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Full text of "Les délices de la Grand' Bretagne, & de l'Irelande: où sont exactement décrites les antiquitez ..."

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LES 



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DELICES 



DE L A 



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G R A N D' 







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L' I R L A N D Es 

TOME SEPTIEME. 



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1 

\ 



TOME SEPTIEME, 

Qui comprend les Provinces de Mtmis , de 
M*rr, deRxchan, de Mnrraj, de Badenpck, 
d'Athol , de Lech-Ahr , de Braid-A/fain , 
d ! 'Argile , de Lorne , de tfâ/3 , de SmherUnd^ 
de Strath'-Navern , de Camefi t . les lies O- 
i-ada , celles de Schetland ) & autres. 



•^ 



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« « 

• a 



DEL IC E S 

DELÀ 

GRAND! 

BRETAGNE, 

L'IRLANDE; 

; Où fint exa&ement décrites 

es Antiqmtez , les Provinces , les Villes, les Bourff*: 
es Montagnes , les Rivières, les Ports de Mer, 
les Bains, les Fortcrefles , Abbayes, Eglifes/ 4 
Académies , Collèges , Bibliothèques , Pa- 
lais , les principales Maifons de Campa- 
gne & aurresbeaux Edifices des Familles 
Illuftres, avec leurs Armoiries , &rc. 
Région, les mœurs des habitons, leurs jeux , leurs 
dtvertijfemens , & généralement tout ce qu'il 
j a déplus cmfiderablc à remarquer, 

-e tout enricti de tr£-beïes figures, & Cartes Géo- 
graphiques , dcffin&s ftr Jcs originaux, 

TOME SEPTIEME, 
Dont le contenu efl à là fnge présente, 

H 

A L E 10 E t 
cz:- PIERRE VANDËR A* t 

_M D C Ç y H. 

ÀTcc Privilège, " 



! 



4 



1 




13.17'* 

L ES 

E L I C E S 

DEL A 

SRAND' BRETAGNE.. 

TOME SEPTIEME, 

m 

' QjO I COMPREND 

LES 

D E LICE S 

^ 1^ — ■■■■ •""•"■••■ — •"■" "— « •■ ■*■■■■( . 

La Province de MERNIS.. 

A Province àèMemisï oui* 
Mairnes , en Latin Afrr* 
nui , eft bornée au Nord-» 
Oueft Se au Nord par. cel- 
le de Marr , au Sud-Oueft : 
par celle à'Angus , & à PO- - 

iént par l'Océan. Son terroir eft à-peu* - 

rèsle même que le précèdent. 

m». VU.. Tu tt DUN*- 






\%v9 Les Délices l>unottec:^. 

DUNOTTER, 

LA principale Place , & presque la feu-L 
le remarquable , de toute la Provin-w 
ce eft Dhnnotyr , ou Dumttcr , fituée au. 
milieu des cotes. C'eft une très-bonne 
Forterefle , placée fur un rocher élevé , 
fort droit & fort roide , qui avance dans, 
la mer* L'Art fécondant la Nature l'a.- 
munie de bonnes murailles , & de Tours. 
C'eft la réfidence ordinaire des Seigneurs, 
.Vicomtes de la Province , de la Maiforfe 
de Keîih , qui font Grands Maréchaux 
héréditaires de la Couronne d'EcoJfe. Oru 
y voit dans un portique la plus grande 
des Inscriptions Romaines, qu'on a déter-. 
récs proche de la Muraille antique , Se 

3ue j'ai raportée ci-defTus. Un Comte- 
e cette Maifon , grand amateur de l'an-. 
tiquité , la fit porter dans ce Château ^ 
& fit dorer toutes les lettres, afin qu'elle. 
en parût davantage. 

Cowye eft un bourg aflçs bien fituc fut 
le bord de l'Océan , au deflus de Dunou. 
ter. Berwie eft: un autre bourg auffifur 
la côte , bâti au bord d'une petite riyiérç. 
du même nom, 
Au milieu, du pays, à la hauteur de Dhk 

mh- 



■Il ! ■II.' 1 ! 






* >1 



Mârr. E l'E c OS SE- I î I ^ 

notter, on voit un Château antique , au. 
pie des montagnes , apèlé Fordm. Il a 
donné fbn nom à un vteux Hiftorien d'2?~ 
«0//*, qui en étoit natif, dont ^Ouvrage eft 
fort eftimç. Pendant le règne du Catho- 
Ëcifmc cette Place étoit célèbre à caufc 
des reliques d'un S. Palladim , qu'on y 
croyoit avoir» 

La Province de M ARR. 

• 

LÀ Province de Mârr eft fort longue;, 
mais fit longueur eft plus du triple dç 
& largeur. Elle eft bornée au Midi par les 
Provinces dfAthol , de Gowrée , &Angm 8c: 
de Mernis s à l'Orient par la mer à? Allema- 
gne s au Nord par les Provinces de Bncb<*n y . 
de Banftk de Murraj s & à l'Occident par 
la Province de Baaenoch. Elle a plus de 
fbixante milles de long , & elle n'en a qu'& 
peine vint dans fa plus grande largeur. 
' On peut la partager en deux grand** 
Quartiers , dont l'un, qui eft à l'Occident^ 
eft tout mon tueux , & l'autre, qui eft ai 
KOrient , eft plus unL Le Quartier Oc- 
cidental eft environné de toutes parts de 
hautes montagnes , qui lui fervent de bar- 
rières , & qui. donnent la. fource à deuiL 
grandes rivières , le Dm & le Dec. 

Ttt tt %. Le 



<* 



12X0 Les Délices Marr. 

» 

Le Quartier Oriental a aufîi (es bornes 
naturelles , au Nord le Don le fépare de 
la Province de Buchan 9 Se au Sud le 
Dee le fépare de celle de Mernis. 

Le Dee , anciennement Diva , prend 
fa fource dans le fond de l'Oued de la 
Province , & porte fes eaux droit au Le- 
vant , à travers de hautes montagnes 6c. 
de grands Bois , & reçoit en paflànt di- 
verfes petites rivières , à droit & à gauche. 
Son cours eft auffi long que la Province 9 
c'eft-à-dire, qu'il court foixante milles dew 
puisfâ fource jusqu'à (on embouchure. 

Le Don n'a pas un cours fi long. Il 
fort des montagnes de la Province de 
Buchan , coule d'abord à l'Orient dans 
l'efpace de plufieurs milles , puis il tour- 
ne au Sud-Eft , & par là il fe trouve plus 
{>rès du Dee à fon embouchure, qu'il ne 
'étoit à fà. fource. Les deux premières 
villes de la Province font fituees à l'em- 
bouchure de ces deux rivières ; elles por- 
tent toutes deux le nom â?Aberdeen s la 
Vieille eft fur le Don , & la Nouvelle furie 
Dee : ( Aherdeen fignifie l'embouchure du 
Dee ) elles font fi proche l'une de l'autre 

au'il n'y a qu'un mille de diftance entre- 
eux. 

OLD- 



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■" .; 



Ûd-Aberdeen* DB L V E COSSE. I22j t 

OLD-ABkRDEEN. 

Old-Aberdeen, ou- la Vieille > 
Aberdeen 9 eft fîtuée vers la rive. 
;auche du Don , un peu au deflus de. 
:>n embouchure. Cette rivière coule 
cinq ou fix cens pas de la ville , fous* 
:n beau pont , conftruit en partie de pier- 
e de taille, d'une feujjp arcade ; dontjes, 
eux bouts fontpofez chacun fur unro-- 
her. Il eft long & large , & fort bien. 
>âti : on l'a fait aller un peu en tournant, 
fin de mieux refifter a la violence de 
'eau. Le JD00 eft abondant en fouinons 
c en perches , dont la pêche vaut un bon 
evenu aux habitans. A deux milles au 
ieflus du pont on y a fait une petite chaut 
ee de pierre pour enfermer plus commo- 
ement les fàumons. La ville a été ornée 
,'un fiége Epifcopal j l'Eglifè Cathedra? 
î % qui eft toute de pierre de taille ^ a été 
>âtie par divers Evêques. 0« y voit 
ss ruines dune autre Eglifè, dont la 
ief étoit ornée de deux rangs de colon-r 
tes , Se le clocher étoit fait en voûte f 
C fuporté par quatre gros piliers. Le | 

principal ornement de la ville eft l*Uni- j 

erfite , qui fut fondée l'An 1480. par j 

.Ttt tt 3 l'E* 



JtEll L,B1 D^Et/lCES Old-Abcrééen;, 

l?Evêquc Elphingston : on la nomme le* 
Collège du Roi , parce que PEvêque étant: 
mort i fans avoir pu achever tout l'édifi- 
ce , le Roi faqnei IV. fe déclara le Pro- 
tcfteur & le Patron de PUniverfité , fit 
mit la dernière main à ce qui reftoit à faii* 
je. Il eft bâti au Sud de la ville , & fe 
diftingue aifément de toutes les autres; 
maifons, par là grandeur , & par la beau- 
té de fâ ftrufturc ,«qui égale tout ce qu'om 
peut voir dans les autres Collèges du. 
Royaume. Une partie eft couverte d'ar- 
doiie , & l'autre de plomb; L'Eglife & 
le clocher font de pierre de taille ; tout: 
joignant PEgtifè il Y a une Bibliothè- 
que publique , qui fut fort enrichie dans; . 
k dernier Siècle par celle du Doéteur. 
Patrik, Scougal , Evêque à?Aberdeen , &. 
du Doéteur Henri Scougal (on fils,Pro- 
fcfleur en Théologie , que le Collège a, 
reçues par le Teftament de ces deux, 
cxcellens hommes. Le Collège eft oc- 
cupé pat un Principal ,, & huit ProfeA- 
fiurs , un pour la Théologie r un pour* 
ies Loix Civiles, un pour la Médecine,, 
quatre pour la Philofophie ,.dont lutiu 
eft fous^Principal , & le huitième pour 
les Langues Savantes- 



"P » ' r *■ 



V 



Ncw-Aberdee». I>E L'ECOSSE. i£a£ 

NEW-ARERDEEN. 

New-Aberdeen , ou la Nouvelle A- 
berdeen , eft à un mille au Midi de 
la Vieille , fur la rive gauche du Dee, Se 
au deffus de fon embouchure. Cette vik 
le s'eft élevée aux dépens de la. grande „ 
comme il eft impoffible que de deux vil- 
les fi voifines ,. Pune s'élève fins que Pau*: 
tre en foufre. Mais il y a cecià remar~ 
quer, qu'elles ne font presque qu'une feu- 
le ville ; comme le fiége de PE vêque a été- 
ordinairement dans h Vieille , de même 
le fiége du Shérif de la Province eft dans, 
la Nouvelle , ainfi Pune a eu la préémi- 
nence dans PEglife, & l'autre dans la Po- 
lice. Elles ont toutes deux part à.PU- 
niverfité, & le Collège de la ville Neu~ 
tie ne fait qu'un feul corps avec celui; 
de la Vieille y qu'on apèle \?Vnivertiié du 
Rei Charles, Cependant la Nouvelle eft 
beaucoup plus belle , plus peuplée & plus, 
riche , parce qu'elle a presque tout atti- 
ré le commerce à elle. On croid qu'elle; 
étoit fituée autrefois fur le bord de 1* 
mer, parcecju'uH vieu&Cou vent, qu'on* 
oroid avoir été dans fon. origine un Pa^ 
lais dii; Roi. Guillaume. JL fc trouve. $u-t 

jour** 



12*4 ^ B sDBLI C ES MêwAtedéeni. 
jourd'hui fur une petite langue de terre: 
au bord.de l'Océan , & proche cPur* en- 
droit , où l'on voit les ruines d'un vieux 
Château. Dans la fuite les habitans bâ- 
tirent un peu plus avant dans la terre,. 
& aujourd'hui leur ville eft. fîtuée fur* 
trois collines, en telle forte, que la plus > 

trande partie de la ville eft fur la plus; 
aute colline. Cela faitau'il y faut mon- 
ter ou décendre de quelque côté qu'onu. 
aille. Du refte les rues font aflez net- 
tes , pavées d'une efpêce de pierre dure, . 
2ui reflêmble à de la pierre de fufil. 
,a ville eft bâtie en forme d'amphithéâ- 
tre au bord du De* , & Ion V jouit, 
d'une agréable vue ,. qui s'étend fur la: 
campagne, fur la rivière , & fur l'Océan. 
Les maifons y font fort propres , foit au 
dedans , foit au dehors ; la plupart à quatre, 
étages & davantage, & presque toutes ac- 
compagnées de jardins 8c de vergers, ce 
qui fait que quand on regarde la ville de . 
loin , on diroit qu'elle eft dans un Bois. 
Les dehors font, plus unis que le corps 
de la Place, & l'on y voit quelques faux- 
bourgs , qui font cnfAbcrdecn eft l'une • 
des dus grandes villes du Noftt de l'£- 
&fe 9 comme elle eft auffi la plus belle,, 
U plus riche , &la plus marchande. L'air; 



#* 






Ncw-Abcrdccn. © e l/E COSSE.: ! llZf 

y eft fort bon & fort fàin , & les habi- 
tans y jouiflent d'une bonne confti tu tion. 
La rivière du Dee leur fournit une riche 
pêche de faumons , & pour les mieux 
prendre , ils ont rétréci fon cours en quel- 
ques endroits par des ch^uflëes, Ancien- 
nement il y avoic une Monnoye-dans cet- 
te ville , & les Curieux conièrvent en- 
core dans leurs Cabinets , des pièces d'ar- 
gent avec cette Légende 9 >VfbsAbefde£. 
A l'Occident de k ville , au pied une 
petite colline ronde , on voit une fontai- 
ne d'eau claire, du milieu de laquelle tmef 
autre fburce pouffe à gros bouillons une 
eau toute différente , qui coule avec ra- 
pidité , comme un torrent.; Où diftin- 
gue aifément la fontaine claire d'avec le 
petit torrent , à la couleur & au goût. 
L'eau de la fontaine eft un eau minérale, 
qui a quelque teinture de fer ÔC de;/vi- 
triol , c'eft pourquoi onYwpklc/Aberdo- 
nian Spaw 9 le Spa d?Aberdeen. Cette eau 
eft bonne pour ceux qui font attaouez de 
la colique , de l'hydropifie , ôc deia gra- 
velle. L'Eglife Cathédrale de cette vil» 
. le , nommée S. Nicolas , eft toute cpnftrui- 
te de pienfe de taille , & couverte ..de 
plomb.- $on clocher fuporte une pi: # 
ramide , extrêmement haute , qui eft auflî * 

^i m .i YJL MX* yv c o\i 



< 



TÏ46 Les Délices Netr-Aberdeen. 

-couverte de plomb. Efle éft fi fpacieû- 
fe , qu'on l'a autrefois partagée en trois 
Eglifes. Outre Cette Eglife, on en voit 
4Jfce autre dans la Rue haute , qui aparte- 
■îioit autrefois aux Cerde'liérj. Elle fut 
commencée par PEvéque Guillaume EU 
fkingstm^ 8c achevée par les foins de {oh 
ftteceffeur Gdvin Diïmbar^ environ PAn 
1500. 

Le Cèilège- de 'cette ville n'eft pas Pun 

ndês moindres ornèmens qu'elle ait. On 

Papèle le Collège Maréfchàllien , parde 

# <qu'il fut /fondé l'An rfçiç. par le Comte 
Mafcêchdl Géïrge Keith , mais la ville '&A- 
"fofdéên l'a -Tort embelli par divers ouvra- 
ges qu'on y^a fait faire. 11 eft occupé 

Î>ar tift Principal , un Pro&flèuren Theo- 
ogie , quatre Profcffèurs en Philofophie, 
& fcn Pf ôfefleur en Mathématique. La 
Bibliothèque publique a «té fondée pdr 
le &.' Thomas Rhed , & enrichie avec le 
teins par les donations de phifieurs per- 
fonne^s illjiftrés. Outre ce Collège , il y 
a Une Ecole pour les enftfcs , ou osa* 

(Vefrnerit les principes des humanitez ,tfe 
b Wufique Se de là Religion. Les autres 
édifices publies ••, deftinez à des ufegés 

• * pieux , knit trois Hôpltaiix / fondez pdr 

pîià fiente perfonftes' dévotes ^Bc charita- 
bles, 



Ncw-Aberdcen. DE L^E COSSE* • 11% J 

bles , & un honête Hofpice {Alms^Hov- 
fe ) pour de pauvres gens , que l'âge a ren- 
dus incapables de gagner leur vie par le 
travail. Le port eff à un mille au dcflbqs 
de la ville. Le Deey eft bordé d'un beau 
Quai , où les vaiiîèaux viennent charger & 
^ décharger leurs marchandifes , & près de 
là eft la Douane , d'où Pon porte les mar- 
chandifes dans la ville par le moyen de pe- 
tits bateaux , à la faveur de la marée. A 
un mille àïAberâeen on paflè leD** fur un 
beau pont de pierre ce taille, à fept ar- 
cades , conftruit par l'Evêque GavinDum* 
bar , dont j'ai parlé. La pêcte des iàu- 
mons eft d'un très-grand revenu pour les 
gens ftAberdcen , & comme il n'y a p^s f 
..de l'équité que les uns en profitent au 
desavantage des autres , il y a des Loix 
qui règlent le département de chaque 
pêcheur , dont il ne lui eft pas permis 4c 
pafler les bornes. Outre cela il eft dé- 
tendu' de les pêcher depuis le milieu de 
Septembre jusqu'au commencement de 
Décembre , parce qu'alors ils frayent , 
& durant tout ce tems-là ils font mgi- 

F es, exténuez , malades même, & ne va- 

:nt du tout rien. 

Pour voir les autres Places remarqua- 
bles de cette Province , il n'y a <ju'à fiji- 

• Vvv vy x vre 



mt Les Délices Caftelcoun. 

vre le cours des rivières. «v 

Le Dee fort d'une ebaine de ' petites 
montagnes , nommée Scairfich , aii pié 
d'une montagne extrêmement haute , 
qu'on apèle Bini-Vroàen. A quelques 
milles au deflbus de fa fource il lave Ca- 
jteltoun , Château qui apartient au Com- 
te de Marr , puis un autre Château nom- 
mé Abergeldie* 11 traverte la Vallée de 
Strath~Dee , & puis celle de Glen-Mm^ 
fiefes bords font couverts , depuis fa four- 
ce jusques-là , de fapins d'une hauteur 
prodigieufe. Enfuite il arrofela Vallée 
de PannÂich , 8c mouille là les murs d'un 
beau Château , nommé Kcan-na-Kyll , ce 
qui fignifie le Chef de m la forêt. C'eft une 
Maifon fort agréable , bâtie par un Mar- 
quis de Huntiey , dans un lieu tout en- 
touré de forêts , où l'on a le divertifle- 
ment de la pêche , de la chaflè des cerfs 
fie des daims , & de celle des oifoaux. La 
petite rivière de Taner , dont les bords 
font aufli couronnez de lapins extrême- 
ment hauts , fe jette dans le Dee 9 au def. 
fous de Kean-na-Kyll. Le Découle en- 
fuite à travers la Vallée de Birs , arrofè 
une Paroiflè de la Province de Mernis 9 
qui s'avance par delà (es bords au Nord, 
& voit là un beau Château , nommé O*- 

thes % 



Dmm. DE L'ECOSSE* l£l£ 

thés , qui apartient à des Barons de ta Mai- 
fon des Burnets. Sortant de là il ne voit 
plus rien de remarquable fur fes bords 
jusqu'à Aberâeen , à la referve du Châ- 
teau de Dmm , bâti à un raille de la ri-» 
viére , dans un lieu rude & pierreux % 
mais fort propre , & acompagne de beaux. 
Jardins , nonobftant le naturel du terroir. 
Entre le Don 8c le Dee 9 mais plus près 
de celui-ci , vis-à-vis des Vallées de Birs 
& de Pannanieh , il y en a deux autres % 
qu'on nomme Cromarr, & O^w.'elîesfbnt 
toutes deux extrêmement fertiles en blé , 
fur-tout la première , qui eft comme le 
grenier de tout le voifinage, Da reftç 
tous ces Quartiers de montagnes ne rap- 
portent presque point de blé ; Helï vrai 
que le peu qu'on y en recueille , efl fort 
Bon, & meurit' allez tôt Les montagnards 
s'apliquent uniquement à nourrir aes be~ 
ftiaux , d'où ils tirent toute leur fubfi- 
ftérice. La laine de leurs brebis eft fort 
douce & fort fine , & fe vend très-bien j 
ils portent auffi leur bois dans les Quar- 
tiers de la plaine , mais tout accommo- 
dé , tout enarpenté fur les lieux , la ru- 
defle des chemins ne permettant pas qu'on: 
voiture des arbres entiers , ni même des. 
troncs d'arbres. 

Vvv vv 3 Le 



ti%o Les Délices Kurdrumm^r. 

Le Don ibrtant de la Province de Banf % 
où il prend fà fource , va pafler près da 
Château à? Inner-buchet , qui apartient à 
des Seigneurs de la Maifon de Gordon. A 
trois milles plus bas il lave , à la gauche ,, 
Kurdrummy , ou Kilârummj , grand Se 
TÎeux Château, qu'on croid avoir été bâ- 
ti par les anciens Rois d y EcoJp, muni da 
murs épais & de placeurs groffes Tours.. 
11 eft la réfîdence ordinaire des Comtes 
de Mort , de la Maifon tfAreskin , Seig- 
neurs , qui font fort puiflâns dans ce pay&- 
là. Tout le Quartier des montagnesef! 
I eux , & dans le plat-pays ils ont un très- 
grand nombre de Vaffaux. 

Au deflïis de ce Château la ïrovincc 
avance un peu au Nord du Don , & faifc 
la Paroiflè de CUt , où Pon voit Drimmi* 
nor , Château , qui apartient à des Barons 
de la Mailbn des Torbes. Cette Maifoii 
eft fort ancienne & fort nombreufe, & 
ils tirent, dit-on, leur origine d'un vaiU 
lant homme , qui prit le nom de Forbes ^ 
après avoir tué un fànglier d*une taille 
extraordinaire. 

Le Don traverfe un pays fertile en blé, 
lave les Châteaux de Cragivar , & de Mo- 
#/V#w^,quiapàrtiennent aufli à des Seig- 
neurs. 



Bucfcn. oe l'Ecosse ¥&$V 

nçurs de la Maifon de Forbes ; etffuite il 
p*0è auprès de HafUof-foreft , beau Q&- 
tçaju , qyi apartient aux Comtes Mgrçr 
qhaux dç la Province , & puis arrofaot 
encore un pays fettilç , il & décharge dans* 
la mer , à troj* milles au diffus 4e llenfc- 
bouchure du Dn. Son canal ç&tout eg*r. • 
baçaffé de bancs de fable;, 4e là vient qu'il* 
n'y * point de port auprès de hKif$*;4r 

kerdccn. . 

1^APtcmiiçe.d*£*dw* l efc l4»inil#r. 
jcbmta & Btgh**f*i> c& towroée. au 
I}Tord r & à l'Eft par l'Océan , au, Sud par 
la Province de Marr r & à l'Owft par 
celle de Bmf~ ' Elle eft partie en.- qua- 
tre, grands Qji»rtier$_, qui ont chacun, 
leur nom parcictoie* . Celui qui eft le, 
riu&àl'Okxidwt, porte k nom àcStrèth- 
ïogèârland s celui du» SudrOueft gfcpèlc 
Gàrviach s ceLui du Sqd s'apèle fwmtr- 
tin ; Se tout le refte , qui eft au Nofd , re- 
tiemt le nom de Bushm. 

Le Quartier de StrAth-bqçit-tiud eft une 
k>ngue Vallée; enfeiraée entre. des mon- 
tagnes , qui tire fon nqm de Strqh+fagie y 
• la principale Place du lieu , fituofi au jQon- 

Vvv vv 4 flueat, 



ii%% Les Délices Strath-bogïe, 

fluent du Dovern & du Bogie. Le Do- 
vern a fe fource dans la Paroifle de Cabrach^ 
au pic d'une rude montagne ,• nommée 
2?#£ , il traverfe un petit pays > auquel 
il donne fe nom de Strath-Dovern , qui 
en Eté eft tout couvert de troupeaux , 
# jnais en hiver eft entièrement inhabité. 
Le Bogie prend fa fource à l'Orient de 
celle du Dovern s fcc ces deux rivières cou- 
lent au Nord, mouillant quelques Châ- 
teaux , & fe joignent à Strath-bogie , grand 
Se fort Château , où le Dovern fert de 
foffé devant la porte , & coule fous un 
beau pont de pierre. Ce petit pays eft 
allez abondant en blé Se en pâturages. 
Autrefois il étoit tout couvert de bois s , 
mais on l'a tout extirpé ? pour faire pla*: 
ce à des chams. Les habitans font grand 
trafic de leurs toiles fines , qu'ils vont 
vendre dan? les foires du voifinage. 

Le Quartier de Garviacb eft fermé au 
Sud par les hautes montagnes de Berna- 
chie , ou Binachie , qui le féparent de la 
Province de Marr : il a auffi une autre 
chaîne de montagnes à l'Oueft , qui le fé-; 
pare du Sïratb-bogie-Unds du relie il eft 
tout ouvert , Se fort uni , fi l'on excepte 
quelques ^collines , qu'on y voit par-ci 
par-là : le terroir y eft fort fertile en 
blé. La 



lâche. de l'Ecosse. 1235 

La rivière d'Ovrie ( en Latin Vrius ) 
traverfe ce pays du Nord-Oueft aii Sud- 
Eft : il prend la fource parmi les mon- 
tagnes , vers le Château de Gartly , ÔC 
coule quelque efpace de tems entrç des 
montagnes. Enfuite avivant dans la 

{>laine , il traverfe la Paroiflè dVnche , où 
'on voit , fur le fommet d'une colline 
*onde , les mafiires d'un vieux Château % 
bâti par le Roi Grégoire!. l'An 880. Ce 
Prince y paflbit la plupart du tems , & 
il y mourut aufli. On dit que les brebis » 
gui paillent dans cette colline, ont Jes grof- 
ifis dents jaunes comme de l'or. UOuric 
{k jette dans le Don près âflnner-Onri* f 
la principale Place du Quartier. 

Lx Quartier, de Formartin eft fîtucen* 
tre deux rivières; le Don le borne au Mi- 
di , & Ylthan au Nord. Ce pays cft aC* 
fez fertile , mais on n'y voit aucijn bourgs 
ce ne font par- tout que villages & ha- 
meaux , avec quelques Châteaux de Gen- 
tilshommes , dont le plus remarquable 
eft Tolwhon , qui apartient à -un Seigneur 
de la Maifon de Forbes. 

Le Quartier , qui retient le ndfm de 
Buchan y occupe tout le refte , renfer^ 
mé entre le Dovern à l'Occident , & 1V-* 
tban au Midi. Tout ce pays eft plat 

Vvv vv y' • & 



1*34 Les Délices Bûcha». 

& uni , & l*on n'y remarque qu'une col- 
• line , qui foit aflèz haute pour mériter 
' te nom de montagne. On l'apèie Mor- 
mondl 

Le Dovern fépare ce pays de la Pro- 
vince de B*nf , îprès avoir quitté Strath- 
bogie , il coule quelques milles au Nord % 
jusqu'au Château de Rathimay , ou Ro~ 
fhimay , dont le Seigneur eft de la Maifor* • 
de Gordon. De Rothimay il tourne à l'O- 
rient , & tient un cours aflez droit jus- 
que Tkrrejf , où il reprend fou prenne* 
cours au Norcf jusque l'Océan . Turrffi 
éft une ParoHfe y avec deux Châteaux ^ 
dam tm pays 1e plus agréable & le plu» 
fertile qu'il y ait bien loin dans les Q^a** 
tiers d'alentour. 

La rivière tflthan , ou Tihann , prend 4à 
fburce dans le voifinage de Turreff % ôé 
coule au Sud-Eft. Il arrofè divers Châ* 
teaux en chemin fàilànt - y Tau/y 9 dont la 
Seigneur eft de la Maifoa des Banlays $ 
& Fovie , grande 8c fuperbe Forterefle y 
qui lipàrtfeflt au Comte dp Dttnfermelm. 
Gicbt & Parkrof-Kelty font deux autre» 
Châteaux , l'un for la rive gauche , & 
liautre fur la rive droite dé Vlthan , dans- 
un pays de bois, ce qui eft rare dans cet- 
te Province. Kmk^HaU & Foveran , deuxj 
; au- 



sfekia. de i*EeossB. it^f 

autres Châteaux , font îùr Pembouchure 
de Vfthm. La marée monte pfcis haut 
dkm cette rivière , qu*feîle ne fait dans 
aucune autre du pays , parce que fon em- 
bouchure eft tournée au Sud , cependant 
le port n'en vaut pas mieux , ne pou- 
vant porter que de petits bâtimens. 

En avançant au Nord le long des cô- 
tes on rencontre les reftes du vieux Châ- 
teau de Slxines , & près deices ruines une 
Grotte taillée par la Nature , où il decou- 
lé perpétuellement de la voûte, une eau , 
pétrifiante , dont les gouttes fe figent les 
unes fur les autres à mefttre<jLi ? eHes tom- 
bent , & forment aînfi phrfîeurs rangées 
de petits piliers , comme dfcs chancleles 
dcjrface. Cette matière eft friable , &;. 
Érftemble àr du cryftal , mais elle n'en a- 
cjuiert jamais la dureté. On a foin de 
netteyer h. Grotte de tems en tems , fans 
dùoi elle feroit bien-tôt toute erabarraflcc 
de ces petits piliers, cryftallins» 

Un peu plus avant on trouve un tietit 
Cap , apèlé Bow-neff^ ou les Comtes d £r- 
rol ont lin fort beau Château , fur un ro- 
cher avancé dans la mer/ Ces Seigneurs 
pofledent de grands biens dans ce pays-là , 
8c leurs terres s'étendent depuis \ y Ithm 
jusqu'à deux milles du Cap de Buchan- 



lllfi I/B5 DELICES Peter-heaf_ 

neff. Ce Capefttine pointe, où les co- 
tes avancent le plus à l'Orient s autrefois, 
on Papèloit Ttzjilum Promontorium , du 
nom des Tez.ales, peuple ancien, quiha- 
bitoit ce pays pendant le teins de l'Em- 
pire Romain. Peter-head , fitué fur le Cap y 
cft un bourg avec un port , l'un & Vautra 
médiocre. Dans (on voifinage il fe trou- 
ve une fontaine minérale , dont Peau eft 
bonne contre I9 gravellc, la colique, & 
les obftrudions. 

L'^LV/tf fe jette dans l'Océan un peu 
«ai demis du Cap. C'eft une rivière- 
médiocre , formée par deux autres peti- 
tes , qui fe joignent au deflbus de la Pa- 
roifle de Deer f où étoit anciennement un, 
Momftcre, qu'on a converti en Château- 
ÏJVgie coule droit à l'Orient, & fe jette, 
dans h mer après un cours de huit ou 
dix milles. Les Comtes de la Maifuiv 
de Ktùb y Maréchaux héréditaires de la. 
Couronne, ont deux Château* aux deux 
bords de cette rivière , un peu au deflus 
de ion embouchure : Iimcr-Vrie fur 1* 
r\x gauche , 6c Cr*ig fur la droite. A- 
»>tv^ dl unçjfort belle Fortereilè, fi- 
lucc tort ^TOntagculemcnt t où l'on a tou- 
tes les coramoduc* qu'on peut ioubaker » 
ce U cumx&uc . de la rivière Se de k mer. 
*° Le 



Frafcrbotirg. de l'E COSSE. 123 7 

Le Ratra , ou Ratray , eft une autre pe- 
tite rivière , qui fort du Mont Mor-mund % 
& fe jette dans POcéan à fïx du fept • 
milles a» deflus de Wgie. Buchanan a 
remarqué conjme une chofè fort fingu- 
liére, que le Ratra eftla foule rivière de 
cette Province , où il ne fe trouve point 
de fàumon : mais la chofc neft pas fort 
étonnante ; cela vient de ce que cette 
Tiviére n*a pas aflez d'eau gpur les porter. 
Autrefois il faifbit une Baye , apèlee Stra- 
heg , où il y awit un fçrt bon port , a- 
vec une petite ville , qui portoit le nom 
<le la rivière. . Mais l'Océan a comblé le 
port par les fables qu'il y a jettez ,. & la 
ruine du port a entraîné celle de la vil- 
le. 

Plus haut , vers le Nord- Eft , les cô- 
tes fe terminent par un autre Cap , qu'on 
nomme Kynards-head. Il y a là une pe- 
tite Place apèlée Frafirhourg 9 avec un 
port aflèz bon. Elle tire fon nom & fon 
origine du Chevalier Alexandre Fra- 
fer , Baron de Philkrth , qui la fonda 
vers la fin du xvi. Siècle , après en 
avoir obtenu la permiffiondu Roi'/k- 
éjnes VI. Il y conftruifït à grands frais • 
un grand molç de pierre , & le port , ren- 
du meilleur par cet ouvrage, y attira des ' 

ha? 



ifc^S Les Délices -MbUkA. 

habitans. La Baronk? de JRbiBartbt& tout 
près de là , du côté du Sud-Eft, Scies 
Barons y ont un fort beau Château , 
nommé Imcrdocbj* t * - 

• Peulêgo , Pennan & Trowp font trois 
Châteaux fituez fur le rivage de la mer 9 
le long des côtes Septentrionales. Le 
iècond a dans fon voifinage une carrière 
abondante de pierres à meules . 

Cette Province donne le nom de Com- 
tes à des Seigneurs , qui font une bran- 
che des Aretkins , Comte§ de Marr. Elle 
produit de la lame extrêmement fine , les 
rivières y fourmillent de (kumons , & l'on 
dit qu'aucun rat n'y peut vivre. 

Le Bailliage de B À N F. 

é 

Le Bailliage de Banf fait partie ck k 
Province de Buchm , dont il eft fépa- 
ré par la rivière du Dovern. Ses autres 
bornes font , à l'Occident la Province de 
Murray , & au Midi les montagnes du 
Comté de Marr s au Nord il fait face à 
POcéan , ou au Golfe de Murray. Il eft 
partagé en cinq petits Quartiers de pays a 
qui ont chacun leur nom. 11 y en a deux 
qui partagent la longueur des côtes*, 
w à l'Occident . & JSam a POrient. 

v . *^ *-. .— 

trois 



Bttlf. D X l'£ cosse. 12*39 

trois autres occupent le refte ckf Baillia- 
ge , qui eft étendu en long du Nord-Eft 
au Sud-Oueft \ Strath-Yla 9 puis Ba/va- 
tfie, & Strath-Avw* le plus Méridional de 
tous. 

Le Quartier de Strath-down s'apèle 
auffi Strath-Awen , c'eft-3-dire , U Falle'e 
de P^vin. 11 tire fbn nom de YAvin , 
ou Awen , rivière médiocre , qui y fort 
<l'un petit Lac au pie des hautes 'montag- 
nes de Benavin , & coule droit au Nord , 
3c fe va jetter dans la rivière du Spey. Ce 
pays eft féparé de la Province de Mnr- 
ray par une longue chaine de montagnes,, 
qui courent Nord & Sud , commençant 
vers le Spey : il ne raporte que peu ou* 
: >point de t>lé , c^eft. pourquoi les habitans 
s'y apliguent uniquement à la nourriture 
-du bétail. Les Marquis de Hmtley en 
. font Seigneurs. 

Le Quartier de BMvanie s'étend le 
long des bords du $pey , qui le fcpate du 
Comté de Murray. Il eft arrofé par 
deux petites rivières, le Rennes teleFid- 
Aich. 

Le Rinncs arrofe une FaroMe nommée 

; JMûrtu&ich , ou MmMch , qui a étéautre- 

-fois fort confidérable,, parce que fbn E- 

glïfc étok le <fiége des Evêques , avant 

; j . qu'il 



124° ' Les Délices Bannie. 

Îirïl eut été transporté dans Aberdeen. 
,e Fiddich arrofe une jolie Vallée, où il 
voit fur fes bords un Château , nommé 
Achindown. Il reçoit le Rinnes ^ & un 
peu au deflbus de leur confluent, il paflè 
a Balvatoie , la principale Place de tout le 
Quartier , & celle dont il a pris le nom, 
au lieu qu'auparavant il portoit celui de 
Mortlich. Il y a dans fbn territoire 'des 
fources* d'eaux* alumineufès , & des vei- 
nes d'une pierre , dont on tire de l'alun. 
Le Fiddich fe jette dans le Spey au de£- 
fus du village d*Achiuncart , dont le ter- 
roir eft fi abondant en carrières de queux 
ou de pierres à aiguifèr , qu'il y en ade- 
• quoi fournir tout le Royaume. Les ha- 
bitans d'alentour s'en fervent en guife de 
tuiles , pour couvrir leurs toits. Il y en 
a de toutes fortes , de rudes , & de dou- 
ces, propres à tpute forte de tranchans. 
C'eft dans ce Quartier que \ 9 Avin fc dé- 
charge dans le Spey , ^u deflbus d'un Châ- 
teau , nommé Balnadallach. Ce petit pays 
apartient aux Comtes de Rothns , il eft tout 
montueux , quoi qu'un peu moins ftérile 
que le précédent. 

Le Quartier de Strath-Tla tire fbn nom 
. de la rivière d'27* , qui Sortie des mon- 
tagnes de Bdvanic , larrofè en coulant , 

. au 



Ainicv ue l/KctfSSÈ; Xt^t 

au Nord , puis à l'Orient , enfuite au 
Sud-Eft , jusqu'à .ce qu'elle fè jette dans 
le Dovern. 11 eft borné au Midi par les- 
montagnes , qui s'avancent jusques-1 à r 
vers le Nord le pays eft un peu plus ir-- 
ni, fertile , riche en b\tz & en pâtura^ 
ges. On y a des carrières fi abondantes 8 
de pierre de chaux , que les habitans en: 
tirent afîêz de chaux pouï* leur ufàge r 
& pour en vendre a leurs voifinsV Ou- 
.tre l'ufage qu'ils en font d'ans leurs bâti-- 
mens , qui font tous de cette forte de pier- 
re , ils s'en fervent encore avec profit à en- 
graifler leurs chatns. Ils font aufli grand 
trafic de leurs bœufs gras % & de lcursr 
fines toiles. 

Le Quartier à 7 Ain-yee\ oïlAinie, eft 
borné à POueft par le Spty % qui le fépa- 
re du Comté de Murray , au Midi par 
un. rang de petites montagnes nommées 
Alt-more \ qui le féparent de cÊlui de 
Strath-Tla 9 & au Nord par l'Océan.. Le 
terroir y eft fort fertile en blé , mais on 
y a peu de pâturages. Au défaut de la 
chaux % on y engraiflè lfes chams aveedes 
cendres d'herbes marines , qu'on brûle 
par tas fur les chams mêmfcs. Lorfque la: 
iûarée monte , elle jette ces herbes fur le 
rivage , & Ton prend fbn tems pour le** 
Tarn. Vil. Xxx xx re- 



^q% Les Ï>elïces ibyac. 

recueillir lqrsqu'elle fe retire : de jour 
. ou de nuit , il faut être fur pié , & fe 
tenir à l'affût pour ne pas manquer l'heu- 
re-, & s'il arrive que la marée en fe re- 
tirant rentraine les herbes avec elle , il. 
iaut fe jetter dans l'eau pour les ratraper > 
fut-ce dans la plus profonde nuit de l'hi- 
ver. Les M* r quis de Huntlej font Sei- 
gneurs dé ce pays-là : ils y ont un fort 
beau Château , grand & fpacieux , fîtué 
dans le milieu de la Seigneurie , au bord 
du Sfey. On le nomme Bog-of-Gichu II 
n'y mangue rien de tous les acompagne- 
mens ordinaires aux Maifons des grands 
Seigneurs i de beaux jardins , & un Parc 
fort ample , divifé en quatre parties , rem- 

Sli de lièvres , de lapins , de canars s 
'oyes fauvages ; & de deux fortes de 
cerfs. 

Le (Cartier de Bcyne r en Latin Bûc- 
na , eft borné au Nord par l'Océan , à 
. l'Eft & au Sud par le Dovem. Il eft fer- 
tile en blé auprès des côtes , mais au de- 
dans du pays le terrpir eft maigre 8c fté*- 
riie. Il apartient pour la plupart à des 
Seigneurs de la Maifon ftOgilvi 9 aux- 
quels il donne le nom de Barons. Le Chef 
de la famille porte le nom de Comte de 
Finlater , d'un vieux Château fitué fur 
un rocher au bord de l'Océan. ChU 



Culte»* ITE lPEjCÔSFîK*" *Xfë 

CW&# cfl une* petkc vijle , ancienne , 
fitùée à un- taille au dgflus de Finlatgr, 
vers les confins du'Quartier d*4''*''*- 3jea 
quelle £bit .fi près ck ia mer , cependant 
elle n'a point de port ^ elle tire tout de 
la bonté de (on tçrroir , qui eft for* fer- 
tile. Les Comtes àcFmUtfr> y ont une 
belle Maifon, -,&, de grands, bdens tout à 
IPentour. • 

On voit fiir/le rivage , à quatre mjjlles 
à l'Orient de Calien •-, un beau Château 
fitué fur un rocher , nommé Grqig v§ 
Boyç ; & plus avant un autre , nommé 
. Buchragu : ils apartiennent tous daux: 
aux Barons de £ajne. ::"- 

Banf , la Capitale de tout le B^liiags , 
dk fituée fur la rive gauche du Iha^rn r 
& proche de fon embouchure. Cette Pla* 
ce n'a rien- de confidérable-; le port n'y 
vaut rien , & les vents de tsford-Queii 
y donnent avec tant de violence ,. qu'ils 
ébnt quelquefois une autre embouchure 
4. la rivière. Geia fait que les îiabitans 
$*àpUquent uniquement à l'agriculture, 
-ayapt un terroir fertile. Du refte le Dot 
.vern eu: affez fécond en fàumpns» On 
voit là les reftes d'un Château ruiné. 

Au dedans du pays on r^ncoptre trois 
Châteaux, , qûf méritent d'être remar- 

Xxx XX %. quez: 



\> 



t £2[4 L.E sDELI CE S Birkcobog., 

quez : Birkenkog dans le territoire de Cul- 
len s Inckedreu/ir % derrière £anf 9 dont les 
Seigneurs portent le titre de Barons " j & 
Parls^ vers, le Midi du pays , au pie cfu- •■ 
ne haute montagne. 

Toutes les Provinces , que nous venons, 
de parcourir , fituées entre le Golfe du. 
TaiSz celui de Murray , àp^rtenoient an- 
ciennement aux Calédoniens, peu pies, quu 
foifçient partie des Piftes. C'étoit là que 
fè trou voit la vafte Forêt Calédonienne, qui 
occupok tout le pays depuis le Mont 
Grampivs. jusqu'au rivage de l'Océan, 6c 
qui arrêta autrefois les Remains, parce 
u'ils n'oferent pas s'y avancer , crainte 
e fe perdre dans les horreurs de ces 
grands Bois, ou dans les prccipices,ou dans 
les marais. Elle étoit remplie de diver- 
fes efpêces de bêtes fauvages , entr'au* 
très d'ours / & de taureaux blancs > fu^ 
rieux , extrêmement cruels , & ennemis 
mortels des hommes, Avec le tems cetr 
te vifte Forêt a été extirpée pour faire 
place à des chams , & il n'en refte que 
quelques Bois détachez, qu'on voit par- 
ci par-là , fur-tout dans les montagnes.. 
Dans les endroits , où cette Forêt a été ex- 
tirpée depuis plufieurs Siècles, on tire de 
terre une.efpêce de tbufbes, qui fèrtaux 

. ha- 



.3 



Banf. BB L 5 EC0SS,E. ll^f 

habitans pour faire le feu de leuf cuifine^ 
Cette terre eit noire , pefànte , grafle», 
& bitumineufe,. les cendres en font fort 
bonnes pour engraiflcr les chams , & par- 
tout où l'on en peut avoir , les Labou- 
reurs ne fe fervent pas d s autre chofe : 
ipais ils faut toujours revenir à la char-, 
ge de deux en . deux ans , au lieu, que 
quand on a engraiffé un champ avec de 
la chaux , il n'efl: pas néceflàire d'y re- 
venir qu'au bout de trois ou quatre ans. 
On trouve de cette terre en creufent jus- 
qu'à la profondeur de dix & de douze 
piez : & dans le fond des creux , # de gros 
troncs d'arbres , à-demi: pourris, lues 
rivières y fourmillent de bons poiflbns , 
particuliérementfie faumons , & fix for- * 
tes de truites, toutes fort délicates. Les . 
premiers y font en telle quantité , que- 
les habitans n'en ont pas. feulement aflez 
pour leur ufage , mais encore dequoi ven- 
dre aux vaiiiéaux marchands étrangers , 
.qui viennent en prendre avec d'autres 
Jïiarchandifes,. La pêche des harengs efl: 
aufli fort riche tout le long des côtes>, 
mais les HottandoU,*qw les. vont pêcher 

5ar Efcadres , en profitent plus que les 
abitans. La plupart des rivières ont des 
oacrea de perles aflèz fines :. les montag- 

Xxx xx 2 nés. 



t%^6 Les Délices Baafe 

nés font couvertes de troupeaux; qui y 
p^iflcnt tranquillement, fans craindre les 
loups, qu'on n'y voit presque jamais. Il 
ne s'y trouve qu'une feule efpéce de fer- 
pens; qui fe pennent otTdinairemeqt dans, 
les rochers , ou dans les bruyères, Se l'on» 
n'y a point d'autres animaux venimeux y . 
que des. crapauds; encore y font-ils afièç 
rares. Il y a divers endroits qui font rem*» 
plis de carrières de piçrres de chaux y d'au- 
tres de pierres de meules , d'autres d'ar- 
doife , d'autres d'une efpêce de pierre de 
caillou , qui reçoit une fort belle polt£- 
fiirc , aprochante de celle do marbre. En 
quelques lieux on trouve , au fommet des. 
montagnes, des tas de pierre , qui étaient 
les Mauibrçcsdes amnâk Seigneurs , danf 
. les Siècles de la barbarie , & avant la con- 
yerfion des peuples à la Religion Chrér 
tienne. Il refte auffi en divers lieux de gros 

rrtiers de pierre, éltvez fur leur bafe # ; 
t les uns ont quelques figures , mais 
point d'Infcription y on croia que ce fcflt 
.des monumens de quelque événement an- 
cien , dont on a perdu le fouvenir. Di- 
vers Auteurs graves & dignes de foi re- 
portent , qu'il le trouye dans ces Provin- 
ces une eipêce de pierre , de- la longueur* * 
4e deux pouces , ou d un pouce &demi, 

& 



Muttay.. DÉ l?E COSSE; l ^T 

& de l*épaï fleur de deux grains de blé, 
de figure triangulaire , qui feflemble au 
fer d'une flèche , aiguë de chaque côté ,, 
rude, à-detni polie , dont la matière efl 
une efpêce de caillou fragile , allez apro* 
chant des pierres à fufih Cette pierre a. 
ceci de merveilleux , qu'elle fe trouve uns 
qu'où la cherche , & qu'on ne la trouve 
point en la cherchant.. Elle fe rencontre 
inopinément dans les endroits , <& on l'au- 
ra cherchée en vain quelques heures au~ 
paravant , dans la campagne . & au mi^ 
lieu des grands chemins i il eft arrivé mê- 
fcae à des voyageurs d'en trouver une fur 
eux , en chemin, feifent. Les gens du- 
pays les ap^ent Elf-arrou-heads , ce qui 
lignifie pointe de flèche des Fées. Le 

petit peuple s'imagine que ce font les Feu 
cçii les jettent. % • 

La Province de MURRA Y. 

LA Province de Mmraj , en Latia 
Moravia , fait) face à TOcéaa , ou fi 
l'on veut, au-Gofie de fbnnora, du cô- 
té du Nord : fes autres bornes fout , à 
l'Orient le Bailliage de Banf , au Midi la 
Province de Sidenoch ,. & à POcddent 
celle de Z*och-Afor. Elle détend en long . 

de: 



1248 Les Délices. Murray.. 

de l'Orient à l'Occident , là longueur eft 
de plus de quarante-cinq milles tfEcojfe , 
& la largeur eft d'environ vint-cinq. On 
y voit plufieurs Lacs , & quatre grandes 
rivières , lie Nejf 9 le Nairn , le Findorn , 
& le Spej. , 

, Le Nef fort du fond de l'Occident de 
là Province , fa première origine eft uil 
petit Lac apèlé Coich , dont il prend le 
nom ; à t*ois milles de la Mer d'Irlande ,. 
dont il eft féparé par des montagnes , tel- 
lement qu'il ne tient qu'à un Ifthme d'un 
fi petit efpace , que, le Nord de YEcoJfe- 
ne foit une lie. Le Coich coule donc ai* 
Sud- Eft jusqu'à ce qu'il entre dans un 
Lac aflez long, apèlé Garrif, dont il prencf 
auflî le nom. De ce Lac iPpafle dans 
un troifiême plus petit, nommé Eawicb % . 
& de là tournant au Nord- Eft il entre 
dans un grand & beau Lac , nommé Nejfc 
qui a vinr-quatre grilles de long,. # I1 eft 
étendu du Nord-Eft auSud-Oueft, ex- 
trêmement profond & fi étroit , qu'il n!a 
pas deux milles dans fa plus grande lar- 
geur. Son eau. eft fi iSéde , qu'elle ne fe 
gèle jamais, quelque froid:qu'il fafle; & 
fi au milieu de l'hiver on y jette des gla* 
çons fils fe fondent d'abord : quelquefois 
mêmes on en vdit fortir de la frimecjcei- 

pen- 



1 



Marray. de L'ECOSSE." 114^ 

pendant il cft dans un pays fort rude , en- 
vironné de toutes parts de montagnes & 
de rochers, li fe décharge par une ri- 
, viére , à. laquelle il communique le nom 
de Nejf: & cette rivière , après un cour» 
de quatre milles , fe jette dans le Golfe 
de Murray , anciennement Fararis */£- 
finarium. 

INNE R-NES S. 

Imner-ness , ou Invertie^ eftjk Capitale 
du Vicomte du même nom \ fituée à 
Pembouchure du Nejf \ dans un pofte 
fort avantageux , pour fervir de bureau 
de commerce entre les Evojjois du Nord 
& ceux du Midi. Cependant fbif porc 
n'eft pas des meilleurs, oc ne peut porter 
que de petijs bâtimens. .Le 2V*/avant 
que de fe jetter dans la mer , y paflè (bus 
un pont de pierreide taille , à fept arca- 
des , au lieu qu'auparavant il n'y en avoit 
qu'un de bois , qui fe levait. Il a été un 
tems 9 dans les Siècles paflïfe , que les 
Rois y faifoient leur réndence , & l'on 
y voit encore un aflèz beau Château , 
bâti fur une hauteur , d'où la vue fe pro- 
mène agréablement fur la ville , fur la 
campagne & fur le Golfe. Les Anglais y 
Tm* VII. Yyy y y ont 



%v[o Les Délices itmer-NcC 

ont une Eglife , Se les IrUndois une au- 
tre. Le terroir y eft fort fertile , & rien 
n'y manque que les tourbes.. Les Mar- 
quis de Huntley étoient autrefois Vicom- 
tes héréditaires &Inncrn<jf ', mais le Rqi 
# Charles I. acheta d'eux le droit qu'ils y 
avoient. 

• De là marchant à POrient , le long des 
côtes 9 on rencontre Cafile Smart , Châ- 
teau npuveau ,. bâti dans, une expofîtion 
agréable , par les Comtes de Murray. Ci- 
devant on montroit dans l'Eglifc Paroif- 
fiale, noçimée Pettie , les os d'un géant, 
apèlé fean le Petit , par contrevérité : 
mais P Eglife ayant été brûlée il y a plus 
de Soixante ans 9 lçs os furent envelopez 
dan^l'embrafement , félon toutes les a- 
parençes ; du moins on oe les. a plqs 
vus. 

Le Nairn ( JSfarnns) a fôiburce dans 
une Vallée, à laquetys il donne le nom 
de Strath-Nairn. Il coule au Nord-Eft , 
arrofant divers petits lieux , dont le plus 
confidéraWe eft le Château de KtlraoJ^ 
Vis-à-vis de ce Château , de l'autre cô- 
té de la rivière , il y en a un autre, apè- 
lé Caddel , où fe trouve une veine de mar- 
caffites de cuivre 9 qui font juger que la 
terre cache , par là autour, quelque mi- 
ne 



Ald-Etn. t> E l'E COSsrÈ.' Ti^ 

ne de ce métal. Le Nairn fe jette dans 
le Golfe de Murraj au défions d'un bon 
bourg , auquel il donne fon nom. Cet- 
te Place paroit avoir été autrefois quel- 
que choie de confidérable. Le portée 
toit anciennement affez ban , mais il a 
été comblé par les bancs de fable : ï£ lors- 
que la maréç fe retire , elle laifle voir le& 
ruines d'une vieille Forterefle. 

11 y a dans fon voifinage divers Châ* 
teaux de Gentilshommes. Celuid'-^/rf- 
Ern eft remarquable , à caufe d'un rocher 
qu'on voit près de là , dont les quartiers 
prennent fort bien feu , . brûlent & jettent 
de la flamme , (ans fe confumer ; ce ni- 
cher eft de couleur griîatre , fa flamme 
eft comme celle du fbufre ,_ & lors 
qu'il brûle , il jette auffi une odeur de 
foufre. 

Le Findarn eft compoféde trois rivië* 
res , qui viennent des montagnes , & dont 
l'une fort immédiatement d un petit Lac. 
Il coule d'abord entre, des montagnes ôc 
des. bois, enfuiteil arrive dans la -plaine, 
où il arrofe de fertiles campagnes. Il tra- 
verfe le grand & .beau Parc de T Amway r 
au bord duquel on voit un grand Châ- 
teau du même nom , qui a été de tour 
tems la réfidence des Comtes de Murraj* 

Yyy y y % A 



iaja Les Délices Forres. 

A deux milles au deffbus de ce Château» 
il pafle à «ôté de Forres f bourg ancien , 
autrefois confidérable , où il y avoit un 
Palais Royal , dont il refte encore quel- 
que chofe. Il eft dans une fituation fort 
commode & fort agréable , mais c'eft 
tout. # Le Findorn fait une petite Baye à 
fon embouchure , & vgit, fur fa rive droi- 
te , un Monaftère ancien , nommé Killcs 9 
ou Kiniof, qui a été converti en Châ- 
teau avec titre de Baronie. Le Roi Ja- 
ques VI. en fit préfent à Edouard Brus ^ 
dont les décendans ont pris le nom de 
Comtes à'Elgin. On a fait dans la ri- 
vière une petite chauffée , pour arrêter 
les poiflbns , que la marée y aporte. La 
Baye fait un bon port , ou les vaifleaux 
peuvent ancrer avec fureté. Entre Forres 
& Killos il y a fur le chemin une grande 
colonne de pierre , d'une feule pièce, 
qui fut érigée par le Roi Maicolm Gis de 
Kfifîncth y pour monument de la viâroire 
qu'il avait remportée fur les troupes Do- 
noifis de Sweno. Entre Nairn & Forres le 
Golfe ^ft rempli d'une infinité de veaux 
marins , qui font une grande deftm&ion 
de fàumons. 

La petite rivière de LoJf 9 ou Loffle, 
anciennement Loxia , fort des montagnes 

du 



•••■* 



* • » 



-• * 



y 



Elgîn* de l'Ecosse? 1253 

du Quartier de Strath-Spey , & coule droit 
au Nord. Il paflè à côté de Plufcarden, 
ancien & magnifique. Monaftère , & à 
quelques milles au deflbus il pafTe à 

E L G I N. 

Elgin eft confidérable dans la Provin- 
ce , parce qu'elle en èft la Capitale f 
qu'elle eft aflèz grande , 6c qu'autrefois 
elle a été le fiége d'un.Evêché. Elle èft 
fituée fur la rjve droite du Lof, au def- 
fous de foh embouchure , dans une cam- 
pagne fertile & agréable. Elle avoit 
autrefois une très-belle Eglife Cathédra- 
le, dont on voit encore les reftes. Hors 
de la ville on voit auffi fur un coteau 
fiblonnêux les mafiires d'un. vieux Châ- 
teau ; tellement qu'il ne lui refte pas 
grand' chofe de fon ancienne fplendeur, 
d'autant plus que les habitans aiment 
mieux que leurs maifons foient propres 
m dedans que par dehors. Elle donne 
le titre de Comte à -des Seigneurs . de 
la Maifon de Brus , Comtes tfAilcsbHrj 
en Angleterre. 

Le Lof ne fait pas beaucoup de bien à 
(es voifins , & il leur fait beaucoupxle mal 
par fes inondations. Au deflbus & Elgin 

Yyy yy 3 il 



1254 Les Délices Elgin. 

il va fe jetter dans un Lac , qu'on nomme 
Spiny , .extrêmement abondant en cygnes.. 
Ces animaux s'y nourriflènt d'une cer- 
taine herbe aquatique , qu'ils aiment be- 
aucoup , & dont il fe trouve là grande 
2qantité.. Ce Lac eft bordé de deux 
îhâteaux , dont l'un , apèlé Duffbus, eft à 
l'Occident, & Vautre, qui porte le nom 
du Lac , eft fur la rive Méridionale. Ce 
dernier n'eft qu'à deux milles tfElgin ^ 
& apartenoit autrefois aux Evêques de 
cette ville. Entre Elgin ^Ferres le pays, 
eft fort fertile & fort agréable , & par 
conféquent fort peuplé , de là vient que 
dans lefpace de huit milles on y voit un. 
très-grand nombre de villages , & de 
Châteaux. 

Le Spey , en Latin Sp*a , fort de la 
Province de Badenech , & traverfe Une 
•Vallée , à laquelle il donne le nom de 
Strath-Spey , dont la principale Place eft 
le Cfiâtcau de BaUchafieL De là il paflê 
dans un Canton de pays montueux , a- 
pèlé Brae of Murray s à l'extrémité du^ 
quel il tnouille le pie du Château de Ro- 
mes, qui donne le titre de Comtes à des. 
Seigneurs de la Maifon de Lesley. Çe : 
fleuv^fait autant de mal que de bien à 
les voifins ; il inonde fou vent leurs çhams, 



/"; 



Hgitt. \ DE L'EcoSSEr WpT 

& les gâte , ii ne fait qu'un petit port \ 

où il n'entre que de petits bâtimews, 

fon embouchure eft embaraflee d'une 

barre de fable , ÔC la marée n'y monte 

pas à la hauteur d'un mille, aparemmenc 

pa&e qu'il eft fort rapide. Dureftecieft 

le plus grand fleuve de tout lp Nord de 

l'Ecofe , après le Tai. Ses bords font en» - 

plufieurs lieux ferrez entre de» monta» 

ghes , & revêtus de grands Bois. 11 a ce- - 

ci de particulier qu'il s'agite & fe dé- 

borde £n Eté, dans ks grandes chaleurs,» 

&m qji'il faflb aucune pluye , feulement 

lorfquetesvent&jd'Oueft fouflenr. Tout 

l'avantage qu'il communique à ceux qui 

habitent fur fes bords , eft la pêche des» 

fautnons. Il n'y a point de rivière dans la 

Granfi Brttagnkyiuparès le Don Se le Dee, où 

cette efpêce de-pôiflbn fe- rencontra en. 

plus grande quantité. Outre la grande* ' 

confbmmation qui s'en fait fur les lieux 

mêmes , on en tranfporte près de cent 

tonnes par an hors du pays. Cette riche 

pêche le fait dans l'efpace d'un, mille de * 

pays , & pendant deux ou trois mois de 

l'Été , aux environs du village de Gtr~\ 

mach. Il eft vrai qu'on pêche aufli les 

fâumons dans tout le cours du Spey , juf- . 

ques dans le voifinage de fafource, mais , 

Yyy yy 4 ceux: 



•*i 



i%f6 Les Délices ê Murray. 

ceux qu'on prend là , fervent à la nour- 
riture des habitans. Les pêcheurs fe met- 
tent de nuit fur Peau , dans des canots 
d'ozier , environnez de cuir, & fuivant 
les faumons à la trace , ils les dardent 
aveo des bâtons pointus , & les prennent 
à la main ; Jk de jour ils les atendent fur 
le bord de Peau. 

L'air de cette Province eft doux , fec 
& fort tempéré ; de là vient que les ha- 
bitans fe vantent qu'ils ont quarante jours 
de beau tems plus que leurs voifins. Par 
là même le terroir eft très-fertile , du 
moins dans le plat*pays , & près du Gol- 
fe f tellement qu'il n'y a ni olé , ni her- 
be, ni fruit, qui croule dans le Royau- 
me , que le terroir de cette Province ne 
{>roduife auflL Les blez, les fruits , & 
es herbages y meuriflènt de meilleure 
heure que dans les. Provinces voifines , 
& font fort bons chacun en fon genre. 
L'hiver s'y fait à peine fentir , tandis 
que dans les environs on trouve les Lacs 
gelez , & les montagnes couvertes de 
-neige. On y manque de pâturage , mais 
les monfagnes , qui font au Midi, fiipléent 
abondamment à ce défaut. Les habitans 
font généralement laborieux , mais grands 
beveurs , & l'on y voit des femmes qui 

fa- 



«? 



Murray. |> E l'E COSSE. ' 1%JJ 

favent faire tête aux hommes à boire le 

Î>ctit coup. Ils boivent ordinairement de 
a f bière & de Voile , # commè en Angleterre, 
mais quand ils veulent faire débauche , 
ils employent à ce deflèin une eau de 
vie extrêmement forte, tirée de la Bière 
par diftillation » avec quelques aromates, 
comme clous , canelle , &ç autres qu'ils 
y mêlent. Au milieu des plus grands 
froids de l'hiver, ils font # de longs voya- 
is à pié , ne prenant pour toute pro vi- 
lon qu'une bouteille de cette eau ae vie, 
avec quelques petits fromages^ fans ic 
foucier d'autre nourriture? Cette Pro- 
vince a donné autrefois le titre de Com- 
te à Jaques Stuart , fils naturel de Jaques 
V. qui eft célèbre dans l'Hiftoire d'<£- 
eofe. 

La Province de BADENOCH. 

La Province de Badenoch , en Latin 
Badenachia , eft bornée au Nord par 
celle de Mnrray , à l'Orient par celles 
de Banf & de Mk\r , au Midi far celle 
à?AtM 9 & à l'Oueft par celfe dcLwi- 
Aber. Cette Province n'eft qu'une lon- 
gue Vallée, étendue du Nord-Eft au Sijd- 
Oueft , entre dq hautes montagnes , qui 

Yyyyyy k 



mz6o Les Délices Atfcof. 

moitié dans Athol , fe déchsfrge par un 
canal aflêz # court dans un autre Lac, nom- 
mé Rennach , qui peut avoir fept à huit 
milles de long. De ce Lac fort une ri- 
vière, apèlée Timmel, Timbel, ou Tiw». 
mel , qui fe jette dans le Tai , après un 
cours de feize milles. Un autr^Lac, nom- 
mé G art) ou Guary , fi tué proche des Lacs 
.d'Eyrackle &c de Renntcb , produit une 
rivière du' même nom , qui traverfe la 
Vallée de Blair , & va mouiller la Capi- 
tale du pays , nommée aufli Blair , qui 
eft.un bon bourg avec un Château > au 
confluent du Garry & du Tilt. Au for- 
tir de là le Garry tourne au Sud , Se va 
fe jetter dans le Timmel. 

Cette Province a eu des Comtes de- 
puis plufieurs «Siècles. Sans remonter 
plus haut que le Siècle xiv. le Roi Ro- 
bert IL donna cette dignité à fon fils 
Wdter Smart y qui , quelques années a- 
prçs , ayant ^flailiné le Roi f*ques I. por- 
ta la peine qu'il avoit méritée. Dans la 
fuite ce Comté fut donné à fean Smart 
de la famille* de Lornc, que jaques Smart 
avoit eu de feaniïc veuve du Roi fa<ju$s 
I. De cette Maifon il pafla dans celle de 
Tillibardin , en partie par héritage, & en 
partie par achat. 

U 




Loch-Abet. DE L*E COSSE. llôî 

La Prtrvince de LOCK-ApER. 

Les trois Provinces de Marr , de Ba- 
denoch & de Loch-Aber tiennent tou- 
te la largeur de VEcojfe. Celle de Loch- 
Aber s'étend de l'Orient à l'Occident de- 
puis les Provinces d'Athol & de Badenoch 
jusqu'à la Mer & Irlande s bornée à l'Eft 
& au Nord-Eft par la Province de Mur- 
raj , & au Midi parle Golfe d'Aber, & 
par la Province de Lorne. Cette Provin- 
ce eft un pays tout mèntueux , rude & 
iàuvage ; qui ne produit queutant de blé 
qu'il en faut pour les habitans. Mais il 
y a de vaftes forets , quelques mines de 
fer ,, & de grands pâturages. La mer, 
les Lacs , & les rivières y fourmillent de 
poiflbn. 

La partie Occidentale eft moins peu- 
plée que celle qui eft à l'Orient. C eft 
dans celle-ci que fe trouvent deux Lacs 
confidérables , dont le plus grand eft a- 
pèlé par quelques-uns Loch , par d'autres 
Coch , mais fon vrai nom eft Aber , & 
c'eft celui-là qui a donné fon nom à la 
Province. Il a quinze à feize milles de 
o long , 8c communiqué à la Mer & Irlan- 
de par un canal allez long i qui dans fon 

em- 



t%6% Les Devices loch- Aber, 

embouchure prend le nom de Loch-i-oM 9 
Autrefois il y avoit une ville affez forte 
fur le ,bord du Lac Aber , nommée /»- 
nerloch , mais elle fut ruinée par les £>az 
noîs & les Norvégiens , lorsque ces peu- 
ples farouches couroient par toute YEcof* 
fe , ravageant tout ce qui s'oppofoit à eux,. 
Ainfi aujourd'hui l'on ne voit dans cet- 
te Province que des villages & des Ha- 
meaux. 

L'autre Lac de la Province de Lock- 
Aber eft à l'Occident de celui à? Aber , 
& communique avec lui par un canal de 
trois ou quatre milles. On le nomme 
Arhfg : il a près de dix milles de long, 

La rivière , qui fort du Lac Laggan , 

aux frontières de Bademch f prend le nom 

, de Spean , & coulant à l'Occident ? elle 

va fe jettér dans le Lac Aber , à l'endroit 

• où il fe décharge par fon canal. 

Cette Province n'a jamais eu de Com- 
tes j mais dans le x i . Siècle elle avoit un 
Gouverneur , fous le titre àpTkan , nom-» 
mé Banqho , dont le fils , apèlé Fléanch , 
perfecuté par le Tyran Mkcbeth , fe réfu- 

• gia dans le Pays de Galles, où il époufà 
Nefta, fille de Griffitb Prince des Gallois 
Septentrionaux. Il en eut Tm fils nommé % 
Walttr, qui étant retourné cnEcofe , y* 

ren« 



* 



Loch-Aher, DE L'ECOSSE* 12^5 

rendit de fi grands fervices à la Couron- 
ne , qu'on lui donna la dignité de Grand 
Sénéchal ( Higb-Steward ^ d'Ecofe , & 
ce nom de Smart lui ayant été comme a£- 
feéfcé , il le tranfmit à its décendans, qui 
le gardent encore. C'eft de lui que tire 
lbn origine Pilluftre Maifon de Smart , 
qui eft fur le throne depuis plus de trois 
cens ans ; & l'on peut dire, que comme 
elle règne fur les Anglois^ fur les Ecojfoîs 9 
& fur les Gallois , trois Nations différen- 
tes , auffi tient-elle à toutes trois par le 
fàng , dont elle eft iflue. 

Les Provinces Occidentales. 

Pour 'achever le tour de la féconde 
Presqu'île de YEcoJ/i , il faut voir eu- 
core les fept autres Provinces # qui en oc- 
cupent }es côtes Occidentales- Nous eh 
, avons compté fept, Braid-Âbain^ Argi- % 
le , Lomé , Gnapdqfe , la Presqu'île de 
Cantjr $ & les deux Iles de Baot & d'-rfr- 
ran. 

La Province de BRAID-ALBAIN. 



L 



• • 



A Province dfc Braid-Albain 9 otï 
Brj>aà-Albaii\ % en Latin Albania y eft 

bor- 



I %6\ LesDeL!CES BraW-Albata. 

bornée au Nord par celles de Loch-Aber t 
& tfAthol , à l'Orient par cette dernière 
encore & par celle de Stratherne, au Mi- 
di par celles de Menteith , de Lenox & 
d' Are iU , & à l'Occident par cette dei> 
niére Elle s'étend en long de l'Orient 
à l'Occident l'espace d'environ trente- 
cinq milles y & & longueur eft plus du 
double de fa laf geur. Elle eft toute en- 
tiére dans les hautes montagnes de Grans- 
bm & c'eft là que fe trouve la fource 
du Tai , le premier fleuve de VEcoffi. 

Le Tai , en Latin Tatts , fort d'un 
grand Lac ; qui a douze milles de long, 
& deux ou trois de large , avec quatre ou 
cinq petites Iles. Il eft forme par deux 
• rivières , l'une nommée Dorchart, & l'au- 
tre Lochay , qui fortant des montagnes a 
l'Occident «du pays , coulent à l'Orient 
iusqu'à ce qu'elles perdent leur nom dans 
. -j e £,ac Le Dorchart paflê par un petit 
Lac , long de deux, mille pas , & large 
de cinq cens , dans lequel il y a une Ue 
occupée par un Château. Entre l'em- 
bouchure de ces deux rivières il y a un 
autre Château, nomme KyUm, a la tête 

du Lac Tai. " 

■ Du refte il ne faut chercher dans ce 

pays-là , ni bourgs, ni villes , parce qu'il 



Braid-Albain. de L*Ec0SSE? ï%6 $ 

eft «habité par un peuple plus qu'à demi 
fauvage. Le terroir eft rude 8c incul- 
te , l'air y eft froid & fort neigeux ; & 
Ton n'y recueille guères autre chofè qu'un 
peu d'avoine & d'orge, dont les habitans 
font leur pain. 

Le peuple, gui habite ce pays-là, eft 
un refte des vrais & naturels Scots ,■ ou 
des Ecojfois anciens , qui a confervé toute 
la manière de vivre de leurs Ancêtres. 
Comme les Scots virent autrefois d'/r- 
lanie , auffi leur Langue eft une Diale* 
éfce de VJrlandoifi , avec beaucoup de mots 
tirez de la Langue Bretonne ou GoUoifei 
d'où l'on peut conjecturer , que dans les 
commencemens les Langues de tous ces 
peuples voifîns n'étaient pas fort élojg* 
nées les unes des autres. Les Eco fois eu 
vilifez , qui habitent le plat-pays , apèknt 
ces gens-\à 9 Higblands-men , ou Highiaûr 
ders , c'eft-à-dire , Montagnards s & ceux- 
ci, qui/e regardent comme les feùU vé- 
ritables Ecojfois , fe donnent en leur Lan* 
gue le nom ftAlbinmcb , ils apèlent RE# 
coffe Albin ou Mb ain, & leur pays Dïum 
Albàin , c'eft-à-dirc , le .Dos (la partip la 
plus élevée ) de PEcojfè. . Ils regardent 
* tous les autres Ecojfois comme, étrangers , 
& nomment les unsSafons , ( favoir.eeux 
# 7Vw. VIL %>%% %z qui 



& 



ï%66 Les15elices Braid-Albaiô.., 

qui occupent la Presqu'île Méridionale 
de VEcoffe) pour marquer qu ils font Sa- 
xons d ? origine , & les autres Gall ou Gald 9 
«paremment parce qu'ils font une colo-. 
nie de Gallois , ou des anciens Gaulois de 
la Grand? Bretagne. Ces Sauvages me- 
ttent -une vie extrêmement dure , aufli Ce 
moquent-ils des autres , comme de gens, 
^ui fe font laiffez corrompre par la mol- 
lefïè & par le luxe. Leurs habillemens 
font une vefte, qui, leur ferre lé corps & 
le couvre jusqu'au genou, avec des man- 
ches courtes, qui ne couvrent le bras qu'au, 
deflus du coude. Ils portent au pie des 
galoches de peau crue , qui leur couvre 
iajaanbe jusqu'au deflus de la cheville du, 
jtté:' tout le reûe jusqu'au genou eft dé* 
couvert. Ils font extrêmement forts & 
robuftes., & fi. endurcis à toute forte de 
fetigue, qu'îLvn'y- a point d'homme . en 
Europe qui put vivre comme eux fans en 
mourir. Ils font fort fobres , &*gardent 
encore la tempérance de leurs pères , ex- 
cepté à- l'ëgara dû vin.& de l'eau dévie. 
Itefé nourrifTerir de la pêche , de k chaf- 
fé , du lait & dé latchair de leurs trou- 

Ïieaux. Leur nourriture ordinaire eft de 
a chair cuitç à demi , dans un cuir terni-* 
pli d'eau chaude ; & fi étant à la chât- 
ie 



Btti&Albain. de L'TLcosSBr. ' tïêj' 

fe-, la faim les furprend, ils ne fe don*, 
nent pas la peine de cuire, la viande, ils, 
mangent la bête toute crue -, après eft a- 
voir épuré le fang. La plupart d'entr'eux. 
ne boit que de l'eau fimple :. quelques- 
uns la détrempent avec une certaine plan- 
te, qui en corrige un peu la crudité,. &. 
dfautres boivent du bouillon de viande... 
Ils gardent du petit lait pendant plufieursi 
années , & c'èft l'un de leurs meilleurs 
régals , lorsqu'ils veulent faire débauche. 
Ils font une efpêce de pain d'orge & d'a- 
vpine, qui rfeft pas desagréable : ils çn; 
goûtent: un peu le matin , & contens de- 
ce léger repas , ils s'occupent tout le jour: 
à la.chaffe, ou à quelque autre ouvrage,, 
îâns rien manger jusqu'au foir. Quand, 
ils font à la maifon ils couchent par ter- 
re , fe contentant d'un peu. de fougère ,> 
ou'ils étendent fous eux, & fi la nuit les. 
forprend à # la campagne, ils y couchent: 
tranquillement , même au milieu de Phi* 
ver , fans autre couverture que leur ha- 
bit ordinaire , &-il arrive quelquefois que- 
le matin à leur réveil ils fe trouvent tous > 
couverts, de neige , fans que cela les in* 
commode, ni les empêche mêmç de dor- 
mir. Je m'imagine que les Patriarches * 
î\i,prémier Monde 9 qui vivaient. tant de 

Zzz %% 2* Sic- 



6 



iafS Les Délices ,Badenocfc. 

k féparcnt de fes voifins. Le Spey y prend 
là fburce dans le fond de l'Occident , & 
il traverie tout ce pays-là dans fa loiv 
gueur au Nord-Oueft. Il reçoit, en che- 
min Jfailant , diverfes rivières peu confi- 
dérables , & fes bords (ont garnis de 
grands Bois. En quelques endroits il eft 
reflèrré entre des montagnes , mais e» 
d'autres il.couls dans un pays plus ou- 
vert & plus uni , 8c fes deux rives font 
environnées de villages 8c de hameaux. 
Il ne s'y trouve qu'une feule Place , apè- 
lée jRnpn^ fituee au cœur du pays, qufc 
mérite le nom de bourg. Vers le Midi 
du pays on voit deux Lacs aflèz remar- 
[uaWes , dont* l'un a fept ou huit milles- 
eîong, apèlé Laggan , & l'autre, nom- 
mé Eyrachle , en a quatorze ou quinze z 
mais la moitié de ce dernier eft de k Pro- 
vince à?AthoL Tout cette Province de 
Badenoch , étant dans les montagnes , ne 
fournit guères autre chofe que des pâtu- 
rages. Elle a l'honneur de produire deux 
rivières , qui fe vont jçttér dans les deux 
Mers op^ofées , le Spey dans la Mer à? AU 
lemagnç à TDrient , & la rivière du Lac 
Laggan , qui va dans la Mer à? Mande à 
rOjpcident. 



