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LES ANOMALIES
LyVN(;ilE FIUINÇAISE
Définition nu sudstantif. Diverses sortes de suhslantifs. — Du gemie des substantifs.
Notions préliminaires. Principes de (it'rivMlioii. De quelijues anomalies orlhograpliiques
Histoire des mots. — Règlks toécises son i.e gemuc. Solution de quelques difficultés.
Critique des grammaires et des dictionnaires. Résumé des règles sur le genre. Théorie
du nombre. Usage abusil de Yx comme finale. De certains assemblages de mots ou lo-
cutions subslantives qu'on prend à tort pour des noms composes. — Liste complète des
NOUS coMrosÉs. Locutions subslantives Nombre des noms étrangers. — .décrets.
«IMON n.470N ET COHI' , 1, HUE 11EI1FI 1! ' H .
"mZ'^^ I.KS ^(Mhl.lKS
l>ANr.llE FMANCATSE
ou
LA NÉCESSITÉ DÉMONTRÉE
UKVOIJJTION GRAMMATir.\LK
LÉGER NOËL
lUrCUIl DU 0ICTIO>l^ Al RE M!IKNO:<tQCE
Nous joiii-isonv, non pas d'une, maiii Hc rinq acadi^mie^t,
sans coiiipliT le» socivU'-» savantes, granimalirnlusoii autre».
Api)i-()chc2. Que voyez- vous? le plus cfTroyalile chaos dan^
la langue.
Fr. CKxn.
Dans ce temps ii';uiarcliie et «le lulte où nous ">mm»>s
Il faut violenter les choses et les hommes.
Éhilk Accirr.
l'A m S
IKliDINAND SARTOUIIIS I.IRnAIUlMMUTKril
î> , B U K «I A 7 A tu M . 0
1857 '^••^*
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220/
Hé
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lîXTIlAirs IIIÎS JOUIINAUX DE IIIIUXELLKS
LA REVOLUTION GRAMMATICALE DE M. LEGER NOËL
A la bonin' heure ! voilà du moins un coup d'État (') qui ne fera verser de larmes
à personne, au contraire. IMùl à IMcu (lue jamais on n'en eût vu que de cette espèce >
ii'heureux monde que notre planète, sil ne s'y trouvait que des dictateurs à la façon
de M. Léger Noël ! n'avoir plus à réformer que les lettres et les syllabes! quelle
(-.hanco!
Je me disais cela et bien d'autres choses encore après avoir lu l'article de votre
journal, et je félicitais M. Léger Noi'l du plus profond de mon cœur. Mais, commedil
le proverbe, la nuit porte conseil, et ce matin, an lieu de trouver la chose d'une par-
laite innocence, j'ai ouvert de grands yeux, car il m'était impossible de méconnattre
le péril aucjuel nous sommes exposés. Ne lui en déplaise , M. Léger Noël est aussi re-
doutable pour moi que tous les dictateurs et les despotes, présents et futurs. Ses dé-
crets me font frémir tout aussi bien que les arrêts de Sylla, les jugeraenls du conseil
des Dix ou l'orthodoxie duSaint-OfUce. Comprenez bien ma pensée.
M. Léger Noël doit être uh logicien, me suis-je dit. Il n'y a que ces gens-là capables
de faire des coups d'Étal en n'importe quoi. Eux seuls finissent par trouver l'absolu
en toutes choses, et, du moment qu'ils l'ont trouvé, leur unique soin est d'en faire
jouir l'univers. A coup sûr, celte pensée part d'un bon naturel ; mais il y a une pe-
tite chose à quoi les logiciens ne pensent guère, et qui presque toujours change en un
grand mal tout le bien qu'ils ont la prétention d'opérer. Cette petite chose s'appelle
la liberté.
Je sais bien qu'à notre époque bon nombre de gens trouvent qu'on ne peut trop
faire li delà liberté. N'est-ce pas c-, tle folle qui nous a joué de si mauvais tours?
N'est-ce pas en son nom que l'on révolutionne le monde tous les quinze ou vingt ans?
Kl au milieu de ces beaux mouvements que devient l'ordre? que devient la paix?
ijue devient le travail ? On peut se passer de liberté, on ne peut pas se passer de pain.
Vivent donc l'ordre, la paix et le travail ! et à bas la liberté !
Oh I que non pas, messieurs les peureux. J'aime tout autant que vous Porclre, la
(') L'Echo de HruxeUes avait précvilcuiineiil public un cliaiuianl «rliclc intitule Vn coup d'Etal
ilnns la irpiiNiqiie des lettres, arlicle qui avait été rcprcxluit par plusieurs journaux de Bnixcllc».
cl de la pii)viiico. Sole de l'Editeur ]
paix elle travail ; mais, s'ils ne sont assaisonnés de la liberté, je les tiens pour peu de
chose. Vousêtes, cerne semble, des logiciens tout comme lesautres, lorsque vous faites
si bon marché de la liberté. Croyez- vous que les tyrans parlent d'une autre manière
que vous? Philippe II, ce grand logicien catholique, ne demandait non plus que Tor-
dre, la paix et le travail. Et le tribunal de l'inquisition? la même chose. Et les em-
pereurs romains, qui livraient les chrétiens aux bêtes? et les monarques chrétiens
qui persécutaient les protestants? et Mahomet? et Octave? et les tyrans de Venise? et
Calvin, le tyran de Genève? En un mot, tous les logiciens terribles qui ont eu le pou-
voir en main depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, ils ont tous voulu
la même chose; ils ont tous demandé comme vous l'ordre, la paix et le travail, en
lui sacrifiant la liberté.
Eh bien, M. Léger Noël (voilà ce qui m'a épouvanté) est un logicien comme lesau-
tres, et, s'il avait le pouvoir de faire exécuter ses décrets, je me sauverais de son em-
pire à toutes jambes; je me sauverais, non point parce que je trouverais toutes ses
réformes mauvaises, mais parce qu'il veut les imposer par décrets. La force est un
détestable moyen. H me rappelle de très-loin la fameuse querelle des Hébreux sur le
sifflement ou le chuintement; il merappelle les émeutes de l'école de Paris au seizième
siècle sur le kiskis et le qiiisquis; enfin il me rappelle l'abolition du de sous la pre-
mière Révolution française, et le remplacement du mot monsieur par celui de citoyen,
et enfin le tu mis à la place de vous.
Oh! monsieurLéger Noël, combien nous sommesheureuxquevousne soyez pas Ro-
bespierre! Si vous l'étiez, ce n'est pas seulement aux mots que vous feriez destmèses ou
des apocopes, vos retranchements de lettres et vos décapitations de mots ne seraient
que le prélude de coupes réglées tout aussi affreuses que celles de la l'erreur.
Ainsi donc, à bas voire dictature ! et surtout à bas vos décrets ! Pour vous consoler,
je veux bien vous avouer que j'ai autant d'amour que vous pour la logique et pour
l'absolu; mais, si jamais je trouve ce dernier, je me garderai bien de vouloir l'im-
poser.
Il en est de la syntaxe et de la grammaire comme de la politique, des philosophies
et des religions. On ne parviendra jamais à les imposer perpétuellement, la liberté
finit toujours par reprendre son empire légitime. Ce qui fait la force de la politique,
c'est le consentement unanimement volontaire ; ce qui donne à une religion son pres-
tige et son autorité, c'est l'accord de toutes les consciences. Et il en est de même de
la philosophie. Joseph II, malgré la pureté de ses intentions, a fini par apprendre à
ses dépens que l'on n'impose jamais aux peuples une croyance contraire à celle de
leur goût.
Les langues, monsieur Noël, sont le moyen que l'homme a reçu pour transmettre sa
pensée. A ce titre, l'homme reste le maître de façonner l'instrumenta sa guise et de lui
donner toutes les formes qui conviennent à sa fantaisie, à son génie. Si l'homme n'a-
vait jamais eu pour guide que la logique, les langues seraient parfaites. Contentons-
nous de ce que le temps et l'humanité en ont fait. Étudions-les, analysons-les et tâ-
chons de faire accepter de temps à autre quelque réforme utile, si cette réforme
obtient le consentement unanime. Mais gardons-nous de ces décrets omnipotents qui
sentent trop le despote.
Il y a en France une Société savante qui s'appelle l'Académie. On trouve là qua-
rante législateurs dont les opinions consignées dans un Dictionnaire ont la prétention
de faire foi en matière de langage. Eh bien, ces gens-là, eux-mêmes, qui sont pour-
tant des écrivains distingués pour la plupart, n'ont pas le privilège d'enchaîner la li-
berté. Leur Dictionnaire n'est pas un code, c'est tout au plus une constatation de l'u-
sage. Si vous m'en croyez, nous laisserons donc, comme par le passé, les langues et
lu .Hyntnxf k<>us lu rt'giiiit' tit> la lihcrli'. (Ihacun doit uv«iir le droit d«* din;, nul n'a l**
pouvoir d'iiiiposor, Des lors, ù quoi sitv»'iiI les décroU (*), iiiuriïiii.'ur Lt^ger N»m'I?
i':MiLe (ÎAciiKT. (fxho de liruxelle$.)
Il vitMil do paratlre un nouvel ouvrage de M. Lé^or Noil sur les difiiculti^s d»*
la langue fia n (.Mis»'. <> livre, viMitabio chcf-d'u-uvre de logi(|UC. d'érudilion. de pa-
lieiice, de li^niieilr, l'einporle. sans conlredil, sur tout ce i|ui a <''tti publit* ju.s<iu°iri
laiis le même genre. Le» <|neslioiis les plus difliciles y sont n'-solues di'-ltnitivcment
I sans appel, ù l'aide de distinctions ingi-nieuses auxquelles n'avait jamais songé
lucun grammairien. Telles sont les difficultés que présentaient le genre des subitan-
lifs et la loriiiaiion du pluriel des tiums composes. . . . Bref, le livre de M. Léger No<?l,
tant par les aperçus neufs et curieux qu'il contient que par un style clair, précis,
transparent, mérite l'allenlion des pliilologues, et, en premier lieu, de l'Académie,
(|ui sera peut-être bien éloniiée de trouver un maître absolu là où elle ne pouvait
s'atlendre (ju'à trouver un disciple respectueux et soumis.
(Emancipttlion.)
Le nouvel ouvrage de M. Léger Noël sur les difficultés de la langue frani^aiso .
\. ritable chef-do'uvre de logitjue, d'érudition, de patience, de ténacité, nous paraît
(ligne au plus haut point de lixer l'altenlion de tous les bommes que les progrès de la
langue franc^aise intéressent à un degré quelconque.
Toutes les questions demeurées pendantes jusqu'à ctn jour (genre des substantifs, plu-
riel des noms compOM's, des noins étrangers, etc., etc.) y sont traitées de main de maî-
tre et résolues d'une manière définitive, au moyen d'ingénieuses distinctions aux-
(|uelles n'avait jamais songé aucun grammairien.
Apres un examen attentif de ce livre curieux, où se déroulent, comme dans un la-
lileau. toutes les erreurs et toutes les contradictions des graiumairiens et des lexioo-
grapbes, nous croyons môme pouvoir dire qu'il absorbe el annihile tous les ouvrages
lin m^ine genre.
(Étoile belge.)
Le nouvel ouvrage de M. Léger Noèl sur les difficultés de la langue française se rc«)m-
inande par de patientes reclierrlies. Les contradictions qui fourmillent dans les gran»-
maires el dans les dictitmnairos sont minutieusement exposées dans le livre que nous
annonçons et qui mérite de fixer l'attention des philologues. C'est à mettre d'accord les
grammairiens entre eux que M. Léger Not»l s'est principalement attaché, au moyend'in-
génieuses distinctions. .< Il faut bien distinguer, dit-il, page 181, Wsnoms composés,
c'est-à-dire les noms(iui, quoique formés de plusieurs niots, ne désignent pourtant
qu'un seul objet, comme dil-dc-bauf, paillecn-qucuc, où il ne s'agit ni d'«i7. ni de
bd'iif, n\ih^ pailles à la queue, d'avec certains assemblages de»HO/.squi gardent chacun
leur sens direct et présentent à lespril deux idées successsives, comme maréchal de
iip, ver ù soie. C'est de ces dernières locutions seulenient que l'on peut dire qu'elles
(•rivent au singulier el au pluriel , suivant que la nature et le sens particulier des
mois dont elles sont formées exigent l'un ou l'autre. » (l». 218.) — M. Léger NoiM trouve
■) Dans co système. . à quoi bon aussi h grammaire ci \e» professeurs de grammaire?, K mesure
pi une langue s'affrancliil îles renies ou s' écarte de ses principes rondaiiKiitaux, cliacun ne sin\;nl
jiliis que son goiM. cite tombe «lans la Iwrbarie el linit comme ont lini les langues grectjuc et laliiu-
' -^ décrois (le M lé^rer N<m~I no sont (|iie le iap|H'l aux principes. <yolrilr
!.. ; r
— vin —
de même dans la distinction du sens collectif el du sens distribtitif, c'est-à-dire, dans
la différence des noms de choses qui se comptent aux noms de choses qui ne se comp-
tent pas, la solutïon d'une foule de difficultés. « L'Académie, dit-il, écrit, en dépit de
toute logique et de toute analogie : pâle d'amande et gâteau d'amandes; huile d'olive
et huile d'amandes; gelée de pomme, de groseille, et gelée de coings, un pied d'œilletset
des pieds de basilic, etc. Mais on ne dit pas collectivement : l'amande, l'olive, la
pomme, la groseille; de l'amande, de l'olive, etc., comme on dit : le blé, la farine, le
lait, le beurre; du blé, de la farine, du lait, etc. On dit, dans le sens distributif : une
amande, des amandes, etc. Par conséquent, il faut dire : Imile d'amandes, d'olives; ge-
lée de pommes, de groseilles. — L'homme se dit collectivement pour tous les hommes;
la femme pour toutes les femmes. C'est pourquoi femme ne prend pas la marque du
pluriel dans: des caprices de femme; car il s'agit de caprices qu'on attribue à la femme
en général. — Des coups de fusil sont des coups tirés avec im fusil. Des coups de fusils
sont des coups tirés avec plusieurs fusils. — On peut dire marchand de fruit ou de
fruits, parce que fruit se prend dans l'un et l'autre sens : collectif et distributif. Le sub-
stantif poisson jouit du même privilège, ainsi que les mots plume, papier, etc. »
L'auteur explique les deux différents pluriels des mots : aïeul, ciel, œil, à l'aide de
la môme distinction. (Page 198 et suivantes.) En somme, ce livre, sur lequel nous
nous bornons pour aujourd'hui à appeler l'attention de nos lecteurs, est un véritable
service rendu aux lettres, et témoigne d'une patience, d'une constance, d'une persé-
vérance que nous ne saurions assez louer, tout en faisant nos réserves à propos des
réformes que l'auteur cherche à introduire dans l'orthographe, bien que, même sous
ce rapport, il ne s'éloigne jamais de la logique et de l'analogie.
{Journal de Bruxelles.)
M. Léger Noël ne se complaît pas seulement dans les régions éthérées où il chante
tour à tour Stella et la Prise de Sébastopol; son esprit daigne s'abaisser parfois jus-
qu'aux éléments prosaïques de la littérature, et, daas un de ces moments où le poëte
fait place à l'homme pratique, il a composé une de ces œuvres de bénédictin devant
lesquelles on s'arrête étonné. Cette œuvre, il l'a hardiment nommée Révolution gram-
maticale, et, pour nous servir de ses propres expressions, « ce ne siont pas des règles
qu'il donne, ce sont des décrets qu'il lance comme le premier despote venu » Son
système de classification est ingénieux et nous paraît de nature k faciliter considéra-
blement l'étude de la langue française.
{Indépendance.)
En parcourant voire livre, celte nuit, j'ai été effrayé, non pas pour nos neveux, mais pour
nous, de la hardiesse eldc l'étendue de vos réformes. Sans doute elles sont logiques, saines, dési-
rables; mais comment faire adopter tant de changements dans l'orthographe et le genre des mois?
.le souhaite vivement que quelques-uns de nos grands écrivains vous donnent raison, et nous auto-
risent, nous autres, à débarrasser la grammaire de ses innomlvrables écueils. Je verrai, pour ma
part, à expliquer, dans le modeste ouvrage que j'écris, celles de ces réformes qu'il est possible et in-
dispensable de réaliser immédiatement. 11 me revient à linstant «n mémoire que l,amcnnais écrit
au pluriel gents, ainsi que vous le décrétez
Courage, nionsieui- ; cl agréez, etc. Aiilien Lemay,
Prorcsii'ur (k liellos-lcitrcs.
Vinuio, 18 août IS.'IC.
THÉORII DU SUBSTANTIF.
Préambule,
lio substantif est le principal t'Iément d'une langue; Il en est la tête et
lo corps; il en est le mot souverain, au quel tous les autres obéissent.
Toute l;i jri'animaiiv jçravite vers lui. C'est de lui que dépend l'emploi
(le r.'irtiele, du pronom, de l'adjeelif, du verbe, du participe; tous mots
(le sa suite, destinés uniquement à le mettre en relief.
Sans la connaissance du genre et du nombre y ces deux propriétés
du substantif, la syntaxe est une cbimère.
Celte connaissance est dont de la plus grande importance; car elle
sert de base à la grammaire.
La tliéorie du nombre ne présente quelques difficultés que dans les
substantifs composés. Celle du genre est plus compliquée et arrache à
tous les grammairiens r«iveu d'une impuissance absolue.
Il ne s'agit de rien moins, en effet, que de classer, de distribuer,
d'organiser, de discipliner une armée de deux à trois cent mille mots,
i l'on y comprend les nomenclatures d'histoire naturelle et de géographie.
Une armée de trois cent mille mots qu'on fait manoeuvrer au bout
d'une poignée de fils, comme des marionnettes, ce n'est pas une besogne
légère !
Voilà pourtant ce que j'ai fait, avec une constance, une persé?érance,
dont j'ose espérer qu'on me tiendra compte, si l'on songe aux difficultés
immenses qu'il a fallu vaincre et qu'augmentaient encore les contradictions
sans nombre qui distinguent les lexicographes et qui font de la gram-
maire et du glossaire le plus effroyable chaos.
C'est un travail qui nous a coûté deux années d'opérations prépara-
toires, et dont M. C. É., notre ami d'alors, qui xe rantc de naroir
pas de conscience, ne s'est pas fait le moindre scrupule de s'approprier
la substance , dans son Cours élémentaire de langue française , qui
1
2 Préambule.
(lu reste, n'est qu'un fatras ajouté à tant de fatras; ce que^e m'engage
à prouver, pièces à la main, pour peu que l'on trouve que la chose en
vaut la peine.
* Au lieu de s'attacher à faire lin court résumé de notre ouvrage *) ,
M. C. É. , compilateur maladroit, autant que disciple ingrat **), n'a fait
que le gaspiller.
Ce qu'il n'a pas fait, nous allons le faire.
-0 Méthode du Genre, avec des notes critiques. I vol. iii 8" de fiOO pages. Paris, 1843.
Ph. Cordier, rue du Ponceau , 24.
'"'"') Voyez l'Auteur et son Ln-re, page 61.
3
Section prmilc're.
I
Défniîtion du HiibstHiitif. — Diverses sortes de siibstaiitils.
1. mjg sitbxffiufi'f est ct'tlo espèce de mot (|ui sert » désigner une
itibxfnnce , un être quelconque, animé au inaninu*. corpor**! ou incor-
porel , (|ui est l'objet de noire pensée. Homme , arbre , oiseau . cha-
leur, bonté, couraye , sont des substantifs.
2. Le substantif s'appèle aussi nom. parce (pril sert à nommer les
objets. En sorte que tout mot qui répond .'i cette question: comment
nomme-t-on cela .** est un substantif.
3. II y a deux sortesule substantifs . le subslanllf comnnm ou ap-
pollalif et le substantif propre.
4. Le aubstanHf commun ou nom commun est celui qui convient
à tous les individus ou à tous les objets d'un même jîcnrc, d'une m^me
espèce. Animal, homme, femme, cheral . plante^ arbre, lirre y
blancheur, idée , sont des substantifs communs.
5. Le subxtuntif propre ou nom propre est celui qui ne convient
(|u'à uno seule personne ou à une senk'. chose, distincte de toutes lês
autres et constituant un individu. Les noms d'individu, de famille, de pays,
de montagnes, de fleuves, etc., comme: Racine, les Ihurbonx. Pari»,
la France^ les Alpeat , le Rhin, etc., sont des noms propres.
6. On considère encore comme nom propre tout nom qui désij^fne un
être ou un objet seul de son espèce, comme: Dieu, le xoleil, la lune ,
le paradia , Y unir ers , etc.
7. Parmi les substantifs communs, on appelé collecli/s ceux qui,
quoique au singulier, présentent à l'esprit l'idée de plusieurs personnes
ou de plusieurs choses. Peuple, multitude, armée, sont des noms
rollecti/'s. Les grammairiens les distinguent ordinairement en coUecfifs
(jénéraux , comme V armée, la foule, et en collectifs partitifs, comme
uno année, una foule; mais, au point de vite grammatical, celte distinc-
tion est sans importance; puisque la différence résulte uniquement de
remploi de l'un ou de l'autre article. La foule, évidemment, représente
une collection entière. Une foule , ne peut représenter qu'une collection
partielle.
8. Ceux qui, quoique formés de plusieurs mots, ne désignent qu'un
seul objet, comme arc-en~ciel , qui équivaut à iris, sont appelés subs-
tantifs composés, par opposition à substantifs simples, ne consistant
qu'en un seul mot. Les mots qui entrent dans la composition de ces
substantifs doivent être liés entre eux par un trait d'union.
9. Enfin, on nomme substantifs indéfinis , les substantifs qui pré-
sentent une idée vague et générale, qu'on n'applique point à un objet par-
ticulier et déterminé, comme: autrui, personne, rien, tout, chacuiiy
les gens, on, etc. , et substantifs accidentels, les mots de toute espèce
qui remplissent parfois accideutellcment la fonction de substantifs, conine:
4 La aframmaire française simplifiée.
le manger, le boire , Vnfile^ le pourquoi, le comment ;> des inais.
(les si^ des car. etc.
10. Il y a deux choses h considérer dans les substantifs: le genre
et le no7nbre.
II
Du Genre des Substantifs.
11. On entend par genre le rapport des substantifs à ce qui est mûIe
ou femelle , ou mieux la propriété qu'a le substantif de désigner par
lui-même le sexe de l'objet qu'il représente. Il y a conséquemment deux
genres: le masculin et le féminin. Les substantifs, homme , cheval ,
tanreau. désignant des êtres mâles, sont du genre masculin. Femme y
cavale . vache y désignant des êtres femelles sont du genre féminin.
12. Outre le masculin et le féminin , i)lusieurs langues, telles que
le grec y le latin ^ Yallemand^ ont encore un troisième genre, qu'on
appelé neutre (du latin neutrum^ ni l'un ni l'autre) et qui devrait être
celui de tous les êtres inanimés.
13. On n'a pas été si conséquent , et l'on a donné abusivement aux
êtres inanimés le genre masculin et le genre féminin. C'est ainsi que
soleil, bois y fleuve , ont été faits du genre masculin, et lune , prairie^,
rivière j du genre féminin.
I
14. Quelquefois on se sert de mots différents pour désigner le mâle
et la femelle.
Noms masculins.
Noms féminins.
L'homme
bcv 53Zann .
la femme
btc gavait , tcii aScib
le cheval
tcL^ ^fcrb
la cavale
iicii 2)îuttcv^)fcvb
l'étalon
bcr ^cngfl
la jument
btc (Stutc
le taureau
bcr ètier
la vache
bic ^\xl)
le boeuf
bel- Dd;ê
la génisse
btc ^-âvfe
le sanglier
jbaâ SSttbfc^lvcin
|ber .^eiilcv
la laie
btc SSaci^c
le porc
le cochon
iiai (Sc^l»ein
la truie
bic (San
le verrat
bcr (S6cr
le mouton
bcr .feammcl
bcr @c^ô)j^
bcr aSibbcr
bcv (Srf)afbo(f
la brebis
baê (Sd^af
le bélier
le cerf
bcv %)\x\éi
la biche
bic ^tvf^fuï)
le lièvre
bcr |)afc
la hase
btc %ià{\\\
le bouquin
bcv Éammicv
le bouc
bcv 3t«3fn&0(f
la chèvre
bic @et«,'^tCAC
le jars
bcv ©anfcvict)
l'oie
btc @anê
le bourdon
btc .giummcl
l'abeille
btc 5Btcnc
le chapon
bcv .^a^aun
la poularde
U^ a)îaft.t)iit)U(ï)cn
le coq
tzx Spa\)\\
la poule
baê^uf)n, bichonne
le singe
bcv Stffe
la guenon
btc 5(cfftn
le frère
bcv a3vnbcv
la soeur
btc (Sci)Jt)cftcv
le père
bcr ^nUx
la mère
btc fDîuttev
l'oncle
bcv £)ï)cim
la tante
bte SOhiljinc, Plante.
Ou i(i-iire ilen itu tiMlaiilifii.
Il
15. D'autres fuis on les distingue seulement au moyen d'une di0f6-
lence dans la tenninafson.
NoniH inA!«(;iiliiiH.
uil
1,0 Dieu
le roi
l«> lion
If tiiçie
Toiirs
|t> loiip
le rptKird
If fliaiufa
rfiiM'
if luiilel
If chien
If lévrier
le clievri'
If daiii
le Inpiii
If eliat
l'a^çneaii
le pouliii
If poulfl
If canard
le naoïi (|iaii)
le diiidoii
le perro(|uet
le taisnii
le serin
le tils
le neveu
le cousin
l'aïeul
ter iSiott
ttr Aénifl
ter lifflfr
ttv mv
ttr 3»clf
ter C*ff(
(baO 9)}ault()icr
\tn SOiaulfffJ
ttr 4ôunb
bfr Sfôinbf>unb
bacs Wflj
ber ITamfjtrfcf)
ba<< 5tanitt(^fn
bif S(ù^t (tttMattv)
bait ifiinim
bais .^eu^flniUtn
baS ^ri^nd)fn
ber C*ntcrici)
bcr '•pfaiiba^n
ber înitljaljn
ber ^Vipaçjel
ber iVa)"anlja{>u
ber ,'ieifii]
ber 2oljn
ber 9ir1fe
ber ?0«tter
ber Wrojt?ater
Noms fémlniiui.
btc entin
bte Stiniqin
tit iinin
taê XUqtrrotibéftn
hit flBdrln
tit f&HHn
bit %ûéf^n
tie Xamedflutc
bit <lfr(in
bic Stautefelin
la dées«e
la reine
la lionne
la tigresse
l'ourse
la louve
la renarde
la c ha m cl lu
l'ànessc
la mule
la chienne
la levrette
la chevrette
la daine
la lapine
la chatte
l'agnelle
la pouline ou
|>oulieiic
la poulette
la cane
la paonne (pane)
la dinde
la perruche
la faisane ou faisande bie >^afaubenne
la serine bai ^^eiftgiceibc^tn
la fille bie Xotbttr
la nièce bie !Ri(^tc
la cousine bit SJafe , P ouftne
l'aïeule bie (9ro|mutter.
bic J^ânbin
bie fi}inbt)rinbin
btc ^Dtnbin, 9tet))icge
bic îDambirfrfifub
baiS tveiblid^c .HkUiincben
bai Aa^enwetbd^cn
bai iamm
bai StutenfûUcn
bie juiiiic J&cnnc
bic l*nte
bic ^fautjennc
bie 25rutf)enne
ba0 'Çat^a^eiroeibc^en
m
16. Souvent aussi Ton se sert du nx^me nom , soit masculin , soit
féminin, pour désif^iier le mâle et la fiMiicllc.
Noms lUiisciiliiis.
Noms fétiinins.
hérisson
hiaireau
putois
chacal
léopard
lynx
■cureiiil
rat
mulot
castor
porc-épic
ï ou paresseux
léphant
(D'Hprès l'ordre élahli par Cuvier.)
Mammifères.
la taupe
ber 3iiet
ber jDa(^x<
ber ^Hii'
ber Wclblwctf
bcr yecparb
bcr tudfi
ba«i (*id?l)i)rnrhen
bie ?>{attc
bie (Çetbniauvi
ber 2?iber
bai? 5ta(^e(fd)»wcin
bu? jVaultfeicr
ber 6(cpb>)nt
la martre
la belette
l'hermine
la fouine
la zibeline
la civette
l'hyène
la panthère
la marmotte
bcr âKandoutf
ber a»arbcr
ba« SBicfel
ba<f ^crmdin
bcr .ybdu«marbcr
bcr ,Scbet
ba>* ^Hibcttbicr
bie .^odnc
ba<i '^antcrt^icr
ba? SRurmcttl^icr
La grammaire française simplifiée.
Noms masculins.
Noms féminins.
le rhinocéros
baè £fl^ittojcvoê
le zèbre
ba§ Refera
l'élan
baê eicnt^icr
la giralTe
ber ^amcct^arbcr
le renne
baê Sflenntî)tcr
la gazelle
btc ®aiiUe
le bison
ber SSudPctod^ê
la vigogne
baê ®d)affaincct
le lama
baê Sama
la licorne
baS (Stn^^orn
le dauphin
bcr î)ct^{)in
la baleine
bcr «fôaaftfc^.
' Oiseaux.
Le vautour
ber ©cier
la poule de Pharaon ctnc Strt ©ct'cr
ou percnoptère
le condor
bcr (Sonbor
la crécerelle ou
crécelle
bcr aSaunctitret^cr
le faucon
bcr %aiîe
l'orfraie
ber SJîccrablcr
l'autour
bcr ^abxà)t
la harpie
btc .^ar:|3tc
l'épervier
bcr (S^jerèer
la buse
bcr SSufiaar
le milan
bcr ^ù^ncrgcier, bie
la Jiulotte ou huette btc JBaumcute
aSct^e
le ffrand-duc
le hibou
bcr lU)u
la chouette
btc 9lad^tcu(c
btc 6nle
le merle
btc 3(mfc(
la grive
btc ®roffct
le rossignol
bic 9îacî)ttqalt
la fauvette
btc ©raëiniidÊc
le rouge-^orgc
Mè giott)fc^ïcf)cn
la bergeronnette
btc aîttc^ftcl^e
le roitelet
bcr ^aunfonffl
le martinet
btc <B(i)\vaibc
l'hirondelle
btc @t^JDa(6c
le corbeau
bcr JHabc
la corneille
btc ^ra^c
le geai
bcr Spàijiv
la pie
btc eiftcr
l'ortolan
bcr Drtodui
l'alouette
btc Scrcï)c
le moineau
bcr <Bpttl\nc\, Spai^
la mésange
btc SOîctfc
le pinson
bcr fî'inf
la linotte'
bcr .gxïnfltiig
bîcSOîcrhncifc, 93(ttu=
le chardonneret
bcr SDîffcIftnE
la nonnctte
le tarin
bcr (Sn'ind'ng
mctfc
le canari
bcr .^anaricnt^oncl
la moustache
cinc 2trt 93Zetfc
le bouvreuil
bcr @tn4>c(
la veuve
bic "^nrabic^ammcr
l'étôurneau ou san-
■ bcr @tnar
sonnet
le colibri
bcr Softbrt
la sittelle ou (lej
bcr ^Blaufpecîjt
l'alcyon ou martln-
-pêcheur bcr 2((c^ott
torchepot
le pic
bcr 'Bpiâ)t
la perdrix
i>a^ Stippi)ul)n
le coucou
bcr ©ucfçîiicf
la caille
btc SBac^tel
la colombe
btc ïaubc
le pigeon
btc S^aufec
la tourterelle
btc 3;urteltau6e
le casoar
bcr (Çafuar
l'autruche
bcr Strauj?
l'outarde
btc 3;ra^:^;]anè
le liéron
bcr JHci^cr
la grue
bcr .^rfluid)
le butor
btc 9îo^rbommc(
la hupjtc
bcr 2Btebcf)o^f
le marabout
bcr aJîarabut
la cicogne
ber ®torrf}
l'ibis
bcr Sbtê
la bécasse
btc ®rf;nc^fc
le courlis
bcr 23radjt»oijc(
la bécassine
btc aSatbfc^ncJjfc
le combattant
bcr SÔlcer^fan
la barge
bcr (^ct^fo^jf, tie gc^
meinc spfa^tfd^nctfc
le flamant
bcr S'famant
la gallinule ou pou
d'eau
e t<[» SBafTcr^u^n
le kamichi
bcr .^amtfc^t
la foulque ou Morelle ba§ 331aê()u^n
Du ^eiire des iubfttaatir».
NOIII.H IIIHSCIllill!*.
I« |l|l)|lg(M)ll
li> pi II (léonin
le goéland
le pélican
le euriiionn
le fmi
le cygne
leider
bte Zauttftntt
ber ^rn()utti
tir <Sttmé)tt
bie AroVfganI
bcr 3*trab«
btr %Hptl
bit (^iber^antJ
Nom» fvnialu.
la muuctte OU mauve bie 9Riu , ttlm
la frégate brr ffregattogcC
la harnat-lic
In niaiTcuse
la sarcelle
bie 9)ottjan«
bie f(i)toar)e (Sntt
bit JîrifrfifiUf.
Ueptiles.
Le eiueotiil
le caïiiiaii
le nioiiitor
le lézard
le dragon
le basilic
le cainélcdii
le serpent
le bua
l'aspic
le pipa
le crapaud
le triton
ba« iÇrofobil
btr A'aimaii
bfr aSJarufr
bif (*ibfd}ff
bfr Drac^e
ber i^afiliôf
brtiiS C?t>aimUfon
bit SÂlkUik^e
bie SHicfcnfdjlanje
bie Dtter
bie "^iva
bie Xrote
bie Steinfc^nerfc
la tortue bie 'BéfxittxhU
la conleuvrc bie 9{atter
la cuiilcuvre à cul- bie 9(iiigelitatter
lier
la vipère
la grciiuuille
la rainette
la salamandre
lu :;irènc
bie aji^er
ber >>rof(^
ber iîaubfrofc^
ber 3a(antanbcr
bie '3irene.
Poissons.
Le bar ou loup
le cbab«)t
le rouget
le maquereau
le thon
l'espadon
le barbeau
le goujon
le gardon
le brochet
l'exocet
le saumon
l'èperlan
le hareng
l'aiichois
le cabélian
le merlan
le liirhol
l'esturgeon
le requin
le marteau
eine ^rt >2ec^e(^te
ber .*tauItopf
ber JHotljpfd?
bie gjîafrelf
bfr ibnnftfc^
ber Sdjjuertfifd;
bie ibavbc
ber (Sninblini^
ber SKNfiHftfd?
ber .Çief^t
ber flifiîfnbe 5if(^
ber 'iAÎi)i , Saint
ber ^Stieriu;^
ber .^iirin.^
bit 'îtufd^ofe
ber Aabflja»
btr JBJci^lin;i
ber âteinbutte
ber 3t(Jr
ber .Ipaifi)'*
ber .^ammerfife^
la perche
la carpe
la brème
la tanche
Table ou ablette
la truite
l'alose
la morne
la merluche
la plie
la limande
la barbue
la sole
l'anguille
la sardine
la murène
la milandre
la scie
la raie
la torpille
la lamproie
la roussette
ber ;£arf4f
ber Xar|}fen
ber S^raffen
bie 3(^(eibr
bie 2?(i<f«
bie Tforette
bie aife, (ylff
btr Jtabtljau
ber Storfftfd»
ber Splattftft^
•bie Jtlitf(^t
ber 3tcfafan
Ut 3o^It
ber *^a(
bit SarbtUe
ber ®lefr,v'l
eine '?(i;
ber 3a^-:: -V
ber iVcdif»
ber Jtrain)>fiif(^ ,
bie )!amprctc
bad 3ee^tinb(f>en.
Le calmar
l'escargot
le calmaret
Mollusques.
bie SeefaÇt
bit (*rbf(^nt(ft
la seiche
la limace
l'huitre
la moule
btr îinttnfifd)
bit naâtt 3<bntdt
bit ^ufltr
bit 9Kuf(f^t(.
8
La grammaiije tran(;aise simplifiée.
Crustacés.
Noms masculins.
Le crabe btc ^ra66e
le homard bcr ^«mmcr
le erangon ou cardon nnt 5lrt (Secfvcbfc
le cloporte . bcr ^clierlwurm, btc
5ïjTcl
Noms féminins,
l'écrevlsse bcr ^rebô
la langouste baS 9Jîccr:|)fcrbd^cn
la crevette btc (Sccfrcbfc.
Le scorpion
le faucheur
le ciron
Arachnides.
bcr (Scorpion
bcr 2Bc6crfnec^t
btc «Oh'tec
l'araignée
la tarentule
la mite
btc (S^jt'itne
bt'e iSarcttttcI
btc SJlt'ete.
Insectes.
Le pou
le ver-luisant
le hanneton
le cerf-volant
le charançon
le papillon
le sphinx
le bombyx ou ver-
à-soie
le grillon
le criquet
le puceron
le kermès
le fourmilion
l'ichneumon
le cynips
le frelon
ie bourdon
btc ^nu%
bcr Otù^twurm
bcr SWaifâfcr
bcr ^trf(^fâfcr
bcr ^orniDurnt
bcr (Sd^inettcrttitij
bcr 5(bcnbfrf)mcttcr=
Itng-
bcr (SctbcntBitrin
btc ©rtttc
baS .§»ctin(ï)en
bt'e «Btntttauê
btc @d;i(b(iiui<
bcr Sttncifcntôiuc
btc ^f)araonêinau8
baô feafiinfect
btc .^/rntffc
bcr .f)itinmet
la puce
la tique
la luciole (lampyre
d'Italie)
la cétoine
la cantharide
la coccinelle ou
bète à Dieu, ou
catherinette, ou
petit boeuf, ou
petite tortue
la teigne
la chenille
la chrysalide on
nymphe
la courtilièrc
la sauterelle
la punaise
la cigale
la cochenille
la fourmie
la guêpe
l'abeille
la mouche
bcr ^(of)
btc 3c<fe
i<xi 3o^anntSn>ùrm=
bcr ©otbfâfer
bic f^jantfd^c ^-ticijc
boê(Souncnfâfcrcï)eu
:^crri3ott»6oictciu ,
(éoitncnEtnb, ©ot;
tcêfûrf>(ctn
btc SJlottc , iScf^abc
btc 9lau>3C
btc spij|3:|3e , Sarijc
btc S)îau(luurfêgri{tc
bic -gicufd^recfe
btc ^an^c
btc ^eufdircrfctttjrtffc
bcr ®(i)ar(ad;Eàfcr
btc Sdncffc
btc aScf^JC
bic SÔt'cnc
btc ^ttcvjc.
17. Ces substantifs sont dits noms épicènes (tUi grec epi sur et koi-
nos commun), parce qu'ils désignent indifî'éremment l'un ou l'autre sexe,
le mâle ou la femelle.
18. Quand on veut spéciiier le sexe de, l'animal, on ajoute au nom le
mot mâle ou femelle. Eléphant mâle. Elèplitmt femelle.
19. Reiiuiniue. 11 est naturel. que les hommes no se soient guère occupés tlii genre
des animaux que pour ceux qu'ils avaient autour d'eux ou à leur service, à leur usage.
Illl
(• n ri* «1 «• s s II W» I ;i II I i f**
IV
tO. Noms (le substances diverses, matérielles ou immatérielles.
NUIIIM
l/.ilMt'iiviiir
III) iilirk'ot
lair
lin ai'busie
lart
It; banc
le itnstioii
le l>ill
le liliM-t
le boulpiiii
le bu u ton
le buste
le lainé
lo cbardoii
le chêne
le choix
le choléra
le citron
le cresson
le détroit
un écucil
Illl épi
l'escadron
le foi
le iVoid
le fruit
le glaçon
le gland
le liètrc
l'hiéroglyphe
l'honneur
l'incendie
le lait
le lis
le marron
le melon
un million
un billiiMi
le noisetier
le nuage
l'opéra
l'orgeat
le pétard
le |)iu
le pistolet
le plalin
te poing
le raisin '
le sapin
le site
le soleil
le sphinx
le talon
le temps
le tilleul
le trophé
1 uniforme
ninHciilliiM.
^i< îr^iiiff
tit 'îtprifcfe
Me 8uft
tine Stautc
tit jtunft
tit ÎBant
Me îBaflci
Me a?iU
Me Jlcrnbluinc
bic ^^irfe
bie Jluoj>e
batf îynlnl)il^
tic C»*aniee
bit I)ijlfl
tit ^iâft
bic a»al)t
bic (fl^ctero
Me Pitrcue
bie Greffe
bie iViecrciii^e
oine .Hli^pe
eiiie 5te()re
bie 3*wabron
bie ijeber
bie AiUte
bie iÇrurfU
bie (*iil<fd)cUc
bie P'idut
bie ilSwdft
bie Jpievofll»)p^e
bie (*t)re
bie iVeiierêibrunO
bie SDiitc^
bie gilie
bie ?Jîaroiio
bie iWetcne
eiue lîOHUicii
tille ^^illicii
bie .'ôafelilaube
bie Sfôolfc
bie Cptv
bie SDiûubflmit*
bie ^petiUbc
bie ïyidite
bie •«Vifloie
bie 'ÎMatiiia
bie îyaufl
bie Sraube
bie Jtanuc
bie ifaçje.
bie vSonnc
bie 3^>^^n^
bie fterfe
bie *^fit
Me àinbe
bfe îretjbiïf
bie llniform
>oui» féinliiiiiH.
raliMullic
l'aile
l'aleovc
l'améthyste
l'anagramme
l'ancre
l'apostrophe
l'après-midi
rarmoire
la baïonnette'
la bannière
la battistc
la camisole
la cataracte (chute
d'eau)
la chanson
la circulaire
la clarinette
la comète
la cuirasse
la date
la dendrite
la diphthongue
l'eau
l'écritoirc
l'écume
renclume
réi|uivo(|uc
l'éponge
l'escarDOuele
l'étofTe
l'étude
l'étoile
la fumée
l'idole
l'image
la lii|iieur
la lune
la marge
la mémoire
la mousson
l'offre
l'ombre
l'opale
loutre
la pantoutle
la patenôtrc
la pédale
la pensée
la piastre
la poutre
la rime
la sandaratjMe
la térébenthine
la thériaque
la topaze
bcr ©ermutt^/ îlb
flnttj
ttr ^'""'
bel
ber -..:.-!
ba« Vtnat^rainm
ber "Mufer
ber «pc
ber 9lûci'
ber 2iàir<i\\t
iai <Bajonnet
bat panier
ber îBattifl
bas (Sainiû(
btr âôdiTntvUi
tai ïieb
bad €ircula'v
tai eiarinett
ber Xomtt
ber 5tiira§
ba« 3)atum
ber 35enbrit
ber 35ivl?ll)0»4
bas Sdaffer
bad iSeftreibjrug
ber 2(baum
ber îïmbo^
ber Dopjjelftnn
ber ®(^ttdnim
ber Jïarfunfel
ber Stcjî
bad 3tubium
ber 2tcrn
ber 9tau(^
ber ^baott
ba* !»ilb
ber liqueur
ber SWonb
ber ftanb
ta.» '«•>»"<'r'iis
bel ib
bav :«;"
ber cd>atten
ber Cpat
ber «*(«»"*
ber •^autcffel
bae "^^aterncfter
bâC V*t<il
ber Qebantt
ber Spia»ler
ber *alffn
btr 9(tm
ber ®onboraf
ber îtrjjentin
ber ïl>»naf
ber lc|«u#.
10
La grammaire i'rauçaise simplifiée.
Nous avons choisi tle préférence des substantifs dont le genre, étant différent en
allemand , donne lieu à de fréquentes méprises. Nous y ajoutons la liste de ceux sur le
genre des quels les Français eux-mêmes se trompent souvent.
le pourpre (maladie) i>aê ^erf ftcbcr
au rebours flfgfn ben ®tricf>
les vivres bte Sct>cn§mitte(
Noms masculins.
Noms
féminins.
L'acabit
bte aScfc^affcn^cît
l'aire
bic %mm , baê 9left
l'aecessoir
baë Sh^^^^
l'alarme
ber Sârm
l'accrostiche
baê 5tcrofttc^on
l'amorce -
ber .Kobcr , bic 2orf;
l'ail'
bic Suft
f^jcife
l'amadou
bcr 3iiiii'fc^î»amm
l'antichambre
tiÇi^ SSorjitnmcr
l'amidou
baê .^raftme^t
l'argile
bcr 3;f)on
l'angle
ber «fôinfet
les arrhes
baê Stngclb
l'anis
ber 5tntê
l'artère
bte sputêabcr
l'antimoine
baê ^ntimonium
l'atmosphère
bcr Suftfrctê
l'antipode
bcr 2(ntt^)obe
l'avant-scène
bte aSorbit^nc
l'arrosoir
bte @tc§fannc
la décrattoire
bte ®d)ut)6urpe
le centime
bcr (Senttinc
l'ébène
baê (J6ent)o(j
l'éclair
bcr S8(t|
récaille
bte (Sc^u:|3:^c, (Scijatc
l'émétic
baê 58rcct)tntttef
l'horloge
bte U^r
l'empois
bte <Btàvte
l'huile
baë Del
l'escalier
hie iSttege, ^rc^j^jc
l'hypothèque
^n ^^^ot^cf
l'évangil
baê ©toangeïtum
les immondices
bcr Unrat^
l'éventail
bcr %aà)iv
l'insnlte
ber (S(ï)tm^f
l'hiver
bcr tinter
la nacre
bte spertmuttcr
l'hôtel
bcr @aftf)of
l'once
bte Unje
l'inventaire
baê SBcr^ctc^ntip
la patère
bte D|)ferf^a(c
les mânes
btcS)iancn, (Sc^atten
la sentinelle
bte (Scî)t(biDac^c
le monticul
baê aSergcïicn
la stalle
ber @^)crrft^
l'obus
bic ;g)aubi|granatc
les ténèbres
bic i^tnfterm^.
l'omnibus
bcr Ômnibuô
(Voir plus loin.)
l'onguent
bte (Sat6c
le pastel
haè ^aftet
les pleurs
bte î^rctncn
III
Noms dont le ^eiire présente quelques difFicuItés.
21. Aigle (en latin ai/iiila) est féminin de sa nature, comme le mot latin
dont il dérive ; d'autant plus que sa terminaison est celle du féminin , caracté-
risée en français par Ve muet. Aii/le noire. Aiyle. royale. Aiifle rousse. Grande
aigle. Le vol de l'aigle. L'aire de l'aigle. Aigle femelle. Figurément: La grande
aigle de la Légion d'homievr. Chevalier de l'aigle hlanche.CChât.^ L'aigle romaine,
le'i aigles romaines, Les enseignes des légions romaines, ainsi appelées parce qu'el-
les étaient surmontées de la ligure d'une aigle. L'aigle itnpe'riale , Les armes de
l'empire d'Autriche, qui sont une aigle noire à deux têtes. Chanter à l'aigle (pu-
pitre d'église). Papier grande aigle] etc. Par ellipso et par une sorte, d'attraction
exercée sur l'adjectif grand par le substantif /w/j/^t^ sous-cntendu , I)v grand
aigle, Du papier grande aigle.
22. Aigle, dans un sens plus restreint, au propre, est masculin oii fémi-
nin, selon qu'on y attache l'idée de mâle ou de femelle. L'aigle irritée, furieuse
défendait les petits aux quels elle venait de donner le Jour. L'aigle irrité, furieux
défendait sa femelle et ses petits. Les poètes l'emploient au masculin , de préfé-
rence, soit parce qu'il entre ainsi plus facilement dans le vers, soit parce qu'ils
en font un emblème de grandeur, de puissance, de génie, etc.
Du genre des «abstautifs. H
Ne MMb-to p«» encore, henno rHible el snperbe,
Que rinNect<> invifiihir, FtiHCvell nouh l'herbe,
Kt ï'alple Impèrleiir , c|ni plan<< au hniil dn riel .
ni'nlrent lianii le titrant aux yeux de l'^Uernel. (Votlmrt.f
Cent dans ce dernier sons qu'on dit : cet homme est un tiigle.
Il
23. Amour (du intin amor) , (|iioi(|ue em|i|oyé souvent au féminin ^Mr
les portos, n'on ost pas moins absttlmiiont masculin, tant nu pluriel qo'au sio-
jçulior, d;iiis toutes ses acceptions. Amour ftliul. Amour matrrnet. L'awtmir wta-
teruet est de tous tes amours le seul t/ui aoit duriihle. Amour ardent. Amuow paê-
sionne. De lout/s amours. De divins amours. Les premien amour». Pein^gf êctiip'
ter de petits amours.
24. Dans un sons de mépris, on lo fait (|uol(|uerois féminin au pluriel, «|u.ind
il sii^nitle la passion d'un sexe pour l'autre. De folles amours. De banale* amour».
l'rovorbialonicnt . froides mains, chaudes amours. Il n'y a point de èeUtt pHêcm
ni de laides amours.
25. Uien n'ohliffc à cette exception, si ce n'est V euphonie y i^ l'égard de
certains adjectifs, tels que fou; oar on dirait fort bien, an masculin, de woii-
strueuj' amours.
I.a niarc^ni.xc de Ponipadonr ayant ilcniiindt- ii l'abbé do Bernia une déflnitlon de
l'amonr, l'ahbe lui r*'-ponilit par ce quatrain :
I/anionr est un rnraiit. Mon maitre,
Il l'i'st d'Iri.H, dii hergrr , et ilii Uni.
Il r-nt fait comme vou.t, il pt-n.sc comuu' moi.
Maia il ent plna bardi pciit-ètn
III
26. C-'ouple (du lalin copulu ; en allemand "^aarj est féminin, quand il
>'\prime seulement l'idée du nombre deux, lue couple d'oeufs, lue couple de cha-
fxius. lue couple de serrirtfes,
27. Il ne se dit Jamais des choses qui vont nécessairement ensemble, comme
les souliers, les bas, les jcants, etc. On dit alors, une paire.
28. Couple, |iar nue distinction assez subtile, qni pourrait disparaître à la
lonnue, est masculin, lorsqu'il s'emploie pour désigner deux êtres animés, uni.s
par la volonté, par <in sentiment, ou par tonte autre cause qni les rend propres
a agir de concert. Ihi couple d'amis. [In roupie de fri/Htns. Vn beau couple He
chiens. Vn joli couple d'amants, l'n hetireur couple, l'n couple bien assorti. —
On dit aussi, «m couple de pigeonn ^ de tourterelles, etc.
IV
29. Itt^llre (du latin delicia , deliciac) , t|iioique cmplovr (.i cause de son
autre étyniologio deUcium) comme masculin , est féminin de sa nature. Quelle
délice : Il fait toutes ses délices de l'étude.
3(). Il n'y a pas de raison pour (|u'un nom soit d'un genre an singnlirr et
d'un autre au pluriel: c;u' il en résulte alors des absurdités, puisqu'il faudrait
dire, d'après la règle: un de mes plus chères délices. Dites, à l'exemple de
lloussoau , une de mes plus chères délices. Néanmoins, les poètes, à qui on laisse
si peu de licences, resteront libres do le faire masculin ou féminin au singulier,
selon les exigences de la mesure ou do la rime.
V
31. KiiTailt (de lablatif latin infante). O mot. i. .>"ii';"«i'» «vec soi
aucune idée de sexe, est employé à tort comme féminin d hrases.
Ma belle d'fant. Charmante enfant. I'" in *«;«'iiliM i<»;t tmif i Mom
bel enfant, (^harihant enfant.
i2 La grammaire française simplifiée.
32. C'est sur l'autorité de ces exemples que M. de Lamartine s'est aventuré
jusqu'à dire, une ange ravissante; ce qui est aussi absurde que de dire, une
génie bienfaisante.
VI
33. Foudre; féminin de sa nature, devient masculin dans ces expres-
sions elliptiques: un fondre de guerre , un grand foudre de guerre, c'est à dire,
un homme qui est comme la foudre, à la guerre, un grand capitaine. Un foudre
d'éloquence , un grand orateur.
34. Foudre, employé elliptiquement, dans un sens distributif, pour dési-
gner cette représentation de la foudre que les peintres et les sculpteurs donnent
ordinairement pour attribut à Jupiter et qui consiste en une espèce de grand
fuseau, du milieu du quel sortent plusieurs petits dards en zigzag , est masculin.
Un foudre ailé. Une aigle tenant un foudre dans ses serres.
Foudre, masculin, de l'allemand S'uber, se dit d'un grand tonneau. Un
foudre de vin.
Vil
35. Geiiw (du latin getitesj , peuples, nations , races, n'est usité en ce
sens, que dans cette locution, le droit des gens.
36. Hors de là, gens s'emploie dans un sens indéfini , p(tur signifier hommes
ou personnes, et il est essentiellement masculin, comme tout substantif indéfini.
Dans les révolutions , il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui
en profitent. Ce sont des gens bien fins. Totis les habiles gens. Tous les gens sen-
sés. Tous les gens de bien. Tous les gens à talents. Tous les gens en place. Tous
ces gens-ci. Tous ces gens-là. Tous gens d'esprit et de mérite. Certains gens d'af-
faires. Il y a certains gens qui font les empressés *). De vrais gens de lettres.
Quels sont les gens que vous fréquentez.. Quels gens sont-ce là ? quels bons et
dignes gens ! Tels sont les gens que l'on voit régenter l'univers. V^cus fréquentez
de tels gens. Oh ! qu'heureux sont les yens qui savent quelque chose ! Ce sont les
meilletirs gens que j'aie jamais vus. Ne vous y fier, pas , ce sont de vilains gens.
Ce sont de dangereux gens.
37. Par euphonie, on donne à l'adjectif pluriel tous la terminaison féminine,
quand il précède immédiatement le mot gens , à moins que ce dernier mot ne soit
suivi d'une épithète ou de quelque autre mot déterminatif, parce que dans ce
dernier cas \'s finale de tous se prononce et rend ainsi ce mot suffisamment so-
nore. Exemples : Il s'accommode de toutes gens. — Tous gens honnêtes. Tous gens
d'esprit et de mérite.
38. On traite de même certains adjectifs, tels que beaux, bons, fins,
sots , vieux , petits, les quels, ne se terminant pas au masculin par un e muet,
formeraient, ainsi placés immédiatement devant le mot gens , un son sourd ou
désagréable. Exemple : Ce sont de fines gens. Voilà de belles gens pour un homme
comme vous. Vous autres , bonnes gens , vous croyez cela ! Voilà de sottes gens ,
s'il en fut jamais. C'est l'habitude des vieilles gens. De petites gens.
39. 11 va sans dire que, si ces adjectifs sont eux-mêmes précédés d'un
autre adjectif, ce dernier se met aussi au féminin. Quelles sottes gens ! L'homme
sensible , en voyage, est tenté de s'arrêter chez les premières bonnes gens qu'il
trouve.'
40. Mais, l'exigence de l'oreille une fois satisfaite , le masculin reprend aus-
sitôt son empire, et l'on dit, ou du moins, on a dit, par une sorte de syllepse:
instruits par l'expérience , les vieil leSf gens sont soupçonneux. Il y a à la
■■'} Les grammaires recommandent île dire: certainn (jen.> d'affaires, à cause du mot
déterminatif qui suit gens; et certaines gens , dans tout autre cas. Voilà de ces
subtilités que la logique ne saurait admettre. On ne peut invoquer ici les lois de
l'euphonie , puisque certains gens ne sonne pas autrement dans un cas que dans
l'autre.
t'tlf rnmiiir mllfiirs lif fort MOttri* ijrns ; (f/'t f/etix ftide^ , ni-if- ,-'' nnmrét.
(I.ii Hnii/t-rt'.) — \otifi arims ù fuh'f à un*- /itulf <le |irtll<*»> lutmmttf
li'roifiwi , rolfiiri, ( Votlutre.) - l/hommf xaye irrite itf ^i' futinn ., . , ,n'rr %n
|i<*illrM '/»•»«<, fmrri' qu'Us en nhuseut. (thnnenjur. )
41. l'IiittU ((lie (le (ionnvi* dans do tclltvs aiiuiiiali< us d'un guùt d^
lirat prendront une uiitrr tournure rt feront de niaiiièr"- , !•' mot yfin.om-
tdoyé au fi^minin par cu|iliotuo , il n'y ait pas d'adjeetifs i.ip.it>lo> de donner lieu
a ees disconiances choquantes. Ils ne diront pas: Les vieilles jf#'/» sont soup-
roiiiieuj: Ce xoiit ilf petite» f/**"* . mi'clumts »'l tiunyereur. Cft MOlteM ycui
ne hiissent pas (/iif d'être liriireuT, OU'. Ils diront: lées Ylelll^s yent uni i'hu-
ineur soufn'onnetise. Ce sont de |ietlteM yens dont In m^rhnncete' eut à craindre.
Ces MOtteN yens, relu ne laisse /nis i/ne d'être henrenj-.
42. Nous n'avons pas eru devoir admettre la H'' n- de dire:
• rtaines yens, de vilaines yens , de maliynes gens , le* ;«» , etc. De
rilains yens, de matins yens, etc.. ne cliorpient nnllenii-nt notre o! >-s|
(U'iifate, pour le nit»ins , que celle de In plupart dos p;rammainens dr ii.
La terminaison féminine nous parait surtout inutile, quand la )l< i iisoan«
do l'adjortif se prononce, comme dans meilleur. Kilo ne ppun iiittiié«
que par la crainte de réquivo(|ue ; crainte puérile, qui nous forn-raii .1 eu-lure
tous les homonymes, si fré(|uents dans notre lan^çue: d'autant plus que \ équi-
voque se trouve tout aussi bien dans, T<ms ces hrares yens , <|ucdauft, Tous ces
vietix yens.
43. S'il est d'autres adjectifs dont l'alliance intime avec le mot yens soit
peu harmouicuse, il faut éviter cette alliance, plutt\t (|uc de violer ainsi tons \tn
principes de syntaxe. C'est affaire do talent et do style. I^a grammaire n'a rien
a voir là dedans. Ce n'est pas la urammaire qui nj'interdit de dire de mâchants
yens , de sots yens , c'est rharmonic.
44. Kiinoriï fiiiit-il avoir l'ureille Ition liélicHtv, plus ilélicHto que ne l'oiil lu plaiwrt
ilt>s ^ranimairieiiM , pour s'oiroiiser de cette allimiix* de mot.<«. Pour aUk part, tel <*««t non
ainonr de l'ordre, qiio j'admettrais même sans dirHculté, île bon* gen* , de vieux gêna.
Cela pèclif pent-t^trc un peu runire l'iiarmonie, mais non pa<< contre la gnuunairt*. qnl
«nrall fort à faire, si elle devait Tournir de tels .spécifcs poar toutes le» cacophonie* qne
piMit produire la rencontre fortuite de mots diupuratea, stouit 1» plume d'au* écrivain
maladroit. Si \*otis n'aimez pa.s, de fins gen*, tous yens, qne ne dites>vttU8 , <Im gène fine,
toutes aortes de gens, plntùl que de faire violence à 1h «ynUxeT
45. Le mot yens étant un substantif indélini , le pronom U.s, dans la phrase
de Domcrgue citée plus haut, pourrait être remplacé sans ((rand inconvénient
par le pronom indélini on. Il ne faut pas se familiariser avec les petites /feus f
parce qu'on en ahuse.
-' Tu sais bien qu'on lu a dit. h mon départ de France :
Déliez-vous de.i Alli'iiiaiids ;
Car ce sont de bien . 1 -
— Won père, on -.w
Car k peine est-on .< M <
Uu'oii voit quantité \\*i jamboHë Igen-t boua).
L'Auteur et »on Lier* p. 2S3.
46. Gens, substantif indélini, ne iic dit pas d'un nombre détermine, à moins
qu'il ne soit précédé des adjectifs brares , honnêtes y paurres , jeunes , avec les
(lucls il forme alors une sorte de nom composé, prcseutaul iiu autre sens, disiim-i
du premier : comme dans ces exemples : fions étions dix braves gens , dix han-
nètes yens. Il y vint quatre pauvres gens. Deux jeunes yens de mérite.
47. D'où il suit qu'on ne peut pas dire, à l'exemple de Voltaire: an de ces
lionnes yens; ce qui constitue une vraie monstruosité; ni, à l'excmplp do
Ciirault Duvivicr : Une de ces vieilies yens.
48. Si l'on dit , Hùtle yens , des milUers île yens. C est parce que milté . des
milliers , sont pris ici pour un nombre iudéteriuiué «""-"t Ir sexcetUi des latins.
Mille gens l'ont vu. Il y a des milliers de gens qui ( être à cotre place.
14 La grammaire française s i m p 1 i f i é e.
Vin
49. Quant aux mots atitomiie y exemple ^ hymne, orgue, orge, rien n'auto-
rise les subtiles distinctions aux quelles d'ignorants granimatistes ont cru devoir
les soumettre.
50. Automne, exemple, hymne (du latin mittunno , exempta, /lymno) ,
sont masculins dans tous les sens, d'après Tétymologie ; l'e muet linal de ces
mots n'étant qu'une lettre euphonique nécessaire à la prononciation des dernières
consonnes. Exemples: Un bel automne. Un automne fort sec. Un automne froid
et pluvieux. — Grand exemple. Bon exempte. Suivre les bons exemples de ses
parents. Citer un exemple. — Un bel exempte d'écriture anglaise. L'exetnple qu'il
a fait est mal écrit. (Académie.J — Un hymne guerrier. Un hymne religieux. Les
beaux hymnes de Santeuil et de Coffin.
51. Dans l'intérêt de l'ordre et de l'unité, je préfère le féminin pour le mot hymne,
dans les deux sens , à cause de la forme féminine de ce substantif. Ces différences de
genre, pour une légère nuance dans le sens, sont de vraies niaiseries. D'autant plus qu'il
n'y a peut-être pas deux mots, dans la langue, qui n'aient qu'une seule acception propre.
J'aimerais aussi mieux autonne du féminin. CVoir plus loin.)
IX
62. Orgue , orgre , s'éloigaent déjà trop de leur origine latine Corgano,
hordeo) , pour n'être pas du genre de leur terminaison, c'est à dire, féminins
dans tous les cas. Exemples: C'est une des plus belleti} orgues, et non pas ,
c'est un des plus belles orgues, ne belle orge. De l'orge bien levée. De bel-
les orges. Orge mondée , Des grains d'orge qu'on a bien nettoyés et bien prépa-
rés. Orge perlée. Orge réduite en petits grains dépouillés de leur son. Une tisane
d'orge perlée , d'orge mondée. Cette orge paraissait bonne , quand elle était en-
tière ; maintenant qu'elle est mondée (et non pas, qu'il est mondé, ce qui serait
plaisant) , c'est différent. (Voir plus loin.)
X
53. Oeuvre (du latin opère [oevere]) est également féminin. Une belle
oeuvre. Il a laissé l'oeuvre imparfaite. Les oeuvres de Dieu sont grandes et ma-
gnifiques. L'oeuvre de la Création fut achevée en six jours. Une si grande oeuvre.
Une oeuvre de génie. — L'oeuvre de ce diamant est fort délicate. — I/oeuvre de
cette paroisse est fort belle (le banc des marguilliers). — Oeuvres complètes de
Victor Hugo. — C'est tine des oeuvres de Rossini. — Une oeuvre de charité.
54. On l'emploie néanmoins quelquefois comme masculin au singulier, dans
un sens général et collectif. Tout l'oeuvre d'Albert Durer, de Callot. — En termes
d'alchimie , Le grand oeuvre, La pierre philosophale. Travailler au grund oeuvre.
55. Dans le sens distributif, il est toujours féminin. Cependant les musi-
ciens se sont permis de dire: Le premier , le second oeuvre de Mozart, de Ros-
sini, de Beethoven, de Félicien David. Cela marque chez eux une certaine préten-
tion. S'ils tiennent tant au masculin , que n'emploient-ils le mot ouvrage, beau-
coup plus convenable, puisqu'il se dit principalement des productions de l'esprit.
A moins qu'une oeuvre musicale ne soit pas une oeuvre xl'esprit !
XI
56. linéique chose , considéré comme un mot , et répondant à Vali-^
quid des latins, à l'ctltoaë des Allemands, au sometting des Anglais, est toujours
masculin ou plutôt neutre (sens vague et indélinij. Exemple: On m'a dit quelque
chose qui est fort plaisant.
57. Autre chose, employé dans un sens indéterminé,' est aussi du masculin.
Exemple : c'est autre chose qu'il a dit.
58. Quelque chose, suivi d'un verbe au subjonctif, est toujours féminin, parce
qu'il signifie alors , quelle que soit la chose. Exemple : Quelque chose qu'il m'ait
dite , je n'ai pu le croire.
I>n genre de» snbstantifu.
t&
XII
59. Couleur, iioin ((i'iirri(|iie, .si((iiif]:<iit rimprcssiitii (|ii*> bit mu I >'n|
l:i Iiiiiiu'tc ii'-tltTliif |t;ir l:i siirla»'»» ilrs iMir|ts , r.sl fV-iiiinin , dapn-s IH .i^. (\..ir
plus loin). KxoiiipU's. I.fs sf/tt roiilmrs imtiirftlrs on piimllires sont Ir i mlft ,
i'iiuUgOy te bien, le vert , te jaune , l'oran/fe , t-t le ruuye. Ite rirt-i rimlfurs.
i.a iuiiiièrc partout romplit l'espace iiiiinnise ;
ha ioniic et la vouleur appartioniioiit aux corps.
Le Liire, t. VII.
GO. Mais ou dit au masculin , on plutôt au neatre : J> couleur de fhu , le
routeur de rose, de chair, de citron, c'est it dire, ce qui a la couleur du feu,
de la rose , etc. Ite conteur de rose est sa couleur farorite. Ce ruban est d'un
beau couleur de feu.
i\\. Après un substantif, ces locutions s'emploient comme une sorte d'adjec-
tif. Kxcm|)le: Un ruban couleur de feu. Le couleur de fem, n'est autre chose que
cet adjectif pris substantivcnieat dans un sens neutre, comme, V utile , Vayréabte
(utite, dutvej. — (Voir plus loiu.J
Xill
Liste alphabétique des noms qui sont tantôt masculins,
tantôt féminins , selon le sens.
Noms mancnlinH.
NoBis féminins.
Vn aide
fin Wel^Ife
une aide
fine :6i*(fe
un aune (ou vergue) clije (*rle
une aune
eine C*Uf
un harlie
fin -j^erber
la barbe
bfr «Bart
le harde
bfr 3cblad>tenfdui^fr
la barde
bif SpecffAnitte
le Basque
ber ^IM'iïcaifr
la basque
ber 3*cB am SHocff
le bourgogne
tfriMiriiunbcr(tï'cin)
la itourgogac
l^Mirt^unb
un brandebourg
fine Slrt SBer^jifruna
une brandebourg
einc^rt Sttitrifib
un cnper
baiJ ^"apfrfc^ijf , ber
®eeraiibrr
des câpres
bie Xa|}))er
le carpe
bic ÎBorbcrbanb ,
.^anb»»urjtl
la carpe
bfr Jlar|)fen
le cartouche
bie (îartuft^e
la cartouche
bie "^atrcne
le Champagne
G^ampaçjnfrtrein
la ('hampague
(^^am)?ai)nf
If coche
bie 2anbfntf(l>f
la coche
bfr Çinf*nitt , bif
5ur*f
le commode
baô $8equemc
la commode
bif Gommobf
le C(U*nettc
ber Çd^ubrid^
la cornette
bit Stanbartf, SBti'
bfrmâ^e
It* cravate
ber Croate (ein croa»
tifcfce? «Pferb)
la cravate
hù» ^aliftut^
nu crêpe (un mor
- ber iÇlor
la crêpe
btr 9(or, bcritrau^*
ceau de crêpe)
fuc^fn
le décime btv
!î)ecime (nabe i 3i)u*)
la décime
ber «e^ntr îi^fil
le dinde
tai iTjflfc^e icuttii
la dinde
bif irul^fnne
un écho
ber SKiebertiaU
Écho (nymphe)
(**o
un enseigne
fin i>dl)ubric^
une enseigne
tin 2((>i(b
le faune
ber îauii
la faune
bie $auua
le foret
ber i^cbier
la forél
btr $orfl , fôalb
un fourbe
fin 3(t>urfe
la fourbe
bic l^etni^cret
le garde
eiu a^iicbter .
la garde
tit f&adft
le garde-robi'
line ?lrt Sc^iîrje
la garde-robe
bit ittftbtrfammer,
ber 9lbtvitt
le givre
ber diau^rtif
la gîTre
bic ®<b(anjc (terae
de Blason)
le gueules
bîe rot^f Srorbf
la gueule
ber SKdf^cn, ba«
SRaul
16
La grammairo française simplifiée.
Noms masculins.
Noms féminins.
le guide
bel* Sn'i^rcr
la guide
i<x^ Seuffctt
lettres royaux
ton\ç\Uti)e 33i*icfc
la lettre
ber «Brtef
le lévite
ber Set»it
la lévite
etite 5trt Mctb
le lis
bie Siltc
la lys
bie ^\)%
le litre
ber Sitrc
la litre
fc^lttar;ier©tretfettan
einer ilircî)e mit
ctnetn SBa^^en
le livre
baè SSuc^
la livre
baâ spfunb
,1e manche
ber ©rtff, (Btki, \>ai
la manche
ber 5(erinet
le manoeuvre
ber ^aubtanger ,
la manoeuvre
b(iè S)ianôber, bie
.^anbarfccttcr
©djiuenfung
le maroufle
ber ®ct)urfe
la maroufle
ber ®d)ftnçîct
le misaine
ber «-crfmaft
la misaine
baê S'ocffegel
le mode
btc 5(rt, iÇ-orm
la mode
bte SOîobe
le moufle
ber SElîuffcl
la moufle
ber S'fafc^ctijuq, k.
le mousse
ber Sd^iffêjungc
la mousse
baê 9Jîoo«, ber
®c{;aiiin
Noël
ber 3Sct^nad)têabcnb
la Noël
bte 9Setf)nacï)ten
Tofflee
bte5pjïic^t,SÎ)tenfîIct=
r office
bte 9îa(^tifci)fiic^c ,
[tung, ©Dtteêbienft
^ucî)en, 55tenerfci&aft
le page
ber ©bcffnafce
la page
bte (Sette (etneê S3ud>eê)
Pâques
ba§ Dftcrfeft, ber
Dftcrtaij
la Pàquc
Dftcrtt
le palme
bte ^anbtan^e
la palme
ber SDalmengtwetg
le période
ba^ Siit , bte (Stufc
la période
ber 3ettabf4nttt ,
SîebefaI
personne
Sltemanb
la personne
btc sperfon
le pivoine
ber SSIutftuÉ , 55om=
la pivoine
btc spftngftrofc
le plane ou platane
ber spiatrtuu^
la plane
baâ (Sd^nittmcffer
le platine (mieux
bte ^fattna
la platine
bie^ro(fen^(attc, baê
platin)
^"ylintcnfc^to^, (S^titffedo^
le poste
btc@tette, ber^Poften
la poste
btcspoft, baêspûft^auê
le poulpe
acî)tarintger ^o(^^)
la poulpe
ia^ %ii\\^
le pourpre
ber spur:|3ur , baéi
iî-lerffieOcr
la pourpre
ber ^ur:^ur
le prétexte
ber SSorJuanb
la prétexte
ber ©Ijreitrocf, btc
^rdteyta
le relâche
bas; §htf()6re», ber
Untcrfa^
la relâche
ber 9îu^c:|3laA
un remise
einc S)îîct^futf(^c
la remise
ber 3Ôaçienfc^o:|)^ett, k.
le solde
(Saïbo
la solde
ber (3oIb
le somme
ber (Sci^faf
la somme
btc (Smttttic
le tour
ber Umfretê, iStreicï)
la tour
ber 3:^urm
le triomphe
ber ^riumjjf) , «Sietj
la triomphe
ber 3:ruttt:|3f, ta^
3;rtutn^^f:|3tef
le trompette
ber SSrom^jeter
la trompette
bte 3:rotn^ctc
le vague (vacuum)
baê UnbefttJttintc
la vague
btc SBoçjc
le vase
baê ©efd^
la vase
ber (3d;(amm.
62. Réclame, môle, ii'atl mettent pas les distinctions de genres qu'on leur impose»
généralement. Ils sont féminins dans toutes leurs acceptions, comme l'indiquent la plupart
des dictionnaires.
63. Nous n'avons pas cru nécessaire de joindre à cette liste les noms masculins
claque, cosmétique, critique, custode, drille, greffe, mémoire, moule, parallèle, pen-
dule, pique, poêle, pupille, régale , sagittaire, serpentaire , satyre, ni les noms fémi-
nins faux , merci , souris, dont la véritable orthographe est, comme on le verra plus loin :
clac, cosmétiv , critic , custod , dril , gref, mémoir , moul , parallel , pendul , pic, poël,
pupil, régal, sagittair, serpentair, satyr, — faue, mercie, sourie; — ce qui les distingue
suffisamnient de leurs homonymes claque, etc., ou les range, dit moins, dans la caté-
gorie suivante.
Du ((«"lire ien substantif «.
17
XIV.
Siil>st;in(ils tjiii , sans avoir la inéinc or(lio^r,«|)ln*, nni niin'
♦Mi\ lin li'l rHp|K»it ili' son, (|iril »•».( lis»' -i roieille de les
< oiirondit
Nom*
niHKciilinM.
Som!»
féniiniiiir.
l/.iir
Mt !t*u)l; ta{<9(nffbfn
lair.
bie itnnt. ba« ?^ft
l'a ut fil 1-
btr aîfifafl'fr
la iiaiitotii'
bie ^ôl)e
l'avis
btr JKiitl)
la \ie
baà i?eben
II- liai
ter îl^all, tueîanjfefl
la balle
ber a^iU, ^pirtbaU
le Itarhii
bfv r^artii^e
la barbue
bie 9)teerbuttf
W basilic
Ux aJdfili'iJf
la basilique
bit X)ointird^e
lo lit'v
bcr îlVt)
1 •
bie a^ai, *iudjt ; bie
l'ablM-
Itx 5(bt
la bitte
a5eere; berïBelrui<
le liill ou Itil
bif ^IMU
la bille
bie 9)iUarbfuiïtl
l.> Ihinlr
bio :lkM•^.•
la bordée
ïd^r ber <B($ijfi>fa
nonen , te.
le bouilli
bad ÏHinbfleifd^
la bouillie
ber »rei
lo boni
ba>J C*nbf
la boue
ber StuWi
le brai
bad 3d?iJT«tl?fer
la braic
bie SBîubel
lo oal
bif Jporuljaut, Schwiefe
la cale
ber fXdum, bie<BuAt
II- f;i|»
^Ai l^ori^birae, ber
la cape
bie AjvP'
Jïovf ■
i<' oanliiial
ber (^arbinal
la cardinale
bie (^arbindlt (eine
lo colori
ber SfUeri
la sellerie
bie âattelfdmmei
lo oeil s
ber ;Siufl
la ceuse
bie ®îeierei
lo oli^iio
ble ^idK
la cliaiiic
bie 5tette
lo eliàssi'^
ber JRabnieii
la cbassie
bie ^iii)enbutter
lo eliaiitl
bie ^i^e , SûiJrme
la chiiiu-
ber Aair
Ir CIhM-
(ein Jhil)
la chair: la chAre
\>Ai i^(eifd); ^
feu uub i\\\A
le eiirôme
b»\? aftejbol, ©JlbSl
la crème
ber JRabm
lo oilioo
bai< SLMtvtlfib
la silice
bie .Siederbe
le cirrho
bie Wanfe
la cire
ba«5 9Ba(^<$
le olae
ber SJallbut
la claque
ber Jtlatfd)
le olair
bie ^elle, baé !)!i(^t
la claire
bie Alarbeit
lo oloao
bie iWifti^nibe
la cloaqiio
ber "Jïbort, bieitlcife
le col
ber ^Aiî
la colle
ber SJeim
le contexte -
ber Kontert
la co ni es te
ber v2treit
le ortutuiiiax
ber 9litftterf*eiuenbt
la contumace
ba* 9îid»terfd»einfn
/
tjor beni 9tid»ter
lo coq ; le coAt
ber .fea^n ; bie j^erei-
nii^te 3teiiifo()le
la coque
bie Sépale
le coroner
ber O'orouer
la coronaire
bie Jïrân]i^u(«ab«r
le eosmétic
t>Ai 3(f)i.Mibeiti$niittel
la cosmétique
bie Jtotfmetir
lo ooucher
bai* 3c^Ufeuç{e^eii ,
ber Unterivuii]
la couchée
bad 9{a(^tld^(r
le ooulé
bie 3d?leifuiiiî in ber
îOîujir, jc'
la coulée
bie (aufenbe ^Sdjrift
le eours
ber 'imU Gurfuv^
la court
ber ^of
lo cri tic
ber 5lritifer
la critique
bie Arilif
lo croisé
ber ifreH\fd)ritt
la croisée
ba* -î(en)lcr
le croît
ber a5iel)\nJuad)iÊ'
la croix
b>)# itreu)
le croup
bie SuftriJf^reuent
la croupe
bdé^reuiCbtl^fef
iJinbuti;^
tt«>
le crû
bad CSetvac^â
la crue
ber 9lntod(^<
le curé
ber ^farrer
la curée <
bad ^liçierrtf^t (brr
^unbc)
t
18
»La gl'ammairc française» simplifiée.
Noms
masculins.
Noms
féminins.
le custod
bcv 5tuffef)er ciner
«Bi6riot()ct, K.
la custode
bcr SSorf^ang
le décrottoir
aîvêt mit aSùrften
la décrottoire
bie (Sc^uî)()ûrfte
le dîner
baê ïDîtttage)|cn
la dînée
baS îBîtttaijêquartîer
le dos
bev Sh'icfcu
la dot
bie 9Jiitijift
le dril
bcv (Sotbat, .^ert
les drilles
bie Sum^cn
un éclair
ein ajti§
réclaire
boê (Sd^ctteraut
un éerou
btcSc^raubemnutter
les écroucs
îai^c^cttet û6cr ben
Slufiuanb 6et ^ofc
le faîte
bte %\x\U , bcr ©te^
t»ct, ©i)3fe(
la fètc
baiî S'eft, ber ^etcrtag
le faux
baê ^-alfcr^e
la fatix
bte (Scufc
le fil
bie îÇafer, ber %<X'-
bcn, ^ivtrn
la tile
bte ^ixijt
le pot
bte Se6er
la foi
ber@(au6c, bieXreue
le fret
baô SBermict^cn
la frette
ber «fôatb
le fumé
ber 9îu§brucf , k.
la fumée
bcr Sîauc^
le gale
ber sporfrf;
la galée
baê (Sc^tff bcr S8uc^=
bru (fer
le gaz
baë ©aê
la gaze
bte ©a^e
le général
ber ©cnerat
la générale
bte ©encrattn , ber
©eneralniarfd;
le greffe
bte .R'ait^eÛct, 2lttitê=
fd)ret6erci
la gretfe
baê spfro^jfretê
le haie
bte ferennenbc (Son=
nentjt'^e
la halle
bte ^atte
le hère
ber arme %xi)\^\
la haire
hn% «8uP)cmb
riieur
ber ©tûrfèfaû
l'heure
bte (Stunbc, U^r
un hôte
bcr SBtrtt» , ©aft
la hotte
bte «Butte
le houx
bte ^ùlfett
la houe
bie ^arfe, S^aut
le jau
a3anb îm 3;rtctrac
la gent (mieux
geance)
baê «Botf
le jars
ber ©âiifericî)
la jarre
gro^cr SSafferfrug
le jeté
ber ^atbfcfjrttt
la jetée
ber ^afenbamm
le kermès
bte (Sc^artad^fccere
la kermesse
bte ^trd^mejfe
le lac
le laqtie
bte ^ti
bcr Sarfft.rntf
jla laque
ber Ud
le lai
einc 2lrt ftaijenbcr
^ocfte
la laie
bie aSad^e
le lieu
ber Ort
la lieue
bte.SJîctte, (Stunbc
le lis
bte Sitte
la lice
bte $8a^n, bcr 3;ur=
uter^ta^
le lit
baê «8ctt
la lie
bie .§>efen
le loch
"iKxi S03
la loque
ber %t%tn
le luth
bte ?autc
(la lutte
baê fRtuqeu , bcr
le lut
bcr §i\ii
i
^'atn^f
le maire
ber SKatre
la mère
bie mwtttt
le mal
baê ïBôfe , Ucbef
la malle
bcr Stetfcfoffcr
le marc
ber ®a^tootn^afee, k.
la inare
ber ^îcd)i, ik ^fii^e
le mémoire
ber Sfuffa^, bie ®enf=
fd^rtft, bte Slec^nung
la mémoire
baê ©cbad^tni^
le merci
ber '^(xwî
la merci
bie aSarm^erjtgfett
le mineur
ber SJltntrer, S3erg=
la mineure
bcr Untcrfa^ cincê
matin
©ctituffeë
le moi
baiJ %^
la moie
ber .Çiaufen
le moral
baê 9)lora(ifcf)c
la morale
bte îOZorat
le mort, le mors
ber 3;obte, bas ©ebt^
la mort
ber 3:;ob
le mou
baô |Bcicf>e
la moue
ein ijcr^ogeneê SJÎaut
le maille
ber iftobet
la moule
bte «Wufc^et
le mur
bie SOlaucr, aSaub
la infire
bie SOZautbccre
Yln ifonrc At^* r iihstnn lifu.
19
NomN
mtlNCIliillM.
S9mn
r^ralNinN.
le mythe
ttv 9)h)tlMid
la mile
bit SKicte, SKilbc
le imit
batf 9U(ftf
la nue
bit SBolff
l'os
brrituod^tii, ba<i$:l^fin
l'eau
bai fdafTer
l'oubli
bif a^tri^jïfiiljfit
l'ouhlie
bie Cblate
le pair, le père
bcr '^ikiv, bfr ÛJattr
In paire
ba« «)>aar
le pal
b(r "ipfaljl
la pale
ber Stttàfbtâtl
le litirallète
bfrSparalldfrflo, bif
a.^fr^lfid;un»j
la parallèle
bit ^draUelliiiic
le pare
bfr "Varf
la parque
bie ^arie
le parti
bit ^>artei, bit '^avtit
la partie
btr Xtitti
If pâté
bit ^paflftf
la pâtée
bie 9tubrl, te.
le pater
bai '^atfrnoftfr
la patùre
bie Cpferfd^ale
le itendtUe
bad '«Pfnbul , bcr
■Vnibd
la pendule
bie ^enbflul^r
If pi^iie
ber îiUtç^tl
la peine
bit aRîlbt. ba« Stibtn
le penser
bai Jifiiffii
la pensée
btr C9ebanfe
le pet
ber 3»inb
la paix
ber i^ricbe, bie dtul^t
le pie
le piiiuf
ber <B\?tdjt
baH "Vie
la pique
bie ^iât
le plaid
bcr C9crtd>t8taj
la plaie
bie aS^nnbe
le pli
bie #a(te
la plie
bie ^dfoUt
le poids, le pois
bai iStwidft, bit
Grbfe
la poix
ba« ^ed)
le poêle
baë itidftwtud) , ber
la poêle
bie ^fannr, ber Si'
îrauerfd^Ififr, rfen
8'I
11' |Mlil('-
ber a?irnmofl
la poirée
ber ffltaniiclb
If polissoir
ber 'VoUerftal)!
la polissoire
bit ^(anjbiirfle
If pot
btv iopf
la peau
bie .Ç«aut
le poiiee
berî^aïuneu; ^fr ^'^cll
la pousse
ber Irieb
le piipil
ber ^Séiili"'^
la pupille
bie a)}tiabel
le quart
bad a^i'rrtci
la earre
obérer îbtil (beé4>ut'
fovt'fi^. bti Alfibf*)
le queus
ber ^oc^
la queue
btr 3ib»»an\
le raeloir
bif >Sc^auffl
la raeloire
bai 3trticbbo(|
le rais
bif ï>iabfvfid?f
la raie
btr N^tric^, 3trtiftn
If ré^al
le rénal
bat^ Sifflât
la régale
bad ^ciftiUrtéft
If IfUllf
biiO SHfiintbifr
la reine, les rênes bie iJônfaln, hieS*»
dfl
le revenu
bai* (*iufoinnifn
la revenue
btr 9la*nju<é«
If roli
bfr JHcb (fiiKufof^»
tfr Oaft)
la robe
btr dtccf, ba» Jileib
If rôti
bfr M^ratfu
In rôtie
bie aerôflete «rot»
fcfnitte
If rout , raoul
,<o^lrei*e (SeffU»
la route
bie @tra§e , ïanb'
fflMft, JC.
flrd^e
le ru
bif WiMTf . !:>li»nf
la rue
bie (9dffe, Strate
le siit/iltair
bfr 3*iitif
la sagittaire
rine ^fldnjt
le sandal
b»u^ 3aubf(6o(3
la sandale
bie ®anbalt
le stitj/K
bfr 3att)r
la satire
bie v2^ottf*rift
le saule, le sol
bit aSfibf
la sole
ber3(b(a4> bit 3cb'
If. ^2o"lf
le serpeHtrtir
btr ^^fblautKiitriUKr
la serpentaire
ba<t ^cbtant^tnrraut
le seel ou sceau ,
baiS >2ioiifl; ba«5
la selle
btr vsatttt
le sel
(£a(,"
le souris
bd« ïàdjflri
la stmris
bit Wdu«
le spath
i3ttinart
la spathe
bit ^tuintnfdïeibf
le statut
baiï ©runbflfffè
la statue
biel^ilbfjutf.atdtut
le thé
btr Ibff
la taie
bie â^etl^iebe
le tir
bcr ^d^u^
la tire
btr ,Su9
20
La gram mai ro. française simplifiée.
Nom» niaHculiiiN.
le tout, l'atout baè Onnje, ter S^rum^^
le tremblé
le tribut
un «/•
le verger
le vice
le viol
le vol
le rolatil
le vu
ber^^viSut ; btc®teuev
ein Slucroct)^
bcr Dbftijai-tcn
baê Safter '
bte 9lott)^ucî>t
bcr %Uiq, ; bev '^lanh
gcfïûgctteè Sl^ier
)>Ai 2^urcf)fe^en
Noms féminins,
la toue, la tovx ï(\è %(x\)xhooi , bcr
^uften
la tremblaie bcr 6f))cnJ»atb
la tribti bic 3iinft; bcr®tamm
la hure bcr ^o))f
la vergée bic 9{»tt)C (Slcfer)
la vis bte (Sct)rau6c
la viole bte ?8io(c
la vole bte SSoftc
la volatille baê ©efTii^et
la vue baê ©eftc^t, (Se^cn, k.
Parmi les grammairiens , c'est à qui ciera le plus fort centre cette abondance de
mots amphibologiques. Mais ils ne savent donc pas, les infortunés! que c'est la une des
grâces de notre langue, un de ses caractères les plus heureux et les mieux appropriés
à l'esprit français! Ils n'ont donc jamais va , jamais senti, jamais savouré le délicieux
spectacle d'un feu roulant de saillies, d'épigranimes, de jeux de mots! Ils n'ont donc
jamais senti la commotion électrique d'un calembour! Ils n'ont donc jamais respiré le par-
fum d'un madrigal! Mais il n'y a donc, pour ces pauvres cultivateurs de la syntaxe,
d'antre plaisir que de tailler, niveler, aligner, corriger avec la serpette ou le cordeau;
il n'y a donc pour eux d'autre musique que le choc continu des voyelles et des consonnes ;
d'autres accords que celui du verbe et du sujet, du nom et du pronom; d'autres parfums
que ceux qu'exhalent leurs platebandes de gérondifs et de' supins! En vérité, ils sont
bien à plaindre.
Calembours fondés sur la parfaite consonnance des mots.
Odry fut un jour arrêté rue de Riclielieu , en. face de la bibliothèque. »La
ftojirse ou la rie y" lui demanda le voleur. Sans se déconcerter, Odry lui répondit:
>,La Bourse , la troisième rue à droite. Quant à l'avis, le meilleur que je puisse
vous donner, c'est de changer de fie."
Un Parisien, de retour d'Angleterre, s'excisait auprès de sa femme de ne
lui avoir pas écrit. ,,Je voulais bien féerire , disait-il, mais cela m'a été impos-
sible, pareequ'en arrivant à Douvres, on a jeté Vancre."
Louis XV, au milieu d'un gros de courtisans, laissa échapper un signe
d'affection venteuse. »Bonue marque, s'écria le marquis de Bièvre, présent; voilà
des bruits de paiœ qui courent à Versailles."
Un républicain étant à dîner chez un anii , on servit un foî de veau et une
oie. «Parbleu, dit-il, on ne nous accusera pas de n'avoir ni foi ni loi."
— Ponr,voir jouer les eanœ (os) est-i! besoin qu'on aille
A Saint-Cloud ou bien à Versaille?
— Non, mon père, il suffit de voir jouer Rachel.
— IJravissimo , luon fils. Mais pourquoi donc est-elle
Si maigre? — Pour le eotip, vous me la donnez belle.
Parce qu'elle ne vit que de Racine. — 0 ciel!
T'aurais-je jamais cru tant d'esprit naturel !
L'Auteur et son Lirre p. 873,
— Quand la fortune est-elle aux joueurs favorable?
— ■ Quand ils sont enrhumés ; car ils ont de la tour (de l'atout).
— Pour ce monstre , cent fois digue que je l'abhorre ,
Faut-il donc que je brfile encore?
— Le bois est l'aliment du feu.
Comment voulez-vous donc ne pas brûler, grand Dieu!
Quand elle joint si bien à ses charmes les chênes (chaînes)
Qu'elle vous fait porter ?
ihid.
ibid.
iMi jif««ii re des Ml I» -1 i .. ' - Q
~- iriii.>-iu i|iii- iiiiM) esprit paisse vulri .>.ni> mir inu-ji ièid.
— Siilt-tu bien ce. (pic l'on coiiiiuenoe parla /ht (failli)?
— l'ii bon l'cpas , ({iiand on a faim.
— Sais-tu les fêtes tjiii ii"oiit pas de Icndeniaiii '!
— Le fuite de la gloire et bien d'autres encore. ibid.
— l/auti'o jour un de uick auiis
Disait, en me partant de niadaino une telle:
C'est Vi'nus. Tu sais bien, celte jçrosse dondfu ?
— (I mon père, il avait parfaitement raison ;
Car il ne pourrait pas dire qu'elle est Cyb^le (si bi'lle). ibid.
Il promena |onjî-l«*mps ses yeux
Sur un \rv\\\\i\ carré d'Iierbes fades;
Puis, d'un air mécontent, s'écria: ces salades
Ne disent pas ifrand' chose. — Ah! c'est, appareniDieut ,
Qu'il ne prit pas garde aux raiponces Uid,
— Puis, comme le soleil vint à fendre la nue:
Rentrons vite, dit-il, pour ne pas demeurer
Kxposés au plus tçrand désitstrc (des astres). ihid.
— Quel événement de l'histoire
A fait le plus de tort aux marchands de tabac?
— La descente iVÉïwe (des nez) aux enfer.;. — Kt quel autre
.Ne fut pas moins funeste aux fabricants tic drap?
— L'eiilèvcincnt A'Uf^tène (des laines). " ibid.
— Kli bien! dis-moi, comment ferais-tu pour changer
l/ordre des saisons? — Belle affaire!
J'aurais soin de diMiner des thés l'hiver, mon père;
FNiur que l'hiver ainsi filt la saison A'été (des thés). ibid.
— Qu'enlends-lu par schakos et jtar bonnets à poil?
— Des coiffures qui vont au bal (aux balles). ibiit.
— Ta lectiice , croi.s-tu qu'elle puisse être bonne ,
Sans avoir de bonté: -- Si son thé n'est pas bon.
Ce n'est la faute de personne. ibid.
— Si les Athéniens , comme je l'enteuds dire ,
Kien plu^ long-temps que nous savaient se conserver .
.\ quoi faut-il l'attribuer?
— .\ l'esprit qu'ils avaient de vivre dans la graisse (<iit..) thid.
Qui dilTère le moins d'une serrure? — Un coeur
Connue le vôtre ; car il n'est jamais sans peine (péue). tbid.
— Pourquoi le général un tel
Parait-il un tambour aux gens de son hùtel?
— - Parce que tous les jours il bat la générale. tbid.
— Il aspire à l'honneur de diiiger la sci'ne.
— La Seine de Paris? — .4/».' non! (àiioii) du llurg. à Vienne.
— En ce cas le Géni" (corps du génie) est inutile. — .\llons!
(l aurait, je crois, quelque peine
A trouver un haUlenr de fonds.
— Moi Je crois qu'il aurait, mon père.
Tant de bailleurs dans son parterre.
Qu'il ne pourrait manquer d'être bientôt à fond. ii»'f.
— Il serait bon à tondre. — Il a l'haleine (la laine) forte. ibid.
22 La grammaire fraii chaise simplifiée.
— En voyant un convoi qui passe,
Que font tous les cochers prudents ?
— Ils ont soin d'arrêter leurs chevaux trop ardents ,
De crainte de les voir prendre le mort (mors) aux dents. ibid.
— Quelle autre boîte de Pandore
Inventèrent pour nous les esprits infernaux?
~ Mon Dieu! la boîte des journaux,
D'où chaque jour s'échappe un déluge de mmix (mots). ibirl.
Comment faut-il faire pour ne pas se crotter dans les rues de Paris? — il
faut se munir d'un paracrotle. — Ce n'est pas cela. Pour ne pas se crotter
dans les rues de Paris, il ne faut jamais aller jusqu'à?/ bout (jusqu'aux boues).
IV.
Du noinbie des substantifs.
64. On entend par nombre y dans les substantifs, la propriété qu'ils
ont de représenter Vunitc ou la pluralité ^ au moyen de certaines varia-
tions dans leur forme. Il y a unité ^ quand il s'agit cVun sent être, d'un
seul objet (nom de genre, d'espèce, ou d'individu), el pluralité j quand
il s'agit de plusieurs.
65. 11 y a conséqueinment deux nombres: le singulier (du latin
singularis, seul, propre, particulier), qui design e rî«i?/e , et le plu-
riel (en latin pluralis) qui marque la pluralité. Un cheval, des che-
imux. Une plume y des plumes.
66. Cheval y chevaux} plume y plumes , sont le même mot sous
deux terminaisons différentes. La première est celle du singulier. La se-
conde est celle du pluriel. Ainsi, dans. Le cheval est utile à l'homme,
cheval représenta l'unité de l'espèce; dans, Mon cheval m'a coiité
cher, cheval représente un seul individu. Ce mot est au singulier. Dans,
J'ai acheté dix chevaux , chevaux désigne plusieurs individus do. la
même espèce. Ce mot se trouve donc employé au pluriel.
67. Quoique les substantifs soient susceptibles des deux nombres , il
en est cependant qui, désignant des choses que l'esprit ne peut diviser
en plusieurs individus, ne s'emploient point au pluriel. Tels sont: Vodo-
rat, la vue, l'ouïe , la faim, l'enfance, etc. Il y en a d'autres qui ne
sont d'usage qu'au pluriel, comme: ancêtres , fiançailles , épousailles,
funérailles , obsèques , ténèbres.
ta
Serllon M^coiide.
r II é o r i c du g e ii r v,
Préambule.
J-irs gnnniiiairicns , ayant ploiiiciHeiit ((i^uuré le.s |»riiici|>e.s «|ui tint piTsidé à la
formation des sulistanlit'i Iranvais et à la distiiution des genres, ont Ions crié,
d'une couiniuiie voix: /< est im/tossibte tt't'tablir des règles fixe* sur te genre.
»ll n'y a, diMMil-ils , que l'usage et k- lemin ipii puissent doDoer la cwi-
iiiiissunve pur faite dit gfitre."
Le tem/is est un grand maître, sans doute. Mais ou peut iMre convaincu
t|iu' la vil' entiire ne sullît pas pour aequorir, par la seule pratique, la com-
iitiissttHce parfaite du genre des substantifs fraudais; étude, en effet, si diflieile,
si rebelle, qu'il u'esl personne qui puisse se flatter de n'être jamais embarrassé à
ipl égard , et que l'Académie franyalse elle-même s'y trompe souvent , comme on
le verra par la suite.
J'aurai donc la gloire d'avoir réalisé l'impossible et d'avoir prouvé une fois
(II* pins que le mot iutftossihle n'est pas français.
Encore une fois, je supplie liumbicment le lecteur de vouloir bien réflé-
chir un moment sur les difliculté.s presque insurmontables que présentait une-
tâche aussi vaste, aussi ardue; alin qu'il daigne récompenser d'un signe d'ap-
probation ce travail d'Hercule, pour le moins comparable ii celui qu'accomplit le
héros grec, en détournant le flcnve Alphé pour 1© faire couler dans les étables
d'.\ngias. Je le conjure do vouloir bien peser un moment, dans sa main impar-
tiale, les efforts surhumains de mémoire et de volonté qu'a dik eiiger un soin
■lussi complique que celui de diriger convenablement les manoeuvres de cette
24 P r é a n\ b u 1 e.
armée de deux à trois cent mille substantifs dont se compose la langue française ;
en d'autres termes, le soin de déterminer exactement, sans en oublier un seul,
combien de substantifs sont masculins ou féminins, dans chacune des huit
eeiits terminaisons différentes qui leur sont propres.
Soit dit en passant , une bonne grammaire doit être en même temps un
glossaire, surtout pour les étrangers. C'est pourquoi j'espère qu'on ne me saura
pas mauvais gré des nombreuses listes do mots que je donne pour exemples, tant
en allemand qu'en français.
Théniii- il II (<[(>nt'r. 1' I I II <-i |if > (le il r i m .1 1 1 o n. {5
\uims piTliiiiiiiaircs*
I.
Priiicipe&i de dérivation.
68. Lo français, comme KItiilien et respnjrnol, 8>8t formé du latin,
i(U moyen de terlaiiies iiiflexionx , contractions, et ttupprcnnion»
(a.Mcfliinfl/ ;iu|\unmcnjicbuiu], "!}luoi»i)T»niO- — ï'/y/ vient du Uilin rmo. par
la suppression de la voyelle linale. — Pnin vient de pane, par inll»?-
xion de la prenùère voyelle et suppression de la (Inale. — k'roid vient
de friyido , par coniraetion des deux premières syllabes et suppression
de la voyelle finale.
69. Dans Tilalien et Tespagnol , la plupart des substanlirs ne sont
que TaMalif des mêmes mots latins. Pane, rmo, can'c, religione ,
pttdrc . inadrc.
7(K lies substantifs français dérivent également de l'ablatif latin, et
iMiii pas du noniiiialif, comme on l'a cru Jusqu'à ee jour, ni même de
l'jiccusalir, eonmic le prétend M. (Jénin. Ils ne diffèrent le plus souvent
de l'ablalif latin <|ue par l'absence de la voyelle tinale, pour ee qui est
des noms maseulins, eonime n'n y de n'no. cours, de cursii , ou par
le changement de celte voyelle en e muet, pour ce qui est des noms fémi-
nins, comme rose , de rosa.
71. D'où il sait qu'il fniidriUI écrire Ckarle, de Cuiolo, «I non ptutCkarlet, éo
Cuiolii»; fit, lit* fiUo , t't non pxs /l/^ , iieftlitu; corp , teinp . pitit , do corpore, lempore,
p'.iten . et non pas corpi , temps , pHil» , de corpim . leiiipu*. puteu* ; coume aussi remutr»,
'II- reiHortit , et non pas rttnni:ds (Uc remordtre) ce qui est un b»rbHriMMe.
72. I'" ><^'^ n>ots temps , corps , pttiLi , ne doit être considérée que comme ane lettre
fiipliohiqne, destinée ii remplacer le p et le f dans les llMisons. Anstii nos père», vrain
liUialiques de l'iMiphonie, écrivaient- ils coi-g et teiis '^), au lien de i-orp* et ttmp» :
orthographe qu'on a voulu renouveler de nos Jours, mais h tort, puisqu'elle détruit U
tiliaiion des ntots corporel , temporel , etc.
73. ^>i revanche, ils écrivaient fil <>^) sans t, en sHppriniant ii pen pré» l'I danx
U prononciation, rnninie nous le faisons dans les mots: babU , gtntit , outil, ce qni est
htMiicoup plus régulier.
74. En se mndiliant ainsi, les substantifs ne changent pas de genre,
ou du moins ne devraient pas en changer. Ainsi prudence est féminin .
comme prndenti'a. Pain y vin y sont masculins, parce que panix .
rintim, sont, Tun masculin, l'autre neutre.
75. Hemanine. On sait que la langue latine a trois jjtuu .■» : le masculin , le fémi-
nin , fi le neutre. En franvais , le neutre ne se distingue pas du uiascuUn ; excepté dans
quelque» prouAllui, Mflune On le verra nlus loin.
^') I.i quens Rollans genteuient se ronihat .
Mais le cors ad Iressuet e niult chalt. (IM ClkaH*on Je Rolamt )
Vostre conseil ajoc evud tus len$. (Utié.t
^'•) Il volt que d'iloc en avant nul sun fit ne sa dlle al deable «e mttïal «e nen arKt»l
(Les Rois.) Il voulut que dorénavant nul eu ce lien n'oflrbt av diable ni ae bnu>-
lasl son lils ni sa iUe.
26 La grammaire française simplifiée.
76. n suit de ce que nous venons de dire que Ve muet final, bulle
d'air sonore qui se sTispend légère à l'aile des mots, est le signe du
genre féminin dans la langue française, et que son absence caractérise
le genre masculin.
Il
De Ve muet employé comme euphonique à la fin des substantifs.
77. Sans les exigences de l'euphonie, ma lâche sur la théorie du genre
s'arrêterait là , et la connaissance parfaite du genre serait bien facile.
78. Mais Ve muet final n'a pas pour unique fonction d'indiquer le
genre féminin. Il n'est souvent qu'une lettre euphonique , destinée à con-
server aux mots leur éclat, leur sonorité. De là des difficultés immenses.
79. J'ai dit que la plupart des noms masculins se forment du latin
en supprimant la désinence de l'ablatif, o_, e^ ti. Publico , public^
jugo y joug} culculo^ calcul} muro , muv} cursu, cours} seunuy
sens} aveu y urc} auro , or. S'il reste, après cette première mutila-
tion, une consonne redoublée ^ on la ramène à son état simple: la langue
française n'étant pas compatible avec une telle désinence , propre seule-
ment aux langues barbares. Ferro , fer} sacco , sac} succo, suc}
cyprès y cypressu. La chute de la voyelle finale entraîne nécessaire-
ment celle de la consonne qui lui appartient.
80. Aucun mot français ne saurait, non plus, se terminer par une
liquide précédée d'une autre consonne. Appartenant toutes deux à la
voyelle finale, il faut qu'elles soient toutes deux perdues on sauvées avec
elle. Les mots î*oc«6m/o ^ membro , miraculo , sîmulacro , cylindro y
ungulo , templo , theutro y cad avère , ne sauraient subsister, ainsi
mutilés: Vocabl, membr y miracl y simulucr y etc. Forcées de dis-
paraître avec la voyelle finale, les deux dernières consonues ne laisse-
raient après soi que les syllabes vocuy meriiy mira y simula y cyliuy
aiiy tem y théuy cada; incapables de satisfaire l'esprit, non moins que
les yeux et les oreilles.
81. Reinaïqiie, U est vrai que des mots vocahulo , mlraculo , angulo , cadavere ,
OH .aurait pu faire vocabul , miracul , angul, cadaver; mais il arrive souvent que deux
voyelles séparées seulement par une liquide se contractent en un seule, comme on le voit
da'ns rendre , pendre , de vendere , pendere. — Par la même analogie , corpore, tempore,
auraient dû donner corpre, tenipre , et non pas, cor, ten , dont l'orthographe en corps et
temps ne satisfait que les yeux, mais point du tout l'oreille.
82. Pour de tels mots, il y a donc nécessité absolue d'ajouter un e
muet à la fin. Ce qu'il faut déplorer, c'est que ces mots ne puissent pas
devenir immédiatement féminins, en affectant ainsi la forme féminine; le
sceau de leur origine n'étant pas encore assez effacé.
83. La langue française n'a pas moins de répugnance pour des dési-
nences telles que les suivantes:
-sm, -^n, -Ip, -inp, -mn, -Mr, -pt, -rb, -r», -ni, -rp ,
-ri", -sp, -st, etc.,
parce que la seconde de ces consonnes est toujours nécessairement le
commencement d'une syllabe, qu'elle ne saurait former sans le secours
d'une voyelle. Pour ne pas rester suspendue sur le vide , elle invoque
'l'iM-ori*- (lu ^ cil II'. I)e l> iiiiii'l ri II al eu |ilio n iqu e. f7
r{i|»|uii (l(! If muet. C'est pourquoi l'on écril doymv , règne , palpe ,
Olifiupc , (lufomtii' , ijenri' , pnTcptc y rerbe , can-ijuc, terne,
carpe, oOèlixtfur , llffdtt.Hpc , ponte, au lieu ùcdogin, regn, etc.,
bien que ees noms soient tous niiiseulins.
84. Remaniiie. Cupt^ndiiiil l'on «krit bit^i mhuh e muet late, are, mare, pare, spart,
la»t, lent, %e»t , eut. init»t , Chrht , Aloil. Ni; poiirrHi(-on paii ietif tcmtipttmmumt .
eatnfalc, monarc , »rhulliut , pont, ije»tf II omI vrai qur plunifiir* if ««te «t êmtm» M
sont pas rraiiyais. Quant an mot gealt , U élalt fi-ininin au XI* niècle, cvmaie le yr*«ve le
ilcrnicr vcrit de la l'bansoii de lloland :
Ci fait la ge»lc que Tiiruldus doiUnel.
l'oiir(|uoi fant-U quo le genre fi-ininiii de ce mot ne se «oit pa» pfrpvtuv Juitqit'h noMnf
^^. Oiiehiuefois on «ijoiite uu e muet pour eonseï ver aux mots la sono-
rité et l'éelat néeessaires , eonime dans ces exemples: rhuntbe , monde .
homme, diadème y programme , crime , âne, trône, coloxHe, ete. ,
qu'il faudrait aiilreiiicnt prononcer , ron , mon, om , diadan , program,
crin, an, fron , voto : par suite de eelle mollesse dans les orj;aiies du
la pronoiieiation (jui nous fait toujours supprimer, en parlant , les eoiison-
ncs finales. Nous redoutons le bruit qui résulterait de leur ehoe avec d'au-
tres consonnes initiales. Cependant nos pères, qui avaient Toreille beau-
coup plus délicate encore (jue la nùtrt', puisqu'ils pronont;aient, non»
pnlona , au lieu de nonx partons , Vamon diri, au lieu de Vamou
dirin, ue laissaient pas d'écrire hom , mnnd.
Or isroute/, des Joies de ce uiuint
Que 4'les valent e que eles sund ;
C'uuie fumée Ircspassent et tresvnnt.
(Hotnan des Romann.)
Car il chantoit de Nustrc Dam»
Si doucement , n'est iiom ne famt»
i'ui tout li cuers n'en npilast.
(Mintvlfs de la Vteiye.)
Hemiii'ifue. Nous écrivons aussi, sans e muet final, tiam (rxdainalton pour
danii-J , tre'ftiim , vidam , Adatit , Nahub , Achttb , Joh , Jucob , rob , cap, kaiêa/t,
Gii/» , n'p , jitlcp , siilt'p , Ali'ft , f/iiloft, croup, camp, Bagdad, David, le tW,
l'/ifxHl , NfHirod, sud, Taimud. Ne sei'uit-il pas |)o^.siiilc d'écrire l'jçalemcnl, sans
l;i iiiar(|Me iiio|)|)(irtuiic du téiiiiniu : pruyrum, aslrulab , crab , fflob , lob, titb ,
mitniiip , ti/p , tr'tt'Siop , inivruavop , yruiip , hippocamp , ffrad , atad , yad , Mib-
sid , ind . iitoil , l<jod , pe'riod , diacod , coud; à moins (|u"on no préfère la forme
féiiiiiiine avec le féniiiiin '? yue cp soil du moins le privilèiçe du poète , (jul fera
bien siirloiit déerire avousmut , envombomut , monochromat , comme on écrit
opiat ; au ris(|ue d'entraîner avec la chute de l'e muet celle du t lui-même dans
la prononciation : ces mots étant déjà hérissés d'assez de consonnes , et ne per-
dant par là que bien peu de leur longueur démesurée, en comparaison des mots
m, siim , rit, lin, que uos anciens poètes employaient agréablement pour »•»«*-
seau, sommet, cite, Unage; d'où les noms propres: Dura, Vatru , GraH»<m
( ( irand-Sommet). Exemples :
F. le sang a grnnd ni rouler.
Famé li donnent de haut Ihi.
Fn siim la ture est montée Brnmidone :
Il s'en est fui d'Orliens, la noble rit.
Oh trouve (|Uolquelois rhomh , au lieu de rhombe. Pourquoi pas lombf (Hk éfril
rit , au lieu de rite. Pourquoi pas sorit , au lieu de sorite , etc. ? Les dinkultês
du genre eu seraient d'autant diminuées. Mais peut-être les dlflicnHés de pronon-
ciation s'en accroitraient-elles. C'est ce (|ue nous examinerons dans l'introtluctiom.
S(i. D'autres fois, on .-^ioute l'r muet pour conserver aux consGones
c, g, ch, le son doux qu'elles ont dans le mot primitif, comme dans
28
La grammaire française simplifiée.
supplice, silence, adage, panache, etc. C^npplicio , silentio , etc.)
seulement, nous demanderons quel inconvénient il y aurait eu à faire, par
exemple, panache, du féminin, ainsi que gamache , les seuls de cette
terminaison en ache qui soient employés comme masculins.
87. Le V ne saurait, non plus, terminer un mot. Il n'a pas assez
de résistance et on le remplace par sa forte /'. D'où la nécessité d'écrire
avec un e muet le glaive, \erêve, îm ove. Mais, par cela même, il
eût été plus convenable de faire ces noms féminins, comme leurs analo-
gues fève, grève, sève, trêve, alcôve j puisqu'ils ont la terminaison
toute féminine.
88. D'un autre côté, parmi les substantifs féminins, il y en a un
assez grand nombre où le son nasal, particulier à la langue française,
ayant été préféré à tout autre, interdit la présence de Ve muet. Tels sont:
la nation, la chanson, la saison, la main , la fin, la faim, au
lieu de, la nalionne, la chansonne , la maine , la fine, la famé.
III
Remarques critiques sur le genre de quelques substantifs.
On verra que les exceptions que présentent les règles du genre ne tiennent
presque toutes qu'à ces seules difficultés d'orthographe et de prononciation , et
qu'ainsi c'est à tort que de soi-disants grammairiens prétendent que l'arbitraire
a seul présidé à la distinction des genres.
89. La langue française est de toutes les langues celle qui s'est constituée
sous l'influence de la logique la plus rigoureuse dans les procédés. Le désordre
vient uniquement des faiseurs de grammaires et de dictionnaires, qui, dans leur
ignorance des vrais principes de la langue , ont formulé des règles absurdes et
interverti au hasard te genre des substantifs. C'est ainsi que, grâce à leurs soins,
sont devenus masculins, on ne sait pourquoi, une foule de noms qui étaient
autrefois régulièrement féminins. Tels sont:
français
âge
amalgame
aphte
cartilage
camphre
carême
cotyle
délice
dialecte
dièse
diocèse
drupe
édomosarque
' emplâtre
éolypile
épisode
esclandre
horoscope
jaspe
mélange
merle
môle
mussilage
naphte
latin
aetate Cftàialif)
amalgamatione
aphta
cartilagine
eamphora
quadragesima
cotyle
delicia
dialecte
diesi
dioecesi
drupa
oedemosarca
emplastro
aeolypyla
épisode
scandale
horoscopa
jaspi
uierula
mole
mussilagiue
n aphta
allemand
baê muv
bic SSerqutrfung
bte !Oiutibfdute
bcr ^noc:|3cf
ber ^am)5fer
Ht î^aften
btc (Eofcfia
bte 3Bonne
bte fôîunbart
Â'reujd)eu ic.
bte ^tôcefe
bte @tetnfrucî)t
baè sipflafter
bte 2Btnbfuge{
bte (S^tfobe
ber 3canba(
baè aBaf)rfa3eu
ber 3af|>iê
bte fOîtfc^ung
bte Sttnfet
ber Sffie^rbamnt
etne ^flatt^e
bAè ^ergoI)t
l' II.'- Il r i .• <lii j(eurf, P. <'m:ii(|ue» critiques. 29
o|..s
(t>|iae) opis
il.- >wrMl(:>dicr
o^•(•i:l•^tl■l•
tuTliestra
^ ifr
P!«'K''
|ic<lic;i
t.. : .^f
|)ilas(i'<>
jiai'iistaln
btr i^anbpîfiUr
|i()|)iil:i)((>
|ii)|Milii|(iiie
titir '^ftan^f
jMtn'In'
porticti
bir ^atit
pivstigc
|)rnrsti((i.-i
bit Idiiftfyunt)
(|u;Hlri^(>
.sitiTocele
quadrilla
ba$ Sirr^ti'panii
s;«r(!ocele
ttt %ltiiâ}btud)
stWices
s.ievitiae
\)axtt i^tijanbiun^
sextdlp
.sextiila
bit .^frtiila
striKo
slrijçi
btr ^trt
.strigile
strigili
bie <2tri(arl
bie (EuiioN-
synode
synodo
tfierines
(thermae) thermis
bie ibfriiii-ii
illOl'lH'
ttiorba
bie Ifoibe
liissiht^o
tiissilagiiie
ber Jpuflattid)
vertige
vcrUiçiiie
brr 3(^roinbe(.
90. yiioi ! les mots hydrocèle , pneumatoct-te , ntricocèle , etc., seraieot
friniiiins, et le seul surcoctte serait innseiiliii , (|uoi(|iie tout à fait analogue! Voilà
pourtant ee que l'Acadéniie Kranvaisc elle-un'^me a décidé. L'Académie (ait uni-
rait-f , biraUf , du féminin, et mnUit'alre du masculin: uyyrave , métope», pa-
Ifstff , du féminin, et réiuff/nire , opes, orrht'stre, du masculin. L'Académie dit,
un drupe niuii , (|uand tous les butanistes disent., une drupe moHe. Kxemple: La
pèche , lu prune , Ui cerise , sont des e.reniptes de la drupe moUe.
91. Trois raisons s'opposent à ce que le mot siriye soit masculin: 1" L'ély-
mologic , slri.r ; 8" la forme féminine qu'il a en français; 3" la nature même
de l'iMre qu'il représente , puisque strit/e signilie sorcière. La question .se trouvr
résolue |»ar cet exemple de Victor Hugo, dont l'autorité, en matière de speetre.H
et de fantAmes, en vaut Iticn une autre. nEmen-he'tun , c'est le cri des stnyes .
ifuund elles arrivent au snhhat." Kn revanche. IWcadémie fait lémures du fémi-
nin . en latin lémures , génies malfaisants. L'Académie écrit stri/ye avec un y.
92. .Nous pardonnerions volontiers :'i l'Académie de violer quelquefois l'ély-
uhdogie au piolit de la forme, comme cela lui est arrivé .souvent à son insH,
même contrairement :'i l'usage, pour une foule de mots, tels que les suivants,
qu'elle fait féminins, quoique masculins ou neutres en latin:
fritnçai* lutin ulUiimud
une acanthe acanthus (ahl.) bie âBârenflau
une adiante adiantum bav^ îBenu^buar
une amarante amarantlius biu^ iauffnbi'duMi
une anagramme anagramma bviiS ^^(uji^ramm
la cymaise cymatium bie Jbo^deiOe
la cymlialc cymhalum bie (^i^mbel
la disparate disparatum bie Uuft^icfiic^tcit
la drachme drachma bie I^racbme
une énigme enigma ba* ifMâti^fel
une épigramme epigramma buâ C^piç)ramm
une épigraphe epigraphium ba<$ liSictto
une épithète epithclum baâ ^eiivort
une épitaphe epitaphium bie ffirabfdirift
nue épitoge epitogium bie 3taatdra);uie
une épislyle epistylium ber )Cuerbaiten
une horloge horologium bie U^r
l'huile oleum bué Tebl
une idole idolum ber )flb.Ktt
une idylle idyllum bie abolit
la malachite m.il.-tchites ber 3d)recf»lein
la malléole mallculus ber ^u^fnôc^el
une uutre utcr ber ^K^taud^.
30 ti^ ûfvammaîrp franc. ni se simplifiée.
93. Nous (leinanderons seulement à l'Académie pourquoi elle n'a pas octroyé
le même privilège au mot esclandre , déjà si français et si différent de son pri-
mitif scandaluin ; surtout la terminaison andre étant si essentiellement féminine.
De même, si l'on fait féminins anayravime , épii/ramme , épithète , malachite,
épistyle , malléole, comment peut-on laisser masculins gramme, programme ,
amulète , lazulite , péristyle, diastyle , alvéole, mots tout à fait analogues?
94. L'Académie écrit amulette, squelette, avec rédoublement du t, contraire-
ment à l'étymologie amuletum, skélétos, tout en donnant ces noms comme féminins.
Nous pourrions signaler dans le dictionnaire de l'Académie des milliers d'in-
conséquences ou distractions semblables.
95. Or ce sont de telles inconséquences que nous ne saurions lui pardon-
ner. Victor Hugo fait amulète du féminin , et son exemple doit servir de règle.
«Cependant le geste du Capitaine avait mis à découvert Vamulète mystérieuse
qu'elle portait au cou. - N'y touchez pas, répondit-elle vivement, c'est ma
gardienne. "
96. Soit dit en passant, quoique amulète soit féminin, il faudrait mon gardien.
Ma gardienne réveille une' idée de sexe, une idée de femme, qui n'existe pas dans amu-
lète. Une femme peut être votre gardienne , mais une chose est votre gardien. Ici gar-
dien ne peut être pris que dans un sens abstrait. Par conséquent, le masculin; qui n'est
autre chose, en ce cas, que le neutre des latins.
97. Pour en revenir, ce que nous reprochons à l'Académie ce n'est pas de
s'être écartée quelquefois de l'étymologie au profit de la forme , comme on l'a vu
ei-dessus , n" 93 ; c'est d'avoir trop souvent sacrifié à la fois et l'étymologie et
la forme, c'est à dire, d'avoir foulé aux pieds, sans motif plausible, toutes les
lois de l'analogie et de la logique , comme cela ressort clairement des mots sub-
stantifs cités plus haut, n" 89 ; c'est d'avoir aveuglement risqué des innovations
qui ne font que bouleverser au lieu d'améliorer. Comme l'esprit d'ordre est aussi
nécessaire dans la langue que dans l'état, on ne saurait trop s'empresser de
rendre à ces substantifs le genre féminin, le seul qui leur convienne, d'après
l'étymologie, d'après le génie de la langue, et même d'après l'usage; puisque la
plupart, tels que: amalgame, aphte, naphte , cartilage, édémos argue , cotyle,
esclandre , horoscope , drupe , opes , orchestre, pilastre, sévices, sextule, strige,
strigile , synode, tuorOe , tussilage, sarcocèle , etc., sont encore indiqués comme
féminins dans bon nombre de dictionnaires.
98. Je n'en ai pas fini avec ces remarques. J'aurai encore à signaler dans
le dictionnaire de l'Académie, bien des erreurs, bien des distractions de toutes
sortes; mais je ne veux pas m'appesantir davantage ici sur cette question. D'au-
tant plus , qu'il n'entre nullement dans ma pensée de vouloir rabaisser le diction-
naire de l'Académie au profit de tel ou tel autre; n'étant pas de ceux qui, parmi
les dictionnaires, regardent comme le meilleur celui qui offre la plus riche nomen-
clature de barbarismes ou qui figure ainsi la prononciation du mot excepter:
èkessepeté. Je m'empresse de reconnaître que le dictionnaire de l'Académie , mal-
gré les nombreuses fautes de détail qu'on y rencontre à chaque page , n'en est
pas moins, dans son ensemble, une oeuvre admirable, qui ne souffre aucune
comparaison ; bien éloigné que je suis de partager l'opinion des fanatiques de
Boiste et de Landais, lesquels regardent le livre élaboré depuis deux cents ans
par la plus illustre compagnie de France comme une chose de la plus mince valeur.
99. Un dictionnaire, en effet, où les mots les plus utiles, tous ceux de la
langue oratoire et de la langue usuelle , se trouvent exactement définis , analysés
dans leurs éléments, suivis scrupuleusement et expliqués dans toutes leurs accep-
tions ; où chacune de ces acceptions est appuyée d'exemples qui justifient, qui
expliquent, qui éclairent le nouveau sens donné au même mot, qui en détermi-
nent l'emploi dans le discours , chose indispensable ; un dictionnaire où sont
ainsi classés, dans un ordre parfait, non seulement les divers sens des mots,
mais encore tous les idiotismes, toutes les locutions consacrées ou proverbiales
dans les quelles se fondent ces mots; un dictionnaire, enfin, dont la rédaction.
Thcorii- (lu K^nrK Retiarqnc» critiqkifo S!
en gtMM'ntl , se distin(i;uo pnr cctto netteté précise, cette inflciil u
décrie riiitlueiicc do t:i ^çt'-iMin'-liic , et t|iie tous les vrais écriv;iii r
.•jvec les richesses de réltM|iieiu'c cl de l:i poésie; — (lu'est-ce <|ii .... ... n-
naire , aux yeux «le certains jçens? ~ Oiii, qu'est-ce qu'un tel dictionnaire à côte
de celui de Napoléon Landais, par exemple, où se trouvent des milliers de mots
inconnus de l'Académie, tels que: ilintessaruner , avauuiluH ^ cufmle , arlirn , fio-
Itnit , ttttiihaucali'se , et thes<nivtnliiyminiit>chrysidrs ! sans parler de ttaterffaïuk
ou Hiitrfifaiis , tiurulte % unrst,.v<inkf'e, f/airx , yettlys ou yrttUv , i/f'uumnri/ ,
f/olatol , za/iorie y z^lote ou zt^loty/ic , zinzihilfr , zirttmcr , zoclr , etc.! singu-
lière nomenclature pour un dictionnaire français !
l'our tout dire en quelques mots, le lUitionnaire de t' Académie ressenble
à une belle et niajesliien.se lorét , évidée avec soin, où ne croissent que Ip.h plus
hcaux arbres, mêlés aux plantes les plus utiles, et formant en tout sens une suite
ininterrompue de niay^nili(|ues arcades tapissées de mousse et décorées de (guirlan-
des de Heurs et de fruits; tandis qu', au contraire, tons les autres dictionnaires,
y compris le Divtiomuiire Ntiliotuit , ne présentent qu'un amas confus d'énaisses
broussailles, »»ù il ne reste des plus beaux arbres que les chicots, hérisser tout
au plus de «|uelniies mauvais surgeons, qui ne peuvent se faire jour à travers les
ronces et les épines et toutes sortes de superfétations stériles (|ui leur dérobent
l'air et la lumière.
100. Voilà quelle est mon opinion sur le Dictioiumire de l'Actulémie et sur
tous ceux (|u'oii lui opnose comme meilleurs ou plus complets. Kn signalant les
fautes (lui déparent un des plus beaux monuments de notre langue, je suis donc
loin d'en vouloir (-ontester la valeur réelle. Mais, comme j'entreprends d'intro-
duire l'ordre dans la grammaire, de trancher des ((uestions long-temps eontrover-
sé'cs, de tixer toutes les incertitudes, de redresser une foule (Tabus, et de rame-
ner au milieu de nous le génie de notre belle langue, je devais craindre que b
nouveauté de certaines idées, en opposition avec les idées reçues, n'indisposât
tout d'abord les personnes qui font leur unique loi de l'usage et ne r(*eonnais-
sent d'autorité que celle de l'Académie. J'ai voulu leur montrer que l'usage, aban-
donné au hasani , n'est souvent que la déraison , et (|ne l'Académie , malgré ses
lumières , n'est pas et ne peut pas être infaillible, .l'avais besoin moi-nu^me de
cette conviction pour y trouver la force de m'engager résolument dans ce laby-
rinthe inextricable, sans autre lil pour m'y diriger que celui de la logique.
