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Full text of "Les avocats d'aujourd'hui"

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LES 

AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



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LES 



AVOCATS 



D'AUJOURD'HUI 



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PAR 



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ir. DE LETMABIE 

Ancien Magistrat 
Avocat à la Cour d'Appel de Paris 




PARIS 
SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES 

PLACE DE L'écOLE-DE-HéDEClKE 
4, RUE ANTOINE-DUBOIS, 4 

1893 



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INTRODUCTION 



En écrivant ce livre, nous n'avons pas l'inten- 
tion de donner une certaine notoriété à quelques- 
uns de nos confrères à qui la Presse a épargné 
jusqu'à ce jour sa publicité, pas plus que nous 
n'avons la prétention d'augmenter la renommée 
de certains autres. 

Notre but est plus simple : rappeler seulement 
la personne et l'œuvre soit verbale, soit écrite. 

Verba volant, scripta marient ! 

Les avocats écrivent peu; il fut même un 
temps où il était mal vu au Palais d'y passer pour 
un lettré. 

Les paroles s'envolent ; combien de plaidoiries 
charmantes, de discussions remarquables, de 
discours éloquents sont tombés dans l'oubli qui a 
gagné jusqu'au nom même des causes qui les 
avaient inspirés. 



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VI INTRODUCTION 



Hélas! nous nous souvenons de quelques beaux 
vers de François Coppée qui nous paraissent 
répondre merveilleusement au sentiment qui nous 
guide. 

Le poète les a écrits au point de vue des 
acteurs; qu'ils sont d'une vérité et d'une éléva- 
tion plus poignantes, si on les applique aux 
avocats! 



L'acteur périt avec le public qui Taima. 

Les plus vieux d'entre vous ont-ils connu Talma ? 

Et, comme nos anciens, sommes-nous pas encor 
Les gardiens vigilants du noble et cher trésor ? 
N'avons-nous pas servi cette langue chérie. 
Qui mieux qu'un étendard résume la Patrie? 

Aussi, modestement, mais la tête levée. 

Nous osons nous tenir devant nos grands patrons. 

Hélas ! c'est tout entier que nous disparaîtrons '. 



Et l'avocat n'est pas seulement un interprète, 
mais un créateur; il ne faut point qu'il disparaisse 
tout entier, et nous serons heureux d'avoir contri- 
bué pour une faible part à sauver de l'oubli une 

' La Maison de Molière. François Coppée. (Lemerre, éd.) 



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INTRODUCTION vil 



portion de l'œuvre de quelques-uns de nos con- 
frères. 

Nous avons pensé qu'il y aurait un intérêt à 
réunir dans chaque notice le nom du Patron dont 
l'avocat a recueilli les enseignements, et ceux des 
Secrétaires auxquels, à son tour, il transmet les tra- 
ditions de l'Ordre, et dont il dirige les débuts en 
les associant à ses propres travaux. 

Les notices ainsi faites ne constatent pas seu- 
lement un brillant présent, elles établissent en 
quelque sorte un trait d'union entre le Passé et 
l'Avenir. On verra dans ces pages depuis les 
anciens jusqu'à des jeunes; tous ont conquis, 
sinon la célébrité, au moins une certaine noto- 
riété par leur talent ou leurs travaux. 

Si, dans cette première série, quelques noms 
ne se trouvent pas que l'on pourrait y chercher, 
ils sont sans doute réservés pour le prochain 
volume; —puis, il faut bien le dire (et l'auteur 
doit l'avouer aussi) — on a quelquefois des illu- 
sions sur soi-même ou sur ses amis. 



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M« BARBOUX 



BARBOUX (Henri-Martin) 

NÉ LE 24 SEPTEMBRE 18^4 A ChaTEAUROUX (InDRE. . 

Avocat le 27 janvier 1859. 

Premier secrétaire de la Conférence , 1860 - 61 . 

Prix Bethmont, 1861. 

Membre et secrétaire du Conseil des Prises, 1870. 

Membre du Conseil de l'Ordre, 1874. 

Bâtonnier, 1880-82. 




E petite taille, maigre, d'un tempérament sec, 
nerveux, M* Barboux a une certaine manière 
de regarder d'en bas ses adversaires qui les domine 
de très haut. 

C'est tout à fait le genre de son talent, d'une net- 
teté tranchante, d'une précision toute mathématique. 

Les plus vertigineuses questions de chiffres, les 
plus délicates subtilités de droit, les plus ardues dif- 
ficultés de la procédure, ne sont pour M* Barboux 
qu'un jeu. 

Il a précisément commencé par une étude appro- 
fondie de la procédure qu'il délaissait bientôt cepen- 
dant pour le barreau. 

Après de brillants débuts comme premier secrè- 

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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



taire de la conférence des avocats, sous le bâtonnat 
de Jules Favreen 1860-61, il obtenait, la même année, 
le prix Bethmont, décerné pour la première fois à son 
« Éloge de Bethmont ». 

Jusqu'en 1870 Barboux ne fut pas très connu ; 
pendant la guerre il était nommé secrétaire du Conseil 
des Prises, à Bordeaux, conseil qui eut malheureuse- 
ment peu à utiliser les remarquables lumières des juris- 
consultes qui le composaient. 

Depuis, il s'est fait une grande situation, non dans 
ces causes bruyantes auxquelles la curiosité malsaine 
du public a fait de grands succès, mais dans celles 
d'affaires proprement dites, et dans lesquelles se 
remarquent seuls le vrai savoir et le réel talent. 

Nous citerons parmi les plus importantes celle des 
congréganistes (Pères du Sainl-Sacrement) au sujet 
de l'existence de la personne juridique de la congré- 
gation. 

Le Tribunal de la Seine avait, par une singulière 
erreur juridique, prononcé contre les religieux. M"* Bar- 
boux, avec une superbe plaidoirie, obtint de la Cour 
de Paris la réformation de la sentence des premiers 
juges. 

Nous rappellerons aussi les grands procès de Sou- 
beyran contre le Crédit Foncier, et celui de Sarah 
Bernhardt contre la Comédie-Française, lors de la 
fugue célèbre de la grande artiste au Havre, après 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



une représentation de L Aventurière ; celui de l'Ad- 
ministration des Beaux-Arts contre la famille de 
Choiseul au sujet de la propriété de la célèbre loge 
de rOpéra-Comique ; enfin, tout récemment, le pro- 
cès de La Boussînière de Bréon, une curieuse nullité 
de testament restée dans le souvenir de tous. 

Nous ajouterons un signe particulier : M« Barboux 
est, paraît-il, un dessinateur de goût et de talent. 

Enfin, une remarque, c'est que, ancien bâtonnier 
de rOrdre, possédant le passé que nous venons d'in- 
diquer, il n'est même pas décoré ! Nous le regrettons 
pour l'Ordre... de la Légion d'honneur. 

De nombreuses sociétés Tont choisi pour conseil, 
parmi lesquelles la Compagnie des Agents de change, 
la Société générale, la Compagnie des Omnibus de 
Paris, etc. etc. 

Au nombre de ses principaux collaborateurs, on 
peut citer : M*^ Chaumat, membre distingué de la 
Société de législation comparée, très occupé en 
matière civile ; — Séligman, ancien secrétaire de la 
Conférence, 1881-82, prix Liouville de 1882, colla- 
borateur de diverses revues de droit, du journal Le 
TempSj auteur d'un ouvrage sur les Libéralités aux 
personnes morales (médaille d'or de l'École de Droit), 
du « Contrat de transport », des « 28 jours d'un sous- 
lieutenant de réserve » dont la préface fut écrite par 
M« Barboux lui-même, d'un éloge du Maître, dans la 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



Revue Bleue à l'occasion de la publication de ses dis- 
cours et plaidoyers. 

Notons encore M. René Simon, que M^ Barboux 
s'est attaché par un lien plus intime; — Busson- 
Billault, qui soutient dignement son nom ; — Flogny, 
ancien premier secrétaire de la Conférence 1883-84, 
prix de thèse 1886, prix Laval de 1883, auteur d'un 
éloge de Nicolet et sur qui porte une grande part du 
poids du cabinet de M* Barboux. 

AUTEUR DE : 

Jurisprudence du Conseil des prises pendant la guerre 
de 1870. — Discours et plaidoyers. — Discours. — Des 
règles de l'Ordre. — Des conditions de l'éloquence judi- 
ciaire. 



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M* BENOIST 



BENOIST {Joseph-Amélie) 
Né LE 17 AVRIL 1828 A Dijon. 

Lauréat de la Faculté de Droit de Dijon (médaille d'or). 
Substitut a Corbeil (12 mars i8p) ; 

A Troyes (6 DÉCEMBRE 1854) ; A Reims (juin i8)5) ; 

AU Tribunal de la Seine (28 juillet 1860). 
Substitut du Procureur général a Paris (14 juin 1864). 
Avocat général a Paris (5 juillet i86q). 
Directeur des Affaires criminelles et des Grâces au Ministère 

DE LA Justice (21 mai 1877). 
Avocat général a la Cour de Cassation (ji octobre 1877). 
révoqué, janvier 1880. 
Avocat le 14 janvier 1880. 
Membre du Conseil général de la C6tb~d*Or, de 1860 a 1880, 

DE 1886 A 1892. 
Chevalier de la Légion d'honneur. 



-♦- 




[AILLE moyenne, la barbe grisonnante, les che- 
veux coupés courts : M* Benoist pourrait 
dissimuler une dizaine d'années avec facilité. 

C'est un des nombreux magistrats que l'année 1880 
a rendus au barreau, et un de ceux qui ont eu le cou- 
rage, redevenus avocats, d'en reprendre la vie pleine 
de labeurs. 

Après de beaux débuts à Dijon, son pays, comme 
lauréat de la Faculté de Droit, il devint secré- 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



taire de l'illustre Delangle; c'est à l-école d'un sem- 
blable orateur, d'un tel jurisconsulte, qu'il s'est 
formé. 

Ses aspirations l'ont alors entraîné vers la magis- 
trature ; il en a gravi les échelons, depuis son poste 
de début, Corbeil, où il avait été nommé, en 1852, 
comme substitut, jusqu'à celui d'avocat général à la 
Cour de Cassation où il était parvenu 28 ans plus 
tard. C'est alors que, jeune encore, et semblant devoir 
occuper un jour à la Cour suprême une situation 
plus importante, N4* Benoist fut révoqué dans ce^tte 
année 1880 où furent brisées tant de carrières des 
plus honorables. 

Pendant cette première période de sa vie. M* Be- 
noist a occupé le siège du ministère public, tant en 
province qu'à Paris, dans un grand nombre d'affaires ; 
on Ta vu notamment aux assises ou à la cour, dans 
les affaires Leroy du Bourg, plaidées par M* Car- 
raby; on se souvient encore de ce drame parisien 
qui ensanglanta la rue des Écoles, un des pre- 
miers de ces crimes appelés aujourd'hui passionnels, 
auxquels le public se soit intéressé avec cette curio- 
sité singulière qu'il apporte actuellement pour le 
moindre de ces sortes d'événements ; — dans la 
grande affaire Naundorf (Louis XVII); nous ne citons 
que celles qui ont eu un immense retentissement. 

Depuis son retour à la barre, nous rappellerons les 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



procès Leclerc contre la Compagnie des chennins 
de fer de l^Ouest (accident) ; — l'affaire de Chaubry, 
une curieuse question de responsabilité de proprié- 
taire, au sujet d*un vol commis par le fils de son 
concierge ; — Damgé, nullité de testament, à Nancy ; 
— la succession Orth, très intéressante question 
de nullité de legs à une fabrique, et dans laquelle 
l'autorisation d'accepter avait été refusée à la fabrique, 
et donnée au bureau de bienfaisance ; celle des laits 
purs de Nice ; — de la Compagnie de la Sambre 
canalisée, etc. 

Citons encore une affaire disciplinaire, pour le 
Président de Dreux, M. V..., poursuivi par M. Dau- 
phin, et que M' Benoist fit renvoyer purement et 
simplement. 

M*' Benoist a conservé la parole et le style 
nets, précis, élégants de l'avocat général, et sa 
plaidoirie garde parfois une allure de réquisitoire 
de nature à augmenter encore l'impression pro- 
duite. 

Il a été à deux reprises membre du Conseil général 
de la Côte-d'Or, pendant i6 à 17 ans; il s'en est 
retiré pour faire place à la candidature de son fils, 
qui vient d'être nommé ; c'est la troisième génération 
de membres de la famille Benoist qui exerce ces fonc- 
tions publiques ; ce fait seul suffirait à faire apprécier 
leur honorable notoriété. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



Nous verrons M* Benoist fils, secrétaire de 
M* Devin. 



AUTEUR DE : 

Des nullités. — (Couronné par la Faculté de Dijon.) 
Discours. — La loi du respect, etc. 



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Me BERTIN 



BERTIN (Henri-Louis) 
né le 23 janvier 18^4 a paris. 
Avocat a la Cour, le io novembre 1860. 
Secrétaire de la Conférence, 1862-6 j. 
Membre du Conseil, 1886. 




|rand, de belle prestance, M* Bertin offre des 
particularités de visage assez singulières ; 
c'est d'abord le contraste d'une figure jeune encore 
avec des cheveux presque blancs et des favoris noirs ; 
puis une bouche rasée d'un aspect sévère qui est 
également et heureusement contredit par l'expression 
souriante et bienveillante des yeux. 

Dès le début il s'est distingué à la Conférence des 
stagiaires, puis il a commencé seul son chemin dans 
la carrière où il devait se faire une place et se con- 
quérir une situation des plus honorables à tous 
égards. 

M^ Bertin s'est consacré au civil ; nous l'avons vu 
dans d'innombrables affaires, depuis plus de 30 ans 
qu'il exerce; plaidant clairement, utilement, ce qui est 
beaucoup plus rare qu'on ne le pense, enfin exerçant 



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lO LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

avec toute l'autorité de son talent et de sa droiture. 

Nous rappellerons, seulement, les affaires du Cré- 
dit Rural, avec le regretté Lente, du Zodiaque, avec 
M« Du Buit, etc. 

Citons parmi ses secrétaires : d'abord, et à bon 
droit, M* Poujaud, son fidèle collaborateur de près 
de quinze années, qui possède également aujour- 
d'hui une situation des meilleures au palais; puis 
MM. Raymond, Flach, Viviani, Tancien et distingué 
premier secrétaire de la Conférence, 1889-90, etc. 

M** Bertin est conseil de diverses sociétés et com- 
pagnies, notamment de la Société protectrice de 
TEnfance, etc. 



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II 



M" BÉTOLAUD 



BÉTOLAUD (Jacques-Alexandre-Célestin) 

NÉ I.E 14 JANVIER 1828 A LiMOGES (H AUTE-VIENNE) . 

Avocat le 18 novembre 1848. 
Secrétaire de la Conférence, 185 2-n. 
Membre du Conseil depuis 1864. 
Bâtonnier, 1876-78. 
Officier de la Légion d'honneur. 



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|rand, maigre, sec, brun, avec de petits favoris 
demeurés noirs, encadrant un visage osseux; 
les cheveux rares, laissant passer au-dessus de leur 
couronne un crâne dont le développement dénudé 
décèle une vaste intelligence : tel est M* Bétolaud. 

Ajoutez à cela l'aspect austère d*un puritain, appa- 
rence que sa vie ne dément point. 

Dans le principe, il ne se destinait pas au barreau 
et donnait simplement des leçons de droit ; c'est en 
l'entendant discuter avec une justesse d'expression et 
de raisonnement remarquables que d'autres eurent 
pour lui l'ambition de cette carrière à laquelle il ne 
songeait pas, et qu'il devait si grandement honorer. 

Bientôt divers avoués se disputèrent de lui confier 
leurs causes importantes, puis il devint le collabora- 



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13 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



teur de M^ Duvergier, le célèbre avocat de Bordeaux, 
cette patrie de tant d'orateurs. 

Duvergier était venu se fixer à Paris, où il avait 
été rapidement nommé Bâtonnier. Devenant, en 1855, 
conseiller d'État, puis ministre de la Justice et séna- 
teur, il laissa son cabinet à Bétolaud. 

Nous avons entendu et admiré M* Bétolaud dans 
les plus grandes affaires de cette époque. 

Laliquidation Rohan-Guéménée danslaqlielle se pré- 
sentaient aussi Dufaure et AUou, et qui nécessita un 
travail colossal, tant à raison du nombre considérable 
des parties en cause que des questions soulevées. 

La séparation Beauffremont mit encore aux prises 
Bétolaud et Allou ; ce fut une affaire dont on se rap- 
pelle les longues et variées péripéties, et dans laquelle 
les deux grands maîtres eurent une de leurs plus 
remarquables luttes. 

Ces luttes furent fréquentes et rendues plus inté- 
ressantes encore par la différence complète de leurs 
talents. 

En effet, il n'y avait guère que Bétolaud que l'on 
pût opposer à Allou dans ces grands procès, et nous 
les retrouvons dans l'affaire du volume Espagne et 
Liberté; — dans l'affaire Garfounkel et dans la 
fameuse affaire Santerre, du moins en première ins- 
tance, car devant la Cour c'est M* Cléry qui succé- 
dait à Allou. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 13 

On se rappelle les détails scabreux de cette der- 
nière, le déguisement en marnniton, la présence d'un 
personnage auguste, tout un ensemble de faits tenant 
plutôt du roman, et qui ont inspiré, du reste, un grand 
romancier. 

Citons aussi les affaires Audibert (C* P.-L.-M.), 
de Chevreuse-Chaulnes, Sax (instruments de mu- 
sique), etc. 

Qu'il nous soit permis d'ajouter que, pour un tribu- 
nal, le fait de voir Bétolaud se présenter dans une 
affaire est la meilleure des recommandations, tant son 
intégrité est universellement reconnue. 

Ajoutons encore un détail: jamais nous ne Tavons 
entendu qu'au civil. 

Il plaide froidement, nettement ; son procédé est 
de faire une sorte d'exposé chronologique des faits : 
par leur discussion successive, l'argumentation en res- 
sort, et peu à peu se forme la conviction. 

M* Bétolaud a une seconde passion après le bar- 
reau, c'estla chasse ; et encore, si nous disons seconde, 
il n'est pas bien sûr qu'elle n'ait point le premier rang 
dans son cœur. 

De même qu'Ingres attachait plus de prix peut- 
être à son talent de violoniste qu'à sa peinture, de 
même Bétolaud, s'il reste froid à la barre, s'anime dès 
qu'il parle de chasse. 

Depuis quelques années, ce grand maître est moins 



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14 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

assidu au palais : l^état de sa santé l'y oblige, dit-il ; 
heureusement que cet état est quelque peu imaginaire, 
et dans les occasions où on le revoit il est aisé de 
s'en apercevoir. 

M^ Bétolaud est conseil de nombreuses adminis- 
trations et sociétés: la Préfecture de la Seine, Assis- 
tance publique, Société générale, agents de change, 
architectes, commissaires- priseurs des départements, 
assurances générales (incendie). 

M^ Bétolaud a eu de nombreu'x collaborateurs ; 
plusieurs d'entre eux sont déjà arrivés, il y en a même 
dans le Conseil de l'Ordre. 

Ce sont MM. Mennesson et Droz, dont les bio- 
graphies figurent dans ce volume; — Duplan; — 
Helbronner, si regretté et prématurément enlevé en 
plein talent ; — Lesourd, avocat occupé, des mieux 
posés au palais ; — Toussaint, qui a quitté le bar- 
reau ; — Couteau, avocat à Paris ; — Bonnet, devenu 
président de chambre à la Cour de Riom; — Aly, qui 
est, croyons-nous, avocat à Dijon ; — Bonnier-Orto- 
lan, etc. 

AUTEUR DE l 

Discours. — Le Travail, Tétude du Droit. — Mœurs pro- 
fessionnelles ; Causes morales de la force de l'Ordre. 



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M» BOUCHEZ 



BOUCHEZ ^Camille-Joseph) 

NÉ LE 6 JUILLET I840 A CaMBRAI (NoRD). 

Avocat du i8 novembre 1861 a 1870. 

Secrétaire de la Conférence, 186 j- 64. 

Substitut au Tribunal de la Seine, 1870. 

Substitut du Procureur général, 1879. 

Avocat général, 1880. 

Procureur de la République, a Paris, 1883. 

Procureur général a Paris, 1886. 

Avocat, le 2 avril 1889. 

Démissionnaire, 1889. 

Officier de la Légion d'honneur. 

Officier d'Instruction publique. 



BELLE prestance, les yeux un peu à fleur de 
tête, le visage encadré de longs favoris bruns, 
aimable ; homme du monde, dans le meilleur sens du 
mot, ce transfuge du barreau, où il avait passé ses 
premières années, nous est revenu depuis deux ans, 
après une brillante carrière de magistrat. 

Après de beaux débuts comme secrétaire de la Con- 
férence des Avocats, secrétaire favori de M« Allou, il 
entrait dans la magistrature au 4 septembre 1870, 
comme substitut à Paris. 



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l6 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



En quelques années, il devenait substitut à la Cour, 
avocat général et procureur de la République. Dans* 
ce poste, si particulièrement délicat à Paris, il a laissé 
les meilleurs souvenirs, et peu après devenait procu- 
reur général. 

C'est alors qu'en 1889 il a refusé d'associer son 
nom à l'œuvre de la Haute-Cour, et laissa cette tâche 
au successeur qui ambitionnerait assez son poste pour 
Taccepter. 

Un rapprochement intéressant à faire, c'est qu'en 
1881, étant avocat général, chargé de faire le dis- 
cours de rentrée à la Cour, M« Bouchez avait choisi 
pour sujet : « De l'indépendance des magistrats ». 

11 est remarquable de constater que, huit ans plus 
tard, il devait montrer qu'il ne se contentait pas 
d'écrire un fort beau discours sur ce sujet, mais savait 
à propos en donner un exemple plus beau encore, et 
plus rare peut-être. 

M* Bouchez, tant dans sa première période au 
barreau que comme magistrat, a donné les preuves 
d'un réel talent et d'une grande élévation de parole. 

On l'a remarqué dans nombre d'affaires : l'affaire de 
Maubreuil et dans combien d'autres ? M« Bouchez a 
donné jusqu'à présent la plus grande part de sa vie à 
la magistrature, il devait néanmoins trouver place dans 
ce livre. On a souvent reproché à des avocats de se 
laisser élever rapidement à de hautes dignités; il n'y 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



a pas de mal à rappeler que celui-ci, devenu magis- 
trat, a brisé une très belle carrière, et, demeuré répu- 
blicain, a su désobéir à la République, le jour où elle 
lui a semblé commettre une action illégale. 

Parmi les collaborateurs de M« Bouchez, nous 
remarquons Dupacq, qui a été, pendant plusieurs 
années, maître clerc d'une importante étude d'avoué 
de Paris. 



AUTEUR DE : 

Discours de rentrée à la Cour de Paris (1881). — De l'indé- 
pendance des magistrats. 



-^>SC8t5®^ 



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W BOURDILLON 



BOURDîLLON (Ernest-Auguste-Loues) 
NÉ LE i^ ïÉvRiER i8jo A Paris. 
Avocat le 2^ avril 1^70, 

DlUXlàMA £ECKÉTA1RE DE LA CONFÉRENCE 16^1^74. 



-I- 




|n grand Jeune homme, blond, la figure entiè- 
rement rasée j aux traits réguliers, un tra- 
vailleur doublé d'un mondain, 

Bourdîllon a débuté brillamment ; à 2j ans. il était 
deuxième secrétaire de la Conférence. 

Il s'est distingué depuis dans beaucoup d'affaires de 
genre varié; nousTavons vu dans Taffai'redeGerminy 
avec M* Allou ; les détails de ce malheureux procès 
sont trop connus pour qu*il soit utile même de les rap- 
peler ; dans celles du duel Olivier-Feuilhrade, de 
Civry-Brunswîck, de la succession Antonelli avec 
M'' Debacq, etc. 

M= Bourdîllon a fait à la Conférence des Avocats, 
en 1874, un discours des plus remarquables : « Le 
barreau à T Académie* » Les droits du Barreau à cet 
honneur, son rôle y sont admirablement étudiés, 

AUTEUR DE : 

Le Barreau à T Académie {1874). 



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19 



M» CARRABY 



CARRA BY (Pierre-Etienne) 
NÉ LE 4 MAI 185 1 A Paris. 
Avocat lb 28 avril 1851. 
Membre du Conseil. 



Higa ELLE figure que tout Paris connaît, non seu- 
g^^l lement celui des premières, mais celui qui 
travaille. 

Tout le monde en effet a vu ce profil de médaille 
romaine dont Taspect, un peu sombre d'abord, est si 
vite adouci et transformé par le regard de ses yeux 
clairs. 

Il est impossible de causer un instant avec 
M* Carraby sans tomber sous le charme sympathique 
qu'il exerce sur tous ceux qui l'approchent. 

Au Palais, il a débuté comme secrétaire de Lachaud, 
et, de suite, s'est trouvé en rapport avec tout un 
milieu littéraire et artistique auprès duquel sa parole 
élégante, facile, distinguée, devait lui donner promp- 
tement une belle situation. 

Puis Carraby a étendu, le cercle de ses affaires et 
est devenu un des maîtres les plus occupés du Barreau. 

Il est impossible seulement d'énumérer les princi- 



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J 



ao LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

pales affaires de M* Carraby, il faudrait un volume 
entier rien que pour en donner l'analyse. 

Il a plaidé pour les célébrités de tous genres, 
pour des hommes de lettres comme Monselet, Dau- 
det, Veuillot ; — pour des artistes tels que Clésinger, 
Offenbach, Pierre Petit, Capoul, Colonne, Faure, 
Ambroise Thomas, M""" M. Brohan, Arnould- 
Plessîs; pour les éditeurs Helzel, Pion, Hachette, 
Dentu ; — pour les journaux Le Gaulois^ Le Moni- 
teur, Paris-Journal, etc. 

La liste des clients venus à son cabinet depuis 
jo ans serait un véritable almanach de toutes les 
notabilités artistiques, littéraires et mondaines. 

Enfin, personne peut-être n'a Tesprit plus conci- 
liant, et si, disions-nous, il serait difficile d'énumérer 
toutes les affaires que M*^ Carraby a plaidées, il serait 
tout à fait impossible de compter celles qu'il a 
arrangées. 

On se souvient de l'affaire Leroy du Bourg-Pré- 
corbin, véritable dénouement de roman, meurtre de 
la femme par son mari, fuite de Tamant sur les 
toits, etc. ; et l'affaire Godefroid, contre Nicolet, 
où, se présentant comme partie civile, pour la veuve 
de Courtefois, il obtint condamnation. 

Citons aussi l'affaire Aucher, autre roman, un 
enlèvement d'enfant des plus dramatiques; — les 
affaires, du roman de Daudet, Fromont jeune. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 21 

— Sauvage contre Ambroise Thomas, — le duel 
Asselîn, — Saint-Victor, — Cochin et de Lassus 
(Congrégations) ; — celles du Bulletin des communes^ 

— Guedeonoft-Fraschini, de l'éditeur Dentu contre 
les courtiers receleurs, Stourdza-Gortschakow, etc. 

M* Carraby a eu une faible part d'honneurs dans la 
carrière ; il a été membre du Conseil, il est vrai, 
mais qu'il nous soit permis de trouver que son nom 
pourrait figurer justement sur la liste des bâtonniers. 

M* Carraby est conseil de diverses compagnies et 
de nombreux journaux et théâtres. Opéra, Comédie- 
Française et autres. 

Parmi les collaborateurs désireux d'acquérir sous 
un tel maître quelqu'une de ses qualités, nous cite- 
rons d'abord Démange, qui doit avoir sa place dans ce 
volume; — M* Deschars, un des plus anciens et des 
plus fidèles qui a également place dans cet ouvrage ; 

— Jules Ricard, qui a abandonné le Barreau pour la 
plume, le récent auteur de « Huguette » ; — Dauriat, 
autre transfuge du Barreau qui s'était distingué comme 
secrétaire de la Conférence en 1 880-81, actuellement 
rédacteur au journal Le Matin; — Henri Mettetal, dont 
la position n'est plus à faire ; — Bilhaud-Durouyet, 
entré dans le cabinet de M* Oscar Falateuf. 

Puis Tézénas, que l'on retrouvera dans ces pages ; 

— Lurcy-Larue ; — Villetard de Prunières, qui s'est 
fait remarquer aux assises ; — Farjas, le rédacteur 



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22 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

distingué du Journal des inventions nouvelles, — et 
Charton de Meur, officier d'Académie, secrétaire 
de la Conférence 1889-90, auteur d'un Dictionnaire 
juridique et d'un intéressant ouvrage sur la jurispru- 
dence en matière de courses. 

Nous ajouterons qu'en dehors du Palais M« Car- 
raby est un écrivain distingué. Il a écrit une brochure 
sur la contrainte par corps qui a produit alors un 
grand effet, et, on peut le dire, a contribué à la faire 
supprimer. 

De plus il a écrit dans divers journaux ; il a signé 
Stéphen dans « Le Nord et V Estafette », — Gérôme 
et Af^ Guérin dans « \J Univers Illustré ^^k Enfin nous 
avons lu de lui une remarquable étude sur Lacordaire 
signée Pestel qui occupait un numéro entier du Figaro. 

AUTEUR DE : 

« La contrainte par corps, » articles judiciaires, etc. 



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M^ CARTIER 



23 



CARTIER (Ernest) 

Né LE 13 NOVEMBRE iSjO A PARIS. 

Avocat a la Cour le 4 février 18^4. 

Membre du Conseil, de 187c a 187Q et depuis 1888. 




|rand, le visage un peu maigre encadré de 
favoris grisonnants, et empreint d'une expres- 
sion de grande bienveillance courtoise et digne à la 
fois, tel est M* Cartier. 

Il a été un des secrétaires favoris de Nicolet, ce 
grand avocat qui nous a été trop tôt enlevé. 

M« Cartier a la parole d'une sobre élégance, 
comme son style dont nous serons assez heureux de 
pouvoir reproduire quelques phrases. 

Nous nous souvenons parmi ses principales causes, 
au civil, de l'affaire Audouard contre M™" Olympe 
Audouard, — Le Sénecal contre de Chénier, à 
propos de l'histoire du maréchal Davout, — Louis 
Blanc contre de Panaieff; — en police correction- 
nelle, l'affaire des mines d'or de l'Uruguay; — aux 
assises, le procès de la revanche, etc. 

Il est conseil des Compagnies des chemins de fer 
de l'État, des wagons-lits, etc. 



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24 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Depuis de longues années ses capacités et son 
honorabilité ont reçu l'hommage de l'élection au 
Conseil de TOrdre. 

M* Cartier n'est pas seulement un orateur, mais 
un écrivain et un lettré délicat ; s'il a publié des 
études juridiques, telles que La Réforme projetée du 
Code de Procédure civile ^ « A propos du divorce », on 
lui doit aussi des œuvres biographiques sur Charles 
Ballot, Paul Andral, etc. 

Nous avons même retrouvé dans l'intéressante 
étude sur Nicolet, due à la plume de M" Albert Mar- 
tin, une étude charmante faite par M* Cartier, sur la 
vie que menait, dans sa villégiature de Villerville, 
leur illustre patron. C'est évidemment un cœur des 
plus élevés qui a dicté à un esprit des plus délicats 
ces lignes que nous citons avec reconnaissance. Elles 
font autant l'éloge de celui qui les a appréciées et 
recueillies que de celui qui les a écrites et de celui 
qui les a inspirées. 

«... Les vacances, Nicolet les passait au bord de la 
mer, dans une charmante maison de campagne qu'il 
s'était fait construire à Villerville, non loin de Trouville. 

