pour le biaa temps qui revint,
Moult liez et moult joianz devint,
Que moult ot l'iTer mal souffert
10 De son cbsBtel vit l'uis oorert:
Si s'en issi sanz demouree
Et regarda aval la pree,
Se nD8 vendroit de oale part.
Atant de sa meson se part,
15 Que nule ame a dieu ne oonmande:
Poignant s'en vet parmi la lande
Pour sa viande pourobacier.
n ne fu ne clop n'eechacier,
Âinz s'en vet poignant tons les saus.
20 Parmi un plessets de sans
S'en Tot Renart tout eslessie,
Esperonnant, le col bessie.
Dedenz oe) pleeseïz aroit
Un parc qui noTiaus i estoit:
Sft Dedenz aroit a granz foisons
Cos et geliaes et obapons,
S ohante 36 Ooqdîbi g-
D,g,t7„lb,.GOOgIC
XVII (MéoD 28691—28727)
Qui aont d'une sbaTe blanche.
ReDart monte par une branche
8or les pieus et eor le paliz.
30 Tantost est en la cort saîUiz
Des pieus a terre qui sont haut,
Aa chapons vient, si les assaut
Conme desvez et enragie.
Un chapon prent, si l'a mengio
i& A. grant lieesae et a grant ose.
Fuis s'en issi par une heee.
ITes ainssi con il s'en isaoit,
Une dea blana moines l'aparcoit:
S'a pria un baaton en aa main.
40 Apres Renart s'en vet au plain.
Tout correoie et tout plain d'ire.
Maintenant li a pria a dire
'Renart, tous eatea atrape.'
Lora l'a si du baaton frape
4ô Que toute l'eschine li ploie.
En Renart n'ot ne ria ne joie.
Vers le randu a 'en eat alez.
Entre ses jambes s'est coulez
Conme cil qui fu d'ire eapria.
60 Renart l'a par la coille pria
As denz et si forment le sache
Que uns dea peodenz lï arrache
Li moines fu moult eeperdaz,
A la terre chiet estanduz.
65 Et Renart tome les talons,
Del paliz ist a reculons:
A la fiiie se met le trot.
Le moine a bien tenu a sot.
Qu'il li ot la coille tolue :
6() Si en a moult grant joie e&e.
Mea n'a mie granment aie
Que il a Couart enoontre
Qui TCDoit desor aoo destrier.
■i I et 3â aeae 68 »] ot 09 Qui li SO KToil
'c*
iVn (Méon 28728-287M)
Sor Bon col tînt un peletier
Ui A qui il ot tolu a'espee.
Par les jsrrez li a boutée
Une verge d'un vert plancon.
Yera Renart vhit eanz conteDOon.
Sitoet con Renart l'aparcut,
70 Merveîlla soi, si s'areetut
Et le regarda une pièce.
Coi que il desplese ne eiece,
L'a salue et dit itant
'Goart, bien aoiez vous Tenant!
7Ci Dites moi, se youb conmandez,
Qui cist hom est que vous portez?
Savoir le veil sanz nule faille.
Avez le vous pris en batailleP
Et conmant et par quel raison
80 Li faites vous tel mespriaonf*
Savoir le veil, que il est droiz.'
Coarz respont 'bien le sauroiz
Moult Tolantiers, puisqu'il vous siet.'
Atant le met jus, si s'asiet,
85 Et Renart s'assist joste lut.
'Sire' fet il, 'il m'aviat hui
Matin que joer m'en aloie
Par cel bois si con je souloie:
Si enoontrai par aventure
go Cost vilain qui me fist tedure
Moult grant, que s'espee sor moi
Sacha, par la foi que vous doi.
Et sachiez que féru m'eûst
Moult volantiers, se il peûet.
99 Quant je le vi vers moi venir,
Adonqnee ne me poi tenir,
Ainz ving a lui touz ademis.
9i li crachai enmi le vis
Et escopi par grant vertu.
100 li vilainz en fn eepwdn,
66 la Urrei 97 hJ ver» 99 ospÏHai
, Google
200 XTII (Méon 2876&-38801)
De paour a terre cfaaT:
Et je mainteuatit li sailli
3or le vantre sanz demorer.
L'espee li alai oster
105 Hors de la main moult vistement.
Ore en voiz qaerre jugement,
Pour savoir que de lui feron,
A la court Noble le lion.'
Renart qui la parole ol,
110 T/tovdt durement s'en esjoT.
3i li respoDt sanz demoree
Coart, folie avez pensée,
Ce seroît folie et outrage.
N'afiert a homme de parage,
115 Puis que il tient honneur et terre.
Que ailleurs aut jugement querre.
Ues s'il prent homme en son forfet,
n meïsmes justiee en fet.
9'îl m'eilst meffet, par ma foi,
120 Venjance en preïsse par moi,'
'Sire' dist Couarz, 'entendez!
Or aai de voir que vous m'amez.
Mes s'il vous eatoit a pleeir,
A court iroie pour oïr
1-25 Le jugement et pour savoir
Quele amende j'en doi avoir.
Se il vous plest, o moi vendrotz.'
Par foi' dit Renart, 'ce est droiz
Que g'i voise, puisqu'il vous siet.'
130 Lors se lieve de la ou siet
Renart et Goarz a grant joie.
Atant se metent a la voie,
Et Coarz son peletîer porte.
Ne finerent jusqu'à la porte
136 3Con seigneur Noble le Ijon,
Ëndui i viennent li baron
Sanz deffenz et sanz contredit.
106 moult] et 116 Poar ...tiegne llti «nt manq
Qnaillenri aille
, Google
XTU CHéon 2S802— 28SS7}
Coaiz si a a Renart dit:
'Renart' dit il, 'Inftx douz amia,
140 Le vilaÏD que je port m'a mis
En grant traTail, et en grant paine.
Diex le mette en maie semaine
Qui en avant le portera!
Ore orrons que li rois dira
145 Et li baron du jugement,
A quel paine et a quel torment
Kous ferons le vilain morir.'
Et dit Renart 'moult le désir
Que vous soiez de lui vengie.'
130 Maintenant montent le planchie
Li dui baron sanz nul délai.
ËD la sale truevent le roî,
Et ot entor lui tante beste.
Le jour oelebroit une feste
làa D'wie haute dame honorée,
La suer Pinte, dame Coupée
Qui fu ociee en traïaon.
Le jour en fesoit meneion
Li rois Nobles et son barne,
160 Qui iluec erent assemble.
Maint prince i ot et maint baron:
Il n'i ot se bauz hommes non
Qui eatoient (ce tous deris)
Vestoz ou de vair on de gris.
165 Li rois qui fesoit bêle chiere,
Seoit joste ma dame Fiere
Et ]i baron environ ealz.
Es TOUS les conpaignons endeus,
Renart et Coût qui aporte
170 Le vilain ou il se déporte.
Mesire Renart vint devant:
Le roi salue tout avant
Gon cil qui bien fa enseigniez
paine] ahan 142 Et d. 1. m. hui en malau 114
m. de leiir 172 a. hautement
, Google
XTII (Héon 28688-38874)
S'est deTSDt lui agenoilliez.
iT.'i Et li rois qui moult cbter l'aToît,
Le redresce, oon il le Toit,
Et dit 'bien sciez vous Tennz!
Amis, bien voue estez tenoz
De moi Teoir: ne vous vi mes
im Puis que nous formâmes la pes
Entre vous et rostre conpere.
Foi que je doi l'ame mon père,
Or sui je monlt hetie et liez,
Quant a moi estes repériez.
IP5 Sachiez que bon gre vous en sai.'
Renart ne fu pas en eamai
De reapondre, si dit briefmeot
"Sire rois, cil diex qui ne meut
Vous otroit de vostre vouloir
IDO La moitié, que je sai de voir
Que vous m'amez : et je vous -aim,
Foi que je doi a saint Germain.
MIee d'un afere vous requier
Conseil, qar bien en ai meetier
iga Moi et mon conpaignon Coart.'
Diex aïde, sire Renart'
Fflt li rois, qu'est ce que vous diteaF
Ainsi m'uat saiiiz esperitee,
Conseil voua donrai volantiers.
200 Mais or me dites, amis chiers,
De quoi vous demandez conseil.'
'Sire' fet il, 'dire vous veil.'
À cest mot appela Gouart
Qui s'estoit trez a une part,
-20 '< Qui oncore le vilain tint.
Et maintenant au roi en vint
Iriez et de oorrouz espris.
Et Renart par la main l'a pris
Et li fist geter erraument
210 Le vUain sor le pavement
^ ait 200 ne manqut d. bifti ».
,. Google
XTU (H«on 28S75— 38910)
Qui n'estoit mie granmeot mol.
À poi ne li a roat le col,
Si en fu le yilaio pl&in d'ire.
Et Benart li a pris a dire
■Jl.'i fiiau sire, cooBeil toub queron,
Que nous de cel vilain feron
Qui voBtre baron osBailli.
Ferir le cuida, si failli.'
'Sire' dit Coarz, 'entendez,
'i-iO 8e je di mal, si m'amendez.
J'ai œl vilain oi pris de guerre:
3i en vieng ci jugement querre.
Je le vous rent coame larron:
Ësgardez que nous eu feron.'
'22Ô Quant U vilainz et et entent
Que l'en demande jugement
De lui, si fu moult esbabiz.
lUaintenant est em piez sailliz
Et diat au roi 'Sire, merci!
■230 A vous me rent jointes mùnz ci.
Sachiez que je sui loiaus hom.
S'il vous plest, bon renon avon
De mee voisina des plus feans
Qui diront que je sui loiaus,
235 Des plus preudonunes de la terre.
Si les fêtes envoie querre!'
Li rois respoot 'moult volantiera,
Que il vous en eat granz mestierB.'
Mander les fist aanz plus atendre.
340 Dis et huit furent mainz de trente.
Douze vinrent pour tesmoignier:
Tttit loial homme peletier
Estoient, a court sont venuz.
Quant li vilainz lee a veûz,
245 Si ot grant joie et grant lieesce.
Maintenant en estant se dreaoe
313 poa 330 lameodei 321 ai 330 dit 23S De*, m. <
kyM* 38B le
, Google
XTn (lUoB 2S811-SS947)
Et dit au roi aeaa delaier
'Ciat ci me Tiennent tesmoigner.'
Birfl' font il, Vous dites Toir.
250 Se vérité voulez eavoir,
Par tens tous sera enaeigoie.
Il avoit un œf gaaignie
Ou il nous fist moîller ensemble
Tous treize: ponr ce si noua semble
205 Qu'il est loiauH homs et de foi.'
Quant ce ot enten<lu le roi,
Konlt durement s'en esjoïst
Et maintenant an vilain dist
Qu'il s'en alast, il n'avoit garde.
2Wt Et li TÏlainz plua ne se tarde,
Si s'en revêt o ses vilainz.
Li rois remest de joie plaioz,
Tnit firent joie par la sale.
Renart n'ot pas la coulour pale.
260 Dejoste le roi s'est assis,
Ne fist pas chiere de pensîs.
Li rois a dit ans oonnestables
Que il facent mètre les tables,
Et il si firent sanz targer.
270 9i assistrent li chevalier,
Delez le roi sistrent maint conte.
Des mes qu'il orent ne ttûz conte:
Kes qant mengie orent assez,
Jeuent as tables et as dez.
t!76 Au chief du pales d'une part
S'aaist Ysengrins et Renart,
Devant eulz deuB un eechequier.
Lor gieu prennent a arengier,
Et dist Renart a Tsengrin
2S0 Que venir face un marc d'or fin
À mètre au jeu: et il si fist,
Tantost sor l'eschequier le mist.
Un autre en i a mis Renart,
i remet 370 «hir' 273 foii 376 g\»u] gtat
„ogIc
XTII (HéoD S8848— 38SS4) 20
Si jouèrent par grant esgart.
266 Ysengrin fu du jeu aprîs,
Del psosnet a un roc pria; .
Apres le roc a pris la fierce.
Tant jouèrent, aioz qu'il fuat tierce,
Qaaîgna Ysengrins cent lÎTres: N 55
290 iJont Eenart se tint bien pour yvres,
Que il n'ot mes que mètre au jeu.
Il en a appelé le leu.
Tsengrin' fet il, 'entent moil
Par oele foi que je te doi,
mu Je n'ai de quoi mon jeu envit,
Se o'i met ma coille et mon vit.
Encor jouerai volentiere,
S'encontre veuz mètre deniers.'
'Si ferai' fet il, 'par mon chief.'
300 Lors reconmencent de rechief
A jouer et toat erranment
Perdi Benart son garnement.
Yseogrins qui ot gaaignie
En fu joiens et forment lie.
!)06 Tantoat aanz plus de demourer
A fait un grant clo aporter,
Parmi la coille lî ficha
Et a l'eachequier l'atacba.
Puis s'en toma et ai le let.
810 Renart remaint qui orie et bret
Touz oorreoiez et tooz plainz d'ire,
Qne il aouffroit si grant martire.
Ma dame Fiere oï le cri,
Maintenant oele part guenchî.
315 Quant Tit Benart, si tu marrie:
Celé part vient, si li aïe:
A grant paine d'ilueo l'estort.
Dedenz sa chambre le repost
Et le coucha dedenz un lit.
S20 Mes 0 n'i ot point de délit,
SMtMjon 2BT Bnoore 908 la tailU
,, Google
206 XVII (M«on 28980- 29018)
Que de doulor est ei destroit,
A pou le cuer ne li partoit.
Del courrouz qu'il ot eanmelU:
Malades fu, si se pasma.
Hii En pâmoisons jut longuement,
Qu'flle cnidoît veraiement
Que il fuat mort, si s'escria
'Sire Renart, ce que sera,
Me voulez tous ainsi guerpirf
.ISO Adonques a fait un Bouspir.
Renart qui le soupir oï,
Un petitet les îex ouvri,
Si parla et dist 'a quoi fere,
Dame, tous voi je tel duel fere?
SS6 Faites un baing appareillier
Que je me veil un pou baignier.'
'Sire' fet ele, 'TolantierB
Vous ferai ce qui est mestiers.'
Ataiit eonmande qu'en li face
340 Un baing chaufer, et aanz espace
Fet fu qant il l'ot eonmande.
Mon seigneur Renart ont porte
En la cuve et dedenz l'ont mis.
Dame Fiere li dist 'amis,
Mil Conme tous est? dit«8 le moi!
Pour voue sui forment en esmiU.'
Lors dist Renart n'en cuide avoir
Respit: oe ai par non savoir
Dont je orien morir a doulour.
:{ao Si m'en poise pour vostre amor,
Que je ouit de vous départir.
Je ne verrai ja l'asserir.'
Dame Fiere l'ot et entent,
A pou que li cuers ne li font,
355 Tant est dotante et correciee.
'Lasse! james ne serai liée.'
828 Mineaiia 320 vraiameiit 811 el 349.0 utanqiunl 841
diit RsDftrt manque Ja nen quiert raanoon avoir 848 Reipii m
CMt nitl ai ie p. n. *. 360 me p.
, Google
XVir (Méon 29019-29065)
A icest mot sanz autre plet
Ont Renart de la ouve tret,
En un lit l'ont coucbie et mis.
3t)0 Cornue cil qui monlt eet malmis
Demande a oonfession,
S'aura s'ame remisaton,
'Sachiez' fet il, 'que moult m'est tart.
Faîtes moi parler a Bernart
mb L'arcepreatre, ai me ferai
Confes et mes péchiez diru.'
La dame respondi atant
Que ete fera son talent.
Maintenant a Bernart mande
870 Et il n'i est pas demore,
Ainz i Tint sanz plus atarger
0 tout ce qui lî ot mestier.
Desus un banc as piez Reuart
Avoient assis dant Bernart,
STj 8i a Benart mis a resoo.
'Reuart, voulez confession?
Se vous TOUS Toulez repentir,
A bonne fin poez venir.
Lessiez ester les mauTestiez
auto Et tes Tices dont entechiez
Avez este ai longuement:
Que sages est, qui se repent.'
'Sire' fet Renart, entendez!
Se TOUS a droit m'amonneatez,
aSâ Que preudon ferez et loiaus.
Yona m'alegerez de touz maua,
Que je n'ai pas meffet graament.
Se je croisai dame Hersent
Ma comere, ne meapria rien,
390 Encoiz li fis lieeace et bien.
Quant je croisai ma dame Fiere,
Qui ai est orgueilleuse et fiere.
Ne mespris pas envera ma dame
) L'on t>Qm« q. 367 d. li r. Se» manptr
, Google
XTII (Héon 39066-2909S)
Que je avoie priée a famé
»95 Et eepousee par aoalaz.
Li preetres fn Tibers li ohaz
Qui Tolantîers la m'eapooea,
Et a tieos i ot qui pesa.
Que diroie? de voir sachiez:
400 Je ne as onques nus péchiez
Fors qant je donnai garison
Mon seigaor Noble le lion.
Mes bien sai que lores péchai,
Quant je garison li donnai.'
4(ig "Renart, Renart' ce dit Bemart,
'Par mon seignor saint Lienart,
Moult es ore de pute orine.
Quant tu counois que la roîne
Âe croissue, tu as mespris.
410 S'a bonne fin veus estre pria,
A forjurer la te convient.'
'Conment' fet Renart, s'il avient ,
Que je aie respassement,
Je fausserai le serement,
4IS Et TOUS poez de fi savoir
Que pour la repentance avoir
Le serement otroi je bien.
Mes pour ce n'en ferai je rien
Se je del mal puis reepaaeer.
420 Mes pour ce que ne veil passer N 5(
Voz conmandemenz ne deffere,
Yeil je bien le serement fere.'
Tout maintenant sanz plus d'espasce
Firent aporter en la place
43& Les sains, si a jure Renart
Devant l'arceprestre Bemart
Tout ce qu'il li ot devise.
Quant le serement ot jure,
Renart rem^ qui moult se plaint,
430 Que l'angoisse moult le destraint.
, Google
• SVII (Méon 290B3-29I«')
Ud plaint a gete, si ae paema.
Dame Fiere d'un pon de basme
Li frote le poux et le tïb.
3i conme je pens et devis,
■]85 Del fréter durement s'eaforoe.
Mes Benart avoit bÎ ea force
Perdue, c'onques ne se mut.
Hea ainssi en pâmoisons jut
Si que tuit cnident qu'il soit morB.
440 Loree fu granz li desoonforB.
Ua dame Fiere la roïne
Pour Renart fet obiere lorine,
Dolante et mal aventurée.
Li roÎB a la noiae eBCOutee,
445 Si eBt tout maintenant venu
En la chambre, si a vefl
Renart qui fu eu pâmoisons.
MonU se merveilla li lions:
Qui li donoast trestout l'avoir
490 Que rois ne quenz peSat avoir,
Ne ae peûat sor piez eeter:
Eincoiz le convint adenter.
Et dist 'Renart, perdu toub ai:
James ai boo baron n'aurai.'
lU AdoDO Boax plus de delâier
A fait toute la gent huicher,
Qui le confortent durement,
Et dient que n'est mie gent
A homme de ai grant renon
■MO Que tel duel face d'un baron.
'Mes qant mora est, aans détenir
Faites ea mesniee venir.'
Tout maintenant et sanz tarder
A fait venir nn messager,
4ta Si a Hermeline mandée
A Malpertnis bbuz demoree,
Et sea troiz fîlz qui grant duel ont.
4fiO queini 4ft8 dft
,. Google
XTII (Hion S9180-20t74) .
Qoant le inesage entesdu ont,
Tant ont aie qu'il sont Tenu
470 Âa chaatel on li lions fu.
Quant Hermeline en la chambre entre,
Tout li fremist 11 cuers el ventre
Et conmenoa un duel si grant
' Que l'en n'i oM dieu tonnant.
47& £t disoient a haute alaine
'Sire, n'a pas encor quinsune
Que de Malpertaîe tous partistes
Liez et joianz, puis n'i Tenistes.
Or a ci ^ant duel et aperi.
4S0 Encore nel soet pas Grinbert,
À fere li convient savoir
Voetre mort, si sera savoir.'
Fet 11 rois 'si soit dont mande.
Un mesager a appela,
486 Et cil est venuz maintenant.
Ta' fet il, 'n'i va demourant.
Droit a Malbuiason, si me di
Oriubert que il viengne a moi d,
Et ei li conte l'aventure.'
400 Cil s'en torse grant aleflre.
Dedenz la court de Halboisson
Se seoit 0^inbert le tesson.
Quant le message entre en la court,
Qrinbert a l'encontre li court
496 Et dit 'que alez vous querantf*
Amis, bien soiez vous venant!
 qui estas? dites le moi.'
"Sire' fet il, 'je eui au roi,
Qai de par moi salus voua mande
CiOO Et encor vous prie et oosmaode
Que a lui vegniez sans délaie.'
Orinbers l'oï, moult s'en eamaie.
Si a dit 'g'irai volontiers.
Or me dites, biaus amis obiers.
■ Google
XTII (HÉon 29m— Sfrill)
Û06 Pourquoi me mande l'emperere.'
'Sire' fet li mes, 'par saint Père,
More est Kenart voetre coubiq.
Tos n'aviez meilleur voiain.'
Quant Qrinbert entent la nouvele,
610 Sachiez ne li fu mie bêle,
Àinz en ot a son cner graot ire.
An mesager a pris a dire
'Amis, par cel dieu qui ne ment,
Ici a mauToa mandement,
&10 Quant moTz est mes couains gemuùnz.
Du plus estoie, or sui du mainz:
Que par lui, ce sachiez de voir,
Estoie montez en avoir.'
A icest mot s'en sont tome
620 Endui et sont achemine:
Tant ont aie qu'a la court vindrent.
De lor venue lie devindrent
De tJeuB ot a la court assez.
Grinbers qui si estoit lassez,
025 Si s'est delez la bière assis,
Hoult estoit dolanz st pensis.
Son visage enbrunche tenoit,
Lez le cors moult li avenoit
La cbiere qu'il fet et la lipe.
ASO D'eures en autres se defripe,
U crie et pleure durement,
'Si le regrete doucement
Que DUS ne le pot conforter.
Et li rois fist le corps porter
036 En la sale par grant déduit:
Ilueo furent jusqu'à la nuit.
Dame Fiere par grant afere
Fist oierges aporter et fere,
A grant plente et a foisoD
&40 Les alument par ia meson.
Tant en i ot, n'en sai le conte,
6 Si matique wRloit 026 H. par eat
...Google
XVn iMion 29212-29248)
Onqaes mes pour roi ne pour conte
Ne fu tel luminere fet.
Grinberz qui avoit son duel fet,
&4Ô 9'eatoit delez la bière aasts,
Et dit au roi 'par saint Denis
Ne foi que vous devez saint Gîle,
Quar faites chanter la Tegile
Orendroites et sanz delaL'
500 Li rois respont par saint Ëloî,
Qrinbert, tous avez bien parle.'
Lors en a Bemart apele:
'Bemart' fet il, 'avant venez
Et Toz GODpaignonB amenez!
555 Si oliantes vegiles des more
For Renart qui ici est mors,
Dont je eui iriez durement.'
'Sire, a vostre conmandement'
Ce li a respondu Bemart.
5(10 Tout maintenant du roi m part
S'en a o lui mené Tibert
Le chat et mon seigneur Hubert
L'escoufle et mon seigneur Tardis
Qui moult fil pour Renart pensis.
565 Ceulz amena o lui Bemart.
Et li bericons d'autre part
Qui moult est cointea et apers,
£t li grésillons dans Frobers
Si en â mené Ghantecler
5T0 Tout pour les vegiles chanter.
Et dant Roonet le mastin,
Et sire Ferrant le roncin,
Et Brun l'ours et Bruiant le tor.
Et si fu avec enlz eneor
675 Tseogrins et dant Briobemer
Et sire Baucent le aenglier.
Revestu sont et atourae,
Fuis sont arrière retourne
546 pour 546 Inuang^ile
, Google
XVtl (Méon 39219-39386)
Devant le core enmi la sale.
KM) Qrinbers ot le vis taint et pale
Pour Kenart que forment amoit.
Lui et œulz que il amenoit
Ont lea vegilea conmenciees.
Maintes templea i ot sachiees
bSô Et maint poing ensemble féru.
Roonel qni aages boue fu,
A ieû la leçon première, '
Uea pour Renart fiât laide cbiere.
Le respona dit le limaçon
ù\H) Treetout sanz noiae et aanz tencon.
Pub distrent eulz deuB le veraet,
Li une en groa, l'autre en fauxet.
La seconde leçon apree
À Ieû Brichemer li cers,
506 Le reapons a chante 'Kebert
Entre lui et sire Frobert.
Et puis ont le verset chante
Doucement, ne aont pas haste.
Et puis lut la tierce leçon
600 Sire Espinart le herioon
Bêlement et eanz eontenoons.
Et Grinbera chanta le reapons,
Et après le verset andeas:
Tsengrina lor aida li leus.
etfô Pois a la quarte leçon dite
Tsengriiu qui bien s'en aqnite,
Et Banoenz le reapona chanta
Tout aouef, pas ne se basta.
Et Brun Tours chanta le verset.
610 Quant il l'ot dit, si fist un pet.
Et après lut la leçon quinte
Dant Ghanteoler le mari Pinte,
Et le respona, cou nons lisons,
Chanta Frobert li grésillons.
6Lft Le vers chanta Pelez li raz,
994 sen 603 emprea an deiili 613 li 615 Li
,. Google
XTII (H«on 29386— 29814)
Et meBÏre Tibert li chaz.
Brun li oun qui s'en efforça,
La siste leooa conmenca;
Bien la conmeaca et Fe&i.
630 Et maiotenant avant sailli
Roueel l'esouirel qui chanta
Le respona, biau se déporta.
Le Tereet chanta simplement
PetitpourchaE et doucement.
«26 La septiame leçon coomenoe
Doucement par grant sapienoe
Le paon sire Petitpas.
Et sachiez qu'il ne failli pas,
Ancoiz la Int et bien et bel.
690 Le respons chanta Roonel,
Et le verset par grant déport
Chanta pour celui qoi est mort
Drotn le moisnel a grant joie
Si haut que il veult que l'en l'oie.
«Bb L'uitieeme leçon sanz desroi
Lut dant Ferrant le palefroi,
Et Goarz chanta le reepons
Qui 0 les autres fu espons.
Li connins sire Sauteret
640 Conmenoa l'ultiesme verset.
La nnesme leoon lut Bemart
Qui eatoit dolanz pour Renart;
Le respons chanta Brichemer
Et le vers Bancent le sanglier.
646 Quant les leçons furent chantées
Et Tegiles furent finees,
Desvestir se vont maintenant
Tuit arengie en un tenant.
Quant il forent deevestn toit,
œo En la sale, qui qu'il annit,
S'en sont venu treatuit ensemble.
Devant le corps si con moi semble
i qna na 641 ouerieime
, Google
Xvn (Hioii 2ffiSlt-398tll)
Forent oBsis conmuneineiit
Luminere et bel et gent
eu Aroit Iftiena a tel foUson
Que tonte en reluist la mesDii.
toele nuit firent il joie
Ge ne cuit que james tele oie:
NoD feront il, si oon je onii
eoo As plantées jeueut la nuit.
Le pie leva premièrement
TaengrinB moult joieusemeot,
Et Tieberz li cliaz i feri
Si doucement et si seri,
600 Qne d'autre part le fiât chaoir.
Lors s'est Tiebers alez seoir,
Dont retend! Primant le pie.
Mes on<}ueB n'ot de lui pitié
Briohemer qui tel li asaist
670 Qne trestont li piez li fremist:
Yonsist on non, d'autre part ohiet.
Et Brichemers tautost s'assiet,
Si a le pie en haut tendu.
Adono a son cop e«tanâu
fn& Bmiant li tors et si s'efforce
De ferir, que tonte sa force ]
I mist, mes pour ce ne ae mut:
Quant ce vit, la color li mut,
Brichemer, et fn si destroiz:
68a Mes il se tint a celé fois
Qu'il ne se mut pour cop qu'il doinst:
Ne quit mie qu'il li pardoinst.
Mssire Frobers qui se test
A Tflû le cop qu'il a fet:
686 Eavers Bmiant vint aâe.
Et cil li a le pie haucie
Tout ainssi oonme a Ini affiert,
Et Froberz un grant cop i fiert:
A pou le cuir ne l'en a tr«t.
607 primit 669 que 68B frst
, Google
XTII (Héon 29362~393»l}
690 De maintenaat arriéra se tret
Bniiant le tor tout eBbahi,
Et dftnz Frobers le pie tendL
A grant joie et a grant leeace
De maintenant a loi s'adresoe,
695 Qnanqa'il onqaea paet i a point
Baucena 1i sangliers a cet point,
Et fiert Frobert le gresillon
Que il l'abat a genoillon.
Ues toat en estant resailli
7O0 Et dit 'tob n'avez pas failli,
Sire Bauceat' ce dit Frobert,
'Foi que je doi frère Hubert:
Uotilt durement tous lo et pria,
Quant TOUS tel cbeTalier de pris
TOCi Avez devant moi abatu,
Moult en ani de joie esbatu.'
'Sire Frobert' ce dit Bauoena,
'Par la foi que doi saint Laurena,
Riens se jeu non u'i enteodL'
710 Lora s'assist et le pie tendL
3i a féru sanz demouree
Tardiz qui a sa chape ostae.
A ferir mîat tout son pooir:
Et a bien son cop aseoir
îlft L'a féru ai très durement
Qu'il l'abat sua le pavement.
Le vis et la couleur mua.
Plua toet qu'il pot se remoa,
Qu'il estoit dolanz et plains d'ire.
720 Et Tardis li a pria a dire
'Bauceat, ne vous oourroaciez pas.'
Ataot vint avant Pedtpafi
Li paons a qui il deesiet.
Et Tardiz maintenant s'assiet
720 Qui lor courronz petit redoute.
Li paons mist sa force toute
A ferir, et si a'esvertue.
) »awi«t 7U (^ empleoir 73& le a.
,. Google
XVU (Miou 29398— 2W31)
Hes pour le oop oe se remae
Ifesire Tardiz de la place.
730 Toute li vermeillist la faoe
Pour le cop qu'il ot receû.
Li paons s'est aparoeû
Qu'il Tôt blecie, si li esorie
'Tardif, oe vous correcîez miel
735 Mes bevez, si ne vous anuit.
Encore est moult longue ta nuit,
Si joueron plus liement.'
'Sire, vostre conmandemeot'
Fait Petitpas. Lore Sst venir
740 Du vin, si burent a loisir,
Et autresi i ot cervoise:
Tant ot beû que il s'envoise.
Quant beû ont a lor vouloir,
Si ala Petitpas seoir.
745 Pelez li raz s'est avant tret
Tout bêlement et tout a tret,
Et fiert Petitpas saoz attendre
Tout bêlement sanz pie estandre.
Sa force i a trestoute mise.
700 Li bastons en deus tronçons brise
En deus moitiez par le milieu.
Cel oop vit Taei^in le leu:
Si li annie, ce sachiez.
Envers le rat s'est avaDciez
756 Et li a dit par grant deeroi
Si que bien l'entendi le roi:
"Sire Pelez, grant tort avez
Que vous si durement ferez:
Qrsnt ire en ai eue au cuer.
760 Je ne lesseroie a nul fuer
Que n'i fiere, se dies m'ait.'
Et mesire Pelez li dist
'Sire Ysangrin, sachiez de voir
Que blecie nel vorroie avoir
m Pour la police de mon dos.
783 owt 7^ moBit ] bi«n
.MiNAn LIQUARY.
INSTITUTION.
XTH (Méon 29*40-2947fi)
Uielz Torroîe que tnuqu'a l'os
Ue fusse tranchiez en nn doit.
Dist Yflengrin 'voua avez droit.
Or lessiez le jeo a itanti'
770 Maintenant est sailUz avant
Petitpourchaz, si li escrie
Tsengrin, si n'ira il mie:
Ainz jouerons jusques au jour
Tout souavet et par amour.'
77a 'Pelez' fet il, 'avant venez:
Asseez voua et si Jouez!'
Il tent le pio sanz demonree.
Âtant es toob de randonnée
Mon seignor Pourchaz sanz atendre,
780 Et vit Pelez le pie estandre
Et 11 a d gtant oop donne
Que il ]'a trestoat estonne.
Que vous iroie je contant P
Tant vont lor euvre démenant
785 Que le jour vint: adono finerent
Lor jeu et le ferir leesierent.
BitoBt conme il lor adjourna,
Li jooers maintenant fina:
Et l'arceprestre dant Bernart
' 790 Fist les sainz sonner pour Benart
Au sonner sont moult déporte.
Le oors ont au mooater porte:
Asis l'orent devuit l'autel,
Ne cuit qu'el siècle eûet autel.
79ft L'autel ma dame Pinte estoit
Qui en fiertre illnec gisoît,
Qui a grant dolor fa ocise.
Ituecques fu soz l'autel mise
Le jour que ele dévia,
800 Dont tel i ot grant anui a
Qu'el fu miae si richement.
Chanteclers ovra sagement.
773 jiuqnei ] de ri 780 uint 787 lor «utMStMt 794 qn* t. T»
, Google
XVn CH«on 39477 S96I3|
Quant en itel lea fiât poser
Le cors et mètre et reposer:
800 Ce fu par le congie le roi'
Qu'ele i fii mise sanz desroï.
Miracles apertement fet
Pour li, si que tuït li oontret
Qarissent qui entrent laiens,
810 Et antrez de goate et de denz:
Maint très bel miracle i arint.
Quant lean» Renart adonc vint,
Devant l'autel fu mis a terre,
Et li rois a envoie qnerre
811) Tooz les barons de son empire.
Tuit i vindrent meiUor et pire,
Qae ne l'osèrent refiuer.
Uaintez toin les ot fet muser
Celui pour qui il sont venu.
830 Devant l'autel paisible et mu
Se sont entor le roi assis.
Reveetir s'en alerent sia
Qui estoient riohe et greigneur
Pour faire au corps Renart honneur.
S36 Li un fil Bemart l'arcepratre
Qui de ta court fu sire et meetre,
Bruiant le tor et le roncin ;
Li quarz Roenel le mastin,
Brun l'ours et le cerf Brichemer
8B0 Qui moult souloît Renart amer.
Revestn furent a devise
Cil sis por faire le servise
De B«nart qui gist en la bière.
Hermeline et ma dame Fiere
836 Meinent grant cri et grant donlour.
Bemart qui pale ot la coulour
De jeOner et de mal trere,
Lors prist un sarmon a retrere
T7n petit devant l'évangile.
817 1« Mraiit 836 Qae
, Google
XTII (tSéoa 39614 '206&O)
840 'Biaus seigneurs' fet il, 'par saiot Gile,
Forment me puis esmerveitlîer:
Renart eatoit touz betiez hiw,
Et or est alez a sa fin.
Bien âevroit eetre net et fin
845 Qui Toudroit estre en oeste vie
Ou chaacun se muert et derie.
Cist example devroient prandre
Cil qui ades veulent emprandre
Lee mauvesties et les malices,
ssa Ja ne les garra tour ne lices,
Ne forteresces ne mesons.
Chaacun morra, c'est l'achoisona
Por quoi cbasoDD se doit pener
De bonne vie démener.
fHb Renart qui la vie a finee,
Si a en son temps démenée
Vie de martyr et d'apostre:
Autel fin aient tult li nostre
Et aussi bonne repentanœ,
8S0 Que de lui ne eui en dotance
Qu'il ne soit eo bonne fin pris.
Onques ne fu Renart repris
Nul jour a nuls vilanie.
Il a este sanz felonnie
665 Et sanz malice et sanz orgueil.
Onques jour ne virent mi œil
Prince qui fust de sa vertu.
Se il a volantiers foutu,
L'en n'en doit tenir plet ne conte.
870 B n'a ou monde roi ne conte
(De oe ne suî je pas en doute)
Qui n'ait foutu ou qui ne foute.
Foutre convient, si oon moi semble.
Pour oe vous di a touz ensemble
87n Que foutre n'iert ja deffendu.
Pour foutre fu le con fendu.
milles 850 toui 868 oh. dearoit
,. Google
XVII (Méon 29651-29687)
3i coumant a touz orandroît
Que qui a le vit dur et roit,
S'i] a le con abandonnd,
8dO Le foutre li est pardonne,
Que ja ne lî ert reprochie.
Ne il n'est de foutre pechie
Pour que vît soit parti de coiUes,
Ne que it fait de faire endoilles
88a Qu'en met de bouel eu bouel.
Tuit se jeuent de ce jouel.
Renart a foutu volantiers.
A Hersent a este entiers
Ses cuers et a nia dame Fiere.
Sini Mors est, n'ai paour qu'il me fiere
Pour chose que je- racont ci.
Biau sire roi. pour dieu merci!
Fetea crier par rostre empire,
Que qui foutra ja n'en iert pire.
695 Le pechie en veil pardonner,
Et se lor pooie donner
Rantes, volantiers lor donrbie.
Et lur péchiez lor pardonroie.
Ne lor pramet pas en pardon
flon Ci et devant dieu lor pardon
Qneoque pour foatre mesprandrout.
Tele penitance emprandront
Qu'il en mengeront a estraîne
Char touz les jors de la semaine.
m> Et qui de mon conmant istroit
Et qui volantiers ne fontroit,
Soit homme, soit femme ou soït béate,
Et piez et mainz et corps et teste
Li soit de chaennez de fer
910 Lie es granz tonrmenz d'enfer.
Et cil qui mon conmant feront,
A joie en psradiz seront.'
Quant l'arceprestre ot afine
, Google
XVII (Méon 30688-29034)
Tout^ son sarmon et tennine,
ei6 De son serviBe e'avanca.
Son ooafiteor coamenca
Le bon arceprestre Bernart,
FuU dîat i'oroison pour Reoart.