101. Aucune langue n'a autant de grammaires que la n<Mre ; et cependant
aucune langue n'est plus tlottante dans ses formes, nlus incertaine dans ses prin-
cipes. Nous jouissons, dit un philologue, non pas d une, mais de cinq académies,
sans compter les sociétés savantes, grammaticales, ou autres. .Approehei. yne
voyez-vous ? Le plus eiïroyable chaos dans la langue. Des montagnes de difficul-
tés entassées à plaisir sur vos pas par l'ignorance et le pédantisnu». Absence
totale de plan, de méthode, d'unité. Tout ce qui peut rendre inaccessible, sur-
tout aux étrangers, l'étude de notre belle langue. Ceux qui seraient tentés de
crier à l'exagération n'ont ([u'à parcourir les lourdes compilations de (]irault-lhi-
vivier, Landais, Bescherelle. Je ne sache pas (|ue les vastes forêts inconnues des
régions é(|uiiioxiales de r.\méri(|ue présentent un réseau plus inextricable. I..a
hache d'une main et la torche de l'antre, j'entreprends d'y frayer une route.
J'entreprends de rendre simple et lacile létude de notre belle langue , aliu (juc
les étrangers l'étudient avec goût, avec plaisir, et qu'elle devienne Uientùl la
langue universelle.
10"?. .Ayons un principe d'unité et sovons conséquents. Rien d'impossible.
Il ne s'agit que de vouloir ce principe d'unité.
103. Diminuer le nombre des diflicultés inutiles, cmp^her qM'il ne s'ac-
croissi' . te! est le but que nous nous proposons.
32 I^a granniKiire française simplifiée.
VI.
De quelques anomalies ortliograpliiques , qu'il importe de
faire disparaître au plus tôt.
104. Puisque l'usage moderne, où les consonnes prédominent sur les
voyelles, et qui est préférable à Tancien, en ce qu'il rend la langue plus
sonore et plus énergique; puisque l'usage moderne, dis-je, a admis géné-
ralement l'articulation constante des finales c, f, g, i, r , après ime^
voyelle, comme dans ces mots: bac , lac, sec. grec, roc, canif,
joug, vol, or, pourquoi augmenter inutilement les* difficultés, en écri-
vant encore: abaque, ammoniaque, tombaque , zodiaque, éclipti-
que, laïque, topique, tropique, hippogriffe , généralife , calife,
pontife, Ténériffe , tartufe, chrysocale , finale , ovale, scandale,
vermicelle, violoncelle , polichinelle , crocodile, reptile, volatile,
hile, Capitole, paule , capitule, corpuscule , globule , préambule,
versicule, chèvrefeuille , portefeuille , phare, tartare , belvédère,
calorifère, hère, compère, primevère (printemps), caractère,
adversaire , dictionnaire, exemplaire, cachemire, empire, zé-
phyr e , éphore, carbure, sulfure , murmure, pandoure, auditoire,
conservatoire , promontoire, vomitoire , etc.?
105. C'était bon autrefois,, où , par suite de celte mollesse de prononcia-
tion qui supprimait toute consonne finale devant toute autre consonne initiale,
on n'aurait pas manqué de dire: zodia , au lieu de zodiac, ponti ou pontieu , au
lieu ^ç. ponti f; chriisocau , au lieu de crysocal; reriniceu , au lieu de vermicel ;
Capitou . au lieu de Capitol; pandoii , au lieu de pandonr ; comme nous disons
encore, par exception: estoma , taha, almana, pour estomac, tabac, alinanach ;
bailli, \>ù\\v baillif; cou, sou, licou, fou, mou, pour col, sol, lieol, fol , mol ;
et d'où nous sont venues les formes beau, nouveau, peau, manteau, oiseau ^
maux, chevaux , vieux , deux, pour bel, nouvel, pel , mantel , oisel , mais,
chevals , vieil, ciels; du, pour de le, en passant par <fe/! et par ^to/ ; au, pour
à le, en passant par al.
106. Les sj'llabes al, el , oi^ sonnaient, en effet, isolément ou suivies
d'une consonne: au, eu, ou; suivies d'une voyelle, comme aujourd'hui: al, el ,
ol. Ainsi l'oeil voyait cheval, mal, quel, tel, ciel, chapel , col, mol, chol , et
l'on disait : cherau, mau , cjueu , teu , cieu, chapeu , cou, mou, chou. Exemples:
Ele parla nn jor a lui ,
E mit a raison par mots tels:
Siré , vos estes biax e preux (Méon. Fabliaux.)
Li riches fols
Ku son cortil avoit des chois fEstula.)
cil avroiit les meillors cevals
Les plus corants et les pins beaux. fPar/o«07>«Hs.9
107. On prononçait meillous cevaus; car l' r finale avait sur les voyelles a
et o la même influence que 1' l. Cors (corps) et cort (cour) sonnaient pareillement
cou; \'o prenant le son ou, et 1' r tombant par le grasseyement, autant que par
la règle de la consonne finale muette. Cors rimait n\çc (/enoux ; cors av*?c escout.
Estula avoit nom li cbiens;
Mes (le tant lor avint il 1)iens ,
Que la nnie n'est mie en la cort.
E li vallés prenoit escout. CEstula.j
Tht'orifi (lu K^nri". Do (|iirl(|iiPS ao^Joali^n orthog r.
aa
108. Fur mi y m- |)ruiiiiiis.iit fumui , rc tjui explique l'orthographe modMM:
finir III i ; ainsi (|iic le <:ii:iiigciiinit iW jur , por , itmur , t'(«-. , rn jour, fwur , tnmomtf
l'tc. thi so von fondait avec ou. \V\n\ la variant** en fur : i-otor , couleur} thUfr ,
lUmleur , etc. On retrouve iei l'iitllueiiee de 1' / sur le premier o; ioflueoce uue
l'usage a maintenue dans iiueu diable! qu'on dit eneore pour quel diaite (cxcuH
niation suivie d'une rctieence, cuninic qui dirait, quel diable eat-ee U) ! co
écrivant mal à propos: i/ue diable!
109. Or, iiiijuurd'liui qu'on s'est accoutumé à ouvrir ua peu plus la
hoiH'lic eu pjirlaiil, ^nV'c à l'exercice plus fréquent «le lu parole; aujour-
iriiui qu'on dit (/nrlqur chose, et non plus queitqnc chose *) , la vérl-
l.'iblc urlhogruphe des mots ci-dessus peut ôtre établie sans inconvénient
Une chose certaine , c'est que calife , pontife , etc. , sont tout aussi bar-
l)ares que le seraient ctini/'e , boeii/e , oeit/'e , neitfe , reufe ; attendu
(jue r I liiialc se change, (levant nne^ voyelle, en sa douce r; chef, che-
vet : neuf, neuve ^ neuruinej vifj vive y vivacité, etc. D'ot'i vient
(jii'on prononce neuv hommes y et non pas neuf hommes.
110. Par la nii^me analogie (|u'on écrit, sans e muet tinal: Armagnac, tu-
in.ic , grec, agaric, arsenic, public, che'rif , '/', juif, tarif, tuf, bocal, annale
) rai , sanilal , cancel , scel , sel, pistil, Kil , fit, cil, rossignol, roi, dot, cal-
iiil, recul, consul, cerfeuil, char, nectar, tartar , amer, calender , cancer,
ft'r , enfer, biner, clair, puii' , impair, éclair, air, désir, nadir, saphir, cor-
ridor , for , similor , trésor , mur , azur , amour , accotoir , comptoir , dortoir ,
fennoir, cheminolr , semoir, tiroir, etc., etc., écrivez dcsormai» , de même ,
sans e muet lin<il :
un a bac ou abaoo
l'ammoniac
le tombac
lu zodiac
le critic
un ecclésiastic
le la'ic
le topic
le tropic
le géuéralif
le lalif
le pontif
un hippogrif
le Téneril'
le tartuf
le sarlg
le chrysôoal
le final
le bubnl ou boeuf
d'Afrique, ou b
1 '' vermicel
bte C^a);tta(^lattr
taé 9(mmonium
bfr Jl>itrfrft»
bcr jtritifft
ei» CScijïlicbfr
fin aScttlic^fr
baO tc)>if((?f .f)fttmittf(
btr S»«nbefrei«
bcr Aatif
bcr .^o^fpricfler
bcr .èiï>jjo3rvp^
ïcneriffa
bfr .ipruc^Ur
bo» ^tutfltljtfr
bas Çferttfcfaa
hai ^iiiato
bfr :,Swfr^o(hd
u/jre,
bic "fîubcfn
le violoncel
le polichinel
le crocodil
le rcptil
le volatil
le hii
le Capitol
le paul
le capitul
le corpuscul
le globul
le préanibul
le versicul
le chévrefeuil
le portefeuil
le phnr
le Tartar
le belvéder
le xalorifer
bai fiStotoncctt
ber ^icfftbiiinng,
^an^ivurfl
t>a» Ârorobil
bai frif(f>cnb( Xifitr
bai ftifiirnbf X\}itt
bit 9iarbf (Viner S^of^it»)
ba* (Capitol
tinf SXilnjf
bai 3c{>lutcapitfl
bai Stor)?trà)tn
baë fi'.u^fld^tn
bfr ' "
bac .
") baS.Wciiil'Utt
bif i^rifftafdjf
bfr ^tudittburm
bfr iartarui^
ba« \Mu>>tlci;ti»bau«
ber ïôtSrmflfitfr
'>) Le peuple conserve encore celte prononciation, doe J*«l retrouva k Vienne itnn lu
bourlip nit^ine de personnes disUngnées. I^e penple' dit «ncvre, quenqH'iin . queU'
qtirs uns.
^^) N'écrit-on pus constamment cerffinl . mot tout k fait analoxn** k ckn vti
latin cafrefoliuin, iaprifolium. Et Doileaii liii-niéoie n'i'u a-t-il pas* iloiu ,1e
dans ces vers:
Antoine, gouverneur de mon Jardin d'AnteaU,
tfui dirige ctier. moi l'if et le chècrtfeuil — ?
Voir la Formation du Pluritl dans les siitiHtantir» eonpMrâ.
8
34
le her
le comper
le primever
le caracter
un adversair
le dictionnair
un exemplair
le cachemir
un empir
le zéphyr
les éphors
le parjur
le suli'ur
La grammaire française simplifiée.
etn etent auêfc^cnbcr
bcr @et>attcr
bcr ^-rû^ling
bec (^ifavaîUv
bcr ©cgncr
boê aSortcrburt)
baê (Srem^Iar
ein ®(jait)( t»on inbi=
frf)cr 3ie9«n>uoIte
ein ^aiferrctc^
bcr 3f^ï)9r
btc (fjj^crcn
bcr fOîetneîb
bcr ®(^i»cfctatfaft
le miirmur
le pandour
le conservatoir
le promontoir
le purgatoir
le réfeetoir
le mémoir
le rescisoir
le lerritoir
le vésicatoir
le voniitoir
le ciboir
etc.
baê SOlurren
bcr spanbur
btc offcnt(ic^e^uufl=
fammcr
. baë SSorgcfcirgc
baè îî^cgcfcucr
bcr ®^ctfcfûat
btc îDeuffdjrift
bcr^auijjtgcgcnftanb, k.
baê (Se&tct
bag ?8fafcn:^jïaflcr
iiix§ 58rc(^mtttcf, jc,
baê (Stèortum.
m. De l'aveu de tout le monde, la connaissance du genre des
noms est une des plus grandes difficultés de la langue française. Or, le
genre étant la base de la grammaire , il faut donc tendre de tous nos
efforts à en faciliter la connaissance; et, puisqu'en principe le genre dé-
pend de la forme des finales, il faut donc travailler à régulariser ces fina-
les, à les rendre conformes au genre des noms.
112. Les gens à qui pourrait déplaire la nouvelle orthographe de
ponfify sarig , laie, etc., doivent se demander ce qu'ils diraient, s'ils
voyaient écrit quelque part: le chèfe , lejougiie, le saque, pour, le
chef, le joug , le sac. L'un n'est pas plus risible que l'autre.
113. À la longue, il faudra bien qu'on en vienne à opter pour le
masculin, avec la forme masculine, ou pour le féminin avec la forme
féminine. Le sarig pourra; désigner le mâle; la sarigue désignera
la femelle.
L'enfant frappe des mains. La sarigue attentive
Se dresse, et d'une voix plaintive
Jète un cri. Les petits aussitôt d'accourir
Et de s'élancer vers la mère ,
En cherchant dans son sein leur retraite ordinaire. (Florian.)
On distingue plusieurs espèces de sarigc. (H. Natnr.)
114. On écrira de même, au masculin: agit, aquatil, débit, fa-
cil, dijficil , docil , fertil , fliwiatil, fossil, fragil, habil , puéril ,
servit, fidel, infidel, parallel , rebel, bénévol, frivol , crédul,
avar , barbar , ignar , ovipar , vivipar , éphémer , lanifer , pros-
per , pir , bicolor , inodor , sonor , tricolor , élégiac , hypocon-
driac , opac , critic, pacifie, magnifie, ventriloc , beg , prodig ^
etc., et au féminin, agile, aquatile , débile, facile, fidèle, rebèle,
bénévole, crédide , avare, ignare, ovipare, éphémère, pire y
tricolore, étégiaqtie , critique , bègue , prodigue , etc., etc. ; comme
on écrit civil et civile , subtil et subtile , viril et inrite , espagnol et
espagnole , mogol et mogole , tartar et tartare, amer et amère ,,
cher et chère, martyr et martyre, public et publique , i^aduc él,
caduque, etc. , etc. , etc.
Théorir du grnr«> !»<' •|*<*'l<I*e> <*noai|iliet ortbogr. ^
II
Histoire des mot».
115. D'un iiutrc càié , comment se fait-il qu'on écriv(> fourmi , au Jieu
de fourmie? (|Ui<iui ce nom vient tii«'n réellement du latin fur mita , eomme wUe ,'
iii' inica ! amie, de arnica; pic y de pica ; vie y de ritn ; ciffui' , de ricuta ; ••r-
rue , Ae Vfi'riira ; charme, Ai' carriica ; arini'r , de armala ; pluie y de ptmHm i
enrie , de inridia : plait- , de ptaf/a ; haie , de buvca , etc. , par la .suppression de
la pi^iiultième et le cliatiKcment de la linale en c muet? ^ue non i'cre.t aient écrit
fur mi , cela se conçoit, puisque, dans leur oubli de l'ctymoliigio, et n'ayant
r)(ard , d'ailleurs, qu'aux sons pleins, sans s'inquiéter aucunement des syllabes
muettes, ils faisaient ce nom masculin, comme dans cet exemple:
Comment li criquet demandad au formi de son bled et it U refiisa*
Ll criqni't ot dioette
Kii yver , et fovrele
Au formi» e»l venu ....
I.e formi li h (ii.xt :
Je ne vous aidcrHi (^arif He Prnnre J
1 16. Observations rèlrnspertire». 1" I.V nuit-l tiiinl n'itail pour noft pèrra qa'ane
Ifttn- iMiplionique, .tervant k Mllonget ou k raccourcir le.i mol.s au gré «Ip U rlHM M é*
la uii-Mure, comme l'indique asMi*^ , dan» l'exemple cité, l'HdJectlf ma.tcnlin povrti , ^crlt
avec un e muet, porrtte , pour pouvoir rimer avec ili.tette. Les poèteii dînaient iodlféreBi-
nient el pour e/e. ijnnil ou grand pour grande, vert pour verte, maint pour matntt ,
comme aiiHsi kom ou om , pour home ou orne, prèe ou prè , etc. Exemples:
Sire , dit et , je «ul.i venue
Anguilles cuire a mon seignor
Nous MvonH Jané tote Jor. (i>M trot» Dames qui trontêremt un anel.)
Qui est-ce, Dlex , qui me descuevreV
Fait ete quand ele le ttcnt. (Le fahtiau de Oomber*.}
Vie/., disl ete , grant merveille! (Barbaian.)
V. tirent parmi le forest
Trop gra/if noi.se e trop grant lempest. (potopnthot.}
Or fa aa Ut grande la noiae
De la dame e de son mari. ^L« Fabet d'AluulJ
Son edcaier lui appareille
Une robe vert qn'U «voit. (0m Cheealtev à là robe vermeille.}
Sur l'erbe verte II qnens RolUns ae pftsmet. (Im Ckantnn de Roland.)
Knsi fait mainte» foir. la merlne Cmédecine) dele.soveraine plelelt. (Job.)
1<4> soir qu'il ot Ja maint estoUes
(De la Dame qui fitt-lroia tourt.)
Ainsi l'entend com a'il fat kom aener..
(La Chanton é'Arletcamp*. XIII* S.)
E ! gentils Aom , clievaler de bon aire,
fini t« rommant al gloriais céleste. (La Chanton de Holand.)
117. ^ Ils «valent de m^me k leur choix lea forme;* avérai, mêlerai, beeermi ,
^emderai, mènerai, donnerai, etc., ei aérai, aval, mettrai, bevrai , prenérat, atem~
rat, donrai, etc. EzempleA:
3$ L a g r a m m a i r e f r a 11 ç a ) s p s i m ]) 1 i f i é e.
Tant t'avet\ii Lui apporté . , . (Des Trois Bossus.)
Monlt a grand chose a vous garir
Je n'en poroie a chief venir.
Le plus malade en eslirai
Et en cel feu le mêlerai ;
Si Varderai en icel feu ,
Et tnit li autre en aronl preu (profit) ,
Car cil qui la poudre hevront
Tout maintenant gari seront. (_Du vilain Mire.)
Trente sols ! la veraie croix !
Trente sols! et ou les prendrai?
Trente sols! lasse! trente sols!
Or viendra Caiens le prevoz , ,
Si prendera ce pou que J'ai.
Que donras tu à mon seignor ,
Si je te fa7i estre deslivres '< ■
— Sire, je lui donrai vingt livres. (Constant Duhamel.')
Se vos dras noirs me presteresi,
Ains mien Hit toz les raurez ,
Et vos grans bottes chaucerai ,
Et je ma robe vous lerrai (Ifiisserai).
Ceens avez mon palefroi,
Et le vostre menraij o moi (avec moi).
Le moine tout li otria.
j (Le Chevalier qui fist sa femme confesse.)
118. 3" Rien n'était plus ordinaire que les formes je cuis., faim , je demant, je
commant,je lais, je cons , je main, pour je cuide, aime, demande, commande , laisse,
conte, mené.
D'un vilain vous cons qui prist famé. (Barbazan.)
Mais , pour Dieu , preiige vous pitié
De moi qui vous aim loyalment
Et sui tout vos entièrement. (Coucy.)
Il m'a mandé que je lui main
liUi et sa femme liui ou demain. (Constant: Duhamel.)
4" On trouve troie pour ti'ois:
Saint Pierre n'eut a celé voie (fois)
Fors cinc et quatre et un seul troie.
«. (De saint Pierre et du Jongleur.)
5» Espis (esprit) devenait esperite et esperites:
Puis ke li esprit fort en vient
Que Vome pasmer en convient
A la bouche et au nez li mist
Por Vesperites fors atrere. (Dolopathos.)
119. fi" Soit dit en passant, cette faculté de modifier les finales pour le besoin de la
rime et de resserrer les mots dans le corps du vers , sons prétexte des exigences de la me-
sure, prêtait à la langue une .sorte de souplesse et d'élasticité , qu'elle a tout à fait perdue
depuis entre les mains des grammairiens, qui en ont fait un composé de barres d'acier.
En effet, la langue que parle aujourd'hui la France est peut-être la seule au monde, où
le poète ne jouisse du privilège d'allonger ou d'abbrévier certains mots à loisir. C'est un
privilège dont les Allemands usent largement dans leur langue, ce qui met, à vrai dire,
leur versification à la portée des enfants et ne lui donne guère de supériorité sur la prose.
Pour nous , cette faculté ne peut s'exercer que sur le mot encore ', qu'il nous est permis
d'écrire encor , à notre choix.
120. Mais, pour rentrer dans la question, il ne semble pas que Ve muet
final, comme le témoignent les exemples cités, ait eu chez nos aïeux la propriété
Théori«> du genre. De quelques anonalies orthogr. ^
aiisotiie qu'un lui attribua plus tard de' désigner le genre féminin, paM plu» que \'t
liuiilc n'avait celle d** désigner le pluriel. Il ne Taul doue (lan s'eluuiier qui*, de
uiaseiilin qu'il «'-lail . le mot f'vrini suit devenu l'éniiuiu , du tem|iH de Marul , n*n»
(|u'oii ait songé à lui donner la marque du féniiuiu. Avant toutes eiiu.se.s , on >e
préoL'Cupail alors de l'euphonie, et uu |tréréra loi ••..nsj'rwr 1* iMinlmuiuue nuil
tenait des anciens |»uéte!).
HfKMius l'ardre où l'Hiubru dvgniitte
Lh petite fnnnU h1«. (Matol.)
(> qui a été imité par I^ Konlaîne:
1,'Hiitre exenipl»* e.Ml lirt- d'aiiiniMMX plus ptrllif*.
le long il'uii rlHtr nilhiifiiii liuvnil imh' caionihe,
^MiHnd Niir l'eau ho |i*>ni liitnl une fhurmU y loiuite ,
Ht tlans «et océan l'on eût vu li» f'ourmlt
S'elTorcer, uihim en vain, Uc n-Kafcnt-r In rive.
I.H «olouibe HUtnilùt unh de rliarilû:
l'n lirhi d'Iierhe dHnM l'i-nn par elle élKiit Jeté,
if fut un proinonloir où la Ihiirmh arrive.
12 i. Hi-inaniuf!> rrtroniti-rticen. 1* l.e» deux hi<ttntt anx i|U«ln l'« a»! «pp«l«e à
< ICI danx ci-s vers pouvaient iHre oinpécliL-H de mtriue par l'intermediair do t'« nturl, q«i,
(Il iilllinvieant conHiitérablenient la voyelle 4«H1 (init , «n «mollit le cboe Mr la voytUe
initiale du mol suivant.
\ii. '^* MHi!4 tel était, xnr l'oreille de non pères, le charnie de l* daa« les llslsens,
qo'iJti la donnaient pour Anale k tons les laotM que l'étymologie laissait décosverl'* (• lt
iiue lett pronoiu.s et le.< adverbe».
K le conio aut»im y ala,
Uni en la bouche le bal.na. (Ltn Bijou* hidiicrtt».)
Ap(e>< le père l'ot li fil ,
Pui.<4 le vendit a cet vilain;
Ainitim alla de main en niain. ^/.e ImI dt l'OiteUt.)
£n tous endroit» Je vinite et contemple
Prts(fitêm ëtiint de merveille esgaré. (Marot.)
123. ">" L'< f<ervlt également de finale euphonique à la première personne du v.' .
lier des verbe», où sion usurpation est aïOourd'hui consacrée et convertie en droit lrKi:>tiP
Je smu , Je dis , Jr. crou, Jt vois , Je reçoU , Je connai* , etc. i pour , Je tni , Je di , Jr
iioi, Je voi. Je reçoi , Je coniioi, etc., qui sont la forme aocicnue coiretfpondante à
'ymologie latine (tum , dico , creèb, 9i4Uo, recipeo, eognotiM).
Je cnnnoy mort qui tout ronsomme fViltnn.)
Dou la faculté laissée au poète de supprimer l's pour le besoin de la rioie. et dont Mo-
lière et I.a Fniitaine ont usé fréquemment.
i; Un fait bicarré , c'est que !'« ne se soit pa» atlaciiée au vetbe J'ai . couBM elle
s'est attacliée aux verbes , Je iu(s , Je fais . Je sat$ , Je cats , etc.
J'alm en vous, dit il, mal parent. (Ooiutant Duhamel.)
124. S* La finale euphonique de l'imparfait des vert>«s était l'e maet; Biab r«, (>eaa-
coup plus douce, ne tarda paâ k le détrôner. C'est ainsi que J'««fo/e. J'altoie . Je ftoeir.
yaimoie , Je parloie , je ptirlernie . etc., devinrent j'estoit , yalloi» . Je fe*oi«, yaimoi» ,
Je parlais. Je parleroin . etc. , qui, par le changement récent de l'o en a, sant a^Jaard'Iiai
rituis . yallals , Je faisais , ynlmah, Je parlais . Je parlerait , etc.
125. 6<* L'« alla même jusqu'à supplanter l> ânat de ceiiaios substantifs
ninins. T'est ainsi que /b/s a remplacé voie, du latin w'ce.
.Saint Pierre n'ent a celé voie
Que rinr e quatre ri un seul troie.
38 La grammaire française simplifiée.
Les grammairiens ont dû trouver leur compte à cette métamorphose, qui leur per-
mettait de distinguer voie (9)ïa() de voie (SOSeg). Mais que devient la distinction
des genres par l'absence ou la présence de \'e muet?
126. 7" C'est ainsi que, faute d'un coup d'oeil assez vaste, assez puissant,
pour embrasser simultanément toutes les parties d'un système et pour appercevoir
la liaison intime qu'elles ont entre elles, de présomptueux réformateurs vont
détruisant l'ensemble, pour régulariser, à ce qu'il leur semble, quelques molécu-
les. Ceci soit dit, par parenthèse, des prétendus réformateurs de la société, aussi
bien que de ceux de la grammaire.
127. 8" Un peu plus conséquents, les grammairiens eussent dit, le fourmi,
ou même le fourmis , autrement la fourmie. La saine logique n'admettait pas
d'autre alternative. Pourquoi ne dirait-on pas, au masculin, \e fourmi, et au fémi-
nin, la foiirtrie? Ce serait bien le moins qu'on laissât cette faculté au poète.
128. Commç. fourmie vient de formica, par la même analogie, en suppri-
mant la pénultième des ablatifs latins fide, lege, virtute , clave (claue) , nave
(naue), siti , nocte , nuce , voce, vice, cruce , pace , pice , on a, par inflexion
ou contraction, foie, h>ie, vertue , clée , soie, mue, noie, voie, croie, paie,
poie , au lieu de foi, loi, vertu, clé, nef, soif, nuit, noix, voix, fois, croix,
paix, poix, formes tout à fait contradictoires.
129. Mais foie, avec un e muet final, signifie Sc6cr, nie dira-t-on. En eifet,
les grammairiens en ont décidé ainsi ; ce qui fait assez voir de quoi ils sont ca-
pables. Foi (du latin foco, foyer, par une acception détournée) , nom de chose ma-
térielle, masculin, avec une forme si essentiellement féminine ! — foi (du latin ^rfe^^
nom de chose immatérielle, féminin , avec une forme si essentiellement masculine !
— cela n'acuse-t-il pas, de leur part, un grand esprit d'ordre et de système? Pour
être tant soit peu d'accord avec eux-mêmes , ils auraient dû dire , le lieue , bcr
£)rt, du latin loco , et la lieu, bic SJletle, du latin leuca. Entre ces deux derniers
mots et les deux qui précèdent, l'analogie est parfaite. Cette même analogie
aurait dû les conduire à donner aussi Ve muet pour finale aux mots jeu, feu, voeu,
de joco, foco , voto. — Foie, désormais, signifiera ©laufee, îlreue, ©taubcn, ©(aub=
JDÛrbtgfett, éSertraucn , ^utrauen, aSegtaubigung , 3eusni^ / Seuge (voilà bien
des distinctions à faire) ; et foi sera la traduction de Seber. Ve muet final de ce
dernier passe de droit au premier, comme signe du genre féminin. Seulement,
pour ménager la transition, nous admettons provisoirement pour le mot foi, Se=
bit , l'accent circonflexe comme signe de contraction.
130. Rieiî, dans les mots loi, vertu, clé, n'autorise l'absence de l'e
muet final , comme signe caractéristique du genre de ces noms. Ou dites, le clef,
ce qui est préférable, comme on dit en allemand, ber @(f)(ûffc(, ou dites la clève,
ou bien la clée, en supprimant la pénultième, comme dans plaie, de plaga.
131. Il faut de même opter pour, le nef on pour la nève , à moins qu'on ne
préfère, 7« née {an Vàtia navej. La nef, forme essentiellement masculine, est
tout aussi intolérable que le serait , la chef, pour , le chef.
132. Tribu, comme vertu, devra prendre aussi la marque du féminin, et
s'écrire, tribue. Néanmoins , comme l'e muet , ainsi placé à la suite d'une voyelle,
ne compte plus comme autrefois pour une syllabe dans les vers , et qu'il présente
alors , d'après les lois de la poétique moderne , des dilîicultés presque insur-
montables, nous ne voudrions pas dépouiller le poète de ce dernier lambeau d'un
privilège qui a été si étendu ; nous lui permettrions volontiers de le supprimer,
s'il n'aimait mieux le remplacer par une apostrophe, à la façon des Allemands,
comme dans grand' mère .'
Théorie du genre. De quelques «Domaties orlbogr. 30
Hemarque. Oti, pliilAt, pnlMqiron en »Mt venH Junqu'k l« Rappriffl«>r toHt à fuit 4aiM la
l.ioiioiiciiition, lorMCiu'il ettt nirinl iirécmlë d'une nuire voyrllv , ponrquol , à» ■•Ment oA II
Il iiiructu iiiillvineiit l'oreille, pourqtioi lui iiitcriilre loul nccèit dun» le corpn dea ver», k HMln»
i|u'ii iw Huit MUieiié devant un mut conuneiiçaul par une voyell*, nln de aonfrir élialonf —
NuM verH nioUerneH ne ttoiit-iU donc fait» <iue pour le» yenxf Certe*. la 1«1 qui proarrit
iilnni de.H arntaiueH dt- ««iib.HUuitifii en ée , le , ue , ont, oie, eue , aana parler d'une multi-
tude lie verbe.H en ^fr\ ier, oufr, uer , (|hI ae terminent de giAaie par ee , ir , ue , oue ,
ilHn<4 plnsifurN de leura temps, eat une loi «baurdo. Il e«t abanrde de conaidérer romaM
faux les deux vers xnlvanl.i , parce qu'il aérait inpoaaible «■ p«èle ë'éllder l'# anet Inal
(IfM mot;» Joie et n-le :
Et qui reroplarera lea Jo<ef d« la famille?
Prenez garde! le nort du Taaae crie vengeance.
ViliulroMM la supercherie dont an nae quelquefoia, ponr délivrer iea yeux de aa prèaencr,
<-ii le dlM.sluiuIant derrière an accent circonilexe , dans dea mola tela que, dèrouement .
l'avouerai. Je louerai, Je Jouerai, qu'on écrit: dteoùmeni, J'avoùral, ie loiral.Je Jofiraé !
S'il vient , il patra cfaer un al aenaible outrage.
Toutefois , par crainte de l'abna, Je voudrais que le poète ne pAt profiter d'nne telle licence
que dans certains cas où l'élislun de le muet est matériellement imposailile et oh l'exprca-
sioh dont cet e fait partie ne ?<:tiir;<it ?trf rfiiipliuéf par iiite iiii-lll.-tiri- , rommc dati"< Iea
•lieux vera cités plus haut.
133. CeU dit, revenons k nos monos.syilabcs. Commont de tiU ih>t-oo (kit
■oIfT Nos pères «écrivaient xoit ou soi, et' proiii)nç;iicnt .simplement tàt , sann
aucune crainte de voir ce mot se confondre avec .soi, fîd». Fiiiemple :
Dois-tu crier : appelé ! nppeli- '
Le cuir trousse derrière toi :
N'est pas merveille se t'as soi f /.u < nm r iiu t rrU
Quel inconvénient y aurait-il donc à imiter leur prononciation, et à écrire «o/t* ,
avec la maniue du féminin? Un très-grand, dini-t-on. La confusion de ce mot
avec soie, >Sfibf; soie, SBorftc ; soie, .'çdar; soie, 'Hw^ti , etc. Mais >oilà déjà
pas mal de confusion, à en juger par cette nomenclature allemande, l'n de plas
ou un de moins, (lu'importc cela? Mais la conservation de l/cst nécessaire; car
elle imprime aux lèvres un mouvement particulier qui est le caractère de ce mot.
Kh bien! disons, le soif, comme les .Vllemands disent, brr î'urft. Cela serait
d'autant |)lus raisonnable, «|u't>n dit souvent de deux époux sans bien: c'est le;
faim et la soif. Il serait mieux de dire: c'est la faime eHe soif, i,i femme et le mari.
134. Soif fs\ aujourd'hui le seul mot de cette terminaison. Autrefois nous
•iMiMis naif (Ac nire) qui est devenu neige, à la longue. Exemple:
Par mescbief recul en la boncbe
l'n poi de nulf {\n\ fut tant douce
Que ce bel enfant en roncui ,
D'un aeul petit que Je recui. (L'Enfant qui fut remit au —l«U.)
135. Vole, pour ifoir, se confondrait, dira-t-on. avec voie, chemin (ISta).
Toujours cette crainte puérile. Toujours ce besoin de distinguer, qui, chei les
faiseurs de grammaires , est devenu une véritable manie. Ils oublient .sans cesse
les droits du calembour. Mais alors pourquoi ne pas distinguer aussi, par quelque
signe sensible, rtf»', ^^ftt)ffrn , de /f/, 'Sommer; port, S^artix, de r^rf . traç^tn;
de port, .îraïKlo^n ; déport, 2?ri(t^Jcrtc ; de port, iVrad>t; de
apport, 38u»sJ ; de /wrf . îajl; do port. Wtbtraanç^; de />orf , (-
itn ju trOi^n) ; de port, ^affung ; de port, ©e jîalt , etc.? l'.mrii
di.stinguer Airn, ^ut , de bien signiliant. ^^f fie . SBc^l , ®crtbci( , :
8leid)tt)um , ISliirf , 2aubi<ut, ®run^iinrf, febr, niti. flarf, bubfd», fcinti
Pourquoi ue pas distinguer iMf#''»r< , âJortbril , 9iu(rn , de intérêt . dans 1
vers sens de 'Mntbfit. ibcilnabme.îb'if- ^«né, etc.? La langue esi
pleine de mots qui sonnent identiquement à l'oreille ou qui affectent l'oeil égale-
40 La grammaire française simplifiée.
ment, sans aucun danger de confusion pour l'intelligence. Personne ne sera assez
stupide pour ne pas distinguer le sens de chacune de ces deux phrases : J'ai
été à la campagne; — j'ai passé l'été à la campagne. — L'équivoque ne
résulte pas de la ressemblance des mots, mais de la place qu'ils occupent dans
le discours. Exemples :
— Eh bien, dis-moi , couinieiit ferais-lu pour changer
L'ordre des saisons!? — Belle affaire!
J'aurais soin de donner des thés l'hiver , mon père ;
Pour que l'hiver ainsi fût la saison d'été (des thés).
(L'Auteur et non Livre.)
— Quels gont ceux qui vivent cent uns (sims temps) ?
— Ceux qui savent tuer le temps. (ihid.)
— Parmi tant de chanteurs qu'on choie et qu'on honore,
Quel est celui qui de sa voix
Fait le mieux ce qu'il veut, comme moi de ma lyre''?
— C'est votre pâtis.sier, je crois,
Qui sait faire jusqu'à des biscuits de Savoie (de sa voix), (ibid.)
Les différences d'orthographe ne détruisent pas l'équivoque pour l'oreille. Mais il
semble aux grammairiens qu'on 'lit toujours et qu'on ne parle jamais.
- Il a la voie belle , et il a la voi'K belle, sonnent à l'oreille d'une ma-
nière absolument semblable.
136. Si l'on tient tant à faire quelque chose pour les yeux, on pourrait
écrire voge, avec un y, comme sou dérivé voyelle; ce qui donnerait à ce mot
bien plus d'ampleur et d'harmonie. Les grammairiens, en portant le marteau sur
l'y si sonore, dans des mots tels que paye, payement, etc. , pour le remplacer par
cet i fêlé , qui est en si grande faveur auprès d'eux , ont-il rendu service à la
langue? Sûrement, Victor Hugo n'entend pas qu'on prononce égayé, bégaye, dans
les vers suivants :
L'idée auguste qui Végaye
À cette heure encore bégaye,
comme s'il faisait rimer ces mots avec baie; car alors, indubitablement, il écri-
rait e;^«<e, bégaie. C'est donc un peu comme s'il y avait -éïe , résonnance vrai-
ment féminine, qu'il faut que l'on prononce, et non pas -é, son sec et bref, dési-
nence toute masculine. Voye , Sttmme , devrait de même sonner un peu comme
s'il y avait voiie; ce qui pourrait servir à le distinguer de voie , chemin,
137. Puis, comment justifier la présence de l'a; dans le mot voix, qui ne
vient pas du latin vox , mais, par syncope, comme il a été dit, de l'ablatif t'oce.
La pénultième disparait, comme dans pie, depica, baie, de bacca ; l'o se con-
tracte en oi, comme dans foi, de foco; et le mot voie est fait. Si non, pour
être conséquent, il faudrait dire: voixielle , ou voizielle , et non pas voyelle.
138. De noi:x on aurait de même noixler ou noisier , noixiau ou noisiau,
au lieu de noyer, noyau, qui ne peuvent dériver que de noie, dont la transfor-
mation en noix a donné noisette , au lieu de noyette.
139. La génération de ces mots , telle que nous l'indiquons ici est prouvée
par la forme primitive et régulière d& fois , qui était voie, de vice, comme on
l'a vu plus' haut, n'' 125, p. 37.
140. Remarques rétrospectives. 1** L'a des pénultièmes syllabes latines se changeait
généralement en ai, qui k la longue devenait quelquefois é; d'où les mots gré, pré, als ,
cléc, plaie, etc., de grato , prato , axe, clave, plaça, etc.
141. 2" e, i, 0, u, se contractaient généralement en oi, devant certaines consonnes,
telles que c , d, t, g , etc.; d'où les mots roi, loie , toit, poil, doigt, froid, foie, voie,
gaulois, foî, bois, voie, noie, etc., de i^ege , lege ytitcto , pilo , àigito, frlgldo, fide,
vice, gallico, foco, bosco , voce, nuve , etc,
Théorie du ((«Mur. Itp (| ii p I q ii «*.% anomalie» nrtho|{i-. ^|
l^S. ''" ^'<"* vuyt-tlfH, aliir«l |)lai;é)-h ilrvnnt île» ronNoiinm qu'on ne pr«n*n^ail |Mifl^
iliilKHitiiil en (t'y liiMirtHnl imip Horl<< it>- '«>ii réll* rbi rt ilonblf, qnl, Mflon Im natarr 4«
it'H f'onsunne.H , formait »( , or , ou , ul , ru , fie. , i|He l'ini ronfondall fréquenBiesl. Nm
voyelIcH nn.Hitle.s /i/i . in . nn , mu, n* MonI pnH Niitrc rbo*f (|n'nn «un viif«« M tiMieltt ,
qui prononi^tS nwc une Hortn do niolleaiir, nr lUWrnlt Rwérr drw nonn prvcMtnto. Mon,
ton, ton, Hunnaient |>r<^qu)' coiniu*» mou. Ion, non. Qiitiin , tiirn* , on cnn», i4giillalrflt
iite (couito).
143. Voie (Ml voyt' , noie ou noyé, au lit'U de rou , nnu , mmiI dt>in' les
tonnes jiriuiitivps «>l it'jçuliùrcs. — Croix, poix, pnlm < prr<lrl%, dtii-
vés des ablatifs latins cruce, pice, pace , perdive, donnent lieu auï nu-nie.H olisn-
vations. Nos pèios aurairnl dit perdwie. Les formes perdrix om perdrie'à'xsvuX
assez la jeunesse de ce mot.
144. Pour ee qui est de l'j , m on I admet loninie finale étyinologiqur .
dans ces noms, eomuicnt ose-l-on l'oxelure des mots analogues fittt y lot, èrebii,
iourii , nuit, dérivés du lutin cix, (ex, berbiXf sorex . nox?
145. R^ii'tirquf». 1" .MhI.s encore une folit, c'eat )■(• l'atilatir <■( nun pa» tfn ooaii-
natif ilfs Latins qiu> .sont formés les substantifs français. Ce qui le prouvir «-nror»' , t>>l
le retour do la pénulticmo de l'ablatif dans les dérivés; tels que : murtceau , tourirof ,
.inurif-ifre , inuclfler , crucifix , vocal , vocatinittlon , rlcIuHude , pacifier , IryUlallon ,
nocturne , etc. Certeii, ricginai, ne vient pna de vér§o, nais de cinjine. Vierge , image,
multilude . ne Hont que des abbrévialions de cinjine , I muge ne , muililudine , qal «ont le*
''>rmes primitives adoptées par nos pères, comme l'indiquent ces exemples:
I virgine croit, de foit (pdej fonxoil Diigtnt; clrglne enfautet, e virgime penMiot.
(Saint BemardJ
L« Il W) M est Vimagene dej ptr. (tdj
£ avez grand multitudine de gens o yntla de or. (id.)
'2* Le mot origine s'est conservé Jusqu'il nocs dans tonte son intégrité.
30 Si les substantifs français venaient dn nominatif latin , pourquoi dirait-on iSinm,
Cicèron , Cutnn , légion, stigmate, etc., au lieu de .Véro. dcêro. Cnto. lêgio, $tigme,etc,f
4* En veut-on de nouvelles preuves V — Si boeuf venait dn nominatif ko*, appa-
remment qu'on eût écrit bi)eu.-< , an lieu de boeut; d'autant plus qu'on a tant de yeine à
prononcer celte f finale, devant un mot qui commence par une consonne! Certes, nos an-
titres ne lui auraient pas .sacriâé l's , dont l'usag*- allait Jusqu'à l'abus; taat les Maisen*
qu'elle procurait étaient douces à leur oreille! En elfet , supprimez l'e de Iwpt , vons
'•oc, puis bof, après le cbaugoment nécessaire du v en f, à la tin des nota; pais ètmft
ir une inrlexion de l'o , aussi commune en français qu'en allemand, où les vsyelles • «t
■t deviennent si souvent oe , ae. Oeuf, de l'ablatif oro , s'est fbrmé de la aènie maniire.
146. L'x des mots voix, noix, croix, poix, paix, penirix, etc., n'a doM
aucune raison d'être. Mais, si on peut la remplacer par l'e muet daos ro<x et
noix, il n'en est pas de même par rapport à croix, poix, paix , é'oà l'oB a
fait depuis croisitdqn , a-oiser , poisser , appuiser , etc. ; et ici la chaîne de l'aïui-
logie est rompue. Éciirons-nous, d'une manière plus musicale, la croise, la po<M«f
la paise , par la même analogie que noiaf , ardoise, angoisse, paroisse, fbmwttmty
ci/maise , de iioxia , ardosi't, angoscia, parochia , fbruare, vgmatio* Ou fdfOM
nous ces noms du genre masculin comme en allemand, en les écrivant croU,
pois, pais , avec une « simule , comme ais et dais , de axe. J'opte pour, te crois.
Ce signe triomphant nest-il pas digne des honneurs du masculin ? comme dirait
>I. Braconnier. Sans doute, cela choquerait l'oreille au premier moment, mais fl
ne faudrait pas huit jours pour Vy accoutumer, et ce serait un grand pas de fait
vers l'ordre. Si quelqu'un s'avisaiVdc dire aujourd'hui: La doulenr est mas poi-
son , 011 se r.'i'rjpfiiit snns doute. Ceiiendant ee u\n\ i^» 'i' •"••'nini" -l" lemps de
-) Qu'on remarque l'orthograph* de /Il et de ftr, penr /
42 La grammaire française simplifiée,'
Malherbe. Crétin (dans son Chant Royal) , Ronsard (dans une de ses élégies) ,
Belleau (dans la première journée de sa Bergerie) , Desportes (dans sa seconde
élégie) l'ont tous employé comme féminin. Comment a-t-on fait pour s'en désha-
bituer? Quelqu'un a dit:
Quand l'usage est absurde , il faut le corriger.
147. En même temps, la poix deviendrait la poisse, forme beaucoup plus
convenable pour ce mot. Paise, au lieu de paix ou pais , ferait cesser une équi-
voque indécente, qui ne se reproduit que trop souvent ; d'autant plus que l'oreille
doit être accoutumée à ce son, par suite des liaisons ; comme dans cette phrase:
la paix est faite.
148. Perdri , masculin sans x , serait plus régulier que perdrie , fémi-
nin à cause de son diminutif masculin perdreau.
149. L's des mots souris, brebis , fois j n'est pas mieux justifiée que Vx
des mots perdrix , paix (et même faix , de fasce} , etc. , et ne peut y avoir été
mise que pour l'euphonie, de même qu'à la lin des mots Charles, François ,
corps, temps, fils , fourmis, uns, je crois , je vois , etc.
150. Souri , masculin comme sorice , d'oii il dérive , serait parfaitement
régulier, et présenterait une certaine analogie avec «me, de amico ; le c primitif
reparaissant dans les dérivés de l'un et de l'autre: amical, souriceau, souricière.
Eu outre, il n'y a point d'harmonie entre souris , féminin, et souriceau, mascu-
lin. Dans ce cas , le diminutif devrait être souricelle.
151. Les grammairiens auraient bien dû faire fois du masculin , comme le
fOîaf allemand; n'eût-ce été que pour le distinguer encore plus de foi, ©faube.
152. Nous fondant sur l'analogie des mots test et têt, de testa, nous vou-
drions aussi que fore?, du bas latin foresta, devint masculin, comme son équi-
valent allemand, htt SBalb. (Voir p. 85, n» 116, v. 7.)
153. Part, de parte, deviendra tôt ou tard masculin, comme son analogue
art, de arte , le quel était également féminin autrefois, d'après l'étymologie.
154. Puisqu'on dit le sort, du latin sorte, on aurait dû dire le mort,
du latin morte, comme on dit en allemand, ber Xob, et non pas btc %ob. On m'ob-
jectera que la personnification trop connue de l'être que représente ce mot s'y
oppose. Mais pourquoi serions-nous plus difficiles que les Allemands ? Au lieu
de, la Camarde , ce serait, le Camard , voilà tout. Puis n'est-il pas étrange de
mettre une faux aux mains d'une femme? L'antithèse exige aussi le masculin,
afin qu'on puisse dire avec plus de raison , Marier le mort avec la vie.
155. Le mot cour, de corte , devrait aussi être masculin, selon sa forme
toute masculine , comme son équivalent allemand , ber .§>of. On commencera par
rétablir du moins le t final, en écrivant court, comme faisaient nos pères, à
cause des dérivés courtiser, courtisan. (Voir le n" 107, p. 38.)
156. II faudra de même opter entre le tour ou la toure , du latin turri.
(Voir p. 27, n» 85.)
157. Quelle est l'étymologie du mot liart, qu'on faisait masculin réguliè-
rement du temps de Marot (il. sent le hart) et qu'on fait aujourd'hui féminin? On
me répond: le mot celtique ère, lien , ou le verbe latin haerere , être attaché.
J'y consens. Mais alors pourquoi hart avec un t final , forme masculine , au lieu
de hare, forme féminine? Pour moi, je suis de l'avis de Marot.
Théorie du pr'^nrr. Dr quolqucs »nnmalii>s orthogr. 43
158. Poiir(|iioi dent , inascnliii eu latin C'If'tf) > <'Ht-il devenu frinhiiii rn
françnr.s? Pnr un caiiricc aussi hi/.arre que t-elui «lui faisait naguère affaire , in-
sulte, renrontn- , du masculin. Que ce nom «oit de nu^nie ramené à »on genrr
priniiiit' , ainsi que iiaroi « du latin parifte , et Kla« du latin glutine. Il n'en
(■()rnvs|i()udra (|u(> niicux à l'alleinand brr ^«(^n, à l'italien, H dente , et » son
diminutif masculin deutit-Ht.
\ô\i. U(*nt , (le ffftte , ft'minin contrairement à sa forme, fait aussi, arce
Juiii«*nt, une fficlicuse exception parmi les substantifs en un et (>n, tous misev-
lins. Il ferait bien de se changer eu yeanre , mot plus harmonieux fl plo.t fran-
çais. Nous avons déjà myeunce comme terme de dénigrement.
16(^ Jumenlum , neutre en latin , ne signilic pas cavale , nais bête de
nomme. Kn l'employant au féminin en français ituur désigner la femeUe du che-
val , on a établi une fâcheuse exception parmi les noms de cette terminaison. Je
n'y vois point d'autre remède que de restituer à ce mot «a »•' n et son
genre primitifs, en cessant d'en faire un synonyme de carate. d'autant
mieux , que nous man(|uons d'un mot simple pour exprimer lidri' ilc h^te de
tomme. On pourrait dire alors , dans ce dernier sens , charyif comme un jument.
161. Mer vient de mare. Pourquoi ce mot, neutre en latin et en alle-
mand, masculin en italien, n'est-il pas masculin en français, conformément à son
orthographe et à son ctymologie? S'il est vrai (|ue le genre nia.sculiu contienne
surtout à ce qui est grand. MM. Hescherellc , partisans fanatiques de la méthode
Braconnier, ne pourront manquer de voir là un exemple de masculinité .sublime.
Les locutions, yayner le larye , prendre le larye , c'est à dire, le larye mer
( iiUum mure), justitient pleinement cette masculinités Pui.s, comment les gram-
mairiens n'ont-ils uas tenu davantage à distinguer mer de mère 'f Lu mer de .Saie.
n'a-t-il rien qui cnoque leur goût et leur odorat ?
162. Il t'audra de même en venir à dire le mHmtr (de camejyea allemand,
baS tfltifrf) ; ne serait-ce (|ue pour je distinguer de chaire, cathedra, ce qui ne
|ieut manquer de faire plaisir aux grammairiens, toujours tourmentés du besoin
de distinguer.
163. On écrira désormais eulllèreet non cmUery d«te et non pas dot.
164. L'Académie écrit béchamel , tout en donuant ce nom comme féminiu ;
mais plusieurs écrivent béch»nielle , et ils ont raison.
165. La toux (de tnssi) , forme bizarre et sourde , qui joue si slogulière-
ment avec la toue (baé Çd^rbect) et Vatotit (îrumpf), sans que je veuille con-
damner cette ressemblance, devrait devenir la tousse, mot plus musical et pins
conforme à son origine. On disait autrefois la touse ou la teuse.
Maiit Hinsi m'engciisf la luuitf.
166. La vis pniirniit de niAnie . s^tiis ininintMiifiii , devenir la vUeê.
167. La «haux (de calcej deviendra U chéute.
168. Faux pour faulJT, dit Landais, est un barbari.sme. Et comment cela.
s'il vous Hait? Nos pères écrivaient faij- et prononçaient faux, puisque pour
eux ai n'était pas différent de au. Ij se trouve remplacée par «, voUà towL
Écrire fuuLr , comme l'ordonne Napoléon Landais , c'est supposer qae dos p4rM
écrivaient falLr avec deux II. Faue , syncope de lablatif faire y forme féniaiMv
devrait être la seule orthographe convenable.
44 La gr /m maire française simplifiée.
169. Peau (de pellej autrefois pel^ devrait prendre un e muet à la fin,
comme marque du féminin, ou plutôt devenir masculin, comme son analogue val,
qui, féminin autrefois, comme on le voit dans val ancienne ou val antive , a été
conduit à changer de genre , à cause de sa terminaison toute masculine. La cer-
vel, est ainsi devenu, le cerveau.
170. Eau, contraction du latin aqua , devrait s'écrire aiie , et non pas eau
qui ne peut être que la contraction de et. L'étymologie de ce mot n'est pas plus
douteuse que celle du précédent. En voici les métamorphoses successives. D'abord
aqua y qu'on prononçait à pleine bouche acotia , puis aûcotia , puis aûga , puis
auf/ue et rt/^rwé; (d'où les noms propres Cliuudes-Aigues , Entraigiies , Aigueperse,
qui signifie aiie verte), par le changement de l'a final en e muet ; puis aïœ (aoue)
par la suppression de la consonne, et qu'on prononce maintenant aue. C'est ainsi
que du mot auguato (aougotisto) on a d'abord fait aUgtiat, puis aiigout, puis aûoût,
puis août, puis enfin, dans la prononciation, mt ; tant la langue française in-
cline à abréger les mots , à les resserrer , au risque parfois de les estropier et
d'effacer jusqu'à leur caractère essentiel!
Remarque. M«is, comme il résulte de l'orthographe régulière de ce mot aue la même
difficulté presque insurmontable pour la versification dont nous avons parlé plus haut
n« 132, p. 39, le poète aurait le privilège de supprimer Te final; ce mot étant de ceux qui
reviennent le plus fréquemment dans la poésie , on de le considérer comme nul , dans le
corps du vers. Dans tous les cas, la suppression de l'e initial, qui rappelé la syllabe el ,
est indispensable. Au lieu de aue , on a dit autre fois aive , ève.
.Ne n'i ot aive se du ciel ne chaï. (Garin.)
Il n'y eut jamais d'eau si non qu'elle tombât du ciel.
Le dame ouvri l'uu des escrins (coffres , de scrinium) :
Amis, ne solex esbaliis;
Cest mort en Veve me portez ,
Si m'aurez mult servi a gre. (Le t'abîma des Trois Bossus.)
171. On écrira désormais l'aiirès-miclie , par la même analogie qu'on
écrit Yaprès-àîne'e , Vaprès-soupe'e. Je vous ai attendu toute Yaprès-midie.
Remarque. Il ne manquerait plus que d'écrire après-midie comme après-
dînée, dit un grammairien. Eh bien! le voil* écrit. Pourquoi? Parce que V après-
midie, Vaprès-dinée , Vaprès-soupée , emportent l'idée féminine de durée continue
et divisible; tout, comme la soire'e , la matinée, la journée, Vannée, que per-
sonne ne confondra avec le soir, le matin, le jour , l'an.
172. On écrira de même la nicrcie , la perle , la Itourie , confor-
mément au génie de la langue.
173. Les Allemands traduisent qualité, par .Ouatttat, du latin qualitate ;
nouvelle preuve en faveur de l'ablatif comme générateur immédiat des substan-
tifs français. Qualité n'est, en effet, qu'une abbréviation de qualitate, par lu
suppression de la consonne pénultième. Nos ancêtres disaient bonteit , verginiteit,
umaniteit , nativiteit , etc. , i)ar le changement de Va en ei ou ai , comme en alle-
mand. Ils négligeaient l'e final du latin , parce qu'il eût rendu nécessaire la
prononciation du t, ce qui répugnait à leurs habitudes de mollesse et de non-
chalance.
La voleuteit est l'oyvre de salveteit, C^. Bernard.}
Pur cest honur et pivr ceste bontet
Li num joiuse a l'espee fa dunet. (La chanson de Roland.)
L'e muet final reparut après la suppression du t, comme marque distinctive
du féminin de ces mots ; mais les poètes , ne pouvant s'-en accommoder , à cause
des difficultés presque insurmontables qu'il présente dans la versification (voir
page 39 , n" 138) , ne tardèrent pas à le rejeter de toute cette nombreuse série
de mots en té, qui reviennent si souvent dans la poésie; de même qu'ils l'avaient
rejeté des imparfaits i'aimoie, i'aUoie, je fesoie , etc, (Voir p. 37, n" 183.)
Théorie du {ccurc. De quelqicii «nnmiillri orthogr. ^
LV muet litiiil s'est conserv*'' <t:>ii« \i'* noniH d'objets purement matériels,
It'ls nw iett'e , ansiettée , pott^e , . pâtée y jatti'r , etc., a|i|»aremmeal
|i.irf(> qu'ils se sont trouvés plus i HOfs la plume du poète; cet mot»
Unit moins poéliques de leur nnturo.
(:e]>cndaul la terminaison té , sou sec et dur, n'a rien de la mollesse propre
,1 In forme féliiiniae, qui sera toujours biei^ mieux représentée par tée. La boniée.
174. On devrait dire aussi , Vamitiée , la plti/e.
175. Rtf/unn/iifs. Rté , comte, féminins autrciois i ■ mi1 , r. m. ii . i.irf.>
qu'ils cuntiiMint'iit l'idée féminine de ilnrétf et Aéteininr, ne snm 1. . im> n. . ilms
que par l'effet naUirol de leur l'orme masculine. Vicuinté n'est sarn limii»- n->.i»- frmi-
nin (fue |)ai°co qu'il était d'un usat(i; moins fréquent. Mais II- b<>n s)>ns pout-il
s'accommoder d'une telle contradiction '^ Peut-on dire, \e. fJomté tte ChampMHf,
cl la Fi-ttncUe-Cointé Y 1/ Académie, en présence de telles absurdité.H, peut-elfe »«
liMiir constamment passive'/ l,e poète est plus conséquent. Il dit: ///» plun h^iif
comté eut Flmulre. (Victor Uuyo.)
Ln coniti*ss<> Iiinbellf « p«rdB »h comté, (là.)
Il dit an.^si: La plus belle duché est Milan, (id.) Et le poète a raison; e«r re
nom était aussi féminin autrefois, ainsi que /WrA/, archevêché , à cause de l'idée
{Véteiidiie qui s'y attache. Seulement il faudrait écrire, avec la marque du fémi-
nin, la romtée , la ricomtée , ta duchée, l'écéchée , t'archeréchée ; en songeant
que , si \'e muet n'a pas toujours fleuré dans l'orthographe de ces mots , c'est
que nos pères n'y attachaient pas l'idée du féminin d'une manière aussi précise
que nous le faisons, et qu'ils s'en servaient plus souvent comme d'une allonge
pour les besoins de la rime et de la mesure. (Noir plus haut, n" 116.)
il serait aussi à désirer que été redevint féminin comme son urimitif latin
aestas , en s'écrivant, par la même analogie, étée. Vue chaude etée y satisfait
bien mieux l'oreille qu'M/* chaud été. Le printemps et l'automne, l'hirer et Vétée,
formeraient ainsi une belle quadrille. Puis étée, 3ommer, ne .se confondrait plus
avec été , aouefcn; ce qui devrait faire grand plaisir aux grammairiens.
Cdt« ) t'xt <S)t\tt (du latin costaj est aussi d'une nature toute féminine.
176. Poui*quoi ciboire, prétoire, territoire, etc., avec un e muet final, quoi-
(|ne masculins, et fleur, couleur, YApieur , douleur, etc., sans e
muet, quoique féminins? Peut-être Ve muet tinal n'a-t-il été rejeté que par la
crainte de voir ces mots se confondre avec ceux en ure: la froideur, la froi-
dure; la verdeur y la verdure; d'autant plus que eu, qu'on avait d'abord pro-
noncé/o<i , miis éil . ne sonna pas « la lin autrement que m, comme la preuve
en subsiste dans i^fl^<'Mre/28«tte ; eu, gtbabt ; et dans la manière dout le peuple
prononce encore traditionnellement les noms propres, Europe, Eugène, Eustache.
Alors pourquoi ne pas adopter le genre de leur nouvelle terminaison , si essen-
tiellement masculine, aussi bien que our . dont enr n'est qu'une modiiieation : car
on disait indilïéremment donlour ou douleur, flour ou fleur, etc.? Pourquoi ne
pas faire du masculin tous les noms en eur , conformément :i l'étyraologie: Ar~
dor , aror , candor , rolor , clamor , dolor , error , fiiror , feri^or , flos'*), furàr,
horror , pudor , splendor , terror, rapor , etc.? C'est que l.t plupart de ces noms
sont des termes abstraits, et que la féminité sied bien aux termes abstraits, à
cause de l'idée féminine de i/ualité iiui s'y attache nécessairement. La blancheur,
la rondeur, etc. Mais quel mal y aurait-il :< écrire désormais la blanchemre , ta
rondeure , etc., la prononciation de eu étant désormais bien déterminée? D'un
autre côté, fleur, vapeur, couleur, n'étant pas des termes abstraits, pourquoi
ne pas dire, conformément ;'i l'analogie, le flei-r , le vmpenr , te eoutemrf Pour-
quoi pas le douleur , comme le malheur ." yuand on pense aux noms masculins
acteur, chanteur, artilleur, danseur, etc., dont le féminin est tce on ease , ou
ne peut pas concevoir comment il y a des noms féminins en enr. Que tovt .véri-
table philolog y réfléchisse un moment, et il sera comme moi choqué de ce dé««ccord.
^) Nonvello preuve en fHvenr de l'ablatif. fTtfMr ne ptmt pas reair de fi9t,
flore. Voir p. 25, 41; u • TO, 145.
46 I^a grammaire française simplifiée.
III
Conclusions.
177. Pour ma part, si je n'adopte pas immédiatement la plupart des réfor-
mes indiquées ci-dessus, c'est qu'il convient d'en laisser l'initiative aux grands
écrivains, surtout à l'Académie Française et aux journalistes, dont l'exemple sera
bientôt suivi par tout le monde. L'opinion publique est soeur de la mode. C'est
dire assez ce qu'elle est et ce qu'elle vaut.
Tout change. La raison change aussi de méthode.
Écrits, habillements, systèmes, tout est mode. (Racine, fils.)
178. Jl est pourtant quelques unes de ces réformes dont l'adoption ne sau-
rait être différée. Et, par exemple, je n'hésiterai pas à rejeter, des noms mascu-
lins, avec une inflexible rigueur, toute finale féminine dont la présence ne serait
pas suffisamment justifiée. Il faut que tout ce qui s'est glissé d'impur dans la
langue disparaisse. C'est pourquoi j'écrirai: apogé, caducé y camé, maiisolé ,
trophé , amphibi , foi , ckrt/socal , fossil , hil , consistoir , directoir , oratoir , am-
moniac , clac, tombac, etc., et non pas: apogée, caducée, camée, mausolée,
trophée, amphibie, foie, chn/socale , fossile, hile , consistoire, directoire, ora-
toire, ammoniaque, claque, tomboque , etc.; réservant cette dernière terminai-
son pour les substantifs féminins. J'écrirai au masculin tricolor , illusoir , tran-
quil , critic , etc., et au féminin tricolore, illusoire, tranquile , critique, etc.,
sans plus redoubler l'I, dans tranquile, qu'on ne le fait dans imbécile (en latin
imbecillis).
179. Cela semblera peut-être un peu tyrannie, au premier abord; mais on
s'y accoutumera , comme a tant d'autres choses. Nous sommes disposés à rire
de tout ce qui sort de nos habitudes; mais, si le premier jour nous protestons,
le second, nous réfléchissons, et le troisième nous acclamons.
180. Je voudrais bien savoir ce que dirait le public frondeur, s'il voyait
quelque part son nom écrit ainsi : le publique. Un laïque , un critique , n'ont rien
de moins absurde.
181. Si laïc, critic, au masculin, pour laïque, critique, le choquaient par
trop , je lui demanderais comment il a. fait pour s'accoutumer à cet accouple-
ment monstrueux d'un adjectif masculin avec un substantif féminin : mon épouse ,
ton hôtesse. Nos pères, qui disaient: m' amie , dont nous avons fait sottement
ma mie, en eussent été choqués autant et à aussi bon droit que nous le serions
de ma corps , ta bras.
L'accoutumance enfin nous rend tout familier.
182. Ainsi parle La Fontaine, et La Fontaine dit toujours vrai. Au reste,
telle était sa foi dans la puissance de l'habitude , qu', entendant plaindre le sort
des damnés au milieu du feu de l'enfer, il dit: »Je me flatte qu'ils s'y accoutu-
ment, et qu'à la longue ils sont là comme le poisson dans l'eau."
«7
Section Inilsièmc.
¥11
Hègles sur le genre des siibstaotiTs.
I
Obnervation» préliiiiiiiaireH.
183. l^aturpllpmont. nous n'avons pas k nous occoper de» noms propres
iV/iomntes , do ffuunes , du iWinimntix , les quels sont toujours du genre ue YHn
((ii'ils représenti'iil , (|uellt> «pie soit d'ailleurs leur eoniposition matériellf. Vor^
ticidf , Hticine , léU Fontaine, La Trémuiiittey etc., sont ina.sculins, par cela seul
qu'ils désignent des lioninios. niiil|(ré leur l'orme toute féminine.
184. Quant aux noms propres qui sont devenus appellatifs par amtonomate*),
ils ne présentent pas plus de dinieult*'*. Ils eunserveut tout simplement le genre
qui leur est propre. Vn habile Aristan/ne. l,a femme est un proie'. Vite l,ucrèce.
Vne Stessaline. tte h'yislnteut' doit ^tre un Itèrent pour combattre l'kj/dre de
iVyoïsme. Le moiule est une grande rnme'die où l'on trouve dix Tartufs pour un
Volière. Ln Uuiéphul. Vn Rossinante.
185. iNaturelleuient aussi, tous les noms qu'on a étendus, par Mtmltitude,
lie leur objet propre à d'autres objets, eonservent leur genre primitif. Vne a0l4$éf
piaule iridée. Vne adèle, insecte lépidopter. Vne mi'duse , ver radiair. /" in'nuaey
ftoisson braneliiostèjçe. Vne naïade ^ ver et plante aquatiques. Vne nr'i .>-
opendre marine. Vne demoiselle, oiseau; insecte; hie. Vne lyre', oi.M n.
Vne harpe, co(|uillc. Vne trompette, poisson; oiseau; agaric, 4IC. l.t r.mn-.nt .
la Grue , le Phénix , etc. , constellations.
II
Principe.
186. Selon le pfriiio de hx langue française , Te muet iinal est le
signe du genre féminin» à cause de sa légèreté et de sa mollesse, si sen-
sibles dans ce vers:
Cette pare clarté qui tombe des élolleM.
Son absence caractérise le genre masculin.
187. Remari/ue. Par malheur, ce principe n'a pas été observé généralement;
il'où les immenses diflicultés que je vais essayer d'applanir: difticultés uui se
l'DinpIiqucut encore de la double fonction de Ve muet , comme signe du féminin
rt conime linalc euphonique.
188. Les substantifs français n'en ont pas moins été divisés en deux
classes: les siib.<it(infi/)t à forme nuLHCulme o\i non terminés par un •
mnef et les .<tnbstantifs à forme féminine ou terminés par un e muet.
<^) Du grec anti , pour, et onoma, nom (an nom pour an «atre). rifan tfe rliéicriqae
i|iii con.Histi' k mettre un nom romraiin ou nn<' ptiriphratr a \a place 4'an ■•■ pv»-
pri>, ou un nom propre h Ih place tl'un nom commun. \.'.\f>idre. c'est à 4if« , Miat
Paul. lAf siujf , c'e.Mt à iHrr, Salomon. L'Orateur romain. Clrrron. i.'Ktcklle ««-
gtai.*, ShakespcHre.
48
-La grammaire française.
le réchaud
bte .<l'o^ten:|jfanne
le fond
bcv (Bvunb
le nord
ter 9lorbcn
VIII
PreiMlèrc classe.
Substantifs non terminés au singulier par un e muet.
Première règle générale.
189. Sont masculins les substantifs qui ne se terminent pas au
singulier par un e muet.
Exemples empruntés à toutes les terminaisons.
-a, -é, -1, -o, -M .
Le catalpa ber Satat^jcibaum
le degré bct ©vab , jc.
le comité ber 5luèfc{>u^ , k.
le pavé ba§ «ppafter
le Balai . ber SSefcn
le défi bte 5tuêforbcrwuij
le gui bte fOZiftct
le diili _ eijttt
le Congo ' (£ongo
le (Iuip^•oquo ber COHfgriff
le berceau bte SSSiege
le gruau ber ©rtcë
le joyau ber ®ct)murf
le zébu ftetner Sîifon
le cheveu bçiê .giaar
le clou ber Siagcf
le Pérou '^zxw
le tournoi • 'ixxi Slurnter
-b
le baobab
le rob
le radoub
le raf, marée forte et rapide
le lief t<xi Se^en, 2el)n
le rescif bie ?Branbuiiiî
le lof bte SBtnbfcitc
le tuf bte S.uffcrbe
le cerf ber ^\x\&j
un oeuf ct'n ©t
-c
le lac
le bec
le cric
le soe
le suc
le talc
le banc
le parc
le porc
le tisc
le buse
le bouc
-d
le taled .
le muid
l'éphod
le sud
le plaid
le gland
le billard
- ber 5(ffenbvot6auni
ber Sftobbcr , K.
bte 2tu8beiTcrung
etneô ®d;tjfeê
ber @ee
ber ®cî)nabel
bte 2Binbe
\)<x% «pfCugmeffer
ber ®aft
ber 3:a(fftetn
bie aSant
ber sparf
baê (Scf)tuetn
ber ^iôfuè
^(xi a3(anfd)ctt
ber SBod
(Srt)(êier , k.
etn a)ici§
Sctbrotf ber jitbtfd^en
^rieftcr
ber ®ùbctt
bte @(i)u^rcbc
bte 6t^cl
Ifxi aStttarb
-S
le zigzag
l'orang-outang
le hareng
le sang
le pudding
le poing
le joug
-Il
l'almanach
le spath
le varech
le zénifh
le bismuth
le mammouth
-k
le rack
le rock
le Danemark
-1
le cheval
le sel
le profil
le fusil
le bol
le calcul
le poil
le Frioul
le travaif
le sommeil
le soleil
le fenouil
le fauteuil
le tilleul
ber Drangoutang
ber .^artng
baê fBùtt
ber ^ubbtng
bie ^aufl
baê Soct)
ber ^atenbcr
ber (3:t)at^
"iitxi SOZeergraê
ber (Sc^ettctVunft
"tfx^ 2tfd>3tnn
ber SOZammut^
ber SflciâbranntJveîn
ber 9îo(f
©aneinarf
baê (Satj
baê sproftt
bie S-Hnte
bte vBotc, @d^a(e
tfxi Slcc^itett
baê aSartljaar
priant
bte Strbctt
ber ©d^taf
bie (Sontte
ber Ç-end^ct
bèr Setjnftufjf
bte Stnbc
Règles Aiir le genre dei tabstantifi.
49
le dam
le rcqiiicjn
l'intérim
le nom
le thym
l'opiuin
-Il
!<' divan
lin examen
le vin
le pain
le manchon
le son
le savon
le crayon
le ^011 (pr. ton)
le soin
le sainfoin
le Ht^ani
le Tarn
le eap
le drap
le salep
le eep
le nalop
le siri)p
le camp
le coup
le lou|i
le croup
le eo((
-r
le l)a7.ar
le fer
le soupir
le castiM-
l'or
le mur
nu celai !'
le cahier
le rocher
le danger
le coeur
le rautour
le tour
le miroir
le parloir
-•
1.' bas
il' SIH'tHVs
■ le mais
le pays
le dos
le blocus
htv ^(^abfii
ba0 Airquirm
btr 9Ume
^rr IbDntian
ber aJiol^nfaft
ter îiivaii
bie ^Uriifun^
ter fS&tin
ba8 »rot
btr SJluff
ter Saut
Mf i^eife
btr J»(fiHift
bit i^rftnft
bif Sorjt
bit (ïfVflrfttte
93tarn
bit îarn
bas €ap
tai Znàf
btr 'Baitp
bit aBeinrtbt
btr (Ba(oVJ>
btr 3ttrup
btr *2ct;la^ , ic.
btr St^otf
btr 5fru|)
btr iôai)t\
btr aîa\ar
ba« C»iftn
btr Stufjtr
btr SBibtv
bas (Selt
bit SHautr
tin %(t^
bas ^tU
btr î^elfeu
bit ©tfa^r
ba« ^trj
ber ®titr
btr Umtauf, k.
btr 3pititt(
bas 3prà(^jiuim^r
btr 3trumpf
btr ©rfolj, baS®t'
(iiti^tn
btr «Ùîaiîi
bas lijanb
btr 9tit(fett
bit ($tnf(^tit§uug
le daiH
le bois
le buis
le sens
le legs
le temps
le iap»
le c(»rps
le pouls
le dehors
le cours
-t
le contrat
le combat
le chevet
le fait
le lit
le profit
le dépiM
le but
le fût
le défaut
le bout
le goât
le conduit
le chant
le gant
le talent
le vent
le jugement
le tourment
le teint
le quint
le pont
un emprunt
le point
le tact
le respect
le district
le doigt
le cobalt
un induit
le rapt
le rem|)art
le désert
le uort
le test
le toast
le borax
un index
le phénix
le erucilix
le llnx et le
le taux
le larynx
le gaz
le reeei
le rix
le rani
berl(>rcn^imm((, ic.
bal 4^o(j , btr Wialb
btr ^u^^lbaum
btr ®inn
baS $Btrm<id>tntt
bit ^tit
ber ^fitraum
ber StÔrptr , Seib
brr ^u(#, Vberft^Iag
baê 9l«ufer«
ber Sauf, ic.
ber (£ontrart, ttcrtrag
ber A;am)>f
ber ^olfler
bie îbût
bas iBttt
btr 9lufctn
bic dtitberlagc
bas 3it(, ber â»c<r
ber <èéfafi
ber 9c^(cr
bal Hnbt
ber (Bef(^«a<f
ber leic^el
ber (Stfang
btr .^anbf^^u^
baS îaltnt
ber Se&inb
baS Urt^ctl
bie Cuat
bie (9tf!^tSfarbe
bas î^ûnftel
bit ^rûdPt
tint %n(ti^c
btr ^unct
^ad ®tfuM
bit ^(^tuttj
btr Diflrict, Stjirt
btr ^ingec
btr J(oba(t
tine 3ubult
bie C*ntfûbrunj
btr iEî^ali
bit mù\1t
ber ^aftn
bit 3(f»a(t , te.
btr irinff^ruc^
btr l^crar
tin Jnber
ber '^tiénijr
bas ISruciflr
reflux bit tïlutb unb Sbbe
ber ^rciS
ber Xcblfo^f
bas (Bai
ber 9ci(^labf(^ieb
b«r Rcil
ber Xubreijcn ic.
5Ô ta grammaire française.
E^Kceiitloiis.
190. Sont féminins, par exceplion :
-don
1" Les substantifs dont la terminaison sonne: cion (par c, s, x,
ou t) tloM , sion , et iiion , moins les trois suivants : le scion Oxx^
Stei^, hit ®pro[fe), un alcyon (bcr S^aud^erfonig), lebastion (bie ?Baftei).
— La nation, la région, la réunion, etc.
«aiison
2° Les substantifs en alson. — La raison, la maison, la s«/-
son , etc.
-euv
le labeur
l'honneur
l'heur
3" Les noms de choses en eur , moins les six suivants :
taS aSctncn, bit %i)vânm
bte 5lrbeit
btc 6^vc
le pleur
le coeur
le choeur
et leurs composés : déshonneur, bonheur, malheur, contrecoeur, crèvecoeur; aux quels
il faut joindre choufleur, pèse-liqueur, souffre~donleur ; ainsi que certains adjectifs faisant
fonction de substantifs, comme composteur (contraction de compositeur , bcr SBtnfeUjalfll),
èquateur (ber Sfequatov) , moteur (bie îïriebfebev), secteur (ber 2luêfd)nt{t) i ventilateur (bie
Suftf(a)Jpe , bcr Suftjicf^ev , SBtnbfang), abbaisseur , abducteur Oiinscles) ; diviseur, multi-
plicateur (nombres) ; réflecteur Cmiroir) ; régulateur , intérieur, extérieur, etc. — On
dit, par ellipse: le vapeur, pour, le bateau à vapeur. — CVoir le n» 176, p. 44,)
-té
4" Les substantifs en té y. moins les 6 suivants :
le côté ' btc ©cite le traité bte Slb^anblung
le comité ber 5tuêfc^ujj le thé bcr %i)u
le pâté tii ^ajlete l'été ber Sotttmer.
Aux quels il faut joindre: Léthé (ber ?et£)C, Slu^ ber ^Bcrijeffen^ctt); andanté, aparté,
bénédicité , noms empruntés de l'italien et du latin ; ainsi que quelques participes pris
substantivement: le député (bev Stbijeorbnctc , Seputirte, Slbgefnnbte) , le précipité (ber ^lie^
berfdjlng), le flùté , le velouté , le jeté , etc. — (Voir le n" 173, p. 43.)
5° Les substantifs suivants, épars dans les diverses terminaisons
masculines , et au nombre d'une soixantaine :
•a
La Duna.« et tous les noms de riviè-
res et de fleuves , moins Volg-a.
La villa « et autres noms analogues ,
pris des langues étrangères, comme,
af|uatintaf sierra, ollapotri-
da, sépia, gruxla, etc.
-art
ta part
•é 9 -é
la clé ou clef
la nef
l'aitiitié
l'inimitié
bcr Zi)i\i
bcr ©d^ttiffct
baê (Sc^iff
btc iïreunbfcEiaft
bie ^elnbfd^aft
la pitié
la moitié
la forêt
la paix
-er
la cliair
la mer
la nuit
la brebis
la souris
la perdrix
la vis
baê SDlittctb
bie ^àijU
ber aSatb
ber ^rtebe
baâ %k\î<i)
baê SJîecr
bte 9lac^t
bas @^af
btc maxiè
baê g{c^^)t)u^»t
bte «Sci^raube
Règles sur le genre des substantifs.
M
Il NipliiliVf et autres noms latins:
acropuliSf élc^pliantlnMlM* ■«<
tyrinNiNi iiik'iix, Hrrupole« élé«
plianllaae « Matyriase
batt SafTer
bie ^ant
tn Jta(f
bit ®tnfe
Me STOîtglft
ttr lob
ter ©laube
ba» (Bcfte
tin 9)ial
bit 3titnnu
bad 5trtii)
bie 9tut
bfr 5Dur|l
bie itui^enb
bif ^Hnft , IrJbu*
•o
l'eau
lii p4*aii
la cliMux
la raii%
la «lot
•ort
la mort
-ol
la roi
la loi
iiiio fols
la vois
la crolk
la poix.
la uolx
•oir
l:i soir
-Il
la vertu
la «rlbu
-ou
la toux
-our
la tour
Il court
ber ^ufltn
brr î^urm
ber .^of
•an
la d«'nt
la «<-ut
la Juinrot
•In
la nn
ta rniui
la analB
•on
Albion
la rébellion
la caenon
•çon « -aon
façon
leçon
rançon
clii%n<*<»n
cuiNnon
b«»i><«ton
nitiinnon
niou«iHOia
la palsson
ber ^at)it
bai Soir
bit ®tute
baê Hnbt
ber £ungrr
bit ^anb
Vlbion
bie ($m|;^runi3
bit Veffin
bte i^orm, Vrt
ber Unterrii^t
bas Vofegelb
bM Hitb
baê Stoéftn
bai ®etrdnf
bte C^rnte
bie S*ii' tvd^renb ber
^afTatwinb wc^t
bâ« SBeibe»
••on« |>rononC(^ ooiuiue soi
clolKon
pàuioivon
tOlMOIl
traliUon
farnîMon
yoérlson
.inb
btf '
bio
bac w : ..i
bie 9$errdt^erei
bie SBefa^ung
.bie ^eilun^.
Il faut y joindre les composés : auryeau (bie Cberf^aut) / BamcpeaM
(cinc ^Jtrt ooinmcrbirue), avant>eourt (ber 2$or^of ) , arriëre>conrt (ber
^inter^of), Murtient (bor llcbrrv^l^it ) . ntal<*ralui ou uialfalm (brr ^eif<
^unger), inalfaçon (ber Uebel)laub> , contrefaçon (b>ut '^iadimadyen),
quote-part (ber ^Xutl^etl), tetrre>nuix (bie (îrbnu^).
191. Remai'quex. 1" Nous ne saurions admettre au nombre» de c^s exceptions
les substantifs : cuiller y béclfimet , fourmi, merci, aiirès-midi , qu'il faut abso-
lument écrire avec un e muet linal , ce <|ui les rend ré^lièremcut féunuins. La
cuitlt're. La béchamelle. La fourmie. La mercie. L'itprès-midie. Kerire, ù Toscmplc
de l'Acadéaiie , la béchamel, c'est faire absolument la uu^me faute que si l'on
éerivait , la cercel, comme nos anciens poètes, pour, la cervelle, tta cereel est
devenu le cerveau. Pourquoi Ut pel ne deviendrait-il pas le peau? H'oir. aux
notions prélimiuaires, les n'* 115 , 1t8, 183, 164, 169, 171, 17t.)
192. i° (>nant aux mots hart (tit SBiebe), lamdwekr, otuity glu (de gluliae,
ber !iBoi)ellriiu), paroi (de pariete. bie ^anb) , et bri^mtebotirg (tint 9rt lleber*
rocf), ils seront désormais masculins, conforméuieiil à l'analogie et à l'étvmo-
logie ; ce qui souffre d'autant moins Ue difliculté. qu'ils ont déjà été employés
comme tels, i|ui par Marut, qui par Victor tlugo, qui par Lamartine: d'accord
en cela avec plusieurs lexicographes.
I93w 3» Pari, clef, forêt, chair, mer, croi» (sic), $oif, couri (sicj, é«nt. jmmnU,
I niètne mort, ne peuvent manquer de itevcnir masculins k la langue. (Voir Im aaltoM
préliminaires.)
194. ^' Souri, p^nirij Hu luu il<* .,uu,,.^, ^i.i..^. ne 4eauinde»t qa'k re4«reair
ttascnlin.i , k cause de leurs diminntir:* sourictau, perdreau. L'« et l'x ae »e aanl atU-
chées îi cesi uonu que par abus ou par enplioiiie. L'« isale i» èreèU ■« aaarail long"
4»
52 La grammaire française.
temps disputer sa place à Ve maet, qui s'emparera bientôt des mots voix, noix, nuit,
eau, dont il fera voye , noyé, nuie , aue. (Voir les notions préliminaires.) L'e muet
n'assiégera pas, non pins, vainement les mots houii et péri, noms de fées, que je n'ai
pas cru devoir citer parmi les exceptions, non plus que virago, fille on femme de grande
taille, qui a l'air d'un homme (ber wetblic^e §ufar) , maman (bie 3Jîama), Écho, nymphe;
psyché (du grec psyché, âme), nom de l'épouse de l'Amour, mère de Ja Volupté, donné
par extension à un miroir mobile (&e»eglt(î;er -©piegel). (Voir les n»' 183, 184, 185.)
195. ]¥oël , Toussaint, Babel , Tempe, ne forment pas non
plus des exceptions proprement dites, puisque ces noms ne sont féminins, comme
pâque , que par ellipse des mots: fête , tour, vallée. La Noël, c'est à dire, la
fête de Noël. La Toussaint, contraction de, la fête de tous les saints. Une bahel,
une tour de Babel. — Les protestants ont fait de la Noël la fête des enfants.
L'assemblée nationale était devenue une vraie bahel. La Tempe était la plus belle
et la plus charmante vallée de l'univers. Pour moi , quand je pénétrai dans cette
merveilleuse tempe de VArgonne , au lieu de ces beaux, tapis de verdure émail-
lés de fleurs , au lieu de ces ric/ies tentures de feuillage étendues à l'entour sur
le penchant uni des collines , comme des pentes à frange d'or autour d'un dais
superbe , je n'apperçus de toutes parts qu'une surface pelée et bourbeuse.
(Le Livre.) '
Il faut en dire autant des mots: bon-chrétien, martin-sec , messire-Jean ,
muscat-robert , saint- germain-, saint-julien, franc-réal , etc., noms de poires ou
de prunes, que l'Académie donpe tous pour masculins. Il est vrai que, dans le
sens collectif, on sous-entend plutôt le mot fi'tdt. Du bon-chrétien. Du bon saint-
julien. Mais dans le sens distributif nous croyons qu'il faut employer le féminin ,
parce qu'alors il y a nécessairement ellipse du mot poire, prune. Une saint-julien,
une prune de Saint-Julien. Une bon-chrétien. — Un bon chrétien donnerait lieu
à une plaisante équivoque.
196. N'oublions pas quelques noms de rivières : La JLys , la IVIoldau ,
la Twed, la iSvern , la Tlieiss, la Pleiss , la nTeisà; noms qui,
du reste, n'ont rien de Français, et qu'on a tort de franciser quelquefois, comme
quand on écrit, la Saverne.
6" Sont encore féminins , tous les noms propres d'iies et de vil-
les , à quelque terminaison qu'ils appartiennent < parce qu'on sous-entend
les noms île et ville ^ qui sont féminins. Paros était renommée pour
ses beaux marbres blancs. Rome fut fondée par Romulus, l'an
754 av. J. C. Fondée, dit-on^ par le Gaulois Bellovèse, Milan
devint la capitale des Lombards ^ et ensuite du Milanais ou
duché de Milan. (Voir plus loin: Solution de, quelques Difficultés.^
'È^ Qui pourrait nier l'importance d'une règle qui embrasse plus de cent mille sub-
stantifs, dont trente mille au moins appartiennent au langage ordinaire, et qui n'offre
pas même une exception sur mille '^
la gftrde bit fBiaéft , ic.
la concorde bir Qinttaéft
la raloiirdebaOAiiû|>^r(bunb
•dr«
une psi-adre fin (Sefc^twaber
une hydre tint ^tfitv
la poudre bai ^uftotr
la cendre bie %f(^e
riudre Mf ^nbrt
Régies sur le genre des sabstantifs. 53
IX
Seconde clnNse. .
Substantifs terminés au sin^^ulier par un e muet.
Seconde rè/sfle géiiéralei
197. Sont rrmiiiiiiM les substantifs terminés au singulier par an
r niuel.
Kxemitle.'i eiupruiilé.ii
•ée, -le
La pensée bfv fflebaufc
la plaie bir S[\.^iiubc
la Kussio fKit^lanb
la folie bic 'Dtarrbfit
la queue btv Zéwmf,
la joie bic Jîrfubf
la joue bic SESangc
lu Snuiilio >2cfjl»aben
la nlèlu' brt8 «Bolf
la m-ilto ber fHaiiftn
la robe ba:i< Aïfib
la daube baé îDtSm^jfen
la jiûube bie ©ruflbtere
la jambe baô ÎQtin
la bombe bif 33ombe
la barb»^ ber :©art
la gerbe bie @arbe
la sorbe bie (Sorbbirne
la i)oiirl)p ber Sc^famm
ble-
la table ber îifc^
la cible bie 3(i>eibe •
la cbasiible bad 3)2e^getvaub
-bre
la Talabre (''"aîabrieu
la verlèltre bas SKirbefbein
la fibre bie jVib*r
In Sanibro bie vSambrc
une ombre ein tSc^atteit
-c©
la n)saee bie SRofe
la fasee bie a?inbe
la filasse tit .Çiebe
la (Irècc ISriectienlanb
la pièce ba^S 3tii(f
la vSagesse bie SSBeiëbeit
la caisse baé ^ttt
la justice bic®ere(^tti)ffit
la coulisse ber W^Ij
la noce bie .t«odjieit
la fosse bie (9rui>e
une auuiusse ber ^eljfra^en
la puce ber moi)
la gousse bic ^iilfc
la valse ber SBaljier
la balance bie îl&aç^t
,< Uitilcs les terminaisons:
la pince bie ^ange 1
une annonce eine 'î(n|riçtf !
a farce bie "Volfe , k. !
a lierse ba* SoUtbor i
une amorce bic iJo(f|>cife ,
a .ressource bie .'pûffSqjicUe!
a inétalepse bie 2)îetalcpfiè {
Apocalypse b. Ejfenbarunjji
la Saxe* 2û(f>fen
-ehe
a bâche bic ?lrt, Jparfe
a bêche ber (Bpattn
un afliche ein ^nfc^laç^'
lettel
cloche bie (Slocfc
fauche bie ^eujeit
bûche bas <S(i>eit
bouche ber ffllunb
branche ber 5(ft
a pervenche tai ^inngriin
ia clinchc bie Alinfe
la bronche ber ïuftrôbrcnail
a marche ber SOîarfdj
bie (Stange, îc.
bie Wacfel
bie ©abet
la perche
la torche
a fourche
a débi\cle
besicles
boucle
bie '«perlenmutter
bie Sainte
ber «nffï
ber 6iébru(^
bic a?ritten
bic àcf^naUc
-rre
la nacre
l'encre
une ancre
-de
la balustrade bad ^ocfenoie^
(ânber
Suède ^d^tveben
bride ber SHtt
méthode bie ?Jïett)cbc
maraude baé fRauben
solitude bie C*infamfeit
sou'le bie 3oba
solde ber 3oIb
la demande bie aîitte
la prébende bie '>Pfrû»bc
diode bie ^rutf^enue
blonde bie $8(onbe
-fe
une agraire
la greffe
la griffe
la strophe
la truffe
la coiffe
la touffe
la lymphe
la triomphe
-fie
la rafle
la nèfle
la mornifle
la pantoufle
-fre
les affres
une offre
la gaufre
-ce
des ambages
la . rage
la cage
une image
à la nage
,1a page
lia plage
une allège
la neige
la tige
une horloge
l'auge
la gouge
la fange
la méninge
la Saiotoogc
eine 9(<)raft
btt8 ^fro^jfreiê
bie Jtlaue
bie (Strophe
bit 2rûffe(
bie Êaube
ber »ûf(^el
bai «BlutwafTer
ber îrunH)f
ber ^afcfc
bie SDiif^el
bic C^rfeige
ber "Pnntcfffl
bie ^Sdjrecfen
(bf« îcbe*)
ba* 2tiib«ften
bie SaSiaffef
Umfc^ttjeife
bie aftutb
ber Jldftg
ein Seifb'
fd^tvimmenè
bie 3eitc (eittel
îBu(^e«)
ber Btranb
(in Seucbtfdiiff
ber vSc^nce
ber ®tdng(I
fine X^urmubr
berîrog, Jinbcl
ber «WeiSet
ber 5?ct6
bie ^trn^aut
3amtpnje
04
La grammaire française.
la targe bit !ïarffdbe
(runber ®(^itb)
une auberge etnSBirt^ê^auê
la forge btc ®d;mtcbc
la purge bie JRet'nt'ijung
la courge bcr .Kûrbtê
-lEle
la règle idë SIneaf, bie
fRegct
la bugle ber @û(ben-
giinfef
la sangle bcr @urt
la tringle bte SSor^^ang^
jîangc
-gne
la campagne baê Sanb
la Sardaigne (Sorbtntcn
nne enseigne etn* Stuêî)ân3=
fr^tlb
la consigne bte Drbrc , n
la cicogne ber (Stord^
la hargne ou ber 58rwd^
hernie
l'Auvergne Stusjcrgne
la podagre baê ^obagra
les vaigres bte SEBeger
la particule btc ^artifcï
la valvule bte (fïetnc)
la gueule
la meule
la toile
une oille
la boule
la perle
^(a^^c
bûê aJîawI
ber SKû:^tftct'n
bte Scîntranb
ctttcDffa ^otrtbû
btc ^ugel
btc spcrfe
-gue
la bague
les grégues
la figue
la drogue
la fugue
la fougue
une algue
la harangue
la seringue
la diphthon-
gue
la boutargue
la vergue
la morgue
-le
la rafale
la stalle
la poêle
la grêle
la voyelle
une aile
la bile
l'huile
la cotyle
la ville
une idole
la Gaule
la panicule
la bascule
la molécule
btv fRtng
bie i^ofcn
bie §ctgc
btc f9îateria(=
Jcaarc
bie ^u-gc
bie .i^i^e
baê Slfterniooê
btc Sïnrcbe
bie (Bpti-^i
bcr S)c^j:j3et(aut
taè SSatargum
bie gfîaa
bieftofîcS)ÎJettc
bcr aStnbfto^
bcr 6î)orftuï)I
bie spfaitne
bcr .^agcl
bcr (Sclbftlaut
citt %iÛQîi
bie ^aiii
baê Ccfjï
bte ^fanue ct=
tteê Mnoà)in
bte (Stabt
ctit ©ô^ettfetïb
©a lit en
btc Sltf^e
bcr ®(i^it)engel
baê Zi)iii(î)m
-ille
la bataille
la bouteille
la charmille
la feuille
la mille-
feuille
la citrouille
-me
la came
la flamme
la crème
la cime
la rime
la Drôme
la pomme
la paume
la brume
la drachme
une énigme
la palme
la larme
la ferme
la forme
la gourme
-ne
la banane bie^parabtcêfctgc
btc <Bii)Uà)t
btc %la\à)i
î>tc.^agct>ud)eit
:^erfe
baè î&iatt
baè %au\tnb'
Uatt
ber ^iirbtê
bic©tcnmuf(f)c(
btc ^(amme
bcr Siai)m
bn ©t|>fet
bcr Sfîeim
bit 5E»rome
bcr 5t^feï
btc ffac^e^anb
bcr Stcîiel
bte SDroci^mc
baè mtl)\(i
bte «palme
bte 3ifirâne
bte S)icterei
bie ©cftalt
bie S)riifc
la canne
la scène
la peine
la penne
la chaîne
la Chine
bcr ®torf
bte ^«^tte
bie SKûf^e
bie @cï)»»mig«
fcbcr
btc ^cttc
6^tna
une anémone bte SPBinbrofc
la Saône bie ®aonc
la couronne bie .^ronc
la d^ne bte ^ûnt
a sardoine bcr (Sarbcr
la lucarne baê jCac^fenfter
la lanterne btc Satenic
la litorne bie 38ac^f)ot=:
bcrbroflret
une urne ber Stfc^enfrug
la retourne bie 2luffci^ag=
farte
-pe
la chape
la happe
bcr (S^orrod
bie ^af^e,
^ram^e
la guêpe
la tulipe
la syncope
la taupe
une enve-
loppe
la jupe
la troupe
la houppe
les Alpes
la hampe
la tempe
la guimpe
la pompe
la carpe
la serpe
-l»re
la câpre
la lèpre
Chypre
la pourpre
-que
une attaque
la bibliothè-
que
les obsèques
l'Afrique
la barrique
la toque
la nuque
la felouque
la banque
la pinque
l'époque
la conque
la marque
la remorque
la hourque
la basque
la fresque
labrisque
-i*e
la fanfare
la Navarre
'artère
la patère
la panthère
la terre
la chimère
la prière
la lumière
la pierre
une affaire
la satire
btc Sffief^c
bte Zuipt
bte £)î)nmad)t,
SScrfûrjung
ber SJîaulttJurf
ber Uittfrf)tag
bcr SKciberrocf
ber Jgiaufcn
bte Ouaftc
bte Sn^cn
bte (Stange eitier
.^cttcfearbe
btc (Bà)iàft
bcra3ruftfd()(eter
bte ^raci^t
ber ^ar^fen
baê ©arten^
meflfcr
bie Jfa^jcr
ber 5luêfa|
S^^^jra
bcr sp«r^3«r
ein 5(ngrtff
btc SSibïtot^ef
î»aê Setd^engcî
:^rângc
5lfrtfa
baê (Stûcffa^
btc g'attcnmiile
baê ©entrf
btc iïcfufc
btc SSanf
bte ^tnfe
btc époà^t
grofe ®ceJitu=
fc^et
baê 3«î<^fn
baê SSugftrctt
bcr .^ucècr
ber ^ocffc^o^
btc t?reêcoma=
ïeret
bttê «Brtffrtcr
baê^rom:>)ctcrî
ftûdfd^en
9latoarra
btc ^ulêabcr
btc D^ferf(^ale
ber ^ant^cr
bie 6rbe
bte Qi)imâvt
bas ©cbet
baê Stc^t
ber ®tetn
cttt ©cfd^aft
btc (S^ottfc^rtft
Règles sur It genre des substantifs.
65
la lyre
la luyrrhe
rauror*»
la liordurt'
bif ititv la balte
Mt S)Jt)rrf)t [la vclte
bIf SPîoriienrôtf)f'
bif (^iufaiTunfl
tu m tu
bit SSobttutti)
la bravoure bit îapffrffit
la inuijrr** itaIi»nifdKd
»Vinijfrf|)ieI
la liaiunoirt' brr iBabc.^iibrr
la gloire b»r Wu(>m
bfr ^it^
bif Wff*i*tf
ta U'igtMire
la «»'mPuiT
la victoire
i'Iiistoire
bie 9fr(tr («rt
-te
la date
la datte
I l'escorte
baô î^ûlum
bif 'S>AtUl
une epithète titi f^fijport
la tt'te bfi* Alo^jf
la trompette bif îronipetf
la défaite bit 3ti<bfiia^f ;|;, tourte
la faillit*' tai 't^aUinifiit \^ caste
la clirvso- trr (f^vbfottttj
•'t'»*' la veste ... „.,..
la conduite biCJtuffû^rung „„eaniétliiste btr «mft(>t)fl
la rj^volte
une iusulte r:i
une amarante brr ^marauti)
une acautlie )Bi1rfiiriau
b.ViVpfnbtuiuf
bfr 'Xbitang
bif ^pintf
bfr <2ûutfnfM$
bif ^(apf
bit (SpiÇe
bif Zéfam
bif 5tartf
bfr lUrluft
btivf^lidif
Sanbbnijf
ba« ©fffit
bif îortf
bfrStamni/bie
bif SBtpf
la uicntht
la pente
la pinte
la plinthe
la plainte
la pointe
la h(
la seuestre
ta dextre
-▼e
1 betterave
la sève
une ak'«>ve
la mauve
la cuve
la preuve
la douve
la valve
ontc
la carte
la perte
la sirte
bit 9înff
bit 9tfd)tf
bie 9tunfr(rtît?f
bfr ®aft
btr 9((covfu
bit Wiaht
bie Jtufr, ^iittf
ber SBetoeid
bie Sroibaube
bie ®(^a(e (an
SRiifdtfln II.
@d)nt(ftn)
bie asicgcifit'
rung
btr 0)c^
une anecdote bif $(nffbo(f
la liste
la poste
la scxtc
la sixte
la flotte bio ivlctte
la einite bcr iÇall
la flûte bif î^liJtf
la liuttt' bfr ^ibbaufe
la meute bie 3)2futf
la soute fine ^ammtr
iniSdnff^raumlà fenêtre
la croûte bie j^ruflt iune épître
la goutte bfr îropfèn lia vitre
la eoitte ba« ^fbtrbftt
la boite bit 2?i'id>ff
la cataracte btr SBafferfafl
la secte bit (Sfcte
la vindicte bit aîfrfot^ung la piastre
bfr Sîtrbrfc^fr^la palestrf
-tre
la lettre
iHue huître
bit Siftt
bit ^^ofl
bit ètjrta
bit @t(^flt
btr 93ritf
baê fffnf!ti-
fin SBritf
ba«(9laeffuflfr
tint îtuftcr
la patenfttre ba^ 9?atfrunffr
la loutre bit jVifdicttfr
bit îUc^tf
btr ï>iafitr
bit min^fdiulf
la dartre
la verve
la morve
la chèvre bit 3i'â*
la livre taê ^funb
la couleuvre bit îflatttt
une oeuvre tin SBtrf
-15©
la gaze bit Qiait
la topaze btr Zepai
la case baé %adf
la nareu- btr 3tvif<^(n«
thèse faft
la bise btr 9îorbh>inb
la rose bit Stoft
la cause bit (Sact|t, llrfac^t
une excuse tint (?ntfrfjut«
biaun^
la tubéreuse bit ïuberofe
la Creuse bit Grtufe(fin
Stuf)
la pelouse ber JRafen
la blouse bad^taubhentb
la framboise bie ^imbtcre
la turquoise ber 2iirti§
la toise bie jtlafter.
Exceptionii*
198. Sont masatlins par exception, û'aprèx le icnsy ïe muet n'étant
parfois qu'une finale euphonique (voir p. 26, n" 77) :
1* Outre les noms propres d'hommes, tous les substantift: déiignanl
une qufflifé , \u\ titre, une dignité, un état, une profession qui ne
convient qu'à l'homme; tous noms n;iliirpll«'nit'nl ni.isciihns. à fnuldiie
classe qu'ils appartiennent. Exemples
l'apt^tre btr ît^jcflfl le jfcndarme bfr Vaiicicitor lo pape
le capitaine bfr.'cau^Jtmannle juge btr ^iAttr Je peintre
le chantre bf^(5bcrfanç^tr le maître ber J&trr île poète
le compère btr (Bcfattfr le ministre btr SJîinifttr le pilote
le disciple btr Sc^ùltr le moine. btr SD^i^nC^ ^ie prote
l'enseigne btr f^â^ubricb le mousse btr ^dtijfê» île satrap
le géomètre btr ©tometer , juuii' |les velites
le gendre btr iScfclrjitgtr'ilc nonce btr 5îuntiu8 le vidame
fo^n I l'oncle ber C^tim I etc.. etc.
(Voir plus loin: Solution de quelques Difpctilte's.J
fer "p.ipit
bcr SKattr
btr î)icbtfr
btr'Stcuermanii
ber, l^actcr
ber 3atrav
bie aîeliten
ber SSictbom
56 La grammaire française.
3° Lès adjectifs pris substantivement, lorsqu'ils se rap-
portent à un nom maseulin ou qu'ils sont employés dans un sens ahstrait. —
Un sage. Vît brave. Le faible et le puissant. Les humbles et les
superbes. — 1/ agréable y le possible. — Le rouge. Le jaune , etc.
3° Les noms «les eorps simples (non métalliques ou métalli-
ques) , moins lumière et électricité} ainsi que les noms génériques de
leurs composés binaires, tertiaires, etc. Ù oxygène. L'hydrogène.
Le soufre. Le cuivre. Le manganèse *). Le platine (pourquoi pas
le platin ?J. — Un oxyde. Un acide. — Un hydrate. Un borate
(pourquoi pas hydrat, borat'^. — Un hydrure , un sulfure (pour-
quoi pas hydrur y sulfur?J , etc.
Remarque. Plal'me , qu'on fait masciiHii malgré son étymologie platina, ne peut
rester de ce genre qu'à condition de s'appeler désormais, le platin on platinium, selon
le génie de la langue.
4° Les nonts d'arbres et d'arbrisseaux , moins épine-vi-
nette, épine-blanche ou aubépine, ronce, vigne, yeuse. Exemples:
l'aune ou le bte (Sr(c
vergne
le bourdaine bcr %autbaum
le cèdre bit ©eber
le charme bie ^agc0uc^e
le chêne btc @t^e
le cytise bcr ©ei^tin
un érable bcr 5l^oni
le hêtre btc SSu^e
le myrte btc îDl^rtc
un orme btc Utmc
le platane btc ^fatanc
le sycomore bcr iQt)pti\é)t
?Çctgcnbaum
le térébinthe btc 3;erc6intl)c
le tremble btc3«tter)3a^3^3c(
le troène btc Sflainîwetbc
le frêne btc ®f^e
le mélèze bcr Scrc^cn^
Êauin
le viorne btc 5£Sa(^rcl6c.
199. Remarques philologiques. 1" Voilà qu'eu allemand les noms d'arbres sont
aussi féminins, comme en latin, quoique le nom générique S8a«m soit masculin. En italien,
ils sont masculins ou féminins selon la terminaison. Il cedro. La quercia. Pourquoi n'en
est-il pas de même en français» Parce que les faiseurs de grammaires, en voulant arran-
ger, n'ont fait que déranger. Il n'y a pas encore bien long-temps qu'on faisait, méièze du
féminin; et on écrivait mèlèse, ce qui est plus régulier. Bourdaine ou bourgène et viorne
sont encore marqués féminins dans quelques dictionnaires.
200. 2" Aubépine (alba spina , épine blanche) , nom d'arlire , ne s'écrira plus dé-
sormais qu'aMft^pin, et la forme aubépine sera réservée au joli petit fruit rouge à noyau
de cet arbrisseau. Cueillir , manger des aubépines.
201. 3" Les auti'es noms de plantes^ ceux qui ne réveillent pas dans l'esprit
ridée d'un arbre ou d'un arbrisseau, suivent géné4'alement le genre de leur forme.
Le jasmin. La jacinthe. Le lin. La luzerne.
202. i*» Epeautre (de l'alleinarid (S^ett, dont on aurait du. faire espeaut ou
r'peaut, selon le génie de la langue, et non pas epeautre, forme barbare); est
masculin, ainsi que seigle, parce qu'il laisse dominer dans l'esprit l'idée collec-
tive de ^ra/n (.Korn), plutôt que celle de plante, distinction assez peu importante.
203. ^* Du reste, pourquoi ne dirait-on pas, la narcisse (bte Sdarciffe) , comme on
liit la, jacinthe (bte ^iactnt^e) , dénomination tout à fait analogue? N'est-ce pas comme si
l'on disait: la plante qui s'appèle narcisse , Jacinthe ?
204. 6" Qu'il inconvénient y aurait-il aussi à dire, la concombre, la trèfle, du mo-
ment où ces mots affectent la forme féminine y (Voir le Premier Décret à la iin des règles
sur le genre.}
205. '* Chanvre retournera aï» genre féminin qu'il avait du temps de La Fontaine.
Il arriva qu'au temps où la chanrre se sème.
206. B" Dictame, employé ligurément et poétiquement pour le suc de la plante
de ce nom , dans le sens de baume, restera masculin aussi long-temps que baume.
^0 Noël et Cbapsal donnent ce nom pont féminin , mais à tort,
Règles sur le genre des substantifs. *^
207. 9" Alpiste , asphodèle, ttnHtc, colrf» '•ate, /tli^bore, tyiopodr,
ntflttmpi/rc , eh'., n«' puurront conserver le j." rulin qu'on leur donn^
géuéralciiieiit , quu .si i»n U's C'vrii .sans c muet, iiiiihi qu'il suit: Alpht , tupko-
del , bavit , colc/iic , ciicuhtil , elléhor y IpcopoJ , métituipyr , etc. Je sui.s pour le
réminin , avec la forme féminine qu'ils ont eu^ jusqu'à présent.
5''f^esnoflnM d« la nonienrintiire dërlmnlet Le mètre. I^e
décimètre. Le litre. Le yrnninie. Le KUntirtimme. /w décime y etc.
HfiiKiriiur. i'.crivouH iirnin . KKogram (car quoi dt- ptnx rdoritiant qae c«(le forDii-
Hiloiigéi), »l i'.HiteniielIfUii'iil ri-niiniiiu de hm niiliir«, nv»t le p'utr niMMcnlln'f) ou faiiioii<t
i-e.H noiii!! friniiiiii.H, coiiiiiie nnitijitimmf , etc. Pourquoi toni« ctx notnn ne dfvi«n4raient-ll)i
pnH féminiiiN.
6° Les noniM dem niolM. à moins qu'ils ne soient prf^cédés de la
partjpiile /;*/ (coiiIrHolioii de moitié: la mi-août . bcv fûnf^c^ntc ^(i^ufîi) ,
ainsi que les noniM tlem Jours, à cause des mois moi* tljour^ sous-
ei\lOM\u».Sei)fenihre. Octobre, \orembre. Décembre. Vendémiaire,
lirumaire. Frinuiire. Nicose *). Plnrioxe. Veafoxe. — l^e Di-
manche.
M.ti.N un espoir soutient la Frauce . notic iiàrc.
Du règne des banquier» elle attend le brumaire. fAVMe''«i«.>
208. ttein/iri/iie. Plaeëo jlevant l«* mot carèm»'. la particule mi le rend aussi
féminin. Lu mi~curf'me.
r LOS nontM ue neuve* , au moins ceux qui emporieni au:
ment l'idée de peu ce (.'(Sanvtfhif; , /tarins). — L'Elbe. Le Tage.
llhône. LEbre. Le Tibre. Ij Adige. Le Danabe. Le Votfja.
Brahmatwutre. Le Gnnae. f/Oranae. Le Zambèze. L'Oreno
Les nontM de fleiivea , du moins ceux qui emportent absolu -
- ' - Le
Le
•ahmapoutre. Le Gange. 1/ Orange. Le Zambèze. L'Orénogve.
Le Tratùmène . etc. **).
209. liemari/itex. t" Tous lés noms anciens de flenves et de ririères sont
masculins indistinctement, parce que dans la langue latine, d'où ces noms déri-
venl, on sous-entendait toujours le nom ma.sculin ftuvius, fleuve. L'Oronte. L'Hy-
ilaspe. Ije Doristhhte. I,e Tigre. J.e Xanthe. I^e Scamandre. Le Permesse , etc.
210. 2" Écrivez, Alphé , Pe'iw' , connue I.éthè . ot non plus Alphe'p . Pe'ne'e ;
Granic, et non plus Graniqtte , etc.
2il. 3** Si parmi les noms modcrui'> de lliMi\e>, les suivants sont lënmniis.
c'est que, malgré soi, l'on y attache plutôt l'idée de ririère «jue celle de fleuv»- :
la Tornéa la Dwina la Svern la Ganuine la Lena la Madeleine
la Duna la Vistulc la Loire la Dordognc la (iambic la Plata.
la iNéva la Tamise la Charente la Guadiana la Colombia
Encore ne dîl-on la plata que par ellipse , au lieu de Rio de ta PUUa .
rivière d'Argent. On conçoit aussi pourquoi Madeleine e«t féminin: ce nom étant
celui d'une femme , donné par extension à un fleuve.
212. 4" Pour ce qui est des noms modernes de rivières ou afJltienUà»» fltH'
l'es, excepte ceux en a et quelques autres, savoir: la Lj/.t , la Moidau, to Neiiut,
la Pleiss , ta Theiss , la Twed , ils sont masculins ou féminins selon leur forme.
//'.4m. le Lot, le Buy, le Pripet , la Corrèze , la Dôme, la Vienne y etc. —
On trouve, la 'Formés , mais pourquoi pas la Tormèse du le Tonnes'/ Teverone ,
rivière d'Itiilie , est masculin , parce (|u*on prononce Téréroné. Le Tévérmte par'
tait autrefois le nom dWnio.
^) Sivnxf est féminin dans Nod ft ( hapsal.
-0) D'après Napoléon Land<tis et 1p<i antre» graminhirieiiit , tous Im notas de ie«v«g à
terminaison féminine seraient féminins, lis n'en exceptent que trois: Le Rkdne , le
Tage , et le Danube. Ces messienrs ne sont pas moins versén dans 1* féocraphi»
que dans la philologie.
58
La grammaire française.
8" Les MomB de montagnes, irioins les cinq suivants: Alpes,
Pyrénées j Vosges , Cévennes , Andes ou Cor</?7î"ères ^ lesquels ne
s'emploient qu'au pluriel et dans un sens collectif. Exemples : Le Yoimg-
Frmi, le Caucase , le Vésuve ;> le P amasse ^ V Olympe, le Pinde,
VHymète, VHymalaya, le Pausilippe , etc.
Ô sommets du Taygète , ô rives du Pénée ,
J}e la -sombre Tempe vallons délicieux ,
0 campagnes d'Athène , ô Grèce infortunée ,
Où sont, pour t'alTrancliir , tes guerriers et tes Dieux. (Delille.)
213. Remarque. Sierra., mot espagnol qui signifie chaîne, est naturel-
lement féminin. La Sierra-Nevada (chaîne neigeuse), la Sierra-Moréna , la
Sierra d'Ossn , la Sierra d'Estrella, la Sierra- Verdé, et, par ellipse, /a Ne-
vada de Soi'ato.
9" Les noms de bourgs, de ^illafces , de laes». — Vanvre,
village près de Paris , est assez joli. Les fils du Zuiderzée.
10" Tous les termes employés , par accident , comme sub-
stantifs : OU considérés unifinement sous leur raiiport ma-
tériel, sans égard au sens. Exemples: le boire, le dire, le faire ,
le rire, un encore , un et- caetera, le pour et le contre, etc.
0 ciel! grammaire est pris à contre sens par toi. (Molière.)
214. Remarque. Le texte porte prise au féminin. C'est une faute ; parce
que le mat grammaire n'est envisagé ici que sous son côté matériel. Grammaire,
c'est à dire, le mot grammaire.
11° En somme, tous les substantifs qui dérivent immédiate-
ment de noms latins masculins ou neutres ; moins les noms de fruits Cpo-
mum, la pomme; pirum, la poire; cerasum, la cerise), augmentés
de ceux que j'ai cités, page 29, n° 92, les quels sont féminins en fran-
çais, quoique masculins ou neutres en latin.
215. Remarque. Ne perdons pas de vue qu'il ne s'agit ici que des substan-
tifs à forme féminine, c'est à dire, terminés par un e muet; car, pour ce qui est
des noms à forme masculine , on a vu combien la tradition étymologique avait
déjà perdu de sa puissance; ce qui doit arriver aussi pour les substantifs de
la seconde classe, dont l'étymologie a peut-être été un peu trop respectée, comme
ou peut s'en convaincre par le tableau suivant:
Exemples pour servir de preuve.
latin
allemand
français
-be
un astrolabe , astrolabium , ber ©ternf)D^fii=
méfier
le cosmolabe , cosmolabium , bcr SSeltmeffer
le crabe, carabus, bie Jîrabbe
le monosyllabe , ' mnnosyllabum , baS einftls
btge SBort
le globe , globus , "bie Stn^tl
le lobe, lobus, ber SnfDen
le cube, cubvs , itx ÎBiirfcl
le Danube, Danubins , bte î)onau
un incube, incubus , baê Sfla4)tmannc^en
le tube, tubus, baS ^t>\)X
un Ïambe , iambus , etn Snntbe
le limbe, limbus , ber SRanb
le rhombe , rhumbus , bie Sdaufe
les lombes , lumbi , bte Senben
l'adverbe , adoerbium , bai ?leiien»ort
français latin , allemand
le proverbe, proiyerbium , bflê S^irtc^tcort
le verbe, verbum, boS S^iti^ort
-bie
le vocable, vocabiilum , baê SSort
le sable, sabulum , ber <£anb
le crible , cribrum , baê <Biti
le comble, cumulus, baé llebermaÇ,.ber ©tebel
le meuble , mobile , ba« ïrietrab
-bre
le candélabre, candelabrum, ber 5J(rmIeu(^ter
réquUibre,! .... . ba« ®Ietd)6e»trf)f,
le calibre , | aequilibrmm, ^^^ jîmibfr
l'opprobre, opprobrium, bte Sc^anbc
octobre, october, October
l'ambre, ambarum , ber SlmBer
le membre, membrum, baê OUeb , SDîttqlteb
timbre , tympanum , ber JÎIang ; (Stem^el
Règles sur le genre dês sabstantifs.
i»
françali latin allemand
le noniliri* , iiiimmi», bir Bobf
II" marlirr, marmor, btr ^armotflrht
■•*
un nrtiHcf , artlfifiinn, bif JJi'infilidjfrU ; bcr
le bj'néfife , betifflcliim . btr Ulutrn
le CHlire, Ciilir (nhl. inlict) , brr jlflct»
un éUlfir»" , tifriiflriiim , tin C^fb5ilbf
lo froiiti'«picf, tiDutinfiIrliim , bit ©Iftfiffiff
un (ilÏKf, nfflthim , tin Tifnfl
le préripli-c, frnii-(li>itliim , bcr VbjtUr|
le «Ncrllice, murlficiiim , iat Cufrr
le «ervlre , serritiiim , brr ÎMfnft
le supplice, tiiifipliiiiim , bic Œfrnff
lo vire, vithiw.tuf Viiflrv, brr î^fhlrr, î'îaBflfl
le coloHse, cotoitiiis , bii« ;>{iifciibilb
le nioloiitie , moIohkuh . baS .^uiibiMittilil
le négoce , tieijnlium , bcr .^.inbrl
le nacerdoce, »iirfnli)tiinii , bif ^?ricflrrttj9rtf
le pouce, fiolifT , bcr Xoiimni, ;^cll
le Bexe , nerus . b.i« OV ("ctlcdit
le Inxe, liiriis, lit ^ir«ct>t, Ucl'l)iflfrJt
le «llence , nllenliiim , bai Stinfttwriflcn
Je gypse , piiftsnvi , bcr ffluV'
le commerce, rnmmriTiiim , bcr fiflJtbtl
le lliyrse, thyigus, bcr ÎP(id)ii*ftc;b
le divorce, ilimrtiuni , bit Pbcfcjjfibllili^
•rlie
un acrostiche , nnoslichitim, bai 'H1to{Htki)\>\i
un tieinisliche, hftiiiiitichimn . bcr .Çalln'fri<
le juanche , m(inuhriini) , bcr ®ttci, 6)rin
-de
le cénacle, coeiiaciihnn , bcr ÎJbcilbf^Jfiftfaal
un hahitadc, huhilanilum , bi'c ÎBohnutifl
le miracle, mlninihini , b>i* SBiillbcr
un obstacle, obstnciiliiin . b<\S .Ç)ittbcruiÇ
un oracle, nraculuin . bcr ('•iottcrfisrud)
le pinacle, ftinnaciiliim , b«c ;<iniic , «Sv'ft*
le réceptacle, rtitptarulum, bcr Sninmclort
le apectacle , npectacuhim , ba« (Sctaiifvîcl
le tabernacle, tabfrtiatiilum.\>ai<^ahamt\\\
le siècle, meviilum , ba« 3iihrbuitbcrt
nn article, artiviiltis, bjJ Olelcnf, bfrîlrttfcl
le cycle , cychis , bft ^titlrtiè
le aocle, soccti», ba« ©cjïcU
u!i oncle, (irunniliin . bcr Cfifim
le furoncle, f)irunrutus t b(i« fl?Iutflcfd>JDt"ir
le cercle, elrculiis, bcr ^rci«
le couvercle, opercnlum , bcr îDctfrl
le muscle, miisruluf , bcr 3J2u<Fr(
le massacre , ninztirrium , hit 9J?c^clct
le simulacre, nimiiliuriim , ba< $Bilbui^
le lucre , luvnim . bcr t^caMiia
le sucre, narrhariim, bcr 3»<îfr
le sépulcre, s<piilcnnn , baé (.Mrab
le chancre , ramer . bcr jlrcb*
-de
le gade , gadiif , bcr SécUftfcb
le grade, gradus.btr Q^rab; Çhren^rob
le stade, «lad htm , bai Stabium
l."s ilij^itigrade, digitigradns, bic Hcbcitflâugcr
If renit'ile , reiuediiitn . b.i* 'QJiitIcl
le nuiiilriipt^de, qiiadnipes . but oicrfû§ii^c
Zl>itr
le conoïde , conoides , btf Conoibc
le subside , stibsidiiim , bic «Çùlfilcncr
le parricide, parricidium . bcr il.itcrmerb
le vide , riduum , bic Sc^rc
flrançaU lalln allemand
le code, codex, hat 0cf(((>ndi)
les antipod<'M , antipode» , bir Q^rocnffijilrr
l'Kxodr , F.rndiiM . bcr ^rcbn*
le mod<' , modim. bit 9lrt
le prélude, prueludiiim . bat SBorf|)ici
lu monde, mundu» , bic 2i}rlf
le conde, ruttltim , btx Qilbcgcn
-drr
le cadre , qiiadnim , bcr SNabmcn
le polyèdie, polyedmn, ^iÇ{ut mit tiicifU Cctlcn
le cylindre, i)llndrut. bic SRnnbfittlr, IB<ll)C
l'onlre, «rrfo , bcr fl^cfc^l , bir Crbnnnfl
-plie
un autoRraplii", autographu». bcr 9(nfoArat>b
le cénotaphe, renolaphlitm , bai $ra(tigrab
le paragraphe, paraçtapku» , brr Vtfa^,
le télégraphe, telegraphhim . bcr Trlcflra|»b
un hléroglyphi- . Mmujiyphii* . tint <l^irro«
flfnpbr
un liippokCrilTe , hlppoiiriffim. citt .Çi»>pOf^r1>Ub
le lofsoRriplie, liigittjriphii* , bcr l*oflOflr»»b
le philosoplir . phili)»nphiis , btx $hilofri«b
le Kolfe, roi pus . bcr ÛJJccrbufcn
le triomphe, triumphiin , bcr €icfl, Xriiimi'h
-ne
le trèfle, trifnlium . bat Jllccblalt
le (girofle , cargophyllum , bit @cicûr)nclfc
le soufrte, mifflaliiit , bcr ^auA}
le mufle, mufliiliig, bit <Bénamt , baiWlanl
le buffle, bufutu», brr SBiiffrlo(t<
le soufre, milp/mr. bcr Çtftrcfc'.
un adage, adagiinn . cm ^î^iniuprud;
l'an-opage, arenpTtgim . bcr îlrcppan
un otage , hospilagimn , cinc @cipcl
le sarcophage, xanophagits , bcr ^ar^
le suflfVage, miffrnglum . bic «SHmmr, bcr
SPcifan
le collège, cnlleghim . bat (fcllct^ium, :c
le privilège, privllegitim . bat SOcrrc^t
le manège , manegiiim , bir 9icil(d)ulc , ic.
le sacrilège, favrilegium. bic (^ntbcili^nni^.ir.
le sortilège, xortHegiiim , bit <^rrcrci
le litige ,//ri(/M/m .bcr -^mift-, Strcit
le prodige, prodigiiim . ba} iQ]unbcr
le vestige, vestigitim , bit Stur , Snf^cpfr
un éloge, eingium , bit Sobrrbc
le miirtyrologr, marlyrolngu*. bal 3n5rtVrrr>
bu*
le nécrologe . nerrologiis , bcr 9lc!rclpi<
le déluge, diliirium . bit €iinbflutb
le refuge, reliigiiim . bic ;^uflit*t
le subterfuge, itibterfugium , bit Vuffluét
un ange, angelu», bcr (ïnflcl
le lange. Ian.him , bat fBiifclbanb
le linge, Uneiim , bit SBôfd^r
le singe. *imjiis . bcr ïffr
le songe, gniuîijum . brr Tranm
.«le
le seigle, tecale . btx StoaacB
un angle, angiihis, bcr SQinfrl
-sne
le bagne, balneum . bût Stfaoritbaiil , >r.
le règne, regtnim . bir SlrAirmna
le peigne, perten (abl. jMcfine}. brr Stamm
Je cygne . cygnut . bcr é<^liMn
les insignes', in$ignfa , bit Sifi^ntcn, drt^rv
60
La grammaire française.
français latin allemand
le signe , signuin , ba« 3ef4)en
un onagre, onager , ter ÎBalbeffl
-«rue
le vajr?/«r, vugum , ba8 Unbffttniinte
le collègMc , coUega, bfr QvUtp,f, 2ri)if«genofff ,
«éc^uIcDllege, jc.
un apologue, apoUgus, berSlVolofl, bte^nM
le catalogue, catalogvs, bnâ SPerj'tctnt^
le I)écalogi/«, Decalogus , ber î)efaIog
-le dialogt/e, dialogiis , bnê ©eftirad^
^ un épilogue, epilogus, ber ^l^tloil, bie (gc^Iup=
rebe
le monologue, moiiologus, taê (&(]h^ç\t^pvc.(^
le prologue, prologus. ber^rolofi, bieSSorrfbc
-le
un ovale , ovale , bnS iConI
le scandale , scandaliim , bas îlergcnit^ , bcr
Scivm
le libeHe, Ubelltis , bie €cbmal)f4)rift
le modèle, modulas, baê SDîobell , 93orbtIb
le parallèle, parallelon , bie l'ergleirbutifl
le zèle, zelus , bfr (Sifer
un asyle, asyliim, ber Buflud^tScrt
le chyle , chylus , bcr SKtldifaft
le codicille, codicillum , baé S^obicill
le concile, concilium, bte^irc^enuerfcinimluiii]
le crocodile, crocodilus, baê jîrpïobtl
le dactyle, dactyliis , ber SaffDhtS
le domicile , domicilium , bie 2Boî>nung , ber
2Bo{)iiort , 2c.
l'Evangile , Evangelium , i>aS Soattgelinm
le fossile , fossile , iaS Soffti
le hile, hilum, bie Starte
les îles, ilia, bie SBetéen
le mille, milliar-e , bie 'SSleik
le mobile, mobile, bie ïriebfeber
le péristyle , peristylium , ber Éauleiigang
le reptile , reptilis , baé frifc^enbe Shter
le style, styliis, bcr (5ti)I, ©riffd ; bie ©r^retb-
art, K.
l'ustensile , utensile , baê ®erath
le verticille , verticillnm , ber Quiri
le volatile , volatile , bnS flicgcnbe î^ier
le capitole , capitolium , baê 6a))itDl
le monopole, monopolium , bcr SlUciiife.inbcl
le péribole, ppribolitim, mit SBaumen I)c^f(anj=
ter Drt um cinen 3;empel
le pôle, poliis , ber 5pol
le protocole , protocollum , baê ^roteîoU
le rôle, rotulus, bie Spolie
le symbole, symbolvm , baé «Siitlibilb
un animalcule, anlmalculum, ein %\)\ixà.)t\\
le crépuscule, crepuscuium, bie ^î)ammeruiti]
le denticule , denticulus , ber ^alberja^it
le fascicule, fascivulus , bcê iBiiitbel, .§cft
le globule, global us , baê Jîiîgcidjcn
le manipule, manipulas, bie Slrmtiittbe, JC.
le pendule , pendulum , ber SJcnbcl
le perpendicule , perpendiculum , bie fenî*
red)te Sinie
le préambule, praeambnlum , ber ^ingang,
bie S8orrebe
le ridicule, rldiculum, bie Sad^crlic^îcit
le scrupule , scrupulum , baé 39ebeiiîeii , ber
Bweifel
le véhicule, vehiculum, baé SBcforberiingêî
mittel, îc.
le vestibule, vestibulum, bcr SOorfaal, Sorjjlafe
le voile, vélum, bcr '5cf)Icier
le moule, modulus, ber SJÎobel, bie gonn
français latin allemand
le chèvrefeuiUe , caprifolium , baê ®t\%h\m
le portefeuilZe, portofolium , bie ©vieftaf^e
-me
le drame , drama , baê ©(^auftncl
le gramme, gramma , baê ©ramma
un hippopotame, hippopotamus, baê Blu^l^fetb
le programme, programma, baê 5l5rogram
un anathème , anathema , bie SSerflu^iiiig
!e baptême, baptisma, bie S^aufe
le chrême , chrisma , baé ©l^riêma
le diadème , diadema , baé îîiabcm
le dilemme, dilemma, ber SDBcj^fcIfc^Ut^
le problème , problema , baé $robtem
le thème , thema , bie 2lufflate
le théorème , theorema , bcr Se^rfaÇ
un abyme, abysstis , bcr 3lbgrunb
le centime, centesimus , bcr (Centime
le décime, decimus , bie 2)ccimc
le crime , erimen , "ixxi 95crbrcc{)cn
le millésime , millesimus , bie 3al)reêjaf)l
le régime, regimen , bie î)iat, Sîegicrung
le synonyme, synonymum , baê ©^itoit^m
un atome, atomus, baê 2ltcm
un axiome , axioma , ber ©runbfafe
le baume , balsamum , ber SSalfant
le chaume , calamus , bie <StoVi>eI, baê Slroh
le fantôme, phantasma, baé @cft3Ciift
le gnome, gnomon, ber SSerggcift
un idiome, idioma, baê Sbiom
le psaume , psalmus , bcr $fafm
le royaume, regnum, baê ^ijntgretc^
le somme , somnus , ber ©djluminer
le symptôme , symptoma , baê 2Iu5cic6eit
le volume, voliimen , bie ©rô^c, bcr 33anb, K.
un apophthegme, apophthegma, ber ScfirfDrud)
le borborygme, borborygmus , baê .^iiurren,
SRum^elrt im ilnbe
le dogme , dogma , bcr gefirfa^
le palme, palmus , bie (Sijannc, .Çaiiblange
le charme , carmen , bcr 3<'wl'fï > ^'H • ^'^
^agc'&ttcfcc
le germe, germen, bcr Jîcim
le terme, terminus, baê ^\t{, (Sube ; ber
îerniitt
l'enthousiasme, enthusiasmus, bie33egeifterung
le cataplasme , cataplasma , bcr llmi"d)Iag
le miasme , miasmos , boêartige WMébûnfîung
le pléonasme, pleonasmus , bcr ÎCIconaêinuê
le sarcasme, sarcasmus , bittcre ©DBttci'ci
le barbarisme, barbarismus , i2)3rac^unrcitlig=
îeit
le christianisme , ehristianismus , baé Qf)ïi-
ftcntfium
le cynisme , eynismus , bcr Sijntémnê
le sinapisme, sinapismus , baê (Senfpflafler
le prisme, prisma, baé çpriêma
le rhythme, rhythmus , ber Sl^çt^muê
-ne
un àtie, asiîius, ein (Sfcl
le crâne , cranlum , bie vgirnfc^ale
les mânes, nunies, bie 3J2attcn
un organe , organum , baê SOSerîjcug
le domaine, domanium, bie îîomciiîe
l'oxygène , oxygenium , bcr ©auerftoff
le pêne ,' pe7iis\ ber (âc^IoBricget
le phénomène, pAaeMOjnenum, bteSufterfc^ets
nuttg
le platine , plalinium , baé ^latina
le tricline fmieux triclinium) , triclinium,
ber «S^ttfefaal
Règles sur le ^enre des sobstantifs.