I* 



i 



i 



i 



ÀtkoL de l'Ecosse. 125$ 

La Province ^'ATHOL. 

LA Province à'Athot a pour bornes, 
les Provinces de Badenfch & de Aiarr 
au Nord , celle à?Ang us à POrient , cel- 
les de Pertff & de Braid~Albain au Midi y 
& celle de Loch-Aber à POccident. Cet- 
te Province eft toute entière dans les» 
montagnes de Grtnsben r & eh quelques, 
endroits couverte de grands Bois , reftes 
de Pancienne Forêt Calédonienne , où il fe 
trouve des Ours & des Taureaux fàuva- 
ges à longue crinière. Elle eft divifée en 
trois grandes Vallées, dont la plus con- 
fidéraok eft celle de Blair , • fituée au 
coeur du pays : foti nom fignifie un lieu 
Aéf mille de bois. Elles fdht toutes paflà- 
blement fertiles , mais quelques Ecri- 
vains ont accufé ce pays d avoir de mé- 
chantes femmes , & quantité de forcié- 
res : ; les chofcs peuvent avoir changé de- 
puis leur tems. 

La Province &Athol eft # arrofée par 
trois rivières aflèz conGdérables. 

Le Tai lave fcs fronfiéres Méridiona- 
les , la féparant dç la Province de Penh.. 
Le Lac Eyrachle , dont j'ai parlé ci- 
dcffiis, 8c qui eft moitié dans Badenocb , 

moi*. 



mjo . Les Délices Braid-Aibain .. - 

lins , vindicatifs, & cruels. 

Avant que de les quitter il ne faut pas. 
oublier une obfervation , qui peut feryir 
à l'intelligence des Antiquitez de la Grand 9 

« Bretagne, J'ai remarqué v dès l'entrée 
de cet Ouvrage après Dion Cajfius , que les, 
Bretons anciens favoient faire une certai- 
ne viande* de fi bon fuc , que quand ils : 
en avoient pris la grofïèur d'une fève , 
ils ne craignoient de tout le jour ni la. 
faim , ni la foif. On demande de quoi, 
pouvoit être faite cette viande ffmerveil- 
leufe ? Un Ecrivain Ecàjfois croid que c'é~ 
toit un extrait de certaines petites ex— 
crefeences , noires , de la grofleur d'unes 
fiêve , qui fe trouvent attachées à la raci- 
ne d'une plante, que les Sauvages Ecoffois. 
apèlent en leur Langue Caremyl* , & ies> 
Herboriftes Latins , AftragalnsSilvatiuu. 
Cette plante fe trouve en grande auanti-» 
té dans les montagnes &Ecoffe , . elle por- • 
te des Cliques pendantes , à peu près com- 
me les haricots , qui renferment une nui* 
gée de'graips. La racine eft fibreufe ,. 
"& ces excrefeences , qui y font attachées-,, 
ont le goût de reglifle ; les Montagnards , 
les détrempent dans l'eau , pour les adou- 
cir , 6c ils les mâchent pour apaifèr leur 
feim. 8c leur foif.. Un ancien. Auteur % 

écrit: 



$iaid-Aibaiii. ps l*Eco*sse^ % t*jv 

écrit des Scythes , qu'avec le fècours d'une? 
plante, qij'iL nomme , ils pouvaient paf~. 
fer dix ou .douze jours fans autre nourri-* 
ture , & les Sayans font d'opinion , que- 
cette plante n*é toit autre chofe que de la 
reglifle , ce qui confirme la penfée de 
mon Ecojfois; d'autant plus, que IckEcof* 
fois font pérfuadez depuis plufieurs Siè- 
cles , qu?ils font décendus des Scythes* 

La Province. ^ARjQILE. 

LA Province & Argile , en Latin Ur- 
àgfithelia , cft toute environnée de Lacs, . 
A l'Orient le Lac Louch^ ou Long , la fé- 
pare du Duché de Lenox >, au Midi elle.: 
fait face au Golfe de la Cluyâ , & eft cou- 
pée en deux par un. Lac ou un Golfe, 
que la Cluyd pouffe fort, avant dans les. 
tjpcres^ nommé Loch-*Fime~ j à l'Occident 
elle fait face à la Province de Lomé, dont 
elle eft féparée par le Lac AU{ , & par 
des montagnes; au Nord elle eft bornée; 
par la Province de Loch-Àher^ dont elle 
cft féparée par le Lac Liever > £c par une 
petite rivière qui s'y jette : & au Nord-. 
Eft fille eft bornée par les mohtlgnes de. 

£raid~Albain. 

Le Lac 'Ehf*ê- % en. Latin Fimm > eft; 

uni 



^i % Les Délices ArgUc. 

un grand Golfe d'eau falée , qui a bien 
foixante milles de long ; il prend fon 
nom d'une rivière qui s'y jette. On croid 

Sue ce Golfe eft celui , que les Anciens 
Géographes ont apèlé Lelannonius ou 
Lenannonius Sinus. Il partage le pays 
& Argile en deux , dont la partie, qui eft 
à l'Occident , retient le nom à* Argile 9 & 
l'autre prend le nom de Ceu/eU. Le 
principal lieu & Argile propre , eft In- 
ner-Aw 9 fîtuf i. la tête du Lac Aw j & 
celui du Quartier de CoweU eft le Châ- 
teau de Lachlan fur le Golfe de Firme. 
Le pays de Cov/ell eft plus montueux 

Sue l'autre % les montagnes (ont peuplées 
e diverfes bêtes fàuvages , de troupeaux 
de cerfs , & de beftiaux. 11 s'y trouve 
une efpêce de pierre , qui , étant cou- 
verte de filaflè , ou de paille , y met le 
feu. Les vallées de toute la Province 
(ont fertiles en blé , & les Lacs & les 
Golfes font fort poiilbnneux. 

Cette ^Province eft la première , dont 
les Scots anciens fe rendirent maîtres , 
lors qu'il paflérent pour la féconde fois 
de l'Irlande dans le î$ord de la "Grand? 
Bretagnt. Ils l'apèlent Argathel, ouVfrj- 
withil 9 ce qui fignifie Proche d'Irlande 9 

d'où l'on a tait par corruption le nom 

d'-rfr- 



Argile. de l'Ecosse. 1x75 

d* Argile, Les premiers Scots , qui vin- 
rent occuper cette Province & celles 
d'alentour , prirent le nom de Dalreu^ 
dins, de leur Chef apèlé J?euda 9 qui les* 
ûvoit conduits dans cette expédition ; & 
le pays en a gardé le nom de Dalrieta 
jusqu'au ix. ou x. Siècle. En particulier 
la Province à* Argile a eu long-tems des 
Seigneurs abfolus . ou des Princes , dont 
les décendans , apelés Cambels^ reçurent 
dans le xv. Siècle le titre de Comtes 
d* Argile du Roi Jaques IL & l'An 1640. 
ils furent élevez à la dignité de Marquis 
& Argile , par le Roi Charles I. Dans la 
fuite ils ont reçuje titre de Duc. Ils ont 
un droit fort ancien , que lors qu'ils ma- 
rient leurs filles , leurs vaflàux & leurs 
fujets font obligez de faire la dote de TE- 
poufe , 8c chacun eft taxé félon le nom- 
bre de chevaux Se de bœufs qu'il a* 
L'An 1510. on vit (prtird'un Lac de 
cette Province , nommé Garloil* un ani- 
mal amphibie de la grandeur d'un lévrier, 
* avec des piez d'oye , & une grofle queue 
en façon de ntamie , dont il renverfoit 
des arbres. Il fe jetta fur des chaflèurs , 
en tua trois de trois coups , 2c après cet 
exploit , retourna fe cacher dans le Lac. 
On la vu aufli d'autres fois. 

Tm. VIL Aaa aaa La 



ia/4 Les Délices I<oro«. 

La Province de LORNE. 

La Province de Lomé eft bornée at* 
Nord par le Çolfe de Locb^Aber , * 
FOueft par la Mer $ Irlande ,. qui eft 
couverte d'une infinité d'Iles /grande 
* & petites , au Midi par le pays de Cnap- 
dale r & à l'Orient par le Lac Aw , qui 
Ja fëpare du Duché à? Argile. La mer Se 
les Lacs y fout féconds en poifîbn, &>la 
terre produit le meilleur orge do toute 
ÏJEnfi. 

Elle eft partagée en quatre grand* 
Quartiers, qui ont chacun leur nom par- 
ticulier. Celui de Kratge-nejf, qui eft le 
plus Méridional , a le Château de Kraige- 
jtejf fitué fur le rivage de la mer: & une 
.douzaine de petits Lacs , dont il y en a 
deux , où l'on voit deux petites Iles hv 
foitées* Le Quartier fuivant fe nomme 
f^airn Ikj-fich , & a le petit Château d'Ard 
Maddich fur la côte. On y voit. aui£ 
trois petits Lacs r avec une Ile da*s le 
plus grand , apèlé Skammadcl. 

Le troifiême Quartier porte le nom 
de Lairn Metnach. C'eft là que fe trou- 
ve Dunfiafag 9 la Capitale de la Prdviiv 
ce , bâtie fur un rocher au bord delà mer. 

C'eft 



J 



Dauftafeg. de Ii'EcfrSSS. ^rajy 

C'eft un bon itoutg , qui aurteftris a eu 
l'honneur d'être la réfîdence des Rois , 
tandis fcM le Royaume des Stot* itoic 
renferme dans d'étroites bornes. Près de 
lâcft urie vieillfe Ftfltetefïè* auffifur Uta 
ibefter au bord de la mer » ridramé i)*- 
mtdjf. Le grand 6c beau Lac ^*v en 
Latin ^**r , long de dix ou douze mil* 
lies t quifaift les bornés de cette Province 
4 l'Orient > cft parfetné de quelques iks, 
dont l'une eft défendue pat uù Château. 
Ce Lac fc déchaîne au Nord par une 
jiriérë , à laquelle S donne fon ifoni : ÔC 
cette rivière eft k feule un peu confîdé* 
raWe de tous ces Qpnttdrs d'alentour , 
epi porte 4b eaux dans b Mer à?frJ*nde. 
On voit, dans ce troifiéme Qjrartier qua- 
tre ou cinq petits Lacs , donc le pkfc 
grand , toomtaé Loch en Yeil, eA occupé 
en partie par une Ile habitée. Le dcrmdr 
Quartier rt*a rien de remarquable , finon 
les montagnes & les Lacs 9 dont j^eft en- 
trecoupé. 

La Seigneurie de Lente a bçg.fems 
Apartertu à la Maifon des St*dm. Vers 
Je commencement du xvn. Siècle une 
héritière de cette Maifon la porta en do- 
rt dans la famille des Comtes &A*gUh , 
& depuis tt téfeis-là leurs^iaei prennent 

Aaa aaa % le 



i%y6 Les Délices Cnapdafc. 

le titré de Seigneurs de Lorne. 

L* Seigneurie de CNAPDALE. 

La Seignejmie de Cnap dale , félon quel- 
ques Géographes j fait partie de la 
Province & Argile. Elle eft environnée 
d'eau de deux cotez * k Mer & Mande h 
mouille à l'Occident , & le Golfe de 
Finnesi l'Orient la fépare du pays de Co» 
tpell.. An Sud elle eft féparée de la Pres- 
qu'île de Cantyr par un Ifthme fort é- 
troit* èc au Nord ellefait {face à la Sei- 
gneurie de Lomé . C'eft un pays de mon- 
tagnes & de Lacs, parfemé de quelques 
Bois ,.' & médiocrement fertile. On y 
peut compter une vintaine de petits 
Lacs y qui communiquent tous à la mer 
par autant de petites rivières. Un de ces 
Lacs v nommé Clachaig 9 tû entrecoupé de 
cinq lies, Ôcdeux autres vers le Midi du 

Ï>ays i t ont chacun une lie habitée. L'un 
e nomme Mack/Torren , & l'autre Faii. 
: L* principale Place du Pays & des en- 
i virons. eft le bourg de Kilmore, fituéfur 
^le Golfe de Finne , oui a été depuis long- 
teras honoré d'oxn fiege Epifcopal , dont 
lajurisdiftion s'étendoit furies llcsWe- 
. fisrmh Les autres font Qib & Jhnerhf*, 

• . v deux 



Cantyr. de l'Ecosse. 12,77 

deux bourgs fituez fur la Mer d'Irknde. 
La Presque dt CANTYR. 

La Presqu'île de Cantjr eft une gran* 
de langue de terre , qui s'étend du 
Nord au Sud , & s'avance tellement dans 
la mer , qu'elle n'eft éloignée de XlrUn* 
de, que de dou$e à treize milles. L'Ifth* 
me, qui la borne au Nord , & la fépa* 
re de la Seigneurie de Cnapdal* , eft u é* 
troit , qu'il n'a qu'à peine un mille de 
large , & les matelots de ces pays-là ; 
ayant . à pafler avec leurs bâteiaux. d'un 
coté de la Presqu'île à l'autre, ne fe don- 
nent pas la peine d'en faire le tour , mais 
traniportent leur bateaux par terre à tra- 
vers Hfthme. Il n'y a guères d'endroit 
dans la mer, où l'on voyc mieux la Sa- 

feflè de ta Providence qui a donné des 
ornes à la mer , car ce petit Ifthme eft 
fort bas , le terroir fablonneux , & il fem- 
ble que la mer doit à tout moment l'en- 
gloutir ou dun côté ou de l'autre , mais 
tandis que la marée y monte d'un xotc , 
elle fe retire de l'autre ; tellement qu'il 
n'eft jamais tout couvert d'eau. L'entrée 
de cet Ifthme eft défendue/par un Châ- 
tcau, nommé Terbart. 

Aaa aaa 3 Où 



Ê%j9 L-BS DfiLlCES Cantyr. 

On remarque dans cette Presqu'île 
trois Lacs , dont l'un eft entrecoupe d'u- 
; ne Ile habitée. La pointe la plus avan- 
cée au Midi s'apèle le Cap de Çantjr % 
anciennement Epidium Promontvrium 9 à 
caufe des Epidiens , peuple ancien qui hjh 
bitoit autrefois cette Presqu'île. La côte 
Méridionale eft défendue par un Château 
nommé HUnmawmhj s de même h cote 
Orientale £ k un petit Golfe , qui eft cou- 
vert par le Château de Kilkenm^ qui eft 
la réudence du Gouverneur des Ses Wc* 
fiernes. 

Cette Presqtflle eft aflfez bien pegçléej 
particulièrement au Midi. Les babitans 
font Irlandais d -origine, êc leur Langue 
cil frlandeife ;. ils dépendent de? ÇQQittS 

VMe Jk BOOÎ, 

Il fanble que nous ne devrions parler 
des Ile» qu'après ?voir parcouru toute 
li Terre- ferme , mais les deux lies de 
Jt§9$ %C &Arr*n font tejjement enclavées 
<fan* le Comipent de YEcofe , qu'ellps 
•nt étémeorporées avec Jui pour le Gou- 
vernement , doutant p}u$ airelles font 
tputes deux dans le Çolfe dfe la €l*yd % 
* ' " fat- 



Bèét. de l*E cosse! 1279 

firi&Ht ftcfe à la Presqu*Ile de Cantyr % 
dttcôtéde l'Occident, Rti la Province de 
Cnningbam du côté de l'Orient, 

Nous 'Commencerons par l'Ile de Boot y 
en Latin Butba, parce qu'elle eftla plus 
avancée vers la T*rte-ferme, bien qu'el- 
le fbit la plus petite âks deux. Son nom 
en Langue Ecopife ifignifie une cellule 
de Religieux. Elle eft fi près de la Pro- 
vince $ Argile , ou du Quartier de Co- 
**eM+ que fc détroit , qui la fépare , n'a pas 
à&tn cens pas de large. Sa longueur eft 
cPifcvtfoi* èpx&ve milles , & fa largeur 
cPonfce à dcmzc cens, pas. BHeèft entre- 
coupée dé trois ou quatre petits Lacs 
& de divers ruiflèaui ou tterrens , & 
peuplée de plufïetirs vilfcjgds. Ôh y voit 
deux Châteaux , Wefier Kems , & J&tf*<r- 
fej , tous deux for la côte Orientale. Ce 
derfaier èft fur un rocher Hblcf au bord 
de k mer * & a donné autrefois le titre 
àc Dtoc aux fils aillez dès Rois d'Ecoffè. 
La pointe Septentrionale de l'Ile gran- 
de tellement dans le pays de CoweU par 
un petit Golfe nomme Kyiden , qu'elle 
couvre entièrement îb$ deux bords du 
Golfe , 8c elle eft couverte elle-même par 
le Château de Oilen Craig , fitué à l'en- 
trée du Golfe fur une lie du même nom. 

Aaa aaa 4 L'Ile 



ïl8o Les Délices Arran. 

L'Ile de Bm donne le titre de Vicomte 
à un Seigneur de la Maifon des Stuarts. 

Vile MRRA N. 

,T 'Ile & Arran eft de beaucoup plus 
JL/ grande que celle de Boot. Elle cou* 
vre rentrée du Golfe de Finne $ & n'eft 
éloignée de la Presqu'île de Cantjr , que 
de quatre milles de trajet. Sa longueur 
cil de plus de vint milles & fa largeur 
de quinze. Le milieu eft tout montueux 
& inhabité , mais les côtes font plus u- 
nies 9 affez bien peuplées , & parfemées 
de villages. Il s'y trouve trois ou quatre 
petits Lacs, divers ruifl~eaux,& trois Châ- 
teaux, Arran 9 Ranfa, et Brodwicl^ Les 
deux premiers font -dans la côte Septen- 
trionale , & celui à? Arran en particulier 
a donné le nom à Pile , au lieu qu'an- 
ciennement elle s'apèloit Glotta. Le Châ- 
teau de Brodwid^ék le meilleur & le plus, 
nouveau des trois , acompagné d'un pe- 
tit ptre. On le rencontre au fond d'un 
Golfe dans la côte Orientale. L'Ile d'-*r- 
ran donne le titre de Comte à des Sei- 
gneurs de la Maifon tiHamilton. 



La 



Roft DE LECOSSI. Il8l 

La PRESQV'ILE SEPTENTRIO- 
NALE de L'ECOSSE. 

Novs avons fait le tour de la féconde 
Presqu'île de l'Ecofi , il faut pafler 
préfentement dans la troifîême & derniè- 
re, qui eft la plus Septentrionale de tou- 
tes , & comprend toute^ette partieMu 
Royaume , qui eft au Nord des Golfes 
de Murray & de Loch-Abcr. Elle eft di- 
vifée en quatre Provinces , Rojj , Son- 
therUnd , Strath-Navcrn & Caithnefiï 
Nous allons les parcourir par ordre, 
après avoir remarqué que les peuples', oui 
les ont habitées anciennement, ont été 
connus fous les noms de Carins , Corna* 
biens & Mertes , fïtuez à l'Occident , & 
les Cantes & les Loges placez à l'Orient. 

La Province de R O S S. 
* 

LA Province de Rojf tire fon nom de 
(à fituation , car dans l'ancienne Lan- 
gue Ecojfoife , jR^fignifie une Presc/itlle. 
iille renferme toute la largeur du pays , 
fàifant face d'un côté à la NÎer & Allemag- 
ne & de l'autre à la Mer & Irlande , & 
peut palier véritablement pour une Pres- 

Aaa aaa 5 qu'I- 



i%%% LesDelïcïs R^fl- 



2 



u'Ite , à caufe dugrand nombre de Gol- 
fes f dont clleeft entrecoupée : il y en a 
trois grands à l'Orient , & neuf tant pe- 
tits que grands à l'Qucft. Du côté dq. 
Midi elle eft bornée par le Golfe à % ÀiUb 9 
qui la fépare de Pile die Skia , par Ici 
montagnes & par ïe Golfe de Murray % 
qui la réparent, de li Province du même 
nom. Au Nord elle eft féparée de la 
Province &A{jj)nt par le Golfe de Breyn % 
& de celfc dfe Sutùtrtand iptt la rivière 
$OhfH & par te Golfe 4e Tan*. 

Ses rivières les plu* copfidér^tes fônç 
te Farrq , le Jktmupb , le ÛharroHn & 
tOkelt, qui (butent toutes à POrifcnt , te 
& jettent dans les trois Golfes qu'on y 
YOit. Le Farrêy , te plus Méridional de 
tous , eft compofé de trois petites riviè- 
res , 8c fe décharge à la tête du Golfe de 
Murrty y donc il a retenu le nom ancien 
de Varâr. Le Rennach eft compofé de 
quatre ou cipq autres petites rivières f qiji 
forcent d autant de Lacs, 6c fe jette dans 
te Golfe de Cromartie. Le Charroun fit 
YObell fbrtent tous deux des- montagnes , 
au Nord-Ôueft de la Province, 6c vont 
porter leurs eaux dans le Golfe de Tai- 
ne, le dernier à la tête du Golfe , & l'au- 
tre un peu au deftbus. Cette Province 

eft 



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*«**• BE L*E COSSE. 1183 

eft toute montueufe , & tellement entre- 
coupée de Lacs, qu'on en peut compter 
plus d une trentaine. Le plus grand de 
tous 9 nommé Ew , a près de dix jnil- 
les de long i M eft parfcmé de petites I- 
les , & communique à la Mer à* friand* 
par un petit canal d'une bonne demi-lieue 
de long;. Il eft environné de toutes parts 
de IJois épais , 2c Pon a trouvé dans fou 
voifînage une mine de fer. 

La partie Occidentale de U Province 
eft celle , où les montagnes font les plus 
hautes & en plus grand nombre. Le 
terroir n'y produit aucun blé, 8c les pâ- 
turages avec ta çhtffc &«la pêche toqt 
U féale ripheflè dtj pys. * Les Golfes 
fent forts poiflbnneux , êc fourmillent 
particulièrement de harengs , lorsque la 
fiifbn err eft venue. Les moqt^gnes n 
qui font couvertes de grandes forêts , font 
suffi retnpfies de toupe forte de fauvagû 
ne , & de troupeaux nombreux , mais 
leurs Commets font toujours blancs de nei- 
ge tout du long de l'année. 

On donne le nom de Kintail à un petit 
caqton.de pays, qui eft au Sud-Oueftde 
la Province , féparé de l'Ile de Skia par 
un Golfe étroit. Un Quartier de cepajp- 
fâ, nommé Gkn-Ehheg , eft l'ancien Patri- 

mei- 

% 



1184 Les Délices Roffl 

moine des Comtes de Sea-fird , Chefs de 
la famille des Mac-Kenneths , qui font ve-, 
nus à? Irlande. Ils ont un Château 9 a- 
pèlé Cafiel Tien Donen , dans une petite 
Ile fituée à la tête du Golfe. C'étoit au- 
trefois le lieu de la réfidence ordinaire de 
leurs Ancêtres, 

Le pays , qui occupe le milieu de la 
Province , s'apèle Ard-Reff^ ce qui figni- 
fie la hauteur ou l* fartée la plus élevée de 
la PrcscjH* Ile . Elle eft en effet la plus 
haute, la plus montueufe , & par là-mê- 
me la plus iitculte , & le repaire de plu- 
£eurs efpêces de bêtes {auvages. 

La jîartie Orientale de la Province 
eft aura aflèr montueufe, mais non pas 
tout-à-fait tant que l'autre. L'air y eft 
beaucoup plus doux au on ne le croiroit 
dans une fi grande élévation au Nord , 
particulièrement vers le Golfe de Mur» 
taj. Le terroir y produit tout ce qu'oa 
peut recueillir dans les Provinces le$ plus 
fertiles du Royaume , du froment , du 
feigle , de l'avoine 9 des pois , des fèves , 
toute forte d'herbes potagères , & diver- 
fes efpêces de fruits. 

L'embouchure du Farray eft bordée 
de deux belles Maifons antiques , fur la 
dAite , le Château de Lovet , qui fut au- 
tre- 



<i 



AnWMeanâch. d e l'E COSSE. 1 1%$ 

trefois la réfidence des Barons Frafers: 
fur la gauche leMonaftère de Beau Ueu % 
riche & puiflant, qui ayant été (eculari- 
ie par la Réformation , fut donné aux 
Barons de Lova. 

La Presqu'île ^ARD-MEANACH. 

Le Golfe de Murraj au Midi , & celui 
de Crewartie au Nord , renferment 
Une Presqu'île, nommée Ard-Meanach^ 
ou Ard-Manoch, longue de quinze à fei- 
ze milles & large de huit à neuf. On y 
remarque deux villes affez confidérables, 
Channerie fur le Golfe de Murraj , & Cn- 

manie fur le Golife du .même nom. 

CHANNERIE 
». 

Channerie, Chanrie , ou Chanonrie^ 
eft une petite ville, qui ne mérite 
qu'à peine le nom d'un bon bourg j bâ- 
tie au boni du Golfe de Murray, vers 
le milieu de fa ligueur , & vis-à-vis du 
Château-Stuart : la fituation eft aflèz agréa- 
ble , au bout d'une plaine , entrecou pée de 
jolies collines ; mais elle n'a point de port 
& les vaiffeaux font à Minhchy, à trois 
nulles de là à l'Occident. Anciepnemcnr 

• cette 



ia8£ Les Délices Chaanekk». 

cette ville a été honorée d'un fiége EfaîC» 
copal avec un Collège de Chanoines, dont 
elle a tiré iba nom * qui lignifie Chmtei- 
nerie : il y refte encore une partie de PE- 
glife Cathédrale. Les Comtes de Sea* 
ford pofledent de grands biens dans ce 
pays-la, 6c ont une fort belte Maifcai* à 

Chantier ie. 

Entre Mndochy &; Cbanherîé on voit 
les relies du vieux Château èîOrmfonâ % 
& par delà Channerk à l'Orient le bouug 
de Rss^Marki* , qui devpit être une vil- 
le , rjiais il ti'a jamais pu s'élever jus-? 
<JU6s*là. 



c 



Crômartie. 

ROMARTiE bft une autre ville fïtjiéc 
'fur le Golfe de fon nom , à l'extré- 
mité de la Peninfule. Ce qui la rend le 
{>lus confiderable eft fon Havre , le xneil*- 
eur qu'il y ait dans toute VEcojfe, & mê- 
me dans toute la côte Orientale de l'^f»- 
gleterre, félon l'opinion des Etoffais. II 
eft grand Se fpacieux , Capable de conter 
nir toute une flotte, quelque nombreuse 
qu elle foit : l'entrée en eft aifée , & les 
vaïflèaux y peuvent ancrer en feureté, à 
L'abri des vents , Se fans craindre ni écucil; 

ni 



Cromartie. p E i/g, cosse. 1187 

ni barre t ni banc de fable. Les deux riva- 
ges du Gojfe font bordés de chauffées de 
>is,où les poiflbns, que la marée amè* 
ne , font arrêtez lorsqu'elle fe retire , dé 
îbrte qu'on peut les prendra avec la main. • 
Cromartie^ avec le territoire de fon voifî- 
xiage , fait une Seigneurie à part , fous 
le titre de Vicomte, qui apartient à des 
Seigneurs de la Maifbn des Vrcharts ; le 
chef de cette Maifbn fait fa réfidence 
dans un Château proche de la ville , & 
pofféde de grandes Terres tout à P dh- 
tour. 

Le refte de la Province eft la Ptes* 

?u'IJe de Tàine , bornée au Nord par le 
rdlfe du même nom , Se au Sud par celui 
dp Cromartie. L'entrée en eft couverte 
par une chaîne de hautes montagnes f 
nommées Weves , mais l'intérieur du pays 
n'eft pas beaucoup inégal. 

Le Golfe de Cromartie reçoit la riviè- 
re de Connel , qui , au deflks de fon em- 
bouchure , arrofè le Château de Braan, 
qui apartient aux Comtes de Seaferd. Les 
mêmes Seigneurs ont un autre Château 
homme Ktlâunn , à la droite du Connel^ 
& pfocliç de fon embouchure. De l'au- 
tre côté, de cette embouchure , à un mil- 
le de diftance.on rencontre, au bord dy 

Golfe, 



Il88 LesDeUCES Tainc. 

Golfe, un bon bourg, nommé Dinwelt , 
fitué dans un terroir gras & fertile. A 
quatre où cinq milles au Nord-Eft de 
Dinwell, paroit le Château de AtcOr, 

è qui eft à des Seigneurs de la Maifon de 
Mon Ro. 

Le Golfe de Cromartie ne voit rien de 
remarquable fur fa rive gauche à la ré- 
ferve du Château de Miltoun , bâti à 
l'embouchure d'une petite ritfiérc , vis-à- 
vis de la ville de Cromartie. Balndgaun 
eft un autre Château , fur la même riviè- 
re, audeflus de Miltoun; le lieu de la 

' réfidenec ordinaire d'un Seigneur qui eft 
le Chef de la Maifon des Rojf. Un peu 
plus avant on voit un village, dont le nom 
Logy retient encore le nom des anciens 
Loges , habitans de cette Province. Py 
ai remarqué trois ou quatre autres lieux, 
qui s'apèlent aufli Logj. 

T A I N E. 

Taine, Tain, ou Tayne , la principale 
Place de la Presqu'île , eft fituée fur 
un Golfe, auquel elle communicjup fon 
nom : anciennement elle s'apèloit Bale- 
Duichs , à caufe d'un Saint nommé Dm$- 
çhc , qui étoit veneré là dans un Tem- 
ple , 



Tainî. db l'EcojsbJ 12S9 

pic, où Ion alloit en pèlerinage avea 

frande dévotion ; c'étoit àiifli un afyle. 
•Ile eft dans une campagne fertile , mais 
ion port ne vaut rien du tout. Autant 
que le Golfe de Cromartie fait un bon Ha-, 
vre; autant celui de Taine eft dangereux 
pour les vaiflèaux, à caufe des bancs de 
iable. Cela fait que ceux oui veulent 
paflèr de J'autre côté du Golte , vont fe 
rendre à un petit port* nommé Port in 
Cultjr , à trois milles à l'Occident de 
Ttine. 

La Presqu'île fe termine par une 
pointe déferre, fort avancée dans la mer 
a l'Orient , ce qui l'a fait apèler , dans 
l'Antiquité , LtttmAltHm: rivage élevé \ 
à préfent on la notpme le Cap Terbat. 
On voit près du Cap un Château , qui 
porte le même nom , & un ptu au de£ 
fous, le Monaftère ruiné de Fern 9 dans 
une fituation fort agréable. 

Les deux rivières dcjChtrroun & d'O- 
kgll traverfcnt dans tout leur court un 
pays de montagnes Se. dé bois. Elles 
font fécondes en nacres de perle , auflï 
bien que les autres rivières de la Provin- 
ce, fur-tout XçConnel, 

La Province de JRoJfz eu autrefois fes 

Comtes particuliers > dont le dernier fut 

Tom.VU. Bbbbbb D*- 



1^9° LisDelïces RoC 

Donald , Seigneur dçs liés HcbrUes 9 dans 
le xv. Siècle. Celui-ci, profitant de la. 
ûiinôriré dtr Roi faqnts I. & des defor- 
dres du Royaume 4>oar pécher en eair 
trouble , entra dan$ YEcojfe avec une ar- 
mée, & poulîà fcs conquêtes jusqu'auprès 
àtAhcrdcen l'An 141 i. Alexandre, Comte 
de Marr 9 le battit, & mit toute fon ar- 
mée en déroute j & parce qu'il avoife le* 
vé les armes contre Ion Seigneur, le Roi 
&Ecùj[e dont il étoit vaifal , il fut déco- 
ré coupable . de felonnie y & déchu du 
Comté de Rof 9 qui oar là fut réuni à 
la Couronne. Dans la foite Jaques IflT. 
fit une ordonnance l'An 1476. que ce 
Comte ne fcroit jamais aliéné, & qu'on 
n'en dônnéroît le titrp qp'aux fils pui- 
nez des Rois d*£ajflfc 

Zs Pnvincc de SUTHERLAND; 

ANCIENNEMENT tOtîtCS les teiTCS, qui 
lont au Nord du Comté de RojT 9 
ne faifbicnt qiAitoe feute Province fbos 
le nom de Cattej , & les habitans s'apè- 
loient Catteîgh dans leur Langage. Dans 
la fuite cette Province fotdivifec en trpii 
autres ; dont la plus Septentrionale retint 
Ic'Roia ancien, avec te motJPK?^ qui fi- 

gnifie 



SBdwrfoml. i> E L'ECOSSE Ilgi 

gmfie Prommtoire ; parce qu'elle eft des 
trois Provinces , celle qui s'avance le plus 
en pointe : c'eft la Province de Catnefc 
autrement Catthtxjf. La^fecorcje fut nom- 
mée Sutberland , c?e&4*dirc i Pays A£éri- 
d tonal, parce qu'elle eft au Midi de la pre- 
mière, âcla troisième, qai eft à l'Occi- 
dent des deux autres , s^^pèle Straih*]tfA~j 
wrf* * VdUi de Nétoern , a Caufe d'une 
rivière de ce nom, qui la tvaverfe par lç 
milieu. Nous commencerons par la, fé- 
conde - 8c parce que nous allons en avan- 
çant du Sud au Nord , nous finirons 
par celle de Caàhneff. 

La Province de 2**b*rland> eft bornée 
à l'Orient par la Mer &AUenutgne\ au* 
Midi le Golfe de Taine tt h nrtére: 
tfQkfit'h iëpareni de la Province de**/; 
à POcàdent trois petits Lacs & un cU> 
fert lafëparent de la Seigneurie tiAffint - 9 
au Nord elle eft bornée par la Province 
de Strath-Navtr* , & # au Nofd-Eft par 
celle de Gaitbneff. 

Sa longueur eft d'environ quarante mil* 
les , à Ta prendre depuis les frontières 
à'Agmt jusqu'au Gap de Dtmocb , te (a 
pfcte grande largeur eft d'environ vint 
ttillcs. Elle eft toute montueufe , par- 
tkulîeremem dans le milieu du. pays > 

Bbb bbb a 'les 



1292 Les Délices Suthcrîaad. 

les montagnes font entrecoupées de val- 
lées, dont chacune eft arrofée de rivières, 
ou de ruifleaux. Les plus, remarqua- 
bles de ces rivières font le Shin f Wns 9 
k Brora, & l'Z^tf/, qu'on apèle autrement 
UclmsdaiL 

Le pays eft entrecoupé de trois gran- 
des forêts, l'une au Nord-Oueft, nom- , 
xnée Dirry-Moir , l'autre au SudrOueft , 
apèlée Dirry-Mcanacb , & la troifiême 
vers, le Nord , apèlée Dirrj-Chtrt. Ces 
forêts font remplies de toutes fortes de, 
bêtes fàuvages , de loups , de cerffc , de 
daims , de renards , de loutres , de chats 
fàuvages , de taiifons , de martres 9 6c 
d'une infinité d'oifeaux de bois de diver- 
les flfpêces. 11 s'y trouve entr'autres une 
efpêce d'oifeau , particulière à ce pay s-là* 
d'une figure *prochante d'un perroquet. 
On le nomme Knag : c'eft une forte de 

Sivert , qui fe creufe fon nid avec le bec 
ans le tronc des^ chênes. Outre ces 
trois forêts , le Pays eft encore parfemé 
de quantité de petits Bois , & de parcs 
# de Gentilshommes , qui font auffi rem- 
plis, de fàuvagine de toute forte. 
• On compte cinquante & tant de Lacs 
dans cette Province, tous féconds en 
poiflbitf , & couverts d'oifeaux d'eau, 

com- 



Suheduul. DE l'E COSSE.- I*9$- 

cojnme de cygnes i , d'ôyes fauvages & 
de canards. La plupart de ces Lacs ren- 
ferment de petites lies, où les habitans 
vont paffer les beaux jours dç, l'Eté. Le 
plus confidésable de touseft le Lac de. 
Shinn , ou Sinn , au Sud-Oueft de la Pro- 
vince , long de quatorze milles , mais 
fort étroit , n'ayant guères plus de dou- 
ze à quinze cens pas dans fa plus grande 
largeur. Il eft parfémé de quefques pe-. 
tites Iles , remplies de gibier , à poil £& 
à plume. 11 fe décharge par un canal ou 
rivière, qui en tire le nom de Shinn , &- 
qui après un petit cours de fîx milles fe 
jette dans le Golfe de Taine , vis-à T vis de 
l'embouchure du Cbarrom. On a re- 
marqué que ni le Lac , ni la rivière de 
Shinn ne fe gèlent jamais. Le lit de la 
rivière çft rompu , au milieu de (on 
cours , par une cataraéte , où l'eau fe 
précipite d\m haut rocher dans urf creux 
profond avec grand fracas. 11 s'y trou- 
ve une riche pêche de fournons. Le Lac 
de Shinn fert comme de borne entre les 
deux grandes forêts à&Dirrj-Moir , &de 
Dirrj-Meanach. Dans la première , au 
.Nord-Oueft du Lac, il fe trouve une 
montagne nommée Arkill^ où les cerfs 
ont tous la queue fourchue en deux m- 

Bbb bbb 3 turel- 



«94 Les Delïces Stirheriand. 

tureHement , de la longueur de trois pou- 
ces i c'eft à cette marque qu'on les di- 
ftingue d'avec tous les autres. La fo- 
rêt de Dirry-Meanach eft au Sud-Oueft 
dtt Lac Shitm, dans la Baronie deGrutds, 
où il fe trouve des montagnes 'de mar- 
bre. La rivière de Shinn travêrfc utat 
Vallée nommée Brachart , qui a vint- 
deux milles de long. 

* DORNGCR 

La principale Place de h Province eft 
Dornocb , fituée près d'une pointe dû 
terre , fur le rivage , à Pentréç du Gol- 
fe. Elle fut autrefois honorée d'un fié- 
rç Epifcopal , dont la turifdi&ian s'éten- 
toit fur tout le* Nord del'Ecoffi, qu'on 
comprenoit alors - fous le nom de Canejr. 
Elle avoit dewx Edifes , l'une Cathedra* 
fc fbnâée par l*Eveque Gilbeft , & l'au- 
tre Paroimalei fe première a été con- 
fervée, & l'on a détruit Pautre. Z)«r- 
nach étoit d*aiïleurs peu considérable , 
jusqu'à ce qu'elle fut érigée, dans fe der- 
nier Siècle , en bourg libre & royal , è 
PSnftâncc de Rùbert Gordon , Tuteur dit • 
Comte de SnthmrUnà ion neveu. Les 

Seigneurs de cette Maifoa ont xtù ma- 

gnifi- 



» 



Uornoch. DE L 5 E COSSE, izgf 

gnifiaiicChâtcati à Dornoch , & c'cft tout 
ce mr ocr y remarque après l'Egfife Ca- 
thédrale. Le commerce y vz paflable- 
rnem bien , 8t l'on y a quatre foires par 
an , où fous les habitans du Nord fe rea- ' 
contrent , pptrr débiter leurs denrées & 
leurs marchandifes , ou pour fc pourvoir 
de ce qui leur manque. Les choies, dont 
il fe fait principalement commerce dans 
ce pays-là , font du blé , du fèi , du 
charbon , des faumons , du boeuf, de 
lia laine, des peaux & des cuirs, du beurre, 
du fromage 8c du fqif. On envoyé dé 
tout cela dans les Provinces éloignées. 
Bornoçh cft fituée dans une grande cam- 
pagne, fort agréable, à caufe du voifi- 
nage de la mer : on y a découvert une 
carriéjre d*atdoife. A l'Orient cfc ce 
bourg pn rencontre deux grandes croix 
mal pâties , élevées pour un monument 
de quelque viâtaire remportée fur les 
Danois. 

La rivière d*T/»i, out^r, coule aa 
Nord-fift ^ie Domocb , arrofe une belle 
& longue vaflée , 8c lave le Château de 
Skcibo près de fon embouchure. Au de- 
£ de la rivière on pafli dans la Paroiffc 
de &$y , où il fc trouve des carrières 
cfc pierres de chaux, 8c quelques mine* 

de 



1296 Les Délices Brora. 

• de fer. Paflant un petit ruifieau , Pon 
arrive au Château de Hun-Robin , gran- 
de & belle maifon des Comtes de Sut her- 
Iwiy fituée au bord de la mer, avec 
tous les agrémens qu'on peut fouhaiter. 
On y a de beaux jardins , Se des vergers 
fertiles en fruits, en fleurs, &en fafran; 
une fontaine d'eàu douce fort profonde , 
& revêtue de pierre de taille : un grand 
parc de trois milles de long , qui fèrt de 
garenne. 

La rivière du Brora traverfè, au Nord- 
cft de Dun-Robin , une belle vallée , qui 
a dix-huit milles de long. A trois mil- 
les au defliis de fon embouchure elle 
s'élargit, Se fait un Lac, dont les bords 
font environnés de forêts de toutes parts, 
fie les forêts font peuplées de cerfs. Le 
Lac renferme une petite Ile, où les 
Comtes de SuiherUnd ont une Maifon 
de plaifance. Ils y vont pafler l'Eté 
quelques jours , pour fe divertir à la 
chafle des cerfs. . A fon embouchure, 
la rivière arrofè un bourg , auquel elle 
communique fon nom de Jfrora. Le 
txftirg eft à neuf milles de Dornoch, il 
fut érigé dans le Siècle dernier en bourg 
de Baronie. A l'Occident du bourg de 
Bm* la campagne eft remplie de aines 

~ de 



.Sothcdand. de L 5 E COSSE. I297 

de bons charbons de terre , dont qn»fe 
iêrt particulièrement pour cuire le fel : 
proche des mines de charbon il fe trou- 
ve une carrière de tuf. 

La Province eft terminée par une 
chaîne de hautes montagnes , nommées 
Oràs , .qui la fépârent des Provinces de 
CatnefT, & de Strath-Navern. . La côte 
de POcéan fait deux ou trois petits 
ports, paflablement bons , où lesvaifleaux 
étrangers viennent prendre les marchan- 
difes du pays. Le terroir eft tout-à-fait 
fertile dans les vallées , le long des ri- 
vières & des ruiflèaux , & Pair eft aflêz 
doux pour meûrir tous les fruits que le 
terroir produit. On* en peut juger par 
. le fafran , qui croit dans les jardins du 
Château de Dun-Robin> & par Porge 
de cette Province , le milleur qui çroiflè 
dans ces "pays du Nord. Les Lacs & 
les rivières font fot t poiflbnneufes , ÔC 
le fàumon s'y.tfouve auflî abondamment 
gu'ailleurs. Les montagnes & les forêts 
font. remplies de beftiaux & de gibier, 
& les côtes de la mer font peuplées de 
grands & de bons poiflbns , comme 
veaux marins , chiens marins , rayes , 
maquereaux , anges de mer , anguilles 
de mec , turbots , & des crapauds de 
Tm* VIL Ccc ecc mer, 



1298 Les Délices Suthcrlan<l. 

njer, dont la figure eft fort vilaine, mais 
Ja chair fort bonne , fort faine , & fort 
délicate. On y prend auffi une infinité 

>jde ççquillàges , de moules , de péton- 
cles, de hamars , de congres & d'autres 
femblabies. 

Le pays eft fourni de diverfes carric- 
re&de pierres, & de beau marbre blanc. 
On y tire de très-bon fer des mines , & 
l'on y a quelques mines d'argent , qui 
font négligées , faute de gens qui lâchent 
y travailler ,, ou qui veuillent en faire la 
dépenfe. On y remarque cette merveille 
de la Nature , que les marmottes n'y 

. peuvent point v^vre , & fi Fon y en por- 
te d'ailleurs -, elles meurent bien- tôt. Ce- 
I rendant cçs fortes d'animaux fourmil- 
ent dans la Province de Caitbnejf, qui 
n'eft féparée de celle-ci ni par une mer , 

: ni par un Golfe , ni même par une ri- 
vière , mais fèuldfnenj: par des montag- 

■. nés. Le pays eft habité par quantité de 
Nobleflè , & l*on y compte environ 
vint Châteaux de Gentilshommes . tous 
yaflàux des Comtes de SuthcrUnâ. Les 

, anciens Comtes de cette Province étoient 
de la Maifon de Murrtj : une Héritière 
la porta en dot dans la famille des Gor- 

. 4ws Marquis de HtmtUj , dont <il y a di- 
verfes 



V 



Strath-Navern. DE L.'E COSSE. I%99 

verfes branches répandues dans le Roy- 
aume. 

La Province de STRATH-NAVERN. 

LA Province de Strath-Navern a été 
annexée dans le Siédè dernier à celle 
de Suthertand , & les deux Seigneuries 
&JJfint, & d'Edir^da-Cheulis, qui' font 
face à l'Océan Occidental , en ont été 
détachées, tellement que depuis lors elle 
n'a l'Océan qu'au Septentrion. Ses au- 
tres bornes ibnt à l'Occident les deux 
Seigneuries , que je viens de nommer , 
au Midi la Province de Sutherland , & à 
l'Orient celle de Catnef. Sa lôrfgùeUr eft 
xîe trente-quatre milles , & fa plus grah- 
. de largeur de douze. Le pays eft entiè- 
rement montueux , jSc les montagnes y 
font fi rudes , fi "hautes , fi neigeufes , fi 
ferrées , & fi remplies de bois , qu'elles 
ne laifiènt aucun lieu pour des châms. 
L'on n'y peut rien fèmer que quelques 
endroits au bord de l'Océan , mais com- 
me cela ne fuffit pas , il faut que les ha« 
bitans achètent le blé de leurs voifins. 
Leur unique aplicatioi) eft la nourriture 
desbeftiaux, & la chafle; ils en ont tou- 
tes les commoditez & les occafions qu'on 

tccccc % feue 



• • 



' 1300 Les Déliées Strath-Navcm. 

peut fouhaitèr. Les montagnes & les fo- 
rêts font peuplées d'une infinité de bêtes 
fauvages v de cerfs,, : de daims , de che- * 

"vréuifs, de loups, dé renards , dé fau- 
cons , de gerfeuts >, de tiercelets ,, d'ai- 
gles & d'autres oifèaux & animaux de 
cette nature. 11 s'y trouve tant de loups, 

[ qu'il femble qîrtls ïe fôient réfugiez dans 
cette partie de l'Ile, au (fi font-ils beau- 
coup, de mal aux troupeaux & aux hom- 
mes mêmes, particulièrement en hiver : 
c'eft pourquoi vers la fin du xvi. Siècle 

''il. fuie ordonné par le Parlement , que 
tous les ans dans chacune de ces Provin- 
ces les Vicomtes Çc ks.habitans iroient 
en corps, de commune à la chaffe de ces 
animaux yoracés. 

!" La Province eft partagée en cinq 
grands Quartiers ; qui ont chacun leur 
nom , '& arrofée d'une douzaine de ri- 
vières , qui s'élargirent en divers lieux, 
Sf font trente & tant de Lacs , grands 

' & petits- Les rivières les pàus confidé- 
rables font le Ntvcrn , le Torrisdail, Wr- . 
redell., lé Durtnùk s & le Hallowdail. Ce 

. dernier coule à l'Orient de la Province , 
au pie de haute? montagnes > qui font 
les Dûmes de Catnejf. JLc Navcrn fore 
dos montagnes, de finthcrlmà , fait un 

Lac 



Strath-Naveni. de l'Ecosse. . I^pt 

Lac de fept ou huit milles de long , Se 
coulant enfuite entre des montagnes cou- 
vertes de grands bois , il traverfe le mi- 
lieu de la Province , (de là vient qu'il lu? 
donne fon nom) & fe jette dans l'Océan 
au deflbus de Farr 9 Château qui apartienr 
aux Seigneurs du Pays. Le Torrisdail 
coule à côte du Navern,, fait d'abord un* 
allez; grand Lac , de dix ou douze milles 
de long, où fe trouve une Ile , qui eft 
habitée pendant l'Eté. Le Lac eft tout 
enviifcnné de forêts. .Sortant de ce Lac % . 
le Torrisdail en fait un autre , & au for- 
m de ce. dernier ïl va fe jetter cians l'O- 
céan , à trois milles' deî'etùbouchure du 
Navern. Le DmrewisB eft la borne de cet- 
te Province à l'Occident , dont il tra* 
verfe le Quartier îe plus fertile , & tom- 
be dans un Golfe, auquel il donne Ton 
nom. Les côtes font êntvecôupces de 
trois ou quatre autres Golfes , dont les 
pïus'confidérablès font * celui â?Erebill r 
ou le jette k riviéïe à^VrredeU s celui de 
Kuntait ovKjnfail, àTentrëe duquel on 
rencontre Tung , Château qui apartient 
aux Seigneurs de te Province. Le der- 
nier Golfe eft celui de Stratty , qui eft 
couvert par un Promontoire , nommé 
. Strathj-hcad , ou THow-RAchj , fie dans 

Ccc ecc 3 PÀn- 



ijox Les Délices Strath-Navern. 

l'Antiquité Virvedrum Promontorium. 

Les rivières de cette Province , les 
Lacs , & les côtes de la mer fourmillent 
de poiflbns : le pays eft couvert de très-, 
grands bois , Se l'on y a des mines dé 
1er. Ainfi la pêche , la chafle,, les trou-, 
peaux , le bois , & le fer reparent aflez le 
défaut du blé. Les habitans vendent à 
leurs voifîns , leur fer, leur bois, leurç 
vaches greffes , leurs peaux de cerfs , & 
diverfes marchandées de cette nature , & 
en échange ils enacheteip <Ju ,blé, v ^ÏI^ 
fohtrpbuftçs, forts,. laborieux, acout^ 
mes apporter toutes fortes, déiatigu^ 
le froid ce; le chaud r la faim & Ja feuf^. 
flu refte tonnés gens, francs* fïncèrès, 
■ù. fpbres, peut-être par force , car Us ai? 
ment aiîèz }e petit coup. £^x &Jéur^ 
yoifins ie fervent de la Langue anciënjgtç 
du paya , qui eft yne;dialç<5te 4 e ^ r *flf« 
dçîfti ils né fe fbuçient ppmt de la, chair 
dé .pourceau , mais la vénaîfon eit leur 
meilleijç mets . II n'y a jwnu eux fî{s 
fié bonne mère , qui n aime la ch^fîe y çfr 
cçlui qpi lie i'y plajroit pas , ..pa0er<Mt 
pour lâche. Ils ont beaucoup de foumiK 
lion pour leurs Seigneurs , auxquels ils 

Eayent. tous les cinq ans la cinquième de 
:ur vache. Ils n'ont ni bourgs , ni villes , 

leurs 



1 



Strath-Navern. i> e l'E COSSE. 1 303. 

leurs habitations ne font que des hameaux; 
& l'on ne voit dans tout le pays que # deux 
ou trois Châteaux , qui apartiennent aux 
Barons de Rae de la Maifon de Macky * 
Seigneurs de la Province. Ces Meflïcurs 
font vaflàùx des Comtçs dte SuthcrUnd. 

La Seigneurie ^EDTR^DA-CttEULIS. 

A côte Occidentale du Nord de l'£- 
'côffi , au deflus de h Provincedte RoJf r 
eft partagée en deux Seigneuries fl don* 
Puffe fe hommoEdir-da-Gheutis, &ftai** 
tre Affint 1 k première au Novd f & te 
féconde au Midi, 4 .. ' 

. La Seigneurie &Edir-da-Cheulis eft * 
ainfi apèlée de trois mots , qui lignifient 
utte terre entre deux Golf h $ -parce qu'elle 
sTétend entre le Golfe de Durenish au 
ord , & celui de Gheules-cung au Suc|. 
,11e a l'Océan à l'Oueft & au Nord , la 
Seigneurie à?Ajfmt au Midi , & la # Pro- 
vince de Strath-Navern à POrient : elle 
fait partie de la dernière , parce que les 
Barons de Rae font Seigneurs de.Pune& 
de l'autre. Ce petit pays eft tout embar- 
raffé de hautes montagnes & de forêts * 
iàns qu'il y ait que fort peu d'endroits 
cultivez j auflî îj'eft il pas beaucoup peu- 
plé. La principale richefle des habitans 

Ôcc ecc 4 vient 



1304 Les Délices Mr-Ja-Clr. 

vient de la pêche des harengs , qui eft 
fort benne dans les Golfes , de celle des 
fàumons , qui eft riche dans la rivière de 
Laxford , & de la chaflc des oifêaux Se 
des animaux à quatre piez , qui n eft pas 
moins avantageufe dans les monts Se dans 
les Bois. Il y a un endroit près d'uix 
Lac , nomme Stackj t où. les cerfs ont: 
la queue fourchue. Le pays fe termine 
au Nord par une feulé pointe de terre , 
ouc les Anciens ont connue (bus le nom 
de Ttrvedrum Promontormm 9 & qu'un 
cPentr'eux a mal-à-propos apèlé Orca* % 
aujourd'hui on le nomme le Cap Faro. On- 
y pouffe fouvent des troupes de cerfs , 
qui enfermez par la mer de toutes parts , 
deviennent aifément la proye des chaf- 
leurs. Tous les endroits , où les hommes 
& les animaux peuvent aifément pénétrer, 
font remplis de haras de chevaux , de 
troupeaux de bœufs ÔC- de vaches , de- 
brebis & de chèvres. 

Lu Seigneurie dPASSINT. 

LA Seigneurie &A$nt eft au Midi de 
la précédente , & feit auffi face à l'Oc- 
cident du côté de POueft. Ses autres 
bornes font , au Midi le Golfe de Brem v 

en 



Affint. de l'Ecosse. I 3 ? °5 r 

en Latin Sinus Brienna , qui la fépare de 
la Province de Rof, & à l'Orient la mê- 
me Province & une partie de celle de S#- 
therland s féparée de toutes deux par de 
hautes montagnes. Le terroir eft iciprë- 
cifément le même que dans la Seigneurie 
d' Edir-da-Cheulis 9 ainfi il n'cft pas néce£ 
faire de redire la même chofe. Il y a 
cette différence , que les montagnes ont 
quelque carrière de marbre , ou de pierre 

3ui reflèmble au marbre, qu'on y voit 
eux ou trois Lacs affez remarquables , 
& qu'au bord du plus grand des trois , 
ûommé 4ffiu 9 les Seigneurs du pays ont 
un àflez beau Château. 



L 



La Province de- CÀTNESS. 

* 

A Province de Catnejf, ou Caithne^ 
' ( en Latin Catanefia , & Catejnejia ) eft. 
la dernière de tout le Royaume dcVÈcafi 
fi & de toute l'Ile de \z Grand* Bretagne, 
au delà de laquelle il n'y a plus de con- 
tinent, mais un grand nombre d'Iles de 
différente grandeur , dont nous parlerons» 
bien tôt. J'ai fait voir ci-deflus l'origine 
de fon nom , c'eft pourquoi je n'y reviens 
drai pas maintenant. 
Ay. Nordôc à l'Eftelle eft bornée par 

Ccc ecc 5 le 



i$o6 LrEsD'KLicEs Catridfc 

le grand#Océan Germanique , au Midi p* 
lés Monts Ords , qui la féparent de 1^ 
Province de Sutherland, Ôç à l'Oueft par 
les montagnes! de Drùm-na-Hallowsdàillï 
qui la féparent de la Province de Stratfc 
Âîavern. 

Le pays eft paflablemënt fertile & pro- 
duit de tout , du blé , des fruits , & des T 
herbages , niais comme le téîrotf eft ar- 



gec ce déMt , de »' vient! que Tés bfâ? 
n»y meûriffentque taifd 1 , SHteYitife ri'a£ 
cjuïérent pas ce dêgè dé feoà'gbût tt'âff 
douceur, qu'on trouvé à cette âeSiiihêr- 
land & de Rof: en récompenfe > la pê- 
che & la chaffe font toutes deux fort ri- 
ches*. On y manque de bois , c eft pour^ 
quoi les habitans échangent lèùïs délitées 
contre le bois de Strath-Navern , oirbiei 
on leur en porte de Nbrwegue. Mais i\i 
ne manquant pas* pour cela de matière & 
faire du feu. Le pays eft rempli de bru- 
yères , où l'on trouve abondamment de-" 
cjuoi fe pourvoir de tourbes. Les mon- 
tagnes de cette Province font exceflîve- 
ment hautes , & il y en a deux entr'au- 
très , qu'on voit des côtes de la Province 
de Bucban. Elles donnent la fource à di- 
vers 



Dancansbay. i>E L'E COSSE. 1207 

- . * • \i ï 

verfès petites rivières , qui arrofent le' 
pays , & à une viptaine de petits Lac$ A 
dont il eft entrecoupe. La terre fë ter- 
miné ail Nord par une Presqu'île aflez! 
large ,. gui . s'avance jusqu'au cinquante', 
neuvième, degré de latitude , Se Çiit \ui 
promontoire à l'extrémité de toute l'Jle, 
nommé Duncans-bay-bead , .ou Dtingisbaj- 
head. Les Anciens l'ont apèlé Vemyium 
Promontorïum , mais ils auroient du J'ape- 
lçr Or cas plutôt que l'autre, parce qufiï 
e;^ vis-à-vis dès ]les Qrcd4ès t(v Cçft y&f 
ce .Cap aû^eit up petit viltagêv iw^&l& 
Duncansbay , lé plus avancé au Nprd. qu'il 
y ait dans tout le Royaume. A cote dç^ 
cç village à l'Occident eft May , Châteaii 
des Comtes de Caitbnef, fîttié de même' 
lîirles côtes les plus avancées au Nord. , 
.La Proyincç. de Cait^nejf n'eft psft fî. 
inculte ni fi trifte , qu'oiî fe le pourroit 
imaginer , dans une telle élévation, vers le 
Pôle. Au contraire elle a l'honneur* dé 
voir cingou fix Cliâteau^ remarquables, 
&, deux bourgs j chofe qui ne ferençon-r 
tre pas dans les deux Provinces voifines. 
Ttiurfo èft le principal bourg du pays % 
bâti fur les côtes Septentrionales , au fond 
d'un petit Golfe, avec un bon port, le 
£ul qu'il y ait dans tout ce parage , au 

moins 



1308 Les Délices Tharfo. 

moins de quelque importance. De Thtir- 
Jo 9 tirant à l'Occident le long du rivage , 
on rencontre le Château de Dounra y mais 
apïès lavoir pafle , fï l'on rafe toutes les 
côte£ Occidentales , on ne voit aucun 
bourg jusqu'à Dmftafag 9 dans la Pro- 
vince de Lomé. Ce n'eft pas cependant 
faute de lieux où l'on en put bâtir , car 
& dans ces côtes , & dans celles qui font 
à l'Orient , il fè trouve' divers endroits ,, 
où il y a de très- bonnes, rades , des cam- 
pagnes fertiles , où par conséquent on 
pourroit bâtir de belles villes , ÔC établir 
un # boa Havre , & un bon bureau de 
commerce ; mais le pays eft fîreculé au 
Nord que les Etrangers , quelque bien, 
qu'on leur en dife , n'en ont pas allez 
bonne opinion pour y aller planter lepi- 
quqf , & pour ce qui eft des habitans ils 
ne s'en fbucient guères . Toute reur am- 
bition fè borne à couler doucement la 
vie, fans fè mettre en peine de l'avenir r 
de fè divertir & de pafler lie tems , com- 
me le cœur leur en dit. Cependant ils. 
paroit que leurs Ancêtres n'étoient pas 
tout-à-tait de cette humeur , car on a 
trouvé par-ci par-là, dan% le Nord defrE- 
coffe , Quelques veftiges de villes ruinées , 
d'où l'on pouvoir juger qu'elles avoient 

été 



wkk. D E y e c o s^E. 1 509 

été quelque chofe : comme par exemple 
celle qui étoit dans la Province # de Stratk- 
Navern entre l'embouchure du Navern 
& celle du Torrisdaill. ^ « 

Mais pour revenir aux* autres habita- 
tions de cette Province , les Comtes ont 
un beau Château, fitué fur un petit Pro- 
montoire , à l'Orient de celui de Dmgis- 
bay+hcad. Ils Pont apèlé Sain Clair ou 
Sincleer , du nom de leur Maifon , au lieu 
qu'auparavant il s'apèjoit Gernigho , ou 
Kemigho. On prétend que ce nom eft 
refté des Cornabiens , anciens habitans du 
pays . Le C hâteau de Sain Clair couvre 
une petite Baye , au fond de laquelle les 
Comtes ont un autre Château nommé 
Akergil , & fur l'autre bofd encore un 
troifiéme Château apèlé Keece , dans une 
fituation auflî agréable , qu'on eh peut a- 
voir en ce pays-là. 

Wick eft le fécond bourg de la Provin- 
ce ; & le plus célèbre dans les pays d'a- 
lentour , à caufe du trafic qui s'y fait. 
11 eft ' à Pembouchure d'une rivière fur 
' les côtes Orientales , à deux ou trbis mil- 
les audçflbus de Sain Clair ; fon port eft 
' paflablement bon , & la bonté 3u port, 
' jointe aux autres avantages de là fituation, 
y attire un afiez grand commerce. On 

voit 



iUo Les Délices Dunbctb. 

voit' fur la niê&e cote pknhcth & Berry- 

dale , - 'devV Châteaux , qui apartierineijt 

"aux Comtes de la province. Ce Pays 

v de Caittmetf étoit autrefois fous la dépen- 

• dance des Comtes des Orcades , mais une 

'Héritière de cette Maifonle porta en dot 

j â un Gentilhomme à^Ecojfc. , Maitre 

d'Hôtel du Roi , nommé Guillaume de 

''Suint. Clair , & fes décendans Pont pot 

fédé après lui. ;_ J 

• - * • * 

LES- ILES 

Ô R C A D E S. 

Nous voici préfentement hors du Con- 
tinent de PEcbflè ; il faut voir les 
Iles quifontf à Pentbur , & dans le voi- 
finage , pour ne rien oublier de tout ce 
qui regarde la Monarchie. Si de la Pro- 
jsrincô de Strath-Navern on navige droit 
au Nord , on ne rencontre aucune terre 
jusques proche du Pôle , mais partant de 
la Province de Caitbnejf, & tirant au 
Nord , après avoir pafle un petit détroit , 
on rencontre un grand nombre d'Iles, 
'fort près lès unes des autres, qu'on con- 
çoit fous le nom général d'Iles Orcadçt, 
'lituées entre le /8. degré, 35. minutes-, 
r Cclc 



,Orcadcs. DE l'E COSSE. Ijlf. 

,& le 59. i^ minutes de latitude, & al- 
lant encore plus avant au Nord , on trou- 
ve un petit nombre de nouvelles Iles , 
qu'on apèle en général les lies de Scheu 
/and. Nous allons les parcourir toutes par 
ordre, en avançant du Sud au Nord. 

Il y a quelque aparehce que les Anciens 
n'ont pas connu les Iles de Schetland, pùfe 
qu'ils n'ont pas eu même une connoiflàn- 
ce fort exaéte des lies Orcades. Cela pa- 
roit parce qu'ils ont été partagés fur le 
nombre, de ces Iles , lès' uns en mettait 
quarante , les autres trente-trois , &^Tau- 
trcs trente. Je trouve encore dé la con- 
tradiction en ce que les uns difènt qu'un . 
Roi de ces Iles fut emmené prifbnnier 
a Rome , fous l'Empire de Claude , & 
qu'un Auteur du 1 1 . Siècle a écrit qu'el- 
les étoient entièrement inhabitées ; car fî 
elles étoient a$ez peuplées pour avoir un 
Roi du tems de l'Empereur Claude , il 
n'y a guères d-aparence que quatre- vints 
ou cent ans après , elles euffent été abfo- 
lument défèrtes. Je ne* vois pas pour- 
quoi leurs habitans les auraient abandon- 
nées. 

Mais {ans nous embarrfflêr de ce que 
les Anciens ont fu ou n'ont pas (à ^ je 
dirai?que dans ces derniers Siècles ces I- 

' les 



l^lfc Les DELICES Orcàdes. 

les ayant été mieux connues , on s'eft 
convaincu qu'il n'y en a que vint-huit 
en tout , qui foient habitées. On les com- 
prend toutes en général fous * le nom 
aOrcades, 8c en Anglois Orkney, au lieu 
ftOrken-ey , ( qui revient à la même cho- 
\fe) ma i 5 chacune a fbn nom particu- • 
lier. On les divife ordinairement en trois 
ordres : il y a les grandes lies , qui font 
habitées ; il y en a d'autres , qui font 

gop petites ; pour entretenir une fàmil- 
, mais qui pourtant produifent de l'her- 
bago , les Inful^ires les apèlent Ho/mes , 
d'un mot Saxon que nous avons expliqué 
ailleurs: Les dernières ne produifent nen 
du tout , foit parce que ce ne font que 
des rochers ftériles d*eux- mêmes , iôit 
parce que la marée lès couvre , & gâte 
tout ce que la terre pourroït produire. 
l^es Orcadiens les nomment Skerries en 
leur, Langue. Pour ce qui eft des deux 
derniers ordres d'Iles , on ne fe donne 
pas la peine de les compter , mais pour 
les premiers , 'leur nombre eft tel que je 
. " l'ai marqué. 

On les diyife* encore d'une autre ma- 
nière. Entre ces Iles il y en a une , qui 
eft la plus grande de toutes , que les ha- 
. bitans apèlent Main/and ou le Cfatinent* 

Ec 



\ 



\ 



Otcadçs. ^del' Ecosse. 151 3 

Et comme elle eft au milieu des autres 
Iles , ojq les partage en Méridionales , & 
Septentrionales , les premières au Midi 
de la Grande Ile, & les autres au Nord. 
Toutes ces Iles font féparées de la Pro- 
vince de Caithnejf par un Détroit fort 
peu large, & extrêmement dangereux : 
• il n'a que (èize milles dans fà plus gran- 
de largpur , & tout au plus viht-c^uatre 
de long. Ce qui' rend le trajet de ce Dé- 
troit h difficile n'eft pas feulement la 
violence* des vents' , mais fur- tout celle 
des marées oppofées , dont l'une vient du 
Nord-Oueft, & l'autre duSud-Eft. Ces 
deux marées fe trouvant reflèrrées dans 
ce Détroit, & dans tous ceux de ces Iles %> 
la refîftapçe , qu'elles rencontrent , re- 
double leur violence , & de nouvelles- 
marées venant du miEcù des Ilesr, elles* 
fé choquent toutes enfëmble dans ces- 
lieux-là avec un fi hôifible fracas, qu elles ; 
élèvent leurs flots fumans jusqu'aux nues,, 
& femblent vouloir convertir tout le Dé- 
troit en écume , & fi le vent vient à fbufler 
ïà-deflus , c'eft un nouveau ftircroit d'a- 
gitation 8c de tempête , qu'il n'eft pas 
ppffibîe de décrire. Si, quelque Pilote eft 
aflez mal avifé pour vouloir traveifer le 
Détroit pendant ce tems-là , les vagues 

Tom. VIL Ddd ddd le 



/ 



1 * • » 

1^4 ^ E$ Délices Orcafc, 

le repouflcront bien vite dans la mer , 
& c^eft le moins qui lui puifle arriver , 
ou bien elles porteront ion vaiffcau con- 
tre quelque rocher , ou bien enfin , 5 il 
fera envelopé dans les tourbillons horri- 
bles d'eau qui fe font à l'endroit du choc 
des deux marées, & y périra mal heureo- 
femeot : car ces tourbillons font fi vio- 
lens , qu'ils Font pirouetter un vaifleau a- 
vec une rapidité inconcevable , $c l'en- 
eloutiflent fans que rien (bit capable de 
leur refifter. On peut juger encore de 
la force de Ces marées , par ce qu'elle 
s'étend même jusqu'à de fort gros 
poiflons , & il n eft pas rare de voir des 
veaux marins morts fur le rivage v que 
la tempête avoit jettes avec tant de violen- 
ce contre les rochers , qu'ils en ont été 
Jbnfez & tuez. Les ïages Navigateurs 
qui lavent cela , r^ fe hazardcnt jamais de 
paflèr tendant ce tems-là , mais ils atten- 
dent l'heure que les flots font apaifèz, 
lorsque la marée eft bafle , ou lorsqu'elle 
eft entièrement montée , c'efkà-dîre, une 
groflè heure après le tems du reflux % & 
tout autant dans le tems de la pleîoe met. 
Qumd je fais réflexion fur la nature, de 
ce ! è.roit, & que je rapéle dans mon 
ifpru.Ia 1 ardieffè des komains , -qui èhtit- 

pi> 



Oreadcs. DE l'Ecosse. 131^ 

prirent de faire le four de la Bretagne * 
pour (avoir fi c'étoit une Ile , je ne puis 
comprendre comment ils furent aflez nçu- 
reux pour paflèr à la vue des Orcades 9 
{ans en fouirir , n'ayant aucune connoif- 
fànce de ce c^ngéreux Détroit , & dans 
un tems où la Navigation n'étoit pas , à 
beaucoup près ; , dans le point de perfi> 
£tion où on la portée dans les derniers 
Siècles, llettvraiaufliqueles Hiftoriens 
Romains n'ont pas toujours publié les per- 
tes qu'ils ont faites Au refte on apèlece 
Détroit PiÛland Fjrth , ou P entend Fjrth , 
c 3 eft-à-dire , le Détroit desPiSes. Les In- 
fulaires aflèurent par tradition que.les Pi* 
&es ay*nt été entièrement défaits par les 
Ecojfois dans une bataille décifîye , ceux 
d'entr'eux, qui demeurèrent de refte, fc 
réfugièrent au Nord de VEcoffe '., & ten- 
tèrent de pafler dans les Orcades , pour 
s y établir, mais que les Qrcadicwhsft- 
jgurent fi vertement , que la plupart fu- 
rent tuez , & ceux qui en rechapèrent r 
repaflànt le Détroit, furent furpris de la 
tempête & y périrent tous , qu*à cefujet 
cm lui tlonna le nom de PiUUnd Fjrth 9 
}&:Bétriit des Pi&es. Mais commç les 
Hiftoriens d'£^ n'en difent rien, ileffc 
difficile de faire quelque fonds fur cette 

Ddd dd % Tnr- 



i^i6 Les Délices stromaw 
Tradition. 11 cft tçras de décrire les Ile* 
Orcades» nous commencerons par 

- -Ler liés Méridionales. 

S T R O M A. 

Les Des , qu'on voit au Midi de celle* 
de Maïnland , font au nombre de dou- 
2e. A deux milles de la pointe de Càtnejf 
on renconfre Pile de Strgma , qui eft aflès 
fertile > mais elle n'eft pas comptée en- 
tre les Orcades , parce qu'elkrefr trop près 
du Continent de \*Ecofe. On raporte 
qu'autrefois il y eut un différent au fujet 
de cette Ile entre le Comte des Orcades 
& celui de Catnejf: que le différent fût 
terminé en faveur du dernier , parce que 
le terroir de cette Ile de Stroma étoit de 
I%nature de celui de Catnetf, propre à pro*- 
duire & à nourrir des animaux veni- 
meux , au lieu que les Orcades n'en fbu- 
frftitaucun. 

S O U N A. 

LA première donc des Orcades eft Pl- 
ie de Sonna , placée au milieu du Dé- 
troit , à dix milles de la pointe de Vhéngisbj- 

hcad. 



Sotma. de l'Ecosse. ' ^ 15.17 

hèad. Son terroir produit de l'orge , de 
l'avoine , du pâturage , & l'on y trouva 
quelques carrières de Fort bonne ardoife ; 
mais elle eft petite , &:ne peut entrete- 
nir qu^une famille ou deux. On y prend 
divers poiflbns , dont les inteftins^ & fur- 
tout le foye,fervent à faire une huile,qu'oa 
brûle la nuit à la lampe : b même chofe 
fe pratique dans tou telles Oroades. C'efl: 
à l'Orient de cette Ile , que la marée tour- 
noyé d'une fi grande force , qu'elle fait 
périr tous les vaiflêaux qui en tant enve- 
topez. Les habitans de Catnejf&c des Or- 
cadcs ont de coutume, lorsqu'ils paflent 
par-là , de jetter un tonneau vuide , ou 
quelques bottes de paille , à l'entrée du* 
tourbillon 3 par ce moyen la fureur de$ 
vagues s'appaifè, la mer devient calme, 
& l'on pçut paflèr en feurettë : cependant 
les choies , qu'on a.jettées, font portées 
-un mille par deflbus l'eau , & ne repa- 
ïoiflènt que bien loin de là fur le Détrok. 

SOUTH-RANALS. 

A 'trois milles àc Soana l'on rencontre 
Suda % o\i Southa y qui: ne mérite pas 
le nom d'île , parce qu'elle rfefb pas haûi- 
tcc r & ne pfoduit que du pâturage: mais 

,Ddd cteLd 3 àqjua^ 



ï^iS , Les Délices South-R^nak: 

à quatre milles de là , tirant au Nord- 
Eft , on arrive à l'Ile dç, Ranals Méridio- 
ttale , ( Sêuth-RatfAls ) diftinguée d'une au- 
tre Septentrionale-, qui porte le même 
nom. Elle a fix milles de long& cinq 
de large. Le terroir y produit de l'or- 
ge , de l'avoine , des pois , des fèves é 
du foin & du pâturage : les brebis pai£- 
font à la campagne fans gardes , & lors 
qu'on veut les tondre ou les manger , 
on les chafle avec des chiens , tout 
comme on charte ailleurs les bêtes fau- 
vages , Se la même choie fe pratique 
tians les aiitres Iles» On a dans celle-ci 
deux très-bons ports , l'un nommé Wyd*. 
*tva 9 & l'autre S J Marguerite, fcùlesvaif- 
jfeaux peuvent ancrer en toute feureté > 
au milieu des tempêtes du Détroit. Elle 
aauffideuxILglifesParoiffiales, l'une au 
JNord , & l'autre au Midi, où ceux de 
l'Ile de Smna vont affifter au fervice di- 
vin , lorsque le teras le leur permet. L*lle 
apartient à un Gentilhomme y nommé 
Halcro , dont les ancêtres font venus de 
NçrwegH*. Les habitans font gens de 
' cœur, hardis , quelquefois même jusqu'à 
- la témérité , ofant fe mettre en mer po&r 
pêcher au milieu de la tempête , doAt 
iouvent mal leur ei> prend. La pêche > 

: lCL 



Soath-Ratiab. i> e l'E C S S §. ï 3 l£ 

ie lait de leufs Vaches , la' clkjjjL, &J& 
laine de leurs brçbis, leur paincrorgeôc 
,d'avoihe font toutes leurs richefles. Ils 
entretiennent upe grande' corfefpondâricé 
avec lès hàbitariscte: Catnef^ éc iïs'&veift 
'fi bien ' prendre leur tems , ^ que quoi qu'il 
"y ait douze milles de Piinc à Tautre , ils 
'font ce trajet en deux heures de tems à 
la faveur de la marée. Lorsqu'ils tondent 
leurs brebis , iïs ! he fe fervent pas de ci- 
féaux, mais ils ârraéhent la ïaii&àvec ht 
inain. 

