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Full text of "Les Coréens: aperçu ethnographique et historique"

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PUBLIÉE SOUS LA. DIRECTION DE M. LÉON DE ROSNY 



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ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 



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fTHIVÔGRAPHIQUE ET HISTOj^ipt 

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SECBéTAIRE DR LA SOCIÉiÉ o'bTHNOOHAPHIB OB PABI8 



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LIBRAIRES DE LA SOCIÉTÉ d'ETBNOOIIAPHIB 
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1886 



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ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 



CHAPITRE PRExMIER 

Le sol et la nature 



§ ^®^ — APERÇïî GÉOGRAPHIQUE 

La Corée, par sa situation géographique, 
par le caractère de ses habitants et par la 
langue qui s'y parle, forme une contrée essen- 
tiellement distincte de Tempire Chinois, bien 
qu'elle lui soit rattachée par de nombreux 
liens historiques et politiques. Ces liens, 
^ presque toujours contractés dans Tunique 
but de satisfaire Torgueil des Fils du CieK 
n'ont cependant presque jamais été assez 
étroits pour qu'il ait pu s'opérer une fusion 
entre les habitants des deux pays. Dans 
ces derniers temps même, il n'était permis 



6 ETHNOGRAPHIE DE LA COREE 

aux Coréens de commercer que deux fois 
par année avec les Chinois, à la cinquième et 
à la onzième lune, c'est-à-dire vers la fin de 
juin et de décembre ; et encore ce commerce 
ne pouvait-il durer chaque semestre plus de 
dix jours. ATépoque fixée parles règlements, 
les marchands coréens, réunis en caravane, 
gagnaient le nord de leur presqu'île et se 
rendaient au petit village de Foung-pien-meriy 
sur la frontière du Liao-toung, où les man- 
darins inscrivaient ponctuellement leurs 
noms, afin de s'assurer qu'une fois la foire 
terminée chaque individu retournerait bien 
exactement dans son pays. Dès que les dix 
jours étaient expirés, les gardes des frontières 
fermaient avec soin les issues, et toute ten- 
tative d'établir des rapports avec la Chine 
était sévèrement interdite *. La foire japo- 
naise ne durait aussi que pende jours, et une 
seule fois par année. A part cela, la Corée 
demeurait sans cesse renfermée dans un iso- 
lement absolu de tout le reste du monde. 

Baignée au nord et à l'est par la mer du 
Japon, au sud et à l'ouest par la mer Jaune, 
la Corée forme une grande presqulle tra- 



1. Voyez l'abbé Callery, dans la Hevue de V Orient ^ t. V, 
p. 218. 



LE SOL ET LA NATURE 



versée dans toute sa longueur par une chaîne 
de montagnes qui en couronne Textrémité 
et sépare le royaume du pays des Mand- 
choux. Là s'élève le Paîk-tô-san « le Mont 
à la Blanche tête », dont on ne connaît pas 
très exactement l'élévation, mais qui passe 
pour Tune des plus hautes montagnes de Tex-* 
trême Orient. Puis vient le Tsyang-paîk-san « le 
Long Mont Blanc », et à peu de distance le 
P'dik-san « le Mont Blanc » proprement dit, 
lequel va en s'abaissant dans la direction de 
la mer du Japon, où il prend bientôt le nom 
de Syo-paik'San « le Petit Mont Blanc ». 
Dans la direction du nord au sud, la chaîne 
des montagnes coréennes, que les cartes chi- 
noises et japonaises nous font connaître sous 
un grand nombre de noms différents, suivant 
la latitude, ne paraît pas toutefois se prolon- 
ger sans d'assez fréquentes interruptions jus- 
qu'aux côtes méridionales de la péninsule. 
Plusieurs fleuves semblent venir de fort loin 
dans la direction de Test, et le tracé de leur 
cours, que donnent les indigènes, indique des 
brisures dans le système orographique lon- 
gitudinal de la Corée. 

Parmi ces fleuves, les uns se jettent dans 
la mer du Japon, les autres dans la mer 
Jaune ou dans le détroit de Corée ; mais il est 



8 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

à remarquer que les plus importants vont se 
déverser dans la mer Jaune, tandis que des 
cours d'eau, pour la plupart d'une médiocre 
importance et à peine nommés sur les cartes 
asiatiques, vont seuls se perdre dans la mer* 
du Japon. On trouve cependant à la frontière 
nord-est un fleuve appelé Tou-man-kang, qui, 
suivant la Géographie impériale de la dy- 
nastie des Tsing" *, prend sa source au bas du 
mont Tsyang-paik-san, dont Timportance, 
tant au point de vue de la largeur qu'à celui 
de rétendue navigable, paraît être considé- 
rable. — Un autre fleuve, l^Ap-lak-kang, sert 
de frontière nord- ouest à la Corée qui se 
trouve ainsi séparée de la Chine par des ri- 
vières dont les gouvernements des deux pays 
ont su tirer parti pour empêcher les rapports 
trop fréquents de leurs sujets respectifs. Les 
sources de ces fleuves se rapprochent telle- 
ment, sur certaines cartes chinoises, que la 
péninsule coréenne n'y est plus attachée au 
continent que par un isthme en apparence 
fort étroit. 

Les autres fleuves d'une certaine impor- 
tance sont : le Taï-tong-kangj qui sert de 
limite septentrionale à la province de Hoang- 

4. Tai'tsing Yih'toung-lchif liv. ccccxxi, p. 22 v». 



LE SOL ET LA NATUHE U 

haï et va se jeter dans la mer Jaune, en 
face des îles Halls : les anciens auteurs 
chinois le désignaient sous le nom de 
Paï-chouiy et il était considéré, suivant le 
grand historiographe Sse-ma Tsien, comme 
la frontière méridionale du Liao - toung, 
sous la dynastie des Tsin ; — le Han-kang, 
qui passe à dix H au sud de la capitale, et 
dont la source est dans les monts '0-tai- 
san; — le Paik-kang ou Fleuve-Blanc, situé 
à la frontière nord de la province de Tsyoung- 
tsyœng, et qui se jette dans l'archipel de la 
Corée ; — le Nag-tong-kang^ à l'embouchure 
duquel se trouve Pou-san *, port de mer du 



1. Ce port est cité, dans la Relation de Hemlrik Hamel, 
comme possédant un magasin établi par les habitants de 
l'île japonaise Tu-sima. Si nous en croyons un voya- 
geur anglais, qui a fait récemment une tournée sur la 
côte occidentale de Corée, il s'y trouvait alors, au dire 
des indigènes, environ 30U Japonais, qui, du reste, y de- 
meuraient placés sous la plus sévère surveillance et 
n'avaient aucune faculté de voyager dans l'intérieur de 
U péninsule, soit dans l'intérêt de leur commerce, soit' 
pour leur agrément. Ces Japonais, toujours suivant ces 
mêmes indigènes, étaient considérés comme des otages 
pour garantir le tribut que les syau-goun de Yédo de- 
vaient envoyer à leur roi. — Malgré l'obscurité qui règne 
encore sur la condition politique et les relations inter- 
nationales des états de l'Extrême-Orient, il ne faut accor- 
der qu'une médiocre confiance aux déclarations de ces 
Coréens. En opposition radicale avec eux, tous les Japo- 
nais lettrés avec lesquels je me suis trouvé en relation 
m'ont affirmé que leurs compatriotes ne se rendaient 
naguère en Corée, d'ailleurs en très petit nombre, qu'au- 
tant que cela paraissait utile à Tindustrie de la pêche 



40 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

canal de Corée, dans lequel les Japonais ont 
établi un comptoir, et Tune des villes les plus 
commerçantes delà péninsule. 

Au territoire coréen se rattache la grande 
ile de Queipaert, qui ne compte pas moins de 
42 milles de longueur sur une largeur d'en- 
viron 17 milles, et au sein de laquelle s'é- 
lèvent plusieurs montagnes, dont la princi- 
pale a reçu des Européens le nom de Mo7it 
Auckland, et compte 1,996 mètres d'élévation 
au-dessus du niveau de la mer. Cette île est 
désignée, dans les géographies chinoises, 
sous le nom de Tchin-lo, et dans les ouvrages 
japonais sous celui de Tsin-ra ; les indigènes, 
suivant Klaproth, rappellent 5eA<?sowr(?(?), et 
ce fut sous le règne de Tcheou Wen-wang, 
roi de Païk-tse, qu'ils entrèrent, pour la pre- 
mière fois, en relation avec la Corée continen- 
tale, où ils envoyèrent un tribut. 

De nombreuses îles de moindre étendue 
environnent, à l'est et surtout au sud et à 
Touest, le royaume de Corée. Celles qui sont 



qu'ils professent sur les côtes de la péninsule ; que « le 
roi de Sinra (^Corée), anciennement et pendant beaucoup 
d'années, envoyait le tribut à l'empereur du Japon, mais 
çïue JAMAIS celui-ci n'en avait offert au roi de Sinra. (En 
japonais : Sin-ra kok-wau inisiye-va Nippon kok^tei-yé ta- 
nen mituki-wo sonayetari; sikasi-nagara Nippon tei-wa 
kessite sore-wo Sin-ra wau-ye alayerù-koto nasi). » 



LE SOL ET LA NATURE 11 

situées dans la partie sud et sur le détroit de 
Corée, sont pour la plupart fort fertiles, entre- 
mêlées de rochers taillés à pic, et parfois 
réunies par des bancs accores, dont il est 
difficile pour les navigateurs de reconnaître 
Texistence, même lorsque la mer est calme. 
La plupart sont inhabitées, si ce n'est à cer- 
tains moments de l'année, où quelques pê- 
cheurss'yrendentety construisent de pauvres 
cabanes. 

Les îles de la côte occidentale sont un peu 
plus importantes. Trois groupes surtout mé- 
ritent d'être signalés dans cette direction : les 
îles Amherst^ vers la pointe sud-ouest de la 
péninsule ; Y Archipel de Corée ^ où Ton dis- 
tingue plusieurs petites villes ou villages, et 
une île assez étendue désignée par les Euro- 
ropéens sous le nom à' île de Lindsey ; et les 
îles de Hall ^ un peu au-dessus du 38* de lati- 
tude nord. 

Enfin, dans la mer du Japon, il faut citer 
Vîle des Cerfs [Louh-tao des géographes chi- 
nois), dans le golfe de Pierre-le-Grand ; Tîle 
de Ma-rang^ dans la baie de Broughton, et 
une autre île (à laquelle les cartes asiatiques 
donnent le plus souvent de très grandes di- 
mensions, dont il est difficile d'admettre 
l'exactitude) où habite une population très 



12 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

mêlée de Coréens et de Japonais, et qui porte 
le nom de Ts^yœn-san-kouk « Royaume des 
Mille montagnes ». Les Japonais appellent 
celle dernière île Take-sima « Tile des Bam- 
bous ». 

Aux renseignements qui précèdent, il ne 
sera peut-être pas inutile d'ajouter la liste des 
montagnes et des îles ou îlots de la Corée, 
dont il est fait mention dans les ouvrages chi- 
nois parvenus à ma connaissance. Dans le 
but de faciliter les recherches, je donnerai 
cette liste dans Tordre alphabétique européen, 
et suivant Torthographe chinoise : 

Chin-soung-chan, montagne située au nord 
de la ville de Kaï-tching-fou, Son nom pro- 
vient du grand nombre de pins [soung) qui 
croissent sur son versant septentrional. 

FoU'Chan, Celte montagne est située sur 
le rivage en face de Tile japonaise de Tu-sima. 

Fou-yoïing-chan « la montagne de la Ri- 
chesse et de rUtilité », ou suivant une autre 
orthographe « la montagne des Mauves »^ est 
située en deçà de la frontière de Houng- 
tcheou. 

Heh'Chan « le mont Noir » est situé au sud- 
est du Peh-chan « le mont Blanc ». Ces deux 
montagnes se voient simultanément, car elles 
sont très rapprochées Tune de l'autre. Le 



LE SOL ET LA NATUKE 13 

Heh-chan est habité jusque dans sa région 
la plus élevée. 

Hien-chdH'tao j île située du côté de la fron- 
tière sud-ouest de King-tcheoUy avec un bon 
port. 

Hioung-hoa-chan « la montagne fleurie 
aux Ours », au nord-est de la principauté de 
Stoiien-tcheou, 

Ho-chang-tao « Tile des Religieux (boud- 
dhistes) » est formée de pierres entassées. 
Sa forêt est épaisse et sa vallée profonde. Au 
milieu de la montagne, ditla Relation insérée 
dans le Tclii-pouh'tsoh'tsaï^ il y a beaucoup 
de tigres et de loups. Anciennement, des 
hommes adonnés à Tétude du bouddhisme y 
avaient établi leur demeure. Les bêtes n'o- 
saient pas les approcher. Aujourd'hui le cou- 
vent Yeh-lao sse « le monastère des Vieillards 
aux feuilles », en conserve les vestiges. C'est 
pourquoi les Coréens l'appellent « l'île des 
Religieux». 

Hoachan « le mont Fleuri », au sud-est de 
la vallée de Tou-chan-hien, 

Houng-tcheoii'Chan est une montagne qui 
s'élève au milieu de la mer, dans la direction 
du sud-ouest du département de Tchoung- 
tcheou et au sud-est de l'îlot Tsze-yuri'-chen. 
On y trouve de l'or. 

Ci' 

ETHN. DE LA CORÉE. ^ 



14 ETBNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

Kaî-^ma-ta-charij mont situé à Touest de 
Ping-jang. 

Ki-sin-siu « Tîle du Cœur de Poule » , située 
près de Tile Nieou-sin-siu. 

Kiang-hoa-tao « Tîle à la Fleur du Fleuve », 
dans la mer de Kaî-tcheou, 

Kiu'tang-chan « le mont de la Salle dorée», 
au nord-ouest du district de San-ho-hien, dans 
le déparlement de Hoang-tcheou, 

KieoH-teoU'Chan « la montagne aux Neuf 
lètes ». « En. effet, dit la Relation de Tarn- 
bassade envoyée en Corée dans les années 
Siouen-hOy celte montagne a neuf pics qu'on 
aperçoit de loin. Bien qu'insuffisamment exa- 
minée, elle est d'un aspect agréable par suite 
des arbres et des plantes verdoyantes qui la 
recouvrent. » 

Kiu'-tsi-iao y île située près de la côte, et à 
l'est de rile Tchuh-tao. Il y a un bon port. 

