This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's books discoverable online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the
publisher to a library and finally to y ou.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.
We also ask that y ou:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web
at |http : //books . google . corn/
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer r attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse ] ht tp : //books .google . corn
fj*.'^*\'^y
HARVARD LAW LIBRARY
Rtewtd MAY 3 i91^
ï-T\KNl^
Digitized by
Google
Digitized by
1
Google I
LES
AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Digitized by
Google
Digitized by
Google
(L^
LES
AVOCATS
D'AUJOURD'HUI
.\^
PAR
\é^-
ir. DE LETMABIE
Ancien Magistrat
Avocat à la Cour d'Appel de Paris
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES
PLACE DE L'écOLE-DE-HéDEClKE
4, RUE ANTOINE-DUBOIS, 4
1893
>
Digitized by
Google
r/3A/'
Digitized by
Google
INTRODUCTION
En écrivant ce livre, nous n'avons pas l'inten-
tion de donner une certaine notoriété à quelques-
uns de nos confrères à qui la Presse a épargné
jusqu'à ce jour sa publicité, pas plus que nous
n'avons la prétention d'augmenter la renommée
de certains autres.
Notre but est plus simple : rappeler seulement
la personne et l'œuvre soit verbale, soit écrite.
Verba volant, scripta marient !
Les avocats écrivent peu; il fut même un
temps où il était mal vu au Palais d'y passer pour
un lettré.
Les paroles s'envolent ; combien de plaidoiries
charmantes, de discussions remarquables, de
discours éloquents sont tombés dans l'oubli qui a
gagné jusqu'au nom même des causes qui les
avaient inspirés.
Digitized by
Google
VI INTRODUCTION
Hélas! nous nous souvenons de quelques beaux
vers de François Coppée qui nous paraissent
répondre merveilleusement au sentiment qui nous
guide.
Le poète les a écrits au point de vue des
acteurs; qu'ils sont d'une vérité et d'une éléva-
tion plus poignantes, si on les applique aux
avocats!
L'acteur périt avec le public qui Taima.
Les plus vieux d'entre vous ont-ils connu Talma ?
Et, comme nos anciens, sommes-nous pas encor
Les gardiens vigilants du noble et cher trésor ?
N'avons-nous pas servi cette langue chérie.
Qui mieux qu'un étendard résume la Patrie?
Aussi, modestement, mais la tête levée.
Nous osons nous tenir devant nos grands patrons.
Hélas ! c'est tout entier que nous disparaîtrons '.
Et l'avocat n'est pas seulement un interprète,
mais un créateur; il ne faut point qu'il disparaisse
tout entier, et nous serons heureux d'avoir contri-
bué pour une faible part à sauver de l'oubli une
' La Maison de Molière. François Coppée. (Lemerre, éd.)
Digitized by
Google
INTRODUCTION vil
portion de l'œuvre de quelques-uns de nos con-
frères.
Nous avons pensé qu'il y aurait un intérêt à
réunir dans chaque notice le nom du Patron dont
l'avocat a recueilli les enseignements, et ceux des
Secrétaires auxquels, à son tour, il transmet les tra-
ditions de l'Ordre, et dont il dirige les débuts en
les associant à ses propres travaux.
Les notices ainsi faites ne constatent pas seu-
lement un brillant présent, elles établissent en
quelque sorte un trait d'union entre le Passé et
l'Avenir. On verra dans ces pages depuis les
anciens jusqu'à des jeunes; tous ont conquis,
sinon la célébrité, au moins une certaine noto-
riété par leur talent ou leurs travaux.
Si, dans cette première série, quelques noms
ne se trouvent pas que l'on pourrait y chercher,
ils sont sans doute réservés pour le prochain
volume; —puis, il faut bien le dire (et l'auteur
doit l'avouer aussi) — on a quelquefois des illu-
sions sur soi-même ou sur ses amis.
Digitized by
Google
Digitized by
Google
M« BARBOUX
BARBOUX (Henri-Martin)
NÉ LE 24 SEPTEMBRE 18^4 A ChaTEAUROUX (InDRE. .
Avocat le 27 janvier 1859.
Premier secrétaire de la Conférence , 1860 - 61 .
Prix Bethmont, 1861.
Membre et secrétaire du Conseil des Prises, 1870.
Membre du Conseil de l'Ordre, 1874.
Bâtonnier, 1880-82.
E petite taille, maigre, d'un tempérament sec,
nerveux, M* Barboux a une certaine manière
de regarder d'en bas ses adversaires qui les domine
de très haut.
C'est tout à fait le genre de son talent, d'une net-
teté tranchante, d'une précision toute mathématique.
Les plus vertigineuses questions de chiffres, les
plus délicates subtilités de droit, les plus ardues dif-
ficultés de la procédure, ne sont pour M* Barboux
qu'un jeu.
Il a précisément commencé par une étude appro-
fondie de la procédure qu'il délaissait bientôt cepen-
dant pour le barreau.
Après de brillants débuts comme premier secrè-
1
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
taire de la conférence des avocats, sous le bâtonnat
de Jules Favreen 1860-61, il obtenait, la même année,
le prix Bethmont, décerné pour la première fois à son
« Éloge de Bethmont ».
Jusqu'en 1870 Barboux ne fut pas très connu ;
pendant la guerre il était nommé secrétaire du Conseil
des Prises, à Bordeaux, conseil qui eut malheureuse-
ment peu à utiliser les remarquables lumières des juris-
consultes qui le composaient.
Depuis, il s'est fait une grande situation, non dans
ces causes bruyantes auxquelles la curiosité malsaine
du public a fait de grands succès, mais dans celles
d'affaires proprement dites, et dans lesquelles se
remarquent seuls le vrai savoir et le réel talent.
Nous citerons parmi les plus importantes celle des
congréganistes (Pères du Sainl-Sacrement) au sujet
de l'existence de la personne juridique de la congré-
gation.
Le Tribunal de la Seine avait, par une singulière
erreur juridique, prononcé contre les religieux. M"* Bar-
boux, avec une superbe plaidoirie, obtint de la Cour
de Paris la réformation de la sentence des premiers
juges.
Nous rappellerons aussi les grands procès de Sou-
beyran contre le Crédit Foncier, et celui de Sarah
Bernhardt contre la Comédie-Française, lors de la
fugue célèbre de la grande artiste au Havre, après
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
une représentation de L Aventurière ; celui de l'Ad-
ministration des Beaux-Arts contre la famille de
Choiseul au sujet de la propriété de la célèbre loge
de rOpéra-Comique ; enfin, tout récemment, le pro-
cès de La Boussînière de Bréon, une curieuse nullité
de testament restée dans le souvenir de tous.
Nous ajouterons un signe particulier : M« Barboux
est, paraît-il, un dessinateur de goût et de talent.
Enfin, une remarque, c'est que, ancien bâtonnier
de rOrdre, possédant le passé que nous venons d'in-
diquer, il n'est même pas décoré ! Nous le regrettons
pour l'Ordre... de la Légion d'honneur.
De nombreuses sociétés Tont choisi pour conseil,
parmi lesquelles la Compagnie des Agents de change,
la Société générale, la Compagnie des Omnibus de
Paris, etc. etc.
Au nombre de ses principaux collaborateurs, on
peut citer : M*^ Chaumat, membre distingué de la
Société de législation comparée, très occupé en
matière civile ; — Séligman, ancien secrétaire de la
Conférence, 1881-82, prix Liouville de 1882, colla-
borateur de diverses revues de droit, du journal Le
TempSj auteur d'un ouvrage sur les Libéralités aux
personnes morales (médaille d'or de l'École de Droit),
du « Contrat de transport », des « 28 jours d'un sous-
lieutenant de réserve » dont la préface fut écrite par
M« Barboux lui-même, d'un éloge du Maître, dans la
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Revue Bleue à l'occasion de la publication de ses dis-
cours et plaidoyers.
Notons encore M. René Simon, que M^ Barboux
s'est attaché par un lien plus intime; — Busson-
Billault, qui soutient dignement son nom ; — Flogny,
ancien premier secrétaire de la Conférence 1883-84,
prix de thèse 1886, prix Laval de 1883, auteur d'un
éloge de Nicolet et sur qui porte une grande part du
poids du cabinet de M* Barboux.
AUTEUR DE :
Jurisprudence du Conseil des prises pendant la guerre
de 1870. — Discours et plaidoyers. — Discours. — Des
règles de l'Ordre. — Des conditions de l'éloquence judi-
ciaire.
-^œ8G5^-
Digitized by
Google
M* BENOIST
BENOIST {Joseph-Amélie)
Né LE 17 AVRIL 1828 A Dijon.
Lauréat de la Faculté de Droit de Dijon (médaille d'or).
Substitut a Corbeil (12 mars i8p) ;
A Troyes (6 DÉCEMBRE 1854) ; A Reims (juin i8)5) ;
AU Tribunal de la Seine (28 juillet 1860).
Substitut du Procureur général a Paris (14 juin 1864).
Avocat général a Paris (5 juillet i86q).
Directeur des Affaires criminelles et des Grâces au Ministère
DE LA Justice (21 mai 1877).
Avocat général a la Cour de Cassation (ji octobre 1877).
révoqué, janvier 1880.
Avocat le 14 janvier 1880.
Membre du Conseil général de la C6tb~d*Or, de 1860 a 1880,
DE 1886 A 1892.
Chevalier de la Légion d'honneur.
-♦-
[AILLE moyenne, la barbe grisonnante, les che-
veux coupés courts : M* Benoist pourrait
dissimuler une dizaine d'années avec facilité.
C'est un des nombreux magistrats que l'année 1880
a rendus au barreau, et un de ceux qui ont eu le cou-
rage, redevenus avocats, d'en reprendre la vie pleine
de labeurs.
Après de beaux débuts à Dijon, son pays, comme
lauréat de la Faculté de Droit, il devint secré-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
taire de l'illustre Delangle; c'est à l-école d'un sem-
blable orateur, d'un tel jurisconsulte, qu'il s'est
formé.
Ses aspirations l'ont alors entraîné vers la magis-
trature ; il en a gravi les échelons, depuis son poste
de début, Corbeil, où il avait été nommé, en 1852,
comme substitut, jusqu'à celui d'avocat général à la
Cour de Cassation où il était parvenu 28 ans plus
tard. C'est alors que, jeune encore, et semblant devoir
occuper un jour à la Cour suprême une situation
plus importante, N4* Benoist fut révoqué dans ce^tte
année 1880 où furent brisées tant de carrières des
plus honorables.
Pendant cette première période de sa vie. M* Be-
noist a occupé le siège du ministère public, tant en
province qu'à Paris, dans un grand nombre d'affaires ;
on Ta vu notamment aux assises ou à la cour, dans
les affaires Leroy du Bourg, plaidées par M* Car-
raby; on se souvient encore de ce drame parisien
qui ensanglanta la rue des Écoles, un des pre-
miers de ces crimes appelés aujourd'hui passionnels,
auxquels le public se soit intéressé avec cette curio-
sité singulière qu'il apporte actuellement pour le
moindre de ces sortes d'événements ; — dans la
grande affaire Naundorf (Louis XVII); nous ne citons
que celles qui ont eu un immense retentissement.
Depuis son retour à la barre, nous rappellerons les
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
procès Leclerc contre la Compagnie des chennins
de fer de l^Ouest (accident) ; — l'affaire de Chaubry,
une curieuse question de responsabilité de proprié-
taire, au sujet d*un vol commis par le fils de son
concierge ; — Damgé, nullité de testament, à Nancy ;
— la succession Orth, très intéressante question
de nullité de legs à une fabrique, et dans laquelle
l'autorisation d'accepter avait été refusée à la fabrique,
et donnée au bureau de bienfaisance ; celle des laits
purs de Nice ; — de la Compagnie de la Sambre
canalisée, etc.
Citons encore une affaire disciplinaire, pour le
Président de Dreux, M. V..., poursuivi par M. Dau-
phin, et que M' Benoist fit renvoyer purement et
simplement.
M*' Benoist a conservé la parole et le style
nets, précis, élégants de l'avocat général, et sa
plaidoirie garde parfois une allure de réquisitoire
de nature à augmenter encore l'impression pro-
duite.
Il a été à deux reprises membre du Conseil général
de la Côte-d'Or, pendant i6 à 17 ans; il s'en est
retiré pour faire place à la candidature de son fils,
qui vient d'être nommé ; c'est la troisième génération
de membres de la famille Benoist qui exerce ces fonc-
tions publiques ; ce fait seul suffirait à faire apprécier
leur honorable notoriété.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Nous verrons M* Benoist fils, secrétaire de
M* Devin.
AUTEUR DE :
Des nullités. — (Couronné par la Faculté de Dijon.)
Discours. — La loi du respect, etc.
-^>Si^^5e^-
Digitized by
Google
Me BERTIN
BERTIN (Henri-Louis)
né le 23 janvier 18^4 a paris.
Avocat a la Cour, le io novembre 1860.
Secrétaire de la Conférence, 1862-6 j.
Membre du Conseil, 1886.
|rand, de belle prestance, M* Bertin offre des
particularités de visage assez singulières ;
c'est d'abord le contraste d'une figure jeune encore
avec des cheveux presque blancs et des favoris noirs ;
puis une bouche rasée d'un aspect sévère qui est
également et heureusement contredit par l'expression
souriante et bienveillante des yeux.
Dès le début il s'est distingué à la Conférence des
stagiaires, puis il a commencé seul son chemin dans
la carrière où il devait se faire une place et se con-
quérir une situation des plus honorables à tous
égards.
M^ Bertin s'est consacré au civil ; nous l'avons vu
dans d'innombrables affaires, depuis plus de 30 ans
qu'il exerce; plaidant clairement, utilement, ce qui est
beaucoup plus rare qu'on ne le pense, enfin exerçant
Digitized by
Google
lO LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
avec toute l'autorité de son talent et de sa droiture.
Nous rappellerons, seulement, les affaires du Cré-
dit Rural, avec le regretté Lente, du Zodiaque, avec
M« Du Buit, etc.
Citons parmi ses secrétaires : d'abord, et à bon
droit, M* Poujaud, son fidèle collaborateur de près
de quinze années, qui possède également aujour-
d'hui une situation des meilleures au palais; puis
MM. Raymond, Flach, Viviani, Tancien et distingué
premier secrétaire de la Conférence, 1889-90, etc.
M** Bertin est conseil de diverses sociétés et com-
pagnies, notamment de la Société protectrice de
TEnfance, etc.
-^^>C«3<?^
Digitized by
Google
II
M" BÉTOLAUD
BÉTOLAUD (Jacques-Alexandre-Célestin)
NÉ I.E 14 JANVIER 1828 A LiMOGES (H AUTE-VIENNE) .
Avocat le 18 novembre 1848.
Secrétaire de la Conférence, 185 2-n.
Membre du Conseil depuis 1864.
Bâtonnier, 1876-78.
Officier de la Légion d'honneur.
@
|rand, maigre, sec, brun, avec de petits favoris
demeurés noirs, encadrant un visage osseux;
les cheveux rares, laissant passer au-dessus de leur
couronne un crâne dont le développement dénudé
décèle une vaste intelligence : tel est M* Bétolaud.
Ajoutez à cela l'aspect austère d*un puritain, appa-
rence que sa vie ne dément point.
Dans le principe, il ne se destinait pas au barreau
et donnait simplement des leçons de droit ; c'est en
l'entendant discuter avec une justesse d'expression et
de raisonnement remarquables que d'autres eurent
pour lui l'ambition de cette carrière à laquelle il ne
songeait pas, et qu'il devait si grandement honorer.
Bientôt divers avoués se disputèrent de lui confier
leurs causes importantes, puis il devint le collabora-
Digitized by
Google
13 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
teur de M^ Duvergier, le célèbre avocat de Bordeaux,
cette patrie de tant d'orateurs.
Duvergier était venu se fixer à Paris, où il avait
été rapidement nommé Bâtonnier. Devenant, en 1855,
conseiller d'État, puis ministre de la Justice et séna-
teur, il laissa son cabinet à Bétolaud.
Nous avons entendu et admiré M* Bétolaud dans
les plus grandes affaires de cette époque.
Laliquidation Rohan-Guéménée danslaqlielle se pré-
sentaient aussi Dufaure et AUou, et qui nécessita un
travail colossal, tant à raison du nombre considérable
des parties en cause que des questions soulevées.
La séparation Beauffremont mit encore aux prises
Bétolaud et Allou ; ce fut une affaire dont on se rap-
pelle les longues et variées péripéties, et dans laquelle
les deux grands maîtres eurent une de leurs plus
remarquables luttes.
Ces luttes furent fréquentes et rendues plus inté-
ressantes encore par la différence complète de leurs
talents.
En effet, il n'y avait guère que Bétolaud que l'on
pût opposer à Allou dans ces grands procès, et nous
les retrouvons dans l'affaire du volume Espagne et
Liberté; — dans l'affaire Garfounkel et dans la
fameuse affaire Santerre, du moins en première ins-
tance, car devant la Cour c'est M* Cléry qui succé-
dait à Allou.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 13
On se rappelle les détails scabreux de cette der-
nière, le déguisement en marnniton, la présence d'un
personnage auguste, tout un ensemble de faits tenant
plutôt du roman, et qui ont inspiré, du reste, un grand
romancier.
Citons aussi les affaires Audibert (C* P.-L.-M.),
de Chevreuse-Chaulnes, Sax (instruments de mu-
sique), etc.
Qu'il nous soit permis d'ajouter que, pour un tribu-
nal, le fait de voir Bétolaud se présenter dans une
affaire est la meilleure des recommandations, tant son
intégrité est universellement reconnue.
Ajoutons encore un détail: jamais nous ne Tavons
entendu qu'au civil.
Il plaide froidement, nettement ; son procédé est
de faire une sorte d'exposé chronologique des faits :
par leur discussion successive, l'argumentation en res-
sort, et peu à peu se forme la conviction.
M* Bétolaud a une seconde passion après le bar-
reau, c'estla chasse ; et encore, si nous disons seconde,
il n'est pas bien sûr qu'elle n'ait point le premier rang
dans son cœur.
De même qu'Ingres attachait plus de prix peut-
être à son talent de violoniste qu'à sa peinture, de
même Bétolaud, s'il reste froid à la barre, s'anime dès
qu'il parle de chasse.
Depuis quelques années, ce grand maître est moins
Digitized by
Google
14 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
assidu au palais : l^état de sa santé l'y oblige, dit-il ;
heureusement que cet état est quelque peu imaginaire,
et dans les occasions où on le revoit il est aisé de
s'en apercevoir.
M^ Bétolaud est conseil de nombreuses adminis-
trations et sociétés: la Préfecture de la Seine, Assis-
tance publique, Société générale, agents de change,
architectes, commissaires- priseurs des départements,
assurances générales (incendie).
M^ Bétolaud a eu de nombreu'x collaborateurs ;
plusieurs d'entre eux sont déjà arrivés, il y en a même
dans le Conseil de l'Ordre.
Ce sont MM. Mennesson et Droz, dont les bio-
graphies figurent dans ce volume; — Duplan; —
Helbronner, si regretté et prématurément enlevé en
plein talent ; — Lesourd, avocat occupé, des mieux
posés au palais ; — Toussaint, qui a quitté le bar-
reau ; — Couteau, avocat à Paris ; — Bonnet, devenu
président de chambre à la Cour de Riom; — Aly, qui
est, croyons-nous, avocat à Dijon ; — Bonnier-Orto-
lan, etc.
AUTEUR DE l
Discours. — Le Travail, Tétude du Droit. — Mœurs pro-
fessionnelles ; Causes morales de la force de l'Ordre.
Digitized by
Google
M» BOUCHEZ
BOUCHEZ ^Camille-Joseph)
NÉ LE 6 JUILLET I840 A CaMBRAI (NoRD).
Avocat du i8 novembre 1861 a 1870.
Secrétaire de la Conférence, 186 j- 64.
Substitut au Tribunal de la Seine, 1870.
Substitut du Procureur général, 1879.
Avocat général, 1880.
Procureur de la République, a Paris, 1883.
Procureur général a Paris, 1886.
Avocat, le 2 avril 1889.
Démissionnaire, 1889.
Officier de la Légion d'honneur.
Officier d'Instruction publique.
BELLE prestance, les yeux un peu à fleur de
tête, le visage encadré de longs favoris bruns,
aimable ; homme du monde, dans le meilleur sens du
mot, ce transfuge du barreau, où il avait passé ses
premières années, nous est revenu depuis deux ans,
après une brillante carrière de magistrat.
Après de beaux débuts comme secrétaire de la Con-
férence des Avocats, secrétaire favori de M« Allou, il
entrait dans la magistrature au 4 septembre 1870,
comme substitut à Paris.
Digitized by
Google
l6 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
En quelques années, il devenait substitut à la Cour,
avocat général et procureur de la République. Dans*
ce poste, si particulièrement délicat à Paris, il a laissé
les meilleurs souvenirs, et peu après devenait procu-
reur général.
C'est alors qu'en 1889 il a refusé d'associer son
nom à l'œuvre de la Haute-Cour, et laissa cette tâche
au successeur qui ambitionnerait assez son poste pour
Taccepter.
Un rapprochement intéressant à faire, c'est qu'en
1881, étant avocat général, chargé de faire le dis-
cours de rentrée à la Cour, M« Bouchez avait choisi
pour sujet : « De l'indépendance des magistrats ».
11 est remarquable de constater que, huit ans plus
tard, il devait montrer qu'il ne se contentait pas
d'écrire un fort beau discours sur ce sujet, mais savait
à propos en donner un exemple plus beau encore, et
plus rare peut-être.
M* Bouchez, tant dans sa première période au
barreau que comme magistrat, a donné les preuves
d'un réel talent et d'une grande élévation de parole.
On l'a remarqué dans nombre d'affaires : l'affaire de
Maubreuil et dans combien d'autres ? M« Bouchez a
donné jusqu'à présent la plus grande part de sa vie à
la magistrature, il devait néanmoins trouver place dans
ce livre. On a souvent reproché à des avocats de se
laisser élever rapidement à de hautes dignités; il n'y
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
a pas de mal à rappeler que celui-ci, devenu magis-
trat, a brisé une très belle carrière, et, demeuré répu-
blicain, a su désobéir à la République, le jour où elle
lui a semblé commettre une action illégale.
Parmi les collaborateurs de M« Bouchez, nous
remarquons Dupacq, qui a été, pendant plusieurs
années, maître clerc d'une importante étude d'avoué
de Paris.
AUTEUR DE :
Discours de rentrée à la Cour de Paris (1881). — De l'indé-
pendance des magistrats.
-^>SC8t5®^
Digitized by
Google
W BOURDILLON
BOURDîLLON (Ernest-Auguste-Loues)
NÉ LE i^ ïÉvRiER i8jo A Paris.
Avocat le 2^ avril 1^70,
DlUXlàMA £ECKÉTA1RE DE LA CONFÉRENCE 16^1^74.
-I-
|n grand Jeune homme, blond, la figure entiè-
rement rasée j aux traits réguliers, un tra-
vailleur doublé d'un mondain,
Bourdîllon a débuté brillamment ; à 2j ans. il était
deuxième secrétaire de la Conférence.
Il s'est distingué depuis dans beaucoup d'affaires de
genre varié; nousTavons vu dans Taffai'redeGerminy
avec M* Allou ; les détails de ce malheureux procès
sont trop connus pour qu*il soit utile même de les rap-
peler ; dans celles du duel Olivier-Feuilhrade, de
Civry-Brunswîck, de la succession Antonelli avec
M'' Debacq, etc.
M= Bourdîllon a fait à la Conférence des Avocats,
en 1874, un discours des plus remarquables : « Le
barreau à T Académie* » Les droits du Barreau à cet
honneur, son rôle y sont admirablement étudiés,
AUTEUR DE :
Le Barreau à T Académie {1874).
Digitized by
Google
19
M» CARRABY
CARRA BY (Pierre-Etienne)
NÉ LE 4 MAI 185 1 A Paris.
Avocat lb 28 avril 1851.
Membre du Conseil.
Higa ELLE figure que tout Paris connaît, non seu-
g^^l lement celui des premières, mais celui qui
travaille.
Tout le monde en effet a vu ce profil de médaille
romaine dont Taspect, un peu sombre d'abord, est si
vite adouci et transformé par le regard de ses yeux
clairs.
Il est impossible de causer un instant avec
M* Carraby sans tomber sous le charme sympathique
qu'il exerce sur tous ceux qui l'approchent.
Au Palais, il a débuté comme secrétaire de Lachaud,
et, de suite, s'est trouvé en rapport avec tout un
milieu littéraire et artistique auprès duquel sa parole
élégante, facile, distinguée, devait lui donner promp-
tement une belle situation.
Puis Carraby a étendu, le cercle de ses affaires et
est devenu un des maîtres les plus occupés du Barreau.
Il est impossible seulement d'énumérer les princi-
Digitized by VjOOQIC
J
ao LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
pales affaires de M* Carraby, il faudrait un volume
entier rien que pour en donner l'analyse.
Il a plaidé pour les célébrités de tous genres,
pour des hommes de lettres comme Monselet, Dau-
det, Veuillot ; — pour des artistes tels que Clésinger,
Offenbach, Pierre Petit, Capoul, Colonne, Faure,
Ambroise Thomas, M""" M. Brohan, Arnould-
Plessîs; pour les éditeurs Helzel, Pion, Hachette,
Dentu ; — pour les journaux Le Gaulois^ Le Moni-
teur, Paris-Journal, etc.
La liste des clients venus à son cabinet depuis
jo ans serait un véritable almanach de toutes les
notabilités artistiques, littéraires et mondaines.
Enfin, personne peut-être n'a Tesprit plus conci-
liant, et si, disions-nous, il serait difficile d'énumérer
toutes les affaires que M*^ Carraby a plaidées, il serait
tout à fait impossible de compter celles qu'il a
arrangées.
On se souvient de l'affaire Leroy du Bourg-Pré-
corbin, véritable dénouement de roman, meurtre de
la femme par son mari, fuite de Tamant sur les
toits, etc. ; et l'affaire Godefroid, contre Nicolet,
où, se présentant comme partie civile, pour la veuve
de Courtefois, il obtint condamnation.
Citons aussi l'affaire Aucher, autre roman, un
enlèvement d'enfant des plus dramatiques; — les
affaires, du roman de Daudet, Fromont jeune.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 21
— Sauvage contre Ambroise Thomas, — le duel
Asselîn, — Saint-Victor, — Cochin et de Lassus
(Congrégations) ; — celles du Bulletin des communes^
— Guedeonoft-Fraschini, de l'éditeur Dentu contre
les courtiers receleurs, Stourdza-Gortschakow, etc.
M* Carraby a eu une faible part d'honneurs dans la
carrière ; il a été membre du Conseil, il est vrai,
mais qu'il nous soit permis de trouver que son nom
pourrait figurer justement sur la liste des bâtonniers.
M* Carraby est conseil de diverses compagnies et
de nombreux journaux et théâtres. Opéra, Comédie-
Française et autres.
Parmi les collaborateurs désireux d'acquérir sous
un tel maître quelqu'une de ses qualités, nous cite-
rons d'abord Démange, qui doit avoir sa place dans ce
volume; — M* Deschars, un des plus anciens et des
plus fidèles qui a également place dans cet ouvrage ;
— Jules Ricard, qui a abandonné le Barreau pour la
plume, le récent auteur de « Huguette » ; — Dauriat,
autre transfuge du Barreau qui s'était distingué comme
secrétaire de la Conférence en 1 880-81, actuellement
rédacteur au journal Le Matin; — Henri Mettetal, dont
la position n'est plus à faire ; — Bilhaud-Durouyet,
entré dans le cabinet de M* Oscar Falateuf.
Puis Tézénas, que l'on retrouvera dans ces pages ;
— Lurcy-Larue ; — Villetard de Prunières, qui s'est
fait remarquer aux assises ; — Farjas, le rédacteur
Digitized by
Google
■'-^-'
22 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
distingué du Journal des inventions nouvelles, — et
Charton de Meur, officier d'Académie, secrétaire
de la Conférence 1889-90, auteur d'un Dictionnaire
juridique et d'un intéressant ouvrage sur la jurispru-
dence en matière de courses.
Nous ajouterons qu'en dehors du Palais M« Car-
raby est un écrivain distingué. Il a écrit une brochure
sur la contrainte par corps qui a produit alors un
grand effet, et, on peut le dire, a contribué à la faire
supprimer.
De plus il a écrit dans divers journaux ; il a signé
Stéphen dans « Le Nord et V Estafette », — Gérôme
et Af^ Guérin dans « \J Univers Illustré ^^k Enfin nous
avons lu de lui une remarquable étude sur Lacordaire
signée Pestel qui occupait un numéro entier du Figaro.
AUTEUR DE :
« La contrainte par corps, » articles judiciaires, etc.
Digitized by
Google
M^ CARTIER
23
CARTIER (Ernest)
Né LE 13 NOVEMBRE iSjO A PARIS.
Avocat a la Cour le 4 février 18^4.
Membre du Conseil, de 187c a 187Q et depuis 1888.
|rand, le visage un peu maigre encadré de
favoris grisonnants, et empreint d'une expres-
sion de grande bienveillance courtoise et digne à la
fois, tel est M* Cartier.
Il a été un des secrétaires favoris de Nicolet, ce
grand avocat qui nous a été trop tôt enlevé.
M« Cartier a la parole d'une sobre élégance,
comme son style dont nous serons assez heureux de
pouvoir reproduire quelques phrases.
Nous nous souvenons parmi ses principales causes,
au civil, de l'affaire Audouard contre M™" Olympe
Audouard, — Le Sénecal contre de Chénier, à
propos de l'histoire du maréchal Davout, — Louis
Blanc contre de Panaieff; — en police correction-
nelle, l'affaire des mines d'or de l'Uruguay; — aux
assises, le procès de la revanche, etc.
Il est conseil des Compagnies des chemins de fer
de l'État, des wagons-lits, etc.
Digitized by
Google
24 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Depuis de longues années ses capacités et son
honorabilité ont reçu l'hommage de l'élection au
Conseil de TOrdre.
M* Cartier n'est pas seulement un orateur, mais
un écrivain et un lettré délicat ; s'il a publié des
études juridiques, telles que La Réforme projetée du
Code de Procédure civile ^ « A propos du divorce », on
lui doit aussi des œuvres biographiques sur Charles
Ballot, Paul Andral, etc.
Nous avons même retrouvé dans l'intéressante
étude sur Nicolet, due à la plume de M" Albert Mar-
tin, une étude charmante faite par M* Cartier, sur la
vie que menait, dans sa villégiature de Villerville,
leur illustre patron. C'est évidemment un cœur des
plus élevés qui a dicté à un esprit des plus délicats
ces lignes que nous citons avec reconnaissance. Elles
font autant l'éloge de celui qui les a appréciées et
recueillies que de celui qui les a écrites et de celui
qui les a inspirées.