« Là, tout en jouissant des beautés d'une nature 
incomparable, dont il avait le sentiment profond, il 
goûtait le plaisir, plus vif à ses yeux, de réunir autour 

de lui ses amis On y voyait de futurs membres de 

l'Institut comme Félicien David, et, inconscient 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 25 



encore de sa gloire future, promis, sans s'en douter, 
aux palmes académiques, son plus ancien et son plus 
cher ami, M. le bâtonnier Rousse. 

« Secondé par sa femme, Nicolet pratiquait Thos- 
pitalité avec une simplicité charmante et une bonne 
grâce exquise. Laissant à tous une entière indépen- 
dance, il étudiait les goûts et habitudes de chacun, 
pour que dans sa maison ses amis pussent en quelque 
sorte se croire chez eux. On était agréablement sur- 
pris, en rentrant dans sa chambre, de trouver à côté 
des mille raffinements du confort que multipliait une 
ingénieuse prévoyance, Tauteur favori dont on avait 
parlé la veille, le poète aimé dont on avait cité les 
vers. 

« Mais, au-dessus de ces qualités d'une intelligence 
d'élite, quel cœur, quelle sensibilité vraie, quelle 
affection sincère pour ceux qui l'entouraient ! Pour 
rendre sensible aux yeux ce penchant de son âme 
aimante, un artiste de ses amis l'avait représenté, 
dans un dessin familier, entouré de mains qui se ten- 
daient vers lui, et que les siennes cherchaient à 
saisir 

« Heures fortunées, comme toutes les joies de ce 
monde, trop vite évanouies ! Elles marquent peut-être 
le point le plus élevé, et comme le zénith de cette 
brillante carrière. Jeune encore (il avait un peu plus 
de 40 ans), déjà célèbre, voyant sa réputation 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



s'étendre, et son nom grandir chaque jour, Nicolet 
offrait à ceux qui l'ont connu à cette époque la par- 
faite image de l'homme heureuXj mais d'un heureux, 
dont le bonheur, conquis parle travail, ennobli par fa 
générosité du caractère, ne provoquait autour de lui 
que sympathie et respect, » 

Ces lignes se passent de commentaires ; on est 
heureux^ quand on a connu Nîcolet, de voir un 
homme comme lui ainsi apprécié par un homme 
comme Ernest Cartier. 

Rappelons ici le souvenir de son frère qui a laissé 
une grande réputation comme magistrat. 

Parmi ses secrétaires : citons Cruppî, ancien 
secrétaire de la Conférence 1877-78, Prix Paillet, 
substitut à Paris, et devenu aujourd'hui Tavocat géné- 
ral bien connu aux assises de la Seine ; — Wattînne, 
substitut à Chartres; — Morîllot, avocat très dis- 
tingué, ancien secrétaire de la Conférence 1874-75^ 
conseil de la Compagnie des Huissiers, que nous 
avons déjà vu dans d'intéressantes affaires, telles que 
celles des anarchistes Pini et Schouppe, défendus 
par Labori et Morillot; une curieuse affaire d'entrée 
en fraude de tabacs j en quantités considérables, 
dans laquelle, résultat bizarre, tous les introducteurs 
furent acquittés ; le seul condamné fut un malheu- 
reux garçon de café qui en avait écoulé quelques- 
uns ; — Mathelin (égouts de Paris) ; — Wartheimer^ 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI «7 

baron Franchetti. — Lamarre, avocat à Paris. Enfin 
Raoul Roussel, qui a sa place dans ce livre. 



AUTEUR DE l 

Études sur la réforme projetée du Code de procédure 

civile, 1867. 
A propos du divorce, 1884. 
Notice sur Charles Ballot, 1887. 
Notice sur Paul Andral, 1891. 



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98 



M^ CHOPPIN D'ARNOUVILLE 



CHOPP[N D'ARNOUVILLE (HEKRi-AUGlJbTïK) 

Nk LE 27 AVR[L 1H29 A BORÛEAli?t. 

St'BSTîTUT A Bau Mb*- US- Dames le jî juin iGçï ; a Vesoul ue 20 hae 18^4* 
Procureur [mférial a Baume-les-Dames le 14 décembre id^8. 
Substitut du Procureur rJiiirRM. a LïMOGes, lu 17 novi^mbre 1SÇ9; 

AVOCAT C^NbRAL LE T4 MARS iBôl. 

Premier atocat général a M ojtTPELLiEft La 27 d^:ckmbre t86^. 

Procureur impï^.ruj. a Lyon le 7 mars 1868. 

révoqué le j septembre 187o, 

Avocat a Monti^elliir, membre du Conseil, iû septembre 1870, 

Avocat général a Paris le 23 août li^j}. 

Conseiller i> État» SfcCRf.TAtRi g^nIiul du MiwisTfeRE Di i.A Justice 

Ll 2B NOVtMBRE 1877, 

Avocat général a Parie, le 20 décembre 1^77* 
révoqué le ij mars 1879. 
Avocat a Paris le 3^ mars 1879» 
Chevalier de la Légion d'honneur \e 14 août iMj. 
Officier le 8 novembre 1877, 

Officier d'Académie, commandeur de SAiMT-GnÉGOiRB-PU-CUkiST-D'ISA- 
BELLE-L a-Catholique, etc. 




N véritable parlementaire d'autrefois, que les 
intolérances de la politique moderne nous 
ont heureusement ramené. 

M*" Choppin dVArnouville avait un lourd héritage, 
dont le poids eût été difficile à porter pour un autre, 
et il a su ajouter un de ses plus remarquables anneaux 
à cette chaîne d'honneur et de talent, qui te relient 
au chef de sa famille. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 29 

En effet, depuis René Choppin, sire d'Arnouville, 
le premier jurisconsulte du xvi* siècle, ses aïeux ont 
tous été conseillers ou présidents à mprtier au Parle- 
ment de Paris, avec le titre de premier Président 
héréditaire de la Cour des Monnaies ; on peut voira 
THôteldes Monnaies de Paris la série de leurs profils 
frappés sur des médailles. 

Pour tracer celui de leur descendant, emprun- 
tons à « Ignotus », dans le numéro du Figaro du 
27 mars 1878, ce,portrait remarquable à tous égards : 

« Oest bien un des représentants de l'ancienne 
« magistrature qui s'est modernisée sans effacer son 
« cachet. — De taille moyenne, mince, élégant et 
u sévère, froid et gracieux, figure maigre, aux traits 
« accusés. Il parle lentement, son geste est simple, 
« seule la statue de la loi a moins de gestes que lui. » 

M® Choppin d'Arnouville a une grande pureté de 
parole, un peu froide peut-être, mais cependant où la 
chaleur se fait parfois sentir ; il semble qu'il se sou- 
vienne alors qu'il est Tarrière-neveu de Bossuet ! 
Ajoutons qu'il a été plusieurs années le secrétaire de 
Delangle. 

Comme magistrat, Choppin d'Arnouville a eu une 
véritable spécialité des affaires d'assises, il a porté 
la parole dans les affaires Godefroy (1877), Moyaux, 
— Billoir, — veuve Gras, etc., — ayant toujours à 
lutter contre les plus redoutables adversaires que lui 



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30 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Opposait le Barreau, Lachaud, Carraby, Démange. 

C'est encore sur ses conclusions que la Cour de 
Paris a rendu son arrêt dans la fameuse affaire des 
Aciers Bessemer, contrairement au jugement que 
M= Pouillet avait obtenu du Tribunal de la Seine, et 
qui eût entraîné la ruine de toute l'industrie métallur- 
gique française ; dans celle des œuvres posthumes 
d'André Chénier, etc. 

Comme avocat, il a également eu de grandes 
aiïaires. Nous l'avons vu dans celle des Dominicains^ 
au mois de novembre 1 880, évoquer, dans une superbe 
péroraison, les souvenirs de Lacordaire en s'écriant : 
« C'est bien le moins que ceux qui vous ont donné 
cf une province aient quelques pieds de terre française 
« pour y mourir en paix. » 

Citons encore les affaires Cochin et de Lassus, — 
Quisard( Union générale), à Lyon; — Aucher,en 1885; 
— la nullité de mariage d'Aquin, en 1891. 

Les principaux collaborateurs de M* Choppin 
d*Arnouville ont été Emmanuel de Las Cases, qui 
trouvera certainement sa place dans la deuxième série 
de ces notices biographiques ; — Fliche, ancien 
secrétaire de 1881-82, lauréat de la Faculté de Droit 
de Paris, auteur de divers ouvrages archéologiques 
ou de droit, collaborateur de la Galette des Tribunaux, 
et qui s'est déjà fait une situation ; — Louiche-Des- 
fontaines, ancien lauréat de la Faculté de Droit (1880), 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 31 

avocat distingué, ancien chef du Secrétariat du Garde 
des Sceaux, membre du Comité judiciaire de la 
Société de. protection du Travail des Enfants dans les 
Manufactures, auteur de V Expatriation à Rome, — 
de VEmigratioriy — de VHistoire des impôts indirects 
en France^ etc. 



AUTEUR DE : 

Discours. — Respect de la tradition (1863). — Progrès 
moral (1866). — Langage judiciaire (1875). 



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M^ CLAUSEL DE COUSSERGUES 



CLAUSEL DE COUSSERGUES (Claude-Charles-Jules) 

Né LE 3 DÉCEMBRE l8^I. 

Avocat LE i*' juillet 185 j. 

Membre du Conseil de l'Ordre. 

Et depuis 187 1 conseiller général de l'Aveyron (président, 1880}. 

DépuTÉ de l'Aveyron, 1889. 



il 



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pUNE physionomie ouverte, grand, taillé en 
force, Clausel de Coussergues est un vrai 
montagnard de cette belle et forte race du Centre 
de la France ! 

Il est en effet issu d'une très ancienne famille de 
l'Aveyron. 

Après de solides débuts dans la Procédure, il est 
demeuré plusieurs années principal clerc de l'étude 
Glandaz, alors la plus importante de Paris. 

Depuis il est devenu avocat d'affaires dans toute la 
force et le meilleur d^i terme ; il plaide avec une remar- 
quable clarté et une logique serrée ; il recherche, avec 
raison, plutôt les arguments que l'éloquence propre- 
ment dite, souvent inutile et quelquefois dangereuse 
à la cause. 

Clausel de Coussergues a été mêlé à tous les 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 33 

grands procès financiers qui ont été jugés depuis 
50 ans, Crédit rural, Union générale, Comptoir 
d'escompte, etc. 

On se rappelle également, parmi ses causes « pari- 
siennes », qu'il a fait condamner le célèbre Hugel- 
mann, l'ancien secrétaire de M. Thiers, auteur des 
Tyrtéennes et autres chants ! 

Clausel de Coussergues n'avait pas à continuer 
que les traditions de son grand-père, conseiller à la 
Cour de cassation ; de son père, magistrat égale- 
ment; petit-neveu de Tévêque Clausel de Montai, 
qui a joué un rôle important sous le gouvernement de 
Juillet, il devait désirer se mêler à la politique de son 
pays. 

Aussi, depuis une vingtaine d'années, est-il Con- 
seiller général de TAveyron, et depuis 1880 en est-il 
chaque fois réélu président. 

En 1876 il a manqué d'en être élu sénateur, il avait 
même obtenu tout d'abord la majorité, et c'est par 
suite des surprises du scrutin de liste que son dépar- 
tement s'est trouvé privé d'un tel représentant. 

Mais il fut élu député en 1889. 

Notons parmi ses secrétaires : Legey, avocat ; — 

Emile Straus, déjà connu au Palais, qui aura sa place 

dans la prochaine série de biographies, que nous 

avons vu figurer dans nombre d'affaires, telles que 

Céline Montalaud contre son masseur, qui a amusé 

3 



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34 LES AVOCATS D'AUJOURDHur 

tout Paris, — Tacleur Marais contre Konîng, direc- 
teur du Gymnasej — le banquier Jacques Meyer, — 
le Théâtre-Libre contre le journaliste Bauer^ etc. 

Il a également eu comme collaborateurs : son frère, 
Xavier Clausel de Coussergues, que nous regrettons 
de voir abandonner un peu le Palais; — Gastînegnî. 
décédé; — Delafosse, avocat; — Lebel, ancien 
secrétaire de la Conférence 1 872-7 j, qui lui a prêté 
un concours aussi dévoué qu'utile depuis nombre 
d'années; — Salmon, fils du conseiller à la Gourde 
cassation; — Gontard, lauréat des Facultés de 
Grenoble, de Paris, du concours généra! des Facultés 
de Droit (prix du Droit français et romain), — de 
thèse de doctorat, etc.), auteur de divers ouvrages : 
De l'effet des conventions matrimoniales sur les droits 
des créanciers antérieurs au mariage, de ï Organisation 
du Comtat venaissin avant 17S9, 

Silvy. avocat de talent^ d'origine académique ypeik- 
fils de M. de Pongerville ; il a su se faire au Palais 
une situation qui serait meilleure encore si la politique 
ne l'avait aussi un peu détourné ; candidat à la dépu- 
tation en 1889^ dans le département de la Seine, 
Guillaume Silvy, n^a échoué que de quelques voix. 



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35 



M^ CLÉRY 



CLÉRY (Louis-Léon) 
NÉ LB 9 AOUT i8}i A Paris. 
Avocat le ii novembre iS^. 
Secrétaire de la Conférence, 1855-56. 
Membre du Conseil, 1875-79. 
Chevalier de la Légion d'honneur. 




l'iL n'y avait pas d'esprit en France, il l'aurait 
inventé I disait M« Cléry, d*Aurélien Scholl 
dans une de ses plaidoiries ; — on pourrait aussi jus- 
tement appliquer à Tavocat son jugement sur le spiri- 
tuel écrivain. 

Il suffit d'entrevoir Cléry pour s'en assurer ; il est 
bien Tincarnation de cette gaieté « franche et toute 
parisienne » dont il parle lui-même dans ses Souve- 
nirs du Palais. 

La figure entièrement rasée (comme Napoléon et 
Pierrot, disait Théodore de Banville), le visage fin, 
un peu aigu comme sa parole, les cheveux courts, à 
la Bressant, la bouche légèrement sardonique, tel se 
présente M* Cléry. 

A la barre, c'est un des plus terribles adversaires 
que Ton puisse trouver ; son ironie emporte le mor- 
ceau, et, pour peu que Ton y prête, il a de ces mots 



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36 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

dont on ne se relève pas. — Nous en citerons un 
exemple; un jour, plaidant comme partie civile, contre 
un maître chanteur, directeur d'une de ces feuilles qui 
ne publient que de prétendus « scandales » : — « Le 

« journal, le , s*écriait-il, c'est une pince-monsei- 

« gneur avec laquelle on crochette le coffre-fort des 
« personnes ; » et il concluait : « c'est-à-dire que 
« c'est la poule aux œufs d'or que M. X... se pro- 
« posait d'élever sur son petit fumier I » 

Cléry a débuté sous les auspices de Bethmont, il 
a été secrétaire de la Conférence des Avocats et 
membre du Conseil en 1875 : voilà pour les honneurs 
professionnels. 

Il s'est peu occupé de politique, il s'est borné, 
lorsqu'en 1870 M'^ Sénart a été envoyé en mission, 
comme ministre extraordinaire, près le roi d'Italie, 
à accepter d'être secrétaire général de cette ambas- 
sade, mais sous deux conditions, aussi bizarres que 
rares pour un secrétaire général ordinaire : c'est 
qu'on ne lui donnerait ni appointements ni déco- 
ration. 

Cléry a néanmoins été décoré depuis, mais il ne 
voulait, croyons-nous, l'être que comme avocat. Les 
principales affaires de Cléry sont considérables ; on 
trouve quelques-unes des plus intéressantes dans ce 
livre disparu presque dés sa naissance, Souvenirs du 
Palais, 



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1 



LES AVOCATS D^AUJOURD'HUl 



37 



M'' Cléry Ta en effet supprimé aussitôt, et ce qu'il 
faut qu'on sache bien, c'est que ce sacrifice n'a été 
fait qu'à la dignité et à l'intérêt du Barreau. Le pré- 
texte, en effet, n'eût été que trop accueilli pour 
renouveler les attaques dont notre Ordre a été si 
souvent l'objet: — cet Ordre dont Tun de ses chefs 
les plus autorisés disait qu'il est plus facile à allaquer 
quà défendre ! 

C*est à ce propos même qu'un de ceux qui 
s'étaient le plus signalés par ses attaques écrivit à 
l'auteur après la suppression de son livre : <( Ah ! 
quelle belle occasion vous nous faites perdre ! » 

— Les plaidoiries contenues en ce volume sont 
celles qu'avaient fait naître les grandes luttes litté- 
raires au sujet de la Tour de Nesic ; — entre Sardou 
et Mario Uchard, pour Odette et La Fiammina; — 
l'affaire si scabreuse du volume plus scabreux encore 
de Bonnetain, Chariot; — la séparation Santerre 
où il a succédé à Allou^ qui avait plaidé en pre- 
mière instance contre Bétolaud ; — les affaires 
Roustan-Rocheforl, Lemerre-Charpentier (œuvres de 
Chénier) ; — Got, Comédie- Française (dissolution); 

— Marais-Koning ; — Bloch-Peragallo (Casino de 
Dieppe) ; — Contes de La Fontaine (édition des Fer- 
miers généraux) ; — et celles de Challemel-Lacour, 
Maurice Joly, Francisque Sarccy, Geofirin, About 
{XIX^ Siècle), etc. etc. 



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j% LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 



Nous avons souvent entendu M^ Cléry, se présen- 
tant comme partie civile, et il est facile de so rendre 
compte du merveilleux procureur général qu'il eCit été, 
si la Magistrature, au lieu du Barreau, avait eu l*hon- 
neur de le compter dans ses rangs. 

De nombreuses sociétés^ auteurs et compositeurs 
dramatiques, les ministères du Commerce, de Tlns- 
truction publique, la Banque de France, la préfec- 
ture de la Seine, les premiers théâtres ont tenu à 
l'avoir pour conseil ; même il est membre du Conseil 
supérieur des colonies ! 

Comme collaborateurs nous lui connaissons Félix 
Herbet, aussi dévoué que distingué, ancien secrétaire 
de la Conférence de 1875-76, prix Lîouville de 1876, 
auteur de divers ouvrages de droit, d'archéologie, ou 
purement littéraires, à qui, et c'est le meilleur éloge 
qui puisse en être fait, M'= Cléry a dédié ses Souvenirs 
du Pativ's. 

Citons encore, au hasard. Fernand Worms, depuis 
secrétaire de M^ Rousse et que nous verrons dans 
le présent volume ; — Allain-Targé, devenu pré- 
fet; — Brizard, Munier-Jolin, qui ont de bonnes 
situations au Palais ; — Gallichet, qui signe Galli 
dans VÈvéncmenl; — Chenu, ancien secrétaire de 
la Conférence ï8So-8i, auteur d'un remarquable 
éloge de Duvergier ( Discours de rentrée de 
18S0) et d'un volume, Chasse et Procès y livre pour 



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LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 39 

lequel M* Cléry a écrit une préface avec tout son 
esprit ! 



AUTEUR DE 



Souvenirs intimes. 
Souvenirs du Palais 1891. 



-^«38Qîc^- 



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40 



M« CLUNET 



CLUNET (Edouard) 
né le ii avril 1845 a grenoble. 
Avocat le 29 décembre 1866. 



m 



BE taille moyenne, la physionomie franche, 
ouverte, Tair plus jeune même qu'il ne Test, 
Clunet prouve ainsi que le travail sain ne fatigue pas : 
le mens sana in corpore sano des Anciens. 

En effet, c'est un travailleur de premier ordre, et, 
ce travail, venant en aide aux excellents moyens d'une 
nature heureusement douée, a donné les résultats qui 
le font remarquer. 

Clunet a débuté sous les auspices du grand Senart 
dont il a été longtemps le secrétaire, et dont il a pris 
l'exquise urbanité et la dialectique à la fois spirituelle 
et serrée. 

Senart, qui n'a pas été seulement un grand avocat, 
un de nos plus honorés bâtonniers, avait, on se le 
rappelle, joué un grand rôle politique : — président 
de l'Assemblée en 1848, et vice-président de la 
Chambre en 1877, il a su préserver son jeune et 
brillant secrétaire de la tentation de la politique, 
heureusement pour lui et pour le Barreau. 



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LES AVOCATS D^AUJOURD HUT 4! 



Mais de ses études spéciales faites dans l'origine 
avec M" Senart est venu à Clunet le goût particulier 
des questions internationales, qui Ta amené à fonder 
le Journal de Droit înternaiionaî privée dont il serait 
superflu de faire Téloge et qui, depuis dix-sept années, 
rend les services que l'on sait. 

Parmi les principales affaires de M*' Clunet, nous 
rappellerons : Philippart, — la succession de la 
reine Maric-Christîne, — ^ celles des métaux et du 
Comptoir d*escompte, — Slern, — ICoechlin, — GiU 
Blas, — Fouquier, — Camille Lemonnier, — Rafto- 
pouloSj L'hérie, etc. 

Il est conseil de diverses administrations. Assis- 
tance publique, etc. 

On remarquera aussi, dans la nomenclature de ses 
ouvrages, cette nature spéciale et toute internationale 
de ses principales études dont beaucoup ont parti- 
culièrement servi à nos malheureux compatriotes 
d'Alsace-Lorraine. 

Parmi ses secrétaires signalons ; MM, Montéage, 
ancien substitut au Tribunal de Laval, actuellement 
avocat à Paris; — Edouard Aubert; — Jeanneney, 
deuxième secrétaire de la Conférence de 1889-90, 
auteur de Crédit agricole mobilier et du discours de 
rentrée si remarqué sur L'éloquence judiciaire; — 
Alfred Michel, juge suppléant à Reims, décédé. 



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43 LES AVOCATS D*AUJOURDHU[ 



AUTEUR DE : 

Questions de droit relatives à TExposition de 1878. 
Concordance des résolutions du Congrès de la Propriété 

artistique, 1879. 
Outrage aux bonnes mœurs par la voie de la presse dans 

les relations internationales. * 

Du défaut de validité de plusieurs traités diploma- 
tiques. ï88o, 
Oilenses et actes hostiles commis par des particuliers contre 

un Etat étranger- 1887, 
Questions de droit relatives à Tincident franco-allemand 

de Pagny (affaire Schnœbélé), 1887, 
Etude sur la convention d*Union Internationale pour le 

protectorat des œuvres littéraires et artistiques. 1887. 
Incident du Consulat de France à Florence. 1888. 
Abordage du navire français Viflc-dc-Virtoria tt du qui- 

rassé anglais Sultan. 1888, 
La question des passeports en Alsace-Lorraine. 1888, 
Journal Le Droit [uîcrnatîonLil privée 1874-91 (fondateur]. 



— ^Ji8gS3<^- 



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M= COMBY 



COMBY (Camille-François) 

NÉ LE II SEPTEMBRE iSjO A POMPADOUR (CORRfeïE). 

Avocat le io novembre 1875. 




RANDE taille, figure régulière accompagnée de 
longs favoris noirs, M* Comby a ce qu*on 
appellerait dans Tarmée « une belle attitude », 

"A quarante ans il est arrivé, et arrivé seul, sans ce 
patronage qui a souvent si puissamment aidé quelques- 
uns de ses confrères. 

Il a figuré, et au premier rang, dans les plus grandes 
affaires contemporaines d'assises ; c'est ainsi qu'on 
Ta vu dans cette horrible affaire Gamahut ; — il avait 
plaidé également la fameuse cause aux incidents si 
variés du célèbre zouave guérisseur Jacob. 

Comby a été l'avocat de Prado. On se souvient du 
mystère étrange qui a enveloppé ce dernier criminel, 
et dont le voile a seulement été levé pour son dt^fen- 
seur et une autre personne (?) ; — jamais rien n'en a 
transpiré, et cette cause célèbre méritait à tous égards 
d'être une des principales de M* Comby. Rappelons 



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44 LES AVOCATS D^UJOURDHUl 

aussi les affaires Wilson, RocKefort^ du dentiste 
Duchêne, etc. 

C'est un des plus jeunes membres du Barreau se 
présentant avec un bagage aussi complet de causes 
Importantes ou retentissantes. 

Ce n'est pas seulement au criminel que s*esl dis- 
tingué Comby, il plaide aussi fréquemment au civil, et 
est conseil de diverses sociétés ou chambres syndî- 
cales (rAlimentation, etc.). 



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45 



M" COULON 



COULON (Henri-Laurent) 

NÉ LE 18 DÉCEMBRE 185^, A PaRIS. 

Avocat le 24 janvier 1876. 

Professeur a l'École des Hautes-Études commerciales. 

Professeur a lMnstitut Philotechnique. 



m 



|n jeune et un laborieux, dont le bagage déjà 
bien lourd est allègrement porté. 

Jamais celui qui le rencontre au théâtre ou sur le 
boulevard ne devinerait dans ce grand jeune homme 
un avocat déjà éminent et le travailleur dont nous 
énumérerons plus loin les nombreuses œuvres. 

M'' Coulon est en effet grand, mince, et, sans 
l'expression gaie, spirituellement française des yeux, 
il aurait l'apparence d'un Anglais. 

Nous Tavons vu aux assises dans l'affaire Pestel 
(assassinat de trois marchandes de vin) ; dans celle 
des cochers assassins (Exposition de 1878) ; dans 
celle de la rue Ramey, « un mari qui jette sa femme 
par la fenêtre » ; dans celle de Ferlin dit « l'Homme 
aux cinquante-quatre enfants » (assassinat, inceste, 
infanticide et viol) ! 



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46 LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI 



Puis les affaires si parisiennes de Jane May, Tartiste 
du Gymnase ; — celle du comédien Guitry contre le 
Conservatoire, qui a entraîné la modification du libellé 
des engagements signés par les élèves ; — celle de 
Georges Laguerre, poursuivi devant la Cour, toutes 
chambres réunies, pour une réunion au Cirque Fer- 
nando ; — rincendie de rOpéra-Comiquc ; — Crédit 
mobilier Portugais, la Panclastite-Turpjn, Cournon, 
à Aix, etc. 

En somme, de grosses affaires de tous genres. 

D'ailleurs, si dans ses ouvrages on voit une ten- 
dance à spécialiser Tétude du divorce. Fauteur révèle 
les aptitudes très générales de l'Avocat. 

La meilleure biographie à écrire de M-^ Couton 
serait simplement !a liste des affaires qu'il a plaidées 
et des ouvrages qu*il a écrits. 

11 est ou a été conseil de rOpéra-Comique, du Syn- 
dicat professionnel des artistes, de diverses sociétés 
et compagnies d'assurances. 

Parmi ses collaborateurs remarquons : Bertron» 
secrétaire de la Conférence 1S88-S9 ; — Réty, attaché 
au ministère de la Marine ; — Pacton, procureur de 
la République à Brioude ; — enfin Bourgeois et 
Georges Houard, son collaborateur pour le Code 
pratique des assurances maritimes^ 



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^^m^m^r. 



LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 47 



AUTEUR DE : 

Jurisprudence de la Cour de cassation sur la loi électorale 

de 1874. 
Jurisprudence de la Cour de cassation sur la loi relative à 

rivresse. 
Étude pratique et projet de loi sur le Jury en matière 

correctionnelle (avec Albert Faivre]. 
Manuel formulaire du divorce et de la séparation de corps 

(loi de 1884-86). 
Jurisprudence du divorce. 
Commentaire de la loi sur les marchés à terme. 
Condition des enfants naturels reconnus dans la succession 

de leurs père et mère. 
Code pratique des assurances maritimes (avec Georges 

Houard) 
Des agents diplomatiques. 
Législation nouvelle des faillites. 
Le divorce et la séparation de corps (5 voL). 
Le divorce et l'adultère. ^ 



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4S 



'^yT^iflm- 



W CRESSON 



CRESSON (Guillaume-Ernest) 

NÉ LE 6 NOVEMBRE 1824 A CaLAIS. 

Avocat le 9 novembre 1846. 
Secrétaire de la Conférence, 1848-49. 
Prix Chapon-Dabit (1849 unique). 
Préfet de Police, 1870-71. 
bâtonnier, 1890-91. 
Chevalier de la Légion d'honneur. 




UAND on voit passer M« Cresson, la main 
dans la poche, le bras maintenant sa serviette 
un peu écartée, légèrement incliné, comme chargé 
d'un poids et suivant des pensées absorbantes, on 
craint de l'aborder. — Mais il vous voit, Toeil se 
détend, devient gracieux, bon, et Ton sent de suite 
que la main qui vient presser la vôtre est loyale 
comme l'homme aimable, Texcellent avocat, le bon 
citoyen qui vous la tend. 

Nous disons Thomrne aimable, c'est qu'il est impos- 
sible de causer un moment avec lui sans en remporter 
cette impression, il met bien en pratique cette phrase 
de son discours du Bâtonnat où, faisant un portrait de 
ÏAvocatf il nous dit : « Par les paroles et par les 



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r-yT^- • 



LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 49 

« manières, sa politesse et son tact obtiennent que 
« tous soient contents de lui. » 

Avocat excellent, il avait débuté dans une maison 
de banque; mais bientôt, emporté par la vocation, il 
entre au Barreau en 1846, et se fait de suite remarquer 
dans quelques affaires criminelles. 

Il combat les insurgés de 48, mais reprend aussitôt 
sa robe pour les défendre vaincus. 

Nous citerons, dans ses principales affaires, celle 
de Jeufosse contre Berryer, et des assassins du géné- 
ral Bréa en 1848. 

Après la condamnation de ceux-ci, il chercha vai- 
nement à obtenir leur grâce, et le jeune avocat reçut 
alors de Victor Hugo des éloges et encouragements ; 
— 22 ans plus tard, le grand poète devait renouer ses 
relations avec le Préfet de police pour lui demander 
la liberté de Louise Michel ! — Rapprochement sin- 
gulier. Rappelons également l'affaire Chenavard, — 
Sauvage (destitution d'agent de change), — Trans- 
continental, Memphis El Paso, — chemin de fer 
Victor Emmanuel, — Huîtrières du Morbihan, — 
Adam contre Juliette Lamber. 

M* Cresson avait déjà, tout jeune, mérité une dis- 
tinction exceptionnelle du Conseil de TOrdre dont il 
devait un jour être le Bâtonnier. Un bienfaiteur de 
l'Ordre des Avocats avait fait de sa bibliothèque un 
legs qui devait être remis au jeune avocat que dési- 



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jÔ LES AVOCATS D'AUJOURD^HUl 



gnerait le Conseil. — Cresson fut considéré comme 
le plus digne, et cette bibliothèque est devenue le 
noyau de celle du bâtonnier* 

Nous avons dit aussi que M* Cresson est un bon 
citoyen, — il Ta prouvé aux heures sombres, car 
celui-là, au contraire de tant d'autres, n'a pas proiîté 
de la politique, mais lui a beaucoup donné. 

C'est en 1870, pendant le siège de Paris, au len- 
demain de rémeute du j x octobre 1870, qu'un a pensé 
à lui, — il n*était pas de la curée du 4 septembre^ 
mais on savait trouver Thomme du devoir quand la 
République en aurait besoin. 

Le poste était délicat et plus que dangereux : le 
patriote ne pouvait refuser, 

11 faudrait refaire l'histoire de la fin du siège de 
Paris, pour dire tout ce qu'a fait le préfet de police 
d'alors : 

Mesures de protection pour le Gouvernement, 
soins matériels des monuments et objets d'arts, luttes 
de tous les jours. — Enfin^ lors de la reddition de la 
ville, plusieurs conférences restées célèbres avec 
M, de Bismarck à Versailles, au sujet du ravitaille- 
ment, et dont le récit, publié dans la Revue des Deux 
Mondes, est une page d'histoire des plus intéres- 
santes. 