61
françain laUn allemand
le cnrboni>, larbu, bir Jlohifnfloff
le cûne, 4 ou us , brr Xt\]tl
II" pulygunc, prriijiiniiiin , ba« iUlfUrf
le pyloiic, />y/«»HM>, taJ.ljjiipttljDr, H»1Jçloitf
l<* HliAiic , Rhnititiiun , iu SJbpiif
!<• trtiiio, Ikritniin, brr Xl'roii
!»• Jt'rtiip , Ji-JuiiiHiH , iti« iVifirit
ruiitiinoliiH , anlimonium , tcii Qpif^alaf
If pHirliiiuiiii' , lutlrimoniiiin , iii (StPAUt
If pivoine, ftyrrhiilu», itt séilltfïitf
|f lernf , ttriiiis, Ht Ifrilf
le capricorne, capricornu», bfr ©Utnbocf
le colliurne, talhurjum , Ux jtoihurn
le crêpe, trUpum , btr ^Icr
le maiiiclp«, iiiunicipium, ba< aRuitJcJpium
le principe , prlnclpium . ba« ^rindp , brr
Urfioff, ic.
If partldp»- , piiilicipiiim , bat 3JJiftfln?ort .
!■• ty|)f , tijini.i . i,u» Urbifb
le inicruMcopf , mirrosiopliim, tat ^Jfrarôjjt»
runa<gla«
If niUantUrope, mUanlhropun, brr iVlrnft^rn^
fftitb
le télescope , Ulttropium , tH (jtmrchr
le trope , tropus , bit Xvopt
le carpe , carpu» , btr ^anbwurjrl
-pie
le triple, tripliis. ba« î)rctfac^)c
If peuple, poputttg, bii4 \l3clf
lia exemple, r.rfmplum, ba« ©rffpirl
le temple, lemplum , brr Xcmprl
le propre, pmprlum . b.iê (SiflmtljJnilii^f
-que
le Kodiaqxe , Zodiacus , btr ïbif rfrriiJ
le cantique , cantirum , b>t8 dfiflUc^r SobUrb
le rosniétiq»e, Ni.«me/<runi, bA<S(^lRtnrni(ttrl
le di.Htique, dintichitin , tcit ^crlpaar
le viatique, viatiruin, iai Jlbriibmabl, a.
le colloque , cotloquiiun , hai @rfprjd;
le clrqne ,-clrfM», brr Qittut
le rasqn» , catcus , brr ^r'.m
If disque, discus , bif SÛurffdjribc
-re
catarrhe, calarrhus, brr Jlalart^
If.s lares , lar<it , btr .^au«i\5ttrt
If pliare^ phaton , brr Sjcu4)tlhurm
le caraitfre , rhitructer , bci SbJf'iftcr
If cratère, craler, brr 'S<t>Inub
le niiiiistère , mlnhUrium , iH iUjintftrrtum
le monastère , mnna^leriuin , ba« Jllo|lrf
If inystiTf, inysterittm . ba* ®fhciiniii&
le primevère, primiim ver, brr -^rûhlina
le aCère , $tereiis . brr ®trre
un ulcère, ulcus, tia (Slrf^ivûr
le viscère, ri*( er , ba*. (Jtitarwribr
If tonnerre, tnnitru , bcr Tonnrr
le verre , vitriim . ba« (.MIaJ
le bréviaire, bren'ariuM, ba« ii>cbrtf(jrmrlbu(^>
le salaire, salariiim . brr ÎPbti
le sanctuaire, satutuarium , ba« «Çrtlt^thuni
le scapulaire , scnpulaïf . bcr $(i)ultrrTO(f
le suaire, nudarium , hcii \!cict)CIltuc^) ■
le cimetière , cofineteriiim , brr Jlirç^bof
Ip délire , (ie/M-<i(m , btr (8ri{lr<?rraùrruna
nn empire, imperitu» *"^ '"-••1'. ilaifrrtçum
le martyre, murlyrin ;ob
le vampire , ramf»i/'i(> >:iauflrï
françui* latin alltmand
le r.éphyrr, tephyrii» , ttx Orfhvinb
le BoaDbore, BoiphoruB , Oelp^orul
le melëore, meteurum , bic lifttftrrf^iriuttng
le pore, paru», iat €rtiii>riMl.v:i
nn augure, aiigiir , b(; r
le murmure, murmnr. i ...I, 24ufdn
le parjure . ;■ . tu i^ffiiirlb
un ure , ui ' l)t
nn BccesHOir> , lium, t\f 'Tlcfxufjdtr
un auditoire, audilunum , î
le ciboire, rlborlum , bat .♦?.
l'offi' rtoire , off'erloriiiiu , bir j^ pfiiiiiijj
le promontoire, piuutonlorinin , bel 'Hot^t*
birjr
le purgatoire , puryutorium , ba* Brjrfrurr
le territole, territurium , bal 0rbirt
le vomitoire , i-omUovlum , gro^rr Sluldaittl
le genre, genua fabl. ijenere), ba« ©rfojlrd^r
-te
un aconsfflate, acoutma, rtnt}(bilb((rl 9ct}fr
un aromate , aroma , bal @rn>ûr|
un automate, autinna , bal ^utcmot
IfS pénates , pennte» , btr ,!&au»^ôttrr
le stigmate , nliqmit . bir 'Jlarbr
le faite, fanliginm , brr @irbrl , 9ir^, U.
lu mérite , meritiim , ta ^crbirtt^
le mythe, inyihus, brr Û}^)tt;iul
lu plébiscite, plebi»(ituin, bir 'i^Plflorrorbituig
le rite, liliis, brr J{lr(^>rn^rbrau>^
I* site , »Ung , bir ïaor rinrr ïanbf<^aft
le vote, votum , btr stimmr
le doute , dubium , brr ;}iortfrl
un acte, nrtus, bir î^at; brr ÎTufiufl
le pacte , pactitm , brr iUrrtrajj^
nn insecte , tnxrctum , baj 3n)rct , Jtrrbt^irr
le ruite, ciillus, bcr ^ottrlbtrnit
le tumulte, tiimitltii», brr ^ârtn; Sufrii^t
le labyrinthe, hibyrinthiin , bal ïabpriat^ ;
bfr Srrgarira
le précepte , praeceptum , bal Q)cbot
le contracte, conlrapositum , brr (^r^cnfa^
l'EccIësiasIe , Eccle$ia*te», brr ^rrci,irr £«<
lomoittl
Je faste, fmtu» , bir $ra(^t
le méloplaste , meloplaston , bir mcloplafit:
J<^r iKrtbcbc
un anapeste, nnapafflu* , brr flnapjfi
le ceste, cestm. brr ^Strritbanbfc^ut)
le digeste, d' ' ')}attbrftrti
le geste, <;e ' hrrbc
les gestes, y ;^olbrnff)atrir
un inceste, énienlun, bit Un)U(^t
le manifeste, manifeslum , btr CffrftfKIlbC
Bissextf, Bissextum, brr 2£^>alttafl
lu contexte, rontextiis, bcr Çctttrrt
le prétexte , praftexliit . brr ^oritailb
sexte , gextuit , frc^tlrl tUitc^ , )c.
le texte, testas, brr îrrt
l'aoriste , utn-hlns , 3Ic*iftii4
nn holocauste, hnlocausluni. bal Qranbopfrt
le poste , posittim , trr $o|tru
un arbuste, arbuitum , bir £taubr
•tre
le théJ^tr« , Iheatnm , Ui C(|M4)rid|ml
nn être , ens . rtn ffîrfcm
les aitrea, atria , bir Oinac Mb £<^Ii(^r
le mètre, metrum , bal SRrtntm
le baromètre, barometrum , brr guftfc^mert*
mrjfet
le Mlpétra , «al p€tract Ut «SaMnttc
62
La grammaire française.
français latin allemand
le chevêtre , capistrum , bet .§atfter
le cbapitre, captit , haS Stapixtl
le litre, litrum, baê Sîtter
le nitre, nitriim, ter ©al^cter
le pupitre, pupitrum , baS ^ult
le titre , titulus , ber S^itel
le cloître , claustrum , 'ici.i Jîlojier
le goitre, guttnr , ber .Rropf
le spectre , spectruin , i>a^ ©efpeujî
le iiltre, filtrum , i^ct ©d&er
le philtre , philtrum , ber ?tebeêtranî
un antre , antrum , bie .§6^le
le centre, centrum , ber ilJîtttctv«nct
le ventre, vejiter , bev 93auc^
le cintre , cinctum , ber Soflcn
le sceptre , sceptrum , baê (Sce^ter
le tartre , tartarum , ber SSetnfteiti .
le meurtre, niordrum , ber âJîovb, Xobtfc^lag
un astre , astrum , baê Oefîtru
le désastre, desustrum, ber Unficrn
l'épigastre, epigastrium , ber Obecbaud;
le semestre , semestrium , baê §albjaf)r
le trimestre , trimestrium , baê SBtcrteljaf)r
français latin allemand
le séquestre , sequestrum , ber ©equejier, bie
aSei'wa^rmifl
le ministre, minister , ter SDîtnijiec
le sinistre , sinistrum , baS ©eeunglûcf
le registre, registrnm , baê SRefltfter
les rostres , rostra , bie 3îofira
le balustre , bulaustrum , bie @e(âtiberbi>(îe •
le lustre , lustrum, ber Jîvonleu(^ter, ber ©Irtrtj
le conclave , conclavium , \>^^ SPftpjima^Ijim=
mer, îc.
le glaive, gladius , baê ©ôwert
le qui-vive , Quis vivat, SBer baV
le fleuve, fluvius, ber glufi
le cadavre, cadaver, ber !teid)nain
le bièvre, fiber , ber SBiber
le lièvre , lepus Cabl. lepore) , ber «§a[e
le poivre, piper, ber ^feffer
le gymnase, gymnasium , baS Uebun9êt)auê
le pétase, petasus , ber "5(ii3fl^«t
le vase , vas , ba§ ©efiïp
le trapèze, trapeziinn, ungletc^feitigeê SSieretf.
Premier intermède. — La grammaire de M. C. É.
Voir ce tableau, beaucoup plus complet, dans notre Méthode du Gewj-e (page 163
et suivantes), d'oîr l'auteur du nouveau fatras appelé Cours élémentaire de Langue
Française a tiré les cinquante pages compactes qu'il a barbouillées à l'aveugle sur le
genre des substantifs ; sans se croire obligé de mentionner un travail de deux ans , que
j'avais, pour ainsi dire, accompli sous ses yeux, et dont il était si charmé, que, des deux
exemplaires que l'éditeur m'envoyait de chaque livraison, il fallait absolument lui en
donner un , sous peine de n'être plus son ami ; ce qui m'eût été bien préjudiciable ; car ,
ses relations cessant avec moi , j'aurais été privé dès lors , comme je le suis depuis quatre
ans, du plaisir de le voir arriver chaque jour dans mon humble retrait, pour mêlec^'à ses
compliments une foule de questions sur tels ou tels points de grammaire , dont la discus-
sion, liabilement soulevée par lui, constituait des séances gratuites de trois à quatre
heures, qui, renouvelées quotidiennement pendant six années de suite Clepuis 1842 jus-
qu'en 18i8} , auraient pu suffire aux études grammaticales dont il avait besoin pour
commencer la grammaire qu'il projetait depuis douze ans et qu'il a enfin fabriqu^ée en
1849, s'il avait eu d'en haut mission pour cela. Avant de se niettlre k l'oeuvre, il eût
volontiers attendu que la Clef de la Langue et des Sciences fût achevée, afin d'en faire
son profit; mais, voyant que cetla publication était ajournée indéfiniment, par suite de
la révolution de 1848, et que j'abandonnais décidément la philologie pour la poésie, il cessa
brusquement ses visites ; non sans m'avoir pressé plusieurs fois de lui communiquer les
manuscrits que j'avais déjà préparés pour la continuation de mon ouvrage. En retrouvant
sur les premières feuilles de sa grammaire , si grammaire il y a , la substance d'un tra-
vail qui m'avait coûté tant de peine, et qui ne laisse pas que de supposer quelque
mérite d'invention (comme , par exemple , le tableau des voyelles et des consonnes , Clef
de la Langue, t. 2, page 40; Cours élémentaire, page 5, et suivantes), sans la moindre
indication des sources où l'auteur avait puisé, je ne pus m'empêcher de voir là un trait
d'indélicatesse et d'ingratitude, qui, ajoutée à tant d'autres faits d'une nature beaucoup plus
grave , pouvait être dans mon coeur ulcéré comme la goutte qui , en tombant dans un
vase trop plein , le fait déborder. Le vase ne déborda point. C'est sans doute ce qui me
valut cet aveu naïf; de la part de mon ami: »Je vous vole bien un peu, me dit-il; mais
j'y mêle assez du mien, pour qu'on ne puisse pas m'accnser de plagiat/*
Or , savez-vous ce qu'il a mêlé du siea à la liste ci-dessus (empruntée à
la Méthode du Genre, page 163)? Il y a mêlé au hasard les mots suivants: le
pou-de-soie, le sayon, V amble, le rable , le jable , le cartouche, le porche , le
portique, le pêche ^ le relâche, le reproche, le chiffre, le bouge, le prestige ,
Règles sur le genre des substantifs. Petit intermède. ^
le merle, un orle , le aantUtle , te vaudêvUte, te blùtne, te jusquiame, le vacarme,
le coHflm , le Hinople, te bunftte , te porc, te iandaruque , le grimoire , le par-
terre f te tbirre , te repaire , te dialecte , le pldtre , te havre , le yenièvre , le
l40uvre,tii'. U'aboril, que viennent faire ii-i le porc et le «aj/o/t, uuis qu'il ne s'agit
(|uc de» noms qui sont luaMOulins en t'rauv:«i-s, quoique tennine.<> par un e luuet,
parce <|u'ils dérivent immédiatement de noms latins masculins uu neutres. Je ne
sache pas que sat/on soit un nom latiu , non plus que, pou- -te- soie , rable , jabte,
amble , vartouche , relàclw , proche , reproche , chiffre , orle , vaudeville , htiime ,
vacarme, mast/iie, bust/ite, (frimoire, parterre , sbirre, repaire, plâtre. — Ambte,
vient sans doute de ambiilare , mais où est son vorrc.spondanl latin inaseuliii uu
neutre? Ce n'est donc pas l'étymologie qui peut justifier dans ces noms le genre
masculin; pas plus que dans les suivants: porche, portique, bouge, prestige,
merle, couple, sinople , dialecte, genièvre, Louvre, tous l'éniinins en latin: por-
ticns , hugia (basse latinité) , praestigia, mentia, copula, sinopin, dialectu», juiU-
perus, lupara. Mais l'auteur du cours élémentaire sait-il le latin"? Il doit m'étre
pernjis d'en douter. Car, comme je lui dis un jour qu'interligne était régulière-
ment masculin d'après l'étymologie, il me répondit: ..Vous avez raison: puisque
létymoloifie est interlignum. Non, l'étymologie n'est pas intertignum , mais inter-
linium. (Noir la Méthode du Genre, page 178.)
D'un autre côté , où l'auteur du Cours élémentaire a-t-il vu que jtuquiame,
sandale, sandaraque , fussent masculins? Ces trois noms sont de ceux dont nous
avons parlé page t-'i . n" H2. Ils sont féminins en français, quoique neutres en
latin : Hgoscgamum , sandnlum , satuiaracum. — Masque , vient de l'italien nms-
chera , nom féminin. — De plus, on écrit désormais buse, et non pas busqué.
VoUtt cuiuuitMit H'y preiul le digiii! .M. C. K. pour d«'>guiser ses hoiitt-ux plagiaU.
Il e.Ht vrai (iue,Niir quflque.s ohservatiun.H ainicaleH que Je lui fis k cet égard, il
avait fini par citor nue fui.s la Clef de la Langue, dans une note do denx ligne.<i , qui a
disparu depul.s, pour faire place k uu supplément ainsi connut ^C'est dans l'intention
d'être utile k ceux qui pourront en tirer fruité (.sic) que nous rapporton.s une ancienne
rè^e établi (sic), en 1»)!>6 par La Touche. Voici cette règle: Le» noms terminés par un
e muet «ont féminins, excepté ceux qui dérivent de noms latins des genres ma.scnlin et
neutre.* La Touche ajoute: „J'«« omis les noms latins de rlrière*. de montagne», d'arbret
et de fruiti, etc.'^ — Mais h>s noms d'arbres, tous nia.sculins en français, sont féminins en
latin, et les noms de fruits, neutres en. latin, sont féminins en français, du moins ceux
qui se termiiient par un e muet , conformément k la règle générale.
Le digne autour du Cours élémentaire termine par cette déclaration: «Nous avoiu
reproduit tous les mots compris dans la liste de La Touche. ** (Voir page Ibi.J
Je ne connais pas le livre de ce de La Touche ; car il ne m'a pas été donné, comme
k l'heureux M. C É. , de pouvoir me former une titbiiothèque de quelques mille volumes.
J'ignorais même complètement qu'il eût Jamais existé un de La Touche grammairien.
Mais il doit m'ètre permis de révoquer en lioute l'a.ssertion de M. C. É. , k cause de cer-
tains mots de cette liste, datée de 16*J(>, les quels .sentent trop leur n*auveauté pour n'être
pas des anachronismes.
Il ressort assez, de la déclaration de notre ex-aui que la découverte de cette rifle
antique dans un vieux honquin de 1691) a dil lui causer une grande Jubilation et qu'il a
crr. nous morlitier cruellement en nous suscitant ce rival centenaire, pour nous en dispu-
ter la priorité. Pourtant, Je ne sache pas que le livre de feu de La Touche lui ait été de
la même utilité, non seulement pour son fatras grammatical, mais encore pour ses cours
publics et particuliers , que ceux de mes ouvrages dont Je loi ai fait cadeau. Il était de
son devoir de les mentionner. Non pas. Il a semblé plus doux k son coeur d'exhumer un
mort. Or, les morts attirent les vivants qui pen.sent k eux C'est k quoi M. C. K. n'a peat-
être pas songé; et c'est k quoi Je ne songe pas. non plus, en parlant du Cour$ élémen-
taire de Langue française. *
Je n'ajoute plus qu'un mot. Si quelque chose m'a fait de la peine, ee n'est pas le
fait en lui-même, mais la monstrueuse Ingratitnde et la ba.s.se envie qu'il révèle chez son
auteur, et que Je ne lui pardonne pas moins très-cordialement, puisqu'il n'a pas dépendu
de lui , sans doute , de se montrer autrement qu'il n'est. On ne se donne ni les qaalllé* i
ni les sentiment» qu'où n'a i>;îs. (Voir L'Auteur et son Lirre , p. 64.)
04 |La grammaire française.
Genre des noms étrangers.
216. Ce que j'ai dit, ou ce que La Touche a dit des noms à forme
féminine dérivant immédiatement de noms latins masculins ou neutres,
s'applique également à tous les noms étrangers. Arpège ^ b ciste , buste^
carrosse, cartouche , catafalque , coche, cortège, feutre, fifre ,
galbe, groupe, havre, piedouche , ponte, râble, robre , sabre,
sgraffite, torse, etc., sont masculins, à cause de leur étymologie ita-
lienne, espagnole, ou allemande, etc.: arpeggio^ basto , busto , car-
rosso , cartoccio , catafalco , coccio , corteggio , feltro , Pfeiffer,
garbo, groppo , Haven, peduccio , ponto , rabo , rubber , Saebel,
sgraffïto, torso , etc.
217. Remarque. Au reste, il est plusieurs de ces mots aux quels
on fera bien de conserver leur orthographe originelle, en les soulignant
dans l'écriture comme étrangers, et en indiquant leur prononciation dans
les dictionnaires. Tels sont : cutter (.^iiftcrf^lff), punch, pudding, etc.
Pourquoi ponche et poudingue , avec la terminaison féminine, quand on
laisse ces noms masculins?
218. Et , dans les noms masculins étrangers qu'on veut naturaliser fran-
çais, pourquoi ne pas supprimer le signe du féminin, toutes les fois que cela
peut se faire sans inconvénient? Pourquoi bécarre (en italien bequadro) , cigarre
(en esp. ciyai'ro) , triUe (en ital. trUlo) , cimeterre (en turc al scimatirre) ,
moustique (en espagn. mosquito) , etc., au lieu de bécar , cigar , tril, cimetair ,
moustic , etc.? Ou dites, la bécarre, la cigarre, la trille, la cimetère , etc.,
en conservant à ces mots leur forme actuelle, ou écrivez et prononcez, le bé-
car, le cigar, le tril, le cimetair, etc. — Comme, pour parler français, on n'est
pas obligé de savoir toutes les langues , il impor|e d'oublier un peu l'étymolo-
gie, pour soumettre aux lois de la langue française les mots qu'on emprunte aux
autres langues; car n'est-ce pas ainsi qu'on en use toujours à l'égard des vain-
cus? Plus conséquents, les Allemands disent, bk 93ajlc , bte 3tffer, btc (3tnppi,
Mc3StIt, btc ^orbc, btc ^Ktc , bie SSuttcr, btc S)Zaucr, btc ^ajîctc, btc 9lafe, baè
ajajonnct, btcSSaftton, btcêc^twabron, btc «piilofc, bcr 5l(co»cn, bcr.^iti;a^, bteXro:|3c,
etc. , etc. , malgré l'étymologie : lo basto, sipor, il groppo, le bill, le bordé, lilium,
butyrum, le pâté , nastis , la baïonette , le bastion, tin escadron, le pistolet , une
alcôve, la cuirasse, tropus, etc., etc. — Sof'fite, de l'italien soffito , est indiqué
comme féminin dans plusieurs dictionnaires, et je lui confirme volontiers ce pri-
vilège.
Observation tlétachée*
219. La langue française n'étant guère qu'une altération du latin , il ne faut
pas s'étonner, si nos substantifs ont, en général, conservé d'autant mieux leur
genre primitif, qu'ils ont moins perdu de leur physionomie latine. Il est seule-
ment fâcheux que le génie de notre langue exige souvent comme signe eupho-
nique, la présence de le muet là où il ne devrait figurer que comme forme fémi-
nine. Le devoir de l'Académie eût été de travailler à concilier de plus en plus
ces deux principes ennemis, en rejetant Ve muet final de tous les noms masculins
oii il n'était pas nécessaire, comme j'ai essayé de le faire, page 33 , ou en sou-
mettant peu à peu au genre féminin ceux d'où l'on ne pouvait le déloger sans
inconvénient, à mesure qu'ils s'éloignaient de l'étymologie et prenaient une
physionomie plus française, comme on l'a fait pour les mots huile, horloge,
cymaise , jusquiame , sandaraque , sandale , étable , stalle, etc. (Voir page 89,
n" 98.) On a vu (page 88 , n" 89) qu'elle avait fait tout le contraire , d'où l'im-
mense confusion qui règne dans la grammaire.
220. Telle est donc, sur le genre comme sur le sens et la portée des mots ,
l'influence continue de l'étymologie, que, si tout le monde savait le latin et les
autres langues , il suffirait , pour la connaissance parfaite du genre des substan-
tifs terminés par un e muet, de la formule suivante.
Règled nnv lo genre de» substantifs.
«6
IL
Troisiciiu' r«*^l**
/^t'iiLTale.
llc^Kle irénérale
sur le genre des substantifs « terminaison féminine, à Tn^age de eenx
qui connaissent l'étymologie.
221. .soiil fënalnlns tons les siibxfanfi/'s trrminrx \\i\v w\\ e
muet', - j» moi.'is ((n'ils ne dérivent iinniédi.itfiuoiit d'un substantif mas-
eulin ou iiiuilrc.
222. Kemarf|ueii. i» La restriction que contient cette règle ne
li'éltiul ni aux noma de fruit» ni aux nomn de plantes herbacée», qui,
quoi(|in' miisculins ou neutres en latin, doivent toujours être en français
du «eurc indiqué par leur terminaison. Kllc laisse aussi en dehors les
noms cités pa^c 29, n" 92 ; aux quels il faut ajouter: sandale , de «/ï/t-
tlalutn , sandarat/ue , de sandaraciini. et rémige (plume remise), de
remigium.
2" l.t's noms ('ili>> |)a^o S6 ne stiiit eiii|)loyr.s au luasciiliii <|iie par alxis ; l'ana-
logie et rétyinolo(i:ie (luniinnt h la fois raison à ceux des lexicographes qui les
iiuiiqnent comme féminins.
223. Sont encore ■■■aMruliiiM/par exc<?/)/ion, d'après l'étymologie,
les nonts qui suivent, dérivés du présent de l'infinitif de leurs verbes cor-
respondants:
le bliknic
le branle
le ealqne
le change
l'échange
le compte
l'escompte
le mécompte
le conte
le conne
le délÏMC
le manque
ber Xabfl
baô (Sc^wanffn, ber
Jlhinbtanj
crftcr ^tbbrurf, ic.
ber aBed)fcl
ber lauft^
bic Jijedntung
ber 'Mbjuii
ba* âJerrect^nen
ba« ?Jiâ^rd)en
bav< ïaufen
bif 9îa(^i^e6urt
ber f^îauiiet
le mélange
l'outrage
le prik-lic
le reproche
le relâche
le rêve
le risque
le sacre
le siège
bte SOiifdiung
bie 2îefd>impfun3
bie ''Prebi^t
ber âîoncurf
ba^ 5luft)(3ren , ber
llnter(a§
ber îranm
bie ©efa^r
bie Satbun^, Q\n'
trei^ung
ber (Stu^I ; bit S)c<
(agerung
aux »|uels il faut ajouter: le chambranle (ba8 ®ef!m8), le givre (ber SDau^reif) ,
le masque (bie 9)la3fe) au peutrç on aux peutres (jnm .Çienfer, ^u alten îeufeln),
Ip rh-p (bie îiHi^c) , le roifomme (ber 3d;na^)^i<) , le vacarme (baô ©et«irm).
224. HeiHtinjues /thiloiotflffues. 1' Kn conscience, il n'est pas permis de
tlonner »V«^//rrtr^ pour masculin, quand son analog aggrave est indiqué comme
féminin par l'Académie elle-même.
225. t» Pour comprendre le genre des substantifs hl^me, branle, calque, dé-
livre, etc. , il faut croire qu'on a dit d'abord , le blâmer , le branler, le calquer,
le d*'tivrer,(^W., comme on dit encore le courir, pour le courre. Mais, du moment
iju'ils ont contracté une forme toute féminine, (|Hel inconvi^nient y aurait-il à
les faire féminins comme leurs analofjs : annonce, amorce, chasse, danse, valse,
marche , page , offre , rencontre , insulte , etc. Les trois derniers étaient autre-
fois masculins , et ils sont encore indiqués comme tels dans plusieurs dictionnai-
res. L'usage et l'Académie les ont faits féminins. Pourquoi l'usage et l' .académie,
guidés par l'analogie, n'étcndraienl-ils pas leur influence sur tous les autres?
V analogie, ceilc partie si essentielle de la philosophie des langues, destinée à don-
ner la raison de l'usage on à le corriger . à régler la composition et le rapport
des mots entre eux, faut-il qu'elle ait clé négligée à ce point par l'.Acauémie
elle-même! nonobstant l'imporlancc qu'elle semble lui donner dans la préface de
66 La grammaire française.
son dictionnaire. L'usage n'est le tyran d'une langue, qu'autant que la philologie
s'y soumet trop complaisamment. Si la philologie a une mission , ce ne peut être
que de diriger l'usage aveugle, non pas de le suivre. Or, si un écrivain de la
trempe de Victor Hugo , le plus pur et le plus correct de tous nos auteurs con-
temporains , s'avisait de dire: lu branle, la chambranle, la compte, la délivre,
une escompte, la mécompte, la manque, la mélange , une échange, la prêche,
la reproche, la givre *) , la rize, la siège, comme il a dit une amulète , la
comté, la duché, qui donc aurait le droit de lui résister? Un des privilèges du
génie, n'est-ce pas de s'imposer à la foule, et de lui commander; bien loin de
lui obéir ? Puisque le genre des noms de choses inanimées est une affaire de pure
convention , qu'importe qu'on dise , le chambranle ou la, chambranle , le chanvre
ou la chanvre? Ce qui importe, c'est l'ordre, c'est l'harmonie, c'est l'unité. Ce
qui importe, c'est la simplicité, c'est la fixité des principes qui constituent la
grammaire, afin qu'elle cesse d'être un épouvantail pour ceux qui veulent l'étu-
dier. C'est la suppression de toutes les exceptions mal fondées. L'ordre, avant
tout, fallût-il, pour l'établir, fouler aux pieds toutes les lois consacrées par un
usage absurde, jeter au feu toutes les grammaires, dissoudre toutes les assem-
blées grammaticales, envoyer à Cayenne tous les grammairiens, fauteurs d'anar-
chie. Le droit de fonder et d'affermir l'ordre est antérieur à tous les droits.
D'autant plus , qu'il ne faut pas vingt jours pour s'accoutumer aux changements
les plus rnouis, exécutés avec énergie et résolution. Le 8 décembre, on se récrie.
Le 20, on adopte à l'unanimité. Or, rien de plus choquant que les formes
rogomme et vacarme précédées de l'article féminin. Qu'on dise plutôt , de la
rogomme, et, quelle vacarme! D'un autre côté, comment l'assiège est-il de-
venu le siège ?
226. 3° Nous aurions dû ranger parmi les substantifs rapportés ci-dessus
les mots : finale , greffe , hère , tintamarre , dextrochère , repère , réverbère ,
épingare , foarre , et même couple. Mais on sait qu'il faut écrire: final, her ,
tintamar , ^extrocher. (Voir page 38, n" 104.) Greffe, repère, réverbère, épin-
gare, foarre, sont mûrs pour le féminin. On sait pourquoi couple est quelque-
fois masculin. (Voir page 11.)
Observation détacliée*
227. Quelques noms génériques de fruits , quoique féminins de leur
nature, comme je l'ai dit, s'emploient quelquefois au masculin dans un
sens collectif. Tels sont ; pavie (sorte de pesche qui nous a été appor-
tée de Pavie) , bon-chrétien (sorte de poire) , saint-julien (sorte de
prune). Une bonne pavie. De bon pavie. Une bon-chrétien. Du
bon-chrétien. Une saint-julien. Du bon saint-julien. Dans le pre-
mier cas, ce sont les mais pesche , poire ^ prune, termes distributifs ,
qui sont sous-entendus. Dans le second, c'est le mot fruit , terme collec-
tif. Toujours le sens qui domine la forme matérielle.
') En termes de blason, on ne dirait plus que la giiivre (serpent), et non pas la
givre. Milan porte une gttivre dans ses armes.
Règles sur le pfrnre des substantifs.
Transition.
AITraiicllir peu ii peu les mots de rinfluence étymologique , ♦*n ce qui
cuncernc le genre des substantifs.
928. Pour ceux qui sont versés dans iVtyuKtloKJe , la règle ci-dessus, for-
mulée on ({uclques lignes (page AH) siirtirait pour lever toutes les dinicultés que
présent*' la tliétirio du gcnic.
229. Pour ceux qui sont étrangers à celle science, nous allons distribuer
les exceptions dnns un ordre qui pernictlc de les retenir racilcnicnt , au moyen
d'un peu d'exerciec; d'autant plus que, pour ce (|ui est du genre des Hulistantifs,
il importe beaucoup aux progrés de la grammaire de les soustraire peu à peu à
rinfluence de l'élymologie , pour ne les soumettre qu'à celle de leur bmie.
230. Pourquoi des noms tels que les suivants :
Ahiini:
Hcce.tHoirt*
Mcronllche
iilbAtrc
alvéole
amalgame
nmbe
angle
antidote
armistice
urtiAce
HMiérUqnc
atome
auHpice
balUHtre
beurre
caprice
capiice
chanvre
ciffarre
conclave ^
coiicombri'
crabe
décombres
éloge
emplâtre
bif *J!cbrnfad»e
\>M tarrotli(t)pn
brr aiabaflcr
Mf 4>ifnfn}flif
brr Oiiirfbrd
bic Wmbf
bft aUinfcJ
ba< @r«i(ii(V'ft
bfr 3lviffiMiftiUfljiib
bic ^liiiftli^jfcit
bas i&tfriid)fii
bas 9itom
bir iUprbrbriituit))
bit Docft
bit 33utffr
bit ejrtllc
bir (Savujt
brr ^anf
!}{mmer
brr '?Ibrauiii
bic iîobrcbc
ba« ^flafi"
épiderme bir Obrrbatit limbes
épilogue brr dpiloy; Inatre
épisode bit (Spil'obr mânes
épithalame iat £p£^iftt|)(bi(t>t narcisse
ét^iiilibre tut @ltià)itmi<bt obélisque
éqnlnoxe bicîda^unb 9la(t)t' obstacle
Olriq>e ongle
esclandre brr Sfiid orage
espace brr ^aum orchestre
étage brr Stocf organe
exemple bJJ ©rifptrl orifice
exercice bu Uobnufl orle
exorde brr ^ingati)) ouvrage
filigrane 0olb« u. (Silbrrarbrir ove
galbe bic ^itinbuiti^ P)>Rne
glaive bas 3ii;>>vcrt panache
groupe btr Q)cii))))C para/u
hémistiche brr <6albut*r< pétale
horoscope bas vlatiuttâtllrllru peigne
hospice baiiUrrpflejuudJbaui péritoine
indice tcii i^ddfyin prélude
incendie btc grncrfbfunfl simples
interligne bec Jroifctciiraum squelète
isthme bir l'jnoru,^c 'tumulte
ivoire bai Ulfcnbrin ulcère
légnme bat (^^rmiifr, bir ^ûlfc viscère,etc.
brr Qor^immrl
brr 0lan), k.
bie S<^aitrn
bir 9larcttf(
brr Obriilf
ba9 Âtubrrni^
bcr Slagrl
ba6 0rn>tttrr
bal Orc^rflrr
ba4 ^rrfjtat)
bir 3}{iiiibung
brr 3aum
bir arbrit, bai fBrrf
bai @i
bit 9Îrjfrf(^iirje
btr ^r!mbttf(^
brr «anbjuj
bai ^lummblatt
bcr Jtamm
bai Oauc^ftil
bai "Borfpifl
bic ^rtlfrâuttr
bai Q)trippt
bai @ftilmmtt
bal Ô)rf($»iir
bai Qingcmtibr.
Pourquoi de tels noms, dis-Je, subiraient-ils le Joug de l'étymologie , plutôt qne
d'autres qui s'en sont complètement alTranchis , tels que: rymatte , cimhale . hinioge ,
huile, èpitaphe , rpiijiaphe , ipitoij^ , èpigrammt , anagramme, énigme, rémige, pomme,
poire , prune , candeur, pudeur, poison, art, sort, sfulle, etc. , etc., etc. V (Voir page 29,
n* 92.} Puisque de tempore l'on a fait la tempe (bit Sdjlâfr) , pourquoi , de temple , ne
fluirait-on pas parfaire la temple? Qu'est-ce que la temple, de templo , pourrait lionc
avoir k U longue de plus Impertinent qu'(/n« exemple , de exemplof Or, les grammairiens
n'ont-ils pas imaginé de dire, une belle exemple d'écriture, tout en continuant de dire:
un bel exemple de rertuf Pourquoi n'ont-ils pAs établi la même distinction pour le mot
moti^fr y Pourquoi n'ont*iLs pas dit, une belle modèle d'écriture, tout en continuant de
dire: KM beau modèle de vertu? Je demande, en passant, si de telles distinctions, dont
seraient susceptibles tons les mots de la langue, puisqu'ils offrent Ions des signilications
(liirérentes selon leurs alliances avec d'antres mots, ne sont pas souverainement ridicules.
Ouvrons au hasard le dictionnaire. Voilh le mot charme, signifiant m U fois: Jaubrr , jau'
bcrti , 9Jtij, .Çai^tbuc^r. A l'oeuvre donc, grammairiens. Voilà rùle . qui signifie: 9tippr,
^(txiittr, 9bt)ait.^ , jliiflc; dilTérences encore bien plus profondes qne celle qui existe entre
exemple «pris dans le sens de modèle de rertu* et exemple »pris dans le sens de modèle
d'écriture;* entre Aymnc , chant de guerre, et hymne, chant d'église. Vite, grammairiens,
dites donc, le côte et la côte. En appuyant sur ce point , j'ai en vue de montrer qne, si
l'on a pu violer l'étymologie pour des motifs aussi vains , h plus forte rai-son peal-on as
pas s'en inqoiéter beaucoup, lorsqu'il s'agit de ramener la grammairt aa génie de la lnB(M
5*
68 La frammaire française.
et de brûler les arides broussailles dont elle est hérissée. Je ne dis pas que cela doive se
faire en un jour; mais, tout en prenant toutes les précautions imaginables pour ménager
la transition , voilà le but où la philologie doit tendre dès à présent. Chose remarquable.
I<es noms rapportés ci-dessus , page 67 , sont de ceux que les Français eux-mêmes font le
plus souvent féminins; tant le sentiment est plus fort que les lois! Ici ceux qui se trom-
pent ont raison, et le faux, c'est le vrai, comme dit Proudhon. En attendant que, sous
la plume des grands écrivains, la révolution pacifique, provoquée ici, s'accomplisse insensi-
blement , en portant d'abord sur les mots les moins usités , les moins familiers à l'Oreille ,
voici une règle destinée à empêcher l'accroissement du désordre.
Règle particulière , pour servir de transition.
231. Les termes d'art et de science, empruntés à une langue étran-
gère, ne pourront être francisés que conformément aux lois de l'analo-
gie, c'est à dire qu'un nom masculin ne pourra prendre qu'une forme
masculine, ou changera de genre en changeant de forme, ou devra res-
ter ce qu'il est. Thrombiis , par exemple, terme de chirurgie, de même
que bombusy ne deviendront pas thrombe , bombe;, parce que, forcés de
prendre alors le genre féminin, ils se confondraient avec trombe^ bîeSSet-
terfdute, et bombe ^ bie S6om6c. On dira cactus ^ mélocactus , psora ,
punch;) stockfisch^ toast, cutter^ dogger ^ ai'ctiirus . etc. , etc., et
non pas cacte , mélocacte ^ psore y ponche, stockfiche^ toste, cottre,
doggre y arcture y etc., qui sont autant de barharismes. Si nous écri-
vons trille y de trillo y au lieu de trîl , ce nom deviendra nécessairement
féminin, la terminaison -illey n'étant pas compatible avec le masculin. Pour
la même raison, il faudra dire, le siphilis y et non pas, la siphilis,
la satyriase y V acropole y et non pas la satyriasis y Vacropolis. Il
n'est pas du tout nécessaire d'avoir deux ou trois formes différentes pour
le même mot. Ou nous parlons français ou nous parlons latin. Pouvoir dire
indifféremment le quaker ou le quacre, le cutter ou le cottrey le piinch
ou [eponchcy le tril ou le trille y X acropole ou Vacropolis y arcturey
QU arcturus y le cacte ou le cactus y la satyriase ou la satyriasis y le
thrumbus y le thrombus ou le thrombe y \e> sigisbée ou cicisbée y la
rafflcy la raffe ou la râpe y etc.; c'est pouvoir en français parler toutes
les langues; c'est pouvoir dire indifféremment: le vin, vinum y oinos y
il vino y ber S6eîn , etc. ; c'est être revenu à la tour de Babel.
Après ce qui vient d'être dit , libre à M. C. K. de revendiquer au profit de son
cher La Touche, d'obscure mémoire, la priorité d'une règle que je lui abandonne volon-
tiers. CVoir plus haut, page 63.)
RëgKes sur le ([^enrr des mi lis ta » t ifs.
Qiiatiii'ine i«>ij;l»; /ajéiiérale.
nècle «éiK^rale
sur le genre des substaritirs à d'iniinnison féminine, à l'usage de ceux
(|ni ne (>oiin<iisiJ('iit pas Tétymologie.
232. Sont réniinliiM les substmitifs It'i-iiiiiu's au singulier par un
(' muet. (Voir p. 53.)
Bseeptions.
Première division.
Terminaison ble , f»rc , etc. , — ge et nie.
233. Outre Ips onze nil«''jçtirics do siili.st.-iiitifs d<'jà spécifiées p. 9^, n" ii et
suiv. : 1" \onts désiiinanl un être mâle ou qu'on a coutume de se figurer comme mdte ;
— 1" atUevtifs pris substantirement se rapportant à un nom masculin; — %* uoma
dt couleurs ; %" noms de corps simples ; — .i" noms d'arbres , d' arhrittemix ,
d'arhuntes ; — H" noms de la nomenclature décimale ; — 7" nottu de mois, de jours ;
— 8" noms de fleures ; — 9" noms de inontaynes ; -— 10" noms de bourgs , de
lacs; — H" substantifs accidentels.
234. Sont encore mnacullns par exception :
r La plupart des substantifs dont IV' muet fmal est précédé d*one
des deux liquides /^ /• (voir p. 26), employée à la suite d'une autre con-
sonne; parmi Nîs quels on ne compte encore iSm féminins que les suivants:
-ble
la nacre
bie ^perlenmutter
lue étable
eiuc 3taUutu)
uue acre
ein 3Crfer
la table
bcr X\\à)
l'ocre
ber Crfer
la table
bie 7s<ù>t{
l'ancre
ber SCnfer
la bible
tic aîibel
l'encre
bie "Xxntt
la cible
bie *iit(frf>fibf
-dre
la cbasiiMo
biiS aRfSiIfluattb
l'escadre
ba8 e?ef(^»tjober
lu trulile
bcr >^-ifc^ijamcu
l'bydre
bie .Çti)ber
•bre
la foudre
ber m\%
la Calabro
(^alabrteii
la calaudrc
bie
^aliinbra(er(6c , ber
l'aljçébre
bie 9(lkiebra
^ornirurni, bie 3(u<)ro((e
la vertèbre
ba<< a&ivbflbfiu
la coriandre
ber Jïorianber
les ténèbres
bie iïiufteriiié
les tilandres
bie Sommerfdben
la libre ')
bie iïiber
la nialandre
ber 2(uèfa^
la ebambre
bie Ranimer, >c.
la salamandre
ber Salamanber
lantiobambre
baô ajor^inimer
-Ile
l'ombre
ber oduUlen
la rafle (ou raffe et
ber îraubenfamm ;
-rie
râpe, d'après l'Aca
- ber 9pa\éf
la maelc ou niaere
bie (Bta<^e(iiu|^
demie)
la débâcle
ber (^iôç^anjî
la nèfle
bie anifpet
la manicle on nia-
batJ .^atlbleber
la mornifle (pop.)
lit aRau(f(^eUe
nique
la pantoufle
ber ^antcffel
la sanicio
ber 3antfef
la moufle
ber ^(afd^eniuj
les besicles
bie 2?anbbriUe
-fre
la boucle
bie 3d)na((e
les affres
bie <Sc^re(fca
rcscarbouele
ber .«arfunfel
la balafre
bie 3(f>ramme
-ère
la bâfre
ber Sraft
la polacre ou polaquc baé iSt>à^f(^iff
l'ofl're »)
bie àncrbirtun^
') Il n'y R pas long-temps qiif te nom étHit encore mascnlin, de mèiuo qa'aiiiicAawfrre, etc.
•J Racine « dit. dans Il^azct (Acte III , Se. Vlll) :
Ali! si d'une antre chaîne il n'était point lié,
L'< ~
L'i
■•'offre de mon liymen l*et\t-if tant elfhiyëT
j'ent-il nrf)isè uu^mc aux dépens de sa vief
70
La grammaire française.
-Kle
une aigle *)
la sangle
la mangle ou man-
gue
une épingle
la tringle
-pie
la couple *)
-pre
la câpre
la lèpre
la pourpre
-tre
la fenêtre
la guêtre
la lettre
ctn Slbter
ber (Suvt
btc SJîangobccre
ctne (Stcrfnabct
bt'c SJor^angftangc ,
bi'e ^ranjlcifte
baê ^aav
bn 5luêfa^
bcr ^ur^jur
baê TÏenftcr
bic ^amafd^c
ber SSnef
la litre
la mitre
la vitre
une épître
une huître
la patenôtre
la dartre
là ehartre
la palestre
la limestre
-vre
la chèvre
la lièvre
la lèvre
la livre
une oeuvre ')
btc îîrauerbfnbe
bic SJîttra
bte ©taêfd^etSc
etn (Scnbfrfjretbcn
ctne Stufîer
baê SSatcrunfer
bit %le(i)tt
btc Urfunbc, ba§
(Scfângntf
bit %ià)tpla^
9lrt (Sarfc^c
bi'c SiêQC
baè iÇtebcr
bic Sti3:^e
baê spfunb
ctn 2Bcrf.
235. Remarques philologiques. 1" Les noms masculins de ces diverses ter-
minaisons sont infiniment plus nombreux, mais on pourra commencer par en
détacher peu à peu les suivants , la plupart trop peu usités ou déjà assez sou-
vent employés au féminin , pour que l'oreille ne so.uffre pas beaucoup de leur
changement de genre :
able (ou ablette) ber Orfinbltna, rable bas
SRiirfenftitcî, jable ber®ergcî, rièble ba« ^leb*
îrant , rouble bcr SRubcI, encombre baS ^tns
berntÇ, sisymbre bte ÎBtcfenraute, cincle bte
(Seelerc^e, carancre 2Jit ®eicr, esclandre *3
ber (S))uî , scaphandre boê ©c^ietininHeib ,
gaindre btc@etbenn5tnbe, moufle beraJJufel,
Puis suivront, à la longue, d'abord:
rétable bnê Slltarblatt , cable ba« îau, crible
"Dde (âtet), amble ber S[}n§, omble (du lat. um-
hla), et non pas umble ni ombre ber Um=
bclftfcb, cinabre ber Binnol'eï» calibre ber
tnnere î)urd;meffer einer dio\)xe , bte 'Sicîc,
équilibre baS ©(ete^gemic^t, ambre ber 2tm=
ira, SBernfietn, gingembre ber Sit^wer, scom-
bre ber Sfomber, pétoncle bte .^cr^mufc^el,
siponcle ber (â^srièwiinn, méandre ber3Jiaatt=
ber, liypocondre bte 2)itnnuttg, péricbondre
Puis ;
opprobre bte (S^anbe , concombre bte @urîe ,
décombres ber Sc^utt, furoncle (ou clou) baS
Shttgefc^roûr , couvercle bie <Stiirje, invo-
lucre bte^iiUe, cidre ber SlVfelntofî; cylindre
bte Sîuitbfciitle, ordre bte Orbttung , désordre
remugle ber bum^nge @eruc^, ronfle SlrtSvtel,
lougre bcr Sugger, périple bie Umfc^tffuitg,
quadruple ber Quabrupel, simple baê §ctls
îrout, aspre berSlfpcr, emplâtre *} baê $ffa=
fîer , clievêtre ber ^alfter, bie ^alfterbinbe,
épeautre ber ©V^lj» délivre bte SRac^geburt,
chanvre bcr Ǥauf.
bte JîttBr:t3eI^aut , trèfle ber Jîlec , girofle bie
®ei»itr|nelfe, muflle ba8 2)îa«I, sigle ber Slb^
îitriîungêbiicï)flaî)e, ongle ber ÇUaget, strongle
ber (S).neln3urm, couple ^) baé^Çaar, exemple '3
bas aSeifptd, aJÎHfter, 'paratitles btc gebrattg=
U ©rflciruttg ber SCttel beê biirgcrl. ober îono=
ttifèen 9îç4)teS, albâtre ber Sllabafier, palastre
bas (5ci)toÇbIed), pilastre bcr utcredige 513fet=
1er, orchestre baê Orc^efîer, bistre baS 3lu§=
fc^warj, sistre bie egD)Jttfcl;e âîaffel ob. ^lapVf ï-
bte Uttorbnmig, safre bcr "Saflor, chiflre bie
3tfer, camphre ber jîamljfcr, coffre bic .Kifte,
âtre ber ^crb , plâtre bcr ®l)<33, antre bte
toble, tartre ber 2Betitfîcin , séquestre bcr
efc^Iag.
«Cependant , dit Geoffroi, il était si aisé à Racine d'en faire usage au féminin , qu'on
ne peut douter de son intention, et alors peut-être la volonté expresse de ce grand
écrivain sera-t-elle de quelque poids pour un' grand nombre de nos lecteurs." Je suis
loin de partager l'opinion de ce célèbre t.itique, et Racine n'a mis il que parce
qu'il ne pouvait pas mettre elle , sans rompre la mesure du vers ; attendu qu'il
n'avait pas la faculté d'écrire 'le ou eV avec une apostrophe, comme M. Saphir écrit
'lie pour citte, ce qui est d'une grande commodité, quand on fait des vers. La raison
de ce masculin, oîi GeoflTroi voit une intention de poète, est que le genre du mot
offre était encore incertain du temps de Racine, qui autrement ne ce fut pas laissé
vaincre par une petite difficulté. Les changements qui ont eu lieu Justifient ceux
que je propose dans l'avenir.
') Voir page 10, n» 21.
2J Voir page 11, n" 26.
»3 Voir page 14, n» 53.
♦) Ce mot est marqué féminin dans Boiste et dans Gatineau'.
'_) Trévoux et plusieurs bons auteurs font ce nom féminin.
«) Voyez p. 11 , n" 26.
') Voyez p. 14, n» 60.
Règles sur l« genre des substantifs.
71
Enfin:
HAhle trr <5>nib , viKnoble bif 9UriiiAfi)rnb ,
nieuhin bit !!U{Si'rl, (rouble bir Uiiruhr, rom-
hlc bj« Utbfrin.iii, ^fr(5Jif^rl, btr <*)ipffl,
cnntlélalire btr .Ranbflnbfr, -tahrc hrr SabrI,
l«br« btr VipVftfd), r.èbri- . Jtiembre
ba« ^licb, timbre tir^Mnf >Strm<
prl , noiiihre bif ;{iihl, oi. i .tj{nl»rr'
iltù . HrtiUf brr tnrtirri , nucIu 6rr lliitrrfii(,
b(i< (fn^Arfidl. mononi»» b.i**?(imfM^l.i« fur fin
9lurtf. hliioric bii« r ' ' iiiHMsa-
rn* bif Pimprbuiirt, > .mur»;
btr Bui^'r. ''"■•■•" f" ' - 1 iMif brr |
Strtbé, CHdrr bfr Si>il)mcu , |i»l>t'dri' bii«
QJItlffiict. roiiilri' ba« (lubcr, «ouirie brr .tiauct),
goulTre btr iSç^linib, Houffre btr 2(t)rotffl ,
l'nc fois la main sur un anneau ,
Hdiclf btr fltoogtn, anfle hnViinUl, temple
btr IrniDtl, piiniprt» M» ÎPtinrtbt, v^prp bit
flbtnbjtit , rlmpiiro f,i« .«Jiilfl , nllrr Ifr
îall'fttr, piipitrt- b.i* *lJiiIt , lilff bfr tird,
rrgUtre ^.l < oiiUf ^a« i)flii,^:ijfiif r,
rloitre b(i ;, IM .fticftfr, Koitrt*
brr .Rrotr ^ilj, nprctre bu* C^c»
fptiift, m-i I Ptcr, filtre btr «tibtr,
pliiltr» bn r, venlri* brr ^l^aui^,
tfrtri iiKiirtrc btr SJîorb , ««trc
ba< ' ~.i>ttri- brr Uiiflrrn , caduiilr*-
boj IV Mic^ , liiNtre brr 9lanj , ir.
balu.Htri; dit ïodt, moniitre bit Sni^gtburt,
cadavre Ht ïtidjt, polvri; btr Çftfftr , etc. ,
etc.
toute la chaîne viendra aisément.
236. ^" On dirait peut-élrt" mieux rplga»ter . hypoynnter , qi\c èplga^lre , hypoga-
itre. On dit qncIqnefulM , par plaisanlt-rie , inemter ynulfr ; on ne dit Jamain le gaatre.
Prnthuthle , mot barbare, quoique urer , redeviendra pentathlon ; pnlyoplre , polyoptron ;
ifêlre , Ltitron. Urètre, reprendra auBJil xa première forme iirrter. K carbonr.le , dimi-
nutif de rharboH , Je préférerai!* «us.hI carltoncul , analogae de montlrul , opuicut, etc.
ments
237. iVota René. Il est Mon entendu que l'initintive des cbange-
s proposés n'appartient qu'aux grands écrivains, aux grands poètes.
-»«
238. 2" La plupart des substantifs terminés en -«e. parmi lesquels
on ne compte de féminins que les suivants:
-««e
la paragoge
bieCfnbvertân^erung
les anibage^s
bit Umftî^weife
la toge
bit 3:03a
la cage
l'image
la nage
la page
la plage
ber 9t&M
baô 2îilb
tai >Éci)toiinmcn
bit (Seite
la gouge
ta earoHge(fru
btr îOUi^tl
itj*), baè So^nniéferot
bas flatte llfrr
-ans;«
la rage
bie 28ut^
la lange
btr j^otb
ain.xi qne
touM les noms de plantes, et
la font ange
bie .^aubenfe^teift
de ligure.H
de grammaire et de rbétori^
la frange
la grange
bie iÇranff
que: la poptitiige . l'hypallage . etc.
bie Schtunt
-ève
la lavange
bie ifajuiuf
nne allège
bai iJcudjtfc^iff
la louange
ta« 2ob
la drège
bas ,^"3»'^
la mésange '),
bie SPltife
la Norvège
9îori»fi}cn
l'orange
bit %^omeran^e
la neige
btr 2cf)ne«
la phalange
ber "Pb^itanr
la beige
bit roljf a&cUt
la vendange
bie SKeintefe
-l«e
la vidange
bit 9(brdumun9
la tige
btt^tamm, '^ttnç^tl
-Inse
la voltige
bas .<iunjlffil
ta eominge
bie Cvoinin9e«2Jom6e
la volige
la rémige
bit -2cf)inbfl
la méninge
bie .^irn^aut
ba« JHuberiDtrf
la Thuringe
îtjiirm^en
la strige
btr iiJlutfauger
-onso
la oalige
3(rt ^upbtfltibuiiiï
une allonge
ber %nfae
btrrémif(^(n3cl=
une éponge
ber Scfcwamm
-OKC
baten
la longe
la surïongc
baé ^enbenflûcf
l'horloge
bie U^r
baé fflîitttlltiicf
la loge
bie J&ntte, Si>ge« te.
la Saiutonge,
') Carouge est marqué masculin dan» la plupart des dictionnaires; nais pourquoi cotte
exception aux noms de fruit» terminés par un e muet/
*) Ce nom est marqué masculin dans Trévoux, ntais sans la moindre raison,
72
La grammaire française.
la charge bic Safï , ic.
la décharge baê Slbiabcn
la surcharge bte Ueberlaft
la litharge bte IBIeiglâtte
la marge ber Sîanb
-erge
la verge bt'c Sîut^c
et tous ceux en erge , moins cierge et
concierge
239. Remarques philologiques^ 1* Les substantifs les plus nombreux de cette termi-
naison sont en âge; presque tous masculins. — Parmi ceux qui devront être féminisés
les premiers, j'indiquerai ; prestige, quadrige CV'^Aestigia., quadriga) , losange (déjà em-
ployé plusieurs fois comme féminin}, muge, lampuge , congé, ronge, encore peu connus;
sans oublier bouge Cbugia) , change , mélange, courage, orage, etc.
2" D'après l'étymologie simjà, ne pourrait-on pas écrire Cle^ sinj, au lieu de singe?
-OTge
la forge
la gorge
l'orge 0
bcr .^ammer, îc.
bte àe^U
bte ©erjîc
-urse
la purge
bte 5l6fû^rung.
-me
240. 3" La plupart des substantifs terminés en
on ne compte de féminins que les suivants:
•anie la rime
une anagramme baê SBecï)fe(l»ort
une âme eine <Scc(e
la came ou chame bte ©tcnitiufci^cl
une épigramme hciè ©inttgebid^t
la femme baê SfBctb , k.
la flamme bte ^(amme
la ^amme bt'e ïonlct'tcr
l'oriflamme bte SBuitberfatjne
la prame bet: spraï)ttt
la rame tcii àîubct; , îc.
la réclame iin a3Iattf)tttcr
la trame ïtx 6tnfd^(ag
la jusquiame baê aStIfetttraut
et tous les noms de plantes herbacées
-enie
la Bohème
la brème
la crème
la mi-carême
la blrème
la trirème
l'agrostèmme
-Inte
la dîme
la décime
la cime
l'escrime
l'estime
la frime
la lime
la maxime
la pantomime
la prime
SSô^inen
ber SBraffett
ber Sîal^tn, îc.
bte aJitttc ber ^-aften
iiai jicet'rubrt'ge ®^tff
bte bretrubrt'ge ©ateere
bte ^ref|)c
ber Sê^tttê
ber (getftlid^c) 3e=
l^eitt
ber @t>fet
bte 3^e4»tfunft
bte 2t(J)tuttg
bte SKt'ette
bte %t\U , K.
ber Sef)rfa|
baê @eberbenf)5tc(
bte sprdmte, te.
la victime
-onie
la pentamome
la Drôme
la gomme
la somme
la paume
la pomme
la baume
l'agripaume
-unie
l'amertume
la brume
la coutume
l'écume
l'enclume
la plume
-Sine
la dragme
l'énigme
-aime
la palme
-arme
l'allarme
une arme
.la larme
-erme
la benne
la ferme
-orme
la corme
la forme
la plateforme
la réforme
me , parmi les quels
ber Sfletm
baë iD:^fer
ber ©ummt
bte (Sutnme
\)ç^è «Battf^tef, te.
bcr 2r|3fel
(ctnc ©rotte)
ba§ ^lix^Umi
bte SStttcrfeit .
ber 9lcbcl
bte @eJt)o^nt)ett
ber ®c^aum
ber Stmbop
bic t?cber
bte SDrad^me
baê gidt^fel
ber sprttmcujWctg
bcr Sdrttt
ctnc SPSaffc
bte %iixixx\.t
ber SeSattabfa^
bte spad^t, îc.
bcr (S^t'erïtng
bte %sixm
bcr (Sotter
bte SScrbeffcrung.
<) Orge, masculin dans nu sens et féminin dans un antre, donnerait lieu aux mêmes
distinctions pour les mots seigle , avoine , et des milliers d'autres.
Règles Niir \e ^cnrr de a s iib.stnn t i fs.
9S
241. IXcmurqiu'H jthiloloffiqtieit. 1" Ainsi tous ceux en -«Mne sont
masculins: le minnnic , le prixme , de.
242. i" Qu'aini(framnie y l'piyramim' , f'iiif/mf , restent de mi^me masculiaR,
au gri' de It-tymolo^^ir , «w ipif l<>iis (•••m\ ni urne vi en ifftne dcvipini«»nt a»is«î
tViiiiiiiiis.
243. 3' La i)tii|iai-t dt>s noms de plantes a|)i>ai'tcnant à la terinin:i
sont au.ssi donnés pour masculins Jans la plupart des dictionnaires; m
n'cnipôclie do les employer an féminin , dès qu'on sous-entcnd le mot phiuir ,
ridôe jfénérale qu'i'veilicnt les mots étant toujours ce qui détermine le genre.
244. ^' U" trouve dan.M I«>!* dlrtiouiiHire», ilnm puur dame, (rrdam pour Irédame ,
ridum pour vldiime. On é(Tlt dam {^^aitn) , au lieu de damne (de damno). On écrit
auMHi Adttin , Chnm . Ahrnhtim , i*rtam , quidam, harem, Jèruialem , etc., quoique l'on
prononce Adame , roninit* Ahdérame , harem, conimc ruréme , etc. De* loni, |K)iirqaoi
n'<M-rirait-on pa.s, le prmjram , In gram , le moiitujram . un èpithalam , etc., un lien de
programme , gramme , monogramme , etc. , a moins qu'on ne préfî're le féminin , avec lA
forme féminine pour le» noms de cho»o««'< Comment peut-on dire te monogramme , et une
anagrammef De telles rontradirtlons doivent «li><paraitre. Tout en donnant la préférence
au féminin, avec la formo féminine, ponr le.s nom» de ihosett , le poète tt'elTorcera d«t
revenir H la fonne antique, ponr les noniH d'êtres uiàles, et il écrira l'hom, le gattronom,
ttc. , et non pas V homme . le gantronome.
lA amiral.s mult par eut riches hom.
^'amiral est un homme très-rirhe.n (La Chanson de Roland.)
Mai.s un autre Jeune hom la reqnist si forment (fortement) ,
Ou'ele accorda du tout k faire son talent (désir), (Juttinal.)
On ajoutait Ve muet pour la mesure:
Karles oe dort nime huvie travaillet.
«Cbarlemagne dort comme un homme agité, travaillé.* (La Chanton de Holand.)
I)e plusurn chose a remembrer 11 prist:
De doice France et humes de son lign . . . (ibid.)
Le poète accoutumera peu à peu ses lecteurs n dire au masculin t>igam , évonom , et an
féminin bigame , éctnome. Kxeniples : il est higam , il est éronom, Klle est bigame, elle
est économe.
5* Sous la pinfne du poète , les noms Se choses en a»ir . éme , ime , perdront Insen-
siblement leur genre de convention pour adopter celui de leur forme. Blasphème , du latin
htasphemia , emblème, rhume, employés an féminin par plusieurs écrivains, passeront
les premiers, et les autres suivront comme des moutons.
Dit renart : J'ai la riime éhue
Por quoi J'ai troublée la vehne .. . (Fable.)
Seconde division.
Terminaisons diverses -ce, -che, -gne, -ne, -ve, -set
245. Parmi les substantifs à terminaison féminine, sont encore m»»-
culiiiM , par exception , tous ceux qui suivent rangés par ordre de ter-
minaison :
I
-ce
-ace « •aaae
un espace
le pancrace
les ooraces
le périkéce
rin ^'Rautn
baé S£ettrinc|cn unb
bcr SauflEÙnHjf
Siabtnart
-Ice
un exercice tint Ufbnnçj
le narcisse tit 9îor '
un indice tin 3'"'
le préjudice ter ?îartMbcii
le spa^iee ou spadix, assemblage de fleurs
le calice ber Jtrl*
le cilice baS ^aar^tmb
74
La grammaire française.
le supplice
le caprice
les comices
bit Strafc
btc ©ritte, Saune
bte 9So(fêberfamm=
(ungen
bciè 9îorbcr^au|)t
ba§ Stnnen^aiië
bcr Slbgntnb
ber SBaffcnfttaftaiib
ber 3iï'ifrf)cnraum
bte (Sonneniwcnbe
ber SDtcnft
baê Safter, jc.
baê â<»^nmttte(
bte ^unft, îc.
le frontispice
un hospice
le précipice
un armistice
un interstice
le solsticç
le service
le vice
le dentifrice
l'artifice
et tous ceux en -fice
-oce
le sacerdoce bcr ^iprieftcrftanb
le négoce bcr |)anbc(
le carrosse btc ^utfcï)c
le colosse baê Stiefenbilb
le basioglosse
et autres noms de muscles
-uce
le cap uce 6a^)u^c
le prépuce bic fBor^aut
-ouee
le pouce ber îDaumcn, 2t.
-axe
l'axe bic 2trc
-exe
le sexe
-oxe
le paradoxe
l'équinoxe
-uxe
le- luxe
-aitce
le silence
-once
le quinconce
-ipse
le gypse
-apse
le tarse
le métatarse
-eree
le commerce
le quinquerce
le sesterce
-lirfeie
le thyrse
-orse
le divorce
le torse
le morse
baê ©eft^ted^t
bte (Sonberbarfctt
bte %a^' unb îiiaà)U
gtetc^c
ber Suruë
baê (SttÛfc^jtjetgen
bie Sîautenform
bcr &i)pS
ia^ DBcrbetn
ber SKtttelfuf
bcr .^(tnbet
bcr §îinffain^f
bte (Scfler^ie
ber Sflanfenjîab
bie (S^cfcfictbung
ber gium^f
bic Scefu:^.
246. Remarques philologiqries. i« Délice, auspices, sévices, seront féminins,
ainsi que géorisse (insecte), grapse (cancre), cariopse (fruit), cirse (plante);
ainsi que les noms de plantes appartenant à cette terminaison , malgré l'indica-
tion contraire qu'on trouve dans plusieurs dictionnaires.
*2« Il n'est pas nn seul de ces substantifs qui ne puisse devenir féminin en très-peu
de temps , excepté basioglosse , adjectif employé substantivement pour muscle basioglos.
Le poète procédera dans l'ordre suivant. D'abord, espace, déjà plusieurs fois employé au
féminin; puis, dentifrice , à cause du nom sous-entendu poudre; ensuite, spadice, exer-
cice , axe , à cause de l'étymologie spadix , exercitio, axis. Puis viendront narcisse , nom
de plante, analogue de Jacinthe; capuce , caprice, quinconce, divorce, indice, calice,
cilice , comices, hospice, armistice, solstice, interstice, service, prépuce, paradoxe,
êquinoxe , silence , artifice , etc.
247. 3» Appendice, avec le son moitié français, moitié latin, qu'on lui as-
signe, est un monstre. Ou écrivez appeindice, comme vous écrivez plein, de
pleno; peine, de pena ; ou laissez à ce mot sa forme latine appendix , de beau-
coup préférable. — Par parenthèse, comment appendice, pourrait-il dériver du
nominatif appendix, plutôt que de VnhlAtif appendice?
4» Écrivez de même bombyx et non pas bomhice , ou faites ce nom féminin.
II
-die
-aelie
le panache
le relâche
-èche
le prêche
-Iche
un acrostiche
bcr %tbtthu\é)
ba§ Sluf^ôrcn
bte ^rebt^t
cin 9lameuêgcbtcï)t
et tous ceux en -tiche, moins botiche
le macronyche
et tous les noms d'animaux en -iche,
moins biche et pouliche
-oclie
le reproche
le médianoche
le coche
-ouelie
le piédouche
le cartouche
-anelte
le manche
-orehe
le porche
ber SSorwurf
ber îDîttternad^tèfrfymauê
bie 8:anbfutf(^c
bcr fBtlbcrfu^
bte Sdanbbcr^tcrung
ber ©rtff, (SticI
bic SSor^aÛc.
Règles sur le genre des substantifs.
75
248. Heman/iies phHoUujiifueH. \» Gamache (guMrc , de rall«'m. bit 5lam<l<
fcftc) , bruche (insecte), huhouche , siM'ont désormais féminins par arrêt du bon
sens; ainsi i\n'cpiiioc/ie , dont le diminutif est t'pinochelte. On a vu une iemlë
épinochf dévorer en ciiu] heures de temps soissante-quntorze poituon» tuUêtimtt
de Vetpèce de ta X'nudoise. ( Histoire Naturelle.)
249. j» On éerira punch, zorosch , et non pas ponche , xoroche ; gar-
gousse ei \w\\ \r,\^ gttrgouche. Hoiste fait //«>yo«/.v.«« féminin et </<ir^oMrA^ masculin !
3" LeH poètes feront les autres fcniiiiins , qnnnd ils le Jugeront ii propnn. Ils ne
•eront Janikis hI lianlis eu cela (|ue Victor iltigo I'h «-té dans ce vers:
Alors, f(loire au vainqueur! son amre noir n'abat.
Hardlets« tont it fait romlamnable, poinqu'elle ne fuit qu'iOouter Rn désordre qa« n»u
«ignalons, au lien de le diminuer.
-•«ne
le bagne
le [tagne
le règne bte SKrgtcruni)
et ses ronlposé^^
ttx (Scluftnffrftr
bit 9Uç^tr\d}ûrit
m
le peigne
ber Jtamm
ber <B^Vûan
ber 3t»«f«^<n''0"ni-
le signe
le eygne
un interligne
230. Hemiirqmrs iihilotogiqiien. t* Pagne, peigne. Interligne, pourront être fémi-
nistes en très-peu de temp.n. Pagne et interligne ont d^Jk été employés au féminin. I.es
autres se féminiseront aussi k la longue.
251. S" Entreligne vaut mieux ([il' interligne , mot de troisième formation,
moitié latin , moitié français.
IV
-«ne
un arcane
un organe
un Ane
le crâne
et ses composés
le pêne
le renne
le phénomène
bui? Strcanutn
tai SBerfjeufl
etn C?fe(
ber vScf^âbcI
ber fRieget
bai^ Stennt^ter
bie ^rfc^einung
étions ceux eu -mrnr (moins romaine,
peson) ainsi que tons les noms de corps
simples
le schène (pr. jSgviJt'f^^* SDîeiJe
skène) •
le pyroxène,
et tons les noms de substance» miné-
rale»
le tungstène ber îungftcin
le chêne bie (5td»e
et tous les noms d'arbres
bit JCututente
tai îafeijimmer
bai «Bielerf
-ne
le cône
le pilône
le trùne
personne
-eane
le jeiine
-olne
le patrimoine
le péritoine
le pivoine
-tnine
un hymne
le i|uine
le tricline
le polygone
et tous ceux en -qnne
le trombone cie '^ofaune
-erne
le terne
le quaterne
-orne
le capricorne
lie croDiorne
le morne
-urne
le cothurne
le nocturne
ber iÇegef
«rt portât
ber 3:^ron
9îiemanb
bie Çaflen
ba« (Srbgut
bas aSauc^feU
ber SDomjjfaff
ein 8o6Iteb
bie 2:erne
bie Cuaternc
ber Steinborf, .feoïi»
6o(f
ba* JÇrummbcrn
ber ^ûgel
ber 5fotburn
ber 9îa(t>t9cfang.
232. Remarques philologiques. !• Je n'ai pu me décider à ranger parmi ces
exceptions les mots filigrane, akène (fruit), polakène (fruit), corypkène (pois-
son), cgzicène (*2)jeifefaal), brachine (insecte) , ;>*•«« (insecte), amtroggne (o»^**
76
La grammaire française.
ter), salmone (poisson), clairone (insecte), sycone (fruit), mèdymne (de me-
(lymna , mesure), />e««e (mort-bois), acarne (poisson), sterne (ou hirondelle de
mer), dont quelques uns n'ont pas la physionomie française plus qu'il ne faut;
bien que ces noms soient indiqués comme masculins dans la plupart des dic-
tionnaires.
253. 2" On n'écrira plus cyticène, tricline , mais seulement, d'après les
lois de l'analogie, cyzicenium, tricUnium , seule physionomie qui convienne à ces
termes d'antiquité. On écrira de même antimoninm , plutôt qu'anfiînoine ; pkiti-
nhim ou platin, mais plus jamais platine, à moins qu'on ne se décide pour le
féminin, dès que l'ordre sera un peu rétabli parmi les mots, et que le ^enre ne
soit plus déterminé que par le sens et la forme , en dehors de toute influence
routinière. Le bi'amine deviendra le bramin,
3» J'espère qu'on dira bientôt la renne, k cause de la forme si féminine de ce mot,
et plus jamais le renne. Apparemment que les grammairiens ont eu peur d'une confusion
entre la Reine et la renne.
4« Pourquoi les mots terne, quaterne , quine , ne seraiènt-ils pas féminins, comme
en allemand •?
5* Qui empêche de dire: une organe, une urcane, la ciroène , la pêne, la domaine,
la trombone, une autonme, la péritoine, la pivoine, une hymne, la cromorne, la morne,
la cothurne, conformément au génie de la langue?
-ave
le conclave
haê spa^)ftnjflî)(jtm=
mer
et tous ceux en -clave, moins enclave
-eve •
je rêve
jC glaive
baê ®cï>ttjert
-ve
! -Ive
le qui-vive
-ove
un ove
-uve
le pédiluve
-euve
le fleuve
bte %\xi
etn 6t
baê îîufbab
ber .Çau^tfïuf.
254. Remarques philologiques. 1° Aggrave , réaggrare , laticlave , angusti-
clave , autoclave (marmite de métal), rëduve (insecte), quoique marqués mascu-
lins dans la plupart des dictionnaires, seront désormais féminins.
2» Les poètes ne tarderont pas à donner le même genre aux mots conclave, glaive,
ove, pédiluve, si essentiellement féminins par leur forme. (Voir page 29, n» 90.)
VI
-ze
-axe
le gymnase
le pétase
le vase
un ukase
baê Uebungêfjauê
ber @cï)trm^ut
baê ©cfâf •
bte Ufafe
-eze
le trapèze
le diocèse
un dièse
-oze
quelque chose (Stwaê.
be#^trd)fpren9el
etn^^reuj (tn ber SOZuftf)
255. Remarques philologiques. 1» Aise (SSo^Ibefiagen) étant féminin, pour-
quoi Stis composés malaise , mésaise (S)îtf be^agen) , seraient-ils masculins ? Com-
ment l'Académie peut-elle sanctionner de telles contradictions ?
8» Dièse, diocèse, ne sauraient tarder à reprendre leur genre primitif,
diesis , dioecesis.
30 Rize (bte SRtje) , énoplose (poisson), polydruse (insecte), sont, de même,
à|tort marqués masculins dans les dictionnaires.
4» N'écrivez plus mègalonyse, mais mègalQnyx,on faites également ce nom féminin.
Rèffies 8 111* le (çoiirc ilns h u bstn n ti fs.
77
Tnu'sième division.
25(i. Sont criooro niavieallnM par. oxception , plusieurs substan-
tifs »*n -br, -pe, -de, -te.
I
-lie, -pe
-bo
-abe
lin astrolah/' ber 3urnbo^fnmfff<t
et aiitri's iiiirIokih'x
lt> iTahe
lo iiioiiossylliil)^
-èbe
lt> jîrrlif
-obe
le jflobe
le lobe
le jçarde-robe
-ube
le tube
le eube
lin inciilip
le siieeiilie
-albe
le jçalbe
bit Xrabbt
ba« finfwlbiiif SBort
bit (Srebc
bit J^iigtt
btr 8ap)>cn
bit J^auSfc^iirjt
bit JHôljrf
' btr SKûrftT
bad 9îaci)tmânn(f>tn
bad 9lacfot»vttbc^tti
bit ^udrûnbuno
-Aiiibe
(II) ainbe tint 9ttnbt
f>t tonfi ceux en -umhe , moinn Jambe
-Itnbe
le limbe ^tr fKaiib, btr SSor^immtl
fl toiiH cpnx ♦"!) -iinhe
-onibe
le rhombp
les lombes
-erbe
le verbe
l'adverbe
le proverbe
-orbe
l'orbe
le tnorbe
bad Biauttnt^itrtct
bit ïtnbtn
bad 3«itwort
tai 9ltbtnwort
baS (Sprirtttvort
bit 93a^n
bit Sagtaiitt,
îbtorbf.
257. Hrman/ues frhitoloi/iqiws. 1" Grrfip (oiseau), aiis>i bien quV;>i7oAff (|»!an-
te) . f'/n'comhi-s (tiTiiie d°Antii|iiité), plunorhe Cmolliisc) , euphorbe (plante), bulbe,
seront désonnais féminins par décret du bon sens, eoinme orohe, rnlocotnbeit, etc.
— On trouve iA/Ap masculin dans Roisle ; mais ce mot n'a pas la physionomie fran-
çaise, et Dieu sait d'où il vient.
8' On écrira thromfnis . comme homhux . et non pas (hromhe.
-pe
-4pe
-oupe
le crêpe btr Jrauttfior
le jçroupe
bit ©ru^jpt
-ipe
le croup
bit 8uftrè(>rtntnt
le mnnicipe bit SOîuuicipatflabt
jûnbiin^
•'t louH ceux t?n -ripe
-nnipe
le type batf Urbilb, OJcrbilb
nn hippocampe
tin «Stfpftrb
«t touH ceux en -/.v/'i* , moins êrlypr
-nrpe
-0|I0
le télescope bai ^tcnro^r
et antres noms .inaIngM
le carpe
le métacarpe
bit ^anbtvuritt
bit SRitttlf^anb
le trope bit ilro)}t, @tnn«
-aspe
ioanbtun^
le jaspe
bcr Siifpi*.
25S. Remarques philoloffiqHes. 1" On trouve steppe, hip/Mcr^pe (f\»n{e). tm^
ployésan masculin, mais à tort. Opes (du latin o/ni*, Wiiillcfbtr), est aussi mascu-
lin, (i après l'Académie; mais pourquoi ne serait-il pas féminin, comme méiopetf
259. 8" Par un heureux hasard. l'Académie fait pttipe féminin, malgré Téty-
mologie ;>rt/^M»i ; mais elle fait rfni/^e masculin, inaljçré létymoloffie «Trir/^rt et contre
l'avis de tout le monde. Klle prend sa revanche en faisant féminin le mot ht/sxope,
qui est marqué maseulin dans tous les autres dictionnaires. Klle fait a«s9i ec^ipe
du féminin, malgré l'évidenle parenté de ce mot avec fype , protot}ti*e y etc.
78
La grammaire française.
260. 3" Un tel désordre , une telle anarchie doit nous faire pardonner quelque chose
en faveur du principe d'unité et de régularité. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à faire
du féminin les mots: cippe (bic iÇalbfaule) , stipe ((âtamm), héliotrope (bie ©onnenujenbe) ,
dupe (poisson), géotrupe , eumolpe (insectes), poulpe (moUusc), péricarpe {)>ii %x\\^U
l)ûlfe) , et ses analogs sarcocarpe (Peifctjtgct î()ftl ber «^ruc^t), mé$ocarpe , etc., sirpe ,
plante; malgré l'indication contraire de la part des lexicographes.
4" De même , si l'on écrit , polype bradype , lophyrope , etc. , ces noms seront fémi-
nins, ou bien l'on écrira, comme en allemand, polyp , bradyp , lophyrop. On écrira de
même : télescop , microscop , hippocamp. L'e muet devra tôt ou tard cesser de figurer à
la fin des substantifs masculins.
5" Pourquoi groupe, trope, ne deviendraient-ils pas bientôt féminins comme en alle-
mand : btf ©ru^'Vf » ^it î^ro^JC. Jaspe , du latin jaspis , prendra le même chemin.
261. 5" Un crêpe, signifie un morceau de crêpe , qu'on porte au bras ou
au chapeau , en signe de deuil. Crêpe n'est donc quelquefois masculin que par
ellipse; car cre/)e, étoffe, est féminin, comme crêpe, sorte de pâte, sorte de plante.
II
-de, -te
1
-de
-ade
le grade
le stade
le gadc
-ède
le remède
bic fê^renjîufc
bte 9lennbat)n, <Btahn, k.
bcr ®ci^cttftf4
baê matti
et tous ceu\ en -ède, moins aide
(•&tlf«); et Suède (iScljttjebeii)
>lde
le subside bte .§>û(fêfîeuer
le conoïde bte Sonoibe
et tons les noms de solides
un homicide ein SSJÎorb
et tous les noms analogs
le guide
le vide
-ode
le code
le mode
l'Exode
le période
le diacode
-ude
le prélude
-oude
le coude
-onde
le monde
ber %u^xn
bteSeere
i(ii Ocfe^buc^
bie 5lrt, ^orm
bcr ©yobuê
bcr ©t^jfet
bcr Sïîoîinftiru!!)
baè SSorf^ieï
ber ©ttSogcn
bie SEScIt, bte Seute.
262. Remarques. 1" Aide, lorsqu'il se dit des personnes, est des deux gen-
res. Un aide. Une aide.
263. 8^ Jade, ophichiëide , masculins dans plusieurs dictionnaires, garde-
ront le féminin, que leur donne Boiste.
264. 3" Préside , quoique masculin , est donné pour féminin par l'Académie. Tant
mieux. Cela nous encourage k faire du même genre , et avec plus de raison androïde et
exomide , conformément à l'analogie comme k l'étymologie ; lesquels entraîneront bientôt
subside , conoïde, coude , si j'en crois le sentiment que j'ai de la nature de ces mots.
265. 4" Quelques noms de plantes herbacées , tels que cypripède , épimède , lyco^
pode , etc. , sont marqués masculins dans les dictionnaires. Mais la plupart des auteurs
les emploient au féminin régulièrement.
266. 5" Il y a beaucoup de noms d'animaux en -ide. Pour le genre de ces noms les
dictionnaires se contredisent k qui mieux mieux. Arachnide, xi^r exemple, est masculin dans
le» dictionnaires, quoique le plus souvent employé au féminin par les naturalistes. Exemple :
Les arachnides se noun-issent en général d'insectes qu'ellcB saisissent vivants , dit l'un ;
les arachnides se nourrissent d'insectes vivants , dont Ils sucent le sang , dit l'autre.
Auquel entendre? Si arachnide est masculin, pourquoi dit-on une pulmonaire, une tra-
chéenne, une flleuse? s'il est féminin, pourquoi dit-on un faucheur? I/analogie et la
forme, si essentiellement féminine (en latin -is , -idis , ablatif -irfe^, veulent qn'arachnide
soit féminin , comme tous les noms d'animaux en -ide. En ce cas , pour le mot faucheur')
Règles sur le genre des substantifs.
79
on n'Hara égard (|u'h U forint) niatéri«lk'. Quelque* ann écrivent faucheux , nmiii a lortf
Cetlf erreur vifiil ii<! c« qu'on prononçait autrefoia eur , comme eu, l'r tombant par I»
graMMeymi-nt , rei«t«* coniniiin aux PariMlt-na.
6" ViiKle est ri'iiiiniii , mais il se dit quelquefois abusivement du coq d'Inde,
et alors il est masculin. Vn gros dinde. (Àcud.)
267. '* Pourquoi cette di<«tinction , créi-e par lea falaenrM de dictionnaire*, entre
tolde , n. m., payrmenl ; et Koldr , h. (. ,'piiy^y Cela e<«t d'autant plua inutile, que lotd* ,
payement, n'e.nt UNité que dans ceH lo<-iitiont« : pour initie , pour inliie de lompte , de
tout ritmftte.
268. B* Pourquoi ne patt faire éphode , tynttde , du féminin, conformément li
rétymologie?
269. 9* Qn'aura le féminin de plua choquant que le manculin , dan* lew imitH txorde
et péricarde J I.'inNtinct , plu» fort que la règle, fait généralement ce* deux noma féminin*.
-te
-«te
nii aroin.ite ba8 Seioîirj
un autonmt^ bad 3r(b)!trifbtO(r(
If slijçmate bif 9îarb«
|p stylobatp ber SiSuUnftu^l
et quelques autres noms analogue»
les pénales
-ète
le faîte
le squelète
, -Ite
le gîte
le mérite
le mythe
le plébiscite
le soritc '
-ote
le vote
un antidote
-ut«
le parachute
-oute
le doute
-nrle
nn acte
le pacte
-eete
le dialecte
un insecte
-Mite
un cphialte
-ulte
le cnltc
le tumulte
le sénatus-consulte bcr (Stnattibtfc^luf
-Inle
le labyrinthe ber 3rT9<Jn9
-onte
le conte ba« SDld^rc^en
bie J^auëjiitttr
bie Çlrfle
baô (Scrippe
bad ta^tx
ba8 aSerbitnft
bit Jpf(bfni}ff(^l(f>te
b«r ajo(f«frf)tu§
ber fcrfanjtid^eJÇft-
trufc^tul
bie i^timme
baé (Segengift
ber %cM\é)'\xm
ber 3w«<f«t
eine ^anb(uni)
ber âîertrag
btc SDÎunbdrt
ba« J^erbtf)ier
baéi 9lac{)tinânn(^en
bie SJere^run^
baj (Setùntinel
le compte
et nés compoaés
le ponte
-epte
le précepte
-orte
le cloporte
-«•te
le contraste
le faste
l'Ecclésiaste
le méloplaste
un antispaste
-este
un almageste
un inceste
le geste
le ceste
le manifeste
un anapeste
le reste
le palyinpseste
le prétexte
le texte
le contexte
bissexte
le sexte
-iMte
le kyste
l'aoriste
le palmiste
le phalangiste
-oate
le poste
-uste
UQ arbuste
le buste
bie Stec^nun^
bie ^onte
bie SBorft^rift
bie ^ffet
ber ^bflanb
baê ©eprânçje
ber %Vebi^er ®ato«
monié
bad SDietoptaft
ber ^ntifpaft (Sert*
fu§)
bad Stmav^ejl (â(te9
aflroncmifdl)e^ 3îud>)
bie aîlutfcbanbe
bie (Sebtrbe, bie
X^aten
ber (Streitf^anbfd^u^
bie ôffentti^e ©rtld'
ruuj
ber ^na)}âfl
ber llfberrfjl
bte .^anbfcbrift , ic.
ber aîortranb
ber îejrt
ber (Sontert
ber (Bc^altta^
ba* fe<^|le 2}ud> ber
^ecretalen
bie (Satf ^efc^touifl
ber 31orijt
ber ;(at7nie^dlinbaum
ber '^balani^it, 'p^a*
lanr'@oibat
ber ^ojten
etn ^tauben^etodi^ê
bie »Afle.
80 La grammaire française.
270. Remarques philologiques, 1" Les noms suivants répugnent trop de leur
nature au genre masculin, pour que j'aie. pu me déterminer a les comprendre
parmi les exceptions indiquées ci-dessus. Ce sont: cyathe , ancienne mesure,
lucernales, cantiques, analogue de cantates; mithridate , espèce de tliériaque;
athyte , sacrifice; soffite , terme d'architecture, anale ctes , catalectes , aphte,
naphte , etc. (Voir page 30, n" 97.)
271. 2" Comment peut-il y avoir des noms masculins en -ate? écrivez
acousmat, encombomat , monochromat , stylobat , et même automate comme on
écrit acomnt , économat, formai, opiat , etc., et non pas acousmate, etc. Wailly
écrit opiate ; mais il fait ce mot féminin. Opiat, masculin, est préférable. Aro-
mate et stigmate feront mieux d'adopter le genre- de leur forme actuelle.
272. 3" L'Académie donne écarlate pour féminin. Mais tous les noms de
couleurs sont masculins. Par exemple, le poète fera bien de dire écarlat , sans
e final. Un bel écarlat. Employé adjectivement, ce mot prendra le signe du fémi-
nin. Une robe écarlate.
273. k" Squelète et satellite , ne sauraient rester masculins ; surtout le der-
nier, signifiant planète satellite.
5" Pourquoi les noms en -litlie, terminaison dérivée du grec lithos, pierre,
ne sont-ils pas tous masculins ou tous féminins ? C'est ici surtout que le dé-
sordre est grand dans les dictionnaires. AéroUthe , par exemple, masculin dans
l'Académie, est féminin dans Laveaux , comme ostéolithe. C'est pourquof Alfred
de Musset a pu dire sans hiatus :
Je la prendrais plutôt pour quelque aêrolithe
Tombée , un jour de pluie, au temps du carnaval.
Les mêmes contradictions existent pour les mot« leucolithe, phyllithe , phytolithe,
etc. Quand je vous dis que la grammaire est une étable autrement difficile à net-
toyer que celles d'Augias! De même, quand malachite, &&i féminin, pourquoi
lazulite est-il masculin?
274. 6° Mêmes contradictions pour les noms en -]»liyte (du grec phyton ,
plante); ainsi que pour les autres noms en -ite, servant à désigner des pois-
sons ou des insectes. Tous ces substantifs seront désormais féminins , conformé-
ment au génie de la laiigue, sans en excepter termite, dont on fait quelquefois
termis,ma\skiovt; les noms ne se formant pas du nominatif mais de l'ablatif latin.
275. ''" Il d sera de même des noms d'animaux en ote , moins argonaute (^i^^xtt-
nauti(uê) , à cause du sens primitif de ce mot. La pardalote , oiseau ; la gymnote, poisson.
Une asellote , crnstacé.
276. 8" Pour pousser plus vite vers l'unité, le poète n'hésitera pas à faire égale-
ment du féminin: antidote, dialecte, cloporte , sgraffite , contraste. Il n'hésitera nul-
lement pour les noms suivants :
asphalte bnê (Srb))ec^
hasalte ber (âciuleiiftein
atlante ber Sltlant
et autres en -ante
terminthe bic ©rbettblattev
sébeste btefc^war^eSBruftkere
bupreste bev ©tinffafer
périoste bte SBein^aut .
holocauste baS 33ranbDVfer
hypocauste fin J^Dpocaiiftum
crypte bie Soblbriife
baste bte §Bafte
céraste bte ^'"^"f^I'ittge
asbeste bev @teinflact)è
zeste bev <èattet (in ber ^Infi)
ni pour tout autre nom de chose aussi peu usit^î.
277. g'* À propos des noms en -ante , que nous faisons tous féminins ,
remarquez quelle anarchie règne dans les dictionnaires. Atlante, masculin dans
l'Académie, est féminin dans Boiste. Acanthe, adiante, souvent employés au
masculin, sont, au contraire, féminins dans l'Académie. Boiste écrit adianthe ,
mais bien à tort; car l'adiante n'est pas une fleur. Ce mot dérive du latin adian-
tum, formé du grec a, particule privative, et rf/^mo , jhumecte. Hémanthe,
marqué presque partout masculin, est féminin dans Boiste. En revanche, tandis
que la plupart font agapanthe du féminin, lui seul le fait masculin. — Ménianthe
n'est féminin que àïinsAe Dictionnaire des Dictionnaires; mais tragacanthe , nom
d'un arbrisseau, ne l'est que dans le dictionnaire de l'Académie, qui devrait l'avoir
fait masculin , comme tous les noms d'arbres.
278. IC Comment l'Académie a-t-elle été poussée à faire encore préceinte
d« masculin? Voilà ce que je comprends d'autant moins, que l'étymologic est
Règles sur le genre des substantifs. 81
prnecincta (sous^-cntiMuIii tabula) , et qu'en outre cette terminaison est essen-
tipllciiKMit féiiiiiiinc. Vri^veinte , .syuttnyinc de I/j.»<?, est, comme liane, un adjectif
rciiiiiiiii pris .siilistiiiîlivpinciit. Par «nnsfMjucot , il^ ae peut pas être du inanculiu
plus (|ue lisse.
27U. 11" Amrth}jstc , quoique marqué féminin dans l'Acaiiémie, se trouve
qocl(|ueri)is employé nu mn.seuliii. Telle e^t riiifluenoe du nom sous-cnteudn pour
If ^cnre des sul».sl:iiitirs , qiip les noms de pii-rres prceicnses sont masculins ou
ItMiiiiiins en l:i(in , selon (|u'on les rapporte à la/iiltiis ou à pemma. Hic tm Imec
aittftliistus. Hic on haec HapphiriiH. Iliv ou huer To/taziuM. Kn français, ces noms
sont maseulins ou liWninins, selon la forme.
280. IV Le poêle n'éerira plus ple/uscite y rite, \m\s ptéhitcit , rit. Il se
jfardera surtout de ces barbarismes eonsaerés par l'Ae^idémie : diaht'te y institu-
/*•> , mt^lociicte , oriflucte , xirrente , latte , sparte. Il dira simplement diabet ou
mieux tliuhe'tt's , instituts (comme le i/uel(/ues uns donc parle l' Académie) , mt^lo-
rttctus , oritlur , sirriiut, Utst, spart. Serrante est le mot italien, (hi ti*ouve dans
les dictionnaires : Uist ou Uiste , spart ou sparte. Ces noms étant maseulins , la
l'orme masculine est prclerablc. - l.e poète dira de même, /^ mustodon, telamiodon,
plultM que te lamiodonte , le mastodonte , mots d'une longueur incommensurable;
<'i' qui est un des caractères de la barbarie, comme le prouvent ces mots latins
d'Kniiius : induperntor , dedecoramentum , indupetrare , etc., dont Horace et Vir-
jïilc , plus polis, ont fait imperator, dedecus, impetrare, etc.; comme nous avons
fait vien/e , imuf/e , ordre, onjue y anye , àme , etc., de rirt/ine , imayette , or-
dene , oryene , enyele , anemC) etc. , qu'employèrent d'abord nos pères. Virgine
enfoHtet e viryine per maint.
Mi daiiine I)(mi , Jn vnx ai mnlt nervit.
Tes imagfues ferai tntes d'or fin. (La Chanson de Roland.)
.Saint ordfnf do clievalerle
âeroit eu vous mal cmploiie ,
Car vous estes de maie loie,
Se n'iive/. bateine ne foie. (L'Ordene de CHeraterte.)
V. David stinout une manière de orgenet kl enUient »i atome ke l'om les lioot at
espald e.s celi ki .H'snnout. (Kois p. 141.)
Jarol) vit leM enijeU» montant e descendan;^. {Job p. 480.)
281. 18" Kulin le poète s'atUicliera de tout son pouvoir à effacer le carac-
tère féminin des noms masculins de la troisième division, aux quels le sens ou
riiarmoiiie interdisent le genre féminin, l'uiscju'il est permis d'écrire Uut , Brest^
est, lest, ouest, test, zesl , Christ, alost , Aost , il devra aussi lui être permis
d'écrire, surtout d'abord devant un mot qui commence par une voyelle: Ecclt^-
siast , tne'loplast , antispast , almayest , aorist , palmist , qui, selon le génie de
noire langue, pourraient devenir, à la longue en se civilisant, me'loplàt, antipàt,
almayèt , etc.; comme auijuste est devenu août; Christ, chrit , dans «iéaus-
Chriat t impost , impôt ; prévost , pre'rùt ; forest , forêt ; test , têt , etc. , par
suite de cette règle propre aux langues polies, qu'o/i ne doit pas faire sentir
deux consonnes conse'cutires ; règle, à vrai dire, un peu tombée en dessuétude,
mais encore lidèlemcnt observée dans les noms pro|)res: d'où il suit qu'on pro-
nonce : Pràlin , et non Prasslin ; Monmorencff , et non Monte- Morencp ; La Ro-
rhefoucaud , et non La itochefoacaulede. .l'ai déjà vu la micaschite emplofé pour
le micachiste.
282. i^" l'C poète .sclTon^ni du faire adopter le féminin pour le.<« mots: mérite,
luythe , vote, doute, vutle , tumulle , labyrinthe . conte, comme pour les mots uromalt ,
êtigmate , antidote, etr. (Voir pliiH liant . seconde rcnmrqu».)
283. 15" Il écrira au masculin acrohat et au féminin acrobate, il aura hor-
reur de Ye muet tiual , dans numismate. (.Voir page S7 , n" 8A.)
82
La grammaire française.
Quatrième divisirni.
Terminaisons: -fc, -le-, re, -giie, -C|iie.
284. Parmi les noms à terminaison féminine , sont encore mascu-
line par exception, ceux dont les tableaux suivent.
285. Remarque. L'oreille n'étant pas toujours apte à discerner la présence
ou l'absence de l'e muet , dans les désinences de ces substantifs , nous y com-
prendrons tous les substantifs qui font entendre à la tin une f, une l, une r ,
ou un c dur.
Premier bataillon.
-fe
286. Le génie de la langue française est si opposé à cette finale -fe,
r f se changeant en v devant une voyelle et principalement devant un e
muet, que parmi les substantifs qni font entendre une f à la fin, il n'y a
que les dix-neuf suivants qui soient féminins :
-af
une agraffe
la caraffe
une épigraphe
une épitaphe
la giraffe
l'orthographe
la piaffe
-ef
la greffe
la ner
la clef
-if
la biffe, fausse
287. Remarques philologiques. 1* Pour les trois noms nef, clef, soif, voir p. 38,
11"* 130, 131 , 133.
288. 2» J'ai doublé Vf aux mots agraffe , caraffe, girafe, parce que, sans ce
redoublement, Ve muet final n'est pas tolérable.
289. 3" Le poète s'attachera à faire dominer le féminin pour les mots golfe , para-
phe, paragraphe, greffe, et surtout anatife, coquille, qu'on fera mieux d'écrire anative.
Il écrira le typograph , le philosoph , etc., sans e muet. On écrit bien Joseph, au lieu
de Josèphe.
Second bataillon.
-le
290. Parmi les substantifs qui font entendre une / à la fin , la plu-
part sont féminins, excepté les suivants:
la chiffe
bcr Sum:jjcn
bte ^afcnf^ange
la griffe
bic JÇraltc
bic .^araftue
-of
\)\t aSeifdjrift
btc ©trabfcî^rift
bic ©traffc
bte Sîeciitfci^rctbung
la strophe
la catastrophe
l'étoffe
bcr SSerêfa^
bte (Scïdupbcgebcii^clt
bev Seug
bic ©roftt^ncrci
-uf
la truffe
bic GrbmordEict
baê spffopfrciê
-ouf
baë ©c^iff
la touffe
baê SBûfc^cf
bcr <Bé)\\\^t\
-oîf^
la coiffe
btc .^laubc
pparence
la soif
ber 2£)urfl.
-ai
Hengale
bubale
châle
clirysocale
ajengafcn
bcr âj»ergocï)â
ber @I)a»t>(
etn go(baf)nnc^eê
f9Zctaflgemtf(^
btc .^ta^^jcrfc^tangc
crotale , ou
serpent à sonnettes
le dédale baô Sab^rtnt^
le finale baê (Scï)fu§ftûrf
le iiale bcr ©onncnbranb
un ovale baê Dtxit
le pétale
le raie
le scandale
un arsenal
le bal
le bocal
le cal
le canal
le cheval
le confessionnal
le corporal
le cristal
"taè $8(umett6(att
bic ^cdU, baê9îôcï)c(n
baê Sïcrgcrni§
cirt 3eugl)iw^
bcr s8aU
bcr spofaf, SSed^er
btc Éc^ttjtctc
bic Slo^re , te.
baê spfcrb
ber a3ctci>tjîu^t
baâ 3Bct(;tuc^
ber ^n^ftatt
Règles sur le {(«nr» des substnntifs
B3
rKsciifial , côli'brc
(Mtiiveiit près <!«•
Mil rlal
l«> ranal
un hôpital
l(> journal
le local
!<; madrigal
le inôinorial
le métal
le iiiiiu'i'al
l*> narval
le pal
le nit'destal
le l'ortu^al
le réal
lo régal
le sandal
le Sénégal
le signal
le val
•ail
un ail
un attirail
le hait
le bercail
le bétail
le eainail
le eorail
le détail
un émail
un éponvantail
un éventail
le gouvernail
le ninil
le poitrail
le portail
ie sérail
lo soupirail
lo trama il
le travail
le vantail
le ventail
•el
le flinllt^c
le libel/^
le modifie
le nlelf^
le parallc'ile
lo péilicclle
lo poêle « niieu
polie
lo veriiiicel/r
le vloloncel/^
le Bêle
un appel
un are-eu-ciol
Madrid
bit îÇtfifd>banf
tie i^ri)iffvMattrnf ;
bif ^ttltudytt
bai» Xai^rblatt
bif ^Açit, 2>tt\lt, JC.
bac» ©iabrii^al
bit Dfnffd^rift
baH SPirtali
ba« iSrubfUfrj
bad (2frrinl)orn
bfr ^iciijl
ba<> îyu^ijtfleB
sportiii^ai
ber 9îfat
ba<< Wailmafjl
bad 3aiib(U;olj
3enfaal
baO ^tic^eu
bad Xî}Al
t>tv ^uobtaucC;
fine (Sfratl)fc^aft
bif a>frpad)tunii
bfr (3d;afrtaU
baiJ 9iinb\?if^
bfr i^ifdiofSmanttf
bif JloraUf
bfr .^^anbvfrfauf, ic.
fin <3tf>mflj
finf (S*fud>e
bfr ^dc^fr
ba« ®tfiifrr«bcr
ba<$ .^otbfufpift , 2C.
bif "Pffrbfbrnil
ba^ portât, bie
aJorberfeite
baë ^trait
baô ïuftlod)
bai$ brfimafd^igt @arn
bif 3lrbfit
bfr Wt"3fl
bad .^flmffujlfr
bif DiaUftf , bfr
JlrfiCbfnjtiS
bif *5(t)mi!il^ff^rift
baô a>orbi(b
bif ®cftwar<(?lattf
bif 2>fri\(fifbun3
ba* ii^luinfnf!ifff^fn
X bfr rffu
bit ^abeunubfht
bif .^nif^fti^t
bfr C*iîfr
fin 3tuf
bcr dtf jfubogen
un archipel bfr ;*ir(tMpfl
un autel ber 9lUav
le canccl bfr Waum for bfui
mtart
le carrousel baé Wittffffrfnnfn
le cartel bif ^crouiifcrbfrung;
bat n^rdf^4ufr
le chàtelou chlkteau ba0 (3(^(o|
le cheptel
le ciel
le dégel
le diiol
le liel
le graduel
un h(\tel
l'hydromel
le manuel
martel (en tète)
lo miel
le missel
bfr fBîrb^ac^t
bfr .<Mtnmfl
ba« it^autvetttr
btr ^Storifampf
bic (BaUf
hai (Srabuaff
tin V^^lo^, (.Qaft^of
bfr aBafffr^om'd
bai ^anbbud^
Unrulyt
btr ^onig
baë gOîffbut^
un ormel ou ormeau tint lUmt
le pastel
le pluriel
le polichinel
le scalpel
ie scel ou sceau
le sel
-eil, •eail
le ciié*re-
reuil/«
le porteTeullfe
un appareil
le conseil
réveil
un orgueil
un orteil
le réveil
le soleil
le sommeil
un oeil
le cerfeuil
le fenouil
•il
un anelle
un aalle
le cliylo
le concile
le c(»fticille
codillo
le crocoflilr
lo flHCtyl^
le «loinicile
l'KvanKlIe
le fosaile
le hlle
ba« ^aiïtU
bit SDîf^rja^t
btr Jpan«»»ur(l
tai J^f^Iitbtrung*.
mffTtr
bai «3ttgt(
bai (3a(j
ba8 ^tiinqnitVubtv
bit l^rifftafc^f
tint ^urûOnug,
^rac^t
bfr «Katlj
bit S^^arnung
btr <Btoli
bit Stht
bai C^ncad^tn , btr
SEfrftr
bit 3onnf
btr Scfelaf
bai ^Ui)t
btr ^trbtf
btr Çtnd>ti
.6fifiiift
btr ^lufïii*tiicrt
btr ^îa^ruiKi^faft
bit Jtirc^rnf frfamin*
(uUiV
btr 9ia(^tra9 , k.
(fobiUf
bai Jlrofobif
btr S>aftDlue
btr ïfôelinnÇ
bad (^vani^tlium
bai %o\li(
brr diabtt
6*
84
La grammaire française.
les Ile* btc 9Bam:|5en
le mobile bte S^rt'cbfeber
le mille btc îOîcifc
le péristyle bte @dutent)attc
le style, et tous bcr ©rt'ffcl, SeigêiV
ceux en -s<yl© bic <Bà)Xiibavt
moins épisti/le
le reptile baS frtê(f)cnbc %i)kv
le térédîie (ct'n SSurm)
tin ustensile baê (Bixdti)
le vaudeville baê ©affendcb, k.
le vertîciife bcr Qiiirl
le volatile baê fïtcgeiibc %^'uv
le Brésil aîraftticn
le bil ou bill bic ?èiii
le cil iii Stugcniutnt^cr
un exil bic aScrbannung
le fil bic ^\n
le morfil bec i^-abcn ; ro^c
le pistil bcr ©taubiucg
le profil taS «Proftl
-il
dont r l est mouillée et ne se prononce
qne très-peu
le bahil baâ ®t\à)\và^
le baril i>ai ^•â§rf)cn
le chenil bcr ^unbcftatt
l'éméril bcr ®c{)inergc(
le fil (et non pas bcr (Sotjn
fils)
le fusil btc ^lintc
le grésil, on la bic @rau:^cn
ffrêle
le gril bcr SSratrofl
le nombril bcr 9îabc(
un outil bcr .ÇjanbiDcrfSjcug
le péril bic ©cfatjr
le persil bic ^petcrfïnc
le sourcil bic îïuçjcnbrauen
le tril bcr 3:rtlïcr
-ol
le Capitole bag .^ajjttoftum
le monopole bcr Slttcintocrfauf
le Pactole bic Rafiot
le pétiole bcr SB(attfttc(
le péribole bcr 3lctn^ftgartcn
le pôle bcr spot
le protocole baê ^rctotott
le rôle bic SioHe
le contrôle btc fôontroQc
le symbole baê (Siunbtlb
le saule bic ^cibc
. B-moll
bic SSoJwtc, îc.
bcr ^alê
bcr îéctrug
baê ^aI6gcfd;o§
bcr JHtngfragctt
btc .g)a(ftcr
bcr èonncnfc^inn
bic 9îacï)tiâatt
bcr ®ou
bcr aîobcn
bic ®onncnit>cnbc
bic Slotfijud^t
bcr ajitviol
bcr Wlug; bcr®icb=
mi
le bémol
le bol
le col ou cou
le dol
lin entre sol
le haussecol
le licol ou licou
le para-sol
le rossignol
le sol ou sou
le sol
le tourne-sol •
le viol
le vitriol
le vol-
-ul
le capitule ba§ ©rf)(u§fa)3itcf
le conciliabule baé (Sonctltabutum
le cutambule bcr .^autlBurin
le corpuscitle baê ^ôr^crcfien
et tous les diminutifs d'un nom mascu-
lin ; le monticule , le pédicule, le pe-
doticule, le dentirule , etc.
le crépuscule btc ©ainiitcrung
le pécule h(\^ ^Vcutiarttcriit6=
gen
le pendule bcr ^cnbct
le perpendi- bic (Scnflinfe
■cule
le picucule
le préambule bcr (Singang
le rég-ule bcr SJlctattfônig
le réticule , et bcr SlrbcitèbcuteC
non pas ridicule
le ridicule baê Sac^crtt^c
le scrupule bcr ©ciuivfcnëjiwcifcf
le tentacule baê i^ii()(i)orrt
le tubercule bcr .fnoUcn, k.
le véhicule b<iè 23cforbcr«ng^=
mittct
le vestibule ber ?8orfaa(
le tulle bcr %\\U
le calcul bic S5crcct)nung
le cumul bic 5tnt)c(uf«ng , k.
le recul bcr StiScBftof?
le voile bcr ®d)lcicr
le moule ba$ S)îobc((; bic
©ic^form
le branle bnê ®dji»anfcn, jc.
le chambranle baê (Bcfttnë
le merle bic 5lmfcl
un orle bcr ®aum, k.
291. Remarques pMloloiiiques. 1" La plus grande preuve que je puisse don-
ner de mon respect pour Kautorité de l'Académie et de l'usage, c'est d'admettre
encore comme masculins des mots tels que: châle, râle, scandale, hile , rôle^
contrôle, opercule , réijule , relicule , scrupule , tubercule, véhicule, vestibule,
voile, moule, branle, chambranle, merle, orle. Mais ce respect ne saurait aller
jusqu'à traiter de même les mots suivants :
Régies «ui Ir i^i-nre des Rubstaiilir».
W
HtnhHitt
riiciiliHl»
ilrM(«ct<phiil«
intt^rvalle
Nqiiale
nMphodùlc
éryjtlp»-!»' ' )
«Hrioci'l)'
hiihuiiDCrlf
broiK liocfle
xphiu't'le
tfolipyle
badle ou ptrve- j
pierre , pii»srpier-\
<r , rhrlxtrmaHneA
t'en» Il il mur in '
conrliylu
trochUe
rondyle
Hpoiidyle.
cotyl*
Klrifriltt
CHinpnnile
" lommrl
iiit
iifopf
iritiiiii
.11-
f
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iiid)
bfr r.iUf a^raiib
bif ÎJamvffiiflfl
ftrr âRrtrffiK^tl
bie Vur)>urmiifct)cl
bif tlumfnfôriiiiflf iOei»
bic Wflrnffuprrr
b.u' \'i<trbflbfin ; bic
fîI.iL'iMiiiiùbrl
; llfanne
tau v'UMiiiithi(niid)fit
Mhrna feaivltê)
Kiile (slh)
(lundrilla
qnliitltlo
trlllr (ou Irtt)
«Iv^olo
Minpblbolo
mdla
moucherolo *)
brr Jtama^fd
bai da<l>tlacbi<fc(
bîc $ci)jfflfiinr(fc
bic Qnabrillr, ir.
tai ^oml'trt'pirl |r fitiif
btr TriUfr
bit ©ifiirnifflt
btr " '■'-•:^f
bi . :n
tr; a.jtt
pt-trnlir ^/iffru<'M/rMm, baj ^((iiit;l
hiiil*' de pt'Irole)
(aurobole
MMtabnIfl
admlnicnle
i^oiivenlicnlK
rolllcnln
monocnle
nn^ciilo
optrrctile
manipule
sextute
Hertule
ncrnpiilc
b.irlt* ou bcrle
bit lUfanne (Anat.)
b»r .Ç>illf«hftrfi»
bii- ' ' :iluBg
bi.
bu .. ,..,. ^ :..:c
bae ;^(tukca(^
brr îfcfrl
bie 3lrmbiitbf, bifWeftf,
bit .^âitbvoU
bir ScdtRfKuuic
^fr-5frIItfl
bic îauc^qanl.
2ii2, I')* plupart de ces noms sont d'ailIfUTH niarqii«^< féninins dans le dictionnaire
de Boi.ite ft dans plusieurs antres. L'Académie seule les fait masculin».
803. 8' Il osf encore bien des /lo/zw di^ choses {\\ic les dictionnaires don-
iit'iii pour masculins, tels que: tordyl^ , espèce de fenouil; hi/ilrophite , potamo-
phUf , luciole, insectes: arnnthithole , instrument de chirurgie; pyrobole , ma-
chine qui lançait des traits enllamniés; Iriohole , poids de trois oholes . etc.;
m.-jis le poète n'hésitera pas à les faire féminins, selon la forme adoptée. Libre A
lui toutefois do dire, le cmuiynol ou la carat/noie , espèce de loto, de rilalien
cavaynulo. — GruUe ou freux, féminin dans l'Académie, est masculin dans Boiste,
mais à tort.
294. 3" L'Académie dontic n'ai et réale ; mots parfaitement syjionymcs ,
«in'elle fait l'un masculin, l'autre féminin, selon les exipences de la forme. Par
une inconséquence qui ne peut trouver son nom que dans le Dictionnaire de
l'Antdr'mie , trit et trille restent du même jfenre. - ^nand même on accorderait
ainsi au poète la faculté d'allont^er ou d'ahhrévier quelques uiots. au moyen de
r<; mucl , en les t'aisaiit masculins tm féminins selon la forme préférée, on ne
ferait rien de mal. La lan^çue , à mon avis, ne |iourrait qu'y (i^at(ner en souplesse,
harmonie , et variété. .Mais la crainte de l'abus enchaîne n>on libéralisme.
4" F.ntérocèle , e'piplocète, hydroci-te, pnettitiatocèle, raricocète, étant fémi-
nins, comment se pourrait-il que survocrle , hiihonocrle , hronchocèle , sphacèle ,
mots analogues et tous féminins en latin, fussent masculins en français? L'.Vca-
démic y a-t-elle réfléchi? (Voir page ?î> , n" 90.)
295. ^* Jo crois fermement que poecUe , terme empranté dn grec sans altérHtien*
doit s'écrire et se prononcer poerilè , et qn'ainsi il rentre dans les noms de la première
dusse. Kxemple : t^ musé de Berlin forme un parallélogramme; il est orné d'un ra»le
poccllé où t'on arrive /mr un large escalier de ringt'kuit marche* et d'où i'on pénètre
') 4 esi .■ïiiisi fjii II liiiit écrin- re mot, tonrornii'-ment ;'« son «•Ijni.' •
non pas éré.fiprie . romme fait l'Arjiilémie. Napoléon LaniL-^l^ li
éruaipelits , formé, dit-il, de érM<î , J'attire et ;i</«).< . prorhe. (• . ,
PH.S pnuhe, tanin nnir, noxilre. Il est très-probable, en rtTet , que cette M«Uat«
tire son nom ilrs «onleiirs iiiielle imprime sur la pnriie «(T.ri.r ; le quel dérive Jil«rx
de eruthri'^ , noir. - !.'■ ' i ' is serait èruaipélat ,
et non pi- ,n effet. - irrais sli»naler daua
les étymol-v i t. , millier» de ' : -
*) L'AcHdémie écrit moHCktrolte avec deux It , et Mt ce nom mascnlin ! ! !
^ La gr annuaire française.
dans une belle rotonde éclairée par un oeil-de-voùte , la quelle donne entrée dans les
galeries. (Le Livre.) — J'en dis autant de cantabilê , «lot purement italien,
296. 6" Scandale, intervalle, squale, deviendront féminins, en conservant
leur forme actuelle, à cause de l'impossibilit»' qu'il y aurait de dire au pluriel:
des scandaux, des intei'vaux, des squaux. Rien de cho(|uant comme de voir inter-
valle employé au masculin avec une terminaison si essentiellement féminine que
celle d'un e muet à la suite d'une double consonne. Stalle est devenu féminin
pour la même raison , malgré l'ctymologie. La puissance de la forme se fait sen-
tir dans rixdale, également féminin, malgré l'étymologie , ter Sîei^ët^alcr. Mais
pour rester fidèle à cette étymologie, pourquoi ne dirait-on pas, \& rixdal? Ce
serait tout aussi français.
7* Dédale, hâle, râle, diallèle , modèle, poile , zèle, asile , chyle, iles , mobile,
mille, verticille , rôle, contrôle, pôle, réticule, scrupule, tubercule, véhicule, tulle,
voile, moule, chambranle, branle, merle, orle , sont aussi destinés à devenir féminins
à la longue. À ceux qui m'objecteraient la nécessité de distinguer entre îles , Sitfeln , et
iles, 2Bam^3eu; entre voile, ber ©(^Ifter, et voile, ha.è «Sfi^cl, entre moule, bie ©ie^fovm,
et moule, bie 3Jlufci;eI ; je réponds: Si cette nécessité existe pour les mets que je viens
de citer, elle doit exister aussi pour des milliers d'autres mots, dont le sens n'est pas
moins variab'e et n'est déterminé que par la façon dont ils vont se juxtaposant dans la
phrase; tels que, par exemple: — charge, qui signifie à la fois: ?afi , SBiirbc, îabuiig,
Zxaù)t, a3efd;iDerltcf;fett, ©orge, 2lbaa()c, -îluflage , aSerbiiibltc^fett , Sluâgabe, ©ebiugnng, 3lu=
Hellung, 2fint, SBiirbe, ©telle, aSebieuuita, SScfugui^, 2{uftraa, Sdijetge, 93fmei« , âniaeiinitê»
fage, îtngrif, SUerfurf;, Uebevttetbung , ^Sflafter , Umfd;lag (termes d'Art vétérinaire); chai-me ,
en allemand: 3«wber, 3»i"beret , jRetj , §agel)uc^e, SSei^buc^c; — cheville: 5PfIocE, SBoIsen ,
©cl^hi^iiagct, Siettcl , 5pacîreitfl, (^Hcîroort, BitHwort, SBiibet, JîniJd)el, Su^fiiôd^el ; - degré:
Xtt\>\)(, (Stnfe, Orcib»; — lumière: Sic^t, 3u"Hoc^, 'Bil)Uci), ÎÙiuMod), Sjjumpengatt, erfennt=
ttiÇ, fêtitftc^t, Slufflavung , 3htffcf)(ufj , gacfcl , ^eiic^te ; — main, .§ftub , SSovl)aub , ©Hc^ ,
«Ôanbfc^rift , fêtjreuplaè , Sup , Jîtaue, 3iaufe , ®abel, 5lvt ®d)aufel, eimerbafen, Sfttng, ^uo^f,
SSud) , etc. Distinguez donc les divers sens de ces mots par quelque différence sensible dans
leur forme. C'est inutile. Personne ne sera assez stupide pour confondre U7ie main de
papier avec une main blanche et potelée. Quand je dis seulement : concevoir, ponvez-vous
savoir quel sens j'attache à ce mot!" Non. Mais quand je dis: le sein qui vous a conçu;
concevoir une idée, un projet, une entreprise, un plan, etc.; concevoir de l'espé-
rance, de l'amour, etc. ; je conçois bien ce que vous me dites; concevoir une clojuse ,
une condition en termes précis, vous saurez aussitôt s'il faut le traduire par cmpfangen ,
ou erftnneit , bid)tcii, faffeii, begreifeii, »erfte!)en , abfaffcn. Que tontes les distinctions inutiles
Hoient donc abolies , du moment qu'elles ne font qu'engendrer des difficultés plus graves.
CVoir pages 38 et 39, n"* 129, 133, et Mî.) Si un mot devait changer de genre en chan-
geant de signification , où cela nous ménerait-il ? On n'a qu'à se rappeler les difficultés qui
résultent d'une pareille fluctuation dans les seuls mots aigle, délice, foudre, automne,
hymne, orgue, orge, oeuvre. Dans l'intérêt de la langue, on ne saurait s'opposer trop
énergiquement à cette fatale direction des soi-disants grammairiens, possédés de la manie
de distinguer. Néanmoins, pour ce qui est du mot voile , on pourrait respecter l'usage, en
observant les principes de dérivation et d'analogie, c'est à dire, en écrivant voit, au mas-
culin (©(^(eter), et voile, au féminin (©cgel) ; comme on écrit partt, ^Çartet, et partie, Xi)dL
297. 8*^ Les principes de dérivation développés page 85 indiquent suffisam-
ment qu'il faut écrire bubat , libel , pedicel , chèvre feuil, ancil , concil , codicil ,
crocodil , dactyl , péristyl , reptil _, verticil , volatil , Capitol , monopol, protocol,
capital, conciUabul , corpus cul , pédicul, denticul, pendul , perpendicul , etc., en
supprimant la voyelle finale des ablatifs: bubalo , tibello , pedicello , caprifolio ,
ancili , concitio , codicillo , crocodilo , dactylo , peristylio ou peristylo , repliïx ,
verticillo , volatili , capitolio , monopolio , protocollo , capitula , conciliabulo , cor-
pusrulo, pediculo , denticulo , pendulo , perpendiciilo , etc. Il faudrait de même
écrire scandai, interval, de scandalo , intervallo , si le féminin, avec la ter-
minaison féminine, n'était préférable, à cause de la forme exigée par le plu-
riel. (Voir page 35 et 86 , n"' 68 , 70 , 71 , 79.) — Par la même analogie , le
poète écrira: le Bengal, Xtchrysocal, X^crotal, \q final, le vermicel, \q violon-
Ré ((Us sur le genre des su lis tan t ifs. gf
<•(•/, If )iuUiltiiiel , le /iuilrffiiit y \e térétUty Vutitensil , \v vuuilevU , k cutam-
but , etc. A réu;<ird il«> (■tM'tains noms |ifii mniiiis , 1«* |HH''ti> <'tinsultcra riiarinoiiic,
pour savoir s'il itoil |ir('lVM'*'r \c niasciijin avt't- la forme masculine ou le féminin
av(M> la tormo frminiiie. Il pourra dirr un ,intiinU ou une untiiuile, oiseau de mer;
W troupitil ou la Iroiipiule y ois«>au d'Auii''ri«|ut' qui se ra|)pro('lie du loriot. I,a
ti'OHpialf huji/K'f t/f Madras est le mrme oiaeau t/ue te yoheiuuuvhe du Cap.