B U R R A- 

Burra eft une petite Ile, au Nord de 
SoHth-Ranats , qui ^ns la pètiûefle eft 
confidérable autant qu'aucune autre des 
Orcades. Elle n'a que trois milles de lorrg, 
'& un de large i elle produit aiiffi de l'or- 
œ, del'avojne, dés pois, des fèves,' & 
le bons pâturages , où Ion nourrit dès 
bêtes à corne , dès brebis , 8c des che- 
vaux. Il y a des carriéresefe belle pierre 
à bâtir, & une campagne *d'où l'on tire 
de fort bonnes tournes. • On y voit une 
l^elle MaiÇon, conffcrçiite dans qpe fitua- 
xxon commode % % & toute de pierre ie taîl- 
ïe , acom^àgnée de toutes' leâ-ctofc$ qhi 

font 



îyto Les D'BLic-b» Barra - 

font néceffaïrcs pour l'entretien d'une fa- 
ille & la commodité d'un logement. 
Elle a été bâtie par Guillaume Smart Seig- 
neur de -May , Gentilhomme d'un grand 
mérite. A cqfé de la Maifon il y a une 
Chapèle.,. qui eft: deffervie par le Mini- 
ftre de South -Ranals. On y voit au mi- 
lieu, de la nef, un bateau d'un Groenlan- 
dien, d'une ftruâure fi ngulicre, fufpen- 
du à une poutre. Derrière la Maifon il 
fe trowfc une garenne , remplie de lapins, 
que l'on chaflfe avec des furets & des chiens 
dreffer à cet ufàge. 

F L O T T 'A. 

lo^tta eft une autre Ile , à l'Occident 
_ de South- R an aïs , longue de cinq mil- 
les , & large de trois milles & demi. Elle 
n'èft pas beaucoup fertile ni fort peuplée 
par conséquent. Oh y voit .néanmoins 
une petite Eglife. , 8c, uhe Maifon Seig- 
neuriale. On y pêche quantité d'étouj> 
geons de. trois diverfes fortes- 



F 






F A R A. 

Jf eft à mille pas à l'Occident de 
Ranals s, elle a deîux milles de 

long* 



Waes. ps L'ECOSSÏ. I^ll 

long 9 & à peine un mille de large. Le 
terroir y éft le même que dans Pile de 
Flotta. 

H O Y & WAES. 

A trois milles de Fara, àPOccident, 
,Z"Von rencontre une autre lie , diviféc 
en deux parties par . un petit Ifthme , 
qui eft le plus fouvent couvert d'eau , • 
tellement que la plupart en font deuxl- 
les , celle qui eft à l'Orient s'apèle Waes^ 
en Latin Walis , & Pautre Hy, ou Hoïa. 
Waes a quatre milles & demi de long # 
& trois milles dans fa plus grande lar- 
geur. Elle produit tous les mêmes fruits 
" que les autres Iles , nourrit les mêmes a- 
nimaux , fur-tout de petits chevaux , & 
eft abondante en oifeaux de mer Se de 
bruyère. U s^y trouve un bon port \ 
deux Maifons affez belles , & une Eglx- 
fe Paroifliale , où les habitàns de Pile de 
Fara vont écouter le fervice divin. L'Ifth- 
me , qui fepare Waes de Hoy , eft ordinai- 
rement couvert d'eau f excepté dans le 
tems des Equinoxes. C'eft dans cette 
faifon que les marées font les plus gran- 
des , & comme le flot monte fort haut f 
aufS le reflux décend fort bas , & laifle 

Tom. VÏI. Eee eec cftt 



cet Tfthme entièrement découvert , 'telle- 
ment qifôn peut jpâfler à pie fec cPune 
Ile à l'autre. Ainli 

Hoj fait une «memc-Ile^vec Wées , & 
le terroir y eft le même. Sa longueur eft 
de huit .milles ? & fà largeur de cinq. 
Elle a les plus hautes montagnes & 'les 
plus profondes vallées , qui fe voyent dans 
toutes tes Qrcadts; les montagnes font fi 
Élevées, quelles; peuvent fervir de phare 
aux'Navi^tears, qui les découvrent de 
«fortloin. Toutes 'les années au iblftice 
d*Eté , (fans letems que les jours font les 
«plus lotigs fur notre H emispnere , on s ? a£ 
ïemble par troupes Tur le fbftunet HeMa 
|>lus tiatite -de ces montagnes., & après. 
Ijuc le Soleil é'ëft couché ^ on voit bien- 
tôt reparaître fondifque à dix heures .& 
4emie de ;nuit jusqu'à minuit & demi; on 
f le voit fort dbfcurément , & comme.en- 
Vfclôpc d'un nuage. Il s'y trouve deux 
^allées fi profondes , que ceux qui s*y 
' rencontrent , Mi'y voyent qu'une , petite 
partie duOiél-, tout le xefte eft couvert 
; par les montagnes. 'Quelques-unes de ces 
"montagnesTont toutes ftérites,; quelques 
" autres font couvertes d'herbe ou Éunpçu 
de moufle , & font. peuplées* de brebis Sx 
iàuvages , qu'il n'eu presque pas potfiBIe 

d'en 



*faf • d e. * tffi a<xss e. : i 3*3 

.don prendre une , oit avec dcs^hten*, 
jni Autrement. Il l'y trouve auÛïde*iie- 
: wes couverts <Pun poil blanc coirtme la 
.neige. Au pie de l'une des- trois -plus 
fautes montagnes de l'iHe , il fort upe 
fontaine , dontl eaoeft d?une .clqrtè ,d*u- 
«ne douceur ôc Aune kgéreté-msPveiUeu- 
jfe. L.*ile de May eft parfanée 4e divers 
-petits Lacs, dont les deux plus grands 
«font fort poifibnneux, & fuMOUMboa- 
daps en «truites. Au Nord-Outfft de4'î- 
ile s?élcve un Promontoire fort 'haut & 
ifort efearpé , ou L'on voit nicher une dpê- 
<ce d'oiftau , noinmé L*}*r % (£***) -qui 
-*ft un pep. plus gearid qu^un pluvier 9 
: mais plus petit qu'un canard. On rfa 
-cas remarqué que » cette >efpêce d'oilèau 
taffè fon nid dans-aucun -autre lieu de ces 

Î>ays-là. Les Qrcadicns en ^ont un de • 
wrs' meilleurs «mets, car il eft -extrême- 
rpent gras. ïlp le ratifient tout entier , 
fans le dépouiller , le mangent agec «n 
» peu de vinaigre '& de gingembre- ; fcle 
/trouvent e^pe lient. On ne les prend 
< «qufrvec beaucoup de danger & de 'peine , 
**$£, il faut é^re .plus tfun homme pour 
>>cette chaflè. ^Vers Je oemtnençeûient.du 
-cin ois d'Août, qûi-eft le teins «pièces èi- 
^ibauXiibntbMs , quelque jeune-homme 
• " - Eeeeeez cou- 



13*4 Les Délices Hojr. 

courageux & fait attacher par derfous les 
bras à une* corde 4e deux, cens toiles de 
long , -entrecoupée de nœuds d'cfpace en 
d'eipace , & faite d'une telle manière, 
qu'elle, fert à .l'homme de fiége & de 
marchépié. Attaché de cette façon on 
4e dévale le long du Promontoire * f & fore 
doucement , de peur <jue la corde ne fc 
coupe , fi elle frouoit rudement contre le 
rocher ; car lorsque ce malheur arrive f 
l'homme tombe & eft mis en mille piè- 
ces, avant qu'il touche à la mer. Quand 
.il eft decendu heureufement à la hauteur 
des nids, il remplit d'oeufs 5c de jeunes 
oifëaux un grand &c qu'il a préparé , & 
fe fait remonter comme il eft venu. Dans 
le voifinage de- te Promontoire la Na- 
ture a formé d'elle-même au rivage de 
la mer une Fortereflè., fi bienfituee, fi 
bien munie , qu'on la tient pour impre- 
nable i fes hàoitans l'apèlent BrabrHjrh. 
L'Eglife Paroiffiaie de nie eft-fur laco- 
te du Nord avec la Maifoh du Seigneur 
de ffakro 9t q\ii eft aflèz agréable , avec 
diverfes habitations des Infulaires, L'Ile eft 
fujette à de grands coups de vents , qui 
viennent' des hautes montagnes avec une 
fi grande violence, qtfils renverfentjus» 
qu T à dçs ffigifons % fi elles ne font pas Sien 

for* 



Bof. de l'Ecoss*. iy&ç 

fortes , & emportent les tas de graîn 8^ les 
gerbçs dans la mer. Il s'y trouve diver- 
fes efpêces d'oifèaux de proyc , en par* 
ticulier des aigles très-grandes Se très* 
fortes. 

L'Ile de Hy eft féparée de la grande 
ou du Continent des OrcÀdes par un Dé- 
troit de deux milles de large , autant Se 
plus orageux que celui de Pi&land, Lors- 
que les Navigateurs y font fur pris de lfo» 
rage & réduits à l'extrémité , quelques^ 
uns d'entr'eux pour conjurer la tempête 
yerfent un peu d'huile fur les flots , Se 
alors la mer fe calme poiir un moment t 
Se le premier vaiûead, qui fe préfente fur 
le*pa(ïàge , vogue heyreufement y mai* 
la tempête revient d'abord après avec plus 
de fureur qu'auparavant , & fak . périr 
tous les autres: bàtimens > qui fuivoient le 
premier. 

, Il v a trois, ou quatre petites Iles dans 
pè Détroit , comme Grat&fa , longue de 
deux milles y Se large de quatre à cinq 
cens pas ; Cava , Carftan Se Ryf*. La pre- 
mière 8c la dernière font les plus fertiles 9 
mais la troifîême a un port excellent. 



Eee cec 3 PO- 



r%%& Le* IVeli'oes Pomeitfc^* 

' * » 

POMÔNE é* MA1NL&N©; 

LÀ plus grande ée tomes les ïfcs O?- 
^riw , qui eft placée au milieu dtftétf** 
tes les autres , è(t tpèVèepzt lesïirfîrfaires 
Mainhtnd, c?eû-à-dke ,-lzCt>mwehfdu l§ 
Tèrre-femc y & Ids Étranger* k Soïôtrié»? 
fomofie ,^rpfés fes Àncfeas * q»il^Wo<ki^ 
Batt fous ce Bbtti4à : mais cetiônf- kmt 
abfolumçntinfffcelHgitife aux habitais* S# 
longueur eft dtanvifoiï Vflie-qtiâf flë ftittBf 
de rOrkhril l l O:d<kÀ^ te&piwgftft* 
de tofigeor eft & tte&f Mfefe d«* Nfcitf âtf 
Sud. Ette eft fmteïttmt & fta^éi» 

ks autres r & àfifes pti^l^«ou^1S*ffetîé 
tffcmne de Pacifies. tes cét^s fënf 5*^ 
(féés;cfr plafieufs IkxùC de Ptoflîôcïftiifta. 
4fe*és tofctt'efcaffŒ* y & tfôtttta»?* 
en divers endroits des mines depft*SÏ> 8| 
é>éfeitr y atrffi boa qifcfflP «*f *<Sy« 4ns 
û6ut te Hoyaumede to (ftànd? gfàaggti 
S . ^efn . WHt atfffi" dteUÉfe» &WS <|ûéf* 
«jaes au tses fle& efltrtf k& Omdeà. tfâ!t 

àxAs <&H& Ile de M*mmà % éjétë fë 

trowo: h; fealc yôïe ^€Ptt }f afc étfft 
toutes les Orcades. Les Danois , qui ont 
été long tems Maîtres de ces Iles + 
Kd6i: apèlfe Çf*crtiàta , d'où par cor- 

rup^ 



J 



Kircljwa.. g 3 tfÉ. c <*S S 3* *JX| 

ruption l'on a fait KirçkryM 9% ou &V* £- 
wa ,. qui ejfl* aujourd'hui fon nom ordie 
naire. Elle n'eu: autr.eçhofç qu'une grau* 
de Rue de quatorze cens. pas. dp. long, % 
fur le rivagp de la. mer ,. bordée de paru 
et d'autre d'un, rang, de maifôns ,. hs uh 
nés plus baflçs ,. &TW autres plus hau- 
tes ,. bâties d'une pierre de taille naturelle-* 
ment quarrée % qui fefend r par éckts dansi 
là, carrière , comme Pardoife. Les. trois* 
édifices le» plus remarquables qui s'y yq-r 

œm. ,. font 1« Château , k Xempfe , 65; 

ancien Palais de FEvëquc Le CRâtscai* 
ejft: aujourd'hui a droiir-ruiiiQ ,. mais îa moi-* 
tjé + qui en refte , fait, affe& connaître: 
qu'&étoit. extrêmement fort,, ayant des* 
murailles fi épaifïb r qu^n aroj* pratiqua 
de jplie^ chambres dans feur épaiffeurW 
L'ancien PWàis de PEvêque nf çrcpas k>ir* 
du Château. H. fut bâti par Réert Rhed^ 
EVêqpe des Orcades % d\i tema de Mari? 
Reihp d'EnJpi ? mais depuis la Réforma- 
tion l'on y a mis un Minière au lieu de. 
l'Evêqjue. ' Le Comte des Orcades 9 de: 
la Maifôn Royale dcsStuarts , avoit com- 
mencé une Maifon magnifique tput près. 
de là y mais la mort Pavant prévenu avant? 
qu'il Peut achevée » elle eft demeurée ipi- ' 
parfaite. D y avoit planté trois jardins* 

Eee eee 4 au- 



ijiS Les Délices Kîrckwa. 

autant agréables qu'ils le peuvent être 
dans ce pays-là s l'on y voit quelques ar- 
bres fruitiers , qui portent quelques fruits > 
mais qui n'ont pas allez de chaleur pour 
leur donner une entière maturité. Entre. 
le Château Royal & la Maifon Epifco- 
pale , paroit l'Eglife , qui eft un aflez, 
beau bâtiment , de pierre de taille , fore 
j>olie ; le vaifleau eft long, mais étroit i 
acompagné d'un clocher , dont le caril- 
Ion eft pafTablement beau. L'Eglife eft 
deflervie par un fèul Miniftrc & par ua 
Le&eur * Outre cela , l'on a dans la vil- 
le une Ecole Latine , Se plufieurs autres, 
petites pour inftruîré la Jeimeflè dans, 
leur Langue maternelle. Le port eft au 
Nord de la ville ; il eft également bon 
& fpacieux, 8c les vaiflèaux y font par- 
faitement à l'abri , dans le tems des plui 
grands orages. Dans la partie dû Sud- 
ôueft , l'Ile eft entrecoupée par un Lac 
Ôu plutôt un Golfe de quatre milles de 
long , nommé Wainh , dont l'entrée eft 
fi cjtroite , qu'on la paflè fur un pont de 
bois. Ce Golfe eft abondant enpoiflbns^ 
particuliéremenjt en bonnes truites , de la 
groflèur d'un petit faumon. On fàle 

Quantité de ces poiflofts, ou fyien on les 
urcit à la fumée , & on les met en ré- 
fer*- 



r— 



Dcerueff |> E L'ECOSSE. 13x9 

ferve dans des tonneaux pour fervir de 
-viande pendant l'hiver. Sur la côte Oc- 
cidentale on voit une belle Maitbn , 
nommée Brcc-ncjf, bâtie par Grum ^der- 
nier Evcque des Oreades , & tout près 
de là , dans le voifînage de la Presqu'île 
de Eyrfa , un beau Palais quarré , avec 
une cour au milieu , qui eft ornée d'u- 
ne fontaine, & de deux loifgs portiques 
âffez bien peints» La partie Occidenta- 
le de Pile eft k plus montueufe, & celle: 
où 1 on voit le plus de petits Lacs. La 
partie la plus Orientais eft une Presqu'île» 
nommée Deernejf, qui n'eft attachée au 
refte de Wle que par un IftHme fort é* 
troit. Cette Presqulîeeft fertile & agréa- 
ble f autant qu'il eft*poffi&!e de rêtre 
dans ce pays-là ; auflî efkeHe fbrtpeu- 

Îlée , & ornée d'une ou de deux belles 
ffaifbns ds Gentilshommes. La Près* 
qu'Ile fe termine au Nori par un Pro- 
montoire extrêmement haut , mais les 
marées , qtoi viennent du Notd-Oueft y 
donnent fur fa pointe avec tant de violen- 
ce , que les flots s'élèvent encore pfcis haut 
qu'elle , & paffent par deflus , particu- 
lièrement fi la violence dé la marée eft re- 
doublée par quelque vent. Bien enprend 
aux Navigateurs qu'ils trouvent tout près 

Eee eee 5 de 



■V 



1330 LES~I>BLK;es Itemaan 

de là une retraite, affeuréadwts un Golfe y 
qui- eft couvert par le Promontoire. II 
paroit qtie cette- lie a. été autrefois couver- 
te de bois y car. an y découvre de teins 
en t&ns des- trônes d'arbres , api ont été 
enterrez dqpuis piufcurs Siècles. Auh 
jonrd'hui il ne; fe trouve aucun, arbre 
dans toutes les Orcadcs ,, fLPon.ea excep- 
te Quelques arbriflbu^ dags l'Ile de lïîrçr , 
Se les arbres, des jardins* du Comte dos 
Qrcadn a Jfôtf^*- ^ Y a dans; l?Occif 
dent de tfllede ÀtaMand (aui&bieniqpft 
dans Plie de i/iy ) des. Aigles fi. foctes.^ 
«jji'ilyeaeuruoe, il y ^vini>dnijà' tcea- 
te ans- , qpi enleva un petit enfaot* tout 
emmaillotât , Se le porta à quatre mille* 
de là dans Plie de Hoj. Heureitfement 
oaentendit Peafantpleureiî v quat^hoiHh 
mes partirent, inceilamment fur an pecû» 
bateau pour l'aller cherche* 9 & le ttou^ 

vérent fais & fcuf dansle tùddç l?Aîgjc« ' 

/ . . . . 

X*f Zfe* Seft$&*im*U*+ 

Lxs autres Iles Qrc&Us {ont au NokI 
de la Grandie , c'eft pourquoi on les 
apèle Septenùfloftak*. On en compte 
quinze , £>amff 9 Grées , fl^*r Si fg/'jfc 
font, quatre petites Des , vttr-a-vi&du mi- 
lieu 



lk& à& celte d& Maààmd', $c JifuUow , 

une cinquième , vis -à ^ vis de la^pame Oc- 
cidentale. Damfa eft fertile , & ne fou- 
fre aucun anirifel vénéûeutf. . 2Σ///2i eft 
auffi fertile ; (on Eglife Paroiffiak eft jo- 
lie, & Ce Jébre parce qu'an» dittqùe'S. 
Magnas ,\t premier Evolue der col k 

l& r y eft -e&fevdà.. 

< . » • ■ 

R O. .tt & 

tongae * hoît nnlltk , to kÉ£^ <» 
fe. Bile eft œu^tte. (te «ofttagiîesiCT^ 
tpémocoem h«reô • «, ma§plk& dekpitts; 
d'oifeaux de bruyère & de met, 8e À*u+ 
ne fi grande quantité de tourbes , que les 
habitans go> ont «ftz deqfùoi fournir à 
leurs voifins de Wjer & à'Eglifa , qui «en 
mwfcjta&ifc lue long dtr rivage le terroir 
dt fertile en orge & en avoiac ^ &k pè- 
che y eft rîdfie , £ duifc d» pe© dfc lat* 
gfr* dwDétrok. 

SHAP1N8. 

« 

ÇtoAPn* s ou ft^ptoi , eft vis*à-vis de la 
^partie Oriental* de MmiLutd , loflgae 
de fis nulles ôc larga de tfois. Son ter* 

roir 



155* Les Délices Wcffira. 
roir eft fertile comme les autres , & ion 
port eft fort bon* 

W E S T R A. 

A huit milles à l'Occident de Shapinf ,. 
. eft Pile de Weftra , ouWaftr* 9 celle 
de toute» les Orcades ,. qui eft- la plus à- 
vancée à l'Oueft , ce qui lui a fait donner 
le nom qu'elle porte. Elle a cinq ou fix 
milles de long , & trois ou quatre milles 
danâ fa plus grande largeur. Son terroir 
eft autant fertile que celui des autres, la. 
pêche y eft riche , il s'y trouve un boa 
port , & un. boa Château , nommé 
IfautUnd: 

F A R A Septentrionale. 

«. 

A moitié chemin de Shtpins à Weftr*l 
l'on rencontre une Ile nommée F*- 
xa , ce qui fignifie belle. : On lui donne 
l'épithete de Septentrionale, pour la di- 
ftinguer d'une autre Far a, que nous avons 
vue. Elle eft étroite & n'a que trois mil- 
les de long : fpn terroir eft paflablement 
fertile. Elle eft fépârée de l'Ile de Heth 
igg un petit.Détroit , qui n'a qu un mil- 
le de laigd , où la marée tient un cours 

tout 



i 



HttL de L'ECOSSE! IJ55 

tout fingulier , montant du Sud-Ouçft au 
Nord-bft pendant trois heures feulement» 
& décendant pendant neuf heures entiè- 
res au Sud-Oueft. 

H E T H. 

L'Ile de Heth , ou Ed , (en Latin e>C 
tba ou Eda ) a dix milles de long , & 
cinq de large. Son tfrroir n'eftpas fort 
fertile j ce n'eu presque par-tout que mon- 
tagnes & bruyères, peuplées de quantité 
d'oifeaux de bruyère , & d'oifeaux de • 
proye. De là vient qu'elle ri'eft pas beau- 
coup peuplée *, on y voit néanmoins un 
fort bon port , & deux maifons allez bel- 
les, l'une fur la côte Orientale , & l'au- 
tre à l'Occident , bâtie par un Comte de 
Carrik.9 vis-à-vis d'une petite Ile , nom- 
mée The Cklf of Ed. La dernière de ces 
maifons eft acompagnée de douze faune- 
yies, foit dans cette Ile , Toit dans l'autre 
petite , où l'on cuit de bon fel. 

S T R O N S. 

A quatre milles de Heth 9 avançant au 
Nord , on rencontre Bile de Strons 9 
fort connue des pêcheurs* EcojfgtiZx, H§1- 



'884 Les Dxlicés Sc*m**. 
Uvàtjs , «qui sty rafraicbiflênt ordinaire- 
jnent ., jucaiib de <la, commodité de 4ba. 
bon part 9 ioEsqrfils Awmt pêcher vers les 
Iles de Schetland. Elle a fix milles de 
long , & trois de large. Son terroir eft 
très-fertile , ,& par conféquent fort peu- 
plé. Elle fe termine au Sud par une pe- 
titesBrciqirillc , nompiée Raujm ; qui ne 
pTQduît>pf€sqileauta3&ohofeK]ue de ktaa- 
tiéte à Étire des jSqpubes , & :cft à cet é- 
gard.k m^axm'dc toute lHlc. Les Iles 
oe:&*#«u:& de i#Mn?oat qu'un feulai- 
mftre enfcmble. 

S A jN ©. 

3T ?IiaE v de ^«^ eft à l'Occident <fe «ecl- 
JLde de Strons s e'ôftla plus grande des 
OnW^raprè&celle de MainUnd, -étendue 
du Nord au Sud de la longueur de douae 
milles. Sa largeur eft fort inégale , «utis 
à l'endroit , ou elle /eft le >plus large , elle a 
près de huit milles. Le terroir y -eft &• 
blonneux , ce qui lui a fait donner le nom 
qu elle porte i cependant il eft «fort ferti- 
le , Se l'Ile eft aflèz peuplée pour faire 
jfe^Paratfles, & pour entretenir d^ix 
JMnriftr es. Le. terrain eft fort élevé au 
Sud^jiiaisfortitts.aujNopd, eequifek 

que 



• « 



SanB. DE L*E COASSE. **33? 

que les vaifleaux ,, qui xàfent cette côte 
de nuit , y échouent quelquefois , ae cro- 
yantpas être fî proche de Mie.* Qpwd 
ce malheur arrive , les habitàgs ri*enibnt 
pas fâchez , parce qu'ils y gagnent du 
Dois , pour foire du feu , thofe dont ou 
manque dans toutes les arcades. Le ter- 
roir n'y vaut rien pour faire des tourbes , 
*& ceux, qui ont le moyen &en acheter , 
en font venir de Pile de Wtth. Les au- 
très brûlent de la fiente.de bœuf , ou de 
•J?herbe de mer, Pune 8c l'autre féchée au 
Soleil. Au refte on y nourrit quantité de 
troupeaux , il y a des garennes remplies * 
*de lapins , $c la mer y eft fort ponton^ 
-neùfe. 

NOkTH-RANALS. 

*T A dernière des Orcades , dont je par- 
**îerai , ( car je ne fais mention que des 
-plus grandes ) eft celle qu*on nomme 
North-Ranals 3 c'eft-à-dire, RanalslaScp- 
*untrionale 9 pour la diftinguer d'une au- 
^tteduitïême nom, que nous avons vue 
^parmi les.ll.es Méridionales. .'Celle-ci eft 
à trois milles à l'Occident de Sand , lon- 
gue d'un peu plus de trois milles , & lar- 
•ge dîenviron un mille* "Le- terroir y é(fc 

tout 



u 



1556 Les Délices North-Ranals. 
tout le même que dans l'Ile de Sand , c eft 




Pour dire quelaue chofe de toutes ces 
Iles en général , 8c de leurs habitans : 
Pair y eft froid & fec , & par là même 
fort fàin ; en Eté cependant il eft fort 
tempéré : dû moins les habitans le trou- 
vent ainfi ; peut-être qu'un Etranger ne 
s'en acommoderoit pas fi bien. Mais il 
eft aflez concevable , que les jours y étant 
Ç\ longs , la chaleur peut s'y faire fen- 
rix dans cette fàifbn-là jusqu'à un degré 
aflez confidérable. La terre y eft gêné-, 
ralement maigre , & le fond eft par-tout 
de rocher, de là vient qu'en labourant, 
ils ne pouflènt pas le foc de la charrue 
bien avant dans la terre. Pour engraiflcr 
leurs chams ils employent le fumier de 
leurs troupeaux, & les cendres de l'her- 
be de mer , dont les plus pauvres font leur 
feu. 

Le terroir n'y peut produire aucun 
fruit d'arbre , qui parvienne à une en- 
tière maturité , & j'ai déjà remarqué qu'ils 
n'ont généralement poiflt d'àf bres , mais 
On y recueille en échange aflez dç grain, 
pour ea avoir même dequoi faire part aux 

Jitran- 



Orcader. |> E L'EcossBr i$37 

Etrangers. Les animaux, qu'ils nourrie 
lent f font des jbœufs & des vaches ,. des 
brebis , & des pourceaux. Ils ont auflï 
de petits chevaux , qui paroiflênt mépri- 
sables , mais qui à l'épreuve font forts & 
de bon ufage. La terre leur fournit 
quantité d'oifèaijx de diverfes •efpêces , 
plufîeurs petits animaux lâuvages à qua- 
tre pies, fur-tout des lapins & des brebis* 
Ils n'ont point d'animaux venimeux , à 
parler en général : le feul qu oh y yoye 
eft le crapaud. La mer leur préfente une 
infinité de poi fions, grands & petits ', des 
baleines, des veaux marins , des pour- 
ceaux marins , & d'autres femblablesl 

Il eft difficile de déterminer , d'où font" 
venus les premiers habitans des QrcÀdes:: 
on peut croire qu'ils y font paflèzdu Va- 
nemarcou de la Norwegue^ leurs mœurs* 
font aflèz reflemblantes à celles dés Nor-- 
wegiens ^ ils fe fetvent des mêmes^ mefu^ 
res qu'eux. Ajoutez à cela que leur Lan- 
gue eft un idiome Gothique , mais corronw 
u, qui a beaucoup de raporc zixDanàif 
C au Norvégien 9 & qu'ils ont été fort- 
long-tems fous le pouvoir des Rois de 
Danemark Chriftieme Roi de \ Ûanemarc 
.céda toutes ces Iles aux Rois â?EcoJfe ï*Àni 
*474* pour une certaine fomme d'argent.. 

T*m. VII. Ffffff Us, 



£ 



i33§ Lié* Drëtiïcfîrt tente* 

ÎM Wk&tis *$ Ottà&s foift dobdtewil- 
le^biehfeTtsdfectrpsS^éfF^f, forts, »* 
buttés, laborieux, iobrés^ irt partie par fet» 
ce, en partie par éducàti©»,-& tetf? tetfrieté* 
jointe à là bdntédePai* i 8t à lâbeandctti* 
ftitutibh deleuï* côrps^ les fait Vivre tong* 
tSemS, téîfctttèiit que là plâpatt «fcllîta* 
plutôt de vieilfcfle que de tmhâte. Il* 
font frittes , fincetes, g&is-, béas àffiiSj. 
iufàaîfrs , oBdtnx , & hëttétes i s'og* 

g-eliarit à prendre lès mani&è& civiles dei 
trafigprs , qtf ï!s voyënt. Ils foôt tdU» 
brofeifion dé lia Réïigfcft ftéfeftrâée, te 
lbiit gôuVerrtez par di*-fegfc Mi»*!*» , 
dont il y th a huit dans hpmàt lied* 
MdiHlâtfd j tftris dan» les Iles Méridiètaa^ 
îes , & fk'dàtts lbs Septdfttrionaks, H* 
iaarqu'ettt btodfcoàp d'amàtit- pcsurlâ Ré* 
îigion , font atteritrfs att fètviéecfivi&i Ôt 
s'entretieftfférit eh^i'eux des SfefnttrtU 
qu'ils ûât ehtdrrdus. lis foflt ciegmftife 
ïeftins Vert les fetfci de Nèét, &: {Mésqufc 
pendâitt tout Phiver ; ife fevent feire tt&è 
certaine e(j*êce de bïétfe , fi fera, Çfu'dttfc 

{jouté » qui tû toiribe date le fett , jeftfe «fe ' 
a flatûme comme Ptem de Vie. Oà 
leur envoyé àufli du vih de Jtaftte* & 
^Eppagne pat le canal du f>èft &EÀèm» 
tour** & quand As etaotft, ils s^eo4èn- 



nenc 



J 



cent au cœur jotye, Anciennemsat il$ 
gardoient ua certain, grand gobelet, te^ 
aant environ imejpinte > qu'ils difoienj 
Ieu* avoir été Iaîfle par S, M*gnas Içuç 
yrémier Evêquç i & lorsqu'on leur en vo- 
joitun oouvel Évêquç^ ils réprôuvoK 
eut. en lui donnant à boire dans ce gobé-, 
let ; fi PEvêque le vuidoittout &uq 
tarait, ce qui arrivent rarement , ils poufl 
ibknt des cris de jove , Sç regai-dpiçnt* 
cela comme un préiage de fertilité ; fî* 
non, ils tiroientdes préfages du contrai- 
re. Mais il y a près 4e ûx yints ans que 
PEvêque Lam emporta ce gobelet à 07*- 
Jcaw , tellement qu'il n'en a plus été par- 
lé. Ik ,ne fe fervenf que du ftioçliss à 
eau pour moudre leur graia, & fî en hi- 
W les moulins viennent; à être pris fej/t 
glace , ils le iervent de moulios à W$s r 
& employent leurs fejxjjpres à cet u%e** 
Lors qtfun hômtae meurt f .touj fqs t**r 
fans, nutes$c femelles, 'partagent l'hé^ 
jicagç par égale portion ; & ils fc font uw 
jjointde confeiençc de ne pas aliène* Phé* 
ritage de leurs Ancêtres. Au rdte çe*> 
Iles fppf. paflàblement bien peuplée» * $ç 
dans» une montre générale f qui en fui 
Jfeite il y a cent cinquante ans , on trouva 
.#x jpille tommes portant armes , far$> 

Fff ff£ z com^* 



1 54<> L E S M- 1 C S S ' ©rcafcr.. 

compter ceux qui étoient reftefc àlamai- 
fon , pour ne pas làiffer les terres fans- 
culture. Ces Des ont eu. long-tems des 
Comtes , dont Pôrigine étoitiort ancien* 
ne : le dernier d^entr'eu* les perdit pat 
fon mauvais ménage , &:depuisce teim-là 
les Orcades ayant été réunies à là Cou- 
roftie y le Roi faques V. donna le titre 
«de Comte des Orcades à Robert fon fils, 
naturel , & celui-ci tranfmit cette dignité: 
à fes décendans. 

LES ILES 

be SCHETLAND. 

Les Iles de Scbetlànd 9 autrement dé- 
Hetland ou Hithlmd \ font encore plus» 
avancées au No*d que les^ Orcades ^ de- 
puis le %x jusgues au delà du : 6*. degré* 
de latitude ; mais cependant elles ne font 

Î)âs tellement éloignées , qu'on ne les puif- 
è voiç de celle des Orcades qui eft la plus: 
Septentrionale. Uy a un très*grandnom- 
bre d'Iles, qu'on partage en trois ordres, 
comme les Orcades. Les unes fontfaflez 
grandes 8c aflèz fertiles pour être pet*- 
plées , on en compte vint-fix «;. les fe- 

con* 



Stfcctlan^ DE l/E COS SE. : f$4t 

condétf ne çroctiiHcnt que quelque herba- 
k , & font an nombre- de garante , & * 
es trôifiêmes, au nombre de trente , ne! 
font que des rochers. 

À moitié chemin dfes Ùrcaies zux lies 
dfe Schetland, on en rencontre une, tou- 
te feute au -milieu de l'Océan ,.qui fert 
comme d'éntrepos aux Navigateurs. Oit 
Papèle Para. Elle eft à la hauteur du 
59. degré'42. minutes de latitude. Set 
côtes fbntfort élevées &fért droites, & 
elle n'efe acceffibte que* du coté de l'O- 
rient, où elle a un-bon petit havre; Tout 
t>rès de cette Ile-, paroit une rocher her- 
bu , qui s'élève en façon de Tour. Il 
eft fertile en blez ,* abondant ea pâturai 
jges ,, &' peuplé de troupeaux de brebis , 
ce quifârtau'on.Fapèle^^ Gcaigf> 9 & 
E^cher des brebis. 

La phis grande des Mes de 1 Schettknd\ 
qui eft uiv peu plus avant au Nord , n'a 
cas de nom particulier. Les habitans l'a:- 
-pèlent en* leur Langue Màiriïand^ ce qui 
-fignifie le Continent ou k Terrcrfermèi 
Eue eft encore plus grande que là. prin- 
cipale dès Oreades ; ayant foixante milles 
<ie long du< Nord au Sud , & en quel- 
ques endroits feize de large;. Ci-devant 
- clk n'était habitée qùe-te long des côtes, 

Ffffffj, àca% 







I 

L34& X L S* De L 1 G Ef Sçtefcai.. 

à câufc <ks hautes montagnes , qui b, 
couvrent , uyis depuis quatre-vints ans 
en çàÇ les habitan* ff plus induftrieux que; 
leurs pères 9 ont trouvé le moyen de s'a* 
cpmoder un pcxt plus avant dans k pavs. 
On y voit un# petite ville t a*ecunCna»- 
teau , nommée ScoU vobmt , & c eft la 
{eule qu'il y ait dans tputes^e* Jles. 
. Je me lafle de faire le dénaoïbreincBt 
de toutes ce* lies Septentrionales , c eft 
pourquoi je mécontenterai de remarquer 
en peu de mots , que In Grande lie eft 
environnée de quantité d'autre? prîtes t i 
l'Orient & à l'Occident^' & qu'ei*re le* 
premières il y en a deux qui font confia 
•dérables , Zttl ou Tell , t qai, a>di#-hpit 
milles de long,. 3c neuf de ks§e i 8c. an. 
delà de celle-ci a Vuft , qui apr|s dpdi* 
milles de long , 6c fix de large- Qjiel- 
ques Autours ont écrit qqej'tk de Zeal 
ne foufre aucun animal que ceux qui y 
font nez. 

. A l'Occkkhtide la Glande Ée , à quet 
que diftance , paroit une lie nommée Th*~ 
M'QuF*l* 9 aa'oncroidê9fe/ia7^«/^ttot 
chantée par les Anciens, ou {i ce ne l'eifc 
pas \ il &ut croire qu'elle tf eft wttœ chér- 
ie que k grande lie feSch*tknd 9 car tout 
ce que Sali» ea a dit % y quftdjfc parfaite- 
ment- Le 



i 

1 



Le terroir de «ks ^Hearcft'à-çci&près te 
firême que dans les Onwdr*. Oh y rc- 
caerlk cfe l'aide 6c de Pa vaine v n*ais4*rik 
«rat 1 3 tfy créât «pain arbre 9 * bien qtrtfc 
y ait quekpte hCù cfa* parier qu'il y en « 
en fifatfn les Siédc* pafèz, Les pâtura* 
ges ibnt fa principale «iêheflè de k terre t 
icPoû y ooorrk <fes troupeaux de bœufs, 
ou de vaches , de btebis & de chevaux. 
Lés vaches font blanches y pour la piû~ 
purt ,, tes brebis flfct fécoodes , ëc fonç 
deux oa trais petits d'une wmrér, fie 
ce* deux dpéces d^saimairx fane plat 
grands que cecwqirtm voit cn£a$>. Les 
chevaux (but petits , mois, forts 3c robvw 
ftes , propres à la charrue & a ta ielle > 
marchât» l^tnble fort doucement & fait* 
ftoguer ceux qui ks mottcenc. On y 
«oit diverfes câpéce* tfoûemx , mm il 
ne s'y trouva aucun ôifetu «te bruyère , 
Ce toreqatan en & voolu jporaer quelque* 
canotes da&s ces Iles , ils y feat morts 
itir le champ, La mer abonde en watt 
ItMtK jâe poilfons> petits & gtamis , dew 
fuis tes €tôurç*&ffl* jusqu'aux bakkies ; 
ce qui iait que ks feabîtansr s'aptiquef* 
particuUéreinent à k pèche. listent d'o* 

• te 



1344 Les Délices Scfcedanfc 
te à la Danoife ~ y mêlée de divers mots An* 
glois. Leurs mœurs, leurs manières de 
vivre , leurs mèfures , & leur façon de 
compter, font à-peu-pr es lei mêmes , que 
celles qtftm a danstfa Norwegut. Leurs 
maifons font baffes Se petites , n'ayant 
pour toute ouverture que la porte y & un 
autre trou pour recevoir le jour , & fai- 
re écouler la fumée, Lçur feu eft fait 
avec de la tourbe , qu'ils ont en affez 
grande abondance. Lgur commerce con- 
lifte* principalement à vendre aux Danois 
& Norvégiens , qui les viennent vifîter , 
des poiffons falez ou durcis au vent , 
des gants & des bas de laine , qu'ils fa vent 
affez bien faire àPéguilîe 9 des draps d'u- 
ne laifle épaiffe 9 «qu'ils nomment Woad- 
meils , de l'huile & de la graiffe de poif- 
fons ,des cuirs* & quelques autres petites 
choies de cette nature. Les Norweriens 
leur apôrtent en échange du bois à bâtir 
des maifons & des bateaux, 6c leimame- 
nent même des bateaux tout faits. Leur 
nourriture ordinaire eft un peu de pain 
d'orge ou d'avoine , avec clu beurre , du 
fromage , des poiflbns , & de la chair : 
leur qoiflbn eft du petit lait , mis dans 
.des tonneaux , & gardé long-tems dans de 
bonnes cayes fraîches t ou il f>rend un 

• de- 



SchedatuL' de L*ËC0SJ5Ï. 134J 

degré de force furpreriânt , jusqu'à dontter 
dans la tête. Les plus riches bradent de 
bonne bière ; Se généralement la manié* 
re de vivre ëft ici là même que dans les 
Orcades. De cette manière fe nourriflant 
petitement Se fobremerit , ils vivent long- 
tenté , Se fans avoir besoin ni d'Apothi- 
caires ni de Médecins. Lorsqu'ils ont 
quelque incommodités, ils fe traitent eux- 
mêmes à leur manière , Se d'ordinaire la 
bonté de Pair , une bonne dicte , la forte 
constitution de leur corps & quelque pe- 
tite recette les tirait d'aflkire. Ils vivent 
fort long- tems, & Buchanan raporte que 
de fon tems on y vit un nommé Lau- 
rent , qui fe maria à Page de cent ans ; 
& qui a l'âge de cent quarante ans mon- 
tait fur fon petit bateau , & alloit coura* 
Seulement pêcher , au milieu même de 
l tempête , Se làvoit fi bien manier ua 
fiifil , qu'il tuoit les oifeaux à là volée. 
Enfin il mourut de vieilleflè , plutôt que 
de maladie , ayant près de cent cinquan- 
te ans. Les habitans de ces Iles fontpro- 
feflion de la Religion Réformée , Se font 
* -bonnes gens , paifibles -, religieux , hait 
fànt les juremens , les querelles Se le 
iang ; ils vivent en bonne amitié les uns 
avec les autres , Se fe feftinent récipro- 
Twm. VIL Ggg ggg que- 



f ^ Les P«&icb$ StheboL 

«yement tous les mots pour entretenir , 
difent-ils , k bouge amitié. . 
. Gomme ces îles font fon avancée 
v*m le Pôle * auffi vers le Solftiçç d'Eté 
le jour y eft de.dsttx mois entim; & 
pendant ce tems-là le Ciel eftiortférain 5 
& l'air fort pur & fort agréable, l/bàs 
co échange vers k Solftice dlurar ,, ces 
pauvres gens font cnvelopez dans une 
nuit de deux mois % pendant laquelle l'air 
# fort orag$u* % SC l'Océan sfâaeot: a* 
vec un fracas fi horrible , qu'il fait trem- 
bler les ScbtiïtnAjtèns m initiât de leurs 

- r • •■■■ ' . : / •• • * • " ■ ■ : • - 

L ES- I LES 

BEI R TD E S. 

4 ****** 

Noirs avons vu les Iles, qui font au 
Nord de VEc*£i : pour achever le 
tour de tout le Royaunaç, il fautpaflèr 
aux lies, qui font vis-à-vis des côtes Oo. 
orientales du même paya. On les* apè* 
le communément HtkrUes qxi Efadts : 
les Angloii fie les Eçoffois les nomment 




ment 



Wcbrides. DB l'E COSSE.. IJ47 

ment en leur Langue Inche-G ailes > c'eft- 
à-dirc, Ses Gmhifti. Elles &nt tWites 
entre le 5-6. & le 59. degré , c'eft-à-dire , 
depuis la hauteur de la Presqu'île der C?** 
yr , jusqu'à la bauteu* du Cap de JFata 
au Nord de l'Etoft. Le nombre .de ces 
lies eft fi grand * qu*on ne peut pas le 
bien lavoir au jûfte , mais on préfume 
qu'il y en a plus de trois cens.,. 11 ne 
faut pas croire cependant qu'elles foient 
toutes habitées., mais on doit àpliquer ici 
la diftin&ion, que nous avons faite à l'ë* 
gard des UczOreadtfs Srde celles dcScheu 
Uni. Les unes font grandes: & habkées, 
d'autres ne font qu'Une petite campagne 
à Pau*? du, bétail i. Sç les tœifïeitfes ne 
font, que des rochers ftériles. De ces I- 
k» l$s plfcs gfandts & les pte^confidéra- 
Wes, iom Hsrraj-Lewis , Vifi.ç^xEufi^ 
Ski* 4 Mula h fnra , & lia. 11 s'en trou* 
tre d'autres; - t qui ne font pas fi grandes 
de la moitié , mais qui méritent néan- 
moins quelque attention, comme Hirth, 
£*rr* t RHm y £££,*Cpl, Tyrryf, Cobn- 
f* i & un petit nombre d'autres i nous 
allons le* parcourir felon l'ordre de leur 
iï&Mitioa % commençant au Nord f & fi- 
JHfladt au Sud. y ■ ' 

<îgg ggjgx^ HAR- 



■ . 

f^jfi Les Délices Harray-Lew«î 

H ARR A Y-L EWIS. 

Harr ay-Léwk eft la plus grande de 
toutes ces Ue6 , avancée au Nord 
jusqu'à la hauteur du Cap de Far» , & à 
cinquante milles de VEcoJJi. Elle a foi- 
xante milles de long , & feize de large 
Elle eft compofée de deux Presqu'îles f 
étendues du Nord au Sud , dont celle 
qui eft au Septentrion s'apèle Lewis 9 an- 
ciennement Luâhus , &en Latin Leogusi 
l'autre , qui eft gu Midi , porte le nom 
4e HtrrAj, d'où l'Ile entière a été apèlée 
Jiarray -Lewis. Les deux Presqu'îles font 
attachées l'une à l'autre par un Ifthme & 
troit. * 

La Presqu'île de Lewis eft arrolee 
àt plufieurs rivières , de différente gran- 
deur , qui font toutes abondantes en fau- 
filons : 6c les anfes , dont le rivage eft 
entrecoupé , fourmillent - de harengs , 
lorsque la faifon en eft venue. Il s'y 
trouve de grands îroupeaux de brebis, 
qui gaiflènt librement à fa campagne (ans 
que perfonne les garde , n'ayant ni loup 
ni renard à craindre , & lorsque les habi- 
tons en veulent aVoir la laine , ils les en- ! 
ferment dans des parcs , & la leur arra- j 

chent \ 



Rarray-Lewh. d& L*ËO0SS'£. - *34$P 

chent avec la mata. Le pays n'eft guer- 
res peuplé que fur les côtes ; cependant 
il y a quatre Paroilfcs , & un Château t 
nomme Steornw* 9 fitué for la côte Orien- 
tale , vis-à-vis' du Lac de Langavat. Ce 
Lac eft presque au milieu' de là Presqu'I* 
le y il peut avoir environ cinq milles de 
long & quatre de large ; & eft parfemé 
de quelques Iles. Le terroir eft la plu- 
part . de bruyère , couvert à la* hauteur 
d'un pie , a'une. croûte noire & pour* 
rie, qu^on levé pour en faire des tourbes, 
& l'année fiiivante on (eme ces endroits* 
U. d'orge ,. Se on les engraifle a«c de \z 
cendre d?herbe de mer. Il s?y trou veair 
bord de la mer une Caverne xbunc gwn»»* 
dèuï extraordinaire* où l'eay a deux t&~ 
fes de haut lorsque la marée eft bafle, & 
quatre dans le tems de la pleine mer; 
les habiuns s'y aflemblent pour pécher, 
& en^ reviennent toujours avec une prifo 
abondante. On prend autour de cette; 
Presqu'île une fi grande quantité de ba- 
leines, que les habitans en ont donné jâs^ 
Î[u'à vint-fept dgns un an- pour dime à 
eurs Ecclénaftiques. 

La Presqu'île de Harray eft feparée de 
l'autre par de grandes forêts peuplées de 
cerfs de petite taille. Elle n'a qu\me ri- 

• " Ggggggj *ié- 



ijfo Les Délices Hatray-Uwk, 

viére, où l'on pêche dft fcumon. Le* 
brebis y paiflènt librement & fans gar- 
de , comme dans Lewis ,»& les pâtura* 
ges y font fort bons , fur-tout dam «fie 
haute montagne. Toute Pile eft bordée 
à l'Occident & à l'Orient, d'an grand 
nombre de petites Iles . * dont il y eh a 
une dixaine à l'Orient , €c fept ou huit \ 
POuêft qui font peuplées. Je ne m'arrê- 
terai pais à en foire le dénoîftbnsment. Utt 
peu plus avant à l'Occkteht il y et* a fept - 9 
nommées Flavean\ qui ne font peuplées 
que de brebis feuvages , dont la chair ut 
vaut du* tout rien à manger. Vers k* 
pointe du Nord-Oueft de Ltms patofc 
une petite Ile , qu'on nomme Vtie àesfyt^ 
mets. Les «habitans difent qu'elle à été 
autrefois habitée par des Pjgmcts , & Ion 
prétend qu'on y a déterré quantité <lPcô 
oc de têtes de petits hommes , tels qu'on 
croit avoir été les Pjgmccs. 

R O N A. 

Ah dftbncc de qtmmte minutes an 
Nord- E il de Ltwis paroit une I- 
le , nommée Rmui , petite , bafle , & 
peuplée de gens demi-forages , qui 
m'ont presque point de connoifiân- 




Roua. ©e* l'Ecosse *9f* 

ce de h Religion. Ils vivent de U 
culture de leur terre (qui leur produit 
de l'orge ) 8c dei troupeaux qu'ils now* 
riflènt. 

SU IL S K ER A Y A. 

A ^Occident de Mena eft Smlskerày* , 
JLjLautre petiw He ;, déferte , qui tift^b 
qu'un rocher ftérile , de mille pas de long, 
lies ittbita&s de Lewis y vont tôôe les ans 
pofer huit jours à k cfcaflè d une cfpêce 
dftefeaux -rares- , ^uVjft' ne : voit que -là , 
nommés -eA leur Langue Golca. Ils (ont 
un -pep phte gros qu'une oye 5 8c-léurfe 
pluraes n'*ont aucun tu y au 9 ce n'eft qu*ub 
d^Vôtrtnol & <toua-attaohé à leur peau. 
Elies leur tot»beht> <jaa*ld * ils ont élevé 
le&rs petits \ &'iU vont fe ^etter tfari^k* 
mer, pour ne parôiÈre plu* jus<yr*u- 
Printems fuivant. 

W I S T. ' 

L*ub de Wîft , ou £vfi ; eft au Mfôfrfe 
Harrm-fruïs, n'en étant féparée«fitè 
car unDetrok de quatre ou cinq milles de 
large , oarfppc d une trentaine de petite* 
lies ,-aont il y qn a huit ou tfàff, qui 

G ggggg4 fi»* 



t%5% Les Délices Wiit. 

font habitées; Fift eft longue* 8ç étroite, 
ayant trente milles de long, & feulement 
cinq ou fix de large* Elle eft tellement 
entrecoupée de Lacs & de Golfes , que 
dans le tems de la pleine mer , elle eft 
partagée en trois Iles , 8c ce a'eft que 
dans le tems du reflux , qu'elle eft une 
lie entière. De «ces Lacs il y cn.aun de 
trois milles de long , qui a'avoit autre- 
fois aucune communication avec l'Océan* 
mais la mer s'y cft frayée un, chemin , & 
nonobftaat tous les efforts des habitans, 
qui avoient. fait une chauffée de foixante 
pieds pour l'empêcher , elle y ajetté fon 
eau falée, & s'y jette toujours oçpui&ce 
terne-là.. On y prend un poiffoq , qui 
j-eflemble au faumon en tout , excepté 

2u*il a le dos noir , & le ventre blanc. 
. j'Ile eft aflefc peuplée , pour frire le nom? 
brç de cinq Paroiue& 

H I R T H. 

A foixante milles de Wift , à POccidentv 
pàtoit une Ile , toute feule au milieu 
de l'Océan , petite , mais fertile & bien 
peuplée. On la nomme Hirth. EUe n*a 
pas phis de mille pas de. long , & autant 
de Urge j & il eft impoffible: de. la voir 
> des- 



Hirtb> i>e ïJE c o srsE.. 1 353 

des autres Iles , finon la pointe de trois 
montagnes fort hautes r qu* bordent le 
rivage , & qu'in peut découvrir des lieux 
les plus élevez. Son terroir eft fertile ea 
Wé , la pâturage y eft excellent. On y 
nourrit beaucoup de bétail., fur-tout des 
brebis d'une beauté & d'une taille extra* 
ordinaire , plus hautes que le plus grand 
bouc , avec des cornes auffi épaiflfes que 
celles d'un boeuf Se plus longues 9 Se une 

froffe queue pendante jusqu'à terre. Les 
abitans font à demi-ikuvages , & fort 
igaorans. Le tribut , qu'ils payent à leur 
Seigneuc , eft un certain nombre de veaux 
marina , de béliers Se d'oifeaux de mer , 
le tout féché au Soleil. 

•Entre Hirth Se Wift , à moitié chemin > 
l'on rencontre une Ilette , nommée Ha~» 
wbksr,oîi les: veaux marine vont en trou- 
pe dans une certaine fàifon de l'année,: Se 
on les prend fort commodément.. 
. Au Midi de Wift on voit une longue 
enfilade de petites Iles ,. au nombre de 
quarante ou quarante-cinq v dont les plus 
confidérables % font Eriskey , Fara , Hit- 
Âefcy \ Vi}4) Barra , Waterpt* Soufrera,. 
J?apa ,. AtegaU^ Bernera %: toutes habi- 
tées. • 



1 



1374 Ltt-s Délices *«*♦ 

■s 

B A R R A. 

Barra eft la plus grande de toutes t 
longue de fept milles 9 8c large de 
deux ou trois. Le terrer y eftaflez fer- 
tile , & la mer y eft féconde en merlans; 
Du coté du Sud elle eft entrecoupée par 
un Golfe large , dont l'entrée eft étroite, 
6c Ton y voit une Ile défendue par un bon 
Château Wattrfciyii eft au Midi de B*rr4 p 
& qui tiV rfeft de nieittetir qcfim gran$ 
Havre , capable de contenir «ne grande 
flotte de vaïffeautfdu premier ran^ ^ de 
là vient que dans une certaine &m>n dé 
l'année les pêcheurs s'y affembknt de 
. toutes lés Iles voifines. 

S K I A. 

Les Iles , que nous Venons de voir , font 
éloignées des côtes , mais celles , que 
nous avons à parcourir , en font un peu 
plus proches. 

L'Ile de 5^4 eft la plus grande de ces 
dernières, étendue de TOrient à l'Occi- 
dent , à la hauteur du Midi de la Pro- 
vince de *RoJf. Elle a quarante-deux mil- 
les de long , Se douze dans fà plus gran- 
de 



**««• DE LPE COSSE. 1357 

de largeur ; & n^eft féparée du Continent 
de YEcoJfe que - par ihî petk Détroit , qui 
eh quelques endroits napas plus de cinq 
ou fix cens pas de large. Le grand nom- 
bre dé GoKes fit de Prômofiteires , dont 
elle eft entrecoupée , gui reflcmblcnt à 
des ailes épîoyées , lui a fait doiAer te 
nom de Skianak* , qui ifans îfr Lanj 
dés liabîtans fignifie- *iïtt : tfiais Put ^ 
a voulu qu'on Fàpèlât plus commune 
raerit S^*i , ce qui" «vieut dire nrn Aite. 
Les^înïeoufefeeGoMfes, qu*onyvoiv 
fonttous aboadansen harengs , 6t lescing[ 
kus gmdes rivières , donc elle eftarro- 
wè , ; font riches en faumons f ^pffi bien 
que quelques autres plus petites; Outre 
les Golfes elle eft entrecoupée encore 
éPtm Lac <f eau douce , au milieu duqud 
eft une Ile habitée.* Le terroir de Ski* 
eft fertile en blé; les pâturages y font fort 
bons , foit dans la plaine , fbit dans les 
montagnes. Celles-ci font couvertes de 
forêts , peuplées de bétail. L'iledt aflèî 
bien peuplée , & Pon y voit cinq Châ- 
œatrx , entr*autres petites habitations. 
Skia eft bordée su Nord de quantité de 
petites Iles , dont les plus remarquables , 
font Scatpa , & Raarfa , qui ont toutes 
deux des Bois remplis de cerfs. 

RU M. 



<er 



} 



i$$6 Les Délices R*» 



A 

XX, 



R U M. 

vint minutes au Midi de Sfyi Pon voit 
-trois ou .quatre petites Iles en rond , 
<&"*9 %££> Camay , & MhcI^. Rum eft 
la plift grande des quatre, longue defei- 
ze milles JSc large de fîx. Elfe eft pres- 
que toute couverte de hautes montagnes 
jevétues de Bois , de là vient qu'elle n'eft 
pas beaucoup peuplée. Par cela même 
•les oifeaux de bois y vont par troupes 
pondit leurs œufs à terre , deforte qu'ont 
n'a que la peine.de les prendre. On prend 
fur-tout quantité d'oyes de mer dans les 
rochers , & de même dans Pile àPEgp 
Celle de Mmc\ eft fertile 9 acompagnée 
d^un bon port, & bordée de rochers, oit 
les. faucons vont nicher. 

M U L. 

Mul , onMuIa , eft une autre Ile aflez 
confidérable r à la hauteur de U 
Province de Lwnt , également longue & 
large , ayant vint-quatre milles de cha- 
que côté. Elle eft paflablement fertile 5 
couverte , « en plufieurs lieux , de forêts 
remplies de cerfs, entrecoupée de quatre 

^ Goi- 



_j 



i 



*toL s* l'Ecosse. 1357 

Golfes , où l'on prend auantité de ha- 
rengs ., & arrofée au Midi par deux ou 
trois petites rivières , abondantes en fau-. * 
mon. 11 s'y trouve deux Lacs , dont cha- 
cun a une Ile, & chaque lie eft occupée 
par un Château. 

COLUMBKILL. 

L*Ile de Mut fe termine au Sud-Oueft 
par un Promontoire aflbz large , qui 
é& bordé de douze ou quinze petites Iles. 
L»a-plus confidérable eft celle de ftna , ou 
Cdnmhkitl , » petite , n ayant que deux mil- 
les de long ,& un maie de large , mais auffi 
fertile qu'aucune autre des Ebudes: Ce 
qui Pa rendue plus confidérable eft la mé- 
moire de S* Columb*) le premier Apôtre 
des Piftts , auquel ces peuples la donnè- 
rent pour récompenfe de tes travaux. Il 
s'y retira pour y paffer le refte de ià vie 
dans la contemplation „ & fonda là un 
Couvent de Religieux , dans un petit 
bourg nommé Sodore* Avec, le tems ce 
Couvent s'enrichit confidérabïement par 
. les donations des Rois d'Ecofe & de ceux 
des Iles , qui s'empreflbient à laifler des 
marques de leur zèle pour S* Cobmba, 
lellement que les Religieux pofledoient*, 

en- 



l^# LRS DeLïçRS- Cohmbkifl. 

entr'autw* i fix petites Mes t autour dé 
celle de CdmukkUL CeJJe-c* ftrt encore 
embellie de plufkurs ÇHapèles , & IW 

Î! fonda tin (Wodd Q*uv«nt potf* des Ré* 
igieufes , & le premier futf le fiége de 
PEVêque des Iles. 11 y rçftc encore par* 
mi de vieilles mafures le cimetière com- 
mun des familles nobtes dtiîû-e ici Infu- 
laires. Au milieu des tombeaux il en 
parok trois y qui Véleveiït au défius dâf 
autres à quelque diftance enttf'eux i met 
une ïn&nptten à chacun. Gelai du'inù* 
lieu a pour Infcriptioft TUMULU3 
REGUM SGOTIiE , t* tom^a* dt$ 
Rois tPEcoJfe: & les ha&tam *flèureptf 
Œï'il y a quarante-h»i|. Rois Moepïs en-: 
fevelis. L'Infcriptton du fecond tft TU* 
MULUS REGUM HtBERNLE, 

tombeau des Rois d'Irlande , & Pofl dit 

qu'il y en a quatre inhumai là dedans* 
Le trpifiêmea pour Infcription TUMU* 
LUS REGUM NORVEGLE, t*m- 

beau dis Rois de Norwegne 9 & l'on pré- 
tend qu'il y a là huit Rois de Norwegu4 
enfevelis. 

La côte Occidentale de Mmt* eft coin 
pée au milieu par un grand Golfe, nom- 
mé Scàfford , parfemé de fix ou iept au- 
tres petites Iles* La plus grande eft VU 



Utwa. de l'Ecosse* t$f$ 

wa 9 longue decin^ milles 9 abondante 

en pâturage^ken ble f avec un bon port. 

Un peu plus avant à POiîeft , & à la 

même hauteur 5 on en vojj cinq autres 

petites , for w même ligne , dont les 

deux nommées Ktrniburg , ou Kevden- 

bfng jfottl tellement bordées de rocher» 

Se a écueils , qu'on les regarde comme une 

Forterefle imprenable : fcifne troifiéme, 

nommée Mm$eh y n a autre chofe que àc 

la terre à faire des 'tourbes. 

- COL,> TYRRYF, 

Plus loin à l'Occident on renconfite 
deux lies paflàblemçnt grandes , Coi 
& Tyrtjf) placées for un* «éme ligne, 
Nora Se Sqày & féparées l'une de Pau- 
tre par un petit Détroit de quatre milles. 
• Cel a douze jdltte? de long, deux de 
large, & uh terroir fbit fertile. 

Tyrrjf a huit railles de long , & trois 
de large. Elle eft la pins fertile de tou- 
tes les Ebudes, & abonde en blé 9 en bé- 
, tail ^ en paillons , & en oiiéaux de mer. 
SJkaunportaflèfcbon, deux Lacs d'eam 
douce avec ntm lie à chacun , qui eft ha- 
bitée. Celle du Lac Méridional , nom- 
jnë Hjrbol y eût occupée par • un petit 
Château. LIS- 



i$6o Les Délices Lismoir. 

* 

LIS M OI R. 

A l'Orient de MhI , la mer eft parfe- 
mée de quarante à cinquante petites 
•Iles j . le long des côtes de la Provin- 
ce de Lerne. Lifmoir eft la plus grande 
de toutes , longue de huit milles , & lar- 
ge de deux. Outre qu'elle eft fertile en 
tout comme les autres , il s'y trouve en- 
core quelques mines. Il a été un tems 
que les Evêques à? Argile y faifeient leur 
refidence. . • 

• . . JURA- 

Avançant au Midi l'on voit fura\ 
ou Dijura , qui a vint-quatre milles 
de long , & fix ou iept milles de lar- 
e$. Elle eu à la hauttur de la Seigneu- 
rie de Cnapdale : le milieu de l'Ile eft cou- 
vert , pour la plupart f de Forêts , rem- 
plies de cerfs de diverfes fortes , & quel- 
ques-uns croyeat qu'elle s'apèloit ancien- 
nement Defh , d'un mot Gothique r qui 
fignifie un Cerf. Les côtes font aflèz ha- 
bitées, & parfemées de petits villages. 

Au Nord de cette lie, on en voit une 
petite > nommée Scarka , large d'un mille , 

Se 



Ik; a« l'Ecosse, 136* 

& longue de quatre ; & peu peUplëc. EK 
k eft féparée de la grande par un Détroit ,. 
où tt marée eft fi violente, qu 5 il*eftim-. 
pomble de le traVerferni à la voile , ni à I** 
rtme, finondans un certain tems. 

I L A, 

> » 

I'la 1 eft au Midi de fur a , dont elle fepa* 4 
tée par un Détroit de douze à quinze 
censpas*de large.^EUe a vint-quatre mil- 
les de long , feize de large , & peut paf~ 
fèr pour une des meilleures ••, auiîi étoit- 
dle autrefois la réfidence des Rois de ces* 
lies. On y a du blé , du béfiail , des cerfs,, 
du poiflbn, Se des mines de plomb. El-- 
le eft arrofée par une rivière , nommée' 
Laya 9 Lifit, ou Laggan 9 qui la tra verte- 
presque toute entière du Nord au Sud r.- 
oû y prend quantité de poiflbn , & elle;- 
tombe dans un Golfe 9 où l'on trouve- 
trne infinité de harengs , lorsque la faiforc • 
en eft venue* On y voit trois petits Lacs 
d'eau douce , Pun au Sud , & les deux: 
autres au Nord , chacun avec une petite* 
Ile au milieu qui eft habitée. Celle di* 
Jjac Méridional a été long-tems le lieu de 
*la réfidence des Rois de ces lies , Se Von 
Y voit encore les ruinés de leur Balais oui 
* • Tm. VIL Hthhhk Char 



i^6* ; Les Del. tes* Doun-owaîg^ 

Château , nommé Falingkam. Au mabtu 
de la côte Orientale eft le bourg de 
Dmn-êitatg ,1e fcul qu'il y sût da#$. l'Ile. ,• . * 
Elle eft bordée de toutes parts d'Ileetes* 
dont quelques-unes font habitées , & la 
plupart défertes. 

A l'Orient d'Ila , l'pn voit deux autres 
petites Iles, à quatre milles de la côte de 
Cantjr , l'une nommée Q*£*, & l'autre 
Kara. Gêga eft longue de cinq mille pa$ # 
large de quinze cens , afiex fertile 9 & paf- 
fablement peuplée. 

Toutes ces lies ont été aux Sc$ts. ou 
Ecojfois depuis les teins les plus reculez, 
jusques vers la fin du x f . Siècle. Envi- 
ron l'An 1 19 o. Dotuld fan, frère dç MaU . 
! , cêlm HL Roi à*Ecoffc , ayant entrepris 

d'envahir le throne , livra ces lies au 
Roi de Norwegue f afin de pouvoir par 
ion fecours venir à bout de foa defièia» 
11 en vint à bout , mais il n'en jouit pua 
plus de fix ans. Cependant les Noru*~ 
giw & les Dams demeurèrent les Maî- 
tre* de ces Iles , & ils s'y mainrioreot & 
bien , ^a -on ne pût les en dépofleder que 
cent foixante ans après 9 environ PAa 
1250. On dit même que le RçÀAlexép* 
, dre III. n'en feroit pas venu à bouc »* 
s'il n'avoit *paifé ks Dmms far une ban» 

ne 



HcbnJcs. p * j[>£ çp s S*.' I$&} ; 

ne famme d'argent , pour les obliger à 
lui céder ahfoUiMfBt Jeurs prétentions 
fur^ccs lies. Le pbas^and profit v qu'on 
♦ en [tire , efh celui de la cfaafïe des «rfs , 
& de la pêche des laumons & des ha- 
rengs. Les habitansfopt vqnus dei 5 £> 
fanât , & reffemblent fort aux EcojfpU 
fàuvgges pour les moeurs * .pour lésina* 
niéres de vivre , & pour le Langages 
Maiskur Langage eft dirent par. tout; , 
& autant d'ïks , autant de Jargon nou- 
veau , corrompu $t môle différemment? 
&Irlmdûis ,<à&G*thique Y $Angkis & <i'£- 
cdfùs. ils font profeflion de Ta ^Religion 
Chrétienne, mais toutes leurs lumières à 
cet ç^rd font extrêmement bornées. 
Leur .prindpale nourritture 4jft k laat d* 
leurs vacbçs, &'la chair de mouron , de 
poifTop, oud'oif^u , <falée; "-ou fédrée 
au Soleil & au veqt. La plupart -de 46a 
ikttes déferles fotot remplies d'oifeaux 
de mer, qui y vont pondre leurs œufs^ 
<rhâcun-en fa 4àifop 5 $c les Ifcfulai*es, 
«qui connoiflèrçt ces faifoqs , ♦çH favçnt 
jrôn feire ieur profit, ©n trouve auflfi 
bilans les montagnes divers oifeaux de, 
-paroye , Se dans les forêts de quelques- 
aines , des loups ;& des renards , les uns 
& les autres fort -voraces. 

Hhhhhha Jk$ 



1^4 L»s Délice* 

Des mœurs 9 . <4r la Langue , & de U Réti— 
gion des Ecojfbis, &de leur Gouverne- 
ment tant Eadofiafttque que Civil. 

Ii» ne faut pas.qukteri^*^* > fans dire: 
quelque choie de ceux qui l'habitent t 
de leurs moeurs , de leur Religion , &. 
de leur gouvernement. . 
* . Les. Eco fois foat de deux fortes-, les. 
uns civilifcz , & les autres fauvages. Ces. 
derniers, s'apèlent Highlanders. , montage 
nafds , parce qu'ils nabitent les hautes» 
montagnes de BrAià-Albain. J'ai parlé 
de leurs tpœurs & de leurs manières de 
vivre-, & je n'y reviendrai pas.. J'ajoute- 
rai feulement icique bien que jen'eaaye 
parle que dans la. Province que je viens 
de nommer; ils font cependant répandus 
auffi dans les montagnes des Provinces 
yoifines» particulièrement, au Nord & au 
Nord-Queft.. - 

Les autres Eoeflbis , qui habitent dans 
• I# plaine , • QU>pour parler plus jufte , dans 
les Provinces, moins montueufes , font 
autant civilifcz qu'aucun autre peuple de 
.1? Europe: gens d'efprit & de:cœur, hu- 
: m^ins- ,, & honêtes, , mais quelques-uns 
forieufement entêtez dç la fumée de leur 

. No- 



Noblefle. Ils ont eu dans tous les Siècles 
un étroit commerce avec la France , de- 
puis le tems de leur Roi Achaïm , qui 
* fit alliance avec Chaplc-Magn* ; mais 
plus particulièrement depuis que Charles 
VII. Roi de France prit des Ecojfois pour 
leur confier la garde de fà perfonne , & 
qu'il a été fuivi en- cela de tous fes Suc- 
. cefleurs. Par là plufieurs crentr'eux ont 
fait des voyages en France* dans tous les 
Siècles la France a. eu des Ecoffbiz à fba 
fervice y ce* gens-là ont aporté chez eux. 
la poKtefle Françoifi^ mais» cette politeflè. 
en a banni la {implicite. Us (ont de belle 
taille , robuftes , particulièrement ceux 
qui font décendus de quelque montagnard 
civilifé -y. il* ont Pefprit vif . & promt , 
beaucoup de pénétration & de feu , & 
font capables de toutes les. Sciences. On 
peut dire que VEcoJfe a produit. , & pro* 
duit encore , d'auffi habiles gtns qu'au- 
cun autre Esit de l'Europe. Je ne con- 
nois poinu de meilleur Poète » & de veir 
ne plus délicate que Buchanan , & les 
deux fmfton* y Jean & Arthur. , tous trois 
Ecojfois. Le célèbre Jean Duns. r hbnoré 
de l'épitfacte de Dçtfcur. Subtil y étoit E- 
cotfois 9 comme fon furnom de Scot le fait 
«onnoitee.. ixurs exercices & leurs dir 

HhJi hhh 3 # ver- 







vcrtiflemcfls -font ;&pett-j>rès tes mêmes" 
que ceux des Anglm , ceft pourquoi il 
n'cft pa* oécefîàiiœ <Je s'y arrêter. 

La Langue £&fjiifi eft afcfH la même 
que l'Anglais , à quelque petite difieis»- 
ce près; comme tfeft l'ordinaire que 
dans un Royaume chaque Province ait 
fon idiome pajticulier. Dans VAwlffarw* 
même les peuples 9 qui font au delà de h 
Trent 9 parlent un peu autrement que 
ceux qui font au deçà , & leur Langage 
tfeft pas tant âbigné de PaQcieo &$xw 
que celui des autres Angkis. Pour ce^iri 
eft des Ecefiis du Nord , leur Langage 
eft une dialecte moitié Gothique ± rpéùé 
IrimdùÇc , & varie auflï fekm les Provins 
ces; cdles , «jui font plus au Midi* re- 
tenant plus de VEcofftis* 

Les Ecofibis , comme chacun fait , font 
profeffion ck; k Religion Réformée 9 de* 
puis le milieu du Siècle xvj. à la léfac* 
*ed*un petit nombre de familles, nobles 
6c roturières * .qui ont retœuierPapifine, 
Us ne font pas divifez en tant de Seâes, 
comme les Angfas : les JPKeslytérieus &ks 
Efifctpaux font les deux grands partis.» 

2 ni les divifeat. Pendant ,1e rogne du 
^thoMcrfme , l y £oaffi ctoit partagée ea 
plufieuns jDiocèfès , gprâfaefc .par . det 



*• 



Evêqtoee, qui dépendaient de dois Ar« ^ 
chévéques. L'Arcbévéque db & André' 
avoit ious lui hmt Evêques , iaroirçcux 
dcDvrtkcid* à? AhtnLcçn , dcM$$rray 9 de 
D*m&lm* 9 de Rrcdn* f de i?^, dcCaf- 
wgf , & des Qrmdts, L'Archevêque de 
oLg<w n'avoit fous lui que trois Evê- 
ques % favoir çeux # de Vléitheru , & de 
Létmoir ou &Argik , & celui des lfcs ifc- 
brides. Ce fet le Roi Mtlcohn III. qui 
fiteette dâvifion PA* 1070. au lieu qu'au. 
paravant les Evêques étoient (pouraiu- 
fi dire ) ambulatoires , & n'avoknt ni fié-' 
ge ni Diocèfe fixe. Depuis k tems de la 
Kjéfcffmatiofi las uns ont vouk retenir 
les Evêques, les autres ont mieux aimé 
eœbraffer la difcipJine des Egjifcs de 
France 9 qui rend tous les Minjft$s é- 
gayx, & <3e dernier piiti a été ordmaicc- 
ment le plus fort; mais l'autre 5 apuyé. 
de ftuitorké des Rjdis , a quelquefois ga- 
gné k défias , tellement qu'on » vu en 
j&rqfp trois ou quatre révolutions en ohu 
tiere de Gouvernement ficclefiaftique , 
8cks Evêques taûtôt admis , tantôt chat 
fis. ÏJsox nom & kur pouvoir fut abo- 
li dams toute ï£wfe i'An 1560. & cet 
Etat dura qaarante-fix ans, L'An 1606. 
j^wr* VI. Roi/d ? £^ & L Rai &An. 



e 



i$68" Les Délice* 

gleterreàt ce flom , ayant été apclé à îi< 
Couronne & -Angleterre trois ans aupara- 
vant, par le Tcifamentd^/^^àpa*' 
rente , employa ion autorité dans le Par*- 
lement de Penh f à faire rétablir les Eve- 
gués dans leurs dignités , fans doute pour 
Mire plaifir aux Anglois. Ils furent chat 
fefc de nouveau l'An %6j 7. & ayant été* 
rétablis une féconde fois par le Roi 
Charles II. ils ont été ebaflèz une troifiê- 
me à la dernière révolition de l'An 1689. 
Cette année-là le Parlement s ? étant a£ 
femblé , les Presbytériens demandèrent une 
fiippreffion entière de l'Epiièopat y & 
l'obtinrent le 22. Juillet; La choie ne fe 
pafla pas fans quelque petit deibrdre^ 
comme je l'ai apris de gens qui étaient 
préfi$s; mais tandis que les hommes fe-- 
ront hommes , il fera toujours itapoffi- 
ble que de pareils changemens dans un 
Etat fe fâilent tranquillement & fans 
trouble. Quoiqu'il en foit , c*eft là la fi— 
tuation où les affaires en font aujourd'hui. 
Chaque Province eft partagée en diver- 
fes Clafles , qui compofent enfemble ur> 
Synode Provincial. Les Clafles s'aflem- 
blent fréquemment: , •& font composes 
de Miniftres fif d'Anciens ; & terminent 
les aflàires qui fc préfentent* S'ils ne peu* 

vent 



DE i/E COSSE. 1369 

vent pas les décider, ou au*ïl y art apef, 
on renvoyé à la décifion du Synode Pro- 
vincial. Les Synodes Provinciaux s'aflenr* 
tient régulièrement deux fois par an , an 
mois d'Avril , & au mois de Septembre; 
Se leurs féances durent une famine. 
Tous les Miniftres de la Province doi* 
vent s'y rencontrer , chacun avec un An* 
cien de (on Confiftoire. S'il y a encore 
apel , on renvoyé la chofe au Synode 
National. Ce dernier ne s'aflèmble qu'u- 
ne fois par an , au commencement <fc 
Juillet , & dure ordinairement un mois. 
Ce Synode n'eft compofé que de Mini- 
ères. 2c d'Anciens choifîs , (avoir un de 
chaque Clafle. On y décide (buveraine-. 
ment & (ans apel. On y dépofe les Mi- 
nières, oui ne s'aquittent pas de leur de- 
voir, & l'on donne aux villes les Pafteurt 
qu'elles demandent. On y fait auffi des 
réglemens Ecçléfiaftiques , maïs afin 
qu'ils ayent force de Loix , il faut qu'ils 
(oient confirmez par le Parlement. 