Puis, le flot de l'émeute montant, n'étant plus sou- 
tenu par le Gouvernement qui tremblait sur sa base, 



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LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI 51 

il donna sa démission malgré les supplications réité- 
rées de Jules Favre et du général Trochu. 

M* Cresson n'a eu qu'en 1874 la croix de la Légion 
d'honneur; il l'avait trop méritée pour la recevoir 
plus tôt. 

Rentré au Palais, membre du Conseil dévoué, il 
guide volontiers les jeunes dans la carrière, donne 
les meilleurs conseils pour l'exercice de la profes- 
sion ; on voit qu'il se souvient d'avoir été secrétaire 
de Liouville. 

Ajoutons que Cresson a accompli sous son bâton- 
nat une remarquable réorganisation de la Bibliothèque 
des Avocats. 



AUTEUR DE ! 

Discours : sur THôpital. 

— du Bâtonnat. 1890. 

Les premiers jours de F Armistice en 187 1. 
Notices biographiques sur Busson-Billault, etc. 
De la profession d'avocat (2 vol.). 



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M' DA (*) 



DA (Benoist) 

NE LE tu MAI 1HT5 ^ ChaMBLY (OiSE). 

Avocat le 6 avril iQv). 

S^CRtTAlRE tîK LA Cû?tFÉRENCB, 184O-4I. 

Membre ou CowijBïL, 1B81-84. 




N des plus anciens et des plus respectables à 
tous égards. Grande figure, un peu pâle, aux 
favoris courts et blancs. 

M*^ Da, dans le cours de sa longue carrière, n'a 
point plaidé de ces affaires qui font du bruit, à raison 
soit des personnalités en cause, soit des scandales 
qu*elles remuent ; mais les affaires courantes, celles 
qui sont vraiment utiles et indispensables aux transac- 
tions et à la vie de tous les jours. 

Voilà déjà deux ans qu'il a célébré sa cinquantaine 
dans le Barreau ! 

Vie honorable, carrière au début de laquelle nous 
trouvons une distinclionj la nomination de secrétaire 
de la Conférence, et plus tard celle de membre du 
Conseil de l'Ordre. 



(') Nous avons eu le regrei d'apprendre que M* Da est décédé à 
Mûtitmorency le 22 octobre 1891. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 53 

Quand on parle de M* Da, il est impossible de ne 
pas parler de son fils, jeune avocat fort distingué. 

En effet, Henri Da^ né à Paris en 1853, a été deux 
fois lauréat à la Faculté de Droit en 1874 et 1877 ; — 
avocat depuis le 22 août 1874, il a été nommé plu- 
sieurs fois lauréat de la Faculté de Droit, premier 
secrétaire de la Conférence pour 1880-81, — juste 
40 ans après son père, — rapprochement intéressant ! 

Il est auteur de divers opuscules: — Élo^e de 
Delangle ; — Du contrat de compte courant, etc., et 
conseil du Comptoir d'escompte et diverses autres 
sociétés. 



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M' DANET 



DAN ET (Lours-CBAaLiE^ Albert) 
NE LB 7 AOUT 1S46, A Privas (Ardèche), 
Avocat le 7 novembre m^e. 

SECRÉ'fAmB DE LA CoMFÉRBNCE, 187^-74. 

Membre du Conseil, [890. 



m 



\e petite taille, l'air franc, décidé, avec la 
moustache et les cheveux ras commençant à 
grisonner, rien d'un avocat, au contraire Tapparence 
toute militaire d'un chef de bataillon de chasseurs à 
pied, 

Danet a débuté on ne peut plus brillamment, et 
continue de même, ce qui est plus beau ! 

Secrétaire de la Conférence en 1871-74, il s'est 
ensuite formé aux affaires sous la direction d'Oscar 
de Vallée. 

Il a beaucoup plaidé devant les conseils de guerre ; 
il nous suffira de rappeler les affaires du Commandant 
Sablant j directeur de la prison militaire de Paris ; — 
Philippot, jeune Saint-Cyrien ; — le maréchal des 
logis de gendarmerie Cabis ; — enfin, tout récem- 
ment, celle du Major Breton. 

Le ministère de la Guerre, mis ainsi à même de 
l'apprécier, Ta choisi comme conseiK 



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LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 55 

Aux assises, nous le trouvons dans les plus reten- 
tissantes causes de Tépoque ; il faut évoquer les noms 
des affaires : Gilles et Abadie (il plaidait pour Abadie) ; 
Marchandon; Fenayrou, où il fit acquitter son client, 
Lucien Fenayrou. — Il a été aussi extrêmement 
remarqué dans l'affaire Eyraud, où il a soutenu, avec 
une grande élévation de langue et de pensée, la 
cause si intéressante des parties civiles, les jeunes 
filles de l'huissier Gouffé. 

Citons encore sa plaidoirie dans l'affaire de Jon- 
quières et Fouroux, à Toulon, pour M°® Audibert et 
dans celle de la bande de Neuilly. 

Danet s'est donc trouvé jouer un rôle dans la plu- 
part des principales affaires de ce temps. 

Son talent est d'un caractère net, précis, comme 
sa personne, avec une note particulière de franchise 
et de bonne foi qui s'impose à ses auditeurs. 

Il est aujourd'hui membre du Conseil de l'Ordre, et 
l'un des plus jeunes ! Nous pouvons pronostiquer que 
c'est un bâtonnier de l'avenir. . 

Nous remarquons parmi ses secrétaires: d'abord 
de Bruneau de Saint-Auban, déjà connu au Palais, 
ancien secrétaire de la Conférence 1884-85, auteur 
de plusieurs ouvrages, et collaborateur de divers 
recueils de droit. 

Puis M^ Leredu, ancien secrétaire de la Confé- 
rence 1887-88, et M^ Mill. 



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s6 



W DAVRILLÉ DES ESSARDS 




DAVRILLÊ DES ESSARDS (Hewri- Ferdînand) 

NÉ LE s JUILLET l8jO A PaR^S. 

Avocat lb 7 avril 1B7J* 

DÉCORÉ DE Î.A MEDAILLE MILITAIRE ( 1@70 ). 
CÛMSEILLER MUNICIPAL DE PaR[S^ iBqO. 
* 

N peu fort, le teint coloré, la barbe taillée en 
pointe, Fœil vif et spirituel, Davrillé des 
Essards porte gaiement le poids de sa double exis- 
tence d'avocat et de conseiller municipal, sans que 
Tune nuise en rien à Tautre. 

Tout jeune engagé volontaire au iig*^ de ligne en 
1870, il a pris à tous les combats livrés autour de 
Paris une part qui lui a valu la médaille militaire. 

Il a débuté brillamment devant les conseils de 
guerre après la Commune ainsi qu'aux assises. 

Au civil, nous Tavons vu plaider d'importants pro- 
cès ;on se souvient, entre autres, de Taffaire Duverdy- 
Zola, qu'il eut Thonneur de plaider contre M* Rousse, 

— de celle du Diacre Michel à la Cour de Poitiers^ 

— de rinterdiction de Biré. 

Davrillé des Essarts a également défendu José 
Garcia dans le procès Prado ; il a plaidé dans l'affaire 
de rincendie de TOpéra-Comique* 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 57 

C'est aussi lui qui fit annuler, dans des conditions 
particulièrement intéressantes ^ et rapportées par la 
Presse d'alors, devant la Cour de Limoges, un juge- 
ment rendu deux fois dans la même aiïaire, par le Tri- 
bunal de Brives, contre un maire. 

Enfin nous Tavons vu plaider pour Yvette Guilbert, 
la célèbre chanteuse-diseuse, contre son Directeur, 
dans cette aff^aire qui fit tant de bruit, et pour laquelle 
les lenteurs ordinaires et proverbiales de la Justice 
furent épargnées à sa cliente! 

Davrillé a été, en 1882, un des fondateurs, avec 
Raoul Duval, de la Revue Sociale^ pour traiter les 
questions d'économie politique et sociale ; il a été 
rédacteur judiciaire pendant quinze ans environ, 
jusqu*au jour où ses fonctions publiques lui ont enlevé 
le peu de loisirs que lui laissait le Palais» 

Nommé conseiller municipal de Paris au mois 
de m»i^;i890, il y traite spécialement les questions 
ouvrières et d'hygiène; il a présenté plusieurs projets 
de chemin de fer métropolitain et fait de nombreuses 
conférences sur la mutualité, l'assurance, la réforme 
de rimpôt, etc* 

Ajoutons qu'il est président de nombreuses sociétés 
de secours mutuels, notamment celle du XVI* arron- 
dissement, des anciens sous-officiers et autres. 

C'est, on le voit, une existence des plus et des 
mieux occupées. 



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M' DEBACa 



DEB4CQ (Cu^UDE-LotîlS-GABRÎEL) 
Ni LE 2 JANVIER 1844 A ÛHLÉArïS (LoiRET). 

Avocat lk 8 novembre i!:ïï>2, 
Secrë:ta[re de la Conférence, i 866*67. 

LAURâAT DE LA FaCULTÉ DE DROIT. 

MÉDAILLE D'Oftf CC M COUR 5 DE DOCTORAT, l&6f. 




ORTE encolure, la barbe portée entière, la 

bouche seule dégagée, l'apparence d'un 
marm. 

Après des débuts brillants comme lauréat de TEcole 
de Droite où il a obtenu la médaille d'or des concours 
de doctorat, M^ Debacq a été secrétaire de la Confé^ 
rence en 1866-67- 

Depuis il est devenu peu à peu un des avocats les 
plus occupés du Palais. Il plaide presque exclusive- 
ment au civil, et beaucoup d^affaires financières ou de 
contrefaçon. 

Parmi ses afrairês ayant eu du retentissement, on 
se rappellera celles des diamants de la reine d'Es- 
pagne, — des vendeurs de titres de Tlmmobilière^ 
— de rEntrepôt de Bercy, — Crédit Foncier suisse, 
— ' du Crédit viager, — coalition des huiles, — de 



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LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 59 



ta Société générale de commerce, du Comptoir 
d'escompte et des Métaux. 

Citons aussi celles des chemins de fer Espagnols, 
Saragosse-Pampelune et Nord de TEspagne, — 
Séville-Xérès et Andalous, ainsi que raffaire de 
Beileval contre Goblet. 

U emploie ses rares loisirs à écrire soit des études , 
juridiques ou historiques, soit dans des revues de 
Droit. 

Notons, parmi ses secrétaires^ MM, Vtreecque, 
Baillot et Jauffret. 

ÂUTEUK I>E : 

L'éloquence au xix* siècle. 

De l'action du Ministère public en matière civile. 
Libéraux et démagogues au moyen âge. 
Articles dans : Revue critique. 

Recueil deDalloz. 



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M^ DE BIGAULT DU GRANRUT 



DE BtGAULT DU GRANRUT (Louis) 

NÉ LS 37 NOVEMBRE 184Î A SAÎKTE-MÉWilIOULD (MaRNH), 

Avocat le ii sovembee iSéç. 
MEMB&t tJU Conseil, 1892, 



8m LOND, visage un peu pâle, accompagné d'une 
i^J barbe blonde qui laisse la bouche rasée, 
toute dégagée pour la parole, et un peu sarcastique. 

De Bigault du Granrut acte secrétaire de Busson- 
Billault, qui, oa s'en souvient, ne fut pas seulement 
vice-président du Corps lég^îslatif, et ministre prési- 
dent du Conseil d'Etat en 1870, mais aussi un avocat 
remarquable de ce temps; 1! était à son cabinet en 
même temps que Maillard, premier président de 
Montpellier, et Flandin, le remarquable président de 
la huitième Chambre. 

11 s'est distingué dans beaucoup d'importantes 
affaires, et notamment l'Union générale ; — Hor- 
tense Schneider contre Bionne ; — liquidation judi- 
diciaîre de la Société des métaux ; — il avait égale- 
ment plaidé pour plusieurs groupes d'actionnaires du 
Crédit général français, contre le baron d'Erlanger 



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LES AVOCATS DAUJOURD HUI 



él 



et Berthier frères- Il a été nommé membre du Conseil 
de l'Ordre en 1892, distinction dont il était digne à 
tous égards. 

Notons parmi ses collaborateurs: Derche ; — 
Chambeau^ avoué à Fontainebleau ; — Pidancet, 
gendre de M. Faisant, Téminent président de Ver- 
sailles ; — Ricaud, secrétaire de la Conférence 1^90- 
91, lauréat des Facultés des Lettres de Dijon, de 
Droit de Paris, auteur d'une étude sur Warren Has- 



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W DE CAGNY 



DE CAGNY (Jules) 
Ni LB lo AOUT I8|i A Paris, 
Avocat a la Couti lb u novbmbrb 1854, 
Memure du Copïsi!!,, i884-8â. 




[n visage encore jeune, encadré de très courts 
favoris qui commencent à s'argenter ! 

M= de Cagny est la courtoisie, ramabilité mêmes, 
d*une bienveillance extrême pour les jeunes ; il suffit 
d'en parler aux stagiaires qui Font eu pour rapporteur 
ou président de colonne ! 

Mais cependant, si le sourire est gracieux, Toeil 
sait parfois être bien railleur ! 

M* de Cagny n'a été le secrétaire de personne. H 
s'est fait lui-même sa situation très honorable, à tous 
égards. 

Il a été guidé par son père, ancien avoué près le 
Tribunal de la Seine, qui avait ensuite occupé lui- 
même dans le Barreau une place importante, mais 
qui le dirigeait de préférence vers son ancienne étude 
De Cagny y entra en effet, y resta longtemps maître 
clerc- c'est là qu'il acquit sa grande expérience de la 



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LES AVOCATS DAUJOURDHUJ 6j 

pratique des affaires, mais ses goûts devaient le 
ramener à la Barre. 

il y revînt, et en peu d'années se fit une excellente 
situation, sans être le conseil attitré d'aucune grande 
administration, sans avoir jamais plaidé de ces affaires 
à grand retentissement. Il se contente non seulement 
de bien plaider, maïs encore de bien diriger les affaires 
de ses clients, ce qui est plus rare qu'on ne le croit. 

L'estime de ses confrères Ta appelé et maintenu 
au Conseil de l'Ordre jusqu'au jour où, pour en 
faciliter Taccès à un autre, il s'en est volontairement 
retiré. 

M^ de Cagny est de plus premier suppléant de la 
Justice de paix du T' arrondissement depuis 1865, il 
occupe donc depuis 27 ans ces fonctions dans les- 
quelles il a succédé à son père qui les avait occupées 
lui-même pendant 45 ans, et à son grand-père, qui en 
avait été investi dès leur institution. Combien de titu- 
laires successifs et divers, le grand-père, le père et 
le fils ont-tls suppléés ! 

Près de cent ans consécutifs de suppléance en 
trois générations! C'est un rapprochement qu'il nous 
a paru intéressant de faire. Quelle preuve de dévoue- 
ment et d'honorabilité ! 

Parmi ses collaborateurs, nous trouvons : Challa- 
mel, plusieurs fois lauréat de la Faculté de Droit de 
Paris, prix Rossi, iSbo, secrétaire delà Conférence 



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64 LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 

1878-79, auteur d'études sur les cédules hypothé- 
caires ; — sur le régime de la ville de Brème ; — 
sur l'hypothèque judiciaire ; — secrétaire de lâ 
Société de législation comparée» etc. ; — Félix Rous- 
sel, secrétaire de la Conférence 1884-S5;— Dupuich, 
plusieurs fois lauréat de la Faculté de Droite secré- 
taire de la Conférence 1887-88, 



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M" DECORI 



DECORI (Félix-Alfrbd-Barthélemy) 
Né LE i**" MARS 1860 A Paris. 
Avocat le 2 avril 188 j. 
Secrétaire de la Conférence, 1886-87. 



il 



[ecori est de taille moyenne, blond, visage 
genre Charles IX, c'est un des plus jeunes 
parmi ceux à qui leur notoriété assigne néanmoins 
une place dans ces pages ; de plus il possède un 
grand talent de parole, qualité beaucoup plus rare 
qu'on ne pourrait le croire chez les avocats. 

Combien d'avocats, en efiet, plaident admirable- 
ment, qui ne sont ni orateurs ni écrivains. 

Pour Decori, arrivé à un âge où d'ordinaire on est 
encore presque à chercher sa voie, il parle et écrit 
d'une manière remarquable. 

Il suffit de lire quelqu'une de ses plaidoiries, par 
exemple celle pour Eyraud, l'assassin du malheureux 
huissier Gouffé, pour s'en convaincre. 

Le succès dans cette affaire n'a pas répondu à 
l'eflort, mais ce n'est pas sur le résultat qu'il faut juger 
la plaidoirie. 

Et quelle réflexion à la fin de celle de Decori ! 

5 



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66 LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 



« 11 y a quelques semaines, le jury de Versailles 
o accordait des circorislances atténuantes à un parrî- 
ti cide ? Qu'a donc fait de plus Eyraud ? Rien de plus 
tt horrible. Mais son crime a fait du bruit ! Car sachez- 
a le bien, si sa tête toinbe, ce ne sera pas dans les 
a détails du procès que vous trouverez les motifs de 
« votre sévérité, ce sera dans le scandale énorme que 
If cette affaire a causé ! n 

C'est effroyablement juste» et tous les jours au 
Palais il se présente des condamnations ou des 
acquittements aussi scandaleux, car Us sont dus à la 
passion du public ! - — Il est certain que l'assassin du 
genre Eyraud doit souhaiter que son crime ne fasse 
pas trop de ce bruit nuisible aux circonstances atté- 
nuantes, et que Tassassin du genre Chambîge doit 
souhaiter au contraire une large publicité qui amènera 
des polémiques, et l'assurera d'une atténuation, sinon 
de Fimpunité ; ils peuvent ainsi tous deux avoir 
Tespoir de s'en tirer à meilleur compte. 

Nous rappellerons, comme résultais, les acquitte- 
ments du pompier André (incendie de TOpéra- 
Comique), de Laminette (assassinat de Puteaux); 
notons également les affaires Léoni (conseil de 
guerre) ; — Métayer (Evreux) ; — Hoyos (Bcauvais); 
— Sellier (affaire AUorto, etc.); — Laure, la sage- 
femme, dans l'affaire Fouroux ; — Deviile, dans celle 
de Courbevole, et Delbeuf-Bouly de Lesdain ! Enfin, 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 67 

plus récemment, la bande de Neuilly ; — le notaire 
Guyard (faux testament de la Boussinière), — et 
l'acquittement de M""» Raymond, dans Taffaire de la 
rue du Rocher. 

Il est difficile de parler de Decori, sans dire au 
moins quelques mots de son père. 

M* Decori, père, un des anciens les plus hono- 
rables du Barreau, qu'il abandonne un peu à présent, 
y a été inscrit depuis 40 ans ! 

Il ne s'est pas contenté de plaider de nombreuses 
et intéressantes affaires civiles et criminelles. 

Quelques-unes d'entre elles ont tranché des ques- 
tions nouvelles d'une grande importance; l'affaire 
Clémaron (Cour de Riom) a présenté pour la pre- 
mière fois la curieuse question de savoir si une femme 
sourde-muette et aveugle pourrait valablement signer 
quittance. 

L'affaire V... a pour la première fois offert la 
situation de deux Français s'étant naturalisés suisses 
pour divorcer. 

Nous sommes heureux de réunir encore, dans une 
même notice, un père et un fils aussi distingués, 
preuve vivante que les traditions de l'Ordre se per- 
pétuent dans les familles de ses membres. 



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M- DE JOUY 



DE JOUY (A«AT0LE-JULES) 
NÉ LE 7 MARS 1815, A GenWEVILLIERS (SEmB). 

Avocat lk 7 wovj^MERe iB^O. 

Substitut au Tribunal de la Seine, 1848, 

Avocat le 15 février 1849. 




|i Ton s'en rapportait à la brutalité d'une date, 
on croirait que M* de Jouy a réellement 
77 ans, mais, quand on le voit, on est tenté d'en 
retirer lo, et^ quand on l'entend plaider ou causer, 
d*en ôter t o autres 1 

C'est une des figures les plus connues du Palais : 
avec ses favoris blancs, son expression sardonique, 
et surtout ses yeux saillants, abrités par d'énormes 
verres. 

M^ de Jouy est en effet d'une myopie invraisem- 
brable ; il lui doit peut-être de voir les affaires de si 
près que rien ne lui échappe. 11 plaide depuis 55 ans, 
sans autre interruption qu'un court passage au Par- 
quet de la Seine, comme substitut en 184B. 

De Jouy s'est peu adonné aux assises ; — outre 
les affaires civiles ordinaires et de nombreuses aflaires 



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LES AVOCATS D^AUJOURD'HUi 69 

admînistraiiveSj il s'est principalement voué aux affaires 
d'accidents. 

Conseil des compagnies d*assurances, TUrbaine 
et la Seine, contre les accidents. M" de Jouy est la 
providence des cochers et de tout ce qui, conduisant 
un chevalj espère écraser à peu près gratuitement ses 
semblables; le nombre de ceux qu'il a fait renvoyer 
plus ou moins indemnes à la suite d'écrasements variés 
est immense. Il est également conseil des communes 
de Courbevoie, Asnières, Colombes, Gennevilliers 
et Enghîen- 

Parmi ses affaires, nous citerons, tout récemment, 
celle des faux accidents^ si curieuse; on se souvient 
qu'une bande s'était formée, composée de cochers, 
de comparses jouant le rôle de témoins et môme 
d'agents, qui, après avoirsupposé un accident, s'enten- 
daient de manière à partager le montant des dommages- 
intérêts ou des transactions ; le dernier acte de cette 
comédie toute parisienne s'est joué en police correc- 
tionnelle. 

M* de Jouy a eu de nombreux secrétaires pendant 
ses longues années d'exercice. 

Nous rappelons parmi les plus distingués ; Batbè- 
dat, secrétaire de la Conférence en 1857-58, substitut 
à Mayenne, puis à Laval et à Angers, procureur 
impérial à Laval, et avocat général à Angers de 1871 
à 1880^ et décédé la même année; — Chaubardat, 



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7Ô 



LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 



avocat en province ; — Varambon, secrétaire de la 
Conférence 1857-58, puis avocat à Lyon, procureur 
général à Besançon, député du Rhône de 1876 à 8j, 
sous-secrétaire d'Etat au ministère de la Justice, 
conseiller à la Cour de cassation, décédé en 1885 ; 

Régis Coste, secrétaire delà Conférence 1872-73, 
avocat à Paris, très occupé et à juste titre ; 

Guillemant et Poulain, avocats à Paris ; — Manet, 
membre du Conseil municipal de la Seine, frère du 
peintre, décédé; 

Gillet devenu juge au tribunal de Chinon; — 
Guillot, actuellement son dévoué collaborateur. 

Enfin, nous le citons le dernier, bien qu'à tous 
égards, un des premiers, Gambetta; en effet le grand 
tribun a quelque temps, à ses débuts, été sous les 
auspices de M® de Jouy avant de travailler avec 
Crémieux. 



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M" DELIGAND 



DELIGAND (Georges) 

NÉ LE 5 JUILLET 1846 A SENS (YoNNE). 

Avocat le aj janvier 1867. 



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|rand, brun, plutôt l'apparence d'un créole 
que d'un Bourguignon. 

Deligand a été secrétaire de Templier, encore un 
de nos maîtres trop tôt enlevé au Barreau. 

Il a plaidé avec succès et talent de nombreuses 
affaires parmi lesquelles nous citerons celles de la 
comtesse Clary contre Bretonneau-Clary, le sculpteur 
Roucher, qui avait obtenu la médaille d'or au Salon 
de 1891, etc. 

D'une famille aux attaches absolument judiciaires, 
ce que nous sommes toujours heureux de saluer ! 

Son père, avocat des plus distingués, au Barreau 
de Sens, ancien maire de cette ville, conseiller géné- 
ral de TYonne, etc.; — son beau-frère, M. Guillot, 
le juge d'instruction dont le nom est au-dessus de 
tout commentaire. 

Deligand est avocat de diverses sociétés d'assu- 



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1 



73 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

rances, de rAssociatton générale des médecins de 
France, etc. 

U a pour secrétaire un jeune avocat, M* Charles 
Lambert, 



AUTEUR DE 

Les assurances contre l'incendie. 



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1} 



M« DEMANGE 



DEMANGE (Charles-Gabriel-Edgar) 

NÉ LE 22 AVRIL 184I A VERSAILLES (SeiNB-ET-OiSB). 

Avocat le 8 novembre 1862. 

Secrétaire de la Conférence, 1864-65. 

Prix Liouville, i86ç. 

Membre du Conseil, 1889. 

Président de la Société de Médecine légale. 



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|E grande taille, il semble fait pour porter la 
robe dont les plis drapent bien son torse 
puissant, qui, par sa robustesse montagnarde, révèle 
son origine vosgienne. Le visage coloré, la bouche 
bien dégagée par les favoris brun clair, écartés, — 
les yeux un peu saillants, achèvent de donner un ca- 
ractère en dehors à celui qui peut être aujourd'hui 
considéré comme le successeur du grand Lachaud. 

En effet, Démange, qui plaide peu au civil, paraît, 
comme son illustre devancier, s'être réservé pour 
la lutte plus ardente et plus passionnée qui se livre 
aux Assises ou à la Police correctionnelle. 

Il a commencé très brillamment une carrière que la 
suite devait montrer plus brillante encore. 

Secrétaire de la Conférence en 1864-65, il obte- 



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74 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

naît le Prix Lîouville en 1865 et il est depuis 1889 
membre du Conseil de TOrdre. 

Démange a débuté comme secrétaire de E. Leroux, 
puis de M*" Carraby ; mais, emporté par son tempé- 
rament, !1 devait abandonner la carrière purement 
civile pour les causes criminelles qui devaient don- 
ner plus d*essor a son talent plein d'une chaleur qui 
va quelquefois jusqu'à une violence toute faite de con- 
viction ou d'indignation. 

Démange est heureusement doué ; la voix puis- 
sante, Tampleur du geste, il a ces dons naturels si 
difficiles à remplacer. 

Comment énumérer seulement les grandes affaires 
de Démange, il faudrait prendre les plus importantes, 
les plus difficiles, les plus célèbres causes du temps 
présentj et en former une liste, sûr d'y voir figurer 
son nom. 

II avait, dans le principe, été adjoint à M* Leroux, 
avocat du prince Pierre Bonaparte (meurtre de Vic- 
tor Noir), devant la Haute Cour, et de suite s'était 
élevé hors de pair. 

On se souvient de l'afFaire Moyaux, assassin de sa 
propre fille ; de l'affaire Lebiez et Barré, 011 Démange 
défendit Téludiant Lebiez. 

Puis les affaires Fenayrou, le crime du Pecq ! — 
Larécente affaire de Doré, Berland. etc., les assassins 
de Courbevoie, etc* . . qui sont dans le souvenir de tous ! 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 75 



Notons encore les affaires du D' Garrigues, 
— Gaudry (veuve Gras), — du capitaine Voyez, 
Challenton, — Du Mayniel, — Prieur de La Combe 
(incendie), — Guyenheim(Nancy); nousallionsoublier 
l'affaire Pranzini ! 

Enfin, Tan dernier, l'affaire du testament La Bous- 
sinière , si bizarrement autographié ! et l'affaire 
Deacon, à Nice. 

Parmi ses collaborateurs citons M" Angeli, avo- 
cat distingué, qui s'est créé déjà une situation per- 
sonnelle excellente et s'est fait remarquer dans nom- 
bre d'affaires (Morin, Clovis Hugues, etc.) ; 

M' Lailler, secrétaire de la Conférence, 1884-85. 



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M" DEROSTE 



DEROSTE (Eugène-Aibert-Mabïb) 
NÉ LE I" àvrjl iSjo A Paris. 
Avocat le îo août iSj2* 



DEROSTE (ALBERT-JnLES-LÉOK) 

NÉ LE 10 SEPTiMBRE iSff A ALOER, 

Avocat le i"" févrîbr iS8i- 




[n contraste remarquable que les deux frères : 
l'aîné^ blond, calme, un peu froid; Tautre 
brun, vif, très en dehors ! 

Eugène Deroste a été secrétaire de Jules Favre, 
le grand Bâtonnier, homme politique peut-être con- 
testable, mais à coup sûr un des plus grands orateurs 
de notre pays, 

M* Deroste nous permettra de rappeler ici un sou- 
venir de son ancien patron,.. 

Nous assistions, au Corps législatif, sous TEm- 
pire, à la séance dans laquelle M' Jules Favre vint 
au nom des héritiers du malheureux Lesurques (aff, 
du Courrier de Lyon), solliciter la réhabilitation de 
sa mémoire, et nous n'avons jamais peut-être entendu 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 77 

de plus merveilleux discours que cette sorte de plai- 
doirie posthume pour un homme dont l'exécution 
n'avait été qu'un nouveau crime ! 

Deroste joint à une réelle élégance de parole 
l'argumentation serrée qui convient aux affaires civiles 
et spécialement aux affaires de sociétés financières et 
autres. 

Nous avons remarqué, parmi les plus importantes, 
celles du chemin de fer de Fourvières, à Lyon, — de 
la Société nationale des mines, — du Zodiaque, — 
de la Chauvrière, — de la Banque de prêts à l'Indus- 
trie, etc. 

Il est conseil de plusieurs sociétés financières ou 
Compagnies d'assurances. 



Jules Deroste a débuté lui-même, sans patronat, 
et s'est fait ainsi une excellente situation. 11 a plaidé 
dans d'importantes affaires d'expropriation (ouver- 
ture de l'avenue Ledru-RoUin, l'avenue Parmentier, 
l'avenue de la République , la Bourse du com- 
merce, etc.), dans les affaires du Zodiaque, du Cin- 
quantenaire des Chemins de fer, etc. 

Le père d'Eugène et Jules Deroste, qui a laissé 
au Palais autant de souvenirs que de regrets, après 



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LES AVOCATS D*AUiOURD*HUl 



avoir été président à Alger, juge au Tribunal de la 
Seine, est décédé conseiller à la Cour de Paris, en 
1884^ ayant eu le bonheur de voir ses deux fils suivre 
ses traces honorables dans la grande famille * judi- 
ciaire. 



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M^ DE SAL 



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DE SAL (Léohard-Howorè-Lêonce) 

NÉ LE ÎO SEPTEWBKE iBj J A S AtÛN-lA-ToUR (CoRRI^E), 

Avocat le 17 mars iSsî. 

Secrétaire de la Cowféreï«ce, 1858-^9* 

Conseiller GÉ.Nf:RAi. ùt tA Corrèïe, 1877. 

SENATEUR DE la CoRRÈZE, 1986. 
ViCE-PiUsiDENT DB L'ASSOCIATION CORRÉ2IENT4E. 



1 



[E grande taille, robuste, le regard pétillant 
comme I^esprlt qu'il mêle aux anecdotes qu'il 
aime -i raconter et conte fort bien ; le visage allongé 
par de grands favoris grisonnants et dont^ lorsqu'il 
cause, il tortille les pointes : voilà M* de Sal au phy- 
sique! 

D'autre pan, homme aimable et très obligeant ; — 
comme avocat, il nous suffira de passer en revue 
quelques-unes de ses principales affaires, pour faire 
apprécier mieux que par des mots sa grande valeur. 