298. ft" Le poète n'ouhliern pas de donner aux diminittlfs , en toute eireon-
.slance, le (^eiire du nom dont ils dérivent. 1'ant (|u'on dira le lobe, le ylohe , le
vtilice , ete. , il devra dire, le lobtil . le i/lobiit , le rtilirul , et»'. Il continuera,
néanmoins de dire, le drnticiit , ntal((ré l'emploi de dent au t'éminin , alin <|ue le
publie, frappé de cette iiu-i)ii.s('-i|iiriiri- . en restiliit- |ilns \iti- an mot dent son
vvritaMc ((enrr.
999, 10" Le jKiéle ne ile\i;i iimi ijr> jimiMin^ ijue nous lui uitruyons
qu'Hvee la plus grande réserve et toujours au prolit de l'harmonie.
300. Il" Kn s'attaeiiant à faire dominer le féminin dans des mots tels (ju'in-
tervalle y samdale , etc., il choisira d'abord des exemples , où ce chan((ement
soit peu sensible. Quelle immense intervalle du codé de l'Kvangile à celui de.
l'im/uisilion! .
Troisième liatHiilon.
-re
Premier peloton.
-are
301. Parmi les substantifs dont la syllabe finale sonne ar, are, il
n'y a que les onze suivants qui soient féminins:
la mare ttx ÇfflhI , bic %\n%t , »c.
Navarre îllauarra
la simarre bal £d)Itp)>lltt&
la tare bcr Qb^auf), grttlrr, 9)îiin^rl, ]c
la tiare Ux Xurban ; bit 'ijjaptlfront , ic.
lo.M arrlies b.i«i Tarviii» , .^ant^tlb
la bagarre b.i* (Sfjaiif, t'^tlfimnifl
la barre bic (ètaiid»', îlVirrf, jc.
la fanfare iai îrompctrrfifKfd^fn
la' gabare ^rt l'Kiitcr 3cbifc
la guitare btc (Sitf)(r
302. Remarque» philologiques. 1* Èpingare , donné pour ma<iculiu par l'AcaUémie,
est marqué féiniiiin dans I.Rndai^( , qui, pour comble d'incon.«équence, écrit èpingar , xans
e muet. Kn adoptant cette dernière forme, le poète ne gardera bien de lui donner le genre
féminin
303. 2* Le poète écrira: tartar, Tënar , lars , au lieu de tartare , Tènare , lare*.
Il dira de même , un nvar (ver , ciron) et non pas nn avare.
304. 3" Wlc" de choquant comme le.s formes féminines are, dèeiare , centiare , hee-
turf (du latin arra , aire), avec le genre maticulin. Pourquoi les noms de la nomenclatare
décimale ne pourraient-ils pas se soumettre ao genre exigé par leur terminai.sonr (Voir
page 57, 5»)
305. i* l'« vTai philolog n'Iiésltera par à dire: la fbarre (ba« S tret)) , la nrnre
bit :il}îffrbratTf) , la spart (bic î^orabc , iPrafff ) , la nryllare , ou cigale de mer (tint ?lrt
l'Jcrrficbl) , ia rigarre (bic Ctoarrr) , marqué m. et f. dans plusieurs dictionnaires, entre
autres celui de llenschel) , la ratarrhe (bcr JTaiarrb). Il devra opter pour le bècar on la
bêvarrf , le tintamar , ou la tintamarre . Bécarre, tintamarre , masculins avec une forne
si essentiellement féminine, quel vriii pliiiolog ne sera pas choqué de cette di.MCordunce?
306. 5* Le phare deviendra la phare , k la longue.
Second peloton.
-er
307. 1" Parmi les substantifs en -er, t^ais eeux dont la finale sonne
1ère, avec un *, sont masculins, moins les suivants:
88
La grammaire française.
-ter
une anthère
une artère
une estère
la patère
bie ©tflubtolfje
cine ^puténber
eiue èc^tltmatte
bte Opfcrfdjale
la panthère ber 5Pantt)er
la terre bie (Srbe, bev SBobfil, 2C.
la pariétaire baê SBanbfcaut
et autres noms de plantes herbacées.
Remarque. Il va sans dire que l'adjectif horoptère ne s'emploie substantivement
qu'au féminin, le mot sous-entendu étant féminin. Une horoptère ou ligne horoptère
308. Remarque philologique. Le poète appréciera si le féminin ne serait pas
préférable , dans des mots tels que : baptistère , caractère , cratère , ictère , magistère ,
mésentère, ministère, monastère, mystère, phalanstère, stère, etc., attendu que la
suppression de l'e final en troublerait, pour ainsi dire, l'économie, eu faisant, par
exemple, de magistère , ministère, — noms de choses aux quels s'attache l'idée féminine
d'étendue ou de dignité , — magister , minister , qui réveillent l'idée masculine d'homme.
309. r
les suivants
-air
Ceux en -air, par ai y sont également masculins, moins
bas @ffcf)âft, bte @ad)e
bie îenne ; bte ©nmbflac^e,
ber .^ovft, bdé S^lefi
discours de Cicéron contre
Catilina
bte jîaitîel
bci: <&ci)tctin, bas CSiweip
bte (2vrac^fuitbe,@vr(ic})fcf)re
bas aBû9cr()cmb
bte iSeurt^fittittgSfraft
la jugulaire
la moustiquaire
la paire
la statuaire
la viniaire
la dentelaire
la pariétaire
bte Jïe^labcv ; bas ^titnbanb
SBettupr^aitg gegen bie3Jîuê=
îttos
bas ÇJiaar
bie g3ilbl)a«crhinjî
ber 23tubtn-uc^
bte §8tetit)uvî
bas iDJauevfvaut
et autres noms de plantes lierbacees.
l'alfaire
l'aire
la catilinaire ,
la chaire
la glaire
la grammaire
la h aire
la judiciaire
310. Remarques. 1** Circulaire , molaire, pituitaire , employés substantive-
ment, sont féminins, cela va sans dire, le mot sous-entendu étant un nom fémi-
nin. Une circulaire, une lettre circulaire. Une molaire, une dent molaire. La
pituitaire , la membrane pituitaire.
3" Naturellement les noms de personnes qui s'appliquent à la femme aussi
bien qu'à l'homme, sont des deux g'enres. Tels sont les suivants: adjudicataire
(bem tt\Ma^ gertcf)t(trf) jucrfnnnt Jcirb) , centenaire (ein î)unbcrtjâl)rigcr ©reiê) ,
convulsionnaire (ber @â)5uârmcr) , dépositaire (ber SSerluatjircr) , donataire (ber ,
bte SDonatar), incendiaire (bev 58ranbfttfter), insulaire (bev Snfulancr, S»Kt=
6eit)ot)ncv) , légataire (bev 3îcrmacî)tnifnel)mev) , locataire (bev SOîtettjev), sous-
locataire (bev 5lftevtntett)ev) , millionaire (bev fOîtlItonâv) , sexagénaire, septua-
génaire, octogénaire, nonagénaire ; pensionnaire (bev ^ojlgângcv, .^oftfdjiitev, K.),
pétitionnaire 0>n^\ti)U\in^, poitrinaire (ber SSvuftfvanfe), propriétaire (bev (Stgen*
tî)iimcv), etc — Adversaire est des deux genres dans Noël et Chapsal, mais à tort,
comme le prouve cet exemple: «Cette catastrophe, et c'en fut une «grande chez une
nature si poétique, éveilla la perspicuité , la malice, latentes, cliez cette jeune
lille , en qui les prétendus allaieut trouver un terrible adversaire." (Balzac.)
En revanche, pétitionnaire n'obtient de MM. Noël et Chapsal que le genre mas-
culin. Libraire est plus heureux; ces messieurs lui octroient les deux genres, à
la barbe de l'Académie, qui, qiiaut à elle, dit: la marchande libraire, et non
pas, la libraire. Ici l'Académie a peut-être tort.
3" Le poète écrira pensionnair, locatair, etc. , au masculin , et pensionnaire,
locataire, au féminin.
-ière
31t. 3" Pour ceux dont la finale sonne ière, il n'y a de masculins
que cimetière, lierre, arrière, derrière et bréviaire, avec
quelques adjectifs pris substantivement, comme auxiliaire.
H )■ 1^ I p 9 H u r le genre d e h mi b » l a ii t i fs.
m
312. RfinaniHt philnlogliine. La «appremlon île IV oii|ili«nlqur, danii l« bmI cimu-
tlère , introtliiirHll uiir rncliiMi.'tr fxccption |ti«rnii lert iioiiin en itr , oit l'r Anale ne «onne
jHmHLs. Ciin^tlrir v<«l dune ileHliné ii ilcvfnir rêniiuhi , roiuiue Ioiik 1«.<« nuln-ii ntMii eM
iV/r. l/tiHUfC)' »'y oppoMe. Mnis, quniiil I'iimmki^ >•>>( Hti.siinle, II rniil le corriger, pour qn'un
nouvel iiHHgt- , confornu' k la raixon , Niicrèili' ii t'u^uxe i|ui Ini r^t contraire. Knc«re nne
M» l'expérience iiniis luuntn^ ((u'il ne fiuit que quelqneM Jonri* pour reU.
313. 4" Kii dehors des noms on -«ère, -air, par ai, et 1ère,
les mitrj's noms luasculiiis en -er sont les suivants:
le for
IViilVr
le cancer
réllirr
lliivor
le pater
le ver
le boivi'der
l'einbareader
le iléharcader
le calorilèr^?
le dextrochère
le hère
tit .^iUt
btv i^rfbtffdnibfn
ttv ^ft()«r
ttr Sftintfr
ta* îl^ûtfrunftr
ttv SiJiirm
bic i*ufUuartf
ttr ».?tiuMabfV(a(j
bfr âlsùmcUiter
redjtcr ''Hvm im SEBa»
pfnfdjilbt
btv arme 2rc))f, 3t^(ii
-er
! le
parère bai ®utbiiitfrn
1 le re|)ùre bai Wltvt\ti<ltftn
\ le primever ber ^rfii^iittj
le réverbère bfr .éotjlfpifg*! ; bit
<B\>\t^tHampt
le thiirifère bai Htauttf^^
le toiincr/T bcr X>onner
le verre bai @(aô
uo ulcère tin ®(fd;tiMiir
le viscère bai (èinc^twtibt
le mammifère bai Sâtictrt^tr
et aulreH noms analogne», oiï l'on KOiit-
éntcnd le mnt animal, oUeau , iioitsun,
papillon , etc.
cfcr ; bai H^cttelmaiinôfpiel i
314. Hf mu II/ m'a philologique». 1" Lu poète M'attachera ii faire dominer le féminin
dun» Ic.H niot.t niocère , ulc.i-re , vistrie , dfxlrochève , repéif , réverbère, et mèuie vent,
re qui fera cesser la confusion entre ver, ver», et verre; la terminaison de ce dernier
mot étant d'ailleurs eHacntiellemenl féminine , comme celle de terre.
315. ''2* Le poète devra ne décider pear le tonner ou pour la tonnerre.
Troisième peloton.
-Ir
31B. r Les noms dont la teriniiuiisoii sonne «Ir, sont tous mascu-
lins, moins U's six suivants:
lu, «ire ba« 4U.K^«
l'Kpire (îpirit*
rhri;ire Ut i^tç^iva
317. Remarquf. Le poète écrira empir , comme soupir, on il fera eiN|iire féminin ,
-^•-l(ln la fornie ; ce qui est préférable à cause de l'idée féminine d'ètemtue on de puittance
que contient ce mot.
-or
318. 2" Les suhstanlifs dont la terminaison sonne -or >()iit i^éné-
ralement masculins, moins les dix suivants:
l'ire
bcr 3orii
' Ih myrrhe
bic
la lyre
bit \;tttr
la satire
bii
la mire
ba«-9iid>lforn
la tirelire
bif w
l'aurore r' "' vHlit
l'amphore r i
rénophore t.;. .,....,,. [.ïfi
la inétHphnrc ba« 'iMlc, bir ^{ftdp^rr
la màndore bic iUianbort
la inandraKore bir '?ltr.uiiinMir|fI
la niassore
ou massorah
la pécore
la pléthore
la âore
bic iUafTcra (ïïrfUïrmiii brr
3?ibrl)
baJ ÎMrl» , 'î^icr
bir lieUblûttitffit
baJ 'î^lunirnbud^ . bir 'IMui
mrnbcfc^rrtbung , 3iora
aux quels le poète fera bien de Joindre pore (bit $crr, b«l G(^W(i|lcd>).
Cinquième peloton.
-ur, -cur
319. Parnii les substantifs en -ur et -eur, les suivants seuls sont
masculins:
90
La grammaire française.
le mur
btc 3Jîaucr
le futur
bev fflrauttiîfliu ;
bit ju=
le labeur
bic 9Irbftt
l'honneur
bic (Sbrc
l'heur
bas mM
le coeur
bas .§ev}
le choeur
ber (5bor
le pleur
bn« 2Betncu
et leurs
composés , ainsi que
les ailjec-
tifs pris
substantivement se
rapportant
à un nom masculin. (Voir p.
50.3
un augure cin SSogclfcfiaucr, eiiie SSor=
bcbeutiniiî
le parjure ber SJleineibi^c, berlDlctueib
le murmure baè ©emurmef, SDîurrcn ,
(Sdufefn, ©efif^jcl
le colure ber ^oint (!9îittag= obcr
Sa^rjcitfrcii^)
le beurre btc 33uttcr
le leurre (loruni) bec ^ober
l'azur bas ïafuvblau
320. Remarques philologiques.^ 1* Aixturus , terme de science conservera sa forme
scientifique.
2* Quoique ie féminin de lémures, adopté par l'Académie soit contraire à l'étymologie
et à l'usage le plus général , nous sacrifions volontiers -à la forme et l'usage et l'étymologie.
3* Beurre , forme essentiellement féminine , deviendra féminin , comme en allemand.
4" Le poète s'attachera de môme à faire dominer le féminin dans leurre et murmure.
Sixième peloton.
321. Les substantifs dont la terminaison sonne -our sont masculins,
moins les suivants :
la bravoure
la mourre
la bourre
bic îa^jfsiîett
bas Btnaevf^iel
bas gum;aflï
la tour beç î-bitrm
la court ber ^of
CVoir p. 42 n"' 155 et 156.)
Septième peloton.
-oîr
322. 1" Parmi les substantifs en -oir, tous ceux dont la finale sonne
-toir, avec un t sont masculins, moins les suivants:
une écrltoire cin 2c^rcibjciig
une échappatoire eiitc 2JuSfIurf)t
une histoire eine ©efc^ic^tc
la victoire ber ©tcg
-toîr
la décrottoire bic ©cl;ul)biirftc
l'eupatoire ber i&irfctîlcc
l'impératoire bic ^aiferrourjct
et autres noms de plantes herbacées.
323. 8« La plupart des autres noms en -oir sont également mascu-
lins, moins les suivants:
une armoire
une attrapoire
une avaloire
la baignoire
la balançoire
la bassinoire
la bouilloire
la brandilloire
une écumoire
la foire
la glissoire
cin ©d)ranl
etue SflUc
eine ©urgcl
bic 58abcnjartne
bic 2Sipl)e
bic «Sarmflafc^e
ber ©icbteffcl
bic Srbaiiîcl
cin (âcbaumloffel
bie SDÎeffc
bic @lcitbai)n
la gloire
la lardoire
la Loire
la mâchoire
la mangeoire
le mémoire
la moire
la nageoire
la passoire
la poire
la polissoire
ber 9flu^m
bic i5^.Hrfu«bct
bic !^Dirc
ber .ticfer, bie ^innlabc
bie ^fcrbcfriv>)"e
bas Q!)cbact)tui$
ber aJîobr
bie Blp§fcter
ber (geiber
bie 5Birue
bic ©(ansbiîrfîc.
324. Remarque philologique. Le poète s'attachera à faire dominer le féminin dans
le mot accessoire Cchose accessoire). Ivoire (baS (Slfcntcinj était autrefois féminin.
325. Parmi les noms en re^ il y a encore le mot genre, seul de sa
terminaison, et qui est masculin.
Q,aatrième bataillon.
-I^iie et -c|iie
Premier peloton.
-giie
326. Parmi les substantifs dont la terminaison sonne s« tous ceux en
agpue et igwe sont féminins , conformément à la règle générale moins
nèfles .sut 1<- genre des siiIinLmi l i l ^
91
ratfue , et» (|iii «'st vn^rue (biiô Unbcfdmmff) , v\ brc/it/nr , iiuin (yin|M)>r,
(lu'oii iM'Ul siiiiplil'K'r .'liiisi: bev/iy. — Les autivs sont masculins, iiiuiiis
les suivants:
lu ilroKiM*
mu- éKlogiie
1m plroKiio
U ityiingogAe
bit ^roivif
ba< Oubditl^uiii
lu vMgiio ^r 9iuf
U foHKntt bir aufbraiifriibr ^(f
Ia pyXHrgu» ou jcaii-le-lilanr, oixi^au dt- prol*
une orgue rinr Crflfl.
3«7. HriHitniufK pMlolitgiquM. 1* Pyguiyuf, eut donné pour niaftcnlin diind plu-
MlvurM dlctiuiiiinlffs, luiiln it i|ii)*nc An , Je vou.h le demande V
3«0. 2" l'iDloijiif , épiloffur , détiliMjiie . iiuuinlogue , apoittf/ue , n'ont pu» pinii de
«IroJt.H au niHHriiliii que leur nuHlogue èijloijur. l.e poêle H'nItMcherH k faire dooiiiier le
réuiiiiiu dans rt:s iiiiiii?<. /^oi/Hf (bir '^Pi^t^t) deviendra égnlenient féminin, «onune en «Uemand.
OtJ. :)■' |,)> porte dira !*■ phitoloij et non p.tM te f>hiloloyue. Il dira de néoie, mu
masculin, anitloij , ut au féuiiniu, nnulogue. (Voir page 34, n* !13.)
Second pe.loton.
-que
33(). Parmi les substantifs dont la terminaison sonne c dur, voici
quels sont ceux en ic ou Ique qui sont masculins:
-le, -Icciue
le caïqiie 3(rt ^3t^a^u^)|)f
W ralori//M«' ^cr STOârmfffoff
lo f;mli(ju(' bac i^fiftlidjf Soblicb
le l'olcliuiue bie iJcitloff
le din((nosti(|iic ba^ >3t)ttrvtom
le distù/M*' bas 5l^cr»<paar|
rK«'('lt',siasti(/i/f baiJ Jl^urti Jf fuô |3ird(^
le Li'vitiy/u' baiJ X'ftfitcubudj
le nioiistw/Hf bfv Sliuiïfito
le iianényriquc bic Sobrcbc
le ithlojçistiquc ttx SSanitfj'toff
le pique bai» ^^if
le \t\qtie-n\iiue bad C^Rfrûrurf^cii
le portique 'J bie (Saulcn^aUc
le iox'ujuc tai C$)ift
le tropique bcr SSÎeiibcfreiS
le \'\;\\\t]ue bav< ?(l?c»b»ial)Ifiirîcbfraufc
aux quels il faut ajouter plusieurs adjcetifs pris substantivement dans un sens
neutre: le comique, le tragique, etc., ou se rapportant -à un nom masculin.
33t. Remarques philoloffiques. 1" Comment IWeadémie peut-elle écrire te
tnastic et ir inoustiqueY Kneore si elle écrivait le mousquite , eonforinéinent à
létyinolojçie mosquito : Plus conséquents, lioistc et L.;»veaux maninent moustique
léininin ; et tout vrai philolojçwe sera de leur avis.
332. 8" Ciiïqup {%vt ®(f)a(uvpf) ne pourra rester masculin qu'autant qu'on
l'crira caïc , comme l'ont Boiste et la plupart de.s lexicographes.
333. 3" Quoi de plus contraire à l'analogie qui^ ttiaipiastic , nom d'un art,
il'une science avec la forme et le genre masculins, et diagnostique , signe, symp-
tôme, avec le genre masculin et la forme féminine'^ Tout vrai pliilolog ^ira ta
diagnostique, dans le premier sens, et le diagnoUic , dans le second.
334. V* Il écrira rfl/on'r, distic , Ecclésiastic , Lévitir, phlogisfic, pic-nie,
toxic , tropic , riatic , comme «iraric , alambic, etc. Il préférera le féminin pour
cantique, cotchique , pan^gi/rique , portique , pique. Le féminin , pour ce dernier
mot, trouve sa pleine justitieation dans cette ancienne façon de parler: roilà bie»
rentrer de piques noires, tai pa^t Voit bie $au{l auf'd Itu^e.
un agaric
brr SBauuif(t)rcamm
un alambic
brt S^rrnnfolben
l'arsenic
baé airfenif
aspic
eine flatter
le basilic
bie Jtôiitftértbft^ff; Ut Ai»
iiio^rtant
bie îyinbf
le cric
le diagnostic
bie ttuterfcijctbungMunfi ber
Jlranfbeitrii
le mastic
ber anaftir
le" pic
bie €pitbdue; bcrOtttt; ^"
(Spec^t, ic.
le pronostic
bic Sorberoermuibung
ou prognostic
le public
Mtcitm
le Uc
v'iriibfiften, Swrfm .
... ..l'ic Jingewoi^tt^ett
le trafic
bec .^Aubel
') Portit/uf et rryfttnporlique sont naturellement (ona deux du même genre conae
diftique et têtrastique.
92
La grammaire française.
335. Les autres noms en c dur , sont masculinis moins les
suivants:
-aque
l'attaqne ber îlugviff
la baraque btc Selbtjittte
la caque baé 2;ijni:r^cn
la caraque bte Jîararfe
la casaque bte ÏÏJftfcflctbitUfl
la cloaque bte Jïotfiflntte ; bte Jîloafe
la flaque bie ^Ufii^c
la laque ber ^aà
la pâque, les pâques bte Cftevn
la patraque
la plaque
la polaque
la sandaraque
la thériaque
at<3eni"i^tc 3Jîafcfeine
bte 5pintte
bn« (5))^ï[)ft^tff
bas 3Bac|)f)clberf;ar5
bte @iftt()teriirjeuei
-eque
la Mbliotlièque ter iSûdjevfaal
la glyptothèque bte @l^)Vtotl)cI
la pinacothèque bie $tuafoîf)ef
l'hypothèque bte Sîervfanbung
les obsèques baê Ceidjenbegcingni^
-oque
la breloque bieJUetniç^fett, eiu5;vominclf(î)t«9
la bicoque baS ^left; bte SBaratfc
la coque bie @d;ale, .§iilfe
la défroque ber ?larf)la^
l'époque ber 3eiti)unft
l'équivoque bie Swetbeuttsjfeit
la loque ber (^e^eii
la pendeloque baé 3li;gef)aiiiif ; 2eitd;teifle=
f)au(^e; Ijerabtjaitgcnbe^e^eii
la toque ber Srtltenf)itt
'Il que
la nuque
la perruque
-oucfue
la felouque
-oulquc
la foulque
-anquc
la banque
• inque
la pinque
•onque
la conque
arque
la marque
la remarque
la parque
-orque
la remorque
•a!«que
la bourrasque
la basque
la frasque
la masque
-isque
la bisque
la brisque ')
ber SflacFett
bte ^eriide
bie Selnde
bas aBnffer^ufeu
bie SSaiiî
bie ^tnfe
bie 2J?ufc^eI
bas 3eid)en
bie 3lnmerfuitg
bie SÇarje
bas ans (5(^le))^)taii ue()i«cu
ber iSturinn.'tnb
ber SfJc(îfd)oj5
ber ©djaberttacî
bte Srafec
bie jlraftfuViJe , bas 5Bpraiu'=
qenebenc (tm (5))tele)
bas aBridSfpiel.
336. Remarques philologiques. 1" Pourquoi ces distinctions puériles, établies
par les grammairiens, entre cloaque, lieu destiné à recevoir les immondices, et
cloaque, conduit fait de pierre et voûté par où s'écoulent les immondices ; entre
masque, faux visage, personne qui porte un masque, et masque, femme laide?
Alors, pourquoi ne pas dire aussi, le bisque, terme de jeu, et la bisque, sorte
de potage? Plus conséquents, les Allemands ne connaissent pas ces vaines sub-
tilités , et ils disent dans tous les sens: bie .^(oafe, bie SDZaêfc. Quiconque, en
parlant dJune femme masquée , d'w/i masque , s'est vu forcé par la règle d'accord
de dire il est beau, conviendra qu'en ceci nous devons imiter les Allemands.
337. 2" Socques, catafalque, calque, manque, scinque (lézard), cirque, flasque,
disque, risque, astérisque , obélisque, ménisque, lemnisque, morisque, trochisque, sphé-
nisque, centrisque , dytisque , hippobosque , ne sauraient rester masculins, avec une ter-
minaison toute féminine. 'Comment l'Académie peut-elle, faire anasarque féminin et oedé-
viosarque, mot tout à fait analogue, masculin?
338. 3" Le phoque, dtf latin phoca , deviendra la phoque, ou s'écrira phoc , comme
roc , foc , etc.
4« Colloque, soliloque, ne pourront de même rester masculins qu'autant qu'ils s'écri-
ront colloc , soliloc.
à" Pourquoi coke ne deviendrait-il pas féminin en français. Brâler de la coke.
6» Le poète écrira Pen/a<éj<c, mélaleuc, Orênoc, lentisc, kiosk,etnonpentateuque, etc.
7» J'ai VU les mots glyptothèque, pinacothèque , employés au masculin dans
un spirituel article de journal. Mais cela n'est-il pas contre toute raison? (Voir
le n" III, page 34.)
8« Pâques n'est masculin que par ellipse du mot jour. Pâques est passé, c'est à
dire, le jour de pâques. Quand Noél est vert, pâques est blanc, on, par une métonymie
plus forte encore, les pâques sont blanches.
*) Brisque est masculin dans Boiste , mais sans aucune apparence de raison.
Ti l' ti r f il e s s u 11 s I ;mi I i f s c <i m p o .1 é S.
«I
Règles
sur le geire den Hibstaillh c*mpo<<«-s.
1
Deux .substaiitifs JiixtaposëH , comme chef-lieu.
331). Rèale. Lor.s(|u*iiii nom compo*è est fonnô d«' deux siibslan-
tifs JHxtnjiosi-x , c'est le pieiiiicr qui en détenuine. le {;eiirc. Kxemples :
le l);iiii-marie
lo elirtiirave
la FMo-hicu
le laiiricr-rose
le trou-niadnmc
un oi.seiiii-niouclic
1.1 saisio-arrM
la saisir-brandon
etc.
ttr îdicdcitcolibri
bfr (^inlprud?
Me SPtfdiJ.uinaljnif
^fr (^iitriiiiftf.
tad SJiiuicnbab
bfr Wi'ibfiifol)!
baH (>rol)nlriri)iiam0ftfl
bfr JClcanbcr
bai Jlammrrfvitt
3'l(). Hnnnrques. 1" t'opciidant on dit le fourmilion, birii (|iic foiirmie »oil
Irniiiiin. i'onniuoi ? l'arec (|ue ce iiidI ne rcpl*ésentc pas un e.s|i('i'e de fourinie ,
mais un insoele ni^vri»ptère qui dévore les fourmioa. La Grammaire IKationate
écrit pourtant une fourmilion.
341. t° Il on est do nième de taupegritlon (bit ÇrbgriUc). Le taupegrillon,
(|n't>n noninic antrtMuent courtiUîre , n'est pas une espèec <!e taupe, mais un in-
seete de la tamillc des ((rilluns, qui habite sous terre, comme ta tau/te.
3i4. 3" Il faut on dire autant «le chèvrefeuille, c/ièrrepied : tons noms com-
posés dans le jféuie de la lanj^ne latine et de la laniçue allemande, où celui des
deux noms (|ui est le premier serait au génitif, si l'on procédait par analyse, ainsi
qu'il suit: feuille de chèrre y pied de chèvre.
%" Houle-dogue appartient à la mime catép^orie. On é<'rira huulednij ou l'on
fera ce nom féminin , comme en allemand.
II
Deux sub^tautifs joints par une préposition.
343. ïièscle. Loisqu'un nom composé est formé de deux substan-
tifs joints fiftr nne préposition . c'est encore le premier qui en déter-
mine le genre. Exetnples :
le cbef-d'oeuvre bav^ 9)ici|itfr»vfrf
le coq-à-l'Ane baô Qnid pro quo
un arc-en eiel ein i^Hr^^rnboi^eu
le eroe-en-jan>be baiJ ïl^fiuunû'rfc^laçjcn
le cul-dc-sac bie ^acf^aiTc
le cul-de-lampe ^trabljûni^nibfr î)e»
rffn,<i<rrat^
un oeil-de-bocuf baâ Cdjfcnauge
344. HemarqHea. 1" Tête-ù-téte (mit cinfm atlfin) osl une loeiitio» adver-
biale employée subsUintivomeut au masculin. |»ar ellipse du mot entretien. Va
ti'te-à-tète , c'est h dire, mm entrelien tète-à-t^te , fin ®ffprtï* untfr )?i<r "îlu ^en.
V Dans paille-en-i/ueu,' , gorge-de-pigeon, etc., c'est de même le nom sous-
ontondn que l'on ci)nsidère.
III
lia adjectif et un nom réunis, comme cerf-eolanL
345. Hob:I«». Lorsqu'un nom composé est formé d'un substantif
et d'un adjectif vèiinis , naturellement c'est le substantif qui en déter-
mine le genre. Exemples :
le pied-de-biche
le j)ied-à-tcrre
le haut-de-chaus-
ses
le pou-de-soie
lo pot-au-feu
l'eau-de-vie
bfr .^irfc^fu^
bad ^^bjifijti:)uartier
bit aîtinflcibcr
5ïrt flarff r3«ib«n<f ui;
bcr 5[fifd>fepf
bfr âîranntJDfin.
94
La grammaire française.
l'amour-propre
le grand-maître
le gros-texte
le petit-texte
btc (Set6ftftc6c
bcr ©rofmctfter
btc groSc Sieytfc^rîft
bte ffelne %eft\d)^\\t
la basse-court
la main-levée
bcr ©c^ûgcï^of
bte Stuf^cbuitg bc8
gcrt4t(icf)cn 93e»
fd^tngcê. -
346. Remarque. Dans terre-plein, c'est le mot ellipse qui détermine le
genre. Un terre-plein (SESaftgang) , un (endroit) plein de terre.
IV
Noms joins à un mot invariable, comme aprês-dînée.
347. Règle. Lorsqu'un tiom composé est formé d'une préposition
d'un adverbe, ou d'un autre mot invariable et d'?m substantif, il demeure
soumis à la règle générale , c'est à dire que le substantif seul en déter-
mine le genre. Exemples:
une avant-garde , ctn 5Sortrab
une arrière-garde , ctn 9îacï)tra6
une après-dînée, bte jgett nad; bctn 9)Ztt=
tagcffcn
le contre-ordre, bcr ©egcnfecfc:^!
le contrecoup, bcr ©cgcnfç^tag
la sous-entente, bcr J^intcr^aft
le bien-être, bcr SSotjlftanb
le mal-être, bcr Ucbctftanb
la sous-gorge , bcr ^cljtrtcmcn
le sous-faîte, bcr ©tcbctf^jt^
le sous-pied , bcr 33ûgcl
la sous-préfecture , btc Untcr^jrâfcctur.
Etc.
348. Remarques philoloffiques. 1" Entreligne sera pourtant masculin , tant
({w'espace le sera aussi, quoique ligne soit féminin. C'est que ce mot ne repré-
sente pas une espèce de ligne, comme antichambre représente une espèce de
chambre, mais un espace entre deux lignes. Naturellement, le genre porte sur le
mot espace sous-entendu.
349. 2" Il en est de même des mots avant-main et arrière-main , oii l'el-
lipse n'est pas moins frappante, et qui sont masculins selon le sens, quoique
main soit, hélas ! féminin. Au jeu de paume. J'ai gagné par un bel arrière-main,
par un coup poussé du revers de la raquette ou du battoir. Une coup d'avant-
main (ber 9îîi(ffrf)tag). L'Académie nous enseigne i\\\ arrière-main s'emploie au
fémiiïin dans cette phrase: atoir V arrière-main belle; jouer bien du revers de
la raquette ou du battoir. Sauf tout le respect que je dois à l'Académie , je dirai
toujours, pour ma part. Avoir l'arrière-main beau, c'est à dire, le coup d'ar-
rière-main. — En termes de manège, les défectuosités de l'avant-main, de V ar-
rière-main, de la partie antérieure, de la partie postérieure du cheval. Ce che-
val a un bel avant-main y ou simplement, a de V avant-main (9Sorbcrtf)ct().
3* I/'Académie donne à tort pour masculins malaise et mésaise , puisque leur simple
aise est féminin.
Un verbe et un substantif.
350. »è»le.Les noms composés, fovmés (Vun verbe et d'un sub-
stantif, sont masculins ou féminins, selon l'objet sous-entendu, et par
cela même sont presque tous masculins, puisque, le plus souvent, il ne
s'agit guère que d'un homme ou d'un instrument. Exemples
un abat-voix ctn ^anjctba^ le chauffe-cire
le boute-selle baê^fi^ctUumStuf- le coupe-gorge
un brise-glace
un brise-raison
le casse-tête
le chasse-marée
le chasse-mouche
ctn ^anjctba^
baê^fi^cn jumStuf-
ft^ett
bcv (Si^bod
cin to^fïofcr cSd;n)d=
i^cr
bcv ^o:|)ft)red^cr
bcr^tfcljfarren; 5lrt
SSûot
bcr iï(icgen>»cbc(
le coupe-tête
le currdent
le cure-oreille
bcr 2Sacï)êJ»ârincr
bic SOîorbcrgrubc;
9laubcrf)o()(c
baê aSottigtrf^tct
bcr Qaitn^tûà^n
bcr £){)rtoffcf
un écoute-s'il-pleut 2Jiu^tc , btc bfoft
bur^ ®ci^tcu^cnge()t
un fripe-satiee ctn S^rcffcr
le gardc-mahche bcr Ucbcrarmct
Genre des substantifs composés.
M
le jçardc-mcublc
le jçîirdt'-rohe
le nanh'-viio
lin giUe-pàlc
iiiio tfiiidc-rmo
le hoclit'-(]ut'iie
If |»as.s»'-|);irolt'
le luTcc-orcilIc
un porfe-forM
II" pi^r-liijiitMir
nn piiice-iuaillp
un picure-misèrp
If poi'tc-aiguilte
le poi'te-ltaifuetle
le porte-halle
des porte-harres
le porlc-elef
bif Wfrdtl^fommfr
bif ^auofrfnirjf
ber 'iïuijfnfdjirm
tin îfiijVfrbfrbïr ;
Stûinper
fin Wfbfnfbnt^
bit îl^ad^fldie
bcr Jlriftj*bfffM/ 'f-
bcr D^ncunn
fin ïlMifcbj'ai^fr
bif 3fnfn)ajt
fin Ani(ffr
fin Wfi\l)ii(*
bfr 9îabfll)a(tfr
bfr i?abfflocfrini<
bfr labnlftfnïnifr
.^alftfrrint^f
btr Sc^liiJTfltraiifr
le porte-montre
le portf-inouchet-
tes
le porte-voix
un rabat-juic
un remue-ména(i[e
le serre-tète
le serre-llle
le son((c-nialiee
un souffre-douleur
le tire-botte
le tire-d'ailc
le tirc-li(^ne
le tire-moelle
le trouflTc-queue
le trouble-fète
etc.
le porle-rroij» (sic) bfr iirfujtrt^fr
le porlc-épéc baô DfiJfn^f^tnf
351. Remarque. Parapluie, para-sol, paratonnerre,
catéiiforie. Parapluie n'est qu'une altération euphonique de
des autres.
bcr U(>rrntrd()rr
brr S{d^t|>u(rntrUfr
baè (3)>râd^ro(^r
fine î^rcubfnflérung;
fin Çrrubfnftôrfr
bfr^udjui); bif 93(r'
tvirrun^
bir Ao|)fbinbt
brr ^intfrinann
brr (sdyabtnfro^
bal SHarttrffoli ,
®t{(^6(aU
brr <3tfrfr(4irf>rr
bfr t^lii^flfdiwung
brr yin^fn^if(Jfr
brr 3)tdrf<ifl>rr
brr iSdyioanjrifmfn
bfr ïnfltfrbfrbrr,
Çrfubfnftôrrr.
rentrent dans cette
pare-filuie ; et ainsi
352. ExceiitloiiM. l" 11 n'y a ((uère de féminins que qnehiucs noms de
plantes, à eause du nom féminin />//i/jfe, sous-entendu. />« yarde-robe ou aurone,
bif C*bfrrautf. La passe-pierre ou perce-pierre , brr SWffrfrnc^rl. La pasxeraye,
bajJ spffjffrïraut. l^a pusserose , bir J^frb|iroff. La percehosse on saticaire , ber
SWfibfti*. La percemiiraille ou pariétaire, baS SBanbfraut. /^a perce-neige,
\>Ai ©dinffi^tijcfdjfii. l, a perce feuille , bas jtnabrnfrant. Kncorc ces deux derniers
noms sont-Ils le plus souvent employés au masculin, sans doute à cause de l'idée
iViirhuste qui s'y attache.
353. 8" Il y a encore le mot monUlehouche (SBaffrrbiruf). La mouilleboucÀe
est une espèce de poire fondante qui mûrit dans les mois de juillet et d'août.
354. .3" Garde-rohe n'est masculin que dans le sens de tablier. Il est fémi-
nin dans toutes ses autres acceptions. Kxeinples: Cet appartement est composé
d'une antichambre . d'une chambre y d'une garde-robe (.klribrrfamrafr), et d'un
cabinet. — Far extension. En mourant il a donne' sa çarde-rofte ((Sarbrrobr) à
son domestique , ses habits et son linjçe. Grand-maître de la yarde-robe , JDbrr»
anfff brr ûbrr bic .<îlf ibfrPainnifr. Maitre de la yarde-robe , officier de la yarde-
robe. Valet de yarde-robe. l'Jc.
V Garde-malade , femme qui garde les malades , est de même naturelle-
ment féminin.
Rfmarque. N'«lle:s pas confondre avec les noms ci-dessaii le<i mots dusmst'trappe,
garde bourgeoine , garde noble . perce-rnude f rompas do criblier) , oi\ ehaust* , garde,
perce, ntt sont pus dt>!« verbes, mais des siili.stantifs féiuinins.
96
La grammaire française.
XTII
Solution de quelques difficultés.
Substantifs qualificatifs , et adjectifs pris substantivemeut.
l
355. J'appèle substantife^ «lualilîeatîfs ceux qui désignent un
homme ou une femme par sa qualité, son titre , son état;) sa pro-
fession ^ sa manière d'être^ etc.; comme empereur^ roi^ prince ^i
ambassadeur ^ ministre^ auteur y poète y écrivain , etc.
356. Les substantifs qualificatifs ont ordinair: ment les deux genres,
quand la qualité qu'ils expriment peut convenir à la femme aussi bien qu'à
l'homme. Tels sont les suivants:
un AUeinand, une AUeniande î)futfci)cr
un acrobate, une acrobate (Sctltanj.cr
un adepte, une adepte fêingciueiljtcr
un aéronaute, nue aéro- Suftfd;ijfci*
naute
un aide, une aide ®eî)t(fe
un aristocrate, une ari- 5ïrtftofrat
stocrate
un artiste, une artiste ^ùnjlter
le Belge , la Belge ^ctgier
le Bohème, la Bohème JBoljme
le buraliste, la buraliste ©inne^mcv
le calviniste, la calvi- Kattiinift
niste
le eamaldule, la camaldule ©omatbuteufer
le camarade , la cama- ^amcrab
rade
le catéchumène , la ca- ^atcc^umcn
téchumène
le choriste, la choriste ©fyoïfdngcr
le coloriste, la coloriste 2(u§nialcr
le concierge, la concierge .gjauètteriwatter
le convive, la convive ©afl
un démoniac, une démo- SSefcffencr
niaque ' ■
un élève, une élève ©(^ûtcr
l'élu, l'élue (Matiame l'élue) (Steuerbcamtcc
un émule, une émule 9îeben6ut)fcr
un éiiergumène, une aSefeflfener
éncrgnniène
un enthousiaste , une ©ntijuftaft
enthousiaste
un esclave, une esclave <Scfat»c
le fleuriste, la fleuriste a3(ument)an^tcr
le géant , la géante Siicfc
le général , la générale ©encval
le locataire, la locataire Wtki^tt
le luaréclial, la maréchale 3}îarfd;aU
le nain , la naine Stvcvi]
le néophyte, la néophyte 9lcu6efet)rtc
un organiste, une orga- Drgclf^tclcr
niste
le pianiste, la pianiste spîantjl
le pensionnaire, la pen- .reofîgangcr,
sionnaire ^oftf^ulcr
le président, la présidente Sorfi^cr
le presbyte, la presbyte SScitftd^ttge
un profane, une profane Ungcwct^tcv
le propriétaire, la pro- ©tgcnt(;)ûmer
priétaire
le souverain, la souveraine ©puuevatt
le sultan , la sultane ©ultan
Iç ithéiste , la "théiste ©ottgfdubtgcr
le virtuose, la virtuose J^od>fwnftler
etc.
357. Dans la plupart des noms cités ci-dessus, les deux-fonctions de l'e
muet, comme linalc euphonique et comme signe caractéristique du féminin, sont
entièrement confondues. Pour éviter cette confusion, plusieurs substantifs termi-
nés au masculin par un e muet, changent cet e en esse pour le féminin.
le bonze, la bonzesse 93on;jc
le borgne, la borgnesse (gtndugtgcr
(pop.)
le centaure, la centau- (Sentaur
resse
e chanoine , la chanoi- @ttftêf)err
nesse
le comte , la comtesse Ocaf
le ,vicomte, la vicomtesse SSiccgraf
le prince, la princesse ^rtnj
un diable, une diablesse 3^eufet
le diacre, la diac(on)esse ^ttfê^jrcbtgcr
le doge, la dogcsse ou SDogc
dog(ar)esse
un drùie, une drôlesse @cî)alf, îc.
le druide , la druidesse ®vuibc
un hôte, une hôtesse ©a|l
un ivrogne, une ivro- @âufec
gnesse
le Jésuite, la jésuitesse 3efuit
le ladre, la ladresse .^naufci* •
la maire, la inairesse <Séix\itijt\^
le maître, la maîtresse .^crr, .^perrin
le mulâtre, la mulâtresse âJîutatte , k.
Solution <l. <| Il • ii| Il l's difricultés.
99
le iièjçr«, la néjfrpssc ') 9{f»u»'
un oifiT, niic o^rosse ?liciM'dKnfvffTfr
le |);i|)t>, la |>.i|H>^su , ^a)>ft, t^àpHi»
(Jr.iMiir)
11' |iauvri', la pauvresse ^vmtr, idtttt\'
M'iui
li> poète , la poétesse X)td;trr
I.- prêtre. In prêtresse ^rieflfr
le prophète, la prophé- ^ro^^et
tcsse
le satyre, la salyross»* ©albi^ott
(lHirles(|.)
le suisse , la Suissesse <3(^tvf tjfr
le s:iuva(^e, la sauva- SSilbfr
Kfsse
le traître, la traîtresse SBerrdt^rr.
Exrmples. Il n'y triit uaruii nslte coiiSMcré k la virginité en Anie ; les T'Iiinoiii et lc<t
litpoiinlN Hi'ubt ont qiiolijueH homr.iuie». (Voll.)
De.H centaures , U*-.m centaiire.-ixtti surtout, re<«|iireHl la folie, la lii-cnr«. (l'alerp.)
Un«* safyrente ëlëve lmi i'air des couronnes en nixne de victoire. (îd.)
J'étais avec une vieille borgne «»e , qu'on appelait la Ctioiiette. (E. Sue.')
Saplio était une poètense illustre; l'Italie moderne compte plusieurti poé/<>Mi'« célè-
lires. (Avait.)
Cette femme eat fort lionne mailrette ; elle traite liien ses domestiques. — !.« maî-
tresse du logis. — La maStresse d'une hàtelierie, d'une auberge. — Rome fut la maitre$$e
du monde. — Maîtresse de piano, de chant, de dessin. — MaUresite de pension. —
Maîtresse lingère. — C'est sa maîtresse.
358. not , carme, duc, archiduc, pair, deiùn , chasseur, pécheur, bail-
leur (de l'onds), docteur , enchanfe^:r, inspecteur, instituteur, tuteur, grand élec-
teur , am/iitssadeur , empereur , youcerneur , serriteur , danseur , chanteur , «fe-
mundeur , prieur, etc., font au t'éinimn : reine, carmélite, duchesse, archidu-
chesse , pairesse , devineresse , chasseresse , pécheresse , huilleresse , doctoresse,
riirhiinteresse , inspectrice , institutrice , tutrice , grande électrice, amboMadriee)
impératrice , f/ourernunte , serrante, danseuse, chanteuse ou cantatricey deHum-
deuse o» demanderesse , prieure , etc.
Obserratinn. Mais ce n'est pas ici le lieif de nous occuper de la manière
dont se forme le féminin dans des substantifs tels que la plupart de ceux que je
viens de citer; les quels s'emploient tous adjectivement ou ne sont même que des
adjectifs pris substantivement. Cette question sera pleinement traitée au chapitre
des adjectifs. Il ne s'ag'it ici que de savoir quand un nom est masculin ou féini-
iiin, et (|uand il peut avoir les deux genres.
:tô9. Parmi les substantifs qualifiealifs, ceux 4111 expriment une qua-
litt', un titre, un (3tat, une profession qui ne convient qu'à des hom-
mes, sont naturellement masculins, quelle que soit leur terminaison. (Voir
page 55, n° 198.)
l'n académiste
un acolyte
un adversaire»
un alcade
un aU'iiimisU'
un .Mexandre
un al|(ébristc
un amirauté (mot
espagnol)
nu amphipoir
un anatomiste
un andabntr
un annaliste
un anspessade
bcr<Hcitfd)ùlfi-; 8t^=
ver bfiMitterfunfte
bcr a^îcpi^cljiife
bcr Wck^ufr
bcr t?llcabc(dlic^ter)
bfv Wolbinad»cr
ciu 'îtlfraiitfr
ein '^llijebraift
(magistrat de Syra-
cuse)
bcr ,Sfr;ll«'b<rer
bcr ^Bltubffd'ttr
bcr5abrbud»f*reit>ei*
fin (Scfïfiter
un antagonistt?
un antiquaire
un apocrisiaiir
(t. d'Antiq.)
UH apothicaire
un arbitre
un archéologue
un archevêque
un architecte
un archiviste
un archonte
(t. dAntiq.)
les argonautes
(in (Berner
bfr 9((ttrt^uuidffit'
ner
fin i^otfc^after
bcr 5(rjtnfibânbfcr
btr SdM'obdricfttfr
bfr "îlUfrtbumôtuU'
b\c^t
bfr êribifdief
bfr !i8û»frnnllfr
btr Urfunbfnbttva^'
rft
bfr J^frrff^er
bif ^rjonautcn
') On dit aussi simplement lu muliitre , lu nègre. Nè§rt ti Blanche ,
lloatuaie.
par Arsène
98
La grammaire française.
un armoriste
nu assesseur
un astrologwe
un astronome
un athée
un athlète
un augure
«n auteur
le barnabite
le beau frère
le beau père
le bibliothécaire
le bonne-voglie
le botaniste
le bourgmestre
le caciqwe
le camerlingMe
le caraïte
le casuiste
le caudataire
le célibataire
le cénobite
le censeur
le champion
le chantre
le chimiste
le chronolog?/e
le collègue
le commissaire
le compositeur
le compère
le commissionnaire
le concussionnaire
le condisciple
le confidentiaire
le copiste
le cornette
le corsaire
le corybante
le cosmopolite
le courtisan 0
le critique
le cyclope
le défenseur
le derviche, mieux
dervis
le despote
le dignitaire
le disciple
le discobole
le droguiste
le duelliste
un éditeur
bcr SSaipenmac^cr
ber SBctft'^er
ber ®tcvnbcuter
ber (Sternfunbtgc
bie ©otteêlaugncr
ber Sfôettfdm^fev
bcr SSogelbeutetr
ber SSerfaffcï
ber aSarnafctt (5lrt
SJîônc^)
bcr @ct)tï»agcf
bcr (SrfjitJicgcr: ,
®tiefbatcv
bcr a3ûct)cvauffel)cr
tn freiitttdigc 9îu=
berfncd^t
ber sppan^enfcnncr
bev 58tirgermctf!cv
bcr ^ajtfe
ber (5arbina(=,^am=
merer
bcr baratte
bcr @ciuifl"en8ret)vcr
ber @c^(ei3^trager
ber 6^e(ofe
ber ^loftcrbrubcr
ber (Sfttfor
ber ^am^fer , K.
ber ^ir(i)en[angcr
bcr (Sc^cibefûnftter
bcr K^ronotog
ber (Sottcge
bcr ©ommiffâr
ber gomvontfi, ©cfeer
bcr ©ct»atter
ber (Sommiffionâr
ber ©r^refi'cr
ber Snitfc^iitcr
ber spfrûnbner , ber
fein (Stnfommen
abgebcn mu^
ber (£oVijî , ^l<^^'-
macï)er, ic.
berStanbartcnîunfcr
ber (Scerduber
ber ^-or^bant
ber SSicIiburgcr
bcr JÊ)cfmaun, ^oflitiâ
bcr ^n'ttfcr, .Kritticr
bcr 6l)f(o:|JC
ber a3frtf)ctbtfler
bcr 5J)ertDtf(^
bcr @en)alt:^crrfc^er
ber SPôûrbentrdgcr
ber @c^ii(cr
ber ^é}i'\bi\\\vn'\n
ber SDroguift
bcr Sivfif^m^ffi-'
ber ^erauôgebcr
un enseigne
un ermite
un éluviste
un cubage
un eunuqîfe
l'exarqwe
le fabuliste
le factionnaire
le faussaire
le flamine
le forfante (mot
italien)
le frère
le fourbe
le fumiste
le funambule
le garde
le gendarme
le gendre
le géomètre
le géographe
le géologî<e
le graveur
le guide
un heiduque
un hérésiarque
un historien
un homme
un humaniste
un iconoclaste
un iconographe
un imposteur
un imprimeur
un ingénieur
un intercesseur
un internonce
le janissaire
le journaliste
le lapidaire
le lazariste
le légiste
le lévite
le leude
le majordome
le mandataire
le manoeuvre
le matamore
le médailliste
le médecin
le messie
le militaire
le mime
le minime
le ministre
le mirliflore
le misanthrope
le missionnaire
le moine
ber S'df)ttbrtc^
ber ©tuftcbler
cin 93ttber
2trt SDrutbc
bcr ®unudt>
ber ©rnrrf)
ber iÇabclbid^ter
bic (Scf)ilbJ»ac^c
ber aSerfdtfd^cr
ber ^(ammen^jriefter
ber ^pra^ter
ber ?8ruber
bcr S^ipubc
bcr Sjcrbcfferer ber
9îau(i)fdngc
bcr (3eiltdnjer
bcr 2Sdcf)ter
bcr (3tra§enrcttcr
ber 3:o(^termaun
ber SOîcpûnftrer
bcr 6rb6efcï)reiber
bcr ©rbfunbtgc
ber jîiinftftec^er
bcr SSegiueifer, iÇ-û^rcr
bcr ^cibuf
bcr Ur^ebcr
ber @efd)ict)tf4)reiber
etn fOtann
ber .§)untanift
bcr ^Btlbcrftîirmcr
bcr JBitbcrbcfd^rcibcr
eiit aSctriicier
ber 3Jitc^bru(îcr
ber Surteiiieur
ber giuintter
cin Sntcrnuntiuâ
bcr Sanitfd^ar
bcr Sournaltft
ber @tetnfcï)uctbcr
Sîtttcr toomDrbcnbcê
^eltfgen Sajaruê
bcr 9te(i>tÔgete^rte
ber Scint
5trt «Bafalt
ber .^auêtjofmcipter
ber Éewottmcicfittgte
ber ^anbfangcr
bcr @ropf|)rerf>cr
ber S)îûnjfenner
ber 2U'it
bcr SJîcfftaê
ber .^rtcgêmann
bcr ©cberbenfpleter
ber SJÎinorit
ber SKinifter
ber Sîerting
ber SOtenfd^enl^affcr
bcr SKifîtondr
bcr SJîon^
0 Courtisane, au féminin, a une tout autre signification.
Sol II lit» a <le quelques d i ffi «"m 1 1 «^^.
90
Ip
inonarqi/^»
btr ^Ufint^rrrft^er
le satrapf
btr ®atra^, >2talt'
1.'
iiutralist/'
ttv ^itttnlfljrfr
^alttr, >lanb«ofit
I.'
moiisqiielaiiv
bcr 9)hidfftio'
le Ravantas«r
btr qtltbrtt ^ra^«
!.•
notai IV'
bfv Siotar
Itr, îôiMbbtutfl
un
orateur
^c^ iHfbiifr
le sccrétalr*-
ter (St^timfc^rtibtr,
un
orfèvre
b»r Wolbfrfimieb ,
@fcretdr
CBolbarbfiter
le tcatde
htv ®falbt
If
pajfc
btr ebttfnabf
le scoliasttf
btr (gdjoliaf!, SKort-
le
|)aiiégVrist(?
btr ïcbrebntr
tvtlUrtv
W
|iarn|>(irnstc
bfr Umfdirfibfr
le scribe
bcr dtijrtt;
l.«
paiitoiiiiinc
bfr (Stbtrbenfpîerer
@dM l'd^rtibfr
le
parodistr*
bfr "Varobifumadjfr
le nciilptenr
Ut :lUUUu(r, ilMUntr
II'
pnrtlnaii
bfr fliibâiitjfr
le sigisbé
btr Cficidbto
le
patriarelie
btr »Vatnarc^, Qx^-
le sire
btr (Sire; J^trr
vjattr
le sophisti;
ber <2o)>i^ijt ; Xrua^'
le
paysagiste
bcr yanbf(^aftitiaUr
otrnûnftltr
le
péilagogM/»
btr Crrjifl^fr, Jg)cf«
nitiiltr
le subrécarguc
btr Suptrcarjïo,
iJabun^aauffebtr
le
peintre
btr a)taltr
le sybarite
btr Sçbarit, SBtitfc.
le
pentarqiie
btr <ptutarc^
tint;, ^BdfWtlQtv
le
pèrt?
bcr à>attr
le sympbonist/-
bfrSttnH)bonitft^fr,
le
pliannaeopoU'
btr *Jlr^ufit>ânb{tr
fpitltr
le
pliilaiitlirupc
btr iWfufdieiifrtuub
le tanc
btr Zant
le
pliilolojçM/»
btr (Spradifuiibigt
le terroriste
btr 9(nbȕni}tr M
le
pliilosoplif*
btr ^ptjilofo^l)
-îtrroriimué
le
pilot/'
btr iictfUfnnanii
le traditionnaire
btr lalmubijt
le
pirate
btr ©ttrtïubtr
le tradiictcnr
brr Urbtrff^tr
le
poète
btr SJici^ttr
le trompette
btr îrom^tter
le
polémarqw
btr ffttb^trr
le ty )ojçraphe
nu nuiqiiiste
btr !!liud?bru<fer
1)!
Urofenseiir
btr *lJrofcilor
ein Ubiquifl
le
prottf
btr Sactor
le vaguemestre
btr 9Ba()tmttfttr
le
prytaiw
btr ^rt)tan
le vicaire
btr îBtrwtftr, Siicar
le
psyl//?
btr >»d)Iaiuunbf»
le victiniairt?
btr Djjftrfntcbt
btr SStibom, Stift*»
fc^Wôrtr
le vidaiiw?
le
publicfist/»
btr 3taat«rtd>tÔIt^«
^auvtmanu
rtr , — fimbi jf
le vocabuliste
btr aScrttrbut^'
le
rabbin istf*
btr JHabbinifl
fcbrtibtr
tin^oituè, ^âhtifc^cr
le
satellitf
btr i*fibJȉd>ttr,
UQ zoïle
XrabaiU
• etc.
ilabltr.
Kxemple$. Il est du véritable philosophe de dissiper les ténèbres par l'éclat des
liiiniéreH et d'écraser l'iinpostnre sons la massue de la raison. (Le Livre.)
Une femme ctui se fait peindre veut que le peintre soit infidel et que le portrait
Moit ressemblant.
I/.\cHdémie française est nn corps o& l'on reçoit des geiu Mré*, des hommes en
place , des prélats, des gens de robe, des médecins, des géomètre», et mAme des gtms
lie lettres. (Voltaire.)
S(H). P.irmi ces substantifs, ceux même qui s'appliquent quelquefois
auxfonunes, tels que: peintre , auteur j écrivain y philosophe, etc.,
n'en conservent pas moins le genre masculin.
Exemples. .Mademoiselle de Schnriuan , née k Cologne en 1B06, était peiniro , ma-
aicienne, grureur, stulpteur , piiilw.tcplie, Béonièlre, théologienne même; elle avait
encore le mérite d'entendre et de parler neuf langues dilTérentes. — iiypathia ensHpiait
elle-même la doctrine d'Aristote et de Platon ; on l'appelait le pliil«s«|ilie.
Klle fut sa nonrrice, elle devient son suiite. (l^egnnrê.)
Ninon dans tous les temps fut iiti haiiiiiie estimable. (Voltaire.)
Telle femme que nous connaissons s'est réveillée lioniiae 4e lettres. (Arnaull.)
Une feuime qui a porté les limites de la Russie au Caucase! Un tarant et prè-
roganl monarque, qui, durant ce long règne de trente-trois ans, a touché à toNS Ico
points importants que débat encore la politique moderne 1 (Jules Janin.)
100 La grammaire française.
0 l'imptidique ! s'écrieiit-ils? 0 le grand homme! — A *as la maîtresse d'Orloff!
— Vive Catherine-ie-jfrand.' Od.)
Quel despote que cette femme ! — Madame , soyez, notre juge. — Cette femme
est un dangereux adversaire. (Voir page 88, n" 310, 2^.~) — Vouz avgk en elle un dange-
reux nntagoniste.
361. C'est le cas de rappeler ici ce que dit un jour M"*" de Staël à Napoléon
demi-nu: Le génie n'a pas de sexe; ce qu'avait dit avant elle M'"'' de Pompa-
dour: L'esprit n'a pas de sexe; ce que dit encore M™" de Somery: Les âmes
n'ont pas de sexe,
362. Il est évident, en effet, que les mots peintre, philosophe, monarque,
etc., ne désignent que l'individu abstrait, l'être moral, intellectuel, sans égard
au sexe ni à la nature physique; et, si l'on dit: cette femnif est vn diable ^
cette femme est nn esprit fort, nul doute qn'on ne puisse dire: cette femme
est un éerivaiii , vn |iliiiO!iiO|>lte , comme on dit: cette femme est uit
lioiiime , pour faire entendre qu'elle en a le caractère moral , la force, l'éner-
gie, le courage.
363. Cette masculinité n'est donc pas aussi irrégulière que le prétendent
nos grammairiens , qui , ne sachant comment résoudre cette question si simple ,
crient, d'une commune voix et sur tous les Ions, à l'anomalie, à l'arbitraire.
Est-ce qu'il n'en est pas de même des noms qui ne conviennent qu'à la femme ?
Est-ce que ces noms changent de genre en s'appliquant à l'homme? Est-ce qu'on
ne dit pas, d'un homme faible et sans énergie: c'est une femme ? Est-ce que la
phrase suivante a quelque chose d'irrégulier ?
L'homme prend les ridicules de son habit. Mettez-lui des jupons il sera coquette
ou prude.
364. Poète , prophète , maître , prêtre ^ roi, etc., ne deviennent
la poétesse, la prophétesse , la maîtresse, la prêtresse , la reine,
etc. , que pour désigner uniquement l'être physique ; que pour distinguer
une femme des autres femmes, au moyen de la qualité, de la dignité qui
lui est propre. Ainsi l'on dit, au masculin:
Plutôt versificateur que poète, M'"" de Mandelot a célébré, dans des pièces géné-
ralement assez brèves , les plaisirs champêtres.
M"" Desbordes Valmore est peut-être le premier poète élégiaque des temps modernes.
Mourons pour notre Roi, Marie Thérèse. (Les Hongrois de 1741.) — Les petites
maîtriises sont de grands maîtres en coquetterie.
L'expérience qui ne s'acquiert que par des fautes est un maître qui coûte trop cher.
365. Une femme, disputant l'autorité à son mari, dirait: Le nitaitre
ici, c'est moi. C'est comme si elle disait: Celui de nous deux qui est le maître
ici, c'est moi.
366. Mais il faudra dire: la poétesse Sapho, la maîtresse de la maison, etc. ,
car, si je disais, le poète Sapho, le maître de la maison, il se pourrait qu'on
ignorât si je parle d'un homme ou d'une femme.
367. Au reste, ce mot s'employant quelquefois adjectivement, comme dans
ces exemples: ime femme poète , il est poète , elle est poète, pourquoi ne dirait-
on pas: la poète Sapho, comme on dit: la savante Hypathia. Du moment que
l'être moral disparaît pour ne laisser voir que la femme douée de telle ou telle
qualité, pourquoi ne dirait-on pas elliptiquement, tine poète, une peintre , une
philosophe, une athée, etc., pour une femme poète, une femme peintre, une
femme philosophe , une femme athée? Pour ma part, je ne trouve rien à redire
à ces vers de Molière: ,
A votre fille aînée
On voit quelques dégoûts pour les noeuds d'hyménée.
C'est une philosophe . enfin ;
non plus qu'à cette phrase de La Fontaine: Ce fut la peintre, c'est à dire , la
femme du peintre ; car il ne s'agit pas même ici d'une femme peintre. Mais je
n'approuve pas au même degré le féminin de fwtnn'ste, dans cette phrase _de Ber-
nardin de S -Pierre : Ma chère Virginie , je ne veux point faire de toi une
Solution de quelques difficultés 101
h«lnmlM4et p^t* v» qu'il ne s'agit pan toi d'uM »irople qualîflcation , mais
d'une dc.sigu;ilioii nbsuliie , sans idée de sexe.
3(kH. Cfttt' |ilii:isc (le Jules J:iiiin n'est pas moins blâmable: Frt^tlf^rtc Le-
maître, nviianl sur U- seuil dp l'hôtrllprie une Jolie r#niparHe, t/uiitif Ma /tia-
re , etc. Le mol coiiiptirte no s'eiii|il<)ie qu'au |iluriel , dans un sens abstrait et
culleelif, pour dé.siKuer, nu tbéAlre, les pcrsonnai^es muets qui oc scrvcut qu'i
ll|i;nrer. ti était parmi tes comparses. Vu des companea. Ce mot u'euiportc
auenne idr-c de sexe, aucune idée pbysique ; eu sorte iiu'^ 9 dû (^randemcot
s'étonner de l'épithétc de joli (|uc lui donne Jules JAnin. C'est une jolie fii/nrante
qu'il r.illait dire; parce que le mot Hi,^iiranlc réveille aussittVt l'idée d'une femme.
369. ProMélyteM, dans son aeeeption la plus ({énérale ne s'emploie de
môme tju'au pluriel maseulin. I.a perst'cution multiplie tes proiéttites,
La recelé suivante doit trancher toutes les diflicultés , relativeiueoi aux sub-
stantifs do la nature de ceux dont il s'agit ici :
il
Règle générale
snr le ^enrr des noms qnfllifiratifs de l'homme, applicables par ftU
M la femme.
370. Employés absolument dans un sens abstrait , par métaphore ou
antonomase, ces sortes de substantifs ne changent point de genre, par «ti
qu'ils ne réveillent aucune idée de sexe. Exemples :
Elle m'a pronii.s d'èire auprès «le sh sueur le fitlei interprète de mes senlimenls.
Itrmargue. Si, nous soumettant à l'autorité de l'Académie, nous faisons in-
ferprrle des deux genres, je ne vois pas pourquoi trticheman, guide, monstre, fan-
fdmc, spectre, ministre ^), serpent, e\c. , ne seraient pas également des deux genres.
Il est, elle est bon cnloriête. — Vous avez en lui, en elle un redoutable antago-
niale , uu dangereux adcetêuire , \\n rival digne de vous. — Jeanne d'Arc fut nn herot.
371. Ces phrases sont tout à fait analogues à celles-ci: la femme est hi^
Proie', cette femme est un Hercule. Proté , Hercule, noms propres d'hoQ^vc^t
appliqués à la femme par antonomase « ne deviennent pas pour cela féminins.
372. Plusieurs des noms dont il s'agit ici peuvent s'étendre , non seuleraeul
lie l'homme à la femme, mais encore aux choses, sans changer de genre. ExempUs :
I.ii physionomie est le fldel interitrète de l'àme. — Lu nature est U premier «(çs
«rtidte*. — Lfs foudres, les pestes, les désolatious . sont les mini»tre$ de la vengeance
de Dieu. CVolr n* «6 )
373. Ht, réciproquement, combien de noms de choses s'appliifucnt de même,
par métaphore, à l'homme aussi bien )|u'à la femme, sans changer de genre!
Madame, soyez mon appui, mon aotitien. — Son fils est tonte sa c«nB«lati«o.
11 n'a point fait de mal encore.
Cest une fleur !t «on aurore ,
Dont rien n'a terni la blancheur. (I4 Livre, t. III p. '^33.)
L'homme , c'est la reuille qui vole ; ~
Et l'esprit, c'est le vent .«oufTlant de chaque pAle,
De tel ou tel càté l'emportant à son gré. (Le Livre.")
L'homme n'est qn'H/i« «irauette
Qui va comme sur lui l'esprit souITle d'en bant.
Il avance, il recale, il hésite, il s'arrête.
Au gré do chaque Idée éclose en son cerveau. (ihUI.}
(Voir plus bas les mots: e$tafette , ordonnance, recrue, tentintlle, vttletle, vifir.)
374. Dans tous ces exemples, l'être physique est complètement absorbé par
l'être moral. Mais, dès que domine l'idée de sejpe , la nécessité de distinguer se
tait de nouveau sentir, et les féininius rivale, héroïne, etc.. retrouvent aussitôt
leur emploi.
') Raclue a commis une faute grave en faisant ce mot féminiu dans ces vers :
Dois-Je prendre pour Juge nue troupe iusolcute
D'un .fier usurpateur ministre violente f
102 La grammaire française.
Elle a sa propre soeu7' pour rivale. — La révolution eut ses héroïnes et ses furies.
— On demande une coloriste (une femme sachant colorier). — Ma belle antAgoniste ,
nous allons donc concourir ensemble.
375. La seule épithète belle réveille l'idée d'une femme. On dit au féminin :
Carthage fut la difftie éninle de Rome,ptt la rivale de Rome ; parce que,
dans cet exemple, /Î07rte et Cflr^Aw^e sont personnifiées et présentées comme femmes.
376. Remarques, i* L'Académie donne exclusivement pour masculins les mots:
bouquiniste, funambule, gagiste; mais nous croyons fermement qu'on peut dire au
féminin, une funambule, une gagiste, comme on dit, une acrobate^ une somnambule ,
une domestique , etc. Quant à la qualité de bouquiniste , il est vrai qu'elle suppose certai-
nes connaissances bibliographiques , qui ne sont guère l'apanage des femmes ; mais on
doit pouvoir dire elliptiquement, la bouquiniste , pour, la marchande bouquiniste , comme
La Fontaine a pu dire , la peintre , pour la femme du peintre.
2" Libi'aire, exclusivement masculin dans le dictionnaire de l'Académie, a les deux
genres dans celui de Noël et Chapsal ; et, comme nous ne voulons pas forger k la langue
de nouvelles chaînes, bien loin de là, c'est un privilège que nous octroyons de bon coeur.
3» Ce privilège, pleinement justifié par l'ellipse , doit s'étendre à tous les mots ana-
logues, comme orfèvre.
4' Par exemple, on ne dit guère d'une femme; c'est une savantasse , c'est une
sybarite. L'auteur du Nouveau cours Elémentaire mérite donc d'être censuré pour avoir
admis ces deux féminins, comme pour avoir rangé le mot carme parmi ceux dont le féminin
est en esse Cp. 151 et 153). Toutefois je suis sur d'avoir lu dans Bouilly : Joyeuses Sybarites.
Les mots sentinelle, yedette, Tigle, estafette, ordonnance, recrae.
377. Les mots sentinelle (de l'italien sentinella, bte @d^{rbtt?a(^e),
vedette (de l'italien vedetta , de vedere^ voir, bte '^^ii\^)x>a6)t ju
spferbe), vigie (du latin vigilia^ veille, bte @(i){fftDad)e) , estafette (du
latin stapia, étrier; ordonnance à cheval, V\z ètafette), ordonnance
(bte Drbonttanj)/ recrue (bev Slefrut, ^w^i^ûc^é), sont, de même que
coniiaii^sance , des noms féminins d'êtres rationnels, donnés par méto-
nymie *) à des hommes; aux hommes qui sont en sentinelle, en ve-
dette, en vigie j à ceux qui portent des ordonnances } à ceux dont on
fait la levée , la recrue. C'est comme lorsqu'on dit , voile pour vaisseau,
tête pour homme , plume pour écrivain. Une flotte de cent voiles.
C'est une tête sage , rassise , posée. C'est une plume habile.
378. C'est pourquoi ces noms demeurent féminins, comme voile,
tête , plume, bien qu'ils ne désignent jamais que des êtres mâles, pour
parler le langage des grammairiens. Exemples : Poser la sentinelle.
On posa des sentinelles à toutes les portes, à toutes les avenues.
On trouva la sentinelle endormie. Relever la sentinelle. — Une
vedette avancée. La vedette s' endormit. — La vigie a signalé un
vaisseau. — On a dépéché une estafette, V estafette est arrivée.
— Le général envoya une ordonnance le chercher. La lettre du
ministre lui a été apportée par une ordonnance. — Nos recrues
se sont comportées dans cette affaire comme de vieux soldats.
379. Sentinelle est souvent employé figurément par les poètes.
Exemples:
Les arbres qui balancent tristement leurs cimes dépouillées ne portent que de noi-
res légions qui se sont associées pour passer l'hiver ; elles ont leurs sentinelles et leurs
*) Du grec meta, préposition qui marque le changement, et onoma nom (Sdametltaufc^ ,
SBortuernjec^êlung). Figure de rhétorique, par laquelle on prend la cause pour l'effet,
l'effet pour la cause, le sujet pour l'attribut, la fonction pour le fonctionnaire, etc.
Solution de qnêlqies dirfiealtés. 108
garde» avancêei : Honvrnt nne corneille centeimlre, antique «Ibylle dn tfésMt, te lleat mmI*
perdiée sur un ciiêne, Bver le qufl nll« m vieilli '). (Chuttaubrland.)
Une ri-nuiiu doit ^lr<< pour ellf-nu'-nit! mt âfitlinrllf l'igltnnte ; RanN ceaM cntoorc*
cl'ennenil.4, elle en a tlan.*« hh tt'-tf, (Imii<4 son coeur, ilanN toute aa peraonne.
Dieu a po!«é le triivnil pour tnttiurtlr de la vertu.
I.a vertu rst une neiitinelte vlyiluntf qui nouM aignale iea dangers où In vlee 9««t
noua entraîner.
3<S(). Le besoin d'une rime ou rembarras de la mesure ont seuls pu porter
«pielques poètes à le faire masculin, dans lo .sens figuré.
Oh poMlea nieniiçantM, ren nnmhrfiiT MenHnelle»
Qui veillent nuit et Jour aux porteH élernelleM. (Voltaire.)
Ce Mentlnient nI prompt , dana non roeurn répandu ,
Parmi tous nos daiifters trutinelU nmldu. (Uetille.)
381. (lu s'étiniMP (pif l'Aculémie tolère de telles licences. C'est i cette coo-
pable iniliilgencc (tn'il faut attribuer tout le désordre (|ui règne dans la grammaire,
ainsi mio le discrédit dans le <|ue| est tombé Tari des vers. Le vrai poète ren-
verse les (liftiiMiltés, il ne les tourne pas.
382. M.iis, dans le sens propre, il est tel attribut du mot sentinelle
qui ne convient (|iri"i un homme, qui réveille nécessairement l'idée d'un
liomme, alors le masculin peut être justifié par la syllepse *), comme dans
cet exemple de l'Académie: Le xentinellc fut trouvé mort dans sa
guérite, c'est à dire, V homme, le soldat qui était en sentinelle. Un
être abstrait ne peut pas mourir. De ce qu'on dit, une voile, pour, un
ruisseau, on ne dirait pourtant pas que la roile a sombré , a péri.
L'Iu'iireuse alliance des mots constitue une des parties essentielles de l'art
d'écrire. Le sentiment et le goût sont ici nos seuls guides. C'est le senti-
ment et le goiit qui nous interdisent l'emploi au masculin des mots redette,
vigie, estafette, ordonnance, recrue. Dans un cas analogue à celui
que présente l'exemple cité plus haut sur le mot sentinelle, il faudrait
dire: l'homme qui était en redette, en vigie; Vhomme envoyé en
estafette, l'officier d'ordonnance , un soldat de recrue.
383. Je pardonnerais pourtant au poète de dire sylleptiquement, pour être
plus court : l'ordonnance fut trouve mort.
384. On dit, de même, par métonymie: Une fllùte . une hnrpe,
une clarineUo , une baH«e-iaille , pour, un homme qui joue de
la flûte, de la harpe , de la clarinette: qui a une voix de basse-
taille. Mais de ce qu'on dit: j\ous avions une bonne flûte , pourrait-
on ajouter, elle est mortel Évidemment, non. L'idée de mort ne porte
que sur Vhomme et non pas sur la flûte. Par conséquent syllepse, ac-
cord sylleplique. Par conséquent, il est mort, ou en prenant une autre
tournure, nous ravons perdu.
385. Le Journal des Débats disait l'autre jour, un bon clarinette,
et peut-être avait-il raison; car on ne pourrait jamais dire, à l'exemple
') Quand itr»f<nr//e exprime nne Idée gracl^une , dit la Grammaire Sationale , quand
tout re qui l'entoure est touchant, comme dans cet exemple, il prend le genre fémi-
nin. Quelle étrange imaginalion !
*) Du grec sullnmhamt , }« comprends. Figure f^rammalicale par la quelle le dbconra
répond plutôt k notre pensi i> qu'aux règles grammaticale;*. Exemples :
Je ne vois point le peuple à mon nom s'alarmer.
Le ciel dan.<« tons leur» pleurx ne m'enlend point nommer. (Racine.)
Lu plupart des hommes sont fous. — Il eet $tx heurte, c'«a( à dire , I» sixième
beure.
104 La grammaire française.
d'un certain M. Gischig, auteur d'une certaine Grammaire française
à l'usage des Allemands (voir page 71) : Cette clarinette est un vir-
tuose; la qualité de virtuose ne portant que sur Vhomme et non sur
Xinstriiment. L'emploi sylleptique du masculin est donc ici tout à fait
nécessaire.
386. Le masculin des mots trompette, aide, garde, enseigne,
eornette , n'est également fondé que sur la syllepse. On dit un trom-
pette ^ un aide ^ ringarde^ pour, un homme (/ui joue de la trom-
pette ^ qui aide j qui garde (et non pas, soit dit en passant, corame
le prétend M. Boniface , pour, un homme qui sert de trompette ^ un
homme qui sert d'aide ^ un homme de garde). On dirait de même:
une trompette y une aide y une garde ^ pour, une femme qui joue
de la trompette, qui aide y qui garde. On doit pouvoir dire, en effet,
d'une manière générale: un garde, une garde, comme on dit, dans
un sens plus restreint: un garde-magazin , une garde-malade , se-
lon que le sens des mots désigne un homme ou une femme.
387. Or, quand on dit: le cheiml d'un trompette, on envoya
un trompette sommer la place , il ne peut pas être question de l'ins-
trument, mais seulement de l'homme qui s'en sert. Les titres de bri-
gadier-trompette, de trompette-major confirment pleinement mon
assertion.
388. Mais dès que, par la place qu'il occupe dans le discours, le mot
trompette laisse dominer l'idée de V instrument , soit au propre, soit au
ligure, il s'emploie au féminin, comme dans ces exemples: cet homme
est une vraie trompette; c'est la trompette du quartier.
389. Enseigne et cornette s'emploient au masculin pour les mêmes
raisons. Quand on dit: un enseigne aux gardes est monté le premier
à Tassant, cela ne peut pas s'entendre de V enseigne même, mais de
ceîui qui la porte. Par conséquent syllepse , accord sylleptique.
390. Remarque particulière. Les AHemandf5 , accoutumés .k dire Setaniltc , au Jieu
de 93cfaimtfi-f)aft , oublient souvent que connaissance est toujours du féminin en français,
comme dupe, victime, caution; et ils disent: ce n'est pas un ami, c'est un connais-
sance; faute grave que je les engage à ne plus commettre. Je les engage de même à dire
itne bête et non pas un bête ; comme cela leur arrive quelquefois.
m
Observation générale.
391. En général, deux causes président à l'emploi du genre: le nom
sous-entendu et la forme matérielle, selon qu'elle est masculine ou
féminine. Quand un nom ne désigne pas nécessairement un être, soit mâle
soit femelle; quand il ne réveille pas dans l'esprit l'idée d'un autre
nom soit masculin soit féminin, c'est la forme seule qui doit déterminer
l'emploi du genre. Voilà pourquoi personne , substantif à forme féminine,
est toujours féminin , parce qu'il ne réveille pas nécessairement l'idée d'un
être mâle, et qu'il se dit indifféremment de toute créature humaine, soit
homme ou femme. Voilà pourquoi masque devrait aussi être féminin ;
d'autant plus que l'étymologie maschera est ici d'accord avec la forme.
392. Quand un nom, soit par lui-même, soit par la place qu'il oc-
cupe dans la phrase, laisse dominer dans l'esprit l'idée d'un être soit
Snltitinn dp (| ii ■*! <| u «m d if firui t •' t.
tos
niJilo soit fjMiiollc, ou siniph-nM'iit ridi'O d'un autre nom soit njnsculin soit
féiiiiiiiii , c*«'st toujours et' nom sous-cutcrulii (|ui (lôlfrmiut* r«*mploi du
{i<'nre; (|urll«' que soit d'îiillcurs la forme du nom exprimé, (''est pourquoi
ion dit elliptiquement: un loulre, un nyoynr , pour, un cluipfnu de
/mil (le loutre f vn chapeau de laine de rigoyne.
'que. I.f!* Uiot-s /«'Vit , pliimr, «li-.., daiiM l'eiiiplui iiii(iiii\ iiàijur qu'on en
n« rt*prt<^«Nl(!nt PRh pIiih un honimtr qu'un» feuiutiv lU ne repréMi*nt«fiit
KO quel ne n'Htlathe nucuiin Idée ili* hcxh. D'où rinvarUbUilé àt
393. Hrmnr
fil il Juiimcricuiciit ,
qn un tHre morMi ,
leur gvnre.
394. Par I
ne si[,MiiHant r
relui de l'être
l'onne féminine
propres ù'iles
noms féminins
es raisons exposées ei-dessus (n° 391), les noms propre»,
ien par eux-mêmes, ne peuvent avoir d'autre genre qne
! qu'ils représentent. Çaucaxe sera masculin , malgré sa
, à cause du nom masculin mont sous- entendu. Les noms
et de rillex seront de même tous féminins, à cause des
sous-entendus, ile et ville. (Voir plus loin, page 115.)
IV
Adjectifts pri.s Hubstaiitiveinent dans un 8en.s elliptique.
395. Les adjectifs pris substantivement sont masculins ou féminins,
selon <|u'ils servent à dési^^ner un honune ou une femme, selon qu'ils se
rapportent à un nom masculin uu féminin. Exemples*
Stettrrrr
uu avare , une avart-
un aveugle, une aveugle
un barbare, nue barbare
un bègf/r, une b^gne
uu bigle, une bigle f<ttr(tiit>
un lacorhyuic, une en- fï(d)
rorhynié
le capable (faire), in ctt- flffcjjirft
pable
un rataleptic, une cata- Starrfûi^tijjf
leptique
un ciitholic, une rnthollqne Jtiitboltf
If complice, la coniplire i'iitfctuIUflf
Ii> roiipable, la roupahic îrtJlll^ij1e
un ilcuioniac, une démo- liBi'i'rftnit
niaqne
le (limcile (faire), la dif- ^(^unfvtce
ficile
un l'pileptic, une épilep- S»in|U(^tt(jf
lique
un «'.spiègle, une e!«pl^gl»■ mufbwilltfl
un fanittir, uuo fanatique vScttvârntrr
uu iuil)»;! ilr, nue initiécile 5.^!Bfcûiiiiii\c
un iiupii-, une impie Wc!lic>fr
iinimpuber, une impubère UlIn1itI!^t>)c
un impudic, une inipndi- nnfrttf^
que
un incurable, une Incu- uutKtlb..rvt Jïran»
lable ffr
un iucréduir, une incré- Un)]lâubi)\r
du le
un indigne, une indigne
un inlidel, une inlidèle Un^^ctrruc
un inflrme, nne intirnte frànflid?
un lu^tenHlble , une in- 0cfû()UDfc
nenHible
un invalide, nn« invalide nn9frin5v)rnb
un Innatic, une lunatique ÛJ2iMiMÏid)ttgc
un lymphatic, une lym- l»tnph>i:if(Ç
pbatiqiie
un malade, nne malade Jlraufrr
nn maniar, une maniaque iBahiifinniç^rr
un mélancolie, une mé- <£(tn>(rmûi^igc
lancolique
un mercenairtf, nne mer- !£ii()rl&f;nrr
cenalre
un mièvre, une mièvre ?ciiflm
un mulâtre, une mulâtre J?iuldtte
un paralytic, une para- V.'al)mcr
lytique
un parjur»», une parjure îDlrtncitii^fr
un patriotr, une patriote ©at«rl.^Il^»frfUIt^
un perfid«« , nne perlide îtculiMf
un profane, une profane Unj^fwciblf
un rebel , une rebèle (?mp5rtr
un sauviif^i', une sanvago 2Bilbc
un scorbutic, nne scor- 3<^arbo(ffrjnfcr
butiqne
«on 5cmblablc , sa <irni- 3tiurl @I(i4)fn
blable
le Spartiati», l.i Spartiate Spartanrr
un volage , nne volage flatterbaft
nn ventriloc, nne ven- )&ju<^rrtnrr
triloqne , etc.
uimMubtij
A Ynvare 5onvent le prodigue sait (laire.
Les arares sont les fermiers à terme de leurs héritiers.
Les epHeptiques perdent toute connaissance eu un moment. Seml>lable à
une statue le catalt'ptii/iie demeure tes yeui ouverts sans voir, sans sentir, sans
entendre, sans faire aucun mouvement; mais, quand on le pousse, il se meut,
faîT un piis ou deux, et de nouveau s'arrête immobile.
106 La grammaire françaije.
Les mélancoliques sont bons , mais irritables ; ils ont le sentiment exquis
du bien et du mal.
Le savoir n'est honteux que parmi les barbares. (l.e Liore.}
Ah! qu'elle me parivt divine, la simple smwage, l'ignorante Atala, à genoux
devant un vieux pin tombé ! (Chateaubriand.)
Même aux yeux de l'injuste un injuste est horrible. (Boileau.)
Une coupable aimée est bientôt innocente. (Molière.)
Les imhècils n'ont pas besoin de tant de choses ;
Aux ânes les chardons, aux rossignols les roses! (Le Livre.')
Le secret de bien des complots , de bien des révolutions, se trouve révélé
par cette profonde et historique réponse de Mallet au Président du conseil de
guerre: » — Quels étaient vos complices? — Vous-même, si j'avais réussi."
396. Plusieurs adjectifs ne s'emploient substantivement qu'au mascu-
lin. Tels sont les suivants :
un anonyme C^'iteur) attoni)m
un ascétique fauteur) 31écctifer
un blèche (homme) î'i'emme
un brave fhoninif) §flb
nn e!assi(/Me fauteur) flaffifi^
un clinic (médecin) îlintfçè
un comic (auteur , acteur) ^cmifer
un éligil.le (homme) SBablfaMge
un empiric (charlatan) Ç?iii).;tvtfer
un ignare (homme) unwiffcnb
nn illustre (homme) beriihmter aJîann
un incapable (homme) «nfâbi'il
nn lyric (auteur) @ffuf)(«btc^ter
nn moderne (auteur) cm neucrSc^rift*
ftcller, K.
un mystic (auteur) «ii)fttfc^
un noble (homme) 9ltelij^e
un notable (homme) 2Inp,ffef)fite
un romantic (poète) romnnttfrf)
un sage (homme) SScife
un satiric (auteur) ©alirtfer
un savantissime (homme) fcbr ^flefti^^ (''»
@(i)cvje)
un sceptic (philosophe) (âcev<tfcr
un scolastic (écrivain) ©d)oIafltfcr ,
etc. ®c^ul9ekl)rfcr.
Le sage admire rarement les hommes, les plaint beaucoup , et les juge peu.
397. Plusieurs, comme Barharesque , faible, fidèle, humble,
superbe , ne s'emploient guère substantivement (jue dans un sens géné-
ral, et sont par cela même toujours masculins, homme étant le mot sous-
entendu. Le faible et le puissant, c'est à dire, l'homme faible et
l'homme puissant.
Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles.
398. Il en est d'autres aux quels l'usage seul interdit la féminité. On
ne dit guère : une riche , une pauvre. On dit : itne femme î'iche ,
une femme pauvre. ,
399. Cependant quel critique assez sévère pourrait blâmer le féminin dans
ces vers:
Un jour que l'on voyait entre ces heaux cils noirs
Briller comme une perle une larme limpide,
Semblable aux divins pleurs qu'au sein du ciel sjilendide,
Témoins de nos douleurs et de nos désespoirs ,
Les anges quelquefois répandent sur nous-mêmes ;
Parce qu'il n'avait pas été dans son pouvoir
De réaliser tout l'espoir
Qu'î/ne pauvre avait mis dans ses bontés suprêmes;
Son père s'écria , d'un ton
De reproche à la fois et d'admiration :
» - Rien de ce qu'elle aura ne sera son bien propre,
»À cette chère enfant qui met son amour-propre
»A donner, k donner toujours;
„Comme si , dans son âme au jour éclose à peine ,
«EUe croyait vraiment que la misère humaine
„Est un fleuve qu'on puisse arrêter dans son cours. — « (Le Livre.)
400. V Invisible, se dit absolument, comme V Eternel, le Tout-
Puissant , le Très-haut, pour désigner Dieu.
La mère à ses petits fera bégayer Dieu ,
En leur montrant du doigt VInvisible en tout lieu. (Lamartine.)
Sol II (II) Il ili- <| Il (-1*1 lies difficultés.
1(17
9hnt 6(aubf4(ni
Ht «ntifr
ïit .9trnfptRnntflfWff>«
401. Bref, ici, comme pour les noms ù'ilcx et de riiicit (voir plus
loin p. ILO), c'est le nom sousM-nlendu qui décide le genre. En voici de
nouveaux exemples:
MH.Hciiliii. Féminin.
iiii KiiHlepticCrt-méUe) btif Sfturuiirt<mlltr( «ne ncotyléUone nacfl Irimrnb
iiii aiiniverHair (Jour) trr Q)rburt«ta^ , 3^1)'
rc«faf) , )C.
rHrabeHqu«(le ntyle} iai 9lrabtf(^f
un bnrhe (chevHl) *»r SParbrr
le ba.xiuglu.sM^ (niUH-
cli* I
le t-niiiiqiif (grnr**) bic .ftomif
It) loiiipo.Mitf (ordre) tif pftniifdjlf CrNung
le concave d'un glohv bit 3iuubb5l)luilg
(côté)
le conoHe (xolide) Ht <ït>no(br
le cuhoidt* (os) bif i^u^nuirtrl
lett <:niit-iforii>c» (os) bic .Rtilbfiuf
II* deltoïde (luusrle) bfr bfltcifôrmiflf ?Jriiw
mu«frl
im diur^lic fremiNde) bornlrribrtibH SWitlfl
lu doKiiiatic (.Htvir) brr bv.>Auialif(t)c (Slt^l
le dramaiir (genre) ba« îramatifftic
l'etlimolUe (os) bal igirbbrtit
le fuihie (côté) bt( Sdinsïcix
le fluld»? (rorps) bif aiûffijjffit
le fossil»» (corps) baé ^îof|il
le gothic (.Htyl.-) bat 0Pt()if4»e
un tiexauD-tre (vers) bcr 4?f "nitlrr , €cc^)«»
fǤ
lin hongre (cheval) rin 'JiJalliK^
1 liyoide (os) bal c^unurubtiit
un lanifèr»* (animal) ipclltr.it'.tnbci X\}\tt
le liquid*? (corps) bif ^iiiiTi'rtffit
le neutre (genre) b>i« ^)lfUtrum
un paraslt*" (insecte) S^jiniUP^rr
les préliiuinairs bif ^iralimiiiarifit
(articles)
le rboinhoidf (mnncle) bif Mbcjnbcibf
le i<otide (corpHj brr .Rijrpfr
un .spinel/e bfr <£t)iitfll, JRubin»
xitt)[in^\
un siidoriAc (remède) fc^wfi^trribfilbfé 3)îit»
tfl
un synonyme (mot, ba« fiiutvf ripaiiblt SBert
leriue)
un touic (remède) ba< S))dniimitttl
le trngic (genre) ha» Xta^i\(i)t
le trapézohie (o.s, îro^fjolb
ligament)
le liiiiiiimxei muscle) quf r
un uniform (hubit) bit Uitiforin
les £ygomatic8(maa- bic Docçbfinr
de»)
«ne Kcotyltsdone
(plante)
une aganie (plante)
une antique (chose)
l'araclinolde ( mem-
brane)
une baccifère (plante) brrrrntragrnb
une brève (voyelle) bir (nr^r 'Zplbt
une canine (drnt) brr ^unb«« obrr tin
flfiU'ibn
une capsulaire (apfrIfSrmig
(plante)
une circulaire (lettre) ba< llmiauffrfvrcibcn
une conifère (plante) ^.U'ffittrj^rub
une rorymbifére bribrtitraubrniragritb
(plante)
une courbe (ligne) bit friimmr Unit
laclinique (médecine) bir flii:il'(i)f OJItbicin
bif «rtuiifilblutabrr
fn;)!teftaini[d>
mit ji;r{fa(^rii®tâ(tcrn
bit rrc^tr Stite
la crurale (artère)
une cryptogame
(plante)
une dicotylèdone
(plante)
la droite (main)
une équivo<|ue(rhose) bit 3>vtibtutii4frit
la gauche (main) bit litifr iStitt
la gothique (écriture) bic gothifc^c Sàftift
une gymiiosperme mit nacftrn Sdintu
(plante)
une horoplère (ligne) bal Srbri|ir(
l'hydraulique (science) bit 9Bafftrititun)]<fuilfi
une incisive (dent) brr ®(bnribr)abn
une infundibuliformc trtc^trrfôrmt^
(plante)
une lanifère (plante) tvnlltraAtnb
une longue (voyelle) bit lan(\f (£ulbf
une molaire (dent) brr ^iUîabliJbu
une parallèle (ligne) bit '^iaralirlliuit
une parasite (plante) S(t)marc(rr
une pulmonaire bal ^un()tumool
(plante)
la pénultième (.syl- bic ^tunltitmc
labe , lettre)
la pituitaire (mem- btc Sd^ltimbritfc
brane)
une phanérogame pf)<inrroAantif(i}
(plante)
une polygaine( plante) )>cli)gamif(^
le rénale (artère) ^Itrrtu»
la acolastique (théo- bit fcboUfHft^t Z^t«>
Icflif.
logie), etc
Le salep, les gelées sont des analeptics. - La fête des nsyjriM (pains), ba«
ifaubcr^iittenfcfl. — Le composite participe du corinthien et de Vionic. Il y a des
fosxils dont on ne l'otrouvc point les analogt parmi les espèces vivantes. — Les
liquides ont plus d'action sur les autres corps que les solides.
Le rire sur les mots est plus facil et moins gai que le rire sur les choses:
coiiii-ci constitue le vrai comic.
402. Dans la catégorie des adjectifs employés substantivement par
ellipse, rentrent encoi'e les noms d'idiomes. Le tudesque (baxS Wcnnani»
i"rf)c), l arabe (baci "iJUMbiùtc), fr sj/n'ac (ba<^ S/priidu') , c'est à dire,
r idiome , le parler htdexgue ^ arabe ^ syriac , etc.
403. Les noms scientifiques d'animaux, ces noms siguilicjiiil? formés
du grec et du latin , par les quels on représente les caractères commuas
108 La grammaire française.
des différents groupes , sont de véritables adjectifs , employés substantive-
ment au masculin, le mot sous-entendu étant toujours animal, oiseau,
poisson, reptil , insecte, 7noUusqne , etc. Exemples:
Un quadrupède, un mammifèrç , un animal quadrupède _, mammifère; tin
coniroslre , un dentirostre , un lametlirostre , un diurne, un nocturne, un rapace)
etc., un oiseau conirostrc, dentirostre , etc. Un monodelphe , un mammifère mo-
nodeiplie. Un sele'roderme, un poisson scléroderme. Un coléoptère, un nécroptèrç,
un insecte coléoptère^ etc. (Voir la Méthode du Genre, page. 305.)
404. Remarques philologiques. 1* L'Académie admet , en voici bien d'un autre ou
bien d'une autre; mais, comme c'est presque toujours les substantifs affaire, histoiie ,
chose, qui sont dans la pensée, lorsqu'on emploie cette locution, le féminin une autre
est de rigueur.
2" Plusieurs de ces noms, tels que conoïde , deltoïde, faible, rhoviboïde, inaiSiive,
molaire, etc. , changeront de genre avec le nom sous-enteadu.
V.
Adjectifs pris siibstantivemeiit dans un sens abstrait.
405. Les adjectifs pris substantivement dans un sens abstrait ne
s'emploient jamais qu'au masculin, à quelque terminaison qu'ils appar-
tiennent. Le vrai, l'utile, l'agréable , etc. C'est le neutre des latins,
verimi , utile, gratum , etc. Nous le confondons en français avec le
masculin, mais il n'en conserve pas moins sa signification et sa valeur
propres dans le cas dont il s'agit ici , de même que dans les pronoms
ce, cela, ceci, quoi, en, y, etc., comme on le verra plus loin.
» L'ntile , c'est à dire, ce qui est utile , quod utile est. L'agréa-^
ble, c'est à dire, ce qui est agréable, quod gratum est ^).
406. Parmi les adjectifs terminés au masculin par un e muet, il n'y a
guère que les suivants qui s'emploient substantivement dans un sens abstrait:
français latin allemand
l'absurde , absurdum , ba« Uitgereimte
l'agréable, gratum, ï>a€ Slnç^ciiel^me
l'aigre, acre, HS ©aueve
le bizarre »), bdê êeUfame
le burlesque ') , baS ^offievlidje
le comique, comicum, baS ,$ïpnnfd)c
le Kommode , commodum , baê ©eciurme
le confortable *J ,
le dramatique, drama<«CMm, ba« î)ramatifc^e
français latin allemand
r extraordinaire, extraordinarium , ba9 2îu=
Berorbentlidjc
le fantastique, phantasticum , bas 5lJ()anta=
le frivole, frivolum, baê ©evtiijifugtgc
le gigantesque, giganteum , iai vik^tmn^^Uii
le gotliiqMC, gothicum, baé @oll)ifc!)C
le grandiose, grandiferum , baé gr^abeitc
le grave , grave , boô (Snifte
le grotesque *3 , baê ©rotc^fe
'3 D'après cette explication si simple , quoi de plus naturel que de traduire rallemand
bte SBoge par la vague; et le latin vacuum , vagum, par le vag\ie'(
Écoutez les cuieuses distinctions que la Grammaire Nationale établit entre la
ra^fue et le vague. „Si vague désigne ces masses d'eau qui s'élèvent et retombent
>,sons l'impression des vents, dit-elle, le genre féminin est naturel, la terminaison
^l'exigeait. Mais si vague désigne ces espaces immenses de l'air, dans les quels le
«regard effrayé se plonge sans trouver nulle part aucune limite; s'il exprime cet
«infini idéal, dans le quel notre imagination débarrassée de toute loi, de toute règle,
„erre à Taventure , comme dans un horizon dont les bornes, s'éloignant toujours,
„vont se perdre au sein de l'immensité ; alors la masculinité nous paraît d'une
„grande beauté. L'analyse prend la place de ce vague infini où l'imagination
^^aime à se perdre. (Chateaubriand.)
y,La mélancolie s'engendre du vague des passions, lorsque ces passions sans
■s,objet se consument d'elles-mêmes dans un coeur sn'itaire.^^ Od.)
„La féminité de ce mot est le résultat immédiat de sa forme; sa masculinité
»est l'effet relatif de sa signification accidentelle."
Qu'on vienne dire après cela qu'il n'y a que les poètes qui rêvent.
2) De l'espagnol bizarro , bigarré.
'_) De l'italien burlesco , de burla , moquerie.
*J Mot emprunté de l'anglais. Il est pour le commode et le confortable.
*) La racine de ce mot est grotte , en ce qu'il se dit des figure.-i outrées ou contrefaites ,
imitées des peintures antiques trouvées dans des grottes.
Solution de quelques difficultés.
K»
françnlM latin utitmund
rin'Tulqi/c , heioirinn , iAi ,^<iei\(bt
riioniiôti* , honrutuin , bot '/ltif).iiiMar
riiorrihitf, hitrrihiU , ba< *2lbf(t)ruli(9r
riinmhle, humiilum , b.K SrilctK
riKiKihl)! , iijUDliilf , hti< U:icb>
riiiipoHsihIe. tmi'Difslhile , i<[t UttmÔQlJcbf
l'iiirruyabU- , hurmiiliile , bo<> llii|ildiibli(t>r
i'Inciilto, itiiiiltiim , ba< Uii|]fbaii(r
l'inJaHtf, inhintiim, ia« Ui^rrrc^lr
le Juste, Jimliim , ta* ({Ùtttà>tt
If iniii-lic, iiiiibiijiiuui , bir :{u<(ibriuiaFrtC
lu lu-cessuire, Nfitusaitum, ^o« 'Jlothwnibiflt
le noble , nobiU , ^M Çblr
l'ordlnHire '), nrdinarium , bit fôru«pbill)rtt
l<> pire, i>fjiit (hM. iiejftre), tuf Sitliminflf
le poéliqfr , fiitttuiim , 'HM iiortifi^f
le poHMible , }'o*»ibUe , \M '^li^Ui^ft
françttli tatin allrmund
11» profanr, profaiium , bal llnhril(|)r ^
le provIiKolr* , pruriioiiuut m^ Uorljufiflf
le ridirale, ridiculum, ; Ir
le ruiiiHiicitgiie >), b<if :tk
le HMtiVMge , «m' ' . ^<l•? Ul-Uif
le Mvêre, «r/ ■ l*rnftf
le fttniple, $nn, a ... (}infa(^
le Hollde , lolidiim , rai Q4>l(
le HRblime, êubllnie, bal (9rb4hntr
le tendre, trneruiu , bit ' ■■>-■
le terrible, tirribUr , M ' c
le IrMgIqiie, tragiviim , '<
l'otile, M/i/r, b.il 'Jiû^llttx
le VNKMff, mtcimMi , vuniim, bal Untrtliminlr
le vide , ridiium , bal (<ttlr
le vrniMitembiHhIe , reriêimile , ha
l.'liornnie cherche le bien, ne tronve que le mHl;
On'll n'y tienne, cminle du pirr. (Lr Lirre.)
l/boniiue ne peut JaniHis vouloir qne le pogtible ,
Kt rien de ce qu'il veut ne peut être Inipo.H.xible. (ibid.)
Le troi/it/iu- coiilient la terreur et la pitié. Partout où k trayiqiie ne donrine
pas , il n'y :< point de tr:)|i^é(lie.
An lien de nons en tenir an positif, au réel du présent, nous courons après
le vague de l'avenir.
Seul le trMVRil remplit le vide de U vie. (Le Licre.)
Le vrai dans cj récit pa.sse le frainsembluble. (ibid.)
La vanité si doucereuse pour plaire, tourne promptement à Vaiyre , lors-
qu'elle n'y réussit pas.
Certains esprits n'aiment que Veytraordinuire et le i/iffaHtesque.
r'oiubien do jçens nianqucnt du nécessaire , lorsque tant d'autres ont dn
superflu !
Qne je serais heureux, si j'avais seulement le nécestaire!
Tous les hommes, môme enfants, ont le sentiment inné du juste et de Vin-
juste; ce n'est pas la matière, c'est Dieu qui le leur donne.
Heureux qui, dans nen vers, sait d'une voix légère,
Pus.ser du y rare au doux, du plditunl au sévère. (Boileau.)
l'ont plait mis à sa place. Aussi gardez-vous bien
D'imiter le faux goiU qui mèli* en son ouvrage
l.'Ilirulte , Vèlèijuut , le peigné, le suiiruyf. (Delitle.)
Oui, cette erreur, amis, est tellement palpable,
Vii'on ne concevrait pas comment elle « ré,<n*,
81 l'on ne savait pas combien l'honime est borné;
Si l'on ne savait pas son penchant ell'réné
Pour l'absurde et pour Viucroyubte ;
Pour tout ce qui se voit de plus extravagant ,
l>e plus incohérent, de plus inconséquent. (Le Lirre.)
407. HeiHfirques. 1" Parmi ces ndjeclifs, il en est plusieurs dont
remploi en ce sens n'est pas indiqué dans les dictionnaires; mais qu'est-
') Ordinaire , dans les exemples suivants, a nn sens ciliplic et non pas abstrait. Si
l'Diis iHnilez mtinyer rhez tunl . roiis aurez mon ordinaire . mon repas ordinaire
(.^aulfofl). Son ordinaire eut la pièce de boeuf. Un minre ordinaire. Se contenter
de l'ordinaire. Renforcer l'ordinaire. Retrancher de son ordinaire. Diminuer ton
ordinaire. Ordinaire boargeoi*. — FUire venir un ordinaire de chez le traiteur.
— Il a eu son ordinaire , sa mesure de vin ordinaire (îit'ctXranf). L'ordmaire de*
tjuerres (bir Jtri^^JC.u'K) se di.sait autrefois d'un certain fonds établi pour p»yer U
maison du roi , les commissaires de guerre et le.s compagnies de gendarmerie. Cela
est assigné sur l'ordinaire des guerre*. Trésorier , cai**e de l'ordinaire. — L'or-
dinaire de la messe (bai iUîfHjUbft). — // *'est pourvu par devant l'ordinaire , par
devant l'évèque (Ort'iiiiuiul, ilMfdjof). — Je mu* écrirai par le premier ordinaire,
par le premier courrier (^tc (UUiôbitliÀr '^iofl). Je votu écrirai au premier ordinaire ,
au premier départ du courrier C^ofita)^).
'J La racine de ce root est roman. Nos premiers roman* forent écrits «n laagae ro-
mune; de Ik leur nom.
110 La grammaire française.
ce que cela prouve, sinon l'insuffisance des dictionnaires? Tels sont:
commode ^ confortable ;, héroïque ^ horrible ^ ignoble^ inculte y sau-
vage, terrible y vraissemblable *).
2" Si l'on dit le vraissemblable , pourquoi ne dirait-on pas Vin-
vraissemblable? On doit pouvoir dire aussi: les bornes du visible ^
le difforme blesse les yeux , etc. Mais point de témérité. Il est cer-
tains emplois des mots dont le véritable écrivain peut seul discerner la
convenance.
VI
Noms de couleurs. CVoir page 15, n» 61.)
408. Les noms spécifiques de couleurs ne sont que des adjectifs
employés substantivement dans un sens abstrait. On dit: le blanc, le
noir , le bleu y le vert, le rouge , le jaune , le pourpre , etc. , comme
on dit le beau, le grand, le bon, le juste , pour la beauté, la
grandeur, etc. Couleur de feu, couleur de rose, couleur d'or ,
couleur de chair , couleur d' amarante , couleur amarante , etc. ,
forment aussi une sorte d'adjectifs composés; et c'est pour quoi l'on dit,
au masculin, dans un sens abstrait, quoique le substantif coî^^ewr soit,
hélas! féminin: un beau couleur de feu , un' beau couleur de rose,
de cerise , et elliptiquemenî , un beau rose, un beau cerise, etc. Le
couleur de rose , le couleur de chair , et le couleur d'eau, sont
du nombre des couleurs que les peintres appëlent légères , pour
les distinguer de celles qu'ils nomment pesantes , terrestres.
409. Mais alors n'est-ce pas nne faute de donner couleur pour féminin dans
ces mêmes locutions, comme le fait l'Académie: »coulonr de feu, d'amarante ;
couleur de rose ; couleur de rose sèche , de chair, de citron , de gris de lin ; cou-
leur de musc; couleur d'olive , de feuille morte , de ramoneur , de ventre de biche,
etc. ; couleur aurore ; couleur amarante ; couleur vert potnme , gris de Un, etc. ? "
Si couleur est féminin dans ces exemples, il s'ensuit nécessairement qu'on peut
dire: une couleur de feu, la couleur de feu, etc. Alors, comment distinguer les,
cas oii il faudrait dire: un couleur de feu, le couleur de feu? Je vois une diffé-
rence sensible entre la couleur du feu , de la rose , etc. , et la couleur de feu, de
rose; mais je n'en vois point entre la couleur de feu , de rose , et le couleur de
feu, de rose. L'exception introduite parles grammairiens, consacrée par l'Acadé-
mie ^ n'aurait donc aucun fondement, puisqu'on pourrait tout aussi bien dire,
une belle couleur de feu, qu'wn beau couleur de feu; ou du moins justifierait
complètement l'opinion de ceux qui prétendent que couleur ne s'emploie au mascu-
lin que par ellipse du mot ruban; comme dans cet exemple: voulez-vous du cou-
leur de feu, c'est à dire, du ruban couleur de feu? Il faut voir tout ce que les
grammairiens ont barbouillé sur cette matière dans plus de cent volumes ! Que le
mot couleur soit ramené à son genre primitif, comme l'exigent impérieusement
l'étymologie et l'analogie , et toutes les difficultés qu'il engendre auront disparu ?
N'est-il pas étrange que couleur soit seul féminin, quand les noms qui désignent
les diverses espèces de couleurs sont tous masculins, comme on le voit par ce
tableau :
le violet baô ffieilc^cttblaii
l'indigo ber Siibit^o
le bleu ba« Slau
Un bleu céleste. Un bleu de ciel. Un
bleu pâle. Un bleu clair. Un bleu de roi. Un
bleu mourant. Un bleu turquin. Un bleu
'J Au lieu de présentir , on écrit pressentir , en introduisant une s euphonique entre
pré et sentir. Pourquoi n'en pourrait-on pas faire de même avec vraissemblable ,
pour qu'on ne soit pas induit à prononcer vraizemblahle ? Quand on saura que
nos pères ont souvent écrit vrais, pour l'euphonie, on trouvera cette innovation
bien simple.
Solution de quelques difficultéfl.
111
k(il Oriln I b«rtM*B. — Un vert brun. Un vert fonflé.
ba< &t\h I Un vert «IrMgon. Un vert de mer. Un vert
b<i* Crangfii(}flb | dVnu. Un vert pré. Un vert gai. Un vert
ba< dioti) lendr«>. Vn vrrt nMlHflant. Un vert d'éme-
iat aÛfiJ raudf. l'ii ver! poiume. Un vert céladon. —
tat ^loilb Un Jaune pi\l>*. l'n Janne doré. Un jMine
bal l)rauiic coiilenr d'aurore. Un Jaune citron. — Un
bat .Rirfctrnrolb ronge vif. Un rouge ériatant. Un rouge bran.
bic itt^arlactfarbr Un rouge foncé. Un rouge pâle. Un ronge
bal 'Cunrriflrib déteint. Un rouge noirâtre. Vn rouge era-
bal S(t)iUtrfarl<ij niolai. Un ronge ponrean. Vn rouge eertoe.
bal &raut Un ronge de corail. Vn rouge Incarnat. Un
bir OfobcUrufarbf rouge vermeil. Un rouge de carmin. — Un
bic l'ril<f>ub( blanc mat. Un blanc de perle. Vn blanc
bie i^lrifdjfdrbf «aie. — Un beau blond. Un blond rendre. Un
bir ^JlaftUJlfjrbf blond doré. Un blond de llla)i!«e. Un blond
bat «(^tvar) ardent. — Vn grlH blanc. Un gria cendré.
bit "^Jurvut^rbc Un gri.H pommelé. Un gri.H brun. Un grl» de
baJ ^oi'riirotl) more. Un gri^i de minime, l'n gri» aale. Un
t\\i i^utttrotb gri.H de HourÏH. Un gri.i mêlé. Vn gria de
^ic .^rrinrlinfarbr perle. Un gri.t de Un. Un gri.H de fer. UngrU
bal ;{innobrrrotb. moucheté. - Un noir ronce. Un noir de
Jai!«. Un noird'ébéne. — Un roux ardent, etc.
KTfmples. Il n'y <« <|iiPtroi.s couleurs principales : le roiiye, \f^ jaune, f\. le hleu,
— Les couleurs .secoinhiiiTS .sont formées du mélange de deux couleurs |)riiuilive.s
ou principales. Tels sont le pourpre, \'oranye',\e rioletyClv. — Le vert se compose
iic jaune et de hleu; le violet tie rout/e et de hleu. — Le htnnv reprt'sente la lu-
mière ; le noir lalisence de la lumière. — Le Mauc est remblèmc de la bonoe
foi, de la candeur, de la pureté, de l'innocence. — Le rouj/e représente la pu-
deur, l'amour. — Ia^ jaune était, chez les anciens, l'cmblèuie de la ((loire; il est
celui de rinlidélité chez los modernes. — Le Oleu signilie pureté de sentiments,
élévation d'àmc, saffesse, piété; le rose, jeunesse, amour, tendres.se. — Le rerf
est le symbole de I espérance ; le noir celui de la douleur.
le vert
ha jaune
l'orange
le rouge
le blitnc
le hlund
le brun
le ceri.te
l'écarlute ')
le feuille-morte
le gorge-de-pigeon
le grla
l'Uabelle
rincarnadin
rincarnat
le nacarat
le noir
le pourpre *)
le ro.<te
le roux
le Noupe-de-lait
le vermillon
Chaleurs du Blaaon.
le .sable ou le noir
le Hinople on le vert
bir f^maru Sarbe
bic arfinc oarbc.
l'azur bic biauc %atht
11- gueules on le muge bic rotbc Sarbe
le pourpre bic '4}urvurfarbe
Kxemplri. Champ d'azttr. Il parti d'azur à la bande d'urgent. — Ses armes tont
un lion d'or en ehuinp de gueules. — // porte de pourpre à orle d'or, huit tour» en orle.
— Sei armes sont un lion èchiquetê d'argent et d'azur en champ de sable, — // porte
lie sinople à trois besanis d'or.
Dans la gravure, Vazur se marque par une suite de lignes parallèles et
horizontales; ou, en termes tcchni(|iies , la hachure en fasce, qui traverse Técu ,
signilic Vazur. — Kn Angleterre, l'azur des armes royales se nomme jupiter,
celui des pairs saphir, — L'azur est le symbole de la douceur, de la beauté, de
la noblesse.
Dans la gravure , le gueules se marque par une suite de ligues parallèles et
verticales; ou, en termes techniques, la hachure en pal, ou de haut en bas,
marque le gueules. — Kn .Vngleterre , le gueules des armes royales se nomme
mars, celui des pairs ruhis. — Le gueules exprime le courage, la hardiesse,
l'intrépidité.
Kn gravure, le pourpre se marque par des traits diagonaux qui vont de
l'angle du chef de l'éi'u à l'angle droit de la base. — Chez les .Vnglais , le pour
pre des armes royales s'appèle mercure , celui des pairs ame'thgste. — Le pour-
pre signitie la dignité, la puis.sanee, la souveraineté.
Dans la gravure, le sable se mar(|ue oas des traits croisés; ou, en termes
techniques, la hachure en pal, contre-hacliéc en fasce, signitie le sable. — Le
') On ne comprend pa.4 pourquoi l'Académie donne icarlate ponr féminin, dans le sens
dont il s'aKit ici.
') l'ourpre devient féminin, lorsqu'il «liKailie cette teinture précieuM qui .«e tirait
iintri-fuis d'un certain co(|nillnge te.stacé , nommé fmurpre , dont elle a pri.i le nom.
Im pourpre de Tyr èt>il lu plus estimée. De la laine teinte en pourpre. Par
extenniou, il su dit de l'élolTo même teinte en pourpre.
110
La grammaire française.
sable àes armoiries i'oyales, en i\nglctorre, se nomme saturne, et celui des pairs,
diamant. — Le sable est l'emblème de la science, de la modestie , de l'affliction.
Le sinople , en gravure, se marque par des traits qui vont de l'angle droit
du chef de l'écu à l'angle gauche de la base. — Le sinople est le symbole de
l'amour, de la jeunesse, de la beauté, de l'abondance, de l'espérance, de la
jouissance , de la liberté.
h' orange , usité encore dans l'héraldique anglaise, se dessine par des lignes
diagonales allant du chef de senestre à là base de droite et traversés par des
lignes horizontales. — L'orani/e est l'emblème de la splendeur et de la gloire *).
Le nom des covlettrs se donne aussi par extension aux substances minérales
ou végétales qui les fournissent — Exemples : Du bleu de montagne (SSergblau ,
iK'u^jfcrfajur) , carbonate de cuivre naturel; du bleu rf'oM^remer (Vl(tramann6(au) ,
poudre bleue qu'on retire de la pierre appelée lapis lazuli; du bleu de Prusse
(ïBcrlincrbtau), sel formé d'acide prussique et de peroxyde de fer; — du jaune
de Naples ; du jaune de montagne; — du rouge d'Angleterre ; du rouge d'Andri-
nople , de Portugal, etc.
410. Mais les noms des substances mêmes qui fournissent telle ou telle cou-
leur sont masculins ou féminins, selon leur forme. Exemples:
Féminin.
Masculin,
l'azur ou smalt ou \^a^ Sajurbfau
bleu d'émail
le cobalt ber 5î'o6a(t
le vert-de-gris ou ber ©rûnf|)an
verdet
le minium
le carmin
le stil de grain
l'orpin , l'orpiment
le réalgar
ber SDîcnnii)
ber Carmin
\>ci% @c{)iittge(6
baâ 5{iiri^)igment
le massicot ba§ SSlefgctb
la cendre bleue baê ^ii))ferb(au
la laque ber Satf
l'ocre ber SDrfcr
la céruse ia^ SStetiDetp
la craie , etc. bte .Kretbe.
Remarque. On dit au masculin , le
cinabre; mais pourquoi ne. dirait-on
pas, la cinabre? Ocre était aussi mas-
culin: N'est-il pas devenu féminin?
VII
Verbes employés substantivement à l'infinitif.
411. C'est î)ussi dans un sens neutre et abstrait que certains verbes
s'emploient substanlivenient à l'infinitif. En allemand, tous les verbes peu-
vent, à ce qu'il me semble, s'employer ainsi substantivement. Vous croyez
sans doute qu'il en est de même en français , mes nobles hôtes , puisque
vous dites V élever du bétail *) , le dessiner, le patronner , le lire,
l'écrire, etc. C'est une erreur dont je veux vous tirer. En français, il
n'y a guère que les verbes suivants qui s'emploient comme substantifs
neutres, je veux dire, comme substantifs masculins, puisque, selon les
grammairiens , il n'y a pas de neutre en français.
laller
baê ©et)cu
le dégainer
"tciè bom Scberjic^ctt
l'avoir
bic ^aBê
le déjeuner
baê %xnl)\iM
le baiser
ber ku^
le devoir
bte «Pfït^t, (Srf)u(btg^
le boire
\)i^è 3;rinfen
îi'xt, 5(ufga6c
le coucher
"baè @ct){afcnç5ef)en , ber
le dîner
baê ©h'ttagêeiyen, ^MU
9îtebergang
tagênial)(
le découpler
baê Soêfo^^ctii
le dire
bte 5(uêfngc
') M. Victor Hugo se plaint, dans la préface de Ruy Blas et dans nne note sur Angelo
de s'être vu forcé de dire, par égard ponr nn public trop peu lettré, la croix rouge ,
au lieu de, la croix de gueules. «Espérons, ajoute-t-il , qu'un jour un seigneur
vénitien pourra dire tout, bonnement , sans péril , son blason sur le théâtre. C'est
un progrès qui viendra. A Theure qu'il est sinople ne serait pas compris, gueules
ferait rire."
Notre grammaire, à coup sûr, porte avec elle le progrès désiré par M. Vict. Hugo.
*3 On dit l'élève du bétail.
le bien-dirr
|p doigter
le
dormir
IP
faire
le
coûter
ever
le
le
nianjçer
le
marcher
le
mourir
le
parler
le
penser
le
pouvoir
Solution (le «|iielqu«s difficultés. 1 13
bif SSoblreben^tît le revoir bal CSirberfe^rn
btr i(ini)(r)'a$, bit ^p' le rire bai iiatiftn
pdcatur le savoir btc (9<((t)rfamfeit
bai Sd^lafcn . le savoir-faire bie (Sefc^idfiid^ftit
bai 2t)iiii le savoir-vivre bir itbtniart
baf 9iacbmttta90brot { le souffrir bal Sriben
le souper bal Sbtnbeffrn , Wadjt-
ba» 5iuf|tei)»n / ber 5(uf
çiang, bad *j(uf)it^en
bal (SfTru
btr ®anj
bal @ttrbtn
bit 3prarf>f , Sdtbtrotift
efftn
le sourire bal ^dd^tln
le toucher bai îViiblrn, bit (Zpitiatt
le venir bal Àomuitn
le vivre bit iJla^rung
bal îDfnftn, btrOtbonft ' \f vonluir bai 9Bo(tfn , btr ©ittt,
bit SRac^t
Au long aller petit fardeau pè$e , Il n > a iiiimt iit- diarKc m Irgi-re qni ne devienne
pviiible k 1m loiiKue. Il a eu l'aller pour le venir, tx i)at nic^tl autdttiàfttt. Le pit-alltr,
ba< Sxtlimmftr, ta< btgrgntn lann. .4m pt$-aller, iin fctlimmOrn 9>>Ut- — Elle lut porte $om
boire et non manijer , fit biiuflt ihm ftin QOrn unb Zrinrrn. Cette affaire l'occupe tant, qu'il
en perd le boire et le manger, Ut <S<i(t)t brfc^Jftit^t tb» brrntagm, ta^ tr QJTrn unb Xrinftn
barûbtr otrfltfif. // eut brare Jusqu'au dégainer, tv Çftfpric^t »ifl nnb b>îtt ni(tl* — Quant
Il non héritage, il n'en aura que pour un déjeuner , tt reirb balb mit fftnrm (Srbt ftrtij ftin.
Ce tableau est d'un beau faire , est d'un faire large et vigoureux.
I^ Nen-faire vaut mieux que le bien-dire. — Il y a loin du vouloir «a fuir* ,
'ilOollru i|l nid)t Xbun.
L'ApAtre dit que c'oHt Dieu qui nouii donne le vouloir et le faire.
Une femme ne doit point avoir de laisser-aller , de crainte do laiêstr-falre. — Un
gouvernement qui a le laisser-faire doit accorder un peu de laiuer-dire.
La douleur peut donner un rire Hardoniquc, que le spectatcor prend pour 4e la
gaitj. — Le rire du sage se volt et ne s'entend pas.
Ce n'est pas la mort que Je crains, c'est le mourir.
Les personnes nerveuses dornnMit très-peu, leurs fonctluns ne s'exercent pas avec
réguliirité , leurs maladies se compliquent de phénomènes cérébraux, leur vie n'est souvent
iju'uu long souffrir, quoi qu'il soit impossible de signaler la lésion d'an organe.
La vaniteuse tyrannie ue nous I:iis<«u pas nit^me le franc-taire ; le silence lui parait
une satire.
412. Plusieurs vi-rbes, eu itassaiU à l'otat régulier de .substantifs, uut perdu
Vr iiiialo de l'infinitif ou changé la terminaison ir en e muet, en adoptant le genre
féminin. Tels sont les mots: 7lère , marche, insulte, rencontre, offre, etc., etc.,
de élever, marcher, insulter, rencontrer, offrir, etc.? Pourquoi faut-il donc
«ju'ou dise encore : le découplé, le courre, le blâme, etc. , au lieu de : la de'couple,
la courre, la blâme, etc.? Pourquoi courre avec deux rr? (Voir p. 6â, n" tii.)
413. Quelques uus, eu conservant le sou de IV fermé, au moyen de l'accent
aigu , sont restés régulièrement masculins. Tels sont les trois suivants : le diné ,
le soupe , le doigté.
414. Les verbes substantifs cités plus haut ne sont susceptibles d'aucun
autre genre d'altération , et doivent conserver leur forme actuelle , pour mille
raisons qu'il serait trop long de détailler.
VUI
Noms darbres et de métaux.
413. Les noms iy arbres et de métaux devront être faits inasenlins
ou féminins, selon leur forme matérielle. On dit encore: la bourdaine
QAcad.) , la r l'orne Od-) " la pamplemousse (id'l << in tragacanthe
Od.) , la mélèze, ta manganèse (Xoél et Chapsal^ , la platine. W
n'y a doue aucune raison de ne pas dire: la frêne, la chêne, la platane,
8
114 La grammaire française.
la cuivre y la titane y la molybdène, la tungstène y etc. Par exemple,
on aura soin d'écrire, le mercur y le tellur y le sulfuvy etc., et non pas,
le mercure y le tellure y etc. Certains mots barbares et tout hérissés de
consonnes, comme tungstèney se présenteront aussi mieux sous leur forme
scientifique et masculine en ium : le tungsteniuni. (Voir p. 56 et 68.)
IX
Noms de saisons, de fleuves.
416. J'en dis autant des noms de saisons et de fleuves.
»I1 n'est peut-être pas dans toutes les sciences humaines, dit M. Éd. Bra-
connier, une question qui ait été aussi souvent agitée et aussi mal résolue que
le genre du mot mitomne. — Automne est masculin quand l'adjectif le précède ,
et féminin quand l'adjectif le suit, disent les uns. — 11 ne faut plus faire de
distinction , et automne sera désormais masculin , par analogie avec les autres
saisons qui sont de ce genre, disent les autres. — Automne est régulièrement
féminin, puisqu'il est terminé par un e muet, disent MM. Bescherelle. — Si vous
êtes dans un moment de joyeux enthousiasme, dit à son tour M. Braconnier, ou
dans un moment de sombre tristesse , automne alors est masculin. Mais , si vous
êtes seulement rêveur et mélancolique, automne est féminin."
Ses superbes couj\<iie7s , qu'on voyait autrefois
Pleins d'une ariJeiir si noble obéir à sa voix,
L'oeil morne maintenant, et la tête baissée,
Semblaient se conformer à sa triste pensée. (Rachie.)
Ainsi fait le mot automne , Achate fidèle et dévoué qui s'identifie avec vous,
qui prend part à vos peines comme à vos joies, qui rit quand vous riez, qui
pleure quand vous pleurez, qui se fait homme ou femme, selon que vous avez
besoin d'un ami ou d'une maîtresse. A-t-il raison , M. Philarète Chasles , lors-
qu'il dit que les cultivateurs de la syntaxe ont souvent prêté à la plaisanterie et
que l'on ferait une longue liste de leurs folies et de leurs absurdités !