'A.hi Renart' fist il, 'amis!
<t20 Es maint péril vous estes mis
En boÏB, en forest et en plaiu
Pour avoir vostre vautre plain,
Et pour porter a Hermelîne
Vostre famé ooo ou geline,
935 Chapon ou oe ou cras oison.
Touz jorz estoient en seson,
Quant les poîez or tenir.
Or estuet a néant venir
Les granz bardemenz qu'avez fez
gao Et les bienz dont estes refez.
James tel baron ne morra.
Sire Benart, or demorra
Hermeline povre esgaree.
James n'aura de bien denrée.
fl86 Bien le saviez procurer.
Or li convient mètre curer
Et tremper son ventre et ses mainz.
Du plus estoit: or est du mainz.
N'ara mes vaillant une alie,
940 Quant vostre amour li est faillie.'
Quant Bernarz ot en sa reson
Bien defînee s'oroison
Et aproprie son cliapistre,
Biiohemer conmenca l'epistre
946 Que bien l'oTrent touz et toutes.
'Renart' fet il, 'sanz nules doutes
Pouf tous ont este esbaîes
En granches et en abates
Mainte gelino et mainte oe.
flâO Maintez foiz voua en est la joe
S ore 043 944 mang^rnl
, Google
XVII (Hion 29685-29661)
Remuée et le grenon tors.
Maint cop en avez soi- le àoa
Et sus le crepoQ recefl.
MeÎQt blanc moine avez decefl
96& Et fet (dont monlt lor doit grever)
Tart concher et umtin lever
Pour agaitier ton larreoin.
Meinte geline, maint poucin
Lor ae emble conme félon.
960 Mes de tout ice t'asolon.
De tout quanque tu as tolu,
Renart, sciez tu absolu.
Li péchiez en soit seur moi mis,
Ainasi abaoil je mes amis,'
960 Brichemer l'espitre fina
Et Ferrant le roncina qui n'a
Conpaio qui tant sache de guille,
Conmenca en haut l'évangile,
Et a dit veacoi grascia
970 EuvaDgile sequencia
Secoodam le gorpil Renart!
Entendez i, sire Bemart,
Aroeprestte estez et seignor,
Et voas après, grant et menor,
97a Le roi et trestous les barons.
Renart, que de voir le savons,
Est morz, vez le ci en présent,
Dolante en est dame Hersent,
L'eepousee Ysengrin le leu,
980 Que maintez foiz en prive leu
L'a Renart tenue adossée.
Meînt grant cop et mainte dossee
Li a donne sor sa crevaoe.
Maudite soit cele^endaoe
96ft Ou cop ne part que Ten î fiere.
Se il a a ma dame Fiere
Aussi souvent bstu son tro,
907 C«npaini 977 la ci] ici 983 granr manque eo*
987 A il •.
, Google
XVII (Héon 39663-23698)
n ne H poise fora du po.
Onquee son con, s'enteodu l'as,
91K) Pour cop de coille ne fa las.
Le cul deûat avoir coupe,
Quant ele a le roi acoupel
Et Herseat a la croupe lee
Deiist la kéne avoir ullee.
99Ô Renart, n'en soît nus en doutance.
En a fête sa penitance.
L'ame en ira a reculons
En paradis o les muions
Iluec ou les asnes iront,
lOon Quant de ceat siècle partiront.
Renart, je l'en faz bien promease,
Sera assis deluz l'amesse
A grant joie et a grant délit.
Les gelines feront le lit
lOnâ En coi il devra reposer.
Mes itant tous veil je gloser,
Ja n'i osera le doit tendre
A oison n'a geline prandru.
Autre penitance n'aura,
]iilD Pour ce qu'en sa vie en ara
Meinte occise par son pechie.
Pour o'iert en paradiz triobie.'
L'arceprestre sire Bemart
Chanta la messe pour Renart.
lOIFi Quant «le fu toute finee,
Li rois par bonne destinée
En haut devant trestouz parla,
Et Bruns l'oors a soi apela
Et It dist 'amis, tous iroiz
1030 Desouz ce pin et me feroiz
La fosse, biaus très donz amis,
Ou le. cors Renart sera mis:
A grant bonor iert mis en terre.
Si vous weil prier et requerre
989 cul 991 ooipe 999 o 1013 c
,. Google
XVn (Méon 29699- 29786)
1025 Que voue facîez isoelement
Uon boD et mon conmaDdement.'
Et cil respont Vostre rouloir,
Quîoonques s'en dote doloir,
Ferai, que ne le Toeîl lesaier.'
1060 ■Chanteclers, prenez l'encensier
Dont TOUS le cors encenseroizl
Brichemer et voua porteroiz
La bière au baron de franc lin,
Et vous, le mouton dant Belin.
1035 Ysengrin se déportera
En la croiz que il portera.
Chascun fera de son labour.
La chievre prandra uu tabour.
De quoi ele ira tabourant.
1040 Et le roDcin sire Ferrant
Harpet-a, tiex est mon plesir.
Vu son galois tout a loisir:
Ne veil pas que se voist tardant.
Les cierges porteront ardant
1045 Couart li lièvres et Tibert
Li cfaaz et Veacoufle Hubert.
Quant le cors enterrer iront,
Les souriz les sains sonneront
Âinsai con mon conseil le loe,
1030 Et U singes fera la moe.
Bemart metra le cors en terre.
Meilleur de li n'i convient querre.'
Ainssi con lî rois le conmande
Le font, nus respit n'i demande:
1065 Le cors aportent a grant feste
Qui descouverte avoit la teste.
BruD Tours qui la poe avoit grosse,
Ot Bpareilliee la fosse.
Qui moult bien i ot entendu.
1060 Le cors ont iluec descendu
Qui couvert iert d'un païle vert.
Ui lien 1048 .ii. 1055 iiportereni
...Google
XTII (Mâon 29738-29774)
Et quant il Torect descouvert, I
Biïoheiner par le cbief le pmt,
Ainai oon Beroarz li apiist,
10U6 Que maint mia en terre en avoit.
A Belîn qne devant loi voit,
A fet Reoort par les piez prendre.
En la fosse sanz plus atendre
L'ont mis et uoucfaie doucement,
1070 Et l'arceprestre îsnelement
Geta sus l'eve beneoite
Pour ce qne chose maleoite
Ne se peOst au cors bouter.
Quant vint a la terre gîter
1075 De coi Brun l'ours le rouit couTrir,
Rensrt prist les ies a ouvrir.
Mei-veilla soi que ce estoit,
Paour ot et si se doutoit
Qu'en la terre ne fust endos.
1060 II ne tint mie les iex clos,
Que tens n'en eatoit ne seson.
Moult ot jeQ en pâmoison.
Ne sot ou il avoit este,
Moult cuida bien eatre enchante.
108& Quant vit le roi et le barnage,
Cuer prist en soi et vasselage,
A li gsrir mist cuer et cors :
Joinz piez saut de la fosse hors.
Chantée 1er qui tint l'encensier,
1090 Prist as dens, ne le volt lessier.
A tout s'en va tout eelessie
Et se feri en un pleasie.
Quant li rois a aparceû
Que Renart l'avoit deced,
1095 Corroucie en fu et plaio d'ire.
Tout maintenant a pris a dire
'Ore après, franche gent loee!
S'il estoit loins une loee,
J'aroie perdu mon baron.
1100 Qui porra prendre le larron,
,. Google
XVII (MéoD 29776—26811)
A touz jouiz mes aura m'amonr.'
Âdont s'esleBoent sanz demour
Tretuit a grant esperoimee
Apres Renart de randoQDee
1106 Qui Chanteuler en va portant,
Ja ot erre et fouï tant
Qu'el pleBBJe se fu embatu.
'Yi ohetù, lazl pour ooi fuis tu?'
Fet Chanteclar c'est grant outrage.
1110 Di leur que tu emportes gage
Du tort que l'en t'a fet a court.
Il ne te tiennent pas si court
Que tu ne lor puisses moustrer
Et tout apertemant conter
1116 Que maugre eulz m'eaporteras
Et de moi ton vouloir feras
Maugre toute la coopaignie.
Te font ore' grant vilanïe,
Quant ainssi me veuUent resoorre.
1120 Nus d'eulz ne t'aprendroit a oorre,
Tant seust bien du pie aler.
Di lor, ne lor dois pas celer,
Que pour néant te vont aivant.'
Renart qui fu aparoevant
tl26 De Chanteoler qui l'aparole,
Que par engin et par parole
L'aToit autre foiz engingnîe,
Si a a parler resoingaie.
Ne voult mot dire, et eil s'escrient
liao Que tuit de la court le deffient,
Se il ne lor rant Chantecler.
'Certes moult te deûst grever'
Fet Chanteoler 'ceate hnee.
Di leur sanz nule demouree
1135 Qu'il s'en retournent orandroit:
Tu iraa a oort faire droit
De ce qu'ffli te demandera.
...Google
XVII (Héon 39dl3--2&8U)
Qae que li roie conmandera
Feras de gre et Tolaatiera
1140 CoDme cil qui est siens entiers.
Ainssi les feraa remanoîr,
Puis t'en iras a ton manoir
Ou tu te porras déporter,
Et moi RTecques toi porter
1140 A anuit a bonne cuisine.
Se ta famé fuet en gesine,
Si eâsses tu pour ritaiUe.'
Lors choissi un TÎlain qui taille
Ramille pour aon four chaufer:
llAO A une chaaine de fer
Ot a sa coroie lie,
Dont li doet sont délie,
Un gaîgnon grant et merveilleus.
Meigres estoit et fameilleus.
1156 Le vilein qui le chien tenoit,
Choissi le gorpil qui venoit:
Le chien de6lace,'si li hnie.
Kenart le voit, moult li anuie;
Tant fu courouoiez et plain d'ire,
1160 Ne sot que faire ne que dire.
Il n'osG vers le chien tourner
Ne vers les reaus retourner,
Que grant pas le vinnent sivant,
Tardiz u premier cfaief devant,
1166 Qui tint la baniere levée.
Adono a sa règne tournée
Reoart au travers d'un plessJe,
Ne n'a pas Chantecler lessie,
Ainz l'emporte moult eamaiesi
1170 Li mastins ne s'est délaies,
AÏDCoiz le suit de grant esles.
Lors pense Renart se je les
Chantecler aler, que ferai?
Car anuit mes ne trouverai
1175 Chose doDt me puisse souper.
Et se cil me pu et acouper
, Google
ÏVII (Méon 29851-29887)
Qui 81 me ohace pour moi prendre,
Il me fera encai aprendre
Conme ses denz sevent trancher.
IISO Je ne doi pas avoir tant chier
Ce coc conme mon cors demeine.
D'autre part vient Tardis qui meîne
Un moult grant peuple a sa baniere.
Et se il me meinent arrière,
1186 Je serai moult mal atirie,
Que H rois iert vers moi irie
Pour Chantecler qu'il aime et prise.
Moult me poïse de ceste prise:
Seur moi en venra le mescbief.'
1190 Lors dit 'Chantecler, par mon chief,
A force convient que vous lesse.
Cist mastiu a este en lesse.
Que trop me suit delivrement.
Ta t'en tost'et isnelement.
1190 Je ne t'ai blecie ne malmis,
Et se tu viens a cort, amis,
Ne me soies par ton desroi
En nuisance devers le roi.'
'Non ferai je' fet il, 'bian mestre.'
1300 Lors saut desus un arbre a destre,
Si a grant jo^e démenée,
Et Renart de grant randonnée
S'en va fniant et a grant corse.
Mes li chiens saut qui li rebourse
1306 La pel da dos jusqu'au crépon.
Ja fust en maie souspecon
Li gorpîls de perdre la vie.
Quant Tardiz, qui a grant envie
De lui prandre, i est seurvenu.
1310 De ce li est bien avenu
Que il l'a au mastin reeoons.
Hea ainz j ot féru mainz cona
Que il en efist la baOtie.
1S3 Tint nos malin 1197 ioim\ asge
, Google
XTII (Uéon 29SS8 -29924)
Tantost est entor lui Biùllie
1215 La conpaignie bêle et noble
Que li riche empereres Noble
I eDvoia pour Renart prandre.
Pris et lie l'ont saoz ataadre.
3i Tont deraDt le roi mené,
1220 Qai aisBi conme forsene
Jure qu'il le fera deffùre,
Atdoir, eflcotchier ou detraire.
Ou livrer a cruel tormant.
Et Chanteoler isnelement
1226 9e plaint de la desconvenue
Qui li est par li avenue.
Li rois dit que droit en aura
Tel con il demander Baara,
Que trop li fist grant mesprison.
1330 'Jft no Bora mis en prison,
Aincoiz le ferai e8c6roher.
Ne m'en porrai plue bel venger.'
'Sire fet Benart, entendez!
Jugement de moi entendez :
13S5 Au jugement me contendrai
Et vostre merci atandraî.
Onques ne fa nul bomme ne
SaDz leal jugement mené.
S'en puet en vostre court trouver
1240 Nus qui veille vers moi prouver
Que j'aie fet desleaute
Ne traïson ne fausete,
Aprestez soi de moi deffandre.
Trop voldreut envers moi mesprandre
1245 Cil qui eu terre me metoient.
M!on sens espoir petit doutoient.
Pour quel forfet, ce veil oïr,
Ue faisoit l'en vis enfoïrP
Or me dîtes vostre semblant,
1360 Estoie je pris en emblantP
1216 riches 1246 Mon eiperancc
'c*
XVII (llion 29926-39061) 231
La court en fet moult a bitumer.
Bruîant li tore et Brichemer,
Et les autres que j'aiin et [friae,
Seront blaame de ceete emprise.
1255 Chantecler, n'en aui pas en doute,
ÂToit ceete traîsoD toute,
(Ce m'est vie) quise et pourohaciee.
Mainte mauTeatie a braoiee:
Ceate li doit l'en réprouver.
1260 Encontre son cors veil prouver
Que par lui m'est hui avenue
Iceste grant desconvenue
De moi tout vif en terre mètre.
Ja ne s'en deûst entremetre
136& De moi faire honte et anui.
8e recréant ne l'en rant hui,
A qui que il doie grever,
Fêtes moi les deus iex crever.'
'Renart' dit Chantecler, 'Renart,
• 1270 Par la foi que je doi Bemart
L'arceprestre que je voi la,
Ooquee en tel guise n'ala
Li afairee cou vous le dites.
Ne vos en îroiz pas si quites
1276 De oest jour d'ui con voua cuidiez.
Àhî! sainte Pinte, or m'fûdiez
Si vMTement con je recort
Qae Renart vous ocist a tort,
Et si conme je n'i ai coupe
1280 Du blasme de coi il m'encoupe.'
'Vous mentez' fet Renart, 'traîtrez!
Par vostre menconge fetstes
Qu'enterre fui: ce vous créant,
Si voua en rendre recréant
1285 AincoÎK que li jours soit passez.
On a mort plaiez et quassez.
Ne poez faillir, ainsei n'aille.'
12M •*«> oMIe Mfou ] trete 1258 •« 1283 Pour 1286 Faut
il Urt On n mort ««rei vos pUisif
, Google
XVU (Méon 29963-80000}
'Sire, otroiez moi la bataille'
Fet Ghaateoler a l'empereFe,
1200 'Et oelî qui recréant ère
Faites ou pendre ou deBmembrer.
Il TOUS devroit bien remembrer
Des auuiz que il tous a fez.
Par dieu, penduz iert ou deffez
1296 Iceli qui Taincu sera,
Ja autrement n'en pâmera.
Et c'est droiz et reson, me semble.'
Uaintenant les mettent ensemble,
N'i Tout plus d'aloîgne querant.
1800 Tardif, i'escouâe et Ferrant,
Le ^reaillon et le fourmi
Qui moult estoient bon ami
Et preuz et Taillanz sanz dearoi.
Cil gardèrent de par le roi
1306 Moult très bien et moult sagement.
Quant fet furent li serement, '
Si les out ensemble lessie.
Lors s'est l'un Tere l'autre eslessie.
Et Benart qui premier l'assaut,
1810 Enpres Chantecler fet assaat.
Oranz cos li donne de la poe.
Et Chantecler delez la joe
Li fet de son bec une roie
Si grant que li olers sans en roie,
19)6 Que jusqu'au talon Ta la goûte,
Et des iex ne vit nule goûte
De l'erreitre d'une live.
'Il pert bien, la ohar arez Tive'
Pet Chantecler qui le tint cort,
1320 'Que li sans touz vermaos en cort.
Folie TOUS fist a moi praadre.
Je TOUS ferai encui aprandre,
Gonment je me sai munteuir.
Se pour outre te Teulz tenir,
1326 Je lo que te cleimes vaincu.
Pondre te fai, trop aa vescu,'
, Google
XTII (MéoD 300O1-8003TI
Renart qui entent la menace,
Tert le aano contreval sa faoe
Que les iex li avoit couvers.
1380 Lofs a les iex andeoB onvers,
Et dit a Chantecler 'traîtres,
Si m'aïst dlex, mar le deïstas
Que je recréant me rendisse.
Se sein ne sauf de cest jour isse,
1335 Je TOUS cuit encni donner tele,
Mes ne métrez en fu atele.'
Lors li cort riguereusement.
Si le feri irieement
De la poe parmi la hanohe,
1340 Qu'i li derompi la char blanche.
Trop li a fet doalereus mero.
Parmi la plume del aubero
Fiat de sano saillir plein boisel
' Par le ehamp en court le raiael
1345 Si o'uu moulin en peûst moldre.
Jfee bien le cuide rendre et sodre
Chantecler ioeste bonté.
Lors li est sus le dos monte,
Si le fiert des espérons fort,
1850 Et de son bec le pince et mort,
Que jnsquee au test li embat.
La deetre oreille li abat,
Et Vueil seneatre li creva.
Puis li dist 'malemeut voua ra,
I3b6 Sire Renart, au mien avis.
Ja de œst ohamp n'estordrez vis,
Que il du cors ne tous mesohiee.
Bien est dame Pinte vengiee
Et dame Coupée s'entein.
1360 De lancelee et de plantein
Se voudra en vos plaies mètre,
S'Epinart se veult entremetre
Qui est fieieien le roi,
1390 M 1. i. M dsBi 1342 aubert 19&T
■ehiaoe 1361 Faut il lire TaudrezF
, Google
234 XTII (H«on 80038-90078)
Bien tous garra: mes le demû,
1365 Qui oa vous est tous honnira.
Quant la bataille fenira
De TOUS, et vengiee arai m'ire,
N'arez, œ croi, roester de mire,'
Benart qui la response entant,
1870 Au miex que il set i antent
La grant lionte et la vilenie
Que Ghantecler par felonnie
Lî fet: n'encor n'en est lassez.
ÂdoDC s'est Reuart pourpensez
187B Que la morte vieille fera,
N'a Chanteder n'adesera
Qae tant li fet et honte et let.
Atant aeur li cheïr se let:
Et Chanteoler le pinoe et mort
1380 Et Renart fet semblant de mort,
Qu'il ne se crolle ne remue.
Ainz tint la bouche olose et mue
Que voiz n'ateine n'en issi.
Quant Chanteeler le vit ainsi,
1380 Lors l'a conme lierre repris.
Au bec parmi la keue pris,
Ea un fosse le trf^na.
Or voit bien Kenart que il n'a
De oalui secours ne aie:
1B90 Car c'est la beste plus haïe
Du monde et de toute gent.
Bien set pour or ne pour argent,
Pour promesse ne pour avoir
Ne pourroit raencon avoir,
1395 Be il eatoit aparceii.
Far son savoir a deoeû
Ghantecler qui por mort le lesae.
Entour lai ot ausù grant presse
Conme se il fust gent develle.
1864 m. ie duroi 1380 manque, ce vtru »trait-il MtrpM f
Ifiont 1885 l'a manqiu 1399 Faut il lire d'MTaîlleF
...Google
XTII (Méon a00T4-»)lI0)
1400 Bohnrt et Brune la corneille
Yindrent an roi tôt pie estant
Et li diatrent 'Sire, a itant
Lesaiez Renart! mors iert sanz faille.
Monlt li est de oeste bataille
1406 Hoi vilsinemeut meeobefi.
Or eat en câ fosse oheû
Tout mort aussi conme une coche.
Blasme i auriez et reproche,
Se l'en metoit plua seur li mein.
1410 Maies choses l'aront demein
Tout despecie et devoure.
Et TOUS avez ci demoure
Que son oonpaignon a outre.'
Li rois Nobles vint a sou tre
1415 Et li bamages s'en tourna
En son hostel. Cil qui tourna
S'en entra joie démenant.
Renart lessierent remanant
U fosse la gueule baee,
1420 Si con l'ame s'en fust alee, '
Que ses anemis en fu bel.
Du roi se départ le corbel
Et la comille dame Brune,
C'onquea nel sot beste neeone.
1426 U foase s'en vindrent courant,
Ou Renart iert de fein mourant
Qoi t'oriile ot perdue et l'ueil.
'Rohsrt' fet la oomille, 'or TOil
Que noua aillons veoir Renart
14B0 Encore anuit, oe famelart
Par les sains qu'en qoiert es Galice,
Li afaiterons sa police.
Hors est, nous n'avons de li garde.'
Renart les ot et les regarde,
1486 Qae blecie fu et se feingnoît
Ne a elz parler ne daignoit:
1420 fa (eorrigf par Mkmf) I43I .s.'
, Google
XTU (Méon aoiis-aouT)
Tant 8e ouicloit iluec tenir
Que il veÏBt la nuit venir.
Ues cil souffrir nel voldrent pas
1440 Que li vindrent plus que le pas,
Qui de noient ne se doutèrent.
Ambedui desns lui montèrent-
Rohart premerainz s'avança,
Le beo avant primes hanoa,
]446 Eu la char li embat dedenz.
Et Benart a gete les danz:
Si le prist par la cuisse et tret N 64
À. soi si oon l'esorït retret,
Que il li a loquee tonte
1450 Et la onisse empres le cul route.
Vileinemeot l'a afole.
Rohart est d'autre part vole
Seur le fosse moult angoiaseus.
La comillfl vit Renart sens,
146& Âvecques li tressailli.
Et Renart est en piez sailli,
La cuisse praiit, a tout s'en tome,
Et Rohart lessa tristre et morne.
Aussi conme beste eeperdue,
1460 Fuiant s'en va sanz atandue
L'oeil crevé, l'oreille oopee.
Il ne trouva pas eetoupee
Ia porte de sa forteresoe,
Ainz s'i feri a grant destresce.
1466 Quant Hermeline le choisi.
Qui li donnaat qoite Choisi,
N'eÛst tel joie ne tel feste.
Quant ele a paroeû la teste.
Qu'il avoit si mal atonmee,
1470 AdoDC a gnmt douloor menée.
Auai firent les Renardiax.
Grant fu la criée et li diax.
Eu on lit l'ont coucbie et mis.
U41etl9t 1449ail lob«« 14(ti}F l4«laotpee 1468>ap«T(«*
XVn (H«on 80148-30184)
Et Rohart qui moult fu maumis,
1475 Â la cornille se demante:
'Dites' fet il, 'amie gente,
Conment porrai aler a cortf
Trop durement m'a tenu cort
Reoart, ne sai que j'en ferai.'
1480 "Entre mes braz vous porterai'
Fet la cornille, 'par mon chief.
De l'anui et du grant meschîef
Sui moult dolante et oorreciee.'
Âtaot a'eat Brune rebradee,
l48Ei Si s'en ala triste et dolaute
Au roi qui s<e aist en aa tante,
Criant 'A sire roi, merci,
Tout mahaignie vous aport ci
Rohart, voatre ami, le corbel.
1490 Et si ne m'est mie encor bel
Du larron Reuart depntere
Qui a Malpertuis son repère
S'est mis et a ferme sa porte,
Que la cuisse Bohart emporte.
1496 Hengiee l'a et devoaree.
Frans rois, ne fêtes demouree,
Vengies la honte et la laidure
Que Renart vous fet, qui trop dure.
Yostre baron a desmembre.
IMO Se vous estes bien amembre,
Deetroiz quatre foiz vos a fez.
Detraschiez sera et deffez
Li traîtres de ceste emprise.'
Robart a la parole emprise
t&0& Et dist 'Sire, merci aiez
De moi, car a mort sui plaiez.
Le pie et la cuisse ai perdue
Dont j'ai la pensée eeperdue,
Morir en cuit prooheineroent.
1610 Uee se je n'en ai vengement
141)2 sen lôOl ■ if AmJ ai
, Google
XVn (MéoD 30186-30221)
* Du desleal, du traïtour
Par qui sui en ceste tristour,
Blasme en seroiz et a droit.'
Lî rois se leva en piez droit,
161B Quant la parole ot et entaot,
Et respoot, que plus n'i ataut.
'Robart, tous estes mehùngnie.
Ne cil n'i a riens gaaiognie,
Qui ainsi tous a atome.'
1590 Tantost conmande qu'atouroe
Soient si baron et si Iiomme,
'Que par les sains qui sont a Romme,
Ne m'i tandra yver i\'este
Tant qu'aie a Malpertuis este.
1626 A terre abatre le ferai
Et Renart par force en trerai:
Pendu sera oonme larron,
Si que le verront mi baron.
N'en puet partir par autre pas.'
1680 'Biau sire, si n'ira il pas'
Fflt le tesson sire Grinbert
Entre moi et frère Hubert
Iron, mes qu'il ne Tons deepiese,
De Malpertuis passer la hese.
1586 Et a Renart oonme homme sage
Raconterons voatre mesage
Et li dirons, sel conmandez,
A TOUS vieagne, ee li mandez.
Et seloDC ce que entendon
1540 Response de li tous randon.'
Li rois qui fa em piez dreoie,
Reapondi oonme courroncie
'Alez i tost, ainssi le Toeil,
Et li dites, seur son destre œil,
1646 Qu'il me Tiengne ramdre reson
Four coi et pour quele aohoison
II a mon baron meh&ignie.'
; Méon] Mroit 1632 guibert
, Google
XTH (Méon 30323-30358)
Cil n'ont le coamant deadsîngnïe,
Ainz s'en tomeut aanz plus atandre.
1560 Au devant pour boa hoatel prendre
Âla li limaooDs Tardù.
Cil chevaufihent après tandis
Qui ne s'i voldrent arrester.
Ne TOUS veil toutes aoonter
155& Lor journées, ne qu'il devindreot.
Taot errent qu'a Malpertuis vindrent
Ou Benart jnt sanz nul délit
A grant dolor dedanz son lit.
Hubert, qui le mesage aporte,
1360 Et Orinbert viodrent a la porte.
Si hucbierent par grant desroi
'Ouvrez an meaage la roi.'
Renart qui entendi la noise,
Conmande qu'a la porte voise
ï6Bb Li portiers qui n'est pareeens,^
Et maintenant parole a ceus
Qui si buohoieut fièrement.
Li portiers vint isnelement
Qui torse et velue ot la keue,
1&70 D'en haut desus la barbakeue
Lor escria cou preu et sage
Qui estes vousP' 'Sommes mesage
Mon seigneur Noble le lion,
Que Benart parler voulion.'
1575 Quant li portière l'ot, de volée
La port« qui estoit coulée,
Amont a trere conraenca.
Qrinbert qui d'antrer s'avança,
I est a reculons entre.
1080 Quant le premier buis ot outre,
Si dist a l'escoufie Qrinbert
'Venez avant, sire Hubert!
Bessiez vous, que bosse est l'entrée.'
Dit Hubert 'je dont que vantree
B (eorr. par Méon) lS79 arrecalooi
, Google
XVII (Méon 30269-30206)
IdSb Ne face, par saint Lienart,
I)« moi encore annit Renart.
Ici iiuecques me tendre:
Tant que todb viengniez atandre.
Miex meing an large qu'a Teetroit'
1590 A Orimbert convient qu'il otroit
Ce que frère Hubwt oonmande.
Âinz Tint et Benart U demande,
Conme cil qui monlt se doloit,
Que il queroit et qu'il vooloit.
16QÔ Grinbert 11 a dit 'Biau voisin,
Je Bui Tostre gennain cousin,
Si TOUS doTroie moult amer.
A court vous est venuz blasmer
Mon seignor Rohart le corbel.
1600 De sou domage n'est pas bel
Au roi ne a sa baronnie.
Ne ie tenez a vilenie,
Par moi vous mande, et il a droit,
Que TÎengnîez a li orandroit
1606 Pour vous de ce blasme esoneer.
Ne devez mie refoser
Qu'a court ne viengniez pour droit faire.
'Cousin, de ce n'ai je que (aire.
Ne veil or plus aler a court,
1610 Que trop m'i a l'en tenu court.
Ceete parole me randroiz
Au roi, quant devant li vendroiz,
Qu'a la mort m'a mis le corbel.
Et la dehors souz ce tombel,
1616 A celé oroiz, souz celé espine
Ke fist enfouir Hermeline
Yoatre anùe, vostre parente
Qui iriee en est et dolaute.
Quant hors de la porte seroïz,
lOSO Un tombel ilueo trouveroïz
D'uD vilain qui Renart ot non.
1616 HermelJns Mion] amelin»
, Google
XTU (Mfion 90-296—30883)
BesuB Terrez esorit le non:
Et Kinsi an roi le diroiz,
Quant de ci voiu departiroii.
163C> Hermeline tob msnra droit
Veoïr le tombfll orandroit
Qui est tout fres et tout nouvel:
O lui ira mon filz Rovel.'
'AuBÏ' fet Grînbert, Totroi je:
1680 Si m'en roiz a voatre congie.'
Âtant e'en départi Qrinfaert,
Et ayeo l'eecoufle Hubert
Et Tardis, plus conpaignons n'a.
Tout droit au tombel les mena
1635 Hermeline et Rovel son filz,
Et distrent 'Renart le gorpilz
De qui il ne tous est pas bel,
BiauB seignor, gist soz ce tombel.
Lisiez les letres et l'escrit,
1040 Et si priez a Jheau Grist
Que il ut de s'ame meroî.
Lasse esgaree remein ci,
Et mi enfant sont orfelin.
N'ai robe lange ne de Un,
1646 A grant povrete eui remeee.'
Âtant est entrée en la hese
De Manpertuis, et oil a'en tournent,
Qui de oi au roi ne sejornent.
Trouve l'ont en ses payeillona.
1660 "De devant lui a genoillona
S'est maintenant agenouille
Grinbert qui le via ot moîllie
Du plorer que il fet avoit.
Et quant H rois Nobles le voit
1665 Plorer, si en fu touz plànz d'ire.
Et l'esooufle U prist a dire
^ire, de Malpertais venons
Dont a engingniez nous tenons.
11)83 gaibert 1647 tonrne
Rtmar n.
,.ogIc
XVII (M&on 80SB8-S0963)
Renart; est mon et enfoat.
1660 QuftDt Rohart ceanx a fiiî,
Si durement estoit malmia
Benart, qu'il est en terre mia.
La fosse et le tombel avons
YeQe, tout de voir savons
1666 Que le oorbel le partua
Qui ore pou de vertu a.
IfehaiQf^nie en est, et periz
Est Renart. Lî aunz esperiz
De la eene ame s'entremete
1670 Taot qu'en paradouse la mete,
DeuB liaes outre paradiz
Ou nufl n*est povre ne mandia.'
Quant li roia oî la nouvete,
Tout aon courrous li renouvelé.
1675 De Benart fu monlt courrouciez.
Tantoat a'eat en estant dreoiez
Et diat dolanz et esperdu
'Par grant peohie avons perdu
Le meilleur baron que j'avoie.
1680 Ne ne cuit mie qne ja voie
Que je venjance en puîaae avoir.
Pour la moitié de mon avoir
Ne vousîase qn'il fuat aiuasi.'
Âtuit fora de aon tref îasi
1B8S Et s'en monta en son palea.
là luec de Renart voua les
La vie et la procession.
Ci fine de Renart le non.
, Google
(Mfioo 7383-7408)
Seignor, ce dient li devin, B 127°
Si est eBcrit en parchemia
Que cil ft aovent mau matin
Qui près de lui a mau voisin.
Q Je le vos di por Isangrin
Et por un prestre dant Martin.
Viellarz estolt auques lî prestrea,
Ne fu onques de letres mestre:
Plus aavoit de truie enfoudae
10 Que de letre deporveûe.
Preetrea Uartins estoit moolt eagee
De bien norrir par ces erbages
Brebia dont il ot maint fromage.
Mais moult li fiât plusors domage
15 lÀ leoB, mal ait toz aes lignages 1
ProB de lui menoit es boscages,
Si li a fait sooyeiit aoui:
Car il menoit moult près de lui,
SoTODt li &isoit ses oailles
W Non per, s'eles erent paraîlles:
Et soTont les rapareilloit,
Se non pareilles les trovoit.
Koult ert dolanz prestrea Martins
De ce dont iert liez Isengrins.
3 II B. 10 iMtr» 16 niMge* 16 an boicaf^c 17 II li IB e«s
31 rsparsillbt 32 IroTot
...Google
244 XTUI (Méon 7407—7442)
2& Freatre Uartio eo porpaosa
Cttoe grant fouse ohevera.
QaDt faite f u a sa devÏM,
Une perche a par deaua mise:
Bus la perche met une oloie,
80 Toute a oonpas la oontremoie.
A la perche Ta bien fennee,
La fouae a tote acovetee.
Un ùgnel lia sor la perche,
Se Isangrin par la s'adreace
85 Et l'angnel en voille porter,
De la cloie l'eatuet tumei:
Et ja BÏ toat n'i montera
Con il en la fouae cherra.
Qant il l'ot bien apareîUie,
40 Alez a'en est, ai l'a laiaaie.
Taengrin qui grant &in endure
Se lieve a mie nuit osoure, B 128
Qant toute gent ae dort ae(ire,
Et eat veouz graat aleûre
4S La ou aient panre aa pasture.
L'angien trueve par aranture.
Qant vit l'aignel, s'en fait grant joie
De ce qu'il a encontre proie:
Or n'a paor que nus le voie,
60 Seûrement s'en va aa voie.
Sitost con monta aor la oloie,
Chaûz est anz, qar ele ploie.
Taengrin Toit que il eat pris,
De l'eachaper n'eat il paa fis.
65 'Hal laa' fut il, 'dolenz, chaitia,
Com oovoitise ma aorprie!
Or puis je bien dire et jurer
Que de ci ne puis eachaper.
Or m'eatoTra chier comparer
60 Les berbiz que m'en vit porter.
37 Et ansi toit remontera 41 q. niBiiit fàÏDi 43 8Mt Um
48 qui a en con contre p. 61 en m. 62 plaie
, Google
XTm (HéoD 7448-7478) 245
Ce dbt moult bien qai set coDter
Cane foiz viaut le pot verser.'
Li prestres fu tos trespansez
Et celé nait toz esgarez,
61} Conques la nuit ne pot dormir.
Sitost oon il vit eeclarir,
II lieve soa isnelement,
f Une macne en sa main prant,
 la-'fouse vint, par le trea
70 Si 8 dedenz tsQ le len.
Qant il le voit, grant joie en fait,
La perche et la cloie sus trait,
Puis se desfuble par grant ire,
A Ysengrin conmenoe a dire
76 'Sire Tseng^in, or vos vendrai
Ce qne je tant pramis vos' ai:
Apauraî vos a cest baaton
' Conment prestre Martin a non.'
Li prestrea lieve la macuo,
80 Et Ysengrin l'a bien Teâe:
En la teste le vost ferir,
Et Tsengrin sot bien gauchir.
 celé foiz non tocha mie,
Car il set trop de l'esoremie.
86 Prestree Martini est aïriez,
En autre sens s'est porpausez:
En avalant le bastoq mist
Desor le len et si li diat
'Ens en mon ouer forment me doil,
90 Se a ceet coup oe vos crief l'oeil'.
Qant ot ce dit, le bâton boute.
Tsengrin qui le co«p redoute,
Oarde a son euel, le baeton prent.
Et li prestres vers loi le tent,
96 A ses deus mains le sache fort.
De ca en la li lens s'eatort,
70 dam 79 m 80 fn SB Bu m «Mt o. W loftl 91 dirt
96 A andsiis
, Google
XTIII (Méon 7479— ÎSU)
L» bastOQ li onide eaforcier.
Qui donc velst prestre enforoier
For bien tenir oele macuel
100 Li leus d'autre part s'eavertue.
Moolt s'esforcoient enbedni
Chasouns dou baston trure a Ini.
Si CDD noB conte l'eaiaipture,
Au prestre avint une aTantnre, ^
106 Que la terre est soz loi fondue,
Desoz les piez li est ohefle.
n s'en Tet enz o le baston,
Or a Yeengrin conpûgnon.
L'uDS fu de oa, l'autre de la,
110 De paor l'un l'autre es^rda.
Hoult ot Ysengrin grant paor,
Hais li prestre ot asez graignor.
Il a conmencie son sautier
Far toz les moz a verseillier,
116 Et puis dist coomendacion
Que diex le giet de sa prison.
Ceste sept sianme disoit plus,
Miserere mei, dens:
Pater noster disoit enclin,
190 Sor le col li saut Isangrin:
Li prestres cbeT demi morz,
Et Ysengrin s'en ya moult tost.
Far bois et par cbans si s'en fiche.
Li prestres remest en la briche:
I2& Freetre Martins ne rit ne muit.
Et Ysengrin moult tost s'en fait:
A lui melmes rit assez
De ce qu'il e«t si escbapez
Et qu'il li sailli sus le dons,
180 Qant en la fooae l'ot enclona.
Si sergent Fen orent tost trait,
Fuis se rient de ce qu'a fet.
102 basions 108 diat If etcritnrs 107 H «n n 116 fin
117 Cflstt se s. 124 Le prestre chei en 126 Hait j.
,. Google
XTIU (Héon 7616-7020]
Bien tob puis dire et aoonter
^e onques mesae ne eaulder
1S6 Ne chanta puis de bon entent
Ne par à bon entendement
Com il fiât ovec Teengrin,
Tant COQ il fu en son enging.