«... Les vacances, Nicolet les passait au bord de la
mer, dans une charmante maison de campagne qu'il
s'était fait construire à Villerville, non loin de Trouville.
« Là, tout en jouissant des beautés d'une nature
incomparable, dont il avait le sentiment profond, il
goûtait le plaisir, plus vif à ses yeux, de réunir autour
de lui ses amis On y voyait de futurs membres de
l'Institut comme Félicien David, et, inconscient
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 25
encore de sa gloire future, promis, sans s'en douter,
aux palmes académiques, son plus ancien et son plus
cher ami, M. le bâtonnier Rousse.
« Secondé par sa femme, Nicolet pratiquait Thos-
pitalité avec une simplicité charmante et une bonne
grâce exquise. Laissant à tous une entière indépen-
dance, il étudiait les goûts et habitudes de chacun,
pour que dans sa maison ses amis pussent en quelque
sorte se croire chez eux. On était agréablement sur-
pris, en rentrant dans sa chambre, de trouver à côté
des mille raffinements du confort que multipliait une
ingénieuse prévoyance, Tauteur favori dont on avait
parlé la veille, le poète aimé dont on avait cité les
vers.
« Mais, au-dessus de ces qualités d'une intelligence
d'élite, quel cœur, quelle sensibilité vraie, quelle
affection sincère pour ceux qui l'entouraient ! Pour
rendre sensible aux yeux ce penchant de son âme
aimante, un artiste de ses amis l'avait représenté,
dans un dessin familier, entouré de mains qui se ten-
daient vers lui, et que les siennes cherchaient à
saisir
« Heures fortunées, comme toutes les joies de ce
monde, trop vite évanouies ! Elles marquent peut-être
le point le plus élevé, et comme le zénith de cette
brillante carrière. Jeune encore (il avait un peu plus
de 40 ans), déjà célèbre, voyant sa réputation
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
s'étendre, et son nom grandir chaque jour, Nicolet
offrait à ceux qui l'ont connu à cette époque la par-
faite image de l'homme heureuXj mais d'un heureux,
dont le bonheur, conquis parle travail, ennobli par fa
générosité du caractère, ne provoquait autour de lui
que sympathie et respect, »
Ces lignes se passent de commentaires ; on est
heureux^ quand on a connu Nîcolet, de voir un
homme comme lui ainsi apprécié par un homme
comme Ernest Cartier.
Rappelons ici le souvenir de son frère qui a laissé
une grande réputation comme magistrat.
Parmi ses secrétaires : citons Cruppî, ancien
secrétaire de la Conférence 1877-78, Prix Paillet,
substitut à Paris, et devenu aujourd'hui Tavocat géné-
ral bien connu aux assises de la Seine ; — Wattînne,
substitut à Chartres; — Morîllot, avocat très dis-
tingué, ancien secrétaire de la Conférence 1874-75^
conseil de la Compagnie des Huissiers, que nous
avons déjà vu dans d'intéressantes affaires, telles que
celles des anarchistes Pini et Schouppe, défendus
par Labori et Morillot; une curieuse affaire d'entrée
en fraude de tabacs j en quantités considérables,
dans laquelle, résultat bizarre, tous les introducteurs
furent acquittés ; le seul condamné fut un malheu-
reux garçon de café qui en avait écoulé quelques-
uns ; — Mathelin (égouts de Paris) ; — Wartheimer^
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI «7
baron Franchetti. — Lamarre, avocat à Paris. Enfin
Raoul Roussel, qui a sa place dans ce livre.
AUTEUR DE l
Études sur la réforme projetée du Code de procédure
civile, 1867.
A propos du divorce, 1884.
Notice sur Charles Ballot, 1887.
Notice sur Paul Andral, 1891.
Digitized by
Google
98
M^ CHOPPIN D'ARNOUVILLE
CHOPP[N D'ARNOUVILLE (HEKRi-AUGlJbTïK)
Nk LE 27 AVR[L 1H29 A BORÛEAli?t.
St'BSTîTUT A Bau Mb*- US- Dames le jî juin iGçï ; a Vesoul ue 20 hae 18^4*
Procureur [mférial a Baume-les-Dames le 14 décembre id^8.
Substitut du Procureur rJiiirRM. a LïMOGes, lu 17 novi^mbre 1SÇ9;
AVOCAT C^NbRAL LE T4 MARS iBôl.
Premier atocat général a M ojtTPELLiEft La 27 d^:ckmbre t86^.
Procureur impï^.ruj. a Lyon le 7 mars 1868.
révoqué le j septembre 187o,
Avocat a Monti^elliir, membre du Conseil, iû septembre 1870,
Avocat général a Paris le 23 août li^j}.
Conseiller i> État» SfcCRf.TAtRi g^nIiul du MiwisTfeRE Di i.A Justice
Ll 2B NOVtMBRE 1877,
Avocat général a Parie, le 20 décembre 1^77*
révoqué le ij mars 1879.
Avocat a Paris le 3^ mars 1879»
Chevalier de la Légion d'honneur \e 14 août iMj.
Officier le 8 novembre 1877,
Officier d'Académie, commandeur de SAiMT-GnÉGOiRB-PU-CUkiST-D'ISA-
BELLE-L a-Catholique, etc.
N véritable parlementaire d'autrefois, que les
intolérances de la politique moderne nous
ont heureusement ramené.
M*" Choppin dVArnouville avait un lourd héritage,
dont le poids eût été difficile à porter pour un autre,
et il a su ajouter un de ses plus remarquables anneaux
à cette chaîne d'honneur et de talent, qui te relient
au chef de sa famille.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 29
En effet, depuis René Choppin, sire d'Arnouville,
le premier jurisconsulte du xvi* siècle, ses aïeux ont
tous été conseillers ou présidents à mprtier au Parle-
ment de Paris, avec le titre de premier Président
héréditaire de la Cour des Monnaies ; on peut voira
THôteldes Monnaies de Paris la série de leurs profils
frappés sur des médailles.
Pour tracer celui de leur descendant, emprun-
tons à « Ignotus », dans le numéro du Figaro du
27 mars 1878, ce,portrait remarquable à tous égards :
« Oest bien un des représentants de l'ancienne
« magistrature qui s'est modernisée sans effacer son
« cachet. — De taille moyenne, mince, élégant et
u sévère, froid et gracieux, figure maigre, aux traits
« accusés. Il parle lentement, son geste est simple,
« seule la statue de la loi a moins de gestes que lui. »
M® Choppin d'Arnouville a une grande pureté de
parole, un peu froide peut-être, mais cependant où la
chaleur se fait parfois sentir ; il semble qu'il se sou-
vienne alors qu'il est Tarrière-neveu de Bossuet !
Ajoutons qu'il a été plusieurs années le secrétaire de
Delangle.
Comme magistrat, Choppin d'Arnouville a eu une
véritable spécialité des affaires d'assises, il a porté
la parole dans les affaires Godefroy (1877), Moyaux,
— Billoir, — veuve Gras, etc., — ayant toujours à
lutter contre les plus redoutables adversaires que lui
Digitized by
Google
30 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Opposait le Barreau, Lachaud, Carraby, Démange.
C'est encore sur ses conclusions que la Cour de
Paris a rendu son arrêt dans la fameuse affaire des
Aciers Bessemer, contrairement au jugement que
M= Pouillet avait obtenu du Tribunal de la Seine, et
qui eût entraîné la ruine de toute l'industrie métallur-
gique française ; dans celle des œuvres posthumes
d'André Chénier, etc.
Comme avocat, il a également eu de grandes
aiïaires. Nous l'avons vu dans celle des Dominicains^
au mois de novembre 1 880, évoquer, dans une superbe
péroraison, les souvenirs de Lacordaire en s'écriant :
« C'est bien le moins que ceux qui vous ont donné
cf une province aient quelques pieds de terre française
« pour y mourir en paix. »
Citons encore les affaires Cochin et de Lassus, —
Quisard( Union générale), à Lyon; — Aucher,en 1885;
— la nullité de mariage d'Aquin, en 1891.
Les principaux collaborateurs de M* Choppin
d*Arnouville ont été Emmanuel de Las Cases, qui
trouvera certainement sa place dans la deuxième série
de ces notices biographiques ; — Fliche, ancien
secrétaire de 1881-82, lauréat de la Faculté de Droit
de Paris, auteur de divers ouvrages archéologiques
ou de droit, collaborateur de la Galette des Tribunaux,
et qui s'est déjà fait une situation ; — Louiche-Des-
fontaines, ancien lauréat de la Faculté de Droit (1880),
Digitized by
Google
s'ifC'F,-"
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 31
avocat distingué, ancien chef du Secrétariat du Garde
des Sceaux, membre du Comité judiciaire de la
Société de. protection du Travail des Enfants dans les
Manufactures, auteur de V Expatriation à Rome, —
de VEmigratioriy — de VHistoire des impôts indirects
en France^ etc.
AUTEUR DE :
Discours. — Respect de la tradition (1863). — Progrès
moral (1866). — Langage judiciaire (1875).
--^XCK5<&-
Digitized by
Google
3«
M^ CLAUSEL DE COUSSERGUES
CLAUSEL DE COUSSERGUES (Claude-Charles-Jules)
Né LE 3 DÉCEMBRE l8^I.
Avocat LE i*' juillet 185 j.
Membre du Conseil de l'Ordre.
Et depuis 187 1 conseiller général de l'Aveyron (président, 1880}.
DépuTÉ de l'Aveyron, 1889.
il
,*..
pUNE physionomie ouverte, grand, taillé en
force, Clausel de Coussergues est un vrai
montagnard de cette belle et forte race du Centre
de la France !
Il est en effet issu d'une très ancienne famille de
l'Aveyron.
Après de solides débuts dans la Procédure, il est
demeuré plusieurs années principal clerc de l'étude
Glandaz, alors la plus importante de Paris.
Depuis il est devenu avocat d'affaires dans toute la
force et le meilleur d^i terme ; il plaide avec une remar-
quable clarté et une logique serrée ; il recherche, avec
raison, plutôt les arguments que l'éloquence propre-
ment dite, souvent inutile et quelquefois dangereuse
à la cause.
Clausel de Coussergues a été mêlé à tous les
Digitized by
Google
^^^WT^^''
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 33
grands procès financiers qui ont été jugés depuis
50 ans, Crédit rural, Union générale, Comptoir
d'escompte, etc.
On se rappelle également, parmi ses causes « pari-
siennes », qu'il a fait condamner le célèbre Hugel-
mann, l'ancien secrétaire de M. Thiers, auteur des
Tyrtéennes et autres chants !
Clausel de Coussergues n'avait pas à continuer
que les traditions de son grand-père, conseiller à la
Cour de cassation ; de son père, magistrat égale-
ment; petit-neveu de Tévêque Clausel de Montai,
qui a joué un rôle important sous le gouvernement de
Juillet, il devait désirer se mêler à la politique de son
pays.
Aussi, depuis une vingtaine d'années, est-il Con-
seiller général de TAveyron, et depuis 1880 en est-il
chaque fois réélu président.
En 1876 il a manqué d'en être élu sénateur, il avait
même obtenu tout d'abord la majorité, et c'est par
suite des surprises du scrutin de liste que son dépar-
tement s'est trouvé privé d'un tel représentant.
Mais il fut élu député en 1889.
Notons parmi ses secrétaires : Legey, avocat ; —
Emile Straus, déjà connu au Palais, qui aura sa place
dans la prochaine série de biographies, que nous
avons vu figurer dans nombre d'affaires, telles que
Céline Montalaud contre son masseur, qui a amusé
3
Digitized by
Google
34 LES AVOCATS D'AUJOURDHur
tout Paris, — Tacleur Marais contre Konîng, direc-
teur du Gymnasej — le banquier Jacques Meyer, —
le Théâtre-Libre contre le journaliste Bauer^ etc.
Il a également eu comme collaborateurs : son frère,
Xavier Clausel de Coussergues, que nous regrettons
de voir abandonner un peu le Palais; — Gastînegnî.
décédé; — Delafosse, avocat; — Lebel, ancien
secrétaire de la Conférence 1 872-7 j, qui lui a prêté
un concours aussi dévoué qu'utile depuis nombre
d'années; — Salmon, fils du conseiller à la Gourde
cassation; — Gontard, lauréat des Facultés de
Grenoble, de Paris, du concours généra! des Facultés
de Droit (prix du Droit français et romain), — de
thèse de doctorat, etc.), auteur de divers ouvrages :
De l'effet des conventions matrimoniales sur les droits
des créanciers antérieurs au mariage, de ï Organisation
du Comtat venaissin avant 17S9,
Silvy. avocat de talent^ d'origine académique ypeik-
fils de M. de Pongerville ; il a su se faire au Palais
une situation qui serait meilleure encore si la politique
ne l'avait aussi un peu détourné ; candidat à la dépu-
tation en 1889^ dans le département de la Seine,
Guillaume Silvy, n^a échoué que de quelques voix.
--^>SÛ83î<3-
Digitized by
Google
ï"j?*'-.>'-«:-*-''"^'"
35
M^ CLÉRY
CLÉRY (Louis-Léon)
NÉ LB 9 AOUT i8}i A Paris.
Avocat le ii novembre iS^.
Secrétaire de la Conférence, 1855-56.
Membre du Conseil, 1875-79.
Chevalier de la Légion d'honneur.
l'iL n'y avait pas d'esprit en France, il l'aurait
inventé I disait M« Cléry, d*Aurélien Scholl
dans une de ses plaidoiries ; — on pourrait aussi jus-
tement appliquer à Tavocat son jugement sur le spiri-
tuel écrivain.
Il suffit d'entrevoir Cléry pour s'en assurer ; il est
bien Tincarnation de cette gaieté « franche et toute
parisienne » dont il parle lui-même dans ses Souve-
nirs du Palais.
La figure entièrement rasée (comme Napoléon et
Pierrot, disait Théodore de Banville), le visage fin,
un peu aigu comme sa parole, les cheveux courts, à
la Bressant, la bouche légèrement sardonique, tel se
présente M* Cléry.
A la barre, c'est un des plus terribles adversaires
que Ton puisse trouver ; son ironie emporte le mor-
ceau, et, pour peu que Ton y prête, il a de ces mots
Digitized by
Google
' -^rl V
'^^.' 'fli"l*P5P'î%'
36 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
dont on ne se relève pas. — Nous en citerons un
exemple; un jour, plaidant comme partie civile, contre
un maître chanteur, directeur d'une de ces feuilles qui
ne publient que de prétendus « scandales » : — « Le
« journal, le , s*écriait-il, c'est une pince-monsei-
« gneur avec laquelle on crochette le coffre-fort des
« personnes ; » et il concluait : « c'est-à-dire que
« c'est la poule aux œufs d'or que M. X... se pro-
« posait d'élever sur son petit fumier I »
Cléry a débuté sous les auspices de Bethmont, il
a été secrétaire de la Conférence des Avocats et
membre du Conseil en 1875 : voilà pour les honneurs
professionnels.
Il s'est peu occupé de politique, il s'est borné,
lorsqu'en 1870 M'^ Sénart a été envoyé en mission,
comme ministre extraordinaire, près le roi d'Italie,
à accepter d'être secrétaire général de cette ambas-
sade, mais sous deux conditions, aussi bizarres que
rares pour un secrétaire général ordinaire : c'est
qu'on ne lui donnerait ni appointements ni déco-
ration.
Cléry a néanmoins été décoré depuis, mais il ne
voulait, croyons-nous, l'être que comme avocat. Les
principales affaires de Cléry sont considérables ; on
trouve quelques-unes des plus intéressantes dans ce
livre disparu presque dés sa naissance, Souvenirs du
Palais,
Digitized by VjOOQIC 1
1
LES AVOCATS D^AUJOURD'HUl
37
M'' Cléry Ta en effet supprimé aussitôt, et ce qu'il
faut qu'on sache bien, c'est que ce sacrifice n'a été
fait qu'à la dignité et à l'intérêt du Barreau. Le pré-
texte, en effet, n'eût été que trop accueilli pour
renouveler les attaques dont notre Ordre a été si
souvent l'objet: — cet Ordre dont Tun de ses chefs
les plus autorisés disait qu'il est plus facile à allaquer
quà défendre !
C*est à ce propos même qu'un de ceux qui
s'étaient le plus signalés par ses attaques écrivit à
l'auteur après la suppression de son livre : <( Ah !
quelle belle occasion vous nous faites perdre ! »
— Les plaidoiries contenues en ce volume sont
celles qu'avaient fait naître les grandes luttes litté-
raires au sujet de la Tour de Nesic ; — entre Sardou
et Mario Uchard, pour Odette et La Fiammina; —
l'affaire si scabreuse du volume plus scabreux encore
de Bonnetain, Chariot; — la séparation Santerre
où il a succédé à Allou^ qui avait plaidé en pre-
mière instance contre Bétolaud ; — les affaires
Roustan-Rocheforl, Lemerre-Charpentier (œuvres de
Chénier) ; — Got, Comédie- Française (dissolution);
— Marais-Koning ; — Bloch-Peragallo (Casino de
Dieppe) ; — Contes de La Fontaine (édition des Fer-
miers généraux) ; — et celles de Challemel-Lacour,
Maurice Joly, Francisque Sarccy, Geofirin, About
{XIX^ Siècle), etc. etc.
Digitized by
Google
j% LES AVOCATS D'AUJOURD HUI
Nous avons souvent entendu M^ Cléry, se présen-
tant comme partie civile, et il est facile de so rendre
compte du merveilleux procureur général qu'il eCit été,
si la Magistrature, au lieu du Barreau, avait eu l*hon-
neur de le compter dans ses rangs.
De nombreuses sociétés^ auteurs et compositeurs
dramatiques, les ministères du Commerce, de Tlns-
truction publique, la Banque de France, la préfec-
ture de la Seine, les premiers théâtres ont tenu à
l'avoir pour conseil ; même il est membre du Conseil
supérieur des colonies !
Comme collaborateurs nous lui connaissons Félix
Herbet, aussi dévoué que distingué, ancien secrétaire
de la Conférence de 1875-76, prix Lîouville de 1876,
auteur de divers ouvrages de droit, d'archéologie, ou
purement littéraires, à qui, et c'est le meilleur éloge
qui puisse en être fait, M'= Cléry a dédié ses Souvenirs
du Pativ's.
Citons encore, au hasard. Fernand Worms, depuis
secrétaire de M^ Rousse et que nous verrons dans
le présent volume ; — Allain-Targé, devenu pré-
fet; — Brizard, Munier-Jolin, qui ont de bonnes
situations au Palais ; — Gallichet, qui signe Galli
dans VÈvéncmenl; — Chenu, ancien secrétaire de
la Conférence ï8So-8i, auteur d'un remarquable
éloge de Duvergier ( Discours de rentrée de
18S0) et d'un volume, Chasse et Procès y livre pour
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 39
lequel M* Cléry a écrit une préface avec tout son
esprit !
AUTEUR DE
Souvenirs intimes.
Souvenirs du Palais 1891.
-^«38Qîc^-
Digitized by
Google
40
M« CLUNET
CLUNET (Edouard)
né le ii avril 1845 a grenoble.
Avocat le 29 décembre 1866.
m
BE taille moyenne, la physionomie franche,
ouverte, Tair plus jeune même qu'il ne Test,
Clunet prouve ainsi que le travail sain ne fatigue pas :
le mens sana in corpore sano des Anciens.
En effet, c'est un travailleur de premier ordre, et,
ce travail, venant en aide aux excellents moyens d'une
nature heureusement douée, a donné les résultats qui
le font remarquer.
Clunet a débuté sous les auspices du grand Senart
dont il a été longtemps le secrétaire, et dont il a pris
l'exquise urbanité et la dialectique à la fois spirituelle
et serrée.
Senart, qui n'a pas été seulement un grand avocat,
un de nos plus honorés bâtonniers, avait, on se le
rappelle, joué un grand rôle politique : — président
de l'Assemblée en 1848, et vice-président de la
Chambre en 1877, il a su préserver son jeune et
brillant secrétaire de la tentation de la politique,
heureusement pour lui et pour le Barreau.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD HUT 4!
Mais de ses études spéciales faites dans l'origine
avec M" Senart est venu à Clunet le goût particulier
des questions internationales, qui Ta amené à fonder
le Journal de Droit înternaiionaî privée dont il serait
superflu de faire Téloge et qui, depuis dix-sept années,
rend les services que l'on sait.
Parmi les principales affaires de M*' Clunet, nous
rappellerons : Philippart, — la succession de la
reine Maric-Christîne, — ^ celles des métaux et du
Comptoir d*escompte, — Slern, — ICoechlin, — GiU
Blas, — Fouquier, — Camille Lemonnier, — Rafto-
pouloSj L'hérie, etc.
Il est conseil de diverses administrations. Assis-
tance publique, etc.
On remarquera aussi, dans la nomenclature de ses
ouvrages, cette nature spéciale et toute internationale
de ses principales études dont beaucoup ont parti-
culièrement servi à nos malheureux compatriotes
d'Alsace-Lorraine.
Parmi ses secrétaires signalons ; MM, Montéage,
ancien substitut au Tribunal de Laval, actuellement
avocat à Paris; — Edouard Aubert; — Jeanneney,
deuxième secrétaire de la Conférence de 1889-90,
auteur de Crédit agricole mobilier et du discours de
rentrée si remarqué sur L'éloquence judiciaire; —
Alfred Michel, juge suppléant à Reims, décédé.
Digitized by
Google
43 LES AVOCATS D*AUJOURDHU[
AUTEUR DE :
Questions de droit relatives à TExposition de 1878.
Concordance des résolutions du Congrès de la Propriété
artistique, 1879.
Outrage aux bonnes mœurs par la voie de la presse dans
les relations internationales. *
Du défaut de validité de plusieurs traités diploma-
tiques. ï88o,
Oilenses et actes hostiles commis par des particuliers contre
un Etat étranger- 1887,
Questions de droit relatives à Tincident franco-allemand
de Pagny (affaire Schnœbélé), 1887,
Etude sur la convention d*Union Internationale pour le
protectorat des œuvres littéraires et artistiques. 1887.
Incident du Consulat de France à Florence. 1888.
Abordage du navire français Viflc-dc-Virtoria tt du qui-
rassé anglais Sultan. 1888,
La question des passeports en Alsace-Lorraine. 1888,
Journal Le Droit [uîcrnatîonLil privée 1874-91 (fondateur].
— ^Ji8gS3<^-
Digitized by
Google
M= COMBY
COMBY (Camille-François)
NÉ LE II SEPTEMBRE iSjO A POMPADOUR (CORRfeïE).
Avocat le io novembre 1875.
RANDE taille, figure régulière accompagnée de
longs favoris noirs, M* Comby a ce qu*on
appellerait dans Tarmée « une belle attitude »,
"A quarante ans il est arrivé, et arrivé seul, sans ce
patronage qui a souvent si puissamment aidé quelques-
uns de ses confrères.
Il a figuré, et au premier rang, dans les plus grandes
affaires contemporaines d'assises ; c'est ainsi qu'on
Ta vu dans cette horrible affaire Gamahut ; — il avait
plaidé également la fameuse cause aux incidents si
variés du célèbre zouave guérisseur Jacob.
Comby a été l'avocat de Prado. On se souvient du
mystère étrange qui a enveloppé ce dernier criminel,
et dont le voile a seulement été levé pour son dt^fen-
seur et une autre personne (?) ; — jamais rien n'en a
transpiré, et cette cause célèbre méritait à tous égards
d'être une des principales de M* Comby. Rappelons
Digitized by
Google
44 LES AVOCATS D^UJOURDHUl
aussi les affaires Wilson, RocKefort^ du dentiste
Duchêne, etc.
C'est un des plus jeunes membres du Barreau se
présentant avec un bagage aussi complet de causes
Importantes ou retentissantes.
Ce n'est pas seulement au criminel que s*esl dis-
tingué Comby, il plaide aussi fréquemment au civil, et
est conseil de diverses sociétés ou chambres syndî-
cales (rAlimentation, etc.).
Digitized by
Google
45
M" COULON
COULON (Henri-Laurent)
NÉ LE 18 DÉCEMBRE 185^, A PaRIS.
Avocat le 24 janvier 1876.
Professeur a l'École des Hautes-Études commerciales.
Professeur a lMnstitut Philotechnique.
m
|n jeune et un laborieux, dont le bagage déjà
bien lourd est allègrement porté.
Jamais celui qui le rencontre au théâtre ou sur le
boulevard ne devinerait dans ce grand jeune homme
un avocat déjà éminent et le travailleur dont nous
énumérerons plus loin les nombreuses œuvres.
M'' Coulon est en effet grand, mince, et, sans
l'expression gaie, spirituellement française des yeux,
il aurait l'apparence d'un Anglais.
Nous Tavons vu aux assises dans l'affaire Pestel
(assassinat de trois marchandes de vin) ; dans celle
des cochers assassins (Exposition de 1878) ; dans
celle de la rue Ramey, « un mari qui jette sa femme
par la fenêtre » ; dans celle de Ferlin dit « l'Homme
aux cinquante-quatre enfants » (assassinat, inceste,
infanticide et viol) !
Digitized by
Google
46 LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI
Puis les affaires si parisiennes de Jane May, Tartiste
du Gymnase ; — celle du comédien Guitry contre le
Conservatoire, qui a entraîné la modification du libellé
des engagements signés par les élèves ; — celle de
Georges Laguerre, poursuivi devant la Cour, toutes
chambres réunies, pour une réunion au Cirque Fer-
nando ; — rincendie de rOpéra-Comiquc ; — Crédit
mobilier Portugais, la Panclastite-Turpjn, Cournon,
à Aix, etc.
En somme, de grosses affaires de tous genres.
D'ailleurs, si dans ses ouvrages on voit une ten-
dance à spécialiser Tétude du divorce. Fauteur révèle
les aptitudes très générales de l'Avocat.
La meilleure biographie à écrire de M-^ Couton
serait simplement !a liste des affaires qu'il a plaidées
et des ouvrages qu*il a écrits.
11 est ou a été conseil de rOpéra-Comique, du Syn-
dicat professionnel des artistes, de diverses sociétés
et compagnies d'assurances.
Parmi ses collaborateurs remarquons : Bertron»
secrétaire de la Conférence 1S88-S9 ; — Réty, attaché
au ministère de la Marine ; — Pacton, procureur de
la République à Brioude ; — enfin Bourgeois et
Georges Houard, son collaborateur pour le Code
pratique des assurances maritimes^
Digitized by
Google
^^m^m^r.
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 47
AUTEUR DE :
Jurisprudence de la Cour de cassation sur la loi électorale
de 1874.
Jurisprudence de la Cour de cassation sur la loi relative à
rivresse.
Étude pratique et projet de loi sur le Jury en matière
correctionnelle (avec Albert Faivre].
Manuel formulaire du divorce et de la séparation de corps
(loi de 1884-86).
Jurisprudence du divorce.
Commentaire de la loi sur les marchés à terme.
Condition des enfants naturels reconnus dans la succession
de leurs père et mère.
Code pratique des assurances maritimes (avec Georges
Houard)
Des agents diplomatiques.
Législation nouvelle des faillites.
Le divorce et la séparation de corps (5 voL).
Le divorce et l'adultère. ^
Digitized by
Google
4S
'^yT^iflm-
W CRESSON
CRESSON (Guillaume-Ernest)
NÉ LE 6 NOVEMBRE 1824 A CaLAIS.
Avocat le 9 novembre 1846.
Secrétaire de la Conférence, 1848-49.
Prix Chapon-Dabit (1849 unique).
Préfet de Police, 1870-71.
bâtonnier, 1890-91.
Chevalier de la Légion d'honneur.
UAND on voit passer M« Cresson, la main
dans la poche, le bras maintenant sa serviette
un peu écartée, légèrement incliné, comme chargé
d'un poids et suivant des pensées absorbantes, on
craint de l'aborder. — Mais il vous voit, Toeil se
détend, devient gracieux, bon, et Ton sent de suite
que la main qui vient presser la vôtre est loyale
comme l'homme aimable, Texcellent avocat, le bon
citoyen qui vous la tend.
Nous disons Thomrne aimable, c'est qu'il est impos-
sible de causer un moment avec lui sans en remporter
cette impression, il met bien en pratique cette phrase
de son discours du Bâtonnat où, faisant un portrait de
ÏAvocatf il nous dit : « Par les paroles et par les
Digitized by
Google
r-yT^- •
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 49
« manières, sa politesse et son tact obtiennent que
« tous soient contents de lui. »
Avocat excellent, il avait débuté dans une maison
de banque; mais bientôt, emporté par la vocation, il
entre au Barreau en 1846, et se fait de suite remarquer
dans quelques affaires criminelles.
Il combat les insurgés de 48, mais reprend aussitôt
sa robe pour les défendre vaincus.
Nous citerons, dans ses principales affaires, celle
de Jeufosse contre Berryer, et des assassins du géné-
ral Bréa en 1848.
Après la condamnation de ceux-ci, il chercha vai-
nement à obtenir leur grâce, et le jeune avocat reçut
alors de Victor Hugo des éloges et encouragements ;
— 22 ans plus tard, le grand poète devait renouer ses
relations avec le Préfet de police pour lui demander
la liberté de Louise Michel ! — Rapprochement sin-
gulier. Rappelons également l'affaire Chenavard, —
Sauvage (destitution d'agent de change), — Trans-
continental, Memphis El Paso, — chemin de fer
Victor Emmanuel, — Huîtrières du Morbihan, —
Adam contre Juliette Lamber.
M* Cresson avait déjà, tout jeune, mérité une dis-
tinction exceptionnelle du Conseil de TOrdre dont il
devait un jour être le Bâtonnier. Un bienfaiteur de
l'Ordre des Avocats avait fait de sa bibliothèque un
legs qui devait être remis au jeune avocat que dési-
Digitized by
Google
jÔ LES AVOCATS D'AUJOURD^HUl
gnerait le Conseil. — Cresson fut considéré comme
le plus digne, et cette bibliothèque est devenue le
noyau de celle du bâtonnier*
Nous avons dit aussi que M* Cresson est un bon
citoyen, — il Ta prouvé aux heures sombres, car
celui-là, au contraire de tant d'autres, n'a pas proiîté
de la politique, mais lui a beaucoup donné.
C'est en 1870, pendant le siège de Paris, au len-
demain de rémeute du j x octobre 1870, qu'un a pensé
à lui, — il n*était pas de la curée du 4 septembre^
mais on savait trouver Thomme du devoir quand la
République en aurait besoin.