Pour ce qui regarde le Gouvernement 
Civil , les Ecojfoisit vantent que leur Mo- 
narchie eft la feule dans V Europe , qui ait 
duré (ans interruption depuis vint nécles 
en çà fous cent douze Rois. Les An- 
ghis leur conteftent leur prétention 9 êc 

Tm. VIL Iii iii il 



1570 LésDelic^s 

il y a divers beaux 6c {àyans'éèrîts-fôfcfe 
fujet dans le dernier Siècle , mais ~ nôiis 
n?entreprendront pas de décider la qite- 
ftion. Nous nous contenterons de rèinar- 
quer, que l'ancienne Maifoh'Rôyàle d'£- 
cojfe fut éteinte l'An iitJf. en la pérfdn- 
3& $ Alexandre \\l. qui mourut lans eti- 
fans. H étoit le quatre -vint quinzième 
après f*r£**\ fàon Bucbanan. Apïës lui 
\z Couronne fut un fujet de longues di- 
vifions entre les Maifons de Brus & de 
JBailleul, ^: enfin l'An 1370. elle tomHa 
entre les mains de Robert II.. de'la Mai- 
fon de Smart , qui l'a'tfanfmïfe à fes fuc- 
ceffeurs. Lés Ecojfoù ont *u leurs Rois 
> particuliers jusqu'au commencement du 
Siècle dernier , que Jaques héritier Z r £Ii- 
zstbeth eut l'honneur 'de fe voir le '"Maître 
de toute la Grand' Bretagne : horine&rque 
jamais homme n'avoit eu avant lui. ÎPar 
cette union l'Ecofe n'a été ni fbuirikê à 
V Angleterre comme Y ^Irlande , xii incor- 
porée avec elle comme la Pûnapàwé'cb 
Galles:, ;bkn que les fcois ayent établi leur 
réûécnçc z Londres s maisellfe eft demeu- 
rée libre & indépendante , ayant fon gou- 
vernement à part , réglé félonies ancien- 
nes Loix & libertez du pays ; toujours 
néanmoins fous ^l'auçorité des Rois , <fd 

gou- 



DE l/ECOSSE> t I$7l 

gouvernent par lçurs Commiflàires , tel 
qu'eft aujourd'hui le Duc de Queensbury. 
Au refte le. Gouvernement de l'EcofieHk , 
réglé à-peu;près. comme celui à y Angleter- 
re , c'eft pourquoi il ne fera pas néceflài- 
rc de s'étendre à le décrire au long. 11 
y a premièrement le Parlement de la Na- 
tion , enfuite le Conjèil du Roi , & 4e 
Confeil de \? Echiquier , qui YafTemblent 
à Edinbottrg 9 le Parlement &Eâinbmrg , 
la Cour de Juftice de la même ville , Se 
les Cours des Vicomtes dans chaque Pro- 
vince. 

Le Parlement delà Nation s'aflemble 
lorsqu'il pkit .au Rpi de le convoquer. 
-Uodft. compofé de la. haute Noblefle , dç$ 
Gentilshommes , & des Députez des 
Pointez r& i des villes , deux d*E4inb0*rg, 
:& un de chaque aune ville. Ancienne- 
cmentrics ;Nobks n?y ^voient pas k&titros 
•qui font fi t:n nage aujourd'hui. Ce ne 
,fut que vers 'la tin du xi. $iéç\e , que 
iMdMmi III. introduit les titres de Èa- 
-tms & de Comtes ,. à .l'imitation des Rois 
"zNcrmms & Angleterre. Dans la fuite Ro- 
"fatrïLIL créa des "Ducs vers la fin duxiv. 




Iii iii % ' fit 



i37* Les Délices 

fit les noms de Mardis & de Vicomtes. 
Tous ceux <ïonc qui portent le nom de 
Lords , quel que foxt le titre dont ils font 
revêtus , Ducs , Marquis , Comtes , Vi- 
comtes , & Barons anciens , compofênt 
la Chambre Haute du Parlement , avec 
deux Députez de la petite Nobleflè. Du- 
rant le règne de la Catholicité , k&Evê- 
ques entroient auffi dans la Chambre des 
Seigneurs , avec quelques Abbcz & Pri- 
eurs, ifs y font auffi entrez depuis la Ré- 
formation , dans le tems que la Nation 
les foufroit. 11 faut remarquer que les 
deux Députez de la petite Nobleflè ne 
font comptez que pour une voix f & s'ils 
ne font pas d'acord entr'eux deux , leur 
fufrage ne vaut rien. 

Il y a d'autres Nobles , qui pofTédent 
des Terres Seigneuriales avec droit de 
Haute Juftice , & %ui mêmes ont le titre de 
Barons , qui cependant font mis au fe- 
cqnd rang f Se on ne les apèle pas Lords 9 
mais Lairds. Ils compofent le fécond 
Ordre du Parlement , avec la petite No- 
bleflè , & les Députez des villes & desT 
Comtez. Quand ils font aflemblcz, a- 
vant que de rien mettre fur le tapis , on 
élit un Committé de huit perfonnes choi- 
iics de chaque Corps , qui avec les Grands 

*%x m Offi- 






de l'Ecosse. 1375 

Officiers de la Couronne examinent tou- 
tes les choies , qui font préfçntées pour ê- 
tre agitées en Parlement , choififlent cel- 
les , qui doivent être importées à l'Aflèm- 
blée , & rejettent celles , dont ils ne jugent 
pas à propos qu\>n traite dans le Parle* 
ment , tellement qy'il n'eft ps permis 
d'y propofçr.des chofes , qui n'ont pas 
été aptouvées par ce Committé. Quand 
on a paffé quelque Afte , il faut , pour 

2u'il ait. force de Loi , quJil ait le (eau 
c l'aprobation Royale , & le Haut Çom- 
miflalrc , que Sa Majefté envoyé , eft tou- 
jours muni d'un pouvoir fuffiânt pour ce 
fujet. 

Outre le Parlement , il y a dans Edin* 
fo*rg\ le Confeil du Roi , qui cft tou- 
jours ïeant , & <jui de toute l'année n'a 
«jue yint-quatre jours de vacance. Il eft 
établi particulièrement, pour les aflàires * 
d'£tat f & on peut le regarder comme 
un Committé du Parlement * parce qu'il 
a été réfolu dans un Parlement , qu'ils 
auroient toujours l'aprobation de cette 
. Augufte aflemblçe , aufli bien que les 
. Confeillers de V Echiquier & ceux de la 
. Stffion àtEdinbomg* Le Confeil de l'£- 
cbiyuier regarde les Finances ôc les Do* 
marnes de la Couronne. 

Iii iii 5 An- 




iAhckttaemeat il y avdit un Confeil 
Royal ambulatoire , établi pour admini- 
ftrer la jufticc au» fujets. Il étoit com- 
>fé de quatre Nobles , de quatre Ecdé* 
Cliques & de ^quatre Gentilshommes. 
Pendant l'hiver il ttnôit fes féanfces àf- 
diniourgY& terminotf les af&ires des Pro- 
vinces qui'font- au Midi du Tay. Dans 
£Eté il teiioit fes féances à AherAeen en 
feveâr des Provinces qui font au Noffd 
éa Tay. Mfis vers le commencement du 
XV t. Siècle , le Roi faq nés V. (quié- 
p&a&\MtgdèMKe de France fille de ifcwi- 
iféis I. ) ayant ri^arqué là^forme & Ja 
conftitution du Parlement de Paris, il 
tfri établit un fttr*ce modèle à Èdin$$*rg 9 
l'An *jqp &><î ? eft ce qu ? dn apèle là Stfi 
fm. Il eft comféfé d'an Préndent & de 
tjuatorzfe Gonfèillers , avec quatre' Secre- 

'taires. ''•.■' 

Outre-ce' Sénat il -y a dans Edmfouïg 
<& Ceur du Haut Juftiteier , qui regafée 
'les aflaire* Criminelles ; $c ; la Gour Soa- 
^-vetàine cki Cmmiffœriat , qui décide 4és 
^iffâire^ mixtes , tomme celle§ qui regar- 
dent les Teftamens ,- les biens EccleGa- 
"ftiques , tes^aufes matrimoniales & fem- 
^làHes. 

Enfin dans cMqu^Provteoe il-y-a4a 

Cour 



de *.' Ecosse. 1 $7f 

i Cour du Vicomte , où préfidc un Baron 
y député de S. M. qui eft pris d'ordinaire 
t dans la Province loênie. On y juge fans 

apel , jusqu'à la valeur de cent livres d'£- 
; cojfe. Autrefois la plupart des Provinces 
i avoient leurs Vicomtes héréditaires, mais 
, les Rois fttqutt VI Se Cbartts I, ayant 
; remarqué que le pou voir de ces Vicomtes 
. affoibliflbit confidérablement l'autorité 
i Royale , ont racheté l'un & l'autre tou- 
; tes ces Jurisdiétions héréditaires à grand 

prix d'argent , à la referve d'une ou de 
i deux. 

Fin du Tome Septième* • 



../ 






LES 



DELICE S 



D £ L A 



G R A N D' 




tcdc 



L' I R L A N DE; 

TOME HUITIEME. 



TOME HUITIEME, 

% Qui comprend les Provinces de l'Irlande 9 fa- 
voir , la Momonie , qui contient les Comtez 
de Clore , de Limmeric^ de Kerrj , de Cor- 
faiûc WaierfoYd;. de Tipperf pc0c deLein- 
ftekj owtonvtwuve^les^Gemte^de W&x- 
ford, de Wickfo , de Dublin^ d y Eft-Meatb , 
de Weft-MeMh , de* Lôngjorâ 9 de &*£/.. 
Countf, de jQutens-Comty , deKilkemy^ de 
Caterlàugb , de Kildares celle éPVltome , qui 
a les Comtez de X***£ , de £><?«/» , d'^«. 
fra*, de Londonderry , #e Tircpnifel^ deTy- 
vone, tfArmagh^ de^on^gha^^d^FerTm^. 
nagh, dp G*™» /& celle de Connacie , où 
Pon voici les Comtsfc de S/w> , de yfc/^* ^ 
de Gaïïoway , de Rofioman, aeLetrim^ avec 
les Iles /qui en dépendent 7 ' - - 






1 



r 



L ES, 



DELICES 



DELA 



G R A N D* 

BRETAGNE , 

L' IRLAND E; 

Où font exactement décrites 
tes Antiquitez , les Provinces , les Villes , les Bourgs, . 
les Montagnes , les Rivières, les Ports de Mer, 
les Bains , les Forterefles , Abbayes , Eglifes ,.. 
Académies , Collèges -, Bibliothèques, Pa- 
lais , les principales Maifons de Campa- 
gne & autres beaux Edifices des Familles 
Illuftres, ayec.leurs Armoiries, &c 

la Religion , les mœurs des habitons , leurs jeux , leur*, 
divertiffemens , & généralement tous ce qu'il 
y a de plus confiderable. à remarquer y 

Par JAMES BEEVERELL,^,^ 

Le tout enrichi de très-belfes figures , & Cartes Géo- 
graphiques, defliuees fur les originaux.. 

10 ME HUITIEME, 

Dont le contenu e/fà la page frêctdente*. 

X 

A L E I D £,. 
Cite PIERRE VAN DE R Aav 

M DCC V I L 



Avec Privilège. 



». 

il 



r, 



* 

< 



~ 






• . 





L E S *■»* 

DELICES 

DELA # 

GRAND* BRETAGNE. 

TOME HVTTIEM E, 

Q.U I COMPREND 
LES * 

DELICES 

L IRLANDE. 

De Ufituation #• de P étendue de 

/'IRLANDE. 

« 

'Irlande cft apèlêe Hiberl 
nia 9 Ivernia f 8C ferne par 
les Latins , Ireland par les 
Anglois^ Tverdon par les Gat* 
lois , 8c Erin par fes habi- 
tant C'êft une grande & telle Ile % £U 
Tm.Vm. Kkkkkk tuée 




..v 



%$7% Les Délices 

tuée à l'Oueft de la Grand 9 Bretagne , lon- 
guet large r, mais plus étendue en long 
diçlSfordau Sud, tellement qu'elle s'élè- 
ve au Nord jusqu'à la hauteur des pre- 
mières Provinces de YEcoffè , & s'avance 
air Sud , vis-à-vis des côtes Occidentales 
tle l'Angleterre , & particulièrement de la 
Principauté de Galles ,, jusqu'à la haçtçur 
du Cdmté de Cornouaille. 

Le Détrpit * oui eft entre cette lie & 
celle^de la Grand 9 Bretagpe , eft d'une lar- 
jl geur inégale , fort étroit à l'extrémité du 
Nond , & fort large au deflorts : moins 
étroit ài'extrémité du Sud ? & môins.lar- 
geauffi au deflus. . La pointe du Nord- 
Eft de Y Irlande , qui eft le Cap de Fair- 
foffiand'j s'aproche tellement de la Pres- 
qu'île de "Çantyw en Ecojfe , que les deux 
Nations le peuvent voir fort aifement des 
rivages oppofefc , lorsque le tems eft beau . 
Le Détroit s'élargit un peu au dèffbus de 
ce Cap 9 - cependant il n'a guères plus de 
cinq lieues de. trajet depuis la Presqu'île 
SArdes en Mande 9 jusqu'à la Province 
de Gallawaj dans YEç$jfe. Mais autant 

3ue V Ecojfe avance a l'Oueft en cet en- 
roit-là, autant V Angleterre recule à l'O- 
rient, & laiflè un large<3oîfe, oui borl 
de d'une part lp Comté dc ? Ctémertani\ 

8c 



D5 l'Irlande. 157^ 

& le Duché de Lancafire en Angleterre 9 
& de l'autre les Comtez de Dublin , de 
Louth & de Down en Irlande. L 5 He de 
Man eft au beau milieu de ce Qolft * mais 
5 un peu plus proche do^Y Angleterre que de 
\ y Irl*nde.Qç& la la partie de ce Détroit qui 
. eft la pluslarae , tellement que Pon comp- 
. te quarante fieues de trajet depuis le Ha. 
vre de Leverpoole, dans le Duché de Lan- 
cafire , jusqu'à Dublin. Au deflpus de 
cet endrôit-là la Principauté de Galles a- 
: vance confoiérablement i TOueft , par 
trois Promontoires f deux au Nord 5 & 
l'un au Sud. Les deux premiers font 
. Holy^head dans 111e à^Anglefey > & Brachi- 
fuit dans le Comté dq Carnarvons leder- 
.nier eft celui de S % Davids dans leCotq- 
4é de Pembroks Le premier eft à moifié- 
xhemin de Leverpeole à Dublin , tellement 
que la mer, qui eft eptredeux, n'a que vint 
lieues ; les. deux autres Promontoires laif- 
.fent aufli entr'eux & P Irlande un Golfe à- 
. peu-près de la même largeur, & d ordi- 
naire on peut feire le trajet en douze heu- 
res avec un vent médiocrement bon. 
Lorsque Pair eft ferain , les perfonnes , 
qui ont bonne vue , peuvent, vokaifé- 
4nent les montagnes des rivages oppo- 
&&• . .. .. ... .... 

Kkkkkk*. L'/r- 



1380 Les Délices 

Ulrlande peut paflèr pour l'une dés 
plus grandes Iles de notre Vieux Monde 
après la Grand? Bretagne , qui a deux fois 

{>lus d'étendue. Sa figure eft un quarré- 
ong irrégulier, qui s*étend du Nord au 
Sud , déclinant au Sud-Oueft, où elle s'a- 
vance beaucoup dans l'Océan. Sa lon- 
gueur eft d'environ deux cens milles 
d'Irlande. J'avertirai ici par parenthëfe 
que les milles d'Irlande , dont je dois me 
fèrvir en parlant* de cette Ile, font plus 
;rands que ceux & Angleterre à la raifon 
e fix à cinq s en forte que cinq milles 
& Irlande en Font fîx à? Angleterre <, La lar- 
geur de cette Ile eft de fix vints milles 
dans l'endroit où elle eft le plus grande , 
ailleurs elle n'a guères plus de cent mil- 
les de large; car Athhne 9 qui eft au mi- 
lieu de la largeur de Plie, dans la Pro- 
vince de la Connacie , au bord de la riviè- 
re du Shannon , eft à cinquante milles, ou 
à vint lieues , de Dublin s deforte qu'à par- 
ler généralement V Irlande a quatre jour- 
nées de chemin de largeur , Se le double 
de longueur. On peut juger par là de ce 
qu'elle doit avoir de tour , feulement il 
faut prendre garde que fes côtes ne font 
pas unies , mais entrecoupées d'un très» 
grand nombre dç Bayes & de Golfes. 



de l'Irlande. 15S1 

La Mer dVrUndc , en Latin Vergivmm 
Mare , je veux dire le Détroit oui fépa- 
re cette Ile de )? Angleterre , a été de tout 
tem» en réputation d'être fort orageufe, 
& il y a quelque apparence à cela , par- 
ce qu'elle lent deux marées oppofées , 
dont l'une vient du Sud & l'autre du 
Nord , & qui fe rencontrent à la hauteur 
de la Baye de Carlingford. Ces deux ma- 
rées contraires fe choquant avec violen- 
ce , doivent émouvoir confidérablement 
la mer, & empêcher qu'elle nefoit fort 
tranquille dans* le tems que le choc fe 
fait ; ou fi l'on navige depuis un. bout du 
Golfe à l'autre, après avoir eu une ma- 
rée favorable , fi l'on en rencontre d'abord 
une autre , qui eft oppofée , cela doit re- 
tarder le . cours du vaiiîèau. Cependant 
il eft vrai de dire que cette mer n'eft pas 
tant orageufe , ni par conféauent fi périï- 
leufe^commeon l'a publie, 8c Ion n'y 
^remarque pas de tempêtes , qu'on ne fen- 
te en même tems les vents qui les cau- 
fcnt ., & il ne s'y fait pas plus de naufra- 
ges qu'ailleurs. C'eft l'ordinaire par tout 
pays que durant l'hiver la mer eft dangé- 
reufe -proche des côtes , qu'dn y eft ex- 
pofé à dp grands coups de vents , d'au- 
tant plus périlleux que les nuits font lon- 

Kkk kkk 3 gues 



I %%Z : l/fe S T* tf L I C Ë S 

gués & ôbfeurës , ainfi cèîa n'fcft pas par- 
ticulier à VlrUndt. lie foiid de cette mer 
n'eft que pur fable par-tbut , excepté 
quelques endroits où il cft limofcneux*, & 
la Bay e de Wieklo , où il eft tout rocher. 
La màréê ïs'y fait ièritir le long des terres 
au Sud Se au Nord : maïs à l'Orient elle 
s'y fait contre la terre de POuefi à PEft y 
& le reflux décend de PÉft à PGucft. 

De U-ntture de tdir & dtt terroir de 

-, « ' ' 

v * 

Nord / •puisqu'elle 'eft fîwée entfefc 
driquante-&-uniéitte & le cinquatfteicii*- 
quiême degré de latitude Septentriohale , 
cependant Pair y eft lacatitoilp plus tem- 
péré que dans craiïtres' pays qui font plifc 
Mériafejnàux. Mais 'finrir y cft -tempé- 
ré, il eft ^auffi e^tf&iïetaîeAt pluvî^ax , 8c 
11 ne ?y paflè aucune faifon fàfts beau* 
Coup tle piuye . L*hiver y eft long: , fcôm- 
ffl endette bonne heure &fihittatdrjimisla 
rigtietlr de Cette failbn ne corifîfte'ratfttnt 
ifansrlerfroidqu'ônyfeiit, que dântfres'plii- 
ye^iîéqûetttss qu'il y fait. Lefroid^yéftfi 
foodére , que toutes fortes de beftiaux, 

corn- 



i 

comme les bœufs, les vaches , Ues- mou- 
tons & Içs brebis,, ^ufft bien <queiles-£hçi 
vaux , . paiflent à la campagnaduram ix>ù rj 
te l'année - 9 & y.demeurent joîur.&.nuk 
tout du long de l'hiver. 11 yigèlcipefc 
fou vent , & il neige aufïi rarement. Lq* s- 
qu'il gèle, la gelée ne dure que otrpisiW 
quatre jours , & il nParrive pas. de jsènt: 
ans une fois qu'il tombe iffez deittcige; 
pour empêcher lé bétàil.deteiiicia .cam- 
pagne. On en vfeun exemple 1? An. i6$ç* 
qu'il y : neigea xxt raordm^rcment c ^ux 
moisdeJanvianjScfde ixvrier, & la chô- 
& lut ii iKMiveUe pourJes tebitf ns, qu?jls 
ae (àvoient où retirer leur* bétail. Des 
brebis abandonnées à elles-mêmçsfëmi- 
rent à cotfvert fous un rocher, & ne trou- 
vant aucune nourriture , elles Je mangè- 
rent la laine du dos Pune à l'autre jusqu'à 
h peau , rongèrent jusqu'aux os l'une 
d'entr'elles qui étoit morte , &;&biîftér. 
rcnt-ainfij pendant onze jours 9 m bout 
desquels on les découvrit Outre la' pltK 
ye on y fent encore de grands Y4n%$ 
d'Oueft, qui font fi .violera , qu.%je&ri 
citent fouvent de .grandes tetnpêt$s, f : 8c, 
fi obftinez qu'ils fouflcnt quelquefoisdeux* 
mois durant fans relâche. Or^en)ftt une 
trifte, expérience jfiir les côtes d$>PQ*ieft 

Kkkkkk4 & 



f^&f Les Délices 

2c du Sud au mois de Décembre dernier 
I70fi La nuit du 17. au 18. il s'éleva 
un fi violent orage fur ces côtes , que de 
mémoire d'homme on n'en a vu defem- 
blable. Les eaux s'élevèrent extraordi- 
mûrement , & paflant leurs bornes ordi- 
naires , entrèrent à grands flots dans les 
maifons de Limmeril^ & de Kinfale. Les 
magazins 8c les caves en furent rem- 
plies , Se les marchandise*, qui s'y trou- 
voient , furent abfolument gâtées , 6c plu- 
fieurs maifons même en furent renvêrtëes. 
Mais ce qu'il y eut de plus déplorable , 
plufieurs tiferfonnes y furent neyées , les 
uns dans les rues, en cherchant quelque 
retraite , & les autres dans leurs lits mê-* 
me. Les habitans du plat-pays y foufri- 
rent une perte inexprimable , cette inon- 
dation leur ayant enlevé leurs beftiaux, 
leurs grains , & généralement tout moyen 
de fubfifter. 

Lorsque le Pfintems eft venu , ce qui 
cft d'ordinaire vers la fin d'Avril, il fait 
un beau tems , ièc, pendant ring ou fix 
fèmainès, après quoi les pluyes viennent f 
& tout du long de l'Eté elles font fi or- 
dinaires , qu'il eft rare de paflèr une fe- 
iftaine fèns en avoir. Outre la pluye on 
y a de fort grottes rofées , Se les Dames 
: n'y 



r 



de l'Irlande. 1585 

n'y oublient pas de recueillir la belle ro 
fée déliai, qui leur eft d'un grand ufa- 
ge. Il femble que l'air étant fi pluvieux, 
il n'y devroit point avoir de rofée , mais g 
l'expérience cf£ contraire à cela. Il eft vrai 
qu'il fe pafie quelquefois des nuits (ans ' 
rofée , mais lorfque cela arrive, c'eft un 
préfàge qu'il doit pleuvoir abondamment 
bien-tôt après. Une fi grande humidité 
empêche que la chaleur ne foit excefli- 
ve , Se l'on n'a prefque jamais fiiiet de 
s'en plaindre , non plus que de la iéche- 
reflê. Les fruits de la terre en foufrent 
un peu > parce ou'ils ne meûrifient pas 
fi tôt qu'ils le taraient , û Pair étoic 
moins humide , & lorsqu'on les recueille 
il faut toujours être au guet , à profiter 
des jours de beau tems pour fécher , 6c 
pour retirer les grains , les foins & autres 
chofes de cette nature , autrement on 
court rifque de laitier tout gâter. Le 
ceins fe met d'ordinaire au beau vers la 
fin de l'Automne , pendant quatre ou 
cinq femaipes , & cela fert à fécher ce 
qu'on n'a pas pu ferrer de bonne heure , 
& à labourer la terre pour femer les bleds 
d'hiver. Cependant on ne remarque pas 
qu'il y ait plus d'années de cherté dans 
Y Irlande que dans le refte de VEurefc y 

Kkk kkk 5- • au 



if86 -Lîes'Delicbs 

au contraire il y en a moins , parde qu^il 
eft plus aifé encore de remédier à l'hu- 
midité * qu'à une longue fécherefle , qui 
coniume tout , & caufe une ftérilité gé- 
nérale. Comme le pays elj extrêmement 
marécageux , il né faut pas douter que 
cela ne contribue à l'humidité de Pair , 
& l'on pourroit efperer d'avoir en Irlan~ 
de un. air, finon auffi fèc qu'en France , 
du moins beaucoup plus qu'il ne Peu au- 
jourd'hui , il l'on pouvait <defTécher les 
marais , Jqi» s'y trouvent. Cette penfée 
çft fondée en expéidence; xar romme 4es 
engins^ qui fe font habituez dans cette 
Ile , ont .dqà ctafieché quelques-uns de 
ces marais 'dans leurs terres ; auffi pré- 
tend-on que l'air y eft beaucoup plus 
Ièc *. ou pour parler «exactement , beau- 
coup moins humide , qu'il ne rétoit au- 
paravant. Cette humidité de l'air d'/#> 
tonde .eft aparemment caufe que Vlrlmt- 
de eft beaucoup moins fujette aux ton- 
nerres & aux éclairs, qu'aucun au- 
tre pays du monde , & .qu'il s'y paflè 
des années entières, fans tonnerre ; ce 
qui vient de* ce que le Soleil y élevé be- 
aucoup plus de vapeurs que d exhalai- 
fbns. S'il arrive qu'il tonne dans ce pays- 
là 9 -.c'ett tout au plus deux ou trois fois 

d'un 



dut rffcKfe-k niyà. k 5Ç7 

d* tin Eté', AWçf^^éd^éi«^cfoii 
pgu de b*uit. 
' Il fettîbîe que ; cette grande -humidité 
de , Y Mande doive y caufer de -grandes 
maladies , cependant cela ri'eft pas. On 
s'y perte auffi bien qu'ailleurs , & les 
perfônriés , qui rie ruinent pas leur fcnté 
par la débauche , y vivent auffi long- 
tems qu'on: le fait *n d ? SuJtrtes pays. On 
y Voit des gens vigoureux à Page de 
<^atre*vïnts ans , & il s'y «n trouve qui 
paiTentlés 'quatre^yints dix*, 4c < arritétit 
jttf^^ceatans: : Ôn -y a vu* dès femmes, l 
qui oijg;eû !t la fkcti1té ; de concevoir J jû£ 
4^ ' rage et fohtante ans , êç qui ôfit 
Ôiêitie nourri leurs 'enfens de leur lait. 
Cette bonté de l^air d y Mande fe fëmâr- 
qoc en ce'qu*on y voit vivre pendant 
rhiver plufîetirs herbes , <jui meurent en 
jiHgleterretic ailleurs dans cette feifon4à, 
mais elle fe< remarque encore particuliè- 
rement en ce qu'on n'y connoit 1 point di- 
verses maladies , qui font fréquehtes ail* 
leurs j comme le fcorbut & la* fièvre 
quarte. îîa : pèfte y eft très-rafe, ïfcfelc* 
pre ; éjui y 1 trç autrefois fi commune , èiï 
çft aujourd'hui bàfthie. Onu découvert 
depliîs r dèirx ou trois Siècles *en çà la rai- 
fon pouFqfroi ity-avok autrefois tant de 
*■• : ladres 



1388 Les 1>elice$ 

ladres en Irlande. Cela venoit de ce que 
les Irlandais , ignorans 6c mauflades com- 
me ils ont toujours été , fe gorgeoient de 
fiuimos en tout tems fans diftinéfcion , 2c 
fans prendre garde à ^ faiibn pendant 
laquelle ce* poiflbns-là frayent. Or il 
faut A remarquer que lorsqu'ils ont jette 
leurs œufs, ils font malades, mollalfès , 
& fi mal-faifls , que leur corps cft cou- 
vert de veiîies 8c de vilaines taches qui 
reilèmblent à de la gale , tellement que 
d'en manger dans cette faifon- là , c'eft 
•prendre leur maladie. Lorique i& Anglais 
furent les maitres du pays , ils ^fendi- 
rent très^étroitement , & fous de^roflès, 
peines , Me pêcher ce poiflbn dans cette 

i Partie de l'année où il eft fi mal-fain , & 
e firent obfcrvcr avec tant d'exa&itude* 
que les Irlandais ne mangeant plus de fau- 
nion malade , on a vu la lèpre le dimi- 
nuer peu-à-peu parmi, eux, tellement 
que les ladreries n'étant plus de grand 
ufage , on les a laifle ruiner. 

On peut encore ajouter pour une der- 
nière preuve de la Donté de l'air d'/r- 
Unie ce que 4a Renommée en a publié 
conftammêpt depuis tant de Siècles, &v 
vpir qu'il ne s'y trouve aucun animal 
venimeux , ni même dHnfe&esqui n'ont 

pas 



\ 



r 



DR L'IrLANDF. ' I589 

«as de vtnin , comme les grenouilles & 
les lézards. On a fait l'expérience de por- 
ter un ferpent en Irlande dans de la terré 
d'Angleterre , & d'abord qu'il fut mis 
fur le terroir d'Irlande , il cherchoit à 
s'en retirer avec précipitation , comme n'y 
pouvant pas vivre. On y voit néanmoins 
des araignées , mais on prétend qu'elles 
n'ont* point de venin : & l'on peut les 
éloigner d'une maifbn , en lambriflant 
les chambres d une efpêce de bois , oui 
fe trouve en Irlande même , auquel les 
araignées ne s'atachent jamais. C'eft de 
ce bois qu'eft lambriffee la voûte de la 
Grand' SjJie de Weftmmfier^tn Angleterre^ 
• où le Parlement s'aflèmble. 

Le terroir d'Irlande eft généralement 
gtas & fertile : il eft parfaitement bien 
arrofé , comme on vient de le voir , 
mais outre les pluyes, il ^y trouve une 
infinité de fburces d'eau vive , de ruifl 
féaux , de Lacs & de rivières. Quel- 
ques-unes de ces rivières roulent leurs 
eaux tout uniment 6c fort paifiblement , 
mais il y en a plufieurs , entr'autres cel- 
les qui viennent des montagnes & des 
coteaux , qui reflèmblent mieux à des 
torrens qu'à des* rivières. Au lieu qu'à 
l'ordinaire un en&nt les pafferoit à gué * 

les 



*$9* • LrE-S DBCI£$S 

iôs giftflc* te fréquentes? luyes bs oûflem 
tellement, qu'un cheval fort Se vigoureux 
ade la peine à les paflÊr , Se comme il n'y 
* pas beaucoup de rivières , qui ayent des 
ponts , il nck paflè gufoes d'année qu'il 
ne fc noyé quelcun au paflage de cestorreûs 
débordez. On conte qu'un payfan Irlan- 
dais étant arrêté par une rivière ainfi en» 
fiée , attendit quelque tems dans l'efpe- 
rance qu ? ellç. rentrerait dans fon lit ordi- 
naire; mais comme' il vit que la pluye con- 
tinuoit Se que la rivière étoit toujours 
groffe, il fe réfolut à paflèr, Se afin que 
le courant de l'eau ne l'entrainât point , il 
chargea fur fet épaules une grofîè 8c pe- 
sante pierre , . pour lui fervir de contre- 
poids , St ainfi pafla fans aucun mal. 

Il y a di vertes grandes rivières dans 
V Irlande , comme le Shannon , la Shu* 
re , le Broad-iyater , le Barrow , 8c quel- 
ques autres , dont je parlerai dans la de* 
leriptioh. particulière des Provinces. El- 
les font toutes peu navigables , les unes 
à caufe de leur peu de profondeur , (bit 
parce qu'elles ont naturellement peu 
d'eau , fott parce qu'on les fàigne , faute 
de pont., afin qu'elles foient guéables, 
\ps autres à caufe des ctiaufTées , qu'on 
Y fait pou* la pêche, en£n quelques-unes 



a 



de 1 l'Irlande. **39* 
à c&ufè des cataraâes qui rompent leur 
cours , comme le Shanmn* au defîus dfc 
Limmerick , la Banne ou Band au deffiis 
de Colraine % & la Lijfie au defïus de Z>tf- 
£#*. Toutes ces rivières font extrême- 
ment poiflbnneufcs , & particulièrement 
féconaes^en faumra ; il n'y a pas jufqu'avi 
plus petit ruifleau d'Irlande où il ne s'en 
trouve. 

& Irlande -eft encore parfemée d'un 
très-grand nombre de Lacs , grands & 
petits , mais particulièrement dans les 
Provinces du Nord & de l'Oueft. La 
plupart de ces Lacs font profonds , nets 
& oien navigables. Ils font à-peu-près 
tous remplis d'Iles,, les unes défertes> 
& les autres habitées.. Quelques-uns ont 
un petit nombre d'Ilettes flottantes. En- 
fin les cotes de l'Irlande font entrecoupées 
d'une très-grande quantité de Golfes > de 
Bayes & de Havres , tellement qu'on 
peut dire a^ec vérité , qu'il n'y a point 
de pays au monde , qui ait à proportion 
autant de bons ports que l'Irlande. Ces 
Bayes Se ces Lacs abondent auflienpoit 
fon , & l'on pêche entr'autres dans les 
premières une infinité de harengs , lork 
que la faifon en eft venue. 

Cette belle Ile eu , généralement par- 

' lant* 



i£9* Les Délices 

lant , plaine & unie ; ce n'eft pas que le 
terrain n'y (bit* entrecoupé de collines, 
qui font une agréable variété. Il s'y 
trouve aùfli de hautes montagnes , au 
moins des montagnes qui paflent p©ur 
hautes dans ce pays-là , mais qui ne font 
pas comparables avecxelles des Alpes & 
des Eyrénées. Telles font les montagnes 
qu'on voit au Sud de Dublin f & celles 
qui font à quarante milles de là au Nord 
entre Dmdalk^&C Carling fard . Telles font 
encore celles qu'on voit dans TOucft d'/r- 
Unde fur la cote du Comté de Kerrj , fi 
hautes , qu'on les découvre de cinquan- 
te milles loin dans la jner ,• & quelques 
autres, dont je parlerai dans la description 
particulière des Provinces. 

Lç terroir â? Irlande eft très-fertile, 
& très-propre pour le labourage , mais 
il eft encore plus propre pour le pâtura- 
ge. Il s'y trouve des terres , qui n'ontv 
point befoin d'être fumées , ^x>ur rapor- * 
ter du grain , comme vers le Sud de l'I- 
le , mais ailleurs , où elles en ont befoin, 
co qui eft plus général , on a de la chaux; 
& de la marqe , qu'on tire de la terre , ou 
la fiente des animaux. On y a éprouvé 
qu£ pour fertilifer une terre , on n'a qu'à 
y feire paitre un trouypçau de moutons & 

de 



ds l'Irlande, 1595 

de brebis pendant une année où deux dé- 
faite , après quoi lo chatii raporte à mer» - 
veille. Ceux qui ne peuvent ras prati- 
quer cet expédient , prennent , les uns de 
la chaux , les autres de la marne , qui 
font l'une & l'autre d'un u(àge excellent 
pour engraiffer la terre ? outre auc la 
chaux a encore cette utilité , que les oi- 
feaux ne touchent point aux chams <jui 
en ont été parfemez. 11 y a des endroits, 
qui abondent en pierre de chaux , com- 
me le Comté de Galhwaj dans l'Occi- l 
dent , & le Comté de la. Reine dans le 
milieu de l'Ile. Les Provinces de Con- ' 
nacU & de Lafhie îont abondantes : en 
marne , mais la première plus que l'au- 
tre. Enfin en divers endroits le long des 
côtes , on employé pour ce fujet le fable 
de la mer, dont la lalure fait la fécondi- 
té des chams : on en voiture jusque qua- 
tre ou cinq lieues avant dans le pays ; (bit 
en charroi , Jfoit par batelées ;& la dépen- 
fc , qu'on y fait , eft bien recompeiïfée 
par le profidkjui en revient. La terre , 
ainfi fertiliféc , produit abondamment tous 
les mêmes grains qu'on voit en Europe , 
du froment , du (bigle , de l'orge , & au- 
tres femblables. On ne s'y cil: jamais 
plaint d'une trop grande andité , & les 
T«». V1DL MU 11 pro- 



prodviâioos de la tejre meûriflica*?d<»v 
duiairç heuroifèi»enjt., quoi qu'un peu. 

# ttffd> IVfeis les pâfuragçs, fontla chofeen 
quoi l7WW*ex«ilç* n ? y ayant point de- 
pays, quipuifTe lui > difputct.le prix àcet . 
égprd . La terre y efl: ^naturellement mol- 
le & féconde, iairdqux & tempéré., 
lej^ herbages excellent tellement qu'on 
y.nQurrit une infinité de troupeaux , de . 
chevarçx,; de bœufs, dç vaches, de chè- 
vres, & debrçbis,, qui paiflent tranquil- 

• lejneatà la campagne jour & nuit, rhi* 
ver & l'Eté» On a. remarqué que tou$. 
le^ befti^ux de Y Irlande font de petite tail- 
le^ maip cela nç vieBt nitde la conftitu* 
tipn de l'air , ,ni du naturelle la terre & 

• dçs pâturages, car- les beftiaux , qu'on y 
amène $ Angleterre , confondent toute la 
gtandjeur, 8c la beauté de leur taille, & 
Jours petits ne dégénèrent point. Outre 
cela , tous les beffiaux., qui fer vent à no- 
us nourriture. , tant les naturels ttlrlan- . 
de, qtte ceux, qu cm y amène & Angleter- 
re , ont la chair excellente , af tant & plus 

# délicate, que ceux # Angleterre , qui font 
fi eftiurez* Les. vaches ont de parfait©* 
ment, bon lait ,. dont on fait du beurre 
délicat , & du irpnwgç. de bon goût - 9 qu'on 

.• . envoyé dans ic& pay&&raagçrs* . Les jehe* 

vaux 



vwx&Irldnd* font petits , néanmoins forts 
Se vigoureux , mais ils ne font pas d'un ' 
fi grand ufage dans les autres pays, par* 
ce qu'ils ont la corne tendre , ayant 'été 
élevé* dans une terre molle. * 

Lies bois font mis en Irlande au rang 
des terres ftériles & infru&ucufes , par~ 
co que la terre n'y vaut rien du tout , ni 
pour le labourage , ni pour le pâturage^ # 
ce qui vient de fa grande humidité. Au* 
trefois VfrUndc étoit couverte de Forêts ; 
mais les Anglais y. ont mis f^bon ordre, 
qu'elles y font aujourd'hui fort rares , tel- 
lement qu'on y peut faire plufieurs milles 
de chemin fans y voir un feul arbre ; par 
exemple quand on va de Dublin quelques 
lieues avant dans le pays. Les rebellions 1 
& les ravages des IrUndois ont obligé les 
Anglais à extirper quelques-unes de ces 
forêts, parce qu'elles fervoient de retrait 
te à des voleurs : ils en ont extirpé d'au* 
très , pour cultiver la terre ; Se dans le' 
Siècle dernier ils en ont confumé encore 
davantage , par le commerce qu'ils ont 
fait de bois, dont ils envoyoient plufkurs 
vaiflèaux chargez , dans les pays étran- 
gers ; Se parce qu'ils en ont fait du char- 
bon pour les forges de fer. Ce nçftpaâ 
qu'il ne refte encore un aflez bon nom* 

LU 111 x bre 



© ^— 



1394S Le< Délices 
hre de forêts en diverfes parties de l'/r- 
Imdc^ comme nous le remarquerons dans 
la dcfcription particulière des Provinces ; 
mais il eft vrai pourtant qu'on y mangue , 
et divers endroits , de bots à bâtir , 8c 
presqife par-tout , de bois à brûler. Pour 
"bâtir on fait venir du bois de bien loin , 
& pour brûler , on fe fert du charbon 
de terre , qu'on fait venir d'Angleterre , 
à la referve de quelques endroits de i'/r- 
lande^ où l'on en a trouvé des mines, ou 
bien l'on brûle des tourbes qui fe tirent 
des marais. 

UlrUndc étant humide , comme elle 
l'eft , ne peut manquer d'être marécageu- 
se ; auffi eît-elle parfemée d'une très-gran- 
de quantité de marais , dont quelques- 
uns ont plufieurs milles de long & de lar- 
:e. De ces marais les uns font couverts 
['herbes Se reflemblent à de belles prai- 
ries , mais il ne faut pas s'y fier ; ce font 
des terres mollafles & fpongieufes , ou 
plutôt des fondrières , qui ne peuvent rien 
porter, & où l'on enfonce avec un dan- 
ger manifefte de périr. D'autres (ont fan- 
geux Se boueux , d'autres (ont couverts 
d'eau à la hauteur de deux ou trois piez , 
tellement qu'on les prendroit de loin pour 
àï% Laps, La négligence & la parefledes 

/r- 



9 

TrUnAois t??l pas peu contribué à cela*, 
parce qu'ils ne s'apliquent à rien qui puif- 
ife faire valoir leur pays. Si les eaux sV 
xnaflent en un lieu , qu'elles y croupif- 
fent , & qu'il s'y faffe un marais , ils ne 
fe donnent pas la peine de faire des tran- 
. chées afin que Peau s'écoule , Se c'eft ain- 
£ que l'Irlande eft devenue marécageufêc 
La terre humeéfcée fortement , & presque 
toute détrempée d'une eau croupiflânte, 
. s'eft afïàiflee , les. arbres en ont été déraci- 
nez , des forêts entières en ont été ruinées*, 
Se les arbres tombez embarvaflant encore 
. davantage la terre, Peau y a crotrpi ph*s 
; long-tems , & il s'y eft formé des fondriè- 
res. De là vkmt qu'en plusieurs de ces 
marais on a tiré de defîbus terre quelque- 
fois de gros troncs d'arbre M quelquefois 
des arbres entier» , entr'autres des noife- 
.tiers: op y a même trouvé des noifettes r 
qui paroiftoient au dehors belles , faines & 
: entières 9 mm Qui étant ouvertes , n'a- 
▼oient rien dans la coque , le noyau ayant 
été coniumé.par la longueur du tems. 
Ces marais Cependant ne font pas entière- 
ment inutiles : quelques-uns fe féchent 
en Eté , 8c fervent de pâturage : on en 
Cligne d^utres , Se Ton en tire des tour- 
bes* Les AngUis , qui font induftrieux 

Lll 111 5 6&. 



• t 



-1J98. LesD^lïceis 

& laborieux , ont trouvé le moyen â?àn 
deflccher plulîeurs par le moyen des mâ- 
chées, qu'ils ont oqvertes'pour faire écou- 
ler les eaux s ces mgrais dtfîechez fe font 
trouvez être d'exccllens pâturages ; 6c au 
bout d'une année ou de deux qu'on ya 
mis des moutons , on lès a convertis en 

'chams , & ils ont raporté admirablement 

' bien. 

Si les irlandais ont pafle plufieurs Siè- 
cles, fans avoir aucun .édifice de pierre, 
'ce n'eft pas faute de matériaux. On y 
a quantité de pierre de chaux , grand 
pombre de carrières de pierre à bâtir , 8c 
des carrières d'ardoife pour couvrir les 
maifons. Entre les pierres. à bâtir, on met 
Je marbre, qui fe trouve.cn divers endroits 
de Pile: le # noirâtre dl le phis commun» 
mais il s'y en trouve de beau noir , ad- 
mirablement bien rayé de blanc, & d'au- 
tres couleurs. Ces deux derniers font 
f\»s jtres. Ci-devant on n'y connoiflbît 
qu'une forte d'ardoife^ mais depuis foi- 
rante ans en ça l'on en a découvert une 
nouvelle efbêœ , qui dl d'un excellent 
ufâge dans la Médçcine pour diverfos ma- 
ladies , particulièrement pour arrêter le 
6ng , & pour empêcher qu'après une 
(bute il ne fe cail]e dans le corps. -En- 
fin 



fin pour achever rénumctariairdesTichaf-. 
fes de P friande 4 on y a diverfes raines 4 e 
fer , & quelques-unes de plomb & d'ar- 

{'ent. Nous remarquions lcs!principa- 
es dans la defcription particulière des 
Provinces 9 que nous allons cotâmiïft* 
cçr. 

• * * 

Defcriftion fartimU/reltit 
PlKlsAHBE. 

•TpoVTiB V Monde dk fttrtagée->eft <\mr 
A tre grandes Provinces , dont Punfc f 
qui eft au Nord, tient toute la largeur de 
I Ile ; on la nomme Vljhr , ou Vltonie. 
Deux autres partageable milieu de l'Ile, 
l'une à POrient , qu'on apèle Leinfier ou 
Logent*,' &c l'autre à'POccidcnt , nommée 
Conrianrht ou Cùnnocie. La quatrième, 
nommée Momifier ou Mbmmic, tient la 
largeur de Pile au Midi 9 à la referve du 
coin du Sxid-Eft , qui feit partie du Lein- 
fier. Ces quatre glandes Provinces font 
fubdivifijes , chacune en plufieurs Com- 
ptez , qui font enfemble le nombre de tren- 
te-deux. UVhanie en a dix , k Motpo- 
nie fix f la Latente onze , & la Cennaciê 
cinq. Nous allons parcourir toutes ces 
^Provinces , commençant par le Sud , con- 

LU 111 4 ti- 





» 



„ ^ 



I4OO ' Le$ DeIICRS MomoBic. 

rinuant par r Orient & de là par le NorÛ y 
fc finiflant le tour par PQueft. 

La MO MO N I E 

LA Pravince Méridionale <k\> friande , 
nommée Momonie ou Mounfier , eft 
partagée en fix Comtez. Il y en a trois 
qui font le long des côtes Occidentales , 
Clare , Limmcrick& Kerry s deux le long, 
des côtes Méridionales , Corke & WÀter- 
find i & un au dedans du pays , lavoir 
Tifperary. Je vai les décrire par* ordre 
commençant: à l'Ouéft > & avançant par 
le Sud à l'Eu. 

Le Comté de CL ARE ou de 
T H O M O N D. 

Le Comté de Clore avoit été ancienne-^ 
ment compté pour être uïie partie de 
la Momonie. Il en fut détaché fous le règne 
&EUzjibétb , & uni à la Conn&eie , ce qui 
a duré jusque* bien avant dans le Siècle 
dernier ; mais enfin après bien des folli- 
citations les Comtes de Clare ont obtenu 
.qu'elle fût réunie a la Momonie. Les /r- 
landois Papèlent Towoun , ce' qui figni- 
:fie Momonie Septentrionale. Les Anglais 

lui donnent aulfi le nom de Tbomondm 

• lieu 





€kit. BEL'IrLANDI. 1401 

Ecu de Twomvnd. La rivière du Sban- 

m 

non le fépare à l'Orient du Comte de Tïf- 
perarv, & au Sud de celui de Lim$ncrick y 
à l'Oueft elle a l'Océan , & au <Nard le 
Comté de Galloumj , qui eft dans la Con- 
nac$*. Le terroir y eft fertile , il s'y 
trouve quelques mines de fer , & l'on y 
a une grande commodité peur le commer- 
ce par le rç^yen du Sbanmn & de l'O- 
céan. Les principales Places de ce Com- 
té, font Ckre, KilUloe, Barra* ècKilft. 
ucrogh. 

K}U*lot eft fitaé au *bord du Shannon t 
à l'ifTue du Lac Derg; c'eft un bon bourg, 
honoré d'un Siège EpifcopaK La cata- 
racte du Sbannon , dont j'ai parlé ci~de£» 
fus, n'eft pas bien loin de là. 

Barrât , ou Banratv , eft un autre bourgs 
auprès d'un petit Gfolfe que fait le Shan- 
non au Midi du Comté. Le Roi Henri 
IIL lui acorda les privilèges de bourg a- 
vec droit de marchez. & de foire.. A lept 
milles de là eft , . 

Çlare , la Capitale du Comté, fituée 
au fond du même Golfe ,. bâtie fous le 
règne à? Edward I. par des Cadets* des 
Comtes de Gloctfter de kMaifon deCAt- 
rc. Elle a donné fpn nom à tout le 
Comté. 

LU 111 s £»*- 



*4©x JLiBts Délices Lîmatpdc. 

Em£$um eft un 1 bon bourg Un peu au 
deffus de Clore. 

Kilfeucrvgh , ou Kilfeaora, eft un bon 
bourg , arec un Siège Epifeopal , fuffra- • 
-gaatde Casbel. * ^ 

Le Comté de LIMMERICK. 

Le Comté de Liœmcrielçq&phlé partes 
Irlandûis Loumcagh j\js& borné < au 
•Nord pur leShamn», iPGùeft par l'O- 
céan , au Midi parles Comtez deKerry, 
fie de Corkf ", &'à l'Orient par celui de 
Tipperary. Le pays eft fertile Stbienpcu- 
-§>lc : & 1 on y voit trois ou quatre Pla- 
-ces remarquables , Limmeriel^ , Killmml 
M , & Adore. . 

LIMMERICK. 

Limmertck eft la Capitale , fituée au 
boçd du Sbannen. Cette ville n'eft 
pas bien grande , mais elle a tous les avan- 
tages qui peuvent rendre une ville floriC 
iànte , auffi eft-elle l'une des plus confi- 
dérables de l 5 Irlande. Le Shannon y lait 
un très-bon havre , de cinquante milles 
de long , depuis, fon embouchure jus- 
qu'au port de Limmeric^ où les grands 

vaif- 



vaifloaux peuvent monter à pleines voi- 
les, fans craindre, ni barre, ni rocher, 
ni banc de fable, ne trouvant que quel- 
ques limes en. chemin. Avec cet avan- 
tage Limmerick^ eft une ville fort mar- 
chande, Se par là même riche , .propre , 
'belle , 8c bien -peuplée. Si elle cft riche > 
rtlle eft auffi tfè$;forte & par l'An-'&jpar 
Ja Nature. Le Shannon lui feft de foflez, 
jSc Jadivifè en deux villes , attachées Pu- 
«à J autre par, un beau pont de pierre t 
& toutes deux bkn fortifiées à la moder- 
ne, avec une Citadelle bâtie par le Roi 
fean. /Sa force- a paru dans la dernière 
mefre , ayant foutenu deux fiéges con- 
Lécurifs dans lès 'années réqo, *& H691. 
•avant que de fe rendte-au leu Roi GuU- 
\Lume III. ce qu'elle fit le 3. Oôobrie 
^691. Limmâric^fA honorée d'un Siège 
JEpifcopal , fuffragantde Cdshel. L'Egli- 
se Cathédrale n'eft pas loin de la Cita» 
àclit. ' 

K%llmAll$k_& k féconde Place du Com- 
té , litiiée fur le chemin de Limmerickji 
Carke. C'eft une petite ville, fermée de 
"murailles , & paf&blement peuplée. 

Adore , oîf Atbdaire 9 çA un petit bourg, 
«bien fortifié autrefois , fur une getite ri- 
vière, qui fe jette dan» le Skannmw def- 
fous de Limmcrickj m Le 



1 404 L E S D E L I C K# .Lrmmeridt. 

Le Comté (feL^mm<r>(; s'étend en long. 
de POrient à POccident , il eft fort large 
au dedans du pays , mais en avançant 
vers l'Océan, il va toujours en fc retreci£- 
fant , fi bien qu'il n'a que quatre ou cinq 
lieues çlc côtes en droite ligne. Ce Quar- 
tier Occidental s'apèle CmUgb : on y 
voit Pune des plus hautes montagnes de 
VlrUndc , nommée Knock-Patricl^ Elle 
s'avance proche de la Baye de Limmerkk^ 
& les vaifleaux , qui font en mer , peu- 
vent la découvrir de fort loin, , 

Le Comte d* KBRRY. 

• 

Le Comté de Kerrj eft borné à POuefl: 
'par l'Océan , au Sud & à PEffc par 
le Comté de Ctat* , & au Nord par celui 
de Limmerickt Le pays eft entrecoupe 
de montagnes allez hautes 9 & de vallées, 
dont les unes font agréables 6c fertiles, 
& d'autres couvertes de bois. On voit* 
dans le xhitieu' du Comté , un petit Lac t 
apèlé Leane, ou L*rne 9 qui a pîufiçurs 
milles de circuit ; & fè décharge dans l'O- 
céan par une petite rivière r qui porte le 
même nom/ il y a parmi las montagnes 
divers endroits fi abondans. en pâturage, 
que quand tous les troupeaux de laPro- 

tria- 



g 



Kerry. de l'Irl AKD«, I^ay 

vioce y paitroient , ils n'en confumeroient 
ts la dixième partie. Les herbages en 
nt excellens , & de la hauteur du ge- 
nou. Le3 troupeaux fc paiflènt tout P£- 
tc. Mais lorsque l'arriére faifon cft ve- 
nue 9 ces mêmes endroits , hume&ez cx- 
ceffivcment par les fréquentes pluyes, 
deviennent des marais , ou plutôt des fon- 
drières, où la terre eft fi molle & fi fpon- 
fieufe , qu'elle ne peut pas porter un 
omme , deforte qu'il eft impoflible d'y 
paflcr fans courir rifque d'y enfoncer & 
d'y périr. Ces endroits-là font fort dan- 
gereux pour ceux qui ne* les connoiflènt 
pas, parce que de loin ilsparoiflènt com- 
me de belles prairies à caufe des herbes qui 
les couvrent , & l'on y pourroit entrer 
uns fe défier de rien. 

Les côtes de ce Comté font entrecou- 
pées de Promontoires &' de Golfes , & 
c'eft là que fe trouvent trois ou quatre 
Places , les plus remarquables qu'on y 
voye , Ardart , Trailie , Smerwicl^ ÔC 
Dingle. . 

' Ce Promontoire , le plus avancé au 
Nord , eft auffi le plus long & le plus 
avancé à POueft , & retient 4e nom de 
la Province. Il eft couvert de moritag- 
xses fi hautes ,. qu'on les voit' de plus de 



cm- 



1406 LXS D^Ut)£$ Dinglç. 

cinquante milles loin dans la mer : on les 
nomme Brandon-bills. Ce Promontoire 
fait près de ion extrémité deux bons Ha* 
vies , l'uji au Nord , apèlé Smtrwic^ ôc 
l'autre* au Sud , apèlé DmgU. Le Ha- 
vre de Smcrwkk. n'eft ni grand ni pro- 
fond, i^ais il eft net & bien fermé. Son ■ 
nom eft corrompu de S. Maritunck^ 

DingU <&. un bon bourg avec un bon 
Havre, a Piflue d'une Baye , à laquelle il 
donne ion nom. Le Havre de DingU 
# eft couvert d'un grand rocher , apèlé le 
corbeau- , autour duquel on peut voguer 
fans péril, para? qu'il eft toujours élevé 
hors de Peau, excepté dans le tems de l' E- 
quinoxe de Mars , parce qu'alors les ma- 
rées font plus hautes qu'à l'ordinaire, Se 
le couvrent tout entier. La Baye de Di»- 
r/feiibelle, longue & large , &fe pouf- 
fe plufieurs milles avant dans les terres , 
fàifànt deux ou trois bons Havres, com- 
me celui de Vcntrj à quatre milles à l'Oc- 
cident de DingU , & celui de Cafttlm*inc 
dans le fond de la Baye. 

De l'autre côté du Promontoire la mer 
ftit auiS une petite Baye , avec un beau 
havre à Trott* , à moitié chemin de Smtr- 
wick^ à l'embouchure du Sbârnimt. 

Arlârty ou Aràfm , la Capitale du 

Corn- 



Acdart. IXE lIrLAND» i 4°7 s 

Comté , eft fur la même côte , à trois 
lieues au Nord de TraiUe. Elle eft ho- 
norée d'un Siège Epifcopal , fuffragant de 
Cashel. 

Le fécond Promontoire de ce Comté 
fe nomme Clan-car , ou GUncartat il. eft * 
fitué entre la Baye de Dingjè & celle de 
Maire. Il eft coupé par uncuongue chaî- 
ne de montagnes , & le Lac Leone , qui 
communique aux deux Bayes de JDingle 
& de Maire par deux petites rivières , en 
fait une Ile entière. Ce Promontoire eft 
coupé lui-même par deux ou trois peti- 
tes Bayes, à fon extrémité, qui fait face - 
au Sud-Oueflf II y a là une petite Ile 
nommée Valentia , défendue par un Fort, 
avec une bonne rade du côté d^FOcéan. 

La Baye de Maire tire fon nom d'une 
petite rivière : elle eft plus étroite que 
celle de Dingle , mais auffi elle *itre bien 

{>lus avant dans les terres. Les côtes, qu'el- 
e mouille au Midi, font en partie du Com- 
té de Corkf, & en partie de celui de Kerry. 
Elle a dans fon iflue près de cinquante 
brades d'eau , & va toujours en diminuant 
de profondeur , jusqu'à ce qu'au fond il 
ne lui refte que deux ou trois brades. Au 
refte elle eft fort nette , n'ayant ni ro«* 
chers , ni barres de fable. 

.Le 



1408 Les Deljcei Cwke. 
Le Comte de CORKE. 



L 



e Comté de Cerk* , en Latin Corc*- 
'gienjîs Combattis , occupe plus de la 
moitié des côtes Méridionales de la Mo- 
nôme , elle a le Comté de Waterford au 
Levant , celai de Limmeric^ au Nord , 
& celui de Kerrj à l'Oueft. Il eft grand 
& fertile , riche & bien peuplé. On y 
voit deux ou trois rivières remarquables f 
& cinq ou fix Places dignes d'attention. 
Les rivières font le Blackjvater , & le 
Lee i les Places font Corke , Kinfalc , 
Tonghal , Baltimore, Rojf&MBantry. 

Le Lee, en Latin Saverenus,. fort des 
montagnej d'un petit Canton de pays , 
nommé Muskeray , coule à l'Orient , & 
va pafler à Cerke. 

Le Bla^water , ou plutôt Broad-wa- 
ter , eft apèlé par les Irlandais Avcn- 
More , c'eft-à-dire , grande rivière. Il eft 
plus haut que lé Le& 9 fort des montagnes 
qui font à l'Occident du Comté , coule 
auffi à l'Orient 9 Se pafle dans le Comté 
de Waterford 9 puis tournant droit au Sud 
il fe jette dans l'Océan , & fert de borne f 
à ion embouchure, entre les deux Coin* 
tcz voifi ns. 

Les 



«aûtry. n tf l'ï n t, a : s ù t. 1 46 f 

Les côtes font entrecoupées de plu- 
sieurs Bayes aflez grandes , dont la plu- 
part ont de boiis navres. La Baye de 
Baniry eft au Sud-Oueft , la prémtéfc 
qu'on rencontre en venant du Comté de* 
Kerrj.. L'entrée* eft partagée par deux 
rochers , fituefc à une telle diftance, qu'on* 
peut commodément pafler entre deux , ôc 
entifc eux 6c Ifctfcrfe. Le refte de la Baye 
cft net, & l'on y peut ancrer en fèureté- 

er-tout. Il s'y trouve deux petites \-? 
r , l'une vers l'iflue de la Baye , nouw 
mée Béer , l'autre plus haut , njffiimée- 
Whiddy s toutes deux avec une bonne ra- 
de. Il y a environ vint milles de long; 
de l'une à l'autre ; & l'eau eft profonde 
de feize brades de bras jusqu'à quarante. 
Bmtrj eft un bon bourg , avec un aflea 
bon Havre , au fond de la Baye , qui- 
porte Ion rtoifl* Près delà, lamye re- 
çoit unfe petite riviéïe, dont le cours eit 
interrompu* par une catara&e. 

La Baye de Dtrwntms, ou de DunpjA- 
nus 9 n'eft feparée de la précédente que 
* par une petite Langue de terre. Elle eft • 

Einde & large , & renferme une fort 
nne rade , dont le fonds eft net par-- 
tout. 
A l'Orient de cette Baye-on rencontre 
Tom. VIII. Mmm m m m le 







1^1,0 L*S D^X-IrtS Baltimore.. 

le Cap de Mejfan , ou Mijfm-head , Ja 
plus avancé au Sud qu'il y ak dans tou- 
te la côte. C'eft pour cette uaifbp: que 
les Anciens Pont apèlé Not^nm Promena 
forint*. 

La Baye de Baltimore efl: une granda 
& bonne Baye , large ., faite en demi- 
lune, fituéea l'Orient du Cap de Mefi> 
fan. Elle eft parfemée dfl|petites Iles* 
dont la plus confidérable lui a donné ion; 
nom. Elle fait divers bons havres, com- 
me celui de Crook^ , à l'Occident , celui 
de School , & celui qui retient le nom de 
BaltiMre , à l'Orient, où il y a un bourg 
spèlé de même. Il y a bon ancrage par- 
tout pour les vaifièaux j excepté qu'à Pen-: 
trée de celui de Baltimore il fe trouve un 
f oçher caché fous l'eau , & un autre dans 
le milieu , que la marée couvre & décou- 
vre fucceffivement. ♦ 

Un peu plus avanfrà l'Orient , on trou^- 
ve le Havre (le Cafile , qui efl: fort net , pa£- 
Êblemenf igrand , & profond de même> 
enfuite celui àsRojfy & celui de Clando- 
. re , tous deux aflez bons. ■ XoJfc& ua 
bourg médiocre. Son Havre a couru ris- 
que d'être gâté par les fables que l'Océan 
y accumulent , on a. eu dé la peine à y 
mettre du remède- 

KIN- 



o 



Kiuûlc. pi L'I » L'AJH) t. 1411 

K I N S A L E. 

K insaxe cft un peu plus avant à J'O* 
rient. C'eft une ville médiocre , ftr<* 
méede murailles , à l'embouchure d'une 
petite rivière. Son Havre eft un des plus 
renommez de toute ¥lrUnde> Il entre af- 
fez avant dans les terres , Se les vaifleaux 
y peuvent mouiller à l'abri de tous les 
vents , le long du Quai de la ville , avec 
huit on neuf brades d'eau. 

COR K E. 

Gorkë, la Capitale du Comtés apèlce 
pair les IrlandoJs Kvrkacb 9 eft à dix 
ou douze lieues lu Nord-Eft de Kinfide, 
fituée à l'embouchure du Lee , à plu» 
fieurs milles au deflus de la mer. Elle 
eft médiocrement grande, de forme ova* 
le , fermée de murailles , j#lie 9 bienr bâtie, 
«environnée de toutes parts de la rivière , 
qui lui.fert de foflez, & partagée en deux 
par la même rivière. On y entre par trois 
ou quatre ponts , qui aboutirent à autant 
de portes. Le Havr« de Car kg eft au(fi 
l'un des meilleurs d^V Irlande 9 foitpour 
la grandeur , foit pour la largeur Se la 

M m m m A m % net- 



upz Les Délices corfce-. 

netteté. Bien que la ville foit fi avan 
dans la terre * - cependant les vaiflèaux 
montent à pleines voiles Se fans rien crain- 
dre , jufqu'à fon Quai. Elle eft prclque 
toute peuplée dM»|to, & la pkis mar- 
chande de Plie après Dublin : il y a un, 
Siège Epifcopal ,. fuflfragant de CasheL 

YOUGHAL. 

Yough al eft îa dernière Place remar- 
quable fur les côtes du Comté de 
Cork* , à l'embouchure du Broad-u/Ater ^ 
C'dft une ville médiocre avec ua Havre 
de même , fermée de murailles , 6c aflèz 
peuplée. Le Havre eft bon Se net par 
dedans , revêtu d'un Quai 9 où les vaik 
feaux ancrent en feurcte : mais ion en- 
trée eft embairaflee d\me barre, qu'on, 
ne peut paflèr qu'à la faveur de la pleine 
mer. 

. Il y a divets autres* bourgs dans ce 
Comté, qui font tous peu confid érables/ 
On y remarque' particulièrement M*IU 
Se* Fcrmoy , tous dieux fur le Broad-Wdter * 
Se le premier dans une campagne , où il 
y a une mine de ftr. 



WarerfcrcJ. de l'Irlande. 141$ 

Le Comté de WATERFORD. 

LE Cotrfté de Waterforà occupe ce qui 
refte des côtes Méridionales de la 
Momanie; 11 eft petit , borné à l'Orient 
par lé Comté de Wexfrrd , & au Nord- 
Eft par celui de Kilkenny , tous deux 
dans la Lagenie. Ses autres bornes font 
ai* Nçrd le Comté de Tipperary , & à 
l'Occident celui de Corke. Ccft un pays, 
agréable , fertile , & fort propre pour le 
commerce. La rivière de la S hure \z 
borde au Nord, au Nord-Eft & à l'Efiv 
Se forme à fbn embouchure le Havre de 
Waterford. • Le Brodd-water oit Bl*k- 
water l'arrofe auflï en partie du côté 
d'Occident, & lave les murailles de Lis* 
more. Les principales Places , qu'on y 
remarque , font Clommel , & WAttrforeL 
fur la Shure , Dmgarvan fur l'Océan > 
Se Lismere. • 

Clommetc&. une petite ville, fermée de 
murailles , far la Shure , aux frontières 
de Tipperarj s cfu refte peu # considéra- 
ble. 



M mm m mm 5 W A* 



1414 LesDjelices WaKtfofi. 

WATER FOR D. 

LA S hure va pafler de Clommcl à Wm- 
terford, où elle fait un bon port ; à 
quelques milles plus avant elle fe 
joint a uner autre rivière , nommée J?*r- 
row , & ces deux rivières enfemble for- 
ment une belle & longue Baye 9 , qu'on 
apèle communément le Havre de Waîç- 
fera. U fépare le Leinfier de la MomonU 9 
entrant fort avant dans les terres , droit 
au Nord , fans décliner coofidérablement. 
À fon entrée il a plus de fept brades 
d'eau, par dedans il en a fix j & de part 
Se d'autre il fait une bonne rade , où les 
vaifleaux peuvent ancrer en feureté , fi * 
Ton ne veut pas monter jusqu'à Water- 
ford. Il eft par-tout net de bancs dç fa- 
ble & d'écueils 9 à la referve de deux ou 
r *trois petits , qu'on peut aifément éviter , 
parce qu'ils font à côté , près du bord. 
À moitié chemin de fà longueur , le Ha- 
vre eft défendu par un bon Château nom- 
mé Dnncannon , qui le commande fi bien , 
211'aucun vaifleau ne peut ni monter ni 
écendre ,- fans le congé de la garni fon. 
Ce Havre étant avance confiderablement 
au Nord, teaœe à TOueft pour recevoir 

la 



Waterfo.nl. de l'Irlande* 14*5: 

la Shure , qui fait un bon port zWater- 
ford , moins profond . à la vérité que le 
grand Havre , mais capable cependant 
de porter des . bâtimens d'une mçdio- 
çre grandeur. Waterford , la Capitale du 
Comté 9 eft fituée à cinq ou fibc mil- 
les au deflus de la jonftion de h Sbu- 
fe avec le Barrow, Elle eft l'une des 
premières villes ^Irlande , pour la gran- 
deur, pour la propreté f pour, le com- 
merce & pour les richeïTes. Des Gor- 
fàires 9 venus du . fond du Nord , la 
bâtirent dans le xi. Siècle , & depuis 
qu'elle a été fous le pouvoir des Rois 
& Angleterre , elle leur a toujours été fi- 
dèle & attachée à leur fervice ; auffi les 
Rois l'ont honorée de beaiîx privilèges. 
Waterford ç&mfii te Siçge d un Evêgue* 
(ufïragant de Casbel. La chaire Epifco- 
pale de Waterford fut fondée l'An 1096. 
2c le premier Evêgue fut un Moine nom- 
mé Malchus , Irlandois de nation , mais 
çlevé dans l'Églife de Winchefter en An- 
gleterre. 

Dnngarvan eft un bon bourg au milieu 
de la longueur des côtes , avec un Ha- 
vre médiocre , Refendu par un vieux 
Château. L'entrée de ce Havre eft dif- 
ficile & dangéreufe 9 parce qu'elle eft 

lia 



1416 Lés Délices Iasmorâ- 

travêrfée d'une barre de rochers , que 
Pon ne peut pàfler due dans le tems de 

pleine mer. 

Lismore , fmlt&ràad-urattr , eft unepe- 
titc ville fermée àe murailles , honorée 
autrefois d y utf§>iéjgè Epifcopàt. Entré fes> 
Evéqùes cilei eu clans le xn. Siècle un 
nommé Chrifiien 5 fort célèbre, contempo- 
rain , ami & compagnon de S. Bernard^ 
ayant été élevé avec lui dans le fameux 
Monaftèrc de Ctàirval en Bourgogne. 
L'Evêché de Lismore a été uni à celui 
de Watcrford. 

Le Comf1 de TIPPERARY. 

Le Comté de Tipperary eft le dernier" 
de la Momonie , & le feul qui (bit 
tour entier dans les terres. 11 eft long..' 
& large au Midi , & s'avance au Nord 
cà ie retréciflànt , jusqu'à* ce qu'il fe ter- 
mine en pointe. Au, Sud il a les Comtes 
de Waterford & de Corkg , à ^Occident 
ceux de Limmeric^ &de Clare s au Nord- 
Oueft le Comté de Galloway dans la Cm. 
nteie s au Nord- Eft les Comtez du Roi 
& de la Reine , & à Paient celui de £*£ 
kennj , tous trois dans le Leinfier. Ce 
pays eft fertile dans le milieu & vers fo 

. Siid, 



CasM. DE L*IHLÀNDE. 1417 

Sud, mais au Nord le terroir eft maigre, 
& le Comté fe termine par un rang de 
douze montagnes, des plus hautes qui fe 
voyent en Irlande , nommée» Phclem-gke- 
Afadone. # 

La rivière 4e Shure 5 Sure , ou &ewer± 
en Latin Swirns ou Sewtrus , arrofe ce 
Comté dans toute fà longueur du Nord 
au Sud f & une autre petite rivière, nom- 
mée Glafon , en lave la partie Occident 
taie. 

Les Places les plus confidérables de 
cette Province font Gashel & CarricJ^. 

La Shure arrofe le bourg de Thurles 9 
& de là va laver le vieux Monaftère de 
Holj Crojf, c'eft-à-dire , de Sainte Croix % 
où Ton a cru pendant plufïeurs fîécles * 
qu'étoit caché un précieux morceau du 
bois de la vraye Croix du Sauveur, tel» 
lement qu'il y avoit un grand concours 
de pèlerins* 

Çashel^oM Caffel, la Capitale de la Pro- 
vince , eft un peu au deflbus à deux mil- 
les à* l'Orient de la Shure , & prefque 
dans le cœur du pays. C'eft une ville 
médiocrement grande , fermée de mu- 
railles , qui a été même autrefois la Ca- 
pitale de toute la Momonie. Aujourd'hui 
elle n'a rien de plus confidérable qu'une 
Tom. VIII. Nnn nnn Eglû 



<T4rô ^ i£ s Délices Tippemy. 
Eglife Ardiiépifcôpale t dont k Jurisdi- 
'£hon s'étend fur Cinq Évêchez. 

Un peu plus avant au Sûd-Oùeft, far 
4e chemin de CHihel à Killmkllok , on 
rencontre, un vieux Château à dêmi-rui- 
lîé, àpcié Tiffèrary, qui a ëù l'honneur 
ide donner fon nottrà tout le Côriitc. Plûk 
bvaht & far le même chemin éft Emlj f 
*£mlj 9 on Xu>n % petit bourg, quiavoit 
imcicnriément'un Évêché. 

La Sbure arrofe enfaite le Château de 
*tahir 9 qui aj&rttëiit aux Ducs d'Oraw»**, 
& après aVoir lavé Cknhnel^ elle va paf- 
fer à Cdrtêck , autre petite ville fur la fron- 
tière, 

Lè'Quafctier Septentrional de céCom- 
té s*âpèle Ormond 9 en Irlandais Orw<n#n 9 
C?eft-à*dire 5 le front delà Mmonie^ & eft 
divifé en /&** & i?^/ ,- le premier au 
Bud , & l'autre au Nord. Le Bas Or- 
mond eft tout vis-à-vis du Comté de CU± 
n 9 & là dans les montagnes de la Pa- 
lôifle'de Kilmere, à douze milles de £«*- 
f»ericki 9 à & trouve une riche mined > àr- 
gent /découverte il y a près de cent ans. 
Lorsqu'elle fut trouvée, on ne hregar T 
da cPabord que comme Une mine de 
plomb, parceqûe l'argent y eft mêlé & 
confondu avec ce métal p & le Comte 

de 



4»rmbiKk DE L'IRLANDE, 1419 

de TJEwwwi, alors Préfident de la Provin- 
ce do Mommk i en employa quantité 
pour couvrir une Maifon qu'il faifoit 
bâtir ; mais dans la fuite on ^aperçut 
qu'il y avoit de l'argent dans ce plomb. 
Ce Pays êPOrmond a long-tems donné le 
titre de Comtes à dfes Seigneurs de la 
Maifon des $mtkrs 9 -qui eft des plus aa- 
-ciennes -fimiittes Angloijis établies en It- 
Unde. Dans 4a*fliîte ils ont été élevez  
la dignité <ie Ducs. 

Voilà tout ce qtfil y a de ^lus consi- 
dérable à remarquer dans cette Province 
de Moment* ou de Mounfttr. Elle eft 
: Pune des plus agréables , des, meilleures 
-& des plus -fertiles de ^Irlande , -& celle 
-qui a-l&plus déports & de bonnes rades. 
Elle a quelques montagnes , comme cel- 
les que nous avons remarquées , quel- 
ques marais , mais généralement le pays 
eft parfémé de campagnes de blé , de 
prairies & d'excellens pâturages. Il s*y 
trouve un petit nombre de forêts , dans 
les Gomtez de *K*rrj , de Trppermy , & 
de Corkj Les autres ont été extirpées avec 
'le tems , & fur*teut on en afaitiro grand 
«dégât dans le Siècle dernier , depuis qu' 
ayant découvert des mines de fer , ^le 
-Comte <fe 4 Gw^$e plufieurs Gentilshom- 

Nnn nnn z nies 



142,0 Les Délices Momomc. 

mes à (on imitation , établirent, des for- 
ges de fer , & firent un commerce réglé 
de ce métal. 11 eft inconcevable com- 
bien on confy me de bois à faire du char- 
bon pour ces fortes de forges. 