417. Pour moi, je suis cette fois de l'avis de MM. Bescherelle. Au-
tomne sera désormais féminin, à cause de sa forme féminine; et nul
ne pourra l'employer au masculin , à moins d'adopter la forme masculine
autom (de automno)y analogue à celle de dam (en latin damno). (Voir
les principes de dérivation , page 25.) À ceux qui m'accuseront de violer
l'étymologie, je répondrai: Pourquoi l'avez-vous violée vous-mêmes, dans
les mots: anagramme y épigramme y épithètey horloge y huile y cy^
maiscy etc. , etc. ? (Voir page 29 , n" 92.)
418. D'un autre côté, dès lors que nous disons: la VistulCy laLoire,
la Garonne y la Tamise y etc.; dès lors que les Allemands disent: bic
5)ouau, bte ^f»onc, bie @lbe, etc., il n'y a pas de raison pour que nous
disions: le Rhône y le Danube y etc. (Voir page 57, 7".)
L'un lies spirituels correspondants de V Indépendance écrivait hier: sur les rives du
'J'heiss, et il avait raison. Pourquoi ne dirait-on pas de même: le Lys, le Pleiss, le Roér,
le Reuss, le Twed, le Moldau , le Neiss , conformément au génie de la langue française ?
X
Noms de la nomenclature décimale.
419. Tous les noms de cette catégorie deviendront féminins.
XI
Noms de jours , de mois, de montagnes.
420. Les 7ioms propres y ne signifiant rien ou presque rien par eux-
mêmes, ne peuvent avoir d'autre genre que celui du nom commun qu'ils
Solution de quelques difficultés. 115
rappèlent. Les substantifs dont il s'agit ici , n'étant autre chose que des
noms propres, où le fond l'emporte toujours sur la forme, l'idée sur le
mot, sont doue nécessairement masculins, parce qu'on sous-entend les
noms masculins ^'o*/r, mois, mont.
Kxemplti. Plus 1m femme fn\ eiidlmnnctiée , motiiH eUe obucrve U dimanche. — Oc-
tobre K é\è bien froid i-«(te «nnée. — Le Caucase.
XII
Noms d'îles et de villes.
(Voir page 19», 6», et page 105, n* 394.)
421. On .se rappelé cotte régie posée par l'abbé Girard, suivie par .Napoléon
Landais, (liiauU-Diivivicr, et autres ; coiiiplètement omise par MM. Noël et Chap-
sal ; à savoir, que «Tous les noms de vilte ') sont masculins;" rèjçle modifiée
ainsi par M. .\uguste Lemairc: >.Kn ((ént'ral , les noms de villes sont féminins en
français, lorsqu'ils dérivent d'un féminin latin." — Encore cela ne pourrait-il être
utile qu'à ceux qui savent le latin.
Pour nous, nous n'avons pas hésité à faire du féminin, sans exception, tous
les noujs de villes, d'îles, et de vallées. Or. comme tout homme qui émet une
idée nouvelle doit s'attendre à beaucoup de résistance, à beaucoup de contradic-
tions; tant il est vrai, comme dit Fontenclle, qu'une idée nouvelle est un coin
(|ui n'entre que par le jçros bout; pour ce motif, qu'il nous soit permis d'appor-
ter à la barre de l'opinion publique les nouvelles preuves que nous venons (l'ac-
quérir; preuves incontestables, qui ne peuvent laisser aucun doute dans les esprits.
Soit lointaine, soit voinine ,
E-spagnole ou Sarrasine,
Il n'eHt pas nne cité
Qui diMpiite, Mans folie,
À Grenade la Jolie
La pomme de la beauté ,
Et «(ui , gracieuse, étale
Plus de pcmpe orientale
Sous un l'iel plus enchanté.
Bilbao , des flots couverte ,
Jfte une pelouse verte
Sur ses murs noirs et caducs ;
Mëdinu la chevalière ,
Cachant sa pauvreté Hère
.Sous le manteau de ses ducs ,
N'a rien que ses sycomores ,
Car ses tieaux ponis sont aux Maures,
Aux Romains ses aqueducs.
Valence a les clochers de ses trois cenUi églises ;
L'austère Alcatilura livre au souffle des brises
Les drapeaux turcs, pendus en foule à ses piliem;
Salaviamiue en riant s'assied sur trois collines,
S'endort an son des mandolines,
Et s'éveUle en sursaut aux cris des écoliers.
Tortone est chère à saint Pierre ;
Le marbre est comme la pierre
Dans la riche Puycerda;
I>e sa bastille octogone
Tuy se vante, et Tarragone ,
De ses mum qu'un roi fonda ;
Le Douro coule k Zamore ;
Tolède M l'Alcazar *3 maure,
tièviUe a la Oiralda ').
<) Il faudrait rille'i an pluriel, car nécessairement sous ce mut il y a idée de plnralilé.
I.e mut ville est pris ici non pas dans un sens général et collectif, mais dans an
sens distributif. On ne peut donc pas dire des noms de ville , comme on dit de*
.t/(if//c.>- de fironze. Une ville ne peut pas avoir plusieurs noms. Voilk ponrtant
comme écrivent les grammairiens.
*) Ancienne résidence des rois maures.
*3 Flèche de la cathédrale , haute de cent vingt-cinq mètres.
8*
116 La grammaire française.
Burgos de son chapitre étale la richesse ;
Pénaflor est marquise, et Gironne est duchesse;
Bivar est une nonne aux sévères atours ;
Toujours prête aux combats la sombre Pampeltme ,
Avant de s'endormir aux rayons de la lune ,
Ferme sa ceinture de tours.
Toutes ces villes d'Espagne
S'épandent dans la campagne
Ou hérissent la Sierra ;
Toutes ont des citadelles
Dont sous des mains infidèles
Aucun beffroi ne vibra;
Tontes sur leurs cathédrales
Ont des clochers en spirales ;
Mais Grenade a l'Alhambra ') !
L'Alhanibra ! l'Alhambra ! palais que les génies
Ont doré comme nn rêve et rempli d'harmonies :
Forteresse aux créneaux festonnés et croulants ;
Où l'on entend, la nuit, de magiques syllabes,
Quand la lune, k travers les mille arceaux arabes,
Sème les murs de trèfles blancs!
Grenade a plus de merveilles
Q\\& n'a de graines vermeilles
Le beau fruit de ses vallons ;
Grenade, la bien nommée,
Lorsque la guerre enflammée
Déroule ses pavillons,
Cent fois plus terrible éclate
Que la grenade écarlate
Sur le front des bataillons.
Grenade efface en tout ses rivales ; Grenade
Chante plus mollement la molle sérénade ;
Elle peint ses maisons de plus riches couleurs;
Et l'on dit que les vents suspendent leurs haleines
Quand par un soir d'été Grenade dans ses plaines
Répand ses femmes et ses fleurs.
L'Arabie est son aïeule.
Les Maures, pour elle seule,
Aventuriers hasardeux ,
Joûraient l'Asie et l'Afrique:
Mais Grenade est catholique,
Grenade se raille d'eux;
Grenade , la belle ville ,
Serait une autre Séville ,
S'il en pouvait être deux. Victor Hugo.
Voyez Ulm, voire soeur Jumelle:
Tenez-vous en repos comme elle
Que le fil des rois se démêle,
Tournez vos fuseaux, et riez.
Voyez Bude , votre voisine!
Voyez Distra la Sarrasine!
Que dirait l'Etna , si Messine
Faisait tout ce bruit à ses pieds?
Semlin est la plus querelleuse :
Elle a toujours les premiers torts. Od.)
Smyrne est tine princesse
Avec son beau chapel ;
L'heureux printemps sans cesse
Répond k son appel.
Et , comme un riant groupe
De fleurs dans une coupe ,
Dans ses mers se découpe
Plus d'un frais archipel. O^J
') Palais magnifique des rois maures, k Grenade. Les murs sont recouverts de marbres
de diverses (couleurs et chargés d'arabesques d'un travail admirable. Les salles sont
immenses, et peuvent contenir plus de 100,000^ personnes. Auprès de ce palais est
une maison de campagne des rois maures, nommée Gènéralif, d'où l'on jouit d'une
délicieuse perspective.
Solution du quelques dirrieiltés. 117
Allez , Mllrz , à cupiliiinM !
Et iiouH le rt-preiidroiiM , ville ««x il6m«ii d'MZur,
Molle Setiuiah , qu'un leur Uii^uKe Impur
Le» hnrbiirKM iionimt-iit Alktiien. (là.)
Enfin! — C'eitl S'annin, Ih vill« rux malnont peintes,
Lh villi! Hux dttni>*<« il'or, la btuiuhe Savarin ,
8iir Ih rolllne ai»lêr , entre \en téréhiniheii,
Qui pr^te non b<>Hu Kol^e aux ■rd«(iie« rtreintr^
De (It-nx OoltfM hcurlunl leum carène* d'almln. (là)
sdnuhoul la Tiirqur :tiitonr da oroijiMnt abhorré
SUMpcnil trois lilHnrlifM (jaene*. (là.)
C'est Victor Mii^o lui-même qui lait tous ces nom» de villes féminins, et
nous disons comme MM. Bescberellc , l'autorité de Victor Hugo en vaut biea
une autre.
Si l'autorité du poète ne sufHt pas, voici encore celle du prosateur:
Bientôt nprAx, Athénr» et Thébf», Je nionurcbleA qaV//e< étaient, deviennent ré-
publique.**. — !,»••< Corinlbit'nH fondent Syranme en .Sirlli». Cinq an*» après, 7^3 ana avant
J.-C , Romulus, un de.n deMrendHulM d'Knëf, bnlit en Italie, xur les bords du Tibre, Rome,
itesti tièe k iiovenir U rrine du niunde. — Heunachérlb, tin de SalmanasKr. vient a.Hniéjter
Jèrtimleni , pour lu traiter comme .«un père avait triiilù Saniarle. — Rome adopte lea lois
de Ih Grèce; elle étend sa douiinalioii dans l'Italie. Au milieu de aea progrès, vaincue et
fuite par les Gaulois, elle est délivrée par son dictateur Camille. — 8jfracu$e gémit aoa»
la tyrannie des deux Denys ; elle soutient de grandes guerres contre Carthage, et lui dis-
pute l'empire de la Sicile. — Syracuse , après quelques années d'une liberté orageas« , se
Iniase asservir par AgHthocle. Aome , au contraire , sacrifie tout Ji la soif quelle a de
s'aggrandir. Après cinquante années d'une guerre sanglante, elle détruit enfin, plutôt qu'e//e
ne dompte, la helliqueiise nation des Saninites; et dès lors elle ne trouve plus rien qni
lui résiste en Italie. — .Marcelins s'empare de In Sicile, et de Syracuse niême, quoique
défendue par Archimède. — Désormais invincible, Rome s'étend de tontes parts; et elle
humilie Philippe, roi de .vlacédoine , et Antiochus-le-Grand , roi de Syrie. — Home , Jns-
i|u'nlors uniquement guerrière , commence k se polir; et, par son commerce avec la
Grèce , elle se prépare k lui disputer bjenlùt la palme de l'éloquence et de la poésie. —
Cependant Home avait subjugué l'Kpire, l'Illyrie, et la Macédoine; <//e soumet la Grèce
et détruit , par les mains dn second .SciiHon-l'Africain , Carthage et Nuniance. Quoique
troublée par les entreprises séditieuses des Gracqucs, et déjk livrée an luxe et a la cor-
rnption, elle continue de s'aggrunrtir. — Rome, mal défendue par ses faibles empereurs,
est prise par Odoacre , roi des Uérules, qui éteint enfin l'empire d'Occident. (Histoire uni-
verselle.)
Vous rappelez-vous le joli conseil que vous donne Napoléon Landais, d'après
l'abbé Girard? »0n serait choqué d'entendre ou de lire: Rome fut fonde
753 ans avant J.-C Dites : IjU ritle de Rome fut fomlée."
Il est vrai pourtant, raillerie à part, que Barthélémy a dit, dans sa Se'in^sis :
Ce fastueux Berlin, qui d'orgueil se prélasse.
C'était notre relais quand l'aruiée était lasse.
Peut-être iMM. Hescherelle verront-ils dans cotte masculinité l'expression d'une
grande force. Pour nous , qui n'avons pas ta loupn de J/.lf. Iteschereite , loupe
pre'cieuse , an mof/en de laguelle on peut apercevoir même des choses qui n'exis-
tent pas '); pour nous, pauvre aveugle que nous sommes, nous ne saurions y
voir qu'une simple faute. Nous ne serions pas plus choqué d'entendre ou de lire :
Le langue a'tui personne acariâtre dardilte comme celui d'un vipère.
Mais, même en accordant quelque chose au système de M.M. Hescherelle,
cette masculinité ne fùt-ellc pas la violation manifeste d'un principe, elle n'en
blesserait pas moins le goût et le sentiment. S'il est vrai , en effet , que la fémi-
nité s'harmonise bien avec l'ironie , avec le dédain, la féminité était ici de rigueur.
Eu revanche, Barthélémy donne une petite leçon de goiit à Victor Hugo lui-
même , lorsqu'il emploie au féminin Josaphat , nom d'une vallée, au lieu de l'em-
ployer au masculin, comme ce dernier.
•) Cesl ainsi qne s'expriment .MM B-scherelle k 1 égard d une de leurs victimes, M.
Pastrlot.
118 La grammaire française.
Oui , quand le drapeau saint sort de son enveloppe ,
De clochers en clochers il visite l'Europe ;
Alors la liberté réveille, aux jours promis,
La grande Josaphat des peuples endormis. C^émésis.)
Nous avons oublié le vers de Victor Hugo, qui d'ailleurs n'est pas si cou-
pable , ayant peut-être sous-entendu jour ou jugement.
Toutes ces raisons, tous ces arguments, toutes ces preuves, n'empêcheront
pas le Journal des Débats de dire au masculin : Sion est déclaré en état de siège,
Suint-Maurice est désert , Fez n'est point fortifié, L'Autun gallo-romain ; ce qui
n'est pas moins absurde que d'écrire, comme il le fait toujours: Tems, printems,
complimens , argumens , ha bilans , erremens , au lieu dé: Temps, printemps,
compliments , arguments, etc. On ne conçoit guère une telle faute de la part d'un
journal qui se pique de bon sens et de logique, et qui en fait preuve, il est vrai.
La fière Revue des deux Mondes est dans le même cas , et, à part sa monstrueuse
partialité en fait d'oeuvres littéraires, on ne peut guère dire que la Revue des
deux Mondes soit plus mal rédigée que le Journal des Débats.
422. Comme nous tenons à honneur de convaincre jusqu'au Journal des
Débats , dans une question aussi importante , qu'il nous soit permis de lui citer
ces vers de Virgile:
BacchataniiiVie jugis Naxon , vin'demqne Donysam
Olearon , niveamque Paron, sparsasqne per aequor
Cy dadas , et crebris legimus fréta consita terris;
ainsi que les phrases suivantes , empruntées à divers ouvrages , et que je le prie
de peser d'une main impartiale :
Naxos, soumise par les Romains, fut donnée aux Rliodiens par Marc- Antoine. —
Paras était renommée pour ses beaux marbres blancs.
Vous , que mon bras vengeait dans Lesbos enflammée.
Paxo est montagneuse ; elle produit du vin, des olives, et des amandes. — Cor fou fut
peuplée par une colonie de Colchidiens qui s'y établirent sous la conduite de Phéax, 1349
ans avant J.-C. — Les grandes Andaman, les petites Andaman, îles de la mer des Indes.
— Saint-Pierre est située dans les parages de Terre-Neuve , près de la petite Miiiuelon.
423. Remarque. Ces phrases sont autant de syllepses nécessaires , indis-
pensables; et, par exemple, il serait tout à fait absurde de dire au masculin:
jSaint - Pierre est situé dans les parages de Terre-Neuve ; parce que
l'esprit ne peut ici se reposer que sur Vidée, non pas sur le mot, qui est un
nom propre d'homme. — Voilà pour les noms d'îles. Passons aux noms de villes.
Ils doublent le cap Spartel, laissent à leur droite l'ancienne Tangis , où reposent
les os d'Anté. — De 1032 à 1312, Lyon fut soumise à la puissance temporelle de sou
archevêque. — Mentionnée pour la première fois dans l'histoire eu 1109, Madrid ne fut
déclarée capitale de la monarchie espagnole qu'en 1560 par Philippe II. — Soumise par
Othon , empereur d'Allemagne , Metz resta sous la puissance des successeurs de ce
prince pendant cinquante ans. — Bâtie dans le XII' siècle , Berlin devint la capitale du
Brandebourg et de la moyenne Marche. — Naples est située à 162 kilomètres de Rome.
— Verdun fut cédée à la France en 1648 par le traité de Munster. — Détruite, suivant
la prédiction de Jésus-Christ, par Titus, l'an 70, Jérusalem fut rebâtie par l'empereur
Adrien sous le nom d'ÉIia Capitolina. — Riom est tout entière construite en lave. —
Figeuc était autrefois bien fortifiée ; elle commerce en cuirs , bétail , grains , et vins. —
Fondée vers l'an 539 avant J.-C. , par les Marseillais et les Phocéens, Avignon fut la
capitale des Gaulois Cavares. Elle devint et resta colonie romaine jusqu'à la chute de
l'empire d'Occident. — Montreuil est ceinte de remparts et défendue par «ne citadelle.
Elle ne fut réunie à la France qu'en 1665. — Rhodez fut réunie à la couronne par
Henri IV. — Eleusis fut fondée par Triptolème , roi d'Athènes. — Macao fut bâtie par
les Portugais. — Mexico, située dans le détroit fédéral de ce nom, à l'ouest du lac de
Tezcuco , à une population de 180,000 habitants. — Bade est décidément proclamée par
tous les gens de loisir, qui vivent de la vie du grand monde, la capitale du sport européen.
Chante , heureuse Orléans , les vengeurs de la France.
424. Remarque. Consultez les grammaires et les dictionnaires. Vous y trou-
verez la plupart de ces noms marques masculins. A les en croire , le Havre , le
Solution de (pielques difficulté». 119
Catrtfy étnnt précédés do l'artlde maArulin , ne sauraient, dans aucun cas, s'em-
plovTf ail féiniiiin. Opfndniit .i<' n'iM-silc pas à dire: If ilàvre »'e»t fort embellir
depuis te temps , le Caire est toulv courertv de mosi/uées ; prine par les Anglais
'Il lHi«, te Caire fut rendue aux Turcs en |Hf.3; parce que l'article fait ici corps
ivec les mots Ilàvre, Caire, «|ui lie soiilTrenl point d'analyse, et qu'aux parti-
iipcs embellie, courerte, prise, rendue, l'esprit se porte plutôt sur Vidée de rille
((lie sur le sijfiie matériel <|iii la représente. Il y a syllepse, comme je l'ai déjà
(li-nnuitré. L'ai-eord des adjectifs ou des participes ne peut pas plus se faire avec les
mots llàrre et Cuire, dans ces phrases, qu'avec le mot Pliilipjte , dans celle-ci:
Phitippet-ille fut cédée Ix la He!jçi(|ue en 1H|3. Je dis pareillement au féminin,
contre l'avis des (îrammairlens: Saint-Flour est plus yrandv que Murât, ne se-
rait-ce que pour distinjçiier la ville d'avec le fondateur. — .Au masculin, Cap-
Corte réveillerait, de même, |)lutôt l'idée du cai» qtii est au nord de la Corse
que de la ville anjçlaise située dans le royaume «'.AlTétu, en .Afrique. Puisqu'on
dit: €-n|l*Rreloil , île du Golfe Saint-l.aurent , (ut prlMe pur les Français
en I7i;{ , je dois dttiic pouvoir dire aussi au féminin: C'ap-Cortir est peu>
pif'e d'environ f-OUO habitants; Porf-IiOlliM , capitale de l'Isle'de France,
futbriilée^'M 1817. Le goilt le plus diflicile i-l le plii^ sévère |ioiiirait-il s'offen-
ser de cette construction sylleptique?
425. De ce nue le mot espérance est bien, de l.i manière la plus immuable,
un nom féminin , airait-on elliptiquement , Bonne-Espérance eêt située au sud de
l'Afrique, ou lionne- Espérance est situé? L'nccord devrait-il se faire avec le
mot espérance ou avec le mot C<ï;> sous-entendu? Indubitablement avec le root Cap.
426. C'est donc très-mal parler (|ue de dire, d'après Domergue : Londres
eut plus grand que Paris , Rouen est fameux par ses toiles y Orléans fut délivré
par Jeanne d'Arc. Car rien n'empêche qu'on ne dise: Londres est plits grande que
Paris , Rouen est fameuse par ses toiles, Orléans fut délirrée par Jeanne d'Are.
Ne dit-on pas: V industrieuse Rouen, plutôt que V industrieux Rouen ; la Nouvelle-
Orléans, pUitôt que le Kouvel-Orléans '^
427. On in'op|iosera encore ces locutions proverbiales de ma province: Cler-
mont le Riche, Riom le Beau. Mais pourquoi ne pas dire plus logiquement,
puisque le mot ville est sous-entendu : Clermont la Riche, Riom la Belle ; comme
on dit: Moscou Ut Sainte, bien que Moscou n'ait pas davanta(^e la terminaison
féminine ?
428. Kncore une fois , les noms propres n'ont pas de genre par eux-mêmes,
et ils suivent celui du nom commun sous-entendu. PieiTe n'est masculin que
parce qu'il désigne un homme. Marion n'est féminin que parce que c'est le nom
(l'une femme. Vax latin, Sequana, la Seine, est masculin, parce qu'on sous-entend
flurius. On trouve aussi cet exemple du féminin : In Eunuchum suam, parce qu'on
sous-enteiid fabula.
429. En ce qui concerne le genre des substnntit's propres, c'est toujours
Vidée qui prédomine plutôt que le mot. Quand on dit par exception : le grand
Paris , on a dans l'esprit l'idée de colosse , de géant.
430. C'est pourquoi l'on dit , au masculin : Tout Rome le sait ou l'a vu ,
Tout Marseille était accouru , tout Lesbos en fkit consterné ; parce que c'est
comme si l'on disait : Tout ce qu'il y a d'habitants à Rome , à Marseille, à Les'
bos. Phrase elliptique.
431. Mais faut-il dire: Toute Rome est couverte de monuments, toute
Venise est sillonnée de canaux , Toute Notre-Dame en a retenti ? Non ; car c'est
comme si l'on disait: Tout ce qui est Rome, tout ce qu'on appelé Venise, tout
ce qui compose l'église de Notre-Dame. Tout présente alors un sens collectif qui
rappelé le neutre des latins. On dira donc: Tout Rome est couvert, ou Rome
entière est couverte de monuments ; tout Sotre-Dame , ou toute Véglise de Notre-
Dame en a retenti.
120 La grammaire française.
Second intermède. — Exercice de lecture.
Éléments du Genre, — Revue critique. — Les Dictionnaires. — Les grammaires de G.
Duvivier, N. Landais, Bescherelle, N. et Ch. , Gischig, etc. , etc. — L'Orbis Pictus. — Les
maîtres de français peints par M. Kornbach. — Sujet de roman. — M. G. Saphir. Etc. , etc.
432. Tels sont les divers éléments du genre, dans la langue française-
Comme on vient de le voir , ces éléments sont de trois sortes : Vétymologie , la
forme, le sens.
433. On comprend aisément l'influence exclusive de l'étymologie, au début
des langues , quand les mots , à peine formés , touchent encore de trop près à
leur origine. Évidemment les hommes qui , par une légère altération des mots
memhro , templo , verbo , ctimulo , globo , numéro , etc., altération dont ils ne se
rendaient même pas compte , ont dit les premiers : membre, temple, verbe, comble,
globe, nombre, etc., n'ont pas pu donner immédiatement à ces mots le genre
féminin , malgré la forme féminine qu'ils affectaient désormais. Mais , à mesure
que les mots se transforment et s'éloignent de plus en plus de leur origine, l'éty-
mologie perd ses droits , et la forme seule doit dominer, d'accord avec le sens.
C'est à l'oubli de ce principe qu'il faut attribuer le désordre qui règne dans la
langue française, au sujet du genre; désordre tel, en vérité, que les grammai-
riens aux abois en ont tous été réduits à faire cette déclaration:
>,I1 n'y a point de règles sur le genre dans la langue française, et il est im-
possible d'en établir." (Nap. Landais.)
«C'est en lisant avec attention et en recourant dans le doute aux dictionnaires,
qu'on prendra insensiblement l'habitude de ne pas s'y tromper." (Gir.-Duv.)
Les dictionnaires ! On voit bien que les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Ouvrons donc les dictionnaires. Voici ce que nous y trouvons:
Aitfle, oiseau, s. m. >,Des écrivains du XIV siècle ont fait ce substantif féminin. Dans
ce sens , cette faute n'est plus permise. — s. f. dans le sens d'armoiries , de bla-
son, de devises, d'enseigne, de constellation. — s. m. dans le sen-s de pupitre
d'église.* (Nap, Land.)
— oiseau, s. m. (Acad.) Dans Je sens de pupitre d'église et de constellation, le genre
n'est pas indiqué.
— s. i. dans tous les sens. (Ch. M.)
— oiseau et constellation , s. m. (Boiste , Dict.) — Dans le sens propre , masc. et
fém. ! Un grand aigle et une grande aigle. Dans le sens figuré , il est féminin.
(id. Difficultés.)
— oiseau , s. m. excepté seulement dans le sens A'enseigne. Çin'éi et ChapsAl.)
— oiseau mâle ou femelle , s. m. — s, f. dans le sens de pupitre , constellation ,
enseigne , armoiries , devises. (Boinv.)
Alkékcnge, s. m. (Acad.) — s. f. (Nap. Landais.)
AltliHea, s. m. (Acad.) — s. f. (Nap. Landais.)
Amalgame, s. m. (Acad.) — s. f. (Cat. — Domergue.)
Ammoniaque, s. f. (Acad.) — s. m. (Land.)
Apocalypse, s. f. (Boiste , Cat., Fur., Land., Nod.) — »Quclque8 uns le font mascu-
lin." (Acad.) — s. m. (Lav.)
Appendice, s. m. (Ae. , Boinv. , N. et Ch.) — s. f. (G. , Land., Lav.)
Après-midi, s. f. (Cat., Land.) «Plusieurs (Boin., G.) le font masculin. << (Acad.)
Astérisque, s. m. (Ac. , Boste, Boinv., Nod., Land.) — s. f. (Raymond.)
Automne , s. m. et f. (Boste , Cat. , Ac.)
— s. m. (Lav.) «Autrefois on le faisait" m. et f. (Nod.)
— s, masc. , lorsque l'adj. le précède ; fém. , si l'adj. le suit. (Land.)
— s. des 2 genres, mais le masc. est préférable (N. et Ch.)
— 8. f. «Les poètes le font masc. et fém. , suivant le genre de pensée à exprimer. (Ch. M.)
„Des étrangers tinrent à peu près ce discours: — Pensez donc, mon cher, que
yyce vilain automne pluvieuse et froide a tout gâté. — C'est vrai; mais ce der-
»nler automne, quoique très-désastreuse, ne l'a pas été autant que celui de
y,Vannée 1S08. ... — Et ils parlaient français'^ — Mais oui , certes. Lisez plu-
tôt les règles." (Ch, La Loy.)
Second iiitetniède. Exercice de leetare. tM
Bsiirdliqe, H. m. (BoiHte, |.and.) — B«rtflciie . •. f. (Ac. Cal.)
Kiilbe. H. m. (Av»û.) — Vulbr, •». 1. (N. rt C'h. ) — »/^ bulbe fntl pMrlie de U racinr.
-- Oii Hppt'U; plante» bulbeiitet rfllcii dont la racine produit une bulbe. — L'oi-
gnon ftit i//ir hitlbf — La tulipe, le li», la jacinthe, la narciii^e , etc., nalsacnt
A' une bulbe* (BotHni<ttes )
Je nVnCreprendfiil paM de ponKMer pin» loin cet Inventaire. Il anflldéjh pour montrer
de qael faible xecourN peuvent étrt; Ion dlctlonnalren, pour la connaiiiKanre du fcenre. l*
lecteur doit en être lonvaincu, .n'il Nt< rappelé le» nonibreuneH contradiction» que noia>t
HVUiiM Hiitualées dan» le iteul dictionnaire de l'Aradémie.
4^V L'-Académie fiançaisf, instituée, eoninic on Je sait, poor travailler à
r«>|)iiralion et an |tcrrertioiniPinent de la langue, ne soupçonne pa.s même, à ce
qu'il iiaraît , les nrint'ijtes qui ont présidé à la formation des mots et .^ la distine-
tion des genres. Le nouveau genre des substantifs cités page 2H, n* ^9, ne prouve
<|ue trop (lu'elle n'a Jamais fait qu'enregistrer machinalement les bizarreries dr
l'usage, au lieu de les réprimer; lol^ nu^me (|ue cet usage n'était celui que de
deux ou trois personnages plus ou moins influents, mais tout à fait étrangers
aux procédés |ogi(|ues du langage. C'est, d'ailleurs, ce qu'elle confesse elle-
même ingénuement dans la préface de son dictionnaire. Mais cela est-il pardon-
nalde, de la part de ce corps souverain et perpétuel, au quel on accorde tant de
crédit? yue l'usage (ju'il consncrait ainsi les yeux fermés n'était pas général, cela
ressort assez des indications contraires données par les autres dictionnaires.
433. Or, si je suis forcé de parler ainsi du DictiontMire de t'Acadt^mie ,
oeuvre admirable sous tant de rapports, que pourrai-je dire des aveugles com-
pilations des Girault - Duvivier, Bescherclle, Napoléon Landais, etc., etc.? Ce
que j'en ai dit dans mille endroits de la Clef de la Langue, aux quels je renvoie
le lecteur.
436. El si , de CCS degrés inférieurs , je descends jusqu'à ces myriades de
prétendues grammaires fran(;aiscs publiées en Allemagne par des myriades de
gens incapables de rédiger dix lignes en bon français,
Qui viennent enseigner, avec un front d'airain.
Leur ignoble patois aux seigneurs d'outre Rhin,
comment devrai-je les juger? Écoutez plutôt comment les juge un certain Kôrn-
bach, dans une prétendue comédie française intitulée: ta Gallicomanie :
»DepuiH qu'en Autriche le françalM est en vogue,
Cliaque hâbleur friin^His tout droit vers Vienne vogue:
Maint goujat, maint tailleur, maint garçon perruquier,
Pendent l'épie au croc; et, boulTis d'arrogance,
lift viennent s'ériger chez nous en profeNseiirs ,
En maîtres de langue , niônie en instituteurs.
Vienne e.tt surtout leur juste point de mire;
Car leur Jargon , c'est bien là qu'on l'admire.
Oui, Vienne est leur grand but;
Car c'est là que s'a.s!«euible ainsi tout le rebut
Des célèbres Français. I.à, sans pndeur ni honte.
L'un se dit chevalier, baron, marquis, ou comte;
L'autre vante à l'excès son éducation
»0n leur donne aux savants toujours la prérérence.
Aux dépens des Viennois ils font grande bombance.
On les cajole, on les fête, et trop on les chol (sic) .
Kh bien! mes bons amis, savez-vous le pourquoi V
C'est qu'ils tiaaillnunent et prononcent: haranyue ,
Grasseyent et disent : travake , v'ia , eA ben ,
Et de l'idiome ne comprennent plus rien.
Donc vive l'audace ! vive l'eirronterie !
Vive l'ignorance .' vive la hâblerie! ,
«.Mainte impudente lavandière
Et mainte grosse cuisinière,
Après avoir vécu dans le dérèglement
Avec quelque faquin ou quelque garnement ,
Quittent la Gascogne , leur étal , la Bretagne ,
Et vont directement au coeur de rAlieniagiic
uOn confie k leurs soins les plus nobles enfants.
Au grand préjudice des pauvres Allemands.
Car elles répandent le savoir , la lamlère ,
ÏJte La grammaire française.
EiiHeigiient lenr jargon , au lien de la grammaire ,
En faisant bien accroire aux crédules Viennois
Que ce bas langage , ce trivial patois
Est ctlni des antenrs et de l'Académie
,,Le français seul r.'acbève nue éducation.
De nos jonrs on demande une ample instruction.
Ainsi l'on enseigne la noire médisance,
Et les antres filles de la mère ignorance,
Et c'est la rhétorique , ou l'art de bien parler.
Ça ne suffit encore; on veut plus loin aller.
On instruit dans l'intrigue et la coquetterie «
Cela passe toutes les bornes du plat et du trivial, mais on ne peut nier qu'il
n'y ait quelque chose de vrai au fond. Seulement, l'auteur aurait bien dû admettre
cinq ou six exceptions, parmi lesquelles .je méritais d'être compté. Surtout, en
accusant les autres d'ignorance, M. Kôrnbach devrait prendre garde de don-
ner lieu à la même accusation contre lui, et, en faisant des vers, ne pas igno-
rer les premiers éléments de la versification. 11 devrait savoir que la césure ne
peut être formée que par un son plein , articulé ; car la voix ne peut pas se
reposer sur un e muet. — La rage de M. K. (qui pourtant se fait appeler grain-
niisseauj contre les Français ne connaît ni borne ni mesure. 11 se venge de ce que
quelques uns ont osé dire à des Viennois, plus enthousiastes des lazzis de M.
Saphir que des grandes vérités philosophiques et politiques contenues dans la
Comédie Humaine : ^,Vous n'êtes pas dignes d'une telle poésie. Et vous l'êtes encore
»moins de posséder parmi vous un tel penseur." Écoutez plutôt ce que dit M. K. ,
dans sa préface :
»Qui est-ce qui vient chez nousV L'écume, la fange de la Seine, de la Loire, de la
„Meus«, et d'autres fleuves de la France. De telles gens nous apprendront à connaître
„leurs auteurs classiques ! De telles gens donneront une éducation soignée k notre jeu-
»nesse! Vraiment, ils nous enseignent bien leur langue maternelle, c'est k dire, leur
>Jargon, leur patois, ou plutôt leur argot, si toutefois il m'est permis de m'exprimer ainsi,
»niais non pas la belle et riche langue des Français. Et quand même , parmi ces rodo-
>,monts, il se glisse par ci par Ik quelques érudits , ce sont autant de phénomènes bien
■aèphèmères " Éphémères n'est pas le mot, mais on pourrait dire: inapperçus.
437. Une chose certaine, c'est qu'à Vienne on écorche assez généralement
la langue française. J'ai pu m'en faire une idée dernièrement, à propos d'un
prospectus qu'une maîtresse de pension m'a prié de lui corriger. Elle avait d'abord
rédigé ce prospectus en allemand ; puis l'avait fait traduire en français par trois
différents maîtres de français ; puis m'avait envoyé les trois copies à revoir et à
corriger. Je puis t'assurer , lecteur , sans aucune exagération , que ces trois co-
pies, sur trois pages dont se composait le prospectus, contenaient ensemble
au moins trois cents fautes , tant de grammaire que de style. Des phrases qui
n'avaient ni pied ni tête. Et, si tu savais quels professeurs occupent les chaires
de langue française, dans les diverses institutions qu'on nomme académies; si tu
pouvais assister à ces cours de grammaire et de littérature françaises qu'on y
pratique , tu tomberais de ton haut, lecteur. L'un de ces professeurs ayant ouvert
la Clef de la Langue , y trouva, le mot obvier. Il s'écrie : obvier n'est pas fran-
çais. Devant une assertion aussi'positive, j'eus besoin de me rappeler ce quoli-
bet qui avait cours du temps de Théod. de Bèze, hémistiche tout à la fois latin
et français : Otnnia malo viae; On y a mal obvié.
Or, voici un échantillon d'une traduction en français de ce professeur, avec
le corrigé en regard:
»Le petit lait s'emploie comme un remède
apaisant une sensibilité et mobilité trop
augmentée dans le système nerveux.
»Nous avons pour cela toutes les années
assez de preuves tant chez le sexe féminin
que masculin.
»Les individues ainsi constitués et qui
excellent souvent encore par une mobilité
extrême dans le système nerveux , changent
presque tout k fait leur air ch<tz nous. Si
nous réflécbissons que les maladies nerven-
Le petit lait s'emploie comme calmant,
pour diminuer l'irritabilité du système ner-
veux.
Chaque année nous en fournit assez de
preuves , tant sur les individus du sexe
masculin que sur ceux du sexe féminin.
Les personnes douées d'un tempérament
nerveux et qui se distinguent par une ex-
trême sensibilité des nerfs , visible k l'alté-
ration du visage et k l'irrégularité des mou-
vements, se trouvent complètement trans-
Second intermède. Exercice de lecture.
m
MB ii« Noilt Houvciit que leit prodiiltM dm
niHlnilien de» MiitrrM i«y)>l<-nii'N et gne le p«ll(
iHit poKsèdc dert viTtuN niûdiciikN, ijui pré
viennent souvent celIt-H-cl, nuiit* ne pou-
vonN que cunfeH.ier que le dit remède con-
Iriliue benuroup >ii»un les dUn crn m rétxblir
l'étui norniMl dans r:i('tioii dii <<\><ti-nti> ner-
veux.
qOr loiiirlois noim lie |i<iiiv(Mi.s pan
oublier que nous poN.Ht-dun.s encore d'autrett
luoyeuH curHtifs et liyniéniqueM, l'Hir mon-
liigneux , tn dispo<ti(iun heiireu.MO de l'àuie
daiiM une contrée tellement rHvi.<<.HMnte que
la ndtre , U'n bnin.s r«al('s, le repo.s de lon-
toN Wh alTnireN, dont l'intluenre !<Hlutaire,
ponr une Irès-firande partie, dan.*« la gué-
rixon doM maladies mentionnées, ne peut
pa.s être tirée en dunte; chose dont nous
avons déjà eu plusieurs fuis l'occanion
d'évaluer l'importance.*
forméw, Nprè« quelqne n^unr dan* nolr« con-
trée. Quand on réfléchit que leit alTertiona
nerveuneH dérivent aoovent dca afertiona
dea antrea ayat^aiM «I que le petit lait
poRsède Ira vertaa mMicalea qui aont de
nature ii prévenir ces derniérra afTertiona,
on conviendra aans peine que l'uaaKe da
petit lait eat par cela même trèa-propre à
ramener l'action du ayatéme Derveax à MUi
état normal.
Kt n'oublions pas tant d'anirea ■oyeii»
hygiéniques et curalifs que noua poaaédona:
l'air pur de nos montagnes; l'aspect riant
de nos contrées , si liien fait pour reposer
l'àmc et la porter aux idées douces ; le calnu-
et la sérénité de la nature; l'éloignement
des alTaires et du tumulte ; les bains salins ;
mille influences beureiises, dont l'effet puis-
sant, pour la f(u«}rison des maladies ner-
veuses, ne peut être un instant mis en
doute ; tontes choses dont nous avons en
déjà plusieurs fois l'occasion d'apprécier
l'importance.
438. Je ne sache pas au monde une meilleuro métiiode, )>our fonuer le style
des jeunes gens (jue de leur donner de telles phrases à corriger. Avec les ver-
sions qu'on leur fait liiire, c'est tout ce qu'il y a de mieux pour ce but. Car il
est bien plus difticile d'habiller les idées des autres que les siennes propres; et
le travail, le soin, l'attention que cela demande a pour résultat infaillible d'ini-
tier peu à peu l'élève à toutes les formes du langage. Mais il lui faut un bon
maître, eapable de lui faire apprécier les moindres nuances dans la valeur des
mots et des ex|tressions ; eapable de substituer sur le ehamp aux termes vicieux,
aux tournures incorrectes ou diffuses , l'expression la plus juste et la plus pré-
cise. C'est seulement la dilTérenee qu'on lui fait ap|tercevoir entre le mauvais, le
bon, et le mieux, qui pourra former peu à peu son goût et l'initier à l'art de
parler ou d'éerire. Dans tons les arts , le sens du beau ne se développe et le
jugement ne se forme que par l'habitude de eomparer. S'il y a tant de gens, dans
le inonde qui, sans l'ien savoir du reste, jugent assez bien d'un tableau ou d'un
moreeau de musl(|U(> , e'est qu'ils sont à même de voir et d'entendre beaucoup,
de comparer beaucoup; imprégnés (|u'ils sont, d'ailleurs, de l'esprit de critique
répandu dans la société. Le sens du beau dans l'art d'écrire n'est pas si déve-
loppé ni si général, |)arce <|u'il demande une tension plus grande des facultés in-
teileetuelles ; exercice au (juel |)ersonne ne veut se livrer. Sans doute l'esprit se
fatigue moins à considérer un tableau, à entendre une symphonie, qu'à transfor-
mer de l'allcmaud en français. .Aussi les bons juges, en littérature, en poésie
surtout . sont-ils aussi rares «|u'ils sont communs dans les autres arts. Le public
ne sait pas qu'il suflit de dix bons vers fmnvais pour constituer un grand poète,
et qu", a moins d'être vraiment poète, personne ne saurait venir à liout de faire
dix bons vers français ; tant les diflicuités que présente notre versification sont
de nature à ne pouvoir être surmontées que, sur l'aile de l'inspiration, par les
esprits les plus vigoureux. Ce qui ne fait que eontiriner mon dire , qui ne saurait
varier à cet égard, à savoir: que la meilleure manière d'étudier une langue, c'est
de procéder par comparaison, en s'exerçant beaucoup sur les idées d'autrui; d'aa-
tant plus qu'on en a si peu soi-même, qu'il ne faut pas s'étonner, si, à Vienne, on
croit savoir une langue au bout de quelques mois de conversation. Je veux bien
croire qu'on la sait assez pour exprimer les idées qu'on a ; mais ce n'est pas la
mer à boire. Voltaire disait, à quatre-vingts ans, après avoir écrit cent volumes,
qu'il ne savait pas encore bien sa tangue. Les Viennois, plus habiles, savent l'al-
lemand, l'anglais, le français, l'italien, dès l'âge de dix ans. C'est quatre mot«
pour une idée. Bien plus, il y a des charlatans, cuisiniers, palefreniers , tail-
124 La grammaire française.
leurs, venus on ne sait d'où, mais se donnant pour Français, qui se font forts
d'enseigner la langue française en cinquante leçons, au moyen de la méthode Ja-
cotot. Et tout le monde d'accourir, comme on le pense bien.
»TeI qui du français ne sut mot ,
» Apprenant à la Jacotot ,
«Parlait cette langue h merveille
»Après deux mois d'enseignement.
«Car ou apprend très-aisément;
»Et l'on fait des progrès immenses.
«Alors tout crédule Viennois,
«Qui juge sur les apparences,
»Et qui veut parler le gaulois
>,En moins de rien et sans étude
»Se livre vite à Jacotot,
,,Ce grand Dieu de la promptitude." (KornbachJ
Ce qu'il y a de plus plaisant, en effet, c'est qu'au bout de ces cinquante
leçons chacun croit savoir le français comme toi et moi , lecteur.
y>Soiex lé pien' fénu, monechié. Prénez-fons place. Comment fous portez-fous! BienV
,,II est si pelle temps! Fous avez-fous broméné auchourd'hui? Oh! pien s'aller bromener,
»et pien manclier, cela est lé miex pour toucliours pien se porter. — Avez-fous vu la
„Lind? Comme* elle chante pien! Oh! ch'aime extrêmement t'entendre chanter si bien.
«Cela me fait peaucoup dé plaissir. Ch'aime peaucoup , peaucoup l'oprc ; mais seulement
«s'il n'est pas trop de pruit , et si le pièce est pien kai, qu'il faut peaucoup rire. Alors
»ch'ai peaucoup de plaissir. Mais si le pièce est si triste, comme ces trames qu'on choue
«dans la Bourg, che' n'aime pas. Ché n'aime pas non plus les romanes qui sont si tristes.
«Cela né mé lai.sse pas tormir. Mais Paul té Kock , cel mé tifes tit peaucoup. Oh ! c'est in
«pon auter, Paul té Kock! Il écrit si choli. Ché l'aime extrêmement, tant pijs (d'autant
„plus) que c'est loui que ché comprende lé mieux dé tons les-s-auters français. Il n'est
«pas ti tout difficile. Sans doute que fous l'avez lu-z-anssiV Mais ché sais. Votre anter
«favori est Fictor Houko. Moi, ché né pé pas lé lire, limé fatigue trop. Ché n'aime pas
«dé mé fatiguer. Pour vivre long-temps et pien , il né faut pas que l'on se fatigue trop.
«Fous fous fatiquez trop, monechié, afec votre travail; fous né fifrez pas longue temps...,*
En effet, je néglige fort ma santé pour toi, me donnant à peine le temps
de respirer. Mais l'amour se plaît aux dévouements et aux sacrifices; et je t'aime,
lecteur, tu n'en peux douter. Je te considère comme mon meilleur ami, et je te
le prouve par le sacrilice que je te fais de tous les plaisirs. Hélas ! sais-tn la vie
que je mène? Crois-tu qu'on me voie quelque part au spectacle, ou dans un bal,
ou dans une soirée, ou dans un concert? Je peux dire que je ne vis qu'en toi et
pour toi, je voudrais dire par toi. Enfin tu es toute ma joie, tout mon triomphe,
tout mon bonheur. Tu me tiens lieu de père, de mère, de soeur, de frère, d'amante;
et je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pouvoir passer ma vie tout entière
avec toi, pour me consoler d'être, comme le fut Ovide, exilé à Tomes, dans le
pays des Scythes.
Cependant je t'avouerai que le mardi gras j'ai été au bal masqué. Tout pré-
occupé de toi et de la manière dont tu accueilleras l'ouvrage que je te destine, je
me promenais dans cette foule bariolée et bruyante, comme dans une solitude pro-
fonde, sans prendre le moindre intérêt à ce "qui se passait autour de moi, lors-
qu'un domino noir de l'aspect le plus séduisant, s'écrie en m'abordant: »Te voilà!
Qu'es-tu dotMî devenu depuis cinq ans que je ne t'ai vu ? — Ai-je
jamais entendu ta voix? — - Non; car c'est aujourd'hui la première fois que je te
parle, etc « M'aborder ainsi, me dire qu'elle m'avait distingué à , se
souvenir de moi après cinq ans , cela méritait bien quelque parole aimable de ma
part. Sa voix seule, d'un timbre si suave, où vibraient à la fois tontes les cor-
nager le plaisir de la revoir. Un rendez-vous fut négligemment demandé , négli-
gemment accordé. Je n'y comptais pas , et je ne m'en préoccupai guère , à la
vérité. ~ Au joui- et au lieu indiqués, je vois arriver une jeune dame char-
Second intermède. Kserêiee de lecture. ffft
mante Klle est arconipaffiiée d'un tout jeone homme Klle Mt
belle à ravir. Dieu! si cj^ait elle, quel honheur! Je reiitciid» parler. Il me semble
que c'est sa voix, ('"est du moins sa taille majestueusi- , sa d«'Mnarche nuhle et
i^rave, dont chaque mouveuieut est uno grâce La distinction de sa physiunotnie
répond à celle de sun lan^çage. Si c'était elle! Mais pas un signe, pas un regard,
('omment oser l'aborder? Cependant elle s'arrête juste à l'endroit désigné et re-
vient sur ses pas. C'est elle assurément. ■• — Madame, pardonnez-nioi l'extrême
«liberté que j'ose prendre de vous adresser la parole. — Monsieur, je n'ai pas
»[' honneur iiti vous connaître. Madame , je vous en prie, permettez<-nioi une
«question. N'avez-vous pas été à. .. .? — Oui, Monsieur, j'ai été à H y a
,.vinif ans. Mais je n'ai pas le plaisir de vous connoitre . . . ." VA elle poursuit
sa promenade. Trop timide pour m'attacher à ses pas, pour lui dire: »— .Madame,
uSoyez assez bonne pour me tirer de l'incertitude où me jètent vos dernières
uuarolcs , aiin que je sache si je suis le plus heureux ou le plus malheureux des
uliommes;" trop peu expérimenté pour cela , je m'arrête, interdit, la regardant
tristement s'éloigner, pendant qu'une voix me crie au fond de l'âme: ufuis, Tuis,
ou te voilà redevenu esclave à iamais." Et cette voix fut assez forte pour m'em-
uorter, pour m'entrainer loin de celle vision magique. Voix fatale! voix maudite!
a la quelle ont succédé mille autres voix encore plus cruelles , qui ne cessent de
me crier: «Insensé! insensé! la femme que tv rêves demiis quinze ans, sans
«pouvoir la rencontrer nulle part ; la seule femme capable de te comprendre, vase
•.d'élection où ton àme soulTrante aurait pu s'épancher tout entière et .s'y reuou-
«velcr pour ainsi dire, comme dans une source d'amour et de félicité céleste;
.où ton génie aurait pu puiser l'inspiration à grands flots : celte femme qui, aorès
■l'avoir vu seulement à en passant, a conservé cinq ans ton image dans
•son esprit ; celle , femme , d'une essence si éthérée , est venue à toi . et tu n'as
«rien fait pour la retenir!
>.Sa société si douce eût pu te donner toutes les pures jouissances de l'àme
uct de l'esprit; son regard, en tombant sur loi, eût eu sur ton coeur la même
winfluence qu'un rayon du soleil sur une fleur flétrie; sa voix, en frappant ton
•.oreille, eût fait vibrer dans ton sein les cordes d'une joie inconnue même au ciel.
«Maintenant le voilà resté seul avec son fantôme, que tu voudras vaine-
..menl éviter, qui t'obsédera élcrnellcment. Te voilà l'esclave d'une ombre, que
«tu poursuivras sans pouvoir l'atteindre. "
Madame, il n'est que trop vrai, depuis le jour un je vous ai vue, je n'ai
plus de repos. Et sans le repos du coeur et de l'esprit , comment continuer mon
travail? Madame, dans l'espoir que ces lignes vous tomberont peut-être sous les
yeux, je pourrais ici vous ouvrir mon coeur et en laisser échapper mille paroles
du feu; mais ne serait-ce pas une profanation du culte que vous m'inspirez?
Un tel culte, de tels sentiments, ne doivent avoir pour témoins que les
étoiles dni ciel, qui envieraient éterncllemeul mon bonheur, s'il m'était donné de
vous revoir un seul moment.
Uh ! que ne puis-je rappeler le passé! Que ne puîs-je me transporter de
nouveau à cette heure à la fois bénie et maudite du dimanche S9 février 1858 ,
où, daignant répondre si afl'ablcmenl à la question que j'avais osé vous l'aire,
vous m'avez dit de voire voix suave, que j'entends encore et que je ne cesserai
pas d'entendre tant que je vivrai: »— Oui, Monsieur, j'ai été à , il y a
cinq ans :■' Je m'attacherais à vos pas. Je vous demanderais humblement la
grru'e de m'éeouter encore quelques instants: je vous dirais du fond de mon àme:
■ Madame, est-ce vous? Vous êtes la réalisation des rêves les plus poétiques;
wvons êtes la ooésic en personne...." Que ne vous dirais-je pas, pour obtenir
de vous la seule grâce de vous voir uuelquefois, ne fùt-cc que de loin, comme
une étoile au ciel, que l'on contemple u'ici-bas!
Vous revoir, je ne demande rien de plus, pour recouvrer le calme et U
tranquillité dont j'ai tant besoin.
Dans l'intérêt de la langue française, que vous aimez, que vous parles si
purement, si élégamment, ne me refusez pas cette grâce, d'où dépendra Ja per-
fection de l'oeuvre que j'ai entreprise et dont vous serez l'àme vivante.
Il y a toujours une femme au commencement de tontes les grandes choses.
Soyez celte femme, et ne me refusez pas l'appui moral de votre amitié: per-
suadée que vous pouvez ètro de mou respect égal à mou admiration.
J26 La grammaire française.
«Devenez , s'il se peut , ce bon ange gardien
Dont ne pent se passer ici-bas le poète :
Doux fanal qui l'énlaire au sein de la tempête ;
Coeur d'aimant sous le quel il sent battre le sien ,
Qui le guide et l'inspire et lui sert de soutien !»
(L'Auteur et son Livre, p. 332.)
Lecteur, comment me dédommageras-tu de toutes les occasions de bonheur
que j'ai laissé échapper par un excès de zèle et de dévouement pour toi ? Pour-
rais-tu te montrer assez ingrat ou assez stupide , pour ne pas savoir apprécier
tant de sacrifices, tant de tourments, tant de fatigues, que je m'impose dans ton
intérêt, et pour me préférer, à ton propre détriment, des rapsodistes pareils à
Boiste, Landais, Bescherelle, Braconnier, Noël et Chapsal, etc.? Pourrais-tu
manquer à ce point de goiit et de jugement , que tu en vinsses jusqu'à dédaigner
le mérite de précision et d'exactitude qui distingue notre ouvrage, pour admirer
encore des imaginations comme celles-ci:
vQuand délice n'exprime qu'une émotion , mais une émotion forte ; qu'une Joie , mais
„nne joie grande et souvent muette ; qu'un bonheur , mais un bonheur qui semble ne pou-
»voir durer à cause de sa force, alors la masculinité augmente en quelque sorte l'énergie
«de la pensée et supplée au manque d'expression. Il est des cas où les langues humaines
«sont Impuissantes a rendre ce qui se passe dans notre âme.
«Quand délice oflVe l'idée de sensations douces, heureuses, constantes, qui se suc-
«cèdent avec calme, bercent l'âme et ne l'envahissent point; qui laissent l'homme paisi-
«blement heureux , se possédant au milieu de ses jouissances continues, goûtant une féli-
„cité qui se prolonge, sans craindre une privation prochaine ; sans craindre surtout ce vide
«affreux où l'âme effrayée se retrouve seule, après une violente commotion; alors, comme
«il ne s'agit plus de développement d'une grande force, le nom délice rentre dans l'ordre
«naturel et devient régulièrement féminin." (Gr, Nat.J
439. Un tel pathos pour expliquer comment le mot délice a jusqu'ici con-
servé les deux genres ! quand il suffisait de rappeler la double étymologie deli-
cium et delicia , au pluriel deliciae !
440. Office, masculin, d'après l'étymologie o^cvmw ^ dans les divers sens
de devoir , service , emploi , fonction , devient féminin comme contraction du latin
officina , lorsqu'il signifie '7e lieu d'une maison où l'on prépare tout ce qui se met
sur la table pour (e dessert, l'art de le préparer , la classe de domestiques qui
mange à l'office. A cette explication si naturelle, la Grammaire Nationale sub-
stitue le système de M. Braconnier , intitulé VHarmonie des Genres. Sur mon hon-
neur et ma conscience , devant Dieu et devant les hommes , je ne sache rien de
plus comic au monde que cette harmonie des genres. »Office est masculin dans
«le premier sens, dit-on, par, ce que la masculinité est ici en parfaite harmonie avec
..nos pensées sérieuses." A ce compte, tout ce qui réveille une idée grave et
sérieuse devrait être du masculin ; et il n'est pas de substantif qui ne diit être
masculin ou féminin, selon le cas. «En effet," dit M. Braconnier, «c'est à l'in-
«fluence d'une idée grave et sérieuse qu'il faut attribuer cette masculinité extra-
» ordinaire:
»Qnand nos regards noyés dans un vague atmosphère.'^
Lamartine avait deviné, avait prévu M. Braconnier, lorsqu'il fit ce vers. ;0n dit
que la rêverie est la compagne la plus douce , la plus intéressante. Il paraît
qu'elle est, de la part de M. Braconnier, l'objet d'un culte de prédilection. Rêver,
dormir, dormir, rêver, quel délice, quelles délices! Que ne peut-on rêver toujours!
Que deviendra V harmonie des genres de M. Braconnier, quand nous aurons
prouvé que, la femme étant de beaucoup supérieure à l'homme par toutes les
qualités du coeur, de l'àme, et de l'esprit, comme par l'élégance et la beauté
des formes, le féminin est plus noble que le masculin?
Selon Boiste , of/ice serait masculin dans tous les sens. Ce sera bientôt , je
l'espère, tout le contraire.
Peurquoi orgue est masculin au singulier, en voici la raison développée dans
la Grammaire Nationale:
Second iatermède. Exercice de lectar e. lf|
uL'orgut Mt le plan (rand , le pin* aad«cie«x , le plos M«f nifiqne 4e toaii IM !■•
„Mtruinenl<« que In génie d«> i'homma a Invciitéx. ï>en (l(Nnt«s<|aM barmonteii qa'il crée et
,.i|n'll déploie avec tant de hiirdie<<Ne, li-x mille voix qu'il forme et qu'il réunit en un €•■•
yCert Hduiiralile, ont fuit de cet luxtrument une merveille, un chef-d'ueuvre. Paut-ll ii'éUa<
»ner uiHlnteuMul. M orgue i-sl qurlquefuin manculiu V N'ei«t-r« pan l'idée de |iuUaaAoa, 4e
tténlt, qui prive Mouvent ce nom de U féminité qu« Ma termlnaiHon lui décline T*
Pourquoi il n'est masculin qu'au sing'ulior, et pas au pluriel, la Grammaire
Nationale va encore vous l'expliquer d'une manière adiniraole:
»i/idée de chef-d'oeuvre que la mancnlinité traduit ni exactenent, entraîne te^Jovn
.aprè^< ellf l'idée d'imité, car Im ikefii-d' oeuvre ne ne multiplient pai comme le» feuille»
a<ie< biti». L'union du masculin et du Hingulier ent donc ici un fait complet et exact. Mal*
»<ii vouH employez orgue» au pluriel, alors la pluralité repousxe nécexMairement toute idée
ade chef-d'oeuvre; la nka.scnlinité n'est plu» nécettMMire , Indinpensable ; |k nom pinriel
uorguê» rentre dans l'ordre naturel, et reçoit le genre féminin qne nu lerrotnaiNon réclaaie.*
La Grammaire Satiunale ajoute :
»8i cette harmonie du genre eiU été plUH tAt établie, on ne rencontrerait paa 4an«
„nofl écrivains tant d'incertitude à »nn »ujel.*
Au sujet de quoi? de l'harmonie ou du genre?
Si cette harmonie du ^enre existait telle qu'on nous la représente ici, je ne
vois pas pourquoi les éerivains ne feraient pas tempête du masculin, ainsi que des
milliers d'autres mots. Le mot Tempête dit plus assurément que le mot Oraye. Je
ne vois pas mieux comment ils oseraient parler au féminin de la haleine , d'une
armée, d'une cathédrale , de la Divinile', ni surtout comiueut les Allemands pour-
raient dire: bit 3onne, la soleil; btr lilRonb, le lutte.
Je l'ai déjà dit. nous n'avons pas la loupe de M>T. Be.scherelle , nous ne
voyons pas si loin que ces messieurs , nous ne pouvons pas pénétrer comme eux
au fond des choses ni faire qu'une souris nous paraisse grosse comme un éléphant.
C'est pourquoi nous ne voyons qu'une bizarrerie là où ils ont le don de
voir une merveille. Oryue , selon nous, ne tient pas d'assez près à son origine
latine or^a«ri/« , pour ne pas être toujours féminin, solon sa forme. Kxemple:
L'orgtie est composée de plusieurs tuyaux. (Dictionnaire de Trévoux.)
Ou bien il faudrait prendre h la mer son murmure ,
-Xnx étoiles leur voix mélodieuse et pure,
A l'iiube sa lumière, k l'onde ses soupirs,
Son parfum it la rose, et son suuflle aux Képhirs,
Leurs rumeurs aux forêts qui couronnent les cime8 ,
Îout ce qu'elle a de sons et de notes sublimes ,
l'orgue universelle, à l'immense instrument
gui sous ie doigt de Dieu résonne incessamment (Lt Livre.}
«Comme la masculinité s'harmonise parfaitement avec la grandeur et la majesté dea
•Idéeii qui l'environnent, c'est pour cela que Boileau a fait hymne masculin, dans »on
«épigranime nnr nanteail :
»À voir de quel air elTroyable ,
- »Houlanl les yeux, tordant les main m,
,Santeuil nous lit ses hymne» rains ,
,Dirait-on pas que t'est le diable
»Que Dieu force k louer les Haint.t ?*
Quelles idées de grandeur et de majesté !
441. Hymne doit devenir régulièrement féminin dans tous les sens qu'oa
lui donna; mais c'e.st ici surtout que la féminité serait nécessaire; c'est ici
qu'elle s'harmoniserait bien , selon le svstème de M. Braconnier , avec l'idée de
mépris que respirent ces vers. Chateaubriand et Barthélémy ont été mieux inspirés
dans les deux exemples qui suivent:
»Transportez-vou9 en pensée dans l'ancien monde , pour voua faire nne idé« de ce
qu'il dut éprouver, lorsqu'au milieu des hymne» ob»cène», enfantine» , on ahtunlei , à
Vénus, à Bacchus , k .\Iercure, à Cybèle , il entendit des voix graves chantant an pie4
d'un autel nouveau : 0 Dieu*, nous te louons! 0 .Seignear, nous te confessons! 0 Pèr«
éternel, toute la terre te révèri- !"* (Chat.)
128 La grammaire française.
»Mais qu'aujonrd'hni , pour prix de tes hymnes dévotes,
Aux hommes de Juillet tu demandes leurs votes ,
C'en est trop, l'Esprit Saint égare ta fierté/* (Bart/i.)
»Crêpe, dit \& Grammaire Nationale , crêpe est un mot à double genre et à signi-
,,fications extrêmes. Mais ses deux genres sont en parfaite harmonie avec ses significations
„différentes. — S'il désigne ces pâtes? légères et agréables qu'on mange dans un festin ,
»il est alors régulièrement féminin : cette crêpe était délicieuse S'il désigne une sorte de
«plante , il est aussi féminin régulièrement : les laitues de primeur sont appelées crêpes
yyblondes (Gattel). Enfin , s'il désigne une ancienne étoffe précieuse , il est encore régu-
>,lièrement féminin : la sainte reine fit faire une crêpe admirable d'or et d'argent pour
^mettre sur le corps de Saint Eloi (Trévoux). — Mais, si crêpe désigne ce triste em-
,,hlême de douleur que nous portons aux jours de deuil , ces voiles funèbres qui nous cou-
„vrent dans ces moments affreux où notre âme reste accablée sous le sombre chagrin, alors
y,crêpe dépose son genre ordinaire ; signe sinistre , il devient masculin , comme si la mas-
„culinité était une expression fidèle de la douleur, du chagrin, et du deuil."
C'est ainsi que les auteurs nouveaux, disait M. Philarète Chasles , dans le
Journal des Débats, lors de l'apparition de cette prodig-ieuse grammaire, dite Gram-
maire Nationale; c'est ainsi que les nouveaux auteurs, parcourant toute l'étendue
de la syntaxe française, et s'appuyant sur cent mille exemples puisés aux meil-
leures sources, indiquent avec une rare Justesse, avec une sajçaeité
analytique tliicne «le beaucoup, d'éloges, la valeur, l'usage, la
place, les variations de chaque mot, etc. ,,A quel point de vue s'est donc placé
M. Philarète Chasles, pour voir dans la Grammaire Nationale tant de merveilles ?
Comment un critic aussi distingué que M. Philarète Chasles a-t-il pu se laisser
éblouir par une phraséologie aussi vide, aussi creuse, pour ne pas dire un pathos
aussi ridicul?
Écoutez, écoutez encore. — Noël, avons-nous dit, est féminin, quand on
sous-entend le mot fête. Si l'on sous-entend le mot jour, naturellement, Noël
devient masculin, comme Pâques, employé elliptiquement pour le jour de Pâques.
Quoi! n'est-ce que cela? Pauvres aveugles! qui ne voyons pas tout ce qu'il
y a de merveilleux dans cette masculinité sublime ! Pauvres vermiceaux ! qui
nous traînons péniblement à terre, tandis que les trois aigles de la grammaire
prennent l'essor et s'élancent à perte de vue à travers les espaces immenses d'une
imagination sans bornes.
Ouvrez les yeux et les oreilles :
»0n sait que Pâques est masculin , quand il désigne le jour de la Hésurrection. Et
qu'on n'aille pas croire que cette masculinité soit une erreur ou un fait arbitraire : c'est
une des plus belles harmonies de notre langue. Pour en comprendre toute la beauté et
toute l'exactitude , il faut s'unir à la grande pensée qui occupe l'univers chrétien en ce
jour solennel, où le Sauveur, victorieux de la mort, s'élève rayonnant de gloire vers les
clartés éternelles, assurant à la terre régénérée l'empire absolu de la loi nouvelle; il faut
assister en esprit a cette magnificence des cérémonies de la semaine sainte , surtout à
Rome; il faut se représenter »ce clergé en deuil, ces autels, ces temples voilés, cette
«musique sublime , ces voix célestes, chantant les douleurs de Jéréniie ; cette passion mêlée
«d'incompréhensibles mystères; ce saint sépulcre environné d'un peuple abattu; ce pon-
»tife lavant les pieds des pauvres ; ces ténèbres , ce silence entrecoupés de bruits formi-
«dables ; ce cri de victoire échappé tout à coup du tombeau ; enfin ce Dieu qui ouvre la
«route du ciel aux âmes délivrées, et laisse aux chrétiens sur la terre, avec un religion
«divine , d'intarissables espérances." — «Quand on s'est bien pénétré des profonds mystè-
res qui précèdent et accompagnent le plus grand et le plus mémorable jour de la Religion ;
quand on peut juger de l'effet qu'un tel jour a produit sur un peuple plein de foi ; alors
on ne doit plus s'étonner que le nom qui désigne ce jour si solennel ait quitté la fémi'
nité qu'il a partout ailleurs, pour devenir tout à coup masculiîi/^
Pour rien au monde, lecteur, je n'aurais voulu te priver d'un si sublime
morceau d'éloquence.
A quoi bon l'éloquence, grand Dieu! lorsqu'elle est employée à un tel usage!
Et qu'est-elle autrs chose alors qu'un phébus ridicul !
Nous ne sommes pas encore à la fin.
Second intermède. Exercice de lecture. |f^
„8i neurrr H|tportc nver. lui (Il rwiiiIrNit $ol) l'Idw d'an acte de giole; «'il fuit
wnnilrt> le HtMitiiuent d'une Kranit*' fonv ilt'Vi-loppi^o ; h'II piitreitic avec fui U croyaace
Mri*riii*- qu'iiiif Kranile piilMHaiictr a ('-t)' iMtiploytV dniiii l'acte grave ri MO|cnn«l qu'il dt^nigne.
niilorM il tlf vient iii-r)><4sain-ui*rnt miiMrullii :
^Quelle niorali* pnl«<-Je infrrrr dr rc fait y
»SaiiH rt'la toute faille enl un netirrr impttrfuH* (Lu fontaine.}
Troiivcs-tii , I«»<;1piii', (|uc rexcnii)lo. soit bien choisi, et ne crois-tu pas
quo, si La Konlaiiio cùl ctc forcé jiar la rime à dire une oeurre imparfaite f U
en aurait (Ml un violent regret?
La inaseiilinité est encore plus hli^mablc , nu point de vue nu\inc des auteurs
de la (ira m ni a ire Nationale, daus cet autre excniplc fuurui par Hoileau, où le mut
oeuvre porte rciiiprciiite visible d'une idée de mépris:
nTel qui, content de lui, croit hcm oeuvre» parfaite,
«Aux fulurH C'plclers prépare de» cornet».*
Kutreprendrai-je, lecteur, de te sijçnaler les innombrables bévues qui distin-
^nent la Oniminnire des Gruntmaires, la Gniminuire Gf^m'rale îles Giammalrex, et
toutes les r/»v»/H/««/;r.v passées et présentes î' ^)iiel<|trtin a dit rpi'il fallait un volume
pour réfuter une erreur d'une li^ne. Combien de milliers de volumes me fau-
drait-il doue pour indiquer seulement toutes les témérités de tant de milliers de
jîrammairiciis ou soi-disants tels, (jui , complètement étranjçers eux-mêmes aux
lois (l'une langue (|u'ils prétendent cnseijfner aux autres, ne font que copier et
abréger macliinaleiuciit leurs devanciers, selon la remarque de .M. Francis Wey,
(|ui ajoute, en tlièse {générale, que, (|uand un homme se sent trop faible pour la
poésie, pour l'histoire, pour la philosophie, pour la critique, quand il ne saurait
professer ni rélo(|ueiice, ni la rhétorique, il fait des yrammaires. M. Francis
\Vey a raison. Il est loin de nous, en effet, le temps où les Kratosthén* , les
Aristophane, les Aristarquc, les Cratès , les Attieus , les Opilius, les Denys de
Syracuse, les César, etc., s'adonnaient aux études (grammaticales. Aujourd'hui
1»' jçrammaire, cet art si utile et si important, cette base essentielle de toutes
les connaissances humaines , est abandonnée à des gens incapables d'écrire dix
ligues élégamment. Kn voulez-vous la preuve"? Écouter cette curieuse critique de
iM. Francis Wey sur le premier de nos (^irammairiens.
..Ciirault-Diivivier , dans la préface de sa grammaire, nous apprend aue ,
grâce ît lui, »le professeur j)0urra , en remontant à fa source des principes, don-
i.iier à ses leçons le caractère d'authenticité qui , ete " Principe vient de
principiuin , rommenremenf. Le. mot source, qui désigne le commencement d'un
lleuve , se prend au figuré dans la même acception ([iie principe. D'où il résulte
que la source tirs principes est une locution é(|uivalente à - la source «les sonr-
c«8 f — te principe îles principes , — le commencement des commencements.
nFlus loin le même auteur ajoute:
«Une langue vivante eHt .san.s cesse entraînée i^ers des accroissements , des cliange-
«ments, des modirirations , qni deviennent, par la suite, la xource de .sa perferlion et
»dc s» décadence."
«Ces accroissements, ces modifications, ces changements (un seul de ces
derniers mots suffisait) ne dedennent pas, — par la suite, — ta source: ils
sont sur le champ et dés l'heure où ils se manifestent, — la source de la per-
fection ou do la décadence de la langue. »Si elle n'était entraînée, celte langue,
<|ue r«r.v ces modifications, elle pourrait ne les pas subir; mais elle est entraînée
«I des mt>dilications , à des accroissements, ce qui est plus grave; à équivaut
Ici à -dans.
uOn dit: — Être entraîné vers quelqu'un, parce que l'on ne peut l'être
{\\itniprrs de la personne. Mais une langue n'est |>as entraînée auprès des chan-
gements; elle est entièrement précipitée dans cette voie des modilications et des
accroissements.
»Knlin , (iiraull-Duvivier aurait pu se dispenser d';^outer par la suite au
vei'bc deriennent , attendu que chacun sait qu'on ne devient pas auparavant, mais
par la suite.
>..\ la même page du niênii^ grammairien, on lit: >,Le hut principal que je
«me suis proposé, est de déterminer "
9
130 ^^ grammaire française.
>,11 fallait: — le but que je me suis proposé principalement Le génie
de notre langue exige qu'il en soit ainsi.
))Au feuillet suivant, en parlant des grammaires: «Elles sont le fruit des
«méditations. ... ; mais beaucoup renferment des systèmes qui '<
^Beaucoup étant employé pour plusieurs ne doit pas être mis tout seul.
»Au bout de quelques lignes , nous trouvons dans la même préface : »J'ai
«donc dû me servir des termes les plus généralement employés et les plus tisités.<^
Redond,ance inutile.
»A la ligne suivante , Girault-Duvivier nous raconte qu'il a traité Indi-
-viduellenient des mots , et qu'il a fait , au surplus , tous ses efforts pour
remplir sa tache.
«Pour que son plan soit mieux apprécié des lecteurs , il le justifie en ces
quatre lignes:
^La partie didactique de l'ouvrage est donc distribuée comme le sont •) toutes les
„grammaires ; mais cette partie formant un corps de doctrine, peut être lue de suite , et
»elle a dû être divisée méthodiquement. «
»l"En quoi peut consister la partie non-didactique d'une grammaire? %^lJne
partie d'une grammaire ne peut être distribuée comme Vest une grammaire, atten-
du que la partie ne peut être assimilée au tout.
«L'université regarde Girault-Duvivier comme le meilleur de nos grammai-
riens, et l'Académie Française a reconnu que la Crraininaire dei9 Gram-
ninireis est indispensable à ses travaux:
«De ces faits, on doit conclure, 1" que la meilleure des grammaires ne
vaut pas grand' chose , puisqu'elle n'a pas mis celui qui la possède le mieux
(l'auteur qui l'a composée) à même d'écrire plus purement et avec plus d'élégance
qu'il ne le fait ; 2" que les vrais écrivains ont seuls et seuls peuvent transmettre
les secrets de l'art d'écrire, puisque seuls ils sont parvenus à acquérir l'intelli-
gence du génie de notre langue.
«Enfin, on reconnaîtra, par l'exemple de Girault-Duvivier, que la méthode
qui préside à l'enseignement du français est vicieuse quant au principe et nulle
quant au résultat; puisque le meilleur des grammairiens écrit plus incorrecte-
ment que le plus illettré des vaudevillistes.
«Que la Grammaire des Grammaires soit le plus complet des traités gram-
maticaux, je ne le nie point; l'Académie l'a reconnu, l'université en demeure
d'accord , et l'ouvrage a semblé de si haute importance , que le Roi en accepta la
dédicace.
«La lettre dédicatoire est sous nos yeux ; elle se compose , quajit au fond ,
d'un seul alinéa; le surplus est consacré aux formalités et aux formules d'actions
de grâces. Quand on écrit au Roi, on réunit tous ses efforts, et l'on ne néglige
point son style. Voici ce court alinéa, il servira de confirmation aux idées que
nous avons tout à l'heure émises :
„En m'accordant cette faveur honorable, Sire, vous avez assuré le succès de mon
«ouvrage , et comblé les voeux d'un père de famille qui léguera à ses enfants le souvenir
»de votre bienveillance. Ils seront fiers de penser que l'auteur de leurs jours , après
«avoir consacré une partie de sa vie à un travail utile, a obtenu un regard d'approbation
„d'un grand Prince , dont le moindre titre à la vénération du ses sujets et à l'admiration
„de la postérité , est d'être le plus éclairé des rois que la France cite avec orgueil."
«Peu de parfumeurs brevetés du roi se permettraient un semblable style.
«Il est inutile d'analyser les fautes grammaticales et les maladresses de
cette phrase; l'auteur est si inhabile, qu'il n'entend pas même le sens des mots
qu'il enfile avec tant de peine à la suite les uns des autres."
D'après ce style du premier de nos grammairiens , vous pouvez juger quel
doit être celui de M. Gisehig , auteur d'une nouvelle Grammaire Française que
publie en ce moment à Vienne M. Gerold , ou celui de mon ex-ami C. É. Je pour-
rais te citer, lecteur, des choses curieuses de ce dernier, mais cela me prendrait
trop de temps et de place.
*) Ellipse vicieuse. Il faudrait — comme sont distribuées (Note de l'auteur.)
Second intermède. Exercice de leelare. 191
Au nioinH Giraiill-Dnvivier, Napoléon Lundaii, Besrherelle, NoËl et Cliapral,
BonilHco. etc., «Mil tous roconnii rim|M ' 'où il» se trouvaient de donner deii
règle» lixes sur le ifeiue îles suhstiiuti, M. ('. E., e.ssayîtnt de » approprier
le IVuil de nus lonifs Iruvanx, u cru inur un r ^tille en cette nintière; et voici M.
Gisclii» (|ui, a\ec une i»»pirlurli«l)ie a.ssuraacc, vient donner de» règles sur le
y«ttre, \vs quelle» sunl uinsi conv-ucs:
' «MMiiculinit Hout :
wt'O pliipnrt (les )4utitit«ntirM qui u» ne terminenl pa» par un e muet; exeepif . ,„,i,, .
^citf, dent, dot, faim, fin, foi», forêt, gtnt , harl , main, mer, moeura, ntf, noix,
^nuit, pair, part, perdrix, tuif, uouri», toux, vi; voix, eau, ^eau, foi, loi, paroi et cour.*
«Féminins Hoiit: < -^
»Lm plupart ili*» siub.sUiitir!! termliivN p»r un e tnnet; excepte: grade, cimetière,
y^lletue , apoyèt , cadinèe , i'olytèe , Ktyièe, empyrre, hymrnèe, lyièe, muutolie, mutée,
^pèrlyèe , prytanè* , pyijmèe , rev-de-ihaunëe , npondèe , trophée, libelle, modèle, pa-
^rallèle , vermicelle , riuluiirelle , xèle , a$ile , concile, domicile, écangile, ilyle, eaude-
^oltle , — diocène , faite, arrière, derrière , baiit-marie , incendie, génie, parapluie,
ffttUrite , gîte, rite, tite , foie, murmure, parjure, gable, sabre, nombre ei cigare."
<pa«e GU^TOJ
Une règ^lc do la même force serait celle-ci: «Tous les verbes se conjuj^nent
sur aimer, exeepti^ : ftnir, mourir^ Jouir, conceroir, recevoir, mouvoir, pouvoir,
vouloir, savoir, rendre, vendre, rire, fondre, re'pondre et corrompre."
Hicn (le plus e.\pé<lilir. Mais en niOnie temps quoi de plus ridicule!
l'U lu jrruniniiMre de M. (iiscliiff a déjà, dit -on, plus de 300 souscripteur»
dans lu seule ville de Vienne! Stupete t/entes. El M. Gcrold a refusé d'acheter
auelques exen«;)lHires de noire modeste ouvrajje, parce qu'il était en possession
u chef- d'oeuvre de M. Gischig !
Devant de tels fails, j'oserai demander: Quel moyen y a-t-il pour le mé-
rite de se l'aire jour, quand les gens capables de l'apprécier sont si rares, et
que les libraires, en général, ne diU'èrent |ius du coq de lu fable? Je prétends que
la profession de libraire éditeur ne devrait être exercée que par des hommes que
eussent fait leurs |>reuves dans les sciences et dans les lettres. Car, en vérité,
ces gens-là abusent par trop de la permission d'ùlre bètes; et, si la grammaire
n'est plus qu'un chaos, c''est bien à eux qu''en est la faute, plutôt qu'aux mal-
heureux manoeuvres qu'ils chargent de temps en temps de leur l'abri(|ner des
traités de grammaire, pour la consommation journalière d'un public bénévol,
qui leur accorde une coiiliance aveugle, jusqu'à tout prendre de leur main, les
yeux fermés ; tout jusqu'à la grammaire de .M. Gischig. jusqu'au dictionnaire Lau-
ilnis. jusqu'à la Sci*'nre de Ut Inuffue françuUe par Kemy: tout jusques A VOrbiê
Pictus! ! ! etc., elc. Or ligurez-vous un tas (le chilfons qu'on aurait ramassés
parmi les balayures d'un collège pour en f;iire des livres, et vous aurez une
idée des délicieuses mosaïques dont il s'agit.
Vas-tu croire, lecteur, que je prends à lâche de tout dénigrer? Ce que je
dis là, j'ai la conviction que c'est la vérité, et je l'exprime avec lu conscience
d'un honnête homme. •
Pour l'eu convaincre loi-mème entièrement, daigne donc parcourir une page
de VOrbis Pictus. Tu y trouveras de telles phrases:
» - Lr moHvemenl de la te re est doultle, savoir: celui autour de non propre
„nTe et celui autour du soleil. — Là apimrtiennent ies globes iimés. — L'aurore boréale
i,e»l une lueur lumineuse. — D'après la sainte K("rilure tous les peuples de la terre des-
«cendent d'une seule paire, de sorte qu'il n'y a qu'un genre et qu'une espèce. Mai.* ordl-
«naireinent on divise les hommes en diverses races, et cela en trois races. — La couienr
»de leur peau est pour la plupart rulvrée ou brune -cannelle. — L résulte encore par le
«mélange de ces races une foule de variétés, et ceci est particulièrement le au enAmérl-
«que, 011 aux indigt'iies et aux Européens émigrés viennent s'ajouter les nègres amenés
«comme esclave.s. — On appelle peuple» de grandes sodétés d'hommes, surtunt s'ils ont
„Mne origine commune, ou si elles obéissent à un même chef. — L<t température decleUt
rtuéhiiteuse et renteuse plus on avance vers la mer. — L'Allemagne po»sède des fruits en
ualiundanre ; rependant on trouve davantage de meilleures espèces dans le sud que dam
vie nord. — Parmi les habitant^ allemands de l'Autriche apparllemnent «umt4m stf-
9*
J5f La grammaire française.
yfViens. — 11 y a des établissements pour l'éducation intellectuelle. — L'élever dn bétail et
»la manutention du fromage sont la principale ressource des habitants de la Suisse. On
^trouve des • ostumes qui y ont été apportés depuis long-temps , lesquels ont peu ou pas
^du tout souffert du changement. — Le sol est en général sablonneux et peu fertile, ce-
«pendant la plupart fructifié par une bonne irrigation. — Le duché de Saxe-Weimar se
«partage en trois masses. — A la vérité, on fait plus de sacrifices en France, pour l'édu-
«cation du peuple à présent qu'autrefois, sans cependant être encore suff^isants. — Les
„Tnngouses se divisent en possesseurs de chevaux et en ceux qui tiennent des chiens. —
^lls aiment beaucoup à manger en grande quantité, sans s'inquiéter si la chair qu'ils
«consomment soit fraîche ou putréfiée. — Les Japonais sont d'uii saure teint. Leur tête
„est grosse pour la plupart. - S'ils veulent saluer quelqu'un et faire un grand honneur
„« quelqu'un , ils s'agenouillent et se jètent la face contre terre. Ils sont économiques. Ils
^H'occnpent davantage de chasse que del'éleoer du bétail. Aussi ils sont très-habiles dans
„la manutention des métaux — Bien «y «'autrefois ils aient été très-avancés dans les
^sciences, ils s'abstiennent maintenant de tout progrès, quoique plusieurs inventions
Traient été depuis longtemps leur propriété lorsque nous les avons faites. — Les habitants
^rte la Nouvelle-Zélande sont des guerriers passables , mais malgré «/«Ils sont très-con-
»rageux, ces belles qualités sont très-obscurcies. — Leurs facultés intellectuelles ne sont
«pas trés-chétives. — Us ont une figure agréable toutefois avec d'un peu larges narines.
»— La pêche à la ligne a passé à ïétat de passion * ').
Voilà de quel style original est écrit d'un bout à Tautre VOrhîs Pictus,
ouvrage composé tout exprès pour l'instruction de la jeunesse et pour renseigne-
ment des langues, par une société de savants et de littérateurs; publié à Leipsic,
et loué par M. Saphir. Les fautes d'orthographe et de ponctuation, lessolécismes,
les barbarismes, les germanismes, les impropriétés de termes, les monstrueu-
ses alliances , les non sens , les balourdises de toutes sortes , y fourmillent à
chaque page.
Que vous ne sachiez pas le français , illustres écrivains de VOrbis Pictus,
rien de plus excusable; mais que, malgré cela, vous osiez faire étalage de votre
érudition dans une langue aussi difficile à manier que la langue française, cela
passe toute permission. Et quelle érudition, grand Dieu!
»Les ânes réussissent mieux dans le sud de l'Allemagne que dans le nord.«
En revanche:
>>Les oies se trouvent en plus grande quantité dans le nord."
Ainsi pas de querelle. Il y a, comme on le voit, compensation. Les ânes d'un
côté, les oies de l'autre avec les canards, et, au milieu, les rédacteurs de l'Or-
bis Pictus, protégés par M. Saphir, les quels ne sont pas des génies, si vous
voulez , mais qui ne sont pas non plus tout à fait des bêtes , qui sont là entre
deuœ , comme on dit.
VOrbis Pictus coûte jusqu'à quarante cinq francs, et il en est à sa
quatorzième édition.
Devant une telle énormité, le moyen d'être encore modeste! Soyez donc
un géjiie du premier ordre! soyez donc à la fois un grand philolog, un grand
écrivain, un grand poète, un grand philosophe! ! !
La science de la Langue Française.
Je n'ai rien dit encore de l'ouvrage intitulé : La science de la langue Fran-
çcàse, par M. J. Rémy, jurisconsulte, membre de la société grammaticale de Pa-
ris, auteur du Nouveau Domat, etc., etc.; publiée par Belin Mandar , en 1839.
Je vous ai laissé cela, lecteurs, pour la bonne bouche. Or, voyez comment pro-
cède M. J. Rémy, dans sa Science de la langue Française :
»8- 5- -f^ s'emploie quand le verbe est renfermé dans une parenthèse, comme, oserez -
«vous, lui répondis-Jc*
Qu'est-ce qu'il entend par là ?
'3 Voir la Méthode du Genre. Paris, Ph. Cordier, Rue de Poncean , 24.
Second intermède. Kxercice de leetare. 153
^S. !'/• QuMiiU le pronom me t*t Joint k lu purtlcnle en , il unit immrdiAtemrnl In
vcrbo : Héiiondfr.-m't'n , vomîi dN-Je."
,S. 13. t.e pronom me eM rûgimn d«i rinAnlUf: On no pool me dire eeln mahm mentir.*
»S. (>i. lin, s'i'llipiio dHii» Im phraite HUiv.inte : t,^s conHuU ne pouvant nbtrnir lex
ahanneura du trioinph» qiu^ par uni^ contpiAte, fiilftaiunt la guerre avec une iiupélnniiili;
«extrême. — Il eut h reuittrcjucr que 1«* Nom de la troiiiièmo perMonne pluriel a deui for-
»meM: II» et eux pour le niitHculln , elles pour le féminin, et le», leur», le , »oi , pour leit
adeux genre».*
nS. f<*. I.e pronom ellei nt- no met Jamai* qu'immi-dialement devant le verbe, mum
«HoulTrir rien entri; deux, xi re n'eat dea particnlea et don pronoms personnela, comme:
„elles noim dl.Hont, ellet me piirlent."
r,S. (iS. .Mal.<< r<> pronom ^•e met ImimMliatemi-at aprèa le verbe dana Un interroga-
«tlnna: Que (ont-elle*f où Hont-elletf où \out-elle»T*
»S. *>y. Ou MHnx inlerro^nlion , ((Uand le verlie eut procédé du qut-liine mlreibe , OK
»de cpielque interjeitinn : Alors, di-^ent-elleHlf t-h hlcn ! oj»erHient-»'lleH se prési*nterV lea
«armes des aangliiTs sont-cMi-s plus daii;:<ri>iises qiio relies de la gnèpe ou du monnliqneV*
»S. 51. 1,»' pronom elle, sujet du verbe, m dit de» perwonnea et des rhoaea; k
«moins qa'il n'y ail entre «(fe-et'Ie verbe de» particules et des pronoms personnels: Klle
«noM*' dit, et lui parla."
Kn voilà iiiip iiuHlioilt' «Mirioiise! Kii voilà dos rotflcs Wwn inntivé«*s, hicn cer-
taines, bien ab.s(»liics, bien précises, et siirtftiit bien clairement exunsces ! De
deux choses rniie, ou Je n'ai plus mes idées nettes, ou celles de y\. Uéiny .sont
un peu brouillées ; c.nr je ne comprends aiisolument rien au dernier paragraphe.
Continuons:
»S< ^3. Un peut mettre nnu» avant le verbe.*
Voyez-vous ça ! Nouh profitons de la permission , Monsieur Réuiy.
«K 4!l. Il y a, il est; il y a semble exprimer qnelque chose de pins particulier, Uo
«plus applicable k une circon.xtance plus particulière. Exemple: Il a Joint à la valenr et
«au génie l'application et l'expérience.*
Ne trouvez-vous pas l'exemple bien appliqué?
A propos d'exemples , en voici une collection des plus curieux , des plus
mirobolants ; tous, croyez-le bien, donnés pour bons par >|. J. Hémy:
De mes snji-ls séduits qu'il comble la misère:
.11 en i'st leur ami. J'en dois être le père.
« — I^ majesté dtf IH nature eu impose. — .Mais l'un ni l'autre enfin n'elaii ;>««
«néces.saire. — Klle a percé les cloitrcs et les abbayes de l'un et l'autre sexe. — Et qui
«parle le mieux de l'un et l'autre ouvrage V — Le hitntieur et le malheur des hommes
»ne dépend pas nioin.s de leur humeur que de la fortune. — Ha pièli et sa droiture lui
nittire le respect. — li'intempérance et l'incohérence des imaginations orientales e»t un
«faux gortt. — Sa maladie s-nnt des vapeurs. — Croye/.-vous qu'alors il acceptera vo>«
«hommaKes/ — Et «f'où a-t-il pris celaïf 11 n'importe d'où il l'aif pris. — Il snffit que le.s
«'«entiments de ces grands homuies-là stnht toujours probables d'eux-mêmes. — Kst-il pos-
„>*ihle que vous serez toujours euibéguiné de vos -apothicaires et de vos raëdecinsf — Il
«semble que l'abondance n épuisé une de ses cornes dans nos jardins et dans nos cam-
upagnes. — Il semblerait du moins qu'un homme qui se hasarde à fain- parler le législateur
«de notre poésie derrait avoir lu VArl poétique. — Je me trouvai un peu incommodé arec
»ife l'émotion avtnt-liier, mais cela n'a point eu de suite. — Huit lieue» dans un Jour *owt
wtrop. — Il me semble que mon coeur reuille se fendre par la moitié. — Il me semble que
«se »oi/ une crise que la nature ait souhaitée. — Ou dirait qne le livre des deslins ait été
«ouvert à ce prophète. — Vous diri\>K qu'il ait l'oreille du prince ou le s'-crel du ministre.
„— Il n'y a point de montagnes dans les iles de l'Arrhlpel qui n'ait son é»:lise, ni de co-
«tvanx à la t'hine qui n'aif sa p.tgode. — Tout dieux que vous soyez , Je soutiens le con-
wtraire. — Je ne crois pas que vous me Jugeassiez .sans m'entendre, et que vous mt Jugeof-
»4ier »i sévèrement. — Crois-tu que je ne susse pas à fond tons les sentiments de mon père <"
«On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère.
«C'est k moi ù en prendre soin. — Il y a du plaisir li'ètro dans un vais-Hean battu 4e
«l'orage, loniqu'on e^it a^uuré qu'il uo périra pas,*
154 I-"! grain m a ire française.
De telles phrases composent plus des deux tiers du volume de M. Réniy..
Mais J'espère qu'en voilà assez.
Encore un spécimen pourtant de la rédaction de M. Rémy.
»S' 55. Nous s'emploie par un roi dans plusieurs formules."
»S. 142. Le pronom y se place après le verbe, lorsque celui-ci est à l'impératif, si
»ce n'est que la phrase soit n»5gative ; dans ce cas y précède le verbe.*
M. Rémy pose en principe que :
yiQuiconque peut être suivi on non suivi du pronom il : Quiconque découvrit les
«diverses révolutions des astres, il lit voir par là que son»e.;prit tenait de celui qui les a
„formés dans le ciel.«
Il ne distingue pas le régime indirect du sujet: »
»§. 87. Eux est nominatif du verbe. Exemple: Ces beaux talents se découvrent en
>,«Hx du premier coup d'oeil."
Il ne distingue pas mieux un substantif d'un adjectif.
»S. 424. Des adjectifs terminés au masculin en ic font au féminin ique ; exemples :
«Les grands ne craignent pas un public qui les craint et qui les respecte. Cette multitude
„de livres dont le public est accablé. Le public révolté s'obstine à l'admirer.*
Tous les temps des verbes se confondent dans son esprit.
Après avoir dit, paragraphe 1019:
»Le présent de l'indicatif exprime l'affirmation comme ayant lieu au moment de la.
„parole.«
Il donne pour exemple:
»I1 n'y a Jamais eu que mademoiselle de Longeron à qui madame la princesse en a
typarlé. — lia plupart des naturalistes ont cru qu'il n'y avait qu'une espèce d'animal qui
yyfournit le parfum appelé civette. — Ces trois grands hommes commencèrent à demenrer
»dans la teire de Chanaan, mais comme des étrangers. Jusqu'à ce que la faim attira Jacob
>,en Egypte. — Lucain fut d'abord ami de Néron, Jusqu'à ce qu'il eut la noble imprudence
„de disputer contre lui le prix de poésie."
Il traite de même tous les autres temps:
„§. 1037. L'imparfait exprime une action comme présente relativement à un temps
«passé; exemples: Évite de rien faire qui puisse l'attirer l'envie. — Les poètes eussent
y,chanté le diable, si par impossible le diable était resté vainqueur.*^
Il met le passé antérieur où il faudrait le conditionnel passé:
»S. 1040. Sans vous, j'eus rendu à ma famille toutes les richesses que j'en avais
»reçues.«
Il est rare que les exemples aient le moindre rapport aux règles:
>,S. 425. Des adjectifs terminés au masculin en ec font au féminin ecque:
»En morale comique, il est permis. Je crois,
»Aux Frontins de punir l'avarice des tantes ,
»Et de berner un peu les caduques amantes.*
Il est surtout curieux de lui voir donner des milliers de règles pour une
qui pourrait les comprendre toutes:
»Des adjectifs terminés au masculin en uel font an féminin uelle. — Des adjectifs
«terminés au masculin en inel font au féminin inelle, — Des adjectifs terminés au mascu-
«lin en bel font au féminin belle, — Des adjectifs terminés au masculin en tel font au
«féminin telle; etc.*
«S. 1040. Je l'aurais aimé , exprime plus particulièrement le temps où il aurait été
«aimé; j'eusse aimé, exprime plus particulièrement le temps où il eut été aimé.*
Concevez-vous cela?
Et M. J. Rémy ne procède pas autrement d'un bout à l'autre de son livre.
Et ce livre trouva un éditeur, M. Relin-Mandar, rue Christine! Ce livre fut
publié et annoncé à grands frais. Ce livre fut recommandé dans les pensions par
Monseigneur l'archevêque de Paris !
Rien plus, toute la famille royale souscrivit à l'ouvrage de M. J. Rémy; ce
qui prouve que la bonté de la famille royale était comme le soleil qui luit pour les
bons comme pour les méchants. A dire vrai , elle ne pouvait faire moins pour un
ouvrage paraissant sous les auspices des représentants de 65 départements, au
Second intermède. Ktercice de l<- <■ i n i <• I55
nt)iul)rt> (lenquelfl se trouvaient MM. Kiiizot, Odilon-Hnrrot , Passy, Curmtnin, l>e>
helleynic , Viciinpt , Salvaiçe , etc. , «'te. , ete.
Oui, le livre de M. J. Kt'iny parut soutt de telles ausipiees; il fut iuiprime ,
nou pas comm»' VOrhis-PU-tus à l.oipsir, en Saxe; non pas à Vienne, .i llresde ,
à l(*-rlin , où l'iui n'ivst tMicorn (|u'à tienii Krant.-aJH , niai.H à l'arit», à Paris mèiue.
y'vWv mi'Intpoli' di's sciiMUfs t-t des art», ce foyer de» lumières, ee centre de
rintelli((ene«> et du ffuiU !
Oui, il y a, a Paris n\i^int'. des éditeurs qui accueillent de telles aberra-
tions, il y a des imprimeurs (|ui les impriment, il y a des libraires qui les ven-
dent, il y a des disputés qui les recommandent, il y a des feuilletonnistes qui y
consacrent les neuf eolonnes do leur feuilleton; il y a des êtres inqualifiables qui
les achètent.
Oui, de tels hnrbouillaKes s'épanouissent superbement au soleil de la pu-
blicité, tandis (jue les meilleurs ouvrages s'étiolent dans leur portefeuille, hc tel-
les guenilles, d'insolents libraires les étalent |r|orieusement dans l'endroit le nlus
apparent de leur friperie, tandis qu'ils laiitsent moisir dans un coin les clief-
d oeuvres les plus admirables.
Il est vrai t|ue le public n'a pas un f(oi)t de.s plus raffinés. Il manji^e volon-
tiers SI la (T'inielle comme le dernier des f^onjats , et regarde plutôt à la (|uantité
qu'à la (|ualité. La |ilus ilétcstable ripopée, vous voyez (|u'il la préfère au nectar
et à l'ambroisie. Vous voyez qu'il s'abonne à la grammaire de >I. (fiscbig! Vous
verrez qu'il trouvera trop cher notre ouvrage (jui contient tout en un seul volume
de 900 à 1000 pages, et qu'il adiètera de préférence une masse de volumes qui
ne contiennent rien ; tels, par exemple, (|ue les oeuvres de iM.M. Beschcrelle annon-
cées ainsi dans le Journal des Débats du 17 mars 183*.
uLe véritable Miiuuel de» Participes Prançuls ou Dictionnaire de* parti-
cipes, etc. 13 livraisons de 2 fenilles ordinaires cha((ne, SOC. ... 7 fr. 50 C.
«Le tèrltattle Manuel des Conjugaisons ou Dictionnaire des SOOOrerftw fran-
çais entièrement conjugués par ordre alphabétique '). 1 fort vol. in 12. 3 » 75 »
ytV Orthographe d'usage .' 3 « 75 »
^Simplet règles iX' Orthographe, de Grammaire, lie Syntaxe , et de Pronon-
clutlon. i volume in 12. , de près de (iOO page» 3 , 75 «
«Cour* complet de Langue Française. 6 vol 27» — »
Total 45 fr, 75 C.
N'est-il pas temps d'en Unir avec ce chaos? N'est-il pas temps de mettre
un terme à cette anarchie. (|ui menace la langue d'une prompte décadence; en
imposant silence aux nombreux démagogs de la grammaire; en tra^-ant d'une main
ferme les règles qui ressortent du génie même de notre idiome et les Justes limi-
tes dans les quelles devra se renfermer le mouvement de l'usage? N'est-il pas
temps de porter remède à un mal déjà si grand, et qui doit faire encore des
progrés , au dire àe M. Francis Wey ; «car l'-Académie et l'université ne comp-
tent plus guère de linguistes."
Observation esseutielle.
44?. Pour ce qui est du (K«iire , une chose que je condamne sans rémis-
sion, parce qu'elle engendre une foule de difficultés inutiles, c'est la manie que l'on
a de donner à un même nom deux ou trois terminaisons de genre différent, en
sorte qu'on puisse dire indistinctement, petiplier ou peuple, acacia ou acacie ^
crescentia ou cresveiUie , camellia ou cauteùie , hortensia ow hortensie ou même
hortense } althaea ou althe'e , cohaea ou cohée , anhe'pin ou auhdpine , e'rythrin ou
') Pent-oa faire au public l'injure de le croire ntnpide A ce point, qu'il .«oit nëce.«>
aalre de lui mArlicr tons les morceaux, sans lui faire gràre , par exemple, ni d'nn
temps ni d'un»* personne des verbes endormir, rendormir, comme s'il ne anffisait
pa.s do conjufciier dormir .' Quand Je songe que N. I.anduis avait form»' lui ans9i I'im-
mense projet d'ajouter à son dictionnaire deux volumes de puérilités semhlahles, (es
cheveux m'en dressent à la tète. «Notre dictionnaire ertt offert, dit-il: éternel, «dj.
m. sing. ; éternelle, adj. fém. sing. ; éternels, adj. niascul. pinr. ; éternellef. attj.
fém. plnr. , etc. , etc.«
156 ta grammaire française.
éri/thritie , pichurin ou piclmrine, cédrel on cédrelle , badian ou badiane , cerdan
ou cerdane , érythal ou érythalide , maryl ou maryie , bacil , bucile ou bacille
(qu'on nomme encore crithme , salicot , fenouil-marin, percepierre, passepierrej,
etc., etc., etc.? Je tiens pour barbarismes les noms masculins peuple, crescen-
tie , acacie , camellie , hortensie , employés pour désigner la plante même. S'il
ne s'agit que de la fleur, c'est bien différent. Qu'on dise: un botiqtiet de camel-
lies , A' hortensies , comme on dit, un bouquet de roses , d'églantines , et non pas
un bouquet de rosiers , à' églantiers , sûrement rien de mieux.
443. Badiane, pichuritie , ne sauraient de même s'employer que pour dé-
signer le fruit du badian , du pichurin (non pas pichurim).
444. On dit cassier et casse, indifféremment. Mais, selon moi, casse ne
peut convenir qu'à la casse du commerce, c'est à dire, à la pulpe contenue dans
les gousses longues et ligneuses du cassier , la quelle est d'un grand usage en
médecine, et qui se vend sous le nom de casse en bâton, quand elle est encore
en gousse. La casse est laxative. De la casse du Levant. Prendre de la casse
en bol ou dans du petit-lait. Surtout il est absurde d'appeler casse, le genre
entier au quel appartient le cassier. Le seul convenable est cassia. Ainsi l'on
dira: le cassier, le séné, sont des espèces du genre cassia, des espèces de cassias.
Le dictionnaire de l'Académie consacre toutes ces anomalies.
On y trouve les mots clématite, colchique, oliyotrique , Colysée , camée,
pédalie , etc., etc., etc., orthographiés comme on le voit ici. Ce sont autant de
monstruosités. Clématlie , cote hic , oliyotric ,' Colysé , camé, etc., telle est la
seule véritable orthographe de ces mots, la seule qui soit conforme au génie de
la langue, par conséquent la seule raisonnable, la seule admissible. On doit dire,
clématide , du latin clematis , -tidis , par la même analogie qu'on dit agrostide ,
d'agrostis , cranichide , de cranichis , épacride , d'épacî'is, ibéride, d'ibéris, oxa-
lide , d'oxalis , etc. La terminaison ique est essentiellement féminine. Elle con-
vient aux mots anffélique , arniqtie , mélique , momordique , paronyque , véronique,
dérivés du latin anyelica, arnica, melica , momordica , paronychia , veronica.
Mais écrire colchique, oliyotrique, de colchicum , oliyotricum, tout en laissant
ces noms masculins , ce n'est pas être conséquent. S'il est permis d'écrire colchi-
que, au masculin, il n'y a plus de raison pour écrire agaric, doronic , panic,
plutôt qu'agarique , doronique, panique, en latin agaricus , doronicum , panicum !
On s'est bien déterminé à écrire scarabé , siyisbé , cétacé , galUnacé , mis-
cellanés , Linné , au lieu de scarabée , sigisbée, cétacée, gallinacée, miscellanées,
Linnée. Pourquoi n'écrirait-on pas, conformément au principe de dérivation, en
supprimant la voyelle finale du substantif latin (voir p. 85) , non moins qu'à celui
qui règle la distinction des genres en français: athéné , cadticé , camé, gynécé,
mausolé , périné , propylé , 'prytané , Mélihé ? Qu'est-ce que cette orthographe
a de plus choquant que celle des mots jubé , calyhé , café , thé , préjugé , jubilé,
sublimé, doyenné, séné, pédali, séséli , midi, parti, déni, thlaspi , etc., etc.?
Pourquoi pas au masculin amphibi et au féminin amphibie ? Un animal amphibi.
Une plante amphibie. C'est un amphibi, un homme qui exerce deux professions
disparates ou qui, par intérêt personnel, ménage deux partis opposés (Sl^feïtrciger).
445. Le féminin (voir plus loin page 164, n" 455) , pour incendie, qui vient
du verbe incendier, comme insulte , rencontre, de insulter , rencontrer, sera de
beaucoup préférable.
446. On écrit régulièrement, sans e muet final, abbreuvoir , accotoir, ac-
cordoir , accoudoir , ajustoir , arrosoir , aspersoir , fermoir, assommoir, boudoir,
etc., parce qu'il a plu à l'usage de faire ces noms masculins. Pourquoi donc,
avec la marque du féminin, ostensoire , compulsoire , conservatoire, consistoire,
yrimoire, etc, quoique ces mots soient tous masculins?
Pourquoi bocal et chrysocale, cancel et pédicelle , miel et nielle, exil et
asile , fil et hile , bol et symbole, calcul et pécule , cerfeuil et chèvrefeuille, amer
et épMmP.re , cancer et ulcère , air , éclair , et corsaire , corollaire ; disert et
inerte, public et critique, artisan ci profane , civil, puéril, subtil, vil, t iril, et
utile, facile, habile; proscrit, érudit , subit, et hypocrite, implicite, insolite;
Tatar, et barbare; ingrat et aristocrate, etc. , etc. , quoique tous noms employés
au même "enre?
157
Proclamation.
Appel à toitt IfN Train phlltUfH.
l'oitcs, joiirnalLstcs , prurcsspnt'.H, iitaitres de langue, seignoiifs
(lu inonde Kpirilunl ,
Vous n'Otos jtii.s sans avoir rlt^ elio(|Mcs comino nmi «Ips nnnihrpusps anoma-
lies qui (It-pariMit noire boll»* langue el «les tlirtit-nllrs innoniliraliles «|ircl|c pri'sente
sons |p ra|t|iort ^riiininatiral. Ouvre/, en elTel , les nieillenres grammaires, les
meilleurs (lielionnair,.s: <|"''' lalnrinllie inextrieable ! quel Inxe «le variantes ortiio-
grn|tlii(|nes . «le rrgie /■ lansscs on donlenses, d'cxecptions insipide.s et rebutantes !
«piel altîme «l'ineerliliides !
À (pioi tient ee d«''sor(lre? Uniquement à Tignoranee des faiseurs et éditeurs
de grammaires et de dietionnaires : gens tout à fait étrangers à l'art d'écrire,
dont les ouvrages rédigés sans méthode, sans hnt , sans principes fixes, ne pré-
sentent que des eoneliisions erronées et contradictoires ; en sorte qu", après les
;ivoir lus, l'étudiant, l'homme qui cherche à s'éelairer, à fixer ses opi nions à
l'égard de telle ou telle difliculte, reste dans le même doute qu'auparavant. Sui-
vant tel auteur, il faudrait dire et écrire de telle et telle manière; suivant tel
antre, ce serait positivement une faute. Puis vient un troisième qui ne trouve de
faute ni dans l'une ni dans l'autre manière.
C'est en vain (pie l'Aculéinie Française a été instituée pour travailler à 'épu-
ration et au perfectionnement de la langue. De l'aveu des crities les plus colmpé-
tcnts, son fameux dictionnaire, élabore avec tant de soin par tous les immortels
qui se sont succédé dans son sein, depuis deux cents ans, n'est que la consécra-
tion systématique de toutes les fautes, de tontes les incorrections, de toutes les
variantes plus ou moins vicieuses qui passent journellement dans l'usage général.
Au dire de M. Francis Wey , la dernière édition du dictionnaire de l'.Academie ne
serait (|u'un monument déplorable de l'ignorance philologique de notre siècle.
Professeurs dignes de ee nom, encore une fois, je vous le demande, n'csl-il
pas tein|»s d'en finir avec ce chaos, dans le quel la langue française menace de
s'abîmer sans retour? N'cst-il pas temps de mettre un terme à cette anarchie,
en fermant la bouche aux démngogs de la grammaire, non moins dangereux que
ceux dont l'acte énergique du i déccmlirc a délivré la société?
Ô vous tons, hommes de pensée, que vos talents et vos lumières rendent
eapables de sentir les conséquences fatales de la scission qui .s'est opérée entre
les littérateurs et les grammairiens, ne me refusez pas le concours que je vous
demanc'.e , pour pouvoir tirer les études grammaticales de lélat pitoyable où
les voilà tombées depuis trop long-temps. Il s'agit de leur dimncr pour base im-
muable les principes (|ui ont servi à la formation de la langue, en remontant,
pour les trouver, le fleuve jusqu'à sa source; en faisant des mots l'objet d'une
étude historique , alin d'en découvrir la valeur précise et de surprendre le secret
de leurs plus subtiles combinaisons; seul moyen par le quel on puisse parvenir
à manier convenablement la langue française. Kneore une fois, il s'agit (le tracer
d'une main ferme les règles qui ressorlent du génie propre de notre idiome et
les justes limites dans les quelles devra se renfermer désormais le mouvement de
l'usage. Il s'agit d'applanir toutes les diflicultés dont se hérisse l'étude de la
grammaire française, afin qu'elle cesse d'être un épouvantail , surtout pour les
étrangers.
Quand , nous appuyant sur les principes de la logique la plus rigoureuse ,
nous condamnerons d'un commun accord telle anomalie ridicule, telle contradic-
tion tlagrautc , telle exception puérile; quand, nous elTorçant d'introduire l'unité
dans la science grammaticale, nous admettrons unanimement telle ou telle forme,
telle ou telle orthographe, pleinement jusliliée par l'étyiuologic ou l'analogie, de
préférence à telle autre (|u'elles condamnent, — o»i sont les présomptueux pédants
qui oseront s'opposer à ces proscriptions, à ces adoptions, toutes faadées sur
les raisons les plus irréfragables? Pour que cette wutnimiti' existe entre nous,
il faut seulement que nous le voulions. Jusque là, l'incertitude qui règne sur tant
de points si souvent discutés ne cessera pas, U grammaire demeurera comme la
politique uu éternel sujet de dispute (aelerttuai disputandi arjfumeniumj , et ce
î 58 , L a g r a m m a i r e f r a n ç a i s c.
sera notre faute, si la langue française se voit retardée dans ses progrès, et si
la conquête du monde finit par lui échapper.
Encore une lois, le moment est venu de prendre une résolution énergique
et de procéder liardinient dans l'acconiplissement des réformes restées en projets
depuis deux cents ans , livrées qu'elles étaient à des débats sans résultats , sous
le régime des discussions grammaticales. Plus de ces vains scrupules qui annihi-
lent les mesures les plus salutaires , en déclarant des exceptions , en les mul-
tipliant! Plus de ces tiraillements qui paralysent toute chose! Accomplissons
l'oeuvre carrément, complètement, sans aucune réserve, sans aucune exception.
Je fais un appel loyal à tous les savants, à tous les lettrés, à tous les
hommes compétents de la république des lettres. Je les invite à seconder de toute
la puissance de leur crédit et de leur talent la courageuse initiative que j'ose
prendre en leur nom, et à sanctionner, par une adhésion prompte et unanime,
une suite de décrets nécessah'es que j'aurai l'honneur de soumettre à leur appro-
bation. Je les prie instamment, dans l'intérêt de cette belle langue française qu'ils
cultivent avec tant de zèle et d'amour, de m'accorder les pouvoirs dont j'ai be-
soin pour arrêter le désordre qui règne dans la grammaire , pour lui donner une
base solide sur laquelle on puisse asseoir quelque chose' de durable , pour ren-
verser la tyrannie d'un usage souvent absurde, au quel l'Académie elle-même n'a
jamais songé à opposer la plus légère résistance, enregistrant au contraire com-
plaisamment, dans son dictionnaire, tous les changements, toutes les innova-
tions, toutes les contradictions plus ou moins funestes qu'il plaisait à ce brutal
tyran de la langue d'imposer à son humble esclave. Les adhésions seront reçues
avec la plus vive reconnaissance, et les noms de tous les adSiérents
liubliés à la lin de La Grammaire Française. — Au feu tous les fatras nç-
])dés fframmaiî'es et factionnaires ; affreuses spéculations d'éditeurs ignorants non
moins que cupides; seules causes de tout le mal que nous déplorons!
Poètes, philologs, professeurs, maîtres de langue, hommes éclairés de
toutes les nations, soyez fiers de la mission qui vous est dévolue. Vous sauverez
la langue ; car je compte sur vous , non pour violer les règles de la grammaire,
mais pour faire triompher la première de toutes les règles, le principe à! unité ,
sans lequel il n'est partout que désordre et anarchie.
Comme il y a entre nous communauté de culte et d'admiration pour notre
belle langue , qu'il y ait aussi communauté de sentiments et de résolutions pour
tout ce qui peut en accélérer les progrès et en rendre l'étude agréable autant
que facile. Songez quelle gloire doit résulter pour vous du concours que vous
aurez donné à la plus grande, à la plus importante des révolutions, accomplie
sans bruit et sans fracas , par la seule force de l'esprit , dans le monde sans
borne des idées. Votre part sera d'autant plus grande, que vous awrez mis plus
d'empressement et de spontanéité à sanctionner les mesures suivantes, long-temps
méditées et suffisamment motivées pour effacer tous vos scrupules, s'il était pos-
sible à des gens sensés d'en avoir sur la nécessité d'un acte qui doit avoir des
conséquences si heureuses. _. .|_j.
Fait à Vienne, Je 14 mai 1852. MA» JH»
P. S. Ceci ne s'adresse ni aux pédants ni aux inibécils.
République des lettres françaises.
Premier décret*
Hors la loi tons les prétendus grammairiens. Àa fen tontes les grammaires.
Au nom de la logique et de tous les vrais philologs, t auteur de
la Grnmmaivc Française ^
Vu les nombreuses observations critiques aux quelles ont donné lieu toutes
|os //rammrtires et tous les dictionnaires , publiés , hélas ! par centaines , depuis
deux siècles, tant en France qu'à l'étranger;
Vu la justesse incontestable de ces observations;
Vu la critique judicieuse de M. Francis Wey sur la meilleure des Gram-
maires, celle de M. Girault Duvivier (Voir page 129);
Attendu qu'il résulte de ces critiques que la meilleure des grammaires ne
Premier décret. tfi^
vaut rien; i|u'cn général tous \es traités de graniinairc, sans exc(*ption , rédigés
exclusivement par des gens sans littérature, ne sont qu"un effroyable tissu d'er-
reurs et lit' forttradiflions , un ram;is de toutes les fautes imaginables;
Vu !«' désordre immense )|ue nous avons signalé nous-mé(ne dans la idupart
de et'S traités et justjue dans le dictionnaire de l'Académie, entièrement depuurvu
de critic|ue , rédigé, ponr ainsi dire, au hasard, le quel ne lève aueuu doute,
aucune dit'liculté, etc. (voir pages «8, «9, 30, SI, «S, 77, 80, |U, lU, ItO ,
1?B, 1«7, 12S, m, m , etc.);
Considérant que les sociétés grammaticales (|ui se sont formées , soit k Pa-
ris, soit ailleurs, pour travailler a la solution des diflieultés de la langue, n'ont
fait qu'aeeroitre , par leurs débats stérils, le nombre de ces diflieultés;
Considérant que le droit de fonder et d'all'crmir l'ordre est antérieur à tous
les droits; — sur les conclusions de plusieurs pbilologs distingués, tels que iMN.
Francis Wey, (h. La Loy, F. (îénin . etc., etc., etc.; — décrète:
Art. l"Tûus les ouvrages français de grammaire el de lexicogra-
phie, publiés depuis 1650 jusqu'au 14 mal 185!?, sans aucune excep-
tion . sont déclarés de nulle valeur et plutôt pernicieux qu'utils. L'usage
en est interdit à tous les hommes sensés, qui aiment sincèrement la langue
française. Les grammaires de Giraull Duvivier , Napoléon l^andaisj
licscherelte , lioniface^ Noël et Chapsal^ Matin, Masc/ial, Uorely
(iiKchig , C. E.y etc., etc., etc., sont donc proscrites moralement.
Art. 2. Ija Grammaire Française est le seul ouvrage de ce
genre qui remplisse toutes les conditions requises , et dont on puisse re-
commander l'usage.
.1/7.3. L'autorité de l'Acad., en matière gramm., est moralem. répudiée.
Art. 4. Toutes les xociétéit grammaticales sont moralement dis-
soutes et leurs décisions annulées.
Art. 5. Il sera créé une Académie Grammaticale^ purement hono-
rifique, dont seront proclamés membres tous les hommes qui, par leurs
travaux, auront rendu quelque service à la langue, ou qui se distingueront
par leur manière de l'enseigner, d'après le nouveau système. Dans le monde
moral, leur titre équivaudra à celui de sénateur, et les recommandera au
choix des familles comme professeurs ou maitres de langue fraiiÇHiise.
Art. 6. Les membres de V Académie Grammaticale seront divisés
en trois classes, comme les grands, en Kspagne. À la première classe ap-
partiendront les poètes et les prosateurs qui se recommandent surtout
par les qualités du style. À la seconde appartiendront tous les hommes qui,
sans être des écrivains supérieurs, ne laissent pas de manier la langue
avec pureté el précision. Les professeurs et les maîtres les plus distin-
gués formeront la troisième classe. Du reste, aucune fonclion spéciale.
Par conséquent, point de réunion ni de séance. Ni présidents, ni secrétai-
res, ni bureaux. Rien de matériel dans la conslitulion de V Académie
Grammaticale (absolument V Académie) ; cette Académie n'étant insti-
tuée ainsi, dans le monde moral, que pour relever, par un litre hono-
rable, l'intelligence et la pensée de l'état d'abbaisseinent où semblent vou-
loir les maintenir toutes les espèces de gouvernemeuls . monarchies ou re-
publiques. Notre salle des Maréchaux sera la voi'ite du ciel, dans les
hautes régions de l'intini ').
') ProrlMnions-noii.4 priiicos el !«p|gii«'iirïi du monde intellectuel, comme U'untres* ** pro- ^
(tMiiifiit prinres Un monde matériel. Ils ont tonle<i sortes de titre?». doNres, de
décorations, dont ils disposent envers les personnes qui se «lont dévonées ii lenrs
iiilérèls; ponrgtiol n'Hurions-noiis pas d'égMies distinctions potir des mérites dont
l'Hpprécintion nous appartient exrlnslvementt Certes, de longues veUles réitérées ne
160 ï^a grammaire française,
At't. 7. Le nombre des membres de V Académie Grammaticale
sera illimité.
Art. 8. Les membres de V Académie Grammaticale seront nommés
et révoqués par TAuteur de la Grammaire Française , qui, pour tout
mode de réception, se bornera à inscrire leur nom sur quelques feuilles
réservées de son ouvrage, les quelles s'appèleront: Le Livre d'Or de
la République des Lettres Françaises , ou le Panthéon littéraire y
et porteront cette inscription :
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain. CBoilemi.')
Art. 9. Les cent premiers membres seront à son choix, parmi les hom-
mes qu'il jugera dignes d'être élevés à cette dignité. Les autres seront
nommés sur le rapport de l'un des membres reçus oir sur une simple lettre,
C(M'tifiée originale, où le candidat, par le développement de quelque noble
pensée , ferait preuve de style et de coeur.
sont pas moins honorables ponr le savant, ponr l'honnue de lettres, qu'une campagne
ponr le militaire. Seuls juges compétents en fait d'intelligence et de sentiment, éta-
blissons la hiérarchie des esprittî, en Ini donnant pour base cet axiome reconnn : le
slyle , c'est l'homme. Honorons-nous nous-mêmes, afin qu'on nous honore; et, si
nous ne pouvons forcer la Fortune aveugle k répandre sur nous ses faveurs,
sachons du moins nous concilier la Gloire. Que fout homme de .ttyle , si pauvre
qu'il soit, si dénué qu'il soit de toutes les splendeurs éphémères qui éblouissent la
multitude, ait droit à nos respects, à nos Hommages, à nos sympathies; et que
tout homme sans style, fùt-il un Crésus, soit classé parmi le vulgîiire. Est-ce au
premier qu'il convient de briguer la considération du second , ou au second ctïlle
du premier V Est-ce du second que h; premier doit attendre la eloritication de son
mériti;'? Mais il n'y a que ceux qui ont du mérite qui sachent faire quelque cas
du mérite. Pour les gens qui n'en ont point, pas plus que ponr les bêtes, ce mot
n'a pas de sens. Consacrons cet axiome, d'une vérité incontestable:
y,lj homme de style est seul digne de quelque estime ;
C'ar lui seul pense et sent ; lui seul est homme enfin ;
Lui seul porte en son coeur l'étincèle sublime
Qui trahit sur son front le principe divin.
^Mais tout homme sans slyle est un être vulgaire.
Qui, quel que soit son rang, ne m'en impose guère;
ij'art de parler étant l'attribut principal
Qui distingue ici-bas l'homme de l'animal. « (Le Livre.)
I,aissons les favorits du sort se partager le monde des faits; mais que le monde
des idées demeure notre empire, à nous autres enfants de la Providence; et, si nos
corps sont séparés par des barrières et des distances, que nos esprits et nos coeurs
se réunissent sous leur forme invisible au sein des divins tabernacles, pour donner
en tout temps l'exemple de l'harmonie, de la concorde, de l'amour. N'attendons que
de nous-mêmes une appréciation dont nous sommes seuls capables. N'attendons que
de nous-mêmes la récompense de nos travaux, la quelle ne doit consister que dans
l'honneur qui résulte d'un certain ascendant sur les esprits. Pour acquérir cet
ascendant, nous n'avons qu'a nous rapproclier, k nous unir de coeur et de pensée,
k nous soumettre unanimement k une même direction forte et puissante. Confiez-moi
^ cette direction , en me confirmant le simple titre de président de la république des
lettres françaises, et vous verrez qu'on nous respectera bientôt autant qu'on nous
dédaigne aujourd'hui. Que le seul honneur d'être inscrit au Litre d'or équivaille
pour nous ;i tous les honneurs, k toutes les dignités, k tous les droits qu'on nous
refuse. Montrons-nous satisfaits de ce seul honneur, qui sera la ligne de déniana-
tion entre les gens de talent et de coeur et les gens sans coeur et sans talent; et
vous verre/, bientôt ce simple honneur s'élever au dessus de tous les honneurs!
Quant k moi, je vous jure de ne le dé(erner qu'à bon escient. Encore une fois, ayons
un point de ralliement. Soyons un, si nous voulons être quelque chose. Rappelons-
nous combien nos divisions nous ont été funestes, combien elles nous ont attiré de
mépris, combien elles nous ont rendus faibles et impuissants, et même ritticuls.
Jleconnaissons un chef spirituel, et suivons avec confiance la voie qu'il lui plaira
de nous tracer dans les vagues régions où l'esprit humaiit n'a fait que s'égarer jusqu'à
ce jour. \j'unité, Vunité , mes amis, Vtiiiitè!
lîors de là sous le ciel tout n'est que vanité.
Concentrons toutes nos pensées, tous nos sentiments eu un seul faisceau, d'où jaillisse
uue lamière si intense, que tout le globe en soit éclairé k la fois comme d'un soleil.
Chandfoment de genre. Prescriptiom à sairre. lt|
Avt. 10. L'exécution des articles 1", «, 3, et 4 du présent décret
est conliée i\ tous les professeurs et pliilologs dignes de ce nom , et en
général à tous les liouunes doués de logique et de bon sens, capables de
réflexion et d'examen. — Il va sans dire que ceci ne regarde ni les far-
ceurs ni les imhécils.
Fnll H VUnne, Ji; 14 mai i'ébl. Mi» W»
Second «léeret.
Cli«BgeMe«t de geire.
Au nom de la Logique et de tons les vrais philologs.
L'auteur de lu Grammaire Française y
Considérant (juo, dans l'état actuel de la grammaire, la connaissance du
genre des substantifs, la plus importante de toutes sans contredit, est presque
impossible à acquérir, par suite de la lutte Ainestc qu'on a laissé subsister entre
ces deux principes: Wfymologie et la tenninaison par un e muet;
Vu la nécessité absolue de faire disparaître un inconvénient aussi grave ,
aussi préjudiciable aux progrès de la langue;
Attendu que l'étymologie, s'clTaçant des esprits à mesure que les mots
s'éloignent de leur origine, ne présente par-là mi^me aucune stabilité; (ju'elle se
trouve violée dans des milliers de mots, tels que: le diocè$e , la ri/ mai se , la
cymbale, V horloge , l'huile ^ Viiiute , etc., etc. (voir page «9, n" 9Ï) ; et qu'en
aucun cas elle ne peut avoir la orépondérance sur le génie propre d'une langue;
Attendu qu'il est du génie de la langue française de terminer par un e uniet
les noms féminins ; tandis que l'absence de cet e muet final caractérise le genre
masculin ;
Considérant, en outre, que, puisque le genre des noms de choses inanimées
n'est (|u'une afl'airo de pure convention, il doit être très-indilTércnt qu'on dise le
chambranle ou hi chambranle, le masque ou la masque, le chancre ou la chancre,
le panache on la panache, le quadrille or, la quadrille, etc., pourvu qu'il y ait
unanimité et que pendant que Hun dit noir l'autre ne dise pas blanc; mais qu'il
ne l'est pas que la distinction des genres demeure plus long-temps abandonnée
aux caprices du hasard; qu'il importo, au contraire, de lui donner pour base un
principe immuable;
Attendu que ce qui importe surtout, c'est l'ordre, c'est l'harmonie, c'est
l'unité; sans quoi la grammaire ne cessera pas d'engendrer éternellement mille
discussions sans résultats , comme celles qui lui ont déjà été si funestes ;
Attendu que, quand les faits se contredisent, on doit prendre la raison
pour base de la règle à établir;
Les ouvrages des meilleurs philologs consultés; — décrète:
Art. 1". En ce qui concerne le genre des substantifs, la base éty-
mologique est tout à fait abandonnée.