Le poste était délicat et plus que dangereux : le
patriote ne pouvait refuser,
11 faudrait refaire l'histoire de la fin du siège de
Paris, pour dire tout ce qu'a fait le préfet de police
d'alors :
Mesures de protection pour le Gouvernement,
soins matériels des monuments et objets d'arts, luttes
de tous les jours. — Enfin^ lors de la reddition de la
ville, plusieurs conférences restées célèbres avec
M, de Bismarck à Versailles, au sujet du ravitaille-
ment, et dont le récit, publié dans la Revue des Deux
Mondes, est une page d'histoire des plus intéres-
santes.
Puis, le flot de l'émeute montant, n'étant plus sou-
tenu par le Gouvernement qui tremblait sur sa base,
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI 51
il donna sa démission malgré les supplications réité-
rées de Jules Favre et du général Trochu.
M* Cresson n'a eu qu'en 1874 la croix de la Légion
d'honneur; il l'avait trop méritée pour la recevoir
plus tôt.
Rentré au Palais, membre du Conseil dévoué, il
guide volontiers les jeunes dans la carrière, donne
les meilleurs conseils pour l'exercice de la profes-
sion ; on voit qu'il se souvient d'avoir été secrétaire
de Liouville.
Ajoutons que Cresson a accompli sous son bâton-
nat une remarquable réorganisation de la Bibliothèque
des Avocats.
AUTEUR DE !
Discours : sur THôpital.
— du Bâtonnat. 1890.
Les premiers jours de F Armistice en 187 1.
Notices biographiques sur Busson-Billault, etc.
De la profession d'avocat (2 vol.).
Digitized by
Google
M' DA (*)
DA (Benoist)
NE LE tu MAI 1HT5 ^ ChaMBLY (OiSE).
Avocat le 6 avril iQv).
S^CRtTAlRE tîK LA Cû?tFÉRENCB, 184O-4I.
Membre ou CowijBïL, 1B81-84.
N des plus anciens et des plus respectables à
tous égards. Grande figure, un peu pâle, aux
favoris courts et blancs.
M*^ Da, dans le cours de sa longue carrière, n'a
point plaidé de ces affaires qui font du bruit, à raison
soit des personnalités en cause, soit des scandales
qu*elles remuent ; mais les affaires courantes, celles
qui sont vraiment utiles et indispensables aux transac-
tions et à la vie de tous les jours.
Voilà déjà deux ans qu'il a célébré sa cinquantaine
dans le Barreau !
Vie honorable, carrière au début de laquelle nous
trouvons une distinclionj la nomination de secrétaire
de la Conférence, et plus tard celle de membre du
Conseil de l'Ordre.
(') Nous avons eu le regrei d'apprendre que M* Da est décédé à
Mûtitmorency le 22 octobre 1891.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 53
Quand on parle de M* Da, il est impossible de ne
pas parler de son fils, jeune avocat fort distingué.
En effet, Henri Da^ né à Paris en 1853, a été deux
fois lauréat à la Faculté de Droit en 1874 et 1877 ; —
avocat depuis le 22 août 1874, il a été nommé plu-
sieurs fois lauréat de la Faculté de Droit, premier
secrétaire de la Conférence pour 1880-81, — juste
40 ans après son père, — rapprochement intéressant !
Il est auteur de divers opuscules: — Élo^e de
Delangle ; — Du contrat de compte courant, etc., et
conseil du Comptoir d'escompte et diverses autres
sociétés.
Digitized by
Google
54
M' DANET
DAN ET (Lours-CBAaLiE^ Albert)
NE LB 7 AOUT 1S46, A Privas (Ardèche),
Avocat le 7 novembre m^e.
SECRÉ'fAmB DE LA CoMFÉRBNCE, 187^-74.
Membre du Conseil, [890.
m
\e petite taille, l'air franc, décidé, avec la
moustache et les cheveux ras commençant à
grisonner, rien d'un avocat, au contraire Tapparence
toute militaire d'un chef de bataillon de chasseurs à
pied,
Danet a débuté on ne peut plus brillamment, et
continue de même, ce qui est plus beau !
Secrétaire de la Conférence en 1871-74, il s'est
ensuite formé aux affaires sous la direction d'Oscar
de Vallée.
Il a beaucoup plaidé devant les conseils de guerre ;
il nous suffira de rappeler les affaires du Commandant
Sablant j directeur de la prison militaire de Paris ; —
Philippot, jeune Saint-Cyrien ; — le maréchal des
logis de gendarmerie Cabis ; — enfin, tout récem-
ment, celle du Major Breton.
Le ministère de la Guerre, mis ainsi à même de
l'apprécier, Ta choisi comme conseiK
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 55
Aux assises, nous le trouvons dans les plus reten-
tissantes causes de Tépoque ; il faut évoquer les noms
des affaires : Gilles et Abadie (il plaidait pour Abadie) ;
Marchandon; Fenayrou, où il fit acquitter son client,
Lucien Fenayrou. — Il a été aussi extrêmement
remarqué dans l'affaire Eyraud, où il a soutenu, avec
une grande élévation de langue et de pensée, la
cause si intéressante des parties civiles, les jeunes
filles de l'huissier Gouffé.
Citons encore sa plaidoirie dans l'affaire de Jon-
quières et Fouroux, à Toulon, pour M°® Audibert et
dans celle de la bande de Neuilly.
Danet s'est donc trouvé jouer un rôle dans la plu-
part des principales affaires de ce temps.
Son talent est d'un caractère net, précis, comme
sa personne, avec une note particulière de franchise
et de bonne foi qui s'impose à ses auditeurs.
Il est aujourd'hui membre du Conseil de l'Ordre, et
l'un des plus jeunes ! Nous pouvons pronostiquer que
c'est un bâtonnier de l'avenir. .
Nous remarquons parmi ses secrétaires: d'abord
de Bruneau de Saint-Auban, déjà connu au Palais,
ancien secrétaire de la Conférence 1884-85, auteur
de plusieurs ouvrages, et collaborateur de divers
recueils de droit.
Puis M^ Leredu, ancien secrétaire de la Confé-
rence 1887-88, et M^ Mill.
Digitized by
Google
s6
W DAVRILLÉ DES ESSARDS
DAVRILLÊ DES ESSARDS (Hewri- Ferdînand)
NÉ LE s JUILLET l8jO A PaR^S.
Avocat lb 7 avril 1B7J*
DÉCORÉ DE Î.A MEDAILLE MILITAIRE ( 1@70 ).
CÛMSEILLER MUNICIPAL DE PaR[S^ iBqO.
*
N peu fort, le teint coloré, la barbe taillée en
pointe, Fœil vif et spirituel, Davrillé des
Essards porte gaiement le poids de sa double exis-
tence d'avocat et de conseiller municipal, sans que
Tune nuise en rien à Tautre.
Tout jeune engagé volontaire au iig*^ de ligne en
1870, il a pris à tous les combats livrés autour de
Paris une part qui lui a valu la médaille militaire.
Il a débuté brillamment devant les conseils de
guerre après la Commune ainsi qu'aux assises.
Au civil, nous Tavons vu plaider d'importants pro-
cès ;on se souvient, entre autres, de Taffaire Duverdy-
Zola, qu'il eut Thonneur de plaider contre M* Rousse,
— de celle du Diacre Michel à la Cour de Poitiers^
— de rinterdiction de Biré.
Davrillé des Essarts a également défendu José
Garcia dans le procès Prado ; il a plaidé dans l'affaire
de rincendie de TOpéra-Comique*
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 57
C'est aussi lui qui fit annuler, dans des conditions
particulièrement intéressantes ^ et rapportées par la
Presse d'alors, devant la Cour de Limoges, un juge-
ment rendu deux fois dans la même aiïaire, par le Tri-
bunal de Brives, contre un maire.
Enfin nous Tavons vu plaider pour Yvette Guilbert,
la célèbre chanteuse-diseuse, contre son Directeur,
dans cette aff^aire qui fit tant de bruit, et pour laquelle
les lenteurs ordinaires et proverbiales de la Justice
furent épargnées à sa cliente!
Davrillé a été, en 1882, un des fondateurs, avec
Raoul Duval, de la Revue Sociale^ pour traiter les
questions d'économie politique et sociale ; il a été
rédacteur judiciaire pendant quinze ans environ,
jusqu*au jour où ses fonctions publiques lui ont enlevé
le peu de loisirs que lui laissait le Palais»
Nommé conseiller municipal de Paris au mois
de m»i^;i890, il y traite spécialement les questions
ouvrières et d'hygiène; il a présenté plusieurs projets
de chemin de fer métropolitain et fait de nombreuses
conférences sur la mutualité, l'assurance, la réforme
de rimpôt, etc*
Ajoutons qu'il est président de nombreuses sociétés
de secours mutuels, notamment celle du XVI* arron-
dissement, des anciens sous-officiers et autres.
C'est, on le voit, une existence des plus et des
mieux occupées.
Digitized by
Google
58
M' DEBACa
DEB4CQ (Cu^UDE-LotîlS-GABRÎEL)
Ni LE 2 JANVIER 1844 A ÛHLÉArïS (LoiRET).
Avocat lk 8 novembre i!:ïï>2,
Secrë:ta[re de la Conférence, i 866*67.
LAURâAT DE LA FaCULTÉ DE DROIT.
MÉDAILLE D'Oftf CC M COUR 5 DE DOCTORAT, l&6f.
ORTE encolure, la barbe portée entière, la
bouche seule dégagée, l'apparence d'un
marm.
Après des débuts brillants comme lauréat de TEcole
de Droite où il a obtenu la médaille d'or des concours
de doctorat, M^ Debacq a été secrétaire de la Confé^
rence en 1866-67-
Depuis il est devenu peu à peu un des avocats les
plus occupés du Palais. Il plaide presque exclusive-
ment au civil, et beaucoup d^affaires financières ou de
contrefaçon.
Parmi ses afrairês ayant eu du retentissement, on
se rappellera celles des diamants de la reine d'Es-
pagne, — des vendeurs de titres de Tlmmobilière^
— de rEntrepôt de Bercy, — Crédit Foncier suisse,
— ' du Crédit viager, — coalition des huiles, — de
Digitized by
Google
LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 59
ta Société générale de commerce, du Comptoir
d'escompte et des Métaux.
Citons aussi celles des chemins de fer Espagnols,
Saragosse-Pampelune et Nord de TEspagne, —
Séville-Xérès et Andalous, ainsi que raffaire de
Beileval contre Goblet.
U emploie ses rares loisirs à écrire soit des études ,
juridiques ou historiques, soit dans des revues de
Droit.
Notons, parmi ses secrétaires^ MM, Vtreecque,
Baillot et Jauffret.
ÂUTEUK I>E :
L'éloquence au xix* siècle.
De l'action du Ministère public en matière civile.
Libéraux et démagogues au moyen âge.
Articles dans : Revue critique.
Recueil deDalloz.
Digitized by VjOOQIC
fc'î^-*V^i
,^^;;j7»^^V»^iT|<gNi^^|aft'*î^ ^Y^t
60
i^vj
M^ DE BIGAULT DU GRANRUT
DE BtGAULT DU GRANRUT (Louis)
NÉ LS 37 NOVEMBRE 184Î A SAÎKTE-MÉWilIOULD (MaRNH),
Avocat le ii sovembee iSéç.
MEMB&t tJU Conseil, 1892,
8m LOND, visage un peu pâle, accompagné d'une
i^J barbe blonde qui laisse la bouche rasée,
toute dégagée pour la parole, et un peu sarcastique.
De Bigault du Granrut acte secrétaire de Busson-
Billault, qui, oa s'en souvient, ne fut pas seulement
vice-président du Corps lég^îslatif, et ministre prési-
dent du Conseil d'Etat en 1870, mais aussi un avocat
remarquable de ce temps; 1! était à son cabinet en
même temps que Maillard, premier président de
Montpellier, et Flandin, le remarquable président de
la huitième Chambre.
11 s'est distingué dans beaucoup d'importantes
affaires, et notamment l'Union générale ; — Hor-
tense Schneider contre Bionne ; — liquidation judi-
diciaîre de la Société des métaux ; — il avait égale-
ment plaidé pour plusieurs groupes d'actionnaires du
Crédit général français, contre le baron d'Erlanger
Digitized by
Google
LES AVOCATS DAUJOURD HUI
él
et Berthier frères- Il a été nommé membre du Conseil
de l'Ordre en 1892, distinction dont il était digne à
tous égards.
Notons parmi ses collaborateurs: Derche ; —
Chambeau^ avoué à Fontainebleau ; — Pidancet,
gendre de M. Faisant, Téminent président de Ver-
sailles ; — Ricaud, secrétaire de la Conférence 1^90-
91, lauréat des Facultés des Lettres de Dijon, de
Droit de Paris, auteur d'une étude sur Warren Has-
-^isMJsa:^^^^
Digitized by
Google
mm
W DE CAGNY
DE CAGNY (Jules)
Ni LB lo AOUT I8|i A Paris,
Avocat a la Couti lb u novbmbrb 1854,
Memure du Copïsi!!,, i884-8â.
[n visage encore jeune, encadré de très courts
favoris qui commencent à s'argenter !
M= de Cagny est la courtoisie, ramabilité mêmes,
d*une bienveillance extrême pour les jeunes ; il suffit
d'en parler aux stagiaires qui Font eu pour rapporteur
ou président de colonne !
Mais cependant, si le sourire est gracieux, Toeil
sait parfois être bien railleur !
M* de Cagny n'a été le secrétaire de personne. H
s'est fait lui-même sa situation très honorable, à tous
égards.
Il a été guidé par son père, ancien avoué près le
Tribunal de la Seine, qui avait ensuite occupé lui-
même dans le Barreau une place importante, mais
qui le dirigeait de préférence vers son ancienne étude
De Cagny y entra en effet, y resta longtemps maître
clerc- c'est là qu'il acquit sa grande expérience de la
Digitized by
Google
LES AVOCATS DAUJOURDHUJ 6j
pratique des affaires, mais ses goûts devaient le
ramener à la Barre.
il y revînt, et en peu d'années se fit une excellente
situation, sans être le conseil attitré d'aucune grande
administration, sans avoir jamais plaidé de ces affaires
à grand retentissement. Il se contente non seulement
de bien plaider, maïs encore de bien diriger les affaires
de ses clients, ce qui est plus rare qu'on ne le croit.
L'estime de ses confrères Ta appelé et maintenu
au Conseil de l'Ordre jusqu'au jour où, pour en
faciliter Taccès à un autre, il s'en est volontairement
retiré.
M^ de Cagny est de plus premier suppléant de la
Justice de paix du T' arrondissement depuis 1865, il
occupe donc depuis 27 ans ces fonctions dans les-
quelles il a succédé à son père qui les avait occupées
lui-même pendant 45 ans, et à son grand-père, qui en
avait été investi dès leur institution. Combien de titu-
laires successifs et divers, le grand-père, le père et
le fils ont-tls suppléés !
Près de cent ans consécutifs de suppléance en
trois générations! C'est un rapprochement qu'il nous
a paru intéressant de faire. Quelle preuve de dévoue-
ment et d'honorabilité !
Parmi ses collaborateurs, nous trouvons : Challa-
mel, plusieurs fois lauréat de la Faculté de Droit de
Paris, prix Rossi, iSbo, secrétaire delà Conférence
Digitized by
Google
■ ^»
64 LES AVOCATS D AUJOURD'HUI
1878-79, auteur d'études sur les cédules hypothé-
caires ; — sur le régime de la ville de Brème ; —
sur l'hypothèque judiciaire ; — secrétaire de lâ
Société de législation comparée» etc. ; — Félix Rous-
sel, secrétaire de la Conférence 1884-S5;— Dupuich,
plusieurs fois lauréat de la Faculté de Droite secré-
taire de la Conférence 1887-88,
-t-^e jfmmi-t ' ■
Digitized by
Google
M" DECORI
DECORI (Félix-Alfrbd-Barthélemy)
Né LE i**" MARS 1860 A Paris.
Avocat le 2 avril 188 j.
Secrétaire de la Conférence, 1886-87.
il
[ecori est de taille moyenne, blond, visage
genre Charles IX, c'est un des plus jeunes
parmi ceux à qui leur notoriété assigne néanmoins
une place dans ces pages ; de plus il possède un
grand talent de parole, qualité beaucoup plus rare
qu'on ne pourrait le croire chez les avocats.
Combien d'avocats, en efiet, plaident admirable-
ment, qui ne sont ni orateurs ni écrivains.
Pour Decori, arrivé à un âge où d'ordinaire on est
encore presque à chercher sa voie, il parle et écrit
d'une manière remarquable.
Il suffit de lire quelqu'une de ses plaidoiries, par
exemple celle pour Eyraud, l'assassin du malheureux
huissier Gouffé, pour s'en convaincre.
Le succès dans cette affaire n'a pas répondu à
l'eflort, mais ce n'est pas sur le résultat qu'il faut juger
la plaidoirie.
Et quelle réflexion à la fin de celle de Decori !
5
Digitized by
Google
66 LES AVOCATS D'AUJOURD HUI
« 11 y a quelques semaines, le jury de Versailles
o accordait des circorislances atténuantes à un parrî-
ti cide ? Qu'a donc fait de plus Eyraud ? Rien de plus
tt horrible. Mais son crime a fait du bruit ! Car sachez-
a le bien, si sa tête toinbe, ce ne sera pas dans les
a détails du procès que vous trouverez les motifs de
« votre sévérité, ce sera dans le scandale énorme que
If cette affaire a causé ! n
C'est effroyablement juste» et tous les jours au
Palais il se présente des condamnations ou des
acquittements aussi scandaleux, car Us sont dus à la
passion du public ! - — Il est certain que l'assassin du
genre Eyraud doit souhaiter que son crime ne fasse
pas trop de ce bruit nuisible aux circonstances atté-
nuantes, et que Tassassin du genre Chambîge doit
souhaiter au contraire une large publicité qui amènera
des polémiques, et l'assurera d'une atténuation, sinon
de Fimpunité ; ils peuvent ainsi tous deux avoir
Tespoir de s'en tirer à meilleur compte.
Nous rappellerons, comme résultais, les acquitte-
ments du pompier André (incendie de TOpéra-
Comique), de Laminette (assassinat de Puteaux);
notons également les affaires Léoni (conseil de
guerre) ; — Métayer (Evreux) ; — Hoyos (Bcauvais);
— Sellier (affaire AUorto, etc.); — Laure, la sage-
femme, dans l'affaire Fouroux ; — Deviile, dans celle
de Courbevole, et Delbeuf-Bouly de Lesdain ! Enfin,
Digitized by
Google
':??5PP^-
ryr?
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 67
plus récemment, la bande de Neuilly ; — le notaire
Guyard (faux testament de la Boussinière), — et
l'acquittement de M""» Raymond, dans Taffaire de la
rue du Rocher.
Il est difficile de parler de Decori, sans dire au
moins quelques mots de son père.
M* Decori, père, un des anciens les plus hono-
rables du Barreau, qu'il abandonne un peu à présent,
y a été inscrit depuis 40 ans !
Il ne s'est pas contenté de plaider de nombreuses
et intéressantes affaires civiles et criminelles.
Quelques-unes d'entre elles ont tranché des ques-
tions nouvelles d'une grande importance; l'affaire
Clémaron (Cour de Riom) a présenté pour la pre-
mière fois la curieuse question de savoir si une femme
sourde-muette et aveugle pourrait valablement signer
quittance.
L'affaire V... a pour la première fois offert la
situation de deux Français s'étant naturalisés suisses
pour divorcer.
Nous sommes heureux de réunir encore, dans une
même notice, un père et un fils aussi distingués,
preuve vivante que les traditions de l'Ordre se per-
pétuent dans les familles de ses membres.
— ^;s28a5<?5s—
Digitized by
Google
isy^l®^^^^*^-^^'^'^^^^
68
M- DE JOUY
DE JOUY (A«AT0LE-JULES)
NÉ LE 7 MARS 1815, A GenWEVILLIERS (SEmB).
Avocat lk 7 wovj^MERe iB^O.
Substitut au Tribunal de la Seine, 1848,
Avocat le 15 février 1849.
|i Ton s'en rapportait à la brutalité d'une date,
on croirait que M* de Jouy a réellement
77 ans, mais, quand on le voit, on est tenté d'en
retirer lo, et^ quand on l'entend plaider ou causer,
d*en ôter t o autres 1
C'est une des figures les plus connues du Palais :
avec ses favoris blancs, son expression sardonique,
et surtout ses yeux saillants, abrités par d'énormes
verres.
M^ de Jouy est en effet d'une myopie invraisem-
brable ; il lui doit peut-être de voir les affaires de si
près que rien ne lui échappe. 11 plaide depuis 55 ans,
sans autre interruption qu'un court passage au Par-
quet de la Seine, comme substitut en 184B.
De Jouy s'est peu adonné aux assises ; — outre
les affaires civiles ordinaires et de nombreuses aflaires
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD'HUi 69
admînistraiiveSj il s'est principalement voué aux affaires
d'accidents.
Conseil des compagnies d*assurances, TUrbaine
et la Seine, contre les accidents. M" de Jouy est la
providence des cochers et de tout ce qui, conduisant
un chevalj espère écraser à peu près gratuitement ses
semblables; le nombre de ceux qu'il a fait renvoyer
plus ou moins indemnes à la suite d'écrasements variés
est immense. Il est également conseil des communes
de Courbevoie, Asnières, Colombes, Gennevilliers
et Enghîen-
Parmi ses affaires, nous citerons, tout récemment,
celle des faux accidents^ si curieuse; on se souvient
qu'une bande s'était formée, composée de cochers,
de comparses jouant le rôle de témoins et môme
d'agents, qui, après avoirsupposé un accident, s'enten-
daient de manière à partager le montant des dommages-
intérêts ou des transactions ; le dernier acte de cette
comédie toute parisienne s'est joué en police correc-
tionnelle.
M* de Jouy a eu de nombreux secrétaires pendant
ses longues années d'exercice.
Nous rappelons parmi les plus distingués ; Batbè-
dat, secrétaire de la Conférence en 1857-58, substitut
à Mayenne, puis à Laval et à Angers, procureur
impérial à Laval, et avocat général à Angers de 1871
à 1880^ et décédé la même année; — Chaubardat,
Digitized by
Google
?>'*
7Ô
LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI
avocat en province ; — Varambon, secrétaire de la
Conférence 1857-58, puis avocat à Lyon, procureur
général à Besançon, député du Rhône de 1876 à 8j,
sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Justice,
conseiller à la Cour de cassation, décédé en 1885 ;
Régis Coste, secrétaire delà Conférence 1872-73,
avocat à Paris, très occupé et à juste titre ;
Guillemant et Poulain, avocats à Paris ; — Manet,
membre du Conseil municipal de la Seine, frère du
peintre, décédé;
Gillet devenu juge au tribunal de Chinon; —
Guillot, actuellement son dévoué collaborateur.
Enfin, nous le citons le dernier, bien qu'à tous
égards, un des premiers, Gambetta; en effet le grand
tribun a quelque temps, à ses débuts, été sous les
auspices de M® de Jouy avant de travailler avec
Crémieux.
Digitized by
Google
71
M" DELIGAND
DELIGAND (Georges)
NÉ LE 5 JUILLET 1846 A SENS (YoNNE).
Avocat le aj janvier 1867.
M
|rand, brun, plutôt l'apparence d'un créole
que d'un Bourguignon.
Deligand a été secrétaire de Templier, encore un
de nos maîtres trop tôt enlevé au Barreau.
Il a plaidé avec succès et talent de nombreuses
affaires parmi lesquelles nous citerons celles de la
comtesse Clary contre Bretonneau-Clary, le sculpteur
Roucher, qui avait obtenu la médaille d'or au Salon
de 1891, etc.
D'une famille aux attaches absolument judiciaires,
ce que nous sommes toujours heureux de saluer !
Son père, avocat des plus distingués, au Barreau
de Sens, ancien maire de cette ville, conseiller géné-
ral de TYonne, etc.; — son beau-frère, M. Guillot,
le juge d'instruction dont le nom est au-dessus de
tout commentaire.
Deligand est avocat de diverses sociétés d'assu-
Digitized by
Google
^^p»
1
73 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
rances, de rAssociatton générale des médecins de
France, etc.
U a pour secrétaire un jeune avocat, M* Charles
Lambert,
AUTEUR DE
Les assurances contre l'incendie.
Digitized by
Google
1}
M« DEMANGE
DEMANGE (Charles-Gabriel-Edgar)
NÉ LE 22 AVRIL 184I A VERSAILLES (SeiNB-ET-OiSB).
Avocat le 8 novembre 1862.
Secrétaire de la Conférence, 1864-65.
Prix Liouville, i86ç.
Membre du Conseil, 1889.
Président de la Société de Médecine légale.
m
|E grande taille, il semble fait pour porter la
robe dont les plis drapent bien son torse
puissant, qui, par sa robustesse montagnarde, révèle
son origine vosgienne. Le visage coloré, la bouche
bien dégagée par les favoris brun clair, écartés, —
les yeux un peu saillants, achèvent de donner un ca-
ractère en dehors à celui qui peut être aujourd'hui
considéré comme le successeur du grand Lachaud.
En effet, Démange, qui plaide peu au civil, paraît,
comme son illustre devancier, s'être réservé pour
la lutte plus ardente et plus passionnée qui se livre
aux Assises ou à la Police correctionnelle.
Il a commencé très brillamment une carrière que la
suite devait montrer plus brillante encore.
Secrétaire de la Conférence en 1864-65, il obte-
Digitized by
Google
^-?WBJ
74 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
naît le Prix Lîouville en 1865 et il est depuis 1889
membre du Conseil de TOrdre.
Démange a débuté comme secrétaire de E. Leroux,
puis de M*" Carraby ; mais, emporté par son tempé-
rament, !1 devait abandonner la carrière purement
civile pour les causes criminelles qui devaient don-
ner plus d*essor a son talent plein d'une chaleur qui
va quelquefois jusqu'à une violence toute faite de con-
viction ou d'indignation.
Démange est heureusement doué ; la voix puis-
sante, Tampleur du geste, il a ces dons naturels si
difficiles à remplacer.
Comment énumérer seulement les grandes affaires
de Démange, il faudrait prendre les plus importantes,
les plus difficiles, les plus célèbres causes du temps
présentj et en former une liste, sûr d'y voir figurer
son nom.
II avait, dans le principe, été adjoint à M* Leroux,
avocat du prince Pierre Bonaparte (meurtre de Vic-
tor Noir), devant la Haute Cour, et de suite s'était
élevé hors de pair.
On se souvient de l'afFaire Moyaux, assassin de sa
propre fille ; de l'affaire Lebiez et Barré, 011 Démange
défendit Téludiant Lebiez.
Puis les affaires Fenayrou, le crime du Pecq ! —
Larécente affaire de Doré, Berland. etc., les assassins
de Courbevoie, etc* . . qui sont dans le souvenir de tous !
Digitized by
Google
"*^^r^?2^'^' '"^^t^^ir^""
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 75
Notons encore les affaires du D' Garrigues,
— Gaudry (veuve Gras), — du capitaine Voyez,
Challenton, — Du Mayniel, — Prieur de La Combe
(incendie), — Guyenheim(Nancy); nousallionsoublier
l'affaire Pranzini !
Enfin, Tan dernier, l'affaire du testament La Bous-
sinière , si bizarrement autographié ! et l'affaire
Deacon, à Nice.
Parmi ses collaborateurs citons M" Angeli, avo-
cat distingué, qui s'est créé déjà une situation per-
sonnelle excellente et s'est fait remarquer dans nom-
bre d'affaires (Morin, Clovis Hugues, etc.) ;
M' Lailler, secrétaire de la Conférence, 1884-85.
Digitized by
Google
M" DEROSTE
DEROSTE (Eugène-Aibert-Mabïb)
NÉ LE I" àvrjl iSjo A Paris.
Avocat le îo août iSj2*
DEROSTE (ALBERT-JnLES-LÉOK)
NÉ LE 10 SEPTiMBRE iSff A ALOER,
Avocat le i"" févrîbr iS8i-
[n contraste remarquable que les deux frères :
l'aîné^ blond, calme, un peu froid; Tautre
brun, vif, très en dehors !
Eugène Deroste a été secrétaire de Jules Favre,
le grand Bâtonnier, homme politique peut-être con-
testable, mais à coup sûr un des plus grands orateurs
de notre pays,
M* Deroste nous permettra de rappeler ici un sou-
venir de son ancien patron,..
Nous assistions, au Corps législatif, sous TEm-
pire, à la séance dans laquelle M' Jules Favre vint
au nom des héritiers du malheureux Lesurques (aff,
du Courrier de Lyon), solliciter la réhabilitation de
sa mémoire, et nous n'avons jamais peut-être entendu
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 77
de plus merveilleux discours que cette sorte de plai-
doirie posthume pour un homme dont l'exécution
n'avait été qu'un nouveau crime !
Deroste joint à une réelle élégance de parole
l'argumentation serrée qui convient aux affaires civiles
et spécialement aux affaires de sociétés financières et
autres.
Nous avons remarqué, parmi les plus importantes,
celles du chemin de fer de Fourvières, à Lyon, — de
la Société nationale des mines, — du Zodiaque, —
de la Chauvrière, — de la Banque de prêts à l'Indus-
trie, etc.
Il est conseil de plusieurs sociétés financières ou
Compagnies d'assurances.
Jules Deroste a débuté lui-même, sans patronat,
et s'est fait ainsi une excellente situation. 11 a plaidé
dans d'importantes affaires d'expropriation (ouver-
ture de l'avenue Ledru-RoUin, l'avenue Parmentier,
l'avenue de la République , la Bourse du com-
merce, etc.), dans les affaires du Zodiaque, du Cin-
quantenaire des Chemins de fer, etc.
Le père d'Eugène et Jules Deroste, qui a laissé
au Palais autant de souvenirs que de regrets, après
Digitized by
Google
78
LES AVOCATS D*AUiOURD*HUl
avoir été président à Alger, juge au Tribunal de la
Seine, est décédé conseiller à la Cour de Paris, en
1884^ ayant eu le bonheur de voir ses deux fils suivre
ses traces honorables dans la grande famille * judi-
ciaire.
Digitized by
Google
i^^
M^ DE SAL
79
DE SAL (Léohard-Howorè-Lêonce)
NÉ LE ÎO SEPTEWBKE iBj J A S AtÛN-lA-ToUR (CoRRI^E),
Avocat le 17 mars iSsî.
Secrétaire de la Cowféreï«ce, 1858-^9*
Conseiller GÉ.Nf:RAi. ùt tA Corrèïe, 1877.