De Sal a été secrétaire de Lachaud, dont il a 
pendant plusieurs années dirigé le cabinet, qui lui 
était d'ailleurs complètement confié pendant Tété, 

lis étaient, du reste, cousins germains, ce qui a fait 
dire à M" Henri Robert, dans une Intéressante étude 



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80 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

sur Lachaud : « Par sa mère, Lachaud appartenait à 
ti la plus ancienne bourgeoisie de Paris, à la famille 
it de Sal, dont un représentant occupe aujourd'hui 
u une place considérable au Palais et au Sénat. » 

M*" De Sal a plaidé, après la Commune, devant tous 
les conseils de guerre de Paris et des environs ; il a 
été extrêmement apprécié à tous égards par tous les 
officiers composant ces conseils. 

A un moment, il y eut plus de 400 affaires ; elles 
lui avaient été envoyées par son ami Gambetta dans 
des conditions assez intéressantes. 

Voici la lettre du grand tribun, curieux autographe : 

ï( Mon cher ami, 

M Je te serai bien reconnaissant si tu voulais te 
charger d'une série de demandes et affaires rela- 
fi tives aux détenus de la Commune. J'ai un dossier 
M assez volumineux que je te remettrai, tu en garde- 
« ras ce que tu voudras et tu en distribueras le 
a reste. 

t< Bien à toi. 

L. Gambetta. m 

t( M*' de Sal, i, rue Gozlin. » 

Cet envoi était un rendu, car la première affaire 
politique de Gambetta, un procès de société secrète 



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LES AVOCATS D'AUJOURDHUI 8x 

OÙ i] défendait Buette, lui avait été donnée par M*^ de 
SaL 

En effet de Sal avait été un des premiers amis 
que Gambetta ait eus à son arrivée à Paris; il Tavait 
mis en rapport avec Lachaud^ pour qui Gambetia 
avait conçu une profonde admiration, qui devait lui 
inspirer une étude qui restera un chef-d'œuvre. 

Nous citerons, dans les principales affaires de de 
Sal, l'affaire Collignon, qui a fait grand bruit; ce 
Collignon était un ancien frère de la Doctrine chré- 
tienne, qui avait précipité dans la Seine une enfant 
de dix ans, belle-fille de sasoeur, ancienne religieuse 
elle-même ! 

La défense de Paschal Grousset, membre de la 
Commune, à qui il put éviter une condamnation sur 
les crimes de droit commun, et qui fut seulement 
condamné à la déportation dans une enceinte forti- 
fiée, 

Ernest Picard et Ranc avaient désigné M^ de Sal 
pour cette affaire, et M. Hébrard, sénateur, direc- 
teur du Temps^pavent de Grousset, avait priéPavocat, 
qui devait un jour être son collègue, de s'en charger. 

De Villemessant qui s'intéressait vivement à son 
ancien rédacteur, Paschal Grousset, avait fait égale- 
ment des démarches. 

Notons encore l'affaire de l'explosion de la rue 
Béranger, l'affaire de Monasterio (1S83), dans laquelle 

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Sa LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 

la 9* Chambre, après trois jours de débats s'est décla- 
rée incompétente, et qui s'est terminée par un arrêt 
de non-lieu rendu par la Chambre des fçises en accu- 
sation sur un mémoire de M*^ de Sal, C'est â la suite 
de ce procès que la femme Challenton fut tuée par 
son mari, qui avait été poussé à bout par les appré- 
ciations de certains journaux, ainsi qu*il l'a fait décla- 
rer par son défenseur M*" Démange. 

Puis l'affaire de Simon, qui tira deux coups de 
revolver sur Tavoué Thorel en 1884, et fut acquitté. 
— On se souvient, rapprochement singulier, que le 
prédécesseur de Thorel, M*^ Lucy Benoist, avait été 
aussi, quelques mois avant^ l'objet d'une tentative de 
meurtre de la part d'un ancien agent d'affaires* De 
Soulze, un inventeur, qui, croyant avoir à se plaindre 
de M* Périné, l'expert bien connu, Tavait frappé de 
plusieurs coups de poignard ; de Pillon de Thury, 
ancien protonotaire apostolique, fondateur et direc- 
teur de la Société de la Pantographie voltaïque et 
du journal (?) Le Rosier de Marie^ condamné pour 
escroquerie en 1884* 

Citons enfin l'affaire du malheureux Turpin, le 
remarquable Inventeur d'explosifs, qui paya bien cher 
une simple indiscrétion sans grandes conséquences. 
Il paraît avoir été une victime de la raison d'État dans 
une affaire sur laquelle le ministère de la guerre a 
empêché de iaire la lumière. 



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LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 83 

Au Sénat j M^ de Sal a joué un rôle également 
important; nous avons vu, lors de la Haute Cour^ au 
délibéré du 14 août 1889, l'avocat plus encore que 
le sénateur prendre la parole pour soutenir que la 
Haute Cour était incompétente pour statuer sur la 
question des détouinements qu'aurait commis le géné- 
ral Boulanger alors qu'il était ministre, que la Cham- 
bre devait demander des poursuites pour concussion, 
et qu'alors seulement le Sénat pouvait juger. En effet, 
la connexilé même des détournements ne pouvait chan- 
ger l'attribution de juridiction strictement limitée par 
la loi du ï6 juillet 1875 . 

M* de Sal, tout en acceptant Taccusation sur les 
autres points, était de ceux qui n'admettent pas que la 
passion politique puisse faire commettre des illéga- 
lités. L'incident fut très violent et, on s'en souvient^ 
obligea môme à suspendre la séance. 

Nous l'avons également trouvé défendant Tar- 
licle 46 j, contre M. Bérenger qui, comme correc- 
tif de la loi, tendait à le faire abolir en cas de réci- 
dive ; c'est ainsi que Ton verra toujours M* de Sal, 
fidèle à son serment d'avocat^ défendre à la Chambre 
Haute les saines questions de droit et de justice. 

De Sal est conseil de diverses sociétés, — Asso- 
ciation des anciens élèves de TÉcole des Arts et 
Métiers, etc, etc. 



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84 



M* DESCHARS 



DESCHARS (Alfred- Berkard-ReîïÉ) 
NÉ lE r4 JAïfViER Ï846 A Paris, 
Avocat le 29 août i8ci8. 




ST'CE M^ Deschars qui ressemble à Clunet, 
ou M*' Clunet qui ressemble à Deschars ? 
Toujours est-il qu'il y a une analogie; heureusement 
qu'ils sont assez connus déjà l'un et l'autre, pour 
qu on les distingue. 

Deschars a été secrétaire de M' Carraby, et Tun 
des plus dévoués ; ainsi, devenu lui-même un avocat 
recherché, il continue à être le compagnon fidèle de 
son ancien patron j et chaque jour on les voit ensemble 
descendre les hauteurs du boulevard Haussmann, pour 
prendre le chemin de Taudience, et cela avec tant de 
régularité que Ton pourrait dire l'heure en les voyant 
passer. 

C'est une habitude de vingt ans; l'amitié au Barreau 
n'est donc pas un vain mot- 
Pendant la guerre, officier d'ordonnance du 
malheureux général Lecomte, lors de la Commune, 



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LES AVOCATS D'AUJOURD HUl 85 

Deschars, pris par les insurgés, n'a dft qu'à son cou- 
rage et à sa bonne étoile de n'être pas fusille. 

11 a plaidé avec esprit des affaires de littérature et 
de tKéâtre pour MM. Cantin, Bertrand, — ainsi que 
pour l'Eden-Théâtre, le Châtelet, les Bouffes- Pari- 
siens, la maison Erard ! 

Deschars est conseil de plusieurs grandes sociétés, 
telles que le Laurîum, etc* 

. Il apporte, dans ces sortes de procès, un esprit 
juste et une connaissance approfondie des ques- 
tions se rattachant à la constitution et au fonctionne- 
ment des sociétés financières. 

M^ Deschars suit sa voie sans se préoccuper de 
Teffetà produire^ mais seulemeni du résultat à obtenir 
dans fintérêt de ses clients; il recherche même le 
silence avec autant de soin que d'autres pourraient 
désirer le bruit. 



-^?S3S!?^^ 



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M 



M" DESJARDIN 



DESJARDIN (FLORïMO.fDj 
NÉ LB 14 MARS 184B A MoiicoRSET (AisriEj. 
Avocat tu 2} ftvsiEa 1874. 
Secrétaire &k la Confèremch, 1675*76. 



-^ 



H 



I E type un peu napoléonien de François 
Coppécj de Victorien Sardou ; le même teint 
brun, aux yeux clairs, les cheveux seuls diffèrent, il? 
sont taillés courts. 

Bien Parisien, il n'y a pour l'apprécier qu'à lîre le 
résumé de ses principales affaires. —Tous les genres, 
tous les mondes, mais toujours la note artistique ou 
littéraire qui domine. 

Les questions de contrefaçon ou de concurrence 
déloyale s'y ajoutent. 

C'est ainsi que Ton rappellera la lutte des Deux 
John Arthur, les célèbres agents de locations anglais, 
et la lutie non moins fameuse des chocolatiers Mar-- 
quis. 

Nous citerons aussi l'affaire du peintre belge van 
Beers, contre l'expert Sédelmeyer ; ajoutons de nom- 



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LES AVOCATS D'AUJOURD^HUt 87 

breuses affaires de théâtre, soU pour, soit contre les 
artistes. 

Les bottes de M*'" Ugalde ; — les affaires du 
D' Quienet, de la duchesse de Beauffremont; — 
Rattazzi; — Deprez contre Drumont; — des Télé- 
phones; — de la Vaseline; — ^des phares de TEmpire 
Turc ; — des faïences de Nevers ; — des Entrepre- 
neurs des Bouffes, etc. 

Desjardin avait débuté brillamment comme secré- 
taire de la Conférence des avocats; puis, secrétaire 
de Rousse, il a pris de ce maître une grande correc- 
tion de langue. 

Il a aujourd'hui comme collaborateurs MM, Des- 
champs et Chaslus, jeunes avocats d'avenir. 

AUTEUR DH ï 

Procès des Jésuites et TUniversité de Paris devant le Par- 
lement, au xvi^ siècle* 
De la folle enchère. 



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m 



M' DEVIN 



DEV[N (Charles-Léon) 

Ni tB 5 NOVEMBRE 1B4Ï A PaK:S. 

Avocat le 8 itovfiMBRE ïB^ï. 
Secrétaire de la Conférence, 1867-68, 
Prix Liouville i8(îB, 
Membre du Co!<sbil depuis 1884^ 



-^ 



m 



RAND, blond, un visage clair, un peu coloré, 
avec des favoris coupés très courts ; sa 
toque cache une calvitie précoce ; tel est M= Devin 
au physique. 

Son talent est précis, net, d'une grande clarté, 
aussi s'est-il créé une vraie spécialité d'affaires finan- 
cières. 

Devin a du reste été à bonne école à ce point 
de vue, car» secrétaire de Nicolet, il a débuté au 
Barreau en préparant les grandes affaires de ce 
maître trop tôt disparu. 

Nous n'avons jamais vu M* Devin au criminel 
proprement dît, il s'est voué aux affaires civiles, et 
seules certaines affaires financières ont purentraîner 
sur le terrain pénaK 



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LES AVOCATS DAUJOURDHUE t^ 

Nous trouvons le nom de M* Devin dans tous les 
grands débats financiers de ces dernières années : 
Union générale, Réassurances générales^ Comptoir 
d'escompte, Panama, les Guanos Dreyfus, Compa- 
gnie transatlantique, Crédit viager, Transcontinental, 
Memphîs, el Paso, — Huîtrières du Morbihan, — 
Testament Tiercelin, 

De nombreuses administrations et sociétés finan- 
cières ou industrielles, telles que Compagnie du 
Soleil, Agents de change, Chambre des notaires, 
Société des naufragés, Sous-comptoirs des Entre- 
preneurs, etc., ont tenu à Tavoir comme con- 
seil. 

Parmi ses collaborateurs, citons Henri Bonnet, 
secrétaire de la Conférence 1879-SOj dont la posi- 
tion n'est plus à faire, conseil de diverses sociétés 
(Compagnie du Nord, Transatlantique, etc.); ~ Louis 
Bourdon, secrétaire de la Conférence en 1882-83, 
avocat des plus distingués qui s*est également créé au 
Palais une situation personnelle excellente ; — Nor- 
mand, secrétaire de la Conférence 1886-87, avocat 
de beaucoup d'avenir ; — Delom de Mézerac, secré- 
taire de la Conférence 1885-86, plusieurs fois lau- 
réat de la Faculté de Droit de Paris, qui lui a décerné 
cinq prix et la médaille d or du doctorat. 

Ajoutons MM. Moizard, avocat à Paris, et Ernest 
Benoist, déjà occupé, que Von a vu notamment dans 



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90 



LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI 



l'affaire du duel de Mores, pour Tun des témoins, 
conseiller général de la Côie-d'Or et fils de M. J. 
Benoistj ancien avocat général à Paris, actuellement 
avocat à la Cour, et dont la notice se trouve dans ce 
volume. 



-*5t>fi3!E?.^— 



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M« DOUMERC 



DOUMERC (ARMAItD-LoUlS-ALEXANDRB) 

Né LE s MAI tS4<f A Paris. 
Avocat lk B novembre i86B. 

(SOBSTïTUT A DlGK», iBùç ; A MAWTKS, 1870), 



M 



|b taille moyenne, robuste, une tête puissante, 
le visage coloré légèrement et accompagné 
de cheveux et favoris blonds, Tœil clair, tel est 
M*^ Doumerc au physique. 

Après un court passage dans la magistrature qui 
ne donnait pas à son activité remarquable un champ 
suffisant, il est entré dans le Barreau et, très jeune» 
s'y est fait une situation considérable. 

Outre son talent de parole, de plus servi par un 
organe excellent. M* Doumerc se distingue encore 
dans sa plaidoirie par une méthode remarquable de 
clarté, ce qui est beaucoup plus rare au Barreau 
qu'on ne pense. 

Il a aussi un à-propos extraordinaire en cas d'inter- 
ruption de Tadversaire et est particulièrement à 
redouter dans la réplique. 

M" Doumerc possède un grand tact de l'audience^ 



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93 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

au point de vue de Timpression produite sur les magis- 
trats et des faits sur lesquels il faut insister... ou glis- 
ser , enfin il a un mérite qui n'est pas commun, celui 
de plaider pour son client ei non pour lui-même, et de 
savoir au besoin sacrifier une plaidoirie. 

Il serait trop long, pour une semblable notice, de 
signaler les affaires importantes ou intéressantes plaî- 
dées par M*" Doumerc, 

Rappelons seulement les suivantes : 

Parmi les procès financiers, le Crédit général fran- 
çais pour Berthier frères, avec M*^ Lente, où s'est 
vu confirmé par la jurisprudence le privilège des 
agents de change ; — les Réassurances générales, 
Compagnies Havre, Paris, Lyon, etc. 

Parmi les affaires littéraires ou artistiques : 

Celles de Fancien Théâtre italien (Escudier) ; — 
de l'Hippodrome ; — du Jardin de Paris et du Mou- 
lin-Rouge ; — des Nouveautés (Brasseur) et des 
Folies-Dramatiques ; — de la Société des Auteurs, 
Compositeurs et Editeurs de musique, dans lesquelles 
il a fait établir la jurisprudence dans la matière si 
importante de la perception des droits. 

Rappelons aussi les procès d'Adelina Patti, de 
Daubray ; Camille Clermont (fanfan Benoîton !); — 
le restaurateur Brébant ; — Taillade, celui de Bruant 
(chanson de la chaussée de Clignancourll ; — ceux 
de Paulus, pour les chansons célèbres En revenant 



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LES AVOCATS D'AUJOURD HUI 9> 

de la RevuCf le Père la Victoire, ei autres dont les con- 
trefaçons ont été poursuivies devant un grand nombre 
de cours et de tribunaux français sur les plaidoiries 
de M*Doumerc, 

Enfin l'affaire Moro^ le journaliste qui, ayant inter^ 
wiervié des jurés dans le procès Eyraud^ fut pour- 
suivi pour outrages à ces tïiagistrats temporaires, — 
et l'affaire Turpin (la Méiinite), dans laquelle il a 
prié, on s'en souvient, le sénateur de Sal de s'adjoindre 
à lui devant la Cour. — Citons, en dernier lieu, et 
toute récente, l'affaire du « Billard national » devant 
la Cour d'AiXp établissant un intéressant point de 
jurisprudence en matière de jeu d'adresse. 

M* Doumerc est conseil de nombreuses sociétés, 
parmi lesquelles : TAssociation littéraire artistique 
internationale, — la Société française de sauvetage, 
— la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de 
musique, — la Société de géographie commerciale 
de Paris, — la Société de prévoyance de la Préfec- 
ture de police, etc. 

Citons, parmi ses collaborateurs anciens et actuels: 
de Corny, travailleur de talent, qui a collaboré a la 
jurisprudence générale des assurances terrestres, au 
Manuel général des assurances d^Agnel,- — à la Revue 
du notariat et de l'enregistrement ; — de Leymarie, 
ancien magistrat (de 1872 a 1878), conseil de plusieurs 
sociétés (de géographie commerciale de Paris, d'édi- 



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1 



94 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

tiens scientifiques, etc., et auteur de divers ouvrages 
(rEnseignement au Conservatoire, — Délais judi- 
ciaires^ etc.). 

Ajoutons Edouard Peltier, dont la position se des- 
sine au Palais; — Louis Couché, avocat de talent, mem- 
bre distingué de la Presse judiciaire, qui aura dans 
un temps rapproché une excellente situation ; — 
Henry Huard, actuellement sous-préfet de Soissons; 
— enfin MM. Wolf et Hattu, jeunes avocats d'ave- 
nir; ce dernier est fils de M« Hattu, ancien bâtonnier 
et Tun des premiers avocats de Douai. 



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95 



M« DROZ 



DROZ (Alfred) 

NÉ LE î MAI 18^6 A MKAtiK. 

Avocat i.e ^ décembhb i8ûS. 

LlCEHClt fes LETTREfl, j8rrfï. 

Lauréat de la Faculté de Droit^ iBfVS* 
Prix pe l^Académie ues Scieîtces worales, 1877, 
médaille militaire, j8;0. 
Président de la Conférence Mole, 187J. 




I RÈs grandj mince, les épaules un peu hautes, 
obligé de se tenir un peu penché en avant pour 
serrer la main de ses confrères trop petits pour lui, — 
d*une grande vivacité de geste et de parole : tel est 
M*" Droz, On voit sur sa robe le ruban de la médaille 
militaire, obtenue en 1870 à la bataille de Montretout. 

II a brillamment débuté et, fait plus rare, a con- 
tinué. 

On se souvient encore, dans notre vieux collège 
Louis-le-Grand, de ses succès au grand Concours, 

11 avait été même reçu premier au Concours de la 
licence es lettres ; mais il quitta la Faculté des Lettres 
pour celle de Droit, dont il devait égalementdevenir 
lauréat. 



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LES AVOCATS D AUJOURD'HUI 

Au Palais, Droz, après avoir été dans une élude 
d'avoué maître clerc, a commencé comme secrétaire 
de M' Bétolaud ; il est resté attaché ati cabinet du 
grand avocat pendant cinq ans environ» 

Mais rétude des questions plus ardues de Droit 
n*avait pas déraciné en lui son amour pour les Lettres, 
et un mémoire de M* Droz sur rhistoire des idées 
sur l'éducation en France depuis le xvi* siècle jusqu'à 
nos jours obtenait une récompense de l'Académie 
des sciences morales et politiques. 

Parmi les affaires principales où M' Droz s'est dis- 
tingué, signalons divers procès pour des journaux de 
Paris, poursuivis par le Gouvernement du i6 mai; 
puis l'affaire de la Banque de Lyon^ en i8!Î2, pour 
le malheureux Savary, ancien député de la Manche ; 
les affaires du Crédit de France, Crédit viager, 
Société des métaux, Progrès national, etc. 

Depuis 1881, il fait partie du Conseil général de 
Seine-et-Marne, dont il est secrétaire. 

AUTEUR DE : 

Traité des assurances maritimes (a voL). 



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97 



M^ DQ BUIT 



DU BUIT (CflJiRLES-HfiNRj) 

NE LE 1" JUIM.ET [0}7 A MULHOi:SE (HaUT-RhEX.) 

Avocat le 27 novemuri iB^H. 

Me^mkre liu CoKSEiL DE l'Okj^hf: DEMiEi ;87;. 

PRtSiDfSiT ÎJE LA Socn^Tti UE LÉOISLATiON COMPAUtE. 

Bâtonnier, 1691-93-^^]. 



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[rand, mînce, le teint brun, avec son visage 
encadré de favoris très courts. M' Du Buit a 
l'aspect un peu sévère du magistrat plutôt que de 
Pavocat. 

Du reste, i! est lui-même le premier juge (et peut- 
être le plus scrupuleux) de ses propres affaires. 

M^ Du Buil a plaidé les plus considérables causes 
de répoque ; il faudrait, peut-être, évoquer le sou- 
venir du regretté Lente, si prématurément enlevé au 
Barreauj pour trouver un avocat ayant joué un rôle 
plus important dans d'aussi grosses araires. 

C*e&t ainsi que nous avons vu M= Du Buit plaider 
pour M. Bontoux dans TafTaire de TUnion générale, 
défendre M. Laveissièrc dans celle des Métaux^ dans 
celles des Guanos du Pérou^ de Bari^ et dans com- 
bien d'autres encore- 

7 



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(^8 LES AVOCATS DV\UJOURD*HUl 

Nous avons admiré cette parole si nette qui 
débrouille les difficultés les plus ardues de ces si déli- 
cates affaires de finance. 

En effet, M^ Du Buit, avec une précision presque 
mathématique, décompose les plus complexes ques- 
tions de chiffres. 

M= Du Buit a débuté au Palais comme secrétaire 
de Marie, le grand Marie, comme on l'a appelé si 
justement, l'illustre bâtonnier de 1^46, président de 
r Assemblée nationale en 1S48. 

M'^ Du Buit devait suivre brillamment les traces de 
son ancien patron et s'asseoir dans son fauteuil de 
bâtonnier. 

Parmi les administrations et sociétés qui lui ont 
demandé ses conseils, notons la Préfecture de police, 
la Ville de Paris, rOctroi, le Ministère de IMnstruc- 
tion publique et des Beaux-Aris[président du Comité), 
la Nationale, leGresham, etc. etc 

Nous remarquons parmi ses secrétaires : Canot, 
secrétaire de la Conférence 1^^5-76, devenu substitut 
à Moniauban, puis à Lyon (1^89) ; — Léon Deroy, 
deuxième secrétaire delà Conférence iB'rî 1-82, auteur 
de : Le procès de FonqucL ef rapport sur les Con/drcnccs 
de Droit; — Poincaré, le remarquable et remarqué 
député de la Meuse, qui aura sa place dans la suite de 
cet ouvrage; — Henri Lyon, secrétaire de la Confé- 
rence ïtj8o-8i, un de SCS plus habiles collaborateurs 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



99 



déjà très bien posé au Palais; — MuzarJ, collabn- 
mteur du Journal tics Tribunaux de Commerce^ auteur 
du Répertoire de Jurisprudence commerciale, et qui, 
depuis quelques mois à la tête de la rédaction du 
Droit j vient d*être enlevé par la mort au Barreau et 
à ses amis. 



— ^^ï3r^^^ 



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M« DUVERDY 



DUVERDY (Denis-Charles) 

Nt LE 19 iVlli JB39 A F*AKÏS. 

Avocat ti 16 âoux i8çi* 

Î5KCRLTAIRE DE LA CONP£ftEWC£, iB^Z H. 

Membre du CoNSEit» iStSù. 

Directeur de la Cii;ctk* Jcs TiibunûtiX 

Chevalier de la Li^g^om d'honneur. 

^ 




NE des figures les plus connues et les plus 
honorées du Palais, où il est depuis plus de 
quarante ans. 

Duvcrdy a débuté, comme secrétaire de la Confé- 
rence des avocats, sous le bâtonnat de Berryer, la 
môme année qjc Kaempfen, devenu directeur des 
Beaux-Arts (premier secrétaire!), que les Bâtonniers 
Bétolaud et Durier, que Delsol, sénateur de rAvey- 
ron, — Delasalle, un avocat de grand talent que la 
murt a trop tôt ravi à ses amis et à l'avenir qui l'at- 
tendait (un de ses fils est un de nos plus Jeunes et sym- 
pathiques avoués de i"' instance) ; — - que les conseil- 
lers de Laubadère ( Bordeaux) , de Laborie (Paris), le 
président Manuelle sénateur Clamai^eran, etc. Nous 
avons été frappé de cette pléiade d'hommes remar- 
quables, parmi lesquels s'était distingué M'' Duverdy, 



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LES AVOCATS D'AÛJOÛRD'HUi toi 



M a succédé à son baau-père, Paillard de Villeneuve, 
comme directeur de la Ca-;etlê des Tribunaux et a pu- 
blié dans ce Journal de nombreux et importants travaux. 

Il a plaidé, dans sa longue carrière, un grand nnm- 
bre d'affaires, et du plus haut inLérct, parmi lesquels 
nous rappellerons divers procès pour Alexandre Du- 
mas père; —!a célèbre affaire du fils naturel du prince 
de Polignac aux assises, en 1882 ; — celle de Tacci- 
dent de Clichy, pour la Compagnie de TOuest, etc. 

Duverdy a fait divers ouvrages et traités de Droit 
dont on trouvera la liste plus loin, notamment un 
grand traité sur les transports par terre et sur une 
question bien à Tordre du jour actuellement, les dan- 
gers des irrigations par les eaux d'égout. 

Ajoutons qu'il a été longtemps maire de Maisons- 
Laffitte et a soutenu pendant plusieurs années une 
lutte acharnée contre MM. Alphand et Durand- 
Claye, au sujet de la question de déversement des 
eaux d'égout de Parts dans la plaine dVAchéres. 
M. Alphand avait fini par triompher ; mais aujourd'hui 
la réaction s'opère, le grand ingénieur a disparu et 
on n'est pas loin de donner raison à M* Duverdy, 

La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest, la 
Compagnie d'assurances la Confiance^ la Rente fon- 
cière, etc., l'ont choisi pour conseil; il est aussi 
avocat du Syndicat de la Presse, dont il est ancien 
président et qu'il a coopéré à fonder. 



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Î03 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUr 

M*" Duverdy a eu pour secrétaires : Georges Petit, 
avocat d'avenir, dirions-nous, s'il n^était déjà parnni 
les arrivés; — André Maure; — Lavollée, qui s'est 
créé une honorable et excellente situation, grâce à un 
talent très personnel et estimé de tous au Palais; — 
André Butrct, ancien secrétaire de la Conférence de 
i8J:'4-fi5, fils du sénateur bien connu ; —Gauthier; 

— Simonin, secrétaire de la Conférence 1890-91, col- 
laborateur de divers recueils de jurisprudence, etc. ; 

— enfin Maurice Duverdy, second fils du Maître, qui 
vient depuis quelques années apporter à son père 
l'aide de son jeune talent. 

Depuis cette année, M*= Duvrrdy a renoncé à îa 
part active qu'il prenait à la rédaction du DroU; c'est 
notre distingué confrère Bonneville de Marsangy qui 
le remplace dans ses délicates et laborieuses fonc- 
tions de rédacteur en chef, 

AUTEUR DE : 

Traité des prises maritimes (colïabor,). 

Dangers et inefficacités desirrigations par les eaux d'égout. 

Traité pratique et juridique de l'application des tarifs des 
chemins de fer. 

Traité du contrat de transport par terre en général, et spé- 
cialement par chemins de fer. 

Dissertation sur la contrainte par corps. 

Observations sur l'abrogation des articles l'jy^ et 1754 du 
Code civil 



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i^SfîS^ 






M«^ Oscar FALATEUF 



FALATEL'F (Jeak-OscaH) 
Nk iF 8 AVRIL in]i A Paris, 
Avocat le n octo&ke iTlff. 
Mt'MtiRE DU Conseil iHji-j^ 
Et drï-uis 1B77. 
BATO:t:ïi£lt, 18R2-R4, 



m 



||N Parisien par excellence et un boulevardier, 
en mcme temps qu'un homme de grand talent 
et un travailleur remarquable : mais, chose singulière, 
autant que rare, ce Parisien est né à Paris, et ce bou- 
levardier habite le boulevard des Italiens, 

Tout Paris connaît M^ Falateuf : grand, mince, ori- 
ginal de figure et de silhouette, avec son regard qui 
n'arrive point à abriter derrière le lorgnon sa vivacité 
malicieuse. 

Ce fut un des plus aimables et spirituels bâtonniers 
que rOrdre ait possédés. 

M*" Falateuf a la science des oppositions au 
suprême degré, et dans sa plaidoirie Tespril et le sou- 
rire viennent tempérer le sentiment et l'émotion. C'est 
un des caractères principaux de son remarquable 
talent- 



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104 ^^^ AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Ajoutons qu'il ne se contente pas d'être spirituel 
ou touchant, mais qu'il sait être d'une précision redou- 
table et qu'à la grande correction de la forme il joint 
une extrême élévation dans la conception. 

Les Assises l'ont peu attiré, comme la plupart des 
esprits fins et délicats. 

C'est ainsi que nous l'avons admiré dans ces 
grandes affaires mondaines, artistiques ou financières 
dans les plus importantes séparations de corps ; — 
l'Union générale, les Congrégations ; on se le rap- 
pelle aussi dans l'affaire des Blouses Blanches (Haute 
Cour de Blois), dans celle de Beauvan-Craon, du 
journal le Triboulet^ de l'abbé Roussel, de Paul 
Deroulède contre Mayer de la Lanterne^ de Trédern, 
de l'incendie de l'Opéra-Comique, du testament Tier- 
celin, l'affaire de Croze à Grenoble, le testament 
Héron, à Rennes, vrai roman de Balzac ; et toujours 
on trouve en lui, joint aux qualités exceptionnelles 
qui le distinguent, ce tact remarquable dans les causes 
les plus délicates. 

Enfin M* Falateuf est au-dessus de l'éloge que 
nous pourrions faire de lui. 

Depuis vingt ans membre du Conseil, Falateuf a 
été élu bâtonnier en 1882. 

Parmi ses collaborateurs nous trouvons au pre- 
mier rang M*^ Ferré, qui devrait avoir sa place dans 
cet ouvrage. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI lo^ 



Ferré, après de longues années de travail avec 
M* Falateuf, pendant lesquelles il lui a rendu de 
réels services, s'est fait une situation excellente; de 
plus, doué d'un réel talent de parole, il a refusé, il y 
a quelques années, les propositions du Procureur 
général, qui désirait le voir entrer dans la Mai^istra- 
ture pour laquelle il eût été une recrue précieuse. 

Ajoutons : M® Jullemier, qui figure dans ce livre, 
— Nast, devenu un des plus sympathiques et des 
plus capables avoués à la Cour de Paris ; — Louis de 
Royer, fils de l'ancien président delà Cour des Comp- 
tes, secrétaire de la Conférence de 1877-78 : — Bar- 
bier Saint-Hilaire ; — Georges Lecomte, bien connu 
au Palais ; — Mir, qui a abandonné le Barreau pour 
la Politique, député du Tarn, etc.; — enfin Bithaud- 
Durouyet, d'un réel talent et d'un dévouement à toute 
épreuve, secrétaire de la Conférence de 18H 1-82, qui 
s'est fait remarquer dans nombre d'affaires, Crédit 
général Français, de Molen (Dijon); — Bilhaud- 
Durouyet avait aussi quelque temps travaillé dans le 
cabinet de M* Carraby. 



AUTEUR DE 



Discours. — Le jeune Barreau et la politique. 
Nécessités des règles disciplinaires. 