184 Conquei puis meae
, Google
Or vos dirai con il avint B 128'
 TseDgrin, qant la nuit vint.
Panoi ces bos s'ea va coraat,
Et si aloit ce porpensant
Q Qa« foas est lî bom et li leus
Qui onques va nule part seua,
Puis qu'il puist avoir compaignie,
Que mestier a aouvent d'aîe:
Et tel puet on aconpaîngnier
10 Dont l'en a puis grant enoonbrier.
Qant ce pansoit en son oorage,
Atant tssi de cel boscage:
Une jument vît en un pre
Ou ^e peasoit près d'un ble.
15 l leua s'en va grant aleQre
Droit au junaent par la coature:
Qant a lui vint, ai la aalue.
'Diex aaut' fait il, 'Bainsant ma dnief
'Et dex vos aaut, sire Yeengrisi
ao Dont venez vos si trea matin!*'
'Dame' diat il, 'eschapez ani
De malea mains ou anait fui: B 129
Preatre Uartine un angin fiât
For prandre moi et ai me priât:
2& Toute une nuit fui en prison.
4 porpeDaent 8 daida 12 boncliuKe 31 il man^M
..„ogIc
XIX, (Hioa 7S46-7Dtt)
Se i eflue nn oonpaingnon,
D'ileno m'eûst il bien gite.
Por ce le toi ai raconte:
Se volez ea^e en ma cDapaingne,
80 Kos ferions moult grant gabaîgne.
Amoz tob donrue a mangier
De quel que auriez ping chier,
Ou bon froment, ou bone avaine,
Ou bone orge a quel que paine.
S6 Yoa m'auriez moult grant mestier,
Car je iroie porchacier:
"No compMgnie oBteroit bêle.
Car TOB porpansez, damoisele,
De oe Tilain qui ai vos tue
40 Et TO0 &it traire a la oharrue:
Yos gaaingniez treetot son bien,
Ne TOI n'en aurez ja rien
Fors le nonau que il aura
Et ce dont il oure n'aura.
4fi Haï, Rainaant, ma douce amie,
Qar Tenez en ma oonpaignïe!
Si aérez fors d'antrui dangier.
Ne TOB eatovra charrier
Ne ca ne la porter nul faia:
BO A toz jorz mea TiTTOiz en pus.
'Sire Tsengrin, ae je peOne,
To oompaingnie ohîer eflsae.
Mea je se puia corre n'aler,
Por ce Toil ici paaturer.
86 De mon pie deatre par deriere
Pasaai ier en une charriere,
Une eepine me feri enz:
Se la me traïsaiaiez as dans,
A nul jor ne aeroît partie
60 De T08 la moie conpaignie.
Grant mestier tos porroi aToir,
Oar je ferai tout to TOloir:
84 boa 44 don 40 Ha r. 06 ior rntroie p.
,. Google
XIX (M<oii TBffî— 761(Q
Car s'en vos viaut gaingooDH huer,
Je aaure moult bien rejeter,
6& Mordre des danz, ferir des piez.
Qui oonBuinai, touz iert jugiez:
Qui g;e porrai bien aesener,
ITBura talent de regiber.'
Pist Ysengriu le pie moub'ez,
70 Celui ou l'ospine sautez!
Tost la vos aurai ja sachie:
Je mar i aura autre mire.'
Le pie li lieve, et oil s'acrout,
O ses onglée le voide tout.
n Que qu'Iaangrins a roidier broncbe
£t il le pie neetie et fourche,
Baùuent le pie a deatandu
Et Taen^io a aï fem
Entre le piz et le mn«el,
âO Tout ooi le gita on prael.
Bûnaent s'en tome r^bant,
Queue levée va fuiant
Et Ysengriu toz ooi se giat
Grant pièce après et pais si dist
8fi 'Âhi, maleûreus chaitisi
Be ier oi mal, or ai hui pis.
Ne me sai mes en qui fier,
Ne puis en nuli foi trover.'
leei se demante Ysangrin.
90 loi prant oeste branohe fin.
73 li MMMtfiM 83 peant 86 m. encore ai p.
, Google
(Méoii eS81-6S80)
Or Toe redirai d'IseDgrin, B
Qui se remîst en son chemin:
Car il s'en voloit reperier.
Qant il s'ala esbenoier,
b Les berbie oit on ohanp beOer:
Celé part empreot a aler.
Si oon il fu dou bote issus,
DeuB moutons a es obans vefiz:
L'on fu BeUns, l'autre Bemart.
10 Uolt les amoit sire Tiebarz.
Ao chief don chanp s'esbeneoient
Et de lor oonies se hurtoient.
Qae qu'il fesoient lor mellee,
Loi berj^ere s'en iert alee,
15 Lî bei^ers let ot obliex:
Dueo s'en ierent outre alez.
Li vilaina qui molt par sot pea,
La maie garde pest le leu,
Si entre Bemart et Belin
30 Ne M gardent voir disangrin.
8e oïl ne sont et sage et oointe,
Har i fa fute oeste pointe.
Belina si fu li plus ooarc
Premièrement parla Bemars
3& 3ien Taingniez vos, biau sire loust'
10 Mit (17) 16 OfbllM 19 Sentre 3S pilnte
,. Google
XX. (HftoB 6386-6182)
'Je ne tob salu mie ecdoiu.
Ja beste ne aalueraï
Paû qae je mangier la Todrai.'
"Sire Tsan^n, nos saTOns bien
80 Que noa Bomea enbedoi tien
Et que end eus nos mengeras
De quele eure que tu Todras.
Hais se toi plest par ta franobbe,
Primes Qoa faî tant de serrise:
86 Entre nos deus met aoordence,
Bel tenra l'en a grant vallance.
Car 0 dÎBt que oiat obans est siens
Et je redi que il est miens.
Sire, ee vos le partiez
40 Et el ohanp bien nos meïssiez,
Si que g'en eflsse ma part,
Et l'antre an donisiez Bernart,
Dont poez faire vo plaisir
De nos deus et Tostre désir.'
45 Diat Taengrina molt voleutiers.
Or me dites oonment premiers.'
'Sire, aaiez a la foriere!
Ohasouna de nos se traie arrière:
Ci doTBDt vos Tenrona corant.
fiO Oil qui plue toat venra avant,
De tant oon il ploa toat Qorra,
La greigDor part ou cbamp aura.'
Dût Tsengrins et je Totroi.
Or TDS traiez ensus de moi!
b6 Belins ira de ca a destre
Et Bemwt ira a eeneetre.'
Belins eatoit li plus iniaua,
Q^il eatoit li plua joveniana.
tfaia Bemart eatoit pins senez
60 For ce qu'il eetoit li ainz nés.
Comunement sont ealoingnie
Si oon U Ions l'ot dereanie.
S vodroi 43 kJdoninw 48 tos 49 coraat BO aMOl 63 U
'c*
XX lUSon 64S8-M54)
Il lor ft dit 'aaignor, morez!
Faites le mienz que vos pOTez!'
65 BelinB s'esmuet de grant ravine.
Qant vient au len, ses oornes dine:
Far grant verts Sert ïaengrÎD
Si qu*î1 le giete tout sovin
Tout estandu de l'autre part.
70 Au relever es vos Bemart
Qui le Sert en l'autre coate:
Devers Belin le ra gite.
Quatre oostee li ont brisie,
 bien petit l'ont mort laissie.
76 Puis si s'en toment a itant:
De loing le vont escharaissant.
Il se pâme plus de cent foiz,
Si est engoiseus et deetroiz.
Li sans li saut par grant randon
80 l'armi le nés et a foison.
Qant il fu un poi acoisiez,
De paumaison est repériez:
'Ha las' dist il, 'dolenz ofaûtis,
Con sui mal eQrez tout disi
8fi La costume ai a l'esprevier
Qui l'aloe va tant chacier
Que il la prant par tost voler
Et puis si l'en relaist aler.
Li vif daianble, li saiguor
90 SCavoient fait partiseor.
Et que devoit a moi tenir 1
De terre doner et partir?'
Ceete branche est boue et petite
Et bien fiûte, s'ele est bien dite.
63 di«t M Muei Si m muet m nitit fl8 qui
76 itmt 78 Mohnrniaent 79 ncns 60 tout
, Google
(Méon 7027-7061)
Ge TOfl Toil une vers comanoier,
Mais je Toa criem molt anoier.
Se vos volez, je me ttànU •
Et ae TOB plaist, je tob dirai
6 ConmeDt avint a laengria
Qui ee leva par un matin.
Dame Hersent l'ot bien garde
Et de aes dolors respaase.
Or iert toz gras et revelona,
10 Fel et bardis et orgaillos.
Qraot aleQre s'en aloit
Par mi ce bois ou il estoit
Enmi sa voie a encontre
Un Tilain qui aroit trove
16 Un bacon qui eetoit oheOz
De la obarreete a deua reclus,
n le tenoit derers la bart
YBengrÎD vint de l'autre part
'Ou vas F' diat il 'esta iieuc!'
ao 'A qoif fait il. 'Par foi por eue:
Ou as tu ce bacon enblef*'
'Par foi' iUt il, 'ûdb l'ai trove.'
Trove? dont i aunù ge part
D'outre en outre jusq'a la bart.'
36 Dist H vilains 'en moie foi,
na main m. 17 hitr
, Google
XXI (Méan 70CiS— 7086)
Sire Tsengrin, et je l'otroi.'
Acompaignie sont li baroD
Âm poi d'enre por le bacon.
Endementree que il parloient
80 Et que il départir Toloient,
Este voB d'autre part un ors
Qui lor est venuz de plain oore.
Si com il fa ileuo venuz,
Sot le bacon s'est areatuz.
SD 'Et qui est oist bacon, danz lonsP'
'Sire' diat il, 'c'est a nos doQS.'
Ten voit' dist il, 'ma part avoir
Par amistie, non par pooir'.'
Dist li vilaine 'et je l'otroi.'
40 'Et je' ce dist li Ions, 'par foi.
Or en soîom domques tuit troi
CompoigQon et par bone foi.'
"Seignor' fait il, 'vostre merci.
Conquis m'avez a vostre ami.
45 Or le metez ci sor mon dos:
Je l'^nporteru en oest bos,
Car tez porroit ici venir
Qui tost le DOS voroït tolir.'
Âtant li ont sor le dos mis,
BO Ou bois se sont arrière mis:
Sor l'erbe gitent le bacon,
S'en parolent li coopaignon
Conment il soit partiz a droit.
Li ors qui plus sages estoit,
So Lor dist que n't est arestez:
"Seignor, se mon oonsei) créez,
A nuit mes le lerou pandant
A oest fol qui est bel et grant,
Et le matin oi revenroD,
eo Et treetait troi doz eus mou^n.
39 EntrsmenIrM 31 toi maintenaDt .1. 37 Ja a. 40 Ce d.
1. 1 «t i« p. f. 49 dons M LI l'n« qui 66 S. diit il oat me o. Apre*
et t. U nue. ajoute Bt mon ooniell oroiro doIm Ja noir de rieni ne
BMferei 67 lalaon 08 t. que aei oî f . 60 troi manque monterron
256 XXI (Héom 7067-7123)
Et cil qui graiagnor cul aura,
Le bacon tôt en portera.'
Ce dit li leu8 'et je l'otroi.'
'Et je' fait li vilaiiu, 'par foi.'
es Le bacon ont en haut leye,
Et puis s'en sont tuit troi aie.
Li bons bom vint en sa meson
Ou l'atendent si enfanoon.
'Ou estes vos' diit il, 'dame Amef
70 'Je Bui ci, sire' dist sa famé,
'Por coi aves tant demoreP'
'Suer' dist il, qar je aî trovo
Un bon bacon enz en cest bos,
E^ns de mes iaulz ne vi si gros.
76 Hais nos somes troi oonpaigson:
Ses conment nos le partiront
Le matin irons la tuit troi,
Si mouterroQs noz eus tuit troi:
Qui graingnor oui porra moutrer,
80 Le bacon en porra porter.'
Seignor, famé est et foie et sage,
Et molt ohanganz de son oorage.
Foie est, quant ne se set partir
D'une obose qu'a en denr:
80 Et sage est, oar qant eo li rueve,
Tost a trovee une contniere,
Et vérité dit por menconge,
S'ele en a mestier et besoigne.
Ce nos dient cil fol musart,
90 FluB que deables a un art:
Uus je di ce en ma partie,
Que sage et foie est par maistrie.
Moult fu sages cil qui ce dist
Et qui en son livre le mist:
95 Selono les eures et le tens
A bien meatier folie et sens.
7S boii 74 gnit 76 mu» ffi m. e«t fola de o. 86 ou mmf*
87 diit 91 ms mom^m 94 (on tooat ta
, Google
XXI tMéon 7I2i!-7l58)
Sfoult est famé de parfont ama.
Et ceete priât moU bon porpana,
Si a raconte son aaignor
100 Que se il vient demain au jor, ^
Que ses ganiemenz vestira
Et por le bacon s'en ira:
Et se ce vient au cul mostrer,
Orant fandace porra mostrer.
106 Li vilains l'ot et puis e'ea rit,
'Par dieu fait i), 'moult bien as dit.'
Qant vint au jor, levez se sont
Et par le bois eodui s'en vont.
Molt bien U ensaigna la voie
IIQ Jusqu'à l'aistre parmi l'arbroie.
Et qant el i est parvenue,
Por le vilain l'ont cooeûe
Li duî baron qui l'atandoient
Besoz le fou ou il estoient. B
115 II li ont dit sire vilain,
Dame dieu vos doiot hui bon main !'
Primes parla Patous li org.
Beignor' bit il, ja est granz jorz:
Faites tost ce que vos devez.
120 Sire Ysengrin, vo cul mostrez!'
'Sire' dist il, molt volentiers,
Or me dites conment premiers.'
'Son cors estent on par devant.'
Puis par derrière en eatupant
126 Lîeve sa qeue, le cul bee:
Jusques leanz parmi l'antree
Li puet on veoir es boians,
Tant par est larges li tuiaus.
"Sire Ysengrin' ce dit Patous,
180 'Molt est vos eus granz et estouz.
TilÙDs' fait il, 'or estupezl
Le vostre cul remosterrez.'
97 tnanque 104 porroi 1 10 l«rboie 1 17 patou li ri
126 paroii] deiUnt 138 longei 139. 147. IDH pntui
«EN ART II.
, Google
258 XXI (Uion 71Ci9~7i8«)
Celé a ses braies avaleea
Qu'ele avoit a aon cul fermeeB.
186 Ele a fait Iftrge enforobeûre,
Por bien moatrer oele nature
SoD ohief mist bas por estuper.
CSI la prenent a regarder:
Tant §'eQ est Fatoua merveilliez,
140 De son pie deatre s'eat eugoiez.
'Nomini dame' dist li leu,
'A. ce col deviaent tait treu.
Se ioe la eat trestont cua,
A icestai ne ae praot nus.
14a II m'est avis' ce diat li leus,
'Par foi que g'i voie deus treas.'
Ce dut Patona 'gturde de prea,
Se del reoir ea ai engrea!
Je n'i ai aoîng d'aboeater,
IfiO Ne m'i estuet point alamer.'
Oele lor dtat 'or eacoutez,
Hea eus est tous aooatumez
Soient de bod ool afiebier:
Por w l'ai ge tout tens plua obier.'
IDft Ce diat Patoua Taengrin, fuite I
Alon noa an, clamona li quite.
Bons faom' fait 11, 'pren le bacon
Et ai l'en porte en ta meeon.'
Ele ai fiât et lieve ans.
160 De eeate branobe n'i a pins.
1S8 Cel » 1S4 Qe lei «. an 0. r. 189 p«tM 141 leui Uîtrva
145 le li n. reiponda li 146 f. diit il gi noi lent t.
, Google
(««on 197B9~1979B)
Mainz hoo puet tel chose teair
Qui autrui venroit a ple§ir,
8'ele ert oonue et deacoverte.
Por ce est fous qui doue a perte
fi Bêle avanture, quant il l'ot.
Estraire en doit aucun bon mot
Dont il puiee cee resbaudir
Qui son ooDte volent olr.
G'en di por ce une avantare
10 Ou ge ai mis toute ma cure.
Ge l'oî dire a us veiUart
Qui sages iert et de grant art.
Li contes est traiv dou gorpil,
Ne raies pas por ce plus vil:
15 Car toute en est l'estoire voire
Si oonme en lo nos fait acroire.
Ce fu li voira que Chanteders
Et Ysengrins et Brichemera
Et dant Renart, si con moi sanble,
SO Firent un grant esaart ensanble.
Bricbemera aa cornes agues
En R les ooiobes eemeQes,
Chaoteolere grata les racines,
Et YsengriD as fore escbines
25 Et as espaules qu'il ot forz,
it cil t. 5 Roue 16 con 32 e*meD<
,. Google
:eO XXII (U4on 197tM-lflt*»)
Ed a gite lea coiches hors.
Kenart qui tôt le mont decoit,
Qui de mal faire ne recroit,
Esta selonc, si les semont.
30 'Or tost, augnor, faites grant mont!
Je garderai que nus ne veîngne
Qui baston ne espee taiugne
Dont il nos puisse faire mal.'
Lors garda amont et aval,
Sft Bien sot son cul ariere traire,
Que il n'ot cure d'ovre faire.
Qant il orent par lor pechie
Le bois deront et despeoie,
Renart parla tout premeraina
40 Qui n'estoit pas fous ne vilains.
Beignor, cî a grant chanp de terre.
Or avons mestier de bien faire:
Or devons panre tel porpens
ChasouDS de nos selon son sens,
4& Que nos tel chose i semisiena
Dont nos raparisent fusiens.
Qu'en dites vos, dant Brichemer,
Et vos, biau sire CfaanteclerP
Dites que -vos en est avis.'
. 5 Cbantecler en gita un ris.
Si respondi assez briement
"Sire Renart, mien escient,
Moult drue chanvre i oroiatroit
Qui ohanevis i semeroit.
66 Li grainz en est douz a meng^er.
Maintes foiz m'a ed mestier,
" Et de la tile a on argent.'
Brichemer dist par maltalent
Que ja chanvre n'i ert aemee.
60 Xa terre est de novel sartee:
Bien i puet on orge semer,
83 poiMstit 43 denrion» 47 Qnsot 68 eroatroil U HtiiMM
} dit 69 «emenen
, Google
XZU (H«on 19830-19666)
8e vos le volez oroaster,
Et je l'otroi de moie part'
Ysengrin Vem fist ud regart,
6( Si li a dit irieement
'Dant Briohemer, a to talent,
Ce sachiez vos, n'ira il mie.
Maudabez ait qui al l'otrie!
Q'ainz celé foiz ne men^i d'orge
70 Que n'eOaee mal en ma gorge.
Mes se Renart de ca l'otroîe.
Semons froment en oeete roie:
Ceo est le tnieuz, quar toute rien
Vit de froment, oe set l'on bien.'
76 Renart respont biauz douz oonpere,
Bien ait l'ame de voatre père!
Ja n'en serois par moi desdiz,
Ce est le mieuz, jel vos pleviz.
Or panaons donc de tost semer.
80 3^û o! les grues chanter
Qui Doe teemoingnent par raison
Que de semer avons saison.'
Qui dont velst gens eaploitier,
L'un semer et l'autre bercier,
86 L'autre ces coiohes aOner
Et les ramilles fors porter,
Et pnis aprea bien rasteler.
De bons gergenz li puet menbrer.
Tost fust la chose a droit point mise
90 Qui de tel gent fust entreprise.
Qant semez fn toz cil eeearz
Et bien enclous de toutes parz,
Renart qui moult estoit sentis,
Sas on estoc s'estoit asis :
W Dont apele ses conpùgnona
Et ai fu tele sa raisons.
Beignor, oeste gaaignerie
Ne sera ja par nos partie.
00 «iei 63 ntan^ 8( reie)er 6H bon MrK«qt 91 oist 96 I4
, Google
262 XXII itUon 19867—1990!)
Tuit eosenble la ouelteions
100 St enseoble la mengerons
En iver, qant il gèlera,
Qant TÏende ne trovera
A ohanp n'en bois oiaiaus ne béate.'
Taengrin a jure Ba teste
105 Que ja par lui n'iert destorne:
Lors l'ont 11 autre créante.
Dant BrichemerB grant aleûre
S'en repéra en sa patore.
Et Teeogrîn s'en est tomee,
110 En la forez s'en est entrée
Kuit et jor por querre Tieode,
Car autre déduit ne demande.
Et Cbanteclers revint volant
 ses gelines mûntenant
115 Qui mcMilt l'avoient atendu,
Ne l'aToient pieoa veû.
D'autre part vint Renart sa voie,
Far ces eesans Ta qaerant proie.
Si départent li conpaignon
130 Saoz mautalent et sanz tanoon.
Qant vint en guing qu'il fait grant chatU,
Que cil ble sont crefl es haut B 117
Et espie et tuit greou,
^ Et Taengrin qu'ot poil chenu
135 S'en vint traiant a un mainil,
Béates vit paître en un cortiL
Tresaut la haie, s'en prent une.
Uea il li a fait tel rancune
Et ai la va eaperonnant,
lan La pel don dos li va oatast,
Car il ne volt laiaaier aa proie.
Tant a aie que tootevoie
Parvint la nuit a son reoet.
Qant il fu eomi la forest,
B8 ia a droit p. 99 eueadrona lOt gtiw^ 104 gmrw 107 QmI
122 blej 126 traient 127 Toie 181 Toit 188 rsoeat 134 vn
'c*
XXIt (Mâou 19903-19986)
136 La a sa proie deflohargie,
Isnelement l'a deepeoie
Qa'il d'î laissa ne pel ne os,
8i ta enflez, bargia et gros
QV poine puet on pas passer.
140 Lors se conmenoe a porpanser,
Ja ne porroit don pas issir,
Se besoing avoit de fouir.
Tout sonavet ist dou bouchel.
Far une sente d'un Tanoel
14& S'en vint tout droit a cel eesart
Ou il avoit la quart part.
Porpensa soi qu'en oel froment
Prendra il son reposement
Tant que la chaleur soit cheûe
ICiO Et la viande desoreûe
Dont il avoit si plain le ventre.
Ala avant, ou froment entre,
Si se coucha enz el plus dru:
Defole l'a et absto,
160 Lors conmenoa haut a uller.
Atant este vos Briohemer,
Moult se merveille qui c'estoit.
Celé part est vena tout droit,
AIb avant, si l'areena
160 'Por le oner bieu qui voi ge laP
Sire ïsengrin, par qui congie
Avez œst ble si despecief
Est ce donc chose abandoneeP'
Lî leus a la teste levée,
16& Si reepondî en soupirant
'Biau oonpere, venez avant
Et si veez ma maladie:
Je soi tonz plains d'itropisie.
8e m'orine aviez veûe
170 Et m'anfennete oonoefle,
14S tWMhet 148 il nwngue IftS oonohe tôt Mtandil 1Q6 Ceh
160 dira •
Il by Google
XXn (Méon 10939-19974)
YoB savez tant de la fistque,
Biea me guerrez d'eatre itropiqoe.'
Briohemer respont mainteneot
'Ja dame dex moa oors n'ament,
.175 8e je soi ooqaes riens d'ouriae,
Ne ne aai rien de médecine
Ne de plue ue de poison
Don donne a autrui garison.
Ja par moi garison n'aurez.
]60 Mes s'iere un poi desgeûneB,
Plus en aeroie nn poi haitiez.'
Ysengriu dist 'aies, paissiez
De oel froment enz ou plus dru.
Ja ne sera par moi seû
185 Que ja i aiez atouchie,
De moi avez vos bon oongie.'
Lors en menja tant Bricliemer
Que il fu grous et bien enflez,
Puis vint gésir lez leangrin,
190 Qui n'avoit pas ventre frarin.
Cel jor avint par avaotnre
Que Cbantealers queroit pasture.
Celé part vint tout droit volant,
Ysengrin a veâ gisant
106 Et Bricbemer dejoste lui.
Moult par li vint a grant anoi,
Et plus li fil de son domage:
Car il n'avoit plus d'eritage
Q'an ioel essart seulement.
aoo II lor a dit par maltalent
'Seignor, ce n'est mie par moi
Ne peir Renart, d oon je croi,
Que vos avez fait oest outrage:
Ouques mes, jor de mon sage
300 Ne vi faire tel desraison.
Erre avez oonme larron
171 fntiia 172 goerriei dedropiaie 178 Don donne gùi
180 Bunpoi iere 190 Qui) 19S loq drgil voleqt 194 ^^t 908 «
'c*
XXn (Hioii 19S76-30010)
Yen moi, dehaiz to oonpaignie!
Vos i avez to foi mentie.
Se je lea ooas tant ne doutasse,
210 De traïson vos apeloaae:
Certes bien Tarez deserri
SeloDC l'uevre qae je Toi ci.'
Ysengrin l'ot, si s'aiEra,
De maltalent ee herica,
21& Qant il s'ot tenir por pargnre:
Entre ses denz forment en jure,
S'il puet os mains le coc tenir,
Il li fera les denz santir.
2fe mostra pas son mautalent,
220 Einz reapondi Heneement.
'Chantecler' fait il, 'par saint Jorge,
Je ne Toil pas que dus a'amorge
A moi reter de félonie.
9e Toe aTez dit to gorgie,
225 Hianz tos reniât par saint Orner
Q'anoore fust a porpanser.
Bien la tob cuit encor merir,
Se je en puis en leu Tenir.
Hais or o'aTez ros do moi garde:
2B0 Haas feus et maie flambe m'arde,
S'onquea rers roe ne rers Renart
Quis tricherie ne barat,
Desloiaute ne tr^w)n.
Hais por îtant que conpaigDon
386 ÂTons este de cest essart,
Or en prenez ro droit» part
Endemantiers que il ros loist:
Ne quidiez pas que il ni*en poist.'
Lors desoendi li cocs a pie,
340 Qui don froment a tant mengie
Q'ainz ne se pot d'ileuc partir,
Lez Ysengrin e'ala gésir. B 118
n 00» 218 un ira 220 ■enremeot 2*23 ne mançut skin
2S7 TM manque Moojra 286 Man 387 dm luit 289
, Google
XSU (Méon 20011— 20016)
Ataat es vos Benart traîaDt
Parmi la sente d'un pendant:
240 Ses coapaigQOiiB ouidoit nODoier,
Qant lor blei seroit a soier.
Qant il le vit ai defonle
Et abatu et estrepe,
(D'autre part veoit oaua gésir,
300 L'un delez l'aatre fer dormir)
Iriez en fu, maz et doleuz,
Ed bas a dit entre ses dene
"Se tIb esohaper en cuidasse
Et que dou mien plus n'i laissase
366 Que de mes quises lea braoQs,
Je oceïsBe oez gloutons
Qui vers moi se sont parjure,'
Ysengrin a le chief love,
Si a Eenart aparoetl
260 'Willecome, bien Teignes tul
Renart, quar vos venez seoir,
Moult vos dedrroie a veoir.'
Renart ne pot ua mot soner,
De maltalent priât a tranbler
203 Et diflt 'je ne tob sala pas,
Sire Ysengrin, par saint Tomaa,
Ne ces autres qui id sont
Qui domage et honte me font
Menti m'avez de covenaDce
270 Et trespase rostre Senoe,
Fiz a putains, desloisus cous.'
'Renart, ce n'est mie de vous'
Diat Ysengrin, 'que cous soie.
Un serement vos en fetoie
276 Que a Hersant ma douce aoiie
JS'eiiBtes part ne conpaignie.
Si TOB en iestee vos vantez.
Mes par mon cbief vos i mantra:
248 ttaÎMt] aUnt 244 pnadknt SU î 95t) tU e. ■» W h
2e0 Tkigno 37L FU 278 voii
, Google
XXII OUon 90047— aOCWS)
Q'an oeate terre, dieu merci,
280 N'a plus loial dame de lui:
Ele CD a bien le teemoignage.
Hais se je vos ai fait damage,
Si en querez vostra droiture
Isnelement grant aleûre.
285 Je ne Bui pas en voz dangier
Ne ne tos ai mie tant chier
Que TOfl en face droit n'amande,
Ne nul escondit vos en reode.
Foi que doi Noble le lion.
290 Ne Maopettnis ne fort doigon
Ten. mot ne tob garentiroit,
Se por la pes ne remenoit
Que lî rois m'a fait fieocier.
Se ne lî quidasae anuier,
296 Dou plicon D'eaportisiez mie.
Mu- m'apelaates foi mentie,
Filz a putain, rous Tenimens.
Ues anémia lestes mortieiu,
Onques n'aiez vers moi fienoe.
800 Foi que je doi Hersant la franche,
Je Toa ferai un saut saillir,
Aine que voiez aoust venir.'
Renart voit Ysengrin irie
Et de maufere encoragie.
806 Si respondi aaez par een
'À letue Jérusalem
Je Toe envi, sire Isangrin,
Droit a la oort le roi Conin
Yoa et Toz antres coupaignons :
310 La nos départira raisons.'
Ysengrin diet 'maldahez ait
Cil qni cest enviai vos lait.
For droit faire et por prendre droit
Yoil ge bien que chascnna i eoit.'
380 laiAl 2Se UBt] si 88S «saoBâiiit 399 narcs 803 i
810 rkiMOm
, Google
268 XXII iHéon 200e3--201 18)
815 Einai l'cmt tuit aoreente.
Eb Toe Benart d'ileno tome.
Einz puis n'ot gtàrm de eejor,
Ne De fina ne nuit ne jor
Tant qu'il vint a la cort le roi.
SSO La trova il, si coa je croi*
Ysenpïn et sa oonpalgoie
Qui la defors s'estoit logie:
OnquM UD soûl n'en salua.
Par un guichet leanz entra.
333 Xti roi salue hautement
Si conme cil qui sagement
SaToit bien dire sa raison.
'Sire rois, grant ben^con
YoB doint li filz sainte Uarie
sao Et toute Tostre conpaignie!
Li rois ne tint soie pereece,
Contre Benart moult tost se dresce.
Si l'a dejoBte lui acds.
Car il estoit moult ses amis.
385 Li rois une beohe tenoit
Qui d'autre meatier ne aerroit
Que de COQS faire seulement.
Hais nés feaoit ne bel ne gent,
Que qaut la ploie aroit fandue
340 De la beobe grant et moine,
Si remenoit hideuse et grant:
Ne ja ne reclousit nul tena,
Que demie aune a grant mesure
Ne parut bien la fandeùre.
840 Renart moult s'en esmerreîlla.
Le roi Connin en apela,
Demanda de celé overture
Qui si estoit laide et oscure:
Por coi l'aToit faite si grant,
860 Qar onqnes mes a son Tivant
816 dileui 319 Dm q. »8 Si r. 8S9 le 01 S31 mi SS8 mil
846 Li roia
, Google
XXII (M4on 301ia-â01M)
N'avoit veû ptaie aanz fonz,
JSe ne resanbloit mie coiu.
'Benare' oe reepondi 11 rois,
'K'iestes pas sages ne oortois
305 Qui blâmez ce que toz H monz
Sert et requiert a geDoillons:
Ce est uns cens que j'ai ci fait.'
'Sainte Harle, sont si lait
Tuit li autre conme cist estP'
S60 'Oïl, se dîex santé me prest.
Car tait sont en une coing feni
Et de ceste beohe fandu.'
Rfloart respont en souriant
'Sire, je m'«n terai atant,
36S Que nus hom ne doit cou blâmer.
Ues moult i porroit amander,
Sire, se tos m'en créiez.'
'Conment, Kenartf "Vos preiasiez
Un col de cerf fort et tenant
370 Qui escorohiez fust maintenant,
Set meïssiez tout au travers
A. poiz et a gluz bien aers.
Quant la ploie fust départie
Et de ceet cuir estroit lacie,
876 Ne fussent mie si hideus
Là dui pertuis con li un seus.
Cil de deseure fust li cous
Et cil desoz li plus reonz
Fust eus par autele manière
380 Que U eus doit sler derrière.'
là rois se tut, si l'esgarda,
Enz en son oaer se porpansa
Que se li oons aloit desus,
Par coi desoz refust li eus
386 Si com Renart li enseignoit,
La chose moult amanderoit.
a6Sr««Mble 3A6 ■onriant BOBUm manque porrira 368 tondent
37lt Lan dM p. roame li den« 381 r. Mtut 384 dMB«
,. Google
ZXn (H«oii 9015&- 90190)
'Renart' dïst il, 'ta me diz voir,
Hoult: par îes plains de grant Bavoir:
Qantqae tu diz est veritez.
890 Mes je ne aai ou fnst trovez
Li coua de cerf qai la fuat mis,
Q'ainz n'en vi nul en oeat pâte.'
Renart l'entent, moult en fa liez.
"De folie vos eemaiez.
89fi A celé porte la defors,
En vi ge un et gnnt et groe.
Fieca qu'il fust cefflie entrez,
Se li poetiz fnst deefermez.'
Li rois mêlâmes se dreca
400 ^ers le postiz moult toet ala,
Si l'a overte ianelement.
Brichemer, qui son plait atent,
Voit que délivre estoit l'entrée.
Leenz ae fiert taiste levée,
406 AÏDZ conpain^on n'i atendi.
Li rois les trives li rendi.
Par les oomei aa mains le prent:
Une grant macue destent,
Si l'en dona parmi la teste.
410 Renart li fous en ot grant feste,
Qant il le vit ageaoillier.
'Tuez' dist il, 'ceet pautonier:
Que onqaes jor de son aage
Ne vesqoi sanz autrui domage.
416 Pieca qu'il defist estre ocis,
Se droiz alast par cest païa.'
Li roiz tint un ooutel a pointe,
Dou ool a la teste desgointe,
S'antiûUa fors don ohaaignon,
420 A travers l'a mis sor le oon.
Bien l'atacha.a fort ciment.
Bien est mestier que toujon tent
899 m. toit M 406 Et T. la porte an- ■. 404 8a Swt I«>m
■ Google .
XXII (H«oii 90191-90996).
Si âuremeiit que par un pou
Ne revie^ent a on li trou.
436 'Renan' fait li rois, 'biauB amis,
Fait ai ce que tu m'as apria.
Or gai de voir qu'en mon vivant
Me fia chose qui raosit tant.'
Qant Benart vit que an roi plot,
430 De<lanz son caer ^ant joie en ot
De ce que li rois s'acordoit
À ce que il li ensaingnoit.
'Sire, bien avez esploitie,
Qant vos avez estroit lacie
430 Le ouir a la forte corroie.
Or n'est mie si ^ant la roie
Ne Bi hideuse a esgarder.
Por ce poez vos bien prover
Q'ovre avez moult sagement.
440 Fait avez le conmencement
Del oon, mais moult i a a faire
Encore eincois que oiat conpere.
La fonse en est grant et parfonde,
N'a si hideuse en tôt le monde.
446 Qui orandroit desor vanroît
Et dedanz aboesteroit,
N'i a chose ne dedtomast
Que de ci au fonz ne gardast,
Se il le fonz poïst vetr.
4N) Mes ce ne pprroit avenir.
Sire, ce n'est marliere viez
Ne grant fouaez ne parfont biez,
Ainz est abimes vroîement,
Car nuls diose fonz n'I prent.
466 Je ne 881 que je vos en die :
C'est li goufres de Satenie
Qui tout engloDt et tout reçoit.
Hais or sachiez qui preoderoit
9 p«a 4-24 renient a .{. le p«rlr«a 4S9 ploet 430 ei
gruide 446 «beoileroil 463 Teroienent
, Google
272 XXII (Héon Q(B27-2(»e3)
Une croate de coc vermeille,
460 Si l'atachaat en celé raille
Que TOB aveE ileuqoee mise,
Qui le cul et le con devise,
Un poi estonperoit l'entrée.
Dont ne seroît pas si baee
46& Celé fouse qui toujors ovre
Por oe que unie riens nel cuerre:
N*i osera nos aproohier,
Car il ouideroient noier.'
Li rots Conoins entent et voit
470 Que Renart bien le conaeiUoît.
Merreilla soi moult durement
Ed que) manière ne conment
Renart ae puet de ce manbrer:
Car toujorz poÏBt il panser
470 Que il de ce s'aparcefist,
Se li consauz Renart ne fust.
Benart' fait il, moult par ies sages.
Je Bai de voir que mes ovrages
Âmenderoit, se o'iert tenu
460 Que tu m'as ci amenteQ.
Mais je ae sai ou prenderoie
La creste, que point n'en aui-oie, B 120
Ne je ne la sauroie ou quârre:
Q'ainz ne vi coc en ceste terre.'
46& Renart parla qui fu senez
"Sire, se croire me Tolez,
De oe bon conseil vos doarai.
Hui main quant je ceenz entrai,
Yi Chantecler la fora loj^er
490 Desor la branche d'un pomîer:
Durement ooloioit ceenz.
Sire, je sai de voir et pens
Que Tolentiers i enterrott,
Qui la porte li overroit.'
468 e«lonp«re:! 475 Qftnt 48B Ne manque 486 donroi 49S Sin
manqve «t pen*] a encîcnt
, Google
XXII (MeoD 20268—20998)
4!<5 'Renart, va li donques ouTiir,
Et se il TÎaut ceenz venir,
Garde que n'i soit deetorne,
Qu'il n'i entre a sa Tolente.'
Maintenant saut Renart en piez
nOO Qdï moult en fu joient et liez,
Q'adono Bot il bien eanz faillance
Qu'anroit de Chantecler vengeDce.
LoH postiz va desverroûlier,
Et Chantecler cuida plaidier:
6(10 Yoit que la porte eetoît overte,
Ne s'aparcnt point de aa perte.