SENATEUR DE la CoRRÈZE, 1986.
ViCE-PiUsiDENT DB L'ASSOCIATION CORRÉ2IENT4E.
1
[E grande taille, robuste, le regard pétillant
comme I^esprlt qu'il mêle aux anecdotes qu'il
aime -i raconter et conte fort bien ; le visage allongé
par de grands favoris grisonnants et dont^ lorsqu'il
cause, il tortille les pointes : voilà M* de Sal au phy-
sique!
D'autre pan, homme aimable et très obligeant ; —
comme avocat, il nous suffira de passer en revue
quelques-unes de ses principales affaires, pour faire
apprécier mieux que par des mots sa grande valeur.
De Sal a été secrétaire de Lachaud, dont il a
pendant plusieurs années dirigé le cabinet, qui lui
était d'ailleurs complètement confié pendant Tété,
lis étaient, du reste, cousins germains, ce qui a fait
dire à M" Henri Robert, dans une Intéressante étude
Digitized by
Google
■•■•^ '-^rf-ii'iPrWlJJ
80 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
sur Lachaud : « Par sa mère, Lachaud appartenait à
ti la plus ancienne bourgeoisie de Paris, à la famille
it de Sal, dont un représentant occupe aujourd'hui
u une place considérable au Palais et au Sénat. »
M*" De Sal a plaidé, après la Commune, devant tous
les conseils de guerre de Paris et des environs ; il a
été extrêmement apprécié à tous égards par tous les
officiers composant ces conseils.
A un moment, il y eut plus de 400 affaires ; elles
lui avaient été envoyées par son ami Gambetta dans
des conditions assez intéressantes.
Voici la lettre du grand tribun, curieux autographe :
ï( Mon cher ami,
M Je te serai bien reconnaissant si tu voulais te
charger d'une série de demandes et affaires rela-
fi tives aux détenus de la Commune. J'ai un dossier
M assez volumineux que je te remettrai, tu en garde-
« ras ce que tu voudras et tu en distribueras le
a reste.
t< Bien à toi.
L. Gambetta. m
t( M*' de Sal, i, rue Gozlin. »
Cet envoi était un rendu, car la première affaire
politique de Gambetta, un procès de société secrète
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURDHUI 8x
OÙ i] défendait Buette, lui avait été donnée par M*^ de
SaL
En effet de Sal avait été un des premiers amis
que Gambetta ait eus à son arrivée à Paris; il Tavait
mis en rapport avec Lachaud^ pour qui Gambetia
avait conçu une profonde admiration, qui devait lui
inspirer une étude qui restera un chef-d'œuvre.
Nous citerons, dans les principales affaires de de
Sal, l'affaire Collignon, qui a fait grand bruit; ce
Collignon était un ancien frère de la Doctrine chré-
tienne, qui avait précipité dans la Seine une enfant
de dix ans, belle-fille de sasoeur, ancienne religieuse
elle-même !
La défense de Paschal Grousset, membre de la
Commune, à qui il put éviter une condamnation sur
les crimes de droit commun, et qui fut seulement
condamné à la déportation dans une enceinte forti-
fiée,
Ernest Picard et Ranc avaient désigné M^ de Sal
pour cette affaire, et M. Hébrard, sénateur, direc-
teur du Temps^pavent de Grousset, avait priéPavocat,
qui devait un jour être son collègue, de s'en charger.
De Villemessant qui s'intéressait vivement à son
ancien rédacteur, Paschal Grousset, avait fait égale-
ment des démarches.
Notons encore l'affaire de l'explosion de la rue
Béranger, l'affaire de Monasterio (1S83), dans laquelle
$
Digitized by
Google
Sa LES AVOCATS D AUJOURD'HUI
la 9* Chambre, après trois jours de débats s'est décla-
rée incompétente, et qui s'est terminée par un arrêt
de non-lieu rendu par la Chambre des fçises en accu-
sation sur un mémoire de M*^ de Sal, C'est â la suite
de ce procès que la femme Challenton fut tuée par
son mari, qui avait été poussé à bout par les appré-
ciations de certains journaux, ainsi qu*il l'a fait décla-
rer par son défenseur M*" Démange.
Puis l'affaire de Simon, qui tira deux coups de
revolver sur Tavoué Thorel en 1884, et fut acquitté.
— On se souvient, rapprochement singulier, que le
prédécesseur de Thorel, M*^ Lucy Benoist, avait été
aussi, quelques mois avant^ l'objet d'une tentative de
meurtre de la part d'un ancien agent d'affaires* De
Soulze, un inventeur, qui, croyant avoir à se plaindre
de M* Périné, l'expert bien connu, Tavait frappé de
plusieurs coups de poignard ; de Pillon de Thury,
ancien protonotaire apostolique, fondateur et direc-
teur de la Société de la Pantographie voltaïque et
du journal (?) Le Rosier de Marie^ condamné pour
escroquerie en 1884*
Citons enfin l'affaire du malheureux Turpin, le
remarquable Inventeur d'explosifs, qui paya bien cher
une simple indiscrétion sans grandes conséquences.
Il paraît avoir été une victime de la raison d'État dans
une affaire sur laquelle le ministère de la guerre a
empêché de iaire la lumière.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 83
Au Sénat j M^ de Sal a joué un rôle également
important; nous avons vu, lors de la Haute Cour^ au
délibéré du 14 août 1889, l'avocat plus encore que
le sénateur prendre la parole pour soutenir que la
Haute Cour était incompétente pour statuer sur la
question des détouinements qu'aurait commis le géné-
ral Boulanger alors qu'il était ministre, que la Cham-
bre devait demander des poursuites pour concussion,
et qu'alors seulement le Sénat pouvait juger. En effet,
la connexilé même des détournements ne pouvait chan-
ger l'attribution de juridiction strictement limitée par
la loi du ï6 juillet 1875 .
M* de Sal, tout en acceptant Taccusation sur les
autres points, était de ceux qui n'admettent pas que la
passion politique puisse faire commettre des illéga-
lités. L'incident fut très violent et, on s'en souvient^
obligea môme à suspendre la séance.
Nous l'avons également trouvé défendant Tar-
licle 46 j, contre M. Bérenger qui, comme correc-
tif de la loi, tendait à le faire abolir en cas de réci-
dive ; c'est ainsi que Ton verra toujours M* de Sal,
fidèle à son serment d'avocat^ défendre à la Chambre
Haute les saines questions de droit et de justice.
De Sal est conseil de diverses sociétés, — Asso-
ciation des anciens élèves de TÉcole des Arts et
Métiers, etc, etc.
Digitized by
Google
84
M* DESCHARS
DESCHARS (Alfred- Berkard-ReîïÉ)
NÉ lE r4 JAïfViER Ï846 A Paris,
Avocat le 29 août i8ci8.
ST'CE M^ Deschars qui ressemble à Clunet,
ou M*' Clunet qui ressemble à Deschars ?
Toujours est-il qu'il y a une analogie; heureusement
qu'ils sont assez connus déjà l'un et l'autre, pour
qu on les distingue.
Deschars a été secrétaire de M' Carraby, et Tun
des plus dévoués ; ainsi, devenu lui-même un avocat
recherché, il continue à être le compagnon fidèle de
son ancien patron j et chaque jour on les voit ensemble
descendre les hauteurs du boulevard Haussmann, pour
prendre le chemin de Taudience, et cela avec tant de
régularité que Ton pourrait dire l'heure en les voyant
passer.
C'est une habitude de vingt ans; l'amitié au Barreau
n'est donc pas un vain mot-
Pendant la guerre, officier d'ordonnance du
malheureux général Lecomte, lors de la Commune,
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD HUl 85
Deschars, pris par les insurgés, n'a dft qu'à son cou-
rage et à sa bonne étoile de n'être pas fusille.
11 a plaidé avec esprit des affaires de littérature et
de tKéâtre pour MM. Cantin, Bertrand, — ainsi que
pour l'Eden-Théâtre, le Châtelet, les Bouffes- Pari-
siens, la maison Erard !
Deschars est conseil de plusieurs grandes sociétés,
telles que le Laurîum, etc*
. Il apporte, dans ces sortes de procès, un esprit
juste et une connaissance approfondie des ques-
tions se rattachant à la constitution et au fonctionne-
ment des sociétés financières.
M^ Deschars suit sa voie sans se préoccuper de
Teffetà produire^ mais seulemeni du résultat à obtenir
dans fintérêt de ses clients; il recherche même le
silence avec autant de soin que d'autres pourraient
désirer le bruit.
-^?S3S!?^^
Digitized by
Google
M
M" DESJARDIN
DESJARDIN (FLORïMO.fDj
NÉ LB 14 MARS 184B A MoiicoRSET (AisriEj.
Avocat tu 2} ftvsiEa 1874.
Secrétaire &k la Confèremch, 1675*76.
-^
H
I E type un peu napoléonien de François
Coppécj de Victorien Sardou ; le même teint
brun, aux yeux clairs, les cheveux seuls diffèrent, il?
sont taillés courts.
Bien Parisien, il n'y a pour l'apprécier qu'à lîre le
résumé de ses principales affaires. —Tous les genres,
tous les mondes, mais toujours la note artistique ou
littéraire qui domine.
Les questions de contrefaçon ou de concurrence
déloyale s'y ajoutent.
C'est ainsi que Ton rappellera la lutte des Deux
John Arthur, les célèbres agents de locations anglais,
et la lutie non moins fameuse des chocolatiers Mar--
quis.
Nous citerons aussi l'affaire du peintre belge van
Beers, contre l'expert Sédelmeyer ; ajoutons de nom-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD^HUt 87
breuses affaires de théâtre, soU pour, soit contre les
artistes.
Les bottes de M*'" Ugalde ; — les affaires du
D' Quienet, de la duchesse de Beauffremont; —
Rattazzi; — Deprez contre Drumont; — des Télé-
phones; — de la Vaseline; — ^des phares de TEmpire
Turc ; — des faïences de Nevers ; — des Entrepre-
neurs des Bouffes, etc.
Desjardin avait débuté brillamment comme secré-
taire de la Conférence des avocats; puis, secrétaire
de Rousse, il a pris de ce maître une grande correc-
tion de langue.
Il a aujourd'hui comme collaborateurs MM, Des-
champs et Chaslus, jeunes avocats d'avenir.
AUTEUR DH ï
Procès des Jésuites et TUniversité de Paris devant le Par-
lement, au xvi^ siècle*
De la folle enchère.
Digitized by
Google
m
M' DEVIN
DEV[N (Charles-Léon)
Ni tB 5 NOVEMBRE 1B4Ï A PaK:S.
Avocat le 8 itovfiMBRE ïB^ï.
Secrétaire de la Conférence, 1867-68,
Prix Liouville i8(îB,
Membre du Co!<sbil depuis 1884^
-^
m
RAND, blond, un visage clair, un peu coloré,
avec des favoris coupés très courts ; sa
toque cache une calvitie précoce ; tel est M= Devin
au physique.
Son talent est précis, net, d'une grande clarté,
aussi s'est-il créé une vraie spécialité d'affaires finan-
cières.
Devin a du reste été à bonne école à ce point
de vue, car» secrétaire de Nicolet, il a débuté au
Barreau en préparant les grandes affaires de ce
maître trop tôt disparu.
Nous n'avons jamais vu M* Devin au criminel
proprement dît, il s'est voué aux affaires civiles, et
seules certaines affaires financières ont purentraîner
sur le terrain pénaK
Digitized by
Google
LES AVOCATS DAUJOURDHUE t^
Nous trouvons le nom de M* Devin dans tous les
grands débats financiers de ces dernières années :
Union générale, Réassurances générales^ Comptoir
d'escompte, Panama, les Guanos Dreyfus, Compa-
gnie transatlantique, Crédit viager, Transcontinental,
Memphîs, el Paso, — Huîtrières du Morbihan, —
Testament Tiercelin,
De nombreuses administrations et sociétés finan-
cières ou industrielles, telles que Compagnie du
Soleil, Agents de change, Chambre des notaires,
Société des naufragés, Sous-comptoirs des Entre-
preneurs, etc., ont tenu à Tavoir comme con-
seil.
Parmi ses collaborateurs, citons Henri Bonnet,
secrétaire de la Conférence 1879-SOj dont la posi-
tion n'est plus à faire, conseil de diverses sociétés
(Compagnie du Nord, Transatlantique, etc.); ~ Louis
Bourdon, secrétaire de la Conférence en 1882-83,
avocat des plus distingués qui s*est également créé au
Palais une situation personnelle excellente ; — Nor-
mand, secrétaire de la Conférence 1886-87, avocat
de beaucoup d'avenir ; — Delom de Mézerac, secré-
taire de la Conférence 1885-86, plusieurs fois lau-
réat de la Faculté de Droit de Paris, qui lui a décerné
cinq prix et la médaille d or du doctorat.
Ajoutons MM. Moizard, avocat à Paris, et Ernest
Benoist, déjà occupé, que Von a vu notamment dans
Digitized by
Google
90
LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI
l'affaire du duel de Mores, pour Tun des témoins,
conseiller général de la Côie-d'Or et fils de M. J.
Benoistj ancien avocat général à Paris, actuellement
avocat à la Cour, et dont la notice se trouve dans ce
volume.
-*5t>fi3!E?.^—
Digitized by
Google
M« DOUMERC
DOUMERC (ARMAItD-LoUlS-ALEXANDRB)
Né LE s MAI tS4<f A Paris.
Avocat lk B novembre i86B.
(SOBSTïTUT A DlGK», iBùç ; A MAWTKS, 1870),
M
|b taille moyenne, robuste, une tête puissante,
le visage coloré légèrement et accompagné
de cheveux et favoris blonds, Tœil clair, tel est
M*^ Doumerc au physique.
Après un court passage dans la magistrature qui
ne donnait pas à son activité remarquable un champ
suffisant, il est entré dans le Barreau et, très jeune»
s'y est fait une situation considérable.
Outre son talent de parole, de plus servi par un
organe excellent. M* Doumerc se distingue encore
dans sa plaidoirie par une méthode remarquable de
clarté, ce qui est beaucoup plus rare au Barreau
qu'on ne pense.
Il a aussi un à-propos extraordinaire en cas d'inter-
ruption de Tadversaire et est particulièrement à
redouter dans la réplique.
M" Doumerc possède un grand tact de l'audience^
Digitized by
Google
93 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
au point de vue de Timpression produite sur les magis-
trats et des faits sur lesquels il faut insister... ou glis-
ser , enfin il a un mérite qui n'est pas commun, celui
de plaider pour son client ei non pour lui-même, et de
savoir au besoin sacrifier une plaidoirie.
Il serait trop long, pour une semblable notice, de
signaler les affaires importantes ou intéressantes plaî-
dées par M*" Doumerc,
Rappelons seulement les suivantes :
Parmi les procès financiers, le Crédit général fran-
çais pour Berthier frères, avec M*^ Lente, où s'est
vu confirmé par la jurisprudence le privilège des
agents de change ; — les Réassurances générales,
Compagnies Havre, Paris, Lyon, etc.
Parmi les affaires littéraires ou artistiques :
Celles de Fancien Théâtre italien (Escudier) ; —
de l'Hippodrome ; — du Jardin de Paris et du Mou-
lin-Rouge ; — des Nouveautés (Brasseur) et des
Folies-Dramatiques ; — de la Société des Auteurs,
Compositeurs et Editeurs de musique, dans lesquelles
il a fait établir la jurisprudence dans la matière si
importante de la perception des droits.
Rappelons aussi les procès d'Adelina Patti, de
Daubray ; Camille Clermont (fanfan Benoîton !); —
le restaurateur Brébant ; — Taillade, celui de Bruant
(chanson de la chaussée de Clignancourll ; — ceux
de Paulus, pour les chansons célèbres En revenant
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 9>
de la RevuCf le Père la Victoire, ei autres dont les con-
trefaçons ont été poursuivies devant un grand nombre
de cours et de tribunaux français sur les plaidoiries
de M*Doumerc,
Enfin l'affaire Moro^ le journaliste qui, ayant inter^
wiervié des jurés dans le procès Eyraud^ fut pour-
suivi pour outrages à ces tïiagistrats temporaires, —
et l'affaire Turpin (la Méiinite), dans laquelle il a
prié, on s'en souvient, le sénateur de Sal de s'adjoindre
à lui devant la Cour. — Citons, en dernier lieu, et
toute récente, l'affaire du « Billard national » devant
la Cour d'AiXp établissant un intéressant point de
jurisprudence en matière de jeu d'adresse.
M* Doumerc est conseil de nombreuses sociétés,
parmi lesquelles : TAssociation littéraire artistique
internationale, — la Société française de sauvetage,
— la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de
musique, — la Société de géographie commerciale
de Paris, — la Société de prévoyance de la Préfec-
ture de police, etc.
Citons, parmi ses collaborateurs anciens et actuels:
de Corny, travailleur de talent, qui a collaboré a la
jurisprudence générale des assurances terrestres, au
Manuel général des assurances d^Agnel,- — à la Revue
du notariat et de l'enregistrement ; — de Leymarie,
ancien magistrat (de 1872 a 1878), conseil de plusieurs
sociétés (de géographie commerciale de Paris, d'édi-
Digitized by
Google
^^Wf^Tî
1
94 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
tiens scientifiques, etc., et auteur de divers ouvrages
(rEnseignement au Conservatoire, — Délais judi-
ciaires^ etc.).
Ajoutons Edouard Peltier, dont la position se des-
sine au Palais; — Louis Couché, avocat de talent, mem-
bre distingué de la Presse judiciaire, qui aura dans
un temps rapproché une excellente situation ; —
Henry Huard, actuellement sous-préfet de Soissons;
— enfin MM. Wolf et Hattu, jeunes avocats d'ave-
nir; ce dernier est fils de M« Hattu, ancien bâtonnier
et Tun des premiers avocats de Douai.
Digitized by
Google
ffm
I"'
'?r*ï:
m,^
^'
:asw;^
95
M« DROZ
DROZ (Alfred)
NÉ LE î MAI 18^6 A MKAtiK.
Avocat i.e ^ décembhb i8ûS.
LlCEHClt fes LETTREfl, j8rrfï.
Lauréat de la Faculté de Droit^ iBfVS*
Prix pe l^Académie ues Scieîtces worales, 1877,
médaille militaire, j8;0.
Président de la Conférence Mole, 187J.
I RÈs grandj mince, les épaules un peu hautes,
obligé de se tenir un peu penché en avant pour
serrer la main de ses confrères trop petits pour lui, —
d*une grande vivacité de geste et de parole : tel est
M*" Droz, On voit sur sa robe le ruban de la médaille
militaire, obtenue en 1870 à la bataille de Montretout.
II a brillamment débuté et, fait plus rare, a con-
tinué.
On se souvient encore, dans notre vieux collège
Louis-le-Grand, de ses succès au grand Concours,
11 avait été même reçu premier au Concours de la
licence es lettres ; mais il quitta la Faculté des Lettres
pour celle de Droit, dont il devait égalementdevenir
lauréat.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D AUJOURD'HUI
Au Palais, Droz, après avoir été dans une élude
d'avoué maître clerc, a commencé comme secrétaire
de M' Bétolaud ; il est resté attaché ati cabinet du
grand avocat pendant cinq ans environ»
Mais rétude des questions plus ardues de Droit
n*avait pas déraciné en lui son amour pour les Lettres,
et un mémoire de M* Droz sur rhistoire des idées
sur l'éducation en France depuis le xvi* siècle jusqu'à
nos jours obtenait une récompense de l'Académie
des sciences morales et politiques.
Parmi les affaires principales où M' Droz s'est dis-
tingué, signalons divers procès pour des journaux de
Paris, poursuivis par le Gouvernement du i6 mai;
puis l'affaire de la Banque de Lyon^ en i8!Î2, pour
le malheureux Savary, ancien député de la Manche ;
les affaires du Crédit de France, Crédit viager,
Société des métaux, Progrès national, etc.
Depuis 1881, il fait partie du Conseil général de
Seine-et-Marne, dont il est secrétaire.
AUTEUR DE :
Traité des assurances maritimes (a voL).
Digitized by
Google
97
M^ DQ BUIT
DU BUIT (CflJiRLES-HfiNRj)
NE LE 1" JUIM.ET [0}7 A MULHOi:SE (HaUT-RhEX.)
Avocat le 27 novemuri iB^H.
Me^mkre liu CoKSEiL DE l'Okj^hf: DEMiEi ;87;.
PRtSiDfSiT ÎJE LA Socn^Tti UE LÉOISLATiON COMPAUtE.
Bâtonnier, 1691-93-^^].
@
[rand, mînce, le teint brun, avec son visage
encadré de favoris très courts. M' Du Buit a
l'aspect un peu sévère du magistrat plutôt que de
Pavocat.
Du reste, i! est lui-même le premier juge (et peut-
être le plus scrupuleux) de ses propres affaires.
M^ Du Buil a plaidé les plus considérables causes
de répoque ; il faudrait, peut-être, évoquer le sou-
venir du regretté Lente, si prématurément enlevé au
Barreauj pour trouver un avocat ayant joué un rôle
plus important dans d'aussi grosses araires.
C*e&t ainsi que nous avons vu M= Du Buit plaider
pour M. Bontoux dans TafTaire de TUnion générale,
défendre M. Laveissièrc dans celle des Métaux^ dans
celles des Guanos du Pérou^ de Bari^ et dans com-
bien d'autres encore-
7
Digitized by
Google
(^8 LES AVOCATS DV\UJOURD*HUl
Nous avons admiré cette parole si nette qui
débrouille les difficultés les plus ardues de ces si déli-
cates affaires de finance.
En effet, M^ Du Buit, avec une précision presque
mathématique, décompose les plus complexes ques-
tions de chiffres.
M= Du Buit a débuté au Palais comme secrétaire
de Marie, le grand Marie, comme on l'a appelé si
justement, l'illustre bâtonnier de 1^46, président de
r Assemblée nationale en 1S48.
M'^ Du Buit devait suivre brillamment les traces de
son ancien patron et s'asseoir dans son fauteuil de
bâtonnier.
Parmi les administrations et sociétés qui lui ont
demandé ses conseils, notons la Préfecture de police,
la Ville de Paris, rOctroi, le Ministère de IMnstruc-
tion publique et des Beaux-Aris[président du Comité),
la Nationale, leGresham, etc. etc
Nous remarquons parmi ses secrétaires : Canot,
secrétaire de la Conférence 1^^5-76, devenu substitut
à Moniauban, puis à Lyon (1^89) ; — Léon Deroy,
deuxième secrétaire delà Conférence iB'rî 1-82, auteur
de : Le procès de FonqucL ef rapport sur les Con/drcnccs
de Droit; — Poincaré, le remarquable et remarqué
député de la Meuse, qui aura sa place dans la suite de
cet ouvrage; — Henri Lyon, secrétaire de la Confé-
rence ïtj8o-8i, un de SCS plus habiles collaborateurs
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
99
déjà très bien posé au Palais; — MuzarJ, collabn-
mteur du Journal tics Tribunaux de Commerce^ auteur
du Répertoire de Jurisprudence commerciale, et qui,
depuis quelques mois à la tête de la rédaction du
Droit j vient d*être enlevé par la mort au Barreau et
à ses amis.
— ^^ï3r^^^
Digitized by
Google
loo
M« DUVERDY
DUVERDY (Denis-Charles)
Nt LE 19 iVlli JB39 A F*AKÏS.
Avocat ti 16 âoux i8çi*
Î5KCRLTAIRE DE LA CONP£ftEWC£, iB^Z H.
Membre du CoNSEit» iStSù.
Directeur de la Cii;ctk* Jcs TiibunûtiX
Chevalier de la Li^g^om d'honneur.
^
NE des figures les plus connues et les plus
honorées du Palais, où il est depuis plus de
quarante ans.
Duvcrdy a débuté, comme secrétaire de la Confé-
rence des avocats, sous le bâtonnat de Berryer, la
môme année qjc Kaempfen, devenu directeur des
Beaux-Arts (premier secrétaire!), que les Bâtonniers
Bétolaud et Durier, que Delsol, sénateur de rAvey-
ron, — Delasalle, un avocat de grand talent que la
murt a trop tôt ravi à ses amis et à l'avenir qui l'at-
tendait (un de ses fils est un de nos plus Jeunes et sym-
pathiques avoués de i"' instance) ; — - que les conseil-
lers de Laubadère ( Bordeaux) , de Laborie (Paris), le
président Manuelle sénateur Clamai^eran, etc. Nous
avons été frappé de cette pléiade d'hommes remar-
quables, parmi lesquels s'était distingué M'' Duverdy,
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AÛJOÛRD'HUi toi
M a succédé à son baau-père, Paillard de Villeneuve,
comme directeur de la Ca-;etlê des Tribunaux et a pu-
blié dans ce Journal de nombreux et importants travaux.
Il a plaidé, dans sa longue carrière, un grand nnm-
bre d'affaires, et du plus haut inLérct, parmi lesquels
nous rappellerons divers procès pour Alexandre Du-
mas père; —!a célèbre affaire du fils naturel du prince
de Polignac aux assises, en 1882 ; — celle de Tacci-
dent de Clichy, pour la Compagnie de TOuest, etc.
Duverdy a fait divers ouvrages et traités de Droit
dont on trouvera la liste plus loin, notamment un
grand traité sur les transports par terre et sur une
question bien à Tordre du jour actuellement, les dan-
gers des irrigations par les eaux d'égout.
Ajoutons qu'il a été longtemps maire de Maisons-
Laffitte et a soutenu pendant plusieurs années une
lutte acharnée contre MM. Alphand et Durand-
Claye, au sujet de la question de déversement des
eaux d'égout de Parts dans la plaine dVAchéres.
M. Alphand avait fini par triompher ; mais aujourd'hui
la réaction s'opère, le grand ingénieur a disparu et
on n'est pas loin de donner raison à M* Duverdy,
La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest, la
Compagnie d'assurances la Confiance^ la Rente fon-
cière, etc., l'ont choisi pour conseil; il est aussi
avocat du Syndicat de la Presse, dont il est ancien
président et qu'il a coopéré à fonder.
Digitized by
Google
Î03 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUr
M*" Duverdy a eu pour secrétaires : Georges Petit,
avocat d'avenir, dirions-nous, s'il n^était déjà parnni
les arrivés; — André Maure; — Lavollée, qui s'est
créé une honorable et excellente situation, grâce à un
talent très personnel et estimé de tous au Palais; —
André Butrct, ancien secrétaire de la Conférence de
i8J:'4-fi5, fils du sénateur bien connu ; —Gauthier;
— Simonin, secrétaire de la Conférence 1890-91, col-
laborateur de divers recueils de jurisprudence, etc. ;
— enfin Maurice Duverdy, second fils du Maître, qui
vient depuis quelques années apporter à son père
l'aide de son jeune talent.
Depuis cette année, M*= Duvrrdy a renoncé à îa
part active qu'il prenait à la rédaction du DroU; c'est
notre distingué confrère Bonneville de Marsangy qui
le remplace dans ses délicates et laborieuses fonc-
tions de rédacteur en chef,
AUTEUR DE :
Traité des prises maritimes (colïabor,).
Dangers et inefficacités desirrigations par les eaux d'égout.
Traité pratique et juridique de l'application des tarifs des
chemins de fer.
Traité du contrat de transport par terre en général, et spé-
cialement par chemins de fer.
Dissertation sur la contrainte par corps.
Observations sur l'abrogation des articles l'jy^ et 1754 du
Code civil
Digitized by
Google
^^
i^SfîS^
M«^ Oscar FALATEUF
FALATEL'F (Jeak-OscaH)
Nk iF 8 AVRIL in]i A Paris,
Avocat le n octo&ke iTlff.
Mt'MtiRE DU Conseil iHji-j^
Et drï-uis 1B77.
BATO:t:ïi£lt, 18R2-R4,
m
||N Parisien par excellence et un boulevardier,
en mcme temps qu'un homme de grand talent
et un travailleur remarquable : mais, chose singulière,
autant que rare, ce Parisien est né à Paris, et ce bou-
levardier habite le boulevard des Italiens,
Tout Paris connaît M^ Falateuf : grand, mince, ori-
ginal de figure et de silhouette, avec son regard qui
n'arrive point à abriter derrière le lorgnon sa vivacité
malicieuse.
Ce fut un des plus aimables et spirituels bâtonniers
que rOrdre ait possédés.
M*" Falateuf a la science des oppositions au
suprême degré, et dans sa plaidoirie Tespril et le sou-
rire viennent tempérer le sentiment et l'émotion. C'est
un des caractères principaux de son remarquable
talent-
Digitized by
Google
104 ^^^ AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Ajoutons qu'il ne se contente pas d'être spirituel
ou touchant, mais qu'il sait être d'une précision redou-
table et qu'à la grande correction de la forme il joint
une extrême élévation dans la conception.
Les Assises l'ont peu attiré, comme la plupart des
esprits fins et délicats.
C'est ainsi que nous l'avons admiré dans ces
grandes affaires mondaines, artistiques ou financières
dans les plus importantes séparations de corps ; —
l'Union générale, les Congrégations ; on se le rap-
pelle aussi dans l'affaire des Blouses Blanches (Haute
Cour de Blois), dans celle de Beauvan-Craon, du
journal le Triboulet^ de l'abbé Roussel, de Paul
Deroulède contre Mayer de la Lanterne^ de Trédern,
de l'incendie de l'Opéra-Comique, du testament Tier-
celin, l'affaire de Croze à Grenoble, le testament
Héron, à Rennes, vrai roman de Balzac ; et toujours
on trouve en lui, joint aux qualités exceptionnelles
qui le distinguent, ce tact remarquable dans les causes
les plus délicates.
Enfin M* Falateuf est au-dessus de l'éloge que
nous pourrions faire de lui.
Depuis vingt ans membre du Conseil, Falateuf a
été élu bâtonnier en 1882.
Parmi ses collaborateurs nous trouvons au pre-
mier rang M*^ Ferré, qui devrait avoir sa place dans
cet ouvrage.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI lo^
Ferré, après de longues années de travail avec
M* Falateuf, pendant lesquelles il lui a rendu de
réels services, s'est fait une situation excellente; de
plus, doué d'un réel talent de parole, il a refusé, il y
a quelques années, les propositions du Procureur
général, qui désirait le voir entrer dans la Mai^istra-
ture pour laquelle il eût été une recrue précieuse.