Un ancien Auteur , qui vivoit dans le 
xiii. Siècle , a écrit qu'il y avoit dans 
cette Province une fontaine qui blanchie 
dans un inftant les cheveux & la barbe 
de ceux qui s'y lavent, & qu'une autre 
fait pleuvoir des torrens d'eau qugnd on 
la regarde ou qu'on y touche ; & que 
l'orage continue jusqu'à ce qu'un Prê- 
tre , établi pour cela , qui doit être vier- 
ge , ait apaife la fontaine , en chantant 
une Meflè dans une Chape le , bâtie ex- 
près tout contre , & en jettant dedans 
de l'eau bénite , & du lait d'une vache 
qui doit être d'une feule couleur. Lès 
chofes ont bien changé depuis ce tems- 
là , car aujourd'hui on n'y voit rien de 
tout cela. 

Lé Propinçe de LEINSTER. 

LA féconde Province de X Irlande, nom- M 
mée JLeinftcr ou LagenU , occupe la 
meilleure partie de la côte Orientale, au 
deflous. de ce qui eft compris d^ns Wl- 

mie; 



Lcinftcr. p£ L'IRLANDE? Iijir 

unie. Elle eft divifée en onze Comtez f 
dont il y en a quatre le long des côtes r 
& fept dans le milieu du pays. Les qua- 
tre premiers font Wexford , Wtck[o , Du* 
blin & Eft- Méat h. Les autres font Weft- 
Meath , Longford , le Comté du Roi , ce- 
lui de la Reine , Kilkevmj , Caterlagh , ôc 
Kildare. Nous allons les parcourir dans 
Ifordre où nous les rangeons ici. 

Le Comté de WEXFORD, 

Le Comté de Wexford, ou de Weftford, 
eft environné de PQcéaa xledeux; 
cotez ; au Sud & à i ? Eft:;' du côté du 
Couchant il eft feparé de la Province de 
Kilkcnnj .par la rivière du Barrow s au 
Nord-Ouçft il eft borné par le Comté 
de Caterlagh s & au Nord par celui de 
Wicklo, 

•*' Là feule rivière remarquable, qu'on y 
yoye, eft celle de S/*»r, nommée ancien- 
nement Modona , qui le traverfc en par- 
tie du Nord au Sud , & puis à PÈft ,' 
où elle fe jette dans POcéan au deflbus 
de Wexford. Les Places les plus confidé- 
rables font Wexford , Fernes , & Rojjfl 

Les côtes Méridionales de cette Pro- 
vince font entrecoupées de diverfes pe* 

Nnn nnn 3 tites 



L* s Délices Wcxforf» 

tires Bayes , où l'on peut ancrer commo- 
dément. La première , qu'on rencontre 
en fortant du Havre dcWaterford, eft cet 
le de Banna , dont le nom vient d?\m 
petit bourg , autrefois aflèfc considérable, 
ikué fur fa rive Orientale^ Il eft célèbre 
dans PHiftoire , parce que ce fut celui où. 
les Anglais firent décente lorsqu'ils entre» 
prirent la. conquête de X> Mande. Ce non* 
de Banna eft Mandais*, Se fignifie Saintes 
ce qui fait croire, Se, ce fcmble , avec 
raifon , que le Cap , qu'on voit près de 
cette Bave, eft le même que le Fremmtei* 
te Sacre des Anciens. 

Camarard & S. Marguerite font deux 
bonnes petites Bayes , au deflu* de l* 
pointe du Sud-Eft de ce Comté. 

WEXFORD. 

WEXPORD, Weisfotd , ou Wefifvi , eft 
un peu plus haut , au fond d'un 
rand Se bon Havçe , à l'embouchure de 
Slane. C'cft une petite ville, peucon- 
fidérabie par elle-même , bien que fer- 
mée de murailles , Se ce qui la fait con- 
fiderer eft la commodité de fon port, 
qui eft un Havre de barre. Son embou- 
chure eft couverte de detfx grands bancs 

de 



Wexford. DE L'UlAN^E. *4&3? 

de fable , qui laiflent entr'eux un ctppl 4e. 
quatre oa cinq bradés d'eap. Après les, 
bancs de fable on rencontre encore un ; 
écucil , qui borde l'entrée même du har. 
vre ; où il y a d'ordinaire feize p^d'eau^ 
dans le tems de la pleine mer. Le havre. 
n'a que dix piez de profond dans (on ca- 
nal , bien qu'il en ait davantage dçva#£ 
Wexford 9 c'eft pourquoi les Va^flçpuak 
qui tirent plus de dix piez d'çau , £*$- 
obligez de s'arrêter en chçmitr : cmiç 
mû vont jusqu'à Wexford , font frrç ci\ 
iwreté , mouillant l'ancre à, P%bri 4s 1% 
ville & d'un Château qui couvre le ppru 
On raporte une chofe furprenanfe de ce 
port , fàvoff que k flux ce le reflux fè 
font dans fbfc canal trois heures plutôt 

Sue dans l'Océan. Le reftç de cette côte 
orientale jusqu'à Glaffcarie^cH apffi rensK 
pli de bonnes rades , où les vaéûeaux 
peuvent fe retirer en? fçureté* 

Fernv e# une petite ville au dedans du 
pays , à la hauteur de Ghffçarick^ Elle 
n'a rien de çonfidcrable qu'un Siège Er 
pifcopal , fqffragant 4e Dublin. 

Enifcourt eft un petit bourg {ur la Sl<x~ 
ne , à moitié chemin de Ffrnes à Wex- 
ford. 

£ofc& un autre bourg , anciçnnetnent. 

Knn nnn 4 une 



14*4 Les Délices fcos?. 

une ville confidérable , fur le bord O- 
riental du Barrow , au deffus du Havre 
de Waterford. On l'apèle ordinairement 
New-RoJJ , pour k distinguer tfOld-RoJfc ' 
Rojfe la Vieille y qui eft un vi?lage à quel- 
que milles de là. Autrefois elle étoitfbrt 
marchande & fort peuplée , fermée de 
bonnes murailles , (qu'on voit aujourd* 
hui accablées fous le nombre des ans) 
mais les divifions des bourgeois avec 
leurs Religieux Pont ruinée. Le Barrow 
y fait un ban port , polir des bâtimens 
d'une médiocre grandeur , & à plufieurs 
milles au deflbus il fe joint à la Shur* 
pour faire le grand & beau Havre de 
Waterford. 

Dans 1a dernière Aflèmblée du Parle- 
ment & Angleterre , aflemblé au commen- 
cement de la préfente Année 1 706. il a 
été réfolu de rétablir le Havre dtRoJf r 
ou New-Rojf) & d'en foire un bon port,, 
qui fèrvira à tranfporter les laines d y /r- 
lande en Angleterre. 

* Au deflbus de Rofon rencontre , fur 
le Havre , le Château de Duncannon s 
dont j'ai déjà parlé ci-deflus. 

La bonne terre de ce Comté , j'cntens 
celle qui eft propre au labourage , n'a 
guères plus d'un pie d'épaiflèur. Quand 




WcxforcL de l'Irlande* 1425* 

on creufe au delà , l'on rencontre une 
croûte d'argile fort dure & jaune , qui a 
près d un demi-piéde profondeur. Au def- 
îbus de cette argile on rencontre un fond 
de marne, fi épais, qu'il eft inépuifàble. 
Cette marne eft bleue , & fort grafle , 
& l'on s'en fert dans tout ce Comté avec 
un profit merveilleux pour engraiflèr les 
terres. Les terres maigres ayant été mar- 
nées une fois peuvent produire du gram 
cinq ou fix ans de fuite , & les bonnes 
terres dix Se douze ans , fans qu'il foit 
néceflàire de revenir à la charge. Quand 
elles ont fait leur tems 9 on les met en 
pâturages pendant un an ou deux , après- 
quoi l'on recommence comme aupara- 
vant. On fe fort auffi de la marne pour 
abonnir les prez. 

Lé Coma de WICKLO. 

Le Comté de md&dt borné a l'O- 
rient par le Canal d'Irlande- 9 au Mi- 
di pat le Comté de Wexferd 9 au Sud- 
Oueft par celui de Caterlagh , à l'Occi- 
dent par celui de KUdare , & au Nord 
ar celui de Dublin. Ce ne fut que fous 
e . règne à? Elisabeth qu'on réduifit ce 
pays-ïa en forme de Comté l'An 157& 

Nna nnn 5 on 



1 



V • 



14*6 Lrs Délices ' Wkkfo. 

oa le fit pour prévenir plus efficacement 
les hoftilitez ou plutôt les brigandages 6c 
les défordres des Irlandois naturels. Oa 
le partagea en fix Baronnies , dont H 
première eft celle & Arcklo. On n'y 
voit que deux Places qui méritent 
quelque attention , Arcklo & Wicks 
h. Il eft arrofé par une rivière nommée 
BUckwmer > qui fe jette dans la mer en- 
tre Arcklo & Wkkl* s la Liffio y prend 
& fourcç % & après l'avoir traverfé dt* 
Sud-Eft au Nord-Oueft , pûfe diras la 
Comté de KHdwt. 

Arcklo efl: uu bourg au bord de PQ- 
çéan , à quelque diftance d'un Cap du 
même nom , où le* vaiflfewx trouvent 
un fort bon ancrage > dans un fond de 
fable pur. Les Ducs & y Orrp<wd ont ut* 
Château dans Arcklo , & s'en difent Sei- 
gneurs* Arcklo n'a qu'un petit port , avec 
iix piez d'eau. 

Wickjfi , Qpkalè de la Province , eft 
un autre bourg fermé, auffi fur le riva- 
ge de l'Océan , au de(Tus # Arcklo* Soi* 
port eft un, peu meilleur que le précé- 
dent, & les vaifleaux, qui ne tirent que 
dix piez d'eau , y peuvent entrercommo* 
décent. 11 eft défendu par un petit Châ> 
teau cooftruit fur un rocher. 

Le 



DaUm. d>r l'Irlande 14131 
Z* Cm/ * DUBLIN. 4 



Le Comté de Dublin a pour bornes, à 
l'Orient le Canal & Irlande y au Midi 
le Comté de Wkkj* , au Nord-Oueft ce- 
lui &Eft-Meath , & à l'Occident le mê- 
me Comté avec celui de Kjldarc. Cette 
Province eft des plus petites de YlrUwdr, 
mais die vaut mieux néanmoins que tou- 
tes " 
tuatioa 

Orientales _ 

par l'honneur qu'elle a d'avoir la Capi- 
tale du Royaume. Auffi eft-ellc beau- 
coup plus peuplée * pkia riche , & plu* 
agréable que toutes les autres. 

La Liffit eft la feule rivière importan- 
te qui l'arrofe. Elle fort des montagnes 
du Comté de W%4/# , 8? de fa fource à 
ion embouchure il n'y a guères plus dç 
quinze milles. Mais elle fer Dente oç tour- 
noyé fi fort, coulant au Nord-Oueft, 
puis au Nord dans le Comté de Kildtr*, 
& enfin à l'Orient dans celui de Du- 
blin , que ion cours a plus de quarante- 
cinq milles de long. Elle n'arrofe rien de 
conudcrable dans le dernier que Kflwa- 
nam & Dublin* KilmtiMm, ou KUmanham, 

qui 



*4^8 Les Del t ces DafeBo. 

qui eft à un mille au deflus de Dublin 9 
a été autrefois aux Chevaliers de l'Ordre 
de S. Jean de férufalem s mais par la Ré- 
formation il a été fécularifé & donné aux: 
Vice-Rois d'Irlande. 

DUBLIN; 

Dublin eft la première ville : èUrlande, 
non pas tant parce qu'elle et* eft: la 
Capitale , qu'à caufe qu'elle eft fort au 
deflus de toutes les autres de ce Royau- 
me, pour la beauté, pour la grandeur, 
pour le nombre r la politêflè ôt les ri- 
diefies de fes habitans & * pour ^com- 
merce , bkn qu'il y ait en Irlande plu- 
fleurs autres Havres meilleurs que le fiem 
Elle eft fituée fur les deux bords de la 
Liffîe, à fept railles au deflus de la mer, 
les maifons y font propres & bien bâties, 
la plupart de brique , 6c les rues aflèa 
droites. Les Anglais l'apèlent Divelm , 
les Gallois 9 Dînas Dulin , & les Irlandais 
lui donnent le nom de Ealaclaigh 9 ce qui 
fignifie nUe pilotée , parce qu'elle eft con- 
ftruite en partie fur des pilotis. Elle eft 
le fiége du Vice-Roi d'Irlande , d'un, 
Coiîfcil Royal ) & des grands Tribunaux 
du Royaume , d'un Archevêque , qui a 

fous 



Dublin. de ^Irlande. 14x9 

fous lui trois Evêques , Se lç lieu où fe 
trouve l'Univerfité ,, la feule qu'il y ait 
en Irlande. L'enceinte de îès murailles 
n'eft pas bien grande , mais elle a quatre 
grands Fauxbourgs , qui régardent les 

2uatre points du Ciel , dont le plus con- 
dérable eft celui &Oftmanbj , par cor- 
ruption Oxmanbj , bâti au Nord de h 
Liffie , & joint à la ville par un beau 
pont de pierre. Dans la partie Orientale 
eft le Château Royal , fermé de foflèz 
& muni d'un bon Arfenal , conftruit 
l'An iX2o. par Henri Loundres, Arche- 
vêque de Dublin. L'Eglife Cathédrale & 
le Palais de l'Archevêque font au Faux- 
bourg Méridional , nommé S. Patrice. 
L'Eglife eft fort ancienne , .^-cependant 
aflez belle ; la voûte en eft haute & bien 
ibutenue. Outre cette Eglife il y en a 
douze ou quinze autres dans la ville. 

L'Univerfité eft dans le Fauxbourg 
Oriental , établie dans un Collège , qui 
porte le nom de la S, Trinité'. Vers le 
commencement du xi v. Siècle , ?ean Lech % 
Archevêque de Dublin , pouffe du loua- 
ble & généreux defir de rétablir l'étude des 
bonnes Lettres en Irlande^ obtint du Pa- 
,pe Clément V. une Bullç pour I'éreâion 
d'une Univerfité à Dublin j mais ce Pré- 

lat 



if 4$o L«s Devices «hibii», 

ht état* ifcort peu de tems après PAn 
i î$ i§. la Bulle ne fut pas exécutée. L'An 
1320. Alexandre de Biekpor fonfocccf- 
Jfear , itaarchàntfur fes ( trates , obtint une 
Bulle femblable du Pape fe*n XXH. & 
la mit en exécution. 'Ce furent là les 
corameficemcns de PUniverfité de D*+ 
blin. D*ns la faite le Rx>i Edouard ÏÏI. y 
ftinâa une Chaire de Théologie f tuais 
faute de revenus 4*Uftiverfité alla en (le- 
tadencè 5 jusques-fà que 'fous le règne 
ÏÏHenri VU. le 'Clergé de 5D**/m, pour 
la fou tenir, convirit dc*fe coti fer pendant 
fept ans pour faire une penfion auxïPro- 
féflèurs. ^nfin la 'Reine EH^abeth 9 «. 
parant »cc qui étoit ; péri -par la négligence 
de ferprédéçeflèurs , fonda un Collège 
PAn 1^90. à ltndroit où étoit aupara- 
vant un Couvent dédié à Tous les Saints: 
on l'acheva PAn 1593. & Pouverture. 
^en fit la même Année. Cette grande 
Reine lui aeorda de grands revenus & 
de beaux privilèges , pour l'entretien & 
le repos des^Protcffenrs & des Etudians. 
Elle y mit aufli une Bibliothèque f qui 
^eft.confidérablement augmentée avec te 
tems. Après elle le Roi faques I. donna 
de grandes terres à PUniverfité dans la 
Province de Wltonie , avec une petite 

peu- 



©uWilf. DE I-*lRL,ÀNDle. T431 

penfion , payable au Thréfor Royal. 
Depuis ce tems-là elle a été fiorifiânte*, 
8c a produit de ûvans hommes. L'on 
des plus célèbres a été l'flluftre Arche- 
vêque d?Armagb , Vsber , apèlé plus 
communément Vjferius , l'un des plus 
excellens hommes , qu'on ait vu dans ta 
Grand? Bretagne. 11 ne faut pas oublier 
de remarquer 'que l'An 1 646. on déterra, 
proche de Wniverflté , un monument 
antique , où étoierit les cendres Se les os 
brûlez d'un homme. On (ait que l'iifage 
de brûler les corps morts étoit en vogufc 
parmi les anciens peuples du Nord , 2>*- 
wis % Norvégiens & autres ; & ils en ont 
hifle plùfieûrs monumeiis en divers efc- 
droits des lies Brmnnujues. . Le port de 
Dublin eft un Havre de barre, ce qui le 
rend un peu incommode : les gros vaif- 
lêaux n'y peuvent pas entrer , parce que 
l'embouchure de la Liffie eft traverfée 
d'une barfe , où il n'y a que fix pieds 
d'eau dans le tems des marées ordinaires , 
bien qu'il en ait plus de quinze dans cel- 
les de PEquinoxe de Mars. Quand la 
iner fe retire, le { Havre demeure prefqtfc 
tout à fec , au . moins • dans le canal qui 
eft au deflbus de Dublin, mais dans celui 
qui eft le long de h ville , la rivière eft 

ren. 



I4?2 LeS>DeLI,CES Dublin- 

renfermée entre les deux côtefc d'un grand 
Quai , l'eau refferrée en eft plus profon- 
de , & les grands bateaux y peuvent vo- 
guer en tout teins. Les vaiflèaux , qui 
ne peuvent monter jusqu'au Quai de Z>*- 
blin 9 s'arrêtent au aeflbus. Outre cette 
incommodité , le Havre eft encore ex- 
pofé à la violence des vents , & les vaif- 
lèaux n'y font pas affez à l'abri pour ter 
fifler aux grands coups de la tempête. 
On l'éprouva bien dans la grande tempê- 
te qu'il fit l'An 1637. dix ou douze bar- 
ques furent emportées par un coup dç 
vent , & l'on ne fut, du moins touchant 
la plupart , ce qu'elles étoient devenues . 
Nonobftant ces desavantages , le Havre 
de Dublin eft le plus fréquenté de tous 
ceux du Royaume 9 parce que les mar- 
chands y trouvent un débit plus promt 
& plus grand qu'ailleurs , ce qui vient 
de ce que la ville eft extrêmement peu* 
plée, qu'elle eft le bureau de commerce 
des deux Provinces de Leinftcr & à'ZJU 
fier s & que les habitans de la campagne 
y vont faire leurs provifions. Avant que 
de quitter Dublin , je raporterai ici un 
événement tragique; qui arriva dans cet- 
te ville- là l'An 1637. Un Brafleur de 
bière , demeurant à la rue S. François , fit 

creti- 



Dublin. DE L'iRLANDr.". 1455. 

creulèr dans la cour de fa maifort un puits- 

de trois toifès de profondeur : comme il 

ne s'y trouvoit ou'un peu d'eau, qui n'é- 

toit ni claire ni bonne -, il réfblut de faire 

creufer davantage* On .y creufa encore 

de la profondeur d'une toife.& demie,» 

& d'abord l'eau vint en bouillonnant d'u- 

ce façon étrange , & arec un grand 

bruit.. Cependant elle ne s'acroifïbit point,. 

& il n'y en javoit qu'à mi-jambe j deux 

jours après un homme y rentra pour -y 

creufer encore plus avant , mais à peine 

cut-îii commencé de travailler % qu'il fuc 

fiufi d'un tournoyement dç tête & d'une 

défaillance de cœur, qui: 1 obligea de re-r 

monter. Ayant repris fes eipnts il y re- 

décendit pour prendre fes outils-, mais il! 

n'y fut pas plutôt .qa'ïl y tomba i#id& 

mort ,& deux autres htàmtççs., gu^j* 

décendirent s après lui •*• ,eurqnt,ie t - mên^r 

fort. .Cet accident! cwfa. « gôfpnj$ i?on* 

peutpenter, unie étrange tbtpçifè dans le 

coeur* de tout le peuple , & personne ne 

vouloir plus décendre dans le puits , \ lors- 

qïtfun boucher ifcrt _&. j?igpurep*r ^ qu|s 

àvoit^bâ v ♦&- pr^fenU: pour; jyr4k^ O0 
lui ataçha u»o corde au travers du corps*, 
afin qu^ontpût le reticer promtement en* 
cas q.U 9 il s'en trouvât mal , mais il fut. 
Tom.WlL Oooaoa tel*- 



1 



*4?4 *-*** ^**- ï€ * s Dublin*. 

tellement furpris de la vapeur mortelle > 
qu'il n'eut ni le tems, ni la force défaire 
le figne 9 donc on étoit convenu. On le 
retira néanmoins promtement 9 & on le 
porta chez lui à demi-mort , & dam une 
défaillance , dont il ne revint qu'au bout 
de vint-quatre heures. On tira, comme 
en pur , le» corps morts hors du puits % 
2c le Magtftrat le fît combler. 
Le terroir de Dublin n'eft pas rempli 

Eir-tout de femblables exhaiaifons pefti» 
ntielks ; il produit auffi des vapeurs. 
&lutaircfc .* & poulie quelques (burce* 
d'eati minéraie , prtfpe à guérir diverses, 
maladies.. La Providence a pourvu de 
même à ^incommodité de ion Havre. 
Aux deux cotez de l'embouchure de la 
Liff* , »& au d£hor& >de la b^rre ,, la mer 
forme detttf* rades * où Poa, trouve un 
bon-^nefage- y Pua^u Sud ^ entre la 
tenis& liai* petfke Ilodéfexte 2* apèlee 



Dalket * Iç tomfte au Nord vêts le Cap 
de H*H*k, à-côté dten^4ftitce llette<k> 
ferte , * rtdmfcaéc* Manà-Ity A quatre miU 
leipkjïôVittÇ, iU'N^diob voit une 
autîre ^itèijlé' v pottmiiei^iW^ , qui 
rfti q'tié Wèfe • ftilteft <k Wottk y féparéa 
de la' cSte *par *ft D&fc&t dk tttoiï- milles, 
de largp. ' Elle effc'fort Ôlevic. , habitée 



DttMfa. D E L'ï R L A N^D E. .Afô'jt' 

par des pêcheurs & des payfans , qu£ 
font un petit village , & qui en cultivent 
une partie , laiflànt l'autre en pâturage 
pour leur bétail Les Seigneurs de Tue 
y ont un joli Château , construit de pier- 
re de taille , fit les vaiflèaux y trouvent 
un bon ancrage. Vis-à-vis de l'Ile eftuiu 
petit port , nommé AfaUbid, qui: ne 
peut porter que de petites barbues .^ 

Le Comté tPEST+MEATH- 

Derrière lé Comté de J)ukUp \\ y> 
en a deux autres , qui portent cha- 
cun le nom de Méat h f en Latin Midti^ 
diftinguez feulement l'un de Paqtre pa^ 
les épithètes ^Orientai & Occidental. L*p 
Comté de Mtath Oriental ( Eft-Mefthy 
eft d'une figure pretque hexagpnp , bor- 
né à l'Eft par l'Océan , au Nojxi-Eft: 
par le Comte de Louth , à Jà pointe Sep- 
tentrionale par le Comté de Monagh^n^ 
& au Nôrd-Oueft par celui de Cavw^ 
fous trots dans la? Province ffVlfter. §e»> 
autres bornes font à l'Occident le Comté* 
de Wtjt-Meath^ au Midi celui de KHàa*- 
re, & au Sud.-Eft celui de Dublin^ 

La principale rivière , qui l'arrofë e(l 
k Boyve ,. qui après avoir coulé entre k»> 

O&o ooo % Corn*- 



Î43S Les De&ices Eft-MeatE-. 

Comte* de Kildare & de Weft-Meath , 
traverfe celui-ci par le milieu , du Sud- 
Oueft au Nord-Eft , pafle à Trim 9 fie à 
Jtfavan , & fe jette dans la mer au def- 
fous de Drogheda. Elle eft d'une gran- 
deur raifonnable par-tout-, & pourrait 
porter des barques , fi fon cours n^étoit 
embarraffé par les chauffées qu'on y fait 
pour la pêche. Son nom lui vient du 
mot Irlandais , Boan , qui Ggnifie vite & 
léger. Cfc nom fera long-tems célèbre par 
le fou venir de la fameufe Vi&oire, que le 
feu Roi Guillaume III, de gloneùfe mé- 
moire remporta fur 1» ennemis au bord 
de cette rivière , le i . Juillet de PAn 
1 690. Victoire qui fat fui vie de la reddi* 
taon de Drogheda. 

Ce Comté eft partagé en dix-huit Bà* 
ronies , & parfeme de villages & de 
bourgs , dont les plus remarquables font 
Trim 1 Navan , Ardbracan , Ahoj 9 & 
Kelles* 

Trirn, ou Trime, eft là Capitale , fituée 
fur la Boyne , & fermée de murailles^ 
arec un petit Château. 
- Navan eft auffi fur la Bôjne r au def- 
fousdeTW». C'eft un petit bourg , fer* 
me de murailles. Les Evêques de Meath, 
qui n'ont eu pendant long-tem> aucune 

réfir 



Àboyv DE L^RLANDR r 43? 

réfidence fixe , y ont fait quelquefois leur 
demeure. Préfentement ils fe tiennent à » 
Ardbracan , petit bourg proche de Na« 
van. 

Akoj eft un bon petit bourg à marché, 
Se fermé de murailles,, fur le chemin de 
Trim au Comté de Weft-Meatb. 

Relies., ou Renies. , eft un autre petit* 
bourg, fermé de murailles , avec titre de 
Baronie , diredement au Nord &Aboy^ 

L* Comte' de WEST-MEATH. . 

Le Comte de Weft-Meath eft à l'Oueft 
du précédent , ce qui lui a fait don- 
ner le nom qu'il porte. Ses autres, bor- 
nes font , au Nord le Comté de Cavan 
dans Wltonic , au* Nord-Oueft celui* de 
Longford^ à l'Occident celui de Rofcoman, 
dans la Connecte ,. & au Midi celui ^# Roi. 
11 eft très-fertilç & bien peuplé 9 parfe- 
me de trois ou quatre petits Lacs , & ar- 
rofé dans fa frontière Occidentale par le 
Shannon, qui. le fépare ckila Connacie. Il 
a été partagé en- douze Saronies , dont 
la plupart lont poflèdées par des Anglois* 
Molmghar 9 ç^Kilbegan , (ont les fcu r 
les Places , qui y méritent quelque at- 
tention*. 



r 4%S L es Del i c b s MoKnghar. 

Molinghar , là Capitale , eft une peti- 
# te ville, fermée de murailles, fituée au* 
milieu du pays r près d'un pgtk Lac nom*- 
mé Hannth 

Kilbegan eft ua bourg avec tkre de 
Baronie , au Midi du même Lac. 

Les deux Comtez , que je viens de 
parcourir , n'étoient autrefois compter 
que pour un ; & ce ne fut que vers le 
milieu du Siècle xvr. fou* le règne 
d'Henri VIII. qu'ils furent divifez en; 
deux. 

On trouve dans les montagnes de ces 
deux Comtez , & dans quelques autres 

Elus avant au Nord, divers endroits, où 
i terre eft inégale r . comme fi elle a voit 
été labourée autrefois. Le* Naturels dt*> 
pays difent, que leurs Ancêtres étoiene 
fort apliquez au labourage , & que leur 
pays étant entrecoupé de grands bois r 
ils cultivoient tout ce qui en étok de* 
pouillé , jusqu'aux fbmmets des coteaux. 
& dés montagnes. La plupart de ces 
Bois ont été egf irpez avec le tems , 8c le 
terroir a été converti en chams & en pâr- 
-tarages. Mais quelques-uns de ces Bois r 
s'il ettfeut croire le raport des originai- 
res du pays, ont été abjmœ dans la terre 
par quelque tremblement extraordinaire,. 



Se il s'eft forme à leur place ces grands 
Lacs, qu'on voit en divers Comtez. On 
ne fait fi ce raport eft <bien fondé ea Hi- 
fbire , du moins ils k conjeâurent ainfi, 
parce 91e de tems en tems on en tire des 
arbres qui y ont été long-tems enterrez t 
& dont quelques-uns font d'une longueur 

& d'une grofleur extraordinaire. 

» 

Le Comte de LONGFORD. 

» 

Les deux Comtes de M§*th , & celui 
de Longford , font la partie Septen* 
trioriak de la Province de I^infier. Ce- 
lui de Lvngford remplit le coin du Nord* 
Oucft, fixant foce a VVtome d'un côté* 
fc à k Camécie de l'autre. Au Nord-Eft 
H cA borné par le Comté dtCavam, qui 
eil dt*VZJkmi* s au Nord*Oueft par ce- 
tii de Lttrim , & à FOueft par celui de 
Rofcoman, tous deux de la ConnAcit >-j au 
Sud St à l'Orient par celui de Wéfi-Mtkth. 
Les deux rivières du Camlin & de Vin- 
bj 1 arro&nt de l'Orient à ^Occident , 
k première vers le Nord , 1 autre vers le 
Sud , Çc it jettent toutes deux dans le 

- Le Shmnon tttoûilfc fës frontières Oc- 
cidentales , & 1e fépai?e du Comté de Rof- 



144a Les Délices LougfcrJ. 

Longford, la Capitale du Comté, eft une* 
petite ville fur le CAmlin. Elle a donné 
fon nom au Comté, au lieu qu'autrefois- 
il s'apèloit Anale. 

S fohnfioun^ ou Balanaltr, cft: un petit 
bourg, fur kmêmé rivière au deflus de 
Longford. Àtàagh eft un village*, hono- 
ré d'un Siège Epifcopal y mais foa Evê~ 
ehé avec celui de Kilmore n'en fontquun* 

Le Comte' DV ROI, 0» KINGS- 
COUNTY. 

Apres les Comtez de LengforrfSc d# 
Weft-Meath il y en a encore trois* 
qui font la partie Occidentale de la La~ 
génie , fovoir les Comtez du Roi & de la* 
Heine , & celui de Kilk$mj~ Les deux: 
Comtez qui reftent , Kildar* £>c.Cater~ 
lagh , font dans le milieu entre ceuxrlà r 
& ceux des côtes*. 

Les Comtez du Roi êc de fa Reine n^ 
toient.pas encore réduits en forme de 
Province au milieu du xvi. Siècle j &or* 
ne les connoiflToit que fini* , des noms /*- 
landf>i\y je premier £t$itapèl£0/i/, & 
foutre Leafe. Ce fut la, Reine Maçie film 
le &Henri VIII. tyfi en fit deux Com- 
te» :. elle voulut que Pua fut apèlé lo 

.Cem/ei 



Kings-County. D B L* IRLANDE. 1441 

" Comté du Roi , {The Kings- County) à 
l'honneur de fon Epoux Philippe II. Roi 
à?Efpagnes & donna à l'autre le nom de 
Comte de U Reine , The Queens-Cêunty. 
"* Ces deux Comtez font entrecoupez de 
marais , & remplis de forêts 9 qui ont 
plufieurs milles de long & de large. 

Le Comté du Roi eft le plus Septen- 
trional des deux. Le Shannon le borde i 
l'Occident , & le fepare des Comtez de 
Rofcomm & de Gattoway dans la Connacie. 
Au Nord il a le Comté dé Weft-Me*tk 9 
à l'Orient celui de Kiidtre f & au Sud- 
Oueft celui de Tipperary. 

Le Barrow y prend fa fource , & îc 
traverfe par le milieu de l'Occident à 
l'Orient , & va paflèr dans le Comté de 

Kildare, 

Philipftoivn , Afountmelici, B*Uibrit\ 
Bir , & Banaghor font les principaux 
bourgs qu'on y voit. 

Philipftown y bâti par les foins de la Rck 
ne Marie , dont j'ai parlé , a reçu le nom 
de Philippe II. Roi tfEfpdgne fon Epoux. 
On l'apèle auflï Kinfiown , ville du Roi. 
Il eft fitué vers la frontière de Weft- 
Meath au Nord-Eft , & n'a rien de meil- 
leur que la dignité de Capitale. 

Sur le chemin de Philipftown au Com- 
Tom< V III. Ppp ppp té 



j44^ Les Délices Moammclick. 

té de U Rtinc , on rencontre une Terre 
nommée Defert, où il y a un grand ro- 
cher , qui eft une riche mine de fer. 

Mountmelicï^ eft un petit bourg au 
Sud- Eft , fur la frontière du Comté de/* 
Reine. Il eft célèbre à caufe d'une mon- 
tagne dans fim voifinage , où fe trouve 
aufli une mine de fer. 

BanAghor , ou Banah$r 9 eft un bourg fur 
le Shatmon 9 avec un pont pour paflèr 
dans le Comté de GaUway. Il eft fitué 
dam un pays fécond en marne grifatre, 
qui eft excellente pour engraifler les 
chams. Bir 9 ou Birre, fitué fur la riviè- 
re dû Kifmerj dans la frontière de Tif pe- 
nny', eft un bon bourg, célèbre à caufe 
des verreries qui y furent établies dans le 
Siècle dernier. BaBibrit eft un autre bon 
bourg aii Midi du Comté. 

■ 

Le Comté de h A REIN E , oh 
QUEENS-COUNTY. 

LE Comté de la Reine {The Queens- 
^ County) eft à l'Eft & au MÎ3i du 
précédent. Ses autres bornes font au Sud- 
v)ueft le Comté de Tipperary dans la Aie- 
monte , au Sud-Eft celui de Kitkenfty^ 
enfin à l'Orient celui de Kildare, & un 
coin de cçluj. dcCaterlavgb. Les 



lilaribiirgh. de lIrLAND E. Ï443 

Les principaux bourgs font Mariburgh^ 
BattinkM, bcfiioret. Martbttrgh , ou Ma- 
rjborrew 9 doit fon nom & fbn origine à la 
même Reine Marie, dont j'ai parle, au£ 
fi bien que la dignité de Capitale. On 
l^apèlc auffi Queenestown , viHe de la Rei- 
ne. H eft fîtué au deflus du milieu du 
Comté. * ■ ^ 

Ballirtkill cft un bon bourg au Micfi 
du Comté , vers les frontières de Kit* 

kennj. 

Maret 9 ou Mounrath, eft une Seigneurie 
au Nord-Eft de Maryborrow, ou il y à 
une montagne toute entière de pierres de 
chaux. * ' l " . , 

Ce Comté e#' rempli de carrières de 
pierres de chaux! , & cette commodité a 
jforté les habitans à fc fervir de chaux 
pour engraifler leurs chams. Ils ont été 
les premiers en Irlande, qui ayentufede 
cette méthode , .& ils s'en font toujours 
très-bien trouve ; ils ont remarque par* 
ticuliérement que quand on poftoit U 
chaux toute chaude au fortir du four- 
neau dans le champ, la terre s'en reflen- 
toit davantage. Quoiqu'il en foit cette 
chaux eûgraiflè merveilleuftmcnt la ter- 
re , & aes qu'on y en a mis une fois f 
il n eft pas néceflàire d'y revenir de long- 

Ppp ppp z tems. 



1AAJL LesDeLICES Mounratk. 

tems ; On n'a qu'à laiffer rcpofer les ter- 
mes de tems en tèms f pour produire de 
nouveau fans être cngraifFées. La Seig- 
neurie de Mounratb , où fe trouve cette 
montagne de pierre de chaux , s'en eft 
.fi bien trouvée , qu'au lieu aue dans le 
commencement elle n'étoit affermée que 
trente livres fterlings par an , au bout de 
dix -ans elle envalçk cinq cens.. 

A aux milles de Movnrath il fè trouve 
une montagne , qui a une mine de fer. 

Le Quartier Occidental de ce Comté 
çSl couvert de hautes montagnes , nom- 
,mces Sltvf-Blptmy t en Latin Eladina mon- 
tes , qui donnent la fburce a trois grandes 
rivières , \t Barrow v 1* Sbure & la -Afo- 
re , qui coulçnt tputes trois au Midi par 
divejfcs routes', 8c fç joignent dans k 
Havre de Wtterford. 

U Comté àc KILKENNY. 

LE Comté de KUkenny fait la frontière 
Occidentale .& en partie la Méridio- 
nale de la Province de Leinfter. Il eft 
étendu du Nord au Sud , long & large , 
fertile & bien peuplé. Ses bornes tont 
à POueft le Comte de Tipperary , au Sud 
celui de Waterford , tous deux dans la M*- 

morne , 



Kiflccnny. d« L^RLANDÏ. £445* 

monte , à l'Orient ccuç de Wcxforà & de 
Caterlaugh , & au Nord celui de la Rei- 
ne. 

La rivière du Barrow mouille fês fron- 
tières Orientales , & le fépare du Comté, 
de Wexford , & d'une partie de celui de 
Caterlaugh s la Nure , autrement VOme % 
Parrofè par le milieu 7 du Nord au Sud ôc 
au Sud-Eft , & fe jette dans le Barrow. 
Ces deux rivières font toutes navigables 
aflèz avant dans le pays : le Barrow por- 
te d'affez groflès barques ; mgis la Nure 
ne porte que de petits bateaux , & des ca- 
nots dflHdnâois , nommez Cots , qui ne 
fttot faits que <f un tronc d'arbre creufé. 

'KHkfnnj , Thomafteu/H , Inifieogh f Go* 

iè/ran & Callan , font les principales Places 
de ce Comté. * 

KILKENNY. 

Ki lkenny , la Capitale du Comté , & 
celle qui lui donne le nom , eft I17 
tuée for la Nure dans lé milieu du pays. 
C'eft une ville , qui peut paflèr pour l'u- 
ne des meilleures qu'on voye dans les 
Provinces Méditerranées de X? Irlande. El- 
le eft paflàblement grande , propre , net- 
-De, bien bâtie, les rues pavées , la plû- 

Ppp ppp 3 ' part, 



j44<> Les Del jces ^ Kilkcjiny. 

part , de pièces de marbre brute , fie les 
maifons conftruites du même marbre. 
Les Anglois & les Irlandais habitent dans 
deux Quartiers féparez :. celui des pre- 
miers eft défendu par un Château , & 
Pautrc eft orné de l'Eglife Cathédrale, dé- 
diée autrefois à S. Canj ou, Ketmy , dont 
k ville a pris le nom de Kilkentiy. Les 
Evêques , qui font lepr résidence à KUkeu^ 
njf 9 prennent le titre d' Evêques^ d?OJferj^ 
& font fiiffragans de P Arche vçque de -D*«* 
blin. 

La carrière f d'où les habitans ont tiré 
leur marbre, n'eft qu'à deux ou trois cen» 
pas de la ville , & n'apartient à ppriosge 
en particulier , tellement que chacun en 
peut prendre autant qu'il en veut. Le 
marbre, qui s'y trouve , eft gnfëtre^quand 
il eft fraichement tiré de fa matrice, mais 
il reçoit une belle poliffure, fie prend u- 
ne couleur de bleu foncé. 

La Nure , quittant Kilkettny, va paffir 
à Thomaftawn* bon bourg, ainfi ag^le dn^ 
Seigneur Anglais , nommé Th^m^ Fit\r 
Afovin* 9 Qui le bâtit vers le commencement 
du x i v. siècle. Les Mandais le nomment 
Bala*>Mac»Andan , ce qui revient a la mê- 
me choie. 

, CaBan & fntfitogb font deux aiftres bons 

bourgs % 



bourgs, le dernier fur la Nure au deflou* 
dcThçméiflown , & l'autre dans le voiG- 
mge , fur un ruiflèau du même non». 
Gûwran eit un quatrième bourg près du 
BarrQw, à la hauteur de Kilktnny. 

Le Comté d* CATERLAUGH. 

Les Comtez de Caterlaugh toàcKild** 
re font dans le milieu de ^ Province 
du Leinfter 9 le premier au Sud > & l'autre 
au Nord. 

Le Comté de C*trrU*gb % CaurUgh r 
«u Cur/o, s'étend en long, du Sud au Nord, 
en forme d'un triangle » dont la bafe eft 
tournée au Nord ôc la pointe au Sud. A 
l'Orient il a les Comtez de Wexforà & de 
Wicklo , au Nord celui de Kildare , au 
Nord-Oueft celui de la Reine , à l'Occi- 
dent & au Sud-Oueft celui de Kilkenny. 

Le Barrow traverfe toute fa bafe par le 
milieu du Nord au Sud , enfuite avan- 
çant vers fa pointe , il le quitte lavant: 
feulement fcs frontières Occidentales. La 
Slane arrofè aufîi & baie du Nord au Sud 
dans fa partie Orientale , & le quitte de 
même proche de fa pointe , pour paflèr 
dans le Comté de Wexford. 

* Les principales Places de ce Comté 

Ppp ppp 4 font 



J448 Les Délices .Catcrhugfc. 
font Catcrlaugh , & Laghlin , toutes deux 
fituées fur le Barrow. Catcrlaugh , au- 
trement Carlo , eft laCapitalc. C'eft une 
petite ville , dans le Nord du Comté , 
fermée de murailles , & défendue par un 
vieux Château. 

Laghlin , en Latin LcchlinU , eft une au- 
tre petite ville , au deflbus de Carlo , auffi 
fur le Barrons. Autrefois elle étoit ho- 
norée d'ui^ Evêché , qui a été uni à celui 
de Fcrncs. 

Le Comté de Catcrlaugh eft fertile en 
blez & en pâturages , & bien peuplé. 11 
s'y trouve une mine de charbon de ter- 
re , à fept milles d'un village, nommé /- 
dof. Elle eft fi abondante , qu'il s'y trou- 
ve affez de charbon , pour en fournir tou- 
re la Province. C'eft la première qui ait 
été découverte en Irlande. 

* 

4 

Le Comté de KILDARE. 



Le Comté de Kildarc s'étend d^Noiti 
au Sud , en forme d'un triangle , dont 
h pointe eft au Sud , avançant dans la 
ba(e de celui de Catcrlaugh. 11 eft bor- 
né au Nord par le Comté à? Eft- Méat h y 
au Nord- Oueft par celui de Vl r eft-Meatb, 
à l'Occident par ceux du Roi & delà £*é- 



Kildarc. db L'IrLANDE. 1449 

ne , au Midi par celui de CaterUugh , ÔC 
à l'Orient par ceux dtWfickfê & de i?#- 
blin* 

Le Barraw lave la frontière Occiden- 
^ taie de ce Comté , & la Liffie la traver- 
v fe du Sud au Nord & puis au Nord-Eft; 
Cette dernière coule vers les frontières de 
Dublin , dans une profonde & étroite val- 
lée , bordée de deux cotez de hautes mon- 
tagnes, qui s'étendent fort loin. Son lit 
dt en partie de rocher , en quelques en- 
droits même il eft embarrafTé de gros 
quartiers de roche , qui le traverfent dans 
toute & largeur , & né laiflent qu'une pe- 
tite ouverture , au travers dé laquelle l'eau 
pafle. Particulièrement au deflus du Châ- 
teau de Leslip elle rencontre une barre de 
rochers élevez, qui lui bouchent entière- 
ment le paflàge , de forte que l'eau s'y 
élevé par deflus ces rochers , 8c tombe 
enfuite de fort haut , avec un grand bruit, 
formant une nape d'eau de trois ou qua- 
tre pas de large. 

Kildare, Naas, Arthj ScManoth font 
les principales Placer du yzys^lCildarc 
eft la Capitale , Se celle qui a donné le 
nom au Comté/ C'eft une jolie petite 
ville, au milieu delà longueur du Com- 
té, à l'Orient du Barrow. Elle a été au- 

Ppp ppp f tre- 



145*0 Les Délices Attk*. 
trefois célèbre à caufe du feu inextingui- 
ble de S. Brigitte , qu'on y entretenoit 
avec foin dans un Couvent de Réligieu- 
fes. Depuis la Réformation il n'en a plus 
été parlé, mais l'Evêché, quiétoitlà, y 
a été conîêrvé. Il cil fuâragant de Dm- 
blin. 

. Atthj cft un bourg for le Bsrrow > au 
Midi de Kildart. Naas , ou Naash , eft ua 
autre bon bourg à l'Orient de la Capita- 
le , & Mawth , ou Mainomhy eft un petit 
bourg avec un Château » au Nord-Oueft 
de Ltslifé 

~ Voilà tout ce qui ç& compris datas h 
Proviace de L*m0er, ot* de Ldgem*. Elle 
eft fertile , riche , bien peuplée , & biccr 
cultivée y fur- tout dans les FtovincesQ- 
rientales ; & l'on y % tous les. agrémens* 
qu'on peut fouhaker dans la vie. Seule* 
ment il s'y trouve quantité de marais ei* 
divers Comtes , dont quelques-uns ne va- 
lent du tout rien , d'autres peuvent fervir 
de pâturage dans l'Eté. Il y en a beaucoup 
entr'autres dans k Comté de Kitdarc , 
qui eft auffi entrecoupé de quelques bru* 
yéres. 

. 11 ne faut pas oublier qu'on trouve dans 
ce Comté au milieu d'une plaine , pro- 
che de Nms , de gros quartiers de pier- 
re» 



uirotûc. pe ^Irlande. 14^1 

re , brutes & informes , élevez ( à ce 
qu'on croid ) par les Danois pour monu- 
ment de quelque vi&oire. 

"La, Province dV L S T E R, m 
éFUla.T ONIE. 

LA Province tfVlfier , ou à&bme a eft 
la Partie Septentrionale de l'/Wlwjk , 
& comprend toute la largeur de l'Ile d'un 
bout à l'autre , «'étendant.^out le lonj 
des côtes du Nord , jusqu'à celles de PEt 
& de POueft. Elle eft pàmaée çn, dif 
Çomtez, dont il y en a troiç le k>ngda& 
côtes Orientales , derçjç le loog dqs <rôté% 
Sepremrionaks , & cinq au dedans dift 
pays. Les trois premiers, font ceux 4$ f 
Louth , de Down & à?Antrim : les deu\ 
£uivans font ceux de Lwdondtni , & de 
Tircçnnel. Les derniers, font ceux de Tj~ 
Kone 9 àfArmagb y de Monaghm % de Fer-s 
managh &de Cflyan. '; 

Cette Province étant plus avancée jatu 
Nord , n'eft pas toi^t-àffiiit fi fertile eu 
blé que (Celle que nous venons de parcou- 
rir. En échange elle a de grands Se d'ex- 
cellens pâturages, quantité de grandes fo- 
rêts 9 fur-tout dans les Comtez de Tircon- 
#1 % de Tyran* , #A*trim , de Down & 

de 



itfz Les Délices uitopie. 

de Fermanagh. Elle eft auffî entrecoupée 
de fort grands Lacs, dont les plus coii- 
fidérables font , le Neaugh , le FoyU & 
VErne. De ces trois Lacs 5 . le premier 
n'a que deux ou trois petites Iles proche 
de fes bords , VErne en a une infinité , 
mais le Foyle n'en a point du tout. Je par- 
lerai encore de chacun de ces Lacs dans 
leur lieu. 

Le Comté de L U TH. 

• v 

Te commence par les Gpmtez qui occu- 
pent les côtes Orientâtes , pour avan- 
cer de là par le Nord ; après quoi je ver- 
rai ceux qui font au dedans du Pays. Les 
premiers de ces Comtez font Louth * 
Dmm & Antrim. 

Le Comté de Louth s'étend en (brsnç 
d'arc ou de demi-lune au bord de 1*0- 
céan , étant beaucoup plus long que 
large. Au Sud & au Sud-Oueft il cft 
borné par le Comté tfEft-Meath 9 au 
Nord-Oueft par celui de Mondghan , au 
Nord par celui à'Armagh , & au Nord- 
Eft par là Baye de Carlingford , qui le fé- 
pare du Comté de Down. 

Il eft arrofé de diverfes petites rivières , 
qui fe jettent.toutes dans l'Océan, &(ès 

fron- 



r 



Drogheda. DE L 9 IrLANDB. 1453 

frontières Méridionales font lavées par la 
Boync .: auffi cft-il fort fertile & fort ri- 
che. 

On y voit quatre ou cinq Places cbn- 
fidérables , Droghcda 9 Ardes 9 LûHth , 
Vmddk$L Carlingford. 

DROGHEDA. 

Drogheda eft la première Place de 
ce Comté , que l'on rencontre en 
venant du Sud. Elle eft fituée fur la ri- 
ve gauche de la Boyne, à deux milles au 
demis de* fon embouchure. Les Anglois 
Papèlent Tredagb. Son nom eft célèbre 
depuis la dernière révolution , à caufe de 
laviftoire du feu Roi Guillaume , dont j'ai 
parlé ci-deflus , remportée à la bataille 
qu'on apèle de la Bojne , ou de Drogheda 9 
le 1/ Juillet 1690 après laquelle les /r» 
landois furent contraints de rendre cette 
ville le lendemain. Elle eft belle 9 pro- 
pre , bien peuplée , médiocrement forte, 
ce d'un allez grand commerce. La Boyne 
y fait un Havre de barre , dont l'entrée 
eft difficile , parce qu'elle eft étroite , & 
que fa barre ne peut êtjre franchie par les 
vaiflèaux que dans le tems de la pleine 
mer. Le» vaiflèaux de cinquante à foi- 

XàXU 



145*4 k £S Délices Droghcd*. 
xante tonneaux y peuvent monter jus- 
qu'au Quai de la ville. L'An 1465. il 
y eut un Parlement aflèmblé à Droghed* , 

3ui ordonna qu'on y érigeroit une Aca- 
emie , avec les mêmes Privilèges que 
celle m Oxford s mais faute de revenus 
pour ^a foutenir , cette réfolution demeu- 
ra fans effet. 

Ardeth , Ardes , ou Atherdc , eft une 
petite ville , fermée de murailles , aflêz 
avant dans le pays , à fèpt milles au Nord 
de Drogheda. 

Louth eft auffi dans le milieu du pays , 
vers les frontières de Af<m*ghan % fur une 
petite rivière de fon nom. 11 n'a rien de 
plus remarquable que la dignité de Capi- 
tale. 

DUNDALK, 

Dundalk eft unepetite v91e fur la cô- 
. te, à feize milles au Nord de Dro~ 
ghed*. Elle eft médiocrement grande , 
fermée d aflêz bonnes murailles , oc placée 
dans le fond d'une Baye , qui faifoit au- 
trefois un bon Havre. Mais depuis quar 
tre-vints ans en çà le Havre a été gâté : 
il a fi peu d'eau , qu'on peut même le 
traverfer à pie fec dans le tems du reflux; 
& d'ailleurs il n'eft pas à couvert des 
vents. CAR- 



Catlingfotd. de l'IkLANDI. *4?5 

CARLINGFORD. 

Carlingford eft à huit milles de 
là , tirant au Nord-Eft. Ce n'eft 
Î[u'une petite ville, qui n a rien de con- 
îdérable par elle-même. Mais elle eft fi- 
tiiée fur une belle & grande Baye , qui 
eft le premier Havre important qu'on 
rencontre for la côte du Leinfter , en ve- 
nant de Wattrfrrd, qui en eft éloigné de 
cent milles. La Baye de Carlinrford eft 
à l'embouchure d ? une petite rivière, nom- 
mée Nurie s longue de trois ou quatue 
milles , & large de même. Sa profon- 
deur eft telle que tous les plus grands 
vaiflèaux y peuvent ancrer i 8c ils v font 
à l'abri de tous les vents , derrière lés 
montagnes qui couvrent la Baye de tous 
cotez. Il n'y a qu'une incommodité; 
Pentrée en eft mal-aifée , & même dan- 
gereuse , à caufe d'une barre de rochers 
de différente grandeur , qui n'y laiflent 
qu'un paflage fort étroit. 

Entre les deux Bayes de Dundall^ & 
de CArlimforà la terre s'avance dans la 
mer, & forme un Promontoire, qui re- 
tient le nom de Dundall^ II eft tout cou- 
vert d'une chaîne de montagnes fort hau- 
tes, 



L 



i4jt6 Les Délices Down. 

tes , qu'on peut voir dans un beau tems 
de quarante milles loin, . , 

Le Comté de DOWN. 

e Comté de Down s'étend du Sud- 
Queft au Nord-Eft , borné au Sud 
Se à l'Eft par l'Océan , au Nord par le 
Comté tfAntrim , & à l'Oueft par celui 
tfArmagh. Les principales Places , qu'on 
y voit , font Down , Dromore y Strang- 
fora 9 Bangor & N*rie. 

La rivière de Lagon , ou Lagon , Par- 
rofe du Sud au Nord & enfuite au Nord- 
Eft , faifant de longs fçrpentemens avant 
que d'arriver à la Baye de Carickfergus , 
& fépare, en partie, ce Comté de celui 
ftslntrim. La N*re mouille fes frontiè- 
res Occidentales , le féparsmt du Comté 
ftArmogh , après quoi elle fe jette dans la 
Baye de Carlingford. 

Nnrie , ou Newry , eft une jolie petite 
ville , dans une fituation très-importan- 
te , fur la rivière qui porte fon nom f à 
cinq ou fix milles au defliis de fon em- 
bouchure. La marée monte dans cette 
rivière , & la rend capable de porter de 
petits bateaux jufques dans la ville. 

Sortant de la Baye de Carlingford & 

avan- 



Strangford. DE l'IrLàNDéT. 1457 

avançant au Nord , on trouve deux pe- 
tits ports , ceu$ de Dondrum & dVr- 
glas , fort proche Pun de l'autre ; tous 
deux peu profonds & petits , mais fort 
feurs. 

Il eh eft tout autrement du Havre de 
Strangford, qu'on rencontre uîi peu plus 
haut. 11 eft long de cinq ou fix milles, 
& afle? fur , mais fon entrée eft traver- 
se d'une barre de rochers , les uns ca- 
chez , les autres découverts , mais les 
uns 8c les autres fort dangereux. Il com- 
munique au Nord-Oueft à un grand 
Lac , qu'on peut regarder plutôt com- 
me un Golfe que comme un Lac; on le 
nomme Cône, ou Coin : il a bien trente mil- 
les de long, mais il n'en a que deux ou 
trois de large. La marée y entre, 8ç s'y 
fait fentir régulièrement d'un bout à l'ai*- 
tre avec beaucoup dç violence ? ce qui 
rend fon eau falée. Il eft parfemé d'une 
fi grande quantité de petites Iles, qu'on 
les fait monter au nombre de deux cens 
foixante. Il eft fort dangereux dans les 
grandes tempêtes , parce que les vaiflèaux 
n'y font nulle part à couvert. La ville 
de Strangford , <jui eft fituée vers le mi- 
lieu de la longueur de ce Havre, eft pe- 
tite ÔC peu confidérable. 

Torn. VIII. Qjqq qqq En- 



/ 



145^ Les Délices Dow». 

Entre le Havre de Sirangford & celui 
de Dondrum la terre ferme une Pres- 
qu'île , nommée Lecale ou Lekeale 9 fer- 
• tile & agréable. C*eft là qu'eft Deum % 
ou Down- Patrick^ , la Capitale du Com- 
té , fituée au fond du Havre de Strang- 
fôrd , & à la tête de l'Ifthme , qui fait la 
Presqu'île. Cette ville eft petite , & 
peu confidêrable , bien quelle toit fermée 
de murailles. Elle eft cependant ancien- 
ne 9 honorée d'un Evêché fuffiagant 
&Arm*gh , & autrefois célèbre , parce 
qu'on prétendoit y avoir les corps de 
trois Saintes perfonnes , S- Patrice , S. 
Brigitte, & ^..Columba. 

Une autre Presqu'île , au Nord-Eft 
de la précédente y étendue entre la mer 
d*un côté , & le Lac Cône de Vautre y 
porte lé nom dardes. Elle fait la figure 
d* un bras .plié, dont le coude eft tourné 
contre la Baye de Carickjergus. Bangor y 
petite ville , avec un port de même , eft 
fituée près de ce coude , fur la Baye que 
je viens de nommer. Elle n'a rien de 
plus remarquable que la mémoire de iba 
ancien Monaftère , fort fameux dans les 
Siècles précédens , durant le règne de la 
Catholicité- Il fut fondé par le célèbre 
Evéque 'Malachic fur le modèle de celai 

de 



JÈTromore. de lTrlANDE. 14TÇf 

de Bangor en Angleterre 9 qui étoit dans 
le voifinage de Chefter s & le Prélat fon- 
dateur voulut que comme il avoit les 
mêmes régies , il portât auffi le même 
nom, Au refte il eit à remarquer que ce 
Malachie y conftruifit un Oratoire, qui 
fut le premier bâtiment de pierre , qu'on 
eut jamais vu en Irlande, lia Presqu'île 
d'drdes eft fertile , excepté dans le mi- 
lieu , où elle eft entrecoupée par un ma- 
rais de fondrières , de huit ou dix milles 
de long. 

Dromore eft au dedans du pays fur la 
rivière du Lagon, ou Lagan. C'eft un 
bourg , où l'on ne voit rien de meilleur 
qu'un Siège Epifcopal fuflragant â?Ar~ 
magh. 

Le Comté de Down eft généralement: 
fertile en tout. Dans fe partie Septentrion 
nale , il eft parfcmé de quelques forêts ,. 
mais ailleurs il manque de bois, fà partie- 
Méridionale eft un pays de montagnes r 
nommé Mourrn 9 où ronrencontre.de 
grandes bruyères. 

Le Comte JANTKIM. 

Le Comté à?Antr$m occupe le coin' 
du Nord-Eft de l'Irlande , borné à 

Q/jq, qqq % l'Eft 



1460 LES De Lit ES Antxim. 

PEft & au Nord par l'Océan.^ Ses autres 
bornés font au Midi le Comté de Down, 
& à l'Occident le Lac de Neaugh & le 
Comté de Londonderry. La Baye de Gt- 
rikjergus & la rivière de Lagon lavent 
fes frontières Méridionales & le féparent 
du Comté de Down : le Lac Neaugh le 
fépare du Comté de Tyrone , & la rivière 
de Banne le fépare en partie du Comté 
de Londonderry. 11 eft àrrofé de trois au- 
tres petites rivières , qui fe jettent tou- 
tes trois dans le Lac Neaugh , lavoir 
Maine, Sixmilewater , & Camlin. 

Neaugh eft un grand Lac d'eau dou- 
ce , le premier & le plus grand qu'il y 
ait dans toute Y Irlande. Il a près de vint 
milles de long , & douze-de large : " il tft 
par-tout fort profond , & capable de 
porter non feulement de médiocres bar- 
ques , mais aufli de gros vaiflèaux. Il 
communique à l'Océan Septentrional, 
par une rivière nommée Banne , ou Band. 
On a remarqué que Peau de ce Lac a la 
vertu de convertir le bois en pierre, 
mais ce n'eft que fur les bords , & feule- 
ment en quelques endroits. On a publié 
que fi l'on y fichoit un bâton dans la 
terre $c fous Peau , la partie qui étoit 
dans Peau fe convertiilbit en pierre , & 

celle 



ntriixs. DE i/IrlàNDE. 1461 

elle qui eft dans la terre fe changeoit 
:n fer , mais l'expérience a fait eonnoitrc 
|uc cette dernière circonftance étoit fauk 
e. On trouve par- ci par- là, fur les bords 
3e ce Lac , des pierres allez longues, * 
quelques-unes rondes, d'autres angulai- 
res % qui de loin fbmblent être du bois , 
mais quand on les manie f on trouve tu 
toucher que c'eft de la pierre. On juge 
que ce font des morceaux de bois , qui 

ont été pétrifiez avec le tems , & qui 

ont néanmoins retenu leur figure. 

Les principales Places du Ccpmté d?An+ 

trim ,.iont Antrim> Carickfergns & Bel- 

f*ft. 

CARICKFERGUS. 

Vis-à-vis de Bangor r & de l'autre 
côté de la Baye , on voit une ville, 
que les Irlandois apèlent Carickfergus ou 
Carigfergus , & les Anglois, Knockfergus: 

4eux noms qui reviennent à la même 
choie , & qui figmficrmPecueil de Fer- 
g*s. On lui a donné cWfom-là , parce 
que Fergus I. Roi des Scot s- Irlandais & 
le Conquérant de la Caledonie ou de P£- 
coffe 9 fe noya dans fon Havre. Cette vil- 
le cft à neuf milles de l'Océan , fur le 

0.44 444 3 riva* 



j\6z Les Délices Carictfcrgos; 

rivage Septentrional d'une bonne & gran- 
de Baye , large de dix à douze milles dans 
fbn embouchure. Son port eft fort boa, 
Se a pour le moins trois brafles de pro- 
fondeur. 11 eft défendu par un vieux 
Château bâti for un rocher , & pourvu 
d'un Arfenal ou d'un Magasin. 

S^lfafi eft une autre petite ville , à la. 
tête de la même Baye , à l'embouchure 
de la rivière de Lagon , Se à feize milles 
de la mer. La marée y fait auffi un bon 
port y & le Lann porte de petits bateaux,' 
a quelques mules avant dans les terres. 

Au delà de la Baye de Carickjcrgus îl 
y en a une autre petite , qui prend le 
nom tfOlderfieet 9 ou d'Oidfleet. Les vaif- 
feaux y trouvent un bon petit havre , ou 
ils peuvent mouiller en feureté , au de£ 
fous d'un Château apèlé Monfe-hitl. La 

Ettite Presqu'île , qui eft entre ces deux 
ayes , eft fertile ,8c porte le nom de 
Magee. 

La cote s'avance jusqu'au Cap de 
Fjirforeland , Ai termine la pointe du 
Nord-Eft de Irlande , & eft tout vis-à- 
ris de l'extrémité Méridionale de la Près* 
qu'Ile de Cantyr en Ecojfe , tellement qu'il 
n'y a qu'un f>étroit de trois ou quatre 
lieues de large entre-deux. A POueft du 

Cap 



intrîm. D ï; l'Irlande. 1465 

Cap de Fairfareland il y a par-tout une 
bonne rade jufqu'à Mie de Raghlins y au- 
tour de laquelle les vaiflèaux peuvent 
voguer , félon que le vent ou la marée leur 
eft favorable. Raghlins , ou Raghleens , an- 
ciennement Reclima , eft mifej>ar quel- 
ques Géographes au rang des Hébrides 9 
mais elle eft trop proche de V Irlande pour 
en être détachée. Elle a environ cinq 
milles de long , deux de large , Se un 
Château nommé Dmvnenj 9 qui lui fert 
de défenfe. Dans le coté du Sud-Oueft il 
s'y trouve un fort bon Havre , où les 
vaifleaux font à l'abri de tous les vents. 
Un peu plus avant à l'Oueft on, voit* 
au bord de la mer , un Château apèlé 
Dtmlnfc , bâti fur un rocher , & autre- 
fois bien fortifié. 11 a ièrvi Quelquefois 
de retraite à des rébelles , & donné bieA 
de la peine aux AngUis, entr^au très fous 
le règne tfElfcjibetk. 

, Antrim eft la feule Place de remarque 
au dedans du pays : encore eft-elle fi pe- 
tite qu'elle n'a rien de confidérable que 
la dignité de Capitale. Elle eft fituéefur 
k Lac Neangh , à l'embouchure du Six* 
* tnilewaier: on y voit un Château à-demi 
ruiné. ■ 
Le Comté $ Antrim eft fertile & gpr- 

ni 



14,64 Les Délices Antrim. 
ni de Forêts : il s'y trouve une mine de 
plomb & d'argent f qui parmi trente li. 
vres de plomb renferme une livre d'ar- 
gent fin. 

Le Comte' de LONDONDERRY. 

Les Comtez de Londonderry & de 7ïr- 
connel, avec celui d * Antrim , tiennent 
toute la longueur des côtes Septentriona- 
les. Celui de Làndonderrj eft au milieu 
des deux , féparé du Comté de Tircarmel 
par la rivière & le Lac de Fojle , du 
Comté & Antrim par la rivière de Banne, 
& il fc pouflè par une pointe de terre 
jusqu'à l'Océan. Au Su4 il eft borné 
par le Comté de Tyrone. 11 s'étend du 
Sud-Eft au Nord-Oueft , en forme d'un 
long triangle f dont la pointe aboutit au 
Lac NedHgh , & l'un des coins de 1^ ba- 
fc à l'Océan , où il eft fort refferré. 

Londonderrj & Colraine font toutes les 
Places n-emarquables, qu'on y voit ; & 
les deux feules qui ont eu fucceflivement 
l'honneur de donner leur nom au Corn* 
té , Colraine la première , & enfuite Lon- 
dmderry : anciennement il 6'apèloit Kri» * 

ne. 

. La rivière de Banne , ou de Bond , fbr- 

tânt 



Lonaondcrry. de L'ÏRLANft£ i^f 

zatit de£ montagnes de Mourne dzn% \c 
Comté de D awn '; entre dans Je* Lac 
Neaugh , où elle fè perd. Elle en fort 
par le Nord , 6c roulant uïie* grande 
quantité d'eau dans un lit étroit ; entre 
les Comtez d?Antrim & de Londonderry 9 
elle rencontre, à quatre milles de fon cm- 
1>ouchuré, un rocher tout au' travers de 
ion cariai , qui lui ferme le râlTage [ & la 
contraint de'fiurt une cafcade , oc de fë 
précipiter de fort haut. 'Sans cet obftacle 
cette rivière foiirhiroit tin bon moyen de 
communication de l'Océan avec le Lac 
Nea*gh , & l'oift pourrort navig$: de la 
mer jufques bifen avant dans le milieu de 
V Mande ,♦ mab'cctte tfttaraéfcd arrête le» 
Vaiflcaux, & les empêche de montet 
plus de trois milles avant dans la rivière* 
Vf h l'apèle le faut du faumon , parce que 
les fàùmons,qui fourmillent dans la Ban- 
ne , s'y trbuVant arrêtez , tentent de feu- 
ler par delKis ," delà manière que jé'l'aï 
déjà marqué ailfeurs V pour monter plus 
avant dans les terres, &* la plupart fe 
trouvent là pris comme au trebuchet. 

Ctfraine ett fituée far la rive gauche 

delà Banne, un peu au deflbus de là ca- 

tara&e.' (9'dfc une petftè ville, fermée de 

' taurailles- d'uti<ôté , - qui autrefôfe étoït 

la Capitale du Comté. Son pbrt'n'cft 

Tom. VIII. R r r r r r bo a 



f 



fcoh $iç ppu^dqs bitimçns dç cinquan- 
te if fixante twyrçau* • & i'eptrçe eq 
çïî: : .4£fficîle a qm£ .de la rçpiditë dala 
riy'iérq * .^qt la ^atppce fil awgrçeAréc 
par la petitefle dç.ïpq anal. 

L^mbouchUre dç la Bonne eft çou« 
Vçrje, par deijx petijç? lies , dwt I'imjç 
gft ^QJ5âmé)e Sfyfft Porfrwb. .yçtçe Ile 
p?efi pïefwe , autre. cîiqrfCçî qi*?un, rçcher* 
au JdicU duquel %s V^i^i* jençqatreoj 
ùfle îjôfli^é rade / 4é fi* ou ièpt bfaflèç 




ie ', Ipng dp âoyzc nulles , & large; . de 
cinq ou ux, rçllçmcint qu'il peut contenir 
tme flptte dé mille grands vaifleaux. '1] 
çftpj: " - 
çeptÊ 

#&- 4V . S= .. 4I ,..,„ .... . _ 
l^flant aca^moins un lafge & profond 
canal entr'eux ; & h terre» L'entrée eq 
eft étroite &: n'aaue quinze cg$s p9$<ie 




dçjft çqipme uq^ bras du l4ç 9 J>$$ôt quq 
compap ujaç rivière. - \ 

LON- 



Lorrfmuferry. D g L'Irlande; ï±èf 

3LONDONDERRY. 

Londonderry eft fituéc fur la ritre 
gauche de cette rivière de Foyle 9 à 
trois ou quatre milles au deffus du 
Lac. Ceft une ville toute nouvelle , a- 
yant été fondée feulement dans te Siècle 
dernier fous le regnç du Roi jaques L 
par une Compagnie d'aventurés de Lan» 
ares ï mais k bonté de fa fîtuation l'a tel- 
lement fait valoir , qu'elle a ravi à Colrai» 
ne la dignité dc : Capitale , & qu elle va 
de pair avec les premières du Royaume 
après Dublin. Efie tfeffc pas grande % 
n'ayant à parier exactement que deifte nies* 
en croix , qui & coupent au milieu de la 
ville, mais elle eft fort jolie, propre, & 
bien bâtie. _Les rues font nettes & bien 
pavées , les maifons à plufîeurs étages \ 6t 
• conftruites la plupart de pierre de taille.. 
Mie a de bonnes fortifications revetuet 
de pierre , une belle Eglife , une belle 
place de marché , & ion port eft bordé 
d?ûn bon Quai. Le port eft Pun des 
meilleurs qu'il y ait bien loin aux envi- 
rons , les vaifleaux y peuvent mouiller 
devant le Quai dans un fonds de quatre 
ou cinq braïfcs d'eau , & au deffous de 

Rrr rrr z h 



* 46$ L, e s Délices Lonionfeqr/ 

la ville ils en ont dix ou douze. London- 
derry s'eft rendue célèbre dans la guerre 
précédente par la vigoureufe réfiftance 
que Tes habitans firent aux parafons du 
Roi faues , ayant foutenu un fiége long 
& opiniâtre 9 l'An 1689. nonobstant la 
«famine x)ù ils furent réduits. Tout le 
monde fait aflez que les Commandons de 
la Garnifoq étant péris , les habitans fe 
jchoifïrenç pour Commandant le Doéfceur 
pfylltgr leur Miroftre , qui fit destgerveil» 
les de conduite & de bravoure , remplie 
lant exactement fon double emploi , teU 
Jement que les Ennemis lurent contraints 
Relever le £égp , Je 51. Juillet 1689. au- 
près l'avoir pouffé pendant dix femaines 
entières , $; jette dans k yille près de G& 
ççtis bombes, 

le Comté de TIRCONNEU 

L£ Comté 4c Tirçonnel , autrement 
J)onntgal , occupe le coin du Nord*- 
Oueft de ^Irlande , environné de 
J'Océgtn de trois côte? , au Nord, à POueft 
& en partie au Sud, Le refte de h par- 
tie du Spd.eft borné par le Comté de Fer* 
rnanagh, & celle de l'Orient par le Corn* 
je de Ltydonderrj. Les principales Pk* 

ces, 



^apoe. DE L'IltLANfi E. 1469 

ces , qui s'y trouvent -, ibnt Donnerai , 
JRapoe & Kitoeg. La rivière de Su illy ou? 
Snillie prend fa fburce au cœur du Com- 
té , Parrofe du Sud au Nord-Eft, & fe 
va jetterdans une grande Baye , à laquel- 
le, on donne le nom de Lac Swilh , Biei> 
que fbn eau foit fàtce. Cette Baye eft wi 
très-bon Hiavre , long , large, fpacieux. 
& fort fur ; les vaifleaux y font à l'abri 
de tous les vents , derrière les hautes 1 
montagnes ,»qui bordent cette Baye de 
toutes parts : il n'y manque rien qu'une"^ 
ville pour profiter de la commodité d£ 
ce Havre. 

Rapoe, ou Robogh, eft un* peu au deflous 
au Midi. C eft un petit bourg , qu>oi* 
confidéreà caufe de fon* antiquité , 8c 
d'un Siège Epiicopal fuffnigant à?Ar- 
m*gh. Il retient quelque chofe du nom" 
des Rhoboghdiens , anciens habitans de ce 
pays-là. 

Après le Havre de Swillj l'on en trou^ 
ve un autre tout contre , qui ne lui cè- 
de en- rien pour la bonté r on le nomme' 
Sheep-hayen, ce qui fignifie U havre dits 
brebis. C'eft là tout ce qu'on remarque 
de meilleur fur la côte du' Nord. 11 ne: 
feut pas oublier le Cap à'Enifton ■>■ qufc 
eil entre les Lacs de Foyle 8c de Switty r 

Rrrrrr3 le 



147° Les Délices TircennA 
le plus avancé au Nord de toute l'Irlan- 
de, & fi élevé qu'on le découvre de fort 
loin. Il eft à cinquante milles du Cap 
de Fairforeland* 

La côte s'étend quarante milles a 
POueft de ce Cap , & fe termine par un 
autre Promontoire , nommé Horn-head , 
h Cap cernu. C'eft une haute montag- 
ne , dont le fbmmet fe partage en, deux 
éminences, en façon de cornes. 

Au Midi de ce Cap Se au Nord-Ôucft 
du Comté , la côte eft bordée de quatre 
ou cinq petites Iles , dont la plus confi- 
dérable s'Sapèle Arran : elles ont toutes, 
de bonnes rades, oàks vaifièaux font à 
tfabri de tous les vents. 

La partie Méridionale de ce Comté 
s?avançe confidérablement dans l'Océan 
à POueft , Se fe termine par un Promon- 
toire, qu'on nomme TelHn. Elle eft fé* 
Îaréc de la Connacie par une grande 
Saye, qui fait deux bons havres , àiGZ* 
beg 8c a Donhçgal s outre un petit à Tel- 
Un , qui peut contenir une trentaine de 
vaifleaux. 



KXL^ 



Uîbeg* fc E lIrlAnde. 147* 
K I L B £ G. : 



Ki lbeg > ou Càtébeg r ëft un èrarîd 
bon Havrfe j à douze milles à JrOf ieni, 
du Cap de Tettm% L'entrée en tVt fi é* 
troite , qu'on ne la voit pas qu'on ne fbit 
tout près, mais elle eft nëftfc , et* tout le 
Havre de même , fi bien que les r plus 
feros vaiflèaux peuverit entrer 8£ ibi^r 
îans rien craindre , & mouiller l'âhcfe jjaJr 
tout le havre en parfaite feurété. Sûr cfe 
havre cft uà petit boiifg , nommé aufli 
Kilkeg. 

D U N G £ L X. 

Dungàll , ou Thtitocgd y eflt à dï& 
milles à l'Orient de Kilhg-, au fond 
de la Baye , & à l'embouchure de 
k petite' rivière d'Ar^ Son Havre n'efl 
„|as fi bon que le précédent : il eft aflei 
large & àflez profond , mais l'entrée eii 
cft traverfée d'écueils, d'une barre dé ro- 
fchers , &:de bancs dis iâble y déforte qu'it 
feut beaucoup d'adreffe & de routine pour 
▼ paflèr en feureté. DmigaU eft ùh petit 
boufg, qui n'a tiâî'de tneilléuà: qiieforf 
port, Se îe-tkre de Capitale*. ' • * 

Rrr rrr 4 Ver$ 



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^1 

^47* L B S D E L I C E S l>UMgal 

Vers l'entrée de la Baye on voit le 
petit Havre de Balshannon , à l'embouchu- 
re du Trowis , qui eft un canal du Lac 
Mme. C'eft. un Havre de barre , où il 
ne peut entrer que des bâumens de tren- 
te a quarante tonneaux, 

Le Purgatoire de Saint Patrie*. 