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|/y .n^ /JgV^îyV^V^ à 



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^fvç^ia\^V(^.| 






W Octave FALATEUF 



FALATEUF (Pierrï-Achille-Octave) 
NÉ Lt 17 FtvHiEP i8afi A Paris, 
Avocat lf. ï? aûut lUçn, 



-H 



1 



oRSQu*ON voit passer M*' Octave Falateuf dans 
une salle du Palais, cette sévère figure entiè- 
rement rasue, aux lignes césariennes, vous donne Til- 
lusion d'an de ces f^^rands Romains des temps passés 
Jrapé dans sa toge, 

iVlalgré cette apparence de dignité austère, M« Fa- 
lateuf est un homme très aimable et bienveillant. 

11 aune charge difficile à porter pour un autre que 
pour Kii, celle du grand et si justifié renom de son 
frère îe Bâtonnier; mais il en soutient le poids avec 
affection et honneur, 

M* Octave Falateuf a fait les plus sérieux débuts 
dans la procédure, et ce n'est qu'après avoir été plu- 
sieurs années meîire clerc d'une importante étude 
d'avoué qu'il a abordé la Barre. 

Parmi les afl'aircs qu'il a plaidées, nous nous sou- 
venons du grand procès financier du Zodiaque, du 
Crédit général français, de Taffaire de Molen, qui fit 



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LKS AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



T07 



tant de bruit (coups de revolver] à Dijon il y a quel- 
ques années ; — de l'assassinat dramatique du garde 
de M. d'Aubigny, à Moulins, etc. 

M" Octave Falateuf apporte dans ses affaires un 
esprit élevé et une grande science du Droit, à laquelle 
ses confrères eux-mêmes sont souvent heureux de 
recourir, sachant que sa bienveillante obligeance leur 
donnera toujours un conseil utile et précieux. 

Enfin M*' Octave Falateuf a été quelquefois secondé 
dans certaines affaires par son gendre, Bilhaud-Du- 
rouyet, que nous avons vu secrétaire très distingué 
du bâtonnier Falateuf. 



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M^ FROMAGEOT 



FROMAGEOT (Paul-Hector) 
NÉ LE n AOUT i8j7 A Paris. 
Avocat le 20 novembre i8ç8. 
Secrétaire de la Conférence, 1861 62. 
Membre du Conseil, 1888. 




RAND, mince, blond, ayant la coupe tradi- 
tionnelle de barbe des avocats d'il y a quel- 
ques années, alors que la moustache était prohibée, 
M" Fromageot paraît beaucoup plus jeune que ne le 
prétend son acte de naissance. 

Il est distingué et correct de personne et détalent. 
Ancien secrétaire de la Conférence des Avocats de 
161-62, la même année que Pouillet, Léon Renault, 
le juge d'instruction Guillot, Georges Dubois, Ca- 
mescasse, etc. On voit parmi quels contemporains il 
avait su conquérir une des meilleures places. 

Après cesdébuts,ils'est faitau Palais une situation 
des plus honorables qui Ta conduit, en 1888, au Con- 
seil de rOrdredont il fait partie depuis cette époque. 

M* Fromageot, parmi ses affaires les plus impor- 
tantes, a plaidé dans celle des Métaux, comme par- 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUt roj 

lie civile, — du Crédit mobilier, — des Charentes; 
— on le voit, beaucoup d'affaires de sociétés finan- 
cières ; — il a également plaidé de nombreuses af- 
faires de contrefaçon et plus spécialement celles con- 
cernant la fabrication du sucre^ en province. 

Sans préjudice des affaires courantes et variées qui 
affluent dans le cabinet d'un avocat occupé, 

Fromageot a été secrétaire de Nicolet, dans ce 
cabinet où il se trouvait avec Cartier^ Albert Martin, 
et autres esprits distingués, qui sont réunis aujour- 
d'hui ensemble au Conseil, d'où, malheureusement, 
leur ancien patron s*est vu trop vite enlevé. Nous 
citerons parmi les anciens collaborateurs de M" Fro- 
mageot MM. Paul Kinon, Canoville^ Viraut, qui 
font leur chemin au Palais; parmi les nouveaux 
venus, MM. Bonnard et Evette. 

Nous ajouterons que M'^ Fromageot a un fils qui 
se prépare, croyons-nous^ à entrer dans le cabinet de 
M° Albert Martin, 



. p-ffiî-*-^- i^jH 



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M^ HUARD 



HUARD (Adrien-Henri) 

Ht LE l*'^ DÉCEMBRE 183 1 A PaRIS. 

Avocat le 27 août 1853. 

Secrétaire de la Conférence, 1854-5$. 

MKMî»kE DU Conseil, 1880-86. 

Président de la Société des Inventeurs et Artistes 

industriels. 
Secrétaire général des Congrès de la Propriété artistique, 

iB^ii et 1889. 
Provïsseur de Droit industriel et commercial au Collège 

Chaptal, 1869-89. 
Chevalier de la Légion d'honneur. 
Officier d'Académie. 




lïCURE sympathique, le visage dont lacoloralion 
I serait un peu terne est animé par des yeux 
clairs d'une grande vivacité d'expression. 

De toute la personne s'exhale une impression de 
franchise, d'honnêteté et de courtoisie. 

M" Huard joint à cela beaucoup de talent, c'est de 
plus un travailleur. 

Pour le talent il suffit de l'avoir entendu, dans quel- 
qu'un des nombreux procès de contrefaçon qu'il 
plaide, et il s'est trouvé mêlé à presque tous ceux de 
quelque importance qui naissent chaque année des 
progrès des sciences et de l'industrie. 



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LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI iri 



C'est ainsi que nous Tavons vu dans la grande 
ailaire du Creusot contre Bessemer au sujet de la 
transformation de la fonte de fer en acier el dans 
celle dt^s aciéries Martin. 

On se rappelle l'avoir entendu plaider pour de nom- 
breux électriciens, Gaulard, Jabloclikoif, Fontaine, 
Graham-Bcll, etc. ; pour Gougy^ l'inventeur des ■ 
pompes à bière, quî a obtenu plus de cent jugements 
ou arrêts contre les contrefacteurs. 

Les questions de sciences industrielles les plus 
variées ont donc été étudiées par lui, tant dans ses 
plaidoiries que dans ses ouvrages, et c'est ainsi qu*on 
le voit successivement dans les industries méiallur- 
giqueSj cliimique pure et électricienne. 

Les matières littéraires et artistiques ont fait aussi 
pour M*^ Huard Tobjet d'une étude approfondie; nous 
rappellerons, entre autres causes littéraires, celles de 
Téditeur Dentu, des Propos de table de M. de Bismark^ 
cette de Durand-Ruel, Texpen bien connu dans le 
procès du tiibleau de David représentant la Mari de 
Marai ; — enfin celle de MM. Jaluzot et Eilfel au 
sujet des reproductions de la fameuse tnur ! — Enfin 
les atTaires Baîin (papiers peints), — Daguin et Sol- 
way (fabrication de la soude) ^ — Loch-Labye et la 
Société des Téléphones, — Callebaut-Bai iquand 
(machines à coudre), — ministère des Télégraphes 
contre Mimaud,— la Raflinerie parisienne, — Gougy 



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■^/';V.= 



112 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



( pompes à bière), — photographies Liebert , 
Appert. 

Ces deux spécialistes ont du reste déterminé, d'une 
part, r Association des inventeurs et artistes industriels, 
fondée par le baron Taylor, à le choisir pour prési- 
dent pendant quinze années. 

D'autre part, il a été nommé secrétaire général des 
Congrès de la propriété artistique pendant les Expo- 
sitions de 1878 et 1889. 

Pour se rendre compte des travaux laissant une 
trace plus matérielle, il n y a qu'à parcourir la liste 
des ouvrages et répertoires dont il nous a enrichis 
et qui ne sont pas seulement utiles, mais indispen- 
sables à tous ceux qui veulent étudier une question 
e contrefaçon ou de propriété intellectuelle. 

M'' Huard est avocat des sociétés des Artistes fran- 
çais, Auteurs et compositeurs dramatiques et Gens de 
lettres, du ministère des Postes et Télégraphes, de 
l'octroi de Paris, des Associations des peintres et 
sculpteurs et des membres de l'Enseignement, — de 
la Comédie-Française, etc. 

M" Huard avait commencé sous le patronage de 
Desboudets, qui a été pendant vingt-cinq ans membre 
du Conseil de TOrdre, un des avocats les plus esti- 
més et les plus occupés de son temps (1838-62). 

Puis il a travaillé avec son beau-père, Etienne 
Blanc, auteur du remarquable traité De la contrefaçon. 



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LES AVOCATS D^AUJOURD^HUI 



ti5 



ami et collaborateur de Dufaure, père d'un magistrat 
distingué du Tribunal de la Seine, 

Les excellents préceptes que M^ Huard avait 
recueillis de ces maîtreSj il les a transmis à de nom- 
breux secréiaires, parmi lesquels : 

Félix Grelot» aujourd'hui préfet du Cantal ; 

Alfred Husson, rédacteur au Droit; 

Michel Pelleiier, qui a sa place dans cet ouvrage ; 

Prache, membre du Conseil municipal et du Con- 
seil général delà Seine; 

Edouard Mack, demeuré son colîâborateur dans 
le dernier répertoire de législation et de propriété 
littéraire et artistique ; 

Chardon, Etienne Bricou, Couder, Nourrissonp 
secrétaire de la Conférence 1883-84. 

Enfin citons-le, bien qu'il ne soit pas secrétaire de 
son pèrej M' Huard fils, un t( jeune » qui promet et 
tient déjà, car on lui doit une très remarquable thèse 
de doctorat sur les Contrats entre les auteurs et les 
édifears, qui peut être consultée avec autant d'intérêt 
que d'utilité. 

Nous sommes toujours heureux de constater corn- 
bien dans certaines familles du Barreau les traditions 
se perpétuent, 

M^ Huard sera le digne conilnualor personœ de son 
père. 



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114 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



AUTEUR DE : 

Répertoire de législation et de jurisprudence en matière 
de brevets d'invention. 

Répertoire de législation, de doctrine et de jurisprudence 
en matière de marques de fabriques, etc. 

Étude comparative des législations française et étrangères 
en matière de propriété industrielle, littéraire et artis- 
tique. 

Dialogue des morts sur la propriété littéraire (avec Beaume). 

Les Expositions universelles, abus et réformes. 

Répertoire de législation et de jurisprudence en matière 
de propriété littéraire et artistique (avec Mack). 



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ll-i 



M= JOSSEAU 



JOSSEAU [Fraî^içois-J PAN' Baptiste) 

Ne LE 21 JAWVIER 1817 k MORTCERV (SeJNE-ET^MaRWÉ^ 

Avocat le lù haï itiïH. 

Secrêtaere Dt: la ConfêusncEt 1840-41, 

DÉPUTA, DB Seine-et-Marne, 18^7-185^-69. 

Chevalier de la Légion d'honneur (iBp) ; OFFiciERr iHb4. 

Commandeur (iG(t9)» 

Officier ^'Instruction publique, décoré de plusieurs ordres 

ÉTRANGERS ^SliÈDE, HANOVRE, ETO^). 




Je taille moyenne, les traits un peu forts, em- 
preints d'une grande expression de bonhomie 
à la fois fine et bienveillante, M* Josseau a le visage 
rasé des membres du Barreau de Tancienne école. 

Sa carrière, déjà longue, peut se diviser en trois 
périodes; 

De brillants débuts comme avocat et jurisconsulte; 
— sa vîe politique ; — son retour au Barreau 
après 1870. 

En effet M" Josseau fut deuxième secrétaire de la 
Conférence en 1840-41 ; il demeura quelques années 
au Barreau, tout en s*occupanide questions agricoles 
et financières- 

Ses rapports au Congrès central d'agriculture 



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Il6 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

en 1847 '^ firent désigner par le ministre du Com- 
merce, M. Dumas, pour préparer l'exposé des motifs 
de la loi sur le Crédit foncier, puis il fut nommé com- 
missaire du Gouvernement pour en soutenir la discus- 
sion. A la suite des événements de 1 871, il rédigea le 
décret constitutif de cet important établissement ; il 
peut ainsi être considéré comme l'ayant créé juridi- 
quement. 

Nommé député de Seine-et-Marne en 1857, il fut 
réélu en i86j, ainsi qu'aux élections générales 
de 1869. 

Au sein de l'Assemblée législative, le député n'ou- 
bliait pas ses premières études auxquelles il devait 
revenir plus tard, et les commissions du budget, des 
lois sur les sociétés, conseils de prud'hommes, la 
mise en liberté provisoire, la contrainte par corps, la 
revision du Code de procédure civile, etc., Toni eu 
pour secrétaire ou rapporteur. 

En 1870, M'Josseau a joué un rôle politique plus 
important ; il a contribué à fonder le centre droit ; peu 
après il était élu secrétaire de la Chambre des députés; 
il siégeait en cette qualité au 4 septembre, lors de la 
mémorable séance qui eut lieu dans la salle à manger 
du Président après l'envahissement de la salle des 
séances. 

On se souvient que c'est là que fut adoptée la pro- 
position de M. Thiers pour nommer une commission 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 1 17 

gouvernementale et réserver à la France, après la 
guerre, le choix de son gouvernement. 

Nous devons toutefois mentionner que, le 6 sep- 
tembre, il fut un des signataires de la protestation, 
décidée à la réunion de T Hôtel Johnston, contre 
l'attentat dont !e Corps législatif avait été l'objet, et 
publiée le lendemain par le journal le Français. 

Josseau a été conseil du ministère de l'Agriculture; 
en cette qualité, il a fait condamner à la prison ou à 
des restitutions importantes des fournisseurs de den- 
rées alimentaires pour Tapprovisionnement ou le ravi- 
taillement de Paris lors de la Guerre ; pour juger de 
l'importance de ces affaires, il nous suffira de men- 
tionner que la dernière s'est terminée par une resti- 
tution de 765,000 francs opérée par une maison 
anglaise I 

Il est conseil de nombreuses sociétés ou municipa- 
lités, telles que: Compagnie des Eaux, — Ville de 
Marseille, — Société du Marché aux chevaux, — du 
Quartier-Neuf du Luxembourg, etc. 

Nous avons déjà constaté la part importante qu'il a 
prise à la création du Crédit Foncier ; cet établisse- 
ment Ta pour premier de ses conseils depuis son ori- 
gine. 

Les questions agricoles ont aussi beaucoup préoc- 
cupé M'' Josseau; c'est ainsi qu'il est Président (et 
fondateur) du Comice agricole de Coulommiers, vice- 



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l^'J/^] 




Ïl8 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Président de la Société des Agriculteurs de France, 
et Président de la Société nationale d'Agriculture. 

Depuis quarante ans, il n'a cessé de faife de la pro- 
pagande pour arriver à faire comprendre Tutilité du 
Crédit agricole et à l'organiser d'une manière pra- 
tique. 

Parmi les anciens secrétaires de M* Josseau. nous 
rappellerons tout d'abord M* Floquet, qui a été trop 
absorbé par la vie politique pour trouver place dans 
ce volume; — nous noterons seulement dans sa car- 
rière ce qui concerne le Barreau : Floquet a été 
inscrit du 28 avril 185 1 au 7 février 1882 ; il avait été 
secrétaire remarqué de la Conférence en 1853-54, 
sous le bâtonnat de Berryer ; — il devait être un 
jour membre de l'Assemblée nationale (1871); puis, 
après avoir occupé les plus importantes fonctions gou- 
vernementales, être à plusieurs reprises nommé Pré- 
sident de la Chambre des députés, dont il dirige les 
débats d'une manière remarquable. 

Lorsqu'on entend un de ces discours que prononce 
le Président de la Chambre au sujet du décès d'un 
collègue, par exemple, et qui sont de purs chefs- 
d'œuvre, il nous permettra de regretter son départ 
du Barreau, oij il se fût assurément créé une des pre- 
mières places parmi les diseurs et les écrivains, plus 
rares chaque jour. 

Ajoutons: MM. Manuel, président de Chambre à 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 119 

la Cour de Paris; — Thiroux^ entrédans les Ordres, 
décédé tragiquement en mer; — Davrîllédes Essarts,qui 
figure dans ce livre ; — delà Vèze, ancien magistrat, 
avocat à Saumur ; - — Dandonneau, ancien magistrat 
à la Cour de Bastia, décédé ; — Dupray, ancien 
magistrat ; — Dupré-Latour, avocat ; — Desmarest, 
avocat à Lyon ; — Muray, ancien président à 
LouJun, etc. 

Enfin M* Paul JosseaUj son filSj qui est conseil du 
Crédit Foncier, de ]a ville de Neuilly-sur-Seinej des 
grands magasins du Bon Marché^ et qui a déjà su se 
faire une position personnelle des meilleures. 

Nous nous souvenons avoir vu M* Paul Josseau 
dans d'importantes affaires, notamment une des plus 
curieuses dont tous les journaux de juin 1883 ont 
rendu compte et dans laquelle il a, par une excellente 
plaidoirie, eu raison d'un redoutable adversaire, 
M'= Cléry. Il s'agissait d'une prétendue nullité de 
mariage, dans laquelle le mari, M, G. B,, après qua- 
torzeans d'existence commune, îanaissanced'unenfant, 
a essayé de faire annuler son mariage avec sa femme, 
ancienne sœur de Saint-Vincent-de-Paul ! On voit 
les curieuses questions soulevées, et on comprend 
pour quelles raisons nous n'entrons point dans plus 
de détails. 

M* Josseau fils reprendra la tradition de la famille 
et soutiendra dignement la réputation du nom. 



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120 



M« JOURDAN 



JOURDAN (Pibrre-Félix-Alphéb) 
NÉ LE i8 MAI 1828 A Paris. 
Avocat le 23 novembre i8yo. 
Premier Secrétaire de la Conférence, 1854-^^. 
Membre du Conseil, 1B89. 
Rédacteur du Journal Le Droit. 
Président du Bureau d^Assistance judiciaire prés la Cour 

DE Paris. 
Chevalier de la Légion d'honneur. 



S! 



|E taille moyenne, un peu fort, le visage rond 
entièrement rasé comme nos anciens parle- 
mentaires, M« Jourdan joint à un caractère fin et ori- 
ginal une correction toute bienveillante. 

Il a été secrétaire de Chaix d'Est-Ange, le grand 
bâtonnier de 1842. 

Jourdan avait eu de très brillants débuts ; nommé 
secrétaire de la Conférence des Avocats en 1854, sous 
le bâtonnat de Bethmont, la même année que Jules 
Ferry, que la politique devait enlever au Barreau ; — 
Adrien Huard, notre si honoré confrère ; — Charles 
Sevestre, Téminent conseiller à la Cour de cassation, 
il avait obtenu le premier rang ! 

Après de longues années d'une vie bien remplie 



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m 



LES AVOCATS D'AUJOURD*HUl rai 

par les soins exclusifs de ses affaires, M^ Jourdan a 
été nommé membre du Conseil dont il est trésorier. 

Il a employé ses rares loisirs à des études juridiques 
dans le journal le Droit, dont il est depuis longtemps 
un des rédacteurs les plus appréciés. Investi des déli- 
cates parfois, mais toujours charitables, fonctions de 
Président du Bureau d'assistance judiciaire près là 
Cour, il fait beaucoup de bien aux pauvres contri- 
buables, à qui il procure un soulagement ou une 
espérance* 

Il a été justement créé, il y a peu de temps, che- 
valier de la Légion d'honneur. 



=^e= 



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123 



M^ JULLEMIER 



JULLEMIER (Lucien-Auguste) 

NÉ LE } MARS 1847 A SeNS (YONNE). 

Avocat le 7 novembre 1868. 



m 



RAND, mince, le visage encadré de petitsfavo- 
ris bruns, M* Jullemier est d'une extrême 
vivacité de mouvements et de gestes, de parole et 
d'esprit. 

Nous Tavons vu briller à ses débuts dans nombre 
d'affaires théâtrales, boulevardières, etc. ; aujourd'hui, 
dans la maturité de son talent, les affaires financières 
l'attirent davantage. Citons parmi les principales, 
l'acquittement du Chinois Athènes, accusé de détour- 
nement de mineure, — Irelande, qui, on s'en souvient, 
fut accusé de trigamie et, fait singulier, plus heureux 
que Don Juan, fut énergiquement soutenu dans sa 
défense par ses trois femmes. 

L'Emprunt ottoman de 1873, — le Cercle des Par- 
lements, — la Société la Continentale ^ — Syndicat 
du Crédit général français. 

Puis les Métaux, le Comptoir d'Escompte, etc. 



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Lié A^OêATS D^AUJOURD'HUI 



133 



Jullemier a débuté sous les auspices du regretté 
Saglier, puis du bâtonnier Oscar Falateuf. 

Il est conseil de divers journaux, de la Société 
Pau! Dupont et de nombreuses sociétés financières 
et minières. 

Enfin il a publié un certain nombre d'ouvrages de 
droit, notamment sur là chasse. 

Notons comme secrétaires de M^ Jullemier : 
MM Reullier, ancien secrétaire de la Conférence, 
188B-89, et Levasseur. 



AUTEUR DE 



Des procès de chasse. 
Des locations de chasse. 
Le gage. 



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M« LABORI 



LABORl (Fernand-Gustave-Gaston) 

NÉ LE l8 AVRIL 1860 A ReIMS. 

Avocat le ii novembre 188^. 
Lauréat de la Faculté de Droit, 1881 et 188}. 
Secrétaire de la Conférence, 1887-88. 
Rédacteur en chef de La Ga\ettc du Palais. 




RÈs grand, blond, la barbe en pointe, ce qu'on 
appelle au régiment une belle attitude; nature 
très sympathique, ce qui est excellent à la Barre, — 
même quand on a beaucoup détalent. 

Labori a commencé par faire ce que, malheureuse- 
ment, trop peu de jeunes gens font en France, ses 
études terminées, il a voyagé plusieurs années en 
Angleterre et en Allemagne pour se familiariser avec 
la langue des deux pays. 

Puis il a fait au Barreau les brillants débuts que 
Ton sait ; deuxième secrétaire de la Conférence du 
stage en 1887-88, il y a prononcé un discours très 
remarqué sur le fameux procès du Collier î 

En même temps il entrait à la Ga:[ette du Palais^ 
dont il devait être rédacteur en chef, et à laquelle il 



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LES AVOCATS D^AUJOURD^HUI 125 

a largement contribué à donner Timpulsion qu'a reçue 
ce journal depuis quelques années* 

Nous avons vu M^ Labori dans d'importantes et 
intéressantes causeSj — notamment celles de Tanar- 
chiste Duval, qui, on s^en souvient, avait mis le feu à 
l'hôtel de M'"^^ Madeleine ternaire; — l'assassinat 
Chevaliereau ; — Compayré, l'ancien député, affaire 
de Numa Gilly; — la Plume contre le Sar José- 
phin Péladan; on se rappelle l'incident assez curieux 
de cette affaire dans laquelle, se présentait le prince 
Ourousof, du Barreau de Moscou ! — Rappelons 
aussi l'affaire de Tanarchiste Pini ; — de Chirac, 
directeur du Théâtre réaliste^ prévenu d'avoir repré* 
sente sur la scène qu'il dirigeait, dans la pièce le 
Gueux, une scène de possession dans tous ses dé- 
tailSj etc* 

Labori a apporté dans ces affaires, plus que déli- 
cates soit au point de vue moral, soit au point de 
vue politique, un grand talent de parole et de discus- 
sion et, nous sommes heureux d'avoir à le constater, 
une remarquable n^esure, ce qui est rare dans ces 
sortes de procès, 

11 a fondé, avec quelques confrères et collabora- 
teurs, le Répertoire encyclopédique du Droit français^ 
Dictionnaire dû Droii en dix volumes qui est parvenu 
actuellement à environ la moitié de sa publication et 
a pleinement réussi* 



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laé LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Dans ce grand travail, son principal collaborateur, 
est Schafïhauser, jurisconsulte très distingué, à qui ses 
confrères doivent pardonner de délaisser la Barre 
pour se consacrer à des travaux juridiques d'une si 
haute utilité pour tous. 

M* Alfred Duparc apporte aussi au Répertoire 
une excellente part de collaboration. 

Citons enfin, comme secrétaire de M*^ Labori, 
Ernest Lemesle, qui le seconde autant pour son cabi- 
net que pour le Répertoire ou la Ga:{etle. 

AUTEUR DE : 

Discours, ~ Le procès du Collier. 

Répertoire de jurisprudence (avec MM. Schaffauser et Du- 
parc). 



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M-^ LACOIN 



LACQÏN (Marie-Annibal^Bernard-Félix) 
Ne le i8 mai i8ïi; a Parïs. 
Avocat a la Cour le 14 ivovkmbrb 1860. 

SeCRS^TAIRE [}B Là CûNh'iRENCB, I 8^2-6 9. 

Membre dv Conseil^ iGqi. 




^ Lacoîn porte la barbe entière, dans laquelle 
on voit apparaître quelques fils d^argent; il 
cache derrière son lorgnon un œil observateur et 
passe sans s'inquiéter des uns et des autres, ne s'oc- 
cupant que de ses aifaires- 

11 a commencé au Palais comme secrétaire de la 
Conférence, Tannée de la grande lutte de Decraîs, 
aujourd'hui ambassadeur à Vienne, d'Albert Martin 
et de Gambetta pour le prix Paillet. 

M"^ Lacoin devait, cette même année, faire, avec 
Albert Martin et M-^ Corne, un très intéressant rap- 
port sur les Conférences de Droit. 

Depuis, M* Lacoîn a piaidt5 de nombreuses affaires 
de sociétés notamment, financières et commerciales ; 
nous nous souvenons Tavoir entendu avec un grand 



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128 LES AVOCATS D'AUJOURDHUI 

intérêt dans les affaires concernant l'isthme de 
Panama, etc. 

Ses confrères ont été heureux de lui rendre un 
hommage mérité en le portant au Conseil de TOrdre. 

M*' Lacoin a pour secrétaires de jeunes avocats, 
M*' Dalleret et Bouchon, qui se sont déjà formés à 
cette excellente école. 



AUTEUR DE : 

Rapport sur les conférences de Droit, iSé^favecMM, A.Mar- 
tin et Corne). 



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12^ 



M« LALLE 



LALLE (MARIK-'FRANÇOtS-HENKi) 
NÉ Le 1'^ NOVEMBRE 1844 A CLEItHOnT'EN-ARGONKB (MBUSI). 

Avocat le j août 187 j. 

Membre du Conseil i>% l'Ordre, 1801. 



m 



RAND, mince, la barbe dégageant une bouche 
d'expression extrêmement mobilej l'œil dé- 
notant la vivacité nerveuse de sa personne ; tel est 
M= Lalle. 

Il n'a été le secrétaire d'aucune sommité; après de 
sérieux débuts comme maître clerc d'avoué pendant 
plusieurs années, il s'est fait seul, par son travail et 
son talent, Texcetlente situation qu'il a au point de vue 
des affaires, et sa très honorable position vis-à-vis de 
ses confrères- 

Il a été nommé membre du Conseil en 1891. 

M* Lalle ne recherche ni les causes bruyantes ni 
celles à sensation ! 

Il a plaidé un grand nombre d'affaires de sociétés, 
soit pour les syndics et liquidateurs, soit pour les 
actionnaires ; il se distingue véritablement par la pré- 
cision élégante qu'il apporte à ce genre* 



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1^0 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Nous nous souvenons de Tavoirvu notamment dans 
celles de la Banque Nationale, de la Banque de prêts, 
de la Grande Compagnie, de la Réparation, du Progrès 
National, des Ardoisières de Normandie, et autres. 

11 est conseil de diverses sociétés, Banque de 
l'Entreprise, etc. 

M« Lalle acomme secrétaires : M* Poignard, lauréat 
de la Faculté de Droit de Paris, secrétaire de la 
Conférence 1888-89, — et M* Pugliési-Conti. 



> i < 



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^^,'4 vît 

'31 



M« LEBRASSEUR 



LEBRA5SEUR (ALBGltT-ÉDOiîAtiD) 
Nâ LB iH MARS 18^6 A Paris. 
Avocat le îo juillet iB^S. 
Membre du CoN£iR> iSB/'C^t^ 



-*- 



«Iwlr Lebrasseur est petit, mince, nerveux, en 

iWjVh ce sens qu'il a non pas des nerfs, mais du 
nerf. 

La plaidoirie le grandit, car il aune de ces articu- 
lations larges et bien posées^ qui triomphent même de 
Tacoustique de la première chambre du Tribunal ! 

C'est un Parisien pur sang, d'tsprit et d'intelli- 
gence, et même de naissance. 

Nous avons eu le plaisir (et c'est le mot) d'entendre 
M* Lebrasseur dans bien des aSaîres^ soit curieuses, 
sott considérables: entre autres, presque àsesdébuls, 
la coalition des ouvriers Typographes, vers 1862» oli 
il plaida à côté de Berryer ; — Temprunt du Hondu- 
ras ; — la caisse commerciale de Nevers; — le ma- 
nifeste du prince Napoléon ; — la catastrophe de 
Chancelade ; — la nullité de mariage San Antonio ; 
— Lesueur contre Périvier du Figaro (affaire du 



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errv.T;fvi« 



132 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

vase nocturne !) ; — le Matin contre Prado ; — le 
Gouvernement Tunisien contre le Général Ben-Ayad, 
qui a si longtemps occupé la première Chambre, etc., 
et un grand nombre d'affaires artistiques, littéraires, 
ou théâtrales, etc. 

Lebrasseur est ou a été avocat des ministères des 
Travaux publics et du Commerce, du Gouvernement 
Tunisien, de l'Ambassade d* Espagne, de TOpéra- 
Comique et de diverses sociétés. 

Il a, pendant plusieurs années, été membre du 
Conseil de TOrdre. 

Parmi ses collaborateurs, citons : Georges Barbier, 
ancien secrétaire de la Conférence 1881-82, auteur 
du Code expliqué de la Presse, rédacteur de la Revue 
des Lois nouvelles ; — MM. Groslard et Paillot de 
Montabert. 



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M*^ LE SENNE 



LE SENNE (Charles-Étiemnb) 

NÉ LS 31 AVRIL 1848 A PaA1S« 

Avocat le 37 févrieie 187J, 

Membrb de lA SocîItê des Gens ^e Letti^bs. 

DÉPUTÉ DE LÀ SeIÎIE, iB8(^ 

médaille militaire {blessé, 187û), 
Offioer d'Académie, 1680, 



-*- 



il 



\e laille moyenne, vif, cachant le pétillement 
d'un regard spirituel derrière les verres de 
son lorgnon, M" Le Senne — bien que devenu un 
de nos parlementaires, — n'a pas modifié Tapparence 
de son visage : il a conservé )a coupe classique des 
favoris de i^avocat encadrant une bouche moqueuse 
et bien dégagée. 

Il porte sur sa robe le ruban jaune de la médaille 
militaire» récompense d'une blessure courageusement 
reçue au combat d'Epinay en 1870, 

Le Senne s'est rapidement, et seul, fait jour à tra- 
vers la foule. Il est intéressant de voir comment ce 
tempérament vif^ remuant» arrive à se contenir, et 
comme en plaidant il élargit de suite le débat par 
rautorité^os^^^de sa parole» 



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1^4 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

On se souvient, parmi ses affaires, de celle de 
Téditeur bien connu Tresse contre Villiers de l'Ile 
Adam ; — ce dernier prétendant que, dans le célèbre 
drame de Périnet-Le-Clerc^ il était porté atteinte 
à rhonneur d'un de ses aïeux (!),et demandant la sup- 
pression de la brochure. Ce procès était plus origi- 
nal encore que ceux qui se font à chaque instant 
aujourd'hui autour des pièces de théâtre, pour la prise 
de quelque nom ! Le Senne gagna l'affaire. 