Ajoutons : M® Jullemier, qui figure dans ce livre,
— Nast, devenu un des plus sympathiques et des
plus capables avoués à la Cour de Paris ; — Louis de
Royer, fils de l'ancien président delà Cour des Comp-
tes, secrétaire de la Conférence de 1877-78 : — Bar-
bier Saint-Hilaire ; — Georges Lecomte, bien connu
au Palais ; — Mir, qui a abandonné le Barreau pour
la Politique, député du Tarn, etc.; — enfin Bithaud-
Durouyet, d'un réel talent et d'un dévouement à toute
épreuve, secrétaire de la Conférence de 18H 1-82, qui
s'est fait remarquer dans nombre d'affaires, Crédit
général Français, de Molen (Dijon); — Bilhaud-
Durouyet avait aussi quelque temps travaillé dans le
cabinet de M* Carraby.
AUTEUR DE
Discours. — Le jeune Barreau et la politique.
Nécessités des règles disciplinaires.
Digitized by VjOOQIC
■-^'^r^
|/y .n^ /JgV^îyV^V^ à
kfîî^^Vf^,
^fvç^ia\^V(^.|
W Octave FALATEUF
FALATEUF (Pierrï-Achille-Octave)
NÉ Lt 17 FtvHiEP i8afi A Paris,
Avocat lf. ï? aûut lUçn,
-H
1
oRSQu*ON voit passer M*' Octave Falateuf dans
une salle du Palais, cette sévère figure entiè-
rement rasue, aux lignes césariennes, vous donne Til-
lusion d'an de ces f^^rands Romains des temps passés
Jrapé dans sa toge,
iVlalgré cette apparence de dignité austère, M« Fa-
lateuf est un homme très aimable et bienveillant.
11 aune charge difficile à porter pour un autre que
pour Kii, celle du grand et si justifié renom de son
frère îe Bâtonnier; mais il en soutient le poids avec
affection et honneur,
M* Octave Falateuf a fait les plus sérieux débuts
dans la procédure, et ce n'est qu'après avoir été plu-
sieurs années meîire clerc d'une importante étude
d'avoué qu'il a abordé la Barre.
Parmi les afl'aircs qu'il a plaidées, nous nous sou-
venons du grand procès financier du Zodiaque, du
Crédit général français, de Taffaire de Molen, qui fit
Digitized by
Google
LKS AVOCATS D'AUJOURD'HUI
T07
tant de bruit (coups de revolver] à Dijon il y a quel-
ques années ; — de l'assassinat dramatique du garde
de M. d'Aubigny, à Moulins, etc.
M" Octave Falateuf apporte dans ses affaires un
esprit élevé et une grande science du Droit, à laquelle
ses confrères eux-mêmes sont souvent heureux de
recourir, sachant que sa bienveillante obligeance leur
donnera toujours un conseil utile et précieux.
Enfin M*' Octave Falateuf a été quelquefois secondé
dans certaines affaires par son gendre, Bilhaud-Du-
rouyet, que nous avons vu secrétaire très distingué
du bâtonnier Falateuf.
Digitized by VjOOQIC
M^ FROMAGEOT
FROMAGEOT (Paul-Hector)
NÉ LE n AOUT i8j7 A Paris.
Avocat le 20 novembre i8ç8.
Secrétaire de la Conférence, 1861 62.
Membre du Conseil, 1888.
RAND, mince, blond, ayant la coupe tradi-
tionnelle de barbe des avocats d'il y a quel-
ques années, alors que la moustache était prohibée,
M" Fromageot paraît beaucoup plus jeune que ne le
prétend son acte de naissance.
Il est distingué et correct de personne et détalent.
Ancien secrétaire de la Conférence des Avocats de
161-62, la même année que Pouillet, Léon Renault,
le juge d'instruction Guillot, Georges Dubois, Ca-
mescasse, etc. On voit parmi quels contemporains il
avait su conquérir une des meilleures places.
Après cesdébuts,ils'est faitau Palais une situation
des plus honorables qui Ta conduit, en 1888, au Con-
seil de rOrdredont il fait partie depuis cette époque.
M* Fromageot, parmi ses affaires les plus impor-
tantes, a plaidé dans celle des Métaux, comme par-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUt roj
lie civile, — du Crédit mobilier, — des Charentes;
— on le voit, beaucoup d'affaires de sociétés finan-
cières ; — il a également plaidé de nombreuses af-
faires de contrefaçon et plus spécialement celles con-
cernant la fabrication du sucre^ en province.
Sans préjudice des affaires courantes et variées qui
affluent dans le cabinet d'un avocat occupé,
Fromageot a été secrétaire de Nicolet, dans ce
cabinet où il se trouvait avec Cartier^ Albert Martin,
et autres esprits distingués, qui sont réunis aujour-
d'hui ensemble au Conseil, d'où, malheureusement,
leur ancien patron s*est vu trop vite enlevé. Nous
citerons parmi les anciens collaborateurs de M" Fro-
mageot MM. Paul Kinon, Canoville^ Viraut, qui
font leur chemin au Palais; parmi les nouveaux
venus, MM. Bonnard et Evette.
Nous ajouterons que M'^ Fromageot a un fils qui
se prépare, croyons-nous^ à entrer dans le cabinet de
M° Albert Martin,
. p-ffiî-*-^- i^jH
Digitized by
Google
M^ HUARD
HUARD (Adrien-Henri)
Ht LE l*'^ DÉCEMBRE 183 1 A PaRIS.
Avocat le 27 août 1853.
Secrétaire de la Conférence, 1854-5$.
MKMî»kE DU Conseil, 1880-86.
Président de la Société des Inventeurs et Artistes
industriels.
Secrétaire général des Congrès de la Propriété artistique,
iB^ii et 1889.
Provïsseur de Droit industriel et commercial au Collège
Chaptal, 1869-89.
Chevalier de la Légion d'honneur.
Officier d'Académie.
lïCURE sympathique, le visage dont lacoloralion
I serait un peu terne est animé par des yeux
clairs d'une grande vivacité d'expression.
De toute la personne s'exhale une impression de
franchise, d'honnêteté et de courtoisie.
M" Huard joint à cela beaucoup de talent, c'est de
plus un travailleur.
Pour le talent il suffit de l'avoir entendu, dans quel-
qu'un des nombreux procès de contrefaçon qu'il
plaide, et il s'est trouvé mêlé à presque tous ceux de
quelque importance qui naissent chaque année des
progrès des sciences et de l'industrie.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI iri
C'est ainsi que nous Tavons vu dans la grande
ailaire du Creusot contre Bessemer au sujet de la
transformation de la fonte de fer en acier el dans
celle dt^s aciéries Martin.
On se rappelle l'avoir entendu plaider pour de nom-
breux électriciens, Gaulard, Jabloclikoif, Fontaine,
Graham-Bcll, etc. ; pour Gougy^ l'inventeur des ■
pompes à bière, quî a obtenu plus de cent jugements
ou arrêts contre les contrefacteurs.
Les questions de sciences industrielles les plus
variées ont donc été étudiées par lui, tant dans ses
plaidoiries que dans ses ouvrages, et c'est ainsi qu*on
le voit successivement dans les industries méiallur-
giqueSj cliimique pure et électricienne.
Les matières littéraires et artistiques ont fait aussi
pour M*^ Huard Tobjet d'une étude approfondie; nous
rappellerons, entre autres causes littéraires, celles de
Téditeur Dentu, des Propos de table de M. de Bismark^
cette de Durand-Ruel, Texpen bien connu dans le
procès du tiibleau de David représentant la Mari de
Marai ; — enfin celle de MM. Jaluzot et Eilfel au
sujet des reproductions de la fameuse tnur ! — Enfin
les atTaires Baîin (papiers peints), — Daguin et Sol-
way (fabrication de la soude) ^ — Loch-Labye et la
Société des Téléphones, — Callebaut-Bai iquand
(machines à coudre), — ministère des Télégraphes
contre Mimaud,— la Raflinerie parisienne, — Gougy
Digitized by
Google
■^/';V.=
112 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
( pompes à bière), — photographies Liebert ,
Appert.
Ces deux spécialistes ont du reste déterminé, d'une
part, r Association des inventeurs et artistes industriels,
fondée par le baron Taylor, à le choisir pour prési-
dent pendant quinze années.
D'autre part, il a été nommé secrétaire général des
Congrès de la propriété artistique pendant les Expo-
sitions de 1878 et 1889.
Pour se rendre compte des travaux laissant une
trace plus matérielle, il n y a qu'à parcourir la liste
des ouvrages et répertoires dont il nous a enrichis
et qui ne sont pas seulement utiles, mais indispen-
sables à tous ceux qui veulent étudier une question
e contrefaçon ou de propriété intellectuelle.
M'' Huard est avocat des sociétés des Artistes fran-
çais, Auteurs et compositeurs dramatiques et Gens de
lettres, du ministère des Postes et Télégraphes, de
l'octroi de Paris, des Associations des peintres et
sculpteurs et des membres de l'Enseignement, — de
la Comédie-Française, etc.
M" Huard avait commencé sous le patronage de
Desboudets, qui a été pendant vingt-cinq ans membre
du Conseil de TOrdre, un des avocats les plus esti-
més et les plus occupés de son temps (1838-62).
Puis il a travaillé avec son beau-père, Etienne
Blanc, auteur du remarquable traité De la contrefaçon.
Digitized by
Google
mm
LES AVOCATS D^AUJOURD^HUI
ti5
ami et collaborateur de Dufaure, père d'un magistrat
distingué du Tribunal de la Seine,
Les excellents préceptes que M^ Huard avait
recueillis de ces maîtreSj il les a transmis à de nom-
breux secréiaires, parmi lesquels :
Félix Grelot» aujourd'hui préfet du Cantal ;
Alfred Husson, rédacteur au Droit;
Michel Pelleiier, qui a sa place dans cet ouvrage ;
Prache, membre du Conseil municipal et du Con-
seil général delà Seine;
Edouard Mack, demeuré son colîâborateur dans
le dernier répertoire de législation et de propriété
littéraire et artistique ;
Chardon, Etienne Bricou, Couder, Nourrissonp
secrétaire de la Conférence 1883-84.
Enfin citons-le, bien qu'il ne soit pas secrétaire de
son pèrej M' Huard fils, un t( jeune » qui promet et
tient déjà, car on lui doit une très remarquable thèse
de doctorat sur les Contrats entre les auteurs et les
édifears, qui peut être consultée avec autant d'intérêt
que d'utilité.
Nous sommes toujours heureux de constater corn-
bien dans certaines familles du Barreau les traditions
se perpétuent,
M^ Huard sera le digne conilnualor personœ de son
père.
Digitized by
Google
r
114 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
AUTEUR DE :
Répertoire de législation et de jurisprudence en matière
de brevets d'invention.
Répertoire de législation, de doctrine et de jurisprudence
en matière de marques de fabriques, etc.
Étude comparative des législations française et étrangères
en matière de propriété industrielle, littéraire et artis-
tique.
Dialogue des morts sur la propriété littéraire (avec Beaume).
Les Expositions universelles, abus et réformes.
Répertoire de législation et de jurisprudence en matière
de propriété littéraire et artistique (avec Mack).
Digitized by
Google
ll-i
M= JOSSEAU
JOSSEAU [Fraî^içois-J PAN' Baptiste)
Ne LE 21 JAWVIER 1817 k MORTCERV (SeJNE-ET^MaRWÉ^
Avocat le lù haï itiïH.
Secrêtaere Dt: la ConfêusncEt 1840-41,
DÉPUTA, DB Seine-et-Marne, 18^7-185^-69.
Chevalier de la Légion d'honneur (iBp) ; OFFiciERr iHb4.
Commandeur (iG(t9)»
Officier ^'Instruction publique, décoré de plusieurs ordres
ÉTRANGERS ^SliÈDE, HANOVRE, ETO^).
Je taille moyenne, les traits un peu forts, em-
preints d'une grande expression de bonhomie
à la fois fine et bienveillante, M* Josseau a le visage
rasé des membres du Barreau de Tancienne école.
Sa carrière, déjà longue, peut se diviser en trois
périodes;
De brillants débuts comme avocat et jurisconsulte;
— sa vîe politique ; — son retour au Barreau
après 1870.
En effet M" Josseau fut deuxième secrétaire de la
Conférence en 1840-41 ; il demeura quelques années
au Barreau, tout en s*occupanide questions agricoles
et financières-
Ses rapports au Congrès central d'agriculture
Digitized by
Google
Il6 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
en 1847 '^ firent désigner par le ministre du Com-
merce, M. Dumas, pour préparer l'exposé des motifs
de la loi sur le Crédit foncier, puis il fut nommé com-
missaire du Gouvernement pour en soutenir la discus-
sion. A la suite des événements de 1 871, il rédigea le
décret constitutif de cet important établissement ; il
peut ainsi être considéré comme l'ayant créé juridi-
quement.
Nommé député de Seine-et-Marne en 1857, il fut
réélu en i86j, ainsi qu'aux élections générales
de 1869.
Au sein de l'Assemblée législative, le député n'ou-
bliait pas ses premières études auxquelles il devait
revenir plus tard, et les commissions du budget, des
lois sur les sociétés, conseils de prud'hommes, la
mise en liberté provisoire, la contrainte par corps, la
revision du Code de procédure civile, etc., Toni eu
pour secrétaire ou rapporteur.
En 1870, M'Josseau a joué un rôle politique plus
important ; il a contribué à fonder le centre droit ; peu
après il était élu secrétaire de la Chambre des députés;
il siégeait en cette qualité au 4 septembre, lors de la
mémorable séance qui eut lieu dans la salle à manger
du Président après l'envahissement de la salle des
séances.
On se souvient que c'est là que fut adoptée la pro-
position de M. Thiers pour nommer une commission
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 1 17
gouvernementale et réserver à la France, après la
guerre, le choix de son gouvernement.
Nous devons toutefois mentionner que, le 6 sep-
tembre, il fut un des signataires de la protestation,
décidée à la réunion de T Hôtel Johnston, contre
l'attentat dont !e Corps législatif avait été l'objet, et
publiée le lendemain par le journal le Français.
Josseau a été conseil du ministère de l'Agriculture;
en cette qualité, il a fait condamner à la prison ou à
des restitutions importantes des fournisseurs de den-
rées alimentaires pour Tapprovisionnement ou le ravi-
taillement de Paris lors de la Guerre ; pour juger de
l'importance de ces affaires, il nous suffira de men-
tionner que la dernière s'est terminée par une resti-
tution de 765,000 francs opérée par une maison
anglaise I
Il est conseil de nombreuses sociétés ou municipa-
lités, telles que: Compagnie des Eaux, — Ville de
Marseille, — Société du Marché aux chevaux, — du
Quartier-Neuf du Luxembourg, etc.
Nous avons déjà constaté la part importante qu'il a
prise à la création du Crédit Foncier ; cet établisse-
ment Ta pour premier de ses conseils depuis son ori-
gine.
Les questions agricoles ont aussi beaucoup préoc-
cupé M'' Josseau; c'est ainsi qu'il est Président (et
fondateur) du Comice agricole de Coulommiers, vice-
Digitized by
Google
l^'J/^]
Ïl8 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Président de la Société des Agriculteurs de France,
et Président de la Société nationale d'Agriculture.
Depuis quarante ans, il n'a cessé de faife de la pro-
pagande pour arriver à faire comprendre Tutilité du
Crédit agricole et à l'organiser d'une manière pra-
tique.
Parmi les anciens secrétaires de M* Josseau. nous
rappellerons tout d'abord M* Floquet, qui a été trop
absorbé par la vie politique pour trouver place dans
ce volume; — nous noterons seulement dans sa car-
rière ce qui concerne le Barreau : Floquet a été
inscrit du 28 avril 185 1 au 7 février 1882 ; il avait été
secrétaire remarqué de la Conférence en 1853-54,
sous le bâtonnat de Berryer ; — il devait être un
jour membre de l'Assemblée nationale (1871); puis,
après avoir occupé les plus importantes fonctions gou-
vernementales, être à plusieurs reprises nommé Pré-
sident de la Chambre des députés, dont il dirige les
débats d'une manière remarquable.
Lorsqu'on entend un de ces discours que prononce
le Président de la Chambre au sujet du décès d'un
collègue, par exemple, et qui sont de purs chefs-
d'œuvre, il nous permettra de regretter son départ
du Barreau, oij il se fût assurément créé une des pre-
mières places parmi les diseurs et les écrivains, plus
rares chaque jour.
Ajoutons: MM. Manuel, président de Chambre à
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 119
la Cour de Paris; — Thiroux^ entrédans les Ordres,
décédé tragiquement en mer; — Davrîllédes Essarts,qui
figure dans ce livre ; — delà Vèze, ancien magistrat,
avocat à Saumur ; - — Dandonneau, ancien magistrat
à la Cour de Bastia, décédé ; — Dupray, ancien
magistrat ; — Dupré-Latour, avocat ; — Desmarest,
avocat à Lyon ; — Muray, ancien président à
LouJun, etc.
Enfin M* Paul JosseaUj son filSj qui est conseil du
Crédit Foncier, de ]a ville de Neuilly-sur-Seinej des
grands magasins du Bon Marché^ et qui a déjà su se
faire une position personnelle des meilleures.
Nous nous souvenons avoir vu M* Paul Josseau
dans d'importantes affaires, notamment une des plus
curieuses dont tous les journaux de juin 1883 ont
rendu compte et dans laquelle il a, par une excellente
plaidoirie, eu raison d'un redoutable adversaire,
M'= Cléry. Il s'agissait d'une prétendue nullité de
mariage, dans laquelle le mari, M, G. B,, après qua-
torzeans d'existence commune, îanaissanced'unenfant,
a essayé de faire annuler son mariage avec sa femme,
ancienne sœur de Saint-Vincent-de-Paul ! On voit
les curieuses questions soulevées, et on comprend
pour quelles raisons nous n'entrons point dans plus
de détails.
M* Josseau fils reprendra la tradition de la famille
et soutiendra dignement la réputation du nom.
Digitized by
Google
120
M« JOURDAN
JOURDAN (Pibrre-Félix-Alphéb)
NÉ LE i8 MAI 1828 A Paris.
Avocat le 23 novembre i8yo.
Premier Secrétaire de la Conférence, 1854-^^.
Membre du Conseil, 1B89.
Rédacteur du Journal Le Droit.
Président du Bureau d^Assistance judiciaire prés la Cour
DE Paris.
Chevalier de la Légion d'honneur.
S!
|E taille moyenne, un peu fort, le visage rond
entièrement rasé comme nos anciens parle-
mentaires, M« Jourdan joint à un caractère fin et ori-
ginal une correction toute bienveillante.
Il a été secrétaire de Chaix d'Est-Ange, le grand
bâtonnier de 1842.
Jourdan avait eu de très brillants débuts ; nommé
secrétaire de la Conférence des Avocats en 1854, sous
le bâtonnat de Bethmont, la même année que Jules
Ferry, que la politique devait enlever au Barreau ; —
Adrien Huard, notre si honoré confrère ; — Charles
Sevestre, Téminent conseiller à la Cour de cassation,
il avait obtenu le premier rang !
Après de longues années d'une vie bien remplie
Digitized by
Google
m
LES AVOCATS D'AUJOURD*HUl rai
par les soins exclusifs de ses affaires, M^ Jourdan a
été nommé membre du Conseil dont il est trésorier.
Il a employé ses rares loisirs à des études juridiques
dans le journal le Droit, dont il est depuis longtemps
un des rédacteurs les plus appréciés. Investi des déli-
cates parfois, mais toujours charitables, fonctions de
Président du Bureau d'assistance judiciaire près là
Cour, il fait beaucoup de bien aux pauvres contri-
buables, à qui il procure un soulagement ou une
espérance*
Il a été justement créé, il y a peu de temps, che-
valier de la Légion d'honneur.
=^e=
Digitized by
Google
123
M^ JULLEMIER
JULLEMIER (Lucien-Auguste)
NÉ LE } MARS 1847 A SeNS (YONNE).
Avocat le 7 novembre 1868.
m
RAND, mince, le visage encadré de petitsfavo-
ris bruns, M* Jullemier est d'une extrême
vivacité de mouvements et de gestes, de parole et
d'esprit.
Nous Tavons vu briller à ses débuts dans nombre
d'affaires théâtrales, boulevardières, etc. ; aujourd'hui,
dans la maturité de son talent, les affaires financières
l'attirent davantage. Citons parmi les principales,
l'acquittement du Chinois Athènes, accusé de détour-
nement de mineure, — Irelande, qui, on s'en souvient,
fut accusé de trigamie et, fait singulier, plus heureux
que Don Juan, fut énergiquement soutenu dans sa
défense par ses trois femmes.
L'Emprunt ottoman de 1873, — le Cercle des Par-
lements, — la Société la Continentale ^ — Syndicat
du Crédit général français.
Puis les Métaux, le Comptoir d'Escompte, etc.
Digitized by
Google
Lié A^OêATS D^AUJOURD'HUI
133
Jullemier a débuté sous les auspices du regretté
Saglier, puis du bâtonnier Oscar Falateuf.
Il est conseil de divers journaux, de la Société
Pau! Dupont et de nombreuses sociétés financières
et minières.
Enfin il a publié un certain nombre d'ouvrages de
droit, notamment sur là chasse.
Notons comme secrétaires de M^ Jullemier :
MM Reullier, ancien secrétaire de la Conférence,
188B-89, et Levasseur.
AUTEUR DE
Des procès de chasse.
Des locations de chasse.
Le gage.
Digitized by
Google
M« LABORI
LABORl (Fernand-Gustave-Gaston)
NÉ LE l8 AVRIL 1860 A ReIMS.
Avocat le ii novembre 188^.
Lauréat de la Faculté de Droit, 1881 et 188}.
Secrétaire de la Conférence, 1887-88.
Rédacteur en chef de La Ga\ettc du Palais.
RÈs grand, blond, la barbe en pointe, ce qu'on
appelle au régiment une belle attitude; nature
très sympathique, ce qui est excellent à la Barre, —
même quand on a beaucoup détalent.
Labori a commencé par faire ce que, malheureuse-
ment, trop peu de jeunes gens font en France, ses
études terminées, il a voyagé plusieurs années en
Angleterre et en Allemagne pour se familiariser avec
la langue des deux pays.
Puis il a fait au Barreau les brillants débuts que
Ton sait ; deuxième secrétaire de la Conférence du
stage en 1887-88, il y a prononcé un discours très
remarqué sur le fameux procès du Collier î
En même temps il entrait à la Ga:[ette du Palais^
dont il devait être rédacteur en chef, et à laquelle il
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD^HUI 125
a largement contribué à donner Timpulsion qu'a reçue
ce journal depuis quelques années*
Nous avons vu M^ Labori dans d'importantes et
intéressantes causeSj — notamment celles de Tanar-
chiste Duval, qui, on s^en souvient, avait mis le feu à
l'hôtel de M'"^^ Madeleine ternaire; — l'assassinat
Chevaliereau ; — Compayré, l'ancien député, affaire
de Numa Gilly; — la Plume contre le Sar José-
phin Péladan; on se rappelle l'incident assez curieux
de cette affaire dans laquelle, se présentait le prince
Ourousof, du Barreau de Moscou ! — Rappelons
aussi l'affaire de Tanarchiste Pini ; — de Chirac,
directeur du Théâtre réaliste^ prévenu d'avoir repré*
sente sur la scène qu'il dirigeait, dans la pièce le
Gueux, une scène de possession dans tous ses dé-
tailSj etc*
Labori a apporté dans ces affaires, plus que déli-
cates soit au point de vue moral, soit au point de
vue politique, un grand talent de parole et de discus-
sion et, nous sommes heureux d'avoir à le constater,
une remarquable n^esure, ce qui est rare dans ces
sortes de procès,
11 a fondé, avec quelques confrères et collabora-
teurs, le Répertoire encyclopédique du Droit français^
Dictionnaire dû Droii en dix volumes qui est parvenu
actuellement à environ la moitié de sa publication et
a pleinement réussi*
Digitized by
Google
laé LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Dans ce grand travail, son principal collaborateur,
est Schafïhauser, jurisconsulte très distingué, à qui ses
confrères doivent pardonner de délaisser la Barre
pour se consacrer à des travaux juridiques d'une si
haute utilité pour tous.
M* Alfred Duparc apporte aussi au Répertoire
une excellente part de collaboration.
Citons enfin, comme secrétaire de M*^ Labori,
Ernest Lemesle, qui le seconde autant pour son cabi-
net que pour le Répertoire ou la Ga:{etle.
AUTEUR DE :
Discours, ~ Le procès du Collier.
Répertoire de jurisprudence (avec MM. Schaffauser et Du-
parc).
Digitized by
Google
M-^ LACOIN
LACQÏN (Marie-Annibal^Bernard-Félix)
Ne le i8 mai i8ïi; a Parïs.
Avocat a la Cour le 14 ivovkmbrb 1860.
SeCRS^TAIRE [}B Là CûNh'iRENCB, I 8^2-6 9.
Membre dv Conseil^ iGqi.
^ Lacoîn porte la barbe entière, dans laquelle
on voit apparaître quelques fils d^argent; il
cache derrière son lorgnon un œil observateur et
passe sans s'inquiéter des uns et des autres, ne s'oc-
cupant que de ses aifaires-
11 a commencé au Palais comme secrétaire de la
Conférence, Tannée de la grande lutte de Decraîs,
aujourd'hui ambassadeur à Vienne, d'Albert Martin
et de Gambetta pour le prix Paillet.
M"^ Lacoin devait, cette même année, faire, avec
Albert Martin et M-^ Corne, un très intéressant rap-
port sur les Conférences de Droit.
Depuis, M* Lacoîn a piaidt5 de nombreuses affaires
de sociétés notamment, financières et commerciales ;
nous nous souvenons Tavoir entendu avec un grand
Digitized by
Google
128 LES AVOCATS D'AUJOURDHUI
intérêt dans les affaires concernant l'isthme de
Panama, etc.
Ses confrères ont été heureux de lui rendre un
hommage mérité en le portant au Conseil de TOrdre.
M*' Lacoin a pour secrétaires de jeunes avocats,
M*' Dalleret et Bouchon, qui se sont déjà formés à
cette excellente école.
AUTEUR DE :
Rapport sur les conférences de Droit, iSé^favecMM, A.Mar-
tin et Corne).
Digitized by
Google
12^
M« LALLE
LALLE (MARIK-'FRANÇOtS-HENKi)
NÉ Le 1'^ NOVEMBRE 1844 A CLEItHOnT'EN-ARGONKB (MBUSI).
Avocat le j août 187 j.
Membre du Conseil i>% l'Ordre, 1801.
m
RAND, mince, la barbe dégageant une bouche
d'expression extrêmement mobilej l'œil dé-
notant la vivacité nerveuse de sa personne ; tel est
M= Lalle.
Il n'a été le secrétaire d'aucune sommité; après de
sérieux débuts comme maître clerc d'avoué pendant
plusieurs années, il s'est fait seul, par son travail et
son talent, Texcetlente situation qu'il a au point de vue
des affaires, et sa très honorable position vis-à-vis de
ses confrères-
Il a été nommé membre du Conseil en 1891.
M* Lalle ne recherche ni les causes bruyantes ni
celles à sensation !
Il a plaidé un grand nombre d'affaires de sociétés,
soit pour les syndics et liquidateurs, soit pour les
actionnaires ; il se distingue véritablement par la pré-
cision élégante qu'il apporte à ce genre*
Digitized by
Google
1^0 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Nous nous souvenons de Tavoirvu notamment dans
celles de la Banque Nationale, de la Banque de prêts,
de la Grande Compagnie, de la Réparation, du Progrès
National, des Ardoisières de Normandie, et autres.
11 est conseil de diverses sociétés, Banque de
l'Entreprise, etc.
M« Lalle acomme secrétaires : M* Poignard, lauréat
de la Faculté de Droit de Paris, secrétaire de la
Conférence 1888-89, — et M* Pugliési-Conti.
> i <
Digitized by
Google
^^,'4 vît
'31
M« LEBRASSEUR
LEBRA5SEUR (ALBGltT-ÉDOiîAtiD)
Nâ LB iH MARS 18^6 A Paris.
Avocat le îo juillet iB^S.
Membre du CoN£iR> iSB/'C^t^
-*-
«Iwlr Lebrasseur est petit, mince, nerveux, en
iWjVh ce sens qu'il a non pas des nerfs, mais du
nerf.
La plaidoirie le grandit, car il aune de ces articu-
lations larges et bien posées^ qui triomphent même de
Tacoustique de la première chambre du Tribunal !
C'est un Parisien pur sang, d'tsprit et d'intelli-
gence, et même de naissance.
Nous avons eu le plaisir (et c'est le mot) d'entendre
M* Lebrasseur dans bien des aSaîres^ soit curieuses,
sott considérables: entre autres, presque àsesdébuls,
la coalition des ouvriers Typographes, vers 1862» oli
il plaida à côté de Berryer ; — Temprunt du Hondu-
ras ; — la caisse commerciale de Nevers; — le ma-
nifeste du prince Napoléon ; — la catastrophe de
Chancelade ; — la nullité de mariage San Antonio ;
— Lesueur contre Périvier du Figaro (affaire du
Digitized by
Google
errv.T;fvi«
132 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
vase nocturne !) ; — le Matin contre Prado ; — le
Gouvernement Tunisien contre le Général Ben-Ayad,
qui a si longtemps occupé la première Chambre, etc.,
et un grand nombre d'affaires artistiques, littéraires,
ou théâtrales, etc.
Lebrasseur est ou a été avocat des ministères des
Travaux publics et du Commerce, du Gouvernement
Tunisien, de l'Ambassade d* Espagne, de TOpéra-
Comique et de diverses sociétés.
Il a, pendant plusieurs années, été membre du
Conseil de TOrdre.
Parmi ses collaborateurs, citons : Georges Barbier,
ancien secrétaire de la Conférence 1881-82, auteur
du Code expliqué de la Presse, rédacteur de la Revue
des Lois nouvelles ; — MM. Groslard et Paillot de
Montabert.
-He>$c8a5(&-
Digitized by
Google
M*^ LE SENNE
LE SENNE (Charles-Étiemnb)
NÉ LS 31 AVRIL 1848 A PaA1S«
Avocat le 37 févrieie 187J,
Membrb de lA SocîItê des Gens ^e Letti^bs.
DÉPUTÉ DE LÀ SeIÎIE, iB8(^
médaille militaire {blessé, 187û),
Offioer d'Académie, 1680,
-*-
il
\e laille moyenne, vif, cachant le pétillement
d'un regard spirituel derrière les verres de
son lorgnon, M" Le Senne — bien que devenu un
de nos parlementaires, — n'a pas modifié Tapparence
de son visage : il a conservé )a coupe classique des
favoris de i^avocat encadrant une bouche moqueuse
et bien dégagée.