Art. 2. Chaque nom dit épicène, chaque nom de chose inanimée
sera masculin ou féminin , selon qu'il aura ou n'aura pas pour finale un e
muet, selon qu'il laissera sous-entendre un nom masculin ou féminin.
Art. 3. Les poètes, les linguistes, les professeurs dignes de ce nom,
sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution du présent
décret. ~ Quant aux ignorants et aux Imbécils . que l>i<Mi lo" béni^^-**' e\
nous en préserve!
Donné k Vienne, le U mai IBSA
II. IV.
11
16)^ La grammaire françaiiie.
XIV.
Changement de genre.
Prescriptions à suivre,
pour régulariser peu à peUj selon V esprit du décret ci-dessus ,
le genre des substantifs français ^ sans heurter trop violemment
la puissance de Vhahitude.
447. 1» Rejeter inflexiblement Ve muet final de tous les substantifs
masculins où il n'est pas absolument néeessair , tels que , par exemple :
astère ^ belvédère y zéphyr e ^ chrysocale , finale ^ caïque, laïque,
etc., qu'on doit écrire: aster y belvéder , zéphyr y chi^ysocaly final,
càic y Me y etc. (Voir page 26, 27, 32, 46, 73, 80, 82, et suivantes.)
448. 8" Ajouter un e muet, comme signe du féminin, à tous les noms
féminins qui sont susceptibles de le recevoir, comme fourmi y merci y
après-midi y vertu, tribu y etc., qu'il faut écrire: fourmie , mercie,
après-midie y ver tue y tribue y etc. (Voir p. 35 et suiv.)
449. 3» À mesure que les noms employés au masculin ou au féminin,
contrairement à l'analogie indiquée par leur forme , s'éloignent de leur ori-
gine, comme dent y part y mer y mélange y exemple *), etc., prépa-
rer peu à peu l'oreille et les yeux à accepter leur changement de genre ,
par un heureux emploi de ces mots, dans des phrases où ce changement
soit d'abord peu sensible. Exemples: Les pères ont mangé le verjus
et les dents de leurs enfants sont afçacés. — I^es mers sla-
cés dti nord. — De quel part vene%-vous? — Ceux qui sont d'un
usage moins fréquent ou sur le genre des quels on n'est pas d'accord ne
demandent aucune précaution et subiront immédiatement le genre de leur
forme. Tels sont: drupe y bulbe y hart y amalgame y chanvre y crio-
cèrcy espace y intervalle y délice y interligne y automne y réclame,
cypripèdCy gamachcy pilastrcy sarcocèley aphtCy naphte y opes y etc.
ha drupe y la bulbe, le hart y etc. (Voir p. 28, 29, 70, 73, et suiv.)
450. i» Ramener peu à peu à leur véritable forme, en se conformant
scrupuleusement aux lois de l'analogie et de l'étymologie , les mots qu'un
usage absurde a dénaturés, tels que souris y perdrix y brebis y noix y
poix y toux y foi y foie y etc., qu'il faut écrire: souri y perdri (en les
faisant masculins comme primitifs de souriceau y perdreau} y brebie y
noie y poisse y tousse y foie y foi y etc. (Voir p. 38 et suiv.)
451. 5» Laisser aux termes d'art et de science, pris du latin ou des
autres langues étrangères , leur forme primitive , en les soulignant dans
l'écriture, chaque fois qu'on ne peut les franciser sans bouleverser les
principes de la langue. Tels sont punch y stock-fisch y etc., au lieu de
ponchcy stockfichcy etc. (Voir pages 68, 71, 75.)
452. 6° Pour les noms peu usités qui pourraient conserver leur forme
actuelle en changeant de genre , consulter surtout l'harmonie et l'analogie.
Tels sont : colchique , camée, hâte, ovale, scandale, pétale, ancile,
0 On trouve exemple employé au féminin dans la satyre Ménippée : Ce vous est nne
belle exemple « vous mitres petits beuvreaux, qui faictes tant les scrupuleux, etc.
Chaniit^'n^nt de gtnte. Décret. 163
atile, chyle, hile , pôle, rôle, etc., qu'on pourrait conliDuerà écrire
ainsi en les faisant féminins. Colchique , féminin par analogie avec les
autres noms de plantes herbacées à terminaison féminine, cela n'a pas
d'inconvénient. J'en dis autant de pétale , par analogie avec feuille. La
féminin convient aussi parfaitem«Mil pour AwVr, ovale, scanàule, hile,
pôle, rôle. Mais l'analogie s'oppose au masculin pour le mot camé, parce
que les terminaisons ée , ie , ve , sont principalement affectées à des noms
de choses incorporelles, comme on le verra ci-après, ("est ici surtout que
l'initiative des changements proposés doit être laissée à des poètes, à des
écrivains tels que Victor Hugo, Théophile Gautier, Alfred de Vigny. Al-
fred de Musset , Barthélémy , etc. ; parce qu'il n'y a que de tels hommes
qui possèdent assez le sentiment de l'harmonie et du génie de la langue ,
pour ne rien risquer mal à propos. C'est Victor Hugo qui l'a dit, «dans
tout grand écrivain il y a un grand grammairien, comme il y a un grand
algébriste dans tout grand astronome: Pascal contient Vaugelas.*
S*lm. 7* Ne pas loucher aux substantifH de la premltre division (p. 69), ti M
n'est k ceux en amr et en ime , iivant que la réforme entière des trois autres division»
ne soit accoiupUe ; altemtu que, les noms masculins étant les pins nombreux dans la
première , ce serait augmenter les difficultés , loin de les diminuer.
Vroluléme décret.
Au nom de la Logique et des vrais phiiologs , l'auteur de la Gram-
maire Française,
Kii vue de lixer toutes les incertitudes, relativement au genre des sub-
stantifs amuitr , enfant y gens, délice, orgue, orge, automne, hymne (voir page
10 et suiv.) ;
Pour le mot amour , — attendu que l'analogie et l'étymologie sont d'accord
pour réclamer le masculin ;
Pour le mot enfant , — attendu qu'il n'implique aucune idée de sexe ;
Pour le mot gens , — attendu qu'il est régulièrement masculin , et que les
éxecutions admises parles grammairiens, au profit de l'euphonie, sont d'une pué-
rilité sans égale; qu'il n'est pas plus contraire à l'harmonie de dire: de mauvais
gens , les meilleurs gens , de vieux gens , de sots gens , de vilains gens , etc. ,
que: de m/iuvttises gens , les meilleures gens, etc. ; — qu'après tout, s'il y a des
alliances de mots qui offensent l'oreille, ce n'est pas en bouleversant toutes les
lois de la syntaxe qu'il convient de les éviter ; que c'est affaire de talent et de
style; que la (îrammaire n'a rien à voir là-dedans ;
Pour le mot délice, — attendu que le féminin réclamé par la forme est en-
core justifié par l'étymologie latine delicia , qu'on disait aussi au singulier pour
delicium ;
Pour les mots orgtie , orge , atitomne , hgmne , — attendu que le génie de
la langue passe avant l'étymologie ; que d'ailleurs il n'y a pas de raison pour que
l'étymologie prévale ici plus qu'elle ne l'a fait dans horloge, huile, épitkète ,
épigraphe , etc. ; — décrète :
Art. 1". Les substantifs ci-dessus mentionnés sont déclarés rigou-
reusemcnt masculins ou féminins, selon que leur terminaison réclame
l'un ou l'autre genre;
Art. 2. Les poètes, les linguistes, les professeurs dignes de ce
nom, sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution du
présent décret:
Art. 3. Pour ce qui est des mots aigle , couple, foudre, oeurre,
— les distinctions tracées à l'égard de ces substantifs (voir page 10 et
suiv.) sont maintenues.
Donné ^ Vienne le ih mni 185?. Ci» W*
11*
1(54
La grammaire française.
Règles particulières
sur le genre des substantifs en é, i, u, avec ou sans e muet final.
453. Première régule. Parmi les substantifs en é , 1 , ii , ceux
qui désignent des êtres corporels y des corps proprement dits} qui
impliquent l'idée de volume} comme, dé, café} ceux qui, dérivés d'un
verbe en er , comme, procédé, de procéder , traité) de traiter, cri,
de crier , pli, de plier , ne présentent qu'un fait isolé, absolu, passager,
sans idée de collection, de durée, ^'étendue} — sont niascnlins
pour la plupart, et s'écrivent sans e muet final.
454. Seconde rè|^le. Ceux qui désignent des êtres non corpo-
rels} par exemple: une qualité, une faculté} comme bonté, galan-
terie, ouïe, vue} un être rationnel quelconque; comme catégorie,
allégorie} ou qui du moins impliquent l'idée de durée, d'étendue, d'es-
pace, de collection, ô" assemblage , de préparation, de mélange,
etc, , comme Vannée, \& journée, \^ vallée, \à prairie, la chaussée,
V avenue , la bergerie, Y écurie, V armée, la maréchaussée, la
ramée, la fumée, \a jetée, la boiserie, la travée, la charpie, la
cavalerie, la purée, la gelée, la mêlée, etc. , — «ont féminins pour
la plupart, et s'écrivent avec un e muet final, à l'exception de ceux en
iè, par un privilège abusif.
Exemples»
Noms masculins d'objets corporels , etc.
r
-e
le jubé (impér. du Vxt (S^orbii^nc
lat. juhere)
le dé OfiffitaleJ bcr 2Bûrfc(, S^tngcrfiut
lé café bcr ^afcl)
lé blé (du bas lat. baê ©ctrcibc
bladtim)
le canapé (du lat.
canapetim y lit)
le degré Cff^'adus}
le pré Cpratum)
le pâté
le thé
le pavé *)
-1
le biribi
le brocoli
un établi
l'animi
bas Slu^ebett
btc (Stufe
bte SSicfc
btc spajîete
bev %i}n
bcr spfïafîcrjïcin ,
baê spftaficr
baô Singerf^jjct
bcr (S^jargclfo^l
bcr SEôcrftifd^, bîc
gScrfOanf
bcr 9tmmci
un épi (du lat. spica) -) btc Sïc^rc
le thlaspi baê 3;afdf)cnfraut
le bistouri baê @c(>ntttmcffer
le cabri baê SiéUin
le céleri btc @cttcrtc
le pilori ta^ '^vxiii)àxi9â}en
un étui baê «Bcftcrf
Noms féminins d'objets non corporels,
d'objets collectifs , etc.
-ée
une enjambée
a bouchée
a rangée
une idée
une allée
a renommée
a matinée
a châtaigneraie
a baie
a haie
-le
a comédie
a maladie
a géographie
a magie
a symétrie
a batterie
boulangerie
brasserie
broderie
catégorie
draperie
chancellerie
bcr Sd^ritt
bcr IBtffcn
btc Sftct^c
ctn SBcgrtff
eine 5li(cc
bcr Sluf
bcr SOîorgcn , SSor*
mtttag
bic ^a|îflntcn:^)flan»
btc ?da\, «Buc^t
bic .^ccfc
btc ^omôbtc
btc ^ranf^cit
bic ©rbfunbc
btc Sawfefrci
ba§ 66cnma§
btc (Sd^fâijcrct, ?èaU
tcrtc, jc.
btc SSâcfcrci
btc ajrâucrct
bic <Bt\âiVix
bic ^atcgorfc
btc 3;ud^maci^erfunft-
btc .^anjtci
') D'après le génie de la langue, la pavée, dans le sens de 5PÇaflcv , serait préférable.
^) ^n yott que le génie de la langue prévaut ici sur l'étymologie.
Kègles particul. biir le genre de quelques substantifs tA5
le déni
le défi
le décri
le cri
le )ili
le reuli
Toiibli
le .souci
le pari
un :i|t|)ui
1.1 liunhuuiir
Mr (Hutinutbi^rcit
la barbarie
bic ^Bdrbarci, (9rau
fauiffit
la folie
bif 9Jarr^fit
la niaiserie
tit gajj^erfi
l'envie
ber 9Jfib
la jalousie
bie Cifrrfud^t
la vie
ba« itbtn
l'impéritie
bit Untrfabrenbfif
l'inertie
bif 2rJii\btif
l'énergie
la modcstiu
bif 5lraftftiU«
bif :Bf|Afib<nbt«t
-ne
la vue
bai (St^éfi
une issue
bfr StufWfi», îïuô»
gang, bà« (fnbr
une avenue
bfr ^w^ong
la rue
bif Stra^f , WaJTe
la erùc
bfr fBii<f)9.
bit JBtrivrigrrung
bif .^frau*fcrbfrung
bif aUrrufung
btr ®(f>rfi
bit Walte
bif umgffd^fiigf itf 9<i(tc
bit ffîtrgtiTtnbrit
bit ®orgf
bit 9»tttf
bit (Stii(if
l'ennui (du gr. an- bit !^angt)cti(t •)
Hoia, l'urlc application)
•u
le lichu (rac. ficher, ba9 $a(0tu(f>
du lat. figere)
un écu (du lat. «cm- bai ®(i;i(b, btr 3;^a>
tutiO (tr
le fétu Cdu lat. feu- btr ©tro^^olm
tucti }
455. Remarques 1" D'après le génie de la langue, il faut donc dire au iiki<>-
culin le gltt et non pa.s la glue , encore moins la glu. Il faut donc au.ssi écrire
la tribue , la vertue , l'après-miilie , la mercie , avec un e luuct. (Voir ptiges 38,
43, 44.) Il faut donc également faire incendie du féminin, quoique dérivé du verbe
incendier , parce qu'il désigne, comme copie, le résultat de l'acte plutôt que l'acte
même, par conséquent une chose distincte de nous, qui existe hors de nous, à la
différence des mots d('fi, cri, qui expriment un phénomène subit de notre activité.
Il est vrai que pli et repli pourraient être rangés dans la même catégorie et de-
venir aussi féminins, nar l'addition d'un e muet; ainsi (|ue souci, oubli, ennui,
qui contiennent l'idée île durée. Mais n'oublions pas les n' 138, 173. — Le mas-
culin est préférable pour \ç, moi génie , en ce qu'il repré.sente un être spirituel,
qu'on a coutume de se figurer comme màlc. Mais il faut écrire géni, comme déni,
sans la marque du féminin. Il faut surtout que cette marque malencontreuse di.s-
paraisse absolument des mots cathicée, lyce'e, trophée, mausolée, pf-opylée, camée.
Athénée, hyménée , périnée , prytonée , tniscellanées , efnpyrée , FAysée , Colysée,
musée, trochée, spoiutée, scarabée, gallinacée, lAnné, Knée, lUélihée, aphélie, etc.
2° Après avoir ainsi pénétré sur nos pas dans le génie de la langue, quel
vrai poète osera encore dire la clé , au lieu de le clef'f
3" La manie de distinguer a fait inventer le nom masculin parti (bit ^artet}/
contrairement à toute analogie.
4'PlnskMir» deHMUliHtantifH mancnlin!* en é, — tels qii« nrrA^ (bit <SSnbf), fn-ocèdeitit
îjtrfabrcn), préjugé (bal -Horurthrti) , dèmèlè (brr ®tmt, i^atir), scellé (bai Gttf^rl), a^rèfè
(bfr ?fuf^u^) , roulé (>•« ©cfcltifunfl, bcr Sitjlciffr, bif C4u$arbftt , bit trflc îiutf), cSoêêè
(ÎIrt laitOctjritt), coupé (brt iMfrtfftfcritt , 3lrt JOfltlfU), narré (bif (Sr|âhluu()) , exposé (b<U
9liibniijfi0, »V/rrr (bfr t^fritiit), xi/r (bas ^^^ffrlflfifci)), etc. , — peuvent encore se ranger dans
l>t catégorie des verbes employés substantivement à l'infinitif ou au participe et dont le
Keiiro est déterminé par le sens neutre ou elliptic qu'iU présentent. (Voir p. 1U5 et 112.)
5* Jubilé (du lat. jubilaeum, neutre de l'acUectif jubitaeua , a, um) e»t maocnlin
pour los mt^iues rai.Moii.H.
Vt* Béuéiihité , mhéiévé , iivé , mlvé , réméré, alibi, etc , mois purement Iatiu.'« ,
qu'on ne saurait accroître d'un e muet, san.H faire acte de barbarie, ne forment pa.s des
exceptions proprement dites; non plus qn'été . comté, duché, évèché , etc., qui devront
redevenir féminins, à cause de l'idée de durée et i'étendne qu'ils contiennent, et s'écrire
éfée , cnmtée , dnchée , évèxhée , etc. ^Voir paf^CM 4j, n" 75.)
<* Conformément au génie de la langue, te côté (bif Sfitf), te lé (bit il^rfilt) , le
doyenné (bif îf^antwilrbf — ^obnuii(), bit ^^uttrrbirn), te raininé (bo« ÎOfinbfrrmu») , /."
clergé (bit JUtrifft , bit 0tifllid)ffit) , le congé (bfr Urlaub, ?lbf(t)itb), le gré (btr aUiUr ,
etc.), — pourraient de même devenir, sons la pinme du po^te, /a cAtée.la lée. tu dnyennée.
ta raisinée , ta ctergée >), ta cmigée , la grée, sans que l'auteur de la Oratnmaire Vram-
çaiae élevât la moindre réclamation.
') Le féminin constant des noms allemands semble accuser le masculin de.s noms fran-
çais, dans cette série.
*) Les noms collectifs ne sont-ils pas la plupart féminins V La nobleue, la bourgeoMe,
la maréchauttèe , etc. \u^ ■ .
t66
La grammaire française.
Exceptions proprement dites.
8** Les seuls noms d'êtres corporels qui soient féminins , par exception aux
règles ci-dessus , sans renfermer aucun sens collectif, sont les suivants :
-ée
une épée (de Tital. fccr SDcgen
spada)
la poupée bte ^u^)}e
la bouée bfc 58o^c
une araignée ctnc (S^Jtnttê
la cognée btc ^%i
la haquenée(dulat. t)tt ^tittt
equina)
la giroflée (du gr. btc Scbfoje
karuophullon)
la dragée (du gr. bte Sv^âitUtntt
tragêma, dessert)
la baie (du lat. btc SSccrc
bacca^
la laie (du bas lat. btc ^ad^e
htia)
l'orfraie (du
ossifraffa)
la pagaie
lat. bct îÇtfd^abfcr
btc ^agaje (5lrt
Sftubcr)
la saie (ou sayon) bcr ^rtcç^êntaritcl
la taie (du lat. tega btc .^o^fftffcnjtcd^c
ou testa)
la zagaie bic <Sagajc
-ie
la bougie btc SBBa^SEcrjc
la truie (du lat. troiaj btc (Bau
un ortie (du lat. ur- btc Slcflfcf
tica)
la vessie (du lat^ btc 33(afc
vesica}
la toupie (du flam. baê ^rctfd, ber
toppen, tourner) SOtônd^
la tutie ber !^mîî<dî
la roupie (du lat. baê Sîafcntro^jfett
rubia)
la pie (du lat. pica) bte @(fïcr
la harpie bte ^ar^jie
la lamie (du lat. la- bcr grof c ^otflfc&
mia)
la momie (du lat. bic îDlumic
mumia)
la trémie (du lat. tri- bcr Xtià^^in
modiumj
la plie bte ^latctffc
la poulie (del'angL bcr ^ïobcn
to pull , tirer)
-uc
la charrue (du lat. bcr ^pug
carruca')
la ciguë (du lat. ci- ber ©cf^terltng
cuta)
la coi'uue (du lat. btc ilotbcnfïafci^e
cornuta)
la grue (du \Ai.yrus) bct i^rantd^, ^ra^tt
la laitue (du lat.
lactuca)
la massue (du lat.
massa, masse)
la morue
la sang-sue
là statue (du lat.
statua)
la tortue (du lat.
tortus)
la verrue (du lat.
verrncaj
bcr Satttd^
btc ^cutc
bcr ^abcfjau
bcr aSïutcgcï
bic 33t(bfâulc
btc (3d^t(bfrofe
bic SEBarjc.
9" Ambroisie , armoiries , pluie , suie , chassie , charpie , mie , lie , fumée,
ramée, escourgée (fouet qui est fait de plusieurs courroies de cuir), itfraie^ craie,
nue, sont de véritables noms collectifs, régulièrement féminins de leur nature.
Dragée , à la rigueur, pourrait être rangé dans la même catégorie, d'autant plus
que, dans une acception détournée, ce mot se traduit par SSogcIbuitfl et SJîifd^fut»
ter. — Panacée, cheminée, n'expriment aussi qu'une idée de composition, à! éten-
due, ce qui en justifie pleinement la forme et le genre.
10" Pourquoi trémie, en s'écrivant, trémi, ne deviendrait-il pas masculin,
conformément à l'étymologie et au génie de la langue?
11° Trabée, robe des dieux, des rois, des prêtres, chez les Romains, est
féminin à cause du nom sous-entendu robe (toga).
18" Le féminin de giroflée, ortie, ciguë, noms de plantes, n'a rien de plus
étrange; et celui de laie et de truie est plus que justifié par le sexe de l'animal.
456. Troisième règle. Parmi les substantifs qui désignent une
qualité morale ou physique , il n'y a guère que les mots courage et mé-
rite, qui soient masculins. Encore faut-il travailler désormais à les rendre
féminins, conformément à leur nature et an génie de la langue.
STota Bene. Avant de passer outre , déposant un moment notre rôle
de réformateur , et négligeant à dessein quelques mots peu usités , nous
Résumé des régies sur le geore des substaotifs.
l«î
allons résumer brièveinuiit les régies que nous veuous de donner sur le
genre des substantifs, alin d'en faciliter la connaissance si indispensable.
Ré»uiiié des règles sur le genre des substuotifs.
(Voir Icti obiiervaUona préilntinalre*. pafe 47.)
JPreiiilëre Classe*
Sabstaotif!! non terminée au Hin^nlier par on r rnuot
Règle générale.
457. Sont manrullnM les substantifs qui ne se terminent pas au
singulier par un c muet. Le pain. Le nel.
Exceptions.
458. Sont rëminliiM, par exception:
-rion
1* les substantifs dont la terminaison sonne: don (par c, » , x, ou
tj , Mtlon , ff Ion , et nion , moins : «don y airyon , baiitlou.
-lilMon
<° Les substantifs en nlMon. La raison y etc.
-enr
3* Les noms de choses en enr, moins les six snivants : le labeur,
l'honneur, l'heur, le pleur, le choeur, le coeur, et leurs
composés. (Voir page 50.)
-té
4° Les substantifs en té, moins les six suivants: le cété, le co-
mité, le pAté, le tr»lté. le thé, Tété, aux quels il faut joindre :
liéthé. (Voir page 5().)
5** Les substantifs suivants, épars dans les diverses terminaisons
masculines, et au nombre d^me soixantaine:
-art
l'après-midi
la loi
la part
la brebis
la paroi
-é , -è
la souris
une fois
la clé ou clef
la perdrix
la voix
la nef
la vis
la croix
l'amitié
la nuit
la poix
rininiitic
-o
la noix
la pitié
la virairo
-oir
la moitié
leau
la soif
la forêt
la peau
-u
la paix
la chaux
la vertu
-er
la faux
la tribu
la chair
la dot
la if\\i
la mer
-ort
-ou
-1
la mort
la toux
la fourmi
••1
-our
la merci
la foi
la tour
la cour
-an
la dent
la gent
la jumeut
-In
la fin
la faim
la main
-on
Albion
la rébellion
la guenon
-f on, -non
la façon
la leçon
la rançon
la chanson
la cuisson
la boisson
la moisson
la mousson
la paisson
-■on
(pron. comiuo
•m*n)
la cloison
la pâmoison
la toison
la trahison
la garnison
la guérison.
6" Sont encore féminins sylleptiquement tous les noms propres d'tV^t
etdeviï/e«. (Voir page 5S.)
168
La grammaire française.
Seconde Classe.
Substantifs terminés an singulier par un e muet.
Règle générale.
459. Sont féiuliilMs les substantifs terminés au singulier par un
e muet, ha gerbe, ha flamme.
Exceptions.
CVoir page 55, n» 198.)
Première diTision.
Terminaisons -ble, -bre, etc. — -«e et -me.
460. Sont masculins , par exception :
1? La plupart des substantifs dont ïe muet final est précédé d'une
des deux liquides l, r (voir page 26), employée à la suite d'une autre
consonne; parmi les quels on ne compte encore de féminins que les
suivants :
-l>le «ele | -dre la balafre la guêtre
une étable la inaele ou l'escadre la bâfre la lettre
la table macre l'hydre *) l'offre la litre (îSrauer»
la fable la débâcle la foudre *) -»Ie bînbc)
la Bible la manicle ou la calandre une aigle la mitre
la cible manique la coriandre la sangle la vitre
la chasuble la sanicle les filandres la mangle ou une épître
la truble les besicles la raalandre mangue une huître
-bre la boucle la salamandre une épingle la patenôtre
la Calabre l'escai'boucle Oouv. m.) la tringle la dartre
l'algèbre -cre -Ile -pie la chartre
la vertèbre la polacre ou la rafle lacouple(v.p.ll) la palestre
les ténèbres polaque la nèfle ■f**'® -vre
la fibre (autref. la nacre lamornifle(pop.) la câpre la chèvre
le fibrej une acre la pantoufle la lèpre la fièvre
la chambre l'ocre la moufle la pourpre la lèvre
l'antichambre l'ancre -fire -tre la livre (^funb)
l'ombre l'encre les afl'res la fenêtre une oeuvre.
(Voir page 70.)
2* La plupart des substantifs terminés en -s», parmi les quels on ne
compte de féminins que les suivants:
-âge
la plage
la Norvège
-oge
-ange
les ambages
la rage *)
la neige
l'horloge
la fange
la cage
-ige
la loge
la fontange
l'image ^)
-ège
la tige
la toge
la frange
(à) la nage
une allège
la voltige
-ouge
la grange
la page ((Sette)
la drège
la volige
la gouge
la lavangft
•) Plusieurs écrivains ont fait ce mot masculin. Voltaire , entre autres , a dit :
De l'hydre affreux les têtes menaçantes ,
Tombant à terre et toujours renaissantes,
N'effrayaient point le fils de Jupiter.
Sans doute Voltaire ne pensait point à hydra mais à hydrus.
«) Voir page 10 et suivantes.
*) Image se trouve employé au masculin dans Ronsard.
*) âge était aussi féminin du temps de Corneille.
Outre l'âge en tous deux un peu trop refroidie
Cela sentirait trop son fin de comédie.
Résumé des réglés sur le genre des substantifs.
160
la louange
la mésange
l'orange
la phalange
la vendange
la vidange
la cominge
ta méninge
la Thuringn
un allt>ng«*
une (éponge
la longe
la .siii'Tonge
la Saintonge
la charge
la décharge
la surcharge
la lithnrge
la niar^e
-erse
I b verge
I rt louH eoBX en
\fnje, moin» el«r§«
la forge
la gorge
l'orge
■urse
la purge.
3" La plupart dos substantifs KMininés en
ne compte de féminins ([ue les suivants:
-nae.
-»nte
une anagramme
une âme
la oamo ou
chamc
une (^pigraninie
la feiiunc
la llaninie
la ganimo
l'itrillanimc
la pranie
la rame
la réclame
la trame
la jus(|uiamc
-ènie
la Hohèuic
la brunie
la «rcmc
la mi-carénie
la birème
la trirème
l'agrostemmc
-Inte
la dîme
la cime
l'escrime
restime
la frime
la lime
la maxime
la pantomime
la prime
la rime
la victime
-onie
la Drômc
la gomme
la somme
la pomme
la paume
-ume
l'amertume
la brunie
la coutume
l'éeume
l'enclume
la plume
-snie
la dragmu
I rénigmc
I -»lme
lia palme
parmi lesquels on
I -nrnie
'l'allaruie
' une arme
la larme
•eriate
la ferme
la bermc
-orme
la corme
la forme
la plateforme
la réforme.
(Voir page 73, n* 2ltJ
Secende dhlslon.
Terminaisons diverses -ee, -eho, sue, -ne, -%e, -ze.
\fA. Parmi les substantifs à terminaison féminine, sont encore maN-
ruiinn, par exception , tous ceux qui suivent , rangés par ordre de ter-
minaison :
I
un espace
-Ice
un exercice
le narcisse
un indice
le préjudice
un appendice
le calice
le cilico
le délice
le supplice
le caprice
-Arhe
le panache
le relâche
>èeH«
le proche
|les comices
les auspices
le frontispice
un hospice
le précipice
un armistice
un interstice
le solstice
le service
le vice
le dentifi'ice
l'artitice
cl tous ceux en
-fice
-Iche
-ce
I -oee
le sacerdoce
I le négoce
i le carrosse
Ile colosse
I -uee
le capuce
le prépuce
-ouee
le pouce
-«xe
l'axe
II
-cUe
I -oeKe
un acrostiche '«^ reproche
el loua t«ux cnM« medianoche
-luhe Ile coche
-eme
le sexe
-oxe
le paradoxe
l'cquinoxe
-uxe
le luxe
-ance
le sileuce
-once
le quinconce
-lp«e
le gypse
I -arae
{le tarse
le niétatmr!<«
!
-eree
lie commerce
Ile sesterce
-lr«e
'le thyrse
"•rse
Ile divorce
le torse
le morse.
I tVoir p. 74.)
I «onehe
jle piédouche
le cartouche
-anclte
lcmanchc(3ttrl)
-rrehe
le Perche
(pay. de Ff.)
-orehe
le porche.
170
La grammaire française.
le bagne
le pagne
-ane
un organe
un arcane
un âne
le crâne
le péricràne
le platane
l'urane
-ène
le pêne
m
-gne
-èsne
le règne
et sea composés
le peigne
IV
le renne
le phénomène
et tous ceux en
-mène (moins ro-
maine, peson)
le chêne
le frêne
le tungstène
-Ine
le quine
-ne
le tricline
-one
le polygone
et tous ceux en
-gone
le trombone
le cône
le pylône
le trône
-Isne
le signe ■■■
le cygne
un interligne.
personae (9lte=i
manb)
-euite
le jeûne
-olne
le patrimoine
le péritoine
le pivoine
(oiseau)
-erne
le terne
le quaterne
-orne
le capricorne
le morne
-urne
le cothurne
le nocturne.
-ve
-ave
le conclave
et tous ceux en-clave,
moins enclave
-ève
-Ive
-uve
e rêve
le qui-vive
le pédiluve
e glaive
-ove
-euve
un ove
le fleuve.
VI
-«e
-aze
le vase
-èze
le dièse
-ose
la gymnase
un ukaze
le ti'apèze
le Péloponèse
quelque chose
le pétase
le diocèse
le manganèse
((gttoaS).
Troisième division.
462. Sont encore masculins par exception, plusieurs substantifs
en -be , -pe, -de , -te.
T
1
-fee, -pe
-be
-abe
le lobe
-albe
-linbe
-erbe
un astrolabe
le garderobe
le galbe
le limbe
le verbe
et autres ana-
(.fjauêfc^ûr^c)
et tous ceux en
l'adverbe
logues
le crabe
-nbe
-antbe
un ambe
et tous ceux
en -ainbe , moins
-imbe
le proverbe
le monossyllabe
-obe
le tube
le cube
-oinbe
le rhombe
-orbe
l'orbe
le globe
un incube
jambe
les lombes
le tuorbe.
-lie
-èpe
le type
le trope
le métacarpe
le crêpe
et tous ceux en -type,
-oupe
-aspe
(ïrouerfïor)
moins ectype
le groupe
le jaspe.
-Ipe
-ope
(le croup)
le municipe
le télescope
-arpe
et tous ceux en -
cip0
et antrex
analogs
le
carpe
Résumé des règles sur le genre des f ubstantifs.
171
11
-•de
le gradcf
le stade
-ède
le reinèdf
et toiiii cfUi «'Il
-edr, muiHS aide
H Nuède
lin aromate
lin automate
le sti((mate
un bel écarlatc
les uénatcs
-ete
le faîte
le sqnelète
-Ite
le gite
le mérite
le rite
le mythe
-d«
-Ide
le guide
un épisode
le subside
le vide
le période (©i.
le conoïde
PUI)
<•( toHn l«s nom.H
analogues
-ode
le code j
-ude
le prélude
un homicide
le mode
ftlouH If H noniM
l'Kxode
-olde
Miialoguci
le synode
-te
pour solde
le plcbiseite
-erte
-onte
le satellite
le dialecte
le conte
le site
un insecte
le compte
-ote
les analectcs
<*t ses couposéfl
le vote
-alte
-epte
un antidote
l'asphalte
le précepte
-nte
-ulte
-orte
le {laraehute
le en Ite
le cloporte
les inslitute»
le tumulte
-»Mte
-out«
le scnatus-con-
le contraste
le doute
sultc
le faste
-»ete
-Inte
l'Ecclésiaste
un acte
le labyrinthe
-este, -este
le pacte
le térebinthe
le Digeste
-Inde
le dinde
-•ude
le coude
-•nde
le monde
-orde
un exorde.
ettounlfinnoawrn
-etUt-erte, moinit
veste, ptite, iiet-
le , conteste , et
sexte (heure ca-
noniale)
-lete
le kyste
l'aoriste
-••te
le poste rposf/oj
-uiite
un arbuste
le buste.
^DAtrléme dhinioa.
Terminaisons -fe, -le, -re, -que, -Kue.
Ï63. Parmi les substantifs à terminaison féminine, sont enrore iMan-
eullns par exception, ceux dont les tableaux suivent:
I
-fe
un hippogryphe
-»re
un autographe bif Urfchriff
et tous ccnx m aphe , moins nrthogra-
phe, épigraphe, et èpitaphe ')
-èfe
le gref/e bie ®ert(^t8f(^rei6(ret
-ire
le Généralife
(voir p. 116.)
et tons ceax en iphe
-lire
le sylphe
-olfe
le golfe
-oniphe
le trioinplie
btr auftjeifl
ber SWcerbuftn
btr j^riuni^i).
-•le
le Bengale
le bubale
le chàle
le chrysocale
le crotale
le dédale
le finale
le hàle
un ovale *)
un intervalle
le scandale
II
-le
le pétale
le l'Aie
-èle
le libel/e
le modèle
le parallèle
le pédicelie
le poèlc (mieux
poile)
le vermiceUe
le violoncelle
le polichineUe
le zèle
-eullle
le chèvrefenilte
le portefeuiUe*)
-Ile
un asile
') Le peuple dit U pataruphe , pour, le paraphe.
*) Masculin et féminin danj» Trévonx.
*) Voir psge K) , et, après portefeuille, i^OMter cm nots i|iit cal été «mi^ ;
ceux en euil et ew/ , moin» feuille, gueule , et meule.
172
La grammaire française.
le chyle
le concile
le codicille
le crocodile
le dactyle
le, domicile
l'Évangile
le fossile
le hile
le mobile
le mille
le style
et tous ceux
eu -style , moins
èpistyie C^cad.}
le reptile
un ustensile
le vaudeviUe
le verticilte
le volatile
-ille
le quadrille
le triUe
-oie
le Capitole
le monopole
le Pactole
le pétiole
le pôle
le protocole
le rôle
le contrôle
le symbole
le môle (SE5et)r=
bamm)
le saule
-ule
le capitule
le conciliabule
le corpuscule
ettouslesdimi'
uutifs d'un nom
masculin
le crépuscule
le pécule
le pendule
le préambule
le régule
le réticule
le ridicule
le scrupule
le tentacule
le tubercule
le véhicule
le vestibule
le tulle
-olle
le voile
-ouïe
le moule
-aille
le branle
le chambranle
-erle
le merle
-orlo
un orle.
464. Remarque. Si l'on songe mi'entre-sol, qu'on écrivait entre-sole, était autrefois
féminin , pourra-t-on s'étonner des changements que j'ai proposés dans le seul intérêt de
l'ordre. CVoir page 32 et 84.)
III
-are
le phare
le Tari are
le Ténare
le bécarre
le cigarre
le catarrhe
le tintamarre
les lares
bcr 2curf)tt^urm,
baS Scud^tfcuer
bic .^ôtte
bie Untertocft
baë Sluftôfungêjctc^en
btc (Stgarre
bcr ^^ûtarr^
baê ©elârm
bte .^(auêflôtter
un are et ses comp. eine Sire
-ère
le caractère
et tous ceux en
tére , anthère ,
riètaire
le cerbère
un hémisphère
le planisphère
le réverbère
le viscère
un ulcère
le belvédère
l'embarcadère
le primevère
le verre
le tonnerre
ber g^araftcr, k.
tère, moins artère, pa-
panthère , terre , pa-
bcr .^ottenf)unb
btc éaliîu^ii
btc .Éugetfartc
bcr ^oi)i\pH^d
ba§ @tiigctt)etbc
ctn Ocf^iDÛr
bic Suftttjarte
bcr 2abc^jta§
bcr %xûi)linQ
baô @(aê
bcr îDonncr
-aire
un abécédaire
et la plupart des noms en -aire , parmi
les quels on ne compte que les suivants
de féminins : Vaffaire , l'aire , la cati-
linaire , la chaire, la glaire, la gram-
maire , la haiî'e , la Judiciaire , la ju-
gulaire, la moustiquaire, la paire, la
stattiaire , la vimaire , la dentelaire.
(Voir page 88.)
re
-1ère
le cimetière
le lierre
le derrière
-Ire
le navire *)
et la plupart
les suivants :
l'ère , la lyre
satire , la tir
-ore
le Bosphore
le phosphore
le sémaphore
(télétçraphe)
le météore
le pore
l'ellébore
le store
le sycomore
le Bucentaure
le Bigorre,
-lire
le murmure
le colure
le parjure
un augure
le mercure
les Dioscures ,
-eurre
le beurre
le leurre
-oure
le tirebourre
le courre
bcr ^trc^^of
bcr @|)^eu
bte ^tntcrfctte
des noms en -ire , moins
la cire , VÉpire, l'hégire,
, la mire , la myrrhe , la
élire
bcr SBoê^j^oruê
bcr Scu^itfloff
bcr 3«i<^«»tragcr
ba^ îSteUov
btc spore
bic éltcfdwurj
bcr Sfîotïttor^art^
bcr Slbatnêfctgcnbaujn
(Starttêfc^iff beè ^o-
gcn bon SScncbtg
comté de France
baë fOlurrcn
ber ^olur
bcr SJîctnctb
bte SSorbcbcutung
bcr SOterfur
Castor et Pollux
bic SSuttcr
bcr ^ôbcr
bcr .^ra^cr
£)rt , wo tnan bte
.^unbe anjlettt
«) Navire était autrefois régulièrement féminin. Il n'y a pas long-temps qu'on disait
encore, la navire Argo, L'Académie a cru devoir adopter }e masculin, mais d'après
quel principe V
Résumé de» régies sur le genre de» sabitantiff.
178
-olr«
l'auditoire ') ber ^ôrfaa(, jc.
ul Ikk Hiilren iioiiin en -totre moinn ;
éi-ritoire , ^vhuftpatoire , hiif'"''' '••'-
toire , dëcroltolie. (Voir p.
un accessoire ')
le ciboire
le déhoir«
fiitf 9ifbni . i
bad (^'ibcciuiii
tn ûb(e 9{t)(i^gf<
fd^macf
bai ZrintAtlb
ba8 C'Ifenofiii
ntfv
le grimoire
le mémoire
le cuiiiiMil.soire
le dimisMoir^
le po.ssc.s.Hoir^
le rescisoire
bai ^aubrrbnd^ ,
ornoirrtr (Bt\âfni^
ber Vuffafc, ic.
bai (^inftptn fn bit
Wfijifl'r uiib \\v
f*riftfn
brr (^ntIafTunt)«bH(f
bas ^(ft^rtd^t
ber ^au|>tacâ(nf!anb
rincf 0tt(ftfi^anbt(«
-eitre
le genre
bai (3t\dfttâtt.
le pourboire
l'ivoire
le provoire (vieux
mot) nxtv j
465. Hfwnique. 0«*'I xinl y mirait-il k dire régnlirrrement : In cigarre on le cigar ,
In reerrhi'it nn W revrrbtr , 1h mètt-itre »n le mètror , I« rintrtièrt , la tierrr, la »lore ,
1r tycomore ou !•* /rycomor, l«* «^m«pA»»r, la beurre, \n leurre, la cihnire on le ilbofr,
etc. ? L'ordre, nvunt tont. l/ordre eut U première nëcetiallé en tonte cho<)e
IV
-sue
-«sue
le car»g>'^
bra{t(ianif(f)e8 ®eu«
teltljifr
le vague tad (Scf^tvanfrnbe ,
llnbeflfimntf , jc.
-iirii«
le becfigMe bit ffeigeufitjnejjfe
le sarigM*» (et /rt «a- baô ajtuteU^ier
rigue, en parlant
de la femelle)
-osue
un apoio((Me eine 'Srabel
et tous renx en -toaue , moiii)« êgingue
le dogi/^
le bouledoïC'^
-erifue
un exergue
le Rouerque .
-orKiie
un uryuf
b\t S)09()r
ber 33uUrnbrif(r
bi< 6,r«n^u(
province de France
bit )Dr()el
-«que
lo claque
le cloaque
le zodiaque
-Ique
le raï(|»«' ou caïc
le caloriqrte
le canti(j«e
le colchique
le diagnostiqwe
le distique
l'KcclésiastiqMe
le Lévitique
te moustique
le panégyrique
le plilogistiqwe
le pique
le pique-niqMe
le portique
le toxique
ber JS(a))pl>ut
bie ©rube
ber X^terfreié
91rt Sdjûlup^e
ber SKârmejtojf
bai !t!oblteb
ble ^eitlofe
bai ©tjm^tom
bai ^txi)faax
bai <8uc^ 3»fu«
<5ira*
bai 8e»itenbudj
ber 3)tudftto
bte ïobrebe
ber SKdrmejloff
bai ^if
bai ^i^trdlnjc^en
bte Sâulen^aÙe
bai ©ift
•que
le tropique
le viatique
le Mexique ,
le Mozambique <
-oque
le colloqwe
le .soliloque
le phoque
rOrénoque,
les socques
-eaque
le Pentateuque
-alqae
le catafalque
le calque
-nnque
le manque
-arque
le monarque
ber 95Jenbefrei8
bai 5tbenbmabl, ic.
répnhl. d'Amérique
royaume d'Afrique
bas ©ef^râc^
bai (Selbfli)efM(^
ble @eefut>
fleuve d'Amérique
ble ^olifd^H^e
bit fùuf ^l'id^er
9)toft(l
bai Irauer^crû^
ber 'Jtbbrurf
ber SDtan^el
ber Stonan^
') L'Académie avait d'abord fHit en nom fcminin pour Higniti*>r le lien où l'on plaide.
l/i peuple remploie enrore an féminin, et la raison e<«t dn rOlé du peuple.
'} Accetioire , rhose acce<isoire , est aussi un des mot« que le peuple fHit regntlArement
féminin.s.
174 i^a grammaire française.
-Irque j -Isque
le cirque bcr ©ircuS j le disque bte SSurffd^efbe
j et tous les noms en isque , moins bis-
-ASque que et brisque
le masque bie SJiaSfe , -osnue
le casque ber S^tim 'e kiosque bec ^to8f
les flasques d'un bte Sajfctenttianbe , -M«qMe ^ . ^r,, ,,.
j,j|-fjt le mollusque baê ®d&(ctmt^ter.
I CVoir p. 92.3
466. Remarques. 1* Toutes les irrégularités de la quatrième division pourrout
disparaître immédiatement. Par exemple, pourquoi n'écrirait-on pas le kiosh , comme en
allemand , ou la kiosque , et le mollusc comme le buse , qu'on écrivait aussi autrefois bus-
qué. CVoir page 8i et suivantes.^
2" Quant aux noms en ée et en le ^ comme le lycée ^ le musée,
etc. » voir page 165, n°455.
Observation relative aux noms de Royaumes et de Provinces.
467. 11 est bon d'observer que les noms de royaumes et de provinces
ne présentent que les exceptions suivantes: le rerelie, le Maine,
le Blg^orre , le Roiiergue , le ]fIozanibique , le ]?Ie!ii.lc|iie ,
le Hanovre, le Beng^ale, le Péloponèise , le DeYonsliire et
les autres noms en -sUIre ; — Albion, la Franclie-Comté. Encore,
pourquoi ne dirait-on pas régulièrement: la Perche , la Rouer gue, la
Péloponèse y le Bengal , le Mexic, le Mozambic, Hanovre (comme
NaplesJ ou le royaume de Hanovre, le Bigor ou la Bigorre (comme
on dit le Ctmarat ou la Cuzarate)?
Conclusion.
468. Voilà donc ces règles sur le genre des substantifs que tous les gram-
mairiens , sans en excepter l'Académie , avaient déclarées tout à fait impossibles !
Les voilà réduites à quatre ou cinq pages, et cependant complètes; tandisque les
aveugles tâtonnements de G. Duvivier, Landais, Bescherelle, etc., etc., dans
cette partie si importante de la grammaire, remplissent jusqu'à 50 et 60 pages de
leurs fatras grammaticaux, sans aboutir à aucun résultat.— En sorte que la con-
naissance du genre , que personne ne pouvait se vanter de posséder parfaitement,
même après vingt ou trente années d'exercice, ne demandera plus désormais que
quelques heures de bonne volonté. — Ces régies valent plus à elles seules que
tout ce que coûte l'ouvrage entier. — Un coup d'oeil jeté , par exemple , sur les
terminaisons or, an, in, ance , ace, esse, âge, etc., vous apprenû que mort
est le seul nom féminin en or, dent le seul féminin en an; main y faim, fin,
les seuls noms féminins en in; silence, espace, les seuls noms masculins en
ance et en ace; qu'il n'y a pas un seul nom masculin en esse, etc., etc. Quoi de
plus facile?
Il est vrai que ce résultat si simple m'a coûté, à moi, plus de trois années de
travail. — Et quel travail! — Quelque nouveau pédant de l'espèce de M. C. É. n'au-
rait-il pas très-bonne grâce à s'en emparer, pour s'en prévaloir exclusivement?
Vienne , le 29 mai 1852.
Hypothèse.
469. Et maintenant , si nous supposons la réforme que je propose entière-
ment accomplie, voici à quoi se réduira toute la théorie du genre:
I
Substantifs masculins.
Sont mniicullns:
470. r Tous les substantifs qui désignent un être appartenant au
"Trtlfième iotfrméde. M^
iexe de l'honime dans noire espèce et au »exe masculin dans tou-
tes les espèces d'animaux. Un homme. I^e tmtreau.
2" Tous les substantifs qui drsigiicnt un être qu'on représente sous la
figure d'un honune. Un ange. Un génie. Vu sylphe.
3" Tous les substantifs placés en debors de ces deux catégories qui
n'ont pas pour finale un e muet, i^e champ. Le toi.
n
SubstHiilifs fémininH.
Sont f^mlnlnn :
471. 1" Tous les substantifs qui désignent un 9'tr9> appartenant au
sexe de la femme dans l'espèce buniaine et au sexe féminin dans tou-
tes les espèces d'animaux. Une femme. — Une biche.
2" Tous les substantifs qui désignent un être fictif qu'on représente
sous la figure d'une femme. Une vierge. Une fée. Une sylphide.
3" Tous les substantifs placés en debors de ces deux catégories qui
ont pour finale un e muet. La ville. La campagne.
\\\
Substantifs nascnllns «u féminins.
Sont masculins on féminins :
1" Tous les noms propres, selon qu'ils représentent un nom mascu-
lin ou féminin. Le beau Paul. La belle Pauline. Le Caucase. Mos-
cou la sainte.
2" Tous les substantifs qualificatifs et autres, selon le sexe dont
l'idée domine ou le genre du nom sous-entendu. Un apôtre. Le capi-
taine. La nourrice. Un anonyme. Une circulaire.
Troisième intermède.
Tentatula via est.
472. Et co but si désirable, si important, qu'indique la iod^iqiie, d'accord
avec le besoin qui se fait sentir d'une méthode plus simple, plus facile, d'où il
puisse résulter quelque économie de temps , à une époque où le temps est tout ;
ce but si essentiel de Vunité dans les principes de la langue , au (|Mel tend son
firopre génie, trop long-temps méconnu, pourquoi, avec un peu de bonne vo-
onté, ne linirait-on pas par l'atteindre?
L'unité! l'unité! mes amis, l'unité!
Hors de là sous le ciel tout n'est que vanité!
L'unité! l'unité! voilà le mot suprême;
Le mot qui doit couvrir tous les cris d'anathéme:
Le mot qui doit briser les portes de l'enfer;
Le mot qui doit enUn terrasser Lucifer !
L'unité, l'unité sous une nu^me loi.
Sous un nu^me principe évident, manifeste,
Où nulle ombre d'erreur, nulle doute ne reste,
Par conséquent de tous adopté sans conteste.
Ne tournons pas toujours dans un cercle fatal,
Nous heurtant, nous brisant sous l'aiguillon du mal
176 ^9 grammaire française.
Mais suivons les rayons qui conduisent au centre.
Comme au ciel un seul Dieu, de même sur la terre
Plus qu'«» grammairien et plus qu'wwe grammaire.
(Le Livre, t VIU.)
Reposez- vous sur moi du soin de vous conduire.
Laissez-moi vous guider, laissez-moi vous instruire;
Et vous verrez bientôt que de mon seul côté
Sont la raison, la vérité.
Venez , n'hésitez pas ; car je suis bien certain
De ne pas me tromper de but ni de chemin.
Pouvez-vous hésiter , quand désormais , voyez ,
La grammaire n'est plus qu'un chaos effroyable, Cibid.)
473. Voyons, quand le yém, ne consultant que son inspiration, trouvera
bon d'introduire dans la langue des innovations comme celles qu'on remarque
dans les vers suivants :
Ah ! celui qui , bercé par les destins propices .
De la vie ignorant les amères calices ,
Et sans cesse entouré d'un peuple de valets
Dressés à lotîtes ses caprices ,
CLe Livre, t. IX.)
Je veux les détourner de ces noires abîmes
Prêtes à dévorer des milliers de victimes.
CLe Livre, t. VHI.)
Gloire à ceux qui, sachant à quoi l'iwnneur oblige,
Dans la profonde nnie où rien ne les dirige,
Jusqu'à ce que le jour vienne les éclairer
Empêchent les humains de s'entre-déchirer ! (ibid.)
Tant que la doute vit , l'ombre règne toujours. C^bid.)
Voulez-vous que ce jour sur le monde se lève?
Voulez-vous que ce but, qui vous semble une rêve,
Soit atteint dans vingt ans, dans trente ans tout au plus,
Peuples , prenez ma main et suivez-moi sans crainte .... :
Cibid.)
La volonté , c'est tout. C'est la source des sources ,
D'où coulent toutes les ressources.
C'est l'esprit, le talent. C'est, avec l'art d'aimer.
Tout ce qu'il faut avoir pour plaire et pour charmer.
C'est l'amabilité, la grâce, l'éloquence:
Une irrésistible puissance
Dans le regard, la geste et la voye , et le ton;
Une imperturbable assurance
Dans tous nos mouvements ; la foie et l'espérance ;
La courage, la force, ainsi que la constance.
C'est une ferme confiance
En soi-même. Surtout, c'est la persévérance.
C'est , fixé sur son but , le regard de Newton.
Cibid. t. VII.)
Quand le poète, invoquant l'esprit de la langue, croira devoir corriger
ainsi les vices de l'usage, quel présomptueux pédant oserait lui demander: de
quel droit ?
»Du droit qu'un esprit vaste et ferme en ses desseins
A sur l'esprit borné des vulgaires humains."
(Voir le second! décret et les prescriptiona J» snlvre dans l'exécution fle ce décret ,
page Ibl.)
177
Section quatrième.
Théorie du ii o m h r e.
Notion» préUmmaireH. — Exercice de lecture.
i\vant de nous engager dans ce nouveau dédale: la Théorie du Nombre,
commençons par en déblayer nn peu les issues.
I
Usage abusif de Vx comme finale.
474. Et d'abord que vient faire l'j; dans des attributions qui n'appaf-
tU'iuioiit qu'A Vs"! Qui l'a mise en possession du pluriel des noms en uu , eu, ouT
>lt'ii:ijçe raconte que Louis XIV ayant nn jour daijçué adresser la même dé-
nia luio à quelques beaux esprits de sa ci»iir. personne ne sut lui répondre. Cette
question avait déjà oeeupé les jfraniuiairious. Jacoues Pelletier, du Mans, l'a traitée
et résolue à sa favou dans son l)ialo((ue de r()rtliO((rapbc.-. C'est , dit-il, que les
■.Français, écrivant trop vite et lisant de même, sont sujets h confondre les let-
»trcs; et, pour «revenir les effets de cotte rapidité, ils ont imaginé d'employer
•.des caractères de diverse ligure. Par exemple, ils ont écrit le nombre deux par
«une X, atiu qu'on ne pût lire Uens- '). Cette babile explication de Pelletier a été
préciouseincnt recueillie par Théodore de Bèze. Ménage ose douter qu'elle soit la
lioiiiie. Moi je le conteste tout à fait; sinon il faudrait écrire soux (untrr) et noo
pas SOI4S , de peur de voir cette préposition se confondre avec sont (!ëaut<).
475. Vx finale avait chez nos ancêtres le privilège de donner à ta voyelle
précédente <i , <? , o , le son de nu, eu, ou. On écrivait c/tetax , raissiax , pour
chevaux , raissiaus. On rencontre dans des écrits du XIII* siècle èeax et lopax
pèlc-iniMe avec la notation heaus et loyaus qui s'établissait dès cette époque ,
comme le remaniue M. F. (lénin.
Dans la traduction inédite des Lettres d'Abélard par Jean de Meung, on lit
à la page 6: «La parole que Ajaus disait." Ajaus , pour Àjax. Le scribe a figuré
la prononciation de son temps.
On écrivait miex , dex , diex , et on prononçait mieus , deu, dieu.
Mai» inifx l'en Hiaie et miex l'en vent
Une il ne feint onques mes.
«MuIh il l'en aime mieux et lui en veut plus de bien qu'il ne fit Jamai.i.*
En petit d'fure Difx lalieure ,
Tel rit au main qui le soir pleure;
Et tels est au soir couronries
Qni an main vst Joiauit et lies. (Ksliilu.)
Pardonne moi , biau sires Diex ,
Car Je sens que Je deviens vieitu.
476. Dans la Chanson de Rolan/l on trouve presque toujours de» on dem.
Mi Uannie Deit , Je vu/, ni niult servit!
Ce sent llollans que le mort li est pr«s ,
Par k's oreilles fors se ist la rervel :
De ses pers priet Dru que s'apeit
E poi de lui al angle Gabriel.
»1i prie Dieu de se souvenir de ses pairs et se recommande hii-mèni« à l'aïun
Gabriel." ^
Karles se dort cume hume traveilliet
Saint Gabriel li nd Deux eiiveiet, ,
I/eaipereur li rumnnde a guarder:
Li angles est tiite iioit a sun chef.
') De Qnoi vonlait-on distinguer deuxt l.'x y est venue couiuu -«i.t.o euphonique ,
pubtque la forme primitive était don , rfni , dn latin dun.
12
178 La grammaire française.
„Charlemagne dort comme un homme agité , travaillé. Dieu lui a envoyé saint Ga-
briel , avec ordre de garder l'empereur. L'ange se tient toute la nuit à son chevet."
D'où il suit que M. Wilhelm Ténint , dans son traité de Prosodie Moderne, accuse à
tort les grammairiens d'avoir substitué à cette désinence claire et retentissante du mot Dex,
la désinence voilée et sourde qui se fait re.'narquer dans le mot Dieu. M. Ténint croit
naïvement qu'on prononçait Dex comme il était écrit. Il croit de même qu'on prononçait
umor, corb! (Voir page 27, n» 85 et p. 32, n"' 106, 107, 108.)
Escuieax (écureuils), qu'au besoin on écrivait aussi escurex, rimait avec beaus.
Li surcoz fu toz a porfit
Forrez de menuz escureax.
Mult soloit estre gens et beax . . .
477. Peu à peu s'établit l'usage de figurer I'm dans ces diphthongues ; mais
cet usage ne bannit pas celui de terminer le mot par x. Ux conserva une place
désormais sans fonctions.
478. Cependant on trouve de nombreux exemples de Vs employée pour l'a?.
Le sire de Coucy , faisant sa déclaration d'amour à la dame de Fayel :
»Dame, pour vous amours sentir
Me fait ses maus à son plaisir.
— Sire , ma coupe nesse mie« (ce n'est pas ma faute).
»Le roman de Berte aus grans piès.*^
Ja n'iert tant biaus ne gracîeus:
Se dix en sont cbiez lui assis ,
Des mesdisans i aura six.
Et i'envieus i aura nuef.
479. Mais c'est surtout dans les noms en ou que la présence de Vx, comme
signe du pluriel, est inexplicable; car dans les plus vieux ouvrages on trouve
les pluriels bijous , caillous , etc. Encore s'il y avait uniformité dans la manière
de former ces pluriels! Mais n'est-il pas vraiment intolérable qu'on écrive encore:
des bijoux et des clous , des verroux et des caillous , des choux et des hibous ?
Ce qui l'est plus encore , c'est de trouver dans nos grammaires , comme exceptés
de la règle générale , ici : bijoux , cailloux , choux , genoux , hiboux , poux (N. et
Ch.); là, les mêmes mots; ^{ns joujoux et verroux (Ch. M.); ailleurs, les mêmes,
moins hiboux, verroux (Ac. , Boinv.) , etc.
II
Pourquoi supprimer le t final des noms en ant et ent , dans la forma-
tion du pluriel?
480. Comme si la langue n'offrait pas d'assez nombreuses difficultés , les
grammairiens admettent que les substantifs terminés au singulier par ant et par
ent conservent ou perdent le t au pluriel. Des diamants, des enfants, des appar-
tements, des présents; ou des diamans , des en fans , des appartemens , des
présens , ce leur est tout un. Ils ne voient pas les inconvénients de cette abbré-
viation absurde qui détruit les règles de la formation du pluriel. Il est vrai que
l'Académie conserve toujours le t. Mais il ne paraît pas que son autorité soit aussi
considérable qu'on le dit, puisque la plupart des journaux de la capitale, refu-
sant obstinément de s'y soumettre, écrivent encore ans ti ens. (Voir les consi-
dérants du cinquième décret, page 190.)
III
Véritable tohu-bohu , par rapport au pluriel des noms composés.
481. C'est surtout dans la formation du pluriel des substantifs composés
que les grammairiens se montrent ridieuls, à force de contradictions. Ici, comme
pour le genre, pas l'ombre d'accord ni d'unité. Aucune base, aucun principe. Les
personnes qui douteraient de la sincérité de nos assertions n'ont qu'à jeter les
yeux sur les curieux rapprochements que nous allons faire.
Théorie du nombre. Notions préliminaires. ^if§
482. Les uns écrivent :
De» chef^-d'oeiivreu {nalm) , d^» thuut-mariet {Vioïnw.) , det haui»e - roi i {Ac") ^
dêl arc»-fH-ilel» (U. , H., W.), dt* loufjre-douleurt (BoiHif), dr» ubal-venlt (BuiiiUiJ,
det rroi;»-en-JaiHtiei (Land.), dtt contre-viritf» (Ac. , «. , O.). det coqi-à-l'dne (Boisite),
df$ damet-Jeaniu» UéHiid), du» liie-baUe$, de* pourboireê , det pourparlen , de* pouae-
< lit» (Ac.) , etc. , etc.
Les autres :
Uei vhef»-d'oeuvrt , dtt ektuit-marie , det hauite-col , d*ê arct-en-cUt , det toufre
douleur , det ubal-rent (Lanil.) , det croc-en-Jambe , det contre-pirtté (Boinv.), det
coq-à-idne (AcuA.}, de» diune-Jeunne IBolnv.), de» tire-balte , de» pour-boire, det pour-
parter, det pout»e-cul (U plup. dt-H (îrainni.J , etc., etc.
Le même auteur écrit :
Un chatse-mouche cl un ijobe-mourhet (Ac.)i det cheft-d' oeuvre* «t det arct-en-
ctel (Bolstc) , de» crnc-en-Jumlie (Uoi.tle, DUl.) el de» croct-en-Jambei (Boiste, Ui(f.),
de* rouijet-tjorye* et d«'M rouge-queue (Ac. , BoLste), de» rouge-gorge, de» rouge-queue, et
((••« rouget-trogne» (I.Hnd.J, det aliat-vent et de» contre-vent» , det aucenlt (Acad.) , etc.
Les uns écrivent:
Un cure-dent, un cure-oreille, un bec-figue , un chautte-pied , un entre-eôte ,
un entreligne . un euule-main , un porte-feuille , un tire-botte , une millefeuille (Ae.) ,
etc. , etc.
Les autres :
Un cure-dentt , un ( ure-oreille*, un bec- figue» , un chautte-pied», un entre-côtet,
un entre-lignet , un esKuie-viain» , un porte-feuillet, un tire-bottet , une mille-feuillee,
(Buinv. , Land.), etc. , etc.
483. Et saveï-vous pourquoi N. Landais écrit, par exemple un porte- fetut~
tes? «i*aree qu'i7 contient plusieurs feuilles ," dit-il. — il ne serait pas éloigné
d'écrire pareillement , avec la marque du pluriel , le chèi^re-feuilles ; «car on peut
aussi bien, dit-il, s'expliquer le mot par des feuilles de chèvre que par une
feuille de chèvre." Entendez-vous le raisonnement? — Monsieur ne veut pas, non
plus, qu'on écrive chèvrepied , mais chèvre -pieds ; «car ce mot, dit-il, signifie
un satyre <//« a des pieds de chèvre , et non pas seulement un pied." — J'aurais
cru, moi, que cela signifiait, t/ui a le pied fait comme le pied d'une chèvre. —
Telle est la logique de Napoléon Landais.
484. Mais MM. Noël et Chapsal, ces coryphés du corps unirersitair, poussent
bien plus loin la plaisanterie. Ils écrivent au pluriel , des chèvres- feuilles ; appa-
remment par la mi^me analogie qu'on écrit encore des choux-fleurs, des choux-raves y
des chotur-nttvets. Ainsi chèvrefeuille ne dérive pas du latin caprifoUum (®ti$«
blatt) , feuille de chèvre, mais c'est une chèvre qui est feuille, et une feuille qui
çst chèvre, comme chou-rare, un chou qui est rave et une rave qui est chou.
A la bonne heure! Et tout le monde d'applaudir, depuis les grands maîtres de
l'Université jusqu'aux petits maîtres dont pane M. K-irnbach ou Grainruisscau (p.lSlJ.
485. Pourquoi l'Académie écrit un ffohp-mouches au singulier comme au
pluriel. M. Auguste Lemaire, le célèbre paraphraseur de la grammaire de (lirault
I)uvivier, va nous l'expliquer. «Un gohe-mouvhes ne prendrait pas ce nom, s'il
n'en avalait qu'M«p." Une quoi? A science profonde! ô docteurs admirables! —
Ainsi \c (fohe-mouches s'appèle de la sorte, parce qu'il avale, non pas une mouche
après l'autre, mais plusieurs mouches à la fois. Alors dites-moi, je vous en
prie, pourquoi vous écrivez sans la mar(|ue du pluriel, un casse-noisette, un
brèche-dent , un cure-dent, un rouvre-pied , une garde-rohe , un yarde-meuhle ,
un entre-ligne, un chasse mouche , de. On écrit sans s un chasse-mouche, dit
M. \. Lemaire, /)rtrc« (fu'il suffit d'une mouche pour en être importun/. — Et pour-
quoi l'Académie écrit-elle des porte-manteaux, nu^me en parlant des officiers dont
la charge était de porter le manteau du roi (un seul, apparemment) quand il sor-
tait; tandis qu'elle prescrit formellement d'écrire, sans la marque du pluriel, des
porte-paye, des porte-trait , des porte-rent , des porte -verge , àes porte-montre,
des porte-drapeau, des caise-cou , etc., etc.? // y avait dôme portemanteaux
servant par quartier (Ac.).
1«*
180 La grammaire française.
486. Et, s'il est permis d'écrire avec l'Académie, des passavants, des para-
pluies, des para-sols , des pourparlers, des pourboires, des passepartouts , etc. ,
qu'on nous dise ce qu'il y aurait de plus étrange à écrire des passedebouts ?
487. Pourquoi des bette-raves et des choux-raves , quoique ces deux noms
soient d'une composition parfaitement analogue?
488. Pourquoi des pieds -d'alouettes et des pieds-de-chat? Pourquoi l'Acadé-
mie, qui écrit des abat-vent, sans s, écrit-elle, également sans s, un essuie-
main, un yarde-fou? Si le premier des objets en question n'abat par les vents ,
mais le vent, comment le second n'essure-t-il que la main et non les mains? com-
ment l'espèce de rampe appelée garde-fou n'est-elle destinée qu'à gai'der km fon
et non les fous ?
Voici, à l'appui de ces curieux résultats, les règles et les prescriptions
établies par les grammairiens :
48". 1« „Quaud le substantif est composé d'un adjectif et d'un substantif, ils pren-
nent l'un et l'autre la marque du pluriel" (N. et Ch,).
Pourquoi donc écrire des rouge-ijorge , des rouge-queue, etc.? Pourquoi
donc blâmer l'Académie d'écrire des blancs-seings , sous prétexte qu'il faut écrire
des blanc-seings (Besch.) ? Et combien d'autres exceptions à ajouter à celles-là,
telles que des courte-haleine, des douce-amères , des toute-bonnes, des toute-
e'pice, des franc-maçons, des nu-propriéte's, des demi-dieus, des sauf-conduits, etc.
490. ^" „Quand un substantif est composé de deux substantifs placés immédiate-
ment l'un après l'autre, ils prennent tous les deux la marque du pluriel" {yi et Cli.), ex-
cepté: un bec-figues (oiseau dont le bec pique les figues), un brèche-dents Cpersonne qui a
une brèche dans les dents; [comme si une même personne ne pouvait jamais avoir qu'une
brèche dans les dents! ou comme si plusieurs personnes, lorsqu'on dit des brèche-dents,
ne pouvaient avoir entre elles qu'une seule brèche !'\), un appui-main (\\n appui pour la
mainj , Fête-Dieu, gomme-gutte , pi. Fîtes-Dieu, goinme-guttes, etc., etc.
Cette règle justilie pleinement les feuilles- chèvres de MM. Noël et Chapsal,
ainsi que les taupes grillons , et les fourmis lions et les dames jeannes , et les
mes sir es jeans , etc., de MM. Bescherelle. Mais, en conscience, peut-on voir des
dames et des jeannes dans des cruches, des messires et des jeans dans des poires ?
Car dame-jeanne signilie une sorte de cruche et messire-jean une sorte de poire.
D'après la règle, il faudrait donc aussi écrire des bettes-raves et non pas
des betteraves.
Et je ne dis rien des gardes-chasse , des gardes-marine , des gardes-'vais-
selle , des colin-maillard, des bains -Marie, et de Dieu sait combien d'autres ex-
ceptions; car Thésée lui-même, aidé du iil d'Ariane, ne parviendrait pas à se
tirer de ce labyrinthe.
Je demanderai seulement s'il est bien facile de découvrir que garde doit être
au pluriel dans des gardes-mines , des gardes marine , et au singulier dans des
garde-niagazins, parce que, dans le premier cas, garde est substantif, et que, dans
le second, il est verbe. Je demanderai si cette distinction ne présente aucune diffi-
culté surtout aux étrangers.
491. 3" „Quand un substantif est composé de deux substantifs unis par une prépo-
sition, c'est le premier substantif qui prend la marque du pluriel" (N. et Ch.).
Il faudrait doue écrire des s angs -de-dragon , des coqs-à-l'âne , des têtes-à-
tête, des pailles-en-queue , des chars-à-banc , etc., etc. Mais ce sont là des ex-
ceptions, nous dit-on. Oui, des exceptions qui se comptent par douzaines!
492. 4» ^Lorsqu'un nom composé est combiné avec une préposition, un adverbe ou
un autre mot invariable et un substantif, le dernier prend seul le signe du pluriel" (Bes-
cherelle), si toutefois il y a idée de pluralité (N. et Ch.).
Et, comme exceptions à cette règle, MM. Bescherelle citent phis de «soi-
xante mots , parmi les quels on distingue perceneige, casse-cou, chasse-marée,
garde-manger, passe-poil, passe-droit, porte-manteau, etc., quoique la plupart
des grammairiens et l'Académie elle-même admettent la marque du pluriel dans
l'emploi de ces noms.
MM. Bescherelle prescrivent d'écrire au singulier un garde-fous et au pluriel
des gardes-fous!
Théorie du nomliio. Notions prëliminaire*. HSH
Un .'lioiitciit (|iie, loi-.si|iriiii nt»n) foinpos»? est f«»rmé d'un vorhc et d'un suli-
stnntif, le |trTnii(*r n'ste toiiimirs jnv.irialde , et (pic le .srcond hk sn met :m pln-
rJpl (|ni> (jn:ind il \>f»i s)> |ii-«'iidn> «Ihiih un senu collet tif! M;iiH cr devrait être tout
le contnui'o, c'i'.st i'i dire, ijuaml H peut le pretuhe flans nn nenn flintritmtif.
493. Je n'ttse m'cnifaKor plus avant dans ce lahyrintlir. Et qui ne reculerait
«•(Trayc devant cet ItR-xIricald»* chaos de dinienltt^s et de contradictions, nue n'ont
|)U (IcinAler les plus liahiles ((raninia riens, sans eu excepter les savants rédacteurs
du dictionnaire de l'Acadéniio?
494. Je pense, du reste, t|ii'tii uiil.t itssez pour l.i.i. .„■; de quel faible
secours sont les j^ramniaires et les dictionnaire.s, lorsqu'il s'ajçit de .suintions
grammaticales ou orthographiques.
495. Je pense qu'en voilà assez pour démontrer quels Tuncstes résultats
peut entraîner ce respect aveugle que veulent nous imposer iM'^I !' ' " pour
ce qu'ils a|)pèlcnt Vnutorité des yronils «'crirains ; comme si .Mo-
lière, les rorneille, etc., devaient cesser d'?lrc de yrands rnuinu^, y.w cela
seul qu'on aurait signalé dans leurs écrits quelques négligences, quelques nuisi-
bles bizarreries, (|i)elqiies inexactitudes, quelcjucs sacrifices plus ou moins volon-
taires à la mesure et .i la rime, ou comme si les erreurs ife pensf^e si fréquen-
tes dans Voltaire, dans liousseau , dans Lamartine, ne suflisaient pas pour faire
supposer quelques erreurs de style !
496. l'arec <|ue Racine a écrit des yi/n/fA-ZoMA, est-ce une raison pour l'imi-
ter? san.s songer que de telles fautes peuvent échapper aux plus grands génies,
et que souvent ce que nous prenons pour l'orthographe de l'auteur n'est réelle-
ment que celle que son éditeur a cru devoir suivre.
497. l'arec que Lamartine s'appèle Lamartine, est-ce une raison pour «e
trouver dans ses vers, si mal conformés la plupart du temps, comme nous le
démontrerons par la suite, ni faute ni mfmc inexactitude? Parce qn'il a écrit
perceneiye au pluriel sans s , dans ces vers pas mal hétéroclites:
Je regarde k mes pieds si me* bourgeon» en pleorx
Ont de mes peireneige épanoui les fleurs,
est-ce une raison pour considérer perceneiye comme un mot invariable? Qui ne
voit iHic perceneiyi' i\c pouvait entrer autrement dans le vers? et qui ne sait que
M. de Lamartine, dans ses vers, ne se pique guère ni de pureté ni de préci-
sion?" Qu'imiiortc, dit-il? ..Quand on a respiré en passant et jeté derrière soi
une fleur de la solitu»!e , qu'importe qu'il y ait un pli à la feuille, ou qu'un ver
en ronge le bord?" () modestie!
498. Oui , certes , j'en ai dit assez pour <|u'on puisse toucher du doigt l'ab-
surdité d'un système (|ui manque do base: le système de l'accord partiel, dans
les noms composés; système que les grammairiens ont formulé ainsi:
»I.e.H substantifs coniposé.s .s'écrivent au singulier et au pluriel, suivant que la nature
9«t le sens particulier des mots dont ils sont formés exigent l'un ou l'aiilre nombre."
499. Les mots dont sont formés les noms compostas nropremenl dits n'ont
point de sens particulier; ou du n\oins, s'ils en ont un, il est entièrement ab-
sorbé par le sens général du nom composé, qui jouit alors des mêmes droits et
des mêmes privilèges que les noms simples: parce que, si multipliées qu'en soient
les parties intégrantes, il n'en présente pas moins à l'esprit une idée unique.
C'est ainsi (jiie courte-pointe ne signiiie pas une pointe qui est' courte f mais siiu-
pleincnt une couierfure.
Aulremcut, comment distinguerait-on pot de vin (tint -SKaB 2Bfin) , burbe
de moine (IVirt eiufô a)^cncf)eiS) , dent de lion (^atjn rincé îcwen), etc., de pot-
de^cin (ïcibfauf), bmbe-dc-mottte (iÇladjëfcibr), dent-de-Uon (.^unb«(atti(^), etc. ?
Les noms composen proprement dits ne remplissent |»as dans le discours
d'autres fonctions que les noms simples qui y correspondent, qui en sont les
équivalents. Par conséquent , ils doivent être soumis à la même règle. Par consé-
quent, il faut écrire des maître-autels, des arc-bmitants , des chef-iienr ^ une
mitlefenille , etc., et non pas dos maitres-autets , des arcs^boutants , dea cbeft-
UéuXf une miUe-feuiUes , etc., et suivre en cela l'exemple des Allemands, qui,
182 La grammaire française.
plus logies que nous sur ce point, ne disent pas, au pluriel: ^àu\)tnaitavt
^àupUtanfxi^Un, i^àupUx'éttn , mais simplement ^anptaltdve , etc., en laissant
toujours le premier mot invariable, comme nous le faisons nous-mêmes dans
demi-aune, nu-pieds, nu-tête, etc.; ce qui est dans le génie propre de toutes
les langues; et qui surtout ne risqueraient pas au singulier: etn Saufenbblatter,
au lieu de : etn ïaufcnbblatt. Il n'y a que des grammairiens tels que MM. Besche-
relle, Noël et Chapsal , etc., pour oser de telles énormités.
500. Encore une fois , les noms composés proprement dits , ne for-
ment qu'un tout compact , qvCun sens unie, <[u'?/n mot un et indivisible , et n'ad-
mettent par conséquent la marque du pluriel qu'à la lin. Voilà pourquoi , je le
répète, il faut écrire, bon gré, mal gré, des arc-en-ciels , des chef-d'oeuvres ,
des croc-en-jambes, des cul-de-jattes , des cul-de-sacs , des cul-de-lampes, des
cul-blancs, des paille-en-culs , des paille-en-queues , des hors-d'oeuvres , des hec-
de-lièvres, des dent-de-loups, etc. , en laissant tout à fait intact le corps du mot.
Cela est hardi , mais cela est logic , et surtout cela est simple.
501. En effet, lorsqu'on dit des pied- à-terres , des cul-de-lampes, des dent-
de-loups , etc. , est-ce qu'on a en vue des pieds, des culs , des dents? Non, l'esprit
n'a en vue que certains logements où l'on ne demeure pas, où l'on ne vient qu'en
passant, où l'on ne met, pour ainsi dire, qu'un pied à. terre; certains ornements
de lambris ou de voûte faits comme le dessous d'une lampe d'église ; certaines
espèces de chevilles qui ont quelque analogie, quelques rapports de ressemblance
avec une dent de loup ; en sorte que le signe du pluriel se rapporte plutôt au
nom sous-entendu qu'au nom exprimé ; comme s'il y avait : des entretien{iète-
à-tête)s, des homme{cu\ de jatte)«^ des ornement(ei\l de lampe)s, des rweCcul
de sac)s , des cheville (dent de loup)s ; en sorte qu'il y a syllepse , comme pour
le genre des noms d'iles et de villes, et de tous les noms propres, en général.
Si ce principe n'est pas fondé, alors de quel droit, je le répète, écrit-on des
passavants , des pourparlers , des pourboires , des pissenlits , etc. ? Est-ce par-
ce que les divers radicaux de ces mots ne sont plus distingués parle trait d'union?
502. Mais qu'importe cela? Le trait d'union n'ayant d'autre objet que d'unir
indissolublement, non de diviser, qu'importe, pour la marque du pluriel, que /'«Ase-
en-lit s'écrive avec ou sans trait d'union? Cela n'en change pas la nature, et il
faudrait tout aussi bien écrire au pluriel des pisse-en-lits que des pissenlits.
503. Qu'on les écrive avec ou sans trait d'union, les noms formés de plu-
sieurs mots réunis n'en sont pas moins des noms compose's ; sinon la langue fran-
çaise serait la seule qui eût de tels noms; car, par rapport aux noms composés,
le trait d'union est une chose à peu près inconnue dans les autres langues. Par
exemple les mots allemands 93aumgartcn C^rbrejardin, verger), 33aumfcî)u(c (arbre
école, pépinière), 3;afct)cnf:|3tcferfugelrf)en (tahlejeupetiteboule , muscade), ^ferbc=
berfc (chevalcouverture , housse, caparaçon), SSafd^enu^r (pochehorloge, monive),
etc. , etc. , cessent-ils d'être des noms composés , parce que les diverses parties
n'en sont pas distinguées par des traits d'union ?
504. Et parce qu'on écrit de même sans trait d'union les mots français bet-
terave, chiendent, pourparler, pourboire, etc. , peut-on les appeler des noms simples ?
505. Il ne faut pas oublier que les consonnes ont entre elles plus ou moins
d'affinité et qu'elles ne s'accolent pas indistinctement l'une à l'autre ; qu'il n'est
pas dans la nature des organes de la parole de pouvoir prononcer rapidement une
faible avec une forte, comme d, par exemple, avec t , h avec p. L'une imprime
nécessairement sa valeur à l'autre ; et c'est en vain que vous essaierez , par
exemple, de dire, sans introduire un e entre les deux consonnes: apde , ap%ide ,
au lieu de, apte, apside. Le p dans ces mots produirait nécessairement le son
de b. Et, de même, si vous vouliez dire abte , vous diriez abde. Il suit de là
que, pour les consonnes qui font entendre une articulation analogue, — en géné-
ral , si l'une est faible , il faut que l'autre soit faible ; si l'une est forte , il faut
que l'autre soit forte. Ce qui peut s'énoncer ainsi :
506. Toute consonne immédiatement précédée d'une autre consonne la veut
de même degré qu'elle, comme dans ces exemples: aMication , ahiection , acqué-
rir, advenir, acte, apside, somiAueux , spasme, etc., etc.
Théorie d u nombre. Notions prélimiDaires. IflB
507. De là la nécessité du trait fFunion , dans certains noms eomposéf ,
pour iPiiir à distance respectueuse certaines consonnes antipathiques.
508. (;ha(|uct»i.s que rien ne s'oppose au rapprochement des parties inté-
grantes (l'un nom compo.s«>, rien di* Miieux (|ue d'opcrcr ce rapprochement; comme
Pa fait rAeadémie dans horhci/iieuf , hochepied, hochrpot ., tournehride , toitrne-
hroihe , entremets , entretaille , entrelacer , entremêler , portehatte , jHtrtevollet ,
portecrai/on , portefeuille , portemanteau, parterre, atout, trictrac, flonfltm, etc.,
etc., (|uc d'autres , tels que M.M. Hesehorelle, (iirault-Puvivier, etc., s'obstinent à
écrire /(0(7i^-yi/fi/f, ele. Pourquoi donc l'.Académic écrit-elle encore: chautte-pied,
courre-pied, courre-chef, chausse-trape , coupe-cul, cotipe-gorge , entre-hiire y
entre-ligne , entre-noeud , passe-droit , passi -port , porte-voix , à-compte , ertc-
vrac , etc., etc., mot» parfaitement analo^s aux premiers?
509. Surtout , pourquoi, toujours inconséquente avec elle-même, l'Académie
écrit-elle en un seul mot, sangsue, hautbois, longtemps, etc., etc., contraire-
ment à tous les principes? puisqu'alors il faudrait prononcer sanke-çu, hauteboi,
lonketan ; attennu que »toutes les consonnes se prononcent dans le corps dus
mots» (Aead.).
La simplification de ces mots ne pourrait s'opérer qu'en supprimant la con-
sonne finale du premier mot composant, ainsi qu'il suit: sansue , lontemps , kau-
hois , etc.; ce qui est du reste tout à fait conforme au génie de notre langue,
comme le pr(»uvent les simplilications suivantes, tout à fait analogues: voici, voilà,
soutenir , soulever , souligner , soumettre , soupeser , soutirer , souterrain , sou-
bartte , soucoupe, sougarde , sougorge , bejaune , chafouin, puîné, pour: vois~ci,
vois-là , sous-tenir, sous- lever , sous-ligner , sous vieltre , sous-peser, sous-tirer,
sous-terrain, sous-barbe, sous-coupe , sotis-garde , sous-gorge, bec- jaune, c/tat-
fouin , puis-né. Kt, surtout, puisqu'on écrit: soubarbe , soulever, souterrain,
pourquoi n'écrirait-on pas: souhait, sou faite, sou ferme, soulouer, smimarin, sou-
ples, souventrière, etc. : Rien ne s'y oppose assurément, si ce n'est le plaisir de-
voir se dessiner nettement aux yeux chaque radical; ce qui, à la vérité, est quel-
quefois préférable.
510. Dijonction , entre autres, est préférable à disjonction, \'s et le j ne
pouvant nullement s'accorder. C'était bon en latin, ainsi que dans la langue de
nos ancêtres, où lej sonnait comme i; mais, en français, quelle barbarie!
511. Mais il faut éviter avec le plus grand soin de mettre en contact les
parties intéjçrantes d'un nom composé, quand on prévoit que de leur choc il
pourrait résulter quelque perturbation sensible dnns le système de la prononcia-
tion ou de l'orlhojr|'a|)hc, déjà compli(|ué d'assez de diJTicultés. N'écrivez donc
pas bouteselle , entresol, tournesol, hueresac , contreseing, parasol, etc., parce
qu'on serait par là induit à prononcer houtczeUe , entrezol , tournezot , Sarrczac,
contrezeing , parazol , ele. Il est d'autant plus indispensable de recourir ici au
trait d'union et d'écrire houte-^eUe , entre-sol, etc., qu'il est tout à fait impos-
sible de doubler l's , sans rendre fermé \'e linal du premier mot, lequel, né-
cessairement, doit rester muet. Quant au nw\ pura-sol , rien n'empêche de rem-
placer le trait d'union par une .v euphoni(|ue, comme on l'a fait dans pressentir.
512. Quand des dent mots composants le premier finit par un e mnet et
que le second commence par une voyelle, le rapprochement ne peut avoir lien , à
cause (le l'elision néi'cs.<aire de \'e muet, qui de porte, par exemple, ferait port,
et changerait ainsi la physionomie propre du nom entier, de manière à le rendre
méconnaissable. Il fa\»t donc écrire morte-eau , porte-aiguiUe , etc., et non pas
mortean , portaiguille , etc., (|uoique l'Académie, pour nous faire niche, ait cru
devoir écrire /'orf or. Cependant quand le premier des deux mots composants est
une préposition, le rapprochement peut se faire sans inconvénienL, ainsi qu'il suit;
entracte, contrordre, s' entraider , s' entravertir.
513. L'Académie écrit entr' acte, et contre-ordre , s'entr' aider, et contre-
éprenrer ; donnant ainsi l'apostrophe aux mots composés avec la préposition entre
et le trait d'imion aux mots nHiiposi-s avec lu |M-é|>o<;ifi.M\ rnutre. '^inirnii.'.ip |,i_
zarrerie !
514. Il est tels autres mots composes aux quets il est bon de coiworvcr lo
1^ La grammaire française.
trait d'union , afin qu'ainsi chacun des éléments qui concourent à le former , se
dessine toujours clairement aux yeux. Tels sont les mots formés de deux sub-
stantifs joints par une préposition ou autre particule, comme arc-en-ciel, chef-
d'oeuvre, etc., qu'on ne pourrait écrire arcenciel , chédeuvre , sans en dénaturer
le caractère.
515. Mais, qu'il soit écrit d'une façon ou d'une autre, un nom composé n'en
reste pas moins un nom unique, soumis, en définitive, aux mêmes lois que les noms
simples. C'est dit, et qu'on se le tienne pour dit.
IV
De certains assemblages de mots ou locutions substantives , qu'on prend à
tort pour des noms composés.
Bd jnste emploi dn trait d'union.
516. Il faut bien distinguer les noms composéii, c'est à dire, les
noms qui, quoique formés de plusieurs mots, ne désignent pourtant qu'un seul
objet, comme arc-en-ciel, cul- de sac , qui équivalent à iris, impasse, d'avec
certaines locutions analogues , certains assemblages de mots qui gardent chacun
leur sens direct et présentent à l'esprit deux idées successives, comme: robe de
chambre, billet de logement, billet d'hôpital , aide de camp , maréchal de camp,
garde du corps , chapeau à cornes, pieds de mouton, soie de porc, ver à soie, etc.
Nota. M. Charles La Loy demande pourquoi ces noms ne prennent par le trait
.d'union. Nous lui répondrons simplement: Parce que ce ne sont pas des noms composés.
■"''• 517. Le trait à'tmion n'est ainsi nommé, je le répète, que parce qu'il sert
A marquer rMiiion des parties intégrantes d'un nom composé, lorsqu'elles
sont de nature à ne pouvoir être mises en contact immédiat. Or, partout oti il
n'y a pas fusion complète des parties, le trait d'union est plus qu'inutile, il est
nuisible.
518. Des locutions telles que: barbe-de-bouc, dent-de-loup, etc., lorsqu'el-
les sont détournées de leur signification directe, et appliquées, par analogie , à
certaines plantes , à certains instruments , etc. , sont des noms composés ,
ne présentant qu'une idée unique sous plusieurs mots , et prennent en consé-
quence le trait d'union. Il ne s'agit ici, en effet, ni de barbe, ni de bouc, ni
de dent, ni de loup ; il ne s'agit que de la plante appelée autrement salsifis sau~
vage, d'une espèce de cheville de fer, qui a quelque analogie avec une dent de
loup , etc. Dans le sens propre et direct, vous voyez qu'il faut écrire sans trait
d'union.
519. D'après ce principe, l'Académie a tort d'écrire eau-de-vie, esprit-de-
vin, belle-de-jour, écuelle-d'eau , coq-des- jardins, etc. En effet, quelle différence
y a-t-il, au point de vue de la grammaire, entre eau de vie, et eau de rose, eau
de Cologne, eau de senteur? entre esprit de vin, et esprit de soufre , esprit de
sel, esprit de vitriol? Si vous ne considérez ean-de-vie que comme un seul mot,
si vous y attachez un autre sens que celui d'une eau, d'une liqueur qui donne
de la vie, c'est à dire, qui excite les esprits vitaux, qui ranime, — alors,
pourquoi dans la formation du pluriel, en isolez-vous les termes? Pourquoi .
n'écrivez-vous pas des eau de-vies, sans égard au sens particulier de chaque mot?
520. Les mots de vie , de vin, dans eau de vie, esprit de vin, comme de
senteur, de soufre, dans eau de senteur, esprit de soufre, ne sont pas autre
chose que le complément déterminatif des mots eau et esprit. Ces locutions ne
sont donc pas plus des noms composés que cul d'artichaut, ciel de lit, bouton
d'or, arc de triomphe, etc., parce que chacun des termes qui les compose est
employé, sinon dans le sens propre, au moins dans un sens naturel et direct.
521. L'Académie, toujours inconséquente, écrit de même eau-forte, avec
trait d'union, et eau seconde, eau de départ, sans trait d'union. Pour cela, passe
encore. Mais comment peut-elle écrire au pluriel des eaux-fortes, en parlant
Théorie du nombreu Notions p réliminairef. 185
d'estampes tirées sur une planche f^nvé« à Venu fort» y Mais est-ce qu'il «'agit
ici de plusiours eauj- 'f Non, il s'ajfit de plusieurs yrarurea à l'eau fhrte. Bcrl-
vcz donc .H)llc|ttiqutnienl des eau-fortes , des firuiure{tA\x forte)*. Le trait
d'union, dans ce dernier mol, est daiit:uit i»Ium nécessaire, que ce sinne a pré-
cisj^inent pour objet principal d'indiquer, d.nns len expressions où il linurc, un
sens détourné, nlie construction loreée, soit sylleptiquc, soit elliptique, comme
dans cornc-de-nrf, hec-de-mrhdt , oell-ile-vluit , etc. , qu'on emploie noiir dc-
siper une pluufr , dont les feuilles sont divisées à peu prés comme le bois d'un
cerf, un instrument de vhirurgie , maintenant hors d'usage, qui a quelque res-
semblance avec le hec d'un corbeau, une sorte de pierre ;^r<^Wrti5f chatoyante ,
I est à dire , (|iii , vue sous différents aspects , semble changer de coulenr comme
Voeil d'un chat.
522. De même, dans belle de jour , belle de nuit, - de jour , de nuit, ne
font (|MP déterminer la différence qu'il v a entre deux fleurs appelées belle» tou-
tes les deux; d'où il suit que le trait d'union ne lenr est pas applicable.
523. Kcuelle d'eau, ne demande pas non plus de trait d'union, parce qu'il
ne suflit pas pour cela que l'un des deux termes soit pris dans un sens figuré;
il faut (iu'il,y ait entre eux unité parfaite de sens; tandis (|u'il y a ici deux sens
distincts. Kmelle d'eau s\^\'\\\i\ en effet, une plunte en forme Ae yodet , A'écuelle,
(|ui aime \'eau , (jui se plaît dans Veau. Il y a d'abord idée de plante, puis idée
(Veau. S'il était permis de mettre le trait d'union à ('ruelle d'eau, à plus forte
raison faudrait-il le mettre à riel de lit, oeil de d()me , bouton d'or. Bouton,
oeily ciel, sont aussi employés lljjrurément dans ces locutions, mai^ de lit de dôme,
*/'or , gardent leur signification particulière et ne font que déterminer celle du
mot précédent. Dans ocil-de-hoeuf, au contraire, il n'y a ni [Ave A' oeil, ni idée
de boeuf ; il n'y a qu'une idée de fenêtre. Ce n'est pas seulement l'un de.s termes
i|ui est pris lîgurément, c'est le tout ensemble; par conséquent indivisibilité ab-
solue; par consé(|uent le trait d'union, qui a pour objet d'assujétir tellement deux
mots l'un à l'autre, qu'il rend par là-mème le premier incapable de se mouvoir
en dehors du second, comme on le voit dans nu-jambes , bonheurs, boixjours, etc.
524. Écrivez donc sans trait d'union tout assemblage de mots naturellement
construits , qui ne s'absorbent pas complètement l'un dans l'autre , de manière à
n'en faire absolument qu'un; qui ne présentent pas dans leur ensemble un sens
tout autre que celui qui parait devoir résulter de leurs divers sens particuliers.
525. Telles sont en premier lieu les locutions adverbiales, prépositives, et
conjonctives: A compte, à propos, haut le pied, par terre, pied à terre, tête à tète.
Rfinarque. Quant hii mot vig-ù-ris , le trait d'union «st une condition es.sf!ntielle
lie .ion existeRre; car vis-ù-vis , contraction de visuye à i-hage , forme par lui-même un
tout indivisible en françai.x, vis n'ayant pa.s par Ini-mèine une valeur indépendante.
526. Les locutions suivantes n'offrent de même qu'un sens naturel et direct.
léO t>a« RMn, les hanses Alpes, les basses^ Pyrénées, bien dire, bien faire, iM
tiamps Elysée», nn cordon bleu, nn cordon rouge, les hautes Alpes , laisser aller, lali-
i,ev dire, laisser faire, laisser passer , Louis le Orand , petites malsons, petits pieds, cela
peut être, pied plat, qu'en dira-t-on , qui vive, le saint Esprit, saint Etienne, saint
sacrement, savoir faire, savoir vivre, théâtre français, la ville de Lyon, tout ou rien, etc.
527. Mais si ces expressions sont détournées de leur sens naturel, de leur
ens direct; si le verbe, si l'adverbe est pris substantivement; si les adjectifs
uiint , bas, haut, etc., ne se rapportent plus que d'une manière indirecte au
substantif qui les accompagne; surtout, s'il y a renversement, transposition forcée,
contraction , etc. , — alovs, à défaut d'une intimité plus grande entre les parties,
le trait d'union est indispensable. — .\insi il faut écrire :
Un à-compte , nn à-propos, nu haut-le-pied . un pied-n-tei if . un tète-à-tfte , le
Hns-Rhin (le département «n qnel le bas Rhin a donné son nom), les Basses-Ahpes . le»
Hasses-Pyrénées . le bien-dire, le blen-faire , les Champs-Elysées (il Parts), un cordon-
bleu (chevalier du Saint-Esprit, cnisinière très-habile), un cordon-rouge (che»alier de
Siiint-Louis) , un Éeoute-s'il-pleut, les États-Unis , le Grande-Bretagne , len Hautei-
Alffes, le laisser-aller, le lutster-Airê, \o Msèer-fiiire , le laftstr-peutêr , le c*nèg6
186 La grammaire française.
Louis-le- Grand , le Palais-Royal, les Petites-Maisons, petits-pieds (petits oiseaux), nn
graiiii peut-être ou petitêtre , un pied-plat, le qu'en-dira-t-on, le qui-vive, un saint-
esprit d'or, d'argent, l'ordre du Saint-Esprit, l'église Saint-Étienne , la fête du Saint-
Sacrement , le savoir-faire , le savoir-vivre , le Théâtre-français , la Ville-de-Lyon
Cpaquebot) , un tout-ou-rien , etc.
528. Mais il faut vraiment être possédé de l'esprit du mal pour oser, à
l'exemple de MM. Bescherelle et de la plupart des grammairiens , écrire avec trait
d'union les locutions suivantes :
Adjutant major, aide de camp, Aiicien Testament, arc de triomphe, basse Au-
triche, ciel de lit, clin d'oeil, clef de voûte, corps de garde, corps de logis, cul d'ar-
tichaut, directeur général, ennemi né, femme de chambre, Francfort sur le Mein,
garde du corps, gomme arabique, gomme résine, grand conseil, grand livre, grand
duc de Toscane, grand prêtre, gros de Naples , haut commissaire, herbe aux chats,
haute Justice, hôtel de ville , jet d'eau, juif errant , lettre de change, lieutenant ci-
vil, lieutenant criminel, lieutenant général, lieutenant colonel, maître d'hôtel, maré-
chal de camp , maréchal ferrant , mer Adriatique , mer du Nord , océan Pacifique , oeil
de voûte, palais de justice, petite vérole, petits pieds , petits pois, pied de roi, pont
le.vis , pont volant, ponts et chaussées, procureur général, quart d'heure, rat de cave,
rat d'église, rat d'eau, serpent à sonnettes , saint siège, saint Père, tambour maître,
tambour major , ver à soie , etc.
529. Remarques critiques, i" C'est ici surtout qu'on trouve des preuves nombreu-
ses du peu d'unité qui règne dans le dictionnaire de l'Académie y Cherchez le mot saint.
Vous y trouverez Saint-Office écrit avec un trait d'union. Voyez maintenant l'article
office. Saint Office y est écrit sans trait d'union.
530. 20 L'Académie écrit lieutenant colonel avec un trait d'union , bien qu'elle
écrive et qu'elle doive écrire lieutenant général , lieutenant civil , lieutenant criminel ,
etc., sans trait d'union.
531. 3" L'Académie écrit saint-père avec trait d'union et sans majuscule. Cepen-
dant elle écrit avec majuscule et sans trait d'union Grand Seigneur, Grand Kan , Grand
Turc, Grand Mogol , dénominations tout à fait analogues, au moins sous le rapport
grammatical. La plupart, d'après MM. Bescherelle, font encore pis: ils mettent partout
le trait d'union. Et l'Académie elle-même n'a pas trouvé un autre moyen de distinguer le
grand-duc de Toscane des autres grands ducs. Mais il faudrait dire alors 'la grand-du-
chesse et non pas la grande duchesse; car le trait d'union a pour effet nécessaire de rendre
invar able le mot qui le précède, comme dans franc-maçonnerie, haute-lîsseur , demi-
dieux, demi-aune, prud-hommes , nu-propriété, nu-tête, nu-jambes, nu-pieds, etc.
532. 4« Au mot bien, lAcadémie vous enseigne qu'il faut écrire bien-dire avec
un trait d'union, dans ces phrases familières: être sur son bien-dire , se mettre sur son
bien-dire; que hors de Va bien dire, pris substantivement, s'écrit sans trait d'union:
le bien faire vaut mieux que le bien dire. Ce qui n'empêche pas qn', arrivés au mot dire ,
nous y trouverons le même exemple écrit avec un trait d'union: le bien-faire vaut mieux
que le bien-dire, les bonnes actions valent mieux que les beaux discours. Nous avons dit
pourquoi (voir p, 185 n" 527) ces locutions doivent toujours s'écrire avec trait d'union.
533. ô" Le journal des Débats écrit Océan-Pacifique , comme on écrit Cirque-
Olympique , avec deux majuscules et nn trait d'union. Même, au seul point de vue gram-
matical , il y a une énorme différence entre ces deux expressions. Cirque-Olympique est
le nom propre, un et indivisible, d'un lieu public, comme Val-de-Grace , Champ-de-
Mars , Opéra-Comique , etc. L'océan Pacifique est un océan partiel qui ne se distingue
des autres que pas ce qu'il est pacifique, dit-on. De ce que l'on écrit abusivement, dans
un sens absolu. Océan, avec une majuscule, comme Univers, Soleil, etc., ce n'est pas
une raison pour qu'il faille conserver à ce mot cette distinction dans océan Pacifique.
534. 6" L'Académie écrit partout saint-empire, avec trait d'union. Mais ni saint
empire , ni saint siège , ni saint Père , ni saint office , ne sont proprement des noms com-
posés, équivalant à un nom simple. Ce sont des mots naturellement construits et pris
chacun dans son acception propre. Dans saint office, saint père, saint siège, saint empire,
il n'y a pas qu'une idée unique , il y a deux idées bien distinctes , bien tranchées , bien
Théorie do nombre. Notions préliminaires. ffff
nctieii : Idéo de iaintttè et Idée i'nfflct , de pire , de tlif* . i'tmpire. Saint 4fl«r , mtnt
t*ère , talnl lièije , etc., (|iiol NlKniAnnt-ils ea ifirt-l* IM HifEnirifiit, un office, «■ |i^,4Ml
Ktfijf , répiilÛM taiiitë imr rapport uux^MiitrrH, ii qurlqne titre qae ce Mit.
535. 7* l''Ai'n(lt-ml)> n'écrit ni hel-eaprit , ml hoe uf-graa , hrtc on trait d'nnion ,
ronime !•* fait toujours I« Journal dnt Déftati* , maiw «ll«* écrit heaux^arU , belle»-leUre* ,
Hitge-femmr , umnitr-prnprr , prtU-luit. Or ni bet-eipril , ni boeiif-graâ , ni beaux art»,
ni bellet lettre*, ni xfii/r femme , ni nmoHr propre , ni ;!«•/</ /rt<(, nr «ont proprfin^nt dMi
MO»i« compoaèit. Ce (tant de.s lovutionê qiin J'appélnrHi lonationH auhtitMndrea. par la
même analogie gu'on nomnio Ituiititin* conjtinrtivet. prèpotitiret, adrerbialei, len ronjenc-
tiunit , préposition» ou adverbuM conipoKén de plUHli'nrH mots ; lneiillon$ aonvent équivalen-
ts» il un mot Nimple, ronimc lex noniji rumponéN , mai» diférenteit de ce» drrnleni, enee
que dans Ituir construction il n'y a ni contraction, ni renverspuimt , ni flllp^e ; qa« rien
ne n'y heurte, rien ne n'y brlnc ; que tout y est naturel; qne tout y eat ii a« pince et k non
rang; comme dans: tout à coup , à coup $ùr , à tau* coup», tour à tour, d'une manière
parfaite; périplirasea qui équivalent à *nudaiHemenl, infuillihlement, fréquemment , par-
faitement, mais (|ui ne doivent pas moins s'écrire s.ins trait d'anion.
Vollii que Uoiste est de notrn avis. C'est en vain que J'ai clierrtié, dans Mn dic-
tionnaire, les expressions Iteau i-artx, bellen-leltre». Ce qui prouve qne beaux art$, belles
lettre» , ne sont pas des noms composés , c'est que les adjectifs beaux, belle» , et les sab-
Ntantifs art» , lettreu . y vivent chacun de leur côté et Jt leur guise, n« faisant fuelqnpfois
des visites d'amitié, mais ne s'enchainant pa.^ conjugalement l'un i< l'antre- Voici, au mot
parfait, un exemple où beaux url>i est écrit, en elTet, sans trait d'union. Il n'y a que le»
»cience» , les beanx arts, et le» vertu», qui dunnent de» plaitir» parfait».
536. Kn géniW'al , point de tnit d'union entre les parties d'une locution
(IiieU'on<|ue qui n'ccli.ippent pas complôtomont à l'analyse, qui ne s'absorbent pas
entièrement l'une dans l'autre; telles, par exemple, qne celles des mots: bon
sens , petits pois , petite i¥role , beaux arts , petit lait , ifros texte , petit teate^
petit parangon , petit romain , etc. , où l'adjectif et le substantif ne font qo© se
modifier l'un par l'autre, sans jamais s'effacer tout à fait, sans jamais se con-
fondre dans un nu^me tout un et indivisible, ;« la manière des vrais noms compo-
sévS , tels <|ue, par exemple, sainte-barbe , petits-pieds , employés pour désijçner,
l'un ce qu'on nomme aujourd'hui la soute aux poudres, l'autre, des jçrives, des
cailles, des ortohns, et autres petits oiseaux d'un goût délicat, lesquels ne rap-
pèlcQt à notre esprit ni une sainte, ni une barbe ni proprement de petits pieds.
L'Académie , toujours pour nous faire niche , écrit Justement petit» pieds sans trait
d'union au mot pied. Mais, pour contenter tout le monde, elle l'écrit avec trait d'union
au mot petit.
Surtout point de trait d'union entre deux noms qui ne font que se qualifier
l'un l'autre, comme: oiseau pAcheur , martin pécheur, martin chasseur, loup
cerrier , chat cerrier , coq faisan, pif/eon pnon , oiieau mouche, faucon pèlerin ,
mouche guêpe , peuple roi , monstre roi , berger roi , biens fonds , porte croise'e^
trachée artère , saisie arrêt , saisie brandon , saisie exécution , saisie gagerie ,
saisie rerendication, civ. Soit dit en passant, quoi de plus odieux que de voir un
seul mot dans saisie~rerendication ! Ne savcz-vous pas, grammairiens, l'horreur
que notre langue a pour les longs mots? Aussi ce sont bien là deux mots distincts,
deux mots formant une locution consacrée, suhstantive, comme état major, quinte
major, pont leris , mais où le trait d'union n'est pas plus nécessaire que dans
boeuf gras , bel esprit, brave homme, grand homme. Quelle idée aux grammai-
riens d'écrire aussi pont-leris avec trait d'union, malgré l'exemple contraire donné
par l'Académie! comme si ce n'était pas là encore deux mots très-distincts! Le
trait d'union est ici d'autant moins utile, que. dans l'acception la plus détournée
de cette expression, on dit tout aussi bien pont tout court que pont-teois. Ctilolte
à pont tevis. Pantalon à petit fjonl , à grand potU.
0 vous que l'équivoque épouvante si fort.
Kt qui la redoute/, à l'égal de la mort,
comment distinguerez-vous s'il s'agit ici d'uu pont sur la Seine, ou d'un pont à
votre culotte? Vous voyez qu'il y a pont et pont, conime il y a fagot et fnitot.
188 La grammaire française.
537. 8" L'Académie écrit coq faisan, oiseau pécheur, sans trait d'union , et pi-
geon-paon, mariin-pêcheur, avec trait d'union. Je vous le demande, n'y a-t-il pas entre
ces expressions l'analogie la plus parfaite?
538. 9" L'Académie écrit avec trait d'union impératrice-reine , dommages-intérêts ,
à croix-pile, employés abbréviativenient pour impératrice et reine, dommages et intérêts,
à croix et à pile. La contraction peut à la rigueur justifier ce trait d'union ; mais il tst
pour le moins inutile.
539. Le trait d'union étant, je le répète, une espèce de lien de fer qui
assujétit tellement deux mots l'un à l'autre, qu'il rend par là-même le premier
incapable de se mouvoir en dehors du second, — partout où, pour la formation
du pluriel, il y a disjonction des parties, le trait d'union est inutile et même
embarrassant,
540. Partout où figure le trait d'union , il y a rapprochement des parties,
simplification, unité d'idée, tout comme dans arquebuse , tmirnebride, parterre,
etc., qu'on pourrait aussi bien écrire arc-huse , tourne-bride, par-terre, etc.,
sans porter atteinte à l'inviolabilité qui protège le corps du mot, puisque, nous
l'avons dit, le trait d'union n'est qu'un mezzo-termine inventé pour empêcher le
choc trop violent de certaines syllabes antipathiques dans les noms dijoints qu'on
veut joindre.
541. 1^* Tout le monde écrit avtc trait d'union les locutions: petit-maître , petite-
maîtresse, grand-père, grand-oncle, petit -fils , petite-fille, petit-neveu, petite-nièce,
beau-fils, beau-père, beau-frère, belle-mère, belle-fille, belle-soeur. Ce sont autant
de locutions substantives , où la signification des adjectifs petit, grand, beau, ne se trouve
altérée que par leur position devant le substantif maître , père , etc. , comme l'est celle de
bon, d'honnête, de gentil, de brave , de pauvre, dans les expressions bon homme, honnête
homme, gentil homme, brave homme, pauvre homme ; locutions composées de deux sub-
stantifs bien distincts, de deux mots agissant l'un sur l'autre , mais ne s'absorbant pas ; et
qui, par conséquent, n'ont aucun droit au traitd'union. D'autant plus que ce n'est pas le trait
d'union qui modifie jamais .la valeur des adjectifs petit, grand, beau, dans ces locutions;
autrement, comment l'oreille, pour la quelle n'existe pas le trait d'union, comment
l'oreille sufTirait-elle pour porter à l'esprit l'intelligence des expressions ci-dessus ?
542. Je conçois l'unité dans les analogs allemands (Srof«ïatcr, grand père,
@rof =muttcr, grand-mère, @ro^4ccf)tcr, petite fille, (Svo^'tinb , petit fils ou petite
fille, @rop=âItern, aïetds , etc., vu l'invariabilité de l'adjectif grof , qui ne fait
que renforcer la signification du mot suivant, comme .^auijjt dans J^au:)jtftabt. Mais
si cet adjectif gvo^ pouvait se mouvoir librement à sa place et revêtir ou dépouil-
ler à son gré ses diverses formes de genre et de nombre, comme les adjectifs
correspondants français , — alors il y aurait deux mots tout à fait distincts, touC
à fait libres ; il y aurait une locution substantive équivalente à un mot. simple ,
comme bon sens, petits pois; mais cette locution ne pourrait pas s'appeler nom
composé , dans la rigoureuse acception qu'on donne à ce mot.
543. Ce n'est pas que la plupart des locutions substantives qui équivalent à
un mot simple , comme celles dont il s'agit , ne puissent être assimilées aux noms
composés, à l'exemple des mots déjà cités: detni-aune, tiemi'dieux,ltHute-
lisseurs (qui vient de hatite-lisse} , tr»ne-maçonnerie, tvanc-maçons, enfants
nouveau-nés, tnovt-nés, t%Vk-jjropriété, aller mi-tête, aller nkn-jambes, bon-
hetirs , l»on-jours , etc. , locutions tout à fait analogues. Mais il faut alors qu'el-
les subissent toutes les conditions de leur transformation, c'est à dire que le corps
du mot reste invariable.
544. Ainsi écrivez, au pluriel: des petit-maitres, des petite-maitresses, des
grand-pères , des grand-mères , des petit-fils , des peUte-fiÙes, des petit-neveux,
des petites-nièces , des beau-pères, des beau-frères , des belle-mères, des beau-
fils, des belle-filles, des belle soeurs, des sage-femmes, des pie-grièches , etc.,
en laissant le premier mot tout à fait intact. Ou, si vous ne pouvez vous déter-
miner à une chose si monstrueuse, selon vous, n'attentez pas à la liberté des
divers mots cités, en les enchaînant deux à deux par un trait d'union, comme
des forçats ; ne leur imposez pas ainsi le supplice de Mézence.
Théorie du nombre. Notions préMminaires. 18§f
Cette phrase de Jales Jnniii , où les adjectifs grand$ et petltn se séparent
de leur substantiTet prennent la ricf des chani|is, plaidr pour leur liberté absolue:
vltuliint- Hti , le iioiivfHu iiiHrlt- , iipr<'"« le proniicr quartier de la lune de miel, rat
fort éloniié et Iré^ niallieureiix di; voir it« U:a\nu'., qu'il uvitit riioaa«e coane orpheline, lui
apporter en dot un beun ;*<'/'<', une hellf merr , cinq ou niv ourlet graniâ el petits, et dea
coaaina k l'avenant.*'
J'avais peur de iiiontrer irop de hardiesse, et voilà que Uoiste, d'après
Restaut, écrit aussi sans trait d'union grand père , grand oncle , beau père, sage
femme y etc.
545. Ou l'un ou l'autre. Ou des beau-pères , des belU-mères , en laissant
l'adjectif intact, ou des beaux pèrex , des belles mères , sans trait d'union.
On trouve cet exemple dans HufTon : Les juments ressemblent assez aux
Sraiid-pèrea.
546. Quant ;i grand oncle y l'harmonie s'oppose à la siniplilication de ce
mot; car qui voudrait jamais dire: des grand-oncles , an lieu de: grands oncles.
o47. Au contraire, gntnd-mère , grand t'inte , do|)uis long-temps cousacréx
sous cette forme, sont de véritables noms composés, et doivent conséquemment
s'écrire avec un trait d'union, non pas avec une apostrophe, à la fayon des gram-
mairiens; car l'apostrophe ne fait qu'indi(|uer une éUsion , et il n'y a pas ici
d'élision. Grand reste invariable en français comme ^ro^ en allemand , voilà tout.
Soit dit en passant, il faut de même écrire grand-messe, grand-rue, et non pas
grand' mesae , grand' rue.
548. |>'un autre côté, comme la préposition arrière, dans arrif-re-petit-fils,
urrière-petite-fille , etc., n'est pas là seulement pour les beaux yeux de l'adjectif
petit, H qu'elle embrasse également les mots fils, fille, — il est urgent que le trait
d'union s'étende de la préposition arrière , à travers les adjectifs petit, petite,
jusque sur les substantifs fils et fille; et (juaiid la préposition arrière leur a ainsi
passé sa flèche d'amour au travers du corps, pour atteindre le coeur de sen
substantif bien aimé, il va sans dire qnc ces adjectifs demeurent invariables, et
qu'on écrit au pluriel des arrière-petit-fils , des arrière-petite-filles, etc. L'ad-
jectif yr<*m/ se trouve embroché de la même manière et pour le même motif dans
l'expression, vice-grand-i'U'cteur , qui par bonheur ne s'emploie guère au pluriel.
^'. B. Il résulte de ce qu'on vient de lire qu'il fiiiit savoir n'user qu'à propos du
trait d'union ; car l'abus de ce petit rien entraîne une confusion immense. MM. Descberelle
en font une consonmation énorme. Ils le mettent Jusque dans peUt-pùtr.
Résumé des notions préliminaires sur le trait d'union.
549. Kii résumé, lo trait d'union ne s'emploie, dans les substantifs,
que pour en lier indissolublement, immuablement les parties, quand elles
ne s'assemblent ni à mortaise ni à rainure, c'est à dire, quand, par leur
forme, elles n'adhèrent pas parfaitement l'une à l'autre. Il a pour effet
immédiat de rendre invariable le nom qui précède, quel qu'il puisse être;
ce qui simplifie siii«^ulièremenl la question des noms composés, plus com-
pliquée encore, comme on le sait, que celle des participes.
Tout re que nous avions it dire sur le trait d'union aurait pu se borner ii ces der-
niers mots, s'il n'avait fallu combattre les abus que l'on en fait. C'est avec raison qu'un
antenr a dit qu'il faut un volume pour détruire une erreur d'une ligne.
U grammairiens, pendables auteurs d'nn pareils cliaes,
»Ô race de corbeaux, ignoble bande noire.
Par la vie et la mort, par l'enfer et le riel.
Par tout re que mon coeur peut conl<>nir de liel ,
Soyez, maudits ! — Jamais déluge de barbares ,
M Uuns , ni Visigoths, ni Husses, ni Tartares,
N'ont fait autAut de mal qae vous en faites là.* {TA. Qaulier.)
190 La grammaire française.
En tout cas , l'importance du trait d'union , de ce petit rien , si méprisable en ap-
parence , prouve bien qu'il ne faut pas juger des gens sur la mine. (Voir le Traité d'Or-
thographe.)
Enfin me voilà hors de cet affreux Ténare
Dont j'ai fait quinze fois le tour.
J'espère avoir prouvé , par un effort si rare ,
yue tout est possible à l'amour.
Maintenant les hommes sensés refuseront-ils de ratifier les mesures suivantes ?
République des Lettres Françaises.
Quatrième décret.
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs,
L'Auteur de la Grammaire Française y
Attendu que l'emploi de l'a; comme finale des pluriels ne se fonde sur aucun
principe ;
Attendu que nos ancêtres n'écrivaient beax, loyax, orgueillox, escurex (écu-
reuils) , que parce que , dans leur système d'orthoiçraphe , Yx avait la faculté de
donner à la voyelle précédente, a, e ou o, le son de au, eu, on; qu'ainsi son
emploi n'est pas mieux justifié comme finale des adjectifs en eux et de tous les
mots en aux, eux, oux ; puisqu'à mesure que s'établit l'usage de figurer I'm
dans ces sortes de diphthongues, 1'* fut naturellement appelée à remplacer l'a?;
Vu les nombreux exemples que fournissent de cette transformation en aus ,
eus , ous, divers auteurs des XI et XIP siècles (voir page 177, n" 475 et suiv.) ;
Considérant que l'emploi de Vx , dans les cas susdits, est une violation con-
stante des principes de dérivation et de filiation (voir page 85 et suiv.) , et qu'il
engendre une multitude de difficultés orthographiques ;
Considérant, en outre, que, dans la formation du pluriel des substantifs
en ou , ainsi que dans celle du féminin de plusieurs adjectifs, il donne lieu à une
foule d'exceptions puériles, sur le nombre des quelles les grammairiens mêmes ne
s'entendent pas ;
Vu l'urgence de débarrasser la langue de ces inutiles et nuisibles difficultés
vraiment décourageantes pour les Français mêmes, et bien plus encore pour les
étrangers ;
Accédant aux voeux des grammairiens les plus raisonnables, tels que Boin-
villers , le Tellier , La Loy , etc , qui tous ont réclamé l'uniformité dans la ma-
nière de former le pluriel des noms en ou ; — décrète :
Art. V- L'usage de Vx comme finale des mots en aux , eux , oux
est aboli, excepté dans ceux où elle remplace un c comme dans doux ^
courroux y etc.; l's est réintégrée dans ses fonctions et dans la pleine
jouissance de tous ses droits.
Art. 2. Les poètes, les linguistes, les professeurs dignes de ce nom,
sont chargés , chacun en ce qui les concerne , de l'exécution du présent
décret. — Que Dieu nous garde des pédants et des ignorants !
Donné à Vienne le 3 juillet 1852. jr w
Cinquième décret.
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs, tels que Fran-
cis Wey, Ch. La Loy, etc.,
L'Auteur de la Grammaire Française ^
Attendu que la suppression du t du pluriel des noms en ant et eni n'est
qu'une absurde abbréviatioa qui détruit les règles de la formation du pluriel dans
les substantifs ;
Attendu que cette suppression forme une exception d'autant plus nuisible,
qu'elle admet, sans aucune espèce de fondement, une surexception pour les mo-
Théorie du nombre. Décrets. 191
nossyllabes, tels que tlfntt, yants, parmi les quels le mot gem forme uae tecooda
surexccptiun ;
Attendu qu'elle empêche les étudiants, surtout les étrangers, de recoanattrr
par tu terminaison du pluriel, si le .sini^ulier doit être ant ^ eiU , ou bien itn, en,
c'est à dire, si l'on doit écrire un aman y un »ermen , etc., terminaisons analo-
gues à celles di* roman-, examen , etc. , ou un amant , un lerment ;
Considérant (|ue le retranchement du / eause en outre une inutile et nuisible
diniculté relativement à la prononciation , en ce qu'on ne peut plus savoir alors
8|il faut prononcer termens y rommc examens; patiens , i nconvtf nient , comme
Kyyptienu , .-1 rme'niens ;
Considérant que le retranchement du t est de plus une violation du principe
de dérivation , car eu t nous vient de l'ablatif latin ;
Sur les conclusions de l'Académie elle-même, qui s'est prononcée pour le
maintien du t; — décrète:
Avt. i"' La rèple donnée par MM. Noël et Chapsal, d'après d'autres
8ol-dis;ints «i^ranmuiirlens, et suivie par l:i plupart des grands journaux
de Paris, à savoir: que »le» subatantifs terminéft par ant et par
«ut conservent ou perdent le t au pluriel j* est déclarée fausse et
pernicieuse.
Art. 2. L'orthographe des subslanlifs en ant et ent^ par ang et en»
au pluriel , sera regardée désormais comme un solécisme.
Art. 3. Les poètes, les linguistes, les vrais philologs, sont chargés»
chacun en ce qui les concerne , de l'exécution du présent décret. — Que
Dieu nous garde des pédants et des ignorants!
Fait H Vienne le 3 JuiUet 1852. Mi* !¥•
Sixième décret»
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs,
L'Auteur de la Grammaire Française ,
Considérant que, dans l'esprit des grammairiens, les nomu compostas ne dif-
fèrent des noms simples que parce que les parties en sont distinguées par un
trait d'union ;
Considérant que le trait d'union n'a pas pour objet de diviser mais d'unir i
qu'il ne s'interpose entre les parties d'un nom compost^ que pour en tenir les
ailes éployées , pour empt^chcr certaines consonnes antipathiques de se heurter
trop violemment; qu'ainsi les vrais wo/hs co//i/;o.s7''a ne diffèrent pas des noms sim~
ptes , puisqu'ils ne désignent également qu'un objet unique sous plusieurs mots;
Considérant qu'à rég;ird des noms compose's l'esprit ne procède itoiut par
analyse, mais par synthèse; qu'il ne s'attache pas aux sens partiels d'un mot,
dans une phrase écrite ou parlée , mais au sens total ; qu'il ne s'inquiète point .
par exemple, des divers sens de qui, de pro y et de quo , dans quiproquo, et
qu'il ne voit , dans cette expression qu'un quasi-synonyme de méprise ; qu'ainsi
l'absence ou la présence du trait d'union ne change point la nature des «o»i.ï
composés ; qu'au point de vue de la syntaxe il est tout à fait indifférent d'écrire,
par exemple, hec-jaune ou héjaune , portefeuille ou portefeuille, etc.; que ces
mots, dans l'un ou l'autre cas, n'en demeurent pas moins soumis aux mèjncs lois;
Considérant que, dans des mots tels, par exemple, que chef-lieu, chef-
d'oeuvre, etc., chef, qui signifie originairement tête, ainsi accolé à un autre
mot dont il renforce la signification, perd sa qualité de substantif et devient,
comme son analog allemand t;au)}t, une sorte de particule invariable , qui ne sau*
rait prendre la marque du pluriel;
Attendu que, s'ils étaient susceptibles d'analyse, les noms composés ne se-
raient pas des substantifs proprement dits, mais des locutions analogues à cou-
ronne fie lierre , magazin a ffoudre , marché aux herbes , etc. ;
Attendu que le pluriel des noms composés ne s'explique que par la syUepsey
de même que celui des noms propres employés comme appellatifs, dans des phra-
i9t La grammaire française.
ses analogues à celle-ci: La France a eu ses Césars et ses Pompées, c'est à dire,
des généraux comme César et comme Pompée ;
Vu les preuves accumulées dans les notions préliminaires (page 177 et suiv.) ;
d'où il résulte évidemment que le système de l'accord partiel, adopté par les soi-
disants grammairiens, est contraire à tous les principes de philologie; qu'il
répugne a la logique ; qu'il donne lieu à mille contradictions , et engendre mille
difficultés ;
Vu l'exemple donné par plusieurs bons auteurs d'écrire au pluriel des chef-
d'oeuvres , des coq-à-l'ânes , des paille-en-culs , des tête-à-têtes (Regnard, Pi-
ron, Genlis);
Attendu qu'il est vraiment de la dernière absurdité de décomposer ces mots
pour en faire des têtes (chefs) d'oeuvre , des pieds à terre, des coqs à l'âne ,
des pailles en cul, des têtes à tête; qu'il est inconcevable comment une erreur
aussi grossière a pu être sanctionnée par l'Académie elle-même, etc., etc.;
Attendu que les noms composés ne remplissent pas dans le discours d'autres
fonctions que celles des noms simples qui y correspondent ; — décrète:
Art. !"• Sont déclarées fausses les règles des grammairiens ainsi
conçues : » — V Quand un nom composé est formé de deux noms placés
«immédiatement l'un après l'autre, ils prennent tous les deux la marque
»du pluriel; — 2" lorsqu'un nom composé est formé de deux noms unis
»par une préposition, le premier de ces noms prend seul la marque du
»pluriel ; — 3" quand un nom composé est formé d'un nom et d'un ad-
»jectif, ils prennent tous deux la marque du pluriel.*
Art. 2. Les noms composés proprement dits , c'est à dire, ceux qui,
formés de plusieurs mots, ne présentent qu'une idée unique, différente de
celle que ferait naître l'analyse de leurs parties, suivent, pour la forma-
tion du pluriel , la même règle que les 7ioms simples.
Art. 3. Les poètes, les linguistes, les professeurs dignes de ce nom,
demeurent chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution du pré-
sent décret. — Dieu nous garde des pédants et des ignorants !
Donné à Vienne, le 3 juillet 1852. -je »•
Sepiiéine décret.
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs,
L'Auteur de la Grammaire Française ^
Considérant que l'abus du trait d'union entraîne un immense désordre dans
la théorie des noms composés;
Considérant que le trait d'union est l'attribut exclusif des vrais noms compo-
sés , où il ne figure que pour marquer l'union des parties , à défaut d'une adhé-
rence, d'une cohésion plus intime entre elles, quand elles manquent de l'afiinité
nécessaire pour se fondre ensemble entièrement;
Attendu que la présence du trait d'union a pour effet immédiat de rendre
invariable le nom qui précède ; — décrète :
Art. 1"' Le trait d'union est banni de toutes les locutions siib-
stantives y adverbiales ^ conjonctives qvl prépositives j dont les par-
ties ne font que se compléter l'une l'autre , et gardent chacun leur sens
direct, comme arc de triomphe , nez à nez ^ c'est à dire, très bien,
etc., ou qui n'ont qu'un de leurs termes employé au figuré, comme ciel
de lit j oeil de dôme y etc. (Voir page 185, n°' 525, 526.)