Kinh-yen-chan « le mont aux Précipices 
sinueux », à Test de Ting-youen-chan, 

Kiiiri'Chaji'tao « Tîle des montagnes ras- 
semblées », dans la mer de Tsiouen-tcheou. 
Cette montagne, dit le Kao-li Tou-king, a 
douze sommets qui se réunissent en circon- 
férence, de façon à ressembler à une place 
forte. » 

KoU'Chen-cheyi. Cet îlot est situé en face 



LE SOL ET LA NATURE 16 

< 

et à peu de dislance de Tîle Tchuh-tao. Elle 
est habitée et bien boisée. 

Koueï-chen, îlot situé au nord-est de Tîle 
Peh'i'tao. 

Lan-chan-tao « l'île de la Montagne obs- 
truée », dans la mer située au sud de Tsiouen" 
tcheoUy se nomme aussi Tien-sien-tao « l'île 
des Immortels du Ciel ». Sa montagne est 
haute et escarpée: on l'aperçoit de loin, s'é- 
levant comme une muraille. Sur le devant, se 
trouvent deux rochers qui ressemblent à une 
tortue {Kao-lz Toii'king), 

Lan-sieGu-chany montagne située à Touest 
deKaï'tcheoii. 

Lmg-chan « la montagne des Esprits », au 
sud-ouest de Siouen-tcheou, 

Lou-yang-cfyiny mont situé au nord-est de 
Ping-jang, 

Loung-chan « le mont du Dragon », au sud- 
est deSeow/*. 

Loung-koh'chan « le mont aux Os de Dra- 
gon », à Test de la capitale de la principauté 
de Lowig-tcheou. 

Ma-tao « Tîle aux Chevaux », située du côté 
de la frontière de Tsing-tcheou, On lui a 
donné son nom à cause des haras célèbres 

1. Capitale actuelle de la Corée. 



16 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

^ 

qu'elle renferme. Elle est très verdoyante, 
et on y trouve une source d'eau douce. Ses 
abords sont dangereux, à cause des rochers 
qui Tentourent. 

Ma-teou-chan « le mont à la Tête de Che- 
val », à l'est de Ling-tcheou. 

Ma-yih^chariy montagne située au sud- 
ouest de Ping-jang,^ résidence du prince Tan^ 
que la tradition suppose avoir été le fonda- 
teur de la monarchie Coréenne. 

Nteoii'Sin-siu « l'île du Cœur de Bœuf», est 
située au milieu d'une petite mer, Elle a un 
pic qui ressemble à une tasse recouverte^ et 
dont le centre est un peu pointu. 

Paï'tao «l'île disposée », située au sud de 
Tsionen-tcheou, Son nom entier est Pai-to- 
chana la montagne oii se trouve disposé un 
but », à cause de sa ressemblance à une cible 
pour tirer de l'arc. 

Paï'tO'Chan. Voyez Paï-tao. 

PaO'chan. Voyez Tien-pao-chan, 

Peh'chan, Cette montagne, située au sud 
de Tsiouetitcheou, est entourée de tous les 
côtés par la mer ; elle est fort élevée. On la 
nomme également Pek-choui-chan « la mon- 
tagne aux Eaux blanches » . Il paraît y avoir 
deux montagnes de ce nom en Corée. (Voy. 
plus haut.) 



LE SOL ET LA NATURE 17 

• 

Pek-choiii-chan, Voyez Peh-chan, 

Peh'i'iao « l'île des Vêtements blancs », 
comprend trois montagnes réunies, sur le 
devant desquelles se trouve un petit rocher. 
Sur le versant, Taccumulation des sapins et 
la verdure des scrophnlaires lui donnent un 
aspect agréable, On appelle aussi cette île 
Peh-tsia-chen, {Kao-li Tou-king,) 

Peh-yoh-chan^ montagne située au nord 
de la capitale et à la frontière du cercle [tao) 
royal de Kien-kouv ou de la Cour. 

Pmg-hoU'taOj île située au sud de Kifig- 
tcheoii, 

Pousah-chen « Tilot du Boddhisatwa », 
situé au sud de Tsioiien-tcheou, Les Coréens 
disent que jadis il s'est produit des miracles 
à son sommet. C'est de là qu'est venu son 
nom. [KaO'li Toii'king). 
' SiaO'tieh-chan « le petit mont au Fer », 
situé sur la rive orientale du Jah-loiih-kiang. 

Siao-tsing-siii « la petite île Verte » a la 
même apparence que « la grande île Verte », 
mais elle est petite et toute entourée de ro- 
chers. 

Siao-yoîieh'Siu. Voyez Youeh^siu. 

Ta-tsing-siu « la grande île Verte », située 

dans la mer de Kouang-tcheou , est ainsi 

2. 



18 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

• 

appelée chez les Coréens, parce que, vue de 
loin, elle est boisée au point de ressembler 
au fard (bleuâtre) avec lequel les dames chi- 
noises se peignent la figure à Fendroit des 
sourcils. [KaO'li Tou-king,) 

Ta-youeh-siu, Voyez Youeh-siu, 

Tang-jiii'tao « Tîle des Chinois », dans la 
mer de Tsing-tcheou. « On ignore d^où lui 
vient son nom ; elle est voisine de la mon- 
tagne aux Neuf têtes. » [Kao4i Tou-king.) 

TaO'Chan « la Montagne-île », située au 
sud de la principauté de Weï-chan. 

Tien-ching-chan « le mont des Saints », 
au nord de Yin-tcheou. 

Tten-sien-tao. Voyez Lan-chan-tao. 

Tien-pao-chan « le mont de la Gemme 
céleste », à Touest du cercle royal de Kieng- 
kouï ou de la Cour. On Tappelle aussi du 
nom abrégé de Pao-chan. 

Toiing-youen-chan ^ montagne aurifère 
située à Test du Houng-tcheou-chan. 

Tchang-hoa-chan « la longue montagne 
Fleurie », au sud-est de Tieh-tcheou. 

Tchouang-7iiU'tsiao « le Rocher des deux 
Femmes », est situé dans la mer de Tsing-- 
tcheou, « Il est très grand, ce qui fait qu'il 
ne diffère point d une île. Sur le devant, il y 
a une montagne qui, bien qu'elle ait des 



LE SOL ET LA NATURE d9 

plantes et des arbres, n'est pas très ombragée. 
Sur le derrière, se trouve une autre mon- 
tagne inégale et petite : au milieu, elle se 
divise et forme un passage ; au bas^ il y a un 
rocher sombre. On ne peut pas y passer en 
barque. » [Kao-li Tou-king.) 

Tchuh-tao « Tîle des Bambous », située 
près du rivage, au sud-ouest de la frontière 
de King-tcheoii. Elle est habitée dans sa 
région supérieure. 

Tchun-tsaO'Chan « Tîlot des Plantes prin- 
tanières » est situé au delà de Tîlot Koiiei- 
chen. Les matelots l'appellent Waï-siu « Tîle 
Extérieure ». « Sur la hauteur, il y a beaucoup 
de pins, de sapins, et autres arbres du même 
genre, ce qui lui donne un aspect très ver- 
doyant. » [KaO'li Tou-king.) 

Tsze-yen-tao « Tîle des Hirondelles 
purpurines », dans la mer de Kouang-tcheou. 
« Au bout de cette montagne*, se trouve une 
auberge appelée King^youen-ting , Le peuple 
habite des chaumières en grand nombre. A 
Test de cette montagne, se trouve imeîle {siu), 
où Ton voit beaucoup d'hirondelles. C'est ce 
qui lui a fait donner le nom de Tsze-yen-tao. » 

1. Les géographes chinois désignenl également sous le 
nom d'île ou de montagne, les terres élevées qui se 
trouvent entourées d'eau de tous cAtés. 



20 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

(Relation de Tambassade envoyée dans les 
années siouen-ho.) 

Tsih'chayi, montagne située à Touest de 
Tchoiing-tcheoii. Voyez Tsik-chan-tao, 

Tsze - yun - chen « Tîlot des Nuages 
purpurins », situé auprès du Pouh-sah-chen, 

Tsih'Chan-taOj île située auprès de celle de 
Hien-chan-tao , 

Tsing-chan « le mont Vert », au nord de 
la principauté de Tien- an-kinn, 

Tsing-shi, — Voyez Ta-tsing-siu et Siao- 
tsing-siu. 

Weï'Chan, mont situé au sud-ouest de 
Ping-jang, 

Yah'tsze-chen est un îlot situé dans la mer, 
au sud de Tsing-tcheou, On le nomme éga- 
lement Yah-tsze-chen (écrit avec d^autres ca- 
ractères), à cause de sa ressemblance avecle 
chapeau-parasol que les Coréens désignent 
sous le nom de yah, 

Yoiieh'Siu « les îles de la Lune ». Ces 
îles sont au nombre de deux. La première, 
qui se nomme Ta Youeh-siu « la grande île 
de la Lune », a la forme d'un croissant. 
Suivant d'anciennes traditions, il y avait au 
sommet, un monastère appelé Yang-yoïien 
sse « le Couvent de la Source qui nourrit ». 
— La seconde, appelée Siao Yoiieh-siii » la 



LE SOL ET LA NATURE 21 

petite île de la Lune » se trouve en face de 
la montagne, de sorte qu'elle forme un détroit 
par lequel lespetites barques peuventpasser, » 
[KaO'li Toii-king,) 

Yu'Ung-chan^ montagne au sud-est de la 
principauté de Kouoh-tcheou, 

Yun-chan « le mont aux Nuages » , au 
sud-ouest de Soh-tcheou, 



§ 2. — PRODUCTIONS DU PAYS 

La Corée paraît être un pays exception- 
nellement riche en métaux précieux, et par- 
ticulièrement en or, en argent et en cuivre. 
On manque toutefois de données précises à 
cet égard, la recherche de ces métaux étant 
interdite parles lois du pays. Le gouvernement 
coréen , pour éviter la convoitise des pays 
étrangers, avec lesquels il n'a consenti que 
dans ces derniers temps à engager des rela- 
tions, s'est toujours efforcé de faire croire 
que le sol de la péninsule était excessivement 
pauvre ; et c'est pour réussir à donner le 
change qu'il a interdit, sous les peines les 
plus sévères, non seulement d'exploiter les 
mines, mais même de vendre l'or qui se ren- 



22 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

contre presque à la surface du sol ou qui est 
entraîné dans le courant des rivières. Les 
mines d'argent de Siunheng-fou, dans la pro- 
vince de Kien-sang, sont, dit-on, les seules 
dont les rois de Corée aient autorisé l'exploi- 
tation. Le cuivre même est abandonné, et les 
Coréens font venir du Japon celui dont ils 
se servent pour leurs besoins journaliers. 

En dehors de ces métaux, on cite encore, 
parmi les principales richesses minières de la 
Corée, le fer, le soufre, le plomb, le charbon 
de terre et le cristal de roche. Les salines y 
sont très productives. 

Les plus importants produits du règne vé- 
gétal sont les essences forestières. Les forêts 
pourraient donner lieu à un commerce con- 
sidérable de bois de constructions et même 
d'ébénisterie, si Tinsuffisance des routes et 
des moyens de locomotion ne rendait pas leur 
transport aussi difficile que dispendieux. 

Les grandes cultures sont généralement in- 
connues dans le pays, et les habitants se 
bornent d'ordinaire à faire des plantations 
aux alentours de leur demeure. Le riz, qui 
est la base essentielle de la nourriture chez 
les peuples de race Jaune, réussit cependant 
assez bien dans les innombrables vallées de 
la péninsule ; et, grâce aux nombreux cours 



LE SOL ET LA NATURE 23 

d'eau qui descendent des montagnes, les 
indigènes arrivent aisément à faire les irriga- 
tions indispensables au développement de 
cette graminée. Dans certaines localités, on 
recueille un peu de blé, de sorgho, de chanvre 
et de millet. 

Le tabac n'a guère été introduit en Corée 
qu'à la fin du xvi* siècle, et le coton n^y a 
fait son apparition dans les campagnes que 
peu de temps auparavant. L'arbre à vernis y 
donne d'excellents produits, et le mûrier à 
papier y réussit en divers endroits. On ren- 
contre dans les jardins plusieurs espèces de 
patates ; mais la pomme de terre y est presque 
inconnue, sa culture étant d'ailleurs interdite, 
on ne sait trop pourquoi*, hejiîi-seîig, auquel 
les Chinois attribuent des qualités médicales 
extraordinaires, abonde dans toute la con- 
trée ; il passe toutefois pour inférieur à celui 
qu'on tire de Mandchourie. Une espèce de lis 
y est plantée pour son ognon qu'on considère 
comme un excellent comestible. Il se fait 
aussi une grande consommation de courges. 
L'ortie blanche enfin donne aux habitants des 
fibres à l'aide desquels ils fabriquent des tissus 



1. Dallet, Histoire de VÉglise de Corée, Introduction, 
p. VI. 



24 ETHNOGRAPHIE DE LA GOKÉE 

d'une solidité et d'une finesse remarquables. 

La faune de la Corée est à peu près la 
même que celle delà Mandchourie. Quelques 
animaux carnassiers semblent cependant 
s'être répandus tout particulièrement dans la 
péninsule, notamment le tigre. L'ours, le 
sanglier, la panthère et le renard y sont aussi 
très communs. Les chevaux sont de petite 
taille. 

Comme animaux de boucherie, les plus ré- 
pandus sont le porc et le chien. La viande de 
ce dernier quadrupède est surtout fort appré- 
ciée des indigènes. Quant aux moutons et 
aux chèvres, le roi seul a le droit d'en élever, 
et il les réserve pour les sacrifier dans le 
temple de Confucius et dans celui des An- 
cêtres. Les lièvres, les canards sauvages, les 
poules d'eau, les cailles, les faisans et les 
tourterelles pullulent dans toute la contrée. 

Les Coréens trouvent, en outre, de quoi ali- 
menter leur industrie et leur commerce dans 
plusieurs produits de provenance animale, 
parmi lesquels les plus importants sont : les 
jeunes cornes de cerf, les fourrures ou peaux 
provenant des bêtes fauves des montagnes et 
des bois, les poils d'une espèce de renard avec 
lequel les Chinois font leurs meilleurs pin- 
ceaux. Ils fabriquent de l'huile, du papier, de 



LE SOL ET LA NATURE 2 



V» 



l'encre, des nattes, des éventails, et des ob- 
jets de tabletterie remarquablement laqués et 
de couleur d'or, des tissus de soie, etc. 