Il porte sur sa robe le ruban jaune de la médaille
militaire» récompense d'une blessure courageusement
reçue au combat d'Epinay en 1870,
Le Senne s'est rapidement, et seul, fait jour à tra-
vers la foule. Il est intéressant de voir comment ce
tempérament vif^ remuant» arrive à se contenir, et
comme en plaidant il élargit de suite le débat par
rautorité^os^^^de sa parole»
Digitized by
Google
1^4 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
On se souvient, parmi ses affaires, de celle de
Téditeur bien connu Tresse contre Villiers de l'Ile
Adam ; — ce dernier prétendant que, dans le célèbre
drame de Périnet-Le-Clerc^ il était porté atteinte
à rhonneur d'un de ses aïeux (!),et demandant la sup-
pression de la brochure. Ce procès était plus origi-
nal encore que ceux qui se font à chaque instant
aujourd'hui autour des pièces de théâtre, pour la prise
de quelque nom ! Le Senne gagna l'affaire.
Autre affaire bien intéressante contre Pouillet et
Cléry — « excusez du peu ! » — celle de son con-
frère M* Duquet contre Dick de Lonlay, au sujet de
la publication de l'ouvrage Français et Allemands^ dans
lequel il se trouvait une trop grande quantité d'emprunts.
Citons encore le Musée de Naples {1875), Mâtil-
lon (incendies de 1871), — Mermeix (assises), —
d'Autichamp, à Niort.
M* Le Sçnne s'est particulièrement occupé des
questions relatives à la propriété littéraire, artistique et
industrielle ou concernant le théâtre.
Il n'a nullement délaissé le Palais pour la Chambre,
et mène de front ces deux existences, qui suffiraient
chacune à un homme moins actif.
Le Senne est entré au Palais-Bourbon, sous les
auspices du Comité national, en 1889; mais les pré-
occupations de sa profession le suivent dans l'enceinte
parlementaire. Ainsi nous trouvons parmi diverses pro-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI I55
positions de lois faites par lui : la création d'un
Conseil de Prud'hommes pour les différends entre
artistes et directeurs de théâtres. C'est dans le même
ordre d'idées qu'il a organisé en 1890 « la Chambre
syndicale des artistes dramatiques, lyriques et musi-
ciens n, qui compte aujourd'hui plus de deux mille
adhérents.
M* Le Senne est conseil des sociétés des gens de
lettres, des artistes dramatiques, des inventeurs, de
l'enseignement, des artistes peintres; il Test également
des Chambres syndicales, des artistes dramatiques,
des éditeurs de musique, etc.
Nous remarquerons, comme secrétaire de M^ Le
Senne^ un jeune avocat d'avenir, M^ Marcel Tranchant.
AUTEUR DE :
Code du théâtre.
Commeotaire de la loi du 39 juillet 1881 sur la Presse.
Traité des œuvres posthumes.
— *i)it?K7Vs*-
Digitized by
Google
.>6
M« LIMBOURG
LIMBOURG (Henri-François)
Né LB 7 MAI i8)4 A Nancy.
Avocat a la Cour db Mbtz du 28 décembre i8$4 a 1870.
Membre du Conseil du Barreau de Metz, de 1866 ± 1870.
Préfet de l'Hérault, avril 1871.
Préfet du Rhône, août 1872.
Préfet de Seine-et-Oisb, décembre 187 ^
Préfet de la Seine-Inférieure, de mars 1876 au 16 mai 1877.
Avocat a la Couk de Paris, du 20 mai au 25 décembre 1877.
Préfet de la Seine-Inférieure, décembre 1877. — Démis-
sionnaire, septembre 1880.
Avocat lb 20 novembre 1880.
Officier db la Légion d'honneur, etc.
E
LiMBOURG est grand, très distingué de ma-
nières et d*allure, il a Tceil bleu du Lorrain,
et Id barbe blonde à peine grisonnante, portée en-
tière, mais assez courte.
On peut diviser sa vie en trois parties, nous pour-
rions même dire en quatre, si la quatrième n'avait été
pour ainsi dire parallèle aux autres.
Avocat à Metz avant hi guerre, — préfet jusqu'en
1880 (sauf pendant le gouvernement du 16 mai) —
avocat à Paris, depuis ; — enfin, à côté de ses occu-
pations professionnelles, de ses fonctions adminis-
Digitized by
Google
k.
LES AVOCATS D AUJOURD'HUI t^f
tratives, toute la part de son existence dévouée aux
Princes d'Orléans.
Pendant la première période, Limbourg a de suite
pris un des premiers rangs à Metz, il y a plaidé des
affaires considérables, et notamment : la revendica-
tion (admise par la Cour) des forêts de Tancîen
duché de Guise par le duc d'Aumale, procès très
curieux, particulièrement au point de vue des chartes
anciennes sur lesquelles il dut être jugé ; — puis avec
M" Grévy, l'ancien Président (chargé de la réplique),
le grand procès des actionnaires contre les adminis-
trateurs du Comptoir d'Escompte de Colmar ; —
après un renvoi de cassation, M" Grévy et Lim-
bourg firent réformer les décisions premières, malgré
les efforts de leurs adversaires, Allou, alors bâton-
nier, Dufaure et Desmarets. Ce procès qui date de
1867, avait laissé de grands souvenirs à Metz, par son
importance, sa durée et les grands noms appelés à y
prendre part. M* Limbourg allait être nommé bâton-
nier, 1870 est arrivé, il n'a plus eu qu'à émigrer,
Ernest Picard l'appela en 1871 dans l'Administra-
tion ; il y débutait comme préfet de l'Hérault, mais
pour être appelé rapidement à des postes plus impor-
tants, comme préfet de Lyon, puis de Versailles et
enfin de Rouen ; il devait après une courte interrup-
tion, lors du 16 mai, donner sa démission en cette
qualité.
Digitized by
Google
1^8 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI
Depuis 1880, M* Limbourg est donc revenu au Bar-
reau, et a choisi celui de Paris.
Nous rappellerons, parmi ses principales affaires,
depuis lors : la défense du lieutenant-colonel Chatel,
accusé d'un crime odieux autant qu'invraisemblable,
devant les assises de la Gironde ;M* Limbourg, après
sept ou huit Jours d'audience pendant lesquels il est
arrivé à démontrer les contradictions de l'instruction
et l'inanité de la poursuite, a obtenu l'acquittement
de l'honorable officier.
Citons aussi l'affaire du liquidateur de l'Assurance
financière, contre les anciens administrateurs dont
M* Limbourg soutint la demande (accueillie par le
Tribunal, puis par la Cour), en i8go et 1892; — il
plaida, seul, contre Barboux, Léon Renault, Trarieux,
Bérenger, Bétolaud, Magnier, Waldeck-Rousseau, —
j'en passe, on ne peut ajouter et des meilleurs, ce
serait difficile peut-être ! On se souvient que l'affaire
occupa dix-sept audiences du Tribunal et quatorze
de la Cour.
Nous ajouterons : un des caractères distinctifs de la
personnalité de M* Limbourg, c'est son dévouement
à la famille d'Orléans, et en particulier au duc d'Au-
male. Nous sommes heureux de rapporter ici un
épisode peu connu et intéressant, qui, en prouvant
ces relations, ne sort pas absolument de notre cadre,
puisque M* Limbourg est conseil du duc d'Aumale et
Digitized by
Google
LES AVOCATS O^AUJOURD'HUI
n9
qu'il se rattache, d'autre part^ à un événement considé*
rable, la donation de Chantilly.
On sait le don princier fait à Tlnslitut de France
par l'illustre membre de TAcadémie française, mais
ce qu'on sait peu, c'est dans quelles conditions ce
don a été fait.
Le duc d'Aumale avait dans l'origine légué par tes-
tament (j juin 1084) à rinstitut le domaine de Chan-
tilly, avec toutes les richesses artistiques qui sy trou*
veraientà son décès. En i886, informé de son expulsion
prochaine et n'en attendant que la notification, dési-
rant emporter en exil les principaux tableaux de
Chantilly^ il était préoccupé de la pensée que ce
déplacement pouvait être considéré comme une révo-
cation tacite du legs fait à la France^ et qu'il enten-
dait maintenir intégralement. Il fit appeler au Nouviori
M* Limbourg, son conseil, et ce dernier achevait la
rédaction d'un codicille assurant l'exécution complète
des volontés du Prince, le 14 juillet 1886, quand on
annonça le directeur de la sûreté générale, venant
notifier le décret d'exil signé de M. Grévy.
Lorsque, après réception de la notification du
décret^ M* Limbourg revint auprès du Prince^ celui-ci
avait copié et signé, daté du jour même où on lui
enjoignait de quitter ta France, l'acte qui devait con-
server à notre pays, en quelque lieu qu'elles fussent
transportées au jour du décès du donateur, les richesses
Digitized by
Google
T40 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
incomparables des galeries de Chantilly. Quel rap-
prochement intéressant et touchant que celui de ces
deux faits à la même date !
Ce codicille est visé, et la date en est constatée
dans Tacte même de donation.
En effet, depuis, et pour aplanir des difficultés de
détail, le duc d'Aumale, comme on l'a vu, a fait trans-
former en donation, la libéralité primitivement testa-
mentaire. L'acte authentique est du 25 octobre 1886,
il a été passé « en présence de M' Henri Limbourg,
conseil désigné par M. le duc d'Aumale » ; signé de
Limbourg, avocat, et de MM. Bocher, sénateur;
Denormandie, sénateur, ancien gouverneur de la
Banque de France, et Edmond Rousse, ancien bâton-
nier, tous trois au nom de M. le duc d*Aumale. —
Ajoutons que le décret d'autorisation pour l'Institut
est encore signé de J. Grévy.
Il nous a paru intéressant de signaler cet incident
et cette pièce à laquelle ont concouru les deux émi-
nents membres du Barreau, nous pourrions même
dire ces trois éminents avocats, M" Grévy pouvant
être considéré comme faisant encore à ce moment
partie du Barreau.
Digitized by
Google
M^ LIOUVILLK
14^
LIOUVILLE (Albert)
NÉ LE 8 MAI i8ï^ A Pabïs.
Avocat a la Cour le 21 KovEaCBRï iGî7^
Directeur ûénéral nu personnel au Mihisthre de L'Irri-
RtEUR (1871)-
VJCB-PR^StD£^ET DU CONSEIL MUNICIPAL DE PaRIS.
REDACTEUR Ey CBEF DU Hroit (10 AWS).
Membre du Co?(seil de l'Ordrb depuis 1891.
i-**"^jarf-3*-#—
N profil un peu bourbonien, dégagé par les
favoris rejelés en arrière, le regard droit,
comme le caractère,
M' Liou ville appartient à la grande famille judiciaire.
Son père, le grand bâtonnier de 1856-58, mon
en 1860, le célèbre avocat que les anciens ont connu,
auteur d'ouvrages remarquables sur le Barreau, au
point de vue professionneK et que M" Pouillet a si
bien dépeint dans Tétude qu'il en a faite; — son grand'
père, M° Deschamps, l'ancien avoué à la Cour, type
de la probité et du savoir ; — son oncle, Joseph Liou-
ville, le grand mathènaaticien, membre de rinsiitut ;
Digitized by
Google
14a LES AVOCATS D'AUJOURD»HUI
— puis son frère, le D' Henry Liouville, professeur
à la Faculté de médecine, député de la Meuse ; et
eniin son fils, Félix Liouville, dont nous parlerons
plus loin.
M* Liouville a commencé par être maître clerc
d'avoué pendant plusieurs années, puis secrétaire de
son père, jusqu'à la mort de celui-ci, et ensuite secré-
taire de M« Senart, l'ancien bâtonnier, président de
r Assemblée nationale de 1848, dont nous avons déjà
parlé dans ces pages.
C'est sous ses auspices et avec ses encouragements
que M* Liouville a réellement débuté. M« Senart
l'aimait et le traitait comme un fils.
En 1870, Liouville s'est engagé volontairement
dans le corps franc d'artillerie du Plateau d'Avron,
puis, adjoint parle Gouvernement de la Défense natio-
nale à la mission de Jules Simon à Bordeaux, est de-
venu Directeur général du personnel et du cabinet au
ministère de l'Intérieur, avec Emmanuel Arago ; il a
refusé alors sa nomination de sous-secrétaire d'Etat,
signée par M. Thiers, pour rentrer au Palais.
Entre temps, il a été vice-Président du Conseil
municipal de la Seine, rapporteur du budget, — et
rédacteur en chef du Droit pendant dix ans.
Citons parmi ses principales affaires : — le Trans-
continental, MempHis-Pacifique ; — la défense à
demande en nullité de mariage de M"* Sarah Bernhardt-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D*AUJOURD*HU| 145
Dâmala : Il gagna le procès de la célèbre artiste, —
Paffaîre des Eaux de Vichy pour la propriété de la
marque de TEtat, etc. etc.
Liouville est conseil de TAssociation littéraire artis-
tique internationale, — de l'enregistrement des do-
maines et du timbre, — des ministères du Commerce,
des Finances et de T Intérieur, — de la ville de Pa-
ris et de la Préfecture de la Seine, — de la Compa-
gnie générale des voitures, etc.
Parmi ses collaborateurs, nous remarquons Leroux^
premier secrétaire de la Conférence 1875-76, secré-
taire général du Rhône ; -^ Dussaud^ secrétaire de
la Conférence de 1876-77^ ancien secrétaire du mi-
nistre de rinstruciion publique et des Beaux- Arts, et
chef du Cabinet du garde des sceaux ( 1880-81 )j che-
valier de la Légion d'honneur, etc. ; — Flamand,
secrétaire de la Conférence 1878-79^ substitut à Ver-
sailles (1S80), puis rédacteur en chef de la Loi ; —
Bureau, Thévenet, Vincent, avocats ; — enfin son
fils, Félix Liouville.
M^ Liouville fils, ou pluiài petîi-Jilsj car nous sommes
heureux d'avoir à saluer dans cette même famille les
trois termes qui composent ce livre, le passé, le pré-
sent et Favenir, cet aïeul, qui a pour secrétaire son
filSf qui, lui-même, a le sien à son tour, en même qua-
lité ; rien n^est à la fois plus honorable et plus tou-
chant.
Digitized by
Google
iii
144 ^^S AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Félix Liouville a été secrétaire de la Conférence
en 1888-89, il a remporté le prix Bethmont de 1889,
et commence à soutenir plus qu'honorablement le
nom des Liouville.
— ^)idO<*i^—
Digitized by
Google
Û2^?^flft2^<?^ftS^?*i*i^^
'^ /ï\ '*ï^''*^^ i
'45
M= Albert MARTIN
MARTIN (ALBEtlT*ÉMILE-PH]LtBBItT]
NE LE 30 NOVEMBRE iSj? A NeVeRS (NlÈVltE)^
Avocat le 2(> janvier 18^9.
DEuxiàwE Secrétaire de la CoKFÉaEnCE, l863-t»^
Prix Paillet, iBûj.
MEUBR8 DU Conseil, 188^-87.
Commissaire ou gouvernement pRis les CoRSEtLS db Guntmi,
FENDANT LE SlËOE DE PaRJE.
Officier d'Académji,
Albert Martin est grand, d'une figure
rôgulière, avec de longs favoris brunSj le
visage d'une expression douce et fine à la fols. Son
attitude réservée et un peu froide en impose dès
Tabordj mais ensuite appelle peut-être d autant plus
la sympathie et la confiance,
11 a commencé brillamment au Barreau comme
deuxième secrétaire de la Conférence, 1 862-6 j,i!apar-
tagé le prix Paîllet de 1863 avec MM. Decrais, pre-
mier secrétaire de Tannée, actuellement ambassadeur
à Vienne, et Bloch, le distingué Président de Chambre
à la Gourde Paris. Le troisième secrétaire de cette
année féconde était Gambetta ; rappelons à ce sujet
un souvenir du concours pour ce prix PaiUet ; lorsque
to
Digitized by
Google
•ç^^i»~
146 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
M' Decrais eut terminé un fort élégant discours sur
les Maisons de jeu, dans lequel il avait comparé ces
établissements aux lieux où les Sirènes attiraient les
compagnons d'Ulysse ; comme l'Assemblée était
encore sous le charme de cette parole si jeune, si
mélodieuse même, car Decrais était remarquablement
doué, Gambetta se leva, et de son organe de bronze :
« On vous a parlé de Sirènes, Messieurs — dit-il,
— la Sirène la voilà! » — et il montrait son
adversaire. On juge des applaudissements !
M« Albert Martin a été le secrétaire de Nicolet, et
à bon droit certainement un des préférés ; il a fait
sur l'illustre et si regretté maître une étude où il a mis
toutes ses qualités de fin lettré, et toute l'affection con-
servée à l'ami perdu.
Nous en détachons ce portrait remarquablement
décrit: « Nicolet se distinguait par la pureté et Télé-
(( gance de la forme, l'élévation et l'ardeur généreuse
« des sentiments. Homme d'affaires consommé, il
(c étonnait par la variété et la souplesse de son talent.
« Les causes les plus ardues ne le rebutaient pas ;
« dans toutes, il savait faire la lumière et donner de
« l'intérêt aux sujets qui en offrent le moins. »
Pendant la guerre, M* Albert Martin a été choisi
comme commissaire du Gouvernement près les Con-
seils de Guerre, il a pris une part importante à leur
organisation et à leur fonctionnement.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 147
Il a, pendant plusieurs années, été membre du Con-
seil de l'Ordre, où il reviendra, qu'il nous soit per-
mis de l'espérer.
M« Albert Martin, depuis trente ans, a plaidé de
nombreuses affaires mettant en jeu de très gros inX&-
rêts, soit au point de vue pécuniaire, soit au point de
vue moral : questions de contrefaçons, d'assurances
maritimes, questions d'état, ou séparations de
corps, etc.
Citons, parmi les principales, les machines à glace,
moteurs à gaz, freins électriques, tubes pneumatiques,
de la maison Mignon el Rouart ; — le grand procès
de chasse du comte d'Osmond ; — la liquidation de
Rougemont ; — les affaires de l'adoption de Nercy,
à Rennes ; — de Cibeins, à Paris et à Orléans, inté-
ressante question d'état ; — celles de Guiroy contre
la Société du Guano, à Saint-Nazaire, à Nantes et à
Paris ; — de la Société des Artistes français contre
l'Assistance publique pour le droit des pauvres ; —
enfin, la série des affaires de la liquidation de la So-
ciété des Métaux.
Ajoutons un grand nombre de procès pour la Fon-
cière maritime de Paris, les Courtiers de marchan-
dises et les Commissaires-priseurs, dont M* Albert
Martin est conseil.
Il est également avocat de la Société centrale des
architectes, des Institutions des jeunes aveugles et
Digitized by
Google
■» .:r
148 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
des sourds-muets, de la Société des Artistes fran-
çais, etc.
Le talent de M« Albert Martin est fin, il joint à une
élégance réelle de la forme la plus absolue précision
dans les détails, et une grande netteté d'argumentation.
De nombreux secrétaires ont recherché son utile
et sympathique Patronat
Nous citerons parmi eux : Jules Fabre, secrétaire
de la Conférence 1873-74, adjoint au maire du
X" arrondissement, auteur de : « La prescription de
l'action de responsabilité dirigée contre les archi-
tectes » ; — a des Courtiers ; » — rédacteur du Journal
des conservateurs des hypothèques; qui possède depuis
longtemps déjà une excellente situation au Palais, et
figurera dans un prochain volume ; — Feldmann,
deuxième secrétaire de la Conférence (1878-79), lau-
réat de la Faculté de Droit, auteur du discours « Une
séance au Parlement anglais en 1791 I » — André Tar-
dieu, secrétaire de la Conférence {1883-84), qui a
obtenu le prix Paillet (1884), licencié es lettres ; —
Albert Foucault, secrétaire delà Conférence (1884-
85) ; — Brenier de Montmorand, premier secrétaire
delà Conférence (1885-86), prix Laval (1885), auteur
de réloge de Senart.
Notons encore MM. Dupont, PaulBaîUière, Joseph
de Valence et Pierre Cherest, qui ont depuis cher-
ché et trouvé leur voie hors du Palais.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI I49
Enfin, Joseph Caillot, secrétaire de la Conférence
(1891-92) ; — Edouard Crouvès, qui est en passe
d'obtenir cette distinction Tan prochain, qui sont ses
actuels et dévoués collaborateurs.
Ajoutons qu'au moment où paraîtra ce livre le ca-
binet de M*» Albert Martin sera complété par l'entrée
du jeune Henri Fromageot, fils du distingué membre
du Conseil, qui le confie à son ancien collègue du
cabinet de Nicolet.
AUTEUR DE :
Rapport sur les Conférences de Droit (1863), avec MM. La-
coin et Corne.
La Juridiction civile en France, 1789- 18 10.
ules Nicolet.
Digitized by
Google
IJO
M« MARTINI
MARTINI (Charlbs-Guillaumb)
Né LB 29 MAI 1829 A Paris.
Avocat a la Cour, lb i) mars 18(2.
Mbmbrb du Conseil, 1872-76.
Et depuis 1882.
Batonivier , 1885 - 87.
Chevalier de la Lécioif d'honneur.
Bl
|E grande taille, ce qu'on appelle familière-
ment un peu /or/, le visage légèrement
coloré, encadré de courts favoris blancs, un nez
extrêmement petit, voilà M* Martini.
Il a été secrétaire de Benoit-Champi, devenu le
Président bien connu.
Sans jamais plaider de ces affaires à tapage, dont
la presse aime à s'emparer, et desquelles Topinion
publique s'émeut, M" Martini s'est fait une considé-
rable et des plus honorables situations.
Il a plaidé beaucoup et de grandes affaires finan-
cières, dans lesquelles il a apporté son expérience
consommée et son talent si clair et si net que l'on
apprécie tant dans les questions de chiffres.
M* Martini est conseil de grands établissements
Digitized by
Google
'^^W^m^-
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 15 1
publics OU privés, tels que le Mont de Piété, le che-
min de fer du Nord, les Tramways-Nord, ctc.
Il a été membre du Conseil de l'Ordre de 1872-76,
et depuis 1882 n'a cessé d'être réélu. Aux élections
de 1885 ^' ^ même été nommé bâtonnier.
Il est chevalier de la Légion d'honneur.
Citons parmi ses secrétaires : Henri Thieblm,quî
figure dans cet ouvrage; — Hamel, dont la notice
sera dans notre prochain volume, avocat des plus
distingués, qui lui a apporté une collaboration des
plus utiles en échange d'un enseignementprécieux; —
puis, Boivin-Champeaux, ancien conseiller de pré-
fecture, ancien avocat à Alençon, où il a été lui-
même bâtonnier, avant de devenir secrétaire du
bâtonnier Martini; — enfin Cazeaux, ancien secré-
taire de la Conférence 187J-74), ayant obtenu le prix
Bethmont, en 1874, qui, avocat de talent, après avoir
passé plusieurs années au palais, de 1867 à 1878, a
été nommé substitut à Lons-le-Saunier, le 29 juin
1878. Deux ans plus tard, il a cru devoir donner sa
démission (17 juillet 1880) et est revenu au Palais; —
la Cour de Besançon peut regretter M® Cazeaux.
Enfin, mentionnons, bien qu'il ne soit pas secré-
taire de son père, M* Martini fils, jeune avocat que
nous verrons dans le cabinet de M' Waldeck-Rous-
seau.
Ajoutons, à la dernière heure, que M" Martini va
Digitized by
Google
r^if
15a LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI
jouer un rôle important dans la grande affaire de
Panama, où il plaide pour H. Cottu ; notons, à ce
proposj que M* Barboux est chargé des intérêts de
MM. Ferdinand et Charles de Lesseps, le Bâtonnier
Du Huit de ceux de M. Fontanes, et Waldeck-
Rousseau, d'Eiffel.
AUTEUR DE :
Discours : La Confraternité, nécessité sociale de l'Ordre.
Les projets de suppression de l'Ordre des Avocats.
Digitized by
Google
'53*
M*' MENNESSON
MENNESSON (AiMÉ-JosBPU-GASTOff)
NÉ LE 21 JAXVÏSk 1847 k CRAONNE (AlSCtS)*
Avocat lb f) novEM&ftg 1867.
DlUXlèWl SECRETAIRE DE LA CONFÉREWCE, 1874-7 Î'
LaLTRÉAT, l" fRIX DE DRQtT FRANÇAIS.
1* pRîTC DE Droit romain» 1667.
MÉDAILLE d'or , Doctorat , 1370.
Membre du Conseil, février 1Q91.
Jn des jeunes du Conseil de l'Ordre; au visage
arrondi entièrement rasé, un peu coloré.
Après s'être exercé dans les conférences où il a
obtenu de grands succès, qui continuaient ceux de
r École, il est devenu secrétaire de M= Bétoiaud; là,
dans le cabinet du remarquable bâtonnier il a déve-
loppé ses qualités et acquis l'expérience des affaires.
On Ta vu au Palais dans les procès : de Samama
contre Ben Aïad, du Zodiaque; — de Cîbeîns (une
intéressante transmission de titre!); — la célèbre
aquarelle contestée de Neuville; — crédit général
Français; — Meisels; — des Métaux; etc.
Depuis un an, Testime de ses confrères Ta appelé
au Conseil de l'Ordre, honneur mérité à tous égards.
Digitized by
Google
1^4 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI
Mennesson est conseil de plusieurs sociétés, des
Commissaires-Priseurs, de la Société des anciens
élèves des Écoles des arts et manufactures, etc.
Citons comme secrétaires, Moisson, ancien
maître clerc d'avoué, qui seconde avec dévouement
et distinction M* Mennesson depuis plusieurs années,
déjà, et Nail-Demelette, également ancien maître
clerc d'avoué.
AUTEUR DE :
Discours : Éloge de Royer-CoUard.
-^^>S«2f&-
Digitized by
Google
M^ MOYSEN
MOYSEN (Paul)
NÉ LE 4 AOUT 1840 A Pares.
Avocat le aç avril 1S68.
Officier d'Académie.
'55
fyPJiNCE, favoris et cheveux blonds, l'aîr fin et
gggj scrutateur , tel est M* Moysen , qui ne
paraît pas à beaucoup près Tâge que lui assigne son
acte de naissance.
Il a été secrétaire de M^ Dupuich, avocat très
estimé» décédé juge au Tribunal de la Seine et dont
le petit-fils, Paul Dupuich, plusieurs fois lauréat de la
Faculté de Paris» a été secrétaire de la Conférence
de 1887-88.
M* Moysen a peu plaidé aux assises, il s'est réservé
pour les affaires civiles, et particulièrement adonné
aux procès commerciaux.
Notons, dans ses principales causes» les grands
procès de force majeure, après la guerre de 1870^
pour les grains, huiles, etc, ; — des négociants
Samuel Way et autres.
M* Moysen ne s "est pas contenté d'avoir une
Digitized by
Google
l-y •.,nfc_-y,-T^,'S(
156 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
grande expérience des questions commerciales,
préoccupé de certaines difficultés spéciales à la juri-
diction consulaire, au point de vue de l'audience dont
les règles sont peu connues, il a fait un petit ouvrage,
intitulé : « Les avocats au Tribunal de commerce de
la Seine. »
Cette brochure est de la plus grande utilité, on
peut dire qu'elle ouvrira les portes du Tribunal de
commerce à beaucoup de confrères inquiets de se
hasarder dans un chemin inconnu, désormais frayé.
M«. Moysen partagera, à ce point de vue, la recon-
naissance du Barreau pour M* Cresson, qui a o.btenu
depuis peu l'affichage des affaires commerciales à
la porte de l'audience et à la Bibliothèque des avocats.
Parmi les secrétaires de M* Moysen, nous rappel-
lerons : Roy, avoué, à Châlons-sur-Marne ; — de
Chastenet, chef du contentieux de l'Exposition uni-
verselle de i88q ; — Dayras, substitut, à Montluçon ;
— Hugon de Scœux, secrétaire de la Conférence,
1887; — enfin Bertrou, secrétaire de la Conférence
de 1888-89, avocat de valeur, devenu le gendre de
M* Moysen.
AUTEUR DE :
Les avocats au Tribunal de commerce de la Seine.
Digitized by
Google
M^ Michel PELLETIER
PELLETIER (Hbnri-Michbl)
Né LE 24 JANVIER 1852 A PaRIS.
Avocat le 28 juillet 1876.
Secrétaire de la Conférence, iBj7--8.
Chevalier de la Légion d*honneur.
Officier d'Académie.
Commandeur du Nicham.
Professeur de Législation a l'École centrale dss Arts
et Manufactures.
il
IN grand jeune homme, à la silhouette élé-
gante, portantla barbe en pointe à la Henri III^
un mondain et travailleur à la fois.
Michel Pelletier a été secrétaire de M" Adrien
Huard, et, sous ce patronage excellent, a pris le goût
d'études analogues à celles de Téminent avocat en
matière soit de contrefaçon, soit de propriété intel-
lectuelle.
C'est ainsi qu'on lui doit notamment un Traité de
la Procédure en matière de contrefaçons, en collabora-
tion avec M« Defert, avocat à la Cour de Cassation
et au Conseil d'Etat, maire du VP arrondissement de
Paris.
De plus, M* Pelletier a été délégué par le Gou-
Digitized by
Google
158 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
vernement français à la dernière Conférence de Rome
pour arrêter les bases d'une convention internationale
sur la Propriété industrielle, littéraire et artistique ; il
s'est acquitté de cette mission dans des conditions
qui lui ont valu d'être décoré.
Pelletier est conseil de plusieurs sociétés, telles
que celle des Gens de Lettres, etc., et de diverses
administrations^ ministère du Commerce, etc., des
établissements Cail, du Syndicat des constructeurs en
fer, etc. etc.
Parmi ses principales affaires, nous remarquons
celle de Souffrain, l'ancien agent de police (enlève-
ment de l'enfant de M. Lemarquand, publiciste) ; — r
celles des freins Lemoine, — des appareils à glace,
— des fleurs artificielles Ballin, — des générateurs
Collet, et, tout dernièrement, celle de la Mélinite
(Turpin), dans laquelle il défendait Triponé.
Comme secrétaires de M« Pelletier, citons
M. Lagrésille et M. Levylier, qui s'est déjà dis-
tingué fréquemment, notamment dans l'affaire Ancel
(coup de revolver !).
AUTEUR DE l
Procédure en matière de contrefaçon (avec Defert).
Répertoire de Législation et Jurisprudence en matière de
brevets d'invention (avec Huard).
Manuel de la Propriété industrielle (avec Nicolas).
Traité du Droit industriel.
Digitized by
Google
M« PLOYER
PLOYER {JosBPE-EDMOffO)
NÉ LE l6 JUILLET 1841 A PkKlS.