A deux lieues à l'Orient de Dnvgal 
on rencontre un petit Lac, nommé 
Dirg ou JDerg* anciennement Liffer , au 
milieu, duqpel eft une Ile , fort célèbre 
autrefois pendant le Catholicifme , parce 
qu'on croyoit que le Fauxbourg du Pur- 
gatoire étoit là. Cette Ile s'apele Réglés 
ou Raghles, & les Irlandais la nomment 
Ellan-H*frugadari , c'eit-à-dire 9 Pile d* 
Purgatoire. Les Moines y avoient bâti une. 
cellule auprès d'une profonde caverne , fit 
avoient fait acroire au Monde , que qui* 
conque avoit le courage d'y entrer , alloiç 
en Purgatoire , où il voyoit & entendoit 
des choies extraordinaires. Pour foute- 
nir cette fantaifie , on difoit que le bon 
S. Patrice,, prêchant dans cette Ile à des 
JrUnàois obftinez & incrédules , obtint 
de Dieu par fes prières, que la terre s ou- 
vrit eu cet endroit jusqu'au Purgatoire % 

afin 



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ft. V 



Kaghles. DE lIrlANDe; 1475 

afin que lès Auditeurs fufîènt convaincus, 
par leurs propcs yeux , de la vérité de & 

{>rédication au iujet de l'immortalité de 
'amc , Se des peines des médians après 
cette vie. Mais il eft certain cjue dans 
le tems de «S. Patrice on ne favoit ce que* 
c'étoic , & qu'on n'en a oui parier que 
plufieurs Siècles après fa mort. L'impo- 
fture n'a été découverte que dans le Siè- 
cle dernier , vers la fin du règne de /fc- 
que* I. Deux Seigneurs , {avoir Richard 
Boile Comte de CorJ^e y & Adam Loftup 
Chancelier à? Irlande, pouflèz de la légi- 
time curiofité de découvrir le vrai de cet- 
te affaire , envoyèrent faire d'exa&cs per- 
auifitions fur les lieux par des perfonnes- 
ae probité. L'bn trouva que cette car- 
verne, qu'on faifoit pafler pour le chemin* 
du Purgatoire 9 n'étoit autre chofe qu'u- 
ne petite cellule v creufée dans le roc, 
où il tfemxoifc de jour que par Importe; 
fi baffe qu'à peine un homme de grande 
taille s'y ppuvoit tenir debout , oc fi é~ 
troite qu'elle ne contenoit que fix oufèpt 
hommes à la fois. Quandil venoit quel* 
cuu dans, 111e pour faire le voyage du 
Purgatpire ,. un-petit nombre de Moines,, 
qui demeuraient proche de la caverne , 
le faifoient jeune* & veiller extraordinai- 

Rrr ttx f : ;»&- 



L 



*474 Les Délices Ragfcks. 

rement , 8c ne l'entretenaient cependant 
que des vifioas fderveilteufb qu'il au roi t. 
Toutes ces idées affreufes, de diables, de 
flammes , de feu , de damnez , simpri- 
moiçnt fortement dans la cervelle aflbt- 
blie Se démontée par les jeûnes Se les irt- 
fomnies. Après l'avoir préparé de là forte 
à faire dès rêves furjarcnwis, ils l'feûfef- 
moient dans cette caverne tenébraife, & 
l'en retiraient au bout: de quelques heu- 
res* Le pautre voyageur croyoit avoir 
vu tout ce qu'on lui avoit dit , peut-être 
auffi s?cti trouvoit-il quiiflentofeflt , pt>Ur 
ne pas larffèr paraître qu'ils avaient été 
dupez r & pour aider à ettduper 4*&uife$* 
Le* Saignerai, qpt je Viens de nommtt, 
ayant découvert ces honteufes itapoftu- 
ues, qui déshonoraient fa RéligjôVï ; ob- 
ligèrent les Moines à fè retirer de là $ & 
|>our empêcher à l'avenir leurs fourbe* 
ries 9 ils firent démolir leurs habitation^ 
& rompre la caverne/ qui* toujours été 
découverte .& câpofée im yeux depuis 
ce tems là. 

• Le Lac D*rg fc décharge parut» it 
viére du même nom , qui coulé ati Nord, 
& fejoint, un peu plus aVaàt, à une au- 
tre apèlée &nt* Ces dejuit rivière, join- 
tes enfetnblc , feraient k^fc ,' àé&êfià 
jwt&ci-deffiis;; • Le 



i 



Tyrone. de lTrIANDE. 1477 

L.e Comté de Tircmnel eft afict uni > 
fertile, & rempli de forêts. 

Le Corné Àt TYRONE. 

Nous avons parcouru les Coratez qui 
font le long des côtes , il faut voir 
maintenant ceux qui font au dedans du 
pays.. Le premier, qui fe préfente, eft le 
Comté de Tyront r il y en a trois autrei 
au deflbus , rangez fur. une môme ligne, 
favoir les Comtez éPArmatb , de Mon** 
ghtn 9 Se de Ftrmansgh > & un cinquiè- 
me au Midi des autres , favoir le Comté 
de Gavah. 

Le Cofihté de Tyrane 7 ou plutôt Thr* 
Oen y fait un quarré-dong , irrégulier , é* 
tendu en long du JSJoid-Oueû au Sud- 
Eft. H eft borné au Nord par le Comté 
de LonAonderry 9 à l'Occident par celtti 
de Tircmntl y au Sud-Oucft par celui de * 
FcmatMgh , au Midi par celui de Mont* 
thon , & à POricnt par celui à?Amt*gh , 
« par une partie du Lac Ntatgh. 

La rivière du Btrg -,. fortant du Lac 
du même nom 9 arrofe la partie Occiden- 
tale de ce Comté , du Sud-Oueft au 
Noi-d-Eft f &; le Bbckutater , belle & 
grande rivière r en traverfe la partie Mé- 

ridip- 



1 

*jtf6 ^es Délices Tyrone. 

ridionale de POccident à l'Orient , & 
puis coule au Nord , fervant de bornes 
entre ce Comté & Celui à*Armagk 9 & 
fe jette dans le Lac Neaugb*. 

Le Comté eft divifé en deux gran- 
des parties , par une longue chaîne de 
montagnes-, nommées Slewgalen, qui le 
traversent dans fa longueur. Ces monta»» 
gnes ont quelques mines de fer, & don* 
fient 1*. fourec à diverfes petites rivières, 
qui coulent dans le Lac Neaugh-. Il y en 
a une entr'autres apèléc Miela , daas le 
fable de laquelle on a trouvé des paillet- 
tes de fin or , ce qui fait croire qu'il y a 
Quelques mines d'un fi précieux métal 
ans le pays. La Miola lave tes frontiè- 
res Méridionales du Comté de Eonèom 
Jerrj „ paflè par le village de Maharrj\ 
& fe jette dans le Lac Neaugb , proene 
de l'endroit où il fe décharge par la ri- 
vière de h, Banne. Une autre petite ri- 
vière , nommée Lisham , coule au Midi 
de la précédente , & fe jette aufli dans 
le Lac Neamgh. Elle vient d'une mon- 
tagne, où il y a une mine de fer. 

L# partie du Comté, qui eft au Midi 
des montagnes, s ? apèle h Haute Tyrant^ 
& celle qui eft au Nord , prend le nom* 
de la Bajjb Tyrone. On voit dans la pré- 

miéra 



uncaxmon. de lIrlande. 1477 

Mère Duncétnnm , Ctogher , & 0***g& f 
C dans l'autre Stra&ane. 

D&ncantwn rit la Capitale , & le lieia 
Le la réfîdence des Comtes , qui ont là 
in Château. C'eft un bourg , fitué i 
quelques nulles au Sud-Oueft du Lac 

Neaugh. 

CUgher eft un petit bourg , vers les 
frontières Méridionales , avec un Siège 
Epifcopal fuffeagant &Arm*gb. Omagb 
eft un autre petit bourg , fur le chemin 
4e Clogher à Strabane. 

Strairane , ou Strekane , n'cfl auffi qu'un 
petit bourg dans la Bafe Tjrene^ fiir le 
X>erg _, & y$w le confluent de cette ri- 
vière avec la Fine. H fe prouve de grand* 
bois dans fon voifiruge f dans un petit 
Canton de pays , nommé GUnkmkin* 

Le Comté d?ABM AGH- 

s ' * 

Nous allons à préfent parcourir les 
trois Comtez f qui font/ur une* mê- 
me ligne , Armtgh , ManAghm & Fer* 
managb. 

Le Comté à'Armagh cft borné au 

. Nord par le Lac Nean^h 9 dont il occu- 
pe toute la rive Méridionale, àl'Eftpar 
le Comté de Dqwn ,~au Midi par celui 

de 



147& Les Délices 

de L*ah , & à lOueft par ceux de A4». 
ndghan & de Tyrom* II cft iong &étroi£ 
étendu en longueur du Nord au Sud. 

Armttgb & CkarUmtnt font les deux 
prmcif afc$ Places , qui s y trouvent* 

ÂRMAGH, 

Ariéagh y ou Jrmach , eft la Capi- 
tale , fituce prefquc au milieu de la 
longueur du Comté , fur une petite ri- 
vière nommée Kafitu , à quelques mâles 
i POricat du Bladçvtter. C'eft une pe- 
tite ville,, honorée d'un. Siège Arcbié- 
piïcojwd , dont les Archevêques irtont 
pas teukmcnt leur îûrisdi&km parricu- 
liére qui comprend tept Evêcbefc , mais 
(ont encore Primats de toute Vlrbmdt. 
Autrefois cette ville étoit fort confident- 
ble aufîi bien qbfe-fon EgKiê Cathédrale, 
à caufe de la mémoire de S. Patrice, 
qu'on* di&it en avoir été le Fondateur, 
de S." Cahtmfa , qui y bâtit un Mona- 
ûère PAn 6ia. & 4e S. AiaUcbie , qui 
en avoit été Archevêque. Mais fous le 
règne à'EUwbtth les Irlandais rébelles la 
fautèrent avec le Tempk , Se la mirent 
m un monceau de ruines. On l'a relevée 
peu-à-peu de fcs ruines , mais elle n'a 

pas 



Affinage D» L'IfcLAKPE. «479 

ra$ pu revenir à fa première grandeur, 
î?içi> que la di§;mté Archiépiscopale & 
Pritnatiale ait été confervée à foa E* 
glife. . 

CharUmont t eft une Place nouvelle : 

c'eft une Fortereflè , conftruicc dans le 

dernier Siècle , au confluent du Blackwa- 

xer & du K*fà. Elle fe rendit au Rqî 

Guillaume \t 14. Mai 1690, 

» Le Comté tfdmach eft J^un des plus 

fertiles & des meilleurs qu'il y ait dans 

toute V Irlande. Le terroir y eft fi fécond* 

qu'il tfeft aucunement néceflairo-de le 

tpœçr i nw» on y manque de bois. 

..j Lt Ciptfi dé. MONÀGHAN. 

LE Comté de MonaghAn > ou Mtma* 
ghw , eft étendu en long du Nord- 
Queft au Sud*Eft , faifiuat un quarré- 
long. §çs bornes font , au Nord le Com- 
té StTyrme ± à* l'Orient celui à'Armagb^ 
au Su.d- Eft celui . de l^utk 9 au Sud- 
Oueft celui de Cavan , & à l'Oueft ce-* 
\m de &mtnfgh. 

IL eft cUvifé en. cinq Baronies > & n'a 
cependant que. deux bourgs paflàblement 

francs., MonaghAn 4 qui • eft la Capitale, 
V Çkmh , . fiuifr vers, ks frontières dç 

Fer* 



148* Les Délice* Monaghan. 

Fcrmumégb. Ce pays a été autrefois rempli 
de bois, & maintenant il en cil font dé- 
pourvu. 

Le Comte de FERMANAGH. 

1 

Le Comté 4e Fermtnagh eft étendu de 
même en longueur du Nord-Oueft 
au Sud-Ett , borné à l'Orient par le 
Comté de Aé***gkém 9 au Midi par celui 
de Cuva* , au Sud-Oueft par celui de 
Lettim dans la Comtcic , au Nord-Oueft 
par celui de Tèrçwmd , & au Nord par 
celui de Tjrone* 

C'ett dans ce Comté que le trouve le 
grand & beau Lac tfEarnt, ou d?Erne % 

r tient le fécond rang entre les Lacs 
Y Irlande. Ce Lac traverfe le Comté 
dans toute & longueur : * ce tfeft pas un 
Lac feul , mais il eft divifé en deux Lacs, 
qui communiquent ehfemble par un 
court & lange .canal. Le premier des 
deux , je veux dire celui qui eft le plus 
avancé dans les terres , commence à B*t~ 
tarbet , village du Comté de Cmvan , & 
ç'étend du Sud au Nord de la longueur 
de quatorze milles & de la largeur de 
quatre. Il fe. rçffeire enfuite comt»c u» 

rivière. 




rivière,, & formé un canal de fîx mil* 
les de long , qui coule à l'Oueft* Il s'é- 
largit fie nouveau , & forme un fècond* # 
ILaç de vînt milles de long & de dix* 
milles de large r qui. eft ; étendu de PEft 
à POueff. Tous le^ environs de ce grande 
fit double Lac font fort agréables ; il eftf 
environné de montagnes de tous cotez ,.> 
dont quelques-unes ont des mines de fer, 
St fes bords font la plupart ombragez de^ 
belles forêts. Le Lac eft parfèmé de tou- 
tes parts d'une infinité de petites Iles # 
dont la plupart font défèrtes ,. St aban- 
données aux troupeaux v & d'autres font 
Kabitécs. Quelques-unes des plus- gran- 
des ont d'agréables habitations , où des» 
ens , qui aiment la fblitùde , coulent: 
loucement leurs jours. On y a tbus> 
lès divertifîèmens innocens de l'a pê-- 
che, de la chafTé, de la culture des- 
fruits & des fleurs. Le terroir eh efl: fer- 
tile , & l y on y peut faire de bons cKams^ 
des jardins féconds , & de gras pâtura*- 

fi cs - 

Enis-Kittingoxx Inis-Killin 9 eft la feulé" 

Place dé remarque qu'il y ait dans tou* 

ce Comté. C'eft une bonne ForterefTe ,., 

Bâtie dans une lie au milieu du canal ,. 

qui fait la divifion des deux bras du Lac: 

Tùm* VIII. Sss sss <£*- 



148* Les Deligbs Enis-Killingç 

Erne. L'An iJQ^ elle.fut fàifie par des 
rebelles , défenclue vigoureufement & at-^ 
toquée encore plus, vigoireeufèment % fî 
.bien qu'ils furent contraints de fe ren*. 
dre. Au contraire dans la dernière guer- 
re elle fut attaquée par les ennemis de 
là Couronne l'An 1689. & les gensd^E- 
nis-Killing , commandez par le Colonel 
Woolfey , remportèrent fur eux une vr-. 
ôoire fignaléc le 50, Juillet de cette an?* 
nee-la. 

Le Lac Erne fe décharge dans l^Océarh 
Occidental, par un canal, ou rivière, qu'on 
nomme Troûu , & qu'on paflè à BaIUc^ 
fur' un, pont. Le Trowis coule entré ce 
Comté & celui de Tîrconnel , & un peu. 
au deflbs de fon embouchure , fon cours, 
eft rompu par une cataraéfce , ce qui fait; 
que les. v^iflèaux ne peuvent pas monter 
dans le Lac Èrnc. En récompense on y 
prend d'exçellens faumons , qui s'y trou- 
vent arrêtez , & le Lac Erne fourmille, 
auffi de bons poiflbns de diyerfes efpê- 
ces , comme de- truites , de (àumons , de 
brochets, & d?autres. Le Trêivù forme* 
à, fon embouchure le petit Havre de 
Bahhannàn 9 qui eft dans le Comté de 
lirçonntl , ' cpmWfe je l'ai remarqué ci- 
dçfluç.. 

lit 




* 

Le Comte de CAVÂN. 



LA Province #V1fter. fèit àrpeu-prèHà* 
figure d y un triangle , dont la bafe m»? 
gprde PQcéan Sfeptentfioàaf, .& là jwrin- 
te.eft tournée au Midi atf, dedans des? 
terres. Le? Corate^i ^jcbous^ a von^, par- 
courus , font la bafe & le corps du r t remu- 
gle ,. & le Comté de Cazran eo fait lr* 
pointe. . .11 eft fitué cuire les Coiritôz de- 
Fermw&glr & {le. JMonégjàtn aq JMbcd: ,i 
ceux; &Mfi-XI**th > .de JVeJk-Mentkj der 
Eongifèr&ï & de Lxtrak ou Sud«£ft^ 
Sucf & Sud-Oueffc 

Cavan& Kifmèfe fëfot les deusT feules « 
Places , qu'on y voit, toute» deux fon- 
dées depuis environ un Siècle . 

Cëvtn, ou Gn^Jâ G^taîe^ eft^u|p 
Bpn bourg,, fitué . vbr&Je milieu- drfaà 
longueur du Comté. O W- ; * 

. iC^^rr eft un autre bouig, fitué furî 
nue .rivière ,* quiva fejetter dans le LadS 
Mme. Il; vaut encore raieifte que Paàbe y ; 
t«tt paiso»cqu 9 il^ pliis grand i£c jotâtiti 

iV eftittoHoiér : l^s Êtéquea/tkiiPaftar^ 

. La froaùétfi Mccidionplc: du Comté* 

S*$ ss** effc 



• 
i 



i*4$4 Les Délices c*ruh, 

cft féparéc de celui de Weft-Meath par 
un petit Lac , nommé Sillon. Au milieu*, 
de ce Lac on voit une Ilette , où l'on 
a bâti un Château quarré, qui l'occupe 
toute entière. 

Au Nord-Eft de ce Lac le pays cft 
entrecoupé d'un rang de petites monta- 
gnes , de dix milles de long , qui s'éten- 
dent depuis le village de Killkalty jus- 
qu'à la petite ville de Ktls dans le Com- 
té ttEfi-Meath. Le. terroir y cft excel- 
lent ioit peur la culture , Toit pour le* 
pâturages. Il s'y trouve auffi une mine 
<fc fer dans un heu nommé D<wbMti*>. 

h* Provînt* dé CONN AtJGHT W 
«^CONNACIE. 

lk/Toxrs allons maintenant parcourir là 
XN -quatrième & dernière Province de 
Y Irlande , qu'on nomme communément 
ConvAsgbt, au Comacie,, en Latin Cmru- 
m*. îrlle occupe ie milieu, des cotes 
Occidentales de ce Royaume , ayant 
VZUmi* âtaiNordJEfli, la Mm»nU au 
Sttd^ ,& la Ltgcnit * \>d™>w* . M* ù 




fie forme une efpêce de large Presqu'île^ 

oui, & Jeanine par trois .Promontoires. 

■ S :■ ■ .. Qui 



CfcOKuaè* DB>L 3 ÏItLÀKDB. 14$^ 

On la partage ordinairement en cinq- 
Cemtez , trois le long des côte», SUgo 9 
M*jq j & Gdtkway , & deux dans 1er 
terres, Letrimt& Éefèoman. Cette Pro- 
vince eft fertile eft Uez y \ 9 àn y a d'ex- 
cëîlens pâturages , &> Ton y trouve par- r 
tout une quantité furpremnte de marne, 
qui eft d'un excellent ufage pour* en- 
graiflèr les terres. Il s'ejy trouve de trois- 
fortes , de ta blanche , de la grifè , & de 
la noire , mais elle eft fi abondante que 
pour en trouver ou de lune ou de lau-. 
tre^ on n'a qu'à creufer de la profondeur 
d'tin demî-pié , & l'on en découvre un 
fond inépuifeble. D'autre côté la ConttA- 
de n'eft pas trop bien pourvue de bois r 
l'on n'y voit aucunes forêts, finon dans- 
les Comtez cte May 9 &. de Slcgo. Un an- 
cien Ecrivain a raporté , un peu trop lé- 
gèrement fur la foi d'autrui , diverfes 
merveilles fabuleufcs touchant cette Pro- 
vince , par exemple qu'il y a fur une hau«- 
te montagne une fontaine, qui a» un flux 
& reflux régulier, & une autre dans un* 
autre endroit , dont l'eaii eft fort bonne 
pour tes homme» , mais mortelle pour 
toute forte et bêtes. Inexpérience a, des- 
abufé le monde de toutes ces fables, 
La, Cùumit eft* parfemée de quantité: 

SLsa ss& X de. 



lufS6 LfirDsLl fBt CàhMriè; 

de Lacs , d'une grandeur aflez codfidé~ 
rable , dont je parierai dans leur lieu j & 
lavée , dans fes nttotiéres par la rivière du: 
Sb*finon 9 ta Reine des rivières àHrUnde.. 
Lç Shtmipnfyn d'un pstjt Lac,nom~ 
mé Alfo» o& j4Uj* 9 d^ns le Comté de. 
Lttrim, & coulant du NQrd au^ Sud , S? 
fépare la> C<mn*cit de la /^jwv enfirite 
il tourne à EOueft , & il fat aûffi de: 
féparation entite la Cèmuêu* & la 4ibuw^ 
me s tellement que la- CçntidcSc effc envi- 
ronnée d^eau de toutes parts y excepté* 
dans Ji& coin* du Nord*NorcUE& Le; 
Skirmw rencontre un Lac ., nommé Rfe r 
entre te Comté de RofawAH d'une j5àrt r 
& setix de Lmgford- & de WefiiMeatk 
de l'autre. Sortant de ce Lac il continue 
fon cours au Sud , Se tourne enfiiite ait 
Sud-Oueft, où il trou ve encore un au- 
tre grand Lac , nommé Derg ; , entre far. 
Cotntez de G*lkw*f & dfe Tipf*r*rj. 
Ayaât traverfe et Lac, le Sbdnmm coùrfc 
au: Sud jusqu'à Limmerick^ mak : en che- 
min faifant il rencontre une cataracte qià* 
le fait tomber défait h^ut, twdeffue de 
la même ville. Dq Mmmcrtc^ âl coule ai 
lîQûeft , & foabt un ttoîfi&ae ^Jb»^ 
parferaé cRilne • infinité dUleks^ <dfofc il & 
rcffeirc 9 pour fi jttter. daaa> l^Ooeafa. 



Cette rivière c ft largp & profonde par- 
tout , tellement qimlè ferojt navigable 
tout le Ions de fon cours, fi Ponraren^, 
controit Poofïacle dont j'ai parlé,, jp veux* 
dire la catarafl* , ml cft au deflb& de, 
Limmmckj Cependant il ne feroit paat* 
impoflible de' lever cet obftacle 5 & de: 
donner un cariai uni à la rivière ,/ £,l?pa 
vouloît ea faire la dépenfè.. 

£t 'Comté, de St. EGO; 

JECommence par les Comtes > qui oc* 
cupent les côtes , pour finir par ceux: 
qui font au-, dedans du pa^s.. Le Com- 
té de Slego , le plus Septentrional de tous,, 
eft borné au Nord-Oueft par l?Gcéair ^ 
au Nord par la rivière daTmrô, àl'QL 
rient par le Comté é^Letritm , au Mid% 
par celui de Rofcoman , & au Sud^Oueft 

Î?ar le Comté de Map. Le pays 55 eft.a£* 
ez uni & fort fertile^ Les pâturage» y 
font excellens.. De hautes mo'ntagjies^ 
nompiées Curlèw , le féparent des Comt* 
tez de Letrim & de Rofcoman. » ' . t 

Sleg* y k Capitale, efrlaTeqU) Place 
de remarque qu'on y voue* C^èft unepei 
tite ville , fituée au deflUs da milieud» 
côt« ?J au. fond d'une petite B#ij;e ,qui y* 

ftifc 



1488 Les De 1 1 c rs sfig* 1 

fait un aflez bon port. Il eft paflàble- 
ment profond , ÔC des* vaiffeaux de deux 
cens tonneaux y peuvent être à flot de- 
vant la ville de SÙgo. Ma» l'entrée or 
eft difficile à^ eaufe d'une barre de rocher* 
& de fable , qui là traverfe. A Centrée 
de ce Havre eft une Itette , nommée IV- 
tè A*xLafinr -, où l'on a trouvé une mi- 
ne de plomb & d'argent. 

Endrigp eft un autre petit Havit r 
dans le voifinage de celui de Slègo , de. 
même nature , & prefque d'une égale 
profondeur.. 

È*Q>mtid*hî£Y<y. 

Le Comté de Jtifàro eft étendu en long; 
duNord au Sud, & l'Océan l'envi- 
ronne de deux cotez, au Nord & à l'Ouefh 
Ses autres bornes font le Comté de Gdl* 
Iturajua Sud & au Sud-Eft , & lès Com- 
te* de Rtfeoman & de Slero à l'Orient. 
Ce Pays eft agréable & fertile , abon- 
dant en bétail & en gibier , particulière- 
ment en daims & en oifeaux de proye: 
La rivière de Mçjf fortant d'an petit 
Lac , fépare en- partie ce Comté de celui 
de Sleg* -, & tombe dans une Baye f où * 
elle £ut un* g£tit porr devant le village 



Mayo„ de L'IRLANDE 1489 

de Mr/. Ce port eft couvert par une Uet* 
te , qui laiflè un canal de douze piez de 
profondeur , par où Pon entre & l'on fort» 
Killalo, ou Kilcomin , eft tout contre Moy % 
fur la même Baye, C'eft un bourg ho- 
noré d'un Siège Epifcopai , fuftragant de 
Toam, L'entrée de la Baye eft défendue 
jx*r un Château nommé Cumin , bâti fut 
une pointe» «• 

Map, la Capitale du Comté , eft très* 
peudechofe v ce n'eft qu'un bourg aveg 
un Château. Anciennement elle avoir 
un Evéque , mais le Siège Epifcopai a 
été uni à l'Archevêché de Toam. 
'. La côte Septentrionale de ce Comté 
fe termine au Nôrd-Ouéft par on Ph>- 
moritoire long 8c étroit ; formé comme 
une Presqu'île par deux Bayes, qui n*onç 
qu'un Ifthmc fort étroit entre-deux. De 
ces deux Bayes , telle qui eft au Nord 
forme un port qu'on nommç Brt*i-HA* 
ven , & l'autre en fait un , qufan apèle 
Black- Harbour , le Havre nilr:\ 

Au Sud du dernier la côte eft coupée 

par une .Baye médiocre, au devant dela- 

' quelle on voit deux Iles , féparées par un 

canal fort droit 8c fort étroit f fi bien 

?|u'on ne les regarde que comme une Ile 
eule. qu'on apèle Akili. Entre cette lit 
Tm. VIII. T« Ut 8C 



1 490 L JE S V ç L I C E S GaIJowaj, 

& la coté . il y. a une fort bonne rade, 
où ' iës.vaifïeaux peuvent ancrer à fêpt ou 
hlût braflcç d*eau , & à couvert de tous 
lés vents.' ' 

* Aji Midi de la Province on rencontre 
yn petit Laç, fort poiflbnneux , où il y 
i .quelques Dettes hjabitées : on le nomme 

Le Cmté de (ÎàLLOWÀY. 




» j 



Le Comté de GaIIvwaj fait la figure 
(Pun bnis plié , dont le tronc cil: joint 
aux Comtes- oç Clare^àcTipperarj^ &cdu 

fri % aw'$ud«p.ùefl: , .au Sud , au Sud- 
ft :&; à P^ti 6c- lé epude femblepouk 
jfér le vopqité de Rofcoman au.Nord-Eft, 
& au .Nprd. Le refte, qui n'eft pas fi 
large f '&? qui en eft comme la main , 
ç ft faxw au ; Nord par . le Comté de 
M*y* , & a l'Occident '&, au Sud par la 
jrççr * Le Shannon lave fês frontières à 
WDrïeirt & # $u Sud-Eft , & forme un 
grand. Lac 9 de plusieurs milles de long, 
<^i s'étend jusqu'au Comté de Clarc 
L Les principales Places, qu'on y voit, 
font; fyUwajv To0m\ Clonefort> & KjL 

< wV^t^V^ Occidentale de ce 

;-i ni ai. 1 >,"■-. Ç°^Z 



Comté fa}t 4inç PpngtfQe * <3ui : §& eus 
yiroo^f e d?gau pgivtput * à la re(e*ve d'us 
petit Ifthmp au N<jyd-Queft. A l'Occi- 
dent elle a PQeéan , au Midi unp gran- 
de & loqgue B^yc, àPOrient,auNord* 
Êft £c ap : Nordr i%flqgœ»d lac* nommé 
Ofaixi"!» Qtrnib>\> qw'*$mjfeyim 
ipiUcs^j9Bgv;^,qi|«rÇ 0tt ciafl.miUd» 
4 e kflgfci ^rfemé^un fi gntqd nombre 
d'Ilettes 5 qu'on en compte juscm'à trois 
cens* ÇçTacfe décharge au Midi dans 
la Bayçfar un çaib^ (lej laJ^rg^ui?^d'UiK 
i^viérÇfBwdkcr^jj/;-) 'i i; > -i*ri\*Uu>\u 

G A L L O WoAilib ^, 



i-t- :■ -.•••: a: •*!. 



i.» 



Gallqway eft fltuée ati bord de od 
canal y 5c à foq embouchure dans lai 
Baye. Ç*tte ville eft la u C^fHCale. noa 
i^plçra^nt^ d*i Qomté ^ tpui^^liâiideftoart 
te fe Pfioyinc^i Elfe jâa*icjfeiM»d\ii^ 
èrçtrç* itfcute* 1« ^iUe^47^^ft v apW lai 
beauté , p©nt ^grandeur ïçm&kb rienef- 
içs , •& pour lé commerce. Elle çftiox 
mec die bonnes .murailles ., & tortibi&n 
I^ftc*». Jss*ues y font krgas A: droites y . 
&j Je* ipmfans Mcoitôaiitcs jt liwblupart};? 

U$ htàï&Xi'Sfmtt #n- gfaod> cétamracéi 

* Ttt ttt z dans 



f4$l L*S DÊLldES r Gàfloway, 

dans lés pays étrangers , 8t particulière* 
ment en Eftagne 2t en Portugal 9 d'où ils 
font venir beaucoup de vin , & quelques 
autres ffistrehandifés.- On y paflfe la ri- 
yiére fur un beau pont de pierre , & le 
HâVre eft défend» par un Fort; con* 
ftruit nouvellement dans le dernier Sié- 
ttàv J Âtf fdfkt Wùt leiioftde &k aflèz 
que- cette ville dbftuè-le titrede Comte à 
Moftfieur le. Marquis de Ruvignj , Sei- 

SneurégalettfefttfagS & généreux, dont 
& bmVûurç ôg la prudence om rendu de 
grands fervices à la Caufecomm^hedans 
la guerre précédente, 0c en rendent en- 
çorc dans^çeik-çi, v -' ^ vJ *- - 

La Baye de Galhwdj eft fort longue, 
Ce livgjfc ac; pîûfieurs milles. ' A l'entrée 
elle eft couverte par trois Iles médio- 
cres , ijtfon -iiommé Arm ; J, fituées fur 
une même ligne, Nord & Sud. Le&/r- 
bwdôis ont touchant ces I&à là ridicule 
imagination § ^u'on y vfcl frêi^éf utile- 
ment ,*deforte que ceux quiibflt las de 
la vie , font obligez d'en ibîtit , pour 
poùvcirtnourir. Ces trois lies laifïent 
entr elles deux canaux , dont celui qui 
çft au Midi ne vaut rien du tout, à cau- 
fc deklablcs, dont il eft comMé ; maïs 
^auafçrftnctjl^rsetk profond^ & par 



Galloway. de L^RLANDÈ. 1495 

conséquent fort fréquenté. De même en» 
treces lies 6c la côte il y a deux canaux^ 
l'un à leur Nord & l'autre au Sud, 
pour entrer dans la Baye^ & le meilleur 
eft le dernier. La côte du Comté de 
GMowfij , qu'on voit le long de cette 
Baye , eft toute bordée de bancs de fa- 
ble , d'écueils & de rochers découverts % 
tellement qu'il eft impoffible aux vaif- 
feaux d'en aprocher^ excepté dans leJ 
grandes marées. Le Havre de GaUmw 
cil: au fond de cette Baye 9 il eft petit &ç 
peu profond , ne pouvant porter que de 
petites barques : les autres oâtimens font 
obligez de s'arrêter à une lieue au del- 
fous , proche d'une Ilette , nommée Vile 
aux Montons , pu ils peuvent ancrer, à 
cinq ou fîx brades d'eau- Gnl{<rway n'é- 
toit autrefois qu'un (impie Evêché, mais 
maintenant fon Eglife eft revêtue de la 
dignité Archiépifcopale , 6c fa jurisdi- 
âion s'étend fur trois Evêchez. 
fc Team eft un bourg ruine , . dans la Ba- 
renie de Dewtamere 9 vers les frontières 
du Comté de Mayp. Çi*devant il étoit 
le Siège de V Archevêque de la Province, 
mais la dignité Archiépifcopale fe trou* 
vant mal placée dans un méchant bourg, 
le feu Roi Guillaume la fit tranfporter à 

Ttt ttt 3 Gai. 



Ï494 L^s D eli eus CloaBut. 

Galloway. Cependant les. Prélats ont re- 
tenu le titre a Archevêques de Toam*. 

Cloncfart -, cai Clanfert i xft.un bourg 
vers les frontières du Comté dm- Roi , a- 
Tcc unJLtêché 5 fijffrdgant de Gall*w*j. 

Kilm*c**gh , ou Kjlrtvtculû, eft un bon 
bourg, aux frontières du Comté de C/^- 
rr , à quelques lieues auxteffus de la mer. 

Athenrj , ou Athcrith % çft un petit 
bourg» dépeuplé % qui fut autrefois une 
grande ville ? comme le tour de ics an- 
tienne* murailles le fait connoitre.; Entre 
Athenrj & GaUowdj eft la campagne d 9 ^- 
r Ar/ m , célèbre par la bataille qui s'y donna 
le ix. Juillet 1601. où S. Rutb Général 
des François fut Data & tué d'un coup 
de canon , & le Général Ghinkgi vain- 
queur eut la j>rife de 1a Ville de GaIIq* 
ivay pour fruit de fa vtôbjre» 

Le Comté de GattovÂj eft riche eh 
blez & en pâturages ; la terre y eft fort 
peu épaiflfe , & au deflbus il te trouve 
par-tout un fond pierreux: Cela n>em- 
pécbe pa* n^artmôins ^fu^lîe ne pVoduift 
tout en abondancfe t - r « ^tfcujîfttffènt 
«Pexcelléfts herbages , dont les troupeaux 
ft nourriflent admirablemçnt bien. 

Ce (but là les Comtez qu'on voit le 
long des cotes , il faut pafibr aux deux 
autres, quÇfdntau-dedansdupays. Le 



Rofcoman. de L'kLAKDE. '49^ 

Le Comté de RÔSCOM AN- 

* 

Le Comté de Rofcoman eft d'une for* 
me irréguliére , étendu ; en long du 
Levant au Couchant . & fe terminant au 
Midi par une longue pointe, qui avance 
du Nord au Sud, tellement quefarfigti* 
re aprochc de celle d'une haçnç, II* ë{jt 
borné au Nord-Eft par le Comté de L&* 
trim , au Nord par celui cfe Slego , à 
l'Occident par celui de Map , au Sud- 
Oueft & au Sud par celui de Gallowaj ■';■ 
& à l'Orient par ceux dn Roi , & de 
Longford. 

Rofcoman , Afklone & Elphm font le* 
principales Places , qui s'y trouvent, 

Ce pays ne fut réduit en forme cfe 
Comte que fous le règne à?Elizjibeth< 
Henri Sidnej Vice-Roi ^Irlande , auteur 
de ce nouvel établiflement , partagea le 
Comté en quatre Baroniês , Boyle y Balin- 
'Tiber^ Rofcoman & Athlone. 

Le pays eft uni par- tout, çxcepté 
vers le Nord , où il eft bordé des hautes 
montagnes de Curlew , qui le féparem? 
du Comté de Slego. Ces montagnes ont 
été long-tems impraticables , jusqu'au 
Siècle xv i . qu'on y fit un dlemit* avet 

Ttt ttt 4 beau- 



1496 Les Délices . Rofcomao. 

beaucoup de peine & de dépenfè. Hors 
de ces montagnes le terroir eft fertile , 
& il a d'excellens pâturages. 

Le Shannon lave toutes fes frontières à 
l'Orient , & le fépare des Comtez de 
Letrim , de Longford , de Wejl-Meath , 
& du Roi. Une autre rivière 4 nommée 
Sucl^ 9 lave (es frontières au Sud-,Oueft 9 
Je féparant du Comté de Galloway 9 8c à 
l'extrémité de fa pointe Méridionale il & 
jette dans le Shamton. 

La Baronie de Boyle eft le Quartier du 
pays le plus Septentrional , au pié des 
montagnes de CurUw , & s'étend jus- 
qu'au Shannon. 11 s'y trouve une mine 
de fer , proche des frontières du Comté 
de Letrim. 

Au Midi de cette Baronie on rencon- 
tre Elçhin , petite ville , honorée d'un E- 
vêche , fufFrag^nt de Gallowaj. 

Rofçoman , la Capitale du Comté , eft 
a la tête de la pointe Méridionale , <jui 
partage ce pays. C'eft un bourg médio- 
cre avec un ancien Château. 

A la hauteur de Rofcoman le Shatmm 
forme un grand Lac , qu'on apèle Ree, 
parfemé de quantité de petites Iles. Quel- 

3ues-unes de ces Iles font habitées par 
e$ gens qui aiment le repos 6c la foli- 

tude : 



Kofcomati. de L' IRLANDE. *497 

tude: la châtie, la pêche , Se la culture 
de leurs jardins leur fourniflènt des amu- 
femens agréables , & des plaifirs innocens. 
Les autres Iles n'ont que des pâturages , 
où l'on nourrit du bétail. 

ATHLONE. 

Athlone eft fïtuée à Téndroit où ce - 
Lac fe termine, & où \cShannonk 
retrouve dans un lit raifonnable comme 
auparavant. Elle eft médiocrement gran- 
de , partagée en deux parties , qui occu- 
{>ent les deux bords du Shantum , jointes 
'une à l'autre par un beau pont de pier- 
re de taille. L'une de ces parties eft le 
Quartier des Anglois y & l'autre celui des 
JrUndoir. L'une & l'autre eft bien forti- 
fiée , & toute la Place eft défendue par 
une bonne Citadelle , qui eft la refiden- 
ce ordinaire du Président de la Connecte. 
Athlone ne vint au pouvoir du feu Roi 
GnilUume que dans le mois de Juin de 
l'An 1 69 1 . 2c la partie Irlandoife réfifta 
dix jours plus que l'autre. Cette ville a 
donné le titre de Comte au feu Général 
Ghinkgl % qui gagna la bataille &Aghrim , 
dont j'ai parle ci-devant. 

Au deflbus à? Athlone le pays eft bas , 

. Ttt ttt jf plat 



\. 



1498 Les Délices AtMone. 

plat & marécageux. Il s'y trouve un 
grand & vafte marais , au bord du Sban- 
non , oui commençant proche de la vil- 
le , s'étend au Sud fuivant le cours de 
la riviéj-e. Il a cinquante milles de long» 
& en quelques endroits deux ou trois de 
large. Le terroir de cemarais n'eft bon 
à autre chofe qu'à faire des tourbes. 

Le Comte de LETRIM, 

Lfc Comté de Letrim eft le dernier que 
nous avons à voir dans la .Province 
de la Connacie , auffi bien que dans toute 
Vlrlande. Il eft long & étroit , étendu 
du Sud-Oueft au Nord-Eft , où il fe ter- 
mine en pointe* Il fait la frontière de la 
Connacie du côté de Wltonie , Se eft bor- 
oé au Nord-Eft par les Comtez de Fer* 
managh & de Cavan. Au Sud-Eft il a k 
Comté de Umgford , & au Sud-Oueft 
ceux de Rofcoman & de Slego. Dans k 
Siècle xvi. ce pays fe nommoit Beany, 
& apûrtenoit tout entier à un Seigneur 
Irlandais , qui ayant porté les armes con- 
tre la Reine Elisabeth, & travaillé à fou- 
lever l'Irlande & à la livrer au Roi d'£- 
Jpagne , fut pris & pendu à Londres. Ses 
terres furent confifquées Se dévolues à b 

Cou- 




Lctrim. de i/Im. ANDE. 1499 

Couronne , & on les érigea en Comté , 
auquel on donna le nom de Letrim fa 
Capitale. 11 eft tout moHtueux , & fes 
principale^ lîichefles- font le$ pâturages. 

C'eft là que le Shkwnàn pfend- fa four* 
ce : il fort d'un Lac àbmmé Allen ou 
Alljn , fitué vers le milieu du Comté , 
.& long d'environ neuf milles, Auûi tçt 
que le Shannon en eft forti , il fert de 
.bornes entre ce C6a*té-& GzXmàtRofcv- 
-f**n , & d'un autre coté au-Sud*Eft ce 
•pays eft féparé du Comté dé Long fard 
|>ar une petite rivière , nommée Annej % 
-qui fe jette dans le Shannon. 

Letrim 9 qui donne le nom au Comté 
dont elle éft Capitale , eft -une petite vil- 
le, avec u» Château, fituée fur le Shatf- 

- fameftewn eft uA bourg , auflî for fe 
Shannm , au deflbus de Letrim ; *&C A- 
chonry eft une petite ville entre-deux , au* 
trefoia honorée d'urç Evêché , qui eft 
uni maintenant à celui &Elfhin. : 3 

'Les montagnes de Letrim ont de ii- 
cties- mines de fer, 'proche du côté O- 
riental du Lac Allen s ou pour mieux 
dire , elles font fi fécondes ea cette efpê- 
ce de métal , que. les IrUnàois les apèlent 
montagnes de far. 

An- 



ft 



jjoô Les Délices 

Antiquité*, de /^IRLANDE. 

Des anciens IRLANDOIS 9 de léser Si 
litim , de leurs Mœurs t & % des rêve- 
lutins de HRLAN DE jmfyePm 
nette teins. 

Pour mieux connoitre V Irlande , 
comprendre plus diftin&ement l'é 
où elle le trouve aujourd'hui , il ne fa 
pas fuperflu de remonter jufqu'aux Si» 
clés paflez., 8c de voir les diverfès revota 
tions , par où elle a pafle , ^ jufqu à a 
qu'elle eft tombée fous l'Empire d&J* 

Si Ton recherche qui ont été les pre- 
miers habitans de l'Irlande, Qnaprendà 
PHiftoire, que les Bretons , habitant de 
la Grand? Bretagne, aujourd'hui ÏMirih 
terre , y payèrent dans le trpifiéme âge 
du Monde , c'eft-à*dirc f vers le tems des 
derniers Juges à'/fraël , & que dans le 
quatrième âge du Monde t c'eft-à-dùt, 
pendant le tems des Rois de fuda ,.Ja 
Scots, peuples venus d'EJpa^ne, s'y habi- 
tuèrent. Ces Scots étaient Scythes d'ori- 
gine, c'eft-à-dire, fortis de la Scytbieoù 
des parties de la Haute Allemagne , qui 
avoient pénétré dans YEjfognc , & qui 

aprà 



de tf Irlande. ijoi 

>rcs y avoir demeuré quelque tems la 
limèrent , ïbit qu'ils ne s'y trouvaffent 
i$ bien , foit qu'ils vouluflênt fuir la 
animation des Phéniciens. Quoi qu ? il en 
>k , il y a deux ou trois choies çertai- 
e$ qu'on peut détrtêler» à travers toutes 
:s fables Y dont lés afitjquitez d' friande 
>nt embarraflcess l^në que dés peuples 
abttuez daft$- r ta Cantabrt* , Provinèe 
*£Jpagne î ijû^Qrt apèle aujourd'hui la 
Ufcaye , quittèrent leurs habitations, 8c 
b mettant fur mer allèrent chercher une 
Kwvelfe-dôfâfeûre d*is i'ïle $ Mander 
nais de favoir dans quelle année , ni me- 
oe dans quel Siècle la chofc arriva , c ? e(t 
:e cjiuï n'eft pas poffiblte de déterminerj 
oujours* eft*il certain que ce fut long* 
;ems avant que les Romains euflent mis 
e pié dans la Grand? Bretagne. La fêcon* 
ic chofe certaine , c'eft^jue ces peuples 
àjpèlôtént Sdofs y que feii^s l'Empire des 
Romains, entr'autres au i v. Siècle, ils é- 
•oient connus fous de nom-là , comme il 
paraît par des pafiages de Claudien&C d'O. 
wfi 9 Pun Poëte& l'autre Hiftorien, & 
que toute l'Ile s'apèteiç Scotie, & que ce 
nom eft -demeuré tant au pays qu'à fes 
habixans jusqu'au 'i sr." ou x. Siècle. La' 
troiûcme cholè <ju\» peut regarder.com-> 

m© 



IjT©* Le* Dec, i ce* . 

iqc ^fe^réc ? ç'eft que k& Srtrtr n'étoiem 
pas né^ntnoins le* &uls habïtans de PIl^ 
mais qu'il y avoit avec eux d'autres peu- 
ples , ^enus non feulement de la Grand 
Bnttgie , mais >uffi dçs,oô#s de la Garnit 
Bel^ne *&; 4$ k GwWpi* ^ofcf étoient 
les £rig*ntts , f qui etoieBMune Colonie 
4es Brivanus de Ja <Grapd\Britagptj M 
Mmtfkns , f qai<étotfrat VÊiuisde censé & 
fc'WJftr*'', |$c jto\£4*jr**u qui étôîeflt 
veny&de la» Girww* pu 4è tfAUemag*. 
Powren mieux jugé* tc pie&nii ici les 
vti&m ^ peuple* <jui witoie&t PJrtanék 
avant ja.difl^iâfia de lîJ^pwltoèam; 
î^^ «^r^^^^^ ' ;f>ofip4ok»£ j 9«k^ partie du 
Sud-Queft avec \c*yWen*p#Ht 9 & bien 
des terres au dedans du pays; Les Sri* 
gante* avqient les Coincez de C*terla*gb, 
de Kilkennj & de laRfim, ...Lei Afaw- 
/**»j. poffedoieat k^Çofatefcde Wèp^mi 
& de WéttrforÀ 3. ÔC lepr vjite tCapîtafe 
s'apèloit Mtnapta : on ne.&tt fi c'étbit 
Wexford ou ttfacrford, -, Vxs banque s fan 
bitoient une Jpartie de PEft , favoir t- 
peu-près les (îomtefc de #&#* &de#ï- 
*kr*. Les ^/i«i>wiiyoicmteiG«ncéde 
J>ublin + & lp (kox C^mtcz de ^/«ri; 
leur ville Capitale s'apèloit KUm4 y c*cft 
çeile qu'on nomme j^fird'kii i^/«- 

^ " : XiCS 



, DE L'I*LAKDr. IjTOj 

rt Les Voluntiens ou Vluntiens habitaient ld 
Comté de Dow/» i les Damiens cqlui d'^fn* 
>' trim s les Rhobogdiens ceux de London* 
i derrj & de Tirconnel s & les Erdins les 
.| terres qui font autour du Lac £r«*. Le» 
.. jiuteriens étoient dans les Comtez de 
» GaBowaj & de Rofioman , & le bourg 
1 &Athenry , qui fut autrefois une ville 
J confidérabie , en a retenu le nom : les 
Cangancs étoient dans la Baronie de Toam 



f, & aux environs j les Luccniens habitoient 

le Comté de Clares ÔC les VeUbres celui 

*j de £*rr; en partie i les Vternes a voient 

* le refte. Ennn lès Cor sondes & les Voditns. 

* étoient dans les Cotntez de Limmerick^ % 
! lj de Corke & de Tipferary: les autres, qui 

étoient au milieu des terres , n'étoient 




{ J verfes fauflès Divinïtcz , comme fupiter i 
* Mars 9 Mercure , le Soleil , la Lune , & 
l 1 principalement les Vents, peut-être par- 
f ce qu'ils leur faifoient beaucoup de mal. 
Ij Jurer par le vent étoit entr'eux le plus 
i grand ferment que Ton put faire , & Von 
i peut remarquer à cette occafion que les 
f Scythes avoient aufli le même objet de 
V leurs fermeas» Mais il n^t^ieqt pas plus 
> iiuça- 



ijro4 L'Es Délices 

infenfez en cela, que l'Empereur Ahç% 
fie , qui tout fage qu'il prétendent être , 
bâtit un Terni le dans la Gaule à Thon- 
neur du vent qu Sud-Oueft. Us avoieni 
auffi une Idolç , nommée Keancroithj^ 
qui avoit la réputation de rendre réponfi 
a ceux qui la confultoient. ~ Ils avoient 
encore un Oracle à Ctogher , dans le Com- 
té dé Tjrone , où l'Idole rendoit fes ii 
ponfcs, qui fembloient Sortir d'une pier- 
re dorée. Ils avoient encore en fingulié- 
re vénération la célèbre & fatale pierre, 
nommée Liafail 9 dont J'ai déjà parlé 
dans la Description de V 'Angleterre ce de 
YEcojfe, 8c à laquelle étoit attaché l'Em- 
pire des iScots. ; Aucun homme ne pou- 
voit régner fur Pile légitimement , i 
moins que la pierre placée fous lui ne 
rendit, quelque gémiflement. Les Scm 
Pemportércnt avec eux , quand ils pafle- 
refit dans le pays qu'ils occupent au- 
jourd'hui fous le nom à'Ecoffh s ils la mi- 
rent d'abord dans la Province àïArrile, 
enfuite Kenneth l'enferma d'une ebaife de 
bois , pour fervir à la folennité du cou- 
ronnement des Rois; on la porta dans le 
Monaftère de Scoon , & Edouard I. Roi 
à? Angleterre , ayant enlevé la pierre & k 
châtie les- emporta toutes deux dans Pfr 

8^* 



de l'Irlande. tfof 

glifc de Wefiminfier , où on les voit en- 
f corc aujourd'hui , & où elles fervent 
,fflai toujours à la fblennité de l'inauguration 

* des Rois. On prétend que cette pierre 
f- avoit déjà été aportée tfEfpagne en Irlan- 
** de. Les Irlandois avoient des Druides 

* comme les Bretons 9 qui étoient les MU 
t - '• niftres de leurs fuperftitions ; & comme 
^ leur Langue a confervé beaucoup de ra* 
è port avec celle des Gallois, on juge avec 
:- 1 raifon que les premiers habitans de lYr- 
ï& lande furent Bretons , mais que leur Lan* 
& gue fe corrompit avec le tems par les 
i< Colonies des divers autres peuples qui 
f s'habituèrent dans cette Ile. Ils tenoient 
i des Gaulois la forme de leurs habits , qui 
t étoient une paire de calçons ou de haut* 
$ de-chauffes d'une étoffe légère , un faye 
iï qui leur tomboit fur les talons , avec un 
1 bord de franges tout a l'entour. On fait 
(\ que les Gaulois apèlûient leurs haut-de- 
i chaudes Bracca , ou Braga 9 d'où les vieux 
,; François ont fait le mot de Braves s les 
: Irlandois apèlent encore aujourd'hui Brac- 
i can , une étoffe légère & bigarrée, dont 
: ils font fou vent leurs hau t-de-chaufles. > 
: & c'eft peut-être, de là , pour le rcmar» 
i quer en paflànt , que les François ont 

pfris le mot de Barracan. Les Irlandais 
Tom. VIII. Vvv vw aU> 



jf Q 6 Lss DeLici* 

anciens avoient auffi pris , (felon toute* 
les aparences ) de leurs Colonies Germa- 
nique* ou AïïemAn&w , la mode de leurs 
femmes , qui avaient la tête couverte» 
au lieu que les filles 1 Voient nue &dé* 
couverte > & portoient quelquefois les 
cheveux: pendans paj; derrière , comme 
cette dcouble mode fe remarque encoa 
aujourd'hui en diverfes Provinces d^AH* 
rnagnç. Les Nobles portaient des bagues 
d'or à leurs doits , & quelques-uns de 
leurs Rois avoient des pendans d'oreille 
de perles. Ces peuples * felon le témoi- 
gnage de Tacite _ 9 avoient à- peu-près les 
mêmes mœurs que. les Bretons 9 mais', fe- 
lon d'autres 9 ils étoient beaucoup plus 
greffiers. Ils ne favoient ce que c*etoit 
que de bâtir de pierre , m même de bois, 
leurs maisons étoient de miférables hutes, 
conftruites d'ofîers pliez & accommoda 
fort proprement, comme les parois d'uû 
panier , ent reliiez de quelques laues , & 
couvertes de paille; On reporte que k 
Roi Henri IX. étant allé en Irlande Pas 
1 1 7 r . eut la curiofité de fe faire bâtir 
un Palais de cette manière , aux portes 
de Dublin, dans lequel il paâà les fêtes de 
Noël. Dix ans auparavant Rotheric^r 
>Canmp,lXoï(khQmmteie> fit bâtir à 7*0* 



de l'Irlande.' rjToy 

qiï Palais de pierre , le, premier qu'on 
eut jamais vu parmi les Irlandois , Ôc cela 
parut fi nouveau & fi extraordinaire à ces 
peuples , qu'ils l'apèlérent le Palais mer~ 
veilleHx. Leurs décendans retiennent en* 
core aujourd'hui le même ufage en. ma- 
tière de bâti mens. Leur nourriture or- 
dinaire étoit le lait , le beurre * le fro- 
mage , des herbes , du poiflba , du gi- 
bier & de la chair de leurs troupeaux. 
Quand ils mangeoient , ils s'aflèyoient 
en rond fur des nattes de jonc , & or> 
Jeur aportoit leurs mets fur une petite 
table de bois , avec du pain cuit fous la 
cendre. Leur breuvage ordinaire étoit d^ 
la bière , ôc ils beuvoient dans des gobe^ 
lets de bois , de corne , ou de cuivre £ 
ils fe fèrvoieot aufE d'une efpêce d'hy- 
dromel , fait de miel détrempé & cuir 
avec de l'eau. Ils aimoient extrêmement 
la Muiîque 9 & c'eft une chofe remar- 
quable , que cette paflion ait été , & foit 
encore commune à tous les habitai» an-r 
eiens des lies Britanniques , Gsflris , Jr- 
fanais, Ecojfots Sauvages r jusqu'aux peu* 
pias de l'Ile de Man ,. des Hcirides y èc 
mèmcâ&Orcades. Les Irlandois aimoient 
particulièrement la harpe , inftrument qui 
a des cordes de cuivre ou de laiton r . & 

Vvv vvv z )d 



1508 Les Délices 

le tambour. La harpe eft encore au- 
jourd'hui en champ d'azur dans les Ar- 
mes à? Irlande. Du refte la barbarie de 
leurs moeurs les faiibit bien reconnokrc 

Erar les vrais décendans des Scjthts. Se- 
n le raport de Strabon 9 Ecrivain grave 
& judicieux , de fon tems les Irlandais é- 
toient Anthrtpf^is , & regardoient 
comme un devoir de charité de manger 
la chair de leurs pères & de leurs mères 
après leur mort, ne croyant pas pouvoir 
leur donner une fèpulture pkts honora- 
ble. Il ajoute qu'ils ne connoiflbient 
point les liaifom du fang en matière de 
mariage, & qu'ils prenoient leurs mères 
& leurs foeurs pour femmes , auffi li- 
brement que d'autres. Il avoue à la vé- 
rité v qu'il ra porte cela fur le bruit com- 
mun , & qu'il n'en a voit pas de bons té- 
moins fur qui l'on pût compter : ainfi 
l'on ne peut pas faire un fond afleîiit 
fur ce qu'il en dit. Un autre nous* aprend 
que dans leurs victoires , ils beu voient le 
fang de ceux qu'ils avotent tuez Bc s'en 
frotoient le vifage; que leur plus grande 
paffion étoit la guerre 9 jusques-îà que 
les femmes , qui acouchoient d'un gar- 
çon , préfêntoient à leur enfant, fur la 
pointe de Pépée de kufs maris , la pré* 

mK- 



de l'Irlande. i 709 

miére viande qu'elles leur donnoient, 
leur fauhaitant qu'ils ne mouruflènt pas 
d'une autre mort qu'à la guerre 9 Se au 
milieu des armes. Le} hommes de guer- 
re aflèâoient panieuhérement d'avoir de 
belles armes , 6c ils ornoient la garde de 
leurs épées des dents de quelque gros 
poiflbn , auxquelles ils favoient donner 
une fi belle poliflure , qu'elles paroif- 
fbient comme de l'yvoire. Ils H'avoient 
pas l'induftrie de taire des bateaux de 
oois , beaucoup moins des navires un 
peu gros ; ils conftruifaient de petites 
barques d'ofiers , qu'ils environnoient de 
toutes parts de cuir tout frais 5 & s'ex- 
pofoient aux flots de la mer dans de fi 
Frêles bâtimens. On dit même que ce 
fut dans des bateaux de cette nature 
qu'ils paflerent de VEjbagne en Irlande; 
& cela ne paroitra pas iurprenam , fi l'on 
remarque que les anciens Bretons avoient 
suffi de ces fortes de bateaux , que les 
Saxons habitans le long des côtes de Y AU 
lemagne en avoient auffi , & qu'ils s'en 
fervoient même pour aller pirater fur les 
côtes de la Gaule , jusques dans l 9 Ar*m§* 
tique , qu'on apèle aujourd'hui la Petite 
Bretagne. Ces fortes de bateaux d'ofier , 
nommés Carrugh en Irlandais 9 font en- 

y yv vw ^ corc 



151c Lfes Délices 

corc aujourd'hui en ufage dam quelque» 
endroits du Nord de l'EceJfe , comme je 
l'ai remarqué dans ion lieu ; quoique je 
ne fâche pas qu on ofc s'en lervir fur 
mer. Les Irlandais avoient encore de pe* 
tits bateaux d'une feule pièce, nommer 
Çotts , faits d'un tronc de chêne creufé : 
l'ufàge en dure encore à préfent parmi 
eux, mais ils ne s'en fervent que fur les 
Lacs & les rivières. 

Bien que les -Romans ayent été fi long- 
tems les Maîtres de la Grand? Bretagne, 
du moins de V Angleterre 8c d'une parti* 
de l'Etoffe y cependant ils ne mirent ja* 
mais le Pié en Irlande $ oo ne fait fi ce 
fot par ibiblefle, ou par politique. 7*v 
cite nous aprend que le vaillant AgriceU 
fon beau-pere , qui fit tant de beaux ex- 
ploits dans la Grand? Bretagne , eut la 
penfée de Étire une décente en Irlande* 
en ayant une occafion aflêfc favorable, 
parce qu'un Seigneur Irlandais , chaffé 
de fon pays , étoit venu fe réfugier au- 
près de lui , & lui demander fon fècotti* 
Mais les affaires , qu'il eut fur les bras t 
ne le lui permirent pas ; & les frlandeà 
parurent apparemment û redoutables aux 
ftomains f ou bien leur Ile leur parût fi 
jaépriiàblç , qu'aucun d'eux, après Agri* 

cela, 



$«£# 9 n'eut k pepfée d'en entreprendre 
^conquête. De là vient que les Auteurs 
RqW4$m , .n'ayant pas de fort bons mé- 
moires àçY/rUndfi, ont informé lapofté- 
rité de plufieqrs chofes , qui ne le font 
pas trpiuvées véritables. Ils ont dit, par 
exemple , qu'il y av<oit fort peu d'oifèaux 
dans cette lie , qu'il ne s'y trouvoit au* 
çune abeille , & que même fi l'on jettqk 
de la terre dYr/4wf dans les ruches des 
abeilles , cela les faifoit toutes fuir ; ce* 
pendant on y voit autant d'oifèaux ÔC 
d'abeilles qu'en aucun autre lieu du mon- 
4c. H* ont auffi avancé que le Canal d'ir- 
Unâc était fi orageux , qu'on n'y pou- 
voit naviger que pendant quelques peu 
de jours dans l'année i néanmoins j'ai dé- 
jà remarqué que cela n'eft pas plus vrai 
que le refte. N'aurait ce point été une 
défaite des Sçldats Roméns , qui étoient 
en garnifon dans la Bretagne , pour co- 
lorer leur poltronnerie , de ce qu'ils n'o- 
foient rien entreprendre fur une belle & 
grande Ile , placée fi proche d'eux ? Ils 
ont auffi publié que l'air y étoit fi froid, 
qu'ils ne croyoient pas qu'il y eut aucun 
. wys au.deià de Vlriané* , qui put être 
habité , .& que les fruits de la terre & 
les Ma y meûriflbicat très^fficilemen*. 



1 

ifix Lis Délices 
Il peut bien être eue l'Ile étant autrefois 
toute couverte de bois & coupée de ma- 
rais, Pair y étoit p>lus froid, & plus hu- 
mide qu'il n'eft aujourd'hui que le JW* 
eft généralement découvert , & defleché 
en divers endroits ; & qu'alors les blez 
n'y meûriflbient pas auffi bien que dans 
ces derniers Siècles \ mais ils ont trop ex- 
aggéré la choie , & ils fe trompoient cb 
ce qu'ils croyoknt que Y Irlande étoit be- 
aucoup plus avancée au Nord , qu'elle 
ne l'en: véritablement. 

Les anciens Mandais ou Seots demeu- 
rèrent dans l'Idolâtrie Pajenne jusqu'au 
v. Siècle , que le Pape CtUfiin leur en- 
voya un Evéque nommé Paiadims i l'An 
Î5 1 • Les uns diient que ce PaOadims y 
t beaucoup de fruit , d'autres difeat 
au contraire qu'il n'y fit pas grand cho- 
ie : mais quoiqu'il en ibit , Patrie* , qui 
lui fuccéda , y fit tant de progrès , que 
la Poftérite l'a honoré du nom de Saint, 
& du titre &Afêtre de l'Irlande. Il étoit 
fils d'un Prêtre Breton , & neveu de S. 
Martin Evéque de Tours , par fa finir. 
Il avoit été difciple de S. Germain , & 
s'apliqua de tout (on pouvoir à la con- 
verfion de ces peuples Idolâtres. -Pour J 
mieux réuffir, il s'âfibàa divers Reli- 
gieux, 



DE lIrLANDR, ïflj 

ligieux , fonda quelques Monaftères , & 
établit un Siège Archiépifcopal & une A- 
cadémie à Armagh l'An 44 j. Un certain 
homme riche , nommé Dair , lui acorda 
une terre apèlée Dmm^Sailec , à caufe 
des (àùles dont elle étoit parfemée , & il 
y bâtit une Eglife , qu'on apèla Ard- 
mach ou Armagh , ce qui (îgnifie terré 
élevée. Ce fut là l'origine de la ville 
à? Armagh. S. Patrice voulut que fon E- 

tlife fût la Métropole de toute Y> Irlande , 
C elle a confcrvé cet honneur dans tous 
les Siècles , nonobftant qu'elle ait été 
fouvent ruinée ôc brûlée. Ses Archevê- 
ques l'ont reparée & embellie de tems 
en tems , & celui qui y fit le plus au- 
trefois, fut Patrie^ Scanlain l'An il6l. 
S. Patrice établit' auffi une Académie à 
Armagh , & après lui S. Finian en éta- 
blit une autre à Clonerd dans le Comté 
&Eft-Meath(\\v la Bojne. Cette, dernière 
ne dura, pas long-tems , mais l'autre s'eft 
confervée jusqu'au delà du xn. Siè- 
cle, Elles turent extrêmement floriflàn- 
tes dans leurs commencemens , & tandis 
que la barbarie étoit répandue par tout 
le refte de V Europe , il fembloit que les 
Sciences & les bdles lettres s'étoient ré- 
fugiées avec la piété dans ce petit coin 
T î*b X& : Xxx xxx du 



lfi± Les Délices 

au Monde. Les Saxons^ qui vinteat «& 
AnÇteteri* d envoyoient leur jcwocflc chei 
cçs lavais 'Iriwàois pour y prendre pur* 
xni eux lés teintures cle la Science >& & 
prirent me toe d'eux iVt d v écrirc :> ointe 
iaoins les caractères ; ce dont on petit 
fe convaincre à Ppeil encore aujourd'hui, 
en comparant les , caractères Irùmdo* 
avec ceux des, aheic^s [Saxons^ qui fctt 
à-peu-près les ntiêcpes: Dans>ceaheu*tirt 
tems ^Irlande était ifécqode en feints & 
en fevans hommes 9 les Moines ▼ivoknt 
avec beaucoup de iicQplicité r de travail 
de leurs mains , ne fc iguck^tt ,poiat des 
riçh<jflês « ne Te mébpt point (tes aftàirc* 
du Monde ^ mais ^pli^uez, iniquement à 
l'étude de 4'Ectittite S. & cka boas li- 
vres. "Se aux exercices de h -dévotion & 
de la vertu. C/eft de l 9 Irlande 9 comme 
d'une pépinière féconde , que font forte 
ces favans Se pieux Scott ^ qui om -prê- 
ché TEvâagile 9 rétabli Pétttde -des bon- 
nes lettres , & bâti divers Mooaftèrcs 
dans l'étendue de h -Monarchie Drmpi- 
fi , fous les Rois de la première Race, 
comme -celui de Luxent en Bmrgegnt^ 
celui de Êokio dans la L e mbt r à k ^ celui de 
}4 r trtsbourg ckms la FrancoHie , & celui de 

S. Cal en &^ v L' Aaadcmie d^/^^A 

croit 






ftok rmwlic non feulement ^frlmdtns^ 
«mais acrfîi d'Etrangers , qui y venoient 
en foule de divers pays de l'Bmp». Le 
iioiabredesfinidians s*y acrut teliemera, 
qiiton y en compta unis fois jusqu?à fept 
milles , fi ^l\m pwit ajouter foi £ une 
«cille Chrontyt*e Nlattttftrfce. La viRe 
futrbmlée f ar ^cid«t TAn rcfct.'ôt te 
laalheuî ^t*eau£onp ictort A'Mcadé* 
«nie , mais on travailla 4 la rétablir , -en 
donnant «nedéetoratian dam un Synode 
de vin^fixEK>êqwes t affemMcPÀnitrêx. 
quftroain ne fourroit être upëîé à enfei* 
gner publiquement h Thédïogie , ^IL 
n*#roic lait ion cours dans PAcadërtrie 
&Arm*gh. Après ces deux Académies fl 
y en a eu quelques autres érigées en di- 
vers lieux 5 mais qui n ont pas tu dtfffoo 
ces. Ces heureux tems ne ffottntp» 
fengs , 8c les guerres , longues , cttïtînefc 
te fcngkuite* ., qui déchirèrent Mtïlmtàt 
depuis le vi i . Siècle , en bannirent peu- 
à^jpeu la feienec & h piété , & y rame- 
nèrent la barbarie , l'ignorance , là fuper- 
ftitian & Pimpiété , qui vom ordinaire'- 
rmm de compagnie , tellement que h& 
Mandais redevinrent auffi brutaux et aufc 
fi bafbares , qu'ils lHtrtrteUt été au com- 
ttte&eemeAt 

Xxx xxx & Pour 



H 



& lois quîîl avait: cerne db boire. ,. il 
D'avoir pasbefoin detafie ni dt gabelér, 
il nç fiuibit que: baifièr Je menton , & 
beuvoit Vcwr qui lui ferwitrde bain. Ces 
Rois ctokn t prcfijwe. perpétmttitment nr 
guetter , 3c Pan a «marqué qufiï y* ca a 
fort peu r dfcpuis le Gcumnenceiaent de fe 
Monarchie , jusqu'à l'arrivée des A**gkir, 
qui ne foientperisdemort' violente, parce 
gu'ils fe détfuâauiciicds ^excer&niKaem 
lueccflivemcntilcsura les autres, Cepen- 
dant k$ peuples écoîent mitëraWfes parmi 
co cû«traftesf 5 txwtlcfeix ôrlès défcfe- 
tiaBs da Ja guernr temboiem fur ewf , 

autre f$re tour condition étdic fort mflb; 
v& pas éloignai de oeil* d» Bfèfores. 
jUotttquhui de cet' Seijgftcws o« petits 
Jèea étant éhr, ihkopsftirA» tàfctttftr 
£fe&]«s à fa firotaîîcy mus 4fcw entretien. 
Çc celui, dr fa Cour , » y ayant perforait 
(Peacsprë , à k referme cfar Ecdéfiafto- 
flooa r & quelquefois jm v périt notobm 
*r peéfimttK privilégiées. Les; filles 1 é- 
ftûii^ura^'plus^mtféraUfe», pu&qtrfrf- 
in t&réfcmr aucune part à Phorkage^ 
km* pëœsôtdeleupsinétea, tsodis«aae 
k^bâmds j étozenr adfris & leur eaeW 
{aui ; & fe uife hommtf nfcvoit <we des 

filles, 



«s . «\ * «. 



1>E L*ÏRLÀïrDt, Î519 

filles , fbn bien paflbit i &$ plus proches 
parens , ians.que fes filles en puflentrien 
hériter. Outre h taxe généïate %t que ces. 
Rois mettoient ftir leurs .fiijets % ils Tes, 
chargeoient encore (te divers impôts ,, les 
uns pour l'entretien des troupes aie foldàts 
à cheval , qu'ils nommoient GattogUJf^ 
d'autres pour entretenir des fontatfîns^ 
qu'ils apeloient ICernes. Ils leur împo- 
roîcut quatre taxes ordinafres par an^ 
pouf l*entretreri de ces fok&ts,&: outre ce- 
fe une cinquième à leur fàntaifie. Quand* 
ib'étoitiït en voyage , ceux de leurs fù- 
jets , chtt qui iis afloient ïbger ? étoiçne 
obligez de rfcur cfonner uti itjÈa à eux 
&* à toute leur fuite. Quand îh fajfôient 
cjcfelque feftin , ou que , pou*' tiuetauè 
îturre occrôbn que<£ fiit/ ils avaient be- 
fbin d'argent , ils extorquoient encore 
<dc leurs fijjfets de nouvelles contributions^ 
en argent. ,',en dtnrëcs'&. en troupeaux^ 
fktk, la jïiiti dtp tem<! le 'jbuj* de ces{ 
ftbïs &jfefq#k''àé pfot en pfos , &lerf 
ifcrpStt allêctfat 'triufôuVs r # afaMàft< 

«tfflir&éit;!fiWie périme 4^qdès^i^ 

•clés , depuis que les Anrtois fuYenit îïtti- 
tttt tle ^Irlande. Outf ç Ta fjbrv^tudè gé- 
aértf c de KN&foh£ îte/a^tfîdit'.ttlr 111 

*• * Xxx xxx 4 telsj 




ijlo Les Délices 

tels , foit achetez , ibit rendus tels par le 
droit ancien de la guerre ; ceux-là étoient 
ordinairement Etrangers. Mais il y avoit 
une autre efpêce d'Efclaves , à la maniè- 
re de ceux qu'on voyoit auffi ancienne* 
ment en France & en Angleterre , & qu'on 
apèloit VtUains & TaiHahles j en Irlande 
on les apèloit Betagcs. C'étaient des gens 
attachez & aflèrvis à une certaine terre, 
/ qu'il* étoient contraints de cultiver , aa 
profit du maître de la terre , iauf à en 
prendre ce qui étoit néceflàire pour leur 
entretien & celui de leur famille. Ces 
gens-là étoient dans le plus bas étage de 
la Société 9 on les regardoit comme in- 
habiles à exercer aucun emploi honora* 
ble , & par confeauent à porter les ar- 
mes. Les Eccléfiatbques avoiènt de ces 
fortes d'Efclaves (auffi bien que les Laï- 
ques ) aflèrvis à la culture de leur terre. 
Il ne leur étoit jamais pçijmis de quitter 
la terre où ils fe trouvoieçt placez , ni de 
je donner à un autre. Maître , & s'ils cn- 
trçpréncuent ou lfyn ou 1 Poutre pour 
adoucir leurs^ chaines , ils étoient févére» 
ment punis. 