La sériculture, introduite en Corée, à une 
époque fort ancienne, y a été longtemps 
florissante ; on prétend cependant que, depuis 
quelques années, la culture du mûrier a été 
abandonnée dans une partie du royaume*. 

La pêche est également pratiquée sur une 
grande échelle par les Coréens. Dans plu- 
sieurs provinces, elle constitue la principale 
source de Talimentation du peuple. 



i. Voy., sur la séricuUure en Corée, mon Traité de 
l'éducation des Vers à soie au Japon, édition du gouver- 
nement^ p. XI. 



ETUN.DE 1^ CORÉB. «^ 



[NOORAPHIE DE LA CORÉE 



CHAPITRE II 

Ëlémenls EtbnlqacB 



Dation des peuples de la cohée 

la Corée a été emprunté à 
t constitué jadis dans la pe- 
ine, et que les Chinois appe- 
[es Japonais Kaurai, et les in- 

On a cherché à expliquer ce 
signification des deux signes 
îprésentent, et on lui a donné 
is de pays de la « Haute-élé- 

tytnologie est très douteuse, 
e qu'elle repose simplement 
mots. "Vers la lin de la dy- 
an homme appelé ^«o, origi- 
, s'empara de la Corée et lui 
inois de Kao-li qui signifiait 
-ao » , Ce n'est d'ailleurs point 
î les péninsulaires de l'Ex- 
lésignent aujourd'hui leur 
ilueUement usage d'un mot 



ÉLÉMENTS ETHNIQUES 27 

• 

qui est prononcé Tchao-sien par les Chinois, 
Tyausen, par les Japonais, Tyo-syen par les 
indigènes, et qui signifie la « Fraîcheur du 
Matin ». Cette dénomination remonte aux 
époques les plus anciennes de la monarchie, 
ainsi qu'on le verra plus loin. 

L'histoire de la Corée, comme celle de la 
plupart des nations orientales et même euro- 
péennes, commence par une série d'épisodes 
fabuleux. Nous voyons apparaître tout d'a- 
bord un homme surnaturel qui , rencontré 
sous un arbre de santal [tan-mouh) * est élu 
roi par les indigènes. 

« Originairement ce pays n'avait point de 
roi. Vers le temps de Tempereur de Chine 
Yao', un homme surnaturel vint s'établir 
sous un arbre de santal; les indigènes en 
firent leur chef. On l'appela Tan-kiim" « prince 
du Santal ». Son royaume reçut le nom de 
TchaO'sien « la Fraîcheur du Matin. » Sa rési- 
dence fut d'abord Ping-jang"'^ plus tard, il la 
transporta à Pek-yo". Dans la huitième année 



1. On a placé ici un aster ique * à la suite des noms co- 
réens cités pour la première fois et qui ont été donnés 
suivant la prononciation chinoise. Les autres noms sont 
figurés d'après la prononciation en usage chez les indi- 
gènes de la péninsule. 

2. L'empereur Yao régnait en Chine 2257 ans avant 
notre ère. 



28 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

du règne de Wou-ting*, il alla sur les monts 
Asta et devint Esprit. 

Ce n'est toutefois que vers le commence- 
ment du xu* siècle avant notre ère, qu^ les 
premiers faits historiques relatifs à la Corée 
sont mentionnés par les historiens chinois. 
Lors de la fondation de Tempire des Tcheoii 
(1134 avant Jésus-Christ), le prince Ki-isze, 
delà dynastie déchue des Chaiig, résolut d'é- 
migrer pur les bords du fleuve Paî-syou* et 
d^y fonder un nouvel éiB,i. Les Syœn-pi for- 
maient alors la population de la partie do la 
Corée où il vint s'établir : il fixa sa rési- 
dence dans la ville appelée Pyœng-jang, Ce 
Ki-tsze introduisit en même temps la civilisa- 
tion chinoise dans sa nouvelle patrie; il y 
enseigna les rites de la Chine et apprit au 
peuple Tagriculture et Fart d'élever les vers 
à soie. On lui attribue enfin la comoosition 
d'un code de lois qui ne renfermait en tout 
que huit articles. La concision de ce code 
valut au fondateur de la monarchie coréenne 



!. La huitième année du règne de l'empereur Wom- 
tinÇf de la dynastie chinoise des Chang, correspond à 
l'an 13-^.4 avant notre ère. C'est la première année du 
23« cycle sexagennal. 

2. Ce fleuve, désigné aujourd'hui sous le nom de Ta- 
tong-kang, est situé au nord-est de la province de Hoang- 
kai; il se jette dans le golfe du Peh Tchih-li. 



ÉLÉMENTS I TUNIQUES 29 

un éloge du célèbre philosophe Lao-/5ze* qui 
soutenait que plus il y avait de lois dans un 
pays, plus les crimes y étaient nombreux. 

Quelques années plus tard (1119 avant 
notre ère), Ki-lsze lit hommage de sa princi- 
pauté à Tempereur de Chine IVou-wang, de 
la dynastie des Tcheoii, et reçut en échange 
de cet acte de soumission le titre de « roi du 
Tchao-sien». 

Pendant la guerre des États (de 403 à 222 
avant notre ère), la Corée fut soumise au 
royaume de Yen*^ qui avait été fondé au nord 
de la province chinoise actuelle du Tehih-li; 
puis elle tomba au pouvoir de Ui-mak, chef 
puissant du pays des Huns, dont les succes- 
seurs parvinrent à dompter les Weï-meh et 
les Wo'tsze, et qui furent reconnus vassaux 
du Céleste-Empire par les princes de la dy- 
nastie des Ha?i, Mais bientôt des différends 
s'élevèrent entre Veoii-kin*, petit-fils de Weï- 
man et Wou-tiy empereur de Chine, qui donna 
des ordres pour qu*on attaquât le roi de 
Tchao-sien et qu'on détruisît sa puissance. 
Wou-ti parvint à se rendre maître des états 
de ce dernier et les convertit en quatre pro- 
vinces chinoises. 

1. Conlempoi*aia de Confucias et auteur du Tao-ieh 
King ou « Livre de la Voie et de la Vertu ». 



30 * ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

Aux temps de la dynastie chinoise des Tsin^ 
(210 avant notre ère), la Corée est occupée 
par plusieurs tribus ou peuplades à peu près 
complètement indépendantes les unes des 
autres, mais qui, à la suite de longues guerres, 
finirent par se réunir pour se séparer de 
nouveau dans les siècles suivants. A cette 
époque, on trouve au nord-ouest de la pres- 
qu'île le pays de Fou-yu; au nord-est, le pays 
de WoU'tsiu*; k Test, le territoire occupé par 
les tribus PFleï-m^A*; à l'ouest, le territoire des 
Ma-han*; au sud-ouest, le Pien-han* ; et au 
sud-est, le Chin-han ou Sin-lo (le Sin-ra des 
Japonais). 

LeFou-yu était borné au sud parle royaume 
de KaO'kiu'li; à Test par les I-leou; à l'ouest 
par les Sien-pi^ et avait au nord pour limite 
le fleuve Joh-choiii (l'Amour). Les I-leoit, dont 
il est ici question, paraissent être les mêmes 
que les Sou-tchin de l'antiquité ; on les comp- 
tait parmi les peuples que les Chinois dési- 
gnaient sous le nom de Toung-i on « Barbares 
Orientaux. » Le premier roi de ce pays fut, 
suivant une légende fabuleuse, "l'enfant mi- 
raculeux d'une servante d'un roi de To-lif 
dans la région des « Barbares du Nord » . 

Les habitants du Fou-yu étaient de taille 
élevée et jouissaient d'une certaine somme de 



ÉLÉMENTS ETHNIQUES 31 

civilisation. Ils faisaient des sacrifices au 
Ciel, accompagnés de chants et de danses. 
Leurs lois étaient très rigoureuses : les assas- 
sins notamment étaient enterrés vifs. Braves 
guerriers, ils faisaient usage de sabres, de 
lances, d'arcs et de flèches. Le trésor royal 
renfermait, dit-on, une quantité considérable 
de pierres précieuses et d'objets de prix. Par 
la suite, le Fou-yu fut incorporé dans le 
domaine du roi de Kao-kiu-li. 

Le Wou-tsiti n'était pas précisément un 
royaume, car chacune des cités qu'il renfer- 
mait avait une sorte de chef indépendant qui 
portait le titre de Tchang-chouaî. Il reconnut 
cependant un jour la souveraineté de Weî- 
mariy roi du Tchao-sien, dont il a été ques- 
tion plus haut. A la mort de Teou-kin^ petit- 
fils de ce dernier , il fut divisé en quatre dé- 
partements et eut pour capitale une ville qui 
est désignée sous le nom de Won-tsiu-tching 
ou « ville de Wou-tsiu ». Ce petit état fut 
sans cesse en lutte avec les états voisins qui, 
par la supériorité de leurs forces militaires, 
l'obligeaient à leur payer des tributs en mar- 
chandises et en femmes. Le peuple passait 
cependant pour brave et très robuste. Il avait 
lihabitude d'exhumer ses morts, lorsque les 
chairs étaient détruites, et de réunir leurs os- 



3*2 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

sements dans un coffre qui renfermait lous 
ceux d'une même famille. Durant Tété, il 
habitait des grottes creusées dans Tinté- 
rieur des montagnes, et ne retournait dans 
les villes qu'aux approches de l'hiver. 

Les Weï-meh occupaient la partie du Tchao- 
tien qui constitua, en 83 avant notre.ère, les 
gouvernements chinois de Loh-lang et de 
Hiouen-toii. Ces tribus sont de la même race 
que le peuple de Kao-kiii-li, Elles pratiquent 
le culte du Ciel, des Rivières et des Mon- 
tagnes. Lorsqu'un individu vient à mourir, 
son habitation est abandonnée et sa famille 
s'en construit une nouvelle. Les Weï-meh 
étaient industrieux : ils s'adonnaient à la cul- 
ture du chanvre et des vers à soie, et savaient 
fabriquer des tissus. Ils faisaient de fréquentes 
observations astronomiques. 

Les trois autres peuples de la Corée men- 
tionnés à l'époque des Tsin (ni® siècleavant 
notre ère), bien que n'ayant pas tous la même 
origine, paraissent avoir appartenu primiti- 
vement à un seul et même corps de nation, 
la nation Ha7i^ morcelée par la suite en une 
sorte de confédération, sous le nom collectif 
de San-Han « les trois Haji ». Cette confédé- 
ration occupait un territoire où avait existé 
antérieurement un royaume du nom de Chin, 



ÉLÉMKNTS ETHNIQUES 33 

La triarchie des Han comprenait les états sui- 
vants, subdivisés eux-mêmes en .un assez 
grand nombre de cantons ou états secondaires. 
Les Ma-han formaient l'élément prépondé- 
rant de la confédération, et c'était parmi eux 
qu'avait été choisi le roi de Chin. Un passage, 
d'ailleurs assez obscur de Ma Touan-lin* , nous 
dit que ce roi de Chin gouvernait les trois 
Han et résidait dans le royaume de Youeh- 
tchiy l'un des petits états secondaires du pays 
des Ma-han. La civilisation n'était guère plus 
avancée dans ce pays que dans les autres 
régions du Tchao-sien. On y adorait un dieu 
principal sous le nom de « Génie du Ciel » 
et on pratiquait un culte accompagné de 
danses et de chants. Il n'y avait point chez 
ces Han de villes fortifiées, et leurs habitations 
construites de terre ressemblaient à un 
stoupa (sorte de tumulus). A peu de distance 
de leur pays, dans une île située à l'est de la 
mer Jaune (île Lindsey), il y avait un peuple 
nommé Tcheou-hou qui présentait des carac- 
tères particuliers : il était de très petite taille, 
parlait une langue absolument différente de 
celle des Ma-hœiy se rasait la tête comme les 



1. D'Hervey de Saint-Denys, Ethnographie des peuples 
étrangers f t. I, p. 23. 



34 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉB 

Sien-pi et portait des vêtements de cuir qui 
recouvraient seulement le haut du corps et 
laissaient la partie inférieure tout à fait nue. 
On suppose que ces Tcheou-hou apparte- 
naient à Tune des races aborigènes de TAsie 
orientale. Il n^est pas impossible que des 
recherches ethnographiques entreprises dans 
les îles de Tarchipel de Corée ne permettent 
de retrouver quelques descendants de ces 
prétendus autochtones. 

Les Pien-han sont également désignés sous 
le nom de Pie7î'Chin^, dans lequel on trouve 
rappelé le nom de ce pays de CAm, dont les 
rois jouissaient de la suprématie dans Tan- 
cienTchao-sien. Ces peuples étaient de haute 
stature et portaient de longs cheveux. Ma 
Touan-lin rapporte que, comme ils étaient 
voisins du Japon, le tatouage était répandu 
parmi eux*. 

Les Chin-han ou Sin4o (en japonais : Sin- 
ra) étaient, dit-on, les descendants de réfu- 



1. J'ai donné rénumération des tribus des Pien-chirij 
ainsi que d^autres documents empruntés aux sources 
originales, dans mes Peuples Orientaux connus des an^ 
ciens Chinois (couronné par l'Institut), 2» édition. 

2. D'Hervey de Saint-Denys, Ethnographie, t. I, p. 38. 
Voy., au sujet du tatouage chez les anciens Japonais, 
ce que j'ai dit d'après les données chinoises, dans mes 
Peuples orientaux connus des anciens Chinois, seconde 
édition, p. 37. 



ÉLÉMENTS ETHNIQUES 3S 

giés chinois qui s'étaient transportés en Corée 
à l'époque des persécutions de Fempereur 
Tsin-chi Hoang-ti. Leur langue, en effet, 
n'était autre que celle qu'on parlait en Chine 
à Tépoque de ce terrible monarque. Pour ce 
motif, on les a également appelés Tsin-han, 
c'est-à-dire Han du pays des Tsin. Ma Touan- 
lin rapporte qu'ils ne pouvaient choisir un 
roi parmi eux, qu'ils devaient toujours Télire 
dans la race des Ma-han, ce qui est une preuve 
de leur caractère d'étrangers. Ce même au- 
teur ajoute que, dans les cérémonies de leurs 
funérailles, a ils tenaient à la main des 
plumes d'un grand oiseau, indiquant par là 
qu'il souhaitaient que l'âme du mort prît son 
vol et s'élevât*. » 

L'usage voulait, chez ces peuples, qu'on 
comprimât à l'aide d'une pierre la tête des 
enfants à leur naissance, ce qui a donné aux 
Chin-han une tête très aplatie. On prétend 
qu'à l'instar des Pien-chin, ils avaient em- 
prunté au Japon la pratique du tatouage. 