Avocat a la Coltr le 6 février 1864,
Mëm&r^ du CoNS£rL« J88f.
Et ftENOUHË EM |@93.
Î59
[e Ployer est grand, il a le visage un peu
pâle, encadré d'une barbe blonde taillée en
pointe.
Très distingué d'esprit et de talent, il a déjà fait
partie du Conseil de l'Ordre, et vient d'y être appelé
de nouveau.
On se souvient, entre autres affaires de M^ Ployer,
de celles du Zodiaque, Timportant procès financier
dont nous avons déjà souvent parlé dans ces pages ;
— de Balny d'Avricourt, qui fit tant de bruit devant
les assises de TOise, du Testament Thiercelin, — de
Forain, le dessinateur du Courrier Français^ etc-
II est conseil de plusieurs sociétés et établisse-
ments, tels que la Compagnie d'Assurances VUnion^
— la raffinerie Say, — la Compagnie du gaz de Mar-
seille et autres.
Digitized by
Google
l6o LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Citons comme secrétaire de M' Ployer, Signorino,
ancien secrétaire de la Conférence 1882-83, qui s'est
aussi déjà distingué dans nombre d'affaires : Wilson,
— rOpéra-Comique, — le Vampire de Saint-Ouen,
— Coignet, le pharmacien de la place Péreire, —
Lacroix et Mellerio, etc., et dont nous parlerons
davantage dans un prochain volume.
Digitized by
Google
■'>;^l«:|içr^<»%-î
M^ PORÉE
PORÉE (Félix-Henri)
Né LB 2} AVRIL 1846 A PARIS.
Avocat le 12 novembre 1866.
Ancien adjoint au maire (vu* arrondissement).
Chevalier de la Légion d'honneur.
Officier d'Instruction pubuqub.
MÉDAILLE de Sauvetage de i~ classe.
|« PoRÉE a de bonne heure acquis une expé-
rience toute particulière de ces affaires qui
découlent des grands travaux opérés pour le compte
de l'État.
En effet il est conseil du ministère des Travaux
pubHcs, et en cette qualité le nombre des procès où
il a dû soutenir les intérêts de l'État est considérable.
Il est également conseil du ministère de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, des Chemins de fer de
rOuest, de l'Est, de la Compagnie des Bateaux pari-
siens, etc.
Citons, parmi ses nombreuses affaires, les plus
importantes : l'expropriation pour la Bibliothèque
nationale, celles relatives aux Chemins de fer cons-
truits par l'État, le Canal de Tancarville, etc.
11
Digitized by
Google
l63 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
On lui doit aussi de grands travaux de Jurispru-
dence, un Traité des Manufactures et Ateliers dan-
gereux, insalubres et incommodes, fait en collabora-
tion avec M. Le vache, et qui est de la plus grande
utilité, tant pour TAdministration que pour le public.
M* Porée a exercé des fonctions municipales en
qualité d'adjoint au maire du VII* arrondissement, il
y a quelques années, et y a laissé les meilleurs souve-
nirs ; il en a également emporté un, la médaille de
sauvetage qu'il a obtenue pour sa conduite pendant
l'épidémie cholérique de 1884.
Notons, parmi ses collaborateurs, Révoil, secré-
taire de la Conférence 1880-81, chef de cabinet du
sous-secrétaire d'État aux Colonies ; — Ducroquet;
' — Escudier, qui sera dans la deuxième série de ces
notices biographiques, et qui s'est déjà distingué par
un talent très personnel et remarqué ; nous l'avons vu
dans de grandes affaires, celle du marquis de Mores,
avec Démange ; — celle de la succession de Bruns-
wick contre la ville de Genève, avec Waldeck-
Rousseau ; on se souvient de cette romanesque
affaire et de la revendication faite par la famille de
Cîvry, à raison de la légitimité de la comtesse de
Civry, fille du duc de Brunswick, et dont l'acte de
naissance avait été détruit.
Digitized by
Google
\
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
165
AUTEUR DE :
Traité des Manufactures et Ateliers dangereux, iosalubres
et incommodes (avec M, Levache}*
Digitized by
Google
164
M« POUGET
POUCET (EUQàNB-PAUL-JEAN-BAPTISTB)
Né A Paris, lb 6 novbmbrb 184 i.
Avocat lb 8 août 1862.
m
louGET a la silhouette traditionnelle de l'avo-
cat, les grands favoris bruns, tombants, la
bouche dégagée, ce qui permet d'en bien voir l'expres-
sion un peu caustique.
Il s'était d'abord dirigé du côté de la Magistrature
et avait été attaché au Parquet du Tribunal de la
Seine pendant plusieurs années, de 1863 à 1867, à la
même époque que plusieurs de nos magistrats des
plus distingués, MM. Désormeaux, Flandin, etc.
Mais il revint bientôt au Barreau qui offrait plus de
carrière à son activité.
Pouget est extrêmement occupé ; de nombreuses
Compagnies d'assurances notamment ont tenu à
Savoir pour conseil, telles que la Sécurité, le Secours,
la Zurich, la Caisse de prévoyance contre les accidents
et combien d'autres.
Digitized by
Google
^^iJîipl^^:''
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 165
C'est un des plus occupés et assidus de chaque
jour au Palais.
Parmi ses secrétaires notons : Drugé, devenu juge
à Châtillon ; — Drouin et Roustan, avocats.
Digitized by
Google
i66
M« POUILLET
POUILLET (Louis-Mariï-Euoénb)
Né LE 14 JUILLET 1835 A PaRIS.
Avocat lb 6 novembre 1858.
Premier secrétaire de la Conférence, 1861-62.
Prix Liouville, 1862.
Membre du Conseil, 1880-87, et depuis 1891.
Chevalier de la Légion d*honneur, 1888.
-*-
S
|rès mince, nerveux, le profil un peu aigu, et
comme affiné par l'acuité de la pensée ; Toeil
vif,' mobile, derrière les verres qui ne parviennent
pas à l'éteindre, tel est M* Pouillet.
Un talent considérable, empruntant un peu de ce
caractère de nervosité saine, d'esprit fin; dans sa
plaidoirie. M* Pouillet observe, fouille, décrit en
maître; c'est avec une netteté surprenante qu'il se
joue des chiffres énormes que Ton manie aujourd'hui
en finance, et avec une faculté d'assimilation extraor-
dinaire qu'il discute les détails techniques de machines
ou d'appareils industriels, dans les nombreux procès
de contrefaçon qui lui sont soumis ; nous avons un
jour vu un ingénieur, à la suite d'une discussion
Digitized by
Google
LES AVOCATS D*AUJOUftD'HUI 167
absolument spéciale, convaincu que M*" PouîUet avait
dû être au moins élève de l'Ecole centrale.
On ne peut guère parler des débuts de M* Pouil-
let, comme premier secrétaire de la conférence sous
le bâtonnat de Jules Favre, son âge mûr ayant si for-
tement dépassé les promesses de ses années de stage.
Nous nous souvenons, dans ses affaires, de celle
des aciers Bessemerj une des plus considérables des
temps présents, où, par une merveilleuse plaidoirie, il
était arrivé à enlever, en première instance, le gain de
son procès ; il fallut tout le poids des conclusions de
M* Choppin d'Arnouvjlle comme ministère public,
pour réagir devant la Cour !
Mais il faudrait citer toutes les plus importantes
affaires de contrefaçon, soit industrielle, soit littéraire,
dans lesquelles on vient demander à M^ Pouillet
Tappui d'une parole et d'un savoir peut-être les plus
autorisés de l'époque en ces matières.
M' Pouillet a enrichi la Doctrine d'ouvrages consi-
dérables, dont quelques-uns font presque loi, avec
une autorité égale à celle d'arrêts de Cassation : son
Traité de la Propriété littéraire et arîktlque^ notamment;
ses ouvrages sur les Brevets d'invention, les Dessins
de fabrique, rendent aussi des services incalculables;
citons encore le Dictionnaire de la propriété indus-
ir telle et littéraire; on en trouve une liste plus com-
plète plus loin.
Digitized by
Google
l68 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
En somme, toutes ces questions si délicates de
contrefaçon, matérielles ou intellectuelles qui em-
brassent toutes les concurrences déloyales comme
tous les plagiats, et intéressent les inventeurs comme
les fabricants et les négociants, les écrivains, comme
les imprimeurs et les éditeurs, ont occupé M' Pouil-
let dans ses nombreuses causes, et généreusement
il a transcrit dans ses remarquables ouvrages les
résultats de ses travaux et son avis si respecté.
Il est conseil de diverses sociétés artistiques et
littéraires, industrielles ou commerciales, les Artistes
français, etc.
M« Pouillet, après avoir été plusieurs années
membre du Conseil, y est revenu en 1891, c'est un
prochain bâtonnier I
De nombreux secrétaires se sont empressés de
venir chercher un enseignement et un appui auprès de
lui. Parmi les anciens, citons : Lionel Laroze, maître
des requêtes honoraire au Conseil d'Etat, ancien
directeur du personnel au ministère de la Justice, qui
occupe un poste important dans la Magistrature; —
Albert Richard, secrétaire de la Conférence 1877-78;
auteur de : Législation des chemins de fer d'intérêt localy
du Traité de la responsabilité en matière d'incendie ; —
Henri Allart, auteur d'un Traité des brevets d'invention
et d'un Traité de la concurrence déloyale ; — Martin
Saint-Léon, avocat à Chartres; — Vaunois, ancien
Digitized by
Google
LES AVOCATS DAUJOURD HUI î^f
secrétaire de la Conférence 1884-85, qui était licen-
cié es lettres; — Georges Maillard, secrétaire de la
Conférence 1884-85, auteur de plusieurs ouvrages
de droit, avocat de talent ; — Henri Talansier et
Jacques Robert, avocats; — F. Mainié, secrétaire de
la Conférence 1882-8J, prix Bethmont i88j.
Nous allions oublier Georges Plé^ un des plus dis*
tingués, qui commence à être occupé au Palais; —
FayoUet, ancien élève de l'Ecole Centrale, aujour*
d'hui ingénieur-conseil; — Gleize, ancien élève de
r École polytechnique, quia quitté les sciences et le
droit pour !a littérature, et a publié Tan dernier un
roman remarqué^ Cher Camarade ; — Frédéric Met-
létal» secrétaire de la Conférence 1889-90*
Enfin j ajoutons Geoffroy, secrétaire de la Confé-
rence 1889-90, auteur de : Du droit de la guerre à
RomCj des Brevets d^ invention en droit international ; —
collaborateur du recueil de Dalloz, avocat d'avenir ;
— Caubier et Harmand, avocats ; — Mannoury,
ancien élève de T Ecole polytechnique, qui, devenu
avocat, doit rendre de réels services dans les ques-
tions spéciales,
AUTEUR DE :
Discours : Éloge de Félix Liouville,
Traité théorique et pratique des Brevets d'invention et de
la cootrefaçon.
Digitized by
Google
lyo LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Traité théorique et pratique des dessins de fabrique.
Traité de la propriété littéraire et artistique et du droit de
représentation.
Traité théorique et pratique des marques de fabrique et de
la concurrence déloyale.
Dictionnaire de la propriété industrielle et littéraire.
Digitized by
Google
'7^t9^f>H-'- ^
171
M^ Léon RENAULT
RENAULT (LÉON -Charles)
Né LB 24 SEPTEMBRE 1839 A ALFORT (SbINE).
Avocat du 17 novembre 1860 a 187 i ; de 1876 a 1880.
RÉINSCRIT LB 19 JUILLET 1884.
Secrétaire de la Conférence, 1861-Ô2.
Ancien préfet db police.
Conseiller d'État en service extraordinaire.
DÉPUTÉ DE SbINE-ET-OiSB (1876-81^.
Membre du Conseil supérieur des Prisons.
DÉPUTÉ (1882), conseiller général (188O ET SÉNATEUR (l88$) DBS
Alpes- Maritimes .
Officier de la Légion d'honneur.
DÉCORÉ DE plusieurs ORDRES ÉTRANGERS (AUTRICHE, BaVIÉRB, ESPAQNE^
Russie, Hollande, Brésil, etc.).
IH
[a barbe blonde, grisonnante, les cheveux cou-
pés en brosse ; — tout Paris connaît le
profil un peu aquilin de M"" Léon Renault.
Il a eu au barreau des débuts qui eussent dû l'y
fixer complètement, si la politique ne l'eût parfois
entraîné.
En effet il était nommé 2* secrétaire de la Con-
férence en 1861 ; il est vrai que le i" était Pouillet,
et le 3* le célèbre juge d'instruction Guillot; cette
promotion remarquable, comprenait aussi Georges
Digitized by
Google
172 LES AVOCATS D'AUJOUi^D'HUI
Dubois, l'avocat général, redevenu avocat en 1880
(qui fera partie de notre prochain recueil) ; Froma-
geot, le membre du Conseil, et Camescasse, qui
devait aussi devenir préfet de police, rapprochement
curieux !
M*" Léon Renault a été secrétaire d'Hébert, ancien
ministre de la Justice sous Louis-Philippe, patron
qui demandait beaucoup à ses collaborateurs, étant
lui-même un grand laborieux !
Il a plaidé dans le procès Mirés, cette grande
affaire financière qui a eu un retentissement énorme
sous le second empire : puis avec Gambetta dans
le procès du complot de la Porte-Saint-Martin.
Nous nous souvenons encore de l'affaire de Deca-
zeville, l'assassinat de l'ingénieur Watrin, dans laquelle
il présenta au nom de la partie civile un véritable
réquisitoire des plus remarquables contre les inculpés
défendus par les avocats députés Laguerre et Mille-
rand, de la Seine, Gaillard de Vaucluse ; il était assisté
de M* Aubin, son secrétaire, qui tint honorablement
sa place auprès de lui.
Ajoutons le procès de Soubeyran-Pillot ; on se
souvient que ce dernier avait menacé de mort M. de
Soubeyran, son ancien protecteur, pour en obtenir
de l'argent. Afin d'éviter un attentat, M. de Sou-
beyran avait contrefait sa signature et le lendemain
faisait arrêter le coupable, que M. Léon Renault fit
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^UJOURD'HUI 175
encore condamner à plusieurs années de réclusion.
Puis l'affaire du Testament Heddle, argué de faux,
14 millions en jeu I
Léon Renault possède une élocutîon facile^ nette,
élégante, et arrive par une plaidoirie faite souvent
sous une forme de causerie à débrouiller les questions
les plus ardues ou les plus délicates; il sait aussi,
quand le sujet le mérite, s'élever à la plus réelle
éloquence. *
Il a été député de Seine-et-Oise, puis des Alpes-
Maritimes, il est encore aujourd'hui sénateur de ce
département dans lequel il possède une influence
aussi grande que méritée.
II a aussi été un de nos meilleurs préfets de police ;
on le regrette dans ce poste si important qui exige
des aptitudes que possèdent bien peu de ceux qui en
sont investis.
Parmi ses secrétaires, nous citerons :
MM. G, Vîbert, ancien secrétaire de la Confé-
rence (1879-80), devenu substitut à Tours, puis à
Douai substitut et avocat général, enfin conseiller
à la même Cour, magistrat de valeur qui a présidé
les assises lors du procès Lafargue, le député socia-
liste actuel, et de plus auteur de divers ouvrages,
Contrat d'assurances sur la vie, etc. ; — Le Senne,
député, dont la notice est dans ce volume ; — René
Laffon, ancien chef du personnel au ministère de
Digitized by
Google
174 LES AVOCATS D*AUJOURD*HUl
rintérieur ; — citons aussi et particulièrement Aubin,
depuis plusieurs années son collaborateur dévoué,
qui s'est distingué à ses côtés dans nombre d'affaires
(assassinat de l'ingénieur Watrin, Soubeyran-Pillot),
et qui s'est d'autre part acquis une notoriété per-
sonnelle ;
Puis MM. Brion ; — de Merville ; — deTraz, qui
complètent un cabinet de premier ordre.
AUTEUR DE :
Discours : De Tlnfluence de la philosophie au xvui* siècle
sur les réformes de la Procédure criminelle.
Digitized by
Google
' "^^^?rWs'??^%?p'::
175
M« Henri ROBERT
ROBERT (Hbnri)
Ni LB 4 SEPTBMBRB 1865.
Avocat lb 29 octobre i88^
Sbcrétairb db la Conférence, 1887-88.
m
Irand, mince, petite moustache brune, relevée
porte lorgnon.
Le plus jeune des avocats figurant dans ce volume,
il n'a pas trente ans t
Henri Robert a commencé par être secrétaire de
M. le bâtonnier Durier, dans ce cabinet où avaient
passé avant lui Beurdeley, maire du VIII* arrondis-
sement, qui figurera dans notre prochain volume,
Dreyfus, Lucien Henry, Bouchage, Courtois, F. Liou-
ville, pour ne citer que les plus marquants. En même
temps il était secrétaire de la Conférence du Stage.
Il s'est déjà fait connaître particulièrement aux
assises, par un véritable tempérament d'orateur.
Nous le retrouvons comme défenseur du caporal
Géomay (crime du boulevard Saint-Germain), — de
Kapo, — de Vodable, — de la fameuse Gabrielle
Bompard, la complice d'Eyraud dans l'assassinat du
Digitized by
Google
176 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
malheureux huissier Gouffé, = — du lieutenant Anastay;
— on Ta vu dans les affaires des assassins de la rue
Bonaparte, — des assassins de Neuilly (Yvorel), —
la mère Berland, etc.
Il avait assisté M' Durier, en Algérie, devant la
Cour d'assises de Constantine dans la défense de
Chambige.
Rappelons aussi la défense de Chaumartin, l'anar-
chiste dont il fut tant parlé lors de l'affaire Ravachol.
Si jeune, M* Henri Robert a déjà un passé; —
l'avenir lui est réservé.
~«C83îc^-
Digitized by
Google
177
M^ ROUSSE
ROUSSE (Aimé-Joseph Edmond)
NÉ LE iS MARS 1817 A PXRIS,
Avocat le ii décembre 1837,
Segrëtaire de la Cùm<^^rencb, 1642 '4?,
Membke du Conseil depuis iSâi,
Baton:4lek, 1870-71.
Membre de l^Académie fra»çaise.
Cbbtalier de la Légion d*boK7ïeur.
~l
NE figure régulière, aux tons d'ivoire, la
bouche dégagée suivant Tancienne tradition,
un peu dédaigneusej de courts favoris blancs enca-
drant le visage ; les yeux clairs, au regard doux, avec
une certaine mélancolie grave.
Au moral, ceux-là qui ont vécu de la vie du
Palais en 1870-71 peuvent dire comme nous que le
bâtonnier de l'Année terrible était bien Thomme
exceptionnel qu'il fallait en des circonstances excep-
tionnelles-
II est resté de ce temps un monument qui a certaï-
nement décidé l'Académie à ouvrir ses portes à
M' Rousse : c'est le discours qu'il a prononcé le
2 décembre 1871 à l'ouverture de la Conférence des
Avocats.
12
Digitized by
Google
178 LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI
Qu'il me soit ici permis un souvenir personnel : je
vois encore la vieille salle de la Bibliothèque provi-
soire, bondée de robes noires, toute sombre, puis à
la table cette belle figure qui paraissait toute blanche
dans sa dignité froide, et ce discours dont chaque
phrase interrompue par les applaudissements faisait
passer un frisson dans l'auditoire.
Je n'ai jamais eu l'honneur de parler à M* Rousse,
mais je lui serai toujours profondément reconnaissant
de ce souvenir inoubliable.
Si le style, c'est l'homme, il n'est pas d'homme
plus élevé ni de plus honnête homme — tant ce dis-
cours réunît Texcellence de la forme à l'élévation de
la pensée.
« Quand on est frappé, comme nous le sommes,
« dit-il en commençant, il est puéril de s'en prendre
« à la fortune ou d'accuser un seul homme de tant
« de maux. Il n'y a que les peuples asservis sans
« retour qui aient le droit de tout rejeter sur un
u maître; et une nation qui tomberait par la faute
« d'un seul homme mériterait de ne se relever
u jamais. »
Plus loin, étudiant le rôle des avocats dans le Pays
et cherchant à les défendre contre les accusations
aussi peu méritées que les flatteries dont on les avait
jadis chargés :
Digitized by
Google
^*
LKS AVOCATS D'AUJOURD'HUI I7J
« Les Avocats^ ajoute-t-ilj ont dans les conseils de
u la nation une place aussi légitime qu'inévitable;
« s'ils se refusaient à la Politique, il faudrait faire
a violence à leur modestie pour les y contraindre- Il
« ne parait pas qu'en France, depuis soixante ans,
tt on ait dû en venir à cette extrémité. »
Enfin, le courage se fait sentir même dans sa
parole, lorsque nous l'entendons dire : « Il y a de ces
« occasions tragiques où la force, empruntant le-
<t masque de la justice, Tavocat vient réclamer sa
w place auprès des victimes ; c'est le plus sacré de
u nos devoirs, et je ne sache pas que dans aucun
« temps nous Tayons jamais déserté, »
Nous nous arrêtons, il faudrait tout citera mais, on
le voit, ce lettré par excellence devait être de TAca-
démie, et^ en recevant dans son sein ce Maître du
Barreau^ elle s'est honorée au moins autant qu'elle
lui faisait honneur.
M" Rousse est donc avant tout un écrivain, mais
un écrivain qui parle.
C'est bien plus uji lettré qu'un orateur, vous dira
quelqu'un de ces avocats qui, comme le dit Rousse,
« prodiguent dans leurs causeries toutes les épargnes
« de leurs discours, *> et qui, parce qu'ils ne sont
point du tout lettrés, n^en sont guère plus orateurs.
Digitized by
Google
l8o LES AVOCATS D*AUJOURD'HUI
M* Rousse avait débuté sous le patronage de
Chaix d'Est-Ange; il devait plus tard écrire l'éloge
funèbre du grand avocat et une préface pour la publi-
cation de ses discours et plaidoyers.
Nous citerons parmi les affaires de M« Rousse,
demeurées dans le souvenir de chacun, l'affaire
Maurice, avec M' Senart, véritable roman, et à la
suite de laquelle le jeune homme fut déclaré enfant
légitime de M. et M"' X.
Notons encore : les affaires Trabuco, — Sterne, —
de Hochstaedt, des lettres de Benjamin Constant à
M"® Récamier.
Puis l'affaire des œuvres posthumes d'André Ché-
nier, entre les éditeurs Lemerre et Charpentier avec
M* Cléry ; et celle si intéressante de son confrère
M* Duverdy contre Emile Zola qui avait donné le
nom de l'honorable rédacteur en chef de la Ga:^elie
des Tribunaux à un magistrat jouant un rôle singulier
dans une de ses œuvres les plus réalistes.
M* Rousse s'est donné tout entier au Barreau dont
il est peut-être la plus pure incarnation.
Il ne s'est mêlé à la politique que pour chercher à
lui ravir des victimes, et non pour en tirer profit.
Pendant la Commune, en effet, ayant, comme il le
dit lui-même, « déposé, pour ne les point avilir, ces
« insignes de notre état, cet antique costume qui,
« dans nos traditions, représente la liberté de parler
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI i8l
« et de défendre ; » il a cherché vainement à défendre
son infortuné confrère Chaudey' M*' Darboy,
M. Deguerry, le Président Bonjean et d^autres
otages.
Il faut lire, dans les Souvenirs de M* Rousse, le
récit des démarches dangereuses, des visites pénibles
auprès du Garde des sceaux de la Commune, Tex-
stagiaire Protot, qui, on voit à quel point sont puis-
santes les traditions de TOrdre, fut profondément
gêné par la présence de son ancien Bâtonnier.
Il dut visiter aussi Raoul Rigault, Procureur de la
Commune, à qui son sang-froid et sa dignité en impo-
sèrent de même, et qui dut lui donner les permis
nécessaires pour voiries otages.
On sait que ce dévouement si simple et si grand fut
vain, et que la Commune remplaça la procédure par
l'assassinat.
M' Rousse a donc ainsi risqué plusieurs fois sa
vie, se désignant en quelque sorte comme otage, et
s'il ne l'a pas été, nous Tattribuons beaucoup à la
témérité même de son dévouement, en présence
duquel ni le Garde des sceaux ni le Procureur de la
Commune n'auraient osé le faire arrêter.
S'il est un censeur un peu sévère c'est qu'ayant
toujours accompli son devoir très simplement, il
trouve tout naturel que les autres en fassent
autant.
Digitized by
Google
iS2 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
Parmi ses principaux secrétaires nous remarquons :
M. Decrais, aujourd'hui ambassadeur à Vienne; —
Albert Duchesne, longtemps député de TOise; —
Desjardin et Fernand Worms, qui figurent dans cet
ouvrage.
Citons encore : Boquillon, lauréat de la Faculté de
Paris, secrétaire de la Conférence 1861-62, décédé
Lin 1882; — et Léon Tourseiller.
Enfin Georges Bellet, son distingué et dévoué col-
laborateur depuis 1872 qui s'est déjà fait connaître
dans de nombreuses affaires, notamment le divorce
Préterre ; — Testament de Beauvau-Craon, etc.
AUTEUR DE I
Discours : Histoire du Barreau de Paris pendant la guerre
et sous la Commune.
Publication des Discours et Plaidoyers de Chaix d'Est-
Ange.
Discours et Plaidoyers (avec F. Worms).
Consultation sur les décrets du 29 mars 1880 et sur les
mesures annoncées contre les associations religieuses.
Discours académiques.
-hQ>C8GJO^-
Digitized by
Google
183
M« ROUSSEAU
ROUSSEAU (Rodolphe)
NE LE 24 MARS 1S49 A MAti&EUQE (Nord).
Avocat le 29 aôi^t 186B.
SUPt>LiAItT Dis JUGES DE PAtK DES Ml' ET X* AR1l0^rDI«SEMENTS DE
IS79 A 1890.
ViCE-PRÉSIDEMT DE LÀ C0«WIS5lOW DtJ CONORfes DES SOCIÉTÉS PAR
ACTIONS .
Secrétairb oéh^ral ou Congrès, iBB^^
Officier d'Instruction publique^
-+-
RÊs grand, le buste puissant, visage coloré,
favoris châtains, dégageant la bouche ; une
grande expression de franchise et de loyauté-
Rodolphe Rousseau ne se contente pas de plaider
d'importantes affaires de sociétés et autres, il a un
bagage d'écrivain juridique considérable et fort
utile.
Nous nous souvenons, parmi ses affaires, de celles
des Câbles sous-marîns, — des Sociétés de courses;
— on se rappelle aussi Taffaire Baïhaut, aux assises
de la Haute-Saône !
Il est conseil d'un grand nombre de sociétés ou
administrations, — les Chemins de fer de TEtat, —
rOdéon, — la Société Ménier, — les Compagnies
Digitized by
Google
184 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
des Téléphones, du câble Paris-New- York, des Télé-
graphes sous-marins, — Singer (machines), Babcok
et Wilcox (chaudières tubulaires), etc. etc.
Pendant l'Exposition universelle de 1889, il avait
été vice-Président de la Commission du Congrès des
Sociétés par actions ; sa haute compétence en ces
matières le fit nommer secrétaire général du Congrès.
On verra plus loin la liste de ses publications
nombreuses ; signalons particulièrement son Traité
des Sociétés, si consulté, et son Dictionnaire de Pro-
cédure en dix volumes !
De plus, Rousseau a été rédacteur en chef du
Journal des Tribunaux de commerce de 1877 a 1881, et
dirige depuis plus de dix ans le Recueil périodique
de procédure civile, commerciale, criminelle et ad-
ministrative.
Notons, parmi ses secrétaires, Paul Rempler^
aujourd'hui substitut au Tribunal de la Seine ; —
Deville, ancien élève de TÉcole des Sciences poli-
tiques, secrétaire de la Conférence 1882-85, membre
du Conseil municipal de Paris, et conseiller général
de la Seine ; — Paul Baratte, déjà bien connu et
estimé au Palais, auteur d'un ouvrage « Vente à Cré-
dit des valeurs à lots en France et en Belgique », et
secrétaire du Recueil de Procédure, dont M' Rous-
seau est rédacteur en chef; — puisdeCasteran, avocat
à la Cour, et Marmottan,dontle père, ancien avoué
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI iS^
d'Auxerre,qui y est aujourd'hui inscrit comme avocat,
a exercé avec distinction les lonctions de Bâtonnier,
AUTEUR DE :
Traité du gage commercial et du privilège des Commis-
sionnaires, 1868.
Des billets de complaisance d après le Droit civil et pé-
nal, 1873,
Des réformes à apporter à la législation sur les dessins et
modèles de fabrique.
Traité de la correspondance par lettres missives et télé-
grammes^ et des rapports avec les Administrations des
Postes et télégraphes.
Traité des Sociétés commerciales françaises et étrangères,
contenant la législation de tous les pays en matière de
Société, 1878.
Dictionnaire de procédure civile, commerciale, criminelle
et administrative.
Code annoté des faillites et banqueroutes (collaboration).
Questions nouvelles sur les Sociétés commerciales, 1878-89,
Traité du divorce. Loi de 1886,
Répertoire de Doctrine et de Jurisprudence des dix der-
nières années en matière de Sociétés commerciales.
Digitized by
Google
M« Raoul ROUSSET
ROUSSET { Pibrre-Jean-Josbph-Raoul)
N& LE 2} MAI 185;, A SaVIGNAC-LES-ÉgLISES (DORDOONB).
Avocat le i} novembre 1876.
Premier sbcrétairb de la Conférence, 1878-79.
SI
|n Périgourdin, mince, brun, au visage seu-
lement accompagné de courts favoris, à Van-
cienne ordonnance ; doué d'une netteté de parole
aussi remarquable que la clarté de sa plaidoirie.
S'il s'était dirigé du côté de la Magistrature, son
genre de talent l'eût aussi conduit à bref délai dans
une haute situation.
Rousset a été premier secrétaire de la Conférence
en 1878, année où se pressaient derrière lui : Feld-
man, notre distingué confrère ;Boulloche, aujourd'hui
avocat général ; Challamel, etc.
Il s'est depuis distingué dans beaucoup d'aifaires; à
n'en prendre que quelques-unes, citons : celle du vo-
lume de Marie Colombier, « Sarah Barnum, » pour-
suivi pour outrage aux mœurs devant les assises de la
Seine ; puis celles de l'Union générale, où il défendit
les intérêts d'un important groupe d'actionnaires ; de
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 187
la Banque de Lyon et Loire, à Lyon et à Grenoble ;
— de l'Assurance financière ; — des Métaux et du
Comptoir d'escompte où les actionnaires des métaux
plaidaient, afin de faire rejeter la créance de 75 mil-
lions de la Banque de France, etc. etc.