Art. 2. L'emploi du trait d'union est rigoureusement maintenu entre
les parties d'un nom composé qui ne sauraient se mettre en contact immé-
diat, sans violer certaines conditions nécessaires, relativement au système
d'orthographe et de prononciation. (Voir page 182 , n" 505 et suiv.) -
Théorie du nombre. Déerets. 193
Art. 3. Les poètes, les linguistes, les professeurs di^es de ee nom,
denuMirent charjjfés, chacun en ce qui les concerne, de Texécution du pré-
sent décret. — Dieu nous içarde des pédants «M (!<'s lt,'noninf«!
Donné à Viennir le 4 JuiJIel IhV/. j|^^ J^^
lluiliëinc» dé«ret.
Au nom de la Lopfique et de tous les vrais pliiiologs.
L'auteur de la Grammaire Française y
Attciulti qiio les siiltstantifs rrani;:<is dôrivent de l'ablatif latin ; qu'aiosi V»
Hnale des mots /ï/.v, A^ros, r<»r/»<, tfinps, ptiiti, n'est pas juslKléc jiar l'étymofôgie;
Considérant qu'elle détruit tout rapport de liliation eutn* flh , héron, corpi,
t«mp$ , et leurs dérivés fille, héroïnf , corporel, temporel, etc.;
Four ce qui est du mot fils, — considérant, en outre, que nos ancêtres écri-
vaient le plus souvent fil , cl *|u'ils ne t)ronoii(;<*i<'»t pas autrement que fi ;
Considérant que la prononciation de l'.v ilans le mol fila est contraire à tou-
tes les bonnes Iradilions; qu'au seul point de vue de l'euphonie, la liaison la plus
douce et la plus coulante est assurément colle qui se prati(|ue sur une liquide ;
\\\\a fil ingrat est certainement prélérable à fisse inyrate ;
Pour ce qui est des mots rorps et temps , — considérant que le son du p
dans les liaisons rappelé mieux leur ori|(ine et leur nature;
Four ce qui est du mol puits , — considérant que la suppression de 1'» dé*
truirail le rapport de liliation qu'il y a entre ce mot et ses uérivés épuisement,
puUer; — que le respect de l'ordre passe avant celui de l'étymologic ; décrète:
Art. unie. L'usage de Vs est aboli, dans rorlhofrraphe des mois
/?/« , héros y corpu. temps, employés au sinj^ulier; il est maintenu dans
le mot puits, d'où le t doit disparaître comme inutile. Ainsi on écrira
«'t Ton prononcera fil y comme gentil , fusil, etc. On écrira hcro , corp.
temp y puis. (Voir p. 25, n° 71 et suiv.)
Meuviéme décret.
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs.
L'auteur de la Grammaire Française ,
Attendu que l'orthojçrapbc des mots reinord ou remords et prix , s'éloigne
de toute analogie, puisque le premier dérive de l'abl. latin remorsu , par la sup-
pression de la voyelle finale , et que le second est le primitif de mépris , comme
fuit celui de méfait;
Attendu que te pris (ber ^rei8) ne sera pas plus difficile à distinguer de
pris (^ïfaugen) que Vété (ber (Sommer) , le fait (bie îb^O > '« dit (ber vS)>ru(^),
etc., de leurs homonymes été (gcwtfen), fait (getban), dit (^tfagt), etc.; —
"décrète :
Art. unie. On écrira désormais invariablement ^m^ comme mépris^
remors, comme mors , et non pas prix, remord ou remords.
Donné h Vienne le 4 Jiiinel IS'<V.
li. JV.
13
194
ILTIII
Règles sur la formation du pluriel dans les substantifs.
(Voir p. 22, n" 6i et suiv. , ainsi que les décrets 7", 8'^, 9% p. 192.)
I
Règle générale et unique.
55 ). On forme le pluriel des substantifs en ajoutant une s au sin-
gulier. Un homme. Des hommes. Une femme. Des femmes. Un
jardin. Des jardins. Une rose. Des roses. Un serpent. Des ser~
pents. Un tout. Des tonts. Un tombeau. Des tombeaus (auparavant
tombeaux). Un feu. Des feus (auparavant feuxj.
551. A moins qu'ils ne soient déjà terminés au singulier par une s, une x,
ou un x; au quel cas ils ne changent pas au pluriel; attendu qu'aucun mot fran-
çais ne saurait avoir pour linale une consonne redoublée (voir page 86, n" 79) ;
ce qui ne saurait manquer d'arriver même avec l'a? et le s; puisque Vx, à la fin
des mots, équivaut -à u s (voir page 177, n* 4-75) et que le z, doué de la faculté
de communiquer à tout e qui le précède le son fermé, ne fait de même que rem-
placer Vs comme finale. — Un bas. Des bus. Un buis. Des bois. Le sens. Les sens.
— Un crucifix. Des crucifix. — Un nez. Des nez.
552. Les noms en -al (qui jusqu'à présent ont fait au pluriel -an!K, ce
qui équivaut à -uuuus , voir p. 177) changent préalablement 1' l en m; un che-
val, des chevaus ; à l'exception des suivants qui gardent l' l:
ctn aSatt aSâttc
bte (Sc^Wtefc (Scï)»)telcn
cin t^afc^infl lïafc^ittge
ein Scvemontcnbuc^ (Scrcmonienbûd^er
ein ©c^tu^ftûcf (Scî)(u^fiucfc
etn (Baflmaf)! ©ajîma^fe
ber tnbifc^e iîetgen= bie tnbifd^en tjetgen»
baum bciumc
ber ©o(bl»otf bie @oIbi»ô(fe
ein (Seceinf)orn Ocecinljijrner
ettte Stgerfa^e Xtgcrfa|cit
un bal des bals
le cal des cals
un carnaval des carnavals
un cérémonial des cérémonials
_ua final des finals
(et non plus finale^
un régal des régals
le nopal les nopals
le chacal les chacals
un narval des narvals
un serval des servals
et autres noms d'animaus, tels que pipai (lit furtuami[(^e ^rote) , te gamal (etne
5lrt ^rofobtt), le crotal (et non pas crotale^), etc.; mais pourquoi ne dirait-oa
pas les gavians , les pipaus ? (Voir plus loin p. 196, n" 56i.)
553. Remarques. 1" MM. Noël et Cliapsal prescrivent absolument les pals, mais
l'Acadéaiie, plus tolérante, admet les pals et les paM>s" (avec x, cela va sans dire). Il
porte d'argent à trois paux (lanibants de gueules (Acad.). Il porte d'or à deux paux ou
pals de sinople (id.).
554. '^^ Les mêmes auteurs disent des avals ; mais je doute , que ce mot s'emploie
Jamais au pluriel. On dit: Mettre son aval (souscription, giro) au bas d'une lettre de
change. L'aoal peut être fourni par acte séparé; donneur d'aval; mais je ne connais
point d'exemple de ce mot employé au pluriel.
3" Le pluriel de cantal n'est justifié , comme celui des noms propres et des noms
composés (voir plus loin , p. 205) que par la syllepse. On dit sylleptiquement des can-
tals, pour des fromages du Cantal; comme on dit des Raphaels , des Murillos , pour des
') À moins qu'on ne fasse ce nom féminin, comme eu allemand (bie Rla\)\)tt^<!^lanit) ,
et qu'on ne dise la crotale, ce qui serait préférable.
Formatinn du phiticl dans les flubstantift. 196
UbleRii* de Hnphacl, «le Mnriilo. FrnmiujtlCnnl»l^* , tabltaiK Rm^bnel, Marlllo)«. (Voir
p«Ce \Hl , n* i>0\.} L'« ne rapitorle, non pM mi nom propr» fanM , %nï Ml teajount an
alngiilier, iniil!i an nom comniiin HO(i!«-L-nlt*ndu. Onl ainNl qu'il en est 4e tooa IrN nomi
propre» ciuployt-H au pluriel.
555. Uiicl(|uc.s siibstantils en rII font aussi leur pluriel en nu$ (auparavant
aux). Ce sunt les six suivants :
le bail les baus
le corail les coraus
l'émail tos éuiaus
le soupirail les soiipiraiis
le vantail les vantaus
le travail les travaus
bit 9}rr))a(^tunt} bic Sirrpac^tungrn
bie AoraUe bit 5toraUrn
ba9 (Sc^mel^totrf bir Sd^mtljtvtrtc
ba<> Vuftlod^ bte ^ufiIÔd^rr
ber 2^ûr* , X^or' bir îl^tir' , 2^or<
fIAae( fliit^tl
btf ÇTrbeit bie 'îtrbtitcn.
Hemarquea. i" Encore travAil fait-il trMvalla au pluriel, dans le sens
('.e 9trd^nuUi)i(ab(ejung et dans celui de dtot^flaU.
'l" Dans le Cour» de M. V. E. (p. 183 et ISfi) trnvnil ne compte point parmi Ma
exception», où 11 est remplacé par ventail (^tlmfriijltr), qui ne .n'emploie gaère au pluriel,
et par vitrait qui n'a que le pluriel vltraua.
Remarques philotogiques. 1" Hait, curait, émail, travail, etc., font bauM (aopa-
rav. baux), vorau» , èmaus , travau», etc , comme si l'on écrivait au ningulier bat,
rural, émal , traval , etc. , parce que, dans* le fait, on a écrit et prononcé de la aorte:
Kt bien doi mettre en guerredon
Peine et traval de ni fait don.
^Veille et travau de tel don, </i tiffato dono*
I.a confusion était perpétuelle entre ait et al. Elle durait encore au XVII* siècle.
Ménage écrit un quintal. y,lfuintait fait quintaus , dit-il. — Il faut prononeer métal , et
non pHH métail ; cristal, et non pas crlstait ; coral , et non pas corail; poitral , el non
pas poitrail.* (Ménage, Obsere. p. 331.)
Par où l'on voit clairement que la distinction entre ail et al n'était dan.i l'origine
que pour les yeux; que ces finales sonuiilent primitivement de même, c'est adiré, au
singulier <i/ , suivies d'une voyelle, au (aou) , suivies d'une con.sonne ; le pluriel en au
(août), tout naturellement. (Voir p. 32, a" 105—107.)
556. „Ail (^nobtaut^) fait aita ou autx." (Noël et Chapsal.) C'est aitt ou
aus qu'il faut dire.
557. Remarque'' philologiques. 1" Comme dans les mots qui précèdent l'i est id de
snrérogatiun , car nos ancêtres prononçaient al. «Il a été introduit, dit M. F. Génin, dans
la seconde époque de la langue , pour ouvrir le son naturellement fermé de l'a, et , comme
toutes les lettres d'un usage analogue à relul-ci, tantdt il est marqué, tantôt supprimé.
Les plus anciens textes écrivent al.* Pans un couplet monorime en al , dont les rimes sont
loial , val, cendal, mal, cheval, batintal , le poète raconte la chute de Manprine de
Gerbal abattu par Gerins:
nSes fors escus ne li valut un al :
Tote li faut la borle de cristal.* (La Desconfite de Roncevans p. 56.)
^Sort fort bouclier ne lui valut un ail.*
558. ^^ l'O pluriel a/« se prononçant au-i , comme il est ^rit dans plnsienr^ antears.
Rateboeuf, parlant d'un vilain:
Tant ot niangie de bnef au» auâ
Kt duii gras hume qui fu rhaus
Ouc 1.1 paucc ne fu pas mole. (Dou l'et an Vilain. Barb. 1. 110.)
559. 3' Ans, est donc, au pluriel, l'orlliograplic régulière du mot ait.
56(). ^' Mais quelle inconséquenre d'orthographe, dans le» aulx, écrit avec une
l et une x.' Puisque 1'/ équivaut à un u et i'x à un u et à une «, c'est absolument comme
si l'on écrivait les anuus , avec trois u. C'est de nos y«ux que notre langue a appris cette
irrégularité d'ail produisant aulx.
18 ♦
196 La grammaire française.
Nous empruntons k M. F. Génin les observations suivantes , au sujet du mot ail:
„11 est curieux de voir combien l'opinion a varié sur une question si simple, étant
ramenée k ses véritables termes.
y,Ail , dit Ménage , n'a point de pluriel ; cependant M. de Balzac et quelques autres
„modernes ont dit des aulx.*^
>,L'auteur des Réflexions sur l'usage présent de la langue , qui , de son temps fai-
sait autorité, soutient qu'on doit dire des ails; l'Académie se déclare pour aulx.
»Latouche, dans l'Art de bien parler français, rapporte diverses opinions, et con-
clut: Je crois qu'on ne dit ni ail ni aulx au pluriel. Mais il ne dit pas comment il faut
dire. C'est son secret. «
561. L'Académie ne s'est pas seulement déclarée pour aulx; elle nous ap-
prend naïvement que les botanistes disent également ails , au pluriel. Il y a des
aulx sauvages et des aulx cultivés. CAcad.). Il cultive des ails de plusieurs espè-
ces Obid.J.
562. Plus raffinés que l'Académie, les grammairiens modernes ne trouvent
pas ce pluriel de leur goût, et ils veulent qu'on dise des gousses d'ail; comme
si cultiver des ails ou des gousses d'ail , c'était la même chose! il y a diverses
espèces d'ails: des ails sauvages et des ails cultivés; mais il n'y a pas diverses
espèces de gousses ; ou, du moins, la diversité des gousses ne foit pas la diver-
sité des ails.
Tu peus cboisir ou de manger trente aus,
J'entends sans boire et sans prendre repos, etc.
(La Fontaine, Le Paysan qui avait offensé son Seigneur.)
563. Du reste , le pluriel als et ails , est bien plus conforme au système de
prononciation adopté par les modernes que le pluriel atix , son sec et voilé, qui
n'est qu'une réminiscence de l'ancienne prononciation (voir p. 32, n*" 105—107).
Les finales al ou ail, el , oi, suivies d'une consonne, se prononçaient, tant au
singulier qu'au pluriel, aoii , éou , oou , à la manière latine, italienne, ou alle-
mande ; diphthongues claires et sonores , que ne sauraient remplacer les voyelles
modernes au (o) , en, ou, d'une maigreur et d'une sécheresse extrêmes. Le sin-
gulier al ow. ail et le pluriel aulx ; les pluriels hais y cals, carnavals, servals,
régals , bails , mails , attirails , épouvantails , et les pluriels paux , baux ,
locaux , travaux , chevaux , égaux , émaux , maux , soupiraux , vantaux , ne
sont que le témoignage d'une grande inconséquence , dans le travail de ces éla-
gueurs, appelés ^r«/rt/rt«/We/is , qui, pour tailler selon certaines régies à eux,
des arcades prétendues correctes dans un massif de marronniers, en retranchent
impitoyablement les parties le plus saillantes, les plus belles, les plus harmonieu-
ses, et qui, — ayant déjà oublié leur premier plan au bout de dix pas, — finissent
par faire, — d'un tout magnifique, qui charmait par la grandeur, par la variété, par
l'éclat , par la richesse infinie des détails , par les mille façons splendides dont
s'y développait l'intarissable fantaisie de la nature , — la chose à la fois la plus
mesquine sous le rapport de l'exécution et la plus ridicule par les contradictions
qu'elle présente.
Ou il fallait conserver l'ancien mode de prononciation, et, d'après l'ortho-
graphe moderne, écrire au singulier al devant une voyelle, au devant une con-
sonne, comme on écrit encore bel, nouvel, mol, fol, et beau, nouveau, mou,
fou, selon l'occurrence, et au pluriel toujours aus; ou, en adoptant la pronon-
ciation des consonnes , écrire partout al au singulier et als au pluriel. En quoi
serait-il plus ridicule, par exemple, de dire des bans , des carnavaux , des ser-
vaus , etc. , si tel est le système adopté , que des paus , des combats navatix, des
chevaus, etc. ? En quoi serait-il plus ridicule de dire des bails, des vantails, etc. ,
que des mails, des portails , etc.? Et, d'un autre côté, après avoir dit au sin-
gulier cheval, au lieu de chevnu, pourquoi faut-il que je dise au pluriel chevaus,
au lien de chevals? En définitive, le quel était le plus ridicul de celui qui disait:
>,Je sors de riiopitaii , mon général, ou de celui qui répondait: dis donc de
l'hôpital, animai! ?" — Voilà pourquoi ceux qui veulent qu'on dise au plu-
riel, des bocals , tels que Caminade , Catineau , Freville, et Boiste, ne sauraient
manquer d'avoir raison ; et que ceux qui préfèrent bocaux tels que B. de S'-
Pierre, Boinvilliers, Laveaux, et l'Académie, ne sauraient avoir tort.
Formation *lii pluriel dans lea svkstantifs. 197
564. Il i*'y A P*M lonff-lempN <|iron «^rivail eneare miUiU p«ar mUal , r*mm« •■
continue U'écrir» ail , émail , i-tc. Ol i paranil qnl n prU racine «tiinH nll , êmatt , rir. , «
éié exclu du mitai, La prononcinlion vlritruNc , nniti* d'une orllio|traph(> oihI romprtoe,
n'a pu prévnloir dnnN mrlail.
L'tilotoire de ce mot n'ent pna nioinn curieuM que rHIe du nol uU.
Aur mètail et métal, Ménn^t** rctunnalt qu'où dit l'un et l'autre, mala II profère métal.
I/Acadéntie , édition de 1?*JH, ne donne que mêlai, en obKrrvanI tonltfois qu'on
prononce pIn.H ordinairement mutait. I^atooche en tire cette eonnéquence qa'^il fa«t nécea-
tiairement écrire métail*
M. V. IIuKo renchérit encore Nur eux , an rapport de M. F. Génin , a qui noaii em-
pruntonn ce» remarque» sur le mot métal. Non imprimeur ayant mia une porte de métal,
l'auteur du Hhin fait tout exprès un Iouk errata pbiir enjoindre de lire porte de mélall ;
tant la dilTérence lui parait importante! «.Quant au mot mêlait, il n'ext paa moina prédenx,
»I.e métal eM la xultMtanre métallique pure : l'argent e^t un métal. Le nétail eat la *Mh-,
stanie métallique composée t le hron7.e est un métail.*
»M. Hugo (c'est M. F. Génin qui parle) n'a trouve que dana wn imagination cette
distinction subtile et chimérique: il «e fait des idoles pour les adorer. I/A endémie ne
mérite par le blAme qn'll lui adrenae pour avoir écarta de »a nonveUe ë4itloa le pré»
cieux mélall.*
Je nuis h cet if^rd de Tavia de M. Gëniu.
.565. vticuall (btt Zi)aii) , t. do Clinsse, bercAll (bie 'Béfaitjuxtt) ,
bëtnil (bttt< ::lsicb), n'ont point do pluriel.
566. Remarques. 1" Bercail , ne se dit plu» guère au propre ; on préfère apji>ur-
d'hnl bergerie (Sc<)affl>ill). — Au figuré, bercail (Sc^iafiliiU, Sckof^ btr^irctf), ou giron
de l'Kglise catholique, est censé le lieu on les Adels peuvent être en siUeté, et hors dn
quel il» sont égarés. Hamener an bercail une brebie égarée (rtii rcrirrtcé S<Çof in bru
©tall jnrûcffùbrrii) , Hamener un hérétic dans le sein de l'fcglise; ramènera des .sentiments
de piété, à une conduite pieuse, une personne qui s'en était ét'artée. On dit, dan» un sens
anaiog : Revenir, rentrer au bercail.
567. i" Bétail, nom collcctil, .se tlil tles Iti-tes ;i quatro picd.s qu'on mène
paître, comme boeufs, vaches, hrebies , chèvres, lochotis. Gros bétail (boeufs,
vaches, etc.). Menu bétail (moutons, chèvres, etc.). Uurtler fp hi-tnil. Vo'-rrr i-
ttétait. Ce fermier a perdu tout son bétail.
668. S" .flf'A/irti/A- [auparavant bestiaux] (bas" ,')Urtitvicli) , ;tulre nom ooHeilil,
l'ornié de l'adjectif bestial ( tt)t<rifd?)- signitic la in(>me cKoso ((ue bétail. Ce fer-
mier a beaucoup de bestiaits. il est riche en bestiaus. Ses étabtes sont remplies
de différents bestiaus. — plus snhlils (|iie r.\c;idômie , Trévoux, Korand , (îattel ,
Wailly, etc., voient dans hestiau.r le pluriel de bétail. — Laveauv croit que Dé-
rail se dit de l'espcce: te ffros bétail, le petit bétail , — et Itestiatw des indivi-
dus : allez soiyner les bestiaux. — Brave Laveanx ! comme dirait Jules Janin.
569. Par (juelle extrême bizarrerie, universel, substantif, terme 4ç
scolastiquc, fait-il au pluriel universiaux? On distinguait cintf universaux :
le genre, la différence, l'espèce , le propre , et l'accident. Par suite de cet étrange
pluriel ne faudrait-il pas dire, au singulier, tmiversat? Heureusement que la
rhosc n'existe plus.
ciel, aell , alenl. (Voir n" Ô7i.)
570. Cleaa (auparav. rieur} est bien certainement le plnrlel de rlel , qne nos
ancêtres prononçaient cieu devant une consonne, et qu'ils avaient d'abord prononcé ciè, k
la façon de» Allemands, qui disent odié an lien û'adieu ; ce que pronve un ancien rébtu
où l'on voit „pourtrait ung lirt San» ciel pour ung licencié;*^ — maia Teaa (aoparav.
yeux) ne me semble pas pins le pluriel d'aell que bestiau* celui de bêlait; qaoi qn'll
signifie la même chose, au propre; ou s'il vient réellement du mot oeil, il faat c*uveak
«qu'en venant de là Jnsqu'ici
11 a bien changé sur la route.*
Je sais bien qne le son eu s'e.nt noté k diverses époques oe . ue , el; nais d'eè vient
l'y dn plHrielV N'4)at-il qn'une trauapositioa de l'i 4a singulier^ Kn t««t «m, U aeitiilMn
198
La grammaire française.
d'écrire au singulier «î/»7 et au pluriel ieus, tant pour resserrer davantage le lien de pa-
renté qui existe entre ces deux mots que pour diminuer le nombre des difficultés d'ortho-
graphe et de prononciation.
Aïeus Canparav. aïeux} dans le sens A'ancêtres (SBorfaîjtfn , Sl^nnt) ne parait pas
avoir de singulier. Cependant il y a un drame de Grillparzer intitulé bte 3I|n. Comment
traduira-t-on ce mot, si ce n'est par Y Aïeule?
571. Voici les prescriptions que donne la grammaire à l'égard des trois
mots, ciel} oeil) aïeul.
Ciel; dans son sens primitif et collectif, fait au pluriel cieus (auparav. deux}.
Exemples. L'immensité des cieus.
Parcourir les cieus. — Les anciens
croyaient à l'existence de plusieurs cietis
de matière solide et transparente. — Les
cieus des planètes. — La voûte du ciel,
des cieus. — Vn ciel, des cieus d'airain. —
Un temp (auparav. temps) sec et aride. —
Ciel , dans un sens détourné *) et distributif, ne s'écarte point de la règle
générale, et fait au pluriel ciels par l'addition d'une s.
Le royaume des cieus. Notre père qui
êtes dans les cieus. — Voir les cieus
ouverts. Avoir une grande joie. — Poét.,
Vivre sous un ciel inconnu, sous des cieus
inconnus, dans un pays étranger où l'on
n'a ni parents ni amis.
Exemples. L'Italie est sous un des
plus beaus ciels de l'Europe. Le ciel de
la France, le ciel de l'Ilalie sont des
ciels favorisés des diens (auparav. dieux}.
— Des ciels de tableaus. Ce peintre fait
bien les ciels. Ses ciels sont légers, va-
poreus (nwpnvAy. vaporeux}. Des ciels
Oeil devient au pluriel i/eus (ou ieus} , pour signiiier l'un et l'autre oeil
(ou euiQ envisagés collectivement.
de tapisserie. Les ciels, dans les tapis-
series, réussissent mal à cause du grenu
des points. — Des ciels de lit. — Des
ci'ef* de carrière. — Galerie à c/ef ouvert.
— Ouvrir plusieurs ciels dans une car-
rière.
Exemples. Avoir mal aus y eus. Le
blanc des yetis. Cliyner les yeus. Les
y eus Itn pleurent. Avoir de grands , de
petits yeus. Avoir les yens beaus , de
beaus yeus. Avoir les yeus bleus, noirs,
gris , verts , pers , bien fendus , à fleur
de tête , vifs, perçants, brillants. Avoir
les yeus louches , creus , enfoncés , ha-
gards , de travers , battus , chassieus,
cernés , rouges, morts. Ouvrir, fermer,
baisser, ciller les yeus. Lever les yeus
au ciel. Rouler les yeus dans la tête. Se
frotter, s^essuyer les yeus. J'ai peine à
voir , le soleil me donne dans les yeus.
J'ai le jour , le soleil dans les yeus.
Avoir la larme à l'oeil, les larmes aus
yeus. Les larmes ont coulé de ses yeus.
Ses yeus ont versé , ont répandu des
larmes , se sont mouillés , humectés de
larmes. Ses yeus étaient humides , bai-
gnés, noyés de larmes. — Par exagéra-
tion. Les yeus lui sortent de la tête (bt'c
Sïugen treten, f^ringen iî)m auê bcm^o»
t)fc), Il a de fort gros yeus, ou ses yeus
sont enflammés de fureur. — Avoir un
oeil , des yeus de verre.
Fig. , Un bel oeil , de beaus yeus ,
deus beaus yeus. Une belle femme. Il
est de ces hommes que deus beaus yeus
subjuguent. — Avoir l'oeil spirituel, ou
les yeus spirituels , malins , doux, ten^
dres , amoureus , mélancolies , riants,
stupides , distraits , inquiets , méchants,
durs , etc. Elle a l'oeil fripon, ou les
y mis fripons, éveillés, agaçants. Il a
les yeus , des yeus moitratits , languis-
sants , langoureus , ardents , pleins de
feu. La gaieté, la joie, l'espoir, le cou-
rage brille dans ses yeus. Les yeus sont
le miroir de l'âme. ~ Arrêter , fixer ,
jeter , porter ses yeus sur quelqu'un,
sur quelque chose. Tous les yeus étaient
tournés vers lui, étaient dirigés vers
lui, étaient fixés sur lui. Il avait les
yeus fixés en terre. Etre exposé aus
yeus du public. Ce spectacle arrête, at-
tache agréablement les yeus. Détourner
les yeus de dessus quelque objet. Suivre
quelqu'un des yeus. Il attire sur lui les
yeus. L'orage a dérobé le ciel à nos
yeus. Ses yeus se sont tournés vers moi,
arrêtés, fixés sur moi. Nos yeus furent
témoins de cette étrange aventure. Cet
objet fait plaisir à l'oeil, aus yeus, plaît
aus yeus , charme les yeus. Nos yeus
ont été frappés d'un spectacle nouveau
pour nous. J'ai jeté les yeus , en pas-
sant, sur cette boutique. — Je n'ai fait
0 C'est à dire , appliqué , étendu par analogie à divers objets autres que le cUl même.
ForniMtiun du |ihirip| dan» les mibitantifs.
199
Jue jeter le$ yeiis sur celte broc/ivre^
p n'ai lait «pic la l'airoiiiir Mipcrll-
eicllriiirnt.
Fig. ol farii. , // porte tes yeus tloim
la poche , il a wihlit' ses puis chez lui ,
ses luiiotics.
Aimer t/velçn'uit cowmt Ken yetiê ,
plus que ses yetis , L'aimer beaiiroup ,
l'ainioi' tend 10 nie II t.
Fiji^. et f;im. , Aroir îles yevs (^wa^tw
bflfcfn , x\'\àii blinb ffiii), Se pas l'tre
dupe, s'appneevdir de ee (|iii se passe.
Aroir de lions yeus (i^utf ^du^n t?ti'
bfn) , Voir proniptement et distincte-
ment de certaines rhuses qui échappe-
raient aus autres.
Fig. , Aroir ries yeus ri'aiyle (^tltr-
flugtn ^ûtfn), Avoir les yeus vils et
perdants ; et . au sens moral , avoir une
grande pénétration d'esprit.
Fig. , Aroir ries yrvs rie lynx (ilwéf'
auf)rn i^abttx) , Voir, découvrir les ob-
jets de loin, et, au sens moral, v»)ir
clair dans les alFaires, dans les desseins,
dans les pensées des autres.
Fig. et fain. , Aroir ries yeus ri^ Argus
Otr^u^duç^cn 1o<xbtx\), Être fort vigilant,
observer tout avec soin , exercer une
active surveillance.
Fig. , Aroir ries y eus un bout ries
rioiffts. Avoir le tact très lin, faire avec
habileté des ouvrages de main très dé-
licats.
Fig. et fam. , Aroir ries yeus rie boeuf.
Avoir de gros yeus. — Aroir des yeus
de chat y Avoir les yeus entre gris et
rous (auparav. rouxj.
Fig. et pop. , Aroir les yeus plus
grands que la panse (Me Stugen grcper
^abtn aii btu SBanfl) , Annoncer un
appétit vorace, et se trouver bientôt
rassasié.
Fig. et fam. , Avoir tes yeus malades,
les yeus bouchés , les yeus de travers.
Ne pas voir les choses telles qu'elles sont
et qu'elles paraissent à ceus (auparav.
ceux) qui ont de bons yeus. On dit de
même à une personne à qui l'on repro-
che de n'avoir pas apperçu ce qui de-
vait la frapper : Où ariez-rous donc les
yeus '/ Ariez-rous les yevs aus (auparav.
auxj talons ?
Fig. , Aroir l'oeil à quelque chose, sur
quelque chose (tin Slu^e auf einf Sadbe
habtn), En avoir soin, y veiller, y pren-
dre garde. Ayez les yeus sur tout. Ayez i
les yeus sur les ouvriers.
Fig. , Aroir les yeus sur quelqu'un (tin
Xuge auf 3tnit)nben ^aben; 6in(n btob'
a«^ten), Le regarder, l'observer attenti-
vement, il se dit au sens pbysie et au
ttena moral. On Aoit rMûrm/ de le iv-
roir , tout le vn-nrie avait les yeus tur
lui. Tout te uionrie avait les yevM sur lui.
Tout le monrie a les yevs sur l'hcmme
tu place , il ne peut cacher auctme de
"tes df'marrhe*.
Fig. , Avoir tm bandeau strr tes jtevs
(tint^intt fer ttn ?* ■ ' ^rn). Etre
préoccupé de quelqn. de quel-
que prévention (|ui <M.r.. i.. déjuger
sainement des choses.
Fig. , Aroir quelque chose devant les
yeus (fine <Bad}t t?cr 5lu<^fn fi'abfn), Kn
avoir la pensée lellement remplie, qu'on
en fasse la règle de sa conduite. // a
son devoir, il a l'honneur rierant les yevs.
Fig. et au sens inor;il , Blesser les
yens (bif ^xio^tn totrttunbrn ; 9îeib erre»
grn), Déplaire, causer du ehagrio, de
la jalousie, etc.
Fam. . •Conserver tme chose comme la
prunelle de l'oeil, comme la prunelle de
ses yeus (tint ^aâ)t tvit ffincn %uç{apfti
tialttn) , La conserver soigneuschient ,
précieusement.
Fig. et fam., Cottrer des yen» une
personne (mit unffrwanbtrm i&rtUétn
3?ti(f auf C^intm ru^rn), une chose, Re-
garder cette personne, cette chose avec
intérêt . avec complaisance.
Fig. et fam. , l'ot/.s- cherchez votre
livre, il rous crhe les yeus (ti iit^t
it)ntn t»cr bfr 9îaff)- Au sens moral ,
i'otis disputez à tort; la chose est évi-
dente, elle crève les yeus ( . . . . ifl |anb>
greiflitfe).
Déciller (atiparav. dessiller) les yeus
à quelqu'un (éintm bit Sïug<n ôffntn).
Le désabu.ser, le détromper , lui faire
voir clair sur quelque chose.
Fig. et au sens moral , Donner dans
les yeus de quelqu'un ; à quelqu'un (in
bie Slugen fl<c^fn , in bit ^iia^tn faUfn;
bltnben; tfrbtfnbfti), L'éblouir, le ten-
ter, le séduire par un certain éclat.
Fig. et fam.. Cette femme lui a don-
né rians l'oeil (biffe Çrau fltc^t iljm in
bie Slugm, qtf&Ut ihm).
Fig. et fam. , Être prh de s'orra^
cher les yeus (fitfe bit îlu^fn au8 htm
Sicpft Tti^tn tt?cllfn) , se dit de deux
personnes qui ont ensemble une alterca-
tion violente. On dit dans le même sens,
se manger les yeus , le blanc ries yeus.
On dit aussi , se sauter aus yeus.
Fig. et fam.. Faire les yeus doux,
les rious yeux (fû§e5^ti(ft »<rffn) à umê
personne, Lui témoigner de l'amour par
ses regards.
Fig. , Fasciner les yeus (hit Vusrtt
))erbUnb(n) , Les éblouir par des toart
200
La grammaire française.
de subtilité, ou tromper par un faus
(auparav. faux} éclat, par une fausse
apparence.
Fig. , Fermer les yeus (bt'e Slugen
toerfd()tte|en; cîn %\xa^t jubriirfen) sur
quelque chose, Faire semblant de ne pas
s'en appercevoir (auparav. apercevoir),
ou se refuser à voir ce qui est évident,
ce qui est prouvé.
Fig. , Fermer les yeus de quelqu'un
(6tncm bic 5ïugen ^ubrûcfcn). L'assister
à ses derniers moments.
Fig. , Fermer les yeus (bic 5lugen
fci^ltcfen, flerben) , Mourir.
Fig. , Frapper les yeus (tn bie 2(u=
gen falïcn , f^rtngen) , Être fort visible,
être évident.
Fig. et fam. , Jeter de la poudre
aus yeus ((Sanb in bic Stugcn ftrcucn),
Éblouir, surprendre par quelque éclat
extérieur, par quelque apparence trom-
peuse.
Fig. , Jeter les yeus sur quelqu'un
pour quelque chose. Songer à lui par
rapport à cette chose.
Fig. , La chronologie et la géogra-
phie sont les yeus de l'histoire.
Prov. et iîg. , Les yeus fermés , les
yeus ctos (mit gcfciyloJTênenStugcn; biinb^
ttngê).
Prov. , Loin des yeus , loin du coeur
(auê bcn 5(ugctt , «uê bcm ©inn).
Fig. et fam. , Manger, dévorer quel-
qu'un des yeus ((Siitcn mit bcn 5lugcn
ttcrfdj(ingen).
Fig. , N'avoir des yeus (nur 5(ugcn ,
nue ®tnn ^aben) que pour une personne,
N'avoir d'affection que pour elle, lui ac-
corder une préférence exclusive.
Fig., Ne pouvoir fermer l'oeil, n'avoir
pas fermé l'oeil , les yeus de toute la
nuit (bic ganjc ^a^t fcin ^tugc ^utf)un,
nid^t fd^tafen fonncn).
Fig. , Ne rien voir que par les yeus
d'autrui (Slltcê nur mit frembcn 2tugcn
fet)cn).
Fig. , Ouvrir les yeus (bic5tugcn off*
ncn ; bctrarfytcn), Regarder. Au sens mo-
ral. Découvrir des choses que la pré-
vention avait empêché de voir.
Fig. , Ouvrir les yeus , faire ouvrir
les yeus à quelqu'un sur quelque chose
(étncm bie 3tugcn ù6cr Hwaè ôffncn) ,
Lui donner sur cette chose des connais-
sances qu'il n'avait pas.
Fig. et fam.. Ouvrit de grands yeus
(grof c 5ïugcn mad^en ; fef)t: crflaunt fcin).
Fig. et fam. , Pour les beaus yeus
de quelqu'un {'{nx Gtncn, fur ©incô àScr=
gniigen) , Pour lui, en vue de lui faire
plaisir.
Fig. , Sauter aus yeus^(xn btcSïugcn
f^ringcn; offcnbar fcin) , Être évident,
manifeste.
Fig. , Voir une personne , une chose
d'un oeil indifférent ou avec des yeus
iîidifferents (cine ^crfon, cinc (Ba^e mit
glcirf)gû(ttgcm 5lugc anfctjcn) , jaloux,
dédaigneus , chagrins , etc.
Fig. , Voir une chose par les yeus de
l'esprit , des yeus de l'esprit (cinc ®ad^c
mit bem SSerftanbe , mit bcn 5ïugcn bc§
©ctftcê bctracï)tcn) , L'examiner par la
raison. La voir avec les yeus de la foi.
La considérer avec les dispositions, les
sentiments que donne la foi. — Ironiq. ,
Il faut donc voir cela des yeus de la
foi , c'est à dire, le croire sans le com-
prendre.
Fig. , Voir tout par ses yeus (2ïttc8
mit fctncn cigcnen 5lugcn fc^cn, bctrac^î
tcn) , Ne s'en rapporter qu'à soi pour-
voir les choses et pour en juger , etc.
Aus yeus , sous les yeus, locutions
prépositives (untcr bcn 5tugcn ; in (Sc«
gcniuart), Sous les regards, en présence.
Fig., Aus yeus (tn bcn Slugcn, toor
bcn5(ugcn), Suivant la manière de voir,
selon le sentiment. Aus yeus du monde
la vertu est souvent ridicule,
Adv. , Regarder entre deusyeus, en-
tre les detis yeus (fd^arf, fcft), Fixement.
Fam. , Entre quatre yeus (unter toicr
5lugen) , Tête à tête.
Bemarque. »Oii prononce ordinairement
par euphonie entre quatre-z-yeus^ ditl'Aca^
demie , sans en donner d'autre raison ; se
contentant ainsi du rôle de greffière de
l'usage , pour emprunter un mot de M. F.
Génin,e< d'être à l'usage ce que le daguer-
rèotyp est aux foi mes extérieures. Pour se
rendre compte de cet usage, qu'on aurait
tort de trouver singulier, voir p. 36, n" 120 et
suiv. Nos ancêtres écrivaient entre quatres
yeux. Tous les noms numéraus prenaient l's,
pour les liaisons, hormis cens à qui l'éty-
mologie fournissait une autre consonne.
S'uns hom loue un pasteur pour ses brebis
garder ,
Il li doit sauvemtînt mener et ramener.
(Jubinal.)
Les Espagnols disent de même unos. On
s'en étonne, l'on a tort. L'erreur vient de
ce qu'aujourd'hui ïs ajoutée à la fin d'un
mot ne réveille plus que l'idée du pluriel ;
tandis que , comme Ve muet , elle cumulait
autrefois deus fonctions bien distinctes.
La première forme de deux Cqu'il faut
désormais écrire deus) a été dui, dou, et
devant une voyelle , dons.
„0n écrit quelquefois jMs</«es, avec une
s à la fin , quand une voyelle suit et l'on
fait sentir la liaison." Ainsi parle l'Acadé-
mie. Pourquoi le même privilège ne serait-
il pas accordé au mot quatre, du moins
avec le mot yeus, plutôt que de laisser suh-
Formation du pluriel dans les substantifs.
fOl
Fi g. , Par deê$tu têê yeuê (bî* âber
\>\t %\xa,tr\, nu(>r a(ê man t^un obrr rr*
trai)rn ranni.
IVotN* 1^1 (çrainiiiairc étant l'art de
parli'i-, il iiétait pa« inutilr de rapporter
ici (iticlqiies unes des nombreuses loeu-
tions où s'emploient les mots ofil et yeu».
Oeil, dans un sens détourné et tIiUnbiiU/\ iic s'écarte point de la réfle
générale, et lait au pluriel oeila , par l'addition d'une k.
HÏHtet un« bixmrerle comme celle que non«
HlKiinlon».
Ali*'ii(lu que rrla ne préneiito aucun
Inconvéïilciil, l'Hulfur An la Urammiiirr dir-
crèie : On i-crira dénormala : quatre* yaua.
Vienne, 5 Juillet IHAV.
I. ^
Exemples. Un oeil de. Mme. /tes oeils
tie Mme. Vn pain qui a des oeils , qui
u tle yrands oeils ; un fiomaye qui n'a
point d' oeils ; ce houilion est très-yrtis,
il a beaucoup d'oeils ; en t. de Jard. ,
Tailler à deus oeils, à trois oeils (Land. ,
La Loy). — Je vous nomme mes auteurs,
pour montrer que Je ne suis pas seul
d'un avis contraire à eelui de l'Aca-
démie. Car l'Académie dit bien réelle-
ment: l'n pain qui n des i/eu.r,qui a de
grands yeux, etc. l'our ma part, je ne
.saurais entendre parler </(■»■ yrands yeux
d'un pain, sans croire que ce pain a
de la barbe au menton et des lunettes
sur le nez , à la façon de M. L***. Ce-
pendant le besoin déjouer sur les mots
peut faire excuser le pluriel yeus, dans
cette espèce de proverbe : // faut choi-
sir du fromaye sans yeus , du pain qui
ait des yens , et du vin qui saute ans
yeus (man muft .^dff cbnt ^tui^fn, a?rot
mit 3(ui^cn, unb SBfin tvoJMfn, bcr in btn
kop\ (leiat). — Quant aux mots oeil-
lajfe) , oeil-de-chal (pierre précieuse).
opi7-</f-*orM/' (fenêtre ronde), etc., s'il
y avait jamais idée de pluralité pour le
mot oeil , c'est bien des yeux-^te-hoeuf,
des yeux'de-chat , etc., qu'il faudrait
dire, et non pas des o«7*-de-boeuf, etc.,
parce que, pour être employés figuré-
ment, les mots ne changent pas de na-
ture; mais, comme ce sont la des .sub-
stantifs composés qui ne souffrent point
d'analy.se, attendu (pie l'idée de plura-
lité ne porte que sur le mot sous-enten-
du , désignant un objet tout autre oue
celui qui est dénommé par chacune des
parties composantes , c'est des oeil-de-
hoeufs , des oeil-de-chhres , etc. , qu'il
faut écrire sylleptiquement; d'autant
plus (|ue tous les oeil-de-boeufs, tous les
oeil-de-cht-rres de l'univers ne sauraient
jamais constituer plusieurs oeils ni plu-
sieurs espèces A'oeils et que ce ne sont
jamais que des espèces de coquillages,
des espèces de fenêtres, qui offrent quel-
que ressemblance avec un oeil de chè-
vre, un oeil boeudef.
de-chèrre (plante), oeil-de-bouc (coquil-
Aieul , devient au pluriel aïetts , pour, désigner collectivement, 1"
ont vécu dans les siècles passés (bif S8orfaf)rfn) : c^ était lu mode chez n
et 1" les personnes dont on descend : ce droit lui vient de ses aïeus.
ceus qui
nos aïeus ,
SOorâltfrn). Nous sommes les enfants de
nos pères , les nevcus de nos afens , et
la postérité de nos ancêtres (wir finb btf
J^inber unferer ^dtev , bie ^nfel unferfr
aSordltern, unb bie Slac^fommenfci^aft
unferer îBorfa^ren).
Exemples. Nos aïeus ont devancé nos
pères, dont le siècle touche au n»Ure
(unffrt a.^ordttfrn jïnb unfcrn aSâttrn
borûuégfaanijcn , bcren ^eitalter an taS
unffre gciirfnit i)at). Nos ancêtres sont
filus reculés que nos aïeus (unfere SSor=
af^ren rficfien lofiter ^jurûrf , ali unfere
Aïeul, dans le sens distrihutif, signiliaiit grand-père (©roftiater), ne s'écarte
point de la règle générale, et fait au pluriel aïeuls , par l'addition d'une s.
Exemples. Ses deux aïeuls assis- 1 grand-père paternel et son grand-père
laient à son mariage , c'est à dire , son maternel.
Rf marques. 1<> Le mot i'ateul n'a point de compose «u delà de cens de btêateut ,
et de trisaïeul, et, quand on parle des degrés pins éloignes, «a dit, quatrième aïeul ,
cinquième aïeul.
2« Aieul , bisaieul , etc. , deviennent au féminin a)eu/e , bitaieule , etr. , pour dési-
gner la grand-mère, etc. Aïeule paternelle. Aïeule maternelle. Citait bon du temps 4«
N0( ateulet.
col-
grammainens, y com-
pris l'Académie, et dites-moi s'il ne faut pas conclure de leurs contradictions
qu'il n'existe encore aacuo livre où l'on puisse apprendre le français.
57S. Quoi de plus simple que cette explication par la distinction du sens
iectif et du sens distributif! Consultez maintenant les divers grammairiens, v c
202 La grammaire française.
573. Cette simple distinction explique nettement , comme on le verra plus
loin, une multitude âe pluriels, soit absolus, soit relatifs, qui sont pour les gram-
mairiens autant d'énigmes indéchiffrables.
574. Observations. 1" On sait que les substantifs en ati et en eu, tels que
chapeau, manteau, lieu, moyeu (^laie) , etc., tenaient pour l'a? au pluriel. Mais le
règne anarchique *) de Yx est passé sans retour. Romulus a rétabli Numitor; et
désormais on écrira au pluriel les manteavs,\ts chapeaus, les liens, les moyeus, etc.
Note intercalaire. Je demande si moyens, lieu s , au pluriel avec s, seront plus
facils (auparav. faciles) à confondre avec moyens, liens, que lieu, moyeu, au Mngulier
avec lien, moyen. CVoir page 177, n» 474.)
8" Sous la conduite de MM. Noël et Cliapsal et autres bavards, les sept noms
suivants en ou: bijou (Srfjmudf), caillou (.^tcfct), c/iou (^oi)l) , ffenou (^nh) ,
joujou (®:|)tc(jeu9) , hibou (@ntc) , et pou (Saxië), étaient aussi allés grossir le
parti du désordre. 11 est vrai que joujou , bijou, hibou, verrou, manquaient sou-
vent à l'appel. En revanche, glouglou, personnage bien digne de ces clubs bachics
(autrefois bachiques, terminaison réservée désormais pour le féminin) se faufilait
toujours dans la foule.
Qu'ils sont doux,
Bouteille jolie.
Qu'ils sont doux
Tes jolis gloîigloux (désormais glouglous) !
575. Tous les autres substantifs sont restés fidels (auparav. fidUes) à la
cause de l'ordre; et il n'en a pas moins suffi de cette mince minorité pour boule-
verser toute la grammaire. Mais je tiens la plume d'une main ferme, et j'écraserai
l'anarchie des mots , tout comme celle des idées, ou je périrai,
576. 11 y a encore le mot m^ent qui tranche du Cossuth et du Proudhon ,
et qui, non content des absurdités qu'il a engendrées, sous le rapport du genre
(voir p. 13, n" 41), refusera sans doute de se soumettre aux nouvelles prescrip-
tions décrétées, page 190. Afin que nul n'en puisse prétendre cause d'ignorance,
voici les mesures que nous croyons devoir prendre à son égard.
Dixiéme'^' décret»
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs,
L'Auteur de la Grammaire Française y
Attendu que le mot gens vient du latin gentes;
Attendu que la suppression du t étyraologic n'a pu être l'effet que de l'igno-
rance des grammairiens ;
Attendu que, si nos pères ont écrit genz, comme granz, petiz , quatre-
vinz, deux-cenz, etc., c'est parce que le z avait le privilège de représenter un t
ou un d et une s, comme en allemand; qu'ainsi le retour de Vs devait néces-
sairement amener celui an t , comme on voit que cela s'est fait pour grands,
petits , etc. ;
Considérant, en outre, que ce qu'on nomme Vusage n'est que l'opinion des
viles multitudes; que l'opinion des viles multitudes est peu de chose dans la ba-
lance de la raison;
Vu cette sentence de Lévizac, reproduite par Laveaux: »Si l'usage avait
établi une exception, la raison devrait l'abolir;" — décrète:
Art. unique. Gensy écrit sans t, est décl&ré barbarisme, et comme
tel proscrit de la langue. — Les poètes, les linguistes, les professeurs,
dignes de ce nom, sont chargés de tenir la main à l'exécution du présent
décret.
Donné à Vienne , le 6 jnUIet 185V. li» W»
>) Nous écrivons anarchique an lien A'anarchic, pour que Je lecteur soit plus vite tentç
de rendre an mot règne son véritable genre.
Formation du pluriel dans le§ substantifs. tûZ
EiempIfH de nubstantirs emplotét tant ai Niugulier ^a'an pluriel.
I.it vriilti liberté fllle de Ih Houmlsition.
Si Itt lihfrtë n'est (jiie Vautorité même
F;is.s;iiit (les rois :iu peuplf , muitlitme : atuithème .'
Aiuithhnp à la liberté !
Uui n'oht alors que le yt^nie
Ihi mal et de In rviiaulé
Sur le dos de la foule en triomphe porté ;
^ui n'est plus que la tyrannie
Dans sa plus grande et plus horrible intensité.
Gloire nu grnnd Loyola , gloire à saint Dominique ,
Ces liéroê de Vautorité ,
Armés de piett eu cap eoutre la liberté ;
Plutôt qu'A ces tyrans à la face bachique
(jui s'en vent proclamant d'une voix frénétique
L' u n i versel le répnblit/ue !
Incapables d'avoir une itie'e entre tous!
Kt, de Sparte ou de Home éternels plagitiire$ ,
S'effor^;anl d'accorder, comme feraient des fous,
I.es éléments les plus contraires!
Ne sachant pas encore, après (juatre mille ans
De tumultes affreus et de combats sanglants ,
Que la liberté, c'est une chose absolue
Qui n'est pas compatible avec {'autorité,
Kt que c'est peine superflue
De vouloir mettre un terme à leur rivalité ,
Ku les fondant dans Vunité:
Vous avez beau citer, soit Rome, soit la Grèce,
Où l'une brille, il faut que l'autre disparaisse.
L'autorité, c'est l'eau; la liberté, le feu;
Pour les faire accorder il faut te main de Dieu.
L'une sera toujours le ttissoivatU de l'autre;
Et , du jour où Vautorité
Croit pouvoir pactiser avec la liberté,
Elle abdique. — Le grand apôtre
De la rédemption universelle a beau ,
Par pure courtoisie , exalter V Angleterre ,
Four Vexetnple , — rare et nouveau
Parmi les peuples de la terre, —
Qu'elle donne au monde ébloui
D'un roi faisant asseoir sur le tràne avec lui
La liberté y cette rivale.
Qui veut bien n'être là que son humble vassale ;
Il a beau célébrer sa constitution,
Dont la belle réception
Qu'on lui fait sufllrait pour prouver V excellence :
L'état de l'Angleterre est pire qu'on ne pense.
En France, il n'en est pas ainsi.
Éperdument épris de sa chimère vaine.
Notre peuple n'a rien d'un amoureus transi.
Content de soupirer près de son inhumaine.
Sa maîtresse à ses vœus doit se rendre ; ou , sinon ,
Il lui fait violence. Et de là les désastres
Qui vont troublant le cours des astres
Et répandent partout la désolation
Tout ou rien. Voilà sa devise.
.Mais, pour que son voeu se réalise,
204 La grammaire française.
Il ne sait pas s'y prendre. Et voilà le malheur!
Il ne sait pas en quoi la liberté consiste.
11 ne la connaît pas. Cependant il persiste
À l'aimer d'un amour qui tient de la fureur.
La liberté n'est pas cette terrible femme
A la voix rauque, aus yeus de flamme,
Qui s'avance, toujours ivre de sang humain,
A travers des débris une torche à la main.
C'est une belle vierge , au regard angélique.
Dont le plus grand héro d'aucune république
Ne peut pas se vanter d'avoir connu les traits;
Type de Raphaël ainsi que du Corrège! —
Dont la robe de lin, plus blanche que la neige,
D'une goutte de sang ne se souilla jamais;
Qui, se voilant à' horreur au bruit de nos forfaits,
Remonta vers le ciel avec tous ses bienfaits.
Et , depuis Yâge d'or jusqu'au siècle où nous sommes ,
Ne s'est pas remontrée un seul jour chez les hommes.
Voilà celle pour qui mon coeur brûle à' amour ;
Dont la douce beauté respire mille charmes,
Et dont je vous supplie, atnis , avec des larmes,
De hâter parmi nous le bienheureus retour
Plus de dissensions , plus de cris , plus à'alarmes !
Plutôt que de vouloir triompher par les armes ,
Laissez-vous égorger pour elle vaillamment.
Et, pour pris d'un tel dévouement,
Vous la verrez bientôt, belle comme V aurore ,
La bouche souriante et le fi-ont gracieus
Descendre parmi vous de la hatiteur des cieus ,
Vous combler de ses dons que rien ne décolore,
Du coeur le plus charmant répondre à tous vos voeus ,
Et partout, mes amis, sur vos pas faire éclore
Mille fleurs de tendresse et de félicité
Dont n'approche ici-bas aucune volupté.
Voilà la liberté qui doit sauver le monde.
Voilà la liberté qu'il nous faut conquérir.
Vouons-lui, mes amis, une ardeur sans seconde.
Pour elle, mes amis, sachons vaincre ou périr.
Mais, pour pouvoir lui plaire, il faut savoir souffrir.
Laissons-nous égorger pour un sourire d'elle,
Plus précieus cent fois que tous les vains lauriers
Dont l'autre liberté va de sa main cruelle
Ornant dans les combats le front de ses guerriers.
Cette autre liberté, qu'elle soit sur la terre
Mise au rang des plus grands fléaus,
Redoutée à l'égal des plus horrible maus,
A l'égal de la peste, a l'égal du tonnerre !
Tel est l'affreus danger que cette liberté,
Gra-nde coureuse ù' aventures ,
Fait désormais courir à la société,
Que l'inquisition et toutes ses tortures
Sont près de devenir une nécessité.
(Le livre, t. VIll.)
Écrit à Téplitz, le 19 november 1851.
La gloire des hommes se doit toujours mesurer aus moyens dont ils se sont
servis pour l'acquérir. (La Rochefoucauld.) Le monde récompense plus souvent les
apparences du mérite que le mérite même. 0^0
Kxemples de subst. eaployés tant au tlni^. qu'a* plnr.
Les vertus se perdent dans Yintérêt , rumroe le» flrure» dans la wtfr. Oà.)
Ce que nous prenons puur des vertu» nVst souvent qu'un uêêewtbtape 4«
diverses actions et df divers inlf'rt'f/i qur la f'urliinc ou notre iiutustrie-nureat
arranger ; et ce n'est pas toujours par vnitUince et par vhaatettf que leM komwteM
sont vaillants et que les fcmmen sont chastes, (id.)
Si nous résistons à nos passions, c'est plus par leur faiblesse que par notre
force, (id.)
La forcir et lu faibtessf de V esprit sont mal nommées; elles ne sont en effet
que la bonne ou In mauvaise disposition des uryanes du corp. (id.)
Les passions ne sont que des torrents i\'iil>'r\
yui circulent dans i'àine en vaynes débonl. r^
(Le t.irre, {. VII.)
Les château» que l'on bâtit en Kspagne empochent de trouver beau celai que
l'on a dans son pays.
Les tahleaus de [histoire inspirent la résiynation. Quand les homme» furent-
ils moins nialheureus?
Il n'y a point de liens communs pour celui qui sait écrire et qui sait penser.
(nuaatnilt.)
Travaillons. Le travail, source de la richesse,
En nous rendant heureus peut seul briser nos fers.
Travaillons. Le travail, c'est Vesprit de sayesae.
C'est l'ordre et la beauté dont brille ['wiivers.
(Le Livre, t. IV.)
Les travaus du corps et cens de l'esprit se soulagent mutuellement.
Ù côté percé d'une lance !
(s pieds et mains percés de clous! (Le Livre , t. IX.)
Ce n'est que devant Dieu qu'on doit être à yenous. (Chénier.J
Que vos yeus ne soient pas, sous leur faible paupière ,
t'omme cens des hihous que blesse la lumière. (Le Littre.)
>,Je le vois à travers les trous de ton manteau,' disait Socrate à .Antistbènes.
Diogène, lavant ses chous, criait à Aristippe: »Si tu savais manger des cAouff,
tu ne ferais pas ta court ans yrands. -- Et toi, répliquait .Vristippe, si tu savais
faire ta court aus yrands , tu ne serais pas réduit à manger des chous."
\]i\c servante comptait ainsi sa dépense: »le petit pain d'un sou de madame,
deux sous , etc."
«Pour riioiinenr du pa^s, avec un AUrmand
Ct^rtniii tinscon disputait Tivenienl.
» — Nous l'emportons sur tous l»*s Hiitres.
„Beaufè , mérite, esprit, talent, tout brille en nftns.
I» - Clier vou.H, dit le (iiTinain, y trouve-t-on des fousf
»— Abl .saiidis! et nos fous Hont plus fou» qne les vAlre^.' (Anonyme.)
II
Substantifs composés.
CVoIr le flixième décret, page 191.)
Voici la liste k peu près complète des noms conipn<i^ , atfn qu'il ne reste pla.<i trace
d'une dimrulté qui h tlonné tant de tablature aus e.<«prits.
Singulier. Pluriel,
abat-jour, m. 'B^t&ç\ftn^tY, abat-jours
hit-vent, MJ. âSfttfrba*, abat-vents
a«-eompte, m. 'Jtbfrfilai^Siiabtun^, à-comptes
à-coup , m, ^"Kurf , oto§ , à-coups
aigre-doux . «/(/. faucrfù^ , aigre-doux
aigne-inarine, f. btr Sd'iuamarin , aigue-
niarines
annonce-omnibus, f annonce-omnibus
Singniier. Pluriel,
appui-main, m. îOîaltrflocf, appui-mains
après-dînée, /! ^îactimittaiV après-<lînées
après-inidie , /". dUcbmittati , après-mi-
di es
après-soupée , /". 3l6enb, après-soupées
à-propos , m. à-propos
arc-boutaut, m. 9tt«6(be|)ff t(tr, arc-bou-
tants
206
La grammaire française.
singulier. Pluriel,
arc-doubleau, m. ^fet(cr6ogen, arc-dou-
bleaus
arc-en-ciel, «i. SdegcnBogcn, arc-en-ciels
arrière-ban, m. .^cerbann , arrière-bans
arrière-bec, m. ber fjtntere ^fci(cr\)or=
ftorung obcr S^jorn , arrière-becs
arrière-boutique,/*, .^tntcrfabcn, arrière-
boutiqnes
arrière-corp, m. .^^intergebâubc, arrière-
corps
arrière-court, f. J^lnter^of,arrière-courts
arrière-fais, m. ^aéja^ihuxt, arrière-fais
arrière-fief, m. 3lftertcf)cn, arrière-fiefs
arrière-garde, f. 9lacf)tra6 , arrière-gar-
des
arrière-goût, m. 9îad;gefc^ma(f, arrière-
goûts
arrière-main , m. 9lûcf fd^tag , arrière-
mains
arrière-neveu, m. Urnejfe, arrière-neveus
arrière-pensée , f. gef)ctmcr 58orbct>att ,
arrière-pensées
arrière-petit-fil, m. Urenfet, arrière-
petit-fils
arrière-petite-fille, f. Urcnfetin, arrière-
petite-filles
arrière-point, m. (Ste^j^jltdE) , arrière-
points
arrière-saison, f. (3^atf)erbjî, arrière-
saisons
arrière-vassal, m. îlfterfe^cnSmann, ar-
rière-vassaus
arriére-voussure,/*, toerticftcê Xtjur- obcv
éenflcrgeiwotbe , arrière-voussures
Autodafé, m. 5ïutobafe, Autodafés
avant-bec, m. @egcu|)fcltev, avant-becs
avant-bras , m. SSorbcrarm , avant-bras
avant-corp, m. Sorgcbâube, avant-corps
avant-court, f. âîorl^of, avant-courts
avant-coureur, w.SSortâufcr, avant-cou-
reurs
avant-courrière , f. SSorbotin, avant-
courrières
avant-dernier, m. aîorf c^tc, avant-der-
niers
avant-garde, f. SSortru^^cn , avant-gar-
des
avant-goût, m. aSorgef(^marf, avant-goûts
avant-main, m. 9lù(ffcï)tag, avant-mains
avant-pêche,/". %xûi))?^r'\xé^ , avant-pèches
avant-port,/». SSorf)ûfen , avant-ports
avant-poste, m. SSor:^ojîen, avant-postes
avant-propos, m. SSorbcvtc^t, avant-pro-
pos
avant-quart, »j. SSorf^tag, avant-quarts
avant-scène , f. 3Sorbû()nc, avant-scènes
avant-toit, m. (Sc^ivmbad>, avant-toits
avant-train , m. âSovbevgeftelt , avant-
trains
Singulier. Pluriel.
avant-veille, f. ber jttjette Sag ttor^er,
avant-veilles
avé-maria, m. ber engïtfc^e ©mf , avé-
marias
ayant-cause, m. Sf{erf)tê6et^ei(tgter, ayant-
causes
ayant-droit, «ï. SScrcd^tfgter, ayant-droits
bain-marie, m. SJÎartenbab, bain-maries
barbe-de-capucin, f. .Ka^u^tnerbart, bar-
be-de-capucins
barbe-de-moine , f. ^^tac^ôfetbc , barbe-
de-moines
barbe-de-Jupiter, f. <3t(berbuf(^, barbe-
de-Jupiters
barbe-de-boue, f. ?8o(fêbart, barbe-de-
boucs
barbe-de-chèvre, f. ©ctpbart, barbe-de-
chèvres
barbe-de-renard, f. SSorfêborn, barbe-
de-renards
bas-fond, m. Unticfe, bas-fonds
bas-relief, m. ^act)er^a6enc 5lrbett, bas-
relief
basse-contre , f. Kontrebap , basse-con-
tres
basse-court, f. SStcl^îiof, basse-courts
basse-fosse , f. untertrbtfd^cS SlnUxUà^,
basse-fosses
basse-lisse, /: tieffd^âftigeXa^cte, basse-
lisses
basse-lissier (ou — lisseur), m. 58itbte^)s
^ji^lwirfev , basse-lissiers
basse-taille, f. îenor, basse-tailles
basse-taille (ou bas-relieO , f- basse-
tailles
battant-l'oeil , m. etnc 5trt lïrauenmû^c,
battant-l'oeils
beau-fil, m. ®ttcffo^n, beau-fils
beau-frère , m. (Sc^icagcr , beau-frères
beau-père, m. ©cfjnjiegevbater , beau-
pères , ou heaits pères , beatis frères
bec-de-lièvre, m. .^afenfc^avtc , bec-de-
lièvres
bec-de-grue, m. (Storcf)f^nabe( , bec-
de-grues
bec-de-caue, m. 6ntenf(^nabe(, bec-de-
canes
bec-de-cygne, 7». (3d)j»aneufc^nabel, bec-
de-cygnes
bec-de-vautour, m. ©eterfc^nabet, bec-
de-vautours
bec-de-corbin , m. ,^rât)enfcï>na6c(/ bec-
de-corbins
bec-figue, m. S'etgenf^ue^jfc, bec-figues
belle-dame, f. SOicrbe^S)tfictttogc(, belle-
dames
belle-fille, f. iSticftoc^tcr, belle-filles
belle-mère, f. (S^ivicgermutter, belle-
mères
belle-soeur, f. (Sc^wagerin, belle-soeurs
Formation du pluriel. Substiatifs composés.
W9
Singniier. Pluriel,
bette-rave, fi Blunfelnibf , btrtte-ravea
bicn-tciiaut, r/i. (>ivilbfjlçtr, bitMi-teiiaots
blauc-b(*c , m. (9f(b|'ctviab(( , biaiic-bses
blanc-iiiaii(((T , m. \vt'\\it (BaUrrte mit
^J}{ild;, ^ucfrr unb â)laitbfln, blaac-
iii:iii|çer.s
iilaiic-scing, m. $BoQnia(l^td)>a))ier, blauc-
seiii((s
lioii-chrctien , m. (^.f>r(flbirii/ bo»-chré-
ti«MIS
boiiiio-damc , /". 9}tf Ibe , bonne-tlauic»
biui-heiu'i , m. l^aiiftfu^ , boa-heiu'is
boiiiic-voKlit>,wi.fr(i)viUii{tr dtubtrtuec^t,
boiiiio-vo^lies
bonic-fontaiiio, f. sorte de «etitc fon-
taine en forme de borne , Dorne-fon-
taines
bouche-trou, wi. 9iot()aa9rl, boucbo-trous
bouillon-btauo, wi. Jloniijii^rerje, bouillon-
blancs
boulc-dc-uei|i^c , /'. (Bc^neebaUeublumr ,
boulc-de-nci|fcs
boutc-hors, m. (S^jiere , boute-hors
l)i)ute-en-train, m. ^efc^ât^tn^jl, boute-
cn-traius
boute-feu, m. 8untenflorf, boute-feus
boute-selle, m. ^eid^eii junt ^^iifft^eu,
boute-selles
boute-tout-cuire,>n.9îerf(^icenber,boute-
tout-cuiros
bout-rinic, «i. ©nbreimt , bout-riincs
brancbc-ursine, /'. l^iStrenf (au , branche-
ursines
brèche-dent, m. et/*, jâ^nfiicfiç)/ brèche-
dents
brise-jjlace, m. (Siôborf , brise-glaces
brise-motte, »/i. grope SDJalje, ic. brise-
mottes
brise-raison, m. (opftofec (Sc^ioâ^tc,
brise-raisons
brise-scellé , m. ^'xt^tUxhvté^tv , brise-
scellés
brise-tout, m. <S(^abeutvin(r( , brise-
touts
brise-vent, m. SBinbfc^irm, brise-vents
briile-tout, m. ^parrcnbe , brùle-touts
caille-botte, M», iïaftquarf, caille-bottes
caille-lait, m. léabfraut, caille-laits
caillot-rosat, «». OJoffubirn, c:nllot-rosats
casse-cou, m. .'ijalObrcdjf, ca.^se-cous
casse-noie, nt. bcr9lu|»f uacf er,cassc-noies
casse-noisette, m. 9iupfnacfcr, casse-
noisettes
casse-tète, w. SDiorbffutt, cassc-tètes
cent-suisse (Av.), m. tiutr berSc^Wfi'
jcri^arbe , les cent-suisscs
cerf-volant, «i. ^irft^fàftr, (ja^ierncr
SDracbc , cerf-volants
char-à-banc, tn. tint %vt fS^a^tn, char-
A-bancs
Singulier. Flarl«l.
chasse-cousin, m. Stxi^tt , cbasie-eou-
sias
chasse-marée, m. ^ifc^fû^rcr» cbasse-
marées
chasse-mouche, m. &(teg(nto(b(f/ chasse-
mouebes
chat-buant, m. iîult , chat-huants
chaulTe-cire, m. ÎSiixdfiwàrnur, chauiTe-
cires
ehaulTelit, m. Setttodrmrr , cbauiïeliU
cbaulTepied, tn. ^iXMtopû chaufTcpieds
chaussepied , m. ttv 3cbubdn^ir^er ,
chausse|)ieds
chausse-tra|)e,/'.3fu§ant)t(,cbausse-trapes
chauve-souri , m. ^Ubrrmaud, cbauve-
souris
chef-d'oeuvre, m. 9iti^ttftûâ, chef-
d'oeuvres
chef-lieu , m. ^a\tptovt , chef-lieus
chevauléger , m. tinfr brr (ric^ten Kel*
tfr , chevauléjfers
chèvrefeuille, m. tSeipbfatt, chèvrefeuilles
chèvrepied , m. hodixx^x^ , chèvrepieds
chie-cn-lit, mi. 33«ttfd^ti]j*r, ehie-en-lits
choutleur, m. :ib(umcnf0()( , choufleurs
chourave, /«. Ao^lrûbe , chouraves
chounavets, «1. îi3obcnfol;(riibe, chouna-
vets
un choupille (sorte de chien), m. des
choupilles
Christemarine, /! SJle trfe n(f>f ( , Christe-
uiarincs
clair-semé , <i/(/. m. bitnn gtfiict , clair-
semés
clairevoie, f. Sïuôfldjtiiiliicfe, elairevoies
claquedeat, m. armer 3c^lu(ftr, claque-
dents
coffre-fort , m. ©tlbtifie , coffre-forts
coffnefétu , m. (Selbjlpiarfer, cognefctus
colin-maillard , m blinbe jfCub / colin-
maillards
contre-allée,/'. 9ieb(nk)ait(), contre-allées
contre-amiral,/». Unter'^bmiral, contre-
ami ra us
contrebasse, f. Çontraba§, contrebasses
contrebatterie, f. @egrnbatt(cit/ contre-
batteries
coutre-boutant, m. (3trfb<)jffiffc , con-
trc-boutants
contre-charme, m. (Bcsenjaubcr, contre-
charmes
contre-châssis, m. Sîorftnjttr, contrc-
chàssis
eontreclef , f. 9lebenf(^lu§jlein , contre-
clefs
contrecoeur, m. ilamtnvditte , contre-
coeurs
contrecoup , m. @(aenftc§ , contrecoups
contre-courant, wi. ©tgenflrômung, con-
tre-courante
208
La grammaire française.
singulier. Pluriel.
contredanse, /". (Sontretanj, contredanses
contre-échange, m. ©egeiitauf^, contre-
échanges
contre-enquête, f. ©egcnunterfu(^ung ,
contre-enquêtes
contre-épreuve, /". ©egcnaèbvurf, con-
tre-épreuves
contre-espalier, »î. ©cgcngelânber, con-
tre-espaliers
contrefaçon, /*. 9lad)bru<f en, contrefaçons
contrefiche, f. ©trcbefeanb, contrefiches
contre-finesse, f. ©egcnttft, contre-
finesses
contrefort,»». SOBibertage, contreforts
contre-fugue , f. Kontrafuge , contre-
fugues
contre-garde , f. 9Sorf(f)an3c , contre-
gardes
contre-hachure, f. ©cgenfc^rofftrung ,
contre-hachures
contre-indication, f. ©cgenanjcigc, con-
tre-indications
contre-latte, f. ©egcntatte, contre-lattes
contre-lettre , f. @egcnf(j)cttt , contre-
lettres
contre-maître, m. SBootêmann, contre-
maîtres
contre-marche, f. ©cgenmarfc^, contre-
marches
contre-marée, f. ©egenflut;^, contre-
marées
contremarque, f. @cgenjci(^en, contre-
marques
contremine , f. ©egcnmtne, contremines
contremur, m. ©egenmauer, contremurs
contre-ordre, m. ©egenbefe^ï, contre-
ordres
contre-partie, f. ©egcnfttmmc, contre-
parties
contre-platine , f. (S^raubenbted^, con-
tre-platines
contre-poids , si. ©egengctwid^t, contre-
poids
contre-poinçon, m. ©egen^jatnje, con-
tre-poinçons
contrepoint , m. (Sontra:|)unft , contre-
points
contre-poison, m, ©egcngtft, contre-
poisons
contre-porte, f. SSortf)ûre, contre-portes
contre-révolution , f. ©egcnrctjotutton ,
contre-révolutions
contre-ruse, f. ©egenfift, contre-ruses
contre-sanglon, m. ©cgcngurt am '^oàith
bogcn, contre-sanglons
contrescarpe,/", ©egenroatf, contrescarpes
contre-scel, m. 2Jci|ïcge(, contre-scels
contre-seing, m. ©egenunterfd^rift, con-
tre-seings
contre-sens, wj. ©egenftnn, contre-sens
Singulier. Pluriel,
contretemp, m. iDtbrtger Swfatf, contre-
temps
contre-terrasse, f. ©egcnterraffe, contre-
terrasses
contrevallation, f. ©egentjerfd^anjung ,
contrevallations
contrevent, i». S'euflerfaben, contrevents
contre-vérité, f. ©egcnftnn, contre-
vérités
coq-à-l'àne, m. autb:|)roquo, coq-à-
l'ânes
coupe-gorge, m. SJiôrbcrgrube , coupe-
gorges
coupe-jarret, m. S)îeuci>elmôrbcr, coupe-
jarrets
court-bouillon , m. fuv^e 93rû^c , court-
bouillons
courte-botte, m. ^mx)^^ , courte-bottes
courtepointe, f. «Bcttbccfe, courtepointes
couvrechef, m. .Ko^f(;ù(ïe, couvrechefs
couvrefeu, m, ©tutbedfel, couvrefeus
couvrepied, m. ^u^bcrfc, couvrepieds
crête-de-coq, f. ^\çy'^'\fixlx<xy\i, crête-de-
coqs
crèvecoeur, m. ^er^cfcib, crèvecoeurs
crincrin , m. fd^fecf^te ©ct'gc , crincrins
croc-en-jambe, m. ^etnjleflcn, croc-en-
jambes
croquemort, m, Seicï)entrâger, croque-
morts
croquenote, m. S^onfîinftter, bcr fcrttg
aber gef4>macffoê toom SStatte fpieit,
croquenoles
cul-de-jatte, m. freujta^mcr SDîenfc^ ,
cul-de-jattes
cul-de-lampe, m. :^crob^ângenber îDecÊcn»
^terratf), cul-de-lampes
cul-de-sac, m. (Sacfgaflfc, cul-de-sacs
eul-blanc , m. SBet^fct^iwan^ , cul-blancs
curedent, m. Saf^njlod^er , curedents
cure-langue, m. ^ungenftoc^cr, cure-
langues
curemôle, ni. (Sc^tammt)cber, curemôles
cure-oreille, m. D^rtôffef, cure-oreilles
dame-jeanne, f. %xi gro^er %{<x\écjtxy, ic.
dame-jeaunes
demi-aune , f. ^aX^t^t , demi-aunes
demi-livre, /. ïjatbcê ^funb, demi-livres
demi-heure, f. t)afbc @tuitbe, demi-
heures
demi-dieu, m. ^albgott, demi-dieus
demi-frère , m, .^atbbruber, demi-frères
demi-soeur, f. .i^albfci^wcjîer, demi-soeurs
demi-fortune , f. %xi etnf^jânntgci; ^<X'
gcn, demi-fortunes
demi-lune, f. .Çiatbmonb , demi-lunes
une eau-forte , f. et'ne ^rt .^u:|)ferjiic^,
des eau-fortes
un ecce-homo , m. etn (S^rifluô mit bet
SDorncnfronc , des ecce-horaos
Formation du pluriel. Substantifs composés.
Mingullfr.
Plarlol.
un écoute-s*il-j)leut, wi. 9)lû^ft, bie b(oi
burdj ^(ijitu^tn ^ti^t , des ét-oute-s'il-
pleuts
entracte, wi. ^\o'\\é)t\\\t\t , entractes
«ntre-colunue , m. ®âu(eutvcitc> entre»
colonnes
«ntre-eolunncmcnt, m. @âu(eniveitr, en-
trc-colonnenieiits
entrccùle,»!. 3»»ift^»nr«<'î"n|^"«f» entre-
côtes
ontrcdeus, m. 3»v3if(f>fnriiiim , cntredeiis
eotreliij^ne, m. dtaum j)vifd)(n jtuti ^Stt'
Un , entrelijçnes
entre-noeud , m. i^notrntoeite , entre-
noeuds
entrepont, im. ^S>»ifd)ciibfcf , entreponts
eiitre-sol, m. ^"«albiif)'dio§ , entre-sols
tiitretaillure, /; aiJHnbt »om 'Jtnflrfifen
ber %\\%t an finanbfr, entretaillures
entretenip, r/i. ^mifd>tHieit , entretenips
épine-vinctte, /. Sautrborn, épinc-
vinettcs
essuie-main, ,n. ,!0aiibtud>, essuie-mains
ix-député, f». fbcmalifler Dejjutirtfr,
ex-députés
lac-siuiilé , m. ifacftmilc, fac-similés
taus-l'uyant, wi. aîerftrrf, laus-fuyants
un fei--a-eheval, m. bo^pflte .îrepjjc in
§orm t'wxti JpuftifeuS, des t'er-à-clie-
vals
fer-blanc, m. ©ifenbUt^, fer-blancs
lier-à-bras, m. '^rû^tbané, fier-à-bras
flic-flac, «I. pitf(bV»>»frf)' Ilie-flacsMr.;
forté-piano, w. jjortfpiano, forlé-pianos
fouille-au-pot , «i. fictncr i^ùd^enijinge,
fouillc-au-pots
tourmi-lion, m. 31m«iff nlôwe , fourmi-
lions
franc-alleu, «i. îfrti^ut, franc-alleus
franc-ma^'on, m. j^rfimaucr, franc-ma-
çons
franc-réal, f. 3trt aîirne, franc-réals
fripe-sauce, m. ff rt fff r , fripe-sauces
gagner-denier, m. Sa^rlobner, gagne-
deniers
gagne - pain , /«. 9îabruni\ô»DfrfjtUi^ ,
gagne-pains
gagne-petit , m. btf»>nji(b'n^t ^c^ertn^
frf)lfiftr, gagac-petits
garde-boutique, m. It^ubtubiiter, garde-
boutiques
garde-chasse, m. SOi^tlbnieifler, garde-
chasses
garde-côte, »i. IfûftennjiSc^ttr, garde-
côtes
garde-feu , m. jïeutr^itlfr , garde-feus
gardefou, m. ©eltînbfr, gardefous
»n garde- française, m. cincr ton b*m
(Sarbtrtcjimeut, uar syllepse; c'est ù
dire, un homme de la garde française
Ningullir. Plariel.
ou des gardes françaises ; au plur. ,
un , deus , trois yarde-françaite»
garde-magasin, m. SRa^ajintertoalter ,
garde-niaga<iins
garde-malade , m. et (. JtranfchWàrter ,
garde-malades
garde-manche, m. Utb(r<iirmt( , garde-
manches
gardc-nianger, m. <3);eifePammrr, garde-
mangers
garde-meuble, m. (Serâtbfammrr, gard^
meubles
gard«*-note , m. 9lofar, garde-notes
garde-pèche, m. ^ufùb'r ûbrr bir 9i'
fd^erri , garde-pO-clies
garde-robe , /*• j^ltiberfammer, garde-
robes
garde-robe, m. ÎBtivjfUi^, garde-robes
garde-scel , m. Ciitric^téilf^ttbfwabrtr ,
garde-scels
garde-vcntc ou facteur, m. 9(uffeb(r itber
ben ^oliVtrfauf, garde-ventes
garde-vue, m. 2tui<fnf*irm , garde-rues
gàte-enfant, m. et /. Jtinbenxrjieber ,
gàte-cnfants
gàte-métier, m, ^re idt^trbtrber , gite-
métiers
gàte-pÂte, m. îet^ferberber, «Stûm^tr,
gàte-p.Mes
gàte-sauce, iw. fd>(fd)ter Jîo4>, gàte-
sauces
gobemouchc , m. ^lieç^fntjo^el , gobe-
nionclies
gomme-gutte , f. ^ummtçiutte , gomme-
guttcs
grand-cordon, m. (Sro^ritter/ ic. , grand-
cordons
grand-crois (antref. croix} , m. grand-
crois
grand-maître, «i. (Sro^mtifter , grand-
maîtres ou yraiuls maitres
grand-maîtrise, /'. baô ©ro^mfiflfrtbum,
grand-maîtrises ou t/mntles maîtrises
grand-mère, f. Wropmuttcr, grand-mères
grand-père, «i. Wroj?fatfr , grand-pères
gratte-cul, m. .'paçjtbutte, gratte-culs
gratte-papier, »i. ^jtctrufc^mifrcr, gratte-
papiers
grippe-sou . m. (Srofc^tnmac^rr, grippe-
sous
guet-aiiens, 01. 9îarf»jl<Uuni^, guct-apens
guide-ane, m. J^fflfalfiibcr, ($fbrnfbud^,
guide-ànes
hache- paille, m. 'Strob)'(6n(ibc|lub(f
hàche-pailles
hausse-col, //i. ^'Hin^^frai^fn, hausse-coLs
hausse-pied, w. i&oïiinti^, hau.sse-pieds
un haut-à-bas, wr. îabuletfrâmtr, haut»
à-bas
haut-bois , m. .^oboe , haut-bois
14
210
La grammaire française.
Singulier. Pluriel.
haut-de-chausse , m. ^ofen, haut-de-
diausses
haute-contre,/". Sïftfttmme, haute-contres
haut-fond, m. fct(f)tcv ©runb, haut-fonds
haute-lisse, f. ^od^fc^afttgc Sa:|)etcn,
haute-iisses
haute-lisseur ou lissier, m. haute-lis-
seurs
haut-Ie-corp , m. (Bptun^ , haut - le-
corps C^cad.J
un haut-le-pied , tu. bcr .Çierumftrctd^er,
Sanblàufcr, des haut-le-pieds
havre-sac, m. <Bà)napp\aâ , havre-sacs
hors-d'oeuvre, m. SîcbctiiDcrf , hors-
d'oeuvres
un hôtel-dieu , ®^ttal, des hôtel-dieus
un in-dix-huit, iDctobej=i5^ormat, des in-
dix-huits
un in-douze, ®uoî»ejsî?ormat , des in-
douzes
un in-folio, %oiio'%ovmat, des in-folios
un in-octavo, Dcta» = rJormat, des in-
octavos
un in-plano , ^(ano « 'format , des in-
planos
un in-quarto , Ouart = t^ormat , des in-
quartos
un in-seize, ©cd^jc^ntefî^Jormat, des
in-seizes
un loup-eervier, ber Sud^ê, des loup-
cerviers ou Urnps cerviers
loup-garou , ber 3Sa^rJDoff, loup-ga-
rous ou loups garons
mainlevée, f. Sluf^cbunçj, mainlevées
maintenue, f. obrtgfeitlîc^er ®cf)u| ,
maintenues
maître - autel , m. J^au^taltar, maître-
autels
la malle-poste ou simpl. malle, bte 93rtef=
po^, malle-postes
marchepied, m. ^u^trttt, marchepieds
une martin-sec, 5trt Sîirnc, des martin-
secs
une messire-jean, 5ïrt SSirne , des mes-
sire-jeans
un meurt-de-faim, etcnbcr SJîcnfc^ , des
meurt-de-faims
un mezzo-terminé, SRtttcticcg, des mez-
%0-terminés
un mezzo-tinto, ^u^ferjîtci^ in fc^iuar^cr
9)îantcr, des mezzo-tintos
une millefeuille, îaufenbbïatt, des mille-
feuilles
un millepied,3;aufcnbfuf, des millepieds
un mont-de-piété, ^a^ ^fanbt)aiiê, des
mont-de-piétés ou monts de. piété , à
cause du sens analyticque présentent
ces mots
une morte-paye, ©nabenfotbncr, des
morte-payes
Singulier. Pluriel.
morte - saison , f. na'^rungStofe ^ixi ,
■ morte-saisons
mort -gage, m. tobteS ^fanb , mort-
gages
mouille-houche, f. SSafiferfeirnc, mouille-
bouches
non - pareille , f. (Stco^bcinbc^en , non-
pareilles
non-sens, m. Unftnn, non-sens
nu-propriété, f. bto^cr 58efï^, ic. nu-
propriétés
un oeil-de-boeuf, sDd^fenaugc, des oeil-
de-boeufs
un oeil-de-bouc, 2Bettergattc, des oeil-
de-boucs
un oeil-de-chèvre, âiegcnauge, des oeil-
de-chèvres
un oeil-de-chat , .^a^cnaugc , des oeil-
de-chats
un oeil-de-serpent, petite pierre, des
oeil-de-serpents
un on-dit, ctn i>Cof ce ©crûd)t, des on-dits
oreille-d'ours ou cortuse, -f. ttaljentf(ï>er
SSdrfanifet, oreille-d'ours
un ouï-dire, m. ein btopcê Oerebc, des
ouï-dires
un paille-en-cul, S^ro^ffentc, des paille-
en-culs
un paille-en-queue , fltegenber ^^acton,
3;roVtfentc , des paille-ei>-queues
pas-d'âne ou tussilage, m. ^uflatttd^ ,
©âtgcngcbi^ , pas-d'ànes
passavant, m. ^a\\ivietUi , passavants
passe-carreau, m, SSûgcïbret, passe-
carreaus
passe-cheval , m. spferbcfa^rc , passe-
chevals
passe-debout, m. SDurciigangà « 6rfaub=
ni^ , passe-debouts
passe-droit, m. Ueberf|)rtngen, passe-
droits C^c.)
passe-fleur ou anémone, f. SDBinbrôêc^ctt,
passe-fleurs
passe-méteil,ïw. SSJîtfc^forn, passe-méteils
passe-parole, m. .^riegêticfc^f , passe-
paroles
passe-partout, m. .Çiau^tfc^tûffêf, passe-
partouts C^c.)
passe-pied , m. 2{rt S^anj , passe-pieds
passe-pierre ou perce-pierre , f. SJleer=
fcn(i)c( , passe-pierres
passe-poil, m. SSorfto^, passe-poils (Ac.)
passe-port , m. SRetfc^a^ , passe-ports
CAc.)
passerage, f. spfcffcrfraut, passerages
passe-rose ou rose-trémière , f. ^erbfl=
rofe, passe-roses CAcO
passe-temp, m. ^ettttertretb, passe-temps
passe-velours ou amarante, m. 2lauj"enb=
fd^ôtt/ passe-velours
Formation du pluriel. Substantifs composés.
211
MlnRiilicr. Pluriel.
Itassp-volaiit, m. b(iilbrr iSotbat, passfr-
volaiits (Ac.)
patlp-il'oie , /". t9diifffup, patte-d'oiea
patte-pelu , patte-pfliii', m. cl f. <Béflti'
d)er, paltc-pelus, patl»'-|)p|ucs
perce-bois, m. jpoljtwurm , pereê-bois
peree-feuille ou hu/tlt'vre^ f.'S>uv<btoaéfi,
peroefeuilles
perce-forôt, m. îliu^<b\i\ç[tr, perec-forèts
perce-iicige , /• Sdjnee^locfct^di , perce-.
neiges
perce -oreille, m. Cl^nwurm , perce-
oreilles (Ar. léUiiil.)
pèse-liqueur,m. ^riifroai^r, pèse-liqueurs
pctit-til. m. (Suffi, j»ctit-lils
petite-tille, f. (*nffliu, petitc-lilles
pet-en-l'air . m. ^lac^tlfibc^fu , pet-en-
l'airs
un neut-i^tre, m. wlr llflc^t, des peut-ètres
Itied-à-tcrre, wi. *.?(bflfli<fquartltr, pied-
à-terres
un pied-bot, bfr^iunimfu^, des pied-bots
pied-d'alouette, m. âtittfrfporn, pied-
d'aloucttes
pied-de-biche, m. .^(autn^ammer, pied-
de-biclics
pied-de-chat, m. ÎBer^uljrfraut, pied-
de-chats
pied-de-«'hèvre, iri. 05eif fu^ , pied-de-
chèvrcs
pied-de-grilTon , m. ftinffube 9lie^>wurj,
pied-de-jçrifTons
picd-de-lion o\i alchiutiUe,m. gôwenfu^,
pied-de-lio»s
picd-de-loup, m. SBotfSfu^ , pied-de-
louits
pied-ae-veau , tm. ^Jfalbôfup , pied-<le-
veaus
pied-droit , m. 9lebciipffilf r, pied-droits
un pied-plat ou plat-pied , flfitiflnfr
2)îenfct^, des pied-plats, des plat-pieds
un pied- poudroUvS , JiaubflrfK^er, des
pied-poudreus
une pie-jçrièche ou pigrièche (Acad.) ,
fltiuer a^untfptt^t , jânfifc^ed SEScib,
des pic-grièches C^c.)
piucemaille , m. Auatifrr , pincemailles
pincc-saus-rire, m. pince-saus-rires
pinnc-marine, f. Otf rf mufc^fl , pinne-
uiarincs
pique-assiette, tn. ber@(^maro^fr,piquc-
assiettes
piquc-ni((ue, i/i. .^rûnild^f n, pique-niques
plain-chant, m. Jtir(benijf)anj, plain-
chants
plat-bord, m. (Sc^anbbtcf, plat-bords
plate-bande,/". (S*malbftf, plate-bandes
plate-forme, /: Stltan, @uIUr, plate-
formes
plate-longc, /*. Sangriemen, plate-longes
HliigiiliiT. Martel.
un pleure-pain ou pleure-misère, Oel|*
^>ale, picure-paius, itleure-roisères
plus-pétitiou , f. Ufbtrforberung , plus-
pétitions
plus-que-parfait, m. plusquainperfectum,
plu.s-<|ue-parfaits
un pont-neuf, ber (Aa^tni^autt, des pont-
neufs
porc-épic, m. ®tatbflf<f>h)fin, porc-èpics
porte-aiguille, m. dtabf ll^altrr , porte-
aiguilles
porte-allumette, m. porte-allumettes
porte- arquebuse , m. 33ûd)frnft>anntr ,
porte-arquebuses
porte-baguette, m. ^abtflocfrin^, porte-
baguettes
porte-balle, m. J^auflrer, porte-balles
(Ac.)
porte-bougie, m. S(tr\tnUitn , porte-
bouffies
portechape, m. ÇIjorrorftrtJgfr, porte-
chapes (Ar.)
portechou, m. SKarttritt)per, portechous
porte-clef, m. (Sd^lûffeltrd^fr, porte-
clefs C^c.J
portecollet, m. ^va^tntviqtt, portecot-^
lets Ci'')
portecrayon, tn. 9{fi§feber, portecrayons
CAc.)
porte-crois, m. Sirtuitrâçitv, porte-crois
porte-crosse , m. S>tnbtviç^tr , porte-
crosses
porte-dieu, m. ^brnbma^trtic^tr, porte-
dieus
porte-drapeau. »n. Jâ^nbrîc^, portc-dra-
peaus •
porte-enseigne, »i. i^o^ubridj , porte-
enseignes
porte-épéc, m. ^tçjiC\u}ti)tnt, porte-épéea"
porte-étendard, »3taubartentrdj|«r,porte-'
étendards
portefais , wi. Jafltrâgfr, portefais
portelVr , m. .'ôufoifcutrâ»^fr , portefers
portefeuille ou portefeuil, m. iBrifftafc^f,
portefeuilles
porte-hache, »i. îtrttrti^er, porte-haches
portemalhcur, m. ilnç^lwâSitiâftn, porte-
malheurs
porte-manteau, m. 9Rantt(tr4ger, porte-
nianteaus (x Ac.)
portemontre , m. U^rrutri^er, porte-
montres
portemors , m. ffitbifiUttr , portemors
portemouchettes , m. ^i*t)?u^fnttUfr ,
portemouehettes
porte-mousqueton , m. Jtarabintriyartn ,
porte-mousquetons
portepage. m. llntfrfagt , portepages
portepierre. m. .^ôUcnfttinrô^rc^cn, por-
te-pierres
14 •
212
La grammaire française.
singulier. Pluriel.
porterespect , m. SDro^lwaffc, porte-re-
spects
portetrait, m. ©trangtcber, portetraits
portèrent, m. SBinbrô^rc, portevents
porteverge, m. «Stabtrager, porteverges
portevis ou contreplatine , m. ®ci^rau=
hixibUé^ , portevis
portevoye ( autref. portevoixj , m.
@:|)ra<^roî)r , portevoyes
post-scriptum , m. 9la(^fd^rtft , post-
scriptums
pot-au-feu , m. ^(etfc^to)3f, pot-au-feus
pot-de-vin, m. Set^fauf, pot-de-vins
pourboire, m. ïvtnfgctb, pourboires(01c.J
pourparler, m. 58cf))recï)ung, pourparlers
(AcO
pourpoint, m. 9Bammê, pourpoints
pousse-eul,»i. (3cï)cr9e,pousse-culsC.4c.J)
pousse-pied , m. ©tttcnmufc^ct, pousse-
pieds
pou-de-soie, m. 2trt fïarfer ©eibenjetig,
pou-de-soies
prete-nom, 7rt. 9iamenlctf)cr, prête-noms
CAcO
prie-dieu, m. Set^utt, prie-dieus
quartier -maître, m. Cluortîermeijîer,
quartier-maîtres
quasi -délit, m. ^atbuergeî^en , quasi-
délits
queue-de-coehon, f. (Soufd^Ujan^, queue-
de-cochons
queue-de-lion ou léonurus , f. Sowcn'
f^twanj , queue-de-lions
queue-de-pourceau, f. Sîo^fendfjcï^queue-
de-pourceaus
queue-de-rat, f. runbe <? ette, queue-de-
rats
queue-de-renard, /". ^u^êfd^Jwanj/queue-
de-renards
queue-de-souri , f. 9)ld«fegra§, queue-
de-souris
un quinze-vingt, m. eincr ber brci^unbcrt
SSttnben in ^ariê , les quinze-vingts
rabat-joie, m. ^rcubenftônuig , rabat-
joies
rail-way, m. rail-ways
reine -Claude, 5lrt guter, ^e^r faftiger
spfïaumen, reine-elaudes
remue-ménage, m. 5luêjug, SîerttJtrrung,
remue-ménages
réveillematin , m. SOScrfu^r, réveille-
matins
revenant-bon, m. 9let»cnnu^cn, revenant-
bons
rez-de-chaussée, m. ©rbgef^o^, rez-de-
chaussées
rognepied, m. SCBtvfmcffei', rogne-pieds
rond-point , m. Sîimb^unft, rond-points
ronde-major, f. Sîunbe beê SOîaiorê;
ronde-majors
singulier. Pluriel,
rouge-bord, m. verre plein, rouge-bords
rougegorge, m. Sfîotî^fc^fc^cn , rouge-
gorges
rougequeue , m. 9îotf)fci^t»attj , rouge-
queues
sang-de-dragon, m. Sî)rarf)cn6tut, sang-
de-dragons
sang-sue, f. berSSrutcgcI, sang-suesC^c.J)
sainte-barbe, m. sputsjerfammer, sainte-
barbes
saint-germain , f. 3ïrt SBtrne, saint-ger-
mains
saint-simonien , m. saint-simoniens
sans-culotte , nu Un6ef)ofeter, sans-cu-
lottes
sans-dent , f. alte ja'^nlofe tJrau , sans-
dents
sans-peau, f. 2lrt SSirnc , sans-peaus
sauf-conduit, m. ©ctcitë&rtef , sauf-
conduits O^cO
sénatus-consulte, m. ®enat86efc!^(u^ ,
sénatus-consultes
serre-file,/w.J^tntcrmann,serre-files(ylc.^
serrepapier,fft. SSrteffjatter, serrepapiers
sot-l'y-laisse, m. «Pfaffcnfd^nitt^en ,
sot-l'y-laisses
souffre-douleur , m. SWarter^oIj , ®tt(j^«
hiaii , souffre-douleurs
sous-bail, m. Untcr:|)ad^t, sous-bails ou
sous-baus Çx Ac.^
sous-barbe , f. Untcrftnn , sous-barbes
sous-faîte , m. ©teberf^te^ , sous-faîtes
sous-garde, f. .Çsanbbiigef , sous-gardes
sous-gorge, f. .ft^et)lrtcmcn, sous-gorges
sous-location, f. 5lfterbermtet^ung, sous-
locations
sous-normale, f. ®ubnormantmc, sous-
normales
sous-pied, m. SSûgef, sous-pieds
sous-sel , m. Untcrfaf j , sous-sels
sous-tangente, f. (Su&tangente , sous-
tangeates
sous-tendante , f. ®ubtenbontc , sous-
tendantes
sous-ventrière, f. 23auci^gurt, sous-ven-
trières
une taille-douce , ^u^jferfîtd^, des taille-
douces
taille-doucier , m. taille-douciers
taillemer, m. S3ruftf)o{j, taillemers
tapecul, m, 9ttj):>)cnfloper , tapeculs
tàtevin , m. Sffieinfofîer , tàtevins
un te-deum , m. des te-deums
terre-plein, m. SCSattgang, :c. terre-
pleins
tête-à-tête , m. ©cfprac^ untcr toier 5(m«
gcn , tête-à-têtes
tire-balle, //L^ugcf^angc, tire-balles(04c.J)
tire-bol te CAc.^, m. ©ttefetjteîjcr, tire-
bottes C-^c.J
Formation du pluriel. Substantif» composés.
Mingnlier. Pinrial.
tire-bouchon , m. Xcvtiitiftt , tire-bou-
chons
tire-bourre, wi. itrd^tr, tire-bourrca
tire-bouton, m. ^tuo^jf^iffjer , tire-bou-
tons
tire-d'aile , mi, WdKjelfdtioung , tlr*-
d'niles
tii-efond , »». *^uflbol)rer , S^obenjan^e,
tirefonds
tire-li(fno, m. iiinieuiir^fr, tire-iijçnes
tire-moelle,//». SDîarf^ieljfr, tire-moellea
lirepied , wi. .<^nifrifntfn , lirepieds
torehecul, m. *Jlr)"d}i»ifd; , torchccul
torche-nez ou serre-nez, m. 23rf mff, tor-
che-nez
tourncbride, m. ^bftfigequartiec, tour-
nebridcs (Ac.)
tournobroohe, wi. liBrûtfntwenbfr , tour-
nebroches (Ac.)
tournevis,»!. ^Srfjraubfn^if^fr, tournevis
tniiichelife, m. 0>-apità(d)en, trancheliles
tranchelard , m. Sjjecfmtffer, tranche-
lards (Ac.)
tranche-niontajçne, m. ©iftnfrtffer, tran-
che-montagnes
trique-madame,/", ber 2)lauer))fefffr, tri-
que-madames
trompe-l'oeil, 01. ©emalbe, ic, trompe-
l'oeils
trouble-fête, m. Çreubenflôrtr, trouble-
fètes
trou-madame, m. iTammccfpief, trou-
madames
trousse-galant ou choléra -morbus, m.
©attenfuc^t, trousse-gaJants
ainKoUer. Plariffl.
trouHse-pète, f. 9XaStrot\î, trousse-pétes
trousse - queue , m. ®(^toan;)rttnun,
truusHC-queues
tue-chien ou colchic, m. bte 3(<t(of(,
tue-chiens
vade-meciim ou veni-mecum, m. Zâf(^i|i«
burf; , vade-mecum.s
nu vanupied , t'wx lBarfiifer> des rana-
pieds
un vat-ct-vient , (Sattrt, des vat-etf
vients
vessc-de-loup ou vesse-loup, m. ftn^tU
fc^ivamm , vesae-loups
vis-à-vis, wi. 3(rt 93trltnt, vis-à-vis
vicc-miral,in. iBiceabmicaf, vice-aroirau»
vicc-nniirauté,m. 93tcrabmira(êamt/ vic^-
amirauté
vice-baillif, m SStcf amtmann.vice-baillirs
vice-chancelier, m. Qîicffanjler , vice-
chanceliers
vice-consul, m. Sicffonfuf, vice-consuls
vice-U'gat, m. 9Jtcf(ïgat, vice-légats
vice-légation , /". %mt tiwti ÎBtcflegaten,
vice-légations
vice-présidence, f, 9îice))r4nbentf<^aft ,
vice-présidences
vice-président, wi. 5Bic<prâfibtnt, vice-
présidents
vice-reine , /; ajicefônijtn , vice-reines
vice-roi , m. Jlîtccfôniij , vice-rois
vicomte, wi. îUtct^raf, vicomtes
vidcbouteille , m. Sujt^uëc^en, vide-
bouteilles
vol-au-vent,m. 5Irt SBarfnjerf mit JVtfifc^,
ic. , vol-au-vents.
Exemples et remarques.
On nomme appiù-mains de petites baguettes dont se servent les peintres
pour soutenir leur main dans le travail.
577. Rtinnrque. Sans doute il n'y a qu'une oiain qui H'appuie wur la bagnette. Mais
Il «'Mgit bien de considérer le mot dans av» élôiueiits , dans »en racines, dans «tes partiels !
C'est dans son ensemble que l'esprit le voit. I/esprit ne procède point à l'égard des Mots
par analyse, mais par synthèse. Il ne sépare pas plus ici l'idée d'aftpui de l'idée d« main,
pour les considérer chacune à part, qu'il ne sépare les mots pan (tout) et agiiriê (aKsemhlcvJ
dans panégyrique. Il n'apperçoit sous ce mot qu'une idée unique , une idée de baguette.
Sans cela , Je le répète , comment l'esprit admettrait-il le pluriel de pourparUr» . de po^r^
boires, do sangsues , de parapluies , de contrecenU , i'auvenls , de patsarants, de |NWse
partouts^ Av: pissenlits, etc., etc. F — Cette observation s'applique à tous les noms composai.
Il a une basse-court bien fournie de bestiaus, de voUille. Des baxse-coMrt*.
578. Hemarque. Dès que l'on considère un mot dans ses éléments, dans chacun de
ses radicaus, — naturellement, il y a scission des parties. Dans l'exemple suivant, anti-
thèse forcée, espèce de calembour fondé sur une simple similitude de sons, battt'CPUrt,
évidemment, n'est plus un nom composé: Les hautt* courts sont maint utile» et à coup
tûr moins innocentes que les basses courts.
Le hecfigue qui , comme l'ortolan fait les délices de nos tables , n'est pas
aussi beau qu'il est bon. (Buff.y
579. Remarque. Comment y a-t-U des grammairiens qai «sent «crire : Vm bec-
214 La grammaire française.
figues , sous prétexte que ce nom est celui d'un oiseau dont le bec pique les figues ? Peut-
on pousser plus loin la naïveté de l'analyse?
Les bonnevofflies s'appelaient autrement mariniers de rame. C^c.)
580. Remarque. L'Académie écrit bonnes-voglies , sans songer que bonne voglie
signifie bonne volonté (homtnes de bonne volonté) et qu'ainsi la marque du pluriel , dans
ce mot, ne peut être justifiée que par la syllepse , amie de la synthèse. Faisons aussi
observer en passant que l'Académie écrit à tort mariniers de rames. Rame, dans cette
expression , n'emporte aucune idée de pluralité ; car des mariniers de rame ne sont auire
chose que des hommes qui manient la rame. Dirait-on des gents d' épèes , Aes gents de
robes , des gents de plumes? Evidemment non.
Avignon entretenait, pour la garde du viceconsul et de la ville cinquante
chevaulégers vêtus de rouge et cent hommes d'infanterie vêtus de bleu.
581. Remarque. Grand tumulte, on le sait, parmi les grammairiens, au sujet de
ce mot. M. Napoléon Landais vous crie k'tue-téte que chevau sans x n'est pas tolérable.
Plus calme , M. Boniface se borne à vous dire qu'on écrit chevau sans x par ce qne l'usage
le vent ainsi. Ce mode d'explication est celui de beaucoup de maîtres de langue. À toutes
les questions que vous leur faites, c'est, l'usage, répondent-ils. Cependant il n'y a pas
d'usage qui n'ait sa raison d'être. On écrit chevau-lègers sans x , par ce qu'il ne s'agit pas
de chevaux légers , mais A' hommes à cheval légers , c'est à dire , légèrement armés ; que
au, selon le génie de notre langue, est la contraction naturelle de al, et qu'ainsi l'on
écrit par contraction chevau-légers , pour à cheval légers, comme on écrit avau-l'eau pour
aval-l'eau. Towt ce qu'il y a à reprendre dans l'orthographe de ce mot, c'est le trait d'union.
La loi de contraction vent qne vous écriviez: un chevauléger , des chevaulégers. Comme
on peut le voir , un cheval-léger eût fait équivoque.
Que s'il en est qui se révoltent contre cette décision , je leur pardonne volontiers ;
mais la raison leur perdonnera-t-elle ? Hélas ! ô grammairiens, la raison a déjà tant souf-
fert de vos luttes , qu'il serait vraiment beau à vous de lui laisser un peu de répit.
Sous les berceaus de chèvrefeuilles ,
Le vent soupira dans les feuilles:
— Je te salue , ô toi , dont l'amour ceint le front
De ses splendeurs indéfinies;
C'est pour toi qu'aujourd'hui seront
Mes plus suaves harmonies. (Le Livre, t. III.)
Les étrangers ont appris ans Russes à cultiver les chotifletirs, les carottes, les pa-
nais, les betteraves, le céleri, et diverses sortes de salades qui leur étaient inconnues.
582. Remarque. En quoi le pluriel chou/leurs, chouraves, serait-il plus étrange
que le pluriel betteraves? Est-ce que la betterave n'est pas une espèce de bette; comme
le chou/leur, le chourave , le chounavet , sont des espèces de chous? Cependant on n'écrit
pas au pluriel bettes-raves ; on écrit simplement betteraves. On n'écrit pas non plus saufs-
conduits , sauves-gardes , vins-aigres, bons-bons, justes-au-corps , mais seulement sauf-
conduits, sauvegardes, vinaigres, bonbons , Justaucorps. Il faut donc suivre l'analogie.
La loi oblige , dans certains cas , à contremtirer les lieus d'aisance , les con-
tre-coeurs de cheminées. C^cad.)
583. Remarque. Contrecoeur fait d'autant mieus, ainsi .simplifié, qu'il ne doit
nullement réveiller l'idée de coeur. Soit dit en passant, l'Académie qui écrit rames
avec la marque du pluriel , dans mariniers de rames , écrit cheminée sans cette mar-
que, dans contrecoeurs de cheminées, comme s'il pouvait n'être question ici que d'uMC
cheminée ! Parlez-moi encore de l'autorité de l'Académie en matière grammaticale !
Il y a des gents qui ne louent ou qui ne blâment que par des contrevérite's. CAc.}
Ce que j'ai toujours plus détesté que les oisons bridés du bon ton , que les
bruyants cassecous de la gaieté, ce sont les donneurs de leçons. C/^'. Soulié.)
Un gardefou est une balustrade, un parapet, ou une barrière que l'on met au
bord des ponts, des quais, des terrasses, pour empêcher de tomber en bas *). C^cJ
*) Je suis sûr qu'il y aura des niais qui se récrieront contre cette expression et vous
demanileront d'un air malin: est-ce qu'on peut tomber en haut? Ils ne songeront
pas que l'on peut tomber sans tomber en bas.
Formation du pluriel. Substantifs composés. flft
Faites-donc mettre au moins des gardfftnu là-haut (Rac.j
584. Remaniiie. MM. H«'m;herfl|« «•crivent ijarde-fini* , ra»*e-cou , aa «ingiiller
comme «n plorlel, H il.H Nont en rcla imitëa pur I» plupart di-ft grammalii^na , qui m> mo*
quent k qui niieuH mIeuH de l'autorité de l'Aradémle. PIUMieurs écrivent dea contre -eiriti.
Les supéricur.s des communautés avaient des patsepartout» puur ouvrir tou«
tes les portes. iÀvad.)
Les passepoils servent à distinguer les diiï«''r»'ni<i <•.!«•!>•; 'I'» troupes. (Id.) —
Il a essuyé, éprouvé bien des passe-ttroits. (id.)
58d. Remarque. L'Académie écrit aliiMi ; niaix li vn ^.iii'< uiif que la plupart dri
grammairiniiii, it l'exi-niple de MM. Heitcliirelle , écrivi-nt , MaiiH la marque du pluriel, 4M
pa»*e-parlout , dt-n pimte-poil , de.s pantr-ilioil , et qu'en cela iU se piqu«*nt d'habileté.
Je mets cet habit, quand il fait beau; c'est le timlf^re-âouteur. (Acad.J
586. Hemarque. Les grammairiens écrivent un »ouff'rt-Aouteurt, comme , un pèie-
liqurur» , un perce-nreillra . rU\ , tant au slnfEuiier qu'au pluriel. Tel eut leur respect
pour l'autorité de l'Acadénii'
Les caleçons, les gilets, les serre-têtes, et les bas de laine, doivent être
réserves uour un iige plus avancé, et pour des cas particuliers; il ne faut pas
habituer les enfants à en faire usage. (V. J. Houssenu.J
587. Remarque. Oui, Ae» serretète» , avec la marque du pluriel, parce ^ue X'idie
ne porte ni sur terre ni sur tête , mais sur plosienre cotffet ainsi nommées.
Un auti-e racontait toutes les petites ruses qu'il mettait en usage pour mul-
tiplier ses courses et pour augmenter ses pourboires. C^e Joui/.)
Oh! oh! mon petit Gusman, méditez-vous par hasard quelqu'un de œs
tours de passe-passe que vous savez si bien faire ? (Le Sage.)
588. Remarque. On lit dnns la Grammaire Nationale , h la quelle sont emprun-
tés ce.s deus derniers exemples, que pour-boire, passe-pas»e , etc., „»e rmniitnt de tout
mots invariables, ne sont pas susceptible» de se plurall.ser.** Pourboire prend pourtant
nue \ un pluriel, de l'aveu même de l'Aradémie. Quant h passe-passe , tant qu'on n'ad-
mettra que la locution tour de passe-passe , naturellement il ne saurait être piuralisé.
A la bonne beare, si l'on disait clliptiquemenl des passe-passes pour des tours de passe-
passe. Alors, sûrement, il serait susceptible de se pluraliser.
La quintefeuille est une plante rosacée, ainsi nommée parce qu'elle a cinq
feuilles sur un même pétiole , rangées en forme de main ouverte. On l'appelé
autrement potentille. — Des quintefeuilles.
589. Remarque. Il e.<tt aussi ridicul d'étrire avec le trait d'union quinte-feuille,
mille-feuille , qu'il le serait d'éccire quin-dèca-gone , quin-dèvem-rir , quinque-noce ,
quinque-rème. C'est pourtant ainsi que l'écrivent la plupart des grammairiens et des
lexicognraphs. M. Napoléon Landais veut mAmo qu'on écrive au singulier, la mille-feuilles,
parce qu'on écrit mille-fleurs. Cela est absurde, cela est ridicul de la part d'un homme
qui, se posant comme le premier des grammairiens et des lexicographs , donne à ses
oeuvres des titres tels que ceux-ci: Grammaire générale des Grammaires , Dictionnaire
des Dictionnaires. Cela suppose plus que de l'ignorance.
£t d'abord il n'y a point d'analogie entre ces deux mots, car on ne dit pas la mille-
fleurs, comme on dit la mille-feuille. Mille-fleurs est un mot qui ne s'emploie qoe dans
ces locutions : Rosolis de mille- fleurs, eau de mille-fleurs. De cette manière il présente
lotUours une idée de pluralité, et il ne serait pas moins déraisonnable d'écrire, sans U
marque du pluriel, eau de mille-fleur que flotte de mille roile. 11 n'en est pas de mime
du substantif m<f/e-/>Mi{/e , qai deiive immédiatement du latin miltefoUum , comme cké-
rrefeuille de caprifulium , quintefeuille , de quinquefolium. Ainsi, même en latin, on
n'écrivKit pas mille folia, quinquefnlia. Ce qui prouve qu'il est quelquefois bon de savoir
le latin. Si les grammairiens avaient su le latin , la grammaire ne serait pas devenue
nue établi' d'Augias , et n'aurait pas attendu deus cents ans le nouvel Hercule qui devait
la purifier. S'il faut écrire la mille-feuilles , alors pourquoi pas le décem-rirs , le quin-
itécem'Oirs f
216 La grammaire française.
Toutes les observations critiqnes de M, Napoléon Landais sur le dictionnair de
l'Académie sont absolument de la même force.
Ah ! Monsieur Landais , soyez persuadé qu'à elle seule l'Académie a pour le moins
autant d'esprit que quatre comme vous.
Pourquoi M. Napoléon Landais n'écrit-il pas de même la quinte- feuilles comme la
mille-feuilles ? Sûrement le pluriel existe tout aussi bien pour cinq que pour mille.
Mais cette fois M. Landais va plus loin , il écrit au pluriel des quintes-feuilles.
En vérité, il n'est pas permis d'abuser à ce point de la liberté de la presse et de
la simplicité des maîtres de langue, les quels ne jurent plus que par Napoléon Landais,
tandis qu'ils professent le plus grand mépris pour l'Académie, depuis qu'ils ont vu le
libraire Didier s'intituler fièrement : Éditeur des oeuvres de Thiers , de Guizot , et de —
Napoléon Landais.
Les marchands ont des abat-jours (ou abajoursj dans leurs magasins pour
faire paraître leurs marchandises. C-^cad.') — Les persiennes sont des espèces
à'abat-venfs.
590. Remarque. Ni abat-Jour ni abat-vent ne prennent s au pluriel, dit l'Acadé-
mie. Mais pourquoi? Pourquoi \'s, si libéralement accordée à contre-vents, au -vents,
est-elle si brutalement refusée à abat-jour , à abat-vent ? pourquoi ces préférences , ces
injustices, ces actes criants de partialité? La synthèse! la synthèse! Rappelez-vous la
synthèse et la syUepse !
Pour les après-dînées , je les livrais totalement à mon humeur oiseuse et
nonchalante. (J. J. Rousseau.)
591. Remarque. II faut convenir que les grammairiens sont de drôles de corps. Ils
écrivent tous au pluriel des après-dînées, des aprés-soupées , etc., et ils n'osent écrire
Aes abat-jours , des abat-vents, des appui-mains, des cassecous, des gratteculs , etc.
Cependant il ne s'agit pas plus ici de plusieurs dîners, de plusieurs soupers, qu'il ne
s'agissait tout à l'heure de plusieurs jours, de plusieurs vents. Après-dînée, après-soupée,
signifient l'espace de temps qui s'écoule depuis le dîner jusqu'au soir, depuis le souper
jusqu'au coucher. Il passe toutes les après-dînées en famille, cela veut dire qu'il passe,
tous les jours, en famille, le temps qui s'écoule depuis le diner jusqu'au soir. Par con-
séquent syllepse , accord sylleptiqne , comme nous l'avons déjà démontré tant de fois.
Et voilà les hommes qui osent faire nargue aus poètes ! Les insensés ! ils ne savent
pas qu'un poète est autant au dessus d'eus tous que l'étoile est au dessus de la terre !
L'Académie l'a bien prouvé le jour où elle a admis dans son sein l'écrivain célèbre
dont les oeuvres complètes se réduisent à ce quatrain assez cynic :
„La divinité qui s'amuse
 me demander mon secret,
Si j'étais Apollon, ne serait pas ma muse:
Elle serait Thétis , et le jour finirait."
On appelé hattant-Voeil , un bonnet de femme, une coifTure négligée, dont
la garniture retombe en partie sur les yeus. — Des battant-Voeils,
592. Remarque. Des battant-Voeils ! quel scandale ! vont s'écrier tous nos pédants.
Oui, des battant-Voeils et même des coq-à-Vânes , malgré l'article singulier qui accom-
pagne ces mots ; parce qu'il y a syllepse ; parce que battant-Voeil , coq-à-Vâne , ne pré-
sentent à mon esprit chacun qu'une seule idée.
Je sais bien qu'au premier abord il doit paraître choquant de voir la marque du
pluriel à la fin d'un mot précédé de l'article singulier; mais faut-il, ô analyseurs damnés,
faut-il vous le répéter mille fois , que dans un nom composé de plusieurs mot» il n'y a
pourtant qu'un seul nom , comme dans les trois personnes divines il n'y a qu'un seul
Dieu , comme dans une âme et un corp il n'y a qu'un seul homme? Faut-il vous corner
ans oreilles (style académie) qu'un mot composé n'est pas un mot divisé, que le sens
composé est l'opposé de sens divisé , que ce qui est vrai dans le sens divisé est faus dans
Je sens composé et vice-versa?
S'il est incorrect de mettre l'a à la fin de coq-à-Vâne , de battant-Voeil , est-il plus
correct , dites, de mettre cette s à la fin de la troisième personne du verbe suer dans sang-
Formation du pluriel. Sabstantifs composés. fl7
iUêit Pour U Mntiime foU, l'citprll ne ■'•lUcbe pa» »■« «en* partiels A'u» h«|, dana
une plirane écrite ou pHrlë«, malit an Mcnn loUl. C'eat pourquoi le Hutmtanlir alentour,
rormû d« la loculiot'i prc|iu»i(ive <i ienlour , ne laliuie pa* de prendre la marque dn pln>
riel, en (It'pit derarlicle niiiKulier. De bt-auM alenlinin. Auvent afit de même: dea auvents.
£t tenez, vaiii ileux vera de HeKn.nrd qui doivent li*ver Iou.h vo<« ncrupulea:
Pour être un bel esprit ,
il faut avec dédain écouter ce qu'on dit ;
Hèver dana un fauteuil , répondre en roq-ù-l'àne» ,
Kt voir tona lea mortela alnal que dea profane».
(Le Utitratl , act. IV i
Quoi de plna choquant que d'enlendri- an ain^nlier coq-à-l'àne , et .iu pin-iel eo^*-
à-t'âne ; car il y a dea grammairien!) qui é< rivent roqi^it-l'iine ! Ne dirait-on paa qoa
c'est nn antre mot? I.a niAme (ll.oparate avait existé Jnaqn'a pré?«rnt dana le mot croc-«ii-
Jambt , arc-en-ciel, purc-êpic , oranij-oiitang, etc., qu'on changeait au pluriel ea crocs-
tn-jawibti, arcê-en-clel , porca-èpic», orangi-oulangt. N'ét«il-ce pni« admirable <
Allez dan» h prairie, et vous pourrez admirer > l» foi-; mille mr-t-n-riri-i
peints sur chaque goutte de rosée. {Aimé Martin.)
593. H»nmrifur. Certe» , Il ne a'aglt pas ici de plnsinut i/n» linn^ .r . .r. . luxi^
de mille rcfletj» hrillnntx comme r<r/« anr chaqne gontte de rosée. Pour ma part, Je ne
comprend» pa.*» comment on a pu tolérer Jusqu'Ici ara-en-clel.
Je voudr.iis avoir autant do pied-ù-lerres qu'il y a de saisons.
594. Htmaniiie. Autant de pieds-à-terre aérait plaisant, à moins qn'U ne a'aflsse
d'un vrai quadrupède on animal k quatre pied».
Dans les tite-à-tétej: les plus secrets, Êmil n'oserait solliciter la moindre
faveur, pas mémo y paraître aspirer. (J. J. Rousseau.)
595. Remarque. Marmontel a bien écrit des tétes-à-léten, ce qal est bien plus fort.
On n'en mettra pas plus grand pot au feu , c'est à dire , on n'en fera pas
plus de cérémonie, ou ne s'en mettra pas plus en peine. (Acad.)
596. Remarque. Dans cette phrase, pot au feu n'est pas un nom composé. C'est
a U fols le régime direct et le régime indirect du verbe mettre. Mais, dans l'exemple sol-
vant, cette expres.sion présente nu neiiM détourné:
Une dame du hou ton , entrant aus Tuileries à l'heure où les bourgeois eu
sortaient pctur aller dîner . dit assez haut pour être entendue : «Voilà les pot-au-
feus qui s'en vont. — Oui. Madame; lui répliqua une bourgeoise, c'est pour faite
place au gibier."
597. Remarque. Giranlt-Duvivicr rapporta que J. J. Rons.Hean écrit lui-même an
pluriel, dans ce sens, des pot-au-feux. Voilà, Je l'espère une autorité qui nons lave
d'avance du ridicul que quelques pédants seraient bien aises de ponvoir déverser sur le
système exposé ici. N'a-t-on pas écrit quelquefois des volauvents , mot tout k fait analng?
Les oeit-de-boeufs de la cour du lx)uvre sont ornés de sculptures. (Ac.)
598. Remarque. Il va «ans dire que boeuf, dans ce mot, se prononce au pluriel
comme au singulier. L'Académie , qui écrit tantùt des oeil*-de-boenf, tantAt des oetl$-<le-
boeufi . devrait avoir fait cette remarque avant mol. — Le Journal des Débats, si pro-
digue du trait d'union, le supprime totalement dans oeil de boeuf.
Le» chtf-d'oeurrei humains sont la cendre des vents. (Lamartine.)
599. Remarque. Quelle oreille ne serait pas choquée d'entendre le« chef-d'oeuvr'
humains? Quelle oreille, au contraire, n'est pleinement satisfaite dn son produit par le$
chef-d'oeuvres humains f II est vrai que Lamartine ou son ëditear donn« l'( an mat ekêf:
chefï-d' oeuvres; ce qui est contraire k tons les principes.
I>ieu crée ainsi parfois d'admirables natures,
Qui nous font croire en lui ,
Chef-d'oeurres éclatants, célestes créatures.
Où tout un ciel reluit. CLe Livre, t. III.)
600. JUmâr^ue. Qui pourrait se faire one idée do pluriel avec dUf-d'oeitvr'êc/afaJits?
Les bec-d'argents ne voot pas eo troupes, mais toujours par paires.
218 La grammaire française.
601. Remarque. Est-ce qu'il s'agit ici de plusieurs becs d'argent ou de plusieurs
oiseaus au bec d'argent?
Les paille-en-queues ou phaétons , genre d'oiseaus de l'ordre des palmipè-
des , que l'on nomme anssi oiseaus des tropiques , ressemblent par leur forme ,
leur taille, et l'étendue de leur vol, ans hirondelles de mer.
602. Remarque. Est-ce qu'il s'agit de plusieurs pailles à la queue?
Ce n'étaient qu'intersections de maisons, cul-de-sacs , patle-(Voies , au mi-
lieu des quels il hésitait et doutait sans cesse, plus empêché et plus englué dans
cet enchevêtrement de ruelles noires qu'il ne l'eût été dans le dédalus même de
l'hôtel des Tournelles. CF. Hugo.J
Une édition ornée de vignettes, fleurons, et cul-de-lampes.
603. Remarques. „Le peuple, dit Voltaire, a prononcé un cul-de-sac , et la Reine
a été obligée de dire un cul-de-sac.^^ — »Qnelle impertinence !" s'écriait une précieuse en
entendant ces mots: cul-de-sac, cul-de-lampe, cul-de-Jatte , paille-en-cul, cul-blanc,
etc. aQuelle idée sale ils présentent! — Madame, dans la conversation ordinaire, il vous
serait difficile d'éviter l'expression qui vous blesse. — Je défie bien, monsieur, que vous
m'en citiez des exemples. — Mais comment dites-vous, quand il s'agit d'un écu? — Trois
livres ou soixante sols. — Comment appelez-vous le vêtement dans lequel les hommes
passent leur cuisses, et qui monte jusqu'aus reins? — Un haut-de-chausse. — Mais
enfin, madame, comment nommez-vous la lettre de l'alphabet qui suit le p? Oh, mon-
sieur , je ne m'attendais pas que vous me feriez l'affront de me remettre à l'a-6-f.« — Si
l'esprit procédait par analyse, à la façon des grammairiens, qui oserait prononcer le mot
concurrence? Autant de preuves en faveur de la synthèse, que nous prenons pour base
de notre système.
Les orang-outangs , ou simplement orangs sont extrêmement sauvages ; mais
il paraît qu'ils sont peu méchants , et qu'ils parviennent assez promptement à
entendre ce qu'on leur commande. (Buffon.)
Il ne manque aux orattg-outangs , dit M. Lesson , que la parole pour les
rapprocher de notre espèce; et c'est ce qui fait dire aus nègres: «Çà, petit peuple,
qui ne voulez pas parler pour ne pas travailler."
On lit dans un sermon du cordelier Olivier Maillard : >,Les apothicairs ne
sont pas les seuls de notre temp qui font des quiproquos (sic) exprès. Tous les
marchands en font, quand ils vendent de la mauvaise marchandise pour de la
bonne. Mais la fin de ces quiproquos volontairs est d'être damné."
604. Remarque. L'Académie est bien timide de n'oser écrire au pluriel des quipro-
quos., comme si ce mot portait écrit sur son front le sceau visible pour tous de ses origines
latines. — Dans les XIIP et XIV' siècles , les médecins intitulaient quid pro quo les
chapitres où , au lieu de telle on telle drogue, ils en substituaient une autre équivalente
ou meilleure ; les apothicairs, au lieu des drogues ordonnées qu'ils n'avaient pas, en don-
naient de leur chef d'autres moins bonnes. De là l'expression proverbiale : >,I1 faut se gar-
der du quid pro quo des apothicairs." Avec le temp , le quid pro quo s'est changé en
quiproquo pour les gents (auparav. gens) a, qui une lettre de plus ou de moins ne fait
rien et insensiblement pour tout le monde, qui a appelé quiproquo toute sorte de méprise.