Je m'abstiens de reproduire ici les noms 
d'une foule d'autres peuplades ou tribus de 
la Corée, que les auteurs chinois nous ont 
conservés sans nous fournir aucun rensei- 

1. D'Heryey de Sainl-Denys, Ethnographie, i, 1, p. 33. 



36 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

gnement sur leurs caractères, leurs mœurs et 
leur histoire. Cette liste, d'une lecture fas- 
tidieuse, n'éclairerait que fort peu le sujet 
qui nous occupe, surtout dans un livre destiné 
à fournir des notions générales et élémen- 
taires*. Je me bornerai à ajouter une obser- 
vation relative aux limites anciennes du 
territoire ethnique des Coréens, cette obser- 
vation me paraissant utile pour comprendre 
certains faits de leurs annales primitives et 
de leur évolution nationale. 

La Corée proprement dite, telle du moins 
que nous avons Thabitude de la voir figurée 
sur les cartes géographiques, a pour limite 
au Nord la chaîne du Tchang-pek-Chan ou 
Grande Montagne Blanche, qui la sépare des 
territoires soumis à Tempire chinois. Les 
tribus coréennes, dans l'antiquité, paraissent 
avoir considérablement dépassé cette étroite 
limite, et il y a tout lieu de croire que, du 
côté du nord, elles s'étaient répandues jus- 
qu'au bord du fleuve Amour, tandis que, du 
côté de l'ouest, elles avaient franchi les Sien- 
pi chan ou monts des Sien-pi. De la sorte, 
elles s'étaient trouvées en contact, d'une part 

i . On trouvera une longue liste de ces tribus dans mes 
Peuples orientaux connus des anciens chinois^ seconde 
édition in-18. 



ÉLÉMENTS ETHNIQUES 37 

avec les populations loungouses de la Mand- 
chourie. d'autre part avec les peuples mon- 
gols et finnois du sud de la Sibérie. Et il y a 
lieu de croire que la nation Coréenne actuelle, 
loin de constituer une race pure, est la ré- 
sultante d'un mélange d'éléments ethniques 
les plus divers. La péninsule de Textrême 
Orient semble, en effet, avoir été le refuge de 
toutes sortes de tribus qui se seraient séparées 
d'âge en âge à la suite de luttes intestines et 
de guerres étrangères. C'est, du moins, la 
conclusion à laquelle j'ai été amené par Texa- 
men des faits, encore insuffisants je le 
reconnais, mais cependant assez nombreux, 
sur lesquels on peut jeter aujourd'hui les 
premières bases de l'ethnogénie Coréenne. 



§ 2. — ANCIENNES RELATIONS DE LA CORÉE , 

ET DU JAPON 

Les relations de la Corée avec le Japon 
remontent à une époque antérieure à notre 
ère. On cite en effet, une ambassade du pays 
èiAmana ou Mimana qui se rendit avec des 
présents à la cour des mikado. Tan 33 avant 
Jésus-Christ. Ce pays faisait partie de la 
Irîarchie des trois Kan ou San-kan. Le chef 

ETHN. DE LA CORÉE. ^ 



38 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

de Tambassade, nommé Sonakasiké, fut re- 
tenu auprès de l'héritier présomptif du trône 
japonais, et enseigna à ce prince les sciences 
et les arts de son pays. Quelques années plus 
tard, le fils du roi de Sin-ra se rendit en per- 
sonne à la cour du mikado, auquel il offrit 
des présents. 

Au m* siècle de notre ère, la Corée fut 
envahie par une armée japonaise qui subju- 
gua successivement les états de Sinra et de 
Paiktse. La conquête de ces deux royaumes 
est attribuée à une princesse japonaise nom- 
mée Zin-gu (la Pi-mi-hou des historiens chi- 
nois) dont le règne, rempli de toute sorte d'é- 
vénements fabuleux, ne peut être considéré 
comme historique qu'avec de grandes ré- 
serves. Cette princesse, qui s'était rendue cé- 
lèbre par son savoir dans l'art de la sorcelle- 
rie, avait perdu son époux, l'empereur Tyu-ai. 
Elle résolut de cacher la mort de ce dernier, 
de revêtir des habits d'homme et de prendre 
en personne le commandement de Tarmée 
expéditionnaire. La supériorité des troupes 
du Japon sur celles de la Corée fut telle, que 
cette péninsule fut subjuguée en quelques 
mois. L'impératrice Zin-gu, satisfaite des 
succès de ses armes, résolut de retourner au 
Japon; et, après avoir oblige les rois de la 



ÉLÉMENTS ETnNIQUES 39 

Corée à se reconnaître vassaux et tributaires 
de son empire, elle regagna son pays où elle 
donna le jour à un prince dévenu célèbre 
dans l'histoire sous le nom de Wati-zin. Pen- 
dant deux siècles environ, les souverains de 
Sinra et do Paiktse, se conformant à leur 
promesse, offrirent périodiquement le tribut 
à la cour du Japon; mais au v* siècle, à la 
suite de fréquentes guerres intestines qui 
avaient bouleversé la Iriarchie de San-kan, 
le mikado fut obligé d'envoyer de nouveau 
des troupes en Corée (en 465) pour rappeler 
les princes de ce pays à la foi des traités. 

En Tau 804, le Paiktse demande de nou- 
veau la protection du Japon, dont il reconnaît 
la suzeraineté et auquel il envoie le tribut. 
En 580 et en 582, deux ambassades succes- 
sives du Sinra viennent à leur tour apporter 
le tribut dans les îles de Textrême Orient cl 
solliciter la paix. Ces ambassades sont écon- 
duites. En 597, c'est le fils du roi de Paiktse 
lui-même qui se rend au Japon pour y offrir 
le tribut à l'empereur. Les états de Jin-na^ 
de Sin-ra et de Ko-rai, en 610 et en 618, 
suivent l'exemple du Paiktse. Des difficultés 
surgissent néanmoins, et une nouvelle expé- 
dition japonaise se rend dans la péninsule 
et oblige le Sinra à la soumission. Ce pays 



I ETHNOGRAPHIE DE LA COREE 

\ révolte quelque temps après (663) ; et 
îtte fois, le Japon ne parvient plus à y réta- 
ir son autorité. Les relations entre les deux 
.ats se trouvent de la sorte interrompues , 
isqu'à Tépoque où le célèbre syau-gun Hidé- 
7si vient envahir la Corée à la tête d'une 
:mée de cent trente mille hommes et y éta- 
lir son autorité (1597). Hidé-yosi, triom- 
[lant sur toute sa route, avait même projeté 
. conquête de Tempire chinois; mais il fut 
rrêté dans ses desseins par la mort qui vint 
! surprendre au moment oh il prenait 
e grandes mesures militaires pour les réa- 
ser. 



CABACTÈRES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 41 



CHAPITRE m 

Caraetèren physiques et intelleetiiels 

§ 1. — TYPES CORÉENS 

Les Coréens, au poînl de vue des caractères 
physiques, appartiennent à la race Jaune ou 
Mongolique. On dislingue cependant, dans 
leur pays, trois types principaux qui semblent 
correspondre à des couches différentes de 
po.pulation, fournies par les émigrations suc- 
cessives qui ont pénétré dans la péninsule. 

Le premier de ces types, qui semble pré- 
dominant dans une assez forte proportion, 
est caractérisé par une face large et en quelque 
sorte aplatie, dès pommettes saillantes, une 
bouche très allongée avec des lèvres épaisses 
et arrondies, des yeux bridés et obliques ; un 
nez petit, écrasé; une barbe rare; le teint 
jaune, plus foncé que celui des Chinois et des 
Japonais. 

Le second type, au contraire, présente une 
face allongée et ovale, un nez proéminent, 
des yeux légèrement bridés, de petites pau- 

4. 



42 ETRKOGRAPniE DE LA COBÉB 

pières, une bouche moyenne, des lèvres peu 
épaisses, des oreilles fines, une barbe et tout 
un système pileux assez développé; un teint 



jaune assez clair, parfois presque blanc; des 
cheveux le plus souvent noirs, et par excep- 
tion roux; des yeux bruns d'ordinaire, par- 
fois d'un bleu verdâtre ou cuivré. Quelques 
individus de ce second type ont la poitrine et 



CARACTÈRES PHYSIQUES IST INTELLECTUELS 43 

Jes jambes couvertes de longs poils généra- 
lement noirs ou bruns. 

Le troisième type enfin se rapproche du 
premier, mais les individus qui le composent 
sont moins haut de taille, ont les mâchoires 
plus prdéminentes, la barbe moins fournie, 
le nez un peu moins écrasé et la peau d'une 
couleur plus brune. 

La première pensée, quand on étudie ces 
trois types caractéristiques de la population 
coréenne, est de la rattacher aux « Trois 
Han » que nous voyons figurer parmi les élé- 
ments constitutifs du Tchao-sien aux temps 
anciens de son histoire. Cette pensée toute- 
fois ne repose que sur une simple hypothèse, 
car on manque à peu près complètement de 
données anthropologiques sur ces Trois i^ûw, 
et jusqu'à présent rien n'autorise à attribuer 
à ceux-ci les particularités somatologiques 
qui ont été remarquées chez les Coréens de 
nos jours. 

Il semble cependant avéré que le premier 
des trois types répond à un élément tongouse 
venu du midi de la Sibérie orientale, par la 
voie du Peh Tchih-li, et très mêlé de sang 
chinois. C'est aussi aux métissages qui se 
sont fréquemment opérés avec les habitants 
du nord de la Chine que les Coréens doivent 



44 KTirNOOIiAPHIE DE LA COIIEE 

celle chevelure noire si caractéristique qui 
se rencontre dans une proportion probable- 
ment peu inférieure à celle do dix-neuf sur 



Fia. 2. — Mousse coréen. 

vingt. La largeur de la face , assez com- 
mune d'ailleurs chez les Chinois, semble ce- 
pendant les rapprocher davantage des tribus 
moDgoliques de l'Asie Centrale. 

On a supposé que des mélanges avaient 



CARACTÈRES PQYSÎQUES ET INTELLECTUELS 4o 

dû s'opérer dans les premiers siècles de notre 
ère entre les Coréens, les Chinois et les Japo- 
nais. Les traces de ces mélanges, d'ailleurs 
vraisemblables, ne sont plus guère apparentes 
aujourd'hui, si ce n'est à la pointe méridio- 
nale de la presqu'île qui fait face aux côtes du 
Japon et dans l'île de Quolpaert où les deux 
peuples ont dû se trouver fréquemment en 
contcat, depuis les temps anciens jnsqu^ànos 
jours. 

Il ne semble pas possible d'établir, pour les 
femmes coréennes, trois types correspondant 
pour les caractères extérieurs à ceux des 
hommes; maison remarque, dans les basses 
classes surtout, des physionomies qui rap- 
pellent étonnamment celles des femmes aïno 
de Yéso ou de Karafuto. Les dames de haut 
rang ressemblent souvent à des chinoises 
du Nord. Il y a néanmoins chez elles celle 
particularité qu'elles ont souvent une peau 
très blanche et sur les joues une colo- 
rationplus prononcée que chez leurs voisines 
du Céleste-Empire. La plupart sont, rela- 
tivement aux hommes, de fort petite taille ; 
leur chevelure, en outre, manque de sou- 
plesse. 

Les nouveau-nés ont souvent la peau 
d'une couleur jaune très prononcée ; en 



46 KTHNOGPAPHIE DE LA COREE 

grandissant, celte couleur, diminue d'inten- 
sité et devient tantôt jaune assez clair ou tout 
à fait brune. L'habitude d'aplatir la tête des 
enfants en bas âge paraît avoir à peu près 
complètement disparu de Corée, ainsi que 
la pratique du tatouage, qu'on suppQse em- 
pruntée au Japon. 

La vieillesse altère rapidement les traits 
du visage chez les Coréens, et les femmes du 
pays ne conservent pas longtemps leur fraî- 
cheur et leurs autres caractères juvéniles. Dès 
qu'elles ont eu plusieurs enfants, les rides 
apparaissent en grand nombre sur leur 
figure et leurs cheveux deviennent de plus en 
plus rares. 

Les hommes du peuple sont d'ordinaire 
vigoureux et peuvent porter aisément de 
lourds fardeaux. Quelques lutteurs du pays 
passent pour avoir donné des preuves d'une 
force prodigieuse. 

Les Coréens, pour la plupart, vivent avec 
une extrême sobriété, et peuvent se sou- 
tenir plusieurs jours avec très peu de nour- 
riture. Il n'en a pas toujours été ainsi : 
car les Japonais avaient remarqué, lors de 
leurs incursions dans le pays des trois Han, 
que les Coréens consommaient une quantité 
énorme de vivres, ce qui les rendait lourds 



CARACTÈRES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 47 

dans leurs mouvements, paresseux et inca- 
pables de toute initiative. 

Les maladies sont fréquentes dans la pé- 
ninsule, bien que le climat soit généralement 
sain. On mentionne, parmi les plus terribles, 
une sorte de typhus qui fait beaucoup de vic- 
times; Tépilepsie, dont les cas sont très nom- 
breux; les fluxions de poitrine fréquentes, 
surtout dans les provinces du nord-ouest; les 
diphtéries; etc. La petite vérole y cause aussi 
des ravages, ainsi que la dysenterie. Le 
choléra y a fait plusieurs terribles apparitions. 

Il parait néanmoins que le chiffre de la po- 
pulation va sans cesse en augmentant dans 
presque toutes les provinces de la Corée, et 
que d'année en année il s'y crée de nouvelles 
villes ou villages; les montagnes elles-mêmes, 
longtemps abandonnées, commencent à se 
couvrir de cultures et de petites habitations. 
On a évalué le nombre des habitants du 
royaume à 7, 10 et même 15 millions. Les don- 
nées statistiques sérieuses font absolument 
défaut*. 



1 . Oa trouvera cependant dans l'appendice de ce petit 
volume, un tableau aussi approximatif que possible de 
la population actuelle de la Corée . 