' Pour venir maintenant aux guerres* 
èpi ont défblé Y Irlande çn divers Siècles; 
PAa 640. Bifrid JUi de Ntrthmmber- 

UmJL 



de l'Irlande. 15:21 

Uni la ravagea par le fer & par le feu , 
mais il ne s'y arrêta pas long-tems. Cent 
cinquante-cina ans après , des peuples 
venus du fond du Nord , nommez Nor- 
mans & Norvégiens , pafierent en Irlande 
l'An 79 f. Se la ravagèrent versleNord- 
Eft . Ils y revinrent encore trois ans après, 
Se à divçrfes autres reprifès , portant par- 
tout la déflation , mais l'An 8ix. les 
Scots , ( on donnoit encore alors ce nom 
auxhabitansder/r/4^) ksScou, dis-je, 
les battirent , & en tuèrent la plus gran- 
de partie. Ils revinrent néanmoins en plus 
grand nombre l'An 815. fous la condui- 
te de Tmges Norvégien , 8c faifent venir, 
incéûatnment de nouvelles troupes t ils 
ie rendirent maîtres de la Cennacie près» 
que toute entière , d'une bonne partie 
de VVlimie , de la Ltgenie 8c de la Mi- 
die 9 ÔC démolirent toutes les Eglifes f 
parce qu'ils étoient Payens. Ils fe retran- 
chèrent en divers lieux, Se l'on croid 
<}ue*ce. (bac eipt qui ont tiré ces lignes 
profondes, qu'on voit en divers endroits 
de Plie , aufli bien que diverfes buttes 
de terre , élevées en rond , pour feryir 
de monument à leurs Chefs Se à leurs 
Grands Seigneurs. Après que ces peuples 
s'y furent maintenais .pendant une tren- 

Xxx xxx 5 taine 



tfzz Les DrtrCEs 

tame d ? années , Mttacblm Roi de Midi* 
eu de Aieath fit aflSflmtr Tkrges par des 
gens apoft«, l'An 845% 8c peu de jours 
«près^W'iWMifito»/- par une conjuration 
générale maffîcréttnt partout les Nbr- 
mam eonfternefc efe lii mort de leur CheÇ 
«u les contraignirent dfc dier cfoer leur fc 
hit dans leurs raifleaux , ! & ruinèrent 
«wis fes Forts qu'ifeawicnt ëfevefc. 'L'An 
*çS. MUàctom:,' qpi fêtent empara* de la 
Monarchie dfe* toute Wlfe \ ' battit encore 
tes* Norm+tron* fkmk % -(rar cfétoit une 
€ehne dfe- pen p ïcs famaflb; <fti Nbrd, 
XHmoiï, Nbr w c gi M r , Livwiens & autres) 
8e ife forent IwttTs encctfe^îfeoîs autres 
fcts la* mettre* année Cfe ftroSt une' chofij 
trop ennqyeafê de Site ïq ïêS Annales 
As TT&àgp <fer fte iMt en 'ïtfmiili ^ j: toc' 
contenterai dfe dfrè efi peudei^t^ qu'i& 
aevinaent PAflnéeftLrante £49, avec cent 
«trarante yar^emne , qire PAn S fé . Afa> 
imfré i occupé fftrnèr géfèfre ei^tfe^ îeiitf 
dWiarfcbaix^ : « toVfr itféfite-TO»- 
#>fcn* * ©n ffeifîbé , V v 'J^fe#etri|j^er 
cwttt* fty emefltrtf. n *8 fttrgnr xtiis eu 
pafi&ffion paifcbîe du Comte de' Dutën % 
avwr un petit Qjuartiçr dé pays , cfcms le 
v wfifl a g e, nommé FiHgatt.. Ite s'emparè- 
rent pcé'à-petr & 'tous- ï^tneiHfeurs Hk- 



1 

> 



rres du pays , 8l pour sty maintenir , 
bâtirent' plusieurs vrtles , dont Ifes pre- 
mières furent Dublin , Waterford j Wex-- 
fofid' ÔT Lïmmtrk^, tellement qu*il n'y* a 
aucune yiH& €nJHmde 9 qui ; ait été fbîï- 
dée avant^te «r. Siécïe. Rs les fermèrent 
de bome^muraillbs , furent presque fins 
euflben guerre avec les IHmàûh:, & léut 
Ghefncramé ^«^ w fe : raieKt ffredtm> 
tabte parmi ce» ïn&feirer, ïjifff les con- 
traignît àc> lui* payer un- tnfeut .chaque 
année. Ces peuples prirent Ife-nonif jd^Cyk 
ms*r 9 ce qui' lénifie? hommes* &rientaHx ^ 
parce* qu'i» &oientr Tenus* te- plupart 4 àt? 
h JS^wrV^qui eft à POHènt 1 dtr h Mer* 
Mkbiqw , et «rr ^particulier dfe la partie? 
dé cette Province qutou* mmàz'EjtfaieS 
€Séft .fôu£ ce nèffle qûl^i firrent' ccmnusr 
ékm h ftèib\ 8c qû**fc fondèrent trotë 
wtkea Principautés , ' àrec le titre cfe 
Royaume-, l^uneàl&jiMj»', PautteâWS*; 
mfmt, &là roifiëtotî.^ans'rWhw/V: 
Ils forent ^lYftu^ûïent trt gtferreayeb 
lfes &tanéb& pendant £fa$ de dfei^Sicictes* 
quelquefois- vkihctfs ,> mais fejjftrs fiai- 
ent; ywiquéuw. Et comme les- Man&is: 
iitaroient pas- l'èffirit de s'Unir tous cn- 
ferabte , pour èftafl&r ces EtraujSjps* à: 
foliées' commuai ; aWE \Qs ûfimans fir- 

rent 



1514 k £s Délices 
rem aflez imprudens pour fe divifer en- 
tr'eux de tcms en tems , au lieu de de- 
meurer bien qnis pour pouvoir rcfifter 
aux Irlandais. Il y eut fouvent de fan- 
glantes batailles entre ces deux peuples , 
comme une l'An 8S8. une autre l'An 
919. une troiûême l'An 10 14. 6c plu- 
ficurs autres moins remarquables , mais 
il n'y en eut aucune de décifive. Les 
Ofimans ou Danois embraflerent la Reli- 
gion Chrétienne vers le milieu du x. Siè- 
cle , & fondèrent à Dublin un Cou- 
vent de BénédiSins , nommé $. Marie , 
mais cela n'adoucit nullement l'inimitié 
des Irlandais, qui ne (ont pas gens à par- 
donner, lues guerres continuèrent tout 
comme auparavant , cependant l'Eglife 
s'en trouva un peu mieux. Dans ce mê- 
me Siècle, Edgar Roi à? Angleterre fe ren- 
dit maitre d'une bonne partie de V Irlande 
l'An 962. & ce fut la première fois que 
les Anglais y mirent le pié , mais il ne 
paroit pas qu'il l'ait gardée long-tems* 
% Ce ne fut que dans le xn. Siècle que 
Y Irlande fut iubjuguée par Ic$ Anglais. 
juscjuesrlà , depuis îe tems d'Edgar , les 
Rois d'Angleterre , affez occupez chez 
eux, n'avoient point penfé à s'en rendre 
maitres 9 mais l'Ao 1 155. Henri IL qui 

étoîc 



de l'Irlande. if%ç 

;toit alors fur le thrône, y fongea tout de 
x>n , & l'auroit exécuté s'il n'en avoit 
été difluadé pour le coup par l'Impéra- 
trice Mathilde ou Mahaut fa mère. En- 
viron douze ans après il sen préfenta une 
occafion favorable? Derntot, fils de Mur- 
chard Roi de la Lagenie , chaffé de fon 
pays par Roteric Roi de Meath , dont il 
avoit ravi la femme , chercha du fecours 
çn Angleterre , & en demanda à Richard 
furnomraé Strongbaw , ( c'eft-à-dire, fuif. 
fan* arc ) Comte de Pembrûk^ de la Mai- 
Ion de Gare , & lui promit fa fille uni* 
que en mariage , avec fes terres après fa 
tport 9 s'il vouloit travailler à le rétablir. 
Richard , ne pouvant pas faire une pa- 
reille équippéc fans la permifîîon du Roi 
fpn Souverain , la lui demanda , & l'ob- 
tint. Il envoya d'abord un petit nombre 
de Seigneurs , qui partirent du pays de 
7*<kf i'An 1 1 69, abordèrent près du Cap 
le Banna dans le Comté cte Wexford , ôc 
prirent la ville Capitale. Ils s'avancèrent 
enfuite jusqu'à Dublin , & l'ayant prifc 
par cempofition , ils la laiiférent à AfcuU 
phe , qui çn étoit Seigneur. L'Année 
fyi vante le Comte de Pembre^ envoya 
Vjne nouvelle brigade à? Anglais , qui bat- 
tirent trois nulle QJimans & Irlandais. H 



^ 



partit bientôt après eux , .débarqua dem- 
ie cens hommes iprès àerfUkttrfimi & Ja 
prit. Dtrmot le vînt joindre là , 6c lai 
amena & fille nommée £?*., <|u'il épou* 
& folcnnellefncnfc Après les noces ils al- 
lèrent à D#££» & 1# prirent daftàut. 
Pour abroger ce récit , Richard aéteblft 
ùm boui-pére , & s'empara mÊmc :dhmc 
û grande partie de iVrfaak, que' fes pto* 
grès donnèrent de la jalouGe à ikmi II. 
Roi tf^tgtetern , qui *rott envie de 
conquérir lVtàifefc pour lui ^ le non fw 
d'en kil&r Ja conquête 1 l'un de &* fu- 
jets. Dans ces fentimem cePrmœtsapèfa 
le GbfidteSc tous ks ^^ç/wV qui-ftavoiem 
acompagné ,, leur ordonnant de vukter 
incefl'amtaent Vlrhnde 4bus epeine de voir 
tous leurs biens confisquez. Le Comte, 
ne , pouvant faine mieux , oéda à fon Roi 
tout le droit de <fouvcnôneté qu'il a*o*t 
fur V Irlande , fait du côte de 1 la femme, 
fait par &s Conquêtes, »& le&oUuirfca- 
dit les Coaitez de f£jii*re , àïOjfofty 9 de 

Cuerla»gh ; & de Hbxfvrd , pour te* tt* 
nir de lui en hommage. L'Ail 1 17*. ce 
Prince paffa dans llfrfaawfrawc awe puif- 
faute armée, & acheva fans pdficx&que 
le Comte de Ptmfoak. avoit o&mmcaeé. 
3?oiw les SçigaeB» oh Rok àtfrl**dc, 

tant 



9E L?I*liAN<Dft. V$%J 

%mtîc$'Irland$is naturels ^iie IcsOfimann 
fe fournirent foknnellement à lui ^ mdi* 
tic par acord , moitié par force. On en 
fit des A6tes Authentiques , que chacun 
d'eux figtaa , & qui furent envoyez à JZe» 
me. Le Pape Adrien confirma la chofe % 
& Papuyadçfon autorité , envoyant à 
Henri un anneau pour marque d'invefti- 
ture. Datfs la fuite il fit reconnoitre fon 
fils fe*n pour Seigneur de V Irlande, & 
tous fes fuccefleUtfs jusqu'au Siècle xvi. 
ont pris le màafle titre. Henri VIII. -fiit 
lepréipier , qui «frit le nom de Roi d*/r* 
lande , & il a été fuivi en cela de tous 
les Rois, qfti font venus après lui. C'cft 
ainfi que Cettq grande & belle Ile eft 
tombée au pouvoir des Rois & Angleter- 
re^ après avoir été déchirée pendant plus 
de huit cens ans par les divifioas de cinq 
ou fi£ Roitelets , & par les guerres de 
peuples Etrangers. 

Après cette révolution, qui étoit&ns 
doute avant*geufe aux peuples d'/r/«wfe f 
il n'âuroit tenu qu'à £Ux de vivre en paix 
fous leurs nouveaux Maîtres. Mais tes 
décendans des Seigneurs , qui a voient été. 
dépouiller de leur Souveraineté 9 ne pou». 
va«t vivre qu'à rçgret dans la dépendan- 
ce , x«tf fouvajw r^MBcité des ioulcvemens 
. ~ pour 



1528 Les Délice» 

pour fécouer le joug. Les Rois fem- 
oloient avoir fuffifamment pourvu à fou- 
tenir leur autorité f rempliflant Y* Irlande 
de Colofties Angloifes & Galloifes 9 & don- 
nant diverfes Terres à quantité de Sei- 
gneurs fie de Gentilshommes. Mais tan- 
dis que 1' Angleterre étoit occupée aux 
guerres de la France f ou embarraflee 
dans fbn propre fein par les longues & 
eruelles guerres Civiles , qui la défblé- 
rent durant le xv. Siècle , les Mandou 
profitant de l'occafion châtièrent peu-à- 
peu les Anglois presque de toutes les Ter- 
res qu'ils poffédoient , détruifïrènt leurs 
Colonies , ruinèrent leurs habitations , 
8c les contraignirent de fe renfermer dans 
les villes maritimes , ne leur lai (Tant que 
quatre Comtez dans la Lagenie , ceux de 
Dublin , de Kildare , ÔC les deux Meaths, 
& un cinquième dans l^Vltonie , Savoir 
celui de Louth. Tous les Anglois furent 
réduits à fe tenir renfermez dans ces cinq 
Comtez , Se c'eft de là qu'on les a nom- 
mez la IProvince des Anglois. On leur 
conferve encore aujourd'hui ce nom, 
(bien que les Anglois foient maîtres de 
tout) parce qu'ils ne font presque peu- 
plez que à? Anglois. Lorsque la Refoî> 

mation changea la face des affaires en 



r 



Àxgtttçrr* $ les IrUnàois ; opipiatrémcnt 
attachez au Péfifme ^ trouvèrent encore 

{dus infuportabje le joug àc&Anglois, & 
orsque le Pape Sixte V. excommunia la 
Reirçe Elizjiheth % & que Philippe IL Roi . 
d>EJpagne 9 en vertu de cette excommuni- 
cation y voulut s'emparer de {es Etats f , 
quelques Seigneurs Irlandoq cpnfpirérçnt 
avec lui contre leur Reine* & travaille- 
rçnt à Je rendrç Maitpe de) \*frUnde** % 
Heureufement leur projet fut diflGpé, &. ; 
les traîtres punis comme ils le iqéhtoient. ! 
Mais rien n eft égal à PefiroyaSle Con-j' 
lpiration qui éclata l'An 164 1. Elle £u^ r 
tramée pendant , qne dixainp d'années avec > 
un feçret extrra^rdingîrç , bien qu'elle \ 
eut été, communiquée a, un grand nom- : 
bre de perfonnes. Les Irïandois s'y pro- . 
pofoient deux fins , l'une de fe délivrer , 
du joug des. Anglais & de fe remettre e^ .- 
liberté, & l'autre d'éteindre la, BLéligîoo 
Reformée <kn* leur pay^ -drj réta^ 
bl# le Catboiicifme f k qe remettre 1er 
Clergé Papifte en pofleffion desdignirez* 
des Egliies & des biens Ece)éfiâ(tiques» 
L.es Cours de Rome & &ÈJp4gnt entre- 
gent dans cette conspiration* & dévoient 
fournir gux* Irïandois du t£Couijs,<d 'nom- 
pacs ÎBc d»argem , j& ; W. ^içres, ofcntre- 
TV». VIIT. Yyy yyy te- 



j^0 T LfeS IVfiî-T€*J 

qa$ deVItormett* quUl-Tatifr&it-'à tacmc 
lettf patrie eri lïbertél. 4 î4«etW^PEgH- 
fe affigSe fitfle *hièftè , - *&<kkomtii à 
ne faire aueut* qtëwticr aufc A*ghh Pto» 
téftans. Ik pronaettoiem te Ciel à tau» 
ceux qui périfbieflt dansp cette 1 entHeprifr, 
déclarant qtie letfr aine flé pefl&rak point 
par le Wrgptotre, nurfr.irort drtMt cit 
Ptfadis j/ & ! • défcftroientf excommuniez 
tous ceux qui auraient' pitié d^u» -<**-• 
r/w/ , $C quf Itari dbtmefoicirt feulement 
ramneme. Le tems était fort propre pour 
utie pareille tntréw\k: £A&A*u& «oit 
fins Vîee-Rçi^t ftm*Wil«, *lé Rot 
(SW/irH .'comme^çéii! à' jfe b*ëuffiÇMv«- 
fôri ^rîfethen^ d^fytte quW&é'pott*; 
Vînt pas attendre de : ptomt ftttôu % dr-d^ 
çletetre.' GfepejiâStt fertëtiti ftwé ifttrmté^ 
Kr riutçdbf r 2^, air-^.iOâtabr^ïa^t. 
l%iodë^J f iefe re&fre ma^4erç>«teâ*K£ 




mr ftttl i jefifc les ftStéfflam,. D^ttctjuc 
lés An^hir l&ijqjkcs ferenjtauflî éelt a»* 
iratroO ,., àptêk qu^fr leur eut fiirt rc» 
rder là A^ftf écmimç uhe^flîbrt'dfc IBflk 
Igiot^NfeM ft^cpf brert Kftf décora 




«Gfcr* %&»»?$ A* 2^*#, 36 <Mffl 

«>ù^ f «ha? Whqftffltf- ^j&r^èiife 
^PFtâra y tïo'ftôtïftàg dé W cbn^cmir, 
VHktt&it tàciiittl » Hftnts totré djééfater: 



c "6§ufelaUès r <î:hâtfenX'ifaàyl6s?'tn^for^. 
llïâis'i-éTtoiÉ- trtjpf' &rt£ jfc>n+ ^rertit îèfc 
alferi^i ié&nliàip 0as totift PHe ,< & les 
WMlts' cirren^tout tëW &atëcnwt 
îeter^rmr*bte< projet,. tkJMbinir U 



jfltts horrible; 'bàmsrùè-'ijur'TtiQtt «mais 
V- H»" r#i>^êWrff ûl%e , ; «t%*r; 
#d&îfté -fil âtiiiMdPjlî^a^créi'éri 
Ufm} mekàt fê it<frr< firent mo*- 
Kfprrôltf Kâ 'tir* I&'ctèMiafere rm<« 
èbrànftë-H âffifr ,"' i& Cn ^fifcrrérèntî prtf- 
£eurs.tou^viû r ils en brûlèrent upffr^n^ 
«Krinb^i.Tta'éte'S^m^M E£life$/;Qçftn- 



> * l '* t Yyy yyy a pen- 



Wsà Lés DEtTciè* .V 

. - « i. 

-frts'moeùfs hs Jkbiiant de jPljrîairidc ,^ * 

&^r/" manières de vivre % de. leur ife- 

/frid* , 0* de Gouvernement Êc- 

clejiafiiqufi cf. (Sv£^ * ... -, 

Pour bien jugé* âcsjbiQei^s des A&i 
dois ,\& 6ut. £ fôuyenir <jp$T y à as 

&*<&. Les pf émiers font lès Originaires 
du pays ^ cïeçèndus dç ces anciens £oar.r, 
dont rM déèrit te îriçeu^ jkcj {çcoi *- 

pënpfeÉ véftift des bor<& <jà itfftfelL «_- 

«8Wî q* : ^#3* Wîp-T 

inatitîirié^ &i"da c^metcc^îf&^Io 
lifaMiis entrèrent en îrlmdelk^xssxsàsa 
&£' Lés Wdtféibes Tôt* les ^fe p 

fe font h^«e2;en/ir/4wit tfaktis te* 

'àÈlfasèeW: Idf toatriçmès feitfL^ 

ïethrotie frxtyfcterres Ijg les an^mêmes 
fcnt' des firdnpis Réfugiez 7 cfut^cfedr 
fez de leur pays j>ar la perfécutioh , ont 
cherché une retraite en Angleterre , d'où 
Pon en a diftnbué quelque partie dans 
Y Irlande. Tous ces divers peuples peu- 
Vent être réduits à deux par raport aux 

moeurs 




»Mf i.*ïtet Aller. ^55^ 

aaéffi'dri'lfr R&gicm. l Les* O/bmmr, 
ayaoç été diftiagoea penéfemt quelque 
tMM *fe$ A*gb»s ce <k» JftKmdoir 9 fe font 
ettâa cM&nous avec tes tins on avec les- 
aarces» , trBcment? ^fifits fîmt nacuratifex: 
Jhgkk <m» Mmèbfc - ' Db mrttit fe$ an- 
ci^ vflgftâv défend de- ces pjréiîrieiv 
<3& âttflliW* ètt JMmfry fë fcnt confond 
cK&les HA* avfce les BMnim y Ôfc ofrt prir 
lttw^rtfettiére <fe : fftw) les autres font 
demeure» Anvkh éc mcctrrs fie de Lan- 
gue^ Amd les EcojfbifSc feà Fr^wpiV £* 
tant 4e* peupte^'crviftfeï amant tjue 1er 
^ifctfWij & dé h .pefâçm Héfermcë 
C5anrïe eiwr , î! n*cft £â$ hêceû&re <reir 
fiu*e «li-sWîSrieà'patt/ 

Les Irlandois naturels font générales*' 
nwnf Papiftès , * fftrt attache* r * hr Rér 
légio» Rtom*ttte y perifrôtre pais par arav 
fi©» pow 1er -^Agftfr 

étovt trè*fpthà Mtobré 3fe fcperftitibWè 
& èifttmgifiatfonisr* fiiiffes '&;; ridfcutesi 
ïteadant pkrtfetire Srcdek le prétendt» 
PtfFgaftoire de S. Patrice y a* fait grantf 
fcflnt i jusqu'à ce <çft>n en a décoaverÇ 
Jfkofofhtrc dans fc SiîScle dernier, fto 
4t»c plttfieuttf Siécfcs encore, on a parfi? 
dtt fwmtxtbgtribfcde $, frigide i fôtf 




if $6 Les Delicbs 

dare 9 qurctoit foigneufcmeat gardé dans 
un Couvent de Religieufcs, nommé pour 
cette raifon Fin-fou fi, la Maifen du feu. 
On en publioit comme une rare mer- 
veille que jamais les cendres qe s'acroif- 
fbient , bien que l'on continuât une fi 

Jurande quantité de bois pour entretenir 
e feu. L'An iaxo. un Archevêque de 
Dublin r nommé Henri Lcundres 5 regar- 
dant cet u&gp comme une institution 
Payennc , à rimitation du feu de refit , 
fit éteindre ce feu de S. Brigide , mais 
après fa mort on le ralluma , 2c cette fu- 

rrilirion dura jusqu'au Siècle xvi . nue 
Roi Henri VI IL détruHît tous les Mo- 
naftères dans toute l'étendue de fes E- 

tâts. 

Entre les Irtandois il faut encore di- 
ftinguer les gens de qualité , & plufieurs 
bonnes familles habituées dans les villes , 
d'avec les autres qui vivent à la campa- 
gne. Les premiers font entièrement ri- 
vilifez, vivent à la manière des <Aiçbis % 
âprenent 8c parlent leur Langue. Mais 
les autres vivent d'une manière à-demi 
fauvage , & ne veulent parler que leur 
Langue propre. 11 leur arrive rarement 
de le marier en forme , mais fb fài&nt 
des promettes réciproques, ils vivent 



dIî l'Irlande 1457 

femble , & lorsqu'ils 1 ftfnt las l'un de l'au- 
tre , ils fe quittent ayec la même facilité 
qu'ils Fe font joints , la femme cherche 
iin autre mari , & le mari cherche une 
autre femme. Les deux fèxes ont ua 
très-grand pânehant à l'amour , ce qui 
vient. en partie de leur ; mauvaife éduca- 
tion , : & en partie de cette licence qui re- 
Eie parmi eux ; f au fujet dû mariage, 
orsqu'ils font batifer un enfant , ( ils ne 
veulent pas que le Prêtre lui mouille le 
bras droit f ahri que l'fcatx ne lui ôte pas 
le pouvoir de frapér de grands coups fur 
fes ennemis/ Les mère? ne 'nourrirent 
point leurs enfàns , ce feroit pour elles 
un trop grand çmbarrak , & les priveroit 
trop long-tems des plaiûrs du mariage t 
c'en: pourquoi elles les donnent à des 
nourrices , qui en ont , à la, vérité, tout 
le foin poflible, pour ne les laitier man- 
quer de rien , mais qui leur donnent une' 
très-méchante éducation , auffi bien aux 
filles qu'aux garçons , & l'on prétend 

3ue ce tfeft pas là la moindre caufe des 
éfordres oui régnent parmi eux. Ceux 
qui ont été élevez par une même nour- 
rice fe regardent comme frères , & s'ai. 
*nent entr'eux plus fortement qu'ils n'ai- 
lûent leurs propres frères & leur famille 
Tm. VllI. Z%% Z22 entier 



epticre, . Ils ont 4ps Prêtres f qui fç ma* 
rient iâns qaoft leujç cliïè rien , 8c qui 
ont plus de foin de leurs familles que de 
leurs troupeaux. Us» bat aufft des Sorciè- 
res , dont les enchantemens , comme des 
£lles à tous chevaux* fervent pour toute 
fefte de maladie ; & ce qu'il y4.de plus 
Bprri\>lç t elles les commencent & les fi* 
njflent tpijijoufs avec un.fsier m/tin 8ç 
un 4y e Maria. Ils cqnfultent ces bagaf- 
(b , lorsqu'eux ou . leurs chevaux lont 
rôatades, r & ellç^ yipnppnt faire des céré* 
nîcfniçs éarb^ea, murmurant on ne fait 
quoi, à fôrçilled^gàtiçnt , qui doit en 
guérir, s'il jiçut. , 'Z v , w . 

j'ai déjà dit ij^ils ont un grand nom- 
bre de (bperftitions étranges. En voici 
quçlquèsruoes. lyrique la Nouvelle Lu* 
Oç pàrpit., ,ils fe mçttjçot.à genoux de- 
vant elle , çc la paient* qu'elle les laide 
çn bonne fanté comtne, èllç ïçs * trouvez. 
Ils ont une efpêce de. vénération pour 
les loups , ils les apèlent leurs parrains , 
prient Dieu pour lçur fanté, &. s'imagi- 
nent, par là qu'jls n'en recevront aucun 
mal Si une. femme lpur demande du feu 
le premier jour de Mai % ils la renvoyent 
gvec des imprécations , s'imaginant quc 
c*eft une Sorcière» qui l'Eté foirant fera 

de 



de l'Irlande *4?9 
de ce feu des enchantemens 9 pour leur 
dérober tout leur beurre. Quand on leur 
a dérobé du beurre , ils s'imaginent pou- 
voir fc le faire rendre, en prennent quel- 
ques brins de la paille , qui eft pendue 
iur leur porte , & la jettant au feu. Plan* 
ter une braifche d'arbre verdoyante à la 
porte de (à maifon le premier jour de 
Mai eft, à leuf avis , une excellente re- 
cette , pour faire venir abondance de lait 
aux vaches. Afin que le milan n'enlevé 
pas leurs pouffins , ils pendent à quel- 

Sue coin du toit les coques dés œufs , 
ont ils font éclos. Us ont une amitié 
(inguliére pour leurs chevaux , lorsqu'on 
leur en parle , ils veulent qu'on ajoute 
toujours Dieu les cmferve 9 ou qu'on cra- 
che fur eux , s'ils font préfens ; autre- 
ment ils fe figurent qu'ils deviennent 
malades. Ils croyent aufl* leur conferver 
la vie & la fanté 9 s'ils ne donnent jamais 
de leur feu à leurs voifins. Us en ont une 
infinité d'autres , auffi ridicules que cel- 
les-là , mais c'en eft aflèz , je craindrois 
d ennuyer mon Leâeur fi j'en raportois 
davantage. Ils ont une Langue particu- 
lière , dont le ion eft rude , & qui eft 
fort éloignée de VAnglois s mais elle a 
quelque raport avec le Gallois , & une 

Zzz zzz % très- 



t44° k ES Délices 

très-grande -affinité avec la Langue de$ 
Mcoffois Sauvaces ; ce qui n'eft pas^ fort é- 
tonnant , puiïque ceux-ci font décendus 
des premiers. Pour la fetisfaéfcion des cu- 
rieux, je mettrai ici l'Oraifon Dominica» 
Je en Langue Jrlandoifi: 

Ar nathair ata ar neamh. 

I . Naomhtbar hainm. 

a. Tigeadh do rioghaehd. 

g . Deuntar do thoil Ar an ttalamh , mar 
do nithear ar neamk. 

a v . Ar naran Iteatbawkailtahhair dhuinn 

4 niu* 
r. Agus maith dhuinn arbhfiacha, mar 
rnhaitkmidne dur hhfeitheamhnuibb 
* fein. 

6. Agns na leig finn a ccatbughadk: 

achdfaor in o olc. 

Oir is leachd fcin a» rioghaehd , agus 

an cHtnhachd , agus an ghloir go Jior- 

ruighe* Amen. 

Cette Traduétion eft tirée d'une Bible 

Jrlandoife imprimée à Londres l'An 1 690. 

Les AngUis ayant travaillé de tout leur 

pouvoir à ramener ces gens-là de leur 

manière de vie barbare 9 Se à les inftrui- 

re , ont tâché fur-tout de faire entrer 

parmi eux la connoiflànce de la vérité, 

m faifapt traduire Se imprimer la 5 Bi* 



DÉ L 5 IrLANUE. 1441 

ble en Irlandois , en faveur de cette Na- 
tion. On en a déjà ramené quelques-uns, 
mais le gros du peuple eft toujours le 
même : vivant tens inftru&ion dans la 
campagne* Se n'ayant que de fort légères 
teintures du Chnftianifme , ils ignorent 
les premiers élemens de la Charité Chré- 
tienne. Ils font vindicatifs, implacables, 
& fi enclins au brigandage & à la volerie, 
qu'elle ne paflè point païmi eux pour 
un métier infâme. Lorsqu'ils entrepren- 
nent quelque expédition de cette nature, 
, ils prient Dieu qu'il leur donne bonne 
rencontre , Ôc lorsqu'ils ont trouvé une 
riche proye , ils la regardent comme un 
préfènt de la Providence. Si on leur re*- 

E réfente le mal qu'ils fçnt, ilsdifentque 
1 miféricorde de Dieu eft grande , & 
. que le fang de Jefus Chrift a a pas été 
répandu en vain pour eux, qu'ainfiquoi 
qu'il faflent ils efpérent d'être fàuvez. 
Lorsqu'ils tombent malades , on n'apèle 
. point le Prêtre , mais leurs Médecins ou 
quelques Sorcières , qui fe vantent de les 
guérir. On ne leur parle d'autre chofe , 
que de la guérifon & des douceurs de 
cette vie. Les complimens ordinaires de 
ceux qui les viennent voir, font de leur 
demander , pourquoi ils veulent quitter ce 

Z&2 zzz 3 mon» 



144* Les Délices 

mande ? s'ils ne s 9 y trouvent pas tien ? s* Us 
n'ont pas deauoi vivre agréablement , une 
belle femme , de jolies concubines , dès va- 
ches, des chevaux , &c? S'il arrive que le 
malade meute , on entend d'abord les 
femmes de la maifon du défunt , qui 
font un bruit horrible , qui pleurent, 
qui lamentent , & qui hurlent d'une 
manière à faire trembler ; fur- tout fis 
filles , & ies concubines. Lorsqu'un 
homme meurt , (bit qu'il fâlTe un tefta- 
ment ou non , la femme emporte le tien 
de (es biens , les enfans partagent entr'eux 
le refte , mais d'ordinaire <f eft ht force 
& la violence, plutôt que la juftice , qui 
régie ce partage.* Parmi eux la plupart 
des emplois les plus honorables, font hé- 
réditaires , comme celui de Prêtre > de 
Juge , de Médecin & de Chirurgien , de 
là vient que les uns & les autres fitftf 
ignorans au fouverain degré. Au refte 
les lrla*dois (ont bien faits de corps , ro- 
buftes, feins, fiers & courageux , 8c ex- 
trêmement agiles. Ils font inoonftans , 
cruels , grands jureurs & perfides , fo- 
bres , endurcis â fuporter toute forte 
dSncommoditez , mais fort pareflact 9 
tellement qu'ils aiment mieux goeufir 
ou roler que de travailler. Ils ont d'ail- 
leurs 



j 




©b l'Ir lande. 

leurs beaucoup d'cfprit, font capables de 
toutes les Sciences , : & l'on en pourvoit 
Faire quelque chofe ■' ,s*ils n'étoient opu 
hitirément attaches & leur$ maiiiéte. Oh 
dit qu'ils font extrêmes en tout, pour fe 
: bién \ comme pdur le mal » mais le der* 
nier furpafle debeaucoup le prémien Ce# 
pendant ils font naturellement de bonne 
amitié , carefîâns , & affables , & reçof- 
verit 'obligeamment les Etrangers 4 qui 
les vont ^oir- ' : 

Pour eé'quieftderautîts îiabitaps de 
V Irlande ,' ïl n*eft pas néceffaife d'en par- 
ler , j'ai déjà décrit ci-deflus les mœurs 
des Anglois , & des Ecojfois , & ils font 
les même£ en Irlande f à la réferve des 
-vieux Anglais , qui ont dégénéra &' qui 
font devenus Irlandais de mteurtf&dhfl- 
clination. Qiiant à la Religion, les An* 
glois y ont introduit la Réformation à 
kur. manière, qui eft la Religion domi- 
nante , par-tout où les Anglois font les 
*Maitit$; Oeft poiir cela qu'ils ont con- 
servé dans {^Irlande là ihême Hiérarchie 
Eeclëfiaftiqqe , qu'ils y ont trouvée , ex- 
cepté qu'ils ont uni divers E Vêchés , qui 
ctoient trop petits pour entretenir un E- 
vêaue. Au lieu qu'anciennement l'Ar- 
chevêque à?Armagh avoit fous lui dix E- 

Zzz %%z 4 vê- 



1444 k £S Délice* 

yêques, aujourd'hui ils n'en a que feptr; 
celui de Dublin en avoit cinq , il n'en a 
maintenant que trois ; celui de Cashel en 
avoit douze, il n'en a préfentcment que 
cinq ; celui dcToam ou de Gallowaj en 
a voit fept , & n'en a aujourd'hui que 
trois. Ainfi les trente-quatre Evêchex, 
"qu'on voyoit autrefois en Irlande , ont 
été réduits a vint-deux , mais les quatre 
Archevêchés ont été confervez. Outre 




fois. Les François Réfugiez ont retenu la 
difcipline de leurs Egliies , à la refèrve 
d'un petit nombre qui ont embrafle l'E- 
glife Anglicane , & ont été admis aux 
emplois , par exemple Monfîeur DrcUn- 
court y fils du célèbre Drelincourt^ Mini- 
ftre de PEglife de Paris , qui eft Doyen 
de la Cathédrale &Armagh. LesPapiftcs 
ont auffi leurs Evêques titulaires , & 
leurs Curez : mais ils n'ont aucun Reli- 
gieux , étant défendu à ces derniers, 
particulièrement aux Je fuit es , de mettre 
le pié en Irlande s parce qu'on a remar- 
qué que ce font ces fortes de gens , qui 
furent , il y a foixante ans , les boute 
fcux du pays , & les entremetteurs de la 

con- 



de l'Irlande. 144^ 

confpiration horrible , dont j'ai parlé. 

Le gouvernement Civil eu à-peu-près 
réglé iur le modèle de celui à? Angleter- 
re, à la réferve des IrUndois campagnards, 
qui gardent constamment leurs vieilles 
coutumes. Les Rois à? Angleterre en- 
voyent un Vice-Roi en Irlande aVec un 
pouvoir fort ample , de faire la guerre & 
la paix, de conférer toutes les charges , à 
là réferve d'un petit nombre , d'aflèm- 
bler les Parlemens Se d'y préfider , de 
faire grâce aux criminels , excepté ceux < 
qui font coupables de felonnie Se de 
haute trahifon , &c. Ce Vice-Roi n'eft 
pas à vie, Se les Rois lui confervent cet 
emploi comme ils le jugent à propos : 
JM. le Duc à'Ormond, qui eft revêtu de 
cette dignité depuis long-tems , y a été 
confirme cette année par la Reine. Le 
Vice-Roi a fous lui le Chancelier du 
Royaume , le Thréforier ? 8c divers au- 
tres Hauts-Officiers , qui compofent le 
Confèil Royal , ou de la Régence , le- 
quel s'aflèmole. toujours à Dublin. Ou- 
tre ce Conleil t le Parlement de la Na- 
tion s'aflèmble à Dublin lorsqu'il plaît à 
S. M. Se tout s-'y pafle à l'exemple de 
celui de Londres. Chaque Province a fon 
Préfident 3 qui a foin que le bon ordre 

Zzz zzz 5 y 



1446 Les Délices de l'Irlande. 

Îi (bit confarvé , & dans chaque Comté 
'on a des Affifes de juftice , & des Juges 
de paix , qui terminent les différées. 
Chaque Comté ou Province paye an- 
nuellement un certain tribut à la Cou- 
ronne , & cela , joint à quelques autres 
droits, fait tout le revenu que S. M. ti- 
re de l'Irlande , dont une partie eft em- 
ployée aux frais qu*il faut faire dans l'/r- 
Unde même. Toutes les fois que Ylrlan- 
de s'eft rebellée , cette guerre a ; été fort 
onéreufe à la Couronne 9 parce qu'il fâ- 
loit la faire aux dépens des jinglois , & 
qu'on ne droit rien a Irlande. On a remar- 

3ué que pendant les cinq dernières années 
e la Reine Elisabeth , l'Irlande coûta à 
l'Angleterre un million & plus de quatre 
«cens mille livres fterlins. Et après la der- 
nière conjuration de l'An 1641 . la guer- 
re a été faite la plus grande partie aux 
dépens de Marchands aventuriers, comme 
on les apèle,qui contribuoient leur argent, 
dans l'efbérance d'un gain incertain, 
dont Je iuccès dépendait de celui dé h 
guerre. 

Fin du Tome Huitième, 
et Dernier. 

T A- 



1447 

TABLE 

DES MATIERES 

Contenues dans 

LES DELICES 

DE CO S SE 

£ T 

D'IRLANDE. 

A. i Abergeldie , Château , 

Abcr,GoJfc y ii6i. 1228. 
~-* Loch, ou AbernethyaViJfe,ii84. 
Coch, Lac , ibid. Aboy , bourg, 1437^ 
Aberbrothok , ou A- , AchindownjG&tftt**, 
berbrothik , viiV , 1 240. 
121J. Achluncart , village % 

Abercoro , Château y * ibid. 

11 J4. Achonry , ville > 149?. 

Aberdeen , V. Old , & Adain , 00 Edain > ce 
New. qu'il fignifie en Brc- 

Abcrdonian Spaw , ton 3 11 $7. 

fontaine, 1225. Adare, o« Athdaire» 

Aberdour;£00r£,ii$9. w//<r, 1403. 

jEtha, 



1448 TABLE 

jEtha, ou Eda , Ile, cofle,H9ï« 

133 j» — Comte de Marr, 

avenus, V. Avena. défait Donald , 

Aghrim, campagne ce* 1290. 

lehre, 1494. Alhallov, /&/ 133I. 

Aigles extrêmement Allauna, ville ancien* 

fortes, où, I3XÇ. ne 9 iiZi. 

1330. Allen y ou A llyn , I# , 

Ailsh ; Go//* , 1282. 148*. 1499* 

Aimonius, K Al- Alloa, v/7/e, 1181. 

mo, Allowa , 00 Allwa, 

Ainie, V. Ain-yee. ville , ii8i # 

Ainrick , rivière > Altyn, F. Allen. 

1171. Aima, o« Aimonius i 

*— — fifource , H72. rivière, 1135* 

Ain-yee, m Ainié, Altmqre, montagnes , 

pays y 1241* 1241. 

AÎre , r jvrtrt , ino. Aiwa , Château , illj* 

* ■! ■ 0» Airthj .vî&j Ambre £râ, 1054. 

1 1 1 2 t > p/Vr * d*unepr$- 

Ainh, Château, H64. digieufe grojfeur où 

Airth , F. Aire. trouvée, ibid» 

Airthrey , F. Arth- Amond , nwr*, njo, 1 

rey. ■ ■ fafource,iitf. 

Akergil , Château, « ' fin emboucb*- 

1309. ^,1209. 

Akill, Ile, 1489. Amfterrodder ,-V. Eft 

Albania , Province; *&Weû. 

.1263. Andreapolis , ville, 

Ald-Ern , Château, 1195. 

I2ÇI. Anericus , rivière, 

Aleftum , ville ancien- 1171. ». 

»*, 121 1. Angus , Province, 



Alexandre I. Roi d'E- xaio. 



Att^ 



r 



DES MATIERES. 1449 

Animal amphibie ex- Arcklo >bourgi&Cap, 

traordinaire , 1275» I42$„ 

Annan , bourg , 1092. Àrdagh, village , 1440. 

Annand,rizwv,io9i. Ardart , ou Ardfart, 
Annandale, Province, ville, 1406. 

1090. 1091. Ardbracan , bourg, 
Anney, rivière, 149$. 1437. 

Antrim, Comté, 14^ Ardes , Presqu'île, 

, ■ *W£* I4*î* 137S. 14*8. 

Aran , //**> 1492. é Ardeth , Ardcs , o« A- 
■ " ridicule imagi- therde , ville , 14Ç4, 

0***00 ^«V» 0»* /<?j Ardfart, V. Ardart. 

Irlandois , ibid. Ard Maddich , Cbâ\ 
Arbres enfouis dans la teau, 1274. 

terre , trouvez en dU A**d-Mcar|ach > 0» 

vers endroits, ioçç. ' Ard-Manoch, Près* 

IJ97» I4J9. • qu'Ile t 1285. 

Arbrothok, V. Abcr- Ard-mjllen, Château, 

brothok. Iiop, 

Archévêchez <fE- Ardoife , qui efl d'un 

çoffc, grand ufagt dans la 

m à Çlafçow , Médecine ,1398. 

* 5. André, Ardroflan, Château, 



II?*. IJI*. 

Archévêchez <f Irlan* Ard-Stinfiar,^/,^ 

de, jiP9, 

<i Armagh, Areskins, Famille no. 

— «Cashel,l4l8. « : qui en efi U 

tfDublin,i428. Chef, 11 82. 

à Galloway, Argathel, ou Argwi- 

— ; * Toam , rfy/. 1*72. 

Arga* 




i45° TABLE 

Argathclia, Province, Aflînt , 

J271. 
Arg\le>Province', ibid. 

■m ■ pays ^ 1271. 
Arglas,jporf , I4Ï7- 
Argwithil , V. Arga- 

theh 
Arkeg , Lac , 116%. 
Arkill 3 montagne, 

119 h ~ , 
Armagh y Comte,i477. 

où Armzch, vil- 
le, 1478. 

— qui y a établi 
l'Archevêché & l'A- 
cadémie, & quand, 

I5IJ- 

Arran,//*, & Châ- 
teau , dans le Golfe 
de la Cluyd, 1280. 

■ i autre dans le 
Comté de Tirconncl* 
1470. 

Arrick-ftone, bourg, 
1081. 

Anrol, ouErro\,Cbâ~ 
teau, I2QS. 

Arthrey , ou Airthrey, 
lieu , IItf7. 

Arthur-Seat,0« Chai- 

- fe d'Arthur, mon- 
tagne, 114$. 

Arthy, bourg, 14?©, 

Aûin, £<w, 1305. 



Seigneurie , 

I3°4. 
Athdaire, ^ Adarc. 
Acherde , F. Ardeth. 
Athenry, ou Atbe- 

rith , fo**£ , 1494. 
Athol, Pnvince, 1259. 
Athlônc , Bar ortie, 

1495, 

— v/7/*, 1497. 

Aubigny , Famille no- 
ble de France, d'où 
elle décend, 117S. 

Avena , ou Mvçnus , 
rivière, Il 30. 

Avin , ou Awen , ri- 
vière, 1239. 

■ * ■» yj» embouchure, 
1240. 

Avon, r/w« 1/* Cluy- 
desdale, 1120. 

y** embouchure, 
Il 24. 

*/* Lothianc , 

a IIJa 

Avu$, Lac, 1275. 

Aw, £tfr, 1271. 

— — rivière, 1274. 

Awep, F. Avin. 

Awn , K Emly. 

Aytoun, bourg, 107c, 

Azur , où en en trre 3 

liai. 

B. &.' 



DES MATIERES, 145*1 

Banagho*, ou Banahir 4 
B. bourf *' 144g.. 

Bahbnçh , Château, 
TQ adenachia , Pro- 1201, 
jTj vince 1 12c 7. Band, Pi Banne. 
Badenoch, Province* Banf, Bailliage >I2j8 f 

ibid. ■■■ ■ " ville, 1243* 

Balachaftel r 'Château , Bangor , v/7/* , 145 S. 

1254. Banna » bourg , & baye, 

Balanalie , V. S. Johii- 14U. 

ftoun. Banne , ou Band, ri- 

Balc-D uiche , ville an* vitre , 1460. 

cienne, 1288. fin embouchure, 

Baleines, où on en prend I4$ï* 

quantité , 1349, Bannok , rivière, Iitfo. 

Balin-Tober > Baronie, Banraty, F. Barrât, . 

149c. "B&ntry, bourg, & baye, 

Balleck, bourg, 14^%. 140?. . 
Ballibrit , bourg, 1442- Barclays , Maifon no- 
BzllinkW, bourg, I44J. Mr > 1234, 
Balmerinoch , fowrg-, Bardowy, Château 9 

.-I2QI. ; ÏI72 f , 

JJalnadâllach , ÇW- Bargeny, bourg, 1108. 

^00, 1240* Barhill, bourg, 1163. 

Çalnagaun , Château, Barodunum^ vi/A? <?#* 

1288. cienne ^ 11%U 

Balshannon , fovre, Barons ^dr qui & 

1472. 0W/7ifc/ introduits en 

Baltarbet , village, Ecofle, 1371* 

1480, Barra, //^>I3^4 # 

Baltimore, bourg , lie* Barracan, origine déco 

& Baye,'' 1410. mot, 150c. 

Ualvanie»^*, 123?; Barrât, ou Banraty, 
bourg , 1 240, » bourg ,1401, 

Bar* 



\- 



itf% TABLE 

Hzrrayr, rivière, 1414. Bennachie, o« Bina- 
— \ fê]fburte,i4^i t chic , montagnes, 

1444. H3*. 

Baft , Ile , IIÇI, Bcrigonium, ville an- 

II5Ï* vienne y 1108. 

Batable-land , //>«, Bcrîgonius , F, Reri- 

pourqmi ainfi nom^ gonius* 

mé, 1089* , Bernera, Ile, 13c 3. 

Bâtai! tey໣//70**«tfr* Bernicia, Royaume des 

les Bretons & Agfi- * Saxons , 107 3, 

cola, 1039. Berrydale , Château, 

• ■ wr^Coilus, 1310. 

Roi des Bretons, & Bertha , ville , 1208. 

Fergus , Roi des Berwie, bourg, & n- 

Scots, Ulo. viere, 1218. 

» 1 ew donnée, Bttuges^JpêceiPE/cla* 

mi. ( wj, 1520. 

' ■ entre 'le Roi Biblotheque <f Aber- 

Alexandre III. & deen, 122*. 

les Norwegiens , ■ ■ de Dublin * 

ni*. i4Jo # 

Bateau d'un Groen- Biggar , rivière, 10S2. 

\z.r\à,jingulier,où, Binachïe i V. Benna- 

1320/ chie. 

Bâtiment de pierre, BÎni-Vroden , monta* 

quel efi le prenfier, gne, 1228. 

Îru'on ai vu en Ir- Binnemore, montagne, 
ande,i459. IOJ9* 

Beau lieu, ancien Mo- Bir , ou Birre, bourg* 

nafiere, 1285. 1442. 

Béer , Ile, 1409. Birkenbog 9 Cb&tca** 

Belfaft, ville, 14*2. 1244. 

Benavin , montagnes, Birre, K Bir. 
«39« * Bir^ vallée > 12a». 

Black» 



DES MATIERES. -14*3 

Blâck-Carth, rivière, Bodotria, ou Bodcria-j 

HI7- Golfe, n^. 

Black-Harbour , port, &œn&, pays, 1242* 

1489* Boethius (He<5tor)yïr 

Blacknefs , Château , patrie , i il i . 

il g4. . Bof-of-Gicbc , Cha- 

Èlackwater >rn>/Vr* <f« tout, 124a. 

Caflfctf <fe Wicklo> Boghania > K Bi*- 

142** chan. 

autre du Comté Bogie s rivière, 123 x. 

de Tyronc, I47f. Bois , où les araignées 

fin embouchure , 0* s* attachent jamais, 

I47<** 13*9. • 

Black water, KBroad- Bony , rivière , n&f, 

water, Boode , montagne , 

Bladina? montes, «w»- IIJÇ* 

tapes* 1444» Boot> /&, 127S. 

Bladoa 9 rivière , Bothwell , Château, 

1098. 1124. 

BJadnocl^' i rivière, Bow-nefs, Cap, 12^. 

1102. Boyle , Earonie * 1496. 

Blaîr, vallée, 12^9. Boync, pays, &Baro- 

— — ville ,1260. nie , 1242. 124$. 

Blane, rivière, IlSo. ■ ■ ■ ■ rivière , 143s» 

BlanoduQum , vi//t an- « ■ yà» a embouchure, 

vienne 9 ibid. I4J^. 

Blawhane, Château, ~~~ origine de fin nom, 

1 10S. ibid, 

Boan , r* qttil fignifie, Braan » Château , 

1416. I2S7. 

Bodcria > K Bodo- Brabrugh, fort ère ffe, 

tria. * IJ24. 
Bodotria , r/v;Vr^ , Bracbipulc , Vromon- 

1040, toire, IJ79. 

7om. VIII. Aaa aaa a Brae 



*4f* T À B l E 

Brae of Mjirray > £*y#, Breyn , o« Breîn , GoL 

H54» /*> 1282. 1304. 

Braid-Alb> montagne, Bridftoun,fo«rg-,n7a, 

1087.. Briennae Sinus , Golfe> 

Braid - Albain » o« 1305. 

Broad- Albain, Pro- Britannodunum, ville 

vince,l%6i,. ancienne, II 74. 

feandon-hills » mon- Broad-Albaitt , V. 

tagnet, 1406. Braid- Albain. 

Branxholm* Baronie, Broad-Haven , port, 

1089* 1489. 

Brebis, qui fi mange- Broad-warer^Black- 

rent In laine, 1 3 S 3.. water, rivière, 140$. 

Brebis fauvàget , oh x Brochty- Crag , forte* 

1321, reffi, 1211. 

/* chair n'en efi Brodwick , Château* 

pat bonne à manger , 1280. 

1350. Brora, rivière, 1291. 

d'une beauté & — - bourg > 1196. 

d'une taille extra- Brothok,r/*r*rf, un. 

ordinaire, 135?. Bruntyland > V. Brcn- 

Brechin, ou Brèche», tiland. 

ville , 121 3. Brus (Robert) Comte 

Brec-n?fs, beihMai- */*Cieveland,io93* 

fin, 1329. - ; ■ fnrnpmmê le Ho* 

Brein, y. Bréyn. Me, RoifEcoKt* 

Brentiland, 0» Bttttv- 1093.1110» 

tyland,fow£, 1189* — il tu* Jeafl Co- 
derons , ontïté letfre+ mines , &pi*rf**, 
miert habitant de PE»- 109c.. 

CQffej.ie$S. fltachan , Bâchas»* 

par qui défaits > $• Boghanja., tt^ 

IQtf4* irface y 123*. 

Ht font tout ex* —— £*£/> lajj.. 

terminez , iqtf 7- Bu- 



DÈS MAT I E R E S. 1*4^ 

Biichanàn , Château,' de leur pays , loet. 

II 72. -« Us y rentrent^, 

— . Maifott noble t ïo€J< 

II 77* '■ > ■ ■ origine Je lent 
Biichannefs,C<#, ngÇ. nom, 120^ 

Buchragie, Château > Caledonium c oppi- 

1243/ v dum x ville , Ï205. 

Buk , montagne , H32. Cileniter , forêt, é* 
Burnets, Famille noble ^ Château , ïitfi. 

1229* Callan, bourg, Î44&* 

Btfrra, Ile, 131$, — ' — ruiffiau, 1447' 

Biitha , //* s 1279* Calfo , Kl KLelfo, 

Butlers , Mai/on noble, Cambells , Famille »o- 

1419* -*A> "77- 

Bjrrfa , Presqu'île 9 — /*r £#/ /ir/i* 

1329. Comtes , Marquis & 

Û0«<PArgile,i272, 

C, — — leur droit quand 

ils nsarienf leurs $* \ 

Cabrach, Paroiffe, tes* ibid, 
1232» Camelot, ville ancien* 

C*ddèl,CbâteaB,l±io* ne,n6î. 
Caetvlaverok 9 ville, Canolin , rfpiere, 1 4 $ & 
109Ç. ^^mpfey f , montagne t 

Cahir % Chfltedu , 141S.* IKS3; 

Cailfo , K Kelfo,' r^w/r/, ibïd. . 

Cairn, tf Kern. jCandida Cafa, W/&> 

Caithnefs , F. Catpefs. 1102. 
•Caiebçg , r # Kilbeg, Cannay , Ile, îtff. . 
Caledppieos , ancien Çantes, ancien peuple, 
feuple,faîfbientpar- iaJl« 
tie des îl&es , iotfo, Cantyr 9 Presqu'île, 
1205. 1277. 

par qui cbajfez — ~ Cap, 127S. 

Aaa aaa a 2 Ca~ 



i#6 T A B L E 

Caay^Kenay, Saint » Carrîâa , Prov$nc* r 

144*. no5. 

Caraufiïis * Tyran , Carrières d'ardoifes, 

Iltfz. 124*. 

*7 rr/tf r* /* Mu- 



raille Romaine , 

IId2. 

Carbantorîgum , ville 

ancienne, lo95» 
CareilliCareliaj bourgs 

II9J- 

Caremyle, quelle plan- 
te <> & fin ufagey 
1270. 

Carickfergus, 00 Ca- 
rigfcrgus ,. * v*#* > 

I4$I* 
Carickfergus» 2Wy*> 

Carïns , anciens peuples* 

12S1. 
Carlingford , Baye > 

13S1. I4ÇÇ. 
— --»//&, I4ÎÎ* 
Carlo, V. Cater- 



iThorntoa» 



115». 



— à Dornoch, 



I29Î. 

* — de chaux y 1146. 

■■ ■'» dans lie Yutt- 

dale , loS7» 

1 <feiw&Kyle» 

- ■ ■ " * a Knock- 
bill, 1157. 

dans Strarï- 



Yla, 1241. 

■ à Golfpey, 

129*. 

■ "" ■- à Morety 

I44J. 

de marbre hlsnc, 

129S. 

à Gruias, 



U94* 



dans Affiittt 



laugh* 

Car n , K Kern» ijpç. 

CarnarbrdjRiy^MW* "' * Kilkcony^ 

Carnefmogr, monte- 1446. 

gne 9 Iioç. — - * pierres à «- 

Carnock, Ckâteo* , guifer ,114a. 

Il64 m — — //< pierres ihi~ 

Carrîb , K Corbes. f /> , 1191. 129?* 

Carrick, w//r, 1418* 131*. 



DES MATIERES. 1457 

de pierres à meu- nefia , Province* 

les, 1246. v ijoç. 

— — près Je Pen- Caterlaugh, wrCater* 

nan, 1238. lagh, Comté, 1447* 

~-~ de pierres de cail- ■ ouCzrlo,vil<- 

lou,ii46. le, 1448. 

■— de pierres, dont Catnefs , 00 Caithnefs, 

*i>0 f/r* <fc Palun, Province, Ijo^. 

Iî4o. Cava , île , 13 25. 

— dètrf $ i%9% Cavan, Comté, 1483. 

Carrik , Province, ' ■ - ■ »«— 00 Caven> 

iiod* £*#r£, 1483. 

Carron, rfw/Vr* jiitfo. Caverne /àr* grande, 

" ' /* fource , 1349. 

1 J * 4. Cel urca , v/'Zfe ancienne 9 

Carrugh , bateaux d?o- 1 2 1 j , 

./fer, 1509* Cerfs > <fc»* fo ^» f 

Cardan, //<?, 132*. ' efi fourchue , 1293. 

Carth, rivière, 111$. 1304. 

-— — ■ K Bîack, -» où il y en 

Caffils , Château, a quantité , lis*.. 

Caftelmaîne , foyre , Gérons , /*«/>/* ancien > 

i4otf. U59. 

Cafteltoim, Château, Ccsnok,riviere y iiïu 

1**8. Chaife, qui fervoit a* 

Caftel Ylen Donen> couronnement des Rois 

Château, 1284. ^'Ecoflc, 1207. 

Caftie, l havre de) Chaife cT Arthur :, V. 

I4IQ. Arthur-Seat. 

Caftle-Stuart , Cbâ r Channeriç, Chanrie, 

teau, iifo. ou Chanonrie » vjlfc, 

Catanefia , ou Catey- 1285. 

Aaa aaa a j.Cfa** 



1458 TABLE 

Chapçl,0»Srraiîraver, Clancar, eu Glencar- 

bourg, 1x04. ta* Promontoire, 

Charbon, où il s'en fait 1407. 

grand trafic* 1182, Clandore, bavre,i4io 4 

1203. ClanneSj ce que c'eft, 

Charlemoitt , ville $ ' 12*8. 

1479* Clare, ou Tbomondr 

Charles I. Roi d'An- Comté, 1400. 

gletcrre,0»»/,ii88. — ville, 1401» 
Charroun, rivière, Clet, Paroi]/*, izjo* 

1282. Clogher , bourg, 1477. 

Château-Stuart , Cb J- — ^ il y avoit autre* 
' te au, 128 Ç. fois un Oracle *e- 

Chzm,dontonengraif- lehre, IÇ04. 

fêles champs, 1154, Clommel , ville, 141 j. 

Ï202. 1241. 1443. Clonefort , ou Clon- 
•— • F. Carrières. fert» fewr£, 1494. 
Chevaux fauvages , Clonish, bourg, I479# 

1052. * Cludan, rivière, 1098, 

•»~ manière dont on les Cluyd, rivière , 1041, 

£rari, ibîd. 11x7.1126. 

Cheules-cimg , Golfe , •— fafource , 104I. 

1303, IÏ20. 

Chiens, qui découvrent — (G'0#> <fr la) 

les larrons , 105 1 . 1133* 

«■*- Loi faite à leur fu- Cluydesdale,Prov/flty 

jtf, 1052* III* 

Chriftien , Evequede Cnapàilc, Seigneur* $ 

Lismore , 141** 127*, 

Clachaig,L#f, 127* Çoch,{Qolft(h) 11^ 
Claçkmanrton , Bail- Coch , T. Abcr. 

liage, il 8l. Coich, I*c, 1248. 

Clairon fw*»* */*»* — — rivière, ibid. 

un champ de bataille, Coil, 00 Cool, f/**- 

♦à £*n#, III2*. r«, 



DES MATIERES. 1479 

, te, nu. Comines (Jean) par 

Coila, Province y mo> fi» /*#, 109^. 

Coilfeid, ou Coolfeld, Comt^de la Reine * VI 

lieu , mi* Queens-County. 

Coiltoun , 00 Coul- Comté du Roi •, F* 

toun , Château , ibid* Kings-County . 

Coilus , Ko/ des Bre- Comtes quand & par 

tons, 11 10. i«j <r/<?z ri» Ecoflc,. 

•»— • oà défait & tué y • 13.71» 

mi* <Coae r0/?Coîn, Lac oit 
Coin 3 V. Cône* Golfe ,14^7. 

Col, //*, 135?. Conilagh,/wyx,L4o4.. 

Colca , oj/ftii** rarw Connaughc , 00 Con- 

& finguliers > 1 3 ? I . nacie * Province > 
Colchons, Maifon #0- 1484. 

ble 3 1177, Connel, rivière ,1287. 

Coldingham , M*?» Cool , F # Coil. 

ïo75. Coolfeld, F. CoilfeUt 

Coldunknow,CAtftow, Corbeau, rocher, 1406. 

*°77- ' Corbes , 00 Carrib y 
Colonne de pierre ytTu- Lac y 1491* 

ne feule pièce y où, à» Corda., ville ancienne y 

par qui érigée , 1252, I0 94, 

Colraine, v///*, 14*^ Corke, Confié, 140S, 
Colrofs, K Culrofs. — ville avec un bon 
-Columba, Saint , pre- havre, 1411. 

«riVf Apôtre des Vi- Cornabiens , ancicp 
ûcs, IJÇ7. £<ip/', uSl. 

Columbfcill y ou. Jona., Corfok , Lac , 1099. 
• Ile, ibid. Corftopituin , ville a*- 

—— onyvoitéfotm- cienne, njtf.' 

beaux de Rois y itf$. Corftorfia, CbSteaufr 
Corr; bra ,, //<?* , 1 1 1 tf . «tf/A/g* ,113^ 
Comk)*C*&*<«/,i4S9, CofeSj.afMf'4?, x 44ç. 

Cous* 



î+6o TABLE 

Cot\.s>efpèce de bateaux, meilleur de toute V^ 

içio. cotte, tbid. 

Coukoun, KCoikoun. Crook, havre, 141a 

Couper , V. Cowper. Crukftoun , Château , 

Coutyr y rivUre , iitfo. 1118. 

— — £tf? , H64. Cryftal, où on en trou* 

Cowdl, pays, \V]%* ve en quantité , 119a 

Cowper, ou Couper, Cuirs de bœufs, &c.où 

bourg de Fife , 1 260, 00 m fait commerce, 

— — » ijtfr? tfTAngus, 1203. 

I2IÇ. Cullen, w//e, 124J. 

Cowycyhourgy 111S. Çulrofs, 00 Colrofs, 

Cracoviaca,v///*,t32tf* Bailliage , 11S1* 

Cragivar , Château , .«—— w/fe, 11S2, 

1230. Cultyf , K Porcin* 

Craigy Château , 123$. Cumoternald a /*/r, 

CraigofBoyn, CM- . 11*3. 

***«, 1243. Cuningham , Maifon 

Crapauds de mer , bons noble, 109*» 

rf manger, où , 1297, •— * ^0* détendue , 

Crathes,CMtaw,i22â. ni*. 

Crawford , fo«r^ #• ■ Province, 1114* 

Château , Il 20. C uprum , fo/wg , 1 200. 

Crefeld , montagne , Curlew , montagnes, 

Iioç. I4»7»I49Ç. 

Créons, peuple ancien, Cygnes, 0* il y en ê 

1159. quantité, 1254. 
Croix de Mac-duff, 

*/y/*, 1200. !>• 

Cromarr,tw///*,i229. « 

Cromartie ( Golfe de ) TTValbeth > boufjl 

1282» 1/ 1149. 

v/Yfc , 1 28 tf . Dalhoufe, bourg, 1 14$. 

fou port efi le Dalkce, //<, 1434- 

Pal- 



DES MATIERES, itfi 

Dalrcudins, peuples, rjtfo. 

127J. Dcrg , Lac , 148*. 

Daineta, pays, ibid. Derg, V. Dirg, 

Palwharra, Cbàteau, Dermots Roi de Lage- 

II08. rùe,eneftcbanÏAîi<. 

Dzmniens, ancien pem. •*- il y efi rétabli % fr 

pie 9 I07J, p^r j jw - j Içztf# 

— - <* i/x babiteient> Defert,>*y/j 144t. 

ibid. Ddfiftum^w^u^r. 

Damfa , île , 1 j |o. DéHhrMère de Marr, 

•— iln y y*p*mtd k 4r I04J. 

»'^^ vénéneux , *■+* *«*>? <fe Gallo» 

*!$*- vay,iiQo. 

Pavamun, /fc, 1170. Diamans,o00*t»fr4ff- 

David , Ao/' jfEeoiTe , w,li4^ 

afandéplnfieursMa- Dibber-Hilis, «*»>*. 

naftcres, ioSl. £*,*, lb 9I . 

. po*rq*oip a fe-t~il Dibbin-HilU , m**;*. 

Dec, £«r, iioo Dijura, V. Jura. 

Dec, r/wr* A Marr, Dingîe, *<,«r£ , **. 

I04J. 1219, m , ^ ftiy* , 140^ 

— J*fî*rce 9 I04î. Dinwcll »fo«rr, ugg. 

mo, lia». ^ Dirg , en Dcrg , JLœ à 

~ <M*rr de Gallo- ^47^. • . 

way, io?J« __ h'vm, 1474, 

fafource, nop. Dirry-Charc , /o#-tf s 

*//* efi riche en 1292. 

bonsfaumons, 1106. Dirry.Mcanach./Sr^ 

, Pcer, P*r*j/?, i Zi 6. ibid. 

Deernefs, PresqtUle, Dirry-Moir, /W' 

»i** ibid. 

Dcony,a^^ 5 ntf4. Diva, rîv/Vre, 1041. 

l)îl*>ceqiïilfignifie y mp. ; 

ïoi», VIII. Bbb bbb b Don, 



i&% TABLE 

Pon , ou Dira ♦ rivière Powsamore , Baronie, 
de Carrik y iioy» !49J. 

lac y ibid. Pownams, ** Dtm- 

*»frr ifr M«T;, fûanus , ( Baye de ) 

121*. Ï409- 

fafûttrte, uiq. Jtaracoy , Cbê$e$*+ 

I2JO. 14*}. 

+* fop mnboucburA, Prapferics, 10*4. 

**JJ* » i» Primein,o^Drumood, 

* Rofs , 12 jq. J>nawiii»i, GMmr, 

Ponuegai, FI Tiroon- progheda,w/k»HS$. 

aet* , • - * Dro*nore,ftMrr/,i4S9# 

perchait , rivière, Y>Tum>Cbâuau , m). 
. 1*44 « Drmnfrees , Prvmct, 

Pornocb ,£»/>, 1291. 109p. 
-•**** bprg* IW» *— **#*• 1094. 
Pouballic3to//r < £,i484. VrimhntigyCbâteah 
Qovcm*rhiïir** nji. io94» 
Pfcuglas, FamM* *o- Drummslzar , fowy, 

j/*,io8o. ioSz. . 

> rivière, llto. Prumoiund , Aftfr/0» 
Jafium , mi. »oW* , 1 1 So> 
Château. , ibid. •••— £«/**</ #//* j^ 
P»a*awortby > CM- élevée, 1185. 

**w s ix>tS.* Priim - m - Hallovs- 

Poun-owaig y hmrg, dai>*j»Mrftg»f,i]otf. 

l\t%. Pronaond^Primetn. 

Pounra , Château, Pryburgh , Ahbaye fo% 

.ijctë. metife, io$r. 

Pown,C*mré, 14**. \)xxcs par qui &qutmd 

**> «« Powt»*P*-r rr&* y* Ecoflc, 

friçjt, v/7Ar, 1*5$, f|7ï» 



DES MATIERES. 14^ 

Dublin, Comté, 14*7. 1307. 

— ville, 14%%. Diincans-bay-head,** 

— pourquoi nommée D uogi s - bay - head, 
Balaclaigh par Us Promontoire* ibid. 
Irlandois , MJ. Dundalk , vilie , 1454. 

— fin Umverfitt, —— Promontoire * 
*4*9. 145c. 

— yi HibUotbeqne, Dund^é , ville, mo. 
*4 jo. Dunfermelin , 00 Duo* 

— fon Havre, 1431. fermling, ville,uZ% 

— n'eftpasdesmeU- •— « ^ /* Âg* À 
kurs, 14}%* quelques Rois JE- 

«—«• pourquoi le plus coflc, il 88. 

fréquenté, ibid. Dungall, 0» Donncgaï, 

Duffous , CMteatt, bourg , 1471. 

Dwche, &rt*f , 1288. 1415. 

Dun,K Don, Dungis-bay-htad, K 

Dunbar, v///*, nçi. Duncans. 

Dunbarton, V. Dun- Dunglafs, Cbâtem % 

britton» HÇJ. 

Dunbeth , . Château , Dunipaces, cequeccft, 

Punblane, 00 Dan- Dunkeld,*» DunkclK 

blain , vf//r , rî8o. ville, Ho^. 

Dunbritcoti, <w Dun- Dunlufe , Château % 

barton, ville, \vj\. 14$ j. 

— ~ *Vy2 là plus forte Dunmanus, V. Dow- 

Place i'Ecoffci 17$. nams. 

Duocannoa , bourg, Dunnotyr , mt Dunojt- 

DtHicannon , €bitnm , Dimnur , *» Dun-ure 

I4i4.i4t4. Cbâteaa, J107. 

Vumansbay, vilhge, "&xmo\àrf,rocber,i%7'S. 

fibb bbb b 2 Dunoo 



wfr T A B L E 

P urtotter , Château , Echo mêrveil?eux>lX4<i* 

;i<jj # . Ecofle , fa fituation > 

Pun-Robin, Château, iojj. 

129$. - " fin étendue , ioj4 v 

puns (Jean) euScot, -- fadivifion, IQ35. 

furnommé le Doâeur - - fit Provinces , iojtf. 
- 1 Subtil? 107*. ij^S» i°$7* 
Paps ,twrg, I07*. ->- lamer > qui F envi* 
Purçskay * Château , rww»e , A £«*//* **- 

1104. *«r*,ioî7. 

punîtefag>i<wr£,i274. — f/fr <$ /«* a»*** 
*— (tort lu refidence eufi y 10} 8, 

j*$RoisScois,xz7<i. — on y voit beaucoup de 
Pun?urç> K Dwtrar» Lacs ,1040. 
J)up\\n>Château,\iZ4. "fis principales ri- 
Pnr^ïsh,r/>i/r*,i gqo. vitres , ibïd. 

fin embouchure , » - qualité* de fin air, 

1301* IQ4J. 

j— Go#>,ibid, *- oowmeyfi*tlesfaù> 

Pyfart , 00 Dyfcrt , fins , 1044. 104s- 

favr; , 1191. — quelles font les plus 

Pyfert Mopr , plaine, t nuifibles à hfintê, 

r' pourquoi dite le 
JJ, Royaume dçs vents, 

ibid. • 

Earne , ou Erne>£*r, r - 0» y vit long-tenu* 
148a ; 1047. 

Eau pétrifiante ^ ijtj Ç. r- <P?* w»* lafeam- 
Pavjçh , 1,^ , 124?. #tf * /*' /«*M*«i 
Èbbc, Sainte, 1075, I048. 

Jàbbes-head * Cap , «-fin terroir, 104% 
ibid . - - /* / grains Jes fruits, 



♦ 



DES MATIERES. 1465* 

-* à Dorno'ch, 1194. -- PEmp. Adrien s'y 
*- rien n'y manque pour rend, 106%:. 
les necejjitez de lavie, .-> & PEmp. Sévère, 

IOÇI. 1Ù66. 

-- elle a des chiens d'à- ^enJaiteCarxaîiusjbid: 

ne efpêce particulière, -* par qui réduite ~ed 

i&id. Province , ïbld. k 

-- w)<i f0tff« yiffrx -- tes Saxons y jbnt 

tP animaux , iôÇ2. apel/ezyioCy. ' * 

-- /* ftf/tr > eft corn- -, - */? divifêe en trois 

mun y ibid. Royaumes , io<*S. ' 

- - la mer abonde en — quand connue faits le 

potfons , losj. «o«A'ScQ'tié;tèor 

- - fes métaux & mine- - - fes Rois- y.1070.' * 

rauxy&c. ibid. - " engagée doits Jef 

- - <w jr x rouve des per- guerres Civiles, i 07 1 . 

/«, 10^4. -- f*W <£>• p* r qui 

-- il y a plufieurs de- réunie à /*Anglcter- 

ferts , ibid. re, 1071. 

-- d'où s* y font formez — description de fa 

. * les marais , ibid. pj>x i> Méridionale , 

~~ elle a quantité de Ï072. ^^ 

plantes médecin aies f -- fa féconde Presqu'U 

-- & de grands bois *& --fa troijiême Près* 

devaftesforêts,lO)6. qu'Ile, ii$i. 

--fesAntiqmtez>\o<ff. --fes Archevêché z & 

• -fes premiers babi* Evéchez, Ijtfj* 

*4jw , jo<5 8 4 - * y*x /? w«, 1 3 7a V ' 

-- nourriture de fes an* -- P ancienne Famille 

ciens habitant , \06i. quand éteinte, jbrd; 

-- quand eft ce que les —celle des Stuarts 

Romains y font vé- quand 'commencée ^ibid. 

nus , 1064. - - fonParkmenffltfil 

Bbbbbbbj —par 



*+66 TABLE 

- far quiér quand é- l&r demeure, I2df. 
tabli , l 374. - - font un rtfie des an- 

-- quele en font les Dé- ciens Scots , loti. 

tQoffokyfettfU 9 io6U --pourquoi nomme* 

- - anciens fort habiles Gajothel > iotfi, 

au nomment de V arc -r origine de ce nom, 
fr de lafiêcbey ibid*. ictf$>. 
>- leurs mœurs y iotf2, — leur Langue quelle, 

- - ils font de deux for les Ecoflois civilifez 

tes, Ijd4„ les aillent Highlaa- 

--leurs bonnes quoli- ders > ou Mowag- 
tez y ibid. nards , ibid. 

-- leurs fciences , leur* — comment ils fi nouh 
Savons, l%6%* ment y ibid. 

'— fir#/ Roi *fr France -- leur manma de li- 
en a le premier pris *r*r l%66. 
pour la garde de fa -- leurs habillement, 

. perfonne, ibid* ibid. 

: - leur Longue y 1366, -- ils couchent à terri, 

• - leur Religion, ibid. 1267.. 

-- leurs £vêques,ll67. -- leurboiffon* ibkL 

- - <fyrô <p<rW y«/ri- - - /f «r Religion,. 1 2*1%. 

***, IJ48* —leurs ormes, 1*69. 

- leur gouvernement -*- */* *«««»* beaucoup 
Ecctefafiiqu* , ibid. la Ahfque, ibid* 

- - /f «r Monarchie *■ - yi** ~tr«elr £• fwr* 

f «W tojtfr 3 1 Jtf f. dicatifs , r*7°* 

• - leurs Rois, 1170. •• rô */* habitent, 
-- leurs* Nobles , 1371. rj«4- 

- - /*«r* femmes font Ed , FI Hetlu 
fort fécondes y 1048* Eda, F. ifitba. 

Ec-oflfois Sauvages * Edain , F. j&daio. 



j 



DES MATIERES, 1467 

Edgar > Roi (PEiCofk, — /« Momfoyt* ïi4_<fc 

1091. - - fin Univerfitiy ibidr 

Edgç-h'ûkj fitoptagM&t, *•*• Btblmtbe^ue .p&lfr 

1119. , qutï'ùÂiL 

Ediïftaûe , Paroijfe 9 r + fa camp4g*e\ ifoè& 

10S4* r- fie divers GtmfiUst 

— ^ F. Lac. i$7g. .♦ 

Ediâ , rî wr* , 1 1 8 *• -w /« Cd«f Jr\ I $7*r 

fafiurce, iipfc « BaiUiagtyUif. 

fin embouchure 9 fLàïnodamun **ith effr 

H?8. tienne,. uy;. 

Èdinfcourg, Capitale Edh^darCheulit^ &* 

* , </* f Ecofiit , &>}&, ~ gmmit 4 ijo j* 

- - jfatf* ^wii /# «riA Egfrid 5 Jtw 4& N<«V 

lexrdn fayi >. ibkk , thumbeçlaffd, rat;^ 

•• £«*»J <i/î *r fKà/tf ^V /'Irlande ,, i^r^ 

c J&î* jf ont >f *it Unt Egt ,/& t i$ï<fc 

refidexce, y i&7<*. ^ fifelinton :- # Cb&temt y 

— fd çnm4t*r_& jb Elf-arrow-heà4s#*r^ 
( >%ar**ibid. x ' , «r . mvveùleufi* ,; 
~ fit mat fins fX\l%. 1147* 

*~ fim Charnu* ibid. Elgin, w* > ifcçjr 
-- /* . Pubis Royal, Ëltnfcluk , fontaine 

1119, U44» - tnertxilttifi 9 iiçfe 

'-fisEglifit, 1I40. Ëlphiû, tf/Ar.,. 1*9*»' 

H4J. : Elphinftoo* bourg? 

~-fisHôpitm#,lï4U iifoi 
-- Pavltamcnt-Hou- •— Çbatee», ii࣠

fe > H4i. El y , tany , H9J. 

*- fisfomtainet, îi4h Embràfemen*, iiçj. 
-- elleafixporMJbïd. Emly,Era«ly>a*Ajwni 
.-- An Fou/,. 1*4^ - &fcwç> 141& 

Bbb -bhkbL* «En- 



1 



«4<8 T A B 

Enfant enlevé par une 

Aigle* ijjo. 
Endrjgo, ha vre , 148*. 
Enifcour t y bourg, 1 41 3 . 
Enis-Killing, *« Ints- 

KMlin , fortereffe ^ 

MSI. 
Emfton 3 Ctff , 140* 
Eniftown,£wj, 1402; 
EiprdictîS, ancien peuple, 

. 1X73. ; 
Epidium Promooto- 

rium , Çif , ibkL 
Ercbill, 6V/#, 1301. 
Erfildoun , village , 
- 1077* 

Eriskey,Jfc*l3f]. 
Ermengarde , Reine 

j/Ecofle, 1201. 
Ernc , ou Jernc, rivière, 

Il8f. 

/ht embouchure, 

1184 

Lac dont laProv. 

AStràtherne, 1183» 
— tffcfr* dm/ /r 
frw/4 A Ferma- 
nagh , 1480* 

ErroT, FI Arrol. 

Esk, r/wrr <fEskcda- 
le, K>88* 

- — (ThcBlak)ri- 

- viere, 1090» 

(The White) 

rivière, ibii. 



L E 

jwfr* A Lothia- 
»'> 1130. 

fajbnrce, 1148. 
yi» embouchure y 

XI 49. 

(The North) 

*jtfr#<f Angus, 1210. 
/afource, 1214* 
/à? embouchure, 

12 15. 

( South ) «rtr* 
l'Angus, 12 10. 