Sous la loi de Moïse , on offrait à Dieu les enfants premier-nés (première-
ment nés).
Les emprunteurs ont la faculté de se libérer par à-comptes (sic) mensuels.
(Journal des Débats.)
Liste des locutions substantives ,
que les grammairiens confondent avec les noms composés.
605. C'est de ces locutions seulement que l'on peut dire qu'elles s'écrivent
au singulier et au pluriel, suivant que la nature et le sens particulier des mots
dont elles sont formées exigent l'un ou l'autre. (Voir p.' 180 , 181 , n"' 489 » 498.)
Formation du pluriel. Locutions substantivef.
606. 1*'* R^ffle. Quand c«» locutions sont formées de deus noms plaeés
immédialcment l'iiii aiu-ès l'autre, il» prennent tous deu.s la niar«|iie du piiiriel.
Un aide mitjor. Den aides majors, l'n aide maçon. De* aides maçons, t'n Urute-
nant colonel. Des lieutenants colonels.
6()7. 2' nèKle. Quand elles sont furmées d'un substantif et d'un adjec-
tif, l'tin et raiitio prennent «''jfalempnt la mart|ue du pluriel. Un gentU homme.
Des gentils hommes. Un petit pois. Des petits pois.
608. 3" Kèi^le» Quand elles .sont furniée.s de deus noms unis par une
préposition, le ormiier prend toujours la mnr<|ue du pluriel, tandis que le second
se met au sin((ulier ou au pluriel, selon qu'il présente une idée d'unité uu de plu-
ralité. Un arr '/<• friompf"' ih\ ,iri< ,/,■ triimifihi' t'n cul d'artichaut. De$ cuU
d'artichauts.
609. Htmiiiiiur. Kvniiiiiiiiriit . un :«ui .iiiMit.oil ne MUnilt MVOir plOSienrM C. . ..
c'est M que IV^prlt d'analy;»»' eMt d'un grand Mrcourit.
Singiilit-r. Pluriel,
aide de camp, m. brr @enfrar>9tbjutant,
aides de camp
aide de cuisine, m. bcr Untrrfoc^, aides
de cuisine
aide maçon, m. brr .^anblanger, aides
maçons
amour propre , bit @t((»fl(tfbf
arc de triomphe, m. Srtum))^bo()rn, arcs
de triomphe
basse de viole, f. ^agcftii^e mit jleben
®attrn, basses de viole
basse de violon, f. fifintrt SBa^geige,
basses de violon
basse aue ou basse mer, f. niebrigeS
SKafffr, basses aues
basse fosse, f. tttfer ^txUt , basses
fosses
batte à beurre, f. ^utterflô§e(, battes
à beurre
bel esorit, «i. fc^i^ner ©ftfl, beaus esprits
belle ae jour , f. bit 2ac;fc^ône , belles
de jour
belle de nuit, f. bif Sîadjtfc^cnf , belles
de nuit
bien fond,/». \>Ai (Bruubfiricf, biens tonds
blanc de baleine, m. bcr 3BaUratlj, blancs
de baleine
blanc d'F)spajçne, m. f)?anifc^e ^rtibt,
blancs d'Kspai^ne
bon mot , m. baé SBi^tvort , des bons
mots
bonne femme, f. tint jute Jrou , bon-
nes femmes
bout dhomme, m. tin Pie inc8 îDïânnc^f n,
bouts d'hommes
bouton d'or, m. bcr (Sotbfnojjf, boutons
d'or
camp volant, m. jItcgenbc8Sagcr, camps
volants
capitan pacha , m. @ro§-t2(bmtra(, capi-
tans pachas
chapeau chinois, m. bcr ^atbmoitb, cha-
peaus chinois
Singulier. Pluriel,
chânc vert, m. bic Stccf^cic^c, cbénes
verts
7/1. baé (3cc)>fcrb/ chevaus
m. bcr @ccl>unb, chiens
m. bcr J(o)7ffo^(, cbous
cheval marin ,
marins
chien marin ,
marins
chou pommé
pommés
ciel de lit , m. bcr Î8cttf)tmmc(, ciels de
lits
clin d'oeil, m. bcr ^ugcnwinf, clins d'oeil
clou de girofle, m. bic @ctvtirjnelfr,
clous de girofle
commissaire priseur, m. 9ctiond<(Som'
miffariuô , commissaires priseurs
compte courant, m. comptes courants
compte rendu, m. bic abgclcgtc 9lcd^=
nuniî, comptes rendus
corp de garde, m. baê 2Sa(^t^au«, corps
de garde
corp de logis , m, baS ^au^tgcbâubc ,
corps de logis
double croche , f. bie (Scc^jc^ntclnotc ,
doubles croches
double dent, /. bcr î)o)}pc(ja^n, doubles
dents
eau de vie , f. bcr S^rannttvctn, aues de
vie
eau forte, f. t<xi ®(9eibctvafTcr , aues
fortes
eau minérale, f. SRincraltvaffcr , aues
minérales
état ma.jor, m. bcr 2tab, états majors
fausse alarme, f. blinber Sarm, fausses
alarmes
fausse attaque, f. fofftfeer ?(ngriff, filas-
ses attaques
fausse clef, f. falfc^er «S(^(ûffc( , faus-
ses clefs
fausse porte, f. fatfc^e Z^âr, fausses
portes
fausse position, f. fa(f(^e Sage, fiasses
positions
220
La grammaire française.
Singulier. Pluriel.
fausse l'oute, f. fatfrftcr SBeg, fausses
routes
faus accord, m. falfd^cr 5ïccorb , faus
accords
faus emploi , m. falfd^e 2ïngabe , faus
emplois
faus pas , m. %t^tx'\ii , faus pas
faus plancher , m. b(tnber SSoben , faus
planchers
faus prophète, m. faïfd^cr ^ro^l^ct, faus
prophètes
faus témoin, m. faffd^cr 3fugc, faus té-
moins
faus titre, m. bcr (Sd^mu^ttteï, faus titre
feu d'artifice, m. baê t^eucrtuerf, feus
d'artifice
feu de joie, m. baS xJreubenfeuer , f.eus
de joie
folle enchère, f. ber Sîcufauf, folles en-
chères
garde avancée , f. aSor:})oftcnn)aci^c, gar-
des avancées
garde champêtre , m. bcr iïctbi»âc^tcr,
gardes champêtres
garde du corp , m. (Sotbattion ber2etb=
ttja^e ^u ^fcrbe, gardes du corp
garde des sceaus, m. ^ronftegclbcjcaï)^
rcr , gardes des sceaus
garde forestier, m. ber ^ôrfler, gardes
forestiers
singulier. Pluriel.
garde nationale, f. btc 9lattonafgarbe ,
gardes nationales
garde royal, m. fôntgïtd^cr ©arbtjl, gar-
des royaus
garde royale , f. bte f ômgïtc^e ©arbe ,
gardes royales
loup marin , m, ber (Secnjoïf, loups ma-
rins
maréchal ferrant ou vétérinaire , m. bêr
J^uffc^mteb , maréchaus ferrants
maréchal de camp , m. ber ©cncratmas
jor, maréchaus de camp
maréchal de France, m. SDîarfc^aff toon
tïranfretd^, maréchaus de France
maréchal des logis , m. ber Sfîcgtmentê:»
quarticrmctftcr , maréchaus des logis
maréchal des logis chef, m. maréchaus
des logis chefs
morte saison, f. btc naï)rung8Iofe 3ett,
mortes saisons
pied de roi, m. ber tïuf , pieds de roi
pot de chambre, de nuit, m. ba8 Statut»
gefrf)irr, pots de chambre, de nuit
receveur général, »i. ber Dbercinnetimer,
receveurs généraus
sergent fourrier, m. ber Ouarh'ermacfier,
sergents fourriers
sergent major, m. ber ^elbttjeèet, ser-
gents majors
ver à soie , m. ber ©etbenttjurm , vers
à soie
ver luisant, m. ber ©lù^iDurnt, vers lui-
sants.
garde national , m. ber Slationatgarbtjl,
gardes nationaus
610. Encore une fois, comment des hommes qui se croient grammairiens
ont-ils pu confondre ces locutions analytiques avec les noms composés , dont les
éléments se refusent à toute analyse? Quelle différence y a-t-il entre ces locutions
et les suivantes, où le second des deus mots, substantif ou adjectif, ne fait que
compléter le sens du premier?
Locations sobstantives.
Acte (.^anblung) de vertu, de folie, de
démence, etc. Acte (Slegung, UcSung)
de foi, de contrition, d'humilité. Acte
d'autorité. Acte arbitraire. Acte hos-
tile. Acte d'hostilité. Acte de soumis-
sion. Acte de présence. Acte de com-
plaisance. Acte de bonne volonté. Acte
d'héritier. Acte (SSertjanbtung) nul ,
faus. Acte (5lcte, ©d^ctn, Urfunbe) de
comparution , de désaveu. Acte de
dernière volonté (î^ejîoment). Acte
sous seing privé (^rtsatfc^rift). Acte
double. Acte public ; privé. Acte de
naissance, de décès, de mariage. Acte
de notoriété. Acte d'accusation. Acte
d'amnistie.
Affaire d'honneur. Affaire de coeur.
Apreni de change (SBed^felmdflet).
Agent d'affaires (©cfrftdftêagent).
Aifrrette de verre ; aigrette d'eau.
Aigrettes lumineuses (bte @tra^(cn»
bûfc^el).
Ailes de mouche (T. d'Architecture) ,
les ancres employées aux angles des
coffres de cheminées de brique.
Air de famille (ber fÇamtfien^ug) ; air
de tête (bte iÇo^fjlettung).
■ Aire de vent (ber SBinbjirtd^).
Ami (tÇreunb) d'enfance, de collège,
etc. Ami de table, de bouteille, de
débauche. Ami de cour (^offreunb).
Faus ami. Ami de la maison.
Ang:e de mer, ©ngefftfcf).
Formation de pluriel. Lueationt substantives.
tfl
Jkngltf (ber SE&infcOde réflexion, d'in-
cidence. Angle facial.
Arc de carrosse (btr (Srt^ivantn^alé).
Arc<3nt .sec, baartit (9tlb.
Arme» fausses (uurrcirlmâ^tgtè 9&a»
ptn). Armes parlantes (rebenbrjt 9Ba>
ptn).
Armée (bai^eer) de réserve, d'ob-
servation, de siè((e. .Vrniée déterre,
ïanbaïniff. .\rniee de mer ou n:ivale.
Arr^t (bai> Urtl^ril) de mort, d'abso-
lution, de renvoi. Arn^ls (3lrrf)'l) for-
cés ou de ri|?ueur. Arrêts simples.
Art* libéraus (\\tit Jlûn)lr); arts nié-
cauics ( mec^anift^e Jlûnftc). Arts
d'agrément.
Artlcl«-> de foi ((SlaubfUO^unct).
Av»ncein«?iit d'hoirie (S^oraut^otr*
niact^tiii^).
B»tl (ber^pac^t) à ferme, à loyer. Bail
â cheptel (âîirbpod^t). Bail de maison.
Bail à vie. Bail conventionnel, etc.
Balu (taS idab) de propreté, de santé.
Bain de rivière. Bain de mer. Bain de
lait. Bain de grenouilles, de crapauds
(^rofc^bab), Lieu où l'aue est sale et
bourbeuse. Bain local ou topio (6rtli<
âftS Hôab). Bain de pieds (-^u^bab).
Bain de vapeurs (S)ani))fbab). Bain
d'air (iJuftbab). Bain de marc de rai-
sin, de cendres, de sable, de boue,
de bourbe, etc.
Balle (i^ujfl) de calibre; balles ra-
mées, S^ral^tfUi^fln, «Stançirnfu^elu
Ballun aéroslàtic (ber léuftbaUon ).
Ballon perdu ; ballon captif. Ballon
d'essai.
Ban (<2(nfi)(bot) de mariage. Ban (ber
'ituëruf) de vendange, de fauchaison,
de moisson.
Banc (bit iôant) de bois, de pierre,
de gazon. Banc ados. Banc de rameurs.
Banc d'église, ber .Rircbcnflu^l. Banc
de l'oeuvre ou des marguilliers. Banc
de procureur, banc d'avocat. Banc des
avocats. Banc des accusés. Le grand
banc (bit i^ro^e ^anf). Banc du roi,
bit Jti5ntç\ètbanr ( Kingsbench }. Banc
d'Hippocratc((5inrfnflrtbc).Banc(.Rlip'
pt, ibanf) de sable, de vase. Banc do
corail. Banc de poisson, btr 3"^ î'f^?*.
Banc de pierre, Chaque lit, chaque
assise naturelle de pierre dans une
carrière.
nHptèiiie de sang, Le martyre.
BarbcM de plume (î^ebtrbart).
Baril (^^uj^ciitn) d'huile, de moutarde,
d'olives, de pommade, de sucre, de
riz, d'anchois, de harengs, etc.
Bansen classes (nitbtrt .ttlaJTtn). Bas
pris. Bas âge. Basse Autriche.
Bâ< (btr ^a(ffattt() de mulet, de elM-
val, d'àne.
BateAH (ber katfn) plat, couvert. Ba-
teau de passage. Bateau de pAcbeor
ou de pèêhe. Bateau a vapeur. Bateau
lestii; T: ' m porte. Bateau de loch,
ba« l'ont de bateaus, bit
<Si(^ini'riutr. Hateau de sel, de foin,
de bois, etc , Chargé de sel , etc. Ba-
teau volant , C9onbfI am ^uftbatlon.
Biàtun de vieillesse, Btti^t bt0 VUtr0.
Bâton de commandement , btr (fom*
inanbcflab. Bâton de maréchal , btr
anarfrt^allflab. Bâton pastoral, btr 3)1*
fc^of^ltab. Bâton de chantre, btr 5tan<
torftocf. Bâton de prieur, btr ^rior»
flat). Bâton augurai, ^Ui^urftab. Bâton
de confrérie , bit .Snnftfabnt. Bâton
de mesure , btr Xartflab. Le bâton de
Jacob, btr 3t)fcbilfiab , La baguette
des escamoteurs.
Batterie de canons ; batterie rasante,
batterie masquée, batterie à barbette,
batterie de côte, batterie flottante,
batterie de campagne, batterie de
siège. Batterie électrique , titf trift^e
^atttrit. Batterie de cuisine, tai JtiV
(^tnfltrcitbt. Batterie de tambour, btr
îrcmmtlfd^taçi.
Batteur degents, tin fltaufbolb. Bat-
teur en grange, btr SDrtfthtr. Batteur
de plâtre, tin @i))}éifd)(âk)tr; batteur
d'or, ©olbft^Iâtifr; batteur de fer,
©iftnfrtfftr; batteur de pavé, ^^a-
fltrtrtttr; batteurs d'estrade, Aunb-
fd>aft«rtittr.
Beau sexe, baë feront ®t\âfUd)L
Bec de lampe, bit Itfamptnro^re. Bec
de gaz hydrogène.
Berceau (bit î^aubt) de ohèvrefeuil,
de jasmin. Berceau de verdure.
Bt^te épaulée, tin (at>mt8 ^ftrb, tin
(5trot>to^f. Bètes fauves, baS Sotb'
«jilb (les cerfs, les chevreuils, les
dains, etc). Bètes noires (les sangliem,
etc.), baé (Sc^ttjarjnjilb ; bètes puan-
tes (les renards, les blaireaus , etc.),
baô (Stinftrilb ; bètes sauvage, toilbt
îbi*r*. Bètes à cornes , ^orntjitb.
Beurre tort, ran^iç^t ajutttr; beurre
n*ir, brannt ï^ntttr; beurre de ca-
cao, (Çacaobutttr ; beurre d'antimoine,
®))it§9la*bntttr ; beurre d'arsenic, de
bismuth, de zinc.
Bien public, bien général, bal aU%*»
mtint i^t^t.
Billet ^bafi 5Brttfd;tn) doux, ou billet
d'amour, de galanterie. Billet (bit Sln»
fûnbii)nni)) de convocation, de mariafc,
d'enterrement. Billet de faire part, oa
elliptiquement. Billet de part Billet
222
La grammaire ifrançaise.
de l'Epargne, (Sd^a^fammerfc^etn. Bil-
let (Slnroetfung) à ordre. Billet payable
au porteur, ou Billet au porteur. Bil-
let (fêtutrtttêfarte) de loge , de par-
terre, etc. Billet de loterie, 2otterte=
iooS. Billet de logement, Guattierjct=
tel. Billet de confession , SSeic^tjettef.
Billet de santé , (Scfunbfjcltê^euiînt^.
Olanc d'oeuf, (Siwci^. Blanc de cha-
pon, de poulet, de perdri, La cliair
de l'estomac de ces oiseaus , quand
elle est cuite. Blanc de fard , wetpc
Oc^minfc. Blanc de cliaue, ^alftwaJTcv.
Blé noir ou blé sarrasin, ber 33uc^t»et=
3cn. Blé de Turquie, blé d'Espagne ,
ou Maïs, %ûvti\ê)tovn.
nieu de montagne, SSergèlau, ^u^fcr^
ajur.
Boeuf gras, ber ffaftnac^têo^ê. —
Boeuf à la mode, gefc^morteê 9ltnb=
fïeifc^.
Bois (^ofj) d'acajou, de chêne, de
hêtre , de sapin , de cèdre , de meri-
sier, de noyer, d'ébène, de gaïac,
d'aloës , de santal , de campêche, etc.
Bois de charpente. Bois d'équarrissa-
ge. Bois de brin. Bois de refend. Bois
de menuiserie. Bois de rouage. Bois
de Brésil ou de Fernambouc , 93ra=
fîttcnfioti. Bois de Sainte -Lucie ou
Mahaleb, (Stetm»ctcï;fe(6aum^o(j. Bois
puant ou anagyris, ®tinfboî)nen6aum.
Bois gentil ou lauréole femelle , @ei=
betbaft. Bois neuf. Bois flotté. Bois
canards (tierfuufeneô ^olj). Bois pe-
lard, gcfcf)â(teê ^olj. Bois vif, im
®afte jlcf)cnbcê ^olj. Bois mort, a6=
geftorbeneê ^otj. Bois de lit, btc ÎQetU
ftettc. Bois (ber (Sc^aft) de fusil, de
pistolet. Bois de corps (Imprim.), etc.
Boîte à Perrette, bte ge^etme ^affc.
Boîte de lanterne ou de réverbère, ctn
fiatcrnenfcijîd^en. Boîte fumigatoire ,
Slâurf^erbwdjfe.
Bon sens, ber SSerflanb. Bonne foi, bte
Sftebttd^felt. Bonnes grâces, bte @cJ»o=
gen^cit. Bon voilier, ctn gutcr (Scglcr.
Bon homme, etn brader S)îann. Bon
plaisir, bte 6tnt»itttgung , ber 6tgen=
ttjttte.
Botte de soie, etn ^aâ (Setbc. Bbtte
de carrosse, ber SSagentrttt.
Bouée de sauvetage, bte 9lettuttgê=
6ojc , ou salvanos.
Bouillon (bte S*tetfc^6rû-^e) d'os , de
gélatine. Bouillons de grenouilles, de
tortue, de poulet, de veau, d'herbes,
etc. — Bouillon d'eau , etn SSrubel;
f:^rtn9brunnen.
Boulet rame ou boulet à deus têtes,
^ettenfugcf.
Bourre de laine ou bourre lanice, bte
iÇlocfjootte. Bourre de soie, bte tïtorfs
fetbc.
Bourreaud'argent, cinSSerfd^iwenber.
Bourrelet d'enfant, ber %a{i\:j}xt.
Bout (@tû(fcï)cn) de ruban, de ficelle.
Un bout de bougie, de chandelle. Bout
de fleuret, ein Staiptcrfno^jf. Un bout
d'homme , etn .^ntr^ê.
Oouton (.fno))f) de soie, de drap, etc.
Bouton de culasse, bteSlraube ber^a»
none. Bouton de feu, ba8 93rcnnetfcn.
Branche de tranchée, ber @ang, Boyau
d'une tranchée.
Bras de balance, ber 2trm etnerSIBage.
Bras de levier. Bras de rivière, %i\x'^--
arm; bras de mer, ®eearm.
Brevet d'invention , etn 6rftnbungâ«
ifxxHnt. Brevet d'apprentissage, etn
Se^rsjertrag.
Bride.« à veaus , atberncê 3cMg.
Brin d'estoc, ber (S^jrtngftocf.
Bris de scellé, btc Stcgclerbrcc^ung.
Brise (gctinberâBtnb) de terre, brise
de mer ou brise de large ; brise cara-
binée, vent qui souffle avec une vio-
lence extraordinaire.
Brisement de coeur, bte ^ttînxt^
fc^ung bcg J^cr^cnâ.
Bureau (baâ 5Îmt) d'enregistrement,
etc. Bureau d'esprit, etn t»i|fenfd^aft=
Itcfjer SSerctn.
Cabinet d'orgue, ber JDrgetfafîen.
Camp de manoeuvres , Uebungêfager.
Canal de dérivation, etn SlbtcttungS*
fanaf. Canaus d'arrosage, canaus d'ir-
rigation, SScmafferungôfanâfe.
Carré de mouton ou haut côté, tin
^ammetStotertct. Carré de toilette, etn
ïoifettcnfdftdjcn.
Carreau de vitre, etnc ©taôfd^eibe.
Carreau électric, btc efcftrtfc^c®ci^et=
hi. Carreau d'arbalète, etn bierecftgcr
SGBurfbotjcn.
Carte de visite, bîc SSifttcnfarte. Carte
d'adresse, 9lbre^farte.
Ciiaine d'arpenteur, btc SDZePette.
Champ de bataille, baê ©cfjlod^tfelb.
Champ clos, eingcfc^loJTcncr ^ta§.
Champ du repos , ber tïrtcbf)of.
Chapelle ardente, baê Set^engerûfî.
Char de deuil, S^rauerwagen. Char
funèbre. Char de triomphe.
Chargée d'affaires, ber (Bef^aftêtrager.
Chemin de fer , btc ©ifcnba^n. Che-
min de halage , ber Sctn^fab. Chemin
des rondes ou de ronde, ber Sftiinbcn»
gang. Chemin couvert, beberfter 9Seg.
Chemin de Saint-Jacques, bte SKilc^*
ftrafe.
Chemise de mailles, baS ^anjer^emb.
Formation du pluriel. Locations «tibstaiitives.
Chir« anffélique, hit 9étterma^(jrit.
Ch«%al (ba« ^ftrb) de b&t, de som-
me ou de cliary^c. Cheval do sellt*, de
ftostc, de relais, etc. (.'hcval cii arba-
ète , JHifmfnpffrb, - Cheval fciiidu,
^oini^dftv y^ocf , Sorte de jeu. ('he-
val de bois, bcl^friifô Bprin^Vftrb.
Cheval de Irise, fpanifdjf JHïiter.
Cheville ouvrière, btr (Sd^lu^na^d.
Chute d'eau , brr aBatJrrfaU.
Cire d'Kspagne.ou cire à cacheter,
bai <Bitç^tHa<t.
Clameur de haro , bai) .*paroijffd)rti.
Clef de ehilTre, btr ^Aliiûel, bail 'Hi-
^^abrt. Clef de pistolet, ^i)to(cuf)>an<
ner. <'lef de inoutre, elef de pendule,
lllKfrfjtufT'l- Clef de pressoir, bit
®<^raubf. Clef de lit,»fttlabfnfd>irif.
fel. Clef de voiture. Clef aujçlaise. Clef
de voûte, ber ^r^tu^flrtn, JË^auptpunft.
Clefs de meute, bit be flen •t'unbf. Kijç.,
Clef de meute, btr îonanijeber, ^n^
fûf^rer.
Clerc de l'oeuvre, 5tirt^fpielr)orfle^«r.
Clerc d'ofllce, Siùd}tn^d}Ttibtv.
Cloche de plongeur, ou cloche à
plonger, bie Jdudjfr^locff.
ColITe de nuit ou bonnet de nuit, bie
9la(bt^aub( , 9ia(^tmùÇr. Coiiïe de
chapeau.
Col<»nne d'attaque, Stncîrifféfotonnf.
Colonne mobile, betufi^lidje O'olonn*.
Cwmédie de moeurs, (2(tt(lU](nloi(^t,
(Sittfnf^jift. Comédie de caractère ,
(SIjarafttrfpifl. Comédie d'intrigue ,
3"triivieiif))tel. Comédie ballet. Co-
médie héroïque.
C^ouiiniNMAir du gouverneineut, @0U'
Ofrnfmfutô . Gommiffcir. Commissair
des guerres , ^riti\dcomuu'n'âr. Com-
missair des vivres, spropiant», aîerjjflt»
i^un^éicomniiffcir, etc.
C'Oinpoie (btid iSDbflmud) de poires,
de pommes , etc.
ConNeil d'état, ber (Staatârat^. Con-
seil privé, bfr çifl)fime 9îatt). Conseil
de cabinet, btr Çabiurtdratb. Conseil
des ministres , ber SDiiniflerrat^.
Conseil auli<|iie« brr lfKfirt)(<t)ofrati7.
Conseil de guerre, Jtrifii«ratb , etc.
Coq de bruyère ou des bois, btr 9Jutr«
I^abtt.
€'oqMllled'escalicr,bitîrfj)peitmuf(bf(.
Corde d'estrapade, ber «âcburUitai^rn^
(!rit^. Corde de montre, S>armfaitf.
Corne d'abondance ou corne d'Amal-
thée, baô iJûUbcrn. Corne de cerf,
^irf(^born. Corne d'amorce , ^ul»tr=
born. Cornes d'aminon ou ammonites,
StmmoniJ^èrner , (îenre de coquilles
fossiles, qui ressemblent à des cor-
nes de bélier. Corne d'artimon, 9aM
am f8t\anma^.
C'wrnet à bouquin , 9ll)>i)orn.
f 'orp mort , bfr l^eit^nam. Corp mort,
bfr J^jffnanffr. Corp glorieus , tjfr»
flirter iîeib. (,'orp de earrosse, ber
Jtuil'dtfaflen. Corp de ballet, La troupe
des danseurs qui exécutent un ballet;
par opposition à cens qui dansent un
pas. Corp ligneus, ber ®tamm. Cor;»
de bàtiiiicnt , ou corp de logis, bai
^au))ti)rbâube. ('orp de délit, ^^etotitf
fiir ba» Dafein eine* JBerbred^enil. Corp
iiéréditaire, bad (*rb<<ut. Corp (bie
;Sunft, 3nnuni^, Aôr^)frfd)aft) de ville
ou ('orp municipal. Corp diplomatie.
Corp (ber J^eerlyaufe) d'armée, de trou-
pes. Corp de réserve. Corp de bataille.
Corp d'infanterie, de cavalerie. Corj)
d'alliés, ('orp (bie (^aminlung) de droit
civil, de droit canon, t'orp de lois. —
Corp de doctrine , ïebr<^ebâube. Corp
de preuves , fdmmtlif^c 2?eh)eife, etc.
Coup (ber <Scibu^) de canon, de fusil,
de pistolet, etc. Coup de foudre, coup
de tonnerre, ber i^ti^ft^ta^. Fi g.. Coup
de foudre, coup de tonnerre, Sbonncr^
fc^ta^. Coup de grâce , ber ^naben»
flo^. Kig. et fain.. Coup de bec, coup
de dent, coup de langue, ber .^un'
gen^ifb. Coup fourré, ber (jei^fnfeitiiîe
vBto^. ('oiip de partance, iilbfabrtfd>uf .
Coup (iStric^) de ciseau, de lime.
Coup de tilet , ber ^iehmiirf. Coup de
chapeau , baè J^utabjiei^en. Coup de
main, .^anbflreit^. Coup de sang, ber
(gc^la^pu^. Coup de soleil, ber @on^
uenftid). Coup d'air, bfrïuftiu^. Coup
de vent, ber !ïëinbj!o§. ('oup de dés,
ber SKurf. Coup de partie , ^au\pt'
fcblaij. Coup de fortune, coup de bon-
heur, ber (5li'i(fi?faU. Coup de théâtre,
il()eaterflrei(b. <'oup d'ami, berffreunb»
fc^aftêbienft. Coup d'essai, baS "^robe«
flùrf. Coup de maître, 9)lei)lerjlû<f.
Coup d'éclat, C^lanjflreid). Coup d'état,
@taat«)1retcb. Coup d'autorité. 9Dia*t.
jtreic^. Coup de silTlet , eiii ^fiff.
Coupeurde bourses, btri^tutelfinei»
ber. •'
Courant d'air, ber l^uft^Uit. Courant
d'alTaires. ber (Sefd)âft^frei«. Courant
du inonde, ber SBeltlauf.
CourN de ventre, ber SDur(^Iauf , Dé-
voiement.
('Ourn d'assise (Architect.) , ununtet'
hvcâftnt iSteinrei^e.
Cristal de roche . ber Ser^friflaQ.
C^ulr bouilli, i^ummirted l^eber. Ciiirde
laine , Étoffe de laine croisée et très-
lorte.
224
La grammairefrançaise.
Cuivre jaune ou laiton, 2)lefftng. Cui-
vre blanc, SCSet^fu^fcr. Cuivre noir,
(SdjiDar^f u^fer. Cuivre de rosette, iBav-
tupfev. Cuivre vierge, ungefc^mot^cneê
Drap d'or, drap de soie, ber @ofb>
floff, ber (Scibcn^cug. Drap de pied,
baêWuptuc^. Drap de lit, baê 23ctttuc^.
Mroit (baê 9lccï)t) de péage, d'ancrage,
d'entrée. Droits d'octroi. Droit de gref-
fe. Droit d'expédlion. Droit de dépôt.
Droit de rédaction. Droit de signature.
Droit de consultation. Droit de pré-
sence. Droit d'avis.
Drôle (broltig) d'homme de corp.
Kau [mieux aue, voir p. 4ï, n" 70j {ha&
SESaiJcv) de source, de puis, de citer-
ne , de ruisseau , de rivière, de mare.
Aue de pluie ou pluviale. Aue de ro-
che. Aue de neige. Aue de mer. Aue
douce, fûpfê aSaffcr. Aue ferrée, 6t=
fenhjajjer. Aue panée, a3rotJvafl"er. Aue
battue. Aue blanche. Aue de savon ,
©cffeniDaffcr. Aue d'empois, ®târfe=
ttjaffer. Aue lustrale. Aue baptismale.
Aue bénite, aSei^lwaffer. Aue de plan-
tain. Aue de chicorée. Aue de groseil-
les. Aue de fraises. Aue de cerises.
Aue de veau. Aue de poulet. Aue d'or-
ge. Aue de senteur. Aue de Cologne.
Aue de mélisse ou des carmes. Aue de
Luce. Aue vulnéraire. Aue cordiale.
Aue seconde. Aue de départ. Aue ré-
gale. Aue de chaue. Aue mercuriel-
le. Aue de boule, baè SStetiwajJcr. Etc.
iilçlielle de corde, bie ©trtrftetter.
Échelle de pompe. — Échelle de pro-
portion, bie SScv^âltnt^teiter.
Éclipse (bie 5?tnfternt^) de soleil, de
_ lune.
École (bie (Scrute) de médecine , de
droit.
Éconoinie domestique, ^auëtoirtt^c
fdjaft. Économie rurale, iianbJBtrtt)=
fc^aft. Économie politique, @taatê«
Jtjtrt^f^aft.
Knfant trouvé, baê S'inbelfinb. En-
fant de choeur, ber (S^orfnabc.
Kpî d'aue, épi de diamants, épi de
^ cheveus.
Kpitre dédicatoire, bie ^ueignungês
ft^rift.
Kspéccsi sonnantes, ffingcnbeSKunjcn.
Ksprit (ber ©etft) follet.' Esprit fami-
lier. Esprit de vertige. Esprit de corp.
Esprit de retour. Esprit d'ordre. Esprit
^ fort, ein ^-retgeifl.
jktai de siège, ber aSclagerungê^uflanb.
États généraus, ©cncrafftaaten.
F*i»çon de parler, bie 3îebenëart.
ff'auB (fatf(^) rapport. Fausse nouvelle.
F'er de botte, ba§ (Sttefeteifen.
F'ièvre de cheval, ï)efttgeê iïiefecr.
ff^il de famille, fil de maître.
F'ille d'honneur, fille de boutique, fille
de chambre, fille de service, etc.
F'in de non recevoir, 6tnJt)cnbung beê
SSeflagten, ba^ bcê Jllâgerê ©efud^ ober
^tage nic^t ftattfinbe.
Vièclie de lard. Ce qu'on a levé de
Tun des cotés d'un cochon , depuis
fépaule juisqu'à la cuisse.
■«''leurs de rhétorique, r^etortfc^e 58Iu«
tnen,
F'lux de sang, 58(utfïu§. Flux hépati-
que, SeOcrpup. Flux de bile ou flux
bilieus. Flux d'urine. Flux de lait.
Flux de paroles , 2Kortfïu§.
F'ou rire, toltcê Sac^cn. Folle avoine
ou avoine stérile. Folle farine , la
plus subtile fleur de la farine.
Francs archers , ^ïreifc^û^cn. Franc
tenancier, Sreibefî^er cineê 23aucrn=
guteê. Franche lippée, i^reieffen. Franc
carreau , 5trt ®5piet.
Frère» jumeaus, 3>»itttngêbrûber.
Frères de lait, S)Zit(i)(>riiber. Frères
d'armes , 3Saf enbrûbcr.
CWalant homme, aÛer(ic6jîer SOîann.
(galerie de tableaus , de peintures ,
bie @emd(begaUerie, ber àîitberfaal.
Galerie d'Église, ®m))orftrc^e.
Oaz (baê @aê) oxygène, hydrogène.
C*éuéral de brigade ou maréchal de
camp , ©eneratmajor.
fwousse d'ail, bie .^no6(au(^jef>e.
CSoutte sciatique, J^uftwe:^. Goutte
sereine, fc^jcarjcr «Staar.
ISratlins de gazon, Sïafenftufe.
«rand jour, \>a^ Xageêtid^t. Grandes
aues , gro^eê SPSapr.
fwrille de feu , ber iÇeuerroft.
HaclKe à main, baê .^anbbeit. Hache
d'armes, bie @treitflj:t. Hache de pier-
re, ®tetnbei(.
Herbe ans charpentiers, la Millefeuil-
le. Herbe ans chats. Herbe aus chan-
tres, etc.
Homme de guerre, .^rtegêmann. Hom-
me d'épée. Homme d'église , ^rteftcr.
Homme de lettres, ©cïeljrter. Homme
de robe, bie SJîagtftratê^jerfon. Homme
d'état, ©taatêmann. Homme de jour-
née, 3;ag(ôt)ner. Homme de mer. Homme
de bien. Homme d'honneur. Homme de
tête. Homme de coeur. Homme d'esprit,
de génie, etc. Homme de résolution. —
Homme de pied, 3nfantertjl, Su^gân=
gcr. Hommes de recrue, Slefruteii.
Homme d'armes. Homme de Dieu , ein
Mann ©otteê. Homme des bois, 2SaIb«
menfd^, L'orang-Outang. Homme de
Formation du pluriel, hoeations labstantives.
tf5
Raille, (Stroi^niann , Homme de n^'ant.
ommcd'nffaircs. (9efcfe.ïft»fiil)rfr, etc.
■l«irlo9« solaire, bir 3iOtiiuruibr. Ilui*-
lo((c (le snU\c ou sablier . ^anbui^r.
H()rlo((e (l'atie , S]iia)Trriil)r. HuiioKc
de Flore, ^Blumenut^r.
■iuuHM«* (bif 3dtiibni(ft) de pied ou
housse en souliers. Housse de carroMe.
Mull*^ (batiDd) d'olives, de faine, de
noies. Huile d'.-im.indes douces. Huile
de eliénevis, de n;ivet(e, de eol/.a, de
ricin, de lin, d'oeilletle. Huile de pois-
son. Huile vierffe , ^uni^fernbl. Huile
d'absinthe. Huile de fleurs d'orange.
Hunieura froides, ou écrouelU>s,(Sfro'
Jet (bcr aSJurf) de pierre. Jet de lu-
mière. Jet d'abeilles, Nouvel essaim.
Jeu de boule, \>iii ilujulfpif I- Jeus d'es-
prit, SBi^i'^itlf. Jeus de main, .^dnbr^
Ipiflt. Jeu de mots, S\Jortf})tei. Jeu de
voiles, boUjlJnbii^td 3ri;tl)i)f rf. Jeus de
pris, ^reiôfpieU. Jeus floraus, ^;i3lumcn<
fpiflf. Jeu d'orjfues, Cr^elfpitl.
Jeune âjçe , ba«t iuijenblidjf SClter.
Jiiiçemeiit témérair,t>orfilii}f*Urt^et(.
Ju« (ber Saft) de citron . d'orange,
d'herbes. Jus de réglisse, (Sûpl^cljfaft.
liHit clair (ou petit luit), ^UiUw. Lait
de beurre, bici^uttermild). Lait coupé,
ffrbûnntf SDiild). Lait de poule, Jpùl)«
iifrmilcb. Laitd'auiandes,9)ianbclmi((^.
Lait de chaue, SliitWdfitr.
liumbriM d'appui, baê îyrufti^ttûftL
Ijitnce fournie, ber iîau]fnfùbrfr.
JLettre de crédit, ber (Srebitbriff. Let-
tre de marque, ^aperbriff. Lettre de
voiture, iÇrac^tbrief. Lettre de créance,
iytk^laubijunijdfd^rfibcn. Lettre de re-
créance. Lettres patentes, offtnt JBrif fe.
Lettres de rémission , âît^nabii^ing^--
fd;rfibfn. Lettres de relief ou de ré-
habilitation de noblesse, etc.
liieu de sîlreté, Drt bcr <éiétrl)tit.
Lieu de plaisance. Lieu de franchise.
Lieu d'asil, bif jïrfifltïtte.
liiwne équiuoxinle, 9ttc)uator. Ligne
méridienne , bie Si){ittajd(inic. Lignes
d'eau , aSafferlinien. Ligne de démar-
cation, Sd)eibun^)#nni(. Ligne de di-
rection, îDireftioui^tinif. Ligne d'opé-
ration , £>perattonâ(iutf. Lignes con-
tinues, T. de Fortif. Lignes d'appro-
che. Lignes de contre-approches. Li-
gnes de circonvallation. Lignes de
contrevallation. Lignes de communi-
cation. Lignes parallèles. Ligne de
défense, ou Ligne de frontière. Ligne
de douanes. Ligne de postes. Ligne
de sentinelles avancées. Ligne télé-
graphique. Ligne d'eau, SBafftrltnie.
L.l«ue (rrise, brr uraut Sunb. Uc
trois petites républiques qui compo-
saient le corp des (îrisons.
L<iine douce, bit (9lattfeilc. Lime sour-
de, bir fllUe ètilt.
ttlt de mi.sère, bal < Lit de
douleur, bol i2Sd)ii ;fr. Lit
nuptial, C^brbett. Lit de parade, "^ct'
rabf bttt. Lit de repos , 9{ui)f brtt. Lit
de sangle, (Burtbrtt. Lit de camp.
9«lbbrtt. Lit de veille. Lit de plume.
ÎÇfberbftt. Lit de justice. ri*trr(iÉb*r
.Jbron. fritrtid^fe Qitriâtt, Lit d'hon-
neur, 23ftt b»r (?br».
■.lunette d'approche, lunette de lon-
gue vue , îÇfrnrobr. Lunette d'opéra ,
caè Cprrn^lad.
.Hacliine architectonique , bit .^rbe»
mafd;int. IVlachine de compression ou
de condensation, bit aîtrbtd^tun^êma-
fd»iuf. Machine électrique, (fttftrifir'
mafc^int . .Machines de guerre, krifo^i'
loerf^tUiV Machine hydraulique où à
aue, SBafTtrJutrf. .Machine pneumati-
3UC. Machine pvriqiie. .Machines souf-
antes. — Macfiine à vapeur, Dampf>
mafc^tnt. — Machine infernale, ^tV
Itnmafd^int.
.Vlatn courante ou //roMi7/^/n/,bit3tra||e.
Haison royale, bai iîunfcbloB. Mai-
son de santé, tai iîranftnbaud. .Mai-
son de prêt, ^cihbaud. Maison de
commerce, .^anbddbaud. Maison de
commission. — Maison de ville, maison
commune, ©tabtbauô. @tmeinbtbauè,
9iatbb<>ui$. Maison d'arrêt. Maison de
détention , mais()n de force , maison
de correction. Maison de charité.
Vlaiire d'école, 'Sd)u(mttjttr. Maitre
d'étude. Maitre de langue, (Sprac^ltb*
rtr. Maître valet, maitre garçon, maî-
tre clerc. Maître d'équipage, <2*iff8«
mti|ltr. Maître des hautes oeuvres,
btr .^tnftr. Maître homme, maitre sire.
Maître gonin, lifliiitr knu\. Maitre
aliboron, i^Uuftumacbrr. Maitre de
chapelle, ÂaptUmti)ltr. Maître des
requêtes. Maître des comptes.
.Wanteau de deuil, btr îrautmtanteL
Manteau de cérémonie , Çtrt monitn*
mantti. Manteau de cour. Manteau de
nuit, ou manteau de lit. — Manteau de
cheminée, Jtaminftrfltibunj^.
.Ilarrliand forain. Marchand de drap.
.tlarin^e de conscience, bit (9tn;if«
ftn^btiratb. Mariage sous la cheminée,
btimlic^t â)trbinbunç|. Mariage in ex-
tremis , .^tiratb , too btr tint 2b(i(
btm itobt nabt ifl. Mariage en dé-
trempe, ou mariage de Jean des Vignes.
15
226
La grammaire française.
— Mariage de la main gauche ou mor-
ganatique, @^c jur Itnfen ^anb.
Marques d'honneur, (gf)renjcid^en,
e^renjiûcfe (Blas.).
iHarronti d'Inde, tvt(be ^afianten.
Marteau d'armes, ter ®trett^ammer.
Marteau d'horloge, ^ammcr. Marteau
de porte, %i)iïvUo\)^ev.
Masse d'armes, ou seul, masse, ^oihin.
Mât (bcr SJîajl) de vaisseau; d'avant,
d'arrière, de misaine, d'artimon , de
hune, de beaupré. — Mât de cocagne.
Menu plomb, ^ogetbunfi. Menu bétail.
Menus grains. Menus plaisirs, Za\(i)t\u
fletb. Menue monnaie, fleinc âJîûnje.
Menu peuple, gemeineê SSolf.
Mère branche, bcr SOÎutterjlDctg. Mère
perle , bte ^pertenmufc^el.
Messe basse ou petite messe, fltttc
SKeffe. Messe haute ou grande messe
ou grand - messe , J^o^amt. Messe
votive. Messe rouge.
Mine de plomb , baS SBIeter^, 9let^6(ct.
Ministère public, bte offentltc^e ÎQt=
^ôrbe.
Miroir ardent, ber aBrcnuf^tcgel.
Mise en possession, (Sinfe^ung in ben
?8cft§. Mise en accusation, SSerfe^ung
in ben Slnftageftanb. Mise en liberté.
Mise en scène, baS in (Sjene fefeen. Mise
en vente. Mise hors. Argent déboursé.
Mise en oeuvre, baê inô SBerf fe^cn.
Mise en pages (Impr.). Mise en train.
Moine bourru, bev ©neSgram.
Monnaie de compte ou monnaie ima-
ginaire, Slec^nungêmûnje. Etc.
Monstre d'ingratitude, etn ^uêbunb
i)on Unbanfbarfett.
Montre d'orgues, uorber jîe Drgcf^3fet=
fen. — Montre marine, bte (Seeul^r.
Moulin (bte Sîiii^Ie) à vent, à aue,
à vapeur. Moulin à foulon , à huile ,
à papier, à poudre, à tabac, à sucre,
à tan. Moulin à café, ^affeemût;Ie.
Moyen âge, ba8 SJitttetalter.
Werf de boeuf, £)d)fenjtcmer.
Moeud coulant, bte ©d^teifc. Noeud
gordien, gorbtfc^er ^noten. Noeud
d'épée, SDegenfc^fetfe.
Wom de guerre, bcr ^ncgênamc, fa(=
fc^er 9lamc, (S^ott* , ©Jjt^naine. Nom
de religion , .Ktofiername.
Oiseau (ber SSogeï) de proie. Oiseau
domestique. Oiseau nocturne. Oiseau
de jour. Oiseau de nuit. Oiseau aqua-
tie. Oiseau de mer. Oiseau de rivière.
Oiseau pêcheur. Oiseau voyageur.
Oiseau passager. Oiseau de passage
(3wgto«>g«0. Oiseau de volière. Oiseau
de paradis. — L'oiseau de Jupiter,
l'Aigle. L'oiseau de Junon , Le paon.
L'oiseau de Minerve , La chouette.
L'oiseau de Vénus, Le pigeon ou la
colombe. Fig. et pop. , L'oiseau de
saint Luc, Le boeuf. Léger comme
l'oiseau de saint Luc. — Oiseau (ber
%(x{U) de haut vol. Oiseau branchier.
Oiseaus de leurre.
Or de Manheim, Composition de cuivre
et de zinc qui a l'apparence de l'or.
Or blanc, bie ^(atina. Or fulminant,
baê ^naCgotb.
Ordre de marche, ordre de bataille ,
9)iarfc^= , ®ci^lad^torbnung. Ordre min-
ce, brctte (Sc^tac^torbnung. Ordre obli-
que, f(^râge «Sc^Iad^torbnung. Ordre
de choses, bte Drbnung bcrSDinge. Or-
dre d'idées, ©ebanfenovbnung. Ordre
du jour, îageSorbnung. Ordre (ber Dr=
ben) de Saint-Basile, de Saint-Benoît,
etc. L'ordre de Saint-Louis, de la Lé-
gion d'honneur, etc.
Orfèvre bijoutier, Celui qui fabrique
et vend des bijous d'or. Orfèvre jouil-
1er, Celui qui met en oeuvre et vend
des diamants, des pierres précieuses,
des perles.
Org-ue de Barbarie, bte ©re^orgef,
bcr iDrgdfaftcn. Orgue de mer, bte
(Secorget, espèce de madrépore.
Ornement courant, Tout ornement
qui se continue, qui se repète dans
une frise ou une moulure. Les entre-
lacs, les rinceaus, les oves y sont des
ornements courants.
Ortie blanche, ortie jaune, ortie puan-
te. Plantes labiées, qui ne sont point
du même genre que l'orfte (bte Sieffcl)/
mais qui ont avec elle une certaine
ressemblance.
Os de seiche. Partie dure et friable qui
soutient le dos de la seiche.
Paille d'avoine (bte J^aferfpreu) , La
balle du grain , que l'on en sépare
par le van ou par la crible.
Pain (baê 58rot) de froment, de seigle,
d'orge, etc. Pain de pommes de terre,
de châtaignes, etc. Pain de pâte fer-
me. Pain de ménage. Pain de cuisson
ou pain de bourgeois. Pain de Go-
nesse. Petit pain. Pain mollet. Pain
à la reine. Pain au lait. — Pain de
munition, .^ommi^brot, 5Dtenft6rot.
Pain des prisonniers, ©efangenenèrot.
Fig., Pain de douleur. — Pain de chien.
Pain de cretons. — Pain d'épice, 2eb»
fud^cn. — Pain bénit, gcttjct^tcê SSrot.
— Pain à cacheter, bte Dbtate. — Pain
à chanter, bte Dbfate, Pain sans le-
vain, coupé en rond, etc. Fig. , le pain
des anges, le pain céleste, baê 9l6enb«
mai}l ,lfiaà)tmaf)i , l'Eucharistie. Pain
Formation du pluriel. Locutions substantires.
ti7
azyme, unt^ffduerttiJ S)rot. — Pain de
«ucrc (;Surf*rl)uO- l'ai» de «'re. Pain
de bonifie. Pain de savun. Paiu de
ehénevi.s. Petit pain de heurre. — Pain
de noies, d'olives, de roses, etc. —
Pain de pourceau. Plante. Pain de
singe , Fruit.
PaI« fourrée, paix plâtrée, trr^d^ein'
frifbf.
I*aliki« (le justice, ber 5uftijpalaft.
PtftnAclie de mer, tic ^ttpalmt. Ani-
mal acjuatic.
l*Mpi«r de Chine, â^int^^é^tii 'papier,
Papier l'ait avec la seconde pellicule
de l'écorce du bambou , réduite en
pùte. Papier timbré ou marqué, t^teni'
pelpdpirr. Papier libre ou mort, un^f «
)tfmpf(tf8, \vt\\iti ^apitv. Papier ré-
tçlé , tinif rtf iJ "Papier. Papier brouil-
lard, îéofdjpapter. Papier peint ou pa-
pier tenture, iapftfnpapirr. Papier
volant, ftifjîfnbeiï À.Matt , Feuille déta-
cbéc sur la(|uelle ou a écrit (|uel<|ue
chose. Papier terrier, Hejçistre con-
tenant le dénombrement de toutes les
terres et de tous les tenanciers qui
relevaient d'une sei^^neurie , etc. Pa-
piers publics, papiers nouvelles, bit
;S«itunçien, iJffMitlidjeu ^lîldttfr. Pa-
pier monnaie , bad 'papier ^db.
Pttroln d'honneur, bai ^^rtnivort.
■"Mrti (3treifcorpi>) bleu, Petit parti
de gcnts de guerre, sans commissiou
et sans aveu.
Harlif* d'oraison, i>lfbft()ei(e. Par-
tie récitante, bit £>bfr)limme. Parties
concertantes ou parties de choeur.
Partie de chasse (3tï^bpk»rtit), de
pAchc, de promenade, de campagne.
Partie de plaisir. Ptirlic cttrre'f. Par-
tie de plaisir faite entre deus hommes
et deus femmes. Partie fine. Partie
de plaisir où l'on met quelque mystère.
— Partie civile , bcr .ft^tû^tr. Partie
publique, Le procureur général ou ses
substituts. Parties helliye'rantes , bit
frifgful^reuben 9)iàd;tt. Parties pre-
nantes , Créanciers , etc.
P«« de Clerc, tin 3cbni|fr, 2Î0(f Faute
commise par imprudence, dans une
alTaire. Pas de géant, btr 9tiïffnfd)ri«.
Pas de deus , pas de trois. *)iuftrittd<
tanj f on jtoti ober brci ■ptrfonfu. Pas
géométrie, ^eomïtrifcber^àcbritt. Mau-
vais pas, fin fc^limmer 'pajp.
I"«ité (bir '^afltte) de canard, de per-
dri, de lièvre, do cerf, de .sanglier,
de venaison. Pâté de veau, de jambon,
etc. P.^té de saumon , de truites , etc.
Pâté d'ermite, Figue sèche dans la-
quelle on a renfermé une noie, «ne
noisette, ou une amande.
Piftite« d'écreviiise ( Jtrcbtfd^crrfn ),
d'araignée.
Pérhé (M( (Sûnbt) d'orgueil, d'ava-
rice , etc. Péché mignon , léiebtingl'
fdnbr; ®d>i>o^ffinbf.
HédAlea de harpe. Touches de fer qui
sont placées au bas du corp de la
harpe , et qui , étant abaissées avec
le pied , servent à faire les dièses et
les bémols. Pédales de piano. Touches
de bois qui sont placées sous l'instru»
ment, et qu'on abaisse avec le pied
pour modiber le son de différentes
manières.
■*«lote de neige, brr (Sc^ntrbaU.
I*«lul«»n de (-iieniltes , Tne grande
quantité de chenilles qui sont toutes
ensemble en un tas.
I*cntlant<i d'oreilles, bail Cbr^rijân^r.
Pér« de famille, brr $antilicnoater ,
.feaudttatfr. — Père noble. L'acteur
chargé de l'emploi des pères dans la
tragédie et la haute comédie, — Père
nourricier. — Les pires ileitlyUse, bit
Jtirdyrnvdttr. I^es pères du désert y
bit a>âttr btr âSûflf. Ptre spirituel,
ïBficbttjater. — Pop., Un père la joie,
ein lufti^er S^rubtr.
l*erlea fines. Perles fausses.
l'elIte vérole, bif ^oâtn . ^Btatteru.
Hlëee (badStiicf) de viande, de chair,
de boeuf, de bois. Pièce de rapport.
Pièces d'honneur, (ybffujlûrff, la cou-
ronne , le sceptre, l'épée , etc., qui
sont portés par les grands dignitairs
aus obsèques du roi, et dans d'autres
grandes cérémonies. Ku termes de
lilason , pièces honorables ((^^rtnftû'
(ff), Certaines pièces de Técu, comme
le chef, la bande, le pal, etc. Pièce
d'estomac, ajrufttucfe. Pièce de four,
pièce de pâtisserie , ba* 'f&aâtvttt.
Pièce de cabinet , Objet rare et cu-
rieus, propre à orner un cabinet. —
Pièce d'orfèvrerie. Pièce de tapisse-
rie. Pièce de charpente. Pièce de bé-
tail , (Stûrf aîif^. Pièce de volaille.
Pièce de gibier. - Pièce de blé. Pièce
d'avoine. Pièce de luzerne. — Pièce
d'eau, fiinftlid^fr aSJaff'rbf b<îltf r. Pièce
d'écriture, bit Scbrift. — Pièce de
résistance, ftattlicbf* 3tû(f, Pièce con-
sidérable de viande , où il y a beau-
coup à manger. — Pièces de batterie,
et mieus Pièces de siège, ajatttrifjlû'
<ff. Pièce de théâtre (aosolument piè-
ce}, î^eatcrflûrf. — Pièce de compa-
raison. — Pièces justificatives. Pièces
228
La grammaire française.
à l'appui. —Pièce de monnaie , ©etb=
ftûcf. — Pièce de crédit , Pièce d'or
ou d'argent , n'ayant pas cours , et
que quelques personnes portent ordi-
nairement sur elles, afin de n'être ja-
mais sans argent ou sans gage. Pièce
de mariage, Médaille d'or ou d'argent
que le mari donne à sa femme , pen-
dant la célébration du mariage.
Pieds de mouche, SJiûrf enfûf e ; baê
©efn^cl. Pied cornier, bcr 9)iaf)(baum,
2)Zarfbaum, ecfjîoûen.
Pierre (bcv (Stctn) de liais. Pierre de
taille. Pierres sèches , trorf enc , fjavtc
@teinc. Pierres d'attente, SScr^aI)nun=
gen , 9Bartfictne. Pierre parpaigne ,
©trecfjîcin. Pierre d'évier, (Su^ftcin.
Pierre à laver, SSafdjfîetn. Pierre an-
gulaire , ©d flein. Fig. , Pierre fonda-
mentale, bcr ©runbftctn ; baê @runb=
gefe§. La justice est la pierre fonda-
mentale des états. Pierre d'autel , 511^
tarftetn. Pierre milliaire, 2)ht(enftcin.
Pierre à broyer , Sflctbjlctn ; fÇar6en=
reièer. Pierres levées , ®tcinbcnfmâ=
ter, Pierre calcaire, ^atfjîetu. Pierre
à chaue. Pierre gypseuse, @^^8flctn.
Pierre à plâtre. Pierre vitrescible ou
vitrifiable, vjcrglaêbarer ©tetn. Pierre
de meule ou pierre meulière, f9îû^I=
ftetn. Pierre lithographique, 3«it^n«n'
ftctn. Fig. et fam. , Pierre d'achoppe-
ment, (Stein bcê 2Injïo§eê. Fig. , Pierre
de scandale, (Stein beê Stnflo^cS, iicii
5(crgcrnt^. Pierre de touche, ^robter*
ftctn. Pierre à fusil, ^(fntenfictn.
Pierre à aiguiser, (Srf)(cifjîetn. Pierre
à brunir, ^olicrfietn. Pierre ponce,
SStmêftein. Pierre d'aigle, 5(b{er,ftctn.
Pierre d'aimant, SJîagnetftcin. Pierre
de bézoard, SSejoarftein. Pierre de
jade, Sltercnftcin. Pierre de mine, 6i=
fenjîein. Pierre noire, 5lrt fcf)j»ar3er
jîretbe. Pierre infernale, ou Pierre à
cautère, 2lc|jîctn, .§)ottcnfïetn, Nitrate
d'argent fondu. Pierre à détacher,
i^tctfftejn. Pierre philosophale, <Stctn
bcr SBcifcn. Pierres précietises, ^ttU
ftcinc , Les diamants , les rubis , les
émeraudes , les saphirs , les topazes ,
les opales, etc. Pierres fines, Les aga-
tes , les onyx, les cornalines, etc.
Pierres fausses. Celles qui contrefont
les pierres précieuses. Pierres de cou-
leur. Les rubis, les saphirs, et autres
pierres colorées. Pierres gravées, gc=
fci^nittcnc (Stcine.
Pile (bcr ®to^) de bois, d'écus. Pile
de cuivre, bcr 6tnfa| tton ^u^fcr.
Pile voltaïque ou galvanique , ou pile
de Volta (gattoantf^e @âu(c).
Pilier (bcv ^fcttcr) de dôme. Pilier
butant, Corp de maçonnerie élevé pour
contenir la poussée d'une voûte. Pilier
de moulin à vent. Pilier de carrière.
Fig. et fam., C'est un pilier de pa-
lais, cr ticgt bcftanbt'g bor ©ert^t.
Pilier de cabaret , de café , de cou-
lisses , etc.
Pilote coder, bcr Sotfc.
Piquet (bte ^ctbujac^e) de cavalerie,
d'infanterie.
Place marchande , bcr ^anbtUpla^.
Place d'armes, 2Baffcn:|3(a^ ; bte ^e-
ftung.
B'ianche (baê 58cet) de pourpier, de
chicorée.
Plaque (bte ^(atte) de fonte, de fer,
de cuivre. Plaque de feu, de cheminée,
^cucr^tattc, ^amtn:^(attc.
Plat pays, taè piatU, flad^e Sanb.
Plate peinture. Les ouvrages de pein-
ture qui se font sur des superficies
plates; par opposition aus figures de
relief.
Plat (baê ©crtcïjt, bte (Sc^t'ijTeO de
viande, de légumes, de poisson, de
gibier. Plat d'asperges, d'artichauts.
Plat de fruit. Plat de'crème. Plat d'en-
trée , plat de rôti , plat d'entremets ,
SSorgertdjt, SScatcngertc^t. Plat de
verre, ©(aâtafcf. Plat de balance,
aSagf^atc.
I*la«eau électrique, ©Icftnftrfd^ctSc.
Plomb de sonde (ou simpl. plomb),
baê 2ot^.
Pluie de feu, lî^eucrrcgcn.
Plumes hoUandées , Celles dont on
a passé le tuyau dans de la cendre
chaude ou dans une lessive, pour en
ôter la graisse et l'humidité.
B*luinet de pilote (ou penon) , bcr
SScrfn(f)cr.
l"oids de marc , Le marc avec toutes
les subdivisions d'onces et de gros
qui y sont comprises. Le poids de
marc est de huit onces,
l»oil follet, tn %Uwmbatt.
Point (ber ^unft) d'équilibre, de con-
tact, d'appui, etc. Point de section
ou d'intersection , bcr SDurd^fd^ntttS*
Ijunft. Points équinoxiaus , Stcquinoc*
tial^unft. Points solsticiaus. Point cul-
minant, ©utminattonêî, ©t^jfet^junft.
— En t. d'Opt. , Point de concours ,
SSrcnn^junft, SScrctntgungê^junft. Point
d'incidence. Point de dispersion. Point
de réflexion. Point radieus. — En t.
d'Hydr., Point de partage, %^ni\xnQ,%'
pwnîU — En t. de Méc. , Point d'ap-
Formation du pluriel. I.oeations sub.stantives.
pui, (Ztix^puntt. — Point de vue, ®f»
firfjtOpurift «ti»fi*f- Kn t. d'Aiiat. ,
Point» t'iliaires, îlui^friliftfrlot^ltin.
— Eu inipr. , points conducteiirH ou
points cariés, ïcitt punftf . Point voyel-
lt>» (absol. points), 2.\cfalpunftr. Point
d'orgue, JDrjt<lpunft. — Point d'hon-
neur, bf r Ç'brf npunft. -- Point du jour,
bfr iaiiffiianbrudv
I*«iin4<t do diamant (birX^iamantfpt^r).
Pointe du jour, bf r îtiibrurf) bti îaç^tt.
l*(»i«Mun volant, flirt^rnbcr ?r\id>.
l"ok%r«4 l»n((, laHi^ft %^fffffr. Poivre
d'Inde (o\i piment), bai* laubMifrant.
l"oi« noire (ou sinipliMuent pois), baiJ
■«^Jf di. Poix rf'sinr, poix fit- liouryoyne,
poi.r jaune , llésiiie ordinaire.
■■«iiiine (bcr Stpfcl) de reinette, de
eapendu, de ramboiir. d'api , de cal-
ville. Pomme à cidre, SOloflapffl. Fiif.
et pop. , La ponune d'Adam, btr 3(bani0.
ap]ti. Fiff. , Pomme de discorde .
@trelt«, ^S»»nfapfcl. Pomme de pin.
îannjapfen. Pomme de cligne (»u noie
de gfalle, ^idiapffl, ©aUapffl- Pomme
(i'éjçlanticr. pomme épineuse (ou stra-
inonium), Stedjapfel. Pomme de terre,
©rbapftl. Pomme d'amour (ou tomate),
Sitbféapfcl, (Solbupfet. Pomme de
chou , fin ^otjlfopf.
Pompe funèbre, £<td>enijcpri!inç<e.
Punipo pneumatique, ou machine
pneumatique. îuftpnntpe.
Pon< de bateans, bit ®d^tjfbril<fe. Pont
volant, bie fliei^f nbe ïBrûcff . Pont tour-
nant, j^tfljbriirfe. Pont suspendu, Adn^
gfbrùrff. Pont de corde, ii(n\x* , @ei(.
brûcfe. Ponts et chaussées , bit Î8rii«
(fcn unb Strapen.
Port de salut, (2id)frl>eitô^afen.
Port d'armes . baô SKaffentrûiun.
Porte ( bif îbùr, '^Pfortc ) bâtarde.
Porte carrée. Porte ronde. Porte en-
chère. Porte charretière. Porte vitrée,
bit ©iJiSttjiir. Porte coupée, iibiK|**nit.
tene Jbiire. Porte brisée , ivl>f<'d)cnc
îtjnrf. Porte teinte, iMrnbtbiir, blinbc
î^iir. Porte perdue. Porte battante ,
châssis couvert d'étofle, qu'on met
devant les portes des chambres pour
empêcher le vent d'y entrer; et qui
se referme de lui-même, après qu'on
l'a ouvert. Kiff. . Porte de derrière, bit
.^intertfjûrf, Vtu^flucht. — Porte de
secours, gfljtimtr éinla§, t^r^rimtii
^fôrtd)fn.
Portée de fusil, cinc 9(i"tfnfc^uf<
Wfitf.
Porteur de chaise (ou simnlement
porteur)) btc ©dnftentràger. Porteur
d'eau , fBaffrrtrdgrr. Porteur de ron*
traintes. Porteur de parolen.
Po«te d'honneur , brr (*hrfnpo|!»n.
Po« '. n. eoMp.).
SOimifflucf aue nifbrtrMi befanntfti
SKrIobirn ; SWifd)mafd>. Pot à feu ,
Jtuertopf ; 3turmbaftn.
Poteau (bit ^foftt) d'huis.4«rie , de
croisée, de lucarne, de membrure.
Poteau cornier. Poteau de décharge.
Potfe d'enfants, tin .^auftn Ainbcr.
Potier d'étain. btr .SiHn<|itffr.
Pouce d'eau, .SoUroalTtr.
Pondre impalpable, unftihlbartl, a(>
If rfftnflfi» '^ul\?fr. Poudre de diamant.*),
X)iamantftaub. Poudred'or, Qotbflattb.
Poudre de projection. Kig. et pop..
Poudre de perlinpinpin. - Poudre â
((iboyer. Spûrfrfipuirtr. Pondre de
mine, «Pîintn', Sprtni^pulttr. Pondre
fulminante, .Hnatlpulvtr.
Poule faisande, bit îVafanbtnnt. Poule
pintade. Poule de Barbarie, '^trlbubn.
Ponle d'Inde, îrut^tnnt. Poule d'eau,
2BafTtrbuljn.
Préiience d'esprit, bit Ottfttt^tgcn'
trart.
Prénent de noces , bit ^ecfijtitêi^abe.
Présents de ville , ou présents de la
ville, (StabtgtfAtnf, Le vin, les con-
fitures, etc. , qu'un corp de ville don-
ne en de certaines occasions à des
personnages de distinction, rois, prin-
ces, ministres, ambassadeurs. Fig. ,
présent du ciel, Oîcfft'tnf btô •Ç'tmmtt*.
Préwdt roval, fôniglic^tr rbtrricftttr.
Prévôt de IhAtel. rbfrfjofnéttr. Pré-
vôt des marchands, 3tabtri*ttr. Pré-
vôt de salle, SSorftcbttr.
Prime d'assurance. 2?frri(^trungê|>râ«
mit.
Priite d'ean,btt ^bftttung btêSBafTtré.
Prise d'armes, Pr^rtifung btr SBafftn.
Prise d'habit (ou r<»7t/rp>, ©infltibung.
Prise de possession , fétfiîitrgrtifung.
Prise de corp, JBtr^ûftung. Prise â
partie.
PrlNonnter d'état, (Staattgtfangtntr.
Prisonnier de guerre , jfritgêgtfange»
ntr.
Priiion privée ou chartre privée, ^rf»
ratijtfângni^.
Procureur général , @tntra(f)rocu'
rater.
ProfesMion de foi, Slanbtnf btftnnt'
ni$.
ProMtii de fiefs. ?o
Promemie de mari' .atblwett
{>rt(^(n.
230
La {grammaire française-
Provision de carême, tÇajlentiortdtî)e.
Prudence mondaine, prudence de la
chair, prudence du siècle, tic 9SeIt=
f(«g^cit. Prudence chrétienne.
Puissance du glaive, Sîici^tgewalt;
9led^t ûèer Sebcn unb îob. Puissance
des clefs , Le pouvoir de remettre ou
de retenir les péchés. Puissance de
fief, ïet)enê:^errtici^c ©ett>a(t.
Puis artésien, artcftf^ec aSrunncn.
Pulmonaire de chêne, Sungcnfïectjtc.
I^uart d'éeu , SStcrtclt^alcr. Quart de
cercle, ber iQuabrant. Quart de cercle
mural, bcr SKauerquabront. Quart de
vent, quart de rumb (t. de Mar.), bcr
Sffiinbftrctc^. Quart de conversion, bic
SStcrtcfWcnbung. Quart de rond (t.
d'Archit.), bcr SSiertctjîab. Quart de
soupir (t. de Mus.), (3cd;jcî^ntcl^)aufc.
Quartier de réduction, ber 9fïcb«c=
ttonê^îQuabrant. Quartier de lard,(3tùcf
@^)ccf . Quartiers de pierre, gro§e ®tci=
ne. Quartier tournant (t. d'Arch.),Les
marches qui sont dans l'angle d'un
escalier, et qui tournent autour du
noyau. Quartier de soulier, baê D«ar=
tter. — Quartier (baê Sager) de cava-
lerie, d'infanterie. Quartier des vivres.
— Quartier d'hiver, baê 2Bintcrquar=
tter. Quartier de rafraîchissement, 6r=
^otungêquarttcr. Quartier du roi , du
gjénéral, ou quartier général. Quar-
tier d'assemblée, bcr <Bammtipia%. —
Quartier de la lune, a)îonbtotcrtet.
Quenouilles de lit, bte 58ctt^foften,
Les colonnes, les piliers qui sont aus
quatre coins de certains lits.
Querelle d'Allemand, (Streit oî)nc
©runb.
^ueue prenante , bcr SBtcfctfd^JDanj.
En parlant des chevaus, Queue à l'an-
glaise, cngtif^cr ®tu^fd)tj?anj. Queue
en balai. Queue en trompe, etc. —
Queue de mouton , ®rf)njanjftû(f »om
^ammcf. Queue de martre, 2îtarbcr=
fc^jcan^.
Race de vipères, iOtterngciûc^t.
Rag-oûi (baêSftagont) de champignons.
-- Ragoût de couleur , ^arbenrci^.
Rais de coeur (t. d'Arch.) , baê J^er^=
ïaufc.
Raisin d'ours, bte SBarentraubc ; ?9îeï)t=
fecerc ; ©tcinbccrc. Grand raisin, Sorte
de papier.
Raison d'état, bcr (Staatêgrunb. Rai-
son de famille. Raisons de convenance.
Livre de raison ou grand livre , baê
Rappel deban, bcr SBJtbcrruf bcr5(^t.
Rappel à l'ordre, baê jurDrbnung ru=
fcn. Rappel à succession. — Rappel de
lumière (t. de Peint.) , 9lùrf|îrot)Iung
bcê Stc^teê.
Rapport (bte 5Scr6tnbutig, aScjtel^ung)
de convenance , de disconvenance, de
similitude, de différence , etc.
Rase campagne, flad^cê, e6cneê t??lb.
Ras de marée , Bouillonnement occa-
sionné par la rencontre de deus ma-
rées, de deus courants opposés.
Rayon de miel, Morceau du gâteau
de cire fait par des abeilles, lorsque
le miel y est encore.
Recours en grâce, Demande par la
quelle on s'adresse au prince pour
obtenir la remise ou la commutation
d'une peine infligée par jugement.
Rég^iine dotal , baê a3raiitfci^a^ber=
^dltnî^.
Reliquat (bcrStîirfftanb) de compte.
Remède de bonne femme, 5(lttDctbcr=
mlttct. ~ Remède de loi ou tolérance,
Sîingcrung am ^oriie obcr S^ctngc^tt
(t. de Monnayage).
Renard marin , @cefd^lt)cin.
Repas prié , einc angcftctttc a)îot)(jcit,
ctn ©afîgebût.
Requête civile, Voie extraordinaire,
admise dans certains cas déterminés
par la loi, pour obtenir qu'un juge-
ment ou un arrêt rendu en dernier
ressort soit rétracté.
Respect humain, La crainte qu'on a
du jugement et des discours des hom-
mes. Il a fait cela par respect humain,
cr f)at btc§ auê fRûrfftd^t fur baê Ur=
t^ctf bcr SGBc(t gct^an.
Rétention d'urine (ou simplement
rétention}, bic ^amticrjîopfung, .^larn-
tocr^aftung.
Retour de chasse, Sâgcrmal^L Retour
d'équerre, rcdEittuinfcttge S3rcd^ung.
Retour à angle droit.
Retrait lignager, baê Slâ^crrcd^t, bte
©rbrofung. Retrait féodal. Retrait con-
ventionnel ou réméré.
Retraite de voleur, de brigands,
SDiefcêncft, Sfîaubcrîici^Ie.
Revers de fortune (ou simplement re-
vers), ctn UngfûcBêfatt, UnfaK. Fig.
et fam, , Le revers de la médaille,
bte (S(^attcnfcttc. Revers de pavé, baô
<Sctten:|)Pajler, Partie inclinée du pavé
d'une rue depuis les maisons jusqu'au
ruisseau.
Revirement de parties, de fonds, de
deniers (ou simplement revirement),
baê 2(b= unb ^u\é)tt\htn ber ^ojlcn.
Révolution d'humeurs. Mouvement
extraordinaire dans les humeurs.
Rliu barbe des moines, ^rt ^m^fer.
Formation du pluriel. Loentions sabstantires.
231
lthuni<^ de oprvcaii , ou coryza, ber
Roirnurn |^a0 'îlbft^nittfd) de papier,
de livres, de ((niits, d'oiiKies, de loois-
d'or , de pirccs (l':ir(^<>nt.
Rul d'armes, brr S\^at;(nr^ni9, Le chef
des hérauts d'armes. Le roi de la ha-
soehe, ber SSorjl^fr. Le roi de l'oiseau,
bfr SBoi^flfcttijî, '^chutiftifonia.
Rnnd d'eau . ruribcr SEBafTfrbfbiSftfr.
Ronde de lahle (ou simpl. nnule) ,
('haiisnn à refrain où chacun chante
tour à tour.
Hoae (bir d{off) douhle. Rose à cent
feuilles. Kose des quatre .saisons ou
de Damas. Rose panachée. Rose ve-
loutée. Rose blanche. Rose jaune. Rose
pâle. Rose rouge. Rose muscade. Rose
mousseuse. Rose pompon. — La rose
d'or, bif gotbtne îHoft. — Rose de
diamants, de rubis, etc. — Rose de
compartiment , ffflbrofe. — Rose des
vents ou du compas, SBtubroff.
Ronalsnol d'Arcadie, arfabifcf^t 9{a(^>
tigaU, ^ffl.
Rôtie ((^rrèftrtf SBrotfc^nitte) au vin,
à l'huile, au beurre. Une rùtie de ge-
lée de groseilles, l'ne rôtie de miel,
de beurre, fine .^onig», i^utttrfd^nittt.
Roue (baêSab) de charrette, de car-
rosse, de cabriolet, etc. Roue de ren-
contre , ©tei^erab. Rotie de câble ou
pli de câble, Chacun des cercles ou
cerceaus <ju'on fait faire à un cable
pour le plier. Roue de fortune, (Sliirfê-
rab.
Rouelle (bte <Bé)t\bt) de citron, de
pomme, de betterave, de concombre.
Rouelle de reau , Partie de la cuisse
d'un veau coupée en travers , et qui
se trouve ainsi de ligure ronde.
Rouet d'arquebuse , bic 9tab6ûrf>ft.
Rouleitu (bif 9{oUr) de papier, de
fiarchemin, de ruban, de tabac, de
ouis d'or. Rouleau d'ortfeat, de sirot,
de ffuimauce,cte. , rneliolc de forme
cylindrique, contenant du sirot d'or-
geat . etc.
Roulette d'enfant . bft StoUtvaijtn.
RuuMMln d'Arcadie, (in C^frt.
RouR vents ou vents vous. Vents d'avril
froids et secs, qui font tort aus ar-
bres fruitiers.
RubHD d'eau, ba9 'S^tç^tntvaut.
RublN (brr 9{ubtn) hiilais , (Vlui qui
est d'un rouge léger. Rubis spinel ,
Celui qui est d'un rouge mêlé d'une
légère teinte de jaune.
■ac de papier, ber ^apierfarf; bit
T)ûtt. Sac à blé, ©etreibefarf. Sac à
charbon, sac à avoine, sac à terre, etc.
Sac à poudre, bie ^ubrrtafi^r. Sac de
blé, ®a<f Wftrribf, mit ffittrribr. Sac
de farine. Fig. et pop.. Sac i vin,
rin 2Bfinfd?laurf>, Irunfcnbelb. — Sac
à ouvrage, bfr 5trbcit*bfutfl. Sac de
nuit. Sac où l'on met, en voyage, se»
bardes de nuit. Sac d'agate. Sac où
les femmes mettent leurs livre» de
dévotion pour aller à l'église. — Sac
de procès, Sïctenfflrf. -- Sac lacry-
mal. Sac herniair.
■ •friin bâtard ou cartkame. Safran
des Indes ou curcuma. Safran dea
prés ou colchic.
■ntne raison, bir <t(funb( 93rrnunft.
Saine doctrine, La doctrine orthodoxe.
Nninte Famille, bit ^(ilit^f îïamilie.
Saint des saints, bai SUrrl^tili^flr.
• «laon nouvelle, bat iVrûf^jal^r. La
belle saison, bir fcf^ënr ^ii^rrtirit. l^
saison des frimas, des pluies, des ora-
ges. 1^ saison des fleurs, bir S(iJt|K'
;|(it. La saison des fruits. Saison des
mars, des semailles, des foins. — I^
saison des perdreaus, des cailles, des
bécasses, etc. . 9lf)?|jljijl)nrr;(rit, f&aéf-
trl^rit, <S(^nrj)frn^fit.
■alHde (brr<Sa(at) de petites herbes,
de laitue, de pourpier, de concom-
bres, de raiponce, de betteraves, de
chicorée , de céleri. — Salade de câ-
pres . d'anchois , de volailles. — Sa-
lade d'oranges.
Halle du trône, brr î^rcnfaaf. —Salle
de verdure, salle verte.
Union (brr (Baal' de musique. Salon
d'hiver. Salon d'été.
SalutK de mer. «Srri^riî^r ; Sc^iff^^rii^r.
Halutatiou angélique , brr rn^ltfd^r
©ru6.
Salve (bir @ûlfr) d'artillerie, de mou.s-
queterie. Salve d'applaudissement.s.
Sauce (bir a?rùbr) blanche, rousse,
verte, courte, etc. — Sauce du tabac,
Xabatibtiit.
Htknt de carpe, brr 5tarJ>frnfï»runiV Saut
périlleus, .Çiauptfprun^. K» I. de Ma-
nt'-ge, Saut de mouton. ^dfipUn'
fVrun^, (Sritrnfjjruni^. Kam. . Saut de
Breton. Le saut . la chute d'un hom-
me qu'on fait tomber par un certain
tour de lutte. Saut de motitin. Chute
d'eau qui fait aller un moulin. S««t
de loup , bir JBolf^jrubr.
Saute de vent , baè Umfpringtn, Um>
fr^icn.
Science infme , Celle qui Tient de
Dieu par inspiration.
Scieur (brr >Sdi)rr)de long. Celui qoi
scie le bois en long pour en faire des
planches.
232
La grammaire française.
Scrupule de conscience , bcr ©eictf'
fcnêjttjcifet.
Secrétair d'état, fcer <Staatêfcfretâr.
Secrétair d'ambassade , ber @efanbt=
fc^aftêfefrctâr.
Secteur sphédc, bcr ^ugefauêfcî^nttt.
Sein d'Abraham , 5l6raf)amêfc^oof .
Sel attic, attif^cê @a(j, La manière
tine et délicate de penser et de s'ex-
primer qui était ordinaire ans Athé-''
niens et à leurs écrivains.
Selle à tonts chevaus, bcr @cmctn^)la^.
Semaine Sainte, bte ^i)atïOcà)i ; ®t'-
btthuâ) fur bte (S^artrod^c.
Semelle (bte ®o^tc) de buffle. Se-
melles de liège, de feutre, .^orffoi)»
len, %xii\oiiUn.
Semence de perles, (Samen^erfcn.
Semence de diamants, Très petites
parcelles de diamants dont on orne
des bijous.
Séné bâtard ou émérus , ber aSIafen^
jlrauci^.
Sens commun , ber gefunbe SDîenfc^en»
ticrfîanb.
Sentiments naturels, natûrttc^e @e<
flirte.
séparation des métaus , bte ^é)tu
bung. Séparation de corps, (Sd^etbung
ijon 3)tfc^ unb SSett. Séparation de
biens.
Serment de joueur, ber (S^tc(erfd)n)ur.
Serre chaude, wanncê @ct»â(ï)êt)auê ;
2;retb^auê.
Serrure (baê (Srf)(op) à double tour,
à deus attaches, à trois pênes. Ser-
rure à bosse. Serrure de siirelé. Ser-
rure à secret..
Services fonciers , tÇro^nbienfte.
Serviteur des serviteurs de Dieu, bcr
^ncd^t ber ,^ned)te ©otteê, Le pape.
Serviteur de l'état, bcr @taat§btener.
Siég-e (bcr ScffcQ de paille, de jonc,
de cannes, de tapisserie, etc., dont
le fond est garni de paille, de jonc,
de cannes , etc. Sièges de pierre , de
marbre, de gazon, @tctn= , S)îartnor-,
giafcnbanf. Le siège d'un cocher, bcr
.Sutfcï)crrt^. Le siège d'un selle , ber
©attefft^.
Sivnal (baê ^t\6)txi) de détresse, de
départ , de ralliement , etc.
SiKnature de justice, signature de
grâce , bcr ©nabenbrtcf.
Silène (ba8 3e«t^cn) d'alliance, de vie.
Le signe de l'alliance, ber giegcnbogcn.
Le signe de la crois , baô ^txé^tn bcê
.^rcMjcê.
Simple clerc, etn btopcr Slcricuê.
Sirop fmieus sirot] (bcr (Stru^)) de vi-
naigre , de groseilles , de mûres , de
grenades, de limons, etc. Sirot de
roses pâles , de fleurs de pêcher, etc.
Sirot violât.
Société (bte @efcttfcï)aft , ber SSeretn)
de financiers , de marchands. Société
de commerce. Société léonine, Scont^
nif(^c ©cfcÛfdÈiaft (tu jweld^er bcr etnc
3;^ett nur Soften unb fetncn ©eivtnn
^at). Société littéraire , n)tffcn[cï>aft=
{\A)tx fBcretn.
Soeur de père et de mère , ou soeur
germaine, Ietb(tcf)e (Sd^njcfter. Soeur
de père ou soeur consanguine. Soeur
de mère ou soeur utérine. Soeur na-
turelle, natûrttc^c ®d)n)efîcr. Soeur
de lait, SJÎtfrfifd^ttjefîcr. Soeur laies
ou soeurs converses. Soeur écoute.
Sommation respectueuse, c^rcrbtc=
ttgc SStttc.
Somme (bte (Summe) d'argent. Som-
me totale, ^au^Jtfumme.
Sort des armes , tci^ S8affeng(û<f .
Soufflet (bcr 58(afe6afg) à deus vents,
à double vent, à double âme. Soufflet
dont une partie aspire l'air, pendant
que l'autre le chasse , en sorte qu'il
souffle sans interruption.
Soupe (bte (Su:|):|3c) aus éerevisses, à
la tortue, aus herbes, à la purée, à
l'oignon, aus navets, aus chous, au
lait, etc. Soupe de santé. Soupe au
vin (2!Sctnfa{tf(^are) , soupe au perro-
quet, soupe à perroquet, Des tran-
ches, des morceaus de paindans du vin.
Source du vent, berCStrtd^ bcê ^om=
^japê, njo bcr âStnb ^crfommt.
Spectre solair, baê t?ar6cnbtlb, @ott=
nenbttb.
Sperme de baleine, ber SBaffratl^.
Sphère d'activité, ber 2Btrfungêfrct8,
et Fig. , ©cfc^âftêfretê.
Stil de grain, ixxè (Scf)ûttgc(b.
Style de l'Écriture, bte «Sd^rtftf^rad^e.
Style du palais , ber 9lcrf)tê|ï^t.
Succès (ber (Srfotg, ti^i @c(tngen)de
circonstance , d'estime.
Sucre brut, roî)cr ^ixittx. Sucre candi,
^anbtê^urfer. Sucre de pomme. Sucre
d'orge. Sucre tors. Sucre rosat.
Suisse d'église, ber ^tr^ttjûrftel^er.
Suite (bte iÇotge) de médailles, de mon-
naies, d'estampes , de portraits. Suite
de rois, de magistrats. Suite d'aïeus.
Suite d'aritméthique.
Suivants d'Apollon, Les poètes.
Suj et (ber (Btoff) de comédie, de poème.
Supplices éternels, bte .^ôttcnflras
fen, bte ciDtge ^cin.
Formation du pluriel. Loentions substantives.
k
HuppoMltUin (tit Unttrfdiirbung) de
ituiii , (l'ciiraiit , (Itr part.
VuppreMMioH (lu part ou d>iifnnt,
93rr^(iinli(^unâ tintU ntuç^tboxntn Ain*
ilurcruh (ber ,Sutvti(i)<> ) (!<* roiiipn(i^ni<>.
Surcroît (le iiialluMir, de misère, d'em-
barras, etr. Siiroroil de douleur, d'af-
flifliou , de peine.
Murtfeon d'eau, ^prinçi(\u tU , Petit
jet d'eau (|ui sort naturellement de
terre ou d'une roche.
VuapeiiMiuii (bic !2tuffd)iebunit) de
poursuite. Suspension d'armes, ber
SWaffcMftillflaub.
MyuipttViiie (bai) 3(id^fn)de maladie,
de peste, de décadence, d'amour, d'am-
bition.
Myiiiëmo (bie ^rt unb SBeife) de con-
duite, de gouvernement.
TnbernacleN éternels, bie tloigcn
J^iitten, Le ciel, la demeure des bien-
heureux.
Table (ber Xi^âf) de chêne, de noyer,
d'acajou , etc. Table de marqueterie.
Tablé volanta, j^lu^tild). Table de nuit,
9Udjttif(b. ~ Fig. , Table de marbre,
9)larmortafe(, nom uu'on donnait autre-
fois àcertainesjurldictionsde itremière
instance, qui connaissaient (les affai-
res de la connétablie, de l'amirauté,
et des aues et forêts. - Les cheva-
liers de la table ronde, bie îRitter sou
ber îafftrunbe. — La première table,
ber^errcntifd). Table d'htite.— La sain-
te table, baô 3(benbma^l, - Table rase
ou table d'attente, (eerc flatte. Fig. ,
Table rase , SDîtufc^, ber nod) fur jebe
9trt »on Piubnlcf en enH)fànkïti(f> 1^1. -
Les tables du crâne , bie J^irnfdjtSbef-
tafeln. — Table des chapitres , baô
JÇoViteft^erieicftnip.* Tables météo-
rologiques , SBcttcrbeobacbtungêtafeln.
La table Isiaque , bie 3ptafet. Tables
astronomiques, aflronomifdie îabelleu,
îafetn. Table pythapri(iue ou de
Pythagore, pttttai^orilifcbe îafel , %a-
belle. Table de logarithmes. Table des
sinus. Table de réduction, JHebufttcnfl'
tabetle. Table (baS i^ret , (aaitenbret)
de guitare , de piano , de basse , etc.
On dit aussi , table d'harmonie. —
Table de rubis , d'émeraudes. Fitc.
TnbleAu (baë(^enidtbe) de prix. Ta-
bleau de chevalet. Tableau d'histoire.
Tableau d'église. Tableau de genre.
Tableau mouvant. En phys. , Tableau
magnilic, bie ^aubertafel.
Tablette (tai ©efimft) de marbre,
de pierre. Tablette d'appui. — Tablette
de chocolat, 6^ofo(atetafei.
Takiler de timbale, bie ^auttnfd»Ur\t.
Taffetati d'.Angleterre, engltfd^e* ^fla'
fier.
Taie d'oreiller, bie Xcpfti^tn\itdtt.
Talon lie umche , Sorte de chilTte
ou de vignette imprimée en forme de
bande à l'endroit d'un reg .strc à »«»u-
che où doivent être couiiés, avec les
ciseau.4. le.s feuillets (font on veut
détacher une partie.
Tambour de basque , bie Sto^reit»
trcmmel, •t'onbtrommet.
Tampon (ber ^fro^f, <St9}>fe(, 3o'
ffen, î»cbel) de liège, de bois. Tam-
pon (^tô^jfet) de linge , de papier.
Tampon de charpie , d'amadou , ba«
3cf>wammbiiuf{(>(reu.
Tapi» (ber îejjjjic^) de table, de pied.
Tapis de billard, ber <8iUarbfiberiuo|.
Tarif (ber îarif, 9tnfafti des droitîi ,
des douanes. Tarif des glaces. Tarif
des monnaies.
Tartre émétique (ou simpl. éui/tiqit»Jf
ber 93red)n)einjtein.
Tartuf de moeurs. Homme vicieus qui
affecte de grands principes de morale.
Tas (ber .^aufen) de gerbes, de foin,
de pommes, de fagots, d'échalas , de
pierres, de blé. Tas de coquins, de
fainéants, de fripons, de filous.
TaiRe (bie @(^ale . Za^t) d'argent,
de cristal , de faïence, de porcelaine.
Tasse de café , de chocolat.
Ténioicnace de la conscienee, hai
âeu^ni^ beô ©emiffen*. Le témoignage
des sens, bad ^eu<)ni^ ber iSinne.
Témoin (ber jtiid') oculair , auri-
culair. Témoin à charge. Témoin à
décharge. Témoins nécessairs , 9lot^'
jeu^en, notljHjenbifle 3«"i<fn- Témoin
muet, flummer ;SfUiJ«' 2îettjei*.
Temp vrai ou apparent, tva^re ober
f(i)einbare ^Seit. Temp moyen. — Temp
d'orage, gros temp, ftiirmtfdieô SBetter.
remp (ba« ^fitma^, îempc) de ga-
lop. Temp d'arrêt.
Tendon d'.Vchille, bie 9((i?i(leffe^ne.
Tenalon d'esprit, ^nfvannung. ilil'
flreu^un^ be6 ©eifleJ.
Tentative (ber a}erfud^)de vol, d'as-
sassinat.
Tenue de livres, bie ^udyfù^run^.
Ternie de comparaison , de relation,
ber a.^er(^letd)unii««. 9?ejie^una«begriff.
Terme d'un rapport, d'une proportion
(ba« a>erb»îltnip^lieb) d'une progres-
sion. Terme (ber îermin) de rigueur.
Terne (bie îerne) «ec. Trois numéros
qu'on prend sans jouer l'extrait ni
l'ambc.
234
La grammaire française.
Terres rapportées, aufgcfd^ûttetc, auf=
gettorfcnc (Srbc. Terre à potier (ou
simpl. terre'), S^ô^fcrerbc Terre cuite,
gcbranntc (Srbe. — La terre de pro-
mission ou la terre promise, baê 2anb
bcr S^cr^eif ung ; baê \)crï)ei^ene, gc=
(o6tc 2anb. — Terre (baê Sanbgut)
seigneuriale. Terre noble. — Terre
ferme (baê ifejifanb) ou la grande
terre.
Testament (btê ©rbctnfc^ung, baê
S^ejlamcnt) olograph, par acte public,
mystic ou secret, inofficieus, ab-
irato. Testament militair, ^Çcfbtcfla^
ment. — Testament de mort, berte^tc
SCBittc. L'ancien Testament , baê altc
2)cjîamcnt, ber atte SSunb. Le nouveau
Testament. — Testament politic, :|30lt-
tifc^cê SScrmâ^tntf.
Tête de mort, ber 3;obtenfo:|)f. Tête
pelée , tête chauve , .f a^tf oî>f. Tête
couronnée, ctn gefronteê ^au^jt. Une
bonne tête, une excellente tête, une
forte tête, une tête carrée, ctn flar=
fer ®ct|l. — Tête d'étude. — Tête à
perruque, ber sperrùrfcnjîocf. — En
Arch. , Tète de nef, tête de voussoir,
tête de mur. — Tête de pont, 93rû=
dcnfo^f.
Tliénie céleste (ou simpl. thème, t.
d'Astrol.), ber .^Immetêflanb.
Tiers état, ber bn'tte (Stanb. — Tiers
détenteur, brttter 93eft^. Tiers saisi,
ber bn'tte SSerfùmmerte. Le tiers et
le quart, btcfer unb j|encc ; jcbermann.
Le tiers consolidé, Le capital des ren-
tes sur l'état qui a été réduit au tiers.
Timon (bte S5ctd^fel) de charriot, de
carrosse, de voiture. Timon de charrue.
Tireur de laine, nâdf)t(tci^er (Str(i^en=
bteb, SWantctbtcb. Tireuse de cartes,
^artcnfd^ïâgcrin.
Tison d'enfer, ber :g)oCcn6ranb , Mé-
chant homme ou méchante femme, qui
excite au mal. Tison de discorde, éluf=
iwtegtcr ; ^anfa^fet-
Toile (bte Setntuanb) de lin, de chan-
vre, etc. Toile de crin. Toile d'amiante.
Toile métallique. Toile de mai , mit
SSutter bejlrtc^ene Seintcanb juSESunb=
))flajler. Toile cirée, aSarf)ê(etnttjanb.
Toile peinte, ^attun. Toile imprimée,
gebrurfter .^attun. Toile d'or, \w\i @elb
bur ^ttJtrftcr biinner 3f "9. Toile d'arai-
gnée, ®^tnngcwct»e.
Toison d'or, baê gotbene SSïic^; ber
Crben beê gotbenen SSttcf ce.
Toit (bas $5aci^) paternel. Toit hospi-
talier.
Tolérance civile, bte bûrgertid^c
jDutbung , ©taubenêbutbung.
Torrent (bec (Stroin) de paroles, d'in-
jures, de larmes, d'éloquence.
Toupie d'Allemagne, ber SJîond^, ^otit*
fretfet.
Tour (ber ïf)urm) de dôme, de mou-
lin à vent. Fig. et fam. , Tour de Ba-
bel, ber 3;ï)urm ju SSabet.
Tour (ber Umtauf, ^rctëtauf ) de boule,
de roue , de meule. Tour de reins ,
3Serrenfung tm .^reuje. Un tour de
trictrac, etnc partie tm 33ret. Le tour
du visage, bte ©cft^têbilbung. En
Jurispr. , Tour de l'échelle, Setterraum.
Tour du chat, 58ranbgaffe. Tour de la
sourie , SJiâMfefctynv^je. Fig. et fam. ,
Tour du bâton , wnertaubter ^ihtn'
tiort^ctt. — Tour de cou , ^otêbtnbe.
Tour de gorge, SSufenftrctf. Tour de
bonnet. Tour de cheveus. Tour (bte
.Kuitjî, baê ^unftftittf) de bateleur,
de gibecière, de gobelets, de passe-
passe, d'adresse, de souplesse. Tour
de cartes, de main. Tour de force. —
Fig. , Tour de force , baâ ^raftfliirf ;
ber ^raftftrctd^. Un tour de maître
Gonin, Un tour d'homme rusé. — Tour
de faveur. Etc.
Train (ber 3u9) de boeufs, de che-
vaus. Train d'artillerie ou absolument
train , ber ®tû(fjug , 3u9 bon fc^tt3e=
rein ©cf^û^c.
Trait de caractère, ctn ©^araftcrjug.
Tranchée de mur, bte ^erbc , En-
taille en longueur faite dans un mur
pour y recevoir une solive, ou pour
retenir les tuyaus des cheminées.
Transport (ber 5luêbrurf)) de joie,
de colère, d'amour. Transport au cer-
veau (ou absolument transport), ^ev-
rûdPt^cît.
Traquct de moulin, tint ^fa^^ec==
mû^tc, Personne qui parle beaucoup.
Travail d'enfant (ou simplement tra-
vailj, ©cburtêarbcit. — Travaus for-
cés, 3ioan9?«<^&^îtf"'
Travée de comble, bte <Btui)iwanh.
Travée de balustres , Rang de balus-
tres entre deus colonnes ou piédes-
taus. Travée de grille , Rang de bar-
reaus entre deus pilastres.
Trèfle d'eau , Sorte de plante aqua-
tique.
Tremblement (baS ^tttern, ^eben)
de nerfs. Tremblement de terre, ©rb^
bebcn.
Trésor public, trésor de l'état, ber
©taatêfd^a^. Les trésors de la terre,
bte 6r3cugutfl"c ber 6rbc.
Formation du pluriel. Loeations sabstantires.
Treiiae (hit Ireffe , SfUàftt) de che-
veiis , dp soie, d'arj^ent.
Tré** ma relia ndf, .Çtanbft \\vi^é)tn
frifflftiljrfnbfn ®taatfn. TnH»' df IMcii
ou trêve diiSnjfijciir. bfr (Sottf^ifriftf.
Tribun riiilitair. .I^rifi^fenbuti.
Trlbunnl (^a« (Sfric^t , «mt«i?fnd>t)
civil, criininrl, de prt'mièr»' instaricp,
d'appel, de nais, etc. Tribunal do
faniillp , Jamillfni^rirfit.
Tribune d'orjfups, (îrandp tribune
{6itH5orfirdK) , <>ù est jdacé le buffcl
d'orgues , dans une église.
Triple croche, brt Imal i^fflrid^f ne 9Jo(f .
Trompe d'Kustaelie , iit £)l)rfntrom«
pttt. Trompes d»' la matriec ou de
Fallopc. Ku t. d'AiTli. , Trompe (bu»
îronipftcniîfU''ôlbf ) dans l'angle, trom-
pe eu nirlie, trompe en tour ronde,
trompe rampante.
Trumpefte |>arlante ou portevoia: ,
ba8 ®))radjrol>r. Trompette marine,
bit ©fetrompetf.
Tronc (bfr(Stamm) darhre. Kn Areh.,
Tronc de colcuine . bfr iSduIfufrfjaft.
Troplié (bif JroplhU) d'armes. Tro-
plié (bit ^ifrratljfnjde musique, d'as-
tronomie, de chasse, de labourage, etc.
Remorque. Trophée , féminin comme
en allemand, n'en vaudrait que miens.
(Voir page 164.)
Truu (baé IBod>) de taupe, de renard,
de lapin , de souri , de vers.
Troupe (bfr .^auffu, .^aufe) de pay-
sans, d'archers, de voleurs. Troupe
d'aniinaus, d'oies sauvages. Troupe
de comédiens, (2*ûuf>>iflfrtru)?}jc.
TrousKeau (baet i^iinbel) de clefs,
de flèches.
Tumulte du monde, bad S&f(tg(tiim<
\nt{.
Walne pâture. Terre dont la pâture
est libre. Vaine gloire. Orgueil.
TainMenu (ba# ®diiff) de guerre, de
ligne, à deus ponts, à trois ponts.
l'Hliifielle (ba«©tfd^lrrf ) d'or.d'argcnt,
de vermeil, d'étain.etc. Vaisselle mon-
tée, flflf tbftf* (Rf fdtirr. Vaisselle plate,
ungflct^etfe (Scfcbirr.
¥alet de chambre, .ïfammfrbtf net. Va-
let de place. Valet de comédie. Valet
(bfr 58ubf) de carreau. — Valet de
miroir, (S})ift|flfnf*t.
Valeur nominale, bfr 9lfnnWfrt^. Va-
leur réelle ou intrinsèque.
¥eau de lait , fduçifnbfé StaXh. Veau
de rivière, 5lu§fûlb. Veau marin, ®f f .
falb.
%eille d'armes, bit aBajftnttjac^t.
Veine poétique et abttolamfnt vHnêy
bit )>oftifrf)f *J(bfr, Le génie poétic, le
talent pour la poé.iie. — KnCiéolog. .
Veine de sable , de glaise , de eraie.
Veine de terre franche, etc. Veine d'or,
d'argent , (Solb' . 'Silbtrabtr. Veine
d'eau , SBîafff rabtr , aSalTfrqutttt.
Vendenr d'orviétan, de mithridate,
btr SWarftft^rtitr, (^Ijarlatan.
Vent eonli.s , btr ^u^winb. Vent de
terre ou brise de terre . i!anbtvinb.
Vent fait, bfftdnbigtr SBinb. Vents ali-
zés , ^affa titJi'nbf. Vent frais, frif*t
jefiMf.
V«ntou«eii sèches, trotfne ®(^rô))f'
fô^ff, ::Vtf>fôï>ff.
Ver luisant, btr l^tuc^ttvurm , @(û^'
irurm. Ver à soie, 3fibfn»c»rm. Ver
solitair , i^aubtrurm. Fig. , Ver ron-
geur , nui^mbrr SSurm.
Verre dormant, châssis à verre dor-
mant, ftfltë @lâdftnfttr. Verre ardent,
2.^rfnnflla8. Verre de plomb, iBItigta*,
>3pit§j(anjg(ad.
Ver» fSBtrft) de société. Vers desitaa-
tion. Vers libres , frtlt SStrft. Vers
blancs , rt iinicft aîtrft.
Védicule aérienne, bit^ifc^btaft, 2uft'
bidft.
%'éto absolu, veto suspensif, unbt«
bini^tf* auffdjitbtnbté 9îtte.
Viande blanche (tvti§td t^ltifc^), La
viande de volaille, de lapin , de veau,
etc. Viande noire , La viande de liè-
vre, de bécisse, de sanglier, etc.
Grosse viande ou viande de bouche-
rie , Le boeuf, le veau , le mouton.
Itlenite viatule , Ijj volaille, le gibier.
Viande faisandf^e , hasardée, Viande
de gibier qui est près de se gâter.
Viandes de carême, Çantnfptiftn. Fig.
et fam. , Viande creuse, ic^t, maç^trt
@|)tiff.
Vice (btrSfbtrr, îD{anç|t() de nature,
de conformation, de construction. Vice
de forme, de style, de raisonnement,
de prononciation, de caractère, de
coeur. Vice de pérégrinité (31uJIdn«
btrflonb). Incapacité résultant de la
qualité d'étranger. Vice de clerc. Voyet
pas de clerc.
Vlirne vierge, bit ^ungftrnrtbt; btr
fûnfbftSfttrii^t Cf|?bfw.
Vin du cru. tinbtimifffctr SBtin. Vin de
copeau, mit ©pântn jitfliîrttr SKtin.
Vin de prunelles , ©Àltbfntctin. Vin
de veille , 9îa*tnjtin. Vin d'honneur,
Çbrtiurttn. On dit aussi: vin de riUe.
Vinainre rosat , Stoftntffî^. Vinairre
des quatre voleurs, SBitrrdubcrefitg.
236
La grammaire française.
Virement de parties (ousimpl. vire-
ment) , ba§ 5Ï6' unb 3ufd^retbcn bcr
Vis sans fin , etnc ®d6rauf»c o^ne (Snbc.
Vis d'Arehimède ou limace, bie Slr^t's
mebifci)e ®dE)raube , SSafferfd^raube.
Visinn (baê (Set)cn) béatifiqtie , vision
intuitive, Celle par laquelle les bien-
heureus voient Dieu.
Visite (bcr aicfuc^) en robe de troussée,
Visite de cérémonie. Visite de cadavre,
Sc{c^en«nterfud)uttg.
Voeu (baê ©ctùbbe) de virginité, de
pauvreté, de chasteté, d'obéissance.
Voeu de stabilité.
Voie lactée, bic SJiîl^ftrafe. Les voies
digestives ou premières voies, bie 9Ser=
bauungêwege, Les organes qui reçoi-
vent immédiatement les aliments , tels
que l'ésophage , l'estomac, les intes-
tins. Les voies tirinaires , les voies
biliaires, les voies spermatiques, etc. ,
Les conduits de l'urine, de la bile,
etc. — Voies de droit, Sfled^têlvcge,
Ste^têmtttet. Voies de fait. — Voies
et moyens, Les revenus de tout genre
que l'État applique à ses dépenses.
Discuter le budget, les voies et moyens.
Voie (bîc %\xi}ti) de bois, de pierre,
de plâtre. — Voie de charbon, sachée
de charbon. — Voie d'eau, %Yad)t
SBafTcr.
Voile du palais, t)tntercr Z^eii beS
©aumcnê. Voile (baê ®egcl) d'artimon,
de misaine, de trinquet, de perroquet.
Voiles d'e'tai , Voiles attachées sans
vergue aus étais.
Voiture (bcr SBagcn) de place, de
remise.
Volée (bcr S'tug) de pigeons, d'étour-
neaus , de moineaus. — Fig. , Une
volée de canons , etnc ^attonenfattoc.
Une volée de canon, cin ^anonchid^u§.
Fig. et fam. , Une volée de coups de
bâton, ctnc Slrac^t (StocPfd^tâgc.
Voûte (baê @ett)ô(be) en plein cintre,
en anse de panier, en ogive. La voûte
du ciel, la voûte des cieus, baê ^tm=
mctSgciDÔIbc , et la voûte azurée, la
voûte étoilée, la voûte céleste. Le ciel.
La voûte palatine qw du palais , La
cloison horizontale qui sépare la bou-
che et les fosses nasales. La voûte du
crâne, La partie supérieure du crâne.
611. La plupart de ces locutions forment en allemand de véritables noms
composés, par suite de l'inversion ou renversement qu'elles subissent; renverse-
ment propre à toutes les langues transpositives ; et par là même le corp du mot,
comme on le voit, devient inviolable (cin ®^ôngcift, au lieu de ctn fd^ôncr ©ctft,
etc.) ; ce qui est le privilège de tout nom composé. Mais placez les mots , comme
en français, suivant l'ordre analytique de la pensée; vous n'aurez plus alors que
des locutions substantives , dont chaque partie demeure soumise aus lois ordinai-
res de la syntaxe, et rejeté ou prend la marque du pluriel, selon qu'elle présente
une idée d'unité ou de pluralité , un sens collectif (©cfammtftnn) ou distribntif
(etnt^citeab).
Exemples. Du lait de vache , de chèvre. Un sac de blé, de farine. Un sac
de pommes de terre. Des sacs de blé , de farine, de pommes de terre. Huile
d'olives. Htdle d'amandes douves. Gâteau d'amandes , pâte d'amandes. Gelée de
pommes , de groseilles, de coings. Un pied d'oeillet. Des pieds d'oeillets. Des
pieds de basilics, d'arbres. Une couverture de mulet, de cheval. Des couvertures
de mulets , de chevatis. Des caprices de femme. Une pension de demoiselles. Un
tas , une touffe d'herbe , des tas , des touffes d'herbe. Un tas d'herbes médicinales.
Un coup, des coups de pied , de poing, d'ongle ou d'ongles. Un coup de fusil. Des
coups de fusil ou de fusils. Un vaisseau, des vaisseaus chargés de toile, de drap ;
chargés de toiles de Hollande et de Silésie , de draps d'Elboeuf et de Sedan. Un
pot ; des pots de beurre. Un pot , des pots de fleurs , d'oeillets. Un marchand ,
des marchands de plume (pour lit). Un marchand , des marchands de plumes à
écrire. Un marchand , des marchands de foin, de fruit on de fruits , de vin, de
vins fins. Un maréchal de camp. Des maréchaus de camp. Unité de vues. Unité
de principes. Etc. , etc.
612. Remarque. L'Académie, ce juge suprême, dont on veut que les Jugements
soient reçus avec un respect qui n'admette pas même l'idée d'un appel, ne laisse pourtant
pas que d'écrire, en dépit de toute logique et de toute analogie: pâte d'amande et gâteau
d'amandes; huile d'olive et huile d'amandes , gelée de pomme, de groseille, et gelée
de coings, un pied d'oeillets et des pieds de basilic, etc., etc.; comme si le hasard le
plus aveugle avait été son seul guide. On ne dit pas collectivement: l'amande, V olive,
la pomme, la groseille; de l'amande, de l'onze, etc., comme on dit: le blé, la farine,
le lait, le beurre; du blé, de la farine, du lait, etc. On dit, dans le sens distribntif:
I
Formation du plurifl. Nomi étrangeri. §87
vne amande, lie» amimd«$ , etc. Par conn^iinent II f««l dire: huiU à'amandu , <f'o/irtf«;
geli^ de )>i,mine$ , de groteitlft l/Aoïiimi» Ht* dil collectlveaH*nt pour liuiê le» hommet ;
lu femme, \\otiT toute* let femmet. rVttt pourquoi femme ne prend point In marqne àm
plnrlrl dauM , det caprlre» de femme ; mr il «Hglt d»« caprice» qu'on «Itrlhue à U (rmmm
en grni^ral. — Ueg rniifu de futil fient i\en coup<» llréft avec un fitâit. Ue$ coupt de futilt
«ont drx coups llrén avi-c pliiiteiini futilt. — On peut dirp murthnud de fruit on do frultt,
parce que finit, ne prend dann l'on et l'antre aen«i : coltertif rt dittributif. \^ aobittanlir
poitttiti Jouit du inùme privilège, ainsi que lt*« mots plume , papier, etc. Noua aurons
occasion de n-venlr sur r»-lte question , dont les prt^tendns grHniniairlens «e sont fait nn
monstre, et qui ne présente pas même l'omltre d'une diflicullé k crus qui voudront bien
réfléchir un peu sur le sens des mots et se donner la peine de disiinKUer entre l idée
i'unitè volleitire et l'Idée t\ unité ditlributive ; ce qui se rédull à faire la différence de*
noms de choses qui se comptent aus noms de choses qui ne se comptent pas. Il eat vrai
que leM cuiitradictions de l'Acndémie n'ont pas dil contribuer pour peu de choM an traable
qui règne i« cet égard dans l'esprit des grammairiens.
m
Nombre des noms étrangers.
Prctimbule.
C'est ici surloHt que les contradictions se multiplient dans une telle mesure,
qu'il nous faudrait un volume pour les sijçnaler toutes. Nous renvoyons les lec-
teurs aus grammaires de (Îirault-I)uvivier, Napoléon landais, Beselierelle , Noël
et Cliapsal , etc., etc. M. (Îirault-I)uvivier les informera que La Hruyère, Scadéry,
Saint- Kvremond , Kacine, d'Alembert, J. B. Housseau et la Harpe écrivent tou-
jours des opéras avec une « ; mais que Hoileau , Arnauld , Fontenelle, Voltaire,
J. J. Housseau, Marmontel, Hejçnard, et t'oudillac, lécrivent sans cette lettre au
pluriel; que, d'après le dictionnaire de l'Académie, il faut écrire, avec la mar-
3ue du pluriel, des fléhets , des échos , des fitctttnus , des pUicets , des quolibets,
es récépissés, et «sans cette marque caractéristique," des alibi , des aparté, des
are, des concetti , dea déficit , des tluo , des trio, des quatuor, des errata y des
exeat, des impromptu, des Utz-^i ■, des quiproquo, des «oW , des soto , des s/ro,
et même des alinéa. L'Académie écrit pourtant des duos, des trios, des zéros:
de beaux duos C^c.) , de charmants trios (id.) , trois zéros après u» quatre,
font quatre mille (id.}. Elle avoue même naïvement qu'il en est d'aucuns qui don-
nent aux mots impromptu et lazzi une * au pluriel. Elle ajoute même non moins
naïvement que, lorsqu'il ne s'agit que d'une faute à relever, quelques uns disent,
erratum, au lieu d'errata; comme si ce mot signifiait une faute , des fautes, et
non pas tableau, liste de fautes. — Nos bien-aimés lecteurs apprendront encore
de M. (Îirault-Duvivicr que Girard , Demandre , Féraud, Laveau, (Jattel, écrivent
aussi sans s les mots alléluia , bravo, numéro, bénédicité, confite or ; queWailly
n'est pas non plus d'avis de mettre 1'*- au pluriel des mots alléluia , uuto-da-fé ,
imbroylio , pensum; qu'il y a du reste plusieurs littérateurs qui ne se font pas
scrupule d'écrire avec une .v des bravos, des concertos , des pianos ; et que Boin-
villicrs voudrait même que l'on écrivît avec cette marque caractéristique, des
quiproquos , des accessits et tous les mots qu'on a francisés. Pour ce qui est du
mot accessit, quelques uns, de l'aveu de l'Académie, sont du même avis. — Plus
hardis, MM. Noël et Cliapsal, diront à nos chers lecteurs que l'on doit écrire
avec l'Ac^idémie : des accessits, des altos, des bravos, des débets, des duos , des
examens , des factotums , des factums , des folios , des impromptus , des ladifs ,
des lazzis , des macaronis , des numéros , des opéras , des panoramas , des pen-
sums , des placets , des quolibets , des récépissés , des spécimens , des tilburys ,
des trios , des zéros , et leur proposeront d'écrire de même au pluriel . contre le
gré de l'.Académie : des agendas , nés albums , des aUbis , des alinéas , des apar-
tés, des concettis , des déficits, des duplicatas, des erratas , ûts oratorkts , 4m
pianos , des quatuors, des quiproquos, des satisfécils ^ des solot , «parce qoe M8
substantifs font partie de la langue usuelle , parce qu'ils sont analogues aux sub>
238 La grammaire française.
stantifs cités plus haut, et enfin par la raison qu'un certain nombre d'entre eux,
en adoptant notre accentuation, ont pris un caractère français." Eli bien! comment
trouvez-vous que ces messieurs respectent l'infaillibilité de l'Académie ? — MM.
Bescherelle leur interdiront formellement de dire au pluriel des lazzis , des con-
cettis, sous peine d'avouer une entière ignorance de la langue qui est, après la
nôtre, la plus répandue des langues européennes; »concetti et lazzi étant déjà,
disent-ils, des pluriels en italien." Ils essaieront de leur faire prendre pour des
substantifs les locutions primo, secundo, tertio, ab intestat, ab irato, ad patres,
a latere , a remotis , ex professa, in extremis, in partibus , etc., et leur re-
commanderont de s'abstenir, de Vs à l'égard de ces mots. — Le cours raisonné de
langue française de M. C. E. leur offrira ce curieux passage: >.Les mots suivants
se pluralisent selon les lois de la langue dont ils sont tirés. Ainsi , on dit au
singulier: un concetti , des concettis ; un lazzi, des lazzis, etc." Nos lecteurs
trouveront que cela est un peu fort, surtout en se rappelant les paroles pronon-
cées par MM. Bescherelle, au iujet de ces deus mots, qu'ils condamnent à ne
jamais prendre le signe du pluriel. Du reste M. C. É. ne se gêne pas pour écrire
au pluriel avec s, contre l'avis de tous les grammairiens, A ts farté -pianos , des
iit-folios , des tfuattiors , des a mens , des maximums , des magisters , des paters,
et même des «f^«; et pour le coup il joue de bonheur. Seulement, puisquil écrit
des forté-pianos , quoiqu'il soit évident, au dire de MM. Bescherelle, que l'ad-
jonction de forte rend au mot piano sa physionomie italienne , M. C. É. aurait
bien pu écrire de même des auto-da-fés ou autodafés , des fac-similés ou facsi-
miiés. C'est égal. Avoir osé écrire des amens, des avés , des paters, des maxi-
mums, des forte-pianos, des in-folios, quand MM. Noël et Chapsal interdisent for-
mellement la marque du pluriel pour ces noms , voilà qui mérite considération.
— M. Gieschig, lui, n'est pas si hardi.
^Certains substantifs , dit-il , ne prennent point la marque du pluriel ; ce sont :
«l" Certains mots étrangers auxquels l'usage refuse la pluralisation , comme: alibi, allè-
ngro , crescendo, exéquatur, déléatur , maximum, minimum, veto, vivat. 2* Les mots
i,latins qui donnent leurs noms aux prières, aux psaumes, aux hymnes qu'ils commen-
„cent, p. ex. Les ave , les pater , les miserere , les Stabat mater , etc. ; on écrit aussi des
y,amen. S" Les substantifs étrangers composés de plusieurs mots , p. ex. des infolio , des
„fac-simile , liea post-scriptum , des auto-da-fè , etc.*
Voilà tout ce que M. Gischig a trouvé à dire à propos du nombre des noms
étrangers, cette grande difliculté toujours debout, contre laquelle les grammai-
riens ne cessent de s'escrimer. En vérité, M. Gischig croira-t-il avoir fait une
grammaire française, quand il aura noirci quelques centaines de pages de beau
papier blanc, dont on eut pu faire un meilleur usage, avec des règles ainsi for-
mulées? On pourra bien, après la sienne, en faire encore dix mille et cent mille
du même genre , sans que la science grammaticale fasse un seul pas en avant.
Encore une fois , au feu , au feu tous ces fatras , cent fois plus nuisibles qu'utils,
à travers les quels, vous le voyez, la logique a tant de peine à se faire jour! Je
ne demanderais pas miens, pour ma part, que d'être bref et concis; que d'aller
au but d'un pas rapide et sans m'arrêter; mais voyez les décombres dont la route
est partout obstruée. Croyez-m'en sur parole , quand je vous dis que toutes les
grammaires, tous les dictionnaires, ne valent rien, absolument rien; n'étant
que des copies de copies , faites mécaniquement par des gents sans talent , sans
littérature , à qui la langue française n'a jamais dévoilé le mystère de ses char-
mes infinis; et je n'aurai pas besoin de m'étendrc si longuement pour vous le
prouver; ce qui soulagera singulièrement ma bourse autant que ma santé, forte-
ment atteintes l'une et l'autre dans ce moment, par l'excès même de mes travaus
et le désir fanatic que j'ai de me rendre util. Soumettez-vous tout bonnement à
mes décrets, et tout sera dit.
i;
Formation du pluriel. Nems étrangers.
Unxlëuie décret.
Au nom de la Logique et de tous les vrais philologs,
L'Auteur de la (frnmmaire Finnçnne y
Attendu qiio les .substaiitifs eiupruiitt's du latin ou d'autres langues oe M
rôtcnt pas plus à l'analyse que les uouis composés et n'obéissent de mftnie qa'à
n synthèse ;
Attendu qu'en pnssant dans in langue Trançaisc ils s'éloignent plus ou moins
de leur signilication primitive, avec laquelle ils ne conservent pour la plupart
qu'un rapport étyniologie ; que, par exemple, les mots alibi, accesiU , débet,
tliio , facluin , impromptu, plucet , récépissé, déficit, ayenda , errata, etc., ne
signifient plus proprement, comme en latin: aitteurs (adv.), •"' « apftroché (verbe),
H doit (verbe), dnia (adj. numéral), fait (participe neutre employé substantive-
ment), sur le champ (loc. adv.), // plait (verbe), avoir reçu (verbe). // manque
(verbe), choses à faire (sous-entendu h^</o///i , pluriel neutre du participe futur),
erreur (subst.) , etc.; mais qu'a/i6i veut dire, Présence dans un lieu autre que
celui où a été conimis le crime; accessit. Distinction accordée à ceus qui ont le
plus approché du pris ; débet , Ce qu'un comptable doit après l'arrMé de son
compte ; thio , Morceau de musique fait pour être chanté par deus voyes ou exé-
cuté par deus instruments; factum, iMémoir, exposé sommair des faits d'un pro-
cès, etc.; impromptu, Chose faite sur, le champ; placet , Tabouret, et demande
succincte par écrit, etc.; récépissé, Kcrit par lequel ont reconnaît avoir reçu
des papiers, des pièces, etc.; déficit, Ce qui manque; ayenda. Petit livret destiné
pour y écrire les choses que l'on se propose de faire; errata. Liste des fautes
survenues dans l'impression d'un ouvrage, soit que cette liste indique plusieurs
fautes, soit qu'elle n'en indique qu'une; qu'enfin ces mots sont bien réellement
des substantifs français, plus ou moins usités;
Attendu que, s'il fallait dire, par exemple, un errata, quand il s'agit de
Silusieurs fautes à relever, et un erratum, lorsqu'il n'est question que d'une seule
aute, ce serait l'introduction des déclinaisons latines; que, si cette étrange in-
novation était adoptée, dans peu l'on dirait un duplicatum , quand il n'y en aurait
qu'un , et un duplicata , quand il y en aurait plusieurs ; et par le même motif
un agendum et un ayenda, un opus et un opéra, comme quelques savants di-
sent encore contre toute raison un maximum et des maxima , un minimum et des
mi ni ma ; que, d'innovation en innovation, il faudrait en venir jusqu'à dire: uu
frater et des fratres , mi pater et des patres; et même peut-être, avec autant
de raison, un temple, des templa; un membre, des viemèra, un corps, deâ
corpora , etc. ;
Vu l'absurdité d'un pareil système ;
Considérant que, s'il est choquant d'ajouter un signe de pluralité à un mot
indiquant déjfi le pluriel; que, si Ion considère positivement cette llnale a comme
signe de pluralité, il n'y a pas de raison d'employer ces mots avec nos articles
singuliers; que, rigoureusement parlant , l'a^^/u/a (sous-entendu neyotia) , un
errata, \e duplicata, ne doivent pas moins choquer les latinistes que le feraient
les expressions: une choses à faire, une erreurs, le doubles;
Attendu que ce qui est véritablement choquant pour le génie de notre lan-
gue, c'est cette rencontre de nos articles, de nos adjectifs pluriels avec des noms
a finales singulières en a, en é, en o, en u, en um: de beaus Mlbum^ «'^
courts alinéa, deus aeresslt , des quiproquo, des aparté, etc.; que natu-
rellement la plume s'arrête avec peine à ces finales, et va toujours pour y
ajouter \'s indicative de la véritable idée à exprimer , comme le remarque M.
Ch. La Loy ;
Attendu que ce sont bien réellement U des contre-sens, comme le seraient
des cheval , des boeuf, etc. ;
Attendu que , quand nous disons im ayetula , nous n'entendons pas désigner
plusieurs objets; que, si l'on prétend qu'il faut écrire au singulier des mpturt^ ,
des in-promptu , parce que cela signilie: des choses dites aparté, des cko$es /W-
tes in-promptu, il faudrait aussi dire alors, par analogie , comme le fait encore
observer M. La Loy: des appuie ^ des aerélëréei ces mots étant bien
réellement l'abrégé de choses sur lesquelles on s'appuie, voiture dont la cowrt«
est accélérée;
240 La grammaire française.
Attendu que , s'il fallait admettre , d'après l'Académie , le principe d'invaria-
bilité pour ces sortes de noms, il faudrait aussi l'admettre pour des mots tels que
7in entre-ponts, un entre-côtes , vn entre-lignes , etc., que l'Académie écrit pour-
tant sans s au singulier ; quoiqu'il ne s'agisse pas sûrement d'un espace entre le
pont, entre la ligne , d'un morceau entre la côte ;
Attendu que, de la part des grammairiens, rien n'est plus absurde que de
proscrire r.v du pluriel à la fin des mots latins , quand ils l'accordent touts ans
mots grecs , turcs , allemands , etc. : des panoramas , des dioramas , des lexicons,
des siphons , des pachas, les ulémas, des heys , des voilons, des thaltvegs , des
kreutzers, des radjepotts, des rajas, des silos , etc. (Acad. , Land.J ; qu'il serait
par trop curieus de prétendre que cela est moins incorrect, moins irrégulier que
des alinéas , des erratas , des apartés , des impromptus , des pensums , des duos,
des trios , des solos , des quatuors , des té-déums , etc. ;
Attendu que, pour ce qui est de ce dernier mot, par exemple, Vs ne porte
pas sur Deum, car, selon l'esprit d'analyse propre ans grammairiens, il faudrait
dire au pluriel des vos Deos , comme le fait observer M. Aug, Lemaire ; qu'elle
porte uniquement sur le mot hymne sous-entendu ; que cette marque du pluriel
est parfaitement justifiée par la syllepse, comme le pronom féminin allemand fie
Celle) appliqué au mot neutre ^rauletn , demoiselle;
Considérant, d'un autre côté, que l'objection qu'on tire de l'usage peu fré-
quent de certains de ces mots , qui ne seraient pas encore naturalisés dans notre
langue, et ne pourraient, pour cette raison, être soumis à son orthographe;
considérant que cette objection ne repose sur aucune base ; qu'il serait absurde
de prétendre que les noms factum , débet , placet , reliquat , que l'Académie écrit
avec s au pluriel, sont plus usités, plus connus, plus français que les mots:
alinéa, alibi, accessit, impromptu, quiproquo, sulo , etc.; que c'est justement
et incontestablement l'inverse ;
Vu que la synthèse est la seule méthode qu'on puisse invoquer dans la for-
mation du pluriel des substantifs ;
Vu l'exemple que nous ont légué les Romains, qui ne manquaient pas de
latiniser tous les mots qu'ils empruntaient des autres langues ;
Vu les contradictions qui régnent dans les grammaires et les dictionnairs,
touchant l'importante question qui nous occupe, d'où il résulte une confusion
effroyable ;
Vu la nécessité d'arrêter cette confusion et de fixer toutes les incertitudes
à l'égard du pluriel des noms étrangers , en les soumettant à la règle générale ;
ce qui est d'ailleurs l'usage suivi par la plupart des auteurs modernes ;
Consulté les philologs les plus distingués, tels que Ch. La Loy, Boinvil-
liers , etc. ; — décrète :
Art. 1"' Tous les noms étrangers, tels que factum ^ imbroglio^
concetti, opéra y etc., reçus par adoption dans notre langue, en subis-
sent les lois et les usages.
Art. 2. Les poètes, les linguistes, les professeurs digues de ce
nom, demeurent chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution
du présent décret. — Dieu nous garde des pédants et des ignorants!
Donné à Vienne , le 7 jniUet 1852. Ij« !¥•
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polichinel littéraire
De l'imprimerie de L. Sommer,
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PC Noël, L^ger
2201 Les anomalies de la langiM
N6 française. 1857.
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