48 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 



§ 2. — INSTIIUTIONS, MŒURS ET COUTUMES 

Ce qu'on appelle « la civilisation coréenne » 
tire son origine de la Chine. C'est, en effet, à 
ce dernier pays que les Coréens ont emprunté 
leurs institutions morales et politiques, leur 
culture intellectuelle et les éléments des 
sciences et des arts. La philosophie de Con- 
fucius, sur laquelle repose, de nos jours en- 
core, l'édifice social des Chinois, est, pour les 
habitants de la péninsule, la règle des mœurs 
publiques, aussi bien dans les classes supé- 
rieures que dans les classes les plus infimes 
de la société. 

Un auteur chinois prétend, cependant, que 
les Coréens n'ont pas accepté la philosophie 
chinoise, en ce qui concerne le « dualisme » 
primordial et générateur des êtres {Yin 
et Yang),Si cet auteur a voulu parlerdesboud- 
dhistes, la théorie dualiste n'est pas plus 
admise en Corée qu'en Chine et au Japon; 
mais s'il a fait allusion aux classes lettrées du 
pays, son observation n'est certainement pas 
exacte. 

De même qu'en Chine, toutes les institu- 
tions civiles ont pour point de départ indis- 



CARACTÈRES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 49 

cutable la doctrine appelée Hyo-to (en chinois 
HiaO'tao), c'est-à-dire « la Voie de la Piété 
filiale ». Une loi qui serait en contradiction 
flagrante avec cette doctrine, serait lettre 
morte, et nul n'aurait l'obligation de la res- 
pecter et de s'y soumettre. Cette « voie » 
de la Piété filiale règle non seulement les 
devoirs des membres de la famille les uns vis- 
à-vis des autres, mais le modus vivendi de 
tous les sujets tant entre eux qu'avec le roi. 
Celui-ci est réputé « le père et la mère » de 
la nation ; et comme rien n'est plus respecté 
en Corée que l'autorité paternelle, il jouit 
d'un pouvoir absolu qui n'est tempéré que 
par les règles même de cette Piété filiale, aux- 
quelles il ne saurait se soustraire sans faire 
immédiatement acte d'abdication. 

Le respect des enfants pour les auteurs de 
leurs jours est considéré comme le devoir le 
plus essentiel et le plus indispensable qui 
puisse exister dans la société. Aussi le code 
criminel n'a-t-il admis la peine de mort que 
pour un seul crime: «celui d'avoir mywnV ses 
parents ». Les autres crimes, sont punis de 
coups de bambous y ou de l'exil dans les iles 
qui entourent la péninsule*. 

i, Klaprolb, Aperçu des trois royaumes, p. 91. - la 

ETUN DE LA CORi^>E. 5 



50 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

La polygamie existe en Corée à peu près 
comme en Chine ; mais la plupart des habi- 
tants ne profilent point de la tolérance de la 
loi, et n'ont qu'une seule épouse. Chez les 
grands seigneurs qui se donnent le luxe de 
plusieurs femmes, rarement plus de deux ou 
trois, il en est une, ordinairement la première 
reçue dans la maison, qui porte le titre de 
« grande femme », et jouit d'une certaine au- 
torité sur ses compagnes, le plus souvent con- 
sidérées comme des concubines légales ou 
comme de simples servantes. Les enfants des 
ditférents lits sont réputés appartenir tous 
à la « grande femme ». 

Dans les classes supérieures, les femmes 
sont soumises à une sorte de réclusion per- 

mansaétude des lois coréeaaes, il faut le dire, est en 
désaccord avec le récit des voyageurs qui, depuis Hamei 
de Gorcum« n'oat pas cessé de décrire longuement les 
différents genres de tortures et de supplices pratiqués 
dans la péninsule. 11 est évident que les institutions et 
les usages de la Corée ont dû changer considérablement 
suivant les époques; et jusqu'à présent nos connaissances 
relatives à ce pays sont trop imparfaites pour qu'il soit 

f possible de distinguer les particularités de temps et de 
ieux. L'ouverture des ports de Corée au commerce euro- 
péen permettra sans doute de rectifier prochainement les 
données que nous ont fourni les auteurs chinois et qui, 
jusqu'à présent, sont les plus complètes que nous pos- 
sédions sur cette dernière terra incognita du monde asia- 
tique. (Voy., néanmoins, Hamel, Helation du naufrage 
d'un vaisseau holandois sur la coste de IHsle de Quelpaert, 
traduction de Minutoli, p. 118 et,sv. ; Dallet, Histoire 
de l Eglise de Coréen t. I, p. lxv; Revue de VOrient, 1847, 
p. 38J ) 



CARACTERES PHYSIQUES ET INTFLLECTDELS 51 

péluelle. Elles ne peuvent quitter le gynécée 
ou « appartement inlérieur » que dans des 
cas exceptionnels, et il ne leur est jamais 
permis de sortir avant la tombée de la nuit. 
Achetées par leur époux, elles sont la pro- 
priété absolue de leur mari ; et laloi coréenne 
les considère en quelque sorte comme n'exis- 
tant pas. Nul ne peut pénétrer dans la partie 
des habitations où elles demeurent, pas 
même les agents du gouvernement, si ce 
n'est aux époques de troubles et de rébel- 
lions. Ignorées de l'autorité, elles ne sont 
pas justiciables de la justice, et leurs époux 
seuls ont à répondre devant les tribunaux du 
pays des actes coupables qu'elles ont pu com- 
mettre. Pendant les heures de nuit, durant 
lesquelles l'usage ne permet pas aux hommes 
de circuler dans les rues, les femmes co- 
réennes, surtout celles des classes moyennes 
et inférieures, ont la liberté de se promener 
et de vaquer à leurs petites affaires domes- 
tiques. Il y a même une loi d'après laquelle il 
est permis aux femmes seules de sortir entre 
huit heures du soir et une heure du matin. 
On désigne, sous le nom Aq Pem-ya-hata^ la 
violation de cette loi. Durant cet espace de 
temps, les Coréennes ne sortent cependant 
point sans se cacher le visage. On assure 



ùi ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

d'ailleurs que leur conduite est honnête et 
réservée. 

La population de la Corée est répartie en 
plusieurs castes. Après les membres de la 
famille royale, c*esl à la noblesse lettrée qu'ap- 
partient le premier rang dans l'État ; celte no- 
blesse cullive la philosophie confucéiste et 
les sciences de la Chine. Vient ensuite la no- 
blesse militaire. Les fonctionnaires publics 
qui se livrent à des travaux intellectuels, les 
employés do l'administration, composent la 
troisième caste. Les industriels et les com- 
merçants, d'une part; les paysans, les chas- 
seurs et les pécheurs, de l'autre, constituent 
lescastesinférieures.Au-dessousdeces castes, 
il en existe encore plusieurs autres qui sont 
considérées comme méprisables : elles com- 
prennent les bouchers, les tanneurs de cuir, 
et enfin les esclaves. Ceux-ci ont droit de se 
racheter ; et, s'ils épousent des femmes libres, 
les enfants qui naissent de leur union sont 
réputés affranchis. 

La caste des bouchers, dans laquelle sont 
compris la plupart des métiers consistant à 
donner la mort à des animaux ou à travailler 
les produits de leurs cadavres, est organisée 
d'une façon qui rappelle la caste des Yeta 
japonais. Elle est gouvernée par un chef 




CARACTÈRES PHYSIQUES ET INTKLLECTUELS 53 

choisi par elle et qui est reconnu parles auto- 
rités du pays, avec lesquelles il traite des 
aflfaires et des intérêts de ce que Ton peut con- 
sidérer comme sa corporation. Tous les 
membres de la caste professent un grand res- 
pect pour ce chef et se conforment toujours à 
ses arjêts. Il est considéré comme investi 
d'une sorte de pouvoir judiciaire absolu, lors- 
qu'il s'agit des membres de sa corporation. 

Les Coréens ne paraissent pas avoir pour le 
culte bouddhique, qui est la religion officielle 
de leur pays, un bien grand enthousiasme. La 
plupart d'entre eux professent une sorte de 
scepticisme et de mépris pour les pratiques et 
pour l'enseignement des bonzes. Chez les ha- 
bitants des campagnes, on trouve des traces 
de fétichisme qui semblent se rattacher aux 
vieilles croyances de leurs pères. On prétend 
que certains Coréens font encore aujourd'hui 
des cérémonies en l'honneur du Soleil et des 
Étoiles, et que quelques-unes d'entro elles 
rappellent les usages des anciens Guèbres. 

La Corée était anciennement organisée, au 
point de vue delà propriété foncière, sur les 
bases d'une sorte de communisme assez sem- 
blable à celui qui existait au Pérou, dans l'em- 
pire des Incas, avant la conquête espagnole. 
On partageait les terres arables entre tons les 

5. 



84 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

habitants, qui n'en étaient qu'usufruitiers, la 
loi ne permettant pas qu'une parcelle quel- 
conque du pays soit la propriété d'aucun 
des sujets du roi. La répartition des terres 
propres à la culture était opérée par les agents 
du gouvernement, et l'étendue agraire attri- 
buée à chaque père de famille était propor- 
tionnée au nombre de têtes qui existaient 
dans sa maison. 

L'instruction publique est très répandue 
en Corée. Comme on Ta compris par ce qui 
a été dit plus haut, cette instruction est à 
peu près exclusivement chinoise. Les enfants 
apprennent bien dans les écoles à lire les 
lettres de l'alphabet coréen ; mais, dès qu'ils 
ont acquis cette première connaissance, leurs 
maîtres ne les occupent plus qu'à l'étude des 
lettres, de la littérature et des sciences de la 
Chine. 

La musique est fort en honneur dans le 
Tchao-sien ; et les classes élevées surtout lui 
consacrent une grande partie de leurs instants 
de loisir. C'est une musique composée géné- 
ralement d'après les préceptes de l'art chi- 
nois ; et cet art, dont on a eu tort de se mo- 
quer sans le comprendre, n'est pas sans 
mérite. « Les Chinois, a dit P. Amiot, sont 
peut-être la nation du monde qui a lé mieux 



CARACTÈRES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 55 

connu rharmonie et qui en a le plus univer- 
sellement observé les lois. » Les Coréens em- 
ploient la gamme de sept notes et empruntent 
à la peau tendue, aux cordes de soie, à la 
terre cuite et aux calebasses, les sons à l'aide 
desquels ils constituent leurs orchestres. 

L'industrie est peu avancée en Corée. La 
politique soupçonneuse du gouvernement de 
la péninsule a toujours fait des efforts pour 
s'opposer à tout ce qui pourrait faire croire 
aux étrangers que le pays possède de grandes 
ressources et les éléments d'un commerce 
d'exportation quelque peu étendu. D'accord 
avec ce principe, tout s'oppose dans la con- 
trée, non seulement au développement de 
l'industrie somptuaire, mais encore au pro- 
grès des arts décoratifs. L'usage de la soie, 
sans être précisément prohibé, est remplacé 
le plus souvent par celui du chanvre qui four- 
nit, suivant les Coréens, des tissus moins coû- 
teux et plus solides. Une réaction a cependant 
commencé à se produire contre cette ten- 
dance restrictive, depuis que les Japonais ont 
renoué des relations avec le sud de la pénin- 
sule ; et il n'y a pas à douter que l'industrie ne 
reprenne bientôt un important essor dans 
toutes les provinces duTchao-sien. 

La monnaie habituelle de la Corée se com- 



ETHNOGRAPHIE DE L 



pose de sapèques de cuivre, plus rarement 
de fer, percés au centre de manière à pouvoir 
être enfilés. Les plus anciennes pièces portent 
\a.iégenàe Sam-kan-lu-po, c'est-à-dire n Mon- 



naie courante de la Iriarctiie des San-kan, 
dont il a été parlé plus haut '. Ces pièces pa- 
raissent remonter aux premiers siècles de 
notre ère. 

Malgré sa sîtualion exceptionnellement 
avantageuse pour le progrès de la marine, la 
Corée n'a point possédé jusqu'à ce jour de 
vaisseaux capables d'entreprendre des péré- 
grinations lointaines ; et il ne paraît pas que 
ses navires aient jamais tenté des traversées 
plus longues que celle qui devait les conduire 

i. Siebold, Archiu iur Besehreibuag von Japon, Nip- 



CARACTÈnES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 57 

jusqu'au Japon. En revanche, le cabotage est 
très développé sur les côtes de la péninsule, 
et d'innombrables petites embarcations font 
sans cesse le service des ports et des nom- 



FiG. i, — D'ileau do cahotnge. 

brcuscs lies qui les environnenl, surtout du 
côté du golfe de Peh Tchih-li, Ces em- 
barcations ont le plus souvent doux mâts. 
Une grande cabine avec toiture en recouvre 
presque loulo l'élendue. 



88 ETHNOGRAPHIE DE L\ CORÉE 

Il n'y a pas à douter que la révolution qui 
s'est opérée récemment en Corée et le contact 
chaque jour plus fréquent des indigènes avec 
les marchands japonais et européens, ne 
transforme en peu d'années les conditions 
actuelles de la marine, de Tinduslrie et du 
commerce dans leTchao-sien. Tant que ce 
royaume a pu éviter d'entrer en rapport 
avec les pays étrangers, il a trouvé des ga- 
ranties de sécurité et même un certain état 
prospère dans les entraves mises par le gou- 
vernement local à toute tentative de multi- 
plier les forces productives de la nation. Il ne 
peut plus en être ainsi; et désormais les in- 
digènes ne sauraient vivre longtemps avec les 
faibles ressources qui suffisaient naguère à 
leurs besoins. Il faudra, bon gré mal gré, 
qu'ils arrivent à relever leur industrie, sans 
laquelle les moyens d'existence ne tarderaient 
pas à leur manquer. 

Déjà le gouvernement de Séoul a jugé utile 
d'envoyer une mission au Japon à l'effet d'y 
étudier les institutions commerciales etàulres 
qui pourraient être avantageusement établies 
dans la péninsule. A l'instar des Japonais 
aussi, les Coréens ont organisé un service des 
postes et créé quelques établissements con- 
sulaires. C'est par l'initiative du Japon que la 



CARACTÈHES PHYSIQUES ET INTELLECTUELS 59 

civilisation européenne aura été introduite 
de vive force au milieu d'eux, et que leur pays, 
naguère encore strictement fermé aux étran- 
gers, sera bientôt ouvert à toutes les nations. 



Fia. 5 — Timbres -poste coréeaa. 

L'invasion imminente des idées européennes 
est, pour la Corée, le signal d'une époque cri- 
tique et d'une révolution économique des 
plus radicales. Nous ne tarderons pas à 
connaître les elTels de cette révolution. 