Autre affaire bien intéressante contre Pouillet et 
Cléry — « excusez du peu ! » — celle de son con- 
frère M* Duquet contre Dick de Lonlay, au sujet de 
la publication de l'ouvrage Français et Allemands^ dans 
lequel il se trouvait une trop grande quantité d'emprunts. 

Citons encore le Musée de Naples {1875), Mâtil- 
lon (incendies de 1871), — Mermeix (assises), — 
d'Autichamp, à Niort. 

M* Le Sçnne s'est particulièrement occupé des 
questions relatives à la propriété littéraire, artistique et 
industrielle ou concernant le théâtre. 

Il n'a nullement délaissé le Palais pour la Chambre, 
et mène de front ces deux existences, qui suffiraient 
chacune à un homme moins actif. 

Le Senne est entré au Palais-Bourbon, sous les 
auspices du Comité national, en 1889; mais les pré- 
occupations de sa profession le suivent dans l'enceinte 
parlementaire. Ainsi nous trouvons parmi diverses pro- 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI I55 

positions de lois faites par lui : la création d'un 
Conseil de Prud'hommes pour les différends entre 
artistes et directeurs de théâtres. C'est dans le même 
ordre d'idées qu'il a organisé en 1890 « la Chambre 
syndicale des artistes dramatiques, lyriques et musi- 
ciens n, qui compte aujourd'hui plus de deux mille 
adhérents. 

M* Le Senne est conseil des sociétés des gens de 
lettres, des artistes dramatiques, des inventeurs, de 
l'enseignement, des artistes peintres; il Test également 
des Chambres syndicales, des artistes dramatiques, 
des éditeurs de musique, etc. 

Nous remarquerons, comme secrétaire de M^ Le 
Senne^ un jeune avocat d'avenir, M^ Marcel Tranchant. 

AUTEUR DE : 

Code du théâtre. 

Commeotaire de la loi du 39 juillet 1881 sur la Presse. 

Traité des œuvres posthumes. 



— *i)it?K7Vs*- 



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M« LIMBOURG 



LIMBOURG (Henri-François) 
Né LB 7 MAI i8)4 A Nancy. 

Avocat a la Cour db Mbtz du 28 décembre i8$4 a 1870. 
Membre du Conseil du Barreau de Metz, de 1866 ± 1870. 
Préfet de l'Hérault, avril 1871. 
Préfet du Rhône, août 1872. 
Préfet de Seine-et-Oisb, décembre 187 ^ 
Préfet de la Seine-Inférieure, de mars 1876 au 16 mai 1877. 
Avocat a la Couk de Paris, du 20 mai au 25 décembre 1877. 
Préfet de la Seine-Inférieure, décembre 1877. — Démis- 
sionnaire, septembre 1880. 
Avocat lb 20 novembre 1880. 
Officier db la Légion d'honneur, etc. 



E 

LiMBOURG est grand, très distingué de ma- 
nières et d*allure, il a Tceil bleu du Lorrain, 
et Id barbe blonde à peine grisonnante, portée en- 
tière, mais assez courte. 

On peut diviser sa vie en trois parties, nous pour- 
rions même dire en quatre, si la quatrième n'avait été 
pour ainsi dire parallèle aux autres. 

Avocat à Metz avant hi guerre, — préfet jusqu'en 
1880 (sauf pendant le gouvernement du 16 mai) — 
avocat à Paris, depuis ; — enfin, à côté de ses occu- 
pations professionnelles, de ses fonctions adminis- 




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k. 



LES AVOCATS D AUJOURD'HUI t^f 

tratives, toute la part de son existence dévouée aux 
Princes d'Orléans. 

Pendant la première période, Limbourg a de suite 
pris un des premiers rangs à Metz, il y a plaidé des 
affaires considérables, et notamment : la revendica- 
tion (admise par la Cour) des forêts de Tancîen 
duché de Guise par le duc d'Aumale, procès très 
curieux, particulièrement au point de vue des chartes 
anciennes sur lesquelles il dut être jugé ; — puis avec 
M" Grévy, l'ancien Président (chargé de la réplique), 
le grand procès des actionnaires contre les adminis- 
trateurs du Comptoir d'Escompte de Colmar ; — 
après un renvoi de cassation, M" Grévy et Lim- 
bourg firent réformer les décisions premières, malgré 
les efforts de leurs adversaires, Allou, alors bâton- 
nier, Dufaure et Desmarets. Ce procès qui date de 
1867, avait laissé de grands souvenirs à Metz, par son 
importance, sa durée et les grands noms appelés à y 
prendre part. M* Limbourg allait être nommé bâton- 
nier, 1870 est arrivé, il n'a plus eu qu'à émigrer, 

Ernest Picard l'appela en 1871 dans l'Administra- 
tion ; il y débutait comme préfet de l'Hérault, mais 
pour être appelé rapidement à des postes plus impor- 
tants, comme préfet de Lyon, puis de Versailles et 
enfin de Rouen ; il devait après une courte interrup- 
tion, lors du 16 mai, donner sa démission en cette 
qualité. 



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1^8 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 

Depuis 1880, M* Limbourg est donc revenu au Bar- 
reau, et a choisi celui de Paris. 

Nous rappellerons, parmi ses principales affaires, 
depuis lors : la défense du lieutenant-colonel Chatel, 
accusé d'un crime odieux autant qu'invraisemblable, 
devant les assises de la Gironde ;M* Limbourg, après 
sept ou huit Jours d'audience pendant lesquels il est 
arrivé à démontrer les contradictions de l'instruction 
et l'inanité de la poursuite, a obtenu l'acquittement 
de l'honorable officier. 

Citons aussi l'affaire du liquidateur de l'Assurance 
financière, contre les anciens administrateurs dont 
M* Limbourg soutint la demande (accueillie par le 
Tribunal, puis par la Cour), en i8go et 1892; — il 
plaida, seul, contre Barboux, Léon Renault, Trarieux, 
Bérenger, Bétolaud, Magnier, Waldeck-Rousseau, — 
j'en passe, on ne peut ajouter et des meilleurs, ce 
serait difficile peut-être ! On se souvient que l'affaire 
occupa dix-sept audiences du Tribunal et quatorze 
de la Cour. 

Nous ajouterons : un des caractères distinctifs de la 
personnalité de M* Limbourg, c'est son dévouement 
à la famille d'Orléans, et en particulier au duc d'Au- 
male. Nous sommes heureux de rapporter ici un 
épisode peu connu et intéressant, qui, en prouvant 
ces relations, ne sort pas absolument de notre cadre, 
puisque M* Limbourg est conseil du duc d'Aumale et 



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LES AVOCATS O^AUJOURD'HUI 



n9 



qu'il se rattache, d'autre part^ à un événement considé* 
rable, la donation de Chantilly. 

On sait le don princier fait à Tlnslitut de France 
par l'illustre membre de TAcadémie française, mais 
ce qu'on sait peu, c'est dans quelles conditions ce 
don a été fait. 

Le duc d'Aumale avait dans l'origine légué par tes- 
tament (j juin 1084) à rinstitut le domaine de Chan- 
tilly, avec toutes les richesses artistiques qui sy trou* 
veraientà son décès. En i886, informé de son expulsion 
prochaine et n'en attendant que la notification, dési- 
rant emporter en exil les principaux tableaux de 
Chantilly^ il était préoccupé de la pensée que ce 
déplacement pouvait être considéré comme une révo- 
cation tacite du legs fait à la France^ et qu'il enten- 
dait maintenir intégralement. Il fit appeler au Nouviori 
M* Limbourg, son conseil, et ce dernier achevait la 
rédaction d'un codicille assurant l'exécution complète 
des volontés du Prince, le 14 juillet 1886, quand on 
annonça le directeur de la sûreté générale, venant 
notifier le décret d'exil signé de M. Grévy. 

Lorsque, après réception de la notification du 
décret^ M* Limbourg revint auprès du Prince^ celui-ci 
avait copié et signé, daté du jour même où on lui 
enjoignait de quitter ta France, l'acte qui devait con- 
server à notre pays, en quelque lieu qu'elles fussent 
transportées au jour du décès du donateur, les richesses 



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T40 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

incomparables des galeries de Chantilly. Quel rap- 
prochement intéressant et touchant que celui de ces 
deux faits à la même date ! 

Ce codicille est visé, et la date en est constatée 
dans Tacte même de donation. 

En effet, depuis, et pour aplanir des difficultés de 
détail, le duc d'Aumale, comme on l'a vu, a fait trans- 
former en donation, la libéralité primitivement testa- 
mentaire. L'acte authentique est du 25 octobre 1886, 
il a été passé « en présence de M' Henri Limbourg, 
conseil désigné par M. le duc d'Aumale » ; signé de 
Limbourg, avocat, et de MM. Bocher, sénateur; 
Denormandie, sénateur, ancien gouverneur de la 
Banque de France, et Edmond Rousse, ancien bâton- 
nier, tous trois au nom de M. le duc d*Aumale. — 
Ajoutons que le décret d'autorisation pour l'Institut 
est encore signé de J. Grévy. 

Il nous a paru intéressant de signaler cet incident 
et cette pièce à laquelle ont concouru les deux émi- 
nents membres du Barreau, nous pourrions même 
dire ces trois éminents avocats, M" Grévy pouvant 
être considéré comme faisant encore à ce moment 
partie du Barreau. 



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M^ LIOUVILLK 



14^ 



LIOUVILLE (Albert) 
NÉ LE 8 MAI i8ï^ A Pabïs. 
Avocat a la Cour le 21 KovEaCBRï iGî7^ 
Directeur ûénéral nu personnel au Mihisthre de L'Irri- 
RtEUR (1871)- 

VJCB-PR^StD£^ET DU CONSEIL MUNICIPAL DE PaRIS. 
REDACTEUR Ey CBEF DU Hroit (10 AWS). 

Membre du Co?(seil de l'Ordrb depuis 1891. 



i-**"^jarf-3*-#— 




N profil un peu bourbonien, dégagé par les 
favoris rejelés en arrière, le regard droit, 
comme le caractère, 

M' Liou ville appartient à la grande famille judiciaire. 
Son père, le grand bâtonnier de 1856-58, mon 
en 1860, le célèbre avocat que les anciens ont connu, 
auteur d'ouvrages remarquables sur le Barreau, au 
point de vue professionneK et que M" Pouillet a si 
bien dépeint dans Tétude qu'il en a faite; — son grand' 
père, M° Deschamps, l'ancien avoué à la Cour, type 
de la probité et du savoir ; — son oncle, Joseph Liou- 
ville, le grand mathènaaticien, membre de rinsiitut ; 



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14a LES AVOCATS D'AUJOURD»HUI 

— puis son frère, le D' Henry Liouville, professeur 
à la Faculté de médecine, député de la Meuse ; et 
eniin son fils, Félix Liouville, dont nous parlerons 
plus loin. 

M* Liouville a commencé par être maître clerc 
d'avoué pendant plusieurs années, puis secrétaire de 
son père, jusqu'à la mort de celui-ci, et ensuite secré- 
taire de M« Senart, l'ancien bâtonnier, président de 
r Assemblée nationale de 1848, dont nous avons déjà 
parlé dans ces pages. 

C'est sous ses auspices et avec ses encouragements 
que M* Liouville a réellement débuté. M« Senart 
l'aimait et le traitait comme un fils. 

En 1870, Liouville s'est engagé volontairement 
dans le corps franc d'artillerie du Plateau d'Avron, 
puis, adjoint parle Gouvernement de la Défense natio- 
nale à la mission de Jules Simon à Bordeaux, est de- 
venu Directeur général du personnel et du cabinet au 
ministère de l'Intérieur, avec Emmanuel Arago ; il a 
refusé alors sa nomination de sous-secrétaire d'Etat, 
signée par M. Thiers, pour rentrer au Palais. 

Entre temps, il a été vice-Président du Conseil 
municipal de la Seine, rapporteur du budget, — et 
rédacteur en chef du Droit pendant dix ans. 

Citons parmi ses principales affaires : — le Trans- 
continental, MempHis-Pacifique ; — la défense à 
demande en nullité de mariage de M"* Sarah Bernhardt- 



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LES AVOCATS D*AUJOURD*HU| 145 

Dâmala : Il gagna le procès de la célèbre artiste, — 
Paffaîre des Eaux de Vichy pour la propriété de la 
marque de TEtat, etc. etc. 

Liouville est conseil de TAssociation littéraire artis- 
tique internationale, — de l'enregistrement des do- 
maines et du timbre, — des ministères du Commerce, 
des Finances et de T Intérieur, — de la ville de Pa- 
ris et de la Préfecture de la Seine, — de la Compa- 
gnie générale des voitures, etc. 

Parmi ses collaborateurs, nous remarquons Leroux^ 
premier secrétaire de la Conférence 1875-76, secré- 
taire général du Rhône ; -^ Dussaud^ secrétaire de 
la Conférence de 1876-77^ ancien secrétaire du mi- 
nistre de rinstruciion publique et des Beaux- Arts, et 
chef du Cabinet du garde des sceaux ( 1880-81 )j che- 
valier de la Légion d'honneur, etc. ; — Flamand, 
secrétaire de la Conférence 1878-79^ substitut à Ver- 
sailles (1S80), puis rédacteur en chef de la Loi ; — 
Bureau, Thévenet, Vincent, avocats ; — enfin son 
fils, Félix Liouville. 

M^ Liouville fils, ou pluiài petîi-Jilsj car nous sommes 
heureux d'avoir à saluer dans cette même famille les 
trois termes qui composent ce livre, le passé, le pré- 
sent et Favenir, cet aïeul, qui a pour secrétaire son 
filSf qui, lui-même, a le sien à son tour, en même qua- 
lité ; rien n^est à la fois plus honorable et plus tou- 
chant. 



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iii 



144 ^^S AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Félix Liouville a été secrétaire de la Conférence 
en 1888-89, il a remporté le prix Bethmont de 1889, 
et commence à soutenir plus qu'honorablement le 
nom des Liouville. 



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'45 



M= Albert MARTIN 




MARTIN (ALBEtlT*ÉMILE-PH]LtBBItT] 
NE LE 30 NOVEMBRE iSj? A NeVeRS (NlÈVltE)^ 

Avocat le 2(> janvier 18^9. 

DEuxiàwE Secrétaire de la CoKFÉaEnCE, l863-t»^ 

Prix Paillet, iBûj. 

MEUBR8 DU Conseil, 188^-87. 

Commissaire ou gouvernement pRis les CoRSEtLS db Guntmi, 

FENDANT LE SlËOE DE PaRJE. 

Officier d'Académji, 



Albert Martin est grand, d'une figure 
rôgulière, avec de longs favoris brunSj le 
visage d'une expression douce et fine à la fols. Son 
attitude réservée et un peu froide en impose dès 
Tabordj mais ensuite appelle peut-être d autant plus 
la sympathie et la confiance, 

11 a commencé brillamment au Barreau comme 
deuxième secrétaire de la Conférence, 1 862-6 j,i!apar- 
tagé le prix Paîllet de 1863 avec MM. Decrais, pre- 
mier secrétaire de Tannée, actuellement ambassadeur 
à Vienne, et Bloch, le distingué Président de Chambre 
à la Gourde Paris. Le troisième secrétaire de cette 
année féconde était Gambetta ; rappelons à ce sujet 

un souvenir du concours pour ce prix PaiUet ; lorsque 

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146 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

M' Decrais eut terminé un fort élégant discours sur 
les Maisons de jeu, dans lequel il avait comparé ces 
établissements aux lieux où les Sirènes attiraient les 
compagnons d'Ulysse ; comme l'Assemblée était 
encore sous le charme de cette parole si jeune, si 
mélodieuse même, car Decrais était remarquablement 
doué, Gambetta se leva, et de son organe de bronze : 
« On vous a parlé de Sirènes, Messieurs — dit-il, 

— la Sirène la voilà! » — et il montrait son 

adversaire. On juge des applaudissements ! 

M« Albert Martin a été le secrétaire de Nicolet, et 
à bon droit certainement un des préférés ; il a fait 
sur l'illustre et si regretté maître une étude où il a mis 
toutes ses qualités de fin lettré, et toute l'affection con- 
servée à l'ami perdu. 

Nous en détachons ce portrait remarquablement 
décrit: « Nicolet se distinguait par la pureté et Télé- 
(( gance de la forme, l'élévation et l'ardeur généreuse 
« des sentiments. Homme d'affaires consommé, il 
(c étonnait par la variété et la souplesse de son talent. 
« Les causes les plus ardues ne le rebutaient pas ; 
« dans toutes, il savait faire la lumière et donner de 
« l'intérêt aux sujets qui en offrent le moins. » 

Pendant la guerre, M* Albert Martin a été choisi 
comme commissaire du Gouvernement près les Con- 
seils de Guerre, il a pris une part importante à leur 
organisation et à leur fonctionnement. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 147 

Il a, pendant plusieurs années, été membre du Con- 
seil de l'Ordre, où il reviendra, qu'il nous soit per- 
mis de l'espérer. 

M« Albert Martin, depuis trente ans, a plaidé de 
nombreuses affaires mettant en jeu de très gros inX&- 
rêts, soit au point de vue pécuniaire, soit au point de 
vue moral : questions de contrefaçons, d'assurances 
maritimes, questions d'état, ou séparations de 
corps, etc. 

Citons, parmi les principales, les machines à glace, 
moteurs à gaz, freins électriques, tubes pneumatiques, 
de la maison Mignon el Rouart ; — le grand procès 
de chasse du comte d'Osmond ; — la liquidation de 
Rougemont ; — les affaires de l'adoption de Nercy, 
à Rennes ; — de Cibeins, à Paris et à Orléans, inté- 
ressante question d'état ; — celles de Guiroy contre 
la Société du Guano, à Saint-Nazaire, à Nantes et à 
Paris ; — de la Société des Artistes français contre 
l'Assistance publique pour le droit des pauvres ; — 
enfin, la série des affaires de la liquidation de la So- 
ciété des Métaux. 

Ajoutons un grand nombre de procès pour la Fon- 
cière maritime de Paris, les Courtiers de marchan- 
dises et les Commissaires-priseurs, dont M* Albert 
Martin est conseil. 

Il est également avocat de la Société centrale des 
architectes, des Institutions des jeunes aveugles et 



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148 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

des sourds-muets, de la Société des Artistes fran- 
çais, etc. 

Le talent de M« Albert Martin est fin, il joint à une 
élégance réelle de la forme la plus absolue précision 
dans les détails, et une grande netteté d'argumentation. 

De nombreux secrétaires ont recherché son utile 
et sympathique Patronat 

Nous citerons parmi eux : Jules Fabre, secrétaire 
de la Conférence 1873-74, adjoint au maire du 
X" arrondissement, auteur de : « La prescription de 
l'action de responsabilité dirigée contre les archi- 
tectes » ; — a des Courtiers ; » — rédacteur du Journal 
des conservateurs des hypothèques; qui possède depuis 
longtemps déjà une excellente situation au Palais, et 
figurera dans un prochain volume ; — Feldmann, 
deuxième secrétaire de la Conférence (1878-79), lau- 
réat de la Faculté de Droit, auteur du discours « Une 
séance au Parlement anglais en 1791 I » — André Tar- 
dieu, secrétaire de la Conférence {1883-84), qui a 
obtenu le prix Paillet (1884), licencié es lettres ; — 
Albert Foucault, secrétaire delà Conférence (1884- 
85) ; — Brenier de Montmorand, premier secrétaire 
delà Conférence (1885-86), prix Laval (1885), auteur 
de réloge de Senart. 

Notons encore MM. Dupont, PaulBaîUière, Joseph 
de Valence et Pierre Cherest, qui ont depuis cher- 
ché et trouvé leur voie hors du Palais. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI I49 

Enfin, Joseph Caillot, secrétaire de la Conférence 
(1891-92) ; — Edouard Crouvès, qui est en passe 
d'obtenir cette distinction Tan prochain, qui sont ses 
actuels et dévoués collaborateurs. 

Ajoutons qu'au moment où paraîtra ce livre le ca- 
binet de M*» Albert Martin sera complété par l'entrée 
du jeune Henri Fromageot, fils du distingué membre 
du Conseil, qui le confie à son ancien collègue du 
cabinet de Nicolet. 



AUTEUR DE : 

Rapport sur les Conférences de Droit (1863), avec MM. La- 
coin et Corne. 
La Juridiction civile en France, 1789- 18 10. 
ules Nicolet. 



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IJO 



M« MARTINI 



MARTINI (Charlbs-Guillaumb) 
Né LB 29 MAI 1829 A Paris. 
Avocat a la Cour, lb i) mars 18(2. 
Mbmbrb du Conseil, 1872-76. 
Et depuis 1882. 
Batonivier , 1885 - 87. 
Chevalier de la Lécioif d'honneur. 



Bl 



|E grande taille, ce qu'on appelle familière- 
ment un peu /or/, le visage légèrement 
coloré, encadré de courts favoris blancs, un nez 
extrêmement petit, voilà M* Martini. 

Il a été secrétaire de Benoit-Champi, devenu le 
Président bien connu. 

Sans jamais plaider de ces affaires à tapage, dont 
la presse aime à s'emparer, et desquelles Topinion 
publique s'émeut, M" Martini s'est fait une considé- 
rable et des plus honorables situations. 

Il a plaidé beaucoup et de grandes affaires finan- 
cières, dans lesquelles il a apporté son expérience 
consommée et son talent si clair et si net que l'on 
apprécie tant dans les questions de chiffres. 

M* Martini est conseil de grands établissements 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 15 1 

publics OU privés, tels que le Mont de Piété, le che- 
min de fer du Nord, les Tramways-Nord, ctc. 

Il a été membre du Conseil de l'Ordre de 1872-76, 
et depuis 1882 n'a cessé d'être réélu. Aux élections 
de 1885 ^' ^ même été nommé bâtonnier. 

Il est chevalier de la Légion d'honneur. 

Citons parmi ses secrétaires : Henri Thieblm,quî 
figure dans cet ouvrage; — Hamel, dont la notice 
sera dans notre prochain volume, avocat des plus 
distingués, qui lui a apporté une collaboration des 
plus utiles en échange d'un enseignementprécieux; — 
puis, Boivin-Champeaux, ancien conseiller de pré- 
fecture, ancien avocat à Alençon, où il a été lui- 
même bâtonnier, avant de devenir secrétaire du 
bâtonnier Martini; — enfin Cazeaux, ancien secré- 
taire de la Conférence 187J-74), ayant obtenu le prix 
Bethmont, en 1874, qui, avocat de talent, après avoir 
passé plusieurs années au palais, de 1867 à 1878, a 
été nommé substitut à Lons-le-Saunier, le 29 juin 
1878. Deux ans plus tard, il a cru devoir donner sa 
démission (17 juillet 1880) et est revenu au Palais; — 
la Cour de Besançon peut regretter M® Cazeaux. 

Enfin, mentionnons, bien qu'il ne soit pas secré- 
taire de son père, M* Martini fils, jeune avocat que 
nous verrons dans le cabinet de M' Waldeck-Rous- 
seau. 

Ajoutons, à la dernière heure, que M" Martini va 



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15a LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 

jouer un rôle important dans la grande affaire de 
Panama, où il plaide pour H. Cottu ; notons, à ce 
proposj que M* Barboux est chargé des intérêts de 
MM. Ferdinand et Charles de Lesseps, le Bâtonnier 
Du Huit de ceux de M. Fontanes, et Waldeck- 
Rousseau, d'Eiffel. 



AUTEUR DE : 

Discours : La Confraternité, nécessité sociale de l'Ordre. 
Les projets de suppression de l'Ordre des Avocats. 



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'53* 



M*' MENNESSON 



MENNESSON (AiMÉ-JosBPU-GASTOff) 

NÉ LE 21 JAXVÏSk 1847 k CRAONNE (AlSCtS)* 

Avocat lb f) novEM&ftg 1867. 

DlUXlèWl SECRETAIRE DE LA CONFÉREWCE, 1874-7 Î' 
LaLTRÉAT, l" fRIX DE DRQtT FRANÇAIS. 

1* pRîTC DE Droit romain» 1667. 
MÉDAILLE d'or , Doctorat , 1370. 
Membre du Conseil, février 1Q91. 




Jn des jeunes du Conseil de l'Ordre; au visage 
arrondi entièrement rasé, un peu coloré. 

Après s'être exercé dans les conférences où il a 
obtenu de grands succès, qui continuaient ceux de 
r École, il est devenu secrétaire de M= Bétoiaud; là, 
dans le cabinet du remarquable bâtonnier il a déve- 
loppé ses qualités et acquis l'expérience des affaires. 

On Ta vu au Palais dans les procès : de Samama 
contre Ben Aïad, du Zodiaque; — de Cîbeîns (une 
intéressante transmission de titre!); — la célèbre 
aquarelle contestée de Neuville; — crédit général 
Français; — Meisels; — des Métaux; etc. 

Depuis un an, Testime de ses confrères Ta appelé 
au Conseil de l'Ordre, honneur mérité à tous égards. 



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1^4 LES AVOCATS D'AUJOURD^HUI 

Mennesson est conseil de plusieurs sociétés, des 
Commissaires-Priseurs, de la Société des anciens 
élèves des Écoles des arts et manufactures, etc. 

Citons comme secrétaires, Moisson, ancien 
maître clerc d'avoué, qui seconde avec dévouement 
et distinction M* Mennesson depuis plusieurs années, 
déjà, et Nail-Demelette, également ancien maître 
clerc d'avoué. 



AUTEUR DE : 

Discours : Éloge de Royer-CoUard. 



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M^ MOYSEN 



MOYSEN (Paul) 
NÉ LE 4 AOUT 1840 A Pares. 
Avocat le aç avril 1S68. 
Officier d'Académie. 



'55 



fyPJiNCE, favoris et cheveux blonds, l'aîr fin et 
gggj scrutateur , tel est M* Moysen , qui ne 
paraît pas à beaucoup près Tâge que lui assigne son 
acte de naissance. 

Il a été secrétaire de M^ Dupuich, avocat très 
estimé» décédé juge au Tribunal de la Seine et dont 
le petit-fils, Paul Dupuich, plusieurs fois lauréat de la 
Faculté de Paris» a été secrétaire de la Conférence 
de 1887-88. 

M* Moysen a peu plaidé aux assises, il s'est réservé 
pour les affaires civiles, et particulièrement adonné 
aux procès commerciaux. 

Notons, dans ses principales causes» les grands 
procès de force majeure, après la guerre de 1870^ 
pour les grains, huiles, etc, ; — des négociants 
Samuel Way et autres. 

M* Moysen ne s "est pas contenté d'avoir une 



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l-y •.,nfc_-y,-T^,'S( 



156 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

grande expérience des questions commerciales, 
préoccupé de certaines difficultés spéciales à la juri- 
diction consulaire, au point de vue de l'audience dont 
les règles sont peu connues, il a fait un petit ouvrage, 
intitulé : « Les avocats au Tribunal de commerce de 
la Seine. » 

Cette brochure est de la plus grande utilité, on 
peut dire qu'elle ouvrira les portes du Tribunal de 
commerce à beaucoup de confrères inquiets de se 
hasarder dans un chemin inconnu, désormais frayé. 
M«. Moysen partagera, à ce point de vue, la recon- 
naissance du Barreau pour M* Cresson, qui a o.btenu 
depuis peu l'affichage des affaires commerciales à 
la porte de l'audience et à la Bibliothèque des avocats. 

Parmi les secrétaires de M* Moysen, nous rappel- 
lerons : Roy, avoué, à Châlons-sur-Marne ; — de 
Chastenet, chef du contentieux de l'Exposition uni- 
verselle de i88q ; — Dayras, substitut, à Montluçon ; 
— Hugon de Scœux, secrétaire de la Conférence, 
1887; — enfin Bertrou, secrétaire de la Conférence 
de 1888-89, avocat de valeur, devenu le gendre de 
M* Moysen. 

AUTEUR DE : 

Les avocats au Tribunal de commerce de la Seine. 



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M^ Michel PELLETIER 



PELLETIER (Hbnri-Michbl) 

Né LE 24 JANVIER 1852 A PaRIS. 

Avocat le 28 juillet 1876. 
Secrétaire de la Conférence, iBj7--8. 
Chevalier de la Légion d*honneur. 
Officier d'Académie. 
Commandeur du Nicham. 

Professeur de Législation a l'École centrale dss Arts 
et Manufactures. 



il 



IN grand jeune homme, à la silhouette élé- 
gante, portantla barbe en pointe à la Henri III^ 
un mondain et travailleur à la fois. 

Michel Pelletier a été secrétaire de M" Adrien 
Huard, et, sous ce patronage excellent, a pris le goût 
d'études analogues à celles de Téminent avocat en 
matière soit de contrefaçon, soit de propriété intel- 
lectuelle. 

C'est ainsi qu'on lui doit notamment un Traité de 
la Procédure en matière de contrefaçons, en collabora- 
tion avec M« Defert, avocat à la Cour de Cassation 
et au Conseil d'Etat, maire du VP arrondissement de 
Paris. 

De plus, M* Pelletier a été délégué par le Gou- 



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158 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

vernement français à la dernière Conférence de Rome 
pour arrêter les bases d'une convention internationale 
sur la Propriété industrielle, littéraire et artistique ; il 
s'est acquitté de cette mission dans des conditions 
qui lui ont valu d'être décoré. 

Pelletier est conseil de plusieurs sociétés, telles 
que celle des Gens de Lettres, etc., et de diverses 
administrations^ ministère du Commerce, etc., des 
établissements Cail, du Syndicat des constructeurs en 
fer, etc. etc. 

Parmi ses principales affaires, nous remarquons 
celle de Souffrain, l'ancien agent de police (enlève- 
ment de l'enfant de M. Lemarquand, publiciste) ; — r 
celles des freins Lemoine, — des appareils à glace, 
— des fleurs artificielles Ballin, — des générateurs 
Collet, et, tout dernièrement, celle de la Mélinite 
(Turpin), dans laquelle il défendait Triponé. 

Comme secrétaires de M« Pelletier, citons 
M. Lagrésille et M. Levylier, qui s'est déjà dis- 
tingué fréquemment, notamment dans l'affaire Ancel 
(coup de revolver !). 

AUTEUR DE l 

Procédure en matière de contrefaçon (avec Defert). 
Répertoire de Législation et Jurisprudence en matière de 

brevets d'invention (avec Huard). 
Manuel de la Propriété industrielle (avec Nicolas). 
Traité du Droit industriel. 



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M« PLOYER 



PLOYER {JosBPE-EDMOffO) 

NÉ LE l6 JUILLET 1841 A PkKlS. 

Avocat a la Coltr le 6 février 1864, 
Mëm&r^ du CoNS£rL« J88f. 

Et ftENOUHË EM |@93. 



Î59 




[e Ployer est grand, il a le visage un peu 
pâle, encadré d'une barbe blonde taillée en 
pointe. 

Très distingué d'esprit et de talent, il a déjà fait 
partie du Conseil de l'Ordre, et vient d'y être appelé 
de nouveau. 

On se souvient, entre autres affaires de M^ Ployer, 
de celles du Zodiaque, Timportant procès financier 
dont nous avons déjà souvent parlé dans ces pages ; 

— de Balny d'Avricourt, qui fit tant de bruit devant 
les assises de TOise, du Testament Thiercelin, — de 
Forain, le dessinateur du Courrier Français^ etc- 

II est conseil de plusieurs sociétés et établisse- 
ments, tels que la Compagnie d'Assurances VUnion^ 

— la raffinerie Say, — la Compagnie du gaz de Mar- 
seille et autres. 