/* four ce & fin 
embouchure, 1212. 

antre dans h Corn" 

téde Tïrconnel,i47'« 
Eskedale , on Eskia » 

Province , 1089. 
Eft - Atnfterrudder , 

Wj, 119J» 
Eft-Meatl>,KMeatir, 
Ethus, Rai des PiOcs, 

HJ7. 
Etotirgeofi$,*£flvor//- 

c** en quantité y I J2Q. 
Etterick,rw«r/, 1083* 

« * Vicomte, 1086. 

Evêchez 4'Ecofle, 
-- à Argile , ** à 

Lismoir,i 3*0.1 3* 7. 
-- i Brechin, 121 J. 
-- 4/4* * Cataefsjijof. 

13^7. 
- - à Channerie, 128*. 

-4 



DES MATIERES. 1469 

-- *DunbIane, u8o # Eusdale, ou Evia, Pr#- 

-- à Dunkeld , 1205. vince* 1089. 

-- * Edinbourg,ii4© : Eufs, <w Ewfs, f/v/V- 

-- à Elgin, 11^3. r*, 1090. 

— dans /«Hébrides, Euft, F. Wïft. 
ï}5** Ew\ Lac,ixîi. 

-- ^Kilmore, I27<** Exhalaifons/*////#»ftV- 

-- * Old-Aberdeen, /*/, 1433. 

I MI. Ey, 00 Y, rivière, 107Ç, 

-- dans Us Orcades, Eyrachle, £**, 1158, 

IJ27. 

-- à Whithern,iio3. r * 

Evêchez ^Irlande , T^airforçland , Cap, 

-- s Ardàgh , 1440* * X 1378. 14*2. 

-- * Àrdart, 1407. Fakirk, V. Falkirk. 

-^ ÀArdbracan 9 i437* Falingham, Château i 

-- iClogher, 1477. 13$*« 

-- ^Clonefort, 1494^ Falkirk,, ««Fakirk» 

-- iCorke, 1412, .ville 3 lltfi. 

— - à Down , 1458» . F*lkfand>bourg, 119p. 

— à Dramore» 1459* Fanum Cuthberti, v*7- 
-- à Elpbîh, I49tf. . .Jrylioi, 

-- à Ferries, 142}. Fanum Reguli, ?///*, 

*- à Kildare » 1450. H9>. 

-- ^Kiifeoerogh»i402. Fara, //<, 1320. 

-•- #Kilkenny, 144*.' -- Septentrionale , Ile % 

r- éKilialo, 1489. 1331. 

-- i Killaloe ,. 14CI. — autre entre les Iles 

--à KiJmore , 1483. Orcades & celles de 

-- ÀLimmerîck 9 i403. Sehetland, 1341, 

-- Rapoe, 1469. -- *«tfr* *» Af/Vfi *fe 

— <*Waterford ,141*. Wift, 1353. 
Evénement tragique , Farfar, F. Forfar. 

143*. Faro * Ci !?> * J°* l J47* 

.Bbbbbbbs 



\ 



* 



i47*> 'TABLE 

Farr, Château > ijoi. Findorn,nwrif, 1X4** 
Farray, rivière ,1282, — fafource, 1251* 
Fafcaftcll , 0» Faftca* — /i» embouchure , 

ftell , Château, 1075. 1*5** 
Femme > *w * c* 29* Fine, rivière, 147* 
«i/iw d'un féal ma- Fingall » />*)ix, 1522» 
#-1,1048, Fiwater , Château, 

Fergus , Roi des Scots, 1 242» 

10$ 8. Finn,£*c,ll77- 

**- //#/>// CoiIus>l lia. Fiflae, Lac , au Golfe 

lin. feau falée , 1*71. 

— - 0* »oy?' y X4dx. r** rhmrt , 127*. 

Fermanaglr, C*«*//, Ffofcaa>/f#*,i$1<fc 

148a. Floping, Matfimm» 
Fennoy , tar* , 1412. Afe * 1 i<rç* 

¥crn, vieux Moaajhre, FVisk, Château 9 ltoÙ 

1289. FIoo», ife, 1320. 

FerneSyvi^vl^j. FUwmoflb» ce 4* 
Feu caché dans tes en- e r efi,\\&. 

tr ailles de la terre* Flux & reflux extoaer* 

HÇCu 119%. e%*airt, I4*î» 

Ficher, r/wr*,li47. Fontaine <fr S. Cad*» 
Fiddich,r/wr#,t2},9. rine, M47* 

— — /mi embouchure , Fontaine , *&«* ?** 

1240. my»r*,iltf4- 

Fiente de heeuf fechéa ,- Fontaines medeemahe* 
dont on fait du f eu y ■■ '» « i- Newmik* 

IJJÇ. XXI4» 

Fife ,Jurnommi Mac- ■ » 1 ■ à <*** «"« 

duff; grandGéneraly iPEdinbourg, H47- 
nttf. 1 ■ > à Halyards* 

— Province, irSç. 1147- . . 

— — montagne ^ 1019* » "" i Inoenrickj 

Fîfe Neff, C*£> 1192, 115 V 



DES MATIERES. 1471 

': près [de Ster- ■ ■ fafource y io^i tr 

Mo, ii*7* 1171. 

à Kinghorn, — — '(Golfe du) un. 

118 9- Foveran , Château > 

à New -A- I2J4- 



berdcen , 1 22c. ï?ov\e x fi>rtereffe, 12 J4*. 

— • ^r*x 4Er. Peter- FowliSjCbâteau, 1288. 
head, I2J6. Foyle, Lac , #• riw>- 

• * Dublin, ri > 1466. 



1434* Fraferbourg , petite 

Fontaines merveilleux Place , 12J7. 
yJx , 1147/ xi S*. Fuie r K Thule* 

1225. I410, 

alumneupty ^ , r * r 

ê Halyame, ^>adenie«s , or La- 

XI40. VJ[ denkns^^/tf 

— $wî convertirent* . ancien, 107}. 

/# hoir en pierre* ——leur demeurt WojéL 

1 ■ ■ ■ " , # Haaiikon, Galiogïaf^rff**^^ 

_IÏXJ, XÇI9. 

Forbes , Afo#S# »o£/r, Gallovidia , Province 

1230, 123 j. jft* a/*/? nommte 

f ' '• ■ /«m? origine * 105*. 

iïjo. Galloway , Provmcr 

Pordo^ÇbâteaUyiti^ jfEcoue, io?8. 

•' Hiftorien a? E- -■— ** j wiV beaucoup 

cofle > *£;</, . de Lacs, 1099* 

Forée Calédonienne, — «ttr; *f Irlande^ 

fin étendu* , 1244. 1400. 

For far , o« Farfar,, — — vjlle, 1491.. 

bourg „I2I5» — — Àagre, 149*^ 

Formarcin j ^4jf/ > i2|j. Garloil, Itfr, 1273* 
Korres , fo/vr; , .1252. Gaxnî , Lac > & rivie- 

Fortb, rivière > *04p* rc 9 wft. 

Garry,, 






147* TABLE 

Garry , ou Guary, Lac, Glen-Elcheg/* p*ys > 

& rivière 9 1260. 1283. 

Gzn\y, Château, 11$$. Glen-luce , ancienne 
Garvellan, Ile, noi. Abbaye ,1104. 
Garviach , ^*yj , 123 2* ■ ■■ Golfe , 1104, 
Garvic,//*, 1188. 1108. 

Gcga, Ile., 13*2. Glcn-Muik , vallée, 

G^nc, montagne, 10^. 1228. 
Gcaevre, croie de la GlenShîe,vtf//fr, I20?« 

hauteur d?un arbre, Glota, ou Glotta, W- 

lo%6. vitre, 1041» llio. 

Crerloch , Golfe , 1177. Glocta , 77* , 1280. 
Germach,w//*£f,i*5?« GJottiana, Province, 
Gernigho , ou Kcrni- nrp. 

gho,CA^j«,ijo9. Gblfpey , Paroiffi, 
Gevandefs,F. Vand&s» 129?- 
Gicht, Château, 1134* Gordon, Famille m-' 
Glams , 0» Glamys, Mr , i2jo« 

Château, 1215. Gotoran, fo*r£ , 1447* 

Glankanfein , ^#y/, Gowrée,Cw**, reoç- 

I477« Grahaoi » Maifon no- 

Glascow 5 0* Glas- M, 1214. 

gow , ville , 1 12^» Gram , dernier Evèqnt 
Glafcua , Province, de* Orcades, 1519. 

IIIÇ, Grames Dyk ,%ce que 

Glasgow , V. Glascow. c*eft , 1 1 3 ç ♦ 
Ghfon, rivière , 1417. Grampius, mont agite, 
Glafscarick , bourg , 1038* 

I423* # Grapifa, ///, IJ2Ç. 

Glencanich , bourg , Graozebain ou Grens- 

115 8. ben-hills, montagne 

Glencarn , Château , la plus confiderablo 

109$. de /'EcofTe , 1039. 

<»lencarta>F.CIan-car. 1 u8. 



> 



DES MATIERES. 1475 

ou elle com~ Hamilron, Bois , io%6+ 

mente , 117 6^ — . ' . ■ ■■ bourg, uz$. 

Grecs >J/*>*J30. - Famille no- . 

Greis , Maij on noble , t/*,ui9. 

X*H. — fou elle ti- 

Grenoch, jLstf, noo, refon origine ^ 1124. 

Grensb^n-hills , K Hannel, £*f, 14J8. 

Granzebaip. Harengs , mt il y en a 

Grevanus , rivière* quantité, J 1^4. 11 77, 

Hp8. M02, IJ48. IJ5Ç # 

Griffith -, Prâre Gai* J357. 1 Jtfi . 

lob , 1202, — ■ ■■ • ou 4a pêcbe 

Grotte, merveilleufi eneJlfortricbe>ix4ç, 

frès de Slaioes , 1304, 

1*3?- Harray,, Presqu'île, 

Gruids, Baronie ,1294* 1349. 

Guary, V w Garry* Harray-Levis , Ile, 

Gq4ic, rivière , Il 79. 1348. 

* « ' " fflfottrce, ibid. Havelskcr, //m* , ^* 

Gyrven,riviere 9 iiP7 t flfordir ** wm« */*- 

rmj, 135g. 

H. Hébrides , Ébudes,o« 

Wefterges , Iles, 

addition , Bafr IJ46. 



H 



liage ,1149. — — — •* leur nombre, 

ou Haddingf 1347* 

toun, v/7/r, 1150. " ' où fait /are- 

Hadina, ville , n?o, fidence le Couver- 

Hall^-of-foreft , Cbfl- neur> 1278. 

taw, 12 ji, m elles ont eu 

Hallowdail , rivière y divers maîtres > 13*2. 

Ijoo. ; • — ' . ' " depuis quand 

JJalyar4$ ,, vilhgf , font elles aux Ecof- 

U47. .. . {ÛSiibid. 



i 474 TABLE 

^ - quel eu efi Je plus Hlfchlanders, V. Ecof- 
gr and profit, 13*3* fois Sauvages. 

~- <Poufmt venus leurs Htldefey, J&, 1353. 

habitant ,ibid. Hinh , & , 13Ç2. 

— kurs mœurs , fc«r Hichland » F. Schct- 
Langue, &c. ibid. land. 

Henri IL Roî <f An- Hoïa, K Hoy. 

gleterre , ^^ *» Ir- Holy-Crofs , em Sainte 

lande «w unepuif Croix, vieux Moua- 

fonte armée -, If2tf, ftire,14l7* 

— «^ la fubjugue tiu- Holy-head,P*Mw*/*/- 

#r, 1517* r *> 1378. 

.- /Wr *#rtr *» Palais Homme , qui a vécu 
ifojters à Dublin , cinquante jours feus 
&yP*B* hs fêtes de manger ', 1048. 
Noel\ I^od. -- qui avoit deux corps 

Henri VIII.RjûF Aà» «w#w > ibid. 
gleterre , eftlepre- — fingularitez remar- 
mitr , i«t pw le quaUes à fin égard, 
titre de Roi jf irlan- 1049. 
de, 1*17. Hoome,CMff4»,io7* # 

Herbe de mer fechée , Hoomcs, Mai/ou peif- 
dont on fait du feu , y*»/* , 1077* 
1335. Hooxnetoun , far?» 

Herbes de mer brûlées, 1076.' 

dont les cendres fer- Hopburns , émcieuut 
veut de fumier 9 izol. Famille noble, ioÎ9 # 
1241* 1 3 1&. Hopetoun,fo*r£,mr„ 

/'Hermitage, Château, Horcftes, anciens peu- 

1089* pf«> "59* 

Hcth, 0* Ed, Ile, 1333. Hort)-head,Cty, T47^ 
Hetland, F.Schetland. Houth , Op , 1434. 
Hibernia , Ivernia , & Hoy>*0Hoïàj//r>i}*t» 

Ierne , Royaume > £• 1322, 

|fc,X377t Haîlc 



r ' 1 



DES MATIERES- 1477 

Huile f mu des poijftms, IU , rivière , 1206, 

IJI7. '"-- *» »!«• 

Huîtres , •# wr f»^- - - autrefois la reJUen» 

che, Iljï. ce des Rois des Iles 

Yi\im\z,CbâUau> 107*. Hébrides , ibùl* 
Hy rbol , tac, 1 J 5 9. lie aux Lapins , /to^ 

1488. 
L ~- aux Moutons , lieu 

Xameftown, bourg, Us des Pygmtes 9 ijso, 

I 1499. Iles flottantes , 1149. 

J Jaques L Rot <PE- Incendie, F, Embra- 

cofle , par qui ajfaf- femetic. 
fini y i2lo. Inohe , Paroijft , Iljj. 

~~ II. /*« /TEcoffe, l&chedrcwir > Château, 

comment tué, 1QÎQ. 1244- 
-- V, Roi /TÉcoffe , IncheMerm 3 //^ii7o # 

ix$7* Inche-na-Caftel , //*, 

-- VI. Jbr <f Ecoffe, #• Château, 117©. 

yZr naiffance, 1178. Inis-Killin , fc Enis* 
Jarburg ,. Château , Killing. 

109*. , Iniftcogh, fowj, I44<*# 

Idof, village , 1448. Inneralochy , Château, 
Jean , PWenrr <fc Col- 1 2 j 8 . 

dingham , //# natu- Inner-Aw,fo*r£,i272. 

r<r/ A ftw Jean V. Inner*buchet,CM/*ftf 9 

1089. I2JO. 

Jedd, ou Yedd , rivière, Innerky tbin , fow/ » 

1079. 1188. 

Jeddburgh , V. Yedd* Inner]och,vjtfcancien- 

burgh. ne y T252. 

Jerne , V. Erne. Innerlyfa, fowy, 127*. 

terne, V. Hibernîa. Inner-Nefs, ou lover- 
Jernus, rivière-, l*8j, - nd*s, w//#, 1249. 

Inoer* 



147* T A B 

Ipncr-Quric , bourg, 
Inncv- V gie ,forterejfe, 
Inncrwick , Cbâteau, 

— Paroijfe ,ibid. 

Iimy , "riwr* » I4J9. 
Infcriptions Romains, 

iiaS. HtfJ. WiS. 
Iqvcmefs , T* lnnçr> 

Nefs. 

Iona , F. Columbkill. 
rlande, Royaum*& 

lie, IÎ77* 
m i fes divers 

noms* ibid. 
m. — fa fituatian, 

j yi grandeur 

l}8o. 
— « ■ ■ y2r figure & 

fa longueur , ibid* 
» y*x milles Jont 

flus grands que ceux 

^Angleterre, #«/. 
m » fa largeur i 

ibid. 
■ — fa^erponr* 
quoi ogfgeufe , ijSl, 
yà«tfir,Ij82. 

-7 /*/ 6***j y 

paijfent pendant toute 



E 

// y géltàr neh 
ge rarement , 1 J S J. 
mm*** %ly neigea ex* 
tfaordinaircment , & 
quand, ibid. 
— ■ ■ /*i vents y font 
violens & obftinez, 

ibid. 

— — les pluyes frê* 
quentes & longues, 

1384" 

■ les rofées abon- 
dantes* ibid, 
■■ " la chaleur ni la 

fêcbereffe n y y font pas 
à craindre, ijSç^. 
quand le ttms 



y eft beau* ibid. 
— elle eft remplie 
de marais « 138& 

■■ d'où vient qu'on 

y voit peu d'éclair s& 
qu'on y entend peu de 
tonnerres ,1386. 

» m «y vi* /«£ • 

tems, 13S7. 

— ~ <m y a vu de? 

femmes concevoir à 

• éo. ans , ibid. 

les maladies. 



fréquentes ailleurs, 
n'y font pas cm***, 

ibid. 

y pour* 



DES MA 

•*• pourquoi 41 n*y a 
plus de ladres, ibid. 
^- les animaux veni- 
meux n'y peuvent ttf- 
vrt, 1388, 

fin terroir quel, 

— elle abonde en 
fontaines, &c. ibid* 

fis rivières,! $90. 

font fort poijfon- 
neufes, 1391. 

le faumony abon- 
de , ibîd. 

fis Lacs, ibidi 

il y a de bons 
ports, iWd. 
-fis montagnes, 1 3 92, 

comment on y fer- 
tilife la terre , I39J* 

fe s grains , fis 
fruits, &c. ibid. 

elle excelle en pâ- 
turages, 13 $4, 

fis beftiaax, ibid < 
les chevaux y font 
petits, mais forts, 

il n'y a pas beau- 
coup de forets , ibid. 

on y manque de 
tris, 139*. " 
■*■* *//# ^ marte a* 
f*fi> ibid, 

2i» t vni, 




TIERËS. 1477 

— ** fr pourquoi )iw?* 
•■— • on y a du marbre* 

itePardotfes&*. l 3?8r 
~— elle diverfestmi* 

nés de me taux s 139?* 
■— — comment porta* 

gée,ïbid t 
——' en quel endroit le f 

Anglois ^ firent^dé* 

cente > quand ils vou* 

lurent la conquérir > 9 

1412* 
— £** h ont êtêfespre* 

miers habitons, 1 500* 

r- pourquoi nommée 

Scorie, ïçoi. 

— peuples, (fui F k a* 
bitoient durant l'Ept* 
pire Romairt, qnett% 

IÇOÎ. 

— quelles Divinités 
ils adoraient, 1503* 
— • quel èMt leur plue 
grand firmenp\'mài 

— lis kôifc*iiïs *ry 
ont jamais M,i ^1 e* 
~ fc* Séiericès y fleu- 
ri (foient, t<Jij, 

— fronde en fnvmt 
hommes, f 514. 

■*— fin ancienne Jivi* 
Jfon » 1 5 i : tf * * * ~ 

-*• quand' f art apT-tn 
cinqRoyaum+ÂJIbid* 

Ccc ecc c — r#v<r- 



H7 9 T A W 

ravagée /wEg- 
frid, xsoo.. 

maos> *$*i. 

ma£aa*&, i*»« 
quand il y a en 

des villes > Wl- 
quand fidyuguée 

par les Augloic , 

X524* 

Richard >Co0*t 

A Pemteok, y fuis 
de grands progrès, 

— Henri II» lîo* 
*AngleMrr€#jfqp 

ér Ufammtt tou- 
te, 1527. 

depuis elle a tour 
jours été fout le fou* 
voir des Anglais^ 

. quelefilepreatitt 

JUijftAQ^kcerfM*' 
m *.£ri# /* sHra^da 

Roi, ibid. t 

A» Aoglois 4» 
/i»# frétons tous 
é&sffe* dam le wr« 
S;>V/r f 15.2S. 



faillis ,*%&*' 

fis guerres de 
14$ 8. ibid, 

quand entière* 
uuutfaumife su Roi 
Guillaume, IÇJJ. 

#//« <?/? habitée à 
préfeus par cinq no- 
fions différentes > 

fis ÀrcUsedez 
fr Evkbez , 1444» 
fou gouvernement 

civil , quel, 144*. 

fou Viee-Roi , f* 
charge j ibid. 

yen ParUmeato* 
jJSafembUyïbid. 

revenus qu*em.t\- 
rené Us Au^lois, 

144*. 
Irtaudois «m» >f «*- 

avoUnf der 



m~^^ 



■ ■■ , ■ tendent leurs 
bahiÙenuus des Gau- 
UÛ6 9 Md. 



**> 1(06. 



•« 



M* 



.f 



«JJ* 



ibid. 



. 



i . 



— &«r 



DÊST Kl ATIEï£ES. 1479 

leur nourri- ^n^n - n queiils étvi-~ 



ture^boiffm^Qj. ent ^l%to 
»■ — ^ 'aimoienrfert " - 1 ■ , ■■' * ■ /wrrt guerre* 
laMufique, frfur- «#r fc# Oftmaiw,; 
ftwffo &up#, ibid; I5&4> 

y/f mangeoient -» .' ■ ■ ' ■ j - /*, nouveaux 

teufe perte & mères . ptodumttfr damer à* 
+prèt ter mort y Philippe- fl. /fov 



«MM 



~ «A*r/ maria- 
ges , ibid. 

/«*rr monte* 



nm 



res dans la* guerre y 
ibid. 

I ■■■ » - ne Revoient 
faire de* Oateaux^ 

II ----- ' comment Us 
navigeoienty ibid,- 

quand & bar 



/*»* «m* berrihlttofïr 

"■■••—. découverte ^ 
**strlpt<eH>âyïiii., 

' ' — erû'dùfezbor^ 

*to'*VtU*fime 9 > 
tbtd. : 

— — leur Région,, 
leurs' mœurs & 



qui convertis au G bri* 15 jft- > 

' ptanlfme, 1512, * — fe marient r a- 

' UtHmemfà- 'remett W- jffow . 

• «ah* 1514» îWdk n . * 

•— — - : ******** ;— *ùrungranj& 

<te*iV* ttartarieè, ^anebmriil' amour» 
ignorance, if*?;. Ï4J7# 

ri ' " r '- leur* Rois i* — — — #*r* 
wî«* Hedifs, i W . ^ rj fcjd, 

" JW léurtm- . M ». . ■ ' ■ / er ^^^ ^ 



7 ~» w» w # w - 9*3 merts ne 

fioJotentdegrandHm- nourri fent point lettre 

M*s ,içi8. «gf*rx*ibidr- ' 

^ " J * ****«•# - ■■ *' v <** derFrf^ 
été Eplêvet , ici* #* f «ww\. mjS^ 

Ccc ce* c *: — Up 



1480 TABLE 

■ i g „ Us confuUent Ituaae iEftuariim» , 

les Sorcières, ibid. Golfe , 1097* 

wi ont beaucoup Ivcrnia » F. Hibe*- 

defupcrjtitbtn,\b\à. nia. 
>■ **m»; /ir# Jura, 01» Dijura, Jfr, 

leursebeva*** 14&. I$*0. 

■ "■ . iW Langue* \ m ■ ■ ■ 1 #/& */Ê m*» 
f »<//(> ibtd. 4 tfo d* c#fs ,,'ûnd. 

» " ■ . '■ on preteâbiem 

du foin pour- les **• - ' * K» 

— — et qu' ïl t font y T^akinoore - hitts , 
quand ils fout mahh JX. montagnes ,1119. 
dts > 1441* Kaldar , **»r£ » n j? r 

<ommnt -fi » Kaoçaby r Mouaftere 



partagent ks biens de ancien, iqSS 

t*/M .#«/ efi mort , Kara, 1/r, ij,4x. 

144a. .. Ka*dcaefs, Cbâfau y 

la plupart 1134. 



des empbis fout bere- Karnepapel>j»«*ftgwr, 

dit aires cbe% eux, II}2. 

îbid% Kafin * rivière, 147k 

» ; . /«*r# bonnet J£eap> F. Ken. 

<^ mawoaifes quali- Kéancroithy > /Afc, 

**»I4î4a. 1504. 

Irland-£y ; » #*#* » Kcan-oa^KylI , CJ4- 

Irwin>nwVr/, iiij. Keecc,C£u?toi0,iJO9 # 

« bourg; % 111%. Kcill , rivière , 1Q79» 

Ifaca > rivière y 1148; Keith. , Maifom nobto, 

. Ichaa» 6/4 Ythann , ri- mS, I2}$* 

wVr* > 1 2^ J. Keft h , F. • tCeth. 



DES MATIERES. Î481 

KclJes , ou Kenlcs , -— Prommoèr'e , 

1*»rg y & Baranie, 140c. 

*4$7. Kethj, ou Kekh , Ile, 

Kcls, ville, 1484* 11*9, > 

Kclfo , Çalib , «»C*H- - * ■ - riviere,uo4. 

îo, bourg, 1080. • Kilbeg , ^Calebeg, 

Kelwin , rivière , 1 itfoi £0 w* *'<£». iwr? , 

" A fi*rce, 1471. 

1171. KilbegaMwr/, 145g. 

Kei>,0<r£eaf»,r*40V/ Kilcomin, F,Killalo # 

/£*{/& ,1187. Kildarc , CW*, 144g. 

Renard , Château , -r-— w7/r, 1449. 

ntfÇ* Kildrummy, F. Ktav 

Keofes, V. Kellcs. drmnmy. 

Kenn , rivière y 1098. Kildunh , Château 9 

— fa fource y 1%%J+ 

1099. Kilfcncrogh , . ou Kiï- 

* ' fi* embpu- fcuora , fiourg, 140*. 

cbure,iioo> Kilkenny , Province , 

Kenncd, Mai/on noble, 1444. 

1107. —— w//#,l44î. 

Jyenn r ipoor , Lac , Kilkera» , Cbâttau , 

W9. .... 127g. 

.-r— Cbâeeau, noo # Killalo, m Kjlcoroin, 
Kenny, V. Cany, to«rj-, J489. 

Kenrofs, m Kinrpfs^ Killalpe^wg-, 140t. 

ville, 11^7. Killkally , w/bpr, 

J^rdenbrug,//^^ 14^4. 
KernjCairn^owCaro, Killmallok , »*/&, 

rivière, io$>tf* 1403. \ 

Kernibarj,^ s ij59, Killpcjieii, CMtem, 
Kermgho* K Ger- np&> , 

^*ho. Kilïos, <w Kaolsfs, 

:ny x dm* , W4* :Cbèteaa,i%^u 



\ 



148k T A B %, E 

Ktfmacaugh , ou Kii- wa, ttf//#, 1327; 

macalo 3 fowr£, 1494- Kirkàldy y bourg 9 1 189* 

Kilmaium , ** Kil- Kirb-brid^wr^,nSj. 

manhatn , bourg y , Kirkoubrightj0«Kirk~ 

14%7. Gubright , ville , 

Kilmarnok, Château y • 1101. 

mç^ Kirkfop,fyrfcr*,iott. 

Kilmorc, bourg Je lit Knag ,- ejpéce sPorfesu, 

Seigneurie de Cn&p- 1292. 

date* 1176. Knpck-htll , fo*r/, 

•— . mare dùGemtMe U%7* 

Cavan, 1483,. Knock-Patrick , mw$- 

VL\lmory 9 rMtrè>i44s. tagne, 1404* 

Kilpatrick , bourg , Knok-Hall, Cbâttau, 

iitfî* 1234. 

Rilraok >• Châfesu y ¥Ltorf y Cbâte<tu r uo$. 

12^0. Kragaeil , Ckâttsu 3 

Ktlrynuy, £*»*£, 11513. .. ■ 1109* * 
Kin-cafdin ,' bourg y Kra\ge-nc(s y pays y & 

1179s ' CMbea*,t%74. 

Kinghoiti,&o<fr£ 3 ii8?* Kraignall, Ik, iioo. 
Kings - County , ** Krefe, rivière > 109S. 

Comté du ReiyPr*- — — fifauree / 1101. 

ttf*», 1440/ ; • .«*** y*f *mbmcburt y 
Kïngfto**, K £hi- nt>** 
• lipftown. • JCungham-head , CM» 

Kinlofs, F. KtUos, f*w, 1115. 

Kinrofs, F. Kenrofs* KuntaU, #*Kyfl(ail> 
Kinfale * vîtte stte un Gelfe T i$oi> 

bon havre y I4iï« Kurdruramy, #»Kil- 
Hîmail i paye, 12$$.. dfcjmtïiy^ C**w*, 
Kirk-Cubrighc * • V. ' - îijo, l 

Khrkàubrlgttr: ' Kyle , Province, inor 



DES MATIERES: 14S3 

ISynaber* Cbâtetm, •— Meanacbj/ityr^ 

Ky nards-head , Csp + Lambey *J7^ 1434^ 

1*37. Lamyr % montagne 9 . 

Kymail , V, Kuntail 1039. m& 

. Ignare, w Lanric, 

L.. ***>?> im. 

LUlïgavat ,k, 1)49. 
*Cy><bnron**fait Langtowi, OSteany 
d*où Veau vient, loj6. 
1174. - - Lanriç, F. Lanarc. 

— mtrwiUmtti&w, Lar&ïs > bcwrg > u I? „ 
W58. Larnç,F:Leaoc.. 

— quel eft It plus Lauder, Abr^i* «**/*;, 
jrW ^ ***** Tir- 115^ - 
Jande , . 14*0. Laoder >#? viere* 1077.. 

. acd'&iiiaanc,loS4* 1078. 
Lac SwilJy, Beje, ~~ kmrg y & Stigntu* 

14** w, ibid. 

&achJ*a , Cbâtesu> Lasidcrdale,/*^, 10778 
^i. Lauderia* />*>*, ibid. 

Ladcniems, F. Gade- Laudon> Mj^faw*/^ 
nîenti.* . • ïiij; 

Lagan , o* Lagoa v ,*i- y— 'Château, mt, " 
ww, 145^ LMdoata^TJLotliima 

iagenie, ^Leinter. Laurent ykcmmeagédà 
fiaggaa* >£*? , ia$& iço.*»r,t.$4$ # ï 
,Laggan> K Laya. Laxfottkriviirr^iîo*. 
Laghlin, w//*, 1448. Laya,Lifa,<wLaggao â 
Cagon, Pl.Lagan. rivière,, ij6i. 

tatne* émit?** « A 1mac>mL%tm y La^. 

firtfine f iii%ntf. fr rivière, 1404, 
batrltausk, j»^; Ibcàfev <*< Lcfccaie* 

Lcchli*- 



1484 TABLE 

Lechlinia, vi7/*,î44S. Leven, ** Levin, W- 

Lee , rivière, 1408. virr/ , H7i # 

Leimoud, montagne > -- /à fiurce, 117 j„ 

1040» -- yi» embouchure , 

Leimonius , 00 Lei- H74* 

matinus , £«r , 1169. Leverpoole , Havre, 

~~ rivière , 117%. I ?7^ 

Leirtfter, ** Lageflte, Levin , rivière, 11S& 

'Province , 1410. -- yi» embouchure $ 

14^0. 1187» 

Lehh, T. Lyth. - - £*c, uto 

Lekeale, K Lecale. « fow*£, 118 7. 

Lelannonius , ou Le- Levin , F. Le* 

' nannonius Sinus, ven. 

Golfe, 127*. Leviogftm 5 Affi^i* 

Leoofc, m Lennox, noble, i\6i. 

Province, 116%. Levinia , Province, 

Leontei, Maifonnobh, ii*S. , 

1191* Leviuiis,r/wVr*,ii7j. 

Lermomh ( Thomas) Lewis , Presqu'île , 

le Noftradamus de 1348, 

/'Ecoflfe , 1077* — fin terroir , IJ4*» 

hcûic, Château, 1167* Liafail , f terre fatale 

-"- MmfinndbU, ibkl* & célèbre, 1504. 

JLefiipi C*Aaé*, 1449. -- où omtavoitaujoar» 

Leth , V. Lyth, jffa", i$oç. 

Letha, rivière y llgd. LiddelL, rivière, io$8. 

Lcthcn , bourg , zi4Ç« Liddesdale, Province* 

Le hiana, F. Lochia* ibid« 

ira. Ltever , Lac , 1271* 

Letrian , Comté* I49& Lièvres blâmes , ea 3 

-- ville, 14*9+ . i}2}. 

Leucopidia , ville m* (4ffie , rpriert , 1417. 

cUnuoi HQV - '! - - \a four ce, 142*. 



DES MATIERES, ' i/fif 

Limttierick, Comté , Loch-Coât , Lac. 

1402. njç. 

•— — ville , îbW, Loch- Cure * 1**, 

"- . affiegée deux 1094. 

/«//, 140J. Loch en Yeli , Lac, 

1 ^ /* dernière 117$. 

ville , qui fe rendit Loch - i - oïl , canal* 

an Roi Guillaume, I2ff2. 

_ }*lh Loch-Long , Golfe . 

Liçrinuchas , ville, u6î. 

IJ 3°* Loch-Monar , Lac 9 

Lin, ou Ly mn , rime- 1157, 

r*, 1082. Lochna # CM»*», 

Lindum , 0// Liadun, 1104. 

ville ancienne , njo. * Z^r, ibid. 

C-mhrhgow , m Lm- Lochyr,w/Vr*, 109?. 

Jithquo , ville , ï 1 30. J 0n emboucha- 

~~~ Bailliage ,ill%. re ,109t. 

Lions , Maifon noble, m pays, 109c. 

r } zl ^' „ Loges, ancien peuple, 

Liqueur excelle» te pour 1281. 

«w/erw /* «te, Logy, vî/Ayr, 128k 

x . X19 °' Lominïus, montagne. 

Lira, 0*7**0, 152^. 1202. 

Lifa, V. Laya> Lomond, I« # 11*9. 

Lisham,r/wV#v,i47<j # fes Iles, ibid - 

Lismoir, lie y ijtfo. . *>;/ s \ ilevedes 

Lismore, ville, Uu. tempêtes, 1171. 

Lutus Altuin , C*/> , fin eau efi douce, 

Loch, V Aber. m*t*g*i$>im. 

Loch- Aber , Province, 1199. * ' 

I*ochay 3 rtviere , 1164. i ï29 * 

Tom. VIII. Dddddd d L011. 



Loridondeny » Cofntï, ble , 1201. 
'* 1464, Luflus, rivière, IIQ4. 

■ v/7/*, 14^ Luz, on Luce, rivière, 

l<ong , Lac & riviçre, 1098.1104. 

ibid» £*yer, oifeaà, 132}» 

■ ■ /Vjw ço r/î ' comment on 

faUe, H7tf # les prend * ll%4. 

^Long , F. Louch. <Ly çh , Leth , 0* Lcitb, 

Xongfprd,£çf?*',i439. rivière, Iijo. 
' v///f> l44o. 1 [ ' ' Ja fource^ 

jLome>Provinçe y iZ74* Il $4. 
tLofs^oaLoflie, rivie» iLymni.K Lin. 

*■' jfô» emiou- lkf • 

c£/w > I2?4. 

çLothiana , Laudopîa , *k yTaban , village, 

ou Lethiâna , JV0- jVJL I °9 i * 

u/»r* » 1119. Macbeth, 7jrm*, 12*2* 

jLothiane, 0* Laudia- JVÏac-duff, FI Fifc, & 

ne, Province, iia8. Croix. 

.JLouch, o# Long, £</<?, Machalans , Mai/ou 

1271. wWr , 1177. 

*Loudon>C&?ta«f,Illï. — — fin origine, ïbld. 

Lovct » Château, 12S4. Macères , ç* jw* *'ç/î, 

Loups, où ils font en iioç. 

abondance, 13 00. Mac-Kenneths,Af*j/J* 

iouth, Comté , 1452. wt/r, 1284. 

— « ■ #///* , I4Ç 4. Macky , Famille ao^/e, 

m * rivière ,ibid. ' igoj. 

Loyris , FI Yarrowv Mack-Torrcn » I*r, 

yoxia , rivière , X2Ç2. 127$. 
^undoris , Ch&teau , . Machine , Mînifire E- 

JUQI, coflbis, *£/4rll*. 



©ES MATIERES. 1487 

JVtfgee > Presqu'île, 141c, • 

„ 14<Ji ' Malcolme III. R e i 

Mabarrjr , .«a^, SEcoffe, oènfevelh 

Maiden-Caftle, CM- Mallo , karr , 1412 
««• rf'Edinbourg, Manoth,«*Mainootb, 

**- pourquotatn- Marcaflites , où on m 

-Maraland, ou Porno- Marcia,Pn>«»«, I0 74 
•ne, Zfe, la plus grandi Marée fugultere, 1 m ' 
*' ° rc * de i » «S»»- Marguerite, R« w jfè 

-~~ '#£/«*• coflè , o« «tôwfe- 
1utattunevtlh,iîi6. u$$ t J - * 

- autre de mi- MaribuVgh , Manr- 

^chedand, 1J41. ^ neftown , JJ£ 
— : — la feule auffi X44J. 
•f* ** •»•■«»», Marmotes, **,//« w 

Mainood. , V Ma- - *"—" *»' «>». 

_ . "* » K « 1Ha " ' ■ «» elles four- 

noth. «*//«W, ibid. ' 

Maire,™*»*, <^%,, UatacdonttmtHgrgiA 

1407. fi les terres, me 

AJairnes, F. Mernis. i 44z . I48 ,/ Miî * 

JVlaUchie, Wp», Maroc , J***»,, 

'45»» IK>ç. . * » 

" ^ '* /»■ Marquis, par au! créée 

«£, jrt * »« ^ en \col, ??£ 
*f*fl* de fierai Mur t Pr n k U /; i i l9t 
**>*• Martnam,X«, Ù12. 

Ddddddda, Ma- 



i4?8 T A B L Ë 

Maryborrow, K Ma- -Ml* Iitff. Î174" < 

riburgh. 1192. 1298. ijSj. 

JVlaul?» Mai/on noble, Meske, Lac, 1490, 

1213. Meffian , ou Miflea- 

jVIax^ell , Mai/on no- head , Cap , 1410. 

ble, 109Ï. JVIecbwen, Château 9 

May,J/'»'ii9J. 120*. 

■■ , Cbfaeau,\yyi\ Miim> Province, \4tf. 

]b4ayo, Comté y 148 S. Miglo, rivière , 11^9. 

— bourg y I4$0. Miltoun , Château, 
. Meath (Eft-) Cowtf, 12S8. 

I4JÇ, Mines d'argent, 

m ■■■■ ■ ( Weft-) Co»- ^-— i Antrim, 1464. 

. //>I4J7« mmmm iamt Plie 2UX 

Megala, //* , 1353, Lapins, 1488. 

Meigil , village , 10*3. .—— à Karnepapd 9 

Melrofs , Abbaye fa- Il 32. 

f**4/ï, 10S1. — — /rtx<&Kilmore> . 

Mener , 00 Mennyr, 141$. 

rivière, 1083. — Knock-hill, 

Menteith , . Province , 1 1 5 7, 

. IJ7?« — /rfr * Sterlin, 

MercJi?,Prop/^/,io74« 11*7. 

Merlans , où ily en a bc- •— • ^iwwSatbcrlamJ, 

aucoup ,11%*. 1.298, 

JVkriua , Province , Mines i/# charbon de 

J2I7- j>i«rr, 

Mernis » 0» Mairnes, •—- - prèséliUClujd, 

; Prwinct, 1217. 117*. 

JAcrtts , ancien peuple , Mines A ebarbom de 

- 1281. /*rr*, 
Mcrveillesifr/jtfflfivr* ■ gBrora,n97* 

furmer, 1331*1384* ■■ i Drmn- 

1423* frecs, xqjj, 

fer terre, 11^7. - r « 



DES MATIERES. 14% 

à Duoglafs, Ew 3 128$. 
HÇ4. — » Golfpey * 

* Dyfert 1295. 



Moor, 1192, , près de MaI^ 

■ " ■ ■■» danslaFifc, * lo; 1412. r 

1202, ■ ■■ ^r£/ */* 

■ ii m — près dldof, Mounrath, 1444. 

I44S. » près de 

prèsdeKân* Mountmelick,i442.; 



«aby, 108$. . ■ ' ■ ■ dans Straih- 

dansUKyU, N*\Tern , 1 302. 



iiij. »* — « — dans Tyro& 

- à Pebiis , ne, 1470, 



1087/ — - <*W> 

— ■*— * Thorn- — a Cftw- 

tM>H5j. fbrd,ïm. 

* «»" w , — près de Ster- 

à Caddcl , lin, 1167* 



"5o. — - d* plomb, 

r- ' pris de S ter- — — — £ Àfltrim , 

lin-* 1107. 14*4. 

■» ^V* * /» , — — -^_ £ Hopctoun, 

11 dans P Ut de 1121. 

Pomone, i}20. — — étant Pile 

*/W-,i29S.i49*. <fHa,r]0i. 

4m Boy le , — — — dans file 



W. aux Lapins* 148&. 

dans Clw, — • <farx /7/e A 

I4M- Pomone, ij 20. 

• *« Deferr, Minlochy,fo>*f£,i28ï. 



1 442. , Miola , rivière , 00 /'*• 

—7—— i Doubal- a trouvé des pailletés 
lie, 1484^ WSrjfjf or^ 1470. 

^rrx <& I*c Miffen-headJAMeffim. 

Ddd ddd d } Mo- 



1490 TABLE 

JAodonz,rivitre,i4ti. Morton , Cbàleany 

Moinrofs , ce qu'il fi- 1094. 
gnifie, 1214. Mortullich, ou Mort- 

Molmghar,v/7/*, 1438* Hch , Paroijfè , 1239V 

Jvlomonie , ou Moun- Morvills, Mai/on no- 
ter , Province, 1400. Me , 1078 ♦ 

Monaghan, ou Mono- Mounrath, V. Morer, 

- ghan , Comté , 1479» Mounftcr, F. Momo 

fc icwfg , ibid. nie. 

Monimosk, Château, Mountmelick, hourg, 

IlJO # • . 144*. 

Monoghan , F Mona- Mourne, pays* I4*f* 

ghan. Moufc-hills , Château , 

Mon Ro , Marfonmo- 1462, 

*/r^ 1288. Moy , rwVr* , 1488. 

MonsRofarum,v/AV 5 i village, 14^ 

1213. Muck, ifr* 13s** 

Monft rc , , 104t. Mul , ©* Mula r , J/' 1 

JMûnt-Rofc,e«Mont- ibid. 

Rois, ville yizii. Mull , o« Mula , P.res- 
1 1 ■ la Vieille, «*/- qu'Ile, 1103^ 
, /<', 12 14. Muraille de VEmf* A- 

Monumenc antique où ' drien> 10*5. 

déterré ,14$!. - ■ Severe, 1066. 

Moravia ^ Province, > ■ ■ ■ <fc* Romains* 

1247- „ «33- v „ 

Mores > ce que c*eft, ■ ouellecowuwt- 

More* , ou Mounrath , ~ " oh elle fimfott, 

. Seigneurie, 144g- "7*. . 

Mormohd, montagne, ■■■ ^*r quifirti- 

1234. #«,11*1. 

Mortlich, F Mortu!- Murray { Golf t de) 

Jidu, H 5 S- 

• -Mai- - 




DES MAflËRESi 149V 

» Maifôn noble , — *— fin eau convertie 
**•*■ ..* h bots en pierre yïbiJ. 

' " ' ProvinceylU?. Nctë , ce qu'il fi gfii fie, 
Muskcray,^/,i4o8. 1290. •' 

Mufclcburg , *0/ir;y i Nefs, rivière", 124! 

1*49* — • *tf*r*, I249» 

. ■ ' Lac , dont l\>âu 
N* ** fe gelé jamais + 

aas, ^ N*ash, NW-Aberdeènj ville, 
. */wy>l45o # 1123. v 

Hzcrcs de perles, ci on. Hfewborbugk** Nçw- 
^^îrniwrîï^.iijj?: burgVW//*;i2oi. 
Nainii rfotov»; 124 J. Newmils , village, 
- fafivrcéyiiio. ix 14. * 

«— — /** ejnboucbu- Newry, jP. Nttrié. 

r*v liti* Ncw-toun . bourg- , 1 

• rfBffi ~ *Wr£ , ibid. imT 
Napcirs, JfrftôZr.ip. New-fowa, ** N011- 

* JWMlyyr . . ■' * ^ëâ& r ' (tfafow, 

" ■ „ - fouelUdecinj, bourg , r#f . f ' 

*»>.-■ Nid.r. Nith. 

Narnus,#*/wVr*, 1250. Nidesdale, FlNithes- 
Navan, fcw&y, 143*. dalc. 
«avéra CvdUide)i*9U Ninian, S*/*/, noî. 
a**PfivierV; 1291. " NlpctK,^Néedpcth J 
T^T ./* y?*T^i *?<*>♦ CM/aw , 10*4. 
+-** fin embouchure, Nisbeth , , Château , 

*i Q1 * ' 1075. '" 

Kautland , C* Jo* * , Nith , ou Nid , rivière. 

x 3î^ 1091. I093. 

Neaugh,£** ? le plus Nitficsdale , ou Nides- ~ 

'■ grand Je* toute Tir- "ikïe 9 Pr§vmçi 9 1090V 
lande, 1460, ' 1093. 

* L * IMddddd* Ni- 



»49* TABLE 

Nithia,PrôW»r*,lo93. Ochell ,• montagne f, 
Hormans, ou Morwe- 1185. 1202, 

giens, ravagent flr- Oegnus , ou. Ungus, 
Jande, £• pW, Ro/V(fjPiâes,ii95. 

15 21 . Ogil vi , Miiifo* noblt a 

> ils y fout mafia- .1241. 

cr<«, 15-22,. Oib, fcwr^, 127*. 

Non - Loch , Lac , Oilcn Craig , Château* 

II37. & IU, 1x79- 

North-Ranals , //*, Oifeaux, volées degras 

Ijjç # oifeaux rares, Ml f* 

Notîum Promontoi» 1194. 

rium , Cap , 1410» Okell , rivière, ixSx. 
Novantés,mar**ltK- Ôld-Aberdceû, «r/fc, 

<■ pies, lofj. I22L 

— quel pays ils pof Olderfleet , ou Old- 

y; v^;V»f , ibid. flect , fayr , l.4*X 

Kovaotuïft Proirion- Oldhamftokkes>0irçp* 

Nure, wOùre, wwr- OldYeddburgMamyj, 
r#, 1445;. 1080. 

fa four ce y 1444. Omagh , bourg , 1477* 

*~— fon embouchure , Orcades , lies , Ijio» 

I4^6*' ■' ■ ■ j? /** Anciens 

Nitfie, rivière, 145$. //xfltf*NNNKf»X2il. 

— — àuHc^tj , villey '■ ' A«r uotulre, 

- ■ càtnmeas iujf.î 
J 0. ! Jiv;fe,iijj. 

■ ■ /« huit** s y 

Obyne « vallée \ font fort dumgaeufcs, 
1129'. . ibid. 

"Occlil montes Y mm- ;- comment àpajjits , 

1 ' F * 

{• 4* <■* »• à' ^ ! ■* 



DES MATIERES. 1493 

- - q uej en a été le der- 1040. 

nier Eve que , ,13*9. Ords , montagnes* 

--quel a été le pre- \%97* 

mier, 1331. Orge, eu croit lemcil- 

- - on n'y, trouve aucun leur» 1174. 

arbre, ijjp, Ormeftoun. 9i bourg y 

-- qualité*, de Pair & 1149. 

de la terre , 1 3 3 6. Ormond , Château ,. 

-■- leurs animaux 9 leurs ix$6. 

poipns, &c. IJ37. ~ pays % 1418. 

T - il n'y a point farn- Orr, rivière, 109S. 

mal venimeux que le — Lac, 1099. 

crapaud, Mai „ ÔtCcty , bourg T 144*. 

— quels en ont été les Oftmans ,peuples$ourr x 
. premiers habitons » quoi ainfi nommez r 

— &«rx mœurs y leur -- fondent trois Roy aa- 
. Langue y ibicf. w»ra Irlande, #«/;. 
~~q uan & m cédées aux -- /**r* guerres avec 

9 Ecoflbis, #*/• /« Tdandois» 1514. 

--' /*/ habitant quels, Ourc, FI Nure. 

I3J8. Ourie, rivière, I2JJ» 
"— £«r- Religion, ibid. 

•■• leur bière, ibid* *• 

--font ajfhz peupl&s, Triais merveilleux, 

IJ39. JLquelr & pourquoi 

-* ont eu long-temsdès ainfi nommé , 1507* 

~ Comtes, IJ40. Palladîus r Évêque , 

&r, où et? en a trouvé, convertit les Irlan- 

147$. dois, içii. 

©rag? furieux , r 3.8*4» Pannanich ,, iw///f ,, 

Orcas,C^,ijo<|.i307. iaz8. 

Ord , montagne , qui Papa , Jô , 1 3 f 3» 

. n y a- qu'an petit défilé r Parle, Château, 1244, 
•*•. : .' -•*•■- Ddd dddd 5 Part- 






i494' ¥ A B L É 

Park-of-Kelly > CM- — *- êtymohgie de ce 

teau, I2J4/ ■ »««*; lo6o. 

Pasley, ville t iiiî. *— • £*r qui battus > 
Pâturage , dut etograiffe 1067. 

h s brebis dans unefe- «*■- ■-» forment un Roy 
.maint, 115U. *»«* ^*r* *irE* 

Peble$ , Www , 168 j. coffe, iotfj. 
Peblis, Bailliage, 108 !♦ — f uond éteint, 1069. 

108 3, — — f»r/iir en étoit la' 

•— — bourg , outille Capitale, il 84. 
„ médiocre , 11084. { ■?-— * ?**& ? emparent 
rcnlan, *# Pentland, * teûrsterfes , ibïd. 

montagnes y njo # ' — — ihpajfentdansUt 
Pennân;C*Jta»r,i238.' Orcadcs,îjiç; 
Pentland , F. Penlan. Piftiand Fyrth , #* 
Pentland Fyrth , 'Fi Pentland Fyrth,D/- 

Piâland Fyrth. ,*•** ÏJ15. 

FerthyPwvftrt^ 1264^ Kerrc -,* nfrfi'trmtnr 
ville, 1207. ' fans qu'on la cherche, 



cormnm: antr&; è* f qiïwitt^ftbWë- 

fois emportée j- Ï20$. * jpwrif *» la cherchant, 

Peter-head , Awfrg-, 1X47* 

123 6. — — qui prend feu, i- 
Pëtflego , Château r tant couverte de filaf- 

I238. ! fi, ou dtp aiUé, I27X. 

Phelem-ghô-Màdone^ Pierrçs, nuroeUleufis 

montagnes, 1417* trouvées à* dix mà- 

Philipftowrf,o«Kirig- les d*Abrz, 1113. 

ftown , fyivrf > i44i. ^ — precieufes ,oà<m 

Phillorch , Bàrome , en trouve y 114c. 

123S. Pierres', tas de pierre 

F3&es , ancien peuple , anfommet des mon- 

roçS. tagnts, 124*. 

Uurorigine,l6%9 % Pierres, F. Carrières. 

Pitch- 



DES MATIERES. 1495 

Fîtchland, montagne, *^— q 

1039* ^ ;./ 

Pknaweem , bourg; > £~\^ x * V* Quoir. - 

Pîect, rmffeau, nox. ^^" #v, l/rais y«r 

Plufcarden* **<**» A£<9* leurbafe\ ct'qu* 

uajïere, wj. c*ttoit, 114*. 

Voirt* Château , 1179. ■ /9«r monument *~ 

Pôllac , efpècede poif- 145 <>♦ 

yi»S particulière au Queeneftown, R Ma- . 

I*; Lomond,ii7i. riburgh. # 

Pomoae, KMainlaod. Queens-County , M 

Frotf**nwri/<tfx,lil3< Comté- de la Rente , . 

Fort , {«*/ </î lemeil- , Province?, 144». 

/r«r at **«/* fEcof- Queensferry , bourg* 

fe, uStf. 1134. 

Port Patrik » /urf , Quçux, a« il y en a en 

1 104* abondance , 1 140. • 

Fortin Cuhyr , ^dr*; Qûoir; •«^frair, rtf* 

1*89. mrvt.1083» 

Fôunvhr , CSMea*, . 

Il 17- R- 

Prctrcs mariez y 1438. 

Prodiges , 1047. 104a. TJ aarfa, J7*, 13^. 
1181. jVRaghlcs, F. Re- 

Fromostoire Sacré* ~ glis. 

(f«) 1421. Raghlin» , ou Ragh- 

FUr^atoire de S* Pa- leens. Ile, 14*3. 
trice , lie ^pourquoi Rainfrew , ou Ren- 
inji nommée , 1470. • frow >Bailliage r l 1 1 <fc 
B^gtp<& (//«?*/) 1350, «~-*- «i/bi UI7. 

Ranals, K. Sotuh-Ra- 
nals , &. North-Ra- 
nais. 

Ranfa . 



i#)6 TABLE 

R&n& 9 Cbékiavy uîo. -- il abonde en harengs, 
Rapoc , ou Robogh, Iiotf. 

bourg» 1469* Richard , famommé 

Rathimay > ou JUxfyr Strongbow , Comte 

may , Château, 1234. * Pembrok , 1 çi^c 
Ratra , ** Ratray , ri- — mwo^ df * troupes en 

vitre, 1*3.7, Irlande » ibid. 

• •on n'y trouve point -- il en efi rapelê 9 fr 

de faumon % & pour» comment , ibid. 

quoi, \\Àà. --il y va lui-même 

Rats , où Us ne peuvent avec d+nouveUesfir- 

vivre y 1138. ces T l^z*. 

Rattt > V. Rous. --devientfoaveraiujkià. 

Rauiw, Presqu'île) Rinncs, rivière, 1139. 

1 3 34. —finemboucbure,iX4o. 

Rcbarn , bourg , 1090. Rinum , Presqu'île, 
Reclinia, //*, 14^3. II04. 
Red-head , Promontoi- Rippeth , Château , 

#v, iaii. 1077. 

Ree , Lac , 148*. 149*. Rivières , qui fe cachent 
Reglis, ou Raghles, J&*xf*FT*,ii 3^.1153. 

/&, I47Z. Robert II. Roi <PE- 

Rennach , £*<r , ixtfo. cofle , m*. i**v 
-- rivière* izix. -- III. Jbi J*Ecoflê r 

Rerigonius , o« Beri- uiô. 

gonius finus » G(?y> , Robogh > FI Rapoe. 

. II08. Rocher, dont les pièces 

Rethuen ,- ou Rethwcn, brûlent fins fi coafr- 

Cbâteau , 1%06. mer, ixfl^ 

Reuda , ou Reutaris, Rocher Sourd ,• pierre 

CbefdesScots, ioç 9. merveiUeufi^pomrqnaà 
Rhoboghdiens, ancien ainfi nommée, 1113. 

peuple, 146% Romains en Ecoffc» 

Rian , Lac , ou Golfe > iotf 4* 

XX04, * ~ f*£» 



DES MATIERES. H97 

--quelles étoient les Rous, ** Raus . IU % 

bornes de leur Entpi- 13 31. 

r^iijj. RbHtingWcIl,/^^ 
Rona , Ile , i j ço ne admirable ,1147. 

Rosburgh, o« Rox- Row-Rachy,P.Stra. 

fcnrgh , Batlltage & thy-head. 

Château, 1080. Roxbufgh , V. Ros- 
Kofcotnaa , Comté , burgh, 

1 f 9 ^ m Ruffen, bourg, 12Ç8. 

«" 5?%' I49 £ . R^g^n , forç , II24 . 

Kollm , Terre Seigneu- R U m , lie , i 35*. , 

r^, 1 148. R uctan , £ „ IQ99# 

Kos-Markie, fowr^, Rydden, Chlfi, 1279. 
Rofs, ce qu'il fgnifie, * * * 

Rofs, Jfc, 1101. * r^acrobofc f /ori/, 
•~- Province 9 ia8ï. jj 1094, * 
— *<wr£ , £• **vr<? * -- (Jean )* célèbre A- 
Corfce, 141a ftronome, ibid. 

~\,l N ? w) amre ** Sain Clair, wSincIccr, 

Wexford , 142 3 . Château ,1303. 

-- fOld) w/^,1424. Saint Adrien , W/t 

Rofley, rivière , & > vertu il avoir, 1194. 

Z*r, II99. S. Andrf, **//*, 1195- 

Kothenc - o - Conner , . - pourquoi apelée an- 
RoideCom&ciaw. trefoïs Rcgimund 
- - *ft l* premier qui a ibid. 

fait bâtir un Palais ~-fen Unhërfité quand 
de pierre, 1507. fondée, ïi 9 6. 

B>oihts,Châteaù,i2%4. S. Colms Inchc, Ile, 
JLothefey , Château , 11S9. 

' x W* S. Colomb , ( Ile de ) 

Rothimay,r.*ta*hi-. X189. ' 

' 4 *» a r- S, Jean, 



1498 TABLE 

S. ïean# ville , 1108. 1304. 1348. xyn. 

S. johnftojin , ou Ba- 14^* 1482. 

&utalie*i0«r£, I44P« Saut du Saumon , ro- 

S* Johnftown , ville ^ cher , pourquoi ainfi 

I&08. nommé., I4*S. 

S.MagnuSjpr*«//Vr£- Saxons , par 70» */>*/- 

vtyir* </<ri Orcades, /» ** Ecofle, 1067. 

0* enfeveli, 133 1. -- ils y font un Royau- 

S. Monans^ bourg, me y 106%. 

1 1 93. - - #»***/ entièrement 

$. Patrice , pourquoi 'détruits , 10*9. 

nommé /'Apôtre de -- de qui Us ont aprit 

Mrlande, 15 ix. /'tfr* d'écsire, 1514. 

Sainte Croix , ?F, Ho- Scarodunum , Château, 

ly Crofs. 1104. 

S. Marguerite > Port, §cztfovà,Golfc , rjj8. 

13 18. Scairfoch, montagne, 

— — ftqf*, I4U* im8 4 

S. Marie * vieux Mo- Scalpa,//*, 1355. 

naftere, Iioi. Scarba,//*, 13*0. 

Sanchar , K Sanquan Schetland, Hetland,atf 

Sand , 77* , 13 34. Hithland,//«, 1340* 

Sandrera , Ile, 13Ç3. -- leur divifion & leur 

Sanquar , 00 Sanchar, nombre , 1340. 1 341. 

Château, 1094» — leur terroir, 1343. 

Saverenus , rivière , -- leurs animaux, ûÀà. 

1408. -- Langue de leurs bs- 

Saumons, manière dont bitans, ibid. 

on les prend, 1092. -- leurs mœurs , &c+ 

1097. I204. I2*tf* X344. 

— — rà //y ai # *»* - - //^r nourr itur e ô* 

riche pêche , 11*8* /<*r boijfon, ibid. 

1211. 1125* IXX7 # -- ils vivent Umg-ttms % 

I24Ç. 125Ç. I*P3* I34Ï* 



DES MATIERES. 1499 

•- /w Religion y ibicU — .ont M*i <$ptrx ftto- 

•- //jf 00* cm jô«r </# najbres.t 1514, 

deux mois , & une Scoi-i^xwttt è Cbâteau È 

.ntqtdc mtwe, 134$. J&po. 

School, ^vir<> 14IO. Scouts,, ejpiçj d*oift- 

$cola vobant j w7/#, #*#, ii<h. 

134t. Scriaigers^ Maifinno- 

Scooei , 0» Scona., i/o itn. 

&ow£j 1207. Seatons > famille no- 

Sçot []ç*n) étoit des ble % i\Z%. 

femaines fans rien Sel , manière dont on h 

manger , 1048. jfr/V, I09&. 

Scot, F. Duns. -- 0a on en cuit du bon, 

Scots, Mai/on noble, li?4* 1323* 

II93» 1200. -- #fc il s* en fait grand 

Scots , tfurr^sr />«#/* , commerce j> 1 1 8 2. 

I0Ç9. -- extrêmement blanc z 

jr - ^00 »</ VWW {* E- . 1 2Q j • 

cofTe , îM/. Sclgovcs , «p?/*» /«fc. 

-- origine de ce nom, pie , 1073* ^ 

lo<Si« .- - leur démettre , ibidL 

-- leurs mœurs, 1061. Selkirk, bourg 9 10S7. 
m- par qui battus, Scmpily Çbâteau^xny. 

1067* Severus , ^f. S wirus. 

-..- quel pays ils occu- Sewer, V. Shure. 

poient , lotf 8. «Shannon, rivière* 1401. 

-- quand maitresfeuls --la reine des rivières 

de /'Ecofle , iqtf 9» «/'Irlande, 148$. 
-- quelle eft la premie- --fa fource , 148 d. 

r* Province , *fo»X î/x -1499* 
y? rendirent maîtres, Sbapins « . 0» Siapins , 

127». Zfr> 133*. 

~ — d'où nommez Pal* Sheepc Craige , rocher* 

<eu<lin$, 1273* . ~ 1341. 

$hçcpj. 



ifoo T A B L E 

Shcep-havea , havre, SUne, rivière , 1421, 

14**. Slego, C(7tw^, i^7* 

Sbin , rivière* 129t. - - vr/7* > ibid. 

• - fon embouchure , StaP-Bloemy,-f)i0*!*- 

I29J- £»«> 1444- 

-- o*Sino,L4?,i29]. Skwgalen , 4*00? 4 gnes* 

-- «r y? £*/r jamais, 1476* 

ibid. Smerwick , havre , 

Sbnre, Sure , <w Se- 140*. 

wer, rivière 9 1413. Sodore, hourg , 1357. 
--fon embouchure, Solway, village, lo?ç. 

1415. -- G*^> lo9 7» 

— fafource, 1444. -- fou lui vient ce nom, 
Siapins , K Shapins. 1097. 

Sillon , Z.*r , 14S4. Somervtli , Baronie » 

Sincleer , K Sain 1122. 

Clair. Sorin , Château , un. 

Sinn, FlShinn. Souna, Ile, 131e. 

Sixmtlewater, rivière, Sources, deux Jbarces , 

1460. dont Pune eft fatêe, 

-- Jon embouchure , <£• P autre douce, 

14*3- il 74. 

Skammadel , £»c > Southa , V. Suda. 

1274. Sout-Loch,£*r,ii}$. 

Skelbo,CWtaf«, I29S* South- Ranals > Ile , 

Skia, Ile, 1282. 1354. 13 17. 

~- ce que ce mot figni* -- manière dont me y 

fi** I3S5. tond les brebis, Il 19. 

— #//* abonde en ha- Spara , rivière , 104Z. 
rfftgx ^* enfournons, 12Ç4. 

ibid. Spean , rivière , I2tf2, 

Skîrcs Portrush , ifc, -- fafonree, 1258. 

14**. -- /»* tmènmcburt , 

Slaines*C6ifai0,Z235, 12*2. 

Spcy, 



DES MATIERES, ijor 

Spcy , rivière , 1042. Strabcç, Baye , xzj7. > 
^148. Strangford* vî//r, #• 

— A- fouree , IÔ42. è*w*> I4T7. î 
12S4. 1258, StranraveriK.lGhapcl. 

.- fin embouchure, Strarji , ce qtfiljtgni* 

104J. Jk> xiSî# • - - 

-* rft Itp lus grand fleu- Strath Àraillp mtffe» 

w in Nord de /*E- 120*. ï 

coffe après le Tai , Strath - Awert , K : ; 

1x5^ Strath-dbwii. 

~* il fe déborde en Eté, Strath-bogie,CWtaMb 

comment, ibid. I2g2. 

_- tffoiufe enfournons, Strath - bogie - land,., 

ibid, />*J'> 12 II. 

Spiny , Lac abondant Strath -Dec , vallée, 

oncygner, 1254* I2&8« . ,' 

- - Château , ibid,. Strath- Doverri , pays, 
Stacky,!**, 1304. 1232. 
Sceornwa* Château, Strath -dowtt , ou] 

X349. Strath- A wen ,p*p> 

Sterlin,Pr<w>/«r#»ll<*o. 1239* 

- - ou Stirling , . ville , Strath - errik , bourg , 

Stiochar, F. Stfcfiar. Spratherne , ?rovi*c* T 
Stipfiar r *« Stinchar > * 1183. 

rivière, 1107. Strath-Nàirfi, vallée, 

--fafourcï, 1109. I2SO. 

Stirling , K Sterlin. Strath-Navern , Pro* 
Stobhall, Mai/on dfi vince,l299* 

Comte de Perth , Strath-Spey , vallée, 

1042. 1254# xri 

Storton , bourg , 120*. Strath - Yla , pays 9 
Strabane, ou Strebanc* 1240. 

bourg , 1477- Stçarfiy , Gatfe, 1301. 

* Tc/w* VIII. Eçccccc Sua- 



%So%- T A B L E 

Strathy-héâd^Rov- 'Tai?i croire, 1041. 
"Racby , Promontoi- -'fin emboucbure y izc£* 

re, ijçtf.- ' • — f*foarce,i2*it.i2d4.' 
Scrêbanfe, KStrabâiie. > - eft le premier fleuve 
Stroma , ttt , 1 J 1 6. de />Ecofle * xxtf 4. 

— différent ifinfujet* — (Golfe du ) 118Ç. . 

ibid, . Taich, Taichos , n*— 

Strons , Ile , I 3 3$. : wto , .1*79. . 
Sttfarts* MMfènmbk, Taioe^ G0jfc,xx8x. 

quand monté* fi* le -- Presqu'île it$y> 

fbfofte^ .jfEcoffe, — .Tàin , <w Tïfne* 

107t. ' u/7Zf ,ix88. 

-^ <? ou détendue, i%6z> Taner , rfwr*, ixx8. 
. ^ orjfgw* * *f ***»> Taodunum,w/7/#,ixio. 

IKjj # Tarf yriviere , liai. 

Sucpetrifiant, amcen- Tarnway i JPmp., <^ 

>veriit?aterreenpier~ Cbâua* , 1x5 tv 

r*, 1157. ." Taro^$ y «wrt»r, ioÎ9/-. 
Suck,*Vfr*ri4(to T^ruedrâm Promon- 
Swda , m Southa , JZr, torium ^ Cap , 1304. 

13 17. Taureaux fauvsges à 

Suillïe , K Swilly. longue crinière , «*, 

SuiIskeFaya,//<r,iîïi. 1*59. 
Sundrum > Château, Taus^fr/Vr/jia^- 

XXII. - •■ fifiurce % ibid. 

Sutherfand , Jtaràw'i -- I*r»ibkL 

1290. '■ Tayne > K Tainc. 

Sure > JVShure ,< Teitb , ou Taichj ri- 
SvrJl}.' > <>« SuiUiey**- vkre , H79- 

•DiVw* T4(J9..i '-■* fa fourre *ib\à. 

_ TçlîiK , Ptï&aVQxey 

•coiriub*o €*&*>, »i?^"* 




Tcr&i 1 , tap : , 'éPm. f Mi ; .m tfew -* 

TttK>J<MksMfc<: Tir-Qco, r.Tyronc^- 
-pheitpouringtiif- TiVe.T: Tèvfot. ) * 

Tevîdtià J ' • Trmnçt i - - èWÂ VhfMti%; ■ 
'107^. ... yremierPatatstyjiçf- 

The CaMcoî- E<Ji 7^v &* fc»<Ftf<j 
Thirlcftaifte, bôkrijfor Tqlwtooq CBàmk.u* 

144<î. . .. "fI«T . . 

Thpmond';;r. «art. Tornïdair ;, r/»iw*V • 
Thdrhtôft V Cbàïepu, ""ijoo. 

Xhurfo, ***&,. i}97 v — Matton noble , USA, 4 

TÎfe, r/^viôt,'' •;; Towy,&feï2j4<. 
THIfltfrdiri i' ' ïtaxA/ Trailié ,Bm, é- >M- ' 

jt.dMe 3 X%4o. -, w*,i4ctV 

TSt/r/vwV, ibid, Tr<iqMaic , thât«ù+ 

Tii^dMnibei;^ ^'^priV;'" " f 

'- - CHttau > 14x8. '* " » , 14S 2. 

' Eêe ece e a Trui- 



Truites , où il y en a Romaine en JLcoÛèh 

en abondance * rj.zjSl* " l'o&tf.' \ 

Tuf -, V. Carrières, --2/*, 1407. 

Tulibardin, t bateau y Vànd&s , 00 Gevao- 

M84. l âefs , *)£&* dV/>«jf- 

Tung , Château , 139t. £0* particulière i m* 

Turreff, P*r«f/fr, iï}4- " endr*?, iop^ 

Tummel , K Tilnmcl. Varar ,' rivière, I2Î2* 

Tweedale * Pfovinçe^> Vàrar is ^fîuariiuç > 

Tveede>m*Vrtr,i674* Varia m Sacdlùiri / 

- - fi A**** > Io82; •** > u«i. 

^ •• féconde en foijffbnf, Vchiltre ». Château ,. 

1085» ; -* - .4111.. ,.-.„. ; 

TweiliaV ?&v}*çe'i Vfcaux iw*W«i ;,. cw.«ii> 

I©8*. . ' ,> le f prend* n?4. 

Tyne,Wfow, .Hifc 1 -- *«*& c animaux ce 

-~ y&f embouchure ^ — où il yin a quantité^ 

IXf I. ' 13$ 1. 

Tyrone , wr Tir-CXçnî -.- *# tf#, «on* en trtu— 

Comté ,147^ r >*, ÏJ53* 

Tyriyf, Ue lopins ferr\ VfQnicons , ancien peu— 

ùle de toutes tes Z- \jf>7ç 1*1159. ' 

bides, !$$*;* _ . Ventry j Aiwr*, 140*.' 

YcrgivumiMare, D*- 

Veruvium Promonco- 
TTàche>!»î«*>liJtf rium, r*p , IJ07- 

V **&vrt9 *ï*X* - Vfcie > r;v*i* , xij*. 
Vacomagcs , ****** Vicômtbspsrawintr*- 

prtpie* Ilff. * 4ritt** Ecoflc,iS7*- 

VaiU » £*** « 117* — fwmdprjvemde fy* 
Vabnui * Pmpiut* mmtwit, H7>. 






Yi&o , ville ancienne 3 Yicbart^ Mwjbnuo- 

w . I J IOÎ ' ,/,. «r,IJrt7.' ..;■.* 

Vidogarai,Go//f, no8, VH#4r/^ } 1300;. 

Vija , Be ,^35 34 /:;• yi* $m b<mbu**> 

Ville abinUe fit» th 1301. . ' yr 

, ***Afcfm&tm'> Vrius, rf«!Jtrr- 9 i*$j. 

Virvcdruwt Pipt^pB*/ Vuft, //*, 134t... 

W 145 1- . W Wc4crbora * 
— manière d«nt h Roi WairtB, Lac, âjt G4- 

V nés , K. Vns. Waftpa, KvWcfcra i 

Vngpi, V. pegnosw Waierfor 4*. .■ Comté >. 
Vnivcrfitca VEcoflc, I4li^ 

1221.112$. , ^ 14X4..^:; 

— A. Edînfcourg, iteaisrîa* A ^ 135 3^ 

i*4*. — - CbStea*^ 1354^ 

* 61afcow^xxw« Wedcrborn > F. Wa- 



Vflîverfité <f Irlande, derbora. 

—— ^Dublin, 1419. Weïsford* K Wcx- 

Wi*s * eu Vius , rivière ; forcL , 

7J* etrAimhure y Wefternes, K Bcbri- 

des*. 
Ecjc ecc e j; Wefc- 




ijotff TABL& 'SES MATIÈRES: 

Weftfordi M-Wolj «••••••••' • >- : - ' ' •' 

ford. .-ici . X« - 

Wcfli4ArBft«ri(ddâ4à<' -^ ' : - • ,: 

.fcMfy, iirf* — • \7", K Ef.< 

Wcfter Kems ,• Cb&-/ $1 Yafcrdvr , os Lo^* 

teMiixff^ ■■•'■ « -tos ,*#»»*, lo'8j,-* 
WeiU Meatlï ,^"r,' — fafmrce, 10Ï7. , 

Mealk l ; • ■• • « ; - '«' Yédtfjfi* Jéèd. - •' ' • 
Weftra, o« Waftfa, Yêda&ui'j>h ï o*~Jéda-, 

//* ,13 j*.« < oàfgb i -iourgy îdSo."' 

Weves , montaèntti Yell, F; Zéai. 

. ford v ■Somtty èfrb . YKï'HWw* * 1249. ; " 
--ou .Wejsfbray iMUfr/ - - jfts etàboucbtïrt , 

"M**»* - * ' .'n'iu.\ ' >it4i; - '• •-•• .-..-. ' - • 

Whiddy , IlrfUW? . Youghil i *«&; Y*ii.; 

_ ^ " - *■ 

Wfckjtavg, i£ô$.- 

Wçklo;C ? i^Vi4ïTr" rf^klV^r Ytii, «V* 

JJ^gîvtotm, vi//Ki irorr i&ÉftiôtA mmtoptti\ 
Wift, <w EufM2r/ï$$l. ; quiféparent ^Etoffe 
\tfgrt*ra» Pw* i » i $ t S. * tf r : p Angleterre > 
WJÇr^ #*y *3i<i. * - " 1039. " f 

■* • 1'. • . '• i*i « 'I * ' r 



^ J r 



' . / * - 






Ik Relieur doit placer les 48 figures ^dé- 

VEcojfe , qui Font fur les planches , 

notées par les lettres % b, c, &c. 

felon Y ordre des paggs ici 

marquées. 



pag. pag. 

i Kelfi. * 1080 g Hhmfermling. 1187 

Bbb — Abbaye: 1080 f StsAridrtw. 1195 

1 Melrefs. io8r;r." Qg — Egfife. 119* 

G g Dryburgb 1081.11. R~r --Château, 119I 



lin 
III 8 
xrrj 
1114 
ni 5 
1117 
1 118 
rrjt 



LJ Les débris de SAb- 
baye de Drybtsrgh. 

Xx Corsregal. 1109 
Ce -<#r*. 

Nn Pafley. 
D-d Hamilton.- 

K BûtbweiL 

q Glasgow. 

n Lotbiane. 

• à Linlitbgota . 

Kk Edinbourgducêtéde 

Dean. irj? 

a RdinbQurgducetéâu 

midi. i.i 58 

A ta fo/fc*. 1148. 

o Haddingtoun. 1150 
Mm Zfa/î. 

c S ter lin. 

b Dunbritton. 
Eê Dunbtnne. 
Y y — %#/*'• 

P-;> /fihiKXHr.' 
WCokeff 



1155^ 
XI 65 

«75 

Ï180 
1 180 
t 1 S 1 






e Valkland dit- côté 
d'Orient. - . 1199 

Oo Lr PflAfj* de Valk- 
land. 11 99 

i r Dunkéld. Mo 5 

y Scoon.' ■ 1*07.1. 
z Pfr/J'. 1*07. II. 
c Dundee. 1110 >j 

*' V Abtrbrotbok. ixïi 
Ji £rx </#r#x * r^*- 
£47* d* Aberbrotbok. 

un. 

m Brecbin. liïy, is 

• Mont-Rofe." 11*5* 

11, 
Bb Dunotter: lut 
S s *%#/* Aberdeen. 

xxxx - 
p jfrw - Aberdeen. 

f f înéer-nefs. x 1 49 
X Blgin.- ii$î . 

: ~H& M azurés de VEglife 

- d: i ï 1 1!'. ' r /f r/'£^ /a . î •*'* - » - 

Au* C'&iexw^vr- 3 :$* 'S 
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