Laienz ge fiert tout a bandon,
N'atendi per se conpaignoo,
Kenart a le postiz reclos.
Oia Dont primes e'aparcut ti cos
Que traïz iert, qant Brichemer
Vit à la terre peester.
Autretel atandî de lui,
Bien set de voir que sanz anui
fil5 Ne partira de cort hnimars*:
Car il n'auroit trives ne pais
De Renart qu'a ïleuc veu
Qui tout cest plait li a meii.
De morir a moult grant peur.
&30 Ne Renart n'iert mie aseur
Qui se doute de l'eachaper.
Volontiers li alast dooer
Un coup on deus de livroison
Parmi la teste d'un baston, •
525 Car moult doute chose volant.
Li rois s'est dresciez en estant,
Chantecler par la teste prent.
'Vasal' fait il, 'sanz jugement
Fertà de vos ma volente,
580 Quant je vos si si près trove :
I9R r. ouurir 4B7 qui &I8 In p. 618 paor 629 iio1<>nt
a» ART n. 18
...Google
274 XXn (Méon 3ÛS90-»»»]
S'il TOB en poise, ne m'en chaille.'
Renart un rasouer U baille
Dont il a la creste coupée
Qui grant estoit et oretelee.
035 Eomi le con aaise l'a
Si corn Renart li devba.
Et qant il Toi iteuc assise
Par grant sen et par grant devise,
Si fa la creete grant et lee
6iO Qu'ele estoupa toute l'entrée.
Vos qui en con Teû avez
Et de con vos entremêlez,
Savez bien que ce senefie.
Les dames l'apelent lendie
646 Por ce qu'ele est enmi le con.
Encore adonc n'avoit nul non.
Hais puis li ont les damée mis
Qui le non nos ou ont apris.
Moult fu li rais Connins baities,
060 Qant li cous fu apareilliez
De la creste et du chaugnon,
Qu'adonc primes senbla ce con.
'Renart' dit U, en tôt le monde
Qui cercfaeioit a la raonde,
565 N'i troveroit home si sage
Conme tu ies de ton aage.
Moult me mervoil, dont si grant sens
T'est venuz ue si grant porpena
Conme je foi ci deviser.'
• 660 'Sire, tout ce laissiez ester,
Qu'asez avez de ce plaidie.
Un con avez ci conmencie,
Mais il n'est mie encore faiz.'
'Conment, Renart, n'eet il donc tfàif
565 'Nanil d'assez.' 'Di moi por coi.'
'Yolontiere, sue, par ma fol
631 Si T. me o. 546 manque 64B nui hoa 651 ahaifcnan ^i
■enbla 661 Quel 637 aertoil 061 parle
,. Google
XXII tHioB 20836-20870) 275
Barbe li faut: ae barbe eûst,
PluB biaQB et miauz seeaz en fust.'
'Or me di donques que vaudroit
S70 La barbe qui la li mestroit.'
'3ire, ele coverroit le con
C'en voit enmi tout a bandon,
Et cele oreate et cel coueigne.
Sire, conment que il avaingoe,
575 Se mes coneauz en iert creOz,
La barbe iert mise par desus.
Yilain qui ne a'i connoistroit,
Por sa barbe bien cuideroit
Que oe soit d'un haut puis l'entrée
580 Qui d'un buison soit eatoupee.
Car mainte foiz avons veii,
Qant en un puis est on cheû,
Li paTsant d'entor le huent
Qne lea beatee dedenz ne chaient.
585 Autel quideroit ci trovcr,
Ja n'i oseroit abiter.
Cortoiao gent qui ce sauront,
Js por la barbe nel leront,
Einz l'en auront aaaez plus ehïer
6H0 Clere et borjob et chevalier.'
'Renart, je voi bien et entent
Que me conseilles loiaumeot.
Or saches bien de vérité
Que aÎQz m'aura dou cora oste
695 La barbe qu'ele n'i soit mise,
En quel terre qu'ele soit prise.'
'Se la bwbe volez avoir,
Ja ne vos en covient œovoir
De ci dedanz vostre maison,
eno Se croire volez ma rtùson.
Foi que je doi Hersent ro'amie,
Caienz einz eure de conplie
509 qas 670 la manque 57-2 emi 583 piisenl 684 lepnx 58S
quidrront 580 nsPTonr WO liii>n] moult 5M Corc 598 «n mangue
276 XXII (Mion 20371^20406)
^OB amenroi dant Isangrio. B 121
Je le Tt seoir bui matia
G05 lia defore devant celé porte.
Une graDdime bure aporte,
Boue eateroit a cel meatier.'
'Diex' dist li rois, 'quel conseillier!
En tôt le mont ne eaî son per.
RIO Ta li la porte deffermer.'
'Yolentiers, sîre' dist Renart
Qui n'iert mîe lenz ne ooarE:
Lors li desserre le poatiz.
Ysengrin o'îert pas endormiz,
eis Saut sua, ne fist pas chiere morte:
Qant vit qn'oveite fu la porte,
Laienss se fiert tôt a eslais,
Devant le roi vient ou palais.
Qant sanz oreste vit Chaotecler
620 Et sanz chaaignon Brichemer,
Paor ot grand, n'en dotez mie.
Por tôt l'or qu'eûat en Pavie
N'i vosist il eatre enbatuz.
Miauz voaiat eatre avec lea Tara
6S& Qu'avec Renart son aoemi.
'Renart' fait il, 'tu m'as trat
Et toz ces autres que ci voi.
3'or ne dotasse autre que toi,
Foi que je doi dame Hereent,
680 II alast ja tout autrement.
Ta traïson ferai paroir.
Ce vOB lairai ge bien savoir.'
Par ma teste, dant Yaengrio,
Toa parlerez d'autre Martin
035 Aincoia que vos nos eaobapez:
Celé hure que vos portez
Nos lairez vos au mains, en gage.'
605 dflTent 607 ceit 609 monde nu i. 616 que o. 6!0
ahftignon 6S1 Toiiist 62» je manque 691 faroie aparoir 683 L diH j.
686 AiDiooia eiohapejï
, Google
XXII CMéoii 20408— 2W42)
'Renart, j'auroie grant domage,
Si je la hure ioi laiseoie.
640 Mais a Hersent ne parleroie:
Bien quideroit, jel vos plevU,
Qu'a larrecin fusse repris.'
'Bire Ysengrin, ie vostre boute,
For le cuer bieu, a moi que monte?
6J5 Se vos estiez vis eacorcbiez
Des les oreilles jusqu'as pîez,
N'esteroit mie aaez vanganoe,
Tant m'avez fait duel et pesanoe.
Ne sai beste fors que Bran l'ors
600 Que je tant hee conme vos.
Mais T08 bai ge de fine mort.'
'Àvoi, Renart! vos avez tort.
Ai ge dont riens vers vos meaprisP
Je cnidoie estre vostre amis.'
666 Ues amisP diex, et vos conmentP
Par vos perdi ge mon froment
Ou j'aToie la quarte jarbe.
Mais par iceste moie barbe,
J'en auroi encor bui tôt droit,
660 Ou mal vos aaobe ou bien vos poit.'
Far saint Romacle ou aiiiz ne fui,
Renart, se j'ai par vos anui
Et je vos puis tenir ca fors,
Je pranderfù de vostre cors
665 Tel venganoe qui grèvera
Celui qui miauz vos amera.'
'Moult par ieetes outrecuidios,
Isengrin, qui me menaciez
Devant le roi enz en sa cort:
670 Je cuit qu'autre bien vos acort.'
Non' dist le roi 'par saint Senson,
Ainz que il part de ma muson
Laira il moult de son genglois.
Ce n'est pas la première foiz
Si). 648 peHeDce 660 hace 656 MhIr 666 venRe
,. Google
XXII (Méon 20443-20478)
676 Qu'il s'est Tentez et astiz
De faire honte a mes amis.'
A ccst mot saut lî roia en piez,
Vers Ysengrin vint touz iriez.
Si li saioha par les oreilles
6S0 Si que totes les iîat Termailles:
Enpaint et fiert et sache et boute,
La couleur lî fait fantost toute.
Fuis le prent par le tribunel.
La hure avec toute la pel
685 Li a de la teate aerree,
Et antor le con si plantée
Q'aiuz puis ne la pot dus oater
Por engin c'en peitst trover.
Ke gluz De chauz ne poilecon
690 N'i Talent mie troi boston.
Meslelire n'autre pelaina,
Que roetre i vuolent ces putains,
Mo lor vaut riene*. que touz jorz croit
Plua dru après qu'avant n'eetoit.
605 Seignor, eînsi fu atomez
Li cons, com tob dire m'oez,
Par le conaeil Benart le sag&
Bien ae venga dou grant domage
Que li firent ai moituer.
700 Moult lor en fiât grant enconbrier
A toz troi (premier Bricbemer
Et Ysengrin et Chantecler)
Kenart al estorer le oon.
Briohemer mist le chaaignou,
705 Et ia landie i mist li coa :
La barbe qui oroist par defors,
Qui i fu mise an daerains,
I miat Ysengrin li farains
Qui toz en fu deaomez:
710 II ne sera mea onorez.
682 fait t. troubl« 683 oribvnol 690 mta .i. b. QN ■*«!
, Google
XXII (H«OD 20479-30190)
Li rois esgarde bod ovrage.
Moult li pleaoit eu son corage,
Conques nule choBe n'i mist
Que par rwson n'i coveniat
715 Sanz plus mètre ne rien oster.
Ici puis ge bien oposer
Et laiasier le conte don cod.
Kus n'en doit dire ae bien non,
Qu'el monde n'a si douce rien
720 Gom eat li oona, oe aet l'en' bien.
Ici parfine la chanoon,
Conme Renart parfist le con.
711 regardoit 716 meatre et r. 716 opoaoer 717
, Google
XXIII
Seigneurs barons, or entendez,
Qui de Benart oT avez:
S'orrez une molt grant voiadie.
Qui a Kenart fiât grant aïe.'
5 Renan li roue s'est porpensez
Que tant estoit au roi mêliez:
Ne puet a nul jor pes avoir.
Se ce n'est par molt grsnt savoir.
'Sire, aire' Renare a dit,
10 "Vers vos n'ai ge nul contredit
De quanque vos demanderez.
Yoatre plaisir de moi ferez.
Je eui Tenuz a voetre mant.
Si fêtes tôt voetre commant.
15 Se tant fosse vers vos meafaiz
Que j'en défisse estre desfaiz,
Tresisse moi de vos e&sus,
De mon chastel ne fusse issuz:
Ainz atendisae guerre et ost.
•20 Que au mal vient en assez tost.
A vos Bui venuz volentiera :
Que tant me saut saus et entiers
Que Bui sanz nule forfeture
Et bien m'offre a vostre droiture.
-25 Je vos ai servi mainte foiz,
Si m'aîst diex en bone foiz!
S'en seriez molt aviUiez,
Se ge estoie essiliez
Sanz jugement et sanz resoD
-,,. Google
XXIU
30 El conduit de voetre meeon.
Mes je sai bien de verit«
Qu'en vos a tant de charité,
Encor aoîez vos forz et fiers,
Que Yos eeten bous droiturierg.
36 Ne feriez tort a nul home
Por treetot le trésor do Rome.
De ce ani ge tôt aBseûr,
Por quant se j'ai maves eûr,
(Que bons rois estes et loiaux,
40 N'estes mie simoniaux)
Que vos por or ne por argent
Faciese mal mener vostre gent.
Sire, s'il vos vient a plaisir,
Que faites ces crieurs taiair
jft Et ceste grant noise abessier.
Apres qui ne! voidra lessier
Face son claim.a vos de moi
Et vos i entendez por coi
Et por quel mesfet il, se claiment.
au Cîst haut baron qui ensus mainent,
Die chaaouns que vodra dire.
3e ge ne m'en puis eeoondire
Et ga n'en sai mou droit mostrer,
Dont me doit on fere lier
05 A la queue d'un viel jument.
Faites m'a voir droit jugement!'
Cist B bien dît' fet l'emperere.
'Foi que je doi l'ame mon père,
Je ne vueîl pas le les avoir
m Que je face tort por avoir
Ne que ma cort soit loonice:
Aioz vueil estre loîal justice.
Qui riens velt Renart demander.
Si se viegne de lui clamer.
t(6 Et il de ce soit touz certains.
Se il de ces plez est atains,
, Google
Que ja vis n'en eschapera:
 molt grant honte fenira.'
leéngrin s'est en piez dreciez,
70 Qui encor ert molt corrouciez
Por ce qu'il velt son sairement
Selon l'eegsrt du jugement
Que li baron li orent fait
Ed amendise du meffût.
75 Devant le roî a'est apronchiez,
Dist 'rois, ne vos eu corrouciez,
Se ge me reolum de Reoart.
Yo baron firent un esgart
Qu'il se duit vers moi escondire
80 Far serement de l'avontire
Qu'en li mist bub de m'espoaaee,
Dont ele a molt este blasmee.
De ce me plaing qu'il se quati
Ed ma loviere et si bâti
85 lies toyiaux et lés conpiasa:
Àino nus «l'euls ne s'en rcTenja.
Ce earone nos bien vraiemont
Que il vint jusqu'au serement.
Il quida que je tant l'amosBe,
90 Espoir que je li pardonasse.
Quant vit qu'il li convendroit fere,
Holt tost se sot arrière trere:
Si s'en foï en sa meson.
Ce sevent bien tuit cist baron,
95 Que nel porroîent consentir,
S'il n'en voloient bien mentir.
Or en prenez bien vo droiture
Por moi de ceste forfeturo.
Fêtes tant que gre vos en sache.
100 Bien doit avoir ce qu'il porohace.
Espoir Renan est trop voisens.
Encor ne soit il pas noiseus,
Qu'il dira ja par mesprison
, Google
Qu'aiDZ ne porchaca traïson.
Kij Mes tôt ce li met ge bien sus.
Par cel eeignor qui meint lasus
Bien en ferai quanqu'en voudra,
Si coD la oort esgardera.
BieD m'en acort au jugement,
110 Et l'on le faoe loiaument.'
Renart respont 'Yseo^n, sire,
Avez tôt dit? Yolez plue dire?
Dist Ysengrina 'j'ai dit assez.
De tant serez vos toz lassez,
115 Àinz que vos en eoiez délivres.
Je ne bui bai dont je eoie ivres.'
Renara respoDt sire, entendez!
Selone l'an droit l'autre prenez!
De ce qu'Ysengrin me met sus,
ISO Le motrai ge du tôt ensus.
Ce fu voira que voa me mandastea
Et par Grimbert me conmandaatea
Que devant Roonel venisse
Et a son loa me deduisiase.
125 Apres trovai en vostre esorit
Ce ne sai ge quel dioee escrit.
Que por quaoqu'a cest mont apent
Ne feTsae je sercment.
For tant en devroie estre quites.
180 Et quant je oi les letres Utea,
Prea fui de mon sairement faire
Et Roonel dut estre maire..
Je vÎDg a oort près et gamiz
Par vo oonmant: mes eacbamiz
135 I dui estre molt malement,
Et si Toa conterai cooment.
Quant je fui venuz a mon jor
Saoz contremant et sanz aejor,
Yaengrin me fiât a entendre
140 Con cil qui me voloit sorprendre,
Que Roonel iert enoaaeE.
 un tonbel ert adossez.
, Google
Ill«o devoit il eatre morz.
Eagarderent, fust droit ou torz,
145 Sor la dent Eoonel jurasse
Et mon serement aqaitasse.
Odc n'en fol: ainz m'avandiie,
Encor eu fasse ge irie.
Si Toil feie mon serement,
160 Por pes avoir a lor talent.
Je ving au dent toz rebraoiez.
Molt en- dui estre oorrouciez.
Se ne me fasse aperoeQz,
J'eusse este molt deceûz.
156 Je lî vi la teste lever
Et a s'alaine molt pener.
Bien aperoui la vilanie,
Qu'en i entendoit félonie.
Et se je quis ma guerison
160 Que ne cheïsse en lor prison,
De ce ne me doit nns blasmer.
Que toet m'eussent fet basmer.
Uorz devoit eetre Rooniaux:
Mes après moi fii toz isniaux.
166 II me sivi grant aleûre
Et si me fiet mainte laidure
Entre lui et ses conpaigsons.
Bien i avoit oino cens geignons
Qui ludement me démenèrent,
170 Mon pelicon me despanerent.
Sire, si fui ge maubailliz
Et en vo conduit assaiUiz.
Vostre est la honte et miens li maux
Par vo justisier qui fu faux.
175 Ce fist Roonel par liaïne
For ma famé dame Hermeline
Qui nu volt aaisier d'amors.
L'autrier en furent les clamore
De la hoote qu'il vea a foite,
3 rooocl 174 instisieTH 177 ùain 179 Qn«
,„,8lc
xxin
180 Qu'il jat ÎBBÎ la langue traite:
Bien en devez juatise prendre
Et pins haut qn'autre larron pendre.
Ce vit danz Frimaux li putois
Et Grimbert qai molt est cortois
I8Û Et 'tuît li baron qui la vindrent
Et molt loîanmeat se contindrent.
Se dies plest, le voir en diront
Que ja por moi ne mentiront.
Bien seront tuit que jo di voir.
IflO Et ne porquant por pes avoir
Feroie je le serement
Ci devant vos moU loiaument.
Je tt'auroie mestier de ^ere
Que pes vodroie estre en la terre:
195 Si juroie tôt le moDor
Et porteroie grant honor.
S'en diont cea barona droiture,
N'averoie de plaider cure.
Molt volentiera sivrai lor dit,
SOO Ja n'i meterai contredit.'
'Or, por les sainz de Biauliantr
Reapont Nobles «n sorriant,
'Renart, se tu die vérité.
Dont sont il tout déshérite.
2(10 S'en mon coadait fus deoeâz,
Ge meîsme i aui reoeûz.
Seignors, oez que dit BenartI
Ci afiert un molt grant esgart
Faoent li autre lor clamor.
210 Vos i entendez par amor,
Uetez i vostre entendement
For fure loial jugement!'
Chanteoler est sailliz en place
Touz corrouciez, molt se rebrace,
215 Au bec ses pennes aplanoie
Et de bien parler a'amanoie.
i Suroie 20B dit 204 touti dont
, Google
'Sire, aire,' diat Chaoteders
'Onquee mes cuers ne fu puis clera
Que morte fu dame Coupée,
230 Que Benart dut avoir BOupee.
Por dieu, sire, fêtes m'en droit
Voiaot voz homea orendroît
De l'omicide que il fist,
Quant il dame Coupée ociat.
236 Por dieu vos en ven ge prier,
Que ce ne puet il paa noier:
Vez dame Pinte le tesmoigne
Qui avec fu en la beaoigne.
'Toire, sire' ce diet la dame.
290 'Dame diex ait merci de l'amel
A.U lieu fui ge ou il l'ocist
Li aire qui grant peohie fist.'
Li C03 a ai son claim fine
Et Reoarz a son chief ctioe,
286 Vers terre un poi ses eulz beaaa.
La parole atant ne leesa,
Ainz reapondi molt sagement:
Si se contient hardiement.
"Sire' fet Renarz, 'or oez,
240 Por dieu ne vos en gramoiez:
Que je n'ai mie ai grant tort.
Se g'en dévoie avoir la mort.
S'en irai ge parmi le voir:
Bien le vos doi fere savoir.
246 Quant je vos oi l'autre an guéri
Du mal dont vos vi esmari,
Tostre merci molt me amaetes.
En baillie me conmandastes
Que garde fusse de vo terre,
250 Penasse moi de vo preu querre.
Ge porchacoie vo besoigne.
Je m'en issi fors de vergoigne
Touz fameiUeus et alassez,
■ Google
Que metnz paB oi ce jor passes:
266 Ving a l'ostel Qonbert du Fraine,
Qui meint mal porohace et amaine.
De Tostre part bel lî priai,
Conques ne le contraliai,
Qu'ilec me leasast oateler:
280 Nniz ert, ne savoie ou aler,
Por vos me donaet a menger.
Il me list molt mon sens changer.
Blolt m'en escondist laidement
Et luolt coDtralieusemeDt
266 Dist, n'amoit tant ne vos ne moi,
Que por vos feTst ce ne quoi.
Un poi vers lui me redrecai,
De Tostre part le menaçai.
Dis It qu'a vos me clameroîe,
270 Ne James jor ne l'ameroie :
Ainz li querroie son damage.
Mes il ot molt félon corage
Et dist "por ton seigaor annit
Te liverrai si mal conduit
276 Que tu seras bien cbapigniez."
Touz ses giùgnons a apelea,
Ses me hua après la queue.
Chacer me durent maie voie.
Je ne me poi pas retorner.
280 Bon pas me firent retorner:
AÏDZ fu sailli sor une roche.
La fui toz quoiz a close bouche.
Onquee n'osai un mot tentir
Dnques les chiens vi départir.
28!» 3i se râlèrent en muson.
Gelé nuit oi maie saison.
Por vos me fist on tant de biens,
Que de cort fu cbaciez a chiens.
Honte m'a fet et vos greignor,
290 Qui reclamoie a seignor.
, Google
XXIII
Yolentera lî feïsae ennui,
Yânjasse vos du cors de loi
Plus yolenters que de l'avoir,
Se g'en petisse leu avoir.
295 Et l«Ddemain la matinée
Eacontrai ge dame Coupée,
Que danz Gonberz avoit moU chie
Ele meTame estoit fîere.
Vilainement me ramposna.
300 Apres a moi s'abandona,
Se ge mal li osoie fere.
6e ne m'en pooie retrere.
For son seignor s'aseOroit,
Cb defors la cort pastaroit.
300 Mes maltalent m'ot aormene
For Go&bert que m'ot mal mené.
Por fornir vostte mandement
Cueilli ge greignor hardement.
Un petit venjoi vostre honte.
SIO De ce que amendiae monte,
Se riens i a de mesfaiture,
Vostre est la cort et la droiture.
Se voa por ce me fêtes mal.
N'aurez serjant ne seneschal
316 Qui per vo preu a porchacier
Osast nn vilain con-oucier.
Ne Chantecler ne he je mie,
S'il prent sor lui la felonnie,
Bien l'en ferai amendement
830 Au loa de toute vostre gent.'
'Par mon chief' le lyon a dit,
'Or me regrieve du despit
Que li vilMDS ne mo douta.
Qui mon serjant me débouta,
325 Et volt fere a ses genz menger.
Auquea me defist resoigner.
Far ma barbe, se g'en ai aise,
301 frère 806 gronbert
, Google
XXIII
Je l'en ferai estre a malaÏBe.
îfea Chantecler par tel déserte
au N'en deûst pas avoir la perte.
Barons, s'en faites rostre esgart,
Comment M amende Renart.'
Dient li autre 'nous fer on.
Baron, entendez que diron.'
335 Brune li onrs est en piez levez.
A. poi qu'il n'est de duel crevez.
Quant li rois ne destruit Renart
Et qu'il est auqiies de sa part.
'Sire, eïre' diet Brun 1) ours,
am "De dieu soit guérie vo cors
Et li sires qui la maintient,
Quant si boue justice tient.
S'il vos plest, sire, or me vengiez
De ce que si fu ledengiez,
.'Mû Quant m'envoîastes por Renart
A Malpertuis a son essart.
l^r lui fui ge tel conreez
CoD vos velstes et veez.
Ce no porroit il pas noicr:
350 Ja m'en verroit gage ploier.
Envers son cors le mosterrai
Que vif ou mort le requerrai.'
'Mostrez' dJst Renart, 'diex i vaille!
Ci auroit ja povre bataille ;
:Vi5 Que vos estes et granz et fors
Et ge ai ci molt petit cors.
Si aui mott povres et menus
Et si aui toz viex et chaouz.
Ja qui cest plet vos loeroit,
:il)0 Certes vo pi-is n'î acrestroit.
Ne ving pas por bataille faire,
Restroie en Roonel le maire.
Ge vîeng parler a monseignor.
Por dieu li prî et por s'amor
1 f. 335 ruDi 863 RMteroi
KCSAKT n.
iH,,i.u.i.,GoogIc
366 Qu'il me mainteigne a feente
Et qa'il i gart sa loiante.'
Ite&art, Benart' oe dist lî roiB,
'Par mon ohief, oe fu grant desrois,
Quant mon mesage laidenjastes.
370 Lez et seignanz les m'eoroiastea,
Brun l'eure et dant Tybert le chat.
Je n'en prendroie oui rachat.
Se par nos avoit este fait,
Que morz ne fussiez entresait.'
876 'Oatez, eire: ne créez onques!'
l'or amor deu, créez vos donques
Que je fusée si forseoez
Ne par deable si menez
Que ne servise jusqu'as piez
380 Message que m'envoissiezl'
Je vos dirai une reson.
Voirs fu, Bruns vînt en ma meson,
9i dist que vos me mandiez
Et a To cort m'atendiez.
385 Ce ne sai ge, se voir m'a dît :
Onqaes ne vi seel n'esorït.
Puis me proia por dien du ciel,
Se ge Savoie point de miel,
Que je un petit l'en douasse
B90 Ou la ou il est le menasse.
Je l'î menai molt volentera
Et par broces et par senters,
Tant que vonimes a ohatoire
Ou BruDB devoît menger et boivre.
896 Espoir, si le poiodrent les es:
Caino par moi ne fu adesez.'
'Bruns' fet li rois, 'toucha vos il?'
'II me toucha certes nenil.
Mes il sot bien la traîson
400 Dont remanoir dui en prison.'
'Qui deahle' dist Renfui, 'gef
S deairoii 870 le 866 ne Mcrit
, Google
xxiri
Dan Brun, por quoi dites tob ce?
Quant vos Todrez, voa direz miex.
Maie honte li doint hui dîex
405 Et mal flambe le cors arde
Qui aine de oc se donoit garde.'
'Par foi' diat Bruns, 'merveilles dites.
Et por ce quidez estre quitos P
Toa deïstea du tronc fendu
410 Cun vilain i avoit tendu,
Que ee estoit une chatoire.'
'Vos ot il ce fet a acroire t
'Cou ert un trons ou miel avoit.
Sire, Lanfrois bien l'i savoit
'It.l Par qui fuetea cootraliez.
Plus en fui ge doleuz que liez.
Et se ge aider tos peQsse,
Gel feÏBse, se jel seûase.
Mes por aquerre vostre amor
420 Vos en ferai ge tant d'onnor,
VoleDters jurerai tos sainz
Que par moi nu sot li vilains:
Ainz me poise de vostre ennui.
Sachiez que toz honteus en sui,
41ii Por ce que je tos i menai.
Mavesement vos assenai.
Vos aiderai bien a venger.
Se le vilain puis Isidenger.
Âpres esgardent cil seignor
4,tO Et li petit et li greigoor.
Qui preadome sont et loial
A droit siéent el banc roial,
Comment jel vos amenderai,
■Ta contredit n'en esserai.'
i|!trt 'Brun' fet Frumanz, 'il dit assez.
Et vos estes toz respaseez.
Ne prenez chose si en grief.
Que puist toiTier a grant mescliief.
Qui toz sea deuls venger voudra,
440 Ja ce sache, bien n'en vendra.
,. Google
Si vos a trop coate au mire,
8i Toa QÎst d'une partie.
Ferme conseil et bon prenez,
Que touz mesfsiz soit pardonez.
4-15 Si Tos metez en nostre esgart.'
"Voir ge, aire: de voatre part,
Frumans' fet Bruns, 'moU eatca preus. *
Si je le tenoie a ces ^eua,
Por qu'il noiast ta traîaon,
4M N'auriez pria a terre un tisoa
Si tost con je l'auroie mort.'
'Bruns' fet Frumans, 'vos avez tort,
Qui tel parole maintenez :
Que de tel chose vos penez
455 Qui devant aoust n'avendra.
Benart a la pcs se rendra.
Il n'est mie si desreez
Ne por cest plet si effrcez
Qu'il face bataille envoittie
400 Qui encor ne 11 est jugiee.
Trop malemcnt en artillîez.
Avez tesmolDz apareilliez
Qui de co porteront tesmoîng
Que vos veTaaent au beaoing
4115 Ou Renart vos fîst ceste honte F'
'Quels tesmoinz' rcspont Bruns 'i monte?
Dont ne fu li sanz aparanz
Qui par tesmoing me soit ^aranz?'
'Bruns' dîst le singes Cointerinua,
470 'Dont est bien vostre li meriaiia.
Se por ce desreaDie avez,
Por neeat voa estes levez.
A dieu beneïcon ce soiti
Vos me barrez de quoi que soit,
47Ô Puis vos serez ensanglantez
On vos meisme esgratinez:
Puis direz que je l'aurai fet,
464 bHOig 468 teanoÏK 477 l«nen
,. Google
xxm
S'en amenderai \e mesfet
De chose qui n'est conneûe
4W Ne de nue fors de vos seûe?
Lesaiez ester, qu'estre ne puet.
Autre parole vos estuet.
Bonarz s'en est bien deachargiez,
Qu'aÏDz par li oe fastes touchiez
485 Et bien l'avez en cort connut.'
A ces paroles Brans se tut.
Pensa, ne puet avoir durée.
Sa raison a amesuree.
'Bian seignor' fet il, 'or m'oez.
41X) For ce que si biau m'en proiez,
Et a graut honte morir doit
Qui a la foîz conseil no croit,
Ne vuoil vers vos tant estrirer
Ne mon mautalent alever:
4!>6 Que en vostre esgart me métrai
Et a vo lo8 mo contendrai.'
'Bien est ainsi' fet li lions.
'Renart, se nos vos afions
Et vos les niaus nos pnrohaciez,
QOO Nos vos en béons, ce sachiez.
A vos tramis Tybert le chat.
Molt se plaint de vostre barat
Far vos fu il au laz penduz
Que ne sai on estoit tenduz.
fi06 Encore en est toz corrouciez.'
Lors s'est Tybert en pies dreciex,
Puis que li rois por li parole.
Vers Renart a la teste mole:
Molt durement le redouta
&10 Por l'escharpel ou le bouta,
Ne ja se li rois s'en teOst,
La parole n'en estneQst.
Que j'ai oT et escoute
C'en a tant eaohie et boute
&IS Que Renart s'en va an deseure.
Bon taire feïst a celo eure.
„,ogIc
xxm
En piez est enmi U meson,
Si a coDineocie sa reson.
'Sire' co dist Tybert au roi,
S20 'MoU par fîst; Bensrt grant deeroi,
S'il aavoit la descoveDancc,
La ou me fiât la mesestance:
Que par son conseil î alai,
Ou trou conme fox avalai
520 Ou je fui pris au laz corant.
Mes le prestre lessai coustant.
Sanz m'envie se degratoit
Et sa putain, qui me batoit
 deus mains de sa grant quenoille.
530 Por ce q'ae denz tranchai la coille,
Tôt lessai le prestre effree.
Tel fussent ore oonree
Tuit li preetres qui famés ont,
S'en lor ostex lor dames sont.
035 Renart me bet de viez baîae.
Molt est dure, encore ne fine:
S'est la rete por un charpel,
Ou l'autrier dut lessier la pcl;
Par maie aventure i cheï.
540 Sus me mist que je le traT.
Mes voir, non fis, se diex me voie. '
Onques n'en soi ne vent ne voie.
Cist mesfait soit contre celui :
Sel me pardoint et je a lui.
545 S'einsi le voloit otroier.
Sire, vos en vaeil ge proier
Que vos le conmandez de bot,
Que cist baron l'en prient tôt.'
Or entent Renart ceste pos
050 Li tome auques a la pais.
Or est si liez q'ainz ne fu si.
'Benart, loez le tob ainsi'
Ce dist li rois, •oon Tybert fet?
ni)ieiii«M4. OU? par BBS 4ni ti9 faut U lirt qne oMtplaiit
xxm
Je TOB pardoDe le mesfet.
666 N'ai aoing a tendre a âesresoB
Sus T08 ne eor autre baron.'
'Faites, Renart!' tuit li escrient.
Ne puet muer que il n'en rient.
'Sire, sire' Renart respont,
660 Qui sa parole bien eapont,
Tybert a molt vers moi meepris.
S'il m'avoit fet encore pis,
Si le vouasisiez bien a certes,
S'en souiFerroie ge les pertes.
665 Biau sire, vostre loement
Yueil go fere moU bonement
Et ce que ciit baron m'en prient.'
'Yoire voir, Renart' cil eewient.
'Seignor, n'auroîe eoing de guerre:
670 Ainz vodroie la pes a querre.
8i ostroie très bien la pes.
Et loez vos que je le besP'
'Oïl, oïl, tôt pie estant I'
Entrobesie ae eont atant.
676 La pee eet fête de ces deus:
Entre autre gent la mete dex!
Or sont et olaim et respont fait,
Li roia a respitie le plait.
'Seîgnora' fet il, 'or m'entendez,
6S0 Qui les droiz fêtes et prenez,
Et oeua qui doivent atîrier.
Je ne vos veil pas empirier.
Alez, fêtes primes esgart
D'entre Ysengrin et Renart.
686 Yis m'est, Renart en sa raison
Reste Yaengrin de traÏBon,
Et Ysengnne lui do faillance
Qui li failli de covenance.
Partisaiez si biea l'aventure
690 Que obascuns en ait aa droiture.
t3 )• t'uuHiiiei 676 desla
,, Google
XIIU
Aprez jugiez de Chanieolur,
Can Renart li doit amender
La mort de ma dame Coupée,
Qui l'autre jor fu enterrée.
ms Et a'esgardez, comment soit prise
For BruD de Renart l'amendiac.
Fetea caat esgart, dan Platel,
Et voa, misire Cointerel I
Avec Boit Brichemer li cers
(50() Et li taisons eire Grinberz.
Si voil que i voîat le liepart.
Si faites si loîal esgart
Que chascun ait bien sa raison
SeloDC le droit de ma meaon.
6115 Je TOB conjur, le serement
Que me feïstes loiaument,
Faites BÏ q'eoDor en aies
Et que nos aions bone pas.
Et s'il i a oontrouverie,
610 Sivez en la greignor partie.'
Atant U cinc s'en lievent sus.
En une chambre vont ensus.
S'or eatoit creQz Brichemers
Et que de toz en fust loez,
6lfi La corroie seroit vengie
Qui BOr le dos li fu tranobie.
'Seignors' ce dist riatiaus IJ dains,
'Oï avez respons et daine.
Li rois vos aime tant et prise,
6:20 Sur vos a la parole assise.
Or i eagardons noatre honori
A l'onorance no sïgoor
Fabomcs tant qu'en nos en lot:
Que qui soi pert d'autruî ne jot.
625 Yscngrins s'est plains voirement
De ce qu'il vclt son serement-
jugiei mangut Wl liejMiri 603 eagan 625 •' ■
, Google
EagarâoDB, se vos lo loez
Et por voir dira le pocz,
Qu'il li face devant lo roi
630 Tôt eanz orgueil et ganz desrui.
Si soit la pes snnz contredît.'
Dist Brun 'Platiaus, bien avez dit.'
Co dut Ji singes Cointeriaus
'Cist jugemenz est trop isniaux.
6!{5 Que direz vos dont de la reste
Que Renart sor Yaengrin giete?
Je di par droit que premerains
Li eecondie cil as sainz:
Que tralaon c'est lede chose,
&10 Uolt est hardiz qui faire l'ose.'
'Par mes ieulz' oe dist li lieparz,
'Miex me oontiong que cist esgarz
Et je le lo très bien ainsi.'
Dist Grinbert 'ot je autreai.'
645 A ce dit se tiencnt li troi
Et li dui strent lor ostroi.
Ce dist li cors 'gardons après,
(Si m'aîst diex, tl se va près,
Fuis que nos somea ci ensenble,
600 Que je ne di ce que moi senble)
Cornent Renarz doit amender
La mesfeïture Chantecler'.
Respont Grinbert 'dîtes le, sire!
Autres! l'avez vos a dire.'
KA 'Dont di ge por bien et por droit
Que tôt aanz respit orendroît
Devroit estre Renarz deefait
Por l'omicide qu'il a fait.
As forches en doit penduz estre
660 Au moins ou perdre le pie destro
Que connut a la felonnie.
Apres le cXtâu nel noia mie.
Molt me senble qu'il s'est mesfaiz.
Q Plaliaiu] Beout 689 ludede 660 preadn
,. Google
Ensorquetot; il a la paie,
665 Que li roÏB a jureo, enfraite.'
Li singea a la langue traite,
Si lî fait moe par derrière.
Fuie parole en tel manière
'Danz Bricbemer, loez le Tozf
670 'OU, voir, Cointerel, et vosï'.
'Or me senble que aoiez yvres.
Qui me donroit deus mille livres,
Ne diroie je tel parole
Devant le roi, que ele est foie,
675 Qu'en jugera si haut baron
 pendre con autre larron,
Kis mesmement scrjant le roi.
Ja qui devant lui tel dearoi
Dira, ja gre ne l'en saura
660 Ne ja miex ne l'en amera.
Dont n'oï ge que Benarz dist
Que por le roi venger le fist,
En quel eervise est ledengiez?
Droiz est que miex l'entegnieE.
685 BieD me senble que se soit droiz
Ce que Renarz fist, port li rois,
Puis qu'en son Borvise le fist.
8e plus grant merveille felst,
Dont on li deûst fere anui,
690 Doit li sires prendre sor lui.
Si ne jugiez mes del desroi.
Li jugemenz iert sor le roi.
Bien me senbteroît a droiture
Que por ceste mésaventure
696 For Ghantecler qui molt est preux
Et por la pes mètre entr'eiis deus,
Que Renart l'en feïst bornage
En l'onorance del damage.
La pes me senble ainsi plus biax.'
700 Dant Cointerel' ce dist Platiax,
672 m «. 683 eat] fu 684 l«Rt«gIei 686 |>or
,. Google
xxm
'Vos alez auquea près de bien.
Mes ce ne loe ge de rien,
Que, se li rois a son eerjant
Un petite t malioiant,
705 S'aucuna n'a Bon aaisement
De faire son comandement,
Que li TassauB por ce l'ocie
Par le pooir de aa mesnie.
Mes s'aucun li fait desbonor,
710 Uostrer le doit a son seîgnor:
Li sirea preigne la venjanoe
A son gre de la mesestance.
Isei me senble la droiture.'
Grinbert qui de ce n'avoit cure
TiO Et ot este a bone eecole,
Li a rescousse la parole.
'Avoi' dist il, 'sire Flatel!
Un poi nos prestez le batel
Et Tostre parole avalez.
720 De tant selonc raraisones
Que nnlui ne doit on tuer.
Amors de aeignors puet muer.
Mes on dist (si le savez bien)
Qui moi honore, et mon chien.
725 Or por Ica saiuz qui sont a Rome,
S'iere serjanz a un riche borne,
Sa terre m'aura conmandee
Qui par moi soit très bien gardée.
Et se nus i fait mesprison,
730 Ne remaigne sanz venjoisoD.
Puis me fera aucun latdure
Qui de m'amor n'avéra cure,
Moi et mon seignor desptra
Et moi noient ne prisera,
7S5 Je porrai venger le médire.
Puis si 1ère monseignor dire,
Dont Bui ge por noient assis.
N'est aagea bom, ce m'est avis,
Et la pu» garder de la terre
,. Google
xxni
7-10 Bt a l'onor man seignor querre,
Qui mo dit honte ne meefftit,
MoDseignor meïames le fait.
Et Chaotecler n'en DOÏa mie
Que li vilains par félonie
7-ld Et Coupée tôt aanz respit
N'eâaeent le roi en deapit.'
Dist Brichemer de ce le vi
Me trait noient chasouns a lui.
Li sires son talant fera,
750 Por son home nel lessera.'
Qrinbert respont 'voir dites, sire.
Mes vos avez bien oï dire,
La truie fet sovont les maus
Dont les pueeles sont novaus.
756 Por mon haterel, se ge puis,
N'en iert oan serjaoz destruiz
Par mon dit ne par mon otroi,
Qui soit ou serriee le roi,
Tant i face ne droit ne tort.
760 Li rois nel bet mie de mort,
Qui l'a toz jorz molt bien servi.
Ne doit mie avoir deservi
C'en le deetruie por tel fet.
Autres afaires i estuet,
765 Autre conseil vos convient prendre,
Que de Renart jugier a pendre.'
'Seignor, seignor' dist li lieparz,
'Ci afifiert auques gront eegarz.
Molt vos ai oï estriver
770 Et vo mautalanz aviver.
N'ose Renart sauver de bout
N'a mort jngior du tôt en tout
Por ce qu'il est serjanz le roi.
£t por l'omicide, ge croi,
775 Qui a la pais le roi despite,
Ne l'ose fere du tôt quite.
747 ? 754 faut il lire D. L poroab niit tôt novMs t
'c*
xxra
Si T08 dirai o'on en pnet faire.
MetoDS aor le roi cest afaire
Qu'il en face le aieo talant.
T60 Si n'aurons pas son mautalent.
De Brun, qui de Benart se plaint,
Uolt le Teïsmea pale et taint :
Il U met sus qu'il le trabi
Au tronc, quant il li mescheî,
785 Ou sire Renart le mena.
l'or ce que il tesmoinz n'en a,
Renart li escondit as sainz:
Si soient ami conme ainz.
Ce est li miex que ge i voie.
790 Sivrez me vos de ceste voie?'
Dut Brichemer 'nos le loona,
Puis qu'amender ne le poons.
Âlona avant: sire Uepart,
Devant le roi dites l'esgart!"
79.1 Eepairie sont ou mandement
Ou li rois tient son jugement.
Li liparz enmi la meson
A conmenciee sa reson.
'Sire rob' fet il, 'or oiez]
8i)0 Je dirai, se vos l'otroiez,
Le» esgarz qne nos avons faiz
An confermement de la pais.'
Respont li rois 'jel vos otroi.
Bien le voil et conmant et proi.'
803 'Esgarde avons voîrement,
Renarz face le serement
Ysengrin si con il dut faire
Conme Roonel en fa maire.
Mes por le roi aaseûrer
mO Convient ainz Ysengrin jurer,
La traTaon ne Rat ne sent,
Dont Renart maie aventure eut.
De maufaire sont arrami,
, Google
S'ore en avant soient ami.
815 Et de Renart que dans Bruns rete
Et traÏBon Bor lui degiete,
Renart a» sainz esoondira
Qu'il ne le sot ne atira.
Si Boit d'ans deus faiie la pab
820 Qu'el ne renouvelé jamais.
Ifea de l'afaire Chantecler
Yoa di, ne veons mie cler
Ne n'osons dire (ce sachiez)
Que Renart aoit a mort jugiez
825 Do l'omicide qu'il a fait,
For ce qu'a garant vos en trait.
D'autre part ne poons trover
Sa delÎTrance ne prover
Por la pes que il a faussée,
830 Qu'avez plevie et affiee.
Atant nos en volons taisir
Et vos en faites to plaisir.'
'Nos em patlerona' fet li rois :
'Que tant est Chantecler cortoia
B3.') Qu'il en esgardera mesure
Et par raison prendra droiture.
Ce sachiez, por nului tenser
Ne vueil mon aerement . fausser.
Sus Cbantecler met cest afaîre,
840 Qui en soit justicier et maire
Et il regart que tant en face
Dont moi et autre gre l'eu sache.
Très bien li affi loîaument
Qu'en en fera son loement.
Mb Or se conseult de l'amendise,
Conment il velt qu'ele aoit prise.
Si façon ci les sainz venir,
Et li autre por pais tenir
Soient preat de lor serement
830 Et sivent lor oetroiement.'
, Google
XXIII
Li cm a la parole oîe.
De ce qu'il ot, le roi mercie,
La teste en a vers lui clinee.
Dame Pinte a apelee
86Ô ïït ma dame Rosse acenee:
A son conseil andeus les marne.
Aporte sont li saint atant.
Et li baron sont en estant,
S'ont lor pais faite et atiree
8(10 9i con on lor ot esgardee.
Chaotecler est a son conseil
Qui molt en est en grant esveil.
Tinte' fet il, 'que me loez
De cest conseil que tob oezP
6(t5 Que dîron n<M de l'amendise
Qui de Benart est sor nos mise)*
Morte est to suer dame Coupée.
Mort ne puet estre recovree.
Fardonons li la mort por l'ame,
870 Que diex ait merci de la dame.'
'Coi' dist Pinte, quel la ferez?
La mort ma seror pardonrez.
Que tant amai, dame Coupée?
Ja me verres de duel paamee.'
8TD Tinte' fet Bosse, 'or m'entendez!
For dieu, bon jugement prenez
De Coupée rostre seror.
Puiaqu'aTons le gre du seignor,
Xos le deTOQS molt bien grever.
880 Fesons RU moins ses eulz crever
Ou il perde les piez andeus.
En toutes corz soit mes honteus.'
Fait Pinte 'Boosse dit merveille
Qui en tel guise me conseille
88& Con de Reuart desfigurer.
James ne nos lairoit durer,
3'il sanz mort remanoit en vie:
Z li roia tilia Ma d. r. et a. S«4 D« co oeit
,. Google
XXIII
Que molt eat fel et plsina ^'enrïe.
S'est molt Bagea et vêtiez :
890 ToBt se aeroit de nos vengiez.
Par mon ohief, ce n'eit paa mea los.
Il a trait le plus cort des loz,
Si est cheOz en no manede.
Bien li deTone or fere lede.
89j Je l'utroi bien qa'il aoit penduz,
Pot prière ne soit renduz.
Par le haut ee^or qui ne ment,
Se vos le fetea autrement,
Jamcfl mea amia ne aérez
901) Ne ma croupe ne chaucercz,'
Or ot Chantecler que s'araie
A Kenart ne pardanra niîe
La laidure qu'il lor a faite.
Tel parole )i a retraite
005 Que James jor ne l'amera
Tant conme Renart rivera.
Miex li vient il que Kenart muire,
Quant s'amie le velt deatruire,
Qu'il la perdiat d'ore en avant.
giO Bien ont famea les dez avant:
Otroiez li quanqu'ele velt.
Mes neporquant le ener en deult.
Atant ont lor conseil fine.
Genart i ont mal encline
915 Qu'il ouidoit avoir bone pais.
Mes autrement tome li plais.
Du conseil repèrent tuit troi
Si sont venu devant le roi.
HoU se tint eobruns Cbanteclera.
DjO Piteus fu molt li bachelera.
Les larmes H moillent la face,
Deaous ses ielz i pert la trace.
As piez le roi s'eet aploie^
Puis est li con&eulz desploïex.
, Google
xxm
OSD Ce coTient il qae devant viegne.
'Sire' fait il, 'âîex tob maintiegne,
Que grant honor m'avez portée.
Dame Pinte est nolt amortee
Por sa seror qui eat occiee
030 Et velt que venjance en Boit prise.
Volons que fienart soit penduz:
Trop est il assez atenduz.
Mort a donnée, mort reçoive]'
Or trenble Renart plus que fueille,
935 Quant de sa mort ot plaider.
!Nus ne l'en pooit mes aider.
Li rois ot fet son saîrement,
Qa'il BÏvroit lor atirement.
Nobles s'en est en pies drecies.
910 Molt durement s'est corrouciez.
'Chanteoler' fait il, 'tu m'as mort.
S'as vers Renart molt félon tort
Qui maint biao servîse m'a fût,
Mau guerre don l'en ai retrait.
(MQ Ne fausere mon serement.
Que trop le jure asprement,
Que plus te quidai debonaire.
Si feras ce qu'aras a faire.
Kon serement aquiterai,
!)W Que je le te deliverrai,'
Li rois a apele Renart,
Si li a livre par la hart.
Lors voit Renart, qu'il est jugiez,
Ne puet mais estre ostagiez.
IM5 De mort ne puet avoir treslue,
Se son engin ne li aiue.
Porpensez s'est de grant voidie:
Ne lessera qu'il oe le die.
Se il li puet valoir, si vaille.
enn SenUant a fet qu'il ne l'en chaille.
'Rois' fet Renart, 'witent a mi.
ttl3 Faut a lire reoueilUr
BEKART II
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xxm
Pot dieu, parole a ton ami
Qui aervi t'a si boDement
Sanz tricherie loiaument.
W5 Bien ai porchocie Toetre preu
Tôt La OD je fere le peu.
Mou Tueil fuisse pieca finez,
Fuis <]ue si mal sui destinez.
Tant ai vescu, tos sui cbanuz.
970 Or Bui a œale fis venus.
Se morUBse de bêle mort,
U'ame en eûst plus grant confort.
Ne puet estre aatresi espris.
Par grant pechie sui entrepris.
976 Se g'eûsse de vie espace,
Molt richement vos mariasse.
Mes Boufrir m'estuet oest martire.
AiuE que ge mnire, vos vaeil dire
Ce que rois Yvoris vos mande.
980 Molt a grant chose en sa conmaode.
Plus a de terre a manbumir
Dis tanz que n'en poez foniir.
Une fille a molt précieuse,
Donei la vos veult a espeoee.
98fi N'a plus hoirs, sa terre avérez.
Or i parra, quel la ferez.
Bien vos sai dire tel novele,
Q'en tout le monde n'a si bêle.
N'est beste tant oon terre dure,
990 Dont ne puist prendre la figure.
Molt par se set bien tresmuer,
Quant ele se veult remoser.
Sire, pensez de cest afaire
Que ceat bonor puûsies atraire.
995 Se bien n'en pensez de l'ovrer,
Ja tel ne porrae recovrer.
S'il n'i avoit autre eritage,
Mes que son déduit et sa rage,
Sire, sï t'en doiz tu pener
1000 Que ci la puisses amener.
,. Google
xxin
Por quant se dot eatre essilliez,
De Tostre hooor seroie liez.
Preo ton mesage, si l'envoie,
Âinz qu'autre se mete a la voie.
1006 Se encore demain vesquiase,
Ceet porchaz très bien Toe feïsee.
Mes fet arez vo serement,
Sel tenez trop entièrement.
Que ce nos dit sainte escritnre,
1010 Qui la vérité nos espure:
On fait le mal por pis lesser,
Por bien se doit la lois plesaier.
Et si trovona, œ m'est avis,
Que meTsmes li rois David
IOir> Qui diex ama parfitemeot,
Par ire fist un sairement
C'un home ooirroit sanz respit:
Ke sai s'il l'avoit en despit
Ne por quel (diose il le haoit.
1030 Mes diex li diat, péchiez feroit:
Qn'omicide en nule mesure
Ne doit estre fet sanz droiture.
Cil crut ce qne diex li ot dit
Et 'seloDC soD conseil le fist.
1035 De ce qne diex loe un afaire
Qui de toz est sires et maire,
Ce doit estra molt bien («du.
Or Bonunea a cest point venu,
Se ma via vos a mestter,
lOno Bien poez ma mort respitier.
Péchiez est il de parjurer,
Qraindre est de moi deffîgurer.'
Quant li rois oî la novele,
Sachiez que auques li fu bêle.
1035 De tant seulement qu'il oT,
Molt durement s'en esjoT.
Or parlera, s'il en a aise,
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Qui que soit let ne oui il plaise.
'Seigaors' ce dist Nobles li rois,
1040 'Bien eaeeroit resons et drois
Que li plus grant et li menor
Par tôt porchasacent m'ouor.
Tel cli(»e m'a Renart d dite,
S'en cest aa la pois avoir qnite :
1045 Et se ge n'ai oe qu'il m'a dit,
Dont pria ge m'anor molt petit.
Or set Renart, ne puet durer.
Que je ne m'en Tueil parjurer:
Quel de vos fera la mesage
106O A TTorts du mariage,
De par moi dîe la oorele .
Qu'a moillier me doint la pacelef
Ual de celui qui aine detst
Du mesage qu'il le feCst 1
1056 Que Yvori ne connoiseoient,
De sa terre point ne saroient.
Ne sai comment il la seûssent
Ne quel malfe dit lot eussent.
Renart melemes nu savoit,
1060 Mes le roî amuse aroit:
Tel cboee li faisoit acroire
Qui ne pooit pas estre Toire.
Mes si le volait eniTrer
Que il se peust délivrer.
106& 'Seignora' fet Nobles, 'or oies!
Molt vos ai semons et proies
Que me feîssiez oest mesage.
Mes n'en î voi un seul tant aage
Qui du fere s'en ost vanter.
1070 lit vos que direz, Chantecler?
Se vos Renart me destmies,
Ou mes conaeuh est apuiee,
Cest roeei^ fares le vos?'
'For dieu, sire, gabez me vosP
i lel manqué 1060 li roia
, Google
xxra
1076 Aine ne soi ou mest Yvorb.
Mea Renart qui n'est esbahis,
VoB fet acroire ce qu'il yeult
Isei faitemeot con il seuH.'
Benart a son conto abesaie.
1080 Le parler etist ja lesaie:
Mes nel lera si faitement.
'Sire' fait il, 'sanz doutement
Créez ce que je vos ai dit:
Que go ferai saoE contredit
10S6 Que rois serez delà la mer
Si con vos estes deoa mer.
Et si auroiz feme nobile:
N'a tant bêle jusqu'à SeziUe.
S'ainsi uel faz, se ge ai vie,
1090 Dedenz cest an siuiz felonnie,
Ostroi qne je soie deffez.
Ja mar eu ert jugemenz fez.'
Ce diat Grinbert 'il dît bien, sire.
Ja ne le devez escondire.
1096 Je le preing bien por lui en main.
Mar me lerez mie de pain
Ke fiez ne terre a tenir.
Que qne je doie devenir,
Moi meTsmea metez avant,
1100 Se Besart ne vos tient covant.
Prenez sor vos sa forfaiture.
Que chaut, s'en vos tient a parjure?
Que ja ne porriez trover
Qui le vos doie reprover.'
1105 Li roia et le beeoing eatroit.
Que li roie li conseille a droit.
'Chanteoler' fet il, 'je commant
Et ai voa pri con mon amant
Que cesta mort me pardonez,
ino Tant qae je soie coronez
De tel honor oon je porchace.
1106 Faut il lire Qne Qrimberaf
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xxm
Mea uoe chose por voir aachei
Se mes de riens vos desdisoit,
Tooz li 08 dieu nel gueriroit.'
1116 Chantecler ot la conmandie,
Ne set oonment il escondie
Ce que li roia prie et conniande:
Que l'amendiBe est moU grande,
Puis que li roia le velt a certes :
1120 Et souffrir li ooaTÎent ses pertes.
Otrie H a son talaat.
Mes tel i a qui sont dolent.
Qui que fu lait, Banart fu bel
Et le singe dant GoîntereL
1126 Mes Pinte en fu tote dolente
Et Ysengrios molt se démente.
Mes li rois Chantecler mercie,
Quant il a sa parole oTe.
'Qrez et merciz' ce dist li roia.
1180 "Renart, Renart, or est bien droiz:
Quant de mort eatea aquitez,
Tos et rostre plege aquitez!
Si porohaciez bien vostre afaire.'
Ce dist Renart 'bien eat a foire.
1135 Mea vo letrea m'eatnet avoir
Et To seel, que por avoir
lSe\ lerai ge que je •n'ea quiere,
Se diex done que je ne muire.'
Li rois fet ses letres eacrire
1140 Et fait mètre quanqa'il vuelt dire
En un parchemin de veel.
Renart lea charge o son seel,
De la besoigne molt li prie.
Renart quanqu'il veult lî obie
1145 Bien alast la on len l'envoie :
Mes il n'en aet ne champ ne voie,
Tant a fait qu'il est esohapes.
S'il puet, il n'iert mes atrapes
IIU pr* 1188 Faut il lir« j« rapertf
,., ,,::l,.GOOgIC
xxin
En oort a roi jusqu'à celé eure
1160 Que il iert auques au deseure
Et qu'il porra chose trover
Dont ses anemis pnist grever
Et eu 1r oort faire tesanz
Si que il Boit au roi plesanz.
1155 Âtant toute la cort départ.
Ben&rt s'en torne d'une part
Qui ft cort dut estre tri^z.
Revenuz est en son païa
 sa famé prendre conseil
1160 Qui por lui est en ^rant esveil.
For lui a graot joie menée.
Mes molt lî a corte durée,
Que tôt li a conte l'afaire.
Ne sevent preu a quel ohief trere.
1166 Ce dist Renart, guérir ne cuide,
Se trestot le pafo ne wide.
Forpensa soi dame Hermeline,
Qui molt par fu sage meachine.
Loe li a que s'escience
liTO Velt aprendre de nigromanœ:
'Jusqu'en Espaigne vos lassez.
À Tolete en set on assez.
Ce est uns ars de tel manière
Que qui bien on set la manière,
117S Tôt fait a son commandement,
Que ce est l'art d'enchantement
Se de oel art apris avez
Et de l'enchantement savez,
Par vostre enchant le roi forez
1180 Qua&que fere li deverez.'
Renart sot que s'amie dist
Qui de bon conseil le gamist
'Dame' fet il, 'vos me loez
Du mieuz que vos fere savez
1185 Et je irai puis qu'il vos grée.
ITO i''i'ii/ iV TiVc Hele a pirndrt ? ues me manque
,. Google
XXIU
Mes je TOB les molt esgaree.
Or p6n§ez de Tostre mesaie
Que richement soit arnanio.
Tostre terre soit bien tenue
1100 Que ne sai de ma revenue,
Ed quel termine le ferai
ffe quels merreilles troverai.'
Âtaat s'en va, sa feme lesse.
Molt doucement l'aoole et beae
tI96 De Boa travail molt lî ennuie,
Si prie dieu qu'il le conduîe.
Va s'en Benart au miex que puet
Si corne fere li eatuet.
Fasse les monz et les valeea
ISOO Et les forez larges et lees
Et les destroiz et les passages
Si conme veziez et sages.
Les nuiz va molt sovent en proie,
Que il n'a cure c'on le voie.
1305 Tant a tenues ses jornees
Et les granz terres trespassees,
Entrez est en terre d'Espaigne.
Lieve son pie, sa teste saigne.
En Espaigne ert, bien le savoiL
ISIO Or prie dieu que il l'avoit.
La traoe suit d'une charrete.
Far nuit est venuz a Tolete.
Amont en va parmi les rues
Ou les mesons sont granz et drues.
121S Molt se demuoe, près se tient,
Que molt se doute et molt se orient
Que chiens ou beste ne l'asaille.
Tel fain a que molt en baaille.
Cerohe citierea et cuisines,
1220 Yolentiers goutast de gelines
Et s'en preïst a son souper.
Engin savoit a deetonper
Troua de jaioles et de tois.
tfnee par baies et par sois.
,. Google
122i) Far sr<Hiture est cnbatuz
Ed tel ostel ou ert batuz,
A l'oBtel le mestre do l'art
Qui ne se gardoit de Renart:
Mestre Henriz avoit a non.
12% S'eatoieot mis ai gras chapon
En une cage lez le fu,
Âinc mea tele roie ne ta.
Benart a flairie et senti.
Ainz de grater ne s'alenti
138& Desus le Bueil de la meson,
Que volentiera queroit reaon,
Conment il fust laienz entrez
Tant que dea chapona fjat montrez.
n i a tant gr&te a preu
1240 Que fet i a nn petit treu.
 par soi a'eat tant aTascioz
Qu'il s'est en la meaon fichiez.
Molt l'angoisse la leoberie
Et ai n'a pas voie marrie,
1243 Que li âairiera l'en fesoït sage.
Yenuz est tôt droiz a la cage.
Li un des piex brise a aes denz
Tant que son ohief a mis dedenz.
Puis i entre do tôt son cors.
13S0 Ues ja aincois n'en istra fors,
Qu'il en sera molt entrepria.
L'un des obapoas a ans denz pria.
Lors s'escria de tel randon
Que les Beijana de la meaon
12115 Por la noise se sont levé.
Durement ont Renart grève,
Que 1ï maiatrea lor eaoria
Por les sainz deu, gorpîl i a.
Filz a putain, alez a Fuis.
1200 Desooz le sneil est le pertuis:
1244 Toe Msria 1248 gag»
, Google
XXIII
Très bien l'ai veû en mon sort.
Honnïz somea, s'il nos eatort.'
II mcïsmeB saut àe son lit
Veoir la ohaoe et le déduit
1265 Que si vallet font a Renart
Qui de la cage isai a tart:
Que grant clarté fet la lumière.
Si ont estoupe-sa toviere.
Or est Renart en maie paioe.
1270 Au comencier a maie estrune.
Chascuns tient pesteil on macue.
De la poor Renart treeeue.
Qui primes vint, primes i fiert.
'Las' pense Renart, 'ce que iertP
1375 List on ainsi de nigromance?
Trop en ai ja grief penîtance.
Encor n'en ai gueres ouvre,
S'en ai ja maint cop recouvre.'
Qu'en diroifiP tant l'ont batu,
ISSO Por mort l'ont a terre abatn.
Renart se giBt gueule baee,
Auques a celé gent gabee.
N'estoit pas mort du tôt en tôt,
Ainz prenoît bien a euls escot.
1285 Oïr volott, que il diroient
Et que de lui deviseroient.
'Prenons en' dist li uns 'la pel.
Je li toudcaî a un coutel.'
'Mal avons fet' ce dist li mestre:
1390 'Que tôt vif le peâeson peetre
Jusqu'à yver après este,
Se vif l'eûssons arreste.
Adont fust sa seson venue
Et sa gorge blanche et cfaanue.
1295 Miex vausist que ne fet assez.
Que fust il ore respassez!
Si m'aîst diex, mes ne morroit,
Tant con ici vivre porroit.'
Quant Renart et q'ainsi puet vivre,
...oglc
1300 De mort ne le fera nus cuivre,
Aiacoû le tendront em prison
Tant que sa pel soit en aeeon.
Or e«t Bi lies q'ainz si ne fu.
Un petit s'estent vers le fu
1305 Et a gite un grant soupir,
Li mestres jure saint espir:
'N'est mie mon: or li aidons!'
Let li gietent a gronz randons
En la gueule tôt esdiaufe.
1310 Si respasserent le maufe.
D'une ohaane l'ont lie.
Le mestre a ses serjanz prie
Qu'a menger li doingnent assez
Tant que il soit toz respassez.
18)6 11 si firent tant qu'est guérie.
Or ne fu fel ne esmarriz:
Ainz se contient moU simplement
En l'ostel et molt bonement
Or puet aprendre nigromance,
1330 Que assez lï font de pitance.
Chasoun jor en l'escole gîst
Et ot quanque le mestre dïst,
Uolt fu sages et entendanz,
N'ot pas les oreilles pendanz,
132fi Ainz les tient droites et escoute
Molt parfont pense que il doute.
Tant en aprist que toz fu sages.
Si n'estoît pas entr'eus sauvages:
Aina estoît molt aprivoisiez.
1330 Par l'ostd aloit desliez.
Une nuit se leva de l'estre.
Si s'en ala après le mestre
En une route deeouz terre,
Ou il aloit son savoir qaerre
1335 A une grant teste cavee,
Qui estoit de ouivre gitee:
1301 cuire lâOtt laim) b. 131» dlgromias 1338 err«*
,. Google
A celé prenoit ses consenlz
Les plus privez et les plus sena.
'Baron' dist le mestre, 'que doit^
1H40 Meînt oonpaigDOD ai orendroit
Qui assez sevent de Toaire art.
!N^e lor vault denrée de lart
Et non fet il demie d'oint,
Qn'il ne pueent savoir un point:
134& S'en sont dolent et confondu.'
La teste li a respondu
'Mestro, moînt jor lit en avez,
Et plus encor si n'en savez
Ne ne poez par vos trover
1350 Que doit qu'il n'en pueent ovrer.
Or m'entend^ gel vos dirai,
Que ja ne vos en mentirai.
Qui bien veli ovrer de oest art,
Tenir l'estnet ou tempre ou tart
IS&B Au tron d'une chambre privée.
Croiz ne soit fête ne nomee.
Mes si se velt en nos fier,
nieqnes doit sscreSer
D'an coo marcbots ou d'un noir chat..
1360 Qui nel pnet enbler, si l'achat.
Aprez die sanz autre fable
"Oiez, d'enfer tuit li deablel
De ceste oevre loiez seignor
Et si Boit fet en vostre honorP
1865 La dedenz giet son saorefice:
Apres s'il velt, de la chambre isse.
Ja mar fera antre proiere-
Tôt puet faire son majetiere.'
Ne volt plus dire, si se tut.
1870 Renart retint ce que il pat.
Li mestres sanz arrestoison
Est revenue en sa meson.
Un petitet s'est tret ensns
Tant qne le mestre en fa iaaos.
1375 De son acostement n'a cure.
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XXIII
Fet i a maie norretare,
Qu'il a pris le coc de l'ostel.
N'es Bavoit nul ci près ne tel.
Âtaot s'en va a la Itxigaîgne,
1380 Ilec a fet sa barbaeaue . "i
Si con la teste l'ot apris.
Puis s'en Ta, co>e n'i a pris.
FÏBt ses charmes et ses oaraudes,
Ses conjuremenz et bbs laudes.
I.ISÔ Ainz puid ne pot estre tcnu&
Avec le vent s'en est renus
A. Ualcruee en une seule eare,
Ou sa famé trova qui pleure
Far la âolor de son mari,
1H90 Qu'en envoia si esmarrî.
Mes il l'a bien réconfortée.
S'aventure li a contée.
Dit, bien aura toz ses ators,
D'enchantement set toz les cors.
1306 Or se gart bien que il harra,
Qu'assez test li en mescheira.
Graut joie ont ensenble menée
Tant que ce vint a la jornee.
CoD^e prent Renart a s'amie
1400 Et dist qu'il ne lessera mie,
Qu'au roi ne se voise aquitier.
James n'en quiert jor reapitier.
Renart vot a la cort le roi
Far chaucîees et par perroi
1406 En la forast Broceliande.
Illeo le trova sans demande.
For Renart ert en grant abe,
Cremoit qu'il ne l'eust guabe,
Atant ez vos Renart en place
1410 Que il veit bien que on l'i saobe:
Que il aporte tel novele
Qui as muaars essera bêle.
1380 Faut il lire fets m bargaigner 1410 qne mjHqiie
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Li rois estoit batiz et hetiez.
Renart parla can afedez
1415 'Rois, tos jorz soifit tu sauvez!
Holt ai este por ros grevez.
Passe en ai mainte contrée.
Bone aventure en ai trovee,
Bien ai esploitio mon travail
1420 Dt a'ai prore conbien je vail.'
Or le sert bien de la treslue
Renart qui tôt le mont argue.
'Rois est d'Arcade et de Celdone.
Ueint riolies hom treO li done.
14% Jusqn'as bonos qu'Artus les fit
Est il sire, si coq il dist:
Tôt vos donne son héritage
Avec sa fille en mariage,
Si fait de vos son eritier.
1430 Yiex est, ne puet mes oetoier.
A famé vos done sa fille.'
'Renart' fet ii rois, ou est illeP'
'Sire, ele vient a grant empire;
Avant le vos sai venaz dire.
1436 Or mandez tote voatre gent.
Sel recevez honestement
Et apareilliez tel conroi
Tel oon convient a noble roi
Et que nos i aions honneur.'
1440 'Renart' fet li rois, a beneurl
Ta par la dame, si Tarooine *
Et je dedenz ceste semaine
Ferû ma gent toute venir
En ma «aie por cort tenir.'
1445 Atant Renart s'en est tomez
Et li rois s'est bien atomes.
Mande ses genz granz et menors
Que tnit viegnent a ses honors,
Tnit i aquenrent volontiers,
UN) Tfi quierent voies ne sentiers,
Ues par broces et par essart,
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xxm
Yeoir les merveilles Benart.
Tant en i Tient, la cort fu plaine.
Ne fînerent d'une aemaine
1455 De venir d'amont et d'aval.
Estaochie i ont meint cheval.
Li rois atorne son afaire:
Que granz voies vodra il faire.
De venoison i a molt prise
1460 Et voliile de intùnts ^uiae.
Du tôt me penaese a nomer,
Hes ceste oeuvre vueil achever.
Li rois ses menestreua assist
Et a chascun bod mestier dist.
1466 Roonel met a la cuisine
Qui de l'aparaiDier ne fine:
Et dit Tybert qu'il li aïst
Bruns li ora a loe et dist.
Bien set mengier aaavorer.
1470 Tybert i va sana demorer.
Platiaus conmande pain livrer
Et molt larftement délivrer.
De Brichemer fet bouteillier,
Le vin li rueve apareillier.
1475 Et BruD preigne garde des mes,
A la table les face près.
'Ysengrin, pensez de toillier
Et de la coupe apareillier
Devant vo dame la roTne.'
14d0 Tsengrin parfont Ten encline.
là rois a bien tôt devise
Et Renart a tôt avùe
Qui ert en aise de la cort.
Or le convient qui se ratort.
1485 I) fet ses ynvocatïons
Et ses forz conjurations:
As maufez fet d'un chat présent
Por bien fere l'enchantement.
1487 A mauuet
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xxm
Far eachant a fet meintea beites,
1400 De tex i a qui ont rint testes.
Et plus assez de tex t a.
Bestes fait q'ains dex ne cria,
Et tnolt de diverse maoïere
Et aussi coD devRDt derrière.
149b Puis que Renart les a charmez,
Gietent par bouches et par ciea
Feu et fiambe par tel ravine,
Avis est que tôt le mont fine.
Et quant il veit, si les racoiae
1500 Que ja ne feront point de noise.
Renart vient a joie et a feste,
Mes molt demoine gnnt tenipeste.
N'est merveOle, se noise font
Béates qui tant de testes ont.
K)05 La noise iert a merveille grande.
Puis que danz Renart le commande,
Vllent et cornent et buisinent :
Cil qui l'oent, s'en aderînent
Que ce sont deable qui vienent.
1910 A poines de poor se tienent.
En guise d'une lionoesse
Ànmaine au roi sa promesse.
Ainsi s'en vînt Renart a «ort.
Nobles encontre lui acort
1515 'Renart, bieo eoiez vos venuz!
Por ce se tu es viex cbanns,
N'a il bachelier en ma terre
Qui mex i sache mon preu querre.
Est ce ma famé qui m'amaines,
1520 Dont tu as eu si granz poines P'
'OîI' ce dit Renart, 'bian sire.
Je la vos rent a tôt l'empire.'
'Vostre merci.' Li rots l'embrace,
La keue li met sor la maoe.
Ifi25 'Dame, bien soiez vos venue I'
Mft B manque Ibli AiimaiDe
, Google
Celé a sa parole tenue,
Que dant Renart li a fet signe:
Mes parfondement lî encline.
Nobles la Ta molt atouchant,
1530 Sa barbe ea va deleohant
Et Bant en piez: tel joie maine,
Qu'il est tenuz a molt grant paino
Que voiant toz ne l'a saillie.
Si espris fu de la folie
U^ Par ce que si bêle la voit.
Ues dsnt Benart qui molt savoit,
Toz les enmaîne el pales
Et si fet fere molt grant pes.
Chascnns s'est assis a la table.
1640 Or poez oïr bêle &ble.
Tuit servirent de ior meatier,
Serjanz, TsUeE et bachelier.
La dame aist el mestre dois
Et li aires Nobles li rois,
IMCi Et Tsengrins devant euls taille,
Qui Ior apreate Ior Titiûlle.
Il fu autrefois esoorchïez
Des le haterel jusqu'ea piez
For le roi Noble le lyon,
Ift&O Con fiât de sa pel gueriaon.
SeH cuira li oatoit revenuz.
Li peula ert juenes et menu».
Les piez avoit ja toz voluz:
MoH li chiea ostoit toz ohanuK
lôCiô l'or ]oa vieie peuls qui i remeatrent.
M(» jo crion que il ne coupèrent:
Qiiiï Kiniirt a' en est garde pria,
Qui mntntea foîa l'a entrepria.
Or Bc porpense li maufez,
1560 Qui de grant mal fa eechaiifcz,
En quel usuierc li nuira:
Que s'il puet, il le destruira,
Et si no Tclt plus demorer.
La lionease fet plorer,
BEKART II
,l.n.b,.G00gIC
XXIII
1506 Soupirer et color changer.
De tôt en laisse le menger.
Li rois la voit, eî It en grieve,
Renart apele et cil ee lieve.
Henart' fait il, 'qa'a ceete dame?
1&70 Arde le feus et maie Sambe
Qui la vérité n'en dira, .
£t qui ja li escondira
Chose qu*el vueille conmander,
Por qaoi on le puùt amender.'
1575 Or ot Renart c'on en fera
Tôt ce que il commandera.
Ysengrin voudra ennuier,
S'a son droit se pnet apoier.
Si ne li set que demander,
1580 Fors tant qu'a «ort le fist mander
Por sa famé dont le bani.
Que fox fist, quant il en groinnL
'Sire' ce diet Kenart, moi poise,
(Ma dame est molt franche et oortoise),
1585 Quant ele tel aenblant vos fait.
TSe sai s'en li a rieaa forfait.'
Renart la dame dîst et prie,
Que a son seignor Noble dte.
De quoi tel mautalent avoit
1590 Porquant Kenart bien le savoit:
Hes du blasme ae velt geter,
Coq ne l'en puist de riens rester.
'Dame, dite* vostre voloir!
Ja ne vos en convient doloir :
159& Que j'en ferai vostre plaisir.'
Or ne s'en puet ele teisir,
Des que Benart l'ot coumande
Et li rois li a demande.
Un petit a crolle la teste,
ISOO Ja parlera con fîere beste.
'Renart, qui tôt le mont traîs,
,, Google
Quant m'amenas en ceet païs,
Je ne quidai mie ttover
Béate que od peQst prover
lft05 De si aperte vilenie,
(Ke sai se c'est par felounle)
Que cist vassBUs qui ci nos sert.
Je le Toi molt d'orgueil apert.
Nis un seul point ne eui decute,
1610 Ainz me au! trea bien apercute.
n deûst moi et hod seignor
Servir a joie et a honor:
Et il est de félon apel.
Huî tote jor a son ohapel
1B15 Ferme, qu'oater ne ie deigna.
Kal dahez ùt qui l'eDgenilra.
Se ce feûat en ma contrée,
S'aumuce li fuet toat ostee
Si bêlement qu'il le aeatist-
1620 Ne trovaat qui le conseutiet.
Ce ne aai ge, s'il est tigneus:
Que je le Toi molt rechigneus.
Encor Toi autre meafeture,
Dont au Quer td greignor ardure :
leKt Que tote jor devaut nos taille
Moufflcs chauoieea no TÎt^Ue.
Dont il tert aon nés et sa bouclie:
Eapoir en plus ort leu l'atoucbe,
Quant il fet le vilain afaire.
1680 Onquea poi nos nés deigna traire.
S'en ai eu grant mal au ouer.
Sire, bien vos ai dit le fuer,
Que ja ne gerrez a ma coste,
S'oD ci deTaot moi ne U oate
16S6 Chapel et mouffies a rebora.'
laengrio fu fel et rebora.
Ja parlast feleneaaement,
S'il en eûat consentement
Et li rota nel dcûst bair:
1640 Que il cremoit en pis chaïr.
...Google
N'ose mot dire, aincoïs se taiat,
Un petit arrière se traist.
I^oblea ot que sa &me diBt
Que son gésir li contredist,
164S 3e Tsengrin n'est deamoufBez.
Un petit en eet bonronflaz.
Voit Tsengrin qui se demuce.
'Ostez en maleur vostre aumuce,
Sire Tsengrin' ce diet li rois.
1650 'Ja n'estes tos Escob n'Irois.
Guidiez estre enobapelez?
Estes vos tigneus ne pelez?
De ces moufles vos deecbanciezr
Lors s'est Tsengrin haut dreoiez.
16D6 'Sire, merci! por dien, du faites!
ISe seroient de léger traites.
Ja me verrez îoi pasmer.
Porquant ne me devez blaamer,
Que n'i ai mou&e ne cbapel,
1680 Ainz est remenant de ma pel
Bout vos feïstes pelîcon,
Quant Renart vos dona poison.'
Kenart l'ot qui de ce n'a cure,
Entre ses dens la reoo^jure,
1665 lia roïne parler refet.
Dist ele 'cbt set molt de plet.
Foi que je àùi l'ame ma merel
Se ce fust en la cort mon père,
Ja tant plaider ne li leiist,
I6T0 Ues maugre sien oste l'eûst.
Ne je ne sai quel roi vos estes
Qui n'estes doutez de voz bestes.'
Ot le li rois, molt li en grieve,
Et ce qu'il voit qu'ele se lîeve,
16IQ Dist qu'ele ne remaindra mes.
'Dame' fet li rob, 'or a pes,
Que par mon cbief on li trera.'
Quant li leus ot q'ainsi ira,
Il prent un eaut, foTr s'en cuide.
,. Google
XXIII
1680 Mes la sale n'est mie wide.
Li roia le cosmande a tenir.
Ainz qu'il pefiat a l'uia Tenir,
Le saisUsent de totes parz.
Or eet bien seur ses ces Renarz,
1686 Quant voit YsengriD entre piez.
Tôt li eBCorcbect chief et piez,
Chapel et monfles ont ostees.
Bien a les noces achetées,
ÂTal se prent a avaler.
1690 II l'ont atant lessie aler,
n n'ont pins que fere de lui.
Li chael li font grant ennui.
Benart deus de ses gae li done
'Coopère, vos avez coronne!
1606 Vos porrez bien chanter la messe,
Quant Tostre dame ira a messe.
Rouche chapel a mes conperes:
Ce qait bien qu'il est empereres.'
Fuit Ysengrin, n'a ouir en teste,
1700 Mar vit ajostee la feste.
K table siet Nobles li rois
Et la rolne au plus haut dois.
UoU furent servi noblement.
Hes les bestes d'enchantement
I70D N^ gastent gueres de pastnre,
Deables n'a de manger cure.
Quant li mangera fu toz passez
Et il orent mengîe assez,
Beû tant qu'il ne vodrent mes,
1710 Lora rouva li rob fere pes.
Renart apele qu'a lui viegoe
Et sa convenance li tiegne.
'Benart, tu m'cQs en covent
Et le me delà molt sovent
1715 Que ma feme savoit Joar
Et sa figure tresmuer
En senblance de toutes bestes:
Aquitez vos que que ci CBtes.'
, Google
'Sire' dtst Rensrt, 'il est voira.
1720 Bn li C8t molt granz li Bavoirs.
Si li priez qit'ele le face.'
Bien fet Benart ce qu'il porehace.
Eotre 868 denz l'a conjurée
Qu'ele parolt sanz demoree
1725 Et 8i agence sa parole,
Que Renart nel tiegne por foie
Devant le roi et son barnage.
Ele si fait que plus n'atarge.
'Renart, bien vos poez seoir,
1730 Que je Toudrai primes veoir,
Gontnent set joer ma mesnie
Que vos avez ci amenie.
Vos me déistes en ma terre,
Quant vos me venistes requerre,
1736 Voz béates savoient chanter
Et sot chevauB molt bien monter
Et's'ierent bones tumberesses
Et parmi cerciaue aailleresses
Et savoient molt bien joer
1740 Con ne pooit lor pers trover,
Uîex que celés de ma contrée.
Or soit la mencongo provee.
Face li rois joer les sienes
Et je ferai joer les mienes.
1745 Se les voBtres i sont vaincues
Qu'eles soient taisanz et mues,
Mon majetire vos ferai
Du miex que faire aaverai'
'Sire' dist R«nart, bien a dit.
1760 Ja mar i aura contredit.
Conmandez que voz bestea jeaent,
Conques vers elles ne detrieuent.
Nos les vaincrons tôt sanz faiilanoe,
Ja mar en avérez doatance.'
1753 Henart' ce dist Nobles li rois,
, Google
xxin
"Uolt par es aages et oortois.
Gte met sor toi tôt cest afere,
Gardes qu'eu saobes m'onor trere.
Âssie les ^ex a ton talant,
1760 Et jel coomant aanz mautalant
Qu'en BÎTent trestuit yostre asise.'
Or est la parole ainsi prise
CoDme Benart le velt li faux.
Encui fera fere biax saux.
1765 Benart conmande faire parc
Snmi la sale grant et lare,
Et TÎengnent les bestes seoir
Por pltts plenierement veoir.
Bran apele tôt premerain,
1770 ^e veoit plus léger ferain,
'Brun' fet Benart, 'venez avant!
De par le roi je vos conmaot
Que vos tumbez por sa proiere:
Tôt en savez le majestiere.'
1776 Bruns ot que tumber li estuet,
Que escondire ne s'en puet
Que totes voies ne le face.
Yenuz en est enmi la place.
MoU a'acesnie, molt s'aplanie
1700 Et de bien tnmber s'amanie.
La teste lesse a terre aler
Et pais lesse le cul aler. ■
Si darement vient a la terre,
Le pertuîa eslesse et desserre:
1786 Que si ert plain, par poi ne crieve.
Et li tutnbets si fort li grieve,
Maugre sien li estuet peoir,
Si que tuit le porent veoir.
Toute la sale en rebondist,
1790 Chaaoune des bestee en rist,
'Gist tombe bien' fet la roTne,
'Que au tumber du cul baiaine.'
Lors a fet lever une beste ;
Bien avoit vint et une teste:
, Google
1795 CoDmaade qu'ele face ud tor.
Celé apareîlle son ator.
Yoiant toz ea la place vient.
3i fet son tor que bien revient.
MoU par le fiet legierement,
1800 Puis s'est asHse bonement,
Tuit la tesmoignent entresait
Que mîex do Brun a le tor fait.
Eenart li roue qui en mal veille,
Quatre corciaus lor apareille,
ISOC Les deuB larges et deus estrois:
Li un fu plus petit des trois.
En la place les a assis,
L'un avant l'autre les a mis.
Il les a concilie roideœent.
1810 II voit très bien eotierement
Que pas ne charront por le saut.
.Se l'un saut, li eaillieres faut.
Benart apele Bricbemer,
For Biûllir le rueve scesmer.
1816 N'en i chobi nul si saillant
Ne a cele euvre si vaillant.
Le saut face devant le roi.
Danz Bricbemer tôt sanz desroi
Du saillir s'est apareilliez.
1820 Mes plus en fu doleuz que liez.
La teste et le col avant tent,
Sa queue sor son dos estent.
Tient aus ceroiaus, les deus en pasoe.
Mes au tiers durement ae lasse.
1825 Li quarz le pardestraint si fort
Quo bien en cuide avoir la mort
Si le destraint qu'il en baaille.
Trop se fu empliz de vitaille.
Holt fu Bricbemer a malaise.
1880 Yentres eetroint et trou eslesae.
Benart le semont par derrière.
, Google
XXIII
Li boUlona saut de la doiere
Qai Renart Sert enmi le vis.
A grant peines et a envis
1886 £st Brichemer outre glaciez.
Kes Renart fu toz couchiez
Que honteus eu est et dolenz.
Mes molt eu i a de joiauz.
Grant joie en maioent et grant feste.
1840 La roïne apele une beste,
Si li conmande qu'ele «aille:
Très bien s'i gart qu*ele u'i ^lle.
Celé eaut aoesmeement,
Oatre s'en va legierement.
1845 ' Tuit e'escrieat 'miex. a sailli,
Que cil qui Renart mesbailli.'
Renart apele Cointerel
'Uetez la aele en Roonel,
Si nos ferez ci un eelee.
18C0 Assez est larges li paies.'
On li aporte frain et sele
Tot« a or paiute, molt fu bêle.
Si ont Boouel ensele.
Et quant li singea fu monte,
1856 'Or i parra, dant Cointerel.
Tengiec moi bien de ce wadell
Coitiez le bien des esperona
Si que le aeute li geignons.'
Li singea très bien a'aparùUe.
1860 Renart uns esperona li baille
Qni sont agu de bon acier.
En aea talona li a fichiez.
Son eaoucel a Hon prent,
A aenestre a son col le peut.
1865 Met Roonel le frain el dûef
Qu'il le paist tenir a mescbief.
Cointeriaux monte a son destrier:
!Ne se deigna prendre a estrier.
A flon coste ceint a Teapee.
1870 Galopant va lance levée
lUnlbyGOOglC
Par la sale fait son eslus.
 Roonel fu ciat gieus laie:
Que danz Cointeri&ug l'esperonne.
Des espérons granz cops 1i doae
1876 Que il en fet voler le sanc.
II avoit molt farsi le fianc,
Que tant a beû et meDgie:
VU est c'en l'eflst eopreignie.
Danz Cointeriaui si fort le grieve,
1880 Par un petit que il necrieve:
Et sachiez que morir i cuide.
Vilainement du cul se vide.
Cil fiert devant et fiert derrière
Et retire le frais arrière.
1686 Toute la gueule H deefait:
Si ne li avoit riens mesfait.
Danz Cointeriaus sa lance besse,
' Par grant aîr forment s^eslesse.
Durement fiert par gront aTr.
1890 Mes moK estoit près de cheîr.
Sa lance brise, puis repaire.
Son eslab reconmenoe a faire,
Des espérons fiert Roonel,
En meint leu li perce la pel.
189C Le sanc en vole fils a fils
En plus de vint et quatre lius.
Quant il a ses eslaia renduz,
De son cheval est descendus.
Tuit dient 'cist n'est pas vilaina;.
igoo Mais ses chevaus estoit trop plains.'
Dens des bestes d'enchantement
Sont remontées erranment
Deeor deus de lor autres bestes.
Molt demeooient granz tempestes
190& Et jostent bien, lor lances brisent.
A. tor leus vont, si se rasisent.
Ce dist I^obles 'càst jostent bien.
1896 .zxiiij. 1006 rstienl
, Google
xxni
Reoart, noa ne venchons de rien.
Prenez gsrde de noetre honeur.'
IftlO 'Sire dist Renarz, a beneur.'
Renart iaei hors de la sale.
Parmi les degrés en avale,
Eu la cort entre en une borde.
Par enohant i fet une oorde,
IDia Un vilain i eQst son fais.
A tôt est vennz el palais.
Tybert' ce dist Renarz, 'ca vien!
En toi a molt proesce et bien.'
(Or oes conment i! l'adorde.)
lïTgo Tortez moi la sus ceste oorde
Eu haut la vos estuet lier.'
Qui le deûst pendre ou noîer,
N'e l'i portaat il par sou cors:
Que il n'estoit mie si fors.
1926 Mes Renarz l'en a fet aiue
Qu'il eu tendra mavese feue.
Sor les trez l'ont lie amont.
Renart dit Tybert et semont,
Qu'il la queure de chief en cbief:
IdSO Ainsi quite tendra son chief.
Tfbert quide estre respassez:
Que de cest gieu set il asses,
Se la corde fust bien ovree,
Que par enchsnt ne fust troTee.
1936 Tj'bert fu sus les trez montez
Qui de ramper fu bien dantez.
Sus la corde cuîde saillir:
Mes maugre sien l'estut fuUir
Et cheoir malt vilainement.
1940 De cul et de pointe descent,
Merveilleus flat prist a la terre.
D'angoisse escbigne, les denz serre.
For poi n'est crevée sa maie.
1908 Tenchoiia 1<JOO Faut il lire l'abordef 1926 ?
, Google
xxin
Toz pasmez ohtet enini la sale.
1946 A. grant m^aÏBe Tybert giat.
Une béate que Benart fist,
Que bien ot aprise et dantee,
Sus ie traverB en est montée,
ÂpreB BOr la corde Bailli,
ISSO Cort et racort: ainz n'i failli.
Toit le RoussiauB li eBcareuB.
Toz fu hontena, ai ot granz deuls
Por œ que danz Tybert cbel.
'Sire Benart' diat il, 'oTi
lUCfi Laissiez me corre la deseure.'
Taisiez vos' dist il en msleare! M
Vos vos présentez de folie,'
Bonesians entent qu'il le chastie,
Âtant Be taist, n'ose plne dire.
I<i60 Et Ifobles li lions s'aîre.
Par mautalent Benart apele,
Jure le cuw et ta boele:
'Benart, ti gieu m'ont hui traï,
Onques bien ne noe en ohal.
1B66 Mes par mon ohief, très bien le aaefaea!
Je vueil qne tu un gieu me faoea
Du cors de toi sanz delaier,
Dont tu les faces esmaier.'
Benart ot que ses sires jure,
1970 Si l'en couTlent garder mesure,
Et dit, s'il puet, qu'il le fera,
A son Toloir se mûntenra.
Montez en est en son pales,
Il fera ja un de ses lais.
1975 Sua la feate se va seoir.
Tuit on iasent por li veoir.
Ses conjures dist mot a mot,
Et apele que nus ne l'ot,
Les via deables qu'a lui viegnent
1980 Et ai bêlement le soatiegnent
, Google
XXIII
Que il n'i eoit ud point grevez.
Puis est Remm en piez levez,
TJn petit siffle Bor le feste:
Voit venir une noire beste.
198s Or est aeÙTB de son afaire,
Qu'il en porra a bon obief traire.
Venir s'en lesse trébuchant
Et a plaine gueule buiaat
Et orie 'ce deeouz deBOure!'
1990 Et Griabert ses cousins en pleure,
Qu'il orient qu'il ne soit afolez.
Mes par deable estoit volez,
Si que toz sainz en piez remaint.
Ki a celi qui ne s'en saint
1995 Devant la dame vint arrière.
Fuis parole en tel manière
Dame, fetea fere ceat sautl'
"Kenarf fet ele, ne ma vaut,
Hoi meîemes convient joer:
aooo Je ne vueil pas ma gent tuer.'
La Honneaae s'est creetee,
En une autre beste mnee.
Ne sai qn'aooDte vos en face.
Il n'est beste c'en nuncer sache
S005 Dont ele n'ait senblanœ prise.
En lion n esse se rest mise.
Li roia a bien tôt avise.
Et Kenarz 11 a devbe:
"Sire' diat Benarz, 'or me dites,
aoiO Que vos senbteP sui ge bien quitea?'
Ce diat Nobles 'molt eat cortoiae.
Mes d'an poi de chose me poise.
S'ele pooit estre amendée,
Holt Beroit bien l'uevre fondée.
Si)i6 Si vos en convient prendre esgart.'
Lors li a reapondu Renart
'Ditea le, sire, s'il vos plaist.'
Li rois a un conseil le trait.
Ilenart, ge te dirai mon sens,
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2020 Que mott par iea de grant porpens.
Ta dame ai fait son sens muer,
Por ce que je qnidai trover
Une beete par aventure
Qai ne fust de tele nature
S026 Qne li cens fast ensus du cul.
Kes par ma foi, n'en i voi nul.
S'en sui r mo!t trea grant malaûe:
Que cas est chose molt punaise
Et cens est une douce chose
30!)0 Et soef flerant conme rose
Et que on volentiers manie.
S'est mauvese lor conpaigaie.
Qui sage borne trover peust.
Qui entre eslongnier le seilat
2û8ft Et l'un ensue de l'autre trere,
Ceste chose fust bone a fere.'
Renarz ot que ses aires dit.
Si s'est porpeosez nn petit.
Forpense a molt grant boidie.
2040 Con cil qui molt est plains d'envie
Grever voudra ses anémia,
For ce a'en est bien entremis.
'Rois' fet Renarz, 's! grant afere
^e puet on sanz grant paino fere.
2046 Uqs qui poine i vodroit mètre,
On s'en porroit bien entremetre.
J'en sauroie molt bien ovrer.
Se ge pooie ce trover,
A ceste oevre tôt l'estovoir.'
9060 'Renart' dist li rois, 'dis tu voir?
'Sire, ja mar le mescroirez :
Que vos naeismes le verrez.
Se ge ai ce qu'U i estuet.'
'Benart, b'od recouvrer le puet,
2066 Par mes deus eulz, vos l'averez
Et toz dis mes amis serez.'
Or ot Renarz ce qu'il li plaiat
Qui de musage lo fol paist.
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'Sire' foit Benarz, 'entendez!
3Û60 Huit jorz de respît me donez
M fêtes feste ft la roïae.
G'irai parler a Hermeline
Ma famé qui mult set de bien.
De ce me conaeîllera bien,
2065 Qu'ele sat molt de cileurgie,
Et des cons set bien la mestrie.'
Li rois respont 'dont vos hastez
Et de toet revenir pensez!'
Àtant a Renarz congîe pria
2(no Et s'en issi par un poatis
Que ne le vit home de char.
Ainai fet du roi son eachar
Et par deapit le fet muser,
Et a granz despens aejorner.
20Tfi Qar ainz que revoie Renart,
Fera il un molt grant eaaart
Ou il Bernera aon froment,
Dont il fera aucun dolent.
9i en porrez oïr parler,
3D80 Se il TOB plcst a escouter.
CLe mtc. fait auinrt la braniAe XXII, avec de» variante» qui la
rattachent à la XXIII-'}.
, Google
XXIV
(Méon 23-48)
Or oiez, ai ne vos anuitl B S
Je vos conterai par déduit
Conmeat il vindrent en avant,
Si con je l'ai trouve lisant,
() Qui fu Rensrt et YBengrin.
Je trovai ja en un escrin
Un livre, Âucupre avoit non:
La trovai ge mainte raison
Et de Renart et d'autre choso
10 Dont l'en doit bien parler et ose.
A nne grant letre vermoille
Trovai une molt grant merveille.
Se je ne la trovasse on livre,
Je tenisae celui a ivre
15 Qui dite eûat tele aventnre:
Mes l'en doit croire Tescriture.
A. desoaor mnert a bon droit
Qui n'aime livre ne ne oroit
Auoupres dit en celé letre
30 (Bien ait de dieu qui l'i sot mètre!)
Come diflx ot de paradis
Et Adam et Evain fors mis
Por ce qu'il orent treepasae
Ce qu'il lor avoir conmaode.
35 Pitié l'en prist, si lor dona
Une vei^e, si lor mostra,
«uuwt 8 trouai (13) 13 gront ntanque 21 d»] en
XKIV (Héon 4!)-84)
Qant il de rien meatier auroient,
De oele verge en mer feroient.
AdaiOB tint la verge en bb main,
30 En mer feri devant Evain:
Sitost oon en la mer feri,
Une brebiz fors en iaai.
Ce dist Adam dame, prenez
Ceate brebiz, si la gardez:
ttà Tant TOB donra lait et fromaclio,
Aseez i aurons conpenage.
Eve en son cuer se porpensoit
Que a'ele une onoor en avoit^
Flua bêle estroit la conpaingnie.
4(1 Ële a la verge tost Baisie,
En la mer Sert moult roidement:
Un leUB en âaut, la berbîz prent.
Grant alefire et grant galoa
S'en va li leus corant as bos.
46 Quant Eve vit qu'ele a perdue
Sa brebiz, s'ele n'a aiue.
Brait et crie forment 'ha ha!'
Adam la verge reprisse a,
En la mer fiert par maltalant,
60 Un chien an saut haativemant.
Quant vit le leu, si laisse oorre
l'or la berbîz qu'il vost rescorro.
Il li requent; moult a enviz
La laÏBBa li loua la berbiz.
66 Si feroit il enoor demun.
S'il la tenoit n'a bois n'a plain.
For ce que meffidt ot li lens,
Au bois s'^ foui tont honteus.
Âdama ot son chien et sa boste,
AO Si en fut grant joie et grant feste.
Selonc la santance don livre
Ces dens beetes ne puent vivre
44 oorent 46 sine 49 fier fi6 Si le 50 mnafiin H
î bkiitea na pool m t
BEKAaT n
...Google
XXIV (Méon 85-121)
Ne durer mie longement,
S'elea c'estoient aveo gent.
65 Ne savez beste porpeaser
Mïauz ne e'em puisse conserver.
Toutes les foiz e'Adens feri
En la mer, que beste en issi,
Celé beete ei retenoient,
70 Quel que îert, si l'aprivoisoient.
Celés que Eve en fist issir,
Ne pot il onques retenir:
Sitoat con de la mer iaaoient.
Apres le leu au bois aloieat.
75 Les Adam bien aprivoisoient,
Les Evain asauvagisoient.
Entre les autres en îssi
Le gorpiB, si asauvagi:
Bous ot le poil conme Renarz,
80 Moult par fu ceintes et gaingnarK.-
Par son sens toutes decevoit
Les bestes qautqu'il en trovoit.
Icîl gorpb nos seuefie
Renart qui tant sot de mestrie:
85 Tôt cit qui sont d'anging et d'art
Sont mes tuît apele Renart.
Por Renart et por le gorpil
Uoult par aorent et cil et oil.
Se Renart sot gent conohier,
90 Li gorpîx bestee engingnier.'
Moult par furent bien d'un lignage
Et d'unes meurs et d'un corage.
Tôt eneement de l'antre part
Ysengrin li oncle Renart,
95 Fu (ce sachiez) moult fort roberre,
Et par nuit et par jor fort lerre.
Icelui leu senefia,
Qui les berbiz Adam roba:
Tôt cil qui aorent bien rober
70 ersDt 84 minstrie 87 le] Mm
,. Google
XXIV (H«oii 13-2- H8)
lOO Et par nuit et par jor emblor,
Sont bien a droit dit Ysengrin.
Cist furent bien endnî d'un lin,
St d'un panse ot d'un corage.
Larron furent tuit d'un aage,
103 Et Ysengrin apele l'on
Le leu par iceate acoisoD.
Dame Hersant resenefie
La louTe qui si est haïe,
Que si par est aigre d'anbler,
110 Bien puet celé Hersent senbler:
Celo Hersent la lentille use,
Qui famé ert Ysengrin espeuse.
La gorpille le eenefie,
(Car moult sot d'art et do mestrie:
115 Se l'une iert mostro nbaeresse,
Et l'autre mestro leoliaresse,
Moult furent bien les deus d'un cuci
L'une fu l'autre, ce cuit, sner)
Por Bichout la famé Benart.
190 Por le grant engin et por Tart
Est la gorpille Richeut dite:
Se l'une est chate, l'autre est mite.
Moult a ci bono conpaignie,
Et Tune et l'autre scnefie.
135 Cist quatre sont bien asanblc,
Einz ne furent mes tel trove.
Se Ysengrin est mestre lerre,
Ausi est li rous fors roberrc;
Si Richeuz est abaiaresse,
IRO La gorpille est fort lecharease.
Por ce qu'erent si d'un traïn,
Estoit Benart nies Iseugrin.
Por ce que si bien s'entramoient
Et qu'ansanble sovent aloient,
133 Le leo du gorpil fait neveu
Et li gorpiz oncles don leu.
ini tlUt 114 miulrir 130 sonlj furent
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XXIV (Méon 149—194)
Si faitement coq je vos dî,
Sont .entr'auB parent et ami:
Ne s'apartienent autrement,
140 Se tnee bons livres ne me ment,
Por ce que le gorpil dîsoit,
Qaut il avec le len aloit,
'Biaua oncles, que volez vos faire P'
Le voloit a g'amor atraire.
145 Li lou8 diaoit par amor fine
Au {[orpil vers qui n'ot haïne,
Par amiatie s'entrapeloient
'Oncles, neveu,' quant se veoient.
A Renart puet on bien aprandre
IfiO Orant aen qui bien i viant entendre:
Car cil Beaart nos senefie
Caua qui aont plain de félonie.
Qui ne finent de) agaitier
Gon puissent autrui engîngnier.
155 Ne ja le fel liez ne sera
Le jor q'autrui n'engîngnera.
A engingnier li sont onni
Prive ou eetraoge ou ami:'
Ja un seul n'en espamera,
160 Ja ai ohier ami ne sera.
Et avec oele félonie
A il le cuer tout plain d'envie,
Et envie est celé raciane
On tout li mal prenent orine.
166 Avec félonie et envie
Escharsetez est lor amie,
Et escharsetez est tel chose
Que toz tene a la borse close.
Ëacharsetez est une vice
170 Qui forment aime avarice:
Avarice a le mont sorpris.
Cil est clamez dolanz chaitis,
i parant 139 mapartlenent 148 uoloient 187 talc tes ail
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XXIT (Héon 19S— 280)
Se rante n's, se il n'nenre.
Or ai parle outre mesure,
175 Car cil qui lee granz rantes ont,
Ce 80Dt cil qui maiiiz mane en font.
Hoult ea puet l'en vilment parler,
Hes je n'ai soin de plus conter.
Une riens tob roil acointier:
160 Ke vous devez esmerveillier.
Se j'ai mis en cest mien traitie
Que de Benart ai commenoie,
Si com l'en parole d'autrni,
Con vos porrez oïr ancui
185 De dant Renart et d'Tsangrin.
Car ce content nostre voisin
Que une anesse parla ja
Que un profete chevaucha:
Balaam l'oï apeler,
100 For ce le sai ainsi nomer.
Balaao un rois l'ont mené
(Tant li ont promis et done)
Par maltalent et par graiit ire
Tout le pueple Israël maudire.
195 Nostres sires nou voat soufrir.
Son ange fiât devant venir,
À. une bien tranchant espee
A. la voie celui veee.
Cil point l'asno del aguillon
200 Par derrière sor le ornpon,
Des espérons le deatraingnoit,
Et du oheveatre le feroit.
L'ane n'osoit avant aler.
Par force le covint parler,
3» Et diex le volt qu'ele parla
Et le profete raconta :
'Diva' fait il, 'laisse m'ester,
Diex ne me laisse avant aler.'
181 g« li Ions ea
I 108 neo 304 Isa
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XXIV (Méon 28r— 208)
Cil diex, 3Î li vient a plaisir,
2tU Puet encore bien conaontir
A parler les bestes sauvagea,
Et les usuriers faire largos.
Or avez bien ol atant
Conment sont venu on avant
315 Renars et Ysongrins li leus.
Or redevez oïr des dene,
Si vos conterai de lor vie
Ce que j'en saî une partie.
Tez malades plain de raoncle
220 Vint Renart un jor a son oncle.
Dist YscDgrin 'biaus nies, i|'as tu?
Moult te voï ore confondu.'
Ce dist Renart 'malades sui'.
'Voire, choies, manjas tu huî?
225 Nenil, sire, ne n'ai talent.'
'Levez vos sus, dame Hersent,
Fêtes li une petite haste
De deus roignons et d'uno rate !'
Renart si se tut toz ombrons,
230 Pansa qu'il eiist faîz bacons.
Un petitet leva ta teste,
Troi bacons vit pandre a la feste.
Eu sorrïant as bacons dist
Moult par est fo;^ qui la vos mist.
235 Alii, biaus oncles Ysangrin,
Ja sont il tant malves voisin,
Tex puet la voz bacons veoir
Qui en vora sa pari avoir.
Isneloment les despandez,
240 Dites c'on les vos a enblez!'
Diat Ysengrin n'en goûtera
Tex, com je cuit, qui le saura.'
Pont conmonca Renart a rire.
'Kel porrez' dist il 'escondire,
22fi Nai 226 vos] moi 39» sorioiit ilh 237 T«x (3«2. S8&>
S4Siim
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IXrV (Héon 267-802)
246 Tes hom voa en porroit rover,'
Dist Yaengrin 'laiasiez eater!
Je n'ai frère, neveu no nièce
Qui j'en dosasse une pièce.'
For lui le diat et pur bod père,
250 Et por sa famé et por sa œere.
Ne demora mie grantment
Que Renart Tint tout coioment
En 88 mesoD, qant il dormi,
Sus el feste la descovri.
255 Par tel vertu assaut ses cors.
Les trois bacons en saolia fors.
En 88 meson les enporta,
Et par pièces les despeca.
En son lit les mist en l'estrain.
260 Tsengrin s'est levez par main :
n vit sa mesoD descoverte
Et de ses troi bacons la perte.
'Ahi' dist il, 'dame Hersent,
Coaehîe somes laidement.'
205 Ele saut sue conme desvee
Toute nue et eschevelee.
'Die^' dist aie, 'qui a ce fait f
Ci a estout, domage et lait.'
Ne le aevent sor qui souchier,
'270 N'a entr'auB dens que corroder.
Conme ce vint après men^er,
Renart s'en vint esbenoier
En la meson moult lieement,
Son oncle truevo moult dolent.
275 'Oncle' dît îl, 'que avez vos'?
Pensia vos voi et corrocons.'
'Biauii niez' fait il, 'bien aai de coi.
l'erdu sont mi bacon tnit troi,
8'en ai au cuer corrouz et ire."
280 'Oncles' dit il, or devez dire,
1 grantmant 265 t. i «eut 273 m 377 niei] fias
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^XIV (HéoD 906—386)
8e vos dîtes aval la rae,
Que œle char sïez perdue,
Puia ne voa en rovera mie
Faranz ne ami ne amie'
285 'Biau niez' fait il, 'por voir te di,
Perduz les ai, ce poise mi,'
Reaart respont onc n'o! tal:
Tex se plaint n'a mie de mal.
Ilien sai qu'en sauf les avez mis
aeo Por voz paranz, por vos amis.'
'Diva' fet il, 'es tu gabierre?
Foi que tu doiz l'ame ton père,
Et ne croiz tu oe que je diP'
Toz tens dites' dist Benart 'si.'
'295 'Renart' ce dist dame Heraens,
'Je cuit voa estes hors dou sena.
Se nos nés eOssons perduz,
Ja eaconduiz n'en fust randuz.'
'Dame' diat il, 'je le sai bien
300 Que moult aavsz d'art et d'angien.
Nequedant tant i a de perte,
Yo meaon avez dcsaoverte.
Or dites par la en sont trait.'
'Par dieu, Renart, ai sont il fait'
305 Respont Renart 'oe devez dire.'
Renart, n'en ai talent de rire:
Ce poiae moi qu'il aont perdu,
Orant domage i avons eti.'
Atant Renart s'an vait joiant,
iJIO Et cil remestrent tuit dolant.
Ce fu des Rofancea Renart.
Tant aprist puis d'angin et d'art,
Que il en fiât puis maint ennui
Et a aoD oncle et a autrui.
lu uil« ièi P. atnia nami nAiaio -285 nier« il mattqut
i 289 lans 295 hersBns 29fl faor 302 Uos 307 poite
310 remedrent
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XXV
Sîgnor, ot avea uses,
Et ans et jors a ja pâmes,
Les aTentures et le conte
Que Pierres de Saint Cloot conte
5 De Kenart et do ses affaires.
Tels i a qu'il ne prise gaires
Ne l'aventure ne le conte:
Car il ne sevent que oe monte.
Mais qui bien i vorroit entendre,
10 Orant savoir i porroît aprendre
Et ofr mainte bone exemple:
Car la matare est lai^e et ample.
Tout cil qui en content sans rime
Ne sevent pas vers moi la dime:
16 II le Toos eonteot a envers,
Mus jel coDt par rime et par vers.
Jadis avint en Elngteterre
Que Renara s'ert aies pourquerre.
Un jonr a'estoit levés bien main,
'JO Bou bos iert venus a ud plain.
De gaaignier moult s'aparelle
Renars, et ei n'iert pas mervelle,
Qa*U ot moult jeûne le jour.
Por cou n'a cure de sejor:
25 Cort et raoort les sans menus,
Et a tant fait qu'il est venus
B m 1 uou o«bw
Il by Google
XXT
Tôt droit sor l'eur d'une riYÎere.
Lore s'en revoit aler arrière
CiuB qui de tons karas est mcetre,
30 Quant il regarda sor seneatre
Par desous l'ombre d'un carbon:
Si vit dan Fiocart le faairon
Qui en la rivière pescoît,
Et les poissons au bech cbercoit.
35 Kenara le vit, la teste abaisse,
À la terre cheoii se laisse
Et se porpense qu'il fera
Et conment il l'engigiiierB.
A soi nielame se démente
4» For le fain qui molt le tormento.
'Diex' fait Itenars, 'que porai faire f
Far quell engien le porai traire P
Se je aient tant que ci vegne,
For coi folement se contiegne,
45 Espoir jel poroie bien prendre.
Mais longement i puis atendre
Ancois qu'il TÎegne ci peschier.
Et sel puis comparer molt chier:
Car se je saî aperceâs,
50 Des mastins tioves ne veûs,
Il me feront lor jeu puïr
Se je ne m'en puis bien fuTr.
Et s'il me voit, il s'en ira
Et de l'ewo 86 partira:
55 Si aurai perdu mon travail.
Et diex, que ferai, se g'i failf
Et ae je sui ci toute jour
Quel preut aurai en mon sejorP
Se preut n'ai par mon travillier,
60 Toute jour i puis baaillier.
Tels eet li siècles, dont rien
Sana travail n'a on gaires bien.'
Sor la rive s'eat adeates,
5U prout C (= ChabaiOf)] paino Ul Fatit il Ur* eat or lir
,. Google
XXV
Quant asBes ae fu démentes.
65 Sovent regarde le bairon.
Moult est plaine de grant traTâon.
As deoB esraiche la feuchiero
Dont plente a sor la rivière:
Une grant braeie en a prise
70 Kenars, et entor soi l'a miso:
Tout contreval la lait aler,
Et sor le hairoD avaler.
Et li hairons drece la teste,
Le pesohier lait et si s'areste,
75 Un petitet se trait arrière,
Et quant il vit que c'est feuchiere,
Aval l'enpoint et puis repesehe.
Renars seoit sor t'erbe fresche,
Si a a sea àena esracbie
80 De la fouchiere une braohie:
Il la gete en l'ewe courant,
Et si De va pas demorant.
Li hairoQB se rest tressaltie,
Qui bien cuide estre malbaillis:
85 De la fonctiiere se raproche,
Des pies et de son bec l'atoucbe
Et reverse en mainte manière.
Et quant il volt que c'est fouchierr,
De rechief conmence a pescbier
90 Et les poissons al bec cerchier,
Kenars estoit en son agait,
Bien a veQ quanqu'il a fait:
De lecherie se debriee
Et se porpense en mainte guîse,
B5 Conme il le puisse damagior
Et de la rivière sactùer.
Mais il dist qu'en l'ewe enterra
Et en aventure se metra
Envolopes en la foucbiere:
100 8i flotov, qn'ele est ligiere.
, Google
Aaaea porront bien estre enasmUe,
Car la fouohïer« le resamble :
N'ert pas ligiere a apercoivre.
Etui le porra bien decoivre.
105 Lors aracha une graat masse
De la fouchiere, et si l'amasse:
Et quaot il l'a mis en reorte,
Entrer î Toet, mais il ne l'ose.
110 Diex, tant par est couarde cose!
'Par dieu' fait il, 'g'i enterrai,
Et se je puis, je le ferrai.'
A ces mos s'est Renars coucbies
En la fouchiere et enbussies.
115 La rÎTJere ert auqaes eatroite :
Benara, qui le hairon convoite,
S'enpaint en V&we de la rive.
Onqufls diflx ne fîst riens qui vire
Qui apercoivre le peuTst,
120 Tant fust saiges oe tant seuTst,
Se il ne li fuat dit avant,
Par derrière ne par devant.
L'ewe tôt contreval le maiane
Yera le huron qui moult se painne
120 De porcacbier sa garîson:
Ne ae gardoit de ^laon,
Ancoia entendoit al pesobier
Et a poisBonnea acroohier.
Et si veoit bien la fonchiere
130 Ftoter contreval la rivière
Et venir vera lui durement,
Moult se contient seûrement,
3i conme cîx qui ne savoit
Qui dedena la fouchiere avoit,
135 Et qui nulle cose ne doute.
Mais Renars, qui ne l'aimme goûte
Et qui maint home deaavance,
]09 il DO l'oae] ne parole 124 baron 183 C eointiai
,.ogIc
Se trait vers lui sans demorance.
Et quant il voit qu'il ue prent garde,
140 Jet» les dena, plus ne se tarde:
Vers soi parnù le col le saîche
Si que la teate li escait^e.
E TOUS ânee ceste guerre.
Atout lui va Renars a terre,
145 Jusqu'à un buisson le traîne
Qui ert deaous une aube espine.
Et li haïrons comence a braire.
Kenars n'a aoing de noise faire:
Dou buisson le trait en un angle,
150 La le tient tant que il l'eatrangle.
Quant eatraogle l'ot, sel menja
Enst que point n'en i laissa:
N'en voit longue parole faire.
Reaars 8*en va a son repaire,
1B5 Ce fu en faaquiaon de prea:
Li jora iert auques avesprea.
Lora a'aresta enini un pre.
Le aolel TÏt bas avespre:
Iluec atendra le seraio.
160 Très desous un mule de fain
Se Ta dormir et reposer.
Âpres mengier fait mal oler,
Ce nous font acroire li mire;
Maintea fois l'aves oï dire.
16& Sor le muUon s'est endormis.
Hais par tena sera eatorania:
L'ewe iert desrivee et ereûe.
Onquea ai grans ne fa veQe
Corn elle fu on ce! saiaoD :
170 Dearivee iert outre raison.
Toute iert couverte la contrée
De Towe, qui ert graot et lee:
Jusqu'au mulon iert ja venue,
Couverte en iert Verbe menue,
) lelain 178 Jaiqita m.
-,,. Google
XXV
179 Kt li flos si Tenait montant
Que vous iroie jou contant P
Tout Gontrevftl o la crétine
S'en va li muions de TAvinc
TJ Renars s'ert aies dormir.
180 De poiir comence a frémir,
Et puis après s'est esvillies.
Estrangement s'est mervillies,
Quant il voit que li flos l'enporte,
Qui durement le deaoonforte.
185 Ha las' fait il, 'malaeures,
Chetis folz et desmesures,
Pereceus, malvaie, plains d'oatraigo!
Ja me auet ou tenir por satgo:
Mais onquca voir n'oi poiot de sens,
190 Ne ne fis de nul biens porpens.
Dyauble me iîst ci couchier
Desus le fain et embusaier,
Quant je m'en deâsse estre aies.
Et eu ma taisnicre avales.
195 Près sui do mort, or le sai bien.
De l'escaper nH a mais rien.
Car li floB se retrait en l'ombre
Qui maint home noie et encombre.
Se je Baut jas, je noierai,
200 Ja autre cose n'en ferai.
Wi os salir, n'i cb remaindre:
La meure poor est la graindre:
Qar b'cd me puet apercevoir,
Icou sai ge trestot de voir,
205 (Que d'un que d'el ai grant fricon)
C'en me torra mon pelicon.'
Ëndementrea que se démente
Renars en celé grant tormente,
Âtant estes vous un vilain
210 Najant vers le mullon de fais
D'un grant aviron qu'il tenoit.
ItHt fui Ifll fîr<>nt 199 Ju< qn» n. 302 Mt] ea 211
l. 252).
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De la peacherie venoîL
Mwnte avcuture avîent on mont
Najant s'en venoit contremont,
S15 L'aviron tonoit en sa main.
Quant fu prea dou mulon de fain,
Si vit Kenart cropîr deseure.
Quant il le vit, pins n'î demeuTC :
Celé part vint grant aleûre
230 Con cix qui point ne s'aseûre.
Or est Renars en grant barate,
Qui tantes geoB a mis en flato,
Et qui les plu» cointes assote.
Sor le million de fain qui flote
325 9e siet dolans et eabahb;
Bien ouide estre mora et trahis.
'Ue dieï' fait il vilains, 'bîal sire.
Si 8ui haities, ne sai que dire.
Saint Juliens, quel iroveQre!
280 Quel dos et quele engorgeÛTe!
Or est Kcnara bien atrapcs.
Se je puis, il aéra hapes.
Ja li ferai le col estendre
Et senprea le porterai vendre.
236 A que que aoit le dos vendrai, '
Et la gorge ai retendrai:
Orle en ferai a mon mantel.
Il me covient avoir sa pel.
Cou est la fine rerite.
240 Fuis aéra eu l'ewe gete,
Qu'il n'a vers moi point de desfenae.'
Moult remaint de cou que fois pense:
Tout autrement ira la cose.
Cil ne fine ne ne repose
245 Trusqu'il vint au muUe tout droit
Ou Renora ostendus eetoit.
Moult le manace li vilains :
Son aviron preat as deus maioa,
327 li] il 244 Cil] Qui 246 C \
,. Google
XXV
Ferir le volt, maie b faili,
2Ô0 Car Renars d'antre part sali.
Li TiiaÎDs H cort environ,
Et lait corre son aviron :
Ferir le ouida en la teste.
Jtlaia Renara, qui pas ne s'areete,
355 De l'autre part guencist et saut
En tel maaiere que cil faut
Qui moult durement le manace.
Renars fuit, li vilains le chacho:
Chace de oa, chace de la:
260 Moult iert coroohiea s'il ne l'a.
Mais asees se puet iravîUier
Ancois qu'il le puisse bailUer.
Li vitains voit, prendre nel puet.
Bien voit que monter li estuet
305 Sor le muUon, si l'en voet traire:
Car ne li puet damaige foire
Ne ferir en nulle manière
Ne par devant ne par derrière.
Les le mullon de fain s'areste,
270 Et por ramper ses sollers oste.
Que vous feroie jou lonc conte?
Sor le malien li vilûns monte.
Et li batiaus dou fain a'eslonge.
Renars, qui le vilain resoigne,
275 Quant il le vit vers lui venir.
Et le grant aviron tenir.
As joins pies on batel aaH.
E voue le vilain esbabi
Par convoitise et par outrùge!
280 Por cou nons retraient li aaige
Que tels cuide bien son pren faire
Qui quiert son honte et se contraire.
Icou suet on dire en respit:
Por le vilain le vous ai dit.
286 Or est remes en grant péril
) C Renan manque. C: Lu» rrr» '2B3. 264 tout inlerrrrlit.
XXV
Par convoitise d'un boupîl:
Or eat sor le mullon renies.
Atout: Renart s'en va la nés.
L'onde s'en part, l'onde la serre.
290 Ains ne fina trusqu'a la terre,
Puis s'en va en sa forterece.
Et li vilains est en destrece.
De toute pars l'ewe le molle,
De poor este sa degpoille
395 Con eius qui biea cuide noier.
Li vens le fait moult esmaier,
Sa colpe batoit moult sovent.
Loi-s vint une waguo levant
Qui 8or le million l'acravante.
300 Li flos l'enporte et la tormente
Vers un pel, par poi nel tua.
Uais li vilains s'esvertua
Gon cius qui bien savoit noer:
De cou fist il nioolt a loer.
306 Tant s'est plonchies, tant se demainne,
Qu'a terre vint a quelque painne.
Et quant il fu venus a rive,
Si dist, jamais jor que il vive
A houpil plait nul ne tenra,
810 Ne par lui maus ne li venra.
.yCOOgl»
XXVI
Or T08 traiez ca d'une part.
Un fauble dirai de Renart,
Qui de Hersent s'est departiz.
Il s'an torna par un larriz
5 Tant qu'il vînt a une grant voie,
Entre un champ et une moie.
Garda avant et se reinire
Tant que il vit, ce o! dire,
Une croiz desns un chemin
10 Qui moult estott près d'un aapin,
D'un home qui i fu murtiïs,
De ses ennemis desconfiz:
Tue l'oreat si ennemi.
Cil parant, li plus près voisins,
15 Celé crois firent landemaîu:
Ke tardèrent, maïs mtâtï et main
Li asalatrent deaus son chief
Ont a terre a lor piez botee
so Et une plaincbe bien dolee
Ont entre les deus croiz assise;
Et bien les tient et fait jostiee.
Sor la pierre ot un marregter
Qu'entailUe t ont li bergier.
SS La se aeoient per a per
I. ae oï dir« 8 uit et ie r^mire 18 II mam
29 bie
■ let mm tert
, Google
XXVI
Que je voa sai moult bien nommer.
Li ODS est li fremîz Fremouz,
Blans li hennioes li seconz,
Et H tiers fu Thieberz li chaz,
80 Et Ros li esquiriaux U quarz.
S'orent une andoille trovee
Qui moult estoit bien conraee.
Ko m cui ele fa cheUe,
Hais cist quatre l'ont receûe.
,% En poione sont et en tormant
Que la partissent igalm&Dt.
Enmi est grosse et graille au cliief
De ce est moult granz li mescbiof:
Quar s'ele fu partot bouie,
40 Legieremant fust départie.
Tant oot dit et tant ont parlé
Que tait ensanble ont esgarde:
As marrelles la jueroit
Li que& d'aux trestote l'auroit.
45 Entre Boa et Tbiebert le obat
Ândui estoient d'une part,
Si que l'uns l'autre ensotgneroit
Se nua d'aux mestraire voloit.
FromoDz et Hermine la blanche
60 Ont andui d'une part la planche:
Bien puet li uns l'autre enaotgnier
Quanqu'il porra au marroglier.
Il l'avoient trestot en peis,
Et marrelles i a voit près.
66 Mes encor ne scvent a dire
Qui dou geu soit miadres ne pire,
Quant lor danz Kenars aparut.
Si comme Faisius traire dot,
Qarda avant par aventure,
60 Vit le venir grant aleOre.
Il lor crie 'Fuiiez, fuiiez!
.11 tronc m partiionl Itft c.'lc fi) pifnt TiT 'lii
ri éli ajouts d'iinr main plue récentr.
...Google
Fil a putaÎD, oe tos targiez!'
Si con ce ot dit li Faissiax,
Et li cbaz, qui moult fu ÎBueax,
(Ifi L'andoiUe prant, sor la croîz monta:
n ne dote ne roi ne conte.
Fit tiiît li autres oompaignona
S'anfuirent tuit a garison.
RenarB a Thiebert eag^arde,
70 Et cil )i a le dos tome.
'Thiebert' dit-il, 'es tn ce laP"
Adonc primes le regarda.
'Et dont vtenz tu or, Renardin?'
'De cest bob ci, biaux douz cosin.
75 Porquoi es tu laiisus montez P'
Quar plus seûrs en sni assez.'
'Cornant' fait il, 'doutez netui?'
Oïl.' 'Et cuiP" Toi et autrui.'
'Porquoi f 'Quar tel chose teing ci
80 Dont j'anroie le ouer marri.
Se par malveste le perdoie.'
'Ha, oe que est? a hi dont proie P"
'OTl.' 'Si ne le puis savoirP'
'OTl: mes n'an puis riens avoir.'
8S Di, va, ce qu'ost : cornant a non,
Di, val' 'Andoille l'apelle on.'
'Cornant' dit il, 'et par quel art F'
'Ja voir n'en goteras, Renart,
Quar autres compaignons hi a.'
liO 'Ou sont?' dit il. "Très bien le sa.'
'Auasinc i aurai je ma part.'
'Renart, trop i es venuz tart.'
Renars se fist moult corrootez,
Sovant a ses greoons léchiez.
9& Li angoissus moult se defripe.
Moult art, moult frit, moult se delippe.
Sovant ses yeuz laissus rehuille:
roil 68 firent 69 *1 Z — et; eorrKliou de ChabaiOt. flO ■
, Google
XXVI
8or lui n'a mambre ne se duille.
L'andoille iert un poi entamée,
IflO Plus l'eagarde, plus li agrée.
Bien voit Ronars, n'an aura mie,
Se granz baraz ne li ayie.
De grant engin s'est porpanssez.
Desor la plaînche en est montez:
116 If'i a gairea este en paie,
Quant resaut jus tôt a un fais :
Ses piez bota en l'erbe drue.
Thiebert' dit il, bavez veûe?'
'Et qu'est ce, Renart, qu'avez prisP'
110 'Par deu, ci a une soriz.'
Quant Thtebors oT ce nommer,
La riens que il paet tant amer,
A la soriz tant ontandi
Que l'andoille mit en obli.
lia Au retomer son pie remue,
Et l'andoille li est cheûe.
Renars Tahert ysnelement.
Et randoille tantost s'estant.
Tfaiebers fait duel sor la croiz maire
1-iii Que nua ne poist plue grant faire.
'Renart' dit il, 'dex fu trabiz ;
Qui vos croit, moult par est boniz.'
'Thiebert' dit il, 'lai moi ester!
^'ai cure de ton aarmoner.
I*i5 Plus est fox qui en vos se fie.
Moult vos criai orainz aye,
Ne me doignates regarder.
Mois orandroit me pois vanter.
Je hai l'andoille a tôt la hart.
vji) Plus n'i auroiz ne hart ne part:
Ne me tieng pas a vo cosin.'
Ici piant ceste branche fin.
t hauQ 117 Uhurt, eorrigi par Chabaillc.
, Google
D'util feata de 1 Aaaosïon
Cho monsignor aire lion
Vol grnn eort lenir de bo bcrn&zo
De beslie demeslege e shIvuc.
^ Non e grande ne menor
(Jhe toU: no vpgna a lo segnor;
Ohe lo segnor vol corle tenir
E roxon far e pla oldir.
Lo beïtie ben lo «ete cciito pari»
lOToto se lomeritA de Baj-naJd;
Va Chantflclcr molfolerttcr,
K Lcaengrin de soa inuier.
'Nobel lion, per dco mcrze,
De Itaynaldo fa raxon a mi,
15 De qiipl aperzora engaoaor;
Ch e pale\e laro e traylor.
El no irn ne fa no engramenio
Ni lealU prr nesun tenpo;
lia d ogna cona fa felonia.
20 El spcza tuta la uoiipagnia.'
K LJEcngriD, ch el re no 1 ama,
Davanli lo lion s! se regama,
'Nobel lion, per deo merci,
De Rnynalilo fa ra\on a nii.
ti Ch et m a boni de mia muier,
De Lcsengra uh e mi river.
A Malpcrtiiso cbc la irova
A mal so gia che la sforzn,^
'Se dro m ai' dis lo lion,
™ 'Qucsta 0 grande ofeneion :
Ubi onis 1 altru muier.
Srgnori e done che se qui, [âO]
Plaa ve inlender et aldir
Un aermon de grant Bulnc,
A ehi intcudcr ai li pla».
El 0 eerraon de grande fesia ;
A chi în tendre se delela,
E scieacïa a en po trar
Uhi in bona part la toI rclrar.
Clie bein dise la acrilura:
Tule coaae vol oceura. li
Chi altri briga de inganar,
L ingano in lui aol rolrouar:
E cbi per altri fa la fosaa,
Entre el cace con aoa voila :
cho penaa vadagnar, I!
Con
malicii
Kl ge perde quel et altro
Et e fora del so salto.
Nui om no diga raal d allnii,
Che altri diga bcln de lui. t
Chi vol dir mal del so fisin,
Inprims inpenae pur de si
E poïtra diga de altri mal.
Chi de altri dise vilaoia t
Klla rclorna in foa camissa.
Or, peroc che lo mundu ac de mal a&r
Et ogn omo briga de Car mal,
Imperco Xiisto veras signor |ôl]
Si ne a d.iJo cotai ra»on, 3
l.'he tuta cente al mont vivent
8 r(eza) far] fa lÔ eganaor 26 16 Piut,lti) nalicia] aHOda 11
"J" elle n,uflyu( ma
359
E BOD tegnu de ioetiiier,'
Uo Cantacler si s apreienta
Dftvant lo liOD, ei »e lamenta.
35'Nobfl lion, per deo marci,
De Raynald fa raxoD a mi,
Cbo g ers ben con seta Muta.
Ma un go n er& uagueneote
Che Raynald trovo b noit« col dente:
*0 Si ge traae 1 ala deotro el veatro
D un pal ge vedo che dod ave ud
oltco.'
De ijuel fo gramo Raynaldo a la mort,
E quel ch era navra a saugucnent,
Davsnt lo lion si va plurando,
tS 'Nobel lion, per deo merci,
De Raynaldo fa raiou a mi !
Da che 1 onci 1 orden eagre,
Vu si tignu de iustixier.
Ben sa tu che son Chantacler :
M) Lî preiiî deo chanto bi mestor.
Ben sa tu che aun cantaor,
Li previi deo clianlo li ore.'
E lu(e beatie eurent,
Viva solo segnoria
Che li demene per dreta via,
Che tuti aibia soa rasoii SU
A soa dreta domandason.
E si plasete a leshu Xrialo,
Che del mondo fo magietro,
Che lo lion fosse podctita
E signor e re clama 40
De tute bestie che al mondo son,
Per far a lor soa rason.
Or eta lo lion su in una graiit
montsgna
Con moite bestïe in soa compagaa,
Et avea soi conscierî, ib
Quant li fasea meateri,
E comandadori e scrîvan
Si avcva d ogna man.
Elo tegniva ptedo e rason
Si cor» re e grant signor : 50
Tutc le besti fcse adunanca
E si fese grant lementaoea
Sovra Reinaido comunament
De li soi grandi offendiment.
Li Cantacler ordeo segra is
Si se comenca a lementar.
Or dise quelli 'miser lion,
Vui se re e bon signor;
Nui ye pregemo fortement,
Entendi nostro lementament, 60
Et a dreta demanda«on
N avrei ne in nostra raeon.
Dannnti tuÎ fasemo reclamo
De Raynaldo to vasallo,
Che sempre ne va mal metant 85
Lo orden segre e la nostra cant.
Nui caQtemo li officii e li maitin
Et el no cessa de nui alcir.
Ancora non e tropo tenpo
Che de Quia morti beincinquecento, 70
Cenca quel! ch ell a inavra
E poco vivi li a loga.
E qnesta se cosa manifesta
Ch io d ai perclada la ala dreta.
/.« T. 40 »e IroHve au tlrstoua du ^ P catacler 60 P lementitmQt
. 42 ep. 90B. Cotrigé i>ar T.
, Google
'Se deo m «y" dis lo lion,
'Queeta a grande ofeniion :
ti Da che I oncî 1 orden sagre
E «on lignu de iostiiier
Anda, Buimardo lo criaor,
Si me 1 met! io bando morlor [
K Bocha move iencllanienl,
60 Si ne 1 eurivi in lo livro dentro.'
Or parla Oill>er
Che de Kaynaldo i
conpagnon.
'Nobel lion, per deo merzp,
Vu doTi ben intender roi.
ti Moite false lamentaion
Fi fate datant tu, baron.
Tnl se lament de fUynaIdo,
S cl fosa qui ia queiU parto,
Za no avrisi «te parole creere,
70 Ch cl «en avraTe ben ascoder,
Mo si dii pur a la soa parlo
l'erclic 1 non c qaï lo Raynaldo.
K digo a voî, ohotal aegiior,
No me I laelî in bando roortor!
n Cbo voio essere so churnor,
Davanli voî roanlevaor.
De i]ui a iri zomi lo faro venir
A raxon far e pla oldîr.
Ana H I plu a domanâar
eo Ch cl no de ad altru dare.'
Dis lo lion 'A bona or :
Or, tuesier, per voatro faonor n
De questo vni ne fai racoD.'
'Si deo m ai' dis lo lion, |5!J
'QucsU se grande offension
Ad ilcir 1 orden acgrc.
Eo son tegnu de cuilisicr, ^
Or andei, Bwinard lo criador,
P^ i me 1 cridai in bant mortor!
K lui, simia, scrivan facent,
Scrive nie 1 ordenament,
8i ohe per scrito sempre se troia a
K bein ne sta in memoria,
Che ia bant mortor eia crida
Quel malvasio omicidial.'
U la simia ai se aprestava
A far 00 cbe to lion comandava. m
Or e vegnu Citbert lo tason
Cbo de Raînaldo «e compagnon.
Si Tfnne da nanti lo lion
E si disse saviamentro
Danaaii lo lion so parUment. n
'O Nobel lion, per deo marce,
Vuï deve inCcnder me.
Moite false lemeotuon
Se fa davanti vui, baron,
Inconlra Kainaido loro lasalo inj
Che sovra tuti li altrî val.
Ma se Rainaldo fose qui,
Ch el soa rason podese dir,
Bein vederis, Nobel lion.
Ora non e qui Itainald, ids
Ch el e anda in altra part,
A reste o a prcdica^ion,
l'or ioparar cant e teao.
Eo V en prego, centil signer,
No me 1 mets ia bant mortor, lis
Che eo voio eser so curador
E dananti vui manleiador.
De qui a trei ooroi ve 1 hto vegoir
A rason far e pletdo aldir.'
'In bon ora' dis lo lion, US
Daiit let vv. 53 ss. lex iHillalra ne
tout pos loat à fait lUibUa. 60
criïi 64 r ioteder
, Google
3B1
D& ctie I trova reteneor,
Oimii no avTS 1 bando morlor:
K ve cooianâo beo, Zilberto li Uuun,
es Che Toe and» per voslro conpngnon,
Tra ^ui a tri zorDÏ me 1 Ta venir
A raxon far e pU oldir.'
E Zilberto dis che beo lo fars.
l'artc se da la corte e bî spn va.
M Fin al chasltl de Uaynald
Va Zilberto senza reguardo.
E Rsynaido era in uoa monlagna
Che de le altre bestie no se lagna.
Quiudcxe porle a per entrer
Bb E aJtretoDte per eBchaoper.
El e ben percha» la noile
De manzer a grut desdoit
Sete galine e un chapon
E UD cbantacter ch o bel e boi>.
100 E Zilberto t'o a le porte,
'O V tu andfl, cbonpare Kayiiald?'
'Chi e lu, che soni en qurlc part?'
'E soa Zilberto li laasun.'
10& 'Che To tu far, bol conpaguon ?'
'E le vora-ve parole dir,
Che Doe aTCmo entrum a parlirc :
E vegno da la cortc del lion
Ch e inperËro et c baron,
IlOLe bettic ben le sete cpnto parle
Tutc ae loraenta de vu, Raynaldo,
Va Chantacler mol volet) ter,
E Lcsengria de aoa moier.
L e vegnu s lo segnor,
lisSi ve faiea inetcre en bando morlor.
E son stato cnraor,
Davanti lu manlevaor:
Da che sum ata curaor
No me laaa en dexenor.'
ISO 'Car coDpagDDb' xo dit Kaynald,
'Quand eo vo prego en mille part,
'Da poi ch eo trovo curador
E por lui manlevador,
Non e dreto ni rason
De cridar lo in bant morlor.
Or andai, Cilbert le tason, ito
Per Rainald votlro compagnon :
De qui a trei corni me I fai vegntr
A ra«OD far e pteido audir.'
Dis Cilbert che bein lo fara.
l'arti te de la cort e si s en va. 12s
Dreto al castello de Rainald
S en va Cilbert cenca revnrt.
Rainald era in una monlagna, [Ô3]
De le altrc beetie no se da lagna.
Bein XV porle elo a d andar 130
E bein qnaranla onde el poscanpar:
El e brin peroaca la iioit
Del mancar a grant déport,
Sctto galline, cioquo caponi
E doi Cantaclcr grosi e boni, 135
Ch et sveva porta do la noit
Ver aver eo grant secocD.
E Cilbert fo a le porto
E si clama Rainaido raolt c l'orlc.
E Kunaldo respose in ait ho
'Chi e tu che us vegnu in qucBla pari?'
'Eo son Cilbert le laton.'
'E que voî tu far bel compagnon?'
'Eo te voi parlar c dir.'
DisHainaldo'che Avem nui apartirï'iis
'Eo vegno da la corle de lo lion
Cite se impercr c baron.
Eo le digo novella toi,
Clie li Cantacler orden srgra
Dananti nostro re lion l&O
De li a fat lementason
Et eo per ti son curador
E a lo lion manlevador.
De tjui a trei corni ti prcscntar
A rason e pleid menar.
Do co no sia in ti rancura,
Che nui semo û savi do scritura
,. Google
E quand e ve vegno ben a pragar
Che vu m entreïi a raanlavar,
E quand e prego per grande amor,
125 Eo no jiorave trovar maiilevaor.
Se me voli a forza far DiaDlflTa.^on,
Si vo romagno 1 obligaion.
Bea oe fato tante ofeBsion,
S eo Toleso ben trar raxon,
130 Con drîto me dowaTc lo lion pren-
Si me dovravo in forche apenderc.
Chi a »i Wgnn' zo dis Raynald,
'Chc no viro en qaela parte.'
'Car oonpaijnon' zo dîa laEsum,
195'Vigni a la cort del lion!
Dh cil fo son Bta curaor,
No me lasa en de3:enor.
Ch eo o ti, Kaz» mentir,
San ben per undexe palain.
140 Ben aveeemo el palexo torto,
^i vinziramo el pla per Toltc.'
11 _ ' .^ jj^ Baynaldo,
i 1 altro
'Char coopagnon'
'Nu ssTen tanto e 1
tuli i
Chi
us A una vosa e a un crior:
Remor de pOTOl m a onoir,
Ch eo no porave mia raxon dir,'
'Char conpagnon lo dis tawun,
'Vigni a la COrt de lo lion!
iSOChc deo n a da si bon sigiior
Che 1 no ni osa levar remor,
Ne burzela aparîr,
E ne no si oaa parole dir.'
Dixe Raynaido 'E ge liro.
1S5 Me cre che roay non lornaro.
E TC coraando ben, Zllberto li tassun
No me fai may manlevaxon :
No m entra ma a malevarc,
Se no ve vegno ben a pregarc.'
E si doti in la rason,
Che, B et torto fose de tiiu,
Bein aaTeremo nui itî far
Ch el pleido avère Tadagnar.'
'Obi a si tegna' co dis Raînald.
'Eo no vegno in quolia pari;
Che remor de povol bein m afta:
Ch eo no porave mia rason dir.
'Char eonipare' dis lo (aeon,
'Vegni a la corte de la lion;
Da che ro lOa stado to curador,
No me lasar in detenor,
Che deo ne a dado si bon tîgD0r,iI0
Ch el no sen ansa far remor
Ni parola'aUa dir,
Se no a obi el fa roestier.'
Dis Rainald 'eo v^uero.
Eo creco che mai no tomero. m
Eo ven prego, Cilbert le lason,
No m iulrei a Tar manlevador
E non m intrei a manleTar,
Se eo no ven vegno bein a pregar.
Eo vel Toio paleismenlre dir, IH
134 T Ca liW T l>a bru
,. Google
IBOK ZilbpHo dU che ben lo fara
Eu tuto 1 Icnpo chc I vivo acra.
Oima se mixe en lo vinzo
L un o 1 alCro a TraDco chorazu.
IjS mula de Zîlberto bea trotn,
ISSQuela de Raynaldo va zapft.
La mula de Zilberto bm aiibU,
E ijurla de Raynaldo si e alancha.
0 i fo a la cort de lo lion,
Ch 0 iiiperero e baron,
iTO Lo bcstie bcn lo zete zeiito part
Tuie comcnia a crirr a olto
'De za ven Raynaldo o lo taasun :
Anda ehorando a lo lion:
O lia drit o sia a torto,
l'^Si li faron doncr la morte.
'Char conpagnon' zo di Kayualdo,
'Tu m a conduto en mala parte.
Ben li 1 vîgn eo per tenpo a dîr,
Itemor de poTol m a onzir.
180 No oJdi tu con gran remoil
F nu aven zi gran paura.'
Diio Zîlberto 'No tcmî mtga!
Vigni sîguramenlc en qucata via
D eu davanti lo lion,
loi Ch c rnpcrer et e baron.'
'Sire lion' dis lo tassun,
'Vci Rajnaldo meo conpagnon.
Vu no avi si bon vasallo
Chc ve ténia uu baliglallo,
iSoXe che sapia ai bcn portarc i
Con sa Raynald, sire lion.
Si mcl tigni bcn a raxon,
Che I incontra a mcza via:
Senia uomando a sorte venia.'
19& E lo lion Raynaido guftrda
Beîn ven porave mal avegnir,
Quando eo te vegno a prcgar,
Che lu nicn enlrcai a maiilcvnr.
Quant prega 1 om per grant amor [54J
No po cl Irovar manlcvador.' Il
Or dis Cilbert ch el bejii fara.
Varli se întrabî c «i acn va.
La mula de Gilbert bcin Irota
E (|uc}la de Ratnald c cota.
La multa do Cilbert bcin nmbla 180
E t^uela de Rainald c stanulia.
Or Eon aprc£ de la cort de lo lioti
Clic se inperier C grant baron.
Quando lo beslie li vcle vcgiiir,
Tule si acumenca a dir i%
'De qua ven Bainald e to taaon.
Andemo a corte de lo lion,
0 sia dret 0 aia tort,
Si li farem donar la mort.'
'Comparo Cilbert' co dis Rainald, 200
'Tu m ai conduto in mala part.
Bein tel vegni per tempo a dir,
Rcmor de povelo me ave alcir,
Ch co no poravo mia rason
Dir ananti lo lion. 206
Or seino apresso do la cort,
tirant paura ai de la mort.
In corte eemo de lo lion
Che se imperier e grant baron.'
Or întraobi doi se aprcscnta Sio
F. lo lason preis parlar.i
'Sire lion' eo dis lo lason,
'Vedi Rainald men compagnon
Che Bovra tali li allri val.
Ni che aibîa ai franc coraco m
De bein portar un meeaco.
Cuni fu Rainald, sire lion.
Si me I tcgni bein a raeon,
Ch eo 1 iiiconlrai a mecA via,
Cencn demora ch el vignia,' 230
Lo lion Kainaido varda, [55)
184 rtio
i I' Ce se imprier '2Vi P c<
..,,ogIc
364
Avre la booa e si ge psrU.
'Bestitt malTMiB de nftturft,
Cou tua pCEima fîgara,
Con po tu Unt« guère finir
" " î guarirî'
i (0 i
'Sire lion' zo diu Raynaldo,
'E o ruon "ïa ogna part :
Pcr zo m a manda deo Creator
Che 0 rasDD e Doite e ïorno.'
205 E LiieagriD, ch el re nol 1 ama,
DavaDti lo lion si «e regana.
'Nobel lion, per deo merze.
De Raynoldo fa ruon a mi!
Cb el m a boni de mia louior^
210 De Lexengra, ob e qui river:
A MalprrtuE ob el U trOTs
A mal ao gra oh el la slorza.'
'Se deo m aï' dis lo lion,
' 'Quesla e grande ofension;
215 Chi bonis 1 altru maier,
E son tigau de iostiuer.
Con e zo, sire Bay naldo,
Che TU si tanto ardi e baldo
Che vu ODÏl attmmuier?
220 E ve son ti'gnu de justixier,'
Or parla Cîlberto li lauun,
Che de liaj'Qaldo e conpagnon;
'Nobel lion, per deo merze,
Vu devi ben intender mi.
SS^for ineo coniparo voio parlare,
En Eoa raxon voio curare:
De quello cha ge dobia zoare a Kay-
naldo
Digo per lu en tjueata part;
!30 De quel obe ge doveie noaere
fer le nol digo per la, e anzi per mie.
Queeta si e ftlsa lamentaxon
Cb e fata davanti vu, baron.
Con ârito dorrisi Lixeagrin prcoder
235 E «i 1 dovrisi in forche apendcrc:
E la putana de aoa moier
Dovrislu far arder e broxcr.
Avri la bocB e lî parla.
'Bestia mala de natnra,
Tu ei de si picola figura,
Com poi tu tante vcre far
K tante brige demenar?
Dis Kainald 'miter lo lion,
Imperco oh eo ai rasoo.'
Et Isengrio, che Kainaldo non an», tso
Dananti lo lion «e réclama.
'Nobel lion, per deo marce !
De Baioatd fai rasoo a me,
Cb el m a uni da mia muier.
De Iiigrina, cb e qui a river. e3j
Ad un partus el 1 a trova,
A mal BO gra si 1 a força.'
'ai deo m ai' dia lo lîon,
'Questa fo graot offension
A forcar 1 altrui muier: tn
Eo son t^ou de custiser.'
Respoode Gilbert lo lason
Che de Bainald <
'Sire lion, per deo r
Vuî dcve beio intendre me,
UoKe falso lemeataaou
jSe fai anantî tuÎ, baron.
PcT meo compare voio parlar
E voio soa rasoo euiler.
Quel che de coar a lUjrutld
Digo per lui in questa part.
Quel che li devese noeer per h
No digo per lui, aoci per me.
Con dret âevercs tn laigrio
Far condor a mala tin,
E la putana de aoa muier
Far la arder e brusier.
...Google
Come 1 porftie ml a me Begnor dir,
Ne c
i da c
Cbe Kaynaldo, cb e qui river,
UO PncMC mai Lewagri aforzer ?
Ne, B t ame deo, d esto claraor
L'an de grau pena e gran remor.
Anch e Lisengra si forte
Che la n porove onitr qoatordpxp,
m E la gel de per bon conTento.
Del bando no de 1 pagar niente:
Da che I no fe sego tenion,
Tu no i di far condanaion.'
'Se dco iD ai' dis lo lion
SM 'El par cbe Raynaldo abia raxon.
Beslia malraxia de re pensero,
Con te laxari ta a Raynaldo sforier?
Ben e tn ai grande e si forte
Che ta en poriai ancir qnatordexe.
2sftTu gel deiî per bon convento,
De bando no de 1 pagar nient:
Da ehe tu no liai sego teion,
Eo ne ge do far condanaxon.'
'Sire lion' co dis Lexengra,
EfiO'Vu no savi de latro e de la- puta
strena.
E Tidi e latro, si Tel Tosi prendere,
Che Tel Tolea, mesegaor, rendere,
Con de far ipercnraor
E baadeiao a segnor.
ses Raynaldo fnri in una uboata,
A una tana entro nna poatai
Et eo M dreo, che Toai prendere,
Che Tel Tolea, mesegnor, rendere.
Si me oaze en le reîe parte,
SlOCbe de fora me romaie le quarte:
Dentro e no poti entrere
Ne de fora poti lomer.
Raynaldo enii da 1 altre part
De dreo me Teue senza reguart:
tTïA mal meo grao ch el nie sforza,
Trea Tia mego che se conza.
Pereb eo no me poti achol«ger,
Per zo Mfri greTe meater.'
Fris a crior lo Lion a olto;
Corn poraf eo a meo signor dir
Parole che non e de crer,
Che Haynald, ch e qui river,
Podes Isigrina a forcer?
Cbe Isigrina se si forte
Che a dodese darSTC la morte.
Or vel digo per couvent
Del bant no de 1 pagar nient,
K hi, mesi«', comandason
Che de co plu no lia tencon.'
'3e deo m ai' dis Isigrina,
'En me lemento de puta ostrina
De nn falso spercurador,
Che e bandeoa de so signoi
Rainald se caca in una tan
Rt entro la tana se apostn:
[56]yio
Eo me eacai entro la terca paît.
De fora romas la qaarta part:
Uneha no poti dentro entrar j
Ni de fora no poti tomar.
Fora ensi Rainald da 1 altra part,
De dreto me Tcnne cenca revart.
A mal meo gra si m a força,
Entro la Tia se acolega, 2
Eo no me podcTa corler.
Fer co sofri qael gref mestier.'
278 T lalre 37» T ion
, Google
360
2R0 'Fisi vu «>, sire Rajnaldo f '
'Se deo m'ai' dis Raynalâo, 'aliri
Qui no TesponderA ncBun p«r mi:
K ae 1 ge retpODder» nexon,
K nol tegno per rnoacion,
anA K vo digo che no fi miga:
He la ve diie grau folia.
Foi-ei fo la altra rea chou,
V altra rea pesima.
Me rae lamento de 1 atolto,
390 Che la me volie prendere a loito,
Corne la confeua denanii da li.
Si 1 abia bea a fermo re.'
Dis lo lion 'Voli to mostrcrï'
'No ■>
, ch e
I poeo, mcser.
295 'Se dpo m ay' dis to li<in,
'lîl par che Raynaido abia rnxnn ;
K V Asolvo ben de queeto pin, Ksy-
T>w lo tasaun 'Si Tari rn di nltri.'
Un Cantacler si s aprexcnta
ROoDaTAnti lo lion si ac lamenlA.
'Nobel lion, per deo merw,
De Raynaldo fa raxon a mil
Che g era bon eon aete ceoto,
Ma un ge n era sanguenent,
ans Che ïUynaldo troïo la noitc col dent :
Si ge tra«se 1 ala deotro 1 vnntre :
D un pal ge Tcdo cb el non ave un
oltro;
De quel fo gramo Raynaldo a mort.
Quel ch era navra e aangiiencnt
310 Davanti lo lion a an va plurandn :
'Nobel lion, per deo merze,
De Kaynaido fa raxon a rail
I>s che 1 oocl 1 ordpD eagro
Vu û tignu do iostixier..'
m 'Se deo m ai' dis lo lion,
'Questa e gronde otTension;
D« ehe 1 onel l'ordeo eagre
K son tignu de iuatîxier.
Ben Boe, tu e meo chanUor,
Dis Rainald 'questo no fe* tri
l'.Ûtt, va diae grant folia.
Ella fo altra mal» bectia,
0 altra QiaU eoea peuinia
Che li 1 fcis intro la tana.
S ert «la e paleit putana.'
'âc dio m ai' dis la lion,
'El par che Rainald aîbia rason :
Da che I se po con dret dcfendT
la morte rendis.'
s apreKnbi,
A tort non li v<
Li Cantacler
Davanti lo lion si s alemenla,
'Saipia bona cent,
Cbe i era bein seto cent. «g
Un ai n era saDguaaeiit
Che Rainald trova la noil:
Con li dent li trase 1 alla del c«rp.
Ont el parea ch el foaae mnrl, 3
Quel ch era inavra e MnguuaeDt,
Davanti lo Itan si veai planerai:
Nobel lion, per deo merce!
De Rainald fai rason a me,
Che 1 m alci 1 orden segn : •,
Tu ei tegnu do cuatiser,
Bcin sai tu ch eo son to cantadnr
Ë prevede de cantar le ore,'
'Se deo m ai' dis lo lion,
'Questa fo grant offeniîon 3
Ad alcir 1 orden segre,
£0 son tegnu de castiser,'
'Se deo m ai' dis Rainald,
■.m P Seo deo 311 P lod» 313
,. Google
367
310 Li prcvii deo chant! li or:
Ben Boe che tu e no Cbftntaeler,
Li previi deo chantî i mester.
Rayntldo, qnan tu t a de qna partir,
Za no arra Uteuto de rier :
3SS Quan ta t avra partir de qusBta parte
PoraTâ Tkler enzigna e art.'
'Sire Iïod' to dis Eajnaldo,
'E BOD qui alo eii qauta part.
Si ve or«deTa an drito signor,
330 Mo VU si fato plaïsor:
Db che tu plaizî per ] alCra part,
Segnor, c de malTaxia arte.
Le poesta dovrave intenderp,
E le apreeo dorrave respondere,
335 E le fexocion Bcolter,
E le Benlencie débuter.
Se no me TOli tignir ben a raxon,
E no ve preiio miga nn éperon.
Che di Cantacler, a mi sîcnte :
340 Eo ne manza la in tri mixi ben
«ete cent.
Mo «on tôt veclo, do pOBSO andcr
Ch e 0 ben doxento agni pasBe.
El no serave vignu el mco tpnpo,
Ch eo dovese far sagramento ;
345 Ni anche doveso s cort vegnir,
8e vu lo voliui BOfferrir,
Ho da che voit ch eo ge vegna,
Ben e che I voitro comando tegna ;
E ai Te digo ben, neaer,
3S0 Che no io«i uncha ingleaia entrer.
Fer meea ne per niaitÎD scolter,
Se DO ge 16 per grasa galina o per
'chapon prendere.
No 0 grida, zentil aignor,
Che Tokse acoltar to ore
355 Che î no e de noBtra religion.
Nu semo bestie et el e rwllo:
El sa volar e ben # bello ;
E no me recordn in neinn tenpo
Che Ta ne fi*i cemandamento,
300 Se deo me de che poti prenderp,
De queate parole eo son ben calt.
De co no rcsponda negun per nii »
Ch eo no li prego, si deo m ai :
S o) de reaponder algun baron,
Eo no la tegnaro per responKÏon.
A Tui digo, meser lion,
Vui
crodova un bon signor:
) spercaro per tute part.
Mal de andar tnte le Art,
La podesta de beîn intender [TiT
E 1 apclasOD inprendre
£ la raEon bein ascoltar
E dreta Beolencia debia dar.
Aneora Ce digo, miser lion,
Se tu no me teincB bein in ration,
Eo no te preBÎo un speron.
De li Cantacler n mi sient
Eo n ai manca bein cinque t-cnt.
Se no andai per galini
ros tu pur ch eo derrgna
} comandament mantegna.
)n Tolsi mai in gleaia inlrar
I ni per roaitin scoliar,
" i prender
Et a lo meo corpo grant asio render
0 per galine o per eapon a
Ond eo me fea de grog bocon,
Eo EOn bestia per andar
E li auselli br, bein -vnlar.
Chi non toI lo mal fucir,
De rt»on lo de padir.' s
Sii T ohali !t37 no manque 840 T K
, Google
Cho 00 dovese a mon asio rendore.'
'Se deo m ai' did lo lloa,
'El par che Rayosldo abia raxon :
A tort no TOio Raynaldo preodcre
865 E no ge voio la mort rendere.
E no me recordo per nesun tempo
Che ge fesBo comundamento ;
E da che no ge lî comaodarc
A tort no 1 voia justixiar.
STOMa ?1 zurara in ogaa parle
Da tegnir e tr^ua o paxc,'
K Raynaldo lolo e ai iura hi co-
mandament del lion,
Ch e inperer e baron.
Li aloga Cilberlo pregassc
37t Cho dnl re lo manie vas»,
'Reten te, Bajnaldo, de lavorer
E laga star li rc mMter :
Reten le, Raynaldo, de to suor
E no Biar may cbacaor.
380 S tu me falasi may, Raynaldo, e
t avi prenderp,
Si te farave in forche apenderc.'
E Raynaldo dis, che ben lo fara.
Part« M do la corto e «i «n va.
Quando Raynaldo e parti dai oitri,
385 Si a gran ïoia e gran confort.
Dixe Raynaldo 'Deo creator,
Che m a fato zurar bIo signor,
Che me retegna de lavorar
E lagar star li re mester:
390 E no so arar ni za^iar,
Sonienar ni erpegar,
Far vigna ne far fossa
Ne far queste lavornr ;
Ë no 80 fiir toro ni soler,
SSfiChanbiar or ni diner :
E no so far na^e ne aandon,
Ne KO far qneite lavnraxon :
E cre cl) eo me i
Ni sagramenlo eo
'Si deo m ai' dis lo lion,
'El par che Rainald aibia racon.
Da poi cb el le po con dret defender,
A tort no li voio la morte render.'
Dis Kainald 'grant maroe, miier loaw
lion.'
Die Oilbert 'miser faae H don.'
Dis lo lion 'vole vui meatier ?'
Dis Rainald 'no voil mestier,
Trop son vetran, nol pos darrr,'
Or a fato comaudament s&j
Lo lion incontinent
A Rainald bel e cent,
3ol> peina de sagramcnt.
'Eo ve comando, Rainald,
Treva e paa in ogna part, gs)
Rctei te, Rainald, de lavorer
K Usa atar lo reo meatier!
Rctei te, Rainald, de te lavor
E non eser plu scacador!
Se pla mal faai, eo te faro prenderats
E la morte te farai render,'
Da la cort Rainald s en part
Con reo inoegoo o con mal art.
i va digand 'deo criator,
Jue m a fato curar lo meo signor ! n:
'h eo me mantegno de lavoror
l Usa star U rei meatier!
io non aei arar ni eapar,
li «acbi adoao no eai portar,
li travesar vin in veeol, 9;
li capar bva ni fksol.
ii cambiar or ni arcent,
a fit nisun lavoraroeat,
Ii far naTe ni aandon,
l'e alguDA lavoraaon, V
U menar mercadanlia
ji lavorer ch al mondo aia.
'/> oreco bein oh eo me epercnrcro
' 1 sagraïqento no tegncro.
400 A hmI meo gra mel fo zurtv:
Se lueo Bperzuro, el no e pecha.'
In unft bradia Kaynaldo intra,
Una graiJBa cavra ch ri ge trovs.
'Deo te BaWi' zo dis Raynaldo.
405 'Comftdre, ohc fa lu efi questa part?'
Lu cavra gf> die een;in niDcurn
'liajnaldr>, deo to dia mala Tontiirn!
Unda ii TU nico conpadrc?
Uiida vu mo clama comadre ?'
nv Dise Kaynaldo "Do lo cavrco,
Chc ge mis nom 1 Agnelo.
Iteo te dovravo a recordare :
Tu SX chc 1 tigni al batczarc'
La cavra dixe 'De puta fe,
41.'. K cre clio 1 rae 1 recordo roei,
L'oiipnlre Saynaldo, che \olî vu farc?'
'Choiiiadre nhavra, e me voio consipr.
Kn vfgno da lu corte do lEon,
Ch c cnp^rer c baron,
420
K ai m a fato zurare en ogna part
Che dcbia tegnir tregua e paxc.
K no go meoar merchaandia,
No far Uvor fh al mondo sîa.
K cro ch eo raeii aperanraro,
4!?.> N'i sagraroento c dod (iro.
A mal meo gra me t fe zurare;
Se RiG Hperzaro, cl no o p«cha,'
'Coniiadre Raynalâo' la chavra dtn,
Vu no si aavio ni cortis.
430 Vu perdcrisi deo onipolente
A aperznrar ve de sagraracnlo,
P^ al avriai bando mortor
l>a lo lion, ch c ioperaor.
Mo mi e vu copiunamente
4:;5 SomenareD ata bradia de formcnlo.
Deo ne porave far gran ben:
O an gran nen porave rcndrr zenlo.'
Ë Raynaldo nn pilcto penaa
E diie 'Comadrp osvra, nu no avea
Bomeute :
Fe mel curar a mal meo gra,
S eo me spErcur non e 1 peca.'
In una braida Raïnald inlrn,
Una cavra si ne trova.
'Deo le salve, coroarc cavra,
Que faa (a In quciCa braïda?'
'Deo ve dia mala ventura!
De qui se vui mla compare,
Cho vui m apclai voxtra comare ?'
Dis Itainald "del cavriel
Ch co te baticai 1 autrer ;
Brin te devi'CH tu arecordar
I tel t
baticj
La cavra li dise in quela ora
'Ueîn creco ch eo mel recorda.
Car eonpare, que vole vui far?
Or mel dise, se 1 ve plaa.'
'Eo vegno de la corte de lo lion
Che se imperer e grant baron,
Ela m a comanda per so art
Treva e paa in ogna part,
K ch eo me tegno de lavorer
K lasse star li rei meslier.
Ko
No
Fe
crcco bcin ch(
1 aagraroent no
1 men spercurcro
1 tegnero:
,al meo gra.
Se
!0 me Bpeeuro i
La cavra respoi
ion 0 peca.'
ide e ai 11 dis
A spercurar ve del sagrament. *
Partirese ve de deo omnipotent
E averasc bando mortor
Da lo lion ch c inpercr c baron.
Or ml e vui corounamcnt
Semcnemo queita braida do furmctit, *
Grant bcIn ne porave deo far,
Se nul ecumenoemo a tavorar.
D un gran ne dara bcin cent
Lo Tcro deo omnipotent.'
E Rainald an poco se inpensa; *
'Comare, nni non avemo semenca:
404 F gral 408 P lieri g
...Google
l40Arar tera senza Bomener,
Oro ne porftTemo pocn «senblerl'
Dîie Ift cavra 'Lo meo segnor lo vilan
Si n a iioa tin* plena.
En sta nojtc i andiron ;
445 Atsa, aea u involaron,
Si ne avron ben a eomener,
E flin dovravcmo ben asenbler.'
Dixe Baynaldo 'A bona hor,
Da che 1 ve plax, cho 1 e 1 mior.
150 Me staro for da luitan,
Che o tropo gran guera co hi can ;
Entro 1 logo no TOio entrer,
Che hi canï e tut! me guirer.'
Dîxe la cuTra 'A bona or,
465 Or i andaro pcr vostro amor.'
Oima se mise en ]o >iazo
L un e 1 oltro a franco corazo.
La cavra entro la vila entra,
Raynaldo de fora da la vila sta.
4eO Dixe Raynaldo 'Qui alo no la Toio
atendere,
Che la me poravc trair o prendere.
Tor rooe nia possa per fe,
No trovara ta miga mi qui,'
T^a cavra ze, ei aen carega,
4S5 Fora de la villa ei torna,
E vignuB en quella part,
E no trova miga Raynatdo,
Per lo camin ai se driza,
Rajnaldo la corando ge va.
470 Sin a aduto del formento,
Sin Bomeno e beoe e gentc,
Con le graespe si graspa,
E si 1 croTi ti como i M.
Raynaldo se colego aoTÏna,
4TB Corne Tel digo per dotrina.
Arar tera sei
Poco ne pora covar.'
Dia la cavra 'bein la troveremo
Ë toato la recovrerrpmo.
Un TÏlan de quella villa
Si n ge n a plena ona tina.
Doman per tenpo nui anderemo
E Bsai nui de involeremo:
Si la voremo Mmenar,
Grant bein ne pornmo trovar.'
Dis Rainald 'a la bon ora,
Dco ne faca far bona ovra.'
La eavra inver ta villa va
E Rainald con si mena.
Dis Reiaald pcr lo primer
'In la villa no voio îatrter,
Che tuli li e mei verier.
Eo me staro pur da Intan,
Ch eo ai vere con li can.'
se carega.
Dis Rainald 'per roia fe,
La cavra qui no trova me.'
Ella vein de forment cargada
E Rainald non a trova :
Et c alegra, ananti srn vn
E Rainald si trova.
'Or semenemo lo forcaeni
In trahi doi cumunament.
440 T somteoer
, Google
Lk cavra ge -vene molto corente,
A 1a coa ge mixe e] deat.
La cavrit e 1 bo chc àa ander,
KajnaJdo e J erpcxe che de arpéger,
<80 Tauto cereho e \»Ue o dosBO,
Che 1 no ge romaxo de pel adosse.
Dixe KnyDatdu "Deo crostor,
Con mala cofla o a far lavor!'
Atant che 1 rormcnlo e naxu,
iSb E una spana 1 e crexu,
La cavra ca zenulia iiuan d ol ge
pi",
K manduga quel che plu gc plaxc.
'Comadre cavra' co dis Baynaldo,
'Vu m PII fari mullo mala parte.
-190 Vu savî ben 1 erba manzcr,
E no me n posso niga
'Conpadre Raynaido' la cavra dis,
'Vu no si savlo ni cortexe.
Vu no si uso de laTor,
4»sE pcr 10 fa TU cotai remor.
Fer manzer 1 erba e be e bello,
Za non sera cl fomento de pezo.
Par maazcr 1 erba e ben e zcnt
Za non sera de peso el fonnentor.'
ïOO Atont che 1 formenlo e crceu,
Et e meQ, et e batu,
E amontons e aparecla,
Et eolro I ara e ben conza :
'Comadre cavra' zo dis Rayoaldo,
MW'E 10 1 formeoto en <iueita parle:
Or serave bon partir,
Se I fOMo TOstro plaxir.'
La CATra fo bo per a
E Rainald preiti
Tant cercha Kaîaaid val e doe,
No li remasc pnl a dos.
'Si dco m ai* dis Rainald, K
*Ed son conduto in mala pari.
Alto parc ereador,
Com mala coaa fo lavorason !
Eo creco bein ch eo me spcrcurero
No 1 sagrnment no tcgnero : 41
Fe mel curar a mal meo gra,
S 00 me spercuro, non e 1 peca.'
Or e scmena lo furioent
In la braida bel o cent,
Taot chc 1 furment e cresu 41
E grant bein li e de-vegnu.
La cavra va per lo furment
E manea la erba e bein o cent.
'Se dco m ai' dis Rainald,
'Vui meu fare mala part 4?
Rein sa*o 1 erba maocar ;
Eo d ai dura fadiga e peasier.
Tant ai cerca e val e dos
No me remas pel a dos.'
'31 deo m ai' la cavra dis, 48
'Vui no se savio ni cortea.
Vui non se uso de lavorason,
Per co parla vui contra rason.
Ad me te crête v co servir,
Bein sai a lavor chc fui migtier.' 48
Atant ch el furment e cresu,
E madur el e vegnu,
El a medu e taia,
Et al ara e 1 porta,
De un grand lind a rendu cent
Lo vero deo omnipotent.
Amanlenent Rainald si dis
'Queato furment se vol putir.
467 r qui 4S7 T fumcnla
„ogIc
372
Diie la csira 'A bon hors,
Or pnrlîrrmo ft gr.indc amor.'
51o'Comadrc cavra' zo dU Kaynaldo,
'E faro ia jeta c vu tort la part,'
Dixe la cavra 'A bon or,
Uo no me piaro al prior.
No parti per zo falsamentc
sisCho piaro pur to formcnto.'
'Comadrc cavra' ko dU Baynaldo,
'E te voio fare cotai partu
Cho TOO avri b pagla e 1 loglo
Et eo avro lo formcoto tuto.
SEO Ë eo quctta do voli prendere,
Un altra va n lolo mclero,
Che voe avr! o 1 loglo e la paia,
Etro airo d fonneoto, a eu son caia.'
'Conpadre Rayoaldo' la cavra ils,
bîi'Vai no si aavio no corlexe:
Oho voe parti malvaxiampnte
Che voc voli pur lo formcnto.
Ma se voi voli bcn far raiion
E no aver mogo tenzon,
530 Tremo alo do islo lavor
La somentc del mco srgtior,
Poe mcli del grano e de la pagla:
E quel chc do valer, tii vaia :
E no m entradi a iiiganar?,
535 Che voio inanci placzarc'
Dixe Raynalde 'El sol va a monte :
A pladcïRr de ooite do e ora.
Ma demaytina io vigneron,
S a dfo plRXP, si a acordaron.'
BioDiie la cavra baldnmente
'Mai domntina ge uremo per tenpo.'
Kaynaldo se driza per un camin,
E zura a doo e a sao Martioo
De nienar sego Leiengrino,
Uel partir bcin e rason
Ia Boa part cîba oaauadun.
ICo faro la parlita' dis KainaM,
"E vui toro la vo»tra part:
Lo stran a la paia toi a ti,
E lo friimcnto co voio a inï.'
'A cbi el doia' co dis la ravra,
'La mia part avrrai eo a casa,
E U mia parto bel c cent
Iiitregamcntre dri fuiment,
t danniiti a lo lion
Dis Kaiuald 'lo sol fir a monta,
Plaicar àe not me fai grant onu.
Doman per tenpo ijua vegoeremo.
Se a deo plas, si g acorderrmo.'
La cavra acn va per ud camin, i
E cura deo e saut Martin
'Kainatd, tu me voi incegocr :
Eo tel faro beio conprer.
S« eo non demeino intrabi li mastini
A questo furment partir, i
Samai no voio àco orer,
Ne I Creator che farma lo ceL
Se tu veines, Raiuald, a la trDCoa,
0 ge ]
s la
518 T e logo 520 T avi
^ Tqui 541 raamo
, Google
373
m'E M toe veni, carra, a la tcnzont-,
S tua nii ge lui et pilizone,
Eo no Toio mai manzar cipono.'
Bt andSDdo Itaynaldo per lo camiiio
Kl giiarda c vedc Lctengrino,
y.o a lo Leaengrino do dïwa niente,
Cornu homo ch era molto dolcntre :
Chc 1 cra ben tri lOrni passa
Ch el no a-rea inaudega.
Dixa Rayualdo 'Ven z», baron,
-jih Che le tUro de vpnason.
E o domane a partir blava
Coo esta mta comadr« cavra.
Ven t ea mrgo domatina:
Si avéra la bona slrena.'
MO Leeengrin dise 'Volentera:
Che 1 mti fa lo gran mectero.
Pure che la sia ben grasta:
Si avro la boua passqua.
Dîxe Raynaldo 'No domacdarp,
SSSChelle si graosa, zo me parc;
Ch ella no te po portarr,
K tu nol la pora par mandegare.'
La ciTra en ver la via sen va
E dui mastini e)l a troTa,
Ks Dixe la oavra 'Fiioli routini,
Fin che lo eri piiinî,
E Te fo morU vMtra tnnàtf.
Samaî no voio deo orer, &zo
Ni 1 crealor chc l'crma lo ec\,'
A lî cagnoni la cavra anda
E si li parla com ella Ta.
'Dont vpgni vui, marc 'i' dis li luigimn.
'Fioli, de raoUo mala tencon; b^b
Ch eo Bemenai furmcnt
Con Kainald com un ara col,
K lo traditor Raînald
No me vol dar la mia paît.
Fioli, eo voleva dol gran, ii30
Ch eo ve voleva far del pan,
E si ve voleva dar manuar,
Unde ch co vo voleva alcvar.'
Dis Fortincl 'mare, intcndi mi,
Mtnei me a queat furmont partir ! 595
Se 1 vein Itainald a la teiicoii,
Se 1 no ge laea lo pilicon,
Camai no volo deo orer.
Ni 1 crcalor che ferma lo cel.'
Dis Bonapreea 'mare, inlcndi me, 540
Ua che mco frcr vol lo pîh'con,
Sego no voio far tencon.
Ma îu tanti logi lo scuracero
K si 1 ai romper e forer,
Che non para nul bein aveir.' i*^
Dis la cavra 'a bon ora.
Ko vrn prego, fioli cagnon,
Chc vui vigne a la tencon.'
A la maitina la cavra s a leva,
Intranbi li mastin sî trova, 5ïO
Si sen va bel e ceat
0 e la paia e 1 furment:
Soto la paia lî caoi a acolvgn ,
La cavra la paia su li cita :
Si li eovri e bein e cent, &^^
Uncha no par che aia nient.
E ïtainald sen va per un camîn,
E cura deo e uiot Martin
'Cavra, tu no vot incegner :
Eo id faro beÎD conprer, SW
S eo non demein Inigrin
A questo frument partir.
U2 T loni Uï easo 007 El 54â nui dUS P patir
, Google
374
Et eo Te \olti nuârigwe
E fi ve nsa bene ft raione.
S'5 Mo raen rend! ben guierdone:
Che o a pnrtlr blava cum Raynaldo,
Et el me \a pur inganiuido :
Che 1 me \ol pur dsr lo stramc,
K voi per lui lo formento tu(o.
SNO Ma doman lo «oio partire.
Si ve coven mego vignirc,
E etaro en 1 ara BOto la paia,
Fin cho Hajnaldo sera in 1 ara;
E s cl vira par lo graa partira,
iSb Voe BKvï ben cheu se vol dire.'
Li cani dîxe 'Be ne plaxc.
Noî gîn darccoo mala parte.
E la sira in l'ara audono
E in la paia b aplatono.
SfO K la cnvra sta dal grnno,
E aspeta pur Haynaldo.
Kaynaldo vignja per una via
CuD Lescngrin in conpngnia.
E vignando Kaynaldo per una uoaia,
59S El guarda in 1 ara e vrde la paia
E stare in un altra guien,
Ch el no la Iaeo la eira.
Dhe Baynaldo 'E o panra
Ch e
000 Se vo a partire lo formcnta,
E avro mal partimonto :
Chel la cavra tvca er sira
Del Tonnento mollo grand ira,
Che 1 tignia pur per mi
«OSE la paia dava a eî.
Ond ea eiew per viretae
Ch ella me vol inganar.
Cfae crezo ohe 1 abia conpagnia,
E no per roi che bona eîa.
SloUnd co no Toio cire a 1 ara,
Ch eo la poravi ben aver car»,
Ch eo m inângiro d aver malo
E diro ch eo no poso andnre :
E pregaro Lixengrino tanto,
61& Ch el aodara a partir lo formento:
Camaî no Toio d«o orer,
Ni 1 Creator che ferma lo cel.
Se tu no gen lases lo pîlicon,
Camai no voio deo orer,
Ni 1 Creator cho fermo lo cel.'
Tant k cl trova Isigrin
Ch el nol tein per bon Tisln.
'Deo te salve' co dis Uainold.
Iiigrin senca rancura:
'Deo te dia mala ventura !
l'cr qui m intrci vui ad apelar,
Ch eo non amo d un dinar?
Tu credi cscr verament
A la cnneva del vilan :
Tu menassi a carn salea maucer,
l'oi me fasisti bein frustcr.'
'Se deo m aï' dis Ratnatd,
ICo vc menci in bona part.
E 1 era asai carne salrn,
Vui ne mancassc ollra mesura.
Si ve fo streto lo uapcl,
Cho 1 Te
Irova lo vilan
Ch aveï»
lo baaton in man :
Per la et
irn che nveva mancca
El ve de
una mala copca.
Eo ai
Hempna funnent
Con una cavra grossa e cent :
Voi pori la cavra prender,
Al vostro corpo grant aaio render.
Dis Isigrin 'or sia in bon or,
Eo ve tpello per meo signor.'
Si se mcte allô viaco
L an e 1 altro a franc coraco,
Si BO mette unatinent
Ad andar la ch o 1 furment,
Amantinent si sen va
ïi la CBvra sï a trova.
Quant la cavra ve Isigrin,
Cella nol tein per bo bon visin,
Ne a paura no vol fucir,
Anci sta ardida e balda.
6T7 a oasBaleaT 579 d«
,„,glc
Et eo me staro qnea de vîn,
E parpra ch eo infermo sîa.
E (se Lesrngrtno conze la cavra,
Et ctla no c aconpngnada,
nïO Incontcnrnlo la piara,
K BÎ ae la iiiaDdeeft''a.
Et eo andnro poe plue seguramcnle
Kt andaro per lu forraenlo.'
Or se laso lUynaldo charr,
BîsK par pur clio 1 vois raorir.
Dise Lescngrino 'Conpagno men,
Che a tu, si t ai 1 alto dco?
Kl par che toe voi rtiorir,
Mo como pora tu vïgiiirc
630 ^ p&rlir lo formcoto coq la cavrn,
Che t aapeta c qucla araî'
Djxe Raynaldo '£ o tal nislp,
Ch eo no poso per via andarc.
Ma nue a cnduiiaremo,
c;^ E si ie poraveiDO, tornaremo ;
Se Dui li trovnreroo la cavra,
Si avrn la bona innyt«nfta.
Me crezo bene ch rla no ge vira:
Si c eo portaro cl formento a cha.
g40 E se 1 dovesc coai avignire,
Che no avcia briga de partire,
E ne séria mollo alcgro,
Si onciia m ai 1 allo deo.'
Dixe LeseDgrino 'Bello Rajrnaldo,
ejs Q"i "" »"»^ e» guadagnao,
Ne no me «ta ben a taleoto
Che toc abii lo formento,
E la cavra posa Bcanparc
Che no la dubia mandegarc,
g^ Mo s tae voi, eo g andaro aloe,
E la cavra piaroc,
E faro mia volentac.
E posa ge lomaren donianc
E aduremo lo formento,
e5S Se 1 sera to plasimento.
E prego te che too roc lasï Tare,
Cho toe DO avra penaer domane
Che la cavra dubia vignîre
CoD 1
'Se
graspe comenca graepar
le corne a manecar:
rcng, Kaioald, a la lencon,
Se tu no gc lasBCs lo pilicon,
Camni no voio deo orer
Ne crealor che ferma lo ccl.'
Rainald varda per val in pcrdos,
81 0
K varda per tute part,
E lo etalo Itainald varda :
Ad una volta de via
La paia cresuda li paria.
'Si dco m ai' co dis Rainald, gie
'La cavra te de mala art:
QuCGta note fo rosea
E la paia me par baaea.
Vede lo furnient in qnella part.
Andai, compare, in quella part nso
K si tolcre la voatra part,
A mi ao pre» grant mal de ventre,
K sapiai ch co ai reo talento,
Grnnt mal me farave întro t era slar.'
E Rainald intro un boscelo se cacn, *S6
Si chel ve e bel c cent,
La 0 e la paia c 1 furment. -
Dis leigrin a grant baldor
'Ko son gnslaldo c partidor R30
De Rainald ch c meo «ignor.'
Dis la cavra 'a mi sicnte,
, Google
376 XX
Per lo fonnento putire.'
Cil eo faravc tropo mftie:
E «pria mtl merchao
S r'o frase coUl pecalo :
CliP 1.1 CBvra ro o sU bonn amiga,
15 E gi m ha falo boiia conpagnîa,
E A mo iDsigna do guadagnnra
E rrtcger me de lavoro.
Und ro nol porave conporUrc
Che lu a la cavra lîsi mate.
'0 Ma domatina g aiidaremo
E llo iormenlo |iar[ir(>ino
Si ch eo te sodesfaro,
S tue avra r^zovn briga
Per farme conpagaîa.'
'6 Dixe Lesongrino 'Raynoldo ladro,
A roc tu ubusi inganao?
Tue disivi, s ro vigniie a 1 ara,
Ch eo me mondegaravo la cavra.
Mo par che toe me vol nïtro farr,
n E cUa no porave andar cosic.
Me te prego t)en, Raynaldo,
E che loe me trgni el pato saido,
Et eo te voio perdonare,
Si tu me fiai ni ira ne Diate.
tr> S tu me la^î andare da la cavra,
Che t aspeta in quella ara,
Et ce te promcto de far rie
Che la cavra no vira plue a ti
Per far palo ne eonvento,
H) Ne per partirc lo formento.'
Dixe Raynaldo 'Or va via.
Me o le pTcgo per cortexla,
Quando te avra mandega la cavra,
Chovri lo formento con la paia:
tS E posa dobii a mi tornarc
Ch eo te vore favelare.'
Dixe Lesengrino 'Ben lo faro.
Alo a ti me tornaro.'
Or Ben va Lesengrino,
'0 Como foK on pelegrino.
La cavra ita a pe del formento,
676 T \xe {VinUiaU matigue encore
dont Irg ver» 681. 697. 71-2. 718.
741. 767 77»),
, Google
£ vede bene lo parltmento
Cb« fa BAynaldo e LeieDgriao.
Et elLa âi'ie ai lo mutÎDi
;o&'Fiolî, e vegoLcsengrino eHaynaldo,
Et ano gran peu eonseiao,
I'} LetengriDo par cba vegna ca,
E creto ch el legoa per farme maie.
Kl Te covCDe ben guardare
710 Che vo« no ateii tropo a Tignire
Ch el me porave tosto ancidera.'
Dixeno i mattini 'No abia paura,
Che noe ne daremo mala ventura.'
frese LeseDgriito a la cvrrx, dire
Tlï'E ton vigna per lo gran partire.
Kaynaldo e &tto meo eignore:
Son caitaldo, aùn fialo partior.'
La cavra ge dixe sema raooaift
'Liiengrino, deo le dia mala ventnral
7!0 Eo DO TO TÎdi ODca laTorare :
Fer che tdIî to parte domândare ?
Per deo Toraxio onipotente,
' Voi no portarî un lol grano de for-
ment o.
Laaa vigaire meo coopadre Kajoaldo,
K6 Si rcieTera ta loa parle,'
E LUingrina li Kn n ira,
Ver la cavra cor&ndo «n Ta.
Al colo lo dente g a butao;
La caTTa trase xm gran crio:
TW Da 1 agnaito i maatini întraobi in-
sioo.
Qnando Liiengrino i maatini TÏde,
Si aTB gran paora de morîr,
Laaa la caTra e foiir toIm:
E BoDSprexa in prima el conae,
7S.%I>el peto gi doDs xoio e 1 bnta:
E Fortinello ai lo pilneha.
Or 1 aaaie I nno e I altro
E per tera el buta atraTollo:
Or DO ae po lo da lor partire,
740 B«D e ello aerto de morir.
"Se deo m ai' diae Raynaldo,
'La caTra e plena de maie arte.
Se foiM andao per lo formento partire,
Vni no portîri gran del fbrment:
Vegna meo conpare Baioal,
Si tora la aoa part.'
Isigrin toet *i>n Ta,
Lo dent a col si li caca.
Intranbi li masHn an leva,
Fortinel lo pia fort,
Par 1 ara lo getU stntTolt. «40
Bonapreraa lo scuarca fore,
Tanlo li tira si che 1 e mort.
'Si deo m ai' co dis Rainald,
'La cavra se de mal art.
S eo foB anda al fument partir, M&
,. Google
878
Ben erft eo zerto de morir.
7i5 Ua mfo conpadre Lesengrino valente
A coDpftrao ben 1 ondexena.
E LesengriDO zaxo stravolto
E par pure ch el eia morto.
Et eco 'fignando dui vilani,
TbO Oh avea dui bastoni in mane.
Li cani cazono da tiovra LMengrino,
Cbe ! nol volea Ituar aniîdere.
Dixe I uno vilano a 1 altro
'A quela Costa ïUt ctnjnialdo:
765 Como 1 e alcgro de Leeeogrino,
Cil el DO 1 tene pcr bon lixinol'
Quando li cani 1 ave oldïo roenzonare,
Iq quela parte presc a guardare:
E avelo Bgoeio da dclonxc Raynaldo,
TSO Oima se mixe en qudla parte.
Li cani vano de toslo in loato
E Raynaldo «eu fute de botco en
Id qualla parte si roicoDO andare,
Che i lo Tolea prendere e afogare.
T6& Quando Rajnaldo li vede vignire,
Si e ben i
) de T
Bein m sveravc condut a fin.
Mai meo compare Liigrin
tiein a conpra io deain.
De la pasava doi vilsa
Che ATCva doi forche in man.
'Deo' dis 1 un incontr a 1 altro,
'Varda la che ata Raioaldo.
Com el e venca de leîgrin
Che 1 nol tein per bon visia.'
E li cagnon si 1 aldi; i
Entro lo boaca eli eali,
E Eainald se mete de 1 altra part.
E li cagnon si sailuto,
Si che non 1 a miga vecuto.
Dis 1 on incontr a 1 altro i
'Eo creco che 1 sia scampa per ria
Anaati non â 1 anda,
Ni in dreelo non e 1 trôna :
Dixe Raynaldo 'Deo creatore,
Como mala coea e a far lavoro!
Uncha no ao del gran mangare:
7Ï0 Porche intrave a lavorare
E poe partira a Iradimento,
Non e meravia g eo mon repenlo.'
Si ae mixa a fniire et andare,
Et i chani a incalzare.
Tlb In uno broilo Raynaldo intro,
Ad nno grande ramo si i apicho.
E con le granfe, e con li deuti
Se len Raynaldo lireramentA.
Driza la coa incontra el monto
no Ch si no la lasa pendere zoxo.
E li chani e 1 uno e 1 altro
Dise 'R cre che I e icaD|)a per arta.
Da qui inanzo no e andao,
Ne onqna iodreo no e tomao.'
785 Per tanto perde li cani Raynaldo,
Ch ili no sapeno guardaro inn alto.
El e acampa per art,
Sin nol trova in nnla part *
Rainald se pia ad una rama,
Dreca la coda inver la montagna.
£ ti cagnon oltra se torna.
764 Tafosura 772 Tpenio 778
r andundurs
654 P toin man^e 6t>4 i**CHiBP
Kaynaido seraTe ben pcem e morto,
S ili !□ quel» orA 1 avease eollo.
K li cani si se tomano,
790 Drili a U carra si sen vano.
E Raynaldo ae diapico
A plue toslo che'l po
E in lo bosco si Bea aado.
E xuro a d«o lo criatore,
7B!> Ch el no mai fora lavor.
'Senpre mai aero schacaor,
Chomo foe i mei antcsori.'
E li cani a la cavra TeneDO
Si j; a coDtao 1 aooDvenente.
SOO'Hatre, Leeengrino e morto,
K Rajnaido cbsiono Gua al terzo
Nui credemo ben che 1 scanpaMB
per «
Dise la cavra, ch c ben usata,
'E j avello srbori en quela parte'?
SOS 'Si or», madré, plue de cooto,
Piioli 0 grandi speaamente.'
'Fiolt mei, vi no gnardeÛTu la alto,
Che a uua rama pendea RAjnaldo.'
A cui Mti piti e a oui aen caia,
MO La chSiTra ai a lo grano e la paia.
E neo conpadre, lo Lesengriao Ta-
8î Gonparo ben 1 ondeeena:
E Baynatdo per soa forza
Si Kaopa al dreano lalto.
'Harr, Isigrin e mort,
K Uainald conceesemo i
E ae anda ie tosto in
Om cre ch c
m pli per i
Avanti non e 1 anda,
Ni ananti non e 1 toroa.'
Oie U cavra mal nsada 67S
'Se 1 era arbor in la contrada?"
'Si era bein seto cent
Tetiti e grandi comunam entre.'
'Vui non vardalle ad oltoE«iDald,j64J
Bein sa 1 montar in rama ad ait.' eso
A chi 1 peia et a chî e sen caia,
La cavra a 1 fnnnent e la paia
E la eeroenca del so eignor
Tuta dananti a lo lion.
E Rainald se caca inn un bosco, 6BB
Ë li sen va de (osto in tosto,
E gura deo lo creator ,
Kl comai no fara lavor :
Ananti vol eser scacador
Si com fo li Boi macor. 6>0
'Eo non era uso de gran mancer,
Ni de far nisnn lavorer,
Eo partiva falaament.
Non e meravcîa se 1 mal men prent.
Li mal incegni sol mal feoir. eSB
Cbi allrui mantel vol retenir,
Lo ro ne aol bein remagnîr.
Chi altnit mtniel vol iocegaer
,. Google
Lo »o ne sol bein Iwer:
Si corn fo quel âe lugrio,
Cbe âe «oa mnier fo oni,
E si fo Avei^nea,
£ ai perdi tuto 1 lo plaid.
^ D,g,t7„lb,.GOOgIC
, Google
Publications de la librairie K. J. TRCBXER
à Strasbourg.
Xe Jîoinan de Jieitart publiû par Evnest Martiu
I" volume: premiôre partie Ju texte : l'ancFcnne collectiou
des branches. 8. XXVII, 484 pp. 1882. 31. 10. —
Batisch, K. , Die lateinischea Sequenzen dea Mittol-
alters in uiiisikalisclier u. rhvthmischer Beziehung. S,
VIII, 245 pp. 1868. (M. 5.'—) M. 3.—
leii lirhik, lieruh., Daiier und Klang. Ein Beitrag zur
Gescliiciitc der Vocal ijuanlitât iin Âltfranzdsiaclion. 8.
V, 54 pp. 187iJ. il. 1. 20.
— — Chance r. Studion zur fieschichte seiner Eutwicke-
lung und znr Chronologie seiner Schriften. I. Theil. 8.
222 pp. 1870. M. 4. —
BaruglaUt , A., Italicuische Grnmmatik. Mit Berûck-
sichtigung des Latoinischen u. der romaniEclieD Schwester-
«pmchon. 8. XVII. 240 pp. 1880. M. 5. —
— — , CrcBtomazia itnlinna ortofonica. Prosa;
1. Liugua lettevaria antica e moderna, iraitazioni trecen-
tiatiMche. 2. Lingna parlata Toscan^ délia Gente civile.
3. Uialctti. 8. XXI V. 494 pp. 1881.^ M. 7. ~
Comôes, liuiz de, Os LusiadaB. Uiiter Vcrgieichung der
boaten Texte, mit Angabe der bedeutendsten Varianten
und ciuer kritischcn Einleitung hrsg, von Dr, Cari Ton
Reiaihardstoottaer. 8. XLI, 217 pp. 187o. M. 7. —
Ddoimthw, Joaiinia de Alta Silva Dolopathos sîve
de roge et septoni sapientibua. Hrsg; vou Hermann
Oestorley. 8. XXIII. 9!) pp. 1873. 3(. 4. m
Ei-hasis Cuptivl. Dan âltesto Thierepog des Mittelaltera. Hrsg.
von Emil Toigt. 8. VIII. 150 pp. 1875. Jf. 4. —
1-lui.i, Alfoiia von, die Volkslieder dea Engadîn. 5ïit
eiuûni Anhang cngadiuîschor Volkalieder îm Original
nebst deufscher TJcbcrBctzung. 8. IV, 85 pp. 1878.
il. 2. 40
Mirliel, Ferdin., Uebor Heinrich von Alorungen und
die Troubadours. Ein Beitrag zur BetrachtMUg des
Yorhîiltnisscs zwischcn deulsehem und provenoaliachcni
Minnesang. 8. XL 272 pp. 1880. M. lî. —
PJiHijHi lie Thimn, li Cumpoz. Mit ciuer EîuleîtuDg ûber
die Sprachc dea Autors hrsg. von Eduard Mail. 8.
VIII, 176 pp. 1873. M. 4. 50
BeinlKinhioefiiier, Cari von, Grammatik der portugic-
Biachcu Spracho auf Orundlago dea Lateiniechen und
der romaniachen Sprac h vcrgieichung. 8. XVI. 4H> pp.
1H70. M. 10. —
Spaeh, LudH'ig. Zur Gesciiichte der nebcren frauzôa. Litteratur.
Essaya. 8. V, 374 pp. 1877. M. 4. —
yCOOglC
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