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l6o LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Citons comme secrétaire de M' Ployer, Signorino, 
ancien secrétaire de la Conférence 1882-83, qui s'est 
aussi déjà distingué dans nombre d'affaires : Wilson, 

— rOpéra-Comique, — le Vampire de Saint-Ouen, 

— Coignet, le pharmacien de la place Péreire, — 
Lacroix et Mellerio, etc., et dont nous parlerons 
davantage dans un prochain volume. 



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■'>;^l«:|içr^<»%-î 




M^ PORÉE 



PORÉE (Félix-Henri) 

Né LB 2} AVRIL 1846 A PARIS. 

Avocat le 12 novembre 1866. 
Ancien adjoint au maire (vu* arrondissement). 
Chevalier de la Légion d'honneur. 
Officier d'Instruction pubuqub. 
MÉDAILLE de Sauvetage de i~ classe. 




|« PoRÉE a de bonne heure acquis une expé- 
rience toute particulière de ces affaires qui 
découlent des grands travaux opérés pour le compte 
de l'État. 

En effet il est conseil du ministère des Travaux 
pubHcs, et en cette qualité le nombre des procès où 
il a dû soutenir les intérêts de l'État est considérable. 
Il est également conseil du ministère de l'Instruction 
publique et des Beaux-Arts, des Chemins de fer de 
rOuest, de l'Est, de la Compagnie des Bateaux pari- 
siens, etc. 

Citons, parmi ses nombreuses affaires, les plus 
importantes : l'expropriation pour la Bibliothèque 
nationale, celles relatives aux Chemins de fer cons- 
truits par l'État, le Canal de Tancarville, etc. 

11 



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l63 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

On lui doit aussi de grands travaux de Jurispru- 
dence, un Traité des Manufactures et Ateliers dan- 
gereux, insalubres et incommodes, fait en collabora- 
tion avec M. Le vache, et qui est de la plus grande 
utilité, tant pour TAdministration que pour le public. 

M* Porée a exercé des fonctions municipales en 
qualité d'adjoint au maire du VII* arrondissement, il 
y a quelques années, et y a laissé les meilleurs souve- 
nirs ; il en a également emporté un, la médaille de 
sauvetage qu'il a obtenue pour sa conduite pendant 
l'épidémie cholérique de 1884. 

Notons, parmi ses collaborateurs, Révoil, secré- 
taire de la Conférence 1880-81, chef de cabinet du 
sous-secrétaire d'État aux Colonies ; — Ducroquet; 
' — Escudier, qui sera dans la deuxième série de ces 
notices biographiques, et qui s'est déjà distingué par 
un talent très personnel et remarqué ; nous l'avons vu 
dans de grandes affaires, celle du marquis de Mores, 
avec Démange ; — celle de la succession de Bruns- 
wick contre la ville de Genève, avec Waldeck- 
Rousseau ; on se souvient de cette romanesque 
affaire et de la revendication faite par la famille de 
Cîvry, à raison de la légitimité de la comtesse de 
Civry, fille du duc de Brunswick, et dont l'acte de 
naissance avait été détruit. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 



165 



AUTEUR DE : 



Traité des Manufactures et Ateliers dangereux, iosalubres 
et incommodes (avec M, Levache}* 



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164 



M« POUGET 



POUCET (EUQàNB-PAUL-JEAN-BAPTISTB) 

Né A Paris, lb 6 novbmbrb 184 i. 
Avocat lb 8 août 1862. 



m 



louGET a la silhouette traditionnelle de l'avo- 
cat, les grands favoris bruns, tombants, la 
bouche dégagée, ce qui permet d'en bien voir l'expres- 
sion un peu caustique. 

Il s'était d'abord dirigé du côté de la Magistrature 
et avait été attaché au Parquet du Tribunal de la 
Seine pendant plusieurs années, de 1863 à 1867, à la 
même époque que plusieurs de nos magistrats des 
plus distingués, MM. Désormeaux, Flandin, etc. 

Mais il revint bientôt au Barreau qui offrait plus de 
carrière à son activité. 

Pouget est extrêmement occupé ; de nombreuses 
Compagnies d'assurances notamment ont tenu à 
Savoir pour conseil, telles que la Sécurité, le Secours, 
la Zurich, la Caisse de prévoyance contre les accidents 
et combien d'autres. 



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^^iJîipl^^:'' 



LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 165 



C'est un des plus occupés et assidus de chaque 
jour au Palais. 

Parmi ses secrétaires notons : Drugé, devenu juge 
à Châtillon ; — Drouin et Roustan, avocats. 



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i66 



M« POUILLET 



POUILLET (Louis-Mariï-Euoénb) 

Né LE 14 JUILLET 1835 A PaRIS. 

Avocat lb 6 novembre 1858. 

Premier secrétaire de la Conférence, 1861-62. 

Prix Liouville, 1862. 

Membre du Conseil, 1880-87, et depuis 1891. 

Chevalier de la Légion d*honneur, 1888. 



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S 



|rès mince, nerveux, le profil un peu aigu, et 
comme affiné par l'acuité de la pensée ; Toeil 
vif,' mobile, derrière les verres qui ne parviennent 
pas à l'éteindre, tel est M* Pouillet. 

Un talent considérable, empruntant un peu de ce 
caractère de nervosité saine, d'esprit fin; dans sa 
plaidoirie. M* Pouillet observe, fouille, décrit en 
maître; c'est avec une netteté surprenante qu'il se 
joue des chiffres énormes que Ton manie aujourd'hui 
en finance, et avec une faculté d'assimilation extraor- 
dinaire qu'il discute les détails techniques de machines 
ou d'appareils industriels, dans les nombreux procès 
de contrefaçon qui lui sont soumis ; nous avons un 
jour vu un ingénieur, à la suite d'une discussion 



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LES AVOCATS D*AUJOUftD'HUI 167 

absolument spéciale, convaincu que M*" PouîUet avait 
dû être au moins élève de l'Ecole centrale. 

On ne peut guère parler des débuts de M* Pouil- 
let, comme premier secrétaire de la conférence sous 
le bâtonnat de Jules Favre, son âge mûr ayant si for- 
tement dépassé les promesses de ses années de stage. 

Nous nous souvenons, dans ses affaires, de celle 
des aciers Bessemerj une des plus considérables des 
temps présents, où, par une merveilleuse plaidoirie, il 
était arrivé à enlever, en première instance, le gain de 
son procès ; il fallut tout le poids des conclusions de 
M* Choppin d'Arnouvjlle comme ministère public, 
pour réagir devant la Cour ! 

Mais il faudrait citer toutes les plus importantes 
affaires de contrefaçon, soit industrielle, soit littéraire, 
dans lesquelles on vient demander à M^ Pouillet 
Tappui d'une parole et d'un savoir peut-être les plus 
autorisés de l'époque en ces matières. 

M' Pouillet a enrichi la Doctrine d'ouvrages consi- 
dérables, dont quelques-uns font presque loi, avec 
une autorité égale à celle d'arrêts de Cassation : son 
Traité de la Propriété littéraire et arîktlque^ notamment; 
ses ouvrages sur les Brevets d'invention, les Dessins 
de fabrique, rendent aussi des services incalculables; 
citons encore le Dictionnaire de la propriété indus- 
ir telle et littéraire; on en trouve une liste plus com- 
plète plus loin. 



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l68 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

En somme, toutes ces questions si délicates de 
contrefaçon, matérielles ou intellectuelles qui em- 
brassent toutes les concurrences déloyales comme 
tous les plagiats, et intéressent les inventeurs comme 
les fabricants et les négociants, les écrivains, comme 
les imprimeurs et les éditeurs, ont occupé M' Pouil- 
let dans ses nombreuses causes, et généreusement 
il a transcrit dans ses remarquables ouvrages les 
résultats de ses travaux et son avis si respecté. 

Il est conseil de diverses sociétés artistiques et 
littéraires, industrielles ou commerciales, les Artistes 
français, etc. 

M« Pouillet, après avoir été plusieurs années 
membre du Conseil, y est revenu en 1891, c'est un 
prochain bâtonnier I 

De nombreux secrétaires se sont empressés de 
venir chercher un enseignement et un appui auprès de 
lui. Parmi les anciens, citons : Lionel Laroze, maître 
des requêtes honoraire au Conseil d'Etat, ancien 
directeur du personnel au ministère de la Justice, qui 
occupe un poste important dans la Magistrature; — 
Albert Richard, secrétaire de la Conférence 1877-78; 
auteur de : Législation des chemins de fer d'intérêt localy 
du Traité de la responsabilité en matière d'incendie ; — 
Henri Allart, auteur d'un Traité des brevets d'invention 
et d'un Traité de la concurrence déloyale ; — Martin 
Saint-Léon, avocat à Chartres; — Vaunois, ancien 



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LES AVOCATS DAUJOURD HUI î^f 

secrétaire de la Conférence 1884-85, qui était licen- 
cié es lettres; — Georges Maillard, secrétaire de la 
Conférence 1884-85, auteur de plusieurs ouvrages 
de droit, avocat de talent ; — Henri Talansier et 
Jacques Robert, avocats; — F. Mainié, secrétaire de 
la Conférence 1882-8J, prix Bethmont i88j. 

Nous allions oublier Georges Plé^ un des plus dis* 
tingués, qui commence à être occupé au Palais; — 
FayoUet, ancien élève de l'Ecole Centrale, aujour* 
d'hui ingénieur-conseil; — Gleize, ancien élève de 
r École polytechnique, quia quitté les sciences et le 
droit pour !a littérature, et a publié Tan dernier un 
roman remarqué^ Cher Camarade ; — Frédéric Met- 
létal» secrétaire de la Conférence 1889-90* 

Enfin j ajoutons Geoffroy, secrétaire de la Confé- 
rence 1889-90, auteur de : Du droit de la guerre à 
RomCj des Brevets d^ invention en droit international ; — 
collaborateur du recueil de Dalloz, avocat d'avenir ; 
— Caubier et Harmand, avocats ; — Mannoury, 
ancien élève de T Ecole polytechnique, qui, devenu 
avocat, doit rendre de réels services dans les ques- 
tions spéciales, 

AUTEUR DE : 

Discours : Éloge de Félix Liouville, 

Traité théorique et pratique des Brevets d'invention et de 
la cootrefaçon. 



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lyo LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Traité théorique et pratique des dessins de fabrique. 
Traité de la propriété littéraire et artistique et du droit de 

représentation. 
Traité théorique et pratique des marques de fabrique et de 

la concurrence déloyale. 
Dictionnaire de la propriété industrielle et littéraire. 



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171 



M^ Léon RENAULT 



RENAULT (LÉON -Charles) 

Né LB 24 SEPTEMBRE 1839 A ALFORT (SbINE). 

Avocat du 17 novembre 1860 a 187 i ; de 1876 a 1880. 

RÉINSCRIT LB 19 JUILLET 1884. 

Secrétaire de la Conférence, 1861-Ô2. 

Ancien préfet db police. 

Conseiller d'État en service extraordinaire. 

DÉPUTÉ DE SbINE-ET-OiSB (1876-81^. 

Membre du Conseil supérieur des Prisons. 

DÉPUTÉ (1882), conseiller général (188O ET SÉNATEUR (l88$) DBS 

Alpes- Maritimes . 
Officier de la Légion d'honneur. 

DÉCORÉ DE plusieurs ORDRES ÉTRANGERS (AUTRICHE, BaVIÉRB, ESPAQNE^ 

Russie, Hollande, Brésil, etc.). 



IH 



[a barbe blonde, grisonnante, les cheveux cou- 
pés en brosse ; — tout Paris connaît le 
profil un peu aquilin de M"" Léon Renault. 

Il a eu au barreau des débuts qui eussent dû l'y 
fixer complètement, si la politique ne l'eût parfois 
entraîné. 

En effet il était nommé 2* secrétaire de la Con- 
férence en 1861 ; il est vrai que le i" était Pouillet, 
et le 3* le célèbre juge d'instruction Guillot; cette 
promotion remarquable, comprenait aussi Georges 



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172 LES AVOCATS D'AUJOUi^D'HUI 

Dubois, l'avocat général, redevenu avocat en 1880 
(qui fera partie de notre prochain recueil) ; Froma- 
geot, le membre du Conseil, et Camescasse, qui 
devait aussi devenir préfet de police, rapprochement 
curieux ! 

M*" Léon Renault a été secrétaire d'Hébert, ancien 
ministre de la Justice sous Louis-Philippe, patron 
qui demandait beaucoup à ses collaborateurs, étant 
lui-même un grand laborieux ! 

Il a plaidé dans le procès Mirés, cette grande 
affaire financière qui a eu un retentissement énorme 
sous le second empire : puis avec Gambetta dans 
le procès du complot de la Porte-Saint-Martin. 

Nous nous souvenons encore de l'affaire de Deca- 
zeville, l'assassinat de l'ingénieur Watrin, dans laquelle 
il présenta au nom de la partie civile un véritable 
réquisitoire des plus remarquables contre les inculpés 
défendus par les avocats députés Laguerre et Mille- 
rand, de la Seine, Gaillard de Vaucluse ; il était assisté 
de M* Aubin, son secrétaire, qui tint honorablement 
sa place auprès de lui. 

Ajoutons le procès de Soubeyran-Pillot ; on se 
souvient que ce dernier avait menacé de mort M. de 
Soubeyran, son ancien protecteur, pour en obtenir 
de l'argent. Afin d'éviter un attentat, M. de Sou- 
beyran avait contrefait sa signature et le lendemain 
faisait arrêter le coupable, que M. Léon Renault fit 



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LES AVOCATS D^UJOURD'HUI 175 

encore condamner à plusieurs années de réclusion. 

Puis l'affaire du Testament Heddle, argué de faux, 
14 millions en jeu I 

Léon Renault possède une élocutîon facile^ nette, 
élégante, et arrive par une plaidoirie faite souvent 
sous une forme de causerie à débrouiller les questions 
les plus ardues ou les plus délicates; il sait aussi, 
quand le sujet le mérite, s'élever à la plus réelle 
éloquence. * 

Il a été député de Seine-et-Oise, puis des Alpes- 
Maritimes, il est encore aujourd'hui sénateur de ce 
département dans lequel il possède une influence 
aussi grande que méritée. 

II a aussi été un de nos meilleurs préfets de police ; 
on le regrette dans ce poste si important qui exige 
des aptitudes que possèdent bien peu de ceux qui en 
sont investis. 

Parmi ses secrétaires, nous citerons : 

MM. G, Vîbert, ancien secrétaire de la Confé- 
rence (1879-80), devenu substitut à Tours, puis à 
Douai substitut et avocat général, enfin conseiller 
à la même Cour, magistrat de valeur qui a présidé 
les assises lors du procès Lafargue, le député socia- 
liste actuel, et de plus auteur de divers ouvrages, 
Contrat d'assurances sur la vie, etc. ; — Le Senne, 
député, dont la notice est dans ce volume ; — René 
Laffon, ancien chef du personnel au ministère de 



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174 LES AVOCATS D*AUJOURD*HUl 

rintérieur ; — citons aussi et particulièrement Aubin, 
depuis plusieurs années son collaborateur dévoué, 
qui s'est distingué à ses côtés dans nombre d'affaires 
(assassinat de l'ingénieur Watrin, Soubeyran-Pillot), 
et qui s'est d'autre part acquis une notoriété per- 
sonnelle ; 

Puis MM. Brion ; — de Merville ; — deTraz, qui 
complètent un cabinet de premier ordre. 

AUTEUR DE : 

Discours : De Tlnfluence de la philosophie au xvui* siècle 
sur les réformes de la Procédure criminelle. 



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' "^^^?rWs'??^%?p':: 



175 



M« Henri ROBERT 



ROBERT (Hbnri) 

Ni LB 4 SEPTBMBRB 1865. 

Avocat lb 29 octobre i88^ 
Sbcrétairb db la Conférence, 1887-88. 



m 



Irand, mince, petite moustache brune, relevée 
porte lorgnon. 

Le plus jeune des avocats figurant dans ce volume, 
il n'a pas trente ans t 

Henri Robert a commencé par être secrétaire de 
M. le bâtonnier Durier, dans ce cabinet où avaient 
passé avant lui Beurdeley, maire du VIII* arrondis- 
sement, qui figurera dans notre prochain volume, 
Dreyfus, Lucien Henry, Bouchage, Courtois, F. Liou- 
ville, pour ne citer que les plus marquants. En même 
temps il était secrétaire de la Conférence du Stage. 

Il s'est déjà fait connaître particulièrement aux 
assises, par un véritable tempérament d'orateur. 

Nous le retrouvons comme défenseur du caporal 
Géomay (crime du boulevard Saint-Germain), — de 
Kapo, — de Vodable, — de la fameuse Gabrielle 
Bompard, la complice d'Eyraud dans l'assassinat du 



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176 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

malheureux huissier Gouffé, = — du lieutenant Anastay; 
— on Ta vu dans les affaires des assassins de la rue 
Bonaparte, — des assassins de Neuilly (Yvorel), — 
la mère Berland, etc. 

Il avait assisté M' Durier, en Algérie, devant la 
Cour d'assises de Constantine dans la défense de 
Chambige. 

Rappelons aussi la défense de Chaumartin, l'anar- 
chiste dont il fut tant parlé lors de l'affaire Ravachol. 

Si jeune, M* Henri Robert a déjà un passé; — 
l'avenir lui est réservé. 



~«C83îc^- 



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177 



M^ ROUSSE 




ROUSSE (Aimé-Joseph Edmond) 

NÉ LE iS MARS 1817 A PXRIS, 

Avocat le ii décembre 1837, 
Segrëtaire de la Cùm<^^rencb, 1642 '4?, 
Membke du Conseil depuis iSâi, 
Baton:4lek, 1870-71. 
Membre de l^Académie fra»çaise. 
Cbbtalier de la Légion d*boK7ïeur. 

~l 



NE figure régulière, aux tons d'ivoire, la 
bouche dégagée suivant Tancienne tradition, 
un peu dédaigneusej de courts favoris blancs enca- 
drant le visage ; les yeux clairs, au regard doux, avec 
une certaine mélancolie grave. 

Au moral, ceux-là qui ont vécu de la vie du 
Palais en 1870-71 peuvent dire comme nous que le 
bâtonnier de l'Année terrible était bien Thomme 
exceptionnel qu'il fallait en des circonstances excep- 
tionnelles- 

II est resté de ce temps un monument qui a certaï- 
nement décidé l'Académie à ouvrir ses portes à 
M' Rousse : c'est le discours qu'il a prononcé le 
2 décembre 1871 à l'ouverture de la Conférence des 
Avocats. 

12 



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178 LES AVOCATS D^AUJOURD'HUI 

Qu'il me soit ici permis un souvenir personnel : je 
vois encore la vieille salle de la Bibliothèque provi- 
soire, bondée de robes noires, toute sombre, puis à 
la table cette belle figure qui paraissait toute blanche 
dans sa dignité froide, et ce discours dont chaque 
phrase interrompue par les applaudissements faisait 
passer un frisson dans l'auditoire. 

Je n'ai jamais eu l'honneur de parler à M* Rousse, 
mais je lui serai toujours profondément reconnaissant 
de ce souvenir inoubliable. 

Si le style, c'est l'homme, il n'est pas d'homme 
plus élevé ni de plus honnête homme — tant ce dis- 
cours réunît Texcellence de la forme à l'élévation de 
la pensée. 

« Quand on est frappé, comme nous le sommes, 
« dit-il en commençant, il est puéril de s'en prendre 
« à la fortune ou d'accuser un seul homme de tant 
« de maux. Il n'y a que les peuples asservis sans 
« retour qui aient le droit de tout rejeter sur un 
u maître; et une nation qui tomberait par la faute 
« d'un seul homme mériterait de ne se relever 
u jamais. » 

Plus loin, étudiant le rôle des avocats dans le Pays 
et cherchant à les défendre contre les accusations 
aussi peu méritées que les flatteries dont on les avait 
jadis chargés : 



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^* 



LKS AVOCATS D'AUJOURD'HUI I7J 

« Les Avocats^ ajoute-t-ilj ont dans les conseils de 
u la nation une place aussi légitime qu'inévitable; 
« s'ils se refusaient à la Politique, il faudrait faire 
a violence à leur modestie pour les y contraindre- Il 
« ne parait pas qu'en France, depuis soixante ans, 
tt on ait dû en venir à cette extrémité. » 

Enfin, le courage se fait sentir même dans sa 
parole, lorsque nous l'entendons dire : « Il y a de ces 
« occasions tragiques où la force, empruntant le- 
<t masque de la justice, Tavocat vient réclamer sa 
w place auprès des victimes ; c'est le plus sacré de 
u nos devoirs, et je ne sache pas que dans aucun 
« temps nous Tayons jamais déserté, » 

Nous nous arrêtons, il faudrait tout citera mais, on 
le voit, ce lettré par excellence devait être de TAca- 
démie, et^ en recevant dans son sein ce Maître du 
Barreau^ elle s'est honorée au moins autant qu'elle 
lui faisait honneur. 

M" Rousse est donc avant tout un écrivain, mais 
un écrivain qui parle. 

C'est bien plus uji lettré qu'un orateur, vous dira 
quelqu'un de ces avocats qui, comme le dit Rousse, 
« prodiguent dans leurs causeries toutes les épargnes 
« de leurs discours, *> et qui, parce qu'ils ne sont 
point du tout lettrés, n^en sont guère plus orateurs. 



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l8o LES AVOCATS D*AUJOURD'HUI 

M* Rousse avait débuté sous le patronage de 
Chaix d'Est-Ange; il devait plus tard écrire l'éloge 
funèbre du grand avocat et une préface pour la publi- 
cation de ses discours et plaidoyers. 

Nous citerons parmi les affaires de M« Rousse, 
demeurées dans le souvenir de chacun, l'affaire 
Maurice, avec M' Senart, véritable roman, et à la 
suite de laquelle le jeune homme fut déclaré enfant 
légitime de M. et M"' X. 

Notons encore : les affaires Trabuco, — Sterne, — 
de Hochstaedt, des lettres de Benjamin Constant à 
M"® Récamier. 

Puis l'affaire des œuvres posthumes d'André Ché- 
nier, entre les éditeurs Lemerre et Charpentier avec 
M* Cléry ; et celle si intéressante de son confrère 
M* Duverdy contre Emile Zola qui avait donné le 
nom de l'honorable rédacteur en chef de la Ga:^elie 
des Tribunaux à un magistrat jouant un rôle singulier 
dans une de ses œuvres les plus réalistes. 

M* Rousse s'est donné tout entier au Barreau dont 
il est peut-être la plus pure incarnation. 

Il ne s'est mêlé à la politique que pour chercher à 
lui ravir des victimes, et non pour en tirer profit. 

Pendant la Commune, en effet, ayant, comme il le 
dit lui-même, « déposé, pour ne les point avilir, ces 
« insignes de notre état, cet antique costume qui, 
« dans nos traditions, représente la liberté de parler 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI i8l 

« et de défendre ; » il a cherché vainement à défendre 
son infortuné confrère Chaudey' M*' Darboy, 
M. Deguerry, le Président Bonjean et d^autres 
otages. 

Il faut lire, dans les Souvenirs de M* Rousse, le 
récit des démarches dangereuses, des visites pénibles 
auprès du Garde des sceaux de la Commune, Tex- 
stagiaire Protot, qui, on voit à quel point sont puis- 
santes les traditions de TOrdre, fut profondément 
gêné par la présence de son ancien Bâtonnier. 

Il dut visiter aussi Raoul Rigault, Procureur de la 
Commune, à qui son sang-froid et sa dignité en impo- 
sèrent de même, et qui dut lui donner les permis 
nécessaires pour voiries otages. 

On sait que ce dévouement si simple et si grand fut 
vain, et que la Commune remplaça la procédure par 
l'assassinat. 

M' Rousse a donc ainsi risqué plusieurs fois sa 
vie, se désignant en quelque sorte comme otage, et 
s'il ne l'a pas été, nous Tattribuons beaucoup à la 
témérité même de son dévouement, en présence 
duquel ni le Garde des sceaux ni le Procureur de la 
Commune n'auraient osé le faire arrêter. 

S'il est un censeur un peu sévère c'est qu'ayant 
toujours accompli son devoir très simplement, il 
trouve tout naturel que les autres en fassent 
autant. 



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iS2 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

Parmi ses principaux secrétaires nous remarquons : 
M. Decrais, aujourd'hui ambassadeur à Vienne; — 
Albert Duchesne, longtemps député de TOise; — 
Desjardin et Fernand Worms, qui figurent dans cet 
ouvrage. 

Citons encore : Boquillon, lauréat de la Faculté de 
Paris, secrétaire de la Conférence 1861-62, décédé 
Lin 1882; — et Léon Tourseiller. 

Enfin Georges Bellet, son distingué et dévoué col- 
laborateur depuis 1872 qui s'est déjà fait connaître 
dans de nombreuses affaires, notamment le divorce 
Préterre ; — Testament de Beauvau-Craon, etc. 

AUTEUR DE I 

Discours : Histoire du Barreau de Paris pendant la guerre 
et sous la Commune. 

Publication des Discours et Plaidoyers de Chaix d'Est- 
Ange. 

Discours et Plaidoyers (avec F. Worms). 

Consultation sur les décrets du 29 mars 1880 et sur les 
mesures annoncées contre les associations religieuses. 

Discours académiques. 



-hQ>C8GJO^- 



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M« ROUSSEAU 



ROUSSEAU (Rodolphe) 
NE LE 24 MARS 1S49 A MAti&EUQE (Nord). 
Avocat le 29 aôi^t 186B. 

SUPt>LiAItT Dis JUGES DE PAtK DES Ml' ET X* AR1l0^rDI«SEMENTS DE 

IS79 A 1890. 
ViCE-PRÉSIDEMT DE LÀ C0«WIS5lOW DtJ CONORfes DES SOCIÉTÉS PAR 

ACTIONS . 

Secrétairb oéh^ral ou Congrès, iBB^^ 
Officier d'Instruction publique^ 



-+- 




RÊs grand, le buste puissant, visage coloré, 
favoris châtains, dégageant la bouche ; une 

grande expression de franchise et de loyauté- 
Rodolphe Rousseau ne se contente pas de plaider 

d'importantes affaires de sociétés et autres, il a un 

bagage d'écrivain juridique considérable et fort 

utile. 

Nous nous souvenons, parmi ses affaires, de celles 

des Câbles sous-marîns, — des Sociétés de courses; 

— on se rappelle aussi Taffaire Baïhaut, aux assises 

de la Haute-Saône ! 

Il est conseil d'un grand nombre de sociétés ou 

administrations, — les Chemins de fer de TEtat, — 

rOdéon, — la Société Ménier, — les Compagnies 



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184 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

des Téléphones, du câble Paris-New- York, des Télé- 
graphes sous-marins, — Singer (machines), Babcok 
et Wilcox (chaudières tubulaires), etc. etc. 

Pendant l'Exposition universelle de 1889, il avait 
été vice-Président de la Commission du Congrès des 
Sociétés par actions ; sa haute compétence en ces 
matières le fit nommer secrétaire général du Congrès. 

On verra plus loin la liste de ses publications 
nombreuses ; signalons particulièrement son Traité 
des Sociétés, si consulté, et son Dictionnaire de Pro- 
cédure en dix volumes ! 

De plus, Rousseau a été rédacteur en chef du 
Journal des Tribunaux de commerce de 1877 a 1881, et 
dirige depuis plus de dix ans le Recueil périodique 
de procédure civile, commerciale, criminelle et ad- 
ministrative. 

Notons, parmi ses secrétaires, Paul Rempler^ 
aujourd'hui substitut au Tribunal de la Seine ; — 
Deville, ancien élève de TÉcole des Sciences poli- 
tiques, secrétaire de la Conférence 1882-85, membre 
du Conseil municipal de Paris, et conseiller général 
de la Seine ; — Paul Baratte, déjà bien connu et 
estimé au Palais, auteur d'un ouvrage « Vente à Cré- 
dit des valeurs à lots en France et en Belgique », et 
secrétaire du Recueil de Procédure, dont M' Rous- 
seau est rédacteur en chef; — puisdeCasteran, avocat 
à la Cour, et Marmottan,dontle père, ancien avoué 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI iS^ 

d'Auxerre,qui y est aujourd'hui inscrit comme avocat, 
a exercé avec distinction les lonctions de Bâtonnier, 



AUTEUR DE : 

Traité du gage commercial et du privilège des Commis- 
sionnaires, 1868. 

Des billets de complaisance d après le Droit civil et pé- 
nal, 1873, 

Des réformes à apporter à la législation sur les dessins et 
modèles de fabrique. 

Traité de la correspondance par lettres missives et télé- 
grammes^ et des rapports avec les Administrations des 
Postes et télégraphes. 

Traité des Sociétés commerciales françaises et étrangères, 
contenant la législation de tous les pays en matière de 
Société, 1878. 

Dictionnaire de procédure civile, commerciale, criminelle 
et administrative. 

Code annoté des faillites et banqueroutes (collaboration). 

Questions nouvelles sur les Sociétés commerciales, 1878-89, 

Traité du divorce. Loi de 1886, 

Répertoire de Doctrine et de Jurisprudence des dix der- 
nières années en matière de Sociétés commerciales. 



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M« Raoul ROUSSET 



ROUSSET { Pibrre-Jean-Josbph-Raoul) 

N& LE 2} MAI 185;, A SaVIGNAC-LES-ÉgLISES (DORDOONB). 

Avocat le i} novembre 1876. 

Premier sbcrétairb de la Conférence, 1878-79. 



SI 



|n Périgourdin, mince, brun, au visage seu- 
lement accompagné de courts favoris, à Van- 
cienne ordonnance ; doué d'une netteté de parole 
aussi remarquable que la clarté de sa plaidoirie. 

S'il s'était dirigé du côté de la Magistrature, son 
genre de talent l'eût aussi conduit à bref délai dans 
une haute situation. 

Rousset a été premier secrétaire de la Conférence 
en 1878, année où se pressaient derrière lui : Feld- 
man, notre distingué confrère ;Boulloche, aujourd'hui 
avocat général ; Challamel, etc. 

Il s'est depuis distingué dans beaucoup d'aifaires; à 
n'en prendre que quelques-unes, citons : celle du vo- 
lume de Marie Colombier, « Sarah Barnum, » pour- 
suivi pour outrage aux mœurs devant les assises de la 
Seine ; puis celles de l'Union générale, où il défendit 
les intérêts d'un important groupe d'actionnaires ; de 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 187 

la Banque de Lyon et Loire, à Lyon et à Grenoble ; 
— de l'Assurance financière ; — des Métaux et du 
Comptoir d'escompte où les actionnaires des métaux 
plaidaient, afin de faire rejeter la créance de 75 mil- 
lions de la Banque de France, etc. etc. 

Nous nous souvenons aussi de certains procès en 
séparation de corps et en divorce, aussi importants 
qu'intéressants à divers points de vue ; mais ces 
sortes d'affaires sont si délicates que nous croyons 
préférable de ne les citer que pour mémoire. 

On le voit, ces brillants débuts n'ont point été 
démentis par la suite. 



AUTEUR DE : 

Eloge de Chaix d'Est-Ange. 



— ®î38?3»— 



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Me TÉZÉNAS 



TÉZÉNAS (Marc-Antoine-Maurice) 

NÉ LE 2J AOUT l8j6 A MONTBRISON (LOIRB). 