00 ETBNOGRAPBIB DE LA CORÉB 



CHAPITRE IV 

§ i. — L^ÉCRITURK CORÉKNNE 

L'écriture eo usage, dans la Corée, soulève 
un problème tout particulièrement intéres- 
sant pour les ethnographes. Tandis que les 
Chinois ne possèdent encore, après plus de 
4,500 ans d'existence que des signes images 
représentant conventionnellement les idées 
qu'ils veulent exprimer sur le papier, signes 
dont l'innombrable quantité (environ cent 
mille) fait de la lecture une science longue et 
pénible à apprendre ; alors que les Japonais 
ont vainement essayé d'appliquer à la trans- 
cription des mots de leur langue un syllabaire 
qu'ils ont inventé, et dans lequel il est impos- 
sible de noter une consonne, abstraction faite 
des voyelles; les Coréens, au contraire, pos- 
sèdent une écriture d'une remarquable sim- 
plicité, dans laquelle chaque son est repré- 
senté par son caractère distinct, absolument 
comme dans nos écritures européennes. 



I.E GÉNIE NATIONAL 61 

L'alphabet coréen se compose des signes 
suivants : 

" VOYELLi:S : 

(l eu o où ou i (i îj i yen y > y m n yf 

CONSONxXKS : 

k n t 7', l m p s fx h vy 

CONSONXKS ASPIKÉKS ! 

Pour la transcription des mois étrangers, 
les lettres suivantes ont été ajoutées à Tal- 
phabet coréen : 

g d fi z 

En examinant, il y a quelques années, les 
lettres de cet alphabet, j'ai été frappé de la 
ressemblance qu'offrent les consonnes co- 
réennes avec les consonnes correspondantes 
de l'alphabet indien : 

k t l m p 

BTHN. DS LA a^RÉE. 6 



62 ETHNOGRAPUIE DE LA CORÉE 

Colle ressemblance ) surtout si l'on tient 
compte des variations de formes qu'ont su- 
bies les lettres indiennes, est telle qu'on ne 
saurait y voir un effet du hasard; et on est 
amené à cette conclui^ion absolument incon- 
testable, à savoir que Talphabet coréen a été 
emprunté à la source indienne. 

Ce fait une fois établi, il reste à savoir à 
quelle épeque et dans quelles circonstances 
l'écriture hindoue a été importée en Corée. 
Les auteurs Chinois et Japonais, qui, jusqu'à 
présent, sont les seuls à nous fournir des 
renseignements sur les origines et les évo- 
lutions historiques de la Corée, ne nous 
donnent malheureusement que bien peu d'é- 
claircissements sur celte question, et les an- 
ciens rapports de l'Inde et de la Corée de- 
meurent jusqu'à présent à Tétat d*énigme 
inexplicable. 

Nous avons cependant les moyens d'éta- 
blir que récriture alphabétique de la Corée 
était pratiquée dans celte péninsule à une 
époque assez reculée. Klaproth prétend que 
cette écriture fut inventée dans le royaume 
de Paik'tse (le Peh-tsi des Chinois), en Tan 
374 de notre ère*, mais il ne s'était pas 

1. Suivant les CoréeDs, leur écriture alphabétique ou 
on-moun avait été inventée seulement vers le viiP siècle, 



LE GÉNIE NATIONAL * 63 

aperçu qu'il s'agissait d'un alphabet d'ori- 
gine indienne; de sorte qu'il ne faut voir 
tout au plus à cette date qu'une importation 
étrangère et nullement une invention de 
toutes pièces. 

Un fait emprunté. à la paléographie ja- 
ponaise vient cependant projeter quelques 
lueurs au milieu des obscurités de ce curieux 
problème. Les indigènes du Nippon pré- 
tendent, eux aussi, avoir fait usage à la même 
époque à laquelle on rapporte Tintroduction 
de Falphabet coréen dans le Paiktse, d'un 
alphabet à peu de chose près identique à 
celui de la Corée. Quelques savants japonais 
soutiennent que cet alphabet aurait été in- 
venté dans leur pays et que c'est de là qu'il 
fut apporté sur le continent. L'origine in- 
dienne des lettres coréennes étant un fait in- 
discutable, la prétention de ces savants ne 
saurait être admise, et il n'est guère possible 
de faire une supposition plus vraisemblable 
que celle qui fait venir de la Corée les lettres 
dites Sin-zi, « Caractères des Dieux », dans 
les îles de l'extrême Orient. 

Les origines coréennes ne pouvant être re- 



sous leur iiyoaslie des Oan^f par un bonze appelé Syel- 
tsong-?. Ce boDze est considéré comme un des savanls 
les plus distingués qui aient existé dans la péninsule. 



64 F.THNOOHAPniE DE LA CORÉE 

culées au delà de Tère chrétienne (et encore 
à cette époque se trouve-t-on bien plus dans 
la période mythologique que dans la période 
historique), l'introduction de récriture en 
Corée doit être à peu près contemporaine des 
premiers siècles de ses annales. D'autre part, 
le bouddhisme, introduit en Chine en Tan 65, 
fut transporté en Corée par des missionnaires 
chinois en 372, d'abord dans le royaume de 

Kao-lty ensuite dans le royaume de Paik^tse 
en 384. Il est peu probable que récriture en 
question ait été i'épandue dans ce dernier pays 
dix ans avant l'arrivée des sectateurs de la 
foi de Çâkya-Mouriî; à moins cependant que 
le bouddhisme ne soit plus ancien en Corée 
que la date qui nous est donnée par les écri- 
vains Chinois. 

Ainsi qu'on le voit, le problème qui nous 
occupe, sans cesser d'être fort obscur, peut 
être localisé dans la chronologie coréenne 
d'une façon suffisamment précise, surtout si 
l'on se rappelle qu'il s'agit d'une époque où 
les véritables événements de la péninsule 
commencent à peine à figurer sur les registres 
de l'histoire. Il reste cependant à expliquer 
comment les missionnaires chinois qui ve- 
naient prêcher le bouddhisme au Tchaosien 
parvinrent à y faire accepter l'iilphabet hin- 



LE GÉNIE NATIONAL 65 

dou de préférence aux signes idéographiques 
qui avaient déjà été employés en Chine non 
seulement pour traduire les livres sacrés de 
rinde, mais encore pour noter et transcrire 
les mots sanscrits nécessaires à renseigne- 
ment de la nouvelle doctrine religieuse. Il 
est probable que les lettres dêvanâgarî ne 
furent point acceptées en Chine, parce que 
récriture idéographique avait acquis dans ce 
pays un caractère essentiellement national 
qu'il était impossible de supplanter, d'autant 
plus que c'était avec ses signes qu'on avait 
écrit les livres canoniques de l'antiquité chi- 
noise et les livres moraux de la grande école 
de Confucius; mais qu'en Corée, où la civi- 
lisation était à peine sortie de ses langes, où 
toute écriture était encore inconnue ou tout 
au moins peu usitée, les prédicateurs du boud- 
dhisme ne rencontrèrent point la même rér 
sistance, et qu'ils purent à leur gré répandre 
dans le pays l'alphabet même avec lequel 
avaient été écrits les plus anciens monuments 
de la littérature bouddhique. 

De nouvelles recherches ne tarderont pro- 
bablement point à nous éclairer d'une façon 
complète sur cet intéressant sujet. 



G. 



66 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 



§ 3. — LA LANGUE ET LA LITTÉRATURE 

La langue coréenne possède un fonds de 
mots indigènes qui paraissent n'avoir aucune 
espèce de rapport avec les mots chinois. Ces 
derniers se sont introduits, non seulement 
dans l'idiome écrit, mais même dans Tidiome 
vulgaire, en telle proportion qu'on emploie 
généralement plus d'expressions chinoises en 
coréen que de locutions coréennes proprement 
dites. On peut aussi constater, dans le lan- 
gage actuel du Tchao-sien, un phénomène 
analogue à celui qui s'est accompli, surtout 
depuis quelques années, dans le langage des 
insulaires" du Nippon, où les mots d'origine 
chinoise tendent de jour en jour à supplanter 
davantage les mots indigènes. 

L'examen du .vocabulaire coréen nous 
montre donc une foule énorme de mots chi- 
nois, plus ou moins altérés dans leur pronon- 
ciation, à peu près comme l'on trouve dans le 
dictionnaire persan une quantité de mots 
arabes apportés par la civilisation musul- 
mane. Quant au fond indigène, il n'a pas 
çacore été étudié sérieusement au point de 



LE GÉNIB NATIONAL 6l 

vue de la linguistique comparée, et ce n'est 
que par une hypothèse , d'ailleurs vraisem- 
blable, qu'on a cru pouvoir le rattacher à la 
famille tatare ou mongolique. 

Cette hypothèse tire son origine des ressem- 
blances grammaticales et syntactiques qu'on 
a pu constater entre le Coréen et les princi- 
paux idiomes de l'Asie Centrale et OrientsJe. 
Parmi ces ressemblances, on peut citer les 
suivantes : 

Absence de genre pour les substantifs. 

Invariabilité des substantifs, au point de 
vue des cas et au point de vue des nombres. 
Les cas sont formés à Taide de postpositions 
distinctes et séparées du nom. Le pluriel 
n'est pas l'objet déformes particulières et ne 
s'indique que par des mots additionnels expri- 
mant ridée de quantité, foule, réunion, accu- 
mulation 

Les adjectifs, également invariables, ne 
s'accordent point avec les noms qu'ils quali- 
fient. 

Absence du pronom de la troisième per- 
sonne, lequel est remplacé par des locutions 
démonstratives. 

Emploi de poslpositions, là où seraient 
employées des prépositions dans les langues 
ariennes. 



68 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

Existence d'une conjugaison négative spé- 
ciale, commune à tous les verbes. 

Le qualificatif, à quelque catégorie gram- 
maticale qu'il appartienne, précède le mot 
qualifié. 

Le régime indirect, l'ablatif, le locatif ou 
instrumental, précède l'accusatif ou Tégime 
direct. 

Dans les énumérations d'objets , la con- 
jonction « et » se place après le substantif, 
comme le que des Latins : paterque^ ma- 
terque. 

Le comparatif, dans la langue écrite, se 
forme suivant le procédé essentiellement ca- 
ractéristique des langues tatares, procédé qui 
consiste à mettre également au positif les 
deux noms comparés, mais en faisant suivre 
celui aux dépens duquel est faite la compa- 
raison de la particule postposilivo de l'a- 
blatif. 

Parmi les formes de l'interrogalif, il en est 
une qui consiste dans l'emploi l'un après 
l'autre del'affirmatif et du négatif (ex. : « prêt, 
pas-prêt », pour « est-ce prêt? ») Un interro- 
gatif du même genre existe notamment en 
chinois et en japonais. 

Enfin, un grand nombre de verbes se forr 
ment avec des substantifs ou des mots compo- 



LE GÉNIE NATIONAL C9 

ses chinois suivis d'un auxiliairo qui seul est 
susceptible d'être conjugué. Un procédé 
absolument analogue se remarque en japo- 
nais. 

Jusqu'à présent, on peut affirmer qu'on ne 
possède point de monuments de la litté- 
rature coréenne proprement dite. La plupart 
des livres qu'on a trouvés dans la péninsule 
étaient des livres chinois ou des livres écrils 
en chinois. Le seul ouvrage, en partie coréen, 
que nous connaissions en Europe déjà depuis 
bien des années,* est le Tsi/en-tsa-hyem/ ou 
Livre de Mille mots. C'est la traduction d'un 
petit texte chinois composé sous le règne do 
l'empereur de Chine Woti-ti^ fondateur de la 
dynastie des Liang *. Il est cependant certain 
qu'il existe d'autres livres purement coréens, 
et l'un d'eux, malheureusement incomplet des 
premières pages, fait partie de la colleclion 
du Déparlement Asiatique à Saint-Péters- 
bourg. Il y a tout lieu de croire que d'autres 
ouvrages du même genfe ne tarderont pas 
à être signalés aux orientalistes; mais ces 



4. Ce livre est répandu daus toules W.^ écoleB de la 
Corée où il sert à apprendre à la jeiiuesse les premier$« 
éléments de récriliire idéographique de la Chine: Le 
célèbre voyageur hollandais, Pn.-Fr. von Siebold, en a 
donné nnu reproduction, en chinois et en coréen, par le 
moyen de la lithographie, dans sa BihUothera Japonica. 



70 ETUNnORAPHIE TlF. l.i nOBÉE 



Pio, 6. .— SpécimeD do Tsi/en-tia-lcyeng (Corée D-Cbinoii). 



LE GÉNIE NATIONAL 71 

ouvrages seront certainement peu nombreux 
et ne constitueront par leur ensemble qu'un 
bien faible rudiment de ce qu'on peut appeler 
une littérature. 

Si l'on examine cependant les conditions 
actuelles d'existence de la langue coréenne, 
on est amené à prédire^ à une époque assez 
prochaine, la naissance d'une véritable litté- 
rature coréenne. Les missionnaires de la 
Société des Missions étrangères , avec Taide 
d'indigènes convertis au christianisme, ont 
déjà jeté les premières bases de cette littéra- 
ture, et ils ont fait paraître à Yoko-hama un 
Dictiomiaire Coréen-Français^ qui ne servira 
pas seulement aux Européens à apprendre 
l'idiome vulgaire du Tchao-sièn, mais qui 
fourniraaux indigènes eux-mêmes les moyens 
de cultiver leur langue mieux qu'ils ne l'ont 
fait jusqu'à présent, et de s'en servir pour 
répandre par des écrits l'expression de leur 
pensée. Le dictionnaire en question ren- 
ferme, en effet, un nombre considérable de 
locutions littéraires empruntées aux écrivains 
de la Chine ; et c'est à l'aide de ces expressions 
que les indigènes de la péninsule pourront 
composer des livres en rapport avec leur 
état intellectuel et avec la somme de civili- 
sation qu'ils ont actuellement acquise. Dans 



li ErHNOGEAPBI£ DE LA CORÉE 

une Grammaire Coréenne publiée Tannée 
saivanle par les mêmes missiomiaires, on a 
donné, à tilre d^cxercices gradués, une série 
de phrases dialoguées, d'anecdotes cl d'his- 
lorieltesy empruntées en partie à Timagi- 
nalion européenne , mais qui démontrent 
cependant, dans Tidiome coréen, une sou- 
plesse suffisante pour la composition de 
morceaux plus étendus et d'un style plus 
élevé. 

Avant la récente occupation de la Cocliin- 
cbine par les Français, on pouvait dire qu'il 
n'existait point de littérature annamite. 
Depuis notre établissement à Saïgon et dans 
les contrées avoisinantes, il a paru et il paraît 
chaque jour des contes, des légendes, des 
romans et des poèmes cochinchinois inédits. 
La plupart de ces productions du génie 
annamite, plus ou moins guidé et dirigé 
par l'esprit européen, n'ont qu'une valeur 
assez médiocre : on ne peut nier cependant 
qu'elles ne soient le point de départ d'une lit- 
térature originale qui serait sans doute restée 
bien longtemps encore avant de se manifester, 
ou qui même ne se serait jamais produite à la 
lumière sans l'invasion des idées occidentales 
dans cette partie de Tlndo-Chine. Ou je me 
trompe fort, ou un phénomène analogue ne 



LE GÉNIE NATIONAL 73 

lardera pas à se manifester en Corée. Ce sera 
le signal définitif de l'émancipation du peuple, 
d'ailleurs laborieux et intelligent, de la der- 
nière terra incognita du vieux monde asia- 
tique. 



7 

ETttN. DE LA COHEIÉ . 



p^ 



APPENDICES . 75 



=ç: 



APPENDICES 



RENSEIGNEMENTS UTILES 



I. — Population de là Corée 

La populalion de la Corée, d'après le recensement 
de 1793, était à cette époque de 7,342,361 habitants; mais 
ce recensement, ayant été fait d'une façon très impar- 
faite, il y a lieu de penser que ce chiffre est inférieur à la 
vérilé. Suivant Dallet, il faut évaluer la population de la 
péninsule à plus de 10 millions d'habitants, et suivant 
M, Em. Oppert à 15 ou 16 millions. 

Un calcul, basé sur des chiffres récemment relevés par 
les Japonais, donne les résultats suivants : 

1 . Cercle de Kieng-koui (Lh Cour) 980,000 hab. 

2. — Kanguœn (Source du fleuve) 460,000 

3. — Hoang-haï (Mer Jaune) "700,000 

4. — Pyœng-an (Paix parfaite) ... 1,180,000 

5 . — Kyœng kyœng 430,000 

6. — Ts'young-ts'yœng 1,100,000 

7. — Tsyœn-la 1,650,000 

8. — Kyœng-syang .. 2,000,000 

Population totale de la Corée 8,500,000 hab. 

Ce chiffre est peut-être un peu faible, mais je crois 
qu'il approche plus de la vérité que ceux qui ont été 
donnés plus haut. 



76 



ETHNOjQRAPHIE DE LA COREE 



II. — Notes sur les dynasties des rois Coréens. 

Rois de Fou-yu. 



Fou-iai, régnait en 167. 

Weï'tcheoîi'taïf succes- 
seur. 

Kien-weï'kiu , succes- 
seur. 

Ma-yUy successeur. 



/-/m, fils du précédent, 
est proclamé roi à 
l'âge de 6 ans ; régnait 
en 287. 

l'io. 



Rois de Hak-sai. 



Yu Kin^ régnait en 372. 

Yu Ing, régnait en 420- 
424. 

YuPiy fils du précédent. 

Yu King, fils du précé- 
dent, régnait en 457. 

Meou ToUf fils du pré- 
cédent. 

Meou Taïf fils du pré- 
cédent , régnait en 
490-502. 

Yu Loung, régnait en 
521. 



524. Yu Ming, fils du précé- 
dent. 
Yu Tchangj régnait en 

570-598. 
Yu Tchang, fils du pré- 
cédent, régnait en 
612-624. 
/-/*OM,fils du précédent, 
régnait en 643-660. 
663. Yu Foung. 
677. Yu Loung, 
(Extinction de la dynastie.) 



Rois DE SiN-RA. 



Tsifif régnait en 521. 
Kin Tchin-hing^ régnait 

en 565. 
Kin Tchin-ping, régnait 
en 594. 
631. Chen-teh, fils du pré- 
cédent , régnait en 
643. 
648. TcAm-^eA, parente du 



précédent. 

654. Tchun-tsieoUf neveu du 
précédent. 

QQ{,Fah-ming, fils du pré- 
cédent. 

&%{»Tihing'mingy fils du 
précédent. 

^^Z.Li'houng^ fils du pré- 
cédent. 



DYNASTIES CORÉENNES 



77 



702. Tsoung-ki, frère du pré- 
cédent. 
Hing-kouang , 
737. Tching-king, frère du 
précédent. 
Kin-i, régnait en 761. 
Hien-ing. 

lùl.Kouen-lien, fils du pré- 
cédent. 
783. Kin-liang-siang , 



785. King-sing f mort vers 799 . 

Tsun-young. 

Tchoung-hing, fils du 
précédent, régnait en 
805. 

Yen-ching, 
831. King-hoeï, fils du pré- 
cédent. 

Kin-po'ing, régnait en 
923. 



Rois du Kao-li. 
Avant notre ère. 
223. TchoU'moung, roi légen- 



daire, fondateur de 
la famille royale Jfao. 

Jou'lit fils de Tchou- 
moung. 

Mo'laï, fils de Jou-Ii. 

Période inconnue. 

Après notre ère. 

Koung^ régnait en 105- 

111. 
Soui'tching, 
Peh-kou, régnait en 169. 
I-i-mOy fils de Pé-kou, 

en 208. 
Weï-koung, fils de I i- 

mo , régnait en 238- 

246. 
Ye-fo-li. 
319. Tchao, fils de Ye-fo-Ji. 
Ngan. 

Période inconnue. 

Kao lien, régnait en 403 



et vécut plus d'un 

siècle. 
^i%.Kao Yun^ petit-fils de 

Kao-lien. 
52e. Kao Ngan, fils de Kao 

Yun. 
548.ii:ao Yen, fils de Kao 

Ngan. 
558. Kao Tching, fils de Kao 

Yen. 
Kao Yang, 

591. Kao Tang, fils de Kao 
Tching. 

Kao Youen, fils de Kao 
Tang, régnait en 598- 
614. 

Kao Wouy fils de Kao 
Youen. 

Kao Tsang, neveu de 
Kao Wou, régnait en 
643, mourut en 682. 

Autre dynastie. 
930- 933. Wang Kien. 

7. 



78 



ETHNOGRAPHIE DE LA COREE 



9i5,Wang Wou, fils du pré- 
cédent. 
948. Wang Tchao, fils du 

précédeut, 
Wang Tcheou, fils du 

précédent. 
m. Wang Tchi, frère du 

précédent. 
1010. Wang Soung, frère du 

précédent. 

Wang Sun^ frère du 

précédent. 
1046. Wang Kin, fils du pré- 
cédent. 
1083. Wan^ Hoeï, fils du 

précédent. 
1083. Wan^r Hiun, fils du 

précédent. 
1083. Wang Yun, frère cadet 

du précédent. 
\QSl.Wang Yao, fils du 

précédent. 

Wang Young. 
1105. Wang Yu. 
ii22, Wang Kiaï\ fils du 

précédent. 
iUe.Wang Bien, fils du 

précédent. 
i no. Wang Hao, frère du 

précédent. 



1198. Wan^r Tso, Frère du 

précédent. 
1204. Wang Ing, fils du pré 

cèdent. 
1213. Wang Tche, 
1260. Wan^r Tien, fils du 

précédent. 
1274. Wang Tching, fils du 

précédent. 

Wang Tchun, régnait 

en 1278. 

Wang Kiu, régnait en 

1297. 
1304. Wang Youeny fils du 

précédent. 
1313. Wang Cheou, fils du 

précédent. 
1332. Tching-kuen, fils du 

précédent. 

Autre dynastie. 

Tan. 

Fang-youen, fils du 

précédent. 

Tao, fils du précédent. 
Li-seng, régnait en 

1592. 
Famille Li. 
Li'toungj régnait en 

1720. 



III. — Qnelqnes dates des annales de la Corée 

TEMPS ANTÉRIEURS A NOTRE ÈRE 

403 à 222. La Corée devient une dépendance du royaume 
fondé par les Yen, au nord de la province actuelle de 



j 



DATES DES ANNALES DE LA COREE id 

Tchih-li. Plus tard, un certain Weï-man se fait roi de 

Tsyô-sen, qui forme un état distinct. 
Vers 256. Tchun se proclame roi du Tsyô-fKn, 
225. Weï-man détrône par trahison Tchun et devient roi 

à sa place. Il établit sa capitale à Wang-hien, 
128. Nan liu, prince de Wef, reconnaît la suzeraineté 

de la Chine et demande à être rattaché au gouverne- 
ment du LiaO'toung, 
112. Yeou-kiu, petit-fils de Weï-man, règne sur le Tsyô-sen, 
108. Le Tsyô-sen est incorporé à la Chine et forme les 

quatre gouvernements de Tchin-fan^ de Ling-tun, de 

Loh-lang et de Hiouen-tou, 
86-73. Les quatre provinces chinoises de Corée sont 

réduites & deux : celles de Lo-lang et de Hiouen-tou. 

31. (Époque d'Auguste). Le Liao^toung comprend à cette 
époque l'ancien pays de Fou-yu et s'étend jusqu'au 
territoire des Ma-han, 

TEMPS POSTÉRIEURS A NOTRB ÈRE. 

12. Les Coréens sont battus par l'empereur de Chine 
Sin-mang, et leur prince est déclaré déchu du trône. 

32. La royauté est rétablie en Corée par Kouang-won-ii, 
empereur de Chine. Le prince de Kao-kiu-li lui envoie 
une ambassade. 

49. Incursions des Coréens sur les frontières de la Chine. 

50. Le roi de Fou-yu envoie des présents à la cour de 
Chine. 

105. Nouvelles incursions des Coréens sur le territoire de 
Liao^toung. 

111. Koung, roi de Kao-kiu-liy envoie une ambassade en 
Chine. 

112. Le roi de Fou-yu envahit la province de Lo-lang et 
met tout & feu et à sang. 

116. (Époque de Trajan). La Corée est alors divisée en 
trois états, dont le plus étendu est celui de Kao»kiuli 
au nord ; les deux autres sout le royaume de Pàïk'-iss 
au sud-ouest, et celui de Sin-ra au sud-^st. 



80 



ETHNOGRAPHIE DE LA COREE 



120. Incursions des Coréens dans le pays de Liao-toung. 
120. Le roi de Fou-yu fait sa soumission à la Chine et 

envoie son fils Ou-tcheou-taï offrir des présents à 

l'empereur. 



Jj a Corée ^ . z*^ ^^ 




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FiG. 7. — Première carte. 

136. Le roi de Fou-yu se rend en personne à la cour de 

Chine. 
162. Ambassade du roi de Fou-yu en Chine. 
161. Invasion du Hiouen-lou par le roi de Fou-yu, qui 

est vaioca par les Chinois. 



J 



DATES DES ANNALES DE LA CORÉE 



81 



169. Peh-koUy roi de Ck)rée, ravage le Liao-toung. Ce 
prince meurt, laissant deux fils, Pa-ki et l-i-mo. Le 
dernier est élu roi par le peuple; mais Pa-ki réunit une 



Z/à Corée 

« l tooaut Mtt tonmieks 
h 




*>r»'" 






FiG. 8. — Deuxième carte. 



troupe de partisans et fait la guerre à son frère I-i-mo. 
175. Le roi de Fou-yu se soumet à l'empereur de Chine 

Ling-li, 
200. L'impératrice japonaise Zin-gu se rend dans le pays 

de Sin-ra, dont elle défait les troupes. Le roi de ce 



Si ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

pays est condamné à se reconnaître vassal et tributaire 

da Japon. 
209. Pa-ki est vaincu par I-i-mo. 
238. Weï-koung, fils à^I-i-mo^ règne eu Coréa. 
242. Invasion? des Coréens sur le territoire de Liao-toung. 

246. Les Coréens sont battus par les Chinois et font leur 
soumission. 

247. Les rois de Pàîk-tse et de Sin-ra envoient des am- 
bassadeurs au Japon pour y offrir leur tribut. 

260. Les Japonais s'emparent d'une grande partie de la 
Corée, dont ils occupent le sud et l'ouest. Une faible 
portion du Kao-kiu-li parvient seule à conserver son 
indépendance, ainsi que les territoires de Fouyu, de 
WoU'tsiuBin nord, et le pays des barbares Weï-mehàiYe9t. 

276. Les rois de Ko-raïy de Pàïk-tsey de Siri'ra et de 
Mimana envoient leur tribut à la cour du Japon. 

280-281. Une ambassade du pays des San-kan se rend 
près de l'empereur Wou-ti, de la dynastie des Tsin. 

280-290. Trois ambassades successives des Chin-han 
viennent apporter des présents à la cour de Chine. 

283. Le pays de Pàïk-tse envoie, comme tribut, des cou- 
turières au Japon. 

284. Le pays de Pàïk-tse envoie, comme tribut, un beau 
cheval à la cour du Japon. 

285. Le lettré Wa-m, du royaume de Pàïk-tse, se rend 
au Japon où il apporte le Lun-yu ou Livr« des Discus- 
sions philosophiques de Confucius et le Tsien-tse-u-en 
ou Livre classique élémentaire des Mille mots. 

291. Nouvelle ambassade des San-kan à la cour de Chiné. 
297. Le royaume de Korat envoie un ambassadeur au 

Japon. 
307-312. Les territoires de Lo-lang et de Hiouen-tou sont 

restitués au royaume de Kao-li, 
319. Mort dfc Ye-fo-li, l'un des princes souverains de la 

presqu'île coréenne. 
324. Le royaume de Ko-rat envoie des boucliers de fer en 

tribut au Japon. 



J 



DATES DES ANNALES DE LA CORÉE 83 

329. Le roi de Sin^ra, n'ayant pas apporté le tribut à la 
cour du Japon, celle-ci lui envoie un ambassadeur 
pour le réprimander. 
A la fin de la dynastie des Han (m» siècle de notre 

ère), un bomme appelé Â'ao, originaire du pays de Fou- 

yUy s'empare de la Ck)rée, à laquelle il donne le nom 

chinois de Kao-li ou Kao-kiu-li, 

342. Kao-tcho, roi de Kao-kin-li, est battu par Mou-young- 
hoang ; mais son petit-fils reprend possession de ses 
étals et établit sa capitale à PHng-jang (autre nom de 
Wang-hièn^ ancienne capitale des rois du Tcho-sèn). 
II divise ses états en huit circonscriptions ou cercles {tô) : 

Au milieu, province King-ki, ou royale. 

A l'est, — Kiang-youen, pays des Weï-meh, 

A l'ouest, — Hoang 'haï, pays des anciens 

Tchao-sièn et des Ma-han. 
Au sud, province Tsiouen-io, pays des Pièn-han. 
Au sud, — King-changf pays des Chin-han. 

Au sud-ouest, — Tchoung-tsing, pays des Ma-han. 
Au nord-est, — Hiang-king^ pays primitif des 

Kao^kiu-li. 
Au nord-ouest — P'ing-ngan, ancien pays de Tchao- 

sien. 

405-418. Ambassade de Kao-lien, roi de Kao-kiu-li, à la 
cour de Chine. L'empereur le reconnaît roi de KaO'li 
et prince de Lo-lang, 

414. L'empereur du Japon étant tombé malade fait de- 
mander un médecin dans le pays de Sin-ra, 

430. KaO'lien envoie un tribut à l'empereur de Chine 
Wen-tij de la dynastie des Soung. 

465. Des troupes viennent du Japon pour combattre celles 
du pays de Sin-ra. 

475. Le royaume de Ko-rat détruit (en partie ?) celui de 
Pàtk-tse, 

417. Les princes de Ko raï et de Sin-ra vont rendre hom- 
mage à la cour de Chine. 



84 ETHNOGRAPHIE DE LA CORÉE 

493. Le Japon envoie des ambassadeurs au Ko-raï pour 
lui demander des artisans. 

494. Kao-yurit petit-fils de Kao-lien^ roi de Corée, envoie 
le tribut à la cour des \Veï\ et est reconnu par eux. 

504. Le royaume de Pàïktse envoie le tribut à la cour du 
Japon (Cf. à la date 475). 

512. Une ambassade japonaise arrive dans le royaume de 
Pàïk-tse, Elle en revient avec des lettrés de ce pays et 
les. livres sacrés de la Chine. 

526. A'ao-'an, fils de Kao-yun, règne en Corée. 

543. Le Pàïk-tse offre à l'état de Fou-nan des objets pré- 
cieux (litt. des richesses et des hommes). 

546. Le Japon fait présent au Païk-tse de beaux chevaux 
et do vaisseaux de guerre. 

548. Kao-yeriy fils de Kao^'an^ règne en Corée. 

550. KaO'tching, roi de Corée, envoie des présents à la 
cour chinoise des Tsi. 

551. Le Japon envoie mille mesures de froment au pays 
de Pàïk-tse, 

552. Le royaume de Pàïk-tse envoie les images et les 
livres sacrés du bouddhisme au Japon, après quoi une 
épidémie pestilentielle se"déclarc dans ce dernier pays. 

553. Le Païk-tse envoie au Japon des médecins, des sor- 
ciers, des astronomes, des mathématiciens et d'autres 
lettrés. 

562. Le roi de Sin-ra détruit le royaume Ae Mimana, 

563. Oho-domo-no Saké-hiko va combattre le Koraï dont 
il défait les troupes. 

570. Une ambassade du Ko-raï arrive au Japon. 

530. Le Sin-ra envoie un tribut au Japon et sollicite la 

paix : ce tribut est refusé. 
582. Le Sin-ra envoie (de nouveau) un tribut au Japon 

et sollicite la paix : il est de nouveau refusé. 
587. Pao-youen est reconnu par la Chine prince régnant 

du Tchao sien, 
597. Kaoiang, fils de Kao-tching, règne en Corée; il 

reçoit l'investiture de l'empereur de Chine. Cette même 



APPENDICES 



85 



e'Ji 



jPf 



année, le roi de Pdik-tse envoie son fils au Japon pour 
offrir le tribut. 
' o98. Kao-yoïièn, fils de Kao-tang^ s'allie aux Tartares et 
envahit le pays de Liao-toung, 



Là Corée 






Jt T<n' Âjui samà 
ISft, 



CHINE 




Mer Jaune ]3 . '"VkS'^ 



\V». 




-^t/fc 



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Fro. 9. — Troisième carte. 

602. Le roi de Païk-lse envoie en présent à la cour du 
Japon divers ouvrages chinois, notampient un traité 
d'astronomie et un calendrier. 

610. Les états de Sin-ra et de Jin^na envoient le tribut 
au Japon. 

ETUX. DE LA COnÉE. 8 



S6 ETHNOORAPBIE DE LA CORÉE 

611. L'empereur de Chine Yang-ti envahit le Kao-li. 

618. Le roi de Ko-raï envoie le tribut au Japon. 

618-627. Youeriy roi de KaoM, demande aux Chinois que 
la doctrine des tao-sse soit introduite dans son royaume. 

621. Ambassade de Youen, roi de Kao-li, à la cour de 
Chine. L'empereur Kao-tsou lui envoie des instituteurs 
et des livres taosséistes. — Le taosséisme obtient un 
grand succès en Cor^e où il l'emporte sur le boud- 
dhisme. 

623. Le Japon attaque le pays de Sin-ra et le soumet. 

645. Expédition de Taï-tsoun^f empereur de Chine, contre 
la Corée. Les (Minois s'emparent de la capitale du Liao 
ioung, 

653. Le Païk-tse et le Sin-ra envoient le tribut au Japon 
pour solliciter la paix. 

662. Les Chinois portent leurs armes contre le pays de 
Païk'tse qu'ils pacifient Tannée suivante. 

663. Le Japon attaque le Sin-ra, mais il ne parvient pas 
à le soumettre. 

930-933. Wang'kieriy monte sur le trône de la famille de 
Kao et envoie une ambassade en Chine. Il est reconnu 
roi du KaO'li. 

962. Wang^tchaOj roi de Kao-li, envoie le tribut à la 
Chine. 

982. Mort de Wang-tcheou, fils et successeur de Wang-' 
tchaOt roi de Kao-li. Son frère cadet Wang-tchi lui 
succède. Ce prince demande en Chine les neuf King, 
afin de répandre la doctrine de Confucius dans son 
royaume. 

1083, Mort de Wang-fioéi, roi de Kao-li, 11 avait régné 
38 ans. 




INDEX ANALYTIQUE 



87 



INDEX ANALYTIQUE 



Agriculture, 22. |i Voy. 
Pomme déterre, Riz, Sé- 
riculture, Tabac. 

AïnOy indigènes de l'Ex- 
trême-Orient, 45. 

Alphabet coréen, 60. 

Amanat royaume, 37. 

Ame. (Essor de)!', 35. 

Amherst (iles), 11. 

Anthropologie. Types co- 
réens, 41. 

Ap-lokkanQf fleuve, 8. 

Archipel de Corée, 11. 

Arts. Il Voy. Musique. 

Astronomie, 32. || Voy. 
Étoiles. 

Auckland (Mont), 10. 

Bonzes célèbres, 63. 

Boucherie (animaux de), 24. 

Bouchers. (Caste des), 52. 

Bouddhisme, 53, 64. 

Broughton (baie de), 11. 

Castes, 52. 

Cerfs (lie des), il. 

Chin^ royaume, 32. 

Chin-han^ peuple, 34. 

Chronologie.— Du Fou-yu. 
76;— du Hak-sai, 76; — 



du Sinra, 76 ; — du Kao- 
li, 77. 

Ciel (culte du génie du), 33. 

Code de lois, 28. 

Commerce, 55. 

Communisme, 53. 

Concubines légales, 50. 

Confucéisme, 48. 

Costume. || Voy. Habille- 
ment. 

Criminalité, 28,49, 51. 

Cuivre, 22. 

Cultures, 22. 

Dictionnaire coréen, 71 

Dualisme, philosophie, 48. 

Écriture coréenne, 60. 

Esclaves, 52. 

Étoiles. Culte des —, 53. 

Famille. Condition de la — , 
chez les Coréens, 49. 

Faune, 2'f. 

Femmes servant k payer 
le tribut, 31; — de se- 
cond rang, 50. 

Femmes. Condition des —, 
51. Il Voy. Polygamie. 

Forêts, 22. 

Foung-pien'mierij village, 6. 



88 



INDEX ANxLYTIQUE 



Fou-yUt royaume, 30, 

Funérailles, 35. || Voy. Tu- 
mulus. 

Grammaire coréenne, 67,72. 

Grottes (Habitants des), 32. 

Gynécée, 51. 

Habillement. — des Ma- 
ban, 34. 

Hall (îles de), 11. 

Hamel (Hendrik). Sa narra- 
tion d'un séjour en Co- 
rée, 9. 

Ilatit nation, 32. 

Han-kang, fleuve, 9. 

Hiao, doctrine morale, 49. 

Hide-yosi, Conquête japo- 
naise de la Corée, 40. 

Iles de la Corée. Liste al- 
phabétique, 12. 

I leoUy peuple, 30. 

Inde. L'écriture de T—, in- 
troduite en Corée, 63. 

Industrie, 55. || Voy. Agri- 
culture, Marine, Pèche, 
Pinceaux, Sériculture. 

Instruction publique, 54. || 
Voy. Littérature. 

Jin-na, état de l'ancienne 
Corée, 39. 

Jin-seng, 23. 

Joh*choui (l'Amour), fleuve, 
30. 

Kaï-tcheou (merde), 14. 

Kan, Il Voy. San-kan. 

KaOf roi de Corée, 26. 

KaO'li, 26. 

Kao-kiu-li, 31. 



Kau-rai^ 26. 

King-youen-ting , auberge» 
19. 

Ki'tsze, prince, 2S. 

Koryé, 26. 

Langue coréenne, 66. 

Langue. — des Mahan, 33. 
— des Sin-lo, 35. 

Lao-tsze juge le code de 
Ki-tsze, 29. 

Lindsey (île), ses ho 
11, 33. 

Linguistique. || Voy. Al- 
phabet . Dictionnaire , 
Grammaire, Langue, Lit- 
térature. 

Lis comestible, 23. 

Littérature coréenne, 66. 

Louh-taOy île, 11. 

Luxe, 55. 

Ma-han^ peuple, 33. 

Maladies, 47. 

Marine, 57. 

Ma-rang, île, 11. 

Métaux, 21, 22. 

Mimana, royaume, 37. 

Mœurs. || Voyez Castes, 
Communisme, Costume, 
Criminalité, Esclaves, Fa- 
mille, Femmes, Funé- 
railles, Habillement, Ins- 
truction, Luxe, Noblesse, 
Polygamie, Propriété, Re- 
ligion, Sobriété, Ta- 
touage, Tribunaux. 

Mort (peine de), 49. || Vqy. 
Criminalité. 



INDEX ANALYUQUE 



89 



Morts (Exhumation des), 
31. II Voyez FuDérailles. 
Musique, 34. 

Nag-tongkang, fleuve, 9. 
Navires, 57. 
NieoU'Sin-siu , lie, 14. 
Noblesse, 52. 
Oang, dynaslie. 63. 
Oiseau. Symbole de Tâme, 

^, écriture, 62. 
21. 
Ortie blancD^, 23. 
O-iai-sarij montagne, 9. 
Paï-choui, fleuve, 9. 
Paï'Syou, fleuve, 28. 
Païk'San, montagne, 7. 
Paik'tô'san, montagne, 7. 
Paik-kang^ fleuve, 9. 
Pêche, 25. 
Peh-choiii-chanf montagne. 

16. 
Pem -ya- hâta , violation 

d'une loi, 51. 
Philosophie. || Voy. Confu- 

céisme. Dualisme, ffiaOt 

Taossëisme. 
Pfen-e^in, peuple, 34. 
Pien-harty peuple, 34. 
Pi'ini-hou, impératrice, 38. 
Pinceaux (fabrication de). 

24. 
Polygamie. 50. fl Voyez 

Femmes. 
Pommes de terre, 23. 
Population de la Corée, 47, 

75. 



Postes, 58. 

Propriété foncière, 53. 

Pyœng-jangy capitale, 28 . 

Quelpaërt, île, 10. 

Religion, 53. || Voyez Ame, 
Bouddhisme , Confu - 
céisme. Étoiles, Sacri- 
fices, Soleil, Taosséisme. 

Riz, 22. 

Sacrifice au Ciel, 31. 

Salines, 22. 

San-haUf confédération, 32. 

San-Ao-Aten, district, 14. 

San'ka7i, Monnaie des — ,56. 

San-karij triarchie, 37. ', 

Sehesoure] ile, 10. 

Sériculture, 25, 32, 

Sien^pif 36. 

Sin-lo, peuple, 34. 

Sobriété, 46. 

Soie. La — est prohibée, 55. 

Soleil. Culte du—, 53. 

Sou-tchin, peuple, 30. 

Syei'tsong'i, inventeur de 
l'écriture coréenne, 63. 

Syo-paik-sarit montagne, 7. 

Syœn-pi, peuple, 28. 

Tabac, 23. 

Taï-tong kang, fleuve, 8. 

Take-sima, île. 12. . 

Tarit prince coréen, sa ré- 
sidence, 16. 

Tan-kiu?i, prince du San- 
tal, 27. 

Tan-mouh, arbre de San- 
tal, 27. 

Taosséisme, 86^* 



90 



INDEX ANALYTIQUE 



Tatouage, 34, 35. 
Tchang-tchouaî , titre de 

chef iudépeadant, 31. 
TeAflo-nen, 27. 
Tcheou-hou, peuple, 33. 
Tcheou Wen-wang^ roi de 

Paik-tse, 10. 
Tchin-lOt ile, 10. 
Tète (Compression de )a),35. 
ro-/i (roi de). 30. 
Tou-man-kang, rivière, 8. 
Toung-i^ barbares, 30. 
Tribunaux, 51. 
Tribut payé en femUies, 31. 
rrm-m, lie, 10. 
Tsing-tcheou (mer de), 18. 
Tsyangpaik-san^ montagne 

7. 



I Tsyau^en, 27. 

Tsyen-4sa-4nengf livre co- 
réen, 69. 

Ts^gcfn-san-kouk, fie, 12. 

Tsze-gun-cherif Ilot, 13. 

Tumulus, 33. || Voy. Fu- 
I nèrailles. 

Types coréens, 41. 

Uimak, chef des Huns, 29. 

Vers à soie, 25, 32. 

yVau-sin, empereur, 39. 
; Weî-mekt peuple, 29, 32. 
' Uo-/*se,. peuple, 29. 
' WoU'tsiUy peuple, 31. 
! Yeh lao-sse^ couvent, 13. 
, Ycou-kin, prince, 23. 
, Zin-gUf impératrice, 38. 






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