Nous nous souvenons aussi de certains procès en
séparation de corps et en divorce, aussi importants
qu'intéressants à divers points de vue ; mais ces
sortes d'affaires sont si délicates que nous croyons
préférable de ne les citer que pour mémoire.
On le voit, ces brillants débuts n'ont point été
démentis par la suite.
AUTEUR DE :
Eloge de Chaix d'Est-Ange.
— ®î38?3»—
Digitized by
Google
Me TÉZÉNAS
TÉZÉNAS (Marc-Antoine-Maurice)
NÉ LE 2J AOUT l8j6 A MONTBRISON (LOIRB).
Avocat le 25 janvier 1878.
jiNCE, fort jeune, et le paraissant davantage en-
core, Tézénas porte de petits favoris se rat-
tachant à la moustache, qui le feraient prendre volon-
tiers pour un jeune Anglais ou Américain.
Mais c'est bien la meilleure langue française qu'il
parle, et avec Tesprit le plus parisien.
Tézénas a débuté comme secrétaire de Carraby; à
une semblable école, il devait voir développer ses
meilleures qualités, et en acquérir de nouvelles.
Beaucoup de ses affaires seraient à signaler ; à ne
prendre que les plus importantes, rappelons : la
Banque Européenne (Philippart) ; — le Crédit viager ;
— Panama ; — la Grande Compagnie ; — le Comp-
toir industriel de France et des Colonies ; — les pro-
cès des « Danicheff » et de « La Tosca », — de
l'acteur Garnier contre Rochefort, — celui de
« Sous-offs », où il fit acquitter Lucien Descaves;
— les affaires de la Ligue des Patriotes, du détour-
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 189
nementdes Documents de la Hante-Cour en 1889, ^^^•
M« Tézénas est conseil de nombreux Théâtres et
journaux (Porte-Saint-Martin, Gymnase, Eden, le
Soleil^ le Gaulois j le Soir, le X/X* Siècle, ainsi que de
sociétés financières pour lesquelles il a fréquemment
plaidé.
Enumérons parmi ses secrétaires, MM. Bonhoure,
ancien secrétaire de la Conférence 1884-85, prix
Liouville, actuellement préfet des Pyrénées-Orien-
tales ; — de Brugiéres ; — Jouet ; — Vachal ; —
R.éville, déjà connu au Palais ; — Jeanmaire, qui
occupe une place en vue dans la nouvelle génération,
un des fondateurs de l'Association générale des Etu-
diants ; — Léthel, qui a préparé la plupart des gros
procès financiers ou commerciaux, que Tézénas a
plaides depuis quelques années, et dont la part de col-
laboration a été hautement appréciée ; de plus,
membre de la Société de Géographie commerciale de
Paris, à laquelle il apporte un concours dévoué en
qualité de secrétaire.
Digitized by
Google
190
M« THIÉBLIN (Albert)
Me THIÉBLIN (Henri)
THIÉBLIN (Augustb-Urbain-Albert)
NÉ LB 4 nOVBMBRB I842 A BaR-SUR-AUBB.
Avocat le ij août 1864.
décoré de la médaille militaire.
THIÉBLIN (Marie-Augustb-Henri)
NÉ LE 29 AOUT 1846 A Bar-sur- Aube.
Avocat le 9 novembre 1867.
Premier secrétaire de la Conférence, 1873-74.
HARBE blonde, coupée court, le teint un peu
coloré, un certain embonpoint, sur sa robe la
médaille militaire, gagnée en 1870 dans une compagine
de volontaires.
Albert Thiéblin est ce qu'on appelle avocat d'af-
faires, il plaide utilement ses nombreuses causes, en
se préoccupant plus particulièrement de la solidité
de l'argumentation.
Parmi ses principales affaires, nous nous souvenons
du procès de la Tour de Nesle, entre les héritiers
Gaillardin et Alexandre Dumas, contre Cléry, et
aussi d'une affaire d'annulation de mariage D., —
Digitized by
Google
'cir;-^
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 191
basée sur le Défaut de femme dans le mariage, rap-
portée dans Legrand du Saulle, des plus curieuses
comme question médico-juridique et qui se dénoua
devant les Cours de Nîmes et de Montpellier (après
Cassation).
Il est conseil de la Compagnie des Huissiers et de
plusieurs compagnies d'assurance, le Patrimoine^ etc.
ENRi Thiéblin, barbe blonde assez longue,
plus mince que son frère, visage plutôt pâle,
sérieux, est de quelques années plus jeune.
Après de très beaux débuts comme premier secré-
taire de la Conférence du stage sous le bâtonnat de
Lacan, en 1873-74, il a fait un remarqué discours de
rentrée, l'Éloge de Gerbier.
Il a été plusieurs années clerc dans diverses
études d'avoué.
Depuis il s'est consacré entièrement à la profes-
sion ; nous le voyons presqu'exclusivement au Civil ;
en effet, il fréquente peu les audiences correction-
nelles et encore moins les assises.
C'est un avocat des plus sérieux à tous égards,
et qui joint à son expérience de la Procédure une
conscience dans l'étude, bien servie par un talent de
parole des plus réels et des plus estimés.
Digitized by
Google
192 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
— Les frères Thiéblin sont fils du président Thié-
blin, dont tous se souviennent au Palais qui, après
avoir été avoué à Bar-sur-Aube, devenu en 1852 juge
à Châteaucjun, à Auxerre, Président à Dreux et
Rambouillet, a été nommé juge à Paris.
Pendant de longues années il a tenu l'audience des
Référés d'une manière si remarquable qu'après vingt-
cinq ans le souvenirenest demeuré, il est morten 1869,
vice-président du Tribunal de la Seine, devant lequel
ses deux fils venaient de débuter, et sans vivre assez,
malheureusement, pour voir se dessiner l'excellente
situation de l'un et les brillants succès de l'autre.
-'&£SS3<P'—
Digitized by
Google
»93
M-^ WALDECK-ROUSSEAU
WALDECK-ROUSSEAU (PiBRRE-MARiE-ERNEST-REwiî}
NÉ LE 1 DÉCEMBRE l^^Ù A NaNTES.
Avocat a Saint - Nazaire, tQù<).
Avocat a la Cour de Rennes, 1^7 j,
DÉfLTà ti"[LLE-ET-V{LAlSE. iHjg.
MJ^lSTRE DE l'Inthlrîeur, J4 ?jovembke ï8Bi (Ministère Gambetta),
MlWlSTRE DE L'IwT^RIEUR» Il FEVRIER i8ëî (M:NISTfeHE J. FeRRY)»
Avocat a la Couk de Paris, if décembre ïB8ô.
pus emprunterons à M, C. Lecoutlet qui a
publié les discours parlementaires de Wal*
deck-Rousseau, Jes quelques lignes suivantes, qui nous
paraissent le meiîteur portrait qui se puisse tracer
du remarquable avocat Breton.
ft D'extérieur distingué, avec un aspect en appa-
<i rence assez froid, i! y a chez lui ce quelque chose
ff qui donne du reflet à la personnalité, la relève du
« fond gris général ; il n'est pas jusqu'à sa démarche
« nonchalante et balancée, la tête légèrement inclî-
<i née vers le sol^ une main posée sur le côté, qui
(t n'apporte à ce physique une note particulière. »
Waldeck-Rousseau avait, conime on dit^ de qui
ienir^ pour se consacrer au Barreau : son père était,
13
Digitized by
Google
194 LES AVOCATS D*AUJOURD'HUI
en effet, un des premiers avocats de Nantes, dont il
fut en même temps maire pendant plusieurs années.
M** Waldeck-Rousseau a débuté en 1869 comme
avocat à Saint-Nazaire ; mais ce cadre fut bientôt trop
restreint pour son talent, et dès 1873 il se faisait ins-
crire au Barreau de Rennes, ce Barreau un des
meilleurs de la province et qui devait ces temps der-
niers fournir à nos Assemblées tant d'hommes émi-
nents, parmi lesquels nous citerons, outre Waldeck-
Rousseau, le ministre Martin Feuillée, redevenu avo-
cat à Paris ; — Grivard, ministre du Commerce, gou-
verneur du Crédit Foncier, depuis revenu à Rennes ;
— René Brice, avocat distingué, ancien député d'ille-
et-Vilaine, actuellement aussi dans la haute Adminis-
tration du Crédit Foncier ; — et combien d'autres !
Pendant son séjour à Rennes, citons, parmi les
importantes affaires, qu'il fut appelé à plaider : la sépa-
ration de corps V*** en 1879, où il eut pour adversaire
M* AUou ! Ce dernier a salué son jeune confrère du
nom de grand orateur^ et on a gardé à Rennes un inef-
façable souvenir de la remarquable lutte de ces deux
grands talents, Tun au terme de sa maturité, et Tautre
à son aurore.
C'est alors que Waldeck-Rousseau accepta la
candidature à la députation en remplacement de
M. Roger-Marvaise, nommé sénateur, et qu'il fut élu
député de Rennes à une grande majorité.
Digitized by
Google
ny^i^ '
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 195
De 1879 a 1886, il appartint aux luttes politiques.
Il n'est pas dans le cadre de cet ouvrage de suivre les
membres du Barreau dans les fugues qu'ils font sur
le terrain politique; rappelons qu'à deux reprises,
en i88ï et en 1883, Waldeck-Rousseau fut ministre
de l'Intérieur, dans les cabinets de Gambetta et de
Jules Ferry, et notons ce fait remarquable qu'en 1881
il avait à peine trente-cinq ans.
Pendant ces quelques années, l'avocat perçait,
néanmoins, dans le Parlement, sous Thomme poli-
tique ; en effet, les principales lois soutenues ou pro-
posées par M* Waldeck-Rousseau sont la Réforme
judiciaire^ en 1880, comme simple député; — puis
au Sénat, en i88j, il combat comme ministre l'élec-
tion des magistrats; en la même qualité il soutient la
loi sur les Associations, les Sociétés de secours mutuels^
les Syndicats professionnels, enfin les Récidivistes.
De cette dernière loi soutenue avec une grande
élévation de parole et de vues, nous citerons ce
remarquable portrait du récidiviste :
cr Le récidiviste entre à la prison comme il est
w sorti du Tribunal, le front haut, il y est chez lui !...
« Sa réputation l'a précédé, il sait qu'il exercera
« d'autant plus de prestige qu'il porte avec plus de
« cynisme le poids d'un plus grand nombre de con-
« damnations. Là il aura sa clientèle... ceux qu'il
« effraye et ceux qu'il séduit; — on l'entoure, on
Digitized by
Google
196 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI
tt l'écoute, il raconte ses campagnes, il embauche, il
« recrute, il corrompt, et, si vous demandez au Direc-
« teur d'une prison ce que c'est que ce petit groupe
« qui est là dans le préau, et quelles leçons donne cet
« homme qui parle bas et qu'on écoute, il répondra :
« C'est la bande de demain!... »
Depuis 1886, Waldeck-Rousseau est rentré au Bar-
reau, il a plaidé et plaide les plus importantes affaires
maritimes, financières et d'assurances.
Rappelons les affaires de l'Assurance financière, de
la Grande Compagnie d'assurances de la Société des
dépôts et comptes courants, — Comptoir du Nord et
Compagnie des Agents de change, — Féculeries de
Châlons (Dijon), — Succession de Brunswick, —
Çivry, — de Menou à Bordeaux/ — Dreyfus, — du
Comptoir d'Escompte, — des Billets de la Banque de
France, — puis l'affaire Achet à Moulins, si pleine de
mystère et qui eut tant de retentissement, — les
abordages de VAsia et de Y Ajaccio^ à Aix, — de la
Champagne et la VUle-de-Rio, à Rouen, et tout
récemment celle des Cuirassés Chiliens !
M« Waldeck-Rousseau a un grand talent comme
avocat et comme orateur à la fois.
' Il est calme, maître de sa parole et de sa pensée ;
ne disant jamais que ce qu'il veut et avec une forme
remarquable ; comme une lame d'acier, sa parole nette
et froide tranche les questions les plus embrouillées.
Digitized by
Google
LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 197
et convient merveilleusement aux affaires considé-
rables auxquelles il prête son appui.
Un des maîtres les plus autorisés à émettre un
jugement en cette matière, M* C... d'A..., dont la
biographie se trouve dans ces pages, nous disait un
jour que, « depuis Jules Favre, il n'avait pas entendu
« parler une langue plus pure I »
C'est, suivant nous, le plus beau des éloges.
Waldeck-Rousseau assiste de ses conseils la ville
de Paris, l'Assistance publique, etc.
Parmi ses secrétaires, nous noterons d'abord :
M* Ulrich, secrétaire de la Conférence 1886-87,
depuis longtemps son bras droit et digne de l'être ;
— René Nouel; — Cazelles, d'abord avocat à Mar-
seille, puis à Paris, secrétaire de la Conférence
1888-89, conseiller général du Gard ; — Piot, avo-
cat; — Mathiot, secrétaire de la Conférence 1890-91,
et Martini, jeune avocat d'avenir, fils de l'ancien
Bâtonnier, qui vient d'obtenir le prix Laval.
AUTEUR DE l
Discours parlementaires publiés par Lecouflet.
Digitized by
Google
M«^ WORMS
WORMS (Louis-Fernand)
NÉ LE 16 DÉCEMBRE 1847 A PaRIS
Avocat lb i$ janvier 1870.
Secrétaire de la Conférence de 1872-73.
ARBE blonde, les yeux cachés par un lorgnon,
profil accentué!
Worms a débuté comme secrétaire de la Confé-
rence des Avocats, puis est devenu secrétaire de
M* Rousse, dont il a contribué à publier les « Dis-
cours et Plaidoyers ».
Avocat de talent, outre les nombreuses affaires
qu'il a plaidées, il s*est adonné à d'importants travaux
juridiques.
Membre du Conseil de surveillance de l'administra-
tion de l'Assistance publique, il a publié, entr'autres
ouvrages, une Bibliographie de l'Assistance publique
en plusieurs volumes, qui rend de grands services ;
— il est collaborateur du Répertoire de Sirey.
11 avait fondé, avec son confrère Ledru, le journal
des Sociétés civiles et commerciales; parmi ses autres
Digitized by
Google
LES AVOCATS D^AUJOURD^HUl 199
publications, dont on trouvera la liste plus loirij appe-
lons encore Tattention sur un innportant traité de la
propriété littéraire,
M' Worms est un travailleur en même temps
qu'avocat distingué.
AUTEUR DE :
Traité de la propriété littéraire.
Commentaire de la loi sur les syndicats professionnels-
Bibliographie de TAssistauce publique»
L'Assistance publique ;iux étrangers en France.
Traité des autorisations de plaider nécessaires aux com-
munes et établissements publics.
Publication des œuvres de M*" Rousse,
(Répertoire de Sirey)^ Assistance publique, autorisation de
plaider, etc.
Digitized by
Google
200
INDEX
DES NOMS D'AVOCATS (OU MAGISTRATS)
CONTENUS DANS L'oUVRAGE
Pages.
AUainTargé 38
Allart 168
Allou. la, 18, 37, 137, 194
Aly 14
Angeli 75
Aubert (Edouard). ... 41
Aubin 172
Baillière(Paul) 148
Baillot 59
Baratte (Paul) 184
Barbier (Georges). ... 132
Barbier Saint-Hilaire. . 105
Barboux . . . 1-4, 138, 152
Batbédat 69
Beaume 114
Bellet (Georges) 182
Benoist 5-8, 90
Benoist (Ernest). . . 8, 89
Benoist -Champi .... 150
Bérenger 138
Berryer 49, 131
Bertin 9-10
Page».
Bertrou 46, 156
Efethmont .... 2, 36, 120
Bétolaud. h -14, 37, 96,
100, 138, 153
Beurdeley 17^
Billaud-Durouyet. .21,
105, 107
Blanc 112
Bloch 145
Boivin-Champeaux. . . 151
Bonhoure 189
Bonnard 109
Bonnet 14
Bonnet (Henry) 89
Bonnier-Ortolan .... 14
Boquillon 182
Bouchage 175
Bouchez 15-17
Bouchon 128
Boulloche 186
BOURDILLON 18
Bourdon 89
Digitized by
Google
INDEX
aoi
Bourgeois. ....... 46
Brenierde Montmorand> 148
Brice (René). ...... 194
Bricon . - . . 113
Brion 174
Brîzard , 38
Buftct (André). . . . , ïo3
Bureau 143
Busson - Billault père. . 60
Busson-Billault 4
Caillot (Joseph) 149
Camescasse .... 108, 171
Canot 98
Canoville 109
Carraby . 19-22, 6, 30,
74, 105, 188
Cartier 23-27, 109
Caubier 169
Cazeaux 151
Cazelles 197
Chaix d'Est-Ange . 120, 180
Challamel 63. 186
Chambeau 61
Chardon 113
Charton de Meur. ... 22
Chaslus 87
Chaubardat 69
Chaumat 3
Chenu 38
Cherest (Pierre) 148
Choppin d'Arnou ville. 28-31
167
Clamageran 100
Clausel de Coussergues. 32-34
Clausel de C. (Xavier) . 34
Cléry. 35-39, 12, 119, 180, 190
Clunet 40-42
CoMBY 43-44
Coste(Régisl 70
Couché ......... 94
Couder » . 113
CouLON 45-47
Courtois 17^
Couteau 14
Cresson. ..... 48-51, 156
Crouvès (Ed.) 149
Cruppi 26
Da (*) 52-53
Da (Henri) 33
Dalleret 128
Dandonneau 119
Danet (Albert) 54-55
Dauriat 21.
Davrillé des Essarts . 56-57
Dayras 156
Debacq. 08-59, 18
De BiGAULT duGranrut. 60-61
De Bruneau de St-Au-
ban 5^
De Brugières 189
De Cagny 62-64
De Casteran 189
De Chastenet 156
Decori 67
Decori (Félix) 65-67
De Corny 93
Decrais. . 127,14^,146, 182
Defert 157
Digitized by
Google
303
INDEX
Pagres.
De Jouy 68-70
De Laborie loo
Delafosse • 34
Delangle 6, 29
Delasalle 100
De Las Cases 30
De Laubadère 100
De Leymarie 93
Deligand 71-72
Delom de Mézerac. . . 89
Delsol 100
Démange. . . 73-75, 21, 30
De MerviUe 174
Derche 61
Deroste (Eugène). . . . 76-78
Deroste (Jules) 76-78
Deroy 98
De Royer (Louis). . . . 105
De Sal 79-83, 93
Deschamps 87
Deschars 84-83, 21
Desboudets 112
Desjardin .... 86-87, 182
Desmarest 119, 137
Désormeaux 164
De Traz 175
De Valence (Joseph) . , 148
De Vallée (Oscar). ... 54
Deville 184
Devin 88-90, 8
DouMERc 91-94
Dreyfus (F.) 175
Drouin 165
Droz 95-96, 14
Pages.
Drugé 165
Du BuiT . . . 97-99, 10, 152
Dubois (Geprges). 108, 171
Duchesne 182
Ducroquet 162
Dufaure .... 12, 113, 137
Duparc 17, 126
Duplan 14
Dupont 148
Dupray 119
Dupré-Latour 119
Dupuich 64, 155
Durier .... 100, 175, 176
Dussaud 143
Duverdy. . . . 100-102. 180
Duverdy (Maurice). . . 102
Duvergier 12; 38
Escudier 162
Evette 109
Fabre (Jules) 148
Faivre (Albert) 47
Falateuf (Oscar). . . 103-105
Falateuf (Octave). . 106-107
Farjas 21
Favre (Jules). . . 2, 76, 167
Fayollet 169
Feldmann 148, 186
Ferré 104, 123
Ferry (Jules). ... 148, 186
Flach 10
Flamand 143
Flandin 60, 164
Fliche 30
Flogny 4
Digitized by
Google
INDEX
20^
Pages.
Floquet (Ch.) ii8
Foucault (Albert). ... 148
Furcy-Larue 21
Fromageot. . . 108-109, 171
Fromageot fils . . 109, 149
Gallichet 38
Gambetta. . 70, 80, 81,
127, 14^, 146, 195
Gastinegui 34
Gauthier 102
Geoffroy 169
Gillet 70
Gleize 169
Gontard 34
Grelot 113
Grévy (Jules). 137, 139, 140
Grivard 194
Groslard 132
Guillot 108, 171
Guillot (Paul) 70
Guillemant 70
Hamel 151
Harmand 169
Hébert 171
Helbronner 14
Henry (Lucien) .... 175
Herbet (Félix) 38
Houard (Georges) . 46, 47
HuARD (Adrien). 110-il4,
120, 157
Huard fils 113
Huard (Henry) 94
Hugon de Scoeux. ... 156
Husson 113
Pagei.
Jauifret ^c)
Jeanmaire 189
Jeanneney. ...... 41
JOSSEAU 115-ilD
Josseau (Paul) 119
Jouet 189
loURDAN 120-121
JULLEMIER. . . . 122-123, 10^
Kaempfen 100
Kinon 109
Labori 124-126, 26
Lacan 191
Lachaud. 19, 30, 73, 81, 77
Lacoin 127-128, 149
Lafon (René) 173
Lagrésille 1^8
Laguerre 173
Lailler 7^
Lalle 129-13U
Lamare 27
Lambert (Ch.) 72
Lavallée 102
Lebel 34
Le Brasseur 131-132
Lecomte (Georges) ... 105
Ledru 198
Legey 35
Lemesle 126
Lente 10, 97
Leredu 5 s
Leroux (E.) 74
Leroux (Gabriel) .... 143
Le Senne 133-135
Lesourt 14
Digitized by
Google
204
INDEX
Pages.
Léthel 189
Lévylier 158
LiMBOURG 136140
Liouvillepère. ... 51, 141
LiouviLLE (A.) .... 141-144
Liouville(Félix). 142,143, 175
Louiche-Desfontaines. . 30
Lyon (Henri) 98
Mack. . 113, 114
Magnier 138
Maillard (Georges) . . . 169
Maillard 60
Manet 70
Mannoury 169
Manuel 100, 119
Marie 98
Marmottan 184
MARTiN(Albert). 145-149,
24, 109, 127, 128
Martin-Feuillée 194
Martin Saint-Léon. . . . 168
Martini 150-152
Martini fils 151, 197
Mathiot 197
Mavré 102
Mennesson. . . 153-154, 14
Mettetal (Henri) 21
Mettetal (Fréd.) 169
Michel (A.) 41
Mill 5^
Millerand 172
Mir 105
Moisson 154
Moizard 89
Page».
Montéage 41
Morillot 26
MoYSEN 155-156
Munier-Jolain 38
Muret 119
Muzard 99
Nail-Demelette 1^4
Nast 105
Nicolet. 20, 23, 24, 25, 26,
88,109,146, 149
Normand 89
Nouel(René) 197
Nourrisson 113
Pacton 46
Paillard de Villeneuve . loi
Paillot de Montabert . . 132
Paisant 61
PELLETiER(Michel). 157-158, 113
Peltier 94
Petit (Georges) 102
Picard (Ernest). . . 81, 137
Pidancet 61
Piot 197
Plé (Georges) 169
Ployer 159-160
Poignard 130
Poincaré 98
Porée 161-163
Poucet 164-165
PouiLLET.166-170,3o,io8,
141, 171
Poujaud 10
Poulain 70
Pugliesi-Conti 130
Digitized by
Google
INDEX
20^
Pages.
Raymond lo
Rerapler 184
Renault (Léon). 171-174,
138, 108
Réty 46
Rénillier 123
Réville 189
Ricard (Jules) 21
Ricaud 61
Richard (Albert) .... 168
Robert (Henri). 175-1 7G, 79
Robert (Jacques) .... 169
Roche 113
Rousse. 177-182, 25, 38,
^6, 140, 198
Rousseau 183-183
Roussel (F.) 64
RoussET(Raoul), 186-187, 27
Roustan 165
Roy 156
Saglier. 123
Salmon
Schaflhauser
Seligman 3
Senart . 36, 40, 41, 142, 180
Sevestre 120
Signorino 160
Silvy 34
34
126
Pages,
Simon (René) 4
Simonin 102
Straus 33
Talansier 169
Tardieu 148
Templier 71
Tézénas 188-189, 21
Thévenet 143
Thiéblin (Albert). . . 190-192
ThIéblin (Henri) . . . 190-192
Thiroux 119
Tourseiller (Léon). . . . 182
Ulrich 197
Vachal 189
Varambon 70
Vaunois 168
Vibert 173
Villetard de Prunières . 21
Vincent 143
Virant 109
Vireecque ^9
Viviani
Waldeck-Rousseau. 193-
197, 138, 151, 152,
Wattinne
Wolf
WoRMS (Fernand), 198-
199, 38,
10
162
26
94
182
Digitized by
Google
TABLE
Pages.
Barboux i
Benoist 5
Bertin 9
Bétolaud ii
Bouchez 15
Bourdillon 18
Carraby 19
Cartier 23
Choppin d'Arnouville. . 28
Clausel de Coussergues. 32
Cléry 3^
Clunet 40
Comby 43
Coulon 45
Cresson 48
Da 52
Danet 54
Davrillé des Essarts. * . . 56
Debacq 58
De Bigault du Granrut. . 60
De Cagny 62
Decori 65
De Jouy 68
Pages.
MM"
Deligand 71
Démange 73
Deroste (Eugène et Jules). 76
DeSal 79
Deschars 84
Desjardin 86
Devin 88
Doumerc 91
Droz 95
Du Buit 97
Duverdy 100
Oscar Falateuf 103
Octave Falateuf 106
Fromageot 108
Huard no
Josseau 115
Jourdan 120
Jullemier 122
Labori 124
Lacoin 127
Lalle 129
Lebrasseur 131
Le Senne 133
Digitized by
Google
TABLE
207
Pages.
Limbourg 136
Liouville 141
Martin (Albert). 145
Martini 150
Mennesson 153
Moysen 155
Pelletier (Michel) 157
Ployer 159
Porée 161
Pouget 164
Pouillet 166
Pages.
MM*'
Renault (Léon) 171
Robert (Henri) 175
Rousse 177
Rousseau (Rodolphe).. 183
Rousset (Raoul) 186
Tézénas 188
Thiéblin ( Albert et
Henri) 190
Waldeck-Rousseau 193
Worms 198
Index 200
Digitized by
Google
A LA MÊME SOCIÉTÉ
EXTRAIT OE CATALOGUE
BIANGHON (D" Horace). — IVos g:rands médecins d'aujourd'hui,
Préface de Maurice de Fledry. Un beau volume in-8 de 500 pages, sur
beau papier, orné de magnifiques portraits en sanguine 10 fr.
Ce volume est une sorte de Panthéon des célobriU'S médicales coulemporaines.
Les maîtres les plus illustres de la médecine moderne y sont étudiés arec une haute compétence
et d'une manière fort piquante par le D"" iiurace Hiancuon, que ses chroniques médicales au Temps et
au yif/aro ont fait connaître et apprécier du grand public.
Sous une forme humoristique, aneodolique, parfois malicieuse, toujours impartiale, l'auteur nou«
donne dans ce livre une véritable histoire de la science et des savants contemporains. Il n'est pas
d'ouvrage plus intéressant pour les médecins et puur tous ceux qui s'intéressent aux choses de la
médecine. Tous les praticiens y trouveront i'iu.iige très iidèle de leurs anciens malLi'es ou de leurs
anciens condisciples passés niuitres à Paris ou dans les grandes écoles d^ province.
Chaque portrait est complété: l» par une notice biographique exacte; 2* par une bibliographie des
principaux ouvra^'os de chaque maître ; ^i"> par un niagnitique portrait en sanguine dont rexéculion a
été confiée à deux artistes de pnnuer ordre.
Pour donner une idée de rinlérôl de cet ouvrage, il suffira de dire que quelques-uns de ces portraits
ayant paru dans le FUjaro ont été traduits en plusieurs langues et publiés par des journaux étrangers,
aux Etats-Unis et au Canada notamment.
11 sera accordé une remise de 20 0/0 aux personnes qui demanderont
** nos avooats " et ** no3 médeoins " en même temps. Les deux ou-
vrages s'jronl donc expédiés franco contre un mandat de Quatorze francs.
DE LEYMARIE, ancien magistrat, avocat à la Cour d'appel. — Délais
judiciaires usuels. Aide-mémoire alphabétique. Un vol. in-8 jtsus
broché 2 fr.
Le même, cartonné toile 2 fr. 60
Les Délais variant à l'infini, tant au point de vue de leur durée que de leur point de départ, quel est
Tavocat qui n'a \ui» souhaite avoir pour ainsi dire en poche un aide-mémoire alphabétique, donnant ces
indications, avec, eu regard, mention du texte de loi qui les elublil?ll est inutile d'indiquer Timportance
de la plupart de ces délais dont l'expiration peut avoir souvent de graves conséquences.
Le livre de M. de Leymabie comble donc une lacune, et nous nous empressons de le signaler à
rattenlion de Messieui-s les Avocats.
Il est de plus essentiellement portatif, c'est-à-dire pouvant ôtro mis dans la serviette ou laissé sur
le bureau, sans incommoder par son poids ou par son volume.
BIGEON (A.), lauréat de la Faculté de Droit de Paris, membre de la Société
des jeunes Amateurs photographes. — La piiotog^rapliie devant la
loi et la jurisprudence. 1 vol. broché 2 fr. 50
Il vient enfin de paraître un livre de Droit concernant spécialement la photographie. C'est une nou-
veauté qui était d'ailleurs impatiemment attendue. M. Armand Bigeon s'est empressé, avec raison, de
combler cette lacune dont les inconvénients se faisaient sentir chaque jour. « .Son but, dit-il dans la
préiacc, a été de faire une œuvre d'utilité praticpie, un livre où tous les photographes, amateurs aua.M
bien que professionnels, puissent trouver quelque.^ conseils juridiques, relativement & leur art et à leur
industrie, f C'est pourquoi l'auteur s'est elTorcé de mellre les arguments de Droit à la portée de tous
les lecteurs, et d'être aussi précis et aussi clair que possible dans les diverses quesiions qu'il a traitées.
Après avoir parlé de la législation française actuelle et des réformes à y apporter, il envisage la ques-
tion capitale de la photographie: Esl-ello un art ou une induï^trie? l'avis de la jurisprudence? la
contrrfa«;on, la propriété du prototype négatif, le droit de photographier et ses conséquences. Après
quelques mots sur les photographies obs--èucs et une longue étude sur les formalités et autorisations
nécessaires pour photographier et vendre, le livre se termine par un aperçu sur la protection des
œuvres photographiques dans les divers pays et un appendice au texte.
{Bulletin du Photo-Club de Paris, N« 16, !•' mai 1892.)
Digitized by
Google
Digitized by
Google
Digitized by
Google
Digitized by
Google