Avocat le 25 janvier 1878. 




jiNCE, fort jeune, et le paraissant davantage en- 
core, Tézénas porte de petits favoris se rat- 
tachant à la moustache, qui le feraient prendre volon- 
tiers pour un jeune Anglais ou Américain. 

Mais c'est bien la meilleure langue française qu'il 
parle, et avec Tesprit le plus parisien. 

Tézénas a débuté comme secrétaire de Carraby; à 
une semblable école, il devait voir développer ses 
meilleures qualités, et en acquérir de nouvelles. 

Beaucoup de ses affaires seraient à signaler ; à ne 
prendre que les plus importantes, rappelons : la 
Banque Européenne (Philippart) ; — le Crédit viager ; 

— Panama ; — la Grande Compagnie ; — le Comp- 
toir industriel de France et des Colonies ; — les pro- 
cès des « Danicheff » et de « La Tosca », — de 
l'acteur Garnier contre Rochefort, — celui de 
« Sous-offs », où il fit acquitter Lucien Descaves; 

— les affaires de la Ligue des Patriotes, du détour- 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 189 

nementdes Documents de la Hante-Cour en 1889, ^^^• 
M« Tézénas est conseil de nombreux Théâtres et 
journaux (Porte-Saint-Martin, Gymnase, Eden, le 
Soleil^ le Gaulois j le Soir, le X/X* Siècle, ainsi que de 
sociétés financières pour lesquelles il a fréquemment 
plaidé. 

Enumérons parmi ses secrétaires, MM. Bonhoure, 
ancien secrétaire de la Conférence 1884-85, prix 
Liouville, actuellement préfet des Pyrénées-Orien- 
tales ; — de Brugiéres ; — Jouet ; — Vachal ; — 
R.éville, déjà connu au Palais ; — Jeanmaire, qui 
occupe une place en vue dans la nouvelle génération, 
un des fondateurs de l'Association générale des Etu- 
diants ; — Léthel, qui a préparé la plupart des gros 
procès financiers ou commerciaux, que Tézénas a 
plaides depuis quelques années, et dont la part de col- 
laboration a été hautement appréciée ; de plus, 
membre de la Société de Géographie commerciale de 
Paris, à laquelle il apporte un concours dévoué en 
qualité de secrétaire. 



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M« THIÉBLIN (Albert) 
Me THIÉBLIN (Henri) 



THIÉBLIN (Augustb-Urbain-Albert) 

NÉ LB 4 nOVBMBRB I842 A BaR-SUR-AUBB. 

Avocat le ij août 1864. 
décoré de la médaille militaire. 



THIÉBLIN (Marie-Augustb-Henri) 
NÉ LE 29 AOUT 1846 A Bar-sur- Aube. 
Avocat le 9 novembre 1867. 
Premier secrétaire de la Conférence, 1873-74. 



HARBE blonde, coupée court, le teint un peu 
coloré, un certain embonpoint, sur sa robe la 
médaille militaire, gagnée en 1870 dans une compagine 
de volontaires. 

Albert Thiéblin est ce qu'on appelle avocat d'af- 
faires, il plaide utilement ses nombreuses causes, en 
se préoccupant plus particulièrement de la solidité 
de l'argumentation. 

Parmi ses principales affaires, nous nous souvenons 
du procès de la Tour de Nesle, entre les héritiers 
Gaillardin et Alexandre Dumas, contre Cléry, et 
aussi d'une affaire d'annulation de mariage D., — 



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'cir;-^ 



LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 191 

basée sur le Défaut de femme dans le mariage, rap- 
portée dans Legrand du Saulle, des plus curieuses 
comme question médico-juridique et qui se dénoua 
devant les Cours de Nîmes et de Montpellier (après 
Cassation). 

Il est conseil de la Compagnie des Huissiers et de 
plusieurs compagnies d'assurance, le Patrimoine^ etc. 




ENRi Thiéblin, barbe blonde assez longue, 
plus mince que son frère, visage plutôt pâle, 
sérieux, est de quelques années plus jeune. 

Après de très beaux débuts comme premier secré- 
taire de la Conférence du stage sous le bâtonnat de 
Lacan, en 1873-74, il a fait un remarqué discours de 
rentrée, l'Éloge de Gerbier. 

Il a été plusieurs années clerc dans diverses 
études d'avoué. 

Depuis il s'est consacré entièrement à la profes- 
sion ; nous le voyons presqu'exclusivement au Civil ; 
en effet, il fréquente peu les audiences correction- 
nelles et encore moins les assises. 

C'est un avocat des plus sérieux à tous égards, 
et qui joint à son expérience de la Procédure une 
conscience dans l'étude, bien servie par un talent de 
parole des plus réels et des plus estimés. 



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192 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

— Les frères Thiéblin sont fils du président Thié- 
blin, dont tous se souviennent au Palais qui, après 
avoir été avoué à Bar-sur-Aube, devenu en 1852 juge 
à Châteaucjun, à Auxerre, Président à Dreux et 
Rambouillet, a été nommé juge à Paris. 

Pendant de longues années il a tenu l'audience des 
Référés d'une manière si remarquable qu'après vingt- 
cinq ans le souvenirenest demeuré, il est morten 1869, 
vice-président du Tribunal de la Seine, devant lequel 
ses deux fils venaient de débuter, et sans vivre assez, 
malheureusement, pour voir se dessiner l'excellente 
situation de l'un et les brillants succès de l'autre. 



-'&£SS3<P'— 



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M-^ WALDECK-ROUSSEAU 



WALDECK-ROUSSEAU (PiBRRE-MARiE-ERNEST-REwiî} 

NÉ LE 1 DÉCEMBRE l^^Ù A NaNTES. 

Avocat a Saint - Nazaire, tQù<). 
Avocat a la Cour de Rennes, 1^7 j, 

DÉfLTà ti"[LLE-ET-V{LAlSE. iHjg. 

MJ^lSTRE DE l'Inthlrîeur, J4 ?jovembke ï8Bi (Ministère Gambetta), 

MlWlSTRE DE L'IwT^RIEUR» Il FEVRIER i8ëî (M:NISTfeHE J. FeRRY)» 

Avocat a la Couk de Paris, if décembre ïB8ô. 




pus emprunterons à M, C. Lecoutlet qui a 
publié les discours parlementaires de Wal* 
deck-Rousseau, Jes quelques lignes suivantes, qui nous 
paraissent le meiîteur portrait qui se puisse tracer 
du remarquable avocat Breton. 

ft D'extérieur distingué, avec un aspect en appa- 
<i rence assez froid, i! y a chez lui ce quelque chose 
ff qui donne du reflet à la personnalité, la relève du 
« fond gris général ; il n'est pas jusqu'à sa démarche 
« nonchalante et balancée, la tête légèrement inclî- 
<i née vers le sol^ une main posée sur le côté, qui 
(t n'apporte à ce physique une note particulière. » 

Waldeck-Rousseau avait, conime on dit^ de qui 
ienir^ pour se consacrer au Barreau : son père était, 

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194 LES AVOCATS D*AUJOURD'HUI 



en effet, un des premiers avocats de Nantes, dont il 
fut en même temps maire pendant plusieurs années. 

M** Waldeck-Rousseau a débuté en 1869 comme 
avocat à Saint-Nazaire ; mais ce cadre fut bientôt trop 
restreint pour son talent, et dès 1873 il se faisait ins- 
crire au Barreau de Rennes, ce Barreau un des 
meilleurs de la province et qui devait ces temps der- 
niers fournir à nos Assemblées tant d'hommes émi- 
nents, parmi lesquels nous citerons, outre Waldeck- 
Rousseau, le ministre Martin Feuillée, redevenu avo- 
cat à Paris ; — Grivard, ministre du Commerce, gou- 
verneur du Crédit Foncier, depuis revenu à Rennes ; 
— René Brice, avocat distingué, ancien député d'ille- 
et-Vilaine, actuellement aussi dans la haute Adminis- 
tration du Crédit Foncier ; — et combien d'autres ! 

Pendant son séjour à Rennes, citons, parmi les 
importantes affaires, qu'il fut appelé à plaider : la sépa- 
ration de corps V*** en 1879, où il eut pour adversaire 
M* AUou ! Ce dernier a salué son jeune confrère du 
nom de grand orateur^ et on a gardé à Rennes un inef- 
façable souvenir de la remarquable lutte de ces deux 
grands talents, Tun au terme de sa maturité, et Tautre 
à son aurore. 

C'est alors que Waldeck-Rousseau accepta la 
candidature à la députation en remplacement de 
M. Roger-Marvaise, nommé sénateur, et qu'il fut élu 
député de Rennes à une grande majorité. 



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ny^i^ ' 



LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 195 

De 1879 a 1886, il appartint aux luttes politiques. 
Il n'est pas dans le cadre de cet ouvrage de suivre les 
membres du Barreau dans les fugues qu'ils font sur 
le terrain politique; rappelons qu'à deux reprises, 
en i88ï et en 1883, Waldeck-Rousseau fut ministre 
de l'Intérieur, dans les cabinets de Gambetta et de 
Jules Ferry, et notons ce fait remarquable qu'en 1881 
il avait à peine trente-cinq ans. 

Pendant ces quelques années, l'avocat perçait, 
néanmoins, dans le Parlement, sous Thomme poli- 
tique ; en effet, les principales lois soutenues ou pro- 
posées par M* Waldeck-Rousseau sont la Réforme 
judiciaire^ en 1880, comme simple député; — puis 
au Sénat, en i88j, il combat comme ministre l'élec- 
tion des magistrats; en la même qualité il soutient la 
loi sur les Associations, les Sociétés de secours mutuels^ 
les Syndicats professionnels, enfin les Récidivistes. 

De cette dernière loi soutenue avec une grande 
élévation de parole et de vues, nous citerons ce 
remarquable portrait du récidiviste : 

cr Le récidiviste entre à la prison comme il est 
w sorti du Tribunal, le front haut, il y est chez lui !... 
« Sa réputation l'a précédé, il sait qu'il exercera 
« d'autant plus de prestige qu'il porte avec plus de 
« cynisme le poids d'un plus grand nombre de con- 
« damnations. Là il aura sa clientèle... ceux qu'il 
« effraye et ceux qu'il séduit; — on l'entoure, on 



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196 LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 

tt l'écoute, il raconte ses campagnes, il embauche, il 
« recrute, il corrompt, et, si vous demandez au Direc- 
« teur d'une prison ce que c'est que ce petit groupe 
« qui est là dans le préau, et quelles leçons donne cet 
« homme qui parle bas et qu'on écoute, il répondra : 
« C'est la bande de demain!... » 

Depuis 1886, Waldeck-Rousseau est rentré au Bar- 
reau, il a plaidé et plaide les plus importantes affaires 
maritimes, financières et d'assurances. 

Rappelons les affaires de l'Assurance financière, de 
la Grande Compagnie d'assurances de la Société des 
dépôts et comptes courants, — Comptoir du Nord et 
Compagnie des Agents de change, — Féculeries de 
Châlons (Dijon), — Succession de Brunswick, — 
Çivry, — de Menou à Bordeaux/ — Dreyfus, — du 
Comptoir d'Escompte, — des Billets de la Banque de 
France, — puis l'affaire Achet à Moulins, si pleine de 
mystère et qui eut tant de retentissement, — les 
abordages de VAsia et de Y Ajaccio^ à Aix, — de la 
Champagne et la VUle-de-Rio, à Rouen, et tout 
récemment celle des Cuirassés Chiliens ! 

M« Waldeck-Rousseau a un grand talent comme 
avocat et comme orateur à la fois. 
' Il est calme, maître de sa parole et de sa pensée ; 
ne disant jamais que ce qu'il veut et avec une forme 
remarquable ; comme une lame d'acier, sa parole nette 
et froide tranche les questions les plus embrouillées. 



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LES AVOCATS D'AUJOURD'HUI 197 

et convient merveilleusement aux affaires considé- 
rables auxquelles il prête son appui. 

Un des maîtres les plus autorisés à émettre un 
jugement en cette matière, M* C... d'A..., dont la 
biographie se trouve dans ces pages, nous disait un 
jour que, « depuis Jules Favre, il n'avait pas entendu 
« parler une langue plus pure I » 

C'est, suivant nous, le plus beau des éloges. 
Waldeck-Rousseau assiste de ses conseils la ville 
de Paris, l'Assistance publique, etc. 

Parmi ses secrétaires, nous noterons d'abord : 
M* Ulrich, secrétaire de la Conférence 1886-87, 
depuis longtemps son bras droit et digne de l'être ; 
— René Nouel; — Cazelles, d'abord avocat à Mar- 
seille, puis à Paris, secrétaire de la Conférence 
1888-89, conseiller général du Gard ; — Piot, avo- 
cat; — Mathiot, secrétaire de la Conférence 1890-91, 
et Martini, jeune avocat d'avenir, fils de l'ancien 
Bâtonnier, qui vient d'obtenir le prix Laval. 

AUTEUR DE l 

Discours parlementaires publiés par Lecouflet. 



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M«^ WORMS 



WORMS (Louis-Fernand) 

NÉ LE 16 DÉCEMBRE 1847 A PaRIS 

Avocat lb i$ janvier 1870. 

Secrétaire de la Conférence de 1872-73. 




ARBE blonde, les yeux cachés par un lorgnon, 
profil accentué! 

Worms a débuté comme secrétaire de la Confé- 
rence des Avocats, puis est devenu secrétaire de 
M* Rousse, dont il a contribué à publier les « Dis- 
cours et Plaidoyers ». 

Avocat de talent, outre les nombreuses affaires 
qu'il a plaidées, il s*est adonné à d'importants travaux 
juridiques. 

Membre du Conseil de surveillance de l'administra- 
tion de l'Assistance publique, il a publié, entr'autres 
ouvrages, une Bibliographie de l'Assistance publique 
en plusieurs volumes, qui rend de grands services ; 
— il est collaborateur du Répertoire de Sirey. 

11 avait fondé, avec son confrère Ledru, le journal 
des Sociétés civiles et commerciales; parmi ses autres 



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LES AVOCATS D^AUJOURD^HUl 199 

publications, dont on trouvera la liste plus loirij appe- 
lons encore Tattention sur un innportant traité de la 
propriété littéraire, 

M' Worms est un travailleur en même temps 
qu'avocat distingué. 

AUTEUR DE : 

Traité de la propriété littéraire. 

Commentaire de la loi sur les syndicats professionnels- 
Bibliographie de TAssistauce publique» 
L'Assistance publique ;iux étrangers en France. 
Traité des autorisations de plaider nécessaires aux com- 
munes et établissements publics. 
Publication des œuvres de M*" Rousse, 
(Répertoire de Sirey)^ Assistance publique, autorisation de 
plaider, etc. 



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200 



INDEX 

DES NOMS D'AVOCATS (OU MAGISTRATS) 

CONTENUS DANS L'oUVRAGE 



Pages. 

AUainTargé 38 

Allart 168 

Allou. la, 18, 37, 137, 194 

Aly 14 

Angeli 75 

Aubert (Edouard). ... 41 

Aubin 172 

Baillière(Paul) 148 

Baillot 59 

Baratte (Paul) 184 

Barbier (Georges). ... 132 

Barbier Saint-Hilaire. . 105 

Barboux . . . 1-4, 138, 152 

Batbédat 69 

Beaume 114 

Bellet (Georges) 182 

Benoist 5-8, 90 

Benoist (Ernest). . . 8, 89 

Benoist -Champi .... 150 

Bérenger 138 

Berryer 49, 131 

Bertin 9-10 



Page». 

Bertrou 46, 156 

Efethmont .... 2, 36, 120 
Bétolaud. h -14, 37, 96, 

100, 138, 153 

Beurdeley 17^ 

Billaud-Durouyet. .21, 

105, 107 

Blanc 112 

Bloch 145 

Boivin-Champeaux. . . 151 

Bonhoure 189 

Bonnard 109 

Bonnet 14 

Bonnet (Henry) 89 

Bonnier-Ortolan .... 14 

Boquillon 182 

Bouchage 175 

Bouchez 15-17 

Bouchon 128 

Boulloche 186 

BOURDILLON 18 

Bourdon 89 



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INDEX 



aoi 



Bourgeois. ....... 46 

Brenierde Montmorand> 148 

Brice (René). ...... 194 

Bricon . - . . 113 

Brion 174 

Brîzard , 38 

Buftct (André). . . . , ïo3 

Bureau 143 

Busson - Billault père. . 60 

Busson-Billault 4 

Caillot (Joseph) 149 

Camescasse .... 108, 171 

Canot 98 

Canoville 109 

Carraby . 19-22, 6, 30, 

74, 105, 188 

Cartier 23-27, 109 

Caubier 169 

Cazeaux 151 

Cazelles 197 

Chaix d'Est-Ange . 120, 180 

Challamel 63. 186 

Chambeau 61 

Chardon 113 

Charton de Meur. ... 22 

Chaslus 87 

Chaubardat 69 

Chaumat 3 

Chenu 38 

Cherest (Pierre) 148 

Choppin d'Arnou ville. 28-31 

167 

Clamageran 100 

Clausel de Coussergues. 32-34 



Clausel de C. (Xavier) . 34 
Cléry. 35-39, 12, 119, 180, 190 

Clunet 40-42 

CoMBY 43-44 

Coste(Régisl 70 

Couché ......... 94 

Couder » . 113 

CouLON 45-47 

Courtois 17^ 

Couteau 14 

Cresson. ..... 48-51, 156 

Crouvès (Ed.) 149 

Cruppi 26 

Da (*) 52-53 

Da (Henri) 33 

Dalleret 128 

Dandonneau 119 

Danet (Albert) 54-55 

Dauriat 21. 

Davrillé des Essarts . 56-57 

Dayras 156 

Debacq. 08-59, 18 

De BiGAULT duGranrut. 60-61 
De Bruneau de St-Au- 

ban 5^ 

De Brugières 189 

De Cagny 62-64 

De Casteran 189 

De Chastenet 156 

Decori 67 

Decori (Félix) 65-67 

De Corny 93 

Decrais. . 127,14^,146, 182 
Defert 157 



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303 



INDEX 



Pagres. 

De Jouy 68-70 

De Laborie loo 

Delafosse • 34 

Delangle 6, 29 

Delasalle 100 

De Las Cases 30 

De Laubadère 100 

De Leymarie 93 

Deligand 71-72 

Delom de Mézerac. . . 89 

Delsol 100 

Démange. . . 73-75, 21, 30 

De MerviUe 174 

Derche 61 

Deroste (Eugène). . . . 76-78 

Deroste (Jules) 76-78 

Deroy 98 

De Royer (Louis). . . . 105 

De Sal 79-83, 93 

Deschamps 87 

Deschars 84-83, 21 

Desboudets 112 

Desjardin .... 86-87, 182 

Desmarest 119, 137 

Désormeaux 164 

De Traz 175 

De Valence (Joseph) . , 148 
De Vallée (Oscar). ... 54 

Deville 184 

Devin 88-90, 8 

DouMERc 91-94 

Dreyfus (F.) 175 

Drouin 165 

Droz 95-96, 14 



Pages. 

Drugé 165 

Du BuiT . . . 97-99, 10, 152 

Dubois (Geprges). 108, 171 

Duchesne 182 

Ducroquet 162 

Dufaure .... 12, 113, 137 

Duparc 17, 126 

Duplan 14 

Dupont 148 

Dupray 119 

Dupré-Latour 119 

Dupuich 64, 155 

Durier .... 100, 175, 176 

Dussaud 143 

Duverdy. . . . 100-102. 180 

Duverdy (Maurice). . . 102 

Duvergier 12; 38 

Escudier 162 

Evette 109 

Fabre (Jules) 148 

Faivre (Albert) 47 

Falateuf (Oscar). . . 103-105 
Falateuf (Octave). . 106-107 

Farjas 21 

Favre (Jules). . . 2, 76, 167 

Fayollet 169 

Feldmann 148, 186 

Ferré 104, 123 

Ferry (Jules). ... 148, 186 

Flach 10 

Flamand 143 

Flandin 60, 164 

Fliche 30 

Flogny 4 



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INDEX 



20^ 



Pages. 

Floquet (Ch.) ii8 

Foucault (Albert). ... 148 

Furcy-Larue 21 

Fromageot. . . 108-109, 171 

Fromageot fils . . 109, 149 

Gallichet 38 

Gambetta. . 70, 80, 81, 

127, 14^, 146, 195 

Gastinegui 34 

Gauthier 102 

Geoffroy 169 

Gillet 70 

Gleize 169 

Gontard 34 

Grelot 113 

Grévy (Jules). 137, 139, 140 

Grivard 194 

Groslard 132 

Guillot 108, 171 

Guillot (Paul) 70 

Guillemant 70 

Hamel 151 

Harmand 169 

Hébert 171 

Helbronner 14 

Henry (Lucien) .... 175 

Herbet (Félix) 38 

Houard (Georges) . 46, 47 
HuARD (Adrien). 110-il4, 

120, 157 

Huard fils 113 

Huard (Henry) 94 

Hugon de Scoeux. ... 156 

Husson 113 



Pagei. 

Jauifret ^c) 

Jeanmaire 189 

Jeanneney. ...... 41 

JOSSEAU 115-ilD 

Josseau (Paul) 119 

Jouet 189 

loURDAN 120-121 

JULLEMIER. . . . 122-123, 10^ 

Kaempfen 100 

Kinon 109 

Labori 124-126, 26 

Lacan 191 

Lachaud. 19, 30, 73, 81, 77 

Lacoin 127-128, 149 

Lafon (René) 173 

Lagrésille 1^8 

Laguerre 173 

Lailler 7^ 

Lalle 129-13U 

Lamare 27 

Lambert (Ch.) 72 

Lavallée 102 

Lebel 34 

Le Brasseur 131-132 

Lecomte (Georges) ... 105 

Ledru 198 

Legey 35 

Lemesle 126 

Lente 10, 97 

Leredu 5 s 

Leroux (E.) 74 

Leroux (Gabriel) .... 143 

Le Senne 133-135 

Lesourt 14 



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204 



INDEX 



Pages. 

Léthel 189 

Lévylier 158 

LiMBOURG 136140 

Liouvillepère. ... 51, 141 
LiouviLLE (A.) .... 141-144 

Liouville(Félix). 142,143, 175 

Louiche-Desfontaines. . 30 

Lyon (Henri) 98 

Mack. . 113, 114 

Magnier 138 

Maillard (Georges) . . . 169 

Maillard 60 

Manet 70 

Mannoury 169 

Manuel 100, 119 

Marie 98 

Marmottan 184 

MARTiN(Albert). 145-149, 

24, 109, 127, 128 

Martin-Feuillée 194 

Martin Saint-Léon. . . . 168 

Martini 150-152 

Martini fils 151, 197 

Mathiot 197 

Mavré 102 

Mennesson. . . 153-154, 14 

Mettetal (Henri) 21 

Mettetal (Fréd.) 169 

Michel (A.) 41 

Mill 5^ 

Millerand 172 

Mir 105 

Moisson 154 

Moizard 89 



Page». 

Montéage 41 

Morillot 26 

MoYSEN 155-156 

Munier-Jolain 38 

Muret 119 

Muzard 99 

Nail-Demelette 1^4 

Nast 105 

Nicolet. 20, 23, 24, 25, 26, 

88,109,146, 149 

Normand 89 

Nouel(René) 197 

Nourrisson 113 

Pacton 46 

Paillard de Villeneuve . loi 

Paillot de Montabert . . 132 

Paisant 61 

PELLETiER(Michel). 157-158, 113 

Peltier 94 

Petit (Georges) 102 

Picard (Ernest). . . 81, 137 

Pidancet 61 

Piot 197 

Plé (Georges) 169 

Ployer 159-160 

Poignard 130 

Poincaré 98 

Porée 161-163 

Poucet 164-165 

PouiLLET.166-170,3o,io8, 

141, 171 

Poujaud 10 

Poulain 70 

Pugliesi-Conti 130 



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INDEX 



20^ 



Pages. 

Raymond lo 

Rerapler 184 

Renault (Léon). 171-174, 

138, 108 

Réty 46 

Rénillier 123 

Réville 189 

Ricard (Jules) 21 

Ricaud 61 

Richard (Albert) .... 168 

Robert (Henri). 175-1 7G, 79 

Robert (Jacques) .... 169 

Roche 113 

Rousse. 177-182, 25, 38, 

^6, 140, 198 

Rousseau 183-183 

Roussel (F.) 64 

RoussET(Raoul), 186-187, 27 

Roustan 165 

Roy 156 

Saglier. 123 

Salmon 

Schaflhauser 

Seligman 3 

Senart . 36, 40, 41, 142, 180 

Sevestre 120 

Signorino 160 

Silvy 34 



34 
126 



Pages, 

Simon (René) 4 

Simonin 102 

Straus 33 

Talansier 169 

Tardieu 148 

Templier 71 

Tézénas 188-189, 21 

Thévenet 143 

Thiéblin (Albert). . . 190-192 
ThIéblin (Henri) . . . 190-192 

Thiroux 119 

Tourseiller (Léon). . . . 182 

Ulrich 197 

Vachal 189 

Varambon 70 

Vaunois 168 

Vibert 173 

Villetard de Prunières . 21 

Vincent 143 

Virant 109 

Vireecque ^9 

Viviani 

Waldeck-Rousseau. 193- 
197, 138, 151, 152, 

Wattinne 

Wolf 

WoRMS (Fernand), 198- 
199, 38, 



10 

162 
26 
94 

182 



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TABLE 



Pages. 

Barboux i 

Benoist 5 

Bertin 9 

Bétolaud ii 

Bouchez 15 

Bourdillon 18 

Carraby 19 

Cartier 23 

Choppin d'Arnouville. . 28 

Clausel de Coussergues. 32 

Cléry 3^ 

Clunet 40 

Comby 43 

Coulon 45 

Cresson 48 

Da 52 

Danet 54 

Davrillé des Essarts. * . . 56 

Debacq 58 

De Bigault du Granrut. . 60 

De Cagny 62 

Decori 65 

De Jouy 68 



Pages. 

MM" 

Deligand 71 

Démange 73 

Deroste (Eugène et Jules). 76 

DeSal 79 

Deschars 84 

Desjardin 86 

Devin 88 

Doumerc 91 

Droz 95 

Du Buit 97 

Duverdy 100 

Oscar Falateuf 103 

Octave Falateuf 106 

Fromageot 108 

Huard no 

Josseau 115 

Jourdan 120 

Jullemier 122 

Labori 124 

Lacoin 127 

Lalle 129 

Lebrasseur 131 

Le Senne 133 



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TABLE 



207 



Pages. 

Limbourg 136 

Liouville 141 

Martin (Albert). 145 

Martini 150 

Mennesson 153 

Moysen 155 

Pelletier (Michel) 157 

Ployer 159 

Porée 161 

Pouget 164 

Pouillet 166 



Pages. 

MM*' 

Renault (Léon) 171 

Robert (Henri) 175 

Rousse 177 

Rousseau (Rodolphe).. 183 

Rousset (Raoul) 186 

Tézénas 188 

Thiéblin ( Albert et 

Henri) 190 

Waldeck-Rousseau 193 

Worms 198 

Index 200 



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A LA MÊME SOCIÉTÉ 

EXTRAIT OE CATALOGUE 



BIANGHON (D" Horace). — IVos g:rands médecins d'aujourd'hui, 

Préface de Maurice de Fledry. Un beau volume in-8 de 500 pages, sur 
beau papier, orné de magnifiques portraits en sanguine 10 fr. 

Ce volume est une sorte de Panthéon des célobriU'S médicales coulemporaines. 

Les maîtres les plus illustres de la médecine moderne y sont étudiés arec une haute compétence 
et d'une manière fort piquante par le D"" iiurace Hiancuon, que ses chroniques médicales au Temps et 
au yif/aro ont fait connaître et apprécier du grand public. 

Sous une forme humoristique, aneodolique, parfois malicieuse, toujours impartiale, l'auteur nou« 
donne dans ce livre une véritable histoire de la science et des savants contemporains. Il n'est pas 
d'ouvrage plus intéressant pour les médecins et puur tous ceux qui s'intéressent aux choses de la 
médecine. Tous les praticiens y trouveront i'iu.iige très iidèle de leurs anciens malLi'es ou de leurs 
anciens condisciples passés niuitres à Paris ou dans les grandes écoles d^ province. 

Chaque portrait est complété: l» par une notice biographique exacte; 2* par une bibliographie des 
principaux ouvra^'os de chaque maître ; ^i"> par un niagnitique portrait en sanguine dont rexéculion a 
été confiée à deux artistes de pnnuer ordre. 

Pour donner une idée de rinlérôl de cet ouvrage, il suffira de dire que quelques-uns de ces portraits 
ayant paru dans le FUjaro ont été traduits en plusieurs langues et publiés par des journaux étrangers, 
aux Etats-Unis et au Canada notamment. 



11 sera accordé une remise de 20 0/0 aux personnes qui demanderont 
** nos avooats " et ** no3 médeoins " en même temps. Les deux ou- 
vrages s'jronl donc expédiés franco contre un mandat de Quatorze francs. 

DE LEYMARIE, ancien magistrat, avocat à la Cour d'appel. — Délais 
judiciaires usuels. Aide-mémoire alphabétique. Un vol. in-8 jtsus 

broché 2 fr. 

Le même, cartonné toile 2 fr. 60 

Les Délais variant à l'infini, tant au point de vue de leur durée que de leur point de départ, quel est 
Tavocat qui n'a \ui» souhaite avoir pour ainsi dire en poche un aide-mémoire alphabétique, donnant ces 
indications, avec, eu regard, mention du texte de loi qui les elublil?ll est inutile d'indiquer Timportance 
de la plupart de ces délais dont l'expiration peut avoir souvent de graves conséquences. 

Le livre de M. de Leymabie comble donc une lacune, et nous nous empressons de le signaler à 
rattenlion de Messieui-s les Avocats. 

Il est de plus essentiellement portatif, c'est-à-dire pouvant ôtro mis dans la serviette ou laissé sur 
le bureau, sans incommoder par son poids ou par son volume. 

BIGEON (A.), lauréat de la Faculté de Droit de Paris, membre de la Société 
des jeunes Amateurs photographes. — La piiotog^rapliie devant la 
loi et la jurisprudence. 1 vol. broché 2 fr. 50 

Il vient enfin de paraître un livre de Droit concernant spécialement la photographie. C'est une nou- 
veauté qui était d'ailleurs impatiemment attendue. M. Armand Bigeon s'est empressé, avec raison, de 
combler cette lacune dont les inconvénients se faisaient sentir chaque jour. « .Son but, dit-il dans la 
préiacc, a été de faire une œuvre d'utilité praticpie, un livre où tous les photographes, amateurs aua.M 
bien que professionnels, puissent trouver quelque.^ conseils juridiques, relativement & leur art et à leur 
industrie, f C'est pourquoi l'auteur s'est elTorcé de mellre les arguments de Droit à la portée de tous 
les lecteurs, et d'être aussi précis et aussi clair que possible dans les diverses quesiions qu'il a traitées. 
Après avoir parlé de la législation française actuelle et des réformes à y apporter, il envisage la ques- 
tion capitale de la photographie: Esl-ello un art ou une induï^trie? l'avis de la jurisprudence? la 
contrrfa«;on, la propriété du prototype négatif, le droit de photographier et ses conséquences. Après 
quelques mots sur les photographies obs--èucs et une longue étude sur les formalités et autorisations 
nécessaires pour photographier et vendre, le livre se termine par un aperçu sur la protection des 
œuvres photographiques dans les divers pays et un appendice au texte. 

{Bulletin du Photo-Club de Paris, N« 16, !•' mai 1892.) 






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