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Full text of "Les dauphins longirostres du boldérien (miocène supérieur) des environs d'Anvers"

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| EXTRAIT DES MÉMOIRES 
| MUSÉE ROYAL D'HISTOIRE NATURELLE DE BELGIQUE 
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DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


(MIOCENE SUPERIEUR) 


DES. ENMVMIR@NS: D’ANVERS 


PAR 


O0. ABEL 


Docreur EN PHILOSOPHIE, 
Assıstant A L'Insrirur [. R. GEOLOGIQUE D’ÄUTRICHE, A VIENNE 


ANNÉE 1901 


BRUXELLES 
POLLEUNIS & CEUTERICK, IMPRIMEURS 


37, RUE DES URSULINES, 37 


EXTRAIT DES MÉMOIRES 


MUSÉE ROYAL D'HISTOIRE NATURELLE DE BELGIQUE 


DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


(MIOCENE SUPERIEUR) 


DES ENVIRONS D’ANVERS 


ANNÉE 1901 


BRUXELLES 


POLLEUNIS & CEUTERICK, IMPRIMEURS 


NOV 20 1986 


TABLE DES MATIÈRES 


INTRODUCTION . 


OBSERVATIONS SUR LA PHYLOGENIE DES ODONTOCÈTES 
— LA DENTITION, EN GÉNÉRAL . 


— Zeuglodon, Owen, 1839 . 
— Squalodon, Grateloup, 1840 


Du 


3. — Saurodelphis, Burmeister, 1891 
4. — Phocena, Cuvier, 1817 . 
5. — Eurhinodelphis, du Bus, 1867. 


II. — LA DENTITION DES PREMAXILLAIRES 


III. — L’ARMURE DERMIQUE 


4. — Delphinopsis Freyeri, Müller . 
2. — Zeuglodon cetoides, Owen 
IV. — CARACTERES GÉNÉRAUX DU CRANE . 


LE GISEMENT DES CETACES DES ENVIRONS D’ANVERS 


DESCRIPTION DES CRANES DES DAUPHINS LONGIROSTRES D’ANVERS 


I. — CYRTODELPHIS SULCATUS, Gervais, 1853. 
1. — Caractères du genre . 
9%. — Caractères de l’espèce 


. — Description des individus. 


Individu I 
Individu II 
Individu III 
Individu IV 
Individu V 
Individu VI 
Individu VII 


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PAGES 


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TABLE DES MATIERES 
II. — EURHINODELPHIS COCHETEUNI, du Bus, 1867. 
4. — Caracteres du genre . 
9%. — Caractères de l’espece 
4. — Susmaxillaire. 
9. — Prémaxillaire. 
‘3. — Nasal . 
4. — Frontal. 
De nealer 
6. — Interpariétal . 
7. — Parietal 
8. — Squamosal . : ; © G À 5 a 5 
9. — Susoccipital . & 5 A 
40. — Exoccipital 
44. — Vomer. : B : L 
42. — Mésethmoïde et Présphénoïde 
13. — Basisphénoïde et Basioccipital . 
44. — Alisphénoïde . 
45. — Orbilosphénoïde 
16. — Palatin. 
47. — Pterygoide 
48. — Mandibule 
3. — Description des individus. 
Individu I. : 6 : : : : © 2 6 o e e 6 


Individu I 

Individu II 

Individu IV 

Individu V 

Individu VI 

Individu VII 

Individu VIII 

Individu IX 

Individu X 

Individu XI . 

Individu XII .… 

Individu XIII 

Individu XIV . E ä 5 : 0 : + . : $ : = 
Individu XV . : : 5 A A e A E : 5 À : 


INTRODUCTION 


A la suite de la publication de mon Mémoire sur les Platanistides du Bassin de 
Vienne (!), j'ai reçu, l'automne dernier, de la Direction du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique, l'offre, si honorable pour moi, d'entreprendre l'étude approfondie des riches 
collections de Dauphins longirostres du Boldérien des environs d'Anvers conservées dans 
l'Établissement. 

Ayant accepté cette mission, je viens, aujourd’hui, faire connaître la première partie 
des résultats de mes recherches, par la description du crâne de Cyrtodelphis sulcatus, 
P. Gervais, et par celle du crâne d’Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. 

En tout, les crânes, plus ou moins complets, de quarante individus, environ, ont été 
examinés. 

Ils n'avaient encore été décrits que sommairement, et en partie, par le vicomte du Bus 
de Ghisignies (?), qui en provoqua la réunion et en assura la préservation, lorsqu'il était 
Directeur du Musée. 

Quelques-uns de ces crânes furent figures, par P. Gervais et P. J. Van Beneden (°) 
(sous les noms d’Eurhinodelphis Cocheteuxi, Eurhinodelphis longirostris, Priscodelphinus 
productus et Platydelphis canaliculatus), mais les figures en question laissent à désirer 
sous le rapport de la clarté, et, entr'autres choses, on ne saurait y retrouver plusieurs des 
caractères les plus importants. 

Dans l'élaboration de ces matériaux, j'ai joui de l'appui le plus eflicace de la part de 
la Direction de l’Etablissement, qui ne se borna pas à me faire profiter de sa longue expé- 
rience, mais qui assura, dans la plus large mesure, le succès de mes investigations, en 
permettant à M. Louis Dollo, Conservateur au Musée, de se mettre à ma disposition, ce 


(1) O. Age. Untersuchungen über die fossilen Platanistiden des Wiener Beckens. DENKSCHRIFT. D. K. AKAD. D. 
Wiss. Wien, 1899. Vol. LXVIIT, p. 839. 

(2) B. vu Bus. Sur quelques Mammifères du crag d'Anvers. Purr. Acan. roy. Bere. 1867. Vol. XXIV, p. 568. 

— B. ou Bus. Mammifères nouveaux du erag @ Anvers. Bu. Acan. Roy. Bere. 1872. Vol. XXXIV, p. 491. 

(2) P. J. Van Benevex et P. Gervais, Ostéographie des Célacés vivants et fossiles. Paris, 1880. Pl. LVIII. 


2 


2 


ô O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


que M. Dollo fit avec un empressement et un dévouement dont je ne puis assez lui 
témoigner ma gratitude. Il m'aurait été impossible de conduire mon travail à bonne fin 
dans le temps, très mesuré, de mon séjour à Bruxelles si cet éminent paléontologiste ne 
s'était constamment tenu à mes côtés. Il m'a obligeamment aidé de ses conseils, et a, 
notamment, appelé mon attention sur l'importance des Cétacés ziphioides pour les études 
auxquelles je me livrais. Il m'a procuré, également, au moment opportun, toute la biblio- 
graphie, et m'a épargné ainsi des instants précieux. Il a encore collaboré à la préparation, 
à la composition et à la correction des planches de ce mémoire. Enfin, il a dirigé la 
traduction et l'impression du texte. 

Afin de compléter mes observations et d'arriver, alors, à des conclusions plus géné- 
rales, je me suis rendu à Haarlem, en quittant Bruxelles. Là, grâce à l'autorisation de 
M. le Professeur Eugène Dubois, j'ai examiné les célèbres restes de Zeuglodon, ce qui m’a 
donné une connaissance plus parfaite de la carapace du fameux Archéocète. Par l'entremise 
du savant Conservateur des collections paléontologiques du Musée Teyler, j'ai obtenu, en 
outre, sept excellentes photographies (avec leurs négatifs) des plaques de l’armure 
dermique du Cétacé de l'Alabama. Je suis heureux de signaler, en cet endroit, la libéralité 
de M. le Professeur Dubois et des Directeurs de la fondation Teyler, et de leur offrir mes 
sincères remerciements. 

Je suis aussi très reconnaissant à M. le Professeur G. Capellini, de l’Université 
de Bologne, de ce qu'il a bien voulu me permettre, de la manière la plus aimable, 
d'étudier les belles collections de Cétacés de son Musée géologique, et de la complaisance 
avec laquelle il m'a donné les explications désirées sur les pièces les plus intéressantes. 
De même, pour M. le Professeur P. Longhi, de l'Ecole polytechnique de Padoue. 


Vienne, le 15 janvier 1901. 


OBSERVATIONS 


SUR LA 


PHYLOGENIE DES ODONTOCETES 


l. — LA DENTITION, EN GENERAL 


Nous avons vu paraître, dans ces dernières années, tout une série de travaux ayant 
pour objet l’origine de la dentition des Cétacés. Max Weber (') et W. Kükenthal (?), 
notamment, ont, par leurs recherches sur le développement des dents chez les Odontocètes 
et chez les Mystycètes, jeté une lumière inattendue sur le sujet qui nous occupe, et 
nous ont rapprochés beaucoup de la solution du problème de l'origine des Cétacés et 
de la position phylogénique de leurs diverses formes. 

Les caractères remarquables de la dentition d’Eurhinodelphis m'ont conduit à 
examiner, personnellement, la question de plus près, et je crois être en état, aujourd’hui, 
de combler, par des documents paléontologiques, quelques unes des lacunes laissées par 
les études embryologiques. 

C'est un fait établi, actuellement, que les Odontocètes homodontes et polyodontes 
proviennent d'Odontocètes hétérodontes et oligodontes. Les Cétacés géologiquement les 
plus anciens, Zeuglodon et Squalodon en particulier, sont des Hétérodontes typiques, 
tandis que les Odontocètes homodontes appartiennent à des époques plus récentes de 
l'Histoire de la Terre. Des opinions telles que celles de O. C. Marsh (°), qui regardent 


G) M. Wegen. Studien über Säugethiere. Ein Beitrag zur Frage nach dem Ursprung der Cetaceen. Iéna, 1886. 

(2) W. Kürestuar. Einige Bemerkungen über die Säugethierbezahnung. ANATOMISCHER ANZEIGER. 1891, p. 466. 

— W. Küentuar. Ueber den Ursprung und die Entwicklung der Süugethierzähne. JENAISCHE ZEITSCHR. F. Menic. 
u. Narturw. 1899, p. 469. 

— W. KüxenrHaz. Vergleichend-anatomische und entwickelungsgeschichtliche Untersuchungen an W'althieren. 
II. Theil. DEnkscHR. D. MED. NATURW. GES. z. Jena. 1893. Vol. LIT. 

(2) ©. C. Marsn. Introduction and Succession of Vertebrate Life in America. Proc. Amer. Assoc Apv. Sc. 
(Nashville). 1877. 


8 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


les Odontocètes homodontes comme montrant l'état primitif conique des dents des 
Mammifères, et les Odontocètes hétérodontes (à l'exception de Zeuglodon) comme les 
plus spécialisés, ont été écartées depuis longtemps ('), de sorte qu'il n’est pas nécessaire 
d'en tenir compte ici. 


1. — Zeuglodon, Owen, 1839. 


Le type d'Odontocète le plus ancien est représenté par le genre éocène Zeuglodon. 
L'idée que cet animal appartiendrait aux Pinnipedes, idée qui a été récemment mise en 
avant par d’Arcy W. Thompson (?), a été réfutée d’une manière détaillée par W. Dames (?). 
Le développement normal des Nasaux, des Frontaux et des Pariétaux rapproche certai- 
nement Zeuglodon des Mammifères terrestres, mais déjà commence ici la transformation et 
l'allongement du museau en un véritable rostre. En outre, d’indiscutables adaptations 
à la vie aquatique se montrent aussi : les extrémités sont raccourcies, la caisse tympanique 
est bien développée; enfin, l'existence d'une nageoire dorsale pourvue d’une armure 
dermique prouve même que l'adaptation à la vie aquatique était très avancée. 

Dans la dentition, il y a, pourtant, encore un très grand contraste entre Zeuglodon 
et les Odontocètes plus récents. Zeuglodon est typiquement hétérodonte et oligodonte. 


1 8.1.5 .. 
La formule dentaire est: pour Zeuglodon brachyspondylus, <=; pour Zeuglodon Osiris 


1 3 
= (#). D'après Dames (5), on remarque cependant déjà une tendance vers l'Homodontie 
et la Polyodontie. L’utilité d'une dentition homodonte à dents nombreuses pour les 
Vertébrés marins carnivores est évidente : tandis que, chez les Mammifères terrestres, 
les dents de devant ont pour fonction de saisir, et celles de derrière, de triturer la nourri- 
ture, — chez les Mammifères marins « la proie est saisie et tuée par les dents, ou avalée 
vivante, mais en tout cas, elle n’est pas triturée ». (W. Dames, /. c., p. 212). 

« Le commencement de l'Homodontie », dit Dames, « se marque dans le fait que les 
Incisives et les Canines ont adopté la même forme et la même grandeur, et même, si 
l'interprétation, indiquée plus haut comme possible, de la dernière dent uniradiculée en 
qualité de première Prémolaire, était exacte, cette dent serait également déjà comprise 
dans l’uniformisation morphologique. En outre, les trois premières dents biradiculées sont 
à peu près pareilles entre elles, et aussi les trois dernières, et quoique, pour celles-ci, 
plusieurs caractères des Molaires des Mammifères terrestres soient encore retenus dans le 


() H. F. OsBorx. T'he Rise of the Mammalia in North America. Proc. Amer. Assoc. Apv. Sc. (Madison). 1893. 

(2) v’Arcr W. Tmomeson. On the Systematie Position of Zeuglodon. STUDIES FROM THE Museum OF ZO0LOGY, Univ. 
Cor. Dunper, 1890. 

(2) W. Danes. Ueber Zeuglodonten aus Ægypten. Par. An. Vol. V, 1894. 

(4) W. Dames, Z. c., p. 208. 

(6) W. “Dames, 7. c., p. 213. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 


© 


cingulum et dans l’épaississement antérieur, comme il a été expliqué plus haut, on ne peut 
pas nier, d'autre part, qu’elles sont déjà devenues très semblables aux dents qui les 
précèdent par la compression latérale et par les dentelures du bord supérieur, de sorte 
que toute la dentition ne présente, en définitive, que deux formes dentaires. > 

Par ce qui précède, nous voyons que les Incisives adoptent d’abord la forme de 
dents coniques unicuspides, donc le type des Canines, et quensuite, la distinction 
entre les Prémolaires et les Molaires tend à disparaître. Les Molaires ont conservé le type 
le plus primitif, tandis que dans la partie antérieure de la série dentaire la transformation 
est déjà plus avancée. 


2. Squalodon, Grateloup, 1840. 


Tandis que Zeuglodon se distingue encore, par beaucoup de caractères, des Odon- 
tocètes actuels si spécialisés, la transformation du crâne et de la dentition est bien plus 
accusée chez Squalodon. Tout d'abord, le recul des narines a eu lieu et, comme consé- 
quence, la métamorphose des Nasaux en petits os noduleux. Cependant, les Pariétaux ne 
sont pas encore refoulés sur le côté par le Susoccipital et par les os de la face, mais ils 
participent toujours, quoique sur une faible étendue seulement, à la composition du sommet 
du crâne, structure qui manque à presque tous les Odontocètes plus récents. 

Zittel (*) donne la formule dentaire suivante pour le genre Squalodon : 


Incis. 3. — Canin. 1. — Prem. 5-4. — Mol. 7. 


Incis. 3. — Canin. 1. — Prem. 4 — Mol. 7. 


Le nombre total des dents y est donc de 60 à 62, tandis que Zeuglodon ne possède 
que 36 à 44 dents. Le nombre des dents a, ainsi, presque doublé. Chez Squalodon, on peut 
donc déjà parler de Polyodontie. 

Nous avons vu comment, chez Zeuglodon, les Incisives et les Canines, d'une part, les 
Prémolaires et les Molaires, d'autre part, se sont développées en deux types dentaires 
différents, bien que les Prémolaires et les Molaires puissent encore être nettement distin- 
guées. Chez Squalodon, ce contraste entre les Prémolaires et les Molaires a disparu, Les 
Prémolaires ont pris la forme des Incisives et des Canines, modification qui parait déjà 
préparée chez Zeuglodon par la transformation des premières Prémolaires, et les Molaires 
sont absolument semblables entre elles. 

Dames (l. c., p. 217) insiste particulièrement sur ce que le type des Prémolaires 
chez Zeuglodon s'est transmis aux Molaires de Squalodon. « Ici se confirme donc, de la 


() K. A. v. Zirrec. Ueber Squalodon Bariensis aus Niederbayern. PALAEONTOGRAPHICA, Vol. XXIV, 1876-77, p. 243. 


10 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


manière la plus claire, que l'Homodontie progresse de devant derrière (fait déjà mentionné 
chez Zeuglodon), et de telle façon qu'en quelque sorte un groupe antérieur de dents lègue 
toujours ses caractères à celui qui le suit dans une forme géologiquement plus récente. » 
Chez Squalodon, par conséquent, J'Homodontie progresse aussi d'avant en arrière, et les 
dents de derrière ont conservé le plus longtemps le type primitif. 


3. — Saurodelphis, Burmeister, 1891. 


La lacune entre les Squalodontes, hétérodontes polyodontes typiques, et les Odontocètes 
homodontes polyodontes d'âge plus récent est comblée par une forme, qui n’a pas attiré 
l'attention autant qu'elle le méritait dans les études sur la dentition des Odontocètes. C’est 
le genre Saurodelphis, Burm., 1891 = Saurocetes, Burm., 1871 (nec Agass.) = Pontopla- 
nodes, Amegh., 1891. 

Ce genre se rapproche des Squalodontides dans la maniere dont les Parietaux parti- 
cipent à la composition du sommet du crâne. Ils sont intercalés entre les Frontaux et le 
Susoccipital sous forme d'une bande étroite, évasée, par devant, vers les Frontaux. Une 
autre ressemblance concerne les dents postérieures de la Mandibule, qui se terminent en 


Fic.1.— Saurodelphis argentinus, Burmeister. — 
Paranien (Pliocene). 


Fic.2. — Saurodelphis argentinus, Burmeister — 
Paranien (Pliocene). 


Localité : Parana (République Argentine).— D'après Localité: Parana (République Argentine).— D'après 


H. Burmeister (An. d. Mus. d. Buenos Aires. III. 1591. H. Burmeister (An. d. Mus. d. Buenos Aires. III. 1891. 
Pl. VILL. Fig. 7). — Grandeur naturelle. PI. VII. Fig. 8.) — Grandeur naturelle. 
Dent antérieure du Susmaxillaire. — Pour montrer Dernière dent mandibulaire. — Pour montrer le 


le caractère uniradiculé. caractère pluriradiculé. 


trois pointes radiciformes allongées, tandis que les dents antérieures sont uniradiculées. 


Chaque mâchoire supérieure a 17 dents, d’où il résulte que le nombre total des dents 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 11 


(soixante-huit) correspond presque à celui de Squalodon, puisque, chez ce dernier genre, il 
est de soixante-deux. 

Mais, tandis que l’Heterodontie est encore indiquée par la diversité des racines, la 
forme de la couronne est pareille pour toutes les dents. La couronne des dents antérieures 
est, toutefois, un peu plus comprimée et un peu plus allongée ; pourtant, elle est, comme celle 
des dents postérieures, conique, avec un épaississement, par derrière, à la base et avec 
une pointe recourbée en arrière, quoique ces caractères soient surtout très marqués dans 
les dents postérieures. 

La forme des alvéoles dans la partie antérieure de la mâchoire est, en outre, très 
remarquable. 

L’extrömite libre du rostre du crâne magnifiquement conservé a été très bien 
figurée par Burmeister. On y remarque, immédiatement, la singulière forme des alvéoles les 
plus antérieures de la mâchoire supérieure; elles ne sont pas, comme c’est ordinairement 
le cas chez les autres Odontocètes, rondes ou ovales, mais elles sont étranglées. Cette 


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Fi6. 3. — Saurodelphis argentinus, Burmeister. — Paranien (Pliocène). 


Localité : Parana (République Argentine). — D'après H. Burmeister (An. d. Mus. d. Buenos Aires. Ill. 


1891. Pl. VII. Fig. 2). — Echelle : 3. 
Extrémité libre du rostre, vue par la face inférieure. — Pour montrer les alvéoles en voie de division. 


forme provient de ce que l’alvéole ovale, allongée, s'est pincée au milieu; ceci se voit 
particulièrement bien à la première alvéole de la mâchoire supérieure droite. On peut 
suivre nettement cet étranglement des alvéoles jusqu’à la huitième; celles de derrière ont 
une forme ovale allongée, sans inflexion latérale. 

Si on considère une dent antérieure, on comprend aisément cette structure singulière. 
Sur la couronne, à peu près au milieu de chaque côté, se trouve une cannelure longitu- 
dinale, qui s’accuse vers la base. La racine est élargie, étirée en arrière en une pointe plus 
longue ; par devant, en une plus courte. 

On peut difficilement concevoir cette structure autrement que comme un commen- 
cement de division des dents antérieures, ce qui expliquerait la cannelure longitudinale sur 
le côté de la couronne, la tendance à la séparation de la racine en deux larges racines 
secondaires et la singulière forme étranglée des alvéoles. 

Mais ce mode de division ne correspond pas, cependant, aux résultats obtenus dans les 
recherches odontologiques de Kükenthal sur les Cétacés. Kükenthal a montré que l'Homo- 
dontie des Odontocètes provient : d’une part, de la division des molaires, et, d'autre part, 


12 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


du prolongement, en arrière, de la crête dentaire. Kükenthal trouva les preuves de ceci en 
particulier chez les Mysticètes, et, selon le savant professeur de Breslau, on peut voir 
également dans les « dents doubles », qui se rencontrent de temps à autre chez les Dauphins, 
les dernières traces d’une dentition primitivement hétérodonte. 

Or, chez Saurodelphis, nous sommes en présence d’un cas de division dentaire qui 
ne peut pas être ramené à la division de molaires jadis pluriradiculées, puisque cette 
division est limitée aux dents de l'extrémité antérieure de la mâchoire. 

On ne peut pas penser, non plus, à deux denis en voie de se souder. D'ailleurs, nous 
savons que les Odontocètes homodontes polyodontes proviennent d’Odontocetes hétéro- 
dontes oligodontes, et non l'inverse. La multiplication des dents (chez Pontoporia, par 
exemple) pourrait difficilement s'expliquer par la division des molaires et par le prolon- 
gement de la crête dentaire seulement. Non, cette multiplication tire probablement son 
origine de la division de dents uniradiculées chez tous les ancêtres des Odontocètes 
polyodontes. 

En tout cas, Saurodelphis argentinus, Burm. doit être considéré comme une forme 
intermédiaire entre les Odontocètes hétérodontes typiques et les Odontocètes homo- 
dontes typiques. On peut parler, ici, d'Hétérodontie par rapport à la différence entre 
les racines des dents de la partie antérieure et celles de la partie postérieure des mâchoires. 
L'Homodontie, elle, est indiquée par le caractère uniforme des couronnes dentaires. 


Il serait convenable de désigner la dentition de Saurodelphis comme pseudohomodonte 
et polyodonte. 


4. — Phocæna, Cuvier, 1817. 


La dentition du Marsouin, Phocæna communis, diffère considérablement de celle 
des autres genres de Delphinides. Neomeris phocænoides, seul, offre une grande 
ressemblance dans sa structure dentaire avec les espèces de Phocena, de même que 
ce type se rapproche aussi sous beaucoup d’autres rapports du Marsouin, et s’écarte 
des autres Odontocètes. 

Dans ces dernières années, Kükenthal a étudié, d'une manière approfondie, la dentition 
de Phocæna communis, et il a publié les très remarquables résultats de ses études (?). 

Des vingt-cinq dents enfoncées dans chaque demi-mächoire, Kükenthal trouva les 
dix-huit antérieures uniformément terminées en pointe, mais les sept postérieures 
étaient, par contre, arrondies, et quelques-unes avaient même deux ou trois tuber- 
cules distinctement visibles (?). Le spécimen examiné était un fœtus presque à terme. 


(1) W. KükenrHaL. Ueber den Ursprung und die Entwickelung der Säugethierzähne. JENAISCHE ZEITSCHRIFT. Vol. XX VI, 
1892, p. 469. 
(2) W. KükentHaL, 1. c.,p. 471. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 13 


La diversité des dents est, sans aucun doute, la dernière trace d'une dentition 
hétérodonte, jadis beaucoup plus prononcée, — qui était du même type que la dentition de 
Squalodon, — de sorte que, encore aujourd'hui, les dents antérieures sont uniradiculées 
et coniques, tandis que les postérieures se distinguent par une compression latérale, 
ainsi que par des pointes et par des dentelures accessoires. 

Kükenthal (') considère également les « dents doubles » comme des vestiges d'une 
dentition hétérodonte passée. 

Cet anatomiste a observé de belles « dents doubles », qui ne sont pas précisément 
rares parmi les Delphinides, chez Delphinus delphis, Delphinus major, dans cinq cränes 
de Prodelphinus doris, chez Prodelphinus obscurus, chez Prodelphinus microps, chez 
Prodelphinus attenuatus, chez Steno frontatus, dans trois cränes de Steno rostratus, 
chez Lagenorhynchus thicolea, chez Lagenorhynchus clanculus, chez Feresa intermedia, 
chez Tursiops tursio, chez Sotalia gadamu et chez Tursiops melis. Kükenthal ne les 
regarde, ni comme de simples variations individuelles non fixées, ni comme une 
disposition nouvelle en voie de s'établir, mais il les interprète comme le reste de 
la dentition hétérodonte, que possédaient normalement les plus anciens Odontocètes, 
tels que Zeuglodon ou Squalodon. 

Il y a, dans chaque moitié de la mâchoire supérieure de Phocena, vingt-cinq 
à trente et une dents, dont deux ou trois pour le Prémaxillaire, et les autres pour 
le Susmaxillaire ; la mâchoire inférieure compte un peu moins de dents, ordinairement 
vingt-deux ou vingt-trois. 

Phocæna doit donc être mentionné comme une forme polyodonte hétérodonte ; 
il en est de même pour le genre Neomeris, Gray, son proche parent. 


5. — Eurhinodelphis, du Bus, 1867. 


Nous avons, jusqu'à présent, appris à connaître, dans Zeuglodon, Squalodon et 
Phocæna, des types chez lesquels l'extrémité antérieure du rostre est formée par des 
Prémaxillaires qui portent plusieurs dents de chaque côté. 

Dans le Bolderien d'Anvers, on a trouvé une série d'Odontocètes qui ont également 
les Prémaxillaires excessivement allongés, de sorte qu'une grande partie de la moitié 
antérieure du museau est constituée par ces os. Mais une différence importante sépare ces 
Odontocètes de ceux précédemment décrits, et elle consiste en ce que Zeuglodon, Squalodon 
et Phocena sont, tous trois, hétérodontes, tandis qu'Eurhinodelphis est homodonte. 

Dans la mâchoire supérieure de celui-ci, il y a, à droite et à gauche, à peu près 


() W. Küxewrnaz. Vergleichend-anatomische und entwickelungsgeschichtliche Untersuchungen an Walthieren. 
DENKSCHRIFT. D. MED. NAT. GES. z. Jena. Vol. III, 1893, p. 419 à 422, et p. 387 et suiv. 


14 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


quarante dents, qui avaient une forme conique, pour autant qu'on peut en juger par le 
caractère des alvéoles et par la nature des quelques dents conservées, dents qui sont déjà 
entièrement du modèle de celles de Delphinus. Les racines sont simples, longues et pointues. 

Le Prémaxillaire est parcouru, comme nous le verrons plus loin d'une manière 
détaillée, par un sillon très étroit, ouvert vers le bas, qui rejoint en arrière la gouttière 
alvéolaire de la mâchoire supérieure et qui en forme la continuation antérieure immédiate, 
de même qu'il accompagne le canal dentaire, lequel se poursuit sur tout le rostre jusqu’à 
son extrémité libre. 

Mais le Prémaxillaire n'avait plus de dents, du moins implantées dans l'os même, 
puisque les bords du sillon, qui n'a en moyenne qu'un millimètre de large, sont parfai- 
tement rectilignes et ne permettent de reconnaître aucune trace d’alvéoles. 

Il serait difficile d'expliquer la présence d’un sillon en connexion avec le canal 
dentaire et l'absence de dents dans ce sillon, si l’on ne connaissait un Cétacé actuel, 
le Mesoplodon Grayi, qui offre les particularités suivantes dans sa dentition. 

Comme chez la plupart des Ziphiinæ, l'extrémité antérieure du rostre est formée, 
chez ce Mesoplodon, par les Prémaxillaires fortement étirés en avant. En outre, nous 
observons, ici, une profonde gouttière, qui commence dans la région préorbitaire, 
s'enfonce dans le Susmaxillaire et se dirige parallèlement à sa face externe, se prolongeant 
sur le Prémaxillaire, pour se terminer à l'extrémité antérieure du rostre. 

Cette gouttière est absolument dépourvue de dents et ses bords sont rectilignes sur le 
Susmaxillaire de Mesoplodon, exactement de la même manière que sur le Prémaxillaire 
d’Eurhinodelphis (Pl. II, fig. 8-9). 

Flower ('), qui a étudié le genre Mesoplodon d'une manière approfondie, nous a fait 
connaitre, par le cas du Mesoplodon Grayi, la signification des gouttieres de la mächoire 
supérieure. 

Dans la gencive de ce Mesoplodon se trouvent implantées un grand nombre de dents 
rudimentaires, très petites, dont la pointe seule dépasse, et qui ne sont pas en connexion 
avec la gouttiere du rostre (P]. II, fig. 9). 

Ceci prouve que les dents fonctionnelles étaient jadis plus nombreuses chez ce Meso- 
plodon, que les dents rudimentaires d'aujourd'hui furent, un jour, implantées dans une 
gouttière alvéolaire, comme chez les Delphinides ; et qu'avec la réduction progressive de 
la dentition, les dents cessèrent d’être enfoncées dans la mâchoire, mais restèrent 
implantées dans les gencives, pour finir, plus tard, par disparaître complètement. La 
gouttière alvéolaire a, cependant, été conservée, et les cloisons interalvéolaires ont, 
seules, disparu. 

Nous remarquons, en outre, chez le Mesoplodon Grayi, que les dents rudimentaires 


() W. H. Frower. Trans. Zoor. Soc. Lonpow. Vol. X, 1879, p. 415 et PI. 71, fig. 2, Pl. 72, fig. 2. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 15 


n’existent que jusqu’à la suture prémaxillo-susmaxillaire, et que, par conséquent, la gencive 
est entièrement dépourvue de dents atrophiées au niveau du Prémaxillaire, quoique, pour- 
tant, la profonde gouttière se continue sur cet 0S. 

Chez Eurhinodelphis, le Prémaxillaire ne se distingue pas moins nettement du 
Susmaxillaire, puisque les alvéoles s'arrêtent avec l'extrémité antérieure de celui-ci, 
et qu'on ne trouve pas une seule alvéole, ou même la trace d’une alvéole, dans le sillon 
qui prolonge la gouttière alvéolaire sur le Prémaxillaire. 

Il est donc probable que la dentition du Prémaxillaire d’Eurhinodelphis se présentait 
sous l'aspect que montre, actuellement, la dentition du Susmaxillaire de Mesoplodon. Nous 
devons nous figurer que les gencives qui correspondaient au Prémaxillaire d'Eurhinodelphis 
renfermaient un grand nombre de petites dents rudimentaires, pendant que le Susmaxillaire 
comptait beaucoup de dents fonctionnelles, quarante de chaque côté, qui étaient déjà 
devenues homodontes. 

En d'autres termes : De même que I’ Homodontie des Odontocetes commence à l’extrémité 
antérieure du rostre, et progresse vers l'arrière, comme nous l'avons vu chez Zeuglodon, 
Squalodon, Saurodelphis et Phocæna, — de même la disparition des dents commence dans 
la partie antérieure du rostre et intéresse d'abord exclusivement le Prémaæillaire, et, ensuite 
seulement, le Susmazillaire, la gouttière alvéolaire persistant, au surplus, sur toute sa 
longueur, sous forme d'un sillon à bords rectilignes, d'ailleurs sans fonctions, mais encore 
en connexion avec le canal dentaire. 


II. — LA DENTITION DES PREMAXILLAIRES 


On cite ordinairement, comme caractère distinctif entre les Squalodontides et les 
Euodontocètes, l'absence de dents dans le Prémaxillaire de ceux-ci. Tout récemment, 
W. Dames (!)insistait encore sur cette différence entre ses Mésocètes et les Euodontocètes, 
et cette assertion est, aussi, répandue dans les Manuels, dans celui de Zittel, par exemple. 
Zittel (?), en effet, dit expréssément : « Chez les autres Odontocètes (c'est-à-dire chez tous, 
sauf Zeuglodon et Squalodon) le Prémaxillaire ne se prolonge pas, en avant, au delà du 
Susmazillaire et ne porte jamais de dents ». 

Cependant cette affirmation n'est pas exacte. Car le Dauphin le plus commun et le 
mieux connu de tous les Odontocètes, Phocæna communis, a, de chaque côté, deux ou trois 
dents dans le Prémaxillaire, qui forme l'extrémité du museau (°). Nous trouvons la même 
chose chez son proche parent Neomeris phocænoides, qui habite les fleuves du Japon. 


() W. Dames. PALÆONTOL. ABHANDL. Iéna, 1894. Vol. V, p. 32. 

(2) K. A. v. Zırter. Handbuch der Pulzontologie. Vol. IV, p. 169. 

(8) P. J. Van BeneDen et P. GERvAIs. Ostéographie, ele. — Phocæna communis, PI. LVI, fig. 8 et 11; Neomeris 
phocænoides, PI. LVI, fig. 1 à 4. 


16 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Il y a peu de temps on découvrait encore un autre cas analogue. Physodon patagonicus, 
Lyd. (') a également plusieurs dents dans chaque Prémaxillaire. 

Mais les exemples sont bien plus nombreux où le Prémaxillaire dépasse le Susmaxil- 
laire et constitue la pointe du rostre, tout en étant dépourvu de dents. 

On pourrait, d'abord, citer Eurhinodelphis, chez lequel le Prémaxillaire occupe, de 
beaucoup, la plus grande partie de la région antérieure du rostre, sans, d’ailleurs, avoir de 
dents. Mais toute la longueur de ce Prémaxillaire est parcourue par un profond sillon, 
prolongement de la gouttière alvéolaire du Susmaxillaire, et ce sillon est en rapport avec 
le canal dentaire qui se prolonge également dans le Prémaxillaire. 

Nous observons encore que le Prémaxillaire forme l’extrémité antérieure du rostre 
chez les espèces du genre Mesoplodon (?). Ici, comme pour Eurkinodelphis, on ne peut plus 
parler d’un Prémaxillaire denté, mais il n'y a pas le moindre doute que Mesoplodon 
provient d’une forme qui possédait des dents, aussi bien dans le Prémaxillaire que 
dans le Susmaxillaire, puisque les deux os sont munis d'une profonde gouttière jusqu'à 
l'extrémité antérieure du museau, ce qui démontre que les ancêtres du Wesoplodon ont eu, 
à cet endroit même, une gouttière alvéolaire. On sait, d’ailleurs, que, chez Mesoplodon, 
plusieurs très petites dents se trouvent encore dans les gencives, mais seulement sous 
le Susmaxillaire ; la gencive qui correspond au Prémaxillaire étant complètement dépour- 
vue de semblables dents rudimentaires. 

Les riches collections du Musée de Bruxelles contiennent, en outre, un type de 
passage qui permet de reconnaître que le stade Mesoplodon est sorti du stade Eurhino- 
delphis. Ce type porte le nom de Ziphirostrum Hemixemi et a été sommairement décrit 
par P. J. Van Beneden (?), sans que, toutefois, la gouttière alvéolaire ait été mentionnnée 
dans ce travail. 

Sur les crânes 3845, 3846 et 3847 (du Registre des Ossements fossiles du Musée 
royal d'Histoire naturelle de Belgique), on voit, des deux côtés du Susmaxillaire, une 
profonde gouttière dentaire, dont la forme ressemble à celle de Champsodelphis Christoli, 
Gerv. Entre les alvéoles, très resserrées, se trouvent de petites cloisons osseuses, 
fort délicates. Le Prémaxillaire forme la partie antérieure du museau et n’a pas de dents. 
Le rostre et les autres parties du crâne correspondent, au surplus, absolument aux carac- 
tères distinctifs de la famille des Ziphüne. 

Chez Mesoplodon Layardi (*), les Prémaxillaires constituent aussi l’extremite du 


(1) R. Lypexker. Paleontologia Argentina. Vol. If, 1893, p. 4 et Pl. II. 

(2) W. H. FLower. À further Contribution to the Knowledge of the existing Ziphioid Whales. Genus Mesoplodon. 
Trans. Zoor. Soc. Lonpon. Vol. X, 1879, p. 415 et PI. 71 à 73. 

(2) P. J. Van Beneven. Bull. Acad. roy. Belg. Vol. X, 1860, p. 406. Van Beneden parle, ici, d'un Dioplodon d’Hemixem; 
les cränes portent, cependant, des étiquettes avec l'inscription : Ziphirostrum Hemixemi, van Ben. sp. 

(4) R. Owen. Monograph on the British Fossil Cetacea from the Red Crag. PALÆONTOGRAPHICAL SOCIETY Lonpon, 1870, 
p. 12 et Pl.1. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 17 


museau, de sorte qu'il existe tout une série de formes pour lesquelles les Prémaxillaires 
dépassent les Susmaxillaires : ce caractère n'appartient done pas exclusivement aux 
Zeuglodontides et aux Squalodontides. 

On ne peut pas plus se servir de la présence de dents dans les Prémaxillaires comme 
d'un caractère distinctif important entre les Archéocètes et les Mesocètes (c'est-à-dire 
entre les Zeuglodontides et les Squalodontides, d’une part, et les Euodontocètes, d'autre 
part), dans la Systématique, puisque nous connaissons également un Prémaxillaire 
denté chez Phocæna et chez Neomeris, genres qui ont, jusqu'ici, toujours été réunis aux 
Delphinides. Il en est de même pour Physodon patagonicus, Lydekker. Enfin, chez 
Physeter macrocephalus, le Prémaxillaire atteint l'extrémité antérieure du rostre ('), 
et, de plus, les Susmaxillaires se terminent en biseau, tout à fait de la même manière que 
chez les Eurhinodelphis du Boldérien d'Anvers. 


II]. — L'ARMURE DERMIQUE 


Depuis longtemps on connaît des restes d'Odontocètes fossiles associés à des débris 
de carapace. Mais la détermination de la nature exacte de ces débris est de date récente, 
bien que des interprétations les concernant aient déjà été publiées depuis de nombreuses 
années. Ainsi, A. Koch (?) déclarait que les plaques dermiques trouvées dans le Calcaire à 
Zeuglodontes de l'Alabama étaient les restes de l’armure osseuse de Zeuglodon, tandis que 
les deux autres savants qui ont étudié le Zeuglodon cetoides ne se sont exprimés, à cet 
égard, qu'avec beaucoup de réserve. J. Müller (°) considérait comme incertain que les 
plaques dermiques fussent de Zeuglodon, et C. G. Carus (*) faisait remarquer que rien ne 
démontrait même qu’elles lui appartinssent, excepté l'association dans le gisement. 

Ultérieurement, s’introduisit dans plusieurs Manuels, notamment dans celui de 
Zittel (5), l'assertion que Müller aurait pris les plaques dermiques de l’Alabama pour des 
restes de Tortues, mais c’est là une erreur due à la fausse interprétation d’une note du 
travail du grand naturaliste de Berlin. Enfin, récemment, W. Dames (°) et O. Jaekel (7) 


() W. H. Frower. On the Osteology of the Cachalot or Sperm Whale (Physeter macrocephalus). Trans. Zoo. Soc. 
Loxoon. Vol. VI, 1867, p. 309, PI. 55 à 57, particulièrement PI. 56, fig. 1. 

(2) A. Kocx. Das Skelet des Zeuglodon macrospondylus. Haimwéer’ s Narurwiss. AsHanpt. Vienne, 1851. Vol. IV, p. 63. 

(©) J. Mürzer. Ueber die fossilen Reste der Zeuglodonten von Nordamerika, mit Rücksicht auf die europäischen 
Reste aus dieser Familie. Berlin, 1849, p. 34 et Pl. XX VI, fig. 7. 

(*) G. G. Carus. Das Kopfskelet von Zeuglodon Hydrarchos. Nova Acta Acan. Cars. LEop. Caror. 1850. Vol. XXII. 
Pt. 2, p. 382 et Pl. XXXIX A, fig. V. 

() K. A. v. Zırrer. Handbuch der Palæontologie. Vol. III. p. 521. 

(+) W. Dames. Ueber Zeuglodonten aus Aegypten und die Beziehungen der Archaeoceten zu den übrigen Cetaceen. 
PazæowT. Apnanpr. Vol. V. Iena, 1894, p. 189. 

(*) O. Jarker, communication épistolaire à W. Dames, /. c., p. 220. 


18 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


se sont occupés, à nouveau, de cette question, et Dames considère comme très probable 
que les plaques dermiques sont bien réellement de Zeuglodon, quoiqu’une preuve abso- 
lument décisive n’ait pas encore été fournie jusqu'à présent. 
C’ötaient les importantes recherches de Kükenthal (1), sur l'Embryologie des Cétacés, 
qui avaient engagé Dames à reprendre la question de la carapace. Kükenthal, en effet, 
en examinant des embryons de Phocæna communis et de Neomeris phocænoïdes, ainsi que É: K 
des exemplaires adultes de ces espèces, arriva à la conclusion que les tubercules du dos _ 
et du bord antérieur des nageoires étaient les derniers restes d’une armure dermique, 
autrefois très développée. 


Fıc. 4. — Neomeris phocænoides, Cuvier. — Holocene. 


Habitat: Fleuves du Japon. — D'après W. Kükenthal (Denkschr. med.-nat. Ges. Jena. Ill. 2. 1893. Pl. XVI, 
Fig. 24). — Grandeur nalurelle, 

Embryon, vu par la face dorsale du tronc et de la queue. — Pour montrer : que la nageoire dorsale manque, — 
que le dos est recouvert de tubercules bien développés, arranges en series, — et que quelques-uns des ces tuber- 
cules existent dans la région des évents. 


Je puis confirmer les résultats des études de Kükenthal, de la manière la plus positive, 
grâce aux observations que j'ai faites sur les débris d’armure dermique du Calcaire à 
Zeuglodontes de lAlabama conservés au Musée Teyler, à Haarlem, ainsi que sur 


() W. KükentuaL. Ueber Reste eines Hautpanzers an Zahnwalen. ANATOM. Anzeıc., 1890. Vol. V. 
— W. Kükentuar. Vergleichend-anatomische und entwickelungsgeschichtliche Untersuchungen an Walthieren 
DENKSCHR. D. MED. NAT. GES. z. JENA. Vol. III, 1889-1893. 


(MIOCENE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 19 


l'original du Delphinopsis Freyeri (') de Müller, qui se trouve au Musée communal de 
Trieste. 

Les formes actuelles chez lesquelles on a noté des traces d’une armure dermique 
appartiennent à des genres proches parents, Neomeris et 
Phocæna. Neomeris phocenoides, qui habite les fleuves du Japon, 
n'a pas de nageoire dorsale, mais seulement, pendant la vie 
embryonnaire, une crête cutanée dorsale, qui disparait plus 
tard. Cependant, sur le dos, ce Dauphin fluviatile a, d'autre 
part, plusieurs rangées de plaques dermiques, bien développées, 
rectangulaires, qui ont été représentées, pour la première fois, 
dans la « Fauna japonica » de Temminck (1850, vue d'ensemble 
de Delphinus melas, Pl. 25 et 26). Kükenthal donne aussi un 
excellent dessin d’une partie de l’armure dorsale d'un Neomeris 
adulte, ainsi que de l'embryon de cet animal (?). On y voit 
également des tubercules dans le voisinage des évents. 

Dans l'embryon de Neomeris phocænoides, la plus grande 
partie du dos est couverte de tubercules arrondis, au lieu des 
ps plaques. Chez Neomeris Kurrhachiensis (selon F. W. True (?), 


Neomeris phocænoides. 6 : ; à 
ee  alecene: — Neomeris phocænoides), la peau montre, d’après J. A. Mur- 


4 Arac 1 . 
Habitat : Fleuves du Japon. — là (*), les caractères suivants : j 
D'après W. Kükenthal (Denkschr. « Dos avec une bande longitudinale de tubercules épineux 
med.-nat. Ges. Jena. III. 2.189. dans la région de la colonne vertébrale, bande commençant à 


PI. XVI. Fig. 25). — Grandeur & à 52 2 
naturelle: peu près en face de la base de la nageoire pectorale, s’elargissant 


Fragment de la peau du dos jusqu'à 1,5 pouces vers le milieu, se contractant de nouveau et 
d’un adulte, vue externe. — P : SU £ : . : ’ 
un acule, teen ete 0 finissant, très étroite, au niveau de la verticale de l'anus. » 


montrer que cette peau est divisée \ ne 
en écussons rectangulaires, dont On a observé des structures analogues chez différentes 


chacun porte un tubercule, au espèces du genre Phocæna. Les figures que H. Burmeister (°) 
centre. > ER € : eo 
donne de Phocena spinipinnis sont particulièrement nettes. Ces 


(*) J. Müzcer. Bericht über ein neu entdecktes Cetaceum aus Radoboj, Delphinopsis Freyeri. SITZUNGSB. K. AKaAD. D. 
Wiss. Wien. 1853. Vol. X, Pt. 1, p. 84; planche dans le vol. XV, 1855, Pt. 2, p. 345. 

— H. v. Meyer. Delphinopsis Freyeri, Müll., aus dem Tertiärgebilde von Radoboj in Croatien. PALÆONTOGRAPHICA. 
Vol. XI, 1863-64, p. 226 et Pl. XXXIV. 

—J.F. Branor. Untersuchungen über die fossilen und subfossilen Cetacecen Europas. Men. Acap. S' Pérense. VII ser. 
Vol. XX, ne 1, 1873, p. 281. 

(2) W. Kükentuar. Untersuchungen an Walthieren. Vol. IT, Pl. XVI, fig. 24 et 25. 

(3) F. W. True. Contrib. to the Nat. Histor. of the Cetaceans, a review of the family Delphinidæ. Buzz. U. S. Nat 
Mus. Washington, 1889, n° 36, p. 115. 

(*) J. A. Murray. A Contribution to the Knowledge of the Marine Fauna of Kurrhachee. Ann. Mac. Nar. Hisr. 
Londres, 1884. Vol. XIII, p. 352. 

(°) H. Burneister. Descripeion de cuatro especies de Delflnides de la costa argentina en el Océano Atlantico. ANALES 
DEL Museo puBLıco DE Buenos Ares. Vol. I. Entr. 6. p. 380. PI. XXIIT, fig. 2 et 5. 


20 O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


figures montrent que la nageoire dorsale de cette espèce porte, sur le bord antérieur, 
des tubercules répondant à des écussons cutanés polygonaux et disposés en séries. 
La peau est, en outre, ornée de lignes transversales, parallèles entre elles, et se 


Fıs. 6. — Phocæna spinipinnis, Burmeister. — Holocène. 


Habitat: Embouchure du Rio de la Plata. — D'après H. Burmeister 
(An. d. Mus. d. Buenos Aires. I. 1869. Pl. XXIII. Fig. 2). — Echelle: ;. 

Nageoire dorsale, profil gauche. — Pour montrer :que la crête de cette 
nageoire est garnie de tubercules bien développées. 


Fic. 7. — Phocæna spinipinnis, Burmeister. — Holocène. 


Habitat: Embouchure du Rio de la Plata. — D'après H. Burmeister (An. d. Mus. d. Buenos Aires. i. 1869. 
Pl. XXII. Fig. 5). — Echelle: $ 


2» 

Nageoire dorsale, vue de dessus. — Pour montrer : que la peau est ornée de stries qui vont du dos vers le 
ventre, — et qu’en son milieu, elle est divisee par ces stries, en champs irreguliers, sur lesquels se trouvent un ou 
deux tubercules. 


dirigeant du dos vers le ventre. Les tubercules sont parfois encore au centre d’ecussons 
cutanés polygonaux; pourtant, les tubercules latéraux et ceux du bord antérieur de la 
nageoire ne se trouvent plus sur des écussons cutanés exactement limités, car ceux-ci se 
réunissent, là, en de longues bandes transversales. Gray (!) a rencontré les mêmes 
structures chez le très voisin Phocæna tuberculifera (= Phocæna communis). Mais c'est 
Kükenthal qui nous a le mieux fait connaître cette question (?). Il découvrit, dans 


(!) J. E. Gray. Notice of a New Species of Porpoise (Phocæna tubereulifera) inhabiting the mouth of the Thames. 
Proc. ZooL. Soc. Loxp. 1865, p. 518. 
(2) W. KükentHaaL. Untersuchungen an Walthieren. Vol. Il, p.252 et Pl. XVI, fig. 26 à 32. 


PU 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 21 


un fœtus de Phocæna communis, de 55,9 cm. de long, sur le bord antérieur de la 
nageoire dorsale, à peu près 25 tubercules, bien développés, et placés en série, qui se 
détachaient déjà de la peau sombre voisine par une pigmentation plus faible. En outre, 
Kükenthal put compter, de chaque côté, au bord antérieur des lobes de la nageoire 
caudale, environ 30 tubercules, et on peut encore les observer, bien qu'indistinctement, 
sur le bord antérieur des nageoires pectorales. Un second embryon de la même espèce, 
mais un peu plus grand, montra les mêmes structures aux mêmes endroits. 

Kükenthal réussit, de plus, à établir la nature calcaire de ces tubercules au moyen d’une 
experience simple avec de l'acide chlorhydrique. L'examen d’une coupe verticale de la 
peau montra qu'au contact de cet acide, le derme seul dégageait du gaz; on acquit 
ainsi la preuve importante que le calcaire est exclusivement placé dans le derme 
(AG ip 208): 

Et Kükenthal conclut : 

« En tous cas, il est clair que le derme participe à la formation des tubercules sur 
le bord antérieur de la nageoire dorsale de Phocena communis, et qu'on peut, par 
conséquent, parfaitement parler ici de plaques dermiques. Un autre argument démontrant 
que les tubercules en question sont les derniers restes d'une carapace osseuse, c’est 
le dépôt calcaire qui se trouve dans ces tubercules chez l'animal adulte. » 

Outre les tubercules du bord antérieur des nageoires dorsale, caudale et pectorales, 
il y en a encore d’autres irrégulièrement dispersés sur le dos et sur le ventre, et qui 
sont ordinairement à contour hexagonal. Chez Phocæna et chez Neomeris, il y avait, en 
plus, de fines lignes parallèles, qui se dirigeaient du dos vers le ventre. 

Les mêmes tubercules se rencontrent aussi chez Phocæna Dallii ('), au bord antérieur 
de la nageoire dorsale, vers l'extrémité libre. 

Tous ces tubercules sont, sans aucun doute, les vestiges d'une carapace autrefois plus 
parfaite et plus développée. Or, parmi les Odontocètes fossiles, il y a, en effet, deux types 
qui montrent cette carapace plus parfaite. Ce sont : Delphinopsis Freyeri, des couches 
sarmatiennes de Radoboj, en Croatie ; et Zeuglodon cetoides, de l’Eocene de l’Alabama. 


1. — Delphinopsis Freyeri, Müller. 


Les restes connus de cet Odontocète extrêmement petit se réduisent à l'extrémité 
antérieure gauche, à plusieurs côtes et à quelques fragments de vertèbres. Ces restes se 
trouvent, en partie, sur une plaque assez bien conservée, en partie, sur une contre- 


(') FE. W. Taur. Proc. U. S. Nar Mus. Vol. VIII. 1885, p. 95 et PI. 2 à 6. 
— F. W. True. Buzz. U.S. Nar. Mus. Vol. 36, 1889, pp. 193 et 181, et Pl. 37, fig. 1 et 2. 


22 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


empreinte brisée en trois morceaux ; ils sont encore plus ou moins enveloppés de marne 
dure, d’un gris-clair, qui constitue la gangue. Ce qui rend ces restes si précieux, 
c'est l'excellent état de conservation de la peau, dans laquelle on peut distinguer deux 
couches : 

1° Une couche supérieure, blanchätre ou jaune-clair, avec de très fines lignes 
parallèles. Les lambeaux de peau se trouvent sur les côtes, et les lignes se continuent 
par dessus celles-ci en les croisant. En beaucoup d’endroits, de petits fragments sont, 
cependant, arrachés, et, sur ceux-ci, les lignes se dirigent dans toutes les directions, de 
sorte qu'on ne peut supposer que ces lignes seraient dues à des surfaces, ou miroirs, de 
glissement. 

2° Une couche inférieure, noire, comme carbonisée. 

Kükenthal croit que la première couche correspond au Stratum corneum, la seconde 
au Rete Malpighii. 

En outre, on voit, dans la région des nageoires, des plaques que l'on doit considérer 
comme étant les restes d'une armure dermique osseuse. Ces plaques sont très petites, 
ordinairement ovales, ou plus ou moins arrondies, quelquefois aussi polygonales. Elles 
mesurent, en moyenne, un millimètre de long. Au-dessous, elles sont plates ou faiblement 
concaves; au-dessus, elles sont convexes. Par la chute de petites plaques hors de la 
roche, celle-ci acquiert, à cause des nombreuses empreintes du côté supérieur convexe, un 
aspect oolithique. 

Les petites plaques sont ordinairement d'un brun-foncé, qui peut aller jusqu’au 
noir. À certains endroits, il y en a aussi de plus claires, qui ont la même couleur 
que les os. 

La face inférieure des plaques porte une ornementation très régulière. Sur toute la 
surface, se trouvent, à intervalles équidistants, des lignes parallèles, qui sont formées par 
des granulations allongées. Parfois ces petites granulations se fondent les unes dans les 
autres, de telle sorte que leur alignement paraît alors être une sorte de crête 
longitudinale. 

Les distances de ces rangées de nœuds sont, sur toutes les plaques, absolument de la 
même grandeur. Aux endroits où plusieurs petits disques se trouvent dans leur position 
naturelle, les séries de granulations sont, sur toutes les plaques aussi, parallèles entre elles 
et parallèles à l'axe longitudinal de la nageoire. On ne peut absolument pas penser ici à une 
structure anorganique, comme l’a soutenu H. v. Meyer, mais les petites plaques sont bien 
réellement des sortes d’ecailles osseuses, qui formaient l’ancienne enveloppe de la nageoire 
pectorale. 

Outre ces petites plaques, très caractéristiques, grâce au dessin de leur surface, il y 
a encore d'autres structures, que J. Müller prit aussi pour des plaques de larmure 
dermique, mais qui ont porté H. v. Meyer à considérer les véritables plaques osseuses 
elles-mêmes comme des concrétions minérales. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 23 


Fic. 8. — Delphinopsis Freyeri. Müller. — Sarmatien (Miocène supérieur). 


Localité : Radoboj (Croatie). — D'après H. v. Meyer (Palaeontographica. XI. 1863. Pl. XXXIV. Fig. 1). — Gran- 
deur naturelle. 


Nageoire pectorale gauche, vue interne. — Pour montrer : les petites plaques dermiques (placées, ici, entre les 
os de la main), qui recouvraient la face externe de la nageoire, et dont on aperçoit, donc, dans la figure, la face 
interne (plane et ornée de rangées régulières de granulalions, — tandis que la face externe, invisible, sauf, en 


certains endroits, sur l'original, était hémisphérique et lisse). 
Explication des lettres, d'après J. Müller (Sitzgsber. k. Akad. Wiss. Wien. XV, 1855. p. 345) : 


A. — Humérus. 8. — Radius. ec. — Cubitus. D. — Carpe. 
D.' — Moule des os du carpe de la contre-empreinte. e, — Métacarpiens. F. — Phalanges. 
Fi. 9. — Delphinopsis Freyeri, Müller. — Sarmatien (Miocène supérieur). 


Localité : Radoboj (Croatie). — D'après H. v. Meyer (Palaeontographica. XI. 1863. Pl. XXXIV. Fig. 2 (ex parte). — 
Echelle : +. 

Trois plaques dermiques de la région des phalanges, vues par la face interne, — Pour montrer : les rangées 
régulières de granulations. 

Comparer, en outre : O. Abel. Ueber die Hautbepanzerung fossiler Zahnwale (Beitr. z. Palaeont, u. Geol. Oest.- 
Ung. u. d. Orients. XII. 1901. PI. I). 


24 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


Ces autres structures sont très petites, très brillantes, sphériques ou en forme de 
grappe, et se trouvent tant dans la région de la nageoire qu'à d’autres endroits de la 
roche, près des apophyses épineuses et près des métacarpiens. 

C'est parce que J. Müller et H. v. Meyer croyaient à l'identité des véritables plaques 
dermiques avec ces concrétions que ces deux illustres naturalistes arrivèrent à des 
résultats opposés dans leurs recherches sur la nature des petites plaques en question. 

Une expérience faite dans le laboratoire du Service géologique I. R. de Vienne, par 
M. le Conseiller d'État, C. v. John, sur une de ces concrétions montre qu'elle était 
composée de carbonate de calcium. On ne put y démontrer la présence de phosphate. 

La difficulté d'interpréter exactement les petites plaques dermiques de la nageoire 
pectorale venait, jusqu'ici, du fait que les concrétions que l’on croyait leur être identiques 
(parce qu’elles leur ressemblent si parfaitement comme grandeur et comme couleur) se 
trouvent immédiatement au-dessus des os. Mais ces concrétions ne présentent jamais la 
striation régulière des petites plaques de la région de la nageoire pectorale; et nous 
savons, maintenant, que ces dernières sont des éléments entièrement différents des 
concrétions. L’armure dermique se limitait, sans doute, à la nageoire pectorale. On ne 
peut juger, d'après l’état de conservation des pièces, si la nageoire dorsale était soutenue 
par un revêtement osseux à son bord antérieur, ou s’il y manquait entièrement, comme 
chez Neomeris phocænoides, mais, en tous cas, les faces latérales du corps étaient dépour- 
vues de carapace. 


2. — Zeuglodon cetoides, Owen. 


Le Musée Teyler, à Haarlem, conserve deux fragments de Calcaire éocène à Zeuglo- 
dontes de l’Alabama, sur lesquels on distingue encore plusieurs plaques dermiques en 
connexion, provenant d'un Vertébré cuirassé. Ces plaques furent découvertes avec les 
magnifiques restes de crâne, d'abord décrits par J. Müller, qui sont également au Musée 
de Haarlem, et qui forment la base de la reconstitution qu'on trouve dans les Manuels. 
A. Koch (!) a formellement déclaré qu'il avait trouvé les plaques dermiques en relation 
immédiate avec les os de Zeuglodon. Malgré cela, l'opinion, que la carapace et les restes 
du crâne appartiendraient à un seul et même animal, inspira plutôt de la défiance. 
J. Müller (?), et aussi C. G. Carus (?), firent leurs réserves, et ce ne fut que W. Dames (*) 
qui considéra comme fort probable que Zeuglodon aurait eu une carapace, sans cependant 
trancher la question d’une manière définitive. : 


() A. Koch, 2. c., p. 68. 

(2) J. MÜLLER, 1. c., p. 34. 
(8) C. G. Carus, 2. c., p. 382. 
($) W. Danes, 7. c., p. 189. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 25 


O. Jaekel ('), ayant examiné, d'une manière approfondie, la structure histologique 
des plaques dermiques dont il s’agit, arriva à ce résultat que ces plaques ont une structure 
entièrement différente de celles de Psephoderma et de Dermochelys, et que, par conséquent, 
l'opinion, si répandue, que les plaques de l’Alabama appartiendraient à un genre de 
Dermochelydidæ, était inexacte. 

Les plaques de Zeuglodon, polygonales, quelques-unes très irrégulières, ont deux à 
cinq centimètres de large, se réunissent très intimement et sont separées par des sutures. 
Leur surface est lisse ; au centre de la plaque se trouve une fossette. À certains endroits, 
ces plaques sont recouvertes d’une mince couche blanchâtre, qui représente peut-être les 
restes de l’épiderme. Elles ont un centimètre d'épaisseur. Les cassures ne suivent pas les 
sutures, mais traversent les plaques par le milieu, les découpant en fragments. Macrosco- 
piquement, la plaque dermique tout entière montre la même structure. Dans une coupe 
transversale, on peut observer, immédiatement sous la surface, des canaux irréguliers, qui, 
d'après O. Jaekel, doivent être considérés comme des galeries percées par un Champignon 
(Mycelytes ossifragus). Là ou les plaques ont été enlevées de la roche, on voit à la place 
des sutures des bourrelets en relief, de sorte qu'on peut, à ces endroits aussi, déterminer 
facilement les contours des plaques disparues. 

Les plaques dermiques des Dermochelydidæ, auxquelles on a ordinairement réuni 
jusqu'ici les plaques de l’Alabama (notamment dans le Manuel de Zittel, vol. III, p. 521) 
ne ressemblent pas aux plaques de Zeuglodon, même en faisant abstraction de la structure 
microscopique. En les étudiant superficiellement, on peut être tenté de les rapprocher, 
mais un examen plus approfondi fait voir, d'abord, que, chez Psephophorus (?), les plaques 
se séparent toujours le long des sutures, et qu'il est très rare que des cassures les 
traversent. 

En second lieu, les plaques de Psephophorus se composent de deux couches distinctes. 
La couche supérieure est très compacte et à cassure conchoïde ; elle rappelle fortement les 
os d'Halitherium ; elle est d’un bran-foncé, qui peut aller jusqu'au brun-violet (d'après les 
restes de Neudörfl a. d. March, pris pour termes de comparaison). La couche inférieure 
est, par contre, spongieuse, à grandes mailles, et se distingue nettement de la couche 
supérieure par sa couleur jaune-clair ou rougeätre. 

En troisième lieu, la surface des plaques de Psephophorus porte une ornementation 


(1) O. JAEkEL, in W. Dames, 2. c., p. 220. 

(2) F. v. Hauer. Psephophorus polygonus aus dem Sandstein von Neudörfl. VERH.K. K. GEOL. REICHSANSTALT. 1870, p. 342. 

— H. v. Meyer. Neues JAHRB. F. Min. 1847, p. 579. 

— H. G. Srecey. Note on Psephophorus polygonus, v. Meyer, a new Type of Chelonian Reptile allied to the Leathery 
Turtle. Quarr. Journ. GEoL. Soc. Vol. XXX VI. Londres, 1880, p. 406. 

L'original se trouve dans le Musée du Service I. R. Géologique d'Autriche, à Vienne. 

— L. Doro. Première Note sur les Cheloniens oligocènes et néogènes de la Belgique. Buzz. Mus. Roy. Hisr. war. Bere. 


1888. Vol. V, p.59. 


26 O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


spéciale. Au centre, se trouve une fossette, comme dans les plaques du Calcaire à Zeuglo- 
dontes. Mais, tandis que celles-ci sont, à part cela, tout à fait lisses, les plaques de Psepho- 
phorus montrent des sillons rayonnants, qui partent de la fossette et qui se ramifient vers 
le bord, donnant à l’ensemble un aspect qui rappelle les empreintes d’Orbitoides varie- 
costata, Gümbel. 

Enfin, les éléments de la carapace de Psephophorus ne possèdent pas la couche 
blanche particulière aux plaques de l’Alabama. 

La carapace de l’Alabama ne ressemble pas, non plus, au Psephoderma du Trias 
alpin, qui, d’après les recherches récentes de Jaekel ('), n’était certainement pas un 
Chélonien, mais plutôt un Nothosaurien. 

D'ailleurs, que Zeuglodon, quoique ce fût un véritable Odontocète, ait réellement 
eu une carapace, cela résulte de l’examen d’un des deux fragments qui se trouvent au Musée 
de Haarlem, lequel fragment ne peut être interprété que comme une crête cutanée 
dorsale, ou, mieux, une véritable nageoire dorsale. 

Le fragment en question, qui mesure 187 millimètres de long, a la forme d’un 
toit. Du côté gauche, il est revêtu d'éléments dermiques; du côté droit, on n’en 
voit plus que les empreintes. Les deux faces sont faiblement concaves en coupe transver- 
sale, et se rencontrent sous un angle aigu. 

Le fragment de roche, qui représente, pour ainsi dire, un moule de la nageoire, 
montre, sur la face inférieure, deux sections osseuses, dans lesquelles un examen plus 
approfondi fait voir les coupes de plaques dermiques isolées. 

J'ai expliqué ailleurs (?) pourquoi la pièce de Haarlem ne peut être comprise autrement 
que comme la nageoire dorsale d’un Cétacé. Je ferai seulement remarquer ici qu'il ne 
saurait s'agir, en ce moment, de restes de Chéloniens, à cause des faces latérales 
concaves; il est, au surplus, déjà impossible qu'une carapace et un plastron de Tortue 
aient eu pareille forme le long de leur ligne de jonction. Or, si la pièce appartient à une 
nageoire de Cétacé, il n'y a plus de motif de douter que les plaques dermiques de 
l'Alabama proviennent bien de Zeuglodon, qui fut, comme on le sait aujourd’hui, un 
véritable Odontocète. Il est, en outre, très remarquable que l'adaptation à la vie aquatique 
fût déjà si avancée, même dans cette direction, chez cet animal. 

Depuis que nous avons appris que les genres actuels Phocæna et Neomeris ont encore 
des traces d’une armure dermique en voie de disparaître, nous ne pouvons plus nous 
étonner de la présence d’une forte carapace chez Zeuglodon. Nous avons constaté, en 
outre, que, chez un Odontocète sarmatien, Delphinopsis Freyeri, la nageoire pectorale 


(2) O. Jarre, in W. Dames. Die Chelonier der norddeutschen Tertiärformation. PararonT. ABx. Iena, 1894. Vol. VI, 
Fasc. 4, p. 218. 

(2) O. Age. Ueber die Hautbepanzerung fossiler Zahnwale. BEITRÄGE Z. PALAEONTOLOGIE U. GEOLOGIE OESTFRREICH- 
UNGARNS u. D. ÖRIENTS. Vol. XIII. 1901. 


(MIOCENE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 27 


était indubitablement protégée par un revêtement osseux, et que ce revêtement était 
plus complet que celui observé chez les Odontocètes actuels. 

Mais c’est presque toujours dans l’axe de la face dorsale et sur le bord antérieur des 
nageoires que se trouve la protection la plus solide. Nous notons la même chose chez les 
Ichthyosaures ()}, dont on a recueilli deux cas de traces d’armure dermique sur le 
bord antérieur des nageoires, tandis que le reste du corps était recouvert d’une peau 
lisse, seulement très finement striée, Quelque chose d’analogue existe chez les Crocodiles 
et chez les Tortues marines dans le renforcement des écussons cutanés sur le bord antérieur 
des membres, et nous trouvons encore une disposition parallèle dans le développement plus 
puissant du premier rayon des nageoires chez certains Poissons : Loricaria uracantha, 
Kner et Steind. (?), par exemple. 

C’est toujours du côté qui fend l’eau que se rencontre le renforcement des nageoires, 
et il a pour but, évidemment, de donner de la rigidité aux organes en question. 
Remarquables cas de convergence chez des Organismes très différents vivant dans les 
mêmes conditions d'existence. 

La différence entre la carapace de Phocæna, de Neomeris et de Delphinopsis, et 
celle de Zeuglodon est, cependant, très grande. 

Zeuglodon a, comme armure dermique, un système de plaques osseuses lisses, très 
fortes et irrégulièrement limitées. 

Delphinopsis porte, sur la nageoire pectorale, des écailles osseuses minuscules, ornées 
de rangées de granulations très régulières. Ces écailles sont, ordinairement, arrondies, 
rarement polygonales. Les rangées de granulations sont parallèles entre elles, et paral- 
lèles à l'axe de la nageoire. 

Neomeris montre, à l’état embryonnaire, une zone couverte de tubercules sur la 
face dorsale. Dans l'animal adulte, les plaques sont disposées en séries régulières, et 
elles sont rectangulaires. 

Enfin, chez Phocæna, les plaques dermiques sont également distribuées en séries 
(Phocæna spinipinnis). 

Zeuglodon est, par conséquent, le seul Odontocète, pour lequel toute régularité manque 
dans la carapace, et chez lequel, donc, les plaques sont placées sans système apparent. 

Quoi qu'il en soit, la Paléontologie nous offre, ici, une belle preuve de l'exactitude 
des prévisions de l'Embryologie, puisque nous voyons que, conformément à ces prévisions, 
les deux représentants fossiles connus des Odontocètes cuirassés possèdent une armure 
plus forte que les types actuels, et encore de cette manière que le plus ancien Odontocète 


(1) R. Owen. A description of some of the Softs Parts, with the Integument, of the Hind Fin of the Ichthyosaurus, 
indicating the Shape ofthe Fin when recent. Trans. GEoL. Soc. Lonnon. Vol. VI, 1842, p. 199 et PI. XX. 

— E. Fraas. Ueber die Finne von Ichthyosaurus. \WÜRTTEMBERG. JAHRESHEFT. 44 Jahrg. 1888, p. 302. L’auteur décrit, 
ici, une consolidation des nageoires pectorales au moyen de plaques tégumentaires. 

(2) R.Kwer et F. Sreivpacuner. ABH. K. BAYR. Akap. D. Wiss. Vol. XXX VIT, Munich, 1866, p. 56 et Pl. VI, fig. 3. 


28 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


cuirassé, celui de l’Eocene, avait la carapace la plus puissante (qui lui recouvrait peut-être 
même tout le corps), tandis que chez le Dauphin sarmatien, la nageoire pectorale seule 
était encore garnie d’ecailles osseuses. 


L. Reh (!), qui s’est occupé d'une manière approfondie des écailles des Mammifères, 
a fourni, tout récemment, une contribution intéressante, et importante, sur la question de 
l’Origine de ces animaux. Sous le nom d’écaille, Reh entend, comme Weber, une papille 
plate du derme, recourbée en arrière, symétrique bilatéralement, et dans laquelle on 
distingue une surface dorsale pigmentée et une surface ventrale non pigmentée. Cette 
papille est recouverte par l’öpiderme, duquel naît l'écaille proprement dite, ou écaille cornée. 
Par conséquent, les écailles des Mammifères sont d'aussi véritables écailles que celles des 
Reptiles, ou que celles du tarse des Oiseaux. (Ren, l. c., p. 159). 

De Meijerie (?) fut le premier qui montra combien sont répandues les écailles chez les 
Mammifères, mais la liste de Reh surpasse de beaucoup celle donnée par lui. 

Reh cite deux genres de Monotrèmes, trente-deux de Marsupiaux, trois d'Édentés (en 
dehors des Dasypodidæ, Glyptodontidæ et Manidz), quatre d'Odontocètes, un d’Ongul6s, 
quatre-vingt-seize de Rongeurs, deux de Carnivores, vingt-neuf d’Insectivores, un de 
Lémuriens, et il mentionne que de nombreux Singes montrent des traces de structures 
analogues. 

Dans tous ces Mammifères, des écailles se trouvent sur les extrémités. En outre, sur la 
queue, chez les Marsupiaux, les Édentés, les Rongeurs, les Insectivores et les Lémuriens ; 
sur le museau, chez les Marsupiaux, les Édentés (?), les Odontocètes (près des évents chez 
Neomeris), les Carnivores et les Insectivores ; sur la face dorsale du corps, chez les 
Odontocètes ; sur les points tournés vers la lumière, chez les Pangolins ; sur tout le corps, 
seulement chez les Glyptodontes et les Tatous. 

La forme des écailles est ordinairement polygonale, le plus souvent hexagonale ou 
rhombique, mais fréquemment aussi triangulaire ou pentagonale, semi-circulaire, eircu- 
laire ou elliptique. La nature écailleuse est, habituellement, caractérisée par une forte 
sécrétion cornée; plus rarement, on a affaire à une véritable armure osseuse comme chez 
les Glyptodontes et les Dasypodides. Ces ossifications du derme sont immobiles chez les 
premiers, mobiles chez les derniers. 

Aux plaques dermiques des Édentés il convient de réunir celles des Odontocètes. 

D’après les recherches de F. Römer (®), il faut considérer le développement de 
larmure dermique des Tatous comme de nature secondaire. 


(1) L. Ren. Die Schuppen der Säugethiere. JENAISCHE ZEITSCHRIFT. Vol. XXIX, 1895, p. 157, Pl. I. Pour la bibliographie 
jusqu’en 1895, consulter ce travail. 

(2) DE MENERIE. Over de haren der Zoogdieren. Leyde, 1893. 

(3) F. Römer. Ueber den Bau und die Entwickelung des Panzers der Gürtelthiere. JENAISCHE ZEITSCHRIFT, Vol. XX VII, 
1892, p. 513. Pl. XXIV et XXV, 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 29 


Par l'étude du Dasypus novemcinctus, L., cet auteur conclut « que, dans le develop- 
pement de la carapace, il se produit d’abord un fort soulèvement papillaire du derme, dont 
le revêtement épidermique donne lieu graduellement à la formation des écailles cornées 
proprement dites. Les plaques osseuses sont formées par une ossification secondaire des 
papilles du derme, ossification qui se poursuit par le moyen de points isolés, lesquels se 
réunissent plus tard en une carapace unique » (p. 531). Et, plus loin : « La carapace 
provient donc d’une ossification secondaire du derme. Elle représente, dès lors, une dispo- 
sition nouvelle due à l'adaptation au milieu ambiant » (p. 548). 

L. Reh se place à un point de vue un peu différent. Il fait ressortir que la carapace 
des Tatous se compose de deux parties, de valeur absolument différente phylogéni- 
quement, et de telle sorte qu'on doit regarder les écailles cornées comme primordiales, 
les plaques dermiques sous-jacentes comme secondaires. 

Les écailles cornées auraient seules, jadis, recouvert le corps en rangées transversales 
et longitudinales imbriquées. Par adaptation au fouissement, donc par la pression 
de la terre agissant extérieurement, combinée à l'excitation due au frottement, le derme se 
serait ensuite ossifié sous les écailles. Et quand, par suite d’une augmentation excessive 
de la taille, le corps fut devenu presque indéplaçable, les noyaux osseux rayonnèrent 
autour de leur centre et, finissant par se souder, produisirent la carapace rigide des 
Glyptodontes, dont des fentes latérales indiquent encore le mode de formation. 

Dans une autre direction, grâce à la taille moindre, la mobilité du corps demeura 
intacte, et l’ossification se poursuivit latéralement sous les rangées transversales d'écailles, 
ce qui fit naître les « bandes ». Cependant, ici aussi, dans les régions immobiles de la 
tête, de la ceinture scapulaire et du bassin, les noyaux osseux purent s'étendre en 
rayonnant comme chez les Glyptodontes. Et, de cette façon, se forma la carapace des 
Dasypodides. 

Secondairement, avec la naissance de la classe des Mammifères, les poils paraissent 
s'être développés simultanément avec une régression partielle des écailles (Ren. !. c.p. 206). 

D'après les recherches approfondies de Römer et de Reh, il paraît donc hors de doute 
que les plaques dermiques des Glyptodontes et des Dasypodides ne doivent pas être 
considérées comme des structures héritées des ancêtres des Mammifères, mais que les 
écailles cornées seules représentent des caractères primitifs. Il est vrai qu'ici les opinions de 
Reh et de Römer diffèrent; tandis que Römer (p. 535) considère comme uniquement héritée 
par la peau des Mammifères, la faculté de développer des papilles dermiques et des 
écailles, Reh est d'avis (p. 205) qu'autrefois ces animaux avaient tous une armure 
d’ecailles épidermiques, opinion que Weber (!) avait déjà énoncée auparavant. 


€) M. WEBER, Bemerkungen über den Ursprung der Haare und über Schuppen bei Säugethieren. Axartom. Anz. 1893. 
Vol. VII. 


ot 


30 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Nous connaissons donc, jusqu'à présent, les phases suivantes du développement 
de la carapace chez les Odontocètes : 


1. Zeuglodon (Éocène) : plaques dermiques très fortes et irrégulièrement polygo- 
nales, qui recouvraient toute la nageoire dorsale, et probablement aussi une grande partie 
du corps. 

2. Delphinopsis (Miocène : Etage sarmatien) : très petites plaques arrondies, à face 
supérieure hémisphérique et à face inférieure aplatie. Ces petites plaques sont lisses 
extérieurement, et couvertes de rangées régulières et parallèles de granulations intérieure- 
ment. Le revêtement osseux s'étend sur la nageoire pectorale tout entière. 


3. Neomeris (Holocène) : rangées régulières de plaques osseuses rectangulaires dans 
la zone centrale du dos ; quelques-unes, près des évents. 


4. Phocæna (Holocène) : rangées de tubercules sur le bord antérieur des nageoires 
pectorales, dorsale et caudale ; en outre, des petites plaques isolées, dispersées sur tout le 
corps. 

Globiocephalus, avec ses tubercules au bord anterieur de Ja nageoire dorsale, appar- 
tient au möme type. 


Il a déjà été dit pourquoi les Odontocètes avaient perdu leur carapace au cours du 
développement phylogénique, et il a été démontré, notamment, que c’est là un résultat de 
l'adaptation à la vie pélagique, phénomène que nous pouvons observer aussi chez les 
Ichthyosaures, qui échangèrent également leur carapace contre une peau lisse. 

Il reste, toutefois, à répondre à la question : Pourquoi Zeuglodon avait-il une armure 
dermique aussi fortement développée? On ne peut expliquer cette cuirasse comme une 
adaptation à la vie pélagique, puisque nous venons de voir que c’est précisément chez les 
formes devenues pélagiques qu’elle a disparu. 

On ne peut pas considérer, non plus, l’armure dermique comme un caractère primitif, 
parce que nous avons constaté que la carapace des Édentés n'est qu'une disposition 
secondaire résultant de l'adaptation à leur manière de vivre en creusant. Les écailles 
cornées des Édentés sont seules d’origine ancestrale, mais non pas le revetement osseux. 

Nous n'avons pas de raison de supposer que Zeuglodon provienne d’un groupe de 
Mammifères dont la manière de vivre aurait été analogue à celle des Tatous ou à celle 
des Glyptodontes. Il est très possible que la cuirasse de Zeuglodon ne se soit formée que 
dans l’eau, non pas en pleine mer, mais à une époque où les Zeuglodontes habitaient 
encore les côtes. Dans ce cas, nous devrions considérer le séjour dans des eaux littorales 
comme la cause de l’ossification du derme du Cétacé de l’Alabama. 

Il west, en tout cas, pas prouvé que les Zeuglodontes proviennent de Mammifères 


(MIOCENE SUPERIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 31 


terrestres à carapace, comme l'ont supposé Kükenthal (1) et Dames (?). L'existence de 
poils fœtaux chez les Odontocètes et la présence de poils sur les lèvres d’Znia Geoffroyensis, 
à l'état adulte, conduisent plutôt à admettre la descendance de Mammifères poilus. L’armure 
dermique des Zeuglodontes paraît s'être développée, secondairement, par suite de causes 
qui échappent aujourd'hui à notre jugement. Mais, encore une fois, rien ne prouve, en ce 
moment, que les précurseurs terrestres de Zeuglodon aient déjà eu une cuirasse osseuse, 
et c'est même improbable si on pense aux conditions d'existence qui ont provoqué la 
formation, secondaire, de la carapace des Glyptodontes. 


Cette interprétation, — de la naissance de l’armure dermique dans la vie littorale et 
de sa disparition dans la vie pélagique, — trouve une autre confirmation dans un remar- 
quable mémoire de L. Dollo (?), qui traite de l’origine de Dermochelys coriacea. 

L. Dollo, par l'étude de la carapace, arrive à l’Evolution éthologique suivante 


(lc, p.14 


Vie pélagique secondaire Athèque pélagique 

Vie littorale secondaire Athèque littoral 
Vie pélagique primaire Thécophore pélagique 
Vie littorale primaire Thécophore littoral 


D'après les déductions de l’auteur, il est évident, d'ailleurs, que la série commence par 
un Thécophore terrestre (tableau de la p. 4). Celui-ci avait une carapace et un plastron 
fonctionnels. De ce Thécophore terrestre est, naturellement, sorti le Thécophore littoral, 
qui avait encore une carapace et un plastron fonctionnels, avec tous leurs éléments et 
sans fontanelles. Devenu pélagique, ce Thécophore, dans le cas de l'adaptation la plus 
parfaite, perdit sa carapace (réduite à la plaque nuchale) et vit son plastron se restreindre 
de plus en plus (au point de prendre la forme annulaire et d’être privé d'interclavicule). 

Mais, maintenant, se présente un phénomène remarquable. Ce Thécophore pélagique 
retourne vers le rivage et y acquiert une nouvelle armure dermique : l'ancienne carapace 


(!) W. KükentHaL. Ueber Reste eines Hautpanzers bei Zahnwalen. Anatom. Anz., 1890. Vol. V, p. 237. 

— W. KükenxtHar. Vergleichend-anatomische und entwickelungsgeschichtliche Untersuchun gen an Walthieren. JENAISCHE 
DENKscHR, Vol. III, 2 Abth. 1893, p. 251. 

(2) W. Danes. Paraeoxt. AgHanpL. Vol. V. Iena, 1894, p. 221. 

(5) L. Dorro. Sur l'Origine de la Tortue Luth. Buur. Soc. roy. Sc. men. er war. BRuxerues. 1901. 


32 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


reste réduite à l’état de plaque nuchale, et la nouvelle se trouve être constituée par une 
ossification en mosaïque et épaisse; l’ancien plastron reste réduit à l’état annulaire (sans 
interclavicule), et le nouveau est formé d’une mosaïque ossifiée ininterrompue. 

Puis, l’Athèque littoral, ainsi construit, se réadapte à la vie pélagique, et, aussitôt, 
pour la deuxième fois, il tend à perdre son armure dermique. La carapace secondaire 
s’'amincit (réduction) et la régression va même plus loin pour le plastron secondaire, qui se 
trouve atrophié au point de ne plus retenir que quelques tubercules osseux isolés. Nous 
voyons donc encore, ici, comment une armure dermique en voie de disparition peut étre 
limitée à des tubercules irrégulièrement dispersés, — comme nous l’avions constaté, 
parmi les Odontocètes, chez Phocæna et chez Neomeris. 

Je suis tout à fait d'accord avec Dollo, qui fait commencer la serie des Cétacés 
cuirassés avec Zeuglodon et la termine par Phocæna : « Les Cétacés cuirassés de jadis, » 
— dit ce paléontologiste (p. 21), — « avaient obtenu leur armure en mosaïque, — comme 
Ostracion et comme Dermochelys, — non à terre, — mais dans la zone littorale, — et ils 
l'ont perdue dans l'adaptation à la vie pélagique. » 

Je crois que les deux séries phylogéniques des Cétacés et des Chéloniens se confirment 
mutuellement, En tous cas, encore une fois, il n'y a aucune raison d'admettre que Zeuglodon 
descend de Mammifères, qui, dans la vie terrestre, auraient déja possédé une armure 
dermique, — mais il est bien plus vraisemblable de placer la formation de la carapace au 
temps de la vie littorale, — et sa disparition à l'époque de l'adaptation à la vie pélagique. 


IV. — CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU CRANE 


Le trait le plus caractéristique du crâne des Odontocètes, est, certainement, avec le 
museau fortement étiré, la situation singulière des fosses nasales. Chez toutes les formes 
actuelles, elles ne passent pas au-dessus du plafond de la cavité buccale, mais sinclinent 
en arrière et vers le haut, prenant la direction du sommet du crâne. 

Il ne saurait y avoir de doute que cette disposition a été acquise au cours du 
développement phylogénique, puisque, chez le plus ancien des Odontocètes, dont on a 
trouvé des restes dans les dépôts éocènes, c’est-à-dire chez Zeuglodon, les narines ont 
bien commencé à reculer, mais elles se trouvent, néanmoins, encore très en avant, sur 
le museau, et, par suite de cela, les Nasaux sont aussi très longs et très gröles. 

Le développement embryologique du crâne des Odontocètes parle dans le même sens, 
car le recul des narines ne se montre que tardivement chez l'embryon. On trouvera, 
d'ailleurs, plus de details sur ce sujet dans les beaux travaux de Kükenthal ('). 


(1) W. KükENTHAL, JENAISCHE DENKSCHRIFTEN. Vol. II], p. 231. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 33 


Examinons, maintenant, comment les os du crâne se modifient sous l'influence du 
recul des narines vers son sommet. 

Si on considère les relations des os du crâne d'un Dauphin, on remarque, immédiate- 
ment, que plusieurs d’entre eux ont été transformés en lames minces imbriquées les 
unes sur les autres. 

Cela se voit le mieux dans la région orbitaire et dans la région frontale. 

Le Susmaxillaire est énormément élargi au-dessus des orbites ; il suit le bord 
extérieur de la narine et s'appuie vers le haut contre le Frontal, qui descend en pente 
raide. Celui-ci se glisse en outre, comme une large écaille osseuse, sous le Susmaxillaire, 
pour former le plafond de l'orbite. 

Maintenant, par dessus le Susmaxillaire, s'étale, d’avant en arrière, le Prémaxil- 
laire, aussi fortement élargi postérieurement, qui s'élève également le long de la paroi 
verticale formée par la région moyenne du Frontal, et qui, parfois, entourant la limite 
postérieure des narines, se pose sur le Nasal et sur le Frontal lui-même. 

Nous avons donc à distinguer trois os écailleux, placés les uns au-dessus des 
autres : tout au-dessous, la région orbitaire (la plus élargie) du Frontal; par dessus, la 
région orbitaire du Susmaxillaire; et, enfin, par dessus encore, la région la plus 
élargie du Prémaxillaire. 

A présent, si nous dépassons le bourrelet qui traverse le sommet du crâne et qui est 
formé par la portion la plus élevée des Frontaux, nous voyons que, au delà de ce 
bourrelet, on observe un chevauchement des os en sens inverse, c’est-à-dire d’arriere en 
avant. | 

Le Susoccipital, considérable, occupe la plus grande partie de la région postérieure 
de la boîte cranienne. Il sintercale de telle manière entre les Frontaux et les Pariétaux, 
que ceux-ci, qui se rencontrent d'ordinaire sur la ligne médiane, sont chassés du sommet du 
crâne et refoulés sur le côté. L’Interparietal perd, ainsi, ses connexions avec les Pariétaux. 
Dans quelques cas, comme chez Cyrtodelphis sulcatus, Gerv., d’Eggenburg, et Eurhino- 
delphis Cocheteuxi, du Bus, d'Anvers, il conserve encore son indépendance et est placé 
entre les Frontaux et le Susoccipital. Tandis que, habituellement, il est synostosé avec 
le Susoccipital. 

Les Frontaux constituent donc une sorte de digue, contre laquelle s'arrêtent, par 
devant, les Susmaxillaires et les Prémaxillaires, par derrière, le Susoccipital. Cette 
poussée, dans les deux sens, a pour conséquence l’existence commune, chez tous les 
Odontocètes à narines refoulées très haut vers le sommet du crâne, d'un renflement 
des Nasaux et des Frontaux, ainsi que du bord antérieur du Susoccipital. 

Les Nasaux sont, ordinairement, réduits à l’état de petits os noduleux, qui se trouvent 
dans une fosse limitée par les Prémaxillaires, les Susmaxillaires et les Frontaux (Pl. V, 
fig. 2), et qui se détachent très facilement lors de la fossilisation. 

Les crânes de Zeuglodon, Squalodon, Saurodelphis et Phocæna montrent bien que le 


34 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


refoulement latéral des Pariétaux et la formation d'un bourrelet transversal au sommet du 
crâne ne sont que la conséquence immédiate du recul des narines. Dans tous ces genres, 
les Pariétaux participent encore à la constitution du sommet du crâne sous forme d’une 
bande plus ou moins étroite. Ils occupent le plus grand espace chez Zeuglodon, et 
sont déjà considérablement plus étroits chez Squalodon et chez Saurodelphis. Phocæna, 
Neomeris et Sotalia sont des genres actuels chez lesquels les Pariétaux sont encore er 
contact avec l’Interparietal (). Toutes ces formes, à l'exception de Saurodelphis, ont le 
sommet du crâne très plat. Quant à Saurodelphis, il montre une disposition très 
singulière : tandis que, d'habitude, le plan vertical du bourrelet occipital transverse tombe 


dans la cavité cranienne, ce plan passe, ici, par le bord supérieur du grand trou occipital 
(PISTE el); 


Nous avons vu que le recul des narines a entraîné de profondes modifications dans la 
situation des principaux os de la tête, et, par conséquent, dans la structure cranienne. Il 
s'agirait, maintenant, de savoir si ces modifications, acquises au cours du développement 
phylogénique, sont de nature à constituer la base d’une classification systématique plus 
précise, et si les divers types des Nasaux, de la région frontale et de la région occipitale 
sont propres à servir à la séparation des genres et des espèces. 

Pour résoudre ce problème, nous allons examiner les parties en question chez un 
Odontocète absolument isolé, le Narval. 

Il existe à peine deux exemplaires du Monodon monoceros qui aient une région frontale 
absolument identique. L’asymétrie du crâne leur est commune, de telle sorte que le 
déplacement des os, notamment dans la région nasale et dans la région frontale, se 
fait vers la gauche. La narine osseuse gauche se trouve plus basse que la droite, le 
prolongement du Prémaxillaire est beaucoup plus court à gauche. Le déplacement de 
cette partie du crâne vers la gauche, commun à presque tous les Odontocètes, varie assez 
considérablement chez le Narval. Les modifications de taille et de forme des Nasaux et des 
Frontaux sont en relation intime avec les modifications du déplacement vers la gauche. 

Les mêmes parties du crâne varient aussi extrêmement chez un autre Dauphin, 
également isolé, le Sousou (Platanista Gangetica). 

Si on devait accorder de l'importance à la forme, ou à la taille, des Nasaux, ou des 
Frontaux, dans la région du bourrelet transversal, on serait forcé de considérer chaque 
individu de Narval ou de Sousou comme une espèce distincte. 

Ce que nous venons de dire s'applique aussi aux Dauphins longirostres du Boldérien 
d'Anvers. Les Nasaux et les Frontaux y varient tellement qu'on serait amené à fonder une 
espèce particulière pour chaque crâne, ce qui ne serait certes pas conforme à la vérité et ne 


(1) E. Van BeneDex. Mémoire sur un Dauphin nouveau, désigné sous le nom de Sotalia Brasiliensis. MEm. AcaD. ROY. 
Brre., 1875. Vol. XLI. Pl. 2, fig. 2. 


(MIOCÈNE SUPERIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 39 


constituerait qu'un éparpillement stérile. Non, ce ne sont que des variations individuelles, 
qui sont insuffisantes à justifier la création d'espèces multiples. 


Un des grands groupes des Odontocètes se fait remarquer par son rostre très allongé. 
Comme les Cétacés du Boldérien d'Anvers que j'ai à décrire ci-après sont dans ce 
cas, nous allons examiner ce caractère d’un peu plus près. 

Dans le Manuel de Zittel (Vol. IV, p. 171), nous trouvons les Dauphins longirostres 
réunis à la famille des Platanistides, définie dans le sens de Flower. Zittel donne, pour 
cette famille, la diagnose suivante : 

« Museau très allongé, grêle; mâchoires supérieure et inférieure à dents nombreuses, 
coniques et uniradiculées. Prémaxillaire édenté. Symphyse mandibulaire occupant au 
moins la moitié de la longueur de chaque rameau. Orbites très petites. Vertèbres cervicales, 
toutes libres. Côtes bieipitales, les postérieures unicipitales, cependant, par la réunion du 
tubercule et de la tête de la côte, Nageoires pectorales, longues. Pas de nageoire dorsale. » 

En ce qui concerne les côtes, Zittel a indiqué lui-même les caractères des côtes des 
Platanistidæ également pour les côtes des Delphinidæ, et ces caractères existent, en effet, 
chez tous les Odontocètes, à l'exception des Physeteridæ, y compris Hyperoodon et les 
différentes formes de Ziphius. Chez celles-ci, presque toutes les côtes sont bicipitales (°). 

De même, les vertèbres cervicales libres n'existent pas seulement chez les Plata- 
nistides, car le Narval (Monodon monoceros) et le Delphinapterus leucas ont également 
toutes les vertèbres cervicales libres (?). 

En outre, il est inexact que les Platanistides n'aient pas de nageoire dorsale, car 
Inia, comme Platanista et Pontoporia, en a une. Chez le dernier, elle est relativement 
élevée (?), et on ne peut l'appeler basse que chez les genres cités en premier lieu, tout en 
constatant quelle est distinctement développée. 

Zittel cite aussi, parmi les Platanistides, le genre Pontoplanodes, Amegh. (Saurodel- 
phis, Burm.), qui a des dents biradiculees dans la partie posterieure de la mächoire, 
et, cependant, cet auteur fait ressortir que les dents des Platanistides sont uniradiculees. 

La dentition des mächoires supérieure et inférieure à dents nombreuses et coniques 
est également propre aux Delphinides, de sorte qu'il ne reste comme caractères essentiels 
des Platanistides que la longueur du museau et celle de la symphyse. 

Il faudrait encore y joindre l'existence des sillons mentonniers qui se trouvent dans les 
genres Inia, Pontoporia, Platanista, Cyrtodelphis et Acrodelphis. Ce point, que Gervais 
note comme caractère principal de son genre Schizodelphis, est, cependant, une simple con- 


() W. H. Frower, Einleitung in die Osteologie der Säugethiere. Leipzig, 1888, p. 105. 
(2) W. H. FLower. 2. c., p. 41, 
() H. Burmeister. An. d. Mus. publ. d. Buenos Ayres. Vol. I. Entr. 6. 1869. Pl. XXI, fig. 3. 


36 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


séquence de la longueur de la mâchoire et de celle de la symphyse, comme on peut le 
démontrer à l’aide d’autres Vertébrés à longue symphyse (*). 

Cependant l'allongement du museau ne paraît pas être autre chose qu'une adaptation 
à la vie aquatique, particulièrement à la vie fluviatile; nous rencontrons ce long 
museau chez tout une série de Vertébrés fluviatiles, comme Lepidosteus, Champsosaurus, 
Gavialis, Tomistoma, etc. (?). 

C'est, en tous cas, une singulière coïncidence qu’Inia, Pontoporia (*) et Plalanista 
habitent les fleuves, et que ce sont précisément ces genres d’Odontocetes qui ont les 
plus longs museaux de tous les Cétacés actuels. 


Il est fort peu probable que les Platanistides représentent les plus archaiques 
des Odontocètes, puisque les trois genres de cette famille sont déjà devenus homodontes et 
polyodontes. 

Si nous considérons, pris ensemble, les résultats obtenus sur la Dentition, sur l'Armure 
dermique, sur le Prémaxillaire et sur les Pariétaux, nous voyons que ce sont, parmi les 
Odontocètes actuels, les deux genres Neomeris et Phocæna qui doivent se rapprocher le plus 
des formes les plus primitives du groupe, lesquelles sont représentées par Zeuglodon et 
Squalodon. Nous trouvons, chez Phocæna et chez Neomeris, les dernières traces de l'ancienne 
dentition hétérodonte ; les Prémaxillaires ont encore quelques dents de chaque côté, et 
dépassent la mâchoire supérieure, de sorte qu’ils forment l'extrémité antérieure du rostre ; 
au bord antérieur des nageoires, près des évents et sur le dos, se trouvent, chez ces genres 
seuls, les dernières traces de l’armure dermique; et les narines n’ont pas encore trop reculé 
vers le sommet du crâne, de sorte que les Pariétaux participent, comme une bandelette 
étroite, en arrière des Frontaux, à la constitution. de la voûte cranienne, et ils touchent 
encore l'Interpariétal. Ces types sont donc, sans aucun doute, beaucoup plus archaiques 
que les Platanistides, qui sont fortement spécialisés. 

Ainsi disparaissent, aussi, les limites tranchées que l’on avait, jusqu'ici, l'habitude 
d'établir entre les Squalodontides, les Mésocètes (Dames) et les Euodontocètes, d'autant 
plus que nous avons appris à connaître un autre type intermédiaire entre les Odontocètes 
hétérodontes oligodontes et les formes homodontes polyodontes, dans le Saurodelphis 
argentinus, Burm. 

Nous avons vu, en outre, comment, chez Eurhinodelphis, la réduction des dents 
commence snr le Prémaxillaire, tandis que le Susmaxillaire compte encore un grand 


(!) ©. Age. DenkscHR. D. k. AKAD. D. Wiss. Wien. 1899. Vol. LX VIII, pp. 839 et 848. 

(2) L. Doro. Nouvelle note sur le Champsosaure, Rhynchocéphalien adapté à la vie fluviatile. Buzz. Soc. BELG. GEOL. 
Vol. V, 1891, p. 153. 

(2) Je dois à la bienveillante intervention de M. É. Dupont, Directeur du Musée de Bruxelles, et à l’obligeance de 
M. E. Ray Lankester, Directeur du British Museum, d’avoir pu étudier les crânes d’Inia et de Pontoporia décrits par 
W.H. Flower. Qu'ils veuillent bien recevoir tous deux, ici, l'expression de ma reconnaissance. 


(MIOCENE SUPERIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 37 


nombre de dents en fonctions ; que la réduction a progressé vers l'arrière chez Ziphiros- 
trum Hemixemi,; que, chez Mesoplodon. elle a déjà pour conséquence que la gouttière 
alvéolaire du Susmaxillaire s’est transformée en un sillon rudimentaire à parois lisses, 
tandis que les dents sont implantées dans les gencives et sont tout à fait atrophiées; et 
que Ziphius, enfin, ne permet de reconnaître sa descendance des Odontocètes homodontes 
polyodontes que par l'existence d'un sillon peu profond de la mâchoire, tandis que, ni le 
Susmaxillaire, ni le Prémaxillaire, ne montrent plus de traces de dents. 

La série du développement phylogénique des Odontocètes commence par la phase 
oligodonte hétérodonte (Zeuglodon) et continue, en passant par la phase polyodonte 
hétérodonte (Squalodon) et la phase polyodonte pseudohomodonte (Saurodelphis), jusqu'aux 
Odontocètes polyodontes homodontes, qui sont caractérisés par la famille des Delphinides, 
aujourd'hui prédominante ('). 

Les Saurodelphides longirostres et les Phocénides brévirostres représentent deux 
rameaux latéraux de la famille des Odontocètes, mais qui, par certains caractères 
archaïques, nous font connaître la manière suivant laquelle le développement a progressé. 

De même que la multiplication des dents et l'uniformisation de celles-ci a eu lieu 
d'avant en arrière, par la division en dents coniques uniradiculées, ainsi en fut-il de la 
réduction de la dentition, qui commence à l'extrémité libre de la mâchoire (Burhinodelphis), 
s'étend graduellement du Prémaxillaire sur le Susmaxillaire (Ziphirostrum Hemizemi), 
de sorte que les dents ont complètement disparu dans la partie antérieure du rostre et 
n'existent plus dans les gencives de la partie postérieure que comme rudiments sans 
fonctions (Mesoplodon), jusqu'à ce qu'enfin il y ait perte totale de la dentition et qu'un 
sillon peu profond de la mâchoire indique seul encore la descendance des Odontocètes 
homodontes polyodontes (Ziphius). 

Je ne partage donc pas l’opinion de Weber (?), qui voit dans les Ziphioides un groupe 
d'Odontocètes qui s'est séparé du tronc principal avant que la dentition fût devenue 


(1) Sous le nom de Schizodelphis (Squalodontoides) Capellinii, P. Longhi (Arrı ». Soc. VEnero-Trentina. Padoue, 1897. 
Ser. 2. Vol. III. Fasc. I, p. 41 et 3 pl.), a décrit un Dauphin longirostre, qui réunit particulièrement bien les caractères de 
Squalodon et ceux du genre miocene Cyrtodelphis, Abel (= Schizodelphis, Gervais, p. p.). Les dents antérieures en sont 
comprimées bilateralement et ne possèdent point de tubereules accessoires sur les bords, tandis que les dents postérieures 
rappellent tout à fait celles de Squalodon, mais avec des dentelures plus régulières. 

Depuis que ces lignes ont été écrites, je me suis trouvé dans l’heureuse situation de pouvoir étudier l'original du 
Schizodelphis (Squalodontoides) Capellinii, Longhi, au Musée géologique de l'Université de Bologne, grâce à l’obligeance 
de M. le Professeur G. Capellini. Ge crâne, extrêmement intéressant, parait, en effet, avoir appartenu à un Dauphin dont 
la dentition aurait été intermédiaire entre la dentition hétérodonte des Squalodontides et la dentition homodonte des 
Odontocètes plus récents. Il serait très désirable que la dentition de ce Schizodelphis püt être mieux figurée qu'il n’a été 
possible à M. le Professeur Longhi de le faire. En tous cas, son identification avec le Schizodelphis de P. Gervais ne saurait 
être considérée comme justifiée par la simple présence des sillons latéraux de la mandibule, ainsi que je l'ai indiqué 
ailleurs (O. ABer. 2. c., p. 847). 

(2) M. Weger. Studien über Säugethiere. Ein Beitrag zur Frage nach dem Ursprung der Cetaceen. lena, 1886, p. 197. 


6 


38 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


homodonte, car les relations de la dentition chez Eurhinodelphis et chez Mesoplodon sont 
une preuve convaincante du contraire. 

La présence de la forte canine de la mandibule d’Hyperoodon donne, toutefois, à la 
dentition de celui-ci un caractère, au moins en apparence, hétérodonte. Il doit, cependant, 
paraître très bizarre que, précisément la canine inférieure soit tellement développée et 
transformée, tandis que nous avons vu que l'Homodontie commence à l'extrémité libre des 
mächoires et progresse de là en arrière. « Mais, précisément, dans les organes qui 
subissent de profondes modifications, nous pouvons nous attendre à trouver, à côté de cas 
d’atrophie, des cas de croissance véritablement monstrueuse. » (Max WEBER, /. c., p. 192.) 

La canine fortement saillante de Mesoplodon et des autres genres des Ziphiinæ ne 
paraît être due qu'à un développement monstrueux héréditaire, et elle ne semble pas 
représenter, du tout, les dernières traces d’une dentition primitivement hétérodonte, 
traces qui, chez tous les autres Odontocètes, ne se trouvent que dans les parties 
postérieures de la mâchoire. 

Les genres cités plus haut, que nous considérons comme les preuves du développe- 
ment phylogénique de la dentition des Odontocètes, de telle sorte que cette dentition 
commence par la phase hétérodonte oligodonte (Zeuglodon), progresse par les formes 
homodontes polyodontes (Delphinide), et finit par des formes oligodontes (Ziphiinæ), ne 
doivent naturellement pas être considérées comme une descendance en ligne directe, mais 
ils représentent seulement les différentes phases du développement. 

La série : Eurhinodelphis, — Ziphirostrum, — Mesoplodon, — Ziphius, — pourrait, 
tout au plus, être regardée comme une partie de l'arbre phylogénique véritable, tandis que 
les autres termes qui conduisent aux Odontocètes oligodontes hétérodontes ne marquent 
que des étapes et ne constituent pas les formes ancestrales elles-mêmes (?). 

Ces réserves faites, les divers stades du développement phylogénique des Odon- 
tocètes peuvent être représentés ainsi : 


(1) Comme, par exemple, dans: L. Dorıo. Sur la Phylogénie des Dipneustes. Bur. Soc. BELG. GéoL. Vol. IX. 1895, p. 89. 

Les planches du présent mémoire sur les Dauphins longirostres du Boldérien des environs d'Anvers, — avec 
explication complète, pour chaque figure, sur la planche même, — sont imitées de celles du mémoire de M. Dollo sur les 
Dipneustes, que l'auteur avait précisément composées ainsi en vue d’en faciliter l'usage par le lecteur, et surtout par le 
lecteur non-spécialiste. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 


PHYLOGENIE DES ODONTOCETES 


Ziphius 
Oligodonte pseudohétérodonte, 
PMxX et smx édentés. 


Mesoplodon 


Oligodonte pseudohétérodonte, 
PMx édenté, sm x avec dents rudimentaires 
dans la gencive. 


m... 


Ziphirostrum 
Polyodonte pseudohétérodonte, 


De 


Eurhinodelphis 
Polyodonte homodonte, 


PMx formant l'extrémité antérieure du rostre, N° 


nr 


Delphinus, Cyrtodelphis 
Polyodontes homodontes, 
; “ Dents doubles „ 
isolées, dernières traces de l'Hétérodontie 
chez les Delphinides. 


un 


Saurodelphis 
Polyodonte pseudohomodonle. 


Ba 


Squalodon 


Polyodonle heterodonte, 
Pmx denté. 


Be 


Inia, Pontoporia 
Polyodontes homodontes. 


Phocæna, Neomeris 


Polyodontes hétérodontes, 
PMmx denté, 
Une armure dermique rudimentaire. 


FE 


Zeuglodon 
Oligodonte heterodonte, 
PMx denté, 
Une armure dermique fonctionnelle. 


Pmx édenté, smx avec dents fonctionnelles. 


PMx édenté, sm x avec dents fonctionnelles. 


39 


LE GISEMENT 


CETACES DES ENVIRONS D’ANVERS 


Les restes d'Odontocètes des environs d’Affvers appartiennent tous aux « Sables 
inférieurs », tandis que les Mysticètes se rencontrent dans ces couches et dans les « Sables 


moyens ». 
Les Cétacés d'Anvers décrits Jusqu’aujourd’hui sont, d’ailleurs, les suivants : 


+ CI 1 = 


D 


1 


© © 0 


© © 


I. — CETACES DES SABLES INFÉRIEURS D’ANVERS 


I. — MYSTICÈTES 


. HerPerocEeTus SCALDIENSIS, van Ben. 


Il 


HYPEROODON INSIGNIS, van Ben. 


Pracozıpnıus Dusoisı, van Ben. 


ZipmioLA CLEPSYDRA, van Ben. 


Honocerus Vırversı, du Bus. 


Zipnirostrum Henixent, van Ben. 


TURNINENSE, du Bus. 


TUMIDUM, du Bus. 


MARGINATUM, du Bus. 


LÆVIGATUM, du Bus. 
AFFINIS, du Bus. 


2. Mesocerus Drrauwı, van Ben. 
3: ) PINGUIS, van Ben. 
 — /APEIOIDES 
11. ZipnirosrRuM GRAGILE, du Bus. 
12: » DICYRTUM, du Bus. 
15. » RECURVIROSTRUM, du Bus. 
14. Zivuioesis PHYMATODES, du Bus. 
15 ) SERVATUS, du Bus. 


. ZiPHiUS LONGIROSTRIS, Cuv. 


» PLANIROSTRIS, Cuv. 


. RHINOSTODES ANTWERPIENSIS, du Bus. 


3ELEMNOZIPHIUS RECURVUS, du Bus. 


. DinozipHius RAEMDONcKI, van Ben. 


O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


III. — DELPHINIDES 
1. EURHINODELPHIS COCHETEUXI, du Bus. 21. Derpnınus DEWAELI, van Ben. 
23 » LONGIROSTRIS, du Bus. 22. EupeLpnıs MoRTSELENSIS, du Bus. 
3. » AMBIGUUS, du Bus. 25. HopLocerus BORGERHOUTENSIS, du Bus. 
4. PrıscoDELPHINUS propucrus, du Bus. 24. » CRASSIDENS, du Bus. 
à. » ROBUSTUS, du Bus. 25. PazæopELPHIS Grannis, du Bus. 
6. » vALIDUS, du Bus. 96. » ANNULATUS, du Bus. 
7 » CRASSUS, du Bus. DT » MINUTUS, du Bus. 
8. » TERES, du Bus. 28. » CORONATUS, du Bus. 
9. » DECLIVUS, du Bus. 29. » ARCUATUS, du Bus. 
10. » Morcknoviensis, du Bus. 50. » FUSIFORMIS, du Bus. 
dar » ELEGANS, du Bus. 51. » ZONATUS, du Bus. 
12: » PULVINATUS, du Bus. 2. » PACHYODON, du Bus. 
13. » CRISTATUS, du Bus. 33. SQUALODON ANTWERPIENSIS, van Ben. 
14. PLATvDELPHIS CANALICULATUS, H. v. Meyer. 34. » Enrricns, van Ben. 
15. PaysereruLa Dususi, van Ben. 55. Trısponpyrus Kreinı, van Ben. 
16. CHampsopELpHis ScALDensıs, du Bus. 56. SCALDICETUS ANTWERPIENSIS, van Ben. 
17. Pnocænorsis SCHEYNENSIS, du Bus. _ 31. » CARETTI, du Bus. 
18. » CORNUTUS, du Bus. 58. Eucerus AmBLYopoN, du Bus. 
19. DeLpnınus DELANNOY1, van Ben. 39. SYNOSTODON Sp. 


20. » Warsı, van Ben. 


ll. — CETACES DES SABLES MOYENS D’ANVERS 


MYSTICETES 
1. BALÆNA PRIMIGENIUS, van Ben. 10. PLESIOCETUS ROSTRATUS, van Ben. 
2 » BrıaLnontı, van Ben. de » MINOR, van Ben. 
5. ProsaLana Dupusı, van Ben. 42. Hererocerus Hupscni, van Ben. 
4. BALÆNULA BALENOPSIS, van Ben. 13. » Burrisı, van Ben. 
5. BALENOTUS ınsıcnıs, van Ben. 14. » BREVIFRONS, van Ben. 
6. MEGAPTEROPSIS ROBUSTA, van Ben. 15. » DUBIUS, van Ben. 
7. PLESIOCETUS GIGANTEUS, van Ben. 16. » AFFINIS, van Ben. 
8. » INTERMEDIUS, van Ben. AE » SCRIPTUS, van Ben. 
9. ) TERTIUS, van Ben. 


E. Van den Broeck, auquel j'emprunte cette liste, qui se trouve dans son travail sur 


les dépôts pliocenes des environs d'Anvers (?), distingue trois divisions dans les sables de 
cette région : 1° les Sables inférieurs ; 2° les Sables moyens ; 3° les Sables supérieurs. 


(D E. Van DEN BRoEcK. Esquisse géologique et paléontologique des dépôts pliocènes des environs d'Anvers. MEn. 


Soc. marac. Bere. Vol. IX. 1874, pp. 83,146 et 198. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 43 


Les SABLES INFÉRIEURS (Van den Broeck, 1874) — ANVERSIEN — BOLDÉRIEN 
(aujourd’hui), sont connus dans la bibliographie sous les noms ci-après : 


1. SYSTÈME DIESTIEN. Dumont (1859) ; Dejardin (1862); Dewalque (1868). 

2. CRAG INFÉRIEUR, OU CRAG NOIR. Lyell (1852) ; Dewael (1855). 

3. SABLES DIESTIENS. Dewalque (1868) ; Mourlon (1875); Cogels (1874). 

4. SABLES NOIRS D'ANVERS ET D'Enecuem. d’Omalius d’Halloy (1862). 

D. ANVERSIEN. Cogels (1889). 

6. BoLDéRIEN. Gosselet (1885); Van den Broeck (1884); Dollfus (1895) ; 


Legende de la Carte geologique de la Belgique (1900). 


Les SABLES MOYENS d'Anvers (Van den Broeck, 1874), qui sont caractérisés 
par la présence des /socardia cor, sont désignés, maintenant, comme ETAGE DIESTIEN. 


D’après la nouvelle Légende de la Carte géologique de la Belgique ('), le Pliocene et 
le Miocène sont divisés comme suit : 


| 1. Pliocène supérieur : Etage Poederlien (Sables à Corbula gibba, var. rotundata 


I |Corbula striata)). 
PLIOCENE | 2. Pliocene moyen: Etage Scaldisien (Sables à Fusus contrarius). 
3. Pliocène inférieur : Etage Diestien (Sables à Isocardia cor). 
| 1. Miocène supérieur : Etage Boldérien. 
Il 1. Sables noirs d'Anvers, à Pectunculus pilosus. 
MIOCÈNE 2. Sables argileux d’Edeghem, à Glyeimeris gentilis (Pano- 
pæa Menardi?). 


Les restes d’Odontocetes des fortifications d'Anvers appartiennent donc, d’après ceci, 
exclusivement au Miocène supérieur, tandis que les restes de Mysticètes se partagent 
entre le Miocène supérieur (Sables noirs d'Anvers), et le Pliocène inférieur (Sables à 
Isocardia cor). 

L'endroit où l’on a découvert le plus de restes d'Odontocètes du Boldérien d'Anvers 
est le fort n° 4 (Vieux-Dieu), situé tout près de la ligne de chemin de fer qui se dirige vers 
Bruxelles. Il se trouve dans la partie Sud de la ceinture de forts qui entoure la ville 
d'Anvers. Cette ceinture commence, sur la rive droite de l’'Escaut, au fort n° 8 (Hoboken), 


(1) Légende de la Carte géologique de la Belgique, à l'échelle du 40.000°, dressée par ordre du Gouvernement. 
Buzz. Soc. pers. Géor. Vol. XIV. 1900, p. 24 (Traductions et Reproductions). La bibliographie, jusqu'en 1874, se 
trouve dans E. Van Dex Broec. /. c., p. 83. Celle, jusqu'en 1892, dans : E. Van Den Brorck. Matériaux pour la 
connaissance des dépôts pliocènes supérieurs. Buzz. Soc. BELG. GEoL. Vol. VI. 1892. 

v. Koenen (Neues Jahrb. 1886. I, 81) place le Bolderien dans le Miocène moyen. 


44 O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


se dirige ensuite vers l'Est, par les forts n° 7 (entre Hoboken et Wilryck), n° 6 (Wilryck), 
n° 5 (Edeghem), pour remonter de là vers le Nord-Est, par le fort n° 4 (Vieux-Dieu), 
n° 3 (Borsbeck), n° 2 (Wommelghem) et n° 1 (Wyneghem). Comme utiles à la topographie 
du gisement, citons encore les affluents et sous-affluents de la rive droite de l'Escaut : le 
Diepe Beck, dont le cours se dirige du Sud au Nord et se jette dans le Grand Schyn, qui 
coule vers le Nord-Ouest et qui, au Nord-Est d'Anvers, se réunit au Petit Schyn, pour 
rejoindre ensuite l'Escaut, au Sud de la Citadelle du Nord. Le canal d’Herenthals est, 
pendant quelque temps, parallèle au Grand Schijn et croise le Diepe Beck. Le capitaine 
(depuis, général) Dejardin (°), du Génie belge, a publié, en 1862, une carte géologique des 
fortifications d'Anvers, et les explications que je viens de donner sont empruntées à sa 
description. 

Par la coupe, qui traverse la ligne des fortifications, de l'Escaut jusqu'au Canal de la 
Campine (Desarvın, Pl. II, n° 2), on voit que, près du fort n° 4 (Vieux-Dieu), le fond du 
fossé, à 9.30 mètres au-dessus du niveau de la mer, est formé par les Sables noirs à 
Pectunculus pilosus. Au-dessus d'eux, se trouvent les Sables verts, que Dejardin désigne 
comme l'étage supérieur du Diestien ; ces Sables verts sont presque toujours dépourvus de 
fossiles (p. 483). Viennent ensuite, au Nord-Est, les Sables argileux, enclavés entre les 
Sables campiniens et les Sables verts; au Sud-Ouest, le Sable campinien se trouve directe- 
ment au-dessus du Sable vert, près du fort de Vieux-Dieu. Le tout se termine, vers le 
haut, par l'Humus. La surface du sol est, à cet endroit, à 11 mètres environ au-dessus 
du niveau de la mer (Mer basse, à Ostende). 

Le Sable noir, rempli de Pertunculus pilosus, qui contenait les crânes des Dauphins 
longirostres des environs d'Anvers, constitue une gangue de nature telle que le déga- 
gement de ces crânes n’a pas dû offrir trop de difficultés. Cependant, il faut faire observer 
que ce n’est que grâce aux soins extrêmes apportés dans les ateliers du Musée de Bruxelles 
qu'il a été possible de préparer des parties aussi délicates que l'extrémité libre du rostre 
ou que la base du crâne, lesquelles, pourtant, sont si bien conservées. 

Les os sont ordinairement noirs, rarement d'un brun-rougeätre ou plus clairs. A 
certains endroits, il y a, parfois, un dépôt de pyrite. Les crânes sont rarement déformés, 
ce qui favorise d'une manière remarquable la reproduction de leurs contours naturels. 

Il est très curieux qu'on ait trouvé un si grand nombre de crânes, tandis qu'il n'y a 
presque pas de restes de mâchoires inférieures, ou qu'on n'en possède que des fragments 
en mauvais état. Il y a, de même, très peu de restes du squelette du tronc, de la queue 
ou des membres des Odontocètes d'Anvers, à l'exception d’un spécimen assez complet 
d’Eurhinodelphis Cocheteuxi (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
d'Histoire naturelle de Belgique). On peut s'étonner de la rareté de ces pièces, étant donnée 


() A. Desarvın. Description de deux coupes, faites à travers les couches du système scaldisien, ainsi que les 
couches supérieures, près de la ville d'Anvers. Buzz. Acan. Roy. Bere. 2° sér., vol. XII, 1862, p. 470 et 2 pl. 


(MIOCENE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 45 


la grande attention que le capitaine (depuis, général) Cocheteux, du Génie belge, a 
accordée à ces restes d’Odontocetes, lors de leur découverte. 

Il serait, peut-être, possible d'expliquer la faible quantité de mandibules par le fait que 
cet os se détache d’abord du crâne de l'animal en décomposition, et tombe, isolé, au fond 
de l'eau. En tous cas, des circonstances particulières paraissent avoir favorisé la préser- 
vation des cränes, mais nous ne sommes pas en état d'en déterminer la nature exacte en 
ce moment. 


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u Fr = : 


DESCRIPTION DES CRÂNES 


DES 


DAUPHINS LONGIROSTRES D’ANVERS 


ARGYROCETINZ, Lydekker, 1893. 
CYRTODELPHIS, Abel, 1899. 


O. Aer, Untersuchungen über die fossilen Platanistiden des Wiener Beckens. DENKSCHR. D. K. AKAD. 
np. Waissenscn. ın Wien, vol. LXVIIL, 1899, p. 839, Pl. I-IV. 


Le genre Cyrtodelphis a été établi, vu la position et la délimitation incertaine des 
genres Schizodelphis, Gerv. et Chumpsodelphis, Gerv., pour ces formes qui se distinguent 
par un raccordement curviligne des rameaux mandibulaires le long de leur bord interne, 
une symphyse ayant plus des deux tiers de la longueur de la mächoire inferieure, et par 
de petites dents renflées à la base, uniradiculées et à couronne pointue et recourbée en 
arrière, Les dents s’avancent jusque sur la partie libre des rameaux mandibulaires, comme 
chez Inia. Sur la face externe, la mâchoire inférieure porte, de chaque côté, un sillon 
longitudinal, plus ou moins profond, produit par l'empreinte des vaisseaux qui sortent des 
trous mentonniers, et qui, pour cette raison, mérite le nom de sillon mentonnier. 

Le type du genre fut, avant tout, un crâne extrêmement bien conservé, découvert 
dans les couches de Loibersdorf (I Mediterranstufe de Suess, ou Burdigalien de la termi- 
nologie française), près d’Eggenburg, dans la Basse-Autriche. Puis, un crâne décrit par 
Gervais et provenant de la Molasse miocène de Cournonsec (Hérault). Enfin, un fragment 
de crâne décrit par Paquier et extrait de la Molasse de Chamaret (Drôme). Tous ces restes 
furent réunis en une seule espèce, Cyrtodelphis sulcatus, Gerv., avec plusieurs autres 
fragments de crânes, publiés sous différents noms, mais ne formant pourtant qu'une même 
espèce. 

La seconde espèce, réunie provisoirement au genre Cyrtodelphis, n'est connue que 
par des débris de mâchoires inférieures et n’est, par conséquent, que très insuffisamment 


48 O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 

caractérisée. C'est le Cyrtodelphis Christoli, Gerv., qu'on connaît de la Molasse de 
Poussan et du Miocène de Léognan. On l’a réunie au genre Cyrtodelphis, à cause du 
raccordement curviligne de la face interne des rameaux mandibulaires et de la ressemblance 
générale avec la mâchoire inférieure du Cyrtodelphis sulcatus, Gerv. Il y a lieu, néanmoins, 
de faire remarquer que le faible développement des cloisons interalvéolaires est bien spécial 
et donne à penser qu'il s’agit ici d'une forme chez laquelle commence la transformation 
d'une série d’alveoles en gouttière. La réunion du Cetorhynchus Christoli, Gerv., au genre 
Cyrtodelphis ne peut donc être regardée que comme provisoire. 


to 


ot 


1 


9. 


. DELPHINORHYNCHUS DE 


CYRTODELPHIS SULCATUS, Gervais, 1853. 


. DELPHINUS SULCATUS. 
. DELPHINORHYNCHUS SULCATUS. 


SCHIZODELPHIS SULCATUS. 


. DELPHINUS PSEUDODELPHIS. 
SALLES. 


. DELPHINUS CANALICULATUS. 


. PLATYDELPHIS CANALICULATUS. 


. SCHIZODELPHIS CANALICULATUS. 


PLATYRHYNCHUS CANALICULATUS. 


. DELPHINUS PLANUS. 
1. SCHIZODELPHIS PLANUS. 


. SCHIZODELPHIS DEPERETI. 


Derpmnus Darionuu, e.p. 


. CHAmPsopELpuIS DATIONUM, €. p. 


. CYRTODELPHIS SULCATUS. 


P. Gervais, Bull. d. I. Soc. géol. de France, 1853, X, p. 511. 

P. Gervais, Mém. d. l’Ac. d. Sciences de Montpellier, t. Il, p. 510, 
pl. VII, fig. 1-7. 

P. Gervais, Mem. d. l'Ac. d. Sc. de Montpellier, t. V, 1861, p. 126, 
pl. IV, fig. 1-5. 

P. Gervais, Bull. d. l'Ac. d. Se. de Montpellier, A840, p. 11. 

P. Gervais, Mém. d. l'Ac. d. Sc. de Montpellier, t. II, p. 515, pl. VI, 
fig. 4. 

H. v. Meyer, N. Jahrb. f. Mineralogie, 1855, p. 165. — Idem, 
Palaeontographica, VI, 1856, p. 44, pl. VII, fig. 1-7, 11-15. 

Du Bus, Bull. d. !’Ac. roy. d. Sc. de Belgique, 41° ann., 1l® ser., 
t. XXXIV, 1872, p. 498. 

J. F. Brandt, Mem. d. Ac. imp. d. Sc. d. Saint-Petersbourg, VIS 
ser., t. XX, 1875, p. 255, pl. XXVI, fig. 27-29. 

Van Beneden, Bull. d. l'Ac. roy. d. Sc. de Belg., 45° ann., 11° ser., 
t. XLI, 1876, p. 488. 

P. Gervais, Zool. et Pal. franç., 2° ed., p. 505, pl. XX, fig. 15. 

P. Gervais et P. J. Van Beneden, Osteographie des Cétacés, p. 507, 
pl. LX, fig. 21. 

V. Paquier, Mem. d. 1. Soc. geol. de France (Paléont.), t. IV, fasc. 4, 
n° 42, 1894, p. 7-12, pl. XVII. 

P. Gervais, Zool. et Pal. franç., 2° éd., p. 506, pl. LXXXIU, fig. 1-2. 

P. Gervais et P. J. Van Beneden, Ostéographie, p. 489, pl. LVIT, 
fo. 

O. Abel, Denkschr. k. Akad. d. Wissensch. in Wien, t. LXVIII, 
1899, p. 850, pl. I-IV. 
Consulter ce dernier travail pour le reste de la bibliographie. 


Symphyse plus longue que les deux tiers de la mandibule complete. Sillons mentonniers 
très développés. Face interne du rameau mandibulaire à raccordement curviligne. Dents 
nombreuses, à sommet recourbé en arrière, coniques, mais à couronne renflée au-dessus de la 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 49 


base, uniradiculées. Nasaux petits. Interparietal, parfois visible, parfois synostosé avec les 
Frontaux. Orbites recouvertes par de larges lames des Frontaux et des Susmaxillaires. 
Frontaux formant la plus grande partie de la voûte cranienne. 


Cette espèce, fort répandue, a été trouvée également dans les Sables noirs d’Anvers, où 
on en a découvert de multiples restes lors de la construction du fort n° 4 (Vieux-Dieu). 
Ceux-ci, à l'exception d’un fragment de rostre, n’ont pas encore été décrits. Et ce fragment 
sert de type aux genres Platydelphis, du Bus, et Platyrhynchus, Van Beneden ('). Mais ces 
deux savants naturalistes paraissent ignorer que Gervais avait déjà proposé, en 1861, 
pour le Delphinus sulcatus, le nom générique de Schizodelphis; et que, comme H. v. Meyer 
avait fait ressortir la grande ressemblance de son Delphinus canaliculatus avec l'espèce de 
Gervais, il n'était pas nécessaire de proposer un nouveau nom générique pour le Delphinus 
canaliculatus, ce qui est seulement maintenant devenu opportun par suite de la délimi- 
tation incertaine du genre de Gervais. 


Individu I. 


N° 3246 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — PI. V, fig. 1. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers. 


1. PLATYDELPHIS CANALICULATUS. Du Bus, Bull. d. l'Acad. Roy. d. Sciences de Belgique, 41° ann., ITS ser., 
t. XXXIV, 1872, p. 498. 
Du Bus, Journ. d. Zool., Paris, t. II, 1873, p. 105. 
Gervais et Van Beneden, Ostéographie, p. 506, pl. LVIIE fig. 4. 
2. PLATYRHYNCHUS CANALICULATUS. Van Beneden, Bulletin d. Acad. roy. d. Sciences de Belgique, 45° ann., 
Ile ser., t. XLI, 1876, p. 488. 


Le dessin que Gervais et Van Beneden donnent de ce reste de crâne, dans l’Östeo- 
graphie, est non seulement peu clair, mais incorrect. D’après la fig. 4, on serait porté A 
croire que les Prémaxillaires s'appliquent étroitement l’un contre l’autre dans leur partie 
supérieure, et que celui de droite seulement est percé, dans sa région élargie, de deux 
trous sous-orbitaires, tandis que celui de gauche manquerait du grand foramen qui se 
trouve constamment en cet endroit. Ensuite, sur la même planche, fig. 4 a, le bord 
extérieur du Prémaxillaire est représenté comme s’il descendait suivant une courbe vers le 
bord externe du Susmaxillaire et se repliait en angle aigu vers l'avant, pour se diriger 


(:) P.-J. Van Beneden'écrit (But. Acan. Becc., t. XLI, 1876, p. 488) : “ Le vicomte Du Bus a proposé pour ce Dauphin 
le nom générique de Platyrhynchus. „ Mais, en réalité, du Bus avait proposé le nom de Platydelphis. 


50 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


après vers l'extrémité du rostre, presque parallèlement au bord externe du Susmaxillaire. 
A tout cela, il faut ajouter encore une coupe complètement incompréhensible à travers le 
rostre, pl. LVIII, fig. 4 c., alors que la vue inférieure d’une portion du rostre, choisie 
arbitrairement, n'en montre que des caractères sans importance. 

Mais ces soi-disant particularités de l'original de Platydelphis canaliculatus, que 
P. Gervais et P.-J. Van Beneden représentent dans l'Ostéographie, n'existent pas en réalité et 
il n’y a ni cassures, ni autres accidents qui pourraient excuser cette reproduction inexacte ; 
ceci prouve que la Lithographie d'originaux importants ne pourra jamais atteindre à la 
même valeur scientifique que la Photographie, et c’est pourquoi le Musée de Bruxelles a 
décidé l'exécution des planches de mon mémoire par ce dernier procédé. Ces défectuosités 
n'ont pourtant pas une importance considérable dans l’appréciation de l'espèce, Cyrtodel- 
phis sulcatus, Gerv., (0. ABer, /. c., p. 847), mais elles sont de nature à faire croire que 
les variations individuelles sont plus grandes que ce n’est véritablement le cas. 

Les ressemblances entre notre pièce et les restes du crâne de Cyrtodelphis sulcatus, 
Gerv. (Schizodelphis Depereti, Paq.). de Chamaret (Drôme), ainsi qu'avec le crâne de la 
même espèce d’Eggenburg (Basse-Autriche), sont très fortes et on ne peut douter qu'ils 
appartiennent à une seule espèce, ou à des espèces extremement voisines. 

La large fente située à l'extrémité supérieure du rostre, entre les Prémaxillaires, 
laisse voir, dans la profondeur, le Vomer extraordinairement développé. Le Mesethmoide 
est perdu, et on constate seulement qu'il était placé dans une gouttière assez faible du 
Vomer, Dans la partie antérieure du rostre, les Prémaxillaires ne sont pas non plus 
étroitement appliqués l'un contre l’autre, mais il existe une fissure entre eux, bien qu'elle 
soit très étroite. Ceci est important à remarquer, parce que, en général, à un âge avancé, 
les Prémaxillaires se rapprochent toujours davantage et se soudent finalement tout à fait 
(0. Age, L. c., p. 847). A 37 centimètres du bord antérieur fracturé du rostre, les Prémaxil- 
laires se rapprochent très fort, mais sans se confondre. D'autre part, peut-être l’espace 
entre les Prémaxillaires est-il si visible parce que la réunion artificielle de parties brisées 
du rostre est très difficile et qu’elle modifie toujours, plus ou moins, l'assemblage primitif 
des pièces de la mâchoire. 

La partie postérieure élargie des Prémaxillaires, représentée par Gervais, suit le 
même trajet que chez le Cyrtodelphis sulcatus d'Eggenburg (O. ABez, 1. c. Pl. I, fig. ]). 
Sur le Prémaxillaire gauche, on reconnaît le trou sous-orbitaire; sur le droit, la région 
correspondante est perdue; comme il a été dit plus haut, on a représenté deux trous 
sous-orbitaires sur le Prémaxillaire droit dans la figure donnée par Gervais. 

Les bords externes des Susmaxillaires sont fort usés dans la partie postérieure du 
rostre, et leur trajet ne peut, dès lors, être sûrement suivi. Dans le Susmaxillaire 
droit, il ya encore quarante-sept alvéoles ; dans celui de gauche, quarante-neuf. Du Bus 
donne, pour les deux moitiés de la mâchoire, le nombre quarante-sept. Ces alvéoles sont 
beaucoup plus rapprochées dans la partie postérieure de la gouttière alvéolaire que dans 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 51 


sa partie antérieure, de sorte qu'on pourrait croire à une expansion des racines comme 
chez Inia ; il n’est, malheureusement, pas possible d'acquérir de certitude à cet égard avec 
le fragment que nous avons devant nous. 

La face inférieure du rostre se distingue par plusieurs particularités qui n’ont pas pu 
être observées sur les autres restes connus jusqu'ici, à cause de leur état de conservation. 
Sur toute la longueur de cette face inférieure, il y a un sillon large et profond, qui 
commence aux Palatins, qui se rétrécit un peu dans la partie moyenne du rostre et qui 
s’elargit de nouveau graduellement en avant. Le fond de ce sillon est formé, dans la partie 
postérieure du rostre, par les deux Susmaxillaires, qui laissent entre eux une fente étroite, 
dans laquelle on voit la crête du Vomer; les deux Palatins ne se touchent pas entièrement, 
non plus, mais laissent, également, entre eux une étroite fente pour la crête du Vomer. 
Encore avant que la fente entre les deux moitiés de la mâchoire supérieure ne se ferme 
par devant, les Prémaxillaires viennent s’interposer par en-haut entre les Susmaxillaires, 
et restent visibles jusqu'à l'extrémité antérieure du fragment, vraisemblablement aussi 
jusqu’à l'extrémité du rostre, sur la face inférieure, en formant le fond du sillon médian. 

Les Prémaxillaires sont séparés des Susmaxillaires par une suture fine et nette, et se 
rapprochent étroitement l’un de l’autre sur la ligne médiane; vers l’extrémité antérieure, 
fracturée, du rostre les sutures prémaxillo-susmaxillaires divergent, de telle sorte que le 


Fıs. 10. — Cyrtodelphis sulcatus, Gervais. — Bolderien (Miocène supérieur). 


Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Figure originale (n° 3246 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
d'Histoire naturelle de Belgique). — Grandeur naturelle. 
Coupe transversale dans la région antérieure du rostre. — Pour montrer l’enfoncement des alvéoles dans le 


Prémaxillaire. 
PMX, — Prémaxillaire, smx. — Susmaxillaire. 


sillon de la face inférieure du rostre atteint, dans sa partie la plus antérieure, à peu près 
une largeur double de celle de sa partie moyenne. 

Par conséquent, les gouttieres alvéolaires se trouvent, dans la partie postérieure du 
rostre, exclusivement dans le Susmaxillaire, tandis que, dans la partie antérieure, les 
racines des dents s'enfoncent jusque dans le Prémaxillaire, qui, à cet endroit, est un os 
comprimé, très étroit, lamelliforme (Fig. 10). 

La circonstance que les Prémaxillaires divergent, dans le sillon, sur la face inférieure 


52 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 

du rostre, vers son bord antérieur brisé, paraît indiquer que ce bord fracturé n’est pas très 
éloigné de la véritable extrémité du rostre, car c’est justement ce qu’on observe chez tous 
les Odontocètes dans lesquels les Prémaxillaires n’occupent que la pointe extrême du rostre. 

Il n'est pas possible de délimiter exactement la suture susmaxillo-palatine, mais on 
peut voir que cette suture, qui commence, en avant, au Vomer, et qui s'étend, de là, 
obliquement en arrière et vers le haut, forme une ligne presque droite. On ne peut rien 
dire des relations des Ptérygoïdes avec les Palatins, puisqu'on n'a, en tout, qu’un petit 
fragment d’un os lamelleux qui pourrait être une partie du Pterygoide droit, mais qu'on ne 
saurait fixer ses limites d’une manière certaine. 

Vers l'extrémité postérieure du rostre, près de la suture prémaxillo-susmaxillaire, 
les Susmaxillaires sont percés, des deux côtés, dans leur partie fort élargie, par un grand 
trou sous-orbitaire. _ 

On peut se rendre compte des dimensions de notre pièce par sa reproduction photo- 
graphique, qui est la réduction exacte de l'original à mi-grandeur. 


Individu II. 


N° 3247 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — PI. V, fig. 2-4. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 20 novembre 1863. 


Le second groupe de débris de crânes appartenant au Cyrtodelphis sulcatus n'a pas 
encore été décrit. Outre un plus grand fragment de la région symphysienne de la mandi- 
bule, il y a encore un morceau fort abim& des deux Susmaxillaires, provenant de la partie 
postérieure du rostre, mais seulement de la face palatine ; ensuite, les restes des larges 
ailes orbitaires des Susmaxillaires ; puis, un plus grand fragment des deux Frontaux; puis, 
de menus débris du Prémaxillaire gauche; puis, la partie supérieure du Mésethmoïde ; 
enfin, une partie du Susoccipital. 

Le fragment qui comprend la région palatine postérieure des Susmaxillaires est brisé, 
à droite, au niveau de la suture susmaxillo-palatine, dont le trajet peut bien avoir été le 
même que celui précédemment décrit. Par contre, la fente entre les Susmaxillaires, sur la 
face inférieure, n’est pas aussi large que sur le fragment n° 3246, ni, non plus, Si régu- 
lièrement délimitée. C'est cette fente au fond de laquelle on voit le Vomer sur la pièce 
étudiée plus haut. Les Susmaxillaires sont, ici, étroitement réunis, en avant des Palatins, 
et ne se séparent graduellement que plus antérieurement, pour laisser voir une mince 
portion de la crête du Vomer. 

Sur le Susmaxillaire droit, on observe l'extrémité de la rangée alvéolaire, qui savance 
très obliquement, d'avant en arrière, dans la mâchoire, mais les cloisons interalvéolaires 


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S. 


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(MIOCENE EUEERIENB) DES ENVIRONS D'ANVERS 53 


EIN x t 
ont presque entierement disparu, de sorte qu'on ne peut se faire ‚une idée exacte de la 
forme des racines des dents. Ici, cependant, on est également porté à supposer l'existence 
de larges racines comprimées bilatéralement, pour les dents placées en arrière, comme 


c'est le cas chez Inia, Platanista ou Pontoporia. J'ai, d'ailleurs, pu observer cette forme 


élargie et comprimée bilateralement des racines sur une dent de Oyrtodelphis suleatus en 


place, dans une Mandibule qui a été découverte récemment à Eggenburg. Cette pièce, qui 
n’a pas été décrite dans ma Monographie des Platanistides du bassin de Vienne, le sera, 
sous peu, dans une publication spéciale. Je dois, toutefois, faire remarquer que l'hypothèse 
d'une large racine, comprimée bilatéralement, pour les dents de la partie postérieure du 
Susmaxillaire, n’a guère pour appui que la dent d’Eggenburg, car il se pourrait que l’état 
de conservation ait quelque peu influencé la alle forme des alveoles. 

. x, Dans le groupe d’ossements n° 3247 du Musée de Bruxelles, la région frontale 


s écarte assez sensiblement de celle du crâne d’ Eggenburg (0. Agez, !. c., Pl. I, fig. 1) et 


se rapproche davantage du Cyrtodelphis sulcatus de Cournonsec (Héraulf (P. GERVAIS. 
Zool. et Pal. frang., 2° éd., pl. 83, fig. 3 et 6). Tandis que le crâne d’Eggenburg n'a 
presque pas de boufrelet occipital, et que la voûte cranienne y est très faiblement arquée, 
comme chez l’Argyrocetus patagonicus (R. LYDEKKER, An. d. Mus. de la Plata, Paleontol. 
Argentina, Il, pl. V, p. JO), on peut observer la formation d’un bourrelet oceipital 
distinct sur le crâne de Cournonsec et sur celui d’Anvers. Mais, ainsi que nous le 
verrons en détail en parlant de !’Eurhinodelphis longirostris, du Bus, la forme de la région 
frontale varie beaucoup avec l’âge et GARE uniquement de la position plus ou moins 
élevée des narines. 

Le recul des os ‚de la face. marche de pair avec celui des narines, tandis que le Susocei- 
pital se Slisse d'éfrière en avant et arröte, ainsi, la poussée de ces os. Cette résistance 
que le Susoccipital Foppose au recul excessif des os de la face est, en même temps, la 
cause de l’écartement latéral des Pariétaux vers les fosses temporales et de l'isolement de 
l'Interpariétal. Chez les types phylogeniquement les plus anciens, les narines se trouvent 
encore très loin en avant sur le museau, le bourrelet occipital manque et les Pariétaux sont 
en contact avec l’Interpariétal au sommet du crâne. On constate la même chose dans les 
embryons des Odontocètes très spécialisés. Mais, chez les Odontocètes phylogéniquement les 
plus récents, à l’état adulte, les narines se trouvent tout en haut, au sommet du crâne, et 
la conséquence en est l’écartement latéral des Pariétaux vers les fosses temporales, ainsi 
que le refoulement, contre le Susoccipital, des os de la face disposés en lames les uns 


au- dessus ‚des autres, ce qui donne naissance au bourrelet occipital, lequel est souvent 


“renversé en ar rière. 


ff 2 gs 
L'angle occipital plus ou moins grand est donc important dans l'appréciation de l’âge 
de l'individu, et, en général, aussi pour la determination de la position phylogénique d’un 
are 
Odontocète ; mais il n’est pas propre à servir de caractère distinctif pour les espèces ou 


pour les genres, et, si nous faisons réortir les différences entre le crâne du Cyrtodelphis 
8 


54 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


sulcatus d'Anvers et de Cournonsec, d’une part, et celui du Cyrtodelphis sulcatus d'Eggen- 


burg, d'autre part, à ce point de vue, il est nécessaire d’en faire remarquer aussi la faible 


valeur systématique. 

L’angle occipital du crâne d'Anvers n'est pas tout à fait aussi es que celui du crâne 
de Cournonsec, et il occupe une position intermédiaire entre celui-ci et celui du crâne 
d’Eggenburg. 

Le développement des Nasaux et des Frontaux est, naturellement, en relation immé- 


diate avec les variations de l'angle occipital. Les Heures sont les moins influencés pärcé 


que, chez les Odontocètes supérieurs, ils sont, quand” même, déjà toujours réduits à 
l’état de petits os noduleux. Mais la forme des Frontaux est sujette à de nombreuses 
a 

“La ‘où le bourrelet occipital n'existe pas, ou n'est que faiblement développé, en 
d’autres termes, lorsque les narines ne se trouvent pas situées très haut sur le crâne, les 

Frontaux peuvent s'étendre davantage et se présentent, alors, comme des os assez faiblement 
arqués entre les Susmaxillaires et le Susoccipital. Tandis que, par le recul excessif des 
narines, les Frontaux sont resserrés entre les Susmaxillaires et le Susoccipital, et trans- 
formés en un bourrelet osseux, irrégulier, ordinairement très asymétrique, dans la partie 
visible au sommet du crâne ; Föutefois, les ailes orbitaires et les parties descendantes des 
Frontaux dans la région du Mésethmoïde, ne sont pas influencées par ces modifications. 

Sur le crâne d'Anvers, les Frontaux ne sont pas aussi larges que sur le crâne 
d'Eggenburg ; la région frontale du crâne de Cournonsec ne peut, malheureusement, pas 
servir à la comparaison, puisque, là, les Frontaux sont perdus, pour autant qu'on peut en 
juger par la figure de Gervais (Zool. et Paléont. franc., 2° ed., pl. LXXXIIT). 

Les Nasaux d'Anvers ont disparu, mais ils étaient certainement transformés en petits 
os noduleux comme dans le crâne d’Eggenburg, puisqu'on peut retracer exactement leurs 
limites entre les Frontaux et le Mésethmoïde, ainsi que les Susmaxillaires, et qu’on peut, 
par conséquent, reconstituer leur forme. RER a 
| Les Susmaxillaires sont récourbés des deux côtés des Nasaux en une paroi raide, 

surplombant, vers l'extérieur, et sont! percés, chacun, dans la région orbitaire, d’un grand 
trou sous-orbitaire. Les Frontaux ne sont que partiellement recouverts par les larges ailes 
des Susmaxillaires, parce que la plus grande partie de ces ailes s’est détachée de la région 
orbitaire des Frontaux et manque aujourd’hui. 

L’Interpariétal est synostosé avec les Frontaux et avec le Susoccipital, dont un 
petit morceau seulement a été conservé sur la ligne médiane du crâne. A l'intérieur de la 
cavité cranienne, on voit une plus grande partie du Susoccipital. 

Comme dans le crâne d'Eggenburg, on observe un Interpariétal nettement isolé des 
Frontaux et du Susoceipital (0. Ask, 1. e., p. 864); j'étais! jadis, porté à croire que la 
séparation de l’Interpariétal était un caractère spécifique du Cyriodelphis sulcatus, mais je 
ne suis plus de cet avis aujourd'hui. L’Interparietal est sujet à de fortes variations indivi- 


Stan LST 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 55 


duelles chez les Odontocètes, ainsi que j'ai pu m'en assurer, notamment, sur les cränes 
d’Eurhinodelphis Cocheteuxi du Musée de Bruxelles. On ne peut pas même conclure à une 
différence d'âge d'après le degré de soudure de l'Interpariétal avec les Frontaux, car il 
arrive que, même de vieux animaux, possèdent encore un Interpariétal isolé, tandis que, 
chez des individus assez jeunes, le contraire se présente souvent. 

Le fragment de la Mandibule n° 3247, assez grand, puisqu'il mesure 0®.48 de long, 
est plus important; il fut découvert en même temps que les autres restes du crâne. Il offre 
des divergences assez considérables avec la mâchoire inférieure du crâne d’Eggenburg (des 
couches de Loibersdorf), ainsi qu'avec celle de Gauderndorf (Basse-Autriche), mais il se 
rapproche, par contre, beaucoup du fragment de Mandibule d’Othmarsingen (Aargau, 
Suisse), figuré par H. v. Meyer dans Palaeontographica (t. VI, pl. VI, fig. 1). Il est 
“encore fort voisin de la Mandibule du Delphinus sulcatus de Gervais, représenté par 
celui-ci (Mém. d. l’Ac. d. Montpellier, t. V, 1861, pl. IV, fig. 1); la forme de l'angle de 
la symphyse correspond absolument à celui de la Mandibule d'Anvers, et la seule diffe- 
rence entre les deux mächoires est que celle d’Anvers est beaucoup plus plate. Sous ce 


È rapport, la pièce d'Anvers rappelle la mâchoire de Heiligenstadt, près de Vienne, et des 


formes connues sous le nom de Schizodelphis planus, Gerv., qui ne sont pas autre chose 
que des mächoives de type plat du Cyrtodelphis sulcatus. 

Eu égard à l'énorme variation des fragments de mâchoire qui ont été découverts en 
si grand nombre dans la Molasse du Wurtemberg (J. Progst, Württemberg. Jahreshefte, 
Stuttgart, 1886), j'airenoncé à prendre comme caractère spécifique la convexité diverse 
des fragments de Mandibule. Si on se décidait à considérer comme espèces distinctes les 
termes extrêmes de cette série de mächoires, qui sont reliés par d'innombrables tran- 
sitions, on pourrait, avec la même raison, élever tous les spécimens intermédiaires au rang 
d'espèces, ce qui conduirait finalement à une multiplication de noms compliquée et stérile. 
Pour ce motif, j'ai considéré les formes du Cyrtodelphis sulcatus à rostre fortement 
recourbé et celles à rostre très plat, comme de simples variétés, et j'ai appelé la 
première : var. incurvata, la seconde : var, planata. 

La preuve que cette appréciation était appropriée aux circonstances m'a été fournie 
récemment par la découverte, à Eggenburg, d’une nouvelle mâchoire inférieure de Cyrto- 
delphis sulcatus absolument plate sur la face supérieure et, par contre, fortement recourbée 
sur la face inférieure, et qui montrait ainsi nettement que la courbure plus ou moins forte 
n’a pas assez d'importance pour servir de caractère spécifique. Il est tres eurieux de voir à 


‘quelles variations considérables les Mandibules sont soumises, de telle sorte que nous 


avons, d'une part, des mâchoires entièrement plates comme celle de Heiligenstadt (près 
de Vienne, dans le Tegel sarmatien), et, d’autre part, des formes fortement voûtées 
comme les restes de mâchoire d’Eggenburg, dans la Basse-Autriche. Il est donc néces- 
saire, avant tout, d'éviter la distinction d'espèces artificielles, et cela d'autant plus que ce 
procédé pourrait conduire aussi à des erreurs phylogéniques. 


56 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 

On a decouvert des mächoires recourbées dans les couches de Loibersdorf et de 
Gauderndorf, une plate dans les couches d’Eggenburg (I Mediterranstufe, Suess — Burdi- 
galien), pres d’Eggenburg, une très plate dans le Tegel sarmatien de Heiligenstadt, près 
de Vienne, et aussi une plate dans le Bolderien d’Anvers. Si, en Souabe, on avait pass 
recueilli, pêle-mêle, des mächoires plates et des mächoires recourbées, on serait tenté de 
désigner les formes à mâchoire plus plate comme étant phylogéniquement plus récentes, 
ce qui nous éloignerait très fort de la réalité. J'ai choisi cet exemple pour montrer 
combien il peut être dangereux de se servir de variations insignifiantes comme caractères 
distinctifs importants de « bonnes espèces ». 

Ce qui distingue surtout le fragment de mandibule d'Anvers dont nous nous 
occupons, c'est l'existence d’une arete vive au bord interne de la partie libre du rameau, 
disposition qui sépare nettement la face supérieure de la face inférieure, tandis que ces 
faces passent graduellement l’une dans l’autre sur les restes de mâchoire provenant de la 
région extra-alpine du bassin de Vienne, parce que, chez ces derniers, la face interne des 
rameaux est arrondie. 

On voit, en outre, que, à en juger d’après la rainure visible sur la moitié gauche 
de la mâchoire inférieure, les sillons mentonniers commencent déjà sur les branches libres 
de la mâchoire, mais qu'ils ne s’approfondissent ‘ que dans la région symphysienne, 
absolument comme dans la Mandibule de la Molasse d’Othmarsingen (Aargau). 

Sur la face supérieure de la région alvéolaire interne, il y a un ation longitudinal, 
au milieu duquel une forte crête indique la place de la symphyse. On peut observer le 
même sillon, mais avec des dimensions plus faibles, sur le fragment de mâchoire 
d’Heiligenstadt, qui fait partie des collections du K. K. Naturhist. Hofmuseum, à Vienne, 
et dont j'ai, récemment, donné une figure (J. F. BrRanpt, Mém. d. l’Ac. d. Saint-Péters- 
bourg; tt. XXX 1878, pl. XXVl, fig. 29:0. Agkn, 1.05 plaillssheg: »,50): 

Il n’est pas possible d’&mettre une appréciation sur la conformation des alvéoles de la 
pièce d'Anvers, parce que les bords de la gouttière alvéolaire sont i irop abimés. 

Une circonstance qui mérite d'être mentionnée, c’est la grandeur de l’angle symphy- 
sien. Tandis que les restes de Mandibule des Horner Schichten ressemblent, sous ce rapport, 
à celui de la Molasse d’Othmarsingen (qui a été décrit et représenté par v. Meyer), chez 
lequel l'angle symphysien atteint une valeur d'environ 30°, ce chiffre s'élève à peu près au 
double pour la mâchoire d'Anvers. 

Mais ce n’est pas une raison pour que ces mächoires n’appartiennent pas à la même 
espèce. Car on peut/d'abord objecter, contre une séparation spécifique, que la mâchoire 
inférieure représentée par Gervais (Mém. Acad. Montpellier, t. V, pl. IV, fig. 1) a aussi 
un angle symphysien très grand. On doit, ensuite, faire rössorür que, sur les exemplaires 
d’Eggenburg, l'angle symphysien est beaucoup plus grand, pris directement derrière la sym- 
physe, que si nous en jugeons d'après la forme générale des rameaux de la Mandibule dans 
leur partie libre. Or, dans la mâchoire inférieure d'Anvers, les branches sont brisées 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 57 


immédiatement en arrière de la symphyse. Nous avons donc le droit de supposer que la 
face interne des branches de la mâchoire était incurvée pour la pièce du Musée de 
Bruxelles, comme pour le Cyrtodelphis sulcatus des couches de Loibersdorf, près 
d’Eggenburg. 

Je ne puis donc admettre dans la différence entre l'angle symphysien du Dauphin 
d'Anvers et celui du Cétacé d’Eggenburg un caractère qui autoriserait une séparation 
spécifique. D'abord, les autres formes réunies jusqu'ici sous le nom de Cyrtodelphis sulcatus 
varient dans d'assez larges limites en ce qui concerne les caractères de la Mandibule, et, 
ensuite, la forme de l'angle symphysien, immédiatement en arrière de la symphyse, n'est pas 
concluante, puisque nous pouvons penser que les branches de la mâchoire étaient 
recourbées en dedans, comme à Eggenburg, ce qui diminue aussitôt l'angle en question. 


Individu III. 


N° 3565 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, septembre 1862. 


Au Cyrtodelphis sulcatus, appartient très probablement encore un fragment de rostre, 
long de 27 centimètres, mais dont il n'y a que la portion droite du Susmaxillaire. Dans 
celle-ci, se trouvent 29 alvéoles rondes très rapprochées. La face inférieure du Susmaxil- 
laire est fort aplatie. 


Individu IV. 


N° 3566 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, août 1862. 


Un fragment de rostre provenant d'un quatrième individu doit également être rapporté 
au Cyrtodelphis sulcatus. Le Susmaxillaire gauche, qui nous est conservé, mesure 24 centi- 
mètres de long. Les alvéoles n'y étaient pas arrondies, mais ovales, ce qui permet de 
conclure à une implantation plus oblique des dents (Cf. Cyrtodelphis sulcatus, var. planata, 
de Heiligenstadt, près de Vienne, O. Age, |, c., p. 855, pl. II, fig. 9). Et, en vérité, les 
alvéoles s’enfoncent obliquement en arrière, de telle sorte que les dents devaient être 
inclinées en avant. Elles sont assez éloignées les unes des autres et sont seulement un 
peu plus rapprochées dans la partie antérieure : la distance des centres des deux premières 
alvéoles est de 8 millimètres; dans la partie postérieure, elles sont à une distance 
presque double : de la 20° à la 21° alvéole, il ya 16 millimètres. 


58 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Individu V. 


N° 3567 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, août 1862. 


Un fragment, long de 14 centimètres et très mal conservé, du Susmaxillaire droit d’un 
individu plus petit appartient, peut-être encore, au Cyrtodelphis sulcatus ; du moins, il 
ressemble plus à cette espèce qu'à nul autre Dauphin longirostre. 


Individu VI. 


N° 3568 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, mars 1863. 


On peut placer ici un fragment, de 11 centimètres de long, également très mal 
conservé, et appartenant au Susmaxillaire droit d'un Odontocète lougirostre. On y 
voit 10 alvéoles arrondies. 


Individu VII. 


N° 3453 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : !Quatri&me section, Anvers, 1861-63. 


On a découvert, avec six petits fragments de rostre, très mal conservés et qu'on ne 
peut attribuer à un genre ou à une espèce déterminés, une caisse tympanique droite. Elle 
ressemble beaucoup à la caisse tympanique trouvée à Eggenburg, avec le crâne du 
Cyrtodelphis suleatus (0. Aser, !. e. Pl. III, fig. 2 à 4), ainsi qu'à celle que 
H. v. Meyer (l. ce. Pl. VII, fig. 11 à 13) a représentée, et elle concorde également très bien 
avec la figure de l’Ostéographie (P. Gervais et P. J. Van BENEDEN, L. c., pl. 57, fig. 8). Ces 
coïncidences nous permettent d'attribuer la caisse tympanique d'Anvers au Cyrtodelphis 
sulcatus. 

L’os est pyriforme et divisé en deux régions par un sillon qui descend sur sa face 
inferieure. 

De ces deux régions, celle en contact avec le Basioccipital est la plus étroite et la 
plus déprimée; celle tournée vers le dehors, est plus large, plus bombee. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 09 


Fic. 14. 
Vue de dessus. Vue de dedans. Vue de dessous, Vue de derrière. 


Fic. 11. Fic. 12. Fi, 13. 


Fic. 11-14. — Cyrtodelphis sulcatus, Gervais. — Boldérien (Miocène supérieur). 


Localité : Anvers. — Figure originale (n° 3453 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique). — Caisse tympanique droite, — Grandeur naturelle. 


Les faces latérales qui s'élèvent vers le crâne, sont plates, déprimées, et séparées des 
régions bombées de la face inférieure par des arêtes arrondies. 

Entre les deux saillies postérieures arrondies dans lesquelles viennent mourir les 
regions bombées de la face inférieure, pour se recourber d'ici vers le haut et vers le 
dedans, le sillon longitudinal de la face inférieure est le plus profond. 

La trompe d’Eustache débouche près de l'extrémité rétrécie de la caisse tympanique 
sur la face interne. Le canal demi-cylindrique, qui parcourt l'os, et qui, chez l'animal vivant, 
est fermé par la membrane du tympan, se termine près de l'ouverture triangulaire dont 
le bord se déverse vers l’intérieur en forme de lèvre. 

Je dois faire remarquer que la caisse tympanique de Platanista gangetica, dont J'ai pu 
étudier un crâne parfaitement préparé au Musée de Bruxelles, a une forme très analogue. 
Les différences consistent en ce que l'extrémité bombée de la moitié externe, plus grande, 
est fort étirée, et en ce que l'extrémité de la moitié interne dépasse la pointe externe à 
peu près de 6 millimètres. Chez Cyrtodelphis sulcatus, les pointes sont égales. 

En outre, chez Platanista, le sillon de la face inférieure de la caisse tympanique est 
rempli de tissu osseux lamelleux, structure qui manque à la caisse tympanique de 
Cyrtodelphis sulcatus. 

Les dimensions de la caisse tympanique d’Anvers correspondent parfaitement à celles 
de la caisse tympanique du crâne d’Eggenburg, et dépassent très peu celles de la caisse 
d’Othmarsingen représentée par v. Meyer. Les deux premières ont 29 millimètres de 
7 


long; la dernière, 27 millimètres. 


60 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


EURHINODELPHIDÆ, Abel, 1901. 


EURHINODELPHIS, du Bus, 1867. 
B. pu Bus. Sur quelques mammiferes du erag d’Anvers. Burn. Acan. roy. Ber. 1867, vol. XXIV, p. 569. 


Lors de la construction des fortifications d'Anvers, en 1861-1863, on a découvert, 
dans le Boldérien, au fort n° 4 (Vieux-Dieu), de nombreux crânes, très bien conservés, 
ainsi que plusieurs parties de squelette d’un nouvel Odontocète longirostre. Les premiers 
ont été nommés et décrits brièvement par du Bus; les figures de quelques-uns se trouvent 
dans l’OÖsteographie de P. (Gervais et P. J. van Beneden, dans laquelle il est également dit 
un mot des vertèbres cervicales. L'espèce fut appelée : Kurhinodelphis Cocheteuxi. Et voici 
la diagnose donnée par du Bus lui-même (l. c., p. 269) : 

« Museau excessivement allongé et mince ; sa longueur égale trois fois et demie celle 
du crâne, prise entre les condyles occipitaux et la base du rostre. Le maxillaire supérieur 
ne s'étend que jusqu'aux trois cinquièmes de la longueur du rostre, et il porte des dents 
dans toute sa longueur; tandis que les deux cinquièmes antérieurs sont exclusivement 
formés par les os incisifs ou intermaxillaires, qui n’ont pas de dents, comme cela arrive 
presque toujours chez les Dauphins. Le canal dentaire supérieur persiste néanmoins dans 
toute la longueur du rostre, et la série des alvéoles se continue également à la surface 
palatine jusqu’au bout sans interruption, en un simple sillon alvéolaire. Le canal vomérien 
est large, les incisifs et les maxillaires réunis forment une espèce de trompe dans toute 
leur partie rostrale, et ils sont si intimement soudés qu'il est très difficile de bien distin- 
guer leurs connexions. » 

P. Gervais (Ostéographie, p. 492) y ajoute encore: « Les vertèbres cervicales restaient 
disjointes et celles des différentes régions du corps étaient de forme relativement 
allongée. » 

Comme on poursuivait les travaux des fortifications, on recueillit un grand nombre 
de restes d’autres Dauphins longirostres, qui parurent assez différents à du Bus pour qu'il 
y distinguât treize espèces nouvelles, qui, toutes, se faisaient remarquer par la grande 
longueur du museau, et qui doivent donc, d’après Flower, être comptées au nombre des 
Platanistides. Ces espèces sont les suivantes : 


1. EuRuINODELPHIS LONGIROSTRIS, du Bus. 8. PRISCODELPHINUS DECLIVUS, du Bus. 

9. » AMBIGUUS, du Bus. 9. » Morckuoviensis, du Bus. 
5. PriscopeLennus pronucrus, du Bus. 10. » ELEGANS, du Bus. 

4 » ROBUSTUS, du Bus. Ale » PULVINATUS, du Bus. 

5: » VALIDUS, du Bus. 12. » eRISTATUS, du Bus. 

6. ) cRrASsUs, du Bus. 15. PLATYDELPHIS CANALICULATUS, H. v. Meyer. 
fe » TERES, du Bus. 


(MIOCENE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 6 


Il n’y a pas de figures dans le travail de du Bus; les cränes d’Eurhinodelphis Coche- 
teuxi, E. longirostris, Priscodelphinus productus et Platydelphis canaliculatus ne furent 
représentés que plus tard, dans l’Osteographie de Gervais et Van Beneden (Pl. 58). Sur les 
autres espèces, très sommairement décrites par du Bus, rien ne fut publié depuis. 

Maintenant, nous devons, avant tout, chercher les motifs qui ont porté du Bus à 
placer dix de ses espèces dans le genre Priscodelphinus de l'Amérique du Nord. Leidy (1) 
avait proposé le nom de Priscodelphinus, en 1851, pour quelques vertèbres isolées. Outre 
les espèces du Boldérien d'Anvers, on connaît, aujourd’hui (?), les espèces suivantes du 
genre Priscodelphinus : 

1. Priscoperpusus Harrani, Leidy (Synopsis, p. 453) : 6 vertèbres du New-Jersey, Shilot, Cumberland 

Co., sont le type du genre et de l'espèce. 
2. Priscoperriunus Conrani, Leidy (Synopsis, p. 435) : Vertebres de la Virginie et de Charles Co. 
Maryland. 
3. PRiscoDELPHINUS ACUTIDENS, Cope (Synopsis, p. 455) : 1 dent de Charles Co. [Maryland]. 
4. Priscoverpmnus spınosus, Cope (Synopsis, p. 455) : Plusieurs vertèbres de Charles Co. [Maryland]. 
5. Priscoperpninus ATRoPIUS, Cope (Synopsis, p. 455) : Plusieurs vertèbres de Charles Co. [Maryland]. 
6. Priscopenpmmus STENUUS, Cope (Synopsis, p 455) : Plusieurs vertèbres de Charles Co. [Maryland]. 
. PriscopeLpninus (Terrospuys, Cope, 1869) Grann.evus, Leidy (Cope, Amer. Naturalist., 1890, p. 605, 
fig. 2, p. 606, fig. 3). 

8. PriscopeELpninus (TETROSPHYS) Lacerrosus, Cope (Amer. Naturalist., p. 614). 
9. Prisconezpmnus (Terrospuys) GaBBu, Cope (Amer. Naturalist., p. 614). 
0. Priscoperpummus (Terrospnys) uræus, Cope (Amer. Naturalist., p, 614). 
1. PriscopELpninus (TETROSPHYS) RUSCHENBERGERLI, Cope (Amer. Naturalist., p. 614). 

D’après la nature de ces matériaux, les caractères des vertèbres pouvaient, seuls, 
séparer les espèces de Priscodelphinus de du Bus d'avec celles d’Eurhinodelphis et déter- 
miner la réunion des premières au genre Priscodelphinus, Leidy. Mais du Bus ne nous dit 
rien des caractères des vertèbres des Dauphins longirostres d'Anvers ; les raisons qui l'ont 
porté à séparer ses espèces de Priscodelphinus de celles d'Eurhinodelphis, se rapportent 
uniquement à des caractères craniens (*) : « ... il est probable que les incisifs ne dépassaient 
pas notablement l'extrémité des maxillaires. » Bien que l'extrémité libre du rostre de 
Priscodelphinus productus (n° 3243 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
de Belgique; Gervais et Van BENEDEN, Ostéographie, Pl. 58, fig. 3) ne nous ait pas été 
conservée, on voit cependant très nettement que la suture prémaxillo-susmaxillaire ne 
s'étend pas jusqu’à l'extrémité antérieure du rostre dans la profonde rainure latérale (qui, 
chez d’autres formes, marque ordinairement la limite entre le Prémaxillaire et le Susmaxil- 


(1) J. Leipy. Proc. Acap. Nar. Sc. PaiLanezpHia. Vol. V. 1850-51, p. 326. 

(2) J. Leroy. Synopsis of Extinet Mammalia of North America. Journ. Acan, Nar. Sc. PrianezprrA. Ser. II. Vol. VII. 
1869, p. 433. 

(3) B. pu Bus. Buzz. Acap. roy. Bere. 1879, p. 492. 


62 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


laire), mais quelle se dirige, absolument comme chez Eurhinodelphis Cocheteuxi, de cette 
rainure vers le bas et qu’elle rampe sur la face externe du rostre, vers la gouttiere 
alvéolaire. Il ne peut donc y avoir de doute que le Priscodelphinus productus se rapproche 
beaucoup de l'Eurhinodelphis Cocheteuxi en ce qui concerne les mâchoires, et que, pour 
cette raison, on doit le faire rentrer dans le genre Eurhinodelphis. Il en est de même pour 
Priscodelphinus Morckhoviensis, P. elegans, P. pulvinatus et P. cristatus, qui forment un 
groupe naturel avec Priscodelphinus productus. 

On ne peut identifier, cependant, le Priscodelphinus productus avec 1 Eurhinodelphis 
Cocheteuxi : d'abord, parce qu'il est moins grand; puis, à cause des Palatins, qui sont 
autrement conformés; puis, aussi, parce que la crête occipitale interne est beaucoup 
plus longue. Mais on peut réunir ce Priscodelphinus productus à YEurhinodelphis longi- 
rostris, comme on le verra plus loin en détail. 

Par contre, les espèces ci-après : Priscodelphinus robustus, P. validus, P. crassus, 
P. teres et P. declivus, ne sont pas autre chose que des formes de l'Eurhinodelphis Coche- 
teuxi, avec lequel elles concordent, tant pour la taille que pour les caractères importants. 
Les divergences sont dues : en partie, à des variations individuelles; en partie, à des 
différences d'âge. 

L’Eurhinodelphis ambiquus, enfin, a été joint à l'Eurhinodelphis longirostris. ei, 
aussi, les discordances, peu importantes, paraissent provenir de variations indivi- 
duelles, de différences d'âge ou de sexe, mais, en tous cas, il n’y a pas de raisons 
suffisantes pour la séparation d’une espèce particulière. | 

Par conséquent, deux grands groupes subsistent, dont le premier comprend toutes 
les formes qui doivent être réunies dans une même espèce, l'Eurhinodelphis Cocheteuxi; 
et dont le second a pour type l'Eurhinodelphis longirostris ; de sorte que les trois espèces 
d’Eurhinodelphis et les dix espèces de Priscodelphinus du Boldérien d'Anvers se réduisent 
à deux espèces, qui se distinguent l'une de l'autre, d'abord, par la taille, et ensuite 
par d'importants caractères craniens. 

On a découvert à Sassari (Sardaigne), dans le Calcaire grossier du Miocène, un fragmerit 
de museau d’un Odontocète, avec plusieurs dents très bien conservées, fragment qui a été 
décrit par Capellini ('), qui l'a appelé Æurhinodelphis Sassariensis. Les preuves fournies 
pour rapporter cette pièce au genre Kurhinodelphis ne me paraissent pas convaincantes ; 
le caractère le plus important du rostre du genre Eurhinodelphis, du Bus, est l’amincisse- 
ment en coin des Susmaxillaires au contact des Prémaxillaires, ainsi que le prolongement 
édenté, limité par des bords osseux tranchants, de la gouttière alvéolaire sur le Prémaxil- 
laire, qui, à lui seul, forme une grande partie de la région antérieure du rostre. Sur 


(!) G. Gaperuinı. Cetacei e Sirenii fossili scoperti in Sardegna. Rexorconri D. R. Accan. D. Liveer. Sér. 4. Vol. IT. 1886, p.79. 
— G. Capezuini. Delfinorinco fossile dei dintorni di Sassari. Men. vd. R. Accan. p. Sc. p. BoLocna. Sér. 4, Vol. VIII. 1887 
p. 103, et 1 pl. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 63 


le fragment de mâchoire de Sassari, on ne voit aucun de ces caractères, et la partie conser- 
vée du Susoccipital n’est pas suffisante pour permettre de conclure. 

I est difficile de déterminer à quel genre appartient le fragment découvert en 
Sardaigne. On peut seulement dire qu'il provient d’un Dauphin longirostre, qui avait de 
nombreuses dents du type de Cyrtodelphis, mais qui montrent une courbure en avant de 
la couronne dentaire. Quoi qu'il en soit, il ne peut pas être question de comparer davantage 
cette pièce à l'Eurhinodelphis d'Anvers (”). 

On ne connaît donc le genre Eurhinodelphis que du Boldérien d'Anvers. Ce qui doit 
surtout nous frapper dans ce genre est la nature particulière de la dentition. Nous avons 
déjà montré, plus haut, que, dans l'évolution de la phase hétérodonte oligodonte vers 
la phase homodonte polyodonte, il y a non seulement augmentation du nombre des dents, 
mais, finalement, aussi, disparition des dents, d'avant en arrière. C'est ainsi que nous avons 
vu comment, chez Squalodon, les Prémolaires prennent l’aspect des Incisives et des Canines, 
et comment le type des Prémolaires de Zeuglodon s'est transmis aux Molaires. 

Nous avons vu également comment, chez Saurodelphis, les dents antérieures sont 
coniques et en voie de division, tandis que les dents postérieures sont encore pluriradi- 
culées. De la sorte, la transition à la dentition homodonte polyodonte s’opere lentement. 

Il n’y a pas de doute, non plus, qu’Eurhinodelphis ne provienne d’un genre qui avait 
beaucoup plus de dents, et chez lequel le Prémaxillaire était lui-même denté. Nous voyons 
que le Prémaxillaire entier, pour autant qu'il participe à la formation du bord externe du 
rostre, est parcouru par un sillon, qui est la suite de la gouttière alvéolaire du Susmaxillaire. 
Et le canal dentaire se continue tel quel, du Susmaxillaire sur le Prémaxillaire. Cette dispo- 
sition ne doit pas être interprétée comme le commencement de la multiplication des dents, 
car celle-ci se manifeste d'une tout autre manière. Mais l'existence du sillon et du canal 
dentaire est une preuve décisive que la dentition était en régression chez Eurhinodelphis. 

Nous en trouvons, d’ailleurs, d’autres indices chez Ziphirostrum Hemixemi, Van Ben., 
du Boldérien d'Anvers, et chez les espèces actuelles de Mesoplodon. 

Pour le premier, le Susmaxillaire est muni d’une gouttière dentaire qui a de très minces 
cloisons interalvéolaires, rappelant ce qu'on observe dans le Champsodelphis Christoli, 
Gerv. ; les dents sont en régression et une petite portion des racines est seulement encore 
enfoncée dans la mâchoire ; de là une tendance à la disparition des cloisons interalvéolaires, 
qui ne sont plus des séparations entre les racines réduites; tandis que la profonde gout- 
tière alvéolaire persiste. 

Mesoplodon est encore plus avancé dans cette direction. Chez lui, les dents supérieures 


(1) Capellini a encore décrit un atlas incomplet de Galatone (Terre d'Otrante), qui ne saurait entrer en ligne de 
compte dans Ja comparaison des différentes espèces belges d’Eurhinodelphis (G. Carezuni. Balenottere fossili e Pachya- 
canthus dell’ Italia meridionale. Arrı vd. R. Accan. D. Lancet. 1876-77. Vol. I, p. 170; Pachyacanthus vel Priscodelphinus, 
id. 1878. Vol. II, p. 49). 


64 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


sont devenues toutes petites et ne sont plus enveloppées que par les gencives, alors que le 
Susmaxillaire et le Premaxillaire sont toujours garnis d’une forte rainure, qui représente 
la trace de la gouttiere alveolaire primitive. 

Jusqu'ici on a réuni Eurhinodelphis, du Bus, aux Platanistides (1). Ce qui précède 
établit clairement que le genre boldérien doit être placé, pourtant, dans une tout autre serie 
évolutive que celle qui contient Inia, ou Pontoporia, ou Platanista, et qu'il est, en outre, 
quelque chose de tout différent de Saurodelphis, Burm. 

C’est, maintenant, une question de savoir s’il y a lieu de continuer à laisser dans une 
même famille tous les Dauphins longirostres. Ou s’il ne vaudrait pas mieux exprimer, par 
des divisions systématiques, l’origine polyphylétique de leurs divers genres. 

Bien que tout naturaliste sache que la meilleure classification taxonomique ne 
peut être qu’artiäcielle, il faut, pourtant, tâcher de mettre cette classification d'accord avec 
les affinités naturelles des types qu’elle embrasse. Pour cette raison, la famille des Plata- 
nistides, telle que la concevait Flower, ne saurait être maintenue plus longtemps, et on 
doit isoler les quelques genres qui la composaient. 

D’autre part, le genre Saurodelphis, Burm. représente une famille entièrement 
distincte, pour laquelle on pourrait adopter le nom de Saurodelphidæ. 

De même, le nom d’Eurhinodelphide conviendrait pour le genre Æurhinodelphis, du 
Bus, qui est aussi tout à fait différent des autres Dauphins longirostres. 

Je me réserve de reprendre cette question, d’une manière détaillée, à la fin de la 
seconde partie de ce travail, qui aura pour objet la description du reste du squelette des 
Dauphins longirostres du Boldérien des environs d'Anvers. 


EURHINODELPHIS COCHETEUXI, du Bus, 1867. 


1. EurminopeLpnis Cocuereuxt. Du Bus, Bull. d. l'Ac. roy. d. Sciences de Belgique, 57° ann., 2° ser., 
t. XXIV, 1867, p. 569. 
J. F. Brandt, Mém. d. V'Ac. imp. d. Sciences de Saint-Petersbourg, 
VII ser., t. XX, 1873, p. 284. 
P. Gervais et P. J. Van Beneden, Ostéographie des Célacés, pl. 58, 
fig. 1, p. 493. 
2. PRISCODELPHINUS ROBUSTUS. du Bus, Bull. d. l’'Ac. roy. d. Sciences de Belgique, 41° ann., 2° ser., 
t. XXXIV, 1872, p. 495. 
du Bus, Journal de Zoologie, t. XII, 1873, p. 99. 
Gervais et Van Beneden, Ostéographie, p. 494. 


(!) Grâce à l’amabilité de M. le Professeur G. Capellini, j'ai pu examiner en detail l'original de l'Eurhinodelphis 
Sassariensis, qui se trouve à Bologne. Get examen a confirmé ma conviction que les restes en question sont insuffisants 
pour permettre une détermination, même générique; et que, notamment, il ne saurait s’agir, ici, de se décider pour 
Eurhinodelphis, puisque la partie antérieure, si caractéristique, des Prémaxillaires, manque complètement. 

La pièce de Capellini provient bien d'un Dauphin longirostre homodonte, mais c'est tout ce qu’on en peut dire. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 65 


PRISCODELPHINUS VALIDUS. du Bus, !. c., 1872, p. 493; 1. c., 1873, p. 99. 


3. 
Gervais et Van Beneden, Osteographie, p. 494. 
4. PRISCODELPHINUS CRASSUS. du Bus, I. c., 1872, p. 494; 1. c., 1875, p. 99. 
Gervais et Van Beneden, Ostéographie, p. 494. 
5. PRISCODELPHINUS TERES. du Bus, !. c., 1872, p. 494; I. c., 1873, p. 100. 
Gervais et Van Beneden, Ostéographie, p. 494. 
6. PRISCODELPHINUS DECLIYUS. du Bus, 1. c., 1872, p. 495; L. c., 1873, p. 100. 


Gervais et Van Beneden, Osteographie, p. 495. 


4. — Susmaxillaire. 


Comme, de beaucoup, la plus grande partie du rostre est constituée par les 

Prémaxillaires, contre lesquels viennent s'appuyer les Susmaxillaires en forme de coin, 
ceux-ci paraissent, en quelque sorte, refoulés vers le crâne. A l'endroit où le Susmaxil- 
laire est remplacé par le Prémaxillaire, sur le bord externe du rostre, sa face externe 
est verticale ; mais, bientôt, l'os se tord, le long de la suture prémaxillo-susmaxillaire, 
et, au voisinage de l'échancrure préorbitaire, il s'applique, par une lame presque 
horizontale, sur les ailes orbitaires des Frontaux. Cette région quasi horizontale du 
Susmaxillaire est séparée par une arête vive de la région verticale placée au bord 
externe du rostre. L’arête en question commence à l’échancrure pröorbitaire et tourne, 
de là, assez rapidement vers le point de la suture prémaxillo-susmaxillaire situé au 
bord externe du rostre, de sorte que la région horizontale du Susmaxillaire est 
nettement isolée de sa région verticale. 
Et comme, des deux côtés de l’arête, le Susmaxillaire est légèrement excavé par un 
enfoncement longitudinal, la démarcation de la région rostrale et de la région orbitaire 
est encore mieux accusée. La concavité de la région orbitaire atteint son maximum à 
l'endroit où le Susmaxillaire S'étale en une lame au-dessus du Jugal et du Frontal; et, à 
l'endroit où, le Prémaxillaire, le Nasal et le Frontal se réunissant sur la face supérieure 
du crâne, la région orbitaire du Susmaxillaire s'incurve complètement, pour recouvrir les 
trois os précités comme une paroi se dressant verticalement. 

Dans la région orbitaire, le Susmaxillaire est percé de plusieurs trous dirigés en 
avant et en dedans, qui varient déjà quant à leur nombre et à leur situation sur les deux 
moitiés d'un même crâne, et plus encore, naturellement, d'individu à individu, Il y a, 
ordinairement, deux à quatre de ces trous sous-orbitaires. Cependant, dans un cas, leur 
nombre s'élève à huit d'un seul côté. Ils marquent les endroits par où sortent les rameaux 
du Trijumeau. 

La limite postérieure de la région orbitaire du Susmaxillaire ne déborde, ni ne 
recouvre même le Frontal, qui, ainsi, reste libre. On peut donc le suivre, sans interruption, 
depuis le Prémaxillaire, tout le long du bord externe du Susmaxillaire jusqu'au Jugal. 


66 0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


L’extrémité antérieure de la région rostrale cunéiforme du Susmaxillaire, qui se glisse 
sous le Prémaxillaire, marque, autant qu'on peut en juger par les restes conservés, la 
moitié de la longueur du rostre. La gouttière alvéolaire, qui commence à peu de distance 
de l’'échancrure préorbitaire, devient très étroite en passant sur le Prémaxillaire, où elle 
se présente comme une rainure très profonde, à bords vifs, dans laquelle on ne peut pas 
constater de traces d’alveoles. La pointe extreme du Susmaxillaire se trouve sur la face 
inférieure du rostre, en dehors de la rainure du Prémaxillaire. De cette pointe extrême la 
suture prémaxillo-susmaxillaire se dirige en arrière, pour rejoindre, sous un angle qui 
varie de 3° à 5°, le sillon qui, chez les Odontocètes, sépare habituellement le Prémaxil- 
laire du Susmaxillaire sur la face supérieure du rostre. 

De plus, ici, ce sillon, entièrement indépendant de la suture pr&maxillo-susmaxillaire, 
se dirige parail@lement au bord externe du rostre, jusqu'à l'extrémité antérieure du crâne. 
Il est, en outre, le plus profond en avant du point où la suture prémaxillo-susmaxillaire s’en 
détache pour courir obliquement vers le bas. Sur la face inférieure du rostre, la suture 
prémaxillo-susmaxillaire s'étend, d'abord, sur une petite distance, le long du bord interne 
de la gouttiere alvéolaire qui appartient au Prémaxillaire ; elle s’en écarte, ensuite, pour 
se rapprocher de la suture interprémaxillaire. Elle reste, pendant quelque temps, 
parallèle à cette suture jusqu’à ce que les Frémaxillaires disparaissent, sous forme de 
coins très effilés, entre le Vomer et les deux Susmaxillaires disjoints, tandis que, justement 
alors, la large crête du Vomer devient visible entre les deux Susmaxillaires. Puis, les 
deux Susmaxillaires se rapprochent de nouveau, et ne tardent pas à se réunir en une 
suture intersusmaxillaire, pour aller rejoindre les Palatins. 

A partir de ce point, la limite du Susmaxillaire, le long de la suture susmaxillo- 
palatine, se dirige vers le haut et vers le dehors, le long du Palatin, dans l'intervalle 
situé entre le Ptérygoïde, le Frontal et le Jugal; la partie du Susmaxillaire qui était visible 
sur la face inférieure du crâne disparaît. 

Le Susmaxillaire porte trente-neuf ou quarante alvéoles arrondies, dans lesquelles se 
trouvaient des dents coniques uniradiculées, qui ont disparu pendant la fossilisation. 


2. — Prémaxillaire. 

Comme je lai déjà dit en parlant du Susmaxillaire, le Prémaxillaire occupe une 
grande partie du rostre. Il en forme presque seul la face supérieure, tandis que le Sus- 
maxillaire, placé au-dessous, domine sur la face inférieure. Tout le long du bord externe du 
rostre, il y a une rainure profonde et large ; il en a été question plus haut. Cette rainure 
divise le Prémaxillaire, dans la partie antérieure du rostre, en deux régions fortement 
convexes, qui ont à peu près la même importance vers l'extrémité du museau. Mais, tandis 
que la gouttière alvéolaire devient plus forte et plus profonde près de l'échancrure préor- 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 67 


bitaire, la rainure prémaxillaire, qui en est le prolongement, s'enfonce de moins en moins 
vers l'extrémité antérieure du rostre, de sorte que, près de la pointe, on ne peut plus 
suivre ses traces que dans une faible concavité de la face externe verticale du Prémaxil- 
laire. 


Fıs. 15. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Boldérien (Miocene supérieur). 


Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Figure originale (n° 3253 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
d'Histoire naturelle de Belgique). — Grandeur naturelle. 

Coupe transversale dans la région antérieure du rostre. — Pour montrer : que cette région est uniquement constituée 
par le Prémaxillaire, — qui contient le prolongement de la gouttière alvéolaire du Susmaxillaire, sous forme d'un canal 
profond, ouvert vers le bas, véritable canal dentaire, quoiqu'il ne correspondit pas à des dents fonctionnelles, mais, tout 
au plus, à des dents rudimentaires, comme celles implantées dans la gencive de Mesoplodon, — et la légère concavile 
latérale du Prémaxillaire, dernière trace du sillon qui parcourt le rostre d'arrière en avant. 


PMX. — Prémaxillaire. 


Comme le Susmaxillaire, le Prémaxillaire est fortement élargi dans la région frontale. 
L'espace que les deux Prémaxillaires embrassent forme, à l'endroit le plus large, plus 
de la moitié de la largeur du crâne. Les Prémaxillaires laissent une large fente entre 
eux : au fond de celle-ci, on aperçoit le Mésethmoïde. De plus, comme le Mésethmoïde 
n'est pas osseux sur toute sa longueur, mais restait en partie cartilagineux, pendant 
la vie entière de l'animal, on aperçoit, dans la profondeur, par la large fente interpré- 
maxillaire, le Vomer creusé comme une barque. 

Le Prémaxillaire porte, sur la face supérieure du crâne, un trou sous-orbitaire. Ce 
grand foramen perce obliquement l'os, en avant de l’&chancrure préorbitaire, de haut en 
bas et d’arriere en avant. Il se trouve dans un sillon peu profond, à bords nettement 
marqués, qui commence près de l'endroit où le Prémaxillaire, le Susmaxillaire, le 
Frontal et le Nasal se réunissent. De cette face presque verticale du Prémaxillaire, le 
sillon en question se dirige vers le dehors et vers le bas, suivant un trajet curviligne, 
se rapprochant, d'abord, de la suture prémaxillo-susmaxillaire, puis s’en éloignant de 
nouveau, et atteignant le grand trou sous-orbitaire presqu’au milieu de la largeur du 
Prémaxillaire. Depuis son origine jusqu'à l'endroit où il rejoint le trou sous-orbitaire, 
le sillon est convexe vers l'extérieur, mais, à partir de ce dernier endroit, il se dirige 
obliquement, en une ligne faiblement concave, vers le dehors, sur la face supérieure du 
Prémaxillaire, vers la grande fente interprémaxillaire, où il disparaît. 


68 O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


La région du Prémaxillaire qui se trouve entre le grand trou sous-orbitaire, le sillon 
et la fente interprémaxillaire se fait remarquer par une surface extrêmement rugueuse. 
Elle se distingue encore de la région du Premaxillaire située plus haut et plus en arrière, 
en ce qu'elle est en saillie sur les parties voisines. | 

La portion du Prémaxillaire située entre le trou sous-orbitaire, la fente interpré- 
maxillaire, le Nasal et le Frontal et la suture prémaxillo-susmaxillaire présente une 
surface excavée, dont la concavité maximum se trouve immédiatement en arrière du trou 
sous-orbitaire. 

Les points les plus élevés du Prémaxillaire sont caractérisés par des renflements 
noueux irréguliers. Quant au Prémaxillaire lui-même, il sintroduit, comme un coin, entre 
le Nasal, le Frontal et le Susmaxillaire ; il touche, à l'intérieur, le Mésethmoïde, qui 
forme la paroi postérieure des narines; et il disparaît sous un épanouissement lamelleux 
du Susmaxillaire. 

Les fig. 1 b. et 2 b., pl. LVIII de l'Ostéographie des Cétacés, de Gervais et Van Beneden, 
supposées représenter des coupes à travers les rostres d’Eurhinodelphis Cocheteuxi et 
d'Eurhinodelphis longirostris sont tout à fait incompréhensibles. 


3. — Nasal: 


Les Nasaux sont réduits, chez les Dauphins dont nous nous occupons, comme chez 
presque tous les Cétacés, à l'état de petits os noduleux, mais leur régression n'est pas encore 
très avancée dans l'Eurhinodelphis Cocheteuxi. Malgré cela, leur forme est soumise à 
d'assez grandes variations individuelles. J'ai fait représenter deux types différents de la 
région frontale, Pl. X, fig. 3-6, pour montrer ces variations. 

Le premier type (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique) montre les dispositions suivantes : La face antérieure, à pente raide, 
des Nasaux, qui est recouverte par le Mésethmoïde, est faiblement échancrée par devant ; 
la face postérieure, vers les Frontaux, est convexe. La suture internasale est rejetée à 
gauche, en dehors du plan médian du crâne, dont l’asymetrie se trouve, ainsi, mise en 
évidence. Les deux Nasaux ont néanmoins, ici, presque la même taille, contrairement à 
ce qu'on voit chez la plupart des Odontocètes. Le Nasal est séparé du Prémaxillaire par 
une suture rectiligne se dirigeant obliquement d'avant en arrière et de dedans en dehors. 
Les Nasaux forment, avec les Frontaux et l'Interpariétal, une surface qui est seulement 
très légèrement convexe, au point qu’on peut presque l'appeler plane. 

Le deuxième type (n° 3257 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
d'Histoire naturelle de Belgique) a des Nasaux beaucoup plus forts. Ici, aussi, ils sont 
presque de même grandeur; seulement, ils n'ont pas la forme trapézoïdale, mais une 
forme presque sphérique. Il n'est pas possible de dire si la suture internasale se trouve 
dans le plan médian du crâne, parce que la région frontale, seule, est conservée. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 69 


La face antérieure des Nasaux descend en pente raide vers les narines. Leur courbure 
sur la face supérieure du crâne est très régulière. Comme il y a, dans ce cas, beaucoup de 
place entre les Prémaxillaires, ceux-ci n’ont pas empêché le développement des Nasaux. 
La crête occipitale transverse est formée, en partie, par les Nasaux, en arrière; ces 
derniers sont en contact avec les Frontaux, le long d'une suture irrégulière. L’Inter- 
pariétal est complètement soudé avec les Frontaux. 


4. — Frontal. 


Sur la face supérieure du crâne, les Frontaux n’occupent, comme chez la plupart des 
Odontocètes, qu'un tout petit espace, parce que la plus grande partie en est couverte par 
les larges ailes orbitaires des Susmaxillaires, qui chevauchent très loin vers le haut. Au 
sommet du crâne, notamment, les Frontaux ne forment qu'une étroite bande. Ils sont 
limités : en arrière, par le Susoccipital; vers le plan médian, par l'Interpariétal (encore 
isolé dans un cas) ; devant, par les Nasaux, les Prémaxillaires et les Susmaxillaires. 

Déjà, en parlant des caractères généraux du crâne des Cdontocètes, nous avons traité 
la question de savoir si les variations du sommet du crâne avaient une importance 
systématique. Nous pûmes répondre alors négativement, en nous basant sur la grande 
variabilité des parties correspondantes chez Monodon monoceros et chez Platanista 
gangetica. De même qu'on ne peut pas accorder chez ces dernières espèces plus d’impor- 
tance que celle qui leur est due à de simples variations individuelles, de même il n’est pas 
possible de se servir des modifications du sommet du crâne chez Eurhinodelphis Cocheleuxi 
pour isoler de multiples espèces. 

Les Frontaux, eux-mêmes, varient beaucoup dans la région du sommet du crâne, 
selon les exemplaires, de même que les Nasaux. Comme nous l'avons dit antérieurement, 
ces variations sont dues à la diversité de situation des narines externes. Si celles-ci 
remontent seulement de quelques millimètres vers le sommet de la tête, il en résulte, de 
suite, chez les exemplaires en question, de notables modifications dans les os du crâne, qui 
se trouvent, alors, refoulés dans le moindre espace, pressés par les Prémaxillaires, les 
Susmaxillaires et les Nasaux (qui exercent leur poussée par devant), tandis que le 
Susoccipital résiste à un refoulement en arrière. La forme de la crête transversale du 
crâne est aussi sujette à bien des changements. Aucune autre partie n'est soumise à 
d'aussi grandes variations. 

Vus du dehors, les Frontaux sont intercalés entre le Susoccipital et les Susmaxil- 
laires, et longent ces derniers sous forme d’une bande étroite, qui ne s’elargit que près de 
la forte apophyse postorbitaire, laquelle n’est éloignée que de quelques millimètres de la 
solide apophyse zygomatique du Squamosal. Entre le Frontal et le Susoccipital sintercale, 
latéralement, le Pariétal, refoulé sur le côté, d'une part, par le Susoccipital lui-même, et, 


10 


70 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


de l’autre, par les os de la face; cet os participe à la délimitation inférieure et postérieure 
du Frontal. 

Le Jugal glisse, au-dessous de la grande apophyse préorbitaire du Susmaxillaire, 
entre celui-ci et le Frontal ; la partie de ce dernier, située à cet endroit, où l’os est assez 
épais, en marque, en même temps, l'extrémité antérieure. 

Sur la face inférieure du crâne, les Frontaux constituent le plafond des orbites; ils 
atteignent les apophyses palatines des Ptérygoïdes, forment une petite partie de la paroi 
externe des fosses nasales et se dirigent, ensuite, vers le haut, le long de la limite 
antérieure des Pariétaux, pour rejoindre l’Interpariétal, ou se rencontrer entre les Nasaux 
et le Susoccipital. Ils participent donc au contour antérieur des fosses temporales. 


5. 


Jugal. 


Sur la face supérieure du crâne, le Jugal n’est pas visible, parce qu’il est complète- 
ment caché par l'extrémité antérieure renflée de l'apophyse préorbitaire. Il se loge, comme 
un coin, entre le Frontal et le Susmaxillaire, et contribue encore, sur un tout petit espace, 
à la formation du rostre. L’arcade zygomatique doit avoir été très faible. 


6. — Interpariétal. 


En général, cet os est si étroitement uni au Susoccipital, que ses limites ne peuvent 
être déterminées. Sur le crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée 
royal d'Histoire naturelle de Belgique), il est, néanmoins, possible de suivre exactement 
ses contours. Il a la forme d’un triangle, dont la base constitue la suture interpariéto- 
susoccipitale et dont le sommet est placé au point où se rencontrent les sutures naso- 
frontales et la suture internasale, dans le plan médian du sommet du crâne. Ce plan est 
un peu différent du plan médian du crâne lui-même, à cause de la légère asymétrie de ce 
dernier; comme chez la plupart des Odontocètes, la voûte cranienne est, ici, un peu 
déjetée vers la gauche, sans, pour cela, perdre de sa symétrie dans sa partie antérieure. 

La base et la hauteur du triangle formé par l’Interpariétal sont assez exactement 
dans le rapport de 3 à 4. 


7. — Parietal. 


Les Parietaux, etant deux des os du cräne les plus faibles, sont rarement preserves 
chez les Odontocètes fossiles. L’excellent état de conservation et la préparation si soignée 
des crânes découverts à Anvers nous permettent, cependant, de déterminer avec certitude 
les contours de ces os, d’après les diverses pièces du Musée de Bruxelles. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 71 


Les Pariétaux sont complètement refoulés hors de la région du sommet du crâne; ils 
ne touchent plus l’Interpariétal ; et ils sont descendus vers les fosses temporales. Nous 
avons déjà parlé, à plusieurs reprises, de la cause de ce refoulement; il est provoqué par 
le recul des narines externes vers le sommet du crâne. Un petit triangle seulement 
sintercale entre la large aile orbitaire du Frontal et le Susoccipital; la suture pariéto- 
susoccipitale se dirige ensuite vers le bas et en dedans, où le Squamosal et l’Exoccipital 
recouvrent, squameux, la partie postérieure du Pariétal. Celui-ci se dirige ensuite en 
avant, vers le haut et en dehors, et s'appuie contre le Frontal, qui le recouvre, lui aussi. 


8. — Squamosal. 


Cet os est délimité par l'Exoccipital, les Pariétaux et l’Alisphenoide. Le Susocci- 
pital ne touche pas le Squamosal, pour autant du moins qu'on peut l’observer sur la 
face extérieure du crâne. La partie du Squamosal la plus caractéristique est, sans aucun 
doute, cette région arquée, fortement épaissie, qui se termine, en avant, dans l’apophyse 
zygomatique et, en arrière, dans l’apophyse postglénoïde. La première est en relation 
avec le Jugal et avec l’apophyse postorbitaire du Frontal, et n'est éloignée de l’apophyse 
postglénoïde que de quelques centimètres. 

La face inférieure de toute cette région arquée du Squamosal porte une fosse ovale 
profonde, destinée à recevoir le condyle mandibulaire. 

L’apophyse postglénoïde, extrémité postérieure de la même région, se termine en 
une pointe recourbée. 

Sur la face supérieure et sur la face externe, il y a une profonde gouttière pour le 
conduit auditif externe. Celui-ci sort en un arc très accusé de la profonde fosse qui 
contient les osselets de l’ouïe, et se dirige, entre l’apophyse paroccipitale de l'Exoccipital 
et le Squamosal, vers le haut, vers l'extérieur et vers l'avant. En dessous de la suture 
squamoso-exoccipitale, toujours ouverte, se trouve une série de dépressions en forme de 
fosses, qui s'étendent sur la face supérieure et sur la face extérieure de la partie arquée 
du Squamosal. Elles forment, dans leur ensemble, la paroi interne du conduit auditif 
externe. On voit, d'abord, dans la région postérieure du Squamosal, une fosse profonde, 
laquelle est suivie, par devant, de deux fosses successivement plus petites; puis, s’'avance 
une paroi osseuse, très variable dans sa direction, à laquelle succède, encore devant, une 
dernière fosse, qui est ordinairement la plus grande et la plus profonde. 

Ces rapports des différentes fosses sont très variables au point de vue de leurs 
dimensions et de leur position. Tantôt les trois dernières se réunissent en une seule, et la 
différence de grandeur, entre celle-ci et la seconde, située devant, disparaît presque 
complètement. D’autres fois, la différence entre les trois dernières fosses confondues et la 
fosse antérieure reste si considérable que celle-ci paraît presque double de l’autre. 


72 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


De même que les fosses en question sont soumises à de grandes variations, de même 
varie aussi le rapport de volume entre l’apophyse zygomatique et l'apophyse postglénoïde. 

Chez Eurhinodelphis Cocheteuxi, Yapophyse zygomatique est toujours plus forte que 
l'apophyse postglénoïde. Sur le crâne IX (n° 3451 du Registre des Ossements fossiles du 
Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), Y’apophyse zygomatique du Squamosal a, 
en tout, une longueur de 126 millimètres avec une largeur maximum de 48 millimètres, 
dans la partie antérieure; les dimensions du même os sont, sur le plus grand des 
crânes, III (n° 3253 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique), de 107 millimètres pour la longueur et de 41 millimètres pour la 
largeur maximum. 

La forme spéciale de l’apophyse zygomatique sur le crâne IX (n° 3451 du Registre des 
Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique; Pl. V, Fig. 5), eu égard 
à laquelle du Bus a établi l’espèce Priscodelphinus validus, est insuffisante pour justifier cette 
séparation. Car il est facile de voir que l'importance de l’apophyse zygomatique augmente avec 
les dimensions du crâne, tandis que celle de l’apophyse postglénoïde reste moindre. Avec la 
croissance de l’animal, le condyle, la longueur, et le poids de la Mandibule croissent aussi, 
ce qui exige un développement plus considérable de la cavité glénoïde et du muscle 
masséter, donc de l’apophyse zygomatique. Par contre, il n’y a nulle nécessité que 
l'apophyse postglenoide se fortifie dans la même mesure. C’est ainsi qu'on peut expliquer 
la différence de volume des apophyses zygomatiques du Squamosal chez Eurhinodelphis 
Cocheteuxi par les differences d’äge des divers individus. 

Relations du Squamosal avec les os voisins : l’Exoccipital se glisse au-dessus du 
Squamosal, ce qui fait que celui-ci n’est, pour ainsi dire, visible que sur le côté, tandis 
qu’il recouvre, d’autre part, les portions inférieures du Parietal et de l’Alisphenoide. 
L’epanouissement da Squamosal dans la fosse temporale se fait presqu’entierement aux 
dépens du Pariétal, qui est refoulé sur le côté. 


9. — Susoccipital. 


Ce grand os, qui est faiblement bombé, est en contact, par devant, avec l’Interpariétal 
[et, habituellement, synostosé avec lui (voir Interparietal)], avec les Frontaux, avec les Parié- 
taux et avec les Exoccipitaux. Sa surface est couverte de dépressions nombreuses, plus ou 
moins fortes, et de grandeurs différentes, dépressions qui sont soumises à de grandes varia- 
tions. Dans les deux angles antéro-supérieurs du Susoccipital, il y a, cependant, régulière- 
ment, deux fosses profondes, de forme irrégulière, qui sont limitées, vers la face interne, 
par un épaississement parallèle à l’axe cranio-facial. Entre ces deux épaississements, qui 
sont reliés, devant, par un arc, le Susoccipital est faiblement excavé, mais cette excava- 
tion est parfois si peu accusée que los paraît presque plan sur la ligne médiane. Le Susoc- 
cipital, qui se glisse sur les Frontaux d’arriere en avant, et résiste ainsi au recul des os de 


(MIOCENE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 73 


la face (voir plus haut, p. 33), est sujet, dans sa portion antérieure, à de grandes variations, 
lesquelles n’ont pourtant qu'une importance individuelle. Nous aurons l’occasion d'exposer 
à quel point le Susoccipital peut être modifié en parlant d'Eurhinodelphis longirostris 
chez une forme de cette espèce, cet os est véritablement renversé en arrière, consé- 
quence de la position extraordinairement élevée des narines dans ce cas. Il a déjà été 
dit plus haut que les Pariétaux sont refoulés latéralement par le Susoccipital, de sorte qu'ils 
ne participent plus à la constitution du sommet du crâne, contrairement à ce qui a lieu chez 
les types plus archaïques d'Odontocètes. On peut très bien distinguer, dans la vue postérieure 
du crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique), le petit triangle que les Pariétaux forment entre le Susoccipital et le Frontal. 


Fic. 16. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Boldérien (Miocène supérieur). 


Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Figure schématique, Crâne VI (n° 3255 du Registre des Ossements fossiles du 


Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique). — Echelle : ;. 
Région postérieure de la cavité cranienne, vue de devant. — Pour montrer ses subdivisions. 


1. — Grand trou occipital. ı v!. — Fosse cérébelleuse gauche. 
11. — Fosselte vermienne. coi. — Crête occipilale interne. 
111, — Fosse cérébrale droite. cp. — Crête paravermienne. 
ını!. — Fosse cérébrale gauche. sl. — Sinus latéral. 
1V. — Fosse cérébelleuse droile. 


Fıs. 17. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Boldérien (Miocène supérieur). 
Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Cräne VI (n° 3255 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal 
d'Histoire naturelle de Belgique). — Grandeur naturelle, 
Coupe à travers la crête occipitale interne. — Pour montrer qu'elle forme une saillie de base large et de médiocre 
hauteur. 


74 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Sur la face interne du Susoccipital, une crête, triangulaire en coupe transversale, 
à large base et à faible hauteur. s’enfonce dans l'intérieur de la cavité cranienne. Cette 
crête occipitale interne, qui commence au-dessus de la fossette vermienne, forme la sépara- 
tion des deux hémisphères cérébraux. Par devant, la crête en question atteint la fosse ovale 
qui est fermée par la large plaque verticale du Mésethmoïde, et que je considère comme étant 
la dernière trace de la fosse rhinencéphalique, autrefois bien développée (Pl. IX, Fig. 1). 


10. — Exoccipital. 


Ces deux os forment la partie inférieure de la paroi postérieure du crâne. En haut, 
ils touchent le Susoccipital ; latéralement, les portions postérieures des Pariétaux ; ils se 
placent au-dessus des Squamosaux et rencontrent, en bas, le Basioccipital, qui prend encore 
une petite part au contour du grand trou occipital, extraordinairement développé, et qui 
est presqu’entierement limité par les Exoccipitaux. 

Les condyles occipitaux sont énormes; des deux côtés de ceux-ci, les Exoccipitaux 
sont faiblement excavés. 

L’apophyse paroccipitale est aussi très forte et cuculliforme, l'ouverture étant tournée 
vers le haut et vers l’intérieur. Mais l’enroulement n’enlöve pas à cette apophyse son 
caractère condyliforme. Et cet enroulement s’observe encore beaucoup plus nettement chez 
certains Delphinides. 

L’apophyse paroccipitale sert de paroi protectrice, en arrière, à la Caisse tympanique 
et au Périotique. Ceci se voit fort bien, par exemple, sur un jeune exemplaire de Phocæna 
communis que j'ai pu examiner au Musée de Bruxelles. 

L’enroulement a donc été acquis phylogéniquement assez tard, puisque l’apophyse 
paroccipitale s'était élargie, d’abord, en vue de servir d’organe protecteur pour l'appareil 
auditif. Ce ne fut que, lorsque la position des os de l’ouie se fut modifiée, que l’&panouisse- 
ment de l'apophyse paroccipitale n’eut plus de raison d’être, et qu’un enroulement s’ensuivit. 
Cet enroulement est même si avancé dans quelques types que l’apophyse paroccipitale 
semble n'y être plus qu'un très petit corps cylindrique, ayant, vers le haut, la forme d’un 
bouton. Mais je reviendrai sur ce sujet en parlant d’Eurhinodelphis longirostris, du Bus. 


11. — Vomer. 


Lorsque le crâne est intact, on ne voit le Vomer que sur sa face inférieure. Il se 
prolonge vers la région antérieure du rostre jusque près de l'endroit où les Prémaxillaires 
remplacent complètement les Susmaxillaires, et où commence le sillon qui fait suite à la 
gouttière alvéolaire du Susmaxillaire. Dans cette partie, il est pris, des deux côtés, entre 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 75 


les Prémaxillaires, d’où il s'échappe par une fente assez large, pour disparaître ensuite 
vers l'extrémité postérieure de cette fente, sous les Susmaxillaires, qui se rejoignent par 
dessus lui. 

En arrière, le Vomer ne redevient visible qu'à l'endroit où les Palatins se séparent 
pour remonter latéralement vers les Ptérygoïdes. Le Vomer sort d’entre les Palatins 
comme une carène terminée par un bouton très caractéristique, lequel se prolonge en 
arrière par une forte crête, qui forme la cloison des choanes. 

Au delà des choanes, le Vomer s’elargit et se transforme graduellement en une plaque 
horizontale plane, qui devient concave dans sa partie postérieure par linflexion latérale 
des bords externes. Cette plaque se trouve sous le Mésethmoïde et le Présphénoïde, et 
recouvre, en outre, encore une partie du Basiphénoïde. Latéralement, la plaque du Vomer 
est limitée par les apophyses basisphénoïdales des Ptérygoïdes. En arrière du Vomer, qui 
se termine en une lame mince sous le Basisphénoïde, celui-ci et le Basioccipital viennent 
au jour. 

Dans certains crânes, on remarque que le Mésethmoïde, ordinairement posé dans une 
gouttière du Vomer, est perdu en partie, ou qu'il n'était pas entièrement ossifié. Alors, on 
aperçoit aussi le Vomer sur la face supérieure du crâne, plus bas que le Mésethmoïde, sur 
une certaine longueur. C’est justement le cas pour le crâne I (n° 3252 du Registre des Osse- 
ments fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique) où l’on voit, de dessus, le 
Vomer, large, en forme de barque, au devant de l’extrémité antérieure du Mésethmoïde 
ossifié, et cela sur une assez grande étendue, tandis que l’espace par lequel il se montre 
était rempli, dans l’animal vivant, par la portion cartilagineuse du Mésethmoïde. 


12. — Mésethmoïde et Presphenoide. 


Le Présphénoïde, qui est toujours uni au Mésethmoïde, n’est pas visible sur la face 
inférieure du crâne, parce qu'il est complètement recouvert par la région postérieure, 
élargie, du Vomer. 

La plus grande partie du Mésethmoïde offre le caractère d’une plaque osseuse verti- 
cale embrassée par le Vomer. Le Mésethmoïde forme la moitié supérieure de la cloison 
des narines et constitue aussi, au moins partiellement, la paroi postérieure des fosses 
nasales, où il se place en avant d’une grande ouverture arrondie située entre les Frontaux. 

Cette ouverture de la paroi antérieure du crâne correspond absolument à celle 
de Squalodon Bariensis, Jourdan, de Bleichenbach-sur-Rott, dans la Basse-Bavière. 
Zittel écrit au sujet de celle-ci (?) : 


(2) K.-A. v. Zırtei. Ueber Squalodon Bariensis aus Niederbayern. PALAEONTOGRAPHICA. Vol. XXIV, 1876-77, pp. 333-248 
et Pl. XXXV. 


76 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


« Au-dessus de la selle turcique, dont on n’apergoit ordinairement rien chez les 
» Dauphins, on remarque une grande ouverture arrondie dans la paroi antérieure de la 
» Capsule cranienne. Les bords de cette ouverture, qui conduit dans la partie supérieure 
» de la cavité nasale, ne portent pas de traces de cassure : je crois, pour ce motif, que 
» l’'Ethmoïde était probablement non pas ossifié, à cet endroit, mais seulement cartilagi- 
» neux. Ce qui confirme cette hypothèse, c’est que l’espace situé en arrière des narines, 
» et qui est rempli chez les Dauphins actuels par le tissu osseux grossièrement celluleux 
» de l’Ethmoide, cet espace est complètement vide dans notre crâne de Squalodon. La 
» masse cartilagineuse de lEthmoïde, qui, chez Squalodon et chez les Dauphins actuels, 
» remplit le profond canal du museau, pourrait donc s'être prolongée, dans le crâne de 
» Bleichenbach, jusque sous les Nasaux noduleux. Si mon interprétation est juste, il en 
» résulterait que notre crâne provient, sans doute, d’un jeune individu. » 

Bien que je n'aie pu étudier l'ouverture en question que sur le moulage du crâne 
de Bleichenbach, qui se trouve au Musée de Bruxelles, je suis, cependant, tout à fait 
convaincu, d’après la description et la figure qu'en donne Zittel, que cette ouverture de la 
paroi antérieure du crâne du Squalodon Bariensis correspond absolument à l’ouverture de 
l'Eurhinodelphis Cocheteuxi (Pl. IX, fig. 1). 

Cette ouverture, qui était probablement fermée chez l'Euwrhinodelphis vivant par la 
lame criblée, répond évidemment à la fosse rhinencéphalique. A ce propos, il convient de 
rappeler ici que Kükenthal (') a démontré l'existence de lobes olfactifs et de nerfs olfactifs 
bien développés chez les jeunes embryons de Dauphins. 

Il est difficile de décider si les lames transverses de l’Ethmoide d’Ewrhinodelphis 
étaient cartilagineuses, comme Zittel l'admet pour Squalodon, mais il me paraît que 
les apophyses latérales de la plaque verticale du Mésethmoïde étaient déjà ossifiées, et que, 
par conséquent, l'ouverture de la paroi antérieure du crâne était, ici, complètement fermée 
par le Mésethmoïde. 

Les divisions de la cavité cranienne sont donc les suivantes : 

1° Par devant, entre les Frontaux, la fosse rhinencéphalique, qui est entourée de 
bourrelets latéraux, lesquels se réunissent, vers le haut, en un arc ogival et passent dans la 
crête occipitale interne, qui divise le reste de la cavité cranienne en deux moitiés. 

2° Les fosses cérébrales, pour les hémisphères cérébraux, entre lesquels la crête 
occipitale interne forme une saillie de base large et de médiocre hauteur. 

3° La fossette vermienne (?) [dont la hauteur sur le crâne VI (n° 3255 du Registre des 
Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique) est de 17 millimètres, 
et la base de 40 millimètres], qui est séparée des fosses cérébelleuses par les crêtes 
paravermiennes presque horizontales. 


() W. KükenTHAL. Untersuchungen an Walthieren, ete., l. e. Vol. IL, pp. 322 et 328, 
(?) P. AzBrecur, Sur la fossette vermienne du crâne des Mammifères. BurL. Soc. ANTHROP. BRUXELLES. 1884, 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 77 


4° Les fosses cérébelleuses. L’isolement des fosses cérébelleuses de la fossette vermienne 
devient encore plus net grâce à une inflexion des sinus latéraux à l'endroit où les crêtes 
paravermiennes se séparent vers l’intérieur (voir fig. 16). 


13. — Basisphénoïde et Basioccipital. 


Le Basioccipital, synostosé avec le Basisphénoïde, participe encore un peu à la délimi- 
tation du grand trou occipital. 

Les sutures basioceipito-exoceipitales sont presque toujours fermées par l'âge, de 
façon qu'il est très difficile d’en marquer le trajet. 

La plus grande partie du Basisphénoïde est recouverte, devant, par le Vomer, dont la 
région postérieure, étalée en une très mince lame horizontale, se glisse sous le Présphé- 
noide et le Basisphénoïde. Antérieurement, le Basisphénoïde est en contact, par une 
suture transversale, avec le Présphénoïde. Cette suture basisphénoïdo-présphénoïdale est 
bien conservée sur le eräne VI (n° 3255 du Registre des Ossements fossiles du Musée 
royal d'Histoire nationale de Belgique; Pl. IX, fig. 2, BS). 


14. — Alisphénoïde. 


Les Alisphénoïdes, qui s'élèvent en forme de crochets, de chaque côté du Basisphé- 
noïde, ne sont pas complètement conservés, bien qu'ils existent sur plusieurs crânes, 
par suite des circonstances favorables de la fossilisation des Dauphins d'Anvers; même sur 
le meilleur, crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique), on ne peut en restituer les contours. 


15. — Orbitosphénoïde. 


Quelques petits restes osseux, qui se trouvent au devant des Alisphénoïdes et qui 
s'élèvent de chaque côté du Présphénoïde, pourraient représenter les Orbitosphénoïdes. 
On ne peut, cependant, en déterminer les limites avec certitude dans aucun des exemplaires 
d'Anvers, parce que ces os, situés entre le Présphénoïde et les Ptérygoïdes, sont très 
fragiles et sont ordinairement perdus. 


16. — Palatin. 


Les Palatins, qui sintercalent, des deux côtés du Vomer, entre les Susmaxillaires, se 
distinguent, chez Eurhinodelphis, par une forme très remarquable, qui diffère de celle des 
11 


78 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


mêmes os de tous les autres Odontocètes. Tandis que, chez ceux-ci ('), on voit, généra- 
lement, très nettement, les sutures susmaxillo-palatines suivre un contour en forme de M 
(quand on regarde le crâne par dessous, le museau tourné vers le haut), on observe, 
au contraire, chez Eurhinodelphis Cocheteuxi que les jambages centraux de l’M\ se sont 
tellement réduits que cette lettre se trouve presque transformée en un A. 

Ce contour lambdiforme des sutures susmaxillo-palatines est, cependant, sujet à 
des modifications remarquables (Pl. X, Fig. 1 et 2). 

Sur le crâne III (n° 3253 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique), les limites antérieures des deux Palatins prennent d’abord, vers le 
Susmaxillaire, la forme d’un petit V, très ouvert par devant. Ensuite, le bord externe du 
Palatin se courbe brusquement à angle aigu et se dirige, presque en ligne droite, en 
arrière et en dehors. Puis, vient une seconde et forte inflexion de Ja suture susmaxillo- 
palatine; elle se retourne vers le dehors, perpendiculairement au plan médian du rostre, 
de sorte qu'il y a ici un véritable ressaut. Après une légère déviation vers la suture inter- 
palatine, la suture susmaxillo-palatine se poursuit alors en arrière, en adoptant un trajet 
assez rectiligne. La déviation dont il vient d'être question est surtout prononcée sur le 
Palatin droit du crâne III. Mais, comme elle existe, cependant, plus ou moins accusée, 
dans tous les exemplaires, on doit la considérer comme un des caractères distinctifs du 
Palatin chez Eurhinodelphis Cocheteuxi. 

Dans leur région antérieure, les Palatins se rejoignent, et il y a donc une suture 
interpalatine. Mais, dans leur moitié postérieure, ils s’&cartent et laissent voir le Vomer, 
se prolongeant jusqu'à l'endroit où celui-ci porte un épaississement en forme de bouton. 
Ils prennent, alors, une direction latérale, pour rejoindre cette partie des Ptérygoïdes 
qui porte le sinus postpalatin. 

Les parois internes et supérieures de ces sinus postpalatins des Pterygoides sont 
formées par les Palatins. On peut très nettement en suivre les contours. 

La surface des Palatins ne présente point une courbure uniforme, mais on doit y 
distinguer deux régions. 

La première, située au voisinage de la suture interpalatine, est presque plane et 
passe graduellement dans la partie voisine des Susmaxillaires. 

La seconde comprend la portion latérale et la portion postérieure des Palatins, 
et elle est séparée de la première par une ligne arquée, qui commence au milieu de la 
limite antérieure des choanes, et qui se dirige, de là, vers le haut et vers le dehors, 
recoupant la suture susmaxillo-palatine en avant de la déviation dont il a été question 


plus haut. 
La région postérieure du Palatin est partagée en deux sections par une seconde ligne 


(*) W.H. Frower. On the Characters and Divisions of the Family Delphinidæ. Proc. Zoor. Soc. Lonpon. 1883, p. 466. 
Les crânes sont représentés, ici, avec le museau tourné vers le bas. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 79 


arquée, et celle de derrière, en contact direct avec les choanes, est la plus petite. Ces 
deux sections sont excavées, celle de derrière beaucoup plus fort que l’autre. L’excavation 
se continue, d’ailleurs, en avant, sur les Palatins; en arrière, sur les Ptérygoïdes, qui 
marquent la limite des Palatins de ce côté. La surface de l’excavation, tant sur les 
Susmaxillaires que sur les Palatins et les Ptérygoïdes, est lisse et brillante, tandis que 
celle de la partie plane des Palatins, qui passe dans les Susmaxillaires, est rugueuse. 

Ces parties lisses réprésentent les parois internes et supérieures des sinus post- 
palatins, remplis d'air, qui, chez les autres Dauphins, ne dépassent jamais le bord externe 
des Palatins, mais comme ceux-ci eux-mêmes, ont un contour en forme de /W, de sorte 
que, en dedans de la suture susmaxillo-palatine, une bande étroite du Palatin reste visible 
(FLower, Proc. Zool. Soc. London, 1883, p. 466, 9 fig. texte). 

Par cette délimitation des sinus postpalatins, Eurhinodelphis Cocheteuxi se distingue 
catégoriquement de tous les autres Odontocètes décrits jusqu'à présent. Et, comme 
Eurhinodelphis longirostris se trouve dans des conditions pareilles, on doit regarder ce 
caractère comme propre au genre Eurhinodelphis. 

Je dois encore faire remarquer que les dispositions que je viens de signaler se voient 
extrêmement bien sur l'excellente photographie du crâne I (n° 3252 du Registre des Osse- 
ments fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique; Pl. VIII). La ligne blanche 
qui liraite, dans la partie postérieure des Palatins, la section latérale arquée a été prolongée 
jusqu'au Vomer, parce qu'il semble que, dans cet exemplaire, les Ptérygoïdes aient envoyé 
une mince lamelle jusqu'à cet os, et qu’ils ne s’etendaient pas jusqu’à la moitié de la limite 
antérieure des choanes. On a omis cette ligne blanche sur le schéma (Pl. IX, fig. 1) pour 
ne pas porter préjudice à la netteté des contours du sinus postpalatin. 


17. — Pterygoide. 


Les Pterygoides sont les os les plus délicats du crâne des Odontocètes, et ils sont, à 
cause de cela, presque toujours perdus dans les formes fossiles. Mais l'excellent état de 
conservation des crânes d'Anvers, notamment du crâne I (n° 3252 du Registre des Osse- 
ments fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), permet de fixer avec 
assez de certitude les contours des Ptérygoïdes de l’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 

Ces os commencent, en arrière, à l'extrémité antérieure du Basiphénoïde et se placent, 
latéralement, contre la plaque postérieure du Vomer. De là, ils se dirigent en avant, 
autour de la partie inférieure de la paroi externe des fosses nasales, et s’intercalent, anté- 
rieurement, entre les Frontaux, les Susmaxillaires et les Palatins. 

Chacun d’eux envoie, entre le Vomer et l'Orbitosphénoïde, une plaque qui descend 
presque verticalement et qui entoure les choanes. Les Pterygoides ne s'étendent générale- 
ment pas tout à fait jusqu'au Vomer; pourtant, ceci ne paraît pas avoir été le cas pour le 


80 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique), où une suture voméro-ptérygoïdienne prolonge la suture voméro-palatine. 

Le contour des sinus postpalatins, remplis d'air, qui s'étendent sur le Susmaxillaire, 
le Palatin et le Ptérygoïde, est indiqué Pl. X, fig. 1 et 2 par la lettre X. 

Il est très curieux que le sinus postpalatin soit divisé en deux parties par une crête 
du Palatin dirigée d'avant en arrière, vers le haut et vers le dehors : l’une, plus petite, 
plus profondément excavée, située postérieurement; l’autre, plus grande, s’allongeant 
vers le Susmaxillaire. 

Des fragments de ces lames des Ptérygoïdes transformées en sinus remplis d'air 
s'observent encore (outre celles qu'on voit sur le rostre) dans la région qui descend verti- 
calement entre le Vomer et l’Orbitosphönoide. 

L’os lamelliforme, irrégulièrement délimité, dont les contours varient chez les diffé- 
rents exemplaires, et qui se trouve situé latéralement aux Palatins et constitue le plafond 
du grand sinus antérieur, s'étend jusque près du Jugal. 

Sur le côté gauche du crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée 
royal d'Histoire naturelle de Belgique), il atteint, par devant, le Frontal du même côté, 
tandis qu'à droite, le Susmaxillaire envoie un prolongement cunéiforme entre le Ptérygoïde 
et le Frontal. 


18. — Mandibule. 


Nous ne possédons que trois fragments mal conservés du maxillaire inférieur, qui 
montrent que la série dentaire se prolongeait jusque sur les branches libres des rameaux. 

Le premier fragment est un morceau de la portion libre d’un rameau droit 
(Individu XIV, n° 3380 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique; Pl. V, fig. 6), avec treize alvéoles, qui sont rondes et destinées 
à des dents uniradiculées. Le diamètre de ces alvéoles est de 7 millimètres; la distance 
de deux alvéoles, mesurée de centre en centre, de 12 à 13 millimètres. La largeur 
des cloisons interalvéolaires est de 7 millimètres. 

Un point important de la structure mandibulaire, c’est la présence d'un grand 
trou mentonnier sur la face externe; ce trou part du canal dentaire et se dirige oblique- 
ment vers le dehors. A partir de cette ouverture, commence un sillon, qui se trouve chez 
tous les Vertébrés à longue symphyse (donc, aussi, chez tous les Dauphins longirostres) et 
qui doit être désigné sous le nom de sillon mentonnier (0. Asez, Denkschr. k. Akad. d. 
Wiss., Vienne, 1899, p. 848). 

Bien que le maxillaire inférieur dont il s’agit ait été rencontré isolément, il est, cepen- 
dant, très probable qu'il appartient à l'Eurhinodelphis Cocheteuxi. Les restes de Mandibule 
qui ont été recueillis avec des débris du crâne de l’Eurhinodelphis longirostris sont 
très semblables par leur structure et ne se distinguent que par leurs dimensions beaucoup 


(MIOGÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 


© 
= 


plus petites. Le maxillaire inférieur dont il est question ici atteint des dimensions 
presque doubles de celles de la même pièce chez Eurhinodelphis longirostris, et correspond, 
par contre, parfaitement, comme grandeur des alvéoles, aux différents Susmaxillaires 
d’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 

Le deuxième fragment de Mandibule (Individu XV, n° 3400 du Registre des 
Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique) est une branche libre 
de gauche, avec dix-sept alvéoles. Les racines s'y enfonçaient obliquement en arrière, 
comme on le voit par la direction de ces alvéoles. 

Sur la face externe, on aperçoit deux trous mentonniers, plus petits que ceux 
observés sur l’Individu XIV. 

L’angle symphysien est arrondi, et les branches libres ne se rencontrent pas 
brusquement contre la symphyse (comme, par exemple, chez Platanista, ou chez 
Pontoporia), mais les faces internes se raccordent comme chez Cyrtodelphis. La taille 
correspond parfaitement à celle de l'Individu XIV. 

Le troisième fragment (Individu IV, n° 3232 du Registre des Ossements fossiles du 
Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), qui fut trouvé avec des restes de crâne, est 
un peu moins bien conservé. Il faisait partie de la portion libre du rameau droit et 
contient la fin de la série alvéolaire. La dernière alvéole est la plus petite, tandis 
que le diamètre des alvéoles suivantes augmente vers le devant. La dernière alvéole 
a 5 millimètres de diamètre, alors que la première des dix alvéoles présentes en a 8. 
La taille correspond aux deux premiers fragments mandibulaires, de sorte quon ne 
peut douter que cette troisième pièce n’appartienne à l’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 


Individu I. 


N° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — Pl. VI, VII, VIIL, IX (fig. 1), X (fig. 1, 3, 4). — Type de l'Eurhinodelphis 
Cocheteuxti. 

Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 13 septembre 1861. 


DIMENSIONS 

Longueur totale (crâne incomplet) 0 ce 6 c 6 | , . : : . : 110 cenlimetres. 
Longueur du rustre (incomplet) . 5 5 © : : 3 6 : : ; : x ß 87 = 
Largeur du rostre (ligne preorhitaire) . . © - 2 : he. «0 : > ; 5 5 16 4 
Diametre bizygomatique . : 6 É - h © 2 2 2 : 2 : B : 2 98 : 
Hauteur du crâne ar : 22 2 
Longueur du Susmaxilla're (complet) 75 = 
Longueur du Premaxillaire (incomplet). : E ë 2 2 à : ; , : : 2 103 = 
Nombre des alvéoles du Susmaxillaire droit. : : : £ ö ; : 5 : 5 : 37 

Nombre des alvéoles du Susmaxillaire gauche 37 


82 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Ce crâne est presque complet; c'est le type de l’espèce. Il y manque l'extrême bout 
du rostre, mais le morceau disparu pouvait difficilement avoir plus de 15 centimètres de 
long ; ensuite, quelques parties de la région des fosses temporales et de la paroi 
postérieure du crâne; les Pterygoides, les Orbitosphénoïdes et quelques menus fragments 
de divers autres os. Les Caisses tympaniques ne sont pas conservées non plus; enfin 
toutes les Dents manquent également. 

La structure du sommet du crâne est importante ici, parce que l'Interpariétal n’est 
pas encore soudé avec les Frontaux, ainsi que cela a lieu habituellement. Mais ce carac- 
tere n’a pas de valeur spécifique. Il est seulement curieux en ce que, généralement, 
l'Interpariétal n'existe, chez les Cétacés, qu’à l’état fœtal, parfois encore dans le jeune 
animal (”), et très rarement chez l'adulte (?). 

La région frontale de ce crâne mérite aussi notre attention. 

L’Interparietal forme, avec les Nasaux et les Frontaux, une bande transversale, de 
o centimètres de large et de 12,5 centimètres de long, qui est à peine convexe, presque 
plate, ce qui manque à tous les autres cränes. Ailleurs, les Frontaux et les Nasaux 
constituent un bourrelet plus ou moins saillant. Ces différences ne sont, au surplus, pas 
autre chose que des variations individuelles; la variabilité de la partie correspondante du 
crâne du Narval montre qu'on ne doit pas leur attribuer plus d'importance. 

La fente interprémaxillaire, sur la face supérieure du crâne, est très large et atteint 
un maximum de 28 millimètres. Au fond, à son extrémité antérieure, le Vomer y est 
visible, attendu que le Mésethmoïde n’était que partiellement ossifié et qu'une grande 
partie, cartilagineuse, a disparu. La fente intersusmaxillaire sur la face inférieure du 
rostre n'a que 18 millimètres de large. 

Dans chacun des deux Susmaxillaires, il y a 37 alvéoles, qui deviennent moins 
profondes et plus étroites vers l'extrémité antérieure comme vers l'extrémité postérieure 
de la série. Les plus grandes dents ne se trouvaient donc pas près de l’echancrure préorbi- 
taire, comme c’est le cas chez la plupart des Odontocètes ; mais, comme les alvéoles, elles se 
trouvaient à peu près au milieu de la partie rostrale du Susmaxillaire. On peut très facile- 
ment suivre, sur toute son étendue, la limite entre le Susmaxillaire et le Prémaxillaire, de 
même qu'on peut aussi clairement observer le passage de la série alvéolaire au sillon 
édenté, fort, mais étroit, du Prémaxillaire. Les alvéoles étaient destinées à des dents 
coniques uniradiculées. Les racines s’enfonçaient d'avant en arrière dans le Susmaxillaire. 


(1) Grerec et Lecne. Säugethiere. Vol. I, p. 38. BRoNN. CLASSEN UND ORDNUNGEN DES THIERREICHS. 

Comparer aussi le crâne d'un fœtus d’Hyperoodon Butzkopf (Gervais et Van BEnEDEn. Ostéographie, Pl. 63, fig. 4) 
et celui de Phocæna communis (ibid., Pl. 55, fig. 12 et 17). 

(°) Ainsi, par exemple, chez Berardius Arnuæii (Gervais et Van BEnEDEn. Ostéographie, Pl. 21 bis, fig. 3): dans 
le crâne de cet exemplaire adulte, l'Interpariétal est nettement séparé des Frontaux. 

En outre, chez Cyrtodelphis sulcatus (O. ABez. Untersuchungen, etc. Pl. I. Fig. 1). Ici, l’Interpariétal a une 
forme rhomboïdale et est franchement distinct des os voisins. Voir, d’ailleurs, la Pl. I, Fig. 3 du présent mémoire. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 83 


Sur les larges ailes orbitaires des Susmaxillaires, il y a, de chaque côté, de la 
largeur maximum des Prémaxillaires, un grand trou sous-orbitaire qui traverse l'os obli- 
quement, d'arrière en avant et vers le bas. A celui-ci se rattachent, par devant, à droite, 
un, et, à gauche, deux trous sous-orbitaires plus petits, qui percent le Susmaxillaire dans 
une direction opposée à celle du grand, donc d'avant en arrière et vers le bas, et qui 
tombent presque exactement dans la ligne préorbitaire, sur laquelle se trouvent aussi les 
grands trous sous-orbitaires. Ces derniers percent les Prémaxillaires d’arriöre en avant et 
vers le bas. 

Ces trous sous-orbitaires sont importants pour l'étude des Prémaxillaires, parce qu'ils 
se trouvent dans de profondes rainures qui descendent vers l'avant de la partie verticale 
de ces os dans la région nasale. Plus antérieurement, des deux côtés, au niveau de la 
suture prémaxillo-susmaxillaire, un trou sort dans le Susmaxillaire. Ce trou est dirigé 
d'avant en arrière et vers le bas, et il a une certaine signification, parce que le bord 
externe du Prémaxillaire subit, ainsi, une échancrure vers l’intérieur, Nous avons appris 
à connaître la même modification du bord externe du Prémaxillaire sur le crâne de 
Cyrtodelphis sulcatus, Gerv., d’Eggenburg. 


Individu II. 


N° 3256 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 1” octobre 1861. 


DIMENSIONS 

Longueur totale (crâne incomplet) . o 5 : : ? : ö b : © : ö & 100 centimètres. 
Longueur du rostre (incomplet) c . 0 : : : © à : 0 : ö : 5 75 : 
Largeur du rostre (ligne préorbitaire) . B . . : : : : 5 & : ô 2 15 a 
Diamètre bizygomatique . 6 ; 0 : 5 2 : ö : 5 : . q É © 26 5 
Hauteur du crâne . 6 : E c 5 & o 6 0 5 : : : D : ä 28.5 . 
Longueur du Susmaxillaire (complet) . : & € : ; c : A 2 5 : : 67 " 
Longueur du Prémaxillaire (incomplet) . : : : ; : : : Ô : 5 : \ 90 . 
Nombre d’alv&oles du Susmaxillaire droit ; ; : B : : 2 5 Ç ; ; : 39 

Nombre d'alvéoles du Susmaxillaire gauche . 2 B : H 0 £ : 5 ; ; : 40 


Ce crâne est beaucoup moins bien conservé que le précédent. Une grande partie 
du rostre manque, notamment la région moyenne des Prémaxillaires. Les sutures ne 
peuvent pas y être aussi distinctement suivies que sur le premier exemplaire. Mais, 
dans ses caractères les plus importants, ce crâne correspond, pourtant, absolument, au 
premier, et les divergences sont limitées à la région frontale. Bien que les Nasaux ne 
se trouvent plus dans l’espace entouré par les Susmaxillaires, les Prémaxillaires et les 


O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDÉRIEN 


Q0 
Æ 


Frontaux, on peut, cependant, établir exactement leurs contours, et leur forme ne paraît 
pas avoir différé beaucoup de celle des mêmes os sur le premier crâne. 

Les Frontaux sont, par contre, en contact, par une suture interfrontale, et refoulés 
vers le haut, de sorte qu'ils constituent un véritable bourrelet frontal, comme chez les 
Physétérides. 

J'ai déjà fait remarquer, à différentes reprises, que ces variations n’ont pas de valeur 
spécifique. 

Les trous sous-orbitaires sont, ici, un peu plus nombreux que sur le premier crâne, 
dans lequel on voit, sur le Susmaxillaire droit, trois trous de sortie pour le Trijumeau; 
sur celui de gauche, on en voit quatre. Sur la grande aile latérale du Susmaxillaire gauche, 
qui recouvre l'orbite, il y en a, dans ce cas-ci, trois qui se suivent immédiatement, tandis 
que, sur le Susmaxillaire droit, il n’y en a que deux. Les trous placés à la hauteur 
de la ligne préorbitaire sont au nombre de deux sur le Susmaxillaire droit ; sur celui de 
gauche, il n’y en a qu'un. Plus en avant, il y a encore un petit foramen sur chacun 
des deux Susmaxillaires, et les trous sous-orbitaires des Prémaxillaires sont également 
logés sur la ligne préorbitaire. 

La plus petite portion du Mésethmoïde était ossifiée; la plus grande restait cartilagi- 
neuse, et a, ainsi, été perdue dans la fossilisation. 

L’angle occipital mesure 101°. 


Individu III. 


N° 3253 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — Pl. X, fig. 2. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 6 octobre 1862. 


DIMENSIONS 

Longueur totale (crâne incomplet). À 5 : R B 5 5 z x : £ : 5 120 centimètres. 
Longueur du rostre (incomplet) . 3 2 B : ® B 5 : x 6 ; : : 96 n 
Largeur du rostre (ligne préorbitaire) . : ; ; à e ö & e : : A . 17 P 
Diamètre bizygomatique . . 5 AD: ; 2 à 5 2 ; 5 ë : 5 e 32 A 
Hauteur du crâne . d 5 ; ; : à é e : 2 : 5 . : 20 5 
Longueur du Susmaxillaire Connie : : : : N : : > 5 © 0 6 : 78 n 
Longueur du Prémaxillaire (incomplet). : © 111 = 
Largeur du sillon du Prémaxillaire, dans la partie nine a te bobine de la sde 

alvéolaire) . . : : : : H : . : à , 6 2 5 5 5 x 0.1 Fr 


Ce crâne est le plus grand de tous ceux qui doivent être rapportés à l’Eurhinodelphis 
Cocheteuxi. Le Squamosal isolé, très grand (que du Bus a décrit comme une espèce 


distincte, sous le nom de Priscodelphinus validus, entre autres raisons à cause de sa: 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES -ENVIRONS D’ANVERS 85 


grandeur), est beaucoup plus petit que le Squamosal du crâne qui nous occupe. Celui-ci 
correspond, dans tous ses caractères importants, avec le type d’Eurhinodelphis Cocheteuxi, 
et les seules divergences se rapportent à la région frontale, si nous faisons abstraction du 
nombre variable des trous sous-orbitaires, qui est sans importance. 

Les Frontaux forment, par suite de l'extrême recul des narines, un gros bourrelet. 

La plus grande partie du Mésethmoïde n'était pas ossifiée, et la fente interprémaxil- 
laire était largement ouverte vers le haut. Comme je l’ai déjà fait remarquer en décrivant 
le Cyrtodelphis sulcatus, Gerv., des couches miocènes d'Eggenburg, les Prémaxillaires se 
rapprochent de plus en plus avec l’âge, et finissent par se souder, fait que M. le Professeur 
W. Kükenthal, de l'Université de Breslau, a bien voulu me confirmer pour les Dauphins 
vivants. J'ai pu aussi constater cette tendance sur beaucoup de crânes provenant du 
Boldérien d'Anvers ; mais, ici, l’espace entre les Prémaxillaires est relativement grand. 
La largeur maximum de la fente interprémaxillaire est de 34 millimètres. 

Le Prémaxillaire est fortement échancré à la hauteur de la suture pr&maxillo- 
susmaxillaire, sur la face supérieure du rostre, à l'endroit où se montre le premier trou 
sous-orbitaire. Cette disposition se retrouve chez beaucoup de Dauphins longirostres, 
comme, par exemple, chez Cyrtodelphis sulcatus. 

Les limites des Palatins vers les Susmaxillaires sont bien conservées, ce qui fait de 
cette pièce un élément très important pour la morphologie du crâne d’Eurhinodelphis 
Cocheteuxi. Cest elle qui a servi de type pour la description des caractères spécifiques du 
palais. Pourtant, il convient d'ajouter que cette région n’est sujette qu'à de très faibles 
variations. e 

La suture présphénoïdo-basisphénoïdale est ouverte, ici. Mais les apophyses des 
Pterygoides et des Alisphenoides ont disparu. Les fosses de la face externe de l’apophyse 
zygomatique recourbée du Squamosal sont profondes et sont réunies en deux empreintes 
très accusées. Elles sont séparées par un pont osseux. On peut suivre facilement, sur tout 
leur trajet, les sutures squamoso-exoccipitales ; j'ai remarqué, d’ailleurs, sur les divers 
crânes que j'ai pu examiner, que ces sutures restent ouvertes, même quand toutes les 
autres sutures sont déjà oblitérées par l'âge. 

Les bords orbitaires des Frontaux (là où les Susmaxillaires les laissent à découvert) 
sont fort abîmés. 

Les Jugaux sont des os en forme de boutons, et mal délimités. 

Les bords des gouttieres alvéolaires sont brisés en beaucoup d’endroits, et les 
cloisons interalvéolaires ne sont plus reconnaissables, de sorte qu'il est impossible 
d'établir le nombre des dents. 

Comme sur les autres cränes, le Vomer ne devient visible qu'en deux points de 
la face inférieure du rostre. D'abord, sa region fortement élargie, avec les restes des 
Pterygoides, à la limite postérieure des choanes; puis, la crête caractéristique, qui 
disparaît sous les Palatins. Ceux-ci se rejoignent intimement sans laisser de fente 


12 


86 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


interpalatine. La seconde fois, le Vomer apparaît, plus en avant, là où se séparent les deux 
Susmaxillaires, qui l’accompagnent latéralement ; sur les autres cränes, il est bordé, dans 
la partie antérieure de cette fente, par deux minces bandelettes renflées des Prémaxil- 
laires, qui restent visibles jusqu'à la pointe du rostre. 

L’angle occipital mesure 98°. 

Dans son ensemble, le crâne qui nous occupe diffère un peu du type de l'espèce par 
une largeur plus grande et une hauteur moindre. Mais, comme tous les caractères 
importants se reproduisent ici, je ne puis accorder aux divergences une valeur plus grande 
que celle de variations individuelles. 


Individu IV. 


N° 3232 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 13 septembre 1862. 


On a découvert, avec ce crâne, un assez grand nombre de vertèbres, de côtes et d’os 
des extrémités, qui constitueront la base de la description du reste du squelette de 
l'Eurhinodelphis Cocheteuxi, dans la seconde partie de ce travail. 

Il n'est pas possible de donner, d'une manière certaine, les dimensions de cette pièce, 
parce que la capsule cranienne et le rostre ont été brisés en plusieurs morceaux non 
susceptibles d'être réunis sans interruption. Mais, en général, ce crâne-ci correspond 
au crâne II (n° 3256 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique). 

Le rostre est conservé sur presque toute sa longueur, dans la région des Susmaxil- 
laires, tandis que nous n'avons qu'un court morceau de la partie antérieure, formée par les 
Prémaxillaires. Comme sur les autres crânes, en général, on peut suivre ici les Prémaxil- 
laires sur la face inférieure du rostre jusque dans la fente au fond de laquelle on voit le 
Vomer, et on observe particulièrement bien, dans ce cas, la limite entre les Prémaxillaires 
et les Susmaxillaires, qui embrassent le Vomer dans la région postérieure de la fente 
prémentionnée. 

Le Palatin gauche est entièrement perdu; celui de droite n’est qu'incomplètement 
conservé, et fortement usé. Malgré cela, on reconnaît que la ligne caractéristique de 
délimitation vers le Susmaxillaire est toute pareille à celle des trois cränes précédemment 
décrits. Ici, non plus, le Vomer ne se montre pas dans une fente interpalatine, attendu que 
les Palatins s’épaississent très fort et s'unissent étroitement dans la partie postérieure du 
palais, le long d’une suture interpalatine. 

Il n’est pas possible de donner, d’une manière précise, le nombre des alvéoles, mais 
chaque Susmaxillaire peut avoir porté environ quarante dents. 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 87 


Les Nasaux sont perdus, comme sur le deuxième et sur le troisième crâne, mais leur 
asymétrie paraît avoir été fortement prononcée, attendu que le vide entre le Mésethmoïde, 
le Prémaxillaire et le Frontal, du côté gauche, et qui est destiné à recevoir le Nasal 
correspondant, est plus grand que le vide analogue du côté droit. 

Les trous sous-orbitaires sont un peu plus nombreux sur le Susmaxillaire gauche 
que sur le droit, car, outre deux grands trous au milieu de l’aile orbitaire latérale, on en 
voit encore deux autres, auxquels six plus petits se joignent en avant. 

Le Mésethmoïde est conservé en deux parties séparées l’une de l’autre: la première, 
est la portion verticale qui forme la paroi postérieure des fosses nasales; la seconde, 
représente l'extrémité antérieure ossifiée du Mésethmoïde, sous laquelle se trouvent encore 
des restes du Vomer. 

La surface de l'extrémité antérieure du Mésethmoïde est presque intacte, et on voit, 
ainsi, que la partie de beaucoup la plus grande de cet os a dû être cartilagineuse. A la 
limite de ces deux parties, le Mésethmoïde porte de nombreuses fossettes allongées et 
irrégulières, qui ont, en moyenne, 2 à 3 millimètres de long. La face supérieure de l'os, 
horizontale, est légèrement concave, tandis que la face antérieure est fortement convexe. 

Le Jugal droit est, seul, conservé, et il est fort usé; des Pariétaux, il n’y a qu'un petit 
fragment, entre le Susoccipital et le Frontal, du côté gauche. Par contre, les deux 
Squamosaux sont entiers, et on y voit que les dépressions pour le canal auditif externe 
sont confondues en deux grandes fosses, séparées par une cloison osseuse. 

Il n'est pas possible de fixer la grandeur de l’angle occipital, vu l’état de conservation 
du crâne. 

Un fragment de Mandibule, bien que médiocrement conservé, a de l'importance; il a 
été découvert avec les débris du crâne. C'est une partie de la portion libre du rameau droit, 
avec l'extrémité de la série alveolaire, qui comprend 10 alvéoles {comparer la description 
générale de la Mandibule p. SO). Ce rameau mandibulaire mesure 38 millimètres de haut 
et 115 millimètres de long. 


Individu V. 


N° 3254 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, septembre 1863. 


Outre un fragment de 82 centimètres de long, qui comprend la partie postérieure du 
rostre, avec les Palatins, le Vomer et le Mésethmoïde, il n'y a, cette fois, qu'un morceau 
insignifiant de la région orbitaire droite du Susmaxillaire et du Frontal, ainsi que le 
Squamosal droit, avec une partie de l'Exoccipital du même côté. 

Le rostre est important parce qu'il nous fait connaître particulièrement la limite 


88 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


antérieure de l’ossification du Mésethmoïde, tandis qu'on ne la voit pas aussi bien 
sur les autres crânes. Cette limite se trouve dans un plan perpendiculaire au rostre, qui 
couperait les Palatins de manière que les trois quarts de la suture interpalatine se trouve- 
raient en avant de lui. 

Le reste de la face supérieure libre du Vomer était donc rempli par la partie 
cartilagineuse du Mésethmoïde, et cette partie mesurait, dès lors, une longueur d’environ 
37 centimètres. 

On voit, en outre, très bien, sur la pièce qui nous occupe en ce moment, comment les 
os de la face et ceux du crâne sont sujets à d'importantes variations, sans qu'on soit autorisé, 
pour cela, à considérer ces variations comme ayant une valeur spécifique. 


C’est ainsi que : Crânes. 

1° La distance de l'extrémité antérieure des Palatins à l'extrémité I II V 
antérieure des Susmaxillaires, sur la face inférieure du rostre, dans cm. cm. cm. 
le plan médian, est de I A ; à : : 5 ol 44 41 


2° La distance de l'extrémité antérieure des Palatins à lente é- 
mité postérieure de la suture interpalatine est de ; 
3° La largeur du rostre, dans le plan vertical passant par N extré- 
mité antérieure des Palatins, est de . 5 5 : : 14 13 12 

Et les autres dimensions du crâne varient de même Ces les divers individus. 

Pour le Squamosal, on doit faire observer, ici, que les fosses qui se trouvent sur sa 
face supérieure sont disposées de la manière ci-après. 

Au-dessus de l’ötroite et profonde fente qui, de l'enfoncement en forme d’entonnoir, 
situé entre le Squamosal et l’Exoceipital, et qui contient les os de l’ouie, conduit vers 
l'extérieur, et qui débouche au-dessus de l’apophyse postglénoïde, il y a, d'abord, une 
fosse ovale, plus grande, et profonde, laquelle est suivie d'une dépression plus petite et 
plus basse; puis, vient, par devant et séparée des précédentes par un pont osseux peu 
accusé, la troisième fosse, qui est un peu plus grande que les deux premières réunies. 

On doit attacher plus d'importance aux variations des fosses placées sur la face 
externe du Squamosal, parce que du Bus s’en est servi comme de caractères spécifiques. 
Mais elles n’ont, pourtant, que la valeur de variations individuelles. 


-1 


9 6 


Individu VI. 


N° 3255 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — PI. IX, fig. 2. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 6 octobre 1862. 


Cette pièce, très importante, comprend la partie postérieure d’un crâne de 27 centi- 
mètres de large et de 20 centimètres de haut. Elle se compose du Susoccipital, presque 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 89 


complet, avec la suture fronto-susoccipitale parfaitement conservée ; une portion des régions 
latérales du Susoccipital est perdue, mais cela n’a pas d'importance au point de vue morpho- 
logique. Sont en outre conservés : les Exoccipitaux, intacts avec les condyles occipitaux ; 
la plus grande partie des Squamosaux, le Basioccipital et le Basisphénoïde, dont la suture 
présphénoïdo-basisphénoïdale est visible; enfin, de grands fragments des Alisphénoïdes et 
des Pariétaux. | 

Ce crâne est intéressant, parce que les divisions de la cavité cranienne qui contiennent 
le cervelet, y sont extrêmement bien marquées. Au-dessus du grand trou occipital, il y a une 
fosse triangulaire ; le sommet en est formé par la crête occipitale interne. Cette crête 
se divise en deux branches, les sinus latéraux, qui se rejoignent à peu près exactement au 
niveau de la suture basisphénoïdo-basioccipitale, laquelle est oblitérée. La fosse triangulaire 
dont nous venons de parler renfermait le cervelet. Sa partie supérieure embrassée par les 
sinus latéraux, est, à son tour, séparée, par deux crêtes, presque horizontales, des parties 
inférieures et latérales, destinées aux hémisphères cérébelleux. Ces crêtes, appelées crêtes 
paravermiennes (1), forment, avec les portions supérieures des sinus latéraux, les limites 
de la fosseite vermienne, pour loger le vermis du cervelet. 

La hauteur de la fossette vermienne est de 17 millimètres; sa base, de 40 millimètres. 
Sa séparation des fosses cérébelleuses est encore plus visible par ce fait que les sinus 
latéraux s’inflöchissent au niveau des crêtes paravermiennes. 

Tandis que, sur ce crâne-ci, les crêtes paravermiennes sont si distinctes, il en 
est différemment sur les autres, car elles y sont remplacées par de légers renflements à 
peine perceptibles. 


Individu VII. 


N° 3257 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — PI. X, fig. 5 et ©. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers. 


Cette pièce comprend la plus grande partie de la région frontale moyenne d'un crâne 
dont la taille a dû être la même que celle du crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements 
fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique). Une partie du Mésethmoïde, les 
Nasaux et de grands fragments des Frontaux, ainsi que quelques morceaux peu importants 
des Susmaxillaires et des Prémaxillaires sont conservés. 

La forme et les relations des Nasaux rendent cette pièce importante. La crête 
transversale du sommet du crâne, qui est ordinairement formée par les Frontaux et 
le Susoccipital, est, ici, constituée exclusivement par les Nasaux. 


(1) P. ALBRECHT. Sur la fossette vermienne du crâne des Mammifères. Buzz. Soc. AntHRoP. BRUXELLES. 1884. 


90 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Ces os ne sont pas, comme d'habitude, transformés en pièces faiblement convexes, 
allongées, quadrangulaires, mais ils sont presque sphériques. Ils ont à peu près la même 
grandeur, la suture internasale étant située dans le plan médian du sommet du crâne. 

J’ai déjà fait remarquer que le plan de symétrie du sommet du crâne ne correspond 
pas au plan de symétrie du crâne entier, c’est-à-dire au plan de symétrie qui passe par le 
milieu du rostre et par le centre du grand trou occipital. Le plan de symétrie du sommet 
du crâne est déplacé vers la gauche par rapport au plan de symétrie du crâne entier. 
Ce déplacement se fait sentir sur le Prémaxillaire gauche, qui devient plus court que 
le droit, et, chez les autres Odontocètes asymétriques, les Nasaux, les Frontaux et 
la cavité cranienne subissent aussi les effets de ce déplacement. 

Chez Eurhinodelphis Cocheteuxi, Yasymétrie agit de telle manière que toute la voûte 
cranienne se trouve déviée vers la gauche, et c’est pourquoi les Frontaux, droit et gauche, 
et les Nasaux, droit et gauche, ne présentent pas, entre eux, de différence de taille consi- 
dérable. 

La partie des Nasaux qui descend en forte pente vers les narines est visible, parce 
que l'extrémité supérieure du Mésethmoïde a disparu. Le Mésethmoïde se terminait en un 
arc semi-circulaire; on voit très nettement ses attaches avec les Nasaux, par suite de 
l'excellent état de conservation du crâne que nous étudions en ce moment. 

Puis, la face externe des Nasaux se recourbe régulièrement vers le haut, tandis que les 
Prémaxillaires s’6cartent latéralement, ce qui laisse un plus grand espace libre pour les os 
situés entre eux. Ceux-ci constituent, comme il a été dit, le point le plus élevé de la voûte 
cranienne, et leur courbe s’accentue assez rapidement pour permettre aux Frontaux de 
prendre place au sommet du crâne. La suture naso-frontale est irrégulière. 

Les Frontaux, qui se distinguent déjà des Nasaux par leurs nombreuses rugosités, 
sont très irrégulièrement délimités, tant vers le Susoccipital que vers les Nasaux. On voit 
encore distinctement leur séparation dans le plan médian; par contre, on n’apercoit plus 
trace de l’Interparietal, lequel est synostosé avec le Susoceipital. 

Comme c’est usuellement le cas, les Frontaux entourent, comme d’un arc, la partie 
postérieure des Nasaux, et ils disparaissent latéralement pour constituer leurs larges ailes 
orbitaires, sous les Susmaxillaires, eux-mêmes épanouis. 

Le Susoccipital descend en pente raide vers l'arrière, à partir des Frontaux. Une 
coupe à travers la région frontale, parallèlement au plan médian, nous fera donc ren- 
contrer les parties suivantes : 

1° Une forte courbure, formant le point le plus élevé de la voûte cranienne (Nasal) ; 

2° Une surface presque plane, de largeur médiocre, en pente douce vers l'arrière 
(Frontal); 

3° Une surface concave, franchement séparée de la précédente, et en pente raide vers 
l'arrière (Susoccipital). 

La pièce qui nous occupe est donc surtout remarquable par le développement excep- 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D'ANVERS 91 


tionnel des Nasaux. Ordinairement, ces os, qui sont réduits, chez les Odontocètes, à 
l'exception de Zeuglodon, à l'état noduleux, sont, pour ainsi dire, chassés hors du crâne, 
par la double poussée des os de la face vers l'arrière, et du Susoccipital par devant, 
phénomène dont la conséquence est la perte facile des Nasaux lors de la fossilisation. 

Mais, ici, il y a exceptionneilement, aux dépens des Frontaux et du Susoccipital, 
un fort développement de ces os, qui donne à notre crâne un caractère tout spécial. 
Malgré cela, je ne puis considérer ce cas particulier comme justifiant une séparation 
spécifique, eu égard à la grande variabilité des Nasaux et des Frontaux, chez Monodon 
monoceros, Platanista gangetica, etc. 


_Individu VIII. 


N° 3403 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 


de Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, décembre 1861. 


PRISCODELPHINUS ROBUSTUS, du Bus, Bull. d. l'Acad. roy. d. Sciences de Belgique, 41° année, 2% ser., 
t. XXXIV, 1879, p. 495. 
Du Bus, Journal de Zoologie, t. XII, 1875, p. 99. 
Gervais et Van Beneden, Ostéographie, p. 494. 


Cette pièce se compose du Squamosal et de l’Exoceipital gauches d'un très grand 
crâne, qui répondent tellement bien aux exemplaires d'Eurhinodelphis Cocheteuxi, que je 
n'hésite pas à la réunir à cette espèce. Du Bus avait déjà fait remarquer que les 
dimensions correspondent à celles d’Eurhinodelphis Cocheteuxi, mais il a eru devoir 
séparer ces nouveaux débris comme appartenant à une espèce particulière, à cause de la 
position différente des fosses du Squamosal. Or, cette séparation est d'autant moins 
justifiée que, dans les autres individus d'Eurhinodelphis Cocheteuxi, ces fosses varient 
Justement beaucoup, en nombre et en position; et il ne suffit pas pour créer une nouvelle 
espèce que la première des fosses paraisse un peu reculée en arrière et vers le haut, et 
que le pont osseux entre les deux fosses soit plus fort que d'habitude, car ce dernier 
caractère, notamment, n’est probablement dû qu'aux grandes dimensions du crâne et au 
renforcement de toutes les parties, qui en est probablement la conséquence. 


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O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Individu IX. 


N° 3451 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique. — Pl. V, fig. 5. 
Localité : ? Quatrième section (Anvers), 1861-63. 


PRrISCODELPHINUS VALıDus, du Bus, !. c., 1872, p. 495. 
Du Bus, I. c., 1875, p. 99. 
Gervais et Van Beneden, !. c., p. 494. 


Le type de l’espece de du Bus est formé par l’apophyse zygomatique du Squamosal 
gauche, ainsi que par un fragment de l’Exoceipital, qui y est joint et qui provient d’un 
très grand individu. L’apophyse zygomatique a 126 millimètres de long, et sa plus 
grande épaisseur (dans la partie antérieure) a 48 millimètres, tandis que les dimensions 
correspondantes sur le plus grand de tous les crânes d'Anvers, III (n° 3253 du Registre 
des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), sont de 
107 millimètres et de 41 millimètres. La région antérieure de l’apophyse zygomatique est 
particulièrement développée, tandis que l’apophyse postglénoïde paraît fort eflilée. 

Bien que ce Squamosal diffère des autres par les caractères que J'ai déjà indiqués, 
il ne faut pas oublier, cependant, que les fosses correspondant au conduit auditif externe 
varient énormément sur les divers crânes. Et aussi, par la variation de ces fosses, la 
partie postérieure du Squamosal, étirée pour donner naissance à l’apophyse postglenoide, 
est également fortement influencée. 

Comme on peut l’observer en comparant entre eux de grands individus et de 
petits individus d’Eurhinodelphis Cocheteuxi, les dimensions de l’apophyse zygomatique 
augmentent avec l’âge et la taille de l'animal, tandis que la partie postérieure du 
Squamosal, y compris ’apophyse postglénoïde, ne se développe pas parallèlement pendant 
la croissance. 

Transportant à ce spécimen-ci l'expérience que nous avons acquise sur les autres, 
nous conelurons en disant que Priscodelphinus validus ne représente pas autre chose qu'un 
exemplaire exceptionnellement grand de l'Æurhinodelphis Cocheteuxi. 


Individu X. 


N° 3552 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, juillet 1862. 


PRISCODELPHINUS CRASSUS, du Bus, !. c., 1872, p. 494. 
Du Bus, !. c., 1875, p. 99. 
Gervais et Van Beneden, !. c., p. 494. 


Cette piece est un fragment très abimé du Prémaxillaire gauche dun grand 


(MIOCÈNE SUPÉRIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 93 


Odontocète, qu'il y a lieu d’identifier avec l'Eurhinodelphis Cocheteuxi, d'autant plus que 
les dimensions correspondent également bien. Elle est, d'ailleurs, tout à fait insuffisante 
pour l'établissement d'une espèce nouvelle. Le plus probable est qu’elle appartienne à 
l'Eurhinodelphis Cocheteuxi, sans qu'on ait, cependant, des preuves décisives à cet égard. 
Ses dimensions ont été publiées par du Bus. 


Individu XI. 


N° 3411 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 20 septembre 1861. 


PRISCODELPHINUS TERES, du Bus, I. c., 1872, p. 494. 
Du Bus, I. c., 1875, p- 100. 
Gervais et Van Beneden, I. c., p. 494. 


Du Bus a séparé cette pièce comme espèce particulière. 
Cest un fragment indéterminable du Prémaxillaire, Le mieux est encore de le 
réunir à l’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 


Individu XII. 


N° 3412 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle 
de Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 28 août 1862. 


PRISCODELPHINUS TERES, du Bus, 1. c., 1872, p. 494. 
Du Bus, 1, c., 1875, p. 100. 
Gervais et Van Beneden, I. c., p- 494. 


Du Bus a, également, séparé cette pièce comme espèce particulière. 
C'est un fragment indéterminable du Prémaxillaire. Le mieux est aussi de le 
réunir à 1 Eurhinodelphis Cocheteuxi. 


94 O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN 


Individu XIII. 


N° 3449 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 11 décembre 1863. 


PRISCODELPHINUS DECLIVUS, du Bus, !. c., 1872, p. 495. 
Du Bus, !. e., 1875, p. 100. 
Gervais et Van Beneden, !. c., p. 495. 


Ce sont deux fragments du rostre, egalement indeterminables, dont le premier appar- 
tient à la partie basilaire, et l’autre à la partie moyenne. La portion droite du Susmaxil- 
laire contient 14 alvéoles; celle de gauche, 13. La forme et la grandeur de ces alvéoles 
correspondent à celle de l'Eurhinodelphis Cocheteuxi. Il est vrai que ce caractère n’a pas 
beaucoup d'importance. 

On peut difficilement dire plus de ces restes; ils ne sont, en tous cas, pas propres à 
être considérés comme une espèce distincte d’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 


Individu XIV. 


N° 3380 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. — Pl. V, fig. 6. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, 6 octobre 1862. 


Branche droite, libre, isolée, de Mandibule, qui contient 13 alvéoles, pour de grandes 
dents coniques. Les alvéoles, rondes, ont, en moyenne, 7 millimètres de diamètre; leur 
distance réciproque, de centre en centre, est de 12 à 13 millimètres. Les cloisons interal- 
véolaires ont 7 millimètres d'épaisseur. 

Sur la face externe, se trouve un grand trou mentonnier, duquel sortaient des 
vaisseaux, pour se diriger en avant, parallèlement au bord supérieur du rameau; leur 
trace a formé une profonde cannelure latérale, le sillon mentonnier, qui est si bien exprimé 
chez Cyrtodelphis sulcatus. La longueur de cette pièce est de 18 centimètres. 


Individu XV. 


N° 3400 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique. 
Localité : Fort n° 4, Vieux-Dieu, Anvers, décembre 1863. 


Cette pièce est une partie de la branche libre du rameau mandibulaire gauche, 
avec 17 alvéoles ; les racines y étaient enfoncées obliquement en arrière. 


(MIOCENE SUPERIEUR) DES ENVIRONS D’ANVERS 95 


Sur la face externe, on peut observer deux petits trous mentonniers. L'os est déprimé 
latéralement sur toute sa longueur. A l'extrémité antérieure, il y a encore des traces de la 
symphyse, et on reconnaît aisément que l'angle symphysien était arrondi, On peut 
facilement compléter et mesurer l'angle sous lequel divergeaient les deux branches, 
attendu qu'un morceau de la paroi symphysienne est conservé. Il est absolument le même 
que dans l'espèce plus petite, Ewrhinodelphis longirostris. Les branches mandibulaires 
libres ne se rencontraient donc pas brusquement à la symphyse, comme c'est le cas 
chez Pontoporia ou chez Platanista, mais elles se raccordaient, graduellement, comme 
chez Acrodelphis où chez Cyrtodelphis. 

La taille de cette pièce-ci correspond absolument à celle du fragment de Mandibule 
du crâne IV (n° 3232 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire 
naturelle de Belgique), de sorte qu’il peut difficilement rester un doute sur son identifica- 
tion avec l’Eurhinodelphis Cocheteuxi. 


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Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. I, 1901. 


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CRÂNES DES DAUPHINS LONGIROSTRES, VUES POSTERIEURES. 


Pour faciliter la comparaison, tous ces cränes ont été réduits à un même diamètre bizygomatique de 67 millimètres. 


FIG. 1. — Pontoporia Blainvillei, P. Gervais. — Holocene. 
Habitat : Rio de la Plata. — Figure originale d’après le crâne du 

British Museum représenté par W. H. Flower (Trans. Zool. 

Soc. London. VI. 1867. Pl. 28). — Echelle : : environ. 

Pour montrer : le susoccipital très large, bombé, semi-circulaire, 
s'appliquant sur les frontaux en haut et en avant, — la suture 
pariéto-susoccipitale plus rectiligne, — le trou occipital, grand, 
rétréci en pointe vers le haut et large vers le bas, — et les condyles 
occipitaux à direction convergente vers le bas. 

P. — Pariétal. SQ. — Squamosal. SO. — Susoccipital. 
EXO. — Exoccipital. CO. — Condyle occipital. 


FIG. 3. — Platanista gangetica, Lebeck. — Holocène. 
Habitat : Gange. — Figure originale d'après le crâne du Musée 
royal d'Histoire naturelle de Belgique {n° 919 du Registre des 

Pièces anatomiques). — Echelle : : environ. 

Pour montrer : le susoccipital plus étroit que chez Inia, très 
fortement concave, d'une forme générale triangulaire, — la suture 
pariéto-susoccipitale incurvée en dedans, — le trou occipital très 
petit, plus petit que chez Inia, arrondi, — et les condyles occipi- 
taux à direction parallèle. 

P. — Pariétal. SQ. — Squamosal. SO. — Susoccipital. 
E X O. — Exoccipital. CO. — Condyle occipital. 


O0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES 


5 


FIG. 2. — Inia Geoffroyensis, Blainville, — Holocene. 
Habitat : Haut Amazone. — Figure originale d’apres le crâne du 

British Museum represente par W. H. Flower (Trans. Zool. 

Soc. London. VI. 1867. Pl. 25-27). — Echelle : 5 environ. 

Pour montrer : le susoccipital plus étroit que chez Pontoporia, 
non bombé, mais déprimé, d'une forme générale plutôt rectangu- 
laire, et s'appliquant sur les frontaux le long d'une ligne arquée, — 
la suture pariéto-susoccipitale rectiligne, — le trou occipital plus 
petit que chez Pontoporia, en outre plus large vers le haut que 
vers le bas, et se terminant par une pointe vers le haut, — et les 
condyles occipitaux à direction convergente vers le bas. 

F.— Frontal. P. — Pariétal. SQ. — Squamosal. 

SO. — Susoccipital. EXO. — Exoccipital. 
CO. — Condyle occipital. 


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FIG. 4. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Bolderien. 
Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Cräne I (n° 3252 du Registre 
des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 

Belgique). — Echelle : + environ. 

Pour montrer : le susoccipital large, s'appliquant en avant sur 
les frontaux par un arc semi-circulaire, et faiblement déprimé, — 
la suture pariéto-susoccipitale légèrement concave vers le dehors, — 
le trou occipital ovale, allongé dans le sens de la hauteur, et fermé 
en bas par un contour rectiligne, — et les condyles occipitaux, 
fortement convexes et à direction très faiblement convergente vers 
le bas. 

P. — Pariétal. SQ. — Squamosal. SO. — Susoccipital. 
E X ©. — Exoccipital. C ©. — Condyle occipital. 
BO. — Basioccipital. 
Alexandre, Photo 


DU BOLDERIEN DES ENVIRONS D’ANVERS. 


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FIG. 3. — Gyrtodelphis sulcatus, P. Gervais. — Boldérien (Miocène supérieur). 


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PRAQHE: ARTE. Cräne II (n° 3247 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), mandibule vue par la face 


inférieure. — Echelle : }. 


FIG. 4. — Cyrtodelphis sulcatus, P. Gervais. — Boldérien 
(Miocène supérieur). 
FIG. 2. — Gyrtodelphis sulcatus, P. Gervais. — Localité : Anvers. — Crâne II (no 3247 du Registre des Ossements 
Boldérien (Miocène supérieur). fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), région 
D Me Anve — Cräne II (ne 3247 du Registre alvéolaire interne de la mandibule vue par la face supérieure. — 
des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire natu- Echelle : à. FIG. 5. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — 
relle de Belgique), région frontale vue par la face Boldérien (Miocène supérieur). 


1 


supérieure. — Echelle : 3. 


Localité : Anvers. — Crâne IX (n° 3451 du Registre 
des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire natu- 
relle de Belgique), squamosal gauche vu par la face 


laterale. — Echelle : >. 


Les nasaux sont perdus, — les pariétaux sont tout à 
fait refoulés sur le côté, — la partie à stries rayonnées de 
la région orbitaire gauche est la surface du frontal. 


PMX.— Prémaxillaire. SMX.— Susmaxillaire. Type de Priscodelphinus validus, du Bus. Pour 
F.— Frontal. SO. — Susoccipital. neo N b . k montrer le développement exceptionnellement fort de 
ME. — Mésethmoïde. FIG. 6. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Boldérien l'apophyse zygomatique. 


(Miocène supérieur). 


Localité : Anvers. — Crâne XIV (n° 3380 du Registre des 
Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de 
Belgique), branche droite libre de la mandibule vue par la face 
supérieure, — Echelle : :. 

Alexandre, Photo 


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nd 5 FIG. ı. — Cyrtodelphis sulcatus, P. Gervais. — Boldérien (Miocène supérieur). 
Localité : Anvers. — Crâne I (n° 3246 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), rostre vu par la face supérieure. — Echelle : +. 
P ontrer : le prémaxillaire séparé du le par un profond sillon latéral, — en avant, sur chaque susmaxillaire, la gouttière alvéolaire et le canal dentaire, — le vomer très fort, — et le canal du vomer très large. 
our montrer : s , 
PMX.— Prémaxillaire. SMX, — Susmaxillaire. V. — Vomer. 


©. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN DES ENVIRONS D'ANVERS. 


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Alexandre, Photo. 


1 


perieure. — Echelle : —. 


s le large canal du vomer, — et la forte apophyse préorbitaire. 


Vomer. M. — Mesethmoide. 


Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. I, 1901. 3 | BI VI 


Alexandre, Photo 


Eurhinodelphis Cocheteuxi, au Bu. — Boldérien (Miocène supérieur). 


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Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Cräne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), vu par la face supérieure. — Echelle : = 
Pour montrer : l’asymétrie du sommet du crâne, — le refoulement de la région frontale vers la gauche, — l'interpariétal nettement délimité, — l'extrémité antérieure ossifiée du mésethmoïde, dans le large canal du vomer, — et la forte apophyse préorbitaire. 
PMX. — Prémaxillaire. SMX. — Susmaxillaire. N. — Nasal. F. — Frontal. I. — Interpariétal. SO. — Susoceipital. V.-- Vomer. M. — Mésethmoïde. 


O. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN DES ENVIRONS D'ANVERS. 


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PL.— Palatin. PT. — Pterygoide. 


Mem. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. I, 1901. 


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Eurhinodelphis Cocheteuxi, au Bu. — Boldérien (Miocène supérieur). 
Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), vu par la face latérale droite. — Echelle : 5: 
Pour montrer : le chevauchement des os de la face jusqu'au sommet du crâne, — le refoulement latéral du pariétal vers la fosse temporale, — les apophyses postorbitaire du frontal et zygomatique du squamosal très rapprochées l'üne de l’autre, — le jugal intercalé entre le susmaxillaire et le frontal, — l’amincissement du 
susmaxillaire dans la portion antérieure du rostre, qui est constituée par le prémaxillaire seul, — une partie du sinus postpalatin formé par le ptérygoïde, — et la profonde excavation postérieure du palatin (paroi interne de la région postérieure du sinus postpalatin du pterygoide). 
PMX. — Prémaxillaire. SMX. — Susmaxillaire. F. — Frontal. P. — Pariétal. SQ. — Squamosal. EXO. — Exoceipital. J. — Jugal. PL. — Palatin. PT. — Ptérygoïde. 
ï ©. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN DES ENVIRONS D’ANVERS. 


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. profond sillon sur le prémaxillaire, sillon dont l’origine coïncide exactement avec la suture 


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Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. à PAT 1901: 


Pl. VII. 


Alexandre, Photo. 


Eurhinodelphis Cocheteuxi, au Bus. — Boldérien (Miocène supérieur). 


| Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), vu par la face inférieure. — Echelle : +. 
Pour montrer : le palatin, avec la continuation du sinus postpalatin du ptérygoïde, sinus dont la limite antérieure croise la suture susmaxillo-palatine, — des deux côtés, les apophyses des ptérygoïdes vers le rostre, — latéralement au vomer, en arrière des choanes, les prolongements enroulés du sinus postpalatin, — 
l entre ceux-ci et l’alisphenoide, du côté droit du crâne, des traces de l'orbitosphénoïde non nettement délimitables, — comme particulièrement remarquable, la transformation de la gouttière alvéolaire du susmaxillaire en ur profond sillon sur le prémaxillaire, sillon dont l'origine coïncide exactement avec la suture 
| prémaxillo-susmaxillaire. 
PMX. — Prémaxillaire. SM X. — Susmaxillaire. F. — Frontal. J. — Jugal. SQ. — Squamosal. EXO. — Exoceipital. V. — Vomer. M. — Mésethmoïde. BS. — Basisphénoïde. BO. — Basioccipital. 
AS. — Alisphénoïde. PL. — Palatin. PT. — Pterygoide. 
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Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. I, 1901. PI. IX. 


FIG. 2. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Bolderien (Miocene supérieur). 
Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Cräne VI (n° 3255 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), 
face interne de la cavité cranienne vue de devant. — Echelle : >. 

Pour montrer : les deux fosses cérébelleuses, — au-dessus et au milieu, la fossette vermienne, très nettement délimitée, — au-dessus encore, 
la coupe transversale de la crête occipitale interne, — aussi, comment le susoccipital se glisse obliquement en avant sur les frontaux, la portion 
de crâne figurée étant justement désarticulée au niveau de la suture fronto-susoccipitale, — enfin, la suture présphénoïdéo-basisphénoïdale 
(précisément où se trouvent les lettres BS). 

AS. — Alisphénoïde. BS. — Basisphenoide. BO. — Basioccipital. EO. — Exoccipital. P. — Pariétal. 


SO. — Susoccipital. SQ. — Squamosal. 


Alexandre, Photo. 


FIG. ı. — Eurhinodelphis Cocheteuxi, du Bus. — Bolderien (Miocène supérieur). 
Localité : Vieux-Dieu (Anvers). — Crâne I (n° 3252 du Registre des Ossements fossiles du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique), 
. vu par la face postérieure. — Echelle : :. 
Pour montrer : les deux fosses latérales antérieures du susoccipital, — la coupe transversale de la crête occipitale interne, qui se termine, en 


avant, à la fosse fermée par le mésethmoïde, laquelle correspond à la fosse rhinencéphalique (les deux ouvertures latérales étant oblitérées chez 
l'animal vivant par le mésethmoïde). 
BO. — Basioccipital. E X O. — Exoccipital. P.— Pariétal. SO. — Susoccipital. SQ. — Squamosal. 


0. ABEL. — LES DAUPHINS LONGIROSTRES DU BOLDERIEN DES ENVIRONS D'ANVERS. 


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