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Full text of "Les anciens artistes-peintres et décorateurs mulhousiens jusqu'au au XIXe siècle"

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ANCIENS ARTISTES-PEINTRES 

ET DÉCORATEURS MULHOUSIENS 



JUSQrAC XIX' SIBCil- 



MATÉBIAUX FOUB SERVIR A L'MISTOtBE DIE L'ART A MUL.HOUSE 

FAJt 

ERNEST MEININGER 

^ kf'J^àiéntt itu Cm^dèi d'ûdmmufratimi ait Mmsii hist^riqur ai MmSkmsr 



AVEC UNE LETTRE^FRI^TACl 



UTOTYME 



OUVRAGE COURONNE PAR L*ACAD£M(E FRANÇAISE 



MULHOUSE 
ERKHSl MBJNINGER, iMl»RlMI l H 

1908 



pauia 

HONORÉ CHAMPION, EDITEUR 
1@OB 



TuLkt» Llrfillta (i<* i^iUf'^tiiUif'IÉûii «i^t cli^ InUilliCtlo^i f*4^r>rV4V* 



LES 



ANCIENS ARTISTES-PEINTRES 

ET 

DÉCORATEURS MULHOUSIENS 



LES 



ANCIENS ARTISTES-PEINTRES 

ET DÉCORATEURS MULHOUSIENS 



JUSQU'AU XIX» SIÈCLE 



MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE L'ART A MULHOUSE 

PAR 

ERNEST MEININGER 

Vice- Président du Comité d'administration du Musée historique de Mulhouse 



AVEC UNE LETTRE-PRÉFACE 

DE M. André Girodie, Directeur des « Notes d'Art et d'Archéoiogie », a Paris 

BT DOUZE PLANCHES EN PHOTOTYPIB 



OUVRAGE COURONNE PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISE 



MULHOUSE 
ERNEST MEININGER, IMPRIMEUR 

9-11, RVI DV BALLON, 9- II 

1Q08 



PARIS 
HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR 

s, QJOkl MALAQUAU, S 

1908 



Tous droits do reproduction et de traduction réservés 



V 




Il a iti tiré de cette édition }0 exemplaires d'amateur sur papier de 
Hollande, numérotés à la presse et signés par Vauteuty au prix de 
24 Mark (jo Fr,) l'exemplaire. 



4^' 
=> 



Monsieur 

^NDRÉ GIRODIE, 

Permettez-moi, cher Monsieur, d'inscrire votre nom en tête de 
ces flûtes concernant les artistes anciens de Mulhouse. 

En vous dédiant nmn modeste travail, je voudrais surtout 
rendre hommage au critique d'art, qui a voué une sollicitude si 
éclairét aux musées de province et notamment à ceux de notre 
chère Alsace. 

ERNEST MEININGER. 



Cher Monsieur Meinikger, 

Vuisse votre ouvrage franchir les frontières de l'Alsace et porter 
au loin la clef de VArt Miilhousien. Jusqu'à ce jour, Mulhouse 
n'avait pas livré le secret de l'existence de ses artistes, et lums ne 
pouviœis que le regretter, car ils occupent un rang honorable dans 
l'ensemble de VArt alsacien. Qui connaît la vastitude et la profon- 
deur de cet Art alsacien doit aimer les maîtres de Mulhouse, tant 
ils reflètent l'esprit de leurs contemporains. Associés aux destins de 
la République, participant aux influcîices françaises, suisses et ger- 
maniques qui s'ébattent autour de la vieille Cité, magistrats, 
guerriers et voyageurs, ces artistes méritent d'être l'orgueil de votre 
bourgeoisie. Il appartenait à Férudit que vous êtes de dévoiler leurs 
existeîues où le devoir municipal — le plus admirable de tous les 
devoirs ! — joua un tel rôle qu'il fit oublier souvent la poursuite 
de la Gloire. 

Ce devoir fut aussi le vôtre, cher Monsieur Meininger, et je 
suis flatté de pouvoir l'écrire, aujourd'hui, en tête d'un livre qui, 
demain, appartiendra au Corpus international de l'Histoire de 
l'Art. En 1877, vous avei publié la première des nombreuses 
notices consacrées, par vous, à l'histoire de Mulhouse, depuis plus 
de trente années. Votre longue fidélité aux Archives de cette ville 
est un exemple salutaire. Qu est-ce que l'amour du pays natal 
sinon le culte de sa vérité historique, et cette dernière, que serait-elle 
sans les textes qui la justifient ? N'eussiez:;-vous écrit que /'Hôtel 
de Ville de Mulhouse qtu votre nom serait impérissable dans 
les mémoires alsaciennes. Combien d'autres enquêtes se sotit ajoutées 
à cette oeuvre capitale, combien d'actes vous ont acquis le rang que 
vous occupe:^ dans le sein du Comité d'administration du Musée 
historique de Midlxnise, combien de travaux vous classent, 
aujourd'hui, parmi les artistes alsaciens. 



— VIII — 



Ai'je besoin de vous dire quelle fut la culture des grands im- 
primeurs strasbourgeois et Mlois du xvi^ siècle, des Grùninger et 
des Amerbach pour ne citer que les plus illustres ? Familiers du 
passé historique et archéologique, amis des Durer, des Holbein et 
des Baldung, correspondants des Erasme, des Sébastien Brandt et 
de tous les autres humanistes, ces maitres-imprimeurs créèrent^ 
dans la Renaissance, une catégorie ^artistes à laquelle vous 
pouvei vous flatter d'appartenir. S'il est vrai que l'art commetice 
oii le rêve se concrétise dans les mains d'un ouvrier, l'imprimeur 
est un artiste, et je réclame, pour vous, cher Monsieur Meininger, 
la première place parmi les artistes du Livre, à Mulhoi4se, au 
xx^ siècle. 

En effet, non content d'avoir participé, comme nos confrères du 
Musée historique, à la restauration des admirables Verrières de 
l'ancienne église Saint-Etienne à Mulhouse, vous avcT^ aidé à ré- 
pandre au loin la fiction de leurs origines iconographiques en im- 
primant, avec somptuosité, le Spéculum humanae salvationis, 
de MM. Jides Lut^ et Paul Perdri:^et. Tels, jadis, agissaieiH les 
Grùninger et les Amerbach d'accord avec les Brandt et les Baldung. 
Tandis que vous élahorie:^ ce chef-d'œuvre de la typographie alsa- 
cienne contemporaine^ les Portraits mulhousiens de M. Camille 
Schlumberger trouvaient, auprès de vous, ufu^ collaboration aussi 
artistique que celle de MM. Braun, Clément & C^^, de Dornach. 

C'est ainsi, cher Monsieur Meininger, que vous continue:^, par 
la plume et par la presse, les traditions des artistes dofit vous vous 
êtes fait le biographe. Comme eux, vous save:^ participer à l'acti- 
vité ambiante de Mulhouse, concilier l'art et l'industrie. Vous 
resterez l'historien-né des Koechlin, des Dollfus, des ïKieg, des 
Engelmann, des Hirn, pour qui l'Industrie n'était qu'une des 
filles de l'Art, qui furent d'abord des rapins avant de devenir des 
industriels, et dont les fils n'ont pas oiAlié l'origim, la culture, 
les goûts. 

Jusqu'au xviii^ siècle, vos matériaux s'ajoutent, en les amélio- 
rant, à ceux que rassemble le Schweizerisches Kûnstler-Lexikon. 



IX 



A partir de ce xf///^ siècle, ils s incorporent à l'art Jrançais oti 
D^ulhmse va tenir une plaça de plus en plus cotisidérable. 

En trouvant Heilmann, à Paris, parmi les meilleurs por- 
traitistes ; en exhumant, des Archives de Y Ecole des Beaux- Arts, 
les noms des SXCulhousiens reçus cvmme Elèves protégés et qui 
appartetmient aux familles jouissant du «Droit de bourgeoisie 
privilégié » — Jean et Rodolphe Kœchlin, Emmanuel Frics, 
Godefroy Engelmann, Jean Mieg, etc. — fiot4s ne devons envi- 
sager que la cause d'un des effets de la réunion de Mulhouse à la 
France. 

Certes, elle fut prodigieuse l'Industrie des toiles peintes, née de 
la fusion du génie fratiçais et du génie mulhousien, et elle étonne 
encore l'historien d'art par l'abondance et la variété de ses pro- 
ductions. Jamais terre plus favorable aux moissons extraordinaires 
ne reçut les sememes que la France jette à tous les vents depuis ses 
origines, et dont elle fut si prodigue au xviii^ siècle. A vrai dire, 
Mulhouse n'obtint qu'une infime partie de ce que nous retrouvons 
encore, en abondance, dans toute la vallée du Rhin, mtre tributaire 
artistique au xviii^ siècle. Qu'elle ait su faire jructifier cette poignée 
de bofi grain, et de quelle nuinière, vos ouvrages, /'Histoire do- 
cumentaire de l'Industrie de Mulhouse et de ses environs 
au xix^ siècle, dont la paternité vous revient et qui vous compte 
parmi ses collaborateurs, mille autres documents encore l'expliquent 
à merveille. Mais, ce que nous autres, Français, ne saurions trop 
dire et redire sans nous lasser, c'est la reconnaissance de Mulhouse 
pour le peu de nous-mêmes que nous lui avons donné, c'est sa 
fidélité aux heures ot), de Sans-Souci à La Favorite, retentissait la 
joie de notre humiliation. 

Dans la cour du Château de Mannheim, ce pseudo-Versailles, le 
mois dernier, pensant à votre livre, cher Monsieur Meininger, il 
me revint en mémoire les paroles prononcées par Engel-Dollfus, le 
28 Juin i8ji, devant la Société Industrielle de Mulhouse: r Unie 
depuis deux siècles à la Fraïue, l'Alsace industrielle s'est d'autant 
mieux assimilé le goût et l'esprit français, que l'excédent de sa 



— X 



production industrielle est destiné à la France. Si Mulhouse est 
considérée comme le point cmtral de rindustrie, c'est à Paris que 
se concluent les grandes transactions, et c'est de là que part l'exci- 
tation constajite à la rénovatiofi de la fabrication. LAUemagm 
fera revivre, si elle le veut et si elle le peut, un art original, un 
art allemand ! S'il m'est permis de le préjuger, il sera raide, sévère 
et froid, savant, érudit, pédant, au besoin conéiné d'un reste 
d'ascétisme du Moyen âge et de militarisme contemporain, plutôt 
architectural que décoratif et coloriste, ami de la ligne droite plu- 
tôt que de la ligne courbe^ en un mot /antipode du sentiment 
délicat, tnobile, gracieux, capricieux et élégant dont le souffle nous 
vient de Paris et qui, mis en relief par l'éclat, le fini et la pureté 
du contour, a pendant si longtemps assuré la vogue de vos pro- 
duits. Efforçons-nous donc de maintenir, par tous les moyens 
possibles, nos rapports avec Paris et, dans l'art industriel au moins, 
attestons une liberté qui, sous d'autres rapports, a subi de si cruelles 
atteintes; l'autorité et la violeme sont également itiadmissibles et 
impuissantes en matière esthétique, et cest bien ici le cas de dire, 
en parodiant un nwt devenu célèbre : « l'Art prime la Force». 

Continuateur de l'ouvre d'EngeUDollfus, au ÏSCusée historique 
et dam l'étude scientifique du passé de ÏSCulhouse, vous qui réalise^, 
aujourd'hui, l'un de ses rêves en faveur des anciens artistes mul- 
housiens, laisscT^-moi croire, cher Monsieur Meininger, que tel eût 
été le commentaire de ce grand disparu, après lecture de votre 
livre. 

Votre dévoué confrère 

^NDRÉ GIRODIE. 
Taris, le i6 fuin 1908. 



A\.^J^^rfl^^A\.^A\^^^ 



-Cn publiant ce travail sur les anciens peintres de Mul- 
house, notre but est de faire connaître les documents 
d'archives assez nombreux que nous avons été à même de 
recueillir, au cours de longues années de recherches histo- 
riques de toute nature, sur des artistes dont la plupart sont 
peu ou point connus. 

Si, malheureusement, pour beaucoup d'entre eux il ne 
reste rien de leur œuvre, il nous a semblé cependant 
que leur mémoire méritait d'ctre tirée de l'oubli dans une 
ville comme la nôtre, où le culte de l'art compte tant de 
fervents et généreux disciples. 

La liste assez longue d'artistes que nous avons pu établir 
pour le vieux Mulhouse porte en elle un enseignement, car 
elle nous prouve que de tout temps on a été épris chez nous 
d'idéal, de l'amour du Beau. Elle nous explique aussi pour- 
quoi, lorsque l'industrie des toiles peintes a pris naissance 
sur notre sol, elle a su prendre rapidement un rang prépondé- 
rant par le goût et la beauté de ses productions. Ici, comme 
en toutes choses, l'atavisme ancestral a produit ses fruits. 
Les premiers dessinateurs et graveurs sur bois avaient de 
qui tenir, et c'est de leur rang que sont sortis, au xix® siècle, 
plusieurs artistes de valeur. 

L'observateur intelligent n'aura, d'ailleurs, pas attendu 
notre travail pour être renseigné sur la faveur dont jouissait 
l'art auprès de nos ancêtres. Les témoins du passé sont là pour 



— 2 — 

en déposer : il nous suffira de rappeler nos belles verrières du 
XIV* siècle, les peintures murales de l'ancienne église Saint- 
Etienne et celles de la vieille chapelle de Saînt-Jean^ la Danse 
des morts dans la rue des Champs-Elysées*, pour en arriver 
aux peintures allégoriques de la façade de l'Hôtel de ville, 
aux tableaux armoriés des bourgmestres conservés dans la 
grande salle du Conseil, aux tableaux armoriés des tribus 
(aujourd'hui malheureusement disparus), et, enfin, aux nom- 
breux portraits conservés au Musée historique et dans nos 
vieilles familles^. 

A première vue, il semblerait que dans l'ancienne petite 
cité libre, avec ses quelques milliers d'habitants, le champ 
d'activité des artistes-peintres devait être fort limité. Ce 
n'était nullement le cas, et si le portrait y était «moins 
demandé» que de nos jours, si le paysage y était encore à 
peu prés inconnu, il n'en est pas moins certain que la déco- 
ration intérieure et extérieure des bâtiments publics et privés, 
jadis si en vogue, offrait un champ d'action suffisant pour 
assurer le pain quotidien aux chevaliers de la palette. 

Dans notre nomenclature nous faisons figurer tous ceux 
qui étaient qualifiés de peintres. Il est probable que, parmi 
les plus anciens, l'un ou l'autre n'était pas artiste et qu'il 
brossait surtout des façades de maisons. Toutefois, dés le 
XVI* siècle, les renseignements sont plus abondants et com- 
mencent à fournir des données sur leurs œuvres. D'ailleurs, 
il ne faut pas perdre de vue qu'au temps jadis, l'artiste était 
fort souvent obligé, pour vivre, de faire, à côté de l'art pur, 
aussi de la besogne vulgaire. Les premiers Bodan en sont 
un exemple topique. 



* Le MuUe historique pouède de précieux calques des peintures murales de ces deux édifices. 

■ De l'existence de cette IXmst des OiCorls il nous reste quelques preuves. Le ai décembre 1$$!» Adam 
Koebelin est adjoint i Albrecht comme surveillant de la fonuine située près du «Todten Dantz». 

(lUuht'Prot., t. I.) 

* Consulter aussi é cet %ard le magnifique ouvrage : Portraits Muihtnuitns, publié l'année dernière 
par M. Gimille Schlumberger, notre excellent confrère du Musée historique. 



— 3 — 

Qjioiqu il en soit, il ressort de notre travail que Mulhouse 
n'a évidemment pas donné le jour à un Holbein ou à un 
Rubens. Mais il nous semble néanmoins que notre ville 
peut avoir quelque fierté d'avoir vu naître des hommes de 
valeur comme André Bodan le jeune, Daniel Hofer, Jean 
Gabriel, Luc Liebach, Gaspard Heilmann, pour ne citer que 
des artistes d'avant la réunion de Mulhouse à la France. Ils 
valaient certes la peine d'être présentés à nos lecteurs, qui 
voudront bien accepter les autres par surcroît. 

Notre intention était d'abord de borner nos recherches 
strictement à l'ancien Mulhouse, c'est-à-dire à la ville libre 
proprement dite. Mais il nous a paru que cette notice gagne- 
rait en intérêt, si nous la complétions par le relevé des 
artistes qui, nés avant la réunion de Mulhouse à la France, 
ont vécu ici dans la première moitié du dernier siècle et 
dont quelques-uns ont fait bonne figure dans le domaine 
des arts. 

D'un autre côté, nous donnons en appendice la liste d'un 
certain nombre de peintres-verriers que nous avons pu re- 
trouver au xvi"" et au xvii*" siècle, époque à laquelle cet art, 
primitivement religieux et qui a enfanté jadis tant de mer- 
veilles, devint forcément laïque dans les pays passés à la 
Réforme, et où ses manifestations durent se borner surtout 
aux vitraux armoriés. Avec la décadence de l'art héraldique," 
le verrier finit malheureusement par disparaître lui-même. 
Ce n'est qu'à notre époque qu'une renaissance semble se 
produire, et il faut s'en féliciter, car les manifestations de 
cet art spécial se rattachent étroitement à celles de l'art de 
la peinture proprement dite et ne lui cèdent en rien au point 
de vue de la beauté de l'inspiration, du dessin et du coloris. 

Notre travail est tracé dans l'ordre chronologique, et 
nos renseignements sont, autant que possible, accompagnés 
de l'indication des sources où nous les avons puisés. Notre 
prétention ne saurait être d'avoir épuisé le sujet, ni surtout 



— 4 — 

d'avoir voulu écrire une histoire de l'art à Mulhouse. Mais 
peut-être ces modestes notes, trop souvent seulement 
d'ordre historique ou généalogique, engageront-elles plus 
compétent que nous à aborder ce sujet si tentant et, à notre 
avis, plus fructueux sans doute qu'on ne le présumait 
jusqu'ici. 

En attendant, et afin de donner à la présente publication 
une valeur plus grande pour les amis de l'art et de notre 
histoire locale, nous y avons ajouté une série de planches 
reproduisant des portraits ou des œuvres d'artistes pouvant 
rehausser quelque peu l'attrait de Tensemble. 

Pour terminer, nous tenons à exprimer toute notre 
reconnaissance à ceux de nos confrères qui ont bien voulu 
faciliter notre tâche: à M. Edouard Benner, le plus aimable 
et le plus serviable des archivistes, à M. Gustave Schœn^ 
qui a mis à notre disposition sa traduction de la biographie 
de Gaspard Heilmann, par Fuessli, à M. Karl Franck, qui 
nous a fourni quelques renseignements très utiles, et, enfin, 
à M. André Girodie, le distingué directeur des Notes d'Art 
et d'Archéologie, qui a enrichi notre travail des notes si 
précieuses sur le passage à l'Ecole des Beaux-Arts, à Paris, 
de quelques artistes mulhousiens de la fin du xvin^ siècle 
et dont les avis si compétents nous ont permis d'améliorer 
encore après coup plusieurs notices. 



^^Ifelfe^^(^(^^^^?^ 



Otto der Maler est cité, le 25 mai 1358, comme juge au 
bas d'un acte de désistement deHenin deLuter sur l'héritage 
de sa mère, contre son beau-pére Jennin Zitmer. 

(Carltdaire de Mulhouse, 1. 1, 274). 
2. 

JoHANS Maler siège, en 1367, comme sous-prévôt au 
tribunal de Mulhouse, au nom du chevalier Werner de Mori- 
monl, prévôt impérial. Cinq ans après, il est amman du 
même tribunal. 

Etait-il fils du précédent ou peintre de son état? Il est difficile 
de préciser, car, à cette époque reculée et même encore deux 
siècles plus tard, les noms de famille n'étaient pas encore 
fixés. On désignait généralement les gens par leur profession, 
leur origine, etc. 

(Cart. de Mulhouse, t. I, 296, 297, 301, 304, 308.) 

3- 

BuRCKLiN Moler. Cité, dés le i*' octobre 1 394, comme juge 
au tribunal de la ville, il est mentionné au registre de la 
taille (Gewerfsbuch) de l'année 141 8, comme payant 3 « 5 /î. 
Il restait dans la rue Henriette. 

(Cart. de Mulhouse, t. I, 373). 



Frantz der maler est cité au Gerichts-Protokoll de 1458, 
t. II, p. 461. 



— 6 — 

5- 
Hanns Hepp, der moler^ scelle, le 29 septembre 1466, une 
lettre de Jacob Buchswiller, bourgeois de Mulhouse, adressée 
au prévôt et aux notables de Habsheim (vnder Hanm Heppen 
des molers insigel.) 

(Cart. de Mulhouse, t. II, 993, note). 



Heinrich RoTPLETz, dcf Moler. Le lundi avant la Saint- 
Martin de l'année 1479, le tribunal de Mulhouse, jugeant 
une contestation entre maître Henri Rotpletz, le peintre, et 
les gens de Sausheim, à propos de l'autel et d'une œuvre 
(die taffel vnd das werk) exécutés pour eux, condamne ces 
derniers à les lui payer le prix convenu, le peintre ayant 
affirmé, sous serment, avoir fait le travail tel qu'il lui fut 
commandée 



Hanns Wolf der moler, est mentionné deux fois, en 1480 
et en 1481, dans le Gerichts-ProtokolL Le mardi avant la 
Saint-André de cette dernière année, il est échevin du tri- 
bunal. 

Cet artiste a fait souche à Mulhouse et sa descendance 
s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Voici, à son sujet, quelques 
renseignements rectifiant et complétant la notice consacrée 
par Ehrsam à la famille dans son Bûrgerbuch. 

Thiébaut WolfF, charron, l'aîné de ses fils, paye la taille 
de 1500 à 153 1. En cette dernière année, son fils Oswald, 
est mentionné avec lui. 

Henri WolfF, sans doute un frère de Thiébaut, est 
« Stubenknecht » de la tribu des Agriculteurs. En 15 15, il 
prend part à la bataille de Marignan et, quatre ans après, se 
fait recevoir à la tribu des Vignerons. 



* GtrichtS'PnaoMl, t. II, p, éi. 



— 7 — 

Conrad WolfF entra, en 1 545, à la même tribu. De même, 
Werner WolfF (plus tard sous-prévôt), en 1573, et Nicolas 
WolfF, cordonnier, son frère, en [573. 

En 1595, Jean WolfF, tricoteur de chausses, est reçu à la 
tribu des Tailleurs. 

En 1598, Barthélémy WolfF se fait membre de la tribu 
des Vignerons, et délaissa deux fils, Michel et Barthélémy, 
dont le premier devint zunftmestre. 

Dans la seconde moitié du xviii^ siècle, des membres de 
cette famille prirent part au mouvement industriel nouvelle- 
ment créé en notre ville. 

8. 

Heinrich Hoffmann, niolcr, est cité en i486 dans le 
GerichtS'ProtokoIL A cette date, il était en location dans une 
maison appartenant à Henri Steinbach, que celui-ci venait 
de vendre à la tenancière de lauberge de TOurs. Sommé de 
déménager par la nouvelle propriétaire, le peintre en saisit 
le tribunal qui l'autorisa à finir son bail, vu que celui-ci ne 
stipulait pas sa résiliation en cas de vente. Il paraît ensuite 
dans le registre de la taille, en 1489, pour la somme de 
10 )î. Il demeurait alors sur la place de l'hôtel de ville, entre 
la rue Henriette et le poêle de la tribu des Tailleurs. 

L'année suivante, il est question de lui dans le Gerichts- 
Protokoll^, où il figure comme témoin. A cette occasion, il 
est dit originaire de Marburg (Margpurg), en pays hessois. 

En 1492, il devait être absent ou décédé, car, à sa place, 
le registre de la taille mentionne une Katherin molerin, 
payant 16 fi. C'était sans doute sa femme. Elle vivait encore 
en 1499. 

Le peintre a-t-il fait souche à Mulhouse ? C'est probable, 
car le registre de la taille mentionne, en 1 521, un Bernhart 
Hoffmann, et le rôle de la bourgeoisie reconstitué en 1552, 



• Loc. cit., t. m, p. 71 Cl 74. 



— 8 — 

après Imcendie de l'Hôtel de ville contient les noms de 
Michel Hoffmann, menuisier, et de Thoman Hoffmann. Ce 
dernier pourrait être identique avec le peintre Thoman 
(v. N° 14). 

En 1559, Peter Hoffmann, charron, et, en 1599, Hans 
Hoffmann sont aussi reçus bourgeois. Tous ces Hoffmann 
font partie de la première famille de ce nom à Mulhouse, 
éteinte au commencement du xvii^ siècle. La famille de 
même nom, donnée par Ehrsam dans son Bûrgerbuch, est 
d'une autre origine, plus récente. 

9- 
LiENHART, moler, demeurant dans la rue Henriette, paie 
10 )S de taille, en l'an 1500. 

En cette même année, il est aussi question de 'lui au 
Gerichtsprotokoll K 

10. 

Philipp Braun, le peintre, est cité par le chroniqueur 
Pétri, comme ayant fait partie du contingent mulhousien à 
la bataille de Novarre, en 1 5 1 3. 

(Pétri, Der Stadt Mùllmiisen GeschidAe, p. 237). 
II. 

KiLiAN *, le peintre, membre de la tribu des Maréchaux, 
fait partie, en 15 15, du contingent mulhousien à la bataille 
de Marignan. 

(Math. Mieg, Der Stadt Mûlhausen Gescbichten, t. II, p. 131). 
12. 

Benedickt, peintre, paie, en 1 5 2 1 , 8 /f de taille. Il demeurait 
à côté de la Douane (Woghtiss), prés de l'Hôtel de ville. 

En 1524, un Hans Benedick est reçu membre de la tribu 
des Vignerons, qui pourrait bien être le même. 

« T. IV, p. 88. 

* Signaloas ici une erreur du Catalogue du iMusée historique, qui, sous le n* 608. donne comme 
auteur du portrait de Jêrémie Risler, en 1776, un peintre Kiiian ; c'est KisUng qu'il faut lire. 



— 9 — 

13- 

Lux, Moler, demeurant dans la rue des Tanneurs, paie 
8 yif de taille en 1521. 

14. 

Thoman, tfioler, demeurant «im Frowenhuss» (rue Bon- 
bonnière actuelle), paie 8 >/ de taille en 1329, i53oeten 1531. 
II est encore mentionné dans le GerichtsprolokoII des années 
1541 et 1542. En 1552, lors de la reconstitution du rôle 
des bourgeois, on y trouve un Thoman Hoffmann, sans 
indication de profession. Est-ce notre artiste ? Nous l'igno- 
rons, mais dans le cas affirmatif, ne s'agirait-il pas tout 
naturellement d'un fils du peintre Henri Hoffmann (N° 8) ? 

15. 

Christoffel BocKSTORFFER, peintre, originaire de Colmar*. 

Bien que cet artiste ne soit pas né à Mulhouse, nous 
avons tenu à le mentionner ici, d'abord parce que son nom 
est attaché à la décoration d'un édifice qui subsiste encore 
et, ensuite, en raison des documents inédits que nous avons 
découverts sur son compte, précisant bien son rôle dans 
cette décoration, dont il fut chargé en 1552. 

On sait que l'ancien Hôtel de ville, datant de 143 1 et bâti 
sur le modèle du poêle de la tribu du Safran, à Baie, devint 
la proie des flammes le dimanche i*' février 1551,410 heures 
du soir, par suite d'une imprudence. On avait jeté, par mé- 
garde, au grenier, de la cendre contenant encore de la braise. 

Le sinistre est relaté au Raths-Protokoll en ces termes: 

Dimanche, le i*' février 1551, THôtel de ville antérieur, avec tous 
les registres du conseil, les registres des missives, le mobilier et tout 
le reste, est devenu la proie des flammes, à dix heures du soir. En 
même temps ont été détruits le registre des serments, le rôle des 
bourgeois^ le protocole du tribunal et d'autres objets encore, causant 



f En réalité, cet artiste était originaire de Constance (v. p. 12). 



— 10 — 

ainsi à la ville un dommage sensible. Le Tout-Puissant veuille à l'avenir 
nous préserver en grâce de semblables et plus grands dommages, et 
nous être généreux et miséricordieux^ 

On reconstruisit immédiatement le bâtiment sur les fonda- 
tions de l'ancien, dont d'ailleurs le rez-de-chaussée put servir 
en partie. Maître Michel Lynthumer, tailleur de pierres, ori- 
ginaire de Gelnhausen, bourgeois de Bâle, en eut l'entreprise, 
qu'il mena à bien fin juillet 1552. La ville lui délivra à ce 
sujet, le II août suivant, un congé en régie*. 

Le projet de réédification est détaillé tout au long dans 
le Raths'Protokoll du mercredi, 4 mars 1551^. 

* Tate origtBal: Suntag denn i* Febnimrj i$si ist dâss vorder Rhâdthua sainbt «llenD Rh«dts- 
boccherenn, Mîisivenn bnecherenn, huarhadt vnnd âllen anderem vmb lo Vrenn verbrnnneon. Ess ist 
auch dan Schwerbnch, Bargerbnch vnnd Gcricbtabach sambt anderenn mer mnd der Stat ein merck- 
licber Schadcnn jn dem allem bcgegnet. Der Almechtig welle vnss further vor wytherenn vnnd grosserea 
Scbadcn gnadigklichenn verwarenn, aach gnedig vnnd barmhertzig sein. 

* SI€iinmm''Pniokottt t. 4. 

* Texte original: 

Anschlag Tond Uffbirwaiig des TerbramiMi Torderenn Rliadto Hnses. 

ErstHcbs sollendt die vier ThQrenn sambt denn Fensterenn wie die jeurandt standt verblybenn. 

Im Huss undenn sol fur die hôltzine Seul ein gntte stcinin Thnren machcnn, namlich die vorder 
mit etnem runden Bogen vij Schuoch wydt unnd die binter iii) Schaoch wydt unnd vi) Schooch boch 
gefyerdt. 

Die gross Stubenn sol so wydt wie die ait gewesen gemacbt werden annd vomenn im vorderenn 
Gebel gegen dem Vischbanck viij Liechter, alwegen vier Liecbter in ein Gewelb gestyltit, do zwischen 
ein hubscbe steinin Seul nffs snfferlichtt gebouwen • 

Inn der Lengy gagenn dem Blats neunn Liechter in dry Gewelb unnd dass Mittel gestiltx mit 
zweyea snfferen gehonwen Seulenn. 

Inn die kleinenn Stnbenn )m Gebel gegenn der Schiybery dry gcstiltxte Fenster jn einem Gewelb. 

Inn der Lengy gegenn dem Bmnnen vj Fenster alwegen dry jn ein Gewelb vnnd dass Mittel hoher 
mit einer steinen Seulen gebouwen wie obetat. 

In der Gimerenn nebenn der kleinen Stnbenn ein Creutsfenster. 

Vor der kleinenn Stnbenn ein Creutzfenster. 

Vor der grosaen Stubenn ein balb Creutxfenster. 

Inn oberen gemach ob der Stuben jn hinderen unnd vorderen Gebel jn yeden zwey Creutxfenster. 

Inn dem Tachstuol jn yedem Gebel, hinderen unnd vorderenn Gebel j Creutzfenster. 

Ufi der anderen Binnen wo eu muglich jn yedem ein Creutzfenster. 

Im oberenn Thejl ein Liecht. 

Under allen Stnbenn unnd Creutzfenster alwegen ein Gesymss zn Ring umbgefuert. 

HoltawMTk. 

Zu Tremenn unnd Underzugen gcwerckt Holtz. 
Inn dass geviert xij Zol unnd 44 Schuoch lang. 
Item X Fl6tz Zehener oder RoiHer. 
Item v) Achter. 
Item nff die V« Thylenn. 

Die Teffehhylen sol man su Basel lasaen schnyden oder unser Eydtgnossenn daselbs bittes unes 
thygen Thylen ram Teffel sogeben. 

Il résulte de ce projet de réédification que l'Hdtel de ville n'a pas été détruit em nUm et que les 



— 11 — 

Vers la fin de Tannée 1552, le 22 décembre, le Conseil put 
siéger pour la première fois dans le nouveau bâtiment, ainsi 
que le mentionne le procès-verbal de ce jour. 

Par traité passé, le 10 septembre auparavant, le magistrat 
de Mulhouse avait chargé maître Christophe BockstorfFer, 
peintre de Colmar, de la décoration extérieure et intérieure 
du nouvel édifice. Parmi les artistes compétiteurs, Bock- 
storffer avait eu la préférence sur la recommandation de son 
beau-frère, le pasteur mulhousien Conrad Finck*. 

Chose curieuse à noter, aucun de nos chroniqueurs, en 
parlant de la reconstruction de l'Hôtel de ville, ne mentionne 
ni l'œuvre, ni le nom de Christophe BockstorfFer. Le Raths- 
Protokoll est tout aussi muet à cet égard. Le premier qui ait 
réparé cette omission, c'est l'archiviste Nicolas Ehrsam, l'au- 
teur du Bûrgerbuch paru en 185 1. En effet, en 1862, il publia 
dans les Curiosités d'Alsace, éditées à Colmar par Bartholdy, 
le contrat ayant trait à la décoration de l'Hôtel de ville de 
Mulhouse en 1552*. 

Seulement, Ehrsam a commis à ce propos une regrettable 
bévue au sujet du nom de ce peintre qu'il a mal lu, ainsi que 
le démontrent tous les documents que nous reproduisons 
sur lui et sur sa famille. Il l'appelle Facksterfer, alors qu'il se 
nommait en réalité Backstorffer ou plutôt Bockstorffer. Le 

mars du rez-de-chcnsiée étaient encore debout, puisqu'il est dit que les quatre portes et les feoêtres 
doivent rester tel que. 

En outre, il n*est question que du premier étage et du grenier. Il n'y avait par conséquent pas de 
second étage encore, qui date seulement de 1778, c*est-i-dir« d'avant la restauration des peintures par 
Genderich. La forme architecturale des fenêtres de Pétage supérieur ne cadre d'ailleurs pas avec celles 
du premier tt le peu de place qui les surmonte prouve au premier coup d'oeil qu'on a dO empiéter sur 
le toit allongé primitif pour gagner la place nécessaire à leur emplacement. Au surplus, Graf est très 
explicite à cet égard, t. III, p. 316, quand il dit: 

Le pignon de lHôtel de ville du côté de la cour de l'ordre Teutoniqne fut reconstruit i neuf et 
des chambres furent aménagées dans l'étage supérieur. La peinture extérieure fut également renouvelée, 
telle qu'on la voit anjonrdlitti (v. à ce sujet la notice Genderich N« 59). Ceci eut lien dans les années 
1778 et 1779. Les frais s'élevèrent é dix mille livres. 

Cette grosse dépense suppose en effet plus qu'une simple réparation. 

« V. à ce sujet, plus loin, la lettre de Mulhouse au 6U Bockstorffer, du s mai 1553. Conrad Finck, 
originaire de Zurich, avait épousé Anne Bechtoldt, de Strubouig, et mourut en 1567. 

* Ce contrat a disparu de nos archives municipales I . . . Nous reproduisons plus loin le texte alle- 
mand donné par Ehrsam. 



— 12 — 

Schweizerisches Kûnstler'Lexikon, actuellement en cours de 
publication*, nous fournit sur son compte les quelques pré- 
cieux renseignements suivants: 

BockstorfFer (Bocksdorfer)y Christian (Christen), Christoffel, peintre, 
naquit à Constance, d où, après un séjour à Saint-Gall, il paraît s'être 
établi pour un temps assez prolongé à Lucerne. Du moins, son nom 
y est mentionné parmi les membres de la confrérie de Saint-Luc. 

La chronique de Vadian (t. II, p. 401 et t. III, p. 354) nous ren- 
seigne sur l'œuvre dont il fut chargé à Saint-Gall, en ces termes: «En 
1522, Tabbé François confia la peinture du grand autel, dans la cathé- 
drale, à un peintre de Constance, nommé maître Christophe Bocks- 
dorffer, pour la somme de mille florins, qu'il paya de ses propres 
deniers». 

D'autres données sur la carrière de cet artiste n'ont pu être trouvées. 
, Dans Laible, Geschichte der Stadt Constan:^^^ où, pages 272 et suivantes, 
sont relatés les artistes nés à Constance, il n'est pas mentionné; de 
même dans le Kûnster'Lexikon^ de Nagler. 

La présente notice comble la lacune que constate Farticle 
ci-dessus. Elle établit, en efFet, que Christophe Bockstorffer 
s'est rendu de Lucerne à Colmar, où, dés 1549, il paie la 
taille, qu'il acquitte encore en 1552*, année vers la fin de 
laquelle il fut appelé à Mulhouse pour y exécuter la déco- 
ration de l'Hôtel de ville. 

Voici maintenant la traduction du contrat passé avec le 
magistrat à ce propos, dont il est question plus haut: 

Le samedi, 10 septembre de l'an 1552, mes Seigneurs les magistrats 
ont chargé maître Chrétien VacksterfFer, le peintre, bourgeois de 
Colmar, de peindre le nouvel Hôtel de ville, soit les deux pignons 
depuis le faîte jusque sur le sol, et ensuite la grande façade, également 
du haut en bas, et de les faire ainsi qu'il a commencé pour les deux 
pignons. Il devra peindre l'encadrement de toutes les fenêtres et 
abreuver d'huile tout ce qui est en pierres de taille. Item, peindre le 
campanile en rouge et blanc, l'aigle en noir sur champ d'or, dorer les 
lions et peindre et border les escaliers du perron. De même sur le 

* Chez Httber & 0% éditeurs, à Frauenfeld. 

* Voir, plus loin, U lettre de M. A. Waltz, bibliothécaire, i Colmar. 



— 13 — 

mur du fond de la grande salle, il devra peindre un beau sujet histo- 
rique et couvrir de couleur les arcades des fenêtres ainsi que les 
colonnes. Au-dessus des fenêtres de la salle, il devra peindre les armoiries 
des cantons, ainsi que des villes alliées. Le tout aussi fidèlement, 
gentiment et artistiquement qu'il pourra le faire, avec les meilleures cou- 
leurs, et le terminer de manière que cela fasse honneur et profit à lui 
et à la ville. En conséquence mes Seigneurs lui ont accordé, ainsi qu'à 
son apprenti ou à son ouvrier, durant le temps qu'ils travailleront à 
l'Hôtel de ville, de manger et de boire à la table des pensionnaires de 
l'hospice, et, en plus, de lui donner deux cents florins, à i livre, 
5 schillings stebler le florin. En outre, il lui sera fourni pour chaque 
homme l'huile nécessaire pour abreuver les pierres de taille, mais il 
achètera à ses frais et devra avoir toutes les couleurs, l'or et tout ce 
qui lui est encore nécessaire. Il devra peindre tout ceci avec de bonnes 
couleurs vives, afin que cela dure indéfiniment, le tout honnêtement, 
fidèlement et sans fraude. 

Sur le contrat ci-dessus, il a été donné à maître Chrétien xLvi florins, 
ce qui a payé son travaiP. 

En reproduisant ce texte dans l'ouvrage LHôtel de ville de 
Mulhouse, nous avons écrit en renvoi de la page 12, à propos 
de ce paiement de 46 florins: «Ce chiffre est-il exact d'après 
le texte? Nous n'avons pu le vérifier, l'original n'ayant pu 
être retrouvé aux archives . . . Quoiqu'il en soit, la dernière 
phrase du contrat tendrait à prouver que le travail de Vack- 
sterfFer n'a pas été terminé par lui ». 

Notre supposition était parfaitement exacte. Nous avons 
retrouvé, aux Missiven-Protokoll de nos archives, trois lettres, 
que nous donnons également plus loin en texte original, 
nous renseignant pleinement à cet égard. 

La première est du 5 mai 1553 et est adressée au fils du 
peintre colmarien, c'est-à-dire à maître Luc Bockstorffer, 
peintre, à Ravenspurg. Elle fut jointe à une seconde, envoyée 
le même jour au sieur Jacques Schmidt, bailli d'Altshausen, 



Cette phrase est évidemment une annotation postérieure faite sur le contrat. 



— 14 — 

non loin de Ravenspurg, avec prière de la faire parvenir à 
son destinataire. 

La troisième lettre, enfin, est du 1 3 juin 1 5 5 5, et remercie 
le bailli d'Altshausen pour ses bons offices. 

Voyons maintenant le texte de la lettre (en traduction) 
adressée au fils Bockstorffer: 

A rhonorable arriste*peintre, maître Luc Bockstorffer, bourgeois de 
Ravenspurg, notre particulièrement cher et bon ami. 

Avant tout, notre salut amical et Tassuiance de nos bonnes dispo- 
sitions, cher maitre Luc et excellent ami. L'année passée, nous avons 
été sollicités par Christophe Bockstorffer, le peintre de Colmar, votre 
père défunt, de lui confier la peinture de notre nouvel Hôtel de ville, 
ce à quoi nous avons consenti par traité, spécialement sur la prière 
de messire Conrad, notre prédicant, son beau-frère, moyennant une 
somme de deux cents florins, plus la nourriture et la boisson pour 
ceux qui exécuteront ce travail, pendant toute sa durée, ainsi que le 
dit le contrat, sur le contenu duquel vous pourrez vous renseigner 
auprès dudit son beau-frère. 

Il (maître Christophe) a ensuite peint loyalement et bien les deux 
pignons jusqu'au toit, de sorte que nous ne doutons nullement, s'il 
était resté en vie, qu'il aurait exécuté une œuvre telle qu'elle eût été 
à l'avantage de la ville, à la louange éternelle et au profit de l'artiste 
et de ses enfants. 

Après son décès, il s'est présenté plusieurs peintres qui auraient 
achevé l'œuvre à meilleur marché, mais nous n'avons voulu nous 
engager avec personne, attendu qu'il nous a prié sur son lit de mort 
de donner la préférence à vous, son fils, vu que vous étiez instruit 
sur sa manière de faire, ce à quoi nous avons volontiers consenti, pour 
lui être agréable. 

Par conséquent, dans le cas où cela vous serait possible et si la 
chose vous arrange, nous vous prions, après réception de la présente, 
de vous rendre auprès de nous au plus tard dans la quinzaine, de 
prendre connaissance du contrat et d'examiner ce qui reste à faire, 
puis de terminer l'ouvrage, si cela vous convient. Ce que nous vous 
devrons en échange de vos peines et de votre travail, nous l'acquit- 
terons volontiers et tiendrons nos promesses de telle sorte que, s'il 
plaît à Dieu, on n'aura rien à y reprendre et que vous serez satisfait. 



- 15 - 

Toutefois, dans le cas où vous ne pourriez venir ici, veuillez nous 
en informer sans retard. 

Ce 5 mai 1553. 

Le bourgmestre et le conseil 
de la ville de Mulhouse. 

Il ressort par conséquent de ce qui précède, que Christophe 
Bockstorffer n'a fait que commencer l'ouvrage à lui confié, 
et que son travail n'était guère avancé lors de sa mort, 
puisqu'il n'a touché que 46 florins sur le prix de l'ensemble, 
qui était de 200 florins. Dans la lettre ci-dessus, il est claire- 
ment dit qu'il n'a fait que les deux pignons. C'est donc le 
fils qui a exécuté la grande façade, dont tous les encadrements de 
fenêtres étaient à faire, qui a peint aussi le campanile en rouge 
et blanc, Y aigle en noir sur champ d'or, les lions enor^t les escaliers 
du perron. C'est encore lui qui a dû garnir le mur du fond de 
la salle du conseil d'un beau sujet historique, etc., et enfin 
peindre au-dessus des fenêtres de ladite salle, à l'extérieur, 
les armoiries des cantons et des villes alliées suisses. 

Nous venons de souligner avec intention tout ce qui, dans 
le traité de 1552, constituait la partie vraiment artistique. 
Car, dans tout cela, il n'est pas question de figures allégoriques, 
qui eussent certainement été mentionnées, vu leur impor- 
tance, puisque tous les autres détails de l'ensemble étaient 
si minutieusement prévus. 

Ce fait a son importance, car on verra plus loin, dans la 
notice consacrée à Jean Gabriel (voir n° 24), que c'est lui le 
véritable auteur des figures allégoriques de notre Hôtel de 
ville. Si, dans son fournal de voyage en Italie, par la Suisse et 
V Allemagne, Montaigne nous raconte que, passant par notre 
ville en 1 580, il fut frappé par l'aspect de l'Hôtel de ville a un 
palais magnifique et tout doré », cette dorure ne s'appliquait 
pas aux allégories qui n'ont jamais été en or, mais en chromo 
au début, mais bien au champ d'or de l'aigle impérial et aux 



— 16 — 

lions d'or lui servant de supports, ainsi qu'à Tor de quelques- 
uns des blasons des cantons suisses de la façade. 

Voici, pour terminer, encore quelques détails sur la famille 
BockstorfFer, que nous devons à l'obligeance de M. G. Merk, 
archiviste municipal de la ville de Ravenspurg: 

T. Hefner, dans sa notice intitulée: Gelehrte, Kûnstler, Baumeister 
und sonst namhafte Mànner der einstigen Reichstadt Ravensbtirg, parue, 
en 1890, dans les «Wûrttembergischen Vierteljahrsheften», 12* année, 
page 122^ cite à la huitième rubrique: 

Lukas Bockstorffer (sic). Son fils Gabriel, qui s'établit plus tard comme 
peintre à Constance, est né, suivant le registre de baptême protestant, 
en 1564 à Ravensburg. Celui-ci peignit, en 1588 et 1589, en colla- 
boration avec Henneberger, de Geislingen, les plafonds des églises de 
Kuchen et d'Ueberkingen. 

D'un autre côté, notre ami et confrère, M. André Waltz, 
le savant bibliothécaire de Colmar, à qui nous avions demandé 
quelques renseignements sur le premier BockstorfFer, nous 
répondit par les intéressantes lignes que voici : 

VacksterfFer n'est connu à Colmar que par le traité de 1552 avec 
la ville de Mulhouse, imprimé dans les Curiosités d'Alsace. Auparavant 
on ignorait son nom et son existence. Au reçu de votre lettre, je me 
suis rendu aux archives de la ville (à la Bibliothèque il n'y a rien), 
où j'ai trouvé dans \ts Gewerfsbûcher un «Christen, derMaler» en 1549, 
et «Christe, Moler», en 1552, identique avec Vacksterfter. Il ne figure 
pas dans le livre des réceptions à la bourgeoisie. Probablement qu'il 
se donnait le titre de bourgeois sans avoir été admis, ce qui arrivait, 
paraît-il, assez fréquemment. 

Kraus, dans Kunst und Alierthum in Elsass-Lothringen, t. II, p. 309, 
cite le document de 1552 et dit que le peintre y est appelé: Mahlers- 
knecht in Colmar; p. 453, il réimprime le document d'après les 
Curiosités d'Alsace, où ne se trouve pas le mot cité. 

Votre trouvaille du nom de Bockstorffer au lieu de VacksterfFer, est 
aussi d'un grand intérêt pour nous. Sur la maison Pfister, à Colmar 
■ — de 1537 — , il y a, sur un des côtés de la tourelle, des peintures, 
parmi lesquelles un médaillon accompagné des initiales C. W.; lorsque 
le traité de Mulhouse a paru dans les Curiosités, on partit en guerre 
pour déclarer que ces initiales étaient celles de Wacksderffer et que 



- 17 - 

c'était lui qui avait décoré la maison Pfister. Kraus, en décrivant la 
maison, ajoute: «Wir verdanken J. Chauffour die Bemerkung die 
Malereien seien von Christian Wagsdôrffer der 1552, etc. ...» 
Avec votre découverte, toute cette hypothèse croule. 



Documents justificatifs ^ 



Moler Verding. 

UfFSamstag dea 10. Septembris Anno 1552 habend meine Herrn die Heupter 
Meyster Cristen Vacksterffer dem Moler, Burger zu Colmer, verdingt das new Radt- 
hus zu moienn — die zwenn Gebel von oben herab biss vff die Erden, sodann die 
vorder lange mit ouch herab biss vff die Erden zu molen vnd zu verfertigen, wie er 
dann die zwenn Gebel angefangen hat — vnd soU aile Fenster Gestell fassen vnd 
ailes Steinwerk oeltrenken — item das Kupfrin noch rott vnd wiss anstrychen, den 
Adler schwartz in ein vergult Feldt stellen die Loewen vergulden vnd die Stegen 
sonst auch fassen — desgleichen die grosse Stuben ob der Ruckwand desselbig Feldt 
mit einer schoenen Hystorien molen vnd die Bogen ob den Fenstem sampt den 
Pfosten verstrichen vnd die Oerter Wappen sampt die Zugewandten vomen ob den 
Stubenfenstern molen, vnd da% ailes vff das trewiichest, artichest vnd kunstrichest 
so er mag, mit flnsten Farben puncktlichen verfertigen vnd ussmachen, dass es der 
Stadt vnd inné erlichen vnd nuzlichen sey — dorumb habend ime meine Herrn 
verfaeyssen, der Zeit er an dem Huss molet ime vnd sinem Jungen oder Gesellen in 
dem Pfrundhuss ob dem Pfrundtisch essen vnd trinken vnd dorzu zwei hunden 
Gulden zu geben ze I^^V stebler fur jed gewyttert, mann sol ime auch ailes Oel vnd 
was zum oeltrenken des Steinwerks geherdt zu Hand stellen vnd er aile Farben vnd 
Gold vnd was er sonst dorzu broucht in sinen Kosten kouffen vnd haben, doch dass 
er dis ailes mit guten lebhaften Farben mâche, dass es mag bestendig verblyben : ailes 
erbarlich getrewlich vnd vngeforlich. 

Vff das obgemelt Verding is Meyster Christen geben worden XLVI Gl. vnd 
domit seine Arbeit bezalt worden. 



B. 

Dem ersamen kunstrychen Moler Meister Luxenn Bockstorffer, 

Burger zuRavenspurg, vnserem besunderen lieben vnnd gutenn Frûndtt. 

Vnnserenn frûndtlichen Grues vnd was wir Gutz vermôgenn zuuor. Lîeber 

Meister Lux, jnsonnders gutter Frûndt, wir seindt in nechstvergangnem Jor vonn 



* Afin de faciliter U lecture des vieax documents que nous publions, nous amendons quelque peu 
Torthographe du fexte allemand, alosi que la ponctuation. 



— 18 — 

ChristofF Bockstorffer, dem Moler zu CoUmar eûweren Vatter seligenn jme vnnser 
nûw Rhadthuss moienn zulossenn anngesucht wordenn, dem wir dann besunders 
ufF Fùrbitt herrenn Cunradten vnnsers Predîcanntenn seins Schwagers, dasselbîg 
vmb zweyhundert Guldin, darzu das wir jme vnd seinen Geselienn so dorann ar- 
beyttenn solche Zeytt essen vnnd trinckenn gebenn sollenn, verdingt habenn, wie 
dann solchs der Verding Zedel der Lenngij noch usswysst, vnnd ir das auch vonn 
bemeltem seinem Schwager selbs wythers môgenn bericht werdenn. Nun hatt er 
die bede Gebell dem Tach glych erlich vnnd wohl verfertigett, allso das wir gar 
kein ZwyfFel wo er sollte gelept, er wurde ein solch Werk gemacht habenn, das er 
der Statt Nutz, auch Jme vnnd allenn seinenn Kinderenn erlichenn vnnd zu ewigem 
Lob vnnd Fûrderung hette reychenn môgenn. Noch dem aber er mit Todt ab- 
gangenn, seint wol ettlich die solch Arbeytt ettwas ringers hetten verfertigett, Wir 
habenndt vnns aber mit niemanden wellenn innlossenn, sunder dwyl er im Todtbett 
das wir Eûch ails seinem Sun, der seiner Artt vnnd Kunnst berichtett sye, das 
Werck vor Annderenn zuverfertigenn vergunnen sollen gebettenn wordenn^ welches 
wir dan Jme vss sunderenn geneigtenn Willen verwilliget vnnd zuglossenn, so fer 
dann EQch nun dise sein anngefennckte Arbeytt voUs zuvoUenden mûglichenn vnnd 
gelegenn, so lanngt an Eûch unser frûndtlichs Begerenn vnnd Bittenn, Jr wôlt Eûch 
noch Oberanntwurtung diss Brieffs vff lengst Jnn vierzehenn Tagenn darnach alhier 
zu vnns verfertigenn, das Verding vnnd was noch zumachenn besichtigenn, vnnd so 
es Eûwer Gelegenheitt zu Enndtschaift bringenn. Was wir Eûch dargegenn fur 
solche Eûwere Mûw vnnd Arbeytt zuthun schuldig werdenn, wôUendt Eûch 
dasselbig frûndtlichenn vssrichtenn, vnnd sunst jnn allweg vnnserem Versprechenn 
nach dermossen haltenn, das ob Gott will vns unverwisslichenn vnnd Jr zufrijdenn 
sein werdt. Wo vnndt aber Jr nitt kumen môchtenn vnns solchs unverzogennlichen 
verstenndigenn, wellendt Wir das sunst beschulden vnd verdienenn. Datum ufTden 
$t Maij Anno jm Liijt. 

Burgermeister vnd Rhadt 

der Statt Mûllhussenn. 

{Mistiven-Protocoll, XIII. A., t. 4.) 



c. 

Dem wohlgeachtenn, fûrsichtigenn unnd ehrenwysen Herren Jocobenn Schmidt, 
Vogt zu Allschhusen, meinem inssonnders vertruwten liebenn Herren vnnd 
guttenn Frûndt. 

Mein frûndtlich willig Diennst vnnd was ich Eerenn Liebs vnnd Guts vermag 
zuvor. Gûnstiger lieber Herr vnnd Bruder, es habenndt meine Herren jnn verganngnem 
Jor Meister CristofT BackstorfTer, dem Moler zu CoUmar, das Rhadthuss zumalen 
verdingt, ist er ann solcher anngefennckter Arbeyt kurtzlichen mit Todt abganngenn, 
vnnd vnnder Anderem jn seinem Todtbett anngezeigt, das er in vnnser Landts An 
niemandts wisse der Jme in seiner Art môge nochfolgenn, dann sein Sun Meister Lux 
Bockstorffer zu Ravenspurg, dem habendt meine Herren wo ess seiner Gel^enheit 
solche Arbeytt zuverfertigenn geschriebenn vnnd lanngt daruff an Eûch mein 
freûndtlichs Bittenn, demselbigenn dise hieby gelegte Missive fûrderlichenn zuùber- 



— 19 — 

axmtwurtenn, vnnd daby wo ir sein Kunntschafit hettenn, so geschriflftlîch oder 
mûndtlichenn zu fnsiigieren, meinen Herren jnn solchem iremBegerenn zubewilligenn, 
vnnd was er Eûch darufF antwurtenn wûrdt, mir dasselbtg unverzogennlichenn zu- 
schrybenn, werdennt meine Herren beschuldenn, welcher dann auch sunst fur meine 
Person vmb Eûch ails meinen liebenn Herren vnd Bruder yeder Zeytt zuverdienenn 
will geneigt vnnd guttwillig sein. 

Datum vff frytag denn 5» May, Anno Jm Liij««>. 

Eûwer ganntz dienstwilliger Bruder 

Vlrich Wielanndt 

Stattschryber zu Mûlhusenn. 

(toc. ni.) 



D. 
Dem wohlgeachtenn, fûrsichtigenn vnnd erenwysen Herren Jacobenn Schmidt, 
Vogt zu Allschhusen, meinem inssonnders vertruwten liebenn Herren vnnd 
gunenn Frûndt. 
Min frûndtiich willig Diennst zuvor, Erennhaffter fûmemer wyser jnnsonders 
vertruwter Herr vnndt Frûndt. Es habenndt meine Herren vss eûwerem Schrybenn, 
vnnd vonn Meister Luzen Jungenn, denn er alher geschickt hatt, gnugsamlichen 
befundenn, das ir denn Befelch vnnd Werbung jrenn halbenn gantz getrûwlichenn 
ussgricht habenn. Desshalbenn lossendt sy Eûch ganntz flyssigklichenn Dannck 
sagenn, mit Erbietung solchs in allweg, vnngespart ires Vermôgenn frûndtlichenn 
zuverdienenn, das ich dann fur mein Personn yeder Zytt mit sonnderem Flyss gegen 
Eûch, ails meinem vertruwten Herren vnnd Frûndt, zuthun ganntz unverdrossenn 
vnnd willig sein will. 

Datum vff Frittag denn xvj Anno jm Liijt«n . 

Eûwer ganntz dienstwilliger Bruder 

Vlrich Wielanndt 

Stattschryber zu Mûlhusenn. 

(I«r. cit.) 



16. 

LuDWiG Meyer, der Mohkr, fut reçu membre de la tribu 
des Tailleurs, le i6 septembre 1576. Il s'était marié, deux 
ans auparavant, avec Anne Knapp. Nous trouvons dans le 
ÎKefnoriaUBûchlein de la famille Schœn ^ les renseignements 
suivants à ce sujet : 

<r Mardi le 31 août (1574), il a été fait un contrat de 
mariage entre Louis, le peintre, et Anne Knapp, fille de mon 



Publié daos le 'Bmîlttin du hiusét historique, 1904. 



— 20 — 

tuteur ...» Comme témoins figurèrent MM. Otmar Finck, 
Valentin Pries, Gaspard Cuntz, bourgmestres, Daniel Wie- 
landt, greffier-syndic, Mathias Hofer, zunftmestre des Bou- 
langers, Georges Schlumberger, Léonard Negelin, Thomas 
Biegeisen, Georges Weber (d'IUzach) et Jacques Schœn. 
Ce dernier est l'auteur de cette notice. A cette date, le père 
du peintre vivait encore. 

De ce mariage sont issus, d'après le registre des baptêmes 
commençant seulement en 1 5 78, huit enfants, dont quatre fils. 

Le jour de la Saint-Thomas de l'année 1585, maître 
Etienne Hammer prêta au peintre, pour cinq années, 45 # 
stebler, aux intérêts annuels de 2 # 5 ^, qui lui donna en 
garantie un verger devant la porte de Baie et une 
chènevière. LudwigMeyer fut mêlé à la sédition de 1587 et 
son nom figure parmi les bourgeois fi-appés d'amendes. Il 
mourut avant 1598, année où, le 18 septembre, sa fille 
Catherine épousa Egmund Witz, ébéniste, qui devint plus 
tard, soit en 1643, bourgmestre de Mulhouse. 



Les Bodan. 

17- 

Hanns Bodan \ originaire de Rouffach. 

Fils de peintre, Jean Bodan fut, à Mulhouse, le premier 
en date de cinq artistes, ses fils et petits-fils, dont nous allons 
nous occuper en détail. Cette intéressante famille a pourvu, 
un siècle durant, aux besoins artistiques de Mulhouse, et c'est 
le dernier en date qui, comme on le verra, a fait le plus 
honneur à son nom. 



* L'orthographe du nom varie, an débat, beaucoup et s'écrit tncceasivement Vodian, Vmbim, Totham, 
*Bottan. *Bottam. Dis la première moitié du xvi* siècle, des *Botan on *Boàan paraissent Clément à 
Masevanx, où Tune ou l'antre fois le nom est écrit 'Beautemsy qui est sans doute la forme primitÎTC. 
La famille était probablement d'origine française. 



— 21 — 

Jean Bodan était le fils de Hugues Bodan*, peintre à 
RoufFach, et de Jacobée Ruff, sa femme. Il est mentionné 
pour la première fois dans nos annales le 26 juin 1592, date 
de son contrat de mariage avec Anne Rùbler, veuve de 
Mathias Brustlein. Comme témoins au bas de l'acte, on 
trouve les noms de son père, de David Zwinger, pasteur, 
Jean-Georges Zichle, greffier-syndic, Mathias Thyser, Michel 
Rûbler, François Roppolt, conseillers, et de Daniel Ehrsam, 
tuteur de la fiancée. Cette union ne dura guère. Le 20 
mars 1595, Hanns Bodan signe un nouveau contrat de 
mariage avec Anne Landsmann, fille d'Oswald Landsmann, 
et s'arrange avec son fils Hanns, issu de son mariage avec 
feu Anne Rùbler. Ce fils, d'ailleurs, mourut tout jeune. De 
cette seconde union naquirent huit enfants*), parmi lesquels : 

Hanns Diebolt, peintre, qui suit; 

Hanns Conrad, né le 10 novembre 1605, qui, en 1663, 
avait déjà quitté la ville depuis plus de trente ans, sans qu'on 
eût eu aucune espèce de nouvelles de lui ; 

Daniel, né le 10 octobre 1610, qui est reçu à la tribu des 
Boulangers le 10 février 1659. En 1671, il fut admis en 
qualité de pensionnaire à l'hospice, moyennant l'abandon de 
sa fortune à cet établissement. 

Andréas, peintre qui suit. 

Nous n'avons pas trouvé de renseignements sur l'œuvre 
de Hanns Bodan, ni sur la date exacte de son décès, qui 
paraît être survenu d'assez bonne heure, car, le 28 avril 1632, 
ses enfants héritent de son frère Jacob Bodan, de RoufFach'. 

Lui-même hérita de ses parents en janvier 1614^ et, au 
mois de juin de la même année, de sa sœur Euphemia^, 
veuve d'Ulric Weber, bourgeois de Thann. 

* cHag Potha, der Maller», paie i flf de uille i U tribu de l'Eléphant, i Rouflfach. (Conmont- 
cation obligeante de M. Thiébant Walter, de cette ville.) 

* Voir l'arbre géaéalogiqae de la famille plus loin. 

* MïfiKWM-Prof., t. 2a, p. 220. 

* RaÛu-Prot., t. 9, p. 12$ et Missiven-Prot., t, 19, p. 230. 
^ Missivem^Pnt.f t. 19, p. 2 $2. 



— 22 — 

Le 30 mars 1595, il s était fait recevoir à la tribu des 
Tailleurs; il fut échevin du tribunal en 1610. Le 28 mars 
1623, il demeurait à côté de la tour de Nesle. 

18. 

Hanns Diebolt Bodan, peintre, fils du précédent, né le 
29 novembre 1603, épousa, le 28 octobre 1630 (date du 
contrat de mariage), Wibrand Maennlin, veuve du zunft- 
mestre Nicolas Korbmann^ De cette union naquirent 
deux filles, Elisabeth, en 1632, et Marguerite, en 1635. 

Les comptes des trésoriers (Seckelmeister-Rechnungen), 
commençant en 1632, nous fournissent quelques détails sur 
l'oeuvre de Thiébaut Bodan, qui semble avoir été associé 
avec son frère André (n° 17), car ils sont généralement 
cités ensemble. 

Le 15 mai 1632, on lui paie 2 # pour un plan de la ville. 
Deux ans après, le 24 mars, on verse aux deux peintres (sic) 
5 «L pour avoir fait le plan de la ville et le i" août de la 
même année, la même somme, encore une fois pour le plan 
de la ville, destiné au damoiseau Grebler, capitaine du con- 
tingent suisse momentanément en garnison à Mulhouse. 

Le 1 1 décembre 1640, les deux frères touchent 1 1 «i pour 
une quatrième copie du plan de la ville, ainsi que pour la 
peinture de deux têtes de cerfs. Cette nouvelle copie était 
celle d'un ancien plan cavalier, de très grande dimension, 
existant alors à l'Hôtel de ville, qui fut envoyée au célèbre 
graveur Mathieu Mérian à Francfort-s/M., sur sa demande*, 
et qui l'utilisa, en la réduisant, pour sa Topographia Helvetica, 
publiée en 1642. Nous avons de sérieuses raisons de croire 
que le plan de Mulhouse acheté à Berne, en 1898, par le 
Musée historique de notre ville, est identique avec cette 
copie faite par les frères Bodan. 

•* Comtrtuten-Prot., t. 46, p. 82. 

* V. Mitsiven-Froi. 37, i la date du 23 novembre 1640. 



— 23 — 

Le 5 septembre 1 641, les trésoriers paient à André Bodan 
et à son frère 30 # pour vernissage de la salle de derrière 
de l'Hôtel de ville. Cet article prouve que nos «artistes» 
cumulaient la peinture d'art et la peinture en bâtiments. Il 
leur fallait bien vivre ! Un poste qui revient souvent à leur 
propos, c'est la peinture des armes de la ville sur des sacs 
à denrées et sur des tonneaux destinés aux caves officielles ! 

Le 14 juillet 1657, ^'^ furent chargés de peindre les 
blasons des bourgmestres Luc Chmielecius et Jean Risler 
sur le tableau armorié^ de la grande salle du conseil. Ce 
travail leur fut payé 3 ^. L'année suivante, le 18 septembre, 
ils touchèrent 25 # pour avoir repeint à neuf la fontaine 
monumentale de la place Saint-Etienne. 

Thiébaut Bodan mourut avant 1679, date à laquelle com- 
mence le registre des décès. 

19. 

Andréas Bodan, peintre, frère du précédent, né le 
16 octobre 1613, épousa, vers 1639, Marie Lichner, qui 
mourut après lui avoir donné un fils. Il se remaria, en 1641, 
avec Catherine Geiger, dont il eut six enfants, parmi les- 
quels deux fils qui devinrent peintres à leur tour. Une fille, 
du nom de Catherine, née en 1 642, épousa Johannes Raussen- 
berger, dont le fils devint également peintre (v. plus loin, 
N° 26). 

En 1640, il acquit une maison dans la rue des Maréchaux, 
à côté des héritiers de Médard Zetter*. 

Suivant la chronique manuscrite Engelmann, il fut chargé, 
en 1658, par le magistrat, de repeindre à neuf la fontaine 
monumentale sur la place Saint-Etienne. Nous avons vu 
plus haut qu'il exécuta ce travail de concert avec son frère, 
ainsi qu'une série d'autres travaux. 



■ Voir p. }3 les détails sar Torigine de ce ubleiiu et l'artiste qui commença la série de cet blasons. 
• Contr.'Prot., t. 49, p. 359. 



- 24 — 

Il mourut avant 1668, ainsi qu'il appert dun partage de 
succession de sa sœur Anne Bodan, femme de Gaspard 
Schmidt, dlUzach^ 

20. 

Hans Conrad Bodan, peintre, né le 28 février 1647, ^^^ 
d'Andréas (N^ 19), épousa, le 8 janvier 1671, Elisabeth 
Stehelin, dont il n'eut point d'enfants. 

Il avait été reçu membre de la tribu des Maréchaux le 
17 mai 1668. Les comptes des trésoriers le mentionnent 
pour divers travaux, dont nous citerons, à la date du 3 octobre 
1675, la peinture de quatre armoiries, sans doute de bourg- 
mestres, payée 3 «l, 6 /3 , 8 ^. 

Lorsque Daniel Hofer (N° 23) fut chargé de peindre, 
en 1682, les armes des Treize Cantons dans la grande 
salle du Conseil, Conrad Bodan eut, pour sa part, la 
peinture du reste de la salle. On sait que les murs en sont 
ornés de draperies peintes autour des fenêtres. Cela lui fut 
payé iS n. En outre, on lui versa 30 #1 pour la peinture du 
vestibule. Cette somme assez forte implique autre chose 
qu'un travail de barbouilleur, et nous croyons qu'il s'agit là 
des plafonds peints découverts en 1892 et représentant, 
entourés d'ornements et d'inscriptions, des médaillons d'em- 
pereurs romains. Les planches composant cet ancien plafond 
du vestibule sont aujourd'hui au Musée historique. A vrai 
dire, ce n'est pas du grand art, mais l'œuvre a un certain 
intérêt. En recrépissant les murs à neuf, on a également 
retrouvé des traces de peintures murales, avec inscriptions, 
qui sont évidemment de la même main. 

Il mourut le 20 avril 1690. Par testament, daté du 
I*' février 1682, les deux époux s'étaient légué tout leur 
avoir, sauf, pour le survivant, à payer cinquante livres stebler 

* Contr.-*Pnt.y t. 60, p. 390. 



- 25 - 

aux héritiers directs du défunt*. Le mari étant mort le pre- 
mier, sa veuve dut cependant restituer les gravures sur cuivre 
provenant de la succession de son beau-pére Andréas Bodan, 
à Pierre DoUfus, son propre tuteur, et les gravures de son 
mari, Conrad Bodan, au tuteur du jeune Raussenberger* 
(No 26). 

21. 

Andréas Bodan, peintre, né le 20 janvier 1656, fils 
d'Andréas Bodan (N° 19), apprit son art chez son frère 
aîné, Conrad Bodan (N^ 20), et montra de bonne heure des 
dispositions remarquables. A l'âge de vingt ans, il fit son 
tableau La Justice, qui figure aujourd'hui au Musée historique 
de notre ville et dont il fit don au magistrat pour la petite 
salle de l'Hôtel de ville, où siégeait le tribunal. Ce tableau, 
dont nous donnons une reproduction, est d'une jolie allure 
et présente surtout de l'intérêt par les personnages qui y 
figurent et qui sont certainement des contemporains (bourg- 
mestre et greffier?). L'artiste s'y est mis lui-même, de face, 
et a eu soin de se faire reconnaître par ses initiales A. B. 
posées sur sa collerette. Cette toile lui valut une récom- 
pense officielle de 20 thalers. En effet, nous trouvons au 
Raths'Protocoll du 9 août 1676, la décision suivante du 
conseil : 

Gemâhl. — Dem jungen Bodan wegen des in die Hindere Rath- 
stuben gemachtes Gemâhl justitiam reprœsentans, sollc 20 Thaler ver- 
ehrt werden. 

Cette somme lui fut payée le 12 du même mois, ainsi que 
le prouve l'inscription que voici des comptes de la Tré- 
sorerie^: 

«Den 12 dito (August 1676). Andréas Bodan dem Conterfeter, 
fur ein Vnseren Gn. Herren verehrtes Gemâhl, zufolg ergangener 

* CMir.-Tret., t. 63, p. 17c. 

• Ratht-Pr^., t. 17. 

' Stchelmeisttr-Rechitmigenf 1674 — ^^Biy IV. B., 6. 



— 26 — 

RathsErkantnus, vnd fur Herren Burgermeister Rislers gemachtes 
Wapen Schiltlin verehrt 46 #1 

Ce dernier paragraphe nous fournit la preuve que notre 
artiste a travaillé aux armoiries du tableau des bourgmestres. 
Le fonctionnaire, dont il est question ici, est Jean Risler, 
nommé à Noël de l'année précédente. 

Le don reçu permit au jeune artiste de réaliser son vœu 
le plus ardent : aller à Rome, pour y étudier sur place les chefs- 
d œuvre des anciens maîtres. Une lettre qu'il adresse plus 
tard, le 6 mai 1691, au magistrat de sa ville natale et dont 
on trouvera le texte plus loin (A), nous apprend que, de Rome, 
Bodan parcourut successivement le reste de l'Italie, qu'il 
visita Naples, la Sicile et l'île de Malte, après quoi il fut appelé 
à Zerbst par le prince Jean-Louis d'Anhalt, duc de Saxe, qui 
lui paya les frais de voyage et dont il fut, pendant onze ans, 
le peintre ordinaire. Nommé ensuite peintre de la cour pour 
toute la principauté, Bodan, prévoyant son établissement 
définitif à Zerbst, demanda alors aux autorités mulhou- 
siennes de lui délivrer une attestation de sa naissance légi- 
time avec congé en régie. 

Cette pièce lui fut délivrée sur parchemin, sous le sceau 
de la ville, le 21 octobre 1691 (v. pièce B). 

La lettre ci-dessus d'André Bodan 
porte son cachet armorié, qui présente 
dans un champ coupé, au i trois écus- 
sons placés en fasce, au 2 trois bil- 
boquets (ou hermines?) rangés de 
même. Sur le cimier, un homme aux 
cheveux flottants, ayant des ailes 

éployées en guise de bras, et les lettres A. B. flanquant un 

heaume de face. 

Ce blason des Bodan n'était pas connu et n'a d'ailleurs 
été publié nulle part jusqu'à présent. 





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^ 27 - 

André Bodan mourut bientôt après à Zerbst, en 1696, 
ainsi que le prouvent deux missives du magistrat de Mul- 
house à celui de cette ville, datées du 26 novembre 1697 
et du 10 février 1698. Vu leur intérêt, nous en donnons le 
texte sous C et D; car la dernière mentionne la présence à 
Zerbst du peintre Jacques Raussenberger (N^ 26) et d'un 
autre Mulhousien, Jean-Ulric Galathe, probablement aussi 
peintre, les deux neveux de Tartiste, qui les avait; sans doute 
appelés auprès de lui. 

Avec André Bodan, mort célibataire, cette famille s est 
éteinte dans la descendance mâle. 

Afin de nous renseigner sur les œuvres laissées par Bodan 
dans sa patrie d'adoption, nous nous sommes adressé au 
He^pgl. Anhalt. Haus- und Staatsarchiv de Zerbst, qui eut 
l'amabilité de faire des recherches réitérées, malheureusement 
assez maigres de résultat, comme on pourra s'en convaincre 
par le contenu de ses lettres du 28 octobre 1 904, 29 septembre 
1905 et 18 mai 1906, reproduites (en traduction) sous D, 
E, F. 



Documents justificatifs. 

A. 

Denen Hoch- und Wohlgeachteten Wohl Edelgebohrnen, Ge- 
strenge, Vesten, Hoch- und Wohlgelarten, Hoch- und Wohl- 
weisen Herren Burgermeistern und Raht der Loblich Stadt 
Mûllhausen in der Schweitz etc. meinen besonders Hoch- 
zuehrenden Herren. Mûllhausen. 

Hoch- und Wohlgeachtete, Wohl Edelgeborne gestrenge, vesten, Hoch- und 
Wohlgelarte, Hoch- und Wohlweise, besonders Hochzuehrende Herren ! 

Ew. Herrlichkeiten genihen Hochgeneigt zu vemehmen, wie das, nach dem ich 
meiner erlemete Mahlerkunst in Rom ziemlich EzcoUret und daruff eine stattliche 
Reyse durch dass ûbrige Italien, Neapolis, Sicilien und Mdta gethan, vnd von dem 
Durchlauchtigsten Fûrsten und Herren, Herm Johann Ludtuigen, Fûrsten zu Anhalt, 



- 28 - 

Herzogen tu Sachsen u. s. w. welcher tnir die freye Reyse gegeben, nacher Zerbst im 
Fûrstenthum Anhaldt gefûhret worden, allwo auch in die eûlf gantzer Jahr allein in 
diesen Hôchstermelten Fûrsten gestanden, nunmehro aber vôllig zu HofFmahler der 
gesamten Hochfûrstlichen Herrschaft gnâdigst angenommen und bestellet bin. Als 
habe dieser halben bey Ew. Herrligkeiten, als meinen Jeder Zeit hochgeneigten 
Herren Oberen, welcher Gûtigkeit ich bereits bey meiner Abreyse vor i6. Jahren 
von Mûlhausen, da mir fur ein gehorsamst prxsentiertes Gemàhlde ohne Verdienst 
zwantzig Rchthi. geschencket und mit gegeben seid, und ein solches mihr noch 
immerhin in einem frischen und dankbaren Andenken schwebet, genossen, mich 
gebûhrend anmelden sollen, und geretchet an Dieselben hiermit mein unterdienst 
gehorsamstes Bitten, Ew. Herrl. geruhen mîhr in beglaubter und gewôhnlicher 
Forniy ein Zeûgnus meiner ehrlichen Abkunft und Geburth in Mûlhausen, zu der 
Schweitz gehôrig, zu meiner Behûiftigkeit mit zutheilen undt ausszustellen. Jch ver- 
schulde es bey allen Fûrfallenheiten mit Threûen gehorsamst und verbleibe nechst 
Empfehlung meiner Wenigkeit zu bestândiger Hochgewogenheit lebenslang 

Ew. Herriigkeiten 

Unterdienstgehorsamster 
2^rbst den 6t» May Anno 1691. Andréas Bodan. 

Schreiben Suedten des Reiches 1463 -1698. XIII. M. i. 



B. 
An die Edie usw. Burgermeister vnd Rath der Statt Zerbst. 
Es haben uns Andres Bodans weyland unsers Burgers und Mahlers seel. hinder- 
lassene 2 Tôchter angezeigt, wass massen ihr gel. Bruder, auch Andress Bodan 
gênant, gewesener Hochfûrstl. Hofmahler in Zerbst, bereits vor einem Jahr, dem 
Bericht nach dièses Zeitliche gesegnet haben solle, jndem sie aber kein rechte 
Gewissheit weder von dem Todt selbsten noch von dessen Mitlen und Verlassen- 
schafTt hâtten, wâre an uns Jhr demûtiges Bitten, dass wir dessentwegen zu erkun- 
digung aller NothdurfTt an lobl. Magistrat der Statt Zerbst ein Schreiben abgehn 
lassen wolten. Wan wir nun solches Jhnen nicht zu weigeren gewusst, so ist an 
U. Hochg, H. vnser freundl. Bitten und Ersuchen die geruhen unschwer obigen 
petenten ein Vernûgen zu leisten, und uns widerumb Ober Leibzeûg zu verstândîgen, 
ob ged. Andres Bodan verstorben, und falls solches beschehen, wie dessen Vermôgen 
und Verlassenschafft beschafïen seye, auch wer derselben sich angemasset habe, 
damit gem. hiesige unvemeinliche Erben mit erstato sich damach zu richten wûssen, 
welche der guten Hofnung geleben, dass U. Hochg. H. treue obrigkeîtliche Hand 
ûber ailes werden geschlagen haben, und Jhrer obwohl Abwesenden milthàtigen 
Pfleg- und Rechnung tragen, gestalten auch wir in allen Zutragenheiten solches 
nach bester Môglichkeit zu demerieren nicht umbgehen werden, die wir neben Er- 
lassung gôttl. Gnadenschutzes bestândig verbleiben. 
I>en 26 9br 1697. 

U. Hochg. Herren 

dienstwillige 

Burgermeister und Rath 

der Sutt Mûlhausen. 

{Mwivm'Prol. XIII. A. 36, iM^-zyo^, p, 390.) 



29 



An die Wohl Edlen gestrengen Ehrenveste fïirsichtige und wohlweise H. Burger- 
meister und Raht der Statt Zerbst. 

Was Denselben wegen des Bodanischen Erbs antwortlich zu berichten beliebt, 
haben wie den hiesîgen Verwanten gleich communicierty welche darOber vnseren 
hochg. HH. allen môglichsten und geflissensten Danck erstatten, beneben aber 
angedeutet, dass Ihnen sehr lieb zu veraemmen gewessen wâre, wan etwas 
mehrerer particularia de viribus baereditarijs und BeschafFenheit der Sach angefiigt 
worden wâre, darauss die namlich vmb etwas ersehen hitten ktonen, ob sie 
das Erb auss dem Sin zu schlagen, oder weiters zu prosequieren Ursach hâtten. Sie 
melden uns dabey, es habe dem Bericht nach der angeregte H. Advocat Heinrîch 
Reichard bey Ueberaehmmung der Veriassenschaf!t sich ruhmlich verlauten lassen 
er begehre daran den geringsten Gewin nicht zu machen, sondem thue es dem 
selig verstorbenen Bodan als seinem guten Freund zu Gefallen, seye auch erbietig, 
wan ein Verschutz sich erzeigen solte, solchen den rechtmâssîgen Erben treulich 
zu extradieren. Jn Ansehung dessen ist Jhr angelegenliches Bitten, es wolie derselbe 
so gûtig seyn und etne Rechnung aufsetzen, wie seine Verwaltung abgeioffen, was 
er bezahlt, und in was fur einem Stand ailes beschaflfen, auch diesse rechnung lobl. 
Magistrat ^ustelleny wel dièse Bodanische Schwesteren und Schwester Kinder schlecht 
bemittelte Leuth sind, und kein process verlangen, so thun sie Jhre Erbsansprach in 
vnserer hochg. HH. Schoos werfien und bitten bem. Rechnung etwan mit Zuziehung 
Jacob Rausserbergers und Vlrich Galates obrigkeitiich absque utis ambagibus zu 
ûbersehen, und wan nach Bezahlung der Schulden und satsamer Belohnung des 
Herren Curatoris Mûh und Fleiss etwas ûbrig wâre, Jhnen soiches widerfahren zu 
lassen, oder wan nichts restierte, sie dessen sumarii auch zu berichten, damit sie 
wissen woran sie seyn hoffende, dass vnsere hochg. HH. Jhnen auss christl. milt- 
richterlichem Amts eifer die Hand also werden bieten, dass sie obschon abwesend 
doch wohl patrociniert werden, und das gedeyliche Recht erlangen môgen. Solte 
aber demnach ein Persohn praesentiert werden mûssen, thun sie besagten Jacob 
Raussenberger mit gegenwârtigem dahin denominieren, der auch die erforderiich 
Kôsten abrichten werde, oder da er schon vcrreisst seyn môchte, woUen sie Hans 
Vlrich Galathe dahin ersucht haben, die Bemûhung bitten wîr gûnstig zu ent- 
schuldigen, und glauben, dass wir neben Erlassung Gôttl. heylsammen Gnaden- 
schirms in allen Zutragenheiten hinwiderumb uns erweisen werden. 

Den lo. febr. 1698. 

Unserer hochg. HH. 

dienstgutwiliige 

Burgermeister und Rath 

der Statt Mûlhausen. 

Miss.-Vrot., idem, p. 400. 



— 30 — 

D. 

Traduction d'une lettre des Archives d*Etat, de Zerbst, du 28 octobre 1904 : 
« Répondant à votre demande du 30 écoulé, nous vous informons : 

1. Le peintre Bodan a exécuté plusieurs commandes pour la maison princiére 
de Zerbst, entre autres, en 1682, le portrait de la princesse-veuve, ainsi que plusieurs 
autres portraits pour des sermons d'enterrement, que Ton pourra indiquer, si vous 
le désirez. 

2. Qpe Bodan ait demeuré à Zerbst, n'est pas probable. J'ai parcouru tous les 
registres de paroisse protestants de Zerbst de 1682 à 1693, sans obtenir un seul 
résultat *. Comme, d'ailleurs, le prince Jean -Louis n'était pas prince-régnant, mais 
l'auteur de la branche d'Anhalt-2^bst-Domburg et qu'il résidait à Domburg, la 
supposition que Bodan aura résidé dans cette ville, nous y a fait faire des recherches. 
Le résultat a été nul. 

3. Comme sur les listes de salaires de Zerbst, Adam Bôhme est mentionné, en 
1683, comme peintre de la cour, de même en 1684, un peintre Wâgen, Bodan n'a 
pu avoir, à cette époque, de poste fixe ; il aura tout au plus exécuté des commandes 
occasionnellement'. Je suis confirmé dans cette supposition par le fait que des 
paiements lui sont adressés, en 1684, à la foire de Pâques, à Leipzig.» 



E. 

Deuxième lettre de Zerbst, du 29 septembre 1905 : 

« Comme complément à notre lenre du 28 oaobre 1904, nous vous adressons 
aujourd'hui la note suivante trouvée sur le peintre Bodan. 

50 thalers retenus, suivant entente avec ses héritiers, sur la succession du sieur 
André Bodan, et payés au sieur Henri Reichardt, avocat de la cour. Le 18 mars 1697. 

Bodan a donc dû mourir avant cette époque, et n'a pas pu laisser d'héritiers 
directs à Zerbst, car on ne faisait de retenue sur les héritages dans la principauté de 
Zerbst que sur ceux qui passaient entre des mains étrangères. • 



F. 

Troisième lettre de Zerbst, du 18 mai 1906 : 

■ En réponse à votre honorée lettre du 16 de ce mois, je vous informe qu'André 
Bodan a été peintre de la cour à Zerbst, lorsque le château a été reconstruit â neuf. 
Il est à supposer que peut-être quelques-unes de ses compositions peuvent être 
déterminées parmi les peintures murales et des plafonds. J'ai par conséquent intéressé 
à cette question le président du Musée des arts ducal et vous informerai s'il y a un 
résultat ". > 



* CcU s'explique par le fait qu'André Bodan n'était pas marié. 

* La lettre de Bodan annonçant sa nomination est de 1691. 

s Etant resté depuis lors sans nouvelles de ce côté, il est probable que les recherches sont restées 
infructueuses. 



31 — 



Généalogie de la famille Bodan. 



HUGO BODAN 
né vers isao •{- 1614 
Peintre à Rouffech, 

MÎe, en 156e, la 
teille comme membre 
de U tribu du Helffent 
(éléphant) 

marié i Jacobea Ruff 



i Roufljtch 



lACOB 

28. 4. l6)2 



EUPHEMIA 
■(■ en 16 14 à Thann, 
mariée à Ulric Weber, 
bourgeois de Thann 



HANNS 
né vers ts68, + avant i6}2 
Peintre à Mulhouse 
m. 26 juin 1592 

1. Anna Rflbler, 
veuve de Mathias Bmstlein 
m. 20 mars i$9$ 

2. Anna Landsmann, 
fille d^Ot^'ald Landtmann 



CHRISTIKA 
16. 2. 1582 f 

HANKS (sic) 
)• S- i$«J t 

BLASIUS 
26. 6. is8s f 

ERASMUS 
22. 2. 1S89 t 



Ncta, — A Masevaux ont vécu des 
Bodan aux xvi* et xvn* siècles. Hieronymns 
Bothanus, de cette ville, fut tué au Zuger* 
berg en iS3i> étant aumdnier militaire des 
troupes bftloises. 

Simon Bodan mourut en 1621, A Mase- 
vaux. André Bodan y eut» de 1(92 à 161 1, 
dix enfants. Son fils, Jean -Henri, y mourut 
en i666y comme dernier de sa lignée. 



MARIA 

•{- avant 1660 
m. 

1 . Hs Geoig Hombcrgcr 

de Zweibrlkken 
m. 16. I. 1646 

2. Jacob Ziegler, 
alors Igé de 70 ans. 

CATHARINA 

f 
m. 
Georg Seyler 

JOHANNES 

27* S- M93 f ■▼*nt <tei 

HANNS CASPAR 
I 7. 2. i$97 f avant 1609 

ANKA 

[22. 10. IS98 f vers 1668 

m. 
Gkspar Schmidt, d'Illxach 

JOHANNES 
23. 8. 1601 f ^ 

HANNS DIEBOLT 
29. II. 1603 f avant 1679 

Peintre i Mulhouse 
m. 8 oct. 1630 

Wibrand Minnlin 
veuve du xnnftmestre Ni- 
claus Korbmann 

HANNS CONRAD 
10. II. léos f 

en i6é|, il avait disparu 
depuis plus de 30 ans. 



21. $, 



CASPAR 
1609 t 



DANIEL 
10. 10. 1610 -f- avant 1679 
fut reçu A Thospîce en 1671 

ANDREAS 
16. 10. 161 3 -{• avant 1668 

Peintre A Mulhouse 
m. vers 1639 

1. Maria Lichner 
m. en 1641 

2. Catharina Geiger 



L ELSBETH 

}i. 4. 163a t 

i MARGARETHA 

26. 4. 163$ t 

lOHANNES 
17. $. 1640 f 

A. CATHARINA 
28. s* 1^2 f 30. I. 1684 
m. 19 oct. 1674 

Johannes Raussenbciger 
de Schleiden (canton de 
Scbaffhouae) 

URSULA 
164s t 8. «. 1717 

m. 
Lorentx Schlosser 

H ANS CONRAD 
28. 2. 1647 f 20. 4. 1690 
Peintre A Ifulhonse 
m. 8 janvier 1671 
Elisabeth Stehelln 

ANNA 

14. 7. i6so f 10. I. 1716 
m. 10 janvier i68t 

1. Hs Ulrich Galadin 
m. 26 avril 1697, 

2. Jsaac Mejrer, l'atné 

ANNA MARIA 

27. 3. i6$3 t 9. 2. 172$ 
m. 23 juin 1679 

Joh. Friedrich Homung 

ANDREAS 
20. I. 160S "f" en 169e 
Peintre de la Cour d'An- 
halt, A Zerbst 



32 



22. 



Johann LOdin, peintre et portraitiste, de Bâle, naquit à 
Muttenz, village du canton de Bâle. 

En réalité, cet artiste n a pas de raison de figurer dans la 
nomenclature des peintres mulhousiens. Si nous faisons 
exception pour lui, c'est pour la même raison que pour 
ChristofFel BockstorfFer (N° 1 5), parce qu'il est l'auteur d'une 
œuvre intéressante à lui commandée par le magistrat de 
Mulhouse et qui existe encore aujourd'hui dans la grande 
salle de notre Hôtel de ville. 

Il s'agit du plus ancien des trois tableaux armoriés de 
bourgmestres. Cette œuvre date de 1642 seulement, bien 
qu'en réalité l'institution de ces fonctionnaires remonte à 
l'an 1347. Dans le registre des procès- verbaux du conseil, à 
la date du 20 janvier 1642, on lit la décision suivante: 

Ein Taffel auffdas Rathaus inn die hindere Stuben sollverfertigty vnd 
aile Burgermeyster so vor diesen Regiert, mit Ihren Wappen darein ver- 
T^eichnet, und also forthien, tvann einnewer erwehlt ivirdy continuirttuerden. 

C'est-à-dire: « Un tableau sera fait pour être placé dans la 
salle de l'Hôtel de ville de derrière, sur lequel on mettra, 
avec leurs armoiries, tous les bourgmestres qui ont été en 
fonctions jusqu'à présent, et ce tableau sera continué doré- 
navant pour chaque nouvel élu. » 

Ce tableau fut commandé à Jean Lûdin, de Bâle, qui 
l'exécuta d'après une liste fournie par le chroniqueur Pétri, 
alors bourgmestre depuis neuf ans. Disons en passant que 
cette liste de Pétri est incomplète. D'après nos recherches, il 
y manque près de trente titulaires. Nous aurons l'occasion 
de revenir sur ces lacunes dans une autre notice, en prépa- 
ration. 

Lûdin fit son travail sur place, à Mulhouse. C'est ce qui 



— 33 — 

ressort des comptes des trésoriers \ auxquels nous faisons 
les emprunts suivants, que nous traduisons: 

« Payé, le 6 août 1642, pour conduire les affaires du sieur Jean 
« Lûdj, le portraitiste, de Bâle jusqu'ici 10 it 

« Idem, à la même date, pour sept tableaux peints à l'huile et 

< pour les encadrer 9 ff 10 ^. » 

La besogne fut assez longue. Elle dura dix mois : 

« Payé, le 10 juin 1643, au sieur Jean Lûdy, le peintre, pour 

< le tableau de la salle de THôtel de ville de derrière fait par lui . . . 100 flf 

< Idem à son beau-frère, le sieur Jean-Gaspard Sarburg, pour 
« son don de La Justice, avec le pourboire 14 AT 10 ^ » 

Ce beau-frère fut chargé, après l'élection d'Egmund Witz, 
nouveau bourgmestre, élu à Noël 1643, d'ajouter son blason 
aux précédents. On le lui paya, le 9 mars 1644, quatre livres. 

A partir de là, ce furent des artistes de la ville qui pei- 
gnirent les armoiries de bourgmestres sur les tableaux 
(v. pi. II et III). 

L'œuvre de Lùdin (v. planche I) est des plus intéressantes. 
Les blasons dénotent, il est vrai, une décadence déjà sensible 
de l'art héraldique, aggravée encore par une ignorance visible 
des règles de cette science spéciale, mais ces défauts sont 
rachetés amplement par la beauté des figures qui sont bien 
le fait d'un portraitiste de talent. En examinant attentivement 
les têtes d'hommes et de femmes qui ornent certains cimiers, 
on a la conviction d'être en présence de véritables portraits 
de contemporains de l'artiste, c'est-à-dire de descendants des 
titulaires du tableau. 

Sur Johannes Lùdin, nous trouvons dans le Schweiierisches 
Kûnstkrkxikan, 6' livraison, p. 284, les renseignements 
suivants que nous traduisons : 

Ludi (Lûdin?) Jean, était originaire du village de Muttenz, près 
Bâle, et séjourna, en 1636, en qualité d'élève, chez le portraitiste 



* 5uhêlmeisÈer-%êcbnwigen, IV. B, t. a. 



- 34 - 

Barthélémy Sarburgh, à La Haye. Les seules œuvres conservées de lui 
sont les copies assez médiocres des tètes du père et de la fille du tableau 
de Holbein, le jeune: La Madone du bourgmestre Jaques Meyer, Ces 
peintures, conservées au Musée de Baie et exécutées jadis pour le 
compte de Remigius Fâscli, ont droit à un certain intérêt d'art, attendu 
qu'elles n'ont pas été faites d'après l'original de Holbein (actuellement 
à Darmstadt), mais d'après la copie de la célèbre Madone conservée 
à Dresde, au sujet de la date d'exécution de laquelle elles fournissent 
ainsi un témoignage non sans importance. 

M. le D^ R. Wackernagel, Taimable archiviste d'Etat, de 
Bâle, a bien voulu nous compléter cette courte notice par 
les renseignements suivants: 

Les 14 et 24 juin 1647, le bourgmestre et le conseil de la ville de 
Bâle délivrent, sur sa demande, un passeport au « kunstreichen und 
erfahrenen» peintre Johann Lidin qui, afin de se perfectionner dans 
son art et justifier de son savoir, a l'intention de se rendre dans les 
Pays-Bas et autres endroits étrangers. (Raisbucher C //, «** 128,) 

Le i*" mars 1665, le bourgmestre et le conseil de la ville de Bâle 
autorisent Lydin, le portraitiste de Muttenz, à déshériter sa fille dés- 
obéissante et «misratene Tochter». Celle-ci s'était convenie au catho- 
licisme avec sa mère, avait abandonné son père et menait depuis des 
années une vie licencieuse (liederlich). Même après la mort de sa 
mère, elle ne retourna pas auprès de son père et de la seconde femme 
de celui-ci, qui lui en fit la demande, et continua sa vie errante 
(Ratsbûcher C i)^ v? 79). 

Sur Sarburg, ajoute M. Wackernagel, je ne puis vous dire que ce 
qu'en rapporte M. Burckhardt, c'est-à-dire qu'il résidait à La Haye 
comme portraitiste et que Ludi travaillait comme élève chez lui 
en 1636. 

Il y a ici, pour ce dernier, une petite confusion de personnes. 
Le maître de La Haye s'appelait Barthélémy, tandis que 
le Sarburg qui a travaillé pour le compte de Mulhouse, 
portait le prénom de Jean-Gaspard. C'était évidemment le 
fils du premier. Comme Jean-Gaspard est dit beau-frére de 
Jean Lùdin, la femme de celui-ci, dont s'occupe le document 
que nous venons de citer, ne peut ctre, à notre avis, que la 
fille du peintre de La Haye. 






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— 35 — 

25- 

Danihl Hofhr, peintre. Né le 2 juillet 1657, ^^ Daniel 
Hofer, pasteur, et d'Elisabeth Hertenbrot, il a probablement 
fait son apprentissage chez Tun des frères Bodan (n° 1 8 ou 1 9). 
Le 20 octobre 1678, il se fit recevoir à la tribu des Boulangers, 
après s'être marié, le 26 août auparavant, avec Catherine 
Schœn, veuve de Jean Birr, dont il n'eut point d'enfants. 

Le 26 janvier 1692, il devint sexvir de sa tribu. En 1683 
et 1696, il siégea au tribunal comme échevin. 

Il fut le professeur de quelques-uns des peintres qui suivent. 
Parmi ses œuvres, signalons le panneau peint par lui, en 
1682, en souvenir de la réception faite à Mulhouse, le 8 oc- 
tobre de l'année précédente, aux députés des Treize cantons, 
qui, avec ceux de Mulhouse, étaient allés complimenter 
Louis XIV à Ensisheim. Les vers suivants accompagnaient 
alors les emblèmes de la Confédération : 

IPenn man ob (Sottes Bnnh uitb seinem ^sati wxti t^Itm, 
So mirb ob soKi^eni Voif and) (5ott mit (&naï>tn malteit, 
Urib gcben, bag bie ^filf bei jrcunb nnb Bunbs^cnoffeii, 
3o oft es ndtliig ift, erfolge unperbroffen^ 

Ce travail lui fut payé 100 #, le 17 septembre 1682*. 

Lors de la réunion de Mulhouse à la France, ce panneau 
avait été recouvert d'un badigeon et d'ornements aux couleurs 
nationales françaises. En 18 14, pour la visite du duc de Berry 
à Mulhouse, on mit en état la salle du conseil et on lava les 
murs. C'est alors que cette décoration de Hofer reparut. Au 
mois d'avril suivant, François-Joseph Wachsmuth (N°42) la 
restaura. Quant aux inscriptions actuelles, nous supposons 
qu'elles sont encore de 1798. 

Daniel Hofer a peint quelques blasons sur le tableau des 
bourgmestres: celui de Jérémie Risler, qui lui fut payé, le 



• Graf, I. III, p. s$-s8. 

Traduction : Lorsqu'un peuple est fidèle aux lois divines, Dieu veillera sur lui paternellement et 
fera en sorte que ses amis et alliés ne lui refusent jamais les secours, quand il en aura besoin. 

* Seckehneistrr'Rechnunrrtn^ t. é. 



- 36 — 

29 août 1668, i IL, 2 fiy 6 \ et celui de Jean-Georges Schœn, 
au même prix, le 10 juin 1671. 
Cet artiste mourut le 8 mai 1702. 

24. 

JoHANNEs Gabriel, peintre. Né le 28 juillet 1669, de 
Johannes Gabriel (•{• 16 mai 1674), menuisier, originaire de 
Busswil, bailliage d'Aarberg, canton de Berne, et de Madeleine 
Weber. Il fut mis en apprentissage, le i*"** juin 1684, chez 
Daniel Hofer, peintre (N° 2 3), pour la durée de quatre années, 
avec la condition que si, plus tard, il venait à s'établir à 
Mulhouse, il ne pourrait prendre d'apprenti qu'avec l'auto- 
risation de son patron. Son inscription d'apprentissage lui 
coûta I ^ 15 /f\ 

Le 8 septembre 1689, Gabriel se fit recevoir à la tribu des 
Maréchaux, ne payant que la moitié de la taxe, soit 2 ^, 
son père ayant été de la même tribu. A cette date, il n'avait 
donc que vingt ans et, comme il n'avait pas encore parfait 
ses trois années de compagnonnage, on peut admettre qu'il 
a dû s'absenter ensuite pour aller se perfectionner dans son 
art au dehors. En tout cas, il ne se maria que quelques 
années après, le 5 avril 1695, avec Marguerite Melcker, née 
le 20 octobre 1650, fille de Materne Melcker et de Marguerite 
Heilmann, dont il n'eut pas d'enfant. Le 8 juillet 1705, les 
deux époux firent leur testament, par suite de l'état de santé 
de la femme, qui mourut, en effet, le 6 décembre suivant. 

Trois ans après, le 3 juin 1709, Jean Gabriel convola en 
secondes noces avec Anne Zetter* (née le 31 mai 1685, 
•J- 3 janvier 1762), veuve de Jean-Georges Abt et fille de 
Pierre Zetter, sellier, et de Barbe Henric-Pétri, qui lui donna 
trois enfants, dont un fils, Jean, né en 17 16 et orfèvre de sa 
profession, qui devint plus tard sous-prévôt de la ville. 

« V. Schmieit^nfthuch. 

* Elle M remAria, une troisième fois, en 1719, avec le peintre Gaspard Wmss. (V. vfi 37). 



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— 37 — 

Au début, notre peintre dut s'occuper de travaux peu 
artistiques — Daniel Hofer vivait encore et accaparait cer- 
tainement la bonne besogne — : c'est ainsi que nous le 
trouvons, en 1692, en 1695, en 1701 et en 1706, chargé de 
peindre le carrosse du magistrat. Le 22 juillet 1693, la ville 
lui paya 58 ^, 6 // la peinture du clocher de l'église Saint- 
Etienne. 

C'est en 1698 que Jean Gabriel reçut du conseil la mission 
de restaurer entièrement l'Hôtel de ville, à l'extérieur et à 
l'intérieur. Il commença son travail le 6 juin de la même 
année, ainsi que nous l'apprend un contemporain, le zunft- 
mestre Jean-Henri Gœtz, dans sa chronique \ 

Nous avons dit plus haut que Christophe Bockstorffer, en 
1552, ni son fils Luc, en 1555, n'ont pas décoré l'Hôtel de 
ville de figures allégoriques, mais qu'on les doit à Jean 
Gabriel. A l'appui de notre affirmation, nous citerons trois 
chroniqueurs de notre ville, Fûrstenberger, Mieg et Graf. 

Le premier dit*: « En l'an 1698, l'Hôtel de ville fiit restauré 
à neuf et orné des belles peintures actuelles par un bourgeois 
de notre ville, appelé Jean Gabriel. » 

Le second écrit, t. I, p. 22: «En 1698, THôtel de ville a 
été peint à l'huile par Jean Gabriel et orné d'allégories ...» 

Graf, t. III, p. 105-106, est plus catégorique encore: «En 
l'an 1698, l'Hôtel de ville fut restauré et orné par Jean Gabriel 
des peintures jaunes sur fond rouge qui existent emore. L'auteur 
possède, provenant de la succession de ce peintre', les 
estampes qui lui ont servi de modèles.» 

Les gravures dont il est question ici comme ayant servi 
de modèles à l'artiste, sont aujourd'hui au Musée historique 
de Mulhouse. Elles sont collées dans un carnet de format 
in -8°, au nombre de huit, représentant les quatre Vertus 
cardinales, les trois Vertus théologales et une Sainte 

* Pnblice dans le Bulletin du Musée historiques année 1906. 

* le Vinu OtCulhousiy t. II, p. 411, Chronique de Fflntenbe^r. 

* A noter qne Graf a encore connu le dïs du peintre, mort seulement en 1797. 



- 38 - 

.\îcH;j;ucrilc, vierge et iih^rlyrc. La première de ces graxures 
porte ni \ erso Icn mois: vf (ieiuàlde «m dem Ralhliause, von 
der iMinilie des Malers Gabriel >\ sans doute de la main de 
(trar. Au recK^ se trouve, au bas, la signature du gra\eur 
Ikndriek Golt/ius (né à Mâllabreeht, le 50 octobre i))S, 
7 à Harlem, le T' janvier 1617). Mais la Sainte Marguerite 
n'e .1 pas de lui et elle n'a d'ailleurs pas servi -our THotel 
de ville. 

l/A position des figures de ces sept g»' vures n'est plus 
celle des peintures actuelles - - les rén(^' ateurs postérieurs: 
Cîcîiderich (n'^ ^9) en 1779, Tachai^- et Holfeld en 1846, 
et lerdinand XWu'jier, en 190; - s'étant servi d'autres 
modèles piHir les mêmes sujets. 

Connue la plupart des artis^ <> précédents, Gabriel a cer- 
tainement' aussi C(>Ilab(^ré . \ armoiries du tableau de^ 
bourgmestres. 

]ln 171 ), il travailla .' concert avec Luc Liebach (vc)ir 
X" lis) à la décoratic»* aUérieure de l'église Saint-Ltiennc. 
Voici ce c]ue rel.'te zunttmestre jean-Henri Gœtz à et 
sujet*: 

Dans Iv* couiaîv cet ctt (171^), noire ti^lisc S.iini-Htitnnc à ric 
rt'M;uiive et pci' s(»ijs la direction de M. Daniel Kisler, baunic^irc 
eîi exercice; I ,)eintres furLiu MM. Je;in Gabriel et Luc Lieb.uî-. 
M. Ci.îbiiel * .lit la voûte du côté du cimetière, M. Liebach ce'^c 
du côté dt ^>l.ice. Le cÎMur a été f.i't par les deux ens'.MuMe, nurs 
les verse^ .ui s'v trcnuent ont été p-.-ints par M. Gabriel seul, s-ur* 
ks s.']\)i 1 letties d'or sur la «galerie en bois et sut riio/lo^e, sur ! i 
i:aleri apérieure, qui sont de la nuiin de M. Liebacb. 

•n Gabriel niourut le 26 juillet 1718, âgé exactemeit 
.' quaranîe-neut ans. l^n 1712, il avait été nommé sewir 
- la tribu des Maréchaux. 
Llirsam ne mentic^nne pas la famille Gabriel dans so!^ 
Hùr'ycrbuch et ncuis n'avons pu retrouver son blason. 







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— 38 — 

Marguerite, vierge et martyre. La première de ces gravures 
porte au verso les mots: «Gcmàlde an dem Rathhause, von 
der Familie des Malers Gabriel», sans doute de la main de 
Graf. Au recto se trouve, au bas, la signature du graveur 
Hendrick Goltzius (né à Mâllabrecht, le 50 octobre 1558, 
•{• à Harlem, le i*"" janvier 161 7). Mais la Sainte Marguerite 
n'est pas de lui et elle n a d'ailleurs pas servi pour l'Hôtel 
de ville. 

La position des figures de ces sept gravures n'est plus 
celle des peintures actuelles — les rénovateurs postérieurs : 
Genderich (n^ 39) en 1779, Lachaise et Holfeld en 1846, 
et Ferdinand Wagner, en 190} — s'étant servi d'autres 
modèles pour les mêmes sujets. 

Comme la plupart des artistes précédents, Gabriel a cer- 
tainement aussi collaboré aux armoiries du tableau des 
bourgmestres. 

En 171 5, il travailla de concert avec Luc Liebach (voir 
N^ 28) à la décoration intérieure de l'église Saint-Etienne. 
Voici ce que relate le zunftmestre Jean-Henri Gœtz à ce 
sujet*: 

Dans le courant de cet été (171 s)> notre église Saint-Etienne a été 
restaurée et peinte, sous la direction de M. Daniel Risler, bautnestre 
en exercice; les peintres furent MM. Jean Gabriel et Luc Liebach. 
M. Gabriel a peint la voûte du côté du cimetière, M. Liebach celle 
du côté de la place. Le chœur a été fait par les deux ensemble, mais 
les versets qui s'y trouvent ont été peints par M. Gabriel seul, sauf 
les cinq en lettres d'or sur la galerie en bois et sur l'horloge, sur la 
galerie supérieure, qui sont de la main de M. Liebach. 

Jean Gabriel mourut le 26 juillet 17 18, âgé exactement 
de quarante-neuf ans. En 17 12, il avait été nommé sexvir 
de la tribu des Maréchaux. 

Ehrsam ne mentionne pas la famille Gabriel dans son 
Bnrgerbuch et nous n'avons pu retrouver son blason. 

* Fragment de chronique. Bulletin du Musée historique de Mulhouse. 1906, p. 81. 







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— 39 — 

JoHANNES WiTZ, peintre, est né, à Mulhouse, le i" février 
1674, de Jean Witz, lieutenant de la compagnie mulhousienne 
au service de France (-J* 1693, à la bataille de Neerwinden), 
et d'Anne-Catherine Du Mont. Il a dû faire son apprentissage 
de peintre à Mulhouse chez Daniel Hofer, comme les pré- 
cédents. 

Il existe peu de renseignements sur ce personnage, qui 
paraît avoir résidé quelque temps au dehors. Une décision 
du conseil, du 28 mai 1704, dit à son sujet: 

« Si Jean Witz, le peintre, travaille ici à son compte et ne part plus au loin, il 
devra se faire admettre à la tribu et monter la garde comme les autres bourgeois » ' . 

C'est ce qu'il fit. Le 20 septembre 1705, il se fit recevoir à 
la tribu des Boulangers. Quatre ans après, le 1 1 février 1 709, 
il épousa Anne-Marguerite Weber, dont il eut un fils et une 
fille. La descendance du premier vit encore. Parmi celle-ci, 
citons Pierre Witz, pasteur, qui épousa, en 1802, une fille 
du pasteur Oberlin, du Ban de la Roche, et qui mourut à 
Colmar en 1840. 

Le peintre mourut à Mulhouse, le 50 juillet 1712, à l'âge 
de 38 ans. 

Jean Witz avait un frère cadet, appelé Nicolas, qui fut 
maître d'école à Mulhouse. Par suite d'une erreur de scribe, 
il est dit peintre (seifier Ktinst ein Mahler), lors de son admis- 
sion à la tribu des Maréchaux, à la date du î6 mars 17 10. 
A son décès, qui survint en 1728, il est bien qualifié de 
maître d'école. 

26. 

Jacob Raussenberger ou Russenbcrger, peintre, est né 
le 21 mai 1676, à Mulhouse, de Johannes Raussenberger, 
originaire de Schleitheim, canton de Schafïhouse, et d'Anne- 
Catherine Bodan (v. p. 23 et 31). 

« Raths'Prot. t. i8, p. 93. 



— 40 - 

Le jour de la Saint-Jean 1 691, il fut mis en apprentissage 
chez maître Daniel Hofer, peintre, pour la durée de trois 
années, aux mêmes conditions que Jean Gabriel, c'est-à-dire 
qu'une fois établi, du vivant de son patron, il ne pourrait 
former d'apprentis. 

Lors de la mort de son oncle, André Bodan, en 1696, 
nous le retrouvons demeurant à Zerbst, auprès de lui 
(v. p. 27). Il y resta à demeure, car une décision du Con- 
seil, datée du 16 mars 17 17, dit à son sujet*: 

Le sieur Georges Braun peut envoyer à son pupille, le sieur Jacques 
Rusenberger, qui s'est marié à Zerbst, son bien et avoir de Mulhouse; 
quant à lui réserver son droit de bourgeoisie, il n'y a pas d'espoir, 
car, selon toute apparence, la femme qu'il a épousée ne possède pas 
la fortune requise et ne peut donc satisfaire aux exigences de l'or- 
donnance. 

C'est là tout ce que nous avons pu trouver sur son compte. 

Sur la coupe de la tribu des Tailleurs figurant au Musée 
historique de notre ville, on voit, parmi d'autres blasons, 
celui de Jean Rusenberger, son père, ayant cette forme : 

Dans son Armoriai général^ Rietstap donne pour les Rosen- 
berger y de Nuremberg, les mêmes armes : D'argent à trois roses 
de gueules. Cimier: um rose de gueules, entre deux proboscides 
coupées de gueules sur argent, ornées chacune dans son embouchure 
d'une rose de gueules. 

Il est fort possible que les descendants du peintre se soient 
établis dans cette dernière ville. 



v. %,ulhs'*Proi.y i. 19, p. 87. 



— 41 — 

27. 

Jacob Hartmann, peintre, est né le 13 juin 1680, à 
Mulhouse, du zunftmestre Jean-Ulric Hartmann, et de 
Suzanne-Sabine Gisler (la fille du greffier-syndic André 
Gisler). Le 24 juin 1695, il fut mis en apprentissage chez 
maître Daniel Hofer, peintre, pour la durée de trois ans, à 
la même condition que les précédents de ne pas former 
d'élèves durant que son maître serait en vie\ 

Jacques Hartmann quitta Mulhouse et ne revint plus au 
pays. Nous ignorons où il s'établit et quelle fut sa destinée. 
Tout ce que nous avons pu trouver sur son compte, c'est 
une décision du conseil du 4 décembre 171 5, ainsi conçue: 

Le sieur Jacques Hartmann, qui s'est marié à l'étranger et demande 
aujourd'hui qu'on lui réser\^e son droit de bourgeoisie, est prié de 
prendre patience, par crainte que beaucoup d'autres n'en profitent 
pour prétendre aux mêmes prérogatives. En cas de besoin urgent, on 
lui accordera toutes autres faveurs possibles^. 

28. 

Lucas Liebach, peintre de portraits, est né le 20 avril 1 684, 
à Mulhouse, de Jean-Jacques Liebach, capitaine du contingent 
mulhousien qui prit part, en 1712, à la campagne contre 
Fabbé de Saint-Gall, et d'Ursule Hartmann. 

Comme les autres peintres de sa génération, Liebach a dû 
faire ses études artistiques de début chez maître Daniel 
Hofer qui, nous l'avons déjà vu, s'était assuré le monopole 
de former les apprentis-peintres. 

La première fois qu'il est cité comme artiste, c'est à propos 
d'un tableau dont il fit don au magistrat, qui lui donna de 
ce chef, le 9 février 1710^, une récompense de 24 «, 15 >/. 
Comme la mention de paiement n'indique pas le sujet de la 
toile, nous ne pouvons rien préciser à son égard, mais nous 

* Bàc1uri»nfihuch, p. 241. 

* Raûu-'Proi.t t. 18, p. 8a8. 

* $eekdmntUr''Btthnungen, \. 9. 



— 42 - 

avons de fortes présomptions pour admettre qu'il s'agit 
d'un tableau d'histoire, représentant le Festiu de CUopàtre, 
aujourd'hui propriété de M. G.-A. Schœn, notre confrère 
du Musée, qui a eu l'amabilité de nous autoriser à la repro- 
duire (v. pi. II). Mesurant 72 centimètres en hauteur, sur 
94 de large, cette œuvre, qui porte la signature Liehach fecit 
(malheureusement sans date), est d'une composition agré- 
able et certains détails d'ameublement en sont remarquables. 
La figure principale est très belle. Les personnages secon- 
daires sont toutefois de moindre valeur et prouvent, dans 
leur facture et leurs attitudes, une certaine inexpérience de 
jeunesse confirmant, croyons-nous, que cette toile est bien 
celle que Liebach a offerte au magistrat. Le 12 novembre 
de la même année, une décision du Conseil ^ s'occupe de lui : 

a Le sieur Luc Liebach, le peintre, doit, suivant la vieille coutume, se faire recevoir 
d*abord à la tribu des Maréchaux, après quoi il sera libre de s'afRiier à celle des 
Boulangers. > 

Notre artiste obtempéra à cet ordre dès le 21 décembre 
suivant, et resta par la suite dans cette corporation. 

Le 14 décembre 171 1, il épousa, en premières noces, 
Elisabeth Hofer (née le 27 juillet 1681, -J- 10 novembre 
17 16), fille du pasteur Jean-Philippe Hofer et de Catherine 
Engelmann, qui mourut le 10 novembre 17 16, après lui 
avoir donné deux enfants. Il convola en secondes noces, le 19 
juillet 1717, avec Marguerite Abt (née le 24 septembre 1690, 
•f* 9 mars 1732), fille de Jean Abt, hôtelier de la Couronne, 
et d'Elisabeth Zuber, dont il eut encore quatre enfants. 

Liebach fut surtout portraitiste. Le Musée historique 
possède de lui les portraits suivants: Josué Fursten berger^, 
bourgmestre et chroniqueur, peint en 17 12, que Stœrcklin, 
de Bâle, reproduit plus tard par la gravure. (Catalogue 
n<>^ 603 et 604). 

4 Raihs-'Prûtokoll, t. i8, p. 496. 

* V. Le Vifux-!K»lhouUf t. II, en préface, U notice biograpliitjue concernant ce fonctionnaire. 



— 12 - 

d'-rr. (ic fnrtc> prc^onipiions pour .idincUrc qu"\\ w^ii 
.! ; ■' Mhli.\;;i d'IiîNloirc, rcprôscnianl le Irstir de ( ïcupàirt\ 
'., :* . \! luii pfopricîc Je M. G.-A. SlIkvh, nota conMcre 
^\\ ALi^^'j, qui il eu raniciÎMlilé de nous autoriser à la reprc^- 
•^ ': (\ A. II). Mesurant 72 ceniiniètres lu hauteur, sur 
;i di l.îLC, cette (eu\re, qui porte la signature IJchchh fccii 
1 '^ :.ia ui\iisenient sans date), est d'une composition agré- 
ai "s. ; i cctains détails d'ameublement en sont remarquables. 
I a l..;ciîe principale est 1res belle. Les personnages secon- 
dai^.:» >.»nt toutefnis de nuMudre valeur et prouvent, dans 
lu.ir ùcîiive et leurs attitudes, une certaine inexpérience de 
jiun«' >-e cor.tirmanl, croyons-nous, que cette toile est bien 
ce!i'.' 'ire lâcbach a oîlerte au magistrat. Le \2 novembre 
de -.1 n Ome année, une décision du (Conseil ' s'occupe de lui : 

. : sjcur î lie L'.c\\4c!i. \-c peintre, d-Mt. s. i. vaut l.i vieille coutume, se taire rccevo.r 
il't<H^:v^ ;i la tîii>u il'j^ M.jrévhaux, apès .|i.oi il sera libre de s'aiîilicr a celle dt s 

\otie artiste obtempéra à cet ordre dès le 21 décembre 
sui\ant, et resta par la suite dans cette corporation. 

Le \\ décembre 171 1, il épousa, en premières noces, 
lilisabeth I lofer (née le 27 juillet 1681, 7 10 novembre 
17 16), fille du pasteur jean-Fhilippe Hoter et de Catherine 
l'^MocImann, qui mourut le 10 no\embre 1716, après lui 
avoir donné deux enfants. llcon\o]a en seccMides noces, le i^) 
juillet 17 17, avec Marj^ueiite Abl (née le 2 j septembre 1690, 
7 9 mars 17^2), lîlle de Jean Abt, hôtelier de la Couronne, 
et d'b>Isabeth Zuber, dont il eut encore quatre enfants. 

Liebach fut surtout portraitiste. Le Musée historique 
possède de lui ks portraits suivants; josué l'urvStenberger-, 
bourgmestre et chroniqueur, peint en 1712, que Stcrrcklin, 
de lîjle, reproduit [^lus tard par Ki gravure. (Catalogue 
n"*^ 605 et 6o.t). 




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- 43 — 

Catherine Spœrlein (née 1 709), fille de Sébastien Spœrlein 
et de Salomé Hartmann, peint en 1712 (Cat. n° 611). 

Catherine Schlumberger (née 1658, -J- 1742), femme de 
Jean-Michel Spœrlein, peint en 171 2. (Cat. n° 612.) 

Jean-Henri Reber, l'aîné (1670, -J* 1720), greffier-syndic, 
peint vers la mcme époque. (Cat. n^ 632.) 

Dans ses Portraits Mullxmsiem, M. Camille Schlumberger 
reproduit également de lui le portrait de Marguerite Reber 
(1663, -j- 1734), fille de Jean-Henri Reber et de Judith 
Furstenberger, qui épousa, en 1690, Jérémie Engelmann 
(v. Famille Engelmann, pi. I, n° 3). 

11 y a apparence que Liebach est aussi Fauteur des portraits 
non signés du pasteur Jean Risler (1677, •{• 1720), peint en 
171 1 (cat. Musée hist. n^ 592), du bourgmestre Philippe- 
Jacques Fries (-J- 1746), daté de 1720 (Cat. Musée hist. 
n° 593), ainsi que de celui de Jean Hofer, docteur en 
médecine (1669, f 1752), élu bourgmestre en 1716, que 
le susdit catalogue (n° 636) indique avoir été peint entre 1 720 
et 1730. Enfin, le Musée historique possède le portrait d'un 
pasteur Hofer (Cat. n^ 633), que M. Camille Schlumberger 
reproduit et précise comme étant celui de Mathias Hofer 
(1685, f 1757), beau-frére du peintre. 

Luc Liebach mourut, le 2 août 1728, âgé de près de 45 
ans. En 17 14, il avait été nommé procureur-avoué auprès 
du tribunal de la ville, fonctions qu'il conserva jusqu'à 
son décès. Son fils aîné, PJiilippe-Jacques (né en 171 3), 
s'établit à Schlestadt, ainsi qu'il appert d'une lettre du 
magistrat de cette ville aux autorités mulhousiennes, datée 
du 7 septembre 1732. 

Au début du dernier siècle, on trouve deux autres 
membres de cette famille, qualifiés d'artistes: Adolphe 
Liebach, né le 23 novembre 1777, de Jean-Georges Liebach, 
tisseur de laine, et d'Elisabeth Landolt, qui épousa le 10 
floréal an viii, Elisabeth Kielmann ; Jean-Georges Liebach, 



— 44 — 

son frère, né le 14 novembre 1780, marié, le 21 juin 18 10, 
à Catherine Steinbach. Nous supposons qu'ils n'étaient que 
dessinateurs industriels, car nous n'avons trouvé nulle part 
de traces de leurs œuvres. D'ailleurs, Adolphe Liebach est 
qualifié, quelques années plus tard, de négociant. 

29. 

Caspar Wkiss, peintre, né à Mulhouse, le 4 janvier 1688, 
de Nicolas Weiss (-J- 1750) le jeune, armurier, et de Mar- 
guerite Steinbach, fut reçu à la tribu des Maréchaux, le 24 sep- 
tembre 1719. Il épousa, le 18 du même mois, AnneZetter, 
veuve en secondes noces du peintre Jean Gabriel (v. N° 24), 
ce qui nous fait supposer qu'il aura été l'élève de ce dernier. 
De ce mariage, Gaspard Weiss n'eut que deux filles. 

Il faut croire que son art ne l'absorbait pas exclusivement, 
car dés le 2 mars 1724, date à laquelle il se fait recevoir à la 
tribu des Agriculteurs, il est dit hôtelier des Trois-Rois. 
L'année suivante, le 9 mars, il entra à la tribu des Boulangers. 

En 1736, il fut nommé échevin du tribunal pour la tribu 
des Agriculteurs. Sa mort survint le 25 juillet 1745. L'acte 
de décès le qualifie de Constabler ou directeur de l'artillerie, 
fonctions qu'il occupait déjà en 1720. En cette qualité, il fut 
chargé de faire des plans et de l'arpentage. 

Le peu que nous savons sur ses œuvres, nous est fourni 
par les comptes des trésoriers. Le 15 décembre 1725, on lui 
paya 11 « 14 il pour la restauration de l'épitaphe de Con- 
stantin de Rocbine et de sa femme Charlotte des Francs, 
à l'église française. En 1733, on lui attribua la somme de 
31 «L 10 /? pour instruire les deux fils de Mathias Weiss 
dans le dessin. Enfin, le 10 mai 1738, il toucha un compte 
de peinture s'élevant à 23 «, 12 >/ et 6 /5j. 

30. 

Peter Du Mont, né, à Mulhouse, le 23 février 1694, de 
Nicolas Du Mont, docteur en médecine, et de Catherine 



- 45 - 

Henric-Pétri, obtint du magistrat, sous la date du 3 juin 171 1, 
une bourse de 60 ^ pour apprendre la peinture \ 

Son frère Jacques avait déjà reçu précédemment une 
bourse pour étudier la chirurgie et la médecine à Bâle. La 
sœur de Pierre Du Mont, du nom de Catherine, épousa le 
major Witz. Il devint ainsi loncle du peintre Jean Witz, qui 
précède. Notre artiste, comme d'ailleurs son frère, ne revint 
pas â Mulhouse, et nous ignorons son sort futur. 

La famille Du Mont était originaire de Belfort*. 

31- 

Johann Heinrich Blech, artiste-peintre, est né à Mulhouse, 
le 23 octobre 1701, de Nicolas Blech, sous-prévôt d'Illzach, 
et d*Anne Schlumberger. Sur lui aussi, les renseignements 
sont rares, et nous n'avons connaissance de sa carrière 
artistique que par une lettre délivrée, le 7 juin 1735, par la 
ville au sieur Abraham Huguenin, attestant ses droits d'hé- 
ritier à sa succession, délaissée à Vienne, où il était décédé 
quelques années auparavant, sans laisser d'héritier. 

Abraham Huguenin, tisseur de laine, avait épousé, en 1 7 3 3, 
Anne-Marie Schwartz, veuve de Nicolas Blech, fabricant de 
draps et frère du peintre. Les enfants de Nicolas Blech 
héritaient de leur oncle, et leur beau-père Huguenin était 
par conséquent leur tuteur légal. 

Voici le texte de cette lettre : 

ATTESTATIO 

an H. Abraham Hûgeny, Burgeren von hier, welcher ein Erb in Wien zu holen 
Willens, seines Burgerrechts halben ertheih : 

Wûr Burgermeister und Rath der St. Mûllhausen in Lobl. Eydg. urkhunden und 
bescheinen mit Gcgenwârtigem, demnach Herr Abraham Hûgeny Unser L. G. Burger 
als Ehevogt Fraw Maria Schwartzin uns gebûhrend zu vernemmen gegeben, wie dass 



' Samstaf den 6. junij 171 1, jst von U. G. HH. bcwillîget wordten, dmss Peter Dumont sa 
frlehniiuig des Mahlerbandwerkt 60 g sollc zugtstewrt werdien. {H,atht-Prot., i. 18, p. S)7-) 

* A U réception de Pierre du Mont, premier dn nom, à U tribu des Tailleurs, en ié$4, il est dit 
oiigineire de Berne. 



— 46 - 

H. H ans Heinrich Blecb gewesener KutistmabUr und Burger xw< hier schon vor einigen 
Jahren in fVien gfstorben, wordurch dessen Erb und ganzte Verlassenschaft Herren 
Niciaus Blech in Leben gewesenen Burger und Tuchmacher von hier, als seinem 
leiblichen Bruder und einzigen hinterlassenen Erben zugefallen, habe gedachter 
Herr Niclauss Blech noch bey seinen Lebzeiten dièse Erbschaft zu beziehen sich be- 
worben, und in Erfahrung gebracht, dass H. Johann Casimir Minsinger, Banquier 
und Handelsmann von Creûtznach die Hand darûber geschlagen, und ojferierty ailes 
getreûlich ausszulûferen, nachdeme aile des Verstorbenen halben rechtmâssig ver- 
wendete Uncôsten Jhme bezahlt worden, weilen aber dieser Herr Niclauss Blech 
indessen auch verstorben, und er implorant dessen hinterlassene Witiib, vorgemelte 
Fr. Anna Maria Schwartzin geheûrathet, seye sein unterthânigstes Begehren, dass 
wûr Jhme dessen allen authentiscben Schein mittheilen môchten umb sich im Kahmen 
seiner diessmahligen Ehefrauen und Jhrer Kindercn, fur die er agiert, bey Nach- 
werbung dieser noch aussstandig zu beziehen habenden Erbschaft genugsamb Ugi- 
limier en zu kônnen. 

Wan Wûr dann Zeûgnuss der Wahrheit niemand versagen, sonderen einem jeden 
Benôthigten willfâhrig mittheilen^ und des Jmploranten Fûrtrag und Begehren in der 
Wahrheit und Billichkeit gegrûndet befunden, als sagen und bezeûgen wûr, dass vor- 
gemelter H. Niclauss Blech der eintzige hinterlassene Erb seines verstorbenen Bruders 
H. Heinrich Blechen gewesen, auch deme seine gantze Verlassenschaft nach den 
Rechten, und unseren Gesàtzen heimgefallen, und nach dessen erfolgten Absterben 
auf seine hinterlassene Wittib und Kinder erwachsen, auch dass Anfanges gemelter 
Jniploranl dièse Wittib geheûrathet und Jhme in qualitet er agierl volkommener 
Glauben kan beygemessen werden. 

Dessen zu wahren Uhrkund haben wûr Gegenwartiges mit unserer Cantzley 
gewohnlichem kleineren Jnsiegel und der Unterschrift unsers Stattschreibers be- 
kràftigen lassen. 

Jn MûUhausen den 7. Juny 1735. 

(Protokoll aUerlxtnd Attestatimen, t. 8, p. 101-103, Arch. de Mulhouse.) 

JoHANNES Weiss, peintre, neveu de Gaspard Weiss (N° 29), 
naquit, à Mulhouse, le 23 mars 1704, de Jean Weiss, sellier, 
et d'Elisabeth Engel. Il se fit recevoir, le 25 septembre 1729, 
à la tribu des Maréchaux dont il devint sexvir en 1740. 

Nous n'avons pas trouvé d'indications quant à son maître, 
qui pourrait avoir été son susdit oncle. 

Le 21 novembre 1735, Jean Weiss épousa, en premières 
noces, RosinaPfriend, née le 22 juin 17 12, de Jacques Pfriend 
et d'Anne Graf, et qui lui donna trois enfants, dont une fille 
seule survécut. Après la mort de Rosina Pfriend, qui sur- 
vint le 13 février 1750, il se remaria, le 22 novembre 1751, 



- 47 - 

avec Barbe Heilmann (née le 7 août 1 718, -J- le 30 brumaire 
an Vil), fille de Nicolas Heilmann, sellier, hôtelier de Y Ange, 
et d'Elisabeth Abt. 11 en eut encore quatre enfants, dont 
trois fils, qui ne paraissent pas avoir laissé de descen- 
dance. L'un d'eux Jean, se noya dans l'Ill, le 23 juin 1772, 
en se baignant. 

En 1739, notre artiste fut nommé préposé au tir. Une 
jolie peinture sur bois, de forme ronde, mesurant 30 
centimètres et présentant ses armoiries avec l'inscription : 
Johanms Weiss, SchfttTsn Meist: A^ ^7)^), conservée dans la 
famille de M. Emile Mantz, consacre ce fait et est la seule 
œuvre que l'on connaisse de lui. Il est toutefois probable 
qu'il aura aussi collaboré aux blasons du tableau des bourg- 
mestres de son époque. En 1741, il fut échevin au tri- 
bunal, pour la tribu des Agriculteurs. 

Jean Weiss fut, l'année avant sa mort, survenue le 1 1 mai 
1757, en conflit avec le peintre Théodore-André Genderich 
(v. N° 39). Le conseil, à la date du 18 août 1756, interdit, sur 
sa demande, à Genderich, résidant alors pour la forme à 
Riedisheim, d'exercer son art à Mulhouse. 

}}• 

Daniel Ziegler, peintre, né, à Mulhouse, le 18 octobre 
17 16, fils de Daniel Ziegler, tanneur et mesureur de grains, 
et d'Ursule Pries, obtint, suivant Ehrsam, la confirmation de 
son droit de bourgeoisie en i738\ Il quitta Mulhouse de 
bonne heure, car nous n'avons pu retrouver son admission 
à aucune des tribus de la ville. 

En 1 742, Ziegler séjournait à Lucerne, où il avait sans doute 
étudié la peinture chez Jean Suter, qui fut aussi le professeur 
de Wyrsch *. 11 demeurait, à cette date, depuis quelque temps 



* Kous n'avons pas trouvé Je semblable mention, ni an Bûrgerlmch manuscrit, ni dans le Ratht' 
Protokoii de cette date. Noos ignorons d'oîk Elirsani a puisé ce renseignement. 

* Renseignemenu dus i l'obligeance de M. P.-X. Weber, archiviste, de Luccmc. 



„ 48 — 

à l'auberge du Cheval Blanc, tenue par une dame Marie- 
Anne Gœldlin. Faute d'ouvrage, notre artiste y fît quelques 
dettes, au sujet desquelles le magistrat de Lucerne s'adressa 
à celui de Mulhouse, Ziegler prétendant qu'il avait encore du 
bien lui revenant, que détenait son tuteur, le sieur Pierre 
Hartmann, hôtelier du Cerf. MM. de Mulhouse s'entremirent 
auprès de la famille, et le grand-pére du peintre liquida immé- 
diatement cette affaire^ 

D'après les renseignements qu'a bien voulu nous fournir 
M. Karl Franck, notre confrère du Musée historique, Daniel 
Ziegler séjourna longtemps en Angleterre, où il se maria, à 
Londres, avec Salomé Aurrer. Il revint, plus tard, à Mul- 
house, où nous trouvons son acte de décès dans les registres 
mortuaires de l'état civil, sous la date du 26 mars 1806. Il 
demeurait alors au Schlœsslein, rue des Champs-Elysées. 
Un certain nombre de ses oeuvres devinrent la propriété de 
la famille Blech, apparentée avec lui. 

Daniel Ziegler n'a pas laissé de descendance. 

34. 

Johann Caspar Heilmann, l'un des plus célèbres peintres 
de notre ville, y est né en I7I8^ de Jean-Ulric Heilmann, 
tanneur, et de Madeleine DoUflis. Son père mourut de bonne 
heure, le 15 janvier 1720, et sa mère contracta une nouvelle 
union, le 24 mai 1722, avec Jean-Jacques de Bihl (^ 26 fé- 
vrier 1745)^, boutonnier. Elle était la fille de Jean-Gaspard 
DoUfus, pelletier et économe de Saint-Jean, et de Madeleine 
Heilmann. 

La carrière de Jean-Gaspard Heilmann est relatée en 



* Mistiven-Prot., t. 40. pp. 67 et 77. 

* Chose curieuse, sa naissance ne figure pas dans le registre de baptêmes de notre ville, ni dans 
celui d'Ilhach. L'inscription en a été certainement omise par le pasteur de l'époque, car ses patenta 
demeuraient bien i Mulhouse, où ils se sont mariés le 12 juin 171 3. 

* A roccasion du décès de J.-J. de Bihl, le conseil nomma un tuteur pour Jean-Gaspard Heilmann, 
en la personne du zunftmestre Jean Heilmann {Raths-Prot., t. aa, p. 893). 



— 49 - 

détail dans l'ouvrage de Joh. Caspar Fuessli: Geschichte der 
besten Kfmstler in der Sclnvei^^ . L'auteur de cette biographie 
est en réalité le célèbre graveur Jean-Georges Wille, de 
Paris, qui fut lié d'amitié, pendant de longues années, avec 
notre concitoyen et qui le cite à diverses reprises dans son 
Journal. Nous publions plus loin les notes de Wille, ainsi 
que la traduction de la notice publiée dans le recueil de 
Fuessli. 

Les documents que nous avons trouvés nous-mcme sur 
Heilmann, aux archives de notre ville, sont inédits et com- 
pléteront cette intéressante biographie. Ce sont: 

1° Un certificat du magistrat de Mulhouse, du i6 janvier 
1758, attestant sa naissance légitime et son droit de bour- 
geoisie. 

2° Une procuration notariée donnée, le 9 octobre 1761, 
par la mère du peintre au procureur Pierre-Guillaume Pon- 
tonnier, à Paris, pour entrer en possession de l'héritage 
délaissé par son fils. 

Voici ces pièces, dont le texte original est en français: 



ATTESTATUM 
an H. Caspar Heyimann zugestellt. 

Nous les Bourguemaitres et Conseil de la Ville de Mulhouse certifions que le S^ 
Caspar Heilmann est né de légitime Mariage de feu Jean Ulric Heilmann et de Made- 
laine Dollfous encore vivante, nos bourgeois, qu'il est par conséquent lui même 
bourgeois de cette ville, la quelle en qualité de coalliée des Suisses fait partie du Corps 
Helvétique, ainsi que le d. S"" Heilmann est dans le cas d'être traitté et regardé sur le 
même pied que ceux de la Nation ont accoutumé de Tetre. 

En foi de quoi nous avons fait munir les présentes du Sceau ordinaire de la 
Chancellerie de cette Ville et Tavons fait signer de notre Sindic et Secrétaire. Fait a 
Mulhouse ce i6. Janvier 1758. 

{Protocoil allerh. Attfst., Vil. B. 9, p. 227, Arch. de Mulhouse). 



* Zurich, chez Orell, Gessner, Fuessli et Co., 1770, t. III., p. 198. 



- 50 ~ 

B. 

PROCURATION 
an Frau Magdalena Dollfus, H. Joli. Jacob von Bihls sel. Wittib ertheilt. 

Par devant le Sindic et Secrétaire de la ville de Mulhouse et les témoins soussignés 
tut présente ]> Madelaine DoUfus veuve du S^ Jean Jacques de Bill et en premières 
noces du S^ Gaspard (sic) Heilnunn, assistée du S^ Jean Jacques Blech tous de cette 
ville y demeurante, ladite Dame seule habile a se dire héritière mobiliaire suivant la 
coutume de Paris de Jean Gaspard Heilmann son fils Peintre a Paris ou il est decedé, 
la quelle a fait et constitué pour son procureur General et Spécial la personne du S^ 
Pierre Guillaume Pontonnier procureur au Chatelet de Paris, y demeurant rue de 
Tarbre Sec vis a vis TEglise, auquel elle donne pouvoir de pour elle et en son nom 
faire apposer les Scellés sur les effets de la Succession de son fils, et a cet effet de 
présenter sa requête a Mr. le Lieutenant Civile de requérir la reconnoissance et levée 
desd. Scellés, y assister et a l'inventaire description et prisée des effets de lad. Suc- 
cession, faire a cet égard, dire et requérir tout ce qu'il appartiendra, saisir et reven- 
diquer les effets de lad. Succession s'il s*en trouvoit qui fussent divertis et détournés, 
requérir et faire procéder et assister a la vente du tout ; en cas de contestation requérir 
tous référés, et y assister, prêter tous consentements, convenir de tous dépositaires, 
et gardiens, prendre qualité pour lad. constituante dans lad. Succession, en cas d'accep- 
tation, la liquider avec la veuve dud. défunt, traiter, composer et transiger, requérir tous 
Employs du mobilier, l'accepter, consentir que la veuve jouisse sa vie durant aux 
termes de son Contract de mariage et prendre au surplus toutes les précautions, et 
arrangements qui paraîtront convenables pour la sûreté des Droits de lad. D« Com- 
parante, qui déclare donner les pouvoirs les plus Etendus, et promet avouer, con- 
former et ratifier tout ce qui sera fait par led. S^ procureur constitué, encore que 
les cas ne se trouvoient point prévus par ces présentes, promettant l'avoir pour 
agréable et le ratifier si besoin est, et s'obligeant pour ce. Fait et passé en la Chan- 
cellerie de Mulhouse, en présence des S>^ Pierre Zetter et Frédéric Reber, les deux de 
cette ville, qui ont signé les présentes avec lad. ]> constituante et son assistant, ce 
neuf Oaobre Mil sept cent soixante un. 

En foi de quoi je Sindic et secrétaire susd. ai muni et légalisé la présente procu- 
ration en y apposant le Sceau de la Chancellerie de cette ville, le Controlle papier 
timbré ou autre Légalisation n'y étant d'usage. 

Fait le jour^ mois et an susdit. 

{Prolaco/I ailerh, AtUst., VII. B. 9, pp. 34$/;. Arch. de Mulhoas*). 



51 — 



Extraits du « Journal » de Jean-Georges "Wille ^ 

Lt ij juin 17)9. — Répondu à M. Usteri fils, à Zurich. Je lui 
apprends que M. Heilmann a commencé ses tableaux. 

Le 10 aoust I7S9* — M. Heilmann ma livré un petit tableau 
représentant une cuisinière en maigre, qui vaut mieux que les autres. 

Le .. octobre 1759. — J'ai envoyé deux tableaux à MM. Kome- 
mann et Wâchter, banquiers, rue Michel-le-Comie, pour les envoyer 
à M. Usteri, à Zurich. Il les avait commandés par mon canal à 
M. Heilmann, qui les a bien faits. Ce sont deux Cuisinières^ l'une en 
gras, l'autre en maigre. 

Le jour d'auparavant, j'ay donné avis de Tenvoy de ces tableaux à 
M. J. -Martin Usteri fils. 

Le .... (entre le 19-27 novembre 1739)- — Reçu de M. Usteri, 
de Zurich, quatre cent quatre-vingt livres, pour les deux tableaux 
que M. Heilmann a faits et que je lui avois envoyées. 

Le 9 février 1760. -— M. de Saint-Pierre, lieutenant-colonel et 
gouverneur des jeunes comtes de la Layen, m'est venu voir. Je lui 
ay recommandé M. Heilmann, pour peindre les trois jeunes comtes, 
et il a commencé le 11 l'opération. 

Le 18 avril 1760. — Deux caisses de tableaux me sont arrivées 
d'Allemagne, tous par le célèbre M. Dietrich, de Dresde. Us sont au 
nombre de neuf, dont deux pour monseigneur l'évêque de Callinique, 
et un pour M. Heilmann; les autres pour moi. . . 

Le )0 novembre 1760. — A été un jour de douleur pour moi. 
M. Peters, peintre en miniature, vint vers le soir chez moi, et, après 
avoir parlé de choses et d'autres, me demanda des nouvelles de 
M. Heilmann. Je lui disoîs que je ne l'avois pas vu de quelque 
temps. Là-dessus il me disoit qu'il étoit mort le jeudy 27 de ce mois 
de novembre et avoit été enterré le samedy d'ensuite. Je restai muet 
de douleur. Il se nommoit Jean-Gaspard Heilmann, il étoit né en 
17 18 ou environ, à Mulhausen, ville alliée de la Suisse et située en 
Alsace. Son père, tanneur de profession, mourut lorsqu'il étoit 



* Mémoire! et Jtmmal de J.-G. Wille, gravntr du Roi^ publiés d'après les manuscrits et autographes 
de la Bibliothèque impériale par Georges Duplessis, avec uue préface par Edmond et Jules de Concourt. 
Deux Tolames io-8(>, ches veuve Jules Renouard, libraire-cditeur, 6, rue de Tournon, Paris, 18J7. 



- 52 - 

encore enfant. Il avoit fait assez d'études pour sçavoir pas mal le 
latin; il fut piême envoyé à l'âge de treize à quatorze ans à 
Neufchâtel pour apprendre le françois, car sa mère le destinoit à être 
négociant; mais la nature Tavoit destiné à tout autre chose. Il avoit 
le germe pour être peintre; il dessinoit continuellement, même en 
se cachant dans le grenier de la maison maternelle pour éviter les 
mauvais traitements de sa mère et de son beau-père, qui étoit mar- 
chand. Enfin, vu son obstination à dessiner et à peindre, on prit la 
résolution de le mettre chez un peintre. On le mena pour cet effet 
à Schafhausen, et on le mit chez Deckler, qui étoit peintre d'histoire 
sans être du premier ordre, quoiqu'il eut été du temps en Italie. 
Celui-cy parla souvent à son élève des beautés rares de l'Italie, cela 
lui mit dans la tête de voir cette patrie des arts, et, après avoir resté 
environ quatre ans chez son maître, il voulut partir pour s'y rendre; 
mais ses parents n'étoient pas disposés à fournir aux frais du voyage. 
Il chercha donc à se poui-voir de l'argent nécessaire par son talent. 
Il alla à la cour du prince-évêque de Bâle, résidant à . . .^ Il y fut 
bien reçu, logé au château, et peignit les portraits de l'évêque et de 
toute sa cour. Il y resta même du temps et partit (après avoir garni 
sa poche et avoir pris congé de sa mère, de ses parents et amis) tout 
droit, en traversant la Suisse, pour Rome. 

Le } dicetnbre 1760. — Répondu à M. Fleischmann, conseiller privé 
de S. A. le prince héréditaire de Hesse.... Je lui apprends aussi 
avec douleur la mort de mon cher ami, M. Heilmann, qu'il a connu. 

Répondu à M. l'évêque de Gillinique, à Mâcon. Je luy apprends 
aussi la mort de mon meilleur ami, M. Heilmann, qu'il a connu. 

Le 7 décembre 1760. — J'allai, avec ma femme et mon fils, voir 
madame Heilmann. Elle fondoit en larmes en nous voyant, et nous 
ne pouvions retenir les nôtres. Aussi n'ai-je regretté aucun ami 
comme feu M. Heilmann. 

Le 8 décembre 1760, — M. Peters me fit venir chez madame Heil- 
mann, pour faire l'estimation des effets concernant l'art délaissés par 
feu son mari. 

Le 18 décembre ij6o. — J'allai à la vente des effets délaissés par 
feu M. Heilmann ; elle a duré jusqu'au mardy d'ensuite. J'ay acheté 
quelques estampes et surtout un petit nombre de dessins de sa main. 
Il les avoit presque tous faits étant avec moi en campagne. Ils ont 

» A Porrentruy. 



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tous une vérité singulière, s'étant toujours scrupuleusement attaché 
à la nature. S'il avoit vécu, il auroit été un des grands paysagistes, 
car il allait abandonner le portrait. 

Le i^ décetnbre 1760. — Répondu à M. le docteur Wolckmann, 
actuellement à Dresde. Il m'avoit demande quelques éclaircissements 
sur quelques artistes vivants et morts, pour les employer dans la 
résencion d'un ouvrage que M. Fuessli, à Zurich, doit avoir écrit, et 
que je n'ay pas encore vu. Je lui donne, en même temps, un abrégé 
de la vie de feu M. Heilmann, qu'il m'avoit demandé, et qui doit 
être employé dans la Bibliotek der schônen Vissenschafter und freyen 
Knnste, qui paroit périodiquement à Leipzig. J'ay adressé ma lettre à 
M. Weiss, selon la volonté de M. Wolckmann. 

Le 6 décevibre 1767. — ... J'ai fait partir l'histoire de la vie de 
feu M. Heilmann que j'ay composée. II y a douze pages d'écriture. 
M. Fuessli, peintre à Zurich, et auteur de l'histoire des Peintres suisses^ 
me Tavoit demandée. Je l'ai fait avec d'autant plus de plaisir, que 
Heilmann, aussi bon peintre que très-honnête homme, a été mon 
ami un grand nombre d'années, et personne ne pouvoit savoir mieux 
que moi les circonstances de sa vie. M. Fuessli prétend insérer cette 
histoire dans son troisième volume, auquel il travaille. 

Le i^^ juin ijéS. — ... Répondu à M. Fuessli, à Zurich. Je lui 
marque mon contentement sur ce que la vie de M. Heilmann, que 
j'ay composée, lui peut être utile pour son Histoire des peintres suisses. 

Le 19 décembre 178). — Répondu à M. de Buschmann, secrétaire 
ordinaire de leurs Altesses Royales, demeurant à la cour de Bruxelles... 
Je lui donne avis de l'ouvrage de M. Houel ; — des petites batailles 
chinoises, par M. Helmann ; 



Biographie de Jean-Gaspard Heilmann^ 

(Tirée de ]oh. Caspar Fuesslins Geschichte der hesten Kùnstler in der ScfnL'eit:^, t. III, 
p. 198-209. — Zurich, bei Orell, Gessner, Fuessli und Comp., 1770.) 

Jean-Gaspard Heilmann naquit à Mulhouse, en Tan 17 18. Son 
père était tanneur. Heilmann le perdit alors qu'il était encore un 
enfant. Quoiquen tutelle, il reçut une bonne éducation; il apprit le 

* M. Gast.-A. Schœn, notre excellent confrère du Musée historique, a bien voulu se chaîner de 
traduire, pour cette notice, cette intéressante biographie du peintre Heilmann. Nous lui en exprimons 
ici toute notre reconnaissance. (B. M.) 



— 54 — 

latin et, pour se perfectionner dans la langue française, fut envoyé à 
Neuchâtel pendant deux ans, comme échange*. 

Sa mère avait d'abord décidé qu'il serait commerçant; mais sa 
vocation pour le dessin et pour la peinture se manifesta dès sa plus 
tendre enfance. Nuit et jour il dessinait. Il était obligé de le faire 
très secrètement. Pour mieux s'en cacher, il lui arrivait de passer des 
journées entières dans le grenier de la maison paternelle occupé à 
dessiner, si bien que souvent sa mère, le croyant perdu, le faisait 
chercher par la ville, et que plus d'une fois sa passion lui attira de 
rudes châtiments. Châtiments inutiles, car il persista obstinément 
dans sa résolution de devenir peintre, à la grande désolation de sa 
mère et surtout de son tuteur ^ qui, malheureusement, était com- 
merçant et rien que commerçant. 

Heureusement que Heilmann possédait un oncle du côté maternel^, 
homme de sens, ayant voyagé et possédant quelques connaissances 
artistiques. Celui-ci conseilla de le laisser suivre sa vocation ; déclarant 
que puisque ses instincts le poussaient dans cette voie, il ne man- 
querait pas, sous une bonne direction, de devenir un peintre habile; 
ajoutant que beaucoup d'artistes avaient gagné gloire et richesse et 
laissé un nom impérissable. Bref, le brave oncle reçut la mission de 
trouver un maître à Heilmann, auprès duquel il n'aurait pas à perdre 
son temps en basses occupations (ainsi que c'est trop souvent le cas, 
à la honte de la majesté de l'art et au grand détriment de l'élève). 
Mulhouse ne présentant pas de ressource, on conduisit Heilmann à 
SchafFhouse, chez un peintre d'histoire nommé Daeggeler, qui, sans 
être un artiste de premier ordre, avait une bonne méthode. Daeggeler 
avait visité l'Italie, qu'il vantait souvent à son élève comme la grande 
école de l'art. De là, chez Heilmann, une grande impatience de voir 
par lui-même ces merveilles dont on lui parlait tant. 

A la même époque, Handmann était élève de Schnaetzler, égale- 
ment à SchafFhouse. Heilmann fit sa connaissance. Ils avaient le 
même goût, la même ardeur pour l'art; ils se rencontraient tous les 
soirs, s'excitant l'un l'autre, pleins d'émulation ; ils parcoururent le 
Sandrart, qu'ils appelaient leur Bible, et se donnèrent rendez-vous à 
Rome, rendez-vous qui fut tenu. 

* Cest-i-dire, suivant Tusa^, en ichange d'un enfant neuch&telois envoyé, pendant le même 
temps, i Mulhouse. (NoU du traductntr.) 

■ Voir plus haut. C'était le zunftniestre Jean Heilmann. (E. M.) 

* Jean-Gaspard Dollfus (1702, f 1771)1 évidemment son parrain, qui fut élu zunftmestre de la 
tribu des Tailleurs en 1747 ; il était économe de la maison de Saint-Jean, à Mulhouse, et mourut 
célibataire en 1771. (E. M.) 



PI. IV 




LÉVÊQUE JACQUES-SIGISMOND DE REINACH, par Jean-Gaspard Heilmann 



(l'r(»prictc de M. le b;iroii S. ni: Ri.ixach. à Hirtzbach) 



— 55 — 

Après quatre années d'études sérieuses et assidues, Heilmann quitta 
son premier maître, le cœur plein de reconnaissance. Son seul désir 
à cette époque était de hâter son départ pour l'Italie ; mais ce désir 
agréait peu aux membres de sa famille, qui n'entendait, en aucun 
cas, faire les frais du voyage. Il fallut donc chercher le moyen de se 
passer de l'appui des siens. 

Heilmann se rendit à la cour du prince-évéque de Bâle ^ où il 
avait déjà plusieurs amis. Il reçut là un bon accueil; il fit plusieurs 
portraits* de l'évêque, outre ceux de différents personnages attachés à 
Tévèché, et ces tableaux furent appréciés. De la sorte, son séjour se 
prolongea sensiblement. Le prix de ses œuvres lui permit enfin 
d'entreprendre le voyage qui, depuis si longtemps, faisait l'objet de 
ses vœux; mais auparavant il retourna à Mulhouse et prit congé de 
sa mère, de ses parents et de ses amis. Puis il partit, traversant la 
Suisse, droit sur Rome, son unique but. 

Dans le Milanais il eut une aventure qui, sans avoir de rapport 
avec l'art, témoigne du moins de la nature courageuse et de l'esprit 
de prompte décision de notre héros. Dans une ville de ce pays, il 
avait fait connaissance avec un commerçant allemand, voyageant à 
cheval, qui Tengagea à abandonner les voitures et à louer une mon- 
ture pour faire route de conserve. Le conseil sourit à Heilmann, non 
seulement parce que le commerçant possédait à fond la langue du 
pays, mais parce que c'était un homme sûr qui avait déjà plusieurs 
fois fait ce voyage dans l'intérêt de ses affaires. Or, ils avaient à peine 
voyagé pendant une heure dans ces conditions, qu'ils furent attaqués 
par quatre brigands. L'un d'eux, armé d'un énorme gourdin, avait 
empoigné à la bride le cheval de Heilmann qui chevauchait en avant. 
Heilmann dégaina aussitôt et frappa de son épée les mains du voleur, 
puis, donnant de l'éperon à son cheval, il renversa le misérable dans la 
poussière. Pendant ce temps, le commerçant faisait feu de ses pistolets 
sur les autres, et ainsi ils se tirèrent tous deux de ce mauvais pas. 

Arrivé à Rome, Heilmann loua une chambre chez un aubergiste 
allemand. Il conserva ce logement qui lui procurait la société d'un 
très habile graveur en pierres fines, qu'il a toujours vanté comme son 
plus intime ami à Rome. 

Dans cette ville tout parlait à ses yeux et à son âme. Il parcourut 

< U s'«^t de lacques-Sigismond de Reinach*Steinbrunn, élo év£quele 4 juin 1737 ^< ™o>^ c>> 1743- 

(E. M.) 
* Nous donnons ci-contre la reproduction (pi. IV), d'un de ces portraits, aujourd'hui la propriété 
de M. le baron S. de Reinach, i Hirtsbach, 4|ui nous en a donné gracieusement rantorisation. (E. M.) 



— 56 — 

toutes les églises et toutes les ruines, restes superbes qui témoignent 
éloquemment de l'ancienne grandeur de Rome et du goût de ses 
habitants d autrefois. Il pénétra dans les palais et les jardins des car- 
dinaux et des grands de la ville, pour satisfaire son avidité d'instruc- 
tion. Partout il dessinait ce qui lui semblait remarquable. Il fut un 
des hôtes les plus assidus de l'Académie française et de l'Académie 
particulière de Conca *, encore vivant à cette époque, et partout se 
fit aimer pour son caractère enjoué et sympathique. Il avait fait 
plusieurs grands tableaux d'après Guido Reni et Carracci : ces copies 
plurent tellement au directeur de l'Académie royale française, M. de 
Troy, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, qu'il recommanda Heil- 
mann au cardinal de Tencin, ambassadeur de France à Rome. Celui-ci 
cherchait un jeune peintre capable de reproduire quelques excellents 
tableaux historiques, dont il voulait remporter les copies en France. 

Ce travail, confié à Heilmann, réussit si bien que le cardinal lui 
proposa, s'il désirait voir la France, de l'emmener avec lui à Paris. 
L'offre fut acceptée avec reconnaissance, et c'est ainsi, qu'après un 
séjour de près de quatre ans en Italie, Heilmann arriva à Paris, où 
il habita pendant plusieurs années l'hôtel de son Eminence. Il y 
demeura jusqu'au départ du cardinal, quand celui-ci^ regagna son 
archevêché de Lyon. 

A Paris, il peignit encore quelques petits tableaux d'histoire de 
sa composition ; mais, comme on lui demandait beaucoup de por- 
traits, il lui fut bientôt impossible de continuer dans cette voie. 
Dans cette grande ville, il fit la connaissance des peintres les plus 
célèbres. Boucher, entre autres, le premier peintre actuel de la cour, 
l'appréciait beaucoup; toutefois, la connaissance qui lui fut la plus 
précieuse et la plus avantageuse fut celle de l'incomparable Wille-. 
Presque du même âge, avec des goûts semblables et de caractères 
pareils, ils poursuivaient un but identique : se créer un nom uni- 
versellement connu. Ils étudiaient donc sans répit, car l'étude leur 
semblait le seul moyen d'arriver à leurs fins. 

Wille ne connaissait la promenade hors des murs que le crayon 
et le papier à la main; Heilmann fit comme lui. Quand le temps 

' Sébastien Conc«, né à Gaëte en 1680, élève de Soliméne, un des meillears peintres de son 
époque. Il ouvrit une école publique de dessin qui fut très fréquentée et très utile au développement 
de Tart. Jacob Frey a gravé sur cuivre quelques-unes de ses œuvres. (Note de Fmessli.) 

* Jean-Georges Wille, né en Hesse, un des plus grands graveurs qui ait jamais existé, dont le 
burin semble conduit par la main d'un ange. Un homme qui possède toutes les qualités imaginables 
pour le recommander à l'admiration du monde. Il possède, réunis, toutes les parties de l'art à un 
degré que peu d'artistes atteignent pour une seule d'entre elles ; sa vie est une gloire et consacre 
journellement la renommée qui lui est due. (NoU de Fmessli.) 



- 57 — 

était beau, il était plus facile de les trouver dans les carrières, dans 
les ruines, auprès de la Seine, dans la forêt ou les villages des en- 
virons, que dans les plus délicieuses promenades de la grande cité. 
Et lorsque Wille, il y a environ seize ans, fonda, dans sa maison, 
une académie (qui fonctionna pendant sept ans), Heilmann fut le 
plus zélé et le plus infatigable de ses visiteurs, n'y manquant pas un 
seul jour. Rien, en effet, ne lui plaisait plus que le dessin d'après 
le modèle vivant: sans cette préparation, il le savait, personne ne 
peut prétendre au nom d'artiste. 

Il dessinait encore avec plaisir les animaux domestiques, et, malgré 
la quantité de portraits qu'il peignit avec autant de science que de 
succès, tant à Paris, dans les premières familles, que pour des 
seigneurs étrangers, il se préparait à abandonner ce genre de pein- 
ture. Il disait sans cesse: « Un peintre doit être un homme libre; 
mais un peintre de portraits est un esclave, et je ne veux pas être 
un esclave ». Il ne voulait plus, à l'avenir, faire d'autre peinture que 
le genre et le paysage. Ses derniers portraits furent ceux de trois 
frères, trois comtes allemands von der Layen. 

Heilmann ayant vu Wille cultiver des plantes sauvages, se fît 
fabriquer de grandes caisses qu'il remplit de terre et plaça sur sa 
fenêtre; il y fît venir des chardons, de la bardane et toutes sortes 
d'herbes et de plantes rustiques qui se trouvent en bonne place dans 
un paysage. Souvent il les dessinait ou les peignait isolément d'après 
nature. Il avait ramassé en quantité des pierres communes, dont la 
forme ou la couleur l'avait frappé, parce que d'après un petit frag- 
ment on peut représenter un grand rocher. De même il avait 
collectionné des troncs d'arbres curieux, des branches à demi pourries, 
brisées, couvertes de mousse ou bizarrement noueuses et tordues. 
Tout cela formait ce qu'il appelait son arsenal, pour équiper des 
paysages. 

Heilmann était grand amateur de chimie, mais toujours pour les 
besoins et les progrès de son art. Combien grande fut sa joie, quand 
il réussit à dissoudre entièrement du vieux fer et le transformer en 
un ocre excellent ! Il faillit même être victime d'un accident lors de 
son premier essai, pour n'avoir pas prévu l'énergie des réactions 
qu'il mettait en jeu. Un grand récipient éclata en mille pièces presque 
dans ses mains, si bien qu'il prit la fuite à demi mort de frayeur. 
Entendait-il parler de quelque bonne couleur que l'on employait en 
Allemagne, en Angleterre ou en Italie, il cherchait aussitôt par tous 



— 58 — 

les moyens à se la procurer. De là la pureté remarquable et vantée 
des teintes de ses tableaux, qui certainement conserveront longtemps 
leur fraîcheur et leur éclat. 

Quand on trouva, il y a quelques années, à Paris, le moyen de 
fixer les couleurs au pastel, il ne cessa de faire des essais chimiques 
pour découvrir le nouveau procédé. Quand il s'en fut rendu maître, il 
courut chez Wille et lui présenta joyeusement un petit paysage à la 
craie noire et en pastel sur papier gris. Wille saisit la feuille avec les 
précautions qu'on doit prendre à l'égard de dessins faits de la sorte. — 
«Allez donc, s'écria Heilmann en riant, frottez hardiment le dessin avec 
la main, frottez-le avec une brosse de chiendent. La chose tient comme 
l'acier ou le fer. Il est facile, continua-i-il, de fixer tous les pastels, 
et je vous dirai comment, quand je serai au clair sur un point qui 
est encore douteux. » 

Wille possède ce dessin, qu'il conserve en souvenir de son ami. 

Dans ses dernières années, Heilmann était occupé de la confection 
d'un mannequin, dont les proportions étaient rigoureusement mesurées; 
dans toutes les articulations étaient fixées des bouts de bronze tournant 
dans des capsules, le tout fonctionnant de telle façon qu'on pouvait 
(dans la limite du possible) donner au mannequin toutes les attitudes 
du corps humain. 

Mais après tant de peines et des études si incessantes, le destin ne 
lui permit pas de prolonger son existence. Il fut pris d'un mal de cou 
auquel il ne fit pas d'abord attention, et quand le mal s'a^rava et 
qu'on fit enfin appeler un médecin, il était trop tard*: la gangrène 
s'était mise dans la blessure. Heilmann mourut le 27 septembre 1760, 
et fut sincèrement pleuré par ses amis et surtout par Wille. 

Il était, depuis environ quatorze ans, marié secrètement, à l'insu 
de Wille et de tous, quoique plus d'une fois on soupçonnât la chose; 
mais il n'eut pas d'enfant. 

Les portraits qu'il peignit sont fort nombreux ; son propre portrait 
doit se trouver à Mulhouse; il le peignit à Paris, il y a plus de vingt 
ans, et l'envoya chez lui. 

Plusieurs de ses paysages se trouvent encore à Paris; deux autres 
sont en la possession de M. de Wasserschleben, conseiller d'Etat du 
roi de Danemark, à Copenhague; deux autres encore se trouvent à 



* Heilmann avait peu d'admiration pour la médecine, il pensait que chaque homme devait trouver 
lui-mime le soulagement à ses maux, aussi bien que les animaux quand ils sont malades. Par suite de 
ce principe, il employa i contre temps des remèdes qui ont pu lui nuire. fiVofr it Fmessii.) 



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Bâle dans la galerie de M. Rihiner. A Leipzig, dans la collection de 
M. Winckler, on voit une petite peinture de Heilmann, représentant 
une cuisinière qui tient une perdrix sur les genoux. Deux morceaux 
du même genre sont à Zurich, chez M. Usteri, ainsi que deux portraits 
à mi-corps que M. Chevillet a reproduit par la gravure sur cuivre sous 
les titres : Le Bon Exemple et Af "' sa Sœur, 

Heilmann peignit souvent avec plaisir des oiseaux en nature morte 
et cela avec autant d'art que s'il n'avait fait que cela. Deux peintures, 
représentant des perdrix, que Wille a reçues de la main de son ami, 
sont une preuve indiscutable de son habileté dans cette branche. 

Heilmann avait un caractère gai et expansif. Il jouissait d'une 
certaine culture et ne jugeait pas mal les œuvres des poètes. Il com- 
prenait passablement le latin ; il s'exprimait en français et en italien 
aussi facilement que dans sa langue maternelle et il aimait à parler et 
à écrire ces langues purement et en termes choisis. 

Il était de sa nature droit, sincère et discret, mais quelque peu 
obstiné dans ses opinions, une fois qu'il se les était faites. Il se laissait 
toutefois convaincre par de bonnes raisons, car il était intelligent et 
sensé. Il ser\'ait volontiers les personnes qui le méritèrent. Il prisait 
fort la vraie politesse, mais il se méfiait de ceux qui lui faisaient trop 
de compliments et dont la sincérité ne lui était pas prouvée. Bref, il 
fut un ami pour ses amis. 

Heilmann rendait justice aux autres peintres de tout genre, quand 
il était mis en présence de leurs œuvres. Il aimait à louer ce qui était 
digne d'éloges, et se taisait sur les défauts, ou ne s'en ouvrait qu'auprès 
de ses amis intimes. Chacun de ces traits témoigne d'une âme noble. 



Notes du traducteur. 

Le Musée de peinture de Mulhouse possède deux portraits 
peints par Heilmann, et ce sont précisément les plus intéres- 
sants pour nous (v. pi. III). En voici la description : 

N® 34. — Portrait du peintre en tenue d'atelier. Ce tableau, 
donné par M. Godefroi Engelmann, faisait partie des onze 
toiles qui formèrent le premier noyau du musée de peinture, 
lors de sa fondation, en 1864; il était alors estimé à 1000 
francs. 



— 60 - 

N° 35- — Portrait du peintre en costume de fantaisie. 
Dans un cartouche qui surmonte le tableau, on lit : /. C. Heil- 
mann peint par Iny-rfiêrne, 1740. 

Ce tableau a été donné au Musée par M. Fréd. Engel- 
DoUfus, en 1869. 

Ces deux portraits justifient bien, par leur remarquable 
fraîcheur et la vivacité de leur coloris, les jugements de 
FuessH^ 

Outre les deux portraits que possède le Musée, il y a encore 
à Mulhouse une œuvre de Heilmann qui a figuré, en 188}, 
à l'Exposition des arts rétrospectifs. Ce tableau, propriété de 
M. Daniel Eck-Koechlin, représente une jeune fille peinte à 
mi-corps. Il avait un pendant, jeune fille avec un oiseau, 
qui n'est malheureusement plus à Mulhouse. Ce dernier 
tableau appartient à M*"^ Veuve Risler-Kœchlin, à Paris. 

Feu M. Aug. Michel possédait deux fort belles académies 
peintes à l'huile, attribuées à Heilmann. Ces deux études, 
que M. Michel avait trouvées à Baie, étaient dans un état de 
complet délabrement; elles ont été très habilement res- 
taurées par M. E. Clairotet, de Wattwiller, et sont aujour- 
d'hui la propriété de M. G.-A. Schœn. 

Le Musée des gravures possède, de son côté. Le Bon Exemple 
et M^'^ sa SœuTy dont il est parlé au cours de cette notice. Ces 
gravures sont exposées dans la section de l'Ecole Française*. 

Enfin, au bureau du conservateur du Musée se trouve un 
diplôme accordé à Christian Mechel par l'Académie de Bâle. 
Ce diplôme a été gravé par le titulaire lui-même, d'après un 



I Le portrait du gravenr Wille, peint, soi-disant, en 1756, par Heilmann, et qui figure au catalogue 
du Musée de peinture sous le N^ 36, n'est en réalité pas de ce dernier et ne représente pas non plus 
Wille. Ainsi que des recherches sérieuses Tiennent de l'établir, cette toile est le portrait du peintre 
Jean Jouvenet (1647-1717), peint par lui-même. 

(E. M.) 

* Elles sont de Chevillet. D'autres oeuvres de Heilmann ont été gravées par Watson. 

(Noie in traducteur.) 



— 61 — 

dessin de Heilmann, signé: J: C: Hdlrmtw Helvet: Mullmu- 
sinus delineabat. 

A la vente Muhlbacher, qui eut lieu à l'hôtel Drouot, le 
13 mai 1907, un tableau du maître mulhousien, intitulé 
La jolie Ménagerez fut adjugé à un amateur pour la somme de 
18.100 francs. 

55. 

Johann Heinrich Dollfus, peintre, est né, à Mulhouse, 
le 19 mars 1724, de Jean Dollfus, économe du Chapitre de 
Baie, et d'Anne-Catherine Bernoulli, de Bâle. 

Reçu le 13 juin 1745 à la tribu des Maréchaux, dont il 
devint sexvir en 1758, Jean-Henri Dollfus épousa, en 
premières noces, Anne-Marguerite Vetter (née le 1 1 février 
1725, •{• 21 novembre 1763), fille du conseiller Jean-Jacques 
Vetter et de Catherine Schlumberger, qui lui donna onze 
enfants, dont six fils, qui tous ont laissé de la descendance. 
L'un d'eux, Jean, fut capitaine d'une compagnie mulhousienne 
au service de France. 

Sa seconde union, contractée le 22 août 1769, avec Judith 
Kœchlin, veuve du fabricant Jacques Risler, resta stérile. 

Jean-Henri Dollfus fut, avec Samuel Kœchlin et Jean- 
Jacques Schmalzer, l'un des fondateurs de la première 
fabrique de toiles peintes à Mulhouse, en 1746. C'est lui qui 
y dirigea la partie artistique du dessin industriel. 

Il demeurait à la Cour de Lorraine, rue des Champs- 
Elysées, qu'il avait acquise des héritiers Thierry V 

Le Musée historique possède de lui une toile, cataloguée 
sous le n^ 595, représentant un officier revêtu d'une cuirasse. 
Sur le dos, on lit l'inscription: H. Dollfus p. (pinxit) Bern, 
1744. C'est probablement le portrait d'un officier de cette 

* V. Bmiletim du Mutét historiqut, 190e, l'intéressante notice sur ce bâtiment, par notre excelluit 
confrirc, M. Edouard Benner. 



— 62 - 

ville, où lartiste a dû séjourner ou fait ses études avant 
son mariage. 
Jean-Henri Dollfus mourut à Mulhouse, le i6 février 1802. 

36. 

Johann Heinrich MOntz, peintre, né à Mulhouse, le 
28 septembre 1727, de Martin Mûntz, précepteur, et de 
Judith Dollfus; fut reçu à la tribu des Maréchaux le 19 sep- 
tembre 175 1. 

Peu après son admission à la tribu des Maréchaux, il 
quitta sa ville natale, et nous le retrouvons, deux ans après, 
à Nantes, d'où il demande au magistrat de Mulhouse une 
attestation de ses droits de bourgeoisie et de naissance légi- 
time, que celui-ci lui délivre à la date du 26 décembre 1753. 

Voici ce document, qui est le dernier le concernant de 
nos archives municipales. Il est en français: 

Burger-Rechts-Schein 
an H. Heinrich Mûntz, den Mahler, erthellt, so sich dermahlen zu Nantes aufhaltet. 

Nous les Bourgmaftres et Conseil de la Ville de Mullhouse en Suisse certifions, 
que le S»" Jean Henr}' Mûntz, peintre de sa profession, et demeurant actuelle- 
ment à Nantes, est fils procrée de légitime mariage du S' Manin Mûntz, et de Judith 
DoUfouss, nos Bourgeois, qu'il est par conséquent luy-méme bourgeois de cette Ville, 
laquelle, en qualité de Coalliée, fait panie du Corps helvétique; et pour ce qui 
regarde la conduite du d^ S^ Jean Henry Mûntz notre Bourgeois, elle a toujours été 
autant que nous sachions si bonne, que nous ne pourrions luy refuser attestation et 
témoignage à ce sujet. 

En foi de quoi, nous avons muni les présentes du Sceau de la Chancellerie de 

cette ville, et les avons fait signer par notre Sindic et Secrétaire. Fait à Mullhouse 

ce 26. xbre 1753. 

signé : J. Hofer. 

{Protœoll allerh. ^Ittsi., 17$! -1767, Il B. 9, p. 76.) 



JoHANNEs ZiEGLER, peintre, frère du N" 31, est né, à 
Mulhouse, le II décembre 173 1. Il fut admis à la tribu des 



- 63 — 

Maréchaux le lo mai 1759, devint échevin au tribunal en 
1765, triumvir en 1778 et sexvir le 28 avril 1785. 

Le 8 juin 1761, il avait épousé Anne Hartmann, née le 
16 octobre 1740, de Jean Hartmann, précepteur, et d'Anne 
Hofmann, dont il eut quatre enfants, parmi lesquels un fils 
Jean, qui s'établit négociant à Vienne, en Autriche. 

Il fut reçu gratuitement à la tribu des Bouchers, le 
23 février 1768, parce qu'il avait peint le poêle de la corpo- 
ration à la satisfaction générale. C'est lui aussi, sans doute, 
qui décora la salle du poêle de la tribu des Tailleurs, en 1764, 
événement qui fut fêté tout particulièrement parles membres\ 

Jean Ziegler et sa femme ont dû décéder à Vienne, auprès 
de leur fils, car leur mort n'est pas enregistrée ici. 

Cette souche de Ziegler est éteinte à Mulhouse, où elle 
remontait au xvi« siècle. Un rameau s'en est détaché en 1636, 
en la personne de Jean-Michel Ziegler, fabricant de draps, qui 
s'établit à Berne, où sa descendance existe encore de nos 
jours. Toutefois, un de ses fils, Martin, revint à Mulhouse 
et c'est précisément de lui que descendent nos deux artistes, 
les frères Daniel (N^ 35) et Jean, ci-dessus. 



38. 

Mathieu Mieg, le chroniqueur, fut un peintre -amateur 
d'un certain talent. Né, à Mulhouse, le 28 mars 1756, de 
Mathieu Mieg, fabricant de draps, et d'Elisabeth Rcber, il 
devint fabricant de draps comme son père, mais ses dispo- 
sitions naturelles le portèrent vers la littérature historique 
et la peinture, qu'il cultiva toutes les deux avec passion dans 
ses moments de loisirs. M. Camille Schlumberger, dans ses 
Portraits MulhousienSy donne de lui la reproduction de quelques 

* 176) den 9. Mayen isi die neue Tafel dte fiir die zukQnfftige Herrcn E. E. Tisches g«macht und 
die Cartotuhes darin vÔUig aussgeniahh worden su mehrerer Zierde des gemachs, tdemnUn cingcwciht 
bcy gebaheoen Mitug und Abend Essen, so zu unscrer Najhkommenden Berichi allbier einprotocollicrea 
woUen. (Schntid*r\unfthucb). 



— 64 — 

portraits, sur la planche 4 consacrée à cette famille, à la- 
quelle nous renvoyons le lecteur. 

Mathieu Mieg demeurait dans la maison paternelle, le joli 
bâtiment à tourelle sur la place de la Réunion, qu'il décora 
lui-même des sujets qui existent encore aujourd'hui, mais 
qui ont été restaurés il y a une vingtaine d'années. Il y 
mourut le 10 avril 1840. Marié, le 10 juillet 1776, à Judith 
Blech (née le 11 janvier 1759, f 10 octobre 1795), fille de 
Jean-Jacques Blech, hôtelier du 5ûfwfa^^, et d'Elisabeth Meyer, 
il en eut plusieurs fils, dont Jean -Georges Mieg (1788, 
•{• 1864) auteur des Chronologische Ausiçuge ùber die Stadt 
Mûlhausen, ouvrage publié à l'occasion du cinquantenaire de 
la réunion de Mulhouse à la France, et des Beitrage lum An- 
denkai an die deiitsch-protestantische Stefanskirche in Mfdhausen. 

Le plus jeune fils du chroniqueur fiit Jean Mieg, qui suit 
(v. N053). 



39- 

Theodor Andréas Genderich, peintre, originaire de 
Bergen, dans l'île de Rûgen (mer Baltique), vint s'établir à 
Mulhouse en l'année 1747, ainsi que l'atteste le certificat de 
bonne conduite suivant, que lui délivra le magistrat sous la 
date du 21 novembre 1782 : 

Wohlverhalten Schein 
an H. Theodor Andréas Gendrich den Kunstmahler ans der Insul Rûga. 

Wir Burgermeister und Rath der Stadt Mûlhausen Urkunden hiermit, dass H. 
Theodor Andréas Gendrich von Bergen aus der Insul Rûgen in Pommeren gebûrtig, 
ein Kunstmahler, sich seith A© 1747 aihier aufgehalten, bis A© 1750 und von A» 1755 
biss Ao 1780 und auf seiner Kunst gearbeitet, auch in denen letzteren Jahren das 
allhiesige Rath-Hauss in der Mahlerey renoviert, Er auch die Zeit seines hiesigen 
Aufenthaltes ûber nicht nur seine Kunst mit vieler geschickter Arbeith zu Jedermanns 
Vergnûgen getrieben, sondren auch in seinem Wandel und ûbriger Aufûhrung so 
wohl verhalten dass wir Ihme desfahls nichts als Liebs und Guths nachsagen kônnen, 
und wir Jhme dessfals da Er sich anderwerths zu begeben Willens gegenwàrtiges 
Zeugnuss gantz gerne mitgetheilt haben. Dessen zu wahrem Urkund wir Gegen- 



— 65 - 

wirtiges mit allhiesiger Stadt grôscrem Cantzley Jnsigel verwahren, und von U. G. L. 
Mit-Rath und Stadtschreiber unterschreiben lassen. 
Geben den 21. 9bris 1782. 

(?>ro/. ailerh. Atieti. II. B. il, p. 97) 

Nous avons vu plus haut qu'en 1756, on lui défendit 
d'exercer son art à Mulhouse, sur la demande de Jean Weiss 
(v. celui-ci, N° 32), et qu'alors il résidait à Riedisheim, pour 
la forme. 

La ville lui confia, en 1779, la rénovation de l'Hôtel de 
ville. Voici ce qu'en dit le chroniqueur Graf * : 

« Un certain nombre de ses œuvres existe encore dans 
les familles de notre ville. Les vieilles figures de Gabriel, au 
haut du perron, de chaque côté de la porte d'entrée, que 
Genderich n'a pas modifiées, sont cependant meilleures que 
celles qu'il a renouvelées. » 



40, 

JoH. Heinrich Lambert, peintre, né à Mulhouse, le 30 
janvier 1763, de Jean-Georges Lambert, tailleur, et d'Anne- 
Barbe de Bihl, était le neveu du célèbre mathématicien et 
physicien de même nom. 

Le 12 février 1782, il partit pour Rome, afin de se per- 
fectionner dans son art, et le magistrat lui délivra à cet effet 
un certificat-passeport, en langue française, dont voici le 
contenu : 

Certificat 
an H. Johann Heinrich Lambert. 

Nous les Bourguemaitres et Conseil de la ville de Mulhausen Alliée des Suisses, 
certifions que le S^ Jean Henry Lambert U Jeune est Bourgeois de notre Ville, âgé de 
19. ans, né en légitime Mariage d'honnettes parents, du S^ Jean George Lambert et 
de Barbara de Bihl nos Bourgeois, qu'il est Neveu du Célèbre Professeur de Berlin 
feu le Sieur Jean Henry Lambert de cette Ville, Chef d'architecture de Sa Majesté 
le Roy de Prusse, mon a Berlin en 1778, qu'il etoit Destiné pour suivre l'Etude de 
Mathématiques sous feu son oncle, mais que celui étant mort trop tôt, il s'est appliqué 

« T. m. p. 333- 



— 66 — 

à l'art de la Pincture, dans le quel désirant se perfectionner, il se propose de faire le 
Voyage de Rome pour quel Effet il nous a demandé notre certificat Magistral, le quel 
nous lui accordons d'autant plus volontier, que ledit S** Jean Henry Lambert est un 
Jeune Home de très bonne conduite, pour quel Effet nous le Recommandons a la 
Protection et la Bienveillance de touttes Personnes a même de le dirriger et de le 
Secourir dans son art, et de lui être utile dans les Dessins, aux offres du Réciproques. 
En Foy de Quoi, nous avons fait munir les présentes du Sceau Majeur de noire 
Chancellerie, et les avons fait signer par notre Sindic et Chancellier. 

Fait a Mulhausen ce 12. febrier 1782. 

{Prot. aJlerb. Altest., Vil. B. ii, p. 71). 

De retour de Rome, notre artiste se rendit à Paris, où il 
séjourna pendant quatre ans et où il fréquenta l'Ecole des 
Beaux-arts. En effet, dans le registre des Élèves protégés 
n° 95, p. 124, l'on trouve l'inscription suivante : 

Du 5 mars 1787: Henri Lambert, peintre, natif de Mulhouse en 
Haute-Alsace. Protégé par M. Belle, demeurant chez M. Henri, rue 
Moufietard, angle de la rue Contrescarpe. 

Du Septembre 1787, demeurant aux Gobelîns, élève de M. Peyron. 

De mars 1788, demeurant rue Saint- Louis, près Le Calais, chez 
M. Marc Teiche^ 

(même adresse jusqu'au mars 1791) 

De retour à Mulhouse, il fut reçu, le i^^ mars 1795, à la 
tribu des Maréchaux, contre la taxe usuelle de 4 A, plus 
12 ji pour la peinture de ses armes sur le tableau des 
membres. Il fut échevin en 1797 et sexvir la même année. 

Le 5 mars 1794, Jean-Henri Lambert épousa Catherine 
Schlumberger, née le 18 février 1749, i* le 26 mars 1814, 
fille de Christophe Schlumberger, négociant, et d'Elisabeth 
Meyer; elle était veuve de Martin Hirth, le jeune, boulanger 
(^ 22 avril 1785). 

Après le décès de celle-ci, il convola, en secondes noces, 
avec Catherine Théveney, et, en troisièmes noces, le 26 
mai 18 19, avec Marie-EHsabeth Dollfus, née le 7 avril 1773, 
de Jean-Henri Dollfus, docteur en médecine, et de Marguerite 
Hofer. Les trois mariages restèrent stériles. 

< ProtMiblcment DeuUch, car le Registre, p. 20a, désigne François Deuisch» de Strasboai^ : Ta.itscii« 
(Note de M. André Girodie). 




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— 67 — 

Parmi les œuvres laissées par Lambert, qui était aussi 
statuaire, nous signalerons le médaillon de son oncle, qu'on 
peut encore voir aujourd'hui sur le socle du monument élevé 
à ce dernier en 1827, et qui se trouve maintenant au fau- 
bourg de Belfort, devant l'Ecole de dessin. 

Cet artiste mourut, à Mulhouse, le 31 mars 1834. 

41. 

JoHANNES HuGENiN, peintre, naquit à Mulhouse, le 6 mars 
1768, de Pierre Huguenin, potier d'étain, puis fabricant d'in- 
diennes, et de Marie-Madeleine Vogel, d'Illzach, et fut reçu 
à la tribu des Maréchaux le i^^ mars 1795, contre la moitié 
de la taxe, son père étant déjà membre, soit 2 A, plus 12 ^ 
pour la peinture de son blason au tableau. 

Il épousa, le 10 juillet 1793, Elisabeth DoUfus (née, à 
Thoune, en janvier 1766, f à Mulhouse, le 13 mars 1837), 
fille de Jean-Gaspard Dollfus, tisseur de laine, et de Salomé 
Schmerber. 

Son œuvre artistique ne paraît pas avoir été considérable, 
car il devint également fabricant d'indiennes. Le Musée 
historique possède de lui une intéressante étude, un buste 
de jeune homme mulhousien, signé: /. Hugiicny i7<)6. 

Jean Huguenin mourut à Mulhouse, le 6 juin 181 7. 



Les "Wachsmuth 

42. 

François-Joseph Wachsmuth, artiste-peintre, né, à Stras- 
bourg, le 10 décembre 1772, de Martin Wachsmuth et de 
Marie-Anne Relin, vint s'établir à Mulhouse, où il épousa, 
le 22 septembre 1801, Marie-Madeleine Thierry (née, 22 



— 68 - 

janvier 1779, i* à Versailles, vers 1855), de Pierre Thierfy 
et de Marie-Madeleine Mercky, qui lui donna cinq enfants, 
dont trois fils, également peintres (voir ci-dessous). 

Wachsmuth fut chargé, en 181 5, par la ville, de restaurer 
la grande peinture murale de la salle du conseil de l'Hôtel 
de ville, représentant les armoiries des Treize cantons 
et des villes alliées, datant de 1682 et due au pinceau de 
Daniel Hofer (voir celui-ci, n° 23). C'est en nettoyant les 
murs de la salle pour la réception du duc de Berry, que 
l'ancienne peinture réapparut. Elle avait été recouverte d'un 
badigeon, en 1798, lors de la réunion de Mulhouse à la 
France, sur lequel on avait peint des motifs tricolores, qu'on 
jugea opportun de faire disparaître après le retour définitif 
des Bourbons. Les inscriptions qui accompagnent maintenant 
les armes des Treize cantons sont probablement de 1798. 

François-Joseph Wachsmuth, qui fut professeur de dessin 
et de peinture à Mulhouse, a laissé un certain nombre 
d'oeuvres de mérite. Le Musée historique conserve de lui 
un grand panneau en bois, qui fut dégradé en 1870 pendant 
l'invasion, ayant servi d'enseigne de brasserie et qui repré- 
sente une quinzaine de miliciens mulhousiens dits de la 
Frekofnpagnie et qui date des premières années du dernier 
siècle. Les personnages étaient très ressemblants, paraît-iP. 

Au Musée historique se trouvent également deux autres 
œuvres de cet artiste, soit une étude au pastel, tête de jeune 
femme de l'époque de Louis XV, d'après un tableau original 
de Jean-Gaspard Heilmann, appartenant à la famille Daniel 
Eck-KœchHn (cat. n^ 619), et le portrait, en peinture à 
l'huile, de Jean Brang, maître maçon (cat. n° 622). Pour ce 
dernier, nous avons toutefois des doutes sur sa paternité. 

M. Camille Schlumberger, dans ses Portraits Mulhusiens, 
reproduit trois toiles de Wachsmuth, datées de 1803 et 1804. 



Dans le nombre figure Jean-Chrétien Meininger, l'aïeul de l'auteur du présent travail. 



— 69 — 

Ce sont des groupes de personnages appartenant aux familles 
Kœchlin, planche VIII, n° 12^, Reber, planche II, n® 6^ et 
Schlumberger, planche III, n° 5*^. 

François-Joseph Wachsmuth mourut, à Mulhouse, le 10 
-août 1833. 

43- 

Ferdinand Wachsmuth, fils aîné du précédent, naquit le 
21 mars 1802, à Mulhouse, et mourut, à Versailles, le 11 
novembre 1869 (v. pi. VI). 

Peintre d'histoire, il fut un artiste de réelle valeur. Jeune 
encore, il se rendit à Paris, où il étudia sous la direction et 
dans les ateliers de Gros. En 1830, le gouvernement français 
l'envoya en Algérie avec l'expédition militaire du général 
comte de Bourmont. A son retour, il débuta au Salon, et y 
obtint, dés 1833, une médaille de 2^ classe. On cite parmi 
ses œuvres: 

Episode de la prise d'Alger, 

Vue prise à Staoneli, 1834, ' 

Louis XI et François de Paule, 

Les politiques de la Barrière, 

Bonaparte à Valence, l j o 1 o 

Le ModiU et U Rapin, / de 1834 à 1839 

Le Suicide, 

Une Régalade, 

Une Inondation, 

Saint Thomas de Villaneva, 

Baigneuse, 

La Siesta, 

Vivandière en Afrique, f «a « 

Saint Xavier prêchant dans les Indes, / ^ ^" 

Le Chien de l'Ermite, 

Caravansérail, 

Saint Louis de Gon^ague, 



— 70 — 

La jeunesse de Zurbaran, ^ 

Le Giorgom, 1848^1849 

Prise des Tuileries, ^ 

Salvator Rosa, 1853, 

Michel' Ange dans le jardin des Médicis, 1857, 

Le lendemain de la prise du Mamelon-Vert, 1859. 

Le Musée de Versailles possède deux toiles de Ferdinand 
Wachsmuth : 

Siège et prise de Fort-Philippe^ en 1756, 
Prise du Jort l'Empereur, à Alger, en 1830. 

A Mulhouse, quelques-unes de ses toiles se trouvent chez 
des particuliers. Au Musée des Beaux-Arts on possède de 
lui deux tableaux: La wart de FHerniite et Les troubles de i^Sj 
à Mulhouse. Ce dernier, de grande dimension, fut commandé 
à Wachsmuth, en 1832, par le gouvernement français pour 
la ville de Mulhouse et payé 3000 francs. Par nous ne 
savons quelle suite de circonstances, il alla se fourvoyer au 
Musée de Bourges, où feu M. Engel-DoUfus parvint à le 
découvrir et à l'acquérir, moyennant un échange, pour 
notre Musée (v. pi. V). 

Ferdinand Wachsmuth fut nommé, en 1841, professeur 
de dessin à l'Ecole militaire de Saint-Cyr. L'année suivante, 
il fut également nommé professeur de l'Ecole des Beaux- 
Arts de Versailles, et il occupa ces deux emplois jusqu'à sa 
mort. Le gouvernement français le nomma chevalier de la 
Légion d'honneur. 

De son mariage, contracté à Paris, avec Jeanne-Claire 
Loyer, il eut deux enfants: une fille, Claire, née en 1832, 
qui épousa, le 17 août 1857, M. Joseph Hussenot, de Metz, 
professeur de dessin à l'Ecole militaire de Saint-Cyr, et un 
fils Adolphe, né en 1834, qui, à la mort de son père, était 
commissaire de police à Corbeil (Seine-et-Oise). 



PI. VI 




FERDINAND WACHSMUTH. par Alfred Ccrnilliet 

f.Muscc historique de Mulliousc) 



— 71 



44. 



Jean-Frédéric-Albert Wachsmuth, frère du précédent, 
né le 23 novembre 1808, resta célibataire et mourut, à 
Mulhouse, le 15 novembre 1853. 

Il exerçait la profession de dessinateur et on lui attribue 
quelques petites œuvres non sans valeur. 

45- 

Jean-Pierre Wachsmuth, troisième fils de François-Joseph 
Wachsmuth, naquit à Mulhouse, le 7 novembre 18 12, et 
mourut célibataire à Terre-Houte (Illinois). 

Artiste comme tous les siens, il eut de plus l'esprit avan- 
tureux. Il quitta l'Alsace de bonne heure pour se rendre en 
Amérique, où il habita longtemps New-Orleans. Après 1830 
il accompagna, en qualité de peintre-dessinateur, une des 
premières expéditions d'exploration des rives du Missouri. 
Le Musée des Beaux-Arts de notre ville possède de lui 
quelques dessins. 

46. 

Jean Kœchlin, peintre et dessinateur, naquit à Mulhouse, 
le 28 juin 1773, de Jean Kœchlin (1746, •{• 1836) et de 
Climène Dollfus (1753, f 1828), comme l'aîné de vingt 
enfants. 

Petit-neveu, par sa mère, du peintre Jean-Henri Dollfus 
(N° 3 5), il se voua à l'art et partit de bonne heure pour Paris, 
où il entra à l'Ecole des Beaux-Arts. Son inscription y est 
mentionné sur le registre n° 95, p. 186, en ces termes: 

Du i" vendémiaire an m: Jean Koechlin, peintre, natif de Mul- 
hausen en Suisse âgé de 21 ans, demeurant rue des Postes n® 886, 
chez le citoyen Murenne. A justifié de sa carte de citoyen. 

Il est l'auteur d'un album de portraits de la famille Jean 
Kœchlin. M. Camille Schlumberger a publié de lui, dans ses 



~ 72 — 

Portraits Miillmisiens, son portrait peint par lui-même (pi. 
Kœchlin VIII, n^ 12*^), et une série de dessins-portraits 
répartis sur les planches III, IV et suivantes de cette famille, 
à savoir de : 

Paul-Henri Burnat (1779, t 1867), ^^ît ^^ 1838; Mathieu 
Thierry-Mieg (1801, *î* 1883), ainsi qu'un Vendredi en 1820 
(Divers, pi. XI), représentant un groupe de six dames 
mulhousiennes. 

Jean Kœchlin épousa, en 1793, Thérése-Laure de Lavit 
(née à Paris en 1784, -^ à Masevaux en 1827), petite-fille 
d'un comte de Lavit, gouverneur de la Guadeloupe. Sa fille 
aînée devint, en 1823, la femme du comte César de Waldner 
de Freundstein. 

Il mourut en 1861. 

47- 

Jean-Henri Benner, peintre de la Cour de Russie, est né, 
à Mulhouse, le 3 août 1776, de Jean-Henri Benner (175 1, 
f 1808), horloger, et de Marthe StefFan (1755, f 1808). 

On ne sait, malheureusement, pas graad'chose sur la vie 
de cet éminent artiste, qui quitta Mulhouse de bonne heure. 
Nous ignorons comment et par qui il fut appelé à la Cour 
de Saint-Pétersbourg, où il put exercer son talent à loisir. Il 
y fit les portraits de toute la famille impériale, qui furent 
gravés ensuite par différents artistes et réunis en album. Un 
exemplaire de cet album figure dans les collections du 
Musée historique de notre ville. Il fit, en 181 1, une vue de 
Mulhouse en aquarelle. 

Sa nièce, M^^^ Benner, de la cour Saint-Jean, possède de 
lui plusieurs petites œuvres, notamment des portraits- 
miniatures peints sur des tasses. 

Il existe de lui, au Musée historique de notre ville, une 
étude de jeune fille, toile cataloguée sous le n° 638. 



— 73 — 

Dans les Portraits Mulhiisiem, de M. Gimille Schiumberger, 
se trouvent reproduits les portraits suivants : 

Jean-Henri Benner et Marthe StefFan, ses parents, datés 
de 1803 (pi. Benner I, n^* i et i^); 

Son propre portrait (pi. B. II, n° 5^); 

Celui de sa sœur Julie (1792, ^ 1846), miniature (pi. 
B. II, nû 6); 

Charles Kœchlin (1789, -^ 183 1), manufacturier en 
Bohême (pi. Kœchlin XIII, n« 25); 

Jacques Schlumberger (1777, *î* 1861), négociant à Mul- 
house, époux de Climéne Hofer, miniature datée de 1804 
(pi. Schlumberger X, n^ 26^); 

Jean Vetter (1787, f 185 1), manufacturier à Mulhouse 
et plus tard à Ettlingen, miniature (pi. Vetter II, n° 40- 

Jean-Henri Benner mourut célibataire, hors Mulhouse, 
pendant l'hiver de l'année 1836. 

48. 

Jean-Georges Hirn, peintre, plus tard manufacturier au 
Logelbach, est né, à Mulhouse, le 13 décembre 1777, d'Abra- 
ham Hirn, concierge au collège de Mulhouse, et d'Anne- 
Catherine Heinrich. 

Son père, lui voyant des dispositions pour le dessin, le 
recommanda à M. Haussmann, du Logelbach, qui l'envoya 
à Paris pour étudier la peinture de fleurs, et le fit entrer, 
plus tard, dans son établissement comme dessinateur. 
Devenu le gendre de son patron, il fut associé de la maison, 
qui prit la raison sociale Haussmann, Jordan & Hirn. 

Un grand nombre de ses compositions originales, ayant 
servi pour les impressions de cet établissement, se trouvent 
dans les collections du Musée de dessin industriel de 
Mulhouse. 



- 74 — 

Jean-Georges Hirn obtint la médaille d or à l'Exposition 
de 1812. Un de ses tableaux de fleurs et fruits figure au 
Musée des Beaux-Arts de notre ville (catal. n° 38). Une 
autre de ses œuvres, du même genre, a été placée, en 1889, 
au Musée du Louvre, à Paris. 

Cet artiste mourut au Logelbach, le 9 avril 1839, délais- 
sant trois fils, dont l'un fut le grand savant Gustave- Adolphe 
Hirn, mort en 1890. 

49. 

Emmanuel Fries, artiste-peintre, naquit à Mulhouse, le 1 7 
juillet 1778, d'Emmanuel Fries, docteur en médecine, et 
d'Elisabeth Risler. Il fit ses études à Paris, où on le trouve 
parmi les élèves de l'Ecole des Beaux-Arts, ainsi qu'il résulte 
de l'inscription suivante, copiée sur le registre n^ 95, p. 193 : 

Du 23 floréal an m: Emmanuel Fries, peintre, natif de Mulhausen, 
département du Haut-Rhin, âgé de 17 ans, demeurant rue des Postes 
chez le citoyen Murène n** 886, a justifié de sa carte de citoyen. 

Il est intéressant de constater que Fries a logé avec Jean 
Kœchlin (N^ 46), à la même adresse et en même temps, ce 
qui s'explique d'ailleurs par les liens qui unissaient les deux 
familles. 

Revenu à Mulhouse, où il demeura rue Mercière, il y fit 
d'abord du dessin industriel, mais, plus tard, il retourna à 
Paris, pour s'y vouer derechef au grand art. 

Le 9 mai 1 800, Emmanuel Fries épousa Barbe Schlumberger 
(née le 3 janvier 1783, -J- le 29 février 1860), fille de Jean- 
Ulric Schlumberger, drapier, et de Salomé Spœrlein, qui lui 
donna cinq enfants, dont quatre fils. 

Le Musée des Beaux-Arts possède de lui deux toiles, des 
fleurs et des fruits, figurant sous les n^^ 27 et 28 au catalogue; 
celui-ci donne aussi sa biographie, à laquelle nous renvoyons 
le lecteur. 

Emmanuel Fries mourut, à Mulhouse, le 21 janvier 1852. 



- 75 - 

50. . 

Rodolphe KoECHLiN, peintre-dessinateur, frére du peintre 
Jean Koechlin (N° 46), est né, à Mulhouse, le 2-] août 1778. 
Il fut reçu à l'Ecole des Beaux-Arts, comme celui-ci. Son 
inscription est mentionnée au registre n° 95, à la page 202, 
comme suit : 

Du 2 fructidor an v : Rodolphe Koechlin, de Mulhouse en Suisse, 
âgé de 18 ans, demeurant rue de la Loi, maison Diogène n** 66 près 
le Théâtre Feydeau. A justifié de son passe-port, élève du Citoyen 
Regnault. 

Rodolphe Koechlin revint se fixer dans sa ville natale, où 
il épousa, le 21 janvier 1801, Marie-Elisabeth Risler (née le 
9 septembre 1778, f 10 octobre 1829), fille de Jérémie 
Risler, fabricant d'indiennes, et d'Anne-Catherine Mieg, qui 
lui donna six enfants, dont deux fils: 1® Jean (180 1,*!* 1870), 
manufacturier et commandant des pompiers à Mulhouse, 
marié à Marie Dollfus, union dont est issu M. Alfred Koechlin- 
Schwartz (1829, -J* 1895), également manufacturier et com- 
mandant des pompiers à Mulhouse, plus tard maire du 8^ 
arrondissement à Paris, puis député du Nord, qui délaisse 
deux fils, MM. Raymond Koechlin, historien d'art, et Jean- 
Léonard Koechlin, capitaine d'artillerie, les deux résidant en 
France; 2° Emile (1808, -^ 1883), maire de Mulhouse de 
1848 à 1852, marié à Salomé KoechHn, qui lui donna sept 
enfants, dont deux fils, MM. Rodolphe Koechlin-Engel et 
Emile Koechlin-Claudon, résident également en France. 

Rodolphe Koechlin paraît s'être adonné plus spécialement 
au dessin industriel. Le registre de civisme de 1806 et les 
actes de naissance de ses enfants le qualifient tantôt de des- 
sinateur, tantôt d'artiste. Nous n'avons pu retrouver aucune 
toile de lui, mais il est probable qu'il en existe dans la famille. 

Dans les Portraits Mulhousims, M. Camille Schlumberger 
reproduit son portrait et celui de sa femme, sur la planche 



— 76 — 



Koechlin X, n° 17 et 17^, ainsi que ceux de fils Jean et 
Emile, avec leurs leurs épouses (pL XIX). Rodolphe Koechlin 
mourut, à Mulhouse, le 11 février 1855. 



51. 

Jean-Henri Luttringhausen, paysagiste et professeur de 
dessin, est né en notre ville, le 21 juin 1783, de Jean-Jacques 
Luttringhausen, drapier, plus tard professeur de dessin, à 
Bâle, originaire d'Otterberg (Palatinat), et d'Anne-Barbe 
Persohn, d'Illzach. A l'âge de dix ans, il quitta Mulhouse 
avec ses parents qui allèrent s'établir à Bâle. A cette occasion, 
le magistrat délivra à ces derniers un certificat de bonne 
conduite, ainsi conçu : 

s c h e î n 
an Joh. Jakob Lothringshausser von Otteuberg, in der Pfaltz. 

Ich Endsunterschriebener Stadtschreîber der Stadt Mûlhausen bescheine, dass Joh. 
Jakob Lothringshauser von Ottenberg in der Pfaltz, Arbeiter auf einer hiesigen Jn- 
dienne fabrique samt seiner Ehefrauen Barbara Persohn von JUzach gebûrtig, sich 
schon seit etlich und zwanzig Jahren allhier aufhaltet, und soviel hiesiger Obrigkeit 
bekannt jederzeit wohl verhalten haben. Weilen Sie nun dato gesinnet sind, sich 
bessern Verdienst wegen nach Basel, oder anderweitig zu begeben, so ist Ihnen 
obiger Schein zum Zeugniss Ihres Wohlverhaltens mitgetheilt worden . Geben mi 
Beydruckung kleinem Canziey Jnsigels, 

Mûlhausen den 14. 9bris 1793. Josua Hofer. 

i^Prot. allerh. ^tUsi., il. B. il, p. 558). 

Jean-Henri Luttringhausen épousa, à Kleinhûningen, le 
i^»" mai 1832, Suzanne Vogt, de Pratteln (f à Bâle, le 26 
novembre 1854, à l'âge de 61 ans, 6 mois et 10 jours), 
après avoir été reçu bourgeois de Bâle en 183 1. Il mourut 
à Bâle, le 23 novembre 1857. 

Le Sclnveii. Kûnstler'Lexikan donne sur cet artiste les 
renseignements suivants : 

Il apprit certainement les principes de son art à Tatelier du paysagiste 
P. Birmann, avec le fils duquel, Samuel, il était très lié et avec qui 



— 77 — 

il vécut assez longtemps à Paris, après 1820. Après son retour, il fut 
nommé professeur de l'école de dessin fondée par la Société d'utilité 
publique. 

Luttringhausen était surtout estimé pour ses paysages à l'aquarelle, 
exécutés dans le genre miniature avec un soin des plus méticuleux, 
dans lesquels dominent un ton chaud brun d'ensemble. Comme 
coloris il est plus harmonieux et d'un meilleur goût que son professeur 
Birmann. Le Voyage pittoresque, d'Osterwald, et V Excursion sur les côtes 
et dans les ports de Normandie, de Bonington, ont publié des dessins de 
lui, gravés par Salathé, Filding, etc. Luttringhausen a aussi produit 
des portraits à l'encre de Chine et au crayon, soigneusement exécutés. 

Cette famille est encore représentée à Bâle. Meyer-Krauss 
donne son blason dans son Basler Wappenïnich, 



52. 

GoDEFROY Engelmann, miniaturiste et introducteur de la 
lithographie en France, naquit à Mulhouse, le 17 août 1788, 
de Godefroy Engelmann (1734, i* 18 10) et de Climéne 
Reber(i746, f 1836). 

La chronique manuscrite de cette famille nous fournit 
sur les études et sur la première période de la carrière 
artistique de cet homme remarquable les renseignements 
suivants : 

A l'âge de quatorze ans, Godefroy Engelmann fut placé 
par son père en pension à Vevey, chez le pasteur Carrard, 
où, en dehors des leçons de français, il prit des leçons de 
dessin et de musique. Au bout de deux ans, il revint au pays 
et son père constate dans ses notes «qu'il parle très joliment 
le français et qu'il a fait des progrès en bien des points, 
notamment dans le dessin et la peinture». 

Le jeunç homme entra ensuite dans la maison Frédéric 
Cornetz, pour y faire l'apprentissage du commerce. Toute- 
fois, après une année déjà, Cornetz ayant cessé son affaire, 
Godefroy Engelmann fut placé à La Rochelle, chez MM. 



— 78 - 

Em. Weiss, Bramino & C'^, vers la fin du mois de sep- 
tembre 1805, chez lesquels il resta deux années. De là il se 
rendit à Bordeaux, puis à Paris, où il se perfectionna dans 
le dessin et la peinture. Son séjour à Paris fut d'une année 
et lui fut très profitable, remarque son père. 

Dans cette ville, il fi-équenta l'Ecole des Beaux -Arts, à 
l'instar de plusieurs de ses contemporains. Son inscription y 
figure au registre n° 95, p. 335, en ces termes: 

Du 26 février 1808: Geoffroy Engelmann, natif de Mulhouse, 
département du Haut-Rhin, âgé de 19 ans 1/2, demeurant rue et 
hôtel de Savoye. Elève et présenté par M. Renault. 

Rentré à Mulhouse, le 30 octobre 1808, il se maria l'année 
suivante, le 3 août. Sa femme, Anne-Catherine Thierry, était 
la fille de Jean Thierry et d'Elisabeth Hofer. De cette union 
naquirent dix enfants, dont trois fils, Godefroy (18 14, 
•J* 1897), lithographe et dernier représentant de cette famille 
à Mulhouse, Jean et Jules qui continuèrent la lignée en 
France, soit à Paris et à Pau. 

On connaît suffisamment le rôle joué par Godefroy 
Engelmann dans l'art lithographique, inventé en 1796 par 
Senefelder et que notre concitoyen introduisit le premier en 
France. En effet, dés la fin de l'année 18 14, il avait ouvert 
son premier atelier lithographique dans la Grand'rue, au rez- 
de-chaussée du vieux bâtiment du collège actueP. En 18 16, 
il créa une succursale à Paris et, dés lors, il ne cessa de 
perfectionner le nouvel art. On doit aussi à Engelmann 
l'invention de la chromolithographie, pour laquelle il obtint 
un brevet le 15 janvier 1837. 

L'œuvre lithographique de Godefroy Engelmann, si artis- 
tique, est trop considérable pour que nous puissions, dans 
ces notes Umitées, en donner une nomenclature. Elle 
sortirait d'ailleurs du cadre que nous nous sommes tracé. 



* Celui-ci n'y fut transféré qu'après iSai, ce qui fofya Engelmann à ouvrir de nouveaux atelie 
au n* 5 dt la rue de la Justice. 



79 

Il nous reste toutefois à dire encore quelques mots sur 
son œuvre de peintre-miniaturiste, dont M. Camille Schlum- 
berger nous fait connaître les productions suivantes publiées 
dans son album des Portraits Mullx)uswis : 

L artiste lui-même et sa femme, Catherine Thierry (1792, 
^ 1872), qu'il avait épousée le 3 août 1809; 

Ses parents, Godefroy Engelmann et Climéne Reber. (Ces 
quatre miniatures sont aujourd'hui la propriété de M. Edmond 
Engelmann, à Paris) ; 

Jean Risler (1781, •{• 1856) et sa femme. Barbe Heilmann 
(1784, •]• 1853), propriété de M. Charles Risler, à Paris; 

Enfin, une belle lithographie représentant Jean Zuber 
(1773, •{• 1852) et sa femme, Elisabeth Spœrlein (1765, 
^ 1856), exécutée en 1846 à l'occasion de leurs noces d'or. 

Godefroy Engelmann mourut le 25 avril 1839. 

53. 

Jean Mieg, artiste-peintre, puis manufacturier à Mulhouse, 
est né le i^*^ avril 1791, de Mathieu Mieg, le chroniqueur 
(v. N° 38), et de Judith Blech. Il épousa, le 27 avril 1825, 
Anne-Catherine Heilmann, née le 24 septembre 1800 
(f 2 janvier 1880), de Jacques Heilmann, manufacturier, 
et de Catherine Vetter. 

Il hérita des dispositions artistiques de son père, qui 
l'envoya de bonne heure à Paris, où il fut reçu à l'Ecole des 
Beaux-Arts. Son inscription y est relatée comme suit, au 
registre n° 95, p. 333: 

Du II septembre 1807: Jean Micq {sic), natif de Mulhouze, 
département du Haut-Rhin, âgé de 16 ans, demeurant chez M. 
Vauthier, peintre, rue des Fossez M. le Prince n** 14. Elève et présenté 
par M. Meynier. 

Jean Mieg, de retour à Mulhouse, produisit un certain 
nombre de toiles d'un grand mérite. Au Musée historique 
de notre ville, on conserve une vue de Mulhouse peinte 
par lui en 18 10 (catal. n° 571). 



— 80 — 

Dans les Portraits MulhousienSy de M. Camille Schlum- 
berger, sont reproduits : 

Un groupe de gardes nationaux et pompiers, peinture 
datée de 183 1 (planche Heilmann VI); 

Le portrait de Jean-Jacques Blech (planche Blech II, 4) ; 

Le portrait de Judith Landsmann (1776, ^ 1865), 
femme de Jérôme Schwartz, daté de la même année 
(planche Schwartz III); 

Mathieu Mieg, le chroniqueur, dans son cabinet de travail 
(planche Mieg 3^); 

La photographie de Jean Mieg et de sa femme, faite par 
Josué Dollfus, est reproduite dans le môme album (planche 
Mieg VI, no 6); 

Jean Mieg est également l'auteur de la belle série des 
Manufactures du Haut-Rhin, reproduites en lithographie par 
Godefroy Engelmann. 

Nous connaissons de cet artiste une toile représentant 
Ylsteiner Klotx, dans le grand-duché de Bade, qui est certaine- 
ment une de ses meilleures productions. 

Jean Mieg mourut le 27 avril 1862. 

54. 
Jean Benner, dessinateur et artiste-peintre, est né à Stauf- 
berg (Suisse), le 28 mars 1796, de Jean-Jacques Benner, 
dessinateur industriel, originaire de Mulhouse, et de Mar- 
guerite Hedinger. Elève de van Spaendonck et de van Dael, 
il vint s'établir ensuite dans notre ville, où il demeura à la 
chaussée de Dornach. Le 14 mai 1835, il épousa Elisabeth 
Pries (1807, \ 1850), fille du peintre Emmanuel Pries 
(N° 47) et de Barbe Schlumberger, dont il eut deux fils 
jumeaux, Jean et Emmanuel, qui devinrent par la suite les 
grands artistes-peintres bien connus, et une fille, Elisabeth, 
qui devint la femme de M. de Rutté, de Berne, l'architecte 
de notre Nouveau Musée. 



- 81 - 

Jean Benner fut un peintre de fleurs de talent. Il obtint 
une médaille aux expositions de Rouen (en 1840, 1841, 
1846) et de Cambrai (en 1842). Le Musée de Mulhouse 
possède de lui une toile, cataloguée sous le n° 3. 

Il mourut le 21 novembre 1849, ^" notre ville. 

55. 

JosuÉ DoLLFUs, miniaturiste distingué, né, à Mulhouse, le 
II avril 1796, de Jean-Georges DoUfus (1756, •[• 1825), phar- 
macien, puis fabricant de toiles peintes, et d'Anne-Marguerite 
Risler (1760, •{• 1835), était le petit-fils de Jean-Henri DoU- 
fus, artiste-peintre (v. N° 35), et un des trois introducteurs 
de l'industrie des toiles peintes à Mulhouse. Il épousa, en 
premières noces, le 4 juin 1830, Adèle-Anne Zindel, et, en 
secondes noces, Elisa Heilmann. 

Josué DoUfus fut d'abord dessinateur industriel, dans la 
maison Alexandre Risler, en Normandie, puis, à partir de 
1826, U se voua au grand art. Son premier maître fut Obry. 
En 1834, n passa plusieurs mois à Paris dans l'atelier de 
Madame Mirbel, la célèbre miniaturiste, grâce aux leçons de 
laquelle U arriva à imprimer à ses œuvres ce cachet si 
personnel que tout le monde a pu admirer à l'exposition de 
ses œuvres, organisée à Mulhouse, en 1903, et consistant 
notamment en portraits mulhousiens. 

M. Henri Juillard-Weiss, le distingué conservateur du 
Musée des Beaux- Arts de notre viUe, a publié à cette occa- 
sion une excellente biographie de cet artiste, à laquelle nous 
renvoyons le lecteur. Elle contient un certain nombre de 
ses meilleures productions. 

Josué DoUfus mourut, à Mulhouse, le 15 mai 1887. 

56. 

Jules-Claude Ziegler, peintre d'histoire, né à Langres, 
le 16 mars 1804, mort, à Paris, le 25 décembre 1856, en 



— 82 — 

son hôtel de la rue de la Bienfaisance, 12, peut être rangé 
ici parmi les artistes mulhousiens de par son père Jean-Jacques 
Ziegler, négociant, né en notre ville, le 16 mai 1775 (de Jean- 
Jacques Ziegler, tonnelier, et d'Elisabeth Wolf), qui alla 
s'établir à Langres, où il épousa la veuve de son patron, 
Victoire-Suzanne Casson, veuve Dutailly. 

Voici la notice que Larousse consacre à ce peintre, qui se 
rendit notamment célèbre par la décoration de l'église de la 
Madeleine, à Paris: 

Ziegler (Jules-Claude), peintre français, né à Langres en 1804, 
mort à Paris en 1856. Lorsqu'il eut achevé ses études à Nancy, 
il se rendit à Paris pour y apprendre le droit. Mais la jurisprudence 
avait pour lui beaucoup moins d'attrait que les sciences physiques et 
naturelles et le dessin ; aussi suivit-il avec moins d'assiduité les cours 
de droit que ceux de la Sorbonne et du Jardin des plantes et se fit 
admettre, en 1825, dans l'atelier de Heim. C'est alors que s'éveilla 
en lui la vocation artistique avec une telle vivacité qu'il résolut de 
s'adonner entièrement à la peinture. Toutefois, comme son père 
exigeait de lui qu'il terminât son droit, il prit son diplôme de licencié 
en 1826, puis obtint de sa famille d'étudier la peinture pendant 18 
mois, en promettant d'abandonner la palette pour le barreau si, au 
bout de ce temps, il n'avait pu acquérir un talent remarquable. Ziegler 
devint alors élève d'Ingres et fit des progrès rapides; mais une oph- 
thalmie, causée par un excès de travail, vint interrompre ses études, 
et lorsqu'il eut recouvré la vue, lorsque le délai de 18 mois fut expiré, 
son père jugea qu'il devait renoncer aux arts, puis lui retira sa pen- 
sion pour le forcer à revenir auprès de lui. Le jeune artiste n'hésita 
point à tenter les rudes épreuves d'une vie précaire pour suivre sa 
vocation et demanda des ressources à son pinceau. Il parvint à vendre 
quelques ubleaux qui décelaient un cenain talent, partit en 1830 pour 
l'Iulie, visita ensuite l'Allemagne et les Pays-Bas, et revint à Paris 
après avoir beaucoup étudié et beaucoup appris. Une Fite de Venise, 
achetée par Louis-Philippe, une Scêtie de la vie de Henri IV, exposée en 
1832; un beau portrait du Cardinal Montalte; le Doge Foscari rentrant 
dans son palais après son abdication et surtout Giotto dans l'atelier de 
Cimabue, qui figurèrent au Salon de 1833, mirent tout à coup Ziegler 
en évidence et commencèrent sa réputation. Ce dernier tableau, aussi 



- 83 - 

remarquable par la correction du dessin que par la vigueur de l'exé- 
cution et la solidité de la couleur^ fut acquis par l'Etat pour le Musée 
du Luxembourg. Il en fut de même du Saint Luc peignant la sainte 
Vierge^ qui parut au Salon de 1834, ^" même temps qu'un Saint 
George terrassant le Dragon, acheté par le musée de Douai. Peu après, 
Ziegler reçut du gouvernement la mission d'aller étudier en Allemagne 
les procédés employés dans la fabrication des vitraux et de la 
porcelaine. 

De retour en France, il exécuta pour la princesse Marie de char- 
mants dessins représentant au trait des sujets tirés du poème d*Eloa 
d'Alfred de Vigny, puis peignit pour le musée de Versailles les por- 
traits du Connétable de Sancerre et du Maréchal Kellermann (1833). 
A cette époque, Paul Delaroche venait d'être chargé d'exécuter toutes 
les peintures de l'église de la Madeleine, à Paris, et s'était rendu en 
Italie pour y faire les études nécessaires à cet immense travail. Un 
jour, le ministre de l'Intérieur, M. Thiers, s'étant trouvé avec Ziegler, 
lui demanda quel était le sujet qui lui paraissait le mieux convenir 
i l'immense coupole de la nouvelle église. L'artiste lui exposa ses 
idées et lui remit peu après l'esquisse de la composition qu'il avait 
conçue. Cette esquisse plut tellement au ministre que, quelques jours 
après, Ziegler était chargé de l'exécution de la coupole. A cette nou- 
velle, Paul Delaroche accourut de Rome, réclama la peinture de la 
coupole, fit appuyer ses réclamations par son beau-père Horace Vernet, 
qui s'adressa à Louis-Philippe, et bientôt après Ziegler fut appelé 
auprès du roi, qui lui demanda de renoncer à la commande faite par 
M. Thiers. Le jeune artiste refusa et par ce refus mécontenta vive- 
ment Louis-Philippe, qui ne pensa pas pouvoir user de son autorité 
pour vaincre son obstination, mais qui ne la lui pardonna jamais. 
Ziegler se mit donc à l'œuvre et, après trois ans de travail, il put 
mettre en 1838, sous les yeux du public, l'immense peinture dans 
laquelle il a représenté la Madeleine aux pieds du Christ, les apôtres, 
les martyrs, les héros et les plus puissants défenseurs du christianisme. 
Bien que cette colossale composition fut loin d'être sans défauts, la 
critique s'accorda pour reconnaître la bonne ordonnance des groupes 
dessinés et peints avec beaucoup de talent, l'harmonie de la couleur 
et le grand effet de l'ensemble. La croix d'honneur fut la récomjjense 
bien méritée de l'habile et laborieux artiste, qui pendant plusieurs 
années dut cesser de peindre pour reposer sa vue fatiguée et déformée 
par un continuel travail sur une surface concave. Il alla fonder alors 



— 84 — 

près de Beauvais, à Voisinlieu, une fabrique de poterie pour laquelle 
il dessina des vases aussi nouveaux que gracieux, aussi remarquables 
par l'élégance des formes que par la perfection de l'exécution et qui 
sont connus sous le nom de poterie de Ziegler. Il reprit ensuite 
ses pinceaux, et exécuta plusieurs tableaux d^histoire; mais ces 
tableauxi qui ne pouvaient guère être acquis que par l'État, restèrent 
presque tous dans son atelier, et, comme Louis-Philippe lui avait 
gardé rancune de son refus, il ne put obtenir aucune commande du 
Gouvernement. Profondément découragé, l'artiste cessa presque en- 
tièrement de peindre et passa la plus grande partie de son temps à 
la campagne, près de Langres. En 1854, il accepta la direction de 
l'Ecole des Beaux-arts de Dijon, dont il ne tarda point à se démettre. 
Il était revenu à Paris pour y achever une Imnuuulà conception, lors- 
qu'il mourut. Ziegler tient une place distinguée parmi les peintres 
français de la première moitié de notre siècle. « Son dessin, dit M. 
de Saint-Ferjeux, est généralement très correct, son exécution large 
et pleine d'énergie; sa couleur rappelle souvent les peintures de l'école 
espagnole; ses tableaux se font généralement remarquer par une dis- 
position harmonieuse et pleine de goût; mais son exécution, qui 
convenait surtout pour la peinture monumentale, pèche quelquefois 
par le manque de finesse et de détails. De toutes ses qualités, celle 
qu'il possédait à un degré le plus.éminent, c'était le goût. Il avait le 
sentiment des proportions, des formes, à un degré extraordinaire». 
Outre les tableaux déjà mentionnés, nous citerons de lui: Daniel 
dans la fosse aux lions (1838), œuvre fort remarquable; la Vierge aux 
neiges, une de ses plus belles productions (1844); la Rosà répandant 
ses perles sur les fleurs (1844) ; la Fision de Jacob et Judith aux portes de 
Bithulie (1847), au musée de Lyon; les Pasteurs de la Œible, au 
musée de Dijon; une belle tête de Léda; une Assomption; Charles- 
Quint y devenu moine, renvoyant son portrait avec les insignes de l'empire, à 
Londres; Henri II et Diane de Poitiers; Agnès Sorel et Charles VII; 
le Cardinal Gighi faisant des excuses à Louis XIV, au musée de 
Versailles ; Saint Dominique et Sainte Catherine, excellent tableau que 
possède l'église d'Ouge; le Congrès d'Amiens; le ponrait du Marquis 
de Coislin, etc. On lui doit encore quelques ouvrages: Etudes céra- 
miques, recherches des principes du beau dans l'architecture, l'art céramique 
et la forme en général; théorie de la coloration des reliefs (Paris, 1850, 
in-8°); Traité de la couleur et de la lumière (Paris, 1852, in-8°); Compte 
rendu de la photographie à l'Exposition de iSjj (Dijon, 1835, in-8*); 



— 85 - 

enfin, un atlas in-f*, contenant les dessins lithographies des plus 
beaux vases qu'il a fait exécuter dans sa fabrique de Voisinlieu. 

Nous trouvons dans les Mémoires de la Société académique 
de l'Oise les détails suivants sur l'œuvre céramique de 
Ziegler', dont parle Larousse: 

Le peintre d'histoire Jules-Claude Ziegler (1804-1836) fut chargé 
par l'Etat en 1834 d'aller étudier en Allemagne les procédés de 
fabrication des vitraux et porcelaines. 

De retour en France, il fut choisi pour exécuter les peintures de la 
coupole de la Madeleine (1835-1838), mais ce grand effort ayant 
fatigué sa vue, il dut abandonner ses pinceaux. C'est alors qu'il fonda 
à Voisinlieu une fabrique de poteries pour lesquelles il composa une 
série de dessins et voulut mettre en pratique ses idées personnelles 
en matière d'esthétique, idées qu'il développa plus tard dans un de 
ses ouvrages. 

Les grès de Ziegler, dits grès bronze, sont vernis au sel et ont une 
coloration brune; leurs formes, très étudiées, sont complétées par 
une décoration en relief d'un aspect original et dont les motifs sont 
empruntés le plus souvent à la nature ; quelquefois aussi il s'est servi 
des éléments décoratifs de l'art musulman. 

De 1839 à 1843, quelques-uns de ses vases entrèrent au musée de 
Sèvres; de ce nombre est une des pièces capitales de l'artiste, le vase 
dit des Apôtres (1842), dont une répétition a été exposée au Musée 
Centennal par M"* Delaherche. 

Une autre pièce, de moindre importance, se trouvait également à 
la même exposition dans la collection de M. Ocuve Groussot. 

Ziegler se remit à la peinture en 1844, mais n'ayant pu obtenir 
les commandes officielles qu'il espérait, il se découragea et se retira 
à la campagne près de Langres; il mourut en 1856, après avoir été 
quelque temps directeur de l'Ecole des beaux-arts de Dijon. Son 
éublissement de Voisinlieu était, dans l'intervalle, devenu la propriété 
de M. Mansard entre les mains duquel il ne tarda pas à décliner et 
à disparaître. 



* V. Clément Gtrnier, Theticnnaire de la cérami^uty p. ai8 ; Comptes rendus des sessions annuelles 
des Sociétés des Beeux-Arts des Départements, t. II, p. $8, t. III, p. 7S, 79, 309 ; Annuaire du diocèse 
de Langres, iSj^, p. 11 $-13$; Dictionnaire général des Artistes de TEcole franfaise, Bellier, t. II. 
p. 7}o. 



— 86 — 

Cet artiste est issu d'une autre famille Ziegler que les 
N°^ 3 3 et 37 du présent travail; elle a pour premier ancêtre 
Philippe Ziegler, maître d'école, originaire de Worms, lequel 
s'établit à Mulhouse vers 1570 et dont la descendance 
subsiste encore de nos jours. Claude-Jules Ziegler, ci-dessus, 
fait partie de la branche aînée, issue de Jacques Ziegler, 
second fils de Philippe. 

La branche cadette est issue d'Ottmar Ziegler, le plus 
jeune frère de ce Jacques, et sa descendance existe également 
encore, connue sous le nom des Ziegler-Kœchlin et a fourni, 
à son tour, un artiste-peintre de talent, Charles Ziegler, 
né en notre ville, le 22 octobre 1827, et mort en Algérie en 
1902. Notre notice ne s'occupant pas des peintres nés après 
le premier Empire, nous n'avons pu lui consacrer de notice. 
En réalité, il fait partie des artistes modernes et son œuvre 
est connu. 

57- 

Pierre Hartmann, peintre, né à Mulhouse, le 28 
novembre 1805, ^^ Pierre Hartmann (1777, '^ 1844), bou- 
langer, et d'Anne-Elisabeth Lambert (1775, i* 1848), 
embrassa d'abord la profession de son père, qu'il abandonna 
ensuite pour se vouer à l'art. Neveu du peintre Jean-Henri 
Lambert (N° 40), c'est certainement chez ce dernier qu'il 
aura pris goût à la peinture et reçu les leçons nécessaires. 

Aux expositions organisées par la Société industrielle en 
1836 et en 1838, Pierre Hartmann exposa, la première fois, 
le Massacre des Janissaires y copie d'après Horace Vernet; la 
seconde fois, deux tableaux à l'huile représentant un Intérieur 
de famille et Un chien. Il existe de lui un tableau au Musée 
de Baie, ce qui prouverait que son talent d'artiste était réel. 

Pierre Hartmann eut trois femmes : Thérèse Schweighofer 
(18 10, f 1846), Marguerite-Madeleine Frœhlich (1826, 



— 87 — 

7 1850) et Anne-Marthe Kunzelmann (née en 1816), dont 
il eut neuf enfants, qui ont laissé de la descendance mâle, 
résidant en Amérique, Il mourut en 1882. 

58. 

Daniel Eck, peintre, naquit à Mulhouse, le 20 décembre 
1807, de Daniel Eck (1773, i* 1866), graveur industriel, et 
d'Anne-Elisabeth Benner. 

Comme ses deux frères qui suivent, Daniel Eck se voua 
à la carrière artistique et fit ses premières études à Paris. 
Parmi les œuvres connues de lui, nous citerons deux 
portraits à Thuile de M"^ E., ayant figuré, en mai 1836, à 
l'exposition des produits de l'industrie alsacienne organisée 
par la Société industrielle de Mulhouse. (Catalogue, page 23). 
L'un de ces portraits, qui représentait sa sœur, M*^^ Elisabeth 
Eck (181 3, f 1840), qui épousa, en 1837, M- Charles 
Herrmann, se trouve aujourd'hui entre les mains de 
M. Daniel Herrmann, à Paris, neveu de l'artiste*. 

Daniel Eck mourut célibataire, dans sa trente-neuvième 
année, le 20 juin 1846, au Hirtzbach, près Mulhouse, au 
domicile de ses parents. 

59. 

Frédéric Eck, peintre à Paris, frère du précédent, naquit 
à Mulhouse, le 10 mars 18 10. 

Nous n'avons que peu de détails sur son œuvre. M. Camille 
Schlumberger reproduit dans ses Portraits Mulhousietîs les 
toiles suivantes : 

Portraits de Gaspard Baumgartner (1790, ^ en Suisse 
1875) et de sa femme Honorine Alègre (née à Bolbec en 
1804, •{• au Havre en 1887); 

* Renseignement obligeant de M. Edouard Benner, notre excellent confrère do Musée historique, 
apparenté A cette branche de la famille Eck. 



— 88 — 

Portrait de Georges Zipélius (1808, 7 1890), artiste- 
peintre, fils de Jean-Philippe Zipélius et d'Elisabeth Laederich 
(pi. Divers). 

Frédéric Eck mourut à Paris, en 1860. 

60. 

. Jean-Jacques Eck, professeur de dessin et artiste-peintre, 
naquit, à Mulhouse, le 24 juin 18 12, et y mourut le 28 
janvier 1887. Il était le plus jeune frère des précédents, et 
épousa, le 8 juillet 1846, Sophie-Adéle-Louise, fille d'Auguste 
Huguenin, constructeur-mécanicien, et d'Annette Cornetz, 
qui lui donna une fille, mariée à M. Edouard Kœchlin, 
chimiste, à Barcelone. 

Jacques Eck a été, pendant de longues années, professeur 
à l'Ecole de dessin et dans les écoles supérieures de notre 
ville, et a contribué pour une large part au développement 
du goût artistique à Mulhouse. Parmi les nombreux élèves 
qu'il a formés, nous citerons les frères Jean et Emmanuel 
Benner. Peu d'années après la guerre il prit sa retraite. 

Il a laissé un certain nombre d'oeuvres d'un réel mérite, 
parmi lesquelles le portrait de M. Emile DoUfus, maire de 
1843 ^ 1848, qui figure dans la grande salle du conseil, à 
l'Hôtel de ville, un portrait d'Auguste Stœber et une vue de 
la chapelle Saint-Jean, conservés au Musée historique. Deux 
de ses toiles, dont un portrait de M. Pellerin, ancien pro- 
fesseur de dessin à Mulhouse, figurent au Musée des 
Beaux-Arts. 

Aux expositions de la Société industrielle des années 1836 
et 1838, Jacques Eck est mentionné au catalogue pour six 
portraits. 



LES ANCIENS PEINTRES-VERRIERS DE MULHOUSE. 



Nous arrêtons ici notre travail sur les anciens peintres 
mulhousiens, le cadre que nous nous sommes tracé ne 
comprenant que les artistes nés jusqu'au début de la 
période française de notre ville. Nous laissons à plus qualifié 
que nous le soin de compléter cette notice par la nomen- 
clature de la pléiade si intéressante des peintres indigènes 
modernes, c est-à-dire de ceux qui ont vu le jour au xix« siècle, 
et dont l'œuvre est si remarquable à tant de titres. 

Pour terminer, voici une liste des anciens peintres-verriers 
de Mulhouse, dont les documents d'archives font mention. 
Nous regrettons de ne pouvoir donner sur eux autre chose 
que de courtes notes; malheureusement les renseignements 
sur leur œuvre font à peu prés défaut. D'ailleurs, cette liste 
de noms est elle-même nécessairement incomplète. 

I. 

Michel RObler, verrier, figure au livre des bourgeois 
reconstitué, en 1552, après l'incendie de l'Hôtel de ville. Il 
vivait encore en 1572. 

2. 

Jean Reinhart, peintre-verrier, vit à Mulhouse en 1571 
et en 1576. 

3- 
David FCeger, verrier, prend chez lui, en qualité d'ap- 
prenti, en 1572, Thiébaut Schmerber, fils de Mathias 
Schmerber, hôtelier de la Demi-Lune. 



— 90 — 

4. 
André Schmidt, verrier, délivre en 1575, un certificat 
d'apprentissage à Jean MuUer, fils de Jean Muller, bourgeois 
de Mulhouse, qui a appris le métier chez lui. II avait pour 
femme Anne Kiechler, qui lui donna plusieurs enfants. 



5. 

Médard Zetter*, peintre-verrier, né vers 1565, ^ 1622, 
fils de Pierre Zetter, tanneur, épousa, en 1589, Madeleine 
Birr, dont il eut neuf enfants, parmi lesquels deux fils qui 
devinrent également peintres-verriers. 



Pierre Zetter, peintre-verrier, fils du précédent, né en 
I597> *h ^^ 1671, est mentionné comme célèbre dans son 
art dans les notes laissées par le bourgmestre Jacques Ziegler 
(v. Mieg, t. II, p. 213). Il existe de lui une série de vitraux 
et de dessins de vitraux. Le magistrat le chargea de la déco- 
ration de diverses fenêtres à l'Hôtel de ville et à l'église des 
Franciscains (en 1634, 1641, 1666). Il exécuta aussi des 
verrières pour les poêles de tribus. Il avait pour femme 
Catherine Gschworner; ses deux fils n'embrassèrent pas sa 
carrière. 

7- 
Jean Zetter, peintre-verrier, né en 1603, ^ avant 1674, 
frère du précédent, fut chargé avec lui par le magistrat de 
divers travaux de son art. Il fut l'auteur, en 1639, de trois 
fenêtres de la petite salle du Conseil (aujourd'hui la grande 
salle des archives). 



* Consulter «u sujet de cet ârtUte ei des suivants du nom, les TakUaux gême'alofifius it /« 
famiiU Zetter, parus en 1894. 



— 91 — 

Ce fut cet artiste qui planta, en 1626, le fameux tilleul 
sur la place de la Concorde, arbre géant mentionné par nos 
anciens chroniqueurs. De sa femme, Barbe Bonenstengel, il 
eut sept enfants, parmi lesquels deux fils, peintres-verriers 
comme lui (v. ci-dessous), et une fille, Barbe, qui épousa 
Jean Hûbner, originaire de la Saxe, premier de son nom, à 
Mulhouse, et peintre-verrier de renom. 

8. 

Jérôme Wild, verrier, fils du greffier-syndic mulhousien 
Jean Wild, de Montbéliard. Né sans doute dans cette dernière 
ville, il vint avec son père i Mulhouse, où il épousa, en 
1644, Anne Eglinger, dont il eut plusieurs enfants. 

En 1645, il fut chargé de la confection de nouvelles 
fenêtres à l'Arsenal. 

9- 
Médard Zetter, peintre-verrier, fils de Jean (N° 7), est 
né en 1628. Il prit son congé d'ici en 1654 et alla s'établir à 
Neustadt (Palatinat), où il se maria. En 1673, il revint à 
Mulhouse, où il mourut avant 1679. Nous n'avons retrouvé 
aucune trace de son art. 

10. 

Jean Zetter, peintre-verrief, né en 1637, -J^en 1721, était 
fils de Jean Zetter (N^ 7). A côté de sa profession, il exerça les 
fonctions de Constabler ou de directeur de l'armement de la 
ville. En cette qualité, il fut chargé par le magistrat de dresser, 
en 1697, ^" pJ^" ^^s pierres-banales du territoire de la ville 
libre, qu'il compléta, en 1701, par l'adjonction de dessins de 
châteaux et de constructions intéressantes des environs. Ce 
travail est conservé aux archives municipales et lui valut 
une gratification. M. Franz Anton Zetter, deSoleure, possède 
de lui un vitrail du bourgmestre Pierre Zetter. 



— 92 — 



II. 



Louis Stamm, le jeune, verrier, né en 1639, 7 en 1676. 
Il était le fils de Louis Stamm et de Catherine Rauber. 
Marié, en 1667, à Elisabeth Steinbach, d'Illzach, il en eut un 
fils qui fut le dernier de cette lignée. Oeuvre inconnu. 

12. 

Jean Hûbner, peintre-verrier, originaire de la Saxe, vint 
à Mulhouse en 1648 et y épousa, deux ans après. Barbe 
Zetter, fille du peintre-verrier Jean Zetter (N° 7), qui lui 
donna cinq enfants, dont quatre fils, tous verriers. Parmi la 
descendance de ceux-ci figurent encore plusieurs générations 
de verriers, mais nous doutons fort qu'ils aient été autre 
chose que de simples vitriers. L art du peintre-verrier était à 
peu prés éteint chez nous au xviii^ siècle. 

Jean Hûbner exécuta, en 1669, quelques travaux à l'église 
des Franciscains, pour le compte du magistrat. Il mourut 
en 1692. 

13- 
Jean Hœlting, peintre-verrier, originaire de Niederwesel, 
s'établit à Mulhouse en 1678, mais il mourut déjà deux ans 
après, le 8 avril 1680, à l'âge de trente ans. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 



DBS ANCIBN8 PBINTRBS MULHOU8IBN8. 



Pages 

12 Bbnbdickt, 1521. 1524 8 

54 Bbnner Jean, 1796, f 1849 80 

47 Benner Jean-Henri, 1776, f 1856 72 
31 Blbch Joh. Heinrich, 1701, f . . 45 

I 5 BOCKSTORFFER ChRISTOFFEL f I 5 5 5 ^ 
1 5 BOCKSTORFFBR LuX, I 5 53 9 

19 BoDAN Andréas, l'ainé, 16x3, f 

vers 1668 23 

21 BoDAN ANDREAS, le jeune, 1656, 

t 1696 25 

17 BoDAN Hanns, 1568, f avant 1632 20 

20 BoDAN H ans Conrad, 1647, 1 1690 24 

18 Bodan Hanns DiEBOLT, 1603, f vers 

1679 22 

10 Braun Philipp, 1513 8 

3 Burcklin, 1394 . 1418 5 

35 DoLLFUs Joh. Hbinrich, 1724, 

t 1802 61 

5 5 DoLLFUS Josué, 1796, t 1887... 81 
$8 EcK Daniel, 1807, f 1846 87 

59 EcK Frédéric, 1810, f 1860 87 

60 EcK Jean -Jacques, 1812, f 1887 88 
52 engelmanngodefroy,i788,f 1839 77 

4 Frantz, 1458 5 

49 Pries Emmanuel, 1778, f 1852.. 74 
24 Gabriel Johann es, 1669, f 17 18 36 
39 Genderich Tueodor Andréas, 

1747—1782 64 

27 Hartmann Jacob, 1680, f 41 

57 Hartmann Pierre, 1805, f 1882 86 
34 Heilmann Joh. Caspar, 1718, 

t 1760 48 

5 Hepp Hanns, 1466 6 

48 HiRN Jean-Georges, 1777, f 1839 73 
23 HoFBR Daniel, 1637, f 1702 35 

8 Hoffmann Hbinrich, cité en i486, 

f vers 1492 7 

14 Hoffmann Thomas, v. Thoman. 



P«gM 

41 HUGENIN JOHANNES, I768, f 1817 67 
1 1 KiLIAN, I515 g 

46 Kœchlin Jean, 1773, f 1861 71 

50 Kœchlin Rodolphe, 1778, f 1855 75 
40 Lambert Joh. Heinrich, 1763, 

t 1834 65 

28 Liebach Lucas, 1684, f 1728.... 41 
9 Lienhart, 1500 8 

22 LOdin Johann, 1642 32 

51 Luttringhausen Joh. Heinrich, 

1783, t 1857 76 

13 Lux, I $21 9 

2 MaLER JOHANS, 1367 . 1 371 5 

16 Meyer Ludwig, 1574 . 1S87 19 

53 Mieg Jean, 1591, f 1862 79 

38 Mieg Mathieu, 1756, f 1840 63 

30 Mont Peter (du), 1694, f 44 

36 Mûntz Joh. Heinrich, 1727, f . . 62 
I Otto, 1558 5 

26 Raussenberger Jacob, 1676, f . . 39 

6 Rotpletz Heinrich, 1479 ® 

14 Thoman, 1529, f après 1542 9 

43 Wachsmuth Ferdinand, 1802, 

t 1869 69 

42 Wachsmuth François - Joseph , 

17721 t 1855 67 

44 Wachsmuth Jean -Frédéric- Al- 

bert, 1808, t 1853 71 

45 Wachsmuth Jean-Pierre, 1812 - - 71 

29 Weiss Caspar, 1688, f '745 44 

32 Weiss Johannbs, 1704, f ï7S7- • • 46 

25 WiTz Johannbs» 1674, f 1712. . ■ 39 

7 WoLF Hanns, 1480 . 1481 6 

56 Ziegler Jules - Claude, 1804, 

t 1856 81 

35 Ziegler Daniel, 17 16, f 1806. . . 47 

37 Ziegler Johannes, 173 i, f après 

1798 62 



TABLE ALPHABÉTIQUE 



DBS ANCIENS PEINTRES - VERRIERS. 



3 FOegbr David, 1572 89 

13 HôLTING JOHAKNBS, 165O, f Ï^So 92 

12 HOBNER JOHANNES, f 1692 92 

2 RbINHART JOHANNES, I57I... 

I RCblbr Michel, 1552 . 1572 

4 ScHMioT Andréas, 1575 90 

XI Stamm Ludwig, 1639, t Ï676 92 

8 Wild Hibronxmus, 1644 . 164$.. 91 



Pflftt 
7 Zetter Johaknes, 1603, t *vant 

1674 90 

10 Zetter Johannes, 1637, t 1721.. 91 

5 Zettbr Mbdardus, 1565, f 1622. . 90 
9 Zetter Mbdardus, 1628, f avant 

1679 91 

6 Zetter Peter, J597, f 1671 90 



ERNEST MEININOER 

4 



Liste complète des ouvrages déjà parus 



I. Publications historiques. 

Voyage en France fait en l'an 1663 par Jean-Gaspard Dolfuss. 
Traduit de Toriginal allemand. 

Mulhouse, 1881, grand in-8°, 37 pages, avec un portrait. (Epuisé.) 



Vente des biens communaux à Mulhouse, 

Mulhouse, 1883, grand in-^®, 8 pages. (Epuisé.) 



Essai de description, de statistique et d'histoire de Mulhouse. Précédé 
d*une lettre de M. Aug. DoIIfus, président de la Société industrielle de 
Mulhouse, et d'une notice historique par X. Mossmann, archiviste de 
Colmar. Avec quinze illustrations dans le texte et quatorze planches et 
cartes hors texte. 

Mulhouse, 1885, grand in-4®, 173 pages. (Epuisé.) 



Notice historique et généalogique sur la famille Zu Rhein. Avec une 
illustration dans le texte, deux planches d'armoiries et de sceaux et un 
tableau généalogique hors texte. 2^ édition, revue et augmentée. 

Mulhouse, 1^, grand in-8<*, 72 pages. (Epuisé.) 



L'Eglise de l'ancienne commanderie de Malte à Mulhouse, Notice 
historique publiée sous les auspices du Comité du Musée historique de 
Mulhouse. Avec deux planches en phototypie hors texte. 

Mulhouse, 1890, grand in-8'', 12 pages. Prix : fr. 0.2S. 

Quelques exemplaires sur papier de Hollande, au prix de fr. 2.50. 



Le même, en traduction allemande. Prix : fr. 0.25. 

Quelques exemplaires sur papier de Hollande, au prix de fr. 2.50. 



2 Ernest Meininger. — Liste complète des ouvrages déjà parus. 

UHôlel de ville de Mulhouse, Edité et illustré de nombreuses 
planches en chromo, par Louis Schœnhaupt. Texte par Ernest 
Meininger. 

Mulhouse, 1892, grand in-folio, édition de grand luxe. 

Prix : fr. 150.—. 

11 a été tiré quelques exemplaires sur papier du Japon, qui n*ont pas été mis dans 
le commerce. 



Une Chronique suisse inédite du XVI* siècle. Avec 3 planches en 
phototypie, une double planche de fac-similé et 18 planches contenant 
346 armoiries reproduites d'après l'original par l'auteur. 

Bâle, Ad. Gœring, éditeur, 1892. Un volume grand in-8°, 85 pages. 

Prix : fr. 7.50. 



L'abjuration d'un bourgeois de Mulhouse dans la première moitié du 
XVII* siècle. 2* édition. 

Mulhouse, 1893, grand in-^^', 31 pages. Prix : fr. 2.50. 



Mulhouse pendant la guerre de 1870 — 71. Notes prises au jour le 
jour. 

Mulhouse, 1895, petit in-8», 123 pages. Prix : fr. 3.75. 

Cet ouvrage est presque épuisé. Il en a été tiré quelques exemplaires numérotés 
sur papier de Hollande, au prix de fr. 25.—. 



Mûlhausen wàhrend des Krieges 1870 — 71. Tâgliche Aufzeichnungen. 
Mûlhausen, 1895, klein Oktav, 126 Seiten. Prix : fr. 3.75. 

Cet ouvrage est presque épuisé. Il en a été tiré quelques exemplaires numérotés 
sur papier de Hollande, au prix de fr. 25.—. 



Le meurtre de Barthélémy Abt. Fait-divers mulhousicn de l'an 1562, 
tiré d'un dossier des archives municipales. Avec un arbre généalogique 
de la famille Abt. 

Mulhouse, 1896, grand in-8<', 60 pages. Prix : fr. 2.50. 

Quelques exemplaires sur papier spécial, au prix de fr. 5.—. 



Ambassade du bourgmestre Jean Klœtzlin et du greffier Jean-Georges 
Zichle auprès du roi Henri IV, â Paris, du 3 septembre au 2 novembre 
1602. Traduction suivie du texte original de la relation manuscrite du 



Ernest Meininger. — Liste complète des ouvrages déjà parus. 3 

greffier. Avec une notice biographique sur ce dernier et un fac-similé 
d'écriture. 

Mulhouse, 1896, grand in-8°, 129 pages. Prix : k. 3.75. 

Quelques exemplaires sur papier spécial, au prix de fr. 6.—. 



Un Anniversaire mulhoiisien, — La Fête de la Réunion de Mulhouse 
à la France, 15 mars 1798, Avec un portrait et une planche hors texte. 
Mulhouse, 1898, in-8«, 47 pages. Prix : fr. 2.—. 



La Réunion de Mulhouse à la France, le 13 mars 1798, Suivi de la : 
Relation détaillée donnée à M. J.-M, Hofer de la fête de notre réunion à 
la France, Avec 3 planches en phototypie et un fac-similé d'écriture. 

Mulhouse, 1898, grand in-8", 88 pages. Prix : fr. 3.—. 



Journal de Jean-Jacques Schlumberger, chapelier et fossoyeur, à 
Mulhouse (1733—1808), 

Mulhouse, 1898, grand in-8'', 22 pages. Prix : fr. 1.50. 



Notes sur un gobelet appelé Huttenmann, ayant appartenu à Tan- 
cienne tribu des Vignerons, de Mulhouse. Avec 3 planches en photo- 
typie, hors texte. 

Mulhouse, 1899, grand in-8^, 5 pages. Prix : fr. 1.50. 



Documents pour servir à Vhistoire de la guerre de Trente ans, 
Mulhouse, 1901, grand in-8*', 4 pages. (Epuisé.) 



La bataille de Mulhouse, 19-29 décembre 1764. 

Mulhouse, 1903, grand in-8^ 16 pages. Prix : fr. 1.25. 



Mulhouse en 1836 (par Emile Souvestre). Extrait de la « Revue de 
Paris» du 17 juillet 1836. 

Mulhouse, 1904, petit in-8**, 24 pages. Prix : fr. 1.—. 



Les prévôts impériaux de Mulhouse, Avec de nombreuses armoiries 
et deux généalogies. 2* édition. 

Mulhouse, 1904, grand in-»*, 59 pages. Prix : fr. 2.50. 



4 Ernest Meininger. — Liste complète des ouvrages déjà paras. 

Memorial'Bûchlein de la famille Schœn, 154S — 1728. Avec un arbre 
généalogique. 

Mulhouse, 1905, grand in-8*», 68 pages. Prix : fr. 2.50. 



Deux vieux canons mulhousiens. Avec une planche en phototypie. 
Mulhouse, 1906, grand in-8°, 4 pages. Prix : fr. 1.25. 



Un cas de haute trahison à Mulhouse. Episode de la guerre de Trente 
ans. Avec un arbre généalogique. 2* édition. 

Mulhouse, 1906, grand in-S», 63 pages. Prix : fr. 2.50 



Fragment de chronique mulhousienne (1694^ — 1729), par Jean-Henri 
Gœtz. 2* édition. 

Mulhouse, 1907, grand in -8°, 110 pages. Prix : fr. 3.75 



Les anciens artistes-peintres et décorateurs mulhousiens. Matériaux 
pour servir à l'histoire de Tart à Mulhouse. Avec douze planches en 
phototypie, hors texte. 

Mulhouse, 1908, grand in-8*», x-95 pages. Prix : fr. 10. — 

Quelques exemplaires sur papier de Hollande, au prix de Ir. 30.—. 



IL Généalogies. 

Tableaux généalogiques de Vancienne famille patricienne Brustlein, 
1398- 1888. Avec une planche d'armoiries. 

Mulhouse, 1888, in-folio. Prix: fr. 20.— 

Ce recueil est imprimé en autographie. 



Tableaux généalogiques de Vancienne famille patricienne Hartmann, 
de Mulhouse, 1390 — 1890, par Georges Hartmann, professeur au Lycée 
Charlemagne, à Paris. Avec une planche en chromo et un arbre généa- 
logique des pères de famille. 

Mulhouse, 1890, in-folio. . Prix : fr. 15. — 

En collaboration avec Ernest Meininger. 



Ernest Heininger. — Liste complète des ouTrages delà peras. 8 

Tableaux généalogiques de la famille Zeltftr, de Mulhouse, 1626 — 1S9i. 
Avec une planche en chromo. 

Mulhouse, 1894, in-folio, relié. Prix : fr. 20. — 



Tableaux généalogiques de la famille Blech, 1390 — 1898, par Ernest 
Blech, manufacturier à Sainte-Marie-aux-Mines, en collaboration avec 
Ernest Meininger, vice*président du Comité d'administration du Musée 
historique de Mulhouse. Avec une reproduction phototypique de la 
lettre de concession d'armoiries, deux planches de fac-similé d'écriture, 
d'armoiries et sceaux en couleurs et un tableau généalogique. 

Mulhouse, 1896, in-folio, relié. Prix : fr. 18.75 



Tableaux généalogiques de la famille Meger, d'Illzach-Mulhouse, 
1580 — 1896. Avec une planche d'armoiries en couleurs. 

Mulhouse, 1898, in-folio, relié. Prix : fr. 15. — . 



La famille Meininger, Notes historiques et généalogiques rédigées 
d'après des documents officiels et privés. Avec un portrait, des planches 
d'armoiries coloriées et de fac-similé. 

Mulhouse, 1903, in-»», II, 94 pages. 

(Pas dans le commerce.) 



III. Rapports et comptes rendus. 

Rapport sur le Cartulaire de Mulhouse de M. X, Mossmann, présenté 
à la séance de la Société industrielle de Mulhouse, du 25 juin 1890, au 
nom du Comité d'histoire, de statistique et de géographie. 

Mulhouse, 1890, grand in-8°, 8 pages. Prix: fr. 2. — . 



Les archives du vieux Mulhouse et Fintérèt que présenterait la publi- 
cation d'une série de documents inédits. Rapport lu à la Société industrielle, 
dans la séance du 31 janvier 1894, au nom du Comité d'histoire, de 
statistique et de géographie. 

Mulhouse, 1894, grand in-8°, 26 pages. Prix : fr. 2.50. 



6 Ernest Meininger. -- Liste complète des ouvrages déjà parus. 

Rapport sur les Bureaux d'informations (Verkehrsbureaux) de la 
Suisse, et le projet de création d'une entreprise de ce genre à Mulhouse, 
Mulhouse, 1895, grand in-8®, 11 pages. (Epuisé.) 



Compte rendu de la Société des intérêts de Mulhouse et de la Région, 
Bureau mulhousicn d'informations. 1^ année, 1893-1896. 
Mulhouse, 1897, grand in-S**, 22 pages. 

iV. B, — Les comptes rendus des années suivantes ont été faits par M. Aug. 
Thierry-Mieg, président de cette société. 



Rapport sur un ouvrage soumis au concours pour le prixN^ //^(Alsatia 
Sacra), lu en séance de la Société industrielle dcMulhouse, le 25 juin 1902. 
Mulhouse, 1902, grand in-8°, 4 pages. Prix : fr. 1.25 



IV. Publications diverses. 

Le Centenaire de Jean-Georges Schupp, 1781 — i février — 1881, 
Recueil des articles de journaux et des poésies parus, avec un 

arbre généalogique et la Valse du Centenaire composée par J. Souplet, 

et avec un portrait du jubilaire. 

Mulhouse, 1881, in-8*>. Prix : fr. 1.25 

Il existe quelques exemplaires sur papier de Hollande, au prix de fr. 5.^. 



Guide de Mulhouse. Avec dessins à la plume de Math. Kohier. 
Mulhouse, 1893, petit in-8°, 45 pages. (Epuisé.) 



— Le même, en allemand, (Epuisé.) 

Des deux plaquettes il a été tiré quelques exemplaires sur papier de Hollande, au 
prix de fr. 5.—. 

En outre, il a été tiré quelques collections des dessins originaux de Math. Kohier 
(ceux du Guide ont été réduits), qui se vendent au prix de fr. 5.—. 



Ernest Meininger. — Liste complète des ouvrages déjà parus. 7 

Le Touriste en Alsace-Lorraine. — Der Tourist in Elsass-Loth- 
ringeo. — Indicateur des distances kilométriques. 

Mulhouse, 1895, in-S^", 182 pages. (Epuisé.) 

Cet ouvrage donne plut de 23.000 indications kilométriquet. 



V. Publications en dialecte mulhousien. 

Uesflug no BadewilleramPfingstmàntig derôtà Jûni 1876, in Milhûser- 
ditschà Vàrs verzfihlt. 

Paris, 1877, in-S^*, 15 pages. (Epuisé.) 



Sainte-Cécile vo Milhûse. — Souvenir vom Bankett vom 14. DezÀm* 
ber 1878. 

Mulhouse, 1878, in-8°, 22 pages. 

11 a paru deux éditions de cet opuscule. 



Ueswahl vo Fatvlà vom La Fontaine, in Milhûserditsch nfgsetzt. Mit 
em Ahang : s'Màrlà vom Wi, 

Mulhouse, 1879, in-8», 66 pages. (Epuisé.) 



Uesflug no Rhinwiller am Pfingschtmàntig der 2. Jûni 1879. 
Mulhouse, 1879, in-8<', 20 pages. (Epuisé.) 



D'Reis uf Ziri vo der Sainte-Cécile vo Milhûsà an der Festival 
(10. bis 13. Jûni 1880). Discours en vers et en dialecte mulhousien, 
prononcé au banquet de cette société, le 15 janvier 1881. 

Mulhouse, 1881, in-8<*, 15 pages. (Epuisé